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ERRATA du fixi�me Volume.
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Bages
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1 Jtt
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Lignes. Fautes.
}jf r�i�ftrer
15 aux contre-forts ζ ou fait
ι rnolpnnage,
x�f de ces derniers
6 fe trouvent
2 elle ne rempliroit pas
%� du pendentif
� ζ8 des fcs parties
10 rnainenaut
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Corrections.
r�fifter
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aux murs de liaifo» ,
aux contre-forts |
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& fait,
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de ceux-ci
fe ?rou,ve
& elle ne rempliroit pas
d'un pendentif
de fes parties
maintenant.
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un bon Ouvrage
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un Ouvrage
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COURS
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12.
7|
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D'ARCHITECTU RE
"■CIVIL E..: > /:v:; |
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ARCHITECTURE,
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TRAIT�
�e la D�coration, Diflribution & C�nflrucliort
DES B�TIMENTS)
Commenc�
Par feu J> F* BiPMIi , Architecle du Ro�,
& Profei�eur de rAcad�mie^ Royale
d'Architeclure,
et Continu�
Par M. Patte, Atchite�e de S. A» S.
M*r le Prince Palatin , Duc r�gnant de Deux-Ponts; TOME SIXIEME.
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■.V-.- JL J^llW, - 7*
Chez U Veuve Desaint , Libraire s rue du Foin-S,-Jacques*-
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M. DCC. LXXVIL
Avtc Approbation § & Privil�ge du R&k
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A VANT.PROPOS^
ο υ
Pr�cis du contenu du cinqui�me Volume!
Apr�s l'Ordonnance des dehors d'un
b�timent & fa diitribution , dont il a �t� <]ueftion dans les Volumes pr�c�dents, ii convient de s'attacher � d�corer l'int�rieur de fes appartements. Cette branche de l'Art exige e�entiellement la pratique du Dei�in, Se elle eil fond�e fur les m�mes principes que Ja d�coration ext�rieure. Son vrai m�rite coniiite principalement dans la relation du tout avec les parties , &; des parties avec le tout. Il ne faut pas croire, avons-nous dit,, ' ; que ce foit la profufion des ornements qui fai�e la vraie beaut�-d'un appartement > le grand art eft de les repartir avec gout Sc avec difeernement, de maniere que l'Ar- chitecture paroiiTe toujours dominer , "�c ne foit pas accabl�e par la Sculpture. Mais en vain efp�rera-t-on r�ui�ir dans une d�co- ration , i� elle n'a pas �t� pr�vue lors de la diilribution d'un appartement, Sc i� ort n'a pas eu �gard � h> forme qui convient � chaque pi�ce, � la fymetr�e, aux enfila- des y � l'�galit� des trumeaux des croif�es * � la difpo�tion des portes 6c dus chemin�es % & en un mot � la hauteur des planchers | a iij
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ajjSr Avant-Propos.
car ce .n'efl: qu'en faifant marcher de pair
toutes ces confid�rations, en compofant le plan d'un b�timent, qu'il en pourra r�fiil� ter un tout accompli. A deffein de proc�der avec ordre dans
tous lus d�tails particuliers qui concernent la d�coration int�rieure d5un appartement, r nous avons commenc� par enfe�gner � profiler la Menuiierie , .& eniuite nous avons propoi� des exemples de portes, de croif�es», de chemin�es'& de diff�rens lam- bris, d�cor�s plus ou moins richement, pour faire voir les �gards qui doivent gui- der dans leur compoiinon. Nous avons «l'abord envifag� chajcun de ces objets dans le i�mple , en f�pprimant tous hs ornements , parce que , regle g�n�rale, il faut toujours s'appliquer � deffiner les nuds §L � d�terminer l^s proportions de chaque partie d'une d�coration , avant d'y intro-»� «luire de la Sculpture, i Del� nous avons expliqu� quel doit �tre
Je ftyle propre �. la d�coration de chaque pi�ce d'un appartement fu�vant fa deitina- tion, Ce n'efr. qu'� Paide du go�t, aiToci� &u r�ifonnement & aux r�gles, qu'on peut parvenir � le faii�r > c'eft par leur moyen qu'on apprendra �. faire choix des formes convenables, � cara&er�fer l'ordonnance particuliere propre � chaque d�cQration , |
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Ar a ht - Ρ R ο ρ ο fi y�j
ia�vant le degr� de richefle ou de imipli-
cit� qu'elle exige, foit � ra�fon de ion ufage* foit � raifon de l'importance d'un b�timent. Nous avons conf�quemment fait paiTer en revue la d�coration des veftibuies , des antichambres , des falies de compagnie* des failons , des chambres de parade, des gal�eries, des cabinets, dts chapelles & des efcaliers. Sans celle , nous avons joinc l'exemple au pr�cepte , & nous nous futur mes autorif�s des neilleurs modelles , pour �tablir par leur comparaifon le beau e0en- tiel de ces fortes d'ouvrages, & pour faire voir qu'on n'y peut parvenir que par une fage �c judic�eufe r�partition des ornements * & non en les prodiguant indifcretement t comme l'on fait aiTez ordinairement. Enfin , nous avons termin� ce que nous
avions � dire fur cette mati�re, par recom- mander de ne fe pas borner a �tudier nos pr�ceptes dans l'ombre du cabinet, mais de s'appliquer en m�me temps a m�diter fur place les d�corations les plus applau- dies , � def�iner d'une certaine grandeur leurs profils , leurs ornements , tous leurs d�tails 5 en obfervant, Si les effets particu- liers qui remirent de chaque partie, δε l'effet total qui refulte enfuite de leur accord ou de leur combina�fon: c'eil l� le feul moyen de h�ter les progr�s dans F�tude� ■ *' a m
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Vlij Ar Λ NT-Ρ ROP Ο S.
de cette branche de l'Architecture , &; de
parvenir � ion tour � cr�er du beau. Chapitre �. II. III. IV & Vvl
La troisi�me partie de notre Ou-
vrage embraiTe enti�rement la �onilruction des b�timents. Apr�s avoir parl�, dans l'In- troduction , de l'origine de Part de b�tir , �� des progr�s qu'elle a fait iuccei�ivement jufqu'� nos jours, nous avons trait� d'abord de la Ma�onnerie qui en eil la partie la plus importante , & qui comprend la ma- niere de fonder les b�timents , d'�lever leurs murs & de contraire leurs vo�tes. Le premier foin d'un ,,■ Architecte eil de s'appliquer �'conno�tre les diverfes qualit�s des mat�riaux qui ne font pas les m�mes partout , & qui varient fuivantles pays ou l'on b�t�t. Pour fixer les id�es, nous nous . �bmmes' appliqu�s � faire conno�tre les ma-
t�riaux que l'on trouve aux environs de Paris , & dont on fe fert pour l'ex�cution de Ces b�timents. Au furplus , dans les lieux o� l'on manque de pierres , & o�. il faiidro�t les tirer de trop loin , l'on y iuppl�e d'ordinaire par de la brique , qui cit une pierre artificielle aif�e � fe-pro-; curer par-tout, dont la cuiiToq 81 l'alliage * des diff�rentes terres propres � fa fabrica-
tion font toute h bont�. |
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Αν an τ ~ Pr opo s* �ai;:
Apr�s le choix des mat�riaux , ce font
les agents qui fervent � les unir , tels que le mortier & le pl�tre qui m�ritent la princi- pale attention, nous avons expof� en con- f�quence leurs diverfes qualit�s , leur pr�- paration , leur emploi j Se nous femmes m�me entr�s � ce fujet dans l'examen de leur constitution phyfique, pour faire voir ce que l'on peut efp�rer de leur dur�e, de leur t�nacit� , & pourquoi il ne faut pas les em- ployer indiff�remment en toutes occafions. Chapitre V� & VII
La maniere d'op�rer les fouilles des
terres, �c leurs tranfports , ainii que de planter un b�timent, fait la mati�re de ces deux Chapitres. La derni�re op�ration regarde plus particuli�rement l'Archite&e , & demande de fa part beaucoup d'attention pour fixer avec certitude la poiition res- pective des diff�rents objets d'un plan , !g� celle de tous i�s allignements. On n'y peut r�ufl�r qu'avec de l'exp�rience 6c que par le fecours de la G�om�trie- pratique. Le vrai moyen de ne fe point tromper eit, fur-tout apr�s avoir trac� un plan fur le terrein, de ne point n�gliger les v�rifications, &c de faire enforte que les parties s'accordent fans ceiTe avec le tout, & le tout avec les parties 5 c'eit par cet accord intim� qu'on obtiendra toute l'exactitude requife.
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M Avant-Propos.
Chapitre VIII.
La maniere-de fonder fuivant les dif-
f�rents terreins fait l'objet de ce Chapitre : il n'y a aucune partie de la construction qui exige autant d'attention.de la part de l'Architectes la moindre n�gligence � cet �gard, �tant capable d'op�rer la ruine d'un �difice. Il eil n�cei�aire , avons-nous re- command� v d'ai�eoir toujours les fonde- ments d'un b�timent jufques fur le -bon fond. Quand ce fond fe trouve �tre du tuf, de la terre franche, du gravier ou un roc, il n'y a pas de difficult� > mais s'il eft de mauvaiie conf�ftance , comme de laglaife, un fable doux 6c mouvant, un terrain ma- r�cageux , il faut s'appliquer alors � le confolider par art, en pla�ant dans le fond des rigoles des fondations, fo�t des cours de plateforme , foit un grillage de char- pente , foit un radier , foit des pilotis. Nous fommes entr�s dans les plus grands d�tails far ces diff�rentes op�rations , & nous avons expliqu� comment on s'y eft pris dans plufieurs occai�ons importantes, pour furmonter les obffcacles que la mau- vaife qualit� du foi parroiiioit apporter � la folidit� des fondements. Chapitre IX.
Ce Chapitre contient particuli�rement
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.Avant-Pro pos.. xj
les principes g�n�raux qui coniHtuent la
folidit� d'une conftrucHon. Apr�s avoir rapport� les proc�d�s des Anciens , nous avons parl� de l'efprit de la coupe des pierres , de la maniere de conitruire les caves, & fucceflivemerit de la b�thTe des murs de cl�ture, de face & de refend d'un b�timent. Nous avons fait remarquer que ces principes ne font point arbitraires, L� font au contraire confacr�s par la maniere de b�tir de tous les pays & de tous les tems. Ces principes font, que le fort doit fans celle porter le foible ; que l'�pahTeur des murs doit fe proportionner � leur �l�vation & aux fardeaux qu'il auront � foutenir ; que depuis leurs fondements jufqu'au fommet, ils doi- vent s'�lever en talud ou en retraite ■-, qu'il ; faut placer dans le bas les pierres les plus dures , tant pour mieux rei�fter aux far- deaux , que par rapport � l'humidit� & aux eaux pluviales 5 que toutes les pierres doi- vent �tre continuellement pof�es en bonne liaifon 6c coul�es avec de bon mortier ν & qu'enfin , pour emp�cher les murs d'un b�timent depouiTer au vuide en dehors, il convient de mettre d'�tage en �tage des cha�nes de fer avec des ancres, enforte qu'il r�fulte de la combinaiion de ces diff�rents arrangements , un tout de la plus grande iolidit�. Outre ces coniid�- |
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xly Avant-Propos,
rations, comme toutes les parties d'un mur
ne portent pas toujours �galement, & qu'il y en a qui fouffrent plus que les autres, telles font les en�ognures , les t�tes des murs, �c les endroits o� font plac�s les bouts des poutres, nous avons obferv� qu'il falloit s'appliquer � les fortifier de pr�f�rence* ce font l� les r�gles que nous avons d�velop- p�, & dont on voit fans cei�� l'application dans la plupart des b�timents. Chapitre X.
Il y eil queftion de la maniere d'ex�cuter
les foi��s d'aii�nce, les puits, les citernes,. les puifards, les bai�ins, & les ferres-chau- des,' tous objets qui offrent des difficult�s, particuli�res dans leur conftrudion , �c dont nous avons expof� les meilleurs proc�d�s. Chapitre XI, XII. & XIII.
Dans les Chapitres fuivants, nous avons
fait d'abord paifer en revue nombre de tra- vaux particuliers, connus fous le nom de legers ouvrages, & qui n'ont lieu, pour la plupart, que dans l'int�rieur d'un b�timent, tels font les plafonds, les cloifons, les chemi- n�es , les fours , les fourneaux : enfuite nous expliquons un proc�d� en ufage dans quel- ques Provinces de France , pour b�tir des niaifons en pif� ou terre graveleufe, au de- |
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AP AN T-P RO Ρ OS. XU)
laut de pierre, Sc enfin nous faiibns un d�-
nombrement des machines & dts �chafFauts ■qui fervent pour l'ex�cution des b�timents. Chapitre XIV & XV*
Le premier contient hs articles de la Coutume de Paris concernant les b�timents, qu'un Architecte ne doit point ignorer, Se auxquelles nous avons joint quelques expli- cations., pour en d�terminer le fens litt�ral dont on convient ai�ez unanimement. Le f�cond explique la maniere dont on
doit faire un devis de Ma�onnerie. On y voit une �numeration de la maniere dont doit �tre ex�cut�e chaque forte de con- ftru�tion } c'eit comme une r�capitul ation de tout ce que nous avons dit ci-devant fur cette mati�re, o� tous les objets font rapproch�s, & o� fe trouvent r�unies tou- tes les op�rations fucceff�ves pour parfaire la ma�onnerie d'un b�timent quelconque en fon entier, avec les �gards qu'exige la parfaite liaifon des mat�riaux, pour b�tir conform�ment aux r�gles de l'art. Apr�s avoir expof� dans le volume
pr�c�dent ce qui concerne la conitrucHon d'une maifon ordinaire , nous avons trait� au commencement de celui-ci, des conf�d�rations qu'exigent la pouif�e des vo�tes ? leur conftrudion, & les loix de la |
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I
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xlv Ar αν τ-Ρ no po s.
foiidit�. On y voit que la conitru&�ori �ft
un art tout de raifonnement, dont les r�gles d�rivent eiTentiellement �es principes , de l'�quilibre &; de la pefanteur^qui font des loix. de la nature, auxquelles eil afl�rvi tout ce qui exiite.Une vo�te, quelle qu'elle foit, �tant un compof� de v�uifoirs ou de pierres tail- l�es en forme de coins 9 qui font fufpendues en l'air, ces coins ne i�uroient �videmment �tre contenus avec foiidit� en leur place dans cette poiition, qu'autant qu'ils feront prei��s par les c�t�s, fuivant leur appareil ou leur tendance � agir, par une force fup�- r�eure � l'effort qu'ils exerceront pour tomber. Or cette force r�f�dant dans (es pi�droits ou fupportsil il refulte donc que, s'ils font par leur mai�e inf�rieurs � cette pouif�e , ils feront infailliblement renverf�s, mais que, i� au contrake ils font fup�r�eurs � l'efFort en queftion, ils contiendront L� vo�te , reiTerreront & arebouteront fes vouiToirs, de maniere � la rendre �n�bran-* lablej tel eft dans le iimple ce qui coniti- tue en g�n�ral la foiidit� d'une vo�te , �C d'o� vient il faut qu'il y ait une relation confiante entre fa pouiT�e <§c fts fupports,. Que l'on s'avife de n'y avoir aucun �gard , &; de tenir hs pi�droits , en effet, plus foibles que la pouilee ne comporte , fous pr�texte de les alieger , en fe r�fervant de fuppl�er � leur r�iiftance naturelle par des |
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Avant-Propos. »
moyens artificiels, 6c en violentant les efforts
des voufloirs par des liens de fer, alors ce ne f�roit plus b�tir f�ivant Part, & il n'y auroit plus de furet� 3 une cha�ne ou un crampon peut venir, foit � rompre par l'effort dit taffement, foit � faire �clatter la pierre dans laquelle il fera inf�r�, foit ( ce qui eil infail- lible au bout d'un tems ) � perdre de fa force par l'effet de la rouille, alors, au moment qu'on s'y attendroit le moins, on courroit rifque d'�tre enfeveli fous un �difice > c'eit pourquoi il eil donc important que les principes , qui fervent � d�terminer les dimenfions des pi�droits d'une vo�te, foient ians atteinte ; � il n'y a qu'en hs obfervant qu'on peut efp�rer d'aiTurer la dur�e d'un. Monument. Ce font l� hs grands objets iur lefquels nous avons principalement in- iiil� dans ce Chapitre. Apr�s avoir envifag� la pouff�e dans le
iimp�e , nous la fuivons enfuite dans {qs diff�rentes combinaifons , &L dans ibs cir- conftances locales : par tout nous faifons voir qu'il faut confu�ter l'appareil d'une Vo�te pour d�couvrir fa tendance � agir , &: par conf�quent vers quel endroit il con- vient . de placer la r�i�ilance. Nous nous fommes attach�s fur-tout � d�velopper les effets du tai��ment d'une vo�te lors de fon d�cintrement, qui eil le moment antique |
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xvj Ar α η τ - Ρ Ro p os.
Ane conftruclion , & qui demande tant
d'exp�rience&:d'intelligence pour �tre op�r� avec fucc�s. Enfin nous avons expoi� les moyens d'allier la pratique & la th�orie, pour fe conduire dans la recherche des vrais principes qui doivent coniKtuer la. foli- dit� d'une conftrucHon compof�e j recher- che qui eil Jabor�eufe, & qui exige une multitude de connohTances que l'on trouve difficilement r�unies j mais dont n�anmoins il convient qu'un Ar'chitedte,vraiment digne de ce nom , foit pourvu , pour fe faire honneur dans hs occaiions importantes qui lui feront confi�es. Dans les Chapitres fuivants, nous traitons
de pliiiieurs conrlrucHons particuli�res tr�s- eiTentie�les par leur objet , &c qui rencon- trent d'ordinaire la plus grande difficult� pour �tre ex�cut�es folidement. A cleifein d'�clairer ces diff�rentes mati�res , nous avons mis en parallele leurs proc�d�s ordi- naires, d'o�-nous avons d�duit des obfer- vations capables de guider , & d'emp�cher d'op�rer au hazard comme par le paii�.. Del�, nous d�veloppons les principes des
autres branches de la C�nilrtiction , telles que l� Charpenterie , la Couverture, la Plomberie , �a Menuiferi|, la Serrurerie, la. Peinture d'�mpreffion, la Vitrerie Si lePav�, ainii que ■l'indique la Table "fuivarite. Table
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&v�)
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TABLE DES MATIERES,
des Chapitres etdes Planches, Contenus dans le fixume Volume. JVJNT-PRO POS.
Expofition des mati�res r�pandues clans l�
VIe Volume. page % CHAPITR� PREMIER.
Consid�rations sur le M�canisme des
Foutes , sur leur pouss�e et leur construction. i Article Premier.
�)e la mani�re de con�derer la pouff�e d'une Voutt \
& de d�terminer la force de fes Pi�droits* 6 Article II.
De la difpo�iion des Pi�droits d'une Vo�te* JI
Article II I.
De la maniere � augmenter la re��ance d'un Pi�-
droit, i<$ Article IV. De la mani�re d'all�ger les Pi�droits dyuni Vo�te t
en d�compofam fa pouffte. \η Article V*
Diff�rence entre un Support , un Pilier-^BtUant &
un Arc Boulant. ,.�..,. \cy ν.,Λ;. R τ ι C L ε V L
De la fonction d'un Contre-Port� , 1$
<\ Tome Vl, h
|
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lEviij TABLE
Article VIL
Moyen dont on s'efl fcrvi pour fιψρ l� er � un Pilier*
butant & � un Arc-boutant. page 31 Article VIII.
Du Fardeau que peuvent porter les Pierres, 3 <
A R Τ I C L Ε IX.
N�cefft� de con�ruire, dans les Pays Septentrionaux,
les grandes Vo�tes � Cabri d'un toit de Char- pente. 41 Article X.
Obfervations fur l'aclion du Mortier dans la con�ru-
clion d'une Vo�te. 43 Article XL
De l'emploi des Liens de Fer dans une Con�ru-
clion. 46 Article XII.
Du Taffement d'une Vo�te ? & d�fis effets pendant
jon D�c'mtrement. 5 I Article XIII.
Des Ouvrages du Chevalier Wr�en. <p
Article XIV.
De la maniere dallier la Pratique � la Th�orie ,
pour d�couvrir les vrais principes d'une Con�ru- ciion. χ. 63 Des Principes qui con�ituent en g�n�ral la folidit�
d'une Coupole fur pendentif j Pl. LXXXXI, 64 D�veloppement de ΐappareil dun Pendentif. 68
De la maniere d'agir dun Pendentif. 71 'Defcription de la con�ruciion de la Coupole du Val-
d&Grdce, Pl. LXXXXII&LXXXXIII. 79
|
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DES MATIERES. xk
CHAPITRE II.
De la ma-niere de construire les
Planchers en Briques, dits Foutes Plates. page 84 Article Premier.
Comment on les confin�t dans le Rouffillan ,
Planche LXXXX1V. " 85
Article IL
Comment on Us a confinais � t H�tel du Bureau de
la Guerre , � y erf ailles , PLANCHE LXXXX1V & LXXXXV. 89 Article III.
Comment on les confiruit dans le Languedoc t
Pl. LXXXXV. 93 Article IV.
Comment on les confin�t � Lyon, Pl. LXXXXVL 98
Article V.
Comment elles ont �t� confin�tes au Palais Bourbon,
Pl. LXXXXVIL. 107 Article VI.
R�flexions fur tes Foutes plates , & fur les moyens
d'op�rer leur confiruclion avec fucc�s. 111 �X Ρ Lic AT Ι ON des Planches LXXXXIV »
LXXXXV, LXXXXVI & LXXXXVIL 1.10 CHAPITRE III. Λ V
De la maniere d'ex�cuter les Terras-
ses qui couvrent les Bastiments. i2<$ b ij
|
||||
XX TABLE
Article Premier.
�onfiruclion de la Τ erraffe qui accompagne la" prin-
cipale entr�e du Palais du Luxembourg , PL. LXXXXVM. page 130 Article II.
Con�ruci'ion d'une Terraffe ex�cut�e au Ch�teau de
Saint*�ioud, Pl. LXXXXVIIL l$Z Article III.
Qbfervations fur Us moyens d'op�rer toujours les
Terraffes avec fucces, Pl. LXXXXIX. I}} CHAPITRE IV,
De la Construction des Combles, soit
en Pierre , soit en Briques. 143 Article Premier.
Con�ruci'ion du comble en pierre , qui couvre les Cha-
pelles du Dome des invalides, Pl. C. 144 Article II.
Con�ruci'ion du Comble en Pierre qui couvre le Porche
du grand Ρors*til de �Eg�fe de Saint- Sulpice. Pl, Ci. 147
Article III.
Con�ruci'ion du Comble briquet� de la nouvelle Halle
au �le� de Paris, pL, CHI & C1V. χ49 Article IV.
�onfiruclion d'un Comble briquet� 3 ex�cut�s � Tou»
loufe, PL- CIV. iyi Article V.
J)g, la con�ruci'ion des Combles br'iquet�s 9 ex�cut�s
au Pakis-Bourbon, Pl. CIV« 153 |
||||
DES MATIERES. xxj
Article VI.
Obfervations fur Us Con�ruclions pr�c�dentes, p. 156
Explication des Fl. C,CI, Cil, C1II& CIV.
158
CHAPITRE V. De la construction du grand Fronton
del� Colonnade du Louvre. Pl. CV, CVI & CVil. 164 CHAPITRE VI.
De la construction d'un Pont. 171
Description des op�rations fucceff�ves pour
�ex�cution d'un Pont. Pl. CV�II & CIX. 17$ Explication des Planches CVIII & CIX. 181
Dimensions du Pont d'Orl�ans. 184
Observations fur la con�ruclion du Pont de
Neuilly , & fur fon d�cintrement. ]86 De la maniere de d�terminer les proportions des piles
& cul�es d'un Pont, 19I CHAPITRE VII.
Des Constructions Gothiques. 206
Des c ript ION de la con�ruclion de CEglife
de Notre-Dame de Dijon, Pl. CX & CXI. 218 * .....
|
||||||
xxij TABLE
'DE LA CHARPEN � É R I �,
INTRODUCTION. De L'ORIGINE ET DES AVANTAGES DES
Bâtisses en Charpente. page 223
CHAPITRE PREMIER.
De la qualité des Bois en général ,
jïr sa" particulier de celui propre Ai LA ChARPENTERIE. 11J
CHAPITRE IL
DE LA REDUCTION DES BOIS DE CHAR-
PENTE. 232 CHAPITRE III.
DM LA LONGUEUR ET GROSSEUR DES BOIS. 24�
CHAPITRE IV.
De la résistance des Bois , eu égard
A LEUR GROSSEUR. 24f
CHAPITRE V.
Dés principaux assemblages des Bots-
de Charpente , Pl. CXII & CXIII. 250 CHAPITRE V I.
Des Planchers, Pl. CXIV & CXV. 253 CHAPITRE VIL
Des Combles, 26$ |
|||||
�
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|||||
DES MATIERES. xxiij
'Des Combles � deuxEgo�ts , Pl. CXVI & CXV�L
page 26$
Des Combles bnjis, Pl. CXVHI. 2?2.
Explication des Planches , CXVI, CXV��,
CXVHI, CXIX , CXX , CXX� , CXXI�
& CXXIII , repr�fentaht la conflmHwn des
Combles. ' ' .2-79
CHAPITRE VIII.
Des Pans de Bois et des Cloisons 9
Pl. CXX1V. 2S9
CHAPITRE IX.
Des Escaliers, Pl. CXXV. 295
CHAPITRE X.
DE LA MANIERE DE FAIRE UN DEFIS
DE ChARPENTERIE. jOI � �-------------��-------------'-------'�-��--------------------
DE LA COUVERTURE. 313
CHAPITRE PREMIER. ■■-V
De la Couverture en Tuiles. 314
CHAPITRE II. De la Couverture en Ardoise. 323
..CHAPITRE III.
De la r�paration des Couvertures. 329 ; �■ C H A Ρ Ι Τ R Ε IV. t
de la maniere de dresser le devis
d'une couverture, 33ι |
||||
xx�v TABLE
Explication des Planches CXXVI & CXXV�L
page 333
DE LA PLOMBERIE. 337
CHAPITRE PREMIER.
Des esp�ces de Plomb , et des �pais-
seurs qu'il faut lui donner suivant les diff�rents ouvrages. 338 CHAPITRE II.
de la pose des diff�rents ouvrages
de Plomberie. 344 Article Premier.
De la pofe des Chenaux & des Goutti�res. ibicL
Article Ιί.
De la pofe des Enfa�tements ? des Noues & des
Arr�tiers. 34^ Article I IL
De la pofe des Tuyaux de defeente & des Cuvettes*
. 348
Article I V.
De la pofe des fables de plomb fur le plein-toit,
fur un D�me, furun Clocher &fur une Terrajfe. 35Ο Article V.
De la pofe des Tuyaux de conduite & des Tables des R�fervoirs d'eau. 3?4 Des Devis de Plomberie.. 35^
Explication de la Planche CXXVIIL 357
D E
|
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DES M A � � ERES. **t
|
||||||
DE LA ME NUISE RIE. page 359
CHAPITRE � REMIER,
De la Menuiserie mo&ile.
Article Premie r.
Des Portes.� ,34$
Article II.
Des Croifées* Vjl : � C H A � � � R � IL ^".....
De la Menuiserie dormante,»,
Article Premier.
Des Lambris. 379
Article IL
Des Parquets. 3g j
Article I I L
Des Efcaliers de Menuiferie. 2 $4
Article IV.
De la maniere d'eßimer les Ouvrages de Menuiferie
385
Article V.
Des Devis de Menuiferie. 304
Explication des Planches CXXIX , CXXX,
CXXXI & GX3QCII , concernant la Menuiferie. ^...... ■ *. 399
Tome VI, c
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xx νj TABLE
,. DE LA SERRURERIE.
Article Premier. Des Diff�rentes qualit�s du Fer. P2ge 401
Article II.
Des gros Fers. 404
Article III.
De la Ferrure des Portes Cocheres. 410
Article IV.
De la Ferrure des Portes ordinaires & � placard. 412
Article V.
De la Ferrure des Croif�es. 419
Article VI.
Des Portes de fer, Grilles , Rampes , Balcons, &c.
422
Article VII. Des Devis de Serrurerie. 4M
E XP LIC At ΙΟ Ν des Planches CXXXIII,
y. CXXXIV , CXXXV & CXXXV1, concernant
la Serrurerie. 433 |
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' DE LA PEINTURE D'IMPRESSION.
Article Premier.
De la Peinture en d�trempe. 436
Article II.
De la Peinture a l'huile. 44�
Article III.
Du choix des Couleurs & de leur affottimeni* 442
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DES MATIERES. xxvij
Article IV.
De la Dorure. page 445
Article V.
De la perfection des Peintures d'imprejjzon, 446
Article VI.
Des Devis de Peintures d"wipre��on, 447
■��■��III I
DE LA VITRERIE. 451
DU PAV�. 456
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CATALOGUE
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De la plupart des Architectes dont il e� fait mention
dans ce Cours , avec ΐenumiratio� de leurs prin- cipaux Ouvrages* 457 |
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Fin de la Table�
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ERRATA du fixi�me Volume.
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Lignes. Fautes.
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15 aux contre-forts ζ ou fait
ι rnolpnnage,
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2 elle ne rempliroit pas
%� du pendentif
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Corrections.
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aux murs de liaifo» ,
aux contre-forts |
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& fait,
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de ceux-ci
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& elle ne rempliroit pas
d'un pendentif
de fes parties
maintenant.
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un Ouvrage
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COURS
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GO U R S'y,
D'ARCHITECTURE*
SUITE DU LIVRE TROISI�ME.
SECONDE PARTIE.
DELA CONSTRUCTION
■ DES B�TIMENTS.
CHAPIT RE Ρ R E M 1ER.
Consid�rations sur le m�canisme
des Vo�tes y sur leur pouss�s et leur construction. jua Pratique a long-temps devanc� la Thiori©
dans tous les Arts, & l'on peut dire, que ce n'eil qu'apr�s que la premiere a eu en quelque forte �puif� toutes fes reflburces , que la feconcle eft venue � fon fecours' pour r�clairer ? la redreffer, lui enfeigner des r�gles plus f�res , ou du moins lui montrer f par l'examen de ce qu'elle avoit fait, le chemin qui lui reftoit encore � faire* S'il �toit pof- fibie de r�voquer en doute cette ve#it�, l'Art de la Conitru&ion en offriroit une preuve fenfible. 'Tome FI, A |
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_.a _.. C o ν R s
Combien en�effet, n'avoit-elie pas d�j� fait de pro-
gr�s avant l'intervention de la th�orie? Que de ba* tii�es furpr�nantes, par leur hardieffe u'a-t-.bn pas �lev�es dans des ii�cles d'ignorance, avec de iim- p'l�sroiltmes., fond�es" iiiiiq|�ement fuir l'exp�rience. Mais fans remonter il h'alit,ne voit-on pas encore de nos jours des Praticiens ex�cuter des travaux difficiles ,, fans autre fecours que des comparai- ions avec des ouvrages de m�me genre ex�cut�s pr�c�demment, ou feulement des indudions tir�es de leurs paralleles. . . . . - La raifon de leur fucc�s eil aif�� � concevoir.
La Conftrufti�ri n'�ft par elle-m�me que l'art d'�le- ver des corps les uns au-deffus des autres, de fa�on � fe foutenir par les diverfes combinaifons de leur portion & les dirT�rens rapports dont ils peuvent �tre fiiiceptibles. Or ces rapports ont pour bafe un petit nombre de r�gles de ffatique d'une exp�rience journali�re , & que le feul bon fensfuf��t pour faiiir. Ces r�gles font, que le fort doit toujours porter le foiB�e; qui! eft effentiel pour la folidit�, que les corps foi�nt plac�s les uns au-dei�us des autres en talud ou en retraite'; qu'un fupport doit �tre diff�- remment proportionn�, quand il s'agit dy pofer un fardeau en �quilibre , ou quand il eil queition de l'a- vancer ς foit en faillie «, foit en encorbellement i fur l'une de fes faces, de mani�re � exercer contre lui une a&ion lat�rale ou en bafcule ; & qu'en un mot il doit y. avoir une correfpondance perp�tuelle entre le corps qui porte, la p�uff�e, le poid & la fituation du corps port�. , , ; si Quelque amples que foient ces coniid�rations,
il ne f§ut cependant pas croire qu'on foit parvenu tout d'un coup � en �tre inftruit ; l'application ne sIq�i;^ ;que fucceffivement, D'abord l'on mit plus |
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d'Architecture. 3
qu'il ne falloir, c'eil toujours ainii qu'on commence ;
& ce ne fut qu'� la longue , � force d'�tre redreff� par des efTais, qu'on apprit,par ce qu'on avoir fait» � d�couvrir ce que l'on pouvoir tenter encore au- del�, & enfin � quel terme il falloir s'arr�ter , pour ne pas prodiguer inutilementles mat�riaux , ou bien pr�judicier � la fo�icli�� par trop de l�g�ret�. Il eft �tonnant combien, avec ces ieuls fecours,
l'Art de la Conitru&ion a fait de progr�s. On peut m�me avancer que fes plus belles d�couvertes fe font faites fans l'intervention des Sciences. L'ex�- cution des Coup�les fur pendentifs , entre autres , ce chef-d'�ure d'indui�rie qui fembloit exiger tant de combin�ifons pour �tre �lev� avec furet�, en or�re un exemple bien remarquable. Par combien de tatonnemens ne fallut-il pas paffer avant d'y r�uf- fir ? Ce fut �videmment une grande t�m�rit� de la part des Architectes qui pr�fenterent des projets dans le XVIe fi�cie pour la Coupole de S. Pierre de Rome, que d'ofer propofer de faire porter un ouvrage aiifli immenfe avec une tour de d�me , environn�e de colonnes � plus de 150 pieds de hauteur, fur quatre points , & dans tout le refte de fon pourtour en encorbellement. L'ex�cution d'un pareil morceau fembloit fuppofer, pour proc�der avec furet� , une multitude de connoif�ances, dont aucun Architecte d'alors ne pouvoir fe flatter d'�tre pourvu. On fe conduifxt donc en t�tonnant, & eh commettant en quelque forte au hazard l'�v�ne- ment , comme avoit fait autrefois Anthemius pour la Calorre deSainrc-Sophie � Conitanrinople : aui�i arnva-t-il, que ce ne fut que l'exp�rience qui re- drefla fnccei�ivement ceux qui eurent d'abord la con- duite de ce Monument. A peine l'Architecte Bra- mante , dont le projet avoir obtenu la pr�f�rence, * A ij ' *�■ . ■ '■■■'' ■'' � '■''■''' ■--'': .#'
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4 Cours
eut-il �lev� les piliers deitin�s � porter la Goupole
de Saint-Pierre } & eut il termin� les quatre arcs de la rencontre des bras de la croix, que ceux-ci par leur pouff�e menac�rent de les renverfer; ce qui f�t comprendre qu'ils �toient beaucoup trop foibles, pour remplir l'objet propof�. En cons�quence il fallut revenir fur fes pas , en s'appliquant � forti- fier les piliers, & il y avoit d�j� 40 ans que cet Edifice �toit commenc�, fans qu'il y e�t de plan v�ritablement arr�t�. Chaque Architecte qui fuc- cedoit ne s'attachoit, en quelque forte, qu'�recti- fier ce qu'avoient fait fes pr�d�ceiTeurs ; & ce fut, comme l'on fait, le c�l�bre Michel-Ange, qui 9 plus �clair� que fes contemporains, & en mettant � profit les r�flexions & tentatives que l'on avoit faites jufques-l�, parvint enfin � proportionner les fupports � l'effort du D�me, & � fixer du moins en apparence les rapports des diverfes parties de fa conitruclion. , Nous avons infift� fur ce fujet pour montrer par
un fait connu, comment, fans le fecours des fcien- ces, l'Art de la Conftru&ion, � force de tentatives 5 a fait peu-�-peu des progr�s dans les fi�cles les plus recul�s; & comment des routines parvinrent � tenir pendant long-tems lieu de r�gles. Αιιίδ, quand dans les tems modernes on entreprit d'�clairer cette vmatiere, comme ces toutines avoient pour bafes des monumens multipli�s, dont la folidit� ne pou- voit �tre r�voqu�e en doute , puifqu'ils* avoient fouvent pour preuve une dur�e de pluiieurs ii�cles; on ne s'avifa pas de changer les principes autorif�s par l'ufage, mais on fe borna � les redreffer, � les perfectionner & � d�terminer fur-tour avec plus de pr�cifion la force des murs ou des pi�droits, pour r�iiftter fuivant les diverfes circoniiances j on ne fit |
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d'Architecture. 5
en un mot que fubiiituer , aux t�tonnemens qui
avoient jufq�'alors fervis de guides, des principes certains, fond�s fur le d�veloppement des loix �ter- nelles de l'�quilibre & de la pefanteur. Aufurplus, fi l'on n'a pas encore tir� des Sciences
tous les fecours qu'on a lieu d'en efp�rer, & ii elles n'ont port� jufqu'ici leurs regards que vers les con- iid�rations les plus fimples de la poufT�e des vo�tes, c'eil qu'il ne fuffit pas d'�tre feulement Math�mati- cien pour traiter des conftrudtions compof�es , & qu'il faudroit � la fois �tre verf� dans la pratique. Tous les S�avans font bien �loign�s de r�unir les lumi�res des Wreen & des Frezier. En effet, un fimple G�om�tre n'efl prefque jamais affez exerc� dans le Def�in pour diitinguer tous les rapports des plans , des profils & des �l�vations d'un Edifice : rarement eft-il au fait de la coupe des pierres , � moins d'en avoir fait une �tude particuliere : il ignore commun�ment la repartition des mat�riaux d'un b�timent, leurs qualit�s , leur emploi , leur alliage, les effets de leurs taffemens , & le poids qu'ils peuvent porter : il fe trouve � chaque pas arr�t� par une multitude de convenance dont la pratique feule inftruit, & que rien ne fauroit fup- pl�er, C'eft pourquoi , dans l'ignorance o� il eft des proc�d�s uiit�s > d�s qu'il entreprend de p�n�- trer dans ces fortes de mati�res pour y porter le flambeau de la th�orie , il fe trouve oblig� de fe cr�er des principes, de recourir � des hypoth�fes, de chercher par raisonnement des efforts cach�s ou des tendances � agir, d'imaginer des leviers fecrets qui le conduifent � des d�terminations, qui ne font pas toujours d'accord avec les faits. En un mot, il n'y a que la r�union de la pratique & de la th�orie» ; qui puiife mettre en �tat de traiter � fond les A iij
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6 Cours
mati�res qui concernent la conir.ru�Hon6 On en fera
de plus en plus convaincu par les obiervations que 'nous allons faire fur la mani�re d'�tre des vo�tes , ainii que fur la fa�on dont fe doivent envifager leur pouflee & les divers^ rapports du m�chanifme de leur conilruc�on, eu �gard feulement � la pratique, & en �cartant, autant que nous pourrons,le langage icientif�que, pour nous mettre � port�e d'�tre en- tendu des jeunes �rchite&es , � l'initrudion des- quels nous deftinons principalement cet Ouvrage» |
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Article Premier.
De la mani�re de confid�rer la pouff��
d'une Vo�te , & de d�terminer la force
de fes Pi�droits.
Rien dans la nature ne fauroit fe fouflraire aux
loix de l'�quilibre & de la pefanteur ; d�s qu'il y a mi poid & une pouff�e , il faut un fupport & un contre-fort, ou un pi�droit capable de tenir lieu de Fun & de l'autre ; aini� feilende! eil de conno�tre comment s'op�re faclion pour proportionner la r�- iiilance. Tous les vouf�birs d'une vo�te quelconque font
taill�s � peu-pr�s en forme de com , c'efl-� dire, font plus larges par le haut que par le bas , & ont leur direction tendant vers un centre commun lorique la vo�te eil en plein-ceintre, vers deux cen- tres lorfqu'elle eil en entiers-point ou ogive,& vers difF�rens centres lorfqu'elle eil elliptique ou en an'fe de panier. L'a&ion de la pefanteur de chaque vouiToir n'eilpas uniforme, mais relative � la place qu'il occupe dans une vo�te. Ilus un vouiToir |
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«■■ν *
D ' A R C Η Ι Τ Ε C Τ U R Ε. , J
approche du ibihmet, plus il eft prouv� qu'il exerce
d efforts pour �carter les vouffoirs inf�rieurs : ainft c'elt la clef A, figure �* , Planche LXXXVJ, cjui> vu fa pofition prefque verticale , op�re le^plus rfaaibn ; enf�ite ce font les contre-clefs Β, Β ; & fuccei�ivement les autres vouffoirs en produisent de moins en moins jufquaux couffinets C.C, ou juf- qu'� la retomb�e de la vo�te fur fes pi�droits. , . Plus une vo�te a de diam�tre , plus elle a de pouff�e, & plus par conf�quent fes pi�droits ou fes murs doivent avoir de force pour la contenir.. Une vo�te a encore plus o� moins de pouff�e» fuivant que fa courbe eft plus o� moins �lev�e. Par cette raifon , les vo�tes entiers-point exercent le moins (Ta&iqn contre leurs fupports; apr�s elles ce font les plein-ceintres ; & enfin ce font les vo�tes elliptiques o� en anfe de panier qui en ont le plus. .
Les vouffoirs d'une vo�te �tant toujours taill�s
en forme de coin, & de fa�on � diriger leur aftion vers les pi�droits , ils tendent n�ceffairement � l�s �carter; mais comme cet effort peut varier fuivant la maniere d'�tre de la vo�te , il eft donc important de s'ai�urer d'abord de fon diam�tre, de la nature de fa courbe, de fon �paiffeur vers la clef, de la hauteur qu'auront fes pi�droits ; & ce ne peut-�tre que relativement � ces diverfes confid�rati�ns fuf- ceptibles de faire varier fa pouff�e, cru'il fera pof- fibie de parvenir � conno�tre au vrai la refiftance qu'il convient de lui oppoier. Les exp�riences apprennent que , quand une
vo�te fe fend parce que fon pi�droit eft trop foi- ble , la rupture fe fait d'ordinaire en E au milieu de 1'impofte C & de la clef A, fig. �rc> dans les vo�tes, plein-ceintre j plus pr�s de l'impoile que' de la clef * A iv
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$ f O URS
& environ � la rencontre des trois arcs dans les
Vo�tes furbaiff�es qui ont �t� trac�es ainii ; & plus pr�s de la clef que de l'impoite dans les vo�tes en tiers-point. C'eft pourquoi il eft d'ufage, pour ap- pr�cier la pouf�ee d'une vo�te , de confid�rer fa partie fup�rieure EAE jufqu'� la rupture E comme feule agiffante, & de fuppofer que tous les voui- foirs de cStte partie fup�rieure font enfemble un effort lat�ral contre le pi�droit D, joint � fa partie inf�rieure. On eft autorif� � confondre cette par- tie inf�rieure avec le pi�droit, non-feulement � caufe du peu d'inclinaifon des vouffoirs des vo�tes vers leur naiffance, mais eneore , parce qu'en ex�- cution , elle paro�t n'exercer r�ellement qu'une action de p�fanteur fur le pi�droit, aini� qu'on le remarque fans ceiTe en d�moliffant d'anciennes vo�tes , dont les naiffances j�fqu'aux environs de la demi-vo�te, foit dans les plein-ceintres,foit dans les tiers-point, & jufqu'� la rencontre des trois arcs dans les furbaiff�es, fe foutiennentfur leurs pi�- droits ou piliers , malgr� la deftru�ion de leurs parties fup�rieures. C'eft en conf�quence de ces obfervations que les
C�om�tres font parvenus � d�terminer l'�paiffeur du pi�droit d'une vo�te. Ils ont confid�r� la partie fup�rieure de la vo�te EAE jufqu'au point de rupture E, comme un feul grand vouffoir agiffant contre fa partie inf�rieure EC joint au pi�droit D pour les renverfer ; h parla comparaifon de la fur- face de ce grand vouffoir avec le diam�tre de la vo�te CC, de la nature de fa courbe , de la lon- gueur de fa clef A , de la hauteur du pi�droit D, & m�me des diff�rens poids dont ce pi�droit pou- voit �tre charg� dans foccafion, ils ont trouv� par les r�gles de la m�canique les exprei�ions alg�bri- , |
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ρ'Architecture. 9
ques d�s �paiffeurs qu'il convenoit d'oppofer dans
tous les cas � ces diff�rens efforts pour faire �qui- libre avec la pouff�e, en faifant toutefois abilra- clion du frottement des joints des voui�birs ( I ), afin de fe mettre au-dei�iis de tous les cas cj�fayo- rables lors du d�ceintrement, o� toutes les parties d'une vo�te font en mouvement, comme nous l'expliquerons par la fuite. Ainii, en ajoutant fui- van t l'ufage � cette �paiifeur trouv�e environ un l�xi�me en fus, afin de rendre la puiffance r�c- itante fup�rieure en force � la puiffance agiffante , (i ) La raifon pour laquelle on ne doit pas avoir �gard au
frottement eft aif�e � concevoir: nous l'avons d�j� dit ailleurs , &c'eft ici le cas de le r�p�ter. Comme il χ a toujours un taiTe- ment dans une vo�te, lorfqu'on la d�ceintre , il y a de toute n�ceffit� un mouvement. A l'inftant o� fe fait ce t alte ment, qui cft toujours le moment critique pour les pi�droits , les joints de la vo�te s'entr'ouvrent 3 Se les voui�oirs ne pofant plus que fur une arr�te , le frottement en cette circonftancc ne fauroit �vi- dement �tre compt� , comme op�rant de la r�fiftance. Daiileurs pour peu que le pi�droit vint � c�der � l'effort de la vou� e , la force agiffante acquenoit alors un mouvement d'acc�l�ration , qui, en �loignant du centre de la vo�te, le centre de gravit� du pi�droit , racourciroit conf�quemment le bras de levier de la force refiftante , & agiroit d'autant plus efficacement pour la vaincre. Ainf� la puiffance agiffante ne doit pas feulement �tre multipli�e par fon bras de levier,mais encore par la v�teflequ'elle acquiert lors du taffement ; & cette v�teffe ne pouvant �tre ap- pr�ci�e que difficilement, il convient donc dans la pratique , pour fe mettre au-deffus de tous les cas d�favorables , d'ajouter aux pi�droits ainfi qu'on l'obferve. Une autre raifon pour laquelle le frottement ne doit pas en-
core �tre confid�r� dans la conftru�ion d'une vo�te , c'eft que quand le taffement fe fait, de deux chofes l'une , ou bien le mortier a d�j� acquis de la confiftance, ou bien il n'en a pas en- core acquis. Dans le dernier cas , c'eft un corps humide & glif- fant, qui, en emp�chant l'engrainement de la pierre,diminue le, , frottement ; & dans le premier, le mortier �craf� par le taffement doit �tre confid�r� comme un amas de petites boules qui ne mettent pas moins d'obftacles � l'engrainement, & qui font � peu-pr�s l'effet d'un rouleau que l'on place fous une pierre pour eu faciliter la gliffade. |
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ίο Cours
on fera fur de folider la force des pi�droits (Tune
vo�te en toutes �irconilances. On fait que c'eit � � M. de la Hyre, ancien ProfeiTeur de l'Acad�mie Royale d'Architecture , & membre de celle des Sciences, qu'on doit d'avoir r�folu en 1712 cette importante queilion concernant la poui�ee des vo�tes, & que ce qui a confirm� de plus en plus la juileffe des principes qu'il a �tablis, c'eii qu'on a obferv� que toutes les vo�tes �lev�es depuis, & auxquelles on s'�toit avif� de donner des �paiffeurs de pi�droit plus foibles que celles d�fign�es par fa formule, font tomb�es ou du moins n'ont pas fubiiil� long-tems. M. Frezier en cite des exemples dont il a �t� t�moin dans le Tome III. de fon ex- cellent Trait� de la coupe des pierres. Avant ce temps on n'avoit que des pratiques
groi��eres, que l'on trouve r�p�t�es dans tous les anciens livres d'Architecture, pour d�terminer l'�- paiiTeur des pi�droits des diff�rentes fortes de vo�tes. Fran�ois Blondel, Architecte de l'admirable Porte de Saint-Denys � Paris, qui paroif�bk bien.en �tat d'�clairer � cet �gard, vu les grandes connoif- fances qu'il avoit � la fois dans les Math�matiques & dans la Conilruftion 1 s'eil born� dans fon Cours d'Architecture', a rapporter fans examen les routines l�iit�es dans le tems de la barbarie gothique. « il » faut partager, dit-il, un arc quelconque, fig. II, » III & IV. pi. LXXXV�. en trois parties �gales ? » & menant une des cordes par le point de Fim- » poile, prendre en dehors fur la m�me continu�e » une ligne qui lui foit �gale , & la droite men�e » � plomb par l'extr�mit� de cette m�me ligne y » d�terminera l'�paiiTeur ext�rieure du pi�droit. *> Comme fi, divifant l'arc A Β C D en trois parties » �gales aux points Β & C, on men� la corde |
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ι
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d'Architecture. ii
» ind�finie G D, paffant par le point de Fimpoite D ;
» alors on n'a qu'� prendre en-d�hors fur la m�me » droite CD, continu�e une partie DE,�gaie�CD, » & menant les deux perpendiculaires F E' & DH?» » elles d�termineront l'�paiffeur du pi�droit oii de » la pile D F H E , qui fera proportionn�e � la pouf- » f�e de l'arc ABCD ». Pour peu qu'on y faffe attention , il fera aif� de
s'appercevoirdupeu d'exactitude de cette regle: car elle n'a aucun �gard , ni � l'�paiffeur d'une vo�te, ni � la hauteur des pi�droits pour fixer leur force: or une vo�te �lev�e � 6 pieds d�terre ou � 50 pieds doit op�rer manifeffement , � raifon du plus 011 moins de longueur du levier, une action bien diff�- rente contre �qs fupports. Il en eil de m�me d'une vo�te d'un pied d'�paiffeur ou de trois pieds : cette derni�re n'exige-r-elle pas encore �videmment, � raifon de fon poid , des �paiffeurs de mur ou de pi�droit bien plus concid�rables que l'autre. On voit par ces obfervations la futilit� de ces pr�tendus pr�ceptes qui ont n�anmoins fervi de guides aux Conitructeurs pendant long-tems , & dont on n'a �t� d�tromp� que depuis que les Sciences ont port� leur flambeau dans cette mati�re. Article II.
De la difpo�tion des Pi�droits d'une Voute.
La difpofition des fupports d'une vo�te ne fau-
roit �tre arbitraire , elle eft toujours indiqu�e par la direction de la coupe de (es vouffoirs ; & cette direction varie � raifon de la nature* de chaque forte de vo�tes , attendu que chacune s'appareille diff�- remment. C'efl pourquoi , pour �onno�tre com- ment une vo�te doit agir , & vers quel endroit il |
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12 Cours
convient d'oppofer la refiitance � fa pouff�e , il
eit � propos de confu�ter fon appareil. On s'ap- percevra par cet examen , qu'une vo�te en ber- ceau , par exemple, n'exerce d'action que lat�ra- lement , ou que contre les murs qui re�oivent � droite & � gauche fa retomb�e ; qu'une vo�te en arc de clo�tre agit uniform�ment contre fes murs pourtours ; qu'une vo�te d'arr�t� n'op�re d'efforts que vers (es angles ; qu'une plate-bande ne pouffe que les corps de ma�onnerie plac�s � fes extr�mit�s dans la direction de la coupe de (es clavaux ; qu'une vo�te iph�rique o� en cul de-four agit du centre � la circonf�rence ; qu'un pendentif fur un plan quarr� agit prefque enti�rement vers les c�t�s du quarr�, & fur un plan octogone contre tous les c�t�s c�e l'octogone, &c. &e. d'o� il r�fulte que le vrai moyen d'aiTurer l'ex�cution d'une vo�te eil de pla- cer ies r�frf�ances ou�es �paiffeurs des pi�droits, trouv�es par les calculs , vers les endroits indiqu�s par l'appareil, o� fe doit op�rer l'eifort. La pouff�e n'agit pas cependant toujours directe-
ment vers le lieu indiqu� par la coupe des voufToirs, comme quand deux vo�tes fe rencontrent en op- pofition ; car alors leurs efforts fe combinent pour fuivre une direction commune. Soient, par exem- ple , deux arcs � & C %. V. PI. LXXXVI, diri- g�s f�lon les c�t�s d'un quarr� ou d'un parallelo- grame, & venant repofer fur un m�me pi�droit A, de mani�re � avoir vers leur retomb�e un couf�inet commun ; la pouff�e de chaque arc, au lieu de fe diriger au-del� du pi�droit , l'une fui vaut la lon- gueur du mur D , & l'autre fuivant la longueur du mur E, fe d�compofera, fuivant les loix de la m�- chanique, de maniere � agir f�lon la prolongation de la diagonale F G; & ce fera en ce �ens H, qu'il faudra fortifier le pilier A, tellement que fa force |
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D'A RCHITECTURE. IJ
AH foit un r�fultat del� pouff�e des deux arcs.
Il n'y a pas de diftance d�termin�e pour l'efpa- cement des pi�droits d'une vo�te : de m�me que l'on fait des arcs de 6 pieds de diam�tre , il eil pof- fibled'en faire jufqu'� ioo, & 150 pieds : il ne s'agit que de fortifier leurs pi�droits � proportion de leur grandeur. Il n'y a que dans les vo�tes fph�riques ou fph�ro�des, que l'on obferve de reiTerrer les pi�droits � un certain point, & de fa�on que les arcs en d�charge que l'on met de Tun � l'autre dans le bas , diff�rant peu d'une ligne droite par leur plan , emp�chent la vo�te fph�rique de fouffler par leur intervalle. Ce feroit p�cher contre la foli- dit�, que d'entreprendre de contenir une vo�te fph�rique de quelque �tendue , telle que 50 � �o pieds de diam�tre j feulement avec 4 contre-forts diitribu�s � �gale diilance dans ion pourtour ; car chaque arc en d�charge de l'un � l'autre, fe trou- vant par-l� oblig� d'embraifer prefque le quart de la circonf�rence de fon plan, & offrant un ventre dans le milieu qui pou�Teroit au vuide, deviendroit �videmment bien peu capable , & de contenir la pomT�e de la vo�te, & de reporter fon effort vers les contre-forts en queition. Ge fut fans doute pour diminuer la multiplicit�
des points-d'appui qu'exigent les vo�tes circulaires, que les Archite&es Goths fe d�termin�rent � faire la plupart des chevets de leurs Eglifes, �rig�es depuis le XIIe fi�cle, tems o� leur b�tiiTe s'eft beaucoup perfectionn�e, nonen portion de cercle, comme ils l'avoient toujours faits jufqu'alors,mais � pan-cou- p�s ; de forte que par-l� ils parvinrent � all�ger ces endroits comme le refte de leur conftru&ion, fans n�anmoins pr�judicier�leur folidit�. La pofition des vo�tes & Tufage auquel on les
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deitine , d�cide de la force que l'on doit donner �
leur conftruclion. Si elles ont befoin d'op�rer beau- coup de refiilance , on les b�tit prefque enti�rement en pierre de taille, on leur donne une �paiiTeur proportionn�e vers la clef, on les engage en outre entr� leurs pi�droits , c'ei�-�-dire qu'on �lev� ceux-ci jufqu'� leur couronnement, enfin on garnit leurs reins, en y prolongeant en coupe la queue des vouiToirs. Les vo�tes des caves, des ponts, des fortifications & des ouvrages fo�terreins , deiUn�s � fo�tenir de grandes charges, s'ex�cutent pour la plupart de cette mani�re. Si les vo�tes n'ont que leur propre poid , ou un poid peu coniid�rable � porter, comme quand elles fervent de couverture ou de couronnement � un Edifice, on les b�tit alors � la l�gere , en briques o� en moilonage , en leur donnant peu d'�paiffeur; on les ifole fur leurs pi�- droits , & Ton �vide leurs reims, foit enti�rement, foit du moins en grande partie. Il y a deux partis � prendre pour l'arrangement
des pi�droits d'une vo�te en berceau : on a le choix de donner aux deux murs qui re�oivent fa retom- b�e, une �paiiTeur uniforme relative � fa pouff�e; ou bien , � deiTein d'�viter une auffi grande �paif- feur au droit fur-tout des ouvertures des portes & des croif�es , on pr�f�re volontiers de diftrihuer, de diftance en diiiance, des points d'appui princi- paux fuf��famment fortifi�s, vers lefquels on rejette par des lunettes ou des arcs en d�charge prati- qu�s dans le bas de la vo�te de l'un � l'autre, la plus grande partie de fon fardeau : par ce moyen, lemurfe trouvant beaucoup d�charg� entre ces points-d'appui, on reduit ion �paiiTeur d'un quart, d'un tiers & quelquefois m�me jufqu'� la moiti� ; c'eft l'�l�vation des lunettes qui d�cide cette.r�du- |
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d'Architecture. 15
�ion : fuppofons que l'on voul�t rej etter enti�re-
ment l'effort de la pouff�e & le poid vers les points d'appui, il n'y auroit qu'� �lever les lunettes jufqu'� la hauteur del� clef del� vo�te en berceau, alors celle-ci fe trouveroit convertie en une vo�te d'ar- r�t� , que l'on fait n'avoir d'a�ion que vers les angles , & en ce cas le mur entre les points d'ap- pui deviendroit inutile ; il feroit permis de le fup- primer totalement � l'exemple des Goths, pour y mettre de larges vitraux. Quand il eit qneilion de contraire une fuite d'ar-
cades ou de vo�tes en berceau, continues fur une ligne droite, dont les parties fup�rieures peuvent s'accoter r�ciproquement , on eft encore libre de donner � chaque pi�droit particuli�rement une force relative � la pouff�e de la vo�te qu'il fo�tient, ou bien de donner � chaque pi�droit une force fuf- fifante pour porter feulement la retomb�e de fa partie inf�rieure , en obfervant dans ce cas de re- jetter l'effort de la partie fup�rieure de toutes les vo�tes vers les extr�mit�s, c'eft-�-dire» vers le pre- mier & dernier pi�droit, qu'il faudra tenir en confe- quence d'une force capable de fervir comme de cul�e � la fuite d'arcades ou de vo�tes. Le Pont d'Orl�ans a �t� conitruit/uivant le premier proc�d�jles Ponts de Neully & de Mantes ont �t� b�tis fu�vant le f�cond. Les loix de la folidit� exigent que les pi�droits d'une vo�te foient pleins, fans aucun perc�, & que leurs ai�ifes forment une bonne affr�te fous toute l'�tendue des couf�inets, afin que fe convenant dans toute la hauteur des points-d'appui, fans aucune interruption depuis leurs fondemens jufqu'� fa re- tomb�e, il en r�fultela plus grande fermet�. Ce fe- roit agir contre ces principes , que d'� vider les pi�- droits d'une vo�te comme un coffre, que de fe : 't ■
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permettre d'y pratiquer des ouvertures, ou que de
les faire porter en partie en lair fur des plate-bandes : mail, � combien plus forte raifon de pareilles licen- ces feroient-elles impardonables , ii la vo�te en queftion fe trouvoit �tre d'une �tendue coniid�ra- ble & oblig�e de porter de grands fardeaux. Article III.
De la mani�re d'augmenter la r�fifianct
d'un Pi�droit. On peut ajouter � la r�iiilance d'un pi�droit,
en le chargeant d'� plomb : car, en augmentant par- l� fa fermet�, on augmente en conf�quence la dif- ficult� de le renverfer. C'eft pourquoi, il n'eft pas toujours befoin de donner directement � un pi�- droit vis-�-vis d'une vo�te, l'�paiffeur trouv�e par les calculs , mais feulement la r�fiilance qui feroit produite par la maffe cubique que les calculs indi- quent. On a tir� un grand parti de cette rei�buree en bien des occafions : fuppofons, par exemple, qu'il faille � un pi�droit A , figure VI. planche LXXXVI. cinq pieds d'�paiiTeur pour contenir une vo�te, il pourroit fe faire que l'on parvien- droit � r�duire cette �paiffeur d'un quart, d'un tiers, ou m�me de pr�s de moiti� au droit de la- dite vo�te, en chargeant ce pi�droit d'une pira- mide, d'un ob�lifque ou d'un grand mur de ma�on- nerie Β, capablepar fon poid deluidonner la m�me fermet� que ledit pi�droit auroit tir� ci- devant de fon volume C, que nous avons exprim� par des points, plac� en oppofition vis-�-vis de la vo�ta : car
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�'AiCH� τ t c τ υ k e. ij
Car peu importe, pour la folidit�, que ce Volume
fbit iitu� direclement derri�re le pi�droit, ou per- pendiculairement furie pi�droit, d�s que l'effet d© fa r�fiftance revient au m�me. L'eiTentiel eil d'em- ployer en cette occaiion des mat�riaux �prouv�s , & qui ne puiffent fl�chir fous le fardeau. Les Goths ont uf� avec beaucoup d'induitrie de cette ref- fource : c'�toit un des principaux moyens dont ils fe fervoient pour donner aux Tours , aux Clo* chers & aux Couronnements de leurs Edifices, tant de l�g�ret� & de hardieiTe, On doit n�anmoins employer ce proc�d� avec beaucoup de difcr�tion , en s'attachant fur-tout � distinguer le cas cii Ton en peut faire ufage avec furet�, & � quel point il eil permis de r�duire dans l'occafioii la groiTeur d'un pi�droit ou pilier, en eoniid�ration de fa charge, & de la duret� de fa pierre. De la. mani�re d'all�ger les Pi�droits d'um
;.�.Vo�te , en d�compofant fa pou�ee. C'est fur-tout dans l'ex�cution des vo�tes, qui
couvrent les nefs des Eglifes accompagn�es de bas-c�t�s , qu'on s'eft appliqu� � all�ger les pi�- droits , &r � diminuer la groi�e�r des points d'ap- pui , � defTein de m�nager la; place, & de ne point offufquer la vue. Afin de faciliter l'intelligence de la fa�on dont on
s'y prend pour all�ger les pi�droits d'une vo�te » il faut avoir recours aux % � & II, pi. LXXX VII, dont l'une1 repr�fente le plan, & l'autre le profil d'une moiti� de nef d'Eglife gothique , avec un Tome FL B |
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JtS COU R S
bas-c�t� ; auxquelles figures nous avons mis des
lettres de renvoi femblables aux m�mes objets , pour mieux faire reconno�tre leurs rapports. Apr�s avoir difpof� la fuite d'arcades qui doi-
vent d�boucher le long de la nef dans les bas-c�t�s, & plac� � leurs extr�mit�s des corps fuffiians de ma�onnerie, leiquels font d'une parties gros piliers de la croif�e, & de l'autre les murs du bout des bras de la croix, on continue � �lever les piliers A , qui fo�tiennent les arcades , de mani�re � recevoir auffi la retomb�e de la grande vo�te Β qui eft, foit en berceau avec des lunettes au droit des croif�es , foit en vo�te d'arr�t� , � reffet de diriger tout fon effort vers le pilier. Mais comme le pilier A , s'il �toit proportionn� � 1'aclion de la vo�te de la nef qui lui correfpond, exigeroit un volume confid�rable, afin de l'all�ger, oh prend le parti ded�compofer cette vo�te: on fe borne � faire porter par le pilier la partie inf�rieure qui eft con- �ider�e comme n'ayant pas ou n'ayant que peu de poufT�e , & comme faifant partie du pi�droit A j & l'on rejette l'aclion & le poid de fa partie fup�rieure ou a giflante Β vers un pilier-butant D, plac� dans un endroit commode au pourtour des murs des bas-c�t�s de l'Eglife, par le moyen d'un arc-boutant E flg. II, qui fait un efp�ce d'enjamb�e jufqu'� lui par-dei�us le vuide des bas-c�t�s F* ; Par confequent toute la folidit�, de l'ex�cution
de ces fortes de vo�te d�pend , d'abord de faire le pilier A de mati�re & d� groffeur fuffifantes pour porter la partie inf�rieure ,C.fig. Il de la vo�te,& la charpente qui la couvre fi pn enadmei ; enfuite de �endre le pilier-butant D ,,capable,par�bn volume, ' cl� s'oppofer � l'adion lat�rale de la partie fup�- rieureB de layo�tej&enfin,de difpofer l'arc-boutant |
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d'Architecture. 19
E, de mani�re que le pilier A & le pilier-butant D,
malgr� leur f�paration apparente , ne faflent qu'un tout, & a vent autant de force que s'ils �toient r�unis. Pour mieux faire concevoir le m�canifme de ces fortes de vo�te dont on d�compofe ainii les pi�- droits , il eil important d'approfondir f�par�ment ce qui conititue l'efTence d'un pilier ou fupport, d'un pilier-butant ou contre fort,& d'un arc-boutant; car il faut bien fe garder de confondre ces objets, ils ont une fon&iqn tout �-fait diff�rente. A R Τ I C LE V.
Diff�rence entre un Support \ un Ρ Hier-Butant
& un Arc-Boutant. La forme d'un fupport ou pilier A fig. I & II. pi.
LXXXV�I , lorfqi�me vo�te n'exerce pas de poufT�e contre, lui , & qu'il ne fait que recevoir d'� plomb un fardeau ou la partie inf�rieure d'une vo�te , qui n'a commun�ment qu'une a�tion de pefanteur, eil affez indiff�rente. Il eil permis de la faire ronde, triangulaire, quarr�e, parali�logra- me, &c. mais fa grofl�ur peut �tre r�duite, � raifon de la duret� de fa mati�re. Un fupport de pierre tendre doit �tre plus gros que s'il �t�it de pierre dure , & un fupport de pierre dure plus gros que s'il �toit de marbre : il convient qu'il ne puiffe �tre �craf� fous le fardeau de la portion de la vo�te & de la charpente qu'il fera d'obligation de porter, cell la l'effentiel. Il ne faut que des exp�riences fur la refiilance des pierres, ou des remarques d'apr�s les �difices les plus �lev�s & conftruits des m�mes mat�riaux que ceux qu'on a defTein d'employer, Β ij
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m Cours
pour conno�tre , par approximation , jufqif� quel
'.point il eil permis de r�duire leur volume fans aucun rii'que. Un pilier-butant D, au contraire , ne f�auroit fe
paifer d'avoir par fa maffe un rapport conviant avec la pouff�e, parce que l'effort de la partie fup�rieure <k agiflante de la vo�te n'a d'action contre lui que lat�ralement. Il n'y auroit que le cas o� on le char- geroit , foit d'un ob�lifque G , foit d'un grand corps de ma�onnerie , qu'il feroit permis de le diminuer de volume proportionellement. 11 eil -toujours �loign� de la vo�te dont il contient l'effort : cette diff�rente poiition eil ce qui le diilingue du contre-fort , qui eil �galement oblig� d'avoir une certaine relation avec la pouf- f�e , & dont nous parlerons ci-apr�s particuli�- rement. Sa forme peut �tre qiiarr.ee , oblongue ou parall�lograme , mais non circulaire comme le plan d'une colonne j par la raifon qu'un cercle n'a de force qu'en un point , & qu'un pilier- taitant qui feroit de cette forme, �tant deiHn� par fa nature � fo�tenir un effort lat�ral du haut en bas, il arriveroit que les joints de fes tambours ou aff�fes s'ouvriroient du c�t� de l'int�rieur du b�timent, & s'�paufreroient � l'oppoiite du c�t� de l'ext�rieur, ce qui lui �t�roit de fa folidit�. Il n'en eft pas de m�me , en donnant � fon plan une forme oblongue ou parall�lograme, parce que l'effort qui fe fait au droit des joints ext�rieurs dans la direction de la pouff�e , le repartiffant alors le long d'une ligne droite , trouve n�ceffairement une plus grande x�fiftance que dans le premier cas« C'ei� encore par cette m�me raifon φιΌη obferve d'ajouter, au bas ^des fondements des pilier-butans en-d�hors,de bons emp�tements toujours dans cette m�me direction, |
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d'Arck� τ ect�r e. * ι
vu qu'il efl reconnu que la potuT�e agit de pr�f�-
rence vers cet endroit» Un arc boutant E. s'appareille en vonflbirsf
comme une vo�te. C'eil un corps interm�diaire » deilin�� reporter contre un pilier-butant l� poid & la pouiT�e de la partie fup�rieure d'une vo�te t mais il ne peut bien remplir cet objet qu'autant qu'il eil plac� dans la ligne de diredion de la po�iT�e de cette partie fup�rieure, de mani�re � faiiir la vo�te vers le milieu de fes reins, ou entre fon impoile & fa clef, & de mani�re � former par Tinclinaifort de fon couronnement un efp�ce de continuit� juf- qu'au pilier-butant. Les arcs-boutans font toujours, employ�s de cette fa�on dans les plus beaux ouvrages des Goths : c'�toit par leur fecours qu'ils parvenoient � donner tant de l�g�ret� aux piliers, de leurs nefs. Il eil vrai que les vo�tes ogives, iont bien plus favorables � cette difpoiition que les vo�tes plein- ceintres ou elliptiques : aui�i dans les, ouvrages modernes a-t-on pris le parti de d�natu- rer les arcs-boutans;& fous le pr�texte de leur don- ner une forme plus agr�able qu'un fimple arc de cercle, au Heu de les placer comme autrefois, on les fait moiti� contre fort, moiti� arc-boutant, ainii qu'il eil repr�fent� en A, % VII. pi LXXXVI. Il y a dts Edifices Gothiques o� l'on remarque
jiifqu'� deuxaroboutans appliqu�s � la m�me vo�te,, l'un au-deilus de l'autre , & venant aboutir contre- �em�me pilier-butant* Le fup�rieur eil' d'ordinaire fitu� vis-�-vis la demi-vo�te, comme il vient d'�tre dit, & l'inf�rieur vis �-vis la naifTance de la- vo�te» Peut-�tre pourroit-on avec raifon regarder le f�cond' arc-boutant inf�rieur comme un double emploi r car- ra voute ogive n'ayant que peu ou point depouff�e? a fa naiffance ? paroit n'avoir aucun befoin dr�te©;. Β ii|.
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22 Cours
contenue particuli�rement vers cet endroit, il eil �
croire que ce furcrok de pr�caution n'a eu pour but que d'emp�cher le haut des piliers de s'�carter de leur � plomb vers la retomb�e des vo�tes , ainii que cela arrivoit affez fouvent, & qu'il eit. facile de le remarquer dans beaucoup de nefs gothiques: mais comme cet �cartement n'a pu �ire occafionn� que par f effet naturel des joims des vom�oirs, que les Goihs ctoient dans l'habitude de tenir fort larges , & qui, en le r�it�rant lors du d�ceintrement, per- mettoient � la vo�te d'agir un peu en dehors, il s'enfuit que le f�cond arc-boutant, ayant � peu-pr�s le m�me taffement que le premier, ne pouvoir ob- vier � cet inconv�nient, & ne faifoit gueres qu'a- jouter un nouveau poid fur le pilier. La nef de ΓΕ- glife de Notre-Dame de Paris offre, un exemple de deux arcs-boutans appliqu�s l'unau-deiTusde l'autre � la m�me vo�te ; lefquels. n'ont point emp�ch� que les piliers ne fe foient fenfiblement �cart�s,en-d�hors de leur � plomb � fa retomb�e , ainii qu'il efl aif� d'en juger. Tout ce que nous venons de dire, fert � prouver
qu'unarc-botirant, par fa conilitution, n'a qu'une force repouffante, &n'eiifait que pour arc-bouter une vo�te , ou rejetter l'action de fa partie fup�- rieure au-del� de fon fupport, par-deiTus un vuide , vers un endroit opportun ; & en m�me tems pour fe difpenfer de donner directement au fupport en queition le volume qu'il lui faudrait ; mais que,pour remplir fon objet, il convient de le placer dans la direction de la pouif�e de la partie fup�rieure d'une vo�te, de m�me que le fupport & le pilier-butant : hors de cette fonction, il pourroit devenir pr�ju- diciable � une conit.riicti.on. En effet, ii on rappli- quent contre un mur ifol� �lev� d'� plomb � l'ordi- |
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d'Architecture. zJ
nuire* comme on le voit dans le profil figure III,
planche LXXXVII, bien loin de le fortifier , il le poufferait, & feroit m�me capable, � l'occaiion de la difpofition de fes vouffoirs , de le renverfer du c�t� oppof� : fi on Fappliquoit derri�re un encor- bellement comme dans la figure IV , bien loin de le retenir , il augmenterait fon adr�on en bafcule : enfin, fi on le pla�oit directement contre un mur pof� fur un encorbellement comme dans la fig. V, ce feroit bien pire^ car, outre qu'il le poufferait en avant de la bafcule, il y ajouterait un nouveau fardeau. |
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Article VI.
De la fonB�on d'un Contre-Fort.
