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Huybert van Buchell (1513-1599)
K
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Huybert van Buchell (1513-1599)
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Histori» Gentium
Octovo n®, 835.
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-ocr page 9- -ocr page 10- -ocr page 11- -ocr page 12-HISTOIRE
DE L’ESTAT de France, tant denbsp;la Républiquenbsp;que de la Religion:
Sous le Regne de François II.
M. D. I XXVr.
-ocr page 14- -ocr page 15-AduertifTement au Lecleur. ?«ree que 1’autheur dc cefte hiftoire n’y
X a ipis fon nom , Si d’autant aufsi qu’il cgt; ftoitde la religion, amp; recite tellcmét les chonbsp;üs auenues qu’auec cela il y interpofe fon iunbsp;gement : il pourroit cftre fufped à quelquesnbsp;yns cóme s’il auoit pluftoft.fuyui quelque ficnbsp;ne pafsió que la vérité. A cefte caufe i’ay pé-fe qu’il efeoit requis d’en rendre quelque rainbsp;fon, à fin qu’vnc fi memorable hiftoire foitnbsp;recueillie, corne pour certain elle le merite.nbsp;Ainfi donc, quant au premier de ces deuxnbsp;points,encores que Dieu ait défia retiré àfoynbsp;ccluy quia trauaillé àccft œuurc, de fortenbsp;que fa perfonne n’a plus à craindre aucun penbsp;ril du cofté des homes, toutes fois pour la manbsp;lice des téps,il a femblé bon de le taire; iointnbsp;que cela ne fait rien à la fubftance de fon hi-ftoire,pour la rédre faufiè ou veritable.Quatnbsp;à ce qu’il y aioufte fon iugcment,i} a enfuyuinbsp;en cela l’exemple des meilleurs hiftoriês tâtnbsp;Grecs que Latins:côme font entre autres Ponbsp;lybe GrccjCorneliusTacitus Latin,amp;Phili^nbsp;pes de Cômines entre nos François. Caranbsp;Vray dire,lc fruiét de l’hiftoire ne gift pas aunbsp;fimple récit dc ce q s’eft dit ou faif.mais à biénbsp;falloir côfidcrer les caufes amp; les ifl’ues de cenbsp;qui y cft recité pour en faire fon proufit, ap-prenât par les fautes d’autruy , amp; fe façonnâtnbsp;par l’exemple des chofes bien amp; vertueufe-tnent entrcprifes amp; cxecutees,enquoy celaynbsp;qui eferit l’hiftoire nous peut’pi’ihcîpalemét
-ocr page 16-aider,poiirueii que Ia raifon iointc â la vérité gouuerne fon entendement vuidc de tou-labeur air cfté tel, encores qu’il charge gran demét quelques vns amp; defeharge les autres,nbsp;il fe peut aiferaentjuger, en ce que hors misnbsp;quelques fecrcts qu’il a eu bon amp; certainnbsp;moyen de defcouurir, ayant cognu les plusnbsp;grands des deux coftez5amp; vie d’vne merueilnbsp;Icufe diligence, il n’a quafi rien eferit ici quinbsp;ne fe puillc verifier par plufieurs ades amp; cf-crits publiez, dont chafeun a peu auoir co-gnoiflànce, amp; que les effeds qui font enfuy-uis au regne de Charles neufiefmc, fur toutnbsp;en la premiere guerre çiuile, n’ayêt par tropnbsp;vérifié,n’efiant pour certain icelle guerrenbsp;tduenue par autres que par ceux quivoulansnbsp;renouer les malheureux dclîcings que Dieunbsp;leur auoit miraculeufement rompus »font finalement tôbez en la folTc qu’ils preparoyétnbsp;aux autres. Au furplus, quant aux apofiillesnbsp;adiouftccs en marge, elles ne font de l’au-thenr, mais de quelque autre qui a pcnle founbsp;lager en cela le ledeur» pour tant plusnbsp;ailcment recueillir le fluid denbsp;celle hiftoire,en quoy toute liberté cft lailTce
à chafeun.
Hiftoire
HISTOIRE
DE L’ESTAT DE FRANCE, TANT DEnbsp;EA REPVBLIQVE QVE DEnbsp;la Religion:
SOVS LE REGNE D E François 11.
Vrrcccqu‘ordinairemcntlafindes veftat ie
Rois cft 1C commencement des re-* niuemés des Royaumes,la mort dunbsp;tout inopinée du Roy Henry deuxicfmc, amp;c Heuxiefmenbsp;l’eftat auquel il lailîà fon Royaume, ne pou-uoit faillir de faire ouuerture aux grandes amp;nbsp;plus eftrages calamitez depuis furuenues le»nbsp;vnes fur les autres,amp;lcfquclles côtinuans ennbsp;cor auiourd’huy, deuiennent peu a peu irre-mediables.La vraye caufe s’en trouuera auxnbsp;diiîôlutions extremes des grands amp; petits:nbsp;lefquelles commencèrent à fe desborder c-ftant le Roy François premier paruenu à lanbsp;courône, ieunc Prince plein de fon vouloir,nbsp;amp; gouucrné par vnc trefmauuaifc femmenbsp;Loyfe de Sauoyc,amp; confeillépar vn fien Chânbsp;cclicr feuAnthoinc du Pratjl’vn des plu»nbsp;pernicieux hommes qui furent oneques : amp;nbsp;deflors euflent couuert amp;noy c tout l’eftat donbsp;France, n’cuft efte que l’ambition de l’Empenbsp;reur Charles cinquicfmc du nom, ne permit
A J.
-ocr page 18-Hiftoire de France,
à cc Roy ( Prince de foti naturel non moins ^enereux que volùptiieilxjdevaejuer du toutnbsp;a fes plaifirs amp; dclices. A iuy fucceda Henrynbsp;dcuxiefme fon fils, Prince de doux elprir,nbsp;mais de fort petit fens, amp; du tout propre à fenbsp;laifièr menerenleflè. Sous lequel,l’ambitiônbsp;amp;rauarice de ceux qui le polîèdoient remplirent de fang l’Alemaigne amp; l’Italie, miréfnbsp;en vente amp; comme au plus oftrant les Loixnbsp;amp; toute iufticc, efpuiferent les bourfesdesnbsp;poures amp; des riches, par infinies exadlions,nbsp;dót infinies calamitez s’enfuyuiret. Ce Roynbsp;fut chaftié de ces deportemés. Preniieremécnbsp;par la paix non moins dommageable quenbsp;honteufe pour la France, quelque couuertu-re qu’on prinft des mariages de fesfœuramp;nbsp;fille :amp; finalement en fa propre perfonne,nbsp;quand eftant mortellemét naurc d’vncfclatnbsp;de lance qui le frappa dans l’œil, le derniernbsp;iourdeluin ij 5 9, comme il couroiten licenbsp;contre le Conte de Montgommery, duquelnbsp;coup il mourut le dixiefme du mois fuyuat:nbsp;la comedie de fes grands appareils fut tournbsp;nee en vnc tfefpiteufcTragedic,qui en a depuis engendré tant d’autres, que nous n’ennbsp;pointons encores voir la fin. Mais fur tour,nbsp;deu X crimes par trop horribles,amp; toutesfoisnbsp;VAthcif- contraires l’vn à l’autre ( afauoir I’atheifmcnbsp;me amp; la magie,dont l’vn nie toute diuinitCjl’aunbsp;le diable au lieu de Dicu)palïerérdefnbsp;France. Jorj bic-auät en laFrace,principalemct entre
ceux
-ocr page 19-Sous François IL 7 eux qui faifoyent leur compte,qu’en perfe-cutant trefafprenicnr les Lucheriés qu’ils apnbsp;pelloyent pour lots,ils feroyent deux coupsnbsp;d’vue pierre, couurant leur impiété, amp; s’a-grandiflant des confifeations. Et ce qui ag-graua en ce faiôt l’ire de Dieu, fut que la co-gnoiflânee des bonnes lettres (moyen fiugunbsp;lier ordonné de Dieu pour apprendre à le conbsp;f;noiftre deücmcnt, amp; par confequent pournbsp;a conferuation du genre humainjayant ellenbsp;ramenée en Erâce par le Roy François, plusnbsp;anobly par cela que pour autre chofeadue-nue de Ion temps , fe tourna aux cfprits malins amp; curieux en occafion de toute mef-chanceré,ce qui s’eft trouuè principalementnbsp;en certains grands efprits,adônez àlaPoe- rottesïrînbsp;fie Françoilc, qui lors vindrent à lourdre cônbsp;mc'par troupes: les eferits dcfquels ords amp; fa initruraétsnbsp;les, amp; remplis de blafphemes , font d’autant d'iœpîcté.nbsp;plus deteftables, qu’ils font emmiellez denbsp;tous àllechcmens qui peuuent faire glifler,nbsp;non feulement en toute vilaine amp; puante lunbsp;briciré,mais aufsi en toute horrible impiété,nbsp;tous ceux qui les ont entre mais. Dieu dôc-ques ayât frappé ce chef en premier lieu , lequel toutesfois eftoitpeut eftre (hors mife lanbsp;qualité de Roy)des moins coulpables de cesnbsp;fautes,il faloit aufsi que les membresfuf-fent chaftiez: ce que le Seigneur commençanbsp;bien toil à faire par eux mcfmes: amp; dure encor à prefent ce chaftiment, tant font les vns
4-
-ocr page 20-Ä Hiftoire de France,
»charnez furies autres, à lamine ineuitaElc de tout le corps» fi Dieu n’y pouruoit luymefnbsp;me bien toft- A cela fe trou lièrent les chofesnbsp;du tout diipofccs par le decez inopiné denbsp;Hcnry,Iequel ayant finalcmét appcrccu l’amnbsp;bition amp; auaricc infatiable de ceux de Gui-fe, qui luy auoycntfait rompre les treues finbsp;folennellement iurecs,dont cftoyent enfiiy-uies tant de penes irreparables, auoit entièrement refoîu,apres auoir acheue ces maria-gcs,amp; renuoyc les eftrangers, de les decbaf-fer arriéré de foy,comme vncpeftedefonnbsp;royaume. Mais Dieu s’en vouloit encoresnbsp;feruir comme d’inftrumcnsdefavcngeacc,nbsp;ronmant entièrement cefte deliberation amp;nbsp;plufieurs autres, par cefte mort entreuenue.nbsp;D’autrepart, quant à la Nobleflc, vnc bonnenbsp;Nobleflc. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, r r r
partie ne demadoit qu a le repoler en la mai fon,aprcs tant de trauaux, ne fc fouciat beaunbsp;coup du public : l’autre partie eftoit diuifecnbsp;fiar faôtions ,'chafcun .regardant à fouftenirnbsp;c parti de ceux, de la grandeur dcfquels ilsnbsp;cftimoyent que leur aduancement depen-doit. Les officiers de Cour faifoyent de mefnbsp;mC)amp; fe tenoyent prefts' pour fuyurc le ventnbsp;Dekiufti qui fouffleroit. C^antàrcftatdeiufticc,amp;nbsp;nommecment des Parlements, tout y cftantnbsp;vénal iufques à la confcienccjhors mis quel-^tjue petit nombre de gens de bien,à qui il c-ftoità grand peine loifiblcde foufpirer,amp;’nbsp;qui fe trouuoyent encores eftonnez de la tyrannie
-ocr page 21-Sous François II.
rannic cxcrccc cn la prcccdcnte Mercuriale, le rcftc y ayant efté fourre par les menées amp;nbsp;prattiques des gouueincurs du feuRoy,cliafnbsp;cun d’eux regardoit à forti fier deconfeil amp;nbsp;tous autres moyens ceux defqucls ils eftoyctnbsp;les crcaturesjnc craignant rien plus vne maunbsp;uaife confcicnce qu’vn iufte gouuerncment.nbsp;^^antaux Ecclcfiaftiques, les plus grands Caftiqut*.nbsp;brufleurs leur eftoyent les pilliers de la foy.nbsp;Le furplusjqui eft le tiers eftat qu'on appelle,nbsp;eftoit tellement matté qu'il n’auoit ne Icnti-ment ne mouucment.Tous ceux-ci eftoyentnbsp;attendans,comme pourcs efclaues,entre lesnbsp;mains de qui ils tombcroyent,tantpour lanbsp;ieunefl'e du Roy, n’ayât encor attaint dixfeptnbsp;ans,amp; qui ne promettoit rien de foy à l'aduenbsp;nir,quc poureftre du tout abolie l’authoriténbsp;des eftats, qui fur tout en telles occurrencesnbsp;auoycnt accouftume de pouruoir aux affai-res.Or y auoit-il deux bandes principales ennbsp;la Cour, l’vnc de ceux qu’on appclloit Con-ncftabliftcs, l'autre de ceux de Guife. Carnbsp;quant aux Princes du fang, aufqiiels il attounbsp;choit principalement de rcftablir l’ordre accouftume , ils eftoyent fi lafches qu’ils n’a-uoyent efgard ni au public ni à leur particu- p„nbsp;lier.La Roync mcre,Italiennc,Florentinc,amp; moyen, unbsp;de la race de Mcdicis,amp; qui plus eft aySt de-puis vingtdeux ans eu tout loifir de confide- eft emp».nbsp;rcr les humeurs amp; façôs de routes ces ges, rcnbsp;gardoit ce ieu, amp; feeur fi bié empoigner I'qc Royaume
-ocr page 22-10 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hiftoirc lt;le France,nbsp;cafion J qu’elle gaigna finalement kpartie/nbsp;paries moyens que ie diray. Quant à Annenbsp;de Montmorency Conneftable,encores que
11 n’y eiïfl: homme au monde, à qui elle fuftnbsp;tant rcdeuable, comme à celuy lequel feulnbsp;proprement auoit moyenne fon mariage, amp;nbsp;depuis empefehé que , fous prétexté de fanbsp;fterilité, elle ne full répudiée, fi dcfiroitellcnbsp;qu’il fuft reculé, facharit qu’il eftoit ce qu’ilnbsp;eftoit, afauoir premier officier de là Couronnbsp;ne, homme entendu plus qu’homme de cenbsp;monde es afaires du Royaume, amp; tellementnbsp;hautain, que iamais ilne lafouffriroitmori*nbsp;ter iufques ou elle pretertdoit. Elle eftoitnbsp;aufsi aduertie qu’incontinent apres la bief-feure du Roy ,11 auoit enuoyé vers Henrynbsp;de Roiirbon Roy de Nauarre, comme premierprince du fang,pour le folliciter de venir en Cour, tenir le degré qui Itiy apparte-noir, durât le bas aage du Roy, faifant en cela vn adte d’vnvray François,amp; d’hommenbsp;de bien, combien qu’il foit vray fcmblablenbsp;qu’il auoit aufsi efgard à fon particulier. Lenbsp;moyen de le chaflèr, gdbit à fe rendre afteznbsp;forte, pour luy faire peur, amp;puis à fe hafternbsp;de fe mettre la premiere en poifefsion. Pournbsp;ce faire ,confiderant que c’eftoit vnechofenbsp;nouuellc en France, que de voir vne Roynenbsp;vefue,amp;fur tout eftrangere, entreprendre lenbsp;principal gouuernement du Royaume denbsp;Ion aucftbrité priuée,cn quoy elle pourroit a*
uoir
-ocr page 23-Sous François IT. ii uoîr de grands empefchcmens jfi elle auoitnbsp;en tcftc routes ccs deux bandes, elle refolutnbsp;premièrement d’en mettre l’vne de fon coïté jaflauoir ceux lt;ic Guife, qu’elle s’afleuroitnbsp;de manier à fon appétit, tomme ceux qui luynbsp;feroyent né moins rcdeuables que fi elle lesnbsp;auoit refufcitez du tombeau, les auançantnbsp;fi haut alors qu’ils faifoyent leur compte d’enbsp;ftre du tout abbâtus. D’auârage,elle iugeoitnbsp;fagement qu’à toutes auantures, s’il adue-noit mefcôtentcment ou trouble aucun poutnbsp;cela qu’elle entreprenoit, la coulpc ïeroitnbsp;toufiours pluftoft rciettée fur eux que fur elle. Et fi les cognoifloir finalement fi audacieux,fur tout en la necefsité ou ils eftoyentrenbsp;duids,qu’il n’y auoit rien qu’ils n’entreptinfnbsp;fent àfon adueu. Ainfi qu’elle l’auoit refolu,nbsp;aufsi luy fut-il aifé de mettre le tout en exc-cution,ayant le R oy fon fils à leur deuotion,nbsp;marié à la Roync d’Efeoflé, niepcc de ceuxnbsp;de Guife, s’appcllans haut amp; clair les onclesnbsp;du Roy. Et pour couurir le reculement dunbsp;Conncftable, elle printvne couleur fort pronbsp;pre, afauoir qu’il auoit diÄ quelque tempsnbsp;au parauant au R oy, comme en fc raillant,nbsp;qu’il s’esbahiflbit qu’il n’auoit enfant qui luynbsp;rcfemblaft aucunement,hors mis fa fille ba-ftardcauouée, amp; mariee au Marefchal denbsp;Montmorccy, fils aifné dudid Connefiablctnbsp;ce qu’elle faifoit femblant de prendre fort ànbsp;«œur, comme s’il l’euft voulu taxer de mau-
-ocr page 24-¦Ï2. Hiftoire de France,
uais gouucrncmét de fa perfonne.ElIc n’aui £a. auisi moins dcxrrcmët à doner ordre quenbsp;le mariage de madame Marguerite fœurnbsp;du Roy aucc le Duc de Sauoye, nonobftancnbsp;le miferable eftat ou leRoy cftoitjfe parachcnbsp;uaft,afin qu’il ne rcftaft aucune occafion denbsp;trouble par dehors qui luydonnaftempef-chcment au dedans. Et fut fait ce mariagenbsp;dans la chapelle des tournellesj fans folenninbsp;té aucune. D’auantagc, pour mieux encoresnbsp;s’aflèurer de tous les potentats d’Italie, il nenbsp;fur oublié de promettre de faire tout ce quinbsp;fcroitpofsible pour l’extermination des hérétiques. Etquantau Roy deNauarre,fansnbsp;lequel il n’eftoità prefumer que les autresnbsp;Princes du fang entreprinllènt rien, outre cenbsp;qu’elle amp;ceuxdeGuife cognoiflbyent tropnbsp;fon naturel pour le craindre, elle auoitprat-tiquétellementfesplusfaHoris,amp; fur toutnbsp;d’Eicars amp; l’Euefque de Mande,quc rien nenbsp;fe pouuoit baftir en fon confeil, dont elle nenbsp;fùft adueitie mieux amp;dcuât que luymefme.nbsp;lepremler Ces chofes ainfi proiettèes amp; drcflêesnbsp;' aHcqueinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;inftant(comme tout cf^rit ambi
I* Royne ticux cft entcntif à toutes occafions, amp; Dieu mere cft fc faifoit dcflors vnc entree à fes iuftes iueenbsp;»wntec,amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I S
J» Monar mcnsjdont nous ne voyons encores la fin) le Henry n’eut pluftoft la bouche clofc,nbsp;?«nduc' que François Duc de Guife,amp; Charles Cardinal de Lorraine fon frere, s’eftans faifis denbsp;la perfonnç du Roy, amp; de Mefsieurs fes frè
res.
-ocr page 25-Sous François T I. 15 res,Ies menerenrau Lonure gt; fe laiflàns au (sinbsp;aifèment conduire les deux Roynes , en de-laiflànt à la garde du corps les Princes dunbsp;fang,les Conneftable Marcfchaux amp; Adminbsp;ral de France, auec plufieurs cheualiers denbsp;l’ordre amp; grands Seigneurs, qui n’eftoyencnbsp;de leur retenue. Là ils delibcrcrent dcflorsnbsp;de façonner le Roy à leur mode,fans permetnbsp;tre qu’aucun approchaft de fa perfonne, amp;nbsp;encores moins luy parlait, linon en laprefennbsp;ce de l’vn d’eux, auec fi bonne garde qu’ilsnbsp;ne le perdoyent de veüe. Et à fin de donnernbsp;couleur à ce nouucau changement amp; manienbsp;ment d’afaires qu’ils vouloycnt introduire,nbsp;comme fi leur intention eltoit de remettrenbsp;toutes chofes en bon cftat,ils r’appellcrent le refti.nbsp;foudainement le Chancelier Oliuier (hom-me réputé de trefgrande preud’hommie, amp; caufu de anbsp;à bonnes enfcignes,fi elle cuit duré iufquesnbsp;à la fin ) qui auoit cité chafsé à l’occafion denbsp;Diane de Poitiers. Carilsfauoyent qu’il e-ftoit grandement fouhaité des gens de biennbsp;en celte charge, amp; que s’ils cltoyenr motifsnbsp;de fon retour, il feroit d’autant plus obligé ànbsp;ployer l’efehine fous eux, Sc à. leur complaire en recognoilîàncc de ce bien fait: en quoynbsp;ils ne furent trompez.
Oliuier arriué, comme fi ce fuit pour luy ceux * de ' gratifier,Diane fut chalï'ce, amp; luy fit on ren- Guifepoutnbsp;dre les clefs des cabinets du Roy, enfeinblc ?quot;nbsp;fes precieufes bagues, qui furet mifes en auf venjeaace
-ocr page 26-14 Hiftoire de France.
de h Roy- bonnc main, afauoir de lanouuelle Roy-«le merecó nc amp; du Cardinal fon oncle. Outre plus, la Xiii Roync mere l’auoit rellemét à contre cœur,nbsp;Valenti- qu’elle luy vouloir bien faire pis,amp; la ruiner
amp; defpouillcr du tout de fes grands threfors amp;c richelîesjcomme à laverité iamais femmenbsp;en France de fon mefticr n’en auoit tat amafnbsp;le. Des fon ieune aage elle racheta de fonnbsp;pucelage la vie du Sieur de Sainôt Valliernbsp;Ion pere,amp; depuis par vn malheur fatal de lanbsp;France ,eftant en l’Autonne de fon aage,a-uoitpoflèdc le Roy Henry, tellement que denbsp;grande Scnefchalle, elle deuint Ducheflè denbsp;Valcntinois de nom, amp; Royne quant à l’au-thorité,au grad deshonneur du Roy Henrynbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; dommage de la France. Car elle auoit fuc
cé le fing amp; les mouelles du peuple, ruiné vné infinité de maifons par confifeations, amp;nbsp;touteS^autres voyesieu du Roy les efeus ànbsp;monceaux, vendu les offices amp; benefices,nbsp;exigé amp; attrapé par ci amp; parla vue infiniténbsp;de biens: amp; ce par le moyen amp;induftric denbsp;tous les plus mefehans gamemens du monde , que pour ce elle entretenoit à fon ferui-cc,amp; lefquels elle recompenfoït abondam-mét des plus beaux eftats amp; offices du Royaume,fuft de indicature,des finances ou autres. Toutesfois Oliuier ne feruoit que denbsp;couleur. Car la vraye caufe du courroux denbsp;la Roync eftoit l’eftrange traittement qu’elle auoit receu d’elle amp; à fon occafion, luy
ayant
-ocr page 27-Sous François IL 15 ayant comme defrobé fon mari par l’efpacenbsp;de tout fon regne^au veu amp; au fceii de tous.
Si faut-il remarquer en ceft endroit des chofes fort cftranges : car en premier lieu lanbsp;Roync mere quelque iufte octafion qu’ellenbsp;euftdcmoftrer l’effeft de fa colere fur cellenbsp;vilaine; amp; par ce moyen acquérir iufte louanbsp;ge amp; reputation, monftra que l’ambitiô fur-môtoit la ialoufie en vn efprit tel que le fien,nbsp;amp; pourtant aima mieux fe contenter de mediocre vengeance pour ne perdre le moyennbsp;de la maifon de Guife feul efcalier par lequel elle montoit, que pourfuyure fes vengeances iufques au bout. D’autre codé ceuxnbsp;de Glufe,encores qu’elle leur euft ferui denbsp;pôt amp; de corps amp; d’elprit, aimas mieux eftrenbsp;ingrats que perdre le vray moyé de leur grânbsp;deur,cfpcrâs aufsi d’effacer tout le pafsé cn-uers le peuple en fe gouuernant ainfi, côde-fcendirentailement àla voloté de la Roync.nbsp;l.a duchelfç de fon collé, corne putain rufeenbsp;s’il en full one, fccut bien fe feruir du moyénbsp;quelle s’eftoir préparée de longue main,nbsp;afauoir du Duc d’Aumale l’vn des frétés denbsp;Guife amp; fon gendre ; auquel elle remonftranbsp;que combien qu’il full oncle du R oy, li dice que de long temps il ne pourroit auoir denbsp;luy foixanre amp; dix, ou quatre vingt mille li-ures de rente, qu’elle luy gardoit, amp; qui nenbsp;luy pouuoyent fuir apres fa mort. Conlîde-rez d’auantage (difoit-elle) que le Cardinal
-ocr page 28-Hiftoircdc France,
amp; Duc de Giiife voz frètes font de nature tant taquine amp; auare qu’ils ne vous auan-ccront iamais : amp; prendront pluftoft tout • pour eux, comme vou s auez veu par cxpericnbsp;ce, qu’ils ont fait, iufques a contredire auxnbsp;dons que le feu Roy vous fai loir. Ce qu’ayatnbsp;goufté le Duc d’Aumale, il fit ailèment quenbsp;la Royne fe contenta de la traiter plus doucement,moyennant certain efehange du chanbsp;fteau de Chenonceau fur la riuicrc du Chernbsp;Îgt;res Amboyfe,qu’elle auoit eu du Roy,a ce-uy de Chaumont fur Loyre, que ladite Dame luy achepta.
Bertrand garde des féaux, fait de la fur icâ Ber main de celle grande Sencfchalle,fut defer-wand gar- ré du tout.Et d’autant qu’il auoit pris de nonnbsp;féaux amp; ueaii le chapeau de Cardinal, on s’aida denbsp;Cardinal, celle occafion pour l’enuoyer fini r fes iourinbsp;à Rommexe qu’il ne peut empefeher, quelque remonftrance qu’il fill faire de fon aagsnbsp;amp; de les lêruiccs,non feulcmct au Roy,maisnbsp;à la maifon de Guife, de laquelle il s’elloitnbsp;toufiours rendu clclaue: ce qu’il offroitcon- ;nbsp;tinucr le relie de fes iours,s’employant mef- vnbsp;mes auprocez de du Bourgfcomme cy apres quot;
«le Die« au Cardinal.
Quant àd’Auanlon conlêillicrdupritiè
r« de la Du confeil,combien qu’il full de la mefinc faélu ^a'knrt' f«t-il dc U tctcnuc ,tant à fin qu’on nenbsp;«oh. peuft dire le cofeil du feu Roy auoir efte du
tout
Sous François II.
«Rangé» que pour le cognoiftre homme propre a tout cela à quoy qu’ils le voudroyent employer. Tputesfois cefte continuation e-ftoit interprétée en diucrfes fortes par lésnbsp;plus clair-voyans J veu mefme que d’Auaurnbsp;fon auoit defcouuçrt au Pape leur fccrctdunbsp;voyage d’Italie, amp; empefehé par ce moyennbsp;leurs dcflcins.Mais tous venoyét à ce poiaôl’inbsp;ôc couroitle bruit commun, qu’ils fauoyentnbsp;tat d’afaires lesvns des autres, qu’il n’eftoitnbsp;encore temps propre à ceux de Guife dclenbsp;çhafler du tout.Bien luy ofterent ils, la fiip^r^nbsp;intendance des Itnances. Et dauantage co-Çnoiflàns plufieurs perfonnages tât, propresnbsp;a remuer mefnage, que difficilemcnr .ils ennbsp;eulTent peu drellêr de femblables, ils Les en-tretenoyent amp; les employoyét aux plus difficiles charges. , ,tnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•-
Le Mareichal Saind André venu de bas lug'mfnt lieUjSc demeuré fis appuy.dcpuis la Inorr dû .nbsp;Roy , cftât de fa part en grade deftreffcjpour refchainbsp;auoir frappé de tous coftez, amp;ne s’eftre régç quot;*nbsp;qu’^demy auecceux de GaiCe, lors qu’ilsnbsp;ftoyent les plus forts, employa tous moyensnbsp;à les pratiquer ;amp; ce d’autant plus diligemment, qu’il craignoit que .fon credit perdû,nbsp;il ne luy fallut defgorgér la ;plus part de foi-Xante ou quatre vingt mille liures de rente,nbsp;qu’il auoit tirces de pkifieurs perfonnes, parnbsp;moyens exquis amp; fous la fâueut de fou mai-ftre,fans en auoir comme riwpayé; ôc nom-
B
-ocr page 30-i8 Hiftoirc de France,
mérncnc des biens de ceux de la religion, fur lefquels il s’cftoit car plus volontiers rué,nbsp;qu’il les cognoiflôit eflongncz de pouuoirnbsp;pourfuiure leurs droifts. Il craignoic aufsinbsp;d’eftrc pourfuiuy d’autres grâd’s domines denbsp;deniers par luy empruntez ; amp; lefqiielles onnbsp;n’auoit iufques à lors oie repeter, à caufe denbsp;fa faneur, il fit donc rcmonftrer à ceux denbsp;Guilê, les grandes terres qu’il pofledoit,amp;nbsp;qu’iln’auoit qu’vne feule fille laquelle s’ilnbsp;leur plaifoit donnera l’vn des puifnez dunbsp;Duc de Guife, il leur en bailleroir dcllors lanbsp;poflèfsion,en mariage faifant,amp; n’en rerien-droit que l’vfufriiiâ:,lequel dureroit peu,parnbsp;ce qu’ils’en alloir mourant. Que s’il furue-noit autres en'ans , ils feroyent pourueus ennbsp;benefices. Ces offres eftoyent faites,moyennant qu’il fuft maintenu par eux en fes eftarsnbsp;amp; dignitez : leur promettant en ce faifant v-fèr de fi bon mefôage, qu’auec leur aide , ilnbsp;s’acquitteroitaifement de les plus liquidesnbsp;dcbtesjamp;fupprimeroit les autres. Ce qui futnbsp;accepte par eux, amp; partant fut il rappelé amp;nbsp;remis cómme deuant.
Ily avnecouftumecn Frâce,que les Rois eftatis paruenus à la couronne, les coursnbsp;fouùeraines deputét des plus apparenî d’en-»nbsp;tte eux, pour aller gratifier le nouueladite-rtementt amp; lors ils entendent à bouche àqninbsp;ils fedeurontadrefier puis apres pour les a-faircs. Suiuantccftecouftume lesparlcméts
-ocr page 31-Sous François IL 15 ayans enuoyé ceux qu’ils iugeoycnrdeuoirnbsp;cftre les plus agréables au Roy, il leur fit entendre que fes deux Oncles, le Cardinal denbsp;Lorraine amp;le Duc deGuife,auoyéc la chargenbsp;entière de tout:amp; cómand^ que l’on s’adreP-faft dorefnauât à eux en tout ce qui concer-noitfon feruice,amp; du Royaume;amp; qii’ô leurnbsp;obeift comme à luy-mefmes. Cela entendunbsp;par le Conneftable, qui auoit receu ce mef-honneur du feu Roy Henry, il fut efmcu
tie double pafsion, l’vne de voir fes ennemis
gemét, de luy di-ie auquel ils aiioyéteu au-parauat toute adreflè. En quoy apparut plus clair que le jour, le peu de fermeté qui eft ennbsp;la faueur de c'our:veu que celle authorité,quinbsp;femble aucunefois pouuoir faire tremblernbsp;amp; ciel amp; terre, eft louuçnt changée en vnnbsp;moment. Toutesfois ce vieil routier ac-couftumé de long temps à diiierfcs muta- bki prenSnbsp;rions, s’y porta fi diferettement, qu on s’ap- drel'çoquot;-perceuoit peu de fon mefeontentement, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;°“
trouua moyen d’auoir honneur en ce qui Hôneç. luy eftoit brafle pour fon deshonneur. Carnbsp;voyat qu’ô luy preparoit quelque chofe pire.
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enairó huit iour s apres la mort de Henry,ayant difné de grâd marin, amp; appelé tous fespa tes amp; gentils-homes en alTez grand nôbre,ilnbsp;alla au Louure, fous couleur de vouloir rendre le cachet du Roy, pour furprédre le Roynbsp;au difner,amp; fentir fa conception naturelle amp;nbsp;naifue,auant qu’il euft efté autremét inftruit.nbsp;Mais ceux de Guife aduertis de fa venue,parnbsp;gens.qu’ils auoyenr ordinairemét aux guets,nbsp;tant pour ouir fes propos, que pour remarquer ceux qui s’adreîfcroyent à luy,luy furent au deuant par derriere, en forte qu’il futnbsp;fmftré de fon intention. Entré qu'il fut en lanbsp;falleià l’ilfuedu difner du Roy, il vfa de lanbsp;mefmepriuaucc, dontilfouloitvfer àu.cclcnbsp;pere en propos amp;deuis familiers. Adonc ledit feigneur, enuironne des deux freres, a-yaut eu le lignai du Cardinal, fe leuant de (anbsp;chaire, print le Conneftable par la ibain, amp;Cnbsp;le mena en fa chambre, fuiui tant de ceux denbsp;Guife, que des enfans amp; neueux du Conneftable: lequel ayant pris la parole luy dit,nbsp;qu’apres auoir pourueu a ce qui eftoit requisnbsp;pour les obfeques du feu Roy fon bon feigneur amp; maiftre, il n’auoit voulu faillir denbsp;luy venir faire la reucrence, amp; en luy rendâtnbsp;le cachet qu’il auoit pieu audit feu Roy luynbsp;bailler, parmefmc moyen luy prefenter fesnbsp;enfans amp; neueux, à ce qu’il pleuft à fa maic-fté les confermer en leurs eftats amp; charges,nbsp;defquelles ils s’acquitteroyent aufsi fidelement
-ocr page 33-Sous François IL lï Went, comme ils auoycnt fait par le paflè; amp;nbsp;quât à luy. fur ce mot, le Roy l’arrcfta courtenbsp;amp; luy dit qu’il accordoit fa demande,principalement enuers l’Admiral de Ghaftillon,nbsp;duquel il efperoit fe fcruir.Et quant au refte,nbsp;fachant le bon dcuoir,amp; les grands fetuices,nbsp;qu’il auoit faits ait feu Roy fon pere, amp; lanbsp;unguliere amitié que luy porroit ledit fei-gneur, il le confermoit aufsi en fes eftats, amp;nbsp;Vouloir qu’il iouift de fes pcnlîons fa vie durant. Mais d’autant qii’il defiroit foulager fanbsp;^ieillcife , laquelle ne pourroit à l’auenirnbsp;porter les peines amp; trauaux de fa fuite, il a-Uçit parti en deux les principales charges denbsp;fon royaume. Et ne cognoiflànr jperfonnesnbsp;tant capables ne fi expérimentées a la côdui-tc amp; maniement de fes afaircs , que fts oncles’é Cardinal amp; le Duc de Guife, amp;qu’ilnbsp;n’y auoit gens aufqilels il le deuft tant fier,nbsp;ne qui euflent plus de foin de la conferua-tion de fon eftat amp; grandeur,il auoit baillé ànbsp;l’vn la charge des finances amp; celles d’eftat:nbsp;de à l’autre le commandement fur ce qui c5-çernoit le faid de la guerre, pour fur le toutnbsp;aduifer amp; ordonner comme ils verroyente-ftre bon. Au tcfte,il le retenoitpres fa per-fonne, amp; de fon confçil, le priant l’cn feruirnbsp;aufsi fidèlement qu’il auoit toufiours fait fesnbsp;predeceflèurs. Ques^ilfetrouuoit laflé,ounbsp;filai difpofe à fa fuite, il pourroit aller s’ef-batre chez luy, amp; quand gt;1 voudroir retour-
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nev il fcroit tonflours le bien venu- Le Con-neflablelc rcftiercia treshumblcmcnt dec« 3u’il luy äUöit pieu non feulemét luy accoter fes requeftes (î libéralement, mais aufsinbsp;auoir tel foin de fon vieil aagcpoiir le def-charger des pefantes amp;difficilcs chargcsgt;qucnbsp;le feu Roy fort perc luy auoit tômifcsr Aufsinbsp;cftoy-iè vcnu,(difôit-il)de fait exprès vers vonbsp;ftre maiefté, pour là fupplicr qu'ayant efgardnbsp;à mon indifpqfition elle m’en voulut entie-ment defeharger, amp; me pcrtrte'ftrc de me retirer en mamâifon,pour finir le refie de mesnbsp;iours en repos, prier Dieu pour mon fei-gneur amp; mai fire; cófiderc que mes playes amp;nbsp;vieux iours font mal conuenables auec lesnbsp;ieunes ans de vofire maiefte poiir porter lenbsp;trauail des voyages qu’elle fera çà amp; là. Etnbsp;quant à ce qu’il plait à vofire maiefié me re-tenirde fonconicil, ielafupplie aufsi m’ennbsp;exeufer, d’autant que deux chofes ne le menbsp;peuucnt permettre. L’vne, d’eftre fournis ànbsp;ceux aufquels i’ay toufiours commandé : amp;nbsp;l’autre, qu’efiat plein de iours amp;^uafi radotant (ce dit-on) mon confcil lûy poiuTOit denbsp;peu ou rie feruir. le ne dy pas que s’il fiirue-noitafairc ou mxprefcnce futrequife, icn’ynbsp;employe vie amp; biçs auec celle de mes cn-fans, y eftât doiiblcmét obligé corne à monnbsp;Roy amp; naturel feigneur. Ce fait, il alla voirnbsp;la Royuc merc,à laquelle il tint femblablesnbsp;propos qu’au R oy. Mais fa refponce fiirtou-te autre,
-ocr page 35-SousFrànçois II. 15 te autre,comme l’on Hit,qu’il ne s’attendoit/nbsp;Car elle luy reprocha le propos mention-'nbsp;né cy dcfliis, adiouftant que fi elle faifoit fonnbsp;deiioir, elle luy feroit trencher la telle, pournbsp;s'eftre tânt oublié de toucher à l’honneurnbsp;d’elle amp; de fes enfans. Mais qu’elle auoit ennbsp;fi grande rccommâdation,ce que le feu Roynbsp;fon Seigneur amp; mary auoit aimé, que pournbsp;l’amour de luy, elle oublicroit volôiiers fonnbsp;iniure particuliere; l’aflcurantau relie de lenbsp;maihtenir,amp;'qu’clle ne fouffriroit aucun tortnbsp;luy dire faid. Au furplus, fon aduis clloir,nbsp;qu’il ne mefprifaft les conditions que le Roynbsp;luy auoit propofccs , attendu qu’on rte lenbsp;vouloitalhiiettir.d’cftre ordinairement à lànbsp;cour ; mais pourroit quand bon luy femblc-rnbsp;toit aller amp; venir. Le Cóncllablc né demeura muet,maintenant l’aceufation dire faufl'c;nbsp;la fuppliant au furplus de ne prdlcr tellcmctnbsp;les oreilles aux mefdifans,qu’cllc n’en refer-uaft vne pour onir l’accule: ayant plulloft cf-gard amp; fouucnancc de fes fideles fcruiccsnbsp;faits à elle, amp; au royaume , qu’à fes ennemis, qui ne cerchoyént que fa vie pour feSnbsp;biens, lefquels touresfois ne feroyent fi ai-fez àluyöfter qu’ils penfoyent, tant il s’e-ftimoit homme de bien. Ainfi donc,lc Con-ndlable ( apres auoir touresfois , quelquesnbsp;iours apres , conduit fon maillre au tombeau) fc retira en fa maifon : mais auectelle fuite , que celle du Roy fembloit petite
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-ocr page 36-x4 Hiftoirc'de France, auprès de ceftc-cy, dequoy ceux de Guife conbsp;ceurcnt^grande ialoufie, ce neanrmoins celanbsp;les garda pour lors de rien entreprendre connbsp;tre ccluy qu’ils fauoyerit auoir acquis tantnbsp;d’amis durât fa profperiréj que mal ailetncntnbsp;pourroyent-ils en auoir le defliisj linon aucc
le temps.
Honncfte Quant aux Princes du lang, apres que du ' Sboutc^'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;au- •
les Princes tant dcbon vifage que ceux de Guife penfe-«lufing- cent eftre propre,tât pour les emmieller,que pour en acquérir quelque bonne réputationnbsp;du peuple, ils ne furent non plus fouftértsnbsp;pres fa perfonne. Car la Royne ni ceux denbsp;- Guife ne voulansBuoirtels cópagnorts.rrounbsp;uerent moyen de les enuoyer au loin, fousnbsp;couleur de quelques honorables charges.Lenbsp;Prince de Condé fut cnuoyè en Flandre»nbsp;pour la confirmation de la paix, Sc pour entretenir amitié amp; alliance auecle Royd’E-fpagne. Et combien qu’il eut peu de moyennbsp;de defpendre apres fi longues guerres, finbsp;luy fallut-il entrer en nouuelle defpcncefenbsp;Ion fa grandeur, lâns eftre aidé du Roy quenbsp;de mille efeus. Apres luy le Prince de la Ronbsp;ehe fur Yon y fiit enuoyé porter l’ordre dunbsp;Roy:-amp; à fon retour ordonné aucc le Cardinal de Bourbon pour conduire la fœur dunbsp;Roy enElpagne. Brief ils efearterent fi biennbsp;çà Âf là les autres Princes amp; Seigneurs iquenbsp;ils demeurerét maiftres tout féuïs.Ccla faitii
fut
Sous François 11. iç fur gî/c à Ia R oync amp; à fes inftrumcnts de vcnbsp;niràboutdiideniciirant. Carqiüraux Par- P»rnbsp;leméts, leur ancienne fplendeur eftoit delîanbsp;efuanouye peu à peu, depuis que les offices d« paiie-deiudicatureauoycnt cfté rendues vénales.nbsp;amp; qu’il ne fut plus queftion de procéder parnbsp;cleôtion,ny d’appeller les iuges des prouin-ces, amp;lcs fameux aduocats reput ez amp; co-gnus amateurs de la republique.au lieu def-lt;iuels on y auoit fourré ceux qui apportoyctnbsp;le plus d’argent,ou les folliciteurs tics cour-tifans, Sgt;c les aduocats fauoris des grands,nbsp;qui en auoyent fait leurs iuges. Ainii efteit-il défia aduenu qu’aucc cesvermines,les en-fans des plus grands vfuriers, auaricieux amp;nbsp;exaéteurs, auoyent rempli le nombre, amp; cornbsp;rôpu tout droit diuin amp; numain, védu par lenbsp;menu ce qu’ils auoyent acheté en gros,ou eunbsp;pour recôpenfê,déclaré les fecrets de la cournbsp;contre leur ferment, amp; en fomme tellementnbsp;villcnc la iuftice, qu’elle fc dcuoitpluftoftnbsp;appeler vnecauerne de larrons, que l’ornernbsp;de ceft excellent amp; précieux nom de iuftice.nbsp;Pourtant fut-il aile à ceux de Guife de tenger ces courts à leur deuotion , tena s les v nsnbsp;en bride, amp; templillans les autres de trefgrînbsp;des efperaccs. Et de vray cefte toile aùoit c-fté par eux tramée des le viuantdc Henry,nbsp;en difpofantdctous eftats à Icurplaifir, denbsp;forte qu’il n’y Aûoit coing du Royaume quinbsp;ne full farci de Ictirÿ gens. Quant au confcil
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des afaires, de tout teps on n’y a appelle que Confeilpri qu’on à voulu, finalement quant aunbsp;né »ppo- côfcil pviuc.aptcs s’eftre aflèurez du chef quinbsp;le cftle Chancelier, la Royne mere de là partnbsp;Cardinal ne s’cn donna grand’ peine, amp; voulue toute!nbsp;de Tour- fois nomméemcnt que le Cardinal de Tournbsp;non y fu'ft rappeiéi, duquel elle auoit telle o-pinion,qu’il luy fembloit les afaires ne pou-,nbsp;uoirmal aller quad il s’en mefleroit. Ce quenbsp;ceux de Guife toutesfois eufient volontiersnbsp;cmpel'ché . Mais quand ils fe remirent déliant les veux l’ancienne inimitié de luy amp;nbsp;du Connefiable, en forte qu’ils eftoyent incompatibles,amp; le cognoiflàns ennemémor-tel de ceux de la religio, aufquels ils delibe-royent faire la guerre , ils trouucrent bonnbsp;qu’il fuft incontinent reuoqué de Romme,nbsp;ou il auoit efl é comme relegiic,cn telle fortenbsp;toutesfois qu’ils luy firent cognoiftre , quenbsp;c’eftoit par leur moyen, afin qu’il leur de-meuraft plus obligé , St que fous fa couuer-ture leurs menées fuflènt mieux condui
tes.
Change. Ayaiis otdonnc du confeil du Rov,amp; rèft'* r pourucu de gens defquels ils fe fila waifon oyent, ils fe mirent aufsi à drefler les eftatsnbsp;du Roy. de fa maifon(charge appartenante au grjndnbsp;maiftre. )Et afin d’y colloquer leurs domeftinbsp;ques, ils ofterent partie des officiers du feunbsp;Roy, qui de tout teps eftoyent continuez denbsp;pere en fils,amp; les caftèrent fous ombre de bônbsp;nicf-
-ocr page 39-Sous François II. xy mtfnagc : comme aufsiils renuoyercnt partie des autres cn leurs maifons aucc deminbsp;gages pour penlion, combie que I’eftat nou-iicau des officiers domeftiques qu’ils erta-bliflôyétcxcedaftde beaucoup l’autre nom-brcjtantily eutde nouueaux pourueus.Brefnbsp;iln’y demeura vn fculConneftablifte horsnbsp;nils ceux qui à la premiere prouifion s’e-ftoyent allez renger amp; offrir à leur feruicc.nbsp;I-cs prouincesdu royaume, amp; les villes denbsp;frontière , furent aufsi garnies des leurs, amp;nbsp;ceux qui ne leur fembloyenr propres, defti-tuez fut mandé à tous Gouuerneurs amp;nbsp;chefs de guerrc,amp; des villes,d’obeir au Ducnbsp;de Guife comme au Roy mefme. Les finances pareillement furent maniées par les coînmif«nbsp;plus fauoris du Cardinal,amp; furent auertisanxlanós.nbsp;tous les parlemcns qu’il auoit la fuperinten-dance fur la politique. Somme, la fouuerai-nc authorirè tomba es mains de ces deuxnbsp;perfonnages pour difpofer de toutes chofesnbsp;à leur plaifir : la Roync mere toutesfois te- îxaftionnbsp;nant toufioiirs la bride, à laquelle furentmiidcmînbsp;donnez les deniers prouenans de la confit-marions des offices amp; priuileges des villes ploy«e.
communautez, ce qui ne fut routesfois fans que ceux de Guife eufsent part aunbsp;butin ; combien que telles fommes ne fenbsp;deulîcnt exiger de droit, finon le royaumenbsp;efeheant cn ligne collaterale. Mais pour
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adoucir vn peu cefte exadió, les efcus qu’ofî auoitpayeï du temps du Roy Henry, pournbsp;cftre réduits es coffres de Diane, furent châ-gezenliures.
CCS chofes fe brafîcreht amp; executerent cri enpiiiiir. partie à Paris, en partie à Sainâ: Germain erlnbsp;remucV h ’ pat vn accident furucnu au Cardinal,nbsp;côurifon lequel fbrraritvn grand matin de lamaifonnbsp;appctit. jç belle Romaine, courtifane renommeenbsp;du temps de Henry, logee en la coufture ddnbsp;Sainde Catherine , auoit failli d’eftre malnbsp;traite par certains ruffians , qui ccrchentnbsp;volontiers les chappes cheutes a l’entour denbsp;telles proycs. Dequoy cftonnee fa faiiiclcrc,nbsp;fe perfùadant Sc donnant à entendre,que lesnbsp;hérétiques luy drefîoyent des embufehes,nbsp;traîna la cour à Sainét Germain, amp; fut caufenbsp;que laRoynemere,ne voulant qüoy qu’ilnbsp;en full, abandonner le R oy fon fils tant foitnbsp;rompit la couftume auparauanr inuio-
rompue fable, qui porroit que les R oynes, aduenant p.u hnbsp;nbsp;nbsp;Jè decez de leurs maris,ne departoyent de la
intrquot;' chambre de quarante lours, ne voyoyent clarté de Soleil ny de Lune , que leur marynbsp;ne furenterré.Toftapres,eftansdcfparris lesnbsp;Bonn« ellranacrs, il fur fait edit defendat tout portnbsp;ordonna- ».nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- a.
C« fuHe d’armes, Sc fpecialement les piftoles amp; ba-i°(î '^”1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grandes peines, rcuoquant
»Tu ,°msis les permifsiôs particulières amp; prece-mal obfer- dcntcs,otrroyees à qui que ce fuft,s’il n’auoit nouuclle confirmation du Roy,de forte que
ceux-
Sous François 11.
ceux de Guife amp; les leurs demeurèrent fculs armcz.Dauanrageayansàfufpcâs les habit—nbsp;lemens quicouroyétalors »comme les manteaux longs, amp; les chaufles larges (amp; de faitnbsp;aufsi eftoyét ils par trop cxcefsifs^ car le mateau alloitiufques fous le gras de la iainbe,nbsp;amp; fans manches, ôc les hauts de thaulltsnbsp;ftoyet d’vne aulne amp; demie de large,ou cinqnbsp;quartiers) ils mirent en fait au confeilpriucnbsp;d’en défendre l’vfage, d’autant que là def-foiis fe pouuoyent aifément cachet des ar-mes.Et difoit-on que le Cardinal auoir ceftenbsp;matière d’autant plus à cœpr, qu’vn Nccro-manticn luy auoit pronoftiqué à Rome,qu’ilnbsp;feroictuç d’vn ballon à feu par l’enuie qu’onnbsp;luy porterort,amp; pour les ennemis qu’il feroitnbsp;en France, eftantcllciic au plus haut degrénbsp;d’honneux. Ce qui le tenoit en gehenne amp;nbsp;luy caufoit grandes inquietudes (vray falai-rede ceux qui vont auxdeuins) lors niefmesnbsp;que tout ployoit fous luy.
Parmi tant d’afaires, le Cardinal des le irCirdi-comencement, pour tenir promelfe aux Duc Dalbe lt;Sc Duc de Sauoye, auec lefquels la »t,-!« ly-ruinc de ceux.de la religion eftoit iuree : amp; 'mpi'Xn- ¦nbsp;pour s’appuyer fur le bras fpirituel,fe deli-nmiét desnbsp;beradepourfuiurc txclînftâmenrlcs prifon-
û ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t /’ • 1 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cour,
niersjamp;tous autres notez pour icrairdç laRc dont il o-ligion. Et de fait des le 14-de Iuiner(quatrc iours feulemét apres la mort H^e Héry) la co- \nbsp;mifsiondcs iugez deleguez pour le procès ¦/
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des cinq confeillers de parlemét mis prifon-nicrs par le cômândement dudit Roy Héry, fut reconfermee par lettres parentes du Roy.nbsp;Ënvenudefquellèsils furent contraints ref-pôdre,amp; d’aueât qu’être tous Fumee ne plai-Anthoine foit aucunemct au Cardinal, amp; moins enco-Marefchal fainâ: André, pour ne leurnbsp;menton- auoir(côme on difoit)aiitrefoisvoulu prefternbsp;fa confciencc, il fut fi bien recômandé qu’onnbsp;l’alla carelfèr apres du Bourg. Les articlesnbsp;du procureur general eftovent: S’il auoit pasnbsp;mangé chair aux'ioùrs défendus: S’il auoitnbsp;pas marié vne chambrière de fa femme a-uecvnpreftrc: Retiré en famaifon vne femme bannie par arreft, amp; pour caufe de la religion,amp;¦ eftè aux ailemblees des hérétiques':nbsp;ce qu’il defnia comme fanfïement controu-ué: amp; Ce plaignit aigrement d’auoir pour iu-gc le Prefidenr fainft André , fon enneminbsp;mortel,accufateur,denôciareuramp;foiliciteur,nbsp;amp; qui eftoit luy-mefmcs aceufè d’infiniesnbsp;mefchâcetez amp; fau(Jetez côtenues en fes eaunbsp;fes de rccufatiô,lefqneJles il oiftoirprouuer.nbsp;Impua^ce lehan Bertrand Cardinal , amp; peu deuantnbsp;dcBertfSd ^ardc dcs féaux, pour gratifier au Cardinalnbsp;perfonna- de Lorraine, amp;rellayer par ce remede de rô-pre fon voyage de Rome, fit toute diligencenbsp;de iuger l’appel interietté par du Bourg (vi-uât encor lamp;Roy Hêty)de la fèntence de l’E-iiefque de Paris qui l’auoit déclaré hereti-que.Et côbicn qu’on luy euft rcmonftré qu’il
ne
-ocr page 43-Sous François II. 31 »e le pouBoit faire, attédu qu’il auoit preß-1nbsp;aux iugcmens precedens, ß ne laifla ilnbsp;de pafler ouere amp; confermer cefte fenren-Ce, alléguant pour defence que lors qu’il iu-geoit amp; prefiefoit, c’eftoit en qualité de gar-dedes feau x, Sc chef de la iuftice de France:nbsp;mais qu’adonç il le condamnoit comme Ar-cheuefque de Sens. De laquelle fentencc dunbsp;Bourg appclladerechef, corne d’abus. Or fenbsp;faifoit-i! de mcrueilleufes mences pour l’opnbsp;primer ,amp; entre autres chofes, cômandemetnbsp;auoit ia elle fait à fes deux freresCqui cftoyétnbsp;en la ville pour follicitcr pour luy)de la vui-der dedas trois iours fur peine de l’indignation du Roy,lt;Sf d’eftre priuez de leurs eftats»nbsp;afin que tout fecôurs humain iuy fuft ofte.
Efiant donc du Bourg ainfi remené de la Baftille en la côciergerie du palais; le pre- Bourj.nbsp;mier prcfidenrÄt ceux de la grand chambrenbsp;voulurent iuger l’appel comme d’abus. Maisnbsp;il prefenta contre eux ,amp; mcfmc contre lenbsp;Prelîdèt nommé le Maiftre,des canfes de rc-eufation, contenaris blafmcs trefdeshonne-ftes amp; dignes de mille gibets.rcquerât en ounbsp;tre,confeilluy eftre adminiftré. Le Cardinalnbsp;aduerty de cela i afin de faire promptemencnbsp;iuger l’appel,amp;.'cfuanouir les caufis de recü-fatién , meriâ au parlement le Chanceliernbsp;Oliuicr, amp;plufielirs maillres des requeftes,nbsp;choifis à fadeuotion. Du Bourg mande u4nbsp;s’eft onna de ceft appareil, ains perfiaant rc-
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monftra au Cardinal qu’il s’esbalufïoit com me luy,qui eftoit fon ennemi mortel, partie,nbsp;accufareiir,amp; principal folliciteur, fe ragcoicnbsp;ainii an nombre de fes iuges. Surquoy, luynbsp;blemillant s’excufa, I’afleurat qu’il eftoit fonnbsp;meilleur ami. Touresfois,puis qu’il auoitnbsp;telle opinion de luy,il s’en deportoit volon-taircment.Fi.nalement, fes caufes de recufa-tion furent, par arreft prononcé par Olimer,nbsp;declarces admifsiblcs, amp; ordonné qu’il au-roit confeiljce qui luy auoit efté auparauantnbsp;defnié ,de forte que le Cardinal fe trouuanbsp;tout confus.L’aduocat Marillac luy fitt bail-lé,lequel mir toure peine de le faire defdi-re,luy alléguant que fans cela ilnepourroitnbsp;euite'r la mort,cc que n’ayant peu faire, il Ramena à cefte necefsité qu’il le laifleroit pIai—nbsp;dçr fans l’interrompre, puis il diroit apres cenbsp;que bon luy fembleroit. Eftans donc venusnbsp;deuant les iHges,l’aduocarreinonftra le merite de la caufe,la maniéré de l’emprifonne-menr no iamais pratiquée, amp; encores moinsnbsp;la faço de procéder de Bertrand, qui n’auoitnbsp;eu aucune honte ne yergongne de ioucrnbsp;deux perfonnages ou crois, en prefidant Sc,nbsp;afsiftantaux trois iugemens precedents.En-quoy non feulement apparoilïoycnt les eau*nbsp;fes d’abus trefeuidentcs,mais aufsi la nullité des fentences amp; arrcft,cn forte qu’il faloitnbsp;neccftàirement recommécer tout le proces,nbsp;caller amp; anuller toutes ces procedures, veu
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que nulle formàliré de iiiftiec n’y auoir elle gardée. Mgis au lieu de concliirrc en fon appelai acquielça, recourant à la mifericordsnbsp;du Roy ,amp; de la CounConfeflânt fa partie a-uoir grieuemét oftencc Dieu, ôc fainde mere Eglife,irrité le Roy,amp; s’eftre inonftrc in-»nbsp;obedient à fon Euefque, auquel amp; à la fain-fte Eglife Romaincjil deliroit eftre réconcilie • Surquoy du Bourg qui eftoit prclcnt,!*?'nbsp;voulant oppofer, Marillac fit ligne aux Preß-,nbsp;dens, deiirans kiy fan tier la vie par ce mo.yé,.nbsp;iefquels aulieudeluy donner audience, amp;nbsp;falloir s’il auQuoit fon aduocat, le renuoyc-rent incontinent en fa prifon. Mais pendantnbsp;qu’ils auifoycn: de députer deux d’entr’euxnbsp;f'our faire entendre fa conuerfion au R oy,Si:nbsp;uy deinâder fagrace,voici arriuer vn bulle-tin eferir amp;¦ ligné de du Bourg, par lequel ilnbsp;cî^auouoit les conclufions de Ion aduocat, ’ lnbsp;perliftant qnfes caufes d’appel, amp; en fa con-refsion de foY faite deuant le Roy, laquelle,.,nbsp;il eftoit preft de confermer par l’effufiondcnbsp;fon fing en la mort.comme eftant, difoit-il,nbsp;fondée fur la pure parole de Dieu , lequel ilnbsp;fupplioit treshuniblement luy pardonner,nbsp;tant de n’auoir interrompu fon aduocat, come aufsi d’auoir efté induit par la feintifenbsp;d’aucuns à vouloir interpreter amp; coulourernbsp;celle ficnne confcfsion de foy, fur quoy ilsnbsp;auoyét arraché quelque chofe de fes mains:nbsp;mais qu’apres auoitpenle à la vérité, il trou-»
-ocr page 46-54 Hiftoirc de France,
«oitauoir efte grandement feduir, ce qui le faifoitreueniramp; demeurer ferme en fes prenbsp;jniers propos. Cela vcü par la courdls en ad-uertirent le Roy, qui leur manda de le iugernbsp;incontinent. Par ainfi y eut arreft de bié mgénbsp;ßcmal appelle. Sô recours fut à l’appel deuâtnbsp;le Primat de Lyô. De la s’enfuyuit des bruitsnbsp;quot;que du Bourg s’eftoir defdit,qui reiiouif-foyét: les vns amp; fafchoyér les autres, Mais ce-quot;çi venu àfes aureilles il s’en exeufa grandement,par vne epiftre qu’il adrelïoit à fes frères amp;mcbres de l’Eglife de Paris,leur rendâtnbsp;railbn de fon fait:amp; les priant de ne s’en fcâ-dalizer,car il efperoit,Dieu aidât,de demeurer ferme iufques à la fin. Et quant à ce qu’ilnbsp;rccouroit ainfi aux iugemés des fuppofts dunbsp;Pape , il difoit, que ce n’eftoit aucunementnbsp;pour approuuer leur Eglife, ny aiifsi pournbsp;prolonger fa vie par fubterfuges : mais pournbsp;auoir par ce moyen d’autant plus d’opportunbsp;nité de faire cognoiftre fa religion, de profiter en plufieurs lieux, autant qu’il pourroit:nbsp;amp; à fin d’ofter toute occafion de penfer qu'ilnbsp;fe precipitaft, amp; qu’il fuft caufe de fa mortnbsp;deuanrîe temps, s’il ôublioitquelque cliofcnbsp;qui peuft feruir à fi iufti fication.Car quant ànbsp;luy il fe fentoitfi bien fortifie par La grace denbsp;Dieu, que l’heure de fa mort luy eftoitebofenbsp;fouhairable , laquelle il arrendoitauee toutenbsp;ioye. Cependant il s’efcouloit beaucoup denbsp;temps, qui caufoit au Cardinal, amp; aux en-
-ocr page 47-Sous François II. 55 nemis de du Bourg vu fort grand cnniiy amp;nbsp;defpit : car ils n’auoyenc rien plus recommandé-
Voila l’eftat auquel efVoyent réduits çêux Artifice de de la religion, par celle pourfuite violente,nbsp;acompagncc d’infinies captures qu’on fai- cntietenitnbsp;foit par tous les endroits du Royaume : denbsp;force que leur condition cftoit cinpirce par febie ecu*nbsp;la mort de Henry,pluftoft qu’amendec.Leurnbsp;recours fut premièrement de prier Dieu, amp;nbsp;en fécond lieu d’enuoyer deuers le Princenbsp;de Coude,la dame de Roye fa belle mcre,amp;nbsp;l’Admirai,non ennemis de la religion,amp; quinbsp;tlloy eut lors à la cour àVilliers Colle-Rets,nbsp;fiour les fupplicr d’auoir pitié d’eux,prendrenbsp;eur caufe en main, amp; tant faire entiers lanbsp;Royne mere, qu’ils fulTent ouïs en leurs lu-ftifications, enquoy ils auoyent cfperantc,nbsp;par ce qu’elle leur auoit fait au parauantnbsp;quelque dcmonllration de bonne volonté,
promis, viuant Henry , la faire cognoiftrc fl elle en auoit le moyen. Ces perfonnages,nbsp;combien qu’ils n’eufient lors grande autho-rité , promirent ton tes fois de s’employer félon leur pouuoir, pour tant faire qu’ils fuf-fent ouïs. Toutes fois leur auis eftoit qu’ilsnbsp;cfcriuifiènt à ladite Dame, ce qui fut fai^l. met«.nbsp;La lettre portoit, que viuant le feu Roy Hcnnbsp;ry,amp; de long temps,ilsauoyent beaucoup -cfpcré de fa douceur amp; bénignité, en fortenbsp;qu’outre les prières qui fc faifoyent ordi-
C a.
-ocr page 48-3^ Hiftoire de France, nairemcnt pour Ia profpcritc Hu Roy , ilsnbsp;jrioyent Dieu particulièrement qu’il luynbsp;ileuft la'fortifier tellemét en fon efpritjqu’elnbsp;e peuft feruir d’vne fécondé Efther. Maisnbsp;que prefcntcmét, puis qu’elle eftoit mere denbsp;Roy,qui luy remettoit du tout fes afaires, ilsnbsp;auoyentconceii meilleure efperanccjamp;s’ad-drefloyentà elle, pour la fupplier treshum-blement les faire iouir des fruits de leur attente, amp; ne permettre ccnouucau regne e-ftre fouillé du fang innocent,lequel auoit tacnbsp;cric dcua.nt Dieu,qu’on s’eftoit bien peu ap-fierccuoir fon ire auoir efté embraffce : pournbsp;aqiiclle efteindre il n’y auoit autre movennbsp;que de donner rclafche aux pourcs affligez,nbsp;amp; les efeouter en leurs iuftificatios. En quoynbsp;faifant, Dieu prendroit le foin de fes enfansnbsp;amp;¦ d’elle,amp; augmenteroit leur regne en toute profperité. Cefte dame qui d’vn codé fenbsp;voyoit le chemin ouuert pour eftablir Connbsp;authorité de plus en plus, tantpource qu’onnbsp;s’addreflbit à elle, que pour le moyen qu’onnbsp;luy dônoit de fauoir tous les fecrets de ceuxnbsp;de la religio,fuftpour les ruiner par eux-mefnbsp;mes,ou pour les auoir à fr deuotio en vn be-foin,vfa d‘vne merueilleufe rufe en ccd en-droit.Car feignant en premier lieu, (commenbsp;elle a roufiours fait) qu’elle eftoit irritée denbsp;ce que la mort de fon feufeigneur amp; marinbsp;luy eftoit ramentue de telle façon,Helas, ditnbsp;elle,dequoy eft-ce qu’on me mcnace?Car cônbsp;ment
-ocr page 49-Sous François II. 57 ment pourroit Dieu me faite pis qu'il a fait,nbsp;m’ayât ofté ce que ie prifois amp;aimois le plus?nbsp;ToutelFois peu apres, comme aucunementnbsp;rappaifce,elle leur donna plus »ratieufe ref-ponce,promettant au Prince, àla belle merenbsp;d’iceluy,amp; à r AdmiraUde faire cefler laper- *nbsp;fccution,pourueu qu’on ne s’aflcmblaft, amp;nbsp;que chacun vefeuft fccrcrremenr,amp;ifans fcâ-dale. Cequil’efmciitacelaj.cc furent certaines lereres amp; rcmonftrances â elle en-‘nbsp;uoyces le i.(,. d’Aoù^par vn gentil-homme /ƒ r anbsp;qui auoit ferui la feu Royne de NaHarre,qùi —nbsp;fe fouf-feriuit Villcmàdon, auquel ladiclc'nbsp;Dameauoitautrcsfoispriuément cofeté de,nbsp;fes afàircs,amp; mcfmcs des ppints de la reli- 'nbsp;giô.En CCS lettres il luy ramenreuoit cornmenbsp;du temps de fa fterilité il n’auoit tenu à ceux Royne menbsp;là mefmes defquels maintenant ellc's’aflcü-roit,qu’elle ne fiift répudiée, amp;quc lors elle ucé.nbsp;auoit eu fon recours a Dicujifant amp; gouftâtnbsp;fa parole amp; châtâtaucc gtâd plaifir les nfeail,nbsp;nies traduits en rime Frâçoifc,cntre lelqu'elsnbsp;elle auoit choifi corne pour foy le 141, encore qu’il ne fuft de latraduftiofi de Marot,'nbsp;Commençant aihlî; '
Vers FEterneldesoppréflèz lepere le Hi’èn irayduy rtionftrahtl’impropel'c' 'nbsp;QueTon me fiit,amp;’ lùy feray prierenbsp;A haute voix,qu’il nc iette en arrière
¦ Mes piteux cris,car en luy feul i’efpere. ènuiron lequel temps, Dieu luy auoit donnée
G J
-ocr page 50-5s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hiftoire de France,
fon fils aifnc que pluficurs autres’ enfans a-uoyentfuyui. Il vouloit aufsi qu’il luy fou-uint comme le Cardinal aiioic mis en vfage au lieu des PfcaumeS,ccrtaIns vers lafeifs amp;nbsp;impudiques d’Horace amp; autres poctes infames , depuis lequel cliâgcmc.nt tant de malheurs luy eftoycnr aucuns les.yns fur les autres. Et l’cxhortoit finalemcntjfi elle ne vouloit tomber du tout en ruine auec l’cftat dunbsp;Royaume , à fe deftaire de tels monftrcsnbsp;d’hommes, amp; n’endurer que ceux qui n’c-’ftoyent de lamailôn, SC n’auoyent aucunenbsp;Îiart en l’hcritagCjOCCupalTcnt par dol amp; vio-ence la puidance du Roy amp; d’elle, amp;que’nbsp;fous ombre du nom du Roy «Se d’elle ils s’acnbsp;cageadent amp; meurtrident les enfans legitimes peuples du Royaume,rcculans amp;mctnbsp;tans fous les pieds les Princes du fang, maisnbsp;qu’au contraire elle fid: que tout allaft felonnbsp;l’eleclió de Dieu, que les princes du fang,nbsp;qui eftoyent leurs meilleurs amp; plus fidelesnbsp;feruiteurs, luy fudent en honneur. Finalement qu’elle aduifaft de conduire fes enfansnbsp;en la voyc du bon Roy lofias. Voila,di-ie,lanbsp;lettre dc_yillcmadon qui efmeur grandement la Royne mere à penfer à fes afaircs,nbsp;coniedurant que les. Princes du (àng n’e-ftoyent ainfi mis enauant,qu’ils nefidèntnbsp;iouerceicu aux autres, ce qui pourroit rendre la partie foiteou elle ne gagncroit rien,nbsp;fi clic tenoit trop roide d’vn cofté. Etpourtatnbsp;deli-
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délibérant fous main d’entretenir en quelque opinion de foy,tant les i-'rinccs que ceux de la religion,amp; s’adreflant pourceft effeftànbsp;Madame de Mompenfier qu’elle fanoit cftrcnbsp;aucunement delcur party,amp;:qui cftoit au re-fte de fes plus priuees amies : elle fit femblarnbsp;de fe plaindre de ce gouuerncmcnt qu’ellenbsp;appeloit tyrannique , comme eftant tranf-porté aux efttangers,fe plaignant du recule-mcntdu Conncilable, amp;dumefpris auquelnbsp;elle fe voyoit.Promit aucc le temps toute fall eur à ces poures gens : bref, elle fiten fortenbsp;qu’ils la penfoyent tenir à leur deuorion,nbsp;dont nous verrons les contraires effefts cynbsp;apres, le vien maintenant aux autres tfairesnbsp;de l’eftar.
CeuxdeGuifc, non contens encores de de fe voir fi haut efleuex s’ils n’auoyent du toutquot;J“(-j./nbsp;terrafle ceux qui leur pouuoyent faire tefte, pourrera-s’aduifcrenr,pour y paruenir, d’vn moyé qui boürS'fcnbsp;pourroir mefmcs les faire trouuer fort foi* acquérir i*nbsp;gneux du public, amp; par confequent tendrenbsp;leur gouucrncment agréable au commun, mu»,nbsp;faifans lettres de reuocation de toutes aliénations faites tant à vie qu’à temps,fuft pournbsp;rccopenfe de fcruices ou autrement,excepténbsp;les venditions dont les deniers auoyent e-fté employez aux grands amp;vrgcns afairesnbsp;du Roy, fans aucun defguifcment, amp; l’ap-panage amp; vfuftuiâ: des duchciTcs de Sa-iioye amp; de Fcrrarc, filles de France , amp; le
?
-ocr page 52-40 Hiftoire de France, dorde la feu Royne Iconor, duquelloiiif-foit Marie infante de Portugal. Le reftenbsp;reuni au domaine amp; receptes ordinaires dudit Sieur^Chofe qu defpleut grandement ànbsp;beaucoup de Princes , grands Seigneurs amp;nbsp;perfonnes notables qui fe vovoyent 'riiPrcznbsp;de leurs biéfaits. Voire amp;¦ d’autant p’us quenbsp;ces Gouuerneuis amp; leurs fauoris auoyér relies lettres de declaration qu’ils vouloyent.
Nauarr/' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘quot;Y iint,commc Ic Conneftablc
trompé ’ fentât approcher la mort de Henry,auoitcn-méfir°r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Nauarre -, pour incontinent
trahi des S’acheminer à la Cour, afin de fc faiïir de fiens, amp; bonne heure du gouuernement du Royau-'de fo”cn- *^^^5 auant que ceux de Guife s’en fuficnrdunbsp;ntmis. tout cniparcz. Mais ce Prince peu delireuxnbsp;d’honneurs amp;¦ de maniemens d’afaires, n’ennbsp;fut autrement cfmcu. 11 fe fouucnoit aufsinbsp;que le Conneftablc auoit eu fort peu d’ef-gard à luy au traité de la paix dernière, 8cnbsp;pourrât n’ofoit encores fe fier en luy, amp; crai-gnoirquece meflâge fuftpiuftoft pour fonder Ibn inrention, que pour bien qu’il luynbsp;vouluft. Parquoy ilne fc hafta aucunement,nbsp;amp; dôna loifir aux autres de s’iniinucr en fonnbsp;lieu.. Mais fe fenrantcontinuellement ref-ueilléparlon frère le Prince de Condé, cc-luy de la roche fur Yon, amp; autres grâds Sei*nbsp;gneurs, il y entendit de plus près , ioinr qu’ônbsp;remonftroitla confequence qui s’en pour-roircnfuiiirc à eux amp; leur pofterité , outre lenbsp;mau-
-ocr page 53-Sous François IL 41 mauiiais ex épie qu’il laiflcroir pour l’aucnir,nbsp;amp; le reproche qu’il auroit à iamais d’auoirnbsp;laide le gouuernemenr du Royaume aux c-ftfangers, l’auaricc amp; anibirion defquels c-ftoit tellement cogniie, qu’ils ne fe conten-teroyent de telle authoritc au Royaume,nbsp;puis que le ciel amp; la terre gt; n’eftoyent fu^fi-fans à les faouler. A quoy on adiouftoit quenbsp;ce remuement de toutes chofes, amp; principa-Icment des gouuerneurs des prouinces amp;nbsp;villes de frôtierc (côlidcrce l’indifpolitiô dunbsp;Roy,amp;qu’ils manioyét les finaccs à leur gré,nbsp;rangeovent la iuftice à leur deuotion , amp; cô-niandovér feuls aux forces) prefageoit quelque plus trifte changement.
Ayant donc communiqué ceft afairc à seTgt;,;wurï ceux defon confei’ (les principaux defquelsnbsp;cftoyét larnac , l’Euefque de Mande,baftaidnbsp;dii feu Chancelier du Prat, maiftre des re-queftes de la maifon du Roy , amp; chef duditnbsp;confeil, Defeats fon chambellan »principalnbsp;fauorit, amp; auquel il deceloit tous fes afairesnbsp;amp; fecrets (ccommc aufsi ce d’Efears faifoicnbsp;les mcfl’ages d’amv) amp; Bouchart aufsi maiftre des requeftes du Roy amp; Chancelier dudit Sieur) eux vovans vnc chofe de laqucllanbsp;il ne leur pouuoir que bien aduenir fi ellenbsp;fortoitfon effe(ft(cómeon les afteuroit s’ilsnbsp;fe haftoycnr auant que les autres enflent loi-fir de prendre pied amp; terre ferme au manie-,nbsp;ment des afaircs)luy donnèrent confeil denbsp;s’ache-
-ocr page 54-HiftoiredcFrance^ s’acheminer à la court le plus diligemmeflCnbsp;qu’il feroir pofsible:amp; d’amener le plus grâdnbsp;nombre de gentils-hommes qu’il pourroitgt;nbsp;afin que s’il y aiioit quelque reliftancejcom-me e lie cfloit à craindre du codé du Duc denbsp;.Guifc, homme de cœuramp; ha/ardeux, ilsnbsp;fepeufienr aider de fcs Galbons 3attendantnbsp;que plus grand renfort luy vinft, s’il en e-ftoit befoirt. Mais la chofc ne futpluftoftnbsp;conclue, que ceux deGuifen’eiifuflcnrad-uerrispar Dclcars ,qui vouloir auoir deuxnbsp;cordes en fon arc,amp; aiioit touliouts fiiir me—nbsp;ftier amp;marchandife du fècret de fon mai-ftre. Cela les fit eftonner du commencement, amp; fe tenir fur leurs gardes: faifansnbsp;faire vn edit atiec plus eftroittes defencesnbsp;que iamais , de porter armes amp; piftoles , furnbsp;peine de la vie. Et au lieu qu'ils s’efioyentnbsp;rendus difficiles, amp; de nul accès , quand ilsnbsp;virent qu’ils auoyent afaire d’hommes,ilsnbsp;commencèrent à cart fier amp;appeller les gésnbsp;de feruicc , amp; à leur promettre de grandsnbsp;biens pour tenir leur parti. Ils ne faillirentnbsp;aufsi d’enuoyer fecretrement vers Defeatsnbsp;óc Mande , pour les prier de deftournernbsp;leur maifire cle fon entreprife. Pour ce faire l’vn auoir promefiè d’eftre Confeiller aunbsp;priué confeil,amp; d’entrer aux afaires: l’autre d’eftre cheualief de l’ordre aueccinquatenbsp;homes d’armes, outre plufieurs autres gradsnbsp;biens qui Jcilr eftoyenr promis. Lcfquelsnbsp;cftats
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Sous François II. 45 eftats ils pourroyent accepter (difoyent ceuxnbsp;de Guife) faas que leur maiftre s’én doutaft.nbsp;D’autant que c’elloit lacouftume en Fran-* ce,d’auan;ef pres des Rois, les fauorits desnbsp;Princes, amp; que ledit feigaeur leur maiftrenbsp;péfcroitpar ce moyen eftre grandemer gratifié de voir en honneur f.s deux fpeciauxnbsp;feruiteurs.
Defeat's donc amp; Mande, qui eftoyent ré- Artifices \nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/**nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* \ 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour de-
gez a ces promciics? venans a ix cour auec {tourner leur maiftre, lequel auoit à fa fuite nombre l'Roy denbsp;de gentils-hommes dédire , petit à petit cô- d^foquot;da,nbsp;mencerent à mettre de l’eau en fou vin, amp; uoit.nbsp;fans le fccu de larnac, luy mirent en auant,nbsp;qu’il fefaloitmcurcmcnt Sc C^gcmcntcon-duire envn afairc de fi grande confequen-ce: amp; ce d’autant plus que les faits de feunbsp;monfieurde Bourbon, luy eftoyent amp; dc-uoyent eftre comme vn clair miroir. Da-uantagc, ils luy ramenteuoyent qu’il auoitnbsp;à perdre, amp; que fes ennemis ne cerchoyentnbsp;que nouuelle occafion de kiy courir fus;nbsp;comme, en femblablc le Roy d’Efpagncnbsp;l’efpioitde fipres ,quc s’il luy aduenoit denbsp;rien entreprendre par force ( fur tout ynbsp;eftant entremeflé le fait de la religion)nbsp;il fc pouuoit afieurer d’eftre aifément de-ftruit fans efperancc de rcfourcc à luy nynbsp;aux fiens , Icfquels auoyent les reins tropnbsp;foibles pour entreprendre ;tellc chofe. Anbsp;«cfte.occafion, doneques Iciiraduis eftoit.
-ocr page 56-44 Hifloirc Je France, quepluftoftil cafcliaft ci’.moir par douceurnbsp;la faneur qu’il pourvoit, que de rié hazardernbsp;par trop haut entreprendre. Et qu’il deuoitnbsp;eftre tellement clos amp; fermé en cela, que cc-pendâr nul ne feeuft fa conception, entretenant ceux de la religion en telle efperancenbsp;que quelque fois il leur aidaft amp;¦ parlait pournbsp;eux, en ce qui ne liiy pourroit porter nutfan-cc, leur baillant entre deux vertes vne meure, afin que s^il efioir preiïc, il (e peuftpreua-loir de leur fecours , fi on le recercnoitdenbsp;trop pres. Mais qu’il falloir fur tout qu’il gardait de Ce laifièr aller à quelque autre remô-Itrancc tant bien coulourèe fuit elle, amp; quoynbsp;qu’on luy feeuft amenerau côtrairc. Car, di-foyent-ils, Sire, c’eit la maniéré de faire denbsp;ceux qui fctrouuent offen fez, decercherparnbsp;tous moyens la vengeance,amp; fe munir denbsp;gr-ïdes amp; liaifes remonitrances,perfuafiues,'nbsp;amp;• pleines d’affeôtions, pour parlicnir à leursnbsp;delîeings. Tönt ainfi quel ceux qui veulentnbsp;esbrartler amp; mettre bas vn roclicryfont pro-'nbsp;infion iVpreparenrtoureHes maéhines ne-'nbsp;cefiâires. Voila comme ce Prince,aiïtrcmentnbsp;peu efchàu fe ,fut entièrement refroidy.'Eftâtnbsp;donc ârriué à Poiétièrs, il monitroit aubir lenbsp;meilleur courage du mode, qui fit que beaucoup de grands Seigneur^ amp; Princes luy allèrent àu déliant, amp; entre autres le Prince denbsp;la Roche fur Yon.
Les miniftres aufsides principalts villes ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du
-ocr page 57-Sous François II. 45 du Royaume, Ócfpecialcmcntde Paris, Or- R'mon-leans amp;Tours,lc vindrentrrouuer, lefquclsnbsp;il receut beniguement, amp; entendit leurs re- , aunbsp;monftrances tant en seneral qu’cn particu-Jier. Le lomniaire d icclles eftoit que Dieunbsp;ne l’auoitpas feulement deliuré de la mainnbsp;defes ennemis pourfon bien amp;¦ pro fit particulier, mais auî'si l’auoit miraculeufementnbsp;conferué par faprouidence, pour maintenirnbsp;amp; défendre la vraye amp;pure religion,accable e par les ennemis de v eritc : amp; pour efla-blir en Frace le vray amp;: pur feruice de Dieu,nbsp;a quoy il deuoit çntcndre,puis que de droiâ:nbsp;il auoit efté appelé au gouucrnement dunbsp;royaume, pendant la minorité du Roy. Anbsp;celle occafion,amp; puis qu’il apparoifibir ma-nifellement que Dieu l’auoit choifi «Se efleunbsp;pour reparer les ruines de fou Eglifc , ilsnbsp;n’auoyent peu moins faire pour le deuoirnbsp;de leurs charges, que d’aller deuers fa ma-icftéjluy remonftrcr cc grand amp; meftimabjenbsp;benefice de Dieu, afin qu’cn vraye reco-gnoiflànce d’iceluy, il quittaft: entièrementnbsp;l’idolâtrie amp; faux feruice qui regnoir encornbsp;en fa maifon; amp; qu’au lieu d’iceluy il cflablitnbsp;la vraye religion amp; pieté, laquelle il ne deuoit plus tenir cachée , puis que Dieu luynbsp;auoit baillé h bon amp; afieuré tefmoignagenbsp;de fon afsiftance : comme aufsi il leâeuoitnbsp;entièrement repofer fur la prouidencc d’iceluy, pour n’elire abandonné de luy en fi
-ocr page 58-46 Hiftoire de France,
fainétc entreprife. Ils difoyent dauantage» que tous les fideles Chreftiens de France,nbsp;quiauoyent embrafse la reformation del’Enbsp;uangile,auoyent les yeux fichez fur luy,amp;nbsp;s’attendoyent par fon moyé d’obtenir quelques bonnes treues, amp; relafche de l’oppref»nbsp;non continuelle par eux foufferte depuis 40.nbsp;ans.Et qu’au lieu que toute defcce amp; audié-ce leur auoit efté iufques alors defniee, il lesnbsp;feroit ouir en leurs iuftifications. Parquoynbsp;ils le fupplioyét, ne les fruftrer d’vne fi bonne amp; faindle efpcrancc, ains les faire iouirnbsp;du fruiôl d’icelle. Autrement il fe pouuoitnbsp;afleurer d’encourir l’ire de Dieu, lequel nenbsp;l’en lailïcroit longuement impuni. Car toutnbsp;ainfi qu’il l’auoitpreferué miraculeufementnbsp;pour l’employer à vnc fi excellente charge,nbsp;aufsi le fauroit-il bien trouuer pour le mettre en exemple de fon iufteiugemêt,s’il meC-prifoitamp;defdaignoit vn fi grand bien.
BeliCj pîo-mcflcs du Roy denbsp;TMauarre.
Il donna fur cela bonne efperance, les allèurant qu’il n’a!loit à la cour pour autrenbsp;chofe, que pour pouruoir au fait de la religion amp;cftablir le pur feruice de Dieu. Carnbsp;autrement il cftoir fi peu curieux d’honneurs amp; conuoireux de maniemens d’a-faires, que le feiour en fon pays, amp; la fim-ple conduite de fes fuicts luy cftoitplusde-leâ'able. Bref, il les afleuroit de leur fairenbsp;obtenir ce qu’ils demandoyent, amp; y employer tout fon credit amp; faneur fans riennbsp;defgui-
-ocr page 59-Sous François IL
defguifer. Que s’il n’abandonnoit fi rofi la ' incfle,ilprioitd’eftre fiipporré:pource qu’ennbsp;cefaifântil n’auroitplus de moyen de riennbsp;faire pour eux 5 comme défia il eltoir beaucoup foupçonné amp;fcandaiife par les ennemis. Ils répliquèrent, que s’il vouloir auoir
fon afsiftance, fans en doutcrpourplus longuement temporifer.
Eftant approché de la cour, il enuoya /bn Bra«adlt; quot; Marefchal des logis amp; fourriers à Sainéhnbsp;Germain en Lave, preparerfes logis, qui fe Roy denbsp;monftrerent allez fafcheux, d’autant qu’onnbsp;ne leur bailloit chambres auchaftcau , felon la grandeur de leur maiftre,amp; au village encor moins de quartier pour fa fui- ¦¦nbsp;te. Mais pource (comme dit à efté) quenbsp;- ceux de Guife fe tenoyét afTcurez qu’ii n’en-treprendroit rien de nouueau , iis tindrentnbsp;peu de conte des remonftrances de fonnbsp;Marefchal , ains le renuoyerent auec pa-roles hautaines , voire iufques à ellre ditnbsp;par le Duc de Guife , qu’il luy coufteroitnbsp;la vie amp; de dix mille hommes auec , auantnbsp;qu’on luy oftaft le lieu amp; le logis que lenbsp;Roy luy auoir baille pres faperfonne. Et ain-fi ne craignirent ceux de Guife de faire co-gnoiftre leurauthorité, auec le meipris dunbsp;Nauarrois,en forte que fes gés furét côtrainsnbsp;de retournerai» deuat de luy fans auoir logis.
-ocr page 60-48 Hiftoire deFrancCj cc qu’ayant entendu il fitdemonftration dqnbsp;quelque mefcontentemcnt,niais pour cela ilnbsp;n’en fut autre chofe.
1 CS Roys de France ontceftecouftumc en leur grâdcur, que voulans carefTer quelques Princes ou Seigneurs leurs fanons,fa-chans l’heure qu’ils doyuentarriuer, ils leurnbsp;vont au deuant par courtoifie, feignans allernbsp;à la chaHc amp; les rencontrer d’aucnturc. cenbsp;qui eft cftimé pour l’vn des plus grands hoirnbsp;neurs amp; faneurs . Car à la v'eue de tous , lenbsp;Roy retournant les entretient de propos a-miables. Les Daines font aufsi le plu^ fou-lient le pareil. Mais rien de tout ceci ne futnbsp;fait au Roy de Nauarre, quelque efperanccnbsp;qu’on luy en euft donee. Âins le Roy fut menbsp;né par le Duc de Guifc à la chaflè par chemins tout contraires. Et ainlî leNauarroisarnbsp;riua au chafteau fans que nul luy fuft au déliant de tous les courtifans , ou il trouiia fonnbsp;logis tant peu prepare que fes coffres eftoyétnbsp;en pleine court, fans qu’on feeuft ou les ranger hors du chemin des paflans.
. Defeendu de chenal il alla droit en lacha-brcdela Royne mere ou effoit le Cardinal de LorrainCjlequelil ne s’cfmeutny auançanbsp;d’vn feul pas pour luy aller au deuant. Au conbsp;traire,il fouffrir qu’il le vint ccrcher amp; caref-fer apres auoir fait la reuerencc à ladite Da-mc:cncorcs le receut-il affez eftrangcment,nbsp;dequoy piufieurs s’cfmerucilloycnt, d’autâünbsp;qu’ils
-ocr page 61-Sous François II. 4^ qu’ils n’attédoyét rié moins, que ce Prince fenbsp;vouluft ainliaSaiflèr, mefme au temps qu’ilnbsp;femMoit deuoir commander à tous. 11 eut lenbsp;mefme recueil à la venue du Roy. Car luynbsp;ayant efté au deuant iufques à l’entree dunbsp;chafteau, amp; fait lareucrence, ceux de Guifenbsp;tindrent ii bonne mine,que nul ne s’auança:nbsp;mais ce fur à luy de les aller embraflcr : cenbsp;qu’eftatremarqucjchacun en parloir diuer-fement:amp; fur tour,ccla defplcut aux gentils -hommes de fa fuite, cuidans que ce fiift faute de cœur, à l’occalion dequoy la plulpartnbsp;fe retira à Parisxar aufsi n’auoyent-ils pointnbsp;de logis à la cour. Les autres eftimerentee-cy auoir efté fait par le Roy de Nauarre, felon la couftume des courtifans, qui reculernbsp;^our mieux fauter, amp; rient couftumieremétnbsp;a ceux qu’ils voudroyent auoir baife rnorts:nbsp;amp; que c’eftoir pour mieux pouruoiràfcs a-faires,amp; les conduire doucemcnt,amp;par grade prudence. Et pource que fes gens luy allèrent ramenteuoir, qu’il n’y auoir point encore de chambre au chafteau pour luy, amp;nbsp;qu’on ne fauoit où retirer fes hardes, le Ma-refehal fiinél André, là prefent, luy offrit lanbsp;fienne. Ce qu’il accepta, contre l’cPperanccnbsp;de l’autre.
Le lendemain il s’artendoit qu’on l’en- Mauuaife uoycroir quérir pour fe trouucr au confcil^p^'^^j“^“nbsp;des afairesmeatmoins il en futdeceu, amp;en- Nauane.nbsp;cor moins enuoya Ion voir qu’il faifoit, Par-
D
-ocr page 62-5© Hiftoire Je France,'
quoy larnac amp; autres feigneurs des liens, prindrtnt de là occafion de l’efguillonner,nbsp;d’autant qu’on luy bailloit matière de fenbsp;plaindre en toutes fortes : mais il les rem étroit de iour à autre, les paiflânt d’clperancc:nbsp;Et encor q»j’ils luy remonftradênt qu’a l’enfourner fe font les pains cornus, que fes ad-uerfaires fe fortifioyent amp; s’enorgueiilif-foyent de fa longueur, que fon authorité ennbsp;diminuoit entiers tous les eftrâgers qui voy-•yent telles indignitez , amp; qu’autrementnbsp;il luy euftefté meilleur de demeurer en fesnbsp;pays, ou eftant loin on l’euft toufiours redoute: Iladuouoit bien toutes ces chofes,nbsp;leur promettant faire mertieilles: mais ilsnbsp;n’atioyent les talons pltiftoft tournez, quenbsp;bautrecôfcil nel’arreftafttoutcoui*r,en fortenbsp;que venant deuant ceux de Guife, il leurfai-foit d’autant plus de careflès amp; courtoilies,nbsp;qu’ils fe monftroyent rudes amp; difficiles ennbsp;fon endroit.
de «urie inale met au bout de trois ou quatre fours, ' le Roy le retira à part, Sc luy tint les mefmesnbsp;ou fcmblablcs propos qu’au Conneftable,nbsp;pour le regard du maniement de fes afaires,nbsp;Icfquelles il auoit enticremét remifes en fesnbsp;oncles le Cardinal amp; Duc de Guife fon frère : en forte que qui luy voudroit complaire,nbsp;il faloit leur obéir en tout amp; partout, cômenbsp;à luy-mefmc.'Etquantà luy,il entédoit qu’ilnbsp;euft les mefmes penfions amp; eftats qu’il auoitnbsp;Mu vi-
-ocr page 63-Sous François II. 51 du viuat du feu Roy fon pere,Ie priant de s’ynbsp;porter,comme il auoit touiiours faicl,«amp; quenbsp;quand il viédroit à. la cour, il feroit toufioursnbsp;le bienvenu.
Le Roy de Nauarre ne luy fit autre refpoce, •finon qu’il feroit bien aife de voir fes afairosnbsp;toufiours conduites par bon confeil, le remerciant de la bonne volonté qu’il luy por-toir. Aufsi n’auoit-il en fon royaume vn plusnbsp;affeéhionné amp; fidele parent que luy, amp; qu’ilnbsp;feroit toufiours cot^noiftre par effedt 'e défitnbsp;qu’il auoit de luy faire feruice. Ayant déclarénbsp;ces propos aux gentils-hommes qui le fui-uoyent, chacun iugea qu’il n’entreprendroitnbsp;rie, puis qu’il auoit laifle efcouler rat de belles occafions. Parquoy vôyâs le mauuais vi-fage qu’ô faifoit aux vus, amp; les menaces faites aux autres, plufieurs grands feigneurs fenbsp;retirerent,enrre lefquels Iarnac,hommc fortnbsp;aduife,eftant du nombre des menacez,trou-ua moyc de fe racointer auec ceux de Guile,nbsp;qui ne s’y monftrerét difficiles,en forte qu’abandonnât ce premier parti,il feruit à l’autre.nbsp;Ce qui ftitcrouué ertrage, artédu qu’il ertoitnbsp;retenu amp; aduoüé pour parét de la maifon denbsp;Vendofme-.mais il s’exeufoit fur ce qu’il n’e-ftoitaflèuré d’ertre maintenu par le Nauar-rois : qui fe voyant de iour à autre mef-prilc de fes aduerfaires,amp;abâdonné des fiés,nbsp;faifoit tout ce qu’il pouuoit pour les retenirnbsp;amp; contenter, alléguant, que ce n’ertoit fautenbsp;D a
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de bonne volonté,mais que Ia cour luy cftoit contraire: amp; qu’il n’auoittrouuc aucun quinbsp;vouluft prendre fon party, parquoy il atten-doit la venue dti Conneftable,amp; de l’Admi-ral. Mais quand ces feigneurs eurent enté-du comme il s’tftoit porté mollement auxnbsp;moindres chofes, craignant qu’il fift le mef-me aux plus grandes amp; principales, ils nenbsp;s’auancerent d’aller à la cour.
DefTeings Ayant donc feiourné quelques iours, il print congé du Roy pour aller à SainûDe-îJauarre. nis,faire le dueil du feu Roy,felon leur cou-ftume. Lequel accompli par quelques ioursnbsp;en grande folennité,appareil amp; def^enfe fu-perflue, il print la route de Paris , la ou aeô-pagné de fon freie le Prince de Condé amp; denbsp;peu de gésjil alloit fecrettement par les mai-fons,fonder la volonté,amp; prendre l’aduis denbsp;ceux des prefidens Sc Confeillers qu’il co-gnoilToit fes plus affedtionnez, pour fauoirnbsp;comme il fe deuroit conduire, tant à demâ-der le lieu qui luy appartenoit en la cour,quenbsp;à faire aiïémbler les eftats, felon l’anciennenbsp;couftume.Mais il trouua lesvns froidsamp;malnbsp;difpofcz, les autres du tout contraires, amp; lesnbsp;autres pleins d’exeufes, fur la crainte qu’ilsnbsp;auoycnt de la violence de ceux de Guife : ßnbsp;que le peu de chaleur qui luy eftoit refté futnbsp;incontinent efteint, en forte qu’il fc propo-fade toutlaiflèr. Tourcsfois il ne peutma-niçr fés afaircs li fecrettement, que ceuxnbsp;ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Guife
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de Guife n’cn fulT'ent adueitis, cnfemble de cefte derniere refokition, dont leur orgueilnbsp;s’enfla dauantage ,^cfpcrans,ce coup rompugt;nbsp;que tout leur iroit à fouhait,puisque ce Prince n’auoitpeu tien obtenir de ce parlement,nbsp;lequel ils auoyent tant gourmande, qu’ilsnbsp;doutoyét de fa bonne volonté, amp; craignoyétnbsp;qu’il ne cerchaft occafion de reUanche : partant , afin que leur authorité fuft du tout cô-fermec, felon leur aduis, amp; que rien ne dc-failliftpour ccftafaire,ils arrefterent incontinent de facrer le Roy , d’autant qu’afleuratnbsp;fon c flat en la pre fence de tous,iufqucs aunbsp;premier prince du fang , qu’ils auoyent ainfi uancé patnbsp;ailcment dompté , c’cRoit afl'eurer leur au-thorite. Le facre donc fut fait aucc toutes lesnbsp;anciennes ceremonies, par le Cardinal denbsp;Lorraine Archeuefquede Reims , en lapre-fencc du Roy de Nauarre,amp; de tous autres,nbsp;' defquels on fe feruoit comme de perfonna-
ges à iouér vne farce : mais c’cftoit à bon ef- Rufe de u cient qu’on fe iouoit du Conncftable,à l’en- Roy««nbsp;droit duquel la Royne mere fut fi impuden- eonzinu-te, qu’elle fe feruit mcfmcs de deux de fes fe du clt;gt;nbsp;nepueux, afauoir du Cardinal de Chaftillô,
amp; de l’Admirai, pour luy perfuader de refi- gner, en gnerfoncftatde grand Maiftre au Duc de
Guife, auquel toutesfois l’annee precedente gr»d Maile Roy Henry l’auoit rudement refule, quad *'«• apres les nopces du Roy lors Dauphin,auccnbsp;fa niepee Royne d’Efeoeç, il auoit bien cfté
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-ocr page 66-ƒ4 Hiftoirc de France,
fi oiirrecuidé de demander cert ertatJoiK ombre qu’en ces nopccs il auoit ferai defnbsp;grand Mairtrejcrtant le Conncftablc amp; grâdnbsp;Maifîie.Jorsprifonnier entre les mains ditnbsp;Roy d’Efpagneidemandeà la vérité par tropnbsp;ind 'gne amp; pleine d’impudence. Mais à cenbsp;coup il trouua qui hftcemertàge pour luy:nbsp;ponrcCîdifoir la R oyne, que ctrt cftar ell aufnbsp;li bien inutile au Connertable, amp; que ce (eranbsp;vn moyen de faire ces Seigrîcurs bons amis»nbsp;ioincl qu’on baillera pour rccompenfe à Ionnbsp;fils aifnéjvnertatdc Marefchal de France:nbsp;qui ftic l’amorce qui fit rcceuoir certc com-mifsion aux deux dcflûfdits . Le Connertable qui fauoir deuanr tous ces icunes courri-fans ce que cela valoir, trouua certe procédanbsp;re mauuaife au commencement, mais finalement fe laifiantialler à ceft efehange auquel famaifon neperdoitrien, refigna biennbsp;l’ertardc grand Mairtre entre les mains dunbsp;Rov.mais purement amp; fimplcment, Sc nonnbsp;enfaueur dudit de Gnife , déclarant alleznbsp;qu’il ne cedoit en rien à fon aduerfaire, ainsnbsp;qu’il obeirtoir à fon Roy auecrecompenlcnbsp;treshonorable,fe monftrant trop plus généreux en pcu,qu’vn plus grand que luy n’a-iioit fait en beaucoup. Et fccut d’abondantnbsp;fi bien pouraoir à fes afaircs, que fans fc fiernbsp;à vne expeftatiue de Cour, fon fils aifncnbsp;tout enfemblc fut poiuucu d’eftat de Marefchal
-ocr page 67-Sous François IL 55 fchal, extraordinairement eftabli, auec fiip-prefsion du premier eftat de Marefchal quinbsp;vaqu croit.
L’Amiral nepueu dudit Conncftable allât au facre du Roy qu’il trouua àMôtrucik maifon aufsi loyalement apartenant au Ducnbsp;de Guife que plufieurs autres,auoit cuidc c-ftre furpris par vnc eftrangerufe d’iceluy denbsp;Guife, Icql pour le mettre en mauuais mef-duc denbsp;fiage auec le Prince de Condé, qui auoit ef- Guiftpoutnbsp;poufe fa niepee Lconor de Roye,la perle des ™f,on'en-princcfl'es de noPre temps, luy fit entendre, «e le Prianbsp;comme s’il n’cuft encore oublié leur ancié-ne amitié,que le Prince auoit pourchafsc de mini, ef-le dcfpouiller du gouuernement de Picar-die;ce que n’ayant creu l’Amiral, amp; mefmc sageiTe »-depuis ayant cognu cftre faux, par ce que lenbsp;Prince mefmes luy en did, il délibéra de fcnbsp;deffaire dccegouuernemct, preuoyantqucnbsp;ledit de Guife pretendoit, n’ayant'peu par-uenir à fon premier deflein, à luy faire rccc-uoirvne honte, ne luy faifant fournir ce quinbsp;cftoit requis pour les foirifications’ de la frÔnbsp;tiere de Picardie-.afin que le Roy vifirantfesnbsp;places, en prinft occafiôde l’cn démettre a-«ec quelque note de deshonneur. Voilanbsp;pourquov »voulant aufsi gratifier le Princenbsp;de Condé duquel il cftoit fi proche allié, ilnbsp;refolut dc-^’tn deffaire. Ce qu’ayant faitnbsp;entendre au Roy amp; pareillement à la Roync
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fa mere, d’autant J difoit-il, que fon autre charge d’Amiral e ft oit plus que fuffifantcnbsp;pour l’occuperduy remonfttant aufsi combien ce gouucrnement feroit bien feant aunbsp;Prince deCondé,comme originaire du pais,nbsp;de fl. long temps gouuernc par fes predecef-feursxelafuttrouué bien fort eftrange,atté-du que les autres courtifans tout au contraire , auoycnt acouftumé de demander eftatnbsp;fureftat. Etde fait laRoync mere luy port oitnbsp;aflcóbonjpour le cognoiftre homme rond,nbsp;pour s’en feruir fans craindre aucunementnbsp;qu’il entreprinft rien par ambition,dont ellenbsp;le cognoifloit eftre du tout vuide, ioint quenbsp;elle eftoit contente aufsi d’auoir toufioursnbsp;deux cordes en fon arc,amp;de tenir bridee l’aunbsp;thorite qu’elle donnoit à ceux de Gmfe. Ilnbsp;fut donc à la fin prins äu mot quant à la rc-fignation de fon eftat, mais non quant à ennbsp;pouruoirle Prince , quelque pourfuite quenbsp;luy m fines en fift: car le Marefchal de Rrif-fac en fut acheté par ceux de Guife, au fouftenbsp;nemét defquels dés cefte heure là il fe dédia.
Ce qui preft'oit le plus ceux de Guife c-ftoit que nonobftant leurs menaces d’vn collé, amp; leurs pratiques de l’autre, ils ne pou-uoyent empefeher, qu’on necommençaft à ïsnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;coutrc cux toutouucrtement,tcf-
(.ctits moin vn eferir en rime, qui fut ferne entre Van'dl *fe conttc Charles de LorraineCardinal,nbsp;taiCent. deque i’ay bis voulu inferer mot à mot,d’au-tanc
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tant qu’il m’a femblé allez bien bafti.
Ami ne tvoiiue pas eftrangc. Si en allant au pont au change.nbsp;Pour efcusjducas amp; falus.nbsp;On te paye d’vn Carolus.
Car l’on peut voir l’heur de ce regne Ou fi bonne police regne,nbsp;Qiie tel qu’on eftimoit le plusnbsp;Eft fubict à vn Carolus.
On voit Mathématiciens,
Les plus doôtcs Muficiens,
Menefttiers amp; fonneurs de Luths,
Se donner à vn Carolus.
D’honneurs les plus ambitieux,
Ou de biens auaricieux,
Les plus auides amp; goulus. Sont gorgez par vn Carolus.
• Ceux qui ont és régnés pafi’ez. Force grands threfors amaiîez.nbsp;Afin que l’on n’engi;onde plus,l ea'.’.i.'pi.iTt-z:7nbsp;Les laiflênt à vn Carolus.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
Tel au rang des plus grâds Seigneurs Departoit faneurs amp; honneurs.nbsp;Qui eft en fa maifon reclus.nbsp;Pour n’auoir pas vn Carolus.
Le riche à force de ducas, Ne fera pas fi bien fon casnbsp;Que feront les plus trupclus,nbsp;S’ilsonrpoureuxvn Carolus.
L’eftranger ou le domeftique,
Fugitifpour quelque pratique^
-ocr page 70-5? HiAoire de France,
Recouure honneurs amp; biens rolkis. S’il peur chenil- d’vn Carolus.
Si vous voulez^fans oifelcurs. Des oyfeaux de toutes couleursnbsp;Prendrebien mieux qu’anec la glus.nbsp;Il ne vous fautqn’vn Carolus.
Les inuenreitrs de tous malheurs. Les larrons amp; plus grands voleurs.nbsp;Et les gens les plus difTolus,nbsp;Sont maintenus d’vn Carolus.
Ne penfez pas aller en cour, Pour faire aux grands Seigneurs la court:nbsp;Carde faneurs ferez exclus.nbsp;Si vous n’auez vn Carolus.
Pour au Roy demander office. Quelque eftat,ou bien benefice.nbsp;Il n’y a rien qui ferne plusnbsp;Qu’auoir en main le Carolus.
Tous contraéls,accords amp; traitez. Quelques fermens qu’on ait pre liez.nbsp;Sont facilement refolus.nbsp;Ayant en main le Carolus.
La loy,Ic droit,amp; l’ordonnance De Dieu,n’ont lieu en nofire France:nbsp;Car mcfme les ar refis concluds.nbsp;Sont refeindez d’vn Carolus.
Brcf,amy,pour le faire court, le t’aflèure qu’au temps qui courr.nbsp;Trois As ne font point tant au Flus,nbsp;Que fait en France vn Carolus.
Tels eferits firent penfer à la Roy ne mere amp;à
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à ceux de Guife qu’il faloit s’acquérir des faneurs par tout,qui fut caufe que toutd’vncnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;wa*
Volée on fit dixhuit cheualiers de l’ordre, amp; nbsp;nbsp;nbsp;1« v.
la plus part d’apparence,lî on fait comparai-fon d’iccuxauecla canaille,quiy adepuis e-fté rçceue indiiferemment: 8c toutesfois dos lors commença ce diôton gt; que lecolicrdcnbsp;fordre ( ladis rcfmoignagc de cheualcricnbsp;bié elprouuee 8c fans reproche } cftoit deuc-nuvn coller à toutes bcflcs:fc riant lal-lo-rentine de tout le rcfpeét de l’ancienne no-blefle Françoyfc qu’elle deft’aifoit parclle-mcfmes.Wais ce qui les tourmentoit le plus,nbsp;c’eftoit ce nom des trois eftats , la vrayenbsp;bride de li tyrannie , defquels eftats il fcnbsp;parloir fort. Pour y remctjier de bonnenbsp;heure, ils donnoyent à entendre au Roy,nbsp;que quiconques parloir de conuoqiier lesnbsp;eftats,eftoit fon ennemi mortel, amp; coul-pable de lefe Maieftc . Car donnant ce-fte ouucrturc , fon peuple voudroir baillernbsp;la loy à celuy duquel ils la doyuent prendre,nbsp;amp; feroitfon confeil tellement change, quenbsp;on le tiendroit à iamais c«mme fous lanbsp;verge-.tellement qu’il ne luy refteroitriennbsp;îi’vn Roy finon le tilrre feulement. Bref,nbsp;que cela feroit faire iniurc à fa prudence de luy vouloir bailler tuteurs 8c curateurs, veu qu’il auoir défia aflez d’aage amp;nbsp;d’experiencc pour gouuerner 8c foyamp;fonnbsp;peuple i amp; cognoiftre fi ceux de fon confeil
-ocr page 72-6o Hiftoirô de France, feporreroycnt bien amp; droitement. Partartrnbsp;il ne le deuoit «'lucunement fouff'rir, no plusnbsp;que les pratiques amp; menées que les Princesnbsp;faiîoyctpour aiuncer ceft afaire : enquoy ilsnbsp;eftoyenrfouftenus amp; follicirez des hereti-quesjpour l’efpcrancc qu’ils changeroyenC'nbsp;la religion de l’Eglifc R omaine , amp; de fes penbsp;res,à la mode des nouueaux Chreftiés. Maisnbsp;s’il les vouloir croire qu’ils auoyent bien lenbsp;moyen de chaflicr leur témérité, '^i^ant à lanbsp;R oyne,el!e crtoit en mefrne ou plus grandenbsp;peine, prelùppofant que li les loix du Roy aunbsp;me auoyct lieu,e!le feroir beduite à telle rai-ion que d’auoir iîmplemét la. garde des per-fonnes de fes enfans pupilles, fans manimétnbsp;d’vn ieul denier qui nepaflâftpar l’auisdunbsp;confeibramafsé de tous les coins du Royaume,Ôr lequel ne la refpcfteroit aucunement:nbsp;mais luy tiendroit la bride li courte que côdinbsp;tfon ne luy pourroit auenir plus contraire ànbsp;fon authorité amp; grandeur, laquelle ceux denbsp;Guife promettoyér bien maintenir, li elle lesnbsp;portoit aufsi de fa part es charges q le Roynbsp;leur auoit baillées, ce qu’elle leur promit e-T ftroittemér. Et de fai£l, outre les menees fe-hercdicai- crettes tendantes a ce,quc n force eftoitqucnbsp;re ds Janbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aflèmbicc fe lift,comme il y fallut venir
d'France, 1^ fin,ce fuft tout au rcbouts de l’intention appelle a de ceux qui la demandoyent : car au mefrnenbsp;d^e laTyrâ- qu’clie faifoit bô viiage aux Princes , amp;nbsp;me. entvccenoitccux de la religiôde bones cfpe-ranccs
-ocr page 73-Sous Francois II. lt;$i rances, die en efcriuit à bon cfcient an Roynbsp;d’Efpagne fon gendre ; fe plaignant du R oynbsp;deNauarre amp; des princesjcomme la voulas,nbsp;par Ic moyen defdits cftats,reduire à la condition d’vnechambricre,amp; troubler les a-faires du royaume,qu’elle difoit eftte autrement bien difpofees. Cela fut caufe, que ledit Sieur Roy d’Efpagne ,pour rompre denbsp;bonne heure tels deflèins, efcriuit vne lettrenbsp;au Roy fôn frere (qui fut leuë en plein con-feil,amp;au nez du Roy de Nauarre) par laquelnbsp;le illuy mandoit auoir entendu,qu’aucunsnbsp;mutins amp; rebelles s’efforçoyét d’elmouuoirnbsp;des troubles, pour changer le gouucrnemétnbsp;du royaume, qui auoit efté fi fagement efta-blijdc bon nombre de confcillers, par le feunbsp;Roy Henry fon bon frere amp;beaupcre, amp;nbsp;comme fi le Roy fon beau frere n’eftoit ca-Îiable de luy-mefme l’adminiftrer, amp; en bailnbsp;er la charge à ceux que bon luy lembleroir,nbsp;fans y interpofer autre confentement, ne re-ceuoir loy de fes fuiets; ce qu’il ne deuoitnbsp;aucunementfoufffir. Que de fi part, il cm-ployeroit volôtiers toutes fes forces à maintenir l’authoritc d’iceluy amp; de fes miniftres;nbsp;voire luy coufteroir fa vie, amp; à quarante milnbsp;hommes, qu’il auoit tous prefts, h aucun c-ftoit H hardi d’attenter au contraire. Car ilnbsp;luy portoit relie aft'eótion , difoit-il, qu’il fcnbsp;declaroit tuteur amp; protedeur de luv amp; denbsp;fon royaume,comme aufsi de fes afaires,lcf-
-ocr page 74-61. Hdloire de France,
quelles il n’auoit en moindre recommandation que les ficnes propres. Surcela,le Roy Te Roy de de Nauarrc,coinbicn que d’ailleurs il eu ft ianbsp;auftTftJe conclu de ne rien entreprendre , amp;c qu’ilnbsp;i fon dr- fuft certainement aduerci que celle meneenbsp;quTSn’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;expres pour le tenir en crainte,
artiucc. amp; que le Roy d’Elpagne auoit allez de bc-fongnetaillee en la guerre d’Afrique, qu’il alloit entreprendre, fut tellement intimide,nbsp;que pour viure amp; auoir paix, il alloit recer-chant ceux de Guife, leur faifanr la cour (linbsp;ainfi faut dire) plus que iamaisxomme aufsinbsp;de leur part,ilsfauoyent bien tenir leur gra-uité,faignans fe foncier peu de ce Prince,lequel fenrant le Roy Philippes auoir faitnbsp;voile en Elpagne , amp; craignant qu’il cn-treprift quelque chofe fur fes pays , ccr-choit toutes occalîons de s’en retour nenbsp;en Bearn : ce que fach an s ceux de la religion , ils le fominerent de promefle auantnbsp;fon partement : mais il ne dit ni fit riennbsp;pour eux.
VEmpe- Quant à cepaixement du Royd’Efpa-îcs'sfib”' 8*1® ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S’eftât trouué v idloricux
fils le Roy partant d’exploits, amp;parvne paixfiauan-^nV^dequot;'^’ fur la France, il fe propofa de tenter ftniit la fortune contre le Turc, amp;d’eflàycr d’eften-coUch r h bomes dc la domination es partiesnbsp;mer. ‘-'1^ l’Afrique. Pourquoy faire, ayant leuénbsp;vne forte amp;puiflànrearmee, de l’eflite denbsp;fes vieilles bandes , Sc tire à foy quelquesnbsp;vieux
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vieux foldats François , fous I’efperance de les faire riches , il les enuoya par lanbsp;voye de l’Italie s’embarquer à Gennes,a-fin d’aller droit en Afrique , amp; luy de lanbsp;part fe mit fur l’Ocean , tant pour eftrenbsp;pluftoft en Elpagne , afin de ponruoir aunbsp;refte de fes afaires , que pour ne fe vouloirnbsp;fier au François 5 en demandant paflàge patnbsp;le royaume. Eftant donc embarqué , auecnbsp;grand nombre de nauires , amp; toutes lesnbsp;Îgt;Ius pretieufes bagues amp; ioyaux , quenbsp;c feu Empereur Charles cinquiefme Coanbsp;pere auoit peu acquérir en toute l’Alc-tnagne amp; l’Italie » durant fon regne Sinbsp;magnificence gt; auec les riches tapilîèricsnbsp;amp; ornements , qui auoyent elle faites ànbsp;grands frais amp; defpens , es pays de Flandres : ainfi qu’il arriuoit au port de fainôfcnbsp;laques en Galice , il s’elleua vne tourmente fi grande, que de tout ce magnifique equippage ,amaflc de fi longue main,nbsp;amp; auccques tant de trauaux, rien n’arriuanbsp;àfauueté: ainsfutla mer heritiere de tousnbsp;ces riches threfors,à la veue des Efpagnols^,nbsp;qui en mençyentvn merveilleux dueil. Etnbsp;quant à luy, cefie tourmente l’efpargna finbsp;peu, qu’à peine peut-il mettre vn pied dansnbsp;vne barque ,quc le nauirc, dedans lequelnbsp;il efloit , n’enfonçeaft au profond de lanbsp;mer, tant eftoit grande la fureur d’icclle,
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amp; des vents. Somme le danger duquel il ftoit forty, luy fit oublier vnc telle peite,di-fantrout haut,qu’il cognoiflôit, que DieU l’anbsp;Hoir refcrué à cefte feule fin d’exterminer lesnbsp;Luthériens: amp;¦ croyoit que s’il n’euft eu ceftenbsp;refolutio amp; entière fermeté , que Dieu l’cuftnbsp;fait périr auccfcs hardes. Ceux de la religionbsp;au contraire, prenoyentccla à leur aduanta-ge,amp;difoycnt,que tout ainfi que Dieu a-uoit chaftié le Roy Henry, encor qu’il pro-cedaft cotre eux par ignorance, amp; à l’appetitnbsp;de certains cardinaux ; aufsi ce prince auoitnbsp;eu ceft aduertiftèment pour fe conuertir ànbsp;Dieu : finon, qu’il fe pouuoit aflèurcr, quenbsp;c’eftoitvn commencement de douleurs ,amp;nbsp;que Dieu le fauroit bien trouuer, pour luynbsp;faire derechef fentir la pefanteur de fonnbsp;bras. Voila quelle fur fon arriuceenEfpa-gne,prefagedelaruine qui luy vinrtoft a-pres en la guerre d’Afrique.
Dieu p.nrle H a ci dtuaut efté fait mention des pour-auï'fourds li’hes qu’on faifoit contre ceux de la reli-quicneni- giô,amp;comme l’onncdouoit aucunerclaf-pirent. chcau confcillcrdu Bourg,ayant intcriettc appel deuant le Primat de Lyon ,qui lors e-ftoitlc Cardinal de Tournon. Orpourvui-der ceft appel,amp; afin que les iuges delegueznbsp;dudit Cardinal primat y peuftcnt plus commodément vaquer, il fut remené en la ba-ftille.Toutesfois les diligences du Cardinalnbsp;de Lorraine ne peurenttât faire, que ceft a-fairc
-ocr page 77-Sous François IL 65 faire ne prill plus log traid qu’il ne vouloir,nbsp;d’autâtque fur ces entre faites,ainfi qu’onnbsp;cftoit apres à recouurcr les inandats,furuintnbsp;le temps de vacatiôs qui empcfcha que leurnbsp;fentcncene peuteftre côfermee par la cour;nbsp;Celle pourfuite précipitée fut caufe quenbsp;ceux de la religion de leur Eglife de Paris efnbsp;criuirent derechef à la Royne mere, que furnbsp;fon alTcurancc de faire celler la perfecution, je.nbsp;ils s’eftoyent de leur part contenus felon fonnbsp;delir,amp;: auoyent faid leurs allem blees fi petinbsp;tes que l’on ne s’en elloit comme point ap-perceu, de peur qu’à celle occalîon elle nenbsp;f»ftimportunée par leurs ennemis,de leurnbsp;courir fus de nouucauzmaisqu’ils ne s’appernbsp;ceuoyent aucunemét de l’effeôl de celle pro-tneflè , ains fentoyent leur condition ellrenbsp;plus miferable que par le pafsé , amp; fcmbloitnbsp;vciies les grades pourfuites cotre du Bourg,nbsp;qu’on n’en demandait que la peau, commenbsp;aufsi ils auoyent entendu de bonne part fesnbsp;ennemis s’en ellre vantez.Quoy aliénant elnbsp;le fe poiuioit alîêurer, que Dieu ne laillèroitnbsp;vue telle iniquité impunie, veu qu’elle co-gnoilToit l’innocéce d’icckiy;amp;quç tout ain-u que Dieu auoit comméce à chaflier le feunbsp;Roy,elle pouuoit penfer fon bras ellre enconbsp;res leué pour paracheuer fa vengeance fur elnbsp;le amp; fes enfans, amp; feroit le tcfmoignage denbsp;fon iugemenr,lî manifeke, qu’il ne pourroitnbsp;aucunemét ellre defguife ne difsimulc. Q^c
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la procedure contre du Bourg,fe trouuoit de toutes perfonnes fi eftrangc,que fi on atten-toit plus outre contre luy amp; les autres Chre-ftiens» il y aiiroit grâd danger de troubles amp;nbsp;cfmotions , amp; que les hommes, preflèz parnbsp;trop grande violence, ne refièmblaflènt auxnbsp;eaux d’vneftangjla chauflèe duquel rompue, les eaux n’apportoyent, par leur impe-tuofité, que ruine amp; dommage aux terresnbsp;voifines. Non que celaauinftpar ceux quinbsp;défions leur miniftere auoyét embrafsç la renbsp;formation de l’Euangile (car elle deuoit attendre d’eux toute obeiflànce ) mais pourccnbsp;qu’il y en auoit d’autres en plus grand nombre cent fois, qui cognoilîâns fimplemcntnbsp;les abus du Pape amp; ne s’eftans encores ren-gczàla difcipline Ecelefiaftiquc ,nc pour-royent foufFrir la perfccution ; dequoy ils a-iioyent bien voulu l’auertir, afin qu’auenantnbsp;quelque mcfchefelle ne penfaft iceluy procéder d’eux.
Il Royne La Roync mere,trouuant ccfte lettre fort mere (lef. alpi'c amp;dûrc, rclpoudit aufsidurement, ennbsp;propres termes : Et bien, on me menace,nbsp;cuidant me faire peur, mais ils n’en fontpa.snbsp;encor ou ils pcnfent.T outesfois,eftâtpour-chafsee amp; continuellement follicitecparlenbsp;Prince de Condé, la dame de Roye amp;1’A-miral, amp; faignant de ceder à leurs perfua-fions, difoit n’entendre rien en celle dodri-ne, amp; que ce qui l’auoitparauantefmcuc ànbsp;leur defircr bic, cftok pluftoft vne pitié amp;
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fjafsion naturelle qui accópagne volontiers csfemmes, que pourcftre aiitremé inftrui-tcamp;informée (j leur doctrine eftoit vrayenbsp;ou fàulfc.Car quad elle confideroit ces panures gens cftre ainfi cruellement meurtris,nbsp;bruflcz amp; tourniétez,nô pour larreci, vole-rie ou brigadagçimais fîmplcmct pour mainnbsp;tenir leurs opiniohSjÂr pour icelles aller à lanbsp;mortcôme au;cpQpces j elle eftoit cfnieuc ànbsp;croire qu’il y auoit quelque chofe qui outrenbsp;pafibit la raifon naturelle. A cefte occafionnbsp;elle defiroit de communiquer priuénienr a-uec quelqu’vn de leurs tniniftres ; ce qui e-ftok venu par autre occafion . Le fait eft tel*nbsp;l’Amiral la voyant fouuentesfois en grandènbsp;;detrelïè( ce fcmbloit)par la mort du Roy Hénbsp;ry fon maiy:cutre autres proposai l'admoncnbsp;ftoit d’auoir recours à lapricrc,amp; fc confolcrnbsp;en la parole de Dieu , ou elle trouucroitv-pc ferme confolation, fans s’ainufer à la do-étrine des movncs amp; dodeurs de l’Eglifcnbsp;Romaine, qui pluftoft par leurs fophifteriesnbsp;amenoyét les cófciéces en vn defefpoir qu’anbsp;vne vraye confolatiô.Que pour rcceuqir celte confolatiô, il eftoit neceftaire de corn munbsp;niquer auec quelqu’vn des miniftres de 1 E-glife reformec.Etque fi elle Ictrouuoit bô’ ,ilnbsp;s’afteuroit de luy en faire venir vn de l’Egii-fe de Paris,qui la contenreroit; amp; que fa Manbsp;iefté en auroit autre amp; meilleure opiniô quenbsp;auparauanr.Cc que la Royne mere faignatit
-ocr page 80-'fi'è HiftoiredeFrahce^ lie tróïmer bó,elle Ie pria'lé vouloir faire vè-nir, 1’afleuranc qii’il nelqy.ftroitfait aucünnbsp;hial ni defplaifir: de faié^à vôir lescöritfcrräti-ces dé la Royné , irferiiBfoifiju'fclle 'eitft fii^-guliere affeóió à 'céftè 'cofei'ccfc. Pôuf-à Cjnbynbsp;paruénir Ion fe',Ketuit'd^’là'dàfÉ’e'dé Rôÿé,nbsp;tpii fir én ibfté qu^Vn'iiii’hiftre de l’E^Iife dfenbsp;Paris s’acHémina à Vn pfetit village jprés’dfcnbsp;Rélnis pehdanfl'é fa'c'ré'iÆîVR.ôynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ïï.
îon'fil's. il feibif/Â'i^âïVit'iôiVt’VnVrei'i tftténdât Fdppómihite ae pôùlic/?f‘éô'tifoér'aVl‘ét',',Iànbsp;Royneiqni'y cftÓJtÏórs, filyuant éc qui' èfi Sj“-noit efté arrefté.Cé lt;jù'i fût én^^eféhé d'ro’éçknbsp;fioh que ce iôufélléfut vififèè par pltyfîéUtjsnbsp;Cardinaux âutfés fé’igncùïs éftahj;.yyôï|snbsp;àù'facre. Au moyen deqüôy de miniftVcnbsp;retourna à Parisjfans pó'nuóïf riennbsp;daurant que l'a'dite Ôahie ne vcSiilur éiltè âp-Sérc'éùé vouloir èo'nferèr auec leshiinifttànbsp;e laReligîbjhi leur pôrtér'fàùéÜhEt d'cïldÂ
âuoyént cohceué dé eefte Prihcefle ; latj^Üéllfe leur fit beaucoup démaiux, en lafcbahtlabfinbsp;de aux pérfêcutiôsdnconrihét'a^r'es éfrhèiTdsnbsp;cotre euxjâihfiqu’’il s'enfuit.
ip,ancié;. Régnant encores Henryjvn orfeUre dé ficscaloni nommé dt Rufianges, âpôftat de ce-«:ua«tc7. fte Rcligiô,amp; demis de fächarg'c de furueilnbsp;contre les ]nnr. nnnr anoir elVé rbôùti'é ‘en larreci'n désnbsp;. ¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. .k
Sous François II. 6^ peler Deinochaies,depute inquifiteurde lanbsp;foy par le Cardinal, amp; auoit mefmes baillénbsp;par e fer it les noms amp; furnoms de tous lesnbsp;plus riches amp; apparés de la dite Eglife, mefmes de tous les miniftres amp; anciens, pournbsp;l’efperance de paniciper au butin. Cede en-treprife fut retardee , par la mort interuenuenbsp;de ce Prince. Ce que le Cardinal voulantnbsp;remettre fus, il fut d’autant plus efmeuàcenbsp;faire, qu’il entendit que relies alîemblees fcnbsp;faifoyent par routes les prouinces du royaume en plus grande hardiellè que deuant.nbsp;Car outre ce qu’il tlloitextrememét acharné contre eux, il penfa celle licence eflre au-naefpris de luy Sc de fon freie. Partant ayantnbsp;pris argument fur la promelîe faire à l’Efpa-*nbsp;gnol au traité de la paix, il ne voulut plusnbsp;tarder à fe venger de fes prétendus outrages. Aquoy aulsi l’efguillônoitle defird’a-querir renommee,amp; de pofleder entieremétnbsp;les Ecclelîalliques, qui luy eftoyentdu toutnbsp;necelTaires, afin d’aplanir le chemin aux en-treprifes proiettees de longue main par luynbsp;amp; fon frerc.Or fc propofoit-il de venir aifé-mentàchef de celle entreprife contre ceuXnbsp;de la religion qui elloyent à Paris, à taufenbsp;del’entierc ubeifïance que luy rendoit nonnbsp;feulement le parlement amp; la iuflice ordinal^nbsp;rc, mais aufs iront le corps-de la ville en general amp; en particulier. Ets’attendoitque lànbsp;grandeur de cell exploit «endroit toute lanbsp;Ej.
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France en telle crainte, que l’on ne fonge-' roit a faire aucune rciîftance ailleurs, quandnbsp;ils viendroyent à palier outre, apres auoirnbsp;ainfi marte ceux de Paris. Cela fut caufenbsp;qu’on publia des edits tous nouueauxplusnbsp;rigoureux que iamais , lefquels on rafrai-chifioitfouucnt, contenans defences de faire aucunes ademblces, amp; de s’y trouuer, ànbsp;peine d’efire enuoye an feu fans autre formenbsp;de proces . PromelTes aufsi cftoyent faitesnbsp;aux delateurs,de la moitié des confifeations,nbsp;aiiec autres grands falairesxommandemcntnbsp;aux commiflàires des quartiers de Parisjnbsp;d’eftre diligcns à receuoir les accufations,amp;:nbsp;faifir ceux qui feroyent déferez ; amp; de recer-chcr les maifons de iour à autre, amp; faire rapport de leur diligence.Etafin de ne rien laif-fer arriéré pour les vacations dn parlementnbsp;(ainfi qu’il a elle dit)puifiance fut donnéenbsp;par lettres patentes au Lieutenant criminelnbsp;du Chafielet, de iuger fans appel ceux quinbsp;feroyent amenez deuâr luy , amp; à certains autres confeillers, que l’on fauoit cftre capitaux ennemis de cefte doélrine , expreflé-ment choifis Ôc efleus parle Cardinal,quinbsp;acompagnoit les lettres dudit feigneurdesnbsp;fiennes trefaffcélucufes , portans menacesnbsp;ftux defiiillans, amp; promell'es de grands biensnbsp;à ceux qui y employeroyent leur induftrie Scnbsp;diligence, toutes chofes ccfiàntes.
Les Curez amp; Vicaires des parroifies de-noncovent
-ocr page 83-Sous François IL yt l^onçoyent cxcomunimens contre tous ceuxnbsp;qui cognoiftroyent aucuns Luthériens amp;nbsp;UC les defercroyent : exhortoyent le peuplenbsp;par toute forte de perfuafions de ne s’y cf-pargner jdcauoir l’œil chacun fur fon voi-iin: propofoyent impunité aux accu fat curs,nbsp;fi leur aceufation n’eftoit bonne amp; receua*nbsp;ble, Bref on ccrchoit tous moyens pofsi-blcs pour defcouurir ces hérétiques gt; iuf*nbsp;ques à adioufterde grades promefi'cs à ceuxnbsp;qui s’y monftreroyent vaillans. L’entre-prife de R ufiänges ayant longuement traîné pour la mortde Henry ainfi interuenue,nbsp;il ne fccut fe porter fi finement qu’il ne hiftnbsp;defcouuert en pratiquant de l’aidcjamp;fc vantant des grandes promefles à luy faites. Carnbsp;ne pouuantrien faire feuhil fit tant que d’attirer à foy deux compagnons , afauoir vnnbsp;Claude Dauidgt;aufsi orfcure,frere d’vnjhuif-fier de parlement, amp; vn certain George Renard tailleur d’habillemens. L’vn d’euxnbsp;deuoitfcruird’accufatcHr,amp;: les autres denbsp;tefmoins, puis qu’autrement on ne pouuoitnbsp;attrapper ces hérétiques pour leur faire procès.Ce Renard auoitefte prcucnti de ce crime durant la grande perfecution faite l’an-ncc des Placards, il y auoir cnuirô vingthuicnbsp;ou trente ans , par le baillif Morin, amp; c-ftant mené au fupplicc, auoit tant fait qu’ilnbsp;fauna fa vie , pour auoir promis d’acculêrnbsp;fes compagnons : ce qu’il fit, amp; mit des plus
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grands de Paris en peine. Depuis s’eftanrre-toncilié à i’aflèmblee fccrette dudit lieu, il cognut tous les principaux. Mais quand lanbsp;perfccution retourna, craignant eftre puninbsp;corne relaps,pour derechef cuiter la mort, ilnbsp;fe retira aux fufdits Prefidenr S. André amp;nbsp;DeniQcharcs par le moyen d’iceluy de Ruf-fanges. Aces trois furentaioinrs deux autres tefmoins , le fait defquels vaainii.
Il y auoit àlaporte S.Vidor vn peintre, ievn guiternier qui introduirent chafeun vnnbsp;f e« apprentif cïdites aflcmblees. Auint quelque
temps apres, que ne pouuans auoir argent
d’eux pour leur apprentiflage, amp; les ayas bat tus pour leurs fautes , ils les chaflèrent : de-quoy les meres defpitees, fachans la maniéré de viurc de leurs maiftres, les menèrentnbsp;tonfellêr amp; auoir abfolution. Les preflresnbsp;ayants feeu leur feertt, en aduertirentfainétnbsp;Aridré amp; Dcmoch.ires, qui les retindrent,nbsp;fans permettre qu’aucun parlaft à eux, amp; lesnbsp;feeurent fl bien emmieller amp; traitter de tounbsp;tes fortes de viandes, voire iufques à les en-yurer de ces bons vins théologaux, que noftnbsp;. feulement ils tirèrent d’eux tout ce qu’ils fa-uoyent, mais aufsi les attirèrent tellement ànbsp;leurcordelle,qu’ils promirent dediretoutnbsp;ce qu’on voudroit. Si qu’à leur delation plu-fieurs perfonnes, voire mefmcs des famillesnbsp;enticres,furcnt prifes en vniour,amp; parlenbsp;moyen des vus amp; des autres toutes lesal-
femblec*
Sous François TL 73 femblees dc la ville, amp; les maifons on ellesnbsp;fe faifoyencjfiirenc defcoiinerces.
Et d’autant qu’il y auoit pliifieurs captures à faire , outre ce que les iuges de chafte-ler,amp; les commiflàires departirét tous les fer gens par bandes amp; cantonsnl fut aufsi mandé de la cour aux Maiftrcs du guet, amp; aux acnbsp;chers de la ville de leur afsifter, fuft de iournbsp;ou de nuiôf, lefquels'auec tous les bedeauxnbsp;des iurifdiftions eccleliaftiques amp; fubaltcr-nes faifoyent afi'ez grad nombre. Du cômennbsp;cernent,afin de n’effaroucherperfonne,ils hnbsp;tent femblant de recercher quelquesvoleursnbsp;larrons, amp; furent quelques iours raudansnbsp;Çà amp;• là, fans toutesfois entrer en aucune mainbsp;fon fufpedte de la religion,ny mefmes appronbsp;cher du faubourg S. Germain des prez, quinbsp;cftoitfur tous autres recommandé,pourcenbsp;qu’on l’eftimoit vne petite Geneuc, commenbsp;ils en parloyenr entr’eux. Ceux de la religionbsp;s’eftans ainfi r’afTeurez, tout en vn coup cenbsp;faubourg fur afl'ailii,amp; commença Ion en lanbsp;rue dçs Marets pres le pré aux Clercs, cheznbsp;vn nôme le Vifeonte, qui retiroircouftumienbsp;remet les allans amp; venans de la religion, amp;nbsp;principalement ceuxqui venoyér dc Geneucnbsp;Ärd’AUemagnex-n la maifon duquel aufsi fenbsp;faifoyent fouuent de grandes aficmblees. Etnbsp;afin de le furpréclre mâgeant de la chair auxnbsp;iours défendus,-comme il en auoit la repura-tiô.ils dreilèrét leurs embufthespar vniour
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de vêdredy chez les accufateursjamp;nóniémét chez vn clerc du greffe criminel,nôinéFretfe,nbsp;cautamp;rusé en ces matières, s’il en fut on-ques. Aufsi eftoit-il drefle de la main du fcUnbsp;Prefidcnr Lizet,en forte que quand on nenbsp;pouuoit tirertefmo’gnage amp;c5fefsion fuffi-fante desaccufez de ce crime', on mcttoitccnbsp;fin Frété aux cachots auec eux, leqiiel fauoitnbsp;fl bien contrefaire l’Euangelifte , que le plusnbsp;febril amp; aduife tomboitenfes filets, amp; parnbsp;ce moyen on en auoir fait mourir beaucoup.nbsp;Frété donc alléché de la defpouille de fesnbsp;voifins,pour les auoir de long temps remarquez, retira chez foy quarante ou cinquantenbsp;{ergens en fa part, qui y eftoyent entrez à lanbsp;file. Et fur les onze heures cftât arriué Thomas Bragelonne,furnommé le Camus, Co-feiller au Chaffelct fie le nommeainfiàlanbsp;difference de fon frcre lieutenant particulier) auec deux ou trois commiffàircs desnbsp;plus cnuenimez contre celle doélrinc ; lanbsp;maifon du Vifconte fut inconrinét enuiron-nee,amp; rudement affàillie. Mais comblé quenbsp;de quinze ou feizeperfonnes qui eftoyent inbsp;table, il n’y en euft que quatre qui fiflènt te-fte (caries autres fe fauuercntpar deffus lesnbsp;murailles amp; à trailers champs) fi firent-ilsnbsp;vne telle refiftcnce, s’eftimans aflaillis parnbsp;brigands amp; voleurs , que tous ces fergentsnbsp;furent mis en route , amp; les plus hardis finbsp;viuemét bicflèz, qu’on penfoit qu’il en deuft
-ocr page 87-Sous Francois II. 7$ mourir vne douzaine pour le moins : ce quinbsp;leur vint cotre ei'perâce. Car ils faifoyctleurnbsp;conte de prédre,piller amp; emprifonner, amp;: nonbsp;d’ellre^battus.En ce conHidt Bragelóne amp; fesnbsp;cómiiraires turéten grâd dâger d’eftre tuez:nbsp;amp; n’euft efté ce Vilconte, c’eftoit fait d’eux.nbsp;Le malheur tomba fur les blefî'ez , qui n’eurent part au butin : ains ouurirent feulementnbsp;lepallâge à leurs côpagnons qui leurvindréfnbsp;fur le foir pour renfort.Ccpcndat les combatnbsp;tansfdu nombre defquels eftoyenr deux freies gentilshómes d’Âniou, appeliez Soucelnbsp;les)eurcnt loifirde fe fauuer,amp; les antres denbsp;la religion des maifons prochaines curer aufnbsp;fl temps de fe retirer, quittans leurs majfonsnbsp;à la merci des iuges fergens, qui y trouue-tét richclTes d’or amp; d’argét mônoyé;principanbsp;lernet chez ce Vifeonte, ou ces hoftes auoyétnbsp;laifsé leur argent en garde. Et par ainli furetnbsp;menezprifonnicrs,la femme d’iceluy,fes penbsp;tis cnfans,amp; fon pcrejhomme vieil amp; caduc:nbsp;en portât deuat eux,comme en triomphe, vnnbsp;chappô lardé, amp; de la chair crue qui eftoit aunbsp;gardemâger: car de cuite, il ne s’y en rrouuanbsp;point.Ccla eftoit pour les rendre d’auantagenbsp;odieux au peuple. Aufsi receurent le pere amp;nbsp;la belle fille tel mal rraitemét, qu’ils moururent en la prifon,en grâd’ pouretc S.'lâgucnr.nbsp;Ils prindrét aufsi prifonnier vn perfonnagenbsp;qui auoit efté baillifdc S.Agnan,en vnemainbsp;fon prochaine, ou logeoit vn gentilhommenbsp;nommé la Fredoniere, qui auoit aufsi quitte
-ocr page 88-Hiftoireile France, la place,amp; y eniioyoit cell aduocatpour em-pefcher Ie faccagemcnt de fes meubles:maisnbsp;comme ilconrefloitparrrop au gié des fer-gens amp; commilïàires» il fur foupçonné , Si ànbsp;finllant fouillé, amp;trouué faify de certainsnbsp;memoires de grande confequence, conte-nans des remondraces au Roy amp; à fes cdars,nbsp;tant pour lareligion que pour l’ellar politique-.qui futcaufe qu’on le garda eflroirte-met, Si le chargea Ion de crime dé lefe Maie (le. Bourdin procureur general du Roy, a-yant veu ces menaoires, les cnuoya au Cardinal , amp; dit depuis en compagnie priuee,nbsp;qu’ils edoyent diuinementbien faits, amp; quenbsp;ces fols là auoyent de merueilleufement bones raifons,toutcsfois mal appliquées,d^quenbsp;c’eftoit dommage qu’ils n’cmployoyct leursnbsp;efprits ailleurs qu’à ces refueries côtcntieu-fes de la religion.
Ayant Bragelonne amp; les cômifl’aircs trou-ué au iournal du Vifconte, que certains deniers qu’ils auoyent prins, appartcnoyét aux gétilshommes du Roy de Nauarre,amp;autrcsnbsp;gens de nom,ils fc perfuaderent que ceux-lànbsp;ne lailïèroyentperdre leur bien legcrcmcnr,nbsp;amp; qu’ayant ofé le defendre en plein iour, ilsnbsp;pourroyent retourner lanuiôl,amp;leur donner vnc charge plus afpre. Parquoy ne vou-lans quitter ce butin,ils firent venirà leur fe-cours plus de quatre ou cinq cens hommesnbsp;de pied amp; de chenal tous armez à blanc, quinbsp;firent
-ocr page 89-Sousfirin^ois fî. ’ nbsp;nbsp;nbsp;77
¦fiVefitt|üartfe(Ml cinq ioürs 8f nnióts, •p^h'dit qiV'öti vutdnit laïnaifon -des abfens,nbsp;^lts ftt-bfiWht4gt;ó*telt;ic cfe^vinside ’proüi-fion du Vifeötite.iju’ils fcbattoyéht ehcrcnbsp;¥«i-nïëftne'3 -, ètt fètte qu’il y'ent vn tufcnbsp;¦d’Vh coiipde^iftnlè. ¦
Gbs iiiigc^s dt piJlaïds'rötit ënifemble j ne fewahs pluVdcïéfiftàWcc, eftendirettt leursnbsp;^iiifririres'paf'tbus Idséttdroirs déljivitlcjànbsp;bû |)fttéillèrHyrtt lêsfofptds aÜ6y‘trtt aban-¦d^'n'c'SeUlk'hiaifor/s’. Mais leurs meublesnbsp;ïtiTèrtefi bitn'termnez par ces officiers de iu-‘ftile,qHe 'c’èftbVrà‘'qui fe reprócheroit auoirnbsp;’Sbâcittï iotfr Wïibuk butinfe ,comme'à vraynbsp;^ltV;,;les cbiiVs ctéV tués eftoyent tellebientnbsp;Ÿa'écîi'^iPtu'bîés à'vtndre, que durant lesnbsp;l^iWs déPatiSpôUrbrainte de la^uerre,ninbsp;^ri àhtfe temps gt; ih ne fdtenr onques àrelnbsp;Wi'aïché'. Deqtföy-rie voulurent perdre leurnbsp;paft leÿcorifeiHets cfe'chaftelet,afauoir Ro-ian'd Potiflem'ye,laques R'apoucl, Guy Ap-pôlîo, Guillaume Velforts ,Nièolas l’An-^loisîScles ComrhiflkiTes,leih Martin,Guilnbsp;lâume du Chemin, leâ Dhionneau, laquesnbsp;¦deSehs amp; Ttiftah'Cofsian.Bref,on nepou-'lioit il'lerpir Paris fans palier à trauers gensnbsp;dé pied Ä: de cheual armez à blancquitra-•calî’oyenrçà amp; là,mcnans prifonniers hom-Vnes amp; femtnés',petits enfans;amp; gens de tounbsp;tës qualitez. Lés rues aufsi eftoyenr fi plei—nbsp;’ries de charrettes chargees de mcublcsqu’ó
-ocr page 90-78 Hiftoire de France^,
ne ponuoit paflèt, les maifons eftans abandonnées comme au pillage amp; faccagementj en forte qu’on euft penfé eltre en vne villenbsp;prife par droit de guerre, fi que les panuresnbsp;deuenoyct riches,amp; les riches pauurcs. Carnbsp;auecles fergens altérez fc inciloyentvn tasnbsp;de gamemens quirauageoyent lereftc desnbsp;fergens, comme glanncnrs. Mais ce qui Crnbsp;Hoirie plus à déplorer J c’eftoit de voir.Jesnbsp;pauures petits enfansqui demeurpyent furnbsp;le carreau, crians à la faim auee gemifie-nicns incroyables, amp;alloyent parles ruesnbsp;mendians, fans qu’aucun ofaft les retirer, finbsp;non qu’il vouluft tomber au naefmc danger,nbsp;aufsi en faifoit-on moins de, ponte que dçnbsp;chiens,tant celle doûrine eftoit odieufe auxnbsp;Parifiens: pour lefquels dauantage aigrirnbsp;amp;: acharner,ily auoit gens par tous Tes coinsnbsp;des ruesfie ne fay de qui enuoyez} amp; refleninbsp;blans à pauures prcllres ou moynes croftezsnbsp;qui difoyent à ce paume peuple credule,quenbsp;CCS hérétiques s’afiembloyent pour mangernbsp;les petits enfans, amp; pour paillardcr de nuiôtnbsp;à chandelles efteintes , apres auoir mangénbsp;le cochon aulieud’vn agneau Pafch31,^amp;nbsp;commis enfemblevneinfinité d’inceftes amp;nbsp;ordures infames: ce qui eftoit reccu commenbsp;oracle. Bref, ce feptiacle dura long temps,nbsp;en forte que ces maniérés de gens auoycntnbsp;fait comme vne habitude ordinaire d’aller de iouramp; de nuitft faccager maifons,aunbsp;fccu
-ocr page 91-Sous François H. 7^ fceu dii parlement, lequel cc pédant fermoitnbsp;les yeux.
Laclamenr de ces affligez paruenue à Ia cour, la Royne mere enuoya fauoir quenbsp;c’eftoit, à laquelle on renuoya certains eß-crits en time Françoife, trouuez chez Ie Vi-fconte, faifans mention de la mort aduenuenbsp;au Roy Henry par le iufte ’iugemcnt denbsp;Dieu,efquels aufsi ladite Dame eftoit taxée de trop déférer au Cardinal. Et afinnbsp;que tout le corps de ceux de la religion firftnbsp;trouué coulpable non quelque particulier , amp;' qu’on rendift leur doólrine tant plusnbsp;odieufe entiers icelle Dame , on adiouftanbsp;d’abondant certaines informations fiiitesnbsp;dtefices par l’induftric du PrefidentSainótnbsp;André amp; Demochares, fous la depofitionnbsp;de ces deux ieunes enfans, dont il à efté cynbsp;dcflîis fait mention , qu’ils tenoyent fousnbsp;leurs ailes: contenantes entre autres chofes,nbsp;qu’cR la place Maubert en la maifon d’vnnbsp;aduocat nommé Trouillas , s’eftoyent faites pliifieurs afiemblees de Luthériens; entre lefquclles, le ieudi deuant Pafques,nbsp;(qu’on appelle abfolut)y en auoit efté faite vue de grand nombre d’homes, femmes,nbsp;amp; filles, enuiron la minuid, là ou apres a-uoir prefehé, fait leur Sabarh, mangé vnnbsp;cochon au lieu de L’ngneau Paichal , amp; lanbsp;lampe,qui leur efclairoir,efteinre, chafeun
-ocr page 92-8o Hifloire de France, s’accoupla auec fa chafcune, amp; qu’entre autres femmes ils recognurent celle dudit ad-Hocatamp;deux lîennes belles amp;ieunes filles,nbsp;l’vne defquellcs s’eftant rencontrée auec vnnbsp;deux , il la cognut par deux ou trois foisnbsp;pour fa part. Ces chofes ainfi dextrement a-gencees amp;c enuoyees au Cardinal auec lesnbsp;deux refmoins , n’amenderenr Ja caufè denbsp;Soucelles,qui efioit à lacourpourfuyuant lanbsp;reftitution de fes hardes , chenaux amp; argentnbsp;pris chez le Vifeonte: car encor qu’à la prière amp; inftancc duRoy de Nauarreje Pvoy luynbsp;euft quitté «Se remis les meurtres qu’il pen-foit auoir faits,en ce conflid: on trouua nou-uelle occalion de le charger de ces libellesnbsp;diffamatoires, d’autant qu’il fe melloir vnnbsp;peu de Poefie ; parquoy au nez du Nauar-rois , Soucelles efiant entré en la falle dunbsp;Roy, amp; remarqué par le Cardinal, fut parnbsp;fon commandement pris prifonnicr, amp; en-uoyc auec grandes amp; feures gardes au boisnbsp;de Vincennes, la ou il trouua le ieune Côtenbsp;d’Aran Efeoffois , pour l’enuie que luy por-toyenteeux de Guife , à caufe de l’euafiô dunbsp;Conte d’Aran fon aifnè, amp; de la guerre d’E-feofie dont cy apres fera parlé: amp; Coi (fart,nbsp;bailhf de S. Agnan, ayat efté trouué faifi desnbsp;fudites remontrances . Et furent ces deux,nbsp;afauoir Soucelles 8c Coiffart, d’autant plusnbsp;recommandez que Ion penfoit qu’ils auoyétnbsp;voulu mettre le Roy de Nauarreen befon-
-ocr page 93-Sous François IL 8i gne pour remuer mefnagc, amp; que l’on efpc-roit defcouurir plufieurs fecrets par eux.
Le Cardinal de fa part ne lai lia dormk les informations. Car ayant au poing le facnbsp;ou elles eftoyent, amp; à fa queue les deux en-fans , il alla trouuer la Royne mere , amp; auecnbsp;exclamations incroyables , luy defchiflfradenbsp;point en point le côtenu d’icelle, n’oubliantnbsp;rien pour rendre ceux de la religion les plusnbsp;maudites amp;abominables creatures, qui euf-fent efté dés la création du monde. Mefmesnbsp;afin de ne rien lailfer en arriéré, elles furentnbsp;par luy enrichies de toutes les pollutionsnbsp;defqnelles fe fouillèrent jadis les anciensnbsp;hérétiques pfalliens,Gnoftiques,Euchytes,nbsp;Mellàliens, Borborites, Origeniftes, amp; autres que Satan aautresfois fufeitez. pour ob-fcurcir la lumière de l’Euangile, quand ellenbsp;fut du cômencement prefchec en cachettes,nbsp;a caufé de la perfecution que leur faifoyentnbsp;les Empereurs pavens amp; idolâtres. Et à cenbsp;que fespreuues ne peufl'ent eftre calóniees,nbsp;amp; afin qu’on cognuft tant mieux l’enormi-té du fait,le Cardinal prefentoit les tefmoinsnbsp;qui les auoyent veues, amp; qui auoyent vefeunbsp;de mefme, comme il difoit:ces informationsnbsp;ayans efté enuoyees par ces gens de bien denbsp;iuges,aufquels le Roy en auoit donné com-mifsion,defquelles(difoit-il) vous deuez e-ftre armee amp; munie, pour préuenir ceux quinbsp;V ous parleront en la faneur de ces mon lires
-ocr page 94-8x, Hiftoire de France, infameSjm’afTeurâr Madame, que leurs def-guifemens fous ombre de religion,ne pourront iamaisrrouuer place envoftre endroit. •nbsp;Et que par côfequét au lieu de trouuer mau-uaife la procedure faite cotre eux,vous iuge-rez Cju’ils ont efté trop gratieufemêt trairez.
La Royne ayant entédu le dire du Cardinal,amp; veu les tefmoins, qui par leur filéce amp; vifage afleuré fembloyent le confermer, futnbsp;merucilleufemcntaigrie amp;eftonnec: lointnbsp;qu’on y mefioit des chofes qui touchoyeiitnbsp;fon authoritc,enfcmblc l’hôneur du feu Roynbsp;fon mary. Mais le pis fut, que le chanceliernbsp;Oliuier fe chargea volontairement de voirnbsp;CCS informations. Et pour complaire à ceuxnbsp;de Guife, en fit luy-mefmes le rapport aunbsp;Roy,amp; à fon confeil, dans le parc de Villersnbsp;cofte-Rets, auec des contenances amp; proposnbsp;qui demonftroyent qu’il auoit cefte matièrenbsp;grandement affeélec. Ce queplufieursgcsnbsp;de bien trouuerent fort cftrange , attendunbsp;qu’il fauoit trop mieux comme les chofes e-ftoyent pafiecs, pour auoir luy-mefines blaf-mé amp;¦ detefte telles calomnies .Parquoy def-lors on eftimaque la Frace auroit beaucoupnbsp;à fouffrir,puis que le chef de la iuftice, amp; ce-luy de l’intégrité duquel on attendoit beaucoup, eftoit fi manifeftementrengé à la de-uotio de ceux de Guife, luy di-ie,qui s’efloitnbsp;du temps des Rois precedens oppoie à la tyrannie amp; opprefsion de iuftice, fans aucunenbsp;crainte.
y
-ocr page 95-Sous François II. 83 crainte. La Royne doc mâda aux Parifics denbsp;cótinucrlcs pourfuitescómenceesdufques ànbsp;ce q ces mefchas fuiTent du tout defracinez;nbsp;en quoy elle fut piôptcment feruie. Les pournbsp;fuites donc furent redoublées , en forte quenbsp;tous ceux qu’ô pouuoit cognoiftre amp;apprehcnbsp;der,furér,ou rnis en prifôjou executez àmorr.nbsp;Dauâtageda Rovne ayâr trouué à part quelnbsp;ques ficnes damoyfcllcs,qui fruorifoyêt ceuxnbsp;de la religio, leur déclara le rapport à elle faitnbsp;de ces infbrmatiôs,aufquelles elle difoit aiounbsp;fter telle foy, q fi elle fauoit pour tout certainnbsp;qu’elles en fufl'cnt , elle les feroit mourir,nbsp;quelque amitiéou faucurqu’elle leur portait.nbsp;Les plus familières amp;aduifees d’etre elles,in-lilterét tât cotre elle, que de la faire côdefeennbsp;dre à ouir ces enfâs, dót il luy frit fort aife denbsp;cognoiftre l’encloueure,car eftans viuementnbsp;enquis des poinéts ,cfquels on ne les auoitnbsp;point recordez, il apparoifloit manifcfternctnbsp;qu’ils auoyentelle apoftez amp; pratiquez; cenbsp;qu’aufsi ils côfcfïercnt tacitemét à l’vne d’elles , q feignoit trouuer bone leur procedure. ,nbsp;Ce nonobflât LiRoyne ne fit ceflèrlapour-fuite,tât pour recomandar fachafteté enuersnbsp;le pcuplcjque pour la crainte de defplairc aunbsp;CardinaUqui auoit celte matière grâdcmentnbsp;affeôtee. Et d’autât qu’il y auoit eu de la refi-ftâce à S. Germain des Prez, luy amp; le Duc denbsp;Guife fon frère en prindrét occafio d’éuoycrnbsp;par les maifons prédre toutes les armes,iufqsnbsp;F a.
-ocr page 96-§4 Hiftoire de France,
^ux con (lean X, amp; de les porter en 1’HofteI d'e Clillon ( lequel ils s’eftoyent approprié amp; i-celuy nômé de leur nom de Guife ) afin quenbsp;fans aucun inconuenicnt on paracheuaft cenbsp;qui auoit efté commencé, amp; qu’ils eufléntnbsp;nôbre d’armes au befoin. En toutes lefquel-les pourfnites les nos de ceux de Guife trot-,nbsp;toyent comme ayans l’authorité fouue’raine.nbsp;Car il n’eftoit queftion ni du Roy, ny de fanbsp;mere,ain3 difoit-on le Cardinal auoir commandé cccijiîc le Duc de Guife cela. Et à tenbsp;qu’aucune faneur ne full faite, il y auoitnbsp;toufiours vn gentilhomme ou feruiteur d’i-ceuxpour aconipagner les iuges commif-faires par la ville, afin d’efpier quelle diligence amp; deuoir ils feroyent.
Pour retourner à ceft aduocat Trouillas accule , fachant fon innocence ,amp; que toutnbsp;cela luy auoit efté drefsé par l’enuie particuliere que luy portoit le prefident Sainét Au-drézencore que luy amp; les fiens fe lullcnt ab-fente? comme plufieurs autres pourcrain-te de laperfecution, amp; qu’il y euftvnmer-ucillctix danger pour ceux qui paroifloyent:nbsp;toutesfoisilne peuteftre retenu que luy fanbsp;femme amp; fes filles n’allaffent, au milieu denbsp;CCS grans feux , fe rendre prifbnnicrs en lanbsp;tôciergerie du palais , pour feiuftifier des a-des exécrables à elles impofez.Mais au lieunbsp;d’en eftre enquifes par commillaires de parlement, on commença de Içur faire procès
-ocr page 97-Sous François II. 85 fur le fait de la religion, amp; de les interrogner de leur foy , à quoy elles ne voulurentnbsp;refpondre que preallablement l’autre fait nenbsp;full vuidc,amp; qu’elles en fiiflcnt ou cenuainnbsp;eues, ou déclarées innocentes. La cour lesnbsp;voyant fermes en cela, fit vifiter les filles parnbsp;plufieurs chirurgiens,fages femmes, amp; à di-uerfes fois.Mais il ne Ce trouuavifitcur, horsnbsp;mife vne vieille matrone , qui ne les lugeaftnbsp;entières ; encores n’ofoit celle-là refolüe-haent afl'eurer,qu’elles fullêot corrompuesnbsp;par attouchement d’homme : amp; finalementnbsp;leur demanda pardon apres leur dcliurance,nbsp;declarant comme ,amp; par qui elle auoit cllénbsp;fuhornecjluy ayant dit que c’clloit vne œu-ure méritoire de charger telles gens à tortnbsp;ou à droit, ellans delta les plus exécrablesnbsp;du monde. S. André cependant ,amp; Demo-chares, faifoyent toutes les diligences pofsi-hles de drefler d’autres tefmoins, d’autantnbsp;que leur honneur y pendoit.
Les deux enfans aufsi leur furent recollez amp; confrontez, mais ilcn auint tout autant comme deuant la Royne amp; fes dames. Car la cour cognut en eux tant de variations amp; entortillemens de propos,aucc certains regards amp; contenances, que cela feulnbsp;inftifioit du tout ces poures filles.BrefjO.n nenbsp;feeut afl'oir fur leurs depofirions aucun iu-gement,encor que lesiuges députez y tra-uaillalfent aucc toute diligence ; amp; que cellnbsp;F 3
-ocr page 98-8ö HiftoiredeFränce,
af.iire leur fuft rrefrccommandcjt.intpour le deiir qu’ils auoyét tous enfemble d’accablernbsp;ceux de la religio,à quelque pris que ce fuft,nbsp;que pour fauucr l’honneur du Cardinal, dunbsp;Preiident Si.Andrcjamp;des Sorboniftes,qui a-uoyent mis ceci en fait.Cela eftanc diuulguénbsp;par tout, on attendoit aucc mcrueilleufe de-uotion quelle en feroitl’iflhe. Car ceux quinbsp;n’eftoyent préoccupez d’aucun preiugé, di-foyent ouuertcmenr l’accufation eftre vrayenbsp;ou ftiuflc.Si elle eftoit vraye,que punition e-xemplaire en deuoit eftre faite plus grandenbsp;fans comparaifon que d’vn finiple crime ¦nbsp;d’herefie ; d’autant qu’il y auoit parmi celanbsp;des pollutions amp; deteftables infamies. Si elnbsp;le eftoit fauftc,qne les tefinoinsne pounoyctnbsp;euitcrla mort : amp; neantmoins envoyoitennbsp;libenc amp; les vus amp; les autres, qui n’eftoitnbsp;fans grandement taxer les iuges. Tant y anbsp;touteffois que l’iflne .n’en fut autre, linon,nbsp;qu’elles demeurèrent comme cnfeuelics ennbsp;prifoiajamp;r n’en fulicnt iamais forties que connbsp;damnees comme hérétiques, fans vn editnbsp;dont il fera ci apres fait mention, en vertunbsp;duquel,fan s leur faire droit fur celle' calom-nie,elles furent deliurecs comme par,force.nbsp;Car telle eftoit lors la iuftice de France, amp;nbsp;tels les exercices de plnfienrs du parlement,nbsp;lefquels delaiftàns toutes autres chofes, va-quoyent ordinairement à cesaftires. Ernbsp;de
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lapourluite: tellement que depuis le mois d’Aouft iufques en Mars il n’y auoit quenbsp;captures Si. emprifonnemens , pilleries denbsp;maifons, proclamations à ban,amp; executionsnbsp;de ceux de la religion gt; auec ttefcruels tourmens : amp; toutcsfois parmi telles tempcftesjnbsp;ils ne difconrinuerent leurs predications amp;nbsp;tout autre exercice de leur religion , tant ilsnbsp;y elloyent efchaulFez. Entre ceux qu’on fitnbsp;lors mourir à Paris ut celle querelle, fu
rent vn fcrukeur d’vn Nicolas Ballon» peu. 3u parauant exécuté pour celle mefme cau-fe : Marin Marie » la Dame de la caille, vnnbsp;charpentier, Martin Roullcati, Pierre Miller gt; lean Geoffroy , outre grand nombrenbsp;d’autres qui fiircnt enuoyez mourir fem-blablemcncaux lieux de leurs natiuitez ounbsp;captures.
Comme à Paris ils fe monllroyent fort diligens à exccurer les mandemens de ceuxnbsp;de Guife contre telles gens» les autres parle-mens, amp; iuges ne faillirent de les fecon-der» find qu’aucuns les furmonterérennom-brc:entrc autres ceux deThoulouzc,amp;d’Aixnbsp;en Prouucnce,à cela efguillône« doublemctnbsp;par le Cardinal d’Armaignac qui tafehoit
-ocr page 100-88 Hiftoire de France, d’entrer en credit,amp;par le légat du Pape ennbsp;Auignon intime loliciteur du Pape, liqucnbsp;chacun s’acharnoit apres à qui mieux mieux.nbsp;Or de s’arrefter à toutes les particulariteznbsp;des Parlemens, il me femble que ce feroitnbsp;ennuyer les ledteurs. Suffife feulement quenbsp;i’alleguc les prouifions des magiftrats pro-uinciaux, amp; que François Aubert lieutenantnbsp;general dé lafenelchaucee de Poictou,nousnbsp;enfeigne comme chacun d’eux trauailloitnbsp;diligemment en ce négoce. Carie vingt amp;nbsp;troiheme de Scptcmbre,fur les remonftran-ces iuHiciaires de lean Barbier, lea Paluftre,nbsp;Philippes Arembert, amp; George Creflè, ad-uocats amp; procureurs du Roy audit fiege : amp;nbsp;raefmement pour obuier, difoyent-ils, auxnbsp;{candales, feditions, côuentions publiques,nbsp;amp; empefeher l’efmotion du peuple, parlenbsp;moyen des predications,amp; faillies doctrinesnbsp;qu’on publioit en pluheurs lieux de Icurfe-nefchaucee, defences furet faites d’y faire aunbsp;cunes airemblees,amp; de porter armes offenli-ues ou defenfiues : Enioint à tous ceux quinbsp;n’auroyent iufte caufe de demeurer à Poitiers, de vuider dâs vingt amp;¦ quatre heures,nbsp;aux holtes , de porter aufdits officiers lesnbsp;noms amp; demeures de leurs pcnfionnai-res amp; locataires, amp;de rcfpondre de leursnbsp;perfonnes,inhibe à cous de ne foultrir ny pernbsp;mettre en leurs paroilfes Sc maifons aucunesnbsp;prédications de miniltres, foufminillrcs ounbsp;lurucil-
-ocr page 101-Sous François IL 89 furueillans, ny de leur preftcr confeil ny aide, les receuoir,aliméter,donner leu ny eau,nbsp;ne leurprefter aucun office d’liumanité;ainsnbsp;eftoit permis à routes perlonnes de les prendre au corps, amp; les mener prifonniers auxnbsp;iuges Royaux, lans pource eftre pris à partienbsp;comme dénonciateurs ny autrcmenr:amp; ce a-fin de leur faire proces, amp; eftre contre euxnbsp;procédé extraordinairemcnt,commc contrenbsp;feditieux, perturbateurs amp; ennemis du Roynbsp;amp; de lachofe publique : Mandement fait ànbsp;tous Seigneurs^Barôs, Cbaftelains, hauts lunbsp;fticiers, amp; autres ayans fiefs en ladite fenef-chaucee,amp; à leurs officiers,d’empefeher lef-dites predications , non feulement en leursnbsp;patoiftes , maisçn tous autres lieux amp; endroits ; prendre les dogmatifans, amp; ne permettre prefeher autres que ceux qui ferontnbsp;apparoir aupreallable du congé dcl’Eucl-que Diocefain, ou de fes grands vicaires ; lenbsp;tout fur peine de confiication de corps amp; denbsp;biens, amp; d’eftre punis comme proditeurs amp;nbsp;receleurs des ennemis publiques. Davantage,que tous manans amp; habitas de Poieliers,nbsp;amp; de la fenefchaucce,allalfent à la meflé, amp;nbsp;afsiftaftent à la parochiale,à tout le moins denbsp;trois dimanches l’vn,fuiuant les conftitutiôsnbsp;de l’Eglife, amp; les inionétions Elites aupara-uât, amp; y fiftent aller leurs femmes, enfans,nbsp;feruiteursamp; familles.Que les curez amp;vicai-tes des paroifl'es fillcnt regiftre des afsiftans-
-ocr page 102-gö Hifloire de France,
qu’ils feroyct renus bailler en main de iufti-' ce,par chacun Lûdy de la feraaincjamp; reueletnbsp;ceux qui n’y aurovét afsifté, lefquels pour 1.1nbsp;defobeillânce feroyent pris au corps, menez prifonnierslux lurildiótions des iugesnbsp;ordinaires, pour cftre cotre eux procédé corne de raifon. Pareillement fut enioint à routes perfonnesjde reuelcr à iuftice dedas troisnbsp;jours apres la publication des prefentes, lenbsp;nom de ceux qu’ils fauroyent, tant par ouirnbsp;dgt;re,qu’autremcnt,eftre dogmatifans amp; fréquentas les fermos qui fe fontes allcmbleesnbsp;de iour amp; de nuiét, amp; qui fentent mal de lanbsp;fov amp; religion chrefticnc,catholique amp; Romaine, fur peine d’eftre punis corne fauteursnbsp;amp; complices:amp; qu’à celle fin les ci-nfures S£nbsp;qucrimonies obtenues,à la vequele du procureur du Roy,feroy et publiées au profne denbsp;la grand méfie de chacune dcldires parroif-fes, à la maniéré acoullumee , amp; le tout publié à fon de trope amp;cry public,par les lieuxnbsp;acouftumez, afin que nul n’en pretédifi cau-fe d’ignorâce:amp; que tous les aurres officiersnbsp;fifiént refpeôliuemcnt garder ladite ordonnance fur les peines de droiét.
Voila,di-ie,lc formulaire ordinaire des iuges fubalternes,pour lequel exécuter chacurt s’employoit diligemment, amp; furtout les gesnbsp;d’Eglife ne dormoyent pas.Carpour intimider le peuple, amp; l’animerdauâtage cotre leSnbsp;autres,c’eiloit merucill« des aceufatiós qult;nbsp;ils pro-
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Us produifoycnt contre eux, les chargeas de ïous les inceftes amp; villcnies que Ion fauroitnbsp;dire amp; pcnfer. La populace aufsi, aifec à ef-nrouuoir, principalemét quad il cft queftionnbsp;de la religion , executoir fes vengeances, denbsp;forte que c’eftoit à courir à ceux qui auoycntnbsp;des ennemis, quand la porte d’impunité futnbsp;ouuerte.
Il aefté dit,que le Roy deNauarre,ayant fenty le Roy Philippes arriué en. Efpagnc, def»nbsp;-.craignit mcrucilleuitment qu’il luv donnai!; P'“quot;'’ »nbsp;quelque venue,d autac qu il n y auoit aucunenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^5^
paix ne guerre entre eux. V oyat doc le mef- gt;' »«0« pris auql il eftoit à la Cour,amp;lc peu de nioycnbsp;par luy tenu à recouurer fon lieu amp; rang , ennbsp;forte qn’ileftoir moqué de tous codez , cela faifoit c|ue fans ceffe il cerchoit tous lesnbsp;moyés de le retirer enfes pays; en quoy ceuxnbsp;de Guife luy firent ce plaifir, pour mieux lenbsp;pourmencr, de luy donner la charge , au cenbsp;fon frere le Cardinal de Bourbon,amp;le Prince de la Roche fur Y on,de mener Elizabethnbsp;fœut duRoy,mariee àl’Elpagnol,pour la ré-dre fur la frontière de F rance amp; d’Efpagnc.nbsp;Parquoy prenant fon conge,il alladeuât faire les préparatifs à rcceuoir amp;c bien traiter lanbsp;dite Dame en fes pays.
En ce mefme téps par le moyé d’vn procu-rcur, nome Durât,à qui fut adrellee vne let- Bo„rf,ioi tte par mefgardc,laqlle il porta foudainemét quot;nbsp;nbsp;nbsp;‘dquot;
au Prefident S. André, futdcfcouucrtque les aniir.
-ocr page 104-Hifloire Je France, quelques amis du Conïêillcr du Bourg ta-’nbsp;fchoyér à le fauuer de la prifon , lequel à celle caufe fut rellraint, iufques à eftre mis dasnbsp;ha cage de fçtj attendant qu’on en eull aduefnbsp;ti le Cardinal. £rpource que.Noftradamiisnbsp;adrologien amp; fnuocatcur de Diables, auoitnbsp;1015enfêT'pronóftlcarions d’adonc,le bonnbsp;Bourg lera loin,le Cardinal voulant auoir lanbsp;peau de cc perlonnage,clpris de crainte, lu/nbsp;dt redoubler fes gardeszde forte que li quelques Vns paflàns par deuant la baftille,s’arrônbsp;ftoyent là,on les retenoit prifonniers, ou lesnbsp;mtnaçoit-on,lî rârfoitpeu ilsregardoyétlanbsp;place.En outre, il fut mandé aux iuges deleguez du Primat de Lyon, de l’expedier haftinbsp;uement,ce qu’ils firent, amp; cofirmans les fennbsp;rcnces precedentes,le renuoyerent au brasnbsp;feculier,dont il appella derechef comme d’anbsp;bus.Et combien que par les anciens priuile-ges du parlement, nul du corps d’iceluynénbsp;puilïèellre iuge en matière criminelle quenbsp;leant la cour amp; les chambres alîcmblecs ,nbsp;qu’il reftaft peu de temps iufques à la S. Matnbsp;tin d’hiuenfi cfl-ce que le Cardinal ne voulut tant attendre,ains lettres patentes furentnbsp;decernees à certains Prefidens Sfconfei 11ersnbsp;choifis à fa deuotion : par lefquelles leure-floitmandé,toutes chofes cedantes,de iuget,nbsp;ledit appel,amp;luy faire de parfaire fon proces,nbsp;encores t] la cour ne full afséblee, amp; nonob-*nbsp;fiant quelque priuilege au cotraire. Ces lettres
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tresfignifices à du Bourg, le 24. d’Octobre» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/
il demanda du papier amp; de l’ancre pour faire farefponce. Er pource que l’huifsier luy pre-fenta feulemét demie feuille, Sc qu’il en demanda deux ou trois entières,qui luy lurentnbsp;defniees,de là les luges deleguez,interprétasnbsp;celle demande à leur plaihr,fircnt fruit fju’ilnbsp;vouloir retourner aux termes de fonaduo-car.Or comme le palais eft compofe de gensnbsp;fpeculatifs amp; curieux, chafeun iugeoitde cenbsp;perfonnage felon ce que fon aScebion le connbsp;duifoit. Les vns le conhnoyent en l’vne desnbsp;cages de ferles autres diloyent qu’il y leroitnbsp;le premier bruflé, amp; que le Cardinal l’auoitnbsp;tcop à cœur pour en difpofer autrement: au-ffcs deplorans la mifere de ce temps blal-inoyent ceux du parlement, de ce qu’eftansnbsp;fous vn Roy mineur d’ans , ils laifl'oyct ainlînbsp;fupprimerleur authoritc amp;C leurs priuilegesnbsp;anciens,allegans quecclane prouenoit quenbsp;deladiuilion d’entr’eux. Car la pkifparte-ftoyent ou corrompus,ou faits de la main denbsp;ceux de Guife, amp; ne cerchoyent qu’à rentiernbsp;fer toutes chofes fainélcs amp; facrees pour cônbsp;plaire à leurs maiftres. Que s’ils enflent ellénbsp;Vnis amp; d’accord amp; légitimement colloqueznbsp;en leurs eftats,c’eftoit lors le vray ttps de re-ßiettrece Senaten fon anciéne fplendeuramp;nbsp;intégrité. D’auantage on fauoit afl'ez que dunbsp;ßoiirg n’eftoit en peine que pour auoir vfenbsp;en liberté de fon ofticc : amp; pourtant deuoyét
-ocr page 106-94 Hiftoire de France,
ils tât moins permettre liiyeftrefaitprpces-Ce nonobftant ces iuges aflemblez pour b‘ derniere fois, pour gratifier le Cardinal,nbsp;craignâs qu’à l’auenir on fift recerche de cc'nbsp;fte caufe,amp; que l’cmprifonnement, procedunbsp;res,amp;iugemens fuflènt déclarez violens,cefnbsp;cherent nouucllc occafiô d’aggrauer fes cr?nbsp;mes, afin de fauuer l’honneur du Roy, qui ƒnbsp;eftoit ( difoyent-ils) engagé.Parquoy ayansnbsp;trouuc fur du Bourg certaines epiftrcs de conbsp;famp;larion en fes angoilI'es,Brufiardprocureufnbsp;general print fes conclufions comme contrenbsp;vn criminel de lefe Maieftc,amp;vn traiftre qifinbsp;auoit intelligence auec les cftrangers,contrenbsp;fon fcrment,amp;contre les edits amp;ordonnannbsp;ces,qui defendoyent route communicationjnbsp;principalement auec ceux de Geneue, dontnbsp;ils difoyent ces lettres eftre parties. Et coni'nbsp;bien qu’il euftfufhfamment monftré ces letnbsp;tres eftre venues des Miniftres amp; anciens 'icnbsp;l’Eglile deParis,amp;:qu’elles ne touehafsér aucuns afaires d'eftat,ce neantmoins telcrimenbsp;par eux déclaré irrcmifsible ,ioint auec lesnbsp;autres,s’en enfuyuit iugement de mort,l’exenbsp;cutiü remife à lavolonté du Roy:fi bien il nenbsp;luy vouloir fauuer la vie, amp;¦ le confiner ennbsp;chartre perpétuelle. Toutcsfois ceft arrel^nbsp;fut tenu fecret pour les raifons qui ferontnbsp;déduite s ci apres.
rilates. Il ne faurobmerrre vne chofefort notable fortie de la bouche de fes iuges, afaiioit ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que
-ocr page 107-Sous François IL 55 que duBourg cftoit heureux de mourir pour 155')nbsp;vue 1'1 iufte amp; fainéte querelle ; amp; quandnbsp;on les blafmoit de l’auoir condamne, ils fenbsp;lauoyent les mains dans les edits du Roy,nbsp;lefquels ils difoyent ne pouuoir outrcpaf-fcr : combien que leur confcience iugeaftnbsp;autrement.
Apres que les parets amp; amis des autres cô feillers prifonniers eurent longuemct pour- autres cô-fuyui amp; follicité le priué côfeil, le 4.de Septë l'eilkrs ,nbsp;bre lettres de cómifsion furent decernccs à qu^pyén'*nbsp;certains Prelîdens amp; conleillers de Parle-plus d’ap»nbsp;ment pour parfaire leur proces, nonobftantnbsp;tous edits amp;priuileges côtraires ; lefquellesnbsp;venues és mains dudit Prelident S. André,ilnbsp;choifit tous ceux qui penfaeftrc leurs aduernbsp;faires, amp; ennemis de cefte doftrine, amp; plusnbsp;agréables au Cardinal:lefquels commëçansnbsp;cnOélobrey vaquerct iufques.au 8.'de lan-i ƒ0nbsp;uierenfuyuant. Quant au faitd’iccuxcon-feillcrs, amp; la maniéré de leurs emprilonne-mens,elle eftoitbien fcmblable à celle de dunbsp;Bourg,mais nô leurs defenfes: car du Bourgnbsp;entra librcmét en la confefsiô de fi foy aufsinbsp;tort: qu’on luy en dcmada raifon. Les autresnbsp;au contraire trouuerent moyen de fc lauuernbsp;parles marets ( comme Ion dit ) amp; de prtue-nir parleur prudence humaine les complotsnbsp;amp; machinations de leurs aduerlaires. Denbsp;Foix, Fumee amp; du Faut, fe difoyetefl-re de-tenuspour auoir remóftré en faine cofcicnce
-ocr page 108-9^ Hiftou'e tie France, les abus qui s’eftoyée glillèz en la religio,nbsp;pour auoir donc leur aduis de les reformernbsp;parvn libre Sefainéf Concile: furquoy on nenbsp;pouuoit leur faire procès,d’autac tj toutes opinbsp;niüseftoyetlibresjamp;que les leurs eftoyét founbsp;dees fur le premier article de la paix auec lenbsp;Royd’Elpagne,quclefeu Royauoit fait e-mologuerau Parlcmct,ou il eftoit parlé de cenbsp;Côcile vniuerfel, qu’on promettoit faire a(-femblerpour determiner des ditferets de lanbsp;Chreftiétc fur la religiô.Que fi le vouloir dunbsp;Roy n’eftoit d’en vferainli, les députez de lanbsp;paix qui l’auoyétaccordé,eftoyét puniflàbles,nbsp;amp;:nôeux d’auoir enfuiui l’intentiô dudit Seigneur. Et fur ce qu’on leur vouloir faire rendre raifon de leur foy ,ils confeftbyent lesnbsp;fainctes efcriturcs du Vieil amp;Nouueau Te-ftamét, les Symboles des Apoftres amp; d’A-tbanafe,receus amp;'approuuez comme le fom-maire de lavraye religion Chrefticnc. Maisnbsp;quand on les preflôit de rcfpondre fur lesnbsp;contentions amp; difeords de ce temps, ils di-foyent n’y eftre autrement tenus, (inon qu’onbsp;prouuaft qu’ils euftént parlé au contraire denbsp;l’opinion receue en l’Eglife catholique, partant requeroyét d’eftre interroguez fur leursnbsp;charges amp; informations. Voila en Ibmmenbsp;leurs efehappatoires contre le Cardinal quinbsp;s’attendoit triompher d’eux.Quât à Eufta.eenbsp;tie la Porte, il s’y porta autremét, fe founict-rät à croire ce que l’Eglife Romaine croyoit»nbsp;decor-
-ocr page 109-Sous François II. 97 Recorrigerfon opinion, fi elle eftoit defa-greablc au Roy, amp; pour ce faire figner lanbsp;charte blanche.
lufques ici il a efte veu comme ceux de tes vfur-Guyfc appuy de la Roync mere,amp;: s’appuyas aufsi fur icelle, auoycnt gagné l’oreille de ce uoir’faitnbsp;ieune Roy, efloigné les Princes du fang, amp;nbsp;les feigneurs qui n’eftoyent de leur retenue, t^uuént ànbsp;reculé ceux qui auparauant manioyent les lecommô-afaires , borné les villes frontières de leurs-•nbsp;aifeâ:iônezferuiteurs:fommc,que l’vn auoitnbsp;empiété le commandement fur ce qui con-cernoitlc fart de la guerre ,amp;l’autre la fuper-intendance des finances, amp; des afaircs politiques,en forte quel’authoritcfouueraine e-ftoit en leurs mains. Mais quoy qu’ils feeuf-fent faire,ces chofes dcfpleurent tellement ànbsp;tous les eftats de France, que pluficurs fcnbsp;donnèrent liberté d’en dire leur aduis hautnbsp;amp; clair, iugeans ce gouuernement, admini-ftré par les eftrangers, du tout defraifonna-ble, pour auoir efté mefmes eftabli auant lanbsp;venue du Roy deNauarre premier Princenbsp;du fang, amp; fans en demander l’aduis à ceuxnbsp;qui y auoyent intcreft;,amp; aufquels il apparte-noit 5 qui eftoit fouler aux pieds les anciénesnbsp;loix qui auoyent entretenu par fi long tempsnbsp;la monarchie du royaume.Ces chofcs,di-icgt;nbsp;faifoyent fentir à toutes perfonnes vn iougnbsp;infupportahle de ces nouueaux gouuer-neurs , amp; defcouurir les inimitiez fecrettes
G
-ocr page 110-58 Hiftoire de France, fecrettes d’aucuns qui efmouuoyent les antres. Ce que ceux de Guife penfoyent pou-noir fupprimer par leurs menaccs,amp;la Roy-ne mere par fes menees:LefquelIes menacesnbsp;eftoyent d’autant P lus remarquées, que l’onnbsp;eftimoit qu’ils vouluflent petit à petit réduire le peuple enteile feruitude amp;captiuité corne defl'ous le Turc, ainfi qu’ils auoyét clî'ayènbsp;de faire dés le viuant du Roy Henry.
effort des Tinalementjapres auoir longuement at-rrancts'^fe’^^dul’aflèmblee des Eftats,amp; feeu que ceux fentans e- de Giüfe auoyent perfuadé au Roy , qu’ilnbsp;Tyranm”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grands ennemis , que ceux qui
parloyent de les conuoquer : toutes fortes de gens de la France,s’animèrent contre Icf-dits de Guife, voire lors mcfme qu’ils s’efti-moyent eftre appuyez fur fermes fondemés,nbsp;amp;que toutleurviendroitàfouhait. Adoncnbsp;on commença à difputer amp; mettre en auantnbsp;qu’ils n’eftoyent legitimes Magiftrars : maisnbsp;pluftoft tyrans amp;vfuipateurs,d’autant qu’ilsnbsp;auoyét renuerfé tout l’ordre anciennemet e-ftabli, amp;châgé le bel eftat de la Frâce amp; desnbsp;François à vne cruelle feruitude amp; tyrânie?nbsp;laquelle deuoit d’aurât moins clire fuppor-tee qu’ils eftoyent ert:rangers,aufquels nullenbsp;fubieélion n’eftoit deüe.