Un contre-fort, ainfi que nous l'avons ci-devant
remarqu� , s'emploie autrement qu'un pilier-butantj il doit avoir �galement une relation avec la pou fi�e de la vo�te qu'il contre-vente, & �tre plac� dans la direction de la tendance de ia pouff�e , mais il faut qu'il foit inh�rent au pi�droit, & qu'il foit plac� directement derri�re lui pour le fortifier. Dans les vo�tes en berceau fur un plan-droit , on place les contre-forts perpendiculairement � fes flancs, & autour des vo�tes, foit fph�riques, foit fph�ro�des, on les dirige vers le centre ou les diff�rens centres de leur plan. Tout ce que nous avons dit concer- nant la forme du plan d'un pilier-butant , regarde aui�i le contre-fort ; elle doit �tre quarr�e o� pa- rall�lograme, & non circulaire, fans jamais feper- mettre de perc� dans toute fon �tendue ; enfin on peut �galement augmenter fa fermet�, en chargeant Β iv
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ion ibmmet d'un comble de charpente, ou de quel-
que corps de ma�onnerie. Si des contre-forts ne s'�l�vent pas fur le rez-de-
chaui�ee d'un Edifice, & ne font employ�s qu'� contenir fon couronnement ou fa partie fup�rieure? comme quand on les applique au tour du tambour d'une coupole A«, fig. VIII, pi. LXXXVI, alors il eil important d'affeoir' leur faillie Β fur de bons maf�ifs montant de fond, ou du moins de les placer fur des vo�tes d'une certaine force, conftruites en bonne pierre dure, dont les reins foient exactement garnis, & d'obferver fur-tout de leur donner dans le bas de bonsemp�temens, de m�me que nous l'avons recommand� pour les pilier-butans. Quant � T�l�vation des contre-forts, eu �gard �
�a pouff�e, elle peut �tre plus haute que la retom- b�e de la vo�te, & m�me alors celle-ci en re�oit plus de force, en ce que par-l� (es reins fe trou« vent en partie identifi�s avec le contre-fort, ainii qu'il eil repr�fent� en A fig. VIII ; mais il faut ef- fentiellement fe bien garder de placer fon fommet plus bas que la naifTance d'une vo�ter car, dans cette fjtuation, il ne rempliroit pas manifeflement fon objet, qui eil de s'oppofer � fa pouif�e. Qui croirait qu'on a fait cependant cette faute �
la Coupole de S, Pierre de Rome ? En jettant les yeux fur fon plan, fig. I.'& II, & fur le profil de fa vo�te, fig. III, pi. LXXXVI�I, il.eft aif� d'ob- ferver que (es contre-forts A, flanqu�s de colonnes & d�f�mes � la contre-venter , font pr�cifemenr, plac�s environ 9 pieds an-defTous de la naiifance BB> fig. �II, de la vo�te. Car il faut bien fe garder de confid�rer, comme capable d'y fuppl�erj'attique C» joint au renforcement plac� fur ces contre-forts, «n correfpondance avec les arcs� doubleaux & la |
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d'Architecture. 15
retomb�e des arcs en d�charge E au bas de la vo�te.
Cet attiqtie n'a pas � beaucoup pr�s la force n�ceffaire pour cela. Si on fe donne la peine de calculer la pouff�e des deux vo�tes charg�es par la lanterne, on s'appercevra que l�s contre- forts A flanqu�s de colonnes , bien qu'ils ayent � peu-pr�s avec l'�pahTeur du mur de la tour, le iixi�me du diam�tre int�rieur de la coupole, ont � peine l'�paiffeur neceffaire,tant � caufe du poid des murs en �pi F entre les deux vo�tes, que de celui de la lanterne G qui charge extraordinairement ion fommet ; & qu'ainn* l'�paiffeur de l'attique C avec �e renforcement qui n'eft qu'environ le dixi�me du m�me diam�tre int�rieur, ( proportion que l'on donne volontiers � la tour d'un d�me , quand il n'y a qu'une vo�te, & quand on fait fes pi�droits d'�- paiffeur uniforme ) , eft bien �loign�e d'avoir une force fuffifante en cette circonitance. C'eft pourquoi, il feroit � d�lirer que, pour folider convenablement cette conftmdtion , l'on e�t donn� au renforcement de l'attique qui re�oit la retomb�e des arcs~dou- bleauxde cette vo�te, � peu-pr�s la m�me �paiffeur qu'aux contre-forts, c'eft-�-dire, 7 � 8 pieds plus qu'ils n'ont. Il ne faut pas attribuer � d'autres caufes l'origine de
tous les dommages de cette Coupole, dontons'�toit d�j� apper�us d�s 1680, & qui n'ont fait que cro�tre jufqu'en 1743 ; ann�e o� le Pape Beno�t XIV fit af�embler les principaux Math�maticiens^ Conf- tru&eurs d'Italie, pour avifer aux moyens d'arr�ter leurs progr�s, & de pr�venir une ruine prochaine. Il eft fingulier qu'aucun des m�moires publi�s a cette occaiion , * n'attribue cqs dommages principalement � la foibleife de l'attique. On y voit au contraire , qu'au lieu de diriger .leur |
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2� Cours
examen > comme il fembloit naturel, fur la mani�re
d'�tre de cette Coupole , fur les rapports de fes fuppbrts avec la pouff�e, pour d�couvrir s'il n'y avoit pas quelque vice primordial dans fa coniti- tution phyiique , les S�avans recoururent � des caufes �trang�res , aux effets de la foudre δε des tremblemens de terre > � Finfuffifancedes cercles de fer plac�s originairement � i'entour de cette vo�te, & au corridor H , i�g. II i. , pratiqu� dans le fou- baiTeraent ou le tambour de la tour. Perfonne ne s'avifa d'en accufer la disproportion de Fattique δε le peu de correfpondance de ion �paiiTeur avec la pouff�e de la vo�te , pr�cifement au droit de fa naiiTance ; car c'eft-l� o� s'eit manifefl� tout l'effort, δε o� les l�zardes font les plus apparentes : or fi les contre-forts avoient �t� �lev�s jufques-l�, ils s'y feraient oppof�s n�cerTairement. Veut-on iavoir ce quia fo�tenu pendant un tetns
c�ttQ vo�te malgr� cette difproportion; c'eil la for- ce des gros piliers du d�me, c'eit fa bonne conftru- �Hon, c'eit l'excellence du mortier qui lie fes briques & toutes fes parties. Ce font auffi les cercles plac�s vers fa naiiTance δε le tiers de fa partie inf�rieure : mais le fer par fa nature n'op�rant de r�fiftance que pendant un tems, vu que la rouille , quoiqu'on faffe , l'alt�re � la longue j ces cercles ayant donc diminu�s peu � peu de confiitance , δε s'�tant en�n rompus, ainfi qu'on l'obferva en 1743 , il eil arriv� que l'attiq�e plac� vis-�-vis la naiiTance de la vo�te, ft'ay�nt pas, comme il l'auroit fallu, F�paiffeur fuffi- f�nt� pour s'oppofer alors feul δε fans le fecours des cercles � Fa�ion de la vo�te, elle alemrd�e fes inpporrs de toutes parts fuivant leur hauteur , δε les a �cart� vers f� retomb�e, de fa�on qu'ils font f�rtis de leur �-plomb : or cet effort n'a pu s'op�rer |
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d'AR CHI TECT�RE. 27
fans fe faire fentir auffi dans le bas de la tour, ou
ayant trouv� un vuide & une partie plus foible que le refte, favoir le corridor H r�gnant au pour-tour du foubaffement, il a d� agir en cet endroit de pr�f�rence, & fendre fa vo�te vers fa clef, comme cela eft arriv� : ce f�cond effort eft une fuite toute naturelle du premier. Cet encha�nement de la caufe & des effets qui en font r�fult�s , manifefte claire- ment , encore un coup, que le, principe de tout le mal eft venu de l'attique, & qu'il ne feroit pas pro- bablement arriv�, s'il avoir �t� en �tat de r�iifter feula la poufT�e, au d�faut des cercles. On pr�tend que Michel-Ange avoit propof� dans
un de fes projets d'avancer l'attique � plomb des colonnes, comme il eft marqu� dans le profil par- ticulier de cet attique f�g. IV ; & il eft malheureux que Fontana, qui a b�ti cette partie, ainfi que la vo�te de la coupole, ne fe foit point apper�u de la pr�f�rence que m�ritoit cette id�e, par rapport � la force qui en pouvoit r�fulter. La courbe du d�me n'auroit peut-�tre pas �t�, fuivant cet ar- rangement, aui�i bien d�gag�e en-tl�hors, & ne pro- duiroit pas un galbe aufli agr�able, mais il con- vient qu'un Archite�e fache prendre fon parti dans Toccafion, & facrifler quelque chofe de l'�l�gance en faveur'de la n�ceffit� de donner une folidit� convenable; perfuad� que les gens inftruits, au lieu de lui faire des reproches , l'applaudiront, au con- traire , de n'avoir pas voulu commettre au hazard l'�v�nement ou la dur�e de fon �difice. On a faitfagement d'ajouter de nouveaux cercles
de fer autour de la vo�te, tant � la place des anciens que pour les f�conder ; il n'y avoit pas de meilleur parti � prendre. N�antmoins ces fecours pr�caires ne fauroient �tre que pour un iems ; ils ne peuvent |
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iB Cours
que ralentir les progr�s du mal & non l'arr�ter en-
ti�rement. On en vit une trifte �preuve peu de tems apr�s avoir mis les nouveaux cercles : car ayant plac�, � travers pluiieurs l�zardes, des bandes, de marbre; celles-ci fe trouv�rent rompues au bout de quelques ann�es ; ce qui fit voir que les fentes alloient toujours, quoique lentement, en augmen- tant : de forte que tout paro�t annoncer que cette Coupole ne fera pas de longue dur�e , & qu'on fe verra oblig� un jour 3 de crainte d'un plus grand malheur de d�monter fa tour & fa vo�tejufqu'� la corniche qui couronne les pendentifs , & de la re- conitruire fur les gros piliers des bras de la croix de l'Eglise, qui font bien proportionn�s & n'ont point foufferts de l'effet du D�me. Alors il fera prudent de moins charger ie fommet de fa vo�te ; de donner deux ou trois pieds de plus de largeur � fes contre- forts , vu qu'ils font d�j� un peu �loign�s , & que par-l� ils acquerroient plus de force ; de donner � peu de choie pr�s � l'attique la m�me �paiiTeut qu'aux contre-forts; de fupprimer le corridor dans le ibubafTement; & enfin de ne point enfermer les cercles de fer, comme Ton a fait originairement ? dans f�paiiTeur de la vo�te,mais de les placer pour le mieux � l'ext�rieur fous la couverture de plomb,. & cela afin de pouvoir les viiiter, les repeindre, les, entretenir & les renouveller aubefoin. il ert�croire que � l'on e�t pris toutes ces pr�cautions en pre- mier lieu , on auroit pu efperer de donner � ce mo- nument une dur�e �gale � fa grandeur (i)., i---------------:------------------------------------------------------------------------,-----------------------,--------------------------mmtr'
(% ) Entrons ici dans quelques d�tails relatifs aux djmeni�ons
de cette Coupole, aux obfervations qui furent faites fur fou mauvais �tat en. 1743 ■> & aux moyens qu'on propofa pour y re- m�dier. Ces cqnf�dcrations font trop int�rei�antes pour devoir. les paf�er fous-i�lence ; & �tre regard�es ici comme �trang�res».. |
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d'Architecture. , . ij
La Coupole de S. Pierre, dont nous avons repr�fent� un quart
■du plara de la tour fig. I, vfn quart du plan de Tactique fig. II, .Se ic profil de la moiti� de fa vo�te & de fa tour , avec fon foubaf- feraent fig. III, eft port�e par quatre arcs, qui ont pour pi�droits quatre gros piliers I, figure I, plac�s dans le bas � la ren- contre des bras de la croix de TEglife, & eft fo�tenue entre ces arcs par des encorbellements triangulaires, nomm�s penden- tifs , qui font appuies fur les piliers. La tour de m�me que la grande vo�te a 116 pieds de diam�tre int�rieurement : elle eft perc�e par 16 croif�es fepar�es en dedans par des pilaftres ac- coupl�s , 6c en-d�hors par 16 contre-forts A , orn�s chacun de deux colonnes. Ces contre-forts, ont %% pieds d'�paiffeur, & le mur compris dans leur intervalle n'a que 9 pieds & demi. Il y a au-delfus un ordre attique C, qui fait retraite fur les contre-forts, 6c vis �-vis le milieu duquel la vo�te prend naiiTance � la hauteur de la ligne BB de fon profil,fig. III. Le foubaiTement qui �lev� la tour a if pieds Se demi d'�paiifeur, & il eft perc� int�rieurement par un corridor H de j � 6 pieds de large , & dont la vo�te qui eft en berceau , a vers la clef environ � pieds d'�paiifeur. Le foubaiTement, la tour & Tactique , font b�tis en briques »
Se rev�tus tant en dedans qu'en dehors de pierre dure, dite de travertin. Les colonnes qui flanquentles contre-forts A,de m�me que les entablements & les corniches, font enti�rement de tra- vertin. La vo�te de la Coupole eft toute b�tie en briques ; on voit par le profil fig. III3 que vers le quart inf�rieur de fa mon- t�e, elle fe divife en deux autres vo�tes ; Tune int�rieure , l'au- tre exc�rieure, dont la fup�rieure s'�carte de plus en plus de Tautre jufqu'� la lanterne. Au-deifus de chaque arc-doubleau K, f�g. II & III j il y a un mur F qui s'�l�ve entre les deux vo�tes en forme d'�pi pour les lier enfemble , & dont la partie ext�- rieure ou la t�te eft garnie de travertin, &faic autant de c�t� au-d�hors du d�me. Enfin , la vo�te fup�rieure eft toute cou- verte en plomb de deux lignes d'�paiifeur. Il eft � remarquer qu'on a mis originairement, lors de la con-
ilru�tion de cette Coupole, trois grands cercles de fer 0, a, a , fig. III j le premier �u-deifus de la divifion des deux vo�tes, l'au- tre 17 pieds plus bas -, & le troifi�me vers le col de la vo�te in- t�rieure au bas de la lanterne. La Lanterne G a femblablement fon foubaiTement, fa tour,
les contre forts & fes fen�tres : fa vo�te eft aui�i divif�e en deux parties, dont la fup�rieure forme un arnortiifement qui fert de iupport � la boule & � la croix.■< : , ., Suivant les obi�rvations qui furent faites par les Math�ma- ticiens & les Architectes fur l'�tat de cettev Coupole ;' on trouva i° que le foubaiTement, la tour & Tattique �toient remplis de l�zardes qui traverfoient la pierrede travertin fuivant la hauteur eu d�me : z° Que les plate-bandes des croif�es �toient pour la |
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30 Cours
plupart brif�es : j° Que les contre-forts A offro�ent auffi un
grand nombre de l�zardes qui p�n�troient � travers l'entable- ment , & qu'outre qu'ils �toient fortis de leur � plomb d'environ 3 pouces vers le haut, il y en avoit quelques-uns quiparoiifoient vouloir fe d�tacher,dans leurs angles derencontrc,d'avec la tour; 4° Que la vo�te du corridor H, dans le foubaiTement,�toit fendue g�n�ralement vers fa clef, au point qu'il pleuvoir par-l� dans le corridor; 50 Que les l�zardes s'�tendoient en rameaux dans les murs en �pi pratiqu�s entre les vo�tes, & qu'on en remarquait femblablement quelques-unes � travers les contre-forts de la lanterne; 6° Que le cercle de fer, qui environnoit la vo�te int�rieure au-deilus de leur jonction, & qui �toit le feul qu'on avoit pu vifiter , �toit rompu ; 70 Qu'enfin les l�- zardes en queition font pour la plupart verticales , & d'au- tant plus larges qu'elles approchent de la naiifance de la vo�te BB %. III, & au contraire d'autant plus �troites qu'elles s'en �loignent. Toutes ces remarques firent conjecturer, ainfi que nous l'avons
rapport� , que ces effets �toient provenus , fo.it de la part du tonnere qui avoit pu tomber fur cette Coupokjfoit de la part des tremblcmens de terre , foit de la part du vuide du corridor, qui pouvoir avoir affoibli le foubaifement 3 foit de la part des deux vo�tes charg�es, tant par les murs en �pi que par le poid de la lanterne ; lefquelles vo�tes., � l'occai�onde la rupture des cercles, avoient agi contre leur commun foutien , & cauf� par leur ef- fort lat�ral tout le d�fordre que l'on remarquoit dans cette con- ftru�lion. Voici les diff�rens rem�des que propoferent les S�avans& les
Architectes, pour pr�venir un plus grand mal ou une ruine pro- chaine. Plufieurs vouloieut que l'on �lev�t fur les quatre gros piliers du d�me, des mafl�fs de ma�onnerie avec des arc-boutans, qui anroient fortifi�s le bas de la tour ; exp�dient capable,, � la v�rit�, d'emp�cher la tour d'agir en-d�hors , mais qui auroic fait tort � fa d�coration ext�rieure, & auroit d'ailleurs'furcharg� consid�rablement les gros piliers du d�me. Quelques-uns �toient d'avis que l'on d�molit la lanterne pour
diminuer le fardeau de la vo�te , & que l'on couvr�t tout le d�me en cuivre au lieu de plomb, ce qui, en all�geant le haut de cet �difice , auroit occai�on� beaucoup de d�penfe, & �t� toute la gr�ce que cette Coupole re�oit de ce couronnement. D'autres confeillerent d'entourer la vo�te de plufieurs nou-
veaux cercles de fer A, b , �, pour arr�ter ou fufpendre le progr�s des l�zardes, en mettant le premier � la naifiancede la vo�te , le f�cond vers le milieu , le troifi�me vers le bas de la lanterne , & de renouveller celui qui s'�toit trouv� rompu. Il y en eut qui propoferent d'ajouter encore trois autres cercles , c,c3c, l'un dans l'int�rieur du corridor du foubaiTement 3 l'autre au dehors |
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d'Arc h � tecture, 31 ^
du foubaiTement au niveau du pr�c�dent , & le troifieme au bas
de l'attique au-deflus de l'entablement de la tour. Enfin on propofa de r�tablir l'attique , fuivant un des projets
de Michel-Ange dont nous avons parl� , & de l'avancer fur le devant des contre-forts, fous pr�texte d'accoter la naiiTance de la grande vo�te fig. IV ; addition qui, par ion nouveau poid, au- roit �t� capable de faire furp�omber encore davantage les contre- forts d�j� fortis de leur � plomb , & qui d'ailleurs n'auroit pro- cur� que peu de fecours, faute d'avoir �t� op�r�e en m�me tems que la vo�te , pour former avec elle une liaifonconvenable. De tous ces projets & avis diff�rens , on s'arr�ta � ajouter feu-
lement les trois cercles b,b ,b,&'� renouveller celui qui s'�roit trouv� brif� , fans avoir �gard aux cercles c,c,c, propof�spoul- ie foubaifement, que l'on jugea inutiles ; mais ces moyens pr�- caires ne fauroient �tre encore un coup de bien longue dur�e \ comme nous l'avons obferv�. |
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Article VIT.
Moyen dont on s'e� f&rvi pour fupplier � un
Ρilier-butant & � un Arc-boutant. Les principes de la coni�ruclion , �tant fond�s
fur les loix de l'�quilibre & de la pefanteur, & an- torif�s partons les exemples, juftifient conf�quem- ment la folidit� des Edifices, & font la fauve-garde de la furet� des citoyens dans leurs demeures ; c'eil � ce titre que nous voyons fans inqui�tude des maf- fes de pierre iufpendues fur nos ,t�tes ; c'eil par leur application que l'on aiTure le bon emploi des ibm- mes confid�rables que l'on confacr� � leur ex�cu- tion : ainfi ils doivent �tre fans atteinte, & il feroit de laplus dangereufe conf�quenee de lesahandon- ner� Q«i croiroit, cependant , qu'il s'eil trouv� : quelques Architectes d'aiTez peu de jugement, pour effayer d'accr�diter qu'on pou voit;, r�duire la force d un pi�droit ou d'un contre-fort arbitrairement en violentant �ar pouif�e d'uii� youte par des |
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32 C O�RS
crampons & des liens de fer, changer fa d�rectiof�
naturelle , fe permettre � volont� des ouvertures dans fes pi�droits, transf�rer la force des pi�droits du bas en haut, en les �largiiTant versla retomb�e d'une vo�te par des trompes, des encorbellements & d'autres moyens femblables. Ainii, f�lon ce fiit�- me, ce ne feroit plus la bonne ai�iette des pierres , leur appareil, la relation des fupports avec la pouf- f�e des vo�tes, qui garentiroient la folidit� d'une conftruc�ion ; ce ferok le foible qui porteroit. ridi- culement le fort ; il n'y auroit plus de principes , plus de furet� pour les citoyens ; ils feroient fans ceife en danger. L'art coniiiteroit � b�tir en porte-�- faux, � prodiguer les liens de fer, & � les fubitltuer arbitrairement aux contre-forts & aux pi�iers- butans , pour contenir les pouif�es. Qu'un feul crampon vint � rompre ou � faire �clatter la pierre o� il feroit (celle , tout feroit dit, voil� un b�timent fouvent depluiieurs millions, au moment qu'on s'y attendroit le moins , fuhitement renverf� 9 en fup- pofant toutefois , qu'on f�t parvenu � conduire une auffi extravagante b�tiiie jufqu'� fa fin. Pour faire fentir la conf�quence de cette mani�re
. de b�tir^ combien il eit important de ne point aban- donner les principes re�us, nous en allons d�crire un exemple que nous avons deffin� depuis peu � Lille en Flandres , dansTEglife des Auguftins, qui eft un b�timent moderne. Nous avons vu pr�c�demment que, pour �viter de donner directement aux piliers d'une nef une cer- taine groi�eur, on fe bornoit � leur faire feulement porter la retomb�e de la vo�te, & que l'on rejettoit par le moyen d'un arc-boutant l'effort de fa partie �up�rieure vers des piliers-butans, plac�s en cor- refpondan�e le long des murs pourtours des bas- c�t�s ; |
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d'Architecture. 3}
c�t�s ; ici l'on a jug�� propos de Te paffer d'arc-bou-
tans & de piliers-butans, l'on a tout fait porter fur le pilier, & l'on a contenu l'action de la vo�te par des liens de fer & un tiran de charpente. La fig. I, PI. LXXXIX , repr�fente une partie
du plan de la nef & des bas-c�t�s ; laquelle nef eil port�e fur des colonnes. La i�g. II, eil le plan du haut de la nef, pris au,
niveau des croif�es,& de Fattique qui fo�tient la re- tomb�e de la vo�te. On y remarquera que le mur au droit des croif�es, n'a que l'�paiffeur du diam�tre des colonnes, mais qu'� plomb C des colonnes 3 on a ajout� en-dedans un pilaflre, & en-d�hors un ren- forcement d'environ un pied de faillie ; enforte que la totalit� du pi�droit eft de 5 pieds d'�paiffeur en cet endroit, & eft une fois plus �paiffe que le dia- m�tre du haut des colonnes. * La fig. III, eil un profil de la nef fuivant fa lon-
gueur. Elle a 32 pieds de large fur75 de haut; elle eil fo utenue fur des colonnes ioniques ifo��es de 3 pieds de diam�tre dans le bas, & qui forment un portique de 16 pieds de largeur pour les bas-c�j�s. Ce portique eil termin� � chaque angle de rencon- tre des bras de la croix par 4 colonnes engag�es Β, %. I, les unes dans les autres ; dipofition qui eil aflez commune dans la plupart des Eglifes de cette Province. Les arcades de la nef pofent directe- ment fur les colonnes fans impolie, & font extra- doi�ees. L'entablement eil b�ti enti�rement en pierre de m�me que le pi�deilalaii-deffus ; mais la vo�te Ε eil conilruite toute en briques, � la r�ferve des arc- doubleaux F qui font en pierre : elle eil difpof�e par trav�es , formant autant d'arcs de cercle qui buttent fuivant la longueur de la nef contre les arcs- doubleaux, & qui vontfe perdre infeniiblement en Tome VI% Q |
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34 Cours
s'adouciffant de part & d'autre : ce qui eil d�fa-
gr�able � la vue, mais contribue � diminuer la pomT�e contre les murs. La Planche LXXXX repr�fente deux profils fur
la largeur de la nef, La fig. I eil une coupe prife au milieu d'un arc-
doubleau, & d�veloppe particuli�rement le m�ca- nisme de cette conitruc�ion. A , eil une grande ancre plac�e en-d�hors au droit del� pouff�e de la vo�te , & fervant � fortifier le renforcement. Β Β, entrait de 14 � 15 pouces de gros , � chaque
bout duquel on a mis une plate-bande de fer G qui faiiit l'ancre A vers le haut. C, �trier boulonn� dans le poin�on , fervant �
fo�tenir l'entrait Β par le milieu. DD, deuxtirans de fer plat � moufle, arr�t�s
fur l'entrait � talon �c avec un boulon. Ε, renforcement qui exc�de le mur, & vient s'af-
feoir ou prendre aaii�ance au droit d'une colonne en porte � faux fiirl'arc-doubleau F qui y corref- pond. La fig. II, eil une coupe prife au milieu d'une
croif�e & d'une arcade de la nef, laquelle fert � l'intelligence de la pr�c�dente , & fait d�couvrir tous fes rapports par de petites lettres de renvois, correfpondantes aux grandes dans la fig. I. Cette defcription fuffitj pour montrer combien
cette mani�re de b�tir eil hazard�e ; c'eit le foible qui porte le fort : on y voit un pi�droit E de 5 pieds d'�paiffeur, maintenu en porte-�-faux de tous c�t�s fur une colonne qui a 2 pieds \ dans le haut, � l'aide d'une pi�ce de charpente & de pluiieurs liens de fer. Que l'entrait Β vienne � manquer, qu'un des tirans vienne � l�cher prife , ou � �tre alt�r� par la rouille dans fon paffage � travers la |
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θ' Α 11 C H I TE C Τ U R E. 3?
pierre, il faudra recommencer cette �glife ; il n'y
aura aucun moyen d'y apporter rem�de. Qu'on n� dife pas queres moyens, pouvant quelquefois faire fubfifter un ouvrage pendant un tems, doivent �tre admiiiibies ? nous r�pondrons , que c'eil trompes? l'attente du public cfue de b�tir ainfi ; que c'eft com- promettre fa furet� � tout moment ; que l'inten- tion des Fondateurs n'eil pas de d�penier des fem- mes confid�rables � un �difice pour ne devoir durer que quelques ann�es ; &. qu'en un mot, il rif a qu'en fe conformant aux principes re�us qu'on peut efp�rer de travailler pour la poft�rit�, |
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Article VIII,
Du Fardeau que peuvent-porter les Pierres,
Il faut favoir que la pierre n'eil pas com-
preffible , & qu'an lieu de diminuer de volume ou de s'afFaif��r, quand elle eit contrainte de c�der fous un fardeau , fes parties f� d�funiffent s s'�crafent & fe r�duifent en poudre; effet qui eil d'ordinaire tr�s-prompt, & m�me fubit. La raifon de cette diffolurion eft bien aif�e � con- cevoir : elle vient de ce que les pierres ne fonr dans leurs principes , qu'un compoie d� terre gra- veleufe plus ou moins compare, ou de petits grains de fable r�unis par un efp'�ce de vifeo- iit� ou de gluten, que des f�ltrations d'eau y ont d�pof� � la longue : Or, ce gluten ou cette colle n'ayant pas autant de confiftance que les grains de fable, & venant � �tre d�truit par une forte compreffion , la pierre eit n�ceffairement oblig�e de retourner dans f�n premier �tat. C ij
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S* Cours
Nous avons dit plus d'une fois , qu'il falloir
qu'un pi�droit ou pilier deftin� � porter une vo�te ou un corps quelconque de ma�onnerie , «e�t au moins une groi�eur fuffifante pour ne pou- voir �tre �craf� fous le fardeau ; mais nous n'a- vons point appris comment Ton appreciok cette groffeur. Si l'on confulte les gens de l'Art, on verra qu'ils ne proc�dent � cet �gard qu'au hafard, «n mettant plus que moins , & fans conno�tre les bornes certaines o� ils poiirroient s'arr�ter. Tout ce que l'on fait en g�n�ral � cet �gard , c'eft que les pierres r�fiftent au fardeau, � raifon de leur denik� , ou ce qui revient au m�me proportionel- �ement � leur peianteur ; & qu'une pierre dure, - dont le pied-cube pefe �-peu-pr�s 150 livres, doit porter conf�quemment davantage que la pierre tendre , qui ne pefe qu'environ 115 livres ; mais on ne conno�t pas pr�cifement le poids que chaque forte de pierre ferait en �tat de fupporter au. befoin. Cela feroit cependant d'une grande utilit� � favoir en bien des occafions , & facili- terait d'all�ger les bati�es , en ne donnant aux murs & aux pi�droits , que la force n�ceifaire. Une faudrait pour cela qu'avoir une fuite d'ex- p�riences faites en grand, & bien conftat�es fur la r�fiftance qu'op�re fous le fardeau chaque forte de pierre ,,οιι du moins une fuite d'obfervations iaites d'apr�s les Edifices les plus eftim�s par la l�g�ret� de leur points d'appui, � l'aide defquelles on p�t juger, par approximation , jufqu a quel point il feroit permis de r�duire le volume des murs , des piliers , ou des pi�droits d'un b�timent, fans aucun rifque pour fa folidit�. 11 nous a �t� communiqu� des obfervations
fur cet objet important ? qui, au d�faut d'expi- |
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d'Architecture. 37
nences 5 font fufceptibles de faire conno�tre �-peu�
pr�s ce que l'on peut eip�rer � cet �gard ;; c'effc pourquoi nous croyons devoir les rapporter. « La pierre , telle que celle d'Arcueil, qui pefe
» environ 150 livres le pied-cube, paro�t en �tat » d'�tre charg�e environ de ι6a pieds de hauteur » » fans rifquer de s'�crafer fous le faix : il eil aif� de » le prouver par des exemples. Les premiers tam-- « bours des colonnes du portail de Saint-Gervais , » qui on 3 pieds� de diam�tre, font charg�s de » 120 pieds de hauteur : les entablements & focles, » ont 40 pieds qu'il faut y ajouter , leur mai�if �tant » au moins double de celui des colonnes du bas, » & la diminution des colonnes fup�rieures fe » trouvant compenf�e par le poids des frontons, &: » la faillie des corniches. » Le Portail de Saint-Sulpice a 113 pieds ~- d&
» haut , fur la bafe des premi�res colonnes >r » lefquelles ont 4 pieds 11 pouces , fix lignes » de diam�tre. Si l'on y ajoute le poids des par- « ties de l'entablement, des parties-du portique » & des focies qu'elles fupportent , r�duit au « m�me diam�tre que les colonnes , on aura a. » fuivant le calcul qui en a �t� fait, 116 pieds 9 « fans y comprendre la faillie des entablements ^ « qui con�penfe l� diminution des colonnes. » Le R�fectoire de l'Abbaye de� Saint-Martin-
» des Champs � Paris, qu'on pr�tend avoir �t� « conftruit en l'ann�e 1223 , a 13 5 pieds de » longueur , 30 de largeur , & 45 de- hauteur, » La vo�te eil faite en. ogive a*ec pierre teir- » dre de Saint-Leu, ou de qualit� �quivalente^ » dont les voui�birs ont peu de coupe : elle a 48 « pieds de hauteur , & elle eil foutenue dans fom Ciij
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3& Cours
Q, oiiHeii par iept petites colonnes de 9 ponces
» 81 -^- de diam�tre vers le haut. La pierre de ces » colonnes eil plus dure que celle d'Arcueil, & t> peut pefer environ 160 livres le pied-cuhe ; la » partie de la vo�te qui porte fur ces petites » colonnes, a 120 pieds de longueur, fur 15 h ponces de largeur , ce qui produit en fuper- » ficie , � caufe du d�veloppement des arcs » ogives, fuivant le toif� qui en a �t� fait , 60 ν pieds -� , dont le poids doit �tre envion 13500 Ψ livres , y compris 4800 livres pour l'exc�s de » l'�paiffeur des nervures : �valuant le poids du » pied-cube � 120 livres, chaque colonne portera » fur le pied de 19285 livres, ce qui eil un poids 55 allez confid�rahle �30ur leur eroffeur & leur Ion- *> geur qui, �tant d'un feul fut de 1 � pieds 6 pou- » ces,pof� fur d'autres colonnes de 9 pieds de haut, 55 & de 14 pouces de diam�tre , font affez con- » noitre qu'elles font en d�lit. On les a pof� fur »5 du plqrn.b, qui s'eil appiati fous le faix , de »5 telle forte qu'il d�bordoit d'un pouce, qu'on » a coup� il y a quelques ann�es. Ce plomb a s» actuellement 10 lignes d'�paifieur. Si l'on diilri- s> bue pr�fentement le poids pr�c�dent en une »» colonne de 9 pouces -± de diam�tre , on aura » une hauteur de 258 pieds� , dont chacune ν peut �tre charg�e , �tant r�duite �-peu~pr�s »s � la m�me nature de la pierre que ces colonnes. » Les bafes des colonnes ifol�es du portail de
» Saint Pierre de Rome, qui ont environ 8 pieds »3 4 pouces ?,'ibnt charg�es de 200 pieds , com- » pris 66 pieds , � quoi font �valu�s rentable- » ment �k le fronton 55 Les premiers tambours des colonnes du
V Coliiee aui�� � Rom� , font charg�s de 280 |
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d'Architecture. 39
»» pieds, compris 85 pieds pour les entablements
» des trois ordres fup�rieurs : le tout calcul�, » comme on Fa expliqu� ci-devant. On pr�tend � que le grain de cette pierre eil un peu plus » fin que celui de la pierre d'Arcueil, & qu'elle » n'eft pas beaucoup plus dure ». Malgr� ces obfervations , & en fuppofant
que les calculs foient fid�les , nous croyons n�an- moins devoir remarquer , que la plupart des piliers cit�s , ne portent pas toujours enti�re- ment le fardeau qu'on a eilim� y correfpondre. Il nous paroit, par exemple 3 qu'il y a beaucoup � rabattre fur la charge des vo�tes , qu'on e�t porter enti�rement fur les petites colonnes du R�fe�oire de Saint - Martin-des-Champs y car, � �occafion de la difpofition de fes diff�rentes vo�tes ogives, qui fe contrebutent l'une l'autre , il n'eft pas douteux que le poids de leurs parties fup�rieures & agiiTantes , fe trouvant en grande partie confondu avec la pouif�e , � caufe de la coupe de leurs vouflbirs , ne foit report� conjointement vers les murs pourtours de ce R�fe�oire , auxquels on a donn� en conf�quence une grande �paiiTeur : � quoi bon , fans cela ., auroit-on donn� tant de force � ces murs?Les petites colonnes en queftion ne font �videmment en pareil cas que des efp�ces de chandelles, qui ne foutiennent gu�res plus que la partie inf�- rieure des vo�tes, lien eft approchant de m�me du Colif�e ; les colonnes du bas �tant � demi enga- g�es , faifant parpain avec le mur adoif� , & les parties fup�rieures , & laiffant en outre de bonnes retraites d'�tage en �tage, il s'enfuit que le mur partage en partie, avec les colonnes , le poids. dont elles parouTent charg�es. Y C iv
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'40 Cour s
Au furplus \ quand il n'y auroit qu'un tiers
� diminuer fur les fardeaux en queilion, il r�- fulteroit toujours de ces remarques, qu'il eil poi�ible, comme on l'a dit au commencement 5 de faire porter en furet� � un pilier ou pi�droit, un poids �-peu-pr�s de 160 pieds-cubes de la m�me pierre. Que la pierre foit dure ou tendre, le volume peut �tre le m�me, par la raifon d�j� all�gu�e , que le poids des pierres eil toujours relatif � leur denfit�, & leur denfit� relative � leur force. Veut-on, par approximation, conno�tre le
poids qu'un pilier de pierre dure ou tendre fera en �tat de porter , il n'y a qu'� chercher la fuper- ficie de fon premier tambour inf�rieur, ou de fa premi�re ai�iie au-deffus des retraites au rez de chauff�e , que Ton fuppofera d'un pied de hau- teur, & multiplier cette folidk� par 160 , alors on aura le nombre de pieds-cubes de pierre que le pilier en queilion fera au moins en �tat de foutenir , fans rifquer de s'�crafer. Si le pilier eil * en pierre d'Arcueil , ce fera i6o pieds-cubes de pareille pierre , ou 160 fois 150 livres en d'autres mati�res �quivalentes. S'il eil de pierre tendre , ce fera 160 fois 115 livres, ou 160 pieds-cubes de pareille pierre tendre. Par conf�quent, en employant, comme l'on fait aifez fouvent, de la pierre dure dans les parties inf�rieures des murs d'un b�timent , jufqu'� une certaine hauteur , & dans les parties fup�rieures de la pierre tendre, on doit augmenter n�ceffairement la force des parties inf�rieures dans le rapport de la pierre dure � la pierre tendre. Comme il entre d'autres mati�res que des
pierres dans une conitraclion , telles que du fer, |
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d'Architecture* 41
du bois, de la brique, del� tuille, du grais, du pl�tre,
&c. il eft important d'�tre inftruit de la pefanteur fp�cifique de ces diff�rens mat�riaux , & nous terminerons cet Article par en donner une Lifte.
Pefanteur du Pied-cube des diff�rentes mati�res quon
employ� dans la Conflruciion des B�timens. |
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Charpenterie & M�nuiferie.
liv.
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Ma�onnerie.
Pierre dure d'Arcueil.
Pierre tendre de S. Leu. Pierre de Liais. Pierre de Grais. Brique de Bourgogne. |
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liv.
ifo 115 166 185 I?l
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Bois de Ch�ne verd.
Bois de Ch�ne fec. |
60
5° |
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Couverture,
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i56
12.7 |
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Ardoife.
Tuile. |
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1 Λ I*
Brique des environs dePans.no
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Pl�tre en pierre. 86
Pl�tre g�ch� & employ� 104 p -. & -plomb.
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Mortier. ito
Chaux vive. 5?
Sable de rivi�re. 132-
Terre d'argile. 13 f
Terre grafle. " 115
Terre ordinaire. 95
Eau douce de Seine. 70
Eau de puits. 71
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580
548 8z8 |
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Fer.
Cuivre jaune.#
Plomb.
Marbres.
Marbre � peu-pr�s. |
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2.5�.
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I X.
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Article
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N�cejfu� de confin�t*, dans les Pays Septen-
trionaux ? les grandes Vo�tes �- l'abri d'un toit de Charpente. �L y a une remarque qui peut-�tre n'a pas
encore �t� faite , & qu'il eft n�anmoins impor- tant de ne pas paffer fous filence ; c'eit qu'en g�n�ral les pays Septentrionaux paroiffent moins favorables � la dur�e des b�rimens que les M�- |
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42 Cours
ridionaiix , attendu que l'humidit� continuelle qui
r�gne dans les premiers , eil un fl�au deilrucleur. Auff� rrouve-t-on un grand nombre d'Edifices tr�s- anciens 'dans l'Aiie , dans les Indes , en Italie, en Eipagne , & dans les contr�es M�ridionales de l'Europe, tandis qu'il en fubfiile tr�s-peu dans �es contr�es Septentrionales , en France , en Angleterre , en Allemagne , & fur-tout dans le fond du Nord. L'ufage du bois, pour couvrir les b�timents ,
dont on s'eil fervi long-temps par-tout, avant les vo�tes qui n'ont �t� connues que fort tard , n'a pas peu contribu� � mettre obilacle � la dur�e des anciens Edifices ; vu que le bois , n'ayant qu'un p�riode, demande � �tre renouvelle de temps � autre, & eil fujet aux incendies. Au'ffi peut- on remarquer que tous les monumens de l'anti- quit� , dans la conilru&ion deiquels on avoit employ� du bois , font p�ris de bonne heure , Sr qu'il n'eil reli� que ceux1 o� Ton s'en eil paif� ; tels font les piramides d'Egypte , le Panth�on., le Temple de Sainte-Sophie , des arcs de triom- phe , des amphith��tres , des ponts , des acqu�- ducs 5 &c. Au relie, quelque � deiirer qu'il foit que l'on
p�t fe paffer du fecours du bois , cela paro�t tr�s-diiScI�e dans nos climats. En Italie, en Ef- pagne , dans les pays o� il pleut rarement, & o� les pluies ne font que paffag�res , on r�ui�ir, � la v�rit�, � conilruire les plus grandes vo�tes � d�couvert, fans* avoir befoin d'un toit de char- pente, non-feulement pendant leur ex�cution , mais encore pour leur confervarion. Les d�mes ■ deSainte-Marie-des-Fleurs � Florence & de Saint- Pierre de Rome , malgr� leur immenfit� , ont |
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d'Architecture. 43
�t�, entre autres , b�tis ainfi avec fucc�s ; mais .
dans les pays froids o� il pleut fouvent des mois entiers , m�me en �t�, il ne feroit pas pru- dent d'entreprendre des vo�tes confid�rables � d�couvert , & expof�es � toutes les injures de Fair, attendu que les vo�tes qui terminent les Edifices , fe b�tiffent commun�ment � la l�g�re avec de petits mat�riaux , dont les mortiers op�- rent toute la confiftance , & que ces mortiers pouvant fe trouver expof�s � �tre fans ceife d�- lay�s pendant leur ex�cution ; ce feroit compro- mettre'le fucc�s des travaux de cette conf�quence, que de ne les pas contraire � l'abri d'un toit de charpente. Toutes les grandes nefs de nos Eglifes, foit gotiques, fok modernes , tous les d�mes de quelque �tendue , des Invalides, du Val-de- Gr�ce , de Saint-Paul de Londres , &c. ont �t� b�tis de cette mani�re , par cette raifon.� On a commenc� par �lever leurs tours ou leurs tam- bours , fur ieiquels on a pof� , foit un toit, ioit un d�me de charpente ; apr�s quoi on a proc�d� � couvert en furet� , � l'ex�cution de leurs |
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Article X.
Obfirvations fur l'a�ion du Mortier
dans ia confiruction d'une Vo�t�. C'est une erreur de compter beaucoup fur
l'effet du mortier lorfque l'on b�tit , foit des vo�tes, foit de grands ouvrages en pierre de taille, pour retenir les pierres :'il n'y a que la pr��iiian de leur appareil, leur bonne ai�iete |
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44 Cours
da plomb & de niveau, la proportion de leurs
{apports , & des maffes cubiques oppof�es aux pouiT�es, qui foient capables de donner � ces fortes d'ouvrages une iblidit� convenable. Gauthier (ι), confeille de poier en ces circon-
ilances les vouffoirs � fec les uns contre les autres, � la mani�re des Anciens , & de ne les garnir de mortier fin que par abreuvement. « C'eft « fans diiHcult� » dit il, que quand on les cou- 5> che fur des lits de mortier , la prife de celui- w ci , quelque forte qu'elle puiffe �tre, ne Feft » jamais d'un milli�me du corps de la pierre de » taille des voui�birs, quelque tendre qu'on l'em- w ploie. Dans la plupart des plus beaux ouvra- » ges des Anciens, (2) on remarque qu'on n'a (1 ) Trait� des Ponts, page rix.
(1) Nous avons dit dans notre Introdudion ,page 130, Tome V, que les Anciens ne mettoient fouvent ni mortier ni calles , & fe coatentoient de frotter les lits des pierres les uns contre les autres avec de l'eau & du grais, de fa�on qae leurs furfaces fe tou- chaiTent exactement, & que leurs joints ext�rieurs devinfTent imperceptibles. Les Modernes paroii�ent avoir renonc� � ce pro- c�d�, foit � caufe de fa difficult� , foit � caufede fa longueur ; cependant il y a des occai�ons o� il pourroit �tre d'une grande utilit� , comme quand il s'agit de reprendre par-deifous �uvre des pi�droits, charg�s de grands corps de ma�oimerie,qui f�roienc oblig�s d'�tre maintenus dans un parfait niveau pendant leur re- t�bliifement. Soit, par exemple , un avant - corps compof� de colonnes
ifol�es portant des plate-bandes, avec un entablement furmont� d'un fronton ou d'un attique. Suppofons que les colonnes,ayant �t� ex�cut�es en pierre tendre ,;fuilent jug�es trop foibles pour foutenir folidement le fardeau de l'entablement & del'attique , qu'on y auroit pof� , & qu'on e�t entrepris de les-renouveller apr�s coup en pierre dure ., il efl hors de doute , qu'il faudrait alors, pour conferver le parfait niveau des plate-bandes d�j� faites , & emp�cher que le taifement-d�s joints des tambours n'op�r�t des l�zardes & des d�chirures , � la jon�lion du mue adof��& de l'entablement, faire les joints les plus petits poil�bles. Pour feutir la conf�quence de cette obligation , imaginons
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d'Architect�r e. 45
» employ� ni mortier, ni aucun crampon, que
� la plupart des vo�tes , arceaux, arcades & » arches , font confiantes de gros quartiers de ,> pierre , mais que tout y eft pof�� fee ^ ils « n'employoient gueres de mortier qu'aux vo�tes » & arceaux de moilonage , & que pour ai�iirer » la liaifon des petits mat�riaux : les gros blocs » de pierre font toujours fup�rieurs � la foibleiTe » du mortier, & les grands vouffoirs des vo�tes » ne fe foutiennent jamais , & ne fondent un » ouvrage que par fa propre pefanteur, jointe » � leur coupe qui les emp�che de fe d�funir ». En effet, le mortier dont on coule les pierres
en pareil cas , ne doit, pour ainii dire, �tre compt� pour rien : il le faut regarder comme de fur�rogation , mais aucunement comme devant unir de grandes pierres de taille indifFoluble- ment, & faire un m�me corps avec elles. Il y a plus , c'eit que peut-�tre feroit-il poflible de prou- ver qu'une grande vo�te en pierre de taille ac- querroit plus de folidit� en poiant les voui�birs |
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qu'il y ait 40 tambours de pierre dure � renouveller dans la hau-
teur defdites colonnes, & qu'on e�t donn� 4 lignes � chaque joint, il s'enfuivr'oit que, quand on viendroit a �ter l�serais plac�s fous les plate-bandes pour conferver leur parfait niveau pendant ce changement, le poid de l'attique &de l'entablement venant � comprimer les joints en queftion 3 & �refferrer chacun feulement d'unedemi ligne(ce qui eltbien peu)cela,feroit 10 lignes de taiiement dans la hauteur de chaque colonne j de mani�re qu'il faudroit que les plate-bandes baiffaffent en devant de zo lignes, pour repofer folidement fur leurs points-d'appui : or cet effet ne pourroit�avoir lieu , fans que l'entablement n'ag�t , eu pouffant contre le mur adoff� aux colonnes, & nef�t effort pour s'en d�tacher : le feul moyen de parer � cet inconv�nient feroic donc , comme nous l'avons dit , de pofer les tambours des colonnes � cru les uns fur les autres , en faifant toucher leurs joints � la mani�re des Anciens , fauf � d�maigrir leurs arr�tes, 4e crainte qu'elles ne s'�pauftaifent oa ne s'�cjattaffent. |
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φ Cours
� fee , qu'avec de mortier du m�diocre qualit� 9
comme il Teil le plus fouvent ; attendu qu'en ruftiquant les lits des vouflbirs , & en les faifant toucher dans toutes leurs parties , ils s'engraine- roient les uns dans Igs autres par leur cornpref- iion , & acquerroient par-l� un frottement ca- pable d'augmenter leur r�iiilance pendant le taf* fement ; au lieu que le mortier ordinaire que l'on coule entre leurs joints, n'�tant en partie qu'un compof� d'un amas de petites boules , non- feulement paro�t, ainii que les calles , devoir mettre obflacle � cet engrainement, mais encore femble faciliter la gliiTade des voufibirs lors du d�ceintrement, bien loin de les contenir, il n'y auroit, fuivant ce proc�d� , que l'�pauffrement des arr�tes � craindre; mais n'y pourrpit-on pas obvier en tenant les angles des joints obtus ou gras ? Article XL
De l'emploi des Liens de Fer dans une
Con�ruclion. Nous avons dit plufieurs fois qu'il ne fa��oit
pas croire que l'on p�t efp�rer de fuppl��r � la force des foutiens d'une vo�te � l'aide du fer, & nous croyons devoir �tendre particuli�re- ment cette obfervation , parce que c'eft une de ces v�rit�s fondamentales pour la dur�e des b�~ timens , qu'on ne fauroit mettre dans un trop grand jour. Le fer ne devroit jamais �tre employ� dans
un Edifice somme un agent principal, & pour |
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d'Architecture. . 47
tenir lieu d'emp�tement , de contreforts, ou d'�-
paiifeur de murs n�eeifaire contre ia pouilie^mais il faut s'en fervir feulement, comme d'un moyen pr�caire , d'un moyen de fiu�rogation ? & pour avoir au befoin deux forces pour une. La raifon en eil, que par fa conititution phyilque , le fer n'efl pas fait pour �tre de longue dur�e :' la rouille fi) l'alt�re peu-�-peu , quelque pr�caution que l'on prenne , & paffe m�me , en augmentant fon volume , pour faire �clater la pierre o� 011 l'encailre. Le chaud dilate fes pores & l'allonge, & le froid le reifere & raccourcit ; de forte qu'il ne contient pas toujours �galement une pouiiee. Or quels effets cette alternative n'enWHe pas capable d'op�rer dans l'int�rieur de la ma�on/ ne rie } Il s'en faut bien , d'ailleurs , que toutes les par-
ties des liens de fer foient �galement iblides. Les moufles qui les uniiTent font toujours des en- droits plus foibles que le relie. Qu'un crampon foit oblig� de contenir un effort violent, de deux |
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(ι) Π y en a qui s'imaginent qu'il eft poi�ible d'emp�cher la
rouille du fer encadr� dans une pierre , en l'enduifant d'une couleur ,i l'huile , d'un verni, &c. Mais , avec un peu de r�fle- xion , il elt �-ile.de juger du peu de r�alit� deNcet exp�dient: car le fer enferm� dans la pierre, fe trouvant par cette pofition contmuellc�io-)t expot�� l'humidit� qui,� lalongue5d�tmk tout, le verni dont on !e couvre en eft en peu de tems p�n�tr�. Ajou- tez a cela , que les cha�nes �tant fortement band�es & com- prim�es a h rencontre des mouftles , des clavettes , des �txiers � 1 des mandrins qui-les contiennent , il arrive que la peinture cil: n� :ejTairement enlev�e dans ces endroits qui fati- gue η r le plus & que la rouille du fer , en s'y manifeftant de pr�f�re: :V, y agit avec d'autant plus de force, qu'elle fe trouve co,ntraiitte pat-toufailleurs j de forte que ce qu'on avoir ima- gin�.comm� .m exp�dient, en fuppofant qu'il n'augmente pas �'aclivi �" le u rouille dans les endroits foibles, devient tout au moins <k nul effet. _: |
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48 Cours
chofes l'une , ou bien il romp , ou bien, ce qui
arrive le plus ordinairement, il arrache, ou fait �clater l'endroit de la pierre o� il eil fcell�, comme �tant un corps moins dur que lui. Cette derni�re obfervation fuffit feule pour faire fen- tir de quelle dangereufe conf�quence il feroit de fe fier enti�rement � un pareil fecours. Ce feroit encore une erreur de croire que le fer
acquiert de la confiflance � raifon de fon volume. Il s'en faut bien , qu'un barreau double en grof- feur d'un autre , ait pour cela le double de force. Les exp�riences de Mufembroek, dans fon Trait� de la Cohe�on des Corps , & de M. de Buf�bn , inf�r�es dans �Art du Serrurier , prouvent � la v�- rit� , qu'un fil de fer rond d'une ligne de dia- m�tre bien �tir� , peut foutenir, en tirant, un effort d'environ 490 livres pefant ; mais elles font voir auffi que dans une barre'de 18 lignes de gros, forg�e avec foin , chaque �l�ment d'une ligne quarr�e de fer, ne refiile gu�res en com- mun qu'� un effort de 40 livres pefant, ce qui eil bien diff�rent ; & que cet effort diminue toujours � proportion de ce que la groffeur du barreau augmente. Cette grande dimunition de force pro- vient de ce que , plus les fers acquierrent de vo- lume , plus il devient difficile de les forger } & de condenfer fuffifamment leur int�rieur avec le marteau. Au refle , le vrai moyen d'obtenir du fer la
plus grande force , c'efl de l'employer � tirer & non � porter : telle barre de fer qui romp fous un poids de 5 � 6 milliers , eil capable de fou- tenir, en tirant, un effort d'environ 30 milliers, c'eft-�-dire ,*<:mq ou fix fois plus confid�rabie , ce qui eil bien diff�rent. C'eil pourquoi il eil impor- tant |
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d'Architecture. 49
tant de faire en forte d'employer le fer de pr�-
f�rence , � tirer plut�t qu'� porter; mais encore un coup , ce doit �tre toujours'fubiidiairement # & non comme moyen principal, ainfi qu'on le remarque dans les Ouvrages antiques & goti- ques. Un des grands reproches que l'on pourroit
faire � nombre d'Edifices modernes, eil l'ufage immod�r� du fer dans leur b�tifTe. La plupart des colonnades, dont on les d�core , ne fe fou- tiennent gu�res autrement que par ces moyens artificiels ; & ce qu'il y a de pire , c'eil qu'on y employ� d'ordinaire le fer � porter plut�t qu'� tirer. On conitruit peu d'architraves , de plate- bandes , & d'entablements , o� il ne foit prodigu�, & o� l'on ne voye des efp�ces de linteaux de fer employ�s � porter les claveaux en deffous, ou en deiius par des �rriers. Auf�� ces ouvra- ges n'auront - ils n�ceiTairement de dur�e que celle du fer, qui fait toute leur force (1). Regle g�n�rale, il faudroit fe garder d'employer
le fer , fans une n�ceffit� ab�blue , dans les ouvrages deftin�s � paffer � la poit�rit� j car les Architectes n'ont volontiers recours � cette ref- fource , que quand ils fe font tromp�s , ou |
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grande Lfe? r incoi�Ve.nien*?, g1* *> Φ«Α parti di una
Oulti ■ ch-�aV> ^i � k Peie Frifi dans fon excellent «�c�teItcl h^�5!��&*al quecet Arch"e<ae voulant
coud Τ g Ch?fe du W%e d� d�me de Milan avec beau. les fentimfnf'/rchlt-f,ae ItaIien,? °PPofa � cette coniWtion
VainR^ S ferlIleuts Conftrufteu« , tels que Palladio, coSr� f�S & fur1out ,ccax �e *%»<#. qui, ayant �t� �S^Wlt' «*** friche non} kann. Tome VL D
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50 Cours
que quand ils favent n'avoir pas donn� aux
Supports une force fuffifante. Si on examinoit attentivement une conftru�ion , qui, apr�s avoir iubfift� quelque tems , vient � manquer ? on s'appercevroit que cette difgrace n'a d ordinaire pour principe , que d'avoir employ� le fer comme moyen principal, & que ce moyen ayant ceff� d'avoir la m�me confiitance par les effets de la rouille, ou de quelque crampon qui eil venu � manquer , les fupports ne s'�tant pas trouv�s feuls en �tat de r�iiiler, il a fallu que la vo�te tomb�t, fe l�fard�t, ou mena��t ruine. En un mot , les tirans , les cha�nes & les
cercles de fer, qu'on employ� dans une conitru- ition , doivent avoir principalement pour objet, de r�fifter � la premi�re impuliion de la pouff�e, lorfqu'on l�che la yo��q de deffus les ceintres, <�e donner au mortier le �ems de durcir , de bien faire fa prife , ainii qu'� toutes les parties d'une b�tiffe , d'op�rer leur taffement avec uni- formit� , de fe convenir r�ciproquement, de pren- dre peu-�-peu leur faix & leur direction vers les pi�droits, les contreforts ou les points d'appui capitaux , ils ne peuvent avoir d'autre fonction. C'eil la perfection de l'appareil des pierres, l'ex- cellence du mortier , la bonne proportion des fupports, leur relation avec la pouff�e des vo�tes, qui doivent faire la force d'un Edifice, dont on veut affurer la dur�e ; ce font l� les feuls & vrais principes de la folidit� ; agir autrement, ce fe- roit la compromettre, & ne b�tir que pour un tems, 11 ■ - * ■;
& . .. .. '..'....,■;'■
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d'Architecture.
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η
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Article XII.
Du Tajjement d'une Vo�te b & de fes effets
fendant [on D�cintremmt. On fait qu'avant d'entreprendre une vo�te ,
on commence par �tablir fur (es pi�droits un cintre de charpente folide de la m�me courbure, pour porter fes vouffoirs pendant fon ex�cution. Cela fait , fa conftruclion s'op�re , en pla�ant d'abord, de part &, d'autre furie cintre, les coui�i- nets pr�s de fa naiffance , & fuccei�ivement tous les autres vouffoirs, en montant jufqu'� la clef par o� Ton finit. Les Anciens & m�me les Goths extradoi�bient
la plupart de leur vo�tes, c'eft-�-dire , faifoienr, tous leurs vouffoirs d'une �gale longueur en efpece d'archivolte ; les Modernes , au contraire , affectent de les lier avec les reins d'une vo�te, ou m�me de les y prolonger , principalement quand il eil queition de lui faire porter un far- deau coniid�rable. Tous les vouffoirs doivent: fe pofer en coupe , & s'appareiller, ainfi que nous l'avons vu , de mani�re que le lit de la pierre fuive toujours la direction des joints vers le centre , ou les centres de la vo�te s'il y en a plufieurs. On en ufe ainfi, parce que la preffion sfop�rant f�lon la longueur des joints , les vouf- ■"- foirs ont n�ceffairement plus de force �tant plac�s fuivant leurs lits, que dans toute autre fituation. A mefure que l'on met en place les vouffoirs , on obferve de pofer fur les cintres des couchis de charpente foutenus par des doffes D ij
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$� Cours
ou taffeaux, lefquels couchis portent direclement
�lntiados ou les dociles des files de vouffoirs , du- moins dans les vo�tes en berceau d'une certaine �tendue , & de mettre en m�me tems , � l'ordi- naire , des calles de bois de ch�ne entre leurs joints , � deifein d'emp�cher les arr�tes de fe toucher , & de s'�pauffrer lors de leur com- preffion. Il y a un �gal inconv�nient � donner trop de
largeur aux joints , & � les faire trop petits. Dans le dernier cas , les arr�tes des voiuToirs rifquent davantage de s'�pauffrer ou d'�clater ; & dans le premier, la largeur des joints peut augmenter beaucoup le taffement , & m�me dans les vo�tes fort furbaiiT�es, � l'occafion du peu de coupe des voiuToirs vers la clef, il feroit � craindre qu'il n'y e�t quelques vouffoirs fup�rieurs capables de descendre en contrebas � un certain point, ou m�me de s'�chapper, ce qui entra�neroit la chute de la vo�te. Au Pont de Mantes , dont les arches font elliptiques , & ont 120 pieds de diam�tre , fur 30 pieds de mont�e , on a tenu les joints de chaque vouffoir ouverts feulement de 4 lignes ; aui�i y eut-il beaucoup de vouf�birs qui en fe touchant menac�rent de s'�pauffer vers leur naif- fance ou les coufl�nets, & il fallut les �largir avec des fcies � main , avant de continuer le d�cin- trement. Au Pont de Neuilly , dont les arches ont le m�me diam�tre, & �-peu-pr�s la m�me courbe , � deffein d'�viter un pareil inconv�- nient, on a tenu les joints de 6 lignes de lar- geur, & l'on n'a pas remarqu� qu'il fe foit fait d'�pauffrures. Peut-�tre, au lieu de s'affervir � tenir les joints �galement ouverts dans la partie fup�rieure d'une vo�te & dans l'inf�rieure, fur- V. ' ' '' , -■
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d'Architecture. 53
tout quand elle eft tr�s-furbaiii�e, vaudroit-il
mieux les tenir plus petits dans fa partie fup�- rieure vers l'intrados , & au contraire plus grands vers fa partie inf�rieure , auffi � fon intrados , | � mefure qu'on approcherait de fa retomb�e.
Cette ouverture de joints �tant conforme � Fac- tion particuli�re que les voui�birs peuvent exer- \ cer � l'�gard les uns des autres , il y auroit vrai- femblablement moins � craindre de la part des taifements , vu que les joints reileroient plus ou moins ouverts , � raifon de l'effet de la com- preliion. On a l'attention , � mefure que l'on place les
vouifoirs d'une vo�te , de les abreuver , de couler - i leurs joints de bon mortier par-deiTus , & de
crainte qu'il ne s'�chappe , on fiche de la filaife le long des joints de Hntrados & des t�tes des vouifoirs , comme l'on fait pour les affifes des pi�droits. Enfin , la clef �tant pof�e, on termine la conitrudion d'une vo�te, par la bander ou par reiferrer fes vouifoirs par le haut ; ce qui s'op�re en enfon�ant, avec force , de gros coins de bois entre leurs t�tes. Une vo�te �tant ferm�e , fes vouifoirs bien
call�s & band�s , le cintre de charpente fe trou- ve alors d�charg� virtuellement du poids qu'il avoit � foutenir, mais non pas effectivement, c'eft-�-dire , que la vo�te ayant exerc� toute fa pefanteur, & fes vouifoirs fe contenant tous r�- ciproquement , le cintre n'a plus befoin de faire de nouveaux efforts pour en foutenir le poids , tellement que fa charge fe trouve toujours la m�me jufqu'au moment de fon abaiifement. Le d�cintrement d'une vo�te doit s'entrepren-
dre avant que le mortier qui a �t� coul� entre D iij
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54 Cours
fes joints , ait acquis toute fa coniiitance ; car il
faut bien fe garder d'attendre qu'il ait tout-�-fait durci., fi l'on veut qu'il foit de quelque utilit� ; en voici la raifon. En fuppofant qu'on laiiT�t les cintres jufqu'� ce que le mortier f�t fec , & fe fut tout-�-fait adapt� au lit fup�rieur & inf�rieur des vouffoirs ; comme ce mortier n'auroit pu f�- cher fans diminuer de volume par l'�vaporation de fou eau , il s'en fuit que cette �vaporation y laiiTeroit des vuides ; de forte que , quand on entreprendroit de d�cintrer la vo�te , les joints des vouifoirs , les calies & les coins qui reffer- xent leurs t�tes, venant � s'applatir & � fe com- primer � l'ordinaire , �craferoient infailliblement le mortier , d�funiroient fes parties , & le r�dui- roient en une poui�iere grumeieufe, incapable de procurer d�formais aucune liaifon. Cela ne fauroit �tre ainii en d�cintrant une vo�te pen- dant que les mortiers font encore humides, parce que j'�nen qu'ils fe trouvent davantage comprim�s par le refferrement des joints , ils peuvent encore s'y adapter, & c'eft ce qui arrive d'ordinaire. Par cons�quent il ne peut �tre que tr�s-d�favantageux de laiffer trop long-tems une vo�te fur fon cintre, comme nous l'avons avanc�. � Il y en a qui veulent mal �-propos que l'on com-
mencele d�cintrement d'une vo�te , parenlever les couchis& taifeaux plac�s fous la clef, puis ceux des contre-clefs, puis des vouffoirs adjacens , & ainii de fuite jufqu'� fa naiffance : mais les meilleurs Confiru- tleurs pr�tendent qu'il vaut mieux enlever dabord les couchis des coui�inets & des vouffoirs voifins de la retomb�e de la vo�te, en avan�ant peu-�-peu vers fon fommet; all�guant, avec raifon, que la clef & la partie agiffante de la vo�te fe trouve par- |
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d'Architecture. f�
l� mieux refferr�s , que le taf�ement s'op�re plus;
uniform�ment , que le haut de la vo�te s'afFaiff� moins,& que fa courbe rifque moins de fe d�former^ Au furplus, cette op�ration eil le moment critique pour les fupports d'une vo�te, parce que,tous fes vouifoirs font alors en mouvement, & i� l'on n'ap- portoit pas les plus grandes pr�cautions pour dimi- nuer fon effet, pour le conduire avec art, & faire en forte qu'il fe repartit uniform�ment de part & d'autre dans le pourtour d'une vo�te , en vain auroit-on donn� aux pi�droits une �paiffeur au-del� de l'�quilibre, indiqu�e par les calculs , ils feroient le plus fouvent renverf�s par la commotion du taf- fernem. Voici comment agiflent Tes voui�birs d'une vo�te-
pendant fon d�ceintrement. Ils font � peu-pr�s les m�mes effets que lorfqu'elle veut s'�crouler : les joints des vouifoirs de fa partie fup�rieure paroif- fent preffer leur extrados & s'ouvrir du c�t� de l'intrados : les vouifoirs de fa partie inf�rieure pa- roiffent agir au contraire en comprimant les joints,, de leur intrados : enfin les vouifoirs entre l'impofte & la clef, participent de l'un & de l'autre de ces- deux effets ; raifons pour lefquel�es nous avons confeiil� ci-devant de tenir, pour le mieux, les joints des vouifoirs plus ou moins ouverts lors de la conitrudtion d'une vo�te. Quelquefois if arrive qu'en d�cintrant, les calles qui font entre les vouf- foirs voifins del� naiifance del� vo�te, s'applatif- fent au point de �aifler toucher les joints & de faire �clater leurs arr�tes , alors il faut interrompre le d�cintrement, comme nous avons dit qu'on l'a- voit fait au pont de Mantes, & s'appliquer, avant de continuer, � r'ouvrir les bords des joints vers les endroits qui menacent , en rendant leurs angles uxk D iv
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j6 Cours
peu obtus ; par ce moyen on les fortifiera & on em-
p�chera les �paufrures. En, vain imagineroit-on parvenir � brider le taffe-
ment,en embreuvant les vouffoirs d'une vo�te , en les violantant, en multipliant les croffettes,les cram- pons , les tirans , o� bien en �levant entre leurs jpi�droits des chandelles de pierre jufques fous leur courbe, on ne parviendroit par-l� qu'� op�rer une in�galit� de taffement, qui eil de tous les incon- veniens, celui qu'on redoute le plus en pareil cas, vu qu'il eit capable de faire perdre l'�qu [libre. Les bons Coniiru&eurs ont pour principe d'�viter, fur- tout vers la naiffance d'une vo�te, tous les crochets de rachat, les tas de charge, les embreuvements & incruftementsdes vouffoirs les uns dans les autres, en un mot tout ce qui peut g�ner la direction na- turelle du taffement : ils affe&ent au contraire de �aiffer toute libert� aux vouffoirs d'agir vers leurs points d'appui, & de bien prendre leur faix en reffer- 'rant les joints, uniform�ment : ils font perfuad�s f avec raifon , que les oppoiitions au taffement don- nent lieu aux l�zardes, aux d�chirures que Ton remarque dans nombre de conitruclion, & qu'elles occaiionnent d'ordinaire l'�branlement des pi�- droits. Auffi peut-�tre �toit-ce pour cette raifon que les Goths & les Anciens extradoffoient com- mun�ment leurs vo�tes. Tout le difficile eii de bien diriger & de bien conduire le taffement ; c'eft l� que l'exp�rience eft principalement n�ceffaire ; mais , encore un coup, il faut bien fe garder de le g�ner. Il y a des Conilrucleurs qui, au lieu de fe pref-
fer de faire le d�cintrement & de l'op�rer en un m�me jour , pr�f�rent d'en employer pluiieurs, & qui veulent qu'on n'enlev� chaque jour qu'un |
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d'Architecture. 57
petit�nombre de couchis correfpondants de part
& d'autre d'une vo�te, afin de lui donner le tems de prendre peu � peu fon faix fans rien brufquer -y ce qui eft tr�s-bien raifonn� , ne fauroit que con- tribuer au fucc�s du taffement , & m�rite d'�tre toujours obferv� dans les vo�tes d'une certaine �tendue. Quoiqu'un d�cintrement ait �t� en apparence
op�r� avec fucc�s, il ne faut pas pour ceja chanter vi�oire,' & s'imaginer n'avoir plus rien � redouter de l'effet d'une vo�te ; attendu que toutes les par- ties d'une conftru&ion ne prennent pas toujours ΙεμΓ ai��ette fur le champ. On en a vu plus d'une fois taffer encore quelque tems apr�s leur d�cin- , trement, "renverfer leurs pi�droits, ou bien les fra* �urer, les l�zarder. Quand la vo�te du d�me de Notre-Dame de la
Daurade � Touloufe mena�a ruine , il y a environ une douzaine d'ann�es, ce fut imm�diatement apr�s fon d�cintrement; fes piliers s'�cart�rent vers le haut de zi pouces, & on n'eut que le tems de r�- tablir les cintres pour pr�venir fa chute : mais il y avoit d�j� 6 mois que la coupole de S. Philippe 4e Ne.rl� Turin �toit d�cintr�e, lorfquelle tomba au commencement de ce fi�cle, & entra�na par fa chiite tout le refte de l'Eglife. Au reffe, les taffements des vo�tes diff�rent �
raifon de leur courbe, de leur appareil >de la charge qu'elles doivent porter , foit fur leur clef, foit fur leurs reims , foit fur leurs pi�droits : elles taffent encore diff�remment f�lon la nature de leurs ma- t�riaux : plus il y a de joints , plus il y aura de compreffion & d'affaiffement : par cette raifon les vo�tes en briques ou en moilons taffent davantage que celles en pierre � caufe de leur plus grand nom* |
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fS Cours
fcre de joints. Une vo�te conftruite de diff�rentes
fortes de mat�riaux, o� il y aura des cha�nes de pierre avec des lunettes , & dont les intervalles fe- ront b�ties, partie en briques, partie en moilons, ou enti�rement en briques , op�rera de toute n�- cei�it� des taffements difF�rens qu'il faudra pr�voir lors de l'ex�cution,, pour les emp�cher d'agir en d�fordre, & de former des l�zardes par la fuite. Il n'eil gueres poffible d'�tre affur� d'avance?,
combien une vo�te pourra bailler pendant ou apr�s fbn d�cintrement , � raiibn de la diminution de fes joints, par la difficult� de conno�tre les difF�- rens d�gr�s de compreffibilit� dont les calles & mati�res qui y font introduites feront fufceptibles : cependant il nousfemble qu'on pourroit appr�cier» fans beaucoup d'erreur � la moiti�, la r�duction du vuide form� par le total des joints des vouiioirs. Ainii, en fuppofant que la fomme de l'ouverture des joints fat�e 60 pouces, la totalit� de l'afFairTe- ment, repartie f�lon tout le pourtour de la vo�te % peut �tre eilim�e environ 30 pouces. C'eft pour- quoi iil'on trace une vo�te de m�me diam�tre, dont le ceintre ait 30 pouces de moins dans fon pour- tour , on parviendra � conno�tre � peu de chofe pr�s d'avance, quel fera l'aiFaiffement ou l'abaifle- ment d'une vo�te vers fa clef, tant pendant fon d�cintrement que par la fuite , lorfqu'elle aura re�u enti�rement fa charge. Auffi , en conf�quence de cet abaiffement, faut-il qu'un Architecle ait l'at- tention de fur-hauiTerproportionellementune vo�te pendant fon ex�cution , afin qu'elle ait la forme qu'il d�iire apr�s le d�cintrement. Tout ce que nous venons de dire ne regarde ait
furplus que les vo�tes b�ties en pierre de taille ; car dans celles qui font enti�rement b�ties en briques, |
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d'Architecture. 59
en molonnage, & avec de petits mat�riaux qui ont
peu de coupe, & dont la liaifon du mortier fait toute la force, le d�cintrement n'a pas eu tant de difficult�. Lorfque le mortier eft de bonne qua- lit� & a fait fa prife, ces fortes de vo�tes font en peu de de tems leur effet ; & ce nefl gueres qu'en attendant qu'il ait pris corps & acquis la confiftance n�ceffaire qu'on y met , foit des cha�nes , foit des cercles de fer, pour contenir l'�- cartement de leurs pi�droits ou du bas de la vo�te ; mais ces pr�cautions, comme nous l'avons remar- qu�, ne doivent �tre que de fur�rogation , pour donner le tems � la vo�te de prendre fon faix , & pour la eontenir pendant le d�cintrement, ou juf- qu'� ce que le mortier ait produit toute fa prife. |
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Article XIIL
Des Ouvrages du Chevalier Wreen.
■ 'y.
On ne doit pas efp�rer de nouveaux progr�s
dans l'art de la conftruaiondes b�timents, tant que ceux qui les dirigeront ne joindront pas � l'�tude du Deffin & de la Pratique , celle de la G�om�- trie & fur-tout de la M�canique, � l'exemple des Ing�nieurs militaires & des Ponts & Chauff�es. Combien en effet les travaux de ces derniers ne fe reffentent-ils pas de l'influence de ces connoif- fances ! Que d'ouvrages de fortifications ;& que de Ponts admirables,�rig�s depuis environ une trentaine d'ann�es, ne cite-t-on pas pour faire Irplus grand honneur aux lumi�res & � la capacit� de ceux qui les ont conduits ! Il n'y a que dans notre Archite- �ure civile ? qu'il eft comme d'ufage de n�gliger |
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6o Cour s Ί
abfolument l'�tude des Sciences & l'application de
leurs principes. Auffi combien peu rencontre t-on ti �din*ces,dont la conftru�Hon foit v�ritablement rai- ionn�e dans toutes fes parties, o� Ion ait envifag� les diff�rents objets qu'elle embraffe fuivant tous leurs rapports, o� l'on apper�oive que l'on fe foit rendu compte des r�fif�ances � oppofer aux pouf- lees des vo�tes, o� Ion ait eu �gard au poid que lesdiff�rens mat�riaux �toient en �tat de porter, pour fixer en conf�quence les dimmenfions des points d'appui, o� l'on ait r�parti les groifeurs des bois avec l'intelligence n�ceffaire, o� l'on ait fenti la n�cef��t� de ne point employer le fer comme moyen principal � l'effet d'affurer la dur�e dun Edifice ; en im mot, o� l'on ne voye d'ordinaire des routines fervir de bafe aux diff�rens travaux. Auni d�s que la plupart des Architeftes veulent innover, prendre un nouvel effort, entreprendre quelque b�tiffe o� il faudrait des lumi�res fup�rieu- res pour combiner avec jufTeffe leurs op�rations , & dans laquelle ils ne peuvent �tre guid�s par des comparaifons ou des induftions avec des ouvrages de m�me genre, on diroit des aveugles qui cher- chent leur chemin en r�tonnant; on les voit chan- ger, ajourer, revenir fur leurs pas, effayer fouvent au milieu de leurs op�rations , de fe reaif�er par toutes fortes de confeils, & enfin, ne venir � bout de-leur entrepriie qu'� force ded�penfes, & qu'en multiphant les fecours pr�caires, les crampons, les liens de fer, ceft-�-dire, au d�pend de la dur�e de l'Edifice. On ne conno�t gueres que les Ouvrages du
Chevalier Wreen, Architeae Anglois , Auteur du d�me de S, Paul de Londres, de l'H�pital de Green- Vil�, & d'une multitude de Monuments qui embel- |
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d'Architecture. 6�
Uffent la capitale de l'Angleterre , qui foient v�ri-
tablement raifonn�s pour la condruclion dans tous leurs rapports, & capables de foutenir un f�rieuX examen. L'on peut dire que ce font des chef-d'�uvres de fcience, d'intelligence & de combinaifons, o� fe trouvent r�uni au Supr�me degr� l'application de la pratique & de la th�orie. �uffi eft-ce un de ces hommes que l'Angleterre ne fe glorifie pas moins d'avoir produit que les Locke & les Newton ; on y remarque par-tout fon bufte en parallele avec ceux des plus grands Philofophes de cette Nation. Pe > fonne n'ignore qu'on lui accorda l'honneur exclu?., fif, ainfi qu'� fa famille, d'�tre inhum� dans le Tem- piede S. Paul,le triomphe de fa gloire & de fes talens. On ne lui fait qu'un feul reproche , bien rare
fans doute chez les Artiftes de nos jours , favoir, d'avoir contribu� lui-m�me � nuire � fa r�putation par une modeitie pouff�e � l'exc�s. Ce Fondateur d'une nouvelle Ville, difoit il n'y a pas long-tems 5 le Docteur Maty, Secr�taire perp�tuel de la So- ci�t� Royale de Londres, dans le Journal Britanique, » auquel tous les Citoyens durent leurs Maifons, » leurs Monuments, leurs Temjiles, �prouva cepen- » dant leur ingratitude: une timidit� fatale l'emp�cha » de fe concilier la faveur de ceux dont il arrachoir. » l'eilime : il eut tous les talens , � la referve de » cette libert� & de cette aiTurance qui les font vai- » loir: il crut fans doute que tant de monuments de » fon m�rite ,1e difpenfoient d'ajouter fa voix � la » leur : cette modeilie outr�e efa�a l'�clat de fes » travaux ». Le Chevalier Steele, dans le Spectateur, en a voit
d�j� parl� � peu-pr�s fur ce ton en 1709, en don- nant � Wreen, qui �toit alors �g� de 80 ans _, le nom de Neftor , & � Londres , celui d'Ath�nes. |
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6l fc O U R S
Apr�s avoir rapport� Je mot d'un Auteur Fran�ois,
que la modeitie eil � nos autres vertus , ce qu'eu l'ombre � un tableau, il ajoute , que cette ombre bien m�nag�e dans nos aclions fert � les relever ; mais que, quand elle eft trop charg�e , elle nous couvre bien plus qu'elle ne nous fait paro�tre � notre avantage. « Ath�nes ( Londres) dit-il, en vit » un trifte exemple dans la perfonne de Neitor : nul » homme de fon ii�cle, ne fut plus habile dans fa » profeffion , & n'en donna plus de preuves. S'il » e�t poffed� cette honn�te hardieffe , cette con- » fiance fi n�ce(faire pour fe produire, le public » lui auroit rendu plus de juitice. Il fut un excel- lent Architefte, & l'on peut dire qu'avant lui, » on avoit ignor�l'ufage des pouvoirs m�chaniques. » Il porta les chofes � ce point de perfection qu'il » favoit, � un atome pr�s, le degr� pr�cis de pro- » portion qu'il doit y avoir entre les fondements » & �e corps d'un Edifice : fa fcience & fon exa��- »■ tude � cet �gard alloient au prodige. Il en fit l'eiTai » dans un b�timent ( 5. Paul) o� il fe propofa » de joindre la plus grande magnificence � la plus » grande fo�idit� : il y obferva les loix de la m�- » canique avec tant de jufteiTe , que la maffe ne » pouvoit porter que fon propre poid: c'�toit un » chef-d'�uvre que tous les curieux de fon tems » admir�rent. » Combien nos conitrucHons font-elles �loign�es,
'..y en g�n�ral, d'une pareille perfection, & de m�riter de femblables �loges 1 i \ - |
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d'Architecture. 63
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Article XIV.
De la mani�re � allier la Pratique � la Th�orie^
pour d�couvrir les vrais principes
d'une Conflruclion.
Apres avoir expof�, en g�n�ral, les diverfescon-
fid�rations qu'exigent le m�chanifme des vo�tes, il s'agit de faire voir maintenant quel doit �tre l'en- cha�nement de toutes les parties d'une conitru�ion. compof�e, & comment il eit � propos de faire mar- cher enfemble la pratique & la th�orie , pour d�- couvrir autrement que par routine ce qui doit conilituer fa folidit� : Le vrai moyen d'y parvenir , c'eit de faire en
quelque forte Fanatomie d'une conitru�ion , en fe rendant attentif � tous fes rapports ; c'eit de con- fid�rer de quelle mani�re les corps �lev�s les uns au-deffus des autres peuvent agir � raifon de leur poiition ; c'eit de s'attacher fur-tout � diitinguer par le d�veloppement de l'appareil qu'elle peut �tre la direction des pou iT�es, pour placer les r�- fiilances trouv�es parles calculs dans les endroits convenables ; c'eil de fe rendre compte, en un mot, de la correfpondance de toutes fes parties, & com- ment elles doivent concourir , par leur liaifon ou relation, � fe pr�ter des fecours mutuels & capables d'augmenter la force du tout enfemble. Afin de fixer nos id�es , prenons pour exemple
la conitru&ion d'une coupole fur pendentif, & voyons comment l'on peut fe conduire dans la recherche des vrais principes, qui doivent eiTen- �iellement fervir de baie � fa folidit� ; & apr�s les |
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^4 Cours
avoir d�termin�, nous en ferons remarquer lap�»
plication dans un des plus beaux Ouvrages en ce genre. ° Des Principes qui conftituent en g�n�ral
la folidit� d'une Coupole fur pendentif
Planche L XXX XI.
Une Coupole fur pendentif eft compof�e de
deux plans , plac�s l'un au-dei�us de l'autre � la rencontre des bras de la croix d'une Eelife Le plan fup�rieur eft un cercle , & le plan inf�- rieur eft un quarre ou un o�ogone d'ordinaire irr�gulier. Le premier plan eft infcrit dans le f�cond, c'eft-�-dire, ne rencontre,celui-ci qu'en quatre points, Α, Β, C , D , %. I, foit au milieu des cotes du quarr� , foit au milieu des grands cot�s de l'oftogone, de forte qu'il refte entre les deux plans quatre vuides triangulaires E. Or, les c�t�sdu quarr� , ou les grands c�t�s de l'o- ctogone �tant commun�ment perc�s par les vo�tes des bras de la croix d'une Eglife , il s'en fuit que par fa pofmon, le plan fup�rieur ou le tambour dune coupolefe trouve plac� pr�cifement fur la clef des vo�tes, formant la r�union des bras de la croix, & en porte-�-faux furies vuides trian- gulaires , o� Ton pratique des vouffures en en- corbellement , nomm�s pendentifs s pour unir en^ ferableles deux plans. Par conf�quent, il y a � confid�rer, dans l'exa>
men dune pareille conftru&ion, plufieurs chofes ei�entielles ; d'abord les deux plans, favoir , Fin- teneur compof� des quatre gros piliers, F , can- tonn�s aux angles des bras de la croix dans le bas de l'Eglife , lefquels forment, par leur dif* pofi�ion,
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d'Architecture; 6f
pof�uon , tm quarr� ou tmoaogone irr�gulier; puis
le pian fup�neur, qui eil celui de la Tour ou' de la Coupole proprement dite ; enfuite les points de rencontre communs aux deux plans A, Β , C, D; & enfin le pendentif Ε , qui'eil interm�diaire en- tre les deux plans, & qui op�re leur r�union dans prefque tout le pourtour. Examinons f�parement ces diff�rents objets , & voyons quels doivent �tre leurs rapports eu �gard aux principes de la ibiidit� , qui ne font que l'application pratique des loix de l'�quilibre & de la pefanteur. Premi�rement, une Coupole fur pendentif �tant
couronn�e par une grande vo�te fph�rique ou fph�roide , & cette vo�te exigeant n�ceifairement des pi�droits en rapport avec fa pouff�e , il eil naturel de s'attacher avant tout/, � fixer les dim- menfiohs des fupports du plan fup�neur ou de la Tour, & ce ne fera qu'apr�s les avoir d�termin�es, qu'on parviendra � fixer celles du plan inf�rieur, ou des gros piliers du D�me. Ainfi, le diam�tre Λ C, fig. I de la Tour �tant fuppof� connu y de m�me que �a nature de fa vo�te A , fig. II, fou �paiffeur vers la clef Β 3 �a hauteur de fes pi�droits Ε Ε, les diff�rents poids dont la vo�te A ou les pi�droits EE poncroient �tre charg�s, foit que Ion couronne la vo�te du D�me par une charpente , comme- dans une moiti� de la fig. II, foit qu'on �lev� cette vo�te de mani�re �^ porter directement la lanterne ; on fait qu'il eil aif� , par les principes �tablis de la m�chaniqne, de,trouver'la r�fiftance en �quilibre avec la pouf- f�e dans tous les cas ».c'eft-�-dire, l'�paiffeur qu'il conviendra de donner aux pi�droits Ε Ε ; foit qu'on veuille taire lefdits pi�droits d'�paif�eur uni- forme , comme on le voie exprim� en G , fig. I , Tome FI. Ε |
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Cours
clans uB quart du plan de la Tour ; fok qu'on
veuille admettre des contreforts H, comme dans l'autre quart dudit plan , ou comme il eil expri- m� dans le profil FF, fig. II j de forte qu'en adjou- taftt environ un 6e au-del� de l'�paifieur trouv�e , on fera Ά^ΧΙΐ^ d'obtenir la force convenable fui- vant les circonftances. Par conf�quent F�paifTeur ju mur 0 ow des contreforts H de la Tour d'un D�me, ne fauroit �tre d�termin�e arbitrairement, tuais elle doit l'�tre par les principes des loix de j'�quilibre & de la pefahteur ( ι ). Secondement , F�paifTeur des pi�droits FF,
�a. Il, �tant trouv�e s pour d�terminer les rap- ports du plan inf�rieur , il faut faire attention que Je plan fup�rieur ne rencontrant l'inf�rieur qu'au milieu de fes grands c�t�s ou de la clef des arcs Q cette clef & l'arc dont elle fait partie, doivent �tre regard�s comme un point d'appui capital, puifqu'il eil le feul commun aux deux plans. Or, qu'eft-ce. qui peut conftituer la force d'un pareil arC G ? N'eft-ce pas d'avoir une largeur de pi�droit j| \, fig. Π » ou Κ L , f�g. I, en correfpondance avec r�paiffeur trouv�e du bas de la Tour , y (ι) Il faut avouer cependant que les Architectes font ra-
rement en �tat d'appliquer ces principes. Ceux qui ont ex�cute jufqu'ici des Coupoles , � l'exception peut-�tre du Clievaliei' Wre�n , ne fe font gueres ferv�s que de comparai- ions ou d'approximations , avec les conferuelions en ce genre ex�cut�es pr�c�demment ; lefquelles approximations indiquent oue l'on peut donner d'�paiiTeur uniforme � la Tour d'un D�me ou aux fupports d'une vo�te demi-fph�rique., environ le 10e de fon diam�tre int�rieur , quand elle ne doit porter qu'une feule vo�te, '&■ 's 7 ou 8 e de ce meine diam�tre � l'�^paiiTeur des |
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des cas.
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d'Architecture. 67
compris ion empattement, & en outre une �paif-
feur de pi�droit 1 L , fig. i, en �tat de contrebuter le fardeau, de la portion de la Tour qu'il foutien- dra fur ion fommet ? Les r�gles de la folidit� n'exigent-elles pas encore de conftruire cet arc G , fig. i� , en pierre dure, de m�me que fon pi�droit H I , de lui donner d� plus une certaine �paiffeur vers la clef, & enfin de garnir bien exa- ctement fes reins , en y prolongeant la queue des vouffoirs pour les fortifier convenablement? La plupart de ces conf�d�rations fontr�latives
� la pratique , & au raifonnement � la fois ; il n'y a que F�paifTeur I L aes pi�droits, fig. I , qui re- garde la th�orie, & qui ait befoin d'�tre d�termin�e par les calculs , eu �gard aux circonflances loca- cales de la poikion de la Coupole fur l'arc & mu le pilier ; lefquelles circonflances , comme Γοη «* f�ait, font fufceptibles de modifier cette �paiiTeur, fuivant que le pilier F-peut-�tre roidi par les difc f�rents corps de ma�onnerie qui y feront �lev�s. Ainii donc 5 le pilier 'F doit �tre principalement un r�fuitat de la largeur du bas de la Tour avec (es empattements, par la pouff�e des arcs qu'il fou- tient, & qui portent une partie de la Tour fur leur fommet. "��,.' " ,;'>.,\ .,,/. Troifi�mement, comme les deux plans du D�me
font f�par�s par des corps interm�diaires , ou pendentifs qui forment leur r�union ? il "refaite que la Tour, qui fera en grande partie port�e far ces pendentifs, exercera encore une aclion vers les piliers F, les arcs & leurs parties adjacentes, � raifon de la coupe de leurs voui�birs ; c'efl pourquoi, pour parvenir � conno�tre cette a�tion & les r�fiftances � lui oppofer, il eft donc indifpenfable de recourir � la mani�re d'�tre d'un pendentif. |
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6$ COU R S
■■D�veloppement de l'appareil dfim~ Pendentif.
Nous avons dit, ArticU Π, que le feui
-moyen de conno�tre Taclion d'une vo�te quel- conque , �toit de fe rendre compte de fon appa- reil, & que c'�roit la tendance de la conpe de fes vouf�birs , qui d�terniinoit toujours o� il con- venoit d'oppofer des tefiftances � fa pouf�ee. Par cons�quent, en analyfant quelle doit �tre la difpo- iition des vouf�birs d'un pendentif, on fera donc auffi affure de la direction de fon eiForr. Si l'on fuppofe une vo�te demi-fph�rique abc,
fig. III, c'eil-�-dire, circulaireen plan & en �l�- vation , tronqu�e d'abord parall�lement � fa bafe b c vers fa partie fup�rieure, de maniere � enle- ver une calotte a , & coup�e enfuite perpendicu- lairement � cette m�me bafe b c,par quatre murs <* droits <έ)β9/, g, formant un quarr�, dont les «c�t�s foient des tangentes � la calotte ^ enlev�e 5 chacune des quatre portions triangulaires h , qui relieront de la vo�te demi-fph�rique ainf� trom- qn�e <k coup�e, eil ce qu'on appelle un pen- dentif.. Souvent dans les coupoles de quelque �ten-
due , on coupe encore chaque angle du plan du quarr�, par un autre mur vertical kl, pour r�- duire le quarr� en un oclogone d'ordinaire irr�- gulier ; ce qui diminue en ce fens le diam�tre de la vo�te demi-fph�rique , & fortifie d'autant le pendentif, en rapprochant de fa faillie le pi�droit ou pilier qui lui e�l adof�e. De cette difpoiition du pendentif, il s'enfuit
clairement que fes vouf�birs ne peuvent avoir d'autre diteftion que celle de la vo�te dont il |
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d'Architecture. �&
fait partie. On f�ait que, quand une vo�te demi-
fph�riqne eil ifol�e fur fes fupports , il eil indif- penfable de faire tendre la coupe de fes vouiToirs. vers le centre commun, qui eil. toujours d�ter- min� par la rencontre de l'axe de la vo�te avec fon diam�tre, pris � fa naifl�nce , & que, quand, au contraire elle eil engag�e entre {qs pi�droits,. & que {qs reins font garnis, il faut en outre de,- la tendance de la t�te des vouiToirs vers le centre- commun,, prolonger encore leur queue horifon« talement pour les r�unir avec le pi�droit, en ob- fervant de diriger leurs joints montants-en : plan vers l'axe de la vo�te. Or, un pendentif,, par fit mani�re d'�tre , eil exa&ement dans ce cas ; c'eit une portion de vo�te demi-fpfo�rique identifi�e avec fon pi�droit, & dont les reins font garnis- Cela �tant, tous fes, vouftoirs: doivent , non-feu- lement tendre auiTi par leur t�te vers le centre commun de la vo�te, qui eil fon principe; mais leur queue doit de m�me fe prolonger en enties dans la m�me direction ^ tant quelle ne trouvera: pas dObikele (�),. Telles font en g�n�ral les. raifons fondamen-
tales de.l'appareil d'un pendentif, & quipeuveht- d�cider de fon a&ioii. Quand, le plan, d'un Dame |
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',.(J ) Quoique tous les exemples de �D�me faiFe foi', qu'on-
» appareille point leu�s pendentifs autrement en cette-c�rconf- tance, on powFoit cependant-les appareiller auffi en trompe, dont tes. vouiToirs appamcndrqient dans., leur �l�vation � des; courbes convergentes vers un centrej;omrnun j mais comme ils rcc
tre-. |
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\2n ,en. P*an > *-OK en �l�vation , on pr�f�re avec r�ifon pour
nnteret de la bonne conilmclion.i'appareil que nous venons d�t d�crire.» |
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ηο Cours i
ainfi port� eil quarre , le pendentif offrant alors
la forme d'un vrai coin,tant en plan qu'en �l�vation, fort effort & par conf�quent celui de la tour dont il ei� charg�, ne fauroit manifeftement fe faire que contre les c�t�s du quarr� ou des vo�tes des nefs , & celui qui s'op�re vers l'angle du pilier oit la pointe inf�rieure du coin merite peu de conf�d�ra- tion. Mais, iorfque les angles dii quarr� font cou- p�s pour former dans le bas d'un d�me un oclogo- ne irregulier , alors les petits c�t�s k l fervent en partie de pi�droits 'aux pendentifs , diminuent fa faillie, augmentent la force des piliers , & les met- tent en �tat de partager de concert avec les grands c�t�s ou les vo�tes des nefs la pouff�e du pen- dentif. Comme ce dernier proc�d� eil: celui dont on fait principalement ufage dans les Coupoles un peu coniid�rables , nous nous y attacherons prin- cipalement. En fe rendant attentif � f�pure du pendentif,
d�taill�e particuli�rement dans les figures IV, V ', .VI & VIL Planche LXXXXI, & � la-relation & tendance de fes voui�birs, tant en plan qu'en pro- fil & en �l�vation, il fera aif� de reconna�tre l'ap- plication des principes expliqu�s ci-deffus.:. ■� A� C DE, flg. IV & V,�# la portion triangulaire
de la vo�te demi-fph�rique j reil�e apr�s les deux ferions .paralleles & verticales. BB, eil: le mur vertical rangeant � la calotte
enlev�e, lequel eft ici fuppof� ouvert par un grand arc A plac� � la rencontre des vo�tes des bras de la Croix.Ίχ ' '.;,'' ' BC, efl le pan-coup� ou le petit c�t� de l'octo-
gone , fait pour diminuer plus ou moins, 1a faillie E du pendentif, & pour partager fou effort avec les grands c�t�s Β Β. , % |
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d'Architecture. 71
IE, prolongation de la queue des-vouffoirs du
pendentif,tendarit vers Taxe GH de la vo�te,fig. V U.
E, Profil des voiu�oirs du pendentif figure V�* -
dont la t�te tend versie centre commun G, & dont la queue F eil retourn�e parall�lement, pour s'i- dentifier avec le pi�droit BC ou le petit c�t� de. lO�ogone qui lui eil adoff�. Ainfi l'appareil d'un pendentif �tant affervi � ces
d�terminations , & �tant bien d�cid� ne pouvoir1 diff�rer de celui d'une vo�te demi-fph�rique dont les reins feroient remplis , il eu. confiant qu'il doit agir de la m�me maniere , c'efl-�-dire, avec ime pouff�e uniform�ment excentrique contre fon pi�- droit BC, δε qu'il continueroit d'agir de m�me vers. les grands c�t�s BB, fi ceux-ci par leur rencontre » en coupant les queues des vouffoirs du pendentif, ne les obligeoient de changer de dire&ion pour fe relier avec eux ; de fa�on que-, par cette difpofi- �ion , l'effort du pendentif a.n�ceffa�rementdeux avions , l'une lat�rale contre les grands cot�s de l'oclogone BB, ou�es bras de la croix, Tautre ex» ' centrique contre le c�t� ΒC. D�veloppons f�parer ment ces deux avions , pour qu'il n'en fubfiffe au- cun doute y & pour d�cider la r�fiilance qu'il cor^ vient d'oppofer � chacune. De la maniere d'agir .d'mv Pendentif.
L'action- lat�rale agiffant le long des. murs BB^
& CD, fig. V, qui font perc�s- d'ordinaire par les arcs A qui forment la r�union des bras de la Croix , tendra n�ceiTairement � caufe de la iorme- triangulaire du pendentif, tant en plan qn'en�leva- tion, & de la forme particuli�re de chaque voufFoiiv, � �carter les c�t�s AB, CD, ou les arcs A contre: 'E iv
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72 Cours
�efque�s font bandes en plan 'circulaifement, les
t�res des vouffoirs'fup�rieurs E du pendentif. Pour fe convaincre de l'exiftence de cette aclioiij
il fui��ra de faire r�flexion, que chaque vouffoh> �t#nt par Ton plan dirig� vers l'axe du D�me ? eit n�ceffairement plus large du c�t� du pilier 1 que fur le devant E de l'encorbellement, fig, V, & que par fon profil, fa t�te E,rig. V� & VIII, � caufe de fa tendance vers le centre commun G, f�g. Vil, forme une efpece de croffette ou de plan inclin� dans toute la hauteur du pendentif. Il faut encore faire attention que les vouffoirs du pendentif qui font directement oppof�s � la face du pi�droit BC fig. V, ont leur queue prolong�e librement dans l'�paiffeur du pilier I pour s'identifier avec lui ; mais qu'au contraire, la queue des voui�birs qui avoifinent les arcs , eil oblig�e de changer fa dire- ction centrale , & de fe retourner fi�vant la dire- ction KK , LL, pour fe lier avec les vouffoirs des arcs A, 'A ; tellement que les vouffoirs du pen- dentif &' des arcs deviennent communs � leur ren- contre. Suivant cette maniere d'�tre des vouffoirs, il eil
maintenant aif� de comprendre comment fe fera Faclion lat�rale. Le fardeau de la Tour Τ flg. VI > en pefant en bafcule fur la faillie du pendentif, tendra de toute n�ceffi�� � faire mouvoir fuivant l'inclmaifon , ou � attirer les vouffoirs fup�rieurs en devant, � raifon de leur coupe Ε , de fa�on que chacun ne pourra �tre retenu en fa place qu'en agiffant par fes flancs contre les vouffoirs voifins » ou ce qui revient au m�me, qu'en faiiant, de c�n-^ eert avec eux» un effort lat�ral pour �carter les arcs , ou plut�t pour les pouffer en-d�hors dii c�t� des �iq�s (ce qui eil tr�s-important � remarquer) |
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d'Arc hitecture. 71
fuivant la longueur des joints des voui�birs KK,
LL, fig. V. qui font eux-m�mes partie des extr�- mit�s du pendentif. Ainii, voil� donc les arcs des nefs oblig�s bien d�cid�ment de contrebuter l'effort lat�ral du pendentif: or, comme ces arcs font pouf- fes dans cette direction, non fuivant leur courbe o� r�fide leur force, mais par leur t�te dans tout leur pourtour , c'eil-�~dire, del� maniere la plus d�favantageufe , 6k dans un fens o� ils ne fauroient oppofer d autre r�iiilance que celle du frottement des lits de leurs vouffoirs, lequel eil toujours con- fider� comme peu de chofe dans la pouff�e^ des vo�tes , il refaite que ces arcs ont eux-m�mes befoin d'�tre fortifi�s pour pouvoir s'oppofer effi- cacement � l'aclion du pendentif. Mais il y a plus ; puifqu'on doit �lever une
Tour de D�me MM, fig. IX , tant fur les arcs que furies pendentifs , il y a encore � confid�rer Ya�ion excentrique du ventre du bas de la Tour, vers le vuide des nefs, laquelle agira femblablement contre les arcs pour les pouffer en dehors : cela ne pouvant �tre autrement, il s'enfuit que tout le fucc�s d'une pareille conflrudion doit d�pendre en grande par- tie de la folidit�defdits arcs &dela r�fillance qu'ils oppoferont. Les moyens que fart indique, eil de conilruire derri�re les arcs en queflion, de groffes vo�tes en berceau fans interruption dans toute la longueur des nefs ou des bras de la croix, pour faire l'office d'un efpece d'arc-boutant demi-cilin^ drique pof� horifontalement, &bien appuie �fon extr�mit� oppof�e au pendentif, par un mur d'une �paiffeur capable de fervir de pilier-butant � fon effort lat�ral, combin� avec celui de la Tour. Il eil manifeile que toute autre figure de vo�te qu'en berceau n'envelopperoit pas le contour de Tare, & |
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74 ' Cours
ne f�roit pas aui�� direft � la pouiT�e du pendentif*
que» comme cettea&ion doit �tre tr�s-confid�ra- ble , il eil important de ne rien d�rober de la force de cette vo�te , & de fe bien garder d'inter- rompre fa prolongation en arc-boutant jufqu'� fou pi�ier-butant. A ces raifons tir�es de la maniere d'�tre d'un
pendentif & de fa, conftitution phyiique , fi l'on joint l'examen des faits, on trouvera qu'ils font tous d'accord avec le raifonnement & la d�mon* ftration. Il n'exiite point de coupoles de quelque �tendue; , & m�me point de calottes , ou de Am- ples culs-de-four fiirpenden�if, fans groiies vo�tes en berceau continu fur toute la longueur �es nefs ou des bras de la croix ; & l'appareil prouve » avec les autres raifons d�duites ci-devant, que c'efl une condition fans laquelle ces fortes d'Ou- vrages ne fauroient fubiifier ave«' une apparence de folidit�, Il n'y auro�t que le cas y o� l'on auroit tr�s-peu de faillie de pendentif, joint � line tr�s-grande largeur d'arc & de pi�droit que Von pourroit s'en parler, parce qu'alors le plan du bas du D�me approchant d'un oclogone r�- gulier 9 & le pendentif devenant peu coniid�ra- b�e , fa conilrudion diff�reroit peu de celle d'un D�me montant de fond , qui n'a pas befoin d'�tre fortifi� par les vo�tes des nefs. ^ -, ; Nous avons oubli� d'obferver que, comme l'are qui porte directement fur fon fommet une partie (de la Tour d'un D�me , a befoin d'avoir plus d'�- paifTenr que la vo�te de la,nef, qui η'eil deilin�e qu'� le contreventer ; il �toit d'ufage de faire ref- fauter la vo�te derri�re l'arc en contre-haut, foit d'un clemi-pilailre, foit d'un pilailre entier, foit feulement d'un fixi�me de piiailre. V. f�g. X , |
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d'Architecture. 7f
exprime cet arrangement qui eft tr�s-bien raifon-
n� , en ce qu'au moyen de ce reffaut, on �lev� la vo�te de la nef Y , vis-�-vis la pouff�e du pen- dentif, laquelle fe fait principalement vers le haut de la clef A de l'arc. Car fi l'on s'�toit avif� au contraire de faire le reffaut V en contre-bas* comme dans la f�g. XI, alors la vo�te Y , defti- n�e � fervir d'arc - boutant , fe trouveroit mife au-deffous de la pouff�e ; elle ne rempliroit pas le but que l'on fepropofe, fuivant l'arrangement ufit�. Nous avons infift� fur ce fujet , parce que ,
malgr� toutes les pr�cautions que Ton a coutume d'apporter pour fortifier les arcs contre l'effort lat�ral des pendentifs, il eft n�anmoins tr�s-dif- ficile d'y r�uf�ir. On lit dans une Difcertation Italienne ? imprim�e par ordre du Pape Beno�t X1V5 & compof�e par les Ρ P. Lefeur , Jacquier & Bofcovich, � l'occafion des l�fardes de la Coupole de Saint-Pierre de Rome , que les arcs de la ren- contre des bras de la croix de prefque toutes les Coupoles de cette Capitale » bien que fortifi�s par de groffes vo�tes, font n�anmoins- en mauvais �tat, & ont beaucoup foufferts de l'aftion lat�rale du pendentif : telle eft l'�num�ration que ces S�avans en ont publi�. l°. La Coupole de Saint-Andr� �clla. Valk , a
fes quatre arcs rompus. 2°. La Coupole de Saint-Charles � Catina� , a
fes quatre arcs rompus. 3°. La Coupole de Saint-Charles du Cours , a
fes quatre arcs tout-�-fait brif�s. 4°. La Coupole du Jefus , a deux de (qs arcs
tr�s-endommag�s. 5°. :La Coupole de Sainte-Agn�s, a l'arc du
c�t� du portail rompu, r , ,.� ; |
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?� Cours
6°. La Coupole de Saint-Jean des Florentins,
a trois de fes arcs rompus. � 7°. La Coupole du Saint-Sauveur, a deux de fes ares rompus. 8°. La Coupole de l'Eg�ife-Neuve, a fes quatre
arcs rompus� 9°. La Coupole d�lia Madona d� Mojhv % a fes
quatre arcs rompus. io°. La Coupole de Saint-Roch , a fes quatre
� lares rompus. ii°. La Coupole de Saint-Luc, a trois de (es
arcs endommag�s. 12°. La Coupole d�lia Madona del pop oio , a
tous fes arcs briies. En voil� plus qu'il ne faut pour prouver, &
par l'appareil y. & par les faits que l'avion lat�rale du pendentif contre le vuide des nefs eil indubitable. � PaiTons maintenant � l'examen de celle qu'il exerce contre le pilier r vis-�-vis du petit c�t� Β C^ fig. V, & de la force dont il a be�bin pour r�fifter dans cette direction. Ayons encore recours � l'appareil du penden-
tif pour cette d�termination. On y remarquera que ■ le pendentif n'�tant, comme nous l'avons d�mon-
tr� , qu'une portion de vo�te fph�rique tronqu�e & charg�e en bafcule par la tour, Faition de la pefanteur n'agira pas feulement par fa partie fit- p�rieure E , f�g�. VI, mais encore par fa retomb�e C contre la face du pilier Β C , qui lui fert de pi�droit, & d'o� il tire fa naii�ance, tant � caufe de la tendance de la t�te de tous (es vouffoirs dans tonte fa hauteur vers un centre commun ,, qu'� caufe de la pl�nitude de (qs reins, qui, en ■ l'identifiant avec le pi�drok , reporte de toute
n�cei��t� fori centre de gravit� en dedans dudit |
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d'Architecture. 77
pi�droit. Plus le premier point E fera �loign� du
f�cond C , c'enV�-dire , plus le pendentif aura de faillie , ou ce qui revient au m�me, plus le bras de levier fera long , plus conf�quemment il s'op�- rera d'effort contre la naiifance Β C Cela �tant fans aucun doute, ce ne feroit donc faire la chofe qu'� demi, que de fe borner � fortifier le pendentif par le haut ; & il neft pas moins effentiel de le for- tifier aufii � fa retomb�e , c'eil-�-dire , d'augmen- ter l'�paiiieur du pi�droit en cet endroit, � raifon de l'effort qu'il aura � foutenir. Enfin , fuppofons pour un moment,, que l'�-
paiffeur du pilier au droit de fon pli ne f�t que la moiti� de la faillie du pendentif; pour juger de l'effet qui en r�fulteroit, il fuffiroit d'imaginer un profil , fig. IV. au droit de ce pli, fuivant la c�ireaion centrale R R, alors l'�pai�eur du pilier' C Q �tant r�duite � celle CP, il n'y auroit per- sonne qui, avec feulement quelque connoiffance -des rapports d'un def�in , ne f�t en �tant d'ap- pr�cier le peu de correfpondance entre le haut FE, & le bas Ρ C d'un pareil fupport, & que le pendentif ayant vis-�-vis fa naiffance une fois plus de faillie que d'�paiffeur de pi�droit, fa&ion du, pendentif, augment�e par la pefanteur en bafcule de la Tour, agiroit d'autant plus puif- famment contre cette partie foible pour la rom- pre , quand bien m�me les arcs auro�ent �t� for- . tifi�s par de gro�es vo�tes. lieft d'autant plus important de fortifier dire-
�tement en cette circonftance le pilier, qu'il ne fauroit �tre fecouru par un arc-boutant. Car un arc-boutant par fa nature , ainii que nous l'avons fait voir page il, figures III, IV & V , Planche LXXXVU, n'a �u'une force repou�ante, & n'eit |
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*78 �� Cours
fait que pour reporter la pouff�e de la partie fti-
p�rieure d'une vo�te ferm�e vers un lieu plus op- portun. Or, contre une action en baffecule , il eil befoin au contraire d'une force foutenante ; par cons�quent il n'y a donc d'autre moyen de folider le pi�droit d'un pendentif , fuivant la direction centrale, qu'en lui donnant un volume capable de fe fuffire� lui-m�me , de mani�re � faire � la fois l'office de pile & de cul�e ; & c'eil la raifon pour laquelle on eil d'obligation de donner une force aui�i coniid�rable aux piliers des Coupoles fur pendentif. / On peut parvenir par les calculs , � appr�cier
qu'elle doit �tre l'�paiffeur d'un pilier deilin� � s'oppofer' � l'effort en baiiecuie d'un pendentif, charg� de la partie de la tour qui lui correfpond j cependant il eft rare qu'on ait befoin de cette fp�culation , vu que , quand on a donn� au pilier une largeur & une �paiffeur convenable , tant pour porter l'arc qui foutient le bas de la Tour vers fon fommet, que pour le contreventer , cela procure une maffe au pilier plus que fiimTante en pareil cas. C'eil pourquoi nous nous bornerons � obferver qu'il n'y a pas d'exemple o� le pilier n'ait d'�paiffeur , fuivant la direction centrale du D�me , dans l'endroit le plus foihle, qui eil d'ordinaire la rencontre du grand & du petit c�t� de l'o&ogone , au moins le double de la faillie du pendentif. Aux D�mes des Invalides, du Val-de- Gr�ce & de Saint-Pierre de Rome , l'�paiffeur des piliers vers ces endroits eil de pr�s du qua- druple. ' : S� Ton s'efl rendu attentif � la mani�re dont
nous avons proc�d� dans la recherche des r�gles fondamentales , qui peuvent d�terminer la con- |
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d'Architecture. 79
ftru�ion d'une Coupole fur pendentif, on a d�
s'appercevoir qu'aucun de fes rapports n'a �t� fix� arbitrairement, que la pratique & la th�orie ont concouru � la fois � juilifier ies dirnmen�ons refpe�tives que doivent avoir la Tour, les gros piliers , & les parties adjacentes dans le haut de l'Eglife ; & qu'ainfi tout i� trouveroit port� na- turellement , fans le fecours d'aucun moyen pr�- caire, & par conf�quenr de la mani�re la plus propre � garantir la dur�e d'un pareil ouvrage. Enfuivant cetteroute , il fera toujours aif� ded�^
couvrir les principes conilitutifs d'une coniiruc�ion quelconque : il n'y a qu'� confulter fon appareil , examiner la tendance � agir des corps fiip�rieurs vers les inf�rieurs ; placer aux endroits indiqu�s les refiftances trouv�es par les calculs , eu �gard aux circonftances locales de la pouff�e des vo�tes, & des diff�rens poids fufceptibles de la faire va- rier ; concilier , en un mot, fans ceife la pratique avec la th�orie & le raifonnement, afin qu'il en r�fulte un accord du tout avec les parties , & des parties avec le tout ; & alors l'on pourra fe flatter d'avance d'op�rer une b�tiffe avec toute certitude pour fon fucc�s. Defcription del� conftrucHon du D�me du Wal-
de-Gr�ce, PL LXXXXII& LXXXX��L Pour faire voir que les exemples font d'accord
avec les principes que nous venons d'�tablir , fai- fons-en remarquer l'application dans l'ex�cution d'un ouvrage de Fran�ois Manfard , qui n'eft pas moins admir� des Connoineurs pour fa conflru- �ipn ; que pour la beaut� de fon architecture. On voit dans la Pi. LXXXXiI, les deux plans
de cette Coupole. |
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SO '\ι C O U RS |
La fig. I, eit le plan de la moiti� de la Tour*
Son diam�tre eil 51 pieds : elle eil �clair�e par feize croif�es A, & fortifi�e par autant de contre-forts Β de 8 pieds \ d'�pauTeur, entre lefquels eil un mur d'environ 4 pieds. Ces contre-forts font peu �cart�s, afin que , comme ils font appliqu�s � un plan circulaire , Tare en d�charge de l'un � l'autre au bas de la grande vo�te , puiife �quivaloir pour la force � un arc qui feroit fur un plan droit. Π regne tout au pourtour un foubaiiement C, 'aux quatre coins duquel s'�l�ve des lanternes D , pour* �clairer des efcaliers. , La fig. II, eil le plan de la moiti� de l'Eglife 9
qui coniiite en une iirnple nef Ε , accompagn�e de Chapelles F , au bout de laquelle eil le D�me G, dont le plan du bas eil un octogone irr�gu- lier y le pendentif H a 4 pieds ~ de faillie au- devant des petits c�t�s de l'octogone , qui lui fervent de pi�droits : le pilier I a en retour de la nef environ 10 pieds de largeur, fur pr�s de 24 pieds d'�paiifeur : Κ eil l'entr�e de l'Eglife Les trois autres arcs L font termin�s en plan
> circulairement , & fe confondent avec les murs
pourtours : enfin , au milieu des piliers I, on a
pratiqu� des Sacriilies M , avec des tribunes au-
deflus.
Nous avons ponctu� la continuation du plan
fup�rieur fur celui-ci, afin de faire juger de la correfpond�nce de toutes leurs parties. On y ob- fervera qu'il y a huit contre-forts de la Tour, dont Ja faillie porte imm�diatement au-del� des pen- dentifs fur les maffifs des piliers , ce qui contri- bue � lier enfemble les deux plans, & que les huit autres contre-forts portent en plein fur les arcs, & qu'ainfi aucun d'eux n'eu port� furies pendentifs. La
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D* A'R e HITECT�R�. §�
La Planche.LXXXXIil, repr�sente un profil
�!� FEglife & du D�me, pris fur fa longueur, dont l'�l�vation fe trouve dans le volume des planches pr�c�dent , PI, LIL Tom. III» La vo�te du D�me eil prefque plein-cintre , fa partie fu- p�rieure eil b�tie en briques , & a i^ pouces d'�paiiTeiu* vers fa clef: fa partie inf�rieure eil en pierre , & engag�e entre fes reins jufques vers la moiti� de la mont�e, ce qui, en l'identifiant avec fes pi�droits , augmente confid�rablement fa force. Les pi�droits A ont 28 pieds de haut de- puis la corniche du pendentif jufqu'� la naiiTance de l� vo�te ; ils font charg�s d'un D�me de char- pente , dont la pefanteur contribue encore beau- coup � les roidir. Les contre-forts Β, qui flanquent cette vo�te, �tant �lev�s jufqu'� la hauteur de la moiti� de fa mont�e , contiennent par conf�quent fa pouff�e le plus avantageufement poflible : l'arc C eil conilruit en pierre dure s ainii que fon pi�droit D, dans toute fa hauteur j & fa largeur eu proportionn�e , de mani�re � porter f�paii��ur du bas de la Tour avec {es empattements. On 'obfervera qu'on s'eil bien gard� d'affoiblir
les reins de cet arc C par aucun perc�, ainfi que le pi�droit D, afin de ne lui rien d�rober de fa fo- �idit�. La vo�te de la nef Ε eil en pierre ; elle a
environ 20 pouces d'�paii�eur; elle eil faite en berceau , fans aucune interruption dans toute fa longueur jufqu'au mur F du portail, qui a pr�s de 7 pieds d'�paiffeur , pour lui fervir comme de pilier - butant contre l'effort lat�ral du pendentif. Cette vo�te fait un reffaut G en contre-haut der- riere l'arc C, de la hauteur d'un demi-pilailre , & cela afin de la mettre mieux � port�e de contre- Tome VI. F |
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§2 Cours
venter dire&ement le haut du pendentif, o� fe fait
le principal effort. Pour ce qui eft de lVoiori en balcule du pen-
dentif H, fa retomb�e eft fermement contenue par une maffe cubique , qui embraffe toute reten- due du pilier au droit de l'entablement de l'ordre corinthien au-dei�tis des tribunes. Car on s'eft bien gard� d'�vider le pilier vers cet endroit im- portant ; par conf�quent le vuide des Tribunes & r des Sacrifties ne fauroient nuire � lafoiidit� del� Coupole.
L'appareil du pendentif, flg. IV, V , VI & VII,
PI. LXXXXI �>a apport � ce D�me ; c'eft lui que nous avons eu principalement en vue dans fon d�- veloppement ; le plan de la Tour, & celui du gros pilier , font aui�� approchans les m�mes ; ainii 011 peut faire �iredement l'application de ce que nous avons dit fur ce fujet � cette coftru�ion. Les arcs Κ en vouffure qui foutiennent le
D�me , & l'effort des pendentifs vis-�-vis des autres bras de la croix, ont 14 pieds d'�paifleur vers leur clef, c'eft-�-dire, 4 pieds de plus que �* l'arc C , qui eft appuy� par les vo�tes de*la nef y ce qui η � pas �t� fait fansraifon ; le D�me �tant ifol� vers ces endroits , l'Architefte a li� par l� ces arcs avec le mur des bras de la croix, de ma- ni�re � former, par leur �nfemble, des efpeces de piliers-butans, fuffifa�lts pour r�fifter dans ces directions, j , ".
Enfin, tout paro�t avoir ete parfaitement obvie
dans la r�partition des forces de cette conftru- aion ; elle eft enti�rement d'accord avec les prin- cipes que nous avons d�taill� ; tout y eft port� fans liens de fer , & de la fa�on la plus propre � l'�ternifer : auiTi n> remarque-t-on aucune le- |
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d'Architecture. 8j '
zarde, ce qui eft bien rare dans �es ouvrages auf�i
compof�s; on diroit encore, apr�s 150 ans, qu'il fort des mains des ouvriers. En appliquant les calculs � la poiuT�e de la vo�te de cette Coupole , on trouvera feulement que dans l'ignorance 011 Ton �toit alors de la vraie refirlance � oppofer aux vo�tes, la force de (es pi�droits a �t� outr�e , & que les contre-forts Β auroient pu, fans aucun rifque, �tre r�duits au plus � η pieds , en conii- d�ration de la pofition de la vo�te engag�e en partie entre fes pi�droits, & de ce que ceux- ci font beaucoup fortifi�s par le poids de la charpente (i);& qu'en conf�quence la largeur des arcs & des piliers du bas de FEglife, en retour de la nef, ainii que leur �paiiieur , auroient pu �tre diminu�s proportionellement. |
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(1) Nous donnerons par la fuite les d�tails de la charpente
<gui couronne cette Coupole. |
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Cours
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CHAPITRE IL
2?� �Λ MANIERE DE CONSTRUIRE
les Planchers en Briques y
dits Vo�tes Plates. JLies -Vo�tes plates font originaires du Rouffillon ,
o� l'on s'en fert depuis un tems imm�morial, pour vo�ter les Eglifes , les Dortoirs des Maifons reli- gieufes , les Granges, &c. Ce n'eil que depuis environ 35 ans qu'on a adopt� cette m�thode dans plufieurs de nos Provinces de France, & qu'on a effay� de fubiiituer ces fortes de vo�tes aux planchers de charpente dans les b�timents ordinaires. ,
On les appelle Vo�tes plates , parce quelles
font furbaiff�es au point d'imiter les plafonds , fans exiger n�anmoins pour cela des murs plus �pais que de coutume. II. n'eft pas douteux que leur ufage ne puiffe �tre tr�s-utile en bien des occafions , & que ces vo�tes n'ayent des avan- tages r�els fur les planchers en charpente , en ce* qu'ils font capables , non-feulement d'op�rer beaucoup d'�conomie , fur-tout dans les pays o� le bois eil rare ou d'un certain prix , mais en- core d'obvier aux inconveniens des incendies. Le difficile eil de les ex�cuter avec fucc�s. Comme la conitru�ion de ces Vo�tes plates η �ft rien moins qu'uniforme , & que leur folidit� paffe en Hen des endroits pour ρ bl�matique , fur-tout, depuis plufieurs effais malheureux qu'on en a |
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d'Architecture. t$
fait � Paris & dans fes environs , nous croyons,
devoir entrer dans des d�tails � ce fujet. En con- f�quence nous allons expofer d'abord les divers proc�d�s que l'on fuit de toutes parts dans l'ex�- cution de ces fortes d'otivrages j & enfuite nous �tablirons, par leur comparaifon, des r�gles cer- taines , � l'aide defquelles on pourra efp�rer de r�uf�ir toujours dans leur confiai cHon* |
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Article Prem ie r.
Comment on les con�ruit dans 'le Roi/JJillon Ύ
Planche LXXXXIF. Feu M. le Mar�chal de Beliile , voulant faire
b�tk les planchers des baffes-cours de fon Ch�teau de Bify, pr�s de Vernon , � 14 lieues de Paris ». en Vo�tes plates , � l'exemple de ce qu'il avoit vu ex�cuter avec beaucoup de fucc�s en Rouffillon , fit venir de ce Pays des Ouvriers au fait de ces fortes d'ouvrages. La plus grande vo�te qu'ils entreprirent, fut celle des �curies , qui ont en- viron 120 pieds de longueur, fur 30 pieds de largeur. Ses murs n'ont que 2 pieds ~- d'�paif- feur, & font b�tis en moilons avec des cha�nes de pierrede 14 pieds en 14 pieds. On ne com- men�a cette vo�te qu'un an apr�s* l'ach�vement des murs , & que quand on jugea que leur ma- �onnerie avoit produit tout fon taiTement. Sa cour- be eil une efpece d'anfe de panier qui a de mont�e 6 pieds ou le cinqui�me de fon diam�tre. iiJie tait pignon vers les murs du bout de �'�cu- ne, de forte qu'elle n'a d'action que contre ceux qui forment fa Ion sueur. Sa eonftruction con�ite F 111 .
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B6 Cours
en deux rang�es de briques pof�es � plat, & �
recouvrement Tune fur l'autre , en bonne liaifon, dont les premiers rangs font appuy�s dans une petite tranch�e , pratiqu�e dans les deux murs oppof�s le long de fa naiflance , le tout ma�onn� en pl�tre, tes briques employ�es � fon ex�cu- tion �coient bien cuites , avoient 8 pouces de longueur , 3 pouces -~ de largeur , & 1 pouce au plus d'�paiifeur. Voici de quelle mani�re on op�re d'ordinaire ces vo�tes dans le Rouffillon , & comment vraifemblablement elles ont d� �tre ex�cut�es auffi � Bify. On tait d'abord un cintre A , fig. I & II ?
ou b�ti leger de charpente de 2.pieds ~ de lar- geur , & de la courbe que l'on veut donner � la vo�te, fur lequel on fixe des planches bien join- tives : apr�s quoi on poi� folidement le long des murs Β , & un peu aii-dei�us de la tranch�e des- tin�e � recevoir la naiflance de la vo�te un cours de folives de part & d'autre , D & C , bien de niveau , & m�me on ajoute encore vers le milieu d'autres cours de folives Ε Ε , lorfque la vo�te doit �tre d'une certaine �tendue. L'objet de ces fo�ives eft de porter le cintre , & de lui per- mettre de gli�Ter librement pendant l'ex�cution du plancher. Le cintre A �tant plac� fur les cours des folives D & C , on commence la vo�te par un des bouts de la chambre. Deux Ouvriers, chacun �, une extr�mit� du cintre , placent les premiers rangs de briques C, %. Il !, fuivant leur long c�t�,dans la petite tranch�e F, pratiqu�e le long des murs, en appuyant le plat de la brique fur le cin- tre. Ils continuent fuccei�ivement � pofer � plat, � c�t� l'une de l'autre, les briques G G , fur ce cintre , de fa�on qu'elles fe touchent le long de |
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d'Architecture. 87
leur grand c�t� , en avan�ant vers le fommet de
la vo�te. Si l'efpace qui reile � la rencontre de la clef eft plus petit qu'une brique, on en taille une de grandeur fuffifante. A mefure que l'on pofe chaque brique , on met du pl�tre au joint qui doit toucher la brique adjacente , puis on la frappe avec le gros bout du marteau pour la dreffer & l'approcher , afin qu'il ne reite aucun, vuide. Quand le premier rang de brique G a �t� ainfi plac� fuivant la courbure du cintre , on en entreprend un autre rang que Ton pofe � c�t� ,t de fa�on que les joints faifent une bonne liaifon avec ceux du premier , & Ton continue ainfi jufqu'� ce que la furface du cintre fe trouve prefque enti�rement garnie de briques. Cela �tant fait , on met � recouvrement un f�cond cours de briques H, � plat fur le premier , en bonne fi^J fon , avec l'attention de mettre toujours du pl�- tre fur toutes les faces des nouvelles briques qui doivent toucher les autres, & de les dreffer cha-v cime en particulier fuivant l'art ( 1). Le cintre A , flg. I & II, fe trouvant ainii
garni de deux cours de briques bien liaifonn�es;,^ on le fait gliffer fur les foiives D , pour entre- prendre encore deux pieds de longueur de vo�te, & l'on continue de m�me fuccef�ivement jufqu'�. la rencontre de l'autre mur pignon. La vo�te �tant termin�e , on �te le cintre , & on garnit fes reins I, ce qui fe fait avec de petits moilons |
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(1) Chaque Compagnon ouvrier doit avoir pour faire ces
vo�tes, deux auges ou fon Manoeuvre lui g�che le pl�tre � mefure ; une truelle pour enduireiles briques ; une achette ou petit marteau tranchant par un des bouts pour couper la brique au befoin , & quarr� par l'autre bout, pour donner un ou deux petits coups � chaque brique, lorfqu'il la pofe. F iv
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88 Cours
que l'on avance en harpes & en lia�fon depuis
les murs juiqu'� la rencontre de fon extrados : enfin on finie par faire un enduit de pl�tre par-dei�bus d'environ 8 lignes d'�paifleur. Il eil � remarquer qu'on ne met point dans l'�paiiTeur de ces vo�tes ibus le carrelage, d'autres tirants de fer pour con- tenir les murs, que ceux que l'on admet lors de l'ex�cution' des planchers en charpente. Outre la grande vo�te des �curies du Ch�teau
de Bify, il fut fait encore d'autres vo�tes plates pour couvrir les remifes , mais auxquelles on a donn� beaucoup moins de mont�e. La plupart n'ont gu�res de hauteur que le douzi�me de leur diam�tre : elles font encore diff�rentes de la grande Vo�te, en ce que leurs reins, au lieu d'�tre pleins, Jont garnis de petits contre-forts de briques, pof�s � plat, & diftans Fun de l'autre de 3 pieds. On ne voit point dans les baffes-cours de
Bify , de tuyaux de chemin�e qui paffent � travers les vo�tes ; mais dans une maifon pr�s du Ch�teau , o� les m�mes Ouvriers ont'. confirait deux �tages de vo�tes, on remarque des tuyaux psffans de chemin�e en faillie fur les murs 3 qui ■jparoiifent n'avoir apport� aucun changement � leur ex�cution : apr�s avoir fait les vo�tes � l'ordinaire , on s'eft content� de percer des ouver- tures pour le paf�age d�faits tuyaux, &l'on a mis feulement au-devant un efpece de manteau de fer« ■ Ges vo�tes n'ont gueres que 4 pouces ~ d'�-* paiffeur � leur fommet , y compris le carrelage ; & ce qui prouve, leur bont�, c'eft que depuis pr�s de 35 ans qu'elles font faites , aucune ne s'eft d�mentie , bien que les greniers* qui font au- dei�us de l'�curie y ayent �t� fouvent char- g�s de plus d� όαο milliers de. �iki� On ma |
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d'Architecture. $9
affili� que pour �prouver ces vo�tes, on avoit
�aiff� tomber expr�s d'une certaine hauteur , lut l'une d�lie , une pierre pefant 7^8 milliers, qui n'y avoit fait que fou trou , fans aucunement endommager le refte. M. le Mar�chal d� Belifle ayant eu occafion,
pendant fon Minift�re , de faire b�tir l'H�tel du Bureau de la Guerre � Verfailles , voulut que l'on ex�cut�t auiTi tous les planchers de cet Edi- fice en briques , pour obvier aux inconveniens du feu, & chargea de cette op�ration M. Bertier, Ing�nieur Militaire. Gpmme ces planchers on� �t� faits diff�remment de ceux que nous venons de d�crire , & ont �galement r�uffi , nous croyons devoir en d�velopper particuli�rement l'ex�cution dont nous avons �t� en partie t�moin. \ '■ �"
I ,
Article I I.
Comment on les a confirtdts �l'Hoteldu Bureau
. de la Guerre., Planches LXXXXIV/ & Lxxxxr. y
Ce ne fut qu'apr�s avoir couvert tout ce b�-
timent , & avoir laiiT� bien reffui� la ma�onnerie de fes murs , qu'on entreprit la- eonitru&ion de fes Vo�tes plates. Elles font pignon contre les murs de face , & font foutenues fur les murs de refend, de maniere � s'accoter les unes les autres r�ciproquement, fuivant la longueur de l'Edifice. On n'a chang� la dire�ion de la pouff�e qu'aux extr�mit�s ψ pour former vers ces endroits un efpece de cul�e. La flg, IV, pi.' LXXXXIV., |
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...._,.... ,.^..
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90 ν Cours
repr�fente leur difpofition. Les vo�tes Κ Κ font
cintr�es toutes du m�me fens fur les murs de refend M , tandis que la vo�te L de chaque bout du b�timent l'eir. en fens contraire fur les deux murs de face Ν Ν, auxquels on a donn� en con- f�quence plus d'�paiiTeur , � caufe de leur ifolement. La forme g�n�rale de ces vo�tes, au lieu d'�tre
un ance de panier, comme pr�c�demment, eu, un arc de cercle, dont la mont�e fait le quator- zi�me de fa corde. Ainii , en fuppofant une cham- bre de 14 pieds de large, �a fl�che de l'arc doit avoir un pied. Les briques employ�es � leur conftrudion furent pof�es de champ bout-�-bout, & non � plat. Elles avoient en g�n�ral 8 pouces de long, 4 pouces de large, & 2 pouces d'�paiiTeur, � l'exception cependant de quelques unes plac�es dans les reins des vo�tes, qui ont 8 pouces quar^ r�s, ainfi que nous le dirons ci-apr�s. Apr�s avoir fait le long des murs de refend M,
mie tranch�e Ο , f�g. V & Vi , fuffifante pour loger la premiere briqu� de chaque rang, & mis �cs foiives Ρ bien de niveau, pour foutenir foli- dement le cintre Q, auquel on avoit donn� la courbe convenable ; deux Ma�ons , chacun � l'extr�mit� du cintre, commenc�rent � pofer de champ la premiere brique R , dans la tranch�e Ο , %. VI; de fa�on que fon long c�t� de 8 pouces fut couch� fur le cintre : ils plac�rent enfuite femblablement la f�conde brique S bout- �-bout contre la pr�c�dente , fuivant la courbure de la vo�te, &ainfifucceffivement toutes les autres briques, tellement qu'� raifon du grand �loigne- ment du centre de l'arc, elles fe touch oient pref que dans toute la hauteur de leur petit c�t�. Une |
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Architecture.
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rang�e de briques �tant tout-�-fait termin�e, on
entrenrenoit lafuivanteT , fig. V, que l'oaplajoit � c�t�, toujours de champ , &en bonne!liai on avec la pr�c�dente , fans y laiffer aucun vuide, en obfervant de tremper chaque brique dans ce l'eau avant de l'employer , pour l'abreuver, de mettre du pl�tre entre fes joints , & enfin de U dreffer , � l'aide du marteau., fuivant l'art. Quand les vo�tes furpai�bient 12 ou 14 pieds
de largeur , on fe bornoit � placer des briques oblongues � c�t� les unes des autres; mais lori- quelles avoient plus d'�tendue, � deffein daug- menter leur force , on employoit, de tems en tems, au droit de leur reins, foit des briques doubles Y de 8 pouces quarr�s , qui faiioient harpes dans l'�pair�eur du plancher , foit quelque- fois des briques ordinaires debout. Toute l'�tendue du cintre �tant couverte de
briques , on le faifoit gliffer, comme ci-devant, fur les folives, � deffein d'entreprendre une autre partie de vo�te voifine , & on^ con- tinua fa conftruftion jufqu'au bout oppof� a celui par lequel on avoit commenc�. D�s que la vo�te fut termin�e, on garnit enti�rement fes reins X de petits moilons ma�onn�s en pl�tre ; on pla�a fur �e milieu de fon extrados un tirant de fer plat, pour contenir l'�cartement des murs'de face ; on �tendit fur fes reins un aire de pl�tre d'environ un pouce | d'�paiiTeur , deftin� � recevoir le car- relage ; &" enfin pour derni�re op�ration, on f�t un enduit de 8 ou 9 lignes d'�paiiTeur fur l'intrados �de la vo�te, & une corniche en pl�tre Y , flg. Vi, vers la nauTance, tant le long des murs de race que de refend , en armant de charger la gorge 4e cette corniche du c�t� des murs de face , de |
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$1 Cours
fa�on � faire difparo�tre , autant qu'il fe pouyoit,
l'angle de rencontre du pignon. On a �lev� , l'un au-deifus de l'autre, cinq
�tages de vo�te de cette mani�re, foit dans l'H�- tel du Bureau de la Guerre , foit dans celui des Affaires Etrang�res, que l'on a b�ti depuis , fui- vant les m�mes principes , fans qu'aucune fe foit d�mentie. La plupart des chambres ont depuis iB pieds de large jufqu'� 25 pieds de long. Les murs de face font conilruits en pierre, & ont 20 pouces d'�paiiTeur ; mais les murs de refend, qui fou- tiennent la plupart des vo�tes , ont 2 pieds 8 pouces d'�paiiTeur , & font ex�cut�s en moi- Ions : il n'y a que les encognures , les bayes des portes & des croif�es, qui foient en pierre. Quant aux linteaux des portes , ils font compof�s d'or- dinaire de trois groiTes barres de fer. On a dif- tribu� fur ces vo�tes, dans les dirF�rens �tages , des corridors form�s par des c�oifons de briques pof�es � plat & en liaifon , lefquelles n'ont au plus, avec leurs enduits, que 6 pouces d'�paif- feur. Une des plus grande difficult�s qui fe foit ren-
contr�e dans l'ex�cution de ces vo�tes , a �t� d'em- p�cher leur action au droit des tuyaux de chemi- n�es , qui a�b�bliiTent n�ceiTairement les murs de jfoutenements par leur paiTage , fur-tout dans les �tages fup�rieurs , o� Ton en voit jufqu'� huit qui font r�unis : on s'y eft pris ainil pour furmonter cet obi�acle. ' On a premi�rement foutenu le poids de la
vo�te vis-�-vis des tuyaux, � fa naiiTance, par un efpece de linteau ou barre de fer a> fjg. Vil & IX , pi. LXXXXV , de 20 lignes de gros plac� en faillie , qui embrafle le pourtour des |
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d'Architecture. 93
tuyaux de chaque c�t� du mur b , & dont les
extr�mit�s c font recourb�es , & icell�es de part & d'autre dans fon �paiffeur; on a en outre for- tifi� ce linteau par le milieu , � l'aide d'une barre de fer t/, recourb�e auf�i par fes bouts , & plac�e � travers la ma�onnerie qui f�pare les tuyaux. Secondement, on a contenu la pou�T�e des vo�tes par le moyen d'un f�cond linteau e , fig. VUI & IX, coud� & plac� au-deifus du pr�c�dent, mais en retraite d'environ 2 pouces , comme on le voit par le profil des tuyaux i fig. 3X , lequel linteau a �t� femblablement fortifi� dans ion milieu par une barre de fer/, paifant � travers les languettes coftieres des chemin�es , & dont les bouts font un efp�ce* d'enfourchement. C'eft � l'aide de cet arrangement qu'on eit venu � bout, malgr� la foibieffe des murs alt�r�s par le pai�age des tuyaux de chemin�es , de les mettre en �tat de foutenir le poids & la pouiT�e de ces vo�tes. |
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Article III.
, -, '\ '
Comment on les conflruit dans le Languedoc,
Planche LXXXXK C'est � M. le Comte d'Efpie qu'on doit, d'avoir
perfectionn� les Vo�tes plates du Roui�iilon , en fubitituant � la forme en berceau, qui ne fe foutient que fur deux murs, la forme en imp�- riale , qui r�pofe �galement fur tous les murs d'une falle ; difpofition qui eil beaucoup plus agr�able � la vue, qui rend ces fortes de vo�tes fufcep-* tibles de jouer les plafonds, & qui a permis con- f�quemment de les employer i au heu de plancher I
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94 Co u R s
de charpente, dans les b�timens. Π effeya ce pro-
c�d� pour la premi�re fois dans une maifon qu'il fit b�tir � Touloufe , & comme il en a lui-m�me publi� la defcription dans une Brochure (i), qui eil aujourd'hui peu connue , nous croyons que l'on en verra ici l'extrait avec plaii�r. La figure de; ces Vo�tes plates, efc par fon prof��
un efpece d'ellipfe tr�s-furbaiff�e , %. �X & X, &, forme dans fa totalit� une imp�riale de carroiie, ou plut�t un efp�ce de vo�te en arc de clo�tre, : dont la mont�e- peut �tre depuis Ie j de la lar- geur d'une chambre ou falle jufqu'au huiti�me. On les op�re fur des cintres qui embrafTent � la fois toute l'�tendue du plancher. Ces cintres font compof�s de planches legeres : leur objet n'efl point de foutenir le poids des vo�tes, mais feulement de guider leurs courbes , & de conduire fucceffivement les Ouvriers. On peut ex�cuter ces fortes d'ouvrages fur des vieux murs, comme fur des murs neufs; la feule con- flagration � avoir dans le dernier cas , eil de les laif�er r�pofer au moins 6 mois avant de les en- treprendre , afin de leur donner le tems de faire tout leur tafTement. On op�re ces Vo�tes plates , comme nous l'a-
vons d�j� expliqu� pr�c�demment, en pratiquant une tranch�e A, %. IX , ou une retraite le long des murs pourtours d'une chambre , � l'endroit de leur naif�ance ; en forte que la premiere brique foit pof�e de champ , & prefque � plomb fur cette retraite , formant un angle d'environ 80 degr�s. Elles font compof�es comme celles du |
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(i) Cette brochure eft intitul�e, Manierede rendre toutes
fortes d'Edifices incombufiibles. «� |
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D'A R C"H Ι Τ' Ε C Τ U R E. 95
Rou�l�ilon , de deux courts de briques Β , poi�s
� plat, & � recouvrement l'un fur l'autre , en » bonne liaifon, & il n'y a de diff�rence que dans les proc�d�s de leur main d'�uvre que nous allons rapporter. L'Ouvrier , apr�s avoir plac� & aiTur� les cin-
tres compoies, ainii qu'il a �t� dit, de planches legeres ou de voliges , tend fon cordeau d'un bout de la pi�ce � l'autre , � la hauteur de cinq pouces au-dei��s de la retraite ou tranch�e, qu'il a foin de nettoyer de poufiiere & d'ordures: il humecle cette tranch�e , il y jette un peu de pl�tre, & pofe� dei�us la premiere brique � la- quelle il a mis auffi du pl�tre � deux de fes joints; favoir, � celui qui doit appuyer fur la retraite, & � l'autre qui doit fe lier avec le mur. Il dre/Te enliiite cq��q premiere brique, de maniere � aiEeu- rer la retrake par le bas , & � l'incliner par le baut, fuivant la pente du cordeau : lorfqu'il fent que la brique a fait fa prife, il l'abandonne & fe pr�pare � pofer la f�conde , en mettant un peu de pl�tre � la retraite -& aux joints de la pre- miere brique. Il en met de m�me � cette f�conde, non-feulement au joint qui doit appuyer fur la retraite ? mais auffi � celui qui doit fe lier avec ~ la premiere ; apr�s quoi il la pofe & la drei�ey de m�me que nous l'avons d�j� dit : il continus ainfi de fuite jufqu'� ce que Je premier rang �, fig. X, foit pof� tout au pourtour de la chambre, en obfervant de tremper toujours les briques dans l'eau avant de les employer , & de les bien liaifonner ,� � la rencontre des angles de l'imp�- riale. . Le premier rang de brique C �tant plac� , l'Ou-
vrier change fon cordeau , qu'il �lev� de 5 pou- |
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96 C o u h s
ces aii-deffus, & pofe la premiere brique du f�-
cond rang D,en mettant du pl�tre � deux de fes joints, de m�me qu'� la brique du premier rang qui doit la toucher : ce f�cond rang de briques fe place fur le haut du premier, fuivant l'incli- naiion des cintres δε- du cordeau , & ainii de fuite jufqu'� ce qu'il foit pof� tout-au-tour de la pi�ce. Il eit. � remarquer que l'Ouvrier a grande attention que la premiere brique du f�cond rang ioit de moiti� moins longue , afin que fes joints ne fe rencontrent point avec ceux du premier : ce qu'il doit obferver dans tout le cours de fori ouvrage , afin de le rendre plus folide. Le lecond rang de briques �tant pof� tout-au-
tour de la chambre, l'Ouvrier paiTe � un autre op�- ration , qui efl de doubler la vo�te d'une f�conde brique E, fig. IX, en recouvrement fur la premiere, & aui�i dans tout le pourtour de la pi�ce ; ce qui eit tr�s-facile, en mettant un enduit de pl�tre fur un des c�t�s de la brique qu'il couche fur la premiere , toujours en ayant foin , comme il a d�j� �t� dit, d'emp�cher les joints de ce double- ment de rencontrer les pr�c�dents. Lorfque le pl�tre efl: de bonne qualit� & em-
ploy� � propos , il fait ή promptement fa prife, qu'auiu-t�t que l'Ouvrier a paif� les reins de fa vo�te , & qu'il a commenc� � pofer fes briques de plat ; � peine �-t-il donn� le coup de mar- teau � la brique pour la dreifer, qu'il ne la fou- tient plus qu'avec un doigt ; & d�s qu'il fent qu'elle tient ferme , & que le pl�tre a fait fa prife , il la l�che, ce qui fe fait en moins de vingt f�condes. L'Ouvrier doit avoir grand foin de ne jamais
commencer un nouveau rang de briques, que le pr�c�dent ne foit fini dans les quatre c�t�s de la
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d'Architecture. 97
la pi�ce, afin que les quatre rangs Vavancenx
�galement vers le fornmet F de la vo�te , & ne laiiTent � la fin qu'une petite ouverture qui fe ferme par une brique taill�e, fuivant la place qui eil reft�e.' On garnit le petit efpace entre le mur & le
deiTus de la vo�te , avec de petits morceaux de briques , jufqu'� la hauteur de 10 � 12 pouces : alors on faiiit les reins de la vo�te par de petits contre-forts H � 4 ou 5 pieds de diilarice les uns des autres , en obfervant d'en placer fur- tout � chacun des quatre angles de la vo�te , qui font les parties les plus eifentielles , lorfqu'elle eil en imp�riale. Ces contreforts fervent � brider la vo�te : ils fe font avec des briques pof�es � plat de � pouces de largeur, 2 pouces d'�paiifeur ., & 15 pouces � peu-pr�s de longueur, Jefque�-s vont fej;«perdre infeniiblement jnfqu'au tiers de chaque c�t� de la vo�te. L'efpace entre ces contre-forts fe remplit aui�i de petits morceaux de briques ma�onn�s � bain de pl�tre , jufqu'� la hauteur de 10 � 12 pouces. On achev� de garnir le furplus de terre bien feche , apr�s quoi on carrel�, on parquette par-deiTus. Enfin d�s! que la vo�te eil finie, on �te les cintres , & on l'enduit en dedans de pl�tre, en faifant enforte' d'effacer les angles reritrans de l'imp�riale ,. & on la termine en formant � fa naiiTance une corniche architrav�e I-, fig. X. M. le Comte cFEfpie ne parle point dans foh
Ouvrage , des pr�cautions qiuffaut prendre pour les paifages des tuyaux de chemin�es � travers des vo�tes , parce qu'apparemment ils n'ap- portent aucun changement � leur conilruilion% a. , vers ces endroits , & qu'il fuppofe qu'on les doit Tome VI. 'G: : / |
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<$ Cours
placer dans l'�paifleur des murs, & non en faillie,
il a feit coiiitruire � Touloirfe, dans un efpace de 18 pieds de largeur fur 28 pieds de longueur, trois de ces vo�tes l'une fur l'autre, en donnant � leurs murs , qui ont 42 pieds d'�l�vation , feulement deux pieds d'�pauTeur : il dit que fix mois apr�s leur conftru�ion, il f�t percer une de ces vo�tes pour y pratiquer un efcalier , & mon- ter � un entre-fol, fans qu'elle en ait foutFert ; d'o� il conclud, ainfi que d'apr�s plufieurs exp�- riences qu'il rapporte , que quand ces vo�tes ont �t� bien faites , elles n'ont point de pou�T�e contre leurs murs de foutenement, & qu'ainfi cette con- fid�ration ne m�rite aucun �gard ; nous verrons par la fuite ce qu'on doit penfer fur ce fujet , d'autant que cttte aifertion � induit en erreur la plupart de ceux qui , d'apr�s fon M�me , ont voulu entreprendre de ces fortes de vo�les. jT"**^*,*
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Article IV.
Comment on les con�ruk � Lyon,
y Planche LXXXXVL Les Vo�tes plates ne font en vogue dans le
Lyonnois que depuis environ 25 ans. Elles ont �t� fouvent pr�f�r�es aux planchers de bois de fapin , qui font en ufage dans cette Province , tant parce qu'on a reconnu qu'ils �toient de peu de dur�e lorfqifon les plafonnoit, le f apin paffant pour re- douter plus que tous les autres bois la privation tle fair , que parce qu'elles ne font pas plus dif- pendieufes. L'on voit � Lyon & dans fes envi- |
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jrons -, nombre de maifons particuli�res , dont
tous les planchers font ex�cut�s en vo�tes plates depuis le rez-de-chaui��e jiifqu'au trois S�. quatri�me �tages ( ι ). 13 n'y a pas de proportion bien d�termin�e
pour la fl�che ou la mont�e de ces vo�tes , eu �gard � leur diam�tre. Les meilleurs Con- itructeurs donnent ailez commun�ment, � une pi�ce de vingt ou vingt-quatre pieds, pour mon- t�e , la iixieme ou la feptieme partie de fa lar- geur ou de (on petit c�t�, fans aucun �gard pour la longueur ■ cependant il y en a d'autres qui iiir- baiiTent ces vo�tes au point de leur donner de mont�e feulement la douzi�me partie de leur lar- geur , mais celles-ci ne paffent pas pour �tre auiH fplides que les premi�res. Leur forme eit en im- p�riale comme celles du Languedoc, & elles font port�es �galement fur tous les murs pourtours d'une chambre. Elles fe conftruifent avec deux rangs de briques pof�es � plat. Les briques , dont on fe fert pour leur ex�cution, ont d'ordinaire 10 au polices de longueur, 5 pouces de largeur, & 1 pouce & demi d'�paiiTeur. Elles fe tirent de Verdun 9 & fopt fiip�rieures , tant par la qualit� de la terre employ�e � leur fabrique , que par le foin que Ton prend pour leur cuiffon. Le pl�tre » dont on fe fert pour les ma�onner, fe tire des car- ri�res du Bugey & du M�connois ; on l'apporte en pierre, & 011 le fait cuire fur les lieux � me- fure qu'on en a befoin , proc�d� qui pafle pour augmenter fa confiftance. Il paro�t plus blanc que celui que l'on tire de MpntrMartre pr�s Paris,, . :
(O Telles font les maifons <}e MM. Milanpis, Munet,
�alyierre, &c.