Ils fe fondoyét fur la loy Salique eftablie inuiolablcmétgardee des le cpmnientemftnbsp;deceftemonarchie,parle cômun accordnbsp;confentement des eftats, ayans de tout tépsnbsp;acoU'
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icouftumc de pouruoir de gouuerneurs aux Rois mineurs , corne il auoit efte pratique ànbsp;l’endroit de Charles le Simple , Philipps lenbsp;premier,1e Roy SainélCoys, Charles hxief-me,lt;^ui ne fut mis hors delà tutelle de fes onnbsp;des que par priuilege amp; ordonâce des e ft at s,nbsp;encores qu’il fuftaagéde ii.ans,ôlt; difoyentnbsp;que deplusfrefche mémoire l’a 14S4.1’allem a lt;nbsp;l?gt;lee deseftats s’eftoittenue a^TourSjenlaql- »nbsp;le felon leur authorite fupreme, futmontansnbsp;toutes les diffieultez qui fe prefentoyét de lanbsp;part des Princes , 5c de la Dame de heatqeunbsp;tâte duRoy^laquelle fe vatoit d’auoir par tc-ftamét la garde du Roy Charles 8. lors mineur d’âs , 8c l’adminiftratio du royaume pédant fon bas aage) ils 01 done rent au Roy desnbsp;côfeillers auec la manière de leur gouuerne-mét amp; adminiftration : limitans la charge denbsp;ladite dame, 8c celle des Princes 8cdu côfeil.nbsp;C^ât à ce qu’ô alleguoit ordinairement quenbsp;tel cftoitlc plaint du Roy,ils difoyétqu’ô n’ynbsp;deuoit auoit aucû efgard, eftat chofe notoire
que ce feroit cotre tout droit
peuft luy-mefme côftituer tuteurs , ou que le mtfteurlFdô^ft foy-mefmes vn curateur ànbsp;î^vôlôte.Que G cela eftoit obfcrué entre pernbsp;fonnespriuees,àplusforte raifon dcuoit-ilnbsp;auoir lieu en vn Roy ,veu qu’é fa perfonne ilnbsp;eftoit queftion du bien cômun, 8c de la tranquillité publique; loint que les Rois de Price en auoyét toufiours ainfr vfé, 8c qu’entels
-ocr page 112-xoo Hiftoire de France, aages gt; ils auoyent recognu de leur bon gr^nbsp;les loix amp; ftatus de leur pais, de peur que lanbsp;Monarchie qui porte le nom de Trefchre-ftiéne ne fuft abaftardie ou châgee en quelque eftat de tyrannie, ioint que fi le Roy a-uoit quelquefois tenu ce lâgage,c’eftoit feulement à la perfuafion defdits de Guife, quinbsp;le tenoyent tellemét afsiegé, que nul ne poUnbsp;uoit auoir accez à luy, finon par leur côgcnbsp;en leurprefence,à quoy mefines eftoit appünbsp;quee l’ancienne deuife du Cardinal, fauoif
eft vn herre enlaçant la pyramide, qui eftoic
. ladeuiTe du feu Royjcomme s’il euft voulu effronteement amp; tout ouiiertenient triompher de la Frâce, qui fut caufe que quelquesnbsp;gens d’efprittournèrent fon nom quieftoicnbsp;Awgram-CH ARLES DE LORRAINE, ennbsp;T” hquot;quot; ‘luatre fortes,à l’imitation des Grecs,qui ap-de Louai-celle façon de faire Anagrammatif-me, c’eft à dire tranfpofition de lettres, amp; fenbsp;rrouuercnt toutes ces fentences ficonuena-bles à ce dont eftoit queftion , qu’il fern-bloit que ce fuflènt comme prophéties ; afa-uoir. Racle ai l'or de Henri. Hardi larronnbsp;ß cele. Renard lafehe le Roi. Il cherra lafntnbsp;dore'. Ils difoyentd’auantage que,toutes cesnbsp;raifons cefiàntes, lefdits de Guife eftoyét in-' capables d’vn tel gouuernement. Car quantnbsp;au Cardinaljfa charge Eccleiîaftique l’en prinbsp;uoit, puis qu’iln’eftoit refponfable deuantnbsp;vn iuge feculier, pour laquelle raifon le R^y
lean
Sous François II. lot Iean,pourucu debonconfeibauoitoftélcsnbsp;féaux à Mefsive lehan des dormans fon Chanbsp;celier deuenu Cardinal ; amp; encores auiour-d’Iuiy en la feigneurie de Vcnife,amp;: autresnbsp;Republique» bien policées , les Cardinauxnbsp;n’eftoyent receus au confeil. Que fi on alle-guoic là deflus les Cardinaux d’Amboifeamp;nbsp;du Prat,outre ce que cela eftoit aduenu fousnbsp;la maiorité du Roy,auquel il auroit ainftnbsp;pieu, l’experience auoit monftré,fur tout aunbsp;dernier de ces deux,combien cela eftoit per-nicieux’.coine des le temps de Charles iixiefnbsp;me,la France l’auoitia efTaye , n’ayàt eftê pofnbsp;fible d’amener àraifon leCatdinald’Amies,nbsp;quis’eftoit retiré à Rome auec fes threfors.nbsp;Mais que le Roy Louis vnziefme, amp; le Roynbsp;Henry huitielme d’Angleterre, auoyent eft'enbsp;plus fages à la fin,l’vn fe faififlant du Cardinal Balue,amp; l’autre du Cardinal d’Iorth. Etnbsp;fans faire plus ancienne recerche, l’exemplenbsp;du Cardinal moyne de Tranfyluanie, ayant iv cfnbsp;allùietti au Turc ce Royaume là, eftoit toutnbsp;notoire, amp; eftoit fort à craindre que ceux de'nbsp;Guife ne fe vouluflent emparer de la Cou- ifforts àanbsp;ronne-.attédu que des le temps de Henry, ils ‘=^quot;’5nbsp;auoyctbié efté outrecuidez iufqucs là de di- s’empare^nbsp;re,que le Royaume appartenoit à la maifon^'l» coude Lorraine,comme ilfuc de la race de Char '°’'’'“'nbsp;lemagne,fur laquelle Hue Capet l’auoit v futnbsp;Îcc ; en quoy toutesfois ils mentoyent auecnbsp;eurs hiftoriographes attitrez, eftant chofe
-ocr page 114-102/ Hiftoire de France,
trop verifice,qiie Charles dernier, de laraciî. de Charlemagne, amp; Duc de Lorraine qu’ilnbsp;auoit louftraite à fon frere, la relcuât de l’emnbsp;pire,eftoitmorc,auec fes deux fculs enfansnbsp;prifonniers à Orleans, amp; le Royaume , poufnbsp;le forfait que deflus,auoit efté tranfponé pafnbsp;les eftats à Hue Capet, iflu,commu l’on efti-me,de la maifon de Saxe. Or eft-il ainh quenbsp;par toutes loix celuy qui s’eft ingéré à quelque tutelle ou curatelle en doit eftre forclosnbsp;corne fufpect, beaucoup plus encores celui qui pretend quelque adion fur les biensnbsp;du pupille ou mineur. Au moyen dequoy lefnbsp;dits de Guife eftovent du tout incapables dunbsp;gouuernemcnt de France ( quad mefines csnbsp;point notable d’eftragers ceflèroit) puis que^nbsp;ilspretendoyenty auoir droit cômç qftas denbsp;la race de Charlemagnezamp;où ils v^idroyétnbsp;defguifer cela, de peur d’éconrir le crimedenbsp;lefe Maieftéjtoutesfois ils nepouuoyct nietnbsp;d’auoir manifeftement querellé, amp; pretédu»nbsp;comme encores ils font,à faux titre,1e comténbsp;de Prouéee, le duché_d’Aniou,amp; autres mc-bres de la courône de France,ce qui auoit e-fte formellement cnipefehe par le Conneft»nbsp;ble,au commencement du regne de Henry»nbsp;amp; depuis confecuriucmcnt, autant de foisnbsp;qu’ils aikoyent mis ce fait en aii.at, eftanr chonbsp;fe trop notoire,que le Duché d’Aniou eftoÙnbsp;reiini à la couronne,pour le moins par la nanbsp;turc d’apennage, amp; le Comté de Prouencenbsp;acquis par donation du Roy René, cnneiutnbsp;de
-ocr page 115-Sous François H. 105 delamaifon de Vaudemont,dont ceux-ci n'ou fontnbsp;font i(rus,amp; ce à caufe de la prifon.pour for- ƒ üs ceuxnbsp;tir de laquelle il auoit efté côtraint y marier “nbsp;fon hcritiere.Sur cela eftoyent mis en auantnbsp;les exemples de ceux qui fous couleur de tunbsp;telle ou curatelle auoyent autresfois vfurpénbsp;mefehâment les Royaumes amp; principautez,nbsp;commeTarquin le Superbe amp; autres .Nom-meemeton alleguoit vne hiftoire reciteepafnbsp;TiteLiueenfon vingt amp; quatriefme liure,nbsp;pource qu’elle auoit grade couenancc auecnbsp;le cas qui s’offroit. Afauoit d’vn Andronodonbsp;rus delaifsèpar HieroRoy de Sicile, auecnbsp;quatorze autres perfonnages, pour gouuer-ner Hierofme fon petit fils aagé de quinzenbsp;ans,lequel Andronodorus voulanf s’emparer du Royaume perfuada à ce ienne Princenbsp;de dechafier arriéré de foy les autres quatornbsp;ze gouuerneurs eftablis parfon ayeuhcômenbsp;s’il euft efté de foy-mefme allez fuffifantnbsp;pour gouuerner feul fon Royaume. Ce quenbsp;ayâtfaitHierofme, Andronodorus,qui eftoitnbsp;demeure feul auprès de luy,parce qu’il eftoitnbsp;fon oncle(comme aufsi ceux de Guife fe no-moyét oncles du Roy Italcha d’opprimer cenbsp;ieune prince pour occuper le Royaume, ennbsp;quoy toutesfois il fut empefehé par lagt;noblefnbsp;fe du pais.On mettoit aufsi en auât que ceuxnbsp;de Guife entretenoyét le Pape,amp; la religion,nbsp;nô pour aucune bonne deuotiô nialfeôlionnbsp;qu’ils y eufl’enf. mais feulement pour le grâd Gt iU«
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-ocr page 116-104 Hiftoirc de France,
gain amp; profit qui- leur en reuenoir, amp; qu’ils en elperoyenc à l’aucnir. Car outre ce qu’ilsnbsp;f’eftoyêt mcrueilleufement enrichis du cru-cefixjtcnans à trois ou quatre cens mil liuresnbsp;de rcuenii en l’Egiife : craigftans la ruine denbsp;ce fiege,finô qu’il full gardé à force d’armes,nbsp;ils s’attendoyent,en le maintenant violente-mentjd’eri receuoir les guerdons,qu’eut Pepin fils de Charles Martel, predecefièur denbsp;Charlemagne,amp; par ce moyé s’approprier lenbsp;Royaume de France,fous ombre de ce qu’ilsnbsp;lé difenteftre illiis de la race de ceux qui ontnbsp;tant fait de bien à ce fiege Romain. On re-memoroit aufsi les cfFeàs lamctables de lentnbsp;ambition, d’autant que l’vn fe voulant fairenbsp;Pape , amp; l’autre ayant défia englouti, paref-peranccjle Royaume de Naples, ils auoyentnbsp;flit rompre la trefue tant honorable amp; ad-uantageulc pour la France, amp; mené vnc bone partie des forces du Roy en Italie fousnbsp;couleur de fecourir le fiege Romain, dontnbsp;clloitcnfuyuie la perte de laiournee fainclnbsp;f Laurent,ayat mis le Royaume en tel hazardsnbsp;que pour le racheter, il auoit fahr rédre toutes les conquelles du feu Roy François lenbsp;grand, de rongner le royaume d’vnc bonnenbsp;partie d’iceluy. Et pour la fin n’clloit oubliénbsp;le changement qu’ils faifoyct de toutes cho-fes,outre les exatlions amp; toutes fortes d’im-pofts grandemét acreus depuis leur gouuer-nemct,aii lieu de fendie conte de rät de finâ-
ces,’
-ocr page 117-Sous François 11 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;105
ccs,maniees par eux des le regne du feuRoy.
Ces chofes dcplufieurs telles autres cftovét piufij tygt; propofeesamp;dcbatucsordinaireiTient éscô- I*quot;quot;,’?
c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i ’r r ' nauuCjplu»
pagnies,pendant que ceuxdeGuilc,ayas rait elle te def-abfentcrdc la cour tous ceux qui n’eftoyét couuie. de leur fadion , pofledoytnt paifiblemcnt lenbsp;Roy amp; le R oyaume. Mais ces bruits apjgt;or-terent apres eux de mcrueillcufcs confeque-ces,amp; firét Icuer l’oreille à beaucoup de grasnbsp;amp; notables perfonnages, voire mefmcs auxnbsp;phis taciturnes amp; paifibles, amp; qui auoyentnbsp;quitte toutes afaires publiques amp; particulières pour demeurer cois en leurs mailosiceuxnbsp;la,di-ie , eftoyét comme refucillez d’vn profond fommeikpour penfer au falut public ,amp;nbsp;a ne tóber és mains des perfonnes qu’on tc-noit cômevrayes harpiesjcfpôges amp;fangfues.
Cependantde Roy pourmené çà amp; là par oieucoi». eux, cômençaen vninftâtdccroiftreàveüc nience ànbsp;d’œil, en forte,qu’en peu de téps , d’enfant ilnbsp;fe môftroit homme parfait; ce qui leur vint fcfcruoyétnbsp;grandemét à plailir, eftimans que par la cor-pulence on le iugcroitplus capable de pou- qu’cuxScnbsp;uoir adminiftrer fon Royaume, fans vn co-feil ordonné,amp; que par là ils le manicroyét à ftoj ct ùAnbsp;fouhait. Mais comme nul plaifir humain nenbsp;viétftns eftrefuiui de triftcfl'e follicitude»nbsp;Ce Prince mal fain,amp;qui des fon enfance a-Uoit móftré de grades indifpofitiôs,pour n’a-rioir craché ny mouché , forty d’vue longue^,J/,nbsp;heure quartegt;auoit vn vifage blalart amp;bouf-lt;n.gt;»t
-ocr page 118-to6 Hiftoire de France,
fi-.leqnel tiraadonc fuv la haute couleur j cÓ-* me aufsi fe fonnoir vne corruptiÓ en 1’vne denbsp;fes oreillesjqui faifoit 1’office du ncz, lequelnbsp;il auoit fort camus. Toutes ces chofes dóne-rent grand penfcmét amp; crainte à la Royne fanbsp;mere, en forte que les médecins plus fuffifäsnbsp;furet par elle affemblez à Fontainebleau,quinbsp;luy côfeillercntde le mener pafTer l’hyuer ànbsp;Blo^,rantpour cftre cefte côtrec au meilleurnbsp;amp; puis gracieux air de tout le Royaumc,quenbsp;pour y auoir IcdifSeigneur efté nourry des lenbsp;berceaudàou aufsi on luy pourroit appliquernbsp;certains mcdicamcns precieux,en attendantnbsp;qu’à la primevere on luy preparaft des bainsnbsp;aromatiques amp; propres à fa maladie. On ditnbsp;que de ce pas quelques médecins faits de lanbsp;main de ceux de Guife,les aduertirét fecret-tement de pouruoir à leurs afaires, d’autantnbsp;que ce Prince n’eftoit pour la faire lôgue. Etnbsp;dauantage qu’ils ne fe deuoyent attédre quenbsp;JaRoyne leur niepee euft aucuns enfans,s’ilsnbsp;ne venoyent d’autres que de luy ;târ pour lesnbsp;caufes fufdites,que pource qu’il auoit les parnbsp;ties generatiues du tout conftipees amp; cffl-pefehees, fans faire aucune aôtion : toutef-fois ils penfoyent qu’il pourroit biê viure encor deux ou trois ans, s’il ne luy furuenoitnbsp;autre nouuel accidct,lcquel on empefeheroitnbsp;par le moyen des preferuatifs à luy ordónez-
Quoy que ce foit, ils fe refolurent deflors de fe maintenir à quelque pris que ce fuft, amp;nbsp;de
-ocr page 119-Solis François II. 107 de n’oublier nul moyen que le téps ofFriroit,nbsp;Fe faifans fores que ceftuy-ci leur faillant,fes ateurs^nbsp;frères encores plus ieuncs leur fenùroyent ; ont« I«nbsp;toufiours dcmefme appuy ,pourncu que la ‘nbsp;Royne meredemouraften fon degré, cornenbsp;elle de fon codé y regardoit encores de plusnbsp;pres. Pour à quov paruenir, tourainlî qu’ilsnbsp;auoyct mal mené le Parlcmét de Paris v iuatnbsp;Henrv, Seentierementharafié ceux qui n’e-ftoyent faits de leur main, aufsi commencèrent ils à en pratiquer les principaux amp; plusnbsp;anciens par promeflès amp; prefens de benefices ( defqv.els ils auoyent l’entierc dif-Eolition) CH forte que pluiîeurs d’iccux cf-louis de leur authoritc, amp;c côliderans le dager ou ils fc mertoyent en leur refiftant, veunbsp;qu’il ne leur apparoîlToit aucun autre moyennbsp;de s’auancer, ny aufsi de les deliurcr de da-ger,amp;d’autre codé alléchez de biens amp; grâ-oeurs, s’enclinercnt tellement de cede paix,nbsp;que s’edans iettez dans leurs filez , ils s’ynbsp;trouuerent comme envn labyrinthe. Ayansnbsp;donc franchi le fault, amp; s’edans vouez amp;nbsp;confacrez à leur fcruice, c’edoit à qui mieuxnbsp;leur complairoit. Le lemblable auint denbsp;la plus part des gens de guerre amp; autresnbsp;courtifans : car comme pîufieurs d’iccuxnbsp;cerchent volontiers leur profit amp; honneurnbsp;particulier pludod que le bien public , ilsnbsp;ployèrent il bien au vent d’ou venoit lànbsp;faucur , qu’il ne redoit qu’à comman-
-ocr page 120-loS Hiftoire de France, der pour obéir promptement. Et combiennbsp;que les vns amp; les autres cognuflent par fuf-filantes conieftures, que le but, auquel ten-doit celle maifon,cftoit tout autre que celuynbsp;qu’on leur figuroit, fi ell-ce qu’abbruue^nbsp;de vaine elperancc, pour s’entretenir ennbsp;vne imaginée profperité, comme gens eny-urez,chaciî Ce precipitoit en ce goiillre. Maisnbsp;furtout le Cardinal, ayant pluficurs cordesnbsp;en fou arcjfe fauoit tellement trasformer ennbsp;toutes façons, qu’il eftimpofsible de croirenbsp;comme il fe contrefaifoit en appropriât maf-ques à fon vifage.Car auec vne grande rufe»nbsp;ilattiroit chacun ,en forte que d’eux mef-mes,amp; à Ibn clin d’œil ils entreprenoyct, oUnbsp;bien confeilloyent ce qu’il n’euft ofé luy mefnbsp;mes defgorger de fon ellomac.Etfi toll qu’ilnbsp;auoit barre fur quelqu’vn, comme les François font prompts à fe prefenter, il les fauoitnbsp;tellement arrefter court qu’ils n’eufiènt pennbsp;reculer puis apres fans encourir vn extremenbsp;peril.Mais entre tous ftratagemes, deux chonbsp;fes luy ellôyent fingulierement recommandées , afauoir de tellement s’auancer qu’ilnbsp;iouaft à boulle veue : amp; d’auoir l’amitié desnbsp;Ecclefiafliques pour s’aider de leur biennbsp;du peuple qui tenoit la religion Romainenbsp;de fes anceftresjpour en auoir fecours volonnbsp;taire, fans lequel rien de tous fes deflèins nenbsp;pouuoit auoir force ne vigueur. Et d’autantnbsp;qu’il cognoiflôicles vns auaricieux3amp; les a.nnbsp;très
-ocr page 121-Sous François II. 109 tres fuptrftitieux ,'il vfoit d’autant de façonsnbsp;comme il les çognoifldit d’hnmenrs diuer-fcs. Rien donc n’eftoit efpargné de fa part,nbsp;pour faire croire que ceux de la religion e-ftoyentnon feulement ennemis du repos punbsp;blic gt; mais aufsi de la perfonne du Roy amp; denbsp;fon eftat.Pour fonder de quelle affection onnbsp;eltoit enucrs le Roy, il deploroit quelquenbsp;fois la mifere amp;: condition pitoyable du téps,nbsp;amp;regrettoitl’indifpofition du Roy »alléguâtnbsp;la crainte qu’il auoit que fon regne fuft tropnbsp;court pour cbaftier les hérétiques ; amp; ‘qu’a-pres luy il furuinftvn autre regne qui leur lalnbsp;chaft la bride . Surquoy chafeun difoit,qu’ilnbsp;faloitjtoutes chofes cefsâtcs,les exterminer»nbsp;cependant que les chofes y cftoyent diipo-fees, amp; auant qu’ils enflent pris plus longuenbsp;racine.Lorsvoyant que cela s’accordoit alleznbsp;bien à fon fouhait, fes pafsions aufsi le tranfnbsp;portoyentplus outre, en infiftant fur la maladie du Prince , laquelle il remarquoitnbsp;malicieufement de contagion de ladrerie.nbsp;Partant ne fut-il queftion aux fiensquedenbsp;ferner des bruits,pour rendre le Roy amp; toute fa maifon odieufe. Et de vray,c’cft chofenbsp;certaine que de là fortit premièrement lenbsp;bruit que le Roy alloit à Bloys,fe faire medenbsp;cinetjà caulè des teintures de fon vifage. P,tnbsp;comme la curiofitc des Francois efloit d’en-quérir profondément, quoy amp; comment ce-Us’entendoltjceux de çefte faction voyans
-ocr page 122-no
Hiftoire de France, combiencelalciu- ponuoitferiiirauec le relie de leurs préparatifs,difoyenten grandfcnbsp;cret*à l’oreille, que pour vrayle Royeftoitnbsp;entaché de lepre, pour laquelle guérir il fa-loitle baigner au fang des péris enfas: Ôcquenbsp;défiacommifsion eftoitexpediee à certainsnbsp;perfonnages, d’aller prendre les plus beauxnbsp;amp; les plus fains qu’on pourroit trouuerde-fgt;uis quatre iufques à fix ans. Et comme vo-ontiers mauuaifes nouuelles courent plusnbsp;ville que les bones amp; certaines,ce faux blaf-me 'efmeut tellement le peuple, mefmes ànbsp;l’entour de lariuiere de Loyre, amp; de vingtnbsp;lieues à la ronde de la cour, que c’elloit pitié de voir aller amp; venir les peres amp; meres,nbsp;cachans amp; enfermans leurs enfans , çà lt;5clànbsp;où ils penfoyent auoir meilleure feureté. Etnbsp;de vray ceci ne fut fans occafionxar certainsnbsp;rullres fuyuans la cour, fe tranfporterent patnbsp;lei bourgades amp; villages, les vns deman-dans par les maifons particulières le nombre de leurs enfans, qu’ils mettoyent par e-ferit: les autres faignans ignorer ce que lesnbsp;premiers auoyent fait, s’enqueroyent s’il e-ftoit venu gens pour enregiftrer leurs enfans, difans qu’ils fe deuoyentbi'en gardernbsp;de les bailler , car c’eftoit pour baigner lenbsp;Roy en leur fang. Et par ces moyens pre-noyent argent des peres amp; des meres, comme leur ayant fait vntrefgrandplaifiramp; digne de grande recompenfe. Le Royarriuenbsp;à Bloys
-ocr page 123-Sous François H. in nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
àBloysfceut cesnouuelles 5 t|ui le troublerent grandement amp;: fa mere aufsi, qui s’apet ceuoit de ie ne fay quov outrepaffant leursnbsp;communs defl'eins. Mais le Cardinal qui nenbsp;donnoit aucune relafcbe à ceux de la religio (pour les tenir hors d’haleine ) affermoitnbsp;ce blafmc cftre prouenu de leur part, afin denbsp;rendre le Roy odieux à fon peuple, commenbsp;ilsccrchoycntà luy öfter la couronne pournbsp;la ttanfporter à quelqu’vn de leur fuite,nbsp;dequoy ledit Seigneur conceutvn telennuynbsp;que dehors il fe rendit ennemi mortel desnbsp;Éuange’iques , n’ayant plus grand plaifitnbsp;qu’à s’enquérir des moyens de les exterminer dutout.Par ainfi,d’autant que les peines ;H-iCK''»«'nbsp;fembloyent n’eftre alfez exprimées par les * Inbsp;edits precedens gt; il en lut fait vn autre, aunbsp;commencement de Nouembre,contre lesnbsp;aftemblees qui continuovent plus que ia-mais de iour amp; de nuiél. En quoy ils difoyëtnbsp;non feulement l’vfage de l’Eglife Romainenbsp;eftte vilainement prophané-.mais aufsi qu’ilnbsp;s’y femoit amp; diuulguoit plufieurs vilainsnbsp;infames amp; iniurieux propos contre faMa-icfté,amp; pour inciter le peuple à mutinerienbsp;amp; fedition. Panant cftoit-il dit que toutes perfonnes qui feroyent conucnticulesnbsp;amp; aftemblees illicites,pour le fait de la reli-gion,ou autre caufe, amp; ceux qui s’y trouue-royent, feroyent punis du fupplice de rport,nbsp;fans aucune efperâcc de moderation de pei-
-ocr page 124-iix Hiftoirc de France,
ne : amp; les maifons rafees amp; démolies, fanS pouiioir iamais eftrc rebafties.Et d’autat quenbsp;la ville de Paris eftoit fur toutes autres recô-mandee , amp; que les i'uges y auoyent plus denbsp;deuotion au Cardinal, outre le grand profilénbsp;qu’ils faifoyent en ces pourfuites, autres lettres patentes du treziel'mc de Nouembre furent d’abondant decernees à ceux du chafte-lct,contenans les inefmes blafines femez cotre le Roy (comme ils difoyent) par les hérétiques. Parquoy leur eftoit made faire criernbsp;par la vi lie, que ceux qui auroyent cognoif-(ance de ces aiîemblees, les allaflent reuelcïnbsp;à iuftice dans certain temps,s’ils ne vouloyernbsp;encourir mefme peine. On promettoit à ce-luy qui les deceleroit, encor qu’il eufteftenbsp;des complices amp;coulpables,aueques le pat'nbsp;don amp; impunité du faidt, cent efeus polirnbsp;loyer. Et afin que tels délateurs fufi'ent gardez de violence amp;opprefsion le dit Sieur k®nbsp;firenoit en fafauuegarde.Suyuant lefquclRsnbsp;ettres publiées le vingtième dudit moisj^nbsp;perfecution recommença plus grande qu’ai*nbsp;parauant, fi que nul de tous ceux qui eftoye*nbsp;tant foit peu fulpedls, n’ofoyent monftrernbsp;nez qu’il ne fuft happé par l.i diligence d*rnbsp;Ru/Iànges amp; Dauid, lefquels acompagncfnbsp;de plufieurs fergans, raudoyent fans cefl^nbsp;par la ville ; mais ayans eu le vent qu’on 1^^nbsp;menaffoitjou bien la mauuaife confcieflC^nbsp;les avant efpouuantez, ils en aduer tirent 1^
Cardb
-ocr page 125-Sous François IL 115
Cardinal, lequel le fit ttouuer trefmauuais au Roy , fi que lettres parères du quatorzief-medeNouembre leur furet enuoyees pournbsp;informer amp; punir à mort ceux qui fe trouue-royent auoir donné quelque faueur, confeilnbsp;amp; fupport aux Sacramcntaires amp; entacheznbsp;d’autre crime d’herefie, amp; qui vfoyct de menaces ou intimidatiôs contre les iuges,leurs jnbsp;minifires amp; ceux qu’on vouloir produire ànbsp;tcfraoins.
Enuiron ce mefme temps, afauoir le lugemont iS. de Décembre , Antoine MinardPrefidct A« Dieunbsp;au parlement de Paris, l’vn des grands fup-pofts de ceux de Guifc, fut tué d’vn coup de nard,nbsp;pifiole vnfoir,comme il retournoit dupa-lais en fa maifon,ôc ce par gens incognus. Etnbsp;quelque diligence qu’on peufi fair^e Ion nenbsp;fceut iamais fauoir d’ou cela eftoit venu. Lesnbsp;vns difoyét que c’eftoitpour paillardife,d’aunbsp;tant qu’ il y eftoit du tout adonné , amp; qu’il nenbsp;craignoit de feduire toutes les dames amp; da-moifelles qui auoyent des procès deuat luy,nbsp;côtraintes de fe proftituer à ce taureau ban-nier,fi elles ne vouloyét perdre leurs caufes.nbsp;Les autres,que c’eftoit par quelques defefpenbsp;rez defquels il auoit vendu le droit, corne ilnbsp;eftoit en reputatio de iuge du tout inique, amp;nbsp;d’auoir deftruit v ne infinité de groifes mai-fons par fes defguifemens amp; pratiques. Lesnbsp;autres maintenoyent que c’eftoyent les Luthériens, par ce qu’il donnoit toutes les in-
H
-ocr page 126-ÏI4 Hiftoire de France, ftnidions amp; memoires à ceux de Guifc poufnbsp;les moleftcrjamp; qu’il leur reueloit les fecretsnbsp;de la cour,combien qu’il cuit autresfois faifnbsp;profefsion de leur doctrine. Entre les autresnbsp;appréhende? fur le champ par foupçon,Rnbsp;baftard.du feu Cardinal de Meudon,onquot;nbsp;de de la Dame d’Eftampes, fut mis prifotvnbsp;nier,d’autant qnie peu auparauantil s’eftoifnbsp;plaint que Minard auoit fait donner le bieUnbsp;de fon pere au Cardinal de Lorraine, amp; s’e'nbsp;ftoit fait executeur de fon teftament, fau^nbsp;luy auoir rien referuc : mais il prouua ion a'nbsp;libi. Ils auertirentaufsi le Roy par vn nomquot;nbsp;me Des Croifettes fubftitut du procureurnbsp;fe difant parent de la Royne, amp; furnomiU^’nbsp;Stuard,comme ellcjauquel, fous vmbre qn^nbsp;il alloit vifiter les prifonniers pour la reh'nbsp;gion,ils impoferent qu’ilauoit voulu met'nbsp;tre le feu deuans la ville de Paris pour delPnbsp;urcr les prifonniers. Ce qu’entendunbsp;ladite Dame, laquelle il reclamoiten aid‘-’’nbsp;elle le defauoLia,pour complaire à feson'nbsp;des, qui fut caufe de le faire durement traf'nbsp;cer amp; tourmenter par geheimes. Mais onnbsp;feeut rien tirer de luy. Ces nouuellcs airgt;hnbsp;venues à la cour, le Cardinal en fur grandi'nbsp;ment intimidé, amp; encores plus quandnbsp;mcfme inftant,ou peu apres, ou tua vn noi^^nbsp;me Iulian Fermé, à quatre ou cinq lieuesnbsp;Chambourg ou lors edoit le R oy,lequel ff^'nbsp;loir porter force memoires pour faire proc^^
Sous François II. 115 aux plus grands Princes amp; Seigneurs dunbsp;Royaume gt; amp; autres gens riches amp; opulcnsnbsp;lt;iui fauorifoyent cefte doétrine, amp; craignoitnbsp;grandement le Cardinal qu’on le traittaftnbsp;de mefme. Toutesfôis il ne te déporta pournbsp;cela de fes emreprifes, ains defpit amp; fafclrènbsp;d’auoir perdu ce bon feruiteur amp; fes mernoinbsp;rcsûleOaya de rendre ceux de la religion tâtnbsp;plus odieux ,les aceufant d’en auoir efté lesnbsp;meurtriers.Et de fait,!’apparence eftoit grannbsp;de que plulleurs de la rcllgion,côme il auoitnbsp;efte prédit à la Royne mcre,lc fafeboyent denbsp;lapatienceChreftienne amp; î-uangeliquem’o-beiilàns rien moins en cela qu’àleurs minilires. Ramenant donc en icu ces blafmcs fufnbsp;dits de la maladie du Roy, defquels luy mefnbsp;mes eftoit autbeut ; amp; efperant que par fu-bornations ou armement on pourroit trou-uer quelque ebofe contre eux, il fit decernernbsp;commifsions aux maiftres des requeftes, amp;nbsp;mefmes aux inges prochains qrr’il fauoit c-ftre à fa deuotion, pour en inform er diligemnbsp;ment.Il leur eftoit aufsi mande de faire publier à fon de trompe,amp; par afhcbcs aux temnbsp;pies amp; lieux publics, que toutes perfonnesnbsp;qui fauro-yent ceux qui auoyent feme telsnbsp;bruits ,l’allaflent reueler aux cômiflaircs,futnbsp;peine de crime de lefe Maiefté.Quc fiaucunnbsp;fc prefentoit ores qu’il fuft des coplices amp;nbsp;coulpables ) outre le pardô,loyer eftoit promis de ÿoo.efcus. Aux perfônes princes eftoit
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-ocr page 128-irö Hiftoire de France,
donnée puifl'ance de prendre au corps ceu5^
qui auoyent tenu tels propos gt; amp; les mener au plus prochain iüge, lequel toutes chofesnbsp;celsatesjdeuoit leur faire procès,amp; iceluy eUnbsp;noyer au priué confeil. Et ou les capturesnbsp;fe pourroyent faire,on vouloir qu’ils fufsentnbsp;pourfuyuis,lt;fe qu’on criaft apres eux,au boU'nbsp;tefèibautraiftrejiufqu’a-ce qu’ils fuflêntve-'nbsp;nusau }ieu qu’on pouuoit Conner le tocquc'nbsp;fain.Et alors que chafeun s’employait de leSnbsp;prendre, s’il lie vouloir encourir la mefiH^nbsp;punition,amp; ou ily auroitdefenfc, eftoirpet'nbsp;mis de les tuer. Or combien que ceux de I®nbsp;religion fulîènt trefmal voulus,amp; qu’on re-iettaft fus eux la faute de toutes mefauantU'nbsp;res amp; malheursjce neâtmoins il ne fe trouU^nbsp;aucune preuuç contre eux, dont le Cardin^nbsp;futtrefmarrijtaxantlesiugesdeles auoirnbsp;parg.nez,amp;auoir prins argêt : toute laquellenbsp;de perfonnes de bon iugement, d’autâr qu^nbsp;ce bruit au grand diffame du R oy, euft pe^*nbsp;fe verifier accortement,ou bien eftre enfeu^nbsp;liplus fecrettemer,que de le publier ainfinbsp;lennellement au veu amp; feeu des Efpagnoh’nbsp;qui attendoyent le partement de la Royu^ 'nbsp;leur maiftreflè,amp;fœur dudit Sieur Roy.
trouucc eftrange de beaucoup
Finalement, vu de ces gamemens s’eft''’“' rencontré auprès de Loches, le mge dunbsp;l’ayant pris prifonnicr,faifi d’vne commifs**^nbsp;qu’il maintenoit eftre expediee en la chan^^
le-
SousPrançois IL 117 letie 5c fignee à’vn des fecretaires d’cftat, ilnbsp;fut mené à Bloy s, ou il fut recognu commenbsp;ayant familièrement fréquenté en la maifonnbsp;du Cardinal de Lorraine,amp; iceluy ferui d’e-fpion,amp; comme ayant donné des nouucllesnbsp;inuentios de furcharger le peuple, ainfi quenbsp;la cour eft couftumierement farcie de tellesnbsp;gens. Somme,pluhcurs le penfoyéteftre do-meftique de celle maifon. Par fon proces ilnbsp;confefla auoir exigé amp; rançonné dû peuple,nbsp;en vertu de cefte commifsiô, douze ou quinnbsp;ze cens efcus-.mais ce malheureux eftant menbsp;né au fupplice pour eftre décapité, demeuranbsp;fl ferme amp; opiniaftre , que iniques à la hn ilnbsp;maintint la commifsion eftre vray c, amp; auoirnbsp;icelle prife par commandemét dû Cardinal,nbsp;comme aufsi il difoit en auoir fait deliurer ànbsp;plufieurs autres courtifans amp; gens de fa mainbsp;fon. Cela fut caufe de mettre en doute ôc di-fpute ce qui auparauant n’eftoit tenu quenbsp;pour fable amp; pure menfbnge,comme à lavenbsp;rité tout cela feroit digne d’eftre fupptimé,ftnbsp;non que les eftrangers en vouluflent fairenbsp;mcmoire,amp;rapporter les chofes autrementnbsp;qu’elles ne font paflèes, à caufe du grandnbsp;bruit qui en fut femé par tout par la ru fe desnbsp;delRis dits.Ce fait auîsi eftoittrouuc du toutnbsp;ridicule parles médecins amp; chirurgiens,voinbsp;re des empyriques ôc triacleurs mefmes.nbsp;Voyla enfomme quelle futl’iflue de ces fauinbsp;btuits,qtii furent femez,comme nous auonsnbsp;H 5
-ocr page 130-ii8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hiftoire de France, '
dirjamp; à double cautelled’vne pour petit à pC
• tit defgoufter les François de 1’amour nature! qu’ils portent à leurs Rois, pour cftrc le' Roy, comme ils vouloyent faire croire, cnMnbsp;chc detelle contagion; ôi par ce moyen lesnbsp;preparer à non U eau changement: amp; l’autre,nbsp;pour rendre tellerhentodieux ceux de la religion enuers le Roy,que par fon moyen ilsnbsp;fiiflcnt du tout exterminez, afin que cela raclé ils ne trouualsent aucune refinance à exCnbsp;curer leurs defleins.
Frcpaiâ- U a efté fait mention de l’arreft donné co tifs du dec tre du Bourg, lequel eftantdiuulgué, ceuXnbsp;pîiPans mirent toutes peines pofnbsp;Bourg- fibles de luy fauucr lavie. Premièrementnbsp;ilsfommerent la Roine mere depromefle:nbsp;mais ayans eu froide rcfponfc, ils fe retire-t rent deuers Otton Henry^omte Palatin amp;nbsp;*^pi'emiere!e6têûr dcTEmpife, qui aufsi toftnbsp;enuoya fes ambalïadeurs le demander aUnbsp;Roy,pour s’en feruir en fon vniuerfité anbsp;Heydelberg. Dequoy le Cardinal auertynbsp;5c de la caufe de leur venue, defpit extrêmement de la mort de fon bon ami Minart, ef-criuit qu’on le fift mourir incontinent amp; a-uant leur arriuee, afin que le Roy n’en fuftnbsp;dauanrage importuné. Et quad plus^il eftoitnbsp;prié de faire fuperfeder l’executiô, tant plusnbsp;fe móflroit-il difficile, puis que Ion auoit eUnbsp;recours aux Allemansheretiques , lefquelsnbsp;aufsi il cfperoit chafticr à leur tour. Ceux denbsp;Guif«
-ocr page 131-Sous quot;François IL 119 G Ulfe donnèrent les moyens amp; addrelTesnbsp;pour faire l’execution feurcment gt; amp; en lanbsp;maniéré qui fera tantoft déclarée.
Cependant eft an s auertis qu’on les. me-naffoitj lettres patentes furent publiées nar- «s s'afleu. ratiucs des defenfes precedentes du port desnbsp;piftolles amp; hacquebuttes,qui neantmoins â“* pcuuent.nbsp;uoyent efté fimal obferuees qu’il le com-mettoiciournellement de grands amp; exécrables meurtres,pour lefquels empefeber fernnbsp;bloit l’augmentation des peines eftre le meilnbsp;leur remede. 11 eftoit donc défendu de par lenbsp;Roy à toutes perfonnes fuflent gentilshommes de fa maifon,de fes ordonnances gt; officiers domeftiqucssarchers de fes gardes,garnbsp;des des forefts, gens de iuftice ,de finances,nbsp;marchans, amp; autres quelconques ne porternbsp;aucunes piftolles, fuft par les chemins, ounbsp;dans les ville s,fur peine de la v ie, encor quenbsp;ils n’en euflent tiré, v oire amp; fans efperancenbsp;de grace,ne naoderation de peine,la confifeanbsp;tion départie moitié au Roy,moitié à l’accu-fateur. Toutes permifsions , priuileges amp;nbsp;congez reuoquez; enioint à tous fuiets amp;nbsp;perfonnes priuees de faire les captures fansnbsp;s’arrefter à aucun congé amp; les mener aunbsp;plus prochain iuge. Q^e pour les faifir onnbsp;criaft, Au traiftre. Au boutefeu , qu’à ce crynbsp;chafeun fuft tenu de les fuy ure,iufques à cenbsp;qu’ils fuffent appréhendez. Que pour cenbsp;faire les payfans laiû'affent leurs befongnes,nbsp;H 4
-ocr page 132-1X0 Hiftoire de France^
Trophée de dunbsp;Bourg.
fonnaflent le tocquefain,fur la mcfme peinf de la vie, amp; aux iuges commandement d’in-'nbsp;iiiolablementgardercefte ordonnance, fiH*nbsp;peine de priuation d’office. Et à ce que cdnbsp;patentes ffiflènt plus cftroittemcnt recotn'nbsp;mandées, y eftoyét adiouftees lettres du ca'nbsp;cher du Roy,aucc menaces,afin d’y auoir d^nbsp;plus pres l’œil. Voila comme le Cardinalnbsp;fonfrere penferentauoir bien pourueu au^nbsp;cntrepriles,qui fc brall'oyent contr’eux.
Nous auons cy deuant fait mentiô du in^ gement à la mort donne contre du Bourg»nbsp;amp; comme l’execution auoit efté-diffcrec iuFnbsp;ques à nouüeau manderaêt du Roy. Or n’e'nbsp;ftoit-il point en la prifon fans beaucoup fouinbsp;frir,car on le tenoit bien eftroittement en 1*
baftille,amp;n’auoit point le traitement que rc' queroit fon eftat : ains quelquefois eftoit 1*nbsp;au pain amp; à l’eau, la communication de toUJnbsp;fes amis luy eftoit interdite, tellement qu’^nbsp;ne pouuoit eftre fecouru ni foulagé;amp; quel'nbsp;quefois (pour foupçon qu’on auoit qu’il 1^nbsp;fiifoit enrreprife pour le deliurer par le bfbnbsp;desprifonsjonlercftraignoit en vne cag^’nbsp;en laquelle il auoit tous les malaifes,comH’‘^nbsp;on peutpéfer. Ce non.obftât,il fe refiouiftô^nbsp;roufiours,amp;r glorifioit Dieu,ores empoigu**'nbsp;fon luth pour luy chanter Pfilmes, ores 1^nbsp;louant de fa voix. Plufieurs tafehoyent de 1^nbsp;deftourner; mais ils y perdirent leur pcin^’nbsp;cftans repouflez d’vnc grande conftanceiea*'nbsp;il te'
Sous François IL ni il remonftroit toufiours V équité de fa caufc»nbsp;amp; qu’il n’eftoit detenu que pour la confefsionbsp;de noftre Seigneur lefus Chrift. Et pourtantnbsp;ne falloir qu’il fuft fi lafehe amp; dedoyal, quenbsp;de faire chofe aucune pour racheter fa vie amp;nbsp;labonne grace des hommes, au deshonneurnbsp;de lefus Chrift,amp; au peril de fon ame : Mef-mes fon affeélion eftoit telle,qu’il drefl’a vnenbsp;requefte au Parlement aucc vne confefsionnbsp;ample de fa foy , amp; la prefenta , de peurnbsp;qu’ils ne fuflént afléz utufaits de fes ref-ponccs.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—
Ses frères aduertis du commandement du Cardinal,luy firent fauoir comme à forcenbsp;d’efeus ils auoyent obtenu du Pape des bulles pour le quart appel,le priant de s’en ai-der.car elles eftoyent fl exprefles amp; fulminantes qu’il feroit en vertu d’icelles mené ànbsp;Rome, amp; lors on le deliureroit aifement parnbsp;les chemins : autrement c’eftoit fait de luy.nbsp;Ce qu’il refufa, amp; affeure Ion qu’ il ne fe tef-^nbsp;iouit iamais tant, que quand il feeut fa fir\nbsp;approcher, amp; qu’tn deteftant la Papauté, ilnbsp;deploroit les moyés pat luy tenus pour prolonger fa vie, ce qu’il monftra ouuertementnbsp;le 10. de Noucmbrc^àceux qui le degrade- !ƒnbsp;têt des ordres de diacre amp;; foufdiacre.Car au 'nbsp;fortir ils eftoyent merueillcufcmét eftonnCïnbsp;de fes remonftrances.
Eftât apres ces ceremonies rcmené en la conciergerie du Palais, on ht courir le bruit
-ocr page 134-iix Hiftoire de France,
qu’il s’eftoitdefflir, amp;qu’à cefte caufc lort aiioir eniioyéau Roy pour obtenir la grace:nbsp;mais ce bruit fe faifoit cxpreflement pournbsp;rédre inutiles les entreprifes qu’on craignoûnbsp;eftre faites pour fa deliurance. Or la couftu-^nbsp;me ancienne du Parlement eftoit qu’auxnbsp;quatre fcftes annuelles , qu’on appelé, onnbsp;feferuoit à la mort les plus grands malfaiteurs, voleurs, brigans ou parricides,afinnbsp;que la punition fuft plus memorable. Maisnbsp;depuis 50. ou 4O.ans que la perfecurion futnbsp;efmeue contre les Lutheries, ce fort efcheiitnbsp;fur les plus doéles amp; renommez d’entr’eux»nbsp;comme eftanr leur fermeté blafmce plusnbsp;que les mefchancercz des pires gamemensnbsp;du monde. Paramfidu Bourg fut referué ànbsp;Noel.LeSamedydoncde deuant cefte feftc)nbsp;que Ion cotoit le^zi-de Décembre,ort aflèm-bla 400. hommes de pied amp; 200. de chenal»nbsp;amp; plus, tous armez à blanc. Et à ce qu’on nenbsp;peuft falloir ou fe feroit l’execution , amp; quenbsp;le; embufehes fuftent inutiles (fi aucunes ynbsp;en auoir) les iuges deleguez firét drefter desnbsp;, potences ,amp;¦ mener du bois par tous les car-refours de Paris pour ce acouftumez. Etennbsp;lt; t H- c j;q,jipp3^ge , le vingttroiliefme de Decé-bre du Bourg fur mené en S. lean cnGreiic,nbsp;amp; là bruflé amp; fon corps réduit en cendres-Il n’eft pofsible de deferire la confiance Sinbsp;fermeté de ce perfonnage : car elle eftoitnbsp;admi-
-ocr page 135-Sous François IL iij admirable fur tous ceux qui ont fouffcrtnbsp;pour cefte querelle. Bref, fa magnanimiténbsp;furmonta la violence de fcs ennemis, quelque grande qu’elle fuft. Car ceux qui voy-oyent fa contenance, depuis que fon arreftnbsp;luy fuft prononce,racontoyent merueillesdenbsp;fes propos amp; graues fentences. Et combiennbsp;que Ion fuft obferuc de près , fi eft-ce quenbsp;plufieurs difoyent haut amp; clair , qu’il nenbsp;fe pouuoit faire , que ce perfonnage nenbsp;fiift conduit de l’efprit de Dieu , l’eftimansnbsp;tref-lieurcux de ce qu’il mouroit fi conftam-mentpour maintenir la vérité, amp; que le fallu de fa patrie ,amp; l’honneur de la iufticc,nbsp;luy auoyent cfté plus précieux que fa propre vie.
Apres duBourg furet menez à la mortplu-ficurs autres pourmcfme raifon,qui furent aufsibruflez, afauoir, André Coiffier en lanbsp;ville de Dampmartin, lean Ifabeau menui-fter, natif de Bar, amp; pris à Tours, amp; là execute à la mort , amp; lean ludet à Paris, lenbsp;tout par arreft de la cour de Parlement denbsp;Paris.
Office perfonnage notableeftoirplaint des gens doéfes amp; d'eftat, la populace de maux.nbsp;Paris au contraire fcmonftroit tant plus en-quot;enimee contre les Euangcliques:car cômenbsp;elle eft côpofce de toutes natiôs,amp; denaturenbsp;*’iiitine,lcsSorboniftes amp;autres moines leur
-ocr page 136-114 Hifloire de France, feruoyent de fou flets par leurs prcdicatiofls*nbsp;pour les cnflaniber contre celle doctrine,di'nbsp;fans que les feôlateurs d’icelle efloyent gensnbsp;fans Dieu amp; fans religion, amp; les chargeanSnbsp;des crimes cy delfüs alléguez, ce qui mettoîl^nbsp;ce populace en telle rage Si forcenerie coU'nbsp;tre eux,que fouucnr il yenauoirdu peupl^nbsp;qui feruoyent de bourreaux, en lesoftant*nbsp;i’cxccuteur de iuftice, pour acroiftre leur^nbsp;tourmens,comme ils enflent faiôl en la pet'nbsp;fonne de du Bourg, fans ce que les gens at'nbsp;mez retindrent leur furie.
Encemefmetemps ils inuenterent phi' fleurs maniérés de defcouurir les Euangeb'nbsp;ques. Car outre leur façon acouftumee d’â*'nbsp;cablerceuxqui ne s’agenouilloyent deiial’^nbsp;les preftres portans l’hoftie ou corpus DoO^*nbsp;ni,qu’ils appellét,on erigea par tous lescoio^nbsp;des rues des images de la vierge Marie,coii’nbsp;me âufsi elles elloycr efleuees au deflùs d^^nbsp;portes des meilleurs CatholiquesRomainS’nbsp;deuant lefquellcs fe difoyentordinairemO’*'nbsp;des faints amp; autres o.raifons acouftumeesnbsp;telles deuotions.Qnc s’il fe rencontroit qi'®nbsp;que paflànt qui n’oftaft le bonnet, aufsi fo^'nbsp;dain elloit-il aflailli par certains homes
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culte du monde, on cftoit chargé de coups» Us alloyent pareillement de maifon en autre quefter argent pour femblables ferui-ces,amp;chanter moelles aces nouuellcs images, amp; frayer aux proces des Luthériens, ànbsp;quoy fl on leur contredifoit tant peu que cenbsp;fuft,iln’y alloit que de la vie amp; faccagementnbsp;des inaifpns , dont s’enfuyuirent plufieursnbsp;meurtres,qui neantmoins quelquesfois re-tournoyent fur les teftes des afl’aillans. Carnbsp;certains gamemens, inquiétez de leurs dettes,fuyuoyent leurs credireurs,amp; les trouuâsnbsp;aux rues efgarees,n’auoyent pluftoft crié, annbsp;Luthérien, au Ghriftaudin, qu’ils ne fufl’entnbsp;non feulement quittes de leurs debtes, mais-le plus fourrent reueftusdes defpouilles denbsp;leurs créanciers.
Ces façons de faire ouuertement ryranni ques ,les menaces defquelles à cefte occafrô finalcmêtnbsp;on vfr,ir pntiprc Ifquot;« r,ine trrnndc fin mvnnmp.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yeux
gneurs,le mefpris des eftats du Royaume,la corruption des principaux de la indice rangée à la deuotiô des nouueaux Gouuer-neursjles finances du Royaume départiesnbsp;parlerrrTOmmandement,amp; à qui bon leurnbsp;fembloit, comme aufsi tous les offices amp; benbsp;nefices,bref leur gouuernement violent, amp;nbsp;de foymefme illegitime,efmeut de merueil-leufes haines contre eux, amp; fit que plufieursnbsp;Seigneurs fe refueillerent comme d’vn pro-
-ocr page 138-it6 Hiftoire de France, fondfommeil. Voire amp; d’autant plus qu’iJ^nbsp;confideroyent Jes Rois, François»amp;Henry?nbsp;n’auoir iamais voulu attenter en Ia perfoo'nbsp;ne des gens d’eftat, fe contentans de barre 1^nbsp;diicn dcuanr le loup, amp; qu’on faifoirtoiitl^nbsp;contraire alors: qu’on dcuoit (pour le moio®nbsp;à caufe de la multitude) vier de rcmedeSnbsp;moins corrollfs, amp;: n’ouurir la porte à vfnbsp;Commcn- mjfjæ,-, jg (éditions. Chacun donc fut con^nbsp;fondemét tramt de pcnfer a Ion particu lier, amp; ne poit-vne telle opprcfsion, coni'nbsp;tumulte inencerent plulîeuts à Ce rallier cnfcmbleinbsp;d'Amboi- pour regarder à quelque iufte defencc,poiifnbsp;remettre fus l’ancien legitime gouuerne-ment du Royaume. Ce qu’eftanc propofenbsp;aux lurifconfulres amp;: gens de renom de Frâ-ce amp; d’Allemagne,comme aufsi aux plusnbsp;doôbes Théologiens, il fetrouuaque l’onf®nbsp;pouuoit légitimement oppofer au goutier'nbsp;ncmentvfurpéparceux de Guife, amp; prendre Icsarmes à vnbefoin,pour repouflèr leurnbsp;violence, pouriieu que les Princes du fang?nbsp;qui font nais en tel cas legitimes magiftrats,nbsp;ou l’vn d’eux le vouluft entreprendre, futnbsp;tour à la requefte des chats de France,ou denbsp;la plus faine part d’iceux. Car d’en aduertirnbsp;le Roy amp; fon confeil, c’eftoit s’adrelier auxnbsp;aduerfaires mefmes, veu que le Roy, outrenbsp;(a minorité, amp; fon peu de fens, leur eftoitnbsp;mefmes ancrui,de forte qu’il n’y auoit ordrenbsp;de tenir ce chemin pour leur faire proces parnbsp;lavoye
-ocr page 139-SousPrançois 11. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1x7
la voye oràin.aire.U eftoit donc neceflaire de «t/ç fe faidr de leurs perfonnes comment que cenbsp;fuft gt;amp; puis d’a'dembler les eftats pour leurnbsp;faire rendre côte de leur adminiftration.Cc-ci, ài-ie,arreftè d’vn commun côfentement,nbsp;il fe tvouua trois fortes de qens à manier ceftnbsp;afaire,Les vns meus d’v n àrovt zcle de fevuirnbsp;àT)leu , à leur prince amp; patric’.autres meusnbsp;d’ambition côuoiteux de changement ; amp;nbsp;autres encores efguillonnez d’appétit de vege ance, pour les outrages receus de ceux denbsp;Guife jtant en leurs perfonnes qu’en leursnbsp;paréts amp; alliez-, de force qu’il ne fe faut pointnbsp;efmer;ueillev s’il y eut de la cofufion ôc ù l’if-fue en fur tragique.
Cela mis en auât,Lovs de Bourbon,Pvince’'°“^'‘'^
* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;IVKXldlC^UC
vrayement généreux entre tous les Princes àu teconà du fang » appelé le Prince de Condé , e-ftant folicité d’entendre à ces afaires pour uiulnt knbsp;empefeher la ruine du Rov ,amp; de tout Ve- pienüer,nbsp;n *¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Onbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contre les
ïtat , apres y auoir longuement amp; meure- lytam. ment penfé , comme la confequence dunbsp;fait le requeroit, donna premièrement co«nbsp;mifsion à certains perfonnages de preu-d’Kommie bien approuuee , de s’enquérirnbsp;fecrettement , amp; toutesfois bien ôr exaéte-ffient des charges impofees à ceux de Guife,nbsp;pour puis apres regardera ce quife pouuoitnbsp;amp;: deuoit faire en bonne confcicnce, pour lenbsp;bié de fa Maiefté,amp; du public. L’informatie»nbsp;faite,il fe trouua par le tefmoignage de gens
-ocr page 140-1x8 Hiftoire de France, notables amp; qualifiez, iceux eftre chargez denbsp;pluficurs crimes de lefe Maiefté, enfemblenbsp;d’vne infinité de pilleries,larrecins amp; cócuf'nbsp;fions , non feulement des deniers du Roy»nbsp;mais de fes particuliers fuiets. Entre autresnbsp;chofes notables, on l’aflèuroit eftre bien vérifié , amp; par gens qui leur auoyent efté comme domeftiques,qu’iis vouloyent s’emparernbsp;du Royaume, amp; faire mourir tous les Princes du fang, iufques à ceux qui feroyentaitnbsp;berceau, fi toft qu’ils auroyêt exterminé tonsnbsp;ceux qu’ils appeloyent hérétiques, qu’ils f*'nbsp;noyent leur eftre fort contraires pour les rai-fons cy dcflùs alléguées. Et pour hafter ceftnbsp;afaire, iachans que le Royeftoit de peu denbsp;iours,pendant lefquels ils ne vouloyent leiifnbsp;demeurer vn feul ennemi viuant, ils tafchc'nbsp;royent de paruenir à leurs defteins, ce qu’ibnbsp;eftimoyent leur eftre aifé, veu qu’ils auoyenfnbsp;la iuftice, l’argent, les villes fortes, les genSnbsp;de guerre en main, amp; l’amitié du peuplé’nbsp;pour s’eftre ainfi virilemét portez contre cesnbsp;hérétiques.
Ces informations veücs amp; rapportées confeil du Prince, attendu que le Roy poW*-fon ieune aa^e,ne pouuoit cognoiftre le toï*-à luy fait,amp; a toute la Francc,amp;encor moin^nbsp;y donner ordre, eftant enueloppé de fes £0'nbsp;nemis', il ne fur queftion que d’aduifer 1*^^nbsp;moyens de fefaifir de la perfonne de Fran'nbsp;cois Duc de Guife, amp; de Charles Cardin^nbsp;de Lof'
-ocr page 141-Sous François IL 12,9 lie Lottaine fon fme pöur puis apres leurnbsp;faire proces par les eftats-.mais la difficulté fenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
trouua à tpi attacheroit la fonnette. Car toutes perîonnes de bon iugemét trouuoyétnbsp;cela grandement bazardeux, attend« leurnbsp;grandeur amp; authorité. Par ainfi nuLd*.eu5é,nbsp;encore «qu’ils fuffent courageux, ne vouloirnbsp;l’entreprendre,d’autant qu’en cas de faillir ànbsp;l’execution, il n’y alloit que de la perte de lanbsp;vie amp; des biens, f inalement apres plufieursnbsp;aduis amp; deliberations, fe prefenta vn Baronnbsp;de Perigort, gentilhomme d’ancienne mai-fon,nommé Godefroy de Barry Seigneur denbsp;la Renaudie,fe faifant nomer laPoreft; ceftnbsp;homme eftoit dou'ede fort bon entendemér,nbsp;amp; pourvu proces longuement démené ennbsp;pluiteurs Parlemens entre luy amp; du Tillctnbsp;greffier du Parlement deParis,finalementynbsp;eftantentreuenuevne aceufationde fauffe-té, par arreft du Parlement de Dijon, auoitnbsp;efté fort mal traité auec ignominie amp; réduitnbsp;aux prifons ; defquelles ayant trouué moyennbsp;de forth fort habilement, s’eftoit retiré furies terres de Berne en Suifl'e,ôi depuis ayantnbsp;obtenu lettres de reuifiô pour faire apparoirnbsp;dutortàluy fait,amp;mefmes eftant par icellesnbsp;reftabli en fes biens amp; honneurs, eftoit lorsnbsp;retourné en P rance pour pouruoir à l’enterl-nemét de fes lettres,amp;au refte de fes afaires.nbsp;Ces chofes eftans cognues, apres qu’il eutnbsp;fait deüement apparoir de fon reftablifle-
-ocr page 142-X3O Hiftoire de France, ment, lacêmpagnic le iugea propre à manier ceftafairc fous l’authoritc dudit Sieufnbsp;Prince, lequel poftpofant toutes chofes aunbsp;deuoir qu’il auoit a fa patrie , à (a. Maic-ftéjamp;Àifon fang, voyant ce perfonnage affe-ftiotinê de mefnies, luy donna pouuoir denbsp;comparoir en fon nom ou il appartiendroit»nbsp;pour aduifer à ce qui cftoit de faire en teilsnbsp;ftcccfsité lt; «Sc luy promit iceluv Sieur Prince, de fe trouuer fur le lieu de l’execution denbsp;ladite capture, pour la fauorifer en ce qu’ilnbsp;pourroit, pourueii que rien ne fuftdit, entrepris ne fait en forte quelconque contrenbsp;Dieu, contre le Roy,Mefsieurs fes freres,Ieînbsp;princes, ny l’cftat; pource que faifant autrement, il s’oppoferoit le premier àccquis’ydinbsp;toit, entreprendroitou feroir au contraire.
Ainfidonc la Renaudic fc rrouuant aii' thorife, fous cefte condition fit fi grande Sinbsp;extreme diligence, qu’en peu de iours il al-femblaen laville de Nantes, amp;le premis^nbsp;de Feurier,vnbon nombre de noblefïcnbsp;du tiers eftatdc toutes les Prouinces denbsp;France, lefquels il pretendoit auoir legid'nbsp;mement aflcmblcz, en forte qu’ils feroyeu^nbsp;aduouezd’auoir reprefenté amp; fait le corp^nbsp;de tous les eftats de Frâce, en fi extremenbsp;cefsité amp; vrgent afaire.
La raifon pour laquelle il choifitec Iis'’ pour parlementer » fut qu’outre cenbsp;Nantes cftvne ville fituec aux extremitez ds*
Roy'
-ocr page 143-Sous François 11. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;131
Royaume gt; le parlement de Bretagne qui fe tenoit lors leur donneroit couleur, amp; em-‘ gt;nbsp;pefeheroit que leur entreprife ne fuftdcf-couuerte,parcc qu’ils faignoyenty pourfui-tire des procez ; amp; de fait ils s’y portèrent finbsp;dilcrettement, que chacun faifoit porter a-pres Çoy à fes valets des facs à la modede^nbsp;plaideurs. Que s’ils fe rcncontroycnt par lesnbsp;tues, c’eftoit fans fe faluer, ne faire cognoif-fancc ailleurs qu’en leur confeil.
En cede affemblee,apres auoir inuoqué le nom de Dieu,la Renaudie propofa bien annbsp;long l’eftat des afaires du Royaume; nonnbsp;feulement pour le faiél delaconfciencedenbsp;plufieurs , mais fur tout fur le maniemét denbsp;l’eftat tel qu’il a efté dit cy deffus, mis entre 'nbsp;les mains d’eftrangersjqui s’eftoycigt;t de leurnbsp;propre mouuement ingérez à cefte -charge , fans y eftre appelez felon lek anciennes ordonnances ; remonftra le danger quinbsp;en pouuoitaduenir, amp; quieftoit ^rochaininbsp;pour auoir ceux de Guife coniureàla ruine du Roy , de Mefsieurs fes frères , desnbsp;Princes du fang j amp; de tous les feigneursnbsp;du Royaume qui n’eftoyent de leur party. Bref» apres leur auoir allègue le changement par eux fait de toutes chofes, amp; lesnbsp;decifions des gens doûes , fur les informations de ce faites , il les pria de declarer rondement leur aduis » de ce quinbsp;eftoit à faire gt; amp; cas aduenant qu’il f*nbsp;1 1.
-ocr page 144-Hiftoire de France, prefentaft vn Prince du fang, ou vn gentilhomme deiiemêt authorifé Je luy, s’ils vou?nbsp;droyent donner aide à fe faiiîr de ces tyrans»nbsp;afin d’afiembler les eftats generaux poiifnbsp;leur eftre fait proces : amp; au reftc pouruoifnbsp;au Roy de confeil durant fon bas aagc, fuy-uant l’ordre en tel cas acouftumé.
Surce, pluneurs ayans opiné, amp;trouué çhofe fainôle, iufte amp; grandement necellài-re , il y en eutvn qui apres auoirapprouuénbsp;l’cntreprife amp; grandement loué les authetitsnbsp;d’icelle , déclara qu’il luy fembloit auantnbsp;que de donner fa parole amp; promefté, eftrenbsp;requis que chacun iuraft amp; promift à Did’nbsp;folennellement, de ne rien entreprendra^nbsp;.contre l’authorité du Roy, ny de l’eftat denbsp;France! proteftat de fa part que s’il s’en poU'nbsp;uoit apperceuoir , mefmes quand fe vielt'nbsp;droit fur le poinét de l’execution de l’eit'nbsp;treprife, qu’il en ad uertiroit le Roy, amp; fe fcquot;nbsp;roit pluftoft tuer à fes pieds que de foiiFnbsp;frir aucune chofe eftre attentée à fon prejudice,
Gefte remonftrance trouuec raifonna^ ble, on commença de recueillir les voix,nbsp;lors chacun iura de ne rien entreprendrenbsp;qu’au profit amp; aduantage de leur Roynbsp;naturel feigneur. Parquoy le premier article de ceft accord recueilli par le fccretai'nbsp;re ordonné en ceftade,fut couché en ceS'nbsp;propres mots;
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Proteftation faite par le chef ôc tous a ceux du conreil, de n’attenter aucune / ’nbsp;chofe contre laMaiefté du Roy, Prin*nbsp;ces du fang, ni cftat legitime du Royaume.
Apres qne l’afsiftance y eut donné fou confentement, on aduifa des moyens, du.nbsp;temps de Vexecution, du nombre des hommes,quels capitaines conduiroyétles troup-pes , amp; quelles perfonnes afsifteroyent annbsp;chef,ou fon lieutenant, par l’aduis defquels^nbsp;ou de laplufpart Ce conduiroit l’entreprifenbsp;de prendre les fufdis de Guife,laquelle il nenbsp;feroitloifihle d’outrepaffer ; bien la maniérénbsp;amp; le temps felon l’occurrence amp; laneccfsi-té des lieux feroyent remis à la diferêtiorinbsp;de ceux qui fe trouueroycnt fur les lieux, a-yans la charge de l’execution.
La Renaudie ayant le ferment de tous,
amp; réciproquement prefté le fien, déclara le Prince duquel il auoit charge , amp; aufsi leurnbsp;monftta fon pouuoit, lequelveu, ils luy firent bailler pour eonfeil certains perfonna-ges de toutes les prouinces. En ce eonfeil ilnbsp;fut arrefté, que le dixiefme de Mars on exc-tuteroit l’entreprife eri la ville de Bloys,ounbsp;Ion ptefuppofoit le Roy deuoir eftte encornbsp;de uiour. Que Ion prendroit cinq cens gentilshommes de toutes les prouinces pournbsp;acompagner le chef, amp;fcfaifirdespcrfon-
1 î-
-ocr page 146-134 Hiftoire de France, nes dll Duc de Guife , amp; du Cardinalnbsp;Lorraine fon frcrc, defquels fcvoycnt con*nbsp;duéleurs le Baron de Caftelnau pour U*nbsp;troupes de Gafcogne : le capitaine Mazei'CJnbsp;pour Bearn; Du Mefny pour Pcrigorramp;Li'nbsp;mofin: De Vailly Brezay pour Poiftounbsp;Xaintonge; De Chefnaye pour Anjou:nbsp;ChiraypourChafl:elleraudamp; les enuirons-Le capitaine Sairiôle Marie pourNormati'nbsp;die: le capitaine Cocqucville pour Picardie*nbsp;N.pour Champagne,Brieamp;l’lflc de France*nbsp;amp; le capitaine Chafteauneuf pour ProuencCnbsp;Sc Languedoc.
Ilfutaufsi adui/equ’au mefmctemps/® trouucroyent és principales villes du Ro/'nbsp;aume des gentilshommes qui tiendroyenfnbsp;la main , a ce que le peuple ne s’efmcii/^nbsp;que bien à poind , comme aufsi on em*nbsp;pefeheroit que ceux de Guife, n’enflent aU'nbsp;cun fecours ny aide de ceux qu’ils auoyentnbsp;efleuez en dignité, ny femblablementqu’iJ*nbsp;fe peuflènt aider des forces amp; des deniet^nbsp;de France , le paflàgc defqucls leur feroifnbsp;empefehé.
Pareillement fut conclud, quecesdeu’^ de Guife pris, s’il y auoit refiftancc, on fôuf*nbsp;niroit de gens amp; argét, en forte que la fore®nbsp;demeureroit au chef, iufques à ce qu’il ciigt;*nbsp;fait eftablir vn gouuerncmét legirime,amp;qi’®nbsp;lesTvrans fuflèntpunis pariufticc,pourfcï‘'nbsp;ilir d’exemple à la pofterité: Scparcemoy®*'
-ocr page 147-Sous François IL tjç tcmcttrelaFrâce en fonanciénefplcndeut. a '1 'anbsp;Ce fai£t chacun s’en retourna preparer fa r' **’ ” *nbsp;charge, comme aufst la Renaudic v int trou*nbsp;uer le Prince fur la fin de Fentier : amp; luy a*nbsp;yant fait entendre la conclufion ainfi pti-fe , alla donner ordre à leucr gens , amp;nbsp;s’equipper d’armes amp;dc chenaux,en quoy ilnbsp;vfa d’^ne diligence prefqucs incroyable, \nbsp;tellement qu’il ne demeura rien de fanbsp;part.
Il a efte veu cy deuant comme le Roy de te Roy it N au ar re s’eftoit retire , pour faire fes prepa- pe'^XnVnbsp;tarifs à receuoir en fes pays amp; gouutrne- que fonnbsp;ment Elizabeth Royne des Efpagncs , la-„Xpouinbsp;quelle luy auoit efté baillée en charge pour Vcaitiexe-la conduire auec le Cardinal de Bourbonnbsp;f on frété, amp; le Prince de la Roche fur-Y on, Rs cnno-fur les limites amp; frontières de France amp; Ef-pagne, ou il la deliureroit au Roy fon mari,nbsp;ou à fes députez fuiuant le traité de la paix.nbsp;Reftc maintenant à pourfuiurc le voyage,nbsp;lequel on penfoit cfire remis à la primenbsp;verc àl’occafion de l’hyuct qui cftoit prochain , amp; de la difficulté des chemins ànbsp;trauers les montagnes afpres amp; fafeheu-fes. Toutesfois lesnouucllesvenues, elle partit de Bloys au commencement denbsp;Décembre, amp; la conduirent le Rov fon frète, amp; la Roine fa mere iu ques à Chaftclle-raudamp;Poiftiers ,d’ou elle pourfuiuit fon ehenbsp;minaueques lesCardinal de BoutbÔgt;P rince
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-ocr page 148-HiftoiredeFrancegt;
dç Ia Roche fur-Yon amp; antres grands fcK gneurs droit en Gafcogne.Le Roy de Nanai'nbsp;EC luy vint an denant à Bordeaux, Sc 1’ayantnbsp;magnifiquemet recene amp; traitée par fes pais»nbsp;laconduifit bien anant dedans fon Royaume,amp; infqnes aiix confins d’icelny occupéesnbsp;par 1’EfpagnohIl auoit efté accordé entre ledit Seigneur,drie Cardinal deBùrgos Sc lenbsp;Duc de l’Infantefquc députez pour recenoirnbsp;icelle Dame, qu’elle leur feroit rendue le i*nbsp;ipur de larmier,an lien dit le Pignon, qui eftnbsp;fur le fommet des montagnes, mais les neiges amp; le fondain changement firent arreftetnbsp;les Dames an monaftere de Ronccvaux,ànbsp;. vne lieiie par dtçà.Ioint qu’il fembla auRoynbsp;de Nauarre qu’il auoit pafsé afl’ez anant fansnbsp;qu’il faluft qu’il hazardaft: plus outre faper-fonne.Parquoy il enuoya àcuers Icfdits Sei--gneurdcputt'z quieftoyentà Efpinal ,difl:âcnbsp;de deux petites lieiies françoifes ,pour lentnbsp;faire fauoir fon arriuee,amp; le defir qu’il auoitnbsp;d’accôplir le traidé de paix pour ce regard.nbsp;Mais,comme celle nation eft pleine de cerenbsp;monies ou lingeries, quatre ou cinq iours fenbsp;paUèrentàdebatre en quel lieu amp; en quellenbsp;fiiçon Ce feroit celle reception, qu’ils vou-loyét à tontes forces dire faite à mi cheminnbsp;les vns des âutrcs:amp; fut aufsi longuement dinbsp;fputc qui tiendroit le premier amp; principalnbsp;lien d’honneur dignité. A quoy le Roy denbsp;Nauarre qui fe fentoir premier Prince de U
-ocr page 149-Sous François II. 157 principale amp; plus illuftrc maifon de la Chrcnbsp;ftiété,amp; qui outre ee porcoit le titre de Roy,nbsp;refufa de ceder. Finalement-âpres pluheursnbsp;allées amp; venues, voici qui auint. A Ventreenbsp;du logis de Ronce vaux y a vne grand’ falle,nbsp;laquelle Rit paree de la tapifl'erie de dueilnbsp;que le Roy de Nauarre porto it du Roy Hennbsp;ri .ton mit au lieu le plus eminent vn Dez,nbsp;fous lequel le Cardinal de Bourbon acom-pagne de plufieurs cheualiers dé l’ordre amp;nbsp;Seigneursjoutre fes Euefques 6c Protonotainbsp;ïes,ôc trois cens gentils hommes du Roy denbsp;Nauarre. Luy voyant les Efpagnols approcher, leur alla au deuant iufques àlaportenbsp;de la falle,ôc les carefl’es faites felon lacou-ftume il les condnifir fous le Dez,là ou apresnbsp;quelques propos communs,l’Efpagnol ht en.nbsp;tendre ce qui les menoit. Adonc le Cardinal de Bourbon, ayant leu leur pouuoir ,lesnbsp;conduiht en vne falle ou eftoit laRoyne, 6cnbsp;le telle de la compagnie. A l’aller,le Cardinal de Burgos prenant la main droite de ce-luy de Bourbo, le mit au milieu de luy 6c dunbsp;i)ucdel’lnfantefque,quinefut fansvn monbsp;delle refus pour l’antiquité du chapeau , denbsp;façon que fur ces offres le Duc fe retirant denbsp;leur rang marcha deuant eux. La lalle hautenbsp;de la R oyne choit de pareille grandeur quenbsp;laball'c. Au bout d’icellc on auoit fait drell'crnbsp;vnparquet de quatre ou cinq toifes en quainbsp;ïé,dedans lequel fous vn poche develouaS
-ocr page 150-158 Hiftoirecîe France,
cramoify enrichi d’orfeureric amp; broder*® d’or. Ladite Dame feoyt fus vne chaire de p*nbsp;reille eftoffe, amp; à fa main droite eftoit leRofnbsp;de Nauarre afsis dans vne chaire,amp; plus h^snbsp;fur vn escabeau le prince de la Roche fi'^nbsp;Yon. De l’aiirre colle elloycnt la Damoifell*nbsp;deR onrbon fille du Duc de Mompenficr,^^nbsp;la Dame de Rieux auprès, amp; vn peu plus a**'nbsp;riereja Dame de C lermont,amp; toutes lesnbsp;mes amp; daraoifelles de la Roync, chacune 1®nbsp;¦ Ion leur ordre amp; la dignité de leurs maifoH’'
Au derriere de la chaire de la Roync fc**® noitDom Loppez de Gufman maiftre de fal'nbsp;le du Roy d’Efpagnc , lequel ayant lateft®nbsp;nue, aduertilfoit ladite Dame des noms d®nbsp;ceux quientroyenr.
Au deuant dcfdits députez marchoyét 1®^ cheualicrs amp; gentilshommes Efpagnols,!®^nbsp;Îgt;rincipaux defqucls eftans entrez l’vn ap**®*nbsp;‘autre dans le parquet, amp; ayant mis les g®'nbsp;noux en terre , ladite Dame leur baillanbsp;main. Le Roy de Nauarre amp; le Prince de 1®nbsp;Roche fur Yon apperceuans les Cardinal**^’nbsp;fc leuerent debout. Mais la Roinc demeut*nbsp;afsife,iufqucs à ce qu’approchant le Dued®nbsp;l’infantefquepourluybaiferlcs mains, cÜ®nbsp;fc leua pour le receuoir,comme en fembU'nbsp;ble elle recent fort humainement le Cardbnbsp;nal de Burgos, la harangue duquel futpl®*'nbsp;ne d’offres,de feruice amp; obeilî'ance . A fa r®'nbsp;ipôceon cogniic en elle non feulement vn®nbsp;couïquot;nbsp;ƒ
-ocr page 151-Sous François IL 159 toific Prançoife felon fa grandeur amp; magni-ficenccjmais aufsi vne dextérité d’cfprit, quinbsp;faifoitparoiftrc fa bonne nourriture. De lànbsp;Us retournèrent deuers le Roy deNauarrenbsp;duquel apres auoiv reecu grandes careflesnbsp;amp;honneftetez ,ils requireöt de luy ladeli-urance de leur Dame amp; maiftreffe, fuyuantnbsp;lepouuoir qu’ils auoyent monft ré au Cardinal de Bourbon Ion frere.Sa refponce fut (cônbsp;me pour certain il n’auoit faute d’efprit ninbsp;de langage) qu’il le tenoitpour veu ,amp;qucnbsp;ayant pris de la maifon du plus grand amp; magnanime Roy du monde cvfte princtflcjnbsp;pour cftre rendue entre les mains d’vn desnbsp;plus illuftres R oy s de la terre, libéralementnbsp;volontiers il la leur remettoif. comme denbsp;fa part il les cognoiftbit capables amp; biennbsp;cboifis parleur Prince pourvue telle cbar-nefaifant doute qu’ils ne s’en acquitaf-fentdignement, au contentement deluy amp;nbsp;d’elle. A cefte occafion il s’en defebargeoirnbsp;fur eux,amp; en la butant leur recommanda fanbsp;perfonne amp; fanté . Quant à fes v ertus il nenbsp;leur en feroit aucune commemoratiô, pour-ee qu’elle mefme en rédroit aux effefts fi fufnbsp;fifant tcfmoignagc,qu’ils ingeroy ent n’ cftrenbsp;iamais entré en î fpagnevn plus grand ornement de vertu, honneur amp; chaftetc. Denbsp;Roy de Nauarre ayant-acheué , les Efpa-gnols receurentfon propos avec demon-ftration de trefgrand arfe amp; contentement.
-ocr page 152-140 Hiftoire de France, s’cftimans heureux d’auoirvnefi vertueitfcnbsp;Princefle,à laquelle ils rendroyent tel honneur,fidelité dêobeillànce que chacun auroitnbsp;occafioiï de contentement. Surce Sc à l’inftatnbsp;le Roy de Nauarre aioufia qu’encor que patnbsp;le traiétc de paixjamp;rpar le pouùoir qu’il auoitnbsp;apporté, il raft dit que ladite Dame feroitnbsp;deliuree fur la frontière de France amp; d’Efp^nbsp;gne,qu’il nepenfoit, au lieu ou ils eftoyenbnbsp;s’eftre rien obferué de cela : d’autat que fansnbsp;aucune doute ils eftoyent lors dedans lenbsp;Royaume de Nauarre,amp; bien loin des limites de France amp; d’Efpagne. A cefte fin il prbnbsp;reftoir que c’eft able nepeuftpreiudicier O'nbsp;à l’auenir au droit qu’il pretendoit audit Royaume, fur quoy il recent telle refpoUnbsp;ce qu’il s’en contenta. Ce fait le Roy de Na-uarre amp; fa compagnie,ayans prins congé denbsp;ladite Dame,le Cardinal de Burgos fc miranbsp;la droite amp; le Duc de l’infantefque à la fenenbsp;ftre,amp; la conduirent en fa liôl:iere,ou elle futnbsp;faluee de corners, aubois, trompettes, ta-bours àla Morefque ,amp; toutes autres aile-grelles,ScainlimeneeàEfpinal,ou elle futnbsp;coucher amp;les noftresretournerétenFrâce-
On dit que les députez eftoyent acomp^ gnez d’vne grande amp; magnifique copagnienbsp;de mil cinq cens ou deux mil chenaux fortnbsp;brauement aeouftrez,amp;qu’ils eftoyent mer-ueilleufcment fafehez du mauuais temps,nbsp;de c® qu’on n’eftoir allé audeuât d’eux, afib
-ocr page 153-Sous François IL 141 de faire parade de leurs riches amp; fomptueuxnbsp;acoüftremens, lefquels il leur conuenoit tenir cachez de leurs manteaux pour le mau-uais temps.Les noftres au contraire eftoyentnbsp;bien aifes de cefte rencontre,par ce qu’ils n’enbsp;ftoyent reueftus que de ducil. V oila en fom-me quelles furent les ceremonies à deliurernbsp;cefte princefie.
En ce mefme temps,pour repaiftre le peu plede vent,ceux de Guife fc feruirent dubullecscn
Chancelier Oliuier, lequel ayat de tout téps
enuie de reformer les abus qui fe commet
tent àl’adminiftrationde laiuftice,amp;àrefre ner le grâd nombre de iuges amp; officiers, quinbsp;non feulement efpuifen?par leurs gages amp;nbsp;penfions les finances du Roy, mais atifsi vuinbsp;dent au net les bourfes de fes fubiets : voulatnbsp;reftablir l’anciene forme d’ellire les gens de
iuftice,fit expedier lettres du Roy, du pre
mierde lanuicr 156 o.contenans déclara-L/ ' tion de fa bonne volonté à faire adminl-ftrer iuftice en telle intégrité amp; fincerité quenbsp;faconfcience en demeuraftnettecnla pre-fence de Dieu amp; des hommes. Et qu’ayantnbsp;confideré que le principal point de paruenirnbsp;à l’effeél de cefte bonne amp; faimfte intentionnbsp;defpendoit de la prouifion des offices de iu-dicature,efquelles quad plus fongneufemétnbsp;il pouruoiroit de perfonnes vertueufcsamp; fufnbsp;fifantes ,tant plus de deuoir amp; moins de cor-tuptiô on en deuvoit efperer par railon. Par-
-ocr page 154-14^ Hifloirc de France, quoy il vouloir que vacation auenant desnbsp;fices de iudicature en chacun fieee de foi»
O nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,
royaume,les autres iuges amp; officiers s’afltm blaflênt en leur chambre de côfeil,y appelé#nbsp;les aduocats amp; procureurs du lieu. Et là, â'nbsp;fgt;rcs ferment prefté par toute l’afsiftancenbsp;es faints Euangiles,ils efleufient amp;luy nort*nbsp;mafiènt trois de ceux qu’ils penferoyent ei’nbsp;leurs confcienccs cftrcplus fuffifans enpfOnbsp;bite, lettres amp; experience au fait de iudicati*nbsp;te,pour dire poiirueus de l’eftat vaquant,b'nbsp;quelle nomination ils enuoyeroyent incon’*nbsp;nét apres fignee du greffier du fiege,jx)ure'nbsp;ftre par ledit Sieur choificeluy des trois ef'nbsp;leus que bon luy fembleroir,ou autremér ei’nbsp;ordonnerainfiqu’il verroireftre bon.nbsp;cefte fainéfe ordonnance, ne fut qu’vnc fi*'nbsp;mec pour esblouir les yeux du commun.
Protedu-rej du V*r l.-menc cônbsp;lointei a-uec vne *-mirablenbsp;piouidcccnbsp;de Oieu.
l’ay dit comme en vertu d’vne commifsi“’ du 4.Septébre,les iuges deleguez vaquoy^/nbsp;ordinairemet au proces des quatre autres ei’nbsp;feillcrsdu parlemétde Paris. Mais à fin qi'^nbsp;outre cela celle caufe leur full en plus giàel^nbsp;recommandation,pour les enuoyer apres tl’’nbsp;Bourg, le Cardinal fitfecrcttemctfigncrfii^’nbsp;lettres au Roy, amp; iccllcslccllerdu feau dunbsp;crctfgardéparleduc de Ginfe)parlcfque!l^^nbsp;cftoit made à ces cômiHàires d’vfer de tout*’nbsp;rigueur amp; feuerirc, attendu que l'hôneurdj’nbsp;Roy yxftoittellemct engagé qu’J fei'lt;’’^nbsp;blafm*
-ocr page 155-Sous François II. 145 blafmé de toutes nations fi on tendoitàvoyenbsp;d’abfolutiôjveu aufsi que leur fait auoit tellenbsp;connexité aucc celuy de du Bourg,qu’il n’ennbsp;pouuoitcftrefeparé fans manifefte impiété.nbsp;Ne fcruoit de rien ce qu’ils n’auoyent voulunbsp;faire confefsion de foy, car leurs opinios mônbsp;ftroycnt alTcz leur mauuais Stpernicieux fcnnbsp;timcntde la religio Romaine, fans qu’ilfuftnbsp;befoin les enquérir plus outre.Mais ici fe mônbsp;ftra que les hommes ne peuuent que ce qu’ilnbsp;plaift à Dieu. Car combien que ces iuges fufnbsp;fentpourla plus pan du tout à la deuotionnbsp;de ceux de Guifc,fiell-ce que tel commade»nbsp;met fut rrouué cftrange non fculcmét d’eux:nbsp;mais aufsi des plus grands du Royaumc,cô-tne chofe qui emportoit Vne merueillcufiinbsp;confequencc pour l’auenir. Et pourtant parnbsp;arreft de ces mcfmes iuges\ le dixiefme lan-uierdes prifons fuient ouiurtes à Euftacc d«nbsp;laPorte,cftant dit feulement que pource qu«nbsp;en fon opinion il auoit blafmé la maniéré denbsp;procéder par ceux de la grand chambre connbsp;tre les Luthériens, amp; vlé parrifee de repre-hcnfion lors qu’il opinoit en la Mercurialenbsp;de l’annee precedente,il diroit lefdits arreftinbsp;edre bons amp; louables, amp; luy feroit cniointnbsp;d’opiner diferetremét à l’auenir. De Foix fûtnbsp;condamr é à declareren pleine cour, les chânbsp;bres afl’emblces, qu’au facrement de l’Autelnbsp;U forme edoit infeparable de la matière:nbsp;de que le facrement ne (e peut légitimement
-ocr page 156-1er pourvu an, arreft vrayemetconuenabW tels iuges,qui euflent efté bié empefcheznbsp;terpreter que c’eft ni de cede forme, ni denbsp;fte matière, de forte que pliihcurs côparoyc^^nbsp;cefte procedure à la Meflè mcfmes , q‘^*nbsp;fonuent n’eft entendue ny de ceux qui la oi'nbsp;aduerri que laplufpart de fes iuges tendo/^''nbsp;à fon abfolution : mais qu’ils eftoyentnbsp;midez par le Prehdent S. André^qui fe pic*'’nbsp;gnoitdupeud’efgard qu’on auoit aux Ic^'nbsp;tres du Roy pour fauuer l’honneur du fc*’nbsp;Roy fon pere, amp; les menaçoit d’enuoyer i*'*nbsp;Cardinal leurs opinions, lefquelles ils n’C'^nbsp;feroyent fouftenir. A cefte oceafion, il pi'®^nbsp;fenta requefte à la cour, tant pour reeufeïnbsp;Prefident, que pour auoir permifsion d’i**”nbsp;former fur les prétendues intimidations, 1*’”nbsp;quelle eftantrenuoyec à ces commifl'air^^’nbsp;fans y auoir efgard amp; contre l’opinion de*nbsp;plufpart d’entr’eux, f enfuiuit arreft, parnbsp;quel fur dit,que mahtemerairement amp;incc'nbsp;fidercment du Faut auoit opiné en lad**-^nbsp;Mercurialle, en ce qu’il auoit dit qii’aU***’*'nbsp;qu’extirper les hérétiques , il cftoit bonnbsp;faire tenir vn concile general,fainct amp; Hl’*; '
-ocr page 157-Sous François '11. nbsp;nbsp;nbsp;U45
Tte les Hérétiques. Dont il demanderoit pardon à. Dieu, au Roy, amp;: à iuftitc. Et cftoit fufpendu pour cinq ans de fon eftat deCori-feiller amp; condamne en 400. Eures pariGsnbsp;d’amende enuers les poures,amp; ordonne quenbsp;l’arreft feroit execute en plaine audience.
Apres l’execution de ceftarreft,du Faut remonftra auoir paye l’amende, fuppliant lanbsp;cour de declairer , G elle n’entêdoit pas qu’ilnbsp;euft liberté deüors,fans retourner en pnion,nbsp;Surquoy s’oppofa le procureur general Boutnbsp;din,requerât iour pour dire fes caufes d’op-pofition. L’autre repliqùe qu’il ne luy falloirnbsp;aucun delay,filt; que de droit il eftoit tenu lesnbsp;propofer fur le cbamp. Sur ce la cour, apresnbsp;auoir eftë alTemblee au confeil,ordonnaquenbsp;les gens du Roy propoferoyent fur le cbampnbsp;leurs caufes d’oppofition, autrement qu’ilnbsp;feroit pleinement deliuré , attendu qu’il a-uoitfatisfait à l’arreft. Ledit procureur general remonftra que du Faut auoit efté fi téméraire que de blafmer, par vne requeftenbsp;• qu’il tenoit au poing, le PreGdent S. Andrénbsp;I d’auoir intimidé fes iuges. A ceftecaufeilnbsp;empefehoit fa deliurance, iufques à ce qu’ilnbsp;euft nommé fes délateurs. Du Faut confeflanbsp;auoir prefenté ladite requefte , laquelle ilnbsp;maintenoit eftre veritable , amp; neantmoinsnbsp;qu’au mefpris d’icellc,amp; contre l’opinion denbsp;la plufpart de fes iuges ,ce PreGdent plainnbsp;d’animoGté auoit donné l’arreft dont eftoit
K
-ocr page 158-14^ Hiftoire de France,
queftió, que d’alleguer fes délateurs cen’e* ftoit chofe raifonnable. Mais s’il plaifoit à 1»nbsp;courluy faire iuftice gt; Sc luy permettre d’ui'nbsp;former du contenu en fa requefte, il fcroi^nbsp;cognoiftre que iamais telle iniquité ne futnbsp;veiie en iuftice. Surquoy,combien que ceuxnbsp;du parti du Prefident fiflènt tout leur poUquot;nbsp;uoir d’empefeher que rien ne fuft décernenbsp;contre luy : fi eft-ce qu’il fut ordonné qufnbsp;nonobftant l’empefchement des gensnbsp;Roy il Ibrtiroit à pur amp; à plain, fans retour'nbsp;ner en prifon. Eten fanant droit fur fate'nbsp;quelle, fut ordonné que commifsion denbsp;cour luy feroit expediee pour informer foiu'nbsp;mairement dedans vn mois defdites mena'nbsp;CCS amp; intimidations. Et fuyuant fou requit'nbsp;toire,qu’il obtiendroit vne querimonic, afîunbsp;dereuclations fans nul excepter, pour futnbsp;touteftre fait droicl, Sc enioint aux gePtnbsp;du Roy de le ioindre encaufe. Mais ceftat'nbsp;reft, enfemble les informations eftans euo'nbsp;quees au priuc confeil par les menees tl'*nbsp;Cardinal(ftile tout propre pour efgarer 1^^nbsp;matières) leifoutfutenfeucli,tâtparce qu^nbsp;le Prefidét ay oit fuiui le deftèin duCardina!»nbsp;queparlespourfuites amp; diligéees des Sot'nbsp;boniftes qui en firent plufieurs voyages à 1^nbsp;cour,maintenâs de croc amp;de hache que tôt»'nbsp;tes voyes eftoyêt licites contre les 1 utheri^^^’nbsp;tât fufsét elles eftrages amp;inufitces.Leurs ragt;'nbsp;fons eftoyct,quc fi on les vouloir traiter auelt;'nbsp;toll'
-ocr page 159-Sous quot;François IL 147 toutes les formalitez de iufticej’ó auroittropnbsp;d’afaires.Car les LutEeriés(difoyenc-ils)ontnbsp;tant d’apparûtes amp; vray femblables raifons,nbsp;quequileurpreftera I’aureille, fe tvouueranbsp;aufsi foudam pris ßcvainctv.parquoy le meilleur eft de les faire mourir au moindre foup-çon qu’on aura d’eux.V oila en brcfleurs raifons, pour exterminer ceux qui leur contre-difent.Etdevray ils ont de long téps gagnenbsp;ce point fur leurs adhéras, qu’il ne faut mettre en doute ce qu’ils auront determine, au-tremêt ils font mal traitez d’eux, allât à con-felTe. Par ainfitenans leurs confciences en-ferrees , s’ils en veulentiouit, il faut qu’ilsnbsp;fuiuent la deuotion de leurs confefl'curs, ennbsp;quoy faifant toutes chofes leurXeront licitesnbsp;amp; pardonneeSjSe auront abfolution plenierenbsp;de leurs lubricitez, paillardifes, pilleries amp;nbsp;coneufsions, pourueu qu’en rccompenfe ilsnbsp;maintienent l’authorité du fiege Romain.
La Royne mere portoit de lôgue main fa- Notibie ueur au Sieur de Soubize gentilhomme de conVre'w'nbsp;la chambre du Roy •. luy aufsi qui aimoit té- Antoinenbsp;drementFumee, employoit tout fon crédit^“™“'nbsp;pour ladeliurâce d’iceluy •• mais ily profitoitnbsp;peu pour la malv ucillancc du Cardinal. Ornbsp;auint il qu’eftat auerty de l’expedition de cesnbsp;lettres du cachet dont i’ay cy deflus fait mé-tion, il prit fon o ccafion de parler plus rôde-métjamp;dc temôftter à ladite dame le bnritquinbsp;en couroitsSc que lô reiettoit le tout fut elle.
-ocr page 160-ï48 Hiftoire de France,
Deqnoy eftant efmeue iS^s’appercenant bief que ceux de Guife commençoyét à fecoii^i^nbsp;fa. bride, elle leur dit, que ces façons de faif^nbsp;luy defplaifoyenc; amp; que s’ils en vfoyét pli'S’nbsp;elle en auroit mefcontcntemêt Le Cardin^*nbsp;delpit de ces rcmôftrâces,luy dit qu’il voyo^nbsp;bié que c’efloit, que fon frere amp; luy (é tiioY^^^nbsp;le cœur amp; le corps pour donner ordre à c“’nbsp;que rout allaft bien, mais que pour recon’quot;nbsp;penfeilsn’enreceuoyent que reproches,'^nbsp;tenoit à peu qu’il ne quittai!: tout 8c fe redquot;nbsp;raft en fa maifon. Sur quoy ladite Dai”®nbsp;n’eut autre rcplique:ains tafchade les app^'quot;nbsp;fer, comme il elle les euft griefuement oi'nbsp;fenfez. Entre tous les confeillers, Fumee^'nbsp;ftoit recommandé pour les raifons quenbsp;déduites au commencement,amp; poufce aiib*
qu’il eftoit mal voulu des premier amp; feconil
jugement moines, maquereaux amp; putains, entre 1^*quot; de Dieu qnels Ics tcfmoiiis fuyuans foiit notables-fl^nbsp;ftrVà VE- récité cy deiîùs de deux orfeurcs efpi^'®'nbsp;giife.par qui auoycnt pourcoadiuteur vn tailleur?^nbsp;racfmM l’efchelle du temple , nommé Georgenbsp;quiiemet gnard. Ceilui-ci eftant efehappé despi'*^
-ocr page 161-Sous François IL 145 de Trançois premier , par le baillif Morin,nbsp;pour auoir accufe plufreurs 6c notables per-l’onnages, amp; voyant que celles-ci eftoyentnbsp;plus dures,8cque s’il eftoit repris il feroitnbsp;puni comme relaps, pour y obuier, il fe ren*nbsp;gea luecde Rufl'anges fon voifin , 8c s’a-cofta du Prefident S. André , du Procureurnbsp;general 8c de Democbares inquifitcur, leurnbsp;offrant fon feruice s’ils luy vouloyent fairenbsp;quelque bon party. Ceux-ci qui cereboyentnbsp;tels pigeons mignons , le receurent auecnbsp;promeflé d’auoir part au gafteau. bilans dóenbsp;en peine de prennes concluantes contre Pu-mee, ils voulurent perfuader à Regnard denbsp;depofer contre luy ,mais il n’y voulut entendre ,foit qu’il craigniff la renommee de cenbsp;perfonnage, on qu’il ne fui! encor tombé ennbsp;telle impiété. Eux voyans qu’il refufoit denbsp;Egner la depofition qu’ils anoyent dref-fee, ils doutèrent incontinent de fon incon^nbsp;ilance , encor qu’il euft dit tout ce qu’il fa-Uoit 6c dauantage, à raifon dequoy ils conclurent de le prenenir en le faifant mourir,nbsp;8c voicy comme ils y procédèrent. Regnardnbsp;eilant au palais auecnouueaux memoires,nbsp;le procureur Bourdin , voyant qu’il notn-moit quelques parens de confeillers , fitnbsp;femblânt de le trouuer manuals ; parquoy ilnbsp;n’eut pas pluftoff lafebé la parole, qu’il nenbsp;fuit ennoy é en la conciergerie gt; ou il ne tat-*nbsp;da gueres fans luy eftrc fait proces , comme
-ocr page 162-iço Hiftoire de France, eftant relaps,lcquel fut d’autant plus auaO^^nbsp;que le Pfelidét S. André auec vne faintefoH'nbsp;tenancö le recófnandoit fongn eu feinet,nbsp;guantque Ic Roy amp; le Cardinal n’auoyeot*nbsp;plaifir qu’ö couruft fus à ceux qui leur faifo/'nbsp;ent feruice, nômément en relsafaires, amp;nbsp;ils auifalfentbien àce qu’ils feroyér. LescOquot;nbsp;feillers qui vouloyét mal l’vn à l’aiitrCjign^'nbsp;rans l’cncloHeure amp; cuidans qu’il parlaft^nbsp;bon efeient, luy refporidifent qu’ils auoye’’^nbsp;les edids du Roy pour reigle,amp; qu’ilnbsp;mourroit , puis qu’il eftoit relaps. Lenbsp;gnard fe voyat pris au piege, foinma de pt*’'nbsp;mellê ce Prefident amp; Demochares : maisnbsp;l’endormirét de belles paroles,afin qu’ilnbsp;uoyafl: à la cour: ainfi eftant pour la dernie’^^nbsp;fois allé deuantfes iuges, amp; fe doutant denbsp;trahifon, il leur dit, Mefsicurs ie vous fuf”nbsp;plie au nom de Dieu m’efeouter, amp; ie vo^’^nbsp;reciterayles plus grandes mefchanceteznbsp;monde, amp; vous âeceleray. Sur te mot, R/nbsp;Confeillers penfans qu’il vouluft derech®’nbsp;nommer quelques nouueaux Luthériensnbsp;Ion fa couftume, ne le voulurent ouir, amp; 1^1^nbsp;Hirer qu’ils en fauoyét aftezunais qu’il moi’^nbsp;roit toutesfois, quelque bone mine qu’ilnbsp;amp; qu’il auoit allez ioué fon roolle:amp;' lt;ôine gt;nbsp;inliftoit, amp; difoit que ce n eftoit pas ceM’nbsp;ceux de la compagnie qui fauoyent le fai*^’nbsp;dirent, Oftez, oftez ceft importun,meneznbsp;en laçhappclle. Voila comment les vns amp;nbsp;auti'f’
-ocr page 163-Sous François IL
notable,amp; de bonne reputation, ilfaifoit‘^ippcV« ombre aux autres tefmoins. Ceftuy-cy donc icsmaïus.nbsp;comme il n’eftoit reprochablc , aufsi par-la-il du tout à l’auantagc de Fumccttou-tesfoisfa depofition fut tcdigeetout aucô-tfairc , amp; felon les charges du procureurnbsp;general amp; luy fouucnt folicité par les Sor-Doniftes amp; les moines de dire tout du ipisnbsp;qu’il pourtoit de luy , en quoy il merite-roit Paradis. Le Prcfident Sainâ; Andrénbsp;cuidant l’auoir amené à ce poinéb, le fit venir pour eftre recollé amp; confronte. Ondc-nranda à Fumee s’il le cognoifl'oit , amp; s’ilnbsp;auoit quelque chofe à dire contre luy. Ilnbsp;dit que non. Aufsi n’auez-vous , luy ref-pondit le Maire, car ie n’ay dit d.e vous cho-fc qui vous puifl'e preiudicier. Lors lePre-fident print la parole, amp; dit, Efcoutez mon-fieur le Maire, efcoutez amp; entendez voftrcnbsp;depofition, ainfi qu’elle eft tranfcripte, amp; nenbsp;vous amufcz à luy. Le Maire oyant ceftcnbsp;lefture fut tant eftonné, que fans attendrenbsp;la fin il déclara plufieurs fois n’auoir dit cela , amp; qu’on pvenoit la depofition d’vn autre pout la fiene •. que Fumee cftoit hom-irie de bien, amp;que l’efevit cftoit faux. Le
-ocr page 164-152- Hiftoire de France, luy faire aduoucr ceftc depofition. Fume®nbsp;voyant qu’en fa prefence on vouloir forcednbsp;fes-teanoins, allâillitce Prefidétpar vnein'nbsp;finif^é d’iniures 5 amp; fc porta pour appellat pa*-pluûeursfois amp; en adhérant,de facommifnbsp;fion, de l’oélroy d’içellc, des procedures,nbsp;de tout ce qui s’en eftoit enfuyui.Mais poiil'nbsp;ce qu’on ne lailfoit pour tout cela à pafler oi*nbsp;tre,qu’il craignoit le danger de mort, amp; qii^nbsp;on l’appelloit rebelle amp; conrumax : en ceft^nbsp;«xtrenie necefsitc,il efcriuit à fon mortelen'nbsp;nemi le Cardinal, qu’il s’esbahiflbit quenbsp;hamcjux eulîênt eu fi grade aijthorité en foi*nbsp;endroit j'qu’il l’euftainfi à contrecœur,vei*nbsp;que luy amp; les liens auoyent toufiours efténbsp;uiteurs trefafïeélionnez de fa maifon,amp;qn’i^nbsp;ii’auoitiamats eu autre foin que decorinU^'-en çefte bonne volonté. De là il luy faifo*'^.nbsp;entendre l’iniquité de ce Prefidét, amp; les faquot;^nbsp;ferez par. luy commifes en fon proces, enfe*”nbsp;ble les appellations qu’il auoitinterictrecS'nbsp;Etd’autantque la commifsion pour proc^'nbsp;der contyf; luy eftoit em^nce du conleilp**'nbsp;ué du Roy,amp; qu’ily tenoit le premier lieu»nbsp;lefupplioitrreshumblcmerit luy vouloirnbsp;re tant de grace amp; faueur, que d’y faire eiiO'nbsp;tjuer fa caufe de laquelle il le faifoit feul h’!nbsp;ge,afin qu’il entendift la bonne opinio q**’*nbsp;auoit dé luy,ou bié qu’il le renuovaftparnbsp;liant tels du Royaume qu’il voudroir,autr^^nbsp;que les reeufez. Le Gardinal fit a-fles
, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;refpo*’'
-ocr page 165-Sous François I I. 155 refponce àcefte lettre prefentee par le frerenbsp;d’iceluy,amp; maiftre des requeftes: amp; l’afleuranbsp;puis qu’il fe retnettoit à luy,de luy faire a-Uoir iuftice. Parquoy autres lettres furent exnbsp;pedieesaux comiTiifl’aires deduBourgnonnbsp;reeufez, pour faire fon procès. Et neatmoinsnbsp;il manda fecrettetnent à Bourdin qu’il recu-faftcettxqu’ilcognoiftroit n’eftre pour euxnbsp;en la côpagnie,afin que ce vieil renard (ainfinbsp;l’appeloit-il) ne nous efchappc. A tant il reçunbsp;fatantdePreûdens amp;con(eillers qu’il s’at-tendoit que difficilement on en trouueroitnbsp;autres que ceux qu’il auoit en main. Finalement apres auoir fait publier des excommunications par toutes les paroiffes de Paris»nbsp;que s’il y auoit aucuns qui feeuifent quelquenbsp;chofe en quoy Furaee fuft defuoyant de l’E-glife Romaine,U eftoit excommunié amp; damnbsp;né s’il ne le reueloit'.amp;auoir fait toutes receifnbsp;ches pofsibles, iceluy Fumee fut déclaré innocent ,amp; deliuréà pur amp; à plain,fts defpés,nbsp;dommages amp; mterefts amp; réparations d’bonnbsp;neur referuez entiers qui il appartiendroit.nbsp;Ce qui fut exécuté les chambres aft'emblecs,nbsp;ôcluy remis en fon degré amp; honneur. Et telle fut l’ifl’ue de ces cinq cohfeillers prifon'-niers. Ce que fachant le Cardinal il en futnbsp;grandement defplaifant,amp; cerchant de s’ex-ctifer entiers la Royne mere des vehementes pourfuites par eux faites, il reiettala fannbsp;te lut les premier ôc fécond Prefidés, le pro-
-ocr page 166-154 Hiftoire de France,
CH rent general Bourdin» Des Croifettesfort fubfticiit,Gayant Sc autres confeillers : coin'nbsp;me aufsi fur les iuges Sc commiiïàires ditnbsp;chafteller,amp;: pareillement de Demochares»nbsp;Maillard, Sc certains Sorboniftes leCquels dnbsp;affermoit eftre les plus mefchâs gamemensnbsp;du monde amp; dignes de mille gibets ; difàntnbsp;les hommes eftre miferables qui auoyent a-faire à eux. Surquoy ladite Dame refponditnbsp;qu’elle s’esbahiftbit dSques amp; rrouuoit niet’nbsp;ucilleufement cftrage,qu’il fe feruoit d’euX»nbsp;puis qu’il les cognoiftbit tels . Il répliquénbsp;que c’eftoittelles gens qu’il faloit mettre eHnbsp;befongne contre les Luthériens; car les genSnbsp;de bien s’y morfondroyent, Sc n’en vien'nbsp;droyent iamais à bout.
„ . . Au commencement du Carefme, la Pritt
1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r~''nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I r /inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ I ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦
ftes payes celle de Conde eftant a Paris, les Sorboniquot; de leurs deputetent deux d’entre eux pour Inînbsp;aller remonftrer qu’elle fai/bit chofe ma«'nbsp;uaife amp; fcandaleufè de manger chair en c«nbsp;tcmps-Ià ; Ion les chargea aufsi de retenirnbsp;fongneufementfa refponceamp; contenances*nbsp;Eftans entrez en la falle de fon logis il s’/nbsp;trouua d’auanture vn gentilhomme noifl''nbsp;me Sechclles du païs àe Picardie, qui le®nbsp;aimoitcommevneefpineen fon doy,poitfnbsp;le mal qu’il auoit receu d’eux. TouteftbiSnbsp;ne le cognoiftàns point, ils luy déclarèrentnbsp;leur legation.Ladite Dame d’ailleurs aduef'
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«it de levirvenue, s’adreflant à Stchclles demanda que c’eftoit. Que ceft Madame ? ref-pondit-il. Mcfsieurs de Sorbonne ont eu crainte que fufsicz en peine de re counternbsp;de la chair ce carefme : amp; fur ce voyci deuknbsp;gras amp; gros veaux qu’ils vous enuoyent.nbsp;De quoy ces vénérables honteux s’en retournbsp;nerent fans faire leur legation.
l’ay fait mention de l’entreprife dreflee Exempte pour la capture de ceux de Gnife.Or comme «le neflac.nbsp;elle fediligentoitàParisjla Renaudie pour f^* “quot;***nbsp;la difficulté des logis,à caufe des troubles amp;nbsp;perfecutiôs, fe retiraches vn fnyuat le palaisnbsp;comme aduocat,nommé des Auenelles» qui ft .hnbsp;tenoitmaifon garnie à Sainél^ermain desnbsp;prez,àlamode communément vfiteeà Pa-ris.Ccftuy-ci faifantprofefsion de l’Euangi-le auüit reccu la Renaudie chez foy. Auintnbsp;que pour les continuelles allées amp; venuesnbsp;de plufieuts gens, amp; pour les propos qui cf-chappoyent ilfe douta qu’on btaffoit quelque chofe. la Renaudie aufsi voyant qu‘ilnbsp;hallcnoit aptes, amp; qu’il ne fe pouuoit paffetnbsp;de cefte maifon, luy en icttoit quelquesnbsp;mots alattauerfcjcomme par forme de dif-fpute. Ayant donc la Renaudie conféré auccnbsp;luyduy cognoifl'ant le danger ou il femet-toit de loger les miniftres,amp; d’entreprendrenbsp;beaucoup de chofes hazardeufes pour lenbsp;temps , il fit tant qu’on luy en déclaranbsp;généralement tout ce qui s’en pouuoit dire-
-ocr page 168-15(3 Hiftoire.de France,
De quoy encores ne fe contentant, fir tarît que des vns amp; des antres il fceut le but:amp;denbsp;prime face loua amp; approuua grandementnbsp;le tour, voire iniques à offrir amp; inter d’employer fa perfonnc biens pour vne choienbsp;tant fainéle amp; equitable. Mais comme l’afaJnbsp;teprenoitlong trait,fes bouillons aufsi dinbsp;minnoyent. Apres donc anoirconfideré lanbsp;grandeur de l’entreprife, l’anthorité de ceuxnbsp;à qui on s’addreflbit, amp; la difficulté d’y par-*nbsp;uenir,ilfepropofaqnefi elle ne fortoit foUnbsp;effect,il eftoitendangerde mort, tant pontnbsp;auoirlogélcchef, queden’auoir decelé c6nbsp;qu’il en fauoit.Danantage eftant ponte,ana-re ambitieux, il péfa auoir trouué promptnbsp;moyen de fe faire riche amp; memorable à la-maisicomme faifant le côtraite il feroit touinbsp;iours des plus auant amp;des moins prifez.Cesnbsp;chofes confiderees, il fe propofa d’en auertitnbsp;lesgens du Cardinal,eftimant qu’ils feroyétnbsp;bien lafches s’ils ne recognoilloyent vntelnbsp;feruice. Ayant donc retiré à foy vn ieune Italien qui auoit aufsi iuréamp; promis de le fet-uir à ceft afaire,il alla trouuer vn maiftre desnbsp;requeftesduRoy, nommé l’Allemant,fei'nbsp;gneurde Vouzé,autrement dit Marmagnegt;nbsp;qui gouuernoit les plus fecrets afaircs dunbsp;Cardinal, amp; Milet fecretaire du Duc de Guinbsp;fc,aufquels il déclara tout ce qu’il en fauoitnbsp;amp; auoit peu conieéturer. Ceux cy du coiUquot;nbsp;merreement ne le pouuoyent croire: mais a-
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pres que Milet eut efté quelque temps enfermé en fou logis, veu les allées amp; les venues, amp; entédu quelque propos des gens de la Renbsp;naudie,qui s’eftouiffoyent defîa de la viftoi-re,comme fi elle leur euft efté toute certaine,nbsp;il n’en douta plus. Et d’au tat que le temps denbsp;l’execution eftoit prochain,il mena Aucnel-les en pofte à la cour, laquelle cftoitia partienbsp;de Bloys.Or auoyent eu defta ceux de Guifenbsp;d’ailleurs tpuclques auertiflemensde le tenirnbsp;fur leurs gardes, dont ils ne faifoyct cas,pournbsp;ne fauoir de qui ne comment cela v enoit, 8cnbsp;mefmes quand ccftauocatf qui les trouua ànbsp;neuf lieues de liloys') leur eut déclaré par lenbsp;menu ceux qui machinoy ent contre eux,cn-cores ne le pouuoyent ils aucunemét croire.nbsp;Car quand ils conùderoy ent le peu de puif-fance de ceux que Ion nommoit, cela ne leurnbsp;pouuoit entrer en l’entendemét. Touteffoisnbsp;comme il auient en telles extremitez,d’aut'icnbsp;qu’il affetmoit qne dedans dix ou douzenbsp;iours fe feroit fait ou failli, ils délibérèrentnbsp;garder ceft auocat, amp; l’enuoyerét prifonnietnbsp;à Amboife fecrettement, amp; en feute garde,nbsp;auquel lieu le Roy deuoitaufsi bien toft aller. Auenelles,entre autres gentilsbommesnbsp;enauoitaceufe vn quiauoit vn fien frété ànbsp;la füllte du Duc de Neuers ,par le moyennbsp;duquel on iceut par le me nu tout ce que l’aunbsp;tre auoit rapporté en confus. Car ayantiu-
-ocr page 170-158 Hifloire de France,
Conrremi ftcs denbsp;ceux denbsp;Guifc,
ré amp; promis de feruir à l'entreprife, fes freies luy auoyent tout déclaré :routesfoiî pria n’eftredccelé J afin qu’il peuft fauoirnbsp;fecrctjamp;le lourde l’execution pour en donner auertifièment. Ceci defcouuert, le Cardlnbsp;nal tremblant de crainte, vouloir qu’on me-naft le Roy droit à Amboyfe poureftrecenbsp;Chafteau bien fort, au lieu que le Roy deli-beroir de pafler en Vendofmois partie du canbsp;refîne,pour eftre le pais plaifant pour la chafnbsp;fc.Mais le Duc de Guife fut d’auis d’aller iu^quot;nbsp;ques à Montoire pour fentir s’ils pourroyentnbsp;tien defcouurir, ce que n’ayans peu faire ilsnbsp;prindrent la route d’Amboyfe, la oùeftans,nbsp;l’afairc fut communiqué au Chancelier,ànbsp;quoy on aioufta que c’eiloit au Rov quenbsp;principalement on en vouloir. Le chanceliernbsp;eftonné tança aigrement ceux de Guife denbsp;leur trop grande violence, qui ne receuoitnbsp;autre confeil que celuy de leur refte,dequoynbsp;ils’enfuyuroir de grands maux pour auoirnbsp;irrité amp; grands Arpetis. La Royne mere entra aufsi en grande crainte,amp; fe ramente-uantee que luy auoit mandé l’Eglife de Paris , il luy efehappa de dire qu’à ce qu’ellenbsp;voyoit ces gens eftoyent gens de promefié.
11 ne fut donc queftion que d’auifer comment on preuiendroit ce danger. Ceuxnbsp;de Guife ayans iugè Auenelles bien proprenbsp;à leur feruice luy firent donner quatre censnbsp;efeus des finances du Roy, amp; le renuoye-rent
-ocr page 171-Sous François 11. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;159
tent auec grandes' promeffes . Sack an s aufsi ^^ne la piufpart de ceux de Ventrcprife a-uoyentreiettéle iougduPape, ils le firentnbsp;comme heraut pour publier amp; rciettcr parnbsp;toutlacaufe de ces troubles fur ceux de lanbsp;rcligion,aftn d’en rendre la doctrine odieu-fe, quand oncroiroit les feCtateurs d’icellenbsp;s’eftre efleuez contre le Roy ,la Roy ne fanbsp;mere, Mefsieurs fes frétés amp; les Princes, amp; _nbsp;vouloir introduire leur religion à coups d’e-fpee,abbatre la Monarchie de France ,amp; lanbsp;réduire en forme de R epublique amp; Can-tons.BïcfRwrbuteftoit défaire croire l’intention de ceux de la religion n’eftre que denbsp;piller J faccager , 8c mettre les meilleuresnbsp;maifons ôc lesEglifes duRoyaume enproyc.nbsp;Us eurent aufsivnc merueilleufe crainte,quenbsp;l’Amiral ôc fon frété Andelot ne fulfent denbsp;lamellae,tant pour les cognoiftre vaillansnbsp;8c de grande côduite, que pour auoir à commandement la plufpart des capitaines 8cnbsp;gens de guerre du Royaume . Parquoy ilsnbsp;requirent la Roy ne mere deles mander, ef-petans que la prefence du R oy ôede la Roy-ne les retiendroyent par graticules parolles,nbsp;prières 8c rernonftrances: car autrement ilsnbsp;doutoyentpouuoir efehapper ce danger,finbsp;tantfpitpeu ils s’en vouloyent méfier. Lanbsp;dite Dame ne fut malaifee à perfuader: carnbsp;elle auoit celle confiance des vertus de cesnbsp;petfonnages, 8c portoit vnc telle amitié à
-ocr page 172-i6o Hiftoire de France, l’Amiral, pour l’auoir toufiours ccgnu loyalnbsp;feruiteur du Roy, qu’elle fe penfoit bien af'nbsp;feuree auprès d’vn 11 fage cheualier, par lanbsp;prudence duquel elle efperoit appaifer rout’nbsp;amp; defcouurir ce qui i'e faifoir, amp; à qui on e®nbsp;vouloir. Parquoy lettres du Roy auec R'Snbsp;Hennes trelâlFeôtionnees luy furet enuoyees,nbsp;fuyuant lefquelles il fe mit en chemin.
Il a eftb recité de trois prifonnicrs quiC' ftoyentau bois de Vincennes, afauoirStuatanbsp;Efcolfois jSoucclles , amp; le Baillif de S. Ai'nbsp;gnan. Ceuxde Guife fe doutans qu’ils fa'nbsp;uoyent quelque chofe de cefte cntreprife k’nbsp;firent mener à la cour auec deux cens hoiia'nbsp;mes bien motez amp; armez.Et afin qu’o ne k’nbsp;recognuft,ils eftoyent badez amp; couuerts pa^nbsp;le vifage,comme aulsi lefirs habillemés dd'nbsp;guifez. Cependant le Duc de Guife ne voU'nbsp;ïant eftre furpris, ains donner quelquienbsp;nue a fes ennemis, delpcfcha fecrettemeia|nbsp;Sipierre feruiteur de leur maifon, amp; Iccjn^’nbsp;ils auoyentmis gouuernenr des Ducs d’O^'nbsp;leans amp;¦ d’Anj-OU, Villegemblain gentil'nbsp;homme de la Venerie,le Conte de Saneert®’nbsp;amp;¦ phifieurs autres court!fans pour allernbsp;toute diligencealî'embler gens armez.nbsp;creanceportoitpriere Sc commandement^nbsp;tous gentilshommes amp; fuiets, d’aller à Ata’'nbsp;boife incontinent, au meilleur equippa?nbsp;d’armes qu’ils fe pourroyent mettre , pf^înbsp;feruirau Rov en certains afaircs, cotre qta® ''nbsp;qii®5
-ocr page 173-Sous François II. i6i
«^vics fcditieux amp; pernicieux hérétiques qui vouloyent abolition cftat,amp; mettre le royaume en proye amp; confufion.Pareilles lettresnbsp;furent enuoyees à tous les Baillifs amp; Senef-chaux, par lefquelles leur eftoit mandé d’ar-refter priConniers tous hommes de pied amp;nbsp;decheual, quiferoventtrouuez portans ar-mes,amp; ptenans le chemin d’Amboyfe,amp;quenbsp;s’ils faifoyent reliftance, l’on vfaft de pareilsnbsp;moyens,qu’il a efté \ eu cy defl'us aux defen-fes du port d’armes.
L’Amiral, d’Andelot, amp; le Cardinal de
Chaftillon arriuez, la R oyne mere les appe- vÄrnTtalk-laà part auec le Chancelier, leur faifant vne de fes fie-infinité de prières de luy donner confeil en ceft vrgent afaire,8c de n’abâdonner le Roynbsp;fon fils. L’Amiral luy fit de grandes remon-ftrances, amp; luy déclara le mefeontentementnbsp;de tous les fuiets du Roy , tant en generalnbsp;qu’en particulier; non feulement pour le faitnbsp;de la Religio, mais aufsi pour les afaires politiques,amp; que Ion auoit mal à gré,amp;du toutnbsp;à contre cœur, que les afaires du royaumenbsp;fuffent maniees par gens qu’on tenoit corn-meefttangers,ene(longnantles princes ,amp;nbsp;ceux qui auoyent bien deferuy de la chofenbsp;publique. Bref, luy ayant fait entendre biennbsp;au log la caufe de ces efmotiôs, los bruitsnbsp;qui coutovent, comme s’il euftexpre(Temetnbsp;pris cefte charge,fon aduis fut qu’on dônaftnbsp;relafche à ceux de la religio, le nombre deÇ
L
-ocr page 174-Hiftoiré de France, quels eftoit tellemét acrcu,qu’il n’eftoJrpI'^nbsp;queftion d’y aller par force pour les penf^’-exterminer : mais que Ion s’aflèuraft qu’il ƒnbsp;en auoit plufieurs qui ne vouloyentplusnbsp;durer les tourmens qu’on leur auoit faits dcquot;nbsp;puis quarante ans, mefmes fous l’authorif^nbsp;d’vnieune Roy,amp;gouuerné par gens qui^'nbsp;lïoycnt haïs plus que lapefte gt; ÔC lefquels o’*nbsp;falloir n’eftrç menez tât de zele de religio”’nbsp;que d’vnc extreme ambition amp; auarice po”*'nbsp;empiéter toutes les plus belles amp; meilleiir^^^nbsp;maifons du Royaume. Finalement apresnbsp;uoir fupplié ladite Dame luy pardonner s’ynbsp;parloit franchement J puis qu’elle luy aiio^nbsp;donné telle liberté,il luy dit qu’il eftoit ttefnbsp;neceftàire de non feulement faire expedi^^^nbsp;vn bon edifl: en termes clairs, lignifiasnbsp;ambigus : mais aufsi donner ordre qu'ilnbsp;inuiolablemcnt gardé amp; obferué , 8cnbsp;chacun fe repofant fur iceluy ,peuft viure e”nbsp;repos amp;lcureté en fa maifon,en attendat q”^nbsp;Ion peuft faire tenir vn laind amp; libre concilenbsp;ou chacun fuftouyamp;entédu en fes raifooS'nbsp;Quoy faifant il efperoit de voir vne grand‘snbsp;paix 8c repos au royaume, autremét il-nenbsp;uoit les moyens d’empefeher vnc grande f^quot;nbsp;dition. Ces remonftrances eurent tellenbsp;que le Chancelier remonftra au côfcil l’a”’^nbsp;dudit Sieur Amiral amp; le lien eftre de traitefnbsp;pluftoft les fuiers du Roy par douceur q”^nbsp;par force,côfidçrc qu’il n’çftoit queftion q”^
-ocr page 175-Sous ¥ tan çoi$ 11. nbsp;nbsp;nbsp;163
d-C cKofcs lt;yai Ce çouuoyent reCovxdre par vn concile »VecYneV il faVoit procurer pour le re
pos de la Clrreftienrc. Le conCeil priuè ayant diligemment poiCeles raifons de 1’ Atniral,a- àeceux às
ligion »tant par la licence des guerres » que par le moyen de certains predicâs de Gene-ue , la plus part mecLanicpies, 8lt; de nulle literature,ôcauCsi pour la diCperfron des liuresnbsp;condamnez»apportez dudit lieu,par leCc^uelsnbsp;partie du populaire auoit cftc infeftë » n’ayâtnbsp;peu »par faute de iugement»difcerncr des do-âtrines. Au moyen dequoy il auoit eftë contraint faire procéder par rigueur de Cesordó-nances » dont s’eftoyct enCuiuies plufieurs ôcnbsp;diuerfes punitions. Et d’autant que parleursnbsp;proces Cetrouuoit grâdnobrc de perfonnes,nbsp;de tous Ccxes,aagcs, Sc qualité? s’eftre trou-uez les vns aux Cènes 8c BapteCines qui s’e-ftoyét faits àl’vCage de Geneue» 8c les autresnbsp;aux Cermos 8c afscblees illicite s »telle met quenbsp;ftlo venoit à faire la punitiô de tous felô la ri
gueur de fes ordônances, il s’enCuyuroit vue merueilleuCe effuiion de fang d’iionames»nbsp;femmes » filles 8c rennes gens en fleur d’a-doleCcence » dont aucuns par induélions ÔC
j^4 Hiftoire de France, fubornations, autres par fimplicité ÔC .nbsp;rance , Si autres par curiolîtc plus quenbsp;malice eftoyent tombez en tels erreurs/*nbsp;inconueniens , ne voulant donc le preni*^nbsp;an de fon regne eftre remarqué par lapoft^nbsp;rité comme fanglant de la mort de fes iui^*^/'nbsp;il leur pardonnoit tous les crimes concerP^^nbsp;le fait de la Religion, ordonnoit à fes i«p^^nbsp;p’en faire aucune queftion,pourueu que 1^’’nbsp;vefcuft de là en apres comme bons catlio/nbsp;ques,vrais fideles amp;obeiflàns fils de J’eg'*,nbsp;Romaine, amp; que les coulpablcs defditsnbsp;mes gardafiént les inftitutions dccomm^i’’nbsp;demens d’icelle, ainfi que fes autres fui^^/'nbsp;Toutesfoisiln’entendoit en ladite abolP’“^nbsp;comprendre les predicans, ne ceux quinbsp;prétexté de religion fe trouueroycntnbsp;conlpiré contre la perfonne de fa merenbsp;luy,celle de la Royne fa femme amp; de fes fr/nbsp;res, des Princes amp; de fes principaux miP*quot;nbsp;lires, ou qui fe trouueroycnt auoir mach’’’.^nbsp;cotre foneftat, ne ceux qui par voye défi'**'nbsp;amp; violence auoyent recouru les pcrfoPPS^nbsp;des mains de iuftice, rauy fes paquets amp;ri’®nbsp;les porteurs: comme de fait l’impatience®nbsp;quelques vns pluftoft religieux de parol/^nbsp;que d’effeéljs’eftoit desbordee iniques à e®'nbsp;mettre ces exces. Et afin que ceux de la leliquot;nbsp;gion -eufiênt plus d’occafion d'y prendrenbsp;feurance,onmitenl’edit les noms dcto«5nbsp;ceux qui auoyét afsillé en ce cofeihamp;cepri”''nbsp;cip^'
-ocr page 177-So\is¥ra.nçois II.
cipaVetnent à eau Ce de V Amiral amp; Ces frétés» qu'on, fau-oit eftre aimez de ce parti. A quoynbsp;on aioutoit des ptomefl’es v ernales d’vn autre edit encores meilleur, amp; comme ceft a-faice deuoit eftre acbeminé pat le menu afinnbsp;de n’irriter le parti contraire.
Ceft edit porté endiligéee à Paris fut a- Maniéré compagne de lettres particulières aux Prefi-dens amp; confeillers du parti de ceux de Gui- que , de fe
caufe pourlt;pu.oy il auoit efté expédié* 11 fut amaççet aufsirnandé au procureur general Bourdinnbsp;de bailler incontinent fon confentementnbsp;ùec retentiontoutesfoisice tpre lontiendroitnbsp;fl fecret qu’il ne peuft eftre aucunement def-couuert. Par ainfv ceft edit ne tarda aucunement d’eftre enregiftre auec modificationsnbsp;qui demeurèrent au fecret de la cour »fans ennbsp;faire aucune mention en la publication de
me lontrouuoit eftrâge du commencemet» d’autant que le Parlement n’auoit acouftu-mé le monftrer fi diligent, principalementnbsp;quand il eft queftion de quelque relafcfiénbsp;pour ceux de la religion. Mais onfeeuttan-toft ce qui les auoit menez à cela. Car aucusnbsp;Confeillers dif
îrtes ne retardèrent nullemét la Renaudie, non plus que l’àuertiflément qu’on luy donna que fon entreptife eftoit defcouuerte.ains
-ocr page 178-i66 Hiftoire de France^ d’vn cœur refolu délibéra la pourfuiorônbsp;quoy qu’il en dcuftauenir.
Magnini-iiiité du I’riQcc denbsp;Condé.
Entrepri-fes bien drciVees amp;nbsp;mal ccices.nbsp;ne vienencnbsp;a cffcit.
Ledit Sieur Prince auoitauile qu’il iro*’-deuant à la cour, mais qu’il ne fe manifeft^' roit qu’aux conditiós fufdites, amp; que lefdi^^nbsp;de Guife ne fuflent pris:quoy fait,il declaffi'nbsp;roit au Roy,amp; à fon côfeil les raifons, amp; qi’^nbsp;ce n’eftoit pour aucunemét attenter à fa. p^“^'nbsp;fonne, ni eftat,ains tout au contraire pour 1^nbsp;conferuation de la couronne aux vraisnbsp;turels princes j amp; cmpelcher qu’elle ne ton’'nbsp;baft en main eftrangere. Bref, il deuoitalo’*nbsp;produire les informations amp; requérir N'nbsp;femblee des eftats.Ce Prince achcminé,tf®*’nbsp;uat Sipierre entre Orleans amp; Bloys, cog””'nbsp;que tout eftoit defcouuert,par ce qu’ilnbsp;parloir à luy que par defdain. Toutesfoisnbsp;megenereuxde nature il ne laillà de p”^^^nbsp;outre,amp; de donner courage à fes gens. Ad*'nbsp;ué à Amboyfe, il fut fi mal receu amp;telleni‘’*?^nbsp;brauadé de ceux de Guife,qu’il ne fauoitnbsp;re autre chofe,finon bonne mineieux de 1^**nbsp;cofté ne fachans qui leur eftoit ami ounbsp;mi, auoycnt encore plus de crainte.nbsp;quelle eftoit leur contenance. Pour donq’*^nbsp;executercefte entreprife amp;aduifer desuioynbsp;,, du iour amp; de l’heure(car il faloit chaget t”*nbsp;les defteins, d’autât qu’ils penfoyét exec”*nbsp;le tout à Bloys) la Renaudie fachantquenbsp;forces marchoyét de toutes parts, cornenbsp;tioir efté ordônc,le deuxicfme de Mars j ,nbsp;cD *’
-ocr page 179-Sous Prançois 11. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;167
enlamaifon d’vn gentilhómc Vendofmois, dit laCarrelieVe,àlix lieues d’Amboyfe,ou fcnbsp;trouuetét les principaux du cofeil. Là le ioucnbsp;fut pris au feiziefmc du mois, pour fe codui-re en cefte manière.
Le ieune Ferrières dcuoic aller trouuer le Prince,amp; mener auec luy ein quite ou 6 o.ca-pitainesSc gentilshommes d’eflice que Ionnbsp;tiédroit logez en vn grenier amp;v ne caue pournbsp;la difficulté des logis. Vn autre aufsi menoitnbsp;de fa part 30. homes lefquels il deuoit logernbsp;dans le chafteau. La Renaudie, le Baron denbsp;Caftelnau amp; le capitaine Mazeres deuoyentnbsp;aller le iour de deuant auec bon nôbtc d’homes coucher en vn chafteau pres Amboyfcnbsp;appelé Noizay.ôc le matin enuoyer leurs gesnbsp;à la file à Amboy fe. Et luy arriué fur l’heurenbsp;du difner deuoit aller droit au chafteau ounbsp;il cfpcroir trouuer tous fes gens, partie def-quels il ordonnetoit à faifir les portes dunbsp;chafteau, amp; l’autre fer oit mife en deux troupes , l’vne fous fa charge , amp; l’autre fousnbsp;deux Capitaines , afin de fc faifir du Ducnbsp;de Guife amp; du Cardinal •. amp; au mefme in-ftant le fignal mis au plus haut du chafteau,nbsp;toutlerefte des forces (qui fe deuoit trou-uct en embufeade en la foreft) deuoit approcher amp; entrer par la porte du parc, amp;nbsp;pat vne breche d’vne muraille qui eft du.nbsp;eoftéde ladite foteft. Ce fait le Prince deuoit parler.
-ocr page 180-1^8 Hifloiie de France,
Ces charges ainfi départies , amp; Ie mot guetdonnéjles conduólenrs allèrent aud^'nbsp;liant de leurs troupes amp; chacun à fa chargé;nbsp;Or il conuienr noter qu’au confed tenu ànbsp;tes auoit cfté permis que chacun pourro^*' •nbsp;parler de ceft afaire à des capitainesnbsp;tie fut,que l’on cognoiftroitpour leruirnbsp;employer en icehiyjd’autant qu’elle ne pot’'nbsp;iioit eftre manice de peu de gens,amp;aufsinbsp;ils vouloyent procéder par formalité dein'nbsp;ftice.Suyuant lequel congé plulieurs en atti'nbsp;rerent à eux. Quclcun s’adrefla au capitainenbsp;Ligniercs,lequel ayant donné fa foy, amp; s’C'nbsp;ftantpource acheminé à Amboyfc,fut auel’*^nbsp;de tout ce qui fc faifoit amp; auoit efté conclnînbsp;Toutesfois il déclara le tout à la Roy ne m^'nbsp;re,prenant exeufe que c’ eftoit pour faune*-l’honneur du Prince qu’il voyoit eftre accii'nbsp;le du crime de lefe Maiefté, amp; en danger denbsp;fa vie. Par ainfi les troupes n’eftoyent pin-ftoft arriueesjou il leur eftoit ordoné, qu’onnbsp;ne les allaftprédreprifoilnicrs lesvnsaprcSnbsp;les autres/ans qu’ils fe peuflent rallier.
Ceux de Guife ayans de fi hós amp; certains auertifl’emens,ne dormoyenrpas,ains fachasnbsp;que la Renaudie ne defiftoit eacor qu’ilnbsp;feeuft qu’il eftoit dcfcouuert,enuoyerent denbsp;tous coftez quérir leurs amis . Sipierre obtint des parifiens fecours de dix ou douze enleignes de gens de pied, amp; fit marchernbsp;quelques côpagnies de gendarmerie, aflemnbsp;blant
-ocr page 181-Sous François IL 1^9 bXant force gens , délibéré de délivrer ceuxnbsp;de Guife à main forte,s’ils cftoyent pris. Onnbsp;enuoyaaufsifemondre tome la nobleffe denbsp;vingt lieues à la rôde fous la mefme couleurnbsp;afauoir epre le Roy eftoir affailly par les herenbsp;tiqucs,lefquels on commença d’appellerHnnbsp;guenots amp; Chriftaudins pour la caufe qui fenbsp;ra dite ci apres .Outre ces femonces particulières qu’ils enuoyoycnt faire de maifon ennbsp;maifon par V illegomblain,amp; autres gens denbsp;refpeét,afin de n’eftre refufezûls enuoyerentnbsp;faite commandement par tous les bailliagesnbsp;circonuoifms , à tous gentils hommes de lanbsp;maifon duRoy ,8c autres fes domeftiques,denbsp;le rendre incontinent, amp; en cquippage denbsp;guerre, bien montez 8c armezda part qu’il'fenbsp;roit.Pareillement que tous les autres gentilsnbsp;homes enflent à fe trouuct en la ville principale de leur bailli age,fix iuurs apres la publinbsp;cation,auec telles fortes d’armes qu’ils pournbsp;royent, pour de là cheminer fous la chargenbsp;des Seigneurs qu’ilsy trouucroyent ,ayansnbsp;pource charge de les conduire 8c iceux mener deuers le Duc de Guife, lieutenant genenbsp;ral du Roy.Et en outre que tous capitaines,nbsp;lieutenans,enfeigncs,gendarmes ôc archersnbsp;fe tetiraflént en leurs garnifons, 8c enflent ànbsp;amafîer 8c tenir pres d’eux le plus de gensnbsp;qu’ils pourroyét, pour de là marcher 8c fairenbsp;ce que leur feroit ordonné par le Duc deGuinbsp;fe,8c ne partir fans fon congé. Il prioit donc
-ocr page 182-lyo Hiftoire de France, fanoblcflè de monftrer par efFed Ia bonH^nbsp;volóré que fa Maiefté s’eftoit toufioursnbsp;mife d’eux, correfpódante à I’amour que lu/nbsp;8c Ces predeceflcurs leur auoyent toufiouf^nbsp;portee. N’ayans aufsi artillerie,poudresnbsp;munitions, amp; craignans que les Huguenot®nbsp;ne fe vouluilcnt emparer de celles quinbsp;ftoyét es villes de Tours amp;OrIeâs,ils les eü'nbsp;uoyeréc quérir en diligéce.Etce qui leur vintnbsp;bien à propos fut que leurs efpions defcoH'nbsp;urirent force armes amp;piftoles qui auoyeotnbsp;cfté amenées dans des bahuts : car autre'nbsp;ment ils en eftoyent fort mal garnis, amp; leUfnbsp;euft fallu beaucoup de temps pour en re'nbsp;couurer,encores fuHcnit elles parauêture vc-pues à tard.
Le grand Preuoft de la Conneftablie enuoyé auec fa compagnie, amp; guidé par vnnbsp;archer de la garde du pais de Vendofmobnbsp;en la maifon de la Fredonniere, pour le preUnbsp;dre,amp; route la compagnie qu’il aiioit aflèrH'nbsp;blee chez luy.Dequoy ayât eu le vent, on n’/nbsp;trouua que le nid. De là ils furent conduitsnbsp;par ceft archer chez vn autregentilhomiti^nbsp;nommé Dauuines, lequel ils prirent prifoU'nbsp;nier auec quinze ou vingt homes qui cftoyétnbsp;prefts de fe retirer,amp; les menèrent à Ambo/nbsp;iê.On fit le femblable en d’autres lieux, Sinbsp;les amenoit-on à douzaines amp; vingtaines.nbsp;Et d’autant,comme dit eft, qu’on ne fauoitnbsp;en qui fe ficr,lc treziefmc de Mars on chan-ge»
-ocr page 183-Sous Prançois IL 171 gca toutes les gardes du Roy, amp; fit on condamner ceftc porte du chafteau, par laquelle les troupes deuoyent entrer.combien quenbsp;ils fifl'ent mine d’attendre l’ennemi amp;le coinnbsp;batreàfavenue. Et afin que les villes prochaines fufl'ent retenues cnbride,ils enuoy-crent le Comte de Sancerre à Tours, V ieil-leville à Orleans, le Marefchal de Termesnbsp;àBloys,le Duc de Mompenficr à Angers,nbsp;Barbezieux à Bourges, Buric à Poiftiers, amp;nbsp;ainfi des autres. Mais encor en ce departement il y auoitvn ftratageme.Caron enuoyr-oit ceux dont Ion fe meffioit aucunement,nbsp;aux villes moins hazardeufes, amp; ou ilsfe-royentpluftoft defcouuerts s’ils cftoyent denbsp;la inellcc. le Comte de Sancerre ayant faitnbsp;venir pour fa feurete plufieurs gentilshom- de caftel-mes fes voifins,fut auertilc quatorziefme denbsp;Mars fur le foir, qu’au faubourg de la Richenbsp;arriuoyent à la Hle quelques gens de guerrenbsp;bien montez amp; armez. Parquoy tirant ceftenbsp;part auec fa compagnie,!! trouua IcBaron denbsp;Caftelnau,amp; le Capitaine Mazeres, armexnbsp;de corps de cuiraffes defi'ous les manteaux,nbsp;aufquels il déclara fa commifsiou,amp; que lesnbsp;ttouuant armez contre les ordônanccs, il lesnbsp;faifoit prifonniers du Roy.Cafttlnau luy rc-fpondit modeftement, n’auoir pris les armesnbsp;ne contre le Roy ne pour endommager au-cun,mais que c’eftoit pour fon ftruice qu’il alnbsp;loit àla cour ou il en fautoitbié rendre côte;
-ocr page 184-lyi Hifloire Je Francegt; parquoy ne fe laifleroit prendre prifonnief«nbsp;Et comme Sancerre vöuluft faire effortdenbsp;l’emmener, voici approcher la troupe qiUnbsp;commençoit à fe loger,laquelle le fit retirernbsp;pluftoft que le pas, fans touresfois l’endommager ny aucun des liens., ce qu’ils eufientnbsp;peu ailement faire, ains feulement pour lenbsp;hafler furent lafehez en l’air quatre ou cinlt;lnbsp;coups de piftole.
Or ce qui l’intimida d’auantage,amp; ne lu/ donnoit aucun repos , ce fut qu’efiant entrenbsp;dans la Yille,amp; criant de toutes parts , à l’ar-me,force,force pour le R oy, nul ne fortit fi'nbsp;non vnboulenger, lequel ayant entendu 1^nbsp;cry,fe renferma aufsi foudainement dans fi*nbsp;maifon , en forte que Cafielnau eufi ailement pris la ville fi tel eufi efic fondellein-Encefteffroy le Comte enuoyaau Roy l’a-uertir,non feulement de labrauade du Baron 8c de fes gens, mais aufsi de la mauuai-fe volonté des Tourangeaux entiers fa Ma-icfié.De quoy il fur fort courroucé, mefme-ment quand il entendit par fes lettres qu’onnbsp;luy auoit tiré plus de cinq cens coups de hatnbsp;quebuze amp; pifioles,amp; que nul delà villenbsp;ne luy efioit allé au fecours, ains s’efioyentnbsp;embarrez en leurs maifons: qui efioit caufenbsp;que ledit Comte defiroit bien fort qu’on luynbsp;enuoyafi gens , par ce qu’il né fauoit qui In/nbsp;efioit aiiii ou ennemi ,amp;qu’il ne pouuoit e-ftreobey. Le Baron de Cafielnau fefentant
-ocr page 185-defcouuert,remonta ineótvnent à cKeuaV, amp;:
apres auoii conduit fa compagnie du cofté
de Savtlmur,s’efcoulant fecrettement» fe ftt
paflcï Veau auec Mazeres,amp; alla droit àNoi
zvj ainft c[u’il auoit efté aduifé.
Sur cesnouuelles Ie MarefchalS. André fut enuoye àT ours pour fauoit d’ou ce def-ordre amp; defobeiffance procedoyenf. mais ilnbsp;trouuac[ue ce n’eftoit rien, find que le Cornnbsp;te auoit eu plus de peur que de mal,amp; que lenbsp;peuple eftoit du tout obeiflant Sc deuotion-né au feruice du Roy, luy offrant tout fe-cours d’argent amp; géras : voire de leurs propres perfonnes 8c vies. Parquoy ayant commandé aux iuges, Maire ôc Efebeuins de lanbsp;ville d’obéir audit Comte,en ce qui concer-noitle feruicé du Roy,8c pourueu àl’equip-page de l’artillerie pour la faire conduire dnbsp;Amboife auec les poudres 8c munitions ne-cetlairesjil s’en retourna àla cour.
Cemefme iour ceux de Guife aiiertis,quc les principaux de l’entreprite eftoyent arri- „'ours'ii«nbsp;liez àNoiaay,ils ne laifferent rien en arriérénbsp;nbsp;nbsp;1= p«-
pourperfuaderaiiRoy quec’eftoyctdesbe-retiques qui le voiilpy et mettre à mort, pour Vu font fe V anger de ce qu’il auoit tât fait mourir denbsp;leurs compagnos. A cefte caufe le Roy y en-uoyaleDucde Nemours f ami familier dunbsp;Duc de Giiifelauec quelques gés de cbeiial,nbsp;lequel cerebât par tous moyens decôplairenbsp;àcciix de Guife,arriuéde grand matin, ttoq
-ocr page 186-174 Hiftoirc de France,
uât Raunay amp;Ie capitaine Mazeres fe pour-menäs autour duchafteau,fansaurres armes lt;jue 1’cfpce amp; la daguc, les prit prifonniers-Ce qu’apperceu par le Baron deCaftelnaujlnbsp;fe renferma au cnafteau aucc biê peu de gés’nbsp;le refte fentat approcher l’ennemi le gaign^nbsp;au pied. Ayât dôc Nemours enuironé le ch^nbsp;fteau de fortes gardes » il emmena ces deii^nbsp;à Amboyfc, amp; retourna apres difnetjacôpa'nbsp;gné de plus de cinq cens chenaux, ramaflé^nbsp;tant de gêtilshommes,courtifans, ceux de Unbsp;venerie amp; fauconnerie,que des officiers do'nbsp;meftiques. Le Baron fe voyant afsiegc nenbsp;aucun effort à fortir: mais enuoya feulemen^nbsp;à la R enaudie Si aux troupes,afin qu’ils fenbsp;ligétaflênt de le venir deliurer.Car il n’auo’’^nbsp;voulu abadonner la place, Si fe hazardernbsp;fortinfachant que leurs ennemisfe faifiroyé^nbsp;des armes,pouàrcs Si munitions qui cftoyéi^nbsp;leans.Mais quand il vid retourner Nemoursnbsp;aucc fa grande troupe, il s’esbahit commentnbsp;on auoit peu affemblcr tant de gens en fi p^i*nbsp;detêpsxe qui n’eftoitpcu auenir fans qu’ibnbsp;euflènt efté trahis amp; decelez de long temps«nbsp;Cognoifiànt donc qu’il feroir difficile quenbsp;Renaudieamp;fa troupe le peufsét fecourir,ilnbsp;mit àparlemêtercôme il en effoitinftâmet'^nbsp;prié amp; requis. Nemours donc Iny demand®nbsp;pour quelle raifon luy amp; fes compagnons r'nbsp;ftoyent armez,à qui ils en vouloyent. Si s’d^nbsp;deliberoycnt faire perdre aux François 1®nbsp;louaog^
-ocr page 187-Sous François IL 175 louange qu’ils ont toufiours eue d’eftre fideles amp; loyaux à leur Prince. Il refponditnbsp;(comme aufsi auoyét fait les autres) ne vouloir attenter aucune chofe contre le Roy;nbsp;tnais qu’au contraire ils s’ettoyent armeznbsp;pour maintenir fa perfonne, amp; la police denbsp;fon Royaume?-^’ils vouloyent temonftrernbsp;à fa Maiefté les deliberations amp; machinations fecrettes de ceux de Guife contre fanbsp;grandeur »leur violence manifefte contrenbsp;fes fuiets, l’opprefsion par eux faite de fa iu-ftice,de fes eftats, des loix amp; couftumes dunbsp;Royaume. Qu’en telle necefsiré, ils vouloyent entretenir le nom de fideles fuiets,nbsp;qu’ils auoyent acquis de fi long temps. P.tnbsp;pourtant qu’ils s’y fentoyent obligez,ils n’a-uovent peu moins faire, que ce qui eftoitnbsp;conuenable , pour la conferuation de leurnbsp;Prince.'Memours répliqua que ce n’eftoit lanbsp;façon d’vn fuiet de prefenter quelque re-monftrance à fon prince en armes amp; forcenbsp;ouueite, mais qu’il y falloir aller auecre-nerenee 8c humilité. Le Raton refponditnbsp;que leurs atmes ne s’adrefloyent aucunement contre le Roy » mais contre lefdits denbsp;Guife,quiluy eftoyent ennemis,lefquels emnbsp;pefehoyent auecviolccegt;qu’aucun euft accèsnbsp;au Roy.,finon celuy qui leur platfoit.Qu’ilsnbsp;s’eftoyent donc armez, afin que,fi befoin e-ftoit ,ils peufsent,maugre lefdits de Guife,fe faire voyc iufques a la maiefi'c du Roy;
-ocr page 188-Hiftoire de France, làoueftaDs ils fauoyent bien l’honneurnbsp;reuerence qu’ils lay deuoyent porter. Apr^^nbsp;ce propos amp; plufieurs prières de Nemouf^nbsp;de laifler les armes, amp;c aller fur fa foy parl^^nbsp;au Roy ; il s’obligea par foy de Prince, qu’’nbsp;ne luy en reuiendroit ny à fes compagno®^nbsp;aucun ma): mais qu’ils feroyent mis en toü'nbsp;te libertc.Le Baron s’aflèurant (comme ilnbsp;parrenoit) fur la parole d’v n Prince, amp; nenbsp;doutant aucunement de rróperie obéit aunbsp;Nemours,prcnans tous (comme ils dilby^^^nbsp;à grand honneur amp; auantage d’âuoir acce^nbsp;libre auRoy,fans qu’ilfuft befoinde I’acqi^^nbsp;rir par armes ny par force. Mais eftâs arria^^^nbsp;à Amboyfedls furentaufsi toft referrez ennbsp;ftroitte prifon, fans qu’ils peuffènt parlernbsp;aucun, qu’à ceux qui leur eftoyent eniioy®^nbsp;de par ceux de Guife. Cependant ceuxnbsp;le Baron auoit enuoyez firent fi grande dn’nbsp;gence, comme aufsi les autres qui s’eftoye”nbsp;fauuez du village de Noizay, que ce in‘înbsp;mcfme la Renaudie fut auerty 8i de lanbsp;fede Mazeres amp; Raunay,amp; de l’extrei^’^nbsp;danger ou eftoit Caftelnau. Parquoyil®^nbsp;noya incontinent aux troupes qui eftoy^pnbsp;outre la riuiere pour aller diligemmentnbsp;faillir le chafteau d’Amboife,duquel il elp^.|,nbsp;roitauoirbonmarché, d’autant qu’il en'’^nbsp;defgarni de gensstalianr en ce mefme ten^^nbsp;ceux qui eftoyent de fon cofté,pour allernbsp;uer le fiese au Baron, auquel pour ceftnbsp;tnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ilnr^
-ocr page 189-Sous François IL 177 ilmandoitde tenirbon.Mais ce mefTage nenbsp;peut arriuer h toft que le Baron ne fuft ia parti auec ceux de fa compagnie pour aller àAmnbsp;boyfe,ou ils ne furent pluftoft arriuez, comme i’ay dit,qu’on ne les emprifonnaft,amp; prç»nbsp;cedall on contre eux, comme contre criminels de lefe Maieftc.
Le lendemain vne troupe de gens de pied u tyran, nefachans ce qui eftoit aduenu, marchèrent quot;nbsp;droit à Amboyfe par dedans les bois,mais i Isnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aé
furent defcouuerts amp; enucloppez de la caua ûng. 1erie enuoyee par ceux de Guife pour battrenbsp;les chemins.De forte qu’à leur arriuee en lanbsp;ville,amp; le iour mcfmes plufreurs furent pen-dus,amp;puis iettcz dans l’eau. Voyla commetnbsp;proftterent les aduertilTemens de ceux qui a-uoyent decelé l’entreprife.Car ceux quiabornbsp;doyentpour l execution n’eftoyent pluftoftnbsp;arriuez aux lieux à eux ordonnez, qu’on nenbsp;fe faifift d’eux,, amp; les menoit on à Amboyfe,nbsp;dix à dix,quinze à quinze,vingt à vingt,attanbsp;chez à la quciie des cheuaux, mais ceux quinbsp;eftoyent les mieux equippez eftoyent rueznbsp;par les bois amp; forcfts , amp; iettez dans les fof-fez pour auoirles defpouilleS. Toutesfoislcnbsp;langage des captifs,amp; les raifons qu’ils pro-pofoy ent franchement,efpouuàterent le Carnbsp;dinalamp;;fonfrere,veu mcfmes qu’on ne s’e-ftonnoit de leurs menaces,de forte qu’ ils pê-foyent eftre perdus. Mais en ces extremiteznbsp;leDuc de Guife vouloir faite mourir les pti-M
-ocr page 190-lyS HiftoiredeFrance, fonniersjafin que fa mort fiifl vengee, amp; nenbsp;tafchoit qu’à iouer à quitte ou à double, ennbsp;quoy il fut retenu par le Chancelier iufqiiesnbsp;à ce qu’on fceuft qu’elle en feroit rifliic,noJinbsp;pour aucune bonne affeétion qu’il portail anbsp;ce parti,ains pour crainte de tomber en leursnbsp;mains.La raifon eftoit qu’il faloit au paraiiftnbsp;trouuer le moyen de départir les forces,amp; efnbsp;fayer deprendre le refte des chefs amp; princi-
le Duc de paux de ceflc faélion.Ceneantmoins l’imp^ Çuilc de*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;TV,,/- ri/a Ttt,,, Iz*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Z-,,,// z-relquot;
daté' Roy du Duc de Giiife fut telle, que era*' quant au goaut UC pouuoir ioiür du Chancelier, amp;
poiiuoir, tourner le confeil du F«IeRoy ,
meflnes. cl”d d’en faire tant mourir qu’il en feroit moire à iamais. A tant lettres patentes luy fquot;nbsp;rent expedices pource neceilàires, du diX'nbsp;feptiefme de Mars. L’argument eftoit fond®nbsp;fur l’amitié de fes predecefteurs Koyscniicrsnbsp;leurs fuiers,amp; comme ils auoyent toufioursnbsp;cfté trop plus faciles à leur pardonner leursnbsp;fautes,que feueres aies punir à la rigucrirnbsp;des ordonnances. Au moyen dequoyil feroi'^nbsp;auenu que de bonnes fainéles amp; louables i*’nbsp;tentions l’effeél eftoit contraire. Car pour s’®nbsp;lire ledit Sieur rendu facile à pardonner, 1®nbsp;cœur des fuiets feroit quelque fois creu d®nbsp;telle forte, que qui n’y euft pourueu inconf*'nbsp;nentjde grands incônuen'cns en fuftentp®^*nbsp;auenir, ainfi que ceux de Guyenne firent ai’nbsp;commencement du regne du feu RoyHcnquot;nbsp;ry.mais il y Icciit fi fagement amp; dextreineu’
-ocr page 191-Sous François II. 17^ pouruoir que l’honneur amp; la force demeurèrent de ion cofté, fi que depuis n’eftoyencnbsp;auenues aucunes feditions au R oyaume-.ainsnbsp;auoyent les François rendu toute obeiflan-ce amp; fidelité • Que ledit Sieur auant ion de-cesn’auoitrien tant recommandé à luy fonnbsp;fils que d’vfer enuers eux de toutes les douceurs amp; gratieufetez à luy pofsibles.En quoynbsp;fuyuant le fage amp; prudent confeil de fa me-re,amp; des princes amp; Seigneurs eftans pres denbsp;luy, on auoit veu depuis fon auenement à lanbsp;couronne,combien il s’y eftoit employéjtantnbsp;par la diminution des tailles que par tous aunbsp;tres moyens,efperant par là acquérir leur a-mour amp;s’aquitter enuers D ieu de la chargenbsp;qu’illuy auoit donnée d’eux . Mais puis peunbsp;de temps il en eftoit auenutout autrcmét,s’enbsp;ftans en plufieurs endroits de fon Royaume, efteuez aucuns mefehans amp; malheureux,lefquels fans auoir efgard à l’honneurnbsp;obeiffance amp; fidelité qu’ils luy dcuoyent,cernbsp;choyent d’etmouuoir vne grande Sedamna-ble entreprife. Car par leur depofirion mef-mes auoit efté dcfcouuert qu’ils auoyent délibéré fe faifir de fa perfonnc,dc celles desnbsp;Roynes Ion efpoufe amp; mere , de fes freies amp;nbsp;fœurs,amp;; d’aucunsPrinces amp; Seigneurs eftâsnbsp;^resdeluy, à fin de difpofer du Royaumenbsp;a leur volonté, le mettre en proye, amp; le pri-uer de la doftrine de fes predecefleurs.Cho-fc qui luy auoit entièrement defpleu,nô tant
M X
-ocr page 192-i8o Hiftoire de France,
pour crainte du danger, que pour fe voir eH fon ieune aage , amp; au commencement denbsp;fon regne réduit à cefte necefsité de mettrenbsp;la main aux armes,amp; efpandre le fang de fe^nbsp;fuiets qu’il aimoittaiit amp; dcfiroit bien trafnbsp;ter:toutcsfois puis que les admonitionsnbsp;douces corrections les auoyent plus que de'nbsp;uant obftinez, il luy auoit femblé, à fa mere»nbsp;amp;à fon confeil, qu’il ne faloit plus vferdenbsp;difsimulatiô cotre ceux raefmes qui oinier'nbsp;cernent s’eftoyent déclarez contre luy : maisnbsp;eftoitbefoindç prendre les armes pour lesnbsp;chaftierafprement. Aceftecaufe amp; qu’il e'nbsp;ftoit bien necelïâire de commettre vn grân“nbsp;amp; notable perfonnage de credit amp; authori'nbsp;te pour y commander, pouruoir amp;.ordonnefnbsp;de toutes chofes neccHaires pour fon feriH'nbsp;ce, la feureté amp; conferuation de fa perfoni’®nbsp;amp; eftat: Confiderantaufsine pouuoirfad^nbsp;meilleure ne plus conuenable cleôtion , qi’*'nbsp;de la perfonne de (on oncle Fraçois de Lof'nbsp;raine, Duc de Guife, Pair, grandmaiftre^nbsp;chambellan de France : tant pour la parf^^'^fnbsp;confiance qu'il auoit en luy , amp; la proximi^^nbsp;de leur lignage , que pour les claires verrtiS’nbsp;vaillance, grâd’ experiéce au fait de lanbsp;re, dontil auoit fait tant de prennes en rup*-lt;le lieux Sc endroits que chacun ennbsp;informé. Parqnoy ledit Sieur le faifoitnbsp;lieutenant general, reprefentant fa peyf'^”'nbsp;1)8 abfcnte amp; prefente par tout fon rôy^^’
-ocr page 193-ftie,pendant les mouuemens afaircs qui
s’offioyent, âucc plain pouuoit d’afl'cmblei:
tous les Piinces » Seigneurs , Capitaines,
gentilshotnmes amp; autres de tous eftats , a-
yans charge amp; conduite de fes guerres pout
kur commander ce qu’ils auroyetit à faire
pour fon feruice, lafeuretéde fa perfonne
Ôc eftat, Sc la correction de la prefente fe-
dition. Et outre de faire promptement le-
uergens de pied amp;dc cheual,en tel nombre qu’il auiferoit, pour punir les rebelles amp; qui pourroyent eftre pris par toutes rigueurs , amp; fans autre forme de proces. Etnbsp;généralement cómandetjordonner amp;pour-uoir en toutes chofes , foit de l’artillerie, reparations, fortifications de villes 8c des fraisnbsp;à ce necefl'aires, comme ledit Sieur pour-toit luy-mefme faire, promettant auoir a-grcablc tout ce que fondit oncle feroit 8cnbsp;executeroit en fadite charge de lieutenantnbsp;general,8cde tout approuucr quad requis eiinbsp;feroit imandoit à tous fes Heute nans , gou-üerneurs , marefehaux de France, iuges, capitaines de gens de guerreitant de pied quenbsp;de cheual, Maires, Efeheuins , 8c gardes denbsp;fes bonnes villes 8c citez , d’obéir audit denbsp;Guife en tout ce qu’il leur commandetoitnbsp;pour fon Ceruice, 8c pour la punition des fe-ditieux 8c rebelles.
Le Chancelier ayant veu ces lettres ain-fi expedites du propre mouucment du Roy,
M
-ocr page 194-i8i Hiftoire de France, ftruilc, amp; qu’elles eufÏènt pafle par 1’aiüsnbsp;de feruice /• «i *nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V» i i «
dc mou- conleil, rença aigrement Robertet dc les a-ftarde a- yQjj. expediees,amp; d’yauoir aufsi adioufte presdiüier. claufc , de tams dudit confetti ponraii'nbsp;tant que Ion les pouiroit à cefte occalïoHnbsp;quelque iour deoatre amp; declarer fauflès!nbsp;mais il eut rant de meflagers queue à queiifnbsp;pour les expedier en cefte forme fans y rieranbsp;changernv diminuerjqu’il fi.itcótraint d’al'nbsp;1er au Roy pourluy dire fesraifons. Maisnbsp;illuy fallut paflèr outre, amp; d’abondantaUnbsp;lieu de continuer iufques au bout ce qu*nbsp;eftoit fi bien commence,ils’cxcufâ entiersnbsp;le duc de Guife, difanr n’auoir fait ce refus,nbsp;au mefpris de luy ny de fon authoritê inbsp;qu’il ne fceuft bien qu’il eftoit capable dcnbsp;cefte charge , ou d’vne plus grande: maisnbsp;d’autant qu’il voyoit les afaires en telle fot'nbsp;te,amp; le confeil du Roy compole de tant di'nbsp;uerfes humeurs d’hommes »outre ceux qU*nbsp;veilloyent fur eux à la cour, qu’il craignoitnbsp;bien que cepouuoirfiift vniourmisendif-pute : amp;que luy amp; ceux qu’il mettroit ennbsp;befongne en vertu d’icelles en fiiftènt puisnbsp;apres repris, amp; luy aufsi de les aiioir ainfinbsp;feellees Icgeremcnt i amp; que fon but ten-doit à renuoyer les ennemis là prochains-A quoy confentant aucunement ledit Duçnbsp;de Guife, autres lettres patentes furent aiifs*nbsp;expedices de ce melme iour, rclatiuesdesnbsp;precedentes, qui furent emologuees au Parlement,
-ocr page 195-Sous François II. i8î lcnietvt,4uconfentement du procuretir ge-neral,-povtans que pluGeurs perfonnes ounbsp;pour ignorer la grâce amp; bénignité de fa ma-, ou pour eftre feduits d’aucuns malinsnbsp;amp; feditieux efprirs qui tafchoyét fous le voile de religion à faccâgct toutes les richesnbsp;villes amp; maifons du royaume, s’eftoy ent misnbsp;en chemin en pluGeurs amp; diuerfes troupes,la plufpart armez, amp;auec piftollesjpournbsp;aller deuets le Roy,fous couleur de luy vounbsp;loir prefentet certaine côfefsion de leur foy,nbsp;choie fcandalêufc amp; contre tout droit diuinnbsp;amp; humain. Et combien que telle amp; damnable entrcprife mcritaft griene amp; exemplairenbsp;punition; neantmoins ayât co gnu en aucunsnbsp;de ceux qui eftoyent prifonniers vne grandenbsp;Gmplicité amp; ignorance, en les faifant inter-roguer en fa prefence,deGrant côferuer ceuxnbsp;qui recognoiftroyét leurs fautes Scef^argnernbsp;le fang de fes fuiets; U commandoit a toutesnbsp;perfonnes arriuees,ou qui eftoyct en cheminnbsp;d’aller vers luy en telles troupes, aflémblecsnbsp;amp; equippage,pour le faicl de leur foy , quenbsp;dedâs deux fois vingt quatre heures, ils cuC-fent à fe retirer amp; rebourfer chemin deux 1nbsp;deux,ou trois à trois auplus,enquoy faifantnbsp;il leur donnoit impunité du fait, defendant ànbsp;tous iuges de leur en faire aucune queftion.nbsp;Etquât aux defobeifsâs,vouloir qu’ils fufsétnbsp;pendus amp; effrangiez quelque part qu’on lesnbsp;ipprehédaft fans autre figure de proces,pet-
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-ocr page 196-i8‘4 Hiftoire de France^
mettant à fes fuiets d’y vfer de plaine au thorite,amp; fi befinn eftoit, de s’aflembler au fort du tocquefain,amp; en tas de refiftance les tuetnbsp;inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cothme traiftres amp; rebelles. Ettoutesfois»
4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce que chafeun cognuft que le feur accès
eftoit ouuert à tous ceux qui auet humilité amp; reuerence (comme il appartenoicà bonsnbsp;fuiets)voudroyent aller deuers lay prefenteïnbsp;jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leurs requeftesjil permettoit tant à ceux qn*
fe feroyent retirez,qu’à autres d’enuoyer vrt ou plufieursauec leurs remonftranccs poirtnbsp;les faire voir à fon confeil,amp;furcc leur pouf'’nbsp;uoir comme de raifon:promettant en parolenbsp;de R oy,nc leur faire aucune queftion, maisnbsp;leur donner toute feureré.
Moit ma- Comme ces chofes fe failbventda Renart
• » die tafehant par tous moyens defeioindre*nbsp;»aiidic. fa troupe, le i8 du Mois,fut rencôtre en la
reft de Chafteau Régnant par v n gentilhon* me nommé Pardillan fon parét,qui auec ph*nbsp;fieurs autres, couroit çà amp; là, pour defeort'nbsp;urir quelque chofe. Or voyant que la R^'nbsp;naudie luy faifoit tefte amp; s’appreftoit au coirtnbsp;bat, il voulut tirer vn coup de piftole, mais **nbsp;ne prit feu, à cefte faute la Renaudic le io*'nbsp;gnit, amp; luy donnant deux coups d’efpee artnbsp;cofté droit le tua. Mais il ftit quant amp; qiia**^nbsp;frappe d’vn coup de harqueboufe par le fe^'nbsp;«iteiir du mort,duquelcoup il mourutfur R
champ. Son corps fut porté à Amboyft deux liens feruiteurs menez prifonniers
fort
-ocr page 197-Saus François II. 185 fon arriuee il y eut grade aïaigrcflè à la cour,nbsp;amp; fut quelques iours fon corps pendu fur lesnbsp;ponts,auec vn cfcriteau attaché au col contenant ces mots:£lt;i Renandie dit laforefi, chefnbsp;des rebelles. Qui fut caufe que plulieurs ayâsnbsp;entendu ce qui eftoit auenu,amp;la publication de l’edit precedent fait à Amboyfe lenbsp;dixfeptiefme Mars,feretirèrent Reperdirentnbsp;courage.
Celle mort de laRenaudiealIèura à demi ceux de Guife qui elloyent cfprisd’vne grad’ frayeur; toutesfois le remords qui leurnbsp;venoitd’auoirolfenfé tant de gens qu’ils nenbsp;pouuoyerft difeerner lequel leur eftoit aminbsp;ou ennemi ;amp; la prefence du Prince qui nenbsp;s’eftonnoit point, leur eftoit vne double ge-henne amp; pafsion. Dauantage le Cardinalnbsp;voyantd’Andelotdeuantfes yeux,cela luynbsp;rafraichiftôit la mémoire des outrages qu’ilnbsp;luy auoit procurez durant le regne du feunbsp;Roy Henry, amp; luy efehappade dire, qu’ilnbsp;ne craignçnt homme au monde tant que ce-ftuy-la,amp;que s’ill’auoitpour ami, amp; auf-ft l’Amiral fon frère , il n’auroit plus denbsp;crainte de tous les autres . Mais il ne fe pou-uoit autrement petfuader qu’ils ne fuftentnbsp;de la menee gt; quelque bonne mine qu’ilsnbsp;filfent.Dequoy la Royns mere tafchoitde lenbsp;deftourner,l’aireurant qu’il n’auroit aucun;nbsp;mal de ce codé là, d’autant qu’ils le luy a-Hoyent ainfi promis.
-ocr page 198-i8^ Hiftoire de France,
Suborna- nbsp;nbsp;nbsp;Allegcz doncdc ce co ft c, Sc ftirmoftwn^
B,^n! /au toutes auttes difficultez, apres leur eftie deshóncui nus gciis à fiiffifauce pour fouftenir vn
amp;tude eftort, voulans fauoir particulier^' ment amp; parle menu ce qu’auoit délibéré i*nbsp;Renaudie,ils firent venir deuant eux I’vnnbsp;fes gensgt;nomraé la Bigne, tantpource qu’gt;‘nbsp;eftoit fon ancien feruiteur, amp; qu’il fauoitnbsp;plus fecrets afaires, que pour auoir efté fiil*nbsp;d’vn.pap'er en chiffre, amp; qu’il feruoit denbsp;cretaire à fon maiftre . Ceftuy ci,alléché pa*'nbsp;promefles amp;voulant fauner fa vie,declaranbsp;quieftoit contenu en ceft efcrit,enfembl^nbsp;tout ce qu’il fiuoit de l’entreprife, ainlî qu’*‘nbsp;s’enpouuoitfouuenir,encor qu’il cuftii’t^nbsp;Sc promis n’en iamais rien reueler: voii'^nbsp;quand il deuroit eftre tiré membre apres ail'nbsp;tre. Mais fon maiftre mort il fe difijit qn**’'nbsp;te de tout ferment. Or voyant le Cardina*nbsp;que fon aceufation n’eftoit allez fuffifant®nbsp;pouriugcràmort les prifonniers amp; poUt'nbsp;fuyure les autres, ils I’induifireÄt à dire amp; a-ioufter, comme Ion tenoit pour certain, qU®nbsp;c’eftoit principallement au Roy qu’onnbsp;vouloir, amp;¦ par confequenr atout fon eftatinbsp;en quoy fai faut amp; y engageant le Roy de Nanbsp;uarre, ils le feroyenr grand,finon qu’il fe de'-uoit afléurerde mourir cruellement. Ercoiflnbsp;bien qu’en celle furie, il leuren euft donnenbsp;quelque elperance,fi demeura-il es rennesnbsp;de fa premiere depofition, laquelle neant-moifl^
-ocr page 199-Sous François IL rSy
Tnoins ils ne laifl’erent de faire valoir,amp; de-pefcherent en toute diligence le fecrwairc Deflandes vers le Nauarrois de lapart dunbsp;Roy,pour elfayer dedefcouurir quelque chonbsp;fe qui leur peuft feruir. Mais if n’y profitanbsp;iien,en forte qu’ils iugerent ledit Deflandesnbsp;auoirtrahi le Roy,pource qu’il ne leur auoitnbsp;voulu prefterfon honneur ni fa confcience.nbsp;Bien rapporta-il l’offre volontaire duRoy denbsp;Nauarre pont fecourir le Roy,auec v ne puifnbsp;fante armec-.mais on ne luv fit nulle refpôce,nbsp;car aufsicefecours leur cuit efte trop fufpeét.nbsp;Pour retourner à nos brifees, le premier artinbsp;de de l’efcritamp; chiffre ttouué fur la Bigne,nbsp;comtnençoit par ces propres mots:
Pioteftation faite pat le chef amp; tous ceux du confeil, de n’attenternbsp;aucune chofe contre la maieftc dunbsp;Roy,ni les Princes de fonfang,ninbsp;reftat du Royaume.
A quoy s’accordoyent entièrement tous les autres articles,commc le rccitoycnt ceuxnbsp;qui l’auoyent veu , declarans ouuertementnbsp;que l’entreprife ne tendoit à autre fin qu’anbsp;demettre du gouucrnement du Royaumenbsp;ceux de Guife, redreffer amp; faire obferuetnbsp;l’ancienne couftume de France, par vue legitime affemblee âcs Eftats . Qhe fi pour
-ocr page 200-188 Hifloire de France, raifon de ce lefdits de Guife les vouloye'*^nbsp;blafmerdc fedition, amp; fe vouloyentnbsp;des forces dii Roydis pourroyét elnpelch^*'nbsp;ceftc violence par atirre force , amp; que po^**’nbsp;cede caide ils s’eftoyent armez. DauanWg®nbsp;outre ceil efcrit, il fe trouua entre les papier®nbsp;delaBigne, vne remonftrance à part gt; ‘l'**nbsp;deuoiteftre faite au Roy, en laquelle il ynbsp;uoit vn article pour défendre ceux quinbsp;noyent la doârrine appelée nouuclle,nbsp;s’eftoyent volontairemêt aioints à celle eP'nbsp;treprife pour eftre vnc caufe politique, lt;1^^nbsp;conccrnoitles loix amp; ftatuts du royaume»nbsp;tout au profit amp;fcruice du Roy: contrenbsp;quel s’il y euft eu la moindre cfiofe du moquot;'nbsp;de,ils ne s’en fuiï'ent iamais mellez, coini’’^nbsp;en lemblable ils auoyent déclaré ouuert^'nbsp;ment ce qu’ils fentoyét de l’obeilîànce de*!^nbsp;aux Rois, amp; autres principautez,par lenbsp;nier article de leur confefsion de foy iinp*^*’nbsp;mee : ou il eft contenu qu’on doit A’anch^'nbsp;ment amp; de bonne volonté porter le iougnbsp;Rois amp; Princes, encores qu’ils fufl’entnbsp;deles. Surquoy aufsi ils condamnent amp;nbsp;iettent les feditieux amp; perturbateurs de l’o*-quot;nbsp;dre dein dice, efperans à I’all'emblecnbsp;rale des cllats légitimement conuocqt'^/’
SousTrançois 11. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1S9
ce qui leur Aonnoit efperance de Yvonne iflvte en ceft endroit c’eftoit qu’a Va fin du regnenbsp;de Henry x.en Va gencraVe aflembVec du Parlement ,qu’on appeVVe MercuriaVVe, iVs’cftoitnbsp;pteCques refoVu de ne perfecuter plus pournbsp;Va religion auant Va determination d’vn con-ciVe 5 quand ceVa fut interrompu par Ve Cardinal de Lorraine , à Va perfuanon duqueVnbsp;plufieurs confeilVers furet emprifonnez pournbsp;cede feule caufe,ôe du Bourg brutVe. VV eftoitnbsp;donc a prefumer que le Cardinal amp; fon frété , edans Vrors d’autVrorité, Va fentencc Vibrenbsp;des edats eud peu edeindre les feux qui e-doyent encore allumez en Prance, contrenbsp;ceux qui ne vouloyent obéir au Pape. V oiVanbsp;en femme que contenoyent ces memoiresnbsp;ôc Ve but de V’entreprife pour l’execution denbsp;laquelle Va Kenau die auoit amene cinq césnbsp;cbeuaux quiedoyent fuiuis de mille autresnbsp;pour donner efeorte à. ceux-ci. Mais au contraire ceux de Guife vouloyent faire croire que c’edoitauKoy amp;àfcs frétés qu’onnbsp;en vouloir, Sc non à eux, d’autant qu’ils n’a-uoyent fee difoyent-ils) offenfeperfonne ennbsp;leur priué , amp; que ce prétexté edoit pris parnbsp;les beretiques , pour plus à l’aife abolir toute autborité royale, reduireVe royaume en canbsp;tons amp; républiques , tuer toute Va nobVeffenbsp;de Prance , à l’exemple des Suilfes,pour vi-ure en commun.
TeV edoit leur dire , tendant à ce qu’on
-ocr page 202-190 Hiftoire de France,
Mauuaife confciencenbsp;n'eft ia-mais af-fcurcc.
defpefchaft autant qu’on en pourroittrott' lier : toutesfois craignans aucunement qu®nbsp;tel nombre d’executez ne les rendift odieit*nbsp;à rous,amp; que ce nom d’Eftats ne chatouilla**’nbsp;le cœur du commun, la Royne mere amp;nbsp;en fin trouucrent qu’il feroit bon de del*'nbsp;urer la plufpartdcs poures foldats venus^nbsp;pied , auec inionôtion de fe retirer, amp; de 0®nbsp;fc mettre plus en tel danger. Ce qui fut fai^’nbsp;amp; fous main fut donné à chacun vn teftofnbsp;pour pafièr chemin. Mais outre cela ceux 3^nbsp;Guife auiferent de fc fortifier aux defpe’’^nbsp;du Roy, fous ombre d’augmenter fa gat'nbsp;de, de harquebufiers à pied amp; à chenal,afifnbsp;que par ce moyen ils pcuflênt cftre miequot;^nbsp;amp; plus feulement gardez. La charge de l^'nbsp;lier ces gens fur baillce au moine Rich^'nbsp;lieu, choifi par le Duc de Guife, pour le cO'nbsp;gnoiftre confit en toutes difiolutionsjlcqi’ynbsp;fitfaleuee d’entre tous les voleurs amp; riibnbsp;fiens qui fe peurenttrouucr, comme n’ayait^nbsp;telle maniéré de gens aucune conuenanf^nbsp;auec la maniéré de viure des Luthériens, f*'nbsp;difoit ledit Duc de Guife que le Roy amp; h*/nbsp;en feroyent mieux gardez que par aiitir^nbsp;de meilleure vie. Or pour retourner aux r^'nbsp;ftes des forces des afiàillans qui tenoye'^*nbsp;la campagne,eneqr qu’ils feeufient l’incoO'nbsp;uenient auenu i leurs principaux conilt’'nbsp;deurs, amp; quoy que les clrofes fuflcnt côif*^nbsp;defefperees , ii ne perdirent-ils point en'nbsp;core^
-ocr page 203-Sous François IT. 191 cores courage. Et fur cela quelcun d’eux or- vaiiistiftnbsp;dona vn nommé le capitaine la Mothe auec peu bcu-quelquc peu de foidats efl.rangers,pour fairenbsp;armer amp; aflémbler ceux de la Religion denbsp;la ville d’Amboyfe quad il leur fcroit commandé, eftans dans la ville iufqucs au nombre de cent ou fix vingts hommes de fait:nbsp;amp; d’autre part eftoyent le capitaine Coc-queuillc auec le capitaine Champs , logeznbsp;aux faiixbourgs vers Védofme, qui auoyentnbsp;charge de fe failir du pont, amp; ce au mefmcnbsp;temps que la troupe de Chandieu arriucroitnbsp;du codé des bons hommes ou elle deuoitnbsp;venir, la nuiét du famedy partant d’auprèsnbsp;de Bloys. Et eftoit l’entreprife, qu’ayant e-fté par ceftuy-la rccognu vn périt huis ennbsp;la muraille de la ville rcfpondant fur lanbsp;riuiere ,quife pouuoit enfoncer d’vn coupnbsp;de pied, il vouloir introduire cefte troupenbsp;parla dans la ville , amp; par ce moyen fe mon-ftrer parmy ceux de la cour, amp; tenir le cha-fteau bride , fans auoir en iceluy chenauxnbsp;aucuns, amp; corne rien de viures, ains eftoyétnbsp;toutes les comoditez en la ville amp; aux faux-bourgs.Mais la troupe qui deuoit arriuerlanbsp;nuiamp; arriua de grid iour , amp; fut crié alarme,nbsp;par des gens defeendans par eau qui \ irentnbsp;cefte troupe marcher au grâdtrot tous auecnbsp;efeharpesblanches , qui ht armer chacun aunbsp;chafteau amp; en la ville .Chandieu arriuât trounbsp;ua celuy qui l’auoit fait acheminer en la tue
-ocr page 204-15)2- Hiftoire de France, du faubourg des bons hommes, qui luy ditnbsp;vous auez tout gafté que n’eftes venunbsp;nuiélmiais puisqu’ilfaut tout bazarder,nbsp;aux bons hommes, amp; ie vous y vay trouuef'nbsp;Chandieu s’achemina auec fa troupe, amp; 3'*nbsp;lieu d’entrer dans le monaftere des bons h*’nbsp;mes pour fe mettre à couuert du chaftc^'*nbsp;qui tiroir,amp; pour fe rallier là, amp; aufsi pouf 1nbsp;lailï'er leurs chenaux, ils mirent pied à terr^’nbsp;amp; eflày event de rompre la porte de la vill^nbsp;nommee la porte des bons hommes, amp; le*’’nbsp;Rit tiré du Chafteau, tellement qu’ils furep’nbsp;contrains fe retirer ; que s’ils enflent eu loi**nbsp;de bien entendre ( comme ils ne firentnbsp;eftas ainfi haftez amp; efehauffez ) ils pouuoy^’nbsp;encores entrer das lavillcparce mefme e**'nbsp;droit qui eft dit,amp; lors la Motte, Coquevi**^nbsp;amp;: Champs chargeoyent les corps de gat**nbsp;du pont amp; de la place, amp; auoyent comni*'***nbsp;dement de fe faifir des maifons de ladite p‘nbsp;ceamp;prochaines des portes duChafteaU’nbsp;fut merueillc qu’à cefte alarme ils nefutt**nbsp;aucunementdefcouuerts. ^ijuoy quefoit’nbsp;intimidèrent fi bien les courtiifàns, qu’ilnbsp;ftoit plus de midy auant que les portes o'*nbsp;ville fuflent ouuertes,qui leur donna naoV^^^nbsp;amp; loifir de fe retirer, principalement auxnbsp;decheualjcarplufieursde ceux de piednbsp;rétpris amp; remenez à Amboy fe côme rclî*Pnbsp;Le marin aufsi de cefte alarme, s’en troi*nbsp;iîx attache!^ à vnc perche,de ceux qui
-ocr page 205-Sous François IL 193 cftepris au pavanant,lefquels on difoit auoirnbsp;eu charge de conduire les gens de pied.
11 n’eft pas croyable quel nombre d’lrom-uies fe rallièrent en peu de temps, auec ceux de Guife : car outre les pcrfonnes cy dellùsnbsp;nominees, amp; les gétilshommes venus à leurnbsp;mandement.il fe trouua auec eux vne infini-tédefaine^,mullcticrs,pallefrcniers,char-tiers, lâqriaîs, viuandiers 8i autres racailles, 'nbsp;qui faifoyentpîus de deux mil hommes, lef-quçls eftans afriandez aux defpouilles d’or,nbsp;d’argent,d’habits, d’armes amp; chenaux qu’onnbsp;leur abandônoit au pillage, nepardonnoyêtnbsp;ànulpaftànt, fuft Huguenot ou non. ^^e linbsp;on leur faifoit la moindre refiftance,ces coureurs auoyent puifl’ance de tuer, comme denbsp;vray il s’en trouua beaucoup à dire, outre lesnbsp;pendus,noyez,amp; décapitez publiquement.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘
Le Duc de Guife cômandapareillemétan maiftre des eaux amp; forefts d’Amboyfe, quenbsp;il en tuaft autant qu’il en trouueroit lans plusnbsp;les amener à la ville, qui eftoit ia infedee denbsp;corps , ioint que tant de gens faifoyent pitiénbsp;aux dames. En quoy il fut tresbien obey parnbsp;ce bon maiftre des eaux amp; forefts. Car fousnbsp;ombre des Huguenots ,il deualifa pluficursnbsp;marchans, amp; entre autres deux de Rouan,nbsp;allansà la foyrc en Poieftou , aufquels iloftanbsp;de deux à trois milefeus auec force bagues,nbsp;que depuis fa femme portoit aux doigts fansnbsp;les cacher, amp; fans que ces poures gens en
-ocr page 206-1^4 Hiftoire de France, çuflènt autre reftitution que des menaces-Parainfilçs Huguenots firent riches bea»'nbsp;coup de coquins amp; beliftres.
U a efté déclaré comme apres la publication du dernier edid »pour faire retirer ceuX qui vcnoyent àlafile,plufieurs ayans entendu le feur accès que le Roy donnoit de 1^nbsp;perfonne , auoyent rebourfé chemin ponjnbsp;auifer à leurs afaires,mais encore qu’ils eiil-fent quitté les armes j amp; fe fuflènt rengeznbsp;deux à deux, amp; trois à trois, fi ne laifloit-oOnbsp;de les prendre ou ils fe pouuoyent rencontrer. Et depuis s’eftans efpandus deçà ôcde-làj pluficurs tombèrent entre les mains denbsp;leurs ennemis, amp; les iours cnfuyuans furentnbsp;exécutez en diuerfes maniérés, auccquesnbsp;ceux quieftoyent ia prifonniers,iufques aUnbsp;nombre de trente ou quarante. Ce qui f’“-caufe que plufieurs ne firent difficulté de pnbsp;rallier aueccefte troupe qui alla iufques co'nbsp;tre le chafteau. Entre ceux de nom qui fti-rentpris apres ladite permifsion amp;auant cenbsp;dernier eftorty en eut deux; L’vn puifnc denbsp;la maifon de Rricquemaut dit Villemongey»nbsp;l’autre dit du Pont.
Ceux de Guife,aprcs ces alarmes, fachaS qu’ils ne tenoyent tous les chefs, furet quelque temps en fufpens, fans ofer rien faitenbsp;aux principaux prifonniers , finon de peit anbsp;peu s’enquérir s’il fe mouuoit rien aux enui-ronsj cle dclpefchcr les petis compagnonsnbsp;les
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-ocr page 207-if
Sous François II. 195 ^cs premiers. Mais quand Sipierrc eut ame-rieleurs compagnies de gendarmerie5amp; quenbsp;tous leurs amis furent venus à leurfecours,nbsp;en forte qu’ils auoyent autour d’eux commenbsp;vne armee, ils CQmmencerét à lener la teftc,nbsp;amp; amp; parler gros. Et tout premièrement firentnbsp;commander par le Roy an Prince de Condcnbsp;de ne partit de la cour fans congé , amp; cer-choyét occafion de s’attacher à ta perfonne:nbsp;ce que toutesfois il fceutaflez proprementnbsp;difsimulcr pour le temps. Eftans donqucsnbsp;auertis que chacun s’eftok retiré ,1e Roy alla à la châtie : mais le Cardinal ne fortoitnbsp;point encor, qu’il n’y euft toufiours douzenbsp;ou quinze cens cheuaux d’efcorte, tant il fenbsp;fioitpeuaux homes, amp; craignoit que quelque defefperé femiftàlatrauerfepour l’outrager. Cependant qu’il tenoit garnifonnbsp;chafteau ,il pourfuiuoit la mon des prifon- desptiron-niers,fur tout de ceux deNoizay,lefQuelsin-
ri nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J, rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'Noiiay îc
tetroguez retpondoyentronsd vneiorte, a- auu«. fauoir d’eflre feulement v enus pour prefen-ter leur requefte au Roy, amp; que leurs armesnbsp;n’eftoyent que pour fe defendre de laviolé—nbsp;cedeceuxdeGuife, qui s’eftoyent fuitiue-ment emparez de la perfonne du Roy, amp; dunbsp;gouuernement du royaume, contre les an-ciénes coftitutions •. requerâs àcefte occafiônbsp;d’eftre prefentezanRoy,pourluy rêdve rai-fon de leur faiét,côme on leur auoit promis,nbsp;en leur faifât quitter les armes en fon nom
N 1 nbsp;nbsp;nbsp;'
-ocr page 208-1^6 Hiftoire de France, commandement. Ils requeroyenr aufsi qn’ônbsp;les fill iouir du benefice de fes edits. Maisnbsp;rien ne leur fut ottroyé,principalement quadnbsp;ceux de Guife fefentirét les plus forts. Ainlinbsp;fûrent plulieurs iours (pendant vn mois)nbsp;employez, ouà couper telles, ou à pendre,nbsp;ou à noyer. Et de vray il s’é trouuoit en la ri-uiere de Loyre tantoll fix, huicl, dix, douze,nbsp;quinze attachez à des perches , qui auoyentnbsp;encor leurs bottes aux ïambes, en forte qu’ilnbsp;ne fut iamais veu telle pitié. Car les ruesnbsp;d’Amboyfé eftoyent coulantes de fang, SCnbsp;tapi flees de corps morts de tous endroits:nbsp;fi qu’on ne pouu'oit durer par la ville pour lanbsp;puanteur amp; infection.
Il y en eut plufieurs, amp; entte autres vn de la ville de Tholouze, qui difoyét n’eflre venus de fi loin pour s’en retourner ainfi , Sinbsp;qu’ils vouloyent parler au Roy, amp; luy fairenbsp;confefsionde foyimais ils furent incontinent attachez amp; pendus aux fenellres dunbsp;çhalleau.
Vn autre apres auoir difputé longuemét de la religion en la prelénee de la Roynenbsp;mere, rendit telle confcfsion d’icelle , qu’dnbsp;fit à demyconfelîèr au Cardinal la docltinenbsp;eilre vraye, mefme en la doélrine de la Cc-ne : mais ladite Dame ne fc fut plu (loft de-ftournee pour entendre à autres alaires,qu’i}nbsp;ne full enleué de fa falle. Et comme ainfinbsp;full qu’elle euftpris quelque goull à ce peton nage
-ocr page 209-Sous François IL 197 Tonnage Ie voulant faire deliurer, elle demanda aufsi foudain ou il eftoit, ôc enuoyanbsp;apres ; mais il eftoit ia depefchéjdcquoy ellenbsp;fut aucunement fafchee,ce difoit cllexar elle l’auoit iuge innocent.