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& quoiqu'il rie bouffe pas tant, il paffe n�anmoins
pour craindre davantage l'humidit�. Ce ne font pas des Ma�ons ordinaires , mais des Pl�triers , pour la plupart Italiens ou Proven�aux, qui fabriquent ces fortes d'ouvrages , & il eil tr�s-rare qu'ils n'y r�uffiffent pas. Avant d'entreprendre ces vo�tes , il faut que
tous les murs d'un b�timent foient �lev�s � l'or- dinaire , & que le toit foit termin� ; car , regle g�n�rale , il ne faut jamais entreprendre ces fortes d'ouvrages qu'� l'abri de la pluie & des injures du tems : & Ton obferve en outre, � Lyon, d'op�- rer toujours en charpente le plancher du dernier �tage , qui lef f de grenier, & m�me de bien car- reler ce plancher ; le tout pour emp�cher les fll- trations d'eau , ou les goutieres qui pourroient fe former au toit, & tomber par la fuite fur ces vo�tes qui craignent , comme nous l'avons dit, beaucoup l'humidit�. On donne d'ordinaire aux murs de face & de
refend des maifons o� l'on fait ufage de ces vo�- tes , 18 � 20 pouces d'�paifi�ur , foit qu'on les conitruife en pierre de taille, foit qu'on les b�~ tifTe feulement en moilons, & de quelque lar- geur que foit la pi�ce , pourvu qu'elle n'exc�de pas 18 pieds. Quand les vo�tes font plus confi- d�rables , outre qu'on augmente un peu l'�paiffeur des murs , on prend encore la pr�caution de mettre des tirans de fer plat en croix, ou tranfver- falement fous leur carrelage. On obferve , en �le- vant les murs , de laiffer vis-�-vis de la naiffance des vo�tes , � chaque �tage, une tranch�e ou un petit renfoncement de 3 � 4 pouces de largeur, pour loger �'�paifTeur du premier rang de briques j & quand la ma�onnerie des murs eft fuffifamment |
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reiTui�e, on entreprend les vo�tes en queilion ,
en commen�ant par celles du rez-de-chauiT�e > & en'montant fucceffivement d'�tage en �tage. On �tablit pour cet eiFet un cintre de charpente iolide que l'on garnit de planches , dans chaque chambre que Ton veut vo�ter : ces cintres font d'une compofition toute diff�rente de ceux dont nous avons parl� jufqiuci ; c'eil pourquoi il eil bon d'en donner une defeription particuli�re , avant d'entrer dans le d�tail de la conilru�tion de ces vo�tes plates ( ι ). On met d'abord le long des murs A, fig. XI,
� 5 ou 6 pieds les uns' des autres , des pi�ces de bois Β perpendiculaires ? appell�es vulgaire- ment des chandelles , dont la grofleur eil d'envi- ron 5 pouces , & fur lefquelles on place un cours de chapeaux C bien de niveau vers la naiiTance de la vo�te. Sur ce cours de chapeau , on pofe les cintres D , faits avec de iimples planches plac�es de champ ,. d'un pouce d'�paiiTeur , & qui ont �t� trac�es fuivant la courbe que l'on doit donner � la vo�te. Quoique ces cintres piiiiTent �tre efpac�s arbitrairement , ikne faut pas cependant leur donner plus de i8 � 20 pou- ces d'intervalle. Quand la vo�te a une certaine port�e » on fait un efpece d'armature , confiilant en un entrait ou tirant Ε, avec des contref�ches qui foulagent les cintres ; mais le mieux eil de |
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(1) On voit des falies � l'Abbaye de la Seauvedans le Velay,
'au-dei�ous de Saint-Didier qui ont jufqu'� z<? pieds de largeur , dont les vo�tes plares ont �t� coaftruites fuivant ce proc�d� par M. Defmaries , Ing�nieur des Ponts-Sc-Chauff�es : elles ont 7 pieds de mont�e : leurs murs font b�tis en moilons de roche , avec feulement 3 pieds d'�paiiTeur, & font fortifi�s par .des tirans plac�s � 7 pieds l'un de l'autre entre les trumeaux des croif�es (bus le carrelage. G nj
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mettre , de diftance en diftanee, des pi�ces de
bois F debout, pareilles � celles plac�es le long des murs. Ces cintres �tant bien arr�t�s, fe recouvrent
fuccei�ivement avec des planches G, fig. XII, que Ton y pofe tfanfverfalement � mefure que la vo�te avance ; c'eil-�-dir� , que loti commence pat mettre un rang de planches pr�s la naiiTan- ce de �a vo�te , tout au pourtour , de la pi�c� , & que Γόη cloue fur les cintres, Quand le premier rang d� planches a �t� recouvert par des rang�es de briques, on en ajoute enfuite un f�cond contigu aufii dans tout le pourtour, que l'on couvre femblablement de rang�es de briques, & Ton pouriuit �infi jufqu'au fommet de la vo�te. La,raifon pout laquelle on ne pofe les planches que fuccei�ivement, c'eil pour laiifer � lOuvrier la facilit� de travailler � la vo�te par l'int�rieur. A cet effet , il �tablit un petit �chaiFaud qu'il �lev� � proportion que l'ouvrage avance vers le milieu. Ce n'efl gueres que quand la vo�te eft faite au deux tiers , qu'il achev� de couvrir de planches le reffont de la fuperflcie du cintre , & pont loirs il continue fa coni�ruc�on par le deifns , comme nous le dirons ci-apr�s. Lorfqii'il fe trouve des lunettes � pratiquer
dans la vo�te, leurs cintres particuliers fe po~ fent fur le cintre g�n�ral , & fe recouvrent aufli de planches , en commen�ant par le bas , � m�ftire que l'on avance la conilruclion defdites lunettes. L�s proc�d�s pour cohiti�ire ces toutes font
i�pprochans les m�mes que ceux du Languedoc. L'Ouvrier , apr�s avoir hum�cl� la tranch�e H , y pofe la premiere brique en long 5 f�ivarit fon |
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�pauTeur, il la dreffe avec le marteau; apr�s
quoi il place une f�conde brique � c�t� dans la tranch�e , & r�p�te cette op�ration dans tout le pourtour de la pi�ce , en obiervant ^ de ne point employer aucune brique quelle n'ait �t� avant tremp�e dans l'eau, & de ma�onner d�pl�- tre tous les joints. Ce premier rang �tant fini, il en pLace un f�cond e|e la m�me maniere > en* bonne lia�fon , avec le pr�c�dent, fiiivant l'incli-- naifon du cintre. Apr�s que les deux rangs font enti�rement pof�s , il les double par un autre rang fup�rieur 9 auffi pof� � plat, en recouvrement & en bonne liaifon , avec l'attention de mettre toujours du pl�tre � tous les joints de rencontre & � la face del� brique, qui doit �tre appuy�® fur les deux premiers rangs : ce rang fup�rieur �tant termin�, on en fait un troifi�me fur le cein- tre , que l'on double ; puis on en fait un qua- tri�me que l'on double encore, &c. . . «. De quelque forme que foit la vo�te I, l'Ouvrier
a fans ceffe grand foin de ne jamais recommencer un nouveau rang que le pr�c�dent ne foit fini dans tous les c�t�s de la pi�ce ; de fa�on qu'en avan�ant �galement vers le fommet de la vo�te. 9, �a forme du dernier quarr� de brique � la clef, foit en petit, femblable � celle de la pi�ce,: 8t. ferm�e par une feule brique taill�e en conf�quence* La diff�rence la plus remarquable entre l'ex�cu- tion de ces vo�tes & celles du Languedoc ^ eifc qu'on obferve de ne jamais fermer la vo�te qu'en- viron trente fix heures apr�s fcn enti�re conitru- aion , afin de donner au pl�tre le teras d'op�rer la plus grande partie de fan effet ; autrement^ comme on en a vu des exp�riences ,il pourrait agk contre les murs > & les pouffer ea-dehors. G ivr
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104 Cours
Il efl important de fe rappeller, pour bien con-
cevoir l'op�ration de ces planchers , que FOu- " vrier ne clone les planches , fig, Χίί , fur les cintres dans tout le pourtour de la chambre , qu'� mefure qu'il avance la vo�te ; qu'il eft plac� en-outre , pendant la plus grande partie de fa conitrudion , en dedans du cintre fur un �chaffaud formant un efp�ce de petit plan in- clin� , qui l'�lev� � proportion de ce qu'il appro- che de fa partie fup�rieure , & que , quand enfin il n'a plus fufHfamrnent d'efpace pour travailler ? il continue fon ouvrage par-deifus. On n'a pas coutume de d�voyer les tuyaux de
chemin�e � c�t� les uns des autres , lors de l'ex�cution de'ces fortes d'ouvrages ; maison les �lev� d'� plomb , & on les adofie toujours les uns aux autres, afin que l'ouverture qu'on pra- tique dans la vo�te n'ait jamais de longueur au- del� de celle d'un tuyau de chemin�e , c'�ft-�- dire , plus de 3 pieds. Comme cette �tendue n'eit pas r�put�e affez confid�rable pour que la vo�te ptiiile op�rer quelque e/Fet feniible vis-�-vis ce vuide ,. on ne prend commun�ment aucune pr�- caution contre leur pouiT�e ; cependant nous avons remarqu� que les meilleurs Conilru�eurs faifoient d'ordiaaire, au droit des tuyaux paifans de che- min�es ? des arceaux en forme de platebandes , avec des m�mes briques pof�es � plat. qu'ils rac- cordoiei�t avec �a vo�te, Quoique les Ouvriers pr�- tendent que ce ne foit qu'une fuj�don dans fon ex�cution, qui n'ajoute rien � fa folidit� vis-�-vis ce vuide,, nous croyons n�anmoins que ces ar- ceaux ne font pas � n�gliger , & qu'ils font tr�s- capables de fortifier la vo�te vis-�-vis le vuide �es tnymix : c'efl: pourquoi nous avons repr�fent� |
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d'Architecture. 105
� part, f�g. XIV, le profil d'un tuyau d� che-
min�e avec un arceau M , au droit de la naiiTance de la vo�te. On monte les tuyaux de chemin�e en briques
pof�es de champ , d'un �chantillon femb�able � celui dont on fe fert pour les vo�tes , & que Ton ma�onne aui�i avec du pl�tre. Quant � leur int�- rieur , on l'enduit avec un �gal m�lange de pl�tre & de mortier. Imm�diatement apr�s la fermeture d'une vo�te,
on �lev�, dans les angles & au pourtour des murs fur (es reins , des contre-forts Κ efpac�s d'environ 3 pieds , figures Xi & Xlll, lefquels fervent � brider la. vo�te , & font conitruits avec des bri- ques pof�es � plar. Il eil d'ufage d'en placer tou- jours , non-feulement au-defTus des angles ren- trans de la vo�te, mais encore de chaque c�t� des tuyaux de chemin�e : qu'il n'y en ait qu'un feul, ou bien qu'il y en ait plufieurs d'adoff�s, c'eil toujours le m�me proc�d�. Les reins L , entre les contre-forts, fe garniffent avec des mor- ceaux de briques � bain de pl�tre , jufqu'� 7 ou " 8 pouces de hauteur ; enfuite on enduit le deffus de la vo�te \ entre (es reins& fes contre- forts, avec du gros pl�tre , de l'�paiffcur de 2 ou 3 lignes. il eil d'ufage de n'enlever les cintres D & G, -
fig. XI & XII, que plufieurs jours apr�s que la voute a �t� termin�e »pour lui donner le terns de bien l�cher : .enfuite on l'enduit de pl�tre par- aei�biis, on efface fis angles rentrons, en char- geant ces endroits ; & enfin l'on finit par faire une corniche en pl�tre plus ou inoins orn�e � fa naiiiance. Ces vo�tes n'ont gueres � ,y compris l'enduit ,
qu'environ 5 pouces vers leur fommet , & il eft |
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io6 Cours
rare qu'on ne les op�re pas � Lyon avec fucc�s*
quand on n'a n�glig� aucune des attentions que nc^us avons d�crites (i). On diitribue fur ces vo�tes , � volont� , dans
tous les fens , des cloifons faites avec un feut rang de briques pof�es de champ, qui n'ont gue- res avec l'enduitque 2 pouces - d'�paifleur : quand les cloifons doivent avoir une certaine longueur, on foulage la vo�te , en pla�ant dans le bas une fa- bliere de charpente un peu bomb�e , fur laquelle on fait une rainure pour recevoir l'�paiffeur des premi�res briques ; cette fabliere s'interrompt au droit des portes , & s'affemble � tenon & mor- toife avec leurs montans. Nous avons oubli� de remarquer que3 quoique
Ton op�re d'ordinaire les vo�tes plates avec des briques d'une certaine grandeur, les Ouvriers pour n'avoir pas la peine de les couper, en employent quelquefois de diff�rents �chantillons, afin que le tout foit bien liaifonn� , & qu'il ne refte aucun vuide dans l'int�rieur. Quand ils font des lu- nettes , c'eil: alors fur-tout qu'ils fe fervent de pe- tites briques pour prendre mieux leur courbure , & d�charger plus aifement la vo�te vers les murs. |
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( ι ) Il faut cependant avouer qu'il elt tomb� quelques unes,
de ces vo�tes , non par le fait de leur conftru&ion , mais par la faute des Charpentiers, qui, pour �con�mifer, ne font pas toujours leurs cintres ailez folides. On f�ait que la vo�te da grand Chauffoir de la Salle de la Com�die, de cette Ville fe fra- ctura , eiitr'autres, avant d'�tre achev�e? mais cette fracture ne fut pas bccai�on�e par le peu de r�i�ilance d�s murs, mais par le d�faut du ceintre, qui, n'�tant pas affez, folidement arr�t� ,, bailfa comme on �toit pr�t de la fermer, de forte qu'on fut Oblig� de la reconftruire 3 en multipliant, par fiircrbit 'L� pr�- caution , les cha�nes de fer. |
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Article V.
Comment elles ont �t� conflruites au Palais
Bourbon. PL LXXXXFIL Les Vo�tes plates du Palais-Bourbon , ont �t�
ex�cut�es diff�remment de toutes celles que nous avons d�crites jufqu'ici. La forme de ces vo�tes ii'eft point en imp�riale , mais pr�fente un arc de cercle de tous c�t�s , dont la. mont�e eft d'ordi- naire le douzi�me de" la corde , ou plut�t de la largeur de l� chambre. Ainfi elle n'offre point d'angles rentrants par-deffous � effacer, comme dans les deux pr�c�dentes efpeces de vo�tes. On a op�r� ces planchers , tant�t avec des briques quar- r�es pof�es � plat, tant�t avec des briques oblon- gues pof�es de champ ; c'eit pourquoi il s'agit de d�tailler f�parement leur proc�d�. Les premi�res vo�tes ont �t� faites avec des
briques de 8 pouces quarr�s , & d'un pouce d'�- paiffeur , lefquelles �toient fillonn�es fur leur face, pour faciliter le grippement du pl�tre : elles portent d'ordinaire fur quatre murs , dont ceux de face ont environ 2 pieds 3 pouces d'�paiffeur, & ceux de refend un peu moins. On laiffoit dans les commencements au pourtour de chaque pi�ce pour porter leur naiffance, une faillie de pierre de 9 pouces, fur 18 pouces de hauteur j mais par la fuite on s'efl content� de , pratiquer dans les murs une tranch�e pour loger les premi�res Briques. Le paffage des tuyaux de chemin�e n'a apport� aucun changement � leur conitru�tion , vu qu'on a affecl� de les engager dans l'�paiueut des murs. |
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Apr�s avoir difpof� des cintres l�gers , tels
qu'on en voit dans le profil, fig. XVI, & dans le plan fig. XVII , � 3 pieds les uns des autres , lefquels �toient faits de planches A , pof�es de champ , fcell�es par leurs extr�mit�s dans les murs � , & foutenues vers le milieu par des chan- delles C , ou des boulins plac�s debout \ on a commenc� la conilru�ion de la vo�te par un des angles de la chambre , & on a fini par l'angle oppof�. A mefure que Ton avan�oit , on co�- vroit les cintres d'un rang de lattes , disantes l'une de l'autre de 2 pouces , que l'on croiibit enfuite par un f�cond rang femblablement efpac� , ce qui formoit fur ces cintres un efpece de gril- lage o� l'on pofo�t les briques � plat & en �o�an- ge , en ohfervant de placer l'angle de chaque brique du premier rang fur la faillie en pierre Ε , dont nous avons parl� , & de remplir leur inter- valle fur cette faillie par des demi-briques trian- gulaires : la fig. XVIII, fait voir en plan cette difpofition. Apr�s avoir arrang� un certain nombre de
briques, on les doublait par un autre rang fup�- p�rieur en liaiibn , & auf�� plac� en loiange , en ayant foin de mettre fi�vant - l'art , du pl�tre entre les joints, & de bien dreffer chaque brique. Les cintres ayant �t� ainii garnis de lattes eroi- (�es , & couvertes fucceffivement de deux rangs de,briques , on a fini chaque vo�te par l'angle de la chambre , oppof� � celui par lequel on avoit commenc�. ' La difpofition des contre-forts de ces vo�tes a
vari� dans les'commencements: on mettoit de 3 pieds, en 3 pieds , fur leur extrados , des arcs doubleaux compof�s d'un rang de briques pof�es � plat & |
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D'A R � � 1 TE C Τ U R E. IOp
quarrement ; mais parla fuite on amis fur leurs
reins des efpeces de petits murs F , flg. XIX , faits de deux briques longues pof�es de champ, � c�t� l'une de l'autre , & recevant une petite vo�te en berceau , qui du mur va mourir � rien vers le fommet de ia vo�te plate : arrangement qui nous paro�t avoir beaucoup de force , & devoir all�- ger en m�me-tetas les reins. La figure XX, eit le profil de la moiti� d'une de ces vo�tes, qui efr. pof�e fur la faillie ou plinthe Ε, & dont les reins font contenus par des contre-forts F , qui les lient par de petites vo�tes G , compof�es de briques pof�es � plat. H exprime la courbe de la vo�te , & la difpoiirion de fes briques; J tirant que l'on a mis , de 12 pieds en 12 pieds , pour conte- nir l'�cartement des murs B. Les f�condes fortes de vo�tes , fig. XX� &
XXII, ne diff�rent des pr�c�dentes qu'en ce que les briques font de figures ordinaires & pof�es de champ , quoique diagonalem�iit. On les op�roit atiffi, en commen�ant par un angle de la-pi�ce , & en pouri�ivant fa conilr�cfion jufqu'� l'autre angle oppof� : on pla�a les deux premiers rangs de briques de champ , fuivant leur hauteur, dans la tranch�e qui avoit �t� pratiqu�e au pourtour du mur , & l'on continua leur con- ftruction , en pla�ant toutes les autres briques M de champ , aufH fuivant leur longueur. Cet arrangement eil tr�s-fimp�e, & beaucoup plus fo- lide que l'autre, mais il a auffi plus de poufT�e. Il eft � remarquer que , comme les briques de ces vo�tes fe placent diagonalement ,oa a aife&� dans les vo�tes des pi�ces vohines , de diriger leurs joints dans un fens tout contraire, afin que leurs poiuX�es s'accotaifent r�ciproquement. Enfin; |
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�io Cours
� deiTein de fortifier les murs de ces vo�tes,
comme ceux des pr�c�dentes , on a plac� de 9 pieds en 9 pieds, fur leur extrados d'un mur de face � l'autre, des tirans de fer plat Ν, fig. XXII, de 2 pouces � de large , fur 6 � 7 ligne d'�paif- feur, aifembl�s par le milieu � trait de Jupiter , & non � oreillons, qui font fujets � fe l�cher. On a mis encore d'autres tirans en croix fur ceux-ci, d'un mur de refend � l'autre j ce qui a rendu les murs capables de r�fiiler � la pouff�e de ces vo�tes, dont il y a jufqu'� trois �tages �lev�s les uns au-deiius des autres dans cet Edifice (1). |
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(i) Avant d'entreprendre la conftru�tion de la premiere �ε�-
pece de vo�te , on en fit un eifai dans la falle d'un ancien pa- villon du Palais-Bourbon. Cette falle avoir 19 pieds -en quarr�; deux de fes murs oppof�s avoient chacun 2.1 pouces d'�paiifeur, & les deux autres chacun %η pouces. On donna � cette vo�te deux pieds & demi de mont�e, & on
l'ex�cuta , comme il a �t� expliqu�, avec des briques de 8 pouces quarr�s , fiUon�es fur leurs faces,& pof�es � plat diagonalement ; tellement qu'elle avoir cinq pouces&demid'�paifieur� lactef tout compris. On mit au-deifus de fon extrados,deux forts tirans de fer plat,� peu-pr�s � 4 pieds dediftance l'un de l'autre versie milieu de la falle,pour contenir les murs de 2.1 pouces ; mais on fe difpenfa de contenir femblabiement les deux autres murs par des tirans, tant parce qu'on les jugea fuffifamment forts, que parce qu'ils �toient en outre charg�s de pr�s de 40 pieds de mur , qui s'�le- voient au-deiTus de ladite vo�te. Apr�s que la vo�te fut faite � on la chargea, pour l'�prouver, d'� peu-pr�s trois pieds de t fable , que l'on r�pandit peu-�-peu fur la fupeificie defon extra- dos , ce qui f�t un poid d'environ 130 milliers qu'elle fo�tint fans fl�chir. .�" Plufieurs Membres de Γ Acad�mie-Royale des Sdenees , �c de celle d'Architecture , qui avoient �t� invit�s pour pr�fider � cet ei�ai, remarqu�rent que cette vo�te ne dut fon fajut qu'aux deux tirans , & qu'il y avoit un des murs de 21 pouces qui �toit forti de fon � plomb d'environ deux pouces ; ce qui ne les «mp�cha pas n�anmoins d'avoir la plus haute id�e de la force . de cette vo�te, & fit, d'apr�s leur rapport, parler � fon ex�cution. S'il nous �toit permis de faire quelques obfervations fur cette
.exp�rience, il nous, feroit aif� de prouver qu'elle �toit illufoi�c |
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d'Architecture. m
Article VI.
Reflexions fur les Ko�tes plates , & fur
les moyens d'op�rer leur conjlruclwn
avec fucc�s.
Si l'on pou voit efp�rer de lier tous les vouiTo�rs
d'une vo�te quelconque � l'aide du mortier , de mani�re � ne former qu'un tout d'une inh�rence auffi intime que peuvent l'�tre , par exemple , toutes les parties du couvercle d'un pot de terre, il n'eft pas douteux qu'il n'y auroit alors rien � craindre de la part de la poufiee ; il fuffiroit que les murs fuiTent en �tat d'en foutenir le poids , & il n'entreroit point d'autre coniid�ration dans la proportion de (es iupports. Or, c'ell pr�cifcment le but que Ton doit fe pr�pofer dans l'ex�cution des planchers en briques , dit vo�tes plates. Toute fa perfection d�pend de les op�rer de maniere � ne produire d'autre effort contre les murs , que celui |
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& non admiffible en pareil cas. Le vrai moyen d'�prouver cette
vo�te, e�t �t� fans doute de la charger , comme elle devoit l'�tre ordinairement, c'eft-�-dire , in�galement , fort par des cloifons , foit par de'gros meubles. Car, en r�pandant, comme l'on fit , peu � peu du fable fur fon extrados , on parvint � la v�rit� � charger uniform�ment & � lafois toutes fes parties, d'un fardeau confid�rable , mais on n'obtint qu'une r�fiftance arti- ficielle , � peu-pr�s femblable � celle qu'on obtient d'une fiole vuide du verre le plus fin & bien bouch�e, quand on la plonge dans une rivi�re. Si cette bouteille, quoique preiT�e par un poid immeitfe,refifte alors , c'eft �videmment, parce qu'elle porte �galement de tous c�t�s 5 mais que l'on applique la milli�me partie de l'effort de la compreflion qui agit fur elle, contre un endroit de Ces parois , elle fera infailliblement cafiee. Auffi s'en faut il bien qu'en ex�cution , la force de ces vo�tes ait r�pondu � l'attente qu'eu avoir fait concevoir l'exp�rience eu quelHon. |
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uz Cours
d'un plancher de charpente ordinaire ; c-'eil l� tout
le fecret de leur conftru�tion. Bien des caufes concourent, comme l'on fait,
� augmenter la poufl�e d'une vo�te ordinaire V ion �tendue, fon �paif�eur vers la clef, fa courbe i�ivant qu'elle eil plus ou moins furbaifT�e, enfin la qualit� du mortier deflin� � lier enfemble toutes fes parties. Dans les planchers en briques, 'on obvie � T�paiiTeur de la vo�te, & on la rend la moindre poffible , en pla�ant les briques fur leur plat, ce qui diminue coniid�rablement la poufl�e, & l'on fe fert en outre de pl�tre, au lieu de mortier,; � caufe de fon aptitude � f�cher & � faire fa prife promptement : par confequent on peut coni�d�rer ces fortes de planchers, comme des efpeces de vo�tes moul�es tout en pl�tre , au milieu duquel on a introduit des briques difpof�es de la mani�re, la plus avantageufe ? pour augmenter leur con- iiilance. Puifque la brique & le pl�tre font les deux
feuls ager*& qui entrent dans la compoiition des vo�tes plates, examinons d'o� d�pend leur force refpe&ive , quels font leurs effets , & quelle eil la meilleure maniere tie les employer. ΐ Premi�rement , quand un plancher en briques
eil extr�mement furbahT� , il doit arriver que les briques pof�es � plat les unes � c�t� d�s autres, ayant leurs joints en quelque forte per- pendiculaires dans fa partie fup�rieure , agiffent alors vers cet endroit de toiit leur poids en con- trebas , que les contre-forts plac�s dans les reins �tant trop peu coniid�rables pour les fortifier,- deviennent inutiles, & que par confequent la vo�te fe trouve pour ain� dire abandonn�e � elle-m�me , fur-tout dans fon milieu. Que l'on vienn® � char-; -ger
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D/A R CHI Τ Ε CT U ιν Ε, 113
ger une pareille vo�te, il eft mamfei�e que les
briques trouveront de la facilit� � fe d�t�cher , o� plut�t qu'elles ne fe foutiendront qu'autant que le pl�tre compris entre leurs joints, ou qui les enveloppe, op�rera de r�Mance-; mais fi, au contraire, on a donn� � une'vo�te une mont�e.& une courbure, telles que les briques foient capa- bles par leur coupe de s'accotter r�ciproquement; Qu'arrivera-t-il? L'avion du fardeau pourra �tre partag�e, & repartie lat�ralement vers les murs: les contre-forts par leur longueur feront alors en �tat de s'y oppoi�r : ce ne fera plus le pl�tre feul qui fera la confiftarice de cette vo�te , mais toutes fes parties concourant � fe pr�ter un mu- tuel fecours , fa folidit� en fera n�ceffaireme'nt augment�e. Secondement , l'emploi du pl�tre n'exige pas
moins de confid�ration , que celui de la brique, pour affurer ces vo�tes. On fait que la pierre � pl�tre eftjproicrite del� conilruaion des b�timents, comme n'ayant pas par elle .m�me affez de force pour r�fifter aux fardeaux. Sa calcination , en cl�funiiTant fes parties , n'augmente . pas pour cela fa folidit� , & l'exp�rience d�montre que des vo�tes faites de pl�tre pur pigeonne s n'ont pas iurhiamment de confif�ance pour porter. Les Goths en ont, � la v�rit� , quelquefois ex�cut�, mais auffi fe garde-t-on bien de lanTer marcher deiTus, & d'y pofer aucun fardeau. Quant � l'a- vion.du pl�tre , elle eil manifefte : nous avons dit ailleurs qu'il y avoir dans le pl�tre une grande quantit�de pores qui abforbent l'eau dans lequel on le g�che, & que cette eau incorpor�e n'efl pas pour cela d�truite, mais feulement interpof�e entre fes mol�cules o� elle fe conferve plus ou Tome Vl% jj
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ί 14 .��- .■■*' � ours
moins de tems, fuivant que les lieux o� il a �t� employ� font fecs ou humides. Tant que cette humidit� n'eil pas �vapor�e, elle eit fufceptibie de donner de l'avion au pl�tre , & de le faire gonfler. Cela eil ii vrai que , lorfqii'on ma�onne des murs moilons avec du pl�tre , on eil oblig� de laitier toujours , au droit des cha�nes ou des encoignures de pierre , un petit intervalle qu'on ne remplit qu'apr�s que le pl�tre eil bien fec , ou qu'apr�s qu'il a op�r� tout ion effet : fans cette pr�caution, il eil d'exp�rience qu'il agiroit contre les encoignures ou les cha�nes aiTez puiffamment pour les �carter. C'eil encore par cette m�me raifon que , quand on �tend un aire de pl�tre fur le lattis d'un plancher, on a grand foin de laiifer une iiiiere ou un petit eipace vuide d'environ deux pouces au pourtour des murs de la chambre , le- quel eipace ne le garnit auit! que quelques tems apr�s ; fans quoi le gonflement du pl�tre feroic capable de faire boucler les murs au droit des planchers. Parconfequenr.il eil donc eifentiel defe pr�munir auffi contre faction du pl�tre dans l'ex�- cution des vo�tes plates , & d'emp�cher fon effet contre leurs murs defoutenement. C'eil � quoi ceux qui les eonflruifent ne font pis d'ordinaire aiTez d'at- tention ; auiii ne r�uffiflent-ils le plus fou vent que par hafard, qu'en for�ant les �paiiTeurs des murs, <ju'en multipliant les tirans , les contre-forts , &c. Avant d'expofer notre fentiment fur les moyens
d'ai�'urer la foiidit� des vo�tes plates , il nous faut appr�cier fommairernent les diverfes conilru��ions que nous avons d�crites ci-devant , & rendre compte, en m�me tems , d'o� vient on a fait quel- ques eifais malheureux de ces fortes d'ouvrages. Les vo�tes plates du Roui�illon peuvent �tre
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»'ARCHITECTURE. Π f'
op�r�es tr�s-foiidement, en ne les furbahTant pas
au-del� du iixieme ou feptieme de leur mont�e ; & on peut les prendre pour modele en bien des circonilances, comme pour des �curies, des ma- gai�ns, des galleries, des vo�tes d'Eglife. Les vo�tes du Bureau de la' Guerre peuvent
avoir plus de force que les pr�c�dentes pour r�* fiiter aux fardeaux, attendu qu'elles ont plus de coupe, plus d'�paiffeur ; mais auii�, comme elles ont plus de pouiT�e , elles demandent dos �paif* feurs de mur plus coniid�rables : il faut j quand on en met p�ufieurs � la fuite les unes des autres, placer,� leurs extr�mit�s, desefpeces de cul�es, ce qui les emp�che d'�tre applicables en toutes occaiions. D'ailleurs elles ne font pas agr�ables � la vue , & malgr� les adouci�Tements qu'on, affecte du c�t� des murs de face o� elles font pignon , elles s'accordent toujours d�feclueufement vers ces endroits. On tire un parti bien plus avantageux pour les
appartements de la forme des vo�tes plates en. imp�riale } parce qu'il eft tr�s-aif� de leur faire jouer le plafond , en difpofant avec art leur cor- niche : aui�i leur donne-t-on maintenant par- tout la pr�f�rence. La proportion de celles de Toulouie nous paro�t la meilleure ; on n'y fau- roit gueres trouver � redire , que le peu de foli- dit� des cintres qu'on employ� pour leur ex�- cution. En vain M. le Comte d'Efpie a-t-il pr�- tendu que ces vo�tes n'avoient point de pouff�e ; elles en ont toujours pour un tems , iinon de la part des briques , du moins de la part du pl�tre ,, comme nous l'avons fait voir ci-devant ; c'eil pourquoi il feroit important de prendre toujours, dans leurs conilrucl;ions,des pr�cautions � ce iujet, H ij
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�i6 Cours
Perfonne n'ignore que cet Auteur fut charg� de
faire des vo�tes plates, ielon fa m�thode, au b�- timent de la Buanderie de l'Ecole R.oya:e Militaire > & que, pourn'avoir pas fait d'attention � leur pouf- f�e fuivant fonfiit�me, elles �cart�rent les murs, & tomb�rent imm�diatement apr�s leur ex�cution. On n'avoit cependant rien n�glig� de la part de la qualit� des mat�riaux ^ les murs �toient d'une bonne �paiifeur&bien conitruits ; ils avoient op�r� tout leur taffement ; la brique avoit �t� faite ex- pr�s , & le pl�tre cuit expr�s $,en un mot on avoit pris tous les foins poi�ibles dans la main-d'�uvre de leur ex�cution,pour en affurer la r�uifite. Veut- on favoir ce qui fit �chouer cette conftru&ion r Ce furent uniquement les effets du pl�tre, contre lefquels on avoit n�glig� de fe pr�cautionner, & c'erl � cette caufe qu'on doit attribuer le peu de fucc�s de la plupart des ouvrages qui ont �t� faits en ce genre � Paris. Les proc�d�s en ufage � Lyon , pour afTuref
l'ex�cution des vo�tes plates, font � bien des �gards mieux raifonn�s que les pr�c�dents : c'eit une ex- cellente pratique que de les �riger fur des cintres � demeure & folides , ainii que de ne fe pas preifer de les fermer fur le champ vers la clef. L'arceau que Ton place vis-�-vis de la faillie des tuyaux paifans , m�rite fur-tout d'�tre imit� en pareil cas. Nous obferverons que relativement au peu de pr�cautions que l'on paro�t prendre, foit en cette ville , foit dans leRouflillon , foit dans le Languedoc , par rapport � l'action du pl�tre ; il faut que le pl�tre dont on ie fert dans ces Pro- vinces n'ait pas autant d'aptitude � fe gonfler, peu apr�s fon emploi , que celui de Pans & de fes /environs. Il en eft peut-�tre de la pierre � pl�tre j |
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d'architecture., 117
comme de la pierre � chaux qui, � raifon de fa
nature, produit du mortier de diff�tentes qualit�s. La conitru�ion ne fauroit �tre abfolument uni- forme par-tout, c'eft une choie purement clima- t�rique ; ce qui r�uffit dans un canton , ne r�ui�lt pas toujours �galement dans un autre ; les diverfes qualit�s des mat�riaux doivent faire varier leur emploi ; c'eil � celui qui b�tit � fa voir faire ces diilin�ions , & � ajouter , par exemple , dans le cas dont il s'agit, au proc�d� que l'on fuit ailleurs pour la conir.ru6t.ion des vo�tes plates , des pr�- cautions contre la plus grande pouiT�e du pl�tre de ce pays , pour obtenir un �gal fucc�s. Quant aux vo�tes du Palais-Bourbon , elles
font en g�n�ral trop plates, le pl�tre paro�t faire toute la confiftance de celles qui font compof�es de briques quarr�es : comme elles pouffent par leurs angles, ces angles font fufceptib�es, par leur compreilion, de s'�corner ail�ment les uns les au- tres , fous le fardeau 5 ou du moins ne peuvent pas avoir autant de force, que quand les briques preiTent le long de leurs c�t�s. Les vo�tes o� les briques font pof�ls de champ , font fans compa- raifon beaucoup plus folides : les contreforts �vicl�s, en mani�re de petites vo�tes en berceau , tels qu'on les a fait en dernier lieu , font tr�s- capables d'all�ger leurs reins , & de les fortifier � la fois : il feroit � fouhaiter qu'on les f�t toujours de cette maniere. Au furplus, vu qu'on n'a pas �pargn� les tirans dans la conitruction de ces vo�tes, & qu'on a donn� de bonnes �paiffeurs a leurs murs de foutenement , elles pourront durer autant que les autres ; mais peut-�tre e�t- il �t� facile de les op�rer plus iimplement. D'apr�s ce que nous venons d'expofer , δε les
TT*�*
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ι ιβ Cours
ohfervations fuccei�ives que nous avons faites, fur
ce qui cioit constituer eifentiellement la contra- ction de ces fortes d'ouvrages , nous terminerons ce Chapitre par une �num�ration des pr�cautions qu'il conviendroit de prendre, pour r�unir toujours dans leur ex�cution. Il feroit important ,1°. De ne jamais entrepren-
dre de vo�tes plates qu'� l'abri des injures de l'air, qu'apr�s avoir couvert un b�timent, & qu'apr�s que les murs deftin�s � leur foutient , auroient pp�r� tout leur effet. 2°. De s'aiTurer d'avance de la bont�, foit du
pl�tre, foit des briques , en obfervant que celles- ci fuffent bien cuites , & qu'elles eufTent au moins l pouce 7 d'�paiffeur , � deifein d'obtenir un peu de coupe, en les pofant fur leur plat. 3°. De faire une tranch�e d'environ 4 pouces f
de profondeur dans les murs pourtours , ii la vo�te doit �tre en imp�riale , ou feulement le long de deux murs, ii elle doit faire pignon. 4g. De faire toujours des cintres folides, &
d'y laiifer repofer les vo�tes quelque tems apr�s leur ex�cution. ° 50. D'obferver de ne les point tant furbaiiTer*
& de ne leur point donner de mont�e Ρ Ρ, au-del� du huiti�me de la largeur d'une chambre ; car quoiqu'elles r�uff�i�ent en quelques endroits , comme � Lyon, avec davantage de furbaiiTement, il n'efl pas douteux 3 ainii que nous l'avons ob- ferv� pr�c�demment, que les briques dans cette pofition feroient plus capables d'augmenter la force de la vo�te ; &.. m�me nous penfons que le vrai moyen de leur donner encoreplus de conii�ance , feroit de placer les briques de champ, depuis leur naiil�nce jufqif�ia moiti� environ de leur mont�e 3 |
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d'Architecture. � tp
comme il eff marqu� en Q.fig. XV.PL LXXXXVJL
6°. De prendre des pr�cautions contre l'action du pl�tre , qui ne doit avoir lieu que pendant un tems , & de laiffer, non-feulement un pied'quarr� de vuide vers la clef Ρ des vo�tes en imp�riale, que l'on ne ferm�rent qu'apr�s que le pl�tre auroit pro- duit tout fon effet ; mais encore de laiffer un efpace vuide R, au moins d'un pouce ~ au dehors de la jiaiffance des vo�tes dans la tranch�e qui la re�oit, c'eft~�-dire , au pourtour ext�rieur des premiers rangs de briques ; ce qui feroit fort aif� , en avan�ant les premi�res briques S , en dedans de la vo�te fur le devant de la tranch�e O d'un pouce» Par ce moyen le pl�tre de la vo�te, en bouffant,, ne pourroit agir contre les murs j il auroit toute libert� de faire fon effet contre ce vuide fans leur nuire , & fans les pouffer en dehors ; ce ne feroit que par la fuite , & quand il n'y auroit plus rien � craindre de fa part, que l'on rempliront cet efpace R avec des recoupes de pierre feche , ou du moins ma�onn�es , foit avec du mortier de chaux & fable, foit avec moiti� pl�tre & poui�iere : alors la vo�te Ρ Q ne feroit plus exactement que l'office du couvercle d'un pot, & la pouff�e contre fes murs Τ , ne feroit pas plus coniid�rable que celle, d'un plancher ordinaire. # 7°. De faire, pour le mieux , les contre-forts
V en forme d'arc boutant, venant mourir � rien vers le fommet de la vo�te, comme aux plan- chers du Palais-Bourbon : ce proc�d� feroit capa- ble d'all�ger davantage le poids de la. vo�ce , et% diminuant celui de fes reins. 8°. De remplir les intervalles au-deffus des
contre-forts, ainf� que le reffe des. reins de la: vo�te de gravo�s ? ma�onn�s, de gros pl�tre m�l� de H iv
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120 Cours
�erre , en obfervant de lahTer � l'ordinaire une
li��ere au pourtour de l'aire de pl�tre deftin� � re- cevoir le carrelage ; le tout pour emp�cher toujours fon aclion contre les murs ; car c'eff � quoi il faut prendre un foin tout particulier. 9°. De placer fur le fommet de fon extrados,
dans le cas qu'une vo�te exc�deroit ιό � 18 pieds de largeur, des tirans de fer plat, foit en croix , foit diagonalement, foit tranfverfalement ; pro- c�d� qui ne pourroit que la folider davantage. - 10°. Enfin, de faire pour derni�re op�ration ,
apr�s avoir enlev� les cintres, un enduit de y ou 8 lignes d'�paiffeur fur tout l'int�rieur de la vo�te , & une corniche Ζ vers fa naiffance, en affectant de d�rober les angles rentrans de l'imp�- riale , & de lier le petit encorbellement d'un pouce { , avec la faillie du bas de la corniche, fauf � le faire fervir , ii l'on vouloit, de porte tapifferie. Explication des Planches LXXXXIF',
LXXXXV, LXXXXFI& LXXXXFII, repr�fentant la con�ruciion des Planchers en
briques, dits Vo�tes Plates, La Planche LXXXXIV, offre, fig. I, II & III,
�es d�tails de la conffruclion des planchers en briques, telle qu'elle s'op�re dans le RouffiUon. La fig. I, eil le plan d'une partie de vo�te ;
une moiti� repr�fente le cintre de m�nuiferie vu par deffus, & l'autre repr�fente le cintre couvert de briques pof�es � plat. La f�g. II , fait voir d'une part un profil du
cintre, & de l'autre part le profil d'une vo�te. A, cintre compof� de planches de m�nuiferie.
Β, murs en moilon avec des cha�nes de pierre.
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d'Architecture. 121
C,D, cours de folives deitin�es � porter le
cintre le long des murs. Ε , autres cours de folives que Ion met vers le
milieu d'une chambre, quand la vo�te doit avoir une certaine �tendue. F , tranch�e pratiqu�e � la naiflance de la
vo�te pour recevoir les premi�res briques. La fig. III exprime le commencement dune
vo�te , & fert � expliquer particuli�rement la po- ntion des briques. G , premier rang de briques inf�rieur, pole dans
H , deuxi�me rang de briques, pof� en liaifon
fur le pr�c�dent. I , fig. II, moilons avanc�s en harpe, qui rem-
pliffent les reins de la vo�te. Comme toutes ces figures ont des lettres de
renvois, communes aux m�mes objets, fuivant notre m�thode , en s'y rendant attentif, on en reconno�tra aif�ment tous les rapports. Les fig. IV , V & VI, repr�fentent la conftru-
aion des vo�tes plates du Bureau de la Guerre � Verfailles.
La fig. IV, eil le plan g�n�ral d'une aile de
ce b�timent, fervant � faire voir la difpolition des vo�tes � l'�gard les unes des autres. Κ, direaion de la courbe des vo�tes contre
les murs de refend M, M. a , L, autre diredion de la courbe aux extr�mit�s
du b�timent vers les murs de face Ν, Ν , que l'on a renforc� en co'nf�quence. La fig. V exprime le plan du cintre , dont la
moiti� eil couverte de briques en liaifon , & pof�es de champ. La fig. VI, repr�fente d'un c�t� le profil du
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111 Cours
cintre , & de l'autre le profil d'une vo�te.
M, murs de refend.
�, tranch�e.
Ρ, Ρ, cours de folives le long du mur & vers le
milieu de la chambre. Q , cintre pouvant g�iiFer librement fur les.
iolives P. R, premier rang de briques de champ.
S , f�cond rang.
T, briques quarr�es dans les reins de la vo�te^
V , briques oblongues & ordinaires que l'on mes
quelquefois vers le haut de la vo�te. X, reins de la vo�te, garnis en moilons.
Les % Vil, VIII & IX,, PI. LXXXXV ,
expnmenc les plans & le profil de huit tuyaux de chemin�es , fervant � faire voir les pr�cautions que l'on a prifes pour contenir Ja poufiee des vo�tes vis� �-vis leurs vuides. La fige VII, eil le plan des tuyaux audeiTous de
la tranch�e : a , mur ; b , linteau de fer ; c , extr�- mit�s du linteau , fcell�es dans le mur ; d, barre de fer recourb�e par les bouts, & plac�e dans T�paiffeur du mur pour foulager le linteau b. La fig, ViII, eu le plan des tuyaux vis-�-vis la
tranch�e : c, linteau en retraite fur le pr�c�dent ,. & dont les extr�mit�s font fcell�es dans le mur a ; f, barre de fer plac�e � travers lepaiiTeur du mur 9 & au milieu des tuyaux formant un enfourchement par les bouts , � l'effet de contenir le linteau e contre la pouff�e. La fig. IX9 par \Ά correfpondance des m�mes
lettres , fait voir diiHn&ement en profil la po- rtion des linteaux b & e, la pofition des deux barres tranfverfalles d & �, & la naiffauce de la voute g. |
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d'Architecture. 123
La fig. X , repr�fente le plan & le profil d'une
vo�te en imp�riale , conilruite fuivant le proc�d� de M. le Comte d'Efpie. A , tranch�e pratiqu�e dans les quatre murs
pourtours d'une chambre. Β , vo�te compof�e de deux rangs de briques
en liaifon , & pof�e � plat. C & D, rangs de briques, pof�s tout au pour-
tour de la pi�ce. Ε , F , courbe de la vo�te.
G , partie des reins de la vo�te , garnis de ma�onnerie. H, petits murs plac�s de diftance en diftance
dans les reins. I, corniche de pl�tre.
Κ, angles de l'imp�riale , fig. X. Les fig. XI, XII, XIII &XIV, PI. LXXXXV�, repr�fente la coniirudion des vo�tes plates, telle qu'on l'op�re dans le Lyonnois. La fig. XI, offre d'un c�t� un profil d'un cintre,ί
& de l'autre le profil d'une vo�te. La fig. XII, eft la moiti� du plan d'une cham-
bre , dont le cintre eft couvert de planches. La fig. XIII, eft le plan de la moiti� d'une
vo�te vu par-deflus , avec des contre-forts au droit de fes reins. La fig. XiV , eft le profil d'un tuyau de che-
min�e. A, murs de face & de refend.
Β, Β , chandelles. C, chapeaux. t D, cintre fait de planches. Ε , entrait. F ,F , pi�ces de bois fervant encore � folider le
cintre, quand la vo�te a une certaine �tendue. |
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124 Cours
G, fig. XII , planches qui recouvrent les cehv
tres, & qui fe mettent � mefure que le plancher avance. Hj tranch�e partiqti�e tout au pourtour des
murs d'une chambre, pour loger les premi�res bri- ques de la vo�te. Κ , fig. Xi & XIII, contre-forts qui brident la
yo�te. L, f�g. XIII, partie des reins de la vo�te garnis
de ma�onnerie. M, fig. XIV , plate-bande conftruite au droit
d'un tuyau de chemin�e, pour le fortifier contre f effort de la vo�te. Ν, corniche en pl�tre au pourtour de la pi�ce.
La f�g. XV , offre la moiti� du profil d'une
vo�te plate , conitruite fuivant notre maniere. Ο , tranch�e pratiqu�e dans le mur T.
Ρ Ρ, mont�e de la vo�te, qui eil le huiti�me de
la largeur de la chambre. Q, vo�te dont les briques font pof�es de champ
JLifqu'au f de fa mont�e, tandis que 1er eile jufqu'au fbmmet eff pof� � plat. , R , petit efpace derriere la vo�te, deitin� � �tre
rempli avec des recoupes de pierres f�ches , & ma�onn�es de mortier. S, briques de la naii�ance de la vo�te , avanc�es
d'un pouce fur le devant de la tranch�e. V, contre-forts.
X, carrelage.
Ζ , corniche en pl�tre.
Les f�g. XVI , XVII, XVIII , XIX, XX,
XXI, XXII & XXIII, PI. LXXXXVII, repr�- fentent les d�velopements des vo�tes du Palais- Bourbon. Les fig, XVI & XVII, font, l'une le profil, &
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d'Architecture. 125
lautre le plan des cintres qui ont fervis � faire
ces vo�tes. A , planches de champ.
Β, Β , murs.
C, boulins.
D, lattes qui couvrent les cintres en divers
fens, & de fa�on � former un efpece de treillage. E, efpece d'encorbellement que l'on a laiff� au
pourtour de la naiffance des vo�tes pour la recevoir. La fig. XVΠΙ, eit le plan de la moiti� d'une
vo�te vu par-deflbus , lequel fait voir la disposi- tion des briques. La fig. XIX , repr�fente le plan d'un quart de
vo�te vu par-deffus, avec des contre-forts F com- pof�s de deux rangs de briques de champ. La fig. XX, eftle profil de la moiti� d'une vo�te.
G , vo�te des contre-forts.
H, deux rangs de briques � plat.
I, tiran de fer avec ancre � fes extr�mit�s.
La f�g, XXI, eil une portion de plan des vo�tes
du Palais-Bourbon, dont les briques Κ font pof�es de champ. L j plan d'une autre vo�te adoff� , mais dont
les briques font pof�es dans une direction con- traire , afin que la pouff�e des deux vo�tes fe fortifie mutuellement. La fig. XXII, eit 1© profil de la vo�te pr�c�-
dente K. . M, briques pof�es de champ, fuivant le long c�t�. Ν , tiran.
La fig. XXIII, eft le profil d'une chemin�e,
avec deux efpeces de linteaux Ο , au droit du tuyau , vis-�-vis la naii�ance de la vo�te. ,; |
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CHAPITRE III.
De la maniere d'e χέ cuter
les Terrasses qui couvrent LES BaSTIMENTS.
j_jES Terraffes dont on couvre le def�us d'un B�-
timent ou quelques-unes de ies a�les , contribuent non-feulement � donner plus d'agr�ment � ion enfemble, mais encore � all�ger (es parties fup�- rieures, par la fuppreffion des toits, qui ne laiffent pas de les charger , & m�me de les pouiTer en dehors ; ajoutez � cela que dans les lieux o� le bois eil rare, ces fortes de couronnements op�rent beaucoup d'�conomie dans une b�tiiTe. On remar- que que les pays Septentrionaux paroifTent en g�n�ral moins favorables que les M�ridionaux -, � la dur�e des Terraffes : auffi font-elles d'un plus fr�quent ufage dans les derniers que dans les premiers, o� l'on eil comme d'obligation de leur pr�f�rer les toits , par rapport � la charge des neiges & aux pluies prefque continuelles dans certaines faifons de l'ann�e. Il y a bien des proc�d�s diff�rents pour op�rer
les Terraffes ; notre deffein n'eil pas de les d�crire tous , mais feulement, apr�s avoir expof� fom- mairement les principaux, d'en donner quelques- uns des meilleurs pour exemples , & eniuite de faire des obfervations fur les moyens de parvenir � conilruire ces fortes d'ouvrages avec fucc�s. Dans le Nord de la Su�de , o� il eil d'ufage de
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d'Architecture. 127
tenir les toits des maifons prefque plats , on Ce
contente d�tendre fur les folives �es planchers fup�rieurs de f�corce de bouleau , dont la fub- itance paffe pour �tre en quelque fa�on incor- ruptible , & l'on recouvre enfuite ces �corces d'une �paiffeur de terre fufrifante pour y pouvoir f�mer du gazon. f ^ Les maifons de Lyma, ville du P�rou , ou il
pleut tr�s-rarement, font toutes termin�es en ter- rafles , dont la conftru&ion confiffe dans �es claies tr�s-ferr�es , fur lefquelles on r�pand une certaine �paiffeur de fable fin ; & cela fuffit pour recevoir ■& abforber les rof�es qui y font journa- li�res & tr�s-abondantes. On fait qu'en Italie les couvertures en terraiTe
font tr�s-communes : la plupart des maifons de Naples , entr'autres , font termin�es de cette ma- ni�re. On fe fert pour leur ex�cution de pozzo- lane , mati�re bitumineufe , qui fe trouve dans les environs du Vefuve , laquelle efl compof�e de parties m�talliques & de petits criitaux tr�s-�pres au,toucher: en m�lant cette pozzolane avec de la chaux de marbre ou de coquillage » il en r�fulte un mortier que l'eau affermit au lieu de le d�truire. 11 ne s'agit, pour faire une Terraffe, que de mettre un enduit de ce mortier fur l'aire du plancher fup�- rieur, en obfervant de tenir cet enduit fous l'eau pendant quelques jours , afin de lui donner le tems de faire corps, & de r�fifter au foleil, qui, fans cette pr�caution , le feroit, � ce qu'on pr�tend, retour- ner en pouf�iere. Malgr� toutes les attentions que l'on apporte pour foiider ces Terraffes, nous avons n�anmoins remarqu� qu'elles �toient fujettes � fe fendre ou. � fe gerfer , � moins qu'on n'e�t pris la pr�caution de les affeoir fur des vo�tes, |
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128 Cours
Avant le commencement de ce fi�cle Λ on em-
ployoit en France rarement des Terraffes pour couronner nos Edifices. Une des mieux entendues pour la b�tiife eft celle qui termine le b�timent de l'Ohfervatoire � Paris. Sa conilrudion eil des plus {impies : apr�s avoir fini de vo�ter toutes les parties fup�rieures de cet Edifice , & avoir garni avec foin les reins des vo�tes , on s'efl: content� d'�tendre fur leur arrafement un aire de bon mor- tier de chaux & fable ; apr�s quoi on a pav� fur cet aire, � l'ordinaire^ � chaux & � ciment, avec de petits pav�s de pierres � fufil. 11 eil vrai qu'� la < longue, faute d'entretien , car il n'eft rien qui n'en exige pour fa confervation, les eaux ont p�n�tr� � travers cette Terraffe, & ont endommag� fes vo�tes. On parle de la r�tablir avec le mortier- loriot qui r�uf�ira certainement � pr�venir la ruine prochaine de cet Edifice, comme il a fait celle de l'Orangerie du Ch�teau de Yeriailles. Nous pouvons encore citer la TerraiTe qui cou-
vroit le deifus de la colonnade du Louvre, dont le proc�d� �toit tout diff�rent du pr�c�dent. Sa con- itruclion confifloit en de longues dalles de pierre, toutes d'une pi�ce , d'un pied d'�paiiTeur, & plac�es , � c�t� les unes des autres fuivant la largeur de la colonnade:un bout de ces dallespofoit furies pierres en encorbellement, qui retenoient la bafcule de la faillie de la corniche de l'entablement, & l'autre bout pofoit fur le mur du fond de ladite colonnade, avec un peu de pente vers le caniveau. Tous les joints de ces dalles avoient �t� jointoy�s avec d'excellent mortier, compof� de limaille de fer, de tuilleaux & d'un peu de chaux, le tout g�ch� avec de l'urine & du vinaigre: mais ces joints s'�tant d�- grad�s � la longue , & les eaux par leur �kration |
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� *A R C M � T� C�� RI. �I$
ayant endommag� quelques parties des plafonds
de la Colonnade, au lieu de r�tablir cette Terra�Te» on a pris, il y a une vingtaine d'ann�es, le parti de la fupprimer , & de lui fubftituer un toit l�ger de charpente. Depuis environ 30 ails, les Terraffes font de-
venues beaucoup en vogue dans les b�timents par- ticuliers, foit pour les couronner, foit pour faire au premier �tage des promenoirs fur les ailes en face des appartements. Leur op�ration confifle � faire un aire, le plus fouvent de pl�tre, fur le lattis des folives du plancher fup�rieur, & � y pofe� directement- des dalles de pierre jointoy�es avec du maftic. il n'eilpas bien difficile de juger qu'un pareil proc�de ne f�uroit �tre de dur�e ; car les Terraffes �tant par leur iituation fuje�tes � rece- voir toutes les impreffions de l'air , les communia qtient n�cefTairement aux folives qui les portent ± d'o� il s'enfuit que l'alternative de la fecherei�e 8έ de l'humidit� , en les tourmentant, d�funit les dal- les, brife les mortiers, tant�t � un endroit, tant�t � l'autre, de forte qu'il faut fans eeffe courir chez le Maitiqueur, & s'il ne vient pas � tems, l'eau filtre � travers les planchers, pourrit leurs bois & en* dommage les plafonds < Auffi, pour obviera ces in- conv�nients , arrive-t-il fouvent qu'au bout d'un tems, oh fe trouve oblig� de renoncer � ces Ter- raffes & d'y fubftituer un comble. Un des moyens des plus fimples, des plus uiit�s*
& � la fois des plus difpendieux pour former une Terraffe, c'efr. de la couvrir de tables de plomb. Il confine � les �tendre fur l'aire en pl�tre que l'on met fur le lattis des folives d'un plancher, en m�lant dans cet aire un peu de recoupes de pierre de Saint-Leii paff�es au fas. Quoique ces fortes de Terraffes ayenE Tome VI, ' I |
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ijo Cours
moins defuje�ons que les pr�c�dentes, elles ne bif-
fent pas d'exiger beaucoup d'entretien : car la cha- leur &la gel�e font travailler les tables de plomb, & le ibleil fur-tout fait bouffer & �carter les foudures. |
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Article Premier.
Conflruclion de la Terrajje qui accompagne ία
principale entr�e du Palais du Luxembourg,
Planche LXXXXVIIL
Cette TerraiTe eil fitu�e � la hauteur au pre-
mier �tage de cet �difice , en face du bout de la rue de Tournon. Elle a 24 pieds de largeur, & eft couverte de dalles de pierre , de 6 pouces d'�paif- feur ; lefquelles dalles font plac�es l'une au-deflbus de l'autre, depuis le milieu de la largeur de la TerraiTe , & font difpof�es en pente vers des gar- gouilles ou caniveaux, plac�s le long de la baluf- trade , d'o� les eaux font conduites en-d�hors � travers de l'entablement. Les flg. I & H, expriment en plan & en profil
cette conftru�ion. On y voit que la Terraffe eft af�ife fur une vo�te en pierre, & que 5 dalles A occupent toute fa largeur entre les gargouilles B. Ces dalles, independemment de leur pente natu- relie pour l'�coulement des eaux vers les gargouil- les , s'�l�vent de 4 pouces l'une au deflus de l'au- tre : chaque dalle a � peu-pr�s 3 pieds de large fur environ 4 pieds de long; elle eft pof�e en liaifon, & taill�e de mani�re � porter un rejet d'eau dans fa partie fup�rieure, aini� qu'il eft exprim� en D, f�g. III; tous les joints paroiffent avoir �t� faits avec de la limaille de fer, du ciment & de la chaux |
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d'Architecture. 131
d�lay�e dans de l'urine. Quant au caniveau , il eu
compof� de pierres de 5 ou 6 pieds de long join- toy�es comme ci-devant : enfin vis-�-vis les acro- teres de la baluftrade Ε, qui borde de pa�t & d'autre cette TerrafTe, il y a des d�charges & conduits G qui portent l'eau � travers de l'entablement, & la dirigent en dehors par des goutierres en pierre.' lieftaif� de s'appercevoir par la dei�ript�on de
cette TerrarTe, qui fubfiiie depuis pr�s de 150 ans5 que fon arrangement efl tr�s-bien entendu , & qu'en fuppofant le mortier ou maftic qui unit les joints bien fait, & enfuke entretenu avec l'attention con- venable , on verrok difficilement la fin d'un pareil ouvrage ( 1 ). ( 1 ) Les murs des vo�tes 3 qui foutiennent cette retraite, font
n�anmoins tr�s-endommag�s,ce qui n'efS" provenu fans doute aue de fon d�faut d'entretien. Nous croyons qu'il feroit poiTible'de r�parer � pende frais ces murs, ainfi que les dommages de la plu- part des b�timents, � l'aide du mortier-loriot 5 il n'y aurok qu'� tailler en queue d'aronde les c�t�s des trous ou des parties de pierre endommag�es, les remplir de bonne ma�onnerie faite avec le mortier-loriot, & quand ce viendroit vers la fuper- f�ciedu mur , mettre un enduit de deux pouces , plus ou moins dudit mortier , dans lequel on inf�reroit, au lieu de fable, de la m�me pierre du mur pulverif�e. Apr�s que ce mortier auroit acquis la coniiftance n�ceilaire,, on y tailleroit � l'ordinaire les bo�ages Λ les moulures, &c. . - #%
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ι$ζ Cours
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Article IL
Conflrucihn d'une Τ erraffe ex�cut�e au Ch�teau
: d� Saint- CLoud. PL LXXXXFIIL La. diff�rence entre cette Terraiie δε la pr�c�-
dente e ft qu'�tant d'un m�me niveau, elle eil bien plus propre � fervir de promenoir. Nous en avons reprefent� deux plans & un profil, f�g. IV, V & VI, avec des lettres de renvoi correfpondantes aux m�mes objets iuivant notre coutume. Apr�s avoir conilruit une vo�te Κ en briques ,
fig. VI. pour la porter, on a commenc� par placer deux caniveaux de part& d'autre furies murs dans toute leur longueur, l'un F, & Vautre G plus bas pr�s des reins de la vo�te , que l'on a perc� de diilance en diftance par un conduit g, d'un pouce de dia- m�tre , lequel pourroit fervir au befoin � porter les eaux en-d�hors. On a �lev� enfuite fur la vo�te de petits murs H de briques pof�es � plat, & diftans l'un de l'autre d'environ 18 pouces jufqu'� la hau- teur de fon couronnement. Cela �tant fait , on a couvert d'un enduit de ciment l'extrados de la vo�te, de mani�re � former des efp�ces cl'augets entre les petits murs, & l'on a difpo�� , alternativement de deux l'un, le long de ces petis murs, des plate-ban- des de fer I, avec un talon � chacune de leurs ex- tr�mit�s. Enfin, on a couvert toute la terraife de dalles de pierre dures L, de 435 pouces d'�paiiTeur en bonne liaifon,fuivant la difpolition exprim�e fur le plan, f�g. IV; en obfenrmt, non-feulement de les faire exc�der d'un pou c le bord du caniveau F, & de leur donner � l'ordinaire une petite pente . .■ �... f. > ; x . ν . / � _ ..'.'■■
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d'Architecture. 135
vers cet endroit, mais encore d'encaitrer bien juli e
les talons des plate-bandes I dans les dalles qui bordent le caniveau. Il refaite de cet arrangement, qu'en fuppofant
que l'eau v�nt � paffer dans la fuite par quelques joints des dalles , elle feroit re�ue dans les augets pratiqu�s entre les petits murs H , & de-l� conle- roit dans les gargouilles inf�rieures G, d'o� elle feroit conduite en-d�hors, ce qui avertiroit qu'il y auroit des joints � remaftiquer. Un autre avantage de cette conftru&ion , c'efl qu'� l'aide des plate- bandes � talon qui contiennent fermement les dal- les , il n'eft pas � craindre qu'elles puiffent s'�carter dans cette direction, comme il arrive dans le tems des gel�es qui, en faifant travailler la pierre,peuvent occafionner des d�jointoyements ,■&Op�rer ainft peu-�-peu la ruine d'une Terraffe. ..* t. . 'i
Article IIL
Ohfervations fur les moyens et op�rer toujours
Les Terrajjes avec fucc�s. PLLXXXXIX. Les b�timents ne durent pas autant qu'ils de-
vraient r faute de faire affez d'attention fur la mani�re dont s'op�re fueceffivement leurd�penfTe- ment. D�s qu'un Edifice eil fini, on l'abandonne abfolument � lui-m�me , & il devient ce qu'il peut. Cependant la pluie d�grade infenfibkment les joints de fes pierres, qui fo&r � d�couverts* & iur-tout les joints horizontaux des fes parties faillantes , des corniches , des entablements &des baluftrades, qui re�oivent directement les injures, du tems :. l� il samalfe de la po�i�iere, qui donae |
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134 Cours
naiftance � de petites herbes , Iefquelles devenant
de plus en plus coniid�rables , y entretiennent fans ceffe davantage d'humidit�. Que la gel�e vienne � furprendre cette huraidit� entre les pier- res , elle les alt�rera, les pouffera & les �carte- ra de plus en plus. C'eil ainii que commence, la ruine de la plupart des b�timents : elle a toujours pour principe la terre & les petites herbes qu'on �aiiTe fubi�iler dans leurs joints , fans y faire atten- tion. Les Ponts, les Quais, & le mauvais �tat d'un grand nombre d'Edifices » offrent la preuve de ce que nous avan�ons, il feroit cependant aile d'entretenir leurs mars � tr�s peu de frais , il ne faudroit que faire annuellement la revue des joints en queftion , pour arracher les petites herbes qui y cr.ou�ent;,, & pour inf�rer enfuite de bon mailic dans ceux qui commenceroient � fe d�- grader ; alors, en fuppojfant l'ouvrage d'ailleurs bien b�ti, on en verroit difficilement la fin (1). |
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( 1 ) Outre l'entretien des b�timens , il y a leurs r�parations
qui font la mati�re d'une multitude d'abus de la part des Entre- preneurs. Cell l� o� ils p�chent, comme l'on dit, en eau trouble', pour peu qu'ils trouvent quelques Propri�taires qui ayent confiance enieux. Aui�� aiment-ils mieux d'ordinaire faire des r�parations que des ouvrages neufs. Dans ceux-ci les objets font connus ; on f�ait, � peu de chofe pr�s d'avance , ce qu'ils ^peuvent gagner, parce qu'on eft 'inftruit combien il doit en- trer de mat�riaux dans chaque toife d'ouvrage , combien il faut de journ�es d'Ouvriers pour fa main d'�uvre, & par con- f�quent combien ils pourront gagner 5 mais dans les r�parations, fi l'on n'y prend garde , Si fi l'on ne fe fait �clairer d'a- vance par un Architecte habile & deprobit� } qui lie les mains � l'Entrepreneur , qn eft bien heureux s'il n'en co�te que le double de ce qu'il devoir co�ter r�ellement. Telle r�paration qui auroit pu �tre, faite pour 100 �cus , a fou vent co�t� au Propri�taire rooo �cus ; ou voit cela plus commun�ment qu'on ne penfe, , ..,' j' ''', Cell encore un coup dans ces fortes d'occafions qu'il ne faut
pas confier fes int�i�ts au premier venu , & qu'il eft important |
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�> 'A R C �� Ι Τ � C Τ V R E. 't$f,
L'entretien des Terraffes n'exige pas moins un
foin tout particulier �, car il n'y a aucune partie d'un b�timent qui fouffre davantage que celle la , & dont la n�gligence Toit plus pr�judiciable a fa dur�e , fur-tout en les conitrmfant fuivant les proc�d�s ordinaires : c'eil pourquoi nous allons expofer les pr�cautions qu'il, faudroit prendre dans leur b�tiffe, pour diminuer leur entretien, & pour les op�rer d'une maniere plus folide que de coutume. Au premier coup d'oral�, rien ne paro�t plus
f�mple que- la conilrudion d'une Terraffe ; on croirait qu'il ne s'agit que de placer des dalles de pierre les unes � c�t� des autres , & de remplir leurs joints avec de bon mortier oumaitic ; on va voir cependant combien elle exige d'attention pour y r�ui�ir. ~ r
Premi�rement, il faut bien fe garder de la poier
fur des folives , vu que le bois , ainfi que nous i avons dit pr�c�demment, en fe tourmentant a l'occafion des impreiTions de l'ait qu'il re�oit, de- jointoye facilement les dalles , & occafionne fans ceffe des r�parations : il n'y a �videmment que fur des vo�tes que l'on puiffe �tablir f�rement de pareils ouvrages. . � ? Secondement, il convient pour leur reuliite
de s'affurer de la bonne qualit� de la pierre. Les |
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de confulter } avant de mettre la main � l'�uvre, un homme
d'exp�rience & d�fmt�refi�pour bien juger de la caufe du mal,& des moyens d'y rem�dier le; plus efficacement, de mani�re � ne rien faire que de n�ceffaire , & qui puii�e �branler le fette. Un ancien b�timent eft comme un Vieillard } il faut l'entretenir, l'aider � fe fo�tenir , le fortifier , mais en voulant le rajeunir on rifque de le tuer , c'eft-�-dire, qu'on fe met fouvent dans le cas de le reb�tir peu apr�s , pour n'avoir pas affcx confulr� fes forces , & y avoir fait inconfid�rement des changements. I iv
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\\6 Cour s t
plus dures font les meilleures : le Hais ne vaut rien
pour cette op�ration ; l'eau s'y infinue trop aif�- m% m;,■ loriqu'il ei� expof� au Nord, & d'ailleurs quand l'humidit� ;yeit furprife par la gel�e , il fit fuj§t � l'e-d�liter* L'eiTenriel eil donc de donner Ja pr�i�rence 4 ώ pierre d'arcueil ; mais avant 4? l'employer :t.,-:i\ φ -important , apr�s l'avoir 4�bit�e en dalles , de s'ai�urer de la bont� de chacune d'elles , §n les �prouvant particul�rement pc?ur conno�tr� s'il n'y en auroit pas de fpongieufes. Nous difpns qu'il laut les �prouver partieuli�re- H^ei^t i: parce qu'il eil d'exp�rience qu'entre des 4allef i�i�es � un m�me bloc, en apparence de la meilleure qualit�, il s'en rencontre quelquefois � travers lefquelles l'eau p�n�tre , foit que cela provienne de quelques moyes ou veines graffespeu ienf�bles qui s'y rencontrent, foit de ce que la pierre n'a pas �t� furlifamment atteinte au vif. Cette �preu- ve confifte �jborder f�par�ment chaque dalle de terre glajie, pour en faire un baf�in 5 o� l'on laiifera l�jouraer l'eau quelque rems, §� � reformer celles c|ui parokroient avoir �t� p�n�tr�es. Autrefois on donnait 3 &; 4 pouces d'�paiifeur aux dalles des. TerraiTeSjparce qu'on n'�toit pas afTezpr�s regardant � la qualit� de la pierre ^ mais aujourd'hui , �o^me on obferv� φ? n'employer, que le c�ur de la pierre la plus choifie , on fe contente de leur donner 15 mri§ lignes d'�paii��ur, ce qui all�ge en �onf�quence beaucoup 1# ha.ru: d'ut» b�timent. Troifi�mernentj apr�s le choix de la pierre , c'eit
la qualit� du maftic ou m nionierya-vec lequel on doie jointoyer les dalles,, qui m�rite la principale atten- tion, te meilleur * eil celui que l'on fall avec de, la limaille de fer , de la poudre d§ ttul�e&t* |
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D'A RCHITECTTJRE. I37
paff�e au tamis , & un peu de chaux ; le tout
m�lang� avec du vinaigre ou de l'urine. Quand ce maitic eft bien fait, il devient dune duret� extraordinaire , & unit les pierres indiffolublement. Les Goths n'en employoient pas d'autres ; Ton voit dans leurs Edifices des joints de pierre qui en font garnis, & qui , bien qu'expof�s � toutes les injures de Fair, fubfiftent depuis pres de cinq � fix-cents ans , fans avoir fouffert d alt�ra- tion. La cendr�e de Tournay , la pozzolane , la terraiTe de Hollande , & le mortier- loriot, pr�- par�s avec le foin convenable, peuvent encore tr�s-bien r�uffir pour ce jointoyement. Π y en a qui coulent les joints avec du plomb
fondu i mais ce proc�d� η eft pas des plus �okdes, par la raifon que le plomb coul� , en refroidiflant, fe retire, & alors remplit mal le joint. Le.mieux, en pareil cas , feroit d'introduire, entre chaque joint, une petite regle de bois tr�s-mince , faite en forme de coin , pour en avoir la meiure exade; & apr�s avoir pr�par� une petite lame de plomb , femblable � cette, regle , l'enfoncer � petits coups de marteau, alors le joint pour- roit fe trouver rempli, de mani�re � emp�cher le paffage de�eau. ψ-'ζ "'',.:
Nous avons remarqu� cependant au-deflus de
la colonnade , qui forme le tambour du Dome de Saint-Paul de Londres , une .■ Terraffe en dalles de Pierre, dont les joints, quoique coul�s en plomb, paroiffent de la plus grande folidit�. Cette Terraffe, % VI & VII, Pi LXXXXVIil, eft partag�e en deux fur fa largeur , par un caniveau M, qui conduit les eaux vers des -puiiards .o� tuyaux7: de d�charge. Les joints des dalles font im peu bomb�s par-deffus � leur rencontre Ν , |
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ij8 Cours
& l'on a pratiqu� dans leur �paiiTeur une rainure
d'un pouce \ de profondeur de chaque c�t�, fur environ deux lignes de largeur, o� le plomb s'eil �tendu en forme de croix ; ce qui doit de toute n�ceff�t� apporter beaucoup d'obilacles � la filtra- tion de l'eau, enfuppofant que, malgr� le petit bom- bement des joints, elle parvint encore � s'y iniinuer. On fe fert commun�ment � Paris du mailic
d'nn nomm� Corbei , dont la bafe eil du blanc de c�rufe , & qui r�uflit auffi aiTez bien, lorfque 2es dalles font ailifes folidement. On voit fur le Ch�teau d'Auhone, � quelques lieues de Paris , une grande TerraiTe compof�e de carreaux de pierfe dure, pof�s fur une bonne vo�te en briques, dont les joints ont �t� faits avec ce mailic , & qui, depuis plus de vingt ans qu'elle eil ex�cut�e , ne fe font aucunement d�mentis* ; -Quatri�mement, outre le choix du mailic , il faudrait encore , par l'appareil des pierres , ou plut�t par lailructure des joints des dalles, mettre obftacle � toute filtration de l'eau, afin d'avoir deux pr�cautions pour une contre cet inconv�- nient , ce qui n'eil pas impoffible , comme on le verra ci-apr�s. Cinqui�mement, en vain aurok^on �tabli une
Ter raffe fur une voute, & avec les pr�cautions que nous avons d�taill� , il ferait � propos de la viiiter quelques mois apr�s fon ex�cution , attendu qu'il fe fait d'ordinaire un petit taifement apr�s coup fur les reins de la vo�te , capable d'�branler fes joints ., de forte que ,, malgr� les attentions qu'on , auroit apport� , il pourrait fe faire que l'eau s'y iniinu�t; mais en r�tabliflant en- fuite ces joints �branl�s , ils deviendraient de toute folidit�, & il n'y auroit plus � y revenir de long-tems. |
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d'Architecture, i39
Malgr� tont ce que nous venons de dire, il faut
cependant convenir qu'il y a des pofitions o� il | cil tr�s-difficile de faire des Terraffes de longue
dur�e, comme dans des lieux expof�s au Nord, ou qui font priv�s du foleil. Car alors l'humi- dit� fe concentrant dans les pierres , & ne pou- vant s'�vaporer, il fe forme fur leur fiiperficie une efpece de moulTe , qui, en �largii�ant peu a peu leurs pores , y introduit des fra�cheurs., & les rend � la longue fpongieufes ; de forte que, quoi- que leurs joints parohTent toujours bien mailiqu�s, & dans le meilleur �tat, l'eau parvient avec le tems � fuinter � travers les pierres. Les peintures de la calotte de la Chapelle du nord des Invali- des, que l'on a �t� oblig�es de refaire depuis quel- ques ann�es , n'ont �t� vra�femblablement endom- mag�es que par cette caufe ; auf�i 3 � moins de cou- vrir les dalles des Terraifes avec du plomb en pareil cas , eil-il prefque impoiiible d'�viter cet inconv�nient par la fuite. Aor�s toutes ces confid�rations , il n'eit plus
befo�n , pour faire une Terraife, que de convenir de l'arrangement particulier des dalles de pierre.. Si l'on veut une Terraife qui ferve de promenoir vis-�-vis d'un appartement , on peut f� fervir du proc�d� employ� au Ch�teau de Saint-Cloud ; fi l'on veut feulement fe borner � couvrir le haut d'un b�timent� , on peut employer celui du Ch�teau du Luxembourg , avec quelque chan- gement. On mettra � la bonne heure , fuivant la pente , les dalles � recouvrement les unes fur les autres , avec un rejet d'eau ; mais nous penfons qu'il ferait plus avantageux de pofer tous leurs joims , non en liaifon, fuivant la largeur del� Terraife , mais- vis �-vis les uns des autres , en |
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�40 Cours
obfervant � leur rencontre un peu de bombement;»
comme aux joints des dalles de la TerraiTe du D�me de Saint-Paul de Londres , fig.'VIII. Si Ton ajoutoit � cette pr�caution , celle de placer fous la longueur de ces joints d�j� bien maftiqu�s un demi-tuyau d'un pouce de diam�tre , qui iroit par-deifous les dalles aboutir directement dans le caniveau ; il eil � croire qu'il r�fulteroit la plus grande folidk� d'un tel arrangement, & que Iqs vo�tes ne pourroient. jamais �tre endomma- g�es par les eaux : car il ne iauroit y avoir rien � craindre de la part des joints � recouvrement , fuivant la pente de la TerraiFe , � cauie de leur rejet d'eau ; & en fuppofant que le maitic vint � manquer dans les joints montans vers le cani- veau, le bombement mettroit obitable ala p�n�- tration de l'eau ; enfin li par hafard il en paifoit, elle ieroit re�ue dans les petits canaux plac�s fous les dalles , ce qui ferviroit �videmment dra- vertiffement, quand il fe trouveroit quelque r�- tabliiTement � faire aux joints (1)." Pour mieux faire comprendre notre penf�e >
nous avons repr�fent� , PL LXXXXIX , deux projets de TerraiTe. La fig. IX , offre le plan d'une Terraffe propre
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(i) M. Blondel, pag. 1^9. Tome III.. en parlant des Terra/Tes
de l'anciennne Orangerie du Ch�teau de Mcudon , auxquelles il dit avoir tait quelques changements utiles ; promet d'en don- ner par la fuite des d�tails : nous ne connoiifons point Ton pro- et, mais fuivant f on expofc , il paro�t qu'il ne vouloir pas que 'on jointoy�t les dalles avec du maftic , & qu'il pr�f�roit de aiifer paiT�r l'eau � travers les joints, pour �tre re�ue dans des rigoles form�es par un corroi,de mortier , pof� avec une pente furfifante fur les Vo�tes. Il nous femble cependant qu'en mafti- quant les joints, ilenferoit r�fuk� deux pr�cautions pou* uns contre le paiTage de l'eau. |
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d'Architecture, H1
� terminer le deffus d'une colonnade. On y voit
la difpofition des dalles A, depuis la baluftrade �ufqu'au caniveau Β , dont les joints font tous fur une m�me ligne. La %. X & XI reprefentent une coupe, l'une fuivant la largeur , l'autre fuivant la longueur de la Terraffe. Dans la fie. X, i& dalles font pof�es � recouvrement C , fuivant la pente vers le caniveau Β , avec un rejet deau dans leur partie fup�rieure , qu'on peut remar- quer en grand en c , au-deffous de cette figure. Dans la fig. Xi , les dalles font un bombement D � leur rencontre , ainfi qu'il eil exprime plus particuli�rement en d. Les flg. XII, ΧΠΙ & XIV, reprefentent le plan
& les profils d'une autre conftru�ion de Terraffe port�e auffi fur une vo�te , & compof�e dans le m�me efprit que la pr�c�dente. Les joints des dalles F , � en juger par le plan, fig. IV, font aufli vis-�-vis les uns .des autres avec un bom| bernent I � leur rencontre , & � recouvrement fuivant fa pente L,� vers le caniveau H : on y remarquera en outre , par-deffous un demi-tuyau G, propre � recevoir les eaux qui tenteraient de paffer � travers les joints. La fig. XIV, qui expri- me une coupe fur la largeur, de la Terraffe, tait appercevoir un de ces petits canaux fuivant la longueur; & la fig. XlH , Φ repr�fente au con- traire une coupe fur la longueur , repr�fente leur difpofition dans ce fens. Il eft � croire que ceux qui penfent qu'on ne fauroit op�rer de Terraffe folidement dans nos climats , reviendraient de leur pr�jug� , fi on les ex�cutoit d'ordinaire avec les pr�cautions que nous venons de d�crire j elles feraient �videmment fujettes � peu d'entretien, & elles dureroient autant que le reffe d?un b�ti- ment. |
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I41 Cours
Il y auroit encore un proc�d� beaucoup moins
difpendieu^que tous ceux que nous avons d�ve- lopp� jufqu'ici, & qui ne feroit pas moins certain pour la dur�e ; c'eit de fe fervir du mortier-loriot : alors il ne fera plus befoin de dalles de pierre ; il fuf��roit, apr�s avoir ma�onn� & arrai� les reins de la vo�te fuivant Fart, d'y �tendre un enduit dudit mortier d'un pouce d epaiffeur , le plus uniment que faire fe pourra , & pr�par� de la maniere que nous l'avons expliqu� page 197 du Volume F ; & l'on pourra fe flatter d'obtenir dans tous les cas une Terra�Te de la plus grande foli- dit� , & o� il n'y aura rien � refaire de long- tems. ° Nos figur�s �tant peu compof�es , & ayant �t�
fuffifamment d�crites, nous nous difpenferons d'en donner une explication particuliere. |
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d'Architecture. 143
CHAPITRE IV.