Il fut pris pluficurs prifonniers à Bloys Sc à. l’êntour qui s’en retournoyent, felon lanbsp;permifsion du Roy, pour la deliurance def-quels on enuoya gens deuers le Roy, amp; lànbsp;Roynefamere; mais il ne leur fut pofsibicnbsp;d’en pouuoir approcher,ne leur faire aucunenbsp;rcmonftrance, qu’ils ne fuflenr menacez denbsp;les faire tailler en pieces, s’il leur auenoit denbsp;feprefenterauRoy,necraignans rien plusnbsp;Ceux de Guife, linon qu’il iitft aduerty quenbsp;Ce n’eftoità luy qu’oh en vouloir: mais à euxnbsp;feulement. Car le Roy demandoit fouuentnbsp;en pleurant, que c’eft qu’il auoit fait à fonnbsp;peuple, pour luy en vouloir ainfi, amp; difoitnbsp;vouloir entendre leurs plaintes amp; raifons.nbsp;Il difoit aufsi àJeeux de Guile, le ne fay quenbsp;c’eft,mais i’entés qu’on n’en veut qu’à vous,nbsp;le defirerois que pour vn téps vous fufsicznbsp;hors d’ici, afin que Ion vift fi c’eft à vous ounbsp;à moy que Ion en veut. Ce qu’ils reiettoventnbsp;entierement,l’aflcurantque luy ne fes frèresnbsp;fie viuroyent vne heure apres leur partemtt:nbsp;amp; que la niaifon de Bourbô ne cerchoit qu'ànbsp;les exterminer, à l’aide des hérétiques Huguenots, pour fe venger de leur vieille querelle , en fone que ce langage faifoit le Prin-N 3.
-ocr page 210-1^8 nbsp;nbsp;nbsp;Hiftoire de France,
le peuple de rechetnbsp;abbreuuénbsp;(le calomnies amp;nbsp;iautlcuz.
cc de Condé cftre encor pluS mal voulu diïquot; dit Sieur qu’au parauant, amp; en däger d’eftfCnbsp;tué comme 11 fera veu. Et afin de deftournefnbsp;le peuple de l’opinion qu’on pouuoit auoifnbsp;conceüe par les remonftrances de tant denbsp;prifonniers , qui declaroyenr auec grandenbsp;rerueurda caule qui les auoit conduits,coOl'nbsp;me il a efté declare : lettres furent expeditesnbsp;aux Parlements,amp; luges des Proninccs,p3fnbsp;icfquelles le Roy.difoit auoir defcouuert lesnbsp;confpirations eftrc faites contre fa perfonnc»nbsp;celle des Princes, amp; de fes principaux mini'nbsp;ftres, par aucuns feditieux,lefquels fous prC'nbsp;texte de religion, auoyent inuéié tous moye®nbsp;que peuucntmauuais efprirs, amp; nommémcfnbsp;follicitè aucuns Princes eftrangers de les fii'nbsp;uoriferamp;leuergens de guerre pour entre!nbsp;au Royaume, leur donnant affeurancc fansnbsp;difficulté de venir à chef de leurs defl’eins»nbsp;par ce qu’ils feroyent fouflenus parplufieulSnbsp;Seigneurs amp; gentils hommes,amp;grand nom'nbsp;bre d’habitans des villes amp; plat pays, qi’Jnbsp;prendroyent les armes, amp; s’cfleueroycntsnbsp;jour certain amp; determine entre eux. Dait'nbsp;trepart, afin de mieux affermir leurs ftifdi'nbsp;tes entreprifes amp; feduire plus facilement fc®nbsp;fuiets, auoyent pratiqué de faire aff'embltt^nbsp;fccrettes en plirheurs lieux du royaume pm^*-tenter les volonrcz de ceux qui s’y trouuoy'nbsp;ent, amp; là fe feroyent efforcez , tant par Ry*-propofer les dangers que l’efpcräce de bieS’
-ocr page 211-Sous François IL 199 lts alienee de leur deuoir, fous prétexte amp;nbsp;îifleurance du fecours des eftrangers qui fenbsp;ttouueroycnt à iour nommé auec grandesnbsp;forces furies limites du Royaume , pour lesnbsp;fortifier en l’eXcCution de leur deflèins ; parnbsp;lefquelles fuppofinôs amp;induôlions aucunsnbsp;feferoyent lailfez aller jiufques à permettre d’adherer à l’entreprife amp; prendre lesnbsp;armes. Et s’attendoyent Icfdits coniureznbsp;qu’en vn mefme temps ils efmouuroyét telle (edition par tous les endroits du royaume , qu’il ne fetoit pofsible d’efteindre lenbsp;feu qu’ils auroyent allumé , que pour lenbsp;moins ils n'euH’ent mis toutes chofes en telnbsp;trouble amp; confufion qu’ils auroyent cependant le moyen de piller les plus riches temples, amp;faccager les meilleures maifons desnbsp;villes,8c loifirde fe retirer auec leurs principaux complices plains d’or amp; d’argent ounbsp;bon leur fembleroit. Dequoy ledit Sieur di-foit auoir aduertiffement amp; particulières informations de diuers endroits, mefmcs desnbsp;princes eftrangers fes amis 8c alliez, ôc d’aucuns Ces fuiets que les coniurez penfoyentnbsp;auoir tiré de leur party . Dont il les auoitnbsp;bienvouluauertir, afin que ces lettres recédés , ils en ftû'ent certains tous fes autresnbsp;fuiets, 8c que chacun en rendift graces ànbsp;Dieu , 8c que Ion aduifaft de pouruoir ànbsp;la feureté publique 8c priuee d’vn chacun.nbsp;Au furplus,qu’ils hffent publier que tousnbsp;N 4
-ocr page 212-zoo Hiftoire de France, ceux qui par feduchionou mauuais confcifnbsp;auroyent confenty aufditesïcntreprifcs, amp;lenbsp;declareroyent franchement amp; de bonne foygt;nbsp;dedans huiôt iours apres, la peine amp; offenfenbsp;leur eftoit remife : ce qu’il promectoit en fo']nbsp;de Prince amp; parole de Roy, comme au contraire ils ne trouueroyent apres lieu de mife-ricorde, ains encourroyct les peines des criminels de lefe Maieftc.
Defenfts nbsp;nbsp;nbsp;Lcsprincipaux de celle entreprife,lc voyas
cXmnies, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«Scqucccux de Guife n’en-
contenans troyét cu aucunc defenfe de leur chcf,coin-dV«ux'dc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fuiïènt tacitement condamnez^
cuife. publièrent aufsi de leur part firentimpri-mer la remonllrance dont aucuns d’eux furent trouuez faills en laprifon, fous l’elpera-ce de la prefenter au Roy au nom des ellatS de France.
Au commencement ils difoyent i’ellre allez apperceus que leur alïèmblee auoit eft^nbsp;par luy trouuee ellrange, pour n’auoir co-gnoilïànce de l’extremc necefsité , qui lesnbsp;auoit contraint d’elfayer vn extreme rcmedenbsp;pour laconlèruationde la perfoone , de fanbsp;grâdeur,amp; de tout le peuple, que Dieu auoitnbsp;fubmis à fon obeillànce. A celle caufe ilsnbsp;prefentoyent à fa Maiellc icelle leur remon-llrancc par laquelle la caufe de ce faiél cllatnbsp;fommairemenr déclarée, amp; bien entendue,nbsp;ils efperoyent de non feulement clfacer lenbsp;foupcon de feditiondc mutinerie: mais aufsinbsp;ellre
-ocr page 213-Sous François II. xot cftrecognus pour fes treshumbles Serres fideles fuiets amp; feruitcurs.
En premier lieu donc ils proteftoyent de-Uant la Maiefté de Dieuamp;lafiene , qn’ils n’auoyent voulu attenter aucune chofe contre icelle 5 ains vouloyent vjftre amp; mourir ennbsp;l’hommage feruitude amp; treshnmble obeif-fance qu’ils luy deuoyent. Et que les forcesnbsp;qui luy cftoyent apparueÿ, n’auoyct efté quenbsp;pour fon feruice, amp; pour s’oppofer à la tyra-nie de ceux de Guife,qui n’ont iamaistafchénbsp;en toute leur vie qu’à s’agrandir de famine,nbsp;amp; de tous ceux qui luy appartenoyent.
Et combien que leur faç;on peuft fcmblet de prime face nouuelle amp;: violente: neant-Woins ils fupplioyent treshumblcmcnt fanbsp;Maiefte de confrderer que n’ayans autresnbsp;moyens pour deftourner le peril qui luy e-ftoit prochain amp; atout fonrovaume,pourccnbsp;qu’ils craigrroyent la cruauté acouftumecnbsp;¦de ceux qui eftoyent auprès de fa perfonne:nbsp;Ils auoyét penfe qu’on ne trouucroitiamaisnbsp;nouueau ne eftrange ce que les luiers feioyétnbsp;, pour la conferuation de leur Prince ,amp; quenbsp;c’ellpluftoft luftice queviolence,de repouffer les ennemis d’vu Roy amp; d’vn royaume,nbsp;comme font ceuxcôtrelefquels Ils s’elfoyctnbsp;affemblez.Car premièrement dlfolt celle re-monftranceùls n’ ont lamals difslmuVe qu’ilsnbsp;ptetendoyétauoltdrolélfuï deux Aesprln-'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tipales ptoulnces du loy aume gt;afauolt,fui les
-ocr page 214-lox Hiftoire de France, Duché d’Anjou, amp; Conté de Proucnce, dc'nbsp;clarans ouuertemér afl'ez de fois que ce n’^'nbsp;ftoit que par force, qu’ils eftoyent priueznbsp;la poÔèfsion de ces deux pays,tellement qU®nbsp;du temps du feu Roy fon pere , en fon adue'nbsp;nement à la couronne, ils vouloyétluy foU'nbsp;ftrairc ledit Côté de Prouence,amp;cóbien qi*?nbsp;leur entreprife ne full paruenue à Ion but,nbsp;fut elle tellemét acheminée, qu’il en efto**'nbsp;mefmes demeuré quelque chofe par eCcdt:'
Dauantage leur ambition auoit edè tel' le,que de mettre en peine quelques gés do'nbsp;clés pour recercher leur race es vieilles chto'nbsp;niques, fe voulans dire eftre defcendus denbsp;droite ligne de Charlemagne, efperanS)nbsp;quelque iour l’occalîon fe prefentoit, de de'nbsp;barre le royaume, comme n luy amp; fes prede'nbsp;cedèurs n’en eftoyent qu’vfurpateurs.Et efl'nbsp;cor qu’ils euftent fongneufement tafehénbsp;difsimuler leur mauuaife Scpernicieufe^’*'nbsp;fe(2:iô,fi en ont-ils tou hours murmuré qu^^'nbsp;que chofe,amp; fur tout depuis le temps qu’dnbsp;uoit pieu à Dieu l’appeler à la couronne.
Aufurplus, leur audace auoit efté du to^t^ intolerable à fes fuiets , quand ils s’eftoV^^'nbsp;comme faifis de fa perfonne, amp; du gouuet'nbsp;nement de fon royaume incontinent apres ‘nbsp;deces du feu Roy,e{perâs par ce moyé fenbsp;re fi grands,que de pouuoir abaifter amp; hiV ,nbsp;les fiés quad il leur plairoir. Lequel aifte leinbsp;eftoit trelîiiffifantpour defeotturir leur •aft’
-ocr page 215-Sous François IL 2,03 extreme, âttédu qu’il n’y a Loygt;couftumenbsp;exemple,qui les ait appelez au lieu qu’ilsnbsp;j^’ioyent pres fa Maiefté : mais au contrairenbsp;les ordonnances des predecefleurs Rois, lanbsp;Couftume amp; la refolution des cftats du Royaume les en cmpcfchoyent allez, s’ils y euf-fent voulu prendre garde, veu mefmes quenbsp;leseftats tenus à Tours au commencementnbsp;du regne de Charles VII l. ne donnent aucûnbsp;heu aux cftrangers auprès du Roy eftanr ennbsp;has aage; mais pluftoft aux Princes defonnbsp;lang,pat le confcil defquclsil peurgouucr-îier ton Royaume. A quoy ces ambitieuxnbsp;^’uyans aucun cfgard auoyent empefehé lanbsp;Conuocation des cftats ; fachans bien quenbsp;ceux qui font affeftionnez à fon feruice,n’apnbsp;prouucroyent iamaisqu’eux qui fonteftran-gets,quipretendoyétquerclcr la conronne,nbsp;amp; qui auoyent tafehé d’en defmembrcr aucunes des principales parties, euft’ent le maniement de ce qu’ils luy vouloyét rauir.lointnbsp;aufsi qu’on fe fouuenoit allez des grandesnbsp;pertes qu’ils auoyent caufees au Royaumenbsp;du viuant du feu Roy,amp; mefmes au derniernbsp;voyage d’Italie,pat lequel l’vn pretendoit ànbsp;fe faire Pape,!’autre Roy de Sicile amp; de Na-ples,retirans pour ce faire les principales fornbsp;ces du Royaume, dont les grandes amp; irrepanbsp;râbles pertes eftoyentenfuyuies. Ayans docnbsp;fenti tant de dômages par leur ambition, lesnbsp;cftats n’euflent iamais eftime leurprefcnce
-ocr page 216-X04 Hiftoire de France, de fa Maie Ré luypounoir eftre profitàb'^jnbsp;mais qu’eux n’auoyenr point de crainte d ƒnbsp;feiiccr icelle Maicfté, de violer fes eftats gt;nbsp;renucrfer les loix Sccouftiimes du Roy^^.nbsp;mc.D’auâtage ils auoyent bien môftré q^’’*nbsp;vouloyent retenir par force le lieu , qu’ib^nbsp;Uoyent vfurpé par leur audace, faifailsnbsp;quelques vns des eftrâgers(entretcnus nc^*'^nbsp;moins des deniers de France)de marchernbsp;mandement du Seigneur de Guife.Ennbsp;il luy pouuoir apparoir dequelie affeólion 7nbsp;eftoyentpouflèzpour prendre le manieradnbsp;de ces afaires, en ce que n’auoitgueres ibnbsp;uoyent voulu fouftraire de la couronne dnbsp;Trance, la fouueraineté du pais de Bari'oR^nbsp;pour enrichir le Duc de Lorraine , ne tel’'nbsp;dans à autre fin qu’à afoiblir les forcesnbsp;Royaume , pour puis apres faire ce do”*^nbsp;quclcun de leurs frétés s’eft ofé vanter,nbsp;noir qu’il ne tenoit qu’au Duc de Guife qd*nbsp;ne fe faifoir Roy de France.
Or de fait le changement qu’ils auoyei’^ commencé à faire des gouuernemens denbsp;villes de frôrierc,amp; autres places fortesnbsp;y en mettre d’autres faits de leur main, aiioi’nbsp;bien fait penfer à fes fuiets que de long’J^nbsp;main ils fe vouloyent preparef le chenii”nbsp;pour paruenir à leur intention : les charg^^nbsp;de plus grande importance,tant par mernbsp;par terre auoyent efté mifes entre les maiiRnbsp;d’eux-mefmesjou de leurs feruiteurs.
Qu’o”
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'^’on pouuoit encores plus aifcmenc ^^^noiftre cela par grad^mas d’argér qu’ilsnbsp;®®oycnt fait, amp; qii’ils ne pouuoyent nier a-“oirdefrobe des finances. Car depuis qu’ilsnbsp;^anient fes afaires les tailles auoyent efté renbsp;^oiibleesdes importions amp; gabelles extra-^ïdinaires fur le fel,bleds amp; vins,amp; cmprûtsnbsp;de toutes fortes plus grands qu’ils n’eftoyécnbsp;niefmes du temps des plus grands afaires:nbsp;tellement que fes panures fuiers qui auoyentnbsp;tantfouhaité la paix, pour l’efperance du repos qu’elle leur deuoit apporter,latrouuoyétnbsp;auiourd’huy plus intolerable que la guerre.nbsp;Et mefmes que beaucoup de villages , furnbsp;tonten laNormandie,demeurent inbabitez,nbsp;par ce que hommes , femmes amp; enfans, c-ftoyent contraints d’abandonner leurs mai-fons,à caufe des exaftions fi grandes. Ncât-moinson voyoitle nombre d’argent infininbsp;ainfi recueilli n’eftre employed fou feruicc,nbsp;ny foulagemcnt de les afaires, veu que tantnbsp;la gendarmerie,infanterie, caualerie legere,nbsp;officiers de fa indice que autres,auoyent demeuré long temps amp; demouroyent encornbsp;pour la plufpart fans eftre payez : amp; fes dettes non aquirees . Et partant s’il plaifoit à fanbsp;Maicftê de faire ouïr tous les comptables, ilnbsp;apperceuroitles larrecins innumerables quenbsp;lefdits de Guife commettoyent iournellc-ment en l’cllat de la fuperintendancc d’icelles. Et par ce qu’ils n’eftimoyent rien tant cô
-ocr page 218-io6 Hiftoire de France, traire à leur ambition, qu’vne bonne iitft*''^nbsp;obferuee en France, ils s’eftoyent du toutnbsp;ftudiez à renucrfer toutfon confcil,s’ennbsp;ftans faits feigneurs amp; maiftres, que auonbsp;l’authorité des cours de Parlement, amp;nbsp;me celle de Paris,laquelle neantmoins auu'*^nbsp;efté de tout tépsbonoree amp; entretenue P^lnbsp;les Roys prcdeceflèurs, comme le principenbsp;lieu de leur domination.
Tellement qu’eux voulans auoir tous^*'^ officiers de fa iuftice à loage pour ne f^^^nbsp;ne dire que ce qu’il leur plajroit, ordo*’'nbsp;noyent commiflaires à leurs fantaficsnbsp;là,amp; leur donnoycnt cognoiflance de tcH^^nbsp;caufes qu’ilsvouloyent.Bref,renuerfans to^nbsp;ordre iufques icy obferué,il y auoit grad d^'nbsp;ger qu’à l’endroit des eftrangers , amp; de toô’nbsp;ceux qui ne cognoifl'ent fa bonté naturell^’nbsp;ils ne luy acquilîcnt quelque note de crii^trnbsp;té. Dauantage ne fe contentans d’auoirnbsp;vne telle conftifion en France, ils l’auoye*’/nbsp;voulu eftendre plusloing,{è faifans caid^nbsp;de tous les troubles d’Efcoiïepar leur audace intolerable:amp;reicrtans toute occafioud^nbsp;bon accord amp; tranqnillité,auoyent aliéné d®nbsp;faMaiefté les cœurs deplufieurs Princesnbsp;ftrangers ,chore qui pourroità 1‘aueniv^P'nbsp;porter grand dommage au royaume.En foquot;^nbsp;me, on auoit toufiours veu amp; experimen^^nbsp;que leur ambition produifoit vné excretfl^nbsp;auarice,laquellc eftoitcaufe des iniuftices^'nbsp;oppte*'
•4
-ocr page 219-Sous François IL xoy oççïefsions , dont eftoit afflige fon panurenbsp;penple,ce que le feu R oy commençant à co-gnoiftre fur la fin d«; fes tours eftoit preft denbsp;les dechafter d’auprès de fa perfonne , ft lanbsp;mortluy en euft donne le loiltr.Et qu’eux cônbsp;plaignans n’ayans peu iufques là faire entennbsp;dre ces chofes à fa Maiefté, euftent grandement defiré d’auoir les moyés non feulemétnbsp;de faire ample preuuc de ce que deflus: maisnbsp;aufsi de produite autres cltôfes concernansnbsp;ce mefme fait t amp; s’eftimeroyét tref-lteureuxnbsp;ft par leur remonftrancc ils obtenoyent audience amp; permifsion de declarer au long cenbsp;qu’ ils auoy ent à dire . Mais puis qu’ ils v oy-oyentque leur cruauté principallement connbsp;ne les ptifonniers pour ce fait s’enaigtifl'oitnbsp;de plus en plus,Slt; qu’ils ne permettoyent aunbsp;cunement que cefte caufe parutnft iufques ànbsp;fes aureilles , dont ils fc vottloyét fane ittgesnbsp;amp; partiesjils ne pouttoyeut faire autre cltofenbsp;ftnon declarer à fa maiefté» qu’ils les tenoyétnbsp;pour fes enhemis amp; de tout fou peuple . lenbsp;fuppliant tref-humblement u’atioir opinionnbsp;que ce qui auoit efte fait amp;fc feroit p*!!’ apresnbsp;contre leur tyrannie s’adreftaft contre fa Manbsp;iefté ,quoy qu’on tafcltaft de le luy perfua-der,ôcfaire croire que tous ceux qui s’en mefnbsp;loyent ne pretendoyent à autre ftn qu’a introduire quelque nouuellc religion. Carnbsp;combien qu’entre ceux qui s’eftoyent ef-leuez contre eux, il y en tuft qui deftraffent
-ocr page 220-xo8 Hiftoire de France, vin re felon Ia reformation de PEuangil^’nbsp;neantmoins ccfte feule caufe ne leur euft i^'nbsp;mais fait prendre les armes s’il n’y eutt eu V'nbsp;ne caufe ciuile amp; politicjue, qui eft l’oppre*'nbsp;fion faite par eux de fa MaieftéjeftatsJoiX^nbsp;couftunies de Frâce. Erde fait commenbsp;recommandoit la patience au fait de la rel*'nbsp;gion,aufsivouloit-ilqueles fuiets prinfl^^'’nbsp;peine de conferuer la gradeur de leursnbsp;ces 5amp; maintenir les loixamp; couftumesnbsp;païs.Voyla le contenu de leurremonftran‘-’^'
Ils publièrent aufsi plufieurs autres p^*'*^ liurcts,rcdans raifon de leur fait à ccftenbsp;me fin, difanseftre iniuftcmcntpourfuy**!^nbsp;par ces ennemis de toute équité, pour aiiuquot;-demandé l’ailémblee des eftats, amp;pourc^*’nbsp;firmer leur dire,i Is alleguoyent Philippesnbsp;Commines en fon cinquiefme liure de f’’’nbsp;hiftoire, chapitre dernier, qui dit ces ruob'nbsp;' Tcfinoi-Pourparler de l’experience de la bonténbsp;Ihib*^ 1' François, ne faut alléguer de noftreteuiF^nbsp;deconiroi quc les trois eftats, tenus à T ours apres^nbsp;ciquot;nt°rà'fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bô maiftre le Roy Loys^’
fcmbiee qui fut lall mil quatrc cens oólantc trois.L^ des eftats. pouuoiteftimcr lors que cefte bonne alfe’^nbsp;blee eftoit dangereufe,amp;difoyct aucuns ƒnbsp;petite condition amp; de petite vertu, amp; ont nnbsp;fiar plufieurs fois depuis, que c’eft crimenbsp;efe Maiefté que de parler d’aftcmblernbsp;ftats, amp; que c’eft pour diminuer l’authodnbsp;du Roy : Mais ceux qui debatent cela,
-ocr page 221-Sous François II. xo5gt; mefmes commettent crime entiers DieuScnbsp;le Roy amp; la chofe publique. Car telles paroles ne feruentqu’à ceux qui fouten authori-tc amp; credit fans en rien l’auoir merité, n’a-yds acouftumé que de flagorner en l’aurcil-Oi'jTcfnbsp;le, amp; parler de chofesTle pêu de valeur, amp; ynbsp;ctaignans les grandes aflemblees, de peurnbsp;qu’ils ne foyét cognus, ou que leurs œuuresnbsp;ne foy e nt blafme e s.
L’aduertifl'ement au peuple de Frace cô-tenoit exhortation de demeurer conftans en pèapUaT l’obeiffance amp; fidelité deüe au Roy, amp; de fe runce,nbsp;garder des entreprifes amp; machinations cynbsp;deflus déduites. Puis faifoit mention cômenbsp;reux de Guife auoy ent de long tempscôpofenbsp;vnfqbriquetamp; mot àplaifir par derihon de } tTnbsp;ceux qui fe difent eftre defcendu.s de la race ƒ 4 »nbsp;de Hue Capet, les appelans Huguenots, ÔC/^nbsp;enueloppans en telle contumelie,cât le Roy,nbsp;Mefsieurs fes fretes,qûe ceux qui leur eftoy-ent loyaux feruiteurs, afin que cela receu denbsp;longue main fernift d’vne planclae à leursnbsp;delïeins. Ce neantmoins i’eftime que cenbsp;poinlt;£t eft pluftoft procelt;lé de pafsion quenbsp;de raifoh.
La conclufton eftoit que le peuple Aeuoit tafeher par tous moy es legitimes de s’oppo-fer àvne ftmefclaante amp; malbeureufe entrt-ptife,demandant fecours 8c aide, premièrement àDien, autbeur, fondateur 8c confer-uateuï de cefte monarebie : Puis aux. Parle-
O
-ocr page 222-xio Hifloire de France,
ments amp;eftats du Royaume, afin que le baJ aage du Roy, la bonté amp; douceur naturcO*’nbsp;dót il eftoit doué,amp;au cotraire la grade puif'nbsp;fance, les biens amp; richelFes dont les enneni*®nbsp;s’eftoyentmunis de longue main, pour paf'nbsp;uenir à leur entreprilê,ne leur donnait occa'nbsp;fio de mettre ce fiorilTant royaume en pro/^nbsp;amp; pi liage, de fe faifir de la fainéte couroP'nbsp;ne de France à la, ruine amp; defolation de toU^nbsp;les fiiiets du Roy. A qu oy ils prioyentnbsp;I de refifter, amp;: défendre la France de tantnbsp;maux amp; calamitez qui la menaçoyent,p^^nbsp;ceux defquels le Roy François premiernbsp;noit prédit le contenu en ces quatre vers:nbsp;Le feu R oy deuina ce point,nbsp;ceux de lamaifon de Guifenbsp;Mertroyent fes enfiins en pourpoint»nbsp;Et fon pourc peuple en chemile.nbsp;Cóphintcs Ils firent aufsi leurs Complaintes auxnbsp;ments!' quot; Icmcnts des chofes fufdites, afin de leur doner occalîon d’empelçher telles violence’nbsp;de ceux de Guife contre leurs compagnon^’nbsp;amp; leur firct prefenter le tout. Mais nul d’ef^nbsp;ne s’efmeut finon ceux de Rouan, qui depi*'nbsp;terent vn Prefident pour aller au Roy amp; anbsp;Roync fa mere porter le tout, afin d’y ai’*'
tout, amp;fitrefponce qu’il y auoit beaiicoi’P de chofes fauflês. Les bonnes gens efiove'*
-ocr page 223-Sous François II. xii
enccftendroitjbien loin de leur conte.
Etpourcc ^u’il à cfté fair mention de cc®’®“ niotde HugucnoGÎonné a”ceux de la reli- motd*Hu-gion, durant l’entreprife d’Amboyfe t amp;c qui gu'not.nbsp;leui eft demeuré depuis ,i’en diray vn motnbsp;en paflànt, pour mettre hors de doute ceuxnbsp;qui en cerchent la caufe afléz à Vcfgarec.nbsp;La fuperftition de nos deuanciers gt; iniquesnbsp;à vingt ou trente ans en çà, cftoit telle , quenbsp;prefque par toutes les villes du royaume,ilsnbsp;auoyent opinion que certains efprits fai-foyent leur purgatoire en ce monde apresnbsp;leur mort,amp;qu’ils alloyct de nuiâ par la vil-le battans amp; outrageas beaucoup de perfon-nesjles tronuat par les mes. Mais la lumièrenbsp;de l’Euangile les à faiteluanouir, Sc nous 3.nbsp;apris que c’elloyent coureurs de pané amp; ruf-fiens. A paris ils auoyent Le moine bourré:nbsp;à Orleâsjle mulet Odct:à Bloys,le lougarou:nbsp;à Tours J leroy Huguet :amp; ainli des autresnbsp;villes. Or eft il ainfi que ceux qu’on appeloitnbsp;Lntheriensj eftoyent en ce tcmps-là regardez de iour de fi pres,qu’il leur falloit necef-fairement attendre la nuiét à s’allémbler
• pour prier Dieu j prefeher amp; communiquer aux fainéks Sacrements •.tellement qu’cncotnbsp;qu’ils ne fiflént peur ne tort à pcrlbnne:fi eft-ce que les Preftres par derifion les firent fiic-ceder à ces efprits qui rodoyent la nuiéhnbsp;en forte que ce nom eftant tout communnbsp;en labouchc du menu peuple d’appeler lesnbsp;O i.
-ocr page 224-xii Hiftoire de France,
Euangeliques Huguenots au pays de Touf^* ne amp; d’Amboyfe,ce nom commença d’aiio**’nbsp;la vogue, quand fur cede cntrepriie, lanbsp;micre defcouuerce cn armes fe nt à Tours,nbsp;les premieres nouuelles en furent ra-ädeesnbsp;Amboyfe par le Conte de Sancerre, conin’^nbsp;cy dcflûsàeftédit.
Lts mec- Ortant s’cn faut que toutes ces reiuon^ chans efle- ftj-anccs fetuiffent de quelque chofe aiixpr'.^nbsp;rié nt leur lonniersjqu au cotraire elles doneret occs»''nbsp;eftre im- de Guifc, qui fe voyoyet ainfi trait^^’nbsp;pofsibk. cercher la vengeance, notamment ß’*'nbsp;tous les Seigneurs amp; gentils homes de n*’*’!nbsp;qui auoyent fait profelsion des armes,nbsp;requcroyenrdeiouirdu benefice du RoV-^nbsp;Ainfi dtf- afin d’en auoir la peau, fi toft qu’ils fceiir^^”'nbsp;lotss’eft toutes les troupes de ceux qu’ils appeloV^”^nbsp;nom amp; de f^ditieux eflongnces amp;c rompues,pournbsp;lafoydu queries precedentes lettres, ils en firentnbsp;pedier d’autres d u 2i.de M ars. Le fondef”nbsp;d’icelles eftoit , qu’ayant le Roy defeont'^^^nbsp;la confpiration amp; coniutation faite conft^nbsp;perfonne,fa mere,la Royne fa femme,nbsp;tres princes amp; notables perfonnagesnbsp;pres de luy,fe feroit trouué qu’aucun»nbsp;elle feduits amp;côduits en armes , lesnbsp;quesà deux ou trois lieues d’AmboyR’nbsp;quels ayans fenti amp; cognu la mauuaillt;^ tnbsp;tion des chefs n’auroyent voulu pafiêr fijnbsp;ains fe feroyent retirez : les autresnbsp;mettre à execution leur entteprife, fe
-ocr page 225-Sous François IL 115 acheminez iufques à Noizay, amp; pris la hav-diefle de s’aller prefenter en armesdvifqucs anbsp;Vne des portes de ladite ville amp; tenté de la .nbsp;forcer. Ce qu’ayant ledit Sieur mis en deliberation de fon confeil priué, 8c cognoifl'antnbsp;la fimplicité de partie d’iceux menez plusnbsp;Îar facilite amp; ignorâce que de mauuaife vo-onté, il auroit par fes lettres patentes publiées le ly.dudit mois en ladite ville,amp; auxnbsp;fenuirons d’içclle, fait faire commandementnbsp;à tous foldats eftàns ia venùs » ou qui fe-^nbsp;toyét en chemin en tel equippage,qu’ils euf-fent à fe retirer dedans certain temps , auf-quelspar companion 8c mifericorde il auoitnbsp;donné impunité du fait 8c crime. Enquoynbsp;toutesfois il n’enteridoit eftre compris ceuxnbsp;quiauoyent conduit amp; conforté ladite conf-piration,8c qui eftoyent venus en armes ,tâtnbsp;àNoizay, qu’aux portes de ladite ville, poutnbsp;l’execution d’icelle.Sut quoy,pour öfter tousnbsp;troubles 8c doutes, il déclarait n’auoir entc-
dnladite abolition s’eftédre plus outre qu’à ceux qui par fimplicité 8c ignotance,s’eftoy-ent aflém^ilez 8c venus pour le faift de leurnbsp;foy •. fans qu’en icelle fuflent copris ceux tpiiinbsp;auoy ent conduit le fait de la confpiration.Etnbsp;mefmes ceUx qui des le t)imancrie 15. duditnbsp;mois eftoyent venus en armes aux faux-ƒnbsp;bourgs de la ville, ne pareillement les pri-nte° çnTénbsp;fonniersqui auparauant auoyent efté piis,^'''« ienbsp;tant àl’ entour que dcdàs lamaifon de
114 Hiftoire de France, zay.Pour lefquels,entant que befoin feroû»*’nbsp;auoitde fa pleine puifsacc amp; authorité roY^'nbsp;Ie,leué les inhibitions amp; defences faitesnbsp;iuges d’en cognoiftre,enioignant au preiionbsp;de fon hoftel, amp; à tous autres iuges qu’il ap'nbsp;partiendroit, de procéder à la perfeélioUnbsp;iugemcntde leurs proces criminelsnbsp;ordinaires , amp; executions des fentencesnbsp;iugemensqui s’en enfuyuroyent, ainfinbsp;le cas meritoit,amp; qu’ils verroyent eftre à^’nbsp;re,pour le bien amp; deuoir de indice, felonnbsp;ordonnances. Aquoy il fut procédé ennbsp;plus grande diligence qu’il eftoit pa^jil’'^'nbsp;Carilnefepalïbitiourni nui€t,que lôn'^’’nbsp;fift mourir fort grand nombre, amp; tousnbsp;fonnages de grande apparence. Les vnsnbsp;ftoyent noyez, autres pendus, Ôc les aiitf^^nbsp;décapitez. Mais ce qui eftoit eftrange à vo**'’nbsp;amp;quiiamals. ne futvfité en toutes fotn’^^nbsp;de gouuerncmentjon les menoit au filppl**quot;^nbsp;fans leur prononcer en public aucune fe^'nbsp;tencc, ny aucunement declarer la caufe
Tefmoi-
gnage cn-ttin , (!e
«juelefprit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il K.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;VI. la VUUX''
procédé le Iciir mort, ny mcfmes nommer leurs noU’^’ zele des ' *nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;~
Citholi-
qucs Ro-r mains.
15 11'“^- , . lelquels on fupprimoit ( lt;à ce que Ion o*’’Jnbsp;pour crainte que le bruit qui s’enferoit^nbsp;recommécerquelque nouueauré. Vnechonbsp;feobferwoit on à l’endroit de quelquesnbsp;des principaux, c’eft qu’ô les referuoit apfj^nbsp;le difner felon la couftume. Maisceux^*^nbsp;Guife le faifoyentexpreftement pournbsp;ncr quelque pafl'e temps aux dames, qu ’nbsp;voyoy«”
-ocr page 227-Sous François IL X15 voyoyent s’ennuyer fi longuement en vnnbsp;lieu. Et de vray eux amp; elles eftoyent arren-gez aux feneftrès du chafteau , comme s’ilnbsp;cnftefté queftiode voirioüer quelque mo-inerie, fans eftre aucunement efmeus depi—nbsp;tié ne compafsioujau moins qu’ils en fiflentnbsp;le femblant. Et qui pis eft gt; le Roy amp;fesnbsp;ieunes freres comparoifldyent à ces fpeâa-des , comme qui les eull voulu acharner:nbsp;amp; leur e ftoyent les patiens monftrez parnbsp;le Cardinal auec des fignes d’vn hommenbsp;grandement refiouy,pour d’autant plus animer ce Prince cotre fes fuiets. Car lors qu’ilsnbsp;moùroyent plus conftament,il difoit,Voyeznbsp;Sire 5 ces clFrontez amp; enragez, voyez, que lanbsp;crainte de mort ne peut abbatre leur orgueilnbsp;amp;felonnie; que feroyent-ils donc s’ils vousnbsp;tenoyêt? Entre les chôfes notables qui auin- villemon-^nbsp;drent ence tu muite, cefte cy n’eft à oublier.nbsp;Villemongys eftant deflus l’efchaffaut, amp; a-yatit trempé fes mains au fang de fes com- neiiugensnbsp;pignons, les efleuantauciel, s’eferia à hau- Uufsiug«*nbsp;m voix,difant, Seigneur,voicy le fang de tesnbsp;enfans.Tu en feras la vengeance.
L’on recite fur ce poipt vne chofe eftran-ge amp; admirable du Duc de Guife , C’eft que le Duc deLôgueville(ieune Prince amp;auquclnbsp;on auoit come par force fait accorder mariage auec l’aifnee dudit de Guife fa coufincnbsp;germaine) eftant malade à Chafteaudun,
O 4
-ocr page 228-xi5 Hiftoire de France, cnuoya vn fien gentil homme falloir soil-'nbsp;uelles «le ceux de Giiife,amp; leur dire des fietl-nesjfurquoy le Duc de Guifedifnant,vfalt;l^nbsp;ces propos. Dites à voftre maiftre, qn’ilnbsp;reliouiflè Se guerifle. Quât à moy ie me pot'nbsp;Fureuïhot te bié: Demeurez ici Se vous verrez de qui^^nbsp;üikIc le viande ie me repais. Puis ayant donnénbsp;Guife. clin d’œil à l’vn de fes gens, on fit incond'nbsp;net fortird’vne chambre vn home de bell“^nbsp;amp; grande apparence,lequel il fit attachernbsp;le col à la feneftre de fa chambre, amp; ietternbsp;haut en bas,ou il demeura pédu. S urquoY ‘‘nbsp;demanda à boire, en iurant qu’il en salero*'-, .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. egt; - a
bien d’autres. Quant au procès des gen^^^*^
que les iuges apperceuans, ils hiy dirét qti * faloit confeffer la vérité, amp;que le Capital!’^nbsp;Mazeres, l’auoit ainfifait fous I’alfeurapf^nbsp;qu’on luyfauueroit la vie. Dequoy aiifsi *nbsp;deuoit auoir bonne efperance : car le Roynbsp;demâdoit qu’a traiter lès fuicts par doiicci’^Jnbsp;Cela fit que franchement amp; liberallement *nbsp;confefia ce qui à efte dit de l’entreprife Se 1^;^nbsp;caufes d’iceile. Toutesfoison luy dit q^’.
Sous François 11. it/ 'ftantfiir la gehcnne, il ditaiioir efté cócludnbsp;^’’leurdcrniercófcilde tuer le Cardinal amp;nbsp;‘^nlrerejj’ilj faifoycntrelîftanccimais quâcnbsp;^^âperfonne du R oy,qu’on n’y auoit iamaisnbsp;P^^nle, non plus qu’à la Royne fa mere nynbsp;ä lès freies.
Ce fait, on demada le capitaine Mazeres, staeeres. auquel la confefsion-de Raunay fut Iciic, amp;nbsp;promit-on le metrac qu’à l’autre s’il voirnbsp;loitconfeflèr la vérité, amp; que le R oy de Na-^nbsp;l'arre aucc fon frere le Prince de Condé c-^oyent chefs amp; auteurs de cefte entrcprife.nbsp;'^oy voyant amp;s’aireurant fur ce qu’on luynbsp;Proniettoit fauuer la vie, cftant confronté ànbsp;Raunay, il aduoua tout ce que l’autre auoit
Mais quant au Roy de Nauarre,dit qu’il ’^’èefloitaucuncmctparticipânbien le Prin-^'Cjainfi qu’ils auoyét entédu de laRenaudie,
Reftoit le Baron de Caftelnau, lequel in- Caftelnaiy ne confcfl’a rien outre ce qu’il auoit
^^claré au Duc de Nemours, quelques ge- terndic ^.'^'ines amp; tourmens qu’on luv fift endurer, met“«»*«*nbsp;detnandoit de parler au Roy. Et pourcenbsp;‘Onitnoit de promeue môfieur de Nemours,nbsp;^^qnel en tint beaucoup moins de conte quenbsp;honneur ne requeroit. On déclara à Ca-
J^lnau les confefsions fuppofees des deHùf-^'fs,lefquels il reprocha accortemét, afauoir Spe l’aceufation de la Eigne n’eftoit receua-
R'- car il ne pouuoit eftrc accufatcur amp;c tet-(^âtà MazeresjC’eftoicvn home fol
-ocr page 230-xi8 Hiftoire de France,
amp; maniaque, dequoy il auoit fait demoM tion en plufieuvs endroits. Entre autresnbsp;camp deuant Calais. Car apres aiioirgag^^nbsp;fon chappeau plain d’efcus , vn valletnbsp;demandant fa barbe , il en fut fi courroU“^^’nbsp;que par defpit il ietta dans la mer lenbsp;peau amp; les efcus, fans efpargner fon arg^’’“nbsp;mefmes. Il allégua contre Raunay vnenbsp;relie qu’ils auoyent eiie enfemble -, po»r^?nbsp;quelle il luypourroit refter quelque ini*”’nbsp;tié pour reietter fa faute fur luy , fi aiic'*'nbsp;ne il auoit faite ou confeflee. Les iugesnbsp;yans ies defenfes concluantes , amp;c qu’ilnbsp;faloitneantmoins faire mourir, puis qu^^nbsp;plaifir de ceux de Guife eftoittel: lny'^^^*nbsp;lurent fitire proces fur le faiét de la relig*^'nbsp;Il remonftra qu’il fe vouloit aider des eænbsp;du Roy , entant qu’ils faifoyent pournbsp;ftourner les perfecutions gt; amp; empefchetnbsp;violence des iuges. Toutesfois, pourceq^’nbsp;on luy demandoit raifon de fa foy, il l’aitO*^nbsp;foüdainement auec grande fermeté amp; coOnbsp;ftance.
Le Chancelier eftât preflé de le condaO^^ voulut difputer contre luy fur ce fait, p jnbsp;faute de plus fuffifans TheologienSj aU *nbsp;futl’êrreprife qu’il maintenoit audit CaiRnbsp;nau cftre iniufte, amp; cotre toutes loix diiiiu jnbsp;amp; humaines; amp; ce en la prefecedu Cardin,nbsp;amp; de fon frere. Du cômencement parcenbsp;ne relpondit aftèz foudain au gré an
-ocr page 231-Sous François II. 119
^mfe,il luy dit.Parlez,parlez J il fciffble que
IHllV MtkWUXV VIV^IX4X nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;MVLII. VIUAIIVX---?---O
Î1 ï* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A«' Aufi
iî/L , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' J rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce do du
*He verra enuironncdc les ennemis moi- decuife, ^ehjComme ie fuis’, quand il n’aura dents nenbsp;ongles pour fe pouuoit défendre amp; fauuer?nbsp;Quelque braue que foyez, fl vous eftiez ennbsp;mapuiflance, comme ie fuis à prcfentenlanbsp;voftre,amp;que i’cnfle aufsi mauuaife volonte enuers vous que ie fay que vous auez envers moy, amp; tous les bons amp; loyaux fuietsnbsp;du Roy , ie ne doute aucunement que nenbsp;ttemblifsiez de peur . Ceux qui cftoyenrnbsp;ptefens à ce colloque rapportèrent queCa-ftelnau rendit tellement raifondefon fait,nbsp;de allégua tant de loix amp; exemples notablesnbsp;le Chancelier demeura court, amp; ditnbsp;qu’il auoit merueilleufement bien cftudife
a leçon, demandant ou il en auoit tant ap-Pris,Sa tefponce fut que l’afaire eûoit de tcl-‘^confequence,qu’ilauoitbien voulu encore refolu auant que de l’entreprendre, afin qu’il y procedaft fans aucun fcrupule de connbsp;feience ; comme à la vérité il fetenoit certain de mourir pour les deux meilleuresnbsp;querelles,l’vne pour la religion, amp; l’autrenbsp;pour l’eftat de fon Roy 6t de fa patrie . U luynbsp;demanda aufsi en quelle efcolc de T hcolo-gie,il auoitcftudié poureftredeuenufita-uant en peu de iours, amp; qu’il n’eftoit tel pennbsp;dant les guerres. Vous dites vrayjdii-iUMô
liû Hiftoire Je France, au°ci?anee ficiir.N’aucz-vous pitis de fouucnance, qûenbsp;ücioiiuicr quand vous cftiez retiré en voftre maifongt;amp;:nbsp;par ciftci qocie vous fus voir au rctourdemaprifóde
Flîdrcs,vous vous enquiftes longuemétdes exercices que i’auois en la pri(on,amp;qie vousnbsp;di que c’elîoit aux liures de la fainclc eferitunbsp;re^Nevous fouuiéc-ilplus de quellealaigrernbsp;fevoiis louaftes mon labeur ;amp; apres ini'nbsp;Hoir donné refolution fur quelques doucesnbsp;ou i’eftois encor de la prefence locale dunbsp;corps de Icfus Chrift en la fainéte Cenegt;nbsp;vous ne me confeillaftes pas feulcmcnrdenbsp;continuer,mais aufsi de frequenter les faiu' 'nbsp;tes afïémblees de Paris, amp; d’aller voir les E'nbsp;glifes reformées de Geneue Scd’Alemagn^^nbsp;Ne deiîriez vous pas aufsi de tout voftt*^.nbsp;coeur que toute la Noblcfl'e de France me fdnbsp;femblaft en zele amp; bonne aïFeétión,d’aucaUtnbsp;que i’auois choiiî la plus feure amp; certain®nbsp;voye? N’eft-il pas vray ? Ec commeOliui®’’nbsp;euft latefte baiiîee, amp; ne luy refpondift fi®*’’nbsp;' il continua, amp; luy demanda s’il eftoit pofsi'nbsp;blc que luy auquel Dieu auoit fait tant d®nbsp;graces de l’auoir colloque au plus grandnbsp;oigne degré de ceux de fa robbe, amp; de luy a'nbsp;Uoirdonnécognoilfance de fa vérité,nbsp;vn honneur de petite duree, eftat fur le
bord
de«fa foiïè,ia panclié de vieillefïe,amp;poid gratifier à ce Cardinal, vouluft ainfimalh®^nbsp;reufement trahir fa confcience, fon Roy gt;nbsp;fa patrie. Ne vous deuriez-vous pas contcn' ‘nbsp;tcti
Sous François 11. xir tetjdit-iljdes tours,que vous auez iouez auxnbsp;poures Chreftiensjuommeement à ceux denbsp;Cabrieres amp; Merindol? Auez vous oubliénbsp;les pleurs amp; gemiHemés que vous en failieznbsp;chez vous, quand vous confefsiez franche-nientquepour cela Dieu vous auoitreietté?nbsp;Ha malheureux qui vous eftes toute voftrenbsp;¦Vie loue de Dicu,amp; de lataintte elctiture, la toll acomnbsp;chez que le temps cft prochain que vous en P'*' 4“=
' 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r, ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, A nnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ptonucee.
N,
I
redrez compte,amp;pofsiblepluftoft que vous necuidez.Car la mefure d’iniquité eft com-hle,laquelle crie deuat Dieu, vous auez tropnbsp;longtemps abufe de la facree parolle en li-urant le fang innocent. Et n’y a doute quçnbsp;toutainfi que vous vous eftes acquis quelque reputation,par cefte feintife entre les hônbsp;mesjvoftre mort ne foit fi cfpouuantable,nbsp;qu’elle demeurera pour exemple à la poftetinbsp;té du iufte iugemcnt que Dieu exerce fur fcsnbsp;ennemis.
Le Cardinal voyant le Chancelier muet, Hypocri-• voulut prendre la parolle,amp; difputer de ia re ligion,mefmement fur lamatiye de laCe-ne.En quoy l’autre luy rendit telle refponcenbsp;qu’il luy fit confeder que tout ce qu’il difoicnbsp;eftciitbon ,amp;qu’il le tenoit aiilfi, pourueunbsp;qu’il n’y euft autre chofe. Le Baron luy replinbsp;qua qu’il ne retenoit rien derriere, ne de counbsp;traire, de le retournant vers le Duc de Guife,nbsp;le priad’auoir fouucnance de la refponce denbsp;fon frerc,qui approuuoit fadoôtrine. Il luy
-ocr page 234-xix Hiftoire de France, onpluftoftfalloir que c’eftoit dedifpiif®’^’nbsp;enta, mais bien s’entendoit-il à faire coupernbsp;ftesjqu’il n’auoit que faire de fa religionnbsp;que ce n’eftoit fon eftatde parler ni fefon'nbsp;deren telles chofes.PIeuft à Dieu, relponlt;i‘^nbsp;Caftelnau, que vous l’entendifsiez aufsi^^®nbsp;que Voffre frere, ie me tien pour certainnbsp;vous n’en abuferiez pas contre voftre coi’'nbsp;fcience comme il fait. Et quant à voftrenbsp;nace de couper teftes 5 cela eft indigne d’v”nbsp;Ceux de Priuce. Iceluy donc ayant receu ce ncapf'nbsp;chirennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Condamnation , comme criniii'^
Rois. de lefe Maiefté, remonftra qu’il n’eftoit cunement apparu qu’il euft rien entrept*.®nbsp;contre le Roy, mais que feulement il s’eft^^
nobleft'e de France à l’iniuftice de ceiiX^^ Guife:amp; que fi vne entreprif#contre euXnbsp;ftoit vncrime de lefe Maiefté,il lesnbsp;prononcer Rois de France, auant que lenbsp;damner de ce crime. Finalement que ne plt;’**nbsp;uant appeler deuant les hommes d’vneft'’'nbsp;tence tant iniuftc , il en appèloit deiisn^nbsp;Dieu, lequel en bref feroit vne vengea’’.'nbsp;ce exemplaire du fang innocent qui
-ocr page 235-Sous François IL xij faits par fes predecefleurs amp; par luy à la counbsp;ionneamp; maifon de France, que pour n’irri-beaucoup de grids Princes amp; Seigneursnbsp;âufqiiels ilappartenoit: la Rovneen rie toutnbsp;ce qu’elle peut,difoit-elle,iufques à aller cernbsp;cher amp; carellêr, en leurs chambres, ces non-ueaux Rois, qui fe monftrerent inuincibles,nbsp;de fiireilr irréconciliable: amp; vfa le Cardinal de ces mots,enuers leurs Maieftez,par lenbsp;fang Dieu il en mourra, amp; n’y a homme quinbsp;l’enpuiflcempefchcr. Bref plu s on luy re-monftroit le danger qui en pouuoit auenir,nbsp;tant plus fe monftroit-il felon amp; enragé. Denbsp;uinez fl la Royne mere eftoit de la partie,nbsp;quelque bonne mine quelle fift.
Defemblablcs propos que ceux de Ca- tePkarcL ftelnau, vferent plufieurs autres, lefquelsnbsp;ayanspriéDieuà haute voix,amp; iceluyappelé pour iuge de leur caufe, moururent a-uectelle conftance que leurs ennemis mef-mes eftoyent contraints de pleurer. Entrenbsp;tous lefquels vu orfcure , nommé le Picard,nbsp;ne peut eftre oublie. Car ri Caftclnau feeuenbsp;bien defeoqurir quel eftoit le Chancelier,nbsp;ce ne fut rien au pris de ceftuy-ci. Car il luy vie iuchînbsp;defehifra de fil en efguille , ( comme Ion ƒaeVehïnbsp;dit)quelilauoit efte toute fa vie. Combien free en fanbsp;de fois il luy auoit porté des liures, amp; d’i- pf“Cence.nbsp;ceux fait inftitucr fa maifon. Bref, en luynbsp;annonçant l’horrible iugement de Dieu
-ocr page 236-XX4 Hifloi’re de France, deuoir eftte prochain fur luy, il luy fit co”nbsp;fefler en grande cópagnie,qu’il faiioirmi^.nbsp;fa. vie que luy me(me,qu’il cftoitplusnbsp;Sc homme de bien que luy : amp; luy ennbsp;toufiours fa portion de viure, Sc fon boif^nbsp;manger, iufques à cc qu’il tombaft en nrii\.jnbsp;die,laquelle luy vint de 1’apprehenfionnbsp;eut des remonftrances de ces prifonnici'^’^^nbsp;principalemet de ces deux derniers .nbsp;plufieurs eftimoyent auoir eftc enuoV^nbsp;Dicu,tant pour aduertilîèmct à ceuxnbsp;fc , de ne pourfuyure leurs cruauteZsTjnbsp;pour punition de fa defloyaute, parcenbsp;ayant fait profefsiondeccftedodrinCj^ gt;nbsp;gnoiflant la iuftice de leur caufe, qui n’e'ynbsp;nullement contre la perfonne dtiRoy nenbsp;eftat, comme iamaisilne s’en peutnbsp;aucun tefmoignage, il s’eftoit ncantif .nbsp;laifsé mènera l’appetit amp;c deuotionnbsp;de Guife.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_
Exemple Orauantque paflèr outre,11 m’afd^.^ à'’c^nV'de ne deuois palier fous filencenbsp;la femme digne de pctpetuelle mcmoire de la -dcPiiate. deGuife. C’eftqu’ayanteftétraineecoif^^^nbsp;par force à l’execution de ces notables Pnbsp;fonnages, elle en retourna tellement elp'jjnbsp;ree,amp; fondant en larmes, que entrant ePnbsp;chambre de la Royne mere fes fanglo^’jj^;nbsp;doublèrent d’autant plus aigremét, qt’ [,jnbsp;deux cnfemble auoyent fort priuémentnbsp;le de l’innocence de ceux de la religie » • ,nbsp;Roy”
-ocr page 237-Sous François FI, xi5
Royneja voyant ainfi contriRee,luy deman-.
‘lu’elle ano it J amp; qui luy eftoit furuenu pout s’atrifter amp; complaindrc de li eftrangenbsp;^on.l’en aygt; refpondit elle .toutes les occa-.nbsp;fions du monde . Car ie vien de voir la plusnbsp;piteufe tragedie amp; eftrange cruauté à l’eftu-fion du fang innocent, amp; des bons fuiets dunbsp;Roy, que ie ne doute point qu’eh bref vnnbsp;grand malheur ne tombe lur noftre maifon,nbsp;amp; que Dieu ne n’pus extermine du tout pournbsp;lesctuautez Scinhumanitez qtii s’exercent,.nbsp;Ce qui ftit fongncufcment remarqué, cômenbsp;aufsi ce bruit eftant venu aux' aureilles denbsp;ceux de Guife.elle en receut trefrude traitement. L’vne amp; l’autre de ces dames à bien-change d’opinion amp; de confcience depuis.
Au commencement de ces captures, vn Le iuge ieune homme nômé Pierre de Campagnac».^”nbsp;homme de lettres . eftant pris amp; mené deuat cuiMe proie Roy,amp; la Royne mere; Le Chancelier,a-yantdit fans l’auoir autrement interrogué.amp;cüdeninbsp;Rendez,pendez ceft homme ; Commet pen-dre’.refpondit-il, Le mot vous eft bien aife ànbsp;dire.Mais qui vous euft pendu des que l’eu-ftes mérité, il y a to- ans qye fufsiez fee, amp;nbsp;n’eufsiezcfté miniftre de tant de melchan-cetez.Car vous fauezhien qu’eftant efeoliernbsp;àPoiebers, voustuaftes mefebamment vnnbsp;de vos compagnons. Pour raifon dequoynbsp;'îoftreperevous prit en telle Laine ,que ia-mais depuis ne v ous v oulut v oit. Lt de fait
P
-ocr page 238-xiö Hiftoire de France,
pour ce meurtre vn certain nommé Arquin* uillicr homme de maifon amp; compagnon du-ditOliuierdors efcolier fort desbauchéjauoitnbsp;«fté pêduàParisen la place Maubert.Oliuiernbsp;picqué d’vn foudain reinors de côfciencc,corne 10 efl:imoir,tombâ fur cela malade d’vpcnbsp;extreme melâcholic par laquelle il iétroit desnbsp;foiilpirs fans cefl'e,murmurant mifcrablemetnbsp;contre Dieu, amp; affligeant faperfonnc d'vnenbsp;façon trefeftrange 8c efpouuantable. Car cenbsp;corps ia caduc amp; afflige de grandes amp; continuelles maladies cftoit tellement demené,nbsp;qu’il fembloit (Tencrique,amp; que ce fùft qn^l-3ue ieune home en la fleurde fon aage , qn*nbsp;e toute fa puiflànce esbralaft le lidt amp;la cqunbsp;ehe par la force de la maladie amp; douleur. Cenbsp;qu’eftât cognu de tout le mode,on attendoitnbsp;auec eftonnement quelle en feroit l’iflîie.Ennbsp;cetourmétil fut vifité du Cardinal de Lorraine ! mais Oliuier ne le peut voir ne fouf-frir en fa chambre, d’autant que fes douleursnbsp;luy rengregeoyét par fa prefence. Et le fentStnbsp;eflongné de luy , il s’eferia en ces propresnbsp;mots, Ha,ha,Cardinal,tu nous fais tous dâ;nbsp;ner.Et corne il rapjochoit pour le vouloir co-foler,amp;luy dift quec’eftoit le malin efpritquinbsp;tafehoit de le feduire, mais qu’il faloit demeurer ferme en la foy: C’eft bié dit,refpon-dit le Cbancelicr,c’eft bien rencontre, amp; parnbsp;defpit luy tournât le dos,demeura fans aucune parole. Quoy voyant le Cardinal, amp; quenbsp;l’autre
-ocr page 239-Sous François I ï. X2.7 f autre le defdaignoit,il Ce retira en fa châbre.nbsp;Maisil n’y fût pluftoft arriué,qn’ôluy vint dire que le Châcclier eftoit mort,ßs auoir parlé depuis qu’il eftoit party de fa chambre-Ennbsp;fes tôurmés il regrettoit fouucnt le Co' eillernbsp;du Bourg,qui par la precipitatiô duCardinalnbsp;auoit efté bruflé,tôme il a cfté vcu. Et afferme loque le Duc dcGuife,ayâtfceu la manienbsp;re de fa mort, amp; qu’il ne s’tftoit voulu côfef-fer, amp; receuoir les ceremonies acouftumeesnbsp;en l’eglife Romaine,oubli3t les fermees quenbsp;il leur auoit faits, dit qu’il eftoit mort ainfinbsp;qu’vn chiê.amp;qu’il le firloir porter à la voirye,nbsp;comme indigne de fcpulture. Q^oy qu’il ennbsp;foitift corps fut mis en vne lidliere amp; empornbsp;té en famaifon,fans{iTy eftre fiitàla cour aucuns obfeques ne pópes funèbres.Et de vray,nbsp;le Duc de Guife prenoir fort à cœur,amp; auoitnbsp;fouuéten la bouche ce mot forty du Chace-lier,qu’ilseftoyéttousdamnez:dânczîdânczînbsp;difoit-il,Il à méti le mefehanr. Voila la fin denbsp;ce perfonnage,le corps duquel fe refentit desnbsp;teuolutiôs courtifanes, corne luy-mefine lesnbsp;aïioit gouftees de fon viuât. Et corne fbn exilnbsp;luy auoit apporté vn honour amp; eftime admirable de toutes natiôs,aufsi fut-il bié toft cn-feueli à fon rappel à la cour. Car au lieu quenbsp;pour couronner l’œuure onattédoit qu’il fe-roit à ceux'de Guife, ce qu’il auoit fait àDia.-nc,amp;queparfa pnidéce leur violence feroitnbsp;tcprimeeiil felaifl'a aller à leurs afîcftions
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-ocr page 240-^2,8 Hiftoire de France,
pour la crainte d’eftre chaflç.Sô eftat fiitprC' Moiuil- fente à Moruilliers confeilleraupriué con-feilgt;amp;Euelqued’Orléans,pour cftreferui-çhâcdict. teurtrefafFeâjonnéde la niaifon de Guifc
Mais il le refufa, s’excufant fur fon aage Si. indilpolition. Pkifieurs difoyétj que ce refusnbsp;venoit d’ailleurs, amp; que voyant le commencement de tant de troublcsjce fage mondainnbsp;ne voulut entrer en celte dignité pour porternbsp;vn fi pefant faix. Autres allçguoy ent qu’il iu-geoit cçfte vocation illegitime: que s’ilaiie-uoit quelque changement, il en fueroit lenbsp;premier,amp;qu’il auoit fait fagement de fe cô-tenter de médiocrité. Mais il en va tout autrement que le bruit commun. Car ce quenbsp;Moruilliers refiifa du commencement celle,nbsp;dignité,n’eftoit pas qu’il ne l’cuft bien voulunbsp;auoir, amp; qu’il ne la defiraft grandçmét: maisnbsp;fentant les afairçs priuees *il fe youloitfairenbsp;prier. Ce neantmoins ceux de Guife s’aidèrent fort accortément de ce refus. Car efti-mas pouuoir mieux iouir de Michel de l’Hofnbsp;pital, nourri j auancé, amp; fait de leur main, ilsnbsp;prirent Moruilliers au mot,amp; enuoyerentnbsp;quérir l’autre à Nice, ou il eftoit Chanceliernbsp;de la Duchefle de Saiioye. On fit donc enté-dre à Madame de Sàuo.ye que pour la gratifier, le Royprenoitfon Chancelier pour luy.nbsp;Cependant les féaux eftoyét es mains duditnbsp;Moruilliers,qui n’obmit rien de ce qui eftoitnbsp;« l’auantage de ceux de Guife. Et à la vérité,nbsp;J.a crainte
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li crainte que Ion auoit d’eux failoit que le« plus afFeétionnez au bien public eftoyent re-tenits amp; cachez, conroie au contraire les fa-ôieux amp; turbulés ne perdoyent nulle occa-fiondeles encourager amp; entretenir en leurs^,/((^.gt;/j»nbsp;façôs de faire-.cârc’eftoir à qui mieux mieux.
Entre les autresgt;VilIcgagrton,homme de villcga-nature cruelle,barbare,amp; fanguinaire s’il en fut iamais au monde,s’eftant prefenté à tout en befon-fairepour ces gens dés le temps du feu Roynbsp;Henry, penfartt auoir trouuè matière propre „riemnbsp;pour fe venger de ceux qui auoyét publié fesnbsp;cruaittezjcômifes du temps deHenry en l’A-ftierique ; acompagnant le grand Prieur frété des fufdits , drefi'a durant ce tumulte vnenbsp;fantaftique guerre nauale,commé s’il euft e-¦fté queftion de relifter à vne grande amp; puif-fante arme€,amp; rendre par icelle la riuierc denbsp;Loyre tellement inutile que l’eau n’eiift peunbsp;feulement feiuir à abbruuer les chenaux de v- • »nbsp;l’ennemi. Mais ceci commencé auec grandenbsp;defpence,fuctelleméttrouuc ridicule,qne lenbsp;tout tourna à leur mocquerie amp; confulion.nbsp;Ce que voyant Villegagno, pour ne demeu-teroilîf, entreprit d’alïtr à Tours difputefnbsp;cotre le rainiftre de Loudun, Simô Brofsier,nbsp;qui autresfois auoit efté fon compagnô d’ef-Cole,amp;lorsprifonnief es mains ae l’Arche-Uefqge de la maifon de Brefay,vn autre apo-ftat. Pour ce faire il eut lettres du Roy, amp; dunbsp;Cardinal: mais il y fit aufsi mal fes bamp;fôgncs
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-ocr page 242-lip Hiftoire de France, qu’auparauanc,en forte que ne pouuat expO'nbsp;fer de bouche fcs ratios, il les rédigea par ef-crit,pHncipalementladi'putede la Cene«^nbsp;quoyBrofsierrefpondit,au contentementnbsp;. 4' J toutes gcs dodcs. Entre autres chofes, il Wnbsp;rcmonftraqnc fa forme de difputer n’eftm*:nbsp;Sorbonique, amp; encor moms Théologal^’nbsp;mais redembloitpluftoftaux Academique’’nbsp;amp; à gens qui fans aucun fentimcnt de Dief’nbsp;difputent des chofes incognues auxhóinc’'nbsp;Qiie s’il vouloir fuyurc la vraye manieredenbsp;dilputcr par les efcritures (comme auoyentnbsp;fait cous les anciens dodeurs : voire inefmenbsp;pluficurs herctiques, tant farouches ayét-ihnbsp;efte ) il eftoit preft de luy fatisfairc.Et néant'nbsp;moins afin qu’il ne s’en allaft fans rclpôccgt;nnbsp;confuta par argilméts de l’efcriture, toute fgt;-dodrine. Eten fin le pria de corriger ce vicenbsp;d’eferire qu’il auoit, afauoir de fe rendre co-ü c fus pourn’eftre veu fans propos,quandilnenbsp;pouuoit rendre raifon de fon faid.
AJmirâble le rcuié aü Prince de Condc,qui eftoit en ,»nîtTamp; ' vnemerueillcufe deftrefle amp; ennuy de voitnbsp;pniHécedu fcs afaircs aller fi mal,amp;aufsi du mcuuais vi-portoit le Roy: toutesfois tomenbsp;ne fe fentant en rien coulpable, il tenoit fortnbsp;bonne cotenancc, encores qu’il fuft obferiicnbsp;en tout, voire mefmeS par aucûsqui faignoy*nbsp;ent luy eftre plus alfedionncz fcruitcurs.Sufnbsp;cela,ceux de Guifcn’ayans la hardielfefansnbsp;autre occaliô de s’attaquera luy ouucrteinét,nbsp;con-
-ocr page 243-Sous François 11. X3t confcillcrét au Roy que luy mefmc le tu aft,nbsp;amp; qu’en faifant fcmblant de fc ioiicr à liiy, ilnbsp;luy donnaft de la Hague dans Ic fein : que s’ilnbsp;faifoir aucune mine ou femblârde rcfifter,ilsnbsp;fcroyent là prefens pour luy aider. Mais celanbsp;ne peuteftre execute,par ce que le Prince ennbsp;fut aduerty, Sc fe tenant fur fes gardes,n’ap-prochoit plus dudit Sieur, qu’il euft occa-nô de fe ioucrà luy:iointque fa Maieftéjquoynbsp;qu’on luy euft mis en tefte, ne pouuoit le refondre à eftre meurtrier de fon fang -.ce quenbsp;ceux de Guife luy imputoyent à couardife.
Adiiint vn iour tome Ion menoit au fup-plice quelcun de ces feigneurs amp; capitaines, que le Prince fiit inuitc,par ceux qui le cheuanbsp;loyent, d’aller en vnc chambre là prochaine,nbsp;pour les voir mourir, ce qu’ayant longucmctnbsp;reftilc, en fin ils le côtraignirent, comme parnbsp;importunité, de regarder par vnc des fene-Ures du Chafteau. Lors citant faify au cœurnbsp;d’vne grade amertume amp; angoille , le m’ef-bahi, dit-il, corne le Roy cft côfeillé de fairenbsp;mourir tantd’honncftcs feigneurs amp; gentilsnbsp;bommes,amp; de fi bône part,attendu les grâdsnbsp;feruices par eux faits au feu Roy amp; au Royaume,defqucls s’eftât ainfi priuè,il feroit biénbsp;a craindre que les cftrâgers voulullcnt durâtnbsp;*-65 grâds troubles faire des entreprifes. Carnbsp;s’ils eftoyétfouftenus par quelque Prince,ilsnbsp;mettroyét aifemet le royaume en proye. Cesnbsp;propos ne tombèrent à terre, ains furent bicnbsp;toll recueillis amp; interprétez par le Cardinal,
-ocr page 244-ijt Hiftoire de France, lequel n’en fit lors inftâce, par ce que lanbsp;moire en eftoit encor trop frcfclie : maisnbsp;garda à bône bouche,pour s’en fcruir, con'“nbsp;me il d;ra veuenfonlieu. Ce nonobftantmnbsp;cerchoyentfans celle nouuelles occafionsnbsp;luy faire proces,amp; de le faire mourir,maisnbsp;telle forte qu’ils ne fullênt mis en ieu ne dit'nbsp;pute, ains en s’aidât de la perfonne du RoT’nbsp;comme en tout le refte. Le Roy donc finalement, à leuD»folicitation, cnuoyalaTtonflenbsp;Preuoft de l’hoftel au logis du Princc,leq‘’^nbsp;trouuâr au liôt,il luy fit entédre la charge q^cnbsp;le Roy luy auoit donnée de fe faifir de quelques vns de fcs gens, le fuppliant ne le troU'nbsp;net eftrâge i comme aufsi iln’auoit voulu cenbsp;faire fans l’en aduertir pour l’honneur Scnbsp;nerençe qu’il luy portoit. Le Prince luy dir»nbsp;qu’il executaftfa charge,fuft-ce mcfme ennbsp;perlonnc,amp; qu’il ne luy fauroit iamais mau-nais grc de fiiiure les cômâdemés du Roy-h^nbsp;Trouflè répliqua que ce n’cftoir tout, amp; quenbsp;le Roy luy aiioit chargé exprefsément deluynbsp;dire,qu’il allaft parler a luy à fo leuer,ce qu’ilnbsp;promit faire. La T ronfle dôc au fortir emme-naprifônier fon efcuyer de Vaux,accule d’a-uoir baillé vn cheual au ieune Maligni,nbsp;celuy fiait euader amp; conduit iufques à cinqnbsp;ou fix lieues d’Amboyfe.Eftât le Prince entrenbsp;en lachambredu Roy, ledit Sieur luy dir»nbsp;l’auoir eniioyè quérir pour luy declarer, cornnbsp;me 11 auoit entendu cftre prouué amp; vérifienbsp;par
-ocr page 245-. Sous François II. X33 par informations J cju’il cftoit ie chef de lanbsp;cófpiration faite par les feditieiix amp; rebellesnbsp;contre fa pcrfonnc,amp;fon eftat,s’afl'eurant s’ilnbsp;cftoit VI'a y, qu’il luy feroir fentir combien ilnbsp;eft difficile amp; dommageable de l’attaquer ànbsp;vn Roy de i rance. Lc Prince le fupplia d’af-femblertous les autres Princes amp; cheualiersnbsp;de 1’ordre qui cftoyét à fa fuite, auec ceux denbsp;fon confeil priuc,'afin qu’il enrédift fa refpo-ce en fi bône compagnie. Ceux de Guife quinbsp;cftoyét là près amp; referrez au cabinet du Roy,nbsp;ayans entendu cefte rcfponfe, laprirétà leurnbsp;auantage.cuidans qu’il ne faudroit d’auoiiernbsp;le faiû, amp; qu’il ne ferait befoin de plus longnbsp;proces. Car les cheualiers de l’ordre feroyétnbsp;ingescompetans pour le condamner fur lenbsp;champ. Parquoy ils firent toute diligencenbsp;de les afiembler. Et afin d’auoir prennesnbsp;plus concluantes pendant que ces chofesfenbsp;faifoyenr, ils enuoyerent le Preuoft auec vnnbsp;gentil-homme de la chambre au logis dunbsp;Prince,pour cercher en fes coffres amp;voir s’ilsnbsp;^ourroyent rrouuer quelques papiers,feruâsnbsp;a verifier cell afairc. Sur quoy ces fouilleursnbsp;cftans entrez en conteftation auec les gensnbsp;dudit Sieur Prince, il y arriua,amp; ayant feennbsp;que c’eftoit, luy mefme fit l’ouuerture : maisnbsp;loit qu’ils fulient efpris de honte, par fanbsp;prefencc,ou bien qu’ils cognufl'ent à fa contenance all'euree qu’il n’y auoit rien, ils nenbsp;firent que la mine de fouiller, amp; rapporte-
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Maffnani-mite du Trince de
X34 Hiftoire de France, rent n’anoir rien trouuc. Vn fecretaire à’ inbsp;Roy de Nauarre qui eftoit à la fuite de 11 inbsp;cour pour fesafaires, fut aufsi à cede fin entièrement fouillé , amp; fes meubles remiieï’nbsp;Dequoy il fit grande inftance, (e plaignat lt;1^nbsp;ce qu’on auoit ainfi rererché tous les fccretînbsp;de fon maiftre, amp; de fes procès. Et ainfipit'nbsp;lant haut, il s’en alla en pofte auertir le Rofnbsp;fon maiftre de ceft outrage,amp;du foupçô qu’®nbsp;auoitde luy,par lafuggeliiode ceux deGuife*
La côpagnie aflemblee en la falle du Ro/’ amp;en fa prefcnceje Prince començaàleutdinbsp;re les propos que le Roy luy auoit tenus le®!nbsp;tin à fô leucr.Et pource qu’il fauoit qu’il auoKnbsp;des ennemis pres fa perfonne, qui cerchoyctnbsp;la ruine entière de luy amp;des fiésdl l’auoitfnpnbsp;plié luy faire tant de bien amp; fàueur d’entendre fa refponce en cefte côpagnie: qui eftoK’nbsp;que la perfonne du Roy exceptee, celle denbsp;Mefsieurs fes freres, de la Roync fa merejd^nbsp;la Royne regnate, amp; fauf leur rcuerêcejCCU^nbsp;qui auovét dit amp; rapporté auR oy,qu’il eftoitnbsp;le chefamp;condufteur de certains feditieiiX’nbsp;qu’on difoit auoir côlpiré cotre fa perfonnenbsp;amp; fon eftat, auoyent rauft'ement amp; malheit-reufement mentir. Et pour preuue de foonbsp;innocence, vouloir quitter (pour ce regardnbsp;feulement) fon rang amp; dignité de Prine®nbsp;du fang,(lequelledit Sieur toutesfois , n®nbsp;les fiens ne luy auoyent dôné,mais Dieu leiilnbsp;qui l’auoit fait naiftre de fa fouche) poitf
-ocr page 247-Sous François II. x3| les combatre, amp; leur faire cófcfler à la pointe de l’efpee ou de la lance, que c’eftoyét polnbsp;irons amp; canailles , amp; qu’euxmefmcs cer-ehoyent la fubuerfion de fon eftat,amp; d’efteinnbsp;dre le fang Royal,pour la conferuation duquel il voudroit employer amp; vie amp; biens, cônbsp;lucilenauoit fait toullours bonne preuue;nbsp;amp; aufsi pour fon inrereft à la couronnenbsp;amp;niaifonde France, de laquelle il deuoitnbsp;procurer l’entretenemenr à meilleur tiltrenbsp;que fes accufateursifommant la compagnie,nbsp;s’il y en auoit aucun qui euft fait ce rapport,nbsp;ou qui le vouluft maintenir,de le declarernbsp;promptement.Surquoy,nu! ne fe prefentantnbsp;il fupplia le Roy de le tenir pour homme denbsp;bifcn,amp; ne prefter à l’auenir l’aurcille en dernbsp;licreàtcls calomniateurs amp; abufeurs ; mai$nbsp;les teietter comme ennemis de luy,amp; du repas public. Cela dit, il fortit hors du confeilnbsp;pour les ladTcr opiner.M ais le Roy,ayant eunbsp;le fignal du Cardinal,rompit l’afl'emblcenbsp;fans demander l’auis de la compagnie.Et ditnbsp;on que ceux de Guife le firét exprefsément,nbsp;par ce qu’ils craignoyent'grandement quenbsp;les trois ficres de Chaftillon, ioints aucc lenbsp;Conneftable,tous alliez dudit Sieur Prince,nbsp;prinfl'ent fa caufe en main,amp; que leur demienbsp;rc condition full beaucoup pire que la pre-ruictc •. ayans lefdits Seigneurs vnc infiniténbsp;d’amis, tant de la noblefle, que d’autres plusnbsp;^pparens des principales villcs.Or quant au
-ocr page 248-Hiftoire de France^ Conneftable qui eftoit demouré rouiîoiirsnbsp;en fa niaifon, ils auoyent pourueu des le 18;nbsp;de Mars à defcouuiir s’il eftoit de cefte par-tie,kiy ayant fait cômander par le Royqu’i^nbsp;euft a faire récit au parlement de Paris de cenbsp;tumulte auenu à Amboyfe : enquoy commenbsp;vieilcourtifan il fe portatellemétqu’il louânbsp;mefmes hautement ceux de Guifc, pours’e-ftre employez diligemment à y remediebnbsp;mais en telle forte qu’il ne donna iamaisnbsp;entendre que cefte entreprife fuft contre lenbsp;Roy ni autre qu’eux , de forte que,le Cardinal feeur bien dite qu’ils fe fullent bien pal'nbsp;fez de cefte louange. Ce neâtmoins ceux denbsp;Chaftillon eftans venus à la cour à leur gmdnbsp;regret,amp; fachans bien queccn’eftoitpournbsp;bié qu’on leur vouluft, ny pour feruirà leut’nbsp;Maieftez ,prindrent conge de ié retirer ennbsp;leurs maifons. Ce que conlîderant la Roynenbsp;¦mere,foitqu’ellefe fiaftlors entièrementd
•lie aimaft mieux l’occuper eH-.inr rf»rirp en
l’A mirai;
que de luy bailler efpace, eftant retiré en maifon, de penfer à quelque autre chofe, knbsp;priaaupartir d’aller en Normandienbsp;fit commander par le Roy, que pouruoya”^nbsp;aux chofes neceflâires de fa charge, il nnynbsp;peine d’appaifer les troubles qu’il trouueroifnbsp;Rufe pour ®”tre les fuiets dudit Sieur : en quoy il fer®*Jnbsp;feferuirde fcruicc trcfagrcablc au Roy fon fils ,enlabenbsp;ceuxqu’on jjg gfm-g (duquel elle l’entretiendroit tom'nbsp;irplus?' iours.Et par ce qu’elle fedifoit eftreendon-
-ocr page 249-Sous François IL ^37 te delacaufc des efmotions,cllc lepriatref-afFeótueufement s’en enquérir au vray,amp; denbsp;le leur mander rondemct amp; fans aircune dif-fimulation, l’affèurant qu’elle l’auroit à plai-fir fuyuroit entièrement fon çonfeil, com-nie de celuy qu’elle cognoiHbit trefloyal fer-uiteur du Roy fon fils amp;d’elle. Aufsi prenoitnbsp;elle fur fa vie qu’aucun mal ne defplaiiir luynbsp;en auiendroit,mais tiendroit fecrets fes auernbsp;tiffemens.Cc fiufant la Roy ne, outre ce quenbsp;elle s’acertenoit de plus en plus, de ce quinbsp;pouuoit furuenir à caufe de cefte entreprife,nbsp;entretenoit fous main la fadtion des Conne-ftabliftes fi aucune y en auoit, abufant en cela de la rondeur naturelle dudit Sieur Amiral,qui ne faillit de luy obéir promptement.nbsp;Car fans craindre les menaces de ceux de ^ Exemplenbsp;Guife,il luy enuoya de Chaftillon peu de,ctuicè’Jt’^nbsp;temps apres, vn gentilhomme auec lettres Koy- ,nbsp;trefamples contenans en fommelefdits denbsp;Guife cftre la caufe amp; vraye origine des ef-niotionsamp; troubles furuenusau Royaumenbsp;à caufe de leur gouuernement violent amp; illenbsp;gitime. Le difoit fauoir de bonne part, amp; de.nbsp;gens qui n’eftoycnr nullement contentieux,nbsp;lefqucls afFermoyét(amp; il le croyoir aufsi)quenbsp;ces calamirez ne prendroyent fin, tant qu’ilsnbsp;feroyentà la cour. Il luy fembloit donepournbsp;le meilleur qu’elle deuoit arrefter le coursnbsp;de leur ambition,prendre eile mefines les a-faires en main, doner relafche amp; eftatpaifi-
-ocr page 250-ijS Hiftoire de France,
ble à ceux de Ia religion réformée.Et que ks edits bien amp;meurementordonnczà ces fins»nbsp;fuflênt iniiiolablemenc gardez . Car entrenbsp;autres chofes on fe plaignoir que le derniernbsp;n’auoiteu aucun lieu,amp; qu’on auoitcontre-mandé par tout d’en fuperfeder l’execution,nbsp;choie de dangereufe consequence , 8c la*nbsp;quelle attireroit apres foyde mcnicilleufesnbsp;confufionsamp; delordres qu’il voyoitprepi'nbsp;rez de plulîeurs , ayans délibéré de ncplnsnbsp;endurer la pcrfecution, notamment fous cenbsp;Cifrt tient gouuernement illegitime. Ceft aduertille'nbsp;f« °enne't^otnmunique à ceux de Guife,lcuid3nbsp;miî en f» eftrc caufe de leur faire vomir deflors cenbsp;•-nain. qu’ils auoyent caché au dedans, contre ksnbsp;maifons de Montmorenci amp; Chaftillon.
Mais reprimez par la prudence de la Rof' ne mere, Italiennc,ils furent contens, en reculant pour mieux fauter, qu’ireratiues lettres amp; commandemens trefexpres fulkncnbsp;faits à tous les parlemens amp; autres iuges»nbsp;pour mettre hors à pur amp; a plain lesprifon*nbsp;niers qui feroyent detenus pour le fait de knbsp;religion , defquclles lettres toutesfois l’execution fut bien longue amp; difficile. ,nbsp;Dieu fc Quant à ceux qui reftoyent à Bloysamp;^nbsp;«7 mef-quot; Tours de l’étreprife d’Amboyfe, amp; des deuxnbsp;mes defet amenez du bois de Vihccncs il en allaainknbsp;*onr'Xn. Apres que le Baillif de Bloys eut longueifte^nbsp;urer les fccoué la biidc à vingt OU ttcntc qu’il detC'nbsp;lîen».nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;noi^
-ocr page 251-Sous François 11. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;159
noit afin d’auoir argent, amp; que tous eurent inonftré qu’il ne leur eftoit pofsible d’ennbsp;fournir promptement-.tant pour leur lointain pais ,amp; pour auoir eftc deualifez gt; quenbsp;pourcftrefi eftroittement detenus qu’ils nenbsp;pouuoyent mander de leurs nouuclles ànbsp;leurs parens ; ils furent mis en prifon moinsnbsp;efttoite pour leur donner moyen de recou-urer deniers , là ou ils firent en forte qu’ilsnbsp;eurent moyen de recouurer force cordesnbsp;amp;des tenailles par leanoyen defqueiles ilsnbsp;rompirent vne grille amp; euaderent despri-fons.
*gt;^e!ques iours apres ceux de Tours fi-Di«jamil rent prefque de mefmes, hors mis que lenbsp;Baillif de Sainèt Agnan tombant fe brifa, amp; u ia»e denbsp;demeura en la place iufques au matin qu’ilnbsp;fut rcmenc. I es autres ay ans feeu ce qui e-ftoitauenuà Bloys, efcriuirent vne plaifan-lettre au Cardinal de Lorraine^ par la-tnbsp;4'^’elleils l’aucrtifloyent auoir entendu l’e-yalion de fes prifonniers de Bloys, dcqiioynbsp;dsauoyentreceu tel dueil pour l’amour denbsp;{l’y »qu’ils eftoyent aufsiroft fortis des pri-‘Ons pour les aller ccrchcr, le prians ne fenbsp;ficher de leur abfence: car ils l’adeiiroyentnbsp;de le reuenir tousreuoiren bref, amp; de lesnbsp;’'^uiener , enfemble tous les autres qui a-^'oyent confpiré fa mon. Et combien quenbsp;^'^lles lettres fufiènr plaines de grandes gau-dleriesjfi eftoyét elles couchées cntelftile.
-ocr page 252-140 Hiftoîre de France,
qu’il fembloit par là qu’on les mcnaçaft de plus grandes tcmpcftes. Aufsi en rcceurentnbsp;ils vnc telle crainte amp; frayeur ( encor qu’ilsnbsp;cullènt délibéré de les faire tous iTiourii)quenbsp;cela aida bien à faire fortir les autres prifon-niers detenus pour la religion par tout lenbsp;royaume. lt;Quant aux troupes des Prouen-çaux qui auoycntefté retenues à Rouaneamp;nbsp;defcouuertes en ccrcliît de la poudre» ilsnbsp;tirent par la porte doreejamp; ainfi en auint desnbsp;autres arrcftezçà amp;là.
Rctrinu- 3 faif mention ci dclliis des lettres ceux de patentes amp;: publiées pour donner feur accèsnbsp;Guifecon- à ccux qui voudroycnt aller vers fa Maieft®nbsp;ceux fy, i fx» I f-c I 51^ !•»»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«1nbsp;le nom du qui leur auoyét efté faits par ceux d’Amu'^Znbsp;*nuânquot; fc gt; amp;c qué cc n’cftoitque par maniéré d’a-icuiicoupi quiét,d’autant que leur volonté enuers tousnbsp;. ceux qiii demandoyent vn bon cftabliflèmecnbsp;des aKiiics poliriq»csgt;/clon les a.ncicnn^^nbsp;•- loix du, royaume, cftoit du tout contrairenbsp;.à leurs deflêins. T.ât y atoutesfoisquccc^nbsp;de la religion vferent du temps duloi“'^nbsp;que Dieu leur donnoit» de forte que s’ertausnbsp;ofc ademblcr de plulîeurs lieux, ils député'nbsp;rent bon nombre de gentilshommesnbsp;tiers eftat qui allèrent rtouucr fa Maicft^^nbsp;Chcnonceau ,aucc vnc requeftepour el«nbsp;ouisduyuantfon ordonnancedernieic.M^*^
Sous François 11. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;141
cela ne leur profita de rien. Car fi roft que ceux de Guife en curent le vent» ils vferentnbsp;de telles menaces amp; intimidations,à l’encô-tre de ces députez,qu’il leur fallut gagner aunbsp;pied,auec tous les dangers du monde,à cau-fe des aguets, qu’on leurauoit préparez. Cenbsp;qu’eftât rapporté par tout, on iugea qu’il n’ynbsp;auroit iamais repos au Royaume , ny alleu-rance aux edits ôc promedès du Roy , tandisnbsp;que telles gens gouuerneroycnt fes afaires.nbsp;Parce moyen chacun regard.! de fe fiuiuer.nbsp;Aucuns aufsi drefloyét d’autres entreprifes,nbsp;dont la Royne mere eut le vent,qui la mit ennbsp;grande doure,voirc iufqucs à fe repentir au-cunemét de s’eftre iointe dchprcs,auecceuxnbsp;de Guife, qu’elle ne s’en pouuoit delioindrcnbsp;que fon eftatn’en fut aufsi csbrâlc. Mais euxnbsp;cognoillàns fon naturel cftre tel de carcHernbsp;ceux qui la rudoyoyeut , la traitoycnr denbsp;mefnies.
Voila comme cede grande «Se haurcgt;cn-treprife ne vint à fon but, pour auoir efté dc-celee amp; defcouucrtc,par ceux mefmcs qui a-uoyent iurc d’y feruir de leurs biens dt vies. Car autrement il n’eft pas croyable qu’on nenbsp;l’euft executec,s’eftas les códuófcurs d’icellenbsp;approchez fi pres , fins cftre defcouuerts,nbsp;veuaufsi l’intelligence qu’ils auoycnt dûs lenbsp;chafteau,comme au contraire,ceux de Guifenbsp;fetenoyent tellement allêurcz de leur créditnbsp;amp; authorité , qu’ils n’cullcnt iamais penfê
-ocr page 254-X42' Hiftoire de France, qu’on euft den entreprendre contre eux. Senbsp;trouuans donc ainfi dcceus amp; vilipendeznbsp;par les eferits de ceux de la religion, ils efti-merentjquc d’entrer en defence de leur particulier, feroit leur donner plus d’argumentnbsp;quedeuant,amp; qu’il valoir mieux interpoler le nom amp; l’authoritédu Roy, laquellenbsp;auroitplus de vertu amp; d’efficace,tant enuersnbsp;les eftrangers,qu’cnuers les fuiets du Royaume. Parqiioy le dernier de Mars, lettresnbsp;du Roy furent expédiées à tous les Parle-lements, Baillifs amp; Senefehaux, comme ennbsp;femblableà tous lesRois5Princes,Seigneur$nbsp;amp; potentats , efquelles Cz maiefté afiermoltnbsp;eftre contenu le vray récit des chofes paf-fees ,.adiouftant les moyens qu’il deliberoitnbsp;tenir pour empefeher à l’aduenir que lesnbsp;mauuais ne peullènt älterer le repos des bôs.nbsp;Difoit dauantage, les vouloir munir contrenbsp;ceux qui oferoyentdefguifcr le hiiôt endi-uerfes fortes , amp; qui tafeboyent de donnernbsp;couleur ou de luftice, ou d’exeufe à 11 d.ain-nable amp; detcflable rebellion,pour toufioiU'Snbsp;induire les /Impies à penfer qu’ils auoyentnbsp;eu quelque caufe de s’efmouuoir amp; à confirmer chacun .à fuiure leurs inuentiôs. Maisnbsp;qu’il efpcroit que le feiil bruit, qu’vn peuplenbsp;fuft allé en armes,deuers fon Prince,luy pro-pofer aucune chofe , pour bonne qu’on lanbsp;pui/Tc figurer, efmouueroit allez vn chacunnbsp;a condamner telles gens comme infraóleursnbsp;de tout
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de tout droitdniinamp; humain. Ces lettres donc contenoyent, qu’on auoit defeounertnbsp;amp; vérifiétantpardelation quepar les complices mefmes ,amp; par les lettres des coniu-rezjinformatiôs enuoyees deplufieurs lieux,nbsp;confefsions des appréhendez , amp; route autrenbsp;forte de prcuuc, qu’aucuns de fes fuiets pre- T » Rcnaa-Uenus de plulîeurs crimes, bannis du rovau-
r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-y taxé oar
maléfices ( dont la confcience leur repre- «lt;»quot;
fcntoitla peine qu’ils eufient enduree, s’ils couleur, fiiflent tombez es mains de iufticc) auovcntnbsp;én fin machiné vnc abominable trahifon,nbsp;laquelle tendoit A l’enticre ftibuerfion denbsp;fon eftat, comme aufsi de (es mere, femme,nbsp;amp; freres,amp; autres Princes ayans le principalnbsp;maniement de fes afaireSjOU à tout le moinsnbsp;que fa maiefté fuft réduite à tel parti quenbsp;l’authorité du Roy feroit rabbaiflèe à lanbsp;merci du fui’et, pour donner la loy à iceluy,nbsp;duquel il la doit prendre. Et comme il fem-fcgt;laft à telles gens qucceftœuurcncfc pon-ttoit exploiter fans l’afsiftancc de grand nô-tgt;re de gens, amp; fans venir aux armes, defef-Petans depouuoir amener le peuple François à ce poinâ:,pour leur naturelle obeil-fancc entiers leur Roy, amp; pour n’auoiria-mais donné exemple de rcuoquer en dou-^nbsp;leur loyauré. Ils s’eftoyent aidez de certains predicans venus de Gencuc , amp; dif-pctfez partout le royaume, Icfoucls apres
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Cilómes auoir docmatifc en aflêmblees fecrettesgt; SC Hü moinsnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.O .
faufcs qua conuenticules xepronuçz par toutes loix,vo-eiennes, yaiis bcaucoup de gés imbus de leur dodri-ne, deliver mutation en la religion, rirent tat à la longue par leurs perfuafions, que d’induire ceux qui les efcoutoycnt à s’efleueramp;nbsp;retirer de Ibn obcilïànce,en intention d’allernbsp;en grad nombre luy prcfentcr vne requefte,nbsp;tendant à ce que fans les recercber fur leurnbsp;dodrine, ils peulîèntfeuremenr viure felounbsp;la nouuelle inftitution de leur fede , encornbsp;3u’elle fuft contraire à l’ancienne obfeinâcenbsp;e fainde eglife. Laquelle exhortatiô voyasnbsp;eftre recede, ils obtindrent que ceux qui i'nbsp;royent deuers iceluy Sieur, feroyent armez,nbsp;par ce qu’autrement il n’y auroit feur accès.nbsp;La chofedôcain/i délibérée fous le inalqu®nbsp;de religion, à la pcrfuafion de ceux qu’ils a-uoyent en eftime,comme miniftres de la parole de Dieu, fous l’alTeurancc qu’on leurnbsp;auoit faulTement imprimée , que quelquesnbsp;Princes embrailèroyent'leur dcU’ein ,nbsp;conflitucroyent chefs de leur menee (coni'nbsp;bié que la preuue du côtraire les enft exépteZnbsp;detoutfoupçon)les autheurs de lacôfpira'nbsp;fion s’eftoyent aufsi renforcez d’ailleurs,nbsp;d’autres perfonnages faólieux, dont les vnSnbsp;ayans fuiui les guerres, amp; vefeu comme lanbsp;licence du temps amp; l’impunité leur auoitto-lerc, ccrchoycnt aufsi les moyens depiH^fnbsp;tant durant la paijt que la guerre , amp; qu a-
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Etes auoir maiheurcufement confumeleurs •vens , ils v ouloyent v iure de ceux d’autruy.nbsp;Q^epluficurs autres turbulents de leut nature, amp; deftreux de cbangemens ioints auecnbsp;ceux-ci,amp;tous enfcmble feduits,les vns patnbsp;tnauuais confeil , les autres pat leut mau-uaifc volonté, auoyent attente fi auant ennbsp;ce qu’ils auoyent defignc, que fans labontbnbsp;de Dieu , qui miraculeufement fit defcou-tirit leur trabifon peu aupatauant,amp; fur 1’in*nbsp;ftant de 1’execution, amp; liure entte fes mainsnbsp;les principaux autbeuvs amp; condufteurs denbsp;leur entreprife, les plus mal-bcureux d’entre eux enflent exploité quelque piteux ef-^nbsp;fort,auant qu’on s’en fuft apperceu, ou quenbsp;oneufteutemps d’y remédier. Careftansnbsp;f'uiuis deleutsttoupes ,ils approeberent denbsp;toutes parts » voire les plus furieux couru-tent iufques aux portes d’Amboyfe, qu’ilsnbsp;penfoyent trouucr ouuertes. Autres fousnbsp;diuers prctextes,s’eftanslogez dedans la ville , auoyent intelligence auec ceüx de dehors , pour apres s’eftre réunis enfernble,nbsp;procéder à fi damnable execution , dont nenbsp;fe pouuoit enfuyureque defolationamp;fub-nerfion de l’eftat inflitué de Dieu , amp; tantnbsp;necefl'aire pour la conferuation des bons, amp;nbsp;cbaftiement des mauuais. Ce qu’il leur a-noitbien voulu eferire au long , afin qu’ilsnbsp;en aduettiflenttous ceux de leur teflbrc,ÔCnbsp;lt;pie ceux de la coniuration qui n’auoyent
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encorcftc appréhendez, amp; qui tafcheroy-ent diuértir le peuple du droit chemin, con-hderaflent le peril ou ils mettoyét euxs leur* familles amp; biens, de prefter l’anreilie à telsnbsp;feduftents qui les voudroyent induire à 1®nbsp;fouftraire d e la fidelité, amp; entière obeiflân'nbsp;ce qu’ils deuoyent à leur Roy. Puis, qu’il*nbsp;fe reprefentafiènt deuant les yeux,les friiiil*nbsp;qui pouuoycnt procéder de la diuerlîté desnbsp;feôles , qui ne pouuoyent cftre autres quenbsp;diuifion,amp; d’icellediuifion, ne fepouuoirnbsp;attendre que defolation fur eux. Et qu^nbsp;de la ils apprinflènt combien ils deuoyentnbsp;deteftervnc telle faute, de vouloir propofetnbsp;Quelle im ^ttncs, chofcs à Icur Princc, qui reçoit SCnbsp;^dcnce A'donne accez fans exeption deperfonnesnbsp;mentit) tous affligez , preftant l’aureille aux plu*nbsp;poures qui auoyent recours à iuftice j lu'nbsp;quelle Dieu auoit mife en fa main pour di'nbsp;ftribuer. Et partant qu’ils iugeaflent ceftenbsp;faute qu’ils eftimoyent petite, deuoir eftt^nbsp;cftimee grande amp; capitale , veuque les at'nbsp;mes ne fe peuuent ni doiuent prendre fm*nbsp;commandement du Prince,qui en eftdu'nbsp;penfateur.
rtuifls de Qu’ils confideraflènt aufsi les mauxqiU amp;'non”de dclàcomme par degrez s’en eftoyent en'nbsp;rc'trfpnft fuyuis, comme défaire ouuerture aux par'nbsp;ricides, de mettre la main au fang , roni-bolii-, * pre l’ordonnance de Dieu, abolir les loix»
amp; diflôudre les liens de toute focieté hu' ;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;maine»
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Maine gt; pour introduire toute licence aux mefchans,opprimer les bons, amp; mettre toutes chofes en confufion. Et finalement qu’ilsnbsp;n’atufail'entdelaclemence dont ilauoit v-voyei cynbsp;«qu’ils auoyent meritce , pour auoir cognu gcsdcXnbsp;qu’ils auoyent efté feduits fous le nom deft^cicm»-religion,par ceux qui deuoyent entendrenbsp;que nulle fedition ne pouuoit eftre confor-nie ny approuuee par religion : amp; que telle fentsnce,nbsp;cleiuence n’auoit efté pour leur promettrenbsp;impunité,s’ils reprenoy ent tel chemin : mais cat ce fontnbsp;pour leur declarer par effect, qu’il n’auoit'“.‘J”“nbsp;rien fi cher que leur repos amp;: conferuation,téuetfeuï»nbsp;ne tant en horreur, que l’effufion de leurnbsp;fa.ng,laquelle toutesfois feroit neccfl'aire fi le j-oppanbsp;malheur les conduifoit iufques là, commenbsp;de renchoir en mefmes crimes , qu’il auoit'^'nbsp;abolis amp; oubliez. Sur tout qu’ils fe gardaf-fent de ces conuenticules amp; alTemblees illicites , ou s’eftoit cômis tout le mal qui apresnbsp;fe feroit fi auant refpandu •. tant pour le regard de la confcience , que aufsi par ce quenbsp;toutes loix les reprenoyent. Car ceux qui ynbsp;feroyent trouuez à l’auenit ,feroyent punisnbsp;comme criminels delefeMaiefté. Et pour-Crîmcsnbsp;autant qu’en la Aiuerfité des doftrines,nbsp;les peruerfes mœurs des Ecclefiaftiqrres, iamïis cha.nbsp;donnovent fouuent occafion de fcandale,nbsp;mefmement que par \e mefpris del’au-Aenne difeipline EceVefiaftique , aufsi pat
CL4.
2,48 Hiftoire de France, l’intermifsion des conciles,amp;negligencc desnbsp;Prélats,s’en eftoit enfuyuic grande corruption,amp; qu’en l’Eglife de Dieu s’eftoyent a-uec le temps engendrees accumulées pUi-iîcurs chnfes maïuiaifes , qui auoyenr befoinnbsp;d’eftre retranchées ou réformées, il tiendroitnbsp;la main , amp;donneroit fi bon ordre par 1ernbsp;exhortations qui fe feroyent de fa part, quenbsp;tous les Prélats amp; membres de l’Eglife Gxl-lirane s’alfembleroyent dedans fix mois aitnbsp;lieu qu’il auiferoit, pour confiderer de tou-^o^'ef chofes enfemble, reformer l’eftat Eccle-blouir let fiaftique,amp;le réduire en fon ancienne fplen-ycuxdu CÓ Jenr intégrité, afin que ceux qui feroyent
putains te- feilt doucemeiit reconcilier, amp; rcuenir à ce-eîicTïes''' vnion de Loy tant amiable, tant defira-bour- ble,amp; tant neceifaire, puis que hors la com-munion amp; focieté d’icelle, il n’y auoit ny rémi fs ion des pcchez, ny efperancc de falut. Oufut l’if-Cependant ledit Sieur donneroit tel ordre,nbsp;fuede ce-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gouucmeurs des Prouincesde fon
m'efleî amp; obciflance , fe rctircroyent amp; refideroyent dequoy a chacun en fon gouucrnement, acompagneznbsp;elle ftrui?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;force, que l’audace des mefehans ne
pourroit altérer ne troubler la feurcté amp; repos des bons.
Vi’ues ref- A ces lettres on fit vne ample refponce ,qui pvnccs fur 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; „ inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;
]cp:«cdft Fut prefeptee aux Parlements, au nom des cferit- eftats de France, laquelle reprefentoit tant
au vif la defguifec façon de parler du Cardinal
Sous François II. x49 «linal de Lorraine, pource qu’ils ne doiiroy-cnr point qu’il n’en fuftl’autheur,encor qu’ilnbsp;les euft fait trotter fous le nom du Roy.Par-quoy auoit fcmblé necefl’aire leur» eferire,nbsp;pour rcpoufl'er les euidentes calomnicsjqu’ilnbsp;verfoit fur leurs telles, amp; pour faire voir ànbsp;tous ceux qui ont iugcmentjfa fraude amp;ma-lice plus que Diabolique, afin que s’ilso-beifloyent par contrainte à la tyrannie Gui-fienne, faiîans publier leurs menfonges , ilsnbsp;feeuflent toutesfois leur innocence »laquelle aufsi ils feroyent entendre à tous les eftatsnbsp;du royaume amp; à toute la Chreftienté. Carnbsp;ils ne pouuoycnt en faine confcience fouffrirnbsp;d’eftre faufl'ement aceufez, amp; en ne refpon-dant à l’aceufation donner fcandale à ceuxnbsp;qui par ce moyen les pourroy ent iuger coul-pablesdcces mefchancccezq,ui leur eftoy-ent par ces hypocrites faufiement impofees.nbsp;Ils fupplioyent donc les Parlements de lirenbsp;leur defenfe neceflaire en ce temps pour def-Couurir le fard d’vne tyrannie tant domma-^cablcjamp;t défia venue à tel degré qu’elle nenbsp;le pouuoit ne deuoit plus fupporter; amp;denbsp;Ue prendre les lettres du C ardinal pour lettres du Roy. Car vous n’ignorez point(di-lbycnt-ils)au fecrer de vos confciences,qu’ilnbsp;tie face ordinairement feruir le titre amp; coupleur de la maiefté du Roy à fes cruautez,nbsp;pilleries amp; toutes fortes de crimes. Sacheznbsp;donc que c’eft vntyran, vfurpateur du gou-
-ocr page 262-i$o Hiftoire de France, uemement, qui vous efcrit,amp;'non le Roy:nbsp;amp; entendez la vérité du faiét dont il nousnbsp;charge, autant fauflément, comme nous lenbsp;pouuons à la vérité charger de plufieurs,nbsp;le moindre defquels le rend digne d’cftrenbsp;exemplairement puniflahle.
En premier lieu, il dit que vous amp; vn chacun doit auoir horreur d’entendre, quenbsp;vn peuple foit venu en armes deuers tonnbsp;Prince , pour luy propofer aucune chofe»nbsp;pour bonne qu’on la puiflè delîgner. Nousnbsp;fanons bien que tout le monde a plus ennbsp;horreur la cruauté amp; auarice de la maifortnbsp;de Guife que ce faift.Toutesfois par ce qu’ilnbsp;le noircit en le defguifant impudemment»nbsp;fâchez que le motif de nous faire prendrenbsp;les armes, n’a edé autre que pour les fairenbsp;feruir à noftrc Prince, lequel nous voyons*nbsp;par leurs trahifons amp; menees fecrettes eftrcnbsp;en danger euident de perdre fa couronne,nbsp;à laquelle ces factieux amp; ambitieux notoirement afpirent : (amp;reft bien vray fembla-ble que pour y paruenir ils ne pardonneront (s’il leur eft permis) à fon innocentenbsp;vic)'amp;aufsi pour foulager tous les eftats denbsp;France durement amp; extrêmement affliger,nbsp;en allant au deuant de leur au dace. C’eftnbsp;cela , c’eft cela qui nous a armez : amp; ne fautnbsp;point que ces hypocrites changent Pocca-fion donnant fauflément à entendre qu’ow
-ocr page 263-Sous François IL i$i '^oiiloitprefenrerau Roy vnerequcfte pournbsp;Iv fait de la religion. Ce n’eft point là le but:nbsp;^ais on vouloir prendre ces deux eonfpira-^^nrsjfleaux de tous les bons, pour mettre lenbsp;Roy hors de leur fubieftion, fauuant fa vie,nbsp;amp; des Princes de fon fang, amp; deliuranr tantnbsp;d’homes,accablez d’vn ioug infupportable.nbsp;Cependant ils ne Ceflent de crier qu’on s’cftnbsp;armé contre la Maicfté du Ilt;oy,amp; par toutesnbsp;Rs lettres patentes,ont donné à cntédre quenbsp;pat toutes maniérés de prennes ils auoycntnbsp;Vérifié celle accufation, chofe trelFaufle amp;nbsp;trcfimpudemment forgee, comme il pou-iioit apparoir par les procès des panures pri-fonniers innoccns cxecutcz,qiii onttotithaunbsp;tement maintenu le contraire iufques à lanbsp;mort,fur lefquels proces eux ainlî déférez amp;nbsp;aceufez eftoyent mefnies contens de prédrenbsp;droit.Quant à ce qui leur elloit imputé cellenbsp;entreprife auoir efté drelléc par aucuns pre-uenus de plufieurs maléfices amp; bannis dunbsp;Royaume,au contraire lî ccuxdeGuifeo-foyentfubir iugenretde leurpreudhommic,nbsp;il fetrouuera encores bon nombre de ceuxnbsp;qui alloueront celle entreprinfe,amp; ne craindront de fe maintenir aufsi gens de bien amp;nbsp;fans reproche,qu’ils prouueront leurs accu-fatcurs mefehans amp; dctellables . Bien eftoitnbsp;vrayquefeu la Renaudie auoir fouffert iu-gement d’infamie au parlement de Dijon,nbsp;mais que le Roy l’auoit depuis releuc par let
-ocr page 264-152- Hiftoire de France, tres expreflès, lity octroyât lettres de reüifiügt;nbsp;l’execntion dcfqiiellesilpourfuyuoitcn toitnbsp;te diligêce: amp;c d’abondant le Sieur de Lome-nie,enuelopé aumefrae iugement,iuihfioitnbsp;adèz ledit la Renaudie, eftat receu amp; auoiiènbsp;en grandes amp; honorables charges,au veu Sinbsp;auiceudetous. Finalement leltlitsde Guif^nbsp;deuroyent auoir honte de leur obieclertel-*nbsp;les chofes, citant tout notoire qu’euxinef-mes auoyêt acreu les gardes du Roy des plusnbsp;mefehans rufiens amp; deteftables voleurs, quinbsp;fufl’ent dans les bordeaux de France.
Quanta la Religion, que ce n’elloitpas cela fimplemenr qui les auoit arincz,ains l’i^nbsp;legitime amp; du tout intolerable gouuerne-ment vfurpé par ceux de Guile. Mais au fur-plus il fe trouueroit que la religion tant diffamée par eux,clloir celle quivrayement eirnbsp;feignoit d’obeirauRoy,amp;à tous fuperieiits,nbsp;tât s’en faloitqu’elle aprouuaft les rebelliosnbsp;ou confpirations. Bref que fe remettans à Unbsp;decifion d’vn franc amp; legitime concile gC'nbsp;neral ou national,ils iullifioyét fuffifamnictnbsp;leur caufe contre ceux qui n’ont que les fa*nbsp;sots amp; les feux en la bouche,pour mainteniïnbsp;leurs coultumes ou opinions.Que nulles pilnbsp;lenes ni troubles ne pouuoyent furuenir denbsp;leur dellèin, côfiderc qu’ils n’ont prétendu,nbsp;ni pretendent à autre chofe, finon à ce quenbsp;lefditsdc Guife foyent fournis à vnc dciienbsp;amp; legitime allèmblee des eftats,pour là reu-
-ocr page 265-Sous François IL ^55 dre compte de l’adminiftration par enx tanrnbsp;iniquement vfurpee, amp; fimalheiireufementnbsp;cxerceejamp; en general pour eftre là procédénbsp;inridiquement contre eux fur les crimes ànbsp;EUX impofcz,amp; qui fe prouueront deüemét,nbsp;defquels s’ils s’eftiment fi nets amp; non coul-pablesjpourquoy aiment-ils mieux entretenir le Royaume en telles confufions,que denbsp;le fubmettre à vne fi notable afséblee qu’eftnbsp;celle des eftats du Royaume de France, à laquelle les Rois mefmes ont toufiours tantnbsp;déféré, qu'en cas de difficulté à qui apparte-noirla couronne, les contendans les ont acceptez pour iuges fouuerains? Mais qu’il ap-paroiflbitalléz l’intention defdits deGuife,nbsp;ifeftre autre que de faire bouclier du nomnbsp;du Roy à la ruine d’icclui, amp; de tout l’eftat:nbsp;au lieu de refpondre pertinemment à ce quinbsp;les concerne en leur particulier. Bref quantnbsp;au Roy,qu’ils l’auoiient,recognoifiènt,amp;honbsp;notent pour leur fouuerain Seigneur apresnbsp;Dieu,amp; qu’ils ne fouffriront iamais, qu’aucuns autres fiens fuiets les furpaficnt en toutnbsp;deuoir d’obeifl'ance 8c feruitude de bons amp;nbsp;loyaux fuiets, le fupplians tref-humblemenrnbsp;d’ouyr leurs plaintes ,amp; foiiffrir qu’ily foirnbsp;pourueu par la voye acouflumee de toutnbsp;temps parfes anceftres , fans fouflrir que lesnbsp;dcftruôbeurs amp; opprcflcurs de fes panuresnbsp;fuiets abufent plus longuement de Ion nomnbsp;amp; au thorite Royale.
-ocr page 266-iS 4 Hiftoîre de France, FataHugg. Le Parlement de Paris ayant receu cellnbsp;elci'itjn’en tint aucun compte, ains fcuiemétnbsp;iia^e'l’enuoya par vn huifsier au Cardinal. Maisnbsp;on dit que ceux de Rouan craignans en a-noir reproche, amp; confiderans l’importancenbsp;de ces remonftrancesjdeputerent deux d’ei*nbsp;tr’eux pour aller deuers fa Maiefté. Ce quenbsp;fachans ceux de Guife, ils leur firét de tellesnbsp;menaces , qu’ils furent contrains fe retirernbsp;fans rien faire , encor bien aifes ; car on lesnbsp;chargeoit d’eftre du nôbr'e des côfpirateurs.nbsp;Combat En cc iTiefme temps , on publia plufieursnbsp;autres eferits, contenans entières defencesnbsp;mes des in -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, i,
nocens.cô oppolces a ceux qui accuioyent ceux de la tre lesgiai religion d’vne infinité de crimes, notammec
de mcfprifer l’authoritc du magillrat,amp; d’eftre la fource amp; origine des maux amp; calami-tez qui regnoyent lors, tant fur les biens ds la terre,qu’entre les hommes. Mais pourcenbsp;que les liures d’auiourd’huy font pleins donbsp;femblables matières, il m’a femblc n’en de-uoir faire ici plus exprefle mention pour nenbsp;nous eflongner par trop du fil de noftre hi-ftoire.
Exemple nbsp;nbsp;Sut ccla ccux du Guifc eftimans que toU-
wrïhâr-chofes reueilleroyét plufieurs efprits tlielle àmc endormis, amp; que plufieurs grands Princesnbsp;tir fous le Seigneurs pourroyent eftre par là conuieïnbsp;nom du lt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;?nbsp;nbsp;, Inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘
Roy. penler a leurs araires ; amp; entre autres que le Roy de Nauarre fe pourroir refentir denbsp;l’iniure faite à fon frété, amp; à l’vndefes fe-cretai-
-ocr page 267-Sous François II. xjç cretaires 5 comme ci delTusà cfté dit, aiûfêtent finalement de les adoucir aucunement,nbsp;afin de n’auoir àl’auenir tant d’efcheucauxnbsp;àdefmeflerenfemble. Parquo^' iiÇfirétpattInbsp;au Roy de Nauarre de ce qu’ils auoyentnbsp;mandé à tous les parlctnens fous le nom dunbsp;Roy, amp; luy enuoyerent le 9. Auril leur de-pefehe, laquelle portait qu’auant amp; depuisnbsp;le retour du fecretaire Denandes,Iedit Sieurnbsp;auûit toufiours efté infiniement empefclié ànbsp;poiiruoir aux feditions que ces malheureuxnbsp;heretjques èi. rebelles auoyent folcitees connbsp;tre luy:ce quil’auoit retardé de luy eferi-le plus fouuent de fes nouuelles, ayant biennbsp;voulu voir,auant que de luy en eferire, comme toutes chofes paflêroyent,amp;quelle finnbsp;prendtoirlcur damnable deflein amp; mauuai-fc intentiondaquelle eftant couuerte du manbsp;teaudereligion,Dieu luy auoitbienmon-ftré qu’il fouftenoit fa querelle, ayant misnbsp;entre ces gens telle peur amp; irrefolution, quenbsp;toutes leurs entreprifes eftoyent tourneesnbsp;en fnmee,amp; la plus part d’eux à leur arriuee,nbsp;mefines les principaux anrheurs, condu-lt;âeurs amp;ch«fs.prins amp;. arreftez. Toutesfoisnbsp;encor qu’à bonne amp; iufte occafion ( commenbsp;d’auoir porté les armes contre leur Princenbsp;amp;fouuerajn Seigneur) il luy full permis denbsp;faire lademonftration en leur endroit tellenbsp;amp; fl grande, que le péché amp; offenfe le requenbsp;t^oit, ce neâtmoins cofiderant que beaucoup
-ocr page 268-15^ Hiftoire de France, d’entre eux auoyent efte trompez amp; deceuînbsp;par leurs preditans amp;miniftres,ilen auoitnbsp;bien voulu auoirplus de pitié Sc compjfsionnbsp;qu’ils ne metitoycnt, pardonnant à la pluFnbsp;part de ceux qui ne s’eftoyent trouuez chargez d’autre fait que de la religiondaquellenbsp;ils auoyent abiurec,recognoiflans leurs mailnbsp;«aifes doctrines amp; opinions. Mais quant anbsp;Caftclnau,Raunay,Mazercs,VillcmongyS’nbsp;du Pont,amp; quelques autres qpi auoyentdélibéré enlemble amp; plus fecrettement, il 'nbsp;ftoit aueré par leurs dépolirions que le def-lein qu’ils fiilbyent de l’allerfrouiiefj teO'nbsp;doit bien à autre fin que pour luy parler dunbsp;fait de la religion, amp; n’eftoit autre leur en-treprife que de fe faifir de la perfonncjde ce*nbsp;les des Roynes fes mere amp; femme, frétésnbsp;fœu r,pour pu i s apres fu buerrir tou r l’eftat dunbsp;Royaume 8c le mettre de tous collez ennbsp;proye amp; diuilion. Chofe que bien malaifee'nbsp;met il eufl peu croire s’il ne l’euftveu à 1’®“’nbsp;amp; touché au doigt :amp; qu’eux-mefmcs àl^nbsp;mon ne l’eu fiènr tous auoüé. Voilaeóffle»nbsp;auoit elté contraint à fon grand regret amp; de*nbsp;plailir de cômécerpar eux à vfer de rigueuf’nbsp;leurfaifiint receuoir plus doux chaftimeu*-qu’il n’eftoit confeillé de faire. Dequoy eu*'nbsp;mefmcs confeflbyentn’eftre dignes,amp; dou^nbsp;l’exemple amp; punition auoit lèruide beaU'nbsp;coup pour appaifer toutes les efmotionsnbsp;ils auoyent acheminées à ce que au mefi”^nbsp;tctnps
-ocr page 269-Sous François IL 2.57 temps de leur arriuee deuers luy, on s’efle-uaft en plufieurs endroits de fon Royaume.nbsp;Là ou depuis ayant entendu le chaftiementnbsp;que leurs chefs amp; autheurs auoyent rcceu,nbsp;toutes leurs allemblees s’eftoyent départies,nbsp;amp; n’en eftoit plus de nouuelles, Dieu merci.nbsp;Dequoy il l’auoit bien voulu auertir, (achatnbsp;combien celle nouuclle luy feroit agréable, l’aimant comme il faifoit. Et par mefmenbsp;moyen le remercier des offres qu’il luy auoitnbsp;faiôles parDellandes,de luy aller aider amp; fe-courir. Ce qu’aufsi pour ne luy dlt;»nner ceftenbsp;peine, iceluy Sieur auoit voulu referucr iuf-ques àplus grand befoin : conlîderant combien fa prefencc auoit ferui enfongouuer-nementjpour contenir les fuiets en repos.nbsp;Car (luy Nauarrois abfent) il ne s’en fuft pasnbsp;tant aflèurc comme il auoit fait. Dont if nenbsp;pouuoit affez l’en remercier,ne luy exprimernbsp;le contentement qu’il en auoit, le priant lesnbsp;vouloir toufiours conforter en leur bônevo-lonté. Que li aucuns vouloyent faire les fc-ditieux,qu’il les fift promptemét empoignernbsp;amp; chaft;içr,fuvuant le pouuoir qu’il auoit denbsp;luymefmes. Le R oy le prioit aufsi,s’il eftoitnbsp;pofsible,qu’il fe faifift de certains predicansnbsp;amp; miniftres de Geneue, qu’on luy auoit ditnbsp;aller füuuent par delà : entr’autres d’vu certain Boifnormand amp; d’vn Dauid, aceufeznbsp;pat les prifonniers,pour eftrc des principauxnbsp;feduôleurs,amp;qui les auoyent fufeitez a ce-R
-ocr page 270-158 Hiftoire de France,
fte belle entreprife, leur donnant à entendre que par celle nouuelle loy,il eftoit permis lenbsp;elleuer contre fon Prince gt; amp; mettre la mainnbsp;aux armes. Bref, ledit Sieur s’aflcuroit quenbsp;s’ils eftoyenten ce quartier là , il fcroitfoutenbsp;diligence de les fiiiîr,afin que par ci apresnbsp;ils n’aEufalfent plus tant de panures per-fonnes.
Au demeurant, on faucrtiHbit qu’en iu-ftruifant le proces des rebelles, ilyauoiteu quelques vns d’entr’eux, qui auoyent depo-fc deu^nt les iuges, que fon cou fin le Princenbsp;de Condé, frere de luy Roy de Nauarre,e-ftoit de la partie,8i qu'il atioit de long tempsnbsp;feeu toute leur entrepnfe, leur ayant promisnbsp;de prefenter'leur requefte, quand ils iroyentnbsp;trouuericeluy Seigneur. Et pourcequ’il fenbsp;Bcilcpipce douta incontinent que ces beliftres difoyentnbsp;tellecbofe,,penCans prolonger leur vie,onnbsp;bien que cela leur auoit elle donne à entendre par quelqu’vn qui n’eftoit pas plus boninbsp;me de bien qu’eux,nc luy pouuant entrer ennbsp;l’entendement que fondit cou/în qui luynbsp;touchoit de lî pres amp; anec tant d’obligatiôs,nbsp;y deuftiamaisanoirpenfe, il ne faillirinconnbsp;tincntde l’enuoy er quérir en fa chambre,ennbsp;laprefence de la Royne fimere, auquel ilnbsp;fit entendre ce que ces malheureux prifon-niers auoyent dit de luy: qui l’allèuran’en e-ftre rien , amp; le conferma h fort en l’opinionnbsp;que d’autres luy auoyent prefte celle charité*
S
-ocr page 271-Sous François 11. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;x5gt;
tCjqu’il n’en don toit plus. Et d’anantnge,fnr les remonftiances que ledit Sieur Iny fit, ilnbsp;Itiy donna tant de cognoillance combien v-ne fi mefchanre calomnie luy pcfoit fiirlcnbsp;cœur, qu’il s’aflèura, come encore il faifoit,nbsp;quêtons ces malheureux auoyent menti, ennbsp;forte qu’il demeura trelcontent amp; fatisfaitnbsp;de Iny.Ce qu’il kiy anoit bien voulu cfcrirc,nbsp;le tout à la vérité , afin que fi on luyauoitdônbsp;ne à entendre d’antre façô, il n’en ni fi en pcinbsp;ne,amp;n’aionftaft foy qu’à ce que iceluy Sieurnbsp;luy en mandoir. Oiirre ce il luy enuoyoit lanbsp;copie des lettres qu’il anoit ani(c d’efirrireànbsp;tous les Parlemcns amp;Baillifs de fon R pyan-r»e,touchant les chofcspaflccs. Surquoy ilnbsp;deinandoic fon auis. Outre cela, d’autantnbsp;que ceux de la maifon de Guife anoyent vnenbsp;merueilleufe enuie d’accrocher Sc auoir pri- lt;nbsp;fcfiir ledit Sieur Royquot;^Nauarre, fachansnbsp;que ledit Boifnormand eftoit grandementnbsp;eftime par luy pour fon (auoir ô: autres vertus,ils firent mettre vne recharge de la propre main du Roy au bout de ladite mifsiuc,nbsp;l’allèurât qu’il cognoifibit ledit Boifnormâdnbsp;ÄtDauid (qui eftoit mis de ce nombre pontnbsp;lesraifons que iediray ci apres) fimefenansnbsp;qu’ilseftoyent digues de tontes peines. Etnbsp;partant leprioit d’autant qu’il anoit cnnicdenbsp;luy faire (ernicc,les faire mettre en lien finbsp;feur,qu’il les peu ft par apres reconnrer pournbsp;leur faire receuoir la punition qu'ils auoyent
-ocr page 272-x^o Hiftoire de France,
bien meritee. Et faifoyent ceux de Guife ce-fte pourfuite,non point tant pour 1’efgard de ces deux pevfonnages , qu’ils euflent biennbsp;voulu tenir toutesfois : que pour l’attentenbsp;qu’ils auoyent, qu’il ne les rendroit iainais,nbsp;amp;¦ que par ce moyen, il feroit rendu coulpa-ble amp; confentant à la confpiration, pour a-uoir riere foy les autheurs d’icelle, fans lesnbsp;produire à iufticc,comme il en auroit eftc eXnbsp;prefsément chargé par le R oy.
CoBwerai Nous auons veu comme le Prince de Cô c”de con ayant euitc tant de dangers de fa vie gt; s’e-dé, contre ftoit retiré en fa maifon,là ou eftant arriué ilnbsp;enne- c^uoya vn fien fecrctaire des plus féaux, de-uers ie Roy de N3uarre,pour luy faire enté-dre comme toutes chofes eftoyent palTees,^nbsp;auoirconfeildecequ’ilauoiràfaire, délirâtnbsp;'»»(• »xAsc-¦ . fnr toutes chofes (c retirer en Bearn auprèsnbsp;de luy pour eftre en plus grand’ fcureté. Carnbsp;de iout en iour,amp; d’heure à autre on luy rapnbsp;pottoit que fes ennemis machinoyent ftnbsp;mortjbié marris de ce qu’il leur eftoit efchapnbsp;pc des poings pendant ce tumulte ,amp; que lenbsp;Cardinal deLorraine auoit propole en plainnbsp;confeil qu’il fe faloir faifir de fa perfonne amp;nbsp;luy faire proces. Le Duc de Guife au contrainbsp;re auoit opiné,qu’il n’en faloit encor rien fainbsp;re:car ce feroit recommencer de plus grandsnbsp;troubles,lors qu’on n’auoit encor rien preftnbsp;pour y relïfter. Mais celle contrariété d’opinions n’eftoit que pour fonder la volonté denbsp;cell«
-ocr page 273-Sous François II. 2.^1 ceux du confeil, en v n afairo de telle importance,pour mieux fauter puis apres. Ce non-obftant, Dieu fe feruit pour lors de cefte rufe des ennemis mefmes dudit Sieur Prince,nbsp;pour le garenrir.
Cepartemcntde ce fecretaire ne fut fi fc-cret,que les gés mcfme du Prince, feruircurs fccrets des ennemis amp; entretenus aux def-pens du Roy,ne les en aducrtillent diligemment, comme eftant à craindre que quelquenbsp;chofefc rcmuaftde cecofté-là.Catils voy-oyent que leur maiftre reprenoit courage:nbsp;ce qui fut caufe de faire haftet la dcfpefchcnbsp;ci defius mcntiônec. Et d’auantage pour af-feurer le Prince amp; l’emmieller, il eut lettresnbsp;fort gratieufes amp; pleines de courtoifie desnbsp;Duc de Guife amp; Cardinal de Lorraine fonnbsp;frété, par Icfquelles ils s’exeufoyent de lanbsp;propolition faite au confeil, amp; dementoyentnbsp;tous ceux qui voudroyent dire qu’ils en fuf-fentautheurs,le fuppliantbien fort n’en vounbsp;loir rien croire, ains les retenir au nombrenbsp;de fes plus affeétionnez feruiteursjamp; parens.nbsp;Ce qu’ils efpcroyent luy faire tou lion rs co-gnoiftre parbons effeds : mais d’autre partnbsp;il deuoit cftimer qu’eux tenans le lieunbsp;qu’ils auoyent pres le Roy, ne pouuoyentnbsp;moins que de tenir la bride roidc en routesnbsp;chofes, principalement quand il agiflôitdunbsp;feruice de fa Maicfté, amp; de la conferuationnbsp;R ?
-ocr page 274-z6l Hiftoire de France, de fon eftat. C’eftoit la caiife qui les auoit faitnbsp;rudes eniiers les condamnez, amp; non pournbsp;mauuaife volonté qu’ils luy porcalîènt. Lenbsp;Fin contre Prince enuoya aufsi ces lettres au Roy denbsp;Nauarrclbn frere, qui luy fit refponfc à lanbsp;mode de la cour,pour remedier à la fiirpri-fedes lettres, difantqu’il auoit grand contentement en fon efprit des offres que Mef-fieurs de Guife fes confins luy auoycnt faites , dequoy il fe veut autant reflentir, comme s’ils les auoycnt faites à luy mefmes,nbsp;qu’il ne faudra à les en gratifier par la premiere depelchc qu’il feroit en cour. Au demeurant qu’il eftoit trefaife de la bonne volonté qu’il auoit de le venir trouuer, ce quinbsp;neferafirofl qu’il dcfiroit, pour la grandenbsp;deuotion qu’il auoit de le voir. Bien elloit-ilnbsp;d’auis qu’auparauant il fift encor vn voyage à la cour, afin de mieux en mieux fairenbsp;cognoiftreau Roy le défit qu’il a de luy faire feruice : qu’il luy enuoyoit la copie desnbsp;lettres qu’il auoit pieu à fa Maicfié luy cf-crire, par lefquelles il cognoiftroit afiez clairement la bonne opinion en laquelle il lesnbsp;tient ; comme n’ayans rien de commun a-uec ces tragedies qui fc font iouees , encores moins auec les mcfchancetcz des malheureux entrepreneurs. Voila comme cesnbsp;Princes s’cntretenoyeiit les vns les autresnbsp;par difsimulation.
Ce que i’ay dit de Daiiid va ainfi. Le feu
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Rov Henri voulant à la folliciration duCar-dînai de Lorraine.,traiccr le mariage du Roy monftic fon fils àprefent régnant iamp; lors Dauphingt;‘='*“^'’**nbsp;aueclaRoyncd’Eicofle,niepce de ceiik denbsp;Guife-.le Roy Sc la Royne de Nauarre furentnbsp;pour ce mâdez en cour,ayans défia pris quelque gouft à entendre les abus du Pape,par le 'nbsp;moyen de ce Dauid, homme vrayemcnt effronté, amp; ne cerchant qu’à fe faire valoir,nbsp;fous couleur de prcfcher quelque vérité, ànbsp;l’exemple de plufieurs autres paruenus à e-ftre Abbez amp; Euefqucs par ce moyen, dunbsp;temps de la feu Royne de Nauarre fœur dunbsp;grand Royîrançois. Ce moyne donc ayantnbsp;quitte le froc, amp; s’ingérant de foy-mefme ànbsp;prefeher, ladite Dame le fiifoit ordinaire-*nbsp;mét prefeher en habit de capelan,amp; fans fur-pelis. Qui fut caufe,ioint la grande viuacirénbsp;amp; granité dont il fauoit bien vfer, de luy doner grand bruit amp; reputation, nommémentnbsp;le long de la riuiére de Loy re.Ce que parue-nu auxaureilles du Cardinal, il difsimulanbsp;iufques à tant que le mariage fiit confummé*nbsp;Cequ’cftantfait,aufsi foudain lesprefehesnbsp;de Dauid furent défendus à laeour , amp; futnbsp;luy-mefmes appelé deuant lesCardinaux denbsp;Bourbon amp; de Lorraine, lefquels apres l’a-uoir intimidé par menaces, vindret aux pro-mefres,de forte que Dauid amorcé de l’efpc-tance d’anoir incontinent vn gras benefice,nbsp;promit de mettre fes maiftre amp; maiftrefle
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-ocr page 276-164 Hiftoire de France, en la Papauté jjIus auant que iamais. Sur cela,il eft enuoye à Paris pour ligner fa confef-lion de foy deuant les Sorboniftes, abiurer,nbsp;prendre abfolution, amp; aceufer ceux de fa fe-ôte. Eftant là, amp;: voyant qu’on ne luy renoitnbsp;promelïè, il remetl’afaireen longueur, amp;nbsp;pourfiiitfaproye. Ceci paruenu aux aureil-les defon maiftre, on le tientpour vnbonnbsp;Ventre tel qu’il cftoit. Eftantchafsc.il fe retire au Cardinal de Lorraine, qui l’cnuove fi-nalemét à Saind Denys, pour s’en depeftrer:nbsp;mande qu’on luy baille vue place de moyne,nbsp;amp; qu’on luy enioigne de viurc fagementennbsp;foute leur difeipline : autrement qu’il foirnbsp;chaftié. Voila comme ce Cardinal traitanbsp;Dauidjcftimât n’auoir peu fait de l’ofter d’aiinbsp;presdesPrinces,amp;:de l’auoirrédu odieux auxnbsp;Euangeliques , par vn tel reuolrcmét public.nbsp;D’autre part ce poure malheureux le fentantnbsp;fruftre de fon attente,amp;mocquégt;ne veut demeurer cloiftrier, ains’aime mieux fuiure lanbsp;cuilîne plus grafie que celle ou il cftoit relégué. Eftant donc réduit en 11 poure amp;mife-rablc eftat, il feint fe vouloir repetir, prometnbsp;qu’il fera mcrueillcs, aceufe le Cardinal denbsp;Lorraine d’auoir voulu procurer la mort dunbsp;Roy de Nauarrc,pour auoir fes biens. Par cenbsp;moyen (comme ce Prince cftoit cxtrcmcmécnbsp;facile à ployet )il rentre aucunement en gra-ce,de forte que les afaires cftâs en l’cftat quenbsp;nous auos déduites,ceux dcGuifu eftimoyetnbsp;auoif
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anoir cn ce Dauid vn grand ennemi, lequel procureroit contre eux du pis qu’il pourroit.nbsp;Voila pourquoy il fut niis au reng de Boif-normand.Car autrement fauoyent-ils biennbsp;qu’il n’auoit nul credit ni authoritc enuersnbsp;ceux de la religion, pour les pcrfuader ounbsp;dilTuaderxe qu’euft bien peu faire l’autre s’ilnbsp;cuft voulu s’en melier, amp; rcfTcmbler à Dauid, qui dôna depuis beaucoup de peine auxnbsp;gens de bien, amp; finalement durant la premiere guerre ciuile,mourut es prifonsd’Or-leans»attaint de plufieurs granasamp; detefta-blcs crimes.
lieft temps maint enît de veniràlaguer- cuen-e re d’Efcoftcjqui comtnécea lors de s’efehauf-fer,eftant commencée à l’appetit de ceux de Efcortc,nbsp;Guife fous vn prétexté qu’il me faut repren-dre de bien haut, pouren bien entendre Ictio/de**nbsp;fondement.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cfu’f de
Henry huiftiefme de ce nom Roy d’An-^“^'* gleterre efpoufa en premieres nopcesCathe-tincrelaiftec de fon frère, tante de l’Em-pereur Charles cinquiefme,ltquel freie tounbsp;tesfois ne l’auoit one cognuc(difoit-on) ànbsp;caufe de fon bas aage. De ce mariage,Henrynbsp;ayâteu vne fille nômcc Marie,il répudia Ca-iherinc lôgtéps apres,faifant declarer ce mariage inceftucux,amp;tladite fille baftardc. Ennbsp;fécondes nopccs, il print Anne Boulâc lim-pledamoifeflc, dót il eut Elilabcth à prefentnbsp;régnante. D’vnc autre quatricfmc femme, il
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-ocr page 278-Hiftoire de France, cut Edouard, qui luy fucceda,amp; fut le fixief*nbsp;me Roy d’Angleterre de ce nom, lequel e-ftât decedc en 1’aage de feize ans, Marie,nó-obftant qu’elle euft efté auparauant déclarée baftarde,fur Roy ne par la volóté du peu-plc,irritc contre le Duc deNorthombellan-de, homme l'i ambitieux, qu’il ofa bien fairenbsp;tomber pour peu de iours la couronne en fsnbsp;maifon,par le mariage de fon fils aifné,auecnbsp;l’ai fnee des filles de Suffolk. Cede Marienbsp;decedec (as hoirs, Elifabeth,qu’elle auoit aUnbsp;contraire fait declarer baftarde, amp;¦ trefdurtquot;nbsp;ment rraittee, fut par la bonté de Dieu,amp;^nbsp;faneur du mefme peuple, efleuee de la pn-fon, au throne royal, ou elle fied heureufe'nbsp;ment encores auiourdhuy,fans auoit ianiaiSnbsp;voulu fe marier.
D’autre codé faut entendre que Icfufdif Roy Henri huitiefme eut trois fœurs , denbsp;l’aifnee defquelles mariee au Roy d’Efeofle»nbsp;fortit laques Stuard du nom, amp; dernièrement décédé Roy d’Efeode, qui eut en fe'nbsp;fondes nopces de la douairière de Longueville , fœur de ceux de Guife, vnc feule filknbsp;amp; heritiêre,alauoir,Kïarie,qu’efpoufa François deuxiefme du nom, Roy de France,denbsp;forte que fans doute,deccdanr Elifabeth, le?nbsp;. deux couronnes, fi autre chofe ne l’empebnbsp;choit, fembleroyét apartenir à ladite Marienbsp;fille de fô coufin germain.Mais le Roy Her/nbsp;iiuiticfiïie,cómepreuoyatce qui auiendroUnbsp;deft
-ocr page 279-Sous François 11. de fa pofterité, auoit donne ordre que parnbsp;cómun accord des eft ars d’Angleterre,qu’ilsnbsp;appcîent Parlement, il auoit efté dit, que nynbsp;les enfans venus de fa four mariee à l’Élcof-fois,ny les defeendus d’iceux,ne pourroyentnbsp;iamais fucceder à la couronne d’Angleterre.nbsp;Ceft arreft fembloit à ceux de Guife, fe pou-uoir ailement refcjiider, amp; par mcfmc moycnbsp;ilsfe vouloyentferuir de l’arreft,donné contre ladite Elifabeth, comme baftardc, péfansnbsp;par confequent auoir trouué vne tresbelle amp;nbsp;certaine occafion de s’agrandir, en déboutâtnbsp;la fufdite Rovne Elifabeth. Voila pourquoynbsp;depremiere venue, ils firent prendre à leurnbsp;niepee le titre amp; les armes des deux royaumes,d’Angleterre amp;d’Efcoflè: non point tâtnbsp;àla vérité pour l’en faire Royne, que pournbsp;,f’aproprierceluy d’Angleterre aux defpensnbsp;de la Frâce, fuft par pratiques, ou par armes,nbsp;fous le nom de leur niepee. Voyâs donc quenbsp;la Royne Elifabeth, incontinent apres le de-ces de Marie,auoit reftabli la reformation denbsp;la religion, comme elle auoit efté du temps
ilt;iiiurent à prédre cefte occafioncorne par le poil, leur remonftrant que pas vne des deuxnbsp;Roynes precedétes n’eftoit lcgitime,par de-claratiô de leur Parlemét, ce qui n’auoit lieu
----------- nbsp;------------J, ble a vne bonne partie des Anglois, ne pou-uansfe départir de l’eglife Romaine) ils nenbsp;en leur niepccjvraye fille deRoy amp;deRoync
-ocr page 280-Hiftoire de France,
ifiùe tie leur fang,amp;à laquelle on n’aiioitpcU nullement öfter fon degré, amp; au reftc,quie'nbsp;ftoic belle,fagc,vertucufe,amp;dc bône nature,nbsp;amp; par le moyen de laquelle,toure l’Klc feroitnbsp;à iamais vnic amp; inuincible , Si en repos. Sutnbsp;tout, qu’elle eftoit bonne Chrefticnne Si ca*nbsp;tholique,füus laquelle aucc le rcftablifléinécnbsp;qu’elle feroit incontinent faire de la fainlt;ft®nbsp;Eglifc Romaine, ils deuoycntcfperervnrfi'nbsp;gne plein d’heur amp; félicité; adiouftans infi'nbsp;nis allechemens pour faire remuer mcfnagfnbsp;éeedeuer le peuple d’Angleterre contre ce'nbsp;lie princellc. Mais leur mine fut incontinentnbsp;efventee par la Roync Elifabeth, qui fit pté'nbsp;dreprifonniers plufieurs dccçs follicitcutS’nbsp;lefqucls neantmoins curent fi bonne boU'nbsp;elle, qu’on ne leur peut rien faire confefle^nbsp;ce tiui acrcut l’efpetance de ceux de GuiR«nbsp;Ainsi ceux qui tiroyct profit d’eux, ne les re*nbsp;buttèrent du tout.ains firent filer cefte cord®nbsp;tant qu’ils pcurcnc,amp; leur donnèrent bonHfnbsp;cfpcrance aucc le temps , d’autant qu’il 1®nbsp;trouuoit ( à leur dire) grand nombre ac pd^'nbsp;pie bien dolens d’eftre fruftrez de leurrel*'nbsp;gion Romaine, qui portoyent fingulietC'nbsp;ment bonne affeôlion à ceux de Guilè, ptgt; ƒnbsp;les cognoiftre amateurs des traditions “nbsp;leurs peres:amp; ennemis mortels de cefte reH'
-ocr page 281-Sous François 11. z6ÿ que cefte religion y prenoit de grâds acroiN-femes,amp; que la Royne douairière leur (ccur,nbsp;ne leur cftoit pas contraire : à quoy s’ils don-noyent ordre, l’cfperance qu’ils donnoventnbsp;aux Catholiques d’Angleterre, feroitii biennbsp;confermec amp; fottifiee,qu’on leur feroit biennbsp;toft cognoiftre par efteéls, la bonne volonténbsp;qu’ils leur portovtnt amp; à leurniepee. Maisnbsp;afin que l’occafion n’efchappall quand ellenbsp;feprefenteroit, qu’ils dciioycntprédre quelque charge d’authorité en Elcelle, Affairenbsp;en forte que l’vn des lix freres y tinfl touf-iours le pied ferme. Telles eftoyét leurs pratiques, efquelles fcconfommoir grand argéenbsp;des finances de Irancc.Carces mauuais fer-uiteurs couftoyent bien cher. Ils eftoyét do-ques apres pour inuenter les moyens de doner des afaires à ceux de là religion en Ef-cofl'e. Et de fait vne chofe feinbla (e prclen-ter fort à propos »pourtoulîours entretenirnbsp;leur credit enuers les Catholiques Romainsnbsp;de ces deux lfles,c’cft afauoir la fedition po-pulaire,t]ui auinten Efeofte. Car avnns faidtnbsp;faire pluficurs rigoreux edits contre ceux denbsp;la rcligion,qui autrement v iuoyeut en grande paix amp; tranquillité fous l’obeillancc de lanbsp;Royne douairière, lans qn’il y euft pour rai-fon de cela aucun debat nv querelle entrenbsp;les fuicts du royaume, A: me'ines ayans faitnbsp;publier que le Roy n’entendoit permettrenbsp;qu’autre Religion fuft tenue audit pays que
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Ia Romaine, on n’eut pluftoft commence, de vouloir mettre ces edits à execution,nbsp;qu’il fe trouua vn grand nombre de gens denbsp;baflè condition, lefquels s’efleuerent amp; prinnbsp;drent les armes; mais ils furent en peu d’heiinbsp;re feparez,moyennant la prudence de laditenbsp;Dame, amp; à l’aide de la nobleflè du pays.nbsp;V oila l’eftat auquel eftoyenr les afaircs d’El-coflè, quand le principal gouuerncment denbsp;France tomba es mains de ceux de Guifea*nbsp;près la mort de Henry. Et combien que cenbsp;commencement leur dcufl auoir ferui pournbsp;leur reprefenter le danger de plus grandsnbsp;troubles,s’ils ne defiftoyent de leur entre-prifc:ranry a neantmoins, qu’ils fe rénoventnbsp;tellemér aflèurez fur les pratiques amp; meneesnbsp;qu’ilsbraiïbyenten Angleterre, qu’ils fet'nbsp;merent les yeux à toutes tes remonftrancesnbsp;de leur fœur, laquelle tafehoir partons moyens de les deftourner de celle fauff'e pet'nbsp;fuafion, amp; luy efcriuirent des lettres fort i*'nbsp;goreufes, la blafmât d’auoir v£è de trop gta'’nbsp;de douceur au faiét de la religion. Bref, “Snbsp;iugerent te temps eftre venu du tout à pt^’'nbsp;DOS (cenendant ou’ils auovenr le vent rU
{»aux. Et pour ce faire enuoyerent en Efcd^^ ’Euefque d’Amiens amp; la Brolîè leurs p^”*nbsp;alfeélionnez feruiteurs :tcfquels pour fenbsp;ftteràlcur arriuce
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voulurent contraindre v n chacun d’aller à la mefl’e, reprochans fouuent à ladite Dame amp;nbsp;au Sieur d’Oifel qui la gouuernoit pailiblc-ment, qu’ils auoyent tout gafté: publièrentnbsp;leurintctioneftre d’vfcrde la force, fans ef-pargnerperit ny gräd. L’Eiiefque d’Amiens,nbsp;comme légat du Pape, attédant les bulles denbsp;fa legatiô, promettoit de réduire la plus partnbsp;de ceux qu’il difoit fouruoyez . Et la Brollênbsp;entreprenoit en vu mois d’exterminer par arnbsp;mes ceux qui ne voudroyét reuenir. Au fuC’-plus,pource que l’auarice eft toufiours compagne de cruauté, ils regardèrent de bon œilnbsp;les terres amp; pollèfsions de la nobleflè. S: cf-criuirent à ceux de Cuite qui les auoyét en-uoyez, qu'en rendant le peuple taillable,amp;:nbsp;faifant mourir les gentils homes, qui auoyétnbsp;fuiui la religion nouuellc, il y auoitmoyeiinbsp;d’augmenter le reuenu du Roy de deux censnbsp;niilefciis par an,amp; de pouruoir mille gentilsnbsp;hommes Frâçois de maiions amp; de biés pournbsp;y demeurer continuellcmét, amp;' y fetuir comenbsp;d’vne gédarmerie ordinaire. Cefte côditionnbsp;fut volontiers receüc, amp; auec grande louagenbsp;de ceux qui en eftoyent les autheurs, amp; quinbsp;ne cerchoyent rien tant que de prendre piednbsp;ferme en Éfeofle, afin d’eftendre leurs aillesnbsp;plus loin auec le temps. Mais ils auoyentnbsp;'’nmerueilleux defplaifir de fc voir contre-• dits par leur fœur,laquelle cognoill'ant l’hu-nieur des Efcollbis , fauoit certainement
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lt;juc iamais on ne les rangeroit à cede concù tion de quitter vn feul arpent de leurs terres,nbsp;amp; de fouft'rir qu’il y eufl: rien changé aiixa-faires politiques: amp; que lion les vouloirconnbsp;craindre pour le fait de U religion, ils fe metnbsp;troyentpluftoftes mains des edrangers,nbsp;vferoyent de telle vengeance contre ceiiJtnbsp;qui leur voudroyent redder,qu’il y auoitda”nbsp;gcr trefapparent dcvoirvne fùbuerfion entière de l’edat du royaume, amp; qu’au lieu denbsp;l’agrandir amp; d’en augmenter le rcuenu,d^nbsp;en outre adeurer l’edat Ecclefiadique(d^’*nbsp;n’edoit nullement empefché )on nevid vnnbsp;tel changement, qu’en fin il n’y demeureroitnbsp;ni Roy, ni Royne , amp; pareillement que toutnbsp;le clergé feroit traité de mefme celuyd’Au'nbsp;gleterre ou pis encores. L’auis donc de ladi'nbsp;te Dame edoit de ne rien changer au fait d'*nbsp;gouuernement.Et pour le regard de la rcü'nbsp;gion,que Ion tafchad doucement amp;mode'nbsp;ftemét de gaigncr amp; pratiquer les plusnbsp;par promedes:puis d’adèmbler les edatsnbsp;nerauxdu pays,amp; faire décréter La formenbsp;viure qu’on tiendroit à l’auenir. Dequoy c*'nbsp;le efijeroit bonne idùe, amp; s’afleuroit d’amf'nbsp;ner les plus grands à ce point. Mais touted'nbsp;la fut reietté par ceux de Guife, difans que *ƒnbsp;Royne leurfœuredoitbonne femme:mai^nbsp;qu’elle auoit tout gadé : qu’Oyfel edoit vUnbsp;for, amp; n’auoit point d’entendement, pat ƒnbsp;qu’il ne vouloir mettre au hazard l’edat
-ocr page 285-Sous François II. 175 pays qu’il auoit par fa diligence fi longuement amp; fidelement gardé , comme il s’excu-foit. Mais en-fin les plus grands, amp; lapliif-part de la noblcfl'e, ievoyans ainfi liaralîèznbsp;par ces deux executeurs des entreprifes denbsp;ceux de Guife, prindrent les armes pour lanbsp;conferuation de leurs perfonnes , de leursnbsp;femmes,enfans,biens amp; poflêfsions,pour lanbsp;religion, amp; cnrrerencmét des liberrez ^frä-chifes fous lefquelles ils cftoyëtnaiz, aimasnbsp;mieux mourirfdilbyér-ils) tous enfèmble ennbsp;gés courageux^que de foufiiir l’eftablifiemétnbsp;d’vne tyrannie que vouloyent introduire ces,nbsp;eftrangers. Et pour ce faire plus fcurement,nbsp;ils s’acompagncrenr de leurs voifins, quelques ennemis qu’ils eufiênreftc anparauanr.nbsp;Si qu’en peu de temps ils chafierent les pre-ftres, qui toutesfois enflent vefeu amp; continué leur cftar, s’ils fe fuflênt voulu acom-moder.Aufsi fur la Royne douairière réduite en de grandes extremifez gt; pour auoir prisnbsp;le parti de la Brofl'e. Tellement que l’Euef-que fur contraint faire voile en France, pournbsp;enuoyer fecours. De toutes ces choies lanbsp;Royne d’Angleterre fe plaignoit continuellement par fon Amballadcur , comme e-ftansdireftement contraires à la paix. Maisnbsp;elle n’auoit aucune certaine rcfponce, ainsnbsp;fe paflôir le tout par conniuence. En forte,nbsp;que les Anglois eftimoy ent ,veu les mencesnbsp;amp; pratiques de ceux de Guilè en leur pays,
S
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qu’ils auoyent enuie de leur faire guerre. (-Jiioy aducnantjils ne vouloyent de Jeiifnbsp;part perdre vne li belle occafion pour y mettre bien toft fin,amp; s’accommoder de l’Efcof-fe, pendant les troubles amp; diuilîons de 1^nbsp;Frâce.A tant,le 14. de Mars, la Royne d’An'nbsp;gleterre fit publier à Londres, amp; bien toft a-pres ferner par la France, vne proclamation,nbsp;par laquelle elle fe plaignoit de ce que lesnbsp;François, auoyent puis les dernieres treuesnbsp;ccrché tous moyens d’enuahir l’Angleterre,nbsp;fpecialeraét par lavoye de l’Efcoflè,fous counbsp;leurde vouloir chaftier quelques gens qu^nbsp;Ion pretédoit eftre rebelles : difant que pournbsp;preuenir telles embufehes amp; furprinfes, ellenbsp;auoit efté contrainte fe munir de grades for*nbsp;cesttoutesfois conlidcrâtla grande diuetlitenbsp;d’opiniôsamp;paroles,qui en pouuoyétfourcire,nbsp;elle auoit trouuè expedient de declarer parnbsp;ceft eferit fa deliberatio, les iuftes occaiiosnbsp;fuyuantes,qui la contraignoyent de-ce
En premier lieu, elle difoit auoir efté cô~ tente de croire que ce que le titre amp; les armes de fes royaumes d’ Angleterre amp; Irlande, eftoyent ainfi prétendues amp;prifesparlanbsp;Royne d’Efeo(le,contre le traité de paix,n’e-ftoit venu d’ailleurs que de l’ambitieufe volonté de ceux de Guife,fes oncles maternels,nbsp;Icfquels apres s’eftre emparez du gouuerne-mét de Frâce, cerchoyent les moyens desa-ctoiftre partout: fachans bien que le Roy
Fran-
-ocr page 287-Sous François TL 175 Trace,ny ]aditcDame,ponr leur basaage,n’e-ftoyent capables d’vne telle entreprife,amp;quenbsp;lesPrinces du fang ny les eftats de Frace (quinbsp;deuoyét gouuerner les afaires durât la minonbsp;rité du Roy) n’eulTent d’eux mefmes imaginé vne tatiniufte amp;defraifónablc entreprife.nbsp;Et cóbien que ce full chofe cotre tout droitnbsp;de nature, qu’vnc femme entreprift de tranf-porter la couronne, 8c latrâsicver à d’autresnbsp;qu’aux vrais Ôc naturels heritiers ,8c d’afl'er-nirle peuple naturel d’vn paysàdescfttâgers:nbsp;râty a que fous cefte couleur lefdits de Guifenbsp;deliberoyent auecles forces ïrançoifes qui ,nbsp;eftoyét délia en Efco(fe,8ccelles qu’ils y vou-loyent enuoyer d’abondant, s’approprier lenbsp;Royaume d’Angleterre,faebâs bié qu’ils n’a-uoyent aucun moyen de Venuahir que par lanbsp;voye de l’Efcodc.A cefte caufe ayâtladiteDanbsp;nie experimétq auec beaucoup de calamireznbsp;’ lafingullere bôïédeDieu,qui auoit tottfioursnbsp;eu le foin d’elle plus que perpétuel,cognoif-faut aufsi en cefte riouuçllc querelle le bonnbsp;droit de fa caufe,8c la naturelle amour,incli-nition 8c obeilTance de fesloyaux fùiets,ellcnbsp;ne doutoit aucunement du fccours d’enbautnbsp;ScqueDieunelv.y fuftpour defenfe-N’ayantnbsp;dôc de fa part autre plus grad défit que d’entretenir la paix auec tous,mefmcmét auec lesnbsp;l^tâi^ois 8c Efcoftbis, elle faifoit fauoit à tou-tes_perConnes,que combien qu’elle fe mift ennbsp;ßtädes defpéfes,6c qu’elle fuft côtinnellcmétnbsp;S 1
-ocr page 288-Hiftoire de France, aflaillie de paroles iniiirieufes amp; menaces denbsp;la guerre ; ce neantmoins elle n’entcdoit faire aucune guerre ni vfer d’hoftilitéunais cer-cher route vnion amp; concorde. Ce qu’elle a-uoit bien inonftré» en requérant amiablemetnbsp;le Cardinal de Lorraine amp; fon frere de Gm-fe, par le moyen du Roy de France, d’elFa-ccr ces titres 5 de cellêr tputes querellesnbsp;d’accorder à l’EfcoHe vn fi paifible eftat Sinbsp;gouuerncment, qu’ils n’euflènt occafiondenbsp;s’ellongner de la deüe obeiflance de leurnbsp;Royneamp;princelTe, comme ils offroyent lanbsp;luy rendre ; amp; que parce moyen elle eiiitaftnbsp;fa defpcnfe,amp; la doute, ou elle cft:oir,dc fur-prife : eftans reuoquez les gens de guerrenbsp;François qui eftoyent en Efcollé, dcfquelsnbsp;elle auoit foupçon, offrat de leur donner retour amp; fauf côduir, tant par mer q ue par ter-re.Car comme les forces Françoifes fe diini-nueroycntjclle caflcroit aufsi les fiennes. Cenbsp;nonobftât elle n’auoit peu auoir fur cela aucune rcfponce pertinente, combien epfcllenbsp;y euft confummé long temps, amp; que fes am-bafiàdeurs y eufiènt faiâ: de grades delj^en-fes. Letoutcuidemment contreuenant aunbsp;traité de la paix amp; concorde. A tant elle fai-foit falloir qu’elle continuoit amp; vouloir continuer en bonne paix , auee lefdits Roy denbsp;France amp;Roync d’Efeofié, pendant qu’ilsnbsp;ne feroyent aucune inuafion fur fes pays amp;nbsp;peuples, amp; tafeheroitpartons moyens, qu’il
-ocr page 289-Sous François IL X77 y eu ft bonne vnion en Efcolle,amp; que les fol-dacs François s’eh peu fient retirer fans danger amp; dommage.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e s’ils refufoyent de ce
faire,mefmemét apres tant de delais, elle fc-roit fon effort à les contraindre de départir, fans autrement vfer de violence. Et partantnbsp;elle commandoit à fes fuiets de móftrer route faneur amp;àmitié à ceux du Roy de F rance*nbsp;amp; de trafiquer enfcmble, comme en tempsnbsp;de meilleure paix, finô que par hoftilité procédante des François, ils fuflènt côrrainrs denbsp;fe defendre.En fommc,nonobftant les grandes iniures fufdites receiies par laditeDame*nbsp;elle vouloit qu’ils vfaflent de bon amp; honne-fte langage du royaume, amp; de la nation Frâ-çoife,fans faire autres aprefts de guerre, finônbsp;autant qu’il feroit requis pour repoufler telles iniures, amp; fe garder des entreprifes quinbsp;feroyent faites amp;drefiêcs fur fon Royaume,nbsp;par ceux de Guife, pendant le bas aage desnbsp;Roy amp; Royne, amp; iufques à ce qu’elle ait cn-tédu fl les Princes du fang,amp; eflats du Royaume veulent amp; approuucnt tels adfes, cenbsp;qu’elle ne peut croire. Qiioy adueHât,encornbsp;qu’elle fuft grandement defplaifante de voirnbsp;la paix rompue, côme elle laddfirc ferme ennbsp;toute La Clireftiétc, elle efperoir tat au Dieunbsp;toutpuifiànt,qu’il luy donneroir force de re-fifter à tels dangers, ördefeventrer de tantnbsp;d,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v» ¦*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ö
outrages receus.
Ceux de Guife, voyîs leurs defi’eins dep
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-ocr page 290-2.78 Hiftoire de France, couuers de ce cofte là,amp; que pour auoir tropnbsp;embrafleà la fois dedas amp; hors le royaume»nbsp;ils auoyenttre final eftrainneraignas feinbla-bleinent d’en receuoir reproche, ôc que lentnbsp;niepet fuft Rovne de titre feulement,auenatnbsp;que rAnglois fe declaraft pour feconrir i’Ef-co(îc,nv pounds autrement remédier, amp; ayasnbsp;afaire de leurs amis amp; de gens pour la gardenbsp;de leurs p«rfonnes,enuoverét incontinét de-uers leR oy d’Efpagne pour moyéner la paix»nbsp;dcfemblablemét aucheualier Sevre,ainba(Iànbsp;deur du Roy,eftant près la Royne d’Angleterre , pour aufsi faire fes proteftations de lanbsp;part dudit Sieur, lefquels furent aufsi impn-mees amp; publiées par tout.Lc contenu d’icelles elloit qu’on auoit aûez clairemét veu depuis le deces du Roy Henry, que le Roynbsp;fü fils ne luy auoit feulemétfiiccedéauRoy-aume, mais aufsi au mefme zele amp; affectionnbsp;d’étrerenir la paix auec fes voifins amp; toute lanbsp;Chreftienté, n’ayat rien laifle de tout ce quinbsp;cftoitnecefiàireà l’cntretenemct amp; eóferua-tion d’icelle,aiiifi que les effeôlsen pouuoyetnbsp;tcfmoigner.nôinément à l’édroit de la Roy*nbsp;ne d’Angleterre (a bône fœur èi confine, en-uers laquelle il auoit vie de toutes démolira'nbsp;tions, tant pour fatisfairc à l’obligation desnbsp;liollages qu’il deuoit tenir en Angleterrenbsp;pour le fait de Calais,qu’à maintenir aux lU'nbsp;iers dudit royaume feur cômerce amp;rrafiqu^nbsp;en France.Ce ncantmoins s’eftans les ElcoHnbsp;fois
-ocr page 291-Sous François TI. 17^ fois rebellez amp; diftiaits de I’obeiflance délienbsp;à la Royne fa femme leur fouucraine Dame,nbsp;le Roy auroit cfté côtraint, pour les réduire,nbsp;y enuoyer quelques forces.Surquoy la Roy-ne d’Angleterre ayatpris ialoufie,amp;craignâcnbsp;vne inuafion de fes terres, auroit drefîê deuxnbsp;fortes amp; puifl'antes armees,tant par mer quenbsp;parterre,amp; icellesenuoyees du coftéd’Ef-cofTcjfous couleur que la Royne de Frâce amp;nbsp;d’Efeoffe portoit les titres amp; les armes d’Angleterre . Dequoy le Roy aduerti luy auroitnbsp;incontinét fait entédre par fes ambalïàdeursnbsp;la fincerité de fon afFeótion,amp;cóbicn il cftoitnbsp;cflongné de vouloir contreuenir au traité denbsp;lapaix.Et afin qu’elle en cuftplus grand te f-nioignage, il auoit fait exprelîcmêt retardernbsp;quelques autres forces qui eftoyêt preftes d’énbsp;noyer en Efco(re,pour cercher la redudiônbsp;des rebelles par la recognoifiace amiable denbsp;leurs Elûtes, lefquellcs il vouloir oublier amp;nbsp;leur pardoner,moyennât qu’ils luy prefiafséenbsp;obeifTacCjainfi qu’il leur auoit fait ouuerturenbsp;amp; offre-.voire iufques à prier ladite Dame denbsp;lavouloirmoyénerenuers eux,afin que celanbsp;faiCjileuft occafio de luy öfter tout foupço amp;nbsp;ialoufie de fes forces ,dcfquelles il laiflèroitnbsp;feulement ce qu’il iugeroit ncccflaire pournbsp;l’affeurâce de fes droits,amp;obciflance;amp; li petit nôbre , qu’elle n’auroit.aucune occafio nenbsp;doute.Et quant au furplii$,il eftoitprcftà députer gens de fon cofté gt; fi elle en vouloir
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-ocr page 292-x8o Hiftoire de France, autant faire du fien pour traiter amiablemctnbsp;de leurs differens , félon le contt nu du traiténbsp;de paix. A qnoy elle n’auoir voulu prendrenbsp;autre expedient,que de luy preferire la deci-fion , amp; entre autres chofes la totale reuoca-non de fefdites forces de l’Efcofle dans certain temps,fans vouloir entrer en autre traiténbsp;ne difpute, chofe qui ne pouuoit cQre trou-nee que grandemet eftrâge, veu quétre Roisnbsp;Sc Princes en temps de bonne paix, les traitez cftoyent comme médiateurs amp; pacificateurs des differens, fans qu’il foitloifiblcnbsp;à l’vn ny à l’autre de fe donner la loy, ny im-pofer des conditions • Carrelle façon ne fenbsp;pouuoit adreflèr qu’à fuiets amp; vafTaux feulement . Et qui pis eft, elle n’auoit cependantnbsp;laifle d’enuoyer fon armee de mer en Efeof-fe,laquelle y auoit fait plufieurs depredariosnbsp;fur les fuiets du R oy, à leur artiuee, tant auxnbsp;nauires qui eftoyét au Petit 11pour là garde d’iceluy,que depuis de plufieurs chargeesnbsp;de viures amp; autres chofes apartenantes audit Sieur, amp; à plufieurs liens fuiets. Outrenbsp;cela elle auroit fait ouucrtemenr la guerre.!nbsp;fes miniftres amp; foldats,iufques à s’efforcernbsp;de faire defeente à l’Illedes chcuaux,pournbsp;la furprendre, amp; faire prifonniers plufieursnbsp;de fes gens, vfant de tous autres aôîes d’ho-ftilitc. Dequoy toutesfois il n’auoit peu e-ftre efmeu à croire, que ladite Dame euftnbsp;aucune intetion d’entrer plus auant en guer
re, d’au-
-ocr page 293-Sous François IL x6i w , d’autant qu’elle n’auoit aucun droit aunbsp;royaume d’Efcoffeniy occafion d’y rien quereller, ny encor moins de redouter fes forcesnbsp;‘ielquelles il luy aUoit toufiours fait entendre le nombre. Aufurplus ileftimoit liiya-üoiraflez amplement îatisfait amp; déclaré fanbsp;volonté à la conferuation de la paix par lesnbsp;offres qu’il luy auoit faites d’étrér en accordnbsp;amiable, tant par fon ambaflàdeurqui eftoirnbsp;en Angleterre refident auprès d’elle, qu’aunbsp;fié qui eftoit pres fa perfonne. Et afin que riénbsp;fie deinen raft de fa part, il luy auoit de nou-neau cniioyé Monluc Euefque de Valéce amp;nbsp;côfeiller de fon priué confcil, pour derechefnbsp;luy confermer fa bonne intention du tournbsp;tournee au repos de la Chreftiéte ,amp; à la co-tinuatiô de fa bone arnitié,anec charge d’en-tédre d’elle,s’il luy feroit apres cela demeurénbsp;aucû fcrupu!e,pour l’en aduertir,amp;de là paffer en Efeofte, poureffayer de ramener lesnbsp;rebelles à l’obeift'ance de leur prince amp; prin-cefre,par la clemccc qu’il leur offroir de leursnbsp;maieftez, lefquclles voiiloyent oublier toutes fautes paftees , amp; apres retirer vne bonnenbsp;partie de leurs forces, à ce que ladite Damenbsp;ne les peuft plus redouter. Il difoit d’antre-part n’auoir laifîc d’employer la faneur dunbsp;Roy catholique entiers elle pour monftrcrnbsp;l’affedion qu’il auoit à la paix: lcquel,coBi-tne Prince qui auoit affez cognu les mauxnbsp;HiiÇ la guerre attiroit apres elle,luy auon en-
-ocr page 294-iSt Hiftoire de France, uoyé Glajon grand maiftredefon artillerie-Toutes fois tous fes deuoirs amp; offices n’ä-uoyét peu retenir icelle Dame de faire mat'nbsp;cher fon armee de terre en Efcôflè,pour aiiecnbsp;celle de mer, en chafièr par force fes mini-ftres foldats : ce qu’elle auoir allez declarenbsp;vouloir faire, par faproclamatiô, en laquellenbsp;n’y auoir aucune apparéce de raifonreftât bienbsp;aife à iuger que c’elboit le vray moyé de pri-uerluy dcfii femme dudit royaume: qui nenbsp;feroitchofefeuienientiniufte, mais detref-mauuais exemple à tous princes Chreftiens»nbsp;afiuoir que telles gens fulTent fouftenusennbsp;leur rebellion. Et pourtât ledit Sieur vouloirnbsp;bien faire remonftrace à ladite dame par fonnbsp;ambalfadeur-auec charge exprclïe,de luy re-uoueller l’aficurancc de fon vouloir amp; délitnbsp;à laconferuationamp;rentretenemétde la paix-Ce qu’il auoit faiôt le 15. d’Auril tant à l’endroit de ladite Dame, que de ceux de Ibnnbsp;confeil, prefenr le Sieur de Saindt Florent-lequel lien amball'adeur , luy prefentantnbsp;fes lettres de creance , l’auroit requif(tdenbsp;fe déporter de la voye des armes, pour commettre leur different à perfonnages que Ionnbsp;efliroit d’vne part amp; d’autre,pour les de-mefler. Surquoy il eut refponce,que fa dite armee , eftoit depuis douze iours au Petit liôt, prefte à exécuter l’entreprife pm'^nbsp;laquelle elle l’auoit fait entrer au pays, qt’*nbsp;eftoit d’en chaffer tous les foldats François»
I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fuyuant les
-ocr page 295-Sous François II. xSj fuynanr les menaces piecedentes:difant nenbsp;vouloir perdre temps, pour l’intereft qu’ellenbsp;en poinioit receuoir, cnqiioy elle contreue-noitdireétemérau traidé de la paix. Ce quenbsp;voyant Sevre, qui auoit charge de protefter,nbsp;priaGlajon amp;l’EuefquederAquila ambafnbsp;fadeur du R oy d’Efpagnc,de fc trouutr versnbsp;laRoyned’Angleterre,pour derechefremenbsp;moreren leur prcfcnce, tous lesdeuoirs en-quoy le Roy fon maiftre s’eftoit mis, pour fanbsp;tisfaircàlapaix,àcequ’ils peudent tefmoi-gnerqu’il n’auoit tenu audit Sieur que lesnbsp;chofes nefiifl'ent amiahlemét pacifiées.Maisnbsp;elle l’auoit refufè, pour n’auoir ( difoit-elle)nbsp;telle charge du Roy. Parquoy il rédigea parnbsp;efçritfaproteftation amp; la prononça deuantnbsp;ladite Dame amp; fon confeil, affermant quenbsp;tous les préparatifs duRoy pour enuoyér ennbsp;Efcofl'e,n’cfloyér que pour ce refped. Et quenbsp;Voulant oublier toute l’offence des fuiets amp;nbsp;Icurpardôner le pafsé, il ofFroit derechef denbsp;commettre gens pour vuider amiablcmentnbsp;ce qui feroit à demefler entre leurs maieftez,nbsp;amp; venir àtous les moyens qui fe pouuoyét tenbsp;nir entre amis.Ce fait amp; ladite obeiflànce rénbsp;due il reuoqueroit fes forces, pour l’afleurcrnbsp;de la crainte qu’elle difoit auoir que Ion fiftnbsp;entreprife fur fon Royaume,en quoy elle feroit hors d’intereft: que fi elle ne defiftoit, lenbsp;Roy mettroit peine de fe defédre amp;côferuernbsp;le fié. Proteftât en outre, qu’c cefte dcfcôue-
-ocr page 296-2-04 Hiftoire de France, nue s’il eftoit contraint d’entrer en guerre,cénbsp;feroit à fon trefgrâd regret amp; de{plaifir,ainiînbsp;que tout le monde pourroit iuger. Car il n’anbsp;uoit autre fin amp; intcntiô que de fe défendre.nbsp;Duquel eferit Sevre bailla le double à icellenbsp;Dame en fonditconfeil le io. Auril.Quantinbsp;la legation de Monluc il en va ainfi.
Ceux deGuile ayans ouy le vent des prat-tiques de la Royne d’Angleterre en Efcoile, Si craignans que l’occafion fuft lors proprenbsp;ù ladite Dame de leur redre la charité, qu’ilsnbsp;luy vouloyent prefter en fubornant fes fu-iersjils auiferent qu’il feroit bon d’enuoyefnbsp;en Efeofte quelque perfonnage,qui fuft aucunement agréable à ceux du pays , afin denbsp;trouuer moyen par gratieufes parolles Sinbsp;raonftrancesde leur faire mettre les armesnbsp;bas,amp; départir leurs forces. Et pourautantnbsp;qu’ils cognoiflbyent que Monluc Euefquenbsp;de Valence fauorifoit aucunement cefte do-€lrine,amp; eftoir aftêz bien venu en ce pay s-la»nbsp;pour y auoir autrefois demeuré Chànceliefnbsp;de la Royne douairière, ils luy firent baille^nbsp;cefte charge auec commandement de pafic^tnbsp;par l’Angleterre, pour eftayer tout enfeinbl^nbsp;de moyenner quelque bon accord auec lînbsp;Royne dudit pays. 11 y paftà donc,amp;y fut bÇnbsp;nignementreceu par ladite Dame,de laqudnbsp;le toutesfois il ne peut apprendre autfe cho-fe,que ce qui eftoit porté par fa proclamatio»nbsp;fe plaignant toufiours aigreractdes brigue^
-ocr page 297-Sous François IL 185 amp;menees que ceux de Guife auoyent faitesnbsp;amp; faifoyent ordinairement en fcs pays mef-luesjdequoy elle fe reflentoit tellement quenbsp;elle mettroit toute fa puilTance en ieu pom;nbsp;fc reuencher.Ce que ayant eferit à la cour, ilnbsp;print la route d’Efeofle par la voye de la po-fte.Mais s’il trouua matière de plaintes contre ceux de Guife de la part de. l’Anglois j cenbsp;ne fut rien au pris de l’Efcod’c,laquelle eftoitnbsp;du tout enuenimee forcenee contre eux,nbsp;d’autant que ne fe contenrans d’auoir voulunbsp;dominer amp; forcer leurs côfcicnces,ils auoyétnbsp;aufsi entrepris d’eftablir la tyrannie en leurnbsp;payscommeenFrance,amp; de s’agrandir denbsp;leur ruine. Parquoytant s’en falloir qu’onnbsp;deuft efperer vn bon accord tandis qu’onnbsp;cbantcroittellangage, que pluftoft ils le ft-royent tuer l’vn apres l’autre, iufques aux ennbsp;, fans du berceau,pour maintenir leur liberté.
Ce que voyant laRoyne douairière , amp; le Sieur d’Oyfel,ils renuoyerent Moulue cornnbsp;me il eftoit allcgt;amp; le ebargerent dè faire desnbsp;temonftrances telles,comme il voy oit les a-faiies difpofees.Ladite Daine aufsi elcriuit ànbsp;fes freres,que les Efcofl'ois n’eftoyent pas ai-fezà dompter i amp; que fi on les vouloir contraindre pour le fait de la religion,ils fe inet-troyeiatpluftoft es mains des eftrâgcrs , auecnbsp;1 aideyiefquels,pour s’affeurer du tout,ilsdenbsp;lt;d\afteroyentenriereinenr le nom amp; l’obeiÇ-fancedel’EglifcRomaine, amp; que de Ikon
-ocr page 298-'Hiftoire de France,
merrroit en danger l’eftat amp; ce qui appar-noir à l’authorité du Roy amp; de la Royne. Cela eftant rapporté à ceux de Guife, ilsnbsp;trouucrent que c’eftoyent les mefmes rc-monftrances , qu’on leur auoit faites des lenbsp;commencement, dont ils ne tenoyent nonnbsp;filus de compte qu’au parauant. Mais Mon-ucles alTeura au retour, que s'ils n’ydon-noyét autre ordre, amp; en briefils verroyét bienbsp;toft leur niepccjfans terre, fans Royaume,nbsp;fans fuiets. Car délia les gês d’Eglife eftoyetnbsp;challèz,amp; leurs biens en proye: amp; auoit l’at'nbsp;mee de mer amp; de terre de la Royne d’Angl^nbsp;terre tellement gaigné pays, qu’il eftoit biennbsp;malaile de lespouuoir empefeher d’execii'nbsp;ter leurs delfeins.
Voy la comme la Royne d’Angleterre be fongna en ces afaires, ce que ceux de Guil®nbsp;calomnioyent,comme li elle euft prétendu anbsp;s’approprier l’EfcolTc, pluftoftqu’à fe defen'nbsp;dre. Mais l’èifeét môftra tout le contraire,conbsp;mecy apres il feradir.Carnous reuiendronsnbsp;maintenant à deferire ce qui fe faifoit ai*nbsp;R oyaume de France, pendant celle difpn'^®nbsp;d’Efcolïè.
Commen- Il y a vne ville Epifcopale auec vniuerfi' ccmct des en Dauphiné, fituee fur le lleuue du Rho‘nbsp;fo^tmeesen nominee Valence, partie des habitansdenbsp;Dauphi- laquelle elloyent de la religion, lefquels amp;-ftni'rèmpequot; cbans quelques autres villes du Royaum«^nbsp;chemens. aiioir rcictté l’Eglife Romaine, amp; faire desnbsp;allèiU'“
-ocr page 299-SousFrançois IL xSy afTemblees sne voulurent demeurer des derniers. Parquoy eftans fournis d’vn miniftre valence,nbsp;nommé Pierre Bruflé, natif de Mets en Lorraine,ils auancerent grandement leur ailemnbsp;blee. Mais apres y auoirfeiourne quelquenbsp;temps, amp; eftrc remarqué amp; menafsé des ad-neriaires,il fut contraint fc retirer :0c fut vnnbsp;autrenommé Gilles Sau las de Montpelliernbsp;mis en fon lieu,enfuyuant l’ordre eftabli parnbsp;leurs Synodes. Ceftui-ci, tant pour elfre dunbsp;pays, que par fon fauoir amp; diligence, acteurnbsp;iî bien fon troupeau,que ne pouuantplusnbsp;contenir dans les inaiions princes, ils s’eilarnbsp;girentdans les grandes Elcoles, amp; y failoitnbsp;on les prefehes la nuit,fans que pour cela il ynbsp;euft plus grande rumeur. Et d’autant que lenbsp;nombre croi/îoir, vn autre miniftre nomménbsp;Lancelot, gentilhomme Angeuin de noblenbsp;amp; ancienne race , leur eftant enuoyé de renfort,il fut lors queftion d’entreprendre plusnbsp;grandes chofes. Car quelques efprits petit-zde indi-lansqui ne Ce contentoyenc d’vn eftat me- ß7innentnbsp;diocre amp; pailîblc, vouloyent fe manifofterfwtpipprenbsp;enpublic,autres non. Voyla le commence-ment de leur diui'ùon,amp;: la fource dont;œ„uieacnbsp;grand mal foruinr puis agîtes. Auec ceux denbsp;la ville amp; les Efcoliers, qui alloyent aux prenbsp;dicationsjs’aioignirentplufieurs icuncs gennbsp;tilshommes, les vnscutieuxde nouucauteznbsp;peu inftruits ,les autres meus d’vn zelenbsp;^ui toutesfois auoit befoin de diferetioh.
-ocr page 300-x88 Hiftoire de France,
Carn’ayans peufitofteftre rangez à quel* que bonne difcipline,pour la multitude amp;tlinbsp;iierfité des cfprits, chacun s’eftimoit afl'ez fînbsp;ge pour commander amp; non pour obéir. Ennbsp;ce defordre les nouueaux venus amp;c plus hardis entrepreneurs ne fe voulans aduiettiraiinbsp;Confiftoirc défia drefsé, amp; mefprifins ceuxnbsp;qui auoyent mis les fondcmens de leur Eghnbsp;fe,fans regarder à la côfequence de ce qu’ilsnbsp;entreprenoyent, ne poifer l’inconuenient a-uenu à ceu x d’Amboyfe, iugerent le templenbsp;des Cordeliers eftre propre pour faire leursnbsp;Dieu fe predicatioiisiduquel ils fe faiîîrent aufsi toftgt;nbsp;lt;Lnos y firent prefeher publiqucmentjSfde plainnbsp;folin.nbsp;nbsp;nbsp;iour,au fon de la cloche;qui fut caufe de fai'
re venir gens de toutes parts, amp; du menu pn pulaire du plat pays vne infinitédefquels pr^nbsp;noyent merucilleuxgoiift à cede doctrine»nbsp;deteftans ouuerrement les abus defquels ihnbsp;auoyent efté fi longuement enforcelezgt;^nbsp;louans Dieu de leur auoir reuelé les fecreçsnbsp;de fa parole, amp; la vérité de fon fainôE Euagi'nbsp;le. De là en auant,afin qu’on ne leur oftaftnbsp;temple,ils logerét dedans les cloiftres, auernbsp;Mirabel amp; Quintcl, bon nombre de gentilsnbsp;hommes, amp; gens aguerris, fins toutcsfo'Snbsp;Elire aucun outrage ni molefte aux moynepnbsp;lefquels |X)ur certain cftoyenttraittez fip^'nbsp;fiblement amp;amiablement, qu’ils defiroyen’’nbsp;pourlaplufpartque cela continuaft,parnbsp;qu’ils eftoyent bien aifes fans rien faire. Brenbsp;c’cftoif
-ocr page 301-Sous François 11. c’eftoit meriieillcs du peuple qui affluoitnbsp;auxpiefches. Car ils abordoyenc de fix, feptnbsp;amp; huit lie tie s à la ronde.
Ceux de Montelimard de leur cofté, cftâs fupportcz par Bouriac Senefchal de Valen-tinoisj duquel aufsi la iurifdiôtion s’eften-doit en la ville de Valence ,amp; es enuironsnbsp;t'our les cas Royaux,prindvenr courage,ayâsnbsp;orsvnmoyne nommé Temperte,qui pre-fchoitle carcfme en fon habir, amp; neâtmoinsnbsp;tenoit amp; cnfeignoit la doétrme des Euange-liqucs. Mais fi nelairterent-ilspourccla,denbsp;faire prefcher leur minirtre nômé Françoisnbsp;de faind Paul, grandement ertimé pour fonnbsp;falloir amp; erudition : amp; ce au paruis des Cordeliers.Enquoy iis furent fiiy fils amp;fburtenusnbsp;deplufieurs Seigneurs amp; gentilshommes,amp;nbsp;entre autres de ceux de Conips, de Mora-briin, des capitaines faint Auban, Condor-cet,Nocaze,Sezet,amp; autres.
Ceux de Romans aufsi firent le fembla- r mint fcle,eftans conduits amp; aidez des Seigneursnbsp;de Changy,amp; autres gentilshommes. Et firent prefcher au tcmpleTainél Romans, quinbsp;eftau plus haut de la ville.
En tous ces lieux durant les aflem blees y auoit bon nombre de gens armez pour lesnbsp;garder de furprife,amp; d’eîlre faccagez par lesnbsp;aduerfaires qui les menaflôyent. Sur ces entrefaites, voici arriucr les lettres de pardonnbsp;amp; d’abolition, dont ci defiùs à efté faite men
T
-ocr page 302-o Hiftoire de France, tion, contre ceux qii’on difoitauoir pris lesnbsp;armes pour la religion, amp; confpirécontrenbsp;Ia perfonne du Roy amp; fon eftat ,Iefqueliesnbsp;furent apportées par l’vn des gens de Moulue Eucique ,amp; Seigneur temporel amp;fpiri-tuelde Valence,quifedifoit en cela gratifier fes peuples. Mais à la vérité c’eftoit pournbsp;complaire au Duc de Guife, gouuerneurdcnbsp;Dauphiné, du tout forcené , de ce que ceuxnbsp;de fon gouuernement, defquels il attendoitnbsp;le plus de fecours amp; fupport, auenant qu’onnbsp;luyvouluft donner quelque venue,contrenbsp;toute efperance s’eftoyent déclarez eftre denbsp;la religion,amp; des premiers de tout le Roy*nbsp;aume.Etdevray,cefte pillule luy eftoit denbsp;dure digeftion.Car ilpenfoit bien auoir defnbsp;ia tenu la main fi roidc à exterminer telles gens defongouuernement,qu’il n’ynbsp;deuoit auoir aucun de relie,eu quoy fe voyatnbsp;fi çuidemment trompé , il en aceufoir pubH'nbsp;quement cell Euefque.Et de vray,ce n’efto'^nbsp;fans quelque occafion. Car ceftuy-ci eftantnbsp;en fon Euefehé, s’elloit’méfié de préfehefnbsp;contre lacouftume des Euefques de maintenant, amp; faifoit comme vn meflinge desnbsp;deux doólrinesjblafmantouuertement ph*'nbsp;fieurs abus de la Papaiité, qui faifoitnbsp;qu’il y en auoir plus qu’il n’en difoit,amp; qn onbsp;prella plus facilemétl’aurcille à l’autrepartV'nbsp;Monluçdonc, voulant regagner lagracenbsp;ceux de Guife,amp; craîgnat de perdre fonE»^,
-ocr page 303-Sous François IL 1^1 cEc d’vne façô on d’autre,prom et faire mer-ucilles ,amp; de defcouiirirde grandes'chofes:nbsp;amp; de fait y cnnoyc le plus habile de fes gésnbsp;qui n’y fit rien pour lors, linon qu’il redit lesnbsp;piégés que nous trionftrerons cy apres.
Le SeneTchal de Valentinois Bourjac, ayantreceu ces lettres de pardon vint à Valence, pour les faire publier en afl'emblee denbsp;ville, comme il luy eftoit mandé. Là fe tron-uerenttous ceux de la iufticc:Les Conluls amp;nbsp;les plus notables de la religion, aufsi bié.quenbsp;l’Official amp; le clergé. Adonc Bourjac ayantnbsp;pris fon argument fur les patentes fur lanbsp;calamité du temps, commença par l’inuoca-tion du nom de Dieu, amp; à prier pour le'Roynbsp;amp;laconferuation defon eftat,le fnppliantnbsp;letter l’œil de fa cleirience fur luy amp; tout fonnbsp;peuple,notamment fur la compagnie là pre-fentc,à ce que chafeun s’efuertuaft, apres a-uoir entendu la volonté de leur Roy amp; fbù—nbsp;Uerain Seigneur à la bien amp; dili gerhment acnbsp;complir.Ce fait,ôc la leéture acheuee de cesnbsp;lcttres,il leur remonftra la grande bonté dunbsp;Roy en vne fi grande ieunefic,qui deuôirnbsp;donner occafion à fes peuples d’tfperervnnbsp;bon traicàement à l’auenir, puis qu’il auoitnbsp;efté mcH d’vne fi grande compafsion, quenbsp;de vouloir pardonner amp; oublier toutes cesnbsp;chofes’.voire quand niefincs on auroit con-
I fpiré contre fa perfonne amp; eftat, pourueu qu’ils le reuelallént. Pourquoy faire il exhornbsp;T X
-ocr page 304-Hiftoire de France,' i toit chafeun de le venir trouuer en famai-fon,amp; aufsi que puis apres chafeun vefquiftnbsp;pailîblementjfans fc meffairc ou mefdire ennbsp;aucune maniéré. Puis fe retournât vers ceuïnbsp;de la religion,demâda s’ils entendoyents’aynbsp;der du benefice de l’edit dudit Sieur. Surnbsp;quoy Mirabel prenant labarole,dit quel*nbsp;couftume des Eglifes reformées eftoit denbsp;prier Dieu,auant que rien entreprendrenbsp;faire. Parquoy eftât queftion de traitter d’3'nbsp;faires de fi grande importance, il requerogt;rnbsp;cefte louable obfcruation leur cftre ainfip^*^nbsp;mife.Bouriac regardant les autres afsiftaflS)nbsp;leur dit : Mefsicurs , il n’y à ccluy en ceft^
• compagnie, comme iecroy ,qui ne treiiU^ cefte requefte equirable,attendu que tout’^’nbsp;chofes doyuent cftre faites en bon ordre gt;nbsp;auec l’inuocation du nom de Dieu, Scnbsp;iabefoin de recueillir les opinions furr^^nbsp;la.Surquoy s’eftant prefenté vn des citoy^*’’nbsp;de la ville,nommé Dcfaillans, diacre de 1nbsp;glife reformée , il commença la priere au*-^nbsp;vnc ardente afF.tftion, amp; la prononça ro'^nbsp;haut, ayans tous les Seigneurs le bonncrnbsp;poing, amp; les genoux en terre. A l’ex^’nbsp;pic defqucls ceux de l’Eglife C.arho!i^nbsp;Romaine s’enclincrent aufsi, horsnbsp;Clergé qui demeura ferme fans fenbsp;noir. La prière achcuce (qui contenoquot;^nbsp;fomme vne fupplication à Dieu pour laf^nbsp;fperité du Roy,de fon cftat amp;: RoyainnC’^^]
-ocr page 305-Sous François II. 195 fcrtiblc pour I’accroiffcmcnt de l’Euangilc,nbsp;amp; pour toutes les nccefsitez des autres c-ftatsdu Royaume ^l’vn deux commença ànbsp;haut louer amp; trcshumblcment remercier lanbsp;bonté amp; bénignité du Roy,d’auoir voulunbsp;en vne fi eranâe ieunefle donner repos à l’Enbsp;glife de fi long temps perfecutee, fuppliansnbsp;Dieu leur faire la grace dene mettre iamaisnbsp;en oubli vn fi grand benefice, pour rcco-gnoilTance duquel, ils rendroyent à leutnbsp;Prince de plus en plus entière fuieftion Stnbsp;obeiffance. Mais quant à l’article de l’abolition pour Ceux qui auoyent conlj?icc contre faperfonne amp; c ft at, d’au tant que cela nenbsp;leur touchoit en rien, ils ne s’en vouloyentnbsp;aucunement aider: n’eftant. Dieu merci,nbsp;telle amp; fi laamp;he penfee iamais tombée ennbsp;leur entendement,croyans le mefme de tousnbsp;Ceux qui faifoyent profefsion de leur religion fondée fur la pure parole de Dieu, laquelle au contraire commande de porternbsp;tout honneur amp; route obeiflànce à leurs Seinbsp;gneurs,fupericursamp;Magiftrats,cncor qu’ilsnbsp;mfl'entmcfchans amp; infidèles. Et pour le regard des armes par eux prifes, ce n’auoit c-fté pour offenler, ou endommager aucun:nbsp;tuais feulement pour fe défendre contre lesnbsp;perfonnes priuecs, qui autrement les euf-fent peu outrager, cftans prefts toutesfois ânbsp;les mettre bas,amp; fi toft qu’il plairoit au Roynbsp;leur commander , voire de s’aller eux-
T î
-ocr page 306-194 Hiftoire deTrance, incfmes rendre prifoniiiers, au fimple com-'nbsp;mandement que luy ou autre Magiftvat leginbsp;time leuüKoudroit faire.
Ce faîtjVn Procureur de Valence, nommé Marquer,print la parole , amp;ditauoirte-nu huit ans le greffe de la ville, durant lel-quels ne s’eftoir pallé vne feule nuidtque le lendemain fes regiftres ne fiifent:remplisnbsp;de plaintes qu’on faifoità luftice des info*nbsp;lences que commetroyent les coureurs denbsp;pauc.en forte que nu In’ofoit aller par la ville,qu’il ne fuft battu, volé amp; pillé, les mai-fons efchellces, les portes rompues, Hc icelles màifons faccagees, les filles amp; femmesnbsp;violées : Brefi que les effrangers y commet-toyent tant de mefehancerez , qu’il n’eftoitnbsp;loifible, la nuideftant venue, d’aller en fi-çon que ce foit vifitcr l’vn l’autre , pour quelnbsp;que grand afaire qui euftpeufuruenir. Maisnbsp;que depuis qu’il auoit plena Dieu allumernbsp;fa clarté en leur ville,par le moyen de la predication de fon faind Euangile , tout celaa-uoit prefquecefsé, comme s’il fuft venu a-uec le changement de dodrine , changement de vie.'^^oy qu’il en fuft, nulle de ce$nbsp;violences ne s’eftoit cxercee par aucun de gt;nbsp;ceux qui faifoyent profefsion de l’Euangb ¦nbsp;-le,amp; qui s’eftoyenr rengez à la difeiplin® gt;nbsp;Ecclefiaftiquc, dequoy il vouloir refpondrenbsp;' fiir fa vie: combien qu’il n’cuft aucunementnbsp;tenu à quelques vns(les principaux defqueh
-ocr page 307-Sous François II. 19$ eftoyent là preftris) de leur faire perdre pa-
ticnce par vne infinité d’iniures proférées deiouramp;denuiôt: voiretnefines iufques ànbsp;auoir attenté en leurs perfonnes amp; biens. Cenbsp;que toutesfois ils auoyent enduré paifible-«nbsp;ment pour l’amour de Dieu, amp; pour le défitnbsp;de nourrir paix. Bref, apres auoir fbmménbsp;tous les autres de parler, s’ils auoyent à direnbsp;quelque chofe aucontraire,amp;tous cftans de-incurez muets, il cômenqa à les blafmer grâ-denient, de ce qu’ils les diffamoyent en derriere par toutes fortes d’aceufations forgées ànbsp;plaifitjamp;n’auoycnt rien à dire en leur pre-fence. Voila quelle fut l’iflue de cefte aflem-Wee. Ccsnouuelles paruenues au Duc denbsp;Guife, voyâtquc le Dauphiné prenoit gouftnbsp;de plus en plus à cefte dotlrinc,fa colere redoubla grandemét, voire amp; furmonta tclle-^nbsp;ti’ent fa raifon, qu’il rcfolutlcur courir fus.nbsp;Comme à fes ennemis mortels, .S: qui auoyctnbsp;lutclligécc fecrette aucc ceux qui les eftoyétnbsp;Venus trouuer à Amboyfe. Et d’autât qu’il conbsp;gnoifioit Clermont licutenât du Roy en fon
• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nF’
coam (carileftoitparent de Diane ) cftima 9''’il anoit quelque communication aucc fes
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19^ Hiftoire de France, ennemis » ou à tout le moins qu’il ne feroitnbsp;propre à execurerfes defleins îiir eux. Par-quoy il efcriuit amp; dôna toute charge à Mau-giron,tant pout le cognoiftre homme violet«nbsp;que pource qu’il s’eftoit rendu de fes plusaf-feôtionnez feruiteurs, fuiuant la faneur de lanbsp;cour,amp; declairé ehnemy moitel de celle do-ôlrine, comme s’accordant fort mal auec lanbsp;vie diflolue qu’il menoit. Celluv-ci donca-yant com’mandement de faire entendre aUnbsp;Duc dé Guife la vraye caufe de ces efmeutes»nbsp;amp; cependant de lener gens pour faccagernbsp;mettre tous ceux de la religion de ce pays lanbsp;à feu amp; à fang,commença a tedre fe» gluaux«nbsp;amp; à pratiquer tous fes amis, cfperant d’y f»*'nbsp;re de fi bôsfèruices qu’il empieretoit la charge de Clermont, lequel pendant ces noU-Ueautez auoit enuoyé le Sieur de Vinaynbsp;Romans, amp; d’autres gétils hommes de qualité aux autres villes « afin de tenir toutesnbsp;chofes en paix.
pareillementvoguoiten lanie^ viaycouv- des courtilàns, afind’auoir part au gafteaU,nbsp;tifan. ayant entendu la charge de Maugiron fof*nbsp;grandamy amp; familier,amp;eu de luylcmotdunbsp;guetjfceut fi bien fc transformer,qu’il iouoitnbsp;trois perfonnages. Carfaignant d’vn coftenbsp;tenir le party de ceux de la religion « il auoûnbsp;acquis telle priuauté amp;familiarité enuers lesnbsp;principaux d’étr’cux,qu’il fauoit toutes leursnbsp;entreprifes Sc deliberationszmcfmes il auoit
-ocr page 309-Sous François IL 197 Je fes feruiteurs fuyuäs les aiïcm blees amp; ex-Horcationsdes vns de bône aftcdlion, les ailles pour efpier ce qui fe faifoir amp; difoit.nbsp;D’autrepart il alloit amp; venoit deçà amp; delànbsp;deuers les autres,pour les efmouuoir à fedi,nbsp;tion,amp; à prendre les armes,conuiant les pontes fous l’efperâcc de gain,amp;les riches pournbsp;acquérir hóneur amp; reputation, en fe déclarâtnbsp;ennemis de cefte religion.Durant ces négoces, il parloir fouuent amp; familièrement an cenbsp;Mirabel amp; les furucillans del’Eglifedc Valence, amp; tenant langage à chacun,felon leurnbsp;liumeur,les pailToit tous d’efperance; amp; leurnbsp;faifoit croire que ces allées amp; venues n’c-ftoyent que pour vnir les deux religions, amp;nbsp;maintenir la paix publique, felonie deuoirnbsp;d’vn bon feruiteur,amp; la charge qui luy eftoitnbsp;donnée, comme aufsi il les aflêuroit l’inten-don du Roy eftre telle. Maugiron auerti de voih Jenbsp;toutes ces chofes par Vinay , amp; des troublesnbsp;«T-/*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•/- pntdesc»,.
«diuiuons qui eltoyent, Scquil auoit le-thoiique« mecs êSc entretenues entre ceux de l’Eglife Romauu.nbsp;de Valence,commenca à bien efperer de feçnbsp;afaires.Et les ayant fait fauoir àceux de Gui-fe,vintàLion,lcuertous les rufhés, pipeurs,nbsp;coureurs depauéamp;coupe-gorges, qu’il fienbsp;defeédre à Vienne,pour les ioindre auec pareille racaille de voleurs 8c mauuais garçonsnbsp;de Dauphiné, qui faifoyent nombre de troisnbsp;à quatre cens hommes. Et de 1 à par batteau Xnbsp;arriua à Valencc, deux heures deuant iour,
-ocr page 310-x^8 Hiftoire de France,
oui! fiitreceu des Confiils amp; de ceux de I’c-glife Romaine fachans fa venue , amp; qui s’c-ftoyenc appreftez,ayas retiré à Sainéle Apollinaire route leur artillerie,poudres amp;muni-tionsjpar l’adrcilè amp; diligéce de Vinay. Leut deliberation fut d’aller fiirptédre ceux de Ianbsp;religion , quand ils feroycnt au fermon, afinnbsp;qu’ils n’euffent aucun nioyé de fe défendre.nbsp;Mais quand ils fc virent defcouuertsamp;quenbsp;chacun d’eux fe préparant au combat fe reti-roit aux Cordeliers,poureftre côduitsparMinbsp;rabel/^inrel les autres gens de guerre lanbsp;logez, ils eurét belle peur. Car ces canailles»nbsp;qui ne fe bazardent pas volontiers à leur de-fauentage, auanr que fortir de leur tannicre,nbsp;auoyent eu promefle amp; afièurace de trouuctnbsp;la nappe mife, de butiner, amp; paillarder : no®nbsp;pas entédu qu’il leur fallut combatte en ce-fte façon. Farquoy voyans les chofes autrement préparées, ils faifoyentmauiiaifeniin®nbsp;de mordre. D’autrepart, toute ceftetroupcnbsp;fauoit qu’ils alloyent afl'aillir des gens bic®nbsp;délibérez à fe defendre : comme pour 1®®nbsp;chofes les plus precieufes, alâuoir pourle®^nbsp;religion, leur liberté,leur vie,amp; leurs bienS’nbsp;amp; pour la defence de leurs femmes amp;nbsp;fins. Et pourtant chacun regardoit lapo^'nbsp;te, amp;euft voulu eftre hors l’enclos desnbsp;raillcs,afin de gaignerau pied. Adoncnbsp;giron confiderant que fi fon premier
-ocr page 311-Sous François J I.
auoit telle iffuejl fe verrolt eflongne de toutes fes'grandeurs imaginées^ Ce fouue-nant des mentes de Vinay , amp; de la bonne cfpcrancc qu’il liiy auoit donnée de trouucrnbsp;les chefs ployables trairables, délibéranbsp;d’aller (onder le guay , auanr que faire ftnbsp;honteufe retraite, amp; d’eflayer s’il pourroicnbsp;départir les gens de guerre qui eftoyent auxnbsp;Cordeliers, amp; les enuoyer fous belles amp; grxnbsp;ticiifes paroles, pour cheuir aifement puisnbsp;^presde ceux de la ville, ayant l’artillerie ànbsp;Idn commandement. Il print donc quinzenbsp;feize gentils-hommes de fa compagnie»nbsp;’‘Uecl’efpee amp; la dague feulement,amp; s’acheminant vers les Cordeliers ^demandainbsp;P^deméter auec les principaux d’entre ceuxnbsp;la religion. Mirabcl,Qu intel amp; quelquesnbsp;^ütress’eftans preft:ntez,Maugiron leurde-^nbsp;Jhita eftrc là venu de la part du Roy pournbsp;‘^üoir qui les auoit meus à prendre les ar-’''es,amp;àquiilscnvouloycnt. Ils refpondi-ne s’eftre aucunement armez contrenbsp;^cur Prince : mais feulement pour fe tenirnbsp;‘’it leurs gardes , d’autant qu’ils fauoyentnbsp;tur religion eftre odieufe, amp; que Ion fai-des entreprifes fccretres, pour les fac-, fans s’eftre enquis de leur bonnenbsp;mauuaife caufe , encore qu’ils n’euf-Telle eôUnbsp;CRt meffait ny mefdit à perfonne. Lorsnbsp;^*ugiron répliqua que s’ils n’auoycntpris
-ocr page 312-300 Hidoire de France, les armes pour autre fin, ils lespoinioyétnbsp;mettre bas amp; les quitterjeuriurantfurfa vienbsp;amp;fon honneur,que pour raifon de la religiO’nbsp;il ne leur leroit fait aucun tort ne defplaifif’nbsp;Que le Roy vouloir amp; entendoit qu’ils fenbsp;peufient aflèmbler 8c faire prefeher l’Euan*nbsp;gile tant qu’ils voudroyeut, pourueu q«’lj?nbsp;ne portafl'ent les armes qui luy eftoycntfuf*nbsp;peÀes, à l’occafion des entreprifes 8c eCmOquot;nbsp;rions tout fraifehement furuenucs àAmboy-fe. Etquant àmoy,difoitMaugiron,enceânbsp;propres termes, afin que foyez plus aflèureZnbsp;de maperfonne, amp;de la bonne volonté qU®nbsp;ie porte à ceux de voftre religion,ie vous itl*nbsp;re amp; attefte, que vous n’auezvn meilleur a-my que moy,amp; que ie porte fipeu de relpe^nbsp;à ce bçugre de Pape, que ie voudrois qu’unbsp;fuftenquouc auec monlcurier. Finalem^'’*’nbsp;apres auoir tiré à part Mirabel 8c Quintel,nbsp;eu quelque propos enfemble,ils’en retournanbsp;à fa troupe, amp; d’autrepart ceux qui auoyerti:nbsp;parlemenré,ayans rroufiè bagagc,fe retirereznbsp;auec tous les gés de guerre,l’vn deçà amp; l’ai*'nbsp;tre delà,(ans dire à Dieu,ny auoir fait dôneïnbsp;aucune feureté aux Citadins, lefquels vova*nbsp;ces chofes perdirent courage 8c s’afiéurauSnbsp;fur la promefiê de Mau giron, quittèrentnbsp;armes. Mais ils ne furent pluftoft feparezlt;^nbsp;defarmcz,quc Maugiron amp;fa troupe fe faifi'nbsp;rent des portes amp; places de laville,enfenibknbsp;des armes de ceux de la religion, amp; du pb’’
* leg®f
-ocr page 313-Sous François IL 301 leger amp; meilleur de leurs meubles qu’ilsnbsp;biitineréc,comme li on eu ft pris la ville d’af-faut. Les miniftres qui eftoyent feulemét ar-riucz deux ou trois iours auparauanr, furentnbsp;mis prifonniers, les prifons remplies desnbsp;plus riches de la religion: on pilla leurs mai-fons5amp; Rirent rançonnez à argent fous pro-mclTedeles deliurer, amp; mettre en liberté.nbsp;Mais quand Maugiron eut tiré d’eux ce qu’ilnbsp;en peut arracher, il s’en moqua, amp; les laiftanbsp;là. Il exigea aufsi argent des gens d’Eglifc,nbsp;qu’ils appelent, amp;en general de ceux de lanbsp;religion Romaine: pour payer,comme il di-foitlafoldedefcsgens. Mais ils auoyentiinbsp;bien rempli leurs bouges , que cela luy pou-uoit bien demcurer,aufsi luy fit-ilgrand bié:nbsp;car il en auoit grand befoin. Cependant lenbsp;Duc de Guife ne perdit nulle otcaliô de luynbsp;enuoyerrenfornearil fitdefcendre feize en-feignes de gens de pied du Piedmont desnbsp;vieilles bandes,amp; y en enuoya des nouucllesnbsp;en leur lieu. Semblablement Tauannes fonnbsp;fauorit,y fut enuoyé pour chefauec là compagnie de gens d’armes, amp; celles de Clermont,du Prince de Salerne, amp; autres: qui fitnbsp;que les gentils hommes qui faifoyent pref-cher à Romans, amp; à Montelimard, craignâsnbsp;leur fureur,fe retirercnt,amp; pareillemét leursnbsp;miniftres amp; principaux, ayans charges auxnbsp;Eglifes. Truchon premier Prefidét de Grenoble, efclaue de la maifon de Guife,amp; fajft
-ocr page 314-jot, Hiftoire de France, de leur main , fentant les forces approchernbsp;pour leur faneur, vint à Valéceacompagncnbsp;de ceux du Parlement qu’il iugea plus propres pour cóplaire à fes maiftres, afauoir 1ernbsp;Côfeillers RinardjPonce,Laubepin,du Va-chCjRortain 6i: Believrc,auec du Bourrel ditnbsp;Ponfenas aduocat du Roy,pour faire procèsnbsp;aux prifonniers. Paflântpar Romîs,parl’aide amp;inftigation de Vinay , furent pris foi-xatc des principaux amp; mis es priions de lac*nbsp;quemard. Bilans tous arriuez, 8c mis en be-
lt;ie?pius rent au deuant en armes, amp; auec bon eqidp-auifez que page I dcfqucls il cut ziand peur, car eftanr tes enftnsnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i . J •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•
Jelumie- InrpriSjo U attendoit rien moins, que d ciwy t*« taillé en pieces, veu le traitement qu’il aiio*’-fait à leurs voilîns. T otites fois ne fâchât qo®nbsp;deuenir, il retourna à fon artifice premier»nbsp;pour les endormir de belles piiroles.Er pourtant alla droit à eux, acompagne de quatrenbsp;ou cinq gentils-hommes des plus apparentnbsp;de fa côpagnie. Il leur demada qui les moU'nbsp;uoit de prédre les armes, amp; s’ils ne vouloyetnbsp;pas obéir au Roy amp; à iullice. Ils refpôdirentnbsp;qu’ils eftoyent treshumbles feruiteursde ƒnbsp;Maiellé,amp; obeillàns à Itilliceimais ne fachasnbsp;s’ils elloycnr ennemis,ils atioyent pris les armes : au demeurant qu’ils efloyét prefts d O'nbsp;beir, en leur monftrantqiti le mouuoit,nbsp;quelle cftoit fa charge amp; cômifsion.Sommegt;
-ocr page 315-’ Sous François IL 303 apres qu’il leur eut iuré ne vouloir autre chonbsp;fc que repaiftreamp;padèr outre, fans vouloirnbsp;attéter aucune çhole contre la ville, en general,ny en particulier,ils le laiflêrent entrer a-uec toute fa compagnie, amp; mirent les armesnbsp;bas'.tnaisilles traittapis encores que eeuxnbsp;dé Valence.Et voyât que ceux qu’il cctchoitnbsp;S’eftoyent retirez, il faccagea les meilleuresnbsp;maifons,amp;n’oubliacelLe du Senefchal, furnbsp;lequel il auoit vne dentdc laift, ran!,onnantnbsp;iufques à fes feruantes. Puis eftat bien gouf-feilfe niocqua des Huguenots quieftoyentnbsp;fi crédules, amp; difoit qu’i 1 ne leur falloir tenirnbsp;nyfoy ny promclle.
Pédant que le Prefident T rochon pour-fiiiuoit ceux de Valéce, Monloc Euefque du lieu fut meu de quelque pitié amp; compafsionnbsp;de fes citoyés, apres auoir entédu qu'ils n’a-uoyét eu aucune communication ancc ceuxnbsp;d’Amboyfe. Se voyant donc follicité de fesnbsp;plus priuez amis , qui luy difoyent, qu’e-ftant confciller au priué confeil, âc ayantnbsp;autresfois tenu le parti de l’Euangile,il nenbsp;poutroit euiter la note d’infamie, s’il laif-foit fes fuietsau befoin, il fit tant qu’il obtint autres lettres de pardon amp; abolition.nbsp;Mais elles ne peorent arriuer ny eftre vérifiées au Parlement fi à temps, que les logesnbsp;t^’euflent fait décapiter deux miniflres amp;¦ pc-dre trois des principaux de la ville, afaooirnbsp;I Marquer, dont a efte faite mention ci dell'us.
-ocr page 316-304 H ftoiredeFrancc,
le Chaftelain de Soyon, amp;: B lac hi er. Les mini ft res furet exccutez, en qualité d’autheurs de fedition. Et leur furent pendus au col cesnbsp;titres, Voicy les chefs des rebelles. Laubepinnbsp;raporteur des proces, qui auoit faitprofefsionbsp;de leur doâ:rine,craignant que 11 lefdits mi-niftres faifoyent des reinonftrances au peuple, ils le pourroyentinduircà croire tout lenbsp;contraire de ce qui eftoit porté par leur fen-tcnce, attendu leur vie amp; couuerfition, amp;lanbsp;doftnnc par eux annoncée, amp;que à cefte oc-cafion Ce ponrroit cnfuiure quelque feditionnbsp;dangereufe pour eux ,remonftraàfcs compagnons qu’il les faloitbaillonner,aütremetnbsp;que la dernierecondition feroit pire que lanbsp;premiere. Ce qui fut trouué tresbon amp; ainlinbsp;execute.
Quant aux autres prifonniers,i!s fortircut par la porte doree, auec abiurations, fouets,nbsp;bannifremcns,amp; groflès amendes. Etdifoh*nbsp;on que c’eftoit à qui mordroit le mieux Ht'nbsp;Preiident, des Confeillers, ou de l’Aduocatnbsp;du Roy,amp; qu’ils,cuflèt fouhaité d’auoir foO'nbsp;ucnt de telles commifsions. Et de vray,ceilnbsp;Aduocat iouoit àtoutesreftes.Car ayat quif'nbsp;tél’Euangile amp;vendutourfon bienpoura'nbsp;dicter eek eftat,il cerchoit de s’en rembout'nbsp;fer au pris de fa confcience, fe côftituant emnbsp;nemi de ceux defqucls il s’eftoit ia appropf*®nbsp;les biens parfantafie. Mais il n’eut loifod^nbsp;fc remplumer, eftapt preuenu d’vnc mof^nbsp;eftrang®
-ocr page 317-Sous François II. 305 «dränge amp; efpouantable, comme il fera ditnbsp;çi apres.
Ces iuges ayans acheuéà Valence vin-drentàRomans, ou ils firent pendre deux hommes,afauoir Roberte, qui auoit logé lenbsp;miniftre, amp; Matthieu Rebours ,pour auoirnbsp;gardé le temple S.Romain auec vne arbale-fteamp; l’efpee.lls eftoyent chargez par leursnbsp;procès d’auoir fait confefsion de foy,detefté
la mefle,amp; nié que Dieu fe vouluft mettre es larainsdefi malheureufes gens qu’eftoyentnbsp;les preftres , qu’on fauoit eftre paillards,nbsp;meurtriers amp; larrons ordinaires.On les me-
i^a de la prifon iufques à la place du fupplice fus vue claYe,ayans fous eux du bois amp; de la »») */
fuftigé,difoic au bourreau, frappe mon amy, frappe bien fort,chaftie celle chair qui a efténbsp;tant rebelle à fon Dieu •.s’eftimant au relienbsp;bien-heureux de fouffrir pour telle querelle.nbsp;Voyla en Comme ce qui auint de notable ennbsp;Dauphiné.Quant à laProuencedl faut quenbsp;it commence vn peu plus loin,pour plus facile Intelligence des occurréces de prufieursnbsp;chofes mémorables qui lors y furulndreiat.
-ocr page 318-30^ Hiftoire de France^ longuement fiiyui les guettes, s’eftans retirez en leur maifon qui eftau haut pays d«nbsp;Prouence, en la ville de Cafte lane, delireuxnbsp;de viure felon Dieu, auec quelques autres,nbsp;firent tant qu’ils recouurerent vn miniftre.nbsp;Lequel venu en lanuier, toft apres,plufieiirsnbsp;perfonnages amp; de tous eftats s’aioignirentnbsp;a cefte allemblee, laquelle du commence-mctfefaifoitlanuiôt chez lefdits Mouuans.nbsp;Et combien que l’hyuerfuftdut amp;afpre,finbsp;J ne furent-ils retenus par les neiges
glas,ni autres difficultez, d’y aborder de fort fen.
Le Carefme venu,ceux de Caftelane eurent pourprefeheur vn Cordelier à la grand manche,lequel ne pouuantfouffrirces af-femblees, les deteftoir par toutes fortes d’in-iures Sc aceufations calomnicufes , fiquelenbsp;populaire commença à murmurer à l’encontre. Voire amp; d’autant plus que leMiniftn^nbsp;luy ayant enuoyé certain eferit ou fa vienbsp;doélrine eftott déchiffrée, il s’en plaignit ennbsp;plaine chaire,comme aufsi des menaces quenbsp;ildifoitluy eftre faites par vndes deux frères,afauoir Antoine. Ce qui irrita tellementnbsp;fes auditeurs', que fans enquérir du vray oUnbsp;du faux, leur recours fut aux armes, amp;^f'nbsp;fiegerent ledit Antoine auec cinq ou fix censnbsp;hommes .Paulon furcela vientau Parlementnbsp;d’Aix faire fa plainte, ce que les mutins fontnbsp;aufsi de leur part, ouils furent recueillis
-ocr page 319-L
Sous François IL 307 fouftenus de quelques confeillicrs qui a-“oyent la dent fur ces gentilshommes . Sinbsp;«lue par leurs doléances, commidâires furétnbsp;enuoyez pour informer d’vne part amp; d’au-fte.Mais au lieu de ce faire, amp; tenir la balancedroite,o'n informa fimplement contre cesnbsp;fieux frétés du pur fait d’nereiie, fans enttevx-aux voyes de fait.Ce que voyâr Paulôjamp; quenbsp;défia on auoit décerné aiournemét perfoncl,nbsp;d fe retira deuers le Roy Héri,encores viuâr,nbsp;duquel il obtint aifement euocatiô de leursnbsp;’’egoees au parlement de Grenoble, en c-onfinbsp;deration de leurs feruices. Laquelle lignifiéenbsp;^uparlementd’Aix, ils firent tant enuers lenbsp;Cardinal de Lorraine qu’ils eurer lettres dunbsp;cachet,par lefquelleslcur eft madé ne fe def-ûifir du proces. Cefte matière ainli efgarcenbsp;Cotre toute équité, fit que lefdits de Mouuâsnbsp;ptindrer le frein aux dcts,ioint que les Euâgenbsp;l'qiiesdediuers lieux de Prouence, lefquelsnbsp;Itfenroyent parcillemét oppreflèz d’vne infinbsp;^itc d’iniuftices, leur baillcrêr force memoires amp; inll:ruftions,contenans vne infinité denbsp;coneufsions, larrecins, amp; crimes enormes conbsp;rnis par leurs aduerfaires du parlemét.En fornbsp;fe que pour arrefter le cours de leur ryrânic,nbsp;dscôclurent de faire vne bourfe commune,nbsp;pour les pourfuyure deuat leRoy.Pour ce fainbsp;reiourfut afsigné en la ville dcDraguignan.
En ce mefme temps,Antoine fut pourfuy-d’entrer en voye d’accord auec ceux de
V B
-ocr page 320-5o8 Hiftoire (Je France, Caftelapé, 5c pour ce faire fe trouueraFuy^nbsp;eufe,à la requcfte de fes plus proches parensnbsp;amp;grâds amis »lequel cognoiflànt que c’eftoitnbsp;fon chemin pour aller trouuer les autres s’ynbsp;achemina. Mais n’ayant trouué les moyen'nbsp;peurs qui l’y auoyent conuié, il alla couchernbsp;audit Draguignan. Ou ilnefuftpluftoftainnbsp;ué que les pens enfans de la ville (efmeitsnbsp;ce de ces bons folliciteursjplus de trois jn»nbsp;perfonnes curent en moins de rien enuiron-né fon logis. Antoine voyant qu’il ne fepoj*nbsp;uoitfauuer, vfatoutesfois de telle 8c h vaihnbsp;lante refiftance» que les mutins recoururentnbsp;au Viguier de la ville »entre les mains dû'nbsp;tenue»qu’il ne fuft tné en fes mains » amp;nbsp;rent en fon corps de tantd’inhumaniteznbsp;cruautez qu’il eft impofsible les defctire.E'’nbsp;tre autres chofes par trop barbares,fesnbsp;trailles luy furent arrachées du ventre, tra*'nbsp;nees par la ville » puis iettees daps les foh^^nbsp;d’icelle, en ynlieu le plus puant amp; inft^-Son cœur amp; fon foye furent départis, e”’nbsp;planchez dans des baftons,amp; portez pnr'nbsp;yillc comme en triomphe. Bref» leur ragnbsp;fut fi desbordee que l’vil deux prefenta
pîorceau de ce foye à fon chien » auquel r**, troui'^
Sous François II. 30^ plus d’humanité qu’aux homes. Carnbsp;^tefufa, amp; s’en allant hóteux, fon maiftrenbsp;ƒ Utiit âpres,amp; dit en iurant amp; reniantDieu,nbsp;5^ois-tu aufsi bien Luthérien que Mou-^^”5? Le Parlemét requis par Paalon de luynbsp;iuftice d’vn fi enorme Ät dctcftable crinbsp;gt;enuoye à Draguignan les Cotifeilliers,nbsp;lifnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iûôtis ,Si Efprit Vitalis, lefquels au
. d’en informer , enquirent de fa vie,
amp; conucrfatioti, amp; non des meur-corps le firent duirc par les afiâfsineurs mefmes, auecnbsp;lifi fiit pris en fa compagnie, nomménbsp;iufqùes aux prifons d’Aix, amp; leurnbsp;^nnerentfalaire.Quiphis eft,l’vndecesnbsp;aigrement ceux de Ca-^’’Csqui eftoyent venus depofcrcontre lénbsp;difant: Allez , allez canailles , on anbsp;vieil,pourquoy ne tuez-vous le ieunbsp;valez rien, amp; monftrez bien n’a-courage. Tuez, tuez toute cellenbsp;^'le de Luthériens.
Lpeijplc qui de foy n’eft que trop bouil Cç acharné, fe fentant encouragé parnbsp;le deuoyent retcnir,deuinfnbsp;orgueilleux que rien plus. Et n’ayâsnbsp;attraper Paulon, fuerent grand nombrenbsp;gens, fans que aucune punition nenbsp;kj'l?’^don en full faite, en forte que tou-Vq ] eftoyent licites à ces infi;nfez.
l’eftat auquel eftoyent les afaires dtv
V 3
-ocr page 322-310 Hiftoire de France,
iciine Mouuans, lors que Ie Roy Henri de-* ceda. Ne pouiiant done aiioir iiiftice de 1’ounbsp;trage fait à fon frere, amp; fe voyant d’autre-part tellement pourfuyui par ceux de fonnbsp;pays, qu’il luy faloittoufionrs entretenirgesnbsp;pour fa garde: voici arriuer de la ville denbsp;Nantes le Capitaine Chafteauneuf,qui a.'nbsp;uoit charge de par la Renaudieamp; fesconi-pagnonsjd’allembler les Eglifes de Prouen-ce,pourauiferqui on enuoyeroità l’exet^'nbsp;tion de I’entreprifc d’Amboyfe,amp;àquio‘’nbsp;bailleroit la charge de tout códuire au pay^’nbsp;aliénant qu’il faluft prefeher publiquement-Le lieu afsigné a Merindol, les députez denbsp;foixanre Eglifes de Prouence, (car autantnbsp;s’y en trouua lors ) s’y trouuercnt,oulcd*^nbsp;Mquuans fut efleu d’vn commun accord ƒnbsp;confentement pour chef amp; condudeur n®nbsp;leurs gens de guerre. Ce qu’ayant acceptednbsp;vfa d’incroyable diligence, allant par tonte’nbsp;lefdites Eglifes fauoir le nombre d’homme’nbsp;de combat, dcfquels on fe pourroitaifeure^nbsp;aliénant la necefsité, amp; y en trouua dennbsp;mil, qui auoyent bon moyen de femonte^’nbsp;armer, amp; entretenir, outre les geentilshoi^^nbsp;mes amp; foldats voulontaires , qui eftoyenbsp;aiifsi en grand nombre. Ayant donc depnnbsp;fes forces par compagnies, amp; a icelles p^y^^nbsp;ueu de chefs,amp; toutes chofes necelfahe’’nbsp;Ion le temps amp;la commodité,leteæp^^^nbsp;la fufditc execution entreprife pnt
-ocr page 323-Sous François II. 3ïi naudie s’approcha : qui luy fit alTembler lesnbsp;principaux,qui kiy auoycnt efté baillez pournbsp;confeil, lefquels conclurent enfcmble o’en-tterdansla’villed’Aixjaucc le plus grandnbsp;nombre de gens qu’ils pourroyennamp;d’y faite prefcher publiquemct. Ils y efloyét côuieznbsp;parceuxdel’EglifedulieUjcftimâs qu’à leurnbsp;imitation, les autres villesprendroyent plusnbsp;bitdiment courage, amp; ainn qn’eftans decla-mz tous en vn mefmc téps, le Roy cognoif-lantle grand nombre de fes fuiets fuyure celle doftrinc, feroit facilement efmeu à leurnbsp;«lonner quelque relafche amp; eftat paifible,nbsp;pluftoft que d’encliner à la pafsion defmefu-de ceux de Guife, qui ne demandoyentnbsp;Hne faire toutbagnev en fang.Ie ne doute p^snbsp;^ne Mouuans ne fuft bien aife de cefte refo-mtion,pour l’efperance d’auoir iufticc desnbsp;’’Meurtriers de fon frere,amp;dc tat d’indigniteznbsp;pMt luy rcceiics, amp; aufsi pour y faire enterrernbsp;mort que Ion detenoit aux prifons, en at-’^ndantque le iugement difftnitif fuft doncnbsp;'Contre luy,pour confifquer fon bic. Ce q^u’ilsnbsp;” ^uoyent encor ofe frire, craignans celuynbsp;^n’ils euflent dcfirc tenir compagnie à fon
Car ils fauoycnt en quel crédit amp; au-motité il cftoit entre ceux de fa religion.
exécuter cefte entreprife, Mouuans fe en campagne ,toutesfois fccrettement,nbsp;'^aueevn rendezvous àfes gens,lefquelsnbsp;’’V firent faute. Mais quand ce vint au
V 4
-ocr page 324-511 Hiftoire de France, faitljccvix de dedans qui auoyent promis (é'nbsp;faifir d’vne des portes de la ville, laignerentnbsp;du nez, luy eftant à trois ou quatre lieues denbsp;là, en forte, qu’eftant dcfcouuert des aducf-faires , le Parlement faifi de merueilleufenbsp;crainte,enuoya en toute diligence àMarfcil-les, deuers le Conte de Tande, gouuerneurnbsp;amp; lieutenàt general pour le Roy en Proiien-cc, amp; vers le Baron de la garde, autrementnbsp;nomme le Capitaine Poulin, pour auoirfe*nbsp;cours. Ceux d’Arles firent de mefme,aiiecl»nbsp;plnfpart de la noblefic, amp; donnèrent finbsp;ordre à contenir le peuple de leur ville, qticnbsp;les fufpeôls qui mettoyent Mouuaris en be-fongne,furent contrains le contreinander^tnbsp;lé retirer de la ville, pour la crainte des for'nbsp;Wouuans, CCS qui fe preparoyent. Mouuans ayant,pîf-'
•aine mci'- amp; fe fentant defoouuert, ne fe voulut retirée uciilciifc-(fans quelque exploit memorable. Parquoy»nbsp;il fo mit coiuir le plat pays, amp; à abbatretoUnbsp;tes les images des temples ; En quoy il auin^nbsp;vnc chofe qui efl: grandement à confideret»nbsp;afauoir la bonne reigle amp; difeipline qui 1°^^nbsp;eftoit entre fes gens de guerre, no jamais afnbsp;. parauant, nv depuis entendue nv pratiqi**^^:
-ocr page 325-Sous François ÎI. 515 Jesqiiitances riere luy . Le pareil fut fait denbsp;tous les ornemens de la Mede, choie efmer-ueillable en ceux de cefte nation, qui ont a-couftumé de fe monftrer les plus infolens denbsp;tous les gens de guerre François. Mais Ionnbsp;attribtKiit celaàce qu’ils cftoyent tous domiciliez amp; recognus de leurs chefs par nom Scnbsp;furnom. Aufsi que s’ils en eulfent autrementnbsp;vfé, il eftoit dit par leur chef, qu’on les feroitnbsp;mourir, ou que retournez chez eux, ils fe-toyét excommuniez en leur Eglife, amp; liüreznbsp;au Magiftrat.Ce bon ordre n’a pas toufioursnbsp;duré.
Sut ces entrefaites,le Conte de Tandc af-fembla l’avriereban, amp; toutes les forces qu’il à’vn capi* peut promptemét recouurer,lcfquelles ioin- lentes aucc fa compagnie de gensd’armes,mô- aenJto«nbsp;tcïét plus de fix mil-hommes, aucc lefqnels entembU.nbsp;ilvmt trouver MoUuâs,lors appelcpar ceuxnbsp;de l’Eghfe de Cifteron,pour les remettre dasnbsp;leur ville, quileur auoit efté fermee apresnbsp;qu’ils enÉttent fortis , pour aller au fermon,nbsp;qui fe faifoit là auprès . Mouuans, qui n’ a-üoitpas plus de quatre à cinq cens hommes,nbsp;te fentant pourfuiuy de fv grandes forces, nenbsp;Voulut fe bazarder d’aller afsieger vne ville, amp; en ce faifant auoir à combatte l’en-uemy douze fois plus fort que luy. Dautre-partil ne pouuoit feurement départir amp; renvoyer tes gens, fans les mettre en trop eui-demdanger,ebâs tous lemarquex. Car fans
-ocr page 326-514 Hiftoire de France,
doute, on les eufttous executez à la morti leur arriuee chez eux gt; ou bien tuez amp; facca-gez par les chemins . Parquoy il le retira ennbsp;bataille rcngee, amp; fe fortifia au mieux qu’ilnbsp;peur au haut pays, en l’abbaye Sainéf Andre,
afsifc au_cojapet d’vne montagne,en lieiiou
il ne pouuoit cftre commandé: amp; y fit mener viures de toutes les autres abbayes, priorcïnbsp;8c benefices là prochains,!! qu’é peu de ioutsnbsp;il en eut bonne quantité, en forte qu’il deli'nbsp;beta V attendre des nouuelles de la Renaii'nbsp;die,amp;: de fouftenir I’afi’ant de l’enncmy s’il/
le Conte abordoit.Lc Conte de Tande ayant entend^
dif- retraite,s’y achcmina.Dcquoy Moiiui’ cutcapi- auerri, laifi'a quelque petite garnifon dansnbsp;l’abbaye, 8c l’alla affronter d’vne telle aU'nbsp;greffe amp; anêurance,côbicn qu’il n’euft qu’'quot;nbsp;ne poignée de gés, que le Baron de la gard«»nbsp;Triiftrcs peftoit venu recognoiftre, s’en retoiirn*nbsp;lontic^r haftiuement au Conte,luy rapporter qu’il a'nbsp;touats, noir trouué des gens merueilleufement rC'nbsp;folus au combat , amp; que malailément 1^^
Sous François IA. 315
nir aux mains. Parquoy il enuoya àMouuâs pour parlementer. Ce qu’il accorda. Lftantnbsp;arriué deuets luy aTny-cheminJe Conte luynbsp;demanda la caufe pour laquelle il auoitprisnbsp;les armes. Surquoy il cotnmen^^a à (c plaindre de la barbare 6c non ouye cruauté excrete contre feu Confrere luy, par ceux donbsp;Caftçlane amp; Draguignan »fous ombre de 1*nbsp;religion Cbreftienne,qu’ils auoyent recede»nbsp;toute leur famille. A quoy tant s’en fa-loit que la cour de Parlement euft dorané aucune prouifron, en retenant 6c cbaftiantlcsnbsp;meurtriers, que mefme elle auoit autborifenbsp;le meurtre, 6c tellement encouragé les mutins, qu’ordinairement ils s’affembloyent ànbsp;grandes troupes pour le tuer. Et d’autantnbsp;mi’il tftoitbomme de guerre,plufieurs bonsnbsp;ioldats,facbans le danger auquel il eftoit denbsp;fiperfonnc,le feroyent volontairement venus acompagner, 6c l’auoycnt fuyui comme par force , pour la bonne volonté qu’ilsnbsp;luy portôyent, delibetez de mourir pluftojl
-ocr page 328-Hiftoirc de France, equitable,que non pas s’il la faifoit luy-mc^*nbsp;me,Sur tour il fe plaignoit de l’iniquité amp;gt;*’'nbsp;iufticc de ceux du parlement, amp; déclaranbsp;fautes amp; mefchancetez enorrnes, lefquellcsnbsp;il oifroit de prouuer amp; deüement verified'’nbsp;Toutesfois ce qti’il eftoit approché d’Ai3lt;’nbsp;n’eftoitpour aucùnmal, ne fous cfperancenbsp;de fafcherperfonne.Mais pourcc qu’il efto*''nbsp;mal voulu d’eux, amp; qu’il auoit à faire là a«'nbsp;pres,fesamis nel’auoyentvoulu abandon^nbsp;ner, ce que venu à la cognoifl’aricede ph*'nbsp;fieurs autres,ils Kiuoyetîtfuyuiles preæief®’nbsp;«le façon que le nombre feroit aefeu telnbsp;Ion pouuoit voir. Èt que d’autant qu’eùxnbsp;luyfaifoyenttous profefsion de la purenbsp;ligion amp;Chreftienne,iI faloit pour n’eftj^nbsp;fins religion,qu’ils eüflcnt la predication d®nbsp;la pure parole de Dieu, ce qu’auoyent veilnbsp;pourroyenttefmoigner ceux ou il eftoitpabnbsp;le-.aufquels aufsi il te rcmettoit s’il auoit pt’^nbsp;d’eux la valeur d’vn denier fans payer, noOnbsp;de gré à gré feulement, mais au double.nbsp;Conte luy dit, qu’il luy feroit faire iuftice d®nbsp;l’outrage par luy receü, amp; de la mort ignO*nbsp;minieufo commife en lapcrfonne defon ft^'nbsp;re, en forte qu’il feroit content pour ce r^'nbsp;gard. iHuy rendit aufsi tefmoignage de ƒnbsp;qu’il difoit n’auoir offénlè aucun, ne pris diJnbsp;bien d’autruy. Mais il trouuoit bien eftràg^’.nbsp;que pour la feuteté de fa perfonne, il eu ftnbsp;de gens auprès de foy, qui donnoyent occa^
-ocr page 329-Sous François II. 317 fionde péfer qu’il cftoir du nombre de ceuxnbsp;qui s’eftoyent efleuez à Amboyfe,nbsp;nbsp;nbsp;qui a-
Uoyent pris les armes contre la perfonne du K.oy,lbn authorjré,amp; cftat,lefommantdenbsp;declarer fi c’eftoit pour cefte raifon la. Il iuranbsp;^afferma que cefte penfee de fe dreft'er contre le Roy J en forte quelconques, ne luy e-ftoit iamais venue en l’entendement: ains aunbsp;contraire que tout ainfi qu’il auo it efté trel-bumble 8c treftoyal feruiteur du feu Roynbsp;Héry, aufsi l’eftoit il du R oy régnât, qu’il re-cognodîôitpourfon Prince amp;fouuerain fei-gueur. Et tout ainil qu’il auoit fouuentesfoisnbsp;pxpoféfavieamp; les biens pour le feruice dudit feu feigneur, on le trouueroit roufioursnbsp;preft à faire le mefme pour fa maiefté, quadnbsp;elleluy feroit tant d’honneur que de l’employer amp; luy commander. Finalement apresnbsp;plufieurs autres propos ils capitulèrent amp; futnbsp;dit,que Mouuans fepouuoitretirer, enfein-Fle toute fa compagnie, feurcment amp; libre—nbsp;fans qu’il leur fuft fait aucun tortuenbsp;dcfplaifir. QLc pour fifeurcrc amp; defence,ilnbsp;pourroit retenir tel nombre qu’il cognoi-^roit necefiaire, aufquels amp; à toute fa famille il pourroit faire prefeher l’Euangile, compte il auoit acouftumé, frns que pour ce oqnbsp;1 en peuft aucunement inquiéter. Et au reftenbsp;Sne ledit Sieur Conieprocureroit qu’on luynbsp;dftiuftice.Voila commentfe départirent lesnbsp;brees, apres auoir iurc d’yne part amp;d’autrc.
-ocr page 330-318 Hifloire de France,
de tenir l’accord inuiolablement, amp; deC® baille inftrumcnt à chacun des chefs, que I®nbsp;Conte promit faire ratifier au Roy pour pin*nbsp;grande feureté. Ceft ade eft tel amp; fi geni;'nbsp;reux, que vrayement il doit recommantl^tnbsp;la mémoire de ce fimple gentilhomme,entr®nbsp;tous ceux de ce temps-la.
f
Ixempie Ce neantmoins Ie Baron de la garde an' ^eiifoy eien ennemi mortel decefte religion,ayantnbsp;MthoUque - nrafinni» .nn fnrrlAnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;M®“
le Baron de la garde an*
Romane'pt^tiqtié au facde Cabricres amp; rindol,qu’il ne leurfaloit garder la foy,vo'’'nbsp;lut derechef mettre en ieu l’article du Con'nbsp;cilc de Conftance.Ce que n’ayat peu obreiaitnbsp;du Conte de Tande , luy mefmes entrepi'^nbsp;d’aflaillir Mouuans en vn deftroit, amp; letan'nbsp;1er en pieces : ce qu’il eftimoit aile à caul®nbsp;qu’il auoit feparc fes forces,amp; n’auoir retendnbsp;fiour fa garde que cinquante foldats,fiiyt’^^nbsp;a permifsion dn Lieutenant du Roy-qui le mouuoit aufsi à ce faire cftoitnbsp;rentrer en la bonne grace de ceux de Gu'^nbsp;qui le tenoyentpour ennemi, d’autantqo’**nbsp;l’auoyent defpouillc de l’eftat de genet^nbsp;des galleres, pour en vcftirlegrandnbsp;de France, l’vn des fix frétés. Et de fait’nbsp;cell homme euft elle tel que le prefiunoVf”nbsp;ceux qui l’auoyent fi honteufement del^tt'nbsp;çonne, il auoit bien moyen d’auoirnbsp;uanche.Mais luy de fi balle hgnee,qu’anbsp;peine feait-on fon pere ny fa mere, amp;nbsp;core plus bas de cœur, tel que tous
-ocr page 331-Sous François II. , 319 cognoiflbyent , «iii contraire tafchoir denbsp;^ire qu’on ne luy oftaft le demeuranr, ounbsp;’nefines que pour vn fi bon feriiice il obrinftnbsp;Pw leur moyen quelque manière de recom-péft. Mai s quand Mouuâs en futaduerty ,ilnbsp;voulut aller loger au chafteau ou on l’at-tendoit,ains ferepofalanuièbenvne grange: puis le matin venu, au lien de donner lanbsp;peine au Baron de l’aller charger,kiy mefmenbsp;contre toute efperancc luy alla au deuant,nbsp;de telle furie, qu’ayant furpris les coureursnbsp;^nvn viHage , iltrouuala nappe mife pournbsp;gens dit Baron. Et s’eftant prefentéennbsp;canipagnc pour le combat,amena ce traiftrenbsp;telle raifon,que efpris de crainte,il demanda àparlementer, amp; fut derechef accordé Scnbsp;inré que chacun fe retireroit par fon chemin,nbsp;fans rien demander les vns aux autres : ennbsp;^uoy faifant il renonça au Concile de Con-ftance,dont il fut tellement puis apres mo-HUc du Conte, amp; de plulîeurs autres grandsnbsp;^¦'gneurs, qu’il fut long temps fans fe mon-ftrer.
l'^ouuans eftât en fa maifon, eut aduertif- i« Mou-^^nient de plufieurs endroits , qu’on luy bvaf ƒ' fquot;', ‘Oitdesentrepriles pour le faire mourir ,amp; meimes.nbsp;le Duc de Guiî’e luy envouloit furtousnbsp;®^itres,pourauoir cfté le premier qui auoitnbsp;P’^'s lacâpagne, amp; empefehéplufieurs de fesnbsp;dcdîcins, Parquoy il fiir cófeillc de fe retirernbsp;•c Frâce,amp;: s’aller esbatre pour quelque téps.
-ocr page 332-510 Hiftoire de France,
Ce qu’il fit, amp; ne fut pluftoft arriué à Gene* iie,que le Duc de Guife ne luy enuoyaft vanbsp;homme pour eflàyerde le pratiquer, luy fai^nbsp;fant des plus belles promeflès du monde, tatnbsp;de bouche que pat efcrit,louant fcs vertus,nbsp;l’admirant fur tous les capitaines Argensdcnbsp;guerre Prouéçaux.Mais pour tout cela (vertu grandement rccommcdable) il ne fiitaii'nbsp;cunemçntefmeu,ains luy mada, que tandisnbsp;qu’il le cognoiftroit ennemi de fa religio”’nbsp;du repos public, amp; qu’il occuperoit lenbsp;des Princes du fang, il fe pouuoitalfenr^^nbsp;d’auoir vn ennemi en Mouuans.poureg^”nbsp;til-hôme : mais qui auoit tel credit amp;nbsp;auec les bons lu iets amp;feruitcurs du Roynbsp;de la couronne amp; mailbn de France, fi”,nbsp;cfioyét cinquante mil (doc il eftoit leino*”nbsp;dre) qui employeroyent leurs vies amp;nbsp;pour luy faire amender, ce qu’il auoit conbsp;contre tant de bons fuiets amp; feruiteiirs ,nbsp;Maieftc.Etfe pouuoit tenir pourtournbsp;que tandis que l’vn d’eux viuroit, ilnbsp;repos ne vie aficuree, ny pareillemcnrnbsp;fa race,puis qu’il auoit tant irrité la nonbsp;amp; le peuple de France. Ce qu’entendnbsp;ceux de Guife auec plufieurs femblab^nbsp;ucrtiHcmens, cela leur fit de plus pr^® ~ti(nbsp;à eux, amp; à iouer à quitte ou à doubla gt;nbsp;exterminer tous ceux de la religion,nbsp;ftoyét ainfi déclarez leurs ennemis n”” .ijlt;nbsp;Deuantees belles follicitations
-ocr page 333-Sous François*.IL 3x1 de Guife,amp; dcuant que Mouuans parti ft denbsp;ces quartiers, il receut lettres du Roy, amp; denbsp;laRoyne fa mere,que i’ayvfeiies,par lefquel •nbsp;les ils le gratifioyent granderuent gt; commenbsp;I’vn des plus loyaux amp; affeckionnez fcrui-teuts de fa Maiefteduy promettans de gradsnbsp;Liensj amp;c confirmans 1’accord du Comte denbsp;Tande, gouuerneur Sc lieutenant generalnbsp;dudit Sieur audit pays. Mais au mefmc infant il cur aduertiflemenr que ladite Damenbsp;auoit eferit à ceux du Parlement, qu’ils cer-chaflent tons moyés de le faire tuer.Et qu’eonbsp;quelque forte que ce fuft le pays en fiift def-etigc, comme aufside Chafteauneuf, ôrdc 'nbsp;certains autres capitaines , qui s’eftoyentnbsp;ttieflez de fes afaircs.
l’adioufteray icy vn aéke memorable amp; Le fang l’ien certain qui aduint apres la mort du fre-te aifné de Mouuans. C’eft que deux denbsp;‘^eiix qui furent aufsi tuez par ceux de Ca-l^tlane apres ledit Mouuans, furent enter-tez au nuage de la riuiere qui y pafle. Ces . y ,nbsp;corps eftans defcouuers par la rauine des ?/»»»»•?'**nbsp;^aux,demeurèrent plus de troîsmoTsfansnbsp;Ptendre corruption, encor qu’on leur euftnbsp;'changé de lieu. Ains furent trempans en v-•tefoflèiufquesau mois de Mars, que lesnbsp;ttouppes de Mouuans les firent enterrer ho-forablement,amp; felô leurs ceremonies : fansnbsp;^^’au parauant nul l’ofaft auoir entrepris,nbsp;pour les aguets des autres du lieu,qui les
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-ocr page 334-3x2- Hiftoire de France, cardoyentainfiexprefTémêt comme chauf-fetrappes pour en lurprendre quelques vnsnbsp;de la Religion. Et tient-on pourtrefeert^**nbsp;(chofe admirable amp; autrement incroyable)nbsp;que les playes de l’vn des corps fe trouuere[nbsp;au temps de leur derniere fepulturc auB*nbsp;fraifehes, amp; auec le fang aufsi vermeitnbsp;s’ilscuirenteftéruez à l’heure mefme. Annbsp;côtraircjon recite qu’vn Capitaine, l’vn H«’nbsp;gardiens de ces corps, ayant cfté tué dura^nbsp;ces troubles, ne demoura demi iour ennbsp;place,qu’il ne fuft tellement pourry amp; inl^nbsp;qu’on n’en peut aucunement approcher:®*^nbsp;forte que les corbeaux amp; les chiens le n^’’^nbsp;gerent, auantque fes compagnôsy peuflenbsp;arriuer pour luy donner fepuïture. le pr®^*nbsp;fte icy deuant Dieu n’eferire rien de ce fa* Jnbsp;qui n’ait peu fe verifier par ceux du pay®..nbsp;grand nombre , de toutes les deux R®
Aftet dignes de Fiefttcs.
Quand les Preftres amp; Moines fe*”-que Mouuans eftoit deflogé, ils reprir^”'^^^ leine. Car on leur auoit fait croire q** *nbsp;cefleroit tant qu’il les euft tous exterm***nbsp;8£ qu’il alloir prédre en ce Royaume lenbsp;que tenoir en Allemagne le Marquis A ,nbsp;de Brandebourg. Eftimans doncqu’a**|nbsp;qu’il brifoit d’images,autant abbatroit-’nbsp;leurs teftes, ils ne cefferentde crier ap*nbsp;populaire,amp; de l’cfmouuoir tât qu’ils 1^ jnbsp;fent mis en befongne, pour courir fu* P
-ocr page 335-Sous François IL 3x5 exterminer ceux de la Religion.Et vindtencnbsp;a tel effeft, que ceux qui eftoyent tant Rift.nbsp;peu fouptjonnez de la Religion, furent contraints fe retirer,amp; abandonner leurs villes,nbsp;ntaifôs amp; patrie,tât la fureur du peuple eftoitnbsp;embrafee amp; animee à les tuer amp; mafl'acrcr.
Ceux de Caftelane de lent part’, ay ans eu crainte de Mouuans, amp; qu’il vouluft fe venger d’eux, enuoyerent deuers le Capitainenbsp;l’oulin fon ennemy, pour obtenir garni fonnbsp;tïb gouuerneur . A quoy il ne demoura laf-cKe ne pareffcux.Car pour auoir la vie ôc lesnbsp;Mens de Mouuans, il y fit ordonner vn Pre-ftre renié, nommé Caille, qui luy eftoit fortnbsp;deuotionné , amp; auecluy nombre d’hommesnbsp;defefperezi lefquels n’ayans peu attrappci;nbsp;Mouuans, pafterent leur colete fur plufieursnbsp;de ta Religion qu’ils mirent cruellement ànbsp;faortjfans tefpeéter aage,fexe, qualité ne dignité, amp; fans efpatgner aucun.
Les autres Prouinces fitrent au mefme temps grandement efmeucs à venir en auat, perfeç”nbsp;ÄU lieu que ceux de Guife prefumoyent les teujscom«nbsp;auoir du tout eftonnees; nômément la N or-tnandie,en laquelle il y eut beaucoup d’ E- pour atti-glifcs qui s’émancipèrent amp; s’enhardirentnbsp;iufques à ptefeher publiquement : mefme- de fapa-mét en la ville de Sainót Lo, Caen amp; Diep- roi=.nbsp;pe. Ce que fachans ceux de Rouen,voulu-rent faire le mefme, finon qu'ils firtent retenus par l’inftante prière d’aucuns Prefidens
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-ocr page 336-32,4 Hiftoire Je France,
Ruft 4' Satä pournbsp;troublernbsp;l'Eglife denbsp;Rouennbsp;par ellenbsp;mrtine.
amp; Confeillcrs de Parlement qui les fauo' nïbyent amp; exhortoyct à fc porter plus coU'nbsp;uertement fans rien attenter de nouueaU-'nbsp;ainsi fe contenter de leur eftat paifible.nbsp;de vray la Cour pafl'oit fous coniuence leufSnbsp;aflètn blees, Sc n’eftoit aucun contraint d’abnbsp;1er à la Mc/lcjne de rien faire contre fa con'nbsp;fcience. Mais Satan cnnemy de lapaixamp;d^nbsp;vérité,ne faillit pas de tenter vn autre moy^'nbsp;Eftantdoncarreftc par les miniftresnbsp;ciens de l’Eglife qu’ils demeureroyent con'nbsp;cela ne peut auoir lieu en l’endroit de qufbnbsp;Sues libertins amp; efprits fretillans, amateiit^nbsp;e nouueautez, qui pour leur mauiiaife vifnbsp;amp; conuetfation n’auoyent cfté receiis ƒƒnbsp;nombre de ceux qui s’eftoyent fubniisa*^nbsp;difeipline Eccleliaftique. Ayans doncttoU'nbsp;né foulierà leur pied,afauoirvn certainnbsp;ftre d’efcole de ce pays-la: leql pourfes tel'nbsp;uerics dereuclatios fantaftiques qu’il au®]’’nbsp;apprifesen la boutiquedes Anabaptiftcs,ay^nbsp;cfté chafté,premièrement de Gencuc,amp;P“',^nbsp;de phifieurs autres Eglifes de Frace, s’eft®*'nbsp;retire à fon pailler,où il auoit acquis le bnn^nbsp;de bien inftituer les enfans en quatre U”nbsp;gués tout à vne fois, amp; en peu de tempsgt;P^*^nbsp;certaines reigles cftranges amp; inconi^®’nbsp;neantmoins tant certaines, comme il diio* gt;nbsp;qu’il promettoit d’en faire merucillc.Or conbsp;noiffoit-il le naturel facile des hommesnbsp;expérimentez, qui le faiibit parler plus
-ocr page 337-Sous François IL 3x5 au fimple populaire , lequel à ceftenbsp;Cfr J reccuoitcommevn oracle def-r ^uduciel. Brcf,il fe plaifoit rellemét ennbsp;ß V Pcculationsjamp; troinioir tât d’autres auf-que luy, qu’on auoit grand peine ànbsp;^’^tetiirceux qui le hantoyenr. Eftant doncnbsp;ƒ îfle de l’aiTeiublce de Rouen pour les rai-'^'’sfufdûçj^au moins laCene luy eftant in-^'^‘litejà caufe de fes propoiitiôs hérétiques,nbsp;^Pourauoir fait des bandes de ceux qu’onnbsp;Vouloir nullement approuucr pour leursnbsp;desbordemens amp; difl'ohitions ) il conceutnbsp;inimitié mortelle contre les miniftres,difantnbsp;H^^’ils portoyent enuie à fon fauoir, pour n’ynbsp;*uoiraucun d’eux qui en approchaft, amp; en-ftetenoit ainG fon credit auec ces Libertinsnbsp;^gens defefpercz.Aduint qu’il ouit le ventnbsp;de la refolution prife qu’on ne prefeheroitnbsp;publiquement. Parquoy ayant nouneau argument de calomnier, il s’adrefle à fes compagnons ,amp; leur dit, qu’il y auoit à Rouennbsp;d’habiles miniftres amp;preftheurs fous la thenbsp;Winee, qui auoyent leur vie plus there quenbsp;le deuoir de leur charge , laquelle les aftrai-Snoitàpreftherpubliquement. Mais quantnbsp;à luy ,qu’iln’eftoit tel. Car G onlevouloitnbsp;fuyure,il eftoit preft d’aller prefther en plaine campagne, amp; de iour, ou il diroit chofesnbsp;nicrueiîleufes que Dieu luy auoit renelees.nbsp;Ces eftourdis le creurent facilement, amp; aillent de maifon en maifon aduertir leurs
-ocr page 338-Hiftoire de France, compàgïions, en forte que trois ounbsp;iours durantjil s’y trouua grande afTemble«'nbsp;Car ceux de l’Eglife de Rouen qui faiioye”^nbsp;qu’on auoit mis en deliberation de prefehe^nbsp;publiquement,eftimans qu’on euftchangénbsp;d’aduis,(îiyuirent la multitude, penfansnbsp;et fuflent leurs miniftres qui prefehaflenf'nbsp;Mais quand ils virent le galand,amp; entend*''nbsp;rent fes fonges amp; refucries,chafcun d’eux *nbsp;iotira.Entre autres chofes,il difoit l’efpr** “nbsp;Dieu luy auoir rcuelé, que l’Antechrift i**'nbsp;roit ruiné amp; abbatu de fon fiege par fo*^nbsp;d’armes.Que Dieu l’auoit efleupourchet^nbsp;condudcurdel’armee: qu’il deftruiroit^nbsp;ofteroit tous les mefehans de la terre. Q*i‘,nbsp;auoit commandement expres de mettrenbsp;mort tous les mefehans Princes amp;nbsp;Magiftrats, amp; qu’il auoit pour certainnbsp;feuré refmoignage de fes reuelations,de **nbsp;mourir point qu’il n’euft eftabli vnnaonnbsp;nouueau,amp; net de tout péché, exhortant p*nbsp;là vn chaeûn de prendre les armes,amp; ncƒnbsp;ftôner fi l’entrcprifc d’Amboife n’auoit f**''nbsp;cédé. Car ils nel’auoyentdaignéyapp^*^'nbsp;mais pour certain fes prédications ad«*®*’^nbsp;droyent de bref. Ce difant, amp; fur chacun®^nbsp;ride, il faifoit vue infinité de trongncsnbsp;mines phantaftiqucs,bouchanr fes yeuX)O**nbsp;tirant la bouche grande, la telle renued*^.’nbsp;puis fe courbant fur fa face fe laiflôitnbsp;amp; veaurroit par terre, efeumant comn*^
-ocr page 339-Sous François II. 317
verrat les yeux efraillez.Ec ce faiübir-il prin-cîpalement, quand il attendoit quelque re-uelation du ciel, en forte qu’il faifoit rire le monde comme vnbaftcleut. Toutcsfoisilnbsp;mufans à l’apparence exterieure âe fa vie,nbsp;pluftoft qu’à examiner fadodrineamp;lacô-ferer à la vraye pierre de touche,qui font lesnbsp;fainétes Eferitures, demcurcrét fort opinia-ftres,amp;creurentdeiioiraduenir ce qu’ila-woit prédit. Entre autres, deux freies fesnbsp;confins le receuoyent chez eux, apres auoirnbsp;Çfte chaiïe de toutes bonnes compagnies, amp;nbsp;maintenoyent de toute leur puiflâncc ; c-ftäns au furolus uens fimpics amp; de bône vie.
Ion où eftoit le Cardinal de Bourbon,dcauf-fi deuers Villebon, lieutenant du Roy en 1 abfcnce du Duc de Bouillon,pour les fairenbsp;^Çnir à Rouen, afin d’aduifer aux moyensnbsp;d’empefeher cell enragé . Lequelprefehantnbsp;pleine camoapne lors de l’arriuce dudit
-ocr page 340-3x8 Hiftoire de France, fa compagnie de cinquante Iancesgt;amp;'autresnbsp;gens qu’il auoit leuez d’ailleurs pour empo'nbsp;cher les efmotions,enuoya quérir lenbsp;des nvirefchaux, amp; fans dire mot lenbsp;droiél au logis de cell Anabaptifte »pournbsp;prendre jcuidant à la vérité que ce fuftl *’’nbsp;des miniftres de l’Eglife. LcPreuoftquiu^nbsp;fon cofté fauorifoit les aflèmbleesjamp;ynbsp;fccrettement, amp; mefmes auoit retiré les u’*nbsp;niftres en famaifon: craignît tou tes fois Ç'J,nbsp;ils en füllet fortis pour aller à la ville»M‘’,^nbsp;les euft fiiyuis amp; efpiez entras en cellenbsp;fon, ne fauoit comment s’y porter. Car ilnbsp;vouloir eftrc ny defcouuert, ny moins eneU^nbsp;res faire les captures. Cependant lenbsp;ftique voyant qu’on le cerchoitjpeidanti^^nbsp;zele, gagna vn grenier fort obfcur, lào^^^nbsp;liant fuy uy du Preuoll,il fe mit dansnbsp;carne nour paipner les milles ? A niiov .
Sous François 11. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3x5’
SÓnitjfon proces iuy fur fait en quatre iourSj amp;afes deux confins, lefquels ilanoit tellement enyurez de fes faufiles perfuafions,quenbsp;ilslepenfoyéteftre immortel, ne les pou-noit-on deftourner de fes rcfucries. Maisnbsp;quand ils le virent brufler,amp; que fes reuela-tions alloyét en fumee, ils rcconurent qu’ilsnbsp;auoyent cfté feduits Ôc deceits, amp; monftre-ïentvn grand figue de rcpentâce auant quenbsp;d’eftte pendus . Cefte condamnation eftoitnbsp;feulement pour leur opiniaftreté, 8c d’auoirnbsp;^ogé ceft impofteur, mefmes de l’auoir me-’’éamp;faitprefcher. Alors tout fig appai{c,amp;nbsp;le Roy aduerty de tout ce qui eftoit pafle.
Or puis que nous foinmes rcuenus à la P ‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, I .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Tour»
'-our, nous reprendros nos dernieres erres, preferuce Ceux de Guifeayans opinion que ceux de æyneft-Tours leur auoyent efté adueriaires, amp; fa-ueiiuWcLnbsp;'¦orifè l’entreprife d’Amboifiè, mirent groflènbsp;garnifon àl’entourde la ville,Scperliiade-^ent au Roy,qu’entre toutes les villes dunbsp;l^oyaume elle luy portoittrefmauuaifc affe-^ion, amp; que prefques route la iuftice fe ref-f^ntoit de cefte nouuelle dodrine, qui trou-poit ainfi l’eftat de fon R oyaume. Partantnbsp;uit-il conclud, que pour la chaftier, le Roynbsp;'toit faire là fon entree incontinent apresnbsp;afqiies : dequoy on les aduertit, pour tenirnbsp;ptefts les préparatifs. Cependant pour lesnbsp;^afrefthii-jon y enuoya vrvmoync renié, nô-Richelieu, aucc fa, compagnie de har-
-ocr page 342-330 Hiftoire de France, quebuzicrs à chenal, leiiez pour la nouuell®nbsp;garde du Roy, amp; les niit-on en garnifonc”nbsp;la V ilie : ce que le Cardinal faifoit exprefl«'nbsp;ment pour les haraflèr, Cachant bien que cß'nbsp;fte çanaillc,leuce de gés autant vicieux qu®nbsp;leur capitaine, ne demeureroit fans remuâtnbsp;melnagc A que fe rebellans tant foit peunbsp;habitans, on auroit argument de leur courirnbsp;fus. Ce Moyne acomply en toute vilenieÂTnbsp;desbordement, pour monftrer fapetiilanc^’nbsp;de premiere abordee le vatc à fes plrispriueZnbsp;amis de la ville ^qu'elle feroit la premier®nbsp;mile à fac, pour fetuir d’exemple auxaU'nbsp;tres : amp; leur dit auoir efté exprelîbment »nbsp;enuoyé par ceux de Guife pour les irriter,Sinbsp;trouuer la moindre occafion du monde denbsp;les attrapperxe qu’il efpcroit faire aifemcnr’nbsp;les conoiflànt gens peu enduransnbsp;cfmouuoir.Mais comme il fe departoitdefanbsp;le butin, faifant fon conte de mefuret lenbsp;veloux, fatin amp; taffetas à la pique,amp; defenbsp;faire riche de la defpouille des meilleuresnbsp;maifons qu’il auoit ia marquees pour lu/nbsp;amp; fes foldats , les Maire amp; Efeheuins denbsp;la ville ayans feu ce fecret, donnèrent ordre d’aduertir leurs concitoyens du plr'^nbsp;grand iufques au plus petit, afin que niunbsp;ne s’cfmeut : ains que chacun portail p^'nbsp;tiemmenrfa violence , amp; luy lailîàft ierrernbsp;fon venin. Cependant on faifoitfecrettefnbsp;informations de fes deportemens- ’
-ocr page 343-Sous François II. 331
Ohfe gouucrna ïî paifiblement iufques au Enfiien-^’ iQUr de 1’cntree , expiclîcment retardeenbsp;Plt;^nr cela j qu’il ne peut esbranler aucuns scigneuf,nbsp;'^’icor qu’il leur en cuft donné toutes lesnbsp;®lt;:cafions du monde. Les habitans don- âmes.nbsp;S’ics firent tout denoir à rcceuoir le Roy»nbsp;ælon le temps amp; le loifir qu’on leur a-î*“« donné , amp; luy allèrent au deuant fe-
la couftume , mil ou douze cens hom-*^^5 de pied » départis par enfeignes en bon efquippage gt; portant mine denbsp;foldats. Ce qu’eftant entendu par le Cardi -
gt; amp; craignant qu’en cefte mtflee quel-folaftre fe vouluft venger de l’ourra-fait à fes parens, ou amis, (attendu que fi s’eftoit attaché à toutes maniérés denbsp;gens J amp; que c’eft en tels lieux que Ionnbsp;Ptefte aifement vne charité) fit défendrenbsp;fit; par le Roy » fur peine de la vie , quenbsp;J'ul des gens de la ville, ny autre que denbsp;garde du Roy »portaft aucun bafton ànbsp;, fe fouuenant toufiours de ce qu’onnbsp;fiiy auoit pronofti^ué , qu’il deuoit mou-’¦fi de cefte mort violente. Voila l’ordrenbsp;fiu’il y donna pour l’heure , auquel tou-^^sfois ne fe voulant afleuret , il ne vouait tenir aucun rang en cefte entree, ainsnbsp;nùt toutdefguife cnvnemaifon priuee,nbsp;Quilregarda pafter le Roy , icttantfa veüenbsp;P^rdefliis les efpaules de quelques fiés gen-^fishóiues qui regardoy ent par les feneftres.
-ocr page 344-33i Hiftoire de France, frrt'dcs Iladuintcnccfte entree vne chofe quinbsp;fols quad fcnfa grandement ceux de Guifc. Vn ho^nbsp;il luy memechaniquedufanx-bourgdelaR-i^*’.’nbsp;pôVn ex- ayat vn fcul enfant de l’aage de fept ou h”*nbsp;poicicn ans,quileprioirfansceflèdclemenerianbsp;plus ruiez i^’onftre , de l’imponunitê dnauel le P^’'
de ce fie- vaillCU
femme pour feruir de houflè, amp; fon fils fus tout nud,les yeux bandez,ayantfirfnbsp;' . ftevn. morion de bois, peint en façon lt;1’^’''nbsp;gent, fur lequel eftoitvn perroquet, ou aU'nbsp;tre forme d’oyfeau, qui auoit la telle ro«g^’nbsp;piccottantfans cede la telle de cell enfaoj’nbsp;i’afne duquel attaché à deux lelîès,eftoitnbsp;duit par deux ieunes garçons nuds amp; noU'nbsp;cis, comme Mores amp; gens ellrangers,nbsp;nbsp;”
celle façon celle mafquarade marchoirà l à mef- queue des gens de pied de la ville.Ellatc^‘®nbsp;äXV fc re^’urque par ceux de Guife,il eurét opi«“”’nbsp;juge foy- qucc’clloit vn icu expreflement drelîenbsp;jncfnie. pfeheuins ôc principaux de la ville, poU^nbsp;leur faire deljùt, amp; reprefenter en vn myftf*nbsp;IC fans parler, ce que portoyent les efct'f’nbsp;des Flugucnors, alauoir que le Roynbsp;clloit conduit,gouuerné amp; mangé par''®nbsp;Cardinal amp; des eflrangers. Parquoyl^quot;fnbsp;maltalér redoubla de telle furie,qu’ils voOnbsp;loyent mettre toute la ville à fac,lans
métattendrcmiaisfinaiemét rinqnifiriofa
Sous François IL 335 •lîHnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’aiioit choifi le Cardi-
pr^etrouuaqucce panure homme l’eut ‘‘Oft fait que ptnfe, amp;c qu’il n’en auoit eunbsp;aduis, amp; que fon efprit ne s’eftcndoitnbsp;çj^'^Oes à telles fpeculatiôs. Ce neantmoinsnbsp;tlçp^^'^P^'iCa-rracherde l’opinion de ceuxnbsp;L Y^ife, qui difoyent qu’on auoit fupporténbsp;^Ulccontre eux. Le Roy cependant ne fitnbsp;J difner dedans la ville,amp; alla coucher ennbsp;Cobaye de Marmonftier qui eft là auprès,nbsp;il feiourna quelques iours, à caufe du
^^fdinalquieneftoit Abbé. Richelieu faf- caiomnis ^bede ne pouuoir trouuer occafio de cômen ™nbsp;lan;eflee,s’aduifavn foirenuiron lami-’'Oift de s’aller pourtnener par la ville auec-H^ics fes foldatsfe mit à châter des Pfeau-’’ies àhaute voix(péïant faire fortir quelquesnbsp;de la Religion hors desmailonspourlenbsp;ftcôder) afin d’auoir l’occafiô qu’il cerchoit.nbsp;^iis il ne fut fuyuy que de deux ou trois vannbsp;ijts de boutique qui alloycnt aufsi chantansnbsp;ƒ loin apres luy. Quoy voyant, amp; qu’il per-pOittemps ,ilcommcçades chanfons difib-îo^5^plei**e^ ‘l’i’^iorcs cotre la Maiefté dunbsp;^oy,delaRoynemere,amp;deccux de Guife,nbsp;^illoitde maifon en maifon hurtet aux pornbsp;fes de ceux qu’on foupçonnoir,les conuiantnbsp;o’allcràl’alTèmblce,amp; châteraueceux. Et lenbsp;‘^udemain au matin fut trouuer fon Cardi-*^11,lequel le prefenta au Roy, amp; à fa mere,nbsp;pour leur faire entendre que ceux de la ville
-ocr page 346-354 Hiftoire de Fraace, de Tours auoyent cftéfi impudensque^^nbsp;faire leurs aflèmblces de nuiótjnbsp;aucunement reten us de la prclenccdu Ro/’nbsp;dequ’apres auoir chante leurs Pfalmef’’nbsp;auoyenr fini leurs iÿnagogues par pluM**^nbsp;chanfons infames, amp; qui tonchoyent l’h?^nbsp;ncur de fa Maicfté, des Royncs,merenbsp;me. Dequoy le Roy fut grandement irtHnbsp;en forte qu’il enuoya le Preuoft de l’h®nbsp;pour en informer fommaiiement.Maisnbsp;feut eftre fi diligent que la iuftice ordio*,nbsp;amp; Maire de la ville ne le preuinfent •nbsp;chas ce fcâdale eftre procédé par Ricl^^ 'nbsp;cela fut iointauec les precedentes inf®*-tions. Le Preuoft cependant ayant ^nqnbsp;les foldats de Richelieu amp; quelquesnbsp;nelles de cour,'en fit rapport au Roynbsp;tfôuuafimauuais,quelaville cuidatoO’nbsp;en merueilicux peril : finon que les jii,nbsp;Maire amp; Efeheuins arriuerét aufsifo“nbsp;lefquels firent viuemententédreà ßjinbsp;ieftez les deportemés de ce moine,quinbsp;fans faire rougir ceux de Guife. Toi’t^^ 5,nbsp;ils ne laificrcnt de continuer leursnbsp;amp; faire infinies reproches à ceftenbsp;taxât fpecialemenr les gens deiuftice «nbsp;tous hérétiques, finon vn(païlantnbsp;tain aduocatnómcChallopin,hómedi’^j^5nbsp;adonne à mal, amp; à remuer mefnagc j^jfnbsp;blafmâtde leur côniuéee au faicldeiajlt;gt;^^()nbsp;gion,veu qu’ils n’en auoyct fait moUtR
-ocr page 347-Sous François IL 535
Hä I«*
L . tempsjce qui auoit done faucur auxre ‘«s. A quoy ils firét de grades excufcs,rabnbsp;coups au mieux qu’ils pouuoyentgt;nbsp;J ‘Orte que leR oy modéra aucunemêt fa conbsp;®’^®îioint qu’il vint ce iour-la nouuelles,quenbsp;endroits du Royaume on faifoitnbsp;^^‘cherpubliquemcnr.Cc qui cftonna grâ-^nient la courjcn forte que tout fut remis ànbsp;J'entre fois, amp; leur bailla-on des gens denbsp;fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pcndâtquc la gendarme-
çi?. 'Loit corne vn dcgaft de leurs biens aux /'^ps. Entre autres reproches que le Caidi-Lorraine fit aux Prefidét amp;côfcillers
Tours, il les blafma aigremét de ce qu’ils .^yétfouffertprefeher en leur ville ,vn Danbsp;j’%qu’ilappelloitapoftatdefa Religion, amp;nbsp;1 ^quot;el outre fa faulle doctrine, prefehoit eunbsp;^^yitindecét.Leur refpôfe fut qu'il eftoit àlanbsp;p’*tte de la R oyne de Nauarre Princeffe dunbsp;^^''giautorife de fa preséce/^’ils ne fauoy-^^uelle eftoit fa doôlrine , pour ne l’auoirnbsp;ptefeher, ny de quelle Religion il eftoitnbsp;jJP^tauant. Vous vous en deuicz enquérir,nbsp;£ P‘’qua le Cardinal,amp;ne deuez aucunemétnbsp;UiLnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui que ce foit, non pas
hj.* P ) à rnoymefme,li ie le voulois faire * ^‘cher,ou autre de fa farine. De là fe peutnbsp;k’ï ftoclrang ilvouloit tenir en Fràçe,s’ef»nbsp;Royal, voire mefnie
'oeftùs ceux qui porree tiltres de Rois.
Koyne mere,depuis le faitd’Amboife,
-ocr page 348-35^ Hifloire de Franc c, voyant que les Euangeliques ne s’adteP
Subtilté nbsp;nbsp; „ .
foyentplusà elle, mais poinfuyuoyent W pourauoir pointe pat cux-mefmcs., entra en graflo
Soupçon que les ofFenlez tafeheroyent à de; en fon vcngcf . A tant elle s’adrcflà à VU fîcn m3gt;'nbsp;crê^rdê tics rcqueftçs nômé Chafteliis abbélt;l^nbsp;Guife en IaRoehe,qui fauorifoit ancunemêt cepart)’’nbsp;vn befoin. froiiucr moyen de faire parler à elle»nbsp;laRoche miniftre de Paris,par la bouche H**nbsp;quelelle defiroit merueilleufementnbsp;ftruite de la vraye fource amp; origine des trot*nbsp;bles, amp; pareillement d’auoir fon auis coi”'nbsp;ment on y pourroit pouruoir,amp; quel tnoy«®nbsp;on tiendroit pour dôner eftat paifible àce«*nbsp;de fa R eligion,fans qu’il aduint aucun inÇ®'nbsp;uenient de l’autre party.Car,difoit-elle3nbsp;ouy reciter tant de vertus amp; graces fing^di*^nbsp;resdeCeieune gentil-homme,que ic^nbsp;qu’il ne me trompera point:ioint queceiOnbsp;gens deparolle. Car quand ils vindr«^^nbsp;Villicrs-cofté-Rets l’an pafsé pourparK^nbsp;moy,ils m’afl'eurerct, que fi. ie ne faifo’^nbsp;fer les perfecutions,on verroitvne meia'^nbsp;Icufe confufion amp; defordre en ce royaü'’^,nbsp;de vous voyez où nous en fommes vcgt;’nbsp;maisiccrain que pis aduienne.
ayant eu ce commandement au parf^*”^(5 du Roy de Chenonceau, s’achemina '' jnbsp;T ours accompagne d’vn nomménbsp;Taffin,gentil-homme feruant de laditenbsp;rne,qui aufsi faifoit grade proftfsion
-ocr page 349-Sous François IT. 337 ^wgile.eftimâs tous deux faire feruice tref-^greible à Dieu amp; au Roy . Eftans donc làjnbsp;Taffin qui cftoit mieux conu,pour auoir frequente les predications à Paris, fit entendrenbsp;«légation deChaftelus à (Quelques vnsdenbsp;1 Egïifequi luy furent adreflez. On luy fit ref
'UC le miniftre,que la Roy ne deman-
•’'eu y aller: mais qu’il eftoit fous la puiflan-‘^edefon Eglife, laquelle ne le luy permet-
^roitiayât fes pafteurs trop chers pour les ha-^itder ainfi'.ioint que laaiteDame auoit dô-peu de tefmoignage de fon bon vouloir ®uucrs eux par les aótiós pallces.aufsi que cenbsp;qu’elle defiroit fauoir, fe pourroit bié eferirenbsp;pat lettres. Bref, qu’on conoiflbit l’efprit denbsp;’^cuxde Guife eftre tcl,q s’ils auoyétdcfcou-quot;ert vn miniftre à la cour ( encor qu’il y fuftnbsp;allé fous la foy amp; fauue-garde de ladite Da-’Ue)ilne feroittoutesfois en fapuiflance, denbsp;^'pouuoir garentir.Et pourtant ils la fuppli-quot;yent d’eftre exeufez, n’ayans au refte fautenbsp;'le bonne voloté enuers le Roy,qui les trou-Ueroittoufiours loyaux amp; fiddles fuiets. Ilsnbsp;adioufterét aufsi pour exeufe les indigniteznbsp;^^ccues par ceux qui en toute humilité,amp; fe-*on la permifsion du Roy eftoyent allez de-'’®ts fa maiefte luy faire leurs remôftranccs.
-ocr page 350-358 Hiftoire de France^
Car on’Ies auoit tellement meinacez amp; ioO' midez que rien plus, amp; n’auoy ent nullefflC^nbsp;«fté ouys cn leurs doléances.Partat ils auoy'nbsp;ent auifé en fomme de la fupplicr derecb^nbsp;de fc vouloir contenter de leurs lettres,nbsp;lefquelles ils cfperoycnt laredre certaine'^nbsp;aflèuree de ce qu’elle demadoitjamp; quenbsp;leur feroit la grace de luy doner des ounel'nbsp;turcs grandesgt;par lefquelles les deux partie^nbsp;demeureroyent côrcnsjamp; le Royaume aut^Jnbsp;floriifant amp; paifible qu’il fut onques, lequelnbsp;autrement eftoiten dager d’encourir vn b'nbsp;mentablc dager, fi on côtinuoit le cours
• perfecutiôs.La Royne ayât entédu cefte r^f ponfe, mâda qu’on luy eferiuit par l’adr^*'nbsp;de Chaftelus, promettat qu’elle moftrer®’'nbsp;par effeéln’auoir dédaigné leur confeil-pendant elle les prioit fe contenir en la pl^nbsp;grande modeftic que faire fe pourroit, 3^nbsp;que leurs aduerfaires n’euflent occafion ƒnbsp;leur courir fus . Mais fur tout elle les prio’^nbsp;trefinftâmét de tenir fecret tout ce qu’ils ƒƒ'*nbsp;droyétluy enuoycr.Car elle vouloir s’éaio^nbsp;cn telle forte que Ion péfift q les ouueiTUtf^nbsp;qu’elle feroit,vinfsét feulcmêt de fon auisnbsp;induftricjamp;nô d’autre maimautremét elle R*nbsp;fteroit toutjleurpéfant aider. Cel.a fut caunbsp;qu’ô mit la main à la pliime,amp; fut celle renjenbsp;ftrâte faite fous le nom empruté de Theoppnbsp;lc,quifignifieen Fraçois, Aime-Dieu:^^nbsp;tenoit cn fôme cefte remóftrance cegs’cW* •nbsp;Que
-ocr page 351-SousFranço is IL 339 Que tous bós amp; loyaux ftiicts du Roy de-uoyéten eeneral amp; particulier cercher l’ac-ctoiflement amp;gradeur de leur Prince amp;fou- Religinbsp;«erain Seigneur, voire d’autant plus diligé-métjque de luy dependoit le trauail,ou le re- mier heunbsp;posjl’aife ou la miferc de tous ceux qui vi-Uroyéefous iceluy.Que fuyuât cela.il y auoitnbsp;trois mois,que luy preuoyât les miferes amp;canbsp;laniitçz depuis aducnues,amp; tendantes à ef-niotiô cotre la maifon de Guife,meu de pitiénbsp;de crainte, il auoit tafehé d’en aduertir lenbsp;feu Châcelicr: mais ces lettres ne luy furentnbsp;rédues.Que depuis voyat d’vn coftcle feuracnbsp;qu’il auoit pieu au Roy donner à toutesnbsp;pfrfônes,eftre interrôpu de lapart d’aucuns,nbsp;^d’autre part les dagers qui à celle occafionbsp;‘‘^preparoyét plus gras q iamais; bref, Noyltnbsp;HUe telles çhofes ne luy pouuoy ent eftre déduites à bouche.fans mettre en danger de lanbsp;^teceux qui fe prefenteroyét,il luy auoit fêle Recelïairede recourir à ce feul remede,nbsp;df parlera elle par efcrit,encoresq les eferitsnbsp;^'uent fas replique,pour luy faire enrédrelanbsp;'^^ufe des efmotions, amp; luy declarer le feulnbsp;^oyé(à Ib iugemét trefaife)pour appaifer lenbsp;^1 qui elloit à la portcifacliât biéqu’il eftoitnbsp;puilTance d’y remedieisamp;qu’cllc ne re-jlUctoitnuJjnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour rêdre le regne de
R em on-ftrancç 3c ceux de lanbsp;jion,nbsp;contenant
fils heureux amp; paifible . Quefichafeun ^'^uloit entendre Ion office^ ce que lanbsp;fuft feule maiftrclTe, amp;non la force
Y î
-ocr page 352-540 Hiftoire de France,
amp; violence , celle calamité feroit ailetncnt tournee en vne paix amp; vnion trefprofitaDynbsp;tes fon-nbsp;nbsp;nbsp;tous.De là entrant en matière,ce Theophi'
cher de fe prefenter à leurs MaiefteZj p°'’f leurremonftrer les chofes qui concertioj'nbsp;ent l’eftat du Roy amp; la conferuation à'*nbsp;Royaume, ellantla mort plus de (liable au^nbsp;bonsfuiets Frâçois,que de foulFrir ladern*'nbsp;nation des eftrangers, qui fe vouloyeuttenbsp;tiuementemparer du Royaume, ainfi ‘1*’^nbsp;portoyent leurs remonftrances publiéesnbsp;tout :nbsp;nbsp;nbsp;lefquelles auoycnt obtenu gràdi'
pniiprç mure«: Inrrpï dp rrps.nnnrp ft-re
Sous François IL 34z fct de force pour repouflèr vne violence cô-eft-ce que mtttans les armes bas,ilsnbsp;auoyét mieux aimé encourir la note de cœurnbsp;«icnejque de faire afte approchât de rebel-honamp; defobeilTancc contre leur Prince amp;nbsp;Naturel Seigneur. Ce que n’eftant pris ennbsp;Payement, mais au côtraire ayant ferui d’oc-aux mefehans d’eftre tant plus auda-'¦^^'iXjiufques à faire ade de tyrans,vfurpa-Jlt;^urs du Roy amp; du F,oyaume, contre toutesnbsp;lesloix amp;ftatuts inuiolablement obfcrueznbsp;^Ftanceûl a efté finalcroét licite de repouf-cefte violence par autre violéce, veu quenbsp;^urs ennemis empruntoyent les forces dunbsp;pour les deftruirc. Et ce qui les efmou-^oit dauantage, c’eftoit que mefme les editsnbsp;Roy faits auparauant amp; durant les dan-^^rs, par quelque petite forme de côfcil choinbsp;O' à ladeuotiou de ceux de Guife,fans le cô-^';ntementamp; vocation des cftats,eomme re-’lneroyétles anciénes obferuatiôs, n’cftoyétnbsp;^ucunemét gardez, amp; encores qu’ils fufientnbsp;’Captieux amp; îiüets à diuerfes intcipretations:nbsp;neantmoins l’execution en auoit efté in-’¦^trompue par les menées des defiùdits, lef-outre ce qu’ils auoyét pratiqué, que lenbsp;^«entum fait par la Cour de Parlement ennbsp;publiantl’edit de Mars dernier, ne fuft im-Pdmé (quot;pour cy apres atttrapper ceux quinbsp;’'oudtoyét iouyr du benefice d’iceluy)ils a-'^oyent aufsi mandé à tous les iuges particu-Y }
-ocr page 354-342^ Hiftoire de France,
liers ne le faire publier, ains fuperfeder Pexc eutiô d’iceluy.en quoy ils auoyéf pluftofteftenbsp;obéis q le;Roy, pointe q l’authovitc fouucta*nbsp;ne amp; les forces eftoyéten leurs mains.Etco-biéque par contr’edit ledit Sieur euft quittenbsp;8£ remis la peine que poiirroyét aiioir encoUnbsp;rue^cous ceux qui auoycnt pris les armes,Sinbsp;que tous en deutlet eftre participasdi n’aiioitnbsp;on laitséde faire mourir fas aucune figurenbsp;proces,amp; au preiudice de cell: edit,tous ceuïnbsp;qui auoyér quitté les armes au fimplc ma«!®'nbsp;met du Roy,amp;eftoyét allez parler à Inypo“*'nbsp;luy remoftrerqui les mouuoit:encor q qt’^j'nbsp;ques vns d’eux euflént la foy promife denbsp;deNemourSjchofe infupportablcà ceux am'nbsp;quels ces meurtris appartiennent,amp; qui snbsp;reflentét; Joint qu’ô n’auoit eu aucun efgatnbsp;aux accutatiôs par eux propofees cotre ccU’^nbsp;de Guife,Ielquels (difoit-il) n’ont autre fu’®nbsp;que de fc faouler du fang innocét,dót onnbsp;à alaitez durant la guerre des païfans en *nbsp;M. D.XXV. (là où pourvucoulpablegt; 'nbsp;mil innoccs patferétau fil de l’efpee)amp;depgt;J’^nbsp;côfecutiuemét abbreuuez de ce nielme nnbsp;nage. Dauâtage que pour rédre du toutiu^^nbsp;tile cefi cdit,ils pourfuyuoyécpartonsnbsp;amp;fans cetrcjles autres gtntilsbomes qu* ’nbsp;ftoyét retirez , pour les faire aufsinbsp;s’emparer de leurs biés. Et encor q’^'%L%gesnbsp;eufi: faitouuertureàtoures perfônesatn’onbsp;d’aller feuremet deuers fa Maieftèpf^nbsp;leurs requefies amp; fupplitatiôs, fi s’euo*
-ocr page 355-1. Sous François II. 345 r de I’empefchcmenr que ceuxnbsp;mcttoyét, acópagné de dures menbsp;qui faifoit de plus en plus paroi-clljnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;afFeélion, c’eftoit leur de-
maniéré de tenir vn Côcilc,où L ^myét parler leRoy corne leur inferieur»nbsp;vel au lieu ^l’y prefidcr, amp;: faire tout deci-’¦P^t la parole de Dieu, fcruiroit feulemctnbsp;p^^’^hotterles Prélats à châger leur mauuai-''^«jfans toucher à la dodrine, ny donnernbsp;lieu aux panures affligez, de móftrernbsp;j'^tUe elle a efté corrompue amp; peruortie parnbsp;g clergé,amp;fans qu’il full loifible audit Sieurnbsp;y députer iuges cópetans, d’autat qu’ilsnbsp;ouloyét eftre iugcs amp; parties, amp; côdamncrnbsp;.^Urs aducrfaires fans lcsouir.Brcf,ils vou-°yÉt bailler les bordeaux à reformer aux punbsp;faills : dequoy on infcroit qu’il ne faloit a-Jî^it aucune afleurance aux edits amp; promef-duRoy,pcndât que les defliifdits feroyétnbsp;près fa Maiefté. Voila ,ditTheophile, lesnbsp;‘fruits qui courér, amp; qui ont tat de force,quenbsp;^^ux qui s’eftoyent retirez paifiblemét, voirenbsp;*^cftTics qui n’eftoyct encor bougez de leursnbsp;’'’aifonsjfurmontez par impaticcc,fc prepa-’¦oyent à marcher comme defcfpercz, iugeâsnbsp;ÿr’il leur Côuenoit pluftoft mourir tous en-‘•^niblc en combatrant,qu’eftan s pris en leursnbsp;'^lifons l’vn apres l’autre, tendre le col ànbsp;bourreau. Ce qu’elle,deuoit bien con-'‘‘lerer,amp; penfer en elle mefine à la confe-Y 4
-ocr page 356-544 Hiftoire de France, quence oùpourroyent tomber ces dcfelp^*nbsp;rees entreprifes , où Ion iouoit à quitte oUnbsp;double. Car encor que ce fiift la ruine dnbsp;ceux qui s’efleueroyent, ii eft-ce qu’elle denbsp;uoit pluftoft y remédier promptement, q”^nbsp;Peffetf aduenu procéder à la deftrudtionnbsp;tfere de ceux qui autrement eftoyent denbsp;meilleurs fuicts. Et quant au moyen d’y ^enbsp;medicr,qu’il faloit en premier lieu pouruu*nbsp;- J,----------- ^lt;oyaume, amp; baille^
Sesr’*quot;’ 5pnfeii au Roy, non à l’appetit de ceux d^
Remedcs pourob-uict auxnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i -------- I
feditiós k augouiierncmét an Royaume, amp; baille^ •.
Guife, mais felon les anciennes conftitu^ amp; oblcrijationsde France. En fécondnbsp;qu’il falloir appaifer les troubles de la R®nbsp;lîgion, qui eftoyent feulement prouenus d«nbsp;traditions humaines, à l’obferuatiôdefqi'*^ jnbsp;les on vouloir contraindre les confeiences ,^nbsp;les croire amp; receuoir corne les fainétesJamp;f*^^*nbsp;turcs, fur peine de damnation, encor quenbsp;pliifpart fuflent direftement contraires aUnbsp;commandemens de Dieu. Car quant aUnbsp;principes amp;fondemensdc la doctrine,nbsp;eftoyét d’accord, mefme de la vérité nbsp;ftâce desfainds Sacremens, defquelsnbsp;foyenteeuxdel’eglife Romaine,lesfada^nbsp;feulemér Ccruivà leur auarice amp; ambidon»nbsp;delaiflànt leur vrayamp;naturel vfage.nbsp;ne pouuoit eftre fouffert de ceux qui jnbsp;la confeiéce pure amp; nette deuat Dieu» gnbsp;ne demandoycntfinôvne reformation t**^nbsp;dtsfaiïuâes Éfcriturcs,amp;:dcs dodtcursnbsp;me”
-ocr page 357-Sous François IL 345 ®’^ntCatholiques,amp; cóformcs à icellcsjdc-la corruption paruenue cn ce reps, iuf-au cóblc de fon pis» amp; qui ne fe defen-ƒ P ’l'ïe pat côtinuation d’erreur, aucc feuxnbsp;^îgots pour toutes raifósxómc fi les (ain-'^Efcriturcs du vieil amp; nouueauT eftamet,nbsp;’ lefHits dofteurs anciens n’eftoyent plusnbsp;que les plus nouueaux funienus de-Que ces chofes doc meurement confi-
J (ioint aufsi que par le dernier traité ç^P^’XjCÔfirmc par le Roy,ledit Côcilc ayâtnbsp;accordé, amp; par ce moyen les poinds à»nbsp;^entcôtentieux .que Ion vouloir au para-eftre tenus pour certains, eftas déclareznbsp;potables) 1Ó ne pouuoit cn bone confeié-^^Ptoceder contre eux par feuxamp;tourm'csnbsp;çj^Pfciudicc dudit accord. Le meilleur docnbsp;^/'•t de faire tenir ce Cócile,faindamp; libtetnbsp;^'^tnentlonpourroità bon droit declarernbsp;les executions faites,finô auparauât,inbsp;K ^lemoins depuis ledit accord,violctesamp;:nbsp;j^^'^'pitees par attentats. A cefte caufe laditenbsp;d’autat plus cncliner le Roynbsp;bis : amp;c tenir pour certain que ledit Sieurnbsp;ft ^‘le n’auroyét iamais ioye au cœur, s’il e-q^e regne amp; dominatió euftnbsp;® fouillé du fang innocent, qui demandenbsp;reffe vcgeance à Dieu.Caril n’y a vertunbsp;plus excellente ni mieux feantcnbsp;I ^oys, ne qui les face mieux refl'cmblcrnbsp;oature diuine,quc débonnaireté amp;.'cle*
-ocr page 358-34*^ Hiftoire de France,
jncce. Er combic qn’on Ce full apperceii y e» aiioir quelque femence au Royjen I’cditpalnbsp;lequel luy à pieu Commander de mettre ennbsp;liberté ceux qui eftoyent retenus pour caufenbsp;de leur fby : toutesfois c’eftoit bien peu d’o-fter pour vn inftât la douleur d’vne maladie»nbsp;11 qua'nt amp; quant la eaufe 8c la racine n’en e-lloitollee.Cardequoyferuira-ild’auoiron-uertles prifons aux panures miferables»nbsp;bien toll apres on recommence plus que de-liant à les tourmenter? lieft certain quenbsp;celle fimple deliurance,ils ne changero“^quot;*nbsp;decofcience, ni d’opinion, puis qu’ilsu’on“:nbsp;peu eftre flefehis par longues prifons, gen®'nbsp;nes,fagots ôc feux, ne par aucune nutte vi®nbsp;Icnceunais bien par difputes,par textes denbsp;fainôle Efcriture,amp;'parvn Concile fain^nbsp;libre, finon general, à tout le moins nat’°nbsp;nakauquel toutes les qualitez requifes enbsp;obferuees, amp; le droit rendu au petit coUtnbsp;au grand,fans acceptions de pcrlonnes ƒnbsp;tes chofes foyent décidées par la pnt^’^^j,^nbsp;Dieu, amp; non par ce qui fembleranbsp;hommes. Voila donc le moyen que i^j,nbsp;ce 7’heophiie pour appaifer les ttoUnbsp;lefquels autrement neprendroyent n}’'nbsp;cependant il requeroit qu’onnbsp;repos les confciences qui dcineut^nbsp;eut en la lîmplicité des Élcritures, enbsp;on leur permiftde viure felon lenbsp;d’vne confefsion de foy accordée t
-ocr page 359-Sous François II. 347 toutes les Eglifes reformées de Fran-(Jâquelle à celle fin feroit baillee à leursnbsp;^îieftcz ) donnant afoeurance certainenbsp;P^r edit irteuocable à ceux qui pour ceftnbsp;^“eôliroycntdeuers eux la prefentcr,amp; mo-‘‘tet qu’elle eft orife des faindes amp; facrees
‘^deuoit efmouuoir à cela , clloir la con- pari« tri-dnuclle experience des chofes aduenues euene-dön nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A mens qui
^'^puis quaranre ans en ça,qui monltroy- foncenfuy aflez combien peu ourienauoycntpro- “»•nbsp;les feux amp;lesglaiues,vcu que pourvnnbsp;®otc deux cens s’eftoyentadioints de nou-à leurs allèmblees : parquoy fion vou-continuer, il y auoit grand danger nonnbsp;‘^ulement ont la fleur deVeflire des fuiets
-------------,
‘^Wentfuft du tout dellitué d’habitans. Car pour dix mil quife monftroyent,cent mil fenbsp;^onoyent cachez. loind que les anciens quenbsp;oous appelions Peres, auoyent tenu toutenbsp;antre procedure, pour deft mire les herenbsp;de leurs temps , de qui fe font attachez ànbsp;‘ifaufle dodriiie, amp; nô à la haine des hom-’^os. Et que quand bien leur caufe feroitnbsp;^oaunaife d’elle mcfme , ainfi qu’aucuns lenbsp;'ogeoyent : toutefois veu qu’vne grandenbsp;pttie du Royaume en eftoir entachée, ilnbsp;‘otoitpius raifonnablc à vn chef de fuppor-
-ocr page 360-348 Hiftoirede France,
ter fes panures membres, que les retranché les vns apres les autres , delFaire tout fo”nbsp;corps:amp; vaudroit mieux auoir vu corps m»'nbsp;Iade que de n’en auoir point. Cecy difoit-**’nbsp;en attendant la medecined’vn concilenbsp;quel ceux qu’on codamnoit maintenat lansnbsp;eftre ouys,s’attcdoyét de gaigner leur caule-Cefte remonftrancefutenuoyce àChî'nbsp;den« de' ftclus pat VU ieunc homme nommé lenbsp;Dieu fait mus ,nbsp;qu’vn biennbsp;qu’ou, vounbsp;loic tenirnbsp;caché cftnbsp;publié.
S patvn leune homme nomme icv* y fils du feu peletier de ladite Dame^P'nbsp;lé le Prince, lequel eut charge exprelTe denbsp;mettre es mains dudit Chaftelus, amp; no dnbsp;tre,pour les raifons fufdites qui luy ftiréte*^nbsp;prefl’ément déclarées. Mais ne l’ayant trlt;^‘,nbsp;né en coutjs’adrelTa à l’efcuyerFequieres^^nbsp;la Damoyfelle du Goguier ( fauorifantnbsp;lors le party,amp;qui auoit l’oreille de laditesnbsp;me)qui furet d’auis pour l’impormcenbsp;prefêfer ces remôftranccs à laditeDamed^’jjnbsp;attendre le retour de Chaftelus quinbsp;Piedmont,deuers laDucheftè de Sauoye-combien que le Camus premeditaft lenbsp;geroù il fe pourroit mettre: fi eft-ce que p'-^nbsp;feranr le falut public à fon intereftnbsp;lier,il fe refolut de les luy prefenter. Aya^ P /nbsp;miercment tire du paquet deux lettres ad^nbsp;fautes à des particuliers , au lieu d’icellejnbsp;mit laconfcfsion des Eglifes de Ftâce,dfnbsp;fee quelq ne temps au parauant en vn Sy”nbsp;de tenu a Paris. Et pour ceft effeélpteuf^^nbsp;couleur de prefenter vn paquet à ladite
-ocr page 361-Sous François II. 349 ^e^pour auoir afsignatió des deniers qui e-‘^oyétpar elle deux à feu Cô pere: apres auoirnbsp;N phifieurs fois effayé fous ce prétexté denbsp;.^ttouuer opportunément à part, en finvnnbsp;î°iir de l’Afloinptiô, qu’on appelle, en l’ab-de Beaulieu esfaux-bours de Loches,
Wla fuyuoit, comme eftant aux aguerzde Joutes fes aftions. Eftant entree dans la cha-^*^sgt;elle fe retira apart pour lire où elle ennbsp;^Uttout loifir. Mais durant cefte letlurc s’a-P’^ocha laicuneRoyne pour les voir.Ce quenbsp;^uite Dame luy permit,amp;luy bailla pour lesnbsp;Porterau Cardinal amp; Duc de Guyfe. Le Ca-JpUs s’eftant retiré de fa prcfcncejamp;ccrchantnbsp;“cude feureté en attendant la nuiél,fut envoyé quérir par Noblefte valet de chambrenbsp;ue ladite Dame, où eftant rencontré deuantnbsp;^Jogis duRoy,fut remené en fa chambre,lànbsp;Ouinterrogué par ces deux Roy nés qui luynbsp;^Uoit baillé le paquet,amp; qui eftoit l’autheurnbsp;00ces remonftrances, arriua le Roy, le Car-u'nalamp;leDucde Guife. Le Cardinal printnbsp;^parolle,demandant quil’auoit charge denbsp;5^ paquet.Il refpondit que c’eftoit vn gentil-’^cntBordenaucjen lav illc de Tours,qui l’a-
oottitne-Gafcon nommé Théophile, antre-
350 Hiftoire de France, uoit conu à Paris amp; à Rome duquel ayîigt;tnbsp;entendu auoir afaire àjadite Dame polt;*^nbsp;chofe de trefgiande importance qui concef'nbsp;noitla fauueré du Roy ,de ladite Damenbsp;de tout le Royaume,luy qui ne demandanbsp;pas mieux que d’auoir cefte oiuiertiirenbsp;pouuoir faire vn bon feruiceàfonnbsp;n’auoit fait aucune difficulté de leptennbsp;Sc prefenter à fa Maiefté,la fuppliant que^nbsp;y auoit chofe dont elle fe peuft oifenfet,nbsp;la fuft pardonné à fa legercté,de s’eftrenbsp;ailement laüTeperfuaderjfans auoiralfe^^^^nbsp;prudence pour auifer à ce qu’il entrep'
J l’equot;
Le Cardinal l’enquit exadementde treprife d’Amboife, amp; s’il ne fauoitpas n*nbsp;qu’il y auoit vn Prince qui en eftoitcheKnbsp;toutesfois le nommer pour lors)amp;futnbsp;tremeflant plufieurs propos amp; reditesnbsp;de fa Religion que du fait d’Amboifegt;P^-0nbsp;tafeher à le,furprendrc en paroles :nbsp;le Camus refpondit qu’il n’en fauoitnbsp;Bien auoit-il ouy dire que l’entreprife “ [,(nbsp;boife n’auoit efté faite à autre fin que Pnbsp;afièmbler les Eftats du Royaume,po^*'^nbsp;medier aux confufions qui y eftoyen^nbsp;que cefte entreprife ayant mal fuccedé,nbsp;uoyentpour cela perdu courage les ennbsp;preneurs,mais qu’ils auoycnt délibérénbsp;drelîèr plus afteurément que iamais,en 5nbsp;parant d’vnc des Provinces du Royau’^’^’j;
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* y fortifier, amp; faire courir tant d’eferits langues,que toutes natrons en-ijj ^*'°ycnt le merite de leur caufe. Ne pou-chofe du Camus, quelquenbsp;Promefle que luy feeut faire fpeciale-ûtle Duc de Guife, de luy faire pardon-ils vindrent aux menaces de le fairenbsp;(j^?’^’^it, s’il ne vouloir autrement dire la ve-Et fur ce l’cnuoyercnt au Chanceliernbsp;ƒ l-’hofpital,qui l’interroga en la prefencenbsp;^arillac Archeuefque de Vienne, amp; denbsp;Q^fuilliers Euefque d’Orléans, aufquels lenbsp;jj^foinal auoit communiqué le tout. Maisnbsp;ayant peu tirer autre chofe que cenbsp;5*^’1!auoit dit cy de(rus,ils l’enuoyerent pri-J'Pnier entre les mains de Grifon Lieutenâtnbsp;j ''foeuoft de l’hoftel, qui des le lendemain,nbsp;?^our eftant fur fon parttmcnt, exhortanbsp;^Earnus de penfer à luy, amp; dire la vérité,nbsp;pouuant autre chofe tirer de luy, que cenbsp;’1^’il auoit dit leiour precedent, l’ayant ad-*'’oncfté de penfer à fa confcience, fansl’a-'^^itautrement ouy ni examiné fur aucunesnbsp;P ^gesamp;informations,ni obferué aucunenbsp;°'^fPalité de iuftice, luy prononça vue feu-fimulee,pat laquelle il le condainnoitnbsp;^5^ftrepédu eftraglé ce iourmefme, incô-*‘^ét apres difner, adiouftât que le bourreaunbsp;®‘foit la pres,pour faire l’execurióxhofequ’ilnbsp;^foit auoir à grad defplaifir,pour la conoif-qu’il auoit eue de fô feu pere amp;c de luy;
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mais que c’eftoit par commandement dii Roy: ne voyant aucun moyen de poinioitnbsp;fauuerfa vie, finon en requérant vn preftr^nbsp;pour le confeflcr, prendre vne croix amp; fei'nbsp;rc comme vn bon Catholique: amp; que lors !ƒnbsp;R oy pafsât par là ,il fcpourroit troiiuer quernbsp;que bongentif-homme qui demanderoitl^nbsp;grace,tant pour la bône amitié qu’ils auoyetnbsp;porté à fon pere, qu’aufsi en confideratio'’nbsp;defaieuneflc.
Orcobien que le Camus fe trouuaft'^ • d’vne mcrueilleufe crainte pour l’appt^^’^,quot;quot;nbsp;fion de cefte fentéce de mort : û eft-ce qunbsp;près auoirpriéDieu,eftâtdilpoledefflOi’'''^’nbsp;puis que c’eftoitfon plaifir, il ditqu’ill^f^*^nbsp;bienmarty de tenir le Roy pour vnnbsp;mais bien difoir-il que puis qu’il n’aiioù^nbsp;mis aucun crime contre la. Maiedé dunbsp;il ne poiuioit le faire mourir que par ma*’'nbsp;fte tyrânie.Toutesfois puis que la volótf^ ,nbsp;Dieu cftoittellcjils’yaccordoit: maisnbsp;demâder vn preftre pour fe côfelTeiyamp;p'^^^^nbsp;dre vne croix, qu’il n’en feroitrien.nbsp;cela elloit manifeftement contre fa
S’®”*
Et corne ledit Lieutenant du Preiioft cela luy propofoir ne rrouuer autrenbsp;diet pour luy fauuer la vie, furuintvnnbsp;me pour le mener parler au Chancelif*’’nbsp;quel à fon retour trouuantle Camusnbsp;amp; penlânt à fa confcicnce , luy dit qu
-ocr page 365-Sous François IL 355 bien matière de remercier la Roync fanbsp;p^*iftrefle:mais qu’il ne le pouuoitafleurerdenbsp;'’Ucrfa vie,fi kiy-mefmenes’aidoit.Neat-la Cour partant ce iour mefmepournbsp;, à Romorantin,il le laifla prifonnier aunbsp;'Meau de Loches.
Arriué que fut le Roy à Romorantin, le P de Guife defoefcha vn nommé duPlef-
Valet de chambre du Roy, amp; autres, au bafteau deLoches,pour enleuer leCamus,nbsp;Çæ mener là part où il fcauroit que fcroit cenbsp;beophileBordenaue,afin de s’en faifir.Çe-Ÿ^antluy amp;lc Cardinal qui auparauantnbsp;^^ftoycnt enquis de la qualité,grâdeur,prornbsp;P'^^don amp; figure de Théophile, qu’il leur a-fi proprement dépeint iufques aux ha-’d 8e contenances, amp; ayàt fermement créanbsp;f^ftimaginaire perfonnage,firét toute pour-ôe extreme diligence de le faire epe-pftpartous les endroits du Royaume, patnbsp;®Uts feruitcurs fecrets,où il n’y fut efpargnénbsp;^’¦S^nt ni gens.
ôu Plefsis arriué à Loches,enleua le Ca-’dusdespriios,!’exhortât de Iny dire vérité de j®Theophile,qu’il chargeoit luy auoir bail—nbsp;ƒ U paquet par luy prefenté à la Royne, amp;nbsp;7 penfer l’endroit où il fe pourroit eftre re-difant, que s’il conoiflbit qu’il le peuftnbsp;fouueràParis, Lyon ou Guyenne, qu’il lenbsp;f^nduiroit feurement, amp; que ce faifanc, ilnbsp;^^oit feruice trefagreable au Roy,amp;fe met-
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troit hors de peine,où ilautoic fortbonn« enuie de s’y employer. Mais pour routes ce$nbsp;perfualions il ne tira autre chofe que c®nbsp;qu’il auoit refpondu au precedent, bien ad'nbsp;ioufta-ilqu'il nefauoit lieu où Ion pourroitnbsp;trouuer leditTheophilc,fi ce n’eftoit à Geigt;*nbsp;ue,où it auoit quelque parétou amy,amp;q‘‘^nbsp;I! Ion luy vouloir mener, il efperoit le luy *ƒ’nbsp;revoir, amp;par fubtil moycletirerdelav*'nbsp;amp; frachifes d’icelles.Mais Duplefsisnbsp;urantque parcefte voye il fe faifoit che^^nbsp;pour fe fauuer , le menai Tours, ouƒnbsp;tant par fes allées amp; venues, qu’enfin,nbsp;defcouitrit par l’indifcrctió des fours dunbsp;le Camus ,qui allechces par les proiuenbsp;de 1’ellargifl'ement de leur frerenbsp;iccluy Duplefsis, luy dirent que le noi®nbsp;ce Théophile eftoit fuppolè par leurnbsp;rc, amp; par inefme moyen luynbsp;plulieurs perfonnages de l’Eglifenbsp;de Tours, qui l’en pourroyent mieuxu*nbsp;rer . Defcouurant cela au Camus,’*nbsp;dit qu’il feroit emprifonner ceuxnbsp;auoit indiquez, pour tirer la vérité de gnbsp;fuppolîtion de Théophile. Pournbsp;danger, de ne mettre cefte Eglifeen P*^nbsp;le Camus confeflâ ladite àippoiîd‘”’^^(fnbsp;Théophile : promettant que fi on lenbsp;promptement au Roy,illuy diroit eUnbsp;meur la vérité, amp; non à autre perfoU*^nbsp;cores que ce fuft au danger de f» (^0'nbsp;qu’il fit, drairiua à Villefamin ftes h
-ocr page 367-Sous François IL 55s Ij cftoit lois la Cour,lc Maidy aprcsnbsp;lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deuant la Royne mere,
Royne, le Cardinal de Lorraine,le j| p'-'le Guyfe,amp; Roberrer fecrerairc d’cftat,nbsp;tiejnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Dame luy vouloir pardon-
Ulqn’il auoit dir,lors qu’il luy preien Içnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Loches, dans lequel eftoyent
hifdire^ remonftrances amp; confefsionsdc les auoir receues par les mains d’vnnbsp;Théophile Bordenaue. Toutesfoisnbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftoit qu’il l’auoit receu d’vn nom-
contrerolleur Seruin, dans la ville de enlaprefencede Duplets is miniftrenbsp;I’auoit incite à v-quot;lecefte difsimulation,auoit efté pour nenbsp;er ledit Seruin, lequel il fea-eftre homme de bié,qui n’auoit fait cc-pour l’vtilité du Roy amp; duRoyaume.nbsp;ladite Dame luy dit que Icfdites remo-ç’-^nces eftoyent pleines d’iniures amp; animonbsp;Contre le Roy fon fils amp; elle. A quoy il renbsp;^’^uaque fous fa cotreéhiô Icfdites remonnbsp;I '¦^tices n’eftoyent telles. Le fauoit-il pournbsp;auoir leues amp; veleues aupatauantquc lesnbsp;auoit prefentees. A quoy ladite Da-ditnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c’eftoit bien contre elle, entanc
v' elles) s’adreffoyent contre les Sieurs de ^'yfe miniftres amp; oncles du Roy. Le Ca-, infifta que ces remonftrances ne ten-induire le Roy amp; ladite Damenbsp;aflembler les Eftats du Royaume,
-ocr page 368-55^ Hiftoire de France, pour remcdier aux confiifionsnbsp;cnt5amp; au raefcontentement de ce que lel“nbsp;de Guyfc s’eftoyent emparez delapedonbsp;ne du Roy amp; du Gouuernementnbsp;aume,contre la volonté des Princes “nbsp;fang amp; des Eftats. Alors le Duc de Gn/fnbsp;fe entrant en vne colere defmcfuree,nbsp;audit Camus, qu’il en auoit mentyjamp;'l“®nbsp;c’eftoit vn mefehant paillard qui contiequot;'nbsp;iioit ces menfonges , amp; leuant les ma”’’nbsp;comme forcené, faifoit contenancenbsp;vouloir outrager. Ce qu’il euft fait,6*’^nbsp;le refpecl amp; prefence de ladite Dame.nbsp;Camus ne s’eftonna pour telles menace^'nbsp;mais d’vne hardiefle afl'enree dit quenbsp;correétiôil n’eftoit inuentcur de ces bruit®’nbsp;mais cela.eftoitvn commun deuisentr^*^nbsp;plufpartdes hommes frequenrans la Cout’nbsp;Yoirciufques aux laquais,quicn faifoyétnbsp;confultations. Et que s’il vouloir deputt^nbsp;gens en diners endroits du Royaume, ilnbsp;auroit fon cœurefclaircy ,amp; lors fécond'nbsp;ftroit la vérité.
Le Cardinal le remit encores aupropd de l’cntreprife d’Aml'oyfe, l’admonncftadnbsp;de dire vérité, amp; difànt que par la confié'nbsp;lîon mefme , en ce temps-Ia il auoit log^nbsp;auec vn nommé la Garaye, quieftoit denbsp;rtc entreprife : enrremeflant en fesnbsp;vne fois de belles promertes , l’autrenbsp;des menaces, luy répéta à diuerfes fois q“
-ocr page 369-Sous François II. 357 fäuoic bien que le Prince de Condé ennbsp;fftoit le chef. Le Camus perfifta à dire qu’ilnbsp;’’en fauoit rien ; au moyen dequoy il futnbsp;’onfiours detenu prifonnicr à la fuyrtc denbsp;Cour,non fans peril de fa vicjoù il demeunbsp;^^iufques apreslamort du Roy àOrleans,nbsp;^”11 fin renuoyé par deuant l’Archeucf-de Tours jfuyuant l’edit de Romorâtiir.nbsp;V^epuis eflargi en vertu des lettres d’abolinbsp;’’°n generale faite par le Roy Charlesgt;à fonnbsp;^‘^uenement à la Couronne,aux prïfonniersnbsp;Retenus pour la Religion. l’aydit que ceux
Guyfe ayans confideré que les eferits Menées de Hn’on faifoit à l’encontre d’eux pourroy. quot;uifc‘*poutnbsp;auec le temps grandement diminuer n'encoutitnbsp;^nr authorité, conclurent de mettre à e-^^cution l’cntreprife qu’ils auoycnt faite de g„t.nbsp;’’ngiie main , qui cftoit d’enuoyer de-”^15 le Roy d’Efpagne amp; autres Princesnbsp;^hteftiens. Pour preuenir donc leurs ac-^nfateurs , ils difoyent aux Catholiques,nbsp;Hne pour auoir tenu la main roide con-
les hérétiques, on leur auoitbraflé vnc ’’'finite de raufles aceufations , outre lanbsp;^oye de fait.commife contre le Roy amp;nbsp;°n Eftat. Et quant mefmes aux Princesnbsp;yoteftans de la Confefsion d’Ausbourg,nbsp;’h leur faifoyent acroire que pour auoirnbsp;^oiitu lus aux Sacramentaires amp; Calui-p’fies, on les auoit ainfi vilainement dtf-,nbsp;‘’mez ; mais qu’ils n’auoyent iamais elle
Z 3
-ocr page 370-358 Hiftoire de France, ennemis de l’EuangiIe,amp; de leur doâH'nbsp;ne , laquelle ils defiroyent introduirenbsp;Royaume. Et pourfaire valoir ces rep«'nbsp;ques, n’auoyenc faute dcpcnfionnaitcsi''nbsp;crets, tant es villes Imperiales quenbsp;des Princes , comme eftoyent entrenbsp;les deux frétés Rafcalons entiers He*’*/nbsp;Elefteur Palatin,tous entretenusnbsp;pens du Roy: ce qui Icureftoit aifede’vnbsp;re, attendu qu’ils commandoyent aoXnbsp;nances,tout ainfi qu’il leurplaifoit.
Defscinac tout lc pafsc nc fiit ticn,au*prix des tn®/ niftcic ennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« i z'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»nbsp;nbsp;nbsp;• '
Fracc vnc inquidtionbsp;d’ Efpa-gne,rompu par lesnbsp;Catholiques méfiées.
• î r • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4 1'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘
ens qu ils luyuirentde la enauant,s finalement refolus de venirà l’inquiu”nbsp;d’Efpagne, comme au dernier amp; pi«’nbsp;tain rcfiige pour maintenir leurgrâdeur*^^^nbsp;feurans qu’en cela, s’ils auoycntnbsp;ennemis en France, i!» auroyentnbsp;vne faneur qui remedieroirà tout-cela’^^nbsp;fauoir toute la fadion d’Efpagne, q***nbsp;demandoit pas mieux qued’anoirec J’’nbsp;en appuyé de l’authorité Papale, amp; dunbsp;delà Chrcfticnté,pour veniràfcs dcflf’,|i^^nbsp;Et de fait cela nc leur euft efténbsp;veu le bas aage du Roy ,amp; que le co**nbsp;eftoit comme fouldoyé pat eux ,nbsp;firouidencc de Dieu, fe fernantnbsp;’intenrión de ceux qui pretendoyent aj 'Jnbsp;der de l’Efpagnol,tout ainfi que le Car***nbsp;fe fcruoit «l’cuxjcômc l’effed à monftr®
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firent donc en anant amp; conclurent d’intro ’»ire en France l’inqiiifition d’Efpagnc,nbsp;auoit cfté tant de fois renifeenbsp;le Parlement de Paris. viuant Henry.nbsp;“Oqnoyils ne penfoyent eftrcplus en riennbsp;^litredits , tant pour tenir le nouueaunbsp;S^atîcelicr en leur manche, ce leur fem-“’°*t J que pour auoir tellement matte amp;nbsp;*^cniié les gens vertueux des Parlements*nbsp;Phtjcipalement de Paris gt; amp; pratique lesnbsp;*^^tccnaires par dons amp; ptomefles de be-^'fices, que nul n’oferoit Icucr le nez de lànbsp;*** »liant.*quot;
, Quant au Chancelier de L’hofpttaLpcu ƒ gens fe refiouiflbyent au contmcnccmét dent p».
dignùé ,ayantcfté
^»ttiiber du Cardinahen forte que ion te- patfachot ®ùqu’il n’oferoit luy contredire en rien, me.amp;connbsp;^yant eu tant de faneurs amp; auancemens de **nbsp;j'ucpart. Mais toutainfi qu’il conoiflbit vent.nbsp;ƒ iiaturel de ceux de Guife ,pour les auoirnbsp;^longue mainpratiqueziaufsi eut-il ceftenbsp;^dence de preuenir leurs aguets dextre-
gt; fl non Comme il deuoit, à tout le '^ins comme il pouuoitgt; (clon la malice dunbsp;^’^psjtabatant de leurs plus furieux coupsnbsp;'’Ce vne induftrie fingulicrc. Car s’eftantnbsp;P^^pofe fi toft qu’il eut efte cftabli en fanbsp;P p de cheminer àioid en hommenbsp;nique , amp;de ne fauorifer ny aux vns
T-
-ocr page 372-y6o Hftoire de France, ni aux autres, ains de fcruir au Roy amp; à Ûnbsp;patrie, il luy faloit vier de mcrueilicux ftï»*nbsp;tagemes pour contenir les Lorrains en leur’nbsp;bornes. Ce qu’il vouloir toutes fois exeetttefnbsp;en telle forte, qu’ils nefe peufl'ent appcrcc'nbsp;noir tju’il les vouluft en rie côtredire ni leurnbsp;defplairc, fâchant bien que s’ils appreheU'nbsp;doyentvnefoiscefteopinion de liivgt; il”®nbsp;pourroit rien faire qui valuft. Voila coiU'nbsp;me auecgrandedifsimulation beaiicouprl®nbsp;chofes pallbvét par fes mains, que lô iugeo”nbsp;trefperillcufes.CencâtmoinsilendônoitcU'nbsp;tre deux vertes vne meure, dónanrelpeW''®nbsp;à ceux qui aimoyét le public, que toiitcoui'nbsp;neroit finalement en bien, pourueu qu’ou *nbsp;laillàft faire. Peu de gens entendoyenr le”nbsp;intention;mais le temps fit conoiftre qu’il^'nbsp;uoitembrafl'é le feruice defon Roy,amp;l^ .nbsp;lut du peuple, tout autrement qu’onnbsp;cuidé. Et à vray dire,on ne fauroitnbsp;fifammét d’eferire la prudence dont il vW’ 'nbsp;Car pour certain, encores que s’il euftP^nbsp;vn plus court chemin pour s’oppofer vir*nbsp;ment au mal, il feroit plus à louer, amp;nbsp;peuteftre, euft beny fii confiance : fi ynbsp;qu’autant qu’on en peut iuger, luy fi»' Pÿ^nbsp;fes modérez deportemens aefiél’inftrunbsp;duquel Dieu s’efi ferai pour retenirnbsp;lieurs flots impétueux,où fuflènt fubmer»^^nbsp;tous les François. Et neantmoins les appnbsp;Fences extérieures paroilfoyent au
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quand on kiy remonftroit quelque
prochaine, il auoic toufiourscemotà ooiiche,Patience,patience,tout ira bien.nbsp;, Pour le faire court, quand il fut queftion RomoU;'nbsp;. 'Xpedicjl’editde l’inquifition d’Efpagne, tin.nbsp;juchant que ceux du Côfeil priué Sc des Par YrtrtjjXwgnbsp;l’auoycnt accordée, ce ncantmoin»
'’lodcra le tout par vn edit expres,amp; en rê-
vines raifons,quc, ceux de Guyfc mef-^®squi l’auoyent pourchalfee, furet de fon ’Qisjôf iç Efent trouuer bon àl’Efpagnol,nbsp;'l’^idefitoit bien la France eftrc rengec amp;nbsp;^'’f'ipallêe à fa mode. Cecy adtiint au mois •nbsp;^*^ay,en la ville deRomoranrinïAufsi fut ¦'nbsp;^iifiours depuis ceft edit appelé l’edit denbsp;^^•Uorâtin. L’argument d’iceluy portoitcô
It Roy auoit âeux chofes en grande recô ^^’^dation, afauoir la Religion amp; conferua
de fon EftanQue î’experiéce des temps ns amp; modernes luy auoyent apris cornnbsp;‘^neftoit perilleufc la mutation de Reli-^®n,laqY^ej|ç attiioitauecfoy changementnbsp;’^nine d’Empires, Royaumes amp; feigneu-
• Pourà quoy obuicr, Ces ayeul amp;:pere, ^°yatis la grade variété amp;diuerfitédes noitnbsp;tjj opinions amp; herefies qui couroyentnbsp;fjj.^^Paysdc leursvoifms,que ceux de leurs
amp; obeiflàns, auroyent efté contraints main la conoilTance puni-«dit ™ogt;es,amp;àcefte fin faitplufieurs
^‘^ôttelcs feélatcursde nouuelles opi-
-ocr page 374-3^2. Hiftoire de Ffancegt; nions, amp; fait faire par leurs iugcs denbsp;Sc fcueres exccutions.Ce que ietlitnbsp;roitaufsi continué en enfuyuant leurnbsp;maisilauoit depuis auile auec fonnbsp;de remettre les chofes en leur ancien^®,,nbsp;me amp; eftat, elperant par ce moyen, tout »nbsp;fi que Dieu auoit mis finauxdiuerfite*nbsp;pinions qui auoyenteftc anciennetne'^^fjynbsp;fon Eglife, que pareillement tout fcio*^^,nbsp;mené a vn commun accord amp; confenr^*^|j,nbsp;A tant par edit amp; ordonnance aC«nbsp;ilbailloit 8c delaifiôit l’entiereconoiflnbsp;du crime d’herefie aux Prélats défont ÿnbsp;aume , comme naturels iugcs d’iceM’jynbsp;ainfi qu’ils auoyent anciennement de’ /nbsp;monneftant amp; exhortant de faire rcünbsp;ce en leurs diocefes , amp; vaquer foig*’^ |(nbsp;ment à la reddition amp; conftitution ynbsp;fainde Eglife , extirpation des erreU^nbsp;herefies , 8c par leurs mœurs, exemp .nbsp;bonne vie 8c faindes prières gt; or^nbsp;prefehes amp;perfuafions,reduire les def’ÿnbsp;à la vérité , amp; autrement procéder,nbsp;que les Conciles,Canons amp; Decretsnbsp;ordonné : interdifant à fes Parlemeo^i^^lnbsp;autres iuges la conoilfance duditnbsp;8c de s’en mefler aucunement,nbsp;tant qu’ils feroyent requis parnbsp;d’Eglifc de leurprefteramp; baillernbsp;pour l’execution de leurs iugemens Jinbsp;dônances .Et s’il aduenoit que quelqf
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Prélats ne fifl'ent refidcncc en leurs Euefchez, il enioignoit à fcs officiers denbsp;auertir, pour vfer amp; faire vfer contrenbsp;de telle contrainte qu’il appartiendroit.nbsp;^^anttnoins, pource qu’ii cftoit, n’auoitnbsp;S'ocres, aduenu contre fon efperance , quenbsp;*^gt;cuns de fes fuicts j fous couleur de Re-’§'on,auoycnt pris les armes ,amp;s’eftoyencnbsp;'°ullciiez pour troubler le repos de fes fu-, cuidans planter à force d’armesnbsp;(^uts nouuelles opinions : dont les vns a-‘*°yent prins la hardiefiê d’aller iufqucsnbsp;la maifon aucc fi mauuaife S( damna-intention , que fi l’execution s’en fuftnbsp;'^*'fiiyuic telle qu’ils defiroyenr , il n’ennbsp;Pouuoit venir que la fubuetfion amp; defo-pfion de fon Eftat : Pour obuier que tel-chofes n’auinlfcnt, il prohiboit amp; de-‘^Qdoit toutes aflemblccs illicites amp; for-Jfspubliques. Declairant ceux qui l’auoyêtnbsp;picgt;ou s’y trouueroyent, fcs ennemis rebel-^sgt;fiiiets aux peines eftablics contre les cri-‘''Incls de lefeMaieftéxnioignantà tous fesnbsp;l^onuerncurSjLicutcnâsgeneraux des pays»nbsp;l^tous autres iuges, voire aux Preuofts desnbsp;^arefchaux,d’entendre foigneufement à cenbsp;9ue telles afséblees ne fc filTent. Et où ils canbsp;l'^toycnt auertis»fe trâfporter celle part,fansnbsp;^ftédte larequefte amp; pourfuitte de fes procunbsp;prendre les delinquansgt;amp;iceux punirnbsp;pout la feule force de fedition ou afTcmblcç
-ocr page 376-3lt;?4 Hiftoire de France, illicite: amp; ce en dernier reflbrt, par les liegetnbsp;Prefidiaux, où fe commetroyent lefdits de,'nbsp;lits, y afsiftans dix perfonnes de la quali^'’nbsp;requife. Et afin que telles coniurationsnbsp;crettes fu fient tant plu ftoft fceues,il enio^'nbsp;gnoit fur les mefmes peines, à tous fachao’jnbsp;confentans ou recclans de les reuelet^nbsp;deferer incontinct à iufticc, au fquelss’ifi^'nbsp;ftoyent complices,il pardonnoit:amp; s’ilsnbsp;eftoyét, ils auroyent 500. Hures despreroiff’nbsp;amp;plus clairs deniers des delinquans:«!«^'nbsp;rant tous predicans,amp; n’ayans puiflance»^^nbsp;Prélats, faifeurs de placards,cartels ounbsp;les diffamatoires tendans à irriter ounbsp;noir le peuple à fedition, imprimeurs,*^®nbsp;deurs amp; femeurs defdits placards amp;nbsp;les,rebelles,fes ennemis amp; du repos’nbsp;criminels de IcCc Maiefté,fuiets aux /nbsp;peines des feditieux, amp; puniflàbles patnbsp;ditsiuges. Etneantmoins à ce que lesnbsp;lins nç peulTent de là prendre occalioP^nbsp;calomnier, ildeclaroittous ceux qui ‘ai'nbsp;ment amp; malicieufement defereroyenfnbsp;tuferoyent,efi:re fuiets à pareilles
Ceft edit ainfi expédié, ceux du * ment de Paris qui eftoyét, comme dita^nbsp;maniez à la deuotion de ceux de Guinbsp;fe firent tirer l’oreille a le publier, cot^nbsp;que,viuant Henry, ils n’y eiificnt vou 'nbsp;tédre,quelques pourfuites amp;menaces qnbsp;leur euft feeu faire. Mais àprerentq;^.
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''oyoyent 1’authorité fouueraine es mains de de Guifcjc’eftoit à qui leur complairoitnbsp;mieux. Or tant s’en faut que ce remene ta vériténbsp;’Ppaifaft aucunement les troubles,qu’aucô-ils redoublèrent de plus en plus de tant plusnbsp;Coures parts.Qui fut caufe que la Royne en-’’°ya à Paris quelques autres moyenneursnbsp;pareille charge que celle qu’elle auoir
“^’lleeà Chaftelus,demandant fur toutes '“’ofes.que la Roche allaft parler à elle ; quinbsp;mpcnfcr(veu ce qui eftoitaduenudu Ca-’’’Us) qu’elle cerchoit de le faire tomber esnbsp;®ains de ceux de Guife , Icfquels de leurnbsp;Nftfaifoyent routes diligences pofsibles denbsp;^defcouurir, ou quelques autres des mini-,nbsp;mes de Paris,promettâs groflê fomme d’ar-S^ntàccuxquilesliureroyent. Toutesfoisnbsp;^^itxqui eftoyentles plus proches de laditenbsp;Pame,afFermoycnt qu’elle marchoit lors denbsp;“onpied: mais elle n’eut autre refponfe quenbsp;^dlede Tours.
A l’encontre de ces efcrits,lean du Tillet Exemple Greffier de la cour de Parlement de Paris,nbsp;publia vn liure intitulé La maioritc du Roy, tear, con-pm lequel il maintenoit qu’en France lesnbsp;Hoys peuuétcommâdcr en l’aaste de is.ans,
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366 Hiftoire de France,
Royaume on ne rcgardoit à l’aage de vingf cinqans,poureftrc quelqu’vn ccfémaieur»nbsp;amp; que l’aage de quinze an s, ou autre moio'nbsp;dre de vingteinq, fiiffifoit felon la varicj^nbsp;de l’vfance des pays. Puis deduifoit pournbsp;fair particulier,plufieurs exemples tireznbsp;hiftoires de France, pour monftrcr quenbsp;ne regarde à ce confeil legitime des Priocnbsp;du fang: commençant par le Roy He”quot;nbsp;premier, lequelobmettantRobertnbsp;rejlaidà Philippes fon fils en la chargé”nbsp;Baudouyn fon beau-frere Conte denbsp;dres:amp; par le Roy Louys le leunc, leq”^,nbsp;difoit auoir poftpofe fes propres freres al jnbsp;cheuefquede Reims, le dón ant tuteur alnbsp;lippes Augufte fon fils , amp; ce(dit-il9iufq‘’^nbsp;à l’aage de quinze ans, qui eft le temps anbsp;quel il difoit latutelle finir. Il venoif fnbsp;apres au Roy Louys huidiefme, qui^nbsp;pofa fon frère Philippes à la Royne hnbsp;che,laquelle il laidà tutrice de Louysnbsp;iefmc. Il niettoitaufsi en auant lesnbsp;des Roys Louys fcpriefme amp; neiifiefmej^fnbsp;quels fortans du Royaume, ont,nbsp;leur abfencc, laifsé quelquesfois des nnbsp;de S.Denis regens en France.nbsp;principal point,il alleguoit les propres ynbsp;de l’ordonnance du Roy Charles Jiinbsp;me, faite pour le regard de la tute .nbsp;Roy Charles fixiefme fon fils gt; fi’Xnbsp;donné lê nom amp; authoritc du R”*/’
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cbftantfon bas aagc,amp; ofte toutes régences i l’auenir,en quelque aage que les Roysnbsp;ptufl'ent eftre. Ilaiouftoit qu’il feroit biennbsp;^ut que le confeil de France fuft choilî ànbsp;^appétit desvoifins: voulant taxer aucunsnbsp;'l’iuoir folicité les eftrangers à la fubuer-fiondu Royaume. Finalement,ils’attachoitnbsp;»ceux de laReligion,difant qu’à faux tiltie,nbsp;ilsappclloyent Euangile leurs nonuellcs o-P'nions, a,ppelant les ptedicans feditieux amp;nbsp;Mutins : amp; concluant que Dieu fauoriferoitnbsp;aimes quiferoyent employees à l’enconnbsp;ire d’eux,
A quoy tout aufsi toft prefque que le 11- Repliqu« “te fût diuulguéjut refpondu, premiere-quant aux couftumes par luy alléguées, lomnies
W luy-rocfmcy auoit fatisfait, difant en dUuTil tuuliure,qu’elles ne s’eftoyent iamais enté-^des que pour les fuiets,amp; non pour lesnbsp;^oys de France. Qu ant aux exemples, quenbsp;* premier, du Roy Henry premier, ne fai-à propos, par ce que fou ftçre qu’il ob-“ûr , auoit voulu rauir le Royaume audit
-ocr page 380-3(58 Hiftoire de France, ment ; ioint que nous ne fommes esnbsp;quand vn Roy pere à pourucu à fon nlsnbsp;gouiierncurs. Quant à l’exemple du R®'nbsp;Louysleieune,ayantpoftpofé fes pr°Pnbsp;frétés à l’Archeuefque de Reims, le donn^nbsp;tuteur à Philippes Augufte fon fils, iuil®nbsp;àl’aagedequinzc ans:fi cela eftoitver*^’^nbsp;ble , il s’enfuyuroit que ledit Archeueft'*^nbsp;n’adminiftraiamais rien en France ,nbsp;que Philippes Augufte auoitfeize ans^®’nbsp;fon pere mourut, ainfi que dit Paule E®*nbsp;Et accordant qu’il ait adminiftré, ilnbsp;ura que la maiorité ne commençoit anbsp;ze ans : mais que c’eftoit à iufte caufenbsp;auoit exclus fespropres frétés,pareeqo®^nbsp;principal appelé Robert,auoit efté declafnbsp;ftre fans entendement : les autresnbsp;retirez aux moineries, qiiittans le fouc' .•nbsp;afaires feculiers:amp;routesfoisqu’il n’app®\^nbsp;foitque tous fufient lors viuans. Et puisnbsp;ftoit vnedifpofition paternelle,quieftnbsp;des termes efquels nous fommes.nbsp;Ele du Roy Louys huitiefme,eftoit ennbsp;labié vne difpofition du pere à fon fi'S’nbsp;prouuce par les Eftats, ainfi qu’ilnbsp;aux Annales, l-c fait des Rois Louys^^,nbsp;ptiefme amp; neuficfme , eftoit hors de fnbsp;pos, n’eftant queftion de ce que lesnbsp;qui pour leur aage peuuét feuls admin“ ,(nbsp;doy lient ou pcuuent faire, comme jiinbsp;ceux-la,peri-ncttant en leur abfence
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Royaume de gouuernevjà qui bon leur fem -‘oit d’en doner la charge. Au regard de l’or onnancedu Roy Charles cinquiefme, quenbsp;intention fut véritablement d’auoir dô-’’^’•lon fils le nom amp; authorité de Roy,nô-fon bas aage,amp;d’auoir ofté les regen-'¦^S) amp; (jq’4 cela aufsi nul ne vouloir aller aunbsp;^otittaire,ny empefeher que le Roy depre-fnt n’euft le nom amp;auhorité de Roy, amp;nbsp;(•^7 ’^'^g^’^ccnnais que cela n’cxcluoit le co-legitime des Princes, duquel aufsi lenbsp;Charles cinquiefme n’auoit voulu pri-j Ibn fils, pour donner lieu au premier fiatnbsp;qui fc voudroit ingererau maniementnbsp;afaires. Et que melmes le R oy Charlesnbsp;J^'efme adminiftra fon Royaume par lesnbsp;.^ios des Princes du fang,iufques à l’annbsp;‘''gtdeuxiefme de fon aage, ainl'i qu’il ap-^V°illoit par les Annales. Que ce qui futnbsp;aux derniers Eftats tenus à T ours pournbsp;^êouuernemét du Roy Charles huiticfme,nbsp;j/'^nftre bien que c’eftoit aux Princes dunbsp;d’eftte appeliez à ce confeil legitime,nbsp;?°*nme ils furent par les Eftats. lleftoitad-, que l’autheur dudit liure paruenu ànbsp;j^^nneur amp; dignité par la libéralité desnbsp;^Qys de France, (duquel la plume deuoitnbsp;«econfacrce amp;dediee feulement à main-'^^ir l’equité, les Eftats, amp; police de ce Roy-iuftice ) s’eftoit fortnbsp;''“lie, voulant confermer l’authorité de
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-ocr page 382-37Ó Hiftoire de France,
ceux qui ne cefîoyent de peruertir tout l’oP dre qui iufques icy a eu lieu en ce Royaume»nbsp;amp; cependant ne refpondant aucunementnbsp;amp; de propos délibéré» à ce que Ion auoicnbsp;maintenu que ceux de Guile eftoyent ennbsp;tout cuenement du tout incapables du licünbsp;qu’ils tenoyent. Et que faifantfemblantd®nbsp;n’y penfer point » il s’eftoit ietté fur les inn^nbsp;cens qu’il blafmoit, lefquels fe defendro)*’^nbsp;en temps amp; licunnais qu’iceluy autheutnbsp;ftoità la parfin reprefcntéamp; dépeint auvjnbsp;en la perfonne d’Achitophel, luy rellèmbbfnbsp;naifuement au confeil qu’il donnoitnbsp;conclufion de fon liure. Car comme ilnbsp;feilloit d’alTembler le peuple fidellenbsp;maintenoit le Roy contre Abfalom vfurp* :nbsp;teur: aufsi ce perfonnage en feignoit 9'’^nbsp;l’efpee tréchante deuoiteftre iettee furen’'’nbsp;fe dcclairat par là mutin amp; feditieux gt; neo^nbsp;mandant que cruauEéjConfuliongt;amp; latnl^'^nbsp;de ce Royaume.
priiuî''pat nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;piufieurs autres perfonnagj’
ceux de qui mitent la main à la plume contre | / liure de du Tillet, mais fi ie les tranf^f* (nbsp;ne refpo-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dil)gt;
dre par ef. uois tous,cela poutroit cltre cnnuyeiiX'* ïccnfl' quot;*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ refponfes eftans tombée’
leurs. nbsp;nbsp;nbsp;mains du Cardinal,il enuoya quérir du^ ‘
let amp; Ibn freie rEuefque dei faind amp; les priaen laprefencedefesplus prn'nbsp;amp; familiers amis ,de metre la mainnbsp;ure pour répliquer. Car , difoit~il,ienbsp;que ces eferits trottent en Alcmagoe»
-ocr page 383-Sous François I I. 371 ^oftlpent les defleins du Roy , d’autantnbsp;les Princes , nommément les ^Prote-que nous voulons entretenir gt; fontnbsp;curieux de tels liurets : amp; quand ilsnbsp;ont imprimez en leurs gros cctueauxdlnbsp;pas aile aux fetuiteurs fccrets quenbsp;auons pres d’eux* de les pouuoirar-f^'^her.AucontrairejCela donne grande ou-quot;«tture aux Huguenots d’auoir audience,nbsp;force que nous neiouy fions pas puis apresnbsp;^'^ifeincnt de ces Princes comme nous vounbsp;Pommes le plus forment reculez ennbsp;entreprifes.On ditque du Tiller s’cxcu-^ien fortjpar ce que la matière cftoirdiffinbsp;par trop efclaircie par les hiftoires denbsp;’•^ticeien forte que ce feroit bailler nouuetnbsp;^’§Ument aux Huguenots d’eferire 8c fur”nbsp;^atgcrluy Cardinal amp; fa maifô.d’iniures.nbsp;^’entre ces perfonnages defefperez il y a-^'oirdemrerueilleux cfprits, lefqucls n’étre-j^gt;ioyent leur credit , ni faifoyent valoirnbsp;caufe que par leurs eferits. A tât faloit-leur en donner la moindre occafion qu’onnbsp;Pourroit,amp; qu’au lieu d’eferire on deuoit v-Contre leurs perfonnes amp; biens de tou-les rigueurs qu’on pourroit aduifer, afinnbsp;'le ne leur donner pied ferme, ny aucunnbsp;'^fpcir deliure *. ce qui fut iugé le plus cx-Wient par toute la compagnie, amp; que lenbsp;ytdinal pourroit eferire particulièrementnbsp;lettres aux Princes, qui fetuirpyent
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-ocr page 384-Yjv Hiftoire de France, d’ample defenfe à toutes les calomnies q”nbsp;kiy reietteroit, lefquelles ne feroyentnbsp;gnees,n’eftans puoliecs par imprefsion- ,nbsp;qu’il promit faire pour le plus expedient'nbsp;Grand biénbsp;nbsp;nbsp;Quat à cc que le greffier du Tilled eft
pT/îe'car d’cfttefduteur desl-orrainsjamp;d’^“*’*’^^^^ dînai. du nombre de ceux qu’ils auoyét employnbsp;pour recercher leurs races es vieilles ennbsp;niques,amp; regiftres du Parlement,lenbsp;tel. Le grand Roy François ayant remitsnbsp;les fciences amp; eftudes auparauant enienbsp;lies par la malice amp; ignorance desnbsp;fiaftcz, felon le prouerbe. Tel le Prince’nbsp;es fubietsdes efprits des François fcnbsp;lerentamp;defgrolsirent, tellemétqueqn’nbsp;firoit auoir biens amp; hôneurs,metfoit Unbsp;4 l’œuure, pour faire ce qu’ils penfoyet^^^,nbsp;agréable à leur Prince. Du Tiller de ft”!nbsp;fté remuant lesanciés regiftres amp;¦nbsp;tes du Parfement de Paris, commença^nbsp;fueilletev: amp;¦ trouua''nt des aftes digo^’j,nbsp;mémoire oubliées par nos Hiftoriogt^P”^nbsp;fuft par nonchalance ou ignorance,ilftP.^^nbsp;pofii d’en faire vn recueil pour feniir ànbsp;fterité . Ce qu’ayant fait entendre annbsp;le ttouua tresbon amp;vtilepour le biend^^znbsp;feruice amp; du Royaume. Erpourtat luynbsp;manda d’y trauailler diligemment.nbsp;unt que le labeur eftoit de grans frais»nbsp;juy fut pour ce faire deliuré, auccnbsp;^crccornpenfc. Parceaufsiqu’ill»y‘^°^(,it
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eftre aidé des regiftresamp; enfeignemés
Y nbsp;chambre des comtes, du threfor, desnbsp;Chartres autres lieux, il eut lettres contc-’’ântes mandement trefexpres,pour luy fai-’^®oiiuerture,amp; lailTcr prendre ce qui luy fe-
befoin. En quoy il vfa d’vne extreme di-fence. Mais ayant avancé la befongne, le mourut,fans que du Tilier euft recucil-
V le bien qu’il en attédoit. Et ce qui plus l’e-^Onna,ce fiitquc depuis ledeces du Roy,nbsp;^oiis fes amis fc trouuoyét ou eflongnez, ounbsp;^baflez de la Cour, en forte que fon eftat dunbsp;SfefFe.cftoit en grand branfle à caufe de lànbsp;''^hie,amp;qac ceux de Guifeauoyentdcs lorsnbsp;pds cefte conftume, de diftribuer tant qu’ilsnbsp;poiiuoyent les offices, amp; les plus belles charnbsp;Scs à leurs amis.Du Tiller eut lors accès feunbsp;‘cinent au Conneftable, auquel il fit entendre la charge qu’il auoit eue dudit feuSei-Srieur, amp; le bien que la France en deuoit c-Tcrcr.En quoy il n’oublia fes peines, amp; re-
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-ocr page 386-374 Hiftoire de France^
fa table,voici airiUer le Cardinal de LofW'quot;' ne,qui mit l’œildelTus. Etayant eftiméqU®nbsp;ccfte marchandife feroit fort à propos à 1’»'nbsp;ftruireaux afâires d^eftat, amp; pour adrefl«^nbsp;les defleins qu’ils’eftoit della imaginezj co*nbsp;mençade faire tronuer mauuaifc amp; teftdf^nbsp;odieufe celle bonne entreprife de dif Tillednbsp;Voire iiifqiies à 1’accufer deiiant
de dclloyautéjde vouloir mettre en luinie^® les fecrets du Royaume, amp; les chofesqquot;^nbsp;les Roys deuoyent tenir cachées pi us ptj'nbsp;cieufemér, pour n’eftre veues que de peunbsp;gens.Le Conneftablc n’inllftapas fortnbsp;du Tiller. Car il auoit opinio que les lettf^’nbsp;amóliflbyentles gétilshómes,amp;les faifov^^*’'nbsp;dégénérer de leurs maicurs,amp; mefmesnbsp;doit perfuadé que les lettres auoyent ƒnbsp;gendre les hereiles,nbsp;nbsp;nbsp;acrctr les Lutherie*’
en tel nombre qu’ils cftoyent au Royaoi”^’ en forte qu’il auoit en peu d’eftime les gnbsp;fauans, amp; leurs liures : qui- fut caufe quenbsp;Tiller nettouua tel appuy amp; fupportde^^nbsp;codé-la,-qu’il edimoit. Toutesfoisnbsp;tant ainfi rabroné,il fe défendit du connunbsp;dement qu’il auoit du feu Roy, fupP*”pnbsp;que fes liures fuflcnt veus amp;examintï’^nbsp;quels on trouueroit quil n'auoit en dun unbsp;trepad'é le deu de fa charge. Sur cela lenbsp;dinal fe fit commander de prendre ces In’nbsp;pour les voir , amp;: en faire fon mppo'^r^jnbsp;tonfcil. Ce qu’il fit, amp; les enuoÿa
-ocr page 387-Sous François II. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;37 s
1°®^« gt; chargeant du Tiller de fc retirer â
U.U A âixvk tAv AV a.^.i.xLva. » i^y^pour luy rendre raifon de fon fait, amp; en-^^‘irc l’intention du Roy, Voila côme ce ne-fut accroché, amp; comme du Tilletaunbsp;de recennir reromoenfè de fes Ione'S
de receuoir recompenfe de fes longs ^fîuaux,auoitafl'ez afairc à employer fesa-pour appaifer le Cardinal, de forte quenbsp;’Ictaignoitde perdre la vie, les biens amp; lesnbsp;'ftits. Le Cardinal de fa part ayant fait OuTîlltenbsp;‘cuillctterces liures par les gens dodes qu’ilnbsp;ftnoitprcs defoy,pour l’inftruire es affaires wire de cenbsp;Su’ildeuoitpropofer auconfcil,où ileftoitnbsp;lots fort neuf, à caufè de fon ieune aage amp; le plus nuinbsp;Inexperience,trouua par leur rapport,quenbsp;oes labeurs luy pourroyent grandement ai-
èc feruir : mais que de les publier pat lniprefsion,il y auoit des chofes de trop grâ'nbsp;confequence, amp; qui mefmcs pourroyentnbsp;pteiudicier aux droits qu’ils pretendoyenrnbsp;quelques Duchez amp; Seigneuries dunbsp;l^oyaume. Toutcsfois,il leurfembloit qu’ilnbsp;ne deuoit ainfi rudoyer l’autheur , ains lenbsp;oareffer amp; receuoir benignement, luy fai-(ant auoir la confirmation de fon eftat.
aduenant,il fe fentiroit merueilleu-obligéàluy,amp; pourroit-on fouftrai-
ïedes liures ce qui faifoit contre fes droits. Dauantage que s’eftant acquis vn tel ferui*nbsp;^our au Parlenict,il n’auroit peu fait ; car parnbsp;tournoyé il entendroit tous les fecrersdcla
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Cour. A quoy ils s’afleureroycnt le faire coD defcendre, s’eftimant encores bien heureux-Le Cardinal trouiia cela tresbon gt; ?lt;. le Iceu^nbsp;Il bien pratiquer, qu’il paruint en fin au btgt;fnbsp;auquel il vouloir vifer, come cy delfiis nousnbsp;auons deduit.DuTilletaufsi s’eftimantn’î'nbsp;uoir peu fait, d’eftre entré en la bonnenbsp;du Cardinal, amp;d’auoir eu laconfirniatioonbsp;de fon office par fa faneur,fe cóftitua fon s’' !nbsp;fcótióné feruireur : Sc afin d’auoir moyei’nbsp;le tenirplus feuremét aduerti de toutesnbsp;fes ,luy bailla vn fien frere pour Protenot^*nbsp;te. Parainfi croiffant le Cardinalnbsp;biens, honneurs amp; grandeurs, croiftoh^'r -l’affedion de ce greffier à fon feruice,nbsp;te qu’il n’efehappoit fecret de procès fionbsp;lesDuchez,Côtez ou feigneuries derefp^^^nbsp;qu’il ne fuft aduerty des moyens denbsp;uoir recouurer. Ayant donc depuis lem^nbsp;dinal atteint le-haut degré fous lenbsp;François a.duquel nous efcriuonsnbsp;du Tillet print volontairement lanbsp;de ceux de Guife en main, fachant Non 4^nbsp;s’il leur auenoir mal,on pourroit vnnbsp;cercher la vie:comme au contraire,nbsp;à penfer que ceft eferit ayat fortifiénbsp;fc, acroiftroit aufsi Ca. faneur, comme a ,nbsp;rité le Prorenotaire, qui aufsi auoitnbsp;moyen d’eftre employé par la Roynenbsp;eut pour recompenfe l’Euefehé de S-La cour de Parlement mené de parcih^.^^,
-ocr page 389-Sous François II. 377 entièrement gratifier à cesnbsp;prneurs,adioufta à ce liute de lamaio-' fuù , prinilege, faifant tout fon pofsiblc ànbsp;(jfPdrtier les eferits an contraire, Ôc recer-h ^^'^les imprimeurs qu’on foupçonnoitynbsp;„J'’“oit mettre la main,pour les punir comil ^^dtninels de lefe-Maieftc . Davantage,nbsp;auoit V ne autre confideration parriculie-’ ç 4'11 mouuoit ce greffier à eferire contrenbsp;l’entreprife d’Amboyfc, afauoir l’ininbsp;*de mortelle qu’il portoit à la Renaudie,anbsp;dej proces qu’ils auoyent eus enfem-en matière de faufletêjoù l’hôneur de dunbsp;* diet eftoit grandement engagé. Et combiénbsp;^n’il euft eu avreft à fon profit, fi eft-ce quenbsp;: *1 Renaudie publioit haut amp; clair que c’e-doit par faueur qu’il auoit trouuce par toutes les Cours de Franccjàcaufede loneftar,nbsp;il pouuoit beaucoup feruir à fes amis:nbsp;^lis qu’il cfperoit que fi la iuftice luy eftoitnbsp;‘^mais oimenc,il feroit apparoir de l’iniqui-des iugemens, amp;c de la faufleté de du Til-comme de fait il auoit obtenu reftablif-^^nient,amp; lettres de reuifion quelque tempsnbsp;deuant la mort du Roy Henry. Il reprochoitnbsp;^ufsiàdu Tiller,que luy amp; les fiens ayans e- duthIccnbsp;lé nourris amp; efleuez en la maifon de la Re- d'/on pt«nbsp;’’¦tudie, il auoit efté enuoyé à Paris des fesnbsp;‘^‘•nes ans pour foliciter leurs proces ,amp; là ciccui d«nbsp;^Wtetenu h curieufement Se diligem.mcnt ^'°Renau-SS eftudcsj'que par leur faneur amp;diligç- die.
-ocr page 390-578 Hiftoire de France, ce il auoit finalement efté pourueii lt;1^nbsp;eftat de Greffier de Parlement, où fe voy^nbsp;cilcué, au lieu de rendre à fiiditenbsp;loyal feruice pour les bienfaits qu’*lnbsp;voit receus,il auoit par des fauflètez tou^nbsp;manifeftes fait tomber es mains desf«5^|]nbsp;res quatre ou cinq mille liures J{nbsp;benefices que tenoitvft des oncles .nbsp;la Renaudie ; amp; dauantage, eerchoiinbsp;moyens de s’approprier le bien ‘I®*’’ gt;ilnbsp;ré de relie de leur domaine,à Caillénbsp;en tenoit tous les tiltres riere foy-tout cela fin aflôpi par la mort denbsp;naudie, la mémoire duquel tenoit cf‘'nbsp;du I illetengehcnne,
pratiques de ceux denbsp;Giiife ennbsp;Allemagne aux denbsp;ipens dunbsp;Roy.
Quant elides feruitcurs lecfcts quels il a ellé cy deflùs fait mention)»nbsp;ainlî. Ceux de Guife conlîderans *1 j(,nbsp;auoyent cité contraints pour fe iniii’Qj'nbsp;d’olfenfer tant de fortes de gens,qu’’ Of snbsp;peine pouuoyent-ils difeerner qt»nbsp;ftoit amy oit ennemy : amp; encor q»^ ylnbsp;fieurs s’olTrillèfit à leur faire plaifiGe^*^««'nbsp;que cela procedoit pluftoft pour auo»nbsp;dition de leurs afaires en Cour, oop*’^^nbsp;furprendre,que pour aucune bon»'’ j(fnbsp;élion : s’aduilerentd'entrerenir es co»nbsp;Princes ellrangers,amp; parmy lanbsp;feruiteurs fecrcrs,amp; aux dclpés du 1nbsp;donner de grolîês penfions,tantnbsp;rapporter ficlclemcnt ce qu’ils
-ocr page 391-Sous François IL 379 d’eux, que pour les entretenir en lanbsp;^nne grace defdits Seigneurs. Pour ce fai-ƒ ptatiquoitjs’il eftoitpofsible, amp;c gai-à force d’efeus les feruireurs qui a-l’aureille de leurs maiftres. Dauantanbsp;*I y auoit deux coureurs qui alloyent parnbsp;chaps,faifans grand’ chere auxmeilleu-plus fameufes hoftelleries des villesnbsp;J, °ourgades,qui efpioyent les palTanSjpournbsp;J pf**' ^uel vent les menoit.Et afin de naieuxnbsp;^fiouurir leurs conceptions ,cux-mefmesnbsp;^^îïiençoyent à mefdire de la niaifondenbsp;,^'le, en telle forte que le pins fouuent lesnbsp;‘ riifez eftoyent furpris , amp; tout foudainnbsp;’’'’^prifonniers fans fauoir pourquoy ne cô-^^¦iCjOÙils demeuroyét iufqu’à ce que ceuxnbsp;. Giiife en fiilTet aduertis,amp;: que Ion feeuftnbsp;vie, la caufe de leur voyage, amp; qui les
Mais le pis eftoir qu’au fortirdela Pfifon,ilfe trouuoit des gens qui les trâfpornbsp;en tel lieu qu’on n’en auoit iamais nonnbsp;quot;^llcs, fl ainfi eftoit qu’on les foupçonnaft,nbsp;^^'•Ju’oneuft opinion tantfuft petite qu’ilsnbsp;client gens pour beaucoup nuire.Brcfil’ar-Mede defpenfc des feruiteurs fecrets de lanbsp;fînee feulement, amp; qui ne fenommoyentnbsp;’°'nt, montoit plus de vingt mille liuresnbsp;mois, comme londifoit. Voyla commenbsp;les afaires eftoyent acheminez en Frannbsp;'¦^PWceuxdeGuifcjlefquels ie delaiftevaynbsp;quelque peu de téps,pour retourner an
-ocr page 392-380 Hiftoire de France,
Duc de Sauoye,qiie nous auons vnpcu arriéré pour la multitude des matièresnbsp;faloit defuelopper.
Siuoye CÖ Nous auoiis dit que l’intention des traint par faifansleurpaix,eftoit de ne cefl'er qu’ilsnbsp;lesfuppoft» enflent exterminé ceux de la Rcligion-E']nbsp;pucrmyci'^ quelle volonté ceuxdcGuife a.üoyent^‘^nbsp;fesfuiets, feeu entretenir le Duc de Sauoye.’deiO^znbsp;U “èiigiï que paflànt par Lyon.il auoit fait vne expfnbsp;fans y a- fcpromefle aux Contes de SdeandeL/“nbsp;ptôfitéy*quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;employer de main morte en
paysjoù eftoyét de log temps habituez qu’on appelle les Vaudois. Maisnbsp;fes paysjil trouua tat d’autres cmpcfchei^ ,nbsp;que prefques la premiere année paflnnbsp;qu’il leur demandai!: rien. Aufsi eftoit-ynbsp;lement folicité par Madame Marguef^jj,nbsp;France fa femme, Princeflè de vertunbsp;bonnairc, s’il en fut iamais, qu’il auoitnbsp;ques conclud de ne les tourmenter ‘'ï|jrnbsp;ment,aimant mieux les retenirenfn ‘nbsp;étion par douceuramp;humanitê,qu’autrnbsp;quand quelques altérez qu’il auoit Pnbsp;Altcdc, dcfirans s’enrichir desnbsp;truy,ne ceflèrent par leurs meneesdenbsp;ter à l’encontre de fespoures fuiets:»nbsp;te que quoy qu’il euft voulu fe rnôftr^'-amp; humain enuers eux, pour les raiio y,'nbsp;ladite Dame amp; autres Seigneiu'S “nbsp;luy auoyent dites, luy remonftras fl*’ j. j**nbsp;uoir point plus beau moyen de fC”
-ocr page 393-SousPrançoïs II. 3S1 ïefte des terres que Vuy detenoyent les Suif-fes,qrie pour ne s’oppofcr auec violence ànbsp;cefte doÂrine-.ce neantmoins le Pape amp; lesnbsp;Cardmau\Ç notamment celuy de Lorraine)nbsp;rompirent cefte conclufion. Aufsi le Legatnbsp;qui iuyuoit fa cour 38c autres qui fauorifoy etnbsp;l’Lglife Romaine, s’employèrent par tousnbsp;luoyens de luy perfuader qu’il deuoit extçr-luinet tous ces Vaudois;amp; ne deuoit nullement endurer ce peuple fi cotraire au fainélnbsp;vouloit monftrer bonnbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^eiflant fils. T els foufflets amp; boutefeux
AperCecution fut efmeué,amp; ^'^Uaffez longuement à l’encontre desV aunbsp;eftans en ces vallees de Piedmont, quinbsp;^toüt temps auoyentreiettêle ioug duPanbsp;V’^'lefqvxelsprcuoyansles maux ôccalami-menaçoyent toutes les Lglifcs denbsp;Y^dmont, d’V n commun accord enuoyerctnbsp;’^^^ionne Heure quelque remonftrance parnbsp;^5''^ïit, aamp;n d’cft.re prefentees à fon Airelle Ôcnbsp;^faDucbeffe. Celle remonltrâce contenoitnbsp;Comme trois points .Le premier,que denbsp;^^Ut temps eux ôc leurs ancellres auoyentnbsp;l'^quicclle do£trine,amp;. vefcu en icelle, l.e fcnbsp;’¦ond, qu’ils la tenoy ent conforme entièrement auxLfetitures fainôies ,comme ils s’ ofnbsp;Hoyent à la maintenir par icelles,à la condinbsp;^mn que s’ils elloyent couaincus d’ellre ennbsp;^ent,ils feroyent aufsi toll prompts à defter de leurs ett eurs .Le tr oifte fme ,qu’ ils te-
-ocr page 394-îxcniple du zcle Clnbsp;iholique.
38^ Hiftoire de France, conoiflbyent fon Alteflè pour leurnbsp;rain Seigneur amp; Prince apres Dieu,nbsp;ils vouloyent rendre toute iîncere obei»’”^nbsp;cc, iufqu’à la confcience toutesfois 1Q'*’nbsp;reconoiiïôit que Dieu pour foiiuer^’”nbsp;giflateur.Ie ne fay ii ceftc remönftrane^Pnbsp;uint iufquesàfon AltelTcjOU àlaDi^nbsp;fc : mais tant y a que les perfecutions ,nbsp;bien grandes es vallées de S.Martin i “nbsp;grogne,de Luferne,de la Peroufe,^^^,nbsp;tres circonvoilines, ou furent prinsnbsp;cruellement bruâez quelques vns j jjii)nbsp;mément le miniftre de fainâ Gef*” .znbsp;briiflé à petit feu, lequel eftantnbsp;morti J on contraignit deux paunres^nbsp;mes du lieu, d’y porter des fagotsgt;nbsp;CCS propres mots. Tien ceci,me fch3n‘^quot;^is‘.nbsp;tique, puis que tu nous as mal enfe'ê’^j^nbsp;aufquelles il reipondit, le ne vousayP,^j,nbsp;mal enPeignces, mais vous auez niaJ^F^^jj^nbsp;Deux gentils-hommes fteres, l’vnnbsp;Charles Truchet ,amp; l’autrenbsp;furent cruels ennemis, Sc plus ,nbsp;moines de l’abbaye de PignerolJ^‘^ 'nbsp;combien que ces panures gens fcnbsp;tirez aux cauernes amp; rochers aiicc i^^ '(itnbsp;bles peines, âcprotedallèntne voiil‘’‘nbsp;dre les armes, Si s'offrilTetit a»ecnbsp;fteurs d’eftre mieux enCeignezjdnbsp;uoir,par la parole de Dieu, nenbsp;Con Airelle ne leur dH guerre ouue^
-ocr page 395-Sous François II. 383 3uel’extremité les contraignit à fe'defcn-leurs panures famillesjen la liberténbsp;confeience en laquelle eux amp; leurs an-^fftres auoyent touliours vefeu, ofFrans aunbsp;^^lus toute fuieftion amp; obeiflance à leurnbsp;tince-.amp;mefmes de n’empcCcher qu’il nenbsp;‘^lite 'sielfe où il luy plairoit, pourueunbsp;nefufl’ent contraints d’y afsifter,amp;nbsp;’^‘IspeulTentferuiràDieu felon leurreli-®''^‘'gt;lt;lemandans pardon du port d’armesnbsp;par extreme necefsité. Apres auoirnbsp;Y Vain elTayé la feule force, le heur de lanbsp;I ''’’ité,chef principal de l’armecsy adiouftanbsp;Il fut parlé d’enuoyerà fou Alteflenbsp;, *^anlt;ler pardô du port d’armes, amp; liberténbsp;’^fetuit à Dieu felon leur ancienne religio,nbsp;offre de toute obeiflance. Les dele-pour prefenter celle Application, fti-p'it trefrudement traittez par l’efpace denbsp;'’' fetnaiues ,amp; finalement ayans eftécon-^^'nts à coups de ballon de demâder pavdonbsp;^''Icgat du Pape, ne raporterent quenou-’l^iuxcómandemés d’aller à la meflé. Cepenbsp;int il n’y a ni trahifon ni cruauté de laquelnbsp;^OQn’vfall, nomémét en la vallee d’Angro
Il
Celle necefsité, apres que les peuples ^^'ïentfoufferttouteslespilleriesjforceniés,nbsp;’^quot;lleiués qu’il ell pofsible, fut caufe que lanbsp;^^ftebié petite reprenant courage,amp; recoinnbsp;'®*’'Çantl’exercice de Religion entrepofé,nbsp;à donner congé à leurs MiniUres
-ocr page 396-384 Hiftoire de France^
auec grands pleurs amp; larmes fence » d’vnc lîrefolue façon» quenbsp;querelles executions onteftéouuerte*’’j^nbsp;extraordinaires. Deux des principal’’^ynbsp;meurerent des la premiere rencontre a« F ¦nbsp;duTour,c’eft afauoir Louys de Monteiln^,nbsp;auoitefté maiftre de camp (bus le Ro/’Jnbsp;Charles Truchet grand amp; cruel enneWnbsp;te peuple,auquel vn ieune pay fan coof»'^nbsp;telle de lapropre efpee d’iceluyjlargeo^Qnbsp;ixempîe tre doigts.Plulieurs aôles efmcriieillaN^,^-^nbsp;aXtcgti auindrêt,mais vn entre autres dignenbsp;lé des Vau lire jamais oublié. Apres plufieurs com®nbsp;heureux delapart de ce peuple, lenbsp;Raconis délirant que ces combats fiuiu ,nbsp;par quelque bon appointementjhônoral’nbsp;fon AltelTe amp; tolerable à ce peuple»/nbsp;ploya vn homme de bien nommé Francnbsp;de Gilles,d’vnlieu nommé Briqueras-^nbsp;homme apres auoir conféré deceft^nbsp;auec les Syndiques amp; miniftres, s’en rejnbsp;nât à heure alTesmal propre, fut tué P^^gt;1,nbsp;hommes d’Angrogne,autrement gensnbsp;renommez.Ccla notifié à ce peuplcsP*^..nbsp;folennelles furent faites à Dicu,qi’“nbsp;pleuft ne leur imputer tel adle,auec plc^nbsp;gemiflèmés, le corps fut folennellenieCnbsp;terré,les meurtriers bien apparenteznbsp;Çrins,amp; depuis liurez au fieur de j^snbsp;a trois conditions. La premiere,qu’onP^^i^^nbsp;contraindroit en rien contre leur conic
-ocr page 397-Sous François IL
385
f te. La fécondé, qu’on leur feroit bonne iu-{, ftice,fans preiudicier aux libertcz de leur pays. La uoifiefme, qtf ils feroyent execu-tez fut les confins d’Angrogne pour mon-ftrer exemple aux autres. La fin de toutnbsp;j) ce trouble fut que fon Altcfl'e bien infor-j/ tnec de tout , amp; conoiflant par experience
‘l'i’il aiioit cfté par mauuais confcil anime JJ contre fes plus loyaux fuiets, leur accordanbsp;ƒ! toute feurté auec exercice de leur Rcli-j S’on, moyennant qu’ils luy rendifl’ent tou-,ƒ tefuieftion Scobeiflànce . Ce qu’eftantac-j) 1 cordé le cinquielmc de luin 1561.(la guerrenbsp;{ ayant duré enuiron quinze mois ) leur anbsp;11 tfté Rdellement obferué iufques à prefent.nbsp;i £t combien que l’ifl'uc de ccfte guerre ap-' ' partienne au temps du RoyCharles neufief-( ’ '^c, fi ay-ic bien \oulu en defcrire fom-J tuaiiement toute la teneur. ,
f Pour reutnir à noftre biftoire,nous a-1» tout ( ttonsdit que la cour de Parlement faifoit
*^0 grandes perquifitions à l’encontre de pans. ma. teux qui imprimoyent ou cxpofoyent ennbsp;''cote les efcrits que Ion femoit contre AeVactuaunbsp;tcüx de Guife. Enquoy quelques lours fenbsp;pafferent fi.accortement,qu’ils fccurent ennbsp;ouquiauoit imprimé vn certain liutetfortnbsp;al^telntltuléleTygre.V n Confelller nom-du Lion en eut la cKargc, qu’il acceptanbsp;ton X olontiers, pour la promeffe d.’ v n eRatnbsp;d^Ptcfidcnt au Parlementà.eBourd.eaux»
Bb
-ocr page 398-3$^ Hiftoîrc de France, (duquel il pourroit tirer deniers, fi bon lofnbsp;fembloit. Ayant donc mis gens apres,o”nbsp;rrouua l’imprinieur nomme Martin L’hom'nbsp;met qui cneftoit faifi.Enquis qui leluy aoo^nbsp;baillé, il relpond que c’eftoit vn homme ifl'
Xi. XVl^K^XlkX nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Vnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V ** ***./*-----
conu, amp; finalement en accufe plufieurstl® l’auoir veu 8c leu,contrc lefquels pourfmt^
menient prihinnicr en la conciefgef*'^ Palais,où il ne fut pluftoft arriué que d*’nbsp;l’interrogue fommairemcnr fur le faitm*nbsp;gre, amp; des propos par luy tenus au p^*'?,^nbsp;Ce panure marchant iurenefauoirqfJ^‘'j^
XlitlXVlIcXiib iULt iiV nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. f
i^oit, ne l’auoir iamais veu, ny ouy
Sous François 11. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;387
^^fsieurs de Guifc: dit qu’il eft marchant 'î^’ilemeflc feulement de fes afiiircs.Etquatnbsp;propos par luy tenus , ils n’auoyentdcunbsp;.“«nfer aucun. Car meu de pitié amp; compaf-’Qnde voir mener au fupplice vn home (le-toutesfois il ne reconoifloit amp; n’auoitnbsp;î^^ais veu ) voYa.nt que le peuple le vou-öfter des mains, du bourreau pour le fainbsp;f^niourirplus cruelleraét, ilauoitfeulcmétnbsp;'‘‘t qu’ils laiflaflènt faire au bourreau fonnbsp;que là dcflùs il a efté iniurié parnbsp;’’^sgens de robbe lóguejpillé, volé amp; outranbsp;par le peuple,amp; mené prifonnier ignominbsp;^^eufemétîfans auoir iamais melFait ne mef-à aucun, requérant à cefte fin qu’on en-quift de fa vie amp; conuerfation,amp; qu’il fe fu-^ettoir au iugement de tout le monde. Dunbsp;L'ô fans autre forme amp; figure de proces,faitnbsp;fon rapport à la cour amp; aux iuges delegueznbsp;pît icellegt;quile condannent à eftre pendunbsp;eftrangle en la place Maubert, amp; au lieunbsp;¦quot;efme où auoit efté attaché ceft impri-’'leur. Quelques iours apres, du Lion fenbsp;^rouuant à foupper en quelque grandenbsp;Compagnie, fe mit à plaifanter de ce pauvre marchant. Onluyremonftral’iniquiténbsp;’iu iugement parfes propos mefmes. Quenbsp;''oulez vous dit-il , il faloit bien contenter Monfieur le Cardinal de quelquenbsp;'nofe , puis que nous n’auons peu pren-
Bb 1
-ocr page 400-388 Hiftoirç de France, dre l’autheut car autrement il ne nousnbsp;iamais donné relafche.
la Reyne Nous aijons vcii cy deuant U dilig^** ccü^ ce faite par la Royne mere du Roy P° «nbsp;Gidfcdere s’cnquerif de Ia.vc3Ye caiife des rrouble^’nbsp;pow'fXquot; leconfeil qu’on luy bailloicde lesappa^^Jnbsp;foudenir Ccneantmoins , encotcs qu’elle fuft ¦nbsp;SX’“*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;’Admirai, amp; autres grands
gneurs defquels ellefçfioitbeaucoup’ c’eftoit feulement à la maifon denbsp;qu’on en vouloir: amp; que pour enauoirc^^nbsp;tainc preuuc elle les pouuoit renuoycrnbsp;leurs maifons pour quelque temps: finbsp;qu’elle n’en vouloir rien faire,foit qu^nbsp;n’ofaft ainfi ouuertement les defapoi^’^ rjnbsp;foit pluftoft qu’elle fe deffiaft des Prince’nbsp;fdng, pour ne leur auoir baillé aunbsp;cernent de ce regne le lieu qui leur a-pp®nbsp;noir. Dauantage onluydifoitquelcfifirsnbsp;gneursPrinces feroyent allèmbler lesnbsp;pour bailler confeil au Roy, pendantnbsp;nes ans, auquel ilstiendroyent le pr^’^’^ÿnbsp;reng.Qu'indubitablement on y appellornbsp;leConneftable qu’elle hay/lbit ànbsp;quel ne faudroit d’embralTer les afaircS’nbsp;commander ainfiquedu viuant dcHc*^^^nbsp;Outre cela,que les Eftats reigleroyenf^ jnbsp;paffèroyent les afaires,amp;luy bailleroyen^^^nbsp;les gens pour les conduire amp; adminiftrcrnbsp;uec les Princes du fang, qu’elle né pournbsp;de rien dilpofer. Que ceux de Guifeefi'Jj^^
-ocr page 401-•l’adoucir amp; modérer les pafsions des mal
Sous François It* lellctnét hays amp; malvoulus, qu’ils n’auroy-*nbsp;cnt aucun lieu en Ce confeil. Qu’elle les co-ftoiflbit de fi grand cœur ,\ue malàifémcntnbsp;iepourroyent-ils endurer.Et ainfi que ce fe-roit pour entrer de ficure en chaud mal.nbsp;Toutes ces râifons, di-ie, luy firent cftimernbsp;’l'i’ilfcroit meilleur pour elle gt; d’entretenirnbsp;les chofes en l’eftat qu’elles eftoyent, fansnbsp;fieu innouer,amp; cependant mettroit peinenbsp;contés, eftimant d’y paruenir aifcment,d’aUnbsp;Cant plus qu’elle conoiflbit les Princes ditnbsp;fang vuides d’ambition, amp; qu’on les contennbsp;Cetoit de peu de chofe. Elle penfoit aufsinbsp;•Jn’eftans ceux de Guifefouftenus par fonnbsp;authoritéjils luy demeurcroyent plus fiddles amp; obligez,amp; partant la maintiendroyct.nbsp;Veil qu’elle leur foufïroir tout, amp; qu’ils a-cioyent desmoyens afiez pour faire te fie auxnbsp;l’rinces amp;à ceux qui leur fauorifoyent,fansnbsp;Qu’elle s’en meflaft finon de moyéner. Voy-
lales coyfsins fur lefquels elle ferepofoit. Eux de leur part ayans ouy le vent qu’on
Conttt-
3^0 HiftoiredeFranccJ pàrleur moyen, attendu laconfpir^^æ®nbsp;changer la Religion, comme refper^^^’^nbsp;leur en cftoit donnée parle RoydcNaiiai'nbsp;rc amp;.k Prince de Code fon frere.Cefte mo^nbsp;noyé ftit prife en payement , de fort® ‘l^nbsp;tous les moyenneurs de paix amp; du repos p»nbsp;blic,perdirentle téps, le drap amp; Targetnbsp;leur credit. Bref, ils ne feruirent d’autre ch^nbsp;fe qu’à confermer tant plus l’authorite onbsp;ceux de Guifcjqui ne faillirent de fe réparenbsp;de toutes fortes de gés .• tcllcmét que le l^*l‘'nbsp;de Guife difoit haut amp;clair auoir laproiuenbsp;fe de mil ou douze cens gentilshommes ænbsp;gnalez, amp; le ferment de leurs cheß»aiieclenbsp;quels amp; les vieilles bandes venues de Pied'nbsp;môt,amp;autres dót il s’aflcuroit,il palTeroit Wtnbsp;mine desnbsp;nbsp;nbsp;vctre à tous fcs ennemis. Cela venu à le^r
pitfeeutti conoiflânce, ic de tous ceux qui faifoyétpr® îi°ue'de*^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que ceux-l*
leurs enne mcfmcs aduifcrentdeplus pres à leurs aiiU' mis renou res, qui n’cftoycnt autrement engagez e**
Tentreprife deda Renaudie. Entre auttjS’ Maligny Taifné ne fe pouuoit perfuadrtnbsp;qu’il fuft ouy en fes iuftifications, s’ilnbsp;loità la Cour pour rédre raifou de ce qu o”nbsp;luy demanderoit. Bien fe tenoit-ü net anbsp;Tentreprife d’Amboyde , amp; clperoit bgt;e*’nbsp;monftrer n’auoir eu aucune communie^'nbsp;tion auec les chefs amp; condudeurs d’ice*'nbsp;le. Mais d’vn autre coftc,ilregardoitnbsp;de s’aller rendre entre les mains d’vn cni’®nbsp;mytaf'
-ocr page 403-Sous François 11. yn J?y tant furieux, ce feroic fe perdre à fon e-‘^æntjamp; qu’on luy obicderoit tant de fauxnbsp;f^ts.quc mal aifément s’en pourroit-il def-'’clopper.il conclud donc de prendre autrenbsp;\°ye. Car au lieu d’aller deuers le Roy aunbsp;'éps à luy prefixjconfidcrant que cefte playenbsp;«ftoie vniucrfelle, amp; qu’autant gaignoit bicnbsp;mal batu,il aflembla quelques fiés amisnbsp;pour entendre l’cftat de leurs afaires, amp;c lesnbsp;'touuât quafi hors d’cfpoir, leur dona couranbsp;amp; promefle d’y employer corps amp; biens.
Ils côclurét dôc d’aller l’vn vers le Prince de ^ondé pour luy donner courage, amp; l’autrenbsp;pîttoutes lesEglifes,faire entendre leur ruinbsp;’’cptochaincjfichafcun ncpenfoit àfafau-Pcté.Cc qui plus les cfmcut de cerchernounbsp;Ueaiix côfeilsjce fut raducrtilfement certainnbsp;'iPc le Cardinal de Lorraine auoit derechefnbsp;ptopole au confeil de fe faifir de la perfonnenbsp;'luPrince,amp; que le Duc de Guife fe fentantnbsp;l'ornfié,amp; n’ayant aucunes nouuellcs que lenbsp;l^hnce fift amas de gés,cftimoit le téps eftrcnbsp;Propre de luy faire proces fans plus tardef,nbsp;cHimant que puis apres on auroit meilleurnbsp;’quot;archédurefte desLuthcriés du Royaume.
Nous auôs parlé cy dcflhs de cefte premie uciiieufe quot; tepropofition mife en auantiau confeihmaisnbsp;pource qu’elle efclaircira cefte matière, amp; la p“^nbsp;caiifc du partemér du Prince, ie la deduiray couuticnbsp;aucc les caufes amp; fondemens d’icellc.Chaf-cnn fauoit que le Duc de Guife amp; fon f«u.
-ocr page 404-Hiftoire de France, frère le Cardinal eftoyent deux teftes envnnbsp;chapperon » en forte que ni l’vn ni l’autrenbsp;propofoyenc rien au côfeil qu’ils nel’eufsetnbsp;prémédité enfcmblc auparauant. On s’esbanbsp;nitdonques comme le Cardinal auoitnUînbsp;en auât de fe failir de la perfonne de ce Pnonbsp;ce,amp;fon frere fur d’auis tout contraire:ædnbsp;mes iufques à rendre raifon de fon opinio®nbsp;contre fa couftume.Car en toutes chofes gt; *nbsp;foiiloit dircjMô auis eft rel,amp; faut faire ain®nbsp;amp; ainfi.Mais en ce fait il harengua aflèz lo®nbsp;guement pour dilTuader fon frere jdifa®^’nbsp;que s’attacher aux Princes fi fbudaineine^'nbsp;feroit efmouuoir vne fedirion vniuerfd*“nbsp;mcfmementpenilât les ieunesans du R®/'nbsp;Que fi on le vouloir faire, il proteftoitnbsp;ce feroit contre fon gré amp; confentein®®'nbsp;Autrement ce feroit donner couleur anbsp;placards Ä: libelles diffamatoires 'Lnbsp;par les rebellesjqui taxoyent la maifo®nbsp;Guife dé vouloir efteindre amp; exfen®*’'jjnbsp;le fang Royal. Mais que biennbsp;fortifier les preuues , amp; preparer les 1®^nbsp;ces du Roy, auant que de penfer a *nbsp;telle enrrepri/c. Cela, di-ie , en fitnbsp;hir quelques vns : mais d’autant qu® jnbsp;au rebours de la conclufion ils drefiérenbsp;tout ce qui eftoit requis pour furpte®,j|,nbsp;ledit ScigneurPrince,il fut bien toftaif® Jnbsp;ger que ceftedifputc n’eftoitqu’vnie®nbsp;af^
-ocr page 405-, Sous François II. 395 Me. Car ils demandoyenc vn confente-ce que s’il en a-Oit maton ne leur pèuft reprocher auoirnbsp;to piiifiancc abfolu£,mais que ç’au-efted’vn commun accord dcconfencc-de tous.