De la Construction des Combles ,
so/r �,ν Pierre , so/r �#� Briques
oui terminent les Bastiments.
%�UAND bien m�me les Terraffes feroient ail�es
� ex�cuter , il y a nombre d'occafions o� l'on ne fauroit fe paf�er de combles , & ou par coni�- quent il feroit utile d'avoir des proc�d�s f(irs pour les op�rer fans charpente. Car le bois , comme l'on f�ait , n'a qu'un p�riode, il occafionne de fr�- quentes r�parations , il eil fujet aux incendies ; auffi de tous tems a-t-on defir� de pouvoir s'en paffer , fur-tout dans les Edifices publics, � l'effet d'augmenter leur dur�e ; & l'on peut fe rappeller que nous avons d�j� remarqu� que les b�timents les plus anciens qui fubfiftent, tels que le Pan- th�on � Rome , le Temple de Sainte-Sophie � Conikntinople , &c. n'ont d� leur confervation qu'� la fupprei�ion de la charpente dans leur #x�~ cution. Comme on a fait dans ce pays-ci des ten- tatives pour y fuppl�er par des combles en briques ou en pierre , nous allons rapporter les proceV d�s les plus connus ; apr�s quoi nous ferons des obfervations fur l'utilit�, dont chacun d'eux pour- roit �tre fuivant les circonilanc�s. _: Il eil � obferver, avant d'entrer dans ces d�-
tails , que notre but n'eft ici que d'expliquer lef- prit de la conilru�ion des diff�rents ouvrages dont nous, allons parler, & non de donner le plan de |
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144 Cours
leur diitribution totale qui peut fe modifier d'une
infinit� de mani�res , � raifon des circonilanc�s locales. D�s qu'on conno�tra bien dans les combles b�tis en pierre, la difpoiition des dalles , leur liaiibn, comment elles ont �t� taill�es , les pr�- cautions qu'on a prifes � l'�gard de leurs joints contre le paiTage des eaux ; & dans les combles en briques , quel eil leur arrangement & ce qui con- Ititue eiTentiellement leur folidit� ; le furplus ne feroit que multiplier les figures, fans rien appren- dre davantage. Ainii nous nous bornerons � rap- porter feulement des parties de plan & de profils des b�timents dont nous allons parler. |
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Article Premier.
Conflruaion du comble en pierre, qui couvre,
les Chapelles du D�me des Invalides , Planche C.
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On voit dans le plan de ce D�me , quatre
Chapelles & quatre efpeces de Nefs , qui forment une croix,dont il faut favoir que les vo�tes au-dei�iis du portail , & au pourtour du bas du tambour de la; Coupole, font couvertes par un comble bas conitruit en pierre , de la mani�re la plus folide. Voici en quoi confi�e fa difpofition g�n�rale : on a divif� �our Tefpace depuis le bas de la Tour jufqu'aux murs pourtours des Chapelles , du portail & des bras de la croix , en deux parties par un chenau � ? flg. I, II & ili , qui forme un efpece d'�M dogone irri�gulier, & qui fert � raifembler tes eaux pluviales j ainfi qu'� les conduire vers des puifards
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d'Architecture, 145
puifards m�nag�s au milieu des noyaux de huit
efcaliers plac�s dans les angles dudit octogone, Ce comble eil foutenu de part & d'autre du che- neau fur des vo�tes rampantes Β ,■ appuy�es d'un c�t� par le mur qui porte le chenau , & de l'autre, ioit contre le bas de la Tour du D�me C , foit contre le haut des murs de f Eglife, qui portent la baluftrade. Les dalles de pierre D , qui compofent ce comble , font de la plus dure qualit� , �lev�es en pente , & � recouvrement les unes au-deflus des autres. Leurs joints m on tans font plac�s fuivaiit Ta pente vers le chenau'."j vis-�-vis les uns des autres , & forit recouverts'par des efpeces \ d'arcs-doubleaux E,qui divifenf ce comble en autant de trav�es ; c'eil d'une de ces trav�es dont nous allons d�crire la coni�xudion. Chaque dalle , fig. IV & V, a 4 pouces d'�-
pahTeur , fur 2 pieds de largeur, avec plus ou moins de longueur , fuivant la place qu'elle doit occuper ; car il y en a depuis 3 pieds de long , jufqu'� 7 ou 8 pieds. On voit, par les figures, qu'elle eif. recr�uf�e d'un pouce dans fon milieu λ 9 & que trois de (es bords font �lev�s d'un pouce, & forment un efpece de rejet d'eau; le plus long b, qui eut le fup�rieur , a 4 pouces de largeur , & les deux autres c, c, ont chacun 9 pouces auffi de largeur L'appareil d'une dalle �tant con�u, la conilruclion de ce comble fera bien facile � comprendre. Apr�s avoir fait les vo�tes rampantes Β , fig.
Π , on a d� commencer par placer le caniveau A ? ψύ a 18 pouces de largeur , & qui eft com- pof� de longues pierres plac�es � recouvrement les unes fur les autres, avec une pente conve- nable vers les puifards ; enfuite on a mis, le pre- Tome FL K |
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�4� C O U RS
mier rang des dalles D, fuivant leur longueur fut
le bord du caniveau , avec l'attention de placer le reietd'eaudulong c�t� b , fig. IV , versla partie fup�rieure du rampant. On a pol� eniuite le ie- cond rang de dalles , � recouvrement d'un pouce, fur le devant du rejet b du premier ^ en obfer- vant d'alligner les joints montans ; & l'on a op�r� fucceflivement la pofe des autres dalles juiqua la rencontre , foit du bas de la Tour C, foit du mur pourtour de l'Eglife , o� l'on a encadr� de quel- ques pouces le haut de la derni�re dalle fup�- rieure : cela fait , on a d� finir par recouvrir tous les joints montans , fuivant le rampant du com- ble par de longues pierres E , de 9 pouces en- viron d'�paiffeur, fur 20 pouces de largeur , lei- quelles exc�dent aui�i d'un pouce de chaque cot� les rejets d'eau c9c, fig. IV , pratiqu�s le long des petits c�t�s des dalles. Ces pierres tranfverfales font taill�es un peu en dos-d'�ne par-deffus , pour emp�cher les eaux d'y f�journer ; elles η ont eueres que 5 � 6 pieds de long , & font plac�es � recouvrement en montant jufqu au haut du com- ble , o� elles font encaftr�es �galement comme les dalles , de quelques pouces dans les murs con- tre lefquels elles abominent. # En �tudiant les figures , on fentira alternent, �
l'aide des m�mes lettres de renvois , aux obiets correfpondans, tous les rapports de cette conftru- dion , o� tous les joints des pierres font recou- verts de mani�re que , quand bien m�me on η y auroit point mis de mortier �il feroit comme impoi- ijble %m. l'eau p�t.endommager les vo�tes. |
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D'A�CHI� �-�'T �it �«
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Article IL
�onflruciion du Comble en Pierre qui couvre
le Porche du grand Portail de l'Eglifi. de Saint-Sulpice. PL CL Ce comble eft � deux �goutS, & fait croupe
� fes extr�mit�s * comme on le voit figure VIL Les dalles A , % Vili, IX , X, XI & XII, n� font point port�es par des vo�tes comme ci-de* vaut, mais par des efpeces de nervures ou arcs* doubl�aux en pierre Β , d'un pied de largeur^ fur un pied d'�pailleur vers la clef, qui font l� fonction de i�rmes de charpente. -.iC.es arcs- double aux ont dix-fept pieds de diam�tre vers leur naiifance > fig. IX , & font foiuenus > d*un� part fur le haut de l'entablement C , de Tordre Ionique qui termine le portail > & de l'autre fur le mur pignon D , de la nef de T�glife. Leur in- trados eil compof� de deux portions de cercle , en mani�re de vo�te en tiers point ?. & leur ex* trados eft termin� en rampant, fuivant rinclinai- fon du comble, qui n'a qu'environ cinq pieds de pente , depuis le caniveau E , jufqu'au fommet I. Ils font efpac�s de 6 pieds de milieu en mi- lieu ,, & li�s- entr'eux � leur clef, par des efpeces de plates-bandes bomb�es par def�bus F , %� X, & compjof�es chacune de trois claveaux entre leurs fomtnkrs. Avant d'expliquer comment font pof�es ces
dalles, il eft � propos de d�crire comment elles ont �t� taill�es,, Chaque dalle,, fig. Xi & X��* a Κ ij
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T48 Co Urs
6, pieds de longueur ,* fur 2 pieds 2 pouces de
largeur : fon extr�mit� fup�rieure a , n'a que 2 pouces d'�paiffeur , & offre un champ d'un pouce & demi de largeur, avec un rejet d'eau de 6 lignes de hauteur : fon extr�mit� inf�rieure b , a fur le devant 1 pouce 9 lignes d'�paiffeur , & a �t� refouill�e en-deffous de 2 pouces jufqu'au redent c , pour former recouvrement » lequel redent a 1 pouce 3 trois lignes de hauteur ; d'o� il refaite que la dalle a v�ritablement vers cet endroit c, 3 pouces d'�paiffeur. On a pratiqu� en outre , pr�s du bord d, fig. XII, des joints montans fuivant le rampant du toit, un petit canal circulaire d'un pouce 3 lignes de largeur , fur 6 lignes de profondeur. Les dalles A ayant �t� ainii pr�par�es , on les
- a plac�es fur l'extrados des arcs-doubleaux Β : on a mis d'abord celles qui bordent le caniveau , δε fucceffivement toutes les autres � recouvrement, en s'�levant jufqu'au haut du comble F, avec l'at- tention de placer leurs joints montans G, flg. VIII, ainfi que leurs rigoles d, fig. XII, vis-�-vis les unes des autres ; &pour fortifier ces dalles, on a jplac� fous chacune d'elles une plate-bande de fer H, fcell�e par fes extr�mit�s fur les arcs-doubleaux ; enfin on a couvert le fommet d'une dalle I un peu en pente de chaque c�t� , fur le faitage F , dont les joints font en liaifon avec ceux des dalles, 'comme on le voit fig, VIII , & accompagn�s �galement de petits canaux. ' Tous les joints de ce comble ont �t� faits avec du mortier, de chaux & ciment ; peut-�tre au- roient-ils mieux vallu avec de bon maille , vu qu'ils font pour la plupart d�grad�s; car il n'y a que les rigoles le long des joints montans , quimet- |
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d'Arch ι te c τ υ r e. ri49
.rent maintenant quelque obitacle � la filtration
des eaux. Au furplus, la difpofition de ce comble eil � la fois l�gere & folide , &. peut i�rvir de modele en bien desoccaiions. Il I IUI 11 II IIIIIIIIWIIBWHHIIW IMIIIIIIlillllMIIII
A R ± I C LE I IL
Conflruclio�i du Corpble briquet� de la nouvelh
Halle au Bled de Paris. PL Cil & CUL ;i La nouvelle Halle au bled, forme par ion plan*
%. XIII, un cirque d'environ 120 pieds de dia- m�tre int�rieurement, au pourtour duquel regne des portiques A aurez-de-chauff�e , de 30 pieds de largeur, qui font perc�s d'arcades Β Β d'environ 10 pieds ~ de largeur. Ces portiques font compo- f�s de deux rangs de vo�tes d'arr�t� C, D , dont les retomb�es font foutenues, d'une part au milieu du portique , par des efpeces de colonnes ou des piliers ronds Ε , de pierre tr�s-dure, & de l'autre par des doiferets F, plac�s entre les arca- des. Ces vo�tes d'arr�t� font b�ties partie en pierre , partie en briques. Leurs naiffances font en pierres jufqu'� 4 pieds de haut, ainii qu'on le voit en G, dans les flg. XV & XVI de la plan- ch� fuivante , de m�me que leurs arr�tes & les arcs-doubleaux, tmi correfpondent. aux dofle- rets F; tout le reite eilen briquespof�es de champ» en bonne liaifon. , « : , .' ^ Le premier �tage de cette Halle, f�g. XIV,
eil occup� par de va �les t greniers , fans inter- ruption , qui ont toute la largeur des portiques , lefquels font �clair�s , tant par des croif�es I, de |
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jpo| $ pieds de largeur dans leurs embrafures ■>
termin�es en vouCure en dedans , & en plate-bande droite en dehors,, que par des �ils de b�uf Κ » plac�s au milieu de chaque trumeau vers le haut de cet Edifice. La grande vo�re L de ces gre- niers eft ogive ou en tiers-points, dont l'angle a �t� un peu adouci : e S le a 30 pieds de diam�- tre , fur 34 pieds de mont�e ; ia b�tiiTe eil en pierre jufqu environ au tiers de fa hauteur M, �g. XV , XVI '& XVII ; '$ de l� on a �lev� � plomb Jet� chaque pi�droit des embrafures de croif�e , des cha�nes de pierres Ν, de 2, pieds � de lar^eut' r�duite, jufques au haut de la vo�te $ airtfi qu'il eil marque fur le plan fig. XIV. L'in- teiY�ile Ο , entr� ces cha�nes, a �t� b�ti en ;�?rique$ apparentes , en bonne liaifon , & pof�es ^e champ alternative ment, fuivant le grand & l� petit cot�; le'tout'ma�onn� en pl�tre ; la partie de la vo�te qui" �ft en briques , |>eut avoir 8 a 9 pou-ces d'�paifleur tout cornpifisifi N�i�S obierver��is que /, Quoique les �ils de
�b�uf -K', HStleur pourtour Ρ, entre les cha�nes ', paroiffent en ex�cution\ ψ. m/�me foientexprim�s en partie fur notre deffiri rcemme^ils a voient �t� b�ti« en pierres:'\ ils, font ■ti�arraio�ns en briques ^ �&infi qu'il eft m�rqt��1 en a , attendu qifon a recour Yert les briques,-vers cet- �endroit d\in enduit, & $�gύψ d�s joints'cjfui imitent 'ta pierre? m;j " fc�ts ai^s-double��x ou cha�nes Ν font termin�s f�r-deffiis *a ftirvknt la-petite ldu toit j �g. XV� & XV��,5 §c afin de conf�rver la vo�t� % , on a pratiqu� de ^itfp�^a�ftr�'/de' petites vo�tes l�g�- res Q, %.� XV' 5, �ompo.f��s de deux rangs de ferlqu�« pof�es -�', platV S fp�A'I� ^*1 ,�'f^�. ^
«ercib if clone lesr�irt�? i>Ht �t� arraf�s fjHVant le [H - . �
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d'Architecture. 151
rampant du comble. En consultant les difT�rens
profils que nous offrons de cette conftru�ion 9 on concevra aif�rnent la difpoiition de ces petites vo�tes, & comment elles fe marient avec la grande Vo�te , pour compofer le comble. Quand le tout a �t� fini, on a �tendu fur l'ex-
trados des petites vo�tes Q , un aire de pl�tre ,, o� Ton a feell� le haut des tuiles , dont on a couvert tout ce b�timent ; lefquelles tuiles ont �t� peintes de pluiieurs fortes couches d� noir � l'huile, pour leur donner l� ton de l'��-t doife. Sur quoi nous obferveronS que , vu les inconveniens du fcellement des miles dans le pl�tre«, lefquels avoient rendu cette couverture tr�s-difH- eile � r�parer , & avoient permis aux eaux de p�- n�trer � travers des vo�tes , on a depuis peu d�couvert tout le comble , & l'on a feell� fur les petites vo�tes des chevrons avec augets % o� l'on a clou� des lattes pour y accrocher des tuiles � l'ordinaire , ce qui vaut beaucoup mieux Λ & contribuera � affurer la dur�e de cet ou- vrage. ■;, _ Article IV.
Conflruciion &iin Combl� hriquet� x ex�cut�
� Touloufe. PL CIV~ M. le Comte d'�fpi� * dans* la m�me Bro-
chure o� il rend compte de la maniere de faire les vo�tes plates , dont nous avons d�j� parl� Chapitre IIΓ, Article III, a en m�me tems donn� ta defeription d'un, nouveau Comble en briqu�s,. ': . > ' ■■ � \ :
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152 Cours
qu'il dit avoir fait ex�cuter avec fucc�s dans une
maifon � Touloufe ; comme fon arrangement nous a paru m�riter quelque consid�ration, nous croyons devoir le rapporter. Apr�s avoir termin� la derni�re vo�te plate A ,
% XVIII, XIX & XX du b�timent, pour ex�- cuter le comble briquet� , Ton a �lev� fur cette vo�te des cloiibns Β , diilaht�s d'un pied l'une de l'autre , en leur donnant de part & d'autre la pente convenable pour former un comble � deux �gouts Chaque cloifon s'op�re avec deux briques adoff�es l'une contre l'autre , pof�es de champ, jufqu'� la hauteur n�ceflaire , & li�es enfemble avec du pl�tre. Les briques doivent avoir 15 pouces de longueur fur 10 de largeur , & 2 pouces d'�paif- feur ; ainii ces cloifons ont environ 4 pouces & demi d'�paiifeur , � caufe du pl�tre qui lie les briques : on remarquera dans la f�g. XX , qu'elles font interrompues au deifus du milieu de la vo�te plate , par un paffage C , qui forme un efpece de corridor. Les cloifons ayant �t� �lev�es, on a pof� dei�us
un premier rang de briques D, f�g. XX, de 15 pouces de longueur, de maniere � porter d'un pouces 7 fur chaque cloifon ; & fur celui-ci on a pof� un f�cond rang de briques de m�me gran- deur , � recouvrement & en liaifon : le tout ma- �onn� avec du pl�tre. Le doubl� carrelage �tant fini, on l'a couvert
de tuiles creufes E , que l'on a ma�onn� � chaux & fable, afin de rendre par l� la couverture plus fo�ide , & emp�cher les goutieres ; mais en fup- pofant qu'il s'en form�t quelqu'une, & que la tui � creufe laiilat filtrer l'eau par quelque endroit, cette eau tomberoit fur le carrelage , o� trouvant |
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d'Architecture. 153
une pente confid�rable , elle iroit fe d�gorger
dans les chenaux, & il lui faudrait bien du tems avant qu'elle per��t le double carrelage. Ces combles font pignon, & l'on peut pratiquer
des croif�es aux extr�mit�s du corridor; mais en fuppofant qu'on ne put point y en faire, � caufe des obftacles qu'y apporteraient les maifons voi- i�nes , alors on pourrait pratiquer , entre les cloi- fons , quelques petites lucarnes ou quelques �ils de b�uf pour l'�clairer. On voit par le profil, fig. XX, que le mur de
face du b�timent eil termin� par une baluilrade G , & un ch�nau F ; mais l'on pourrait �galement former un �gout, capable de fe lier avec la cor- niche , & de faciliter la continuit� de �a couver- ture jufques-l�. - |
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Article V.
De la conflruclion des Combles briquet�s,
ex�cut�s au Palais-Bourbon. PL CIK. On fait qu'il a �t� fait des combles briquet�s
fur les nouveaux b�timents Y qui ont �t� ajout�s pour fervir d'accompagnement � cet Edifice \ c'eil pourquoi nous ne pouvons nous difpenfer d'en parler , & nous le ferons d'autant plus volontiers que nous les avons vu op�rer. Nous avons dit, Chapitre II , qu'on avoit fait
tous les planchers de ces nouveaux b�timents en vo�tes plates , dont nous avons donn� la descrip- tion ; & ceil au-deffus du dernier �tage de ces vo�tes qu'on a �lev� les combles briquet�s , dont � va �tre queftion. |
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154 Cours
Leur courbe eft un berceau plein cintre, figure
XXIII, ou du moins peu furmont� : ils ont �r� op�r�s avec des briques de 8 pouces en quarr�, fur 1 pouce d'�paiiTeur, lefquelles �toient i�llon- n�es fur leurs faces , pour mieux gripper le pl�- tre avec lequel on a enti�rement ma�onn� tous ces combles. On a commenc� leur ex�cution par pofer des
cintres faits de planches de 2 pouces d'�paiiTeur > dont les fermes furent efpac�es de deux pieds l'une de l'autre , c'eft - � - dire , de la lar- geur de trois briques ; fur ces fermes on avoit clou� de 8 ponces en 8 pouces d'axe en axe, ou de la grandeur des briques , des tringles de tois de 5 � 6 pieds de long, fur pr�s de 18 li- gnes de gros. Cela �tant ainii diipoi�, on a plac� un premier rang de briques I, � plat fur les cin- tres , quarrement, fans liaifon , & de fa�on que les joints horifontaux puffe η t r�pondre toujours fur les tringles, & que de trois briques il n'y en e�t qu'une qui ne f�t pas appuy�e fur les fermes : il fut plac� enfuite un f�cond rang de briques � plat, & en liaifon fur le pr�c�dent ; le tout ma- �onn� , comme il a �t� dit, avec du pl�tre. Afin de parvenir � donner une pente fuf�fante en de- hors au fommet de ce comble , on a diilribu� fur la largeur de la vo�te de petits murs triangulaires LL, fig. XXII , faits en pl�tre , de 4 pouces d'�paiiTeur , ayant de hauteur vers leur pointe S � 9 pouces , & difkns l'un de l'autre d'environ 3 pieds � fur lefquels on. a mis des tringles de bois M , � demeure de 7 � 8 pieds de long , fur 18 lignes de gros , & efpac�es de 8 pouces * pour porter deux nouveaux rangs de briques Ν » %. XXIII, ma�onn�es auffi, avec pl�tre\ de forte |
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d'Architecture. 155
qu'il y a , entre le haut de la pr�c�dente
Vo�te & celle-ci, de petits efpaces vuides trian- gulaires. / 4 ",,*,■'■ Sur le fommet de cette vo�te Ν , al effet da- chever la pointe du toit , on a fait d'un bout a lautre un petit maffif triangulaire de 6 � 7 pouces de haut dans le milieu , compof� de morceaux de briques, de tuillots , de pl�tras , .& venant mourir � rien vers Tes extr�mit�s ; fur lequel maffif on a plac� un rang de briques Ο , en forme <de carrelage. Enfin, l'on a termin� ce comble par le bas r *
& on lui a donn� une pente fuffifante vers le eh�- nau s en pla�ant en guife de coyaux , encore des tringles de bois d'environ 4 pieds de long & efpac�es de la largeur dune brique , ceft-�-dire, de 8 pouces de milieu en milieu : ces tringles s'appuyent par un bout fur le comble, & par l'autre fur le bord du cb�nau Q , & fervent a iou- tenir deux rangs de briques, auffi ma�onn�es en pl�tre. Le comble ayant �t� ainfi difpoi� , on a �tendu fur fon extrados un bon aire de pl�tre d'environ ί pouce d'�pahTeur, fur lequel on a clou� les ardoifes, & Ton a fini par enduire l'in- t�rieur de Ja vo�te en dedans des greniers. On apper�oit, dans ces combles, de diilance en
tliitanoe, des lucarnes bomb�es , fig. XXIV , de 2 pieds de large, fur environ 2 pieds & demi de haut, qui font conitruites* auffi en briques de forme ordinaire : elles ont �t� �lev�es fur un petit mur de briques pof�es � plat , de 4 a J pouces d'�pais ; leurs pi�droits ont 4 pouces de largeur , & elles font couronn�es par une plate- bande bomb�e, compof�e de deux rangs de bri- ques � plat, dont le fup�rieur avance un peu fur |
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156 Cours \
l'inf�rieur , & eft recouvert d'un chapeau de
plomb. Article VI.
Ohfirvations fur les Conflruclions pr�c�dentes*
Les combles en pierre qui couvrent le pour-
tour du D�me d�s invalides , & le deffusdu Porche de Saint-Sulpice , quoique tr�s-bien entendus dans leur conilrnotion , ne fauroient n�anmoins con- venir en bien des circonftances , � cauie des grandes �pahTeurs de mur qu'ils exigent : ils paroif- �ent, par leur compofition , plus propres � former des toits peu �lev�s, tels que ceux des bas c�t�s d'une Eglife , que de grands toits ifol�s , comme ceux qui terminent nos Edifices. �ή La difpoi�tion du comble de la Halle au bled feroit, f�lon nous , afTez convenable pour rem- plir ce dernier objet'; mais il faudroit alors ma- �onner fa vo�te fup�rieure avec de bon mortier ? plut�t qu'avec du pl�tre, qui ne peut faire un ouvrage/de dur�e dans une iituation aui�i expof�e� l'humidit�. On augmenteroit �videmment encore la folidit� d'une pareille b�tiiTe, en l'bp�rant fur un plan en ligne droite, plut�t que fur un plan deforme circulaire : car , par ce moyen,les arcs- doubleaux ou cha�nes fe trouveroient efpac�sf �galement de part & d'autre, & correfpondroient au milieu des trumeaux des croif�es, o� eftleur .plus grande force, & o� fe placent dOrdjmaire les �perons : au lieu qu'en l'�rigeant fur un plan cir- .cu�aire, conime � la Halle , il faut obferver qu'on a �t� contraint de mettre deux cha�nes ou deux |
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d'Architecture. 157
arcs-doiibleaiix Ν , f�g. XIV & XV pour un , &
de les placer, non vk-�-vis le milieu des tru- meaux , & de leur renforcement Τ, fig. XIV, qui �toit leur poiition naturelle, mais � plomb des pi�droits de Fembrafure de chaque croif�e , tel- lement que chaque cha�ne fe trouve port�e en partie � faux Curies pi�droits des arcades du portique BB , f�g. Xiii. Un autre avantage qui r�fulteroit de cet arrangement de comble briquet�-fur un plan droit , c'eit que les f�condes vo�tes Q feroient aui�l larges dans le haut que dans le bas ? & que m�me on viendroit � bout de s'q�i paffer. Quant � la couverture , nous eilimons qu'au
lieu d'un aire de pl�tre, il vaudroit mieux �ten- dre un bon aire de ciment ou de mortier-loriot fur l'extrados de la derni�re vo�te , & y pofer, � la place de tuiles, des tables de cuivre peintes de deux fortes couches de couleur � l'huile , � l'exem- ple de ce qui a �t� pratiqu� fur la vo�te du grand efcalier du Palais Royal (1). 11 eil � croire que par ce proc�d� , on obtiendroit un comble de la plus grande foiidit� , en bien des circonftances. Mais pour Tufage des maifons particuli�res a
nous ne penfons pas qu'on doive imiter les com- |
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( 1 ) La vo�te de ce grand efcalier eil de forme elliptique
par fon plan , Se ex�cut�e en briques de champ, ma�onn�esen pl�tre 5 elle n'a que 8 pouces d'�paii�eur vers fa clef. On a feil� fur fon extrados des chevrons � un pied de diftance l'un de l'autre, & dont le pied a �t� arr�t� fur des plate-formes. Ona^ mis fur ces chevrons de grandes tables de cuivre rouge d'environ deux^ pieds & demi en quarr� , & d'une demi-ligne d'�paii�eur, plac�es � recouvrement e l'une fur l'autre d'un pouce fur la hau- teur ou le rampant de la vo�te , & aifembl�es � bourelet Ubiern applati, comme on le voit s f�g. VI. Pi. C fuivant la longueur. Ces tables furent fix�es fur les chevrons , � l'aide de petites vis , & on les peignit enfuite de ι ou 3 fortes couches de noir � l'huile pour les pr�feryer du yerd-de-gris. * '* |
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\$ Cours
bles briquet�s du Palais-Bourbon ; on ne voit pas
qu'aucun Conilrucleur f e foit empreff� d'adopter leur proc�d�, bien qu'ils paroiiTent par leur ftru- iture avoir peu de poui�ee , �tre tr�s-l�gers , procurer beaucoup de logements , & ne pas exi- ger des �paiffeurs de mur plus coniid�rables qu'� l'ordinaire : la raifon en eil, que toute conitru- &ion expof�e aux injures de l'air, dont le pl�tre fait la bafe, eil n�ceiTairement fujette � beaucoup d'entretien ; & d'ailleurs nous doutons qu'on puiffe approuver les tringles de bois qu'on a mis pour foutenir la coupe des briques dans leurs parties fup�rieures. Les combles'briquet�s de M. le Comte d'Efpie,
vallent mieux � bien des �gards , quoique ma�on- n�s auili en p!�tre pour couvrir des maifons : leur d�faut eil d'�tre pefant _, de charger beaucoup les vo�tes du dernier �tage, & d'exiger en quel- que forte le facrifice des greniers , ou des loge- ments en galetas, en les r�duifant � des efpeces de corridor. Par toutes les raifons que nous venons d'expo-
fer , il s'en fuit que la conilru&ion des combles, foit en briques , foit en pierre % n'eil point encore parvenu au point de perf�&ion que l'on pourroit defirer, & que ce feroit une d�couverte tr�s-utile � faire de trouver moyen de les op�rer d'une maniere � la fois l�gere , folide , & durable en toutes occafions. Explication des PL C, CI, Cil, CID, & CIV>
repr�jentant la con�ru&wn des Combles
cm pierre & en briaues. Les fig. I, II, III,. LV & V, de la PI, C>v&-
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d'Architecture. 159
pr�fente la difpofition des combles eu pierres ,
qui environnent la Tour du D�me des Invalides. La fig. I , eft une partie du plan de ce comble. La f�g. II, eft un profil de ce comble , fuivant fa pente. La fig. III, eft fon �l�vation prife au milieu du
caniveau ou �gout. Les Lettres de renvois �tant femblables pour
les m�mes objets, ce que nous dirons de Tune de ces figures fera r�verfible aux autres ; & nous en uferons de m�me dans toutes les explications des Planches fuivantes. A , caniveau ou conduit fervant � diriger les
eaux vers les puifards. Β, f�g. Π , vo�te rampante fur laquelle font
ai�ifes les dalles qui forment le comble. C , mur de la Tour o� eft encaftr� le haut des
dalles � leur rencontre. D , dalles plac�es avec un rejet d'eau vers leur
partie inf�rieure, & le long de deux de fes c�t�s. Ε, autres dalles fervant de recouvrement aux joints des pr�c�dentes. La fig. IV, eft le d�tail particulier de la forme
d'une des dalles D ; a , milieu de la dalle qui eil recreuf�e d'un pouce ; �, c, c , rejets d?eau. La fig. V , eft le profil de deux dalles D, avec
les m�mes Lettres de renvois que ci devant. La fig. VI , exprime l'arrangement des tables
en cuivre d'une couverture ; d, bourelet ap- plati fuivant le rampant du toit -r e, recouvre- ment dune table fur l'autre , fous lequel on met de petites vis pour fixer les tables fur les che- vrons, qui font fcell�s � augef fur l'extrados de la vo�te en briques. Les fig. VU, VIII, IX, X , XI & XII \ de la
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i6o Cours
PI. CI, font voir les d�tails du comble en pierre
du porche de TEgliie de Saint-Sulpice. Les flg, VII & VIII, offrent l'une une partie
du plan g�n�ral de ce comble , & l'autre une por- tion d�velopp�e de fon plan. La f�g. IX, eil un profil fur fa largeur.
La f�g. X, eil un profil fur fa longueur.
A, longueur des dalles.
Β , f�g. IX & X , arcs-doubleaux.
C, f�g. IX, profil de l'entablement de l'ordre
Ionique du portail o� l'on a pratiqu� des vuides , avec des arcs en d�charge entre les arcs-doubleaux & les pi�droits Κ, f�g. X. D j profil du mur pignon du portail, avec des
arcs en d�charge , correfpondans aux pr�c�dens. Ε , caniveau r�gnant au pourtour du comble »
& conduifant les eaux vers les defcentes. F , efpece de plate-bande bomb�e , f�g. IX & X,
fervant de fa�tage, & unifiant le haut des arcs-dou- bleaux. G , petites rigoles pratiqu�es le long des joints
montans des dalles. "- i H, barre de fer plac�e fous chaque dalle A , pour foulager fa port�e. I, dalle � deux �gouts , formant le haut du
comble. Κ , pi�droits foutenantles arcs en d�charge.
Les f�g. XI & XII, font deux profils particu-
liers de dalles, l'un fuivant la largeur , l'autre fuivant la longueur ; ils fervent � faire voir leur appareil & leur pofe l'une fur l'autre: a , rejet d'eau : b , c , efpece de feuillure deftin�e � recou- vrir le rejet a: d, barres de fer pour fortifier les dalles. Les Planches CII & CHI 5 repr�fentent, l'une
les
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D ' A RCHJTECTUR E. l6l
les plans , & l'autre les coupes du comble briquet�,
de la Halle au bied. La fig. Χ1Π, eil le plan d'une partie des porti-
ques qui entourent cet Edifice. La fig. XIV, eil le plan des greniers au-dei�us
��s portiques. La flg. XV , eil un profil fur la longueur des
portiques & des greniers. La fig. XVI, efl un profil fur la largeur des
portiques & greniers, dont une moiti� eil prife au milieu d'une arcade , & l'autre au milieu d'un arc-doubleau. Enfin , la flg. XVII, eil un profil pris au milieu
d'un �il de b�uf. A, fig. XIII , portiques.
Β , Β , arcades de part & d'autre.
C & D, vo�te d'arr�t�.
Ε , colonnes ou piliers.
F, F , dofferets & arcs-doubleaux.
G , retomb�es de la vo�te d'arr�t� , fig. XV
& XVI.
H , fig. XV & XVI, greniers.
I, croif�es termin�es en dehors quarrement ,
& en dedans en arriere-voui�ure de S. Antoine. K, �il de b�uf.
L , vo�te ogive dont l'angle eil adouci.
M , vo�te b�tie en pierres depuis fa naiflance
jufqu'� cette hauteur. Ν , arc-doubleau ou cha�ne de pierre pofant
fur les pi�droits des croif�es I, & � faux fut ceux d�s arcades Β, fig. XV. Ο , partie de k vo�te b�tie, en briques de
champ , alternativement pof�es fuivant le grand & le petit c�t�. ; Ρ, partie de la vo�te faite en briques , ainfi
Tome Vf, Ε |
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ι6ι Cours
que l'�il de b�uf, mais couverte d'un enduit,
o� l'on a tir� des joints pour imiter la pierre. Q, petites vo�tes en briques pof�es � plat.
R, petit, focle en partie � jour par le bas , pour
l'�coulement des eaux» S j �gout du toit.
La Planche C1V , repr�fente la conilru&ion
d'un comble briquet� ex�cut� � Touloufe, & celle des combles du Palais-Bourbon. Les fig. XVIII, XIX & XX, font , l'une le
plan du comble de Touloufe , l'autre une coupe fur fa longueur, & la troifieme une coupe fur fa largeur. A , vo�te plate , fur laquelle eil pof�e ce
comble.1 Β Β, cloifons compof�es de deux rangs de bri-
ques de champ. C, corridor.
D, deux rangs de briques, dont l'inf�rieur eil
plac� par fes extr�mit�s fur les cloifons Β, Β, & le fup�rieur en liaifon fur l'autre. Ε , tuilles creufes.
F , ch�nau bord� d'une baluilrade G. ,
La fig. XXI, eil le plan des murs qui foutien-
nent le comble briquet� du Palais-Bourbon. La fig. XXII , eil un plan pris au-dei�us du
fommet de la vo�te ext�rieure , � la hauteur Ζ Ζ, fig. XXIII. La fig. XXIII, eil un profil du comble fur fa
largeur, H, vo�te plate qui termine l'�tage fup�rieur.
I, vo�te en berceau plein cintre, compof�e
de deux rangs de briques quarr�es, de 8 pouces. Κ , petits murs en pl�tre de forme triangulaire ?
pof�s furie haut du berceau I. |
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D ' A R C H 1 Τ E C 'T U R E. . 1^3
L, tringle de bois pour ibiitenir la coupe de
la petite vo�te fup�rieure Ν » qui eil compof�s auf�i de deux rangs de briques � plat. O , petit maffif fait en pointe, couvert .d'un
carrelage de briques , qui re�oit Taire de pl�tre o� eil clou�e l'ardoife. Ρ, deux rangs de briques � plat, pof�es fur des
efpeces de coyaux, qui dirigent la pente du comble vers le ch�nau Q. |
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Φ
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164 Cours
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CHAPITRE V. De la construction du grand
Fronton qui couronne l'ayant- CORPS DE LA COLONNADE D� LoUVRE.
Planches CF, CVl & CV1L φ
Τ
SU Pi conitru&ion des frontons d'une certaine �ten-
due , & qui doivent �tre �lev�s fur des plate-ban- des , a toujours paff� pour tr�s-difficile � bien ex�cuter. Comme les plate-bandes font par elles- m�mes peu capables de porter des fardeaux, vu qu'elles ne tirent leur principale force que des cha�nes dont elles font arm�es , & qu'elles ont en outre une pouff�e confid�rable vers leurs extr�- mit�s , lorfqu'� cette pouff�e fe joint encore l'ef- fort des corniches rampantes contre ces m�mes extr�mit�s , il eft aif� de concevoir qu'il faut employer beaucoup d'induftrie � faire porter, & � contenir � la fois une pareille maffe dans une pofition auffi d�favantageufe. Les mod�les de con- ftru&ion �tant toujours plus puiffans pour inftruire, que les fp�culations les plus �tendues , nous nous bornerons � expofer les d�veloppements du grand fronton du Louvre , que nous avons promis page 202 du pr�c�dent Volume. Sa longueur eil 92 pieds, & fa hauteur 18 pieds
depuis l'entablement, jufqu'� fon fommet. Il eil port� fur huit colonnes corinthiennes accoupl�es, de 3 pieds 7 pouces de diam�tre, lefquelles font �le- |
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v
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d'Architecture. 165
v�es fur un foubaiTement. Les Planches CV, CVI
& CVII , repr�fentent Tune fon plan, l'autre fon �l�vation, & la troifieme fon profil. Nous y avons exprim� , non - feulement l'appareil des pierres 3 mais encore leurs diff�rentes qualit�s ten- dre ou dure , f�lon leur r�partition. L'entablement de l'ordre corinthien , PL CVI,
la corniche rampante du fronton , les chapiteaux des colonnes , le mur adoff� aux colonnes & celui qui lui correfpond dans le fond du fronton , font en pierre tendre, dite de Saint-Lm , tandis que les tambours des cplonnes & les trois arcs que l'on remarque dans le fronton font au contraire en pierre dure , dite de Saint-Cloud, fans compter la cimaife de la corniche rampante , qui eft �gale- ment de pierre dure , & dont il fera queition ci-apr�s. L'entablement eft compof� de quatre cours d'af-
fife au-deiTus des deux petits entrecolonnements : le premier occupe la hauteur de l'architrave ; le f�cond, la hauteur de la frife ; & les deux au- tres , la hauteur de la corniche, fans lac�maife; nous en avons donn� particuli�rement fur la droite de la planche un profil , afin de les faire mieux diftinguer: mais au-deffus du grand entre- colonnement du milieu , il eft � oberver qu'il n'y a que trois cours d'ai�ife , vu qu'un feul cours em- braffe toute la hauteur de la corniche en cet endroit. Nous ne traiterons pas ici de la conftru�tion de
ces plate-bandes : nous en avons parl� amplement dans nos Memoires , c'eft pourquoi on peut y avoir recours : nous nous bornerons feulement � remarquer que la plate-bande du milieu a 24 pieds de longueur, & qu'elle bombe au droit d� la clef A , d'environ 1 pouce & demi ; ce qui a �t� pra- L iij
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�66 Cours
tiqu� j tant � caufe du taffement qu'un fardeau
auffi consid�rable que ce fronton pouvoir op�rer par la fuite , qu'� caufe de l'�tendue de cette plate-bande , qui, fans cette pr�caution , paro�- troit � la vue baiffer dans fon milieu. Les affifes de la corniche rampante ont leurs
joints montans d'� plomb , & non retourn�s per- pendiculairement au rampant, comme cela fe pra- tique quelquefois. On a plac� aux angles en re- tour de l'entablement, c'eil-�-dire , aux extr�mit�s du fronton , de tr�s-grands quartiers de pierre de 8 & 12 pieds de long , qui ont des queues consi- d�rables dans les murs ; le tout afin de contenir � la fois -, & la bafcule de la corniche de l'en- tablement , & l'effort de la corniche rampante , qui pouffe au vuide dans cette direction. Il eft d'ufage de mettre au milieu de ces pierres angu- laires un fort mandrin de fer quarr� , qui tra- verse la hauteur de l'entablement , & s'��eve juf� ques dans la cimaife de la corniche rampante , & de bien cramponer en outre cqs pierres avec celles qui les avoif�nnent, � TefFet d'op�rer la plus grande r�fiitance. En fe rendant attentif � la direction des joints montans des cours d'af�ife de la corniche droite &. rampante , on s'apperce- vra qu'ils ne coupent, ni modulons , ni ro- fertes » ni m�me les cahTons de ces derni�res ; mais qu'ils font toujours plac�s air milieu d'une partie unie :, ce qui a �t� fait � deifein de rendre leurs prnem�ns ahme ex�cution plus iolide , & merite d'�tre toujours imit� en pareil cas* La cimaife de la corniche rampante eft de pierre
dure , dite de Mtudon,. Chaque c�t� a environ 50 pieds de long, 8 pieds de large , & 16 � 17 pou- ces d'�pakTeur 3 y compris le revers d'eau. Un des |
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)
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d'Architecture. 167
c�t�s de cette cimaife eft d'un feul morceau ; l'au-
tre de voit l'�tre femblableroent ,mais elle fe caiTa en trois parties en la montant. On pr�tend que ces deux longues pierres n'en formoient qu'une feule, qui f�t fci�e en deux. M. Mallet , dans Th�liamet, rapporte qu'en la fciant, on trouva un gros filex ou caillou dans le milieu qui arr�ta la fcie , de forte qu'on f�t oblig� de retourner la pierre, pour la d�gager & continuer l'op�ration. Chacune de ces pierres pefe plus de quatre-vingt milliers. Que l'on juge combien un bloc aui�i coniid�rable a d� co�ter de travaux'&'de peines , pour le tirer de la carri�re Vie voi�urer pendant plus de deux lieues, le fcier en deux , & �lever enfuite fes morceaux � une hauteur d'environ 100 pieds ; & combien, fur-tout, la forme de ces pierres plates, vu leur longueur qui les expofoit fans ceiTe � fe rompre, � moins d'�tre foutenues bien �galement par-tout pendant leur �l�vation , a d� faire �prou- ver de difficult�s. Le Clerc nous a conferv� une vue perfpe&ive de cette op�ration ; & l'on trouve dans la f�conde �dition de Vitruve, comment� par Petra dit , une partie des machines qui ont �t� employ�es au tranfport de, cet �norme fardeau. Nous avons fuppof� enlev� , dans la PL CVI, le parpiri du tympan du fronton, deftin� � re- cevoir fa fculpture , pour faire voir tout le m�ca- nifme de fa conftruclion. Qn y remarquera qu'il y a derriere le tympan trois arcs en d�charge en pierre dure , qui n'y font qu'appliqu�s, & dont la fonction eft de foulager les plate-bandes , ainii que de reporter la plus grande partie du poids de la corniche rampante, directement fur les colon- nes accoupl�es , & fur le mur qui leur �ft adoiT� ; L iv
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i68 Cours
l'arc du milieu Β eil ogive , & les deux autres
C C font rampans. On voit particuli�rement dans la Planche �iii-
vante CV1I, le profil du fronton 3 la poiition ref- pe�ive du mur tympan , de l'arc ogive , & de la corniche rampante. Le parpin du tympan eft com- poi� de trois cours d'aiTife de pierre de Saint- Leiij de chacune 5 pieds de haut fur 15 pieds de iong , dans fa plus grande hauteur. Ce mur a mainenant 2 pieds ~ d'�paiii�ur , � caufe du bdf- fage qu'on a laiii� pour la fculp�ure; mais cette �paiiTeur doit �tre r�duite, quand elle fera finie, � � 8 pouces : de forte que le bas relief aura environ un pied de faillie » ce qui eil fuiHfant pour faire re- fortir & d�tacher convenablement les figures. Nous obferverons ici, en paf�ant, que c'eft une excel- lente m�thode de laiiier plus de faillie de boifage que moins en pareil cas ; car � eft toujours aif� d'en �ter , & l'on �vite par-l� deux inconveniens ; f Uni, d'�tre oblig� de refouiller dans l'�paiiTeur du tympan les contours des figures, pour les rendre fenfibles , ce qui, en les ombrant du c�t� o� frap- pe le jour , les fait paro�tre durs ou cern�s � comme une d�coupure , & �te ainii tout l'agr�- ment qu'un fronton peut recevoir d'un femblable ornement ; l'autre , d'�tre contraint d'ajouter , apr�s coup ,�dans les parties qui doivent �tre les plus faillantesv, des boiTages de pierre, qui ne fauroient �tre attach�s dans le tympan qu'avec du fer; de forte que la rouille venant par la fuite � faire �clater ou � d�tacher ces pierres poftiches, on n'a plus , au bout d'un tems , qu'un bas relief tronqu� & d�figur�; Revenons � la defcription de notre profil. |
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d'Architecture. 169
Β j eft la clef de l'arc ogive, auquel eft adoff�
le mur du fond du fronton , dont le bas r�pond � celui qui eft derriere les colonnes , &: qui forme , en s'�levant vers la clef, un efpece d'en- corbellement en dehors , � l'effet de foulager les vo.uffoirs de l'arc, & de les aider � foutenir plus efficacement la corniche rampante. Gomme nous avons eu l'attention de mettre les pierres au m�me nombre que dans l'ex�cution, on voit combien les vouflbirs du grand arc , & les ailifes de la cor- niche rampante ont de grandes queues dans les murs , ce qui contribue beaucoup � augmenter la fermet� & la liaifon du tout enfemble de cette b�tiffe., On a all�g� l'�paiffeur de ce fronton , en y pra-
tiquant un vuide qui fert de r�fervoir , dont on voit l'�tendue PI. CV , & qui eft termin� par une vo�te rampante. Outre les pr�cautions relatives � l'appareil des
pierres , & � la maniere de faire porter le poids du fronton le plus avantageufement, on a li� par furcroit toutes fes diff�rentes parties avec des cha�- nes, des tirans & des crampons, que nous avons marqu� des m�mes lettres de renvois dans les trois Planches, afin d'en faire voir la correfpondance fuivant leurs diverfes fituations. D, D, font deux cours de cha�nes plac�s der-
riere le tympan , & fervant � contenir par des ancres fix�es � leurs extr�mit�s, les deux c�t�s de la corniche rampante du fronton. Ε, Ε , deux rangs de potences de fer quarre:,'
deftin�s � foulager la port�e des cha�nes D , au droit du vuide de l'arc ogive, & � reporter une partie du poids du mur tympan vers le mur d�i�ier. |
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17° Cours
F, F, tirans ayec des talons aux extr�mit�s, fer-
vant � lier les cours d'ai�ife du mur tympan avec le mur adoff� , lesquels tirans, par leur poiition , peuvent �galement aider � foutenirles cha�nes D. G, G, crampons dont la fon&ion eil de lier le
tympan avec les arcs par le haut � leur rencontre, & avec le deffous de la corniche xampante. H,H , PL-CVII, cha�nes plac�es entre la cor-
niche , la frife & l'architrave , pour contenir l'entablement. * I, autre cha�ne avec des moufles, plac�e entre
la frife & l'architrave , & traverfant le vuide pra- tiqu� au droit de lentablement, & dont le but eft de lier enfemb�e les murs oppof�s (i). 11 feroit inutile de nous arr�ter davantage � d�-
crire cette belle conitruaion, d'autant que les figu- res que nous en donnons ont �t� dei��n�es avec exactitude , & d'une grandeur qui ne laiffe rien � d�firer pour s'en former une juft� id�e. |
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( ι ) Dans un M�moire que nous avons publi� , '� y a 6 ans,
lur 1 ach�vement du grand Portail de �Eglife de S. Sulpice, ou nous avons d�montr� la n�cefl�t� de fupprimer le troifi�me Prcke entre les deux Tours , de couronner diff�remment les Jom'y�f Ja Publike cju'il y avoir de faire' un fronton fur le iecond Ordre , nous avions propof� dans notre projet de difpo- ler^es tirans de l'int�rieur du tympan , � peu-pr�s comme ceux au fronton d� Louvre, |
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d'Architecture. 171
CHAPITRE VI.
De 'la construction p'un Pont,
Un observe de fituer un Pont quarrement
fuivant le cours d'une rivi�re, & d'�lever la clef des arches trois pieds au moins au-deffus des plus hautes eaux. Les arches font d'ordinaire en nom- bre impair , afin qu'il y en ait une au milieu o� fe trouve commun�ment le plus grand courant de l'eau. Quand le Pont n'a qu'une feule arche, fes fiipports s'appellent Cul�es ; mais s'il a pluiieurs arches , on nomme feulement ainfi les pi�droits des .extr�mit�s du Pont, c'eft-�-dire, ceux qui arcbou- tentla premiere & la derni�re arche; & tous les autres appuis interm�diaires s'appellent Piles, On faiibit autrefois les arches de largeurs in�ga-
les : celle du milieu �toit toujours la plus haute & la plus large, c'eil pourquoi on la nommoitla maitre�e Arch�, & toutes les autres diminuoient fuccei�ive- ment de largeur & de hauteur jufqu'aux cul�es,de maniere � fermer im efpece de rampe pour gagner le fommet du Pont. 11 arrivoit, de cette difpofition, que les arches voiiines des cul�es fe trouvoient quelquefois prefque enti�rement bouch�es lors des gro�Tes eaux, ce qui mettoitle pont en danger d'�tre renverf�. Aur�i afTe&e-t-on maintenant de tenir toutes les arches de m�me hauteur, & quelquefois auiM d'�gale largeur ; ce qui eft en effet mieux rai- fonn�. Les Anciens faifoient prefque toujours leurs
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172. Cours
arches plein-cintre & m�me extradoi��es, c'eftr�-
dire, avec des vouiToirs �gaux en longueur, comme un efpece d'archivolte , & fans liaifon, foit entre- eux, foit avec les cours d'ai��fe des reins : on voit de leurs ponts dont les piles ont d'�paiiTeur le tiers Se m�me quelquefois jufqu'� la moiti� de la largeur des arches. Les Modernes ont trouv� que le plein-cin- tre �levoit trop les Ponts , & que d'auffi grandes �paiiTeurs de piles nuifoient aux cours des rivi�res, & augmentaient coniid�rablement la rapidit� de leur paiTage vers ces endroits , ce qui occaiionnoit des affouillements fous leurs fondations. En con- fequence, ils ont pris le parti de faire des arches fiirbaiiT�es & de diminuer beaucoup le volume des piles, . Les Ing�nieurs ne font rien moins que d'accord
fur la hauteur � laquelle on doit porter le furbaif- fement des arches, ni fur i'�paif�eur � laquelle il , fuit fe borner pour les piles. Les uns veulent que l'on ne furbaifTe pas les arches au-dei�ous du tiers de leur diam�tre ; pr�tendant que des arches plus fiirbaiiT�es ne font pas faites pour �tre de longue dur�e, ni pour porter de grands fardeaux, & qu'en outre il ne faut pas donner aux piles moins du fixi�me de l� largeur des arches , all�guant � cet �gard, que des piles plus foibles courrent rifque d'�tre �craf�es fous le poids , & qu'enfin, dans le cas qu'une arche viendrait � �tre renverf�e, il eft� propos de proportionner leurs fupports, de fa�on � emp�cher les autres arches de fubir le m�me fort ; Le Pont d'Orl�ans , entr'autres , a �t� conftruit fui- vant ce iiit�me. D'autres Ing�nieurs veulent, au contraire, qu'on puifTe baiiTer les arches jufqu'au quart de leur diam�tre, & r�duire, jufqu'au neu- vi�me de ce m�me diam�tre ? l'�paii�etir des piles, |
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d'Architecture. 173
par la raiion , difent-ils , que les piles retreciiTant
�e lit d'une rivi�re, moins on leur donne de volume, plus les eaux font libres dans leur cours, & que, pourvu que les cul�es foient proportionn�es de fa�on � r�fiiter � la pouiT�e des arches, il doit �tre permis de r�duire les piles f�lon la qualit� de la pierre, l'eiTentiel �tant feulement de s'arlurer qu'elle ne pourra �tre �craf�e fous le fardeau des arches: Les Ponts de Mantes & de Neuilly , ont �t� b�tis f�lon ce dernier proc�d�. C'eit au tems, l'unique appr�ciateur de la dur�e des conftrrclions, � d�ci- der laquelle des deux m�thodes m�rite la pr�f�- rence. Le plus fur toutes fois, fuivant nous , fera toujours d'�viter de faire des arches tr�s-furbaiiT�es, ne fuife que pour raiTurer la vue, & parce que toutes les conftru&ions anciennes paroiffent conilater, que plus les Vo�tes font plates,moins elles ont eu de dur�e : c'�toit vraifemblablement pour cette raifon que les Goths a voient adopt� les Vo�tes en tiers- point. Au reite, on neft pas toujours ma�tre de donner
aux piles toute la l�g�ret� que l'on d�lire, � moins de pouvoir conftruire les arches toutes � la fois, afin de rejetter tout l'effort de leurs pomT�es vers les cul�es ; ce qui ne fauroit �tre praticable que quand on b�tit un Pont dans une Ifle, ou fur l'un des bras d'une rivi�re, dans lequel on doit faire couler enfuite toute l'eau, en comblant l'autre bras, comme on l'a pratiqu� pour le Pont de Neuilly. Π y a d'ailleurs des circonftances o�, de crainte de g�ner la navigation pendant un tems coniid�rable, on fe trouve oblig� de faire Un Pont par partie, alors il faut doner n�ceiTairement aux piles en particulier une �paiiTeur en rapport avec |
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174 Cours
l'action des arches qu'elles fo�tiennent ? en atten-
dant que les autres foient faites. Avant que la G�om�trie e�t port� ion flambeau
dans l'examen de la pouff�e des Vo�tes, on op�rbit au hazard s & en donnant plus que moins , pour d�- terminer la force des piles & cul�es ; mais mainte- nant on eft en �tat de favoir au juile � quoi s'en tenir d'avance � cet �gard ; c'eft pourquoi nous donnerons � la fin de ce Chapitre des Tables calcu- l�es d'apr�s les formules connues , polir �nfeigner qu'elles doivent �tre leurs dimmenfions pour r�lifter � Faction des arches plein-cintre & furbauT�es fui- vant les diff�rentes circonilances. On place � la t�te des piles des avant & arri�re
becs , qui leur fervent de contre-forts, & de d�- fenfe contre le courant de l'eau, les glaces , & les corps qui, en chariant ? feroient capables de les endommager. Leur forme eil, tant�t en trian- gle , tant�t en demi-cercle. Quelquefois on fait l'arriere-bec demi-circulaire , & l'avant-bec de forme triangulaire. On les couronne d'un cha- peron , qui doit �tre toujours �lev� au-deflus des plus hautes eaux, & que l'on termine , foit en pointe, foit � deux talus , foit circulairement. Enfin on termine un Poiit par un cordon , fur lequel on pofe un parapet, & l'on forme une chauff�e accompagn�e quelquefois d'un trottoir un peu �lev� de part & d'autre , pour rendre le chemin des gens de pied diftinct de celui des voitures. Mais, fans nous arr�ter davantage � parler de la
proportion & d�coration des Ponts , bornons-nous � expofer leur conitru�ion la plus ordinaire , & les attentions qu'il y faut apporter pour la ren- dre folide. \ ^ |
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D'A R CH ITECTURE. I75
Defcription des op�rations fuccej�ves pour
l'ex�cution d'un Pont. PL CVI11 & CIX, Apres avoir reconnu l'emplacement propre �
b�tir un Pont fur une rivi�re , on choiiit le tems des plus baffes eaux pour faire fes fondations. On commence d'abord par faire un batardeau d'en- ceinte A , f�g. I , PI. CVII1, qui comprend une pile Β, avec une cul�e C, & qui dirige le courant d'eau vers le bord oppof�. Un.batardeau exige beau- coup d'attention dans fon ex�cution ; il doit �tre �lev� 3 ou 4 pieds au-deffus des plus baffes eaux, & fa largeur ou �paiffeur qui fait fa force, doit fe r�- gler fur la hauteur des eaux , qu'il fera oblig� de ί apporter, c'eff-�-dire, que s'il y avoit 12 pieds de profondeur d'eau , il faudroit lui donner environ 12 pieds de large. On enfonce avec une fonette , de part & d'autre de fa largeur, des files de pieux <z, de 9 � 10 ponces de diam�tre, � 3 pieds de diftance l'un de l'autre , dont on garnit l'inter- valle de palplanches b, de 3 pouces d'�paiffeur, & de m�me hauteur que les pieux : on entretient les palplanches & les pieux par le haut avec des liernes ; enfin on contient de part & d'autre le ba- tardeau avec des entre-toifes c , de 5 ou 6 pouces de gros , efpac�es de 6 pieds en 6 pieds, & qui font entaill�es par les bouts. Cela fait , on rem- plit le batardeau A de glaife ou de terre franche bien corroy�e , apr�s en avoir toutefois d�- blay� le fond. L'eau comprife dans l'enceinte du batardeau
n'ayant plus de communication avec celle de la rivi�re, on en fait l'�puifement avec des pompes � chapellets ou � godets, jours & ι nuits , faas |
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176 Cours
interruption. Cet �puifement fe fait d'ordinaire
par �conomie , & non � Tentreprife , � cauf� des inconveniens qui pourroient furvenir, & qu'on ne faurok pr�voir. D�s que les eaux font �puif�es , on fait les fouilles n�ceffaires pour la fondation de la pile Β , & de la cul�e C. En fuppofant le fond de bonne confiftance, il eit, ou uni, ou en rampe, ou de niveau , de roc ou d'autre terrain plus ou moins folide ; mais de quelque forme qu'il foit, s'il n'eft pas de niveau, il eil eifemiel de l'y mettre en tout, ou du moins en partie , par reffaut, avant d'y �tablir la ma�onnerie, qu'on aura foin d'encaftrer de quelques pouces. La pre- miere ai�ife des fondations doit �tre de pierre de taille , de m�me ijue tous les parements des autres ailiies qui doivent s'�lever , en formant de bonnes retraites jufqu'� la hauteur des pi-as baffes eaux, o� commence d'ordinaire la naiffance des arches. Mais fi le fond d�blay� �toit jug� n'avoir pas fuffifamment de confiftance , ilfaudroit y rem�dier par art , fuivant l'un des proc�d�s que nous avons expliqu� dans le Chapitre Vi�i du Volume pr�- c�dent. Le proc�d� le plus ordinaire , eit de b�tir fur pilotis , fig. II, Π1, iV , V & VI. Pour cet effet on enfonce au refus du mouton _, fig. ΙΠ , des files de pilots de remplag« Ο , & de bordage Ρ , arm�s de fabots de fer � trois branches : on met entre ces derniers des palplanches Q, fig. III, & b , fig. V , qui, en refferrant tout le terrein plac� fous la pile , lui donne la fermet� n�ceffaire pour la porter. Apr�s avoir r�c�p� de niveau les t�tes de ces pilots,on affemble � tenons^k mortoifes des chapeaux R, fig. III, de 11 pouces de gros fur les pilots de bordage Ρ ; enfuite on place en travers de l'�paiffeur de la pile des racinaux S , de 8
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ψ �r� Η if ε c f ���; �7^
S � �O pouces de gros, affembl�s � queue dliy ronde
dans les chapeaux ,pour en contenir l'�cartement. Il y a des Ing�nieurs qui placent encore d'autres pi�ces de charpente � l'a plomb des pilots , fuivant la longueur de la pile, lefquelles s'af�emblent � mi- bois fur les racinaux , & forment ainii un vrai grillage. Entre le haut des pilots & entre ces grillages, on fait entrer � force plufieurs rangs de gros moilons durs, ma�onn�s avec de bon mor- tier de chaux & ciment , & bien arraf�s au niveau du deffus du grillage. Quelquefois on place ■fur ce grillage des plate-formes Τ , if�g. IV , de 4 pouces d'�paiffeur > bien jointives, lefquelles font re�ues-� leurs extr�mit�s dans une feuillure entail- l�e fur les chapeaux, � l'effet de repartir par ce moyen le poids des piles & cul�es, �galement fur le pilotis : cependant nous avons vu nombre de C�nitruc�eurs qui �vitoient les plateformes , pr�- tendant qu'elles interceptent la liaifon de la ma- �onnerie que Ton a mife entre les pilots ou les grillages , avec les premiers rangs de pierres de taille» ou de libages des pilles & cul�es , & que par-l� on �toit la t�nacit� qui pouvoir �tre pro- duite par l'union de la bafe des pijes , & de leur partie fup�rieure : ce dernier proc�d� nous parok en effet pr�f�rable au premier. On �lev� la premiere af�ife en pierrede taille c fig. V, fur le-pilotis, enlaiffant 5 ou 6 pouces deretraite fur les chapeaux, & les pilots de bordage ; puis l'on continue � pofer toutes les autres affifes de la pile , de la cul�e & des murs en a�les , s'il y en a, jufqu'� la naiffance de l'arche, en obfervant de laiffer des retraites d'environ 3 pouces au droit de chacune, & fur-tout de les lier dans le pour- tour avec des crampons de fer/fcell�s en plomb, Toms. FL M � I f
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.17? � o ν R s
comme on Ie yoit en V ,-fig, IV. ^Commun�ment
on ne fait que les parements de& piles «η pierre de taille , & l'on ex�cute leur int�rieur en libages» Les libages fe ma�onnent avec mortier de chaux & fable ; & les joints des pierres de taille, qui forment rencaiflement, fe font jufqu'� la hauteur des plus haines eaux > avec mortier de chaux & ciment. Π y a des Conltru�eurs qui hiullent ayep un pinceau les joints apparens , pour emp�cher les eaux de s'y arr�ter : mais il y en a d'autres qui ? au lieu de les huilier ? fe contentent de les d�grader , & qui , apr�s avoir rempli bien 'exactement les joints de mortier fait de cir nient paffe" au tamis, les frottent forteme,n� avec une petite barre d'acier , jufqu'� ce qu'ils ayenp acquis eu dehors une couleur f�rugineufe j pro-- c�d� qui les garantit encore plus i�irement 4e toutes d�gradations de la pari du cours de l'eau : les joints du Pont de Neuilly ont �t� refaits ainfi. Oii peut �lever quelques cours d'aff�fe vers lg
naii�anee d'une arche , fans avoir befpir� de cin- tre ? � moins qu'elle ne foit extr�mement furbaif- f�e ; mais ordinairement il eft d'ufage de laiffbr � fa retomb�e des corbeaux de pierre d, f�g. V, & r, $g. VI, diilans de 5 ou 6 pieds l'un de l'autre , pour recevoir le bas des fermes du cintre de charpente, deftin� � porter les vouffoirs de la vo�te pendant fon ex�cution , ainii qu'il fera ex- pliqu� ci-apr�s, 4>uand une pile & une cul�e font �lev�es au-
clei�us des hautes eaux , au lieu de continuer l'arche, on remet le courant de l'eau � l'endroit o� l'on a fond� » en d�molii|ant le batardeau ; & l'on entreprend une autre pile , ou les deux piles fuiyantes, &; fuceifiveraent p» fpnde tputes les piles |
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d'Architecture. 179
pour bander, quand cela fe peut, toutes les ar-
ches � la fois , en obfervant toujours de faire un nouveau batardeau, & les �puifements convena- bles comme pr�c�dement. Avant d'ex�cuter une arche , on place des cin-
tres de charpente fur les corbeaux r , fig. VI, dont il a �t� queition ci-devant. Ces cintres font moif�s & entretenus par des entre-toifes u; leur courbe eil la m�me que celle de l'arche, & leur force doit �tre proportionn�e au poid des mat�riaux, qu'ils feront d'obligation de porter ; c'eit un affaire de calcul, que de conno�tre leur r�iiftance. On met fuccef�ivement fur ces cintres des couchis y , fig. VII, fous la longueur des douelles des files de vouiToirs & , � mefure qu'on �lev� la vo�te j & l'on place fous ces couchis de petites calles ι, qui pofent directement fur les cintres x. Les cintres �tant difpof�s , on commence la
conilruction d'une arche, en pla�ant les vouf�birs correfpondans de chaque cot� de fa naiiTance » & en avan�ant vers ia clef par o� l'on finit, avec l'attention de mettre � l'ordinaire des calles entre leurs joints , de les couler de bon mortier , & de bander, � la fin, leurs t�tes avec de gros coins de, bois. On a- coutume de faire les vouf�birs des arches
avec des pierres fort longues , & au lieu de les extradoffer � la maniere des Anciens , on les pro- longe en queue fans fin dans leurs reins, pour les mettre en �tat de r�futer aux plus grands fardeaux. Lorfquune arche eit termin�e fuivant l'art , il,
ne rede plus qu'� d�truire fon, cintre; ce qui'fe fait en ruinant les calles �, fig. Vil, & en enle-< ■yant les couchis y de part & d'autre. On enlev� M ij
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ito Cours
d'abord les calles & les couchis des cour�inets J
puis ceux des vouiToirs voifins , & l'on va ainii toujours en avan�ant vers ion .Commet ; par ce moyen la vo�te op�re peu-�-peu fontaifement en. Ce refferrant vers la clef. L'on finit un Pont par faire les reins des arches
L , flg. II , les chaperons M des avant & arri�re- becs . par poler f�n cordon M , fon parapet , fes trottoirs , par couper les corbeaux , & faire le ragr�ment & rejointoyement de tout l'ouvrage � enfin la derni�re op�ration coniifte � former une chauff�e e, flg. V ? en mettant environ ι pied de fobie fur les vo�tes & leurs reins, pour recevoir le pav� : � droite & � gauche , au bas des trottoirs , -on pratique deux riuifeaux avec une pente de 2 pouces par toife , fuivant la longueur du Pont, depuis fon milieu , pour l'�coulement des eaux ; ou bien quand la chauff�e d'un Pont doit �tre toute de niveau , on menage, de diftance en diftance, des paffages pour les �gouts a travers les vo�tes l�rs de leur conitm&ion. Tels font en g�n�ral les proc�d�s ufit�s pour
b�tir un Pont; c'eit une partie del� coriftru&ion «qui s'eil beaucoup ■ perfectionn�e de nos jours : ni le Pont-neuf , ni le Pont-Royal � Paris , ii vant�s dans leurs t�ms , ne fauroient entrer en cornparaifon pour la hardieffe de l'ex�cution avec les Ponts de Mantes , d'Orl�ans , de Tours , de Moulins , de NeiiHly , &c. On eil parvenu ' au point de fonder un Pont avec la plus grande folidit� , fur les rivi�res les plus rapides , fans d�tourner leur cours, fans faire de batardeaux ou d'�puifemens-, & m�me avec moiti� moins de d�peni� qu'auparavant : c'eil ainfi qu'a �t� b�ti �e Pont de Saumur fur la Loire , dont nous avons |
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d'Architecture. i8�-
rendu compte des op�rations dans nos M�moires:
fur Us objets les plus importuns de ΐArchitecture. _ Terminons cette defeription par une explication
particuliere des figures concernant la con�rufcion. d'un Pont , ce qui nous donnera occalion d en- tres dans quelques d�tails que nous ayons ete forc�s d'omettre , pour ne pas couper le ni des op�rations; apr�s quoi nous, donnerons les dimen- fions du Pont d'Orl�ans , ainfi que des ohierva-^ lions fur la conitrudion du Pont de NeuiUy ; �c enfin nous finirons par les tables que nous avons promis , pour d�terminer les diff�rentes epaifieurs des cul�es.