IrpScR e- ^^^’^deBearn,fachantque s’iltomboit ce luitunenbsp;ennemis, c’eftoit fait .de fa **nbsp;gt;veu la corruption qui eftoit en laiuftice,nbsp;fnnuetainesqu’infcrieurcs,defnbsp;4 il n’âttédoit aucune équité : dequoynbsp;^Ooitveu tant de prennes qu’il n’enpou-ne deuoit nullement douter. Son pat-fntfut afléz accortcmentamp; ingenieufe-
, drefle, amp; ne le declaira qu’a peu de gés, hnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;print.Car fei gnant d’aller à
train dcuât.Puis quad
0)1 ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, au lieu d’aller à Chenonceau,
æ Roy eftoit,il print la trauerfe parla de la Dofte, amp; le chemin de la Gafeo-
Mt approcher fon train,qu’ifs letenoyent , f '^^tattrappé, amp; n’eftoit queftiô que de luynbsp;; jÏP^fetfon pacquet,quâd ils eurent aducr-'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J'^êt certain,qu’il auoit pallcîtcnât la roü
I de Beatmdequoy ils furet fort mal côrens» '^’ïies de ce qu’ils entendirent que Mali-l'aifné l’attendoit à Poitiets,fcignantnbsp;dit en Cout,amp; que ce neantinoins ils s’en
-ocr page 406-35» 4 Hiftoire de France, eftoyent allez enfemble. EtfaucentéJr®^;nbsp;le Prince, eftant furfon parrement,nbsp;plldeHo?! de Genly, lequel encores qu’il euftnbsp;lt;fvne gi- grande faueur de ce Prince, ce neantmô»nbsp;tournee fuyuant le vent de la Cour, s’eftoitnbsp;tousvents. parti de ceux de Guife . Eftant donc pâynbsp;en intention de defcouurir quelque endnbsp;de nouueau pour eftre le bien venunbsp;Cour,il fit entêdre au Prince qu’il alloicnbsp;lier le Roy , amp; qu’il n’auoit voulunbsp;luy venir faire la reuerence,pourfauoitsnbsp;luyplaifoit rien mandera fa Maiefté.nbsp;Prince , qui ia fe doutoit de luy, refpu*’nbsp;qu’il n’auoit autre que mander. L’autrel^'nbsp;fecoue la bride, difant qu’il fauoit quenbsp;Roy ne faudroit à luy tenir propos de w’nbsp;fachant qu’il auoit eu ceft honneur denbsp;eftre feruiteur, amp; qu’à cefte caufe, ünbsp;roit grandement eftre chargé denbsp;bonnes nouuelles pour les dire au K j.nbsp;mefmement qu’il euft quitté toutesnbsp;ueries amp; opinions nouuelles de lanbsp;gion,d’autant qu’elles ne conuenoyentn^^nbsp;iement ni à fa grandeur, ni à fon aagepnbsp;eftre fi fage. Le Prince fur cela le c a Snbsp;de prefenter fes treshumbles reconiniannbsp;rions au Roy,amp; à la Royne. E^dil vousnbsp;mande, dit-il, plus auant de mes nouuenbsp;vous luy direz, comme ic luynbsp;vous,que ie luy fuis treshumbic
-ocr page 407-Sous François II. 3.9$ P feruiteuï amp; parent,amp; que quelque cho-*'l'i’on luy ait dite au contraire, il me trou-^^fitoufiours preft de le luy monftrer par cfnbsp;fn tout ce qu’il me voudra commander,nbsp;.^oncontre la Religion. Car l’ay protefténbsp;*f'il)cotnmc ie (3.y encores, de n’aller ia-à la Meflè. Genly le fupplia de don-/'¦«charge de iipiteufes nouuelles a d’aunbsp;luy. Le Prince répliqua que s’il nenbsp;fgt;ydifoit »il en feroit luy-mefmcsle mef-dedans peu de iours , qu’il efpcroit al-ftouuer le Roy de Nauarre fon frère, amp;nbsp;Pédant prendre congé du Roy. Ces nou-'des venues à la Cour refiouyrent ceux denbsp;, ’^d«»pour auoifjCe leur fembloit, dou-^¦^latiere défaire le procès au Prince ,nbsp;'^ftfnioin comme domeftique, amp; non re-• '¦^chablc: joint qu’ilycn auoitd’autresa-Genly, qui en pouuoy et parler, pour a-'’'ftftétenu ce propos en grande compa-^^'^•llseftimoyent aufsi que fa venue eftoitnbsp;à point, amp;lesdeliureroitd’vn dange-Voyage amp;cnrreprife, comme celle qu’nbsp;^Uoyent faite, de fe faifir de fa perfonne,nbsp;4^ielque part qu’il fuft. Ainn fe repo-i^’^^amp;cndormans fur les paroles deGen-y ’ ds ne peurent imaginer qu’il euft au-ƒ Volonté que de jgt;aflèr par la Cour al-^^deuçrs fon frere ,en forte que cela lesnbsp;de luy drelTer des embufehes parnbsp;'•demins, comme ils fe repentirent bieu
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3^^ Hiftoire de France; depui« qu’il leur fuft efehappé. * jp,lt;^nbsp;fois, comme ils faifoyenede pierre Fnbsp;leur fut vu argument d’aflcurerleur^^^Jotnbsp;ftez qu’il n’y auoit rien plus vra/)nbsp;le Prince eftoit accule, amp;nbsp;le rendort attaint amp; conuaindi«nbsp;ne fut plus queftion d’autre choftnbsp;pedier commifsions nouuellesnbsp;gens, afin d’aller faire la guerrenbsp;Nauarre qui l’auoit retiré chez foy*nbsp;Ir r^’mVnbsp;nbsp;nbsp;Le Marefchal fainftAndré qui
lié des^ regnantHenry, intime feruiteiir couttifas. Prince, entreprit vn voyagenbsp;afin de vifiter fes freres.Maisnbsp;fayer s’il pourroit rien defcouurir denbsp;feins. Ce que le Roy de Nauarrenbsp;pour tout certain à l’arriuee denbsp;Neracjoù il eftoit lors, qui leurfitcru*^*^^^ ^nbsp;on ne demandoit que leur ruine eii^'^ ƒnbsp;que partant leur faloit de bonne hei'y l(ii‘nbsp;fera leur falut. En qiioy Maligny I’^*nbsp;belle matière pour les perfuader gt;nbsp;clufion prife auec fes compagnonsnbsp;Enuiron ce mefme temps ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j
Mere,feignantde vou loir deplus nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
lire acerrenee des caufes des trouW^^ accroiftbyent, encores que fa confe’^nbsp;ce qu’elle en auoit ouy'de tant d’autf /nbsp;fonnages ne l’en afieuraftent que ffnbsp;cha,fous cefte couleur,de defcouuf*’'nbsp;qu’elle pourroit des entre^rinfes ”
-ocr page 409-Sous François II. 397 j'^ brafler du cofté du Conncftable, .nbsp;lier ’’ouueau pour vue querelle particunbsp;Duc de Guife amp; liiy,nbsp;Iæ Conté de Dampmartin acheté par i-’yCôneftable,des poings duquel le Ducnbsp;Attife pretendoit l’arracher par quelquenbsp;J’ijttede calTation de contraôt: le tout tel,-.^'î'^tcouueitfous le voile de procéder parnbsp;'’’'•ce, que chacun apperceuoit al’mill'in-'^'’tion des-parties tendre à vn moyen plusnbsp;l’occafion s’en offroir.Dehrans doncnbsp;de Guife conoiftre fi le Conncftablenbsp;^ffouueroit enueloppé parmi ce qui concernbsp;’'oitle Prince de Condé qu’ils tenoyct défianbsp;furprins en leurs filez,perfuaderent ai-‘quot;ï'«nt a laRoyne mere d’enuoycr quérirnbsp;''^'^tttainLouys Regnier feignent de la Plânbsp;qu’oneftimoit deflors feiuirdecon-^'Ibien auant au Marefchal de Montmo-^''^y-Ceftuy-cy appelle, amp; introduit au ca-’^(^t de la Roy ne mere ,1e Cardinal eftantnbsp;cJetjjefg la tapin’erie,àfainôl Leger.ennbsp;H'’ds des vrayes caufes de ces troubles amp; desnbsp;’^tt\edes qu’il eftimoit s’y pouuoir appli-1 ^quot;^t,aptes s’eftre en vain excufe,fit en fom-1 ^^ vncrefponfe ,puis apres rédigée par e-„'^'ItparluYmefmes, dont le fommaire s’en-Ipit.
Udit donc que ceux qu’on appelloitHu-S'^^nots eftoyent de deux diuerfes fortes, amp; ' ï'^'irtant deuoit-on vfer dediuers remedes
-ocr page 410-3^8 Hiftoire de France, pour les appaifcr. Les vnsgt;difoit-il,tgt;^,j,nbsp;gardent qu’à leur confcience : les aiitr®*nbsp;gardent à l’eftat public. Les premiers oLjnbsp;ftéefmeus par la Renaudicj voulant’“ (nbsp;prétexté deprefenter vne requcfte)'“\ynbsp;la mort de Gafpar de Heu fon beaunbsp;pouuans plus , à la vérité jfupporternbsp;gueur laquelle on a fi long temps ennj”'^i(nbsp;contre eux. Les autres font irriteznbsp;l’eftat* du Royaume eftrangement cnn s,nbsp;par eftrangersjlcs Princes du fangen e -forclos, f^ant à ceux-Ia,on les ponnn^^^}nbsp;paiferaifèmentpar vne aflcmblee denbsp;ques fuffifans perfonnages, lelquels»nbsp;couleur de traduire fidelement la Inbsp;teroyent les differentSjamp; trouueroyent ,¦nbsp;lementqu’iln’y a-pas fi grande difco*^“^j’}pnbsp;il femble entre les parties. Les autres n ^^(1nbsp;paiferoyent aifcment,finon mettantnbsp;ces du fang en leur degré,amp; demettan^^j,,-doucement ceux de Guife par vne anbsp;bleedes Eftats. Etpourmonftrerqni*nbsp;toufiours mal prins aux eftrâgers, fi“’nbsp;grans qu’ils fuftent, voulus eniambet * jJ)nbsp;Princes du ßg, il alleguoit mefsire ’nbsp;Cerda,autremét dit d’Elpagne, fib
Roy de Caftilie,gendre de mefsire i de Blois,fairCôtcd’Angoulefmeamp; ,nbsp;ble par Philippe deValois fon oncl^nbsp;té: lequel leand’Efpagne futfinab^^,,ct'nbsp;^dedans fon li(ft par la nobleiTe de
-ocr page 411-Sous François IL 399 f » Eftienne de Bauieres freve d’lfabelnbsp;de Charles fixieme, amp;c fils de Louysnbsp;y “auieres Empereur, lequel futfaccagéànbsp;' l^neufiie S.George, amp;mis hors du Roy-René qui s’intituloit roy de Sicile,nbsp;du fcuDuc de Guife ,óhaflé de la Cournbsp;J France pat l’Amiral Grauille,du tempsnbsp;' dipnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;huiriefme.il ne Erut doc pas,
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p^p^’^’il, qu’eftât le Royaume de France có-detät d’illuftres maifons,entre lefquel-4. peut trouuervne douzaine ifl'uede Hgne des Rois ,la maifoh deGuife,nónbsp;Lorraine, en laquelle il n’ynbsp;titulaires, penfe auoirnbsp;defl'us. Et deuroithié le Ducnbsp;i fe fouuenir que feu fon pere auoitnbsp;gradVe-auparauant eftoit exercénbsp;Simples gentils hommes, amp; fe con-’’'annbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;belle fille n’euft point de
à Fótaine-bleau, le iour de fes nop ^^ritle fcuRoy François,q ceft hóneurnbsp;fang:A: qnbsp;^5 de Lorraine vouloyct faire des Prin-faire en leur pays,à leursnbsp;fait,Môfieut de S.Paul freie denbsp;^ç^'^^Urde Vendofme n’ouit iamaisle feunbsp;' ^^gt;0 Cuife fonbeau frere s’appellcr Prinnbsp;ne dift en fc fouriant, que le Ducnbsp;Aleman en François : amp; que tou-fois qu’il fe voudroit appeller Prince,
-ocr page 412-400 Hiftoirc de France, pour parler proprement François ? ilnbsp;adiouftcrjde Lorraine. Mefmes ennbsp;Icmentvnaduocat en plaidant pour ƒnbsp;Sieur dcGuile,ayant prins la qualify ri Çnbsp;cedl fut dit amp; ordonné fur le champnbsp;fte qualité feroit rayce : ce qu’ô jiU'nbsp;efté caufe en partie de démettre de Ir’*’.-,;:;nbsp;le feu premier Prefident Lifctjà lap^'’^nbsp;du Cardinal de Lorraine, fans autrenbsp;teroutesfois.Sacôclufionfutqiie h^‘nbsp;loit cuiicr vn remuement bien dang^*'^jj|jrnbsp;faloit contenir ceux de Guife ennbsp;tes,ou pour le moins leur bailler com*’’j 5nbsp;bride amp; contrepoix de François uatuf^^fnbsp;tenir les vns amp; les autres en raifon-F^ jnbsp;ne répliqua qu’elle n’auoit efleuetrnbsp;Guife finon uiyuant les traces duh* nj*!nbsp;fon maryiqu’elle euft bien vouluçu^* ƒƒnbsp;de Nauarre amp;c le Prince de Condenbsp;rangez à la Cour, à l’exemple denbsp;de Monpenfier amp;: de la,Roche fut-'nbsp;s’y voyoyent fauorablement traite? *-rez.Etque c’eftoitmefmes contre lapnbsp;ne du Roy que celle entreprifenbsp;auoit eflé drelfee.LaPlanche refpou jnbsp;n’elloit croyable qu’vn François natnbsp;fur tout vn Prince du fang, fe fuft'^*^^nbsp;nbsp;nbsp;,
tre la perfonne de fon Roy : mais | qui occupoyér la place des Princes “ inbsp;fachans iceux nepouuoir ellre debo |nbsp;Ion leurs anciens priuileges, queƒ
-ocr page 413-Sous François IL 401 ^****iier chef du crime de Icfe Maiefté, a-pluftoft forgé cefte accufarion, fub-Uperfonne duRoy au lieu de la leur.nbsp;~flt;îue fi elle vouloir entretenir les Princesnbsp;QU fang CS honneurs qui leur font deus, el-*® gouiierncroit comme vne mere les vns amp;nbsp;les autres. Brief,qu’elle ne fautoit plus fairenbsp;PQUt ceux deGuife que de leur perfùader denbsp;s’egaler en rien, à caufe de leur maifon,nbsp;aux Princes du fang: mais de fe contenternbsp;^ftre honorez comme officiers du Roy,fe-louce quiferoit deu à l’eftar qu’ils exerce-luyent. Ce propos ainfi tenu le matin,amp; entendu par leCardinal de Lorraine caché dernbsp;hete la tapiirerie,amp; la Planche renuoyé dif-ner, il Fut conclu qu’on le renuoycroit que-riraptes difncr pour le tenter plus auant, amp;nbsp;finalement, s’il ne difoit tout ce qu’ils efti-®oyent qu’il fauoit bien , il feroit mis ennbsp;^ge pour liiy apprendre à chanter. Eftantnbsp;tappelléjlaRoyne mere, acópagnee de Ma-°amcdeMonpenfier,luydit,qu’elle ne fenbsp;Pnuuoit perfùader que cefte querelle ffift a-“®nue pour les honours prétendus par ceuxnbsp;ƒ Guife: à quoy il fe trouueroit bon reme-^’donnant le premier lieu aux Princes du
gt; amp; le fécond à ceux de Gui^, de forte Hu aptes le premier Prince du fang marche-n*t le premier Prince de Lorraine, apres lenbsp;^‘•fnd Prince du fang, le fécond Prince denbsp;^ttaine, amp; ainfi confecutiuement : mais
-ocr page 414-4OX Hiftoire de France, qu’il faiioit bien d’autres cliofeSjS’dnbsp;loit dire, à quoy elle l’exhorta, luynbsp;tant grande rccompenfe d’vn cofte,^ ijd/nbsp;tre part luy faifant allez entédre qi’^?nbsp;en prendroitjs’il ne difoittout.Et .-gpf»nbsp;pria de luy aider pour attrapernbsp;Soucc!les,amp; quelques autres principenbsp;belles,fans luy nommer de pres ni denbsp;maifon de Montmorency.La Planche»nbsp;me libre amp; d’entendement, aunbsp;ftonner, apres auoir protefté qu’il ennbsp;dit la pure vérité fans aucune pnfsi®*?nbsp;culierc,rcmonftra que iamais ne fern**:nbsp;fert cell: acouplement des Princes denbsp;fon de France, amp; de la maifon de Loff jpnbsp;dont il luy defehiffra toute l’origine.C^^Jj^i!nbsp;/bit-il, vn temps a elle que la Lorraine enbsp;comme vne foreft cfpeflè entre la Fr^ ïj,))nbsp;rAllemagne:amp; partant ceux de celle ni^^jnbsp;de Lorraine faifoyent acroire aux AU®nbsp;qu’ils elloyét grands en France, amp; a’”'nbsp;çois, qu’ils eftoyent grands en Allen’^»nbsp;Mais celle foreft eft tellemendefclair^'nbsp;les afaircs d’Allemagne tellementnbsp;iufques au fond,que nul n’ignore I® Gsnbsp;rang que tenoit le Duc de Lorrainenbsp;CS a'flèmblces de l’Eftar de l’Empire, d®nbsp;te qu’il ne s’y trouuoit Prince quinbsp;ficulté de luy ceder. Et quant à la [jtnbsp;ce , la grandeur que celle maifon y
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Sous François IL 403
Madame Y oland d’Anjou, tif*^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;René fon pere auoit ma-
Prif^'' endroit-là, pour fe racheter de la ®'',où il eftoit tombé par 1’inconuenicnrnbsp;te ƒ perdue par luy,concrc le Corw-’''o^a ^u^^mont : duquel mariage il a alleznbsp;quel regret il auoit, ay-auoitpeu aux defeen-tie fadite fille fon vnique heritiere.
foitjla loy Salique empef-Ce3 ‘l’i’aucun n’ait grandeur en Fran-Ich^^^'^^des femmes, amp; la reigle genera-^hp ®9'’enul Prince eftrangcrtiéncrang j’^'^^-Que fi le Duc de Guife veut tenirnbsp;'hiç^ François originaire , il ne fauroitnbsp;Faire que de reprendre le nom amp; lesnbsp;Boulong ne, amp; fe contenter de «cenbsp;'Menbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Qu’ils foyent iflùs, comme
de j'î’Fentenleurs Chroniques,d’vnBarô quatriefme fre^nbsp;Mu
*°n, amp; mary de l’heritiere du Duc de hUj, p^’^e, dont ils maintiennent eftreve-*'''ifi rMadame, que dunbsp;Mc frere d’iceluy Godefroy, feu vo-maternel, Conte de Bou-°^^'^enu, auquel à celle caufe appar-*gt;tu| J°yent les petites croix de ce royaumenbsp;Moy lerufalem, que ceux-cy s’attri-gt; ayans pris 1« nom de Lorraine.
Ce i
-ocr page 416-404 Hiftoire de France, Sa cohelufion fut quant à ce point, que^^*’.^nbsp;de Lottaine ne deuoyentnullementnbsp;eolier auec les Princes du fang,ainslcü^^nbsp;der amp; faite place : qui efloit le moyennbsp;paifet les plus dangereux Huguenots-quant à la capture de ces prétendus rebei*nbsp;il trencha le mot,qu’il n’eftoitni Preuoftnbsp;Marefehaux ni efpion. La Roynen’enp^^jnbsp;uant tirer autre chofe le mit entrenbsp;des gardes, alléguant que par informât*nbsp;il eftoit chargé'd’auoir eu inrelligen*^^*Snbsp;la Kenaudic; dont il fe purgea fi euitl^^’^jj,nbsp;qu’il fut mis dehors au bout de quatrenbsp;Tel fut le pourparler de la Planche ho*”^^nbsp;politique pluftoft que religieux,s’3bu(a'Lnbsp;cc qu’il mit en auant des differentsnbsp;ligion,non moins qu’en ce qu’ilnbsp;tention qui auoitefmeula Renaudie-eft-il vray que Gafpar de Heu Sieurnbsp;chargé d’auoir pourchafle quelque^ ƒnbsp;gence 8c aflôciation entre le Roy denbsp;reamp; les Princes Proteftans d’Allemai^^^u'nbsp;fur ce mené prifonnierau bois denbsp;nes,y auoit efté outrageufement tojt*” inbsp;puis à la façon d’Italie, amp; non ennbsp;vraye iufticc,pendu au garrot,duqy^nbsp;aéfe fut miniflre Michelnbsp;Ciuil,par le cômandementdeceiutnbsp;fe;amp;touchoitcefteiniureaufsinbsp;die,d’autant que ledit Sieur de Bu/’nbsp;uoyent efpoufc deux fœursdc
-ocr page 417-Sous François II. 40s Rongnac. Mais c’eft chofe certaine que fi lanbsp;Renaudie euft eftc mené de quelque paf-quot;on particuliere, il auoit bien vne autre oc-'p Q^plus pregnante pouren eftre cfmeu,nbsp;^^Uoir fa vieille querelle auec duTillet quinbsp;auoit fait de maux, amp; dont il fe pou-^'‘•taflèurer de fepouuoir venger, s’il fullnbsp;à bout de fon entreprinfe. M ais ceuxnbsp;^'’’l’otit familièrement conu en iugentau-f®U)ent;encores qu’il fc puifiè faire qu’il nenbsp;?ftdutout exempt de défit de vengeancenbsp;fe faire valoir.
. .Quelques vns d’autre part auoyentfait j;“« diligence entiers toutes les Egliles de refinancenbsp;pour leur remonftrer lamachinatiônbsp;j^ceiix de Guife, qu’ils conurent aifement ^Via^Reii-ruine prochaine, s’ils ne pouruoyoyent 8'°’'nbsp;^Uiptemétà leurs affaires. Partant s’eftans deGu?feamp;nbsp;‘'citïblez, leur deliberation fut d’auoirre- ksminî-^''UrsàDieu par ieufnes amp; prières,amp; defenbsp;^'^dre entre les bras des Princes du fang, oie.nbsp;p^Uiine peres , tuteurs amp; conferuateuis denbsp;'^Uocencedes pauures affligez,amp; Icfquelsnbsp;/loytntpar vne prouidccc de Dieu admiraal appeliez par les loix naturelles du paysnbsp;telles charges,pédât la minoritédesRoys.nbsp;afin de les elmouuoir à les prédre en leurnbsp;™teftion amp; fauuegarde, on côclud de leurnbsp;^uionftrer la maladie eftre commune cn-ôtlefdits Pvinces.Et partant que cha-
Cc 5
-ocr page 418-406 Hiftoire de France, cun des affligez qui eftoyéten nôbrein^®-y em^loyeroit tout fon bien, amp; la vie»*“ ,nbsp;ques a la derniere goutte du fang, iul^ ,nbsp;ce que ces vfurpateurs du Roy amp;nbsp;aume fSflêntdechafl'ez, le Ray remis c’’nbsp;berté,amp; les Princes au lieu Sc rang qß‘nbsp;appartient pour gouuerner les àfairesdnbsp;ques à ce que ledit Seigneurnbsp;en aage. A tant certains notables pen®nbsp;nages furent députez pour aller trou®® ¦nbsp;Roy de Nauarre amp;fon frerej lefqu®^^^j{nbsp;uerericà Ncrac bien toft apres
Condé , amp; prefenterent leur fi'pP*’.^^ j)i-amp; remonftrance que i’ay bien voulu gt;%-fercr de mot à mot, comme contenau^^jjii fleurs chofes dignes de mémoire,nbsp;qu’au refte elle puiflè fembler aaucuu^^^^f-procedee d’efprits trop pafsionnez,p®’^(jiinbsp;lire tenue pour partie d’vne fimpl®nbsp;toutvraye hiftoire.
tiw?amp;te. SI R E,amp; vous Mefsicurs,encores monftran. peuples qui dc long temps fe fente® ƒnbsp;auRoy de prellez de la tyrannie amp; cruauté «enbsp;Nauattesc fon de Guife,qui s’eft faifie de lap .J;nbsp;«quot;dufang ne du Roy,-amp; empareede lanbsp;de France, la France,partie par force, partie p®* ƒnbsp;fo,ne vous ayent iufques àccfteh®^,;^^''nbsp;KoyJamp;du bhqucment aamonneftedevoltrcnbsp;Royaume, deuoir, ni demandé le fccoursamp;®®^qiKnbsp;ce qu’ils attendent dc vous: fl eft'®
-ocr page 419-Sous François II 407 ^fefont teus par faute de bien entendre amp;nbsp;^noiftte ce qui en eft, mais pluftoft pour-qu’ils ont efperé que vous n’eftes def-Voutueuz de bon iugement amp; confeil, Qcnbsp;W vous entendiez afl'ez l’autborité ôcnbsp;P'^iflance qui vous eft donnée de droit di-humain : lefquels droits amp; preemi-''ces ils ont eftimé que pour tien vous ne
- quot;liez laifler perdre,pour le grand intereft
amp; voftrc poftetité gt; d’auoir ’¦uuenvoftteprcfence la poflefsion delànbsp;^cicborité de voftre maifon» amp;nbsp;l^ ^'Pour n’endurer que laFtance,à laquel-ç^^'ous deuez tout apres Dieu, ne fouftriftnbsp;qu’elle fouffre par fau-gouuernee 8c adminifttee par fesnbsp;ƒ ^ys,naturels 8c leeitimes Princes 8c Gou-*nbsp;'quot;''neuts.
^ous auons doneques penfe iufques i-¦) nbsp;nbsp;J ’*1.quot;^ par quelque prudence fcctette , 8c à
f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;inconuc vous eufsiez délibéré de
gt; I nbsp;nbsp;?Pftruer voftre dignité 8c degré, ôc garen-
'1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;France des inconueniens aufqucls
J i ^3. voyons tombee;8c fommes demeu-/1 .3 en cefte opinion iufques à ce que l’efmo ' \ ’^agueres furuenuc à Amboyfe nous anbsp;; 1 iufte occafron de ce que nous vousnbsp;' l ^j^l'^^erons franchement : C’eft afauoir,nbsp;( l j? 'l'^'e vous n’eftiez fuffifamment infot-
1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;droits qui vous appartiennent
1 'efoulagemétde ce pauure Royaume,
-ocr page 420-4o8 Hiftoire de France^ ,, ou pour le moins que vous n’auez eOnbsp;recommandation que voftre degrénbsp;minence le requiert, le deuoir quinbsp;blige au peuple de France maintena”*' „nbsp;prefle par la tyrannie des cftrangcrs»nbsp;miflànt apres l’aide amp; fecours quenbsp;deuez, amp; que vous luy refufeznbsp;guement. Car eft-il vray femHable 4^^nbsp;tels perfonnages ayent dreflè cefte ePnbsp;prinfe, linon en vne extreme necefsité)quot;nbsp;tant que voyans voftre longueur, ils e*’nbsp;folu comme gens courageux amp;nbsp;«ftionnez à leur patrie qu’à leur propf^nbsp;d’expofer au hazard leurs biensnbsp;neurs j leurs femmes amp; «nfans )nbsp;propres perfonnes,pluftoft que u’élfay^jznbsp;retirer la perfonne de leur Royamp;r^e^nbsp;fieurs fes frétés, amp; de la Roy ne mere/nbsp;rre les mains de ces cruels barbares’^-par confequent de vous deliurernbsp;tout ce Royaume de l’opprefsion -j-fnbsp;que des cftrangers ? Car quoy quenbsp;rans voulans eftablir amp; maintenirnbsp;furpation fous le nom mefmes du R^Pnbsp;quel ils machinent la ruine,ayent taRl’nbsp;tous moyens à donner à entendrenbsp;confeil eftoit prins contre la perfonP^^^,nbsp;Roy amp; de la Monarchie de France» ’nbsp;ce qu’oiurc les conieéturcs contraires^^^^nbsp;font toutes euidentes,outrc l’aagenbsp;cence du Roy amp; de Mefsieurs fes frer^^’
-ocr page 421-Sous François IL 409
Si nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*
I? J^atuiel des François à 1’endroit de
Roys, letefmoignage des papiers amp; J. ^'t'oriaiix qui ont efté trouuez,la declara-que plufieurs en ont faite publiquemét.
yns en allant receuoir la mort par la cru-faux donner à entendre des tyrans, autres par efcrits amp; proteftations : toureJnbsp;'‘^SchoftSjdi-icjferuent de preuue plus quenbsp;^‘fifantc pour defcouurir en ce fait tout nonbsp;^oitentent l’impudence effrontée amp; defme-‘iitee outrecuidance de ces tyrans amp; publi-H'ics ennemis de ce Royaume.
Maintenant donc combien qu’il n’ait pieu à Dieu, vfant de fes fecrcts inferuta-®les iugcmcns,amp; à bon droit courroucé cô-ftenos fautes Äspechezafauorifer vnetellcnbsp;'ntteprinfe, toutesfois tant s’en faut quenbsp;pont cela nous foyons prefts à nous foumetnbsp;tteau ioug des eftrangers du tout infuppor-Uble , ou que nous perdions courage,qu’aanbsp;'contraire cela nous a cofnme refueillezpournbsp;auoir honte de nous-mefmes, amp; pour vousnbsp;^fueiller aufsi,Trcfilluftres amp; magnanimesnbsp;l'tinces François, à ce que ne fouffriez quenbsp;ancien honneur de la maifon deFrance,
Hiftoife He France^
qii’on vous fixit,ne fóyons en proye à ces fflsl heureux Caders d’vne maiïon eftrangerlt;^’nbsp;qui ne vhient auiourd’huy ennbsp;en laquelle ils fe font enetiezjiînonacl^nbsp;moelle qu’ils ont firec de nos panures osgt;^nbsp;du fang qu’ils ont fuccé de nos veines.
N’eftimez donc pas. Sire, amp; vous heurs, en liiànr ce prefent aduerriffèmenf’nbsp;d’ouyr la voix d’vn peuple mutin amp; rebellainbsp;oudchrcuxde quelques trou bles dofflcfl*'nbsp;ques,mais pluftoft les geminèmens,nbsp;me les derniers foufpirs de tant de mill*^nbsp;d’hommes : lefquels combien qu’ilsnbsp;fouffert en peu d’eipace de temps aticatu quot;nbsp;Aidions qu’il eft pofsible d’endurer àp^“'nbsp;ure peuple,toutesfois en onttoufioursû^’ænbsp;né Si donnent la coulpe à leurs demetitP*nbsp;à laconuoitife de ceux qui ont abuie“^nbsp;facilité de leurs Princes: amp; encores auiP”!'nbsp;d’huy Cc trouuent trefdiipofez à rnaintP*’nbsp;la maiefté de leur Roy amp; la preeniin*:®^'^nbsp;des Princes de ion fang ,pluftoftnbsp;blierle deuoiramp;obeiilànce volontaitcrnbsp;les y oblige. Car puis que Dieu a mâiP^nbsp;nant permis que nous ayons vnRoy»,nbsp;quell’aage ne porte d’apperceuoir j,nbsp;les dangers efqucls il eft tombénbsp;que tout accès nous eft fermé devenir**'nbsp;ques à fa Maiefté, fi ce n’eft à la mercynbsp;enncmys iurezdece Royaume:qucnoP^^nbsp;fte-il plus,finon de prendre les dernier5.j.j
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''c ôc nous mefmcs , que la tyrannie de ^ftrangetseft forte à retenir ce qu’elle a
gt; ôc qu’elle pretend de rauir contre patience tant renommee iufqucsicy,nbsp;tournee en fureur : amp; qu’il foit dit quenbsp;Httelque forcenerie nous a pluftoft conduitsnbsp;ce faitjqu’vnc fage amp; meüre deliberatiô.nbsp;Voylapourquoy,Sire,c’eftàvous amp; auxnbsp;^titres Princes du sâg,que nous nous adref-'ons: amp; afin que ne puifsicz aucunementnbsp;'fouter de vos droits amp; deuoirsdl vous plaida bien amp; meurcment confiderer les articlesnbsp;tuyuans i lefqucls nous auons bien voulunbsp;Coucher nuement amp; (implement gt; afin quenbsp;chacun les puilfe mieux entendre amp; poifer.
Premierementjvous ne deuez ignorer ce point que nature mefmesnous enfeigne,nbsp;ceftafauoir qu’vn chacun efttenu d’auoirnbsp;vn foin particulier de ceux qui luy fontnbsp;conioints de fang, qui eft vne loy amp; ordonnance tellement amp; li exprefsément confer-naeepar les fainôles Eferitures, que S. Paulnbsp;prononce celuy eftre pire qu’infidele qui n’anbsp;foin des Gens.
Ccftcloy efttant vniuerfelle gt;que celuy
-ocr page 424-411 Hîftoire de France, qui s’en veut exempter peche contrenbsp;mefmes, c’eft àdirc contre l’ordre * j,nbsp;Dieu pour la conferuation defes create’nbsp;amp; nommément du genre humain. Ma*’nbsp;Ion que ceux de nos familles ontpln’^^j;nbsp;foiq de nouS}amp; que nous leur attoiici**’^^jlnbsp;plus presj d’autant ce lien d’obligado/’^^^nbsp;plus eftroit,amp; par confequent ceux q***Pnbsp;fumet le rompre font du tout defnaturea •nbsp;faut confcfl'er qu’outre la corruptionnbsp;relie quieft commune à tous honim*-’’nbsp;puis le péché d’Adam,ils font encores n Knbsp;pez derechef de la main de Dieu, qua** jnbsp;en viennent iufques là, felon que ditS ’ jnbsp;aux Romains, que telles gens qui fo**^nbsp;affections naturelles font du tout pri**®^nbsp;fens amp;iugemenr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ij/
S’il y a defeCluofité en nature quifn* gne de pitié , amp; qui requière ptot^P^^j^nbsp;cours, il eft certain que c’eft celle qu’o**nbsp;pelle Minorité. Car deux chofes fo**^nbsp;tout neceftàires pour la conduitenbsp;vie,c’eft afauoir intelligence amp; expet*^nbsp;lefquelles défaillent toutes deux auX P^j,nbsp;ures mineurs, veu que l’elprinquclq**^nbsp;amp; heureux qu’il foit donné (lî ce n ^nbsp;fpecial priuilegc 8c comme miracul*:nbsp;befoin de Çc confcrmence qui ne fe P^^yijc*nbsp;re que parfuccefsion de temps: amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,(1’^
nement du monde eft tehque celuy S aprins par experiece que c’eft des nO
-ocr page 425-Sous François II. 415 fi
°^S“in’aaurre guide que la prudence nce æn cerneau, fe trouucra mille fois deceunbsp;pour vne fois qu’il aura bien rencontré: ou-mille inconueniensgt; aufquels il n’eftnbsp;f ‘Sible que le mineur puiflê pouruoir pournbsp;garentir,encores qu’il euft preueu lenbsp;i '®ux qu’il fefoit pofsible tout ce qui feroitnbsp;P^^uoit amp; confidcrer.
Pant s’en faut que les mineurs, aufquels Ppartiennent les feigneuries amp; Royaumesnbsp;f droit amp; fuccefsion,ne foyent comprinsnbsp;le o’^^ioîinance que Dieu amifeentrenbsp;sommes,qu’au contraire d’autant que lenbsp;^•ïiement des afaires publiques requiertnbsp;P'’5 grand entendement amp; plus meure ex-piencc, d’autant eft-il plus nccelTaire, quenbsp;grands Seigneurs foyét côduits amp; gou-J^rnez en leur minorité, lefquels ne doyuétnbsp;jPMlet cela fuiettion, ni eftimer que celanbsp;/«ogue à leur grandeur,comme les fla-^ütsabufans de leur fimplicité'à leurpro-^bleur donnent à entendre ; ains pluftoft lenbsp;®yuent tenir pour l’appuy Sc entretenemétnbsp;^æurs honneurs amp; cllats.
ninfia-ilefté pratique de toute ancien-e en toutes nations pollicees,amp; nommé-riui''?'' Romain. Ainfi futTar-ttrî' æP’'^®'^’-’ir»ftitué tuteur teftamentai-enfans d’Ancus M artius, quatriefme l tçi,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. AinG ce grand Empe-
I ^IhilofopheMarc Antonin remit en
-ocr page 426-lt;1
414 Hiftoire de France, lacharge amp; gouuernemcnr de fes an^*^**^nbsp;amis amp;confciliers, fon fils Commodus»nbsp;quel pour auoir plus creu les flateurs q”nbsp;bcyà fonperegt;fc ruinatantoftauecrE®PLnbsp;re qui eftoit en fa maifon ¦ Ainfi fitnbsp;l’EmpereurTheodofc furnommclenbsp;à l’endroit de fes deux fils Arcadiusnbsp;norius » aufqucls il laifiapour tuteurs Stinbsp;cou amp; Rufin »combien que ce futnbsp;heureux euenemcnt, comme il fera dit Snbsp;apres. Et depuis encores Arcadius h*-pour tuteurs de fon fils Theodofe deiiXlt;^.nbsp;me, Ifdigerdcs Roy dePcrfe. Hieron^^^nbsp;fi tresheurcux Roy de Sicile ordonna q»!”^nbsp;zctuteurs à Hierofme fon fils aagé deq'*'*’^nbsp;ze ans »duquel il fera parle cy apres,amp;nbsp;mcmcnt les loix amp; dodeurs veulent qO^nbsp;Roy ait vn curateur ou regent iufquesnbsp;l’aage de vintcinq ans.
Et pour venir aux François» il ne fef^^ nier que telle couftumc n’ait efté de t® jnbsp;temps obferuee en ce Royaume quandnbsp;cas cft efcheu » comme à l’endroit denbsp;les le fimple» Philippes premier de ce nö^jnbsp;SaindLouysjCharles lixiefme»CliarIes*’^nbsp;tiefme» qui ont tous efté gouuernez pat^'’nbsp;teurs iufqu’à l’aage de puberté ; ce qidp^f inbsp;apparoir par ce que Charles fixiefmencnbsp;mis hors de tutele auant le temps,qn^ P .nbsp;l’aduis du confeil tenu 8c congregenbsp;fait à Reims »l’an M.ccclxxxviii.
-ocr page 427-Sous François IL 4^5 “owbftant il fouit de grands maux pour cenbsp;pîuure R oyauine : jnais s’il eft queftion denbsp;fonfideter particulièrement la maniéré denbsp;laquelle ont fuyuic les François » nousnbsp;^ouuerons.qu’ils ont tenu en cecy vn meil-®ur ordre que toutes autres nations • Carnbsp;anceftres conoiflans que le naturel desnbsp;J-afjois ne pourroit iamais porter d’eftre a.C-aux Princes cftrangets, Si d’autre conbsp;^^ayans non feulement preueu gt; mais aufsinbsp;^ppeteeu par experience des chofes adue-'quot;itstantes autres nations qu’en ceRoyaunbsp;’’'îj quel danger il y a pour leurs vrays amp; nanbsp;Autels Princesen leur baillant pour tuteursnbsp;H'ielques Princes eftrangers'.onc en premiernbsp;^cuparlaloy Salique forclos delafuccef-*gt;onde laCouronnegt;amp; par confequent de lanbsp;^'’tclle de leurs Roys,tous Princes alliez denbsp;Couronne par feule affinité de femme.Scnbsp;fondement combien qu’vne ordonnancenbsp;'^ftamentaire foit à bon droit tenue pour innbsp;^'olable, fl eft-ce qu’apres le decez de leursnbsp;^oys quelque claufe qu’il y euft en leurs tc-^atntns »touchant la tutele de leurs tnfansnbsp;*’''neurs,ilsontvouluamp; l’ont ainfi pratique,nbsp;, lu’en tels cas les trois Eftatsde ce Royau-i ’’'e s’afTemblaircnt incontinent apres le de-I ^^zdu Roy,pour en ordonner amp; eftablir aunbsp;f^ntquetequerroit le proufit amp; intereft dunbsp;Royaume.
ûauantage,fuyuantlaLoy naturelle dót
-ocr page 428-416 Hiftoire de France, nous auons parlé ci dellùs, amp; les Loixc’**'nbsp;les tant Grecques que RoinaineSjilsnbsp;pelle au goiiuerncment de leurs Roys/^,^.nbsp;tes fois amp; quantes qu’il leur a efténbsp;les plus proches Princes du fang »nbsp;qu’ils fuflènt capables de telle chargenbsp;liant ce qu’en ordonneroyent les j,nbsp;trois Eftats,au cas qu’il y euft en celinbsp;que difficulté.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;
Finalement,pour mieux afl'eured^jj ' du Royaume amp; conferuer la perfon^^f^inbsp;leurs Roys mineurs en leur authorité/^(,(,nbsp;giant la puiflànce de tels tuteurs amp; Knbsp;neursjilsontexprefsement ordonne'l^^nbsp;Roy feroir couronné des l’aage denbsp;ans,amp; que le tout féroit conduit en amp;’*’ ^(tr'nbsp;amp; expédié foubs fon feel. DauanWg^’fS'nbsp;les tuteurs amp; gouuerncurs auroyen^nbsp;feil ordonne des plus notables digt;^nbsp;me,auquel ils rapporreroyent les aW’nbsp;par lequel ils fe conduiroyent;amp; p,rfnbsp;lu que par le meur auis dudit confi'*nbsp;feroit mis hors de tutele mefmesnbsp;vingtchiq ans accomplis, s’il cftoRnbsp;doué de fens Ä: entendement capabnbsp;charge.
Et pour verification de ce nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
nous difons que ladite Loy Sallqi’“quot;’ iufte pour eftre mefprifee,amp; tropnbsp;pour eftre reuoquee en doute.nbsp;plus dangereux pour l’eftat d’vnl^^- ^ij*
-ocr page 429-Sous François 11. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;417
Prince cftranger cflcuc en authori-'^'pnncipalemcnt quad il eft ambitieux ou ’quot;««»comme font CCS mefsicurs les Cadetsnbsp;Lorraine » qui maintenant nous tyranni-*ƒ öt^voite fi iamais i 1 y eut Princes en ce mônbsp;Y » qui par vilaines amp; deshonneftes ta-d’auaricc amp;c toute conuoitife defme-gt; ayent fouillé le nom amp; tiltre denbsp;‘¦'’'ce, Ainfi fut iadis fous ombre delànbsp;rauy le Royaume des Romains denbsp;’^qcre les niains des enfans d’Ancus Mar-^'quot;spar Tarquin le premier de ce nom »amp;nbsp;P puis l’Empire de Rome quafi ruiné parnbsp;^«ubiciôamp; trahifon de Stilicon amp; Rufin tunbsp;d’Arcadius amp; Honorius: mais l’cxcm-P^ucHierofmc Roy de Sicile cft encoresnbsp;ps approchât de ce que nous fentons au-fd’huy. Car entre autres tuteurs que Hienbsp;quot;fonayeulluylaiirajily auoit vn certainnbsp;JJ, quot;fonodorus gendre de Hieron, amp; par conbsp;_*îuent oncle dudit Hierofme 5 ainfi que ccnbsp;'^mnalScfes frétés font oncles denoftrenbsp;qu’Andronodorus auoitnbsp;cLnoftre Roy anbsp;ft niepcc de ces Mefsicurs à leur renbsp;OCf ^’^^quel Andronodorus pour gouucr-neuen,nenbsp;declairevnbsp;quot;Uis régner en l’aage de quinze ans:nbsp;’quot;ift T 3-U’nt-il?c’cft que parce moyen ilnbsp;’ ^Roy amp; foy-mefme. Et pour venir à
Dd
-ocr page 430-4i8 Hiftoire de France, ,, noftre nation» qui a iamais leu chroniHnbsp;France, qui ne fache combien de cal^^nbsp;a foufFert la nation Françoife en pjfnbsp;faute d’auoir garde laditeloy SaliqU^’^^ZiSnbsp;rie par faute d’auoir aflèmbléHes trois tnbsp;afin de maintenir les Princes en leur a'*'’nbsp;ritéjchacun felon leur rang amp;: degrésnbsp;l’ambition des nouueaux venus?*^*^^ Ljtnbsp;luy qui ne fache la mifere, ennbsp;ce panure Royaume du temps des M*nbsp;du Palais,du temps de Charles le fiuapl^’^|jnbsp;Roy SainôtLouys,de Charles fixiefm^^nbsp;tres par faute de ce que delliis?
Nul dôc ne fe doit cfmerueiller, fi tenant nous , aux dcfpens defquels tousnbsp;piteux ieux ont eftc iouêz, nousnbsp;touspreftz d’cftre précipitez en meftu'^^jjnbsp;plus grands dnconueniens, délibéronsnbsp;nous en garder par tous moyens licites» ƒnbsp;afaiioir en vous aduertiflânt amp; vous j;nbsp;mant de vollre deuoir, comme ceuxnbsp;quels la ruine eft coniointe auec la j,fnbsp;tion totale de la maifon Royale ,amp;de 'nbsp;ce Royaume , fi vous n’eftes autfeiucnfnbsp;gueux de vous acquirer de ce quenbsp;liez au Roy, à Mefsieurs fes frétés, anbsp;mefines,à voftrc pofterité, amp; à tantnbsp;liers d’hommes panures amp;’obeifiàns gt;*' .[|,nbsp;de laCouronne. Et pour monftrer quenbsp;lov Salique a cfté ainfi pratiquée,nbsp;fufditcs ordonnances touchant les
-ocr page 431-Sous François 11. nbsp;nbsp;41^
(^^^UUerncvnens de ce Royaume de Tran-minorité des Roys ,ont efté ainfi nous fuffiva d’aile guet trois c-qui en fut décidé tou-^^°ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Valois fuécefléut
Belfon coufin germain» touchant le Roy Charles fixiefmcnbsp;à fon pere Charles cinquielme*nbsp;Roy Charles huitiefrae fuc-onziefme l’an 1484.Eftancnbsp;îkfçnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;R en lardant groflc
' ^’Angleterre, fils de madame Ylabel
’ S'^tnraine dudit Charles» ôc par confe-''epneu d’iceluy, querella le gouuer-ladite leanne amp; du pofthume l’encontre de Philippes denbsp;ç^J^is fils de Charles deValois oncle duditnbsp;^tlçs Ignbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pjj^^ confequent feule-
^?'^^coufrnremué de germain du pofthu-j^'iont ilcftoit queftion»fur lequeldiffe-il fut arrefté par les trois Kftats que Ic-d^?^ilippes de Valois feroit gouuerneur indite coufine,tant pourcc qucleRoy-de Prance ne fe pouuoit gouuernetnbsp;cfttâgers,que pour eftre le plus prochainnbsp;Salique , qui forcloft denbsp;leUnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feminine: ce qui fut
^ïïifcnt pratiqué» que ledit Philippes de *^is au lieu de regent fut declaire Roynbsp;que la Royne Leanne fut accouche^
Dd X
-ocr page 432-4^0 Hiftoirede Franck;
d’vnc fille.
Semblablement le Roy Charles à bon droit fiirnommé lenbsp;né par teftament que Charlesnbsp;fils de/ucccflèur aucc Louys fonauf^nbsp;qui depuis fut Duc d’Orléans gt;nbsp;quant à leurs perlbnnes amp; nourritu^^nbsp;en la garde de Philippes Duc denbsp;Prince du fang amp; leur oncle denbsp;les affaires du Royaume entre les mainnbsp;Louys Duc d’Anjou leur oncle de pe''®’nbsp;attendant que ledit Charles euftqn^^ -ans accomplis pour eftre couronnenbsp;ce neantmoins les Trois Eftatsnbsp;femblez fur ce fait, par lefquels fntnbsp;nonobftant ladite ordonnance reftamenfnbsp;re que ledit Charles feroit des lorsnbsp;tonné Roy, amp; le Royaume adminift^®nbsp;fon nom, mais que Louys d’Anjou fo” .nbsp;de de perc comme le plus proche,aônbsp;le gouucrnemcnt amp;regehcedu Royaônbsp;enquoyil le conduiroit par lenbsp;Princes amp; feigneurs députez ponreeft^nbsp;amp;qàantàla perfonne du Roy amp;nbsp;fieurd’Orleâs fon frere, qu’ils feroyednbsp;entre les mains des Duesde Boiirgog*’*!;;nbsp;de Bourbon , tous deux Princes dunbsp;fes oncles en ligne mafculined’vndeF^^jjnbsp;Sc l’autre par mere , afin de les condüif^^^nbsp;bonnes mœurs iufques enaagedepue^ ,nbsp;Et l’ut pratiquée celle Ordonnance iul^
-ocr page 433-^ areillemét,apres la mort du R oy Louys ’^’'ziefinede Roy Charles huitiefmefon filsnbsp;venant à la Coronne ,lesEftats fu*-aflemblez àTours, là où il fut arreftènbsp;H'ie madame Anne de France fafœur aif-’'^’^lauroit le annnertiement d’iceluv rou-
'^'itant qu’il n’auoit pour lors qu’enuiron ^’ngttrois ans, il ne feroit regét, ains que lenbsp;^Qut feroit conduit par Le confeil desPrincesnbsp;^plus grands Seigneurs du Royaume à cenbsp;''«putez, amp; font encores auiourd’huy imprinbsp;les aftes defdits trois Rftats tenus ànbsp;lefqucls fepeut voir tour ce quenbsp;l’ious entendons ,Sire,auoir fuffifammetnbsp;n'^rnié par ces allegations,, quelle eft voftrenbsp;pcminence en ceRoyaume,comme de ce-us prochain heritier de la Conbsp;'‘’'e de France, amp; pat confequent quel
Dd 5
4ii Hiftoire de France/ tort vous eft fait par les vfarpateorsnbsp;gers J lefquels, encores qu’eufsieznbsp;de fouffrir,foitpar la douceur denbsp;reljOU aurremeut,nous fonttoutesfo'^ .[,({jnbsp;font à iamais intolérables. Car ànbsp;ontils-vfurpé ce degré où ils sôt?eft-‘^y^nbsp;leur appartienne de droit naturel d)nbsp;traire nousauons monftré que vous ' J inbsp;tiirellement appelle à ceft eftat .nbsp;droit ou couftumes dcFracefains tout^^’^^pnbsp;bouts, pat ordonnâces amp; couftumes j,* ;nbsp;fcs,tous eftrangers,entre lefquels foi’]*' jjnbsp;tez ceux qui ne font alliez delànbsp;France que par femmes,en fontentie’Qjnbsp;forclos. Allegueront-ils quelquenbsp;ftamcnraiic du feu Roy Henry 111nbsp;point; amp; quand lefdits tyrans en’ofeiy^^jjfnbsp;fuppofer, quelle en feroicla vigueurnbsp;derogeoit aux ftatuts amp; couftumes ‘l’’nbsp;aumeîSc defendront-ils de la faucut û* ./jnbsp;Roy Henry,de la bonté duquel ils ont’’nbsp;temps abusé,amp; lequel, s’il viuoit enrlt;”'L,nbsp;iourd’huy, les euft pieça du tour decli*^ ^iinbsp;comme chacun fait qu’il auoit concMynbsp;de temps auât fa mort. Que leur refte’nbsp;pour-cou Uerture de leur ambition deli”nbsp;rce, de leur auariceinfatiable, denbsp;té enragee, de leur impudence incmy®],jjsnbsp;de leur audace intolerable, finonnbsp;ont acquis aisément par faute de s’y d ‘nbsp;posé virilement? C’eft afauoir le vo’’**’nbsp;noftrc Roy amp;Prince fouuerain n’cftîr
-ocr page 435-Sous François II.' 4x5 ^^gepour apperceuon' lacaptiuité amp; Ie danbsp;gt; ou il eft, amp; ne pouuant rien voir que parnbsp;'^^yeux d'autruy, ni ouyr que par les aureil«nbsp;jMc ces tyransj abufans fi cfFrontcment denbsp;j *gt;inplicitéde fonaageîmais s’ils ne veu-j^‘'faleur maniéré accouftumec que toutnbsp;loifible fans aucunu exception, parnbsp;a’elle loy, ni raifon, ni couftume trouuerôtnbsp;que celuy qui doit eftre gouuerné par aunbsp;/’^y» foit d'aflez ferme iugcment poür fe dónbsp;des Gouuerneurs, amp; par confequentnbsp;fdeftituer ceux qui luy font eftablis ? Etnbsp;Huant i 1j Royne mere,de laquelle aufsinbsp;^^üx-cy fc couurent, hélas ,Sire, que pouuôsnbsp;Ous dire autre chofe, finon que nous nenbsp;'^’Umes esbahis que de voirvne femme ftnbsp;^•'oiupee amp; tant abufee par ceux aufqüels ilnbsp;par trop aisé de luy faire croire tout cenbsp;bon leur à fcmblé, deque ce pendantnbsp;n’auons moins de pitié de la voir en-p^les pattes de ces loups, auec l’heureufenbsp;’^UeequeDieu nous adonnée parfon moy-^¦'»que de dcfirdc la voir iouir du reposnbsp;le chaftiment de ces mal- heureux tyrâsnbsp;J’y apporteroit amp; à ce panure Royaume?nbsp;^ais peut-eftre que leur impudence leur fenbsp;’¦^alléguer leur capacité amp; fufhfance , amp; lesnbsp;^^ands bien-faits à l’endroit de ce Royau-’^^¦•furquoy pleuft à Dieuque nous n’euf-'?^stant de iuftes,raifonnables amp; necef-répliqués.
Dd 4
42.4 Hiftoîre de France,
Premièrement fut-il iamais vn« ‘ . •r impudence j'^e vouloir cftre feuhnbsp;* de leur capacité amp; bien-faits, amp; s’ennbsp;cux-mefmcs la recomp. nfe ? Maisnbsp;bien-faits pourront-ils alléguer poulnbsp;compenfc defquels il leur loitloiliblc *^5nbsp;1er aux pieds toutes les facrees Loixnbsp;apres Dieu le fondement amp;cftablif-”J^^^3nbsp;ce Royaumc?tauir,voler,^lt;lt;brigandefl^nbsp;ronne ? lediger en leur puilTance lanbsp;perfonne du Roy, de Mefsicurs fesnbsp;amp; la Royne mercîchanger amp; rech^S^nbsp;toutes loix amp; edits à leur pofte? degr‘''“^\.nbsp;cfchafïàuder les Parlemens amp; toute la'“nbsp;ce ottroycràrcnncmy touteequebonnbsp;a fcmblé? faire la paix amp; la gu erre ànbsp;petitîfe nourrir du fang de la noblelTenbsp;çoife?fe faouler de la mouéllc des os d»P-ure peuple ? fe creuer de beneficesnbsp;cations fous ombre du zele de la Foynbsp;liqiie? amp; finalementquantà vouSjSitf’^^jjnbsp;le furplus des Piinces du noble fangnbsp;inaifon de Frâce, vous mefprifer iufq“^’nbsp;que d’attenter fur vos propresnbsp;oubliât/ mefnies le refpeôt partieufi^'' Tnbsp;doyucntà voftre inaifon, Sire, potquot;'nbsp;neur de l’alliance qu’elle en a recen-Oprudent amp;cxcellét RoyfranÇO*®’nbsp;bien s’en faut-il que tu n’ayes eftévra/ gsnbsp;phete, quand tu prédis ce que nous 'nbsp;qiiafi à l’œil, que fi iamais cefte
-ocr page 437-Sous François II. 415 •naifon de Guife gouiicrnoit Ic R oy ton fils,nbsp;’Helemetrroiten cheniife? O panure Frâce,nbsp;as-tu maintenu fi courageufenncnt Sc fi longuement la grandeur de la Maiefté de tesnbsp;Roys amp; Princes,pour eftre la proye Ä: le bu-l'u des plus lafches 8c deshonneftes de toutnbsp;‘^mondc’rnais encores eft-il bcfoin de fpe-pu^ttoutes ces chofes par le menu,afin quenbsp;frionde vniuetfel conoilTe noftre iuftenbsp;^°’^plainte.
P ^'ul ne doit ignorer combien cft expres le '’.'¦’ï'ent,par lequel les Cardinaux fontaflèr-l'^aux Papes, defquels aufsi ils s’appellentnbsp;ureatures, amp; comme ils fe fontenticre-p^'^texemptez de toute la iurifdiélion desnbsp;^f'uces, de l’amoindrifl'ement defquels ilsnbsp;^entretiennent encores leurgrannbsp;» laquelle n’a nul fondement,ni en l’E-'?fure fainfte , ni en aucun ancien Concilenbsp;j^^anon.A queltittre doc vn Cardinal au-^^ '1 la charge d’vn Royaume de France,nbsp;OjU’il s’eft aftraint par fermét à vn autre,nbsp;j * fgt;uuentesfois mefmes fera cnnemy denbsp;duquel les droits tat fouuent fontnbsp;’^cardans au profit du Royaume? Carnbsp;. ‘uiefnics eneft-il aduenu de noftre tepsnbsp;gouuernc. Etnbsp;cefteroit, comme feroitnbsp;goi'Hfrner les finances d’vn telnbsp;î(j^^®’-'*^e,celuy,quin’eft rcfponfable deuStnbsp;luge fcculier,quand il feroit queftion
f
,i
43.^ HiftoiredeFraneè, ' de luy en faire fendre conte , voirenbsp;mes quand il n’auroir que fon pritiii^'?^nbsp;dcclericature?£tdefait,le Roy leanjpou*^'nbsp;uen de bon confeil, ofta les féaux amp;nbsp;nimcnr de fes afaircs à fon Chanceliebnbsp;me meftire lean des Dormans, apres q'’nbsp;luy fefur fair Cardinal :amp; ne fontcnco^f jnbsp;auiourdhuy admis les Cardinaux au connbsp;de la fcigneurie de Venife,ni d’autresnbsp;bliques bien policées.
.Dauantage par côbien de Côeilcs Si nons eft-il défendu aux Eccleiîaftiq^^^^j,nbsp;fc melier des afaires profanes amp;¦nbsp;eu!iers,amp;: principalement du fait denbsp;re •’ mais peut-eftre que môlîcur lenbsp;alléguera la necefsité qu’a le peuple ‘*^^[11nbsp;de fa prudéccamp; cloquéce:mais à q^y^Çp/nbsp;ra-il faire acroire, foirgrad ou petit’nbsp;qu’il en foit, les trilles amp; malheureuxnbsp;pies de ce qui ell aduenu en ce Ruy^ cnbsp;par le gouuernement des Cardin^'^^.’^^cnbsp;ftoyent liiflîlans pour nous faire pre^^^^tnbsp;que nous auons par trop expérimentenbsp;malheureux furnomméà bon droîtK.jjilnbsp;dinal de la Ruyne. Car ainti ennbsp;Cardinal d’Amiens du temps duRoynbsp;les fixieme,qui ne feeur iamais en auÇnbsp;fon,pource qu’iceluy Cardinalnbsp;ré à Rome aucc fes larrccins:amp;lcnbsp;Balue du temps du Roy Rouysnbsp;n’eull failly d’en faire autant, h
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^oy n’y cuft pou vue«.
J Autät en print-il n’aguercs au Royaume ]’’^Iccerre par le goiiuerneméï dnCardi--Yorth-.amp; de frefehe memoircle moine
1 ^îtdinaldeTiâfyluanie a-i! pointefté ce a rany ccRoyanmc à la Chreftienté»nbsp;^‘I'tipourfon ambition l’a mis en la dcfolanbsp;laquelle il eft auiourd’huy’Outre ce-expreflèment ordonné par les loisnbsp;^'^^'^euxqui font deteurs amp; contablcsà lanbsp;J ] publique ou au Fifq, ne foyent admis ànbsp;adminiflrations deuant que d’auoirnbsp;. Sepavé. 11 eftoitdonc requis enprc-t que ces Mefsieurs rcndiflentcon-ç , badinintftration des finances quils ontnbsp;ç ^‘'longuement, amp; qu’ils ont conduite finbsp;L P Lucien Cernent que nul n’ignote quenbsp;ç ƒquot; Roy Henry , le plus bénin Si le plusnbsp;k finbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;monde, s’apperceuant à
uu où l’auoit conduit l’ambition de ces f ?«eiireux,eftoitenricremét refolu de leurnbsp;i^endre conte, amp; de les dechaflér arric-'^‘lt;efoy.
^^^'“''ftoitdoncparoù ils deuoyentcômen ’S’ilsvoidovent fuyure le droitcheminnbsp;quot;leine aux honneurs légitimementac-fouffrant que ceux aufqucls le cas atnbsp;(, ^be, fuflcnt iuges de leurs merites, fi au-Vcfnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de la recompenfe qui fe trou-
jdlcurcnefiredeuë.
» il eft aflèz conu de tous, comme
-ocr page 440-42.8 Hiftoire de France^ leur fierté s’eftdesbordee iufqiiesnbsp;cher d’aliener de la Coronne lanbsp;te du Duché de Bar, amp; de querelernbsp;chè d’Anjou, amp; Conté de Prouencenbsp;plus eft de débatte mefmes laCoronne’^nbsp;gâs qu’ils font de la race de Charlewa^s^nbsp;fur la pofterité duquel ils pretenden*^nbsp;Hue Capet a occupe le Royaume,nbsp;me fi l’hiftoire Fratfçoife ne nous fourn’nbsp;de dix mille répliqués fur ce fait. Mais T ónbsp;qu’il^en foit, quad il n’y auroit quenbsp;aftes, que pouuons-nous attendre del 'nbsp;de leurs vfurpations, linon ce que l’vn unbsp;tre eux à bien oie dire ouuertement gt;nbsp;iufques aux femmes,afin que chacunnbsp;de combien eft grande leur dilcretion^^^nbsp;leur impudence ? c’eft afauoir l’vfiirpaf*nbsp;du Royaume mefme , aucc vne feruit^'^jnbsp;plus miferable que la mort, amp; laquellenbsp;enueloppe des premiers apres lanbsp;du Roy amp;de Mefsieurs fes frétésnbsp;plus près que la plus part de nous. Cat/l j;nbsp;à nous, c’eft de noftre miferablenbsp;qu’ils efperenr s’agrandir; mais quataunbsp;à toute voftre maifon, qui peutnbsp;que la ruine totale amp; la mortnbsp;vous foit appreftee par eux , daiitant 4nbsp;fuis cela il leur eft impofsible de v^nnbsp;bout de leurs delléins?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f,
Et pour paftèr encore plus outre, po‘ tas qu’ils fuflent Princes du fang, amp; lt;1®
-ocr page 441-, SousFrançois IL 419 incapacitcz n’euflènt lieu ,y eut-ilnbsp;™ais en France aucuns coulpablcs ducri-lefc Maieftéjy eut-il jamais criminelsnbsp;*Sjgt;cs d’cftre en perperuel exemple iuf-li fin du monde, y eut-il iamais gés defnbsp;Ws nos anceftres fe peuflent plaindre ànbsp;,,^‘lleiit droit s’ils reflûfcitoyent auiour-A^'Jyjqueces malheureux monftres enl’e-/''lenoblelTe.peftes amp;c furies de ce panurenbsp;Car premièrement qui a empef-p qui empefehe encor auiourd’huy l’af-5quot;’blee des trois Eftats fuyuantlcs ftatutsnbsp;j.'’Aoyaume,finon ces malhcureuxkoutcf-y eut.il oneques occafion de ce faire,nbsp;neceflaire qu’apres le decez de noftrcnbsp;5f*ïier Roy Henry, eftant le Roy en mino-^'^^slapaix encore incertaine, quelque ignonbsp;P'*iieiife qu’elle fuft pour toute la nationnbsp;J^nçoife, le Royaume du tour efpuileparnbsp;guerres efmeués au moyé de la feule am-¦ *^’on infatiable de ces malheureux; amp; fina-.^ftienteftans furuenus telsamp; h grans rrou-domeftiques fur le fait delaReligion-^fcus quelle couleur a efté empefehee ce-^iffetnblee ?d’autant, difent-ils gt; que c’eftnbsp;’’'''Itréduite le Roy en feruitude »amp;priuernbsp;^”oyne mere de fon authorité. O malheu-faulTe parolle:ce qui a efté de fi longnbsp;ordonne par nos anceftres amp; prati-auec vn tel amp; fi heureux euenement: cenbsp;'1'** maintenu tant de fois cefte Monar-
-ocr page 442-450 Hiftoire dp France, chic en telles amp; fi grandes tépeftcs,nbsp;foir vn lalfet tendu contre le Roy amp; Iwnbsp;que cela foit non feulement mefpriségt;ni2'’nbsp;aufsi condamné gt;amp; que ce panure Roy«'’'nbsp;me en foit venu infques là, d’aiioirpourn''nbsp;ges fans appel en tout ce que bon leur fe®'nbsp;ble, non pas leur Roy, lequel n’a pas enclt;^nbsp;res l’aage pour conoiftre ce qui eft lt;lf^“nbsp;contre luy : non pas les Princes de fonftng’nbsp;quimefmes ne font pas feursde leursnbsp;fonnesjtant s’en faut qu’ils puiflent aflèur^^nbsp;les autres; mais ceux qui font moins dign^’nbsp;de comparoir en place, finon pour receu^*nbsp;condamnation digne de leurs demerif^’’nbsp;que les moindres gentils-liommes de '¦nbsp;Royaumtl
Dauantage,quel autre nom que de cd”’* de raptjamp; de lefe Maieftepourroit-ondo'’^nbsp;ncr àcefte audace infupportable,des’en’P’nbsp;rerainfi par leur feule authorité denbsp;ne du Roy mineur, amp; de Mefsieursnbsp;res,amp; en déboutant tous ceux que bo*’’ .nbsp;femblc(iufqu’àvous,Sire,amp;à tous les agt;'fnbsp;Princes du fâng,aufqucls,comme d’vnc*’/^nbsp;reditaire fuccefsioniappartientle mani'^'^^^nbsp;desafaires de ce Royaume, auanttoUS'nbsp;tres)s’attribuer route puiflance abfolu^^nbsp;referue ni exception quelconque?
Etquantau refte de leur gouiicrne*” s’ileftqueftion,non pas d’efpluchernbsp;menu les bougrcrics du Cardinal,
-ocr page 443-Sous François IL 451
Yfe freie l’enragéluy a reprochées,ni les ¦ violemensjcruautez, inhumanitez 'inbsp;n/’^torfions commifeszen efpecial par lenbsp;Prieur amp; le Marquis d’Ellebeuf fesnbsp;fçp ^jains feulement confiderer eôment ilsnbsp;acquittez du gouuernement desafainbsp;îürnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vaillat Cardinal fut admis
431 Hiftoire de France, bons confetls amp; graues aduertilîèmensf®®^nbsp;les defirsjefqnels il cft aife à vn figrâdnbsp;cejenlafleurdefonaage,cle fenbsp;porter amp; tomber.Mais que poiirroyent^*^nbsp;autre chofe ces malheureux, que tout !ƒnbsp;bouts de leur deuoir, puis que Icurintéo®nbsp;n’cftoitquc de Ce feruirde leurmaifttep®'’nbsp;eftablir leur grandeur ? amp; que celanbsp;les parois mefmes de l’Hoftel de Reii”’nbsp;de l’Euefque borgne à Paris, enpouttoy®”^nbsp;porter tefmoignage, lefquellesnbsp;te, par maniéré de dire,des paillardifcsgt;3nbsp;tcrcs,amp; macquerelages, dont cesnbsp;(qui maintenant gouuernent cenbsp;par delRis vous,Princes du fang)ontnbsp;miniftres amp;officicrs:voirc apres qu’il nnbsp;nu à euxqucnoftrefcu Roy Henrynbsp;diaftla Royne,àprefentmeredunbsp;Mefsieurs fes frétés amp;fœurs. , jj
Voila aufsi pourquoy en premier 1^ -j s’allièrent aucc celle qui pour lors P /(-jif)nbsp;le noftre panure Roy (comme vn chacunbsp;de laquelle ils Ce vouloyent feruirnbsp;d’vne cfponge pour fuccer la fiibftaucenbsp;Royaume.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,
Premièrement ils en ont fuccep^’^ inoyés amp; attire en leur maifon, p^r^ J{nbsp;fucceffion qui les attêd, ce qu’on ^PP^j[,|fnbsp;Tilletaigc,c’eft àdire,vne fômeineR^^^f«nbsp;qui renient du renouuellement desnbsp;de ceRoyaumedaquelle Comme
-ocr page 445-Sous François II. 45J ^isiexccdc toute la prodigalité des Princesnbsp;W furent onqucs.Siir ces entrefaites,cftantnbsp;5'’fftion de s’aniaflcr des bcnefices,il ne luynbsp;difficile d’auoir vn chapeau du PapePaulnbsp;, veu le crédit qu’il auoit çnuersnbsp;ç*! fon maiftie,duquel ledit Pape ne taf-pour lors que de s’accointer contrenbsp;t^pereur Charles,pour venger la mort denbsp;abominable Pierre Louys fon fils, com-f ^»fsi ce monficur s’efforçoit de fa part denbsp;profit, en vendant la faneur de fonnbsp;ç '¦^üa qui fiir canfe que fous ombre diinbsp;Boulogne amp; de tels afâircs qu’ilnbsp;lie û ‘‘Paginer, il drella vn v oyage en Ita-principales raifons, La pre-le jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de moycnner l’alliance de fon fre
de h maifonde Fcrra-«hç ^l^cogt;ide,afin de fc faire conoiftre à Ro baftirfcsentreprïnfes à l’a-gt^5^ependantgt;ô vilaine amp; aeteftable in-i’^îP^'^^’n’^y'^nt patience que le feu Car-diiq * de Lorraine îbn oncle, par la faneurnbsp;*611 11 eftoir venu du College de Nauar-^®rir,homme quant a l’ambition,nbsp;naturel que fcsncpncus,l’en-defpouillc par fon decez , ilnbsp;'lU'Uj^dc luy tirerde deflbus l’aille toutjeenbsp;\ diy fin pofsible, par vne importuniténbsp;fîtnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;edoingnee de violence:amp; trou-
de luy faire enuie de s’efloigner
-ocr page 446-434 Hiftoire de France/ de Ia Cour, luy apofta des leruireUi's tel*nbsp;qu’il luy pleurde deftitua de ceux qui eftoyetnbsp;les plus loyaux, fous telle couuerrurcnbsp;bonluyfembla, amp; fiten forte qu’il ne tintnbsp;pas à luy qu’il ne le mift tout en cheinifonbsp;tellement qu’en fin vne mort bien foudainenbsp;l’emporta au retour de l’cledion du Pap®nbsp;lulles 111. en laquelle tout le monde fat'nbsp;comme ce Cardinal fe porta fidelementnbsp;quant à fa. confciencc quant au Royaum«nbsp;de France. Tant y a qu’il y gaignavncha'nbsp;peau pour fon frere qui eft aulsi Cardinalnbsp;ioinft que lors fut acheuc amp; accompli le manbsp;riage de fondit frere aifné. Eftant de retour»nbsp;Dieu fait quels myfteres il a fait iouêr à foJJnbsp;maiftrc.Il a chafie de la Cour tous ceux qu gt;nbsp;penfoit luy pouuoir nuire , hors mis ceiix-;^nbsp;qui eftoyent trop forts amp; plus anciens amis»nbsp;amp; ceux auecques lefquels il partillbit le bH'nbsp;tin.Mais fur tout il n’oubliapas de confiné*'nbsp;à Rome les autres Cardinaux, afin de roU'nbsp;gerles os du Crucifix tout feul àlaCoUf'nbsp;Et puis voyant le Chancelier Oliuier, hon’'nbsp;me fage amp; expérimenté, ne luy feruirnbsp;d’obfcurcir fon luftre, il luy fit venir enu'^nbsp;de fe retirer de la Cour pour faire place à^nnbsp;homme de foin , autrement vne vrayet^nbsp;-nommée Berrrandi, qui luyferuitd’vnra'^^nbsp;tofmc de Chancelicrjfeignantccpcndant‘nbsp;gratifier à celle dont il auoit afait'C p®nbsp;lois,lequelaufsi ils firent Cardinal
-ocr page 447-SousFranço is IL 455 pfcs'.cotnbien qu’à la fin force luy ait efté denbsp;fâppeller ledit Oliuier pour ne s’en pou-‘‘oitpatTer.
Outre cela, il n’y a eu office ni bene-dont il, n’aycnt trafiqué , obligeans ce moyen le plus d’amis qu’ils ontnbsp;M : amp; comme s’il ne vaquoit pas afieznbsp;'‘offices, ils en ont forgé de tous nou-tant qu’il leur a pieu, changeant amp;nbsp;^'^efiangeant tout à leur pofte ; tant en l’eftacnbsp;®cs finances que de la luftice, fous belle ap-pâtenced’abreger les proces: commeainfinbsp;°*t tout au rebours que rien n’entretiennenbsp;P'os les proces que le changement amp; la mulnbsp;^‘tude des Loix amp; Officiers, Mais entrenbsp;*utres rufesjil y en a quelques vues fort no-'jbles qu’ils ont inuentccs pour bien toftnbsp;Acquérir vne mcrueilleufe puifiànce. Lanbsp;Première eft qu’ils, ont donné ordre defa-*’ogt;r toutes les bonnes maifons de Francegt;nbsp;®^^uclles il y auoit des mauuais mefna-ou gens faciles à tromper , ou pro-^*^5 de confequence: amp; làdeuus ont eu desnbsp;^oliciteurs apoftez,pour eftonner les cre-'‘'teurs, pour flefehir les plus fafeheux, amp;nbsp;Potit allécher les plus fots par toutes for-d’elperances amp;de promellès . Bref, ilnbsp;’’y a tien qui leur ait efté trop pefant nenbsp;^quot;^Qp chaud : de forte que les v ns leur ont faitnbsp;ftanfpoct de leurs droits , les autres leursnbsp;°*'t tout donné, les jautres les ont fait leursnbsp;Ee 1
-ocr page 448-45^ Hiftoire de France, heritiers, par ce moyen ayant ftiudékfnbsp;vns amp; les aurrcsjdeftruir vne inGnité denbsp;ures crediteurs de bone foy, ruiné innumc'nbsp;râbles panures vefues amp; orphelins, abba-tu infinies bonnes maifons de toutes fortesnbsp;ils ont tellement bafty leur mailbn defnbsp;ruines des autres, qu’ils ont fin'môré en pei*nbsp;d’annees les plus grands amp; les mieux fondez de ce Royaume : voire auec vne ambition fi vilaine amp; fi effrontée qu’ils n’ont cl'nbsp;pargné ni amis ni ennemis , ni biens
' tuels ni temporels , tclmoin le trâictcment pourchaffe à madamenbsp;Ducheffede Fcrrare pour la recompeoic^^nbsp;fon alliance : tefmoin aufsi le Contenbsp;Nantucil , ôc les principaux beneficesnbsp;Cardinal de Lenoncourt ancien leruif jnbsp;de leur maifbn : tefmoins les biensdeiO (nbsp;ficur le Marquis de Neellc, de monfic'’^^!, Inbsp;Grignan, lechafteau de Meudon,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I
de Marchais,la terre de Cheureufe,amp;^‘' l îemees par tout ce Royaume: dcfqiiell^^^^j,( Inbsp;ftanr encores adoHUte leur an ad ce, ilnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I
qu’ils ayécaffàillimôfieurleCôneffablcp | luy arracher le Côté de Dâpmartin:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I
inline pour le moins le doit admonnei*'^ J fon office enuers la Couronne,amp; deccÇ^^^ Jnbsp;doit attendre de ces mefehans, fi lent jnbsp;ce n’eft reprimee comme il appartient- inbsp;Finalement,pource qu’il lciircftoit‘|j,.^^ Inbsp;eile de tenir ce train,amp; que toutnbsp;pouiio/
-ocr page 449-Sous François IL 437 Pouuoyentdefrobercn paix n’eftoit rien aunbsp;prix de ce qu’ils auoyententreprins, c’eft a-^Uoirde rauir mcfmes la Couronne de def-le chef de leur maiftre,ils ne peurét ni nenbsp;''Oülurét fouffrirque la France iouïft du re-Pos auquel Icfcu RoyTrançoisl’auoitlaif-Jfeicar ils voyoyent que mille coinmoditeznbsp;‘'Utreiienoyent de la guerre,jdautanr qu’ennbsp;premier lieu ce leur eftoit vne ouuerturcnbsp;pour s’auancer, veu la furie de leur aifné Sinbsp;®Sceluy qui le fécondé : lefquels le Cardi-n’a iamais craint de bazarder, fachantnbsp;Hu en tout euenement lachofe le valoir, amp;nbsp;Sue s’ils eftoyent plus heureux que fages,nbsp;Oc liiy feroit vn vray moyen de s’eîleucr iuf-Sy’aii bout : Sc s’ils mouroy et, leur mort fer-l^iroit de pôt pour faire pafler les autres plusnbsp;’^utte : dauantage ayant le principal ijianie-Jiicnt des deniers de ce Royaume , com-¦on leur cftoit-il plus aile de pefehet ennbsp;®^u trouble qu’en eau claire» amp;: puis outrenbsp;fout cela,il voyoit que par vn mefme moyennbsp;^ acqueroitia faucur de ceux de la que-^‘ledefquels il deliberoit faire le profit denbsp;^’maifon aux defpensdu panure peuple: ilnbsp;uiinuoir forces du Roy, duquel il vou-roit bien voir la Couronne fur la telle denbsp;Inbsp;nbsp;nbsp;] *’ ‘*^cre,comme les trois Couronnes Papa-
( {^\‘Ur la benne :amp; finalement que ce hiy e-moyen pour bazarder le Roy, dticesdufangjamp;Jtous ceux de ladt-*
-ocr page 450-43^ Hiftoire de France, ftruótion defquels depend Paccroiïïènie*’^nbsp;de fa grandeur.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Voila, Sire J les braiies occafions guerre tant longue A: malhcureulènbsp;le Royaume , à laquelle il leur fiit aifenbsp;tourner le cœur du Roy ,delîreiix deno**^nbsp;ucl honneur au commencement de ionnbsp;gne.fur l’ennemy iuré de la mai/bn deFf^”^nbsp;ce, lequel pour lors ayant( comme onnbsp;geoirjdomté l’Allemagne, fembloittrop^j^nbsp;doutable à ce Royaume, h on ne rompoitnbsp;bonne heure tous les defleins qu’il pou^nbsp;auoir. Or auinr-il trois occalions denbsp;bien empefeher : la premiere fut ennbsp;pant le cours du Concile de Trente, denbsp;thorite duquel iceluy Empereur fenbsp;pour du tour vnir les Allemans à fa dei’pnbsp;rion,afin de faire puis apres en Italie,nbsp;leurs ce que bon hiy euft femblé. Lânbsp;de, en prenant la querelle de lamaifon^^nbsp;Fernelcs dcchalfez de Plaifancc parnbsp;perçut. La rroifiefinc.en pratiquantl’aO^ gt;nbsp;de 1’ElcóFeur Maurice amp; du Marquis d^^^nbsp;debourg eftans au liege de Magdeboufpnbsp;grandement irritez contre l’Empereii^'-^^nbsp;fede la detention du Landgraffde HeH^’nbsp;uecques lefquels il y auoit apparencenbsp;fils dudit LandgrafFamp; autres Princesnbsp;mans Ce ioindroyct ailement.Et côhicnnbsp;n’y euftpasvnedc ces trois occalionsnbsp;fuit correlpondante à ce que ledit Car
-ocr page 451-Sous François IL 439 f. cerché de tout temps : e’eft afauoir à cenbsp;qu’il foit tenu vn vray pillier de la Foy catholique,veu que la premiere fembloit trounbsp;hier le repos de la Chrefticnté; La fccon-uemettoit le Roy amp; le Royaume endanger d’vn interdit amp; excommunication Pa-We J amp; cotreuenoit notoirement à la gran-^Ur du Siege Apoftolique dontil contre-^^^le zélateur; La troinefme conioignoitnbsp;^^nifcftemcnt le Royaucc les Luthériens»nbsp;°^^eur donnoit moyen de fe releuer amp; fot-'her plus que iamais ; toutes fois ce fatal en-^^tny de Dieu amp; de tous hommes gt; n’ennbsp;pOulut laifl’erpas vne, ains mit en teftcaunbsp;Roy , par dcfl'us lequel il regnoit » denbsp;ƒ feruir de toutes les trois l’vne apres l’au-p®' De là vint la proteftation contre lenbsp;®ncile,amp; puis la guerre de Parme dref-contre le Pape , à l’appetit de ce fup-' de la Papauté »aux defpensexcefsifsnbsp;t? panure Royaume , amp; au proufit dunbsp;j J 7 d’vn baftardgt;qui en a depuis rendu le fa-que toutes gens de bon efprit en ontnbsp;=^'tendu.
, De là vint la premiere fource des plus l'”^cufe5 g, lamentables calamitez qu’ait ia-^ais endurées la panure France-.car enfinnbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’apoftume creuaft, amp; que ices
^'des dreflafTent, vne guerre ciuile en Al-
1 ^’aiagne, par laquelle nonobftant que Dieu lufteincnt chaftié les iniquitez de plu-Ee 4
-ocr page 452-44° Hiftoire de France, fieiirs,fieft-ceqHc tanrdc meurtresnbsp;de maux s’en font enfuiuis, que fimaint«'nbsp;nant le Turc venant aflàillir les Aüctna^nbsp;ne les trouuc allez forts pour luy refift«^’nbsp;de là s’en vient iufques ànous qu’il trÇ®nbsp;liera du tout defo-arnic de crens amp; nnbsp;le coulpe en fera donnée à l’ambition*^“ ÿnbsp;efperee couuoitife de celle mefehant«nbsp;truelle race.
Delà donques s’enfuyuit levoyag^.jjj, Allcmaignc, auquel CCS malheureuxnbsp;rent. Dieu mercy, à leur cntreprinfc’^^pnbsp;qu’il ne permit que l’Allcmaigne toml’^Lfnbsp;leurs pattes , mais leur cruauté fut tell«^jjnbsp;leur propre pais de Lorraine en fitpouinbsp;la premiere experience , comme à lanbsp;rité elle feinblc n’en auoir elléindign«P^j/nbsp;auoirproduit de telles amp; 11 venimciy’^^^nbsp;pères au monde. Et pour preuue u« ](nbsp;lire dire,quand il n’y auroit qu’vuenbsp;ville de Mers pour en tefmoigner, *1^1«nbsp;moignage plus fuffifant fauroit-on t^’jinbsp;rir 1 Car qu’ell-ce que celle panure vil**^^nbsp;foullcrt en peu d’annecs amp; par
-ocr page 453-Sous François II. 441
Ie moins cent mille liures,n’en laiÏÏant hf f y H“® I® déshonneur dcl’auoir fiirgt;nbsp;f ’’'le fous ombre de la défendre, la chargé ‘le la garder auec defpens ineftima-de nos panures vies, amp;l’ini-j 'e del’Empire qui efttout preft de re-^f’i'inder le lien auec vne main non moinsnbsp;de force que de trefuifte querelle cftnbsp;^^droitjpourucu qu'on s’en adreflè à.nbsp;A ” Hquot;! font caufe d’vntclamp;limanifellenbsp;gt;¦
'lin I mcrueilles fi làdelTus le Car-n’eft fl prefomptueux d’allcguer la lèn^f défendue fous la conduire denbsp;Car voila le fondement denbsp;'^^’^'f^S’dcpar où ils ont commécé ou-difsimuler leur orgueil,nbsp;eftoit appuyée fur leurnbsp;li J quot;ce amp; vaillance: c’en à dire commenbsp;Çoif^ Py’’^’^'de de la monarchie Fran-'^ais coniportoit point fur la bafe,nbsp;fç f ^’quot;fi qu’vnc vielle ruine caduquenbsp;tellement quellement fur lanbsp;Quelque branche de lierrenbsp;la L ,Ç®’’famp;enuironnant, comme por-rnbsp;^bjç I^dcuifc du Cardinal. Maisplcuftnbsp;nous n’eufsions tant de repli-^quot;^ontre de leur orgueil intolcra’nbsp;l'âwfieriufqucs là,de nous fai-nous deuons de retour à ceuxnbsp;j’efleuer qu’en nousruiuanr
-ocr page 454-442- Hiftöire de France,
Car quel befoin eftoit-il de racheter ce phee;en oft'enfant. Dieu amp; les hommes •nbsp;combien nous a efté cher vendue cellenbsp;vaillante defenfe d’vnc ville ellrangercnbsp;jamais ne nous auoit fait outrage quelco”nbsp;qucjfi on n’appele outrage d’aiioir cteutl^lnbsp;legercment aux paroles cf’vn Catdinal*®^^nbsp;nonrriflon, amp; qu’elle tenoitpourfonnbsp;que amp; pafteur? Et défait le contre-efchat’Sjnbsp;a bien chèrement efté payé par nouSjnbsp;la Picardie en fut brullee amp; faccageenbsp;ques à Noyon : amp; fous la conduite à’vn***nbsp;trc Giùfart,non guercs moins eftouroy^lnbsp;ce vaillât Hannibal,la noblefle FrançO“^nbsp;cent la plus grade playe qu’elle euftr^''^nbsp;depuis laiourneede Pauie,eftantfans^^ jjnbsp;feni raifon ameneeàla boucherie pi'’“.,nbsp;qu’à la bataille,pour rédre la ville de S.nbsp;colas en Lorraine longuementnbsp;par V ne piteufe defeonfitute amp; occifioo •nbsp;l’annee iïiyuante que nous rapporta-e*'^’nbsp;non deux pertes redoublées amp;non jjnbsp;recouurablcs?c’eft afauoir laruiuetota .nbsp;Therouanne amp; de Hefdin, qui eftovy”^ ;)nbsp;deux clefs de Picardie : Dciqucllesnbsp;cft alTcz notoire à chacun combiennbsp;fieurle Cardinal faifoitfonproufit,co'”^^{nbsp;s’il n’y euft eu en ce Royaume perlonnbsp;digne d’auoir charge que monlîeurio^j^j^nbsp;re l’en ragé. Et depuis,quand ils'ontvo^^^,nbsp;cheter leur autre frère, prifonniefdi’ jj
-ocr page 455-Sous François IL 445 de Brandebourg, ont-ils voulu y em-P'oyer quelque partie de leurs larrecinsPontnbsp;. quelque pitié de nous,qui citions def-’^mangez iufqucs aux os ? Rien moins. Ilsnbsp;°otbien trouué vn autre moyen fort bel amp;nbsp;onnelle; c’cft afauoir en tourmentant tousnbsp;que bô leur a fern blé,fous ombre d’be-^^‘æ,pour en attraper les confifcations. Carnbsp;eftoit pas alfez que ccltuy-la par fa te-ceux-cy appellent magnanimiténbsp;(J, ‘¦^le de guerre, eult cité caufe de la mortnbsp;grande partie des grands Seigneursnbsp;1^. '¦rance à l’heure de fa prinfe : mais il fa-'^¦rcorcs que fa deliurancc coullaft la vienbsp;Hifnbsp;nbsp;nbsp;riquot;' «ftoyét demeurez de refte-.voire
à n’cfpargncr les femmes des bÓs Sc mefmes le tepsnbsp;Poinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; leurs biens
*¦ leruice du Roy. Comme ainfifoir par toutes loix eiuiles, toutes aótiós cef-°”’'r^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;9''* ^bfens pour les a-
N nbsp;nbsp;de la république. Etdececy, pourle
ferait tefmoin le feu feigneur rt^^r;liony,fi depuis il n’eftoit mort au feruinbsp;•riefemme fut en ce mef-P^i'l faullémcnt aceufeed’herelîcnbsp;Subornation d’vn de ces mefsieurs lesnbsp;du Cardinal,amp; bougres commenbsp;SQf^’'freinent appeliez nos mailtres de lanbsp;g'-uis ignorans de tout bien amp;nbsp;donneur, fiers, cruels, mutins amp;fedi-
-ocr page 456-444 Hiftoire de France, ricuxtS’ii y en a au monde, fous om^f^nbsp;Religion qui leur ferr de couuertur^'’‘'^j('nbsp;Ie feu Roy François Prince de fort hol’nbsp;iicau fingulicr iugeméc Ie conoilfo*^nbsp;bié,amp; defcouurit pieça en la caufe denbsp;maiftre Beda amp; Picard, tous deux coH”nbsp;eus de confpiracion manifefte contrénbsp;Roy amp; fa Couronne.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Et s’il faut que nous mefmes j{ tous nos dommages, la perte de lavii'^nbsp;Sienne,qui tant a courte d’argent amp; de'*nbsp;à ce Royaume,qui a embelli Florcnced‘^/(nbsp;lire ignominie,qui a apporté perpetud*^nbsp;uitiide\amp; quart totale dertrudlionnbsp;lires citdyens d’icelle, à qui peut-ellednbsp;meilleur droit imputée qu’à la ialoui’^nbsp;ces mefchans,aymans trop mieux differ^nbsp;fecours promis,amp;mettre par ce moyennbsp;te l’armee en defefpoir, que de fourtnr Ç ¦nbsp;furt dit que fans eux la Tofcanefuftn^’^^.nbsp;au Roy,ou pour le moins contraintea tquot;nbsp;noir telle compofition qu’on luy etilH*-^
¦' nöl’
Oren fin noftreSeigneurayantpit’® fculementdece panure Royaume,nbsp;ïi de route l’Iralie, des Efpagnesnbsp;aufsi abreuuez dusâg des paiiureshnn’^nbsp;par l’inhumanité infatiablenbsp;ces tyians, abufins de la crédulité^-, 'nbsp;de leur maiftre, donna quelquenbsp;pos à la terre. Erpour móftrer aux
-ocr page 457-5'jj^ Sous François II. 445 efté par trop aueuglez, quellenbsp;''W de tous ces maux, voulantnbsp;guerre hors de ce R oyaume, il ennbsp;^*'^dr premièrement cefaux amp; malheunbsp;'•On ^¦‘ninal, lequel poufsé de fon ambi-'quot;Pl^ft’^^’^^i^ee 5 n’alla point,mais courutnbsp;M. 4“’*^ l'-’y fut pofsiblc,pour empietnbsp;la Papauté, qu’ilnbsp;l«Sçn°'f P^’-’ ''ue forte efperance,lors qu’el-^ti’i[,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;''^‘-^ures par ledecez deceluy
Pth *^®ufaitPape luy mefmes,dautâr qu’il obtenir pour lors,amp; pournbsp;P^”5 apres il auoit enfan-^yd(;^^°^'te l’Italie, comme nous auons ditnbsp;(Iç^^^utdonc le Cardinal emporté en po-PoiJj *¦ æ'^^nt de fon ambition, l’experience 'nbsp;'^Qh ^uuftra bien qu’il trainoit tout nialé-*’^gt;l'i^^^^^-fuy-Car luy eftant party,incontinbsp;cœurs du feuEmpercur amp; de noftrcnbsp;^“’¦^ut aufsi toft enclins adonnernbsp;quot;’^’^^^urs confeils de ceux qui par-{j du repos de tant de panures peuples:nbsp;P^’’^ peuft eftre du toutnbsp;PtQj^^jfieft-eeque moyennant l’aduisamp;nbsp;f monfieur le Conneftable, tre-f°^^unellementiunbsp;longues que nul n’en pouuoitnbsp;''u^ P^’’*' ’ ^^ut honnorablesnbsp;tiç^.^fâgeufes pour la France,qu’vne plei-coire à grand’ peine nous euft peu ap-
-ocr page 458-44^ nbsp;Hiftoire de France,
porter plus honnefte amp; raifonnable tement. Mais quoy’noftre ingratitH“^’nbsp;mefconoiflànce d’vne fi grand^^nbsp;Dieu, rappe lia toft apres le Cardinal’iXnbsp;qu’il euft hrafsé en Italie tout ce
, ftoitpofsible: amp; mcfmement ayant ef‘ ^1) lé le Duc de Ferrate pour le fairenbsp;cefte meflee.fous ienc faynbsp;efperances : amp; le tour aux defpens denbsp;tous,défia mangez iiifques aux os.nbsp;pas pluftoft le Cardinal retourné en 'nbsp;qu’il n’apparuft que les diables, enne*”^ ƒnbsp;Dieu amp; du repos des humains, (inbsp;courus aucc luy pour nous enudopP^nbsp;calamitez depuis furuenues, amp;ponr^^nbsp;irreparables.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ttr
Carde quel autre efprit peut eio cédé ce deteftable Ôc malheureuxnbsp;donné par ce bon Chreftien de pC'nbsp;en vain empefehé parmonfieurnbsp;ftablc,qui depuis enaporté'lapeinenbsp;feil, di-ic, defaufier la foy des treucsnbsp;lennellement exprefsément iurc^^. ,olgt;nbsp;bel eftafficr le Cardinal Caraffè, d^P^’j^fii'nbsp;damné pour vn monftre de naturenbsp;Pape fon oncle, que nous apportoit'nbsp;chofe auec cefte elpee qu’il prefenj®nbsp;Roy, finon vn certain prefag^jnbsp;heurs, qui bien toft s’en enfuyu'*^^^g(iô^nbsp;de s’enquerir là defiiis fi noftrenbsp;interefsé au traité des treuej,c’eft’^*’
-ocr page 459-Sous François 11. nbsp;nbsp;nbsp;447
hors de difputc,nou feulemét non vray-fcm Wable, maisaufsidu tout liiperliuc . Car ànbsp;ÿ*' pourront faire croircUc Cardinal amp; fcsnbsp;^is^Sjfinonà ceux qui ont coniurc auec euxnbsp;'®iitte leur patrie, que ceux qui manièrentnbsp;treues n’eu lient plus de certaine conoif-qu’eux des afaires du Royaume, plusnbsp;? 'Ugement, d’experience amp; lincere aft'e-^ûtienuers l’eftat de la Francejde la confernbsp;quot;^tion duquel depend leur authorité : com-aucontraire la grandeur de ces eftran-^^tstfeft fondée que fur la ruyne totale denbsp;^tfaifon de France?
. î-t quand lachofeneparleroit point al-par foy-mefme,principalement fi on fait '^“ttrpataifon de ladite treue auec la demie-i^'piixottroyee par la necefsité, en laquellenbsp;a précipitez l’ambition de cede mau-^'te race,les calamitez amp; mifercs qui ont .nbsp;'ttfuyui l’infrattion amp; roupture de la treue,nbsp;quot;^«ient-elles pas baut amp; clair, que Dieu,nbsp;iuftement courroucé amp; irrite con-
, tel mefpris de fon treflacré amp; pre-uon3 l’honneur duquel il veut eftre
Mere à toute vtilité que les hommes
1 î'^utioyent prétendre . Tellement que le “''ti catholique de Carditial ne fturoitnbsp;tttttQu’encecas il n’ait bien mondré qu’ilnbsp;tait que c’eft de Dieu ni de confcicncc,nbsp;'^tstuis que pour fe couurit , il alléguénbsp;complot du Royaume de Naples ,bady
-ocr page 460-jt44 Hiftoire de France, aucc le feu Pape dernier decedézduquc’'nbsp;fuc terrible amp; la mémoire encores auioü^nbsp;d’hiiy execrable à l’Italie a bié môftrénbsp;poiiuoyent eftre fes confeils amp; entreprini^^
Mais que pouiioit-on attendre./îno”?'^ la,de ceux aufqnels l’ambition amp;nbsp;acreué les yeux pour fc précipiternbsp;miers,amp; attirer cnmefme ruinetoiis^^^nbsp;fur lefquels Dieu voudra executerfes tunbsp;iugemens par leur moyen?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ji-
S’il eft queftion de verifier cela, fôns que le difeours des choies pourlfnbsp;iicnucs,en defcouure aflezja vcrité:c3X,^iynbsp;meainfifoitque Dieu ait acouftuménbsp;de deux principaux moyens, pour coo“nbsp;ner l’audace des hommes :c’eft afaU^* ,knbsp;leur oftanr roue iugcmenc amp;difctef’^'’^(j«nbsp;puis en rcniicrfanttourau rebours F’nbsp;leurs cnrreprinfes ; Dieu nous a fa*^nbsp;l’vn amp; l’autre durant ces trilles afair^^jiOi)nbsp;quels leCardinal aeftélcpromotcuf‘\j^iiinbsp;nerneur. Car combien ontellédelp^’^nbsp;dciugement ces malheureux, quinbsp;te par vne infraólion de treuesnbsp;fant amp; voifin ennemi: amp; cependantnbsp;au loin la fleur de la gendarmerie Sinbsp;terie Françoiftî
Voila dopq le fruit de tonpaf’}’ chant homme,par lequel ru as obhj^nbsp;ure France aux iuftes vengeances d®nbsp;Cai d’où efl aucune la perte de
-ocr page 461-Sous François I I. 450 «Je SainclLaurés, amp; la piinfc de SainéhQuc-la ruine de la Picardie,U paix forcée tantnbsp;quot;^aUmiteufe amp; honteufe pour nous, finon denbsp;'^^ftediuifion des forces de France,pour fer-quot;iràl’ambition infatiable de toy, qui abay-la Papauté , amp; de ton frcre affectant lanbsp;Couronne de Naples amp; de Sicile ? D’oùnbsp;''‘tnt,linon de ton malheureux amp; mauditnbsp;'¦ûtifcil, que les cymeticres de l’Italie amp; desnbsp;^'pes font encor auiourd’huy fi bolTus desnbsp;“^pulchres de tant de gentils-hommes amp; aunbsp;‘'«s gens de toutes fortes, que ton frcre a ti-’¦’^zducœurde Fvancc pour les mener, nonnbsp;P^sàvne mort honncfte amp; digne de leursnbsp;'^''uragesjmais a toute mifcrc amp;lâgueut?Etnbsp;^üantàce cheualeureux exploit de Calaisnbsp;^(ieThionuillc dont toy amp;ton frere aueznbsp;^'^couftumé de fi fouuent vous vanter, ennbsp;Ptciniçj lieu,penfcs-tu qu’on ne fache aflèznbsp;pliant au fait de Calais, que tu t’attribues cenbsp;appartient à meilleur droit à Monfieurnbsp;' Conncftableî Car qui eft celuy qui ne fa-fl les dell’eins d’iceluy culfent peunbsp;^'^°gt;tlieu long temps au parauant,commenbsp;es feruy puis apres,il euft efte aisé d’anbsp;celle mefme ville à petit frais amp; fansnbsp;j.^P'on de fang ? Et quant à Thionuille, tenbsp;i ii’il n’ait elle trop ehenbsp;achette de la perte de la bataille denbsp;^'^’ikerquJdont for caufe ton malheureuxnbsp;contraignant le feigneur de Thermes
-ocr page 462-450 Hiftoire de France, à feiourner là contre fon auis amp;nbsp;cion. Mais quoy quand tous ces expnbsp;feroyentdeus à tonconfeil,ounbsp;fe de ton frere : Dieu n’a-il point toutnbsp;remet maudit l’ilTue de toutes ces vilt;^‘’‘nbsp;puis qu’il n’en eft enfuyui quenbsp;plus de pays,villes, amp; forterelTcsnbsp;par la paix,que iamais cnnemy n’eunbsp;racherpar force? Et d’autre cofté,Ja gti^nbsp;que nous voyons s’allumer entre nousnbsp;l’Angleterre, nous menaife d’vn auttt^^nbsp;luge de miferes amp; calamitcz. Et nenbsp;point que tu t’cxcufes den’auoit efté caUnbsp;de celle paix tant honteufe amp;ignominiet’^nbsp;fe. Caràvray dire, nous penfons bien lt;1nbsp;plus fage que toy s’en eft meflé, amp; que to»nbsp;trâquilïité te dclplaift .Mais à qui enduitnbsp;lire donnée la coulpe, finô à toy qui asnbsp;né le Roy amp;le Royaume en telle neceis*nbsp;fous laquelle les autres ont aufsiptude^’nbsp;mentflechy par contrainte,comme tunbsp;mefehamment amp; volontairement anicnbsp;fur nous. Dauâtage, péfes-tu qu’on nenbsp;qu’elle a eflé l’adminillration desnbsp;du Roy en Italie,quâdtu luyas mefm^sP^Inbsp;lié Ion arger par perfonnes interpofeesanbsp;intcreft que ton auaricea portéip^uisnbsp;qu’on neficlie,durant telle extrémité,enbsp;inonlieur le Connellableprifonnicr,icpnbsp;plefoullé iufques au bout, lesfinances^^^nbsp;Roy cfpuifeesjle Domainc,lesreceptt;^’.p
-ocr page 463-Sous François II. 451 ailles engagées, la guerre plus force que ia-, la frontière de Picardie en la main denbsp;'t^nnemy, quelles cxcefsiues donnatiós toynbsp;^tonfrereauez obtenues de la facilité dunbsp;^oy,au lieu du gibet qui cftoir bien deus ànbsp;’Os mefehantes amp; maudites entreprinfes?nbsp;^ófes-tuAnfsi qu’on ne fache comme tu asnbsp;amp;mefcontentc les Ambafladeurs desnbsp;Phneipaux Princes d’Alemaigne,que Dieunbsp;auoit enuoyez cômeà poinét nômé environ la iournee de Saint Laurent, pour of-’dt toute amitié au Roy »en traitant plus hu-’^linement les prifonniers quitenoyent lenbsp;party de la mefnic Religion qu’ils tienneni-^ais alors eftoit encores en fa vigueur ceftenbsp;^oibitió desbridee,en laquelle te nourriflbicnbsp;^oelquc apparéce dcprofperité, qui fut eaunbsp;que tu cuidas que rien ne te fuft impofsinbsp;quot;k, amp; entretins le Roy en l’opinion que tunbsp;*’ageois t’eftre laplus proufitable,d’autâ.ntnbsp;tu ne feeus iamais bien conioindrenbsp;I ^onneftetc auec le proufit. Ce que toutes-foistudeuoisauoir apprins pour le moinsnbsp;pat la leécure des Offices de Cicerôjau Colnbsp;de Nauarre,dôt tu fus tiré à la malheunbsp;’0, pour venir gouuerner le feu Roy, quinbsp;pour lors eftoit Dauphin.
Et voy la comment tu mefprifes les offres qoetuas puis apres rachettees fi chèrementnbsp;defpensdenoftrevic amp;delafubftanccnbsp;nous amp; de nos enfans,quand noftre Sei-Ff 1
-ocr page 464-452- Hiftoire de France, gneur Cc fut moqué de tes vaines amp; ‘nbsp;c/pcrances.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.jjit
Autant en auois-tu fait par deux parauant, amp; fis encores apres auxnbsp;deurs des principaux des ligues gt;nbsp;mieux leur refufer ce qu’ils requeroy^’^jfnbsp;qui ne couftoit rien au R oy, amp;: quenbsp;mes as puis apres en vain pourchaflenbsp;quis J que de diminuer rien de cellenbsp;nbsp;nbsp;^5,
furie, qui t’eft naturelle amp; à tous tes n*’ Non pas pour aucun refpeôldelaReÜê^^^nbsp;Cheftienne, dont tu te moques ouu^nbsp;ment, mais pour ce que quanta toy gt;nbsp;toufiours pcnle qu’il n’y auoit rnoyeupnbsp;propre à couurir tes conuoitifcs infatiaP^^jnbsp;que le manteau de Religion : amp; quantinbsp;freres, defquels la vie eft execrable auxp‘nbsp;grands Athciftesamp; Epicuriens durnonnbsp;ils ont pcnfe que toutes leurs dilTbliitionbsp;concufsions , violences , rapines, meiUt*nbsp;rapts,inceftesjfodomies, amp; autres telles'^nbsp;tus, dont tu n’ignores aufsi ny la theorie'' ’nbsp;uy la pratique, feroyent tresbien couuef^nbsp;d’vn rocquet, ou chappeau ou manteaunbsp;Cardinal, couucrte des abominations 11 y.jnbsp;des que le diable mtfmes enahorretirjSnbsp;peut aduenir mefclianceté au monde 4”nbsp;luy defplaife.
Finalement penfes-tu. Cardinal, que France ait tellement forligné de fes aueenbsp;lires,amp; perdu tout iugement amp; difcretio^^’
-ocr page 465-Sous François IL 4^3 ne fentir la moquerie manifefte, à laquelnbsp;/^l’expofas lors que pour faire mine denbsp;*ƒ oe fay quelle antiquité , tu n’eus pointnbsp;^nonte de faire vne adèmblee que tu nomnbsp;’''ois les trois Eftats, fans qu’ily euft formenbsp;^®dconque,ni maniéré de faire qui refpon-''1 au nom que tu luy donnas j comme fi tunbsp;voulu efchafFauder toutes les villesnbsp;^ France, pour publier ta tyrannie couuer-ƒ æus le credit que te dônoit la trop grandenbsp;WienceduRoyl
s’il eft qucftion de venir à ce qui eft quot;eiiu depuis le dernier traité de paix , amp;nbsp;I ipas du feuRoy,il fuffira pour vne preuucnbsp;F quot;s qvie fuffifante du tyrânique gouuerne-^utde ces malheureux, d’alléguer feule-1 'ot quelques vns de leurs alt;3:es plus nota
gt; entre tout ce que cy delTus a efté dit amp; ^Oüiié touchant l’vfurpation du gouuerne-, ®otdu Roy,amp; duRoyanmc, amp; la reiediô
Princes du fang.
, Pteiuierement, il n’y aceluy qui ne fa-® que celle dont cy defius a efté parlé, jp^tiraitferui d’efchelle pour monter oùnbsp;ç Font paruenus • Mais quoy? ce vaillantnbsp;5’^dinal auec fes frétés, ne fe fouuenantnbsp;^quot;^de l’allian ce faite auec elle , ni com-’^0 ils luy eftoyent redeuables, voyantnbsp;leur efpôge eftoit fi pleine qu’elle regornbsp;^oit de tous collez, amp; defiraus d’autrenbsp;de fe ioindre de plus près à la pyramidenbsp;Ff î
-ocr page 466-4 54 Hiftoire de France, de France par double alliance denbsp;Î;e, commencèrent à gaigner le cœi»nbsp;aRoyne, en voulant dccliafl’er cellenbsp;laquelle iufquesà cefte heure-là ilsnbsp;notoirement coniuré,amp;coniointtonsnbsp;confeils amp;: entrcprinlès.Etde fait)nbsp;que la chofefuft difficile, amp; quenbsp;trouuafl’ent fort eftràge, que la Royu^r^nbsp;taftaffedion à ceux auquelsil n’aiioit te^^nbsp;qu’elle ne fuft répudiée, amp; qui luynbsp;fl long temps amp; tant de fois defrobe lenbsp;fon maty:toutcsfois ils firent tant en bnbsp;cc de monfieur le Conneftable quenbsp;double mariage fut conclu amp;nbsp;t’eftafauoir de monfieur le Dauphgt;u,ap^^jnbsp;fent Roy auec leur niepee R oyne d’£‘enbsp;amp;: de la dcuxiefme fille de France, aueenbsp;coufin Duc de Lorraine,nonobftàtnbsp;ge dudit Seigneur Dauphin amp; delà lunbsp;te deuxiefme fille deFrance,ne fuft aUÇnbsp;ment capable de manage,amp; que cenbsp;couftume d’auancer aucunesfois telsnbsp;liages entre les Princes,c’eft afaiio^^^^pnbsp;que trcsvrgentc occafion du proufitu^nbsp;maifons, n’cuft aucun lieu en cccy,lt;'UU’nbsp;lemét laconuoitife de ces malheiireU^^j,/nbsp;gnans que le retour de monfieur ft ^,j)ynbsp;neftable, homme fage Sc expetimente’^^^znbsp;en a en ce Royaume, ou quenbsp;rance de paix ne rompiflènt leursnbsp;fcs.Finalement eftant aducnucep*“^ ^gft'
-ocr page 467-Sous François II. 455
nient, qui apporta la mort au feu Roy, Uç ^rdinal amp;les fiens preuoyans leur rui-L’ *’les trois Eftats eftoyent aiï'embleza-q J*® pournoir tant à la perfônne du Roynbsp;. de ^/lefsieuj-j fesfteres amp;fœurs,amp;aunbsp;çj ^’^etnement du Royaume : amp; daiiantage
'Bnans que la fufdite paillarde eftît mife defpouillee de fes larrccins, vnnbsp;Renbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;perdu pour vn d’entre eux
dte 8c heritier d’icelle, ils feeurent tres-ƒ pouruoir à tout en l’abfcnce de vous, fuftes tard aduertideschofes aue-fuftes puis aprcsjà dire la vérité,nbsp;J PUnt à y remedier, amp;trop pariet aies ennbsp;Pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Et le chemin qu’ils tindrenr futen
duîî'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;laieuneflé amp; fimplicité
d.oy défia marié à leur niepce,amp; luy fai-j^goiiftcrlesappafts déroutes voluptez, P ^nttnefmes que fon aage fuft afl'ez meutnbsp;g/^'^l’en laifter iouir; amp; d’autre cofté de gainbsp;de plus en plus le cœur de la Roynenbsp;bç 4“’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f*-”^ difficile, pource que
çj^^onne ne les empefcha;amp; pour ce fairc,fa 4ue l’vn des plus grands plaifirsnbsp;de knbsp;1^1 nairee,amp; mefmes q cela feroit fort agréanbsp;tout le monde, ils ne faillirent aufsidenbsp;l^^’ttttiencer par là fous ombre de quelquenbsp;'lHenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce pendant en telle forte
toi, ^tift perdu pour eux. Car s’eftans .
^^ntez de luy öfter cc'qu’ils fauoycnt *quot;
’ rf 4
-ocr page 468-I.
456 Hiftoire de France, qu’aufsi bien il lay eftoitimpofsible de ret«'nbsp;nivjils fe gardèrent tresbien de la faire trait'nbsp;ter plus rudement; ains fe contentèrentqu«nbsp;elle fe retiraft en I’vn de fes palais,pourIcUinbsp;cfpargner force deniers. Et làmainrenatel'nbsp;le n’attend linon que la mort lafailiHèbieHnbsp;toll,ou bien qu’elle experimente le meftiefnbsp;d’empoifonneurs,que ceux-cy ont fi bié pt*nbsp;tiqué de tout temps, que mcfmcsle coW'nbsp;mun bruit a couru , que leur propre pere e“nbsp;auoit fait l’ellay, par l’indiferetion de celufnbsp;qui vouloir en feruir vn autre,ou pluftoftp^nbsp;vniulleiugementde Dieu.
Secondement vn chacun fait quelle lO' croyable fomme d’argent a cfté preftee aUnbsp;feu Roy’,principalement par les eftranget^’nbsp;amp; combien folennelles promellès leur oßjnbsp;clic faites de leur rendre tant le principe*nbsp;que l’interell. Maintenant donc quellednbsp;lilïùe?C’ellque monlieur le Cardinal,qdnbsp;n’a fait difficulté d’obliger fa confcience»nbsp;celle du Roy, fait du Theologien , pour rt'nbsp;feinder tels contrats comme vfuraires ;nbsp;apres auoir retiré en fes bouges vne grannbsp;partie de ce qui clloir deu aux Capitaines»nbsp;foldats,amp; tous autres officiers dunbsp;cependant que fera-ce de la confeien^nbsp;Roy obligee,amp; de fon hôneur engage-fera-ce du Royaume maintenant plus tonbsp;le que iamais il ne fut durant laguerre^^^nbsp;qui plus eft, ayant perdu tout
-ocr page 469-Sous François II. 457 Muenir par la dcfloyaute de ce malheureux 5 Yoire maintenant qu’il eft fommé parnbsp;Princes de 1’Empire,menacé d’vne nou-Mle guerre contre les Anglois, aliéné desnbsp;^fcollois,efmeu de toutes pars,amp; le tout parnbsp;meneesjpar l’ambition, orgueil, auarice,nbsp;'flaute,amp; inhumanité de cefte maudite ra-Carn’eft-cepastoy,Cardinal,quiasre-I retiens encores les villes Imperialesnbsp;jP^slenom amp; aux defpens du Roy,pour ennbsp;ton profit particulier? N’eft-ce pas toynbsp;! ’s par ton confeil non moins badin quenbsp;^'^otnptueux 8c dommageable pour ce paunbsp;l^oyaume, tât defireux de la paix-.moyé-(.^H^'etaniepee maintenat Royne de Fran-¦ tç‘''^“rpaft le tiltre du Royaume d’Angleternbsp;i i^;^°rnmefielleentftoit la vrayeheritiere?nbsp;Inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;maintenant les troubles qui
' lij\^.”'ena(rent,amp; qui ne nous peuuent fail-deftourner de nous les verfer fur toy amp; les tiens, qui en c-tJ autheurs amp; promoteurs’N’eft-ce pasnbsp;uftiqui asfouffertamp; voulu qu’vncer-. i^^uténommémonfieur d’Ozonay,tantnbsp;lu ^'^r^tafœur la douairière d’Efcofl'e qu’el-v^’^.’^’efines pouvehafle d’en faire vu Che-i^^'Mel’Ordre, maniaftee poure Royait-1^àtafantafie,dont puis apres eft venuenbsp;ijl’’'':tniere Origine des troubles qui en ontnbsp;j^PolTedé ta niepee, apres tant de meurtresnbsp;’^’Iheuïtez aduenues? Cat voila le plaifir
-ocr page 470-45 8 Hiftoire de France,
' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-r’z
que tu as fait à ta tiiepce par ta prudéce re/pondâteà laprouëflè de ton fierenbsp;quis, que tout le monde reconoitnbsp;monftre en toute paillardife 8c vilenie jpnbsp;toft que pour vn homme. \'oila,dy-ie)‘:%nbsp;ment Dieu par fon iufteiugementavonbsp;payer ton ambition infatiable,en oftan^nbsp;fie titre du Royaume'à celle à quinbsp;feillois d’en vfurper v n qui ne luynbsp;tienrpoint.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J
Finalement, qu’on interrogue s’efmeuuent pour le fairdela Relig*°”|j^jiînbsp;on interrogue la Noblefle pourquoy®nbsp;mefeontente fi fort : qu’on s’enquief^’^jlnbsp;Gens de luftice ,pourquoy ils fontp^^^«nbsp;tout quitter amp; abandonner ; qu’onnbsp;les cômunautez des villes, les marcuanbsp;commun peuple,amp;gés de toutesnbsp;vient qu’ils font ainfi efmeuzSc (l**nbsp;voire qu’on fonde mefmes les c® ƒnbsp;Clergé,amp; de ceux dont le Cardinal^'^^51^nbsp;fefsion de s’appeller à fauflès enft’S^ l£ii^nbsp;defenfeur amp; protedeur, pourquoTnbsp;confciencece Cardinal leurcftpu^*’^jj^, (jijnbsp;minable: tous rcfpondront d’vne'',^^ij)inbsp;c’eft pour les cruaufez,poHr lesnbsp;leries,opprefsions,pour l’auaricenbsp;8c fierté intolerable de celle racenbsp;Dieu amp; des hommes.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I r
Tiercemét,côme ainfi foit que 0’^^ vinsjdc autres fruits de la terre (o'I^
-ocr page 471-Sous François IL 459 la Prance, amp; le commerce d’iceuxnbsp;®nt rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;traircé de la paix, que
^0 enuieux du bien public,amp; qui ]. N^oyent, s’il leur cftoic pofsiblc, vendrenbsp;0^.'’^ lequel nous nepouuons viurelilsnbsp;‘^continent corrompu les paôtions denbsp;gt;l'^'X,en les reftraignant parcercains c-ti ?amp; queftuaires pour leur par-''l'er proufit,nepermettans ladite trafi-1 y 7'non à ceux qui leur ont payé finances,nbsp;quot; ® leur commis.
'fdelàeftaduçnuquc tous fontpriuez. ’¦'“¦ende la paix, d’autant que les eftran-tcfufent de s’accommoder à telles exa-nouuelles : les marchans dupaysnbsp;prendre le hazard de leur en mener,nbsp;[^'lagerdèn’auoirnulproufit. Ainfieftde-/'iitcc la France toute pleine de bledsamp; denbsp;, p'iSjgf vijfjenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(Cependant cesTyrâs
pitié ne mifericorde,abufans de l’autho qu’ils fe font donnée, ne ceflent defai-plus que iamais, fans acquitter cenbsp;Pendant les dettes du Roy amp; du Royau-de forte qu’ils méritent qu’on leur ref-^''^de ainfi qu’il fut iadis refpondu à vnnbsp;f't'ce demandant doubles exactions à fonnbsp;P''’ple : c’eft afauoir , qu’il faloit quant amp;nbsp;q^ant redoubler le cours du Soleil,amp;fai-j qti’oneuft doubles, cueillettes. Au moinsnbsp;pourtoit-on dire, puis qu’ils font tantnbsp;’quot;^ieiix de l’argent qui vient en Fran-
-ocr page 472-4^Q Hiftoii e de France»
ce par les traffiqiies des bleds Sc qu’ils fe payent en bled amp; en vin gt;nbsp;eux en faccnt la marchandifc aucc ks
ftrangiers. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i
Et quant au fait de la Religiôj de le ces hypocrites couurent la pinsnbsp;leurs cruautez amp; pillcries, afin queptnonbsp;ne ne foitplus abiifc quant au Cardinal*^®nbsp;trefaifant le prefcheuifcar quantafes’nbsp;ie croy que nul ne les prend pour Chr^ ncnbsp;ayant conu le moins du monde gt;nbsp;publiquement leur fale amp; orde cóueifatip®nbsp;il vous plaira. Sire, cofiderer ce que s’enl
Il y a maintenant en France vne man*® de gens qu’on appelle Luthériensnbsp;nots,amp;Heretiques.Euxnient d’eftreHcf^^nbsp;tiques, amp; requièrent d’eftre légitimera^nbsp;ouys déliant qu’eftre condamnez jnbsp;au furplus ennemis des AnabaptifteSjL*®nbsp;tins,amp; autres tels mon lires ; Sc qu^^^^urfnbsp;vie fans comparaifbn plus irreprehenli®^^nbsp;que nos Preftres,ni nos Moynes, amp; des pnbsp;obeiiïàns fuiets de ce Royaumenbsp;que leCardinal les charge de la dernier®nbsp;treprinfe faite à Amboyfe, comme dr® (nbsp;contre le Roy : ce qu’ils nient, amp; ptot®*nbsp;que ç’a efté en partie pour le Roy cotrenbsp;rânie du Cardinal,amp; de fes frétés:amp;nbsp;tie aufsipourprefentcr au Roy vneco«’*^^nbsp;fiondcFoy,amp; ce pendantfcmunirnbsp;la violence de ces Tyrans,par Icfquds
-ocr page 473-Sous François 11. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;461
qu’ils ne fuflent emçeCcKcz,amp;
Hç , M.'io’y que ce foit(cat nvaintertant nous \nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’entrer en matière fut le fait
\ P tiglon qu’ils maintiennent) fitelles \ A accreus ft grandement àl’occa-\ 1^'1^ gucrre,à qui s’en doit-on prendrenbsp;\nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cardinal amp; aux Gens, qui ont .
\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’^ourry cefte guêtre? Et puis que telles
\ demandentfinon d’eftre ouys en vn \ XSf libre, amp; iugez par la fainéte Efcritunbsp;^ül ne peut nier que l’eftnt del’Eglifenbsp;^H'j^’^tnerucilleufemct peruerti Sc corrom-raifon y a-il de leur refufer v ne finbsp;moins l’expcriencenbsp;apprins qu’ vne fr longue amp; ex-' 'l'içnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n’ayant de rie feruy,il cft plvrs
ccrcher vn autre moyemSc ïnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de telles gens eftant fi grande
1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11 appert c^ue telsviolens reme-
' peuuent auoir lieu en ceft endroit, j^^'tant qvt’ils apporteroyent plus dedom-proufit.
ity. .^'^^’^tage,tout ainft que les Heretiques ’quot;Ignureufe punition, amp; l’opinionnbsp;1^^ exemptent de la iurifdiétionnbsp;' fî-Utnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;droit reprouuce,aufsi
^levr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;’^andereuevence de
difetetion, de peur de condamner ''nenfonge, amp; pour attirer ceuxnbsp;erreur pluftoft à repentance qu’à
-ocr page 474-46x Hiftoire de France, la peine. Ceux donc qui non feu lernetnbsp;donné ceconfeil, ains au contraire) nel’o'’^nbsp;voulu receuoir des plus fages amp; experimet*'nbsp;tez de ce Royaume , amp; qui plusnbsp;ont puni ou fait punir de mort ceuxnbsp;quels , felon le deuoir de leur office , .nbsp;ont donné leur opinion : ceux , dy-iC’^,nbsp;ontpenle rompre l’anguille au genou»’nbsp;qui ont empiré la playe iufqu’à la rêdrenbsp;rable, font-ils pas les vrais autheursnbsp;ce qui en eft aduenu amp; qui en adinentJ*'^'^jnbsp;Mais qu’eft-il befoin d’iniifternbsp;fgt;oinâ:?Quand il feroit bien prcuuénbsp;CS gens font hérétiques, qûi eft l’hoo’’nbsp;fot qui fe puiflé perfuaderf ayant veilnbsp;fideré le train du Cardinal amp; de fes »nbsp;qu’ils les pourchafléntpar aucunnbsp;Religion,amp; nô pluftoft pour leurnbsp;ticulier? Car quel zele peuuent,auoifnbsp;qui ne fauent que c’eft de Chrefticj^^f ƒ«nbsp;plus que les Iuifs,amp;qui font plus *nbsp;en leur vie que nuis mefereansniin^jf/nbsp;Etnommément, quant au Cardinaïq.j^ii^nbsp;du Prefeheur amp; Theologie, trouucr^^‘,p)f‘nbsp;l’Efcrirure fainfte approuuc pluraliténbsp;chez ou d’Abbayes, dont il eftacca ƒnbsp;que l’Euefque face ordinairenbsp;de fon Euefehé, ou que pour fait'Cnbsp;aux Decrets amp; Canós, il foit permis ‘nbsp;des mafqucs à louage,qui ayen^nbsp;dont Monlîeur l’infatiable engon»^ )ii
-ocr page 475-Sous François II. 465 ^'ITroiiuera-ilqu’vn pafteur doyue appli-les biens des panures à fon appétit amp;nbsp;’quot;'s en rendre conte, pour l’acqueftdes Seinbsp;Cotez, Duchcz,amp; baftimês de manbsp;’’‘¦’«nce Si fuperfluité enragee, pour l’ac-[^'’‘‘lètuent de famaifon- Les anciens Ca-n ont-ils permis que les titres du Mona-ç' Monftierendé fuflent brûliez par lenbsp;p(^^'‘'oal,amp; les Moines en fiiflcntcliafl'eznbsp;n^jj^ftrangement que iamais ne firét ceuxnbsp;'appellent Luthériens ,amp; le tout pournbsp;8jf'^quot;*rlamaifonde Ginuille? Conferencenbsp;vouloyent-ellcs que pour vne mefnbsp;11 fift bruller le Grenctier de faincl:
iours il allaft à laMelTe par le tefmoi tie tout le pais 1 Bref, celuy peut-il e-i)içj.^^lateur du fiege Apoftolique,lequel ennbsp;(j. J's de trois ou quatre ans,a di'cflc laguernbsp;amp; contre le patrimoine Papal’ amp;nbsp;declairer le B. oy, protedheur Sc li-^0 ceux que le Pape auoit tant denbsp;dn£ ^Oathematizez , amp; aulquels du tempsnbsp;10i^^quot;Roy François le Cardinal deTour-ompefehé de donner fecours? Etnbsp;''h( I ''os chofes non point pour blafmernbsp;pourmon-li^j ® quel elprit font menez les bós amp; R.Cnbsp;ç?quot; Zélateurs de la Papauté.
à ce conte,qui nous pourraaccor-^'ainétEfprir de Lorraine,amp;; de Tour-
-ocr page 476-4^4 Hiftoire de France, non,tant contraires,quant à cenbsp;ïîeurs autres? Mais à condamner cenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;opgt;
fauentià gaigner par ce moyen qi '5silt; mon d eftre bons zélateurs dulain^nbsp;auquel ils voudroyent eftre aßis3nbsp;nir en la bonne eftimedeceuxqu‘^:nbsp;mener par le nez comme buffles, ànbsp;proufit d’vn million d’extorfionsamp;nbsp;nbsp;nbsp;, jfS
en couurant le fout fous ombre de p'’ gjr Heretiques:brefà fe mocquer de 'pSinbsp;gion ôes’en feruir,en tournant felon ƒ jdnbsp;amp;felonleurs commoditez: voilaonnbsp;trounera pareils, tous deux faits ^onbsp;Je cite.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’
Mais quoy ? deux chofes nous depaftèr plus outrex’eft afauoir, lamfnbsp;de amp; la gf an deur de nos miferes quinbsp;procedees. Car l’vnc nous rendroitnbsp;longs; amp; l’autre nous feroit oublier Iff* (jt ;nbsp;pal,amp; perdre toute patience. Ainfi |nbsp;venir à conclurre, c’eftà toy,Cardin3'’fj;;nbsp;rouge de noftre fang, que d’autreteii’^j^nbsp;c’eft,dy-ie,à tes pariures amp; defloyaiite^’ ^^5nbsp;ambition amp; auarice,amp;à la furie de tesnbsp;executeurs de tes maudites amp; fanglätc^^ßnbsp;treprinles,aufquels la France redewai^nbsp;vie de tant de gcntils-hommesamp; gt^nunbsp;gneurs,que tu as cnuoyez à la bouche^’nbsp;Italie,cn Allemagne,en Corfegue,nbsp;lê: bref^en toutes les parts du monde;nbsp;mément c’eft à toy qu’elle redemanda
-ocr page 477-Sous François II. 465
Princes,feu Monfeigneur d’Anguien '^futilement occis à l’occaiîon de tes mau-'^itsconfeils. C’eft à toy qu’elle redemandenbsp;mefme raifon les frontières de Chara-P^’gne,de Bourgongne, de Lyonnois,denbsp;^uulphiné,amp; ProuécCjPuis que tu l’as ame-en celle ncccfsitéde s’endeueftir. Carnbsp;^^^tditdeuant Dieuamp;les hommes quec’eftnbsp;qui as cotre Dieu amp; raifon obligé la fimnbsp;P licite du feu Roy tô maiftre à la peine d’vnnbsp;Pitiiire: quec’eft toy qui as confumé amp; bai-ßue en fang l’Italie, par la coniuration auecnbsp;ts nepueux de deux Papes: que c’eft toy quinbsp;^uusas fait voir auec le grand opprobre denbsp;fttice ce que iamais on n’auoit veil, c’eft a-.^uoit le Pape, le Turc, amp; les François coii'nbsp;pourfuite d’vne'.mefmc querelle:nbsp;® f de toy que fe plaignent tant de panuresnbsp;flaues de tout fexe, ordre, amp; qualité, fur-Pf'ns es tillages d’Efpagne, de Prouence Scnbsp;, par les ennemis de la Chreftienté.nbsp;cfttoy qui as diuile les forces de ce Roy-Sidfnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pupe, amp; ton frere R oy de
III î ƒPffis apres font furuenus tant de tednbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ù toy qu’on demande contez^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;partie defro-
^PPe^^”*f^^^n'ent,amp; partie employez à ton quot;Me
maris, tant de maris la ctifji^j^ femmes,tant de peres leursnbsp;’funt d’orphelins leurs peres amp; me-
-ocr page 478-4 Ä6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hiftoire de France,
resjcrians iufte vengeance à Dieu contre tof amp; les tiens.
C’eft toy, Cardinal, qui nous as donne ton frere pour fécond Roy , fons ombre denbsp;Lieutenant general: laquelle ignominie,nbsp;feruitude,il faut que tu,faches que iamaishnbsp;France n’oubliera.C’eft à toy quexçRoyau-mc demande fbn Roy,auec Meßieursfe®nbsp;freies,amp; Ia Roynemerequerunousasra'nbsp;uis. C’eft toy qui pour donner authorité auxnbsp;Edits que tu forges chacun iouràton appe'nbsp;ti't,n’abufês pas K:ulement du no m du Rof»nbsp;mais aufsi des Princes du fang, corn me s’ilsnbsp;auoyent efté prefens à l’expedition desE-dirs, amp; lettres patentes que tu baftis auec tesnbsp;complices ,eftant afsis au lieu duquel tu asnbsp;débouté ceux aufqucis il appartient d’y efttcnbsp;deuant nul autre. C’eft à toy qu’elle demande la Couronne d’Efcolle, perdue par tonnbsp;outrecuidance dcfmefuree. C’eft de toy quenbsp;fe plaingnenr les Cours amp; Parlemens denbsp;France, Icfquels tu as déshonorez, dégradez amp; efehaffaudez en toute forte. Carc’eftnbsp;toy qui as amené en France cefte horrible amp;•*nbsp;barbare couftume de faire mourir les hommes fecrctement fans forme ni figure de pronbsp;ces,qui as changé amp; rechangé route police»nbsp;^^rremply les Parlemens deplufieurs infa'nbsp;mes amp; deshóneftes perfonnes attirrez à excenter tes volontez:qui as defappointé les ü'nbsp;deles fenjitenrs du Roy, pour appointertcsnbsp;coin'
-ocr page 479-Sous François IL 467 P^ccs.Biefjdefttoy malheureux duquel nosnbsp;'’'cefttesfe plaignent auioutd’huy en leursnbsp;‘'pulctcs, de ce qu’il n’y a bonne Loy ni Or-^nnincc qui ne foit vilainement amp; effton-foullcc aux pieds pat toy amp; par ceuxnbsp;’^®u£i£tion.
voilapoutquoy prcmiercmét, ô Dieu *^®*ncl(^qui as fi long temps fauorife la Mo»
cfté oppreflez par les eftran-
¦Ut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3. fufeitédes libevatcuts de
’‘^^ion d’entre les gens priucz,amp;
4^8 Hiftoirc de France, n’auoyent nulle charge publique. Quantanbsp;nous combiê que Dieu nous ait encores parnbsp;fa grace referué laCourône fur lechcfd’vnnbsp;vray amp; legitime Roy, que nous le üipplionsnbsp;vouloir bénir amp; garder, [ornes fois puis quenbsp;maintenant le ieul titre de'Roy luy demeu-rc,amp; ce pour autant de temps qu’il plaira anbsp;ceux qui n’ont faute ni de méfehante volonté, ni de puiflance pont la luy rauir, quandnbsp;le temps leur en femblcra propice, fi on n /nbsp;pouruoir de prompts amp; bons remedes,quenbsp;refte-ilplus ,finon quelque peu denbsp;fjour nous voir du tout femblables auxnbsp;ites aifuiettis aux Philifl:ins,Moabites,An]'nbsp;monitcs,amp;autres nations eftrangeres?nbsp;Dieu mercy nous penfons auoir vn aiianj^'nbsp;gccncequ’iln’eft befoin que Dieu nous funbsp;cite vn Samfon, vn Gedeon, vn Matartlu^^’nbsp;ou autre homme priué. Car nous croyou®nbsp;qu’ils font tous trouuez en vous ,nbsp;tres Princes du fangjqui eftes naiz homm^^nbsp;êcnos Protecteurs tout enfêmble. Bitn«^*nbsp;yray que nous ne pouuons ni deuons dififnbsp;muler qu’en cela nous auons dequoy noujnbsp;complaindre que vous auez par trop tat'^^^nbsp;rendre voftre deuoir au Roy amp; à ce Roya^nbsp;me,vcu quç rien n’a plus efleuc l’orgueil'’nbsp;ces Tytans,amp;rnourry leur ambitionnbsp;rice naturelle,que voftre par tropnbsp;tardiucté, qu’eux-rnefmes appellct fâutÇnbsp;cœur amp; de magnanimité. Mais nous elp^
® nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rou’’
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cœur de ia plus illuftre malt; jƒƒ*1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;courages François ne
giicres à leur faire fentir amp; efprou ç l’^’il n’y. a moins de difference entrenbsp;laquellefàuflcment ils vousat-Cq amp;vne nature benigne amp; patientenbsp;la voftre, qu’entre la vraye ma-(j^^'^'niité qu’ils n’eurent iamais, s’ils n’ennbsp;quelque peu de leur codé matet-ij ’ vne fierté qui s’eft toufiours trou-*nbsp;ceux qui de petits font deuenus plusnbsp;qu’ils n’cuflcnt iamais ofc fonger ninbsp;‘Peter.
ƒ U fiirplus il y a deux chofes principales X ’^oiuentpoulferles hommes a drefler amp;nbsp;^^'quot;¦fiiiiire entreprinfes gt; c’eft afiuoir, le de^nbsp;q (le bonne confcicnce, tV les moyens rc-* pour l’execution d’vn confcil.
f^ant au premier amp; principal de ces poinôts , nous penfons auoit fuffifam-luonftré que tout droit diuin amp; hu-^'11’non feulement vous oblige à ce quenbsp;requérons auec larmes amp; foufpirs,nbsp;3’5 aufsi vous reprend amp; condamne ennbsp;J Uheurs fortes, fi vous n’y employez à bonnbsp;‘¦’cnttout ce que Dieu vous à donne denbsp;°yens, pour ceft cffed.Et s’ift c ft queftionnbsp;quot;fécond poinft, c’eft afauoirdcs moyensnbsp;^^'luis à l’execution d’vne telle amp; figran-ƒ sntteprinfc,quand vous n’auriez, Sire,nbsp;quot;fteappiiy que Dieu amp; voftre bonne con-Gg 5
-ocr page 482-47® Hiftoiie de Frarïce, fcience, cela n’cft-il pas plus que fuffifantnbsp;pour vous a/Tcurcr comme Samfon , Ge-deôn, Mararthias, contre ces brigandeanx,nbsp;Athcïftcs,amp; Epicuriens t Mais outre cela.nbsp;S’il eft queftion des forces de ce Royaume ou eftrangeres, qui feront les defnatureznbsp;François qui ne fuyuront les enfeignes amp;nbsp;guidons de leurs Princes , s’expofinsà lanbsp;mort pour la dcliurance du Roy, amp; de Melquot;nbsp;fîeuts fes frères , n’apperceuans encor 1«nbsp;dangeramp;laferuitude ouils font, amp;pourlanbsp;confetuation de tous les Eftats de ceftenbsp;narchiccontre ces étrangers vfurpareurs Sinbsp;ruineurs d’icelle t Et qui fera de leur colle, “nbsp;ce n’eft quelque poignee d’hommes coi”'nbsp;slices de la defloyaute de ces Tyrans,”?nbsp;)ien d’vn cœur lafehe Sc vilain iufqiicsànbsp;under pour des Cadets cftrangersnbsp;e Roy, contre leurs Princes, amp; contre ton'nbsp;teleur patrie,pour l’cfperance de quelq**®nbsp;gain dcshonneftcamp;inccrrain/Pourroit bi”®nbsp;la Royne mere s’oublier maintenant i”*'nbsp;queslà,defc fierpluftoft qu’en vousjVra*^nbsp;princes amp; parens du Roy,amp; de Mefsi”“^^^ *nbsp;les autres enfans, en ces eftrangers, lefq”^.jnbsp;apres auoir fait tour leur efiôrrde la defp”^'’^nbsp;1er du tout du titre de Royne, en la fa”^nbsp;répudier au feu Roy fon mary, le luynbsp;uy amp;• pollué fi long temps par leurs inW^nbsp;macquerclages, amp; ont lî long remps fo”*nbsp;naà.Con vcti amp; fccu ccfte-là, donr cy ddnbsp;me”
-ocr page 483-Sous François IL 471 î?^tion a cftc faite? Pourroit bien la noblc^nbsp;France obéir aux cotnmandemens denbsp;Tyrans contre vous, Princes amp; Protc-'*^tsdu Roy amp; du Royaume, apres auoifnbsp;J, tant de fois par iceux malheureufementnbsp;entre les mains des nations cnne-J'i's.fimal recompenfee, tant de fois abu-jj'gt;niefprifec, deftruite Sc mince par euxînbsp;‘ourtoyent bien Mefsieurs des Parlcmensnbsp;ioindre contre vous auec ceux qui ne leurnbsp;tien laide que le titre vain de leur authonbsp;gt; qui ont bandé le Roy contre eux, quinbsp;ont ofte toute liberté d’ouurir la bou-Bref, qui les ont fait feruir de bour-teaux amp; executeurs de leurs cruautez, quinbsp;ont changez, rcchangcz, tracad’ez, v ili-pendez amp; dégradez en toutes fortes? Fourth l’eftat de l‘Eglife,fous ombre de ce beaunbsp;que pretend ce mocqueur de toute Relinbsp;,contre vous vrais defenfeurs d’iccllc,nbsp;‘»Horifer à l’hypocrifie de ccsTyras.qui l’ontnbsp;®infifoulee,mangée ,amp; rongée iufques auxnbsp;os î Pourront les marchans fe fier e/i cesnbsp;Pttiiires qui les ont tant vilainemét déceus,nbsp;^qui retiennent encores auiourd’huy leursnbsp;‘^'nicts fans vouloir ne conter gt; ne play-•^^rjoe payer qu’à leur appétit ? Pourront lesnbsp;oornmunautez des Villes aider à ceux quinbsp;ifs ont du tout cfpuifccsjdcfnuces pil-lets enx-mefmes , ou cxpofccs en provenbsp;’i’enncray? Pourra le commun peuple ànbsp;G2 4
O ”
-ocr page 484-472-
Hifloire de France,
lencontre de vous,lt;ic/lt;juels (culs apresDieti il attend foulagement i employer ce peunbsp;de vie Se de force qui luy refte pour ceuxnbsp;qui ne lay ont que la peau Sc les osnbsp;qu’ils rongent encores auiourd’huy Ct ceuel-Icmenci
Et (niant aux cftrangcrs, Ceta-ce I’ltalie qui Ce bandera pour eux , apres auoic ellenbsp;fourragee Se conCumee par leur ambition?nbsp;Sera-ce l’AlIeinaigne , en laquelle ils ontnbsp;entretenu Se dreflent encores auioard’baynbsp;les guerres ciuilcs, Se du iâng de laquellenbsp;ils fe font iouëz, iufques à ce que poiirte-compenfe il ne tient à eux qu’elle ne fe rai'nbsp;ne maintenant iby-mefmes Sera-cenbsp;gne,ou la Flandre qui les doit recognoiuf*^nbsp;pour autlieurs de toutes les calamitez qu’elles ont fourfêrtes •’ Seront-ce mefsieurs deS
Ligues , qu’ils ont mefprifcz amp; vilipende^ tant de fois » combié que ce Coit par leur CeP'nbsp;moyc que leur bifayeul le Duc R enédeLot-rainea eu vaillant vn féal denicren cemon-deîSera~ce l’Angleterre,ou l’ECcoûe, qiiiCélt;^nbsp;auiourd’huy armeespourfe maintenircoUquot;nbsp;tre l’audace intolerable de ces publics en-nemis de tout le monde ? lt;^^e leur peut-dnbsp;donc relier, Sire, lino vne vengeâce de DiePnbsp;qui les prelle, vne confcicncc e{Crayee,vne nnbsp;gc aucuglce,vnc grJdeurmal fondce,ricbelnbsp;les mal acquifes amp; maudites de Dieu, aaeenbsp;quelques troupes de gens qui font ou leursnbsp;coin-
-ocr page 485-Sous François 11. nbsp;nbsp;nbsp;475
'QUplices', ou (ans confeil ni iugement, ni ÎÎWience? Et de voftrc parc, S ire,que refte-P'Usfinon que vous vous acheminiez à v-''^fîfainfte, fiiufte,finecefl’aire , fi belledenbsp;*^ffueufc enrreprinfc, ayant pour voftrc guinbsp;^hDit.Qtom.pijijfjnt vengeur de tantd’i-^‘l^'itezjamp;orotedeur du R oy amp; de ccRoy-yî’tinere, defenfeurdes Ordônances denbsp;(j ^neeftres? iufte vengeur de tat d’oppref-'^'’sfoufTcrtcs par la tyrannie de ces eftran-fg^^?®Ppa*(^*ur par tous moyens licites, (c~nbsp;” Uicii amp; raifon, de tous les troubles fur-tant en la Religion » qu’en la police
laute de iufte amp; Foyal gouuernement? Voila, Sire , où nous prétendons, voilanbsp;£ 'l'te nous requérons auec pleurs amp; gemifnbsp;’’°’’ point ce que les mefehans
/quot;tdtoyentfaire acroirc,c’cftafauoir,que machinons contre le Roy , ou confie Royaume,ou que nous (bmmesvncnbsp;p'gnce de gens qui voulons amencrcon-joti en l’eftat de la Religion , amp; autrenbsp;p'te de ce Royaume. Ce n'cft point cc-ƒ’Sitç, ou oous prétendons, mais pluftoftnbsp;** le rebours.En quoy faifanr,amp; Dieu dô-
-ocr page 486-474 Hlftoire de France, nant accomplifTcment à nos defirs, ftoosnbsp;pcions voir ccpaulire Royaume parl^S?^.nbsp;cc de Dieii,amp; voftre moyen» plus fleurilw'lnbsp;que jamais . Sinon , s’il plaira Dieu» amp;nbsp;Dieu l’a ainfi déterminé, pour le moins vPnbsp;faindcamp;hôncfte mort de nous, de nosf^nbsp;mesamp;cnfans pournoftre Roy amp;noftr^P^nbsp;trie,friillrera l’attente de ces tyrans,ennbsp;tant hntout enfemble à noftrepauurey*nbsp;amp; à la mifcrable feruirude qu’il nous eft ¦*’*
ixaJamiicrableleriurudeqil’iinouseii“
tH nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pofsible de plus longuement porter. ,
ü**» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T £LLEfutccftercmonftrance,9t’'*'j
ferma grandemet les Princes, amp; en efm®, plufieurs autres qui en eurent conotflâncf^nbsp;pourfuyurc viuement le rcftabliiremcntdnbsp;l’eftatdu Royaume,corne fera diteyap’^^^'nbsp;f Nous auons declairé cy deuant le *nbsp;; de l’entreprifc cfTccux deValéce amp; deMo^nbsp;elimard de faire prefeher publiquement»nbsp;. comme plufieurs gentils-hommesnbsp;fauorifoyent s’eftoyent retirez en leurs matnbsp;fons, efperans y viure paifiblementfa”^ ®nbsp;ftrerccerchcz amp;aucunemct inquiétez po’tnbsp;le fait de' la Religion. Cela donna coutag®nbsp;à plufieurs autres gentils-hommes de qu*tnbsp;tel le party des Catholiquesnbsp;prendre le contraire, puis que les editsnbsp;Roy le contenoyentainfi.Entre lesnbsp;fleurde Mombrun de trefancicnne manbsp;ayât cfpoule la niepee du Cardinal denbsp;non, aucc ceux de fa maifon » s’abftefnbsp;eiitie
-ocr page 487-Sous François 11. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;475
'^^'ctenùcnr d’aller à la meflc,amp; tafchoit pat Moyens amp; perfiiaiions d’en deftournernbsp;fa ft’ voifins fuicts» amp; de les gaigner ànbsp;J Ce que rapporte au Parlementnbsp;«ïenoblc, ôc ioinc aucc les informationsnbsp;1 *« le Ptefident T nichon amp; fes compagnSsnbsp;j^®ycni faites, contre ceux de la Rcligiongt;nbsp;ftiftbrun en ouit le vent, amp; qu’on le menanbsp;W. Partant il cfcriuit lettres au fient d’A-/p'on, l’vn deifes anciés amis, lequel il fa-.oiteftre arriufcà Grenoble depuis peu denbsp;*®Hrs,Contenantes qu’il ne s’eftoit iamaitnbsp;,5*;Uirc infqu es alors pour le fait de la Re-jS’On,amp; n’auoit aucunement fuyui lesprc-‘fîtions pu bliqucsjdont il ne s’eftimoit danbsp;’’^’’tige.Ce ncantmoins, on ne laifïoit de lenbsp;’^'naccr; mefmcment la cour de Parlemét,nbsp;'owtne s’il euft cfté le chefSr condudeurnbsp;’‘^clles.Ce qu’il trouuoit mtrucillcufcmétnbsp;*«tange,attendu qu’il n'anoit en rien con-j^iicnu aux edits de fa Maicfté.pouriouirnbsp;®‘gt; benefice dcfqucls, il fe renoir coy en fanbsp;’^îifon, enfeienant famille en route fim-P'lcitcamp; modcftic, fans feandalifer aucunnbsp;les voifins.Que s’il n’cftoitallc au Parlc-requérir qu’on le lailfaft iouyr dunbsp;“fncficcdcs edits,ce n’auoit eftepour au-'“nement mefprifer l’authoritcdeiuftice,nbsp;’’^qucllcilfcroit toufiours obeifîant: maisnbsp;’Wtant qu’il auoit trouué cela n’cftrc aucunbsp;®'^nient uecefTairc * comme aufsi les made-
-ocr page 488-47lt;gt; Hiftoire de France, més du Roy ne portoy er point qu’il lenbsp;ainiî faire,ains au contraire filcnce eftoici®nbsp;pofé au procureur general du dir fienrnbsp;tous autres. Parquoy il le prioir afFcdueul^'nbsp;ment de Elire celîer telles pourfuitres,amp;tagt;icnbsp;Elire entiers cefte côpagnie, qu’on le laiflâll'nbsp;viurc en paix amp; repos de faconfcicnce,p«i’nbsp;que tel eftoit le vouloir amp; intention de Wnbsp;Maiefté. Ilefcriuitaufsi lettres dépareillénbsp;l'ubftanceà quelques fiens plus priviez aæ*’nbsp;dudit Parlement, toutes çlefquellcs iointesnbsp;enfcmble, eftans veues en pleine a/îêm-blee,au lieu de luy accorder fa demande,fttnbsp;fait commandement à Marin de Bonnetnbsp;Preuoftdes Marefehaux en Dauphiné,d’a*nbsp;1er prendre Mombrun, amp; de le leuramenefnbsp;prifonnier vif ou mort.Ce Preuoftfert^tif'nbsp;porta au commencemcntde IuilIcr,*a«ecfi5Snbsp;licurcnansamp;tarchicrs en vne petite villePj^’nbsp;chainc d’vn quartde lieue du cliafteaunbsp;Mombrun,nommcc Raillanette,en laquelle il auoir promedè du fccours de la connutnbsp;ne,fl bien iln’eftoit alfez fort,amp;s’il uel®nbsp;pouuoir attirer hors de fa maifon. Ce Pi^^'nbsp;uoft paflant chemin amp; trouuant vn des geu^nbsp;de Mombrun,Eut Ct mal aduilc que deletenbsp;tenir prifonnier.Dcquoy luy aduerty,en‘^nbsp;ble du commandemét delà Cour, il eniioy®nbsp;vers Marin falloir qui l’auoit meii dept^'fnbsp;dre fon homme ,excedâr en cchiledeiio*^nbsp;charge,qui eftoit feulement de leprendre^i^
-ocr page 489-Sous François IL 477 '•onfesgens.Ec pource qii’il cftok ignorantnbsp;P°Urquoy le Parlement le pourfuyiioit ii ri-Souteufement, il deiiroiti bien 1’entendrcnbsp;pus priué ment de luy. Parquoy le prioit 1’alnbsp;Voir en fa maifon, où il ie pouuoirafleu-n’auoir autre pire traitement queceluynbsp;'3'^ ilyauoit receii Ic pailc, qui eftoitrout bónbsp;^^'^ueil, amp; route courtoifie-.mais quefaifantnbsp;^quot;trement, il fe pourroit morfondre amp; le-'ournet trop longuement à R aillanctte.
Finalement, apres pîuficurs allées amp; vc-ils accordèrent de s’entreuoir feu Is à r’ithemin de la ville amp; du chafteau: auquelnbsp;apres auoir tenu quelques propos coinnbsp;^Unsjle Preuoft nia auoiraucuncthaigenbsp;le prédrcjdifint tourcsfoisques’il l’auoitnbsp;'Uttepris, il l’executeroit aisément, amp; en
^«ux. Somme,de paroles ils vindrenr aux ^^ins, en forte que Bouucr futterraisé dunbsp;l'élit en bas de fon chcual, ôc pris prifonniernbsp;pitccluy qu’il deuoir emmener vifou moit.nbsp;^ufaitMombrun enuoya douze ou quinzenbsp;“SS gentils-hommes amp;foldats qu’il tenoitnbsp;^'lec foy pour fa garde, lefqucls entrez en lanbsp;^'lle firent tel effort fur les lieutenans amp; ar-*-Fiiers qu’ils les emmencrenr aufsiprifon-’'l^tsàMon)brun,amp;.fcfaifircnt de leur er mnbsp;'^’Fsion, fans qu’aucun ilc Raillanette ofaft
-ocr page 490-47^ Hiftoire de France,
Icucr le nez. Er afin de n’cfirc furpris,il al* fcmbla gens de tous endroits : mais quelques iours apres il rclafcha le lieutenant Sinbsp;archers, amp; retint feulement le Preuoft-
En ce mefine temps,pource que Clermóc lieutenant en ce gouucrnementde Dauphiné fe porroir trop modeficment en ceft i'nbsp;faire au gré de ceux de Guife, amp;i qü’iltaf-choit de modérer les chofes pluftoilpar dounbsp;ccur que par force amp; violence, il leur fijtnbsp;pour fufpeét , dautant qu’il eftoit parentnbsp;de Diane, laquelle durant fon regne l’auoitnbsp;faid mettre encellcftat. Ils s’ayderent denbsp;ccfteoecafion cnuersla Roync mere, pournbsp;luy faire trouuer bon qu’il fiiftoftédcceftcnbsp;charge,mertâs enfon lieu laMottcGondrin,nbsp;qui s’eftoit n’agueres rendu de leur party»nbsp;ayant quitté ccluy du Conneftable, leqn^*nbsp;toutesfois auoit cftécauicdefonaduance-ment .On cfbmc qu’il fur choifi par ceuxdenbsp;Guifc,r.ïtparce qu’ils le conoifl'oyent homenbsp;de guerre trefhardi,comme route fa vie gt;1^'nbsp;uoit monftré en fes entreprifes ; que poure-ftre d’vn naturel approchant du leur, acom-pagné d’vnc felonnie, fort prompt ànbsp;ter toutes chofes hazardcufes,pourucu qnnbsp;y fenrift du proufir, fajis Religion amp;nbsp;ciliable cnnemy de ceux de la Religiô» nou^nbsp;ry foldat toute ûi vie, amp; qui deuenu eon^nbsp;fan furfes vieux iours,ralchoirdcfceonnbsp;mcr àtrouncr bon to«tcc quclesniig'’
-ocr page 491-, Sous François IL 475) iijjj'‘y trouuoycnt bon.amp;àtrouuernuu-fi)fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vouloyét cftrejhay. Sa receptio
lanoblefl'e dupaysjtant î'çf 4^ie leurs priuileges portoyët qu’ilsnbsp;Pjy^^fgouuernez par quelque feigneurdu
P^ys deThoulouzcjamp; eftrc char ^Uoirfuyin les bandoliers das les mótanbsp;couru amp; brigade le Laguenbsp;ji^5 '^ót il eftoit party pour fc fauuer au Piednbsp;y auoit acquis authoritc par lenbsp;^°yé des armes, c’eftoit pluftoft côinc hoinnbsp;j^'^'iefefpcrc, que pour eftrc de cœur noblenbsp;¦ *^‘llât;ioint qu’ô fauoit alTez q tout fon a-jjp'fn’eftoit procédéq de pilleries,amp; voyesnbsp;“^'tesjdc toutcslelqucllcsjchofcs il deuoitnbsp;P“‘^Ségt; autrement il eftoit à craindrenbsp;^®il les continuaft au detriment du pays.
Tontesfois l’authorité du Duc de Guile, voiii lt;6-H'iiparles priuileges des gouuerncurs pour ’’°yoit à tous offices,(Sclcquel à ceftcoccafiô uileges dnnbsp;garny la iuftice de gés à fa dcuotion,lenbsp;?^gna.Et fâchât 1 c Parlemétq ce personage dcuenu«nbsp;*^7eftoit agréable fur rous autres, amp; qu’il fcnbsp;^°gt;tptopre à executor leurs deftèins,encoresnbsp;Hiiéautres chofcsils s’cfforçaflétdc gardernbsp;*’quot;iiolablementles franchifes amp; libertez dunbsp;|^ys,ils lereceurent lieutenant du Roy , ennbsp;^“ftnee du Duc de Guife, par manière denbsp;Pfouifion.Ceq ni n’eftoit iamais auenn.
MotteGondrin à ce nouuel auene-
-ocr page 492- -ocr page 493-Sous François 11. nbsp;nbsp;nbsp;481
fct de leurs biens pour eux retirer ailleurs, *gt;ns les leur vouloyent rauir aucc les vies»nbsp;^Qtnbien qu'ils fe fuflent mis en deuoir denbsp;«ut faire entendre laiufticc de leur caufe»nbsp;le tefmoignagc qu’en auoycnt rendunbsp;^*wde martyrs cruellement amp; inhumainement meurtris, amp;: ce qui en cftoir amplemétnbsp;'‘éclate par leurs liurcs amp;c eferits publiez parnbsp;'ont » où apparoifibit clairement leur doéiri-Conforme à celle des Prophètes amp;nbsp;ppoftrcs. En laquelle extrémité s’eftans af-^’pblcz bon nombre de dépurez de ceftenbsp;amp;5®de compagnie pour aduifer Icurfcurc-‘O’8c aux moyens qu’ils tiendroyent pournbsp;j’’'pefcherceftc tyrânie,on auroirallègue lanbsp;^ypnultiemc déluré fifei au lo.liurc duConbsp;®’fuyuant laquelle ils auoycnt remóftre ànbsp;J .’’y 4ni fe difoit leur feigneur, le manualsnbsp;^'temêt receu pour caufe iniufte Se du toutnbsp;'^ifonnablc.Quc s’il cftoitloifible de rednbsp;*¦^8* cfFrcnec d’vn Maginbsp;( ^'ægitime quand ilfc conduifoitaucô-co'^k' ^Q'X’Äcdc toute efpccc de droit,nbsp;ftij , on plus contre vn tyran qui auroitv-æcontre toute équité amp; fous omnbsp;^‘e(lnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;verirè le Pape
’''q ®Pptopn’é le pays fur le Comte Rai-’Pte b ^^o^rainc de la maifon d’Albrct,amp; ,05 ‘auoir excommunié gt;amp; mis fes paysnbsp;fJ’''otdic,ilauroitpris ledit Contât pournbsp;allcguoit aufsilcs Papes nepou-'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H h
-ocr page 494-482. ‘Hiftoire de Francei
üoir tenir lieu de Magi ft rat legitimegt;v«n que toute fcigncuric amp; authorite terriennenbsp;leur eft défendue de Dieu ,amp; qu’il eltdienbsp;en faindMacthieu vingtiefmeJchapit.deuX'nbsp;iefme verf.Iefus Chriftparlat aux Apoftr®?’nbsp;Vous fauez que les Princes des peuples le*'nbsp;gneurient fur eux, amp; les grands vfent d’i**'nbsp;thorite fur icenx. Il ne fera point ainfi en**'nbsp;vous:mais quieonqncs voudraeftrenbsp;grand entre vous, loit voftre miniftte,amp; lt;1’nbsp;voudra eftre entre vous le premier, 1®’^'7,nbsp;ftre feruiteur. Par où ils côcluoyét que 1^nbsp;minatiôdu Pape amp; la feigneurie qu’il e^^^^nbsp;çoit fur eux eftoit intolcrablc,amp;nc deuo‘‘^jjnbsp;ftre foufferte entre Chreftiens. Dauâtage’nbsp;fùit eftrefuruenucsdesplaintes,quep®^ .nbsp;pratiques amp; mentes du Pape,les fuietsnbsp;feulement dudit Contât, mais desp-*/^nbsp;Roy,afiiioir de ProHence,Langucdoft*^^nbsp;phinc amp; d’ailleurs, eftoyent tellementnbsp;trairez, que n’ayans aucune retraite,nbsp;fachans où heberger, amp; fuyants par lesnbsp;ferts amp;pays inhabitez, ils eftoyent ennbsp;auccques leurs femmes amp; enfansnbsp;belles lâuuages , comme de vray **nbsp;trouuoit grant! nombre à dire , tltnbsp;ne fiuoit qu’ils eftoyent deuentis.nbsp;fte occafion , difoit Giiyotin tant ennbsp;nom que de fes compagnons,qu’eftans ^^jnbsp;ftituez de toute demeure, ils nepo***’^^^^nbsp;moins que de s’aller habituer es terres
-ocr page 495-I Sous François II. 485 eftoit la caufe moiniante de tout leurnbsp;’•hcf. Et pourtant apres n’auoir peu obtenbsp;tQ^*?^^’^cprouifiondc Icurennemy, ils aunbsp;(Jj encline au dernier remède,amp; cócludnbsp;’»Et force ce qu’ils n’auoycnt peunbsp;*titnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;douceur amp; raifon.Surquoy iy'-
jj. conftituc leur procureur amp; rcccu toute pujfjjj-ç de difpolcr de leurs pernbsp;g ''es 8t biens, il auroit entendu ledit fei-Kj pquot;' ’IcKlombrun cftrc fcniblablemétopnbsp;tl^'p’^P^tlafuggeftiôamp;inftigation des Canbsp;P°'quot;'
il auroit efté côtraint de recourir aux «c V' P^rquoy auoitaduisc fe retirer de-fupplierprcdrc fcmblable-''n; caufe ôc defenfe oui leur eftoit cô-ltu’''ft'' 'nain,amp;fc retirer de leur part,pournbsp;eftte chcfamp; côduéleur en ceft afairc.
mortel du Pape, amp; qui 'ittlnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;}oo. homes, ccrchoit à viii
fjj.® Royaume pour n’encourir la note de il,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vouloir,difoit-
Kov^c 'quot;'’’'peendre contre l’authoritc du ^on D d’auoir trouué cefte occa-»tàd ^'^noy ayant veu le pouuoir d’Alc-ample,amp; fes defleins aifez amp;(.nbsp;fe faifir de Vezonnbsp;Vetjif^'''' inacccfsiblc au Contât denbsp;gt;111/nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pareillement de Maloftcne autre
* °'* eftoyent le magazin de eric, pouldrcs amp;c munitiôs du Pape,ilnbsp;Hl» X
-ocr page 496-484 Hiftoire de France, iugea CCS iiçux cftre de feure retraite pournbsp;foy ceux dont il cftoit queftion gt; pendaojnbsp;que la malice du téps s’efcouleroit lt;iuinbsp;pourroit aduifer d’autres plus feurs uio/'nbsp;cnsjcn tenant,comme il pourroit aiscnieorgt;nbsp;tout le Contât de Vcniil’e en fuietion. I'nbsp;donc lots coclud que le 6. d’Aouft Alexaorenbsp;ie faifiroit de Vezon, àcaufe de Pinte llige*-®nbsp;qu’il auoit auec bonne partie des habiran’^nbsp;Et qu’au mcfrac inftat Mombrun s’empaf;®'nbsp;toit dcMaloflcne.Cc qu’ils cfperoycntnbsp;fans effufion de fang amp; fans perte de g«®’’nbsp;tant bien les afaires eftoyentdrefi'ez. ,
,Or comme les préparatifs s’en faifoy^^’ 6c Que le iour approchoit, Alexandre ton’*’nbsp;malade d’vue grolle ficure. Ceux denbsp;aufsi voyans tant d’alees amp; venues,nbsp;leurs voifins remuoyent les armes,nbsp;rent à fe douter 6c tenir ,fur leurs g^*^^ ,.ijnbsp;veillas amp; regardans de pres tous ceuxnbsp;foupçonnoyent. Ce que venu à lacono»’^^nbsp;ce de Guiotin, 6c craignât ne pouuoir bnbsp;exécuter fon entreprife, il retira coye’^’^j^nbsp;quelques Ibldats qu’il auoit ia dedans^nbsp;ville,afin qu’ils ne fuirentdcfcouiiertS’.nbsp;manda àMombrun,qu’il efloit btfoinonbsp;perfeder quelques iours,tantà l’occalîoo nbsp;fa grande maladie,que pour aduifer^^nbsp;très plus conuenables moyens d’auoirnbsp;zon, qui cftoit de route autre irnpo^^^^^nbsp;cc amp; confcquencc que l’autre place- ƒ(
-ocr page 497-Sous François 11. 485 on failloit à la prendre , tout iroit denbsp;en pis, comme au contraire leur entre-pnfe venant à bicn»ils amcncroyét les cnne-”''5 à telle compofitiô que larefte de la guetnbsp;f«toit aifee amp; facile,ayans fi bonne amp; feunbsp;f'jetraite. Toutesfois Mombrun qui ne de-’quot;^doit qu’à vuider les pays du R oy auec fesnbsp;E^osjcuydânt que faute de ctturfift parlernbsp;langage à Alexandre, ne laifTa au iourprenbsp;^fl’exccuter fon entreprife, amp; fc faifirdenbsp;¦^alolfcuc, péfant puis aptes aller à Vezon:nbsp;*’'^*5 il n’y peut paruenit. Et combien qu’ilnbsp;hommes de guerre, fi n’cftoit-ilnbsp;pnilTant de ten ir contre les habiransnbsp;^ceu)c quijiroyent l’afiaillir. Parquoy ilnbsp;^“oya deuers Gtiiotin pour auoir renfort*nbsp;^lefaire venir deuers luy quelque maladienbsp;^’fgt;lcuft,ce qu’il fit,amp; luy mena 150.0U 200.nbsp;l'onunes.
Le Legatdu Pape Alexandre Farnezea-’’oitpour lotsen Auignon vn Vicclegatnô-laques Mariefalla Eucfque deViuiers, , aduerty que Mombrun s’eftoit faifinbsp;Maloiïene, amp; qu’il venoit gens de tousnbsp;^oftezàfon renfort , enuoya Caderoufle ôcnbsp;^Ubignan deux des principaux du Contâtnbsp;Nur parlementer auec luy, amp; falloir quinbsp;Olouuoit, amp; à qui il en vouloir. Ilsnbsp;*'’‘^nerint auec eux deux capitaines , afa-Crillou amp; Nouezan , pour cepen-qu’ils parlcmcnteroycnt regarder lesnbsp;Hh }
-ocr page 498-4^^ Hiftoire de France, moyens aucc les citadins de couppeï la gorge à tous ces guerriers.
Eftans arriucz, 3c ayans expofcr feur charge, Mombrun leur fit refpondre patnbsp;Alexandre que cefte anemW« n’eftoitnbsp;pour oft’cnfcr perfonne : mais lt;ie dire lesnbsp;taifons qui les menoyet, il n’eftoit encor fainbsp;fon-.ce 'qu’ils feroyent tourcsfoîs en temps amp;nbsp;en lieu. Cependant Criîlon amp; Noiiezan nenbsp;fccurent manier leurs afàircs fi fccrettemétjnbsp;'s’eftans vanté aux Papiftes d’auoit defeoa-uert les lieux par où ils entreroyent denbsp;niiia, poiir railler bien tort en piece routenbsp;ceftecanaille, que Mombrun n’enfuftad-uerty; comme aufsi on luy rapporta au mef-mcinftant,quc le Legat auoitarrefte troisnbsp;mulets chargez d’armes,amp;force gens qui lenbsp;venoyent trouutr »penfant queCadetoufenbsp;6c fa compagnie feroit ia en chemin derft-rourner,6cqu’à fon arriuceilferoirpendrenbsp;tousles pri/bnniers.Surquoy Mombrdletifnbsp;déclara la rrahifim du Legat, amp; le peu de fianbsp;ce qu’il y auoir en fes paroles, veti qu’en en-iioyar rraider de pa ix, Sc sâ.s atrédre refpôfe?nbsp;il vfôit d’hoftilitc plus que barbare, lt;5c qn’^nbsp;cefte occafiô il Icsrctcnoit iiifqriesâce qu’ûnbsp;luy euft redu fes gés amp;arnies.CequeleI-e- ,nbsp;gatfit nô fans grid regret. Mais aunbsp;dcCadcroufegt;Môbrun apres l’arriiice dçiesnbsp;prifonniers amp; armes,retint les deux capitalnbsp;nés fufnômez, rat pour raisô de leurs
-ocr page 499-Sous François 11. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4S7
’ 4 pour eftrc entrez das la ville sas cógê ‘’’¦Hcelpies, cotre le droit de la guerre’, ànbsp;leurs cópagnós ne fircr grade refiftécenbsp;J ^’^l’euie qu’ils auoyêt de fortir des mainsnbsp;^j^^pnibrun,amp;de peur qu’autre nouucllcnbsp;Icsarreftaft. Eftans fortis ceUx-la,nbsp;t ^gt;erre ouuerte commença entre Mom-
amp; le Legat,qui auoit leué quelques ^’quot;Pagnies'.mais pour auoir gens mal a-n’approchoit que de loin, ioint qu’ilnbsp;i Vouloir rien hazarder, craignant que s’ilnbsp;empiraft. Cellenbsp;çjp ,'^tê apportoit telle allegrclTe amp;hardi-fç ' ’ leurs ennemis, qu’il ne fe faifoit cour-laillic,cn laquelle ceux du Legat n’eufnbsp;pire, laquelle profperité cnclinanbsp;tg ’^'^'ipays àfauorifcrMombrun, en for-forces ennemies diminuoyent, amp;nbsp;ç ‘'^sdeMombrun croiHôyétàveucd’œil.nbsp;'llie craignant le Legat,amp; ayant reccunbsp;frais, il prattiqua la Motte Gondtinnbsp;Qjp**fiuoit Iciier gens en Dauphiné, amp; luynbsp;lioo.cfcus,à la charge de s’acheminernbsp;J part aucc fes forces.
c LaMotte Gondrin, homme auariciciix, Hcfodoi trotter deniers , les rcccut allaigrc-
''t'-niais allant qu’approcher en iioy a fom femhie Môbrun de vuider les terres de la fain- P°“'nbsp;f^?®gt;fenionllrâtobeiflàntfuictdiiRoy,amp; fc chef icf^nbsp;diferetion de lanbsp;promettant de luy faire grace s’il b,’»?'™nbsp;Hh 4
-ocr page 500-TeJ mainte cell Vale II.
488 Hiftoirc de France, le faifoitvolontairement. Mombrim refpo*nbsp;ditn’eftre entré au Contat pour defobeirattnbsp;Roy,ni à fes officiers: mais pluftoftpoquot;*^P^nbsp;uenir les calomnies qu’on luyauoit impto*nbsp;perces dcvouloir mettre lcRoyaume en trounbsp;blc Se en proy e:dont il cftoit exépt ayantyOquot;nbsp;ionraircment quitté le pays. Et quanta ccnbsp;qu’il s’eftoit retire amp; auoit pris les armes ƒ**nbsp;Contât de Vcniflc,il l’auoit faitamp; peiif»’^®nbsp;légitimement,tant pour cftre appelé Jnbsp;iets dudit Conrar pour leur tuition amp;nbsp;fenfe, que pour n’auoir peu choifir rctrainbsp;ailleurs qu’es terres de celuy qui par^a7’’tjnbsp;nie amp; ambition auoit animé tous les Prin^nbsp;de France à exterminer les cnfàns de D’®nbsp;Quoy entendu la Motte enuoya quérirnbsp;tillerie de Grenoble, amp; dreffâ fon armee“ .nbsp;ban,arricreban amp; legionaircs de Daupn^nbsp;amp;pays circunuoifins, comme aufsi fit le Vnbsp;celegat fous la conduite de fainôtenbsp;de Roffet, lefqucls pour leurs meurtresnbsp;V olcrics ûuoycnt ûb^tidonnc le pâys du Hnbsp;Entre autres tliofes l’vn pour auoir tuenbsp;guet à penfee le fieur de Mirebeau gt;nbsp;de demeurer quitte de l’.argcnt qu’ilnbsp;uoit, amp; l’autre pour auoirvolé lamaifonnbsp;la Roche faindt Serrer en Dauphiné. Cen^^nbsp;quipage drede d’enuiron 4000. hommesnbsp;pied amp; de cinq cens cheuaux, tant des conbsp;paguies de gendarmerie de la Motte Gnnbsp;drin , du Prince de Salernc,que dudit
-ocr page 501-^plnedroit à Lyon,accompagné du capi-Poulin,cnrcndit I’cntrcprifc de Mom-; ce qui luy fut dura porter, tant pouf falloir quelle fcroit 1’ifluc de ces clmo-”°ns,quc pour les voir maniées par fes pa-‘¦'’’sxar Mombrun .(comme i’ay dit, )auoitnbsp;pour femme fa nif nrf: fille de fonfrerede
Mombrumluy fitrefponfe bicnamplcgt; 'n laquelle il rendoit raifon de fon fait.amp;dc
lui le mouuoit, difant n’cftre con-
“y a 1 appétit de certains pcrionnagcs, ilt; ^ûfeil dciquels neluy poiiuoit apporter quenbsp;^ùne amp; perdition, tant du corps que de l’a-^uitnemenéà l’appetit des hommes:maisnbsp;HU’ilanoitccrché amp; ccrchoit d’aduancer lanbsp;gloire de Dieu,entant qu’il pouuoit,amp; le ro-
-ocr page 502-490 Hiftoire de France,
^os de rant de gens de bien qui auoyente* fté fl longuement perfccutcz pour la vérité de fon Euangile. Et afin qu’iLen fuftnbsp;plus aflcuréjil luy enuoya vne confcfsionnbsp;de fa foy, en laquelle il proteftoit vouloirnbsp;viure amp; mourir. En fomme,il luy tnaitynbsp;tenoit n’auoir rien fait à la legere : luaiînbsp;auec meure deliberation, ne pouuant mieuxnbsp;faire pour Ion filur amp; le deuoir de facon-fciencc. Voila ce que le Cardinal peutarra*nbsp;clicr de fon ncpiieu.
txemple La Motte Gondrin approche f comme ii amp;!oywcé ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iccompigné
Catholi- de cent contre dix, efioit toiitesfois wamc°’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à routes fes rencontres,amp;
gens tellement haraflèz, quen’atrendanrdc iour a autre finon de rcceuoir quelquenbsp;honte, Orientant les gens eCcouler d’heu-re en heure,pourceaufsi que le Legarnehi/nbsp;graiflbir Icpoignet allczà Con gré,apresî-uoir confulrc auec les gentiis-hommesdenbsp;Dauphine cpi'on auoit )à amenez commenbsp;par force, enuoya deuers Mombrun,poulnbsp;traiter la paix, les capitaines Blacons,Sain-ûc Marie, le Porc, la Roche Se autres : nonnbsp;feulement auec charge de lettres patentesnbsp;du Roy , contenans vn pouuoir bien ani'nbsp;pie , mais aufsi de mandement Sc chargenbsp;expre/îede toute la nobicilè du Dauphiné, jnbsp;laquelle s’obligeoitpar ferment de faire tn-«iolablcmenr garder amp;: obferuer les çott'nbsp;dirions
-ocr page 503-Sous François IL 421 ^’fions telles, qu’elles feroyent accordéesnbsp;Parles députez. Ces conditious cftoyentnbsp;**fftnatiues,afauoir,quc Mombnin amp;fcsnbsp;^'^nsqiiitrallcntlcs armes,fc retiraflènt ennbsp;®Uts maifons, 8c vefeudent felon les tradi-de l'Eglife Romaine, ou bien qu’ilsnbsp;''lidaflent le Royaume amp; le pays duCon-f’b en quoy faifant leur feroit permis d»nbsp;^^ndtcSc aliéner tous 8c chacuns leus biens,nbsp;pour ce faire, leur feroit baillé delaynbsp;j°'npetant,amp; caution de toute la noblcflcnbsp;Dauphine amp; Contât, pour les faire iouïrnbsp;J'I’vncou de l’autre des conditions,quinbsp;‘«toit par eux choific, fans en rien cftre ou-f^^parfèjou aucunement altère. Mombrunnbsp;'^^yantlcs conditions qui luy cftoyent offernbsp;» amp; que le icunc Maligny ,amp; Mouuansnbsp;^^oyent apres fes gens, pour les pratiquernbsp;pourvne autre entreprife, dont il feratan-parlé, amp; que chacun prenoit Icurpar-^*gt; accepta la dernière condition. Et fut *nbsp;*'^cordé que luy amp; fes gens , comme auf-‘‘^Oiis les fideles du Dauphine 8c duCôtatnbsp;^’^'toyent vn an entier pour difpofer deJeursnbsp;“'ens.Qu’ilsferetireroyent dedans vnmoisnbsp;file,8cdeux àdeux,comme ils s’eftoyentnbsp;*flèttiblcz ,comme aufsî laMottc Gondrinnbsp;les ficus romproyét fur le champ leurs fornbsp;^fs.Quc les prifonniers d’vnc partamp;d’autrenbsp;‘^toyét rendus. nulle querelle ou mol»
-ocr page 504-Hifioirc d e France,
(If Coitp^r indice,OU ïiKrement,ne ferokf^ rc i cous Icfdka^ens de guerre, ains qu’ilsnbsp;feroyenc foufferes Ce recirer paiüblemenc SCnbsp;demeurer en leurs maiCons durant ledknbsp;ccmps.Que pendant vn mois Mombru poufnbsp;rok aller en ia maiCon auec telle amp; kgrandenbsp;compagnie qu’il voudroit pour fa feurecè,SCnbsp;que Ie taut feroit ratifié Seaccordé parle^oynbsp;Se Ie Pape,dans vingt iours lors enfuyuanstnbsp;comme aufsipar les Parlemens de Dauphknbsp;né,Prouence, Se autres inrifdiótions dudknbsp;Concat, ace que chacun peafl iouir pleinement du contenu dudit traité. Mombraanbsp;donc,s’e/lancretiré en fa maifbn, fuyuantb tnbsp;capitulation, commença à caflerfcs foIdatSfnbsp;Se des le lendemain en renuoya cinquantequot;
* Mais comme il vouloic faire le femblable des autres, il fut aduerti que les Preflreslesnbsp;tuoyentpar toutou ils les pouuoyentpten-dreà leur auantageiqu’on leur refitfoit l’en-trec des villes, Se le feiouren leurs maifosiSCnbsp;que Chaucnelles amy de la Motte Gondrinnbsp;^du Vicelegat en auoit deaalizé plus denbsp;deux cens. Se iceux mis en chemife,côme ennbsp;femblable ceux du Contât les prenoyétl’vnnbsp;apres l’autre, Se les faifoyenc mourir le plusnbsp;cruellement qu’ilspouuôyent. Daitanta^egt; jnbsp;que les Preflri^ mettoyent, par la permitliônbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i
de la Motte Gondrin, des garni fons es en- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,
uironsdu Chafleau dcMombrun, afauoir,
es
-ocr page 505-Sous François 11. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;495
ailles de Vaupierre,amp; de Seire,amp; en l’ab-. ye de la Graue : Et que la Motte, n’auoit moins de volonté que de garder le trai-. paix,non plus que le Vicclegar,qui cô-.'^^^promcire emprifonnoit tous ceux qu’ilnbsp;^''^Uoit rencontrer. Bref, qu’on n’attendoitnbsp;ƒ011 qu’,1 cuft achcué de rompre fes forcesnbsp;l’aller afsieger. Toutes ces choies,di-L^ciimiilets cnfemble firent que Moin-efcriuit plulieurs fois à la Motte Gon-liiy ramenteuantfapromellc amp; prote-s’il aduenoit quelque inconuenicr,nbsp;lèroit que de fa. faute. Et finalementnbsp;n’auoir peu en auoir que des rel'pon-dç *'^'^gt;g«es,auec brauades des Capitainesnbsp;Sarnifons, raflcmbla iiifques à deuxnbsp;pj^loldats feulement, amp; alla alsiegerVau-prifonniers le capi-foldats. Il fit le fcmblablc es au-fans toutesfois aucune effufion denbsp;qu’aucun des habitans fouftrift au-, linon les Preftresnbsp;auoycntnbsp;troubles apres l’ac-Cclaintimida tellement la Mottenbsp;içç ’¦’’'»b’yfcmbl.âtque Mombrun eftoirnbsp;forte amp; puiflântc armee,nbsp;^ifç l’aller alîàillir,commc il euftpcunbsp;e nombre de fes hom-H’i’il f cftoit fi mal ferui d’efpiôs,nbsp;^^lepouuoir fauoir. Car pour deux
-ocr page 506-4P4 Hiftoire de France, foldars qui s’efcartcrcnr de la troupe, quinbsp;furent en vne grange p.rochaincjon luy rapporta y en auoirplus de 200, en forte q tousnbsp;quittoyet leplarpays,amp;fe retiroyétes villes.nbsp;ïxc;npîe En ce mcfme téps,aduint vne chofe nier-horrfkirt neilletifcmét eftrange digne de mémoire,nbsp;jugement II a cfté fait mention dcs diligctes pourliii-^*1 le/*quot; f fades à l’encontre de ceux des Eglifes renbsp;feeuteun*^ formccs de Valence amp; de Romans enuironnbsp;aefonE- palqijcs » 8c comme entre les autres lugesnbsp;Laubefpin confeillerjamp; l’aduocatdu Roynbsp;Ponfenas , qui auoyent fait profefsion denbsp;• l’Euangile, s’eftoyent rendus ennemis denbsp;celle doclrine, iufqu’à la perfecuter plus ardemment que pas vn des autres. Laubelpinnbsp;donceftant elpris de l’amour d’vne damoi
, felle, en fut Ci extrêmement pafsionné, qu’il quitta fon eflat amp; toute honneflcté , pour lanbsp;fuyure par tout où elle alloit. Eliane mcfprl'nbsp;le d’elle,il s’anonclialit tellement,queiflCnbsp;tenant conte de la propre perfonne, il fut acnbsp;cueilly de poux,qui prindrét telle habitudenbsp;en luy ,qu’on ne l’en peut iamais defenger*nbsp;Car ils croilTbycnt fur Iiiy,amp; forroyérde rounbsp;tes les parties de Ibn corps,comme l’on voidnbsp;les vers fortir d’vne charogne pourrie. Finalement, quelques iours deuantfa morr,fenbsp;voyant attaint de la main de Dieu, il com-méça à defefperer de la mifcricorde d’icc-luy:amp; pour abréger fes iours, conclud defenbsp;lailTcr mourirdc faim, ioint que les poux lenbsp;te-
-ocr page 507-prendre des coulis amp; prefsis, d’au-^qu’ily xefiftoit de toute fa force, ils luy bras,amp; le baaillonncrérd’vn baftô,nbsp;J “f tenir fa bouche ouucnc, pendât qu’onnbsp;Wiettroit la viande. Etcftât ainfi baillon-(j *ftourutcôinevne bcfte]cnragec de l’abô-/''tcdcs poux qui entrèrent iufqucs en fanbsp;Etainfidifoit-on entre lesCatholi-^^^n)efmcs,que du mcfmc tourment qu’ilnbsp;ç^°*tinuenré contre les Miniftresde Valcnnbsp;’‘Cset^nnvsr.^ A la mnrf baillonnczfil auoit
^'’^Mrement dcuant Icç yeux la mort de ( de Valence amp; de Romans , renioirnbsp;( 1nbsp;nbsp;nbsp;gt; comme enrage amp; forcené,appelloit
Diables jamp;tfaifoit toutes les fortes d’un-
'f^^ions qu’il cft pofsiblc de
Hiftoircde France,
Son clerc le voyant en ce defclpoir» luy la de la mifcricordc de Dieu» amp; luynbsp;nanties yeux tous les palTages de lanbsp;EIctiture, qu’il fauoit fetuirà cefte matière»nbsp;comme aiitrcsfois ils en auoycnr cofeccci^quot;nbsp;fcmble:Mais au lieu de fc retourner anbsp;de luy demander pardon de fes oifenfe^»nbsp;-il luy dift', O Eftienne que ru es noir 1 le unsnbsp;noir 1 refoondit le feriiitcur: fitif voftrcnbsp;cc,ie ne luis ni Turc, ni More, ni Bohenn^’nbsp;mais bien Gafconamp;dcpoilroux.Nofljnon»nbsp;dit BourrcI, tu es noir : mais c’eft de tesp®'nbsp;chez. I rop bien cela, réplique Eftiéne;
?ay cfperance en la bonté amp;mifcilcorde ® Dieu» en fonc qu’ils ne me ferôt imputeznbsp;Dieu, pour l’amour de lefus Chrift foo F*nbsp;mort pour nos pcchez, refufeité pournbsp;iuftification , 6c qui cft là haut au ciel,nbsp;cedant pour tous ceux qui l’inuoquct,^*!nbsp;en vraye lt;fc vine foy, mettent leurnbsp;en luy.Sur quoy, Penfenas redoublantnbsp;gc,fe prend à crier apres fon feruiteur, W'nbsp;pcllant Luthérien,Huguenot,amp; lenbsp;coin me l’vn des plus mefehans ÄrmiferaWnbsp;hommes du mode. A ce cry arriuerentnbsp;amis,aufqucls il comm«indc Eftiennenbsp;mené prifonnier, amp; qu’il fiift bruflccojn”’^nbsp;hérétique. Bref, la rage s’efmcut tellen’^'^nbsp;en luy,qu’auec fanglots6ehurlemens,nbsp;dit i’cfpritd’vne façon clponuantable. fnbsp;crediteurs ne donnèrent quafi loi/îrdc
-ocr page 509-Sous François IL 457
hors dn 1 ict. Car chacun enuoya cn *'iiifon rauir fi peu de meubles qui luy e-£^yenc reftez de tout Con bien : mais il s’ennbsp;beaucoup qu’ils eulTcnr leur conte: cenbsp;trouuoic merueilleufcmcnt eftran-^ar auant qu’il Ce ruaft fur les offices ,ilnbsp;I homme riche amp; aile autant que nulnbsp;‘Oti eftat.Ce neantmoins,iamais telle paunbsp;J, fut veue: Car il ne demeura que la
i fa femme, amp; à fes enfans, qui furent pf pitié amp; compafsion, pris l’vn deçà amp; l’aunbsp;ft P®t’t les nourrir,autrcmctils cftoyétnbsp;' d’aller médicnou mourir de faim,tantnbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;maifon fe trouua defnuce.Voi-
^^ftatdes afaircs de Dauphine pour lors, 5”*^ ie laideray pour retourner aux autresnbsp;'¦Ouiuccs,nbsp;llacftéfaitmctioncommcceuxdeGuifc M«ef-’“oyent pris à cœur la retraite du Prince jt*. hom-] ®yondc,amp; comme ils enuoycrét apres luy »' ‘quot;B'*'nbsp;J^Marcfchalfaindk Andrcjlequels’enharditnbsp;J aller voir le Roy de Nauarre à Nerac t amp;
y fit entendre,qu’eftât venu vifiter fes ter-ƒquot;le delàjil n’auoit voulu approcher fi près luy aiJernbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;reuercncc, amp; au Prince
‘Qti fiere. Mais il ne peut fe porter fi finemét Ion ne s’apperceuft bié qu’il alloit efpicrnbsp;“t^fcoiuirircequ’ils faifijycrxeq lePrin-ƒ Hc luy cela aucunement, luy reprochantnbsp;ingratitude, amp; d’auoir pris telle charge,nbsp;w de le fuyurc, veu l’amitié qui cftoit cn-
-ocr page 510-4^8 Hiftoire de France,
trc eux, 5c l’hôneur que luy Prince luy auoit faitviuantleRoy Henry,de n’auoirvoulunbsp;dépendre d’autre que de luy, amp; de receuoirnbsp;tous les biens-faits amp; courtoifîes dudit feunbsp;Roy par fon moyen , combien qu’il eneuftnbsp;d’autres plus grands:amp;cc pour la 'demóft«nbsp;tion que luy Marefchal luy auoit toufioursnbsp;niôftrce de luy eftrc loyal amiamp;feruitcur af-fcdiôné. 11 luy dit dauantage,quc ce qui lu/nbsp;faifoit encor trouucr plus mauuaife ceftenbsp;entreprife, c’eftoit qu’il fauoit trefeertaine-ment que le Roy n’auoit cfté en rien offeoftnbsp;par luy ni par ceux de fon parti, amp; que partacnbsp;il cfpoufoit la querelle de ceux de Guifcj **nbsp;fe conftituoit executeur de leurs vengeau'nbsp;ces. Surquoy leMarefchals’cxcufantpvu'nbsp;mit de pacifier toutes chofes : mais lenbsp;ce luy ht fi mauuais vifage,qu’il futtrefeoU'nbsp;tent de s’en retourner halliucmcnt amp;nbsp;fa courre hôte,apres aiioir routesfoisM^^^^?nbsp;uert parles feruiteurs fecrets ce quife^U'nbsp;foir, amp; les moyés qu’on auoitdccecoftc-‘^nbsp;Piinfede En cc mefme temps, le Roy eftant àfoUnbsp;hommHe tuincbleau,fut pris vn Bafque, dit laSag^'^^nbsp;ger.quifut qui auoit cfté dcfpefché par le Princenbsp;bciiKot'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cleuerspluh'ctirsgrands Scigneu^’’
aemauïf pouiles pricrdc ne luySillirau befein-paftà à Chantilly,amp; de là à Paris,où il eut k très du Vidamcde Chartres amp;autrcs,pu*,nbsp;alla àlaCouramp;prtfenra celles du Prince^’nbsp;fes amis de Cour. Or ainfi qu’ilpfurW
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fa depefche, il rencontra le Capitaine » qu’il anoir conii en Piedmont Setnbsp;® ’ïJaiot des bandes Françoifes , amp; a-'¦‘^qiiel ilauoit en grande amitié amp;pri-j Apres les carclfcs'accouftumees, lanbsp;luy demande depuis quand il eftoicnbsp;lî’^l^n.amp;lacaufe.Lors Ronualcomméçanbsp;i! a doléances du longtemps quenbsp;^^ftoità la fuite de ceux de Giiifc,pour a-Jquot;rrccompcnfe de fes fcruiccs, fans qu’ilnbsp;j.^Pfuftauoir raifon:dc forte qu’il auoitcônbsp;à la pourfuitte fi peu de bien qui luy'C-teftéxe qui le rendoit tellement defef-voudroit auoir tenu Icbafsin ànbsp;qui lej,f couperoyent la gorge. Que ftnbsp;^^téps duroit giicres,amp;qiie la guerre fe pre-^ntaftjfiiH.ge en Afte.il iroir pluftoft fc ren-Turc,poiir fe venger de cc que fes ferui-ffs auoyét efte fi mal reconus. Bref, il de-^^ftoit tellement amp; difoit tant de maux de lanbsp;*’'aifon de Guif«, de leurs mtfchancetez» amp;nbsp;’’'tfmesdcs entreprifes qu’ils dreflbycntcônbsp;les princes du fang, que ce Bafquc fut ef-de luy dire le reps cftrc venu,qu’i l ne fanbsp;aller cerchcr fa bonne auérure li loin, amp;nbsp;H'' il y auoit à employer les gens de feruicenbsp;*^ls que luy. A tat,s’il le vouloir croire,luy iunbsp;ftt Seprometre d e tenir fecret ce qu’il luy di-*0'tgt;il fauroit le moyé de nô fculemct le fairenbsp;'^^‘^ôpenfee de fes fcruiccs, majs de paruenirnbsp;^’^’‘pl’ grades chargcsamp; hôneurs où afpirct
li 1
-ocr page 512-500 Hiftoire de France, couftumiercmcnt gens de guerre. Bonual lenbsp;luy accorda aucc grands fermens amp; embraf-femens en ligne d’amitié. Lors le Bafquc luynbsp;recite les outrages amp; iniutes que le Prince denbsp;Condé auoit rcccucs de ceux de Guife, lt;amp; lanbsp;deliberation par luy faite,de remedier atoutnbsp;l’cftat du Royaumc,par les cftats,appuyez denbsp;fes a rmes, li autrement il n’en pouuoit auoifnbsp;raifon.pour à quoy paruenir.'il auoit promefnbsp;fc des plus grands leigneurs du Royaume,lînbsp;qu’ïlfetenoitprcfqiic aflèurédc lavidoire.nbsp;Que fi elle forroit fon effet, il pouuoit biennbsp;, penlcr que rie ne Ceroit cCpargné à ceux quinbsp;auroyent feruy en û bon afaire: que lenbsp;Prince eftant venu d bout de fes ennemisnbsp;auroit bien .autre moyen de l’aduancerquenbsp;ceux qui eftoyent couftumiers d’abuferdunbsp;labeur amp;rcnjice des gens de bien. A cellenbsp;cauCelayconCeilloirne plus tarder de venirnbsp;trouucrleditfaigneur Prince,au meilleure- ,nbsp;quioage qu’il poiirroit, l'alî^uranr de ƒnbsp;fe donner bon .appoinremenr en atrendant 1nbsp;niieux,amp;- que cependant il luy bailleroitar- /nbsp;gentpours’efquipper. Donnai refpond qn'ilnbsp;nbsp;nbsp;ƒ
ypcnlcroit, luy en rendroit l'eCpoCe le len- / demain matin:Sc de ce pas, cuidant attoir bé jnbsp;moyen d’auoir ce qu’ilpoürfuyuoit, venantnbsp;[rouuer le Duc de Guile, il luy racôta au lognbsp;roue ce quilauo t tiré de la Sague,l’aUcaiantnbsp;de luv eDrc loyal lèruitur, lequel lerenicf'nbsp;cia, luy priant de continuer à defeouarirce j
-ocr page 513-”°«:nüce au Prince, qu’encores qu’il n’cuft de fc plaindre du tort que luytc-nionficur cTcGuifcjfi cft-cc qu'il ne vonnbsp;faillir en fi bó afaire, v eu mcfmes qu^ilnbsp;qucftion d’oftcr ces tyrans qui cau-°y®httantdemaux au Royaume. Partantnbsp;délibéré de prcdrc fon p arty,amp; de s’ennbsp;J. auec luy , le priant luy dire le temps denbsp;pattcmcnr.Dauantage,difoit-il, vcxis fa-«lue ie fuis foldat, amp; que nous autres ne
501 Hiftoire de France,quot;
de le Elire prendre ante toutes fes lettres amp; dcfpefthcs.Mais leBafquc,foit qu’il eoft eftenbsp;hafté de partir pluftoft, ou bien qu’il fc dou-taft d’en auoir trop côte à Bonùal, ou qu’aii-tremcntil fc fuft appcrccu de quelque cho-fc , partit ce ioiir mefnie fans luy dire anbsp;Dieu. Bonual ayant (ecu ce partemtnt inopiné fut grandement contrifte , tant pournbsp;crainte d’encourir la m alc-gracc de ceux denbsp;Guife, amp; d’eftre tenu pour vn affronteur amp;nbsp;menfonger, que pour auoirfaillyà vnafai-rc , duquel ilefpcroitfa grandeur amp; aduan-cement. En cefte extrémité il cutrccoiirJnbsp;audit Duc de Guife,amp; luy raconta comme Unbsp;Sague s’en eftoit allc,amp; fa defeonuenue, dirnbsp;fant toutesfois , que s’il vouloir luy fà/rcnbsp;bailler gens Sc chenaux,il cfperoitvfcrdenbsp;telle diligence qu’il le luy ramencroit. Anbsp;quoy il ne ftir pareffeux,ne Bonualaufsi*nbsp;nice Ca. pourfuitre, de forte que la Saguc, n«nbsp;eftant encor à vne iournee de laCour,fut aftrappe amp; ramen^ auec toutes fes lettres SCnbsp;inflrudions à Fontainebleau. Entre autresnbsp;chofcsjfc trou lièrent lettres du Vidamedenbsp;Chartres, par Icfqucllcs il mandoit au Prince de Condé, qu'il fc dcuoitaflcurcrdcluynbsp;comme de fon treshumblc fcruitcur amp;pa'nbsp;rent,amp; qu’il maintiendroit fon party amp;nbsp;iufte querelle contre rous,fâns excepternbsp;le Roy, Mcfsicurs fes freres, amp; les Roynes-Ce qui anima tellement ceux de Guifciq^*®
-ocr page 515-Sous François 11. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;505
Soudain les Capitaines des gardes fu-(ç ^®nuoyczà Paris pour Icmcttrecftroit-VL?fP’^i^onnieren labaftillc. Ce qui leur “*enai(c,car il cftoit à grand peine fortinbsp;Z’’’® grande maladie, amp; n’cut-on cfgard ànbsp;chofe qu’à exécuter le commande-j ’’fjfans mcfme permettre aux médecinsnbsp;jj *®Pouuoirafsift:r, Les lettres du Con-'ible eftoyent d’autre ftyle. Car il exhor-le Prince à la paix, luy confeillant qu’ilnbsp;bien d’entreprendre chofe que fanbsp;J. ^'rilépcufttrouuermauuaife. Que s’il fcnbsp;^^’’toit offenic d’aucuns,il luy faloitauoir panbsp;ƒOcc.cat le temps luy en apporteroit la rai-fans fc mettre en peine de rien atten-f par armes . Mais que s’il conoilibitnbsp;T* On le rccerchaft par force amp;violencc,lorsnbsp;Prendroit fa querelle en main, autrementnbsp;ƒ0,tandis qu’il fentiroit quelque voye denbsp;‘hce tftrc ouucrtc en France. A cefte caU'nbsp;n’'ll’cxhortoit de venir vers le Roy auplu-ƒ ft que faire fe pourroit, pour fc iuftifiernbsp;crimes à luy impofez. Ce langage futnbsp;^^ufe que Ion n’ofa lors attenter à la perfon-®dudit Côncftablc; côbicn que Ion feeuft,nbsp;^'^difoit-on.tant par la confcfsion de la Sa-oOe fur la torture, que par l’aducrride mentnbsp;autres efpions, qu’il auoit promis fc-'outs. Mais cela fut remis à vn autre temps,nbsp;ftn de ne trop cnrrcprcndc à la fois, iointnbsp;r’e le Conneftable crtoit touliours bien ac-
It 4
-ocr page 516-04 Hiïîoii e de Fran ce, compagne,S: qifil efloic malaid del’3.aoienbsp;fur(bti famier. Aufsi ne craignit-il dere^-commâdcr le Vidame an Roy à la Roy-ne mercjles fuppliantnepermettre gu'H te-ceuü trop rude traitement. Car Ta fidelité,Sinbsp;fes grans feruices meritoycnr toute autre re~
ennemis,âr qu’il n’ciift deCpendu cinquante mille Hures de rente, vn million d’cfiasnbsp;poiule fcruicedc fespredecefièurs Roys.
df7fJxde Bafique fut donc tat tiré fur la gehens Cuite con- l’occafiô dc Bonual, qu’il declaira tout cenbsp;tteiesRo, qu’U fauoitScdauantagc ,qui futcaufequenbsp;amp;rTince'‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Guife haderet de plus fort leurs enp
decond/, trcprifcs,amp; fut le Conte Kingraue enuoyc duRop’^^ Pondérés de Lorraine pour tenirprednbsp;tegiment de Lanfijuencts , amp; deux luill^nbsp;piftoliers. Ils firent aufsi defeedre le longnbsp;la riuiere de Loire les vieilles bâdes venuesnbsp;dc Piedmont en Dauphiné, feignis les voU'nbsp;loirenuoyercn Efcollènnaisils feiournerétnbsp;à Gycn,âc .d l’cntour deNLôtargis pour elpietnbsp;les mailbus de l’Admiral.Et ne fôtcroyablesnbsp;les maux qu’ils cômirctaucc impunitépottt 1nbsp;en tirer méillcur feruice. Breftoutes les bô-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1
nés mailbus edoyent ou pillées ou rançon- 1 nces,lcs plus belles filles amp; femes violées,amp;
fl ogt;n en fiilbit plainte , il fuffifoit de charger
les complaitinans d’edte Huguenots, pour
-ocr page 517-Sous François II.
paix fous l’ohciflaccduRoy,duquel cftoit Souuerneur le Capitaine Laguarigue grandnbsp;familier de Bonual. Ccftiiy-cy fâchâtnbsp;Bonual cftoit allé en Cour pour fes affainbsp;chargea aufsi des fiéncs,amp; de poutfuy
I
'^î’vn dcfquels hlanCjBonual fe fcruit,com s’enfuit. Se fouuenant des propos qu’ilsnbsp;’i'^oyent renus autrefois amiablcmcnt en-afauoir que la Guariguc euft bié dc-'fcauoit baille la charge à vn fien amy, amp;nbsp;’quot;oit quelque bonne rccompcnfc en Fran-'^gt;Pat ce que fa femme ne le trouuant bien
-ocr page 518-5o6 Hiftoire de France, cn Piedmont defiroir fort de s’approchernbsp;de fon pays , s’aydaht de cefte occafion ilnbsp;remplit 1’vn des blâcs fignez de laGuariguegt;nbsp;d’vnc lettre mifsiiie de pareil fuicdamp;uih-ftance, par laquelle il prioit fon compagnonnbsp;de demander fa capitainerie pour rccôpenfcnbsp;de fes feruiccs, amp; pour moyéner cniiers Monbsp;iîeur de Guife vne autre charge pour luy.Lenbsp;dit fient Duc dcGuife entendant le contenunbsp;de ctfte lettre,ftit bié aife de fc defpcftrerdcnbsp;cell importun,amp;fans que bonnement il euftnbsp;autre charge ne procuration, luy fit defpef-cher fes lettres cn tilrre d’office,qu’il accompagna de fes mifs iucs à la Garigue, pHnbsp;nes de bonne aftcólion enuers luy,lepriantnbsp;de le vcnirincontinenrtrouuerpourleferu*nbsp;ce du Roy,amp; pourchofe de grande importanbsp;cc,dclaiflànrcepcdanràlagardc de Vcrzolnbsp;le capitaine Boual, qu’il auoit choifi commenbsp;l’vn de fes plus intimes amis. Voyla commenbsp;Bonual fut dcfpcfchc,lequclafin que fa rufenbsp;ne fuft dcfcouuerte(dautant aufsi que ccluynbsp;auquel il auoit afairc'cftoit homme accort)nbsp;print la pofte pour porter les premieres nounbsp;uelles : arriuc en Piedmont aftèmblanbsp;f)lus de gens de guerre qu’il conut luy vou-oir bien,pour luy faire compagnies Vet-zol Mais au parau.ant il aduertit laGari'nbsp;guedefa venue, amp;luy manda que le voulant aller voir, il auoit tellement efté fu)quot;nbsp;uy de fes amis, qui’ls ne le pouuoyét encor
-ocr page 519-Sous François 11. 507 Eifler pourl’aife qu’ils auoyent defonre-^ouf.à taufe aufsid’vnc nouuellc querellenbsp;*1^'' luy eftoit furuenue , comme il luy di-bouche :1e priant à cefte occafion nenbsp;ttouuer manuals , mais pen fer fculc-^'^ntde leur faire bonne chctc,catils c-^'^yent tous amis. Surquoy ilcutrcfpon-feroitlc rresbien venu. Ornepar-“f'dpasàiour nommé, ains ayant fait cf-l’abfencc de la Guariguc amp;: de la plusnbsp;(a. compagnie,il s’en vint droit à Vernbsp;*’‘1 gt; là où la femme le reccut begninementnbsp;toute fa trouppc.Puis Vfit vifjté la pla-ttoiuic qu’il y auoit peu dcrefiftancc,ilnbsp;'^failitdc la»forrcrcflè,amp; mit hors la Damoînbsp;de la Garigue, auec les lettres duditnbsp;”^«r de Guife à Ion mary ; lequel fe voyantnbsp;’^'nfivilainemcnr trahi parceluy auquel ilnbsp;’Hoirie plus de fiance , Sc qu’il tepoit vnnbsp;‘^cód l«y-mefmc,fafchc au pofsible,ncpcutnbsp;’Hoir recours qu’à ceux de Guife pour fcnbsp;plaindre du tort à luy fait, amp; les fupplicr denbsp;Hy en faire la raifon.Surquoy ils fc mirent à guerred'Efnbsp;dre, amp; pour toute rccompcnfc dirent quenbsp;^onual eftoit homme de bon cfprit.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour U
Nous auons cy dclliis fait mention de la ^•etrcd’ElcoffeefmtucparccuxdeGuife, quot;hiVrufe-du fecours amp; fiipoort que les EfcolTois auoynbsp;'Ht de la Roync d’Angleterre,^.'finalementnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^7
'ornnie ceux de Guile auoyentenuoye de- cuifra* Htrs le Roy d’Efpagnc,pout moycnnerla
-ocr page 520-5o8 Hiftoiie de France, paix, voyas que leur cas alloit mal de ce Collé là, Apres doncauoir defcouuertcequenbsp;Ion bralloit contre eux, craignas fur toutesnbsp;chofes que IcsPrinccs leurs ennemis fullèntnbsp;fecourusdesAnglois,ils firent tantqu’ilynbsp;cutaccord enrrcle Roy,Ia Royne d’Angleterre , amp; les Efcoflôis, lequelfutconcliid lenbsp;aj.ionr de luillct en cefte forme.
Roy amp; la Royne d’Elcofic repu-tét les armes auoirefte prifes par les prote-ftans Efcoiîoisf ainfi leur pleut-il nommer ceux de la Religion) leurs uiicts pour le biénbsp;de lour fcruice 8c la conferuarion de leurnbsp;Eftat,enfcmble despriuileges ôc franchifesnbsp;du pays, fans que pour raifon de ce ils ennbsp;pcuUènt delàcn apres aucunement edreKnbsp;ceichez ny moledez.
Que lefdits proreftans ,leur ruire 8c compagnie,lefcruez les hommes de l’Iûeboarg, fortironede ladite ville le lendemain au manbsp;tin, fans cpi’il y demeute aucun de leurs gésnbsp;de guerre, fuyuant ce qu’il a pieu à la Royne regenre le defircr.
Qu ’ils ren dront tous les coins de la mo-noyc par eux pi is,rcmetrronr le Palais afi'î pres l’abbaye (atélc croix entre les mains dunbsp;concicrge,ou de ccluy que ladite Dameno-iuera, au mcfme edat qu’il futreceu, 8ccenbsp;auanr que partir de la ville. Pour quoyamp;jenbsp;accomplir les Seigneurs de Rumen amp; denbsp;Porako font entreplcgcs.
-ocr page 521-Sous François IL 509 ^'^rts proteftansamp; tous ceux qui en de-ft demeureront fuiets au Roy amp; à lanbsp;î( leurs fouuerains gt; comme aufsi à lanbsp;fife '¦Agente, amp; obéiront à toutes les loixnbsp;H^^''^’ftmnes du Royaume,Icfquelles dc-'lU’ cri leur force amp; vertu toutainhnbsp;vfitees au parauat ces trounbsp;Excepté ce qui concerne le fait de lanbsp;totj • Qu’ils ne troublcrôt ny molcftc-Ejç^ gens d’Eglife en leurs perfonncs,ncnbsp;les laifl’etontiouyramp;rdifpofcr frânbsp;ficlibrement felon les conftumesnbsp;gt;Jitfnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;c iufqucs audixiefmcdc lan
t),ç prochain,qu’il feroit afsigné vn Parle-Sc?^^'nuel toutes chofes s’accordcroycnt P(?rifietoyent amiablcmcnr.
gouucrnemcnt des afaircs d’Efeoflèdouze pcrfonncsfenbsp;‘^°nt les fept fcroycnr cf-rin P^r lefdits Seigneurs êV Dame, amp; lesnbsp;jçj'lparles deux Eftats,afauoii la nobleflcnbsp;°'’ trouuoit bon d’y en ad-cE, ƒ rlauantage, on en nommeroit vn denbsp;pnepan.
of(j ^rs Maieftez pouruoiront aux Eftats, dignitez du pays : mais ce fera denbsp;la nation Efcoftôifc,amp; non d’autres.nbsp;*’’^0 Pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;abatu amp; del
rjric les Cap itaincs amp; gens de hej cftans dedans amp; en tout le pays,au-^rie de la nation Efeofloife ferctiteron:
-ocr page 522-510 Hiftoire de France,
«n Ftancc,amp;chacun en fonpays.
Que le fort dcl’I/Ie aux chenaux, amp; chafteauJe Demharre demenreronr ennbsp;Ja garde du Roy amp; de JaRoync. Ce quinbsp;atioir cfté foreiße depuis le (ixiefme denbsp;Mars Jêroit dcftnoh . Qu’on ne pourranbsp;teftircfdites deux places plus dehx vingtsnbsp;hommes ,aJàaoir6o en chacune:maisî’iffenbsp;drefToit quelque entreprife fur ces places,lefnbsp;dits deux Eftats feroyent tenus les défendrenbsp;de tout leur pouuoir.
Que la ville de i'Iûeboarg choifira fins conrrainte,amp;vfcra de telle forme de Religion qu’elle voudra, afin que les habitansnbsp;aicelle puiflent viurcen liberté de confd-cncc iufques audit iour.
Que lefdirs Seigneur 8c Dame, ne pareil Jement la. R oyne regente n’interpoferôtatt-cunemenr leur authorité pourmolellcroanbsp;empefeher les predications ou autres exerdnbsp;ces delà Religion d’iceux Prore(lans,nyaufnbsp;û ne fera arrête en leurs corps, biens, rerresnbsp;On penûons,8cne fouffrironr le Clergé ayatnbsp;larpiritnellc 8c temporelle iuriCdiébon lesnbsp;troublercn aucune maniéré pour le fair d‘^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j
la Rcîigion,ou antre aftiô qui en dépende, infqucs audit ionr. Et que chacun pourra cenbsp;pédant, tant en general qu’en particulier,vr inbsp;lire felon fa confcicnce.
C^ne fi qlqne Seigneur EfcolTois, ouaurie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j
du pays, voulait entrepredre aucune cholep le moyé des armes, faire quelq afséblee ou
-ocr page 523-Sous François 11. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;511
^fniotiS,[es Eftars kiy counót fus,aucc roue's leurs forets pour iespunir cómcrebelles, l-a Royne d’Angleterre retirera toutesnbsp;^’^tees qui font en Eftoiîc , fans qu’ellenbsp;^'’’ttetTiette plus des afaires du pays.nbsp;. traitez de Cartel en Cambrefis de-^’’teront en leur force amp; vertibnonobrtîtnbsp;’’J les aéles d’hortilitc depuis enfuyuis.nbsp;t l-fRoy de France amp; la Royne d’Efeoffenbsp;^'ïirne fc defirteront de plus porter les tilnbsp;armoiries d’Angletcrte.Voyla la fomnbsp;articles de cert accord.
poincc que la Royne d’Angleterre de (^*''‘loit argent pour les frais par elle faitsnbsp;guerre, amp; que les députez dcfditsnbsp;Royne n’y auoyent voulu entendre,nbsp;d’eflay er de s’en remettre d’acnbsp;’^mte IcursAmbaHadeurs-.finó à l’avbi-t^S^duRoy d’Efpagne qui en prononcc-¦p ^ansvnan.
^jllc fut Virtue de certe entreprife de ceux voulu ehâger lcs',loixô£nbsp;f '^Jênes obferuaces du pays,amp;cntteprédrenbsp;l ks terres amp; portefsiôs d’autruy ,fous omnbsp;'le vouloir reigier amp; compafler lesafai-'le laRelig’n de la police à Icuraulncnbsp;111 rellémét q le nô de Guife,amp; cc-Ij *^^l’b§l'feRomaine furet réuoyez de çanbsp;le'^^’^'l’arainii ceux lt;4. auoyét voulu auoirnbsp;k Vnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1*-“ routp leur hartiuetc.Et de
kcouroit entre leurs pl’familiers '^rteutsSc domeftiques qu’ils ne fe mon-
-ocr page 524-' 5ii Hiftoire de France» ftroyent ainlï pafsionnez 8c afFedionnezeönbsp;tre ceux de la Religion,finon pour 1’cfperannbsp;ce de leur grandeur,amp; qu’eftimantlcCardinbsp;nal que la Papauté ne pouuoit efehaper, ilnbsp;auoit fes moyens prefts de faire fonnbsp;grand,amp; cependant pour entretenir io**nbsp;cftatjil ne vouloir donner aucun pied fomenbsp;à ceux aufquels il vouloir courir fus,coniWCnbsp;à fes ennemis mortels.
Ceux de Cuift of*nbsp;chme denbsp;plut en*nbsp;plutitiou _nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„
blei i’tïu rcjettoycntlacaiifcdcicurauoirl—t , mieux pefnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;blu
«her. fur l’Angleterre 8c l’ECcode, fachans
Eftans donc fortis de ce bourbier, leur induftrie s’eftend àcercher les moy®’’’nbsp;J de fc venger des Huguenots furlefqueb*’nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ¦ ¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i
fur l’Angleterre 8c‘l’Erco{Ic^ que fl telles gens demeuroyent fusnbsp;ne pourroyent rien faire qui fuftnbsp;Parquoy mettas tous autres moves fo^’®nbsp;pieds,ils refolurentd’entendre àce/luy-^f’nbsp;/ans efpargner petit ni grand, foiblenbsp;Caraufsi e/loir-ce à leur aduislenbsp;chemin qu’ils pouuoyent tenir pournbsp;nir à leur grandeur prétendue, afaitoit^^^nbsp;dre routes chofes tellement conf]fes^‘',‘^nbsp;en vinft au pis alier à vne fediriôpopulo'nbsp;en laquelle ils s’a/Ièuroycnt de fairenbsp;tant de gens que le champ leur deinearei^nbsp;a/îéurc.
Mei ucil-leuCe ruft de ceux denbsp;Cuift
La Roync mere eilonnee fnalemeut voir les chofes tendreà vne guerre cii^‘ ¦nbsp;veu le mclconrenremenr des Princes
-ocr page 525-Sous François IL 515 les auoit amcnezTce point d’aflembler leurs pour fui-itnis; dauantage cóHderantle murmure quinbsp;ÇQutoit entre les plus grads duR.oyaumc,de ^“/euieutnbsp;limanieredugouuerncment,print confcil accordantnbsp;le Chancelier amp; l’Admiral de ce quel- “_.^“ôyrntnbsp;«aùoicà faire. Et de fait, ils aduiferenten- Upius.nbsp;Semble de propofer au Confcil, qu’il cftoitnbsp;requis que le Roy allèmblaft tous les Prin-amp;c'cigneurs du Royaume, Cheualicrsnbsp;l’ordre degens d’authoricé.pour regardernbsp;1 les moyens de pacifier les troubles, qu’ils e-' 1^’Woyent principalement procéder à caufenbsp;! ^'^sperfecutions pour la Religion, puis quenbsp;æs edits precedens auoycr pluftoft rafrelchinbsp;Ve conkilidéla playe. Ce qu’eftant venunbsp;^^'^oreilles de ceux de Guife, ils le trouue-boibfachans que c’eftoit la meilleure ocnbsp;'Villon du inôdc,pour attraper le Roy de Nanbsp;, ^’3rreamp;fon frère, Aufsis’aifcuroyét-ilsrel-l'ment de la plus pan des chcualiers de l’or-, amp; autres feigneuts qui auroyent voixnbsp;celle alfcmbfec, que rien ne feroit mis ennbsp;Allant ne décrété à leurprciudicc: ains plu-Mic tout arrefté à leur auantage.Cc qu’ilsnbsp;^’euflet peu actédre ni cfpcrer de la part desnbsp;^llars, Icfqucls en ce faifant nepourroyentnbsp;^l’aduenir faire plainte qu’ô les euftdefdai-VeZiVeu que la fleur des plusfages du Roy-’l’meauroyéteftéaflèmblcz. Parquoy,ilnenbsp;^^'^uellion que d’eferire par tout au nom bkja^’pônbsp;*1^ Roy.Lc formulaire des lettres porroit en umAiaunbsp;Kk
-ocr page 526-$14 Hiftoire de France, fomme, que faMaiefté voulatpouriioirauxnbsp;Troubles amp;cfmotions furuenucsennbsp;ftat puis quelques iours j auoit aduifenbsp;prendre Ic confeiJ 8c auis des piincipiu^denbsp;fon Royaume. A cefte caufe les prioitdefenbsp;rendre à Fontainebleau, au 15. iour d’Aoiift»nbsp;afin que par leur diligence amp; bon confeUnbsp;il peu fl nueurer fon Eftat qu’il voyait gran'nbsp;dement esbranlc, amp;pouruoir au repos denbsp;Gs fuiets.
Ces lettres pour la plus gräd part eftoy-ent accompagnées d’autres de ceux de Giii-fe, pleines déroutes bonnes elperances amp; promeflès, afin de dilpolcr mieux les cccnrsnbsp;de chacun à leur deuotion, amp; qu’ils peitf-fent par l’aduis de cefte compagnie cftrcnbsp;confirmez en l’authorité qu’ils s’eftoyentnbsp;donnée.
Le Roy cfctiuitpareillement au Roy de Nauarrede priant de s’y troinier, amp;fon frerenbsp;aufsi, cnfcmble les Seigneurs qui edoyentnbsp;lors auec liiy.Mais quand ceux deGuife eurent defcouucrt qu’ils y pourroyent venirnbsp;fi forrs qu’ils feroyent en danger deper-dee laparrit,ils aimerétmieux euitereeh«'nbsp;^atd,^ donnèrent ordre que le Roy de Naquot;nbsp;U arte en futaduerty par leurs propres ferm-leurs fecrets que ceux de Guife entretenoy*nbsp;ent pres de luy, de forte qu’il fe refolut d’ar-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘
rendre quelle feroir l’iftuc de ces afaires-Ccl» fut entièrement contre le eo/ifed
-ocr page 527-Sous François H. 515 auis du Conneftable amp; de tous les autresnbsp;fcigneurs qui tenoyent fon party gt; fachansnbsp;que ce retardement empireroit fa caufe, amp;nbsp;apporteroit quelque ruyne. Car ils inlî-ftoyent qu’ils’acheminaft auec ceux qu’ilnbsp;auoit en fa compagnie, qui acccoiftroitnbsp;par les chemins plus qu’il ne voudroir. Denbsp;’’aaniete que ioints auec les Conneftabli-/l-- •!nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;...
ft«,ils feroyent les plus fors,amp; baillcroyent
*aloy à leurs ennemis.
Le Chancelier del’Hofpital voulant re-gier les ordonnances de France amp; la iufti- lt;jlt;,nnicej. Wifuyuant la bonne volonté qu’en auoit J?*.*quot;'“*nbsp;^'JeOliuier fon prcdeccfleur , fit aufsi au pj^’,'i'/qù’ilnbsp;*’'eftne temps expedier vn edit du Roy filoicconinbsp;put reftraindre la libéralité des vefues,nbsp;Iflquellcs eftans plus rcccrchees pour leursnbsp;phelTcs que pour leurs pcrfonncs,fous counbsp;P’r de mariage abandonnoyent leursnbsp;°*«nsà leurs nouucaux maris , mettant ennbsp;pblile deuoir de nature enuers leurs cn-f^Us, dequoy s’en eftoyent enlîiyuies denbsp;gUndes Querelles amp; diuifions à la dcfolationbsp;'^‘Uiinucion de la force amp; cftatpublic. Anbsp;poy lesEmpereurs ayas pourucu par bonesnbsp;°’x»lcRoy pour la mcfme cófidcrarió les apnbsp;P'^Uttua par fes edits , ordónat q les femmesnbsp;^®f«es ayas lignee de leurs premieres nop-elles côuoloyct aux fccôdes gt; ne pouc-f^yét en façô que ce fiift dôner de leurs biés
-ocr page 528-t
Hi/loire de France,
meubles ou propres acquefts, à leurs nott' ueaux maris,leurs pere,mere,enfës amp; autresnbsp;perfonnes, qu’on peutprefumcr eftre interpolées plus que la couftume n’en donne ai»nbsp;moindre des cnfans ,aduenant qu’il yeuftnbsp;diuifion inegale. Le femblable feroitdesnbsp;dons amp; liberalitez acquifcs des maris 3.nbsp;leurs femmes, amp; des femmes à leurs maris , lefquels retourneroyent apres leurnbsp;mort aux cnfans de ceux defquels les biensnbsp;eftoyenr prouenus. Toutesfois il n’enten-doit par cell edit donner plus de pouoir auxnbsp;femmes d’vferde leur biens, que ne leurennbsp;deferoit la couftume des lieu».
Ilfitaufsi vneautre ordonnance, pour accorder les proces par amiables compo-fiteurs , qui feroyent efleus amp; accordexnbsp;d’vn commun confentemenr des parties.nbsp;afin de ne côtreuenir à ce qu’on auroitainünbsp;accordé, ledit Sieur confermoitamp;aiichoti-foitles iugemens qui feroyent donnez futnbsp;les compromis des parties »encor qu’iln'/nbsp;euft aucune peine appofee , pour auoir tellenbsp;force Âr vertu que les fentences des iuges.E’^nbsp;que nul ne fiift reccu appellanr,qucprea!la'nbsp;blcment lefdits iugemens ne fuflemsenfi^’’®nbsp;ment executez,rant en principal,comme delnbsp;pens,amp; la peine appofee,laquelle ne fe pot'^nbsp;roit repeter, ores que la fentcnce fiift inh^'nbsp;mec.
Et afin de donner quelque bonne e/p^' ranc®’
-ocr page 529-Sous François IL 517 ïancc du foulaecmcnt que le Roy pro-*nettoit au peuple, il défendit par vn tiersnbsp;«dit à tous Gouuerneurs, leurs Lieutenans«nbsp;l’tefidçns, threCoriers generaux , amp; autres officiers royaux, de ne prendre ni exiger furie peuple aucuns deniers, pournbsp;quelque caufe amp; occafion que ce fuft,nbsp;«nsfon congé amp; permifsion expreflerdau-tant que le peuple en auoit efté merueilleu-Ittnentgreuc amp; foule,mcfmemcnt aux pro-üinces ou l’on tenoit aflcmblee des Eftatsnbsp;par chacun an. Toutesfois on difoitquece-auoit efté exprefsément fait,pour fruftrernbsp;l«Roy dcNauarrc amp; le Conncftable desnbsp;dós gratuits qu’ils rcccuoyent annuellemct ccA b fanbsp;de leurs gouucrnemens de Guyenne Sc Lan
1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;°nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/• .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• I nairc de
gucdocjcommc ainsi pour rendre criminels yranec de ^punillàbles ceux quilcueroyenr deniers t#lt;lretou-oucontribueroyent aux frais de la guerre,nbsp;*lue le Roy de Nauarrcfcmbloit vouloir fài 1« parnbsp;fc pour le bien public.Et àvraydirc,ccrtcditnbsp;*^’eut aucun lieu à l’endroit de ceux de Gui- comme tenbsp;I« amp; leurs partifans ; car par lettres patentes,nbsp;Onyderoguoit fi bien qu’elles authorifoy- »nf« baient tant mieux leurs Icnecs de deniers. *'’•
Il a efté dit cy deffiis,quc le Roy de l arêitfli ^auarre feduit par les fccrets fcruitcurs Ç“’”'*nbsp;Jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I ‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftablc.
ceux de Guile , n’auoit voulu croi-le Conncftable Si autres grands qui le ptelîoyent d’aller à l’aflèmblce de Fontai-'nbsp;’’ebleau, fuft en grande ou petite com-
lt;1
-ocr page 530-5i8 Hiftoire de France, pagnîc. Ce nonobftanr ledit/îeiirConnc-ftablc, lequel fc confiant que ledit Roynbsp;de Nauatre fuyuroit fon aduisj auoit ’n*®*nbsp;dé tous fes parens amp; amis,encores qu’dnbsp;feeu pour certain que ledit fient Roy nenbsp;s’y trouueroit point,amp; qu’il fuft tres mal vounbsp;lu de ceux de Guife pour auoir pris l’aU'nbsp;ne party,ne laiflà defe trouucr au lietiamp;nbsp;terme a/signé :mais en compagnie de plusnbsp;de huiâ: cens chenaux. Ce qui fit entrernbsp;ceux de Guife en grande crainte, lefquelsnbsp;ayans feeu pour certain que les Princes nenbsp;viendroyent point, auoyentenuoycrafref'nbsp;chirleursgensau loin. Voila qui les fit filetnbsp;doux,amp; carefiêrle Conneftable amp;fes nc-ucuz,comme s’ils cuflênt efte bons amis.
L jfséblce L’ordre de l’afséblee fut tel.Le ii.d’Aoufi nebkâu^'’grand Confeifenl*nbsp;chambre de la Roync mere, où furent afsisnbsp;aueclc Roy amp; ladite Dame,la Royncrégnante amp;Mefsieurs frétés du Royjles Cardinaux de Bourbô, de Lorraine,dcGuife^tnbsp;de ChaftillôjlesDucs delGuife'amp;d’Aumabnbsp;le frétés gt;le Duc de Mont morency Conne-fiable, de l’Hofpital Chancelier, S. Andranbsp;amp;,de Brifiac Marefehaux, Chaftillon And'nbsp;ral de France, Marillac Archeucfqiicnbsp;Viennc,Moruilliers Euefqucd’OrleâsjMotnbsp;hic Euefque deValence,Du-mortier‘amp;' d’A'nbsp;nanfon tous confeillets au priué conttU'nbsp;Lerefte de la compagnie, afaiioir desentnbsp;ualittî ‘
-ocr page 531-Sous François II. 519
^ïliers de l’ordre, maiftres des requeftes, '^'^rctaircs d’eftat , threforiers de l’efpar-amp;threforiers generaux,eftoyent debout.
Allât que l’on entraft en matière, l’Ami-tenant vne requefte en fa main alla h«o'iq'us '‘'Uers fa Maiefté, amp; luy dcclaira, que fuy- au sei-j^tit fon commandement à luy fait allantnbsp;^tnierement en Normandie, s’eftantcu- Amiral,knbsp;^'iifctnent enquis delacaufc des troublesnbsp;^cfmotions,ilauoitfceu certainement que jofé pat-n’eftoit à luy à qui on en vouloir ni ànbsp;foneftat: mais que le plus grand mefeon- »u’aoynbsp;tentement de fes fuiets procedoit des gran- pour ceuxnbsp;des amp; extremes perfecutions que l’on fiii-foit pour la Religion , fans que la caufenbsp;eiift cfté iuridicquement debatuc amp; condamnée. A l’occalion dequoy amp;que ceux denbsp;eepatti oifroyent demonftrer leur doétri-tieamp; leurs ceremonies eftre conformes entièrement aux fainftes Eferitures , amp; auxnbsp;traditions de la primitiue Eglife, il auoitnbsp;pensé faire choie trefagreableà fa Maiefténbsp;de prendre leur requefte amp;fc charger delànbsp;luy prefenter, afin qu’il aduifaft auec fon cônbsp;feil en fi notable aftemblee,quelleproui-fion on leur pourroit donner pour mettrenbsp;le Royaume en repos. Puis apres iladiouftanbsp;auoirbienpreueu qu’vne requefte de tellenbsp;amp; fi grande importance deuoit eftre fignee:nbsp;mais que cela nefe pouuoit faire, fans que
Kk 4
-ocr page 532-510 Hiftoire de France, prcallablcment ledit ficur cuft permis denbsp;s’allembler ; quoy adiienant on I’anoit af-feure qu’il fc trouucroit de la Normandienbsp;rran?c'^'finbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cinquante mil pcrfonnes.Siipplist
on cud per du furplus le Roy de prendre en bonne pa« auoit fait, '•a Maicfte fur celanbsp;declaira qu’il auoit telle aiïèurancc fur fanbsp;fidélité, comme aufsi toutes fes aóbons pafquot;nbsp;fees en auoyent rendu certain tefmoignagc,nbsp;qu’il ne doutoit nullement que nulle autrenbsp;chofe ne l’auoit meu que le zcle de fon féru»nbsp;ce,dequoy il luy fauoit bon grc.
Âeqiicfte Ce fait, fa Maiefté commanda à de LaU-de ceux de befpine fecretairc d’Eftat, de prendre amp;!gt;* laRehon. tout haut ccfte requcfte, laquelle conte'nbsp;noir,comme les fideles Chreftiens eipsi®nbsp;en diuers lieux amp; endroits de fon Royaume, reconoifibyét ledit Seigneur pournbsp;Prince amp; fouucrain Seigneur à eux donti^nbsp;de Dieu pour les gouuerneramp; conduire’.^^nbsp;par confequent cftoyent fes loyauxnbsp;luiers, prefts à porter ro’ les fubfides amp; chatnbsp;ges qu’il plairoitlt;à faMaieftc leur impof;*'’nbsp;lice qu’il prenoir ordinairemcrncfuniioif'nbsp;Et tout ainfi que les fainôles Efcritureslcufnbsp;comadoyent de porter le ioug de leurs Prgt;^nbsp;ces en toute fuietio amp; obeifsâcc,aufsinbsp;ent ils inftruitsdcDicu à luy rédrcvnpu*^'^nbsp;nice amp; adoratiü fansadioufterou dimiu*’^^nbsp;.à fa parole, ne côfentir à chofe qui ynbsp;traire. Al’occafion dequoy amp; pour n auu^^
-ocr page 533-Sous François II. 511 libttte de s’afTembler publiquement poutnbsp;tjtcuoirla pafture celcfte , force leuteftoitnbsp;“ y lUct cn fecret amp; de nuiót Ce qui faifoitnbsp;on leur auoit impute v ne infinite de ca-^’^niesjpour lefquelles euitcr,ilsfuppli-’^y^ttteshumblcment fa Maiefté leur ordó-des temples, où on peuft publiquementnbsp;P^’^fiher la pute parole de Dieuamp; admini-fesfainfts Sactcmens, amp; q^u’il députaitnbsp;’ commilTaires qu’il luy plairoit pour fai-’^apport de leurs vies amp; mœurs,nbsp;fefte requcftcleue,la compagnie tntra
I admiration, s’efmetueillant de la hardief '1 ^'^^1’Admiral, attendu les dangers où ilfcnbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le louèrent d’auoirren
Bonne 8c
1 quot; ^fon Roy ce loyal feruice en temps fi nc-I f'^ffaitc. Autres le blafmoyent d’auoir fait I ouuertute, Sgt;c prins lacaufe en main denbsp;^'^'ixqu’ils defirovét eftre exterminez, fansnbsp;i ^^cune forme ne figure de proces, commenbsp;'Allans les plus deteftablcs du monde. Bonne amp;nbsp;Apres C6la,amp; I’Admiral retourné en fon louable innbsp;'^’^gt;ie Roy fitfommairement entendre la«’'“'”'^“nbsp;'îufe de I’aflemblee,remettant le furplus furnbsp;Chancelier, le Cardinal de Lorraine amp;nbsp;® Egt;uc de Guife fes oncles ; priant toute lanbsp;^''nipagnie,vouloir librement amp; fans aucu-crainte ou pafsion luy donner confeiUfe-
1 l’occafiô amp; lanecefsitc le requeroit. j * Royne mere les requit de mefmes, amp; lesnbsp;I Pf’iaffedueufcment de côfeillcr le Roy fon
-ocr page 534-5x2» I Hiftoire de France, fils en telle forte que fon fceprre luy fiiftconnbsp;feriiéjfes fuiets foulagcz, Jes mal-contensnbsp;fatisfaitSjfi faire fe poiiuoit.
taHon'du' Chancelier rcmonftra par vne lon-chiceiict. gue Jcdiidion i’cftat des afaires du Royaume, les comparantà vne maladie,amp;difant qu’il feroit aife de guérir lemabpourucunbsp;qu’on en fceuft la caufe amp;la racine.Que Io'*nbsp;voyoit les Eftats troublez amp; corrompus :nbsp;Religion diuifee enopinions: La Noble«®nbsp;mal-contentc: Le peuple appauuri amp;nbsp;demet refroidi du zele Sc bone volonté qi* *nbsp;fouloit porter à fon Prince,amp; à fes minift^’’nbsp;Que fl la fource Sc racine de tat de calami’®^nbsp;fepouuoitdefcouurir, le remedeieroitatnbsp;Parquoyc’eftoitcnccla qu’il faloitnbsp;1er, amp; pour raifon de quoyil auoirnbsp;Roy de faire cefte allcmblee, legitimen’nbsp;compofee de tous les Eftats du Royaf ,nbsp;hors mis le tiers Eftat , qui n’y eftoie nnbsp;lement ncccftaire,parceque le but«nbsp;où le Roy tédoir n’eftoit qu’aunbsp;paix amp; repos d’iceluy.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. fut
Le Duc deGuife fiiyuit,amp; mit pap’®*^ -ij
Toute ex fpcûequâd table,voulant rendre raifon de fa
. nbsp;nbsp;nbsp;- .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. . , Z- -----''’^^lîquot;
„orrainefitle^ p-.sd’cftatamp;d®squot; abrégé les clurr,^«nbsp;dmaireslurmonter Je reuenu du« /nbsp;de deux millions cinq cens mile
ktVMiV) T WUIAJK IVllVllV nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;--
elle piece chant la gédarmerie Sc les forces duR\[jgt; ’'ne- he Cardinal de Lorraine fit lenbsp;ble,touchant les afairesd’cft3tamp; d®’nbsp;ces,amp; monftra par v n abrégé lesnbsp;dinairesfurmonter le reuenu “UR ƒ ^(li'
-ocr page 535-’Is cftoycnt lors les contables ôc les audi-maiftresde leurs contes tout en-‘^nible: car nul qu’eux ne viïîta les papiers. ’Oylace qui fut fait pour ce iour-là, lenbsp;au ij.dudit mois.amp;afin que Ion fc prenbsp;cFiour-là, onTailla à chacun vnnbsp;“ulletin de ce dont le Roydemadoit côfeil, Rufe denbsp;que Ion eftimoitauoir eftejexprefs émet in quot;wfe poult;nbsp;'’^ntépatcciixdc Guife,afin qu’on n’entraft brider i»nbsp;P‘«sauant en matière qu’ils ne vouloyent:nbsp;pîHèr outre.
Au iour afsigné toute la compagnie afsi~ en l’ordre que deflùs, le Roy fit entendrenbsp;'on intention eftrc ,quc ceux qui feroyentnbsp;Minaiiement en fon confeil privé enflentnbsp;* opiner, amp; qu’à leur imitation chafeun desnbsp;luttes s’efuertuaft. Puis il commanda inbsp;tontine dernier des Confeilliersdc parler»nbsp;autres apres en leur ordre, ce qu’il fit,nbsp;^05 remonftrances tendoyent à la refor-^îtion du Clergé , comme aufsi celles denbsp;^arillac , Moruilliers gt; Du-mortier amp;nbsp;^Auanfon,qui opinèrent tous ce iour-Ia.nbsp;^Fais Charles de Marillac Archcuefquc
-ocr page 536-5i4 Hiftoire de France, fingulieres, employé de longtemps es ^IB'nbsp;badàdes d’importance pres amp; loin auec gr^'nbsp;de louange,aiifsi fut-il non feulement eft*'nbsp;me d’auoir trefdoétement opiné, mais auisinbsp;contenta la plus part delà compagniöda harangue duquel i’ay bien voulu inférer icinbsp;mot à mot nour la oofterité.
«l^cpe'rpc! indéterminée amp; generale,amp; dautant luelle me- flus malaifce à refoudre, qu’il côuiendra denbsp;“°''®- la généralité venir aux particularitezjoùjanbsp;diuerfité des iugemens de ceux qui en difpi’nbsp;feront produira, corne ilcftvray feniblable,nbsp;variété d’opinionsiSi eft-ce qu’en faitd’efetnbsp;Maxime Ion doit tenir cefte maxime, Qu’apres aiioiÇnbsp;entait de-«n-pg Certain de ce 9^^nbsp;d°efk*ecc’c ^i^puiflé cftrc pour le regard de ceux qgt;’*nbsp;tain de ce en ont Ic maniement, eft de fluôtuer en de»nbsp;quiefti berations,fanspouuoir tenir parti qiiilh*^nbsp;fermcamp;arrcftè. Orficeftcreigletantcelc'nbsp;bree par les anciens, amp; fi bien obferueepa^nbsp;tous les Roys,RepubIiqucs,amp;:Potcntatslt;l‘’*nbsp;ont profperé,no’ doit inciter à fuyure ce chcnbsp;min,lanccefsité en laquelle nousfomfflcsnbsp;nous réduit à ce point, que ne pouuons autrement faire.Et mefmement que rouf hoi”'nbsp;me de iugement confeiTèra que les chofesu'nbsp;neuuent demeurer en l’cftat au’on les vu* '
-ocr page 537-Sous François II. 515
lt;ie « regne les difficukez ne foyent aufsi grandes qn’onlesvid oncques.
Et pour n’eftendre plus auant noftrc propos,les troubles n’agueres adiienus, lacrain tl’autrcs nonueauxjle grand mefcontenrenbsp;'^’^ntqui eden pluficurs,l’extremepauure-
^o’on void aux autres,amp; l’eftonnemét qui généralement en tous,nous doit bien in-j^tvn chacun àpenfer d’heure auxreine-’quot;S qui font propres, pour nous tirer du dannbsp;qui nous menace de quelque alterationnbsp;fur tout en cede aduerfité confer-’'^t le Royaume entier: en quoyil n’y a pasnbsp;^oins de gloire amp; d’honneur, qu’en tempsnbsp;ptofperitc enconqueftervn autre.
Pont le faire court, i’eftime qu’il y a deux
Oofes comme deux pi Hiers ou colomncs lt;jueikteft f'f'Ocipales,furlefqucllcseft fondée la feu-f'tedcl’eftatdu Roy,L’inrcgriré de la Reli- reftat dunbsp;^'on,amp;labeneuolence du peiiplc:lcfqucl!es p“'nbsp;rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.1 r * •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• Inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tcgnie de
pans termes, il ne taut point craindre que uReiigià, obeiifancc fe perde:rnais venans às’esbran sc'abene.nbsp;krnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uoltnce
'»comme maintenant nous l apperceuons, aupeupU. grandement à douter qu’il n’aduienne
Hjiclqqe alteration de ce grand edifice, qui 'oeflus afsis. Parquoy il les faut neceflai-p'^Oiéta(reurer,depeurque la ruine nes’en-’yuebien toft. Ilcôuicntdonques tournernbsp;^Oceft endroit tous nos defi'cins amp; délibéranbsp;, foit pour la necefsirc qui nous y con-f^*nt,oul’vtilitcqui nous inuitc àce faire:
-ocr page 538-tes conlî derationsnbsp;lt;]ucdoicnbsp;auoitvnnbsp;Roy.
5i(î Hiftoire de France, puis q de là depend l’obcidancc qui eft deûcnbsp;aiiRoy,amp; la eóferuation de fon peuple:eftasnbsp;ces deuxpaitiesfi connexeseniemble,quenbsp;l’vne fans l’autre ne peut fnbfiftcr. ^^antlnbsp;lanecefsité, Ion la doit confidererpour le tenbsp;gard du Roy gt; de fes premiers minières quinbsp;Commandent fous kiy, amp; du furplus des autres qui doyiient obéir.
En premier lieu,le R oy doit confiderer a quoy if eft appelle,d^jpourquoy il efteftablinbsp;deDieu,qui luy faittant de grace que de luYnbsp;bailler l’obeiflànce d’vn fi grand peuple.Ennbsp;quoy il trouuera que c’eft pour côtenirfesnbsp;iets en la conoiftâncc amp; feruice de Dieu, 1«nbsp;régir par bonnes loix,amp; les défendre pat armes , «Sc en tout fc rendre fi enclin à procurernbsp;leur bien, qu’il puiflè eftre aimé amp; reueré conbsp;DifFercncc mepcrc du pciiplc. Carlon ne fait difteren-Roy'amp;'ienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le Tyran, finon que le
Tyran. Roy regne auec beneuolence amp;confente-ment du peuple,amp; le Tyran domine par co-trainte. Au Roy donques fe void l’ordonnau ce de Dieu, qui eft: autheur amp;conferuateurnbsp;des polices de bonne ordre: au Tyran l’æU'nbsp;urc du diable, qui peruertit la finpour la*nbsp;quelle les Roys font ordonnez. Dont s’enfuit que l’vn eft aime de tous,amp; ne peiiteftrcnbsp;bay que des mauuais, qui font defobeiflansnbsp;à la loy:L’aurre,pour eftre craintûns diftin'nbsp;cfion, eft hay de tous, felô l’ancien prouerbenbsp;ferot craints/cront
quiporte. Que ceux qui
V toul-
-ocr page 539-Sous François 11. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5x7
^oufiours hays. A rant, fi le Roy vent cftre ce qui eft îimé , amp; fatisfaire an commandement denbsp;^gt;e«)amp;retenirI’obeiflaccdefesfuietsdlIny vnr«',nbsp;'ftneceflaire d’eftablir IaReligion,amp;ouyr s’llveotonbsp;æs plaintes de fon peuple, pour y donner amp;'b'™ƒnbsp;'^Itcmedeque leperedoità les cnfans,puisnbsp;S'filcft Roy pour ceft effet, amp; qu’il ne peutnbsp;autrement, s’il ne fe veut rendre indi-S'’« de la grace de Dieu, par laquelle il con-regner,amp; que Dieu ne trâflate cefte gra
I-- J.-
le nous refmoignent:amp; fans al-
r plus loin, ceux de la maifon de France y donques qui côferme, ar rcu
• «ion X/-
retient l’obei(Iànce,cft la Religion,
n’eft autre chofe que conoiftre effets.
Jainfi qu’il appartient, amp; faire ce qu’il ^ande, Or puis qu’il conuiét le reconoi-to^ P°^”^Cteateur,autheur amp;côfetuatcur denbsp;f^schofesjil s’enfuit que toutes nos œu-r^ipportees à l’honneur denbsp;fç ^°uv.amp; partant il eft neccdàire de con-toutes les adiós
518 Hiftoire de France,
Lts abus n ’y eft: bie to ft remedie. Car outre la variété des doctrines, qui vid oneques la difeipfe®nbsp;ancienne de l’Eglifcplusdifsipecgt; plusab-batiie,plus negligee, les abus plus route'nbsp;pliez,les fcandalesplus frcqucns,laviedf’nbsp;miniftres plus rcprenablc,amp;Ies tumultes d”nbsp;peuple plus grands?
le réméré nbsp;nbsp;nbsp;PoHrobuier.à ce danger, le vray reined®
gen'i'’ ancien amp; accouftu me , leroit le Concile g®' raj neftre ncial : mais à ce qui fc void. Ion nenbsp;pouiJ^nôynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;attendre,pour deux raif3ns:l’vnc,q«’‘‘
n’eften noftre puiftàncede faire que le Pf pe,I’Empercur,lesRois 6c. les Alemansnbsp;d’accord incontinét du temps, du lietbamp;d®nbsp;la forme qu’on y doit tenir : où bien fooueu'nbsp;fe trouuét rant de difficultez, que l’vn veo^^nbsp;à le promouuoir, l’autre tafeheà leroinp®fnbsp;ou reculer:raurre,quc noftre mal noiispf®*'nbsp;fe il fort, le feu eftât allume en plufietirs®'’'nbsp;droits de ce Royaume, que ne pouuonsat'nbsp;tendre vn remedeefloigné amp; incertain: to‘’^nbsp;ainfiqu’vn malade de fieure continue,o'*nbsp;autre maladie aigue, où la feignec amp;nbsp;remede prompt eft ncceftàire,ne peut 3«®”'nbsp;dre qu’on foit allé quérir vn médecin bi®*!nbsp;loin , lequel on n’cft certain encores qö’nbsp;viendra.
Concile II faut doneques venir au Cécile natæ® nationnal jjaJ, qui a eftécy deuant conclu 6carrefte,nbsp;nece aire, l’ayant fait eferire amp; publier patnbsp;parquoy il eft neceftairc de I’accomplft’^^’^^j
-ocr page 541-Sous François II. 519 ^'’rlaneccfsitc qui nous preflc,pout le po-J'eftacauql l’Eglifc cftmaintenât réduite,nbsp;Ik rcputatió du Roy qui l’a ainfi dc-°'fcamp;dcclairé par lettres: amp; mefmesnentnbsp;r iln’cft fiirucnu chofe qui nous doyue difnbsp;“»der de faire autrement, ains au contçairc.
les jours les caufes croifiênt pou^nous quot;*fe haftet, fi nous ne voulons tout péjdrc.nbsp;^Empereur Charles cinquicfme n’agueresnbsp;^cedeJeftjQjyçmj à Boulongne pouryc- uicinquienbsp;quot;fccoHronné,amp; venant à contererdesafai- mtpæca,nbsp;’^wde la Chreftiente auecques le Pape Cle- cilc cnuccsnbsp;“’îrit, fit propofer, par fon Chancelier, le U v»p=nbsp;Concile, tant pour reformer les mœurs des **nbsp;E^clefiaftiquesjqui eftoyent corrompus,quenbsp;pour eftablir la doftrine qui cftoit en con-ttouetfe. A cefte propolition le Pape contredit aigrement, rcmonftrant qu’il n’eftoitnbsp;«foin d’alTemblcr le Concile,ni pour lesnbsp;dofttiucs, veu que toutes les nouuclles opinions auoycnt efte réfutées amp; dainnees parnbsp;les anciens Conciles : ni pour la difciplinenbsp;Ecclefiaftique, laquelle y auoit cfté fi biennbsp;Ordonnée touchant les mœurs, qu’il n’eftoitnbsp;requis que de faire garder les Decrets quinbsp;uirce y auoycnt efté Èaits. Mais l’Empercurnbsp;ttedemouta fatisfait de cefte refponfc: ainsnbsp;f'pliquaque les grandes aflcmblecs ne pounbsp;“oyent eftre que bonnes, tant pour rtjtran-dret le mal, qui de iour en iour pouuoit croinbsp;‘Itejquc pour rcmemorcx,refrailchir amp; con-
L1
4
-ocr page 542-5 JO nbsp;nbsp;nbsp;Hiftoire de France;
ferner ce qui auoit efté introduit au parauât, Sc empefener qu’il ne fuft oubliègt;ains entretenu toiifiours en vigueur. Et fuyuant ceftenbsp;fainâe deliberation perfifta toute fa vie ennbsp;ce propos,de procurer le Concile,où à la finnbsp;il ne'trouua plus grands aduerfaires quenbsp;ceux qui le doy tient procurer.
«ens fâi anciens obfcruoycnt de faire Con-foyent des ciles dc cinq ans en cinq ans, comme il fe çôciies de ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Dectets. Et quant aux na»
cioqani *. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» i z-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• j
cil cinn tionnaux , par le dilcours des niftoircs de
France , à commencer du Roy Clouisiuf-quesà Charlemaigne,amp;depuis iufquesau Roy Charles feptiefmc, Ion trouuera quafinbsp;en tous ces règnes allèmblee dc l’EglifeGal-licane,maintenant de tout le Royaume, au-rresfois de la moitié, par fois de deux ounbsp;trois Prouinces :dont iamais ne procéda quenbsp;grâd fruiôk, comme de reformer les mœurs,nbsp;qui peu à peu Ce corrompent, amp; bieafoo-uentles do«ârines,fclon que les occafions fenbsp;prefentoyent.
Lori ne doit doncquesplus différer àfuy* «r«le chemin que nos maieiirs ont tenu, n«nbsp;craindre en ceft endroit d’eftre acculez denbsp;nouiielleté , puis que nous en auons tant denbsp;exemples : ni eftimer qu’il en puilfc aduenirnbsp;autre chofe que bien ,puis que Dieu afsiftenbsp;à ceux qui font afTemblez en fon nom : n*nbsp;aufsi plus attendre , puis que la nccefsitenbsp;nous prefle de fi près , que fans nous haftennbsp;nous
-ocr page 543-Sous François II. 551
'^’voyons les prefages de la defolation, y? reptefentent amp; mettent deuant les --l’exemple amp; panure cftat des Eglifesnbsp;“^ee, Egypte, Grece, Afrique, amp; autresnbsp;J ^^ftoyentancienneipçntles plus floriflànnbsp;fl ?» ou maintenant à peine le nom de Chre-y eft demeuré.
J..C *¦ raifons ie vien à côclurre, qu’il fonbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s’affcmbler jfoitpar '
j^e de Concile national, foit fous le nom jj^^onfultation, fans s’arrefter aux obfta- unft°quot;n‘nbsp;;^*4UelePapeyvoudroitmettre »puisque naiouaunbsp;permis, amp; qu’il cft qucftiondenbsp;conferuation. Et autrement, quandnbsp;I’s aurions perdu vnc partie du Royau-Q^’^o’iln’eftcnfapuiflàncede Icnousrc- .
: Sc qu’en tout cuenement nous ne ''Ions périr pour luy complaire, ains fuy-® lateiglc que Dieu nous ai laiflèç, quenbsp;j?'prcdecelkurs ont fi fouucnt pratiquée.nbsp;aiTernDlce le £a.~.
J.»' eftime qu’il feroit grandement à propos nccefliir« °“ ptcparatifs,par p°“riadinbsp;.‘Hoelsyncfi fainde entrcprilc feroit biennbsp;'‘^'acheminée.
. premier cft, larefidcncc des Prélats Premier leurs diocefes, fans qu’il y euft homme
^^'«n-firftdifpenie, ôc meCmement en Fran
gt; où la planche amp; difpenfe cftant faite vn, laconfequcncc induit tous les
L1 gt;
-ocr page 544-5 32, Hlftoire de France,
tres à vouloir paiïèr par là. Et fur ce nefaot cfpargncr les Italiens, qui occupent la troi-fieme partie des benefices du R oyaume, ontnbsp;penfions infinies J fuccent noftre fang comme /ângfucs , amp; ne tiennent aucun conte denbsp;redder: ains en leur cœur femocquentdenbsp;nous,qui fommes fi mal-aduifcz de ne le conbsp;noiftre point: amp; fi nous le conoiflbns , denbsp;nous retenir par leurs belles paroles, amp; autres façons de n’y pouuoir remédier. Si lenbsp;R oy payoit grand nombre de gens de guerre, comme il fait de gendarmerie, amp; qu’aunbsp;fort delà guerre, an lieu d’aller cotre les ennemis , ils fe tinfiènt tous en leurs maifons.nbsp;Comparai OU à Icuts plaifirs : N’auroit-il pas caufe denbsp;Utquot; au«''nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fcroitmalferui,de les caller,Scbail
les gens guerre.
de 1er la foulde amp; eftatà d’autres î Ainfi eft-il des Prclats,qui au temps des hcrcfics,del’gt;nbsp;theifme, quicroift à veuë d’œil,amp;qui cftl»nbsp;plusgrand’ guerre que l’Eglifc fauroit auoir,nbsp;fe reculent de la bataille: ayans à faire contrenbsp;fi forts ennemis , qui font dautant plus »nbsp;craindre que ceux du Rôy,dantat que ceux-cyfonrfpiritiicls amp; inuifiblcs,amp; les autresnbsp;charnelsamp;vifiblcs.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
Seeöd gt;re pautif.
- Le fécond préparatif, cft de monftrerp^^ auelque afte infigne,quc nous auons reioiunbsp;e nous réformer à bon cfcicnt,afin quenbsp;aducrfaircs ne puificntdire que nous alK*’’nbsp;blons vn Concile pour eftablir nos prerogS'nbsp;tiucs amp;priuileges,fans autrement ^uoir''®'
-ocr page 545-Souî François .11. js
mnin« reiiv nuinarlcnf mal de nous telle importance, de lans attendre la
celle importance, de lans attendre la '^^tmination de la grande aflcmblee: lenbsp;TOn que ce n’eft pas introduire chofe nounbsp;^®*le,ains exécuter ce que Icfus Chnft nousnbsp;totninandé, que les faimfts Conciles ontnbsp;'JetPrn,;-k !..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J_n________: f_______
®'ertniné,les Roys de Francc,qui font exe-jçj Decrets defdit Concilcs,ont or-''®e,amp;qi,e de noftrc temps les plus grands P^^onnages, Sc les plus renommez en l’E-u*'eRomaine ontaduife. Ceftefcntence iinefautnbsp;lenis Chrift eft éternelle,lt;7rlt;ftir accept-y*'gt;^gt;'4f^d4re.Lcs-chofcsfpiritucllcs fc bail deichofetnbsp;de Dieu gratuitement,!! ne nous eft dôc ipir*«*!!«»nbsp;’^'teen faire marchâdife : ains eftcômandé
J »»* 'U(LV nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Vnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;IIV «nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;VÀU VxAllJAlJVl^
les diipcnfcr en la mcfmc forte que les U i
¦ 534 Hiftoire de Frandc, Ämonia- auoti^ receues,qiii eft gratuitement. Dellnbsp;I'*«' vient qu’on appelle Simoniaques ceux quinbsp;font telles pratiques reprouucesjamp;dontilynbsp;a tant d’exemples aux Adlcs des Apoftres,amp;nbsp;en toute l’ancienne Eglife, qu’il n’cft befoinnbsp;• en faire plus long difeours.
Au regard des Conciles,il cfttantdcfoiJ ordonne qu’il-ne fefift rien par argent, quenbsp;non feulement Ion a voulu en öfter l’inuen-tion,mais encores pouruoirfur Icfoupçoninbsp;de forte que ceux qui faifoyent don auxpaunbsp;oefenfe de »rcSjen confignant felon leur deuotion àl’Ê
faire don glife leut charité, eftoyent interdits amp;proW mcVdurâinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dons cn temps qu’ils rccc-
lareceptiô uoyent les Sacremens »depeur qu’on n* des Sacic yinftà interpreter que cc fuft pourlapcrce-î'è'iwy s. ption d’iceux,corne il fe lit auConcile d’An-Louys de- cyre,amp;'antrcs fuhfequcns.* Saimft Louysnbsp;poiicr^^ar l^oy dc Francc, voyantee defordre qui couinbsp;g. i tàKo mençoir,ne fit aucune doute d’ordôner que
les Prélats refideroyent en leurs Encfche^» amp; qn’on neporteroirplus d’argent à Rofflc:nbsp;monftrant par la combien cefte marchandi-/T* ltgt;Trnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fil ft
CarhoJique, Si des plus obeiftans qui fut oneques à l’Eglile Romaine.
Le Pape iXauI troilicmc delà mailôfldf
— nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«•nbsp;nbsp;nbsp;1 r.j.T;z»rt
'rjui'X Farneze ,denoftrc teps voyant ladef^bon digne de que plulieurs pays faifoyent de rEglu^\nbsp;^'5 maine, amp; craignant que ce mal fenbsp;giifcquot;* ftendre par tout, reconoillànt allez qi”.ƒ
-ocr page 547-Sous François II. $55 'Ooit des abus en l’Eglifc j Icfquels il defi-00öfter amp; empefcher,par la crierie des Pronbsp;•'Os: Commanda à certains perfonnagesnbsp;5'^1 eftoyent les plus apparens en doétrincnbsp;, ® leur temps, de luy mettre par eferit cenbsp;^oileur fembloit eftre digne d’eftre refor-U l’Eglife, y adiouftant l’cxcommuni-, en cas qu‘ils ne s’en acquitaflentnbsp;‘‘'Ochement Se librement : 8c dauantagenbsp;'’'’géant particulièrement ferment de chaf-d’eux, qu’ils fteluy ccleroyent rien. Enjôles perfonnages efleus à donner ceft of-eftoyent le Cardinal Contarin, tant c-^nbsp;”oé par tout, amp; qui eft alTcz coneu en Aknbsp;^’Oaigne,où il auoit efté Legat au temps denbsp;'grande côntrouerfe en la Religion:y e*nbsp;loit aufsi le Cardinal Theatin, qui depuis anbsp;ft' P'P® »furnomméPaul quatricme,qu’oiinbsp;^ftiitioit des premiers de l’Eglife en integri^nbsp;}inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de vie , 8c en fublimité de doétrine : les
^'tdin'âux Sadolet» amp; Pol d’Angleterre y ®ftoycnt pareillement, dont il n’eft befoinnbsp;O® parler,poureftre aflèzconçus par tour»nbsp;'Oec cinq autres grands perfonnages efleusnbsp;r^oinme les plus fuffifans qui fuflent à Ro-^'•Ces feigneurs apres auoir enfemblc cô-donnèrent leur aduis ,qui eft publiénbsp;pat tout,contenant au premier point, Qù’cnnbsp;‘''lageamp;adminiftration des clefs,c’eftà di-f®gt;de lapuiflancc de l’Eglifc, ne fc pouuoicnbsp;0i ne deuoit rien prendre, fans contrcuc-L1 4
-ocr page 548-55lt;j H illoire de France,
nirdirccSlcmcntaü commandem,ct de Dieu amp; Decrets des Concile^. Et toiitcsfoisninbsp;le Pape Paul tiers, qu^auoit demandé ceftnbsp;adiiis,aiiec tant de conjurations amp; fulminations , n’en fit autre chofe : Ni le Pape Paulnbsp;quart ne tint conte de reftablir ce qu’il aaoifnbsp;cftimé eftre fi faindamp; neceflàircdu tempsnbsp;qu’il eftoit Cardinal. k laifiè ce que fainânbsp;Bernard amp; autres fainôls perfonnages ennbsp;ont dit, amp; diray feulement, que fi nous nenbsp;preftons autremêt le cœur amp; la main à cxrirnbsp;pcrcefte racine qui cil mere de tous maux,nbsp;que Icfus Chrift,qui eft autant puiiîântqu’ilnbsp;fut oneques ,dcfcendra du ciel, amp; reprendranbsp;le foiiet pour nous chalTer du Temple, ainfinbsp;qu’il fit les marchans.
letioifie- Lctroifiefinc préparatif, eft de confeflêr premiere partie de lanbsp;lealhcj gucrifon, cnfiifant indiólion deicufnes pnnbsp;publiez bljcs, comme au vieil Teftamét Sc Ancien-mencqujd EgÜfe cftoit accouftumé de fuiie , lorsnbsp;y aiioiiap qu’il y aiioit apparenced’vnegrandecalafflinbsp;2Vnc'calanbsp;nbsp;nbsp;publiqHc,comnie pefte, famine amp;gucri'c?
mite' pubb où maintenant tous ces maux font conciir-rens. Car quelle plus grade pefte y porruoit-ilauoir, que celle qui rue les âmes: ni plus grande famine,que delà parolle de Dieu,ninbsp;guerre pi us cruelle, que la corruption de lanbsp;pure amp; fainéte dodrinc, qui nous vent aliéner de Dieu noftre Roy, amp; faire perdre cenbsp;grand Royaume, auquel fouîmes appelez
-ocr page 549-ttç. ^nefice de Icfus Chrift? Il faut donc ’Juif armes accouftumees des ancicsnbsp;publics, oraifons amp; larmes:nbsp;fîpnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prendre leglaiue de Dieu quieft
n’auôs plus fçj. , 8*inc,c’cftàdirel’cxtcrieur;amp; nepe-Pea*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mittres,croircs,rochets,cna-
Ut j’, qui eftoyent anciennement “«uits pour accompagner l'intérieur,nbsp;jquot; * la doûrine amp; bonne vie , amp; pournbsp;rendrenar là nine admirables .fovent
Lir. le le di pour les piteux cxem-
pits nagueres aduenu5,amp; dont de iout à allere en allons nouucaux aduertiflemés. D’v-*^tpart s’ert veu le tumulte d’Amboyfc fous '’Oulcur de prefenter vne confcfsion , ata
-ocr page 550-$38 Hiftoire de France,
lieu que Ion deuoit venir eh d’autre pan, y a eu des prefcheurs gt; 1^nbsp;pour extirper les Proteftans,vouloye'’’’£^jp*nbsp;efleucr le peuple, fous couleurnbsp;de fedition'.comme s’il y auoit Relig*®nbsp;permift,que pour la planter ou retenir*nbsp;permis d’vfcr de fedition.
Ainfi des deux coftez y a eü de U comme cy deuant ont cftè tuez deS hol”nbsp;fous couleur qu’ils eftoyent Proteft^’’/j(j'nbsp;contraire on a force les iuges, Sc viok j,nbsp;ftice ordinaire pour faire deliurernbsp;fonniers Proteftâs : amp; ainfi fous ce n#* Jj,j,nbsp;de Religion, plufieurs ont vfurpél’aO*' jnbsp;te du magiftrat,dc prendre les armes:nbsp;ne leur eft aucunement licite, ainsdeKnbsp;Qiieiic eft à tous. Cat la fin de la Loy eft vitu® f,nbsp;Loy?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Dieujamp; n’ofFenfer pcrfonne:amp; la fin
‘1
mes,eft défaire que la loy foitobeye.Lei^^jJ donques eftant conferuateur de la Loyj^,1nbsp;ordonnée de Dieu, par confequentnbsp;difpenfatcur des armes,qui luy font h^**^ .ynbsp;pour punir les contreuenans à. la Loy«nbsp;quoy pourconclufion,celuy (cnbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les prend de fon authoritéjamp;n’eftantof
hede Dieu pour tel. Il s’enfuit que to” mode luy doit courir fus , commeceluy,**!}:nbsp;contreuient à l’ordonnance de Dieii,qi”^(i;nbsp;l’tftablilfemétdu Roy. Pourparuenit^^^nbsp;afaireles Baillifsamp; Senefchauxontconinbsp;'dement de faire refidence es lieux
-ocr page 551-Sous François II. 559
'filter fes pafsions contre l’authorité dcbitc *'aLoy,quicft d’obeyrà Dieu amp;:auRoy.nbsp;, Pour venir au fccódpoinóljqui concerne ic*oy«anbsp;Peuple obciflànt, le vray moyen de le renbsp;*'quot;gt;r»cftd’ouyrles plaintes qu’il peut faire, obeiflantnbsp;tel remède que le mal le rc-^’•lert. En quoy il y a difference entre lesnbsp;Peintes publiques amp;priuces.Car fi les plainnbsp;’tscftoycnt faites de priuc à priué,ic con-qu’il feroit aise d’y pouruoir par l’cfta-
l’iiflcment des iuges,qui font fi bien ordon le Roy mcfmc fc réd fuiet aux loixnbsp;^o’ilexerce enuers fon peuple. Mais quandnbsp;elles font generales , amp; regardent lafeurcténbsp;l’alteration’de l’Eftat,il faut neceflaire-Went recourir aux anciennes ordonnances,nbsp;lut Icfquelles l’Eftat eft fôdé, qui n’eft autrenbsp;tKofe que les trois ordres qnous appelés lesnbsp;Eftats,afin que chacun ayârpropose paf en- amp; iquellenbsp;fcmble ce qui tend à difformationjamp; côfultc *’*
I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» Anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uent cftic
1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 *nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Z-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 Tgt;
remèdes qui font propres, le Roy,pour l’amour naturelle qu’il porte à fes fuicts.
-ocr page 552-540 Hiftoire de France, ordonne ceque iuftcment cft requis àl’hô-neur de Dieu, amp; à k (àtisfàdion d’vn chaf-cun : dequoy depend la beneuolcncc qncnbsp;tous luy portent, amp; le contentement qui luynbsp;doit demeurer,en ce qu’ayant obey à fa vocation enuers Dieu, il a retenu le gré des honbsp;mes. Et en celle forte il conferue non feulement le nom de Roy, amp; les qualitezquinbsp;en dependenr,mais encores ilpeutcomma-der fans armes,|)uis que la bcneuolence desnbsp;fiens les induit a plus faire de grc, que Eiconnbsp;trainte ne pourroitexiger par force. Agis lenbsp;Roy des Lacedemoniens difoitque le Rofnbsp;pouuoit regner fans armes, quand il cotn-mandoit aux fiens comme lepere àfes en-fans.
plain Qp monllrer que les plaintes font p”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fclic nature, qu’elles requièrent eftreou-
uent eftre y es amp; examinees en l’aflcmblee desEftatSj e “/mincesnbsp;nbsp;nbsp;touchcray ccllc qui cft generale. Que les
ce
cnprefen- furchaigcs extraordinaires impofeesTurle ftannbsp;nbsp;nbsp;nbsp;peuple for creuësamp;multipliecs de forte,que
nbn feulement il ne peut plus porter ce grâd faix,mais encores nepeutfatisfaireauxan-ciensdeiioirs.N’eft-ce pas plainte digne d’enbsp;lire traitée aux EftarsîSi le H oy au contrairenbsp;veut faire entendre la calamité des guerresnbsp;qui ont fi longuement dure, les defpcnfesnbsp;qui s’en font cnfuyuies, la faute des finances, amp; les grandes dettes qu’il atrouueesanbsp;fon aduenemenr à la Couronne,n’cll-eepasnbsp;pro-
-ocr page 553-Pf Sous François II. 541 d’cftre rcmonftrc aux Eftats:nbsp;ia plufpart du peuple d’vn coftcnbsp;^oleance$,amp; que d’ailleurs la ncccf-k fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt; qu’on a plus de dclir de
1'. '^^^’¦ger, que de pouuoir promptement I’'''^uter? Et mefmemcnt que vouloir ouirnbsp;P'iintc des affligez, eft commencemét denbsp;/’‘Violation. Et foire demonftration de lesnbsp;oiiloir releucr d’opprcfsion,eft vnc bonnenbsp;Partie de la guerifondaquellc pour le moinsnbsp;gïrdc de tomber en defcfpoir, Si de cer-'77«ation.
le peuple remoftre que le Roy doit vi-“5^ lie fon Domaine, faire la guerre des ay-payer la gendarmerie des tailles, lef-fl^elles à ceft efFed furent cy deuant accor-que le Roy au contraire face conoi-flu’ilatrouuè le Domaine de fo Courô-‘'^qnafitout alienéjla plufpart desaides cn-ncantmoins demouré charge de “«Ipcnccs accouftumees,amp;de dettesinfi-^æ^’Pour obtenir auec le grc du peuple quenbsp;‘«Charges cftans aucunement diminuéesnbsp;continuent encores pour quelque temps gt;cnnbsp;Pendant qu’on ait execute Icsmoyés qu’onnbsp;joiiétc amp;pratique tous les iours,pour rauoirnbsp;«Domaine,amp;defchargcr les aides,pour ce-pêdat empefeher q les fuicts ne fe fouftrayétnbsp;(le l’entieieobeiflance qu’ils doyuentà leurnbsp;l^oy,i!c les rendre capables de ce fait, y-a-ilnbsp;autre moyen que d’alTcmblcr les Eftats?
-ocr page 554-5 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hiftóirc de France,
S’il eft parnecefsite gt; bclbin de retrancher les dclpenfes du Royaume,amp; que ceux qui en ont la charge ne le puifl'ent exenbsp;curer fans s’attirer vne enute incredible,pronbsp;cedant du melcontentement de ceux qui tienbsp;fe fouciêt fi la bourfê du Roy eft vuide poufnbsp;ucu que la leur foirpleinezCommét le peut*nbsp;il mieux, ne plus feurement exécuter, quenbsp;par l’aduis de grande aflèmbleejpuis qu’au-tremenr peu degens nclepeuuentfaireU*nbsp;fautdonques que ce foie aux Eftats.
Si le mefeonrenremenr Ce trouuc en tant de gens, que tous les iours Ion cerche moyenbsp;d’altcrcr la feureré de i'Eftat : ne fachans If*nbsp;vns en quelle difpofition font les afaires,nbsp;le fond oes finances du Roy.les autres abu*nbsp;las de ce prétexté, pour mouuoir lesnbsp;à fcditiô; Pour contenter les bonsnbsp;la bouche aux mauuais , y-a-il rcmede P“^nbsp;prompt ni plus receuable,quc de faire ente*nbsp;dre en pleins Eftats comme toutes choft®nbsp;pafient, puis qu’il eft permis là de s’enqu®nbsp;rit,amp; y Icauoir la vérité?
Si les premiers miniftres du Royiônt^ lomniez, comme aurheurs fircaufedet^’nbsp;le mal pafte,amp;qui pctiraduenir,côjnectnbsp;qui tournent toutes chofes à leur aiiantag^^’
6 font leur profit particulier de la calat”'^^nbsp;de tous.-y-a-il autre moyen pour fe
de tous foupçons, que de faire entenof^ telleaftcmbleeenquel cftat
-ocr page 555-Sous François II. 54î Royaume, comme il a cfté admmiftré,amp; cônbsp;’’'® ceux qui font ailèurez d’auoir bien vcrlenbsp;Veulent fuyr la lumière, ains font appa-d’en tendre fi bonne raifon,qu’on aunbsp;*®caufe d’en eftre fatisfait?
s’il y a cricrie publique fous quel-Wçoiileur que tefoit,où peut-elle eftre. ’''jeux ouyequ’en aflcmblee generale 1 Et fi
* '^eftiufte ,d’où peut procéder le remedenbsp;P™s aflèuré, que celuy qui fera confulté amp;nbsp;Joüué bon par tant de gcns?Et fi elle eft fauf
niicux elucer lefoupçon que ^Carautrement aduient que bien fouuentnbsp;? opinions, encores qu’elles foyentfauifes,
* ‘nlinucnt en la tefte des hommes, amp; lesnbsp;'''dupent fi auat, que la vérité apres n\ peutnbsp;^*'ttfct.Parquoy lesremedes de les dilluader
propres, quand deuant tout le monde '‘^leutmôftre qu’ils on cfté mal perfuadez.nbsp;, ^tyavHçautrcconfideration denecefsH
lt;îuitlcriuedcs inconucniens quipcuuct aduiennéc quand en ces difficultcz on ne s’ai- P”nbsp;/'iesremedes ordinaircs.En premier lieu, dc'otdi-^J^oy en (es loix amp; commandemens n’eft lt;1®nbsp;qui eft Vn des plus grands prefages de uVtftX?nbsp;‘»ition qui puiflé eftre confiderc-.Car d’au-j.®fque le peuple n’eft efeouté en ce qu’ilnbsp;eftre grcuc, il vict à perdre peu à peu l’cfnbsp;^'finted’eftre foulage. Et finalement tomben ce defefpoirdc fe fouftrairc des char-qu’il portoit,fans teuerer ny le comma-
-ocr page 556-544 Hiftoirc de France, dement du Roygt; ny l’authorité de fa iuftice:nbsp;ains fe difpofei routce qui peut aducnir,nbsp;prenant pour maxime qu’il ne peut pis a-uoir que la mort, qui mettra fin àfes malheurs.
Les maf-contcns d’ailleurs, voyans le peuple mal édifié »procurcntdel’aigrirda-UAntage parfauflès perfuafiôs, donrils s’ai'nbsp;dent, reraertâs route la coulpc fur le gönnetnbsp;nement qit’ilsdifent eftre malconauit:^^nbsp;fous prétexté de quelque occafion qui fet”'nbsp;ble auoir quelque couleur de veritéJls 7^“nbsp;iôüftent vne infinité de menfonges,qquot;’i’5nbsp;font diuulguer par placars, libellesnbsp;lettres las nom a’autheur,amp;par autresnbsp;ens obliques. Ce qu’ils peuuentdautatpi^^nbsp;aisément pcrfiiadcr,quc le peuple eftaûfnbsp;cere,réçoit volontiers ce quieftconfoiit'®*nbsp;fa pafsion. Et les plus fimples qui n’en^**
dent le fond des afaires du Roy, fc laii*®*’ nbsp;nbsp;j
aller à croire ce qui eftdiuulgué par tout-
Delà procédé par degrez que les bufans du nom de Religion,violentnbsp;rire de la iuftice, conrreuiennent an* .nbsp;du Roy, forcent les iùges,amp; fontnbsp;de rcbcllcs-.Ies autres fous confiancenbsp;punire,fontaftcmblees reprouuecs gt;nbsp;les châps,foulent le peuple, amp;coroinetf®j^nbsp;vne infinité de maux ,amp; reiettentnbsp;canfe de tout le mal furie fait dugoU^^^^j:nbsp;ment, voyans quepluficiïrs s’enpU’S
-ocr page 557-Sous François 11. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;545
^ont ft s’enfuit que les plus desbordez amp; te ’ncraircs parlent ouuertcment, lt;5c les plusnbsp;Wiknsofent bien faire pratiques auec lesnbsp;^necs amp; nations eftranges, ÿc cependantnbsp;’ ‘eurent le peuple de libcrtéjou d’autre munbsp;qu’ils voy et qu’il y cft plus dif-
Hn’eft iabefoin departicularizer ce qui f general» pour cftrc chofe notoire:nbsp;^'ilevnent aionftcray» que li vne pronincenbsp;Royaume venoit à s’exempter des tailnbsp;charges accoufturnees, comme Ion ennbsp;lignification en quelques parts, il y au-'f dâger q les autres pays ne fuyuifsét leurnbsp;^‘‘^ple.Pourlc moins,les derniers qu’ô recenbsp;f d’ailleurs,ne feroyét fuffifans à mettrenbsp;pour réduire à la raifon ceux qui fc-V®nt rcfiifans:amp; mefmement que le feu e-fois allume,pourroit fauter de lieunbsp;''^Utre,amp; finalement s’eften dre par tout.
^arquoy pour cuiter fi grad mal, amp; fi pro hnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fortes cftre
•^^ccfîiite d’afièrnblcr les Eftats . Et quand les caiifes des necefsitez defius difeou-ceflèroyent»encores l’vtilitédc conuo-^’’ct telle afiemblee cft fi grande, que toutnbsp;P^’ïtondeladoit defirer. Car peut-on plusnbsp;''ühiitef pour apprendre vn icune Royà rcnbsp;|’'cr,que de luy faire entendre par le menunbsp;lesafairesde fon Royaume,d’exami-^Hes mœurs de fon peuple,amp; conoiftre cenbsp;Mm
-ocr page 558-54^ Hiftoirc de France^ qui fait pour luy , amp; ainfi fe formel: à mefu-rcr la defpenfe : e n forte qu’il s’y porte cornenbsp;le bon paftcur , lequel tond fon troupeaunbsp;douccmcntjfans autrement l’offenfcr: amp; quinbsp;prcd par làv ne reiglc d’euiter toute fuperlluinbsp;té amp; luxe, voyât que ce qui fort de fa bourfenbsp;hors fon Domaine, efl: la fubftace amp; le fmgnbsp;de fon pauure peuple, que Dieu a mis en lanbsp;garde amp;protcâ:ion.De là procédera vne bônbsp;ne Sc fainfte education, qui apres produiranbsp;bonnes mœurs:Et apres 5’enfuyura la bonenbsp;fortune gt; laquelle accompagne communément les meilleurs:amp; finalement s’acquerra
Vtilitex proucni^nbsp;CCS de Unbsp;fufdice CÓnbsp;uoc»tionnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; '--------- *
desEftati, ce grand nom de Pere du peuple, duquel la Louys uiemoirc au Roy Louys dou^iefme eftplusnbsp;douxicnie cclebrec gt; amp; reluit pour exemple à toute lanbsp;peredu pofterité,plus quc toutes les conqueftcsamp;vinbsp;f ôboires de ceux qui ont clic auparauant.
L’autre vtilité eft,quc le peuple François ayant entendu les neccfsitez'defon Roy»nbsp;mcfmemcnt quand elles ne procèdent denbsp;fon fait, n’a iamais reculé deluy fubuenU'nbsp;de tout ce qui a elle en fon pouuoir. Ce quenbsp;celle nation fur toutes autres a roulîours denbsp;monllré.Parquoy Ion doit bien prendre gainbsp;de que celle proptirude amp; debónaireté nenbsp;foit li mal reccu'é,amp; fi fouuét offenfee qii’àlanbsp;fin elle ne fe côiierriflè en rage amp; defefpoir-Ces vrilitez fon côiointcs auec vne gradenbsp;hônclletè,cn ce q le Roy fur ces coméceniesnbsp;de Ion reçnc repréd l’ancicnc obleruanccamp;nbsp;COU'
-ocr page 559-Sous François II. 547 couftume : à quoy tout home fage aura toiifnbsp;iours recours, quad il verra la corruption a-uoirtârgaigné, queIcsloixne retiénctplusnbsp;leur vigueur. Car côbié q le Roy foit feul aunbsp;theur de la loy,amp; qu’à luy feul appartiennenbsp;de cômandcrtoutesfois ce qu’il ordonne ennbsp;telles afséblccs a plus de force, amp; le peuplenbsp;t’y teddautât plus obeifTant, qu’il void cellenbsp;ordonnance eftre côforme à l’aduis de plu-fieurs.Où, quad peu de gens y ontefté appcnbsp;lez, on vient à interpreter que la loy a efténbsp;forgée felon la pafsió d’aucûs, amp; fis examiner les railbs qu’cullcnt peu alléguer les ab-fcns,s’ils euflent cfté ouys.
ta couftu nie d afsé-blcr kt £•
En cefte forte la maifó dç Fracc s’eft main tenue enuirô iioo.ans,amp; n’y a Royaume biénbsp;ordôné qui ne fuyue cefte ahcicnc Sc fainéic lt;)¦»“ ob-eonftutncd’afsébler les Eftats, côme lô voidnbsp;enl’Empire,où 16tiét lesdictcs:amp; d’ailleurs, pi“« ontenbsp;inx Royaumes d’Efpagne, d’Anglctercc,nbsp;d’Efeofle, de Dannemarch,Suedc,Boheme,nbsp;Hógrie,amp; par tout ailleurs; qui cft vne autrenbsp;cófideratió qui doit eftre poifee. Car puis qnbsp;tat deRoys fc trouuét bié de telle obferuâce,nbsp;amp; cftimét ne pouuoir autrement maintenirnbsp;leurs cftats, 16 ne fe peut honneftement de-pittir de ce que nous auôs fi log téps garde.
Rcftcàrefpondreàceux qui ne peuuent ttouucr bonne telle aftemblee, alleguans i“p:ou'**nbsp;quec’eftehofedes long temps difcôtinueç, uét telle'«’nbsp;quitend à diminuriô de l’autnoritc du Roy,
Mm X
-ocr page 560-548 Hiftoire de France,
amp; qui fur tout eft dangercufe en temps dç \nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;diuifion.Siceiix qui mettent en auant la dif-
continuation de conuoquer les Eftats, exa-minoyent les maux amp; les biens qui eq font depuis proiienusj certes ils trouucroyétquenbsp;û telle obferuance euft eu lieu,Ion nefuftnbsp;tombé en t^nt de calamirez que nous voyôsnbsp;f n ce temps, dautant qu’on n’euftpermis Is,nbsp;corruption procéder fi auât.fans y remédiernbsp;pn tout ou en partie. Car tout ainfi que parnbsp;intermifsiondes Conciles enl’Eglife,s’eftnbsp;, accumulé le comble du defordre que Ionnbsp;voit nous menacer de grande mutation :ainnbsp;fila difeontinuation des Eftats a ouucrtlanbsp;pone à toutes inuentiôs mauuaifcs, IcCquelnbsp;les font augmentées de force,(jue le feulnbsp;moyé d’y remedicr,eft de reprédre fanden'nbsp;ne forme denos maieurs ,qui eû d'aûini~nbsp;hier les Eftats.
Ceux qui adiouftent que l’aiirhoritè dit Roy feroirdiminiiee, me femble ne conoi'nbsp;flre poincle cœur des François, qui a couC,nbsp;jours fair pour fon Roy ce qu'il a peu : Sed’énbsp;frequerirplus, ce ferait iniufiiee, Se de l’exiger,impofsihilicè. G’eftdôques eflablirl’aanbsp;thorite du Roy, Se non pas la diminuer, denbsp;leur propofér chofes indes,puis que fansnbsp;yiolerlenom dif Roy, Ion ne peur faire autrement; Se par là d’attendre l’ortroy détournbsp;ce que le Roy veut, puis qu’il a fîbon pen-plc,qui ne hiy refit fe rieri.
-ocr page 561-Sous François II. 545gt;
Et fi Ion répliqué, que le Roy fu bride de ti’auoir rien fans le confenrement du peuple, le refpon que puisque fans aflcmblernbsp;les Eftacs,amp;fans entendre les raifons quinbsp;hieuucntlc Prince à croiftre les charges anciennes , le peuple a cy deuant obey, amp; fansnbsp;conttadiftionzque dcura-il faire quand il fénbsp;raperfuadé que la caufe de la demande faite aux Eftats fera trouuce iufte?
Si Ion pcrfifteàdirc que par là le peuple feroitiuge s’il y aurait iufticc à ce que lenbsp;Roy dcmâderoit, Ion peut adioufter qu'entre tant de gens aflcmblcz, laplufpart tendnbsp;au bien cômun, amp; que le peuple eft capablenbsp;d’entendre ce qui eft à fon profit: Sc par tat ynbsp;confcntir,puis que lavoix du peuple eft comnbsp;triunémét eellc qui eft approuuee de Dieu.
En cefte forte ont régné ceux qui ont e-fté auparauantîdont les plus renommez ont eu tant d’efgard à contenter le peuple, quenbsp;fans creuës amp; autres furcharges ont plusnbsp;fait,que nous n’auos depuis auecques toutesnbsp;les inuentions qu’on a peu troùuer pour ef-puiferlcpeuple\ En quoy pour l’heure ie ne te Roynbsp;me departiray de l’exemple de ce bon Roy xn“p’intnbsp;Louys douziefmc,lequel auec fon reuenu l'Empir»nbsp;ordinaire, força amp; print tout l’em^ii p Jre ^«vcni-
Venitiens, excepté le
Conqueftale Duché de Milan,amp; donna ter- .
I.T- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I ¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deMilatn
retira toute 1 Europe: ou nous depuis ayans faitpreuue détour ce qu’auons pcuinuéter
-ocr page 562-55© Hiftoirc de France,
pour exiger deniers, à peine aiiSs peu rete-nirvne fciilevillc conquifefurnos ennemis. Dauantage Ion void que la^acilitcd’ob-renir amp; rroinier trop aisément deniers,nousnbsp;rend faciles à faire trop de deipenfes; oùnbsp;nous mefurans félon n'oftre reuenu, nousnbsp;eufsions retenu le cœur d’attenter fur les c-ftats d’autTuy,amp; les mains de fouiller fi aiiâinbsp;es bourfes du pauurc peuple ,dontàlafinnbsp;n’auons tire autre frui(â,nnon que les nations eftrai^cs ont triomphe denosefcus»nbsp;ne nous laiflans que l’excplc de leurs vices.nbsp;ifsTftats Aucuns ont voulu mettre en auant es
Sous François II. $5« uertc, Oll celle que Ion craint qu’il fe face.nbsp;Côme au premier cas eftoit celle du temp» /nbsp;du Roy lean,auquel le Roy cftant prifon-nicr, le peuple fans chef, amp; la guerre continuant contre les Anglois gt; qui auoyent efténbsp;en tout vidtorieux, la diuinon eftoit telle»nbsp;que ceux des grandes villes tenâsvn party,nbsp;amp;cftans fouftenus parles plus grâds Princes du Royaume gt; qui proccdoyent de forcenbsp;ouuctce: il eftoit aife à penfer que la plus fornbsp;tepartacheminoitles afaires afadeuotion. *nbsp;Ainfi n’eft de merucillcs.fi en telle calamiténbsp;le Royaume cftant fi affligé amp; diuifé,le Daunbsp;phinen Tabfence du perc céda à l’in féliciténbsp;du tcmps,amp; à la violence de ceux qui eftoy-entles plus forts.
Mais en ceftuy-cy,où nous auons paix a-uectous nos voifins,amp;lc Royaume dcmcii te entier, où nul refufe obeyrau Roy, nulnbsp;querele fon eftat,nulles forcesfcpeuucntnbsp;defcouurir, Icfquelles on ne peuft aifementnbsp;J^epoufter : ains fe trouuct feulement aucunsnbsp;uialins efpritsqui veulent fubucrtirlcpcu-plcjfous diuetfes coulcurs,amp; prendre par lànbsp;occafionde piller, rober amp; s’enrichit delànbsp;pauurcté d’autruy: pour faire cefl'er leurs menbsp;uees, amp; rompre entieremét leurs dcflcins,amp;nbsp;Contenter le peuple, le vray moyen eft de fainbsp;rc entendre aux Eftats comme les afaires fötnbsp;ttaitez,lcs deniers difpéfez, les necefsiteznbsp;nous ont réduits à ne pouuùir fatisfairea
Mm 4
-ocr page 564-55^ Hiftoire de France,
tous ceux qui demandent, le défit qu’on a de reformer l’Eglifc, d’ouir amp; fotilagcrroasnbsp;les affligez, relcucr les opprimez , amp;enten'nbsp;dre à toute bonne œuure.
Ce (êroit donc couper les racines de ladi uifion,nonpas de celle qui eft formée, cardnbsp;n’en y a point qui piiifle produire grands effets,fi Ion y entéd d’heure : mais de celle quJnbsp;fepoiirroir braflèr, laquelle aiièmcnt pour-roit croiftre ,(î par rcmonftranccs faites esnbsp;EftatSjEdits,loixamp; pragmatiques n’y eft ob-cûtcnùôs . comme il fe fit du temps du Roy Char-xôy eha huitiefme, où le Roy eftanr moindre denbsp;lt;¦’/ J11, quatorze ansjamp;r les contentions pour le gounbsp;uernement eftans telles qu’on vint iufqu^snbsp;aux armes; neâtmoins les Eftats apres auo'^nbsp;reconu leur Roy,luy fupplierent en toutehûnbsp;milité d’entedre à ce qu’ils luy remonftroy*nbsp;ent pour le bien de Con Royaume, fans vfet
vn fcul terme qu’on peuft interpreter pot
T» /* nbsp;nbsp;nbsp;•
ter contrainte.
Dont par plus grande raifon, ils fe porteront maintenant en mefme deuorion, eftau'^ le Roy hors de minorité, accompagné de lanbsp;Royne la mere, de tant de Princes du fang’nbsp;de l’Eftatdc l’Eglifc amp; de la Nobleficjquif®nbsp;voudrOTcnt tous efpargncrchofc qui foitettnbsp;eux,iniques à la dernière goutte de leur ßg»nbsp;pour la conferuation de l’authoritédu Rof»nbsp;qu’il a pieu àDieu leur donner,fans craindrenbsp;les folles machinations de ceux qui ne voU*
-ocr page 565-Sous François II. 555 cheminer droit : dont la foiblclTc amp;nbsp;Iç^^^uaifc caufe nous doyuét aHèurer, qnenbsp;? efforts ne font grandement à craindrenbsp;pouriicu parnbsp;'^ihlccdesEftats.nbsp;‘‘^lle fiit la dode ,fagc Sc Chrcfticnnenbsp;de ce grand perfonnage, qui nenbsp;depuis jcftant,comme Ion dit,nbsp;Jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jyfquels ilauoitdefplcu;
I0' difent que voyant comme tout al-y® niai en pis,il en mourut de regret.
Exemple en l'Anri*nbsp;ral d’vn
'Hàf
feillet.
lendemain 14. du mois,le reng d’opi-j,'^^fcheut à l’Amiral,lequel fit entrer tonte /hiftancc en admiration par fes grandest '«rfagescnbsp;S^nieres remonftranccs, tant pour le faitnbsp;Religion,que pour les afaircs politics amp; d’cftat.s’accordant amp;i fuyuant fi dex-'^ét ladeduftion des propos de Marillac,nbsp;*1 fembloit rien ne pouuoir plus cftrc al-S'ie.De manière qu’ilscmponcrcnt l’hon-d’auoii donné le meilleur amp; plus cet-/^’•iconfeilpour rendre ce Royaume paifi-
® St plus florifl’anr que iamais.
Entre autres chofes notables Sc remaT-cbles pour l’hiftoire de noftre temps , il J'nfta longuement fur la nouuclle garde,nbsp;*lant que c’eftoit chofe de petilleufe confe-r'tncede nourrir le Roy en cefte opinionnbsp;^uoir crainte de fes fuicts, Icfquels le voy-’”5 à tort foupçonnez, pourroyent engen-auec le temps vnc mcsfiance, qui attire
-ocr page 566-554 Hiftoire de France, vne haine apres foy de voir IcurPrince arménbsp;contre cuxgt;aii lieu de leur donner feiir amp; libre accès pour entédre leurs plaintesnbsp;leances. ioint que les François ont ce naturel d’eftre plus contens quand ils ont del'nbsp;couuert leurs conceptions à leur Roygt;encofnbsp;qu’il ne leur donnaft aucune expeditiô cot'nbsp;refpondante à leur fouhait,que de toutes lenbsp;autres expeditions que leur pourroyentdo”nbsp;ner fes niiniftres,fi lavoye d’approcher de 1^nbsp;Maicfté leur eftoir oftee.De (a. parc,il ne p®**nbsp;noir penferfur quoy eftoyent fondez ceult;nbsp;qui auoyent ainfi armé ledit Sieur contrenbsp;fes fuiets : mais li fon honneur, fes biens,nbsp;vie amp; celle de fa femme amp;cnfans eftoyef*^nbsp;gages fuffifans,il les mettroit volôtiers pol’nbsp;pleige que le Roy n’eftoit nullement nîjnbsp;ne mal-voulu de fes fuiets , ôcacefte coUnbsp;fiance qu’il pourroit aller feul par tousnbsp;coings de fon Royaume : car il trouU^nbsp;roitvne telle obeilTancc que reccutiain^^nbsp;Prince,en forte que par celle demonl“nbsp;tion amp; communication familière, le P^^^nbsp;pie iroit au deuant de luy auec offresnbsp;fens de leurs biens amp; vies. Bref, il fe pnbsp;ucroit tellement honoré du plus grand*nbsp;ques au plus petit, que chacunnbsp;roit à qui mieux mieux, à luy monftrcrnbsp;naturelle inclination enuers leursnbsp;Princes. Qiie fi aucuns de fesnbsp;craignoyent d’eftre offenfez, aufsi en
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Qoyent-ils retrancher 1’occafion, comme à h vérité il auoit entendu tout Icmalcon-’enteincnt cftre contre ceux qui manioyentnbsp;l^safaircs du Royaume» ce qu’il trouuoitnbsp;d’appaifer »pourueuque toutes chofesnbsp;? compalTees par bon orlnbsp;quot;'c oc lelon les loix du Royaume. Son ad- i„ conclu tnbsp;5** amp; conclufion portoit trois chefs : l’vn » qy®nbsp;® l’aflcmblcc des Eftats generaux du Roy- téquot;“lchenbsp;fuyuant les anciennes conftitutions, «puisquenbsp;p”nque le Roy entendift parla bouche denbsp;'’fubiets leurs plaintes amp; rcmonftran- ne l’ont
Le fécond tendoit à. öfter la nouuclle pour öfter laialoufie du Roy amp;dc fesnbsp;^5^'plcs. Le troifieme, qu’il donnait relaf-ƒ aux pcrfccutions pour le fait de la Rcli-iufqucs à l’iHue d’vn faind Sc librenbsp;^°ucile,fuftgcocialou nationnal. Et quenbsp;'Pendant en faifant droit fur la requeftenbsp;'^^lcntcc,il permiftà ceux de ladite Rcli-de fc pouuoir alTemblcr pour priernbsp;ouyr prefeher fa Parole,amp; communi-^'’'t aux fainds Sacrcmens. Et pour ce fai-leur dediaft temples, ou autres placesnbsp;”cHafeun lieu, amp; commift de fes iuges onnbsp;gens, pour garder que rien nefefiftnbsp;jVpfre l’authorité du Roy,amp; le repospu-j-'^-f-^oyfaifantjils’aflcuroitdevoiraufsinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ —
l?î’dainlc Royaume dutoutpailîblc,amp;lc3
**^'5 contens.
Il là’y eut rien de notable aux autres
-ocr page 568-Jciconifn ca decrc-uer Taponbsp;rtiimc denbsp;ia Tyrannbsp;nie,biennbsp;empefthetnbsp;à coijIounbsp;fer fa maunbsp;uaifetaiinbsp;le.
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Côclulîôs éb/nuc9.
5 5Ö Hiftoire de France, opinions de ceux du confeil priue, hors tnisnbsp;que Ic Duc de Guife ayant pris fort à cœurnbsp;les remonftrances amp; aduis de I’Adniiralfenbsp;nionftra tant pafsionne J qu’au lieu decon-fciller le Roy en vne afaire de telle Sc fi grannbsp;de importance, il ne s’arrefta qu’à contredire fon opinion. Etprintfortà cœur ce qu’ilnbsp;auoit ainfi librelnét parle de la nouuelle gafnbsp;de,difant que c’eftoit mal ï^duile, de nounitnbsp;le Roy en crainte de fes fuiets,amp;.qu’ilsncnbsp;luy vouloyent nul mal, mais à fes miniftres.nbsp;Car,difoit-il, ce n’eftaux fuiets de bailler innbsp;ftrudion à leurPrincc,mcfmcment lors quenbsp;chacun fauoit qu’il eftoit de foy alTcz accomnbsp;ply en toute plenitude de vertu. Etquandilnbsp;luy defaudroir aucune chofc,il auojt laRoy-ne fa mere pour vraye regle de nourriture:nbsp;parquoy tel langage ne deuoit auoit efté tenu. Et fur ce qu’on auoit dir,lt;^ue ceux qWnbsp;prefentoyent la requefte cy deflus mentionnée fe trouueroyenr en nombre de cinquatenbsp;mille, ou plus,de leur fede, le Roy leurennbsp;oppoicroit vn milliô de la iienne.Au reg^cdnbsp;de la nouuelle garde, iàmais il n’en auoite-fte d’aduis, finon depuis que les fuiets a-uoyent pris les armes contre le Roy.Nefef'nbsp;uoit rien de dire, que ce n’eftoit contre leditnbsp;Seigneur, ains contre aucuns de fes mini'nbsp;ftres. Car fon frere ne luy n’auoyent iamaijnbsp;offenfe ou mefeô tenté aucun,pour leregafnbsp;de leurs afaircs princes. Que fi on auoitnbsp;occiiiosi
-ocr page 569-Sous François H. 557 ^cafion de quelque mefcontentemenr,c’c-loità caufe de l’adminiftrarion des affairesnbsp;'ll! Royaume. Parquoy fi on s'atrachoitànbsp;c’eftoic diredement prendre les armesnbsp;contre le Roy, fous prétexté de s’attacher ànbsp;fes principaux minxftres. Et n’y auoit encocnbsp;*'ic«ne raifon poutquoy la nouuelle gardenbsp;eftre oftee.^iuant à la R cligion.il s’ennbsp;cetnettoit à ceux qui eftoyent plus fauansnbsp;luy en Theologie. Bié S’alTeuroit-il quenbsp;les Conciles ne le pourroyent deftour-’'cr.ncluyfairèchanger l’ancienne manière amp; forme de fes predecefleurs,principalement quant aux fainds Sacremens. Et pournbsp;tegard de l’afîèmblec des Eftats, il s’en renbsp;^étroit à la Maiefté dudit Seigneur. Cecynbsp;fot dit par le Duc de Guife, de telle fortenbsp;*106 chacun s’appcrceut que fa pafsion le donbsp;mfoott,amp;ty a grande apparence que dcflorsnbsp;le forma en fon cœur la haine contre l’A-'niral, qu’il a toufiours gardee depuis,amp;quinbsp;iefté caufe de grans maux.
Le Cardinal de Lorraine n’auoit moin-^temefcontenrcment,mais comme il eftoit uiidei-ot plus retenu, aufsi y proccda-il d’autre forte,nbsp;^tirât fon argumét de la requefte prefentee vne peaunbsp;pit l’Admirai, dit qu’il n’y auoit rien moinsnbsp;fidelité Scobeiflance en tels fnpplians.nbsp;bien qu’ils fc diffent trcfobeifianSjC’e- Tout«nbsp;^oit toutesfois aucc condition que le Roy
de leur fede amp; opinio,ou pour le moins roauuais
-ocr page 570-558 Hiftoire de France,
XHalcdi» eien quenbsp;Thcolonbsp;loeien.
qu’il n’y contredift. Il fc remetfoit donc atf ingemcntd’vn chacun, s’il cftoit raifonna-blc que le Roy amp; mefsicurs de fon confednbsp;fiiflcntpluftoft de Popinion de tels galans»nbsp;qu’eux de celle du Roy amp; de fon confeitnbsp;Quant à leur bailler temples, ce fcroitdunbsp;tout approuuer leur hcrenc,ce que le Roynbsp;ne fauroit faire (ans cftre perpétuellementnbsp;damné. Pour le regard du Concile generalnbsp;ou national, il n’y voyoit pas grande raifon,nbsp;puis que ce n’eftoit que pour reformcrlesnbsp;mœurs des gens d’Eglife. Car chafeun 1®nbsp;ferait de fijy-mefme amp; facilement, par 1®nbsp;moyen des admonitions generales amp; parti'nbsp;culieres qu’on leur pourroit donner.nbsp;fitrplus,l’eftatjde la Religion pour le regardnbsp;de la dodrine,auoit elle fi fouuétconcïuamp;nbsp;arrefte qu’il ne faloit qu’en obferiier les decrets. Et que l’alïèmblee de tous lesCôcilesnbsp;du monde ne fauroyét ordonner nulle autrenbsp;chofe que l’obfêruation des prccedens. Il®'nbsp;doit au refte aifè à voir de quel zele eftoye^nbsp;menez les fupplians par les placars amp; Id’®*'nbsp;les diffamatoires qu’ils produifoyent tousnbsp;les iours contre tout le monde, defquels »nbsp;dit qu’il en auoit fur farableiz. faits contt®nbsp;luy, lefquels il'gardoit trellbigneufcnieu'^’nbsp;«11 Je’S; le plus grand honcur qu’il fau^nbsp;i*ine vray mais reccuoir q d’eftre blafmc parteis mtnbsp;ft'n'im**'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fpetant que ce feroit le vray
moÀaiité. de fa vie, pour le tendre immortel.
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il conclnoit, à ce que tels feditieux öc c ^rlgt;ate«rs du Royaume amp; du peuplenbsp;gricuemenr punis j amp; principaîc-ç Ceux qui s’cfleucroyenr aucc armes,nbsp;ilnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il^ auoyent cy deuât fait. Bien eftoit
jj ^^uis J quant à ceux qui (ans armes amp; de d’eftre damnez iroyent aux prefehes,nbsp;1 ^etoycntdesPfeaumes ,amp; n’iroyentànbsp;j.^‘«eirc,amp;feroyent autres chofes qu’ils ob- 'nbsp;r^oyenc puis que les peines n’y auoyentnbsp;(j'^yiufques à lors, que le Roycomman-
Qu’on n’y touchaft plus par îùfticc amp;; de punition , eftant de fa part biennbsp;de ce qu’on auoit feit de fi grieuesnbsp;^curions. Et voudroit que fa vie ou fa Urm«nbsp;euft peu en cela fepiir de 'quelquenbsp;à ces panures defuoycz, ce qu’il cx-Metoit de trefgrand courage amp;libcràlc-Son aduis doneques eftoit que lesnbsp;'icfques amp; autres doétes perfonnages de-^y';’'’;W4uailIerde les gaigner,amp; corrigernbsp;fdoit-il, félon l’Euangilc,comme il cft e-
, Corrige ton feere entre toy de luy : amp; Magnifique cependant les Baillifs amp;Senefchaux fuf /^ntenuoyez refideren leurs charges pournbsp;P«nir ceux qui portcroycnr armes, amp; lesnbsp;^’efques St Curez en leurs Diocefes pournbsp;^ôminiftreramp;.'prefcher les autres. Et que deins deux mois prochains ils fe rcdilTent rcnbsp;c tis amp;:jnformcz des abus de l’Eglifc,’pournbsp;^*^accrtenei le Roy,afin de regardera la ne
*
-ocr page 572-5^0 Hiftoirc de France, cefsite d’aflembler vti Concile generalodnbsp;jei la ve- nationnal. Et pour Ic regard des Eftat»nbsp;rite'fait generaux du Royaume, il en eftoit d’aduis,nbsp;adue'frire afin dc rendre vn chacun refolu de la bonne adminiftrarion que le Roy faifoit desa-faires de fon Royaume, amp; leur faire voir aunbsp;doigt amp; à l’œil l’elperancc qu’ils deuoyentnbsp;auoir de mieux.
Confeil. Ins ad i-dem.
Le lendemain les Chcualiers de l’ordre opinèrent tous aumefme lieu amp; heure l’vnnbsp;apres l’autre. Etd’vne fuitte fans aucunement haranguer »conclurent à ce qu’aiioitnbsp;propofe le Cardinal. Ce fait le Roy amp; 1®nbsp;Royncfamerc remercièrent trcfaffcéhieu-fcment vn thafeun de leur bon confeihpto-metrant de l’cnfuyuro , amp; fe conduitenbsp;iccluy. Le Cardinal dit qu’il feroit l’arte^nbsp;amp;conclufion,pouf le communiquera toutenbsp;l’ancmbleejamp;lc refoudre. Eraufsiqi’^nbsp;Maieftc feroit esbaucher le furphis desa-faires qui auroycnrefté propofees ou conj'nbsp;mcncees,poui les releuer de peine,nbsp;lemcnt en faire conclufion, y ayant toute -fois;vn arreft métal au cerueau du Roy)?®*”'nbsp;defeourir l’impudence des fols.
Voila en fomme quelle fut la rcfolut'^” de celle aflemblce, la pluralité des vo^nbsp;laquelle eftantenclince de lanbsp;J:__I 1-.»»..«- J.. D J.. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J’Aouft^'
la pipee dicflêenbsp;fous lenbsp;nialque ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
d'vn con dînai,lettres du Roy du dernier d’ÂoU-eile,Me nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;--- - r.t
nom dei ttt cxpctiiccsitcous oainiis «x. j»-“quot; . Kftïtf. contenans la bonne volonté qu’il auoit
nômdeî tct expcdicesàtous Baillifs amp; Senefeƒ
-ocr page 573-Sous François IL 561 des fon aducnemcnt à la couronne,de pour- tourneenbsp;noir au fait de la Religion amp; an foulagcmet «outesfoitnbsp;de fon peuple. Pour à quoy pouruoir ilauoit bou'.’pàînbsp;flicaflèmblerles Princesde fonfang,gens ladmita-defonconfeilpriucjMarefchaux de Fran-«iGouuerneurs amp; Cheualiers defonor- Dieu.nbsp;dtegt;pour confulter des plus propres moyes,nbsp;Untpoureftablir ce qui eftoit conuenablenbsp;auferuice de Dieu,que pour releuer le pauvre peuple des grids frais qu’il portoit amp; a-^oit portez. Leiquels apres y auoir bien pennbsp;I ygt;aiiroyent d’vn commun accord propofenbsp;points. Le premier eftoit la reformation de l’Eglife par vn bon concile general,nbsp;tic eftoit qu’il fc peuft obtenir, fino par vnnbsp;ttacionnal. Et l’autre,la côuocation des troisnbsp;°tdtes qu’ôappelloit Eftats generaux, pournbsp;'tl pleine afl’cmblec d’iceux, onyr amp; exami-•¦‘er les plaintes de tous les affligez, amp; fansnbsp;j '’cception de perfonne donner tel remedenbsp;le mal le requerroit: les foulager entant
SttÇ fes afaires le pourroyct porter, amp; y pour ttoir de forte que chafeun peuft conoiftrenbsp;' zele qu’il auoit de leur faire fentir lesnbsp;qu’ils attendoyent tant de la paixnbsp;^tiede fon naturel amour amp; bencuolenccnbsp;'iiucrs eux. Laquelle propofition luy auoitnbsp;einblé non feulement vtile; mais aufsi tref-tgt;nnefte,pour au commencement de fon rcnbsp;St^Cjreconoiftre la grace que Dieu luy fai-t’tt de procurer que toute corruption fuft
Nn
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defracinee de fon Eglife, Et d’ailleurs reprendre l’ancienne forme de communiquer auec tous ceux de fon obeiflànce,amp; leur faire conoiftre combien il defiroit lesfauori-fcr,amp; aufsi confefler ce qu’ils faifoyentpournbsp;luy, Et|dautant que la conuocation dcf-dits Eftats luy auot femblc deuoir précédernbsp;celle des Ecclefiaftiques , tant pour cftrcv-niuerfellc des trois ordres, amp; que les ma-*nbsp;tieres qui y feroycnt propofees ,pourroycntnbsp;prendre bricue refolurion, que pour auoirnbsp;plus de temps amp; loifir de procurer la celebration du Concile general, felon l’efpc-rancc que le Pape, l’Empereur, le Roy Catholique amp; autres Princes luy en auoycntnbsp;dônefe, fen quoy il n’omettroic nul deuoir)nbsp;comme aufsi pour ne plus différer àouyr lesnbsp;plaintes defon peuple, aufquelles il defiroit promptement remédier: à cefte caufenbsp;il leur fignifioitl’airemblcc generaledefditsnbsp;Eftats au io.deDécembre enfuyuanr, enlanbsp;ville de Meaux. Vouloir amp;enrendoitquenbsp;chafeun en fon bailliage amp; fenefchaucee fiftnbsp;faire particuliere aftèmblee des trois Eftatsnbsp;de leur reftbrt , pour s’accorder enfemblenbsp;tant des remonftrances, plaintes doléances qu’ils auront .à luy propofer amp; faire entendre,que pour cftire Certains perfonnagesnbsp;d’entre eux ,amp;pour le moins vn de chacunnbsp;tftat,qui au toit la charge de propofer ce quinbsp;leiirauroir femblé tourner au bienpublic,nbsp;foil-
-ocr page 575-Sous François IL 5^5 Soulagement amp; repos d’vn chafcun. Et quenbsp;cependant les gouuerneurs amp; lieutenansnbsp;«les prouinces vilîteroyent refpeétiucment icigiftpennbsp;leurs villes, pour entendre par le menu amp; doueuie.nbsp;luy rapporterJles doléances du peuple,amp;nbsp;îduiferoyent de ce qui feroit vtile d’eftrenbsp;ordonné pour le bien de leurs Prouinces.nbsp;^eur failant entendre le défit dudit Seigneur pour les foulagcr à l’aduenir, ainfinbsp;qu’il auoit ia commencé par la redudionnbsp;des tailles en l’eftat où elles eftoy enten tepsnbsp;de paix.
t» refot-matiô des bordeaux
laticns.
Et au regard des Eucfqucs,Prélats amp; mé btes de l’Eglife de fonRoyaumc,iccluy Sei-nbsp;gneur difoit les auoir exhortez de fc retirer eômifcauxnbsp;en leurs Diocefes, amp; outre ceux qui feroyét 'nbsp;députez pour aller deuers luy , il les ad-«ertiroit fe tenir prefts amp; appareillez pours’acheminer vers la ville de Paris,où la partnbsp;qu’il feroit »pour comparoir au vingtiefmenbsp;de lanuier au lieu qu’il leur feroit enten-dtciafin qu’eftans là afiemblcz. amp; ouys tousnbsp;ceux qui auroyent à remonftrcr quelquenbsp;chofe concernant l’honneur de Dieu amp;: lanbsp;ïtformation de fon Eglifc , ils aduifafltntnbsp;entre eux, ce qui feroit digne d’eftre remonnbsp;ftte audit Concile gsncral,oùily auroit apparence qu’il fe tint bien toft. Et qu’attendant iceluy, ils retranchalicnt amp; reformaf-ftnt ce qpar intermifsiô desConciles, negUnbsp;gcce des Prélats, ou autremet par corruptio
Nu i
-ocr page 576-564 Hiftoirc de France, ' de tempsieur fembleroit digne d’cftrcrc-trSchc OU reformé,com me chofe tepugnatenbsp;à. la doókrine de Dieu amp; des fainds condlesnbsp;de I’Eglife. Cependant il vouloir qu’ils euf-fent I’ceil z cc que les efprits inaliqs qu*nbsp;pourtoyent eftrecompofez des reftesdc Unbsp;rebellion amp; tumulte d’Amboyfe, amp;d’autresnbsp;gens conuoitcux de nouueautez Sc d’alte-tatio d’Eftatjfiiflent tellcmet defcouuertsnbsp;retenus felon la foucriré de fes edifs,quep^nbsp;leurs machinatios amp; fous quelque couleurnbsp;qu’ils prinflènt, ne corrompirent ceuxqu*nbsp;les pourroyent efeouter, attirans à leurnbsp;dion les fimples, par l’exemple de leur i»'nbsp;punité, Sc fous la fiance de lu clcmence àenbsp;laquelle il auoit cy deuant vle:ou autreiueornbsp;que par leur artifice ils n’alteraflent
deuoyent attendre toutes bonnes cl l’ilïiie de fi faindes aflèmblees.
Ceux de Guife donc ayans rôpu ce coup
‘ 1
Sous François II. 5^5
lt;ÎUoy voulant rem edier, il auoit délibéré départir par les Prouinces du Royaumenbsp;Si’elques grands Seigneurs, accompagneznbsp;gens de fes ordonnances gt; félon qu’il a-j’oitiugéncceflairegt;amp; fuyuant l’eftat qu’ilnbsp;^'Urcniioyoitjvoulant eftre public en chacun rcflbrt que tous les hommes d’armes amp;nbsp;®fchers deldites compagnies euflènt â euxnbsp;•Retirer dans le vingtiefme dudit moys en ar-ÿc equipage requis à luy faire feruice,’nbsp;su lieu qui leur eftoit ordôné, fur peine d’etre caflèz des ordonnances,amp; declairez inhabiles de jamais y rcuenir, amp; qu’eftanslànbsp;’b euflènt à obéir à ce qui leur feroit ordon-par les chefs dénommez par ledit eftatnbsp;chacun en fon endroit. Le departement c-ftoittel.
Le Duc deMontpenfier iroit par le com-ïnandement du Roy en Ion gouuetnement fleTours,amp; auroit,outre fa compagnie,celles de GonuOr ,dc Vaflây,amp; la bande desnbsp;Efeoflois.
Le Prince delà Rochc-fut-Yon allant en fon gouucrncmcnt d’Orléans, auroit a-ueefa côpagnie celles des Ducs d’Orlcansnbsp;6c d’Angouîcfmc,de la Trimouille,amp;Vida-flîc de Chartres.
Le Duc de Niucrnois gouuerncur de Champaigneamp; Brie^fc rerireroit àTroyenbsp;aiiec fa compagnie amp; celle des Princes denbsp;Gondc , Dom Francifquc d’Eft, la Rochenbsp;Nn 3
-ocr page 578-5^6 Hiftoire de France,
du Maine amp; Beauuais.
Le Marefchal de Montmoiécy demetrf® roiten fon goiiuernement de l’IfledeFrâce,nbsp;aiiec la copagnie duConncftable Sc la fiéne.nbsp;Le Mai'clchal fainét André allant en (oanbsp;goiiuerncment de Lyonnois amp; Bourbon-nois J demeureroit à Molins, aurok auccnbsp;fa compagnie celle de Dannilkp Bourdil-londa FaycttCjConte deVillarSjamp;Montluc.
Le Marefchal de Briflàc en fon gouiierne ment de Picardie auroit aucc fa copagnie celles deScnerpont,Moruilliers,Humieres,nbsp;de Chaunes,amp; Gcnly.
Le Marefchal de Termes iroit àLoches, Sc auroit auec fa compagnie celles du Prince de Nauarre,dc Sanfac, Côte de la Roch«nbsp;Foucaut.de Randan,de Charny, du Ludcjnbsp;amp;de la Vauguyon.
VilJcbon en la baife Normandie auroit outre là compagnie celles du Marquis Dcl-hoeuf, d’Annebaur, amp; de la Millerayc.
Vicilleuilleen la ville de Rouen auroit les compagnies de l’AmiraI,amp; d’Eftree.
Pluueurs perfonnes ayans veil ce depaf-tcmenr,iugercnrinconrinenr que cescoffl-.pugnies auoycnt efte entrelaflèes aaccvne mcrueilleufe dextérité. Car celles defquel-•leson doutoir les capitaines fauoiifei auxnbsp;Princes eüoyent mcllees auccrant J’auries,nbsp;qu’on s’a/Icuroif qu’elles ne poarroyentnbsp;iouërfaux bond iàns eftreaufsi toA defcoii-aertc^t
-ocr page 579-, Sous François IL 567 jamp; chargees à dos .hToutesfois ceuxnbsp;^ui auoycnr plus d’experiencc de la guerre,nbsp;^Uoyentqueceuxde Guife n’culTèntpeu a-’’oir pis fait, dautant qu’au ioindrcil yeiiftnbsp;plus de danger pour eux que de feurctc.nbsp;yoyla comme fe manioyent lesafaires, Scnbsp;^'^rdre qu’ils donnèrent pour empefehernbsp;les Princes nepeuflent aflèmbler leursnbsp;^rccs. Car les chefs ainfi départis auoycntnbsp;mot du guet, pour prede ou tailler en pieces toux ceux qu’ils eftimeroyent marchernbsp;fccours défaits Seigneurs. Et quant aunbsp;^uc de Montpenficr, il pottoit telle inimi-la Religion, amp; auoit eftè de telle fortenbsp;Pratiqué par ceux de Guife »qu’il fe ban-**oic du tout cotre foy-mcfme ,lans pouuoirnbsp;goufterlaconfcqucncc des entreprifes connbsp;flaires. Ne leur reftoit donc plus que cenbsp;ItuIpoint, ce leur fcmbloit,afauoir,dc gai-1 Sfier amp; pratiquer le populaire, duquel ilsnbsp;^ftendoyent tel fccours , que ce feroit ce-luyqui les deliureroit de leurs cnnemis,lcucnbsp;Mettant les armes au poing pour exterminer les Huguenots. Pour'quoy faire,amp; pournbsp;effacer l’opinion mauuaife qu’on auoit con-ceiië àcaufe des eferits Sc libelles diffamatoires publiez contre eux, mcfmement ceftenbsp;temonftrance aux Princes, qui leur eftoitnbsp;dctrcfmauuaifc digeftion: ilfeprefcntavnnbsp;ieiineAduocat(au refus de duTillctamp;dcfönbsp;fiere l’Euefq ) nôme Guillaume des Autelsnbsp;Nn 4
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568 Hiftoire de France^ de Charrolois, qui fit v ne harangue au peunbsp;pIcFrâçois autorifee d’vn priuilege du Roy»nbsp;à laquelle il fut aufsi foudain rclpondu » denbsp;forte que le Cardinal mefme deladuoua cenbsp;Inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que fous main il auoit fait faire, difantque
IV temps amp; fes actions luy feroyent allez toll raifon de tous fes ennemis.
Ttâhifon II acy deuant cfté fait mention comme cóiteMó- Mombrun apres l’appointement fait aiiecnbsp;beud^tenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Gondrin auoit elle contraint de te
chaftice, prendre les armes amp; leuer gés pour fa feot-féedeewx ^^’I^equoy ccux dc Guife aduertis eniioye' deGui'fe* rent lettres du Roy en Dauphiné du 17^®nbsp;Aouftjpar lelquelles ils luyfaifoyent dit®nbsp;qu’il eftoit marry d’auoir pluftoft vft denbsp;fericorde enuers ceux q fous prétexte de R®nbsp;ligion auoyét pris les armes, que de rigueu*^nbsp;de iuftice,dautât que cela ne les auoit nulle'nbsp;met retenus,mais pluftoft empirez,puis q**®nbsp;aucuns de fes fuiets de Dauphiné Sc des efl'nbsp;uironsjgens feditieux Sc de nature turbU'nbsp;lens, abufans de Ca. grace Sc pardô, fe Ceiojs^nbsp;de nouueau oubliez plus que iamais,amp;elle'nbsp;uez en armes iufqucs au nombre defep^“nbsp;huit’cçns hommes , fous la conduite d’v”nbsp;nommé Mombrun, amp; autres fes complice^’nbsp;Icfquelsayâs iaoccupé la ville deMalolTeuenbsp;auCôtat de Vcniflè,amp; de l’obciflàncc dunbsp;pe, yfaifoyenramp; exerçoyentvne manife*nbsp;peditron,port d’armes amp; rebellion, feig^^nbsp;fOutesfois amp;dtfgmfans telles fhofes,m^^
-ocr page 581-Sous François IL 56^9 prétexte de Ia Religio nouiielle qu’ils alle ;nbsp;S^oyent y vouloir maintenir, tendans ncat-^ojns toufiours à fe diftraire Sc fcp arcr denbsp;J^bei/Hiuce dudit Seigneur, amp; efmouuâs cônbsp;fes loyaux fuiets.Aquoy defirâtpour-vaincu delà pertinacité amp; opinia-rctéde ces feditieuxamp; rebelles,le mauuaisnbsp;Portement defquels il ne pouuoit plus endunbsp;J®r,êcvoulant empefeher que ce feu ne s’al-plus auanr, mefmement fur les terresnbsp;'l’EgIife,de laquelle il cftoit le premiernbsp;‘s^confidcrantaufsilaprcfximité de voifi-^^Se,quc ladite ville auoit aucc celles ditnbsp;S'^Uuernement de luy la Motte, il luy com-^andoit d’incôcinent leuergens,amp; faire af-*'niblcr toutes les forces tant de pied quenbsp;'^^chcual eftans en garnifon, ou autrementnbsp;Dauphiné,aucc ceux de la noblcflc qu’ilnbsp;^rouueroit propres à luy aider,pourdelà lenbsp;^ranfpoiter au Contât, amp; autres lieux,où ilnbsp;Poutroit affronter Mombrun, amp; luy courirnbsp;de tout fon pouuoir, rompre fes forces,nbsp;‘^dechalTcr dcfdites terres Papales,amp;au-où il fe pourroit retirer. Et pour ce fairenbsp;prendre l’artillerie amp; munition où bon luynbsp;‘etnbleroit. Bref,de chafticr Mombrundcnbsp;reiix qu’il pourroitprendre, en forte que cenbsp;Mexemple aux autres,cas aliénât qu’ils nenbsp;’’‘^fiftaflent apres la premiere fommation.nbsp;„ Cede cómifsió rcceuë,la Motte Gondrinnbsp;’’f toute diligence deleucr gens pour allernbsp;'romier Mombrun, conic aiiisi le Vicclegat
-ocr page 582-s 7 o Hiftoire de France,
wniquot;'} ’ iuyenuoyafcs forces: ce qui cuyda du comquot; mencement retarder l’entrcprifc dont il fera tantoft parié: mais en fin tourna à l’auanquot;nbsp;tage de ceux qui la côduifoyent, dautât quenbsp;les g ens de guerre eurent par ce moyen plusnbsp;de liberté d’aller amp; venir en armes» qu’ilsnbsp;n’euflent eu autrement en temps de paix.
îé'du'kü- Cefte entreprife eftoir de s’emparer de ne Mali- la ville de Lyon, grande 6c opulente» com-I yon^' chacun fait» afin de donner courage â0lt;nbsp;Princes» amp; y conuoquer tous ceux qui den-royent l’Eftat du Royaume eftre remis fus»nbsp;amp; d’amener les vfurpatcurs d’iceluyà lata*nbsp;fon»à laquelle il eftoit plus que notoirenbsp;d’eux-mcfmesils ne fc fubmetttoyét iamaiS'nbsp;Et fut cefte entreprife drefiee par le SicUi'nbsp;de Maligny leieune » lequel s’cftantachc'nbsp;miné en Prouence pour faire gcnsjaiio^nbsp;fibien drefsc le tout» que l’enrreptife ‘fnbsp;deuoit mettre à execution le cinquie*'nbsp;me de Septembre, quand voicy arriuervf’nbsp;3ictdu Roy de Nauarre, mandant eXquot;nbsp;:menr»qu’on euft à dclai/îèr cefte enri®nbsp;prifcjdontil auoit cfté nouuellcmcnt a«'nbsp;uerry. La raifon eftoit fondce(difoit-il)lj’^nbsp;les lettres qu’il auoit eues de quelque grî^nbsp;Seigneur,qui le fupplioit que iur toutes ch^’nbsp;fes il ie gardaft bic de fc faifir devilles,ninbsp;s’é emparcrd’aiicunesjde peur de dónerco'*nbsp;leur au faux blafmc que luy rciettoyent ftsnbsp;aduerfaires de fcvoiiloir faircRoy de Fracc»
-ocr page 583-Sous François II. 571 fous ombre d’en quereller le gouuernemct;nbsp;’’’aïs qu’il prift la campagne le pluftoftquenbsp;^àirc fe pourroit, Sc qu’il trouucroit afleznbsp;‘^’autres retraites, fans s’amufer à celle denbsp;f-yon qui eftoit trop loin.
Or conuicnt-il noter que ces lettres a-’’oyent cfté enuoyees long temps au para-i^^nt l’aflêmblee de Fontainebleau amp; la con •location amp;publicanôdes Eftats generaux,nbsp;en laquelle on defiroit fur routes chofes quenbsp;^eRoy de Nauarre amp;fon frerefe rrouual-fentjfuft en grande ou petite compagnie,nbsp;®lpcrant chacun de leur faire auoirdeflorsnbsp;la raifon de leurs ennemis. Mais on n’auoitnbsp;peu gaigner ce point furie Roy deNauar-Cela fut caufe que plufieurs voyansnbsp;4^6 les Princes ne pouuoycnt plus riennbsp;entreprendre par armes, fans fe mettre ennbsp;leur tort cuident,dautant que la conuocationbsp;des Eftats auoit elle arreftec en ladite afiemnbsp;l’iee,retirèrent leurefpingle du icu,amp;s’aui-lêrent d’autres moyens, pour fe maintenirnbsp;qu’il en aduinft.
L« Roy de Nauarre confiderant bic tard lafautc qu’ilauoit faite,dc n’auoir creu lenbsp;eonfcil du Conneftablc,qui auoit de fanbsp;part aftèz de forces en main, fans qu’ilnbsp;Rift befoin de mettre le Royaume en arènes, ou en plus grand danger , demeu-*^a fort irrefolu. Car d’vncoftc ilcraignoitnbsp;encourir vn granddanger s’il quittoit tour.
-ocr page 584-Hiftoire de France,
amp; d’cftre tellement abandonné de fes amis»' 3' fes ennemis enflent bon marché de luyj^cnbsp;e fon frere.D’autre coftè, il ncvoyoit pointnbsp;de moyé de mettre fes entreprifes à fin,puisnbsp;qu’il eftoit du tout arrefté par celle coniiocanbsp;tiond’Eftats laquelle il preuoyoit deiioire-ftre,par la force de fes aducrlàircs, tournéenbsp;en vn moyen tout contraire à ce que fes fer-uiteurs amp; amis en elperoyét.Parquoy façonnbsp;clufion fut de temporifcriufques au tempsnbsp;de l’aflèmblee d’iceux , concluant toutef-fois, que fi cependant il eftoit prefsé parfesnbsp;ennemis, alors il fe mettroit en campagnenbsp;ooiir leur aller au deiiâr.nour auov faire il quot;
Limoges,où il fc rangeroit auec les fiennes* Maligny qui auoit, comme dit a elle,nbsp;achemine toutes chofes fi heureiifementnbsp;amp; fecrettement que nulnel’auoit aperce*nbsp;non pas feulement foupçonné, entra en vonbsp;merueilleux ennuy amp;penfemcnr,nefacha'nbsp;que iuger de ceux qui cftoyent auprèsnbsp;Koy de Nauarre, pour voir fi foudainsnbsp;ftranges changemens es chofes de telle ini'nbsp;portance. Et ce qui plus le tourmentoit,c^'nbsp;ftnirau’il auoit ia en la ville vne bonnepaf'
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autres parl’aiitrc porte, en forte qu’on Pouuoit reculer fans danger manifefte
^ftre defcouuerr amp; pris.Et de vray,il aiioit J’°Utueu de fi longue main à ceft afaire,quenbsp;tteux mil foldats qui partoyeut de Prouenbsp;Languedoc à certains iours amp; heures,nbsp;^^^trencontroyent nullcmét plus de troisnbsp;^f’^oisjou de quatre à quatre,ains leurs trai-eftoyentfibicn ordonnées amp; départies,nbsp;'l^e comme vue trouppe auoit difné ou counbsp;fluiten vn lieu, les autres y arriuoyent fansnbsp;“f'’it,nbsp;nbsp;nbsp;feign ans ne s’entreconoiftre, ioinr
uefaits par ceux qui eftoyét delpartis par les
ils cftoyent venus,ilyalloitd’vnlong ^®uips, amp; encor ne fc pourroit-il faire fansnbsp;Stand defordre amp; fans cftre defcouuerts amp;nbsp;Ptins ou mis en pieces,s’allans ietter aux fi-*?ts de la Motte Gondrin. Deles enuoyernbsp;^ufsi en Gafcôgnc ou Limofin,il y auoit entbot moins d*ordre,tant pour n’auoir rie préparé pour tenir la capagne, que pource qu’ilnbsp;«loit paflèr des pays montaigneux amp; fortnbsp;tudes,où ils feroyent bien toft rencontrez amp;nbsp;ptouinces àla.deiiotion de ceux de Guilè.nbsp;bt quanta les enuoyer à la file, il y auoit entant moins de raifon,pource qu’ils n’auroyét
tciirs logis ainfi préparez comme à leur ar-
574 Hiftoire de France,
tiuee. Dauantage il ne leur eftoit pofsible de marcher aiiec armes defcouuertes,amp;s’ilsnbsp;fu fient arriuez là tous nuds, c’cftoit autât denbsp;gens inutiles. En ces extremitez il garda cesnbsp;lettres fept ou huid iours, amp; confultant ennbsp;foy-mefnic ce qu’il auoit à faire pour le plusnbsp;expedient »finalement il conclud de contte-manderles bandes.iVIais fur cela voulant ranbsp;maffer en vn lieu toutes les armes qu’il a-nire,quifut caufe de le faire dcfcouurir amp;nbsp;metre en grand dager. Car faifant porter ennbsp;vne certaine maifon »prochaine de celle oùnbsp;il logeoitj fbixante corfclers,le porte-faixnbsp;qu’on laiflà entrer dans lafalle afièz indifcrcnbsp;tement amp; inconfiderément, apperceutqu'ônbsp;les arrengeoitcorne fion les euft prépareznbsp;pour vn combat,amp; obfcruant pluficnrs boninbsp;mes à luy inconus, amp; qui portoyent minesnbsp;de fbldats, fc douta de quelque chofc.Orcônbsp;me telle maniéré de gens efpient volotief snbsp;les maifonsjou pour defrober, ou pour rapporter ce qu’ils voycnt,ce gaigne-deniernbsp;penfant profiter quelque chofcgt;alla furienbsp;foiraduertir le capitaine de là ville de toutnbsp;ce qu’il auoit veu, y adiouftant rcllerocntdttnbsp;fiengt;que l’autre furefmcu d’en aller aduer-tir le gouuerncur,qui luy commanda deprenbsp;dre 1'quot;' rrnic rr-nc Ktrmtfi'hllfterS dC VlllC
-ocr page 587-Sous François II. 575
^auoir que c’eftoir.
Oryauoit-il en cefte maifon trente ou Quarante foldats logez, Icfquels fe voyantnbsp;Mcinent allaillis,enuiron les neuf à dixnbsp;quot;cures du foir.fans autre fommation necô-*ôândemcnt d’oiuirir de par le Roy,fc mirétnbsp;telle defenfe qu’ils rcpoulTerent viuc-’?cnt le capitaine amp; fes gcns,de façon qu’ilsnbsp;yoyentn’auoir iamaisefté à telles nopces.nbsp;^^“gtiy qui eftoit là aiiprcs,aduerry que fesnbsp;Senseftoyent aflàillis gt; encor qu’il euft con-^Mnc pader outre,niaisferetirer amp;rca-iioyerfes gens à la file, fe voyant ptouoqmènbsp;7 attiré au combar, Si ne voulant perdre
Sommes,qui autrement enflent eftêamp; ‘“y aufsi en danger, fort auec douze ounbsp;Hquot;iQze gentils-hommes ,amp; donne au dosnbsp;^'ces Citadins de telle roideur, que com-æ” qu’ils fulfcnttrente contre vn,fi eft-cçnbsp;le pins vaillant le gaigna au pied, amp; fenbsp;'¦ctirans fur le pont de la Saône, fes deuxnbsp;^toupes iointes cnfcmble qui eftoyent d’en-^”ton cinquante ou foixante hommes,lesnbsp;Pourfiiiuoyent de fi pres qu’ils furent con-f^^’uts d’aliandonncr le pont, amp; d’en laifl'crnbsp;J ^‘iguy le maiftre, comme aufsi de toutenbsp;'’dlç entre le Rofne amp; la Saône, les habi-laquelle eurent tel effroy,quc nul nenbsp;pour aller au fecours de Icurcapitainc,nbsp;qu’il demâdaftà haute voix force pournbsp;’^^uy»ainschafcû demeura en l’éclos defès
-ocr page 588-Hiftoire de France,
murailles, iufques au lendemain de haute heure. £n tout cell: effort,il n’y eut que troisnbsp;hommes ruez du cofte de la ville, entrelef-quels le capitaine du guety demeura.Lesaunbsp;très eftoyent admôncftçz de fe retirerpaifi-blement en leurs maifons , auec promcfîcnbsp;qu’ils n’auToyent nul mal. ,
Ceft heureux fucces donnavolóté â Mali gny de paracheucr fon entreprife, de laquelnbsp;le il s’eftoit departy à regret. Quafionluynbsp;en faifoit reproche,il auoit pour exeufed’a-rioireftè attiré au combat,airifiqu’iltroufnbsp;föjt bagage pour fe retirer. Fartât il enuoyanbsp;par toutes les maifons où il auoitgens, amp;nbsp;aufsi vers tous ceux qui luy auoyentpromisnbsp;fecours, les priant de fortir auec les arm«-Mais pource qu’auparauant il n’auoit donenbsp;le mordu guet ny aucun /îgnahamp;qu’on eft*nbsp;moit l’entreprife rompue ,nul de tous f^®nbsp;fens n’ofa fortir,ny feulement mettre le neznbsp;la feneftre,de crainte d’vne fauflê alarme»nbsp;amp; que les ennemis ayans defcouuertl’ei’^’^^nbsp;prife, les vouluflent maffacrcraii fortirde^nbsp;logis : loint aufsi que Ionauoitpeu depaj^*nbsp;d’armes, amp; que la plulpart eftoyent ia emu*nbsp;Iccs. Toutesfois Malignyiugea celaem,®nbsp;prouenu à faute de cœut,amp; qu’il fenbsp;mauuais fier à gens de ville pour executenbsp;vne telleamp; fi grande entreprife.Ayant d^nbsp;longuement batu le pauéjamp;craignatle ƒnbsp;venu d’eftre chargé, fi d’auenture on
-ocr page 589-Sous François II. 577 couuroit qu’il tuft li petit nóbte de gés, chafnbsp;eunfe retira en fon logis pour fcrafraifthir,-ft'nettantlcsprincipauxCapitaines amp; gen-f*ls-hommesdefetrouuctle lendemain annbsp;®Min chez Maligny, afin d’aduifer ce que *nbsp;ilsauvoyent à faire. Mais quand il fetrouuanbsp;* qu’il eut de plus près penfe amp; rumi.nbsp;’'t au deportcmenr des citadins, defquels ilnbsp;^ttedoit fccours,le petit nombre d'hommesnbsp;Hy’il auoit,comme aufsi d’auoir contremannbsp;Its gens qui luy venoyent, ne reconoif-que danger apparét pour luy amp; les fiés,nbsp;''°gt;fe,dc mettre en ruine amp; dcfolation tou-ft U ville, il (c retira fccrettemet par la riuienbsp;ât donna charge au capitaine Caftclnaunbsp;^duertir les autres de le retirer, en fortenbsp;'l^tle matin venu ne fe trouua que le nidnbsp;^fon logis. Cela fit que les gentils-homesnbsp;^mldats ne s’eftans peu rallier iniques ànbsp;£ '^»chafeun penfa à fc fauuer, apres toutef-®*Squclcs plus aduifez curent mis au feunbsp;les papiers que Maligny auoit laifl'cznbsp;fa chambre ,amp; par lefqucls on enftpeunbsp;^fcouiirir toute l’cntreprife, ceux de la vil-y fauorifoycnt,amp;r les Seigneurs amp; gé-' ^'hommes qui s’y deuoyent trouuer: cenbsp;3^”vint bien à proposa plufieurs gentils-°Rimes Sc capitaines qui auoyent exploitenbsp;ƒ que deftus. A cela s’accordoit le commâ-toient fait par l’Abbé de Chauigny parentnbsp;^larefchal fainéV André,de la maifon
Oo
-ocr page 590-578 Hiftoire de France, d’Achongt;amp; lieutenant pour le Roygt; en l’ab-fencc dudit Marefchal, au gouuerncmentnbsp;de Lyonnoisjafauoird’ouurir les portes ,amp;nbsp;n’empefeher l’ifÏLie à perfonne du monde.nbsp;Et de vray,ce moyne nullement experimennbsp;té au fait de la guerre,amp; moins encores auxnbsp;afaires politiques, amp; eftabli en ceftechargenbsp;pluftofti la faneur de ion parent, que pournbsp;aucune bône partie ne vertu qui fuft en luy,nbsp;s’eftonna li fort,amp; eut fi grand peur de fairenbsp;vacquer des benefices quefon Mecenas luynbsp;aiioit baillez en garde, qu’il fe lailîàaiftmétnbsp;perfuader par les citadins amp; Italiens, quinbsp;craignoyent perdre leurs biens, de faire lanbsp;voye large,amp; drefièr vn pont d’or. Car pournbsp;vnfoldat qu’ils auoyent aperceu à trauersnbsp;leurs verriercsamp;fencftrcsjils en imaginoyttnbsp;cétsde telle forte qu’il ne refta en la ville denbsp;ce party,finon ceux qui y voulurent demeurer, apres auoiren loifir de trois iourspournbsp;faire leur retraitte. Voyla comme cefte grannbsp;de amp; haute entreprife, conduite fi accotte-ment qu’elle aiioit efté àdemy exccutee,futnbsp;abandonnée.Et n’y a doute, que fi Maliguynbsp;euft pourfnyni amp;tcnu bon cftât fécondé desnbsp;fiens, les habitas eufient prins tel parti qu’ilnbsp;tuft: vouhbfans autre refiftanec.
Apres donc que Sauignyfnt reuenua foy-mcfnie, qu’il fcctitqne rien ne paroü-foit,amp; qu’il n’y auoit nul danger, il enuoyanbsp;quérir la MotteGondrin amp; Mangiro,le^
-ocr page 591-$0 as François II. ^7^ • quels venus il fortitdefatàniere, amp; acepm-;nbsp;pagne de trois cens haxquebuziers amp;idenbsp;ceux de la ville qu’il cftimoit luy elite pkilnbsp;loyaux, il ne futqutHion que d’aller viliternbsp;les lieux ,amp; renforcer les gardes dcs.ppi-,nbsp;tes, de peur qu’aucun efehappaft. Ainli leurnbsp;colère fe palîâ fur les inaifons des abfêns*nbsp;quifiirent pillées amp; faccagees: paais poufinbsp;fcla ils ne pouuoycnr rien dcftouurir, «enbsp;^noir quoy ne comment cela eftoir adue-ftijdaiitantquc prcfquetous ceux quis’c'nbsp;ftoyenc ingérez de ces afaires s’elloytntnbsp;tetirez , quand ils prindrenr par foupçonnbsp;vn Gantier ,.ainfi qn’il allait raudant autour de la ville pour fe fauuer,dont il a-woicefteafTez prefle Scimportune trois ou amp;dc unbsp;quatre iours aupasauant, mais il n’en auoit.nbsp;tenu conte, tant il fv tenoit feur de fon bx-;'‘“uj con-fton. Ceftuy-cy pris s’effraya de telle foiTe,,niiK«.nbsp;qtt’encor qu’il appcrçeuft quç lç$ g^ïdes'nbsp;de la porte fainôl Sebaftienne deiiiandaf-lent qn’vne piece dfaTgjent,commc plu ùenrsnbsp;fois il eftoir efehappé à ce prix allantamp;r-vc-nant pour autres afaires J qu’il comp}ença,nbsp;d’en conter des vieux iufques aux nour.nbsp;tteaux. Il s’en rrouuaep la.compagaiie quinbsp;euflentbien voulu qù’ilfc full tcu: mais ils.nbsp;futenten fin contraints pour la,crainte denbsp;leurs cópagnós,de le mener au Gouuerncutnbsp;luy reciter ce qu’ils auoycnt entendu: dc-quoy il receut vne aife incroyable. Lors luy
Oo t
-ocr page 592-580 Hiftoirc de France, ayant promis la vie faune, le Gatier dit plusnbsp;lt;ju’il n’en fauoit.acçufant tous ceux qu’il conbsp;noiflôit de l’entreprife, demanicrc que plu-ficurs furent contraints fe retirer pour cuhnbsp;ferla furie.
Sur ces entrefaites arriua à Lyon vn nome la Broflè qui penfoiry trouucr fon mat-ftre,ainfi qu’on luy auoitafsigné le iour. E* liant reconu, il fut prins amp; mis ptifonniernbsp;par foupçon:amp; pourçe qu’il ne vouloir riennbsp;confenêr,Toijrueon Licurenâr criminel luynbsp;fit donner la gchennc amp; queftion ordinairenbsp;amp; extraordinaire, telle qqe iamais hommenbsp;ne recent la pareille fans mourir, combiennbsp;qu’il n’y cull aucunes charges ni informations contre luy. Et de ccltç colcrc,3 lalîm-ple accufation du Gantier fourrier des ban-deÿjamp;r fans autre forme ne figure de proces,nbsp;trois hommes de la ville furent pendus furnbsp;le champ, pour auoir loge des foldats, (h-foit-il. ¦'
lm brigâj f Morre Gondrin amp; Mau giro auec leur ^c’aceor füitte vfeient de grandes menaces amp; brauanbsp;maquot;s*iû des contre ceux de la ville,mefmemcnrconnbsp;partage du tfc Ics flifpcdls de l’Euangüe : amp; fiifccUnbsp;Seigneursdcfpcfcherent à la Cour,faifansnbsp;entendre tour ce qui elloit pâlie, Si qu’ils a-uoyét peu apprédre du Gantier, difas q quatnbsp;à laBroflè, il .luoit fi bonne bouche qu’onnbsp;n’auoit rien peu tirer de luy.Or s’attendoyetnbsp;ils qu'on leur mandait de ruiner tout, S£nbsp;qu'aucc
-ocr page 593-Sous François It. '58t ^n’aueccc (impie ni andern ét ils fc feroyentnbsp;^'^hcs.Mais k Marcfchal fainél André gt; qüinbsp;*^ftoit gouucrncur en chef, amp;feit à cc leurre,nbsp;*** Vouloir aiioir fa part. Afin donc que ccnbsp;'^yagc ne luy Fuft tefufe, il donna à enren-à ceux deGuife qu’il conoilloit laBrofiè,nbsp;5“! fauoit beaucoup des afaircs du Roy denbsp;^’anaiTcamp;du Prince fon frère, en forte quenbsp;® on le laiflbit aller à LySjil efpcroit n’en re-quot;^nir iamais fans apporter fuififantes char-amp; informations contre icfdits Seigneursnbsp;pour leur faire proces, ce qui vicndroitlcnbsp;fûieux du monde à l’enttce des Eftats. Cafnbsp;Prince les voulant aceufer, comme il di-foit l’auoircertainement entendu,fc rrou-'’®roitluy-mefmc atteint de crime de Icfcnbsp;^aiefte, qui feroit le meilleur amp; plus próptnbsp;’’’oyen de le faite mourir,fans que pour ce-^ai! en auinftaucun trouble au Royaume,nbsp;chofes cftans ainfi faites en fa prcfcnce,nbsp;confentement des trois ERats.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;'i
Ceux de Guife eftonnez à merucilles, amp;c aifes tout cnfcmble d’ouyr reciter de fi grannbsp;des chofes,amp;confiderans que ces ifluesé-ftoycntdcmcfmcs celles de Pentreprife denbsp;Amboyfe, commencèrent à bicnefpcrcrdènbsp;leurs afaircs, amp; prindrenr de là occafion denbsp;tanTcurcr la Roync mere , difant que puisnbsp;que Dieu auoitefte ainfi contraire aux Pro-teftans d’Allemagne en leurs guerres, amp; denbsp;nouucau contre les Huguenots, qui eftoyétnbsp;Oo J
-ocr page 594-.58K Hiftoirc de France,
dç mefmc farine,elle aufsi denoit tenir pQUf ,tout terrain, qu’elle auroit vne fin heureufenbsp;, de leurs en treptifes. Ayant donc meurcmetnbsp;polic ies remonftrances.amp;raifons du Ma-ficfçhal fainól André,ils jugèrent qu’il cftoknbsp;, trefrequis amp;'fleceUâirc, qu’il allait à Lyonnbsp;ponxdonner ordre à toutes chofes. Ce quenbsp;ladite Dame leur accorda: mais il ne liiy tutnbsp;- rien tant recommandé que de mettre peine d’auoir informations amp; charges fiiffi-fantes contre les Princes. Et afin que leditnbsp;Marefchal ne demeurait trop longuement,nbsp;lettres furent dçfpefchees aux luges denbsp;Lyon pour leur recommander ceft afairc,nbsp;amp;c les preflèr de preparer les preuues contrenbsp;ces Princes, auec grandes promelîès dere-oompenfe de leurs feruices. Sauignyaut-fi fut gratifie, amp; furent mandées parlamcl-me defpefche à la Motte Gondrin lettresnbsp;du, Roy du 11. Septembre , par lefqucllcsnbsp;ilrrouuoit fort bon ce qu’il cltoir demeu-xé à Lyon en attendant l’arriuee dudit Ma*-, cefchal, afin de contenir le peuple en repos»nbsp;amp;¦ prendre refolurion auec luy à fon arriuecnbsp;lyrtant d’afaires qui fe prefentoyent ordinairement. Et pour ce que ledit Marel-:ehal s’en alloit pleinement informé defonnbsp;intention ,,fa Alaiefté vouloir qu’il luyo-beift comme àluymefme. Et où fa prefen-ce ne pourvoit plus de rien feruir à lafeur -rede la ville, Içdit Seigneur entendoitqud
-ocr page 595-Sous François IL 585 feretiraft en Dauphiné» pour tou fiours a-^oit l’œil à defcouurir ce qu’on voudroitnbsp;fa-ire. Etmefmemcnc veiller ce malheu- ,,,nbsp;Mombrun, lequel, à ce qu’il auoit entendu par les lettres dudit la Motte,amp;cel-‘fs du Sieur de Suze eferittes au Duc denbsp;^uifefon oncle,s’cftoit refueillé, amp; auecnbsp;ou quatre cens hommes, qui s’eftoyentnbsp;falliczauecluy, auoit pris le lieu d’Orpicr •nbsp;ïc- Mais puis qu’il perfeueroit en fon opi-*5*iftreté,il le faloit chaftier fc Ion fa temeri-qu’on regardaft tous moyens de luynbsp;lettre la main fur le collet, donnant vne finbsp;l’onne amp; roide eftraitte à ceux qui lefuy-“oyent amp; fauorifoyenr, que cclafuftcaufenbsp;•^’intimider les autres. Cependant il ad-'îertiffoit ledit de Suze d’y prendre garde denbsp;fon collé, amp; de s’aider do fes voilins Sca-”’’s;caraufsi ledit Seigneur s’afiêuroit qu’ilnbsp;n’aitoit faute ni de moyens ni de bonne volonté.
Nous auons dit au commencement de ordonnâ-te regne,comme les deniers prouenans des -Z’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/•-' r Inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ dcsboracc
conhrmanons des orhees huent cionnèza que lî les laRoyncmere àtelle côdition que d’autres i rigansnbsp;y auroyent leur part. Et pource que 1 argentnbsp;ne venoit fi diligemment qu’on defiroit, maichansnbsp;lettres patentes furent expédiées pour les p0^'e7vi^nbsp;''enircôfirmerdâs vn mois,fous peine q fai- ftementnbsp;fit autreraét l’exercice dcfditsz offices feroitnbsp;defédu aux officiers, leurs gages retenus, amp;
bo lt;
-ocr page 596-584 Hiftoire de France, eux punis en outic comme infraóleurs dcJnbsp;ordonnances royaux
Le Marcfchal fainôl André eftantarriuc à Lyon mit toute peine d’accomplir fa charnbsp;gcjà cjuoy nous le laiderons trauailler, pournbsp;déduire cependant les adions de la Motte Gondrin apres qu’il eut conféré ancc luynbsp;de ce qu’ils auoycnt a faire.
stratage- Eftant donc retiré cu fon gouuernemét, Inan.'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sieur de Suze fe mettent en cam-
pagne,auec plus grandes forces qn’aupa-rauant, lefquellcsiointes auec celles du Pape ils entreprirent d’aller furprendreMoni-• brun: lequel eft.atà Icurarriuee à Moulansà trois lieues pres de luy, ne leur voulut donner la peine de pader outre, ains leur vintnbsp;audeuant. Or n’auoit-il que trois ou quatre cens bommes , toutesfois fe confiantnbsp;de leur vaillance, amp; de la dtuationamp;adref-fc du pays qui eft de foy fort montucuxamp;nbsp;difficile, il s’adeuroit de donner beaucoupnbsp;d’afaires àl’cnnemy. Ayant doneques ad-«erti fes troupes qu’il n’eftoit lors queftionnbsp;de combattre pour l’honneur, ni pour acquérir richedês : mais pour la vie, fansc-fpoir de compofition amp; grace , auec vnûnbsp;félon ennçmy, homme fans foy, fans religion, fans honneftercgt;amp; qui les auoitianbsp;trompez tant de fois : amp; les rrouuant ddposnbsp;pour le combat, il les départir en trois cm-bufeades en lieux où la Motte deuoit ne»nbsp;cedairc-
-ocr page 597-Sous François I r. 585 cefTairctncnt pa(rcr,amp; d’où ils fe pouuoyct .nbsp;lecourir les vns les autres, amp; fc rallier fansnbsp;perte d’hommes , Sc leur commanda cx-pteflement de ne fc dçfcouurir ni charger,nbsp;n’euflent fon fignal: Car il cfperoitnbsp;pour fa dtrniere main, donner ordre qu’ilnbsp;^etoità iamais mémoire de cefte rencontre,nbsp;“autant que tenant la caualcric enclofenbsp;“ans fes embufehes amp; corabatue dans vnnbsp;'^alon d'vne riuierc amp; rauines d’eaux quinbsp;'^oiitoycntaflez impetueufemenr ,il s’aflèu-^oit qu’il i^’çn cfchappcroit aucun. Voy la,nbsp;^y-ic, comme il s’attendoit d’auoir farai-‘on de tant d’outrages à luy faits, apres lanbsp;«y iutee amp; promife h folcnncllement.Maisnbsp;Hoand ce vint à l’arriuec de celle caualle-^^eJes icuncs gens qui eftoyent en l’vne desnbsp;^tnbufrùf1».cnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;In narienri* r4’-»rr^»nUr»
‘aitcs tomboyent en l’eau dru comme mouilles. Ce qu’ayant veu la Motte Gondrin Suieftoitfurle derriere,il fc retira hafliuc-^ent en la plaine,attendant fes gens quinbsp;‘Uyoyent en mcrucillcux defordre. Et dit-i*ii que fi ces ieunes hommes eufient eunbsp;patience,nul n’en full allé dire des nou-
-ocr page 598-:5 86 Hiftoirc de France,
P etraitc hontetifenbsp;de la Motnbsp;teGüdiin.
ceft effort luy donncroit loifir de pouruoir à fes afâircs pour fe retirer. Toutesfoisnbsp;il ne perdit courage. Mais fuyuant la victoire s’en vint renger en bataille à lanbsp;plaine où eftoit la Motte Gondnn , lequel cnfemble fa compagnie elloyent encores efpris de telle frayeur qu’ils luynbsp;en donnèrent tout loifir. Là fe drelferentnbsp;plufîeurs efcarmouches d’vncpartamp; d’autre, cependant que chacun fe rengeoit ennbsp;bataille , où les gens de la Motte auoy-ent toufîours du pire ; car en fa prefencenbsp;on tuoit de fes foldats,on lesprenoit pH'nbsp;fonniers ,on les defpoiiilloit amp; defarmoit.nbsp;Les vns efloycnr relafchez auec fermentnbsp;de ianiais ne combattre les enfansdcDieu^nbsp;Les autres iuroyent y auoir efté attraineznbsp;comme par force . Et combien qi'«nbsp;Motte Gondrin ciifl rengé fes batailles»nbsp;qu’i Is fulTènt cent contre vn, amp; que Mom'nbsp;brun n’euft que trente ou quarante chc'nbsp;uaux en fa compagnie afièz mal en ordre»nbsp;fl eft-ce qu’il ne fut iamais chargé.nbsp;la Morte fe retirant fit au mieux qu’ilp^“*^’nbsp;quittant le champ à l’cnnemy Sc à.nbsp;tioimc, qui le fuyuit plus d’vne lieue,nbsp;preffa de fi près que les chefs n’en receurenfnbsp;que deflionncur. Ce que Ion trouua fort 'nbsp;ftrangeeftrcaducHU à Gondrin viel/olo^jnbsp;amp; lequel parles armes auoit fait autantnbsp;preuues dcfapccfonne qu’homme
Z'
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^’^rnpsifc vantant de petit compagnon d’e- jucuirt? venu aux degrés d’honneur ou il cftoir,
’Ciuoir de cheualicr de l’ordrCjCapitamede ^‘¦iquante lances amp; lieutenant du Roy en ccnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’
Bouuernemét de Dauphiné.Mais fa lafehe-eftoit ouuertement aceufee en cc que pre- couwdsi *’'*erement par fes hazards amp; ftratagemesi **nbsp;Puis par fes rapines amp; Tançonnemens il a-^’oit amafle de grandes richellès dcfqucl-Ics il fe fafehoit quitter la po(refsion,amp;.'hasarder fes vieux iours cotre tels dcfcfpcrczgt;nbsp;^^Iiofequi adulent couftuinicrcmcntà ceuxnbsp;W preferent les gains amp;richelîcsde«honncnbsp;à leur honncur.Et de vray il ne fc trouua
•aniais vn tel Arabe. On dit aufsi qu’il n’a-“oit aucune enuie deruinerdutoutMonr-parce qu’il luy feruoit d’vne vache à iaia.Car par cc moyen il acrochoit fouuentnbsp;Pape bonnes fommes de deniers , qu’ilnbsp;gt;a cuftpas eues autrcmenr.aufsi ne faifoit-ilnbsp;fi la croix n’alloit dtLiant,
Or pour retourner à Mombrû jcófidcrat Retraite ^u’iln’auoir aucuns viurcs ni cfpcrance denbsp;‘^cours,veu que l’cntreprifc de Lyon cftoit r, femmenbsp;j°pue,amp;toutes chofes dcfolecs à l’entour de
• de forte qu’en fin fes ennemis le pour- je terri-*®ycnt ailement accabler : conoifiant aufsi hi«
^ffroy des ennemis ehre tel qu’il ne feroit * *i*runcment poutfuyui ni cfpié gt; il donna oita.nbsp;‘^®ngéà fes gens,qui curent tout loifir denbsp;’^ctoutner en leurs maifons, ayant de fa part
-ocr page 600-$88 HiftoiredeFränccgt;
jMvUîJii» refoludefe retirer amp; abandonner fonbien à la merci de l’ennemi, laquelle conclufionnbsp;pnfe,il s’accompagna d’vn icune aduocat denbsp;Exemple Grenoble Matthieu Dautrine, lequel pournbsp;teftibk l’auoir iufqucs alors conu fidele amp; affedió-«whifon. nè à fa querellcjil préféra à tous autres«amp;luynbsp;promit qu’il auroit roufiours part à fon bié,nbsp;voire iufqiies au dernier denier. Mais quadnbsp;Matthieu le vid au chemin de Merindol,nbsp;pour de là fe retirer en Allemaigne,outre lenbsp;danger des chemins il l’cftima homme per-mcre' det du amp; fiins tecours. Parquoy il côclud en foynbsp;ctahifon«. mefmc de le faire prendre à la premiere oc-calion, afin de non feu lementeuiter le danger de mort,mais auffi trouuer le moyen denbsp;fc faire riche, comme i 1 auoit tenté tous hazards pour auoir des biens que lesvoyesornbsp;dinaires luy auoycnt iufqucs alors déniez.
Eftans doncarriuez en Prouence cnvnC petite ville appelée leBufqucr,Dautrine s’acnbsp;cofte de quelques gens qu’il conut aduer-faircs de l’Euangile,par l’inquifition qu'ilsnbsp;luy faifoyenr de Mombrun,leur dit qu’il c-ftoit là, amp; leur demanda fccoiirs pour le prenbsp;, dre, ce qu’ils luy promettent amp; courent auXnbsp;armcs.Ccpcdant Matthieu commcce à s’ef-cricj- tout haut: Force pour le Roy. pour appréhender ce malheureuxMôbruncapitaine des Huguenots. Etfc voyant fuvui vientnbsp;fauter au colct de fon maiftre, s’attachant anbsp;vnc groflè chainc d’or qu’il auoitpenduc au
-ocr page 601-Sous François IL 589 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 o
gt; laquelle liiy demeura entre les mains. ^ombriin cftonnc de fe voir trahi amp; allai 1 li .nbsp;“Cctluy auquel il fefioit le plus, le terrafle,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;
^le fauuant par vnc feneftrc dcflogê^t à ^''auers champs,rrouue vn pay l'ant auquel ilnbsp;change fa iupjgt;e de velours à la fienne de toinbsp;en celF equipage gagne Merindol. Sanbsp;‘tmrnc en ce tumulte apres auoir efté enric-retnét pillee amp; faccagee de tout l’or, l’arget,nbsp;“ïgucs 8c chaînes qu’elle emportoit pournbsp;‘CS ntcefsitez,par ce mcfme traiftre 8gt;: les cônbsp;P^g«ons,trouua moyen d'aller apres fon manbsp;en habit de femme devillage,dc fortequenbsp;tousdcuxfe rencontrèrent. Daurrinc fen-UntMombrun cfchappc,afin d’auoirleplusnbsp;'lefon bien qu’il pourroit,s’auouë à la Mot-fc Gondrin, amp; ainfi s’eftât approprie les ehenbsp;“aux,mullets,armes, habillemens amp; vailTclnbsp;le d’argent d’iceluy,s’en vient rendre à Gonnbsp;dtin, liiy baille les moyens de pouuoir fur-Prendre Mombrun au paflàge de Sauoye, amp;nbsp;lay raconte rout ce qu’ihfaitdc fes afaires,nbsp;comme aufsi de celuy des Princes . Et encornbsp;qu’il n’en parlaft que par conicdures,pournbsp;u’anoir bougé du pays, fi s’attendoit-on biénbsp;^u’ilferuiroit d’vn bon 8c feurtefmoin,comnbsp;Oleaufsi il en donnoit grande efperancc, c-ftât homme accortamp;rusc, bref tel que ceuxnbsp;defquelsonauoitàfairepour drefl'erle pa-quetdes Princes.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cuvotin
Alexandre Guyotin cependant voyant piirônier.
-ocr page 602-ypo Hiftoire de Ftance, 1’ifïlwdfcfcs afaires reporter mahainfi (jnenbsp;N-îombriin prenoit le chemin de Merin-dol,print cc lu y de Sauoye pour gagner lenbsp;Eays des Ligues. Mais eftanr pres dè Grenonbsp;le, il fiitarreftéparfoupçon pourminiftrenbsp;de Mombrun,amp; mis es mains du Vi baillifjnbsp;lequel le garda fongneufement . Eftantnbsp;monftrc à d’Autrine, il dit que c’eftoitee-luy qui auoit efmeu amp; mis les armes aunbsp;poing de ceux du Contât deVeniiTe: maisnbsp;honobftant cela eftant Guyotiir hommenbsp;aduilc amp; verle en telles matières »ce iugenbsp;ni fes afsiftans ne pouuoyent mordre futnbsp;luy , en forte que par fauté de tefmoins founbsp;proces demeura pendu au croc,attendant lanbsp;volonté du Duc de Guife, lequel commanda qu’on le gardaft afin de le confronter auxnbsp;Princes.Cequifut fait,encor que ledit iugenbsp;euft lettres pour iuger telles gensfansap-pel, amp; qu’en vertu d’icelles il en euft ia faifnbsp;brancher plufieurs.
Tiaiflre aueuglénbsp;diuinc.nbsp;ment.
La Motte Gondrin ayant eu quelque gage de fidelité d’Autrine , luy bailla géspouf aller aguetter Mombru au pallàge. Enquoynbsp;il fc porta fi finement qu’il le cuida furpteU'nbsp;dre amp; fa femme aufsi,lcs ayant rencontreznbsp;vn iour de marché fur les frontières denbsp;Dauphiné amp; Sauoye, defgnifez en boulangers, amp;¦ portans du pain dans des paniers ennbsp;vne ville là prochaine.Matthieu rcconutla-diteDame,amp; regarda attetiuement lemary»
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It remarquant par la balafre qu’il anoit à tra nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; / »/v
Uers laioué.Maisfoit qu’îl’Kift cfmeu de hô ' nbsp;nbsp;nbsp;f
te ou de compafsion, ou bien touché d’aueu glemét ou elblauifi’einét, côme il aduiét founbsp;lient en tellesextremitczjtât y a qu’il leur fitnbsp;place. A 11 fs i Mombruncôrrefaifoit finaifuenbsp;ment le payfan,que la balafre par laquelle ilnbsp;fiftoir dcfigné ne fut appercéuè d’aucun denbsp;lâcompagnie qui les fuyuit allez lôgucmct.nbsp;Voyla comme 11 fe fauna miraculeufemenrnbsp;ts terres de Geneuc amp; de Berne, combiennbsp;tfi’i 1 fil ft pou rfuy U i fur tous autres.
Orpour retourner auMarcfchal Saind LeMiref-^mltéjiln’eft croyable quelle diligence il faifoit de verifier l’entrcprife de Lyon auoir gent mininbsp;^fté faite par le commandement des Prin-
; en quoy les iuges n’efpargnoyent cuife. lents peines , ôr pareillement à luy advelTer-amp; pratiquer des faux rcfmoins à la façonnbsp;de patler du Gantier, afin de fortifier lesnbsp;prennes que Ion efperoit aufsi bien fairenbsp;tomber fur tout Iccorpsdelaville,commcnbsp;tûulpables amp;confcnt3nsàla confpiration:nbsp;puis voyans que les charges du Gantier n’e-ftoyent alTez concluantes à leur gré,il vferetnbsp;de telles menaces cotre luy amp; le traitèrent finbsp;tiidemét,qu’il fe fumit atout faire amp; tour dinbsp;te,tant il auoir grand’ enuie de fauuer favie.'
Eu ce mcfme téps,lcs deux freres de Cha tes Jeux gyfutentpris en leurmaifonde Dauphiné c'hingi!nbsp;pît la diligence de Sainét Chaumont leur
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•n'.
591 Hiftoire de France, coufin germairijdefquekjcftinsaccufez dunbsp;fai€t de Lyon,on efperoit tirer beaucoup denbsp;preuiies,d’autant qu’ils faifoyentprofefsionnbsp;de la Religion ,amp; qu’ils cftoyent gens d’e-fprit 8c de menecs:niais on n’en fceut ricntinbsp;rcr,combien qu’on leurcuft recolle amp; confronté plu/îeurs tefmoins ,lefquelsceux-cinbsp;monftroyent eftre faux,amp; atciltrez par leManbsp;refchalamp;ceux de Gtiife,pourauoir leiirbié.nbsp;Quant à leur Religion, ils ne la difsimule-rent point: mais ils maintindrcntquccequenbsp;Ion leur obiedoit plus outre, eftoit puremctnbsp;calomnieux : toutesfois on les garda bien c-ftroittemcnt,amp; leur fit-on de piteux trait-temens.
Ia BnrJc «templenbsp;d’vne fin-guliere c6nbsp;fiance.
Quant à la Borde gt; combien qu’on gehenné outre mefure, amp; qu’on î’euftnbsp;, quedcfmembré fans qu’on y euft rien ptfquot;nbsp;té,fi cft-ce que le Marefchal eftimant qi’’*”’nbsp;I’euft'efpargné, amp; qu’il luy pourroitnbsp;chanterautrelangage,le fit remettreennbsp;prefcnce fur la qucftiô:mais apres auoiry®^nbsp;la manière de laquelle ilauoit eftetraitre’nbsp;qu’il n’y auoit membre ni os fur fou c®nbsp;qui ne fufttnt diftoquezamp;outrageHfen’®®^nbsp;tirezril changea d’opinion, amp; futcontr®quot;’nbsp;de dire qu’il n’euft iamais penle vn hon^’’’^nbsp;pouuoirtat fouffrir fans mort, amp; que lanbsp;de eftoit loyal feruiteur de fô maiftre, s’ilnbsp;fut onques. Or difoit-il cela, pour-auf^^nbsp;qu’on ne l’aiioirpcu faire condefeendt^
-ocr page 605-Sous François I I. 583 lien dire contre fon imtftre pour menacesnbsp;de mort cruelle amp; pvomefle de biens qu’onnbsp;euft feeu faire ; carony auoit employénbsp;lotîtes fortes de gens qui le pouuoycnt persuader de racheter fa vie au prix dcLiniorfnbsp;du Prince,qui ia cftoit tenu pour mort amp; dunbsp;^out ruine . Sainû André aiifsi y auoit employé tous fes fens , de forte qu’il y perdoitnbsp;toute efperance ^cn’auoit-on autre rcfponfcnbsp;d';lüy,finon quefonraaiftre cftoit Princenbsp;'’ettueux ôc (a.^c , lequel pour mourir nenbsp;^oiuiroit auoir rien attente contre le Roy amp;nbsp;Soil Eftat,
. Les bruits de ces cruelsrourmens enners s.Andrf tsprifonniersfurent cxprellèmétfemez par ’æ?
^'ille pour efpouuanter les plus grands, amp; ^’ouftoit-on que Ion en feroir autâtaux prianbsp;^‘Paux de la ville, d’autant qu’ils fc trou-^°yent chargez de la confpiration, amp; que lenbsp;pips de la ville y auoit donné confe/itemét.
^Sait, S. Andrécommâdaà vn de fes ferui ^^uts auql il fe fioit le plus,dc leur tenir propos fccrettement,amp; de les anéurcr de la bô-’’t volôté du Marefchalen leur cndroitft.Oinbsp;’'^‘oit-il à faire d’argent,parquoy il les prioitnbsp;i;unftamment de luy vouloir prefter centnbsp;quot;hlcfcus, (ce preft cftoit à dire donner) Scnbsp;.lexempteroit de la calamité en laquellenbsp;^^alloyententrer,lî on ne luy accordoit (anbsp;,®*iiande. Mais il ne fctrouua vnfeul quinbsp;vouluft bailler le liard a cefte condition,
Pp
-ocr page 606-594 Hiftoire de France, dautant qu’ils fc fentoycnt nets de toute ac-cufation, amp; n’y auoit en la villc,à dire Icnbsp;way gt; que certains hommes de moyenne amp;nbsp;petite condition, qui euflent donne confen-tement à cefte entreprife, encor ne leurpar-loit-on que de loger gés pour trois ou quatre jours, afin de les faire tnfemble partir amp;nbsp;armer pour aller trouuer les Princes, quinbsp;vouloyenr öfter les tyrans d’auprès du Roy.
Le Marcfchal n’ayant rien profité de cc cofté-là, vient de cenr mille cfcusà quatrenbsp;vingt«, de quatre vingts à foixante,dc foixanbsp;te à quarante,de quarante à trente,de trentenbsp;à dix mil elcusimais aiitâtgaigna-il au gradnbsp;qu’au petit . Parquoyon recourut aux mai-fons priuees des plus fufpeds de la Religion, les aucuns defquels eftoyentabfens,nbsp;les autres tenoyent bon, fins toutesfois vounbsp;loir rien de/gainer.Dequoy le M.uefchalcônbsp;ceutvn tel dcfpit qu’il Ce dcliber.i de faire dunbsp;pis qu’il pourrait. Cependant il les menaçanbsp;défaire deux Citadelles,de les munir,amp;ynbsp;mettre garnifon aux defpês des Ciradini,amp;^nbsp;dauâtagede faire vn forrau rnilieu dupontnbsp;de le Saône,afin qu’ils ne fe peufTentfecoa-rir les vns les autres, pen faut par Id amenernbsp;ces gens à raifon. Et de fait-il commença à faire befongner fur ledit pont, amp; aunbsp;lieu où on auoit délibéré de faire lamai-fon de ville. Et afin de pa/lèr plus atiant,nbsp;ceuxde Guife hiy enaoycrent lettrespaten^
tes
-ocr page 607-Sous François II. 595 tes du Roy , contcnans vn pouuoir biennbsp;ample, où récit cftant fait bien au long desnbsp;efmotions fiinicniies en tout le Royaumenbsp;par les menées des rebelles: de la grace amp;nbsp;faueur dont on auoit vie cniiers eux : de lanbsp;conclufion prife en l’alTemblee n’agiicrcsnbsp;faite à Fontaincblcaude Roy fc plaignoit de,nbsp;ce que plus il vfoit de bénignité » plus cesnbsp;tnefehans mutins s'cflcaoyenticn force qu’ilnbsp;voyoid ordinairement leur mauuais coura-,nbsp;ges’accroiftre pour fubuerrir tout l’Eftatdunbsp;Royaume, amp; le mettre en proye. Que toutes ces chofes,difoit-il, le contraignoyentnbsp;depouruoir au repos public, en chafliant runbsp;dement lesmefehans quis’eftoyentclleucznbsp;en Dauphine,Proucnce amp; Languedoc contre luy,amp; fa iuftice. Et que neantmoins on ynbsp;verroit reluire faclemencecnuersccuxquinbsp;fevoudroyent réduire . Il vouloir donc quenbsp;le Marefchal fe tranfpottaft cfdirs pays auecnbsp;toutes les forces qu’il verroit eftrc neccHài-res pour réprimer les feditieiix, corne ennemis de luy amp; de fon R oyaume, faire ouucr-turedes villes amp;chart:eaux auec le Canon,nbsp;•pettre en pieces tous ceux qui refifteront ànbsp;Ion authorité , rafet leurs lieux amp; maifons,nbsp;Scelles où fe feroyct faites les aflcmblecs Si-conucnticules,amp; celles aufsi efquellcslesnbsp;Predicas aurôt logé, ou efté receus amp; recueilnbsp;lis, defendant de iamais les reedifier. Quenbsp;Pp i
-ocr page 608-59^ Hiftoire de France^
û les’feditieax s’eficuoycnt, il pourroicmatt der les forces. circonuoißnes des gensnbsp;d’ordonnance, l’arriereban amp; legionnaiynbsp;ICS, à ce que la force luy demouraft :poijr-roic aufsi metrre garniibn où il luy femblc-roit bon , ôc 'conzr'a.indre les habirans denbsp;leur fournir de viure pour eux 8c leursnbsp;chenaux. Finalement les rebelles rerirc9nbsp;amp; rompus, il eftoit dit qu’il ferait venir tous ,nbsp;les gens dc'iuftiee amp; autres gentils-hommes qui l'uy fembleroit bon, pour s’engae^nbsp;rir des moyens de furprendre les nffèinbleesnbsp;ôc conuenticules,auec leurs miniftres amp;prenbsp;dicans , afin de leur eftre fait fomma.ire procès extraordinaire amp; fans appel, par vn niai-ilve des requeftespour ce enuoyê . lt;'^3^ s’ilnbsp;£e rroinioir des officiers dudit Seigneiif ynbsp;ayans adhéré, fâuorifé ou conniuc par notoinbsp;re'ncghgence , ils fèroycnc fufpcudus oupdnbsp;uez de leurs oFiices.Et fcmblablcmenr contre les villes qui axioycnt delinqué il feraitnbsp;procède par mu 1res,amendes honorablesnbsp;cuniaiies amp; fufpenfions de leurs priuilegcs,nbsp;öcaufsi contre les habirans parriculiers d’icelles , amp; leurofteroir les armes félon qn’dnbsp;le trouuera bon. Et en fin qu’il ordonnerontnbsp;«les deniers pour le payement des gens d®nbsp;guerre,de l’artilleric amp;r autres frais neceilai-
rcs.
maief Telles amp; pareilles lettres furêt auisi diecs au Duc d’AumaIe,aux Maceichaiix
Dril-
-ocr page 609-Sous François IL 597 Rriiïac amp; de Termes,an 1 quels le reftedunbsp;Royaume eftoit départi pour y aller faire le de ceux denbsp;^Wnage qui fera dit en fon lieu.
Ceux de Guife ayans entendu le re- Premier four des bandes d’Efcofl'c forties fuyuantnbsp;Ittraidc de paixjduqucl nous auons fait mé cuife abunbsp;fion.les ioignirent aux vieilles bandes vc-fiHes de Piedmont, Mets amp; Picardie pour poor t-^eur garde ,aucc douze cens hommes d’ar- ,nbsp;“gt;cs , referuez outre le departement cy condénbsp;dcfliis. Ce fait ils firent vnc defpefchcdu fans '«“pnbsp;Roy au Nauarrois , pat laquelle le Prin-
de Condc eftoit enargé d’auoit entrepris contre l’Eftat dudit Seigneur,amp; de s’eftre voulu emparer des meilleures villesnbsp;du Royaume pour fe faire Boy. Ce que ledit Seigneur ne pouuoit ailemenr croire'.,nbsp;toutesfois pour en auoir le cœur net, leditnbsp;Seigneur prioitJe Roy de Nauarre de le luynbsp;enuoyeren bonne amp; fcurc gardeifinon qu’ilnbsp;fetoitluy-mefnic contraint de l’aller quérirnbsp;anec fi bonne compagnie,quc la force luynbsp;endemcurcroit.