Explication des Planches C FIII & CIX'»
τψ-�jentant la Con�ruBion d'un Pont. La fie. I, Planche CVII�, exprime une partis
du plan dun Pont : une moiti� fait voir le,plan de deux piles & d'une cul�e au niveau de leau ; & l'autre moiti� repr�fente le plan de la chauff�e ou du deffus du Pont. % A, batardeau d'enceinte garni de pilots a,a de
part & d'autre, avec des palplanches M entre. eux ; lefquels pilots & palplanches, font entretenus- dans le haut par des entretoifes c. ^ ., ... B, piles, avec un avant & amere-bec ,φιη&
triangulaire , & l'autre circulaire. C » cul�e avec des murs en aile- ^
D, chauff�e du- Pont avec des trottoirs.
E, �gout pratiqu� � travers les arches.
F, courant de la rivi�re;
La fig. Π, eft l'�l�vation d'une arche avec une
pile Β , & une cul�e C; on a fuppof� les fondements d�pouill�s de terre pour faire voir leur pilotis. r . M: UJ l � ■'
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lSi Cours
G, pilots arm�s de fabots de fer.
H, profil du lit de la rivi�re.
11, niveau des plus hautes eaux.
Κ, vouffoirs de l'arche.
L , reins de la vo�te.
M, chaperons fervant de couronnement aux
avant & arri�re-becs , lefquels font couverts de dalles � recouvrement l'une fur l'autre. N Ν , cordon au-deffus duquel eil le parapet.
La fig. III, PI. CIX, repr�fente le plan parti*
�ulier d'une pile. Ο, pilots de remplage, dont les intervalles font
garnis de ma�onnerie. Ρ , pilots de bordage.
, Q, palplanches inf�r�es entre les pilots P. R , chapeaux qui co�fFent les pilots de bordage.
S, racinaux fix�s fur la t�te des pilots de rem-
plage , & affembl�s � queue d'hyronde dans les chapeaux. La fig. IV, eft le plan de la ma�onnerie de la
pile au-deffus du pilotis. Τ , cours de plate-formes fur les pilots, enfup-
pofant qu'on voulut en admettre. V, parements de pierre de taille, qui bordent
le pourtour de la pile , & dont les ai�ifes font crampon�es. X » libages au milieu de la pile.
Y, empattements formant retraite d'affife en
ai�ife. La fig, V , eft la coupe d'une arche , fuivant
fon �paiffeur, prife au milieu de lia clef. Ζ , cours de chapeaux. a, pilots de bordage, arm�s de fabots de fer. h, palplanches. c, cours d'affifes �lev�es en retraite depuis le
haut du pilotis. |
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d'Architecture. i$j
d> d9 corbeaux de pierre , fervant � porter les
cintres de charpente, e., coupe du cordon , du trottoir , du parapet,
& de la chauff�e difpof�e en pente vers les �go.uts ff pratiqu�s � travers les arches. g&h, avant & arriere-becs couronn�s de leurs
chaperons. La fig. VI, eil la coupe d'une arche , prife fui-
vant fa longueur , au milieu des piles, i, pilots de bordage.
k, pilots de remplage.
/, moilons enfonc�s entre les pilots.
#2, racineaux.
η , chapeaux.
ο, profil des plate-formes.
ρ , coupe des vouffoirs prolong�s fans fin dans
les reins. q , profil de la chauff�e , qui eff de niveau par-
deffus, fuivant la longueur du Pont. r3r , corbeaux de pierre pour foutenir les fermes s
du cintre de charpente. Il y auroit fept fermes femblables , fuivant la fig. V , lefquelles feroient entretenues entr elles par les couchis t, & des entre toifes u. La fig, VII, fait voir particuli�rement le profil
d'un corbeau. W , corbeau.
χ, courbe du cintre de charpente.
y , couchis que l'on met fous la do�lle des files
de vouffoirs y fuivant la longueur de la vo�te. I, taffeaux plac�s entre les cintres & les cou-
chis, pour tenir ceux-ci en refpeit. ' 6* ν vouffoirs. M iv
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ι$4 7 Cours
Dimen�ons du Pont et Orleans.,
Le Pont d'Orl�ans a �t� b�ti par feu M. Hupean,;
premier Ing�nieur des Ponts & chauff�es. Il a 102� pieds de longueur. Ses arches font de forme elliptique, & au nombre de neuf. Elles ont �t�, ex�cut�es Tune apr�s l'autre, & non en m�me- tems ; c'eil pourquoi on a donn� aux diff�rentes. piles une �paifieur en relation avec la pouiT�e de chaque arche en particulier. L'arche du milieu a 112 pieds de diam�tre ;
fur 37 pieds 4 pouces de hauteur ; la clef a 7 pieds 3 pouces ; le cordon avec le profil au-deiTous a 3 pieds 3 pouces ; l'�l�vation du parapet eil de 3 pieds 6 pouces. L'�paiiTeur des piles de cette grande arche eil de 20 pieds ; fi 011 a recours au calcul, on verra qu'il n'indique que 18 pieds 10 pouces pour l'�quilibre , & qu'ainfi il y a 1 pied 2 pouces au-del�. Les deux arches collat�rales ont 101 pieds de,
diam�tre; & leurs piles 20 pieds d'�paii��ur; �qs deux fui vantes ont 94 pieds de diam�tre, &; leurs piles, 18 pieds d'�paiiT�ur : enfin les deux derni�res onr, 81 pieds , fur 26 pieds de hauteur; leur clef a 5; pieds 4 pouces de haut, &l\qs cul�es ont 18 pieds; d'�paiiieur, Les pi�droits de toutes les arches ont 12, pieds
de haut depuis la plate-forme , & forment des, retraites de 3 pieds en 3 pi�ds jusqu'� leur naif- fance. La largeur du Pont, cfune t�te � l'antre, e$
de 46 pieds. Les parapets ont d'�paiiTeivr 18 pou^ ces, & les trottoirs 8 pieds de largeur. Enfin 1% chauff�e ou le pafTage des voitures a 27 pieds de largeur» |
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�> ' A RCHl TE C Τ U R E. l8$
La hauteur des baffes eaux a �t� fix�e � la
�iaiiTance des arches ; & la hauteur des hautes eaux eft a 21 pieds 6 pouces au-deifus*. La plinthe du chaperon des avant-becs eil au
niveau des plus hautes eaux. Enfin la forme des avant-becs eit en triangle �quilateral mixte� , & celle des arriere-becs en demi-cercle. Quoique ce Pont paroiffe d'une tr�s-belle ex�-
cution , & ait �t� fond� avec beaucoup de foins , nous ne devons pas laiffer ignorer un incident qui arriva pendant fa conilru�ion. La feptieme pile, en commen�ant � compter du c�t� de la Ville , opera un taifement confid�rable fur le fol % qui caufa alors les plus vives inqui�tudes. Les deux arches qui r�pofent fur cette pile �toient ferm�es , & leurs reins �toient garnis ; de forte qu'elle portoit d�j� toute fa charge ? aux parapets & au pav� pr�s , lorfqu'on s'apper�ut d'une double fracture qui f�paroit le corps de la pile de l'ayant- bec & de l'arriere-bec. Cet effet fut produit vrai- iemblablement par la comprei�ibilit� du terrain %. dans lequel on avoit n�anmoins battu des pieux jufqu'� 50 pieds de profondeur. L'avant-bec & l'arriere-bec avoient taif�s au plus de 3 pouces\ mais la pile avoit taif�e , ou plut�t baif�ee d'en-* viron 18 pouces ; in�galit�s qu'on ne fauroit at- tribuer qu'� la diff�rence des fardeaux de chacun de ces corps. Pour y rem�dier, on chargea cette pile d'une mafi� de pierre , pefant �-peu-pr�s deux millions, laquelle maife y reft� environ fept mois j enfuite on a reconilruit l'avant & l'arriere-bec, & apr�s avoir enlev� toute la furcharge de pierre % on a vuid� le haut de la pile , & les reins des deux arches qu'elle foutient, en y pratiquant des .Vo�tes qui portent le pav� 3 tellement que par fe
y
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i§6 Cou is
�e moyen , on a encore diminu� , d� pr�s de deux
millions de livres j le poids que portoit la bafe de cette pile. Cet exp�dient a tr�s-bien r�uf�i, & % depuis Ton ne s'efl apper�u d'aucun autre effet. Observations fur la conftru&ion du Ρ ont
de JVeuilly , pr�s Paris > & fur /on
d�cintrement.
�Ce Pont a pr�s de 750 pieds de longueur , y
Compris les cul�es, fur 45 pieds de largeur totale d'une t�iQ � l'autre. Il eft compof� de cinq arches, chacune de 120 pieds d'ouverture, fur 30 pieds de hauteur de cintre , c'eft-�-dire, furbaiff�es au quart : leur courbe a �t� trac�e par onze centres, dont celui de l'arc fup�rieur a 150 pieds de rayon. Les arches ont 5 pieds d'�paiffeur � la clef, & pr�fente du c�t� de chaque face une vouffure appell�e en termes de l'art, corne de vache. Les piles ont chacune 13 pieds d'�paiffeur , avec des avant & arriere-becs demi-circulaires par leur plan, dont le couronnement fert d'impofte � la retomb�e de la vouffure. Suivant leurs proportions, elles ne font deftin�es qu'� porter le poids des arches \ & tout l'effort de la pouiT�e de celles-ci a �t� en- ti�rement rejette contre les deux cul�es , qui ont chacune 52 pieds d'�paiffeur , tout compris. La chauff�e de ce Pont eil de niveau dans toute fa longueur : il y a de part & d'autre un trottoir de 6 pieds de largeur, & l'on a pratiqu� � travers les reins de chaque arche, quatre conduits pour l'�coulement des eaux. Quoique toutes les piles & la plus grande par-
tie des cul�es aient �t� �tablis fur pilotis, il n'y |
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d'Architecture, 187
a eu cependant qu'une pile & qu'une cul�e fon-
d�es dans le bras de rivi�re ; tout le reile l'a �t� dans l'�le ; ce qui a beaucoup contribu� � la prompte ex�cution de cet ouvrage. Les piles & cul�es ayant toutes �t� �lev�es
au-deffus des pilotis avec de bonnes retraites juiqu'� la naiiTance des arches , on a �tabli les cintres de charpente pour conllruire les cinq ar- ches � la fois. Ces cintres �toient retrouff�s pour ne point g�ner la navigation du bras de rivi�re pendant l'ex�cution du Pont, & compof�s pour chaque arche de huit fermes,, efpac�es chacune d'environ 5 pieds , fuivant fa largeur , & folide- ment li�es entr'elles par des entre-toifes. Chaque ferme �toit a�Tembl�e fans tenons ni rnortaifes , & faite de fortes pi�ces de bois de ch�ne, en- tretenues bout-�-bout parembrevement, & � leur rencontre par treize moifes bien boulonn�es. A mefure que l'on pofoit un vouf�bir de chaque
c�t� de la naiiTance d'une arche , on afFe&oit de pofer fur les cintres des autres arches les vouf- foirs fernblables & correfpondans , en ohfer- vant de tenir les joints ouverts de 5 ou 6 lignes. On fuivit conftamment ce proc�d� , en avan�ant vers la partie fup�rieure de chaque vo�te , telle- ment que les cinq clefs furent pof�es le m�me jour & prefque en m�me teins. Apr�s que les vo�tes furent band�es, & qu'on
les e�t laiff� r�pofer fur les cintres pendant quel- ques jours, on fe mit en devoir de proc�der � leur d�cintrement ; lequel s'op�ra �-peu-pr�s fui- vant l'ordre que nous avons d�crit dans �e'pre- mier Chapitre de ce Volume , Article XII. On com- men�a par ruiner les calles , & enlever les con- clus de la naiiTance des arches, & on continua |
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188 Cours
en avan�ant peu-�-peu vers le fommet , & en
fuivant te m�me ordre qui avoit �t� obferv� lors de la pofe d�faits vouffoirs; c'eft-�-dire, que l'on enleva � la fois , non-feulement les couchis iem- blables plac�s fur les cintres de part & d'autre de chaque arche, mais en m�me-rems les couchis cor- refpondansde toutes les autresarches. Chaque jour on afFeaoit de n'enlever qu'un petit nombre de couchis correfpondans des arches , tel que trois ou quatre de chaque c�t� : puis apr�s avoir laiffe r�pofer les vo�tes pendant vingt-quatre heures, on continua ' le d�cintrement eonf�cutivement de jour en jour jufqua fa fin. Nous obierv�mes , pendant cette op�ration , que les cintres qui s'�toient trouv�s extraordinairement comprim�s par la charge �norme des vo�tes , renfl�rent viiible- ment d�s qu'on e�t enlev� les couchis , & s'�le- v�rent de 5 �-6 pouces , comme par un mouve- ment �laitique , pour fe r�tablir dans leur premier �tat. .'....
Relativement au nombre des vouffoirs qui
montent environ � cent-neuf , & � la fomme de leurs joints , dont le vuide avoit �t� tenu de 6 lignes, joint a lar�fiftance quepouvoient oppofer le mortier & les calles , il �toit � pr�fumer que les vo�tes baifferoient tout au moins d'un pied vers la clef, par l'effet du taffement ; cependant il nous a paru que leurs parties fup�rieures ne font gueres defcendues que de 8 pou ces lors du d�cintrement : mais nous penfons qu'il a d�, de toute n�ceilit� i fe faire encore depuis quelque affaiffement, loricjn on a garni les reins des arches,. pof�le cordon , les parapets , & charg� de terre & de fable la chauff�e du Pont pour la paver. On ne fauroit qu'applaudir � la belle ex�cution
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S ' A R C H I Τ Ε C Τ tJ R �. I$�
de cet ouvrage, qui eil fans contredit le plus hardi
de tous ceux qui ont �t� entrepris jufqu'ici en ce genre. Il fera certainement dans tous les tems beaucoup d'honneur � la capacit� de M. Perronet, premier Ing�nieur des ponts & chauff�es , qui en a �t� l'ordonnateur. Le d�cintrement s'op�ra avec fucc�s ; la courbe des arches n'en fut point alt�- r�e; les joints des vouitoirs fe reflerrerent avec uni« fortuite j aucun ne sepaui�ra (l) : on en fut rede- vable , non-feulement � la bonne proportion des cul�es , mais encore � l'intelligence que l'on 'mit dans cette op�ration, & � l'excellente pierre dure dtted&Sdllancffuft , employ�e � la conitruclion |
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( ι ) Environ 15 jours apr�s l'a r�ul��te du taiTemcnt & du d�-
cintrement , l'on entreprit d'abattre les cintres de charpente, ce qui �coit d'autant plus aif�, qu'ils ne portoient plus ften , & qu'ils �toient parfaitementif�l�s fous les arches. Au lieu de d�- monter leurs diff�rentes fermes l'une apr�s l'autre 3 comme cela fe pratique d'ordinaire , onr�folutde les faire tomber toutes a la fois du m�me c�t� du Pont,, & l'on choiut le jour que Louis XV" devoir venir voir cet ouvrag� , pour lui donner ce fpectacle, Ce jour ayant �t� fix� au %% Septembre 1772.,' on commen�a � enlever d�s la veille . les entre-toifes qui hoient enfemble les diff�rentes fermes de chaque arche , & on d�boulonna les moi- fes. On contint jufqu'au moment de leur deflruttion les dirre- �entes fermes, en les liant avec des cordages, dont les bouts paf- foient par les'trous des �go�ts , pratiqu�s � travers les reins des arches, Sequi �toient tenus en retraite par des treuils places tui- le Pont. Cette deftru�tion s'op�ra � .l'aide de 14 c�bcftans, auxquels �toferit fix�s diff�rents cables attach�s aux cintres. Tous ces cabeftans �toient plac�s dans l'�le, d'un m�me c�t� en amont du Poiit, & prefque fur une m�me ligne : m avoir dix hommes employ�s au fervicede chacun. -Auu coupue tambour donn� pour n>nal, les Ouvriers plac�s furie Pont l�ch�rent les cordages paffls a travers les trous des �go�ts , qui t�noient avec des treuils en refpecl: les cintres ; diune autre part, les Ouvriers appliqu�s aux cabeikns, en faifant tourner leurs moulinets avec c�l�rit�, attir�rent les cintres prefque tous a la fois. Des que la premiere ferme de chaque arche e�t,re�u une �mpulfion, comme elles �toient co�tes li�es enferabl�, elk la communiqua |
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ΣQ Cours
de cet Edifice. Les piles, malgr� leur l�g�ret�,
Continrent, fans faire de mouvement fenfible lors du d�cintrement, le fardeau des arches , qui font chacune un objet d'environ feize millions pefant. La pouiT�e ne produil�t d'effet que contre la cul�e adoiT�e au bras de rivi�re qui �toit � combler, parce que cette cul�e ayant �t� faite de m�me force que l'autre, qui fe trouvoit appuy�e par le bas de la montagne de Chantecoq, ne pouvoit naturellement oppofer autant de r�fiilance, jufqu'� ce que les terres qui d�voient auffi l'accoter euifent �t� rapport�es. La vo�te du pafTage pour le hal- lage des bateaux, pratiqu�e dans cette cul�e per- dit un peu de fa forme; il y e�t quelques vouf- foirs qui s'ouvrirent s & quelques-uns dont les arr�tes menac�rent de s'�paufrer ; un des pi�droits de ce pafTage tafia fur le loi plus que l'autre d'environ 4I ^ pouces j mais tous ces effets ne furent en g�n�ral d'aucune conf�quence par rap- port � la folidit� du Pont, & cette cul�e eil maintenant auffi ferme que l'autre, fur-tout de- puis que le bras de rivi�re a �t� combl�. Auffi nous ferions-nous difpenf� d'en parler, fi ce iTeft que , comme nous avons trait� dans le commence- ment de ce Volume, des effets du tafTement, nous fommes bien aife de confirmer par des faits > combien eil important de prendre des pr�cautions � cet �gard. |
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� la f�conde j celle-ci la communiqua � la troifi�me , & ainfi de
fuite , tellement que l'abatage de cette immenfe charpente s'op�ra � la fois fans obitacle en moins de 5 minutes. Il n'y e�t d'except� que deux fermes d'une des arches iitu�es fur le bras de la rivi�re, lefquelles fermes avoient �t� renverf�es une heure avant Γ abbattage total , par la n�gligence de quelques Ou- vriers � maintenir convenablement les cordages pafl�s en retraite � travers des �go�ts vers ces endroits. |
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D * A R � η τ τ ε e τ υ R ε. &φ$
Τ)ξ, la manier�, de d�terminer les proportions
des piles & des Cul�es d'un Pont, , QUICONQUE ne �pnfulteroit fur cefujet que les
exemples , fe trouveroit n�ceiTairement fort env- J>arrair� pour fixer les dimeniions des piles & des �u��es , � caufe de leur grande vari�t� , m�me dans des cas femblables. Les Anciens , comme nous l'avons remarqu� , donnoient fouvent � leurs piles & cul�es , jufqu'� la moiti� du diam�tre des arches. Les Modernes ont donn�, tant�t le quart, tant�t le cinqui�me y quelquefois plus , quelque- fois moins : ce qui prouve qu'avant d'avoir ap- pliqu� les principes de la m�canique � la pouiT�e des vo�tes, on n'agiiToit qu'au hafard , & fans aucunes r�gles f�res pour d�terminer lesr�iiilances � oppofer aux pouff�es. Gauthier, dans fort Trait� des Ponts, publi� au commencement de ce ii�cle, propofe diverfes queftions � refpudre aux Savans fur cette mati�re. ; i° Quelle doit �tre l'�paifl�ur des cul�es dan*
toutes fortes de Ponts ou Ponceaux, � propor- on de la grandeur �es arches ou arceaux, & des poids qu'elles doivent fupporter ? 2.° Quelle doit �tre la largeur des piles, par
rapport � l'ouverture des arches ou arceaux, & des poids dont on les charge? 3° Quelle doit �tre la longueur des vouffoirs
depuis leur intrados � leur extrados , � toutes fortes de grandeur d'arches � l'endroit de la clef?, < ' - 4° Enfin quelle eft de toutes les arches fix�es
fur un m�me diam�tre, c.elle qui pourra fupporter les plus grands fardeaux, &: � quelle proportion |
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peut-on d�terminer au jufte leurs efforts, en�es iiip'
pofant, ou de figure elliptique plus ou moins fur* baiff�e* ou de figure plehvcintre, ou �n�n d© figure en tiers-point, plus ou moins iurmont�e? De ces diff�rentes queffions , il n'y a gu�res
que la premiere qui puiffe �tre r�folue par les math�matiques : les deux fuivantes tiennent plut�t � la phyiique ; elles d�pendent de la connoiffance du fardeau que les pierres feroient en �tat de fou- tenir fans s'�crafer fous le faix , ou par l'effort de la comprefllon ; car c'eil en-de�a de ce terme, qu'il eil: bon de s'arr�ter , & il n'y a que des exp�- riences fur les �iyenes qualit�s des pierres, qui foient capables d'inftruire l�/deffusi Quant � la derni�re propofmon , elle efiaif�e
� r�foudre; il n'y a pas de doute que la vo�te plein-cintre ne f�it'la plus en �tat de r�fifter au fardeau , parce que la coupe de fes vouiToirs fe r�uniffant tous vers un feul point", il r�fulte que leurs efforts agiffant de concert $ ' ils le fortifient mutuellement, & font par conf�quent capables d'oppofer plus de r�iiitance � un grand fardeau y fuivant l'axiome vis unita fortior^ que les vo�tes fur- baiff�es ou entiers-point | dont les vouiToirs tendent au contraiie vers diff�rehs cintres. �uffi dans tous les travaux de fortifications & autres, qui ont befoin del� plus grande force , emploie-t-on toujours l� plein-cintre de pr�f�rence ; & c'eft fans fondement que Gauthier, apr�s l'avoir mis en queitIon,pr�tend enfu�te attribuer cette propri�t� � la vo�te en tiers-point: elle a � la v�rit� moins de pouff�e que le plein-cintre ; elle exige des pi�droits moins forts, mais il s'en faut bien qu'elle puiffe r��fter � d'auffi grands fardeaux. En attendant qu'on entreprenne la folution de
fes
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d'Architecture. 193
fes quefdons , cet Auteur propofe des Tables
d'approximation , pour �tablir les proportions- des principales parties d'un Pont ou Ponceau , depuis un arceau plein-cintre d'un pied d'ouverture , jufqu'� une arche de 120 pieds. 11 poi'e pour regle g�n�rale, de donner d'�paii�eur aux piles le { du diam�tre des arches , & le ~ aux cul�es, fans avoir �gard, ni � la hauteur des pi�droits , ni aux fardeaux dont les arches pourroient �tre charg�es. Π prend pour bouf�ble dans fes d�- terminations , des t�tonnements faits d'apr�s un petit modele de vo�te en bois , comme ii l'on pouvoit jamais conclure du petit au grand en pareil cas. D'ailleurs il ne parle que des vo�tes plein-cintres , & il ne dit rien de celles en ance de panier, qui font les plus ordinaires pour les Ponts. Au reile , ii Gauthier n'a pas r�uff� dans cette folution , c'efl qu'on n'y peut parvenir qu'� l'aide «e Ja G�om�trie, & que cet ing�nieur n'�toit pas aifez inftriiit pour en faire l'application. Comme nous avons trouv� , parmi le peu de
mat�riaux qu'on nous a remis de M. Blondel, des Tables pour d�terminer en toutes circonilances les �paii��urs des piles & cul�es des Ponts, � raifon / <fe la pouif�e des arches; lefquelles Tables ( dont nous ignorons l'Auteur ) lui avoient ians doute �t� communiqu�es pour en faire ufage} dans fou. Cours, nous croyons devoir les rapporter � caiiie «e l'utilit� dont elles peuvent �tre pour ceux qui ne font pas en �tat de faire ces fortes de calculs. La premiere Table a �t� calcul�e, relativement
a la formule d� M. del� Hyre, pour les vo�tes-�■> plein-cintre, & en fuppofant avec lui le point de rupture au milieu de la demi-vo�te. Tome FI. Ν
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194 � � υ k s-
La premiere colonne de cette Table cofitient
le diam�tre des vo�tes, , La f�conde.» la hauteur des pi�droits, c'e�S
�-dire, leur �l�vation depuis les fondements juf- qu'� la naiffance de la vo�te» La troiiieme contient r�pahTeur des' vo�tes �
leur clef , laquelle �paiiTeur a �t� d�termin�e d'apr�s nombre d'exp�riences, en prenant le vingt* quatri�me du diam�tre d'une arche , auquel il faut ajouter ι pied, & en retranchant enfuite I ligne par pied de cette fomme, le refte fera l'�- paifleur de la vo�te � la clef. Il en ei� de m�me pour les vo�tes furbahT�es,
en prenant le double du grand rayon pour le diam�tre de l'arche. La quatri�me colonne contient l'�paiffeur des
piles & cul�es dans le cas d'�quilibre : on a fuppof�. les reins remplis au niveau de l'extrados de la clef, & qu'il n'y a au-dei�us ni terre ni pav�. Comme on n'a pas eu �gard aux retraites qu'on
.met ordinairement au bas des piles & cul�es , il ne fera pas n�cef�aire d'ajouter beaucoup � l'�paif- feur trouv�e par les Tables, pour �tre au-deflus de l'�quilibre. Car pour les petites arches , ces retraites ( fi l'on en met deux , chacune de deux pouces ) font fui�ifantes : � l'�gard des arches de m�diocres grandeurs, comme celles de 36 pieds d'ouverture , il fuffira d'ajouter 6 pouces � l'�paif- feur trouv�e par la Table, & pour les plus gran^ des I pied ou 18 pouces , ce qui joint avec les retraites mettra la refiftance beaucoup au - dei�iis de l'�quilibre. La; cinqui�me colonne contient r�pahTeur des
piles & cul�es, en fuppofant 15 pouces d'�paif- |
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d'Arc « iwgture� : ; 19$
fem de.terre.; & pav� �tHdeiTus des ' dc4�:'f &� que
la pente, de ce pav� eil de 18 lignes partoiie. Cette colQ�Hie eil feulement remplie■-,pour les .arches depuis deux toiies jufqu'� 26 de diam�tre, & dequatre en quatre toifes, ce qui a paru fuffi- fant: car il fera facile de conno�tre ce »qu'if faudra ajouter aux �paifleurs de la premiere colonne , pour avoir celles des arches charg�es de terre & de pav� , par la comparaifon de celles qui ont �t� calcul�es. La deuxi�me Table concerne les vo�tes fur-
abaiff�es au tiers, & trac�es fuivant la m�thode de feu M. Pitot ; elle a �t� calcul�e par une for- mule qu'on a faite � l'imitation de celle de M. de la Hyre, pour les vo�tes plein-cintre. Comme on n'a pas d'exp�riences certaines
pour d�terminer g�n�ra�eme-nt le point de rupture des arches furhaifiees � moiti� , le moyen le plus fur a �t� de fixer ce point par,le calcul dans l'en- droit o� il fe trouve d�savantageux , & ce moyen ai a rien de douteux, parce qu'ind�penclemment de �'exii�ence de fa r�alit�, il eil conforme � la pr�fomption naturelle qui nous conduit � croire que la pouiT�e des vo�tes furbaiff�es n'appartient qu'au plus grand des trois arcs dont elles font form�es. On a �t� fond� � ne pas fuppofer le point de rupture au milieu de la demi-vo�te , comme ci-devant ; mais � la rencontre des arcs , qui eil le cas le plus d�favantageux, c'eif-�-dire , que fi Ton fuppofoit que la vo�te vint � fe rom- pre au-dei�us ou au-dei�bus du point de rencontre des arcs , l'�paiiTeur de la cul�e dans ce cas doit �tre moindre , pour retenir la poufT�e de la vo�te, que ii elle rompoit � la rencontre des arcs. Ν ij
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L� Table des arches iurbaiff�es au tiers contient
deux colonnes de plus que celle des arches en plein-cintre , dont l'une eft pour le petit rayon, & l'autre pour le grand : nous ne nous arr�terons pas � expliquer particuli�rement le contenu de chacune de ces colonnes, attendu que leur titre l'annonce fufnTamment. |
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Epaiffeurs des
piles & culées . la Voûte char gèê dé"i j pou. d'éparffeur de terre6c dépavé dont la pente fcjroitde � S lig. pjrtrtift.� � |
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Diamètre
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Epaiffeurs
des -Voûres à leur clef. |
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Epaifleurs des
piks & culées , la Voûte char- gée de 1 f peu. d'épaiffeur de ferre &de pavé j dont la pente 1 feroit de iS'Ug. par toife. j
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Epaifleurs des
piles & culées , les Reins rem- plis au niveau de l'extrados de la clef. |
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D'ametre
des Arches
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Voûtes.
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Hauteurs
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Epaiflfeurs des
piles & culées, la Voûte char- gée de 1 f pou. d'épaiffeur de terre & de pavé dont � la pente ferait de 1 S lig. par toi (e. |
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Öiamécre
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ou
Voûtes.
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Hauteur
des
Piédroits. |
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Epai fleurs
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d'Architecture.
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201
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II. TABLE
Pour les Coûtes ou Arches furbaijjees au tiers.
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Dia-
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Epaiffeurs
des Voû tes à leur clef. |
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Grand Rayon.
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Petit Rayon.
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Cours
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Epaiffeurs des'
piles & culées, la Voûce char- gée de � î pou. d'ép. de terre & pavéjdont la pente feroit de 1S lig. par coif. |
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Epaiffeurs des
piles & culées, les Reins rem- plis au niveau de l'extrados de la clef. |
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Dia-
mètre des VoÛr
tes.
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Epaiffeurs
Grand Rayon.! des Voii- ces à leur clef. |
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pieds pou. lig.
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Cours
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d'Architecture.
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2θβ Cours
CHAPITRE VIL
Des Constructions Gothiques, Ju'Architecture Gothique n'eil pas auffi mai-
adroitement imagin�e qu'on pourroit le croire«. A travers fes chim�res , (es harpies , fes maf- carons , fes ornemens grotefques , toutes (es figures groi�i�rement fculpt�es, & ridiculement plac�es les unes au-d�ilus des autres dans de pe- tites loges , les Connoiffeurs remarquent, dans l'enfemble de fes Edifices , un caract�re de l�- g�ret� qui les �tonne , ainii qu'une majefteufe �l�vation qui en impofe , & qu'on ne retrouve pas toujours dans les Edifices antiques. Il fembie que les Architectes Goths aient eu en vue , par l'or- donnance de leur h�tiffe, de re�ifier les conftru- dions Grecques & Romaines. On diroit qu'ayant remarqu� que ce qui avoit pr�cipit� la ruine des Monuments antiques, �toit les fardeaux imroen- (es des architraves , la grande faillie des corniches des entablements qui chargeoient leurs points d'appui en bafecule, la forme & l'�paiffeur de leurs vo�tes, ils enflent entrepris de fe frayer une nouvelle route , plus capable d'aifurer la dur�e de leurs b�timents. Quoi qu'il en foit , au lieu de colonnes bien proportionn�es p & d'une hauteur d�termin�e comme auparavant , ils imagin�rent de faire des piliers d'une hauteur arbitraire, en- vironn�s de petites colonnes fufceptibies de fe pr�ter � toutes les �l�vations qu'ils defiroient ? c'eil-�-dire , qu'au lieu d'imiter le tronc �bs ar- |
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d'Architecture. 207
bres , � l'exemple des Anciens, ils fe piqu�rent
en quelque forte de n'en imiter que les branches, dont ils form�rent des efpeces de faifceaux qu'ils ramifloient � volont� jufques dans les vo�tes. ils firent fucc�der, au p�rilleux �lancement des corniches & des architraves , de fimples cordons peu ouvrag�s , & prefque fans faillie : enfin ils iubi�ituerent aux vo�tes anciennes plein� cintre on en ance de panier, ex�cut�es en pierre , des vo�tes en tiers-point ou ogives, qui ont le moins de pouiT�e, en obfervant de les contraire des mat�riaux les plus l�gers , � l'effet de diminuer �eur �paiiTeur , & de favorifer conf�quemment la l�g�ret� de leurs pi�droits. Les Goths ne furent pas non plus aufl� fcrupu-
leux que hs Anciens & les Modernes, dans rem- ploi des pierres fuivant leurs lits ; car la plupart de leurs petites colonnes font en d�lit :*on en voit d'une feule pi�ce , qui ont jufqu'� environ �2 pieds de longueur, fur �-peu-pr�s 1 pied de groffeur , lefquelles ne laiffent pas de porter des iardeaux , ainii qu'on peut le remarquer aux Tours de l'Eglife de Notre-Dame de Paris, & � mille autres endroits. Il y a nombre d'Edifices Gothiques o� il regne
une d�licateiTe figuliere dans la b�tiffe, & que les meilleurs Conitru&eurs de nos jours feraient fort embarraff�s d'imiter. Si l'on propofoit aujourd'hui d'ex�cuter quelque morceau d'ar- chitecture dans le go�t de l�g�ret� de la Tour des Cath�drales de Strasbourg & d'Anvers, ou de quelques autres ouvrages en ce genre, il eft douteux qu'il fe trouv�t quelqu'un capable de l'entreprendre avec fucc�s. L'on f�t oblig�, il y |
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2o§ Cours
a environ quarante ans , de refaire la rofevitrale
de la croif�e de I'Eglife de Notre-Dame de Paris du c�t� de l'Archev�ch�, ( morceau qui heil au- ■ cunement � comparer pour la difficult� aux ou- vrages cit�s ci-devant ) , & quoiqu'on eut choiii M. BofFrand , le plus habile Architefte d'alors , il ne put r�uf�ir � lui donner la m�me l�g�ret� qu'a la rofe vitrale oppof�e , bien qu'on l'e�t pris pour modele , & qu'en d�moliffant l'ancienne , l'on e�t �t� � port�e d'�tudier comment elle avoit �t� conilruite. Nous avons dit dans" notre Introduction � , la
conilruclion des b�timents , que l'on diilinguoit deux �ges dans le Gothique ; l'Ancien qui eil pefant, mat�riel, & d'une lourdeur infupporta- b�e , & le Moderne qui eil hardi, d�licat, & dont toutes les parties parohTent r�duites � un n�cef-' faire a|>folu. Ce ne fut gu�res qu'au commence- ment du XIIe fi�c�� que les conilru&ions Gothi- ques commenc�rent � fe perfectionner ; & c'eil dans le XIIIe fi�cle qu'ont �t� b�tis les plus beaux ouvrages en ce genre , tels que les Cath�drales d'Amiens , de Paris , de Chartres, d'Orl�ans , les Eglifes de Saint-Nicaife de Reims , de Saint-Denis, de Saint-Ouen de Rouen , &c. Une tradition po- pulaire attribue fans aucun fondement la b�tii�e de nos plus belles Eglifes Gothiques aux Anglais \ car elles ont toutes �t� b�ties fous la direction d'Archite&es reconnus pour Fran�ois , par les lieux de leur naii�hnce dont 'ils ont tir� leurs noms, tels font Jean de Chelles (ι), Eudes de |
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(i) Jean de Chelles, �toit un des Architectes renomm�s dans
le XIIIe fi�cle; il a b�ti une partie'de I'Eglife de' Notre-Dame «Se Paris. "■'�.'. Montreal!
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d'Architecture. 20p
M�ntreuilΓι), Robert.de Luzarclie (2), Thomas
de Cormont & Renault Ton fus , Robert de Couci (3), Hugues Libergier, &c. Depuis long-tems nombre de gens qui fe pre-
neur aux premi�res apparences , fans rien exa- miner , ne ceffent de r�p�ter que , pour faire une Eglife parfaite , il fawdroit r�unir la Nef cl Amiens, le Ch�ur de Beauvais , le Portail de la Cath�drale de Reims , '& les Clochers de la Cath�drale de Chartres ; niais on ne r�fl�chir pas qu'il ne pourrait r�fulter de cette r�union qu'une merveille purement id�ale , & un affemblage de choies bonnes , � la v�rit�, chacune en particu- lier, mais qui ne font aucunement faites pour s accorder enfemb�e , ni pour la hauteur, ni pour la largeur. Car le Ch�ur de Beauvais eil de ] 8 pieds plus haut que la Nef d'Amiens , & eil de 10 pieds plus large; la Nef d'Amiens eil � ton tour de 18 pieds plus haut vis-�-vis fes entable- ments ou corniches r, que le Portail de Reims dans (es deux ordres qui doivent s'y arrafer ; & quant aux Clochers de Chartres, il y en a un |
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(i) Eudes de Montreuil, mourut en n89 : il �toit Archi-
tecte de A Louis, &euc la conduite de pluiieurs Eglifes que ce Roi htbarir; entr'aucres de Sainte-Catherine du Val-dcs- jcohers, del'Hotei-Dieu, de Sainte-Croix de la Brficpnerie �� 5 nnC"Mai�ea!�� ' deS Qui"ze"Vingt , des Mathurins \
aes Billettes, des Chartreux & des Cordeliers � Paris, i> Ά **§m de Luzarche, vivoit fous' Phiiippe-Aueufte II fut 1 Architeaede la Cath�drale d'Amiens, commenc�e en 1120 " & qui tut continu�e par Thomas de Cormont, & achev�e par S�fils de ce gemier Cette Eglifeeft une des plus cL� livrables qui ait ete �lev�e, & elle eft auffi eftim�e par l'ex- cellence de ion travail que par ion �tendue. * I pPw°bert de�oucy> acheva l'Eglife de Saint-Nicaife de aSr�i ύrmTe/]cef e? 11T9> Par HuSucs Libergier j il travailla
aulii ala Cath�drale de cette m�me Ville. * Tome FL Q
|
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210 COU RS
des deux q\� eft de 36 pieds plus �lev� que l'autre.
On fait bien qu'en formant ce compof�, on fup- pofe que ces parties feroient dans des rapports convenables : or alors , tout ce qui fait le m�rite des parties fi vant�es de ces Monuments difpa- ro�troit. La Nef d'Amiens relev�e de 18 pieds , & le Portail de Reims relev� de 36 pieds , per- droient la gr�ce ou la proportion qui les rend recommandables ; & en outre les Tours de Reims ne feroient, � raifon de leur plus grande �l�va- tion , que moins propres � porter des Clochers, tels que ceux qu'on voudroit y pofer. Par conf�- quent de cet alliage , il ne pourroit r�fulter un bel eniemble , ou plut�t il r�fulteroit uri ouvrage abfurde, fans proportion ou fans folidit�. Ce feroit fans doute la mati�re d'un ouvrage
tr�s-int�reffant , que de donner un d�tail des belles eonftru&ions Gothiques, mais en attendant que quelqu'un entreprenne ce travail, nous nous bornerons � expofer ici les principales dimenfions des meilleurs ouvrages en ce genre. La longueur int�rieure de la Nef & du Ch�ur
de la, Cath�drale d'Amiens , depuis la rofe du gr nd Portail , jufqu'au vitrail du chevet, eil . ν » ■■*■■■ � ...... 346 pieds. La longueur de la Cath�drale de
Paris . . ... . . . . . 340 Celles de la Cath�drale de
Chartres . .< . Y '.'.:], . . . . 340 Celle de Saint-Oueni . .".■-,..- . 342
Celle de la Cath�drale de Reims. 3�8 La largeur du Ch�ur & de la Nef de la Ca- th�drale d'Amiens, eft . . . . 38 p. 7 p. Celle de l'Eglife Saint-Ouen , eft. 34 6
Celle de l'Eglife de Saint-Denis. 40 |
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d'Architecture. i ι ι
Celle de l'Eglife Saint-Nicaife . . 41 p. . .
Celle de la Cath�drale de Reims. 44 Celle de la Cath�drale de Chartres. 48 Celle de FEglife de Beau vais . . 48 Celle de Notre-Dame de Paris . . 42 La hauteur de la vo�te qui s'�tend uniform�- ment fur le Ch�ur, la Nef, & la croif�e, au m�me arrafement de l'Eglife d'Amiens, eft . .... . . . . . . 132 p. § p. La hauteur de la vo�te de l'Eglife
de Saint-Denis ... . . . .83 Celle de l'Eglife de Saint-Nicaife. 95
Celle de Sainte-Croix d'Orl�ans. 98 Celle de Saint-Ouen .... IOO Celle de la Cath�drale de Reims. 114
Celle de la Cath�drale de Paris, 102 Celle de la Cath�drale de Chartres. 114 Celle de l'Eglife de Beauvais . .'148 Toutes les belles vo�tes Gothiques font en tiers-point , & leurs courbes font trac�es , de fa�on que le rayon tir� du centre au fommet a de hauteur les - du diam�tre ,,dont on fait qu'il ne faudroit que la moiti� pour le plein-cintre. Elle font foutenues de diftance en diftance par des pi�droits ou piliers , d'o� partent des arcs- doubleaux en pierre, qui traverfent toute la lar- geur de la vo�te , & deux nervures auffi en pierre, qui vont fe croifer d�agonalement vers le fommet, & offrent quatre parties triangulaires compof�es de petits mat�riaux en moilonage , en briques , &c. dont deux forment des lunettes qui re�oivent d'ordinaire l�s vitraux» Il r�fulte de cette difpoiition que les vo�tes ogives ne font que de v�ritables vo�tes d'arr�t�., dont tout l'ef- fort fe fait vers leurs retomb�es dans les angles , |
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zu Cours
& qu'ainfi ces angles �tant convenablement for-
tifi�s par des �perons ou contre-forts , leur inter- valle pouvoit refter tout � jour, comme le prati- quoient les Goths, fans nuire � la folidit�. Quand une Eglife n'avoit pas de bas-c�t�s,
telle eil la Sainte-Chapelle de Paris, ou de Vin- cennes, &c. ils pla�oient directement derriere le mur pourtour, en correfpondance vis-�-vis de la retomb�e de la vo�te, des contre-forts qui la por- taient & loutenoientala fois fapouff�e:mais lorfqu'il devok y avoir des bas-c�t�s, pour diminuer la grof- 'Ceur des fupports le long des Nefs, ils d�compo- foient l'action de la vo�te , & fe contentoient de placer directement jau-deflbus de fa naiflance un pilier de groifeur .fuffifante pour foutenir fa partie inf�rieure , ' & ils rejettoient par des arcs- boutans faction & le poids de fa partie fup�- rieure vers des piliers butans fitu�s , foit-en faillie en dehors des murs pourtours, foit fur les murs de f�paration des Chapelles. Nous avons expli- qu� particuli�rement cet arrangement dans le premier Chapitre de ce Volume, Articles IV & V 9 ainii on r%it y recourir. Les arcs-boutans font toujours difpof�s dans
les beaux ouvrages Gothiques , de maniere � ne former par leur prolongation vers le haut de la vo�te qu'une ligne droite avec fon fommet. Pour contenir les vo�tes� d'un grand diam�tre , l'on mettoit fouvent deux rangs d'arc-boutans , l'un vers le milieu de la vo�te , l'autre vers fa naiflan- ce ; il.n'y avoit qu'au pourtour des chevets ou rond points , o� l'on ne mettoit d'ordinaire qu'un rang d'arc-boutant , parce que les piliers �toient «Commun�ment plus ferr�s en ces endroits que vers le long des Nefs, & qu'aufli les vo�tes fur un plan |
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d'Architecture. ij}
circulaire ont �-peu-pr�s moiti� moins de pouff�e
que les vo�tes fur un plan droit, conditionn�es de m�me. Les Goths employoient divers moyens pour all�-
ger leurs conitru&ions , fans pourtant rien dimi- nuer de la iblidit� : comme ils b�thToient la plu- part de leurs ouvrages en pierre dure, ils avoient imagin� de charger leurs pi�droits pour les roidir davantage , par des piramides , des ob�lifques > ou de grands corps de ma�onnerie ; �tant affu- r�s de la bont� de leurs mat�riaux , ils par- venoient par l� � diminuer la groffeur des contre- forts ou des piliers butans. Ils ne laiffoient pas n�antmoins d'employer du fer dans leur conitru- �rion, mais c'�toit de maniere � le faire tirer, & non � le faire porter , except� pour l'ex�cution des clefs pendantes , dont il fera q�eftion ci-apr�s ; c'�toit toujours par furabondance de force , & non pour fuppl�er aux dimeniions n�ceffaires aux pi�droits , aux contre-forts , ou aux piliers butants. Ils fe fervoient auffi quelquefois de cha�- nes de fer factices , qu'ils laiffoient feulement fubfifter quelque tems apr�s l'ex�cution des vo�tes, & jufqu'� ce que leur b�tiffe e�t op�r� tout fon effet : on remarqu� encore, dans plufieurs Eglifes, les troux des paffages o� �toient de ces tirans vers la naiffan�e des vo�tes ,& m�me on en voit qu'on a oubli� d'�ter. Tous les chai�is en pierre, des vitraux & des
rofes vitrales qui terminent les bras de la croix des Eglifes Gothiques, ne s'ajoutoient qu'apr�s ; coup ; leurs joints fe couloient en plomb ; c'eft . leur extr�me d�licateffe qui fait tout le m�rite de leur ex�cution. Quant aux clefs pendantes que les Goths n'em-
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2.14 Cours
ployoient fans doute que pour �tonner les fp�-
�ateurs , c eil le fer qui en faiibit toute la force, Je nai rien vu en ce genre qui m'ait autant frap- p� que dans la Chapelle de Herni VU , derri�re l'Eglife de "We�tminfter, � Londres. Cette Cha- pelle a 80 pieds de longueur , fur environ 32 pieds de largeur; fa vo�te eil fort �lev�e ,& eil toute d�coup�e par des ornements qui la font paro�tre comme perc�e � jour. Ses compartiments oifrent, fuivant la longueur de la Chapelle, trois rangs de cu�s-de-lampe, oude clefs pendantes, dont ceux des c�t�s defcendent en contre-bas � plus de 10 pieds; de forte qu'il femble qu'on ait affe&� de prendre le contrepiecl de la folidit� recon- © nue pour une vo�te , dont l'eiTence de la dif- poiition des vouflbirs eil de fe furmonter jnf- qu a fon fommet, & non de defcendre en contre- bas* Ce qui fait, le fontient de ces clefs pendan- tes' , aiiiii que nous l'avons obi�rv� , ce font de forts mandrins de fer qui les traverfent dans leur hauteur, lefquels font arm�s d'un boulon clavet� � leur partie inf�rieure , & fix�s par leur partie fup�rieure�fur les. reins,,.des arcs-doubleaux en pierre.- 3 ^n ;. \.. *� $*φ & On rencontre fr�quemment �> dans les int�rieurs
des Eglifes Gothiques, des ^petites colonnes com- pof�es de pierres en d�lit;, & qui paroiflent fou- tenir des parties de vo�te d'une �tendue conii- d�rable � mais il ne faut que faire attention � la grande �paifleur des murs pourtours des endroits o� font -plac�es ces petites colonnes,, & aux �perons qui les flanquent, pour �tre convaincu qu'elles ne portent pas autant qu'on le croyoit au premier coup d'�il. Car le fardeau ne pou* vant agir fur ces petites colonnes autrement que |
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d'Architecture. 21J
d'� plomb, � raifon de l'appareil des vouffoirs
des vo�tes , & de la maniere dont leurs parties fup�rieures fe trouvent refferr�es par les c�- t�s , il r�fulte que tout l'effort, & m�me une grande partie du poids font dirig�s contre les murs pourtours , tellement que les petites colon- nes ne font v�ritablement que l'office de chan- delles de pierre, & ne portent gueres au - del� de la retomb�e des vo�tes en queition, & de leurs premiers vouffoirs : ce feroit fe faire illufion que de coniid�rer ces arrangements fous tin autre point de vue. 11 en eil de m�me de tous les clochers en pierre 9 t
dont les iGoths couronnoient leurs Egiifes : i^s n'ont pour la plupart qu'une apparence de har- dieffe , mais ils ; n'�toient pas aul�i difficiles � op�- rer qu'on le croiroit bien. Un des plus remar- quables , eft celui de la Cath�drale de Cambray. Il a pr�s de 300 pieds de haut Λ y compris la Tour o� il eil plac�. Sa Piramide � environ 150 pieds ; elle eil un o&ogone r�gulier de 29 pieds de diam�tre en dedans �uvre , dont cha- ' que c�t� eil perc� de dix � douze croif�es, dif- pof�es de maniere que, de quelque lieu qu'on l'apper�oive au loin dans la campagne , il parok prefque h jour, comme un. fuerier. Quand on arrive dans l'int�rieur de cette Piramide, � moins d'en �tre pr�venu , tous les vuides des croi- f�es rampantes, femblent autant de crevaffes , pr�fentant 1'afped d'une vo�te qui s'entrou- vre , ou qu'on diroit en chemin de tomber, & � travers les fentes de laquelle on voit d�j� le ciel ; du moins c'eil l'effet que cela a produit "fur moi. Chaque c�t� du clocher a 11 � 12 pieds de long, & n'a que il pouces d'�paiiTeur dans O iv
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2i6 Cours V,
le bas : il eil b�ti en pierre tr�s-dure, de bas
appareil , ayant chacune ι pied de haut , fur �-peit-pr�s 18 pouces de longueur. Le plan del� Tour qui �lev� la Piramide eil quarr� , & fes murs n'ont dans le haut que 3 pieds \ d'�pahTeur, fans compter les �perons. Dans chaque angle du quarr� du c�t� de rint�rieur, il y a un encor- bellement qui avance, de maniere � porter qua- tre des c�t�s de Foclogone. La Tour ou le corps quarr� �tant fuppof� conitruit bien folide- ment, l'ex�cution de ces fortes d'ouvrages �toit n�ceiTairement fort fimple : elle ne confiitoit qu'� �lever un b�ti de charpente de la forme de la Piramide dans fon int�rieur, pour en diriger l'ex�- cution , &. y placer enfuite en rampant fucceifi- vement jufqu'au fommet , les aififes de pierre , en bonne liaifon. L'efTentiel �toit d'avoir �es pierres de bonne qualit� , & de pouvoir compter fur la t�nacit� du mortier pour les bien lier : il ne pouvoit fe rencontrer d'autre difficult�. Sans entrer plus avant dans les d�tails des
conilru�ions Gothiques , qui pafferoient les bor- nes que nous nous femmes preferites , il rions fufKra ici d'obferver que les ouvrages en ce genre , faits avant le douzi�me iiec�e , font d'une pefan- teur infuportable ; & que ce ne fut que. vers ce tems qu'on s'appliqua � all�ger leur b�tifTe , � diminuer la groi�eur des pi�droits , & � pro- portionner les r�fiilances aux fardeaux & � la pouff�e, Cela fut d'autant plus aif� , que toutes les conflrucHons Gothiques fe reiTemb�ent, & n'ont qu'une m�me maniere d'�tre : elles ne font fans cefie qu'un ai�emb�age de vo�tes d'arr�t� en tiers point, combin�es dans diff�rentes directions , & plac�es de fa�on, � fe contre - buter l'une l'autre |
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t d'Architecture. 217
par les angles, o� fe fait tout l'effort. Solider
la retomb�e jTune vo�te par des points d'appui fuffifans ; contenir fa pouff�e, foit par des contre- forts , foit par des piliers-butans pour la rejet- ter quand il le falloit,. � l'aide d'arc - boutans vers des endroits opportuns ; charger au beibin un pi�droit pour augmenter fa r�nitance , fans augmenter pour cela fon volume ; joindre en- fin , par furcroit , des moyens artificiels aux moyens principaux de folidit� ; voil� quelles �toient en g�n�ral les r�gles des b�tiiTes Gothi- ques : ainfi il n'y avoir �videmment que deux chofes � favoir pour r�uifir � les perfection- ner : i° Quel pouvoit-�tre le poids qu'un pilier de pierre de telle ou telle groifeur �toit en �tat d� porter fans s'�crafer ? 20 Quelle devoit- �tre la force d'un pilier-butant ou d'un contre- fort , pour r�iiiter � une vo�te ogive, � raifon de fon diam�tre & de fon �l�vation. Six-cents ans d'exp�riences fouvent redreiT�es , jointes � quel- ques heureufes t�m�rit�s , apprirent fucceflive- ment ce qu'on pouvoit efp�rer � cet �gard ; ce furent l� leurs feuls ma�tres. On ne fcauroit trop le r�p�ter : on proc�de d'abord au hafard ; peu-�- peu on fe rectifie ; parce qu'on a fait, on appr�cie � la.longue', ce qu'on pourroit faire de mieux: des hommes plus intelligens que d'autres com- parent les tentatives que l'on a faites; de l� naif- fent les premi�res r�gles , & les premiers pr�ceptes que les fciences , o� le go�t �purent par la fuite ; mais encore une fois , les premiers pas vers la perfection dans tous les Arts fe font faits fans autre fecours que des t�tonnements. Pour donner un �chantillon des conitru&ions /,
des Goths, & faire juger de l'induftrie avec la* |
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ζιΗ Cours
quelle ils contrehalan�oient la pouiT�e de leurs
Vo�tes, & all�geaient leurs fupports , nous rappor- terons pour exemple l'Eglife de Notre-Dame de Dijon , dont on nous a communiqu� des dei�ins qui ont �t� lev�s en 1762, par fe� M. Jolivet, Correfpondant de l'Acad�mie Royale d'Archite- cture, & Ar�hite&e dss Etats de Bourgogne. Defcription de la Co/z�ruciion de l'Eglife
de Notre-Dame de Dijon, PL CX & CXI Cette Eg�ife a �t� b�tie au milieu du treizi�me
iiecle 9 fous le regne de Louis IX , dit S. Louis. Quoiqu'elle ne (bit pas confid�rable par fa gran- deur, elle eu n�anmoins des plus recommanda? bles par la l�g�ret� de fon ex�cution. Son plan g�n�ral , %. I , PI. CX , efl une
croix latine : le rez-de-chauiT�e n'a rien de par- ticuli�rement remarquable , c'eil le plan du f�cond �tage , fig. Π , qui 'm�rite la principale attention ? ainii que les profils, f�g, IX , % & XI., de la Planche iiiivante. Pour nous rendre plus clair , nous croyons devoir lier enfernbie la defcription des diff�rentes figur�s de ces deux Planches. La Nef a de hauteur -56 pieds -,., & de lar-
geur du milieu d'un pilier a l'autre i<j pieds ~ ; elle eil termin�e par un comble de charpente de 22 pieds d'�l�vation ? dont les plus foxtes pi�ces n'ont que ρ pouces de gros. Les piliers' de la Nef ? ont �-peu-pr�s 2 pieds ~ ,de diam�tre * & ont d'un axe � l'autre 12 � 13 pigds :; ils fupportent des arcs ogives le long des bas cotes, & � plomb de chaque pilier s'�l�ve une petite colonne de 11 pouces de diam�tre, gui re�oit la retomb�e de la grande vo�te de la Nef, & qui eil acconi- |
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d'Architecture. 219
pagn�e de pluiieurs petites colonnes de $ & 6
pouces de diam�tre , dont trois font en porte- �-faux ( voyez , figure IV , leur arrangement ) & retenues � leurs joints par des boulons de fer en forme de Τ , fig. V , qui les lient � la groffe colonne. Les petites colonnes foutiennent de petits arcs ogives le long de la Nef, & forment avec les gro�es colonnes une gallerie de 2 pieds J de largeur, f�g. II, r�gnant autour de TEglife Λ dont le mur ext�rieur n'a que 7 pouces d'�paif- feur, & s'��eve � 25 pieds 4 pouces. Au-dei�us de cette gallerie , il y en a une f�conde de m�me largeur , & plus �lev�e avec de grande croif�es dans le fond pour �clairer la Nef : enfin vis- �-vis les petites colonnes de 11 pouces, il y a en correfpondance derriere le mur de la gallerie un contre-fort d'un pied de faillie s fur 2 pieds 1 pouce de largeur , qui fe lie au droit des reins del� vo�te de la Nef, avec les arcs-boutans qui en foutiennent la poulT�e , ' & la� rejettent vers les piliers-butans. > Il eit � obferver que le petit mur de 7 pouces
& fon contre-fort portent totalement � faux en dehors du pilier, & font foutenus comme l'expri- me le profil, fig. XI, Planche fuivante , fur les reins de la vo�te des bas c�t�s , � laquelle on a donn� 15 pouces d'�paiffeur , fans compter un renforcement de pr�s d'un pied � fa rencontre. La principale force de cette conitru�tion con^
fiite dans des �perons de 4 pieds 9 pouces de faillie., difpof�s en dehors des murs pourtours des bas c�t�s $ & au-dei�us defquels s'elevent, pres- que jufqu'� la hauteur de la Nef , des piliers- biitans dont la iituation eil iinguli�rement re- marquable. Chaque pilier-butant a par le haut |
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2-20 Cours
5 pieds 2 pouces 6 lignes d'�paiffeur, dans la
direction de la pouff�e de la vo�te , & par le bas 4 pieds ι pouce. L'exc�dent du poids de la partie ^ fup�rieure fur l'inf�rieure eil difpof� de fa�on � porter fur les reins de l'arc-boutant vers les ~ de fa mont�e ; arrangement qui a �videm- ment pour but d'augmenter la force de l'arc- boutant vers fa partie inf�rieure, & de le rendre plus propre � r�fifter � la pouff�e ■& au poids de la vo�te de la Nef, qui y font prefque enti�re- ment dirig�s. Ind�pendamment des contre-forts & piliers-bu-
tans , le comble de charpente des bas c�t�s eil encore difpof� de fa�on � contrebuter le mur de la gallerie inf�rieure, & m�me la naiffance de la vo�te de la Nef. Mais ce qui merite le plus d'attention dans
cette conilru�ion , c'eil la difpofition du clocher plac� fur les piliers de r�union des quatre bran- ches de la croix , & qui s'�l�ve � 114 pieds au- deffus des vo�tes de la Nef. Ces piliers de r�u- nion n'ont au plus , dans le bas de i'Eglife,que 6 pieds en quarr� , & font coniid�rab�ement tron-
qu�s par le paffage des galleries, fig. II , � la rencontre des bras de la croix. Ils font en outre tout-�-fait �vid�s au-d�ffus des vo�tes des bras de la croix, fig. VI, VII & VIII, pour faire place � quatre efcaliers ronds de 2 pieds } de longueur de marche , montant � 54 pieds de hauteur & dont les murs n'ont que 5 pouces d'�paiffeur ; ainfi ces parties angulaires que l'on a coutume de for- tifier dans tous les b�timents , font ici enti�re- ment �vid�es. Nous avons exprim� ci-joint trois diff�rents
plans du clocher. La fig. VI , eil la moiti� de |
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d'Architecture. izi
{on plan , � la hauteur C C de la gallerie , %. X ;
la rig. VII , eil le quart du plan , � la hau- teur D D de la deuxi�me gallerie ; & la fig. VIII, eil le quart du plan , � la hauteur E E des f�conds vitraux; en les comparant, il fera aif� de conce- voir leurs rapports. Ce clocher eil, comme Γόη voit, quarr� par
fon plan : il a 30 pieds de largeur hors �uvre. Son int�rieur eft d�cor� de deux �tages de gal- leries foutenues par des petites colonnes portant des arcs ogives. Les murs qui adofl�nt ces galle- ri�s ont 9 pouces d'�paiiTeur, & dans le/milieu de chacun des quatre murs , eil � l'ext�rieur un conrre-fort de 2 pieds 6 pouces 3 lignes d'�paif- feur , y compris celle du mur , fur 3 pieds de largeur , lequel porte fur la clef des grands arcs des bras de la croix. Chaque cot� du clocher, dans la f�conde gallerie , a deux grandes croif�es, avec trois autres croif�es au-dei�us, de forte qu'il eil perc� en totalit� de vingt croif�es : enfin il eil termin� par un plancher & un comble de char- pente en piramide. On voit par le compte que nous venons de
rendre de cette conitru&ion , qu'elle eil difpof�e avec beaucoup d'induilrie & d'intelligence , mais de maniere n�antmoins que, malgr� fa hardieife , tout eil en force, & eil difpof�pour fe pr�ter d�* toutes parts de mutuels fecours : elle eil ex�cut�e toute en pierre dure , atteinte au vif, & ma- �onn�e avec d'excellent mortier : on ne voit paro�tre aucune cha�ne de fer, mais il eil � croire qu'il doit y en avoir dans l'�paiiTeur des murs, fur-tout du clocher. Nous avons exprim� fur le plan du rez*de-
chauif�e les empattements des fondations de cette |
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222 Cours
Eglife , pour faire juger de leur liaifon , de leurs
rapports , & des pr�cautions que les Goths ap- portaient � cet �gard ; & afin de nous rendre plus intelligible, vu la petiteffe de l'�chelle du deffin , � laquelle notre format nous a oblig� de nous r�duire , nous avons cott� fur le plan & l'�l�vation ? les principales parties de cet Edifice, afin que chacun puiffe l'�tudier particuli�rement. Nous nous trouvons forc� par les bornes de
notre Ouvrage , & pour laiffer place aux autres mati�res qui int�reffent �galement l'ex�cution des B�timents 3 de terminer ici nos obfervations fur ce qui regarde la Ma�onnerie: car nous fommes bien �loign�s de croire avoir tout dit fur cette partie importante. La conflruc�on conf�d�r�e au-del� des �l�ments & dans tous fes rapports , eft capable de fournir une ample mati�re � des differtations tr�s- int�reiTantes pour fes progr�s : nous en avons d�j� donn� plufieurs, tant depuis le commencement de ce volume que dans nos M�moires fur les objets les plus importuns de l Architecture , & nous efp�rons, dans la continuation de ceux-ci, en donner par la fuite encore d'autres qui compl�teront, en grande partie, ce qui reile d'important � dire fur cet Art, |
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d'Architecture. 223
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DE LA CHARPENTERIE.
INTRODUCTION.
De l'origine et des avantages A
des B�tisses en Charpente.
Quelque anciennes que foient les conilru-
�ions en pierre , on ne fauroit douter , com- me nous l'avons dit dans notre D�icours Pr�- liminaire fur la Ma�onnerie , que les b�ti�Tes en charpente ne les aient de beaucoup pr�c�d�es , ou plut�t , que Fart de b�tir ne fe foit exerc� pen- dant long-tems fur le bois avant de s'eifayer fur la pierre. Apr�s que les premiers hommes eurent quitt�s les antres & les rochers, ils fe mirent a couvert des injures de l'air, fous des cabanes Am- plement form�es avec des branches d'arbre, des feuillages, de l'argile & du chaume. Mais ayant fenti bient�t riniuffif�nce ou le peu de folidit� & d� falubrit� de ces fortes d'habitations,ils s'appliqu�rent fueceffivement � les rendre plus fiables & plus commodes. A la place de branches, ils plant�rent des troncs d'arbres verticalement � une certaine ; diftance les uns des autres dans la terre : fur leur fommet, ils appuierent d'autres pi�ces de bois, tant horifontalement qu'obliquement , pour fer- vir de plancher, & de comble � leurs demeures. La r�flexion & l'exp�rience ayant �clair�s de plus |
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224 Cours
en plus les hommes , il trouv�rent le moyett
d'�carrir les bois, d'en affermir les diff�rentes pi�ces par des affemblages combin�s , � l'effet de leur procurer une coniiftance durable, & une force capable de r�iiiler � l'imp�tuofk� des vents: c'eit ainff que les b�tiffes en bois fe font peu-�- peu perfectionn�es. L'utilit� de la charpent�rie efttrop g�n�ralement
reconnue pour qu'il foit befoin d'iniifter beau- coup fur fes avantages. Nous la' voyons dans les iiecles les plus recul�s , contribuer � l'artaque & � la d�fenfe des places , tant�t nous tracer un chemin folide fur les fleuves les plus imp�tueux , tant�t nous aider � parcourir les mers dans des efpeces de maifons flottantes, pour nous enrichir des productions des contr�es les plus �loign�es, ou bien pour contribuer � faire paffer jufqu'aux extr�mit�s de la terre les fruits de finduitrie de nos Commer�ans. D'affreux tremblements de terre menacent-ils
d'engloutir une ville, & d'�crafer, par la chiite de fes maifons en pierre , la plupart de fes habitants ? heureux ceux qui rencontrent alors des mai- fons en charpente ; elles feules peuvent , dans ces d�faftres , mettre en furet� leurs vies & leurs richeffes. Dans nos C�r�monies, dans nos F�tes ) publiques , dans nos Affembl�es utiles ou agr�a- bles , facr�es ou profanes , par-tout nous avons befoindel'art du Charpentier. Comment pourrions- nous, donner � nos Edifices importans une hau- teur fi coniid�rable } & conftruire leurs vo�tes fans le fecours des �chaffauds de charpente , & des cin- tres qui s'�l�vent avec elles ? N'eft-ce pas encore par fon moyen qu'on vient � bout d'ex�cuter toutes les machines induftrieufes ? dont on fe ':/ fcrt .'ν''-.' :..;.;: ; '■ "' -] '■
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d'Architecture* 225
feit pour- tirer du fein de la terre , & tranfponer
dans les airs ces blocs �normes de pierre, qui fervent d'amortifTements & d'embelliiTement � nos Monuments ? N'e�Vce pas par la torce des cabe- ilans que nous parvenons � conduire jufques dans les chantiers ces maiTes prodigieufes de marine, aux- quelles nos Sculpteurs femb�ent donner le mou- vement '& la vie ? C'eir. enfin � l'aide de la char- penterie quelles planchers nous tiennent lieu de vo�te, que nos demeures deviennent plus falu* bres , que des efcaliers de la plus grande l�g�ret� d�gagent les appartements, que l'on parvient � faire des cloifons & des corridors , qui multi- plient les logements ou les rendent plus commo- des , & qu'en un mot nos couvertures nous pr�- fervent des ardeurs du foleil, du vent, de la pluie & des neiges , fans parler ici de l'acc�l�- ration & de l'�conomie qu'elle procure dans la b��ii�e en g�n�ral. Mais ii la Charpenterie pr�fente , en effet, une
multitude d'avantages, on ne fauroit fe diii�ruiler qu'elle a le tr�s-grand inconv�nient d'�tre lujette aux incendies , & d'emp�cher la dur�e de la plupart des Edifices o� on l'allie avec la pierre ; & m�me l'on peut fe rappeller que nous avons d�j� remarqu�, qu'aucun des ouvrages de l'Anti- quit�, o� l'on a voit employ� de la charpente, ne font parvenus jufqu'�nous. Le Temple de Diane � Ephefe , celui de Perf�polis , & le Temple de J�ru- fa�em, b�ti par Salomon , dont la charpente �toit compof�e de c�dres du Liban , ont �t� la proye �es flammes. Combien de villes enti�res n'cnt-elles pas aufl� �t� ruin�es par le feu} Et pour ne parler ici que de celles renferm�es dans le fein de ia France, Rennes en Bretagne, Sainte-Menehould en Tome VU Ρ |
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�� -iiS "'Cours !
Champagne , Bolbec en Normandie y. nombre |
d'Egliies dans nos Provinces , piuiieurs Ponts � Paris , dont les maifons �toient b�ties en bois , r�cemment la Foire de Saint-Germain , la Salle de l'Op�ra , l'H�tel-Dieu , & une partie du Palais , ne nous rappellent-ils pas encore ces d�faitres terribles , que la prudence humaine ne .peut pas toujours pr�venir. Quoiqu'on ait beaucoup �crit fur4a Charpente-
. rie, nous n'avons cependant encore aucun trait� v�- ritablement raifonn� dans toutes fes parties* Le iecret de cet Art fembie �tre le partage de quel- ques bons Praticiens , que leurs travaux multipli�s emp�chent de rien �crire fur ce fujet ; en forte que ceux qui veulent s'en initruire ne peuvent avoir recours qu'� ce que nous ont donn� Mathurin Joui�e , Philibert Delorme , le Muet, Blanchard, & depuis peu le iieur Fourneau. Notre deffein n'eft pas de traiter ici � fond cette mati�re , & de la d�- velopper au point de faire ce qu'on appelle un bon Charpentier, mais feulement de mettre un jeune Artifle au fait des travaux les plus ordi- naires, afin de pouvoir les ordonner, les appr�- ; /cier , fixer leurs dimeniions , & en un mot, con- j no�tre ce qui conititue la perfection de cette par- j lie de FArchke&ure. Ce�. pourquoi, apr�s avoir | .parl�en g�n�ral delaqualit� des bois , de leurs prin- cipaux ailemblages , & de la r�iiitance qu'ils peu- | vent oppoier � raiibn de leur grofleur. Nous trai- | terons de leur emploi dans les planchers , les f combles , les pans de bois , les cloifons , les [ =�fcaliers , & nous finirons par donner une id�e | de la maniere de faire le devis de ces fortes j , d'ouvrages ; renvoyant pour leur toif� aux trait�s \ de Bullet & de D�godets , auxquels il y. a peu de ■choie � de�rer � cet �gard. |
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�' � k c h i t e e τ ν k t. i�fs
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CHAPITRE PREMIER,
De la qualit� j�es Bois en g�n�ral $
et en particulier ώε celui PROPRE A LA ChARPENTERIE.
JLa bonne qualit� du bois d�pend, & de l�
nature du terrain , & de la faifon dans laquelle il a �t� coup�. Dans les lieux bas & mar�ca- geux , les arbres commuent une humidit� qui leur devient nuifible. Leurs fibres > en s'imbibant des parties fulphureufes , que charient en abon- dance les eaux qui abreuvent ces terrains> rendent leurs troncs moins forts & moins eil �tat die r�fiiler au poids qu'ils doivent foutcriir : e'eft pourquoi ils fe tourmentent > fe d�jettent j plient * &: d�viennent peu capables de faire une con* ibu&ion durable* Au contraire les arbres qui croii�ent fur les montagnes � dans des lieux fecs , fur les lifieres des for�ts, ne tirant de fuis nour- riciers de la terre que ce qu'il leuren faut pour cro�tre & fe fortifier , leur int�rieur devient conf�quemment plus compaft: * plus ferr�, plus folide , plus propre � r�futer aux impreiTionS de l'air , & � fupporter de grands fardeaux* Il en eil de m�me des arbres qui ont �t� plant�s � l'expofition du midi, on remarque qu'ils font toujours plus durs , plus droits , plus hauts,» plus gros, & ont moins d'aubier que ceux qui ont cru expof�s au nord. Quant � la faifon de couper les bois de chap Ρ η
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$iS Cours
pente , Tans parler du plein ou du d�conrs de la
lune, que quelques uns regardent comme un pr�- jug� ; au moins eft-il certain que toutes les fai- fons ne font pas �galement propres � la coupe des bois. L'ufage eli d'abattre les arbres depuis le mois d'O&obre jufqu'� la fin de F�vrier, atten- I du que pendant ce tems, leur f�ve paro�t, en quelque forte, endormie. La raifon encore pour laquelle on pr�f�re cette faifon, c'eft parce que les vents qui y r�gnent commun�ment, contri- buent � diifiper le trop d'humidit� qu'un arbre pourroit avoir contract� pendant que fa f�ve �toit en vigueur , & que fes pores fe trouvant reiTer- r�s par le froid, il eft fufceptible d'acqu�rir alors plus de folidit�, que s'il eut �t� coup� pendant la dilatation de fes fibres , & r�panchement de fes liqueurs. On �vite dans la b�tif�e d'employer des arbres |
morts fur pied; ils font d'un mauvais ufage , attendu que l'humidit� y �tant d�f�ch�e, & la f�ve s'en �tant retir�e , il refte trop de vuicle entre {es pores , ce qui le rend foible, fujet � gerfer , � �clater, � fe caifer , & � fe pourrir promptement. | :,-.�. De toutes les efpeces de bois que les for�ts
fournhTent, le ch�ne eft reconnu le meilleur pour la b�tifTe, comme �tant le plus capable de reinier aux fardeaux , & acqu�rant dans l'eau un tel degr� de duret� , qu'il n'eft quelquefois plus pof- i�ble de le travailler � l'outil , a�nfi qu'on l'a �prouv� plus d'une fois fur celui que l'on a trou- v� dans quelques d�molitions d'ouvrages an- tiques. Dans le dernier fiecle, on faifoit fr�quemment
ufage du ch�taignier : la plupart des couvertures |
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d'Architecture. 22^
des anciens Ch�teaux & des anciennes Eglifes ,
font de ce bois. Il s'�carit bien , & n'eit pas fujet aux vers ni � la vermine. La raifon pour laquelle on lui pr�f�re le ch�ne , c'eil que le ch�taignier ne vaut rien lorfqu'il eft enferm� dans la ma�on- nerie , comme le font les exr�mit�s des poutres % des folives d'enchev�trure , des lincoirs ,, des fablieres , des poitrails , &c. D'ailleurs , depuis le grand hiver de 1709 , cette efpece de bois a manqu� totalement en France , & l'on ne s'en fert maintenant que pour faire des cerceaux , des �chalats, &c. Le fapin �toit anciennement beaucoup plus
en ufage qu'aujourd'hui ; fon d�faut eil d'�tre plus fujet aux vers & � s'�chauffer que toute autre efpece de bois ; cependant il paffe» � groiTeur �gale ? pour �tre d'un cinqui�me plus roide que le ch�ne. Il eil auffi fort droit , fort l�ger , d'une plus grande longueur, & plus aif� � travailler ; qualit� qui le font employer de pr�f�rence , en Allemagne, en Alface , en An- gleterre , & ailleurs , avec fucc�s , tandis qu'er* �rance nous le profcrivons de la charpente des b�timents, & nous le de�inons feulement pour les ouvrages de m�nuiferie les moins importans«. Au d�faut du ch�ne, l'orme s'employe quel-
quefois dans la conilru&ion des combles \ il & le m�me inconv�nient que le ch�taignier , c'�il-�- dire y d'�tre fujet � fe pourrir peu de tems apr�s avoir �t� enferm� dans la ma�onnerie. Aufurplus % on employ� ce bois avantageufement pour le charonnage ,. de m�me que le h�tre & te noyer pour les meubles , le charme pour br�ler, l'aulne pour les ouvrages que l'on fait au tour , le buis �. le bois de paliilandre r l'amaxaEthe , &c. pour Ρ iij
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aj� Cours
r�benifterie , ainil des autres, dont r�mun�ration-
eit pr�fque infine , mais dont 1'Architecle ne dok pas ignorer en g�n�ral les bonnes ou mauvaifes qualit�s particuli�res, &Tufage utile ou agr�able qu'on en peut faire dans la b�tiife , & iur-tout dans la d�coration int�rieure des Edifices. Le bois de ch�ne �hoiii de la meilleure qualit�
fe diviie. en deux claffes ; Tune qu'on nomme dure , & l'autre qu'on nomme tendre. Celle-ci �tant peu capable de refifter au fardeau �tant plus traitable pour l'aifemblage , & plus facile a corroyer , eit particuli�rement deilin�e � la m�nuferie tandis que la premiere ayant plus de corps , & r�iiitanc davantage aux impreffions de l'air , eil plus propre � la charpenterie. Cette dif^ f�rence, dans une m�me qualit� de bois, provient del� nature du terrein o� les ch�nes ont �t� plant�s ; ceux , comme nous l'avons dit, qui ont cr� dans un lieu arride, font plus durs que ceux; qui ont cr� dans un fol humide & aquatique. On fait ufage du ch�ne depuis foixante ans
jufqu'� deux-cents ans : paiT� ce tems il d�p�rit % & avant |l eil fans beaucoup de force ou de con-» liftance. Pour conno�tre l'�ge d'un arbre, apr�s l'avoir fci� environ � 4 pieds de terre , on com- pte le nombre des circonf�rences contenues dans ion tr�ne , qui vont progrei�ivement depuis le centre de l'arbre jufqu'� l'�corce , & ces couches annulaires marquent affez pr�cifement l� nombre defes ann�es, �Le tems le plus propre pour couper les ch�V
Hes, avons-nous dit plus haut, efl depuis la fin d'Oc^obxe jufqu'au commencement de Mars j majs nous obCerverons qu'avant de les abattre , il eft feOB 4q ks cerner par Je. bas juftjues, px�.s 4k\ I
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D* A R C H 1; Τ E G TV R E. Z^T
c�ur, & de les laifler en cet �tat quelques tems,
fur pied , afin de permettre � l'humidit� ou � k f�ve de s'�couler ; autrement cette humidit� re- ftant concentr�e dans le bois , 1e corromproit ,. le feroit tourmenter , & le rendroit par l� peu propre aux ouvrages de. fujettion. Nous avons remarqu� dans nos M�moires , qu'en 'quelques, provinces d'Angleterre,il �toit d'ufage d'enlever d�s, le printems l'�corce des arbres que l'on vouloir abattre l'automne fuivante , ce qui nous paro�t une� tr�s bonne m�thode^ & nieriteroit d'�tre g�n�rale- ment obferv�e* La perfection des bois de charpente eil
"d'�tre de droit fil , & fans n�uds vicieux qui l'interrompent : il faut auffi qu'ils ne foien� point roul�s , & qu'ils ne foient pa&flaches , c'eil- �-dire , moins gros par un bout que par l'autre 9 quand on veut les mettre* en �uvre. Si l'on pou- voit, avant de les d�biter , les garder deux ow trois ans � l'abri , comme ils auroient eu le tem» de devenir bien fecs, ils feroient d'un bien meil- leur ufage y & chargeroient beaucoup moins^ un� b�timent. En effet, il eil d'exp�rience que le pied- cube de ch�ne nouvellement coup� pefe. foixante- onze livres , qu'au bout d'un an il ne pefeplusj que foixante livres, & que quand il eii extr�me- ment fec , fon poids eil r�duit � environ .quarantsr livres. F iv
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2-31 Cours
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CHAPITRE IL
De la r�duction des Bois
de Char pen te. JLTo ν coupe les bois dans les for�ts fuivant une
progrei�ion de 3 pieds en 3 pieds, c'eit-�-dire, f�lon une longueur confiante de 3, 6,9, 12, 15 pieds , &c. : & comme le Charpentier les achet� en conf�quence de ces longueurs prefcri- �es, il convient donc , quand les bois ne font point employ�s fuivant ces longueurs d'y avoir �gard ? & de prendre le nombre en fus pour lui en tenir compte , attendu qu'il eil � fuppofer qu'il a �t� oblig� de retrancher le furplus pour le mettre en �uvre, il eil � obferver cependant qu'on ne compte cette augmentation de 3 pieds en 3 pieds qu'au-dei�i�s de 22 pieds de longueur , mais qu'au d�lions on ne compte l'augmentation que de 18 pou- ces en 18 pouces > & comme fi les bois �toient effe- ctivement coup�s dans les for�ts de 18 pouces en 18 pouces. La raifon en eil , qu'une pi�ce de bois telle quelle fe vend, peut avoir �t� coup�e en deux ou en pluiieurs parties �gales. On trouve dans tous les Trait�s de Charpen-
terie une Table de r�duction, qui a �t� re�ifi�e & r�dig�e avec beaucoup de fagacit� , par le Commentateur de l''Architecture Pratique de Bullet ; & comme cette maniere d'expofer cette Table eil plus inilruclive & beaucoup plus claire que celle ufu�e , nous allons la rapporter de pr�f�rence. |
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d'Architecture. 233
Table de la r�duclion des longueurs des Bois
employ�s dans les B�timents. Une pi�ce de bois , quelque petite qu'elle
foit, eft compt�e pour . . . . . . ι ρ. ~
Enfuite jufqu'� 2 pieds, pour ... 2p.
2 pieds jufqu'�«3 pieds 1 pouce,pour. 3 p.
3 pieds 2 pouces jufqu'� 4 pieds 8
pouces |, pour . . . . . . ... 4 p. ~ 4 pieds 9 pouces jufqu'� 6 pieds 2
pouces , pour........ 6 p. 6 pieds 3 pouces jufqu'� 7 pieds 8
pouces |, pour ........7 Ρ� Ι 7 pieds 9 pouces jufqu'� 9 pieds 3
pouces |, pour........9 p. 9 pieds 4 pouces jufqu'� 10 pieds 8
pouces \, pour....... � 10 p� � 10 pieds 9 pouces jufqu'� 12 pieds 4
pouces |, pour . .......12 p. 12 pieds 5 pouces jufqu'� 13 pieds 8
pouces^, pour ........13 p�1 13 pieds 9 pouces jufqu'� 15 pieds
4 pouces |, pour . . . . . . . 15 p.
15 pieds 5 pouces jufqu'� 16 pieds
8 pouces | , pour.......16 p. ~
16 pieds 9 pouces jufqu'� 18 pieds
4 pouces |, pour . . . . . . . 18 p.
18 pieds 5 pouces jufqu'� 19 pieds
8 pouces ~, pour . . . . . . . 19 p. �
19 pieds 9 pouces jufqu'� 21 pieds
4 pouces \, pour ....... 21 p.
21 pieds 5 pouces jufqu'� 22 pieds
8 pouces |, pour . . . . . . . 22 p. f
22 pieds '9 pouces jufqu'� 24 pieds
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234 Cours
6 pouces, pour.....; ; ; 24 p»
24 pieds 7 pouces, pour . . . .27 p.
27 jufqu'� 30 , pour.....30 p.
30 jufqu'� 33 , pour . . . . . 33 p.
33 jufqu'� 36 , pour . . . . . 36 p;
3� jufqu'� 39 , pour . . ".� � . 39 p�
On voit par cette Table que la progref��oa
jufqu'� 22 pieds n'augmente que de 18 en 18 pouces , comme nous l'avons dit, & qu'au de(- �tis de cette longueur elle augmente de 3 pieds�: en 3 pieds. Il eil aif� de juger que, fuivant cette r�du--"
�ion de 18 en 18 pouces, le Charpentier ne fauroit perdre, eu �gard aux diff�rentes longueurs dont il achet� le bois. Suppofons, par exemple y qu'il ait befoin de deux pi�ces de bois , l'une de 5 pieds 2 pouces de long, .& l'autre de 9 pieds IO pouces , il la coupera dans un 15 pieds, & alors cette pi�ce de bois de charpente de 5 pieds lui fera compt�e pour 6 pieds, & l'autre pi�ce de bois de 9 pieds 10 pouces lui fera compt�e pour 10 pieds ~ ; aini|^u4liei� de 15 pieds que cette pi�ce lui aurok �t� compt�e , s'il l'avoit employ�e feule, elle lui fera paif�e par l'nfage � 16 pieds -^ Autre exemple ; s'il a befoin d'une pi�ce de bois de 4 pieds 9 pouces » & d'une autre de 12* pieds { , le premier morceau lui fera compt� fui- vant i'ufage , 6 pieds, & le f�cond 53 pieds ~ ρ ce qui fera 19 pieds j , au lieu de 1-8 pieds , que lui auroit valu feulement Cette pi�ce s'il l'avoir employ�e de toute fa longueur ; & il lui refera en oim?e un morceau de bois, d'un pied de long * qui dans l'emploi_lui fera compt� 1 pied ~ ; ainii i� gagnera 3 pieds de plus fur la longueur de,- cette pi�ce de bois, en la; d�bitante |
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d'Architecture. 23$
On voit , par ce que nous venons de dire ,
que la r�du�ion des bois �tant � l'avantage du Charpentier, quand ils ne fe trouvent pas em- ploy�s des longueurs convenables , il eit donc important qu'un Architecte y ait �gard dans la diftribution du plan d'un b�timeut., afin de taire tourner les ufages , autant que faire ie pourra, au profit du propri�taire, & qu'il fupporte le moins de d�chet poi�ible. Il lieft point indifferent , par exemple , de donner 12 pieds 4 ponces , 01112 pieds 5 pouces de longueur aux (olives dun plancher; cardans le premier cas les 12 pieds 4 pouces ne feront compt�s que pour 12 pieds a l'Entrepreneur, tandis que dans le f�cond , il fau- dra lui compter pour 13 pieds i, celt-a-dire, lui payer le plancher en queftion , comme s il avoir 18 pouces de plus de longueur. Ceit dans cette r�partition judicieufe que lonrecon- noit l'intelligence de celui qui diftribue un plan , & il en peut r�fulter , fur la totalit� de la charpente d'un b�timent, beaucoup d economie, fur-tout filon s'attache � proportionner la groneur des bois , comme on le verra ci-apres. On appelle en g�n�ral le bois qu on employ�
dans la charpente bois quarr� ou d ecarnllage, pour exprimer que de rond qu'il �toit originaire- ment , il a �t� �quarri par le fecours.de la main- d'�uvre. On d�bite le bois-quadrangulairement, quand il doit �tre pof� verticalement dans une b�tiffe ; mais quand il eil queftion de le poier borifontalement, on doit le d�biter de maniere que chaque pi�ce pr�fente un re�angle , dont un des c�t�s, foit � l'autre ,a-peu-pr�s comme quatre eft � trois ; alors, en pofant les pi�ces de So�i 4e champ plut�t que fur le plat,, onobae* |
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236 Cours
dra beaucoup plus de force , ainfi que nous �e
prouverons. Le bois de charpente fe paye au cent de toifes
folives. La toife folive eil une pi�ce de bois de 12 pieds de long, & de 6 pouces de gros, ou bien un parallipipede reclangle de 6 pieds de long, I pied de large , & 6 pouces d'�pais ; ainii cette mefure ne contenant que 3 pieds cubes, elle efh par conf�quent ibixante-douze fois moindre que la toife cube , qui en contient deux-cents feize : c'eft pourquoi, dans les calculs de charpente, apr�s avoir multipli� les trois dimeniions l'une par l'autre, le produit ne donnant que des toifes, pieds & pouces cubes � l'ordinaire , & �tant ibixante-douze fois trop grand ; il convient donc de divifer ce produit par foixante-douze, & alors le quotient qui r�fultera fera le nombre de toifes folives , ou de pieds δε de pouces de toife folive que l'on d�iiroit : mais comme ce proc�d� eu long, on a recours � plui�eurs m�thodes abr�g�es qui op�rent fur le champ cette r�du&ion. Offrons des exemples de ces diff�rentes m�tho-
des , & de la maniere de faire les calculs de charpente. Soit un plancher garni de vingt-deux folives ,.
chacune de 1Q pieds ~ , compris port�es , dont quatre d'enchev�trure de y & 10 pouces de gros , & les autres de y & 8 pouces ; il s agit de trouver combien c� plancher contient de toifes folives. On commencera par multiplier vingt-deux foli-
ves par vingt-un , fuivani Fufage & la Table de r�duction ci - devant, au lieu de 20 pieds \ ; & l'on divifer� le produit par 6 » pour avoir la longueur e totale defdites folives en toife courante .c'eft-�-clire» ibixante dix- fept toifes : mais comme les quatre |
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d'Architecture. 2.37
folives d'enchev�trure font d'une diff�rente grof-
feur, on cherchera � part leur longueur totale, qui �tant divif�e par fix , donnera quatorze un- ies. Cela �tant fait, on multipliera d'abord les quatorze toifes par la groifeur, 9 & 10 pouces, pour conno�tre combien ces quatre enchev�trures contiennent f�parement de toifes , de pieds & de pouces folives ; & ce ne fera qu'apr�s les avoir trouv�, que l'on fera le calcul des dix-huit autres folives reitantes.
Il y a quatre diff�rentes m�thodes- pour faire
ces calculs, lefquelles peuvent fe fervir r�cipro- quement de preuves. La plus naturelle & la plus ' d�monftrative feroit, comme nous l'avons dit , de multiplier les trois dimenfions l'une par l'autre, & de divifer enfuite le produit par foixante-douze; mais � la place , voici comme on s'y prend. l° On rend une des deux dimenfions de l�car-
riffage 72 fois plus grande, ce qui donne un pro- duit 72 fois plus grand , c'eft-dire, qu'au lieu de multiplier 14 toifes par 9 & 10
14 u pouces, on les multiplie d'abord ~~�--------- par 9 toifes, quieft une quantit�
0�0 pi. io/>. 72 fois plus grande que 9 pouces,
Ίο � 3 & le produit qui provient par io
S l 6 pouces ; ce qui donne 17 toifes
-i�4�ί�- 3 pieds »pour le nombre des
quatre folives d'enchev�trure.
20 Comme e'eft la m�me chofe de multiplier une quantit� par 12 & le produit qui provient par 6 , ou bien de la multiplier tout de fuite par 72, au lieu de rendre une des groifeurs 72 fois plus gran- de , on rend d'abord une des dimenfions de l'�car- tiffage douze fois plus grande, & on multiplie ce |
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238 Co�ii j
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nombre par l'autre dimenf�on que
l'on rend iix fois plus grande i ainii on multipliera 14 toifes par 9 pieds, ou une toife trois pieds, au lieu de 9 pouces, & le pro- duit 11, que l'on trouvera par 5 pieds , quantit� fix fois plus grande que 1 o pouces,ce qui don- |
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nera comme ci-devant 17 toifes
3 pieds. 3° Par latroiii�me m�thode qui eft encore plus ex-
■ p�ditive que l�s pr�c�dentes,mais
�-~-ipi, 6τκ non pasaui�id�monftrative;ilfaut
<■ ^14 multiplier les deux groifeurs 9
i�'i & jo pouces l'une par l'autre,
* ^* ""*I�.------ ce qui produira 90 pouces, qui
pouces , donneront une toife, un pied, 6 pouces y
par lefquels on multipliera 14 toifes , ce qui pro- duira encore ,17 toifes 3 pieds. 40 Enfin le dernier proc�d� confiite a r�duire �a
longueur totale en pieds, & � multiplier cette quan- tit� r�duite par l'une des deux groifeurs, & le pro- duit qui r�fultera par l'autre groffeur. Comme celte derni�re op�ration ne donne que des pieds cubes 9 des pouces cubes , &c, pour favoir combien il y a de toifes folives, il faut divifer les pieds cubes trouv�s par 3 » & enfiiite doubler ce qui reilera, tant de la divifion que l'on � faite, que du produit que l'on vient de trouver, pour avoir des pieds » pouces, &c. de toife folive. Dans l'exemple en que- ftion; on r�duira 14 toifes en pieds, ce qui don- nera 84 pieds de longueur ; on multipliera enfuite 84 pieds par 9 pouces , ce qui fera 63 , que l'on multipliera par 10 pouces, & ce dernier produit |
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d'ArChitec τ ure." -23p
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fera 52 pieds cubes & 6 pouces
cubes. Maintenant, afin de con- nb�tre combien il y a de toiles (oli- ves dans 52 pieds cubes , on divi- fera 5 2 par 3 , & l'on aura pour quotient 17 toifes folives : mais comme il reile un pied apr�s la di- viiion , & en outre 6 pouces du produit qui n'ont pas �t� divif�s, il eft �vident que pour avoir des pieds & pouces de toife folive, |
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il faut multiplier �galement un
./Jit-rr� pied 6 pouces cubes qui �galent , 2Λ une ~ toife folive , par 2 , ce
� . qui donnera 3 pieds de toife foli-
ve ; de forte que le produit total fera 17 toiies 3 pieds, comme par les autres m�thodes. . γ Comme nous avons trouv� que les vingt-deux -folives contiennent en totalit� 77toifes de longueur, :&que les quatre d'enchev�trure de 9 & 10 pouces de gros comprifes dans cette totalit� 9 ont 14 toifes de long ; en �tant, ces 14 toifes, des 77 toifes, le reile , 63 toifes , fera la longueur des dix-huit autres folives , de 7 & 8 pouces de gros : c'eil pourquoi, pour continuer le calcul de la char- pente du plancher en queiHon , il faudra multi- . plier 63 toifes paf 7, & 8 pouces, fuivant l'une des m�thodes ei-deffus, ce qui donnera 49 toifes folives , auxquelles ajoutant les 17 toifes 3 pieds trouv�es ci-devant, on aura 66 toifes 3 pieds pour la totalit� des toifes folives, contenues dans ledit plancher : .& en fuppofaut que le cent de �toifes folives , vallent 600 liv. chaque pi�ce folive co�tera 6 liv., ou bien toute, la charpente du* plancher co�tera 399 liv. ;;;,( 1; |
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240 Cours
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.«�t.
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CHAPITRE III.
De la longueur et grosseur
όes Bois. jLa port�e des bois & leur groffeur, par rap-
port � leur longueur, eil de toutes les pr�cautions la plus importante � obferver dans la Charpen- terie. On appr�cie bien la groffeur des poutres depuis environ 12 pieds jufqu'� 40 pieds de longueur, & les folives depuis environ 9 � IO pieds jufqu'� 30 ; mais paff� ces longueurs , ces pi�ces devenant d'�chantillon & aflez rares dans leur efpece , elles n'ont plus de groffeur d�ter- min�e , & alors les Marchands & les Charpen- tiers la portent ibuvent par avidit� � un calibre � exhorbitant , qu'outre leur prix coniid�rable » elles occaiionnent un poids �norme dans l'�di- fice , fans compter que plus une pi�ce de bois � de groffeur , plus elle eil fujette � �tre carri�e , vici�e & imparfaite. L'exp�rience confirme qu'il vaut mieux placer
deux moyennes poutres � <?�t� l'une de l'autre ■> qu'une feule de forte qualit� ; car alors chaque poutre ne porte que la moiti� du poids de la trav�e d'un plancher, au lieu qu'une feule en porte deux. Ajoutez � cela qu'une poutre de 20 ou 25 pouces de gros eil de moins bonne qua- lit� qu'une de 12, 14 ou 15 pouces: un arbre de 200 ans �tant d'ordinaire moins fain que celui qui n'a que 90011 100 ansr On
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d'Architecture, 24t
On trouve dans la plupart des livres de Char-
pente, une Table pour d�terminer la groffeur des poutres de 3 pieds en 3 pieds , eu �gard � leur longueur ; laquelle Table n'eil fond�e que fur un efpece d'ufage , dont on ne rend d'autre raifon , finon qu'il eft � propos qu'une poutre ait toujours �-peu-pr�s 4 de plus de hauteur que de largeur , afin qu'il y ait plus de parties qui renitent au fardeau. Nous croyons qu'il feroit poffible cependant, d'apr�s les exp�riences m�mes, de d�terminer par une regle confiante , & progrefii- vement proportionelle la groifeur des poutres, � raifon de leur longueur. Il faut extraire pour cela la racine quarr�e du
nombre de pouces, �gal au nombre de pieds de la longueur ; & prendre quatre fois cette ra- cine pour le c�t� d'un parall�lograme re�tangle�, dont la moiti� du nombre des pouces , �gal au nombre des pieds de la longueur , fera l'autre c�t� dudit parall�lograme ; en multipliant eniiiite ces deux c�t�s l'un par l'autre, on aura la fupei> ficie du bout de la poutre , � laquelle on pourra donner telle hauteur ou largeur qu'on voudra. Car, en divifant la fuperfkie que l'on a d�termin� par cette hauteur ou largeur, on aura l'autre c�t� reilant qui fera la hauteur ou la largeur. Si, par exemple , une poutre � 36 pieds de long > on prendra 36 pouces , dont la racine quarr�e eft 6 pouces, & quatre fois cette racine quarr�e fera 24 pouces pour l'un des c�t�s du parall�lo- grame; mais la moiti� de 36 eil 18 pouces, en multipliant donc 24 pouces par #8,lon aura 432 pouces pour la fuperfice du bout de la poutre. Si 24 pouces de haut fur 18 ne faifoienc pas une bonne proportion , il n'y auroit qu'� Tome FL Q. |
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-prendre telle hauteur que l'on voudroit, & divi-
ser les 432 pouces par cette hauteur, le quo- tient ferok alors la largeur fur la hauteur pro- #>of�e. Il fera �galement aif� de trouver la groffeur
^Tune poutre de 9 pieds d� longueur, en prenant φ pouces , dont la racine quarr�e eil 3 pouces, & fon quadruple 11 pouces ; mais la moiti� de φ eil 4 pouces � j qui �tant multipli� par 12, font 54 pouces de fuperficie pour 1 extr�mit� de cette poutre. On pourroit s en tenir � domier � cette poutre 12 pouces de haut, fur 4 pouces ~ de large ; fuivant notre regle g�n�rale , elle n'en ieroit que plus capable de porter �tant ainii -pof�e de champ , comme on le verra ci-apr�s ; cependant, vu qu'en bien des cas , il efl utile de donner plus de largeur , on pourra fe borner, en fe rapprochant de l'ufage , � donner � la hauteur de la poutre en queftion , 8 pouces ~ , ce qui produira �-peu-pr�s 6 pouces J de large 9 en divifant les 54 pouces trouv�s par 8 j. Pour �viter de faire ces calculs � chaque fois ?
nous en allons donner une Table. |
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TABLE
Ι?* /«ζ grojfeur des Poutres fuivant leur longueur �
en diminuant de pied en pied. - |
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Si l'on vouloit on pourroit, par cette m�me
regle, d�terminer femblablement la groffeur des |
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244 C ours
folives ,par rapport � leur longueur, il ne faudrait»
pour cet effet, que prendre les deux cinqui�mes de la groffeur des poutres de m�me longueur, & enfuite r�duire la groffeur de ces folives dans la proportion de 4^3, qui ferait la hauteur fur la largeur. |
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d'Architecture. 14$
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CHAPITRE I V. >
Del� r�s ι s tan ce jdes Boisf EU �GARD A LEUR GROSSEUR.
3LES groffeurs que Ton vient de d�terminer ne
regardent que les poutres ou pi�ces de bois que Ton employ� journellement dans les b�timents, & non celles qui font d'obligation de foutenir des- fardeaux extraordinaires & employ�es aux plan- chers des magafiris , aux �tayements , aux cintres de charpente qui fupportent tout le poids, d'une vo�te confid�rable pendant fa conftru- �ion & aux machines deftin�es � �lever de- tr�s-grands poids ; car alors il rfeft pas poiTible. de d�cider quelles doivent �tre leur groffeur qu'en connoiffance de leur force intrinfeque, & de la. reMance que le bois eft capable d*oppoferau be- foin. � ■ _ Λ .
Belidor, Livre IF, de Ja Science des Ingenieurs �
rapporte d�verfes exp�riences qu'il a faites, pour conno�tre au jufte �e fardeau qu'une pi�ce de bois , pof�e horifontalement & engag�elntre deux, murs s feroit capable de fupporter dans le rmlieit Hnitatat avant de fe rompre. Suivant fes r�iultats^ on peut parvenir � cette d�termination; t° Em multipliant le quarr� d'une (des extrermt�s de la pi�ce de bois, par la hauteur verticale de cette m�me extr�mit� : 2° En div�fant ce produit par �� quantit� de pied que la pi�ce en queihon.au«fe cfe longueur: 3° En prenant enfin le quotient dfe * 0,'n
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246 Cours
cette divifion pour le troifieme terme d'une regle
de trois , dont le premier fera l'unit� , & le f�cond 900. Suppofons , par exemple , une pi�ce de bois
de 12 pouces , fur 15 pouces de gros, & de30 pieds de longueur, pof�e de champ & horifon- talementfur deux murs , o� fes extr�mit�s feroienc folidem�nt arr�t�es, & qu'il faille d�terminer le plus grand fardeau qu'elle pourra fupporter dans fon milieu avant de rompre. Pour y parvenir , il faut fuivant cette regle; i° multiplier les deux dimeniions de fa groffeur 12 par 1$ , & l'on aura 180 pouces y Z° multiplier 180 par 15, hauteur verticale de l'extr�mit� de la poutre, puifqu'on l'a fuppof� pof�e de champ , ce qui produira 270Q , qui �tant divif� par 30 nombre des pieds de longueur de la pi�ce de bois , donnera pour quotient 90 ; 3° enfin faire la regle de trois, 1: 900 : : 90 : χ = Siooo; ce qui fera conno�tre que la pi�ce de bois d�fign�e fera capable de fupporter jufqu'� 81 milliers dans fon milieu, Sur quoi il eil important d'obferver que i� la
hauteur verticale d'un des bouts de la pi�ce de bois avoir �t� 12 pouces, au Heu de 15 , & fa. largeur I $ pouces, au lieu de 12 , c'eil-�-direa que fi la pi�ce de bois avoit �t� conf�d�r�e, comme pojee fur fon plat, apr�s le premier produit 180, il auroit fallu multiplier par -\z9 ce qui n'auroit donn� que il60, lefquels �tant divi�* f�s par 30 , on auroit trouv� pour quotient 72; de forte qu'en faif�nt la regle de trois , il feroi� r�fult� que la m�me pi�ce de bois ne porteroit dans fon milieu , avant de fe rompre , que 64800 pefant , �'eit-�-dire, 17 milliers de moins que diU�s la fitiiation pr���d�nt�, �)eli il s'e,nfuit. dqm |
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D ' A R � H I Τ Ε � TU R 1.' 2^
sianifeitemcnt que plus la hauteur verticale de;
l'extr�mit� d'une pi�ce de bois eil grande, plus lar, pi�ce de bois acquiert de r�iiitance & que par cons�quent , il eil important de toujours pofer de: pr�f�rence le bois de champ & non � plat,, au l'effet d'obtenir une plus grande force. T'outeS* les exp�riences , en effets, font formelles � cet �gard ; elles d�pofent que deux pi�ces d*�gale:: longueur & de m�me largeur de bafe, dont T�- paifleur verticale de l'une fera double de celle: de l'autre , la premiere aura quatre fois plus de. force que la f�conde, & qu'une m�me poutne de- 8 pouces fur �6 pouces de gros , aura deux fois, plus de force, �tant pof�e de champ plut�t que fur le plat. , ; Il faut remarquer que Belidor a fuppof� , dans;
fes exp�riences, que la pi�ce de bois �toit foli- dement contenue par fes extr�mit�s ; mais qu'il a obferv� enm�me-tems que, quand elle ne por- toit que fur fes points d'appui tout amplement 9,> les �preuves confirmoient qu'elle foutenoit un tiers de moins , ou qu'elle oppofoit un tiers moins, de r�fiilaace : ainii, dans ce cas , la pi�ce de bois pr�c�dente, au lieu de 81000, ne fuppor- teroit plus que 54000. La raifon en eil qu'unet poutre ne fauroit gueres fe rompre dans le milieu » fans que fes extr�mit�s ne fe retirent, & ne- fortent un peu de leur iituation naturelle, ou du moins fans que la ma�onnerie, qui pefoit- deff�is y, ne lui ait laiif� du jeu. Par conf�quent � l'on- veut augmenter la r�iiilance d'une pi�ce de bois, il eil donc n�cefTaire de bien contenir fes extr�- mit�s , de les, charger, de les bien engager- dans les murs oppof�s, & de les armer, de harpons*,..; Cancres, ou de tirans, pour la roidir & nierira. |
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248 Cours
obitacle � ce qu'elle fe retire., & � ce qu'elle ne
pouffe m�me contre les murs en fe retirant. Au refte , il eft rare qu'une pi�ce de bois foit
charg�e dans fon milieu , comme fi le poids �toit attach� avec une cha�ne par dei�bus ; car c'eft de toutes les mani�res de la charger la plus d�- favantageufe : le fardeau eft le plus fouvent pof� fur une poutre plus d'un c�t� que de l'autre, o� reparti fuivant fa longueur, comme quand elle foutient des trav�es de folives ; d'o� il r�fulte que dans ce cas , la poutre feroit en �tat de porter encore davantage que les calculs n'indiquent. Mais comme il ne feroit pas prudent de charger une poutre de tout le poids qu'elle feroit capa- ble de porter , il fuffit dans la pratique , par rap- port � la folidit�, d'obferver de ne pas pofer fur ion milieu au-del� de la moiti� du poids , fous lequel il eft prouv� qu'elle romproit , c'eft-�- dire, au del� de 40 milliers dans le premier cas, & de 27 milliers dans le f�cond. Ces obfervations fur la,r�fiftance d'une pi�ce
de bois , confid�r�e dans la.fituation la plus d�- favantagenfe , peuvent fervir � faire eftimer le fardeau qu'elle feroit en �tat de foutenir dans une i�tuation oblique , en fuppofant fes extr�mi- t�s folidement contenues : car plus elle s'�loignera de la pofttion horifontale, plus elle fera capable de porter un grand fardeau ; & enfin , quand elle fe trouvera pof�e debout , bien, d'� plomb ou verticalement, elle fera dans fa pins grande force, & en �tat de porter un poids immenfe, au point que cet Ing�nieur avance qu'il n'eft pas poffib�e d'exprimer quel fardeau pourrait faire fl�chir, ou feroit capable d'�crafer une pi�ce de bois debout de 12 pouces de gros, en la fuppofant charg�e. |
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d'Architecture. 249
«Ta plomb , & bien contenue de toutes parts. Tout
cela rend raifon pourquoi il neft pas befoin , dans la conftrucHon des b�timents, de tenir les bois des combles , des cloifons & des pans de bois, qui font pof�s obliquement ou verticale- ment , d'une groffeur aui�i coniid�rable que ceux des planchers qui font pof�s horifontalement:, vu que leur r�fiftance augmente ou diminue fuivant leur poiition. Avant de parler de la conftru&ion des divers
ouvrages de Charpente � Mage des b�ti- ments , nous croyons devoir expliquer les prin- cipaux affemblages des diff�rentes pi�ces de bois qui les compofent , d'autant que la foiidit� de ces fortes d'ouvrages ne d�pend pas moins de la bont� de leurs affemblages , que de leur bonne proportion. |
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CHAPITRE V.
�>�� PRINCIPAUX ASSEMBLAGES
hes Bois ς*ε Cm arpente.,
Pl. CXII et CXIIL jLoA figure premiere eit la repr�fentation d'un
tenon A , 8c d'une mortoife fimple a : c'eil de tous les aifemblages le plus ordinaire > pour in- troduire le bout d'une pi�ce de bois dans le c�t� d'une autre. On donne commun�ment dans la charpente , au tenon & � la mortoife, y compris l'�paulement , le tiers de la grof�eur du bois. La figure II, repr�fente quatre tenons & deux
mortoifes : a joints recouverts , en ufage pour les liffes & fous-lhTes des barri�res de charpente, que Ton met autour des cours, pour garentir les murs du choc des voitures. Les liffes & fous-lifles A, A, entrent enti�rement de ~ de pouce dans des encadrements faits dans leurs poteaux d'ap- pui a, a ; de forte qu'au moyen de cet encadre- ment on emp�che le devers, & l'on garentit en outre les tenons & mortoifes de la pluye. La figure III , offre une fimple entaille A , en
ufage pour aifembler bout-�-bout, � mi-bois , les fablieres. La figure IV , eil un aiTemblage aui�i � mi-
bois , avec une entaille A , a 9 � double queue: d'hyronde. Les figures V & VI, repr�fentent un affem-
blage en cr�maill�re , appelle le trait de jugmr*. |
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d'Architecture. i$i
Nous avons repr�fent� dans la figure V, les deux
parties diftinftes & f�par�es A ra ; & dans la figure VI , nous les avons fuppof� r�unies j pour faire voir leur liaifon. On obfervera qu'il faut laiffer un peu plus de longueur � une des deux entailles d'un c�t� que de l'autre , afin de pouvoir chaffer dans leur intervalle b , une clef en bois. On peut armer de fer cet affemblage pour le fortifier, en entaillant dans le bois iar-* mature, le cloud, le boulon , la clavette, &c La figure VII, eft une queue d'hyronde fimp�e A,
avec fort entaille a , pour la recevoir ; cet affem- blage fe fait � mi-bois, & a lieu pour alonger les plate-formes des combles , les fab�ieres, & pour affembler les racinaux dans les chapeaux qui co�ffent les pilotis. Les figures VIII & IX, Planche CXIH, eft
un affemblage quarr� � mi-bois , dont on fait ufage � la rencontre de deux pi�ces de bois , qui doivent s'affleurer tant par - deffus que par-def- fous. A & a9 fig. X, font les deux pi�ces de bois f�par�es avec chacune leur entaille 9 & la fig. XI , offre leur r�union. La figure X, eil un affemblage � pomme. A >
eft la pi�ce de bois fup�rieure, & a ,eft la pi�ce de bois inf�rieure , o� eft pratiqu� un encaftrement pour la recevoir. On fe fert de cet affemblage dans les planchers , au lieu de tenons &mortoifes. La figure XI > eft un affemblage � queue d'hy- ronde, pof� fur une femelle � dent A, qui eft appor- t�e par un poteau Β , & des liens C. On s'en fert pour joindre bout-�-bout un poitrail ou une pou- tre , lorfque les pi�ces de bois font oblig�es d'�fre en deux parties, � caufe de leur grande longueur* c'eft pourquoi l'on foutient leur r�union |
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ijl Cours
par un poteau. On voit que les deux bouts de
chaque pi�ce D & E font � queue d'hyronde � mi-bois , pour fortifier leur aiiemblage. La figure X�l, repr�fente Fai�emblage � moife,
vu en plan. La figure XIII,, repr�fente les m�mes affem-
blages � moife , vus fur plufieurs faces. La figure XIV , offre les m�mes moifes r�ti--
nies. Cet aiiemblage eft en ufage pour entretenir les
pal�es des ponts de bois , les principales pi�ces des cintres de charpente des grandes vo�tes , telles que celles employ�es � foutenir les votifloirs des arches des ponts de pierre pendant leur ex�cu- tion , les principales pi�ces des grues , des gruaux, & des autres ouvrages de M�chanique. Les Principaux ouvrages de la Charpenterie �
l'ufage des b�timents , font les planchers, les combles , les cloifons , les pans de bois , les efcaliers, les barri�res dans les cours, les pilo- tis , &c. Nous allons expliquer f�parement en quoi confiite leur ex�cution 5 & qu'elles font les obfervations qu'exige leur main d'�uvre par rar>* port � la folidit�. |
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d'Architecture. 253
CHAPITRE VI.
!Des Planchers , Pl. CXIV et CXV.
On faifoit, le fi�cle dernier , les planchers de
la, plupart des appartements � entrevoux , c*eft- �-dire , avec des poutres & des folives apparen- tes , dont l'ex�cution �toit tr�s-fimple. Toutes les folives avoient toujours 12 pieds de long fur 6 pouces de gros , & �toient efpac�es tant plein que vuide ; un de leurs bouts �toit port� directement fur les poutres ou fur des lambour- des appliqu�es le long de leurs jou�es _, & l'autre bout �toit, foit fcell� dans les murs , foit port� auffi par des lambourdes appliqu�es le long def- dits murs , & foutenues par des corbeaux de fer de diftance en diftance ; de forte que la diilribution des folives par cet arrangement formoit des efpeces de trav�es. Tout les bois �toient de fiage, cor- roy�s & rabott�s proprement fur leurs faces ap- parentes , avec quelquefois des moulures fur leurs arr�tes. Comme il n'y avoit point d'aflemblages dans ces fortes de planchers , fi ce n'eft au droit des chev�tres � la rencontre des atres & des tuyaux de chemin�e, ils �toient d'une bonne dur�e , & leurs bois , �tant en grande partie � d�couverts, n'�toient pas aui�i fnjets � s'�chauffer, que lorf- qu'ils font enferm�s dans des plafonds ; atifft voit-on de tr�s-anciens planchers � bois apparens , qui font atii�i fains que s'ils venoient d'�tre ex�cu- t�s. On ne fait plus gueres ufage maintenant des �lanch�rs � entrevoux, fi ce n'eit dans les provinces I
ι ; - ' ,. ' v
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�54 C o υ R �
& dans les lieux publics, tels que les Monaileres^
les H�pitaux, les Magaiins & autres b�timents 9 o� la plus grande foiidit� doit l'emporter fur toute autre coniid�ration. Aujourd'hui on s'attache � Paris � cacher la
vue des bois des planchers par des plafonds , & Ton �vite , autant que l'on peut, d'introduire des poutres dans leur ex�cution. Quoiqu'on foit bien convaincu que cette nouvelle m�thode �chauffe le bois, & n'a pas , � beaucoup pr�s , la foiidit� de l'ancienne, on la pr�f�re 9 parce qu'elle pro- cure plus d'agr�ment 9 & qu'elle favorife fur-tout la d�coration int�rieure des appartements. On n'employ� , pour l'ex�cution des plan-
chers plafonn�s , des folives de fiage & de brin , qui doivent �tre de bois bien fecs , fans flache , de droit fil » fans n�uds vicieux j & fans aubier. On doit apporter d'autant plus d'attention � leur bonne qualit�, que les bois des planchers �tant pof�s horifontalement , fouifrent plus de la charge que ceux qui font pof�s obli- quement ou verticalement. Il eft- encore eifentiei de ne point employer de folives quarr�es pour ces fortes d'ouvrages ; mais de fe fervir de foli- ves , dont les dimenfions de l'�carriiTage foient in�gales , afin de pouvoir les pofer de champ fur la face la plus �troite , & d'augmenter par l� leur force , ainft que nous l'avons d�montr� ci-de- vant. La groifeur des folives doit toujours �tre pro�*
aortionn�e � leur longueur, & � la charge qu'elles feront d'obligation de porter. On donne d'ordi- naire 5^7 pouces de gros par les deux bouts * ou du moius par le milieu aux folives s jufqu'� 15 pieds de longueur ; 6 pouces fur & pouces ? |
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d'Architecture; 25 S',
� celles depuis 15 pieds jufqu'� 18 pieds;7 pou-
ces fur 9 pouces, � celles depuis 18 pieds jus- qu'� 21 pieds ; 8 pouces fur n pouces , � celles depuis 21 pieds jufqu'� 28 ; enfin , fans avoir �gard � leur longueur , on doit toujours donner aux iblives qui portent les autres par afiemblage, un pouce de gtos de plus � chaque face de ��carriiTage, que nous venons de d�terminer. Pour ce qui eft de la diitance des folives Tune
de l'autre , on leur donne environ un quart plus que leur largeur ; cela d�pend au refte du plus ou moins de port�e des folives , & de la charge que le plancher en queition fera d'obli- gation de fo�tenir. 11 entre plufieurs fortes de folives dans un
plancher , des folives d'enchev�trure , des che- v�tres, des lin�oirs, des folives fcell�es dans les murs , des folives de rempliflage» des lambourdes, des coyers, des goui�ets, des empanons , & des folives boiteufes , lefquelles s'affemblent toutes � tenons & mortoifes. Les folives d'enchev�trure Ε , Ε , flg. XV ,
PI. CXIV 5 font toujours port�es & fceil�es de 8 � 9 pouces dans les murs. Leur office eil non- feulement de fo�tenir les jambages des chemin�es» & la ma�onnerie de leur atre A , � l'aide des bandes de tr�mie, mais encore l'aiTemblage des chev�tres & des lin�oirs. Les chev�tres F s'affemblent dans les folives
d'enchev�trure , au-devant des atres A, & re�oi- vent par aifemblage un des bouts des folives de rempliffage K. Les lin�oirs G & H s'affembl�nt dans les foli-
ves d'enchev�trure Ε , & quelquefois auffi un de leurs bouts eft port� en plein mur \ ils font encore |
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2*)6 C O U H S
deftin�s � recevoir l'affemblage �es folives de
remplif�age Κ , & ie placent, foit au long d�s tuyaux paffans de chemin�e , foit au-de�Fus du vuide des portes & des croif�es, foit au long des murs pour �viter d'y fceller le bout de toutes les folives. Les lambourdes M , f�g. XVI , font fcell�es
dans les m�rs par les extr�mit�s ; elles portent les folives fans aifemblage , & font foutenues volontiers par-deifous, de diftance en diftance , par des corbeaux de fer af qui y font entaill�s , de leur �paif�eur. Les coyers H, flg. XXV, PI. CXVII , font de
ma�treifes folives, pof�es diagonalement dans le plancher fup�rieur d'un b�timent, au-deifous de la croupe d'un comble : ils portent par un bout fur l'angle du mur , & font affembl�s par l'autre dans les gouifets F: la fonction des coyers, eft de recevoir par aifemblage les empanons I , qui font des foliveaux de remplif�age , qui vont fuc- cel�ivement en diminuant de longueur. Pour ce qui eil des folives boiteufes, ce font
celles qui font fcell�es par un bout dans un mur, & a�Tembl�es par l'autre dans une pi�ce de bois. Dans la diitribution de la charpente d'un plan-
cher , il faut avoir �gard aux atres A des che- min�es , � leurs tuyaux paifans D des �tages in- f�rieurs le long des murs , aux vuides des portes & croif�es inf�rieures , afin d'aifeoir fo�idement fur un plein le bout des ma�treifes pi�ces defti- n�es � porteries autres, & de ne rien faire de con- traire � la folidit�, δε aux loix prefcrites pour la furet� contre le feu. Conf�quemmeiit � ces coniid�rations, il faut j 1° Ecarter
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�'ArCH IT ECt�R�. &�f
i° Ecarter » fuivant les Ordonnances > les fo-
lives d'enchev�trure E , iig» XV, d'urTpied de plus que le ded�ns-�uvre d�s jambages d'une chemin�e de moyenne grandeur , oii tout du moins les tenir d'un pouce de chaque c�t� plus efpac�es que le dedans-�uvre des jambages des grandes chemin�es. 2° LahTer 3 pieds \ de diilance depuis le fond
du vuide de l'atre A d'une chemin�e , jufqu'aii devant d'un chev�tre F, qui porte les (olives de rempli�Tage ; & s'il y a des tuyaux de chemin�e pai�ans derriere l'atre en queftion , les 3 pieds \, doivent �tre compt�s du dedans de la languette qui recevra le contre-c�ur� $° Eloigner de 3 pouces les lin�oirs G , du
devant des tuyaux paffans D , parce que, regle g�n�rale , il eil expreiTement enjoint * par rapport aux incendies , de laiiTer 6 pouces d'intervalle entre le dedans - �uvre d'un tuyau de chemin�e , & tout bois quelconque , ibit d'un plancher > ibit d'un comble , /bit d'une cloifon. - ■■ 40 Eviter de placer les bouts des enchev�trures fur le vuide des croif�es & des portes s mais avoir l'attention de les placer toujours dans un trumeau & fur un plein mur. 50 Faire enforte d'�viter de d�couper les murs
� chaque �tage > en y fcellant le bout de toutes les folives de rempli�Tage ; car cela les aifoib�it, les divife, nuit � leur liaifon ; les port�es, en fe pour- riflant, y laiffent par la fuite un vuide; c'eil pour- quoi il vaut toujours mieux les afTembler dans des lin�oirs G &H plac�s le long deidits murs j lefquels lin�oirs font port�s par les folives d'enchev�trure, Tome VI. R |
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2*g Cours
& dailleurs ne co�tent pas davantage � celui qui
fait b�tir, que fi on avoit fcell� effectivement le bout de toutes les folives dans les murs. 6° Obferver de placer toujours les bouts des
poutres , quand on en admet dans la r�partition de la charpente d'un plancher, au moins d'un pied dans chaque mur, pour affermir leurs port�es, & de ne pas oublier de les affeoir fur une cha�ne de pierre , conform�ment aux loix des b�ti- 7° Enfin, �viter fur-tout de mettre au-devant
des trois tuyaux paffans , un lin�oir commun G, qui auroit peu de folidit� , � caufe de fa trop grande port�e ; mais, entre le deuxi�me & le troifieme tuyau , il faut mettre une enchev�- trure fcell�e dans le mur, m ayant foin de laif- fer , commem eft prefcrit, 6 pouces de ma�on- nerie de part & d'autre de l'enchev�trure , jus- qu'au dedans-�uvre' de chacun defdits tuyaux. Apr�s ces confid�rations g�n�rales , il en eft
de particuli�res qui ne m�ritent pas moins l'atten- tion d'un Architeae , fuivant l'exigence des cas. Comme les enchev�trures portent par affem-
blapes les chev�tres & les lin�oirs , en fuppofant
que ceux-ci G , euffent une port�e au-del�
de 5 � 6 pieds , ou bien fui�ent charg�s de
folives de rempliffage d'une grande longueur, il
conviendroit alors de fortifier l'affemblage du che-
v�tre ou du lin�oir, e'eft-�-dire, chacun de leurs
tenons , par un �trier de fer I, qui, en l'embrai-
fant par-deffous, iroit fe clouer fur l'enchev�trure.
Au furplus, cela ne s'obferve gueres qu'au-droit
des tuyaux paffans j car, quand les lin�oirs font
le long des murs, on peut fe paffer d'�crier, &
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d'Architecture. 259
�l fuffit d'ordinaire de les foutenir en-deiTous par
quelques corbeaux de ter quarr� L , que l'on fcelle dans le mur, & que l'on entaille da leur �paifleur. Cependant il yen a qui, pour �viter de donner � un lin�oir trop de longueur , pren- nent le parti de mettre deux enchev�trures voi- iines l'une de l'autre , de forte que n'y ayant qu'un aiTemblage dans chaque enchev�trure, il en r�fulte plus de force pour le plancher. Quoique fous ayons dit ci-devant que de
crainte d'alt�rer les murs par le (tellement des bouts des folives , on y pla�oit des lin�oirs pour recevoir leur aiTemblage ; n�anmoins il y a des cas, comme quand un 'plancher doit fou- �enir un fardeau confid�rable , o� l'on pr�f�re de mettre le long des murs des lambourdes M , flg. XVI , foutenues de diftance en diflance par des corbeaux a ; lefquelles lambourdes portant les fo�ives fans aiTemblage-, leur procurent par l� plus de force. Alors on ta ille la lambourde un peu en chamfrin par le bas , pour diminuer fa faillie , & pour pouvoir la d�rober dans la gorge de la corniche du plafond. Lorfque l'on b�tit les murs de face d'une maifon
en moilo�i , & qu'on leur fait porter plancher, on piace en conitruifant lefdits murs , � la hauteur de chaque �tage 3 des cours de plate- forme de 5 pouces d'�paiif�ur , & affembl�es- dans leur longueur � mi-bois & � queue d'hy- ronde , lefquelles embraiTent fouvent toute F�- paiiTeur du mur , & fervent � recevoir la port�e des enchev�trures , laquelle doit toujours corref- pondre fur les trumeaux des croif�es, & non fur leur vuide , comme nous l'avons dit. Les planchers ordinaires n'ont gueres qu'un
R ij
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a)5o > Cours
,pied cP�paiffeur-, tout compris, quand ils (ont
carrel�s , & que 1� pouces quand ils font par- quet�s ; mais il s'en fait pour des garde-robes & des entre-fols avec des plate� form e s de 4 � 5 pou- ces d'�paiffeur , leiqueis n'ont au plus avec le carrelage & le plafond que 7 pouces. On doit dbfer ver dans la pofe de la charpente d'un plan- cher , de mettre les folives bien de niveau par- deiious , & de les pofer toujours de champ 9 .par les raiions que nous avons expliqu�es. On eil quelquefois oblig�, � canfe de la grande
«tendue d'un plancher , ou � caufe de la charge qu'il fera oblig� de porter, d'employer des poutres dans fon ex�cution, ce qui augmente n�ceffai- rement fon �pahTeur. On �toit dans la n�cei�it� ci-devant de faire, en pareil cas , un double plan- cher pour d�rober la faillie des poutres par-def- fous , ce qui ne laif�bit pas de charger les murs, & d'augmenter la d�penfe ; mais maintenant on .parvient � �viter les doubles planchers , en dimi- nuant avec art la groiTejir des poutres , ilms n�anmoins nuire � la folidit�. Au lieu d'employer une poutre d'une grof�eur coikl�rable s & de lui faire porter par. af�emblage les folives comme autrefois , on affette d'employer une poutre de m�diocre grof�eur , & de laccoller de deux lam- bourdes qui augmentent fa force , & roidiffent fa longueur. Soit, par exemple , flg. XVIII, XIX & XX,
Pi. CXV, un plancher qui exige une poutre de 24 pieds de longueur, au lieu de fe fervir, fu�- Yant la Table, dune poutre de 18 pouces fur .14 pouces; il fuffira par le nouvel arrangement d'une poutre A de 13 pouces de gros , &- d'y appliquer deux lambourdes Β , Β , de I0 |
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© 'A R C H I Τ Ε CT U R til t�t
ponces de hauteur , fur 6 pouces de largeur r
qui feront port�es dans le mur comme la. poutre, & foutenues , de diftance en diftance ,� tant par des �triers de fer C appuy�s fur la pou- tre , comme on le voit dans le bas de la Planche ,... fig. XIX, & par des. boulons D , qui traverfent' � la fois la poutre & les deux lambourdes, que- par des chevill�tes de fer d'environ 8 pouces, qui font clou�es dans la poutre � travers* de cha- que lambourde. L'objet de ces lambourdes Β ,, eft non-feulement de roidir �� poutre' qui fer trouve par l� , avoir autant de force que'fi on lui avoit effectivement donn� 18 pouces fur 14 r fans avoir autant de hauteur ,, mais encore d�- porter le bout des folives de rempliffage'E, par3 affemblage , foit � tenon , foit � pomme , foie alternativement, de deux l'un , � pomme-& � tenon.- Outre que les extr�mit�s d'une poutre doivent- �tre port�es au moins d'un pied fur une cha�ne de ■pierre, montant de fond depuis le rez-de-chauff�e � l'ordinaire, il eft important" de placer au bout' de chacune un tirant ou une plate-bande, avea une ancre de fer quarr� d'environ 3 pieds dfe long**, qui fera au moins encaftr�e de fon �paiffeur dans la face ext�rieure des murs , par ce moyen , comme nous l'avons dit, on parviendra � augrr inenter la r�fiilance de la poutre d'environ un; tiers , & on contiendra � la fois l'�cartement des* murs. Il eft � obferver, en g�n�ral, que lesfolives d'un
plancher jufqu'� 15 pieds de longueur,^ les-fo- lives d'enchev�trure jufqu'� 12 pieds de longueur,. fe mettent commun�ment en bois de feiage , & que, quand les unes & les autres font plus longues^ on employ� d'ordinaire du bois de brin. R '�f:
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2�2 CO U R S
Il y a des Conilru&eurs qui ont pour fyft�me,
de laiiTer un petit yuide dans un mur autour de la port�e d'une poutre , apr�s l'avoir call� par-deffus & par-def�bus avec de la tuile & de la terre graffe, & de renouveller en outre l'air dans ce vuide , en per�ant des troux vis-�-vis par l'ext�rieur du mur, s'imaginant par l� em- p�cher la port�e d'une poutre de pourrir aui�i promptement. Mais , ind�pendamment de ce que ces troux ne font praticables qu'au-droit des murs de face , nous eftimons que le plus fur pour conferver la port�e d'une poutre , feroit de la priver d'air au contraire , & d'envelopper fon pourtour d'une table de plomb , qui fit m�me un peu bavette du c�t� de l'int�rieur de la chambre. Si les planchers ont une certaine �tendue, �
deiTein d'augmenter la force refpec�ve des folives, on met par-deffus , dans leur intervalle , des �trefillons difpof�s en �chiquier , qui font des bouts de bois que l'on fait entrer � force , � coups de marteaux, dans des efpeces de rainu- res ou entailles pratiqu�es fur les c�t�s des fo- lives ; de forte qu'�tant, par ce moyen , toutes li�es enfemble , on les rend plus capables de r�iiiter aux fardeaux. Explication des Planches CXIT^ & CXF;
concernant la difpofition de la Charpente
d'un Planchen
La Planche CXIV , repr�fente le plan δε le
profil de la charpente d'un plancher deitin� � �tre plafonn�. A, f�g. XV , plan de l'atre d'une chemin�e ,
fous lequel on place des barres de fer plat de ι pou- |
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d'Architecture. 263
ces ~ de largeur, fur 6 lignes d'�paiffeur 5 ap-
pell�es barres de tremie,pour porter fa ma�onnerie. Β , mur de refend.
C , mur de face.
D, tuyaux montans de chemin�e de 1 etage
inf�rieur.
E,E,folives d'enchev�trure portant dansles
murs, &fervant � recevoir l'affemblage des che- v�tres F, & des lin�oirs G & H. I, �trier de fer fervant � ioulager le bout du
lin�oir G , � caufe de fa grande port�e au droit des tuyaux paffans. , Κ, folives de remplhTage ai�embl�es a tenons
& mortc-ifes dans le chev�tre F , & dans les lin�oirs.
L, corbeau de fer quarr� fceil� dans le mur,
& fervant, au lieud'�trier, � foutenir par-deffous la port�e du lin�oir G , du c�t� du mur de face.
La flg. XVI, eil le profil d'une-folive portee
fans affemblage fur une lambourde M, qui eil foutenue par un corbeau de fer a, kelle dans l� mur. r
Lafig. XVII, eil le profil du plancher ; aio-
live de rempliffage , b lin�oir , c corniche du plafond, d lambourde � auget, pour recevoir le parquet. n ,
La Planche CXV, fait voir le. plan & le pro-
fil d'un plancher avec des poutres, deftine aulfa � �tre plafonn�. A, fig. XVIII, poutre de 24 pieds de longueur ,
& de 13 pouces de gros. B, B, deux lambourdes fix�es le long del�
poutre , ayant chacune 6 & 10 pouces de R �v
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t64 Cours
C , �triers de fer plat Soutenus fur �a poutre^
& embraiTant par-dei�bus les lambourdes. D, boulons de fer traverfant les lambourdes
& �a poutre. Ε, folives de rempliiTage aiT�mbl�es , foit �
tenon , foit � pomme , foit alternativement, de deux folives l'une > � tenon δε � pomme , comme en fC. F , bout de la poutre oii eil attach� un tiran ou
une plate - bande de fer � talon avec une ancre 9 pour contenir l'�cartement des murs. G, vuide pratiqu� pour �tablir l'atre d'une-
�hemin�e, avec (es bandes, de tr�mie plac�es fus; les enchev�trures H. I, lin�oir.
M , chev�tre.
Ν, tuyaux montera des chemin�es des �tages
inf�rieurs. La flg. XIX , eil un profil de la poutre A%
pour faire voir fa difpoiitioa � l'�gard des lam- bourdes Β, & comment l'�trier C y eil port� &: embraiTe les lambourdes. La ng. XX, eil le profil du plancher pr�«
c�dent ; a poutre , b lambourde , c ©trier $ d boulon. |
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te* Ar e η ιτ e e T�r e; i6$
CHAPITRE VIL
Des Combles.
JLes combles ont pris nailTance de la n�cei��t�
de faire �couler les eaux du ciel qui tombent fur la partie fup�rieure d'un b�timent. On les tient plus ou moins �lev�s & inclin�s , f�lon le climat o� l'on b�tit. Au Nord , on les fait fort hauts & fort roides , � caufe des neiges qui y tombent en abon- dance ; au Levant on les tient peu �lev�s ; au Midi on les fait tr�s-plats , & le plus fouvent m�me on y fubititue des terraffes. En France ort Varie beaucoup leur hauteur, & l'on peut dire qu'il n'y a pas de r�gles certaines � cet �gard. Par exemple, aux Ch�teaux de Maifons, de Meu- don ou des Tuileries � Paris , leur �l�vation eit fi grande, & leur poids fi immenfe , qu'on a �t� forc� de donner � leurs murs de face une �paif- feur confid�rable : le Ch�teau de Saint-Germain- en-Laye , au contraire n'a �t� couvert que par des terraffes : les Ch�teaux de Verfailles du c�t� du Parc & de Trianon ont des toits , dont la hauteur eil les ~ de leur bafe. Il y a d'autres b�timents o� les combles font tant�t la moiti� Λ tant�t les deux tiers de leur largeur. De ces vari�t�s, on peut conclure que ce n'e�t
pas toujours le climat que l'on confulte dans ce pays pour d�terminer la forme , la proportion ou la hauteur des combles ; mais plut�t le befoirt qu'on a de multiplier les logements, ou bien la gr�ce, que l'on imagine que leur �l�vation plus ou |
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i66 .Cours ,
moins grande , ou m�me leur fuppre�fion, eft
capable de procurer � un Edifice.
Sans nous arr�ter ici � cette difcution, nous
dirons que , de toutes les formes des combles , il y en a deux 9 dont nous f�ifons principalement ufage dans nos b�timents , les combles � deux �gours, & les combles brii�s. Les plus anciens & les plus ufit�s font les
combles � deux �gouts : il y a environ un fi�cle qu'on leur donnoit d'ordinaire de hauteur , la largeur d'un b�timent, ou qu'on d�terminoit du moins leur hauteur , en formant un triangle �qui- lateral, dont la largeur du b�timent �toit la bafe, & les deux autres c�t�s le rampant. Cette �l�- vation pouvoit �tre tol�rable, quand les b�timents �toient nmples & avoient une certaine �l�va- tion ; mais quand ils �toient demi-^double, & fur- tout double , il en r�fultoit une hauteur exceffive - qui paroiffoit les �crafer , elle exigeoit en conf�- quence des murs d'une certaine �pauTeur pour les porter, beaucoup de charpente & de couverture ; & enfin cette �l�vation oiFroit une prife confid�rable aux vents. Ceftpour �viter cet exc�s de hauteur & cette furcharge dans la partie fup�rieure d'un b�timent qu'on a imagin� les combles brif�s, qui, f�lon l'opinion de nombre d'Archite�es , termi- nent mieux un b�timent, procurent plus de loge- ments dans les combles j & occafionnent moins de profondeur aux jou�es des lucarnes. Quoique cette opinion ne foit �>as fans fondement, il faut cependant convenir que les combles brif�s font fujets � deux inconveniens, qu'on leur a fouvent reproch�s; lavoir , que le faux comble eil trop peu �lev� par rapport aux neiges , & que �e rempant du briiis eil beaucoup trop roide pour |
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d'Architecture. 267
les recevoir, d'o� il *�fulce que fe pr�cipitant
dans les chenaux , elles d�gradent les entable- ments , & pourrifTent le pied des chevrons & es plate-formes , malgr� le plomb dont on garnit es chenaux. C'eit pourquoi on pr�f�re fouvent les attiques , auxquels les faux combles des manlar- des femblent fuffire , parce qu'outre l'avantage d'�tre parfaitement d'� plomb , ces attiques poui- fent moins au vuide , & procurent des pi�ces plus r�guli�res dans les �tages fup�neurs. ^ Les grofleurs des bois que nous avons d�ter-
min� pour les poutres & les folives des plan- chers, ne fauroient avoir lieu pour celles des bois qu'on employ� � la conftruOion des combles , parce que les pi�ces qui les compofent �tant pof�es , foit debout , foit inclin�es , & ayant plus de force dans cette fituation , ont beiom de moins de groffeur , que celles qui le«! pof�es de niveau. Ceft- fans raifon que Biulet veut que les pi�ces inclin�es , fuivant un angle d'environ quarante cinq degr�s , doivent porter la moiti� plus que celles qui font honfontales (1); car pour que cela fut vrai , � faudrait, par exemple, qu'une pi�ce de bois pof�e honfontale- ment, & qui auroit 18 ■ pieds de long , for 12 & 15 pouces de gros, put �tre r�duite, �tant po- f�e obliquement , �6& 7 pouces i de gros , ce qui feroit beaucoup trop foible s & contre toute ex- p�rience. L'ufage efl de donner en g�nerai aux pi�ces de bois inclin�es.., environ les j de la grol- feur qu'on leur donneroit s fi elles �toient plac�es horifontalement. τ Λ Les affemblages de la charpente des combles
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.(1) Arckite�urc Pratique, pag. 519.