Le Roy de Nauarre rcfpond , ne pou- s,geamp; noir croire fon frère auoir entrepris contre gnue refft perfonne ni Eftat, comme aufsi n’ennbsp;auoit-il nulle occafion : mais que pluftoft Nau««.nbsp;il voudroit bazarder la vie amp; les biensnbsp;pour la conferuer contre ceux qui feroy-ent fi téméraires de l’entreprendre: amp; nenbsp;faifoit doute que fes haincux,amp;ennemis
-ocr page 610-55gt;8 Hiftoire de France, qu’il auoit pies de fa perfonne, ne luy euf-fentprefté cefte charité par leurs fauflès calomnies amp;. acciifanons.(^e s’ils fe vouloy-ent rendre partiesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;penfaft trouuer
la iufticc ouuiierte à la Cour, il conoifTort l’innocence de fon frère fi grande, que luynbsp;mefmes ne feroit difficulté de l’y mener,nbsp;amp; iroyent en fi petite compagnie qu’on au-roit occafion de croire route autre choienbsp;de luy, encor que,graces à Dieu , il eullnbsp;tant d’amis que s’il les vouloir employer,nbsp;il efpcroit bien ne tomber à la merci denbsp;fes ennemis qu’il fauoit preparer leursnbsp;forces fous le nom amp; authorité dudit Seigneur. Que s’il y auoit gens en ce Royaume qui eulTent entrepris fur fon
amp; authorité , il efpcroit bien demonftref que c’eftoyent tels impofteurs mefmes q“*nbsp;rciettoyent leurs crimes fur les innocens:nbsp;n’ayans tous les Princes de fon fang riennbsp;plus cher en ce monde , ni tant recommandé que la conferuation de fa couronne , laquelle ne pouuoit eftre elbranlecncnbsp;transferee que ce ne fuft à leur ruinenbsp;fubuerfion entière , comme eftansnbsp;luy amp; fes frères les plus proches amp; app^'nbsp;rens heritiers du Royaume. Partant i‘nbsp;fupplioit ledit Sieur de ne reccuoirlegetC'nbsp;ment aucune mauuaifc amp; finillrc opinio'*nbsp;de fes plus proches parens amp; feruiteursnbsp;trefaffedionnez»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
-ocr page 611-Sous François II. 599
Le Prince de Condé efcriuitaufsi bien au long au Roy, fe défendant de toutes les me du
quelles il dcfiroit fur toutes chofes s’aller iu quot; ftifier jpoilrueu que fes acciifateurs fe vou-luflént rendre parties , amp;c que l’authoriténbsp;qu'ils auoyent embraflèc leur fuft oftee.nbsp;Car il ne s’attendoit pas de voir aucune bouc iuftice adminiftree au Royaume pendant que ceux-la gouuerncroyent.
Apres que ceux de Guife curent veu ce- ceux de fte rcfponle, ils penferent que le meilleurnbsp;feroit de les attirer en leurs filets par bel • menacesnbsp;le« nrnm.fl’«. ni,(- rl’v aller fie (nrrp Hr a- foudain
fut promptement feite, parlaaucllc le Roy JUanda qu’ils pourront aller deuers luy en 4'nbsp;toute feurctc , Scs’en retourner quand bonnbsp;leur femblcra, les afleurant en parollc denbsp;Roy , qu’il ne feroit atttenté en leurs per-fonnes en aucune maniéré , qu’il enten-droit paifiblcment leurs rcmonftranccs Scnbsp;iuftificatiôs fans qu’ils cntraflenten prifon,nbsp;ou qu’on leur fift proces :amp; que feulementnbsp;il vouloir auoir rcfpôfc de fa bouche furiesnbsp;poinds dont on chargeoit ledit Seigneurnbsp;Princc,amp; qu’il ne pouuoit aucunement croinbsp;re.bref,qu’ils feroyent recueillis felon leurnbsp;eftat amp; dignité,voirc qu’on leur baillcroit lenbsp;fâgqui leurappartenoitau maniemétdes a-faircs,afin d’auoir leur côfcil amp; auis pour ré
Pp 4
6oo Hiftoire de France, Giüft fc' dre toutes chofes bien policées. Etqua'ntànbsp;frruent de la Religion de laquelle ledit SienrPrince a-^ion félonnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;declaration amp; proteftation publi-
quîiïcuc' que, il ne vouloir amp; n’entendoit que pour ''æn' à raifondece il en full aucunement trouble
pviiu. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. f
ni inquiété.
de'Xco- Roync mere efcriuit de femblablc diic.fir- fubftancc,amp; difoit fouuent en pleiirantfpar-achcu«bnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Princes ) que leur faut-il? que de-
pipce. nbsp;nbsp;nbsp;mandét-ils? S’ils voyct que les affaires aiHet
mal,pourquoy ne le viennent-ils remon-ftrcr,ou bien qu’ils ne le mandent, afin que onypouruoye,fans donner occafionpournbsp;leur abfence d’efmouuoir tant de troubles^nbsp;eequ’eftât rapporté aux Princes, ils le pre'nbsp;noyentà leur aduantage.
i-eRoydc Pendant ces alees amp;vcnues,leRoyde Naiiarrcpaifïbitd’cfperance les Capitainesnbsp;«online de amp;Seigneurs qui le deuoyent accompagner»nbsp;couftiiine. jifoit vouloir aller à la Cour prefenter
-ocr page 613-Sous François 11. 6oi ieRoyaume,amp; Icsvnir enfemblc aucclesnbsp;fiennes:attedu que pour fon retardement amp;nbsp;demeure, 1’cnnemy auoit ia occupé les paf-fages. Mais qu’en touteuenement, s’il don-noit le mot de vouloir marcher, on s’elleuc-toit de tous endroits pour le faire fort ennbsp;cefteanémblcedes Eftats.Mais toutcclanenbsp;le peut aucunement encourager,eftant ordinbsp;naitement refroidy parles menées des feruinbsp;teuts fccrcts de ceux de Guife. Et ce qui c-ftoitplus eftrange, eux-mefmes le cognoif-fôyenr àvcué d’œiLconfedans qu’ils cftoyétnbsp;trahis amp;vêdus par leurs fauoris, comme lanbsp;chairàla boucherieimais il n’eftoit queftionnbsp;de les reculer de leur preféce, encore moinsnbsp;de les chaftier, de peur, difoyent- ils, qu’ilsnbsp;nefacentpis.Etde vraVjBouchartfon Cha- Boudurt.nbsp;celicr,quiaufsicftoit Maiftre des requeftesnbsp;du Roy,l’ayant du commencement confeil- Roy denbsp;le dcfoliicité trcfinftamment d’entédreaux Nauine ;nbsp;remonftrances amp; fommations à luy faites,nbsp;pour l’efperacc qu’il auoitf tant il cftoitfot) deumtnbsp;d’eftre fait Chancelier de France, voyât quenbsp;les chofes tiroyent en longueur , amp; crai- deViche-gnât fl l’afaire ne fuccedoit, de perdre la vienbsp;amp; les biens,(i roft qu’il feeut ce qui fe faifoitnbsp;byon,fe retira en fa maifon en Poitou , amp;nbsp;allant au deuât par deiriere,cfcriuit au Roy,nbsp;lefiipplianttrcshumblcment de rappeler lenbsp;Prince deCondc d’auprès le R ov de Navarre fon frere, qu’il difoit lepourfuyurc fans
-ocr page 614-6oi Hiftoire de Francé,
cede d’entreprendre beaucoup de chofes co tre les miniftres de fa Maieftéjamp;pour troubler le Royaume à la folltcitation des Luthériens amp; des predicans de Geneue venusnbsp;exprcsjà quoy toutcsfois(difoit-il)leditSci-gncurn’aiufqu’alors voulu entendre : maisnbsp;il cfl: à craindre qu’il ne foit gaigné par longue importunité. Dequoy il n’auoit voulunbsp;faillir d’aduertir fa Maiefté, pour luy cftrcnbsp;rrcshumbleamp;trefobeiiTant fubiect naturelnbsp;amp; feriiitcurgt;amp; pour la double obligation»nbsp;d’eftre l’vn des miniftres Je fa iuftice.
efcriuit fcmblablcs lettres au Cardinal ludas.nbsp;nbsp;nbsp;de Lorraine,Iiiy ofFranttoutferuice ,efperat
quelque iour luy reciter abouche,beaucoup de chofes de confcqucnce qu’il ne pouuoitnbsp;cfcrirc.Cepcndant il le fupplioit de le donctnbsp;garde des machinatiôs que Ion braflôit cotre luy amp; toute fa maifon. Brefilpromcttoitnbsp;des moyes pour faire le procesamp;auxPrincfiSnbsp;amp; plus gras Seigneurs duRoyaume. Et afinnbsp;d’auoir plus de fcurerc en fa mailbn pend^fnbsp;les troubles amp; tempcftes,il affermoit quenbsp;s’iln’euftrabatu les coups,luy amp; fonfrèrenbsp;fullent pieça morts : mais il auoir différé d^nbsp;les en aduertir iufquesalors, tant pour n’e-ftre dcfcouuert que pour s’informer plusnbsp;au vray de toutes chofes, lefquelles par lu/nbsp;ingenieufemét defcoHucrtes,iI fe ferait incontinent retiré en fa maifon. Lon dit quenbsp;luy-mcfmes doua les moyes de fe faite prçn
-ocr page 615-Sous François IL ^oj ^reprifonnier,cequcnous refcruerons ennbsp;lonlicu.
Voyla comme CCS panures Princes e-^oyent maniez par leurs propres fcruiteurs, 4'^c Ion n’cuft iamais peu douter de Bonnbsp;*hart: Car iamais homme ne fc monftra tâtnbsp;îffeftionnè au contraire, amp; fut ccluy mef-qui confeiilaau Roy de Nauarre d’en-'’oyer quérir ceux qui vindrent puis apres ànbsp;entre Icfqucls cftoit Theodore deBcnbsp;^Cjl’aduis duquel cftoit de faire en toutesnbsp;boites que la côclufiondc l’aftemblec de Fô-Uincbleau touchât les Eftats, fiift bié aftcii-fcc Sc exccutcc cotre ceux qui iamais ne l’a-“oyét accordée qu’é intentio de s’en feruir,nbsp;au lieu de s’afl'uiettir au iugement d’icelle.nbsp;Mais il n’en fiit crcii,nô plus que les autres»nbsp;amp; pounât fc retira aucc mcrucillcux dangernbsp;de faperfonnc.nô toutes fois fans auoircomnbsp;•^encc le prefehe public àNcrac.y afsiftat lenbsp;Roy de Nauarre en perfonne. Plufieurs tc-noyétquc larnac auoit pratique ce Chancenbsp;lier, car ils eftoyent grans amis amp; familiers, ftruitennnbsp;Auflsis’cftoir-il du tout retire de lacompa- 'outtifintnbsp;gnie 6c familiarité defdits Seigneurs gt; ne lesnbsp;ayâtvcus depuis le premier fufdit voyage dunbsp;Roy de Nauarre à laCour, amp; leur ayant rc-fiifc tout feruicc amp; aidc.Cela fit parcillcmctnbsp;Saindc Foy fô fierc, encore qu’il euft rcccunbsp;du Prince de Condc rouros les faneurs amp;nbsp;Cüurtoifies que gentil-homme fauroit requérir de Prince, voire iufqucs à le faire
-ocr page 616-6o4 HiftoiredeFränce, lieutenant de fa compagnie de gendarmes,nbsp;le Roy de Lc Roy de Naiiattc donc treimal côfeil-fon^frcre^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;acccpté Ics conditions à liiy propo-
prinsau ’ fccs parle Roy,Sr conccu bonne efpcrancc ^de ilfäires pour les promeflcs que luy en a-R^oy.cftât uoyétcôfirmees à bouche ceux quicftoyentnbsp;IrCardi- allez ncgociet, mefinemcnt le Cardinal denbsp;Bourbon Bourbon fon frère, lequel y fut exprclTémétnbsp;faitinftm cnuoyc pout leur donner plus d’alîèurancc,nbsp;îi^p^pcenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;au Roy pourtour certain qu’il fe trou-
ueroir à Orleans auant l’aflcmblee'generale de fes Eftars,amp; promit d’y mener fon fre-re auec leur petit train fimplement, s’afl'eu-ranttant de leur innocence que le Roy les retiendroitpour feruiteurs amp; parens. Tou-,nbsp;tesfois il nourriiroittoufiours de bonnee-fperanccles Capitaines amp; gentils-hommesnbsp;qui cftoyent auec luy, amp; remit la concliifionnbsp;detous afaires amp; l’ordre qu’il voudroit tenir pour marcher, quad il feroit à Limoges,nbsp;où il s’achemina ,amp; n’y fut pluftoft arriuènbsp;que plulieurs Seigneurs amp;gentils-hommesnbsp;ne le vinllcnt voir , en forte qu’en peu denbsp;iours il s’y en trouua de fcptà huit cens biennbsp;montez,armcz amp; equippcz.Là il fut.follici-tc de fc declairer» Sc de publier fon inrentionbsp;à route la nobleUe de Frâce,félon ce qu’il ennbsp;auoitrant de fois donnécfpcrâcejl’alTcurantnbsp;qu’il n’auroit faute de gcns,amp; qu’on n’attennbsp;doithnô qu’il euft dit le mot pour marcher-Et dautât qu’il s’exeufoit fur ce que fes cnnc
-ocr page 617-Sous François II. 605 miscftoyent dcfiaprefts auec grandes for-cesjon luy offtoitlixou fept mille hominesnbsp;de pied tous prefts à marcher,tant de U Gafnbsp;cogne que des Ifles deMarennes,amp;du paysnbsp;de Poitou ia enroulez fous capitaines. Qûcnbsp;de Prouence amp; Languedoc marchcroyentnbsp;trois ou quatre mille hommes vant de piednbsp;que cheual.Dc Normandie autant ou plus,nbsp;auec grand nombre de caualerie, Icfquclsnbsp;en vn inftant le rendroyent fi fort auec la iu-fte intention, qu’il feroit fans combat. Dieunbsp;aidât, quitter la place amp; la perfonne du Roynbsp;àfes ennemis, amp; que c’eftoit aufsi le moyennbsp;defefaifirdc la ville d’Orléans poury afleunbsp;rer les Eft^ts,amp; de Bourges, qui eftoyentnbsp;deux bonnes terraites.Dauantage,on les af-feutoitque la plus-part de la gendarmerienbsp;fe tourneroit de leur cofté^ne pouuant gou-fter ccuxdeGuife qu’ils iugeoyentennemisnbsp;du Roy amp; du Royaumc.Et quant à l’argent,nbsp;ils n’en auroyent faute.Car outre ce que chanbsp;cun homme de cheual amp;de pied enauoitnbsp;pour deux mois, les meilleures bourfes dunbsp;Royaume ne defaudroyctàcc bcfoin,pour-ueu que le Roy de Nauarre fe dcclairaft feunbsp;lementprorcéleurdu Roy amp; du Royaume,nbsp;amp; s’oppofaft à la tyrannie de ceux de Guife,nbsp;infupporrable à tous gens de bien.
Pour le contrepoix de ces offres , leslcr-uiteursfccrctsdeceuxdc Guife remettoyét deuant le^ycux du Roy de Nauarre la con-
-ocr page 618-6o6 Hiftoirc de France, uocationdcs Eftatsje Roy d’EïpagneqUtnbsp;1’efpioit au paHage, Sc n’attendoic que ionnbsp;parlement amp; fa declaration pour cfcorncrnbsp;Îî pen qui luy reftoif de Ces terres fouuerai-ncs: laplaye de Bourbon encor fanglantc:nbsp;1’armee qui eftoit toute prefte à marchernbsp;pour le venir afronter ; les nouuelles certaines que le Duc de Guife auoit le fermentnbsp;de douze cens hommes d‘armes, gens def-litc,qui deiioyent mourir à fes pieds,déliantnbsp;que Ion euft le ded’us de luy. Il y auoit encor ce point que ces bons confeillers, qui a-uoyent enuie de toucher les deniers de ceuxnbsp;de la Religion, s’en voyoyent du tout horsnbsp;d’cfperance,quand on leur parloir que chaf-cun viendroittout Ibudoyé. D’autre part lenbsp;RoydeNauarre n’eftoitpas beaucoup charnbsp;géd’argent,amp; euft bien voulu voir trois ounbsp;quatre cens mille efeus de fond, auquel casnbsp;il euft fait merueilles , comme il difoit. Nenbsp;ayant donc que des promeflês,cela lefaifoitnbsp;retarder à conclurre : a tout le moins ilprc-noit fon exeufe là defliis, de telle forte quenbsp;Defeats Sc fes compagnons auoyent trois
ieux amp; quarante cinq lur la partie, amp;finalc-
cnuerslamaifon, couronne amp; Re de France : ce qu’il promit de faire
ne
Ire
Sous François II. ^07 fererircren leurs maifons file à file , auecnbsp;infinis remcrcimens de leur bonne volonténbsp;audit Seigneur, amp; luy prcfcntçr leurs re-queftes amp; fupplicaiions pour leur pouruoirnbsp;en l’aiTcmblee de fes Eftars generaux, ^.^u’ilnbsp;fauoit que ceux de Guife auoyent faullc-n’entamp; calomnieufement acciiféfon frerenbsp;amp; luy-.mais il aimoit mieux aller en Cournbsp;pour fe iuftificr amp; mourir en bonne con-ièicnce,pluftoftqu’cftrecaulc d’vn fi grandnbsp;carnage qui aduiendroit indubitablementnbsp;s’il paroifloit auec forces en la prefcnccdcnbsp;f« ennemis. Là defiùs on leur mit au devant des yeux, routes les chofespaficesja-uec le danger euident de leurs vies, s’ils al-ioyent à la Cour.n'cftant en la puifiance dunbsp;Roy mefincs.ni de laRoyne fa mcre,de riennbsp;garder ni tenir de toutes les promefles ànbsp;eux faites .Que s’il vouloit demeurer entièrement ferme en cefte opinion » à tout lenbsp;moins qu’il laifiaft derriere foy lePrincc fonnbsp;frere , attendant qu’on conuft quel trainnbsp;prendroycntcesafairesjioint que n’eftansnbsp;tous deux en peine , l’autre tiendroit lesnbsp;ennemis en fufpens. Leur tefponfe futnbsp;qu’ils eftoyent tant aficurez de leur innocence amp; du fccours de Dieu» que leurs ennenbsp;mis ne rriompheroyent pas d’eux comme
-ocr page 620-^o8 Hiftoire de France,'
il s’embloitjamp;qit’il n’e ftoit ai (c de faire mou rir vnPriitce du fâg par iuftice. Au onnbsp;ne leurtcnoit pronicn'ejamp;qii’on les fift moUnbsp;rir fans les ouircn leurs.iuftifications,auccnbsp;• ce qu’ils pietidroyent telle mon innocentenbsp;en gré.Dieu auoit afiêzd’autres moyés pournbsp;delinrer laFrancede captiuitc fans qu’à leurnbsp;ixempie occafion tît de gens de bien en fouffrilîcnt.nbsp;enia ptin En CCS entrefaites voicy artiuer lettres amp;nbsp;côaé'd’v- îiouimc expres de la part de la Princedèdenbsp;netreiiage Condé, Dame aymant fon matv, vertueufe
aduertifibit fon Seigneur amp; mary du complot pris amp;c arrefté entre ceux dcGuifcjd’ex-rerminer tout le /àng Royahee qu’elleauoit entendu de fi bon lieu qu’elle n’en pouuoitnbsp;nullcmcntdouter; partant elle lefuppÜoitnbsp;trcshumblemct de n’auoir le cœur fi lafchenbsp;que de s’aller tetter en leurs filetSj quelquesnbsp;belles promefles qu’il euftduRoy. lt;^efinbsp;elle eftoir homme amp; en/bn lieu » elle aime-roit mieux mourir en combattant l’efpecaunbsp;poing pour vnc fi iufte querelle,que de mô-ter fur vn c fehafFaut, pour tendre le col à vnnbsp;bonrreaii fan s l’anoir merité,corn me il en e-ftoit menace. D’autre codé, elle s’alTcuroitnbsp;tant de fa bonne caufe amp; querelle, qu’ellenbsp;trouiicrroit bonne troupe de gentils-homnbsp;mes qui l’àccompagneroyent de leurs vies,nbsp;amp;prendtoyent tous enfcmblevnc finheu-reufe auecvne perpétuelle louangcd’eftrenbsp;*•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mnrft
-ocr page 621-Sous François nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;609
morts pour lafauuetc du Roy amp; diï Royaume,à l’exemple des grands perfonnages qui 'uoyenrpour moindreoccalibn rendu leurnbsp;jjom iinrnortcl. Et que ftainlî aduenoit,ellenbsp;quot;^ccotnpagncroit bié toft au tombeau; maisnbsp;Ictoit auec plus d’heur amp; côtcntcmEt.quênbsp;’euft pouede tous les biens, honneursnbsp;^fiehefles du monde. On cftimoit bié quenbsp;Icttresêc le porteur auroyent quelque a-ûir la refolution de ce Prince: maisnbsp;‘‘‘^ftoitfifort poflèdepar les fcruiteigt;rs fc-qu’il fc laiflbit mener auec le Roynbsp;Nauarre fon frere., ainlîque prifonni-Ce qui fut li griefà Cefte Dame, qu’elltnbsp;^^fme luy alla au déliant,pour cflàycr par fanbsp;P’^efence de le pouuoir deftourner du dagernbsp;'PPirét de fa vie^où il s’alloit plonger; maisnbsp;n’y peut rie profitenains s’en allacfplo-comme elle éftoit venue. Or comme lesnbsp;Pdneipaux Seigneurs amp;gctils-hômcspre-^®ycnt congé d’eux,le Rov de Nauarre leurnbsp;.'‘nna bon courage amp; cfperance que toutnbsp;' Porteroit bicn,â:adioufta qu’il demandc-f'^itauRoy la grace de ceux qui l’auovcntnbsp;Accompagné iufques là amp; en armes . Gra-jC’- tcfpondit quclcun.Penfez feulement denbsp;A demander bien humblement pour vousnbsp;ci'kqui vous allez fédre prifonnicr la cordenbsp;AOcol.Car à ce que ievoy,vous en auezplusnbsp;^chefoin q nous,qui n’'auons délibéré fairenbsp;marché de nos perfonnes: mais de mou
-ocr page 622-Hi flpire de France, ti^ pl ul)»ft en combatant que nous fubmet»nbsp;tre à la mercy fte cçs dçteftablcs ennemis dunbsp;R_qy amp; du,b. oy,au nie. Et puis que nous foni-mes (ipaiiurement deftituez de chefs, nousnbsp;c/peronsqiiePicu npps cnftifcireraquiau-rôt pitié de nous, qui noqs ftcfuelopperôtnbsp;de l’opprefsiô de ces tyran;,’ Ces paroles'fu'nbsp;rent prifes çn rifeemiai; clips,firent venir denbsp;l’eau en la Iwuçhe des fcruitcurs fecrcts,quinbsp;curent opinion que çcuxrçy alloycnt procéder,à .i’clcdion d’vnchcf.^de quoy ceuxnbsp;de Guife furent aduertis incontincntjCequinbsp;leur donna à penfer,plus qu’on n’euft cui-dé. Voila quelle fut fa départie de cefté no-bleftè françoife, laquelle auoirmerneilleU-feenuipde côbam’e amp; pluftoft mourirqt’^nbsp;de s’aftipcttir à la domination d’ vnc niajipRnbsp;efttangcfe.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;:'1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦
les fions Ces fofçes feparpcs le Roy de Na uarreamp;. feutaiisve foq fiere nc tatdccét nullement de feiitirliinbsp;proye co- dpucciirdu tiaitccmertt qu’ils deuoyente-nicnçcnt ipprct dç Iciits 11011,5 coufins deGiüfe.CatC'nbsp;rt3ns,P‘'®s.,dc Poiticrs.rvpiçÿ.arriuer vne denbsp;tfs.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lcurs.tfc:^tui;e,s nominiçMqmpefar,lequel ht
aufdftsPrinces tr/ffcXprellq^’dpfenfes dep-'^'^ le Roy,de n’entrcr aliaaif à:la.Conr,ennull^nbsp;villç clpfc appartenant Ànbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fur
ne de reby lliongt;amp; d’cltt^i-atteiints 8c conuain CHS d'iÇt'ime de Je,(e NX.riC‘ft!éfC,^la leur dngt;^’'nbsp;na dçflors à péfer diC.rçb(çHM.’ier chemin,nbsp;fp vpyan; dt-’ilt;a enc^wea cQsr.çdes fore^fd«-
leurs
5ous François 11. 6ai
•’ïwcichai de i ecmes laenuoye poiietOde-^Wtnwtsibnc fikpius-^oeftion que défait» ^dnt^ninc. Et nedir àuti'e chafe le Ij'Oydenbsp;^auaïrcàMompcraoftaôn qu’il oheixoit aunbsp;qu’il çiafti bien.voulu voiricc cooJ-•^andemétpaocfcnKtuais: Pautxc n’jcjxfîramnbsp;‘•“o.dôt«, Gexlnidôrlà cduleui au Gaidihailnbsp;’^ÏAtiBaignacià Dxdcara^aiwrej fcruiteurs.nbsp;^^crets de leur ptttfuftderifcla n’cfti c rié,amp; 4nbsp;t’eftoitfeulcmamp;yncibrnnadcilctcnîïd-BGdînbsp;fckRoy n'enfichÂdéwlaqlÂdfrÛ nwre ilnbsp;dcuoicjatîendrb autre recueil amp;i tyauxswxjiKvnbsp;rÉftans paflê^ CEaftcJlciQiir,ils,önrftad-«ertitlbmcodefcfauuex de.yifteilèbâ’iJs ptninnbsp;«oyétitu bié do n’tifcartec les gris cheipinsnbsp;tâtfuft peu.CaiL'lly woitiVne eutràjwiÊ; liUefnbsp;ftepourles ruci^commctfils euüiêwtviwt^nbsp;s’cnfuiramp;:ïc faituer. Parmi cela on Içur FailSnbsp;loirmoyéde gaigiier Aiigors,amp; dp I;ila Noienbsp;mandie,où ilstaoiiueroyéc fceourslt;gens,ar!-gàamp;i villes de rttvairc.Mai^ nonobûaLceUnbsp;Icuil refolution fut d’aller droit leut vöutt«gt;nbsp;quay qud-cn deuft aduenitfjamp; neÊywe q petites'ionrneCs , d'à footBiq#j’il lebluitipfopre-«nbsp;aieDti(fpeftaclc pittjyaWcJqu’ils.Yf^nqutdiinbsp;RoydeNauarr» cómed’vupreuoft Ma-rtfchiux pout mehdvfl^u fit rc piifonoiérid*nbsp;qu’^l s’allaft liiyr^nufhu’ tupdrp «s, inaugt;«. denbsp;fçsenncmis poiir ¦cftràÀlcur tnercy.
-I iCeux de Gnifejayqqs, ainltcbai/nç.flçé»
-ocr page 624-Hiftoire de France,
leur voulurent bic Etire aualer d’autres poi-Exploit nbsp;nbsp;res d’angoiflèîcar encor qu’ils enflent d’heu
Gui'frpolt re à autre aduertiflement de leur venue à pc fiïrei«E- ritecôpagnie,qu’ils fuflent iaenclosamp;cn-ftats fxecM nironnez de leurs forces, de que toute la nonbsp;leur mef- bleflc qui ics auoit accompagnez ruft deparnbsp;îontéquot; ric,cbafcun ayant pris la route de fa maifon,nbsp;délibérez d’attendre PiiTiieide ceftc tragedie : tant y a toutesfois que pour monftrèrnbsp;leur animofité au delcouuert contre cesnbsp;Princes,5c pour contourner les députez desnbsp;Êftats à leur deuonon, fi dauenture ils leurnbsp;vondfoyent en rien contredire amp; empef-chcr leurs deflèins, ils délibérèrent de mener le Roy à Orleans aucc le plus de forces qu’ils pourroyenr. ; - Parquoy leMàref-chal faimft André fut mandé aucc tout fonnbsp;regimen de cauallerie'. cat on auoit à fairenbsp;de liïy , des prifonniers , amp; des informations. Cependant ils firent marcher le Roynbsp;droit à Orleans,amp; palier en armes à trailersnbsp;la ville de Paris, accompagnede fes cheiia-*nbsp;' liei'^de l’ordre,gentils-hommes de fa chartnbsp;bre.èfctryers d’cfcuiric,de p,innctcric,d’efnbsp;ehanfôftnerie amp; offices dômeftiqnes pou-uans potier armes ,dcs deux cens gentils-honbsp;meÿ,“dfe toutes fes gardes de chenal amp; denbsp;jiied j amp; de tous les gESdsf^ftigneurs duRoy-aurtie dcfqucis on audit quelque foulonsnbsp;hors mis le Cohiieftable 'Sc fes trois nep-ueuxdeChaftilloniquicfioyétenlcursmai-.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fons,
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’fcnsj legardans lcicu.Tons ccux-cy» dy-ic, ioints cnfcmblc faifoycnt vn bon amp; gros renbsp;gimcn de caualleric, amp; fur les aifles du Roynbsp;iQaichoit la gendarmerie de douzccc ns hónbsp;mes qu’on difoit auoir particulier fermét aunbsp;Duc de Guife.Brcfjtoute la noblefïè de Fr3-ce auoit efte mandée de s’y trouucr cnpcr-fonne fans aucune exeufe ni d’aagc ni de manbsp;feditieux amp; rebelles :xhofe qui auoit gran-‘Icment eftonne toute la Frâce, amp; plus enconbsp;quand apres ce partemét il ne paroiHôitnbsp;Huis ennemis : ce qui fit croire que c’eftoitnbsp;ce bruit on fit courir qu’on alîoit afsic- buïróV*-ScrOrlcans,quis’cftofit rebellé,amp; cflcué cô dence.nbsp;*^*¦6 le Roy, amp; y entremefloit-on les Princes,nbsp;pour toufiours les redre odieux, amp; feirc trounbsp;Her bonne l’execution qu’on en vouloir fai -fe-£t adiré vray, le bruit d'Orléans n’eftoitnbsp;ûns caufexar ceux de Guife auoyent tant a-Himé le Roy alencontrc des habitans ennbsp;les chargeant du fait d’Amboyfc,qu’il lesre-^oit pour mortels ennemis , amp; auoit deli-l^cté d’en faire mourir des principaux, lesnbsp;biens dcfquels eftoyent ia donnez amp; départis aux mignons courtifans. Le Baillifde aa«nbsp;Orleans auoit de fa part trois mauuaistef-moins, afauoir vn bel cftat, vnc belle mai-fon à la ville,amp; vne autre aux châps.Sa con-
-ocr page 626-4t 4 .ÏHiftcûrectfc France, jifeaÜQncftoit ja dónee;aaSiciir de Sipienreinbsp;corne a lift i les mcHicurcs maifons du Royaume eftoyét remaïqôeca, jSî lefaod’Orleâsnbsp;pComü aux foldacs'Fracois ven^ d’Efcœflè ô£nbsp;aurresdiduxjqni marchoyét aüec l’artillerie.nbsp;Voyla l’eqiiippagfc aucc lequel le Roy pallinbsp;la Beaufl'e,amp; fir ontotrccbniarmes-iÔtleîsnbsp;le i8id’Ölt;äobrc, maîsanancquc depaflèrotlnbsp;tre,ie r^citeray ce qui aduint de notableâ'gt;“ '
Défaites coutiifa-ncK
G e il X de G ui fe ayahs'vc u 1 c m efeotenre* méc da ce quc toutes les chiirgesgt;dignited Änbsp;offkesiaqoyent cftédcparacsienrixrenx fan'snbsp;en bailler aueuriesauxPrinees du fangipournbsp;•audunement lescôrennejjiaiioyétaurfexie fainbsp;cëlerigcr deux' gounernemcnsaii milïéudnnbsp;Royaajuë»amp;d’cn baillée vniauDuc deMomnbsp;ptnßer,amp; l’autre au PrfhCc de la Roclie-furnbsp;Yonjfacbans qu’ilbnepourroyent ancone-met niiiiJed leurs defl(ân3,câmc s’ils elloyélnbsp;enffontietCcEt toutesfois ils .leur baillèrentnbsp;des llcutcnahs aucc .tellelauthorité qiielcsnbsp;Princcs n^auoyent qucletitrc, chofeq nerenbsp;uenoit qu’à la foule du peuple,de à quoÿ lesnbsp;ptcdcceüciirs Roys'U’arioytnr jamais voulunbsp;erutndre, dautant aufsiquc lcurs principa-Jcis demeures eftovent en ces pays-là. Aunbsp;Ducdc.Vhînipenlîcr fut baillé legouiicrne-mentdeTouraine, amp; annexez à iceluylesnbsp;Diicliez d’Anjou de de Vcndofmcj Conteznbsp;du Maine,de Bloys,Dunois,amp; pays circon-uttilins.Er au Prince de la Roche-fuf’^^u»nbsp;celuy
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«ekiy d’Orlcans’, auquel on ioighit les Diichez dc Berry .'pays Chartrain, la Bcauf-fe J Monrargis autres'lieüx contigus : amp;înbsp;Ijailla-on pour lictrrenans au gouucrne-nientd’Orleans ledit Sieur de Sipierre , amp; ànbsp;«elüy de l'ours,Sàuigny, efclauts de Ceuxnbsp;de Guife,auectonre puinancc.principale-inent à Sipierre fiir Orleans.
Ceftuy-ci donc eftâràrriuccn ladite Ville ftHànt l’arriiieè du R.oy dé àii commcMfeni«nbsp;i’Öftohte, auét lettre^ de (a Maiefté ^t- i «villenbsp;t'ans coniiTiandemeht aux Efcheùfns'dènbsp;obéir en cour ce qu’il cörninahdcrbitVcdm^ qucii.cncnbsp;àdcfarmerceux'delavillç,remettantnbsp;leurs armes en ladhàiîon commune,ÿ la^ar t, »nbsp;fledeCquels ilcômit^rt Capitaine .dc^ forte' “^'^***nbsp;^tfiîn’eftoit loifiblèd’en approchiet.Pilis ai qu'en riennbsp;près il fit entrer les garnifbns là prôch'alHési'nbsp;qu’il logea CS maifofis'iju’n auoirfnf^îJetinbsp;leur remettant la gardedes portes.Il ladiWr-inbsp;titaufsilespfj-ßgains que le Prince dc läFcrnbsp;chc-fur-Yon arriueroit le tour mefrtiei pournbsp;y faire entree côme Gouucrncur. Au moyennbsp;de quoy chacun fc mit en deuoir dc le rect-uoirleplus hônorablemcnt qu’on pourroicnbsp;felon le peu de temps amp; commodité: defuftnbsp;fut au dêuant de li/y HlerofmcGroflet,Dail-.nbsp;Itfd’Orleâs , accôpagnc des gens dc la luftinbsp;ce,de l’Vniuerfité.des Efeheuins amp; Côfcil-inbsp;1ers de ville,amp; des pldsi notables botu'gcoisnbsp;amp;tous officiers d’icellc, l e Baillifport»
. QJ 4
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U parole pour la ville,amp; fut fa harangue plei ne de bonne afîèdiiou »s’eftimans tresheu-reux d’auoir vn tel Prince pour gouuer-neur.Ilsle fupplicrent d’auoir la ville enre-' coiniïiandatió, amp; de les maintenir en la bone grace de leur Roy, Prinec amp; fouucrainnbsp;Seigneur,auquel ils defiroyent entièrementnbsp;obéir,comme aufsiàluy, non feulement ennbsp;cciiqui concernoit lefcruice defaMaiefté,nbsp;mais pour le ficn en particulier : puis fur lanbsp;fin ils s’exeuferenr de n’auoir fait plus grâdnbsp;appareil pour fa venue, dont ils auoy ent feunbsp;lementeftéaduertis le matin. E fiant entré en la ville, il leur fit entendre, commenbsp;aufsiMoruilliers leurEuefque l’efcriuit,quenbsp;le Roy amp; la Roy ne vouloyent faire leur entree en ladite ville le leudi enfuyuant i?«nbsp;dudit mois: mais pourcc que le temps efto'tnbsp;court,ils eurent vn iour de delay feulement,nbsp;pour drefler leur appareil au mieux qu’ilsnbsp;pourroyent. auquel iour i8. d’Odobrc,lctlitnbsp;Seigneur amp; laRoyne arriuerét de matin auxnbsp;faux bourgs d’Orléans, ou leur fut prepare^nbsp;vne maifon,amp;dreïïe vn cfchafFaur pour voirnbsp;paffer les troupes de la ville qui Icurvicn*nbsp;droyent au deuant félon la couftume. Le®nbsp;gens de pied faifoyétmonfire de quatre munbsp;nommes fous douzc.enfeigncs,amp; Icuraiioitnbsp;on rendu toutes leurs armes,excepte les bidons à feu, d’autant qu’ils eftoyent fufpc^snbsp;au Cardinal de Lorraine. Apres eux fuyuo'^
-ocr page 629-en nombre de cinquante à foixante, montez amp; aucc bel equipage, reueftusnbsp;mcfme parure des couleurs defdirsnbsp;^^igncuramp; Dame, fuyuis des archets de la
Centra fous fon dais d’or aucc Icsarmoi-de la ville,amp; tira droit au grand temple Croix. Deuant luy marchoyent lesnbsp;*i”attc cens archers de fa gardejes deux cesnbsp;S^ntils-hommcs de fa maifon, les SuilTcs amp;nbsp;^^iquebullcrs de la nouuellc garde. Et a-fa Maieftp allovent les Ducs d’Orléans
gneuts amp; Chcualicrs de l’ordre. Etainfiau fon des trompettes amp; clairons fur conduitnbsp;*odit Tcmplc,oùl’Eucfquc Sc le clergé lenbsp;^eceiirennpuis fon oraifon paracheuee il al-'.a loger en la maifon du feu Chancelier denbsp;Alençon perc dudit Raillif, en la place ap-l’Eftapc.Et n’eft du tout â oublier quenbsp;- *'«/ payant par les rues rithemét tedues.
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Salaire de ceux quinbsp;vont auxnbsp;deuins.
fori ch^iâVfir vn Fauxpas : en /brrequ’ilfuft rpiTîbê-Édttt'à'plat, s’il n’éuft efté foiidaifie-meritrclhnéiCe que pluJitjurs interpreterentnbsp;dehors àmàuuais prclâ'ge pour luy , autresnbsp;aufsipoHrla ville.
L’aprcfdinee toute cefte compagnie retourna du'«leuant de la Royne en mefejc ordrenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ekjilipage , laquelle fit fon entree
Cruel def fein puis anbsp;près cmnbsp;pelchc denbsp;par Dieu,nbsp;amp; non denbsp;parles hônbsp;mes.
fort'richtmcnt atourncc Sc montée fiirvhc hacquenéé blanche s fi,ynie d’vri grandnbsp;riombie de dames amp; daWÔifelles : niai^nbsp;6n ryiTC ui en l’autre ébttee, ceux de Gui'nbsp;fc ht; c;6pTiparurent,amp; dribit-'on que c’eftoitnbsp;die erkiritéderencontrerqueku’vndcfelf^nbsp;rfeï parce qu’vu magicien ( 'comme no’i’nbsp;auons dit)auoir prédit au Cardinal cftanlnbsp;à Rouie,que fon frere amp;luy'mourroyent d’ânbsp;mort violente amp;de bartons à feu, defob®nbsp;que pour euiter cela ils craiguoyent tell^®nbsp;airémblccs, encor qu’ils eurtentfait defe”quot;'nbsp;dre de porter aucunes piftoles, piftoletsnbsp;harquebufes fur peine de la vie , mefi«^nbsp;meut en'telle ville qu’ils auovcnt expf^nbsp;lèment choifie pour la plus propre à eX^”nbsp;cuter le comble de leurs cnrreprifes,de le’’'nbsp;gue niain apareillecs ,eftimans,difoit-lt;”’’nbsp;que tout ai'n'fi que la ligneedè Charlem^nbsp;gnefdonrfls ont refué qu’ils ertoyentfot'^’/'^nbsp;aubir-prins fin eu la ville d’Orléans, cei ,nbsp;mefme ville aufsi ferniroit de cimetièrenbsp;tout« là ra^fc de Hue Caiiet â amp;¦ leurs art^nbsp;*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;âioti'
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Äionnez feruircurs.
•/'jq ‘j--' er
Quand DO.Uiauons dernièrement .parle duRoy de Nauarre amp; {q frcre,nouJ les auqsnbsp;iaiflcz par les^ chemins venaniàjlcUrs! petites tournees : mais plus alloycht-'ils ajuâwâcnbsp;plus auoyent-ils d’aduertifltmensdie Içtetinbsp;icr fecrettemér, fuyiiant ce qu’ils ont bipn tenbsp;conu depuis leur , auoir efte prédit, qu’ançîtnbsp;de pas qu’ils fdifoyentvers îaCQur , autantnbsp;approclioyent.-tls , amp;tout l’eftat du Royairnbsp;o»c,dclamorfofiDieu n’y rtmedioit.extrâor Dieu amp; vnbsp;dinairementtà quoy'ils ne.vouloyent nulle- „Voyensnbsp;ntent entendre, fc remettans amp; leur afaire qu'il dontnbsp;dutout en Dicibduquel ilsatrendoyenttoutnbsp;encours amp;defdfifd,amp; en cefte confiance d: cordâtes,nbsp;de leur innocence fc rccommandoyent auxnbsp;prières desEglifes réformées,faifans venir4nbsp;eux tous les miniftres, Diacres amp; fwrucill.ssnbsp;pat QU ils paflôycnt pour les confoler.t Chlt;gt;-fc notable pour cela qui s’en enfiiyuir, eom-i’ié qu’il ne tin ft aux Princes qn’îilsïnc fc perqnbsp;diflvnt entieremét. Voyla comnie ils arriiie-tchtàOrleans aueçltur petit train.'qui futnbsp;laveilledeTouftàinsdernicrd’OdobfeK p.auad«
Ceuxde Guifefaebäns h urarriueti»non dts pour befoin .qu’il’en fiift , mais'pour e-ftnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 Tnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iiinc^sffî
’tonner de plus en plus les Princes Jetons tiansàot
foitpeu de faneur, firent venirtous lés boni prirôn'. ie tties d’armcsamp; archers qui cftoyét en garni-fôàl’enuirô d'Orlt^Sjlefqls auec l’ellircdcs soquot;?
-ocr page 632-6zo Hiftoire de France,
gens de pied qui cftoit logee à la ville,furet arrefigôz en haye fort ferrez,armez à blancnbsp;d’vn cofté amp; d’autre, depuis le commence-met du Portercau’iufques au logis du Roy,nbsp;eiïforce que les Princes furent contraints denbsp;pallet au trailers,amp;de reccuoir des brocardsnbsp;d’vn chafeun, felon qu’il eftoit le plus impunbsp;dent :amp; ne leur alla au deuant aucun desnbsp;couitifans, ny encor moins de ceux de la vilnbsp;le,pôurlcsraifons qui feront cy apres dedulnbsp;tes, refertte le Cardinal de Boürbô leur
amp; le Prince de la Roche fin-Yon, qui élurent conge de ce faire.
Eftans Icfdits Seigneurs encrez en la vik lc,amp; approchez du logis du Roy , le Roy d«nbsp;Nauarre voulut felon la couftume entrer ànbsp;chenal iufqqes dedans la Cour du logis dû'nbsp;ditScigneur : mais ceft honneur leur filtre'nbsp;nie,amp; leur fiit aflèz rudement refpondu^i*®
les grandes portes ne s’ouuroyent point. A-pres auôiraucunemcnrconreftc fur cela, d*
mirent pied à terre,amp; accompagnez du dinal de Bourbon amp; du Prince de la Roch^nbsp;fur: Yon,allèrent trouuer le Roy, lequel fichant leur venue, s’eftoit mis en lieu ernin^
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il n’y eut aucunes carcfles entre eux amp; ceux lt;lé Giüfcjlefsjuels ne firent compte des Prinnbsp;ccsîcomme aufsi toute la compagnie fe cohnbsp;forma à eux.Auant que tous ces myftcresnbsp;fiifltnt acheitez^ la nuicä furuint,qiii fit quenbsp;le Roy s’achemina en la chabre de la Roy-*’^niere,où il fut fuyui defditsPnnces amp; denbsp;P«» de gens. Aufsi ne voulurent ceux de Tynns,nbsp;cllre prüfens aux propos dcfquclsilsnbsp;’'’oycntinflruir le Roy.de peur que les Prinnbsp;s’attachaficnt'àeux de paroles, comme Roy-auoyenr entendti qu’il en cftoyent biennbsp;plibercz,amp; pounoucr le refte du ieu en telnbsp;ƒ forte qu’à vn befoin ils eu lient toufioursnbsp;negatiucs’à propos, dont bien leurennbsp;Pdtitàla fin,comme aufsi finement cftantnbsp;'l’’eftion du dvcrct'il« la prinfe de corps, ilsnbsp;auoyét fait porter la parole au Marcfchalnbsp;Bfiiïac.
' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Royne mere les eut retcus
l’armes de Crocodile, le Roy s’adref- fait au au Prince de Condé luy dit qu’on luy
*'’0ir rapporté de plufieurs endroits qu’il oUi'up ’'’oitfaitamp;-faifoirpluficurs cnrrcpeifescon folc.nbsp;j^hiy ôtl’Eftatde fon Royaume,à l’occafiônbsp;5 quoy il l’auoir mandé pour en fauoir lavenbsp;par fa bouche.Le Prince ne demoui a
^ourt ne mäetj comme il n’eut one faurc de '^urni dé langue Arhardicflcfinguliere, amp; mité dunbsp;^ade grandes defenfes, voirerelles quefanbsp;,'^aicftc auôit infecoccalion de sfen conten-
¦' r-.
-ocr page 634-éit Hi'ftoice de Prance,
fer,amp;’ d'eftimcr que ciftoyent pures calomnie^ inuentecs par fes tnneiuis de Giiifei lef quels il chargea grandement amp; onuerremétnbsp;depluheurs forfaits, amp; des càufes qui les a-uoyenc meus à le calé nier entiers faMaiéftc.nbsp;ceq liiy.tQurna depuis à plus guîd’vcrtuqs’ilnbsp;chft'faittefte à fes enncmisieftànrafsiftédesnbsp;forccsjqu’il auoit mefprifacÄ. Ce neatmoinsnbsp;poHtee qu’il auoit aiidi eftj ,adiüfc amp;con-clud allant leur arriqec, fa,Matcftécotnma-dæàChartignyjCapitaixte.-des gardes e/ptefrnbsp;(èincnt cnttóyé là par coïiixdcGuifejde fc fainbsp;te Prince ftc de fa pcrionttcicc qjj’il fitidf It tncnapti»nbsp;piißnie^?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;maifan(là,prochaine:audc-
uaucde-laquellefucconftruit «h fort de bri-quàiflanqiié.'dc cànonieres,amp; garny de pieces d'aattllerië de cairq^agutt'«ipii battoi”: trois rueSidcdefendoit les aduenues- Lestenbsp;nciflres de fi chambre furent aufsi niideei»nbsp;¦'¦’y ' amp;fut,renn le Prince,fl eftroirementque’^’-’^nbsp;ne parloità' luy qu’vn boni me de chambra-
rei autre- ffcfe en Ics .iti'ftificariorisjifans^ le SrfreTe' flt;mnieK,„ou-. à toupilmmom^
¦ baillaft)èn garde, amp; ^«’^1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ
vie-. Cequefa Maieftéj;e^t(davjVoylaq lefutlflireccpciQudecèsd’rinoes. Etnbsp;¦igt; ' la , liberté idu Nauàsrois .n’éftoit gu
-ocr page 635-Sous François IJ. ^15
^u’il auoit cede efpace d’aller dfe fon Jogis Hui luy fut baillé auprès de celuy du Koy.nbsp;JJais au refte nul n’ofoit parler à luy. ninbsp;'•f iour nidc niiid, s’il n’clloit de .‘.fps gens,nbsp;encores n’y en auoit-il gueres d’aucrosnbsp;^Ue les feruiteurs fecrets de ceux de Guife.nbsp;^ârtous ceux quiluy eftoyenf loyauxs’e-*oyent ablêntez, hors mis vn bien peu,quinbsp;'Mrent bon amp;: .fcbazardèrent, aidsi aiiancnbsp;leur maiftrejauquel fa garde fut oftce»amp;:nbsp;Mie de ceux dçÆ'uifc au contraire fut afsifenbsp;Jioiir Scdomiiétaatourde fa ma'ifongt;auccnbsp;P '*fieuvs efpies qui fiiyuoycntpour regar-^fqHiparlcfoità luy.
(j Recede- mefme colcre les Seigneurs i» Dame l,l^«8«^gt;gt;Scgt;dcKenOUart, gentlls-boæ. Jnfônierenbsp;. 5 delà cbarribre, eurent charge d’aller p»r deuxnbsp;Vpnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n^r’es d«
h . ‘leurs de. Cbaf1:illon,lt;?c belle m.erp . du I yr.inj, le . ^cedeGondé. La caufe porte.e’par leurnbsp;t^^^‘sion-ny.o»t.qu’clle auoitcettaipe m-ç^S^nceamp;patcicipation des confpiratiôs,nbsp;^^‘ii'^i’^Dsquis’edôyent p3.ati-cd Royaume,amp;nbsp;defquelsnbsp;^ï'v^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;falloir amp; entendre
poutupirau dagerqui en dc-^'^’l'^'ili’t'rr^çs coulpables autant mérité,ayant pour cc-parî’aduisd’au-^¦^grâds perfo.nnagesde fon côfeil)
-ocr page 636-614 Hiftoire de France, de la prendre prilbnnicre, commandoirtrefnbsp;exprcflcment aux dedudics» d’eux tranfpor-tet en la maifon de laditeDame la part qu’cinbsp;le feroir,amp; de fe faifir de fa perfonne pour lanbsp;mener prifonniere àS.Germain enLayc,afinnbsp;d’auoirplusdc lumière de ce que faMaie-fte defiroit fauoir d’elle,amp; de laparticipationbsp;amp; intelligence qu’elle auoir eue pour lesnbsp;cas amp; crimes deflîidits^Et fur tout leureftoitnbsp;enioint de fe faifir de tous les papiers quinbsp;fe trouueroyent en fa poflcfsion.pour lesluynbsp;enuoyer fidelement amp; diligemment. Il y a-uoiraufsi mandement au capitaine du cha-fteau de S. Germain en Laye de l’y recciioirnbsp;prifonniere,amp; de la tenir en fi eftroite gardenbsp;que nul ne parlaft àclle fors que les iugesnbsp;que le Royy enuoyeroit. Ce qui fut entièrement execute, ladite Dame eftant lors ennbsp;fa maifon d’Anicy en Picardie, là où iefditsnbsp;Renouard Âr Carouges la furent trouucr,amp;nbsp;fans aucune forme ne figure de iuftice,fou»nbsp;lerent partons les lieux lecrets defamaifou,nbsp;vifircrenr fes papiers,devferentenfoncu'nbsp;droit de tous les rudes trsairemés dont ils *®nbsp;peurent ad uifenfans auoir efgard àfaq«’“'nbsp;ré, aage ni indilpofition. Aufsi eftoyenfyquot;®nbsp;feruiteurs trefaffeôkionnczde ccuxdeGuif^’nbsp;amp; aiioycnt à fingulicr plaifir d’cxccutcrlcurnbsp;commandement à toute rigueur. C’efto’nbsp;caufe pour laquelle ceCarougesauofinbsp;pluficurs aîlees.amp; venues vcrsl«
(r
-ocr page 637-Sous François 11. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^2.5
en Bearn. ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i.; . y
Ils énuoverentanfsi à Paris,amp; firent pré- i.c confeil drevn eonfeillcr de Parlement nommé la lier la lunbsp;Haye,pource qu’il manioit les afaires diiPrînbsp;ce deCondéjamp; voulurent faire le femblablenbsp;à Orleans de quelques autres;mais ils fe tc-titerent de la ptedê.
En ce mefme temps fi malheureux arriiia d’Italie en France Madame Renec de Irannbsp;cc.fillcduRoyLouysX I l.Diichefi’c douairière de Fcrrare, amp; belle mere du ficur Ducnbsp;deGuifc, qui auoit toufioursfaiiorifc laRelinbsp;gion» trouua fort mauuais l’cmpnfonne-Wétdes Princes,predifanr à fon gendre quenbsp;tnil luy en adiiiendroit, comme il fit depuis.nbsp;Mais elle ne fut crcué, amp; falut qu’elle aual-cefte pi Iule à fon arriuce
Nous auons touché cy deflus,comme A-’l'^iity Bouchard Chancelier du B oy de Na piifônicr r'Wc auoit eferitau Roy amp; à ceux deGuifc volôtaire.nbsp;contre le Prince de Condé , amp; du bruit quinbsp;couroit que luy mefmes s’eftoit fait prendre:nbsp;ce qui ne fut fans grandes coniedures, daunbsp;tînt que la corn mifsion pour ce faire, fur a-dtcflce à Iarnac,qui eftoit aufsi,commenbsp;nousauons touché, l’on grand amy amp; familier.
Aduint que Bouchard eftant allé voifi-netchez vn gentil-homme,onluyapporta vn gros pacquet, amp; luy dit tout haut le porteur enuoyé de larnac,que fô maiftre le luy
Rr
»
-ocr page 638-Hiftoire de France,
cnuoyoit, auec fes affcdueufcs recommandations , l’auertilfant qu’il Iç verroit dans trois iours chez luy aucc bonne compagnie,nbsp;Surquoy le Chancelier roiigiflântamp; pailif-fant, comme aufsi à l’ouuertiire du pacquet,nbsp;luy manda qu’il feroit le rrefbien venu : cenbsp;qui fut bien remarque. Bref,au iouf afsignénbsp;larnacvient enfamaifon apres l’auoirde-rechefaduerty de fa venue, le fait amp; çonfti-tue prifonnier, failit fts papicrs,amp;vfcjen fonnbsp;endroit de routes les rudeflès en apparencenbsp;qu’on euftpeu faire au plus eftrange homme du monde. Pourquny faire il cftoit a-compagné de deux compagnies de genfdarnbsp;mes auec la lîcnne, amp; fembloir qu’il deuftnbsp;auoir abandonné la maifon au pillage. De-qnoy Bouchard fe plaignoit grandement,nbsp;appellant larnac traiftre amp; mefehanr,le menaçant de s’en venger, amp; luy faire tranchernbsp;larefte, Voyla comme cede farce futiouee,nbsp;amp; ce Chancelier conduit à Orleans en grade compagnie, amp; de là enuoyéà Melun * a-uec tous les autres prilonnicrs quiauoyentnbsp;cfté amenez de Lyon: afin de leur faire procès .amp; de preparer les prennes contre le Prinnbsp;ce de Condc , duquel on haftoit l’afaireennbsp;toute diligence.
Gionot Deuxiours apres l’arriuec duPrincede Condé àOrJeans,le Baillif Groflot fut prisnbsp;pnïôniet prifonnicr :amp;combien que le bruit des au-Ans aucu très fnfitrouué merueillcufement eftrange,nbsp;amp;
-ocr page 639-Sous François' 11. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;^2.7
amp; qiie de tous coftez on ne vift qife calami- ne’’ippa-tez préparées, tant y a que ceftuy-cy fut re- ‘'® marqué,ne fay autrement pourquoy, finon- ' - *nbsp;que les vns auoyent compafsion de fon mal,nbsp;le conoiflàns homme vertueux, amateur ditnbsp;nbsp;nbsp;¦
bien amp; repos public, cnnemy de la ty tan-i nie, des factions amp;cntrcpCifes turbulentes, comme aulsi efloigne de toute ambition; chofe rare de ce temps es hommesnbsp;conftituezen telles dignitez: te qu’on lou-oir doublement en luy , à cauiê que fanbsp;dextérité aux deux robbes luy promcrtoiCnbsp;de fort grands auanccmcnsaux honneurs,-,nbsp;s’il les euft voulucercher, de prcndi'epar- :nbsp;ty . Les autres préoccupez de ce qu’onnbsp;luy mectoit fus, pour donner couleur à fa'nbsp;mort amp; confifeation prétendue, exeufoy-tnbsp;ent ceux de Guife, lefquels par gens apo-abtunoycnr le firhple' peuple du crime de lefe Maiefté fuppofe à|tous les pri-'nbsp;fonniers, amp; autres qui ne vouloyent ployernbsp;foiibs le ioug. Et pource qu’on a parle di-nerfement de la caufe de l’emprifonne-tnentde Groflot amp; des procedures tenues .nbsp;contre luy , amp; que cela touchoic le faitk*nbsp;de plufieurs autres qui eftoyent remar-qttez , i’ay pcnle que ce feroit chofe digne de mémoire pour la poftcritc,d’cntrc-•etter icy ce qui en e(l i la vérité , afinnbsp;qu’on conoilic le peril etrtinent où lorsc-«oyenttombez toutes gens de bien,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' -»
Rr Z
-ocr page 640-618 Hiftoire de France,
Le perc de Groflot ayant receu ccft
Exemple nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j- —-
âr-Tyrin honncut d’cftfc chancelier delafeuëRoy-snie toute nc de Nauaire Marguerite de Françe, OUUette*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I r nz^ilct'ir »e l-k/^nnAr* l0W-«gt;0(gt; /IrtllA?
amp; le tout feuj lenbsp;rom du
Roy.
fon fils nourry es bonnes lettres amp; doué d’autres grands dons gt; fc monftra touf-ioui's afFeûionné au fcruice de celle mai-fon , félon fon deiiqir. Toutesfois apresnbsp;V la mort de ladite Roync , fans afpiicrànbsp;l’cntreprife des afaires ordinaires d’icelle, 'nbsp;il fe contenta de l’exercice de fon eftat denbsp;Baillif d’Orléans, amp; d’y vaquer en toutenbsp;droiture amp; rondeur . Cela nc pouuoîtnbsp;plaire à ceux qu i dcliroyent fur tout que lesnbsp;principaux des grandes villes fulienr ànbsp;leur deuotion : mais ce qui leur fit couchernbsp;ce perfonnage des premiers en leurs papiers , fut le rapport ordinaire de leurs fer-uiteurs feettts, qu’il ellqit la fauuegardçnbsp;des aiïcmblccs des Huguenots :amp; que denbsp;frailche mémoire ils s’eftoyont impriuicnbsp;en leur fântafie, qu’il auoit eu intelligence auec ceux de l’entreprife d’Amboyfc»^nbsp;çauft que les Princes , defquçls Grollotnbsp;pftoir feruiteur, en eftoyçnt par eux ac-çufez . Le Cardinal en auoit fouucntef-fois fait ouuerte declaration par fes propos tenus en diuers lieux amp; temps notamment au mois de luin precedent,quandnbsp;ledit Raillifamp; les Echeuins auoycnt ellenbsp;appeliez à Sainôl Gtumain en Laye. Carnbsp;ellans admis au cabinpt du Roy, apresnbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les
-ocr page 641-Sous François ï I.
les remonftrances faites patquot; le Chancelier de L’hofpital fur la negligence amp; conni-ueticc dont ils vfoyent à.la tcccichc desnbsp;Huguenots j le Roy dit fort felonncmentnbsp;au Baillif{ quiauoiten commandement,amp;nbsp;tous fes compagnons aufsi, de fc tenirtouf-foursàgenoux)qu'il euft à y faire mieuxfonnbsp;deuoir qu’il n’auoit fait par lepaflé.Surquoynbsp;ayant l^t Seigneur Roy oublié la leçonnbsp;qui lu^uoit eflé recotdee , le Cardinalnbsp;luy foufla CCS propres mors en l’aureilie,nbsp;Itfqucls puis apres il prononça en bef-gayant , Ou ie vous chafticray de tellenbsp;forte, que les autres y prendront eXem-
Voila que c’cft de fai
le vn
Roy lôa-ieut à crédit.
Eftans donc ceux de Guife ainfi aff^ ^lionncz contre le Baillif,»! ne faut s’cïbahirnbsp;s’ils auoyent enuie de fa tefte , laquellenbsp;de fa dcfpouille dcfia mife au fort, com-tne il a cité dk:'3e forte qu’il n’anoir faute de diligens follicireurs, pour ramentc-t’oir qii‘11 cftok des premiers au roolle.nbsp;Toutes ces chofes , di-ic,eftoyent bien conues amp; remarquées par le Baillif, lequelnbsp;fauoit,pour certain , que la malicé amp; fc'nbsp;lonnie de fes aducrfaircs cftok dautanrnbsp;plus acreuë , qu’ils s’eftoyent eflcucz errnbsp;credit amp; authorité ioinéle aircc les forcesnbsp;qu’ils auoyent aprcftecs, pour l'executionnbsp;de leurs fecrettes pratiques amp; menées-Rr ?
Cotiftâce dcGrollotnbsp;combatifnbsp;Jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la malice
huifoit aufsi à ceux qui eftoyent affamez lt;l«Tyti« de fa dcfpouille dclîa mife au fort, com-*ne ilaclté dk:'3e fottti qu’il n’anoir fau-
^30 Hiftoiïe tie France,
Mais au lieu de -s’ahfcnter amp; fe fouftiaire de leurs mains(çe qui luy euft efte aile)nbsp;Dieu luy infpir.'^non feulement de demeurer , ains, en :telle_perplexité d’e(prK,dçnbsp;s’entremettre d.u fait de fa chargeà la manière acouftuütee , amp; de faiôl:, il alla aunbsp;deuant de faMaiefté, quand il fit fon entree, délibéré- dièi luy remonftrer l’obeiflàn-- ce de fon peuple d’Orlçans , amp; de le defen-.‘ quot; dre des calomn ies de rebellion dont on lenbsp;jii'iJM chargeoit. Maisgt;vnhomme inconu(atiltrénbsp;’ toutes fois) le voyant marcher d’vne grandenbsp;hardiflê amp; aflcilrance , s’eferia-lors qu’ilnbsp;montoit fur l’efchafFaut du Roy, Voylalenbsp;capitaine des Huguenots. Ce qui l’efmcutnbsp;• ; de telle forte, auec la contenance furiculc
:da Roy, qui commença de le regarder ! d’vn Qîil reion , qu’il ne fut pofsible au
Baillif de faire fa harangue telle qu’il auoic proiettee. —,
Subtilité -• Decefte occafion le Cardinal tira vn du cTtdi- notable ftratageme, duquel il fe ferait biennbsp;liai à mal à poinôfc en ceft affaire , amp; en deux fa*nbsp;çons toutes contraires. Car l’cftonne-ment du Baillif aperccu , il donna lieu denbsp;faire croiftre le cœur au Roy, luy mettantnbsp;.en aulnt l’obcilfanCe qu’il fe deuoit promettre en tous les lieux de fon Royaumenbsp;où il voudroit aller , puis que ceft homme,, autrement des plus accorts amp; a/Ieti-rez s’eftoit effrayé de fa prefcnce: de la fuf fi-
-ocr page 643-Sous François îï. fance duquel ilrendit lors3c ailleurs alleznbsp;lgt;on tefmoignage, afin que le Roy amp; autresnbsp;peu rufez cftansparcc tefmoignage elloi-gnez de courfoupçon de fa mauuaifc volonnbsp;ie.il fcmblaft puis apres,faifant faire procesnbsp;a Groll or,qu’il n’eftoit mené que d’vnc fainnbsp;ftc affedion de iuftice.
l)’autre-parr,il fit vne ttienec par fous ter ‘cenuers leurs Maieftcz,amp; courir vn bruitnbsp;^o«rd par ges atiltrez, que le filécc amp; l’cftonnbsp;bernent du Baillif le conuainquoyent ma-’’ifeftement du crime de Icfe Maicfté dontnbsp;’^eftoit foupçôné, faifant cftat que celle feunbsp;le côicdure dôneroit luftre fuffifant àfon ennbsp;^teprife,qu’il aduifa de coulourerdc qlquesnbsp;Procedures acoullumees de iullice.Etpournbsp;‘^efteffedchoifitdcs iuges de laconfciencenbsp;‘lefqiiels il fc tenoitdu toutafleuré. Il printnbsp;‘lôc pour 1’inllrudiódu proces Dauanfon,cónbsp;celuy qu’il tenoit le plus fidele à fon fer-rræe, le plus ignorant amp; effrôté, amp; qui auoitnbsp;rrioins d’occalion de retarder le cours de ce*nbsp;fte matiere,pour le peu de fentiment que cenbsp;iwge auoit de Dieu, amp; de l’honneur.La par-de ainfi drellèe, Dauanfon commença à ti- fe catho”nbsp;ter les premiers coups par le moyen du Cu q“' Roté de Sainde Patcrncjamp;du vicaire de Sain-fte Catherine , fécondez de quelques marchands , defireux d’ellrc conus zélateursnbsp;de l’Eglifc Romaine. Et ce qui les rendoit
Danâfon cxcplc dVnbsp;ne mcfchânbsp;te confci»nbsp;cnce.
Beaux cx pies du
Rr 4
-ocr page 644-è^z Hiftoire de France, d’autant plus conuoitcux de ccfte gloirCjfutnbsp;que par ce moyen ils fe voyoyent bonnetez;nbsp;ce qui les rit en fin deuenir faftieux, iniquesnbsp;à cerchcr la ruine de leur propre patrie.ht denbsp;fait délia au parauâr ils auoycnt pris vne telle habitude à entreprendre legercment amp; tenbsp;merairement toutes chofes, que pour leursnbsp;¦vies amp; fautes fecretes ils redoutoyent lenbsp;Baillif, pource qu’il s’oppofoit ordinairement à leur audace,rompant le col à leursnbsp;pcrnicieufcs menees-.à raifondequoy ilss’c-ftoyent tous enfcmble rendus fes ennemisnbsp;mortels,s’afi'curansjluy dcfarçonnc,que tounbsp;tes chofes feroyent gouuernces à leur pofte.nbsp;Les plus malins d’entre eux eftoyent pournbsp;lors laques Aleaume, laques L’huillicr, Lenbsp;borgne, l’Allemant,amp; laquer Mafnet:lel-quels penfans auoirtrouuc propre amp; alîcu-ré moyen d’opprimer ce Baillif, n’elpargne-rent rien à fuborner des fauxtcfmoins. D’aquot;nbsp;uenfon anoit trois chefs d’aceufations capitales, fur lefquclles ilcerchoit telmoinseBnbsp;toute diligence, comment qu’il en fuft. 1-^nbsp;premier eftoit, fi le Baillif n’auoitpas délibéré de liurer la ville d’Oiîcans au Roy denbsp;Nauarre qui venoit. Le fécond , s’il auoit
¦ pas eu quelque intelligence de l’entreprile d’Amboyfe. Le tioifiefme, s’il s’eftoitpasnbsp;ttouuc à vnc aficmblce qui s’eftoit faite denbsp;nuiftdans le grand Cimetière.
Les deux premiers chefs eftoyent m.iniez plus
-ocr page 645-* Sous François. II. ^35 plusfecreteinét,mais tant y a qu’on les pre-tendoirprounerpour toufiours charger fur quindii’nbsp;h malle des Princes. NepouuaUs rien def-çouurirde cela,ils mettoycnrenbefongne fon“pasnbsp;toutes fortes de gens, pour vu quatncime «ou» «nbsp;chefd’aceufation,qui eftoitprefenté àceuxnbsp;epic l’on vouloir inftruive en leurs dcpofi-tionsjfous tels termes, Si la conniuence amp;nbsp;ncgligencedu Baillifàlarcccrche des Huguenots,n’eftoit pas caufe qu’ils eftoyent ennbsp;fi grand nombre à Orleans.Be ceci parieretnbsp;toutes fortes de gens plus ou moins perti-tiemmcnt, felon l’efpritqu’ils auoyentpournbsp;retenir l’inftrudion que leur donnoyentnbsp;lefdits Cure amp; vicaire,aufquels tout ouucr-tement les rcnuoyoit D’auanfon , difant.nbsp;Mon amy ,auez-vous parle à monficur lenbsp;Cure de fainde Paternc.^S’ils refpondoyér,nbsp;Non: Allcz,mon amy\ allez à luv, faites cenbsp;•îu’il vous dira,c’cft vn homme de bien.
En ces entrefaites paflcrent quelques D'«« jours, durant lefquels fc làifoyét les apreftsnbsp;pourla receptiódu Prince de Condc qu’on les fil«nbsp;attendoir de iour en iour auec le Roy de ‘fl“’nbsp;Waiiarrc,apres l’emprifonnemeur duquelnbsp;leurdefl’cin cftoitdc commencer befongne,nbsp;laiiïàns iufques en ce temps- là ceux qnie-ftoyent remarquez à la mort, en liberté fer-uile , comme pour tendre aux larrons,ainfinbsp;qu’on dit.Ils auoyent aufsiconclud détenirnbsp;pourconuaincusdela rebellion prétendue
-ocr page 646-.654 Hiftoire de France,
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ceux qui s’aduanccroyct d’aller audeuâtdc ces Seigneurs,afin qucccftc couleurdon-naft lieu à leur captures,ay âs prcfuppolè quenbsp;l’amour que ceux qu’ils appcloyent les fcdi-tieux amp; confpirateurs portoyencaux Princes,ne faudroità lespoullcr de lesallcrre-cucillir,de forte qu’il feroit aife de les rcmarnbsp;quer : mais ceftc rufe fut tellement cfucnteenbsp;queperlone ne voulut Bazarder fa vie pournbsp;leur faire vn fi dommageable feruice. Ain-fi ce defiéin n’ayant rencontre à l’endroit denbsp;Groflot,on ne laiflâ deux iours apres de l’arnbsp;refterprifonnicr en fa maifon,aucc gardes,nbsp;outre le guet que faifoit fut luy le Maref-chal deBriftàc,qui s’eftoit allé emparer denbsp;fa maifon nomee 1’Ifle,dc laquelleamp;de toutnbsp;¦ce qui y cftoir,il faifoit défia eftat, partageâtnbsp;auec le Sieur de Sipierre, comme on ledcf-xouurità fes propos. Mais cela fut plus ef-uenté quand fon fecretaire Boyuin ofadirenbsp;à la damoifèlle femme d’iceluy, que fi on ennbsp;parloir à fon maiftre,comme il feroit befoin,nbsp;(ce qu’il interpretoit l’argétau poing)lcs a-fairesdu Baillifs’en pourroycnrmieuxpor-ter.Mais quad on s’appcrccut qii’op ne vouloir rien desbourfer, huit iours apres on luynbsp;rechangea fes gardes, le mettant entre lesnbsp;mains de Pachaut l’vndes lieutenants dunbsp;Prcuoftde l’hoftcl ,qui le mena en fon logis bien eftroitemcnt garde. Cc qui futnbsp;trouué cftrange. Car le Cardinal auoitnbsp;corn-
-ocr page 647-Sous François JJ. 655 commandé de le mettre en vnc tour de lanbsp;ville qu’on appt lie la tour neufue, laquelle il auoit fait remparer amp; renforcer de.nbsp;barreaux.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’
Quelques iours apres^lfutinterrogué par \ ^es commiflàircs amp; à diuets iours,durantnbsp;^efqucls,felon la côtenancc qu’il auoit te-*^He,fuftqu’il fe monftrâft parient en fon âf-®*lt;^ion ou autrement, le bruit cou roit auxnbsp;tables des courtifans gt; ou qu’il fe fentoitnbsp;eonuaincu, ou qu’il eftoit trop refolu amp; af-feurc. Brefjil ne difoit ni failoit chofe quenbsp;ne tiraflênt à la mauuaifc part. Celanbsp;fait , on paflà à la confrontation des tcl-tttoins , la vie dcfquels conuç par IcBail-
amp;¦ bien- dépeinte , les eftonna autant ‘ ^plus que-les termes cfqucls leur dc-Poutioneftoit couçhce,nDn iamaisenren-de la plus part d’eux. Bref,la furprife denbsp;ceux quieftoycntcofrontez, voire leiu def-rnbsp;rnanifcftc ne les rendoyent que tropnbsp;tcprochablcs , fi Dauanfoneuft donné lieunbsp;aux reproches fiiffifantes, amp;c n’cuft maintenu tels gamemens, comme il faifoit ou-uciTcment.lcs aflèuranten leur cftonnemétnbsp;amp; tremblement,iufques à leur feruir de tru-cheman,amp; à Icsdefuclopperde leurs cm-brouillemens,pour les ramener à leurs premieres inftruébósscn leur donnât alitât de linbsp;ccceamp;audace pour vomir leur venin contre le Baillifjcommc iniqucmçt ij luy intci\.
-ocr page 648-6^6 Hiftoire de France^
difoit d’vfer de répliqués.
heuKM*' d’anrantquc D’auanfon ne troiiuoit pour accu maficre fi bien préparée contre lé BaillifjCWnbsp;me ceux de Guife euflent bié déliré ,amp; defi-dame« I« loit femblablementaccrocner en cê ncgoccnbsp;ràbUsdVnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fa rnerejà damoi-
ftoutné desMarais Gi belle merc,amp; .Hifsi fa fern par l’inftît me, qui toutes pofl’edoyent de grâds bien«nbsp;‘ ¦ ils atirrerenr, côme on prefuppofoit par connbsp;ieôhires , vn certainfoldat, lequel en pleinnbsp;marche demanda à vne troupe de femmesnbsp;le logis du Baillif d’Orleans gt; amp;s'il y auoitnbsp;aucunes d’elles qui l’y peuft conduite. Et conbsp;me vne fe full prefentee, il l’enquift fi elle lenbsp;pourroit mener droit à la chambre de la da-moifelle femme du Baillif. Cc qu’elle refu-lantde faire,ilfecontenta qu’elle lüy g.rr-daft vne chandelle de fuifd’vhé groïîêiir exnbsp;cefsiue’,raduerti(ïântquc perfonne ou befte n’y touchaft fur peine de la vie. Cela faitnbsp;elle Icconduifit iufques à la maifon.où ilnbsp;trouu.a la mere amp; la femme du Baillif amp; lesnbsp;ayant priées de parler à elles en p'arriculier,nbsp;ditqn’il auoirfceu à Bloys l’iniure que Ionnbsp;faifoirà monlîeur le BaillifGrollot,amp;qii.cnbsp;l’indignité du tort que Ion fenroiteftrefaitnbsp;aux gens de bien,amp;r lanecefsité dont les péris compagnöris fé fentoyent preiléz eftoyétnbsp;deux gr.âs aiguillôs à h.azardcr la vie. Partîtnbsp;que fl elles vôyoycnt que l’afaire du Baillifnbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n’allaft bien,elles luv fiffènr fanoir. Contre
telle
-ocr page 649-Sous François IJ. Cyj telle rufe, Dieu leur mit en la bouche cellenbsp;refpôfc,qu’elles le remercioyér, amp; s’il auoitnbsp;volonté de leur faire quelque plaifir gt; ellesnbsp;dcfireroyent fauoir qui il eftoit pour luy ennbsp;fauoir gré.Sur quov il refpondit, le fuis quinbsp;fiiis.Au rcftcjclles vindrent à dire que touchant l’afaire dont il parloir,elles efperoyétnbsp;tant de la bonté de Dieu, qu’il feroit defen-fciit de l’innocent.Sur quoy le galand fe récita fans plus retourner: mais elles eftoyentnbsp;foinicnt tentées par des courtifans de fem-hlables propos. Voylacn fomme les procédures que Ion auoit délibéré de tenir cn-Uers tous ceux aufquels on en vouloir.
Outre tout ce que defliis, ceux de Guife auoyenc donné vn merucilleux ordre de rc-dretous les eftrangers, voire iufqu’au Turcnbsp;n’efmes , executeurs de leurs de/Tcins parles moyens fuyuans.
Autrrspro uilioi» denbsp;(eux denbsp;Cuife horsnbsp;le Royaunbsp;me,amp;pie-niieremdt
Entre les movenneurs de la paix d’entre le Roy laEranccamp;: rEfpagnol,delapartduRoy,lc «^Efpagnenbsp;Cardinal de Lorraine en eftoit vn, auquelnbsp;i’Efpagnol auoit baille pour contre-poids lenbsp;Cardinal Graniiellc homme d’tfprit, amp; quinbsp;pour fa longue experience es afaircs d’eftarnbsp;eftoit encores plus rule que le Cardinal denbsp;Lorraineiduqutl Granuclle conoillbitl’hu-iTieur, ayant pcfché fi auât en fes entrailles,nbsp;cpie ianiais anatomie ne fut mieux faite.nbsp;Pour le faire court.Granuelle luy remonftranbsp;les guewes auoir cfté nourrifsieres des here
6j8 Hiftoire de France,
tiques,en foite que Ia France en eftoit presque du tout gaftee , voire iufques aux plus grâds princes,qui efpioyent,difoit-il, la counbsp;ronne par ce moyen,à laquelle ils pourroyérnbsp;paruenirailement à l’aide amp;faucurdes Pronbsp;tellans, comme il auoit n’agueres dtfeou-uert. Le Cardinal de Lorraine fe lentantpi-qué au vifparce propos, ne fceutdifsimulcrnbsp;à Grauelle ce qu’il fauoit de quelques offresnbsp;faites au Roy Henry lors viuât par les Princes proteftans, amp; des allées amp; venues fur cenbsp;faites entre le Roy de Nauarre amp; eux: en fornbsp;te qu’il creut tant plus aifèment que s’il e-ftoit preuenu,non feulcmentfes deïïêins fe-royent rompus,mais aufsi fa maifon ruinée.nbsp;Parquoy, voyci l’vn des fondemens delànbsp;paix, afauoir que leursmaiftres eftoycntlînbsp;égaux en puiflânee, que malaifcment l’vnnbsp;pourroit-il ruiner l’autre,fans eftre fi fort a-foibly qu’vn tiers en auroit bon marchénbsp;que partant il faloit necefiairement les accorder cnfcmble,de forte qu’ils n’eufientnbsp;plus occafion de s’entre rien quereller,maisnbsp;qu’auec leurs vines forces ils courufient fusnbsp;ces Euangeliques,pour fe recompenfer denbsp;leurs pertes, faifans premièrement mountnbsp;tous ceux de leur fcéfe qui feroyent fous l’onbsp;beifiânee de ces deux Roys, fans efpargnernbsp;ni petit ni grand. Et ce qui donna plus denbsp;gouftàlanoix , ce fut que Granuelleditaunbsp;Cardinal de Lorraine , qu’il ne conoif-
-ocr page 651-Sous François IL ^}9 foit ehcualier ne capiraine an mode rant honoré amp;refpelt;âé,ni plus digne de ceftecharnbsp;geque le Duc dèGuife fpn frere. Voyla,nbsp;dy-ie, les promelTcs qui furent faites amp; luttes entre ces deux bons piliers d’Eglifc,nbsp;allant que de venir à aucun accord de lanbsp;paix,afauoir que les deux princes employc-toyenttoutes leurs forces pmlTances àrcnbsp;ftablir le fiegc Romain, amp; à exterminer lesnbsp;licretiques qui contrcdifoventà fa Hitrar-t'Iiie, fins clpargncr frere,fœur,enfant, paient ni amy. Mais la mort inreruenue denbsp;Henry rompit tous ces deffeins.
Depuis, ceux de Guife cerchans ordinal tetnent à renouer ce fait, n’eurent faute denbsp;coadiiitcurs. Caries Ambafladeursd’Efpa-ôtie,amp;du Papecrioyent fans cciïc apres lenbsp;^oy François amp;r fon confcil, pour acomplitnbsp;promeflès dcHenry fon pere côn e les henbsp;’^^tiques. Leurs maiftres aufsi en efcriuoyStnbsp;fouuét à la folicitatiô de ceux dcGuife,y cn-fttrnef ant des menaces.Et aufsi par ceft artifice la perfecutiô recômença telle quevousnbsp;aiiez entendue-.mais quand ils conurentlenbsp;dangcrduqiiel ilsefFoyentefchappczà Amnbsp;l’oyfe, craign.is qu’en fin le hazard tombaftnbsp;fiirleiirrefte ,ils refolurenr d’txecuterleurnbsp;plus haute entreprinfe fans plus tarder. Etnbsp;pour autant qu’elle n’eftoit fans difficulté,pour les murmures qui commençoyentnbsp;afourdreàlenconrrc d’eux, ils voulurent
-ocr page 652-640 Hiftoirc de France^ s’afl'cincr des Princes eftrangers,amp; allèrentnbsp;an deuant par derriere.
Ils firent donc croire au Roy d’Efpagne, lt;jui ia n’eftoit que trop ai Ce à perfuadctjcomnbsp;me le Roy de Naiiatre amp; le Prince de Con-lt;ie,fousomlgt;rc de quereller le goiuiememétnbsp;du Royaume durât la minorité du Roy,s’ennbsp;vouloyent emparer, amp; faire mourir leditnbsp;Sieur Roy amp; fes frétés,pour venger la vieil-loquerclledc Bourbon,en quoy ils eftoyeiitnbsp;foiiftcnus «Scaidez des heretiques de F rance,nbsp;de la Royne. d’Angleterre, des Allemansnbsp;Proteftans amp; Suifiès Euangeliques, (bus lanbsp;promeiîè de prendre amp; faire receuoirlcurnbsp;Religion au Royaume, amp;puis apres de régler de mefmes le refte de la Chreftientonbsp;Scmblablemcnt,qu’il y auoitallianceamp;!*'nbsp;gue pour venger les ourrages qu’auoyent renbsp;cens les Allemans par Charles cinquiclbicnbsp;Empereur fon pere. Et que quand bien toutes ces chofes cellèroycnt.il deuoitconlîdc'nbsp;ter s’il fouffroir fculcmeut ces Princes entretau maniement desafaires, que c’cftoifnbsp;cliofc treaflcurec, qu’outre la ruine delà Benbsp;Jigion catholique Romaine, il ne ioiiyr®*^nbsp;guercs de la paix:d’autantque le Nauarroisnbsp;n’y cftoit nullement compris, amp; qu’il tafeh^nbsp;roitauecles forces du Royaume, de recou-urer le Royaume de Nauarre fur luynbsp;plus eft,qu’il ne faudtoit d’entreprendre futnbsp;fes bas pays,oii il auoit grande intcUigc*’^^
-ocr page 653-Sous François II. 641 par le moyen de ceux de la Religion nou^nbsp;uellc qui luy proinetroyenr rendre lés prin-cipalles villesjCn leur pronietrantde lesde-liurer de ftruirude,amp; feu r donner pleine li-berré en leur Rcligion.Mais s’il plaifoir audit Sieur Roy d’EÏpagne les maintenir amp; fanbsp;Uortlcr en leur gouuernemétj ils ne le garennbsp;titoycnr pas (eiilemcnt de tous ces dangers»nbsp;mais aufsi accon\nliroycnr les promeiles dunbsp;feu Roy Henry en route fidelité.Surquoy ilsnbsp;curent bonne refolurion, à cela les condui-fant Granuelle, qui ne demandoit que denbsp;faire brelche au Royaume,amp; d’y voir vncnbsp;guerre ciuile, pour y douer entree à fon mainbsp;ftrc.Voyla comme à vn mefme arefernoyétnbsp;plufieurs cordes.
Ils rcmonftrcrcnt au Pape que les here- Moyens tiques n’auoyenr autre appuy en France quenbsp;des Princes du fangA’ que partant s’ils n’e- enuenienbsp;^oyent retenus,on verroir bientoft la Fran- * ’P*'nbsp;cefe retirer de fon obcillance, veué leur intelligence auec les apoflats de l’EglifcRomaine. Ce qui l’induit facilemét à promettre tout fccoursde faneur à luy pofsiblcs,amp; ànbsp;employer fon credit enuers tous les porcrarsnbsp;d’Italie , l’Empercur Ferdinand, les Princes P.tpiftcsamp; Eucfqucs d’Alemaigne.
En cede mcflec le Duc de Sauoye cdoit Menec de en branfle de fc fourrer des plus auanr, edi-mant que peut edre ce feroit le moyen de ucrsieUucnbsp;rentrer en fes terres, occupées par les Ber-
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-ocr page 654-^42- Hiftoire de France,
nois ; joint qu’il auoit vn extreme défit de fe rendre Seigneur de la ville de Geneue, furnbsp;laquelle on reiettoit la caufe de toutes lesnbsp;mefaduentures de feu fon pere amp; de luy. Etnbsp;devray il fe fccutde fa part fi dextrementnbsp;côporter auec les Cantons Catholiques appelez Landersjcnnemis iurezdelaReligio»nbsp;ayans flairé les promefles de ceux de Guifenbsp;par le moyen du Colonnçl Freulich , quenbsp;s’ils n’eiiflènt finalement apperceu le malnbsp;qui prouiendroitde ladefunion de leur nation,la ligue ancienne desCantonseftoitennbsp;dan ger d’iftre rompue.
Somme, la mailon de Guife auoit tellement meflé les cartes par toute l'Europe qu’ils rénovent ceux de la Religion pournbsp;ruinez,amp; le Royaume du tout à leur deuo-tion par confcquent,puis que le feul empef-chement procedoit d’iceux.
Pratiques de ceuxnbsp;de Guifenbsp;eniK rs Jenbsp;Turc.
line cou. fte rien ànbsp;telles gensnbsp;démentir.
Et à ce que l’Efpagnol n’euft aucun em-pefehement du collé du Turc, qui fembloit le menacer pendant ces exploits ,s’il defem-paroitfes forces,on enuoya expres à Con-ftanrinoble deuers luy pour aceufer les Prinnbsp;CCS du fang de traliifon amp; defloyauté, comme ceux qui auoyét confpiré auec certainesnbsp;gens d’vue nouuclle Religion, qui ne reco- .nbsp;gnoifloit nuis Magiftrats ni fuperioritez,nbsp;pour mettre à mort le Roy amp; fes frères, lenbsp;fuppliant pendant qu’on feroitempefehéànbsp;réprimer leur audace de rien innoucrni en-trepren-
-ocr page 655-Sous Françoisoj II. (545 ttcprcndrc du coftéxl’Italie amp; d’Efpagne.Etnbsp;ceocn confideration de l’ancienne amitié',nbsp;alliance amp; confederation qui eftoit entrenbsp;ItJy amp; les predeceflèurs Roys , les enfansnbsp;defquels n’auoyent rien plus cher que denbsp;continuer les alliances, amp; luy rendre tournbsp;d’amis Srvoilins.Dequoy ils eurent (ibonne refponfe,que le Duc de Guife fc desborda, iufques à dire par plufieurs fois, qu’ennbsp;fout euenement il aimeroit mieux le Royaume tomber en la puiflancc du I urc,amp; de-fUeiirerfous fa domination, que de voir lanbsp;doftrine des Luthériens amp; heretiques,qu’ilnbsp;appcloit,y eftrc reccué.
Voyla,dy-ie,la grande amp;.hautc entrepri-fe qu’ils auoyent à executer. Mais quand ils coniirent que rien ne remuoit du codé denbsp;ceux de la Religion , amp;qu’auec la perte denbsp;leurs chefs,ils auoyét (comme ilscuidoyét)nbsp;aufsi perdu tout cœur amp;: courage, ils ne dou roinpic Icinbsp;terentpiiis de leurs afaires ; qui leur fut vnenbsp;bonne amp; grande occafion de mander à l’Efnbsp;pagnol,qu’il ne luy cftoit befoin de fc ha- ?“gt;-fter,amp;que pendant l’hyiier ils cfperoyenr cù'aâ^,r7,'nbsp;auoir tellement nettoyé la France , qu’aunbsp;printemps ils pourroyent aller tous cnl’cni-ble faire ronfler les truirtes du lac de Gene-ue,amp;vifiter les bons compagnons, pailansnbsp;ainfi parmefpris des Allemans Suiflês.
i.-cux de la Religion cependant avans
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Dieu ref- perd« toiitc cfpcrancc, comme nous auoiis peilie les dit, dii cofté dcs Ptinccs , aduiferent entrenbsp;ways'Fr” quels moyens on tiendroit pour empef-çois aux chcriamauuaife volonté de ceux de Guife,nbsp;n^uVierr* ponrt^nt eurent leur refuge dernier à l’annbsp;coinraeù cieniic aiithorité des Eftats. Et d’autant qu’ilnbsp;parler ni mettre endou-ûiondes K le gouucrncment de ceux de Guife , fansnbsp;dcdeins eftrc puny comme feditieux amp;(. rebelle,voirenbsp;Tyranquot; « coiume crimiiicl de lefe Maiefté, (ce qui lesnbsp;noyent mcttoitcn grande perplexité ) finalement a-adiurra'y P*^^^ conuocation des Eftats particuliersnbsp;publicc,plufieurs bons amp; notables perfon-nages dilcourans les miferes de noftretépsjnbsp;refolurent auant que de mourir, de rendrenbsp;leur deuoir au Koy leur Prince amp; fouue-rain Seigneur, amp; à leur patrie, propolantennbsp;pleine aftembleeamp; en toute liberté, ce quenbsp;ils penfoyent pour la gloire de Dieu amp; la tranbsp;quillirédu Royavme qu'ils defiroyent voirnbsp;bien policé.
Entre autres, Icâ Bazin procureur du R oV f ftars parnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Prtuofté de Bloys fc prépara, non com
pcaleii nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7 I _rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„
(ie Rioys. iTie peiTone publique,mais comc piiuce. »-Ç que venu aux aurcillcs d’vne bonne amp; gwnnbsp;de partie des bourgeois,amp; habirans deceftenbsp;villc-là,il fut par eux prié de prendre chargenbsp;de parler pour le tiers Eftar, amp; propofertoutnbsp;pcqui luy fembleroitneceftàire. Cequ’ayatnbsp;ƒ« accepté le 4.d’O(ftobre audit an i559j'I flt;^
porta en la maifon de ville, où le confeiH^^
-ocr page 657-Hue nul ne fiift depute pour aller auxE ftats generaux, duquel ils n’cuiïtnt bon amp; af-n;iirétcfmoignage de fa Religion Catholi-Hue Romaine,afin que cefte aiTemblec nenbsp;fuft aucunement bigarrée ,amp;que le Roynbsp;^eamp;pcuft voir de meilleur œil. Notammentnbsp;’^^vouloycnt que ceux de leur faôkioh fiif-fent préférez , amp; que Ion prift bien gardenbsp;Hue hul de ces feditieux amp; rebelles Hugue-uots ne fuft efeouté , afin que le repos pu-tgt;lic n’en fuft trouble. •'^^je fi aucun fe par-forçoitdepafl'eroutre,ils vouloyent qu’onnbsp;'es en aduertift incontinent pour y pour-Uoir. Voyla l’inftruélion que loncnuoyoitnbsp;aux amis. Et pour le regard des lieux def-Huels ilsn’eftoyent afl'eurez,auec tels man-_nbsp;démens on y enuoyoit des gentils-hom-nies amp; feigneurs d’authorité, qui auoyentnbsp;charge exprefte de prefider es afiemblcesnbsp;particulières, afin , difoit leur mandement,nbsp;que toutes chofes allaient par ordreitoutef-fois ils nepeurct eftre de fi pics voyâs,qu’on
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jic rcmuaft de terribles maticrcsi ' .¦ • ‘
Bazin donques cftant entré en la inaifon de ville à Bloys,ainfiqu’il cômençoit fapionbsp;polition, ceux du cómun peuple le fuyuirct»nbsp;demâdans d’eftre prefens à ce qu’ilpronon-ceroit,amp; s’efforcèrent de rôprc la porte pournbsp;le refus qu’on Eiifoit de les yreceuoir. Surnbsp;quoy les députez vaincus d’importunité parnbsp;la multitude , ayans ouy entièrement Bazin en fes remonftranccs ,ne laiflcrcnt denbsp;luy afsigner vne heure apres midy pour Cenbsp;trouuer en la falle de ville, amp; là redirepublinbsp;quenientce qu’il auoitia propofe. Etcefai-foycnt-ils principalement pour fauoirs’ilynbsp;en auoit beaucoup de fon opinion. Bazin ynbsp;obeyt volontairement: amp; lors cftant cfleucnbsp;en public en la prefence de plus de quinzenbsp;cens perfonnes, miten auanr les matièresnbsp;qu’il auoit alléguées le matin,fans rien cha-ger ne diminuer: ce qui fut aufsi toftdiuul-gucpar tout le Royaume ,en forte que cenbsp;rcfueille-matin de ouiirir les yeux,amp;def-boucher les aureillcs à pkilicurs notablesnbsp;-perfonnages , qui enuoyerent quérir cesnbsp;icmonftrances, pour prendre celle route,nbsp;-Icfquellcs i’euffe volontiers inlcrees en cenbsp;'hftt, li i’en ciilli peu rccouurer la copie.
'Eftans icelles prononcées pai Baslin, elles fiiienc ^randcnicnc lotiees amp; aduouees de toute l’afsiftancc.Or combien que la plusnbsp;part
-ocr page 659-Sous François II. 647 part des juges cftans aux eftudes euflTcnt eunbsp;conoiflànce des abus du Clergé, amp; àce-ftcoccafionrcccu la dodrinc de l’Euangi-Ic, les vus ouuertement, amp; les autres entre leurs familiers amp; compagnons d’efeo-le,deplorans la condition de l’Eglifc Romaine , amp; foufsignans à ceux qui s’eftoyent Ambitionnbsp;oftez de telle feruitude , fi eft-ce qu’elle-Dezen tels offices par voyes obliques’, amp; tonne eSnbsp;(commecefteplayeeft vniuerfclle par tou- fcifnce.nbsp;te la France, ) ayans ainfi gauchy leurs, consciences, ils s’oublièrent de tell« forte quenbsp;rendans efclaucs de ceux de Guife parnbsp;qu’ils auoyent la vogue pres du Roy,nbsp;Ils fc rendirent non feulement aduérfai-tes, mais aufsi pcrfecuteurs ouuerts denbsp;ceux dcfquels ils âuoyent tenu la dodri-De. Parainfiayansfeeu les fccrcts delTcinsnbsp;par le moyen du Sieur d’Alluyé,amp; que ceuxnbsp;‘l® Guife auoyent principalement confen-tiaccfteconuocation d’Eftats,amp;à Icurper-tDcttic (Jç propofer librement leur aduis;nbsp;ann de dcfcouutir plus clairement tousnbsp;ceux de la Religion , amp; en general ceux quinbsp;demandoyent vne reformatio de l’Eftar: ilsnbsp;-s’eftudierent de les feruir, amp; complaire ennbsp;tout leur |gt;ofsiblc,voirc auec telle côfidencenbsp;de venir a bout de leurs entreprifes, que ne luypUiftnbsp;feignansde tour defcouurir, ils appeloyentnbsp;ouuertement les lettres patenter du Roy, àieur pto
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pour la coniiocariün;ti.es Eftarsja fouricierç pourfendre auxfols qu’on vouloir attraper,nbsp;enquoy Dieu monftra puis apres qu’il faitnbsp;renuerfer le confcil des malins par leursnbsp;propres inuenrions.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i '
pluî eft Pourretourner à mon propos, lelende;-u nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cefte proportion, Bazin eft mande
plus eft par Jé'BailIifde Bloys, homme réputé igno-gVri^ufe? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;peruerfe nature s’il en ftit onques,
pour fe trouuer en la chambre du confcil où alsiftoycntaïiec luy fon fils le Prefidentdcnbsp;ce ficgc, amp; autres inges. A u lieu plus eminent eftoit Claude Kobertet leigneur d’Af-luyc feriiiteurtrefaffediôné de ceux deGui-Ic, lt;Sc la enuoyé pour l’efFeA qu’auonsentendu. Aufsi defiroit-il par quelque bon fernbsp;nice reconoiftre le bien receu par fon fils,nbsp;colloque par eux en la dignité lt;ie fecretairenbsp;d’eftatjàprix d’argent routesfois tombé ennbsp;leur cfcuelle. Là plulîeurs interrogatoiresnbsp;furent faits àBazin,pour tant mieuxfauoirnbsp;de luy la caufe de fa legation , amp; les principaux qui l’auoyenr mis en befongne, oùdnbsp;î’embloit bien que tacitement on y voU*nbsp;liift embrouiller les Princes du fang, ennbsp;quoy fe voyâs ne rien profiter,ils recoururetnbsp;aux menaces amp; intimidations . H relponditnbsp;qu’il ne pou uoit eftre en coulpe de cell aéle,nbsp;d’autant que les lettres du Royncfcpoii-uoycntdifsimulcr, amp; que ce qu’il auoirditnbsp;n’clloyenc que memoires que luyauoycnÇnbsp;builicz
-ocr page 661-Sous François IL - ^49 baillez ceux du tiers Efiat,qui aufsi l’auoyécnbsp;aduoué,comme il iuftificroit par fes aôÉesnbsp;qu’il en auoitfîgnez. Que s’ils y trou noyéenbsp;faute, elle deuoit eftre imputée à eux députez,qui l’ayans ouy à part au matin,ne le de-Uoyent remettre à raprefdinee,amp; y afsigncrnbsp;le peuple, s’ils y fentoyent rien de mauuais.nbsp;Sur cela inrerrogué par le Prelident que c’e-ftoit peuple. Bazin rcfpond, Beitia multo-tirHmcapitHm,Aonzyio\.\3 elles l’vn,nion(ieurnbsp;fe Prefident. Bazin puis apres, nonunantnbsp;quelques vns qui auoycnt ratifie fes nu-moinbsp;tes,le Prefident maintint qu’on ne les dc-tioit rcccuoir d’eux, attendu qu’ils n’efloyctnbsp;pas bourgeois,pource,difoit-il,quc les mai-fbns où ils habitent , ne font pas à eux.nbsp;t’ayant alors fait fortir , laques Daguicrnbsp;procureur du Roy au bailliage, requin quenbsp;*1 fuft arrefteprifonnier : mais ils ne l’ofe-tent faire,de peur d’offenfer le peuple. Par-q«oy içQf refolution fut d’en aduerrir lenbsp;'“Ordinal amp; leurenuoyer fa harangue. Cenbsp;qu’ils firent en route diligence, amp; cepen-‘fantilsluy fignifitientquelques defenfes,nbsp;*font il appella. Le Cardinal aduerri denbsp;refait , combien qu’il n’ycuft rien qui lenbsp;-deu ft offen fer, amp;q u’on n’euft’en rienrou-à fon gouucrncmenr,tanty a qu’il nenbsp;laiflà croupir ceft afaire , eftimant anoirnbsp;trouué allez d’occafion de chaftier Bazin,
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amp; par foil exemple intimider tous les autres . Parquoy le vingt vniefme d’Oôto-bre arriiia à Bloys le ieiine Villegomblaift de leur nourriture, auec commifsion dunbsp;Roy qui eftoit lors à Orleans, commeditnbsp;a cfté, pour fe faiiir de la perfonne de Bazin . Dequoy aduerty.il euada miraculeii-fement, amp; à la veuë de fest^nnemis, lef-quels auoyent délibéré de triompher denbsp;luy,fpecialementle Baillif qui s’eftoitper-fuade laharagucapartcnirà luyfeul.cóbiennbsp;que nulde fes compagnons n’en fuft exépt.
Celle retraite ne fut fans trefgfand danger , à calife des aguets mis apres luy, comme aufsi elle porta merueilleiix ennuya lès ennemis : amp;lut le Cardinal tranfporté iüPnbsp;ques là,de reprocher à Villegôblain l’vn denbsp;fes plus intimes amp; fideles feruitcurs,qu’il a?nbsp;uoit rrahy le Roy. Ainfi parloit-il detousnbsp;ceux qui u’accomplilToyentfes commande'-mens. Car quand le commandement vousnbsp;fut donne,difoit-iljil n’y auoitque la Roynenbsp;incrc,Monfeigneur de Guifemon frere ,dènbsp;Laubcfpinc amp; moy : nul d’eux ne l’a dit. Ilnbsp;faut dôc quevous, Villegomblain,rayeZ defnbsp;couucrt:furquoy s’excufant,il promitamp; iura de le luy amener vifoù mort.Et de fait e-llant retourne à Bloys , il promit vn cfiardçnbsp;douze cens elcus à qui le luy liureroit. Depuis les amis de Bazin cereherent d’appai-fer le Cardinal. Sa refponfe fur,que s’il le tenbsp;noit
-ocr page 663-Sous François IL noitj il luy fèroit tant allonger les cfguillct-ics,qu’il luydonncroit nouuelles de ce qu’ilnbsp;demandoit.
Finalemétjes luges de Bloys voyâs celle pourfuitte afTedeedu Cardinal,decretteretnbsp;îiir certaines informations qu’ils auoycntnbsp;faites de fes remóftianccs, amp; procédèrentnbsp;par de faux amp; annotations de fes biens.Maisnbsp;pourcelails ne peurétrâtfaire que le Cardinbsp;nal en plein confeil priuc ne les menaçai! denbsp;leurs vies,pour deux raifôs. L’vnc.pourn’a-' uoirarrellé Bazin prifônicr lors de fa proponbsp;fició, amp; qu’il fut par eux inadé.L’autre,pournbsp;ne l’auoir fait cfpier amp; donc ordre qu’il n’e-uadal!;qui futcaufe qu’à leur retour,pouraunbsp;ciinemét contenter ledit Cardinal, ils firentnbsp;recolcr tcfmoins , efperans le faire exécuternbsp;en effigie. Mais la mortduRoy furuint,auecnbsp;laquelle les troubles furent enfcuclis ainfinbsp;qu’il fera veu.
Le Cardinal d’autre collé fachant que le P^rys d’Anjou clloitfortauâcc àrEuâgilc,amp; particunbsp;principalement la noblellc,ne faillir d’aducr
. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 H 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 joumet-
tir les anus pour y brouiller les canes : Ici- tent vue quels au ioutafsigne à Angers fctrouucrétnbsp;au lieu où les gentils-hommes elloycntafsc à'ceùTdcnbsp;blcz.LàCharles Dalbiac,ditduPlcfsi s,mini nuife.nbsp;lire q s’clloit retiré de Tours à caufe de lalctnbsp;tre eferite à la Royne mere roi! apres l’ctre-prifed’Amboyfc,cut charge de laplufpart denbsp;la côpagnie de propofer ce qu’ils luy auoyétnbsp;done en charge. Ayantcu audianceà grâdr
-ocr page 664-HiftoiredeFranee, difficulté,fir vne longue narratine amp; entièrenbsp;confefsio de leurfoy; puis entra en la defennbsp;fc des calomnies defquelles on chargeoitnbsp;ceux qui faifoyent profefsion de la pure rclinbsp;gion Chreftienne, amp; de la vint aux abus denbsp;I’eglifc Romaine,monftrant comme elle a-iioit enforcele route la Chreftientc: amp; concluant à la reformation du clergé,amp; qu’ilnbsp;pieu ft au Roy leur otrroyer eftar paifiblcamp;nbsp;temples pour 1’exercicc de leur Religion,iufnbsp;ques lt;1 la determination d’ vn fainft amp; librenbsp;Concile.Cefte harangue ne fur moins adminbsp;rec par 1’afsiftcce ,pour auoir efté ornee d’Vnbsp;nc infinite detefmoignages des fainres Ef-critures amp;do(fteurs anciens, que dcfplaifannbsp;re an parry contraire.Voire mefme le iiige lenbsp;Rar,qui s’eftoit toufiours monftreennemynbsp;decefte dolt;ftrinc,dcclairatout publiquemétnbsp;n’auoir iamais veu ni entendu homme fi donbsp;dc,amp;.'lcpriadc luy bailler fa vemonftrançenbsp;parcfcrit,afindc l’cnuoyerau Roy.Maiscelle compagnie cfguillonncc par certains ef-prirs pafsionnez,ne fe départit (ans murmure, de furent bien pres d’en venir aux prifesînbsp;ce qui full indubitablement aduenn, fi lenbsp;partv de Guife euft efté le plus fort, amp; fi lînbsp;prudéte du miniftre n’cuft retenu ceux quinbsp;l’auoyenr mis en befongne, qui n’cnfièntnbsp;peu fans cela bónement endurer les parolesnbsp;iniurieufes de leurs aduer/aires, dont s’en-fuyuirét apres plufieurs grandes extorfions.
-ocr page 665-Sous François II. 655 Car le Duc de Monrpenficr y fut enuoyc parnbsp;ceux de Guife , daucant qu’il eftoit fur tous .nbsp;autres Princes amp; Seigneurs François^andenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-
contre ceux de l^^ligion:dê forte.que les ƒ / gés de guerre qu’il y mena apres la prife denbsp;les coulinsjtuincrét beaucoup dechafteauxnbsp;^maifons de gentils-hommes, pillansamp;nbsp;ficcageans tous ceux qui eftoyenr foupçon-liez de la Religion.
Allant que cccy aduinft le lendemain dcl’aflèniblce des nobles,le tiers Eftatcf-lent Francois Grimaudet aduocatdu Roy ànbsp;' '* nemenr des cirez, en ont fait trois tfpc- maudetnbsp;ccs:l*vne qivüs nomment Democratic, c’eft “kcd«'quot;nbsp;a dire le gonuernement que le peuple a de ifiaxsnbsp;flt;iygt;fans auoir autres gouuerneurs fors lesnbsp;officiers par luy cftablis ; l’autre eft Arifto- ae grandenbsp;‘^'^=iôe,quin-eft autre chofequ’adminiftra-non des Nobles plus riches amp; plus fages de luid.ciiè
RepubliqueiLatroifiefineelÎMonarchie, Pquot;“'jJ“* c’eft à dire gonuernement d’vn Prince , au p“' ünbsp;commandement duquel obeift le peuple, bn« denbsp;bn la comparaifon des trois , Platon amp; Ari- P®“*'*nbsp;ftote iugent la Monarchie la plus digne, parnbsp;ccque pluralité de puilßnces, comme ellenbsp;cft enDemocratieA: Ariftoctatie,engédre fanbsp;ébonsSc fcditions,amp;r le plus fouuent fondScnbsp;pent pat guerres chii les.Nous font pourex-
emple
^54 Hiftoire de France, cmpic les ruines des Republiques des Romains , amp;ldes Grecs. Noftre Royaume denbsp;Fracc depuis le regne de Mcrouee,qui cornnbsp;méça enuirô l'an quatre cens cinquâte huit,nbsp;àtoufiours efté régi par Monarchie :amp;parnbsp;le grand nombre des preux,vertueux amp; vailnbsp;lans Roys decedez, nous eft enfeignecôbiénbsp;Monarchie excelle pardciïiis amp; Ariftocra-tieamp; Democratie. L’amede cefte Monarchie c’eft le Prince, vraye image de Dietblanbsp;puirtànce duquel eft fortifiée amp; fupporteenbsp;par iuftice:par laquelle nous entendons nonnbsp;vne partie de vertu, mais auec Ariftote vuenbsp;vertu parfaite,comprenant en foy toutes autres vertus;la fin de laquelle eft,rendreànbsp;chacun ce qui luy appartient. Ce que le Prinnbsp;ce ne peut faire, fans foy communiquer à fesnbsp;fuiets, pour entendre d’eux leurs requeftes,nbsp;demandes amp; doléances, à ce que fur icelles il leur départe iuftice, felon la’nccefsiténbsp;des afaircs qui fe prefenteront: lt;amp; aufsi à cenbsp;qu’il ordonne ce qu’il trouueraeftre profitanbsp;Mean public. La forme ancienne des Roysnbsp;de Frâce,de fc communiquer à leurs fuiets,nbsp;a efté de coniioquer tous les ordres du peu-pledu Royaume,en tels lieux qu’illeuranbsp;pieu commander. Telles conuocationsnbsp;ont efté appcllces,tenucs desEftats,lefquelsnbsp;ontefte de li grande authoritc,que les plusnbsp;hauts flits du Royaume ont efté traitez parnbsp;cux,dclibcrcz amp; côclus: amp; mefmes 1 autho-rite
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de R egent du Royaume,lors qu’il a cfté Sucftion du gouuernement d’iceluy ,poticnbsp;^âbferice des Roys, ou leur bas aage. Coinnbsp;fut fait apres la mort de Charles quatrie-» CS Eftats , qui, contre Edouard Roynbsp;^’Angleterre , adiugerent à Philippes 'filsnbsp;Charles Comte de Valois,'qui depuis futnbsp;Philippes fixiemcjl’authorité de Regentnbsp;France, pendant amp; iufques à ce que lanbsp;dudit Charles fuftacouchee. Pareil-^(^nient, l’an mil quatre cens quatrevingtsnbsp;^quatre, par les Eftats tenus amp; aiïêmbleznbsp;Tours , par l’authorité du Roy Charlesnbsp;^uiéhcfmc, lors conftiruc en bas aage, pournbsp;^’Euier aux faôtions amp; cnrrcprifes.qui i'ç manbsp;chinoyent contre l’authorité du Roy ,par lenbsp;^’loyen delaregentc du Royaume; fut ditnbsp;parles Eftats qu’il n’y auroit aucun Regent,nbsp;Sepourroyent alléguer plufieurs autres exemples, des hautes afaircs du Royaume,nbsp;traiôtecs «Sc refolues par les Eftats ; parnbsp;lefquels eft entendu l’ancien droit dunbsp;peuple Francois,de s’airembleramp; communiquer aucc leurs Rpysdes afaircs publiques.
Noftre Roy,Prince prudent amp; figc,pout au commencement de fon regne faire co-noiftre à fon peuple,qu’il le veut gouuerncrnbsp;comme vn bon amp; naturel Princciaufsi pournbsp;leconoiftre ,amp; entendrede luy fes doléances, luy donner allégeance de fes plaintes,
-ocr page 668-€lt;^6 Hiftoire de France,
Touclian liXeligió
foil Liger les trauaillez,conforter les bons amp; punir les mauuais jfuyiianr celle anciennenbsp;forme Françoifede bien gouuernerle Roynbsp;aume,a coinmadé l’alîèmblce des Eftats denbsp;tous les ordres de fon peuple : qui font lesnbsp;gens d’£glife,dc nobleirc,amp; lecoinmun peunbsp;ple:vcut que chafeune prouince depute Có-miffaircs pour enuoycr deuers faMaicllégt;aunbsp;dixicfnie dcDecembre en lavilIedeMeaiiXjnbsp;où il aafsigné l’alîèinblee des Eftats de toutnbsp;fon Royaume. Par fou mandement font exprimées trois tàufes de ladite aflêmblee. Lanbsp;premiere, pour ouy r les doléances de toutesnbsp;pcrfonnes.La fécondé,pour compoferamp;panbsp;cifier les troubles de la Religion.Latroilîef-nie ,pour foulager le peuple de tributs amp;nbsp;impoftz qui tant le foullent,qu’il eft toutnbsp;courbe. La principale, pour la trifte face deSnbsp;a faires prefenrcs,cft la Religion, en laquel-le y a deux points.Le prcmicr,des Sacretnésnbsp;Srebofes IpirituellcsiLe fécondeftla dodrinbsp;ne amp; police facerdotale. Quant au premiernbsp;poinlt;ft,qui eft des facremens amp; choies fpiri-ruellcs, lors qu’elles för mifcs en difpute parnbsp;relamp; fl grand nombre d’hommes,que Icglainbsp;UC du Prince, amp; l’authorité du magijlrat n’ynbsp;pcuuct donner ordre, amp; maintenir l’anciennbsp;ne doélrinc en Ion entier,tcllescontentionsnbsp;fe doyucnt terminer aux Eftats generauxnbsp;de la Chreftienté :c’eftà dire au Concile genbsp;neral amp; vniuers, amp; non au Concile nation-
-ocr page 669-Sous François II. 657 • nah lequel eft périlleux tenir pour tel afairC:nbsp;car fi les difputes des Sacrcmens fc traitentnbsp;en concile nationnal, te fera faire ouuerturenbsp;d’introduire en laChreftienté autant d’opinions ScfeiStes qu’il y a de Royaumes amp;nbsp;ptouinces: toutesfois il appartient aux Roysnbsp;aux Eftats de chacun Royaume, dellbe-teramp;aduifers’il eft expedient tenir Concile vniuerfel,amp; prier les autres Princes Chvenbsp;ftiens y entendre.
Le Roy,comme protecteur delà Religion , amp; fur laquelle principalement il repo ‘C fô fceptre,y a intereft:aufs i le peuplejpournbsp;fonfalut; amp; font tous membres del’Eglifc.nbsp;Et quand eft dit Concile de l’Eglife, fe doitnbsp;Entendre compofee de tous fes membres,nbsp;e’eftadiré afiemblee generale de tous lesnbsp;Chreftiens,amp; non des Euefques fculs.Pournbsp;lant cefte queftion appartient aux Princesnbsp;Chreftiens, aux Euefques, amp; au peuple ennbsp;general. Or les anciens Roys amp; Princesnbsp;Chreftiens ont iugé,eftreexpedientamp;nc-ce/Eiirc commander Concile de la Chrétienté , lors que par Schifmcs amp; opinionsnbsp;noinielles la Religion aefté pollue amp; diui-fec. Autre remede ne pcuttrouuer Conftannbsp;tin cotre l’erreur d’Arrius ,preftrc d’Alexandrie, que de celcBrFr le premier Concile ànbsp;Nicene. Gratianus amp; Theodofius Empe-1nbsp;teurs, contre l’erreur de Macedonius, af-fcmblerent le fécond Conetîê^à Conftand-^nbsp;-- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Tt
-ocr page 670-^$8 Hiftoire de France,
noble. Theodofe fécond a/Tcmbla lejtiers à ^hefe,contrc l’erreur de Ne^rius. Mar-?nbsp;tianus commanda le quatriçÆie à Chalce-^nbsp;doine,, pour confutcr l’erreur d’Eptyches.nbsp;Et ainfi fuccefàiuement a efté faïFcontrenbsp;les erreurs des hérétiques, qui fe font trou-uezen chacun temps. Erteile authoritéamp;nbsp;foy a efté adiouftee aiifdits Cpncilcs bien amp;Cnbsp;légitimement aftcmblcz , que ce que’parnbsp;iceuxaeftcingéamp; décidé, aefté tenu pournbsp;vray decret de l’Eglile decliCizif des Euan-giles. Or en noftrc Religion y deux a fc-(ftes: l’vne de peux qui viuenf en l’obeiftân-cc de l’Eglife Romaine: l’aurredcceuxquinbsp;fedifent Euangeliftes:amp;fontles deux/îpo-puleufcs , qu’il eft en doute laquelle e^lanbsp;plus numereufe : bruflent les deux de tel ardeur de haine l’vne cotre l’aurre,que ïî Dieunbsp;n’y remedie,laChreilienré eft prepareeà cmnbsp;brarementdegutrres ciuilesjbeaucoupplusnbsp;à craindre, que ne furent onques celles desnbsp;Romains Slt;. des Grecs. Le Concile fcid ynbsp;peur remédier, où Dieu fefa le plus for[amp;nbsp;plus puiffhnr, dr permettra que U dochinenbsp;quiefldefon S. Efptie demeure vilt;ftorieu-fc,amp;: celle qui fera au contraire foie diCsipeenbsp;Seexterminee.
Authorité Lc fecor/d point delà Religion eften la fu'c’^h^re. police amp; diCcipline facerdoralcifar laquellenbsp;focmttiâ les Roys 3i Princes Chrediens ontpuiû'an-dcli imanbsp;nbsp;nbsp;d’icelle dteiîer, mettre en ordre,Screfor
mer
I
-ocr page 671-Sous François II. 6'59 mer icelle corrompue; comme lifonsaùoirnbsp;efté fair par Dauid, lequel client le nombre fticsnbsp;des Leuites , qu’il vid eftre requis pour fer-'uir au temple de Dieu, amp;.'à chacun baillanbsp;fon office qu’il deuoit faire. Salomon fonnbsp;fils depofa Abiatharde la dignité de fouue-rain preftre de la Loy,pour lamauuaife vie,nbsp;mit en fa placeSadoc.Ezcchias ayant trounbsp;l’otdre des Leuites inftitué par Dauid,nbsp;troublé amp; confondu,le reftitua amp;mit en fonnbsp;t^ntictjfuyuant l’ordonnance de Dauid. Pareillement ludas Machabeus depofa tousnbsp;les mefehans preftres de la Loy, amp; en leurnbsp;place mit autres fans macule , craignansnbsp;Dieu. Pourroyent eftre alléguez plufieprsnbsp;autres exemples de l’ancien Teftamét. Cc-fie authorité n’a efte abolie par l’aduenemétnbsp;de lefus Chrift,mais au contraire confirmee par la Loy, publice par la bouche denbsp;SainâPaul,parce’qu’ileft eferit aux Romains en ces mots; Toute ame foitfuiettenbsp;^r’xpuiiPances fouucraines . Où faimft leannbsp;Chryfoftomc expofant ce palfage dit,quenbsp;faind Paul a dit ces mots,Tourc ame, pournbsp;nous enfeigner que tous doyuentobciftàn-ce aux Roys amp; Princes, fans exception d’A-poftre,Prophete ou Euangclifte,amp;à moindre raifon,dc preftre,moyne,ou clcrcxar telnbsp;le obeillânce n’a rien de repugnant auccnbsp;ladoôkrinc de l’Euangile amp;de la Religionnbsp;Chreftienne.
-ocr page 672-Hiftoire de France,
Les Empereurs amp; Roys Chreftiens ont gardé amp; retenu cefte puiflance de faire amp;nbsp;preferire loix auxpreftrcs, de ce qu’ils doy-uent faire en leur eftat, de reformer leurnbsp;mauuaife vie amp; abus:comme lifonsauoirnbsp;efté fait parGôftantin,Gratianus,Honorius,nbsp;les Theodofes Empereurs Romains, def-quels les ordonnançes font eferites au premier liurc du Code de Iuftinian:duquelpa-Kcillemcnt lifons dixleptconftirutions inférées CS Autcntiquesjconrenans loix de lanbsp;vie des Euefqucs,prcftrcs,clercs amp;moyncs;nbsp;les offices qu’ils doyuent faire en leurs di-gnitez epifcopales, presbyterales amp; cléricales: les peines de degradation, 8c depofi-fions, priuations de leurs charges amp; benefices,punitions contre les delinquans amp;malnbsp;villas en l’ordre de prcftrife.NosRoys François qui ont pareille authoritc, ont fait loixnbsp;de la vie amp; reformation des mœurs des prenbsp;ftres amp; gens d’Eglife,corne lifons auoireftenbsp;fait par Charlemagnedequel a fait plufieiirsnbsp;loix8c conftitutions delà vie despreftres,nbsp;de ce qu’ils doyuent garder 8c oblerucr ennbsp;leur office faccrdotal : 8cnicfmes a faitvnenbsp;louable conftitution, côformc aux canôs denbsp;Japrimiriue Eglife,par laquclleila voulunbsp;que les Euefques fufient eflcuz par le peuple 8c clergé: laquelle ordônancc eft inferçenbsp;quot;au grand decret. Charles feptiefnie,pournbsp;les troubles qui eftoyent faits en l’Eghfe parnbsp;'le
-ocr page 673-Sous Frlnçois II. 66i le Pape Eugene, pour reformer l’Eglife denbsp;France aflcmbla fes Princes, Barons amp; Chenbsp;Ualiersjcn la ville de Bourges:amp; par leur ad-uis fit amp; publia les conftitutions de la Pragmatique fandion, contenant tiltres amp; cha-^nbsp;pitres de la difeipline ecckfiaftiquc, de lànbsp;puiflance Sc authorité des Conciles, de l’af-Icmblee d’iceux » des elections , la forme denbsp;célébrer le diuinferuice, commandant auxnbsp;preftres d’y afsifter: amp; autres plufieurs bonsnbsp;préceptes delà viedes prefires . Es ordonnances y a autres infinies loixfaites parlesnbsp;Roys pour corriger l’abus des preftres.
Noftre Roy commençant Ion regne par l’honneur de Ôieu, en a fait vhe fort catholique , par laquelle il commande à tousnbsp;Ruefques fe retirer en leurs diocefes, amp; ynbsp;refider. Pourtant eft clair amp; manifeftenbsp;qu’il appartient an Roy corriger, chaftiernbsp;ceptirnerlcs abus , amp; maUuaifcs vies desnbsp;preftres amp; gens d’Eglifede Ibn Royaume:nbsp;amp; ne fe peut fouftenir le contraire* fansnbsp;offenfer la Maicfté. Or ne furonqûes fai-fon qui requift plus rigoureufe amp; feue-te reformation de la vie des preftres que d’aucunsnbsp;le temps prefent, où voyons les preftres qùjfan’tnbsp;n’auoir tien de Religion, eftre oppofites en l’Egur«nbsp;amp; contraires à ceux de la primiriuc cgli-fe, qui eftoyent pauures des biens du monde , riches en chofes fpiritucllcs , inftruitsnbsp;amp; feauans en la Loy de Dieu »tranaillans
Tt 3
-ocr page 674-ë6z Hiftoire de France, ioiir amp; nuift à inftruire le peuple, luy enfei-gncrl’Euangilcjviuansenfaindetc,intégrité (le vie, chaflçté, amour amp; vnion. Lesnbsp;preftres du iourd’huy font riches desnbsp;tiens du monde, panures des biens fpiri-tuclsjviuansen dclicesleiour amp; lanuift,nbsp;lubriques, paillards, fimoniaques, auares,nbsp;ifcfi ambitieux, qu’ils demandent les premieres feanccs, voulans en tous lieux c-ftre appeliez mefs leurs: combien qu’ils fontnbsp;les plus rudes amp; indodes preftres qui ontnbsp;efte depuis l’aduenemét de Icfus Chrift. Etnbsp;comme dit faincft Hicrofmc des preftres denbsp;fon temps, ils ont faufle laLoy de Dieu,l’ontnbsp;diuifec, fontcaufe des Schifmes pour lefca-dalc de leurs mauuaifes vies. Et pourco-noiftre leur auarice, par laquelle latente-ment'^ils ont fouille le minifterc facerdotal»nbsp;l’enfant n’eft baptize fans argent: les ptc'nbsp;ftres mefmes ne font promeus aux ordresnbsp;del’Eglife fans argent: l’homme amp; femmenbsp;ne peuuent folemnifer leurs nopces fansnbsp;bailler argent aux preftres ; ils en vendentnbsp;les bancs fix, fept amp; huid efeus : font mafnbsp;chandifedes pardons lt;Slt;:abfolutionsdes|pcnbsp;chez du peuple: ne font les prières au temple de Dieu fansargent. Et combien qu^nbsp;foit dit en l’Eferiture, que la terre foie aunbsp;Seigneur, qui l’.a baillée à fes creatures a^nbsp;fcder,amp;par ordonnance politique des C tenbsp;ftiens en chacune paroiftc en foit laifle^
-ocr page 675-Sous François II. ^^5 tie pour la fepulturc des morts; toutcsfôisnbsp;ils fe l’atrribucnt en propriété, la vendentnbsp;5c détaillent, ne permettent les fepulnirtsnbsp;^Ics trcïpalTez fans payer l’ouucrturc de lanbsp;terré. Les cimetières ils les vendent aux paunbsp;'’tés, les temples anx riches, amp; en tiret prannbsp;ties fommes: tellement qu’en aucunes E-glifes de cefte ville s’en payent dix liuresnbsp;pour chafain corps. \ n panure paflànr s’ilnbsp;tticurt, ou vn homme s’il cft tuc,lcs preftresnbsp;tie foiiffrent qu’ils foyeritenterrez fans auoirnbsp;permifsion de l’Eucfqifê qu'ils appellent vnnbsp;tadauer', ne rougiflefttd’tn prcndrc'vn efeunbsp;deux. Et pour compteridre enbrcflçùrnbsp;i’ônnc vie, ils ont tourné les œuures de’ pic-tóen queft fordide : de l’adminiftràtiôn désnbsp;^actemens, en ont fait magazih amp;r boutique’nbsp;•io tnarchandife. Comme'font-ils vertusnbsp;^Mraps de foyc, le plus fouuent decoüpci,nbsp;enrichis de pourfilures amp; broderies î Sontnbsp;rertóim'ez , cfpongez amp; parfumez, telle-menr qu’ils rcrtemblét mieuxtfes amoureuxnbsp;ou ptertres de Venus, que dé Icfus Chrirt.nbsp;Leurfuitte crt'felon qu’ils ontgaigné bene-ficesùls ont troupes de valets amp;rufiens, ac-couftrez Sc armez comme foldars : ont maiquot;nbsp;lires d’hortcl, efcüycrs,palfreniers, laquais,nbsp;courrifannes, maquereaux, maquerelles, amp;nbsp;autres infinis bagages ; nombre de grandsnbsp;cheuaux en leurs eftables, meures de chiens
Tt 4
-ocr page 676-4 Hiftoire de France;
de chafic amp; vcnerie, oifcaux de volerie; amp; en . bref leurs maifons Sc compagnies fontnbsp;plus magnifiques amp; triomphantes,que lesnbsp;cours des Roys,Princes amp; Scigncurs^ çom-bien que noftre Seigneur dcuât PiJ^tc, lieu-tenat de Tibere Cclar en ludce, dit que Tonnbsp;Royaume n’cftoit de ce monde. Leui lübxi-citc cft fi grande,amp; fi exccflnic amp;,publique,nbsp;qu’ils n’onthonre d’auoir côcubinp?, qu’ilsnbsp;nourriircntamp; entretiennent pompeufes amp;nbsp;triomphantes» couchent auec elles, commenbsp;s’ils eftoyent mariczdeurs maifpns fontplcinbsp;nés de baftards:font.glQirc de fu borner feranbsp;mes mariées, les retenir contre la volonténbsp;de leurs maris,corrompcntamp; violent filles.nbsp;Des biens donnez aux Eglifes comme en v-fcnt.-ils,ou pluftoft en abufent.^C’efteequinbsp;les gaftc,corromp'tamp;perd.Mais pluftoft fautnbsp;demander côme ils y entrer, par contrat d’anbsp;chat amp; venditiô. Cela eft fi public amp; notoirenbsp;en cefte villc,q parPafquil public à cfté affiché au répie,Ementts eùceruntetemple venâennbsp;tes.Cmx qui ont la difpofition des coîlatiôsi,nbsp;en font falairc de valets, douaires amp; dotsnbsp;de putains,rccompenfe de macquercaux: amp;nbsp;fouucntcsfois les mettent en commerce desnbsp;hommes,comme marchandife, ont de périsnbsp;euftodi-nos de valets, defquels ils vfent corne de maquignons d’eftables à leurs che-iiauxrils les leur baillent à garder iufqucs anbsp;ce qu’ils ayent trouuc marchant: amp; s’y en a
-ocr page 677-Sous François II. 6C^ de tous prix. Les anciens Conciles, mefmesnbsp;celuy de Carthage, grandement célébré amp;nbsp;loué pour la prefencc de fainôtAuguftin,ontnbsp;défendu la pluralité des benefices, fans difference s’ils ont charge d’ames oy non Lesnbsp;preftres de mainte natont fait des beneficesnbsp;finiples,amp; les autres ayant charge d’amcs:amp;nbsp;par inuention cacodemonique qnt trouuénbsp;moyés de fe faire difpéfer, amp; de fagotter lesnbsp;hcncficcsles vns fur les autres, de fraudernbsp;lesfainéics conftitutions defendans la pluralité des benefices.,defquels ils vfent comme d’cfpongcs gralTes ou mouillées,lese-ftraignent pour en tirer la fubftance amp; humeur, puis les laifTent repofer iufqucsàccnbsp;lt;lu’ils (oyct?t rçngrcflèz amp; remouillez, pournbsp;detcchefles eftraindre. Quand à leurs charges de rcfidcnceamp; faire leurs offices, il leurnbsp;ictnblc aduis faite pleinemct leur deuoirparnbsp;Vue diabolique claufe, dót ils vfent en leursnbsp;conttaûs de baux à ferme, de les acquirernbsp;vers Dieu amp; les hommes. Les Eucfqucsamp;nbsp;fuperieursen ce pechentaiiec les inferieurs,nbsp;les difpcnfans de non refider.amp;pource pré-nent argent. L’Efcriturc parlant aux mini-ftresde l’Eglifc leur commande repaiftre lenbsp;troupcau,veillcr fur la garde d’iccluy. Nosnbsp;prélats amp; ,curez ont quitté amp; abandonné lesnbsp;troupeaux aux loups, qui y font entrez, lesnbsp;ont diuifez en faftions, fedes amp; parties quenbsp;nous voyons auiourdhuy : qui a fait que les
-ocr page 678-666 HÎftoire de France,
brcbi? ont oublié amp; defconu leurs payeurs , defqucls Dieu fc vengera, les punif-fant de la garde du troupeau,mettant autres en leur place, comme il fit des enfans d’He-lisOphni amp; Phinces. Ces fautes, ces vicesnbsp;font efpanduspar tout le corpus du Clergénbsp;depuis la tefte iufqucs aux pieds ils ontnbsp;efte Hz font endormis amp; negligensen lare-formation de leurs vies, chacun d’eux y dif-fimule, connille, amp; différé y faire ce quieftnbsp;de riecefsiréxôfcflènt leurs fautes,leurs maunbsp;uaifes vies de mœurs cofropues, difent qu’ilnbsp;les faurcorriger amp; amender: mais de peutnbsp;de perdre le gouftamp;plaifir de leurs délicesnbsp;amp; vokiptez,n’y veulent toucher,amp;s’cfForcetnbsp;palfer le toutpar delais amp; conniiiences.
Le Roy cft conferuateuramp; preinicrpi-lier delà Religion: il luy cft commandé au dixfeptiefrac du Deutéronome prendre Scnbsp;lire leliiirc de la Loyde Dieu »bailléeauxnbsp;Preftresnbsp;nbsp;nbsp;Leûites,non à autre fin que pour
lamaintenir,faire garder ,amp; punir ceux qui pécheront contre icelle. LaLoyfacerdotal^nbsp;eft violee amp; corrompue publiquement,nbsp;Roy, pour le deu de fon adminiftration,«nbsp;pour appaifer l’ire de Dieu irrité contrenbsp;nous , doit nettoyer fbn peuple de tellesnbsp;ordures Si fanges,Ärrcftituer la Religio ennbsp;fon premier eftat. Les Ecclefiaftiqucs menbsp;mes efcriuentque le Roy ennbsp;te pourriture des mœurs des
-ocr page 679-Sous François I I. 6^7 l‘Eglifc,amp; pour leur negligence, doit tirernbsp;fon couftean de iuftice,pourtrencKeramp; re-fequer ce qu’il y a de mal. Or fi nous regardons de pres, nous trouuerons que la four-ce Sc fontaine de tous ces maux, eft deri-Uce des richefles acquifes à l’Eglife patnbsp;deuotion : lefquelles toutes fois depuis l’ontnbsp;fuffoqueeamp;efteintc. Tellement qu’au lieunbsp;Srt’au parauant l’or amp; Target mis en TEgli-^»nous auions des piclYres d’or amp; d’argent-.depuis que les richefles y ont entré,nbsp;•lous n’auons eu que des preftres de bois amp;nbsp;de terre , fuiets aux vers amp; corruption cau-^^e des richefles. Ceux qui ont parlé de lanbsp;deformation de TEglife,l’ont comparée à vnnbsp;^e»u, haut, amp;¦ droit arbre , qui par negligence amp; mauuaife culture du laboreurnbsp;'^ftabaiflciufques en terre. La cyme eft belnbsp;verdoyante, toute«fois les baflès bran-d^hes tegardans la terre , Tempefehent denbsp;profiter: Au fsi Tcglilë pure amp; nette, com-^He nous a cfté annoncée par les Euan-gdes, eft belle amp; fans macule : la cyme d’i-^r^llc font les Sacremens amp; chofes fpirituel-tegardans au ciel, qui font bien ordon-’d'^csjamp;ne peuuctcftre chagees amp;muees patnbsp;S'itlqucs traditions humaines, nouuelles fenbsp;ou opinions. Mais en ceft arbre y a infi-,nbsp;dd'esbranches tegardans la terre.Ce font lesnbsp;Phiralitez des benefices, ce font les- fu-f^rfluitez des richefles qui ont poilu les
-ocr page 680-668 Hiftoire de France, facremens amp;chofes fpiriruelles , fouillé Itfnbsp;temple de Dieu; ont rendu les preftres i-gnorans amp; vicieux» come les voyons, amp; misnbsp;en opprobre amp; derifion la dignité facerdo-tale.Lors que cefte caufe pechâte en l’Eglifenbsp;fera oftee, les miniftres feront remis à leurnbsp;premiere lumière de fauoir,literature, cha-fteté amp; intégrité de vie.
S’il y a des fautes amp;abus en l’eftat de l’c contre h glife,aufsi y en a-il en l’eftat de Noblefleda-itiainiaifc quelle premièrement a efté engendreeparnbsp;blés.
la vertu héroïque des predecclTcurs des No blés,qui par armes ont fecouru le B oy, amp;lenbsp;Royaume. Pourrecompenfe de leur vertu,nbsp;eux amp; leur pofteriré ont efté annoblis, amp;âf-franchiz de tous tribus amp; fubfides qui Cenbsp;payent par le commun: pour marque perpétuelle de leurs illuftres faits amp; familles, ontnbsp;efté honorez d’armes imprimées en leurs efnbsp;cus,fignificatiues de leurs prouéfles : au lieunbsp;que les anciens remuneroyenr les biens méritez de la Republique, de ftarues amp; imagesnbsp;érigées en public. Aucuns Nobles prefensnbsp;n’ont rien retenu de leurs ancics peres, foi'^nbsp;le nom,amp; les armes,lefquels ils ont diffamenbsp;St:mis en obfcurité par oifîueré. Leur faùnbsp;d’armeseft de faire aflemblees illicites,nbsp;ports d’armes contre les Edirs du Roy.Sontnbsp;au village à battre amp; outrager le panure home, voler le bien du panure marchant, fait®nbsp;infinies forces au peuple,auec grâds
I
-ocr page 681-Sous François 11.
mes dll nom de Dieu en grande furie.Se di-fent forts amp; magnanimes comme Hercules pour terrer amp; intimider le panure peuple:nbsp;Ettoutesfois es necçfsitezdes guerres purnbsp;bliques,amp; lors qu’il faut prendre les armes,nbsp;pour la defenfe du Roy amp; du Royaume,nbsp;font Chteftiens fi debônaires, qu’ils ne bonnbsp;gent de leurs maifons ,de peur d’offenfernbsp;leurs frétés Chreftiens,lcs ennemis du Roynbsp;amp; du Royaume .Tels Nobles ne font vraisnbsp;enfans de leurs predeccfTeiirs, mais auortôsnbsp;degenerans de nobleffe. Parmy les nobles ynbsp;a infinies ronces, qui veulent croiftre amp; fcnbsp;mieflcr entre lesNobles.Sont infinis faux nonbsp;^lesjles pères amp; predeceHéurs defquels ontnbsp;^’lanic les armes,amp; fait ade de cheualerie esnbsp;l’oiniques de blaftcrie, vinoreric, draperie,nbsp;dumoulin ,amp;es fermes des terres des Seigneurs : Si toutesfois quand ils parlent denbsp;leur lignage, ils font defeenduz de la Couronne,extraits du fang de Charlcmaigne,denbsp;Ponipee,ondcCefar. Tels vfurpateurs denbsp;noblefle ne font à fouffrir. Ils font à la foulenbsp;du peuple, par ce qu’ils fe veulent defehar-ger des tributs,amp; leur cotte cft départie furnbsp;le refte du commun. Eft expedient que telsnbsp;violens opprefleurs de peuple foyent reformiez par le Prince, amp; les vfurpateurs de no-blellè foyét remis en l’eftatdu commun,duquel ils fc font voulu defrober.
En ceft endroit nous ne pouuons nous
-ocr page 682-Contre les miniftresnbsp;de luftice.
6'70 . Hiftoire de France, contenir de parler des gens de indice :lcf-qucls,combien qu’ils ne facent eftat apart»nbsp;tonccsfois ils ticnnet lieu en la Républiquenbsp;fort cmincnt.Sur eux eft cfprouuee la fenté-ce de Caron eftrc veritable, qui tft, qu’il y anbsp;long temps que nous auons perdu les vraysnbsp;noms amp; appellations dcschofes. Ce mot,nbsp;Gens de Indice,eft le nom de ceux qui fepa-rent le licite d’aucc l’illicite,le iude d’auccnbsp;l’iniude ,1’equitéd’aucc l’iniquité: amp;pournbsp;ce font appeliez prélats de la deellè Indice:nbsp;defquels lapremiere protedation ed,mefprinbsp;fer tout œuure mercenaire amp; queduaire,nbsp;parce que la fcicncc des droits edtreflain-lt;de,qui ne fe doit prifer ne fouiller par ornbsp;ni argent Or les minidres de ludicc quinbsp;font auiourdliuy , ne Ce peuuent attribuernbsp;cede qualité : car ils ne font rien fans argent. Lequel par aucuns ed prins fidcfine-furé ment, qu’au lieu de ce mot de Gens denbsp;Iudice,ilsdoyuentedre nommez,Sangfucsnbsp;de peuple, qui en tirent amp; fuccent le fangnbsp;amp;uibdancc:'duqucl les adàmezs’engraif-fent, panures s’enrichid'cnr, acquedcntjlesnbsp;grandes terres amp; fcigneurics, font les fom-ptueux amp; fuperbes badimens.Leurminide-re., iurifdiôtion, ou didribution de Indice,nbsp;n’ed autre chofe qii’vne boutique, où fe détaillent par le menu leurs offices qu’ils ontnbsp;achetez en gros. Le noble, l’homme d’E-glife , le roturier, le pclerin, la vefue, l’orphelin.
-ocr page 683-'Sous François II, ^7r phclin , l’iinporent amp; mendiant n’aurontnbsp;aucune fenrence, foit interlocutoire ou dc-finitiuc , qui ne foit taxée , prifcc, payeenbsp;au parauant la prononcer. L’offenfe » Pendant du tué, n’auront decrets d’adiourne-luentperfonnel, ou prinfc de corps , fansnbsp;argent.L’accuft prifonnier ne fera interro-Î!uépar le luge, lînon qu’il auance fon fa-aire. Vengeance du 3clidamp; crime publicnbsp;*16 fera faite amp; pourfuyuie t linon que lesnbsp;^iigcsfoyent afleurez cftrc payez de leursnbsp;Vacations fur les biens desaceufatcurs ounbsp;aceufez. Et encores le mal cft es minières de lufticc, qui au moyen qu’ils fontnbsp;perpétuels, amp; qu’ils ne rendent côte de leurnbsp;^rlniiniftration ,fontli ambitieux, fi craintsnbsp;redoutez, que nul nofe parler de leur faunbsp;Etcnccflcconfciencc d’impunité, au-tombent en licence de faire infinisnbsp;’T'auxjamp;plufieurs cótraóls d’acquêts,amp; d’aunbsp;rres commerces, plus par impreffion delànbsp;grandeur des dignirez amp; offices qu’ils fou-mennent, que par libre volonté de ceux quinbsp;conrradlentaueceux. »
Il y a deux maniérés de gens qui fe rfifent miniftres des luges , ôc font à lanbsp;grande loulle du peuple , afauoir Greffiersnbsp;Sergens.Pouuons nommer les Greffiers,nbsp;r^s bouchers du peuple : ils l’efeorebent, ilsnbsp;^longent le parchemin par battologies, fu-
-ocr page 684-Hiftoire de France, perfluitc de langage, par gräds traits de lettres efcrites à longues interualcs; ont petitsnbsp;clercs rapaces amp; larrons : ils font à la grandnbsp;foule du peuple , amp; font tant de pilleries lesnbsp;maiftresôf valets,qu’en vn moment ils fontnbsp;des plus riches du palais. Il eftneceflàirenbsp;{•our le bien de luftiee, reftraindre leurs fa-aires à la moitié de çe qu’ils prennent parnbsp;couftume ou corrupte lie,nbsp;nbsp;nbsp;reformer leur
forme d’eferire.
Les autres miniftres des luges fontlcs Sergens, que Ion peur appellcr les harpyesnbsp;amp; griffons du peuple. Sous le nom du Roy,nbsp;parl’authorité duquel ils exécutent les decrets de lufiicc, font infinies opprefsionsicônbsp;eufsions amp; exadions. Et combic que le noble foit augméré, pour les afleoir par les chanbsp;ftellenies amp; villages pour le peuple en cftrenbsp;fecouru:toutesfois ils demeurent prefquesnbsp;tous es villes, faut que les villageois les ynbsp;viennent cercher. Eft expedient afsigneranbsp;chafeun fergent fon Bailliage aux champs:nbsp;leur faire commandement y refider,les punir aigrement des opprefsions qu’ils ferontnbsp;fur le peuple.
Tous ces maux de la diftribution de lu-ftice, font eaufc de ce que les luges amp; ofR-ciers font perpétuels,qu’ils achètent leurs or fices du Roy,dc ce qu’ils font authorifez parnbsp;le Roy de prendre leur fâlaire des parnes i-tigantes. Pouryd6ncrordic,cftrequisfup-
*
-ocr page 685-Sous François II. 675 plier le Roy,fi fps afaiies le peuuct porrerjrcnbsp;Dourfer tous les luges de l’argent par euxnbsp;desbourfè:amp; h les afaires duR oy font ii grades qu’il n’y puiffe fournir,fera profitable aunbsp;Pays que le peuple les retnbourfe: amp; fuppliernbsp;le Roy qu’il luy plaifc ordonner, que la iu-ftice fera diftnbuee par luges amp; Magiftrats,nbsp;qui de trois ans en trois ans feront choiiis,nbsp;amp; prefentez au Roy par les Eftats. Et pournbsp;leur öfter occafion de larronner, leur afsi-gnerfuffifansamp; honneftes gages félon leurnbsp;qualité, leur faire defenfes de rien prendrenbsp;du peuple pour quelque caufe que ce foit,nbsp;ûirpcine de la vie. Outre ordonner,qu’à lanbsp;fiu des trois ans, chacun del’dits luges feranbsp;luiet au Syndicat, pour ouyr les plaintes Senbsp;doléances que le peuple voudra faire contre eux-.comme .a efté garde amp; obferué ennbsp;l’adminiftration de l’Empire Romain.
En ceft endroit conuient parler de la po-rerne,ou faulTc porte de lufticc-.c’eft la Cour fc cômet. deVEglife. A laquelle tous mefehanspre-ftres amp; tonfurez, homicidiaires, parricides, glife,nbsp;larrons,voleurs,fâux-monnoycurs ôc facri-leges,font renuoyez comme à vn afyleamp;:nbsp;franchife de leurs délits ; en laquelle nulnbsp;n’eft 11 mefehant amp; malheureux , qu’il nenbsp;foitfauué. Etpouuons dire de celle Cour,nbsp;qiiec’cft laforeft, en laquelle tels voleurs fenbsp;retirent, amp; par vne conniucnce publique fenbsp;mulTcnt, latitent, amp; font rendus impunis de
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tous mesfaits, qui les réd des bordez à toute licence de malheur. Tellcment que de toutes les parties de mefchanceté qui fe trou^nbsp;uentauiourd’huy ,ya toujours vu prcftre,nbsp;qui trouue moyen de fe fauuer par cellenbsp;porte derriere de Iiiftice,qui cft contre lenbsp;commandement de Dieu,qui veut que tousnbsp;délits foyent punis amp; vengez par les Roysnbsp;ÖC Magillrats du monde, amp; en fignedece,nbsp;leur a baillé le coulleau. Et en l’examen denbsp;leur adminillration , les punit de ce qu’ilsnbsp;n’ont fait iullice des hommes mauuais amp;nbsp;malheureux. Ce priuilege des prellres,d’e--llre feulementiiigez par eux, eft du droit ponbsp;lîtif,amp;donné par les Empereurs Conftan-tin, Theodofe, lullinian , amp; autres Princesnbsp;qui depuis ont régné. Mais puis que l’vfigenbsp;nous enfeigne,que les gen ; d’Eglife ont tellement abiife du priuilege, que par le moyc nbsp;d’iceluy, ils troublent le repos public,olfen-fent les bons, leurs délits amp; crimes demeurent impunis, amp; la mailbn de Dieu cil faitenbsp;caiierne amp; fpelonquc de larrons : Eli expedient fupplier le Roy poiiruoir fur l’abolition ou moderation de tel priuilege, ainünbsp;que trop mieux par fon confcil il trouue-ra eftve à fiire-.rclaiilant toutesfois aux gensnbsp;de l’Eglife,iiirifdiclion es caiifes fpirituellesnbsp;Du corn amp;^facramcnt.'iles feulement.
mun. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Rede le tiers Eftat: lequel trouuons fans ¦
macule
-ocr page 687-Sous François IL 67s macule publique . C’cft ce In y qui foufticncnbsp;les guerres, en temps de paix entretient lenbsp;Roy,laboure la terre, fournit de toutes cho-fes neceifaires à la vie de l’homme ; tou-tesfois eft grandement taillé de fublîdesamp;nbsp;daces infuportables . Le Royamp; Mefsicursnbsp;de fon confcil en ont eu pitié: ontcommen-cc à luy faire diminution des tributs qu’il a-ooit. Eft neceilàire faire rcinonftranceà lanbsp;Maiefté de l’indigence de ce panure commun: auquel font tant impofees détaillés,nbsp;qu’il trauaille iour amp; nLiiôl:,amp; ne peut du fa-liire de fes iouvnees,amp; labeur de fes mains,nbsp;fournir à les payer: amp; pour y fuppleer,cftnbsp;fouaent contraint vendre fa vache,fon porc,nbsp;fon liôfc : ne manger amp; boire qnc du pain amp;nbsp;de l’eau, amp; coucher lur la dure. Autre tribut trauaille amp;molefte tous Eftats fans lenbsp;feeu du Roy, c’cft la gabelle du fel, duquel b/iunbsp;le bon homme portcroitpatiemraétlepro- ftbnbsp;fit que le Roy en reçoit, n’eftoit qu’il y a desnbsp;marchans, fermiers, grcnctiers, contrerol-leurs,greffiers amp; archiers de la gabelle, lef-quels vont es maifons des panures gens,nbsp;remuent leurs lards amp;tont ce peu de meuble que Dieu leur a donné: amp; le plus fouuécnbsp;s’en emparent,font adiourner les panures ànbsp;comparoir pardeiiant eux aux villages , oùnbsp;n’yaaucuns confeils:fe monftrent au peuple en grand’furie amp;c crainte, armez depi-ftoles,piftolcts, amp; long boys, font aux rufti-
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qnes proces extraordinaires , les arreftent prifonniers, exécutent de leurs bœufs,che-uaux amp; charrettes.Tcllement qu’en vne feunbsp;le matinee, par leurs aâions , ils ruinentnbsp;quarante amp; cinquante panures ruftiques,nbsp;qu’ils euuoyentà l’aumofne : amp; fe trouiie-raen ce pays d’Anjou , qu’ils en ont ruinénbsp;plus de mille.Le maiheureft,q plufieurs desnbsp;archers de gabelle, fous l’ombre d’icelle, amp;nbsp;puiflànce de porter armes défendues,volet,nbsp;ftapent amp; tuent,commc a eftc vérifié en plunbsp;fieurs proces qui ontcfté faits contre eux,nbsp;pourraifon dcfquels plufieurs ont eftécondamnez amp; exécutez à mort. Le pauure bonnbsp;homme eft comme la brebis ,' qui tend lenbsp;dos pendant qu’on luy ofte la laine: il eftnbsp;pauurc,dcftitué de biens amp; d’amis contre lanbsp;richeffé amp;fupportdes fermiers amp; officiersnbsp;du grenier. Dieu commande à vousjinef-fieurs les Nobles amp; de l’Eglifc, qui auez lesnbsp;biens du mondc,prcndre la caufe de ces pannbsp;lires ruftiques en main,porter leurs plaintesnbsp;au Roy , lieft Prince clementamp;dcbonnai-rc,gouuernc 8c conduit par vne trefexcel-lcnre,treflage amp; trcfpitoyable dame,Mada-me fa mere,par trefprudens amp; fages Princesnbsp;6c Seignenrsamateurs du peuple. Il orra volontiers celle plainte,la plus iufte amp; lamentable qui fera faite aux Eftats. Le moyen d’ynbsp;remédier eft,le fupplierreceuoir le peuple anbsp;amortir ce tribut, comme ont cfté rcceus lesnbsp;manans
-ocr page 689-Sous François II. ^77 manans amp; habitans de Poitou: ou s’il ne luynbsp;plaiftjà tout Je moins fon plailîr foitrece-Uoir Je panure peuple à fupprimer tous les ofnbsp;ficiers des greniers, amp; impofer autant fur lenbsp;peuple côme il reçoit de profit des greniers.nbsp;Et ce faifantjle Prince fera fans intcrcft,amp;lenbsp;peuple foulage du plus grief tribut qu’il ait.
Mcfsieursjvoila les abus que nous auons condufîô troiniczesEftats du pays d’Anjou,parlef-quels la Maieftc du Roy cft grandementnbsp;violce : amp; s’ils régnent longuement,il nenbsp;pourra retenir fa dignité Royale en fa gran-dcuriSt excellence, de gouucrncment, duquel les Roysia decedez ont laiflé fi grandnbsp;los amp; mémoire à la poftcritc. Car les gensnbsp;d’Eglifepour fc fauuer de leurs crimes, amp;nbsp;fuir la main armee du Roy, qui eft falufticenbsp;amp;authorité Royale ,efchappcnr amp; fuyentnbsp;en leur Cour, comme en vnc franchife-, oùnbsp;ils font afieurez d’impunité . Lesrobles ennbsp;leurs crimes amp; maléfices, prennent les armes contre l’anthoriré du Roy, voulajis parnbsp;la force fe fauuer de leurs meffaits : fc retiréenbsp;de l’obeiflâncc du Roy ,amp; mcfprifcnr l’au-ihoritéde fon Magiftrat. Les gensde lufti-ce,par les pilleries amp; corruptions foulent lenbsp;fgt;euplc,nediftribucntiufticcfuvuanr la vo-onrédu Roy amp; de fes loix.Si tels abus amp;cnnbsp;tteprifes cotre l’autborité du Roy ont coursnbsp;plus longucmét,il cft grandemet à craindrenbsp;que ce ne tourne en fcditiqns publiques, af-
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fcmbicés illicites »reuoltement dcS fui ets d’a uecques le Prince. Eft requis amp; neceflàirenbsp;pour la manutention amp; conferuationdelànbsp;grandeur,Maieftcamp;dignitcRoyalcjtrâchernbsp;tels .-ibus.11 depend de no lire charge amp;fer-uicequedcuons au Roy,vous remonftrcrnbsp;telles fautes. Etpar ce qu’à luy feul .appartient la reformation de telles corruptiôs publiques,laquelle il entend faire en fesEftats,nbsp;nous ne nous fornmes peu contenir aura-port des abus de chacun Eftat, pour la grandeur d’iccux, d’vfef de vehemence, à ce quenbsp;plus clairement lefdits abus fuflènt conus,nbsp;qxieparticulierement y foit remedie parnbsp;' le Roy. Il depend de vous drelîer articlesnbsp;defdits abus, afin que le Roy clairement lesnbsp;conoilTe, amp; que par fa prudcnce,amp; nos Seigneurs de fon confeil, il y foitpourueu, foitnbsp;par Cécile ou autremct, ainli que fa Maicftenbsp;aduifera:aufsi,fuyuant la volonté dudit Sei-*gneur,eflirez notables pcrfonnes de chafcunbsp;defdits Eftats,pourenuoyer vers luy, Affaire rapport de ce que par vous feraarrefté e-
ftre bon lefupplier.
Celle harangue prononcée n’offenfa
moins que celle de du Plefsis,ceux du party contraire , toutes lefquellcs procedures entendues par ceux dcGuife,ils firent tout de*nbsp;noir pofsible pour attraper ceux qui s’e-ftoycntfiauant méfiez de tels afaires, voire iufqucs à y employer monlieur de Mont-
-ocr page 691-Sous François IL 67^ penficr,comme dità efté.Mais eux ayâs gai-gné au picdjkurs biens en refpondircnt, e-ftans expofez à l’abandon des gens de giiérnbsp;relàexprcflcment cnüoyez, Icfquels apresnbsp;auoir vie de toute hoftilitfc. raferét plufieursnbsp;inaifons amp; chafteaux. Entre autres,les mailbus des Soucellcs eftoyent recommandées»nbsp;comme aufsi ceux de la faólion d’Amboyle^nbsp;aufquels on en vouloir fur tous autres. Lanbsp;Harangue de Grimaudet aufsi parüenue esnbsp;mains des Sorbôniftes (qui s’attribuent l’aünbsp;thorite de corriger routes chofes,amp; de n’e-ftre fillers à corrcótió ) fut par eux cénfurec,nbsp;amp; l’autheur d’icelle declairé heretiqUe amp;nbsp;fchifmatiqucjrclTcntant la doftrinc des Hti-fîuenots.MaisGrimaudct nedemeura muer,nbsp;es aceufant par fa defenfe qu’ils font cou-ftumiers detraitter de mefmcs ceux qui o-fentdefcouurir leurs abus.
Or puis que nous fommes Venus iufqu’à VafsfHe« Paris,ce lieu fera propre pour monftrercom
s’y portèrent ceux qu’on appelloit Hu- ftat de gticnots. Combien donc que leur nombrenbsp;nift petit à comparaifon de leurs aduerfai-res,amp; que le Cardinaleuftrenge entièrement à fa deuotion laCour de Parlemct,quinbsp;ne faifoit amp; difoit que ce qu’il vouloir, amp; panbsp;reillcmentceux du Chaftclct amp; de la mai-fon devillejcôbic, di-ic,q les gibets,feux,amp;nbsp;glaiucs fufsét tons appreftez pour engloutirnbsp;ces pcrfonncscftimecs côme la ballieurc du
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monde, amp; qu’eux fuflent fans relTource felon les hommes, fi eft-ce qu’âpres anoirpublic le ienfné, pleuré amp;¦ gemi à Dieu, il fe trouua quelques Vns d’entre eux qui ferefonbsp;lurent de rendre à Dieu,au Roy, amp; à leur panbsp;trie le feruicc qu’ils eftimoyent eftre du de-uoir de bons fuiets de fa Maiefté , amp; loyauxnbsp;François. Entre autres vn nommé Cappel,nbsp;le perc duquel eftoit mort aduocar du Roynbsp;en la Cour de Parlement de Paris,hôme fortnbsp;eftiméde'fon temps: lequel auec des plusnbsp;apparens de l’Eglife de Paris en allez bonnbsp;nombre, alla en la maifon de ville, amp; pro-pofa en pleine aflémblee ce qu’il conoif-foit necenaire pour le bien du Roy amp; dunbsp;Royaume. De là entrant aux termes denbsp;la Religion -, il vfa d’vne defenfe entièrenbsp;contre les calomnies de leurs aducriâires,nbsp;bailla leur confefsion de foy, laquelle ilsnbsp;offroyct maintenir amp;prouuer qu’elle eftoitnbsp;fgt;rife amp;tirce des faindes Eferitures, amp;iccl-e apcorder auec les dodeurs anciens:pour-ucu qu’il plcuftàfaMaiefté leur bailleriu-ges non fufpeds. Bref, il requift leurf-dites remonftrance amp; confefsion eftre inférées au cayerde Paris, amp; qu’il pleuft aunbsp;Roy leur donner eftat paifiblepourla Religion , auec temples aux lieux propres ànbsp;l’exercice d’icelle :amp; les prendre en fapro-tcdion amp; fiiuuegardc , iufques à la de-termi-
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termination d’vn fainót amp; libre Concile, auquel ils efperoyent, Dieu aidant, auoirnbsp;gain de caillé, amp; que lors fa Maieftc co-noiftroitqu’il n’auoit en fon Royaume dçnbsp;plus humbles, obeilfans amp; affeâionnez fu-icts. Ceux qui eftoyent enuoyez enceftenbsp;afl'cmblee de la part de ceux de Guife fu- Touthomnbsp;tentmeriieilleufcment eftonnez devoir cenbsp;’ciine homme parler d’vne telle havdicllc. foupfon-Car auec la crainte qu’ils auoyent que Ionnbsp;ptopofaft quelque chofe à Paris contre leurnbsp;^uthoritc, amp; du fait de la Religion,fachansnbsp;tien que le train que prenoit Paris cftoitnbsp;‘^oiiftumierement fuyui par les autres Provinces, amp; que la determination des Ellatsnbsp;cftoit d’vn grand poids , ils s’imaginèrentnbsp;Vn autre inconuenient , amp; que celle procedure des Huguenots n’eftoit fans nouvelles entrepriies. Dequoy le Cardinalnbsp;adueni, amp; que le femblablc eftoit adue-vuparla plus partderoutes les autres bonnes villes du Royaume,iladuifadc faire défendre aux Eftats de parler aucunementnbsp;dufaiôtde la Religion ,amp; de mander partout qu’on mill en prifon , ou qu’on fillnbsp;mourir tous ceux qui auoyent oie tenir telsnbsp;propos amp; y adherer . Parquoy , auec cenbsp;que Cappel amp; fes compaignons ne peurentnbsp;obtenir d’inferer leurs fupplications auca-ycr des Ellats particuliers de Paris, ce fut ànbsp;eux à defloger.Ce ncâtmoins ils ne laill'eréc
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de conckirie d’enuoyer eux mefmcs à Orle ans leurs députez pour prefenter ccfte remonbsp;(trance. Et furent pour ce fait efleus leditnbsp;Cappel, la Rougeraye,autrcmentditlaTronbsp;che,aduocat,amp;autres,qui promirent de faire tout deuoir. Et de fait,ils allerer àOrleasnbsp;en granddâgcrde leursperfonnes,s’ilseuf-fent efté delcouuerts.
, De reciter par le menu ce qui aduint par tous les autres bailliages amp; Senefchaufïèes,nbsp;ce ne feroit iamais fait. Car de treize Prouinnbsp;ces, les dix firent à peu pres comme ceuxnbsp;dcfquels nous auons cy dcflùs fait mention,nbsp;ce qui donna vne merueilleufe fafeherie aunbsp;Cardinal, encor qu’il s’afl'curaft que la plusnbsp;part des députez c(toyentàfadeuotion,amp;nbsp;qu’il euft des forces amp; moyens à fuffire,nbsp;pour les faire condefeendre à fes delfeins.
Côfcil au Or bien toll apres l’aficmblee de Fontai-deVour^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;refolution prife de conuo-
nôvrayc- quer Ics Ellats generaux,le Cardinal de niacarji Toumoii eftoit vénu de Romc au mandc-tnVsDicû menrdcla Roync,commeila efté dit.Carnbsp;metei, elle efperoit beaucoup de fecours de luy,nbsp;longue main nourry aux afai-res d’Eftat, mais elle s’en trouua aucunement deceuc. Carce viel routier,d’abordeenbsp;trouua fort mauuaife ccfte refolution de fitnbsp;recommuniquer leRoyauecfcs Eftats,amp;nbsp;en blafma fort le Cardinal,rant en plein coïtnbsp;feil, comme Ion dit, qu’en priué amp;particu-
-ocr page 695-Sous François IL ^83 licr,difanr que cc feroir remettre leRoy fousnbsp;la puiflance de fes fuicts,amp; luy faire prendrenbsp;la loy de ceux aiifquels il la deuoir bailler,amp;nbsp;que c’eftoit l’vne des chofes où il auoir lenbsp;plus trauaillé auec le Conneftable,viuant lenbsp;Roy François premier, que d’abolir la mémoire de telles aiïcmblees, lefquelles auoy-enttoufiours eu celle couftume à toutes munbsp;tatiôs deRoySjdc rrouuer fort mauuaifcs lesnbsp;chofes paflècs, en forte que ceux qui auoyétnbsp;gouuernéamp; manie les afiircs auoyét beaucoup àfouftrir. Dauantage il voyoit commenbsp;fous ce icunc R oy, les peuples s’eftoyent li-centiez pour le làit de la Religion. Ce qu’e-ftâtfouuét remémoré par ledit Cardinal denbsp;Tournon poury pouruoir.ils ne trouuercntnbsp;meilleur expedient que de fe faifir de la per-founc des Princes qui leur fembloyentcon-maires, d’amener à Orleans amp; tenir auprèsnbsp;du Roy amp; es enuirons vne forte amp; puiflantcnbsp;armee,par le moyen de laquelle on peuft tenbsp;Jiic en bride ceux des Eftats qui voudroyentnbsp;reprendre lapolTcfsion de leur premiere liberté , amp; les faire eftre prefens à l’executionnbsp;des entreprifes ainfi baltics que nous auonsnbsp;ditcy defl’us, amp; leur faire le tout ratifier amp;nbsp;approuucr.voire à vnbefoin les contraindrenbsp;d’eux mefmcs le requérir amp; demander, afinnbsp;que la pollerité conullce cllreprouenu dunbsp;propre mouuemcnt amp; authoriré des Ellatsnbsp;generaux du Royaume.
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Entrcpti- (^'es defleins furent fanorifez des plus mefchan- grands Seigncuis de France,aulquels cequinbsp;tci fortifie fe pouuoit communiqiiet dc I’enrreprifec-ucau.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftoir recitejfelon amp; iiifques ouon conoilloit
Maisilny chacun cftte propre ày feruir . MonGeiir de côni'eîi CÖ Montpenfier amp;aurresqui haylfovent la Renbsp;ucDicu. ligion eftoyentabruuez fciilemenrdu dedrnbsp;dc 1’extermincr, amp; dc leur faire part desnbsp;meilleures confifcations . Er quant au Ducnbsp;deNcmoursamp;à Sipierre.on leur faifoit halenbsp;z 1- Hclnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deuoyct cfperer,de-
Kchgioi/ hurat le Roy detous ccs herctiques. A quoy Romain: ccux qui tcnoyct des benefices,OU leurs fre-ir'raavrai res,enfans, amp; parciis qui croiflbyent leursnbsp;tc. maifons du reuenu des Eucfchez, Abbayes,nbsp;Prieurcz amp; autres biens d’Eglife,furentaifenbsp;ment praticquez.Entre autres les Pari/îens,nbsp;caril n’y acommepointdebonnes mailonsnbsp;qui ne tiennent de gros benefices. Les inar-chans mcfmes en font mefticr amp; marchan-dife.Les Colnfeillers,Prcfidens amp; iuges n’ôrnbsp;gueres de meilleurs reuenus.Corne en fem-*nbsp;blablc par tout le R oyaume , les capitainesnbsp;amp;gens de guerre tant des places fortes quenbsp;des plats pays ne demandoyent amp; n’auovétnbsp;aucunes meilleures recompenfes dc leursnbsp;feruices.Etainfi chacun tfiant perfuade quenbsp;lî La Rcligiô desHuguenots auoit lieu, le renbsp;uenu des Ecclcfiafiiqucs feroit employé ailleurs,amp;deuicndroycnr tous coquins, cl(4quot;ûnbsp;fc confiituoit leur cnnemy,amp; s’ofFrokàleiu
-ocr page 697-Sous François IL 685 courir fus. Brefpour le dire en vn mot, ceuxnbsp;de Guifc auoyent li bien conduit leurs def-fcins poiirucu à leurs afaires,qu’ils com-mandovent par tour à baguette, n’eftoyctnbsp;contredits que de ceux de la Religion, quinbsp;tntretenoyenr Icpr crcdir,ainii que nous a-l’ons dit, tant pat leurs eferirs que rtmon-ftiances, lefquelles eurent plus de poids ennbsp;Allerr.agne que ceux deGuife n’euflent voitnbsp;lu . Car les feruiteurs fccrets ne pouuoyentnbsp;deftourner les Princes Proteftâs de vouloirnbsp;l'it-n fauorifer ceux de la Religion, dautantnbsp;qu’ils y auoyent intcrcft:amp; qu’ils eftoyentnbsp;par làaduert’S des rufesamp;aguets de ces gounbsp;uerneurs, afin defe tenir hurleurs gardes.
1 es afaires ainfi acheminées par ceux de Guifc,amp; alîcurez que rien ne fe rerauoit con ufspoutnbsp;treeux que les plaintes amp; langues de ceux „Vion amp;nbsp;delà Religion ,ils départirent leurs forces executionnbsp;CS-villes circonuoilincs, amp; les eftendirentnbsp;iufques à Bourges , Moulins en Bourbon- lenôdesnbsp;^ois, Bloys,Tours,Saumur,Angers,Chinô,nbsp;Loudunois, Poiétou, amp; fur toutes les adue-nuesparoùils eftimoyent que fccours pournbsp;roit venir aux Princes ainfi par eux rendusnbsp;captifs.Et afin qu’il n’aduintaucunefurprifenbsp;du coftéde Lyon,ils manderentà l’Abbé denbsp;Sauigny de faire tput ce qu’il pourroit ennbsp;l’abfcncc du MarefchalS. André,amp;lt;lcpreparer toutes chofes pour le retour qu’il fe-roit bien roftdedelà pourlertftc de l’exe-
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ctitioncfe facommifsion. Panant il fit crier par la ville àifon de trompe,que toutes gensnbsp;fans adueu ne commerce eufient à vuidernbsp;la ville fur peine de la hart, aux hoftesamp;nbsp;bourgeois defe faifir des armes de leurs holles, amp; par chafeû iour luy porter le nombrenbsp;des cflrangers qui arriueroyent chez eux, amp;nbsp;leurs qualitez, fur peine de refpondre de lanbsp;faute de leurs holles amp; de leurs vies.
taVlc^ép'quot;. Le femblable fut fait par routes les bonnes villes du Royaume amp; celles de frontie-re,amp; notamment à Paris cela fut ellroitte-ment garde. Car ceux qui s’elloyentreuol-tezde leur party pour auoir veu les afaires tomber en autre cllat qu’ils n’efperoyent,nbsp;trouuans lacôdition de ceux de Guife mcilnbsp;rcjvfoycnt d’vne merueilleufe diligence ànbsp;recercher les maifons,amp; faire prendre tousnbsp;ceux qu’ils conoifl'oyenc faire profefsion denbsp;Ja Religion, llsferuoyent d’aceufateurs ,denbsp;tefmoins, de foliciteurs , de iuges amp; executeurs de la haute iuftice tout enfeinble. Etnbsp;encores qu’ils fullent remarqeuz par lesParnbsp;lements amp; luges du Challelet pour gamemens amp;vagabons,amp; déferez de crimes capinbsp;taux , li-ell-cc qu’ils n’y donnoyent aucunnbsp;cmpcfchcment ; mais plulloll obeilToyentànbsp;leurs commifsions expédiées en telle forme qu’ils auoycnt pouuoir de commandernbsp;aux luges ordinaires amp; officiers Royauxnbsp;de leur obeyr en ce cju’ils voudroyent,furnbsp;peine
-ocr page 699-Solis François IL 687 peine de defobeiflance, amp; d’eftre eux-mef-mes punis comme rebelles amp;Eiuteurs desnbsp;criminels de lefe Maiefté,en forte qu’aunbsp;grand opprobre amp; cótcmnemen'’ de iuftice,nbsp;les meilleures villes du Royaume eftoyentnbsp;pareuxpilleesjfaccagces amp; brigadecs.Auf-l'toutfc fai foit fans y garder aucune formalité de iuftice par ces feruitcurs fccrcts. En- »«tfenie-^telcfquels vn icunegétil-homme nomme mâ*^dnixnbsp;^arbezieres, que Soubizeauoit nourry en notablesnbsp;celle dodrine, eftac alléché de l’autre party,nbsp;vn appelle Herman du pays de Flandre, chafle pour larron d’vne des meilleuresnbsp;’^iifons des marchans de Paris qui faifoyctnbsp;profcfsion de l’Euangile, firét des maux in-tiiinierables en ladite ville. Voyla l’exercicenbsp;^cceuK dcGiiifc, lefquels aufsihaftoyentnbsp;tie faire le procès au Prince de Condc en at,-tendant l’aftcmblce des Eflats.
Nous allons veu la diligence que ceux Fioccdu-de Guife auoy ent faite de départir leurs for- [onue'^k ccs,amp;de procéder à lacapturc de ceux qu’ils Pnnee denbsp;penfoyent leur pouuoir plus nuire , en artennbsp;dant le temps de l’aflèmolce des Eftars ,amp; venir à Unbsp;comme le Marefchal Sainét André cftoit renbsp;tourné de Lyon auec fes prifonniers,amp; toutes les charges amp; informations qu’il auoitnbsp;peu faire contre IcPrincc de Condé.Toutesnbsp;lois elles ne rencontrèrent felon leur delir.nbsp;Carpourgarder la formalité de iuftice, il y ^0quot;“^nbsp;faloitquelq chofe daiiantage.Ils furent me- côdamné
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moratifs He la proteftation faite par lediç Seigneur Prince de iamais n’aller à la Mef-fe,amp;qu’il n’afsifteroit à aucune ceremonienbsp;ne fuperftirion de 1’E g life Romaine contrainbsp;le à la parole de Dieu, amp; de la charge donnée à Genly de le faire ainfientédre au Roy.nbsp;Cela fur mis en icu, afin de luy faire procesnbsp;pour la Religion,amp; qu’euitant vn danger ilnbsp;ne peuft fuir l’autre, de forte que le faifantnbsp;niourirpariuftice, ainfi qu’ils auoyent con-clud, on peuft afteurer au peuple qu’il a-uoit efte attaint amp; conuaincu de crime de lenbsp;feMaiefté diuine amp;humaine.Pour doc fortifier leurs prennes,ils luy enuoyerct vn prenbsp;ftreauectous fes orneiTicns,qui luy fit entennbsp;dre auoir expres commandement du Roynbsp;de dire la Mcfte en fa chambre amp; deuat luy-Mais le chappelain fut renuoyé fort rudement par le Prince,aiiec charge de dire au
Conftâce excclcntc
de Condé nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4’^ ’’ n’cftoit vcnu vers fa Ma
au fait de ieftc pour aucunement communiquer aux laReiigio. impictez amp; pollutions de l’Anrechrift Romain, aufquclles il auoit des long temps re-
• noce: mais feulement pour luy rédre raifon des fauftès acciifations qu’on luy auoit imponbsp;fees.Ce qui ne fut mis enaiireilled’afnc*nbsp;Car le preftre amp;les gardes furent enquisnbsp;ceft article. Or ce Prince eftoit merueilleufçnbsp;ment confiant en fon aduerfitc, encor qu inbsp;' fefentift prochain de la mort. Etdifoyro*-' tous ceux qui l’auoyét conu, qu’il eftoit p os
Sous François II. 689 ferme,amp; faifoit cent fois meilleur voir fa re-folution pendant fon adueriîté, qu’en fa liberté amp; profperité: ce qui eftonnoit aucunement fes ennemis, amp; les faifoitpenfery a-Uoir anguilles fous roche. Voyladi-ie,quinbsp;leshaftoit dautant pluftoftpour en auoirlenbsp;bout,ioint qu’ils lefentoyentgrandementnbsp;irritez amp; offenfez de ce que lePrince parloirnbsp;d’eux ain 1'1 defauantageufement 8c haute-•uent;amp; difoit-on qu’il renoit fouuentvnnbsp;fac au poing,affermant que c’eftoir le proces .nbsp;de ces brigands amp; voleurs de Guife, par le-«luel infinis crimes de lefe Maiefté eftoyentnbsp;bienprouuez amp; vérifiez. Cequ’il referuoitnbsp;pour prefenter aux Eftats,amp; leur faire entennbsp;dre la cautelle de ces illegitimes goinier-fieurs, dereietrer leurs crimes amp; delids furnbsp;les Princes du fing,par ce qu’ilsfc vouloyétnbsp;oppofer à leur tyrannie. Que lî jamais liom-ineentreprit cotre l’Eftar du Royamp;duRoy- /nbsp;aume ,c’eftoyent ces harpvès amp; cadetsnbsp;l-otraine. Allant que de pallèr outre, ie reci- Leiegnndnbsp;feray vn trait du Cardinal d’Armignac quinbsp;ne fe peut oublier. C’eft qu’ayant accomplinbsp;fapromeiTe enuers ceux de Guife, afauoirnbsp;de leur amener le Roy de Nauarre amp; Prin-cedeCôdè fon frere,ainfi qu’il a eftédeduir,nbsp;il fe fit commander de vuider la Courjcfpc-tant par là de couurir la note de trahifonnbsp;dont il pourroit eftre blafmc,amp; s’en alla corne vn homme qui feignoit eftre extreme-
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-ocr page 702-Hiftoire de France, tnentpafsionné. Mais ceft artifice fût aifcinbsp;dcfcouurir. Car il recent dçflors vn eftatdenbsp;Confeiller au priué confeil, lequel il auoitnbsp;de long temps déliré amp;poiirfiiyni, voire dunbsp;rant plus de vingt ans, amp; neantmoins il n’ynbsp;aiioit peu paruenir iufqiies adonc, combiennbsp;que depuis celltftat aiteftcpolkiÇjiufquesanbsp;l’expolerau plus offrant.
Autre »f- Quelques iours apres l'emprifonnemét feuteU«, prince de Condé,ceux de Guife voulansnbsp;poure- fonder fi fon grand cœur eftoit abaiflegt;amp; ^lt;1'nbsp;Pr^Jicquot;de colere modcree, fi on le pourroit tiret ànbsp;Ccndé, quelques voyes d’accord: (combienqu’ilsnbsp;^''ouféquot;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autre intention, amp;qucce fuftfeule-
priuy. ment pour l’cmpefcher de parler d’eux) ils atiltrcrcnt vn gentil-homme de leur fuittc,nbsp;qui auoit cfic autrcsfois fort fiimilier dunbsp;Prince, lequel ayant taudé autour des gardes ,amp; ccrchc tous moyens de parlera luy,nbsp;fans y auoir de rien profité, s’adreffa finale»nbsp;ment au Duc de Guife,Ôc en pleine compagnie le fiipplia treshumblemct luy permettre de pou noir parler audit Seigneur Prince:nbsp;ce qu’il eftimeroità grand hóncut,pourluynbsp;auoir cfté treshumble feruiteur, amp;receunbsp;de luy beaucoup de faneurs courtoifies:iS^nbsp;ce fculemét afin de le côfolercn fcs ennuys.nbsp;Cela luy fur accordé , mais i grande difficulnbsp;té,comme il fembloit, s’excufant leditSieiirnbsp;de Guife fur le commandement du Roy:nbsp;mais ce futà la charge que le Capitaine Si
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fes gardes fetoyent pre fens aux propos.
E liant donques là, apres auoir longue-ttieuc harangue amp; offert fes fcruices,il commença à déplorer la mifcre amp;captiuircdu l^rincc,amp; luy demander s’il y auoit moyennbsp;dclepouuoir accorder auec fes confins denbsp;Guifexe qu’il eftimoit aife,veu qu’il les co-HoifToit Princes vertueux Sc fages, outre lanbsp;tonne amour amp; afFeótion qu’ils
tlaft en apparence n’en deuoir iamais fortir uns reccuoir vnc mort ignominieufe, fi eft-
ent à caufc du proche parentage; amp; là deflùs U offrit de s’y employer fort fidèlement amp;nbsp;Volontiers, fans y efpargncr ne vie ne biens.nbsp;Le Prince luy refpondit qu’il fauoit bien le tt ptîneenbsp;but où il tendoit.amp;eftoit affeuré qu’il n’eullnbsp;eu ce credit de l’aller voir, s’il n’euft accepté à °nbsp;la charge d’aller fonder fon intention. Par- !nbsp;Mantille pria de leur dire qu’il auoit recciinbsp;tant d’outrages »qu’il nereftoit autre voycnbsp;d’accord.finon deviiider leurs querelles à lanbsp;pointe de la lance amp; de l’efpce :amp;combiennbsp;S“ il full enferre en leurs liens,amp; qu’il fem-oc qu’il cfpcroit tant de la bonté amp;nnferî-corde dcDicu,qu’il leur feroit réparer l’iniunbsp;te par eux faite à vn Prince du fâg, lequel e-ftant venu au mandement amp; fous la parolenbsp;amp;an'enrance du Roy,auoit efte fi hontenfe-tnent emprifonné à leur poutchasamp; folicitanbsp;tion,afin de commencer en luy àefteindrenbsp;le fang Royal: mais que cela n’auicndroit
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^^2, Hiftoire de France,
joint qu’il ne les eu ft fait conoiftre coulpa-jles des crimes à luy pâteux impofeZjamp;quc e Roy n’auoit de fi grands ennemis que Unbsp;maifon de Lorraine. Ce que par eux entendu ils fe confirmèrent en l’opinion qu’il ef-pcroitbreffecours,amp;qu’autrernentil ne lesnbsp;oraueroit ainfi. Pourà quoy plus promptement remedier, le Prefident Chriftofle danbsp;f« tn^for Thou,Barthélémy Faye amp; laquesViole có-nalité de feillcts dc Paris, enféble quelques aMiftreçnbsp;nakm’ent requeftes auec Bourdin procureur genenbsp;obferuces ral,amp; duTillet greffier,choifisparceuxdcnbsp;triquot;nee denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxptefibmct mâdezjvindrêt
çondéde dcuets le Princeqjour l’interroguerfurlecri ftiné à la me de lefc Maiefté . Orauoyét grande fiîcenbsp;ceuxdeGuife ende Thou, fur tous les autres , tâtpour leur eftre affeétiôné feruiteur,nbsp;q pour le reconoiftre autant rufe amp; fubtil ennbsp;proces qu’h(}me viuât. Ayat dôc cede inftru-«diôde l’cqucrir dcfafoy,s’il nepouuoittiénbsp;tirer d’ailleurs, il alla par deuers le Princenbsp;pour l’interroguer fus ces charges amp;infor-mations’.mais il refufa de leur refpondre,tâtnbsp;pour n’eftre de leur gibier, que pour autresnbsp;caufes de reçufation, qu’il dit auoir contrenbsp;cux.Dauaragc 11 dit à deThoii,qu’il trouuoitnbsp;eftrangedece que fon impudence auoitefténbsp;fi effrontée de fc vouloir prefenter deuantnbsp;luy pour cell efffcót,atrédu ik qualité de Prinnbsp;ce du fang, qui n’auoit autres iuges quelenbsp;Roy accompagné de fes Princes feanten lanbsp;Cour
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Cour du Parlement de Paris , les chambres [ aflemblees. Il allégua aufsi lapromeflc quenbsp;faMaicfté luyauoit fairepar plufieurs lettres,nbsp;adiouftât que luy de Thou deiioit plus quenbsp;tous les bônets rods du Royaume s’abftenirnbsp;*iece négoce, attédu qu’il cftoitefclaue denbsp;^eux de Guife fes ennemis mortels,efleué amp;nbsp;toute fa race par les bons tours qu’ils aiioyétnbsp;^ouez contre laCquronne amp; maifon deFrannbsp;Surquoy ledit de Thou n’eut autre excuse finon qu’il rcconoiflbit fon degré,amp; qu’ilnbsp;tie s’y fuft ingéré fans commandement exprès dudit Seigneiir.La concluiion du Prin-ce fut, que ne voulant refpondre dtuât eux^nbsp;amp; eux pretedans de paiTcr outre, il en appelai au Roy comme deifus : lequel appel e-ftant des le lendemain quinziefme de No- Inbsp;amp; le Prince en ayant derechef appellé inbsp;finalement il fut dit que, fous peine de cri-tne de lefe Maicfté, il refpondioit parde-lianc lefdits commiflàires. Ce qu’il fit, c-ftant par la permifsion du Roy afsifté denbsp;deux aduocats de Paris pour confeil, a-fauoir Claude Robert amp; François deMa-tillac. Sa refponfc contenoit vnc amplenbsp;defenfe fur le crime de lefe Maieftc, auccnbsp;ample amp; magnanime tefmoignage de fanbsp;bonne amp; droite confciencc. Car quant aunbsp;point de la Religion il le cófcflóir, amp;ypcr-fiftoit franchement . 11 a cfté cy deuanC
üembre declairé nul par le confcil ptiuélt;
6^4 Hiftoire de France,
! fait mention comme le Prince de Condé voyant excenter à mort quelques prifon-niers pris au tumulte d’Amboyfc auoitde-claire le regret qu’il auoit,qnc le Roy per-dift de fl bons feruireurs . Nous aiionSnbsp;aufsi monftrc que cela ne tomba à terre,nbsp;comme Ion dit, mais luy fut gardé à bonne bouche . Car le Cardinal ayant didénbsp;ces paroles ainfi qu’il voulut, amp; fait rédiger pareferit par Robertet heur du Frefne,nbsp;lecretaire d’Eftat amp; fait de fa main, Si ennbsp;termes qui le rendoyent coulpable denbsp;crime de left Maicftc, on les produilîtnbsp;lors en lumière, amp; alla ce Robertet dciicrsnbsp;le Prince , tenant fon papier en fa main,nbsp;luy difant que le Roy l’auoir là enuové,nbsp;pour falloir s’il fc fouucnoit des proposnbsp;qu’il auoit renus tel iourà Amboyfeàtelsnbsp;Si tels gentils-hommes. Et adionlla qifilnbsp;auoit commandement de fa Maiefté d’ennbsp;faire procès verbal. Le Prince ayant ouynbsp;la ledure, nia les auoir dits ainfi qu’ilsnbsp;eftoyent tranferipts, mais bien auoit parlénbsp;ainfi Si ainfi.
Ce procès verbal portant celle confefsion fur baillé au Cardinal, qui s’allèurad’en fainbsp;rc blé fon profir,amp;d’auoir fes tcfmoins tousnbsp;prclls pour prouuerfô fait, qu’il maintenoitnbsp;auoirelledcfguilc parle Prince. Parquoyilnbsp;enuoyatout (budain quérir ces pcrfônages;nbsp;Si afin qu’ils ne ledefdiflénr,liiy-mefmes
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les interrogua en la preféce du Roy , amp; leur .. dit que fur le rapport par eux à luy fait en lanbsp;Ville d'Amboyfe, de certains propos tenus *nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
par le Prince de Condé contre fa Maieftc,lt;Sf ’ en la faneur des rebelles ic (èditieux_qui s’enbsp;ftoyentefleuezeontre ledit Seigneur, il leSnbsp;auoit fait diligctnmenr amp; fidcletnenttran-ferire 8c de mot à mot pat Roberter, à fin d’énbsp;wfrefehir la mémoire quand befoin feroitànbsp;11 leur demanda donc s’il n’en al loir pas ainnbsp;fi,apres quelcôture ehturcfté faite en leurnbsp;prefence amp;feparcement. Et de peur qu’ilsnbsp;liefaillüTenr,ledit Cardinal leur affermoiÉnbsp;leurs compagnons l’auoir ainfi afferme aunbsp;Roy. Mais il ne peut tant faire qiie chacun ne declairaft ces propos auoir efté te-Jfius tout autrement qu’on tic les auoitc-fetits , fc conformans du tour anec les derniers tenus par le Prince. Le Cardinal au cônbsp;traite les rudoyoit,amp;'aÂérmoit la vérité eftrCnbsp;^elle,amp; que la faute venoit de ce que futnbsp;l’heiue on ne les auoit fait figner leur depo-firion. A tant il les pria fur la fin d’y bien pennbsp;fer :carils’an’ciiroit fur fa vie qu'il leurennbsp;foiiuiendroit. Au partir de là,on le vid amp; fesnbsp;frères bien empefehezà bonnctcramp;caref-fer ces Seigneurs, amp; ne fait-on qu'ils direntnbsp;puisaprcs,car le tout eftoit bien fccrer. Voy-la en fbme tout l’ordre tenu à la confedionnbsp;dil proces du Prince de Condé,pour raifonnbsp;des entreprifes prétendues auoir cfté par luy
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Cundam nation ànbsp;mort connbsp;clue connbsp;tre Icnbsp;ce denbsp;dé.
lt;gt;96 Hiftoil c de France, faites contre G Maiefté amp; l’Eftat.Carquantnbsp;à la Religion, il en eftoit ia aflez fuffifanj-ment atteint amp; conuaincu,en forte qu’ilynbsp;eut Jugement donné contre liiy,portantconnbsp;damnation de ntoit. Etliiy deuoit-on tren-cEerla‘’teftc furvn eCchaffaut, deuant le logis du Roy,à l’cntree des Eftats. Et affermenbsp;— tous ceux du priuc confeil,excepré le Chancelier (Sc du Mortier quireculoyét rouffours,nbsp;en donnant toutesfois bonne elperance. Elle fut aulsi fignee de plufieurs grands Seigneurs, des dixbuit Cheualiers de l’ordrenbsp;nouueJlemcntfaits,Ärpluffeurs autres quinbsp;fe trou lièrent là pour s’offrir au fcriiice denbsp;ces Gouuerneurs , comme aufsi les Prefi-dens, Maiftres des Requeffcs,amp;confeillcrsnbsp;du Parlement pour ce mandez, s’y Jbufsi-gnerenr trefuolonticrs,amp; les enuoyoitqiie-'rir le Roy l’vn apres l’autre pour ceft effed,nbsp;fans aucunement mettre la matière en deliberation.
Qu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;VÀUA AW/y gt; «• Lnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A..I dUVXlIlW
Prin Jon que ccftt condamnarion fut Jîgncede
jExeinpIc notablenbsp;du Contenbsp;de Saneernbsp;re.
On recite vne ebofe notable du Conte de Sancerre, c’eil que Je Cardinal fe cofiantnbsp;de luy entre autres, luy enuoyafon fccrerai-re auec cefte icnrcnce pour la figner, amp; luynbsp;remonftra que puis que tant de Princes «fenbsp;Seigneurs l’auoyenr ia fait auec le Roy,ilnbsp;n’en deuoit faire aucunedifficultc. Toutef-fois Ce Cernant efmcu d’vn alt;île Ci effrange,ilnbsp;alla foudainement trouuer le Roy,lequelnbsp;ayant
Sous François II. 697 ayant entendu qu’il n’auoit incontinent fi-gné,Iuy monllra vifage courroucé. Car il c-ftoit tellement animé contre ce Prince, qu’ilnbsp;en vouloir auoir la fin,quoy qu’il en fuft. Lenbsp;Conte ayant nouueau commandement denbsp;laMaiefté,fe print à plorer,amp; le fuppliarref-liumblement luy vouloir commander toutnbsp;Ce qu’il luy plairoir pour fon feruicc, amp; qu’ilnbsp;liiy obeïroit en toutes autres chofes, tât quenbsp;l’atne luy battroit au corps ; mais de lignernbsp;tela,il ne pourroit, amp;c aimoit mieux qu’ô luynbsp;fift trencher la telle à luy-mefmcs.Cc qui e-ftonna fort ledit Sieur, amp; regardant le Car-‘linahfembloir qu’il eull bien voulu aduifernbsp;quelque autre meilleur expedient. Mais lenbsp;Conte forty de deuant le Roy, le Cardinalnbsp;^’habilla tout, amp; dit q ce Côte elloit vn vieilnbsp;^«1,amp; qu’il luy feroitbien faite apres luy a-üoir plus amplement dcclairé le merite de la
Cruiutcx
Pendant que ces chofes fc faifoyent, la exercées Princeflede Condtf femme accomplie ennbsp;toutes fortes, s’il y en a eu de nollrc temps) decondé.nbsp;ti’cutpluftoft elléaduerticdc la prife de fonnbsp;Seigneur amp; mary,qu’elle n’a Haft à Orleans.nbsp;Mais on luy enuoya faire defenfe de parlenbsp;Roy ,dc ne pallet outre vne maifon où ellenbsp;elloit arriuce en la Reauirc, à dix ou douzenbsp;lieues d’Orlcans , fur peine de rebellion ,amp;nbsp;d’cllre atteinte amp; conueincue de crime denbsp;lefcMaicllé. Toutesfois cellepauure dame
-ocr page 710-6^8 Hiftoire de France, importuna rant la Royne mere, qu’elle eûtnbsp;quelques iours apres Icttresd’ellcpourvcnii’nbsp;à petite côpagnie fol 1 iciter les afaircs de Ionnbsp;mary.ee qu’elle fit.Ellant donc arriuee à Ornbsp;leans, elle recourut à tout ceux qu’elle efti-moit amis: mais on en fit moins de côte quenbsp;de la moindre damoifelle de Frâce. Le Roynbsp;deNauarre mefmesn’ofoirparleràelle,poufnbsp;crainte qu’il auoit de foy-mcfmcs.Brcfiil nenbsp;feprefenta nicourtifan , ni citadin li hardynbsp;que de la falucr feulement,fuft en public ounbsp;priué, tant elle cftoit de pies obferiiee. Cenbsp;qui luy fit iiigcr que c’eftoit fait du Prince.nbsp;Et à tant luy faloit trouuer tous moyens denbsp;le voir vne feule fois auantquc mourir,amp;nbsp;luy donner courage,puis que la tyrannie c-ftoit ainfi rigoureufement cxercce en fonnbsp;cndroiét,amp; qu’ePe ne luy pouuoit autrement feriiir. Cela luy fut remlc : Si ne peu-renr toutes fes importunes requeftes enuersnbsp;la Royne mere auoir aucun lieu.Cc nonob-ftantelle s’enhardit vn iour d’entrer en lanbsp;falle du Roy,deuantla Maiefté duquel ellenbsp;fe ierta à genoux,le fuppliant trcfiirdcmmétnbsp;aucc larmes Scfoufpirs incroyables,quetantnbsp;feulement on luy monftraft vne feule foisnbsp;fon Seigneur amp; mary : non qu’elle vouluftnbsp;autrement parler i luy,ou luydonner aucunnbsp;fignc,ains pour auoir ceft heur de le voiren-cores vne fois en fa vie. Mais tant s’ennbsp;faut que pour fes gcmilTcmcns amp; pleurs le-
-ocr page 711-Sous François II. 699 dit Seigneur full efmeu à pirie,que Ccla 1’ai-grit amp; animadauanrage, voire iufques à luynbsp;reprocher que le Prince eftoit fon plusnbsp;grand amp; morrel cnncmyjamp; que luy ayantnbsp;Voulu öfter Ia vie auec le Royaume,il nenbsp;pouuoit de moins que de s’en venger. Surnbsp;cela, comme elle entroit en dcfcn('es,amp; nenbsp;le lafloit d’importuner le Roy: le cardinalnbsp;(qui de fa part ctaignoit que fa Maiefténenbsp;fuftefmeueà pitié amp; compafsion ) voulantnbsp;aufsi monftrer fon animofiré, chaflâ ceft*nbsp;incefie fort rudement, l’appcllanr importune amp; fafcheufe,amp; difantque qui luyfe-toitdroilt;ft,on la mertroiren vn cul de foftenbsp;®lle-mêfme. Ceux qui virent fon ennuyamp;nbsp;pafsion.difoycnt d’vnc commune voix,quenbsp;ùtnais n’en auoit efte veu ni ouy parler d’v-flc telle. Car celle panure Dame affligeoitnbsp;tellement fon corps iouramp; nuift amp; fans cef-fe aucune , que pluficurs de fes ennemisnbsp;tn.eftnes en auoyent pitié, amp; en faifoyent récit es priuees compagnies.
Nous auons cy deftiis recite,commc Bou chard Chacelier du Roy de Nauarre futen- ^fprepânbsp;ooyc prifonnier àMcliin aucc ceux q le Ma- gt;«• «y“*nbsp;tcfchal S. André auoit fait amener de Lyon: quîjæà'anbsp;mais nuis de tous ceux-là, ni luy, ne furet re inbsp;collczjniconfrôtez audit Sieur Prince. Erdinbsp;foit-on que Bouchard auoit depuis pcie à fanbsp;confcience,amp; qu’il ne pourroit aucunementnbsp;cuiter qu’on ne monftraftluy-mcfmc auoir
-ocr page 712-700 Hiftpire de France,
elle aurheiir de toutes les chofes palîèes, à l’occafion dequoy il s’eftoit rcfolii de chanter autre langage, niant aiioir rien eferit. Etnbsp;quant aux autres, ils elloyent fi fermes amp; af-feurez, ( hors mis le Gantier, lequel encornbsp;ne parloir que par ouyr dire)que l’on ne s’efforça de les luy confronter, de peur q ceux-cy ne iuflifiaflent le Prince, que les Ellarsnbsp;conulicnt l’iniquité des procedures , iointnbsp;que celle Princefle leur elloitvne efpine aunbsp;piedxarelle n’auoit faute d’eforit, de ligue*nbsp;ni de courage,pour remonllrer l’iniulticenbsp;de laquelle on vfoit en celte caufe, tellemétnbsp;que ceux de Guilç furent en quelque deli-beratiô de s’en desfaire quelques ioftrsde-uant l’execution du Prince.
l a fumee Pendant que ces chofes fe font à Orleas, d’vnCon- le Pape aduertyde tout par les Cardinauxnbsp;pàrie'pa de Lorraine amp; de Tournon amp; voulant pre-pe .lux uenirau danger qui pouuoit adueniren Frânbsp;yeux des caufe de l’allemolee delt;; F.HatS pour le
esblouyr. yre aptes de la conuocation des prélats,publia fa bulle le vingtième iour deNouem-lou fe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;déploration desmiferes
ditauoîr ' de la Chiellicnrc qui elloit ainfi peuplée de pitie'dcs herclîcs amp; diuifions . Pour à quoy reme-dier,il alleguoit le deuoir qu’auoyct fait feSnbsp;[gt;redecclïéurs,comme Paul auoitordonnénbsp;e Concile premieremét à Mantouë, amp; puisnbsp;pour bonnes raifons transféré àVincence,
Si
Sous François II, 701
amp; de là à T rente , où il auoit efté commcn-cé:puis apres Iules fon fuccelTcur l’auoit cô-tinué au mefme lieu,où auoycnt efté faits amp; concluds certains decrets. Et pource qu’auxnbsp;prochains lieux d’Alcmagne s’cftoycntcf-rtieuës pluficurs feditions amp; tumultes gt; Scnbsp;4^’11 y auoit ia cruelles guerres en Italie amp;nbsp;France,derechcfle Concile auoit efté difnbsp;^^ré par l’induftric de l’ennemi du genre hu quot;'nenbsp;’’lain,pour fruftrer l’Eglifc d’vn fi grâd pro-fir,voyantquedutoutilne lepouuoit öfter, me.nbsp;Or le Pape ne pouuoit dire fans grande a-'t'crtumc d’cfprit,de combien cependant lesnbsp;^cteGcs auoyent pris acroiftement, force amp;nbsp;''*gHcur,amp; aîmbien la diuifion eftoit acreuenbsp;pendant les gijcrres.Mais puis que Dieu pitoyable amp; mifericordieux auoit pacifié lesnbsp;^oys de la Chreftienté, fa Saindeté de fonnbsp;Collé auoit cfperé de mettre fin aux maux denbsp;l’Eclifepar le Concile. Parquoy pour öfternbsp;la diuifion amp; l’herefie, corriger reformernbsp;les niaéurs,amp;: entretenir la paix amp; vnion desnbsp;Princes,ay.at eu l’aduis de les freres les Cardinaux,Ardc ce adueni l’Empereur amp; autresnbsp;Roys amp; Princes , lefquels il auoit trouueznbsp;preftsAr appareillez, de l’authoritéde Dieu,nbsp;amp;des benoifts fainél Pierre amp; faind Paul,nbsp;defquels il tenoit la place,i 1 ordonnoit le fa-cre amp; general Concile eftre recommencé lenbsp;iour de la refurredliô de noftrc Seigneur, amp;nbsp;fans delay,en la ville de Trente, admonne-
-ocr page 714-'jQz Hiftoirc de France,
ftant fes frères les Patriarches gt; Archeiicf-qiieSjEiiefques ,fes fils les Abbez amp; autres aufqiiels de droit commun,priuilege ou ancienne couftnme eftoit permis de s’afleoirnbsp;Au cStril amp; donner fentencc an Concile: Et leur cornnbsp;«Um Êuef mandant en vertu de fainôte obcifiànce, dunbsp;«jucs de ferment par eux à luy fait, amp; fur les peinesnbsp;eeuoy'ènt” ordonnccs.de s’y trouuer, s’ils n’a-det Empe uoycntcmpefcliement légitime,duquel ilsnbsp;n'âde^t”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•^P*’^^ cela il prioif l’Em-
' pcreuramp; les autres Hoysamp; Princes de s’y trouuer ou d’y enuoyer Amballàdeurs, gensnbsp;graues amp; prudens, pour reprefenternbsp;laperfonne de leurs maiftres, amp; de donnernbsp;ordre que les prélats de leurs pays y aillentnbsp;en temps fi nccefiaire.
De fa part, il fera qu’aufdirs Prélats amp; autres allans amp; retournans dudit Concilenbsp;ne fera fait ne donne aucun deftourbicr ounbsp;empefehement par les chemins ,amp; ne lai 11 e-roit rien palTer qui peurt: appartenir à fairenbsp;vne Œuuretant faliitaircconftituee parluy.nbsp;Tout cell Bref, il appclloit Dieu à tefmoin,s’il ccr-autre chofe, Sc s’ilfe propofoit riennbsp;icelles deuantles yeux que l’honneurde Dieu, lanbsp;g'”»- reduAion des âmes efgarces de la foy,amp;nbsp;le perpétuel falut amp; tranquilité de la Chre-fticnré.
Rufe de Voylavndcs points par lelquels ceux Guif-'^oureftimerent aiioir rrouué proprenbsp;sarJetnbsp;nbsp;nbsp;occafion d’empcfchct que les Eftats ne peuf
feue
-ocr page 715-Sous François II. 705 fcntricn determiner pour le regard de laRenbsp;ligion,fâchât que les cayers des députez e- /uftmeunbsp;ftoycr chargez de demâdercftarpaifible,cônbsp;me il fera plus amplement déduit cy apres. Kcügion.
Lcschofes ainfiacheminées,on deuoit tien paflerpkis auant; Car l’intention cftoitnbsp;pour eu itcr toute vengeance, faire mourirnbsp;fans aucune diftinôtion tous ceux qui te- Tcmbletnbsp;ßoyent le parti des Princes,de quelque Relinbsp;gionqu’ils fulfenr. Et défia le Cardinal a- là dciiutinbsp;uoitvfe de telle diligence que de chafeunenbsp;prouinccon luy auoK apporte les noms amp; wcu.tantnbsp;furnoms de ceux que fes efpics fauoyét eftre pOgt;sfemirnbsp;ïclsien forte que les roolles en eftoyent ianbsp;tout drclîcz,pour les faire aduoueramp; ap- •nbsp;ptouucr aux députez des trois Eftats , fuft 1nbsp;nbsp;nbsp;• '
paramour ou par force, comme aufsi ils s’af * fcuroyentd’cftre authorifez quât aux Parle ,nbsp;mensdeFrancc,delaplufparrdes Confcil- ,*nbsp;krsamp;Prcfidens,dcfqiiels ils auoyent fufh- »nbsp;farométçfprouué la côfcience , cftans iceux [nbsp;ptemietenict ennemis mortels de ceux de lanbsp;^^ligiôjamp;puis aiifside tous ceux qui deminbsp;doyét reform-ario de l’Eftat : cftâs perfuadçznbsp;que fi feux de laRcligiq aupyet le dclfus.ççnbsp;feroità eux àcourir,tanrpour rendre raifonnbsp;de leurs iugcniens ,que pour ettre mis furnbsp;J’efehafFaut, afin de corriger les abus de lanbsp;iufticc,qui n’efioycnr moindres que ceuxnbsp;de l’Eglife Romaine , outre la perte quinbsp;leurpouuoitreuenir en lafchant.lcs grands
-ocr page 716-704 Hiftoîre de France, amp;gros benefices que tenoyenteux amp; leursnbsp;cnfânsamp;cuftodinos, aduenâtvne bonne renbsp;formation. Voyla pourquoyil ne leur falutnbsp;gueres branfler la bride pour leur faire iurernbsp;la mort de tous ceux de la Religion, amp; con-fentir à tous les dclTeins de ceux de Guifegt;nbsp;qui leur promertoyent monts amp; vaux.
Et afin que ce rauagefuft pliiftoftache-
’! uéjfaut noter qu’à l’ifl'uc des eftats,les forces 'ƒ defiance deuoyét eftre départies en quatre,nbsp;’il lefquellcs niarcheroyent toufiours à vnenbsp;*1 iournee ou deux pres l’vnc de l’autre fous lanbsp;y, conduite des Ducs d’Aumalle,Marefchaux
• : faind André,de BrilTac amp; de Termes,qui a-'*! woyêtlatelamp;fcmblable pouuoir queceluy
defaind AndrécydelTus declare,afin que
• I la France eftaht repufgce,on regardai! aucc
• nbsp;nbsp;les Efpagnols, Italiens, Allemans Si Suidésnbsp;Catholiques de faire le mefme en route lanbsp;Chrefticnté,cedifoit-on. Et ne faut douternbsp;quêtons nedclîraflèntlaruinede ceux que
' ils rienncntpourcornmuns ennemis. Mais 'Celâ'fe fuft môftré en effeft, felon que laco-modité de chacun eufi porté ; amp; n’y adoütenbsp;que la Roync mere n’y euft eu plus petitenbsp;p'arrqu’elle ne prefumoit.
La manierede fournir àceftedelpenfe, (difoit-on, pourdôner à entedre,qu’en toutnbsp;.cé'cy on ne ccrchoir point fon particulier,nbsp;inais l’aduancement ou pluftoft la lâuuetcnbsp;de noftre mere fainéle- Eglifc, ) eftoittelle.nbsp;On
-ocr page 717-Sous François IL 70s On prcnoit le reuenu des benefices,qui mote presque les deux parrs duKoyaume.Chafnbsp;cun Cardinal ne deuoit retenir (toutes boutnbsp;des quant à l’effcö:) iufques à l’entier ac-» ƒnbsp;coniplillêmentde l’entreprifejque de quatre g;nbsp;à cinqnnile liures par an,vn Eiieiqîïë mille ƒ'nbsp;O» douz£cens, vn AbÉe trois ou quatre cés,nbsp;Vn Prieur^c cent à fix vingts liures, amp; ainiinbsp;des autres iufques à vnChappelain de trente liures,qui retcnoit feulement cent fols.Etnbsp;d’auoir plus prompts deniers, tout fornbsp;l’argent des reliquaires , aucc les thrc-fors des temples amp; monaftcrcs fe prenoir,nbsp;^iJccpromelletoutesfois qu’ils feroyétpuisnbsp;âpres refaits des cóhfcatiós des hérétiques:nbsp;’t’oyens alTeurcz à ceux de Guife, par lesnbsp;Wains defquels tout euft parte en Francc,dcnbsp;Waintenir contre tout le mode, le Royaumenbsp;ttanfporté en leurmaifon. Mais le meilleurnbsp;cftoit, que s’ils auoyent trop grand befoinnbsp;de gens de guerre,le Clergé deuoit fournirnbsp;de leurs valets,c’eft à dire,i'naquercaux,cui-hniers amp;• autres , des plus habiles amp; difpos,nbsp;voire iufques auxpreftrcsamp; rnmncs que lenbsp;P^edifpenfoitpoiKprendre les armes:ennbsp;qiioy ils promettoyet faire mcrucilles, d'autant que leur confciencc eftoir troublée parnbsp;ces hérétiques. Qr quanta laconclufionprinbsp;fe,d’exterminer tout le fang B oyal de la mainbsp;fonde Bourbon, amp;tous leurs amis, cela nenbsp;vouloyent-ils faire tout à v n coup, mais par
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-ocr page 718-Hiftoire de France,
Ie men« amp; petit à petit,afin que Ion ne s’ap-r peteeuft de leur encloueurc,amp; que les F ran-çois n’eftimans ces executions cftre la plan-1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ehe par eux dre fie e pour paruenir à laCourô
ne,ne s’eficuaflent contre eux.Le Roy deNa. narre dôc deuoit eftre pour le cômencementnbsp;confiné au chafteau de Loches. Le Côneftanbsp;ble ferré en la g to fie tour de Bourges, auecnbsp;tous fes enfans amp; nepueus. Les plus grandsnbsp;qui auoyent authoritè deuoyét eftre pris : amp;nbsp;les faifant mourir, fc deuoit tenir quelquenbsp;petite formalité de iuftiçe,cpmme à celle dunbsp;Prince de Condé,qui deuoit mener la danfenbsp;ledixiefme de Décembre, à l’cntrce des E-ftats,ainfiquc7ay declairé. Et d’autant quenbsp;les prifons d’Orléans ne’fenibloyent, alleznbsp;grandes ne feures, ne fcmblablementcellesnbsp;de Loches,Bourges,amp;autres villes,pour cônbsp;^enir fi grand nombre des enroolez de toutes qualitçz , on mit ouuriers en befongnenbsp;de toutes parts,pour accouftrçr les prifôs, âcnbsp;enfaircdcncunies. Entre autres, la grollénbsp;Tourde fainótAignan fut grillée amp; fortifiée pour y mettre les principaux d’OrIcans,nbsp;Âtvne autre auprès, pour l’Amiral amp; fes frères,en forte que cefte Tour fut depuis appelnbsp;Jee l’Amirallc.
leRoyde nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;entrefaites, eftans arriuezà la
Nauairc Cout IcsMarefchaux fainclAndrc,amp; dcBrif eftoyent des principaux de la rere-moyen de niic, on Icur communiqua les defléins, aCi-uoit
-ocr page 719-Sous François 11. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;707
uoir à fainét Andre route 1’enrreprife, com-me cn ellant bien capable : amp; au Marcfchal mom. de BnflacjCela feulement qui feruoit à la ruinbsp;ne de ceux de la Religion. Car le refte luy e-ftoit lors caché, iufqu'à ce que Ion euft plusnbsp;grande preuuc de fa fidelité enuers ceux denbsp;Guife »comme elle fe manifellapuis apres-Ceux-la trouuerér tresbô ce q aiioit elle connbsp;du amp; arrçftéj finô pour le regard du R oy denbsp;Nauarre.Car ils furet d’aduis qu’ô Lètieuoitnbsp;faire tuer, fans en faire plus longue garde,nbsp;pource que demeurant en vie,quelque confiné qu’il fi.ift,c’efl:oit vncouucrture amp;occa-fion àceux de la Religon de s’eileuer pournbsp;Jerefeourre. Et pourtât ne fut-il queftjon iî-nô d’aduifcr les plus propres moyés de s’ennbsp;deffairc. Le premier moyen qu’on clTaya, .nbsp;Etitdel’cmpdnonncfàvndifner,oùil fut ad- j.nbsp;uertide n’aller point. Ix fécond, fut de lenbsp;tuer vn foir, partant de chez le Roy, d’vnnbsp;coiipdepiftollc, fecouurantde la querellenbsp;demonneur de Nemours touchant le marianbsp;ge prétendu entre luy amp; madamoifclle denbsp;Rohan , confine germaine de la Roynenbsp;de Nauarre, auquel il ne s’accordoit, apresnbsp;luy auoir fait vn enfant,difoit-on, fous pro-rnellc de mariage. Mais pource coup ledit feigneur R oy fe trouua trop bien accoinnbsp;pagne. La tierce entreprife futcftrange,amp;nbsp;prefque incroyable, fi elle n’eftoit trop biennbsp;tefmoignce par luy-mcfmc amp; par autres:
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-ocr page 720-7o8 Hiftoire de France, comme aufsi la Royne de Nauarre par lonbsp;biê fauoir,amp;fans iamais auoir efté côtredite,nbsp;en efcriuit à la Royne mere, long reps apresnbsp;le trefpas de tous les deux Roys. Il fut doncnbsp;aduifeque le Roy, auquel on auojt entièrement perfuadeqîr^imant celle race, il per-droir la vie amp; fon eftat.feindroit d’eftre malade ( corne tort apres il le fut à bon efciér,amp;nbsp;mortellcmét ;amp;n’ayât que fa robbe de nuilt;Ægt;nbsp;amp; vne dague à fa ceinôture,cnuoyeroitquérir ledit Seigneur en fa châbre, où il n’y de*nbsp;uoir auoir que le Sieur de Guife, le Cardinal de Lorraine,amp; le Marefchal deS.André,nbsp;amp; quelques vns aduertis de ce qu’ils auoyctnbsp;à fairc,amp; le Roy prenant vne querelle d’A-lemaigne ( comme on dit) contre ledit Seigneur, 1 uy deuoit donner vn coup de daguciinbsp;amp; les autres l’acheuer. Cela fut conclijd, a-pics auoir elle debatu entre quelques particuliers , où neantmoins il y eut de differentes opinions , ne pouuans quelques vns connbsp;fentir «à vne telle cruauté , que faire fouillernbsp;la main de ce ieiinc R oy dâs fon propre fag.nbsp;Neantmoins l’ambition amp; enuie de régnernbsp;de ceux de Guife,leur fit ellire ce moyen.
La Royne mere , amp; bonne mere pour ce coup a laquelle ceux dcGuife nccommiini-quoyent de ces derniers defféins qu’autantnbsp;qu’il leur plaifoit)en furadüerrie parle Roynbsp;mefme, fit cefte faneur audit R oy de Nauarre de le faire aduerrirpar le moyé de madame
-ocr page 721-Sous François It 70^
f, nbsp;nbsp;dart e là Duchcfle de Mótpefier,apres auoir
i en vain eflàyé en fecret d’é diiierrir le Roy» i' hors mis qu’il eft à prefumer, que la remon-ftrance que fa mere luy en fir,ferintbicn à lenbsp;retenir,quand il fut queftion de l’execution;nbsp;Suyuantdonc ce malheureux confeil, lenbsp;Roy François enuoya quérir ledit R®y denbsp;Nauarrc,pour venir parler fculàluy en finbsp;chambre, où il eftoir fcul au(si,auec ceux denbsp;laconiuration feulement.Ledit Roy futad-Uerti de n’y aller,amp; trouucr quelque exeufe:nbsp;ce qu’il fit la premiere fois. Il le rénova que-brlafcconde,cn laquelle il futencorcon-feillc de n’y aller, par vn qui luy dit la vérité .nbsp;de leur deliberation. A la fin poufifcd’vnnbsp;cœur magnanime, amp;aufû que la pureté denbsp;faconfciencc en ce fait, l’empefehoit d’ap-prehender cefte mort, il fereiolut d’y allennbsp;amp; mener feulement quelques vns auecluy,nbsp;entre autres le Capitaine Ranty, lieutenantnbsp;de fa compagnie, gentil-homme en qui il fcnbsp;hoit,ét qui auoit efté nourri d’enfance auccnbsp;hiy.Montât le degré de la chambre duRoy»nbsp;d trouua encore quelqu’vn qui le voulut ar-fefter, luy difiint, Sire, où vous allez-vousnbsp;perdre? mais comme tefolu qu’il eftoit, il fenbsp;tourna lorsf corne depuis tons deux l’ont fortnbsp;liérrecitc)vers le Capitaine Ranty,difant,Icinbsp;tti’é vay au lieu où 15 à côiurc ma mort,maisnbsp;lamais penu ne fut vendue fi chcre, q ic leurnbsp;Ycndray la mienne. S’il plaift à Dieu,il mà
-ocr page 722-710 Hiftoire de France, fauuera,niais icvous prie,par la fidelité quenbsp;i’ay toufiours coniie en vous de voftrenbsp;bonne nourriture, amp; l’amitié que ie vousnbsp;ay portee, de me faire ce dernier feruicc»nbsp;que fi ic meurs , que vous recouuriez la chenu fe que i’ay fur moy,amp;, la portez toutenbsp;fanglante à ma femme amp; à mon fils , amp;nbsp;coniurez madite femme pour la grande a-mour qu’elle m’a toufiours portee , amp; parnbsp;fon deuoirf puis que mon fils n’eft encor ennbsp;aage de pouuoir venger ma mort) qu’ellenbsp;enuoye ma chemife pcrcee amp; fanglante,nbsp;(comme fi ie meurs, elle lefera)aux Princes cftrangcrs amp; Chreftiens pour vengernbsp;ma mort fi cruelle amp; traiftrefle. Et fur cesnbsp;parollcs ilcntra Cn la Chambre du Roy, amp;nbsp;incontinent le Cardinal de Lorraine ferma la porte par dedans apres luy. Adoncnbsp;Je Roy luy tint quelques rudes propos, auf-quels il refpondit aucc tout deuoir amp;reue-rence ( regardant ncantmoins fes ennemisnbsp;d’vn œil allez farouche.) Bref,les vns amp; lesnbsp;autres, eftans eftonnez,par la volonté denbsp;Dieu , les chofes fe pafierent en paroles. Cenbsp;que voyant le Duc de Guife, amp; fon frerelenbsp;Cardinal, retirez en vne feneftre, ils s’en allèrent bien dcfpitcz, vfans de ces motsaf-fez hauts, en fortant, Voyla le plus poltronnbsp;cœur qui fut i.am^s. Il ne faut nullementnbsp;' douter, que la véffîT de Dieu , qui bride lanbsp;rage des mefehans, amp; tient en fa main lenbsp;cœuf
-ocr page 723-Sous François îî. 711 tœur des Roys * ne feftcndift fur l’vh amp; furnbsp;l’autre: Sur le Roy,pour ne luy permettre c-^nbsp;ftre parricide, commettant en fon fang vn finbsp;Jafchctour:ôffur le Roy de Nauarreaufsûnbsp;pour luy faire paroiftre, qu’vn feulcheueilnbsp;de noftre tefte ne peut tomber fans fa providence j quelques alTeurahces que puifl’entnbsp;prendre lesmefchans de leurs coniuratiôsinbsp;Ainfipour lors efehappa le Roy deNauar-^c,ce que voyans ces coniurateursj amp; cenbsp;Vonobftant perfeuerans en leurs mefehan-ïes volontez, leur derniere refolution fut,nbsp;^ueleRoy iroit faire vn petit voyage poufnbsp;chaffer à Chambonrg amp; à Chenonceau inbsp;f'cndant que l’on ncttoycroit lavilled’Or-eans ,amp; qu’on dtefieroit les logis pour rc-Ceuoir les députez des Efiats , amp; tous lesnbsp;Princes R: gtands Seigneurs , qui eftoyentnbsp;brandez s’ytrouuer. Que ledit Seigneurynbsp;roeneroit IcNauarrois, amp; qu’en courant a-pres quelque befte,oh le tiicroit, puis on fe-roit couroft leliruit, qu’il auroitefté meurtri d’vn cerf,ou d’vn fanglicr.
Quant au Conncftabre,ils luy vouloÿent re Conne faire proces ,ôi auoit ia cftè plufieurs foisnbsp;mandé à la Cour, où il n’eftoit voulu aller, i« »ucret.nbsp;comme fage mondain qu’il eftoit,pour ne tientr«rnbsp;tomber à fon efeientes griffes de fes en-ftcmis,lcfqucls il fauoit pour certaip auoirnbsp;machine fa mort,amp;bafti des informations ànbsp;leur mode, par les depofitions de la Saguegt;
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-ocr page 724-Lei plus incfcliantnbsp;font biennbsp;em per
il plaift à Dieu, denbsp;nuire auxnbsp;gens denbsp;bien, villisnbsp;cependîtnbsp;en a fleurante.
Confcil procédâtnbsp;entière-ment dunbsp;¦ mefine e-fp'it denbsp;ceux quinbsp;firent iet-ter l -en la fofl’enbsp;des lions.
712. Hiftoire de France,
amp;telles que le temps le promettoitj en forte qu’on s’actedoit bien de ruiner famaifon amp;nbsp;la confifqucr,amp; deOa commifsion auoit eftenbsp;expédiée pour prendre (on fils Danuille.
Et pource que les troisTreres de Chaftil-lort leur eftoyent du tout infupportablcs, Sc qu’ils eftimoyée n’y auoir en France aucunsnbsp;chez qu.id Sciitneufs plus propres à empefeher leursnbsp;iiniaiftinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;[j-iicr amp; eôduirc géspours’op-
poferà eux,ils furet rrefaifes d’auoir trouué vne occafion tant propre, afauoir, laprofcf-fion amp; declaration ouucrte qu’ils auoyentnbsp;faite à la Royne defc vouloir jengeraux E-glifes reformées du Royaume, notâmet l’A-miral amp; d’Andelot fon frere. Voicy donccônbsp;me ils les deuoyent rraiter,n’.iyans peu trounbsp;uer fur eux aucune chofe digne de reprefiennbsp;fion,amp; faire le mefmeà tous les autres che-ualiers de l’ordre,qui auoyent fauorife tantnbsp;Daniel foitpcu cefte doôtiinc.
Le Roy eferiuit à tous les cheualicrsdc l’ordreabfcns, qu’il vouloir tenir vn chapitre general de fon ordre le iour de Noel fuynbsp;liant, amp; entendoi'- que toutes exeufescef-fintes ils fe rrouuaiïcnr à la Cour. Cepen-|dauc le Cardinal auoit fait drcflèr vne côfefnbsp;i lîô de foy aux Sorbôniftes , de tel (lyle qu’ilnbsp;s’adèuroit que nul de tous ceux qui auroyctnbsp;» goufte la doôtrinç contraire n’y voudroyentnbsp;('I ' aucunemétconfentir. Etc’cftoitlepiegeounbsp;on les attendoit.
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Leiour venu, fa Maielle deuoit prcfen-ter aux cheualicrs en plein temple ccftc con ftfs ion,qui fcroit fignee de fa main,afin quenbsp;ilsfi/Tcnt le mefmc,amp; iuraflèncrous de nonnbsp;feulement la tenir amp; garder inuiolablcmét»nbsp;niais aufsi de courir fus par toutes voyes ànbsp;teux qui V contreuiendroyét,fans cfpargnernbsp;pcrc,mere,fcmmc,freres,fœurs,parens ni a-tnis en quelque forte amp; maniéré que ce full.nbsp;Que fi aucun en faifoit le moindre refus ounbsp;delay (car pour tout certain ils s’arren-dovent que l’Amiral amp; d’AndcIot ne lanbsp;voudroyent figncr,ou à tout le moins de-nianderoycnt iour d’aduis amp; qu’elle leurnbsp;full communiqucc)alors faMaieftc fans autle inquifition,forme ne figure de procès,lesnbsp;deuoit degrader de l’ordre amp; de tous cftars,nbsp;dignitez amp; hôncurs,amp; le lendemain les envoyer au feu bruficr tous vifs. Ce mefmcnbsp;fttatageme fut drefle au Cardinal deChaftilnbsp;, par vne aflemblee generale qu’ils de-'toyce faire le mefme iour de tous les Cardi-ttaux,pour figner celle mefme confefsion denbsp;foy,fachans bien qu’il n’en feroir rien. Auf-fi en demandoyét-ils la vic.Erce fait,lcRoynbsp;deuoit mâdcr tous les Princes amp; Seigneursnbsp;du Royaume pour leur faire figner celle cô-fefsion,amp; puis à tous fes genrils-hommesamp;nbsp;officiers domelliqiics.
le Chancelier auoit commandement de faire le femblablc entiers tous les mai-
-ocr page 726-714 Hiftoire de France,
fires des reqiiefles,ccux de la iuftice, fccrc-taircs amp;¦ autres officiers fuyiians la Cour .La Royne penfànt alots que ce full fait.amp; qu’ilnbsp;full tcitips de defcouUrir du tout fon coeur,nbsp;auoit pris la charge de faire figner toutes lesnbsp;Dames^ DamoifelTes de la Cour. Il elloitnbsp;eniointàtousceuxqauoyét des feruiteurs,nbsp;de faire le femblable,amp;q chacun refpôdroitnbsp;des liens. La Courainlircpurgee,on deuoitnbsp;cnuoyerà tous les Parlements, Bailliages,nbsp;ScnefchaulTees amp; autres iurifdiôlions, pournbsp;faire pareille profcfsiô de foy,für peine auKnbsp;defaillans ou delayäns d’cllre brûliez fansnbsp;autre forme ne figure de proces. Aufsi appelnbsp;loir le Cardinal celle confefsio, la Ratonic-re.Qiie s’il Ce trouuoit quclcunvr.îÿ'pêrîitSfynbsp;Ât’qin appartint à quelque grand Prince ounbsp;Seigneur de la retenue, adnenahr qu’on lu/nbsp;pardonnall, il porteroit à iamais pourperpenbsp;ruelle ignominie vne robbe de couleur^à lànbsp;mode d’Efpagne, la (forme dedaqueîle Cenbsp;prcnoîFdê l’inquilition, pour la pratiquer e-xatlemét. Bref,les chofes elloyent tellenietnbsp;difpofees, que pour dcfcouurirplusprom- •nbsp;ptenicnr les fecrets de la Religion qui fülletnbsp;en France,chacun curé ou vicaire deuoit aller par toutes les maifons de fa paroilîè, accompagne de greffiers, notaires , amp; autresnbsp;fierfonnes publiques pource choilies amp;ef-eués,.à fin de recueillir les fignatures,amp;ennbsp;faire regiflres amp; dénombrement enchactl-*nbsp;ns
-ocr page 727-Sous François IL 71$ *ie iurifdiótion. Voyla donc les moyens patnbsp;lefquels ceux de la Religion deuoycnt eftrcnbsp;‘nfailliblcmêt accablez.Et pourcc faire cornnbsp;Riifsions nouuclles cftoycnr ordinairementnbsp;expédiées à tous les Capitaines amp; gentilshommes dcuoriôncz au parti de Guile,pournbsp;lener gens de la qualité fufditc.
Nous allons recité en traitant des guerres dnDucdcSauoye.comme les Vaudoyseu- cuifcpouinbsp;rentfecours de ceux de Pragela.ee qu’eftant »«iretlenbsp;paruenu aux aureilles du Duc, il en fit denbsp;grandes plaintes au Roy, affermant que fes Uur deuonbsp;fiiiets n’euflent eu le courage de faire telle ànbsp;fes gens, s’ils n’culltnt clic fecourusdes Frâ duRoy»unbsp;Çois. Entre autrcSjil nômoit ceux de Präge-la.Mais fur tour,il cllimoir celle conduire a- jeU deftnbsp;uoirellé faite par Mouuans, amp; par les Pro- ft de no-r . Fr I 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* • » n -* «« mere
uençaux fugitifs de Iciuspays quiseifoyct fainûcE retirez,comme il difoit,audirPragcla.Mau- Büft.nbsp;giron de fa parr,fc trouuant à laCour,faifoit Maugironnbsp;les chofes grandes, amp;Gonfirmoirccll aducr bon pernbsp;rilfemenr, le difant auoir grand credit au-rhorité en Dauphiné, tantenuers la noblef- ble.nbsp;fequ’enuers pluficurs liens amis, pour excenter vnc bonne entreprife fur ceux de Pra-gela,amp; fc vantant de leur donner vnc bonnenbsp;''eniie. Dantrepart.il fit prière à ceux de Guinbsp;fedcluy vouloir donner vnc bonne chargenbsp;en l’armec qui fc deuoit Itucr pour aller ànbsp;Geneue,amp; icelle ioindre auec les forces d’I-lalicjcnquoy il cfpcroit leur faire de grands
-ocr page 728-7iÄ HiftoiredeFrancegt; (eruiccs, à caufe des intelligences qn'il fe dinbsp;foic auoir de delà auec pkilieiirs gentils-honbsp;incs amp; gens de gneiic. Parqudy cotomifsiónbsp;luy fut expcdiec le 17 de Nonembre pour Ic-ucr cn Dauphiné dixou douze ettfcignesnbsp;de gens de pied.Le pretexte cftoit fondé furnbsp;ce que fa maiefté auoit entendu que ceux denbsp;la vallee de Pragela, qui eft aux confinsdu-dit Dauphiné, continuans en leurs hcrefies,nbsp;faifoyent ordinairement prefeher, amp; adfni-niftroyent les Sacremés à la mode de Genc-uc. Et qui pis cftoit, retiroyent amp;fauorifoyêtnbsp;ceux de cefte mauuaife fetfte, amp; principalc-mét auciis des principaux chefs amp; autheurSnbsp;de la dernière fedition amp; efmotiô faite auf-dits pays amp; lieux circonuoilîns. Au moyennbsp;dequoy, le Roy fuyuant fa coufturne amp; Catholique intention , defiroit leur faire changer de façon de viure-.finon, Icschafticrfelonbsp;ïeurs démérites, leur oftant les chefs amp; pre-dicans. Ce pouuoir aufsi perroir de faire Ic-liec de tel nombre de gens qu’il voudroit,amp;nbsp;d’affemblcr fccrettement fes amis aucc lanbsp;Noblefle., pour fc tranfporter audit Prage-la,y prendre les miniftres, gentils-hommes,nbsp;chefs amp; autheurs des fcditionsamp;herefies,nbsp;pour les faire chaftier parle Parlement denbsp;Dauphiné . Et s’il trouuoit aucune refiften-cc,qu’il leur courut fus,amp; les taillaft cn pieces, fc conduifant toutesfois parle fagcamp;nbsp;prudent aduis de la Motte Gondrin, auquel
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ilobeiroit comme à fa Maieftc mcfme.
Or combien que ccfte çommifsion fuft ainficaufec , ii cft-ce qu’elletédoirprincipanbsp;lenientà renforcer le Duc de Sauoyc,amp;occuper le palfage dePragela,pour empefchernbsp;que nul lecours ne fuft donné aux Vaudoisnbsp;des vallées d’?.ngrognc,amp; autres qu’on rc-noic de fi court, amp; lefquelson auoirconcludnbsp;d’exterminer entièrement, pour lur le printemps faire de plus grandes amp; hautes entre-{'rifes,amp; conimécer par Geneue. Et a'fin quenbsp;esçhofes fuftentpius diligemment conduinbsp;tes, le Roy cfctiuità Bourdillon fon lieutenant general en Piedmont, de bailler toutesnbsp;fes forces à Maugiron,pour exécuter l’entrenbsp;Î'tife dcPrageIa,amp; les ioindre auec celles denbsp;aMotte Gondrin. Ce que Bourdillon n’a-tioit aucuneirfient à plailir: non pour aucunenbsp;bonne affedion qïi’il portait à ceux delà R enbsp;ligion.mais pour le danger de perdre toutesnbsp;les villes qu’il auoit en charge. Car délia onnbsp;luy auoit ofte les vieilles bandes ,amp; luv ennbsp;auoit-on baillé des nouuellcspeu aguerries,nbsp;fi qu’il ne pouuoit dormir aucccuxdebonnbsp;fomne.Maintenârdôc qu’on les luy vouloirnbsp;öfter,ou bien luy en laifter lîpetit nombre,nbsp;qu’ils ne feroyenr pour refifterau moindrenbsp;exploiét que le Duc voudroit faire contrenbsp;luy,il inhftoit fort au contraire; amp; enuoya rcnbsp;monftrer au Roy les inennueniens qui ennbsp;pounoyét furuenir, luy rcmôftrât qu’il auoit
-ocr page 730-7i8 Hiftoire de France,
aflez d’autres moyens pour fecourirkDuc de Sauoyc fans defnucr (es villes.Ioint qu’ilnbsp;cftoitaffez cmpefché de preucniramp; veillernbsp;furies cntrcprifesd’ailleurs. Maistoutcelanbsp;ne luy profita rie, finô d’acquérir la maiiuai-fe grace de ceux de Gui fe, qui luy mandèrent au nom de faMaiefté,qu’il euft àobeyrnbsp;fur peine de rebellion,non feulement en cela,mais en tout ce qui luy feroit puis apresnbsp;cômandc, fans plus infiftcrau côtraire.Car,nbsp;difoit le Roy, i’ay allèz bon confeil prèsnbsp;de moy , fins que i’aye bcfoin du voftre, fi-non quand le vous en dcmanderay. Par'cesnbsp;façons de faire on conieiSluroit que ceux denbsp;Guifc auoyent promis au Duc de Sauoycnbsp;de luy rendre non feulement les quatre villes détenues par le traite de la paix; mais aufnbsp;fi tout ce que le Roy auoit delà les monts,nbsp;afin qu’ils le peulïènt tant mieux auoir à cô-mandement par ce lien d’obligation.Car aunbsp;tremet fauoit-il qu’il les rccouureroitmal-aiftnienrduRoy,amp;qu’cftanten bas aagc,fônbsp;confeil n’y confentiroitiamais. Le meilleurnbsp;donc cftoit, de clorrc les yeux à tous les dannbsp;gers amp; inconueniens, à ce que cela adue-nant.la faute en fuft reiettee furceuxdelanbsp;Religion,pour auoir amené le Royàceftenbsp;necefsire de defgarnirfesvilles,départantnbsp;les rendre du tout odieux au peuple.
tVnTquot;,’« Nous retournerons aux gens des trois ceux de Eftats j amp; monftrcronsjc reigicment qu’ilsnbsp;eu-
-ocr page 731-Sous François II. 719 curent de ces gouuerneurs.Car ceux de Guinbsp;fcfefouucnans parmi leurs violences, que feru^rl«'nbsp;Icscaycrsdes députez eftoyent chargez de £*««•nbsp;demandervneftatpaifiblc pour la Religio,nbsp;amp;plufieurs autres chofes quicontreuenoy-lt;-'nt dircôtemenr à leurs dç(Iejns ( encor quenbsp;ïiulne traitaft proprement de leur gouucr'nbsp;nement illcgitime:)aprts auoir meurementnbsp;confideré les hiftoircs Françoifcs,amp; efte a-üertis par leurs feruiteurs de cede ancienne authorité des Eftats de France, auec lenbsp;poids de leurs demandes amp; conclulions, ilsnbsp;doutèrent qu’ils ne miflent fous les piedsnbsp;^fiurs ^ffeótiós particulières enueis eux,pournbsp;*^cprcndre les arrcsamp; fuyurc la trace de leursnbsp;l^edeccflcurs.qui auoyent toujours eu cedenbsp;oonne coudume,d’oublier les partialiteznbsp;pourfoigner au bien public , amp; àedablirvnnbsp;afleuré gouuci nemenr, pendant le bas aagenbsp;des Roys, pour feruir de bride aux amateursnbsp;denouueautez. Acedecaufeilsfe refoliirétnbsp;dt bonne heure de ce qu’ils auroyentà fai-*^^-Sentans donc approcher le lo.de Dccem-,nbsp;tre.^f les députez des Edats arriucr à la file,nbsp;defcnïcs iteiatiucs de par le Roy leur fontnbsp;faites fur peine de lavie,quc nul d’eux (ud iînbsp;hardy de parler vn toutfeul trait de la Religion en l’adtmblceamp; conuocation que fanbsp;Maicdé feroit de fes Edats peneraux, dau-tant qu autremet il en auoit difpole. Sur ce- „„„cjnbsp;la,Dicu commença dedors de môdrer qu’il bciû^a
-ocr page 732-yio Hiftoiie de France,
e5ue ton p’y am(ê nc violence qiii piiiiïc fomreffeiÆ teefpcrannbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J r
ce, toutes Contre luy. Car compien que ceux de Guilc ^hofes e- euflcnt fait toute diligence , d’auoirlcfditsnbsp;efperees dcputez à leur deuorion,amp;qu’ils s’adèuraf-feionles fent quc la pluspart approuueroyent leursnbsp;hommes, defleins : cc neantmoins celle defenfe fit
murmurer trop plus de gens qu’ils ne pen-foyentjdautant/difoyent-ils, que les lettres Les tyris conuocation dcs Ellars porte lecon-fctempi traire. Pouràquoy remedier ils atitrerentnbsp;tteîe's°pquot;e pctfonnages d’authorité ,qui dilbyentnbsp;niiets ne faloir trouuer ellrangc fi le Roy auoitnbsp;changé d’auis. Car lors de fa refolution pri-eux de h led aflembler Ics Eftats.il n'eftoitnouuellenbsp;d’oùnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;QifO’’ vouliifl tenir leConcile gencralunais
‘ ‘ que maintenant que le Pape i’auoit publié, ceferoit luy faire vn trop grand prciudicc,nbsp;de rien mettre en auant touchant la reformanbsp;tion du Clergé,attendu que lô la deuoitef-perer bonne amp; vniuerfclle parce fainôl Connbsp;eile: amp; aufsi que les Prélats de France, quinbsp;s’afTembleroyent au moys de lanuier, auroynbsp;lt;. ent principalement ce foin de regarder auxnbsp;chofes necefiàiresamp; particulières pour laRenbsp;ligion,afinde donner vn bon réglementanbsp;la France fans empefeher les deux autres E-llats, qui deuoyentplulloll regarder à rrou-ucr deniers au Roy pour fes vrgens afaires,nbsp;amp;:d’ayder deconfeil à Mefsieurs de Gui-fc,pourchallierles mutins Sc rcbellesrautrcnbsp;ment qu’ils feroyent les mal venus,amp; feroitnbsp;à crain-
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à craindre qu’on leis amenaft par force à ce point, s’ils ne fe prefencôyent de bonne amp;nbsp;franche volôtê.Mais que les thofes gracieu-fement accord.eps edoyent les plus louarnbsp;ble^jÿc.qu’ils s’obligeroyét eq ce faifant çesnbsp;bons Princes de Gujfe de leur bien vouloir,nbsp;amp; rémunérer ceux qui fuyuroyent le plus e^nbsp;Xactement en cela l’intention de fa Maiefté,nbsp;fans entrer plus auant en contention pournbsp;leurs aurhoritezamp;preeminences. Surtoutnbsp;qu’ils fc donnalfcnt garde de mettre en auâtnbsp;nes’aydcr d’vn fcul argument qu’on peuftnbsp;eftimer amp; rcconoiftre eftre forty des eferitsnbsp;des rebelles. Car cela cftoit tant odieuxà fanbsp;Maiefté que rien plus. Brefon vfoit de tousnbsp;artifices pofsiblcs , pour eifayerd’anoir desnbsp;eftats, paramour, ce qu’ils s’aflèuroywd’obnbsp;tenir par forcc,vouluflcnt ou non. Et quantnbsp;a ceux qu^n fauoit eftre entiercmét gagneznbsp;0« pratiquez, on leur defcouuroit quelquenbsp;partie des entreprifes, afin d’eftâyer àr.agernbsp;autres à ce point,l^urpropofant la vie ounbsp;la mort.
Sur ces entrefaites voici arriuer vn pac-quet du Comte de Villars, lieutenât au gou uernement de Languedoc en l’abfcnce dunbsp;Conneftable fon beaufrcre,par lequel il ad-uertiftbitccuxde Guife que les députez dunbsp;pays de Languedoc pour fctrouuer aux E-ftats generaux eftoyent hérétiques,amp; desnbsp;plus affedionnez à leur Rcligion:poqr à la-Zz
Dieu frip pc vn autre coupnbsp;encoresnbsp;fur la te-fte des Tynbsp;rans.
Hiftoirede France,
quelle donner liberté, ils auoyent çxprelle-mét accepté cefte charge,dequoy il les aiioit bien voulu aduertir, ahn qu’ils aduifaHènenbsp;d’y donner bon ordre. Carc’eftoyent gensnbsp;d’cfpnt,de grande mence amp; conduire. Il ernbsp;ftoit bien marry qu’il n’auoitpeu empefehernbsp;leur eleétionôf parrement,mais que la pluranbsp;lire des voix l’auoir emporté,comme aufsi Unbsp;refolurion prife en l’allömblee particulierenbsp;desEftats de LangHedoc,qui eftoit de grande amp;perillcufe confequtnee contre l’authonbsp;thotitéde l’Eglilé Romaine jamp;àl’aduene-mér de celle nouuclle fcâe.qui s’clloit mer-ueilleufcment accreuéamp; declairec en Languedoc , plus cent fois qu’il n’eull peu efti-mer,voire à l’endroit des plus grands, amp; denbsp;ceux qui auoycnr entière authorirèenucrsnbsp;le peuple pour leur perfuader ou dillûadernbsp;ce qu’ils voudroyenr.
X« Tyri» Celle lettre ne fur plulloll receuë, que foidcnc jjg fiiflènt expédiez pour aller au deuâtnbsp;coup, de ces doutez, afin de les mettre en lieu ounbsp;man en jjj n’euHcnt iamais peu faire bien ne mal.
Mais n’ellans rencontrez,ils arriuerent aOr leans,ou à leur dcfcentedecheualfctrouuanbsp;gens qui leur dirent que le Cardinal de Lornbsp;raine les demandoit. Ils prièrent qu’on lesnbsp;lailîê defeendre à l’hoftelerieamp;fe desbotter.nbsp;Ce qu’on leurrefufa,ains furent eftroiremétnbsp;gardez, leurs memoires amp; inftruólions faines amp; portées à ceux de Guife,qui trouuerctnbsp;cnco-
-ocr page 735-Sous François I I. 7x5 encores plus que ne leurauoit mandé le Cónbsp;rede Villars. Parquoy ccs pauures prifon-niers furent aigrement amp; durement traitez,nbsp;pour irtrimider les autres , amp; Lattre le chiennbsp;deuant le lion, corn me Ion dit: mais tout cela fut en vain,comme il fc verra cy apres.
Le Roy de Naiiarre,comme il a efteveu, pendant toutes cesexpediriôs,amp; depuis fonnbsp;arriuee en Cour, eftoitdetenu en vne mer-Oeillcufc crainte amp; frayeurs incroyables.nbsp;Car d’vn cofté fes amis l’aducrtiflbyét d’heunbsp;ïeà heure des deliberations amp; concluionsnbsp;ptifes contre luy, en forte qu'ils defefpcroy-®nt de fa fauueté. D’autre cofté les Capitai- Ruft metnbsp;’’es amp; foldats le folicitoyent fouuentesfois f“/'nbsp;’le fe fauuer,daurant que fes ennemis auoy- dcffüienbsp;praticque aucuns d’eux, voire tiré leurnbsp;ptonie(Iéamp; ferment pour le tucr,lîtoft qu’ilsnbsp;auroyentle fignal. Orfoit qu’ils fuflentnbsp;’’’cnez de bonne affedion ,foit qu’ils cer-^l^alTcnt meilleure couleur amp;occalîon d’c-’’feuterj-efte confpirariô,ou aucrement; tantnbsp;y qu’on tenoitpour tout certainfeonfiderénbsp;que telles gens de guerre eftoyent du toutnbsp;’’ediez amp; confacrez à lamaifon de Guife,nbsp;^yäns receu tous leurs cftats honneurs amp; a-^^ncemens dcceftc part) qu’ils cerchoyentnbsp;’’c le tuer en fuyant, afin de mieux colorernbsp;^^ft afteenuers lesEftats,aufquels ils s’attennbsp;doyent de perfuader aifcmentque telle cua-fion l’acoulpoit du forfait duquel il eftoit
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t
-ocr page 736-72-4 Hiftoirc de France, foiipçonné, ne ccrchant d’efchappcr la pre-fcncedii Roy que pour troubler le Royaume, amp; commencer nouuelles efmotiôs populaires : amp;que partant le plus court amp; lenbsp;tneilleur rcmede auoit cité de s’en depeftrernbsp;ainlî,allant qu’il euftcaule tant de maux amp;nbsp;çalamitczicombien toutesfois qu’on euftdenbsp;iîré luy faire proces cómc à fon frere . Maisnbsp;Dieu retint ce Prince en forte, que pourchonbsp;fe qu’on luy peuft perfuaderdl ncvoulut abânbsp;dóncr la ville, n’y s’elloigner de fon frere,a-uar que voir l’iiliie de fcs afaires.Ce qui pluçnbsp;le greuoit, c’eftoit de fc voir niocqué,mefprinbsp;feamp; móftré au doigt par les Courtifans,fansnbsp;que nul le daignaft faluer, encor que partienbsp;d’eux euflct receu tous leurs biés,eftats amp;h5nbsp;neurs par fon moyé, tat eft muable amp; variable la condition des Courtifans. Aufsi allât
’ chez le Roy,on le faifpit cxprcflçment vale-ter à la porte,fans laiflèr entrer plus de deux ou trois gentils-hommes auecques luy-AiTcurice Nous auons vcuçydeuant comme Ionnbsp;l Am*ir3i*' mandé tous les grands Seigneurs dunbsp;appuyé Royaume pourfe trouuerà Orleâs à l’alfcn)nbsp;uidéce’^denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Eftats, les vns en intention qu’ils
Vieu,amp;ii nes’en rctourneroyctiamais,lesautres pour fdenMnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bride, que tien ne fe
peuft remucraiiprciudice de ceux de Gui-‘ fe, pendant leurs exploiéts en ce lieu . Sur-quoy ic reciteray vn aéle notable de l’Ami-ral.C’cft qu’eftât adiicrty par fcs plus grâds amis
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amis, de la conclufion amp; refolution prife co tre luy amp; les fiens, l’appareil dreflé pour exterminer non feulement toute la maifon denbsp;Bourbon, mais àufsi tous les Princes amp; Seigneurs qui Icurappartenoyét, amp; que Ion iu-geoit pouuoir refifteraux nouuelles entre-l’rifes:lt;jue défia eftoyenr arrriuez à Orleansnbsp;ttéte ou quarâte des plus experts bourreauxnbsp;des villes circonuoifines: qu’on les auoit ha,nbsp;Billcz tPvne meffiie liuree amp; parure: que l’cfnbsp;thafaut pour trencher la teftê au Prince denbsp;Cotidè (lafemme duquel cftoit faniepcc)nbsp;s^en-alloitiadrefle dcuâht le logis du Roy.nbsp;Qiie là deliberation eftoit de le faire ainflnbsp;Rwurirignominieufement àPentree des E-ftats.pourdc tant plus les tenir en crainte, amp;nbsp;leur faire approuucr la mort des autres,dótnbsp;dcftoitaunóbre,amp;des plus recômâdezparnbsp;Ceux deGuifc,ennemis de fes vettus.Que lônbsp;àuoitaccouftré vue prilbn qui ia cftoit dc'^nbsp;diee Âr confacrec à luy amp; fes freres.Qii’il n’ynbsp;awoit doute que Ion ne viftenbref lapinsnbsp;grande effufion de fang qui iamais fur veuënbsp;dcouyeen France. Bref, que défia defenfesnbsp;auoyent efte faites auxhabitahs d’Ofleansnbsp;dftous autrcsfhormis les gens de guerre c^uinbsp;fttoyent de garde ) de fortir de leurs mailósnbsp;inidy fôné:voirc de regarder par leurs fenc-ftres, fur peine d’y cftref'r l’heure pédus amp;nbsp;cftrâglcz fas autre figure de proccs:amp; que lenbsp;fac de la Tille auoit efte accordé aux gesdenbsp;Zz î
-ocr page 738-Hiftoire de France, guerre, laquelle feroit puis apres demateleenbsp;amp;rendue village fans aucunes precminécesnbsp;ne priuileges. Toutes ces chofes, di-ic,ncnbsp;peurent aucunement defmouiioir l’Amiralnbsp;d’entreprédre le voyage d’Orleâs fans plusnbsp;tarder, ni feulemétattédrc leCôncftable fonnbsp;oncle,aprcs auoir eu les lettres du R oy, auquel il délibéra faire entière confcfsion denbsp;fa foy,remettant l’euenement à Dieu.
Au partir de fa maifon,ilne voulut dif-fimuler à fa femme le danger où il s’alloit cnuclopper,fans en attendre aucune bonnenbsp;i'flùe pour fon corps, félon l’apparence humaine,difant tdutesfois auoir telle confiance en Dieu,qu’il auroit pitié de fa panure E-glifc amp; du Royaume, exhortant ladite Dame,enfcmble fa famille,de demeurer con-ftans en la doftrine de l’Euangile, où ils a-uoyent efté droiftemét enfeignez, puis quenbsp;Dieu leur auoir fait conoiftre que c’eftoit lanbsp;vraye amp; certaine pafturc cclcfte,eftimans nenbsp;pouuoir receuoir plus grâd heur, q de fouf-frir pour fon fainéî Nom. Au refte,il encharnbsp;gea trefeftróirtemct à ladireDame,foit qu’elnbsp;le entendit (à prifon ou fa mort, de ne lait-fer à pourfiiyure ficourfe, amp; de faire bapti-fer fon enfant duquel elle eftoit enceinte amp;nbsp;pretle d’aVcoucher, en l’Eglife réformée, amp;nbsp;par les vrais minières de la parollc de Dieu,nbsp;amp;qnc pluftoftellcenduraftlamort,que denbsp;fbuffririceluy cftrc pollué auxfupcrftitionsnbsp;de la
-ocr page 739-Sous François ît ÿi*/ He laPapautc.Somine,il luy difoitquc fi clicnbsp;dcmcutoit ferme en cefte refolution, elle ennbsp;dcuoic cfpcrer bonne ilTuc : mcfmcmét quenbsp;Dieu auoit accouftume dcdcfployer fes metnbsp;Ueilles lors que les hommes auoyent perdunbsp;toute efperâcc de falur amp; de vie. Voyla quel ’ *nbsp;futfon partemchtdefamaifoni Tffantârri- onnedVnbsp;Ué à Orleans. encor que la Roy ne mere luy cudinal^nbsp;cuft.fait le pareil accueil amp; reception que denbsp;toufturtie; fi n’y demcura-il gucres fans s’apnbsp;perccuoir de la mauuaife volonté de ceuxnbsp;dcGuife. Dequoy ilfutàdemiadue^ûparnbsp;la dite Dame rtcGmcsjlaquclle luy difqa’ct-Ic eftoit en grande peine pour luy, daucantnbsp;3ue le Cardinal de Lorraine auoit délibérénbsp;e luy demander ràifon de fa foy en la prefô -Ce du Roy,lc priant d’auiicr ce qu’il àuioit ànbsp;rcfpondrc, amp; à ne fc mettre légèrement ertnbsp;Ranger. L’Amiral ne fc donna grand peinénbsp;'Icccdaducrtiflemcntjains Jüy dit franchement qu’il ne demandoit pas mieux,amp; qu’ilnbsp;'Ipéfoit que Dieu luy fcroitla grace delànbsp;‘lonncr fi bonne, que fa Maicftc en feroit cônbsp;fente, fans que le Cardinal en peuft empof-frt que hôte. La Roy ne ayant derechef en-*îuis l’Amiral, s’il autoit bien lahardieilê dénbsp;ce faire, amp; entédu qu’ouy, elle mcfmc le rapnbsp;porta auCardinal,q en fut trcfaifc,cfpcrât a-moir trouuc própt moyc de luy faire procès;nbsp;^decc pas alla au Roy, amp; luy dit par moq-
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-ocr page 740-718 Hiftoire deFrance, ïie,lt;3tnant ladite Dame fa mere, qu’il lu y a-uoic ce iour-Ià acquis vn des meilleurs-fcminbsp;tcurs du mondcdequcl'deftioyé de lafoy,egt;-ftoit preft à rerourherau fein de fainôte E-gLifcÇarhoIique Komaine.La Roync,di-ie,nbsp;ayanc’fait entendre à l’Amiral ce qui cftoitnbsp;parte, adioufta qiic le Cardinal delivoit qu’ilnbsp;’ yéuftcn Japrefencedu Roy cinqoufix do-âx:urs de la Sorbonne, qui auoycnteflié en-udyez quérir expreflement pour difputcr cônbsp;fre ies, herctiques perrinax . L’Amiral luynbsp;dipj.qti’il n’entendoit pointqU’îlsy fuflentinbsp;quâdilplairoit au Roy que le Cardinal lîinlnbsp;rcrrogàft deuant.fa.Maiefté, non pour érairtnbsp;te qu’ileuft: d’cux,ni d'eftre esbràhlé pa»nbsp;leurs atgumens.-mais qu’il fauoit leur prôt»nbsp;dureeftre telle qubtdé condamnercétrx denbsp;la Religion ’fans~les'conuaincrc autrementnbsp;d’iicfcfiemircdreràifon de leurs céfurcs.Etnbsp;ainlLaduenatjilfcroitailcau Cardinal de lenbsp;fhlrc d'eclairer pour hcretique,fans autre fornbsp;uïe.nc figure de procès , en forte qu’il nonbsp;pourroit eftre entendu en fon bon droit*nbsp;Mais s’il plaifoitiau Roy les ouir toils deuxnbsp;fculsjil iugeroitailcmét lequel des deux ferait bcrctiqùc. Ce que ladite Dame dit quenbsp;elle cfouuoictresbon, amp; promit d’ainli le fainbsp;rc faire. Cccy aduinf pendant la maladie dunbsp;Roy, de laquelle il fera tantoft parlé: maisnbsp;comme elle len^ifegeoitiCe négoce/ut in-tcrrompu,amp; n’en fut depuis parlé,au moyen
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Sous François II. 73.9 derc qnc le Cardinal infiftoit que les Theonbsp;logiens y eftoyent neccflàircs.
Les afaircs ainfi difpofecs par ceux lt;le Dernier Guifcjils aduiferent qu’il eftoit remps'de
de ceux de commencer â exécuter leurs dcireins:par- cuifepo«nbsp;qnoy le bruit counit que le Roy alloitàla erquMstenbsp;chaflè à ChambourgjSc à Chenonccau.aEnnbsp;dé nettoyer cependant les logis, faire place, quot;nbsp;preparer ceux des députez des trois E-ftats. Et de fait,la premiere chambre duditnbsp;^cnr,amp; fon train furent enuoyez douanenbsp;pour^efloger lè Lundi dixiefme de Neuemnbsp;l’te:dequoy ôn aduertit lcllt;oy de Nauarre,nbsp;qu’il fe pfeparaft de fa part: lequel cftâtnbsp;“llédonnerJcbon iourau Roy,leDimàn-au matind'1 luy dcmâda luy-mcfmes,s’ilnbsp;®lt;^vouloit pas luy faire côpagnic àlachallê,nbsp;^tendât lavenue desEftats. Aqrioy il fupplianbsp;^Maiefté l’cxcufer.Car tout le mode trouuenbsp;’^’tcftrâgjçjdp'itJvoirallcrà l’csbat,amp; laiflernbsp;frétépriionnicramp; captif. Partit il n’c-dchberc de iatnais partir do là qu’il n’ennbsp;Vne .fin ? fupptónt ledit Sieur y vouloirnbsp;P'^uruoir amp; luy tenirpromeflè: Ce qu’ente-du par ceux .de Guife , il eut conlmande-*'’cnt expres dudit Sieur de fe Tenir prcÆ
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l^r le lendemain matin. Sur lcfoireftant oieu don
Roy à vcfprcs aux Iacobin$,il luy prit “'le gtH '’gt;1 grand cfuanouiflêmcnt , qui fut caufenbsp;^H’on l’emporta haftiuement en fa chain-“te:amp;rcuçiiu dc.pafmoifou coânmcnça à
730 Hiftoire de Francegt; appreftéf' fc plaindre de la tefte en la partie de I*ati-fut dcffiit rcille gauche, en laquelle il auoit eu de toutnbsp;weLquot; quot;ftit tcpsvnc fiftule,cn forte que de là douleur,lànbsp;kRoyfrap ficbute le print. Voila comme le voyage fiitnbsp;i'iîk*qu’ii à la bonne heure pour le Nauarrois,nbsp;»uoicnop fonfrere,amp; toute la Frartcc. Cetleantmoinsnbsp;wxpUinnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Guife ne laifTcreUt de diligenter
tt! des in Icurs afaires,amp;: furent durant ccftc maladie nocens. cxpcdiccs pluhcUts commifsions aux Capi-Ceux denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fattion, pour aller Icucr gens
Guife ft en Proujnce, Guyenne,Gafcognc,Nqrmâ-icbcqucnt die,Picaidic, Champagne^ BoUrgongnci ttToftu”quot; Icfquels auoyenr'cEargeexpreffedeftcfâirenbsp;nuis en nul enroollcment, fi les foldats n'auoyentnbsp;tcfmoignage de leurs curez amp; vicaires d’e-,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. fire Catholiques, à ce que leur armee ne
Les mef r /» 1 ¦ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i*.
cl âi aiicu fuit bigarrée. Eta fin d’auoirpluftoft gens* gkijCôtét on jes allechoit de l’efpcrance de grandsnbsp;ho'fle ƒ ' burins amp; richefies: Ce qui faifoit letier l’oreilnbsp;le à plufieurs gamemens, Icfquels ne cer-choyent que changement amp; remuement denbsp;mcfnagcs Ces chofes donc furent telle-trcp.ifccô menr auancecs que le Maicfchal de Ter-f hai cftoit,comme nousauons dit,dunbsp;de* à et codé de Poitou Sc Xaintongcgt;euf comman-ni«. dement,dTs’alleriomdreà l’Efpagnolquinbsp;gt;, prenoit la roure de Bayonne, pour aller tousnbsp;'îenfemble en Béarn. Le Vicomte d’Orthenbsp;'qui comandoit lors en ladite villc,cut lettres du Roy pour la remettre pour retraite,nbsp;fi befoin cftoit,cntrc les mains du Roy d’Ef-pagne.
-ocr page 743-Sous François IL 731 pagne,amp; laiflcr pafler fon armee,par dedansnbsp;les pays du Nauarrois,racier fans efpargncrnbsp;fa feme ni enfans. On deuoit traiter de mef-tnes les maifons de tous les Seigneurs amp;nbsp;gentils-hommes, qui I’auoyent accópagné,nbsp;fie s’eftoyent trouuez à la fadion d’Amboy-fe. Onditaufsi que Termes eut ceftechar-ge,afin d’eftre cfclairc de plus pres. Car c’e-ftoitccluydes quatre auquel qn fe fioit lenbsp;ttioins, en forte qu’on luy mâdoit,au iour lanbsp;gt;ournee,cc qu’il auoit à faire.Mais la noblcfnbsp;fegt;5c ceux qui auoyent fuyui le Roy de Na-i’arre,nc voulans laiflcr la peau à fi bon marché, que luy fie fon frère,furent tellementnbsp;perfuadez par le Sieur de Mcfmy de Perigord amp; autres, que mettans armes à do7, ilsnbsp;sTnrollcrcnt fept ou huid cens chenaux, amp;nbsp;•^¦nq ou fix mille hommes de pied allez biennbsp;’^rnicz, amp;c de bonne volonté, Icfquels fc de-'’oyentafl’embler fitoft que Termes au roi c
Ceux qui ont veu lafituation des lieux, ji'fent qu’indubitablcment Termes euft eunbsp;a foufFrir,s’il n’cuft du toutefte dcfFait: maisnbsp;voyci comment il euita ce danger. Les chefsnbsp;de celle entreprife choilîrétvn d’entre eux,nbsp;qui auoit grand accès àLimogcs,où Tcrmesnbsp;eftoitlors.pour aller cfpierlc temps de fonnbsp;partcmét,pour exécuter leur cnrreprife.Maisnbsp;cepcrfonnage,mcu de ie ne fay quelle affe-
-ocr page 744-'75’' Hiftoire de France, €tion,fans occafion aucune, s’alla prcfentcrnbsp;audit Seigneur de Teimcs,amp; luy fit bien aunbsp;long entendre le piege qu’on luyaüoit drefnbsp;fc.Luy qui cftoit vieil amp; ruleCapitaine.efti-ma du commencement,que ceft aduertiflè-menf fuft vnc rufe,pour le garder de pafier.nbsp;Car il ne pouuoit croire, qu’c fi peu de ioursnbsp;il fuft pofsible d’aftêmbleramp;rarmer relriorrtnbsp;bre d’nornmes. Mais quand l’efpion eut obtenu de luy vn de fes Capitaines,qui luy rapnbsp;porta fidelcmct puis apres to’les appareilsnbsp;qui luy furent môftrez, amp; la maniéré qu’onnbsp;tenoitpour aftèmbler les armes amp; les forces , 11 fc fouuint du trait qu’on luy aiioitnbsp;fairà 'GrauelincSjdc forte qu’il ne fe firguc-res tirer l’aitrcille ,ains fc retira à Poitiers*nbsp;d’où il n’eut pluftoft eferit au Roy ce qui fcnbsp;paftdit,qu’il n’enrendift la grieucmaladicnbsp;d’iccluv ,à raifon dequoy il euftiiien voulunbsp;retenir fes lettres, ne fachant quelle ch fe-roit l’iflue,amp; de peur d’encourir d’auanragenbsp;l’indignation des Princes, combien qu’aitnbsp;paràuànt en tous fes exploits, il fe fuft porténbsp;autant modeftement que le temps permet-toir. Car il pouuoit pis faire.
côfeiit Hci nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nôuucllcs venues à la Cour,atiecle-
empVfthez rengregemcnt de la maladie duRoy,troü-de Dieu, blcrcnt grandement la fefte, amp; mirent cent femm”' Guilc cti giandc crainte, d’autant qu’ilsnbsp;n’cftrimoyent que renans ces deux Princcinbsp;aucun ofaft entreprendre de s’cflcucr. Maisnbsp;fe
-ocr page 745-Sous François 1 1. ySj fefcnrans frnftrcz de leur c(perance,amp; fcnbsp;doutas qu’il y euft pareilles entreprifes ailleurs gt; ils conclurent qu’il faloit tuer le Na-iiarrois, quoy qu’il en aduint: car foit que lenbsp;Roy vefcuftjou mouruftjils ne preuoyoyctnbsp;que mal amp; cncoinbricr. Viuant ilss’attcn-doyent d’eftre tmpefehez par tous les endroits du Royaume: Mourant, de rcceuoirnbsp;tous la punition, amp; porter la peint par euxnbsp;proiettec fur tout le fang K oyal,amp; les grâdsnbsp;Princes Üc Seigneurs du Royaume.Mais cc-fte refolution ne peut eftre fi fccrette, eftantnbsp;ttianiee par trop de gens,amp; peu fecrets, quenbsp;le Nauarrois n’en fuft aduerty par vne gran-deDamc,qùi appartenoit aux vns amp; aux autres,laquelle le pria de n’aller ceiour-là aunbsp;confcil,amp; pluftoft faire le malade,amp; fe mettre au liôfc pour y eftre v ifité de peu de gens.nbsp;Cela fut caufe qu’il alla incontinent trouuernbsp;1=1 Roy ne mere pour luy dcclaircr ce qu’il a-Uoitcntendu,enfcmblc toutes les autres eninbsp;l’^'fchesqui luyauoyent efte fouuent dref-contre la promefTc amp; parole du Roy tâtnbsp;de fois réitérée, amp; fiir laquelle fe confiant,ilnbsp;tî’aiioitcraintd« s’aller rédre en leursmains,nbsp;amp; d’y mener fon frere comme en fauucgar-de,pour eftre maintenus contre leurs ennemis,amp; entendus en leurs defenfes »quittantnbsp;en ce faifanrtotis les autres bós moyés qu’ilsnbsp;auoyent eu d’opprimer leurs ennemis,ounbsp;pour le moins de s’en defcndrc.Maintenanr
-ocr page 746-Vn diible empcfchcnbsp;l'autrenbsp;lt;^uand ilnbsp;plâift ànbsp;Dieu.
754 Hiftoire de France, ilfevoyoit fruftré de toutes promellès , amp;nbsp;n’auoit que des menaces amp; mauuais vifage.nbsp;Que fl ceux de fon gouuerncment auoyentnbsp;voulu entreprédrequclqchofe mauuaife,ilnbsp;les defaduouoitjamp;vouloit mourir miferablenbsp;ment,s’ilfctrouuoir qu’il yeuft prcftéaucun confentcment: ne qu’il en euft entendu aucune chofe , finon à l’keure-mcfmesnbsp;que le bruit en eftoit feme par toute lanbsp;Cour. Ladite Dame bienempefchec denbsp;mille forces eut refuge aux negatiues gt; di-fant,ne fauoir que c’eftoir , qu’elle n’ennbsp;croyoit rien ; amp; que fi elle s’en appercc-uoir,ellcy donneroit ordre. Voyla comme le Nauarrois euada ce danger pournbsp;l’heure. Car on dit,que la Roync mere cn-uoya incontinent aduertir les confpira-teurs demi defefpcrez , qui attendoyentnbsp;ce Prince,aucc refolurion de luy öfter la vie,nbsp;pour apres faire le mefme à d’autres. Tou-tesfois aucuns vouloycnr paft’eroutre, s’ilsnbsp;n’cufl'ent efte retenus par le Cardinal denbsp;Tournon, difant que ce ne feroit befongnernbsp;qu’à demi fi on n’attendoit le Conneftable,nbsp;fcsenfansamp;r nepueux qui dcuoycntarriuecnbsp;de iour à autre. Car(difoit-il}fi on les effarouche,ils ont moyen de prendre halaine;amp;nbsp;feront plus d’empefchemétque lesPrinces.nbsp;Cependant le Nauarrois eftoit en grandenbsp;angoiffè , n’ayantauec qui prendre conieil.nbsp;Seulement il faifoit le iour bonne raine, amp;nbsp;la
-ocr page 747-Sous François IL 73s Januiót il fe tenoit fur fes gardes, auec fi peunbsp;de feruiteurs qu’il auoit pour fe défendre, finbsp;On le venoit aflàillir, amp; temporifer an combat iufqu’au iour s’il pouuoir,afin de faire conbsp;öoiftre l’indignité de fes ennemis.
Quant à la maladie du Roy ,côbien que ceuxdç quelque humeur fort puâte fuft diftillee de ouife.cô-rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ilnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 zi’n»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;me bon»
‘On aureille,qu’il eiift efte purge amp; vetole amp;c cathoii-4UC cefte defeente fuft retenue par fomenta- 9““ hons;routesfois la fiebure ne laiflà de luy rc- «„rie^rnbsp;doubler auec grands douleurs , inquietudes confiance,nbsp;amp; refueries,qui firct que les médecins defefnbsp;pctâs de fa (ante,le Duc de Guife leurdifoit médecins,nbsp;’^illeiniurcsjamp;s’enqueroit fouuenr s’il e- d“abies'*amp;nbsp;pofsible que par art de medecine ou au Hnalcniécnbsp;Jreincnt on peuft fauucr vn Roy,ou bien feunbsp;Jcftiétluyprológerla vie,voircàvnRoy qc- ‘nbsp;nbsp;‘1
ftoiten la fleur de fon aage. Brcf,fapàfsiô Or ftoit fi extreme q nepouuât auoir des mede-^*usamp;ch,ri,rg)és cefte afleuraccfeulementnbsp;. ƒ le faire viure iufqu’àPafqucs prochaines,nbsp;Jllçur reprochoit l’auoir eux-mefmes tué.
auoyent pris argent des hérétiques pour ce faire, amp; qu'il les feroittous pendre.nbsp;¦Jlscftoyent larrons amp; abufeürs du peuple,nbsp;^titoyent les gages du Roy fans luy feruirnbsp;OïiUtre thofe que de luy abréger les iours.nbsp;^csangoifles amp;menaflès eftoyét tellementnbsp;^^côpagnees de iurcmés amp; blafphcmes,quenbsp;ds fetnbloyérpluftoft forrird’vn home forcenbsp;Uc,quc d’aucun cerucau ne iugement rafsis.
-ocr page 748-Hiftoire de France,
Comme le Duc de Guife tentoit cc$ moyens, fon frcre le Cardinal rccouruc^yxnbsp;voyages amp;vœus aux faiaôts amp;: faillies denbsp;Paradis ,amp; aux processions des preftresÄ;nbsp;moynes,qui ne fe monftrerentparciTeuxjfurnbsp;tour à Paris, à exhorter les peuples parpre-dications,de prier Dieu de leur vouloirnbsp;der leur bon Koy, à tout le moins iufques ànbsp;ce qu’il euft mis fin à fon entreprife eiicom-mcncee, d’exterminer ces mefehans hcreti-. quesamp; ennemis de PEglife Romaine, quinbsp;aiioycnt cauféitoütes Jes calamitez qui, e-rnbsp;lldycnt de prefent au mondc,amp; ne leur fairenbsp;ce preiudice de les fruftrer de ce bonPrince»nbsp;came il auoit fait de Henry, lors qu’il auo**-cntreprîs'ccft ouuragetant faind amp; bomnbsp;furent ordonnées amp; faites procefsionsnbsp;fftlcsjchaciin Catholique le mettant ennbsp;cftat,comme le lourde Pafques.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• -•
Exemple n Le Royaufsivoua à Dieu,amp; à tousdes vriyrni'ét“nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faiiiótcs dc Paiadis, fpccialeiî’^*^^
catholi- à noftre Dame dc Clery, comme ils l’apf^^l“ lt;jue Ko- lent,que s’il leur plailbit luy renuoyer làiite,nbsp;il ne ccllèroit iamais tant qu’il euft entièrement repiirgé le Royaume de ces inefchaqsnbsp;hcrctiques,amp; vouloir que Dieu le fift promptement mourir, fi feulement il efpatgnoitnbsp;femme,mcre,frercs, fœurssparcns, amis quinbsp;en feroyenttant fuft peu foupçonncz,amp; quenbsp;lors il prendroit volontiers la mort à gré.nbsp;Mais pour toutes ces chofes fa maladie nenbsp;dimi-
-ocr page 749-s o lis F ran çois, 1L
diminuoû poincgt;aiusaUoit chacun ioni en Ç*“* empirant. Ce qui caulayi^tufte/k nieru|;jl cprcf .,jucnbsp;IcuCe àtoiis ceux de Gnife, d’autant qu’ilj ipnbsp;fcntoyciU fuiprins en toutes,Jenrs delih.çra- tVa’n dequot;* ?nbsp;tions»qui UC hiudroyqtd’allerau vep^ji tq(l V‘'“gt;nbsp;que la chance tournçroit. 1 oucqsfois^cônie *'nbsp;gens courageux , ils tindrent leur rang iniques au bout, amp; cercjjereut de Ujioyenngrnbsp;enuers'la Roync mere quq'lqu garderoit l^enbsp;corps apres fa mort, iufques^ä ce qu’ils eu|-fent poiirucu à leurs a fairesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fait-anthuiji'
fer leurs'aûions par lcs,Eltars,,ahn qu'on r^ leur en peu ft rien demander. Mais ceftç cqi,-nc fut incôtinent efuétec. C^r il y auoittrqjinbsp;deges apres pourefpier qiiâs^ilferoitexpûjç.
Nous auons veu cy deg;fp,t, les proççti^- r i n.^in tes tenues contre le Baillit li’ptleâs que jçyinbsp;vouloir faire tenir compagnjp,au P,ripcp:de Hict^ddi-Condè . Enquoy d’Auanion auoit ,lwtnbsp;auance beLongne ,amp; tatat quç pçfsibltj^^qynbsp;fut Mais la maladie du Roy rompit roujÇ ji^'nbsp;^mefute quetcl bruit auginentpit, le HaiJJdnbsp;^nfsi fur CCS nouuelllt;;s,comnaqpÇ(i desrad^^*nbsp;tet, tenant pour qettaûi (i^dqli,i|ir3nce ,en çenbsp;qu’il vid fon cômiiîàircmctttfidc l’eau dansnbsp;fon vin,amp; changer de,ftyjc,amp; ^es tcfmopy’snbsp;qui luy eftoyept prcfcprcz^mqins aftèur^^Xi^'nbsp;impudens qu’au parauant.Brcf pour fcpn ip-difpofitiondl fut mis çhçz f^ belle mere.
Il a eftc fait mérion du Vidanje de Char- cruauti tres amp;;dc fon emprifonnement pu la baftillc.
Aaa
-ocr page 750-738 Hiftoire de France, dime de Ord’autant qu’il fortoitd’vnc grande ma*nbsp;iufquesi‘ ladie,pour n’eftrç fecoiiru amp; traidé commenbsp;j»moK. ilçftoirncçeflâ’rcjilrcchcut en vneftat encores pire. Toutesfois il ne peut auoir aucune liberté ne rclafche,lt;|uclqucpeine quenbsp;tous fes amis y priiiHcntj Ipccialemct le Cô-ncftablcjijui tarde bouche que par lettres,a-^nbsp;uoit fouiicr Ciipplié JcRoy d’vfcr de plus gra.nbsp;cieux traitemet enuers iceluy, fans auoir ef-gard au dire de fes ennemis : mais q pluftoftnbsp;il deuoit fe ramcntcuoir les grands leriücesnbsp;faits par fes prcdecelïéurs amp;: luy à la maifonnbsp;Âr couróne dç France: en qupy il fe poiiuoitnbsp;à bô droiramp; veritablemêt vanrcr,auoir plusnbsp;dc/pendu que Prince ne Seigneur dçFran-ce.htcombien que fe^ defpenfcs amp;c liberali-rez femblafTcnc vne prodigaliré, amp;auoir e/lénbsp;quelquçsfois inutiles, (î e(toir-il afleuré quenbsp;elles auoyent grandement ferui enuers lesnbsp;cflrangers »pour leur faire admirerlagran-deurde fon Prince, voyans vn fimple Seigneur amp;gentil-hôme tant magnifique. C’e-floicdôCfdifoir-iljvn mauuais amp; pernicieuxnbsp;exemplcjcjne pour vn fimple fôupçon, on lenbsp;cô(ina(l,amp;qtril mouriiH mifcrablement piinbsp;ibnnicr,parfaire de medicamens,qu{ ne furent one déniez aux plus grands ennemis denbsp;fa Maiefié.Mais ces remontrances o’eurentnbsp;aucun lieu, ßnön que le Pre/îdenc de Thon,nbsp;fenrar approcher la fin de la vie du Roy, ad-uçrrifcçux dcGuife,de l'exrremité de la manbsp;ladie
-ocr page 751-Soüs François II. 739 ladic dn Vidame, Ie danger où liiy Sc fes có-pagnonsfe mcttoycnr, dc kiy refurerle (igt;-cours ordinaire,amp; qii’on Ie poiiuoit bien có-fentir, ven qii’il s’cnalloir mourir. Accftcnbsp;caufeil leur cnuoya lettres du Roy, pour I’efnbsp;largir en fa maifon de la ruc S. Antoine.où ilnbsp;dccedaincontinent. Dequoy ccuxdc Girifcnbsp;nionftrcrêr grand figne dc refiouiflance.Carnbsp;ilslc conoilfoycnt li vaillant amp; courageux,nbsp;amp;auoir tant degens dc guerre en main amp;; ànbsp;fon commandement, qu’ils ne pourroyentnbsp;«mpefeher que quclqu’vn d’eux ne leur dó- •nbsp;Daft quelque efeorne • Dautre part, ceux t« tflinbsp;des Eglifes réformées ayans conu ce quinbsp;leureftoitappreftepour Icurdctnîercruine n.cu.f.nbsp;amp;-’defolation, publièrent aufsi Iciufneen- ' inuoquâjnbsp;tte eux, amp; fe mirent eP continuelles prie- „„nbsp;rcs, à ce qu’il plcuftâ Dieu retirer de def- leuiepuü'nbsp;fus leurs dçgt;$,fa main courroucecamp; apelàtie:nbsp;^par mcfmc moyé modérer amp;rctcnir la v ionbsp;ltnccamp; rage des aducrfaircs dc l’Euangi-
SUe tout ainlî que par fa grand’ bonté Sc mi-ftricorde il s’eftoir roulîours monftrédefcn feur de fon Eglife , Sc l’auoir deliurcedesnbsp;niainsde fes ennemis,lors mcfmes qu’il n’ynbsp;auoitaucunecfperanccdc fecours humain,nbsp;aufsi qu’il eftendift fa puillânee miratulcufenbsp;ôc admirable, pour difsiper le conftil desnbsp;confpirareurs,comme il auoitfairccluy d’Anbsp;chitophcl, donnant au Roy auec fa faute
Aa.a X
40 Hiftoire de France, vn bon amp; fage confcihpar le moyen duquelnbsp;ils peufient pofléder leurs âmes en patience. Et ainfi fc remettoyent d u tout en la bonté amp; fauuegarde de Dieu, fathans qu’il n’ynbsp;auoit nul autre falurairc rcmcdc.yoyla coin .nbsp;me les peuples François diuilêz en opiniôs»nbsp;prioyent diuerfement, les vns pour l’efFu-fion dn fang, felon le zeie 5c enfeignemeritnbsp;où il s eftoy ent nourris, amp; les autres,au contraire , attendoyentde Dieu leur deliurançcnbsp;entière. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,
tï defefpe Sut CCS entre faites,la Royne mere, voyat fe*de 1» '*^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prerajer fils à l’extremité, fe pro-
pofadcuant lcsyeu5f les difficnltez où clic entroit par ce noiineau changement aueniinbsp;contre fon efperance, amp; fur l’execution de finbsp;hautes amp; difficiles cncrcprifcs.Car d’vn co-(lé, elle penfoit à l’iniquité amp; ruderraite-
Royneme pofa dcuant Ics yeu5f les diffiçultez où clic rr, conduinbsp;cepacli (înbsp;ned'e denbsp;ceux denbsp;Güifc,nbsp;pour aneinbsp;tir la deli- fncnt dont on auoit vie à l’ctidroit des Prin-ürâeedunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-
ccs,5c le mcfcontentcnicnr qu’ils dçuoyent auoird’elle,pour n’auoirtenu la main à leurnbsp;faire rendre le lieu 5c rang qui leur appatte-noit au maniement des afaircs. Daiiantagcnbsp;elle fauoir,commc les plus grâds feigneursnbsp;de France auoyent cfté traitez,5f la iufte oc-cafion qu’ils auoyent de s’en rcnanger,pair-quoyellene pouuoit apperccuoirdece co-
Royaume enuoyeenbsp;de Dieu,nbsp;lequel ce-pciidan tnbsp;faune l'onnbsp;Eglife.de-layanc lenbsp;refte denbsp;Tes iuje.nbsp;mens à vn ,nbsp;auttetéps. fté-là,qu’vne grade pUye fur fon chef, 5; lenbsp;commencement d’vne guerre cinile.Dautrenbsp;part,ceux de Guife qui aupyent fon aurcillcnbsp;5c fa confeience, n’cftoycntdcfgarnis de re-mon-
-ocr page 753-Sous François IL 74X rnonftrances amp; vines' perfiialions pour en-trctcnir leurconfeilgt; liiy remetrans dcuancnbsp;les yeux le danger où elle fe precipittroir, finbsp;elle fe demetroir de' fon aiithoritc , amp; ûnbsp;elle foOffroir que les Eftars reuinflènt à leurnbsp;fouuerain commandement , comme ils a-Uoyenr rouliours au parauant accouftumfenbsp;en cas fcmblables. Car outre le changementnbsp;de la Religion qu’ils vouloyent introduirenbsp;au Royaume(laquelle,à leur dire, attiroit a-prcs foy changement de princes , principau-fezamp;cmpircsjds ne faudroyent de vengernbsp;la querelle de Bourbô,amp; à deftruire la racenbsp;de ValoyS. Et truand,difpyent-ils,toutes ceinbsp;chofes celTeroyenr,fi vous faut-il confiderernbsp;lemauuais traittement qu’ont receu Icfditsnbsp;Ptincesde mal que vous veulent le' COnre-ftable les liens, comme aufsitous ceux denbsp;la Relig ion nouuelle,dc telle forte que li lesnbsp;dectetsdes Elfats auoyét lieu, au mieux quinbsp;*oiiv en feeuft aduenir, fera de demeurer faSnbsp;®uthoritc,amp; fans pouuoirdifpofer d'vti fculnbsp;denier des finances du Roy, duquel, amp; dtfnbsp;les freies vous aurez fimplcment la gardenbsp;pendant leur minorité,qui durera fi longnbsp;temps,qu’ils auront bien le moyen d’éxcx-cer leurs vengeances , encor que pour vnnbsp;temps ils le difsimulaficnt, ioint qu’il vousnbsp;fera bien grief d’eftre contredite d’vn côfeifnbsp;tel qu’il feroit baillé au Rov , amp;' que de petits compagnons vinflent à manier les afai-Âaa 3
-ocr page 754-742” Hilloire de France,
res fans vous refpeder, comme n’ayanse-fte fairs de voftic main,amp; ne vous cftans de rien obligez. Car vous deuez eftimer, fi telles chofes ont lieu, que tous vos afFediôncznbsp;amp; loyaux feruireurs feront reculez du maniement des afaires. Et ce que nous difons,nbsp;n’eft pas pour aucune enuic q nous ayons denbsp;demeurer en Cour, car le fciouramp; repos ennbsp;nos maifons nous feroit plus agréable: maisnbsp;aufsi nous demeureroit-il regret de ne vousnbsp;pouuoir rendre le bien que nous aiionsrc-ceu de vous, amp; le trcsliumble feruice quenbsp;deuons au Roy. Sur ces rcmonftrances, ellenbsp;iugea que le pafièjfi elle n’vfoit d’autre ftyle,nbsp;luy ofteroit toute efperâce d’obtenir le gou-uernemérdu Royaume, fans Icql toutcsfpisnbsp;il luy eftoit impofsiblc de fubfiftcr. Car obtempérât à ceux de Guife, comme elle auoitnbsp;fait,elle preuoyoit qu’elle gafteroit tout : lesnbsp;quittant aufsi,elle fc hazaidoirpartrop. Ellenbsp;délibéra donc de fe côporrcrtellemct qu’ennbsp;fc feruant de la facilite du Roy dcNauar-re.Cqn’cllc s’aficuroit de gaigner aifèmér, lenbsp;dcliurantde la peine où il efloirauec fon frenbsp;rc}amp; ne foulFiât q ceux de Guifi; fiifient def-arçonncz,elle moyenncroit telleniétles a-faircs,que parmi leurs differents, elle auroitnbsp;les vns (Scies autres àfadcuotiô, faifantpoi-fc r la balance çà ôc là : en telle forte toutcf-fois que tirant pluftoft vers les C.atholi-ques
-ocr page 755-Sous François 11. nbsp;nbsp;nbsp;74^
tjiies, comme eftans les plus forrs,clle Ca fortifioit toufiours contre ceux de la Religion. Et de vtay,ctuX de Guife en tel le def-conuenue gt; Iiiy faifoyent des ouiicrtiiresnbsp;d'auoir la régence j honobftanr les loix amp;nbsp;.trefanciennes conftitutions du Royaume,nbsp;s’affeu tans »s’il aduenoit que les députez desnbsp;ttoisEftati^qui cftoycnt;tous,ou lapins partnbsp;'le leurs amis,commc ils s’a(Ieuroyét)y vou-lulTcntcontredire»ils auOyét vne armee,tottnbsp;te prcftc,pour les flefehir à leur volonté. Ilsnbsp;tlnoyentaufsi que les Princes n’eftoyento-pulcns pour entreprendre au contraire, amp;nbsp;Au’ils les tenoyent gens de petit cœur. Quenbsp;fi elle fc voyoit prcflcc,amp; vouloir dire lenbsp;’quot;ot, ce feroit bien toft fait d’eux,amp; de tousnbsp;les autres qui pourroyent refifter à fa vo- .nbsp;lontc;autremcnt,ficlle efloignoit fes loy-^uxfcruircurs amp; amis, le Royaume alloitnbsp;t^fianger de maiftre.
Ccschofes confiderces ,1a firent finale-’quot;ent conduire d’eftre tout ou tien, amp;d’em ployer la vie de tous fes amis auec la fiente contre ceux qui la voudroyent empef-Çher.amp;lcdit en tant de lieux , qu’elle vouloir bien le Rov de Nauarre en efirc ad-'t^tty. Cela fur caufe de le rendre encornbsp;plus craintif amp; timide qu’au parauaht, fanbsp;Voyant parqué au milieu de les ennemis,nbsp;que la Royne fc dcclairoit à demi contrenbsp;luy, alors qu’il cfpcroit qu’il y auroit entre-
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-ocr page 756-ƒ#4 nbsp;nbsp;Hîflo i rö djs F rairce,
tnx'deux vn bon accord amp;-cöniicnance. Parquoy il euft voulu auoir quiété routesnbsp;cbärges amp; dignite2,-amp; eftre feiiletnentaf-fèUré d’auoir la vié fauue. Ce qu’ayant en*nbsp;rèUdii ladite Darrte, amp; fentant fori fils tirer ànbsp;la irttort, elle etutoya quérir le Nauàrrois, amp;nbsp;Iny mandà qu’il lä'tröuueroit en Ion cabi-i?et, auquel ainfi qu’il vouloir entrer, il futnbsp;rcriContré d’Vne Dame , qui luy dit ertl’au-rfcillc, qu’il fe^aidaft bien de rien refiiferànbsp;la Royne de ce qfi’on luy deniûdcroinpour-ce qU’àutremènt iîbftoit mort,ayant eftè ainnbsp;lîconclud. Là cftôyentaucc ladite Dame lenbsp;Cardinal de Lorraine,le Duc de Guife,amp;vn
autre que ic ne nonimeray pour le prefénr. î' Ertant arjriuè cri ce cabinet, la Roynenbsp;cortoifîarit que c’Cftoit à ce Coup qu’ellenbsp;dcùoiit du tout conoiftre ce qu’feflé en de-uôît'efpcrcr, vfaritTl’vrie granité relie que lanbsp;ncccfsitc le requeroit, luy fit de grande^ te-ntflrtftranccs des« éritteprifes qu’elle difoitnbsp;frtri frère S: luy aüttir’faitcs contre l’Eftatdunbsp;Roy'fon fils, amp; du Royaume', affermant lenbsp;fiiuôir très bienicombien qu’on ledelguifaftnbsp;antrement. 'Partant ne deu’oit-il trbutier e-fiTangc,fi ledit Seigneur l’audit ainfi pris ànbsp;crietii'. Car qu»4cs ciift voulu t/aiter à la-ri-gH^ ur , ils fullènt pieça morts amp; pourris:nbsp;mais'elle auolt tbulîours portè^^ telle amitiénbsp;aiïx Princes dri fang,qU’cllcânôft mis peine’
¦-•i: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-«-de
-ocr page 757-J «
Sous François II. 745 de tour fon poiiuoir d’appaifer la colere dudit SiÄir Roy fon fils.en forte qu’clle cftoitnbsp;fort diminuée quand il tomba malade: cenbsp;que luy-mcfmeauoit bien peu apperceuoir,nbsp;par les propos qu’il luy auoit tenus puisnbsp;trois jours ^quänd il exeufa fes Oncles denbsp;Guifc, amp; afferma que nulles des proccdu-*nbsp;tes faites contre fon frère, n’eftoyent denbsp;leur aduis ne confentement. .Ncantmoinjnbsp;elle voyoit que cefte declaration n’auoitnbsp;pointamoli fon cœur enuers Icfdits €icursnbsp;de Guife fes confins, amp; craignoit que cela fuft caufe d’apporter cy apres des troubles au Royaume. Car elle les conoifibitnbsp;de fi grand cœur qucmalaifementcndure-royent ils qu’on lesvouluft fafeher fans fenbsp;défendre. Le Nauarrofs voulut entrer ennbsp;quelques exeufes de fes aceufations : maisnbsp;ladite Dame luy fermant la bouche dit qu’ilnbsp;l“y eiîft cfté mieux feant de prendre autrenbsp;train ôcconfeiUpourpaniciperaux Eftats amp;nbsp;bonneurs du Royaume , que par la voycnbsp;S^filauoit prife , Et au rcftc,que s’il fc fen-toit greuCjOU qu’il euft eftime les afairesnbsp;n’cftre bien conduites, il 'dciîoir pluftoft lenbsp;’enir dire à bouche ou l’cfcrire, q de fc laif-f®rtranfponer à l’appetit de certains efprirsnbsp;pafsioôntà Scrurbuléts qui ne demandoyétnbsp;qu’à rénerfer roiAcs choœs bié eftablics, parnbsp;qu’elles n’alloyét fclô leur defiramp;aflcdfiô.nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ti;
-OU f
-ocr page 758-74^ Hiftoire de France,
Et cóbien qu’elle cuft itiftc occafió de s’en re (ctir,amp; en faire plainte auxEflats generaux»nbsp;comme aufsi àtous les Princes amp; Seigneursnbsp;du monde,pour faire conoiftre leur bute amp;nbsp;en auoir rai(bn,amp; que par là ils fc fuflènt rédus indignes de toute adminiftration f lî e-ftoit-clle tantaffèéliônee à lapaix»amp;de voirnbsp;le Royaume defueloppé de tant de mauxnbsp;qui l’enuironnoyent, qu’elle dcfiroit le toutnbsp;eftre enfeuely, pourucu qu’il ne leur aduincnbsp;à l’aducnir de rien entreprendre de fcmbla-blc. Aufsi cfperoit-elle de les veiller de finbsp;près,que malaifemcnt pourroycnt-ils cxecunbsp;ter leur mauuaife volonté. Voylal’vncdesnbsp;caufes qui l’auoyétmeuc de l’cnuoycrquérir,afin de luy dcfcouurir rondementfon innbsp;tention. L’autre cftoir,que voyât le Roy fonnbsp;fils à l’cxrremitc amp; prochain de la mort, ellenbsp;fauoit qu’il n’aufoit faute defolicitcurs pournbsp;luy faire entreprendre le gouucrnemcnt amp;nbsp;larcgcncedu Royaume,amp;deccrchcrtou$nbsp;moves de fc véger de fes coufins là prefens.nbsp;Ce qu’elle ne pourroit nullement fouffrir.nbsp;Caren premierlieu,lcs régences du Royaunbsp;me auoycnr eflc abolics.Et quant au gouuetnbsp;nement du Roy du Royaume,il luy apar*nbsp;renoit à aufsi bon tiltrc,n’eftant en rie moinnbsp;dre que Blanche d’Efpagnc mere du Roy S.nbsp;Louys. Etquantà luy,il n’y pouuoit venirnbsp;pour les raifons fufdites. Car la playe de fesnbsp;fautes Ä.’ crimes cftoit trop fraifthe, amp; y a-uoit
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-ocr page 759-SousFrânçois IL 747 yoitdâgcrque fi elles eftnyétbicdebatucs,nbsp;pisncluyen aduintamp;à tous les fiens. Par-Une clic vouloir en efFaçanreefte notre, que p»uutenbsp;(ejirSeigneur luy quittaîttoutrcl droit qu*ilnbsp;pomiôît prétendre à la régence amp; gouucrnc Ijnbsp;Uent du Koy amp;du Royaume,fans iamais^'nbsp;rien le quereller,requérir ni accepter. Etnbsp;4^6 fi les Efiats le luy vouloyentbailler,il lenbsp;Urnettroir cnticremét à elle. Et a fin que cc-demeuraft ferme amp; arreftéentre eux, ellenbsp;'*1 vouloir auoir fa fignaturc amp; cicrit de fanbsp;Uain. En apres elle vouloitamp; entedoit qu’ilnbsp;rccôciliaft auec fes confins de Guifc,amp; cfnbsp;I’opinióqu’ó luyauoitimprimec:qu’il»nbsp;deiioycnt cefièr amp;viurc en paix,puis quenbsp;plus grâds Princes amp; Seigneurs du Royaume leur en monftroyent le che min.
LcRoy dcNauafrc pour le nouucl aduertif ferner qu’il auoir cu'en entrât,n’infifia nullenbsp;Ucf.ains au ctitraire accord.a liberalcmct àla
Dame amp; à ceux de Guife tout ce qu’ils ‘^^uiandoyent fans autrement répliquer ninbsp;outrer en defenfe ; routesfois au fortir de là,nbsp;^’pluficurs fois depuis il raconta ce qui luynbsp;adiiint lors:amp; fc difoir auoir mis route peinenbsp;sutlers laditeDamc,pour s’exeufer, allcgantnbsp;S“' ce qu’ô l’auoit ainfi perfuadee n’eftoyetnbsp;^uecalomnies,amp; lafuppliant trcshumblc-*^tnt de vouloir le rout produire en lumie-^A'iuy faire faire procès,fe fufcmcrtant à iunbsp;fticc, par laquelle il deliroit fon innocccc e-
-ocr page 760-748 Hiftoire de France, ftre tonne amp; iiigce : cc qii’il eftimeroit aunbsp;plus grand bien amp; honneur qu’on luy pour-roit jamais faire.Il la remercia aufsi de la bónbsp;ne volóté qu’elle auoirroufiours portee en-ruers luy amp; les autres Princes du fang,la fup-pliant dc vouloir continuer,amp; qu’elle lesnbsp;trouueroirrous autres q Ion ne les auoir dépeints à l’endroit dc leurs Maieftez,outrenbsp;leurs adions (fcdcportements dupalTejquinbsp;auoyent allez fuffifamment móftrécóbiennbsp;on les deuoit eflongnerdu foupçon diicri-rhe de lefc Maieftc, amp; d’auojr voulu entreprendre contre l’Eftat du Roy amp; du Royaiinbsp;me,fâchât que ce feroir à eux mcfmcs qu’ilsnbsp;fe prendroycnf.Etquc la ruine dc celle monarchie clloit tellement liee auec celle denbsp;leurs maifons, qu’il n’y auoit apparence aii-cunequ’on les deuil charger dc l’auoirpro-curee,non plus que la mort du Roy, duquelnbsp;ils n’auoÿentrcceu que tout bien . Que s’ilnbsp;ne s’elloit plaint à elle des torts qu’on luy a-auoit fairste procurez, amp; contre les autresnbsp;Princes du fang, il auoit cllimén’cn ellrenbsp;aucun befoin.Car elle elloit trop fage amp; ad-uifee pour élireaducrtic dc fon deUoir. Aufnbsp;lî qu’il efloir lîpeu ambitieux amp; delîreuxnbsp;de grandes charges amp;honeurs, que c’eullc-fté folie à luy de faire inllâce des chofes quinbsp;contreuenoyent le plus à fon naturel, ama-rcurde repos amp;dcviurc enfamaifon pailînbsp;blcmcnt, en ordonnant amp;difpofantdes afainbsp;rcs
-ocr page 761-Sous François II. 749 res de fes fuiets, cnquoy il trouiioit alleznbsp;d’exerciccamp;: contentement d’cfpnt,fans emnbsp;bjaflcr autres plus grand’s charges.Dauantanbsp;ge il auoit veu les afaires telleniér difpolees,nbsp;que fon hóneurle cóuioit pluftoftàellrecl-loigné de laCour.qu’à s’y voir mocqué,meinbsp;prifé amp; mal voulu de fon Prince amp; d’elle,nenbsp;fc fouciant bonnemét par qui les afaires dunbsp;Royaume fullcntadminiftrecs, mais qu’el-Jes allaflent bien,amp; qu’aucun inconiienientnbsp;n’enaduinflan Roy, ni àfes fuiets, lefquelsnbsp;neantmoii^s fc plaignoyent du gouuerne-ment d’adonc,amp; de la demeure amp; rctule-nientdcsPrinces du fang,qui laiflbyentconnbsp;duirc les afaires à d’autres qu’eux . Toutes-fois il ne portoit nulle cniiie à ceux de Gui-fcpourcc regard,amp;ne deuoit ladite Damenbsp;ctaindrc qu’on en cfmcutaucuneguerreci-uilc: car s’il euft voulu prendre ce train, cenbsp;*'’cftoit fon plus court d’aller fe ietter auxnbsp;liens de fes ennemis;, comme il auoit faitnbsp;fous la parole alTcurâce que le Roy Stelleluy auoyenr donnée,laquellctant s’en fa-loitqu’elle full accomplie en toutny enpainbsp;tic,queluy qui auoit quelque petite liberténbsp;dau.itagcque fon freie,efloir en plus gr.idsnbsp;dangerlt;,s’apperccuant à chacune heure desnbsp;embufehes qu’on luy preparoit,fans en donnbsp;lier aucune occalîon.
Qiiant .à la régence amp; gouucrncment du Royaume,qu’il n’eftoit point ignorant du
-ocr page 762-75Ó Hiftoirc de France,
droit qu’il y au oit, comme eftât le plus proche prince du fang:Mais que tant s’en faloic qu’il afpiraft à ccfte charge,firque pour celanbsp;il en voukift faire aucunes brigues ne menées, que li on la luy vouloir bailler, i| ne lanbsp;voudroit accepter, non qu’il y euft en luy aunbsp;cune note qui l’en peuft rendre indigne, nenbsp;qui luy donnait crainte de pourfuyiire fonnbsp;droid:, ains pour le delir qu’il auoit de démouler pailîble en fa maifon, afin qu’on nenbsp;luy peuft reprocher, ni aux fiens al’auenirnbsp;qu’il euft caufé qlque trouble au Royaume,nbsp;pendant le bas aage du Roy, amp;• pour fon amnbsp;bition.Et que partant il la quitroit amp;remet-toit du tout entièrement à ladite Dame:nbsp;mais i I feroit marry qu’elle en euft feulemétnbsp;le filtre , amp; qu’autres que les Princes dunbsp;fang en eulfcnt l’effet amp; honneur, dautantnbsp;qu’à eux apartenoit le maniement desafai-res du Royaume pendant la minorité desnbsp;Roys. Et pour le regard de ceux de Guife,nbsp;qu'il auoit eu grande occafion de le plaindre d’eux amp; du rude traitement qu’ils auoy-ent fait faire à fon frère : roiitesfois par cenbsp;que ladite Darse affermoit celan’eftrc pro-uenu de leur part, il leur quictoit amp; rcmer-toit ailement routes les iniures pallèes, afinnbsp;qu’il ne femblaft que meii d’appetitde ven-geâce il vouluft mettre le Royaume en trounbsp;Lie diuifion ; amp; partant elle n’auroit pournbsp;fon regard aucune peine de leur donner fe-cours
-ocr page 763-Sous François II. 751 cours ni faneur, cfperant.s’ii auoit quelquenbsp;chofeà leur demander,de recourir à la iu-fticcjfans venir aux mains. Voyla comme lenbsp;Roy de Nauarre a dit depuis s’eftre depeftrenbsp;de ceft afairezmais tant y a que par trop ai(c-ment il quitta à la Roync mere fa régence,nbsp;amp;:luy en bailla fa fignature. Adonc laditenbsp;Dame ( on ne fait fi ce fut fans rire ) luynbsp;promit à bouche qu’il feroit lieutenant dunbsp;Roy en France, amp; conduiroit les afaires denbsp;la guerre, amp; reccuroitles paquets, puis lesnbsp;luy renuoyeroit tous apres les auoir ouuersnbsp;amp;veus. Et que rien ne feroit ordonné fi-*gt;00 par fon aduis amp; des autres Princes dunbsp;fang , qui feroyent autrement rcfpcôlez ànbsp;l’aduenir. Apres cela elle luy fitembraflernbsp;fes confins dcGuife,amp;promertre mutuelle-nient d’oublier toutes querelles paiïècs,amp;nbsp;deflors commencèrent à s’cntre-faluer amp; canbsp;reifet, comme fi toufiours ils enflent efté a-mis. Ce qui fut expreflçmcnt fait auantnbsp;l’artiuce du Conncftable dedefes nepueus:nbsp;r^raignaps ne ppuuoirchcuir de ce Prince finbsp;aiftmcntjcomme ils firent.
Ce que i’ay dircy deflùs des propos tenus par le Roy au Nauarrois,fut vn autre ftratageme. Carceux de Guife fe vonlâs lauer les mains de toutes chofes pafleesnbsp;Icsreietter fur la puillàntç Ä.'volonté abfo-luc de fr Maiefté,(encores que ce fuft vn ennbsp;fantqui n’cuftlcfens nidifererion de pou-
-ocr page 764-752. Hiftoire de France»
Hoir cxamint i' ni entreprendre telles chofes amp;: de (i grande importance ) ils inoyennêfétnbsp;ailèment entiers Iiiy de le faire parler doucenbsp;mcntamp; amiablcment au Roy dc^Nauarre,nbsp;luy declarant que ceux de Guile n’auoycntnbsp;iamais rien entrepris contre luy amp; Tes fiens:nbsp;•mais que de fon propre mouuenient, amp;connbsp;tre leur aduis,ilauoit fait empri'lonner lenbsp;Prince de Codé foq frtrede priant d’âinfi lenbsp;croire amp; d’effacer pour l’amouç^de luy denbsp;la Roync fa mere toute la m auuaiife omnionnbsp;qu’il pourroit auoirçonccu d’eux. Ce quinbsp;leur feruit grandement puis apres. Car ayâtnbsp;tiré celle confçfsion de la bouche du Roy»nbsp;.ils nièrent puis apres fort amp; fermé rout cenbsp;•jqu’on leurpouuoit rciertcr,ehargeans furienbsp;dos de cell enfant defunél, amp; voulans com-. battre tous ceux qu 1, voudroyent dire qu’ilsnbsp;euflèntrien entrepris de Icurtcllp. En quoynbsp;ils clloycnc, foullcnus amp; fécondez de laditenbsp;.Dame.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;
Cependanç Iji maladie du Roy allpit de 'mal en pis gt;, amp;.çoqs, temedes eftans def-efperez, les medecips amp; chirurgiens mirétnbsp;en deliberation de le trepanner ; mais chacunbsp;cffçit fi ellonnç que Ion n’en conclud rien»nbsp;. en forte que ledit Seigneur demeura forclosnbsp;• de ce remede qu’on cllimoit luy pouuoir fernbsp;ilir. Et aU'euroit-on que Icfdits médecins amp;nbsp;chirurgiens n’elloyent efpris de moindrenbsp;frayeur, que celle qu’ils curent à la niortdu
-ocr page 765-s OUS François 11, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y 5 j
feu Roy Héry dernier dccedéjd’où s^nfuy-ir uit vn prouerbe, qu’il, faifoic mauuais efttenbsp;Roy pour mourir.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..n - i
, Ceux de Guife cralffnans que l’accord laitiuccic Royde Ntuiarrc ruft feiujeinenc Cuifc. quc.nbsp;Vncpaix fourrce.daurâtqu’ilauoiteftcamc
Z nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r Onbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;con/l;^e^
neicf- point comme pac rorce» amp; voyans. à’ à grand’s troupes, entrèrent en grid’ t rain-te. Parquoy ilsaduertirent la Royne meramp;y‘'‘*nbsp;que les cônlpirateurs t;onrrc la perfonne du t«''*-''nbsp;Royamp;l’Eftatdu RoyàumC; ayans entendunbsp;fa maladie «Sc extrémité entroyent à troupes dans lavillcice qui n’eftoit fansïquelquenbsp;entreprife fccrette lt;?c peiillcufe, amp; q parûtnbsp;il y faloit próptemé: remedier, tenir les portes fermcesjamp;enuoyerquerirjeplus dtigesnbsp;de guerre qu’on pourroit ptnirie fortiher,nbsp;iufques à ce que Ion v euft donné ordre.Surnbsp;tout,ils la fupplicrent qu’elle ne permift aucunement lePrincedeCondé cftrcdeliuré.
Car outre ce qu’il eftoir en volonté de leur , ' courir fus amp; à elle aufsi, ily auoit dangernbsp;qu’il ne brouillaft les carres à l’entree desE-ftatsjou durant iccux,amp; qiVà fou ombre il fenbsp;prefentaft quelque impudétHuguenotpournbsp;mettre tout le Rovaume en confujiô amp;diui-ïîô. Ce qu’elle leur promit faire quoy qu’ilnbsp;en deuft aducnir.Parrât les gardes furent rcnbsp;doubleesjécdcfenfes faites fur peine delà
Bbb
Hiftoire de France,
^^^Z*'****^ vie, que nul quel qu’il fuft, parlaft au Prin» Jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce de Condé fans l’cxpres congé de la Roy-
' ne,ou qu’ilpotraftfalignature.
Lei^.D^cemJbrc fur l’heure de midy, on utï “côtie tehoiticRoy pour mort, côbicn qu’il n’expinbsp;leur pro la qu’à cinq heures du foir. Mais quad ceuxnbsp;îquot;*?' dcGuifc conurent qu’il n’y auoitplus d’ef-perancc ils s’allerent renfermer amp; barrernbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dans leurs logis pleins de crainte amp; frayeur
” incroyable,d’où ils ne partirent d’vn iourou ' de deux ,amp;iufques à ce qu’ils eurer a/Teurâ-ce de la Royne mere amp; du Roy de Navarre,nbsp;que rien ne leur fcroitfait.Toutesfois ils nenbsp;furent lî malauifcz qu’ils ne fificnt des leurnbsp;fottic porter en leur logis foixante ou quatre vingts mil liures qu’il y auoit de refteànbsp;l’efpargne: en forte que les finances du Roynbsp;cftoyét toutes efpuifccs,mais nul nes’yopponbsp;fa,ce qui fut encor trouué plus cftrâge, amp;nbsp;conoiftre clairemct que cela ne fc faifoit (asnbsp;le confentement de la Royne mere,qui vounbsp;loir maintenir fon authorité par la leur.
Ircfdif^ Voyla en fommecorne parlamortd'vn Vhorribie Roy cnfant tant de cordages fu rent rompusnbsp;confufion pour la fecondc fois , apres auoir elle fi biennbsp;k'D?cu*de atteliez, amp; comme fl grandes amp; hautes cn-Jiuri le» trcprifcs allèrent en fumee ,lors que toutesnbsp;hmorr' ‘:liof‘;seftoyent préparées pour l’execution,nbsp;du Roy. Ce qui vint fort à propos pour le prince denbsp;Coniiércar il n’auoit plus que fix iours à vi-ure, amp; pareillemcntpour les autres Princes
-ocr page 767-Sous François II. 75s
amp; Seigneurs quideuoyent eftre trairez peu apres fans nulle mercy, ni cfpargner grandnbsp;ne petit: Icfqiielles confpirations eftoyentnbsp;aucunement conues viuantFrançois, maisnbsp;c’eftoit en confiis. Tant y a qu'il n’euft plu-ftoft la bouche clofe,que tout fut fceuamp;r parnbsp;ceux mefmes qui les auoyent conduites amp;nbsp;nianices. Car confiderans les grandes mer-Ueillesde Dieu ,ils ne fc périrent garder denbsp;dcfcouutir ce qu’ils en fauoyent,adniiransnbsp;la prouidencc de Dieu qui a l’ilVuc de routes chofes en fa main. Er à vray dire, h elles cudent forty etfeét, elles apportoyent vnnbsp;merueilleux amp; eftrange changement aunbsp;nionde,auec vne dcfolarion fi piroyablt,qucnbsp;Icfcul penfer rendoit les hommes tranlis,nbsp;pour n’auoir iamais entendu chofes femblanbsp;nies.Car outre lafubuerfion enticrede tousnbsp;lesEftars, amp; la ruine des plus grandes amp; annbsp;ciénesmaifôs qu’ô deuoit attaquer,full pournbsp;caufe de La Religion, ou pour auoir tenu lenbsp;parrv des Princes, ou pour auoir mal parlénbsp;du Rov,amp;.' autres infinis moyés,la France denbsp;unit eftre réduite à la façô de viure duTurc,nbsp;afin qu’il ne fuft en la puiftance d'aucun denbsp;s’eflcucr puis apres côrrc la dominatiôiL' tv-rânie d’vue ferne,amp;dc fes deux gardecorps.
fi paFlmportunirc on pardon noir .a ql-qu’vn,c’eftoit à códirió de perpétuelle igno minic. Car s’ils eftoyenr rrouuez fansiciirnbsp;mafquc amp; liuree, le peuple, aucc impuni-Bbb 1
-ocr page 768-75^ nbsp;nbsp;Hiftoire de France,
teles pouuoit maflacrcr amp; tuer. Etyauoit certain prix ordóué pour les meurtriers desnbsp;profcripts, fiquelcu fuft eCchappc.Brefjilnenbsp;reftoit plus que la mort de cesdeux Princes,nbsp;que les quatre armcej ne commençadèntànbsp;marcher pour excenter leur delTein.Et auoirnbsp;ce Cardinal vie de telle diligece, qu’iln’y a-uoitcoin au Royaume des habitans duquelnbsp;il n’eurt: les noms amp; furnoms,s’ils' eftoyét denbsp;laReligion ou gens de faélion amp; entreprife,nbsp;pour leur pouuoir nuyre,amp; ne s’ellre rengeznbsp;à leur deuotion.Ce qu’il auoit recouuré parnbsp;le moyé des faux frères amp; feruiteurs fecretsnbsp;qui alloycnt ordinairemcnrrandanrçàamp; lànbsp;pour fonder les cœurs amp; volonrez des homnbsp;mes, en forte que tels truans eftoyent les iu-ges,amp; drelï’oycnt les fcntcnces de mort denbsp;tout le monde. Or ce qui elloittrefdeplora-blcjils auoyent délibéré entre eux d’animernbsp;tcllemét le peuple contre ces gens icy, amp; denbsp;hallerles leuriers apres ceux qu’ilsauoyentnbsp;enroollez au rang des trefpaiïcz , quellenbsp;commun en deuoit eftre le bourreau,pournbsp;releucrles leurs de peine.Car ils eftimoyentnbsp;par là, que fi leursferuiteurs fecrets n’a-uoyent fair leur dcuoir,ceux-cy cribleroy-ent le refte fins rie cfpargner. Et n’eftoit pasnbsp;queftiôcn ce faifant de dire,le n’en fuis pas,nbsp;parce que les Cordeliers, lacobins Icfuires,nbsp;amp; antres prclcheurs atiltrezamp;' départis parnbsp;toutes les entrées,villes amp; bourgades,auoyent
-ocr page 769-Sous François IL 757
ent les yeux bandez en pronôçant leurs fen-ju • cécespai leurs predicatiôs, amp;auoir-on dônéJ7‘*’j^**,nbsp;fi büordre q là où ils auoycc efté départis amp;nbsp;cnuoyczils ncconoillôyétperlbnne, ains fenbsp;deiiovét côduirc par l’addrefle des curez,prenbsp;ftres àvinoyncs des lieux.Gelle libené amp; li-céce qlc dcuoit aîhdôncrau peuple, s’appenbsp;loit LASCHER la CRANTE LeVRIERE,nbsp;pour Ic.njor du guerTÄinfi n’y auoit« il villenbsp;ne village qui fcfud peu exéperdt leur carnbsp;nage. îoint que la fulditc pTofiifsion de foynbsp;cftoitvne rrKlrueilleufcelpredlie cotre ceuxnbsp;de la RcligiÔi Car ceux qui'tiéTJcr fermemétnbsp;ceparty,ont pour rcfokiccfte fftcci de i’eferinbsp;turc,lt;^ i me niera deuât les homes,ic le nienbsp;ray deuât mô Perequi cït)csa;ianx. Voyla ennbsp;féme Pordrc'qn’auoyétdoimôeeux de Guide pour regteramp;l cqmpafl'eptouteJ«Franc« ànbsp;leur guife,amp;:icotumencellciùt intorrépue.
Le RiO.y d’’fi/pagnedclfij.parilt;sk-ftoiifelle-^ iTientadaancé félon le rcinpsxk la-promcfl'enbsp;qu’il auoic faite àccux:deÛiiife, que défianbsp;cinq on fix mil hommes aiioyenr pris la rouinbsp;tedcBenruipout furprendre laRoyne .à l’ürri ,nbsp;prouiftcjlamcrneà mort aiiüqlcg'ctrfans. Sinbsp;faire pared mallàcve r.aiit defes fuieôts qncnbsp;de ceux die fa f^rantooiamp;en ce’faifant ar-refter dcdompcc les forces delà Guyenne*nbsp;qui aruivér cftc prrjparccs, comme d’t'à elle.nbsp;Mais les nouuelles vcniiel à l’Efpagnol denbsp;«la mort du Roy, amp; que la Roynt dcNau4r-: ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Bbb J
-ocr page 770-75^ Hiftoire de France,
rc les auoitdefcoiniert, amp; s’cftoittellement fortifiée dedans fes places fortes, que malnbsp;aifemcnt la pouuoit-on auoir fans lôg fiege,nbsp;ne fâchât quel ply prendroyét les afaires denbsp;France apres celle mutation amp; foudain cha-gement,amp; craignant d’auoir à dos par ceuxnbsp;mcfmes qui les auoytnt appelez das le pays,nbsp;entre lefquels Motwluc cftoit des premiers,nbsp;fous la promelleiki Côté d’Armignac, ils fenbsp;retirèrent fans rien exploiter, ioint que lesnbsp;lettres qu’ils auoycntduRoy poutlepallâ-ge à trailers Bayonne (quot;qui e ft l’vnc des principales fortereftes amp; clefs du Royaume)fuftnbsp;en grand ou petit nombre,amp; le mandementnbsp;de leur aider de viures , artillerie , amp; munitions tant qu’ils en voudroyent, n’euflènt eunbsp;aucune force ne vertu apres la mort duditnbsp;Seigneur jjquclqucs txpreftes amp; accompagnées de menaces qu’elles fuftent.
far quel* Entre toHS Ics fcigiiciirs qui dcfcouuri-nioyés Ufcntplus accottenicntCCSmencesamp;cnttc-rc^eni'pTf- priles, l’Amital fut des premiers, comme eiia que iu aufsi dctous cndtoits cllcs abordoyent aunbsp;fuft quot;faitenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Carla condition des
apte, de courtifans qui (e difenr cheminer fus la ccidu roué de fortune , cft de fe rengertoufioutsnbsp;des plus forts, en forte que rélauoitiuréamp;nbsp;promis de coupperlagorgc au Nauarrois,nbsp;. qui luy vcnoit faire pareilles offres contrenbsp;fes ennemis de Guifei tel n’auoit daigne renbsp;garder le Roy de Nauarre, viuant le Roy,
-ocr page 771-Sous François lï, 759 qui fe vcnoit prcfcnter à liiy la corde au col,nbsp;comme Ion dit,pour Inycrier merci amp; fcnbsp;rendre fon efclauc,lc voyant cfleué au plusnbsp;haut de la roue. Mais fut tout ceux qui ma-nioyent les plus fecrcts afaires de ceux denbsp;Guife, qui mangeoyent amp; beuuoyét à leursnbsp;tables, qui couchoyent en leurs chambresnbsp;de cabinets, furent ceux qui donnèrent lesnbsp;plus certains aduertilTemens de toutes choies , comme eftans les principaux infini-mes dcfqucls on fc dcuoit fcruir,amp;qui déf-couurircnt la rufe du Cardinal à fc fauoitnbsp;transformer félon les humeurs d’vnchacû,nbsp;-lie dcclairant aux .vns que la moiticiâ:auxnbsp;•Autres plus auant; Mais d’en requérir ninbsp;demander iullicc ou raifbn, il n’en cftoitnbsp;-nouuellcs »cftant dcfialaRoync mere tcl--Icmcnt authorifcc.quc luyrapportât ce qu’elnbsp;'le fauoit mieux que nul autre, elle apptloicnbsp;tous CCS aduertiflemens lablcs,amp; chofes in-ücntccs pour ruiner ceux de Guife^qu'cllenbsp;dcclairavouloir mkincenir contre tous lentsnbsp;tnnemis âc mcfdifâs: ch quoy failat die fer-Btxla bouche à toutes les preuues qui fe prenbsp;fcntoyent.Vray cftqu’à fes plus priuca amisnbsp;cIlccôfcfToit toutes cesentrepiiîcscftrc trefnbsp;certaines amp;vray«s.Md»s qUoy,difoit-cllc,ncnbsp;voycz-vouspasqU’ilsontcn main toutes lesnbsp;forcesdu Royaume, routes les finances,tousnbsp;les gens d’Eglifcà lcnrdcuotion,qui ne leurnbsp;manquerôr de rien pour acheuer d’cxecuternbsp;Bbb 4
-ocr page 772-7^ç» Hiftûirexie France, leuiKiJen’cinSj'ß oh Icsirdrc gt;:amp; qu’on lesnbsp;mehe au dcfefpoiri, cotnme tletia icvoplc
i.c confeil Diir.de Giüfe pccpaTclà-iouerà quitté ouià
ne nicrZ doublc? Mais eilt ne dtfôir pas qu’elle les fc quelle à foluoitpo'uvlaproiTtuflc île lnj» faitcauoir lanbsp;f^!îyuy7de- ^''t-’gtccxlU Royauuie par fQrccç.'li cilaucnturenbsp;puis,pour tliencUtpoiuiioit.-obrcnirde bonç-volonré,nbsp;rkquot;cnfonnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoiurçfo-lii d’entretenir deux li-
vfutpee g»es aupres du R.oy dd d’ellc, afin qiVau mi-grunucur. Jieii-dcsxdifïerens qui’naiftroyentenrre eux.
Âmüleaiolt mcrllamrL. Car elle auoit pour cautxçfoùi.qiue les ,fpaivçoisinB la lalÂüray’ttnbsp;ïamaisiiouyr diigoniiSérnemeijt diq Roya^^-uid.'ti ollc rendoitlcs afàiccs tellairtenn.pd»-fiblesï qu’il n’y öuftplufcde diuiliofiamp;par-lidliccamp;entrc les PriheepdeSeigheucss Voy-la,dy^c,tbtnmo(0QÙtc6 cepchofcsifnrontidéfnbsp;coimecnis. Cc-'qttc l’iAjuüal nciftignoit'p»gt;-¦Blitupattouteslesiconipagniesoù iLtorrounbsp;aïoirîiitîdyidc ceqùitouolioit ceux de GuÙb.nbsp;fadsjilfec d’aticunp diTstnnt larron'* JouannSrnbsp;jcptèpcipnt Dieu * de la dcJiiii arioerBieriiaà-Jenleq*£il auoit;fiiité.'à|fd'paunw: lEglrftgiâùnbsp;kiwpehque IcsjhoiTOTtes tciioyent toutes dîtonbsp;ies defid'pereçs. lu. ddXa? party il couxaiUaitnbsp;voe/iTgmnde afsiftanGtfidqJai bantédimife-ficoFdejdcPjcHiqn’alpvtbliotoit à iamaisilâsnbsp;lu olu ailles .de; l’au dip »alaie fila ' |gt;oings-dfcnbsp;resifaiügitinaires’ciiBictnjiipilicuis qu’ilrpenr-
loyenr
.SouSiFrançois, jIJi 761 foyenttrioraph,£;r de 1 uy, Ce qii’eftant rap-porré à ceux de Giufedls n’en firent aucyncnbsp;inftance» ains feulenienr incerpofercnt l’au-rhotitéde la Royue mercjpqur peifuadcr lcnbsp;contraicê 3.l’Amiral : mais il luy fit bien co-noiftrc par bons tefmoignjtgeSf.qv’il UjCnbsp;«parloir en lipcertain , ofFranc de ,lç' verifier,nbsp;¦énfemble tontes les machipanoris cofpi-ratiofls fufdiresjs.’il plaifoit àfa.Mjjtfté fairenbsp;»iiiierrureàinfliçe,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;UdÀce Dame
fle voulafltiçiyrér i eUc Ic.pjçia de-l.qiir porter bonnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;paix poiij;J|’âdnepir,
Jîafleurant nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'boO.ot-dFypèutontcs
lt;bofüs. Sîi fut, que. de? faÀte bonne «ftijneà çppïpwj. aiioyentnbsp;charge fori honntjprA ptoeiué fes Jl?ien5 a-Meçla,tiiiô!e,dç rotite fix maüjbnypatcns.Aquot; a-fl«is,ii nÇile. ppjjndit-fftjcc ifans niopArer vnnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, 'ƒ
¦‘iPiiiiîdcubloicç.qwgftoKçofiÜ'airyà lapro- -iS iffift,ia(çvdfl Blt;ciigion,'^Àfidtgae de tout 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦’
remonxgt;itr(il.|avcn-la,fa«):i(?jthi(cn,faire en tisiripib pttUi *îweJ Ips hommes ne vou-Jftypnr.ÿMiHi/hi/|;i(eKj^lil,iççnr. .nbsp;iLp M.n’eft j^ibefçin.dc noiopner ^ops ceuxnbsp;îHyij4iipyçt)qçôfifpirç‘inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pinces,du
’^’'8Âe dif-
ÇWAuyitique ffidl’rtle roijte.s,lt;i|^alitet, quicô-•bnejçnc,;mect;îupçdc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pa-
iÿ.WPe, mç(ipc:,d^qvyUJçjl yps, v.^iQiirne-J,
-ocr page 774-•'yöx Hiftoire de France,
rent bien toft à leur bon fens,les autres voy-ans la lafthctcdu Roy de Nauarregt;amp; comme laRoynccontinuoit de maintenir ceux de Guifc, demeurèrent aucc les fix Itères denbsp;Guife,comme les Cardinaux de Tournonnbsp;amp; d’Armignacdc Marefchal S. André,amp; denbsp;' BrilîàcjR andâ,Martigues,Sipicrrc,Môtluc,nbsp;la Motte Gondrin, Maugiron,Soze,laBrof-lc,Sarizac, Sanigny, amp; vne infinité d’autresnbsp;Seigneurs amp; Capitaines, qui s’attendoyentnbsp;d’ertre grâs,nchesamp; opulcns par les guerresnbsp;• ciujlcs,que ccux-cy,difoycnt-ils,vouloycntnbsp;introduire aucc le cliangcmét de Principau-tc.En quoy ils eftoyent fécondez amp; confcil*nbsp;dez par la plufpart de ceux du princ confeil,nbsp;créatures de ceux de Guife.
in lAtitii Allant que nous venions à la fin de ce li* de viHtiir ute.il nc fera mal fcant dcdeclaircr tômerirnbsp;maifon de Guife a-li Royne P*'cs la mort dudit Sieur. Car comme ainfinbsp;mvre en. foit que luy viuant,ils en enflent fait fi bon-Roydf'“ ne garde que nul n’en approcKoit que parnbsp;funft. leur mercyque la coufturiief d'ê'touttépsnbsp;obferucc en France apres la mort des Roysnbsp;foit telle, que leurs plus faiioris, amp; ceux quinbsp;ont conduit amp; manie leurs afaircs, doyuentnbsp;les accompagner iuftjucs au tôbcau,amp; durâtnbsp;qo.-iranrc ioiirs ipi’ils font gardez amp; feruisnbsp;loicnncllement,attendant leurs funérailles.nbsp;Ayans donc ceux dé Giiifc fait garder e-ftroitement cefté ceremonie apres le trcfpasnbsp;de
-ocr page 775-Sous François IL 76j de Henry, amp; IcDucde Guife y eftant doublement attenu amp; oblige, pour auec le fou-Ucrain cómandemét,auoit eu I’eftatde grâdnbsp;Maiftrc de Fiance , qui y aftraint notamment ceux qui ont telle dignité : tant y a tounbsp;tesfois que nuis de tous ceux de lamaifonnbsp;de Guile ne firent ceft honneur à leur Roynbsp;amp; maiftre,amp; mari de leur niepcc, lequelnbsp;viiiant leur eftoit tant cher, ains fut par leurnbsp;confeil amp; aduis enuoyc iour amp; nuiôt letter dans le tombeau de fon perc, fans autre folcnnité ne pompe funèbre. Dont advint vn brocard que le Roy ennemi mortelnbsp;des Huguenots n’anoit peu cmpcfcherd’c-ftre enterré à la Huguenotte.
Ce qui amena ceux de Guife amp; leurs par-tifansacc point, fut l’aftcblce des Eftats où ftsvouloycnt afsiftcr, pour crainte que Ionnbsp;dccreraft quelque chofe contre eux, Àt aiifsinbsp;que leur abfcnce fift conoiftre à tout le mode la difference entre leur gouuernemcnt funbsp;deux amp; illegitime, amp; celuydes Princes dunbsp;fang,du Conneftablcjdc Montmorency fonnbsp;aifné,amp; des trois frères dcChaftillon:amp; quenbsp;par ce moyen la caufe amp; racine de la contagion qui infedoit la Republique,fuft rctrannbsp;chee, chofe qu’ils craignoyent plus que lanbsp;peftc,voyans bien que s’ils ni donnoyentnbsp;ordre,on conoiftroit en vn inftant, qu’ilsnbsp;eftoyent la vraye caufe amp; fourcc du dcf.nbsp;ordre. Mais fur tout, ils auoycnt à goii-
-ocr page 776-,7^4 Hîftoirede France, utrncr vne femme,la fermeté de laquellenbsp;leur cftoit granelerocnc fufpcde, ayant ï’Aminbsp;ral auprès du Roy fon hls, auquel alors ellenbsp;deferoit beaucoup j voire auranr quelle s’ennbsp;pouuoit feruir poui\adoucir les Princes amp;nbsp;les Eftats . Aufsi conoi(lbyent-ils (a nature-Ils fc doutoyent aufsi qu’ils n’auroyent Rsnbsp;talons pluftoft tourncz.de la Couf , ou dunbsp;maniement des afaires, que Ion ne fiftvnenbsp;infinité de plaintes , la verification dcfqucl-les nepourroit eftrc dcfnice par ladite Dame ni autres de leurs amis, attendu que lenbsp;crime derlcfe Maiéfté trottoir en campagne.nbsp;Vô-yla,di-ie, en fommcles occafiô»qui meunbsp;rent ceux de Guifa jà-qiiittcr Sc rcniicrfctnbsp;toutes bonnes loix amp;:.obferuarionsdics-ftinenbsp;railles accoiiftiimaessToutcs fois,comme lenbsp;Cirdjoial faucwtml’ttfirucmct couurir fo-usjesnbsp;iCoupsÄ les pallier de vTay-femblttbles rai--CoQSjlfi tofli qu’il»entendoit les murmuresnbsp;idcsîVarificnafntjcufaitnon ianaais ouv.il.nenbsp;iftiilloindc reiétMrilwpierre fur le.Roy de Nanbsp;iiiaivc.amp;.les Charftillons, difant,'qu’ils lîa-•uoyent ajiifi adùiib au confcil, p.ir ce qufilnbsp;tt’iyiaooir argent poivc employer en ceftœii-funa pitoyable: comblé que les quatre vingtsnbsp;iintUc.liures par eux rctu ces des deniers ve-.nu» de Poitou,y eu ircnt efté plus q fuflifitc^.nbsp;Mais le Cardinal palîa encores plu-s outre,nbsp;s’eftads bien trouuépar fon moy.é, des Moines de Sorbonifttô.qui oferent prefeheraf-
-ocr page 777-Sous François 11. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7^$
fez clairemcr en la prefence de ceux du Par-lemenr de Paris , amp; maintenir qu’il eftoit en Ia piiilîance du peuple de procéder à nouuelnbsp;le eleôtion d’vn Roy , aduenant qu’il fullnbsp;heretique, ou qu’il les fupportaft aucunement : Bref, ces mefsicurs mirent toute leurnbsp;cftude à rédrc le B oy amp; les Princes du fangnbsp;odieux au veu amp; fceu de cliafcun , fans quenbsp;aucun s’oppofaft pour lors à tels feditieux.
Tel fut le regne de François deuxicfme, n’ayât que le nom de Roy,en qui fut remarqué qu’il mourut dedans le 17 mois de fonnbsp;regne,Ie ly.iour de fa maladie,amp; la 17 heurenbsp;apres mtnuiét.
Durant ce regne,laFrancc feruit de theatre où furent iouees plufieurs terribles tragedies, que la pofteritéà iufte occafion admirera amp; deteftera toiu enfemble.
F I N.
-ocr page 778--JJ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.■lt;^lt;gt;2
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lyi^ICE ‘DES ?LVS NOTABLES CHOSES AM-flement déduites en //ißoire denbsp;François ßcond.
ABBE dechauigniefflauedeccuxdcgiii ¦*k fe,gouuerncurdelyonnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5-7^
Abus en l’eglife taxez par vn catholique 528 Aôes tyranniquesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6ij
Aduertiflicmcnt au peuple de France 109 Aduocats du parlement departs donnez pournbsp;confeil au prince de coudénbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dçj
Alexandre guyetin follicite mombrun contre le pape 480 eft prins prifonnier 589nbsp;Atnanry bouthart voyez Bouchartnbsp;Ambition de ceux de guife les met en beaucoup de peinesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;178
’mbition,ruine de la bonne confcience Commencement amp; Fondement de l’entreprifcnbsp;d’Amboyfc ïi6 comment,amp;par qui deuoitnbsp;cftrcexecutce 130. ijj, IJ4, 167. comment ne peut eftreexecutee jyOjamp;c. articles d’icellenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i8t
¦AmiraldpChalliUonjFeigneurForffape 55 cô fe l de I A mira1,amp; de lès freres. fur le fait de
? mboyfc, inalfuiui 161 l’Amiral inter cede pour leb iron decallelnau izî- *cmô-ftrcvi ay amp; fidele feruiteur du roy fon
IN'D I C E.
. heroiquc zele 519 ton ti cffjg'e 8c libre co feil 553 en quel danger, auec fesfreresnbsp;jïz afleuranceeftrangedel’Amiral,appuyénbsp;lùr la proLiidcnce de Dieu amp; fa bonne con-fciencenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'724
A mitié des courtifans quelle nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;596
Anabaptifte libertin trouble fort l’cglife de rouan 324 fes propofitions eftranges ^z6.nbsp;fa mortnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-.ô ’
Anagrâmes fur le nom du cardinaldc lorraine
; 100 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦ . 1.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. .rt... . ¦ r /
Anne de Montmorency voyez Conneftablc Anne du bourg côfeillier, mainticntconftam-mentladoârinedel’euangilc 31,33 letriô-phededu bourgauancepar l’impatiécedenbsp;• fes amis fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;préparatif de fon dernier
triomphe'^ 118 fa mort amp; fon trophée 120 Antoine fumeeefthappepar mcnfonges 30nbsp;prifonnier pour la religion 95 notablenbsp;procedure contre luy 147 eftant mira-r culciiferment conferué 8c elchappe parlesnbsp;3 marefts tnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i 151
Antoine demouuâs tue cruellement à draguiquot; ¦fngnan’ 01 ,4;! r.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;308
Antoine du pratchâcelicr, home pernicieux 5 Armes nedoyucnt cftre prifesfans le vouloirnbsp;'• du pr jice
Affaux liurcz æceux de la religion 73 Aflemblee de fontainebleaunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;513, 518
l’Aiheifmc ruine la France nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6
»gement de dieu fur Auanfon, creature delà ducheflè
-ocr page 781-I KD I C E.
diichcfle Je Valentinöis
Dauinlonexctnptcd’vnetnefchanteconfcicnce.
Auiricc ciufe,;etous maux cn l’eglife quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5^3
Auarice mere des trahifons
588
AucncUes adu0c.1t traiftrc ircfl iche defcouure 1’ent re*
r.
F) Arbczierestraiftrenotdble nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r 687
Baron de Cadelnau l’s'n’dcs chefs cn l’crttreprife d’ainbDvfc,amp;'cc qui luyaiiint 171.111 cnc prifonniernbsp;Caftclnau fait le proces au Chancelier vliuier ’’ 2îonbsp;Baron de b garde traiftre couard,Äc malheureux 3:8nbsp;k Baftard du cardinal de neudon mal traite par ceuxnbsp;de guifènbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;114
Bazin procureur du roy à blois haraneue dodement 646.AC.
iugement de Dieu fur Bertrand garde des féaux 8^car dinalnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' h ’
impudence de Bertrand iouant deux perfonnages 30 bBigue feruiteur de larenaudie fubornépar ceuide
185
Boiuin fecretamisdu màrcfchal de brilTac, procureur
de butin I ' gt; ift
laBorùe (oula Bro(re)exempled’vne fmgùliere con-
' ftanec nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•’ ’ ¦'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;580.591.
Bouchard chancelier du roy de nauarre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;41
Bouchard vend fon maiftre devant qu'on luy euft parle
de l'acheter (Sot. eferit au cardinal de lorraine à ce-fte findoa.fes menées,fon hypocrifie,amp; par qui pra
Ccc
IN D IfCE.
Ictra'tftre boucha« prifonnici* volontaire lt;5x5 Bourdillon gouuerncur en piedmont acquiert la mau-uaife grace de. ccpx de guife., pour parler irop harTnbsp;dimcntnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' .j .u 'rr
Bourdin procureur general eft contraint de louer ceux de la religion qu’il perfecutoit .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. -^6
Bourj IC feiiefchal du valcntinois, affcdionnc à la religion nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;''nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, gt;i 291
laMxfondeBourjacpillccparmaugiron . J z B ' agçlonne conlèillerau cliaftelec, payé de ficipeines
75 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i‘gt;:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- t ¦.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*1 i _
la Broftc enuové par ceux deguife, pour faire lagoer-quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rft. ZJl
1 te endcoflc • nbsp;nbsp;nbsp;. i ?¦. b
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C, Aille preftrf renié4lt;uuiceùcamp; bourreau du baron de la garde
Çalomnies clii âges contrecedx de larcligion 78,amp;g. Cidomniçsnon moins faufles qu'anciennes, remifcs fusnbsp;, par ceux de guifenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;''.144
Çalotnniedigbcducatdinal delorrainc
Je Camus porteur de la remonftrancc à la roynemerc, en-qitcls dangersnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;''
Capel plaide pour ceux de la religion aux eftntsparti-culiersàParis -’•? t - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. tu quot;680
Cardinald'atmaignac traiftrcraiard,fefau’ue par les mareftsnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.l¦^¦-'^89
le Cardinal de bourbon inftrumentdc la pipfcpour amener fes frères au filé
-ocr page 783-LKD ICE
U Cardinal de lorraine fur prins en piillardife, fait remuer Ixcour à fon appétit.
le Cardinal en grande peine pour auoir demandé fa bonne auanturc à vn nécromancien 29 diligentnbsp;àpaurfuiurelcscôfeillers^u’il auoitfait cmprilon-ncr .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. jGji J, ; oi î”, làniefmc
Cardinal de lorraine taxe plaifammcnt par ync rime
C: , 'il
pourquoy le Cardinal de lorraine pcrfccutegt;çciix delà religion
l'ypocrttic effrontée du Cardinal de lorraine i. 81 Anagrammes fur le nom duCardinaldcIonaine 100nbsp;rufes du Cardinal de lorraine pour renie à fou but
108
•^fes du Cardinal pour vfurper la couronne ,,
le Cardinal de lorraine craint le fieur d’andtlot plus t quetous autres ...
liypocrifie du cardinal
Cec 2
-ocr page 784-INDICE.
?ie du Cardinal de lorraine nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;42^,amp;e.’
. le Cardinal rompt la rrefuejamp;pourquoy
maux comis par le Cardinal nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;465-,amp;c.
Cardinal de lorraine lion caché fous vne peau de re-.
ftlaire du Cardinal pour àuoireftc auxdeuins fondai ne fubtilité du Cardinal à mal faire
Cardinal detournon p'ourquoy rappelé de rojne Cardinal detournonprimat dclyon
le Cardinal de tournon tcnrcmombrnn fon neuen489 Cardinaldetournon confeillierpernicieux
Carouges èfclaue de ceux de guife Caftclnaubaron .homme digne d’eternelle mémoirenbsp;217 fa refpôcc notable àl’arrogace du duc dcGuifc
les Catholiques mcfmes de France refufent l’inquifitio d’efpagne
Champs capitaine en l’cntreprilè d ’ A mboylê
'les deux frères de Changy prins prifoniers par leur coufin,amp; pourquoy *
l’empereur Charles V. à deftruit la terre pour enrichir la mer
Charles V. empereur procure le concile
Charles d’albiac minière de tours
Charles d’albiac harangue doftement aux eftats particuliers d'anlou nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, *55^
' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charles
-ocr page 785-INDICE.
Charles truchct capitaine,eut la teftc coupee de Ion ef-pce propre par vnieune pay fan.
Chaftelus abbc de la roche fauorilc ceux de la religion
Cheuillon portefaix à romans, exemple de foy amp;con ftance finguliere
les anciennes Calomnies amp; cruautez contre les chrétiens releuecs notoirement en France
Claude dauidtcfmoîapoftécotre ceux delareligiô yi Clermont lieutenant du roy en dauphine,mal voulu denbsp;ceux de guife pour ne leur tftreefclauc 295nbsp;Clermont defmis de fon gouucrnemcntnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;478
Coccjucuille capitaine en l’entrepnfed’amboyfc
Commiffaires du châtelet de paris,pillards
Combat des plumes des innocenscô:rc les glaiuesdcs tyrans
Commiflairesdclcguez pour faire le proces au prince de condé
le remede d’vn Concile general n’et pofsible auiour-dhuy
Conciles de cinq ans en cinq ans entre les anciens 530
quelles chüfes requifes auant que d’aflcmbler le Concile national
la fumée d’vn Concile icttcc par le pape aux yeux des fran ois pour les esblouyr
CondamnatiQ à mort cóelue contre le prince de condé 696
Ccc î
I N D-I C E.
contre-rufe du Conneftable pour gaigner en perdant foneftat de grand maiftre
le Conneftable en querelle auec ceux de giiifc
le Conneftable plus auife que les autres, Ce tient fur fes
mauuaifes confciences s’affeurent comme elles peuuct
quot;9. mauuaife Confciencen’eft iamais aflcurecnbsp;la mefehante Confcience fe iuge foy-mcfmenbsp;mefebante Confcience n’cft iamais aftcurcc
Confeil priué comment drefté fous François II.
Confeillers ad idem
Confeil pernicieux du cardinal detournon, rnais don
•né trop tard
681
Côfeils defelperczjcmpefchez de dieu par vne femme Coulcillcrsd'j cbafteletdcparis,pillards.
Confeillers du parlement degrcnoblc clclaucsdecciix de gnife
Confeilliers du parlement d'aix, iniques tout euidera-
ment
309
Confcilliersdc paris commis pour faire le prççcs au
prince
t M D I C E.
prince de condc
fondement du different de ceux du Contât de veniffe contre k-pape
le Conte de tandefageamp;difcret capitaine
exemple notable du côte de fancerre, refufant ligner la mort du prince de Condé
Cordelier fediricux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- j¦
Couftume louable,rompue par la royne mere 28 Crimes quels emrans en France du tcmpsdtHenry II.
.
Crimes touliours confelTcï par les ty rans,iamais corrigez ni chafticz
Dauid moine,ayant fait du chrelHen, dcuint apo-ftat,amp; comment fut chalUé
Demochares forbonnifte inquifiteur,amp; fc’s menées,cotre ceux de la religion nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;69,amp;c.
Defaillans,diacre de l’cglife réformée à valence, amp; Ion zcle
Defeatschambclan amp; fauorisdu roy de naüatre,trai-ftreàlbn maillre
Deflcinsdcceuxdcguiredefcouucrts
terribles deflcins pour mettre tout en confufton vn Diable empefehe l’autre, quand ilplaift à Dieu
734
Ccc 4
-ocr page 788-INDICE.
Dieu fait parler les petis, quand les grands fetaifenc
5^
Dieu parle aux fourds,qui en empirent ; nbsp;»•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^4
Dieu comment s’oppofe àceux deguife nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I05
Dieu fc lert des vices mefincs de lès ennemis pour deli-
orcrlcs liens
Dieu fc fert quelquesfois de nos folies amp; comment 288
Dieu comment fe fert des pcrfccuteurs
Dieu fe fert des fols quarrd il luy plaid, pour expolcr en rifceles plus rufer du monde
Dieu coraincncc à rompre les filez tendus aux innotés ƒ33.
Dieufaitparler lesmefehansquand il luy plait,aleur propre ruine
Dieu renuerfe lesconfeils de ceux deguife
Dieu frappe vn autre coup fur la tededeceux deguilè
Dieu rompt les delTcins de ceux de guife, par leur outrecuidance
des Droits que la roincd’cfcolfe peut prétendre furl* cOuronned anglcterre
Dubourg,voyez Annedubourg le Duc de fauoyc contraint par les fuppods du papf dCnbsp;guerroyer fesfuictsàcaufe delà rcligion,fansyâ-u uo r en rien profiténbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3^®
Duc de montpenfier aueuglc par ceux de guilè lcDucdeSauoye,commentamp; pourquoy folicite p’fnbsp;ceux deguife
-ocr page 789-INDICE.
le Duc de fauoye pratiqué par ceux de guife aux dcfpcs du royaume
Duc deguife,voyez Guife.
vie delà Duchcflc de valentinois
la Duchcflê de guife condamne fon mary amp; les fiens 2^5
Du lion,confcillier à paris.cfclaue bourreau de ceux de guife
E.
E Dit fort rigoureux contre ceux de la religion ni Edit fur le fait de la religion
Edit contre ceux de la religion
Edits fur la prouifion des offices de judicature à quel le findreflez
commencement des Eglifcs'reformecs en dauphine, a-ncc infinis empcfchcmcns
les Egides le fians en vn feul dicul’innoquans,fontga-renties par fa 1 Cille puiflânee
Eliüabeth fille de henry 11. par qui menée auroyd’ef-. pagne,amp; aiiec quelleslolennitez recfue 136,amp;C. Elizabeth royne d ngleterre refifie à ceux deguifci68nbsp;les Enfans de ce ficelé, plus auifez que les enfans de lumièrenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;joz
l’Enncmv delacouronne de France appelé à ladefenfe de la tyrannienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6«
¦ ä 'I
t
-ocr page 790-/ INDICÉ.
Entrepriïcd’amboylc,voyez Amboyfe-
Eiîtreprifcfur lyon par leieiincmaligny comment cori dune,amp; qu’il ch auintnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;57O,amp;c.
Elnrcpiife commilc au màrefchal de termes,rompuà de Dieunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;j^O
Entrcprifcs bien d reHccs 5lt; mal celees, ne vîennentà ef
fed.
Entrcprifcs trcfmcfcbanrcs Eüat du roy fur quoy fondénbsp;deiioir amp; fidelité du tiers Eftat
effort des Efiats de fi ace, fc fentans cftouffez par tyran nienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' 98
t'efinoignage dephilippc de cômines,touchât l’aflem-
bleedcî Eftats
208
qnec’efides Ertats,amp;à quelle finilsdoyuent éftrèaf-7 fcmblcz nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^9
inconucnicnsqui auicnnent pour n’afTcinhier lesEfiats 543. vtilitczqui procéder de ladite conuocatiô $4^nbsp;couhume d afTcmbler les Eftats obferuez en frâce depuis onze cens ansnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;547
rcfponfeà ceux qui n’approuuctl affemblee des Eftats V47
Efrits particuliers de France s’oppofent à ceux de gui-
Eftat s d’anjou mcitct vnc efpinc au pied à ceux de gui-
Eftats de l’ifte de France à paris
commcucctncnt d’allémb te d’Eftats quel nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;$64
VEucfquc de mande, confcillcr du roy de nauarre 41
INDICE.
l’Euefque d’amies enuoyé en EfeofFe par ceux de gui-
(c pour y feduire ceux delà religion
Euftace de la porte confciller abiure la religion 56 fentence contre Euftate de la portenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’45
Exaftionmal demandée St pirement employee 27
toute exeufe fu(peétc quand elle precede l’accufation 5“
Exemple conforme a ccluy de la femme de pilate 224
F.
DV Faut conseiller prifonnierpour la religion 6$ fentencecontre du Faur confeiller
fcntence contre deFoix confeiller
exemple dclaFoy catholique romaine
Foy cat holique rom tine quelle
FrançoisI en quoy digne de louange
prediftion de Francois I.touchant ceux de guifè 110 François I.ennemi des forbonnifics
François Il.par qui amp; pourquoy enuenimé dutout con tre ceux de la religion
François 11. cfclaiie de ceux de guile
bonne amp; louable intention du roy FrancoisII. 52t entreedu roy FrançoisII.àorleans
tort irreparable fait aiiroy cnluy faifant violerfaparo le
-ocr page 792-INDICE.
Frâçois I I.difcîplc du cardinal,amp; commet cndoftrîiiC 6ï9
François II. frappé en l’oreille qu’il auoit tn p fermée aux plaintes des innocens
Frâçois 11.amp; le» beaux veux faits peu auît fa mort 736 François I J.combien vefeut amp; régna
FrançoisdeS Paul miniftreà montelimart,homme do de
G
^Abcllcdufel
'^Gcneucmenairee par ceux deguife. , qx-J Gcnly exemple d’vne girouette tournee à tous vents
George renard apoftat puni par vn merueilleux iuge-mentdeDieu
George renard lefmoinapofté contre ceux delareli* gion
GillesTaulas miniftrefauant amp; diligent
Greficrsbotichii rs du peuple
Grimaudet adiiocatdu roy harangue doftement aux eOats tenus à angers
Groflot baillif d'orleans emprifonné fans aucune appa rencede raifon
conftancc de Groflot combatant la malice des tyrans 629
Goflot baillif d’orleans deliurc de dieu
Guerre malheureulè en clcofle procédant de l’ambitio de ceux deguife
ifluc de la guerre d’Efeoflê aufsi hontcu/è pour la fran-
• cc que malhcureufement entrcprife par ceux de guife
-ocr page 793-INDICE.
guife au nom du roy Guerre courre les vaudoisnbsp;Guerre ciuile en allcmagnc par qui drefleenbsp;Guillaume des autels cfclauc deceux de Guifenbsp;rufe de ceux de Guilcaufaitdeladucheflè devalcntt-
’fil
580
459
ceux de Guifes’emparent du royaume
comment ceux de Guife commencent à s’emparer du royaume
rufe deceux de Guifepour remplir leurs bourfes,amp;ac quérir la bonne grace du commun
rufede ceux de Guife pour faireteftèaux princes du fang
brau.tde de ceux de Guife au Roy de nauarre 47 tyrannie de ceux de Guife
rufe du duc de Guife pour mettre diuifion entre le prince de condcamp; l'amiral
ceux de Guife penfans auoir fait,fetrouueiit à recommencer
efforts de ceux de Guife pour s’emparer de la couronne
rufe de ceux de Guife pour con. enter le peuple- 141 contre mines de ceux de Guife ayans defcouuertl’cntrc*nbsp;prifed’Amboyfenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.0.1158
rufemerueilicufe deceux de Guifeàfefcruir d’vnbon confeil tout au rebours de l'intention de ceux qui lenbsp;donnoyent “
le duc de Guife dcclaité roy quant au pouuoir parle
-ocr page 794-INDICE.
roy mcfmes |
178 |
legende de ceux de Guife |
200 |
fureur horrible du duc de Guife |
2Ilt;Î |
fureur du duc de Guile |
222 |
ceux de Guife fe dec airenc rois |
222 |
tyrannie de ceux de Guife |
241 |
lettres de ceux de Guife cotre ceux de rcntreprifc d’am | |
boyfe |
24Î |
fruits de la tyrannie de ceux de Guife |
246 |
menees de ceux de Guilè pour n’encourir la haine des cftrangers
ceux deGuifè veulent introduire en France l’inquifition d’efpjgne
rcfolution prinfc par ceux dcGuife de ne refpondre par efcritàlcursaccufateurs
pratiques de ceux de Guife en alemagnc aux defpens f du roy
rufe merucillcufc de ceux de Guife pour defcouurir leurs contrtpartifans
legende de ceux de Guife nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4X4.amp;C.
préparatifs de ceux dtf Guife cotre les princes aux def-quot;’’'perfsdu Roy «
rufes de ceux de Guife pour fc m iintemr
pipce de ceux de Guifepour ruiner leurs ennemis 5^^ rüfësdcceuxde Guife
effaÿ de ceux dcGuifc pour auoir le prince de code fans coup
-ocr page 795-IND IC Ji.
coup frapper nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;597
menaces de ceux de Gui fc changées en flaterie,aux 4cf-pens de la foy Royale nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;599
Confeience deceuxdeGuife nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦ a ’ 600
exploit de ceux dcGuife pour faire les efla« executcurs de leur mefehante volonté'contre les princosgt;ri Âinbsp;fuies de ceux deGuife pourcôteter qlqucs princes lt;gt;14nbsp;brauade de ceux de Guife contre les princes cnrrans à
Orleans nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* * ; ( '^9
rufedereuxdcGiiifcaux defpensduroy - ! I yt' fîii côftftlsitv Jheureux de ceux d^ Guîfe cotre groflotjjifnbsp;audace effronrec de ceux de Guife pour fc fcruurdes c-
HncsJpou'rriifoerleftat du royaume nbsp;nbsp;nbsp;.1
rufe de ceux de G li’e pour garder qu’aux cftats ne fiift • auconfanent parle dclireligion.
moyestmus par ceux dcGuife pour s’afTeruirlcscftats dernier préparatif de ceux de Guife pour Icxecotio denbsp;leur» dépeins /' . ,
ceux de Guile Ce rcbecquent contre Dieu, encor que le ?•' roy fuit frappé^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“5^11,7^0
a'qcaix de.Guifcontrecotwseala maladieduroy cndurciflciTient de ceux de Guife contre Dieu • 737nbsp;ceux de Guife rciettent fijrfPan’ois 11.tout le mal 751nbsp;mcfchantecof^fiîjenDedcceiwi de Guife ‘••‘( 755nbsp;jCeux de Guife fauuez contxedtàr efperancc 754nbsp;ccux'deGuife par qui maintenus 7(^2.leur ingratitiidenbsp;enuers le toy dcfunftnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;là mtfn-.c
-ocr page 796-a N.DIC E. H.
T T Arangoc de charics de marilbe digne de perpetu-elle mémoire
belle harangue en raflcmblec des eftats d’anjou
U Hayeconletllcr prifônnier amp; pourquoy
Herman i tafHn gentil-homme feruitcur de laroync mere,tort affectionné à la religion
Herman traiftre notable ¦, j..i Henry I l.quel princenbsp;Henry 11 s’eftoit rcfolu de chaffer ceux deguife
687
6
8
dcnauarrc
d’où eft venu ce mot Huguenot ¦ if’
I
J Arnacionfeîllcrdurôydenauacre
Hiftoire d’anne du boiirg amp; autres confcrllcrs en^pn-.'fonnez pour le fait de la religion ,, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;?!
Hiftoire notable d’vn iugement de Dicufur le roy d’ef pagnenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r. -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;63
Hiltoire du gantier 8f de la borde, homes du tout con trairesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. »1. m $76
Hiftoire notable d’vn gentilhomme, parlant au roy
‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il ƒ09
? T
Juges pillards à Paris, amp; leurs brigandages lulian ferme efpion du Cardinal,tuénbsp;lufnes publiez anciennement, quand il y auoif
’S ce Ve
j86
254
77
114
roone
Lettres à la roy oc mere
Lettres à la royne mere nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' j 7
Lettres patentes du roy contre l’entrepri/è d’amboyle T ‘78
Lettresdcl’eglilèdeparisàlaroynemere lt;Î5 Lett res gracieufes de ceux de guife au prince de condé
Lettres du vidame de Chartres caufe de fa mort ,n $01 L’holpital chancelier prudent à merueilles,mais malnbsp;obey,amp; contraint de ployer au vent a;
Ddd
-ocr page 798-INDICE.
» f S.Louys roy defend de porter argent à ronjenbsp;Louis douziefme pere du peuple 546. vaillant amp; heureux en guerrenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;549
Louyfe de fauoye quelle femme nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S
Loy falique excellente nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4i5.4iJ»amp;c.
quelle elVla lin de la Loy
. .
MAgicien confcillier de ceux de guile la Magie ruine la France
Maligny l’aifné gentil-homme prudent
Maliguy ,c ieune fait entreprife fur la ville de lyon '570 ne faut faire Marchandilèdescho'és fpirituellcs 535
Marefchal debnlTac comment acheté par ceux degude ^6. s’empare des biens de groflot
jugement de dieu Fur le Marefchal S.nndré' 17 Ma'eichal S-tndréefpion de ceux de Quilc 39^. ingrat amp; peruers 497 lion affamé moqué des 1; onnbsp;nois 583 diligent ntiniftre de ceux deguilè 591nbsp;Marefchal de termes enuoyé pour s’accager le royay-' mcdenauarreauccl’efpagnolnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;730
Marefehaux de france à la deuotio de ceux de guifè 59(? (Marillacaduocat trahitdu bourg en plaidant pourlqy
35
Marillac archeuefque de vienne fort doéle,amp; fabelle
Marquet procureur de valence amp; lôn zele
Marquer pendu pour la religion
Martin Ihommet pendu pour auoir vendu vnliureip-tiiuléletygre
Martyrs de ielus chrift à paris
Mar-
-ocr page 799-INDICE.
Martyrs de iefus chrift exécutez en dîners lieux 123 Martyrs de iefus chrift à valence amp; à romansnbsp;Matthieu d’autrinc dctcftable traiftre cnuersMfvmnbsp;brun ^88. aucuglcdininemcntnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r 5^0.
Maugiron cfclaucamp; bourreau de ceux de guife 297 fes trahifons x99.too. butine ceux de la religionnbsp;à valence joi. appelé le pape bougre 300. pillenbsp;«eux de la religion à romans apres s’eftre petiu-ré 30). friant du pillage de lyon 580. bon pelcheurnbsp;encan troublenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..nbsp;nbsp;nbsp;_72j
Maxime ch fait d’eftat quelle nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Mazercs capitaine en l’cntreprifc d’amboyfc ,71.
prifonnicr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;:o3-) Î174
Mçnfongcs eftranges du cardinal
Icsmcfchans efleutz cuident rien ne leur eftrcim* pofsiblenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•gt; atï
les plus Mefehans, quand il plait à dieu,nefonCpasr tout ce qü’ils veulent . (i 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;éjs
les Mefehans aueuglc^ content fans leur hofte 730 Mets aHuiettic au cardinal
*Ugcmcnt de dieu fur le prelîdcnt Minard
Min iftredc S. germain en piedmont brufté a petit
les Miniftresfontttmonftrâcc au roy de nauaxtç 45 les Miniftres de l'cuangilc à valence deçapitc;Zy,}O3nbsp;Mirabel gentil-homme aftctftionnc à larcligiq ,292nbsp;Miracles jiotablesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;321/322
Moines de pignerolcn piedmot ennemis iurex des vau Ddd 2
-ocr page 800-INDICE.
dois nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jSî
Mombrun gentil-homn e dauphinoisamp; (es faits héroïques 475. amp;c.
Mbmbrim aflailli à droite fe monftre toufîours conHat 489nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,
Mombrun afTailli par la motte gondrin ^69. eft menacé par ceux de guife 583. ftratagf me notable 584 fa retraite,amp; de fa fcme,côduits de la main de Dieunbsp;au trauers de terribles dangers 587. fe fauue en fuifnbsp;fé 591.
Monluc eucfque de valence enooyé en angleterreif en efeoflèpour le feniice de ceux de guife 184. efclaïcnbsp;dcceuxdcguifè zço. aide à ceux de valence quandnbsp;ils n’en ont plus afairenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. joj
Mort eftrange du Chancier çliuier
Mort cruelle de mouuan J’aifné
Moruillicrs refufe d’cftrç chancelier, amp; pourquoy 228 la Mothe capitaine vaillant
la Motte gondrin lieutenant du roy endauphiitcqucl ’¦pérfonniige 478. pcrfccute mombrun enfaucurnbsp;du pape 487.nbsp;nbsp;nbsp;pacifie auec Mombrun,puis lliy
rompt la foy 491. accourt an pillage de lyon 58a. fa retraitehonteufe
lesficursde Mouuans en prouence amp; leurs' dcMrte-tnens nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. , o.-. quot;j '
Mouuans. le.poifné exemple d’vn capitaine harai prudent,amp; merueilleufemcnt bien obey - - 51 s.^tjnbsp;Mouuans s’cxcufeamp; pacifie auec le cotitc détande '^6nbsp;Mouuans pratiqué paÿfeducdegnift'luy^^’^^i^'^'''’* ¦nbsp;ponfe
-ocr page 801-IND I C Ë.
ponfe digne dememoiréà jamais
N.
le duc de Nemours trompe par ceux de guifè qui
1 uy font fauflèr fa foy duc de Nemourspeufoucieux defnbsp;contre la mauuailèviç des Nobles
d6S,
la Normandie reçoit la doftrine.del’cuangilc •
O.
liberté feruiledu chancelier Oliuier
''ic du chancelier Oliuier defehitfree en fa prefcnce 2iji Oliuier chancelier iuge des innocens execute le pre- Inbsp;mier par vn terrible amp; cuident iugemét de Dieu 225nbsp;Oliuier comment recompenfepour auoir prcltc fa cô.-
Ddd J
-ocr page 802-IN D IC E.
executec auant qu’en rien fauoir '
P.
parque! moyen la fplcndeur des Parlcmenss’eftefua-nôuie
procedures du Parlement de paris contre 4. conlèil-.liers compagnons de du bourg
P arlement d’aix efclaue de ceux de guife
le Parlement de Paris manifefte inftrumcnt de la ctuaU ré de ceux de guife *
Patience dife rette de ceux de Tours
Paul 3, pape faint de procurer quelque reformation en O Eeglifc
Perfecuteurs font comme des foufflets pour allumer le feu de la parole de dieu
gt;1
Perfixutions contre ceux de la religion
le Peuple fram^ois abruuc de calomnies apres le fait d’a boyfe
moyen de tenir le Peuple obeilfant
Peuple de francc comment vendu
Pliilippesroy d’efpagnedeftruit la terre pour enrichir ' la mer
Pillards dcuicnnent couards à la fin
Plaintes du peuples où,amp; deuant qui doyuenteftre examinees
Pkiiläntcric notable contre ceux de guile ‘
. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;difcoiirs
-ocr page 803-INDICE.
dilcours delà Planche home politique deuant la rcynè mere touchant les afaires du royaume J97.J98 amp;C.nbsp;Poetes François pour la plufpart inftrumés d’impictc 7.nbsp;horrible iugement de dieu contre Ponlenas auocat dunbsp;roy 495. apodat amp; grand pillardnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;304
ceux de P. agela rticn: Ihzparleroy
Prédirions contre lia Fiance par trop certaines mainte nant
Prélats comparez aux gens de guerre
Préparatifsncccflaircs pourraliemblee du concile na-tionnal
rufesdu Prefidentlifct conti e ceux de la religion 74 Plaifant trait contre le Prefident de tours
Preftres chalTcz d’elcoflc par l’ambitiô de ceux de guife
^•ces desPreftres taxez par vn catholique mcfmes 661 Prince decondéenuoyccnflandres,pourquoy 2$. s'epnbsp;pofeà ceux de guifeamp; cornent ii’]. famapnaniminbsp;te 166. 621 facôftance 185. fa prudence admiablenbsp;Z30.condamne ceux dcguilccn Icurpreknce 23$.nbsp;contremines dictliiy contre fesenntmis 260 .dcl-quels il euade le file pour vn temps 393 faconftan-¦ ce au Fait de la religion 395688. fa refponfema-gnanime contre la tyrannie de ceux de guife 599nbsp;ilcftconftituéprifonnier.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;622.
Ddd 4
-ocr page 804-INDICE.
amp; condamné auant qu’eftreouy «fSy.i! rcpoufle ti uenu-ntl’aflautquilôycftliuré 6^0. fait leprô-^nbsp;CCS à fe$ parties ôqi.cft deflincà la mort 6^^nbsp;honnelle moyen de débouter les Princes du fang 24
Princeflede CondétrcfTigçamp; magnanimedame 608.
Prifortniersen grand nombremenezamp; crucllcmentc-
*ccutcz à amboyfc
Procedure juridique du fécond prince du fang (defaillant le premier; contre les tyrans
Procedures contre ceux delà religion yo.contrelescô fcillers compagnons de du bourg 95. contre le prinnbsp;ce de condé,auant que venir à la formalite de iufti-renbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- 6iT
ProteOation contre le concile,pourquoy^ faite parle roy henry '
l’roucncereçoit l’euangile, amp; l’cftat descg’ifcs d’icelle
^r)tS,SCC.
la Prouidcnce de Dieu fait qu’vn bien qu’on vouloir te nircachécft publié
exemple de prudence lui Etant contre la fineOc
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p Aunay capitaine en I’entrcprife d’amboyfe prins Vv prifonnier i74.gchcnné à am boy ftnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ily
Reformation de I’tglifc à qui commife par Ic cardinal
Religion de ceux de guile nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;loj
fondement des doléances de ceux delà Religion cotre ceuxde guife 340 comment ils s’oppofent aux defnbsp;feins des peifecuteurs 390. fondement de toute lanbsp;refinance par eux préparée contre ceux de guife amp;nbsp;les miniftres de leur tyrannienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;405 '
Religion que c’eft,amp; quels font fes t ffefts 517 Religion fert de prétexte à ceux de guife pour attrap-per les princesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;600
Remedes pour obuier aux feditions amp; guerres ciuiles 34^
Rcmonftrance des minifires au roy de nauarre 45. de ceux delà Religion à la roynemerenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;339
^cmonftrancc au roy de nauarre amp; autres princes du fang,pour la deliurance du roy amp; du royaume 40^nbsp;Remonfirances notables aux princes auant leuremprinbsp;fonnemenrnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;604.605
Renaudie efieu chef pour appréhender ceux de guife 129.130,JVc.lbn courage mci ueilleux 165 la mort mjgnanimenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;184
Renouart elclaue de ceux de guife nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;613
cquefie de ceux de la religion prefentee par l’amiral 520
Rciponfeaux calomnies du cardinal nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;249,8fc.
Rcfponfeaux calomnies de du tillct,touchantla maiorj,
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téduroy
Richelieu möinc renié amp; fes vertus
jî»
quelle confiderations doit auoirvnRoy difference entre vn Roy amp; vn tyran
authoritédu roy fur la reformation de la mauuaifevie
des prcftres
658
Roy d’efpagne follicité par ceux de guife, amp; pourquoy
lt;537
Royde nauarre,parqui gouucrné 12 trompépar foymcfinc,trahi desfiens,amp;mocquédc fcsennemisnbsp;40 artifices pour le dcftourncr de fondcuoir 4?nbsp;eft exhorté de faire fondeuoir 45 fesbcllespro-mctfes 46 famauuaifchonte 49 fcs dctfcinsi-nutiles. 52 eftaufsifageàfondcpartemétdelacournbsp;qu’à fon arriuee 62 eft paye de la mcfmc fumeenbsp;dont il auoitrepeu les autres 91 il execute la com-mifsion de fes ennemis,pendant que fon frere tia-uaillcpourl’eftat 1^5 exeufefon frère par vnefagenbsp;amp; graue refponfc 597 eft trahi comme dccoüftu-mc 600. amp; prifonnier non gbei es autremet que fonnbsp;frere 622 ilcfchappede pluficurs morts par le feulnbsp;moyen de Dieu 707,amp;c. ruiemcrueilleufe pournbsp;fc desfaire de luy 725 falafcheténbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7*^^
Roys mineurs en francc,comment gouucrnez nbsp;nbsp;nbsp;414
I K DICE.
par quels mbyens la Roy ne mere s’eft emparecde Pe-ftat du Royaume 9 premier degré par lequel elle eft montée,amp; la monarchie françoifedefcendue lînbsp;comment elle traître le conneftable îj fon artificenbsp;pour entretenir amp; perfecuter tout enfcmble ceux denbsp;la religion 55 fes deportemens du temps défitnbsp;fterilité jy fa rufe 53 elledefcouurefoncœurnbsp;66 commande qu’on pcrfecute ceux de la religionnbsp;efclauedcceuxdeguife 148 fes rufes con-trel’amiral 256 gratifie à mouuans,amp;par autresnbsp;lettres commande qu’on le tue pi fa fubtilité,nbsp;pour auoir toufiours deux cordes à (on arc, amp; payernbsp;Ccuxdeguifecn vn befoin 356 elle faint de vou-loireftre inftruitccnlareligion 33') defcouurenbsp;fon naturel 349 elle amp; ceux de guife liguez dc-rechefipour s’entretenir mieux que lamais 388 fanbsp;«Xife pourdefcouurir leconneftablenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cllcfa-
uorifc entièrement ceux de guife 4*1 lacon-fciencc 600 fa dcfefpcrec hardiefle conduite par ceux deguife pourentretenir la confufion en fran-ce amp; s’en faire maiftrefte 740 elleeft efpionnenbsp;du cardinal 727 par quel s moyens empefeha quenbsp;iufticcnefuft faite apres le decez du roy 758 fonnbsp;confeil fuyui depuis,pour s’ntrctenir en fon vfurpecnbsp;grandeurnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;760
fon ingratitude entiers le roy dcfunlt;â nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;762
Kufl’ingcs, orfi:urc,apoftat,pcrfccutc ceux delareligiô 68
S.
S Acre du roy pourquoy auancc par ceux de goife 33 defenfede dôneraux pauurcs durât la reception des
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. «
• .S acremens nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; r j 'I
prinfc de li S igue,komme leger,qui fut caulc de beau-
plaifant trait de Scchelles,gentil-hoinme picard, cotre deux forbonniftes
Senefchal de poitou, comment procédé contre ccux.de la religion
Sergens karpiesamp; griffons du peuple
Simon brofsier miniftre de loudun,refute les erreurs de
. 250
554
Simoniaques
Sorbonnilles payezdeleurspeines,amp; quelle opinion le cardinal de lorraine en auoit
les Soucelles d'anjoij,gentils-hommes vaillans
Stuard el'col1ois,cruellemct traite par ceux de guife 114
TAuannesfauoris de ceux de guife
Tcfmoinsapoftczcontrc ceux delà religion de
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lt;le Thou prçfidét de pai is.cfclauc de ceux de güîfe 69z du T niet flateur dcteHable,coniurât cÓtre fa patrienbsp;rendtffmoignageà'ceux delàrcl’gion y/l èftnrnbsp;dâgrr pour auoir bien fait 574 deuicnt efclaue dunbsp;cardinal !on ennemi, amp; luy cômunique les fecrctsnbsp;du royaume 375.de fon premier meftiereftoitnbsp;foliciteur des proces de la renaudie
Vegli'c de Tours prelèruced me façon efmerutillwle
Trahifon cotre mombrun, au lieu d’cftrechaftiee,êftf3 uorilèedeceux deguife 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^568
quot;ï'rahifon deteftable contre mombrun nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' 5^.^
'ï'raiftreauçuglédiuinement quot;^raiftres font volontiers couardsnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦ Hn
'Ttouilbs aduocat,chargé auecfesfilles,dc viValnes'ç4-lomnîcs.feiuftifie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' •'85
quot;Cruchon prcfident de grenoble,efclaue de ceilx de gnifc' 301 remplit fa bourfe du bien de ceux de lanbsp;religion du dauphinenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, , 'T 304
„tuteurs eftrangers des rois, rcietiez par la ^loy fiihque ^yrarmiedeêeirxde’^at/c ¦ nt
Tyrans feferuent des edits pour attraper ceux qui
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s'y fient nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦ 165
Tyrans renuerfeurs d'eftat nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I47
les Tyrans de fr.ance veulent refifter àdicUitnais en vainnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7iQ-7it
V.
X ZAlcnccreçoitl'cuangilc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r ,• j, 187
1 V VaHdoisalIàillisparleducdefauoycjCommét fe défendent 581, amp;c. exemple fingulier de leurnbsp;. intégriténbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦•-r.nbsp;nbsp;nbsp;quot; ,i 584
de Vaux efcuyer du prince de condc, prifonnier i}i
la Vérité tant plus elle cft prcflcc tant plus fort Ic-uelatcftc
Vérité fait parler fon aduerfaire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;560
plus la Vérité cft combatue,plus favidoirc eftglo-rieyfe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.p 648
cruauté excrcce contre le Vidamc de cha rtres
1^1 '
.Villegaignô cfclauc de ceux de guifcj Sc Ces fottifes
Villemadon fes lettres à la royne mere }7 Villemongey amp; du‘pont,cxccutcz à. amboyfc 194.
•Vinay gentil-homme courtifan , trompe ceux delà
Voeu vrayement catholique romain
Voyage d’italic » pour qui entteprins » par le cardi-
Zcle
-ocr page 811-INDICE
•, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.' «t. »r »• r'V* I
quot; ’gt;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T. - '
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ZEle des catholiques romains nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ii4
Zcle indiïçi'cc , inftriirncnt fort proprc pour empcfcKcrl’œuurcde^icunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t ; ’i-l
Zcle des catholiques romains exemples du Zele catholique * 'nbsp;beaux exemples du Zclc catholique romain ƒ'
Zclc de la religion lomainê fur quoy fonde. j- 684 ƒ ¦ ; * ’‘‘T'
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C orrigez ainßles fiat!es efihsfpees en et-
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jur Lepremier nombre fignific la page, le fécond ^Xi la ligne. n u» * gt;ii
O nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Il • f-
Pag.j.ligne q.lifei qifeftrange» 7.i.ceus ii.i.dextrement iS.:J.
Xpartant ai.to. vouluft 27.14. confirmation ig.tpfuft ^ntr.comne. J ij.d’araottf» gt;-4.,.Cour'.4l!.!r$.U()uel ne sf.pNantueii 60.;9.raye»,nbsp;car ór.rg.rerourner 8o.i4.faitienceconfli^ II.,.dor,lalt;licà 1)9nbsp;rf.'Ceurtoific' ‘'142.» ^.feaudu confcil Tccrec ij^.g.cela iSo.ij.Villcgomnbsp;blain loy.j.fupplunc an.ii.coniiiracion, ;i.enrrrprire jip.i.ayetnbsp;14.!. dcfcouuerts 248.79. raye» le 249.16. nicfi:hanceceziqui »S,».}*nbsp;leur »02.11.l’rfperance .reuretéiiy.eull'rnc ,]i.»i.ult; }49-7’nbsp;bonnet j69.2j.d'ellre jyç.ô.de» ,J6. (.meinent fji.^.terret 4nbsp;bonté 4»;.7.aucunc 424. 4.iuftice{ 416.7. l.fait 4)2. ir.raycz Lenbsp;¦complices 4«9.27.s*il 474.21.reùrez 477.2;.lieutenant 43cinbsp;II. Guyocin 4S1.11.vérité 4tS.ii.Contac ji.du Sieur. 474..o.autretnbsp;49(.i. court 496.21. Ponrena, J .]¦)3. entreprendre 5'6.2S.pourroienbsp;)4j.i;.deniers ;4g;ii.femblent. yOf.n.Gonnor {70 S.eftoic (72.ll.acbenbsp;miqô pg-Ji-Maugiron (St.y.deVaupierre 594.2(.Ia; 6oS:i.fêmbloitiiSlt;nbsp;troùùeroit fiij.-.S.rayez futt i7.Groflot 647.;i. patentes 686 ipre«nbsp;marque» 69..io.Maiilres 7e4U].Oue yj^ji.diicrceior»
lai.i. .la ajj.;. s'arcaquer reccrché »40.29. trouuef