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%6$ Cours
ne ibat auffi pas toujours � tenons & morto�fes ,
comme dans les planchers ; ils varient f�lon leur forme & leur grandeur. L'effentiei eil de diftri~ buer les bais de ces fortes d'ouvrages, de ma- niere � oppofer de toutes parts une r�iiftance capable de maintenir leur �quilibre, de contenir leur poui�ee, & de les faire en m�me-tems les plus l�gers poffibles, afin de charger moins les murs qui les fupportent. Traitons d'abord de la difpoiition de la charpente des combles � deux: �gouts, & nous parlerons enfuite de celle des combles brif�s. Des Combles � deux Egouts y
TU CXFI & CVIL
Les combles � deux �gouts doivent fe faire ��.
f�lon le fenriment des principaux Architectes , en �querre, c'et�-�-dire , en inclinant leurs c�t�s , fuivant un angle de quarante-cinq d�gr�s. Sup- pofons a-9'b9 flg. XXI, la largeur hors �uvre du haut d'un b�timent ; pour d�terminer la pente δε la hauteur du comble en queilion , il n'y a* qu'� �lever fur le milieu de la ligne a, �,�� point c , la perpendiculaire c d ; puis en tra�ant un dem�-cercle a,d} b, on aura cd pour hau- teur du comble 3 & en tirant deux lignes a, d, k, d, qui fe rencontreront en d en angle droit f on aura linclinaifon de fes deux c�t�s. Quand un b�timent eft double , pour diminuer
la trop grande �l�vation qu'il faudroit donner � un comble , en lui faifant embraiTer toute fa lar- geur , on la fubdivife en deux parties, en met- tant un ch�nau dans l'intervalle , & alors ort donne � chacun de ces combles la proportion ci- defiiis. |
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t>* A rchitic��r�; %�$
-Les combles font compof�s de fermes «fpac�es
l'une de l'autre de 9 pieds au moins , &' de il pieds au plus : on nomme trav�e la dUlance d'une ferme � l'autre* Chaque ferme , f�g. ΧΧΙί , PI. CXVI, eft compoi�e d'un tirant ou entrait A , de deux arbal�triers Β, Β-, d'un entrait retrouff� C , d'un poin�on D , d'un faite Ε , quelquefois d'un fous-fa�te F5 de deux aiffeliers G, G, de deux contre-fiches H, H , de cours de pannes 19 de plate-formes Κ, fous le pied des chevrons , de chevrons L -& M., de coyaux Ν ^ il y a encore y �g. XXVI5 des liens O. Quelquefois au lieu d'une feule plate-forme Κ,
quand les murs ont une certaine �paiffeur ^ on en met deux a & b , f�g. ΧΧΙίΙ, que l'on entre- tient par des Hochets c. Quelquefois aui�i, � la place d'arbal�triers tout d'une pi�ce, fuivant le rampant 4u toit, on .met des jambes de force, que l'on courbe un peu par-deffus, & qui por- tent les deux bouts de l'entrait retrouff� ; & en ce cas, on pofe les arbal�triers fur les bouts de cet entrait. A deiiein de fixer nos id�es par rapport � la
groffeur des pi�ces de bois, qui entrent dans la compoikion d'un comble , imaginons que la lar- geur du b�timent foit2 5 pieds en dedans-�uvre de fes murs; alors on pourra donner � l'entrait 14 fur 15 pouces de gros , en fuppofant qu'il porte plancher ; aux arbal�triers 7a 8 pou- ces ; � l'entrait retrouff� 7 & 8 . pouces de gros ; au poin�on 7 pouces de gros ; au fa�te 6 .& 7 pouces de gros ; au fous-fa�te, s'il y en a 5 6 & 7 pouces de gros ; aux liens ou aiffeliers 6 pouces de gros 4 aux contre-fiches 6 pouces de gros ; aux pannes 7 & 8 pouces de gros - aux |
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270 Cours
plate-formes 4 & 10 pouces; aux chevrons 3
6V 4 pouces ; aux coyaux 2. & 3 pouces ; enfin aux liens qui Contiennent le fa�te 6 pouces de gros. ^ Si l'entrait A ne portoit pas plancher , on pour-
roit le r�duire � 12 pouces de gros , & m�me ne lui donner que cette grof�eur, en y joignant une lambourde de chaque c�t� de 9 <k6 pouces de gros. On commence un comble par pofer les entraits
A, flg. XXII., � la diftance de 9 � 12 pieds ; fur le bout defquels on affemble � tenons & mor- toifes , & par embrevement le bas des arbal�triers Β, Β ; puis dans ceux-ci on enmenche l'entrait retrouff� C, & les deux aiffelliers G 3 G : on affemble �nfuite fur le milieu de l'entrait le poin�on D , qui re�oit � fon tour , par affem- blage , le haut ��s arbal�triers : les liens H s'en- mortoifent en m�me-tems, tant dans le poin�on que dans les arbal�triers. Apr�s cette op�ration, pour entretenir les fermes , l'on affemble dans le haut des poin�ons le fa�te F , dont on foulage la port�e par des liens Ο %. XXIV , & un fous - fa�te F , en cas qu'on ne veuille point de plancher � cette hauteur, & ii on admet un plancher pour former des logements en galetas , on en fait porter les folives � l'entrait C : enfin l'on pofe fans affemblage fur les arbal�triers , des cours de panne I , � 9 pieds de cliflance l'un de l'autre , que l'on foutient par des taffeaux & chantignolles. Le tout �tant ainli difpof� , on met un cours de plate-formes Κ, aifemb��es bout � bout � queue d'hyronde, dont le dehors repond � l'a plomb du nud de l'ext�rieur des murs , & l'on finit par brandir les |
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D' �RCHI'TECTUR E. 27I
chevrons L , en les efpa�ant des quatre � la latte',
ceft-�-dire -, � �6 pouces de milieu en milieu , dont le pied fe pofe dans des pas pratiqu�s fur 'les plate-formes, & dont le haut fe cheville fur les pannes; le bas du f�cond rang M de chevrons,, fe cheville �galement fur les panes ,& le haut fur le fa�te , en obfervant d'egalifer le defTus , afin de former un plan bien uni, pour recevoir la cou- verture. S'il n'y a pas de ch�neau , on cloue vers le bas des chevrons des coyaux Ν , que l'on avance fur le bord de la corniche, pour former l'�gout du toit. Lorfque les combles forment croupe � leurs
extr�mit�s , comme dans le profil XX�V , & dans le plan XXV & XXVI, alors on met des demi-fermes d'arr�tier, vers les angles faillants , & au milieu de la crouppe ; &, pour les recevoir, on forme une enrayeure � chaque bout , en cor- refpondance dans l'�pai�eur du plancher fup�- rieur d'un b�timent. On voit dans la flg. XXV, le plan du plancher bas de l'extr�mit� d'un comble � deux �gouts qui fait crouppe , & celui de fon enrayeure , qui eil compof� d'or- dinaire d'un denii^- entrait de croupe Ε , af- fembl� dans l'entrait de croupe, de deux gouf- fets F, F , ai�embl�s dans l'entrait de croupe , .& 'le demi-entrait Ε ; lefquels ' gouffets fervent � porter les coyers FI ,,dout la fon�don eft de re- cevoir l'affemblage des foiiveaux d'empanons � du plancher, de fervir de tirants aux demi fermes darr�tiers, & de porter vers les angles du b�ti- ment le bas des arr�tiers d , figure XXVI, lefquels font l'office des arbal�triers vers ces endroits , & s'aifemblent par le haut dans le poin�on. Toutes les pi�ces de bois des demi- |
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ν':�*:
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*q% C���is
fermes defdites croupes font de m�me grotfe&tf
que celles des fermes. Quand on fait des logements ou des greniers
lambriif�s dans les combles s on les �claire pa� des lucarnes damoifelles, � chevalet , ou � la capucine , dont les jou�es ont une grande faillie» & dont les chailis font compof�s de deux poteaux, d'une pi�ce d'appui, d'un chapeau , de fablieres & de potelets. Si un fa�te aboutit contre une fouche de
chemin�e, on fondent fa port�e fur un chevalet, dont le bas eft foutenu fur un efpece de femelle qui pofe commun�ment en travers fur les fou* ves , ou bien fur pluiieurs folives , ou bien 9 enfin , fur une folive que l'on tient expr�s plus forie QUG les autres. ; Des Combles brif�s*
./■ La proportion �es combles brif�s , o� � la Man�*
farde 5 fe d�termine auffi par un demi-cercle , dont �e diam�tre eft la largeur hors �uvre d'un b�timent\ mais la hauteur de leur rampant s'op�re de deux mani�res. La premiere, coniifte, fig. XXVII , Planche
CXVIII, apr�s avoir trac� le demi-cercle a e b , & �lev� fur fon centre c , une perpendiculaire c e9 qui le coupe en ι parties �gales e a, e b, � di* vifer chacun des quarts du cercle en deux , �galement aux point d & c ; & alors en tirant la ligne d <*-, on trouvera la hauteur du briiis -y & en tirant les lignes adjk c b , on d�terminera fa pente ; enfuite pour avoir le rampant du fau* comble, ou de la partie fup�rieure , il n'y a qu'� tirer les lignes d e & e c. |
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ΐ> ' A R "C H �TECTUR Ef; . 273
La f�conde , f�g. XXVIII , confille , apr�s
avoir trac� le demi-cercl� a e b9 & �lev� fur. fon centre c , une perpendiculaire ' c e, qui le partage en deux parties �gales , � divifer au contraire la demi-circonf�rence a e b , en cinq parties �gales, ■�d9 df,fg, g k & h b ; pub en'tirant � la hauteur de la premiere & cinqui�me diviiion, la ligne parallele dh, elle marquera la hauteur du briiis, & fa pente a d, h b ; & en tirant enfuite les lignes d c , & c k , vers le milieu e', de la demi- circonf�rence , on aura le rampant du faux comble. Ces combles font plus avantageux que ceux �
deux �gouts, en ce qu'ils occafionnent moins de poufT�e contre les murs de face , & procurent des logemer��s beaucoup plus commodes \ on ne peut reprocher � leur forme, outre la trop grande roi- deur de fa partie inf�rieure -, & l'appiatiliement confid�rable du faux comble dont nous avons d�j� parl� , que de paro�tre lourde ou �craf�e en ex�cution , & de procurer peu de gr�ce au couronnement d'un b�timent ;. auf�i penfons-nous qu'il feroit � propos de ne l'employer qu'� cou- vrir des b�timents fuba�ternes , ou des d�pendan- ces d'une maifon un peu con�d�rable , ainfi qu'on l'a obferv� aux �curies du Ch�teau de Verfai�les, o� ce genre de couverture femble ajouter au cara&ere de l'ordonnance des fa�ades de ce b�timent, l'un des chef-d'�uvre d'Hardouin- Manfard. * Les combles brif�s s fig. XXIX , s'ex�c.ufent
auffi par fermes , efpac�es l!une de l'autre depuis 9 juiqu'� 12 pieds. Ils font �-peti-pr�s compof�s des m�mes pi�ces de bois que ceux � deux �gouts , � la referve qu'on n'admer dans Tome FI. S |
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iPPWflP
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leur mnk inChicm ψ» te *»*** & &rc*
*f I, qni t'afibBbloii pir k bei «kn* k Urans « » & paf k haut dan* Femfait « f qui fetitkm k tienne �t brin* d, Pcwt d�terminer k gro�cw te bo» de «i
�>cte* 'de comble t fupfiofo«*, comme ci devint _* r' f k dedant eww de* trots tfun b�i�ment oit
tapi d'�riger un pateil ouvrage fok 1$ pied*: Toici a-peu-pte* queue� pourrotcni �tre kut* **� tneu&oe*. . U mam - «un 14 * fitf » I f»**«* de gros »
«pn c*i quil porte pkneher dir«raement » & »d ne .pofte pu plancher » on bien i foo y met te 'lambourde*, U iit�Vn de loi donner i* pouce* de gros : ©u »et in bout de ce* msm » comme ci-oevaot � te plate ~ battte de ter avec une ancre » pour contenir r�canenient te mur* dit Itatti d'un bt�ment. Le» N�bes de force * ,�, an- tout 7 et 8 ponces ; rentrai « » fermant i jport« k pkneher bent de� �tage� e» gekte� * g & 9 ponce*; k» panne* oe brin* *f » fc 4� derer* # » 7 � S potice* i k* eftetkr* #, *� qui foukae« k eorrftde rentrait » f at 7 pouces � ic ρουν* /afkmbl� &m rentrait * 6 ponce* 4t me I k* itW�ffter� e, f » affcmlt�s etat« part dUn* rentrait, et de �eture dam k poin�on, 6 m 7 ponce» 1 k finie A, «pi eft eimfal� datte |i poin�on, 5 «\ 7 ponce* ; le» «olive* t, a�etn- bke* «km few ia* pot» former te plancher ha«t de r�tageen maniarde, f le7 pettcaejjee cet*- ire��e* a, A, f * 7 po««« » » pktt^fotme/ � 4 Ik 11 ponce»; k* «fetmon* * & e* | * 4 ponce* ;*b font atTcmW�* park Im* »� pa* dan� Ie* piife-fomie* » � I »re. * chevill� par k haut futtetpiaeeide brin* » deteer�, & f«*»
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ta» l taSn let coyaux » auranf * A J ponces d�
pmt � on en met� Lorfaae te* coebki I te maitfitrde font crom« � fextiimis� eftw b�timent » comme dans te %
XXX * e« tak Mite tmufmm co coneijpcmdafictt «liai te plancher il« ΓΑαφ fupcrieur poor «on- leuk ■ let iermt* Ar demi-iefmes f » r § s , # » :A» pcn-pr�* tembtebk � celles des combles � ta
Franconc ; car ιΐ n> » que te brtfa qui prodwk qnelqtie datfcfcacc dbo» te plan » Ae le pconl de te croupe. On l�if if ordinaire en boa «Je bon » tant dans
tes com�stet belles, que dus «eu» � deux �gouis, le* tirant, les cnttmtts » tes arfeal�* riet s » tes jambes deiofcettefcirctkrs»ks arrct»erstAt tes panne* «o-iktt de 9 pieds , Ai root te re�t lopere com- mufKmcn� eo boa «te Cciage» ■ Oo ectetfe tes logements que foo pratique
dans ces combles par des ctoii�e* appett�es � la mansarde ♦ fit. XXXII tefqueltes font compof�es d^McJttpeam bomb� » orn� de quelques mouiiucs f de deux poteaux » dsta appui » A* de j»te4ets* De m�me que foo �ob�vu% les combles � deux
�goots» brique tes corps-de-�og�s font double, pour diminuer la trop grande hauteur qui teuf taadtotf, »ili cmbf»ffotesif toute la largeur cTu» b�tnnent » on a tawepr�s feebbltoieot de ftib- ditife les combles � te manfiitd« , pou? dW* nnee tettr oxuteur At pefammr. Ce proc�d� e�t peu eomitt � Ai comme «tous po�Ntoos A» c* fujet mi M�moire manttictif du citebre Bnilet, qui en d�veloppe tous les «taritap�* Af te m* cilst� de l'ex�cution * oom cfoyoas devo�r te «apporte* , va tveSM dont � peu* et» �m loejciib«* t |
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' jt6 � o ν m �
N<wv*M� mjmtfi ds htm Ira CemMu h i/o
p&mr iotrvrw iu Lorpt-dt-Logt* du j�bu gmods dmsMe ftt'�/i p*ifft JmH , jm% im firn aiv�i fm* �m� du Cofps-de-Logu t J�mpiiSf Pt CjCijTw
L*0� § tfbtnrtM �vit� de fttte de* cotpe-dc-
�ogi* eatnorduiairetnciif double , pwr h taibu qui! 'firudrok que les combles qui doivent In
couvrit , i la auflief* ordinaire » hitTcnt c*ceiTivc* ment haut» � mai» comme Ie« corp de-�ofb double peuvent �tre d'un $rand triage pour le* commo- ditc* , & pour le* agr�ments ψ ds peuvent 4m* ©et » vote» une m�thode do« on »*ett «vile put te» couvrir «vec toute la iobttit� dt ta furet� rtecenaif c» par rapport � l'�coulement en eau«, o? cela avec beaucoup moins de depend que par le» proc�d�s ordinaires. LVm fuppote que le corps-de-logi» qo*oo doit
couvrir a« toi 11 toile» de large ou d*�paj<�et�f bot * dsuvre» qui est un des plu� grand« double qu'on putfe ta» » que le comble �oif poi� fur le demier plancher ati-detfu» de l'entablement « or que les logement» en g�tera» qu'on y peut ' iure aient S pte�s loua rentra 11. #our «tvtfer k comble en quertion, il n'y a
qui partager k largeur eu corps-de-logti A S « en deui partie« �gales au point � ♦ oit fou �l�vera une uerpertdtculairc C Κ : on prendra enluiu- | p�eoide chaque cot� 'de cette ligne, comme 1 f* pour lauer un vuide de ι ο pet» de »r« entre lei riet» comble*. 'Ce vuide fervira � �cwurer k$ logement* en "g�tera«, que l'on pratiquera �»n$ cet comble» f & � �couter leur» tam » «a laifta* |
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Ο* Λ« CHlTICTVftE. S??,
h� tb�mu �m* k tt�esf qui ks tmMm auK
tic»* oma» αϊ cotps-de-kf*» » ou Wc« ott Γββ voudrai les fjure totnfaer« On fermera kt deus combks » en donnant i
ρ ieds ito delus 4» ttrtm � Β t o« «fa* deflu� du tkftw pkadier » julqucs ftnti ^le* entrait» G H, ou feu* ki ρ««*» de lwi&* * Ρ«*» �onferak rampant dn «notantes � f ordinaire, linfi «pul eft marqu� iiir- k profil %* XXXIII� Comme kt totem do $akta* auront leur jour dans Γομ- verture pratMjMCc entre k§ comWes » o» feta «t feat de ce» eroiiees μ« appui de ) pieds ik haut» cofiifc kquel on m�rita de petits chewm» D e» petite » de�m�s I potter k couverture «n recevra ks �*«m de* den» co»t»k* » & Ie� dW» fera ver» k chenau C ♦ d'o� dies s^ottktotit [par le» �mm bout» da b�timent » � Tmk de $oi-
tktes 0« de im/im* de «kfeeute � fotdmetit* L'oit ne douce point qu'on ne foie des oufe» ttom tur ce nouvel afrangement s le�. ouvrier* tgnorans qui m changent pt« �l�ment kut COf» 1: fume t ne manqueront pas de dite que cette ott* Ivettwe entre k� de«« eombk* letm un plat �
neip 1 car cfkft rcsptrs�lortdont il» <e ierveel pour fane peur � ceus ψά hm bt�r,it pour kur pet* ftt*der quittai» toujours beaucoup �kver �ea com- bles t makcomme ce neft ps tfauJounThui «pon Un �couter ks eau* dans des chenaux» Ion trou� ver« quelles ���e*uIerom plus sifenem^pir k moyen que je propofe , que par kf tpu*^0 f1 ct�iaiiaqiieroAttWtauderfkrtdes t�f�ftiadesc« fer �c* cmabkfi*e*is.parce que k CM»«* m ^fW«
fera bien ptus�cik � nettoyer » jk�hut&�m m netees que par les gouf Jeres eedustires » ayant «ks tmkm tout d� km$ par ou il e� wfe d*aikf � |
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'S
*7t Conus
Puur donner tome I autorit� � cet arrangement»
il faut favmt cTatNctir* qm*m Γι mis eu «ovro
en plttficitrs endroits, m Β ι ft bien τέιιβ , qo*�o m s'en cil jpmats ntajtnt* La prtmkrv cs-
p�rio�c« en a �t� fuite I Iffv » pie* Pnm » � ta eiaifoo qui appartient � M. le Prince 4e Coury ; �e fou e« a fat encore ptufteors autre* �preuves > qu� om eu tout k facce* qu'on en pouvoit at- tendre. Apr�s avilir r�pondu sus obfca�on» qu'on
poutroii »ira fur ce proc�de » t� ne fera pas^tnn- ttte de parler 4e* avantages qu*on en petit tirer. Pfomtetcjnciit-t Ton petit voir par te pVo�l poo- Au� �HB, que η ion finslont ce comble par tes fc^ea ordbastes » t� ter oit �lev� «ne fou pi« liai* que cetoi qu'on ptopofe ♦ ce qui cau&wii,non- J�ulentcnt une hauteur c\<ti\i\c qui accabterott pour Atnfi dire te b�timent, mais encore attg- »cnteioit la d�pense, ptefqoe du double» Secon- dement * ou te proctueroii parti des logements en gAiera* » fort commu�e* « fais �tre oblige de ton cie* lucarnes en. dchot* » qui ne doivent �tre u » te« que pont ois l*at�es«cour», �tant ttcs-d�fagr�abk � voira d«ldilt�csde conJcquesice.Tt>osvncmcftt» on pouirott * par ce moyen, d�rober h 'Vue d'une bonne pat tic des chemin�e* » qui font toujours m mauvais efet bots des comble*. Quatri�me- ose«'» rien ne teroit pbts m�� que d4�t*rtr*dre I© feu tu veno« � urenere � ces chemin�es f par h commodit� quon autoit de monter ht ces combles * par m ouvertures des logements en gatcta« Cinqui�mement y les Couvreurs auroienc plut de facilit� pour r�tablir cet combles ♦ ψίΰΒ n'ont coutume uen avoir aux combles ordinaires. Sbd�nemcn t enfin , on pottttolt recueillir le* |
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o*A ncntr�� ctpr i. 379
tem ptariaJes Je eet forte* Je combles » pour
l'en mm au befoin avec mon» 4e JiJfictth�< ^i*e ceUcs �les autres combles.
ExpUcmon des P�uk��s ma rtpm�ftimis
U cmjlndhm d�$- Combien
Lu Planchet CXVI & CX Vlf t fottt les aetatffr
Je raftcmbtage Je charpente d'un comble � Jeux. �gostfs* La fig. XXI t eft la miniere Je Jcterm�oee
Si' pente if»« comble ; e I, largeur hect-anivf* J'iw btbmcf»! ; * J & J $> > c�te* «ftm tnangle �cjuUatcral. mii forment le rampai» Ju comble � t � , hauteur Ju comble. La %. XXII » eft k profil J'use ferme Je
charpente«
A , poutre cm entrait feront � potter ia,
ferne« Β , Β » arbal�triers afembt�s fur le bout Je
feutrait per te bas , & par h haut. Jan* ie poin�on* � , entrait retroul�� » affemble Jans les arba-
l�trier� t & feront i porter JOnfaiire tes fcitvc» «lu plancher haut Je I �tage en galetas« tfuanJ ois. fait Jes lojsemenr» Jans les eomhte D » poin�on a Aemble fur f entrait icixodft, &
ferrant � porter h laite, E » extf tmkc Ju fa ite a Sembl� Jans le poin�on +
Jont Pouce eft Je 1er enfemble par'le haut te fermes f de Je fourentr le haut Jes chevrons* F. extr�mit� Ju fattMaiieai�cmbi� Jan* rentrait
ittrouft� » de. fervant aitlfi � entretenir fcs fermes # ftmn� on ne mai pas Je plancher � cette hau- teur * '■' Λ ..,'.■ . 'ΐί: �: a* S
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C# » G » auflieft fcrru» I Jbntfer feetwit re*
Il » H, camrv-<ifhe« afeuM�c* dut» fc pt»b$©�
Je le* .»«Uit�tnen ί f Ι » �mm de fMM^MB» » <k»nt (m »e wii ici *f»e
le prou ; elle ρααοΜ for k* «rleflttteff font
aJlenifcUee t ir y fa« »rei cet pr des uffcaujc Ie ik» cfiiftfipfwfa.
Κ » plue«&fmct %fi» A� ft »AI peetam i plomb Ai dehors de* mmn » $s recevaet dam de* §*w� h
p*rd det chcvr�ftff* L �r SI » finp 4e dbevroa��
H, e*mui* qui »"btii Iki* ψΜ qmmi m ne »ff
ptt de cm Lm �.\ X XrV, eil Je ptotfl Ai m�M comble ,
fm» λμ i� kmptimt $ lequrf «e:* 4 Luit * uit U dtfi-
ft,#t ifes tiffttemet fc?m#» par »V n*>\ en cici pjiuie« dtt 6l#tt Λι foti**4�iig*mi dun plkm'lm-^mm�m co4dbMR;fioiai�V0M»mttMiXttonN;»»»)fff<» V ι*:*� fff tettrcf fiwiiii�ki an* grande* de Ia rt^nre
pr«v ederuc 9 pour Mm V�fr km r��atkni «Uut et few* e y poutre mi emnif ; � �l$ mhd&mm $ * »
CfMRniir i^souff� » ^<# f ροίικοβ ; # » feite * � » feus »�lire oa folivct du plancher 4e i�sage e« fi- let�t ί ft f t «ifleiict s . * » cour* ck patte*» ; 4 y plate* �>rme; /f 4» f cheVrofts» O t lier»» fiervant a iuubger la port�e dn
Ai«. ' Pf fbffan port�es fttr dm laah�tirdes k long
�mmtmm* , Qf �m**$�rm�� ewttpe avec m. S1 �emt*�Mr*it de cfou�e.
tt %» XXllf « ei k ddpo&ion de deux cou«
de plate-Arme * & Λ, «mand *>ο f,m potier ami» |
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d'Archjtict�il itt
te kuit de* QiRiiti ; aten ou entretient ce� dcu*
ptatc*Jbt«)e* par des, bkcheu « » qui hm �» petites pi�ce* de bob eutat��e* par-delSous au* <u ott de* plateforme�� ta �p XXV f crt te plan dy bat de �a due�
DCnM d'un comble a deux cgutt� , qui iait croupe I l'on C�tKtTiUc. pour taire voir raffenblagc de ίοη cairaycu» dans ftpaUTcur du plancher, A , entrait ou tirant avec deux lambourdes
Β» Β , portai« une rrev�e ne planener C, D » plwc~formc* avec de� pat pour le* ciie-
vtOMt ci» font atfemblce* bout a bout λ queoc. �. demi entra« de croupe artamM� dans ren-
trait A de croup« par tut bout » $i poft� par Tautre iiif te mur pignon* f * Ψ * geuflets aiembt�t ��m k demi entrait
de croupe * 4k Ff&mfc de ctoupe. G « autre gouftet auemol� dans ks plate-
formes. H, coyen fermant de tirant aus dem�»fermes
tfaifitier ; .us font aifcmbt�* dan� ks foules� F ψ & re�oivent iaflenblage �m. fol�veaui detu- panons I. La, %. XXVI t etl k plan de Sa charpente
du comble precedent , vu par-deun* ; m , laite af�cmule ��m les poin�ons », & portant k 'baut de* cnevrons j < t pannes; ^tarr�tkrs portant le� chevrons dempanons « |/t arbal�trier de k demi- iermede croupe» La Pt CXVIII » fCfw�tinft raftVmbkge d'un
combk tr�fe* ta %� XXVU * exprime une maniere de d�*
terminer ic ramjunt du combk. *♦ *» largeur norSHPtuvre du b�timent que fort
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if* C ο ν ι t
praal poer dtantetre «Tem demi*e*rcle ; 11, teo*
teer �n comble ; �t% hauteur «ia bnft* ; a> <f & �$9 rampant du bft&t ; *^ *» & * * » rampant du taux
camhkr. La %, XX VI f| t ert tme uure wakere de d�»
ftramer k rampant �'m tmabk bM ; a � » -tarymr hooHsuinv d*tio b�ttment t que ion prend encore pour diam�tre d*u« demt-ccrcic » �cqwcl demi-ccrek �tant dmt'� en cinq partie* �gales ,. est tirant �em ligne* #a*lk # * » d�puta tes eatr�- mat�s du dtanesra , juiqu a ta premi�re divtfoti de part et d'attir� » ^o aura la pente du bru» . & en tirant, loi tipte* 4 « & * A 9 οα aura toi deux c�f�a dit rampant eu faux comble* ta ifig. XXIX » clt r�i�vatwn d'une ferme don
coabfe bru, *» mai ait poutre ; I» 11 jambe* de force ;
a i entrai! portant plancher \ i , panne* tic brilis ; i y autelten ; / , poincoti j g » arbal�trier* ; A ft 'Ut i ί f panne de dever* ; * » lie»! » / » plate- '�wtm ι a» Ir « -, cbevron* i *» » eovaut *» ρ » prooi d'une crotfcc mmiwk, rept�ferttee vue de iaec » **g<* HaXL ta %. XXX f cd le profil ifyn comble brif�»
o� nofti avom mis aux m�mes objets » kt m�mes lettres qw*� la % pr�c�dente. f f f,*, rt ptoUl de la demi-ferme de croupe ;
» tJEoSnet du plancher bas ; a* , liens ierfirtt � for� lifter la non�e dn Jak* 5 y f profil dti planche bat« de r�tajt en mart�troe* ia PI* CXIX , ftpfefem« «ne «otrwlk mi-
tliefe de IttWittler tes comble* ta dei tur ta largeur dun b�timent double* ta% ΧΧΧΠ, eft le*lan dttdk coii�le» 4 I«
%. XXX UI m «Λ 1c profil |
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bfA�� CU IT! CT*!«!. *8f
A t Κ » Β» Hauteur d*u«i comnle� le eiaaferde
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Ε , F, vttkk de f ©pieds entre le dem
C » cK&cau ayant foe �eottkment en D f petit tok en petite vers k chencay*
G & H � hanteur des �tages en galetas * q»
fero�ent �claires non en denot* ψ batem » mm
eu cot� «tu %*nide p« «k* crott�es I�
ΕχίΜφΛ ie �tffkmi-t Ccmil��.
Ames des d�tails «k comble* 4 ftitafe �m M-
t�men» ordinales » nous a«*«* proposer divers
exemples de comble compote wie beaucoup AndttAtie » ft capables de few de nodelei dam desoccanons Importantes. La PLAKCtlt CXX » itpf�feaie te d�tail de I*
charpente au comble � «te««^ �gottts » qui couvre le Nef de �l#k de Saint-Roch � P�tis. la %. XXXIV » eft k vue «Time des fermes
qui (mm �cart�e�, rime de Tautte , de 18 f�eds de �iBcn ea fl�te. «Ι-
Α » vourede ΙΈ|βι« t e*ec une cha�ne die fer** ferrant � contenir ftartement des muts | #j* �
MiTcm* de pierreappuy�*for k voute» fttvaoc
� foutenir cette cham« dans ta longueur.
»f entrait «k 40 pieds de longueur, ft de tf pouce* «k gros. . ,
C, poin�on ck il ft 13 pinces, mu fondent
rentrait par k otite » i*e* tt» etrter boutonne.
BtDf arbal�triers de tt ponces efegrte. Ε � f�cond entait ayant β ponces «k pot. Fft G, �«e ft i#»t-&��de i ponce� de gros. M, panne� ayant 11 pouces de gros* 111 f deux conrs de plate-�otme de � mm ponces f entretenus par ' des fck�bets�
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».
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C o ti ii »
1* M » fiet» if eoMreficaa» t ayant c�taettn 6
A 7 pou�i de gim, H » f aotbecre» de 6 pouce* de gnML Of mrteliei* de ίο fKwice* de gro*.
Ιλ % XXXV, eil tin pm�l iuiv«m k Ion- pwtw a» comble f «pwt ^ p�,,,^ j^,,^ ^ mmm correspondantes an* m-m�rn , �*m h
%tre pr�c�denif. Ρ » �mw poumon de � I 7 pouce* de gros.
�?t crut* de Saint-Andr� de �if ponces*
ι*4 �MJfce* f-ΧΉ � rpPf***M,P deiwcomblei.
m ng. XXXVI, dl �ne ferme d« comble,de
Tmeimm� BeJUMgue de $«or Pierre de Root »
eoftirttite Cou« Confiants*, & doni le P, Booen� no*» ι coofervc le �d6m dim y defcripcion de ce Teuiple*
Sa cttarpente eu tre*-re^rt|tMbk pif (m ex*
tr�me l�g�ret�; elfe cft eompof�e de pbin-fcrae� »oi�Bei ♦ & pofees de chtmp. A. 9 wmt m csuratt compof� de quatr� mor*
�»«* afR»b!e§ d�ni 1 den% en embtevemcnc je» le iw�en f & Ife avec det eabrafiifet de fer, B»ltart*»�er«er* ou� f font U�s par le bat �
jmraif par �» bande» de fer , & dont fafea- H» d« bant eu Jbntf�� par une double cutter. re» /» Ί
C, f�cond et«m« font dan morceau dam fa
"Κ"**» � efl aJfcmbl� dans te poin�on & le* «affnen, par de» cbevi�es defe* »a. * * ν**0*?* fa****** oau* te hatti par les- erba- rm« t &f foulageant feutrait C f par te milieu, � Faide d'une broche de 1er. On να« fur la pnebe cie la «pire » tra d�tail
pttiCM�ier de cet afle»Wage* *f entrait ^ *, etn- |
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D'A K'CftlTffCTVftt. »§§
-'bmmwmm «k§ �mx pi�ces de bots ι f ♦ embra�»
iure* de Ar $ J, boulon ou ferocite qui traverf»� k bout d« poin�on » Si �ootieot fcnir*if « par- de�buf �aifernblage, E » chevron* po�es en m vert fur ks arbel�»
trier» t kiquck portokot des pianebet qui rc« ctvoteer tt cou vemite. L� %, XXXVtlg eft une ferme de k Nef de
rEglite deSa�ttt-Atidfe d#/fti ^*t� a Home. Ct comble n*a de hauteur que k quart de la
largeur ; cell U proportio« que ion donne k plut Couvent au rampant de* combles en Itaik* Cette terme η α ι ;cn de t\\'t#mmaodabk « que
fbo catreme itmpikite. A , enim�t de 45 ok�f de long f $r compo�
de -deux pkecs de mm afttmbl�tf � trait de Jupiter » & tbiriti�es par deus etiket ou emfeial^ iure* ik kr botikrtn�ef » ie «k plut fautenwea mm k milieu par k poin�on U , � fride d iiti �trier. � t C � arbtletrkri ai�embt�s aux bouts de ren-
trait avec des embraflures de fer* 09 d�tail I pan «k I affemblage � «ra« de Ju-
piter des deux parties de rentrait A. 9 vu par« �e�w 1 * f ekf ; * » etfkr* 'boulonn�»« La t*uuiQtft QQU!� ofte encore k def�ft de
deux eotttbki dk charpente que nou» avons d�fini en Italie* 'La %. XX XVIM f eft une lerne du grand
Th��tre Saint-Char te» � Naples» φ» eil de Vex�» cution k plut hat die, A1 ent ra ι* de plui de i 00 pkdi de- long » coflh
jpof� de trot* pi�ce* 4e boti de ti pouce» de groi | auembire» � mil de Jupiter« & par embreo» vueicnt au bout Tune et lautre » � «k plut » li�e» |
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� leur wmm&m par qiiHrt emlfiiitres de for �
une femeie
Bt dt ta pouce* de gr»§ « & dertetro« t$ f�� de lewig * qui port« ' fur kt muri «lu corridor edorlcaui toge** Β» S, 4il*�WtfK�i doolde dae» une partie de
kiif ton�ueur ♦ demi I «flcmbiagc e� JefUfk par le ?***» i Ut�c �e tmm �mm dr ter. Ci fKMO�on avec deux cofttfclklie*.
entrait* E » Huis pamf a* qui f*o«Jagc �a port�« de Γα*�
mk �* Ψ , G t cjMr�ehes.
M , jambene*.
11 <bt*nm «�f ai mnrcn far les a?belariert�
IL « dl im d�tail particulier <k raJTcmbUge de*
tri�e*» de. buts de rentrait A i «t, eaearsfTuna de jet ι ��t faoutom ; * f eirier attaeltc au bout du Hue pomec» ; i d9 auf ret enttira�urcs de 1er qui Bcni k pied des erbal�tr�cn, avec le bout du tum dt ' de la femelle. �La 1%. XXXIX f cft tme ferme du grand
Th�if te de Pat tac » dont k lar getir cil autfi cenu- d�t abJc que la pr�c�dente. La tmufcur d� ce comble cil �-peu-pr�a k tSer*
de k largeur du Mfimenf. Λ ι entrai! cpmpof� de erois parties affembi�e*
pat embreVemeni » �r Jbtit�ces� I kuf r�unis per une lambourde Β * li�e α vee cinq Heut de fer * fi« boulon* , Se detix cle� en mm tfaverfee* chacune per un de§ boutons* » Btl, eftttttfrler» li�* avec quatre cmbraiTiire*
de fer par k pied. C * poin�on »rm� d'une �qtterre de ter f qu|
ftmiite ftttcmfetoge dm baut de» ai bat�t*mu |
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t^AiCiifTic-rnn�; a g7
Ό St E # άα* potnconi fowtcrunt par k bui
4 �HfJrBW A* ' ■ "
Ff G9 Ht «mkt (Nutkuikri (�ntum � Ger te�
Jatte potirons., 0 ; celui t dt Joutcau par k
poin�on C » i l'jthk d'un �tr�er« f,1,1, d�ckirp».
IC , ton rrerichcft«
L » enevroot recevant de� pknclief joioftvef t
«foi portent k couve«««* M » c� k d�tail de I «danfabge de� pitee de
�ob qwt compokm k grand ciurati ; * * cm�ic�w- ■�cm. ι # » kmbourde ; « « embrafliu«» ; J% bouko; «, ckf* ; � t et rien boulonn� dent k» un« pok« cou* , & loukgcant k portee de I «trait A* La Pt *KOif CXXU1 » ofte toi» les d�tail
de k charpente du Petite dit VaJ-de-Cric«. ta %ure Xi * eil k moiti� dit plan de ce*«*
charpente att-ddTu» de l'animie , I la hauteur A B» �g« XLvIU» e » « Jeu.*�, court de pkte- forme emrviemu par
de* blocket* �| #t c entrait* m*� trarafent lot« le d�aeieftre du Ptee i -ί t kwx entrait.* ψά �tfkm« hknt dans k* pr�c�dent* ; t fwnlet� ; fpmag&m* La %. XU cfi k moine du plan pris I k
hauteur � D, %nre XLVtili ; # enrayer« § A, efpeee de plancher, dont on voir k po� «nt1 ig* XUX� # pot�ora ou poteaux. La �mm XL11 eft k motte 4t* pkn � k hau-
teur Er, ig* XLV��f�on y voit k confinuitwm de fernsycuir* dirtf�e vert k$ pttiers montant # mit fot�enneor k lanterne : it y t mM � mm «auteur un pkftelter m f dont k profil crt repr�» knie en A« hg. λ Li X» La .�gure XL lil, e ft m� moiti� �t pkn pril
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Ceoii
i ta hauteur G M t %, XLVill ; elk revente m
faux plancher krmm de r�union aui poteaux montan� qm portent ta lanterne,
La ifurc XLIV, eu une moiti� �» plan de
Sa Umcmc, pm m nivexu de U bal« ftraile IU hauteur IK, %, XLVIM i, elfe repr�sente u« plan- cher formant u» �pi en enrayent« tff�mbl�e dans |
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L� %. XLV en itfi plan pris � ta hantent
L M %. XLVUJ, & etprme k plancher haut da la tamafoe� lae» figures XtVI et XLVtt, font dem platt� »
.�iMipfis a la hauteur Ν Ο Se feutre I k hauteur f*Q de la lanterne» % XLVitl* La %.* XiVIfi » en un po� de toute h char*
pente du Doute , lequel tast voir k rapport �c ta iuiion des dtierent plans ci-detTu«. « Vo�te de Il Coupole ; # att^ue ; e entrait» formant enra- fmmi��tmm etttrawit pocemrx;/conmiktttstit� d�charge» i a courbe» formant te d�hor» �» Berne �r fur tefi|ue$e» font pof�e* les table» de plomb, La %. XUX en un profit de cette charpente
prii entre te» ferme» de � enra y eure, au milieu de* oeil» de boeuf: i & 4 font de petit» plancher» ; iSt* oeil» de twmtf. En �fodkof le* rapport» de ce» diff�rentes figurer »
ii en toi comparant, on nun aif�ment «ne id�e comptette de c�ne admirable Charpente v qui *ft bien d�^Mf de fervir de modele� |
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Φ
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CHAPITRE
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d'� KC«tr*cr u« t. 2%
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CHAPITRE Vilt
Dms Pd m s dm Mors mt ��$ Ctotso^s,
Pt* CXX�K \Jh employ� commun�ment des pans «le fcoU
pour ks fj��fticf de» rnaMoft» lut le» cou« * pour de petites aiks de peu de conutyncsiee # & pour les divcric* depeod*ficcs cfttu Editas�» p*m debo�», %. L» te ion* de bob de&�nge
It font compole* de potea» deno^gniir� ©a de poteaux cormier» A # ici if «et» embcvmmt detdt� Baute toute 11 hantent� du j»n de bots»� <fcp»*t te. tfci�us du peemier planchet «mi II eil r�enibfe fufipT� k coenicae qui te co�tonoe ; eiilkke de poteaux nlM�ftoa� Β pour la baye de» «oiiecs * de po- teaux Ci 'de dcilutjs-» t>, Je tM�imtio L, ee tootteienei G ; de poteJet» H » d'entre loifc * ! »de iablietes, Κ, Κ, λ U hauteur de eliaque �tage» Se dont k* tstrifiiif�� lot« eflemblccs «Lin» le» |m>~ tcati* cormier» ; on met toujours deux cour� de kbberes pour choque �t�fe * dont Int�rieure fcff � i�lteruMage dit pan �e bob , & «neutre, � porter le bout dct.foUvc* du plancher* θα 'ikte 'te* na�t» de 'bob du cote des court i
rea*de cbaotBe fin* dei efpeccs de �oeJf ou de mur f parptni d'environ J pied» �le hauteur» ou fou pofe une fahhete fkm laquelle on ai�embie let poteaux eoimkri» le» htttflencs <k» portes & de* cro�ccs 9 kf d�chargea, β«* "Mail »quand on obtknt I« wer» «�J�on $m �kvef fur les rues, malgr� ks �roon* <.?nM# #'/� ' Τ |
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&9� Cours
nances qui ont �t� rendues fur ce fujet i il ei|
d'ufage de les �lever au premier �tage ordinaire- ment fur un poitrail Ν, pof� fur de bonnes jambes ��rieres Ο en pierres de taille. On met alors fur ce poitrail ,pour ne point l'alt�rer, une fabliere qui re�oit i'a�emblage des diff�rentes pi�ces du pan de bois. On doit proportionner la grof�eur des diff�rentes
pi�ces qui compofent un pan de bois � l'�tendue & � l'�l�vation de la fa�ade, ainii qu'� la multipli- cit� des vuides qui s'y trouvent. Commun�ment on donne aux poteaux cormiers 9 & 10 pouces de gros, aux d�charges & aux poteaux d'huifferie 6 & 8 pouces, aux fablieresy � 8 pouces, aux po- telets & tourniffes 6 & 7 pouces. Toutes ces pi�ces de bois s'efpacent environ � 10 pouces l'une de l'autre, & s'affemblent � tenons & mortoifes, � l'ex- ception des fablieres qui fe joignent � leur � bout � mi-bois & � queue d'hyronde. �nd�penclemment des ai�emblages, on fortifie
les liaifons des principales pi�ces d'un pan de bois, fur-tout quand elles ont une grande hauteur par des armatures de fer, \ des harpons , des �triers, des �querres, des plate-bandes & des boulons, tellement que toutes fes diverfes parties foient d'une inh�rence parfaite, & ne puiffent agir que toutes enfemble. On eil mairre de �aifier les pans de bois
apparents, & en les peignant � l'huile en-d�hors, ils fe confervent en cet �tat fort lorig-tems ; mais dans les lieux o� 4e pl�tre eil commun, apr�s les. avoir hourd� plein , on les latte de part & d'autre � claire voie , & on les recouvre d'un enduit, ce qui leur donne un plus beau coup d'�il. > Quand on met un poitrail Ν fur le vuide d'u�®
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�>* � ft t �� I t E C Τ � il t* i^li
Politique pour lui faire porter un niur, foit en pier-
re , foit en moilon j dans toute la hauteur d'uri b�timent au deffus de fon rez-de-ehauff�e , il con- vient de proportionner la grofleur � la charge qu'ils fera d'obligation de fo�tenhv Il faut qu'il foit de bois de bonne qualit� , bien fain , �viter de lui donner trop de longueur , & obf�rver de l'�ta- blir fur la tablette des jambes �trieres fans calles fous fes port�es, en ayant foin fur-tout de le pofet un peu en talud par dehors , de crainte qu'en d�verfant, il ne f�t furplomber, par la fuite, le mut qu'il fo�tiendroit (i). Les cloifons de charpente, fig* LI, font
fort en ufage dans l'int�rieur des b�timents 8c d'une fort grande commodit� pour leur diitri* bution, attendu qu'elles m�nagent la place. Elles font de deux fortes ; l�s unes portent planchers^ & les autres ne fervent que de f�parati�n* - Les cloifons qui portent planchers , doivent ert
cons�quence monter de fond, & �tre pof�es � rez- de-chauff�e fur des murs parpins de pierre de taille d'environ iS pouces de hauteur fur 9 � 10 pouces d'�paiffeur. Elles font compof�es de d�charges A # de poteaux d'huifferie Β, de tournif�es C , de pote-* lets D , d'une fabliere Ε , pof�e dans le bas fur l� mur parpin, d'une autre fabliere F dans le haut, qui |
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( Ο II y eh � qui p�nfent qu'on augmente la fofce d'uri�
poutre ou d'un poitfail eft t� divif�nt en deux fuiVant fa lon- gueur , & qu'au Heu � par exemple, d�mettre un poitrail de 18 pouces de gros il vaut mieux mettre, � c�t� l'une de l'autre deux pi�ces de bois de champ de 18 Si $ pouces de gros a li�es enfemble par des boulons OU des embiaflutes de fer : mais com- ment fe perfuader qu'une poutre fci�e en deux fuivant- fa lon- gueur acquie�ra par cette divifion plus de force, que iorfqu'elle' etoit enti�re , & que tous fes fibres �toient. bien unis : c'eu �vi* 4emmefit un fyft�me deft�cu� d© fondement.
1 *r a.
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f�tyl Co U RS
porte le jjout des folives G, & d'une troifi�m�
iabliere tt, portant Taffemblage de la cloifonde l'�tage fup�rieur. On proportionne la groffeur des bois des cloifons
� leur hauteur, & au fardeau quelles auront � por- ter: ii elles ont 12 � 14 pieds de haut, il fuffit de donner aux poteaux 5 & 6 pouces de gros : fi elles ont 14 � 18 pieds, on leur donne 6 & 7 pouces. Les fablieres Ε & H, qui re�oivent l'aflemblage des autres pi�ce de bois, ont commun�ment 6 pouces d'�paiffeur, & de largeur 2 pouces de plus que les poteaux , ii elles doivent �tre recouvertes des deux c�t�s , & un pouce de plus fi les bois doi- vent relier apparents. Si la fabliere fup�rieure F , doit foutenir la
port�e des folives de deux planchers contigus, il faut que les bouts de ces folives foient foutenus �galement fur toute la largeur de la cloifon , c'eft- �-dire , que les port�es foient pof�es � c�t� les unes des autres : on donne en conf�quence � la fabliere 7 pouces d'�paiffeur , fur 10 pouces de largeur. Les cloifons qui,ne fervent que de f�paration
n'ont pas bef�in de monter de fond , δε d'avoir des bois aui�i forts que ci-devant. On les fait de tiers poteaux de 3 pouces, fur 5 pouces de gros ; & m�me , pour plus de l�g�ret�, au lieu de les hourder | comme l'on fait d'ordinaire les pr�c�- dentes, on les laiffe creufes, & l'on fe contente de les latter & enduire. Quand elles font d'une certaine hauteur , comme les poteaux feroient en danger de plier, on les affemble dans des Hernes , que l'on place vers le milieu pour dimi- nuer leur longueur. On fait les poteaux d'huifferie des bayes des
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d'Architecture. 293
portes, i�uvent � bois apparents , de fa�on �
former un efpece de chambranle avec un quart de rond , ou une doucine entre deux filets fur leur arr�te ; mais alors il convient de donner aux huifleries 2 pouces d'�paiffeur de plus qu'aux autres bois de la cloifon ii on doit la latter , afin qu'en l'enduifant de chaque c�t� , il refte une petite feuillure d'environ 1 pouce en dehors de cette huiflerie pour recevoir le lattis. On fait encore une pareille feuillure de chaque c�t� d'une cloifon aux arr�tes du defiiis des fablieres d'en- bas des cloifons , pour recevoir le lattis. Il eil d'ufage de lahTer entre les poteaux des
cloifons , environ 10 pouces d'intervalle , & au lieu de ruiner & tamponer leurs jou�es , comme autrefois , quand on les hourde , on les larde maintenant de rapointiflage pour retenir la ma- �onnerie* » ,',' Quoique Ton puiffe placer les cloifons de f�-
paration � volont� , il faut cependant prendre des pr�cautions dans la difpofition de la charpente d'un plancher , quand elles ne peuvent �tre mifes en travers f�r les folives , afin que chacune en porte fa part. Si les cloifons font oblig�es d'�tre pof�es fuivant la longueur des folives , il eft � propos de les faire les plus l�g�res poifibles , d'y placer des d�charges qui rejettent une partie de fon poids vers fes extr�mit�s lat�rales o� font les murs ; de pofer une folive plus forte que les autres fous la fabliere , & m�me d�faire pofer la cloifon, quand cela fe peut, fur trois folives, par le moyen de barres de fer qui unifient en- femble les deux folives les plus proches avec celle qui eft particuli�rement charg�e de la cloifon. il y en a qui, pour foulager la folive foufFrante 9 ' ■■'■'■■'V;;:.,:. ' .T'iij \ |
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SjW CO �RS
mettent encore des tirans dans r�paifleur �\in�
cloifon , qui l'embraiTent , & vont s'attacher fur les d�charges. On foutient quelquefois le bout d\ine poutre
fur une cloifon qui monte de fond , en mettant d'abord fous le bout de la poutre une forte d�- charge , dont le pied eft appuy� contre le mur Vers la port�e de la fabliere , & dans la cloifon de l'�tage fup�rieur une autre d�charge qui fou- tient un tirant de charpente , & un �trier qui embraffe le bout de la poutre en queftion. La fig. LI, donne une id�e de cet arrangement ; A , eit le bout de la poutre ; Β, fabliere qui la re�oit ; C, d�charge , dont le pied eft affembl� fur la fabliere inf�rieure , pr�s de fa port�e dans le mur de face ; D , autre d�charge dans la cloifoa Sup�rieure , dont le bas eft fortifi� par une em- braffure de fer , & le haut par un li^n F ; JE , lam- bourde aiTembl�e de part & d'autre fur la d�charge ; G, tiran avec un �trier: qui embtaife le bout de la poutre , & qui eil port� fur la lambourde E. On fait encore une autre forte de cloifon beau-
Coup plus l�gere que les derni�res , & que les �) Charpentiers ex�cutent �galement comme les M�nuiiiers ; lefqueiles font compof�es de plan- ches de bateau , d'un pouce d'�paif�eur, affem- Id�es � claire-voie, haut & bas , dans des cotir liiTes, & dans le milieu par des liernes , lorfqu'elles; ©nt une certaine hauteur ί on latte & enduit ces ��aifons, de forte qu'elles ont tout compris f, pouces d'�paiffeur. |
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'D'ARCHITECTURE.1 itf
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C H APITRE I X/
Des Escaliers y Pl./CXXV. |
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^ANS les Maifons de quelque conf�qiience *
on fait d'ordinaire les principaux efcaliers ea pierre, & ce p'eft gueres que dans les maifons bourgeoifes ou pour des d�gagements que l'on fait des efcaliers en charpente. -..- r Les Efcaliers les plus ufit�s en charpente font
de forme bblongue ouquarr�e, car on η en fart gueres � noyau : il eil rare auffi que l'on faf�e monter de fond les limons ou les poteaux qui les portent; mais d'ordinaire on affede d'�vider les li- mons , ou de lauTer un vu�de dans le milieu, pour procurer plus de gr�ce aux rampants. � Lorfqne l'on fait le principal efcalier d'une mai-
fon en charpente,. on le place fur un mur d'�chiiire,. fond� jufques fur le terrain folide , & ort l'�lev� �rez-de-chauff� e fur un focle de pierre>. qui a de hauteur commun�ment les deux pre- mi�res matches que l'on fait auffi en pierre. Sur ce focle on commence par pofer des, patins B, qui font des pi�ces de bois de 8 a 9 pouces de gros > & qui forment un efpece de volute vers la premiere marche':.on pofe de champ fur ces patins le limon A , auquel oa donne 4 & 10 pouces de gros , & dont on orne les arr�tes ap- parentes de moulures ;. comme ce limon 's'�l�ve-, en rampant, on- le fondent j'ufqu � une^cersune- hauteur pat des poteaux qui y font a�sm^les %. - r f Τ �v |
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ip6 Cours
, ainii que dans le patin : on fait dans le limon
du c�t� des marches des entailles d'un pouce, pour recevoir une de leur port�e, tandis que l'autre fe fcelie dans le mur. Les marches des efcaliers font plus ou moins longues , cela d�- pend de la place que l'on a , & de l'importance qu'on veut leur donner ; elles ont commun�ment 3 � 4 pieds , fur ι pied de largeur , & 6 pouces de hauteur ; & l'on obferve de faire un quart de rond avec un filet fur le devant de chaque mar- che, & de les d�iarder par-deifous , afin de les pouvoir �atter , & ravaler vers cet endroit. On met � chaque �tage des marches-paliers, ., fcell�es dans les murs , d'une groffeur propor-
tionn�e � la longueur, dont la fonction eft de porter prefque enti�rement les rampes des ef- caliers. Le difficile de leur ex�cution , eft de bien d�-
larder les courbes rampantes , & tournantes des limons, & de faire avec juftefTeTaiiemblage de fes diff�rentes parties , de maniere quedes fe ■'■» contre-butent de tous c�t�s , & fe 'foutiennent
en l'air, tant par le fecours des marches-paliers , ι que pair Taffemblage des limons , & des courbes
rampantes. On met d� diftance en diftance de grands boulons de fer qui traverfent le limon > ainfi que le de�Tous des marches, & qui vont fe fcelier dans les murs de la cage de l'efcalier : la t�te de ces boulons doit �tre encaftr�e dans le limon , & l'affleurer. r « Si les paliers font oblongs & de toute la lar-
geur de l'efcalier,, il n'eft b�foin que de marches- paliers pour porter & contre buter le limon en cet endroit. Leur plancher fe fait fans difficult� avec des foliveaux aiTembl�s , fok d'un bout |
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d'Architecture� �yf
dans la marche-palier , foit encore mieux dans
une lambourde adofl�e � la marche-palier, & de l'autre fcell� dans le mur ;mais s'ils fontquarr�s& s'ils n'occupent que la longueur des marches , on foutient ces paliers par une baffecule 9 c'eft-�- dire , que l'on fcell� une pi�ce de bois de 12 ou 13 pouces de large, fur 7 pouces d'�pais, laquelle eft plac�e diagonalement dans les deux murs, & Ton fait porter � mi-bois en croix fur celle-ci une autre pi�ce de bois fcell�e dans l'angle* par un. bout, & dont l'autre va butter contre la rampe , & s'y attacher avec des �croux pour la fou- tenir. L'ufage eft de latter, comme nous l'avons dit
dans la Ma�onnerie, � lattes prefque jointives le dei�bus des marches , de ma�onner lintervalle des marches avec pl�tre & pl�tras , d'enduire le lattis par-deifous le rampant de pl�tre,fin , δε de car- reler par-deiTus le reliant du giron des marches � fleur de la charpente : quant aux paliers , on les hourde plein , en clouant du rapointii�age entre lesfolives ; on les latte tant plein que vuide par- deffous pour les plafonner, & par-deffus on laiffe le bois des marches - paliers apparent , & Ton �tend une fauffe aire fur les foliveaux pour re- cevoir le carrelage. Outre les ouvrages dont nous avons parl� ,
les Charpentiers font encore les poteaux de bar- ri�re dans les grandes cours, ou au-devant des fa�ades des principaux H�tels, qui font accom- pagn�s de liffes , de fous-lifTes & de potelets. Tous ces bois font ordinairement refaits propre- ment en ce qui eil apparent� On orne le haut des poteaux en forme de t�te ou de pomme , & les arr�tes fup�rieures des Unes avec des moulures. |
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298 Cours ■
. Ils font encore les mangeoires <Jes �curies , les
racinneaux qui les portent, de m�me que les r�teliers avec leurs roulons , & enfin les poteaux qui font tourn�s au tour, & termin�s en boule. Ils fournif�ent auffi les bois � l'ufage des �taye-
ments ainii que des pilotis , dont on fe fert dans les fondations, & qui font compof�s de pilots % de chapeaux , de racinaux , de liernes, &c. Et enfin ils font les cintres de charpente qu'on em- ploy� pour aifeoir les Toutes pendant leur ex�- cution. Explication des Planches, CXXIF& CXXV.
La f�g. L , eil l'�l�vation d'un pan de bois.
A , poteau cormier ou d'encoignure. Β > poteau d'huiiTerie. C, poteau. ,"-',■
D, d�charges que Ton nomme guettes , lorf-
qu'elles font aiTembl�es dans les poteaux d'huif- ferie. Ε, tournhTes.
G, contrefiches* /V
H, potelets.
I , entre-toife fervant d'appui aux croif�es.
KyK * fab�ieres portant � tous les �tages les?
affemblages du pan de bois. L , bout des pi�ces de bois d'un plancher.
M, pi�ce de bois portant l'aiTemblage du plan-
cher bas de l'�tage en galetas. , f Ν*, Poitrail au - deifus de l'ouverture d'une bouti- que , & fur lequel eft ! une iabliete qui re�oit �'aifemblage du pan de bois, La fig. L19 eft l'�l�vation d'une cloifon mo�r-
tant de fand, & portant plancher, |
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b ' � R C � I Τ Ε C Τ � R tl tyf
� 5 d�charge fervant � reporter en partie le
fardeau des iab�ieres charg�es du plancher fup�-. rieur vers les murs. B, poteau d'huifferie.
C, Tourniffes affembl�es dans les d�charges»!
D , potelets. E, fabliere pof�e fur un mur parpin au rez-de*
chauff�e. F, autre fabliere fervant � porter les planchers G.
H , troifieme fabliere pour raffemblage dit bas de la cloifon de l'�tage fup�rieur.
La fig. LU , eft un arrangement particulier de
cloifon , avec des d�charges pour foutenir le bout d'une poutre que l'on feroit oblig� d'y pofer. A , bout de la poutre.
Β , fabliere o� elle eft pof�e , & qui porte er*
jn�me-tems plancher. C , d�charge dans la cloifon inf�rieure.
D , autre d�charge plac�e dans la cloifon �ii-
p�rieure , dont le pied eft affur� par un embraf- fure de fer, qui le lie avec la fabliere. Ε , lambourde port�e fur les d�charges , &
fortifi�e par une contref�che E. G , poteau vers le bas duquel eft attach� un
�trier embraffant le bout de la poutre » & vers le haut un autre �trier port� par la lambourde, La PL CXXV , offre le d�velopement de la
charpente d'un efcalier. La flg. LUI, eft le plan du rez-de-chauff�e, qui
fait voir la difpoiition des marches. La fig. LIV , eft le plan de fefcalier au droit du
premier ��a^e , o� ion a fuppof� un grand & un petit palier. A , limon compof� de plufieurs courbes ram-
pantes d'affemblage � tenons & mortoifes aux endroits, a>a. |
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300 ■ Cours
Β , grand boulon traverfant le limon & le
dei�bus des marches, pour �tre fcell� dans les murs G. D , palier � baflecule compof� de deux pi�ces
de bois, pof�es en croix , & affembl�es � mi- bois. Ε, marche-palier avec une lambourde , qui
re�oit l'aiTemblage des ibliveaux F du plancher du palier. La fig. LV,eil le profil del� charpente d'un efca-
lier pris au droit de la ligne Χ, Χ, fig. LUI & LIV. A, limon port� fur un focle de pierre a.
Β, patin portant des potelets b , & le bas du
limon. C , C , petits paliers port�s en baffecule.
D, profil des marches port�es dans le limon
& dans le mur. / Ε, Ε, marches-paliers.
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4 SS-IL-ll-JL-iLA� A
. -TliiwnnnnrJ» fa».
WK&W
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d'Architecture. 3o�
C H A PI Τ R Ε Χ.
2?� �λ maniere de faire un
Devis pour les ou vra g es
ζ>� c harpe nt � ri e. aL faut fp�cifier dans un Devis de Charpenterie la
qualit� des bois qui feront employ�s , & les groffeurs qu'ils doivent avoir , � raiibn de leur longueur ; laquelle groffeur varie fuiyant la po- �ition horifontale , oblique ou debout, des pi�ces de bois. 11 convient de diftinguer encore dans un Devis,
les pi�ces qui doivent �tre de brin , & celles qui doivent �tre de fciage, ainii que les intervalles qu'il faudra laiffer entr'elles : le tout conform�ment auxmefures des plans & profils des planchers , des combles, des pans de bois, des cloifons Se des efcaliers qui doivent avoir lieu dans l'ex�cution du b�timent dont il s'agit. Comme l'expoiition & l'�nonc� des Devis de
Charpenterie , font en quelque forte* toujours uniformes , & ne diff�rent gueres que par quel- ques conditions particuli�res, nous avons choifi pour modele un de ceux que l'on propofe aux adjudications des travaux de Charpente dansles B�timents du Roi, o� nous avons fait feulement quelques l�gers changements que nous avons cru n�ceffaires pour les travaux ordinaires. |
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':)
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301 Cour i
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DEVIS ET CONDITIONS
Des Ouvrages de Charpenterie � faire pour
la conflruclion d'une Matjon & jes d�pen- dances, DreiF� par M * * *, Architecte % pour �tre ex�cut�s comme il fuit. Premi�rement.
1 ous les bois feront de ch�ne , loyaux & mar-
chands , fains , nets , fans aubier, n�uds vicieux ni roulures , bien affembi�s � tenons & mortoifes, & chevill�s , le tout fuivant l'Art de la Char- penterie. , Les planchers ferorit mis bien de niveau par*
deifus : toutes les folives feront pof�es de champ, hors celles des entre-fols , qui feront pof�es fur le plat ; elles feront efpac�es de 6 pouces d'entrevouX pour les folives de fciage, & d'environ 8 pouces d'entrevoux pour les folives. de brin , � moins qu'il ne foit ordonn� de les mettre plus pr�s pour fortifier les planchers. Les folives de brin auront les groiTeurs ci^
apr�s d�clar�es fuivant leurs longueurs, ainii que les folives de fciage *, & feront obferv�es les en- chev�trures ? chev�tres pour les paffages des tuyaux des chemin�es, & les lin�oirs , aii droit des vuides qu'il conviendra, auxquels on donnera toujours ι pouce de plus de grofTeuf qu'aux autres folives, �efqueiles auront toutes des port�es jfuffifantes dans les murS� Les poutres dans les planchers, oh. '� en feta
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β ' A R':l� H t Τ Ε � Τ V R tl |8|
employ�e, feront des groffeurs ci-apr�s d�clar�es ,
fuivant leur longueur : elles feront refaites , & dreiT�es en leurs faces , & � vive arr�te , ainf� que les folives qui porteront deiTus, lesquelles feront apparentes, & feront feulement bien droites, lorf- quelles feront recouvertes de pl�tre. Les planchers � entrevoux ou avec des folives
& des poutres apparentes , feront bien de niveau par-deffous ; toutes les folives apparentes feront de fciage, efpac�es tant plein que vuide , bien droites, & d'�gale �paiiTeur, refaites � la befaigue 9 & rabot�es par trois faces. Les poutres apparentes qui porteront les trav�es
des planchers, cV defcendront de toute leur �paif- feur fans �tre recouvertes de pl�tre ou de m�nui- ferie , feront bien droites & d'�gale hauteur ; les plus fortes pourront avoir au plus 2 pouces moins de largeur � un bout qu'� l'autre > & feront refaites par trois faces bien rabot�es, avec un talon ou un quart de rond, & filet pouff� fur les arr�tes. Les poutres qui remonteront dans l'�paiffeur 9
pour ne defcendre que d'environ leur moiti� au- defTous des folives des planchers , & qui feront recouvertes, en la partie qu'elles defcendront, de pl�tre ou de m�nuiferie , feront bien dreiT�es en ce qu'elles defcendront ; l�s lambourdes qui feront mifes aux c�t�s pour porter lefdites folives , "fe- ront auffi bien dreff�es , & d'�paiffeur �gale, pour qu'elles joignent les c�t�s des poutres, & qu'elles affleurent par-de�Tpus. Seront mifes des planches fur les folives des
planchers de largeur convenables, pour qu'elles Recouvrent au moins d'un ponce & demi fur cha- que folive ; lesquelles planches feront rabot�es jpar-deffous , quand elles refteront apparentes |
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j'04 Cours
dans les entrevoux , & reileront avec leur trait
de fciage feulement , quand elles feront recou- vertes de pl�tre. Dans les planchers garnis de poutres, & d�-
f�mes � �tre plafonn�s , lefdites poutres feront cach�es dans l'�paiiTeur des planchers de grofleur & de longueur fuffifante pour avoir 15 pouces de port�e par chaque bout. Les lambourdes aux c�t�s d'icelles auront 6 &
10 pouces, & feront d'une feule pi�ce chacune,
I li�es avec lefdites poutres par des �triers de fer
plat, entaill�s de leur �paiffeur, qui les embraffe-
ront, & feront attach�s δε retenus par-deiius avec
/ mantonets & chevilles. '
Les folives des trav�es feront mifes bien de
niveau par-dei�bus ; celles qui exc�deront 12 pieds de longueur auront 6 & 7 pouces , & celles de ri pieds & au-deflbus ,5 & 7 pouces de gros , ou 6 pouces quarr�s': elles feront aiTem- bl�es � tenons & mortoifes , & � pas alternative- ment dans lefdites lambourdes, & feront port�es du c�t� des murs , foit par des lin�oirs, foit par des lambourdes de 7 & 8 pouces d'�carrii�age. Les fab�ieres contre les murs pour porter les
folives feront de longueur n�ceiTaires, & auront 6 & 7 pouces de groifeur aux planchers de brin, St 5 & 7 pouces aux autres ; elles feront entail- l�es pour l'�paiiTeur des corbeaux , δε d�lard�es pour la faillie des corniches. Tous les pans de bois δε cloifons qui porteront
planchers, ainii que les cloifons de f�paration, feront garnis de fablieres, entre-toifes, d�charges » poteaux efpae�s de 10 pouces d'entrevoux * & feront obferv�es les bayes des portes δε croif�es ■ n�ceiTaires,
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b*�RCH�T�CTul�i %0f
t��eeflaires , qui feront marqu�es par les' plans,
avec linteaux, appui & potelets. Seront faits tous les combles $ tant ceux qui
feront bfif�s que ceux � deux �gours , & en appentis avec leurs a�Temblages de fermes Sa demi-fermes * tant de croupe que de noues & d'arr�tiers , garnis de jambes de force, liens, en- traits , arbal�triers ou mohtans, poin�on, fa�tes & fous-fa�tes , pannes de briiis , & autres de rem- plhTag�, efTeliers& contre-i�ch�s, tafTeaux & chan* tignolles , chevrons, coyaux , lucarnes droites $ bomb�es & cintr�es , & tout ce qui fera n�cef* faire fnivant les plans, profils & mefures qui en feront donn�s. Seront pof��s d�s plate-formes fur l�s murs $
aiTembl�es � queue d'hyrond�, o� feront obferv�s les pas des chevrons1, lefquels feront brandis fur les pannes , & couronn�s par l� fa�te , �fpac�s d@ quatre � la latte, & les coyaux feront droits ou cintr�s, bien attach�s fur lefdirs chevrons. Seront faits tous les efcaliers avec limons droits
ou cintr�s , marches de palier & autres ; le tout rabot� & quarderonn�. L�s barri�res feront faites avec poteaux efpa*
ces fuivant la longueur des trav�es & des lii�es *
le tout de bois bien refait en foutes (es faces ,
'& quarderonn� fur l'arr�t� , iorfqu'il fera or^
donn�* .. '.- "■�■ ■ .
Seropt faites , les mangeoires des �curies #
les r�teliers , & les piliers avec bois bien drefT� & rabot�. L�s r�teliers feront garnis de roulons ?� & les piliers feront tourn�s* |
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fvni� V�. : $
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3o6 Cours
Grosseur des Bois mis en ceuvr�
pour les Planchers. Poutres.
LES poutres de 12 pieds dans-�uvre , auront
12 pouces de gros. Celles jufqu'� 15 pieds dans-�uvre, auront 12 & 13 pouces.
Celles jufqu'� 18 pieds dans-�uvre , auront 13
& 14 pouces.
Celles jufqu'� 21 pieds dans-�uvre , auront 14
& I 5 pouces.
Celles jufqu'� 24 pieds dans-�uvre , auront I f
& 16 pouces. Celles jufqu'� 27 pieds dans-�uvre, auront 16
& 17 pouces. Celles jufqu'� 30 pieds dans-�uvre, auront 17
& 18 pouces. Celles jufqu'� 33 pieds dans-�uvre 9 auront 18
& 19 pouces. Celles jufqu'� 36 pieds dans-�uvre, auront 19
& 20 pouces.
Solives de Sciage.
Les folives de fciage, jufques & compris 9
pieds de long, auront 4 & 6 pouces de gros , 6 les enchev�trures feront de 5 & 7 pouces.
Celles jufqu'� 12 pieds de long , auront 5 & 7 pouces, & les enchev�trures 6 & 7 pouces
de gros. , Celles de 15 pieds de long, auront 6 &7
pouces de gros , & les enchev�trures 7 & β pouces de gro%. |
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d'Architecture, 307
Solives de Brin.
Les iblives de brin jufqu'� I ) pieds de long ,
auront 6 & 7 pouces de gros , & celles d'enche- v�trure 7 & 8 pouces de gros. Celles jufqu'� 18 pieds de long , auront 7 & 8
pouces , & les enchev�trures 8 & 9 pouces. Celles jufqu'� 21 pieds, auront 8 & 9 pouces,
& les enchev�trures 10 & 11 pouces. Celles jufqu'� 24 pieds , auront 10 & 11 pouces,
& les enchev�trures 1 2 & 13 pouces. Celles jufqu'� 27 pieds, auront 1 % & 13 pouces ,
& les enchev�trures 14 & 1 5 pouces. Celles jufqu'� 30pieds, auront 13 & 14 pouces,
& les enchev�trures 14 & 1 j pouces. Pans de Bois & Cloifons,
Tous les poteaux feront de 5 & 7 pouces ,
efpac�s de Ι ο pouces d'entrevoux: les fablieres par bas , feront de m�me gro�em* ; & celles d'en haut recevant la port�e des folives, de 9 & ι ο pouces de gros, pof�es fur le plat ; les entre-toifes & d�- charges , de 5 & ι ο pouces ; Iqs poteaux cor- miers � proportion de leur hauteur, & les autres fablieres des pans de bois au droit des entable- ments j auront 9 & 10 pouces; tous lefdits po- teaux feront ruin�s & tampon�s ii befoin eil : les poteaux d'huii��rie � bois apparent feront refaits , avec quart de rond par dehors , & re- feuill�s aux trois autres arr�tes pour recevoir les lattes. Aux cloifons qui porteront � faux fur les plan-
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goB Cours
chers » les fablieres , poteaux & entre-toiles \ fi
fcefoin eil, feront de 4 & 6 pouces , ou de tiers poteaux , fuivant les ordres qui feront donn�s , & efpac�s , comme il eil dit ci deifus. Les autres cloifons de planches de ch�ne, de
bateau -, refendues en deux , feront efpac�es de 3 pouces d'entrevoux, avec couliiTes & huifferies des portes, faites avec des chevrons de 3 ou 4 pouces. Comble s.
Les plateformes fur les murs & femelles aux
pieds des jambes de force , auront 4 & 11 pouces tle gros , & feront aifembl�es � queue d'hyronde. Entrait s.
Les entraits ou tirans qui porteront planchers 3
feront des grofTeurs , ci-apr�s d�clar�es, f�avoir ; Les entraits de 12 pieds de longueur, auront
9 & 10 pouces de gros, s'ils portent planchers y & ceux de m�me longueur qui ne porteront pas planchers , auront 8 & 9 pouces. Ceux jufqu'� 15 pieds, auront 10 & 11 pouces,
& fans planchers 8 & 9 pouces. Ceux jufqu'� i8 pieds, auront 12 pouces, &
fans planchers 9 & i� pouces. Ceux jufqu'� 21 pieds, auront 12& 13 pouces,
& fans planchers II pouces, Ceux jufqu'� 24 pieds , auront 13 & 14pouces,
& fans planchers 11 & 12 pouces. Ceux jufqu'� 27 pieds, auront 14 & I 5 pouces,
& fans planchers 12 pouces de gros. Ceux jufqu'� 30 pieds, auront � 5 & 16 pouces,
& fans planchers 13 & 14 pouces, |
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d'Architectur κ. v _,
Ceux jufqu'� }} pieds , auront 16 & 17 pouces �
& fans planchers 14 & 15 pouces.
Ceux jufqu'� 36, auront 17 & 18 pouces, &
fans planchers 15 & 16 pouces.
Jambes de Force.,
Les jambes de force de 6 pieds de longueur *,
auront 6 & 7 pouces de gros.. Celles de 9 pieds , auront 7 & 8 pouces.
Celles jufqu'� I.5 pieds , auront 9 & 10 pouces*. , �es eff��ers & �es liens , � proportion.. Arbal�triers.
\ Les arbal�triers, jufqu'� 9 pieds de longueur ^
auront 5 & 7 pouces de gros.
Ceux jufqu'� iz pieds, 6 & 7 pouces.
Ceux jufqu'� 15 pieds > 7 & 8 pouces« Ceux jufqu'� 18 pieds ,8 & 9 pouces«.. , Ceux jufqu'� 24 pieds, 9 & �o pouces *
Poin�ons,.
Les poin�ons de 9 pieds d� longueur » feront
de 5 & 7 pouces de- gros. Ceux jufqu'� 12 pieds , de 6 & 7 pouces-.
Ceux jufqu'k I f pieds , de 8 pouces.
Ceux jufqu'� 1.8 pieds., de 9 pouces-de-grog.
Pannes & Ckevrom-*
Les pannes de 9 pieds jufqu'� 12 pieds, auront*
|: & 7 pouces,,. i Celles jufqu'� l J' pieds, 7 & 8 pouces;
Celles jafqii�'.1.8 pieds-, 8 & $ pouces. L.ejs. �h�yrons de 3 & 4 pouces de gros* |
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� 1
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j ίο Cour s
�Les coyaiix de 2 & 4 pouces de gros.
Les bois des lucarnes feront des longueurs & groiTeurs n�ceflaires fuivant leur d�coration.
Les Noues.
Les noues jufqu'� 6 pieds de long, feront de
7 & 8 pouces de gros. Celles jufqu'� 9 pieds, de 8 & 9 pouces.
Celles jufqu'� 12 pieds , de 9 & ι ο pouces. Celles jufqu'� 1 5 pieds, de 10 & 11 pouces. Celles jufqu'� 18 pieds, de 11 & 12 pouces. Et au-deifous, � proportion. Arr�tiers.
Les arr�tiers jufqu'� 9 pieds , auront $ & 7
pouces. ' Ceux jufqu'� 1 2 pieds , 6 & 7 pouces.
Ceux jufqu'� 15 pieds \ 7 & 8 pouces. Ceux jufqu'� 18 pieds, 8 & 9 pouces. Et au-dei�us, � proportion. Faites & Sous-Faites.
Les fa�tes & fous-fa�tes de 9 pieds , auront 4
& 6 pouces. Ceux de 12 pieds , 5 & 7 pouces.
Ceux de 1 5 pieds, 6 & ψ pouces.
Et au-deifus, � proportion.
Les liens au-deflbus , auront 4 & 6 pouces a Si
5 & 7 pouces , f�lon leur longueur. Mangeoires.
Les devants des auges feront de 3 & 14
pouces. |
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d'Architecture. ju
Lesfonds, de 3 δε 12 pouces.
Les poteaux des mangeoires , de J & 9
pouces. Les racinaux, de 5 & 7 pouces.
Les r�teliers de chevrons de 4 pouces , garnis
de roulons tourn�s. Les poteaux des �curies feront de bois de 6
pouces de gros , tourn�s avec t�tes rondes par le haut , & aflembl�s dans des fouillards par le bas. L'Entrepreneur ne pourra exc�der les groi�eurs
des bois port�es par le pr�fent Devis , pour quelque raiibn que ce puii�e �tre, fans un ordre par �crit de l'Architede, � peine d'�tre diminu� dans le toif�. Pour l'ex�cution defquels Ouvrages , l'Entre-
preneur , fournira tous les bois n�cef�aires , des qualit�s & dimenfions port�es par le pr�fent Devis , & tous les �quipages , voitures , peines d'ouvriers, enfin toutes les choies g�n�ralement quelconques , pour rendre lefdits ouvrages bien & duement faits & parfaits au defir du pr�fent Devis , dans le tems de . . . . , . & fuivant les plans & dei�ins qui lui en feront donn�s par l'Archite&e : le tout fera toif� fuivant les us & coutumes de Paris ? & fuivant les prix ci-deifous d�clar�s. S C A V O IR.
POUR chaque cent de bois r�duit � l'ordinaire »
des planchers , combles , pans de bois , cloifons , efcaliers , & autres de toutes longueurs & Viv
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1
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pi Cours
grofTeurs mifes en oeuvre , y compris les poii^
tres jufqu'� 24 pieds , la fomme de . . . « Pour chaque cent de bois aux planchers qui
feront apparents & refaits, tant poutres jufqu'� 24 pieds, folives , limons, rampes, que marches, cTefcaliers, bois de lucarnes rabot�s & quard�- ronn�s , barri�res & mangeoires , la fomme Φ �. ■ . ,',...-. . ., . . . .",'''. A l'�gard des poutres au-def�us de 24 pieds
de longueur, elles feront �galement r�duites au cent, comme ci-devant , & il fera pay� pour chaque cent, r�duit la fomme de . . . . , Pour chaque cent de vieux bois remploy�s &
mis en �uvre , compris la d�molition , il fera pay� pour fa�on , la fomme de .... , Et pour ce qui efl: des autres vieux bois qui
feront d�molis, & qui ne feront pas remploy�s ^n totalit�, ils feront donn�s en compte � ΓΕη-^ trepreneur, & d�duits fur le montant de fes ou- vrages , pour chacun cent defdits vieux bois 9 y compris la d�molition , la fomme de % . , Les chevalemens & �tayemens employ�s pou�
foutenir les murs par-deffous-�uvre , s'il y a lieu, feront pay�s par chacun cent r�duit, H fomme de . . , . , ! -. . . . » , � Apres avoir fix� le terms des paiements defditst
puvrages, on fait reconno�tre h Devis en queftiofy jMrdevant JVotaire, &�. &c. |
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d'Architecture. 315
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DE LA COUVERTURE
DES B�TIMENS,
Pl. CXXVI et CXXVIl V/N couvre les b�timents, foit avec du chaume^
fok avec des rofeaux, foit avec du bardeau (1), foit en laves ou pierre plates (2), foit avec de la tuile, foit avec de l'ardoife. De ces diverfes fortes de couverture , il n'y a que celles en tuilq & en ardoife , qui m�ritent une attention parti- culiere , les autres n'ayant lieu que dans les cam-� pagnes, & quand la n�cei��t� l'exige. |
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(1) Le bardeau fe. fait avec des douves de merain ou da
"Vieilles futailles, & ne s'employe gueres que pour couvrir les. moulins , les �choppes & autres b�timents femblables. Il eft compof� de planches de 15 pouces de long , clou�es fur d'autres planches jointives qui lui fervent de. lattis, Cette force de couverture eft de peu de dur�e, mais elle ne laiiTe pas de bien; rei��ter aux vents , � la gr�le , &c. (1) La couverture en pierres plates ou en laves 3 eft en
nfage en Bourgogne , en Franche-Comt� & en Lorraine. Ces fortes de pierre ont deux pieds de longueur fur 7 � 8 lignes O/�paiiTeur, |
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|�4 C O � R S
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CHAPITRE PREMIER.
De la Couverture en Tuiles. Ij A nature de la terre dont on fabrique les tuiles,
n'inikie pas moins fur leur qualit� , que le degr� de lear cuifon. Pour qu'une tuile foit r�put�e Bonne , il faut qu'elle foit fonore quand on frap- pe deiFus avec le marteau, qu'elle fe brife diffi- cilement , & qu'elle foit �galement cuite dans fort int�rieur, comme � fa fuperficie , fans cependant eire vitrifi�e. Car, quand elle n'eft pas affez cuite, �ile fe feuillette & tombe en morceaux. Sa couleur eil aiTez indiff�rente � fa bont�. On pr�- f�re � Paris la tuile que l'on tire de Bourgogne, � toutes les autres. Cell "de toutes les couver- tures celle qui eil la plus folide , qui dure le plus , & qui refifte le mieux aux injures de fair. La forme des tuiles n'eft pas la m�me par-
tout ; dans cette Capitale & dans la plus grande p�me de la France , on couvre les b�timents avec des tuiles plates ; mais en Italie, en Hol- lande , en Angleterre, en Flandres, & dans une partie de l'Allemagne , on les couvre avec des tuiles creufes , ou avec des milles faites en S. La taille plate eft de deux fortes , l'une que
l'on nomme le grand monte, ou le grand �chan- tillon , qui a 13 pouces de long , fur 8 � 9 pouces de large; l'autre qu'on appelle U petit moule , ou le petit �chantillon , qui porte 10 |
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d'Architecture. 315
pouces de long , fur 6 � 7 pouces de large. Ces
tuiles ont un crochet en dei�ous par le haut, pour les retenir fur la latte, ainfi qu'on le voit en a&e, fig. I,Pi.CXXVI. Les tuiles du grand moule ou �chantillon fe
pofent � 4 pouces de pureau. On-appelle pureau la partie a, fig, X , de la tuile ou de l'ardoife, qui n'en: pas recouverte, ou que l'on laifie appa- rente fur un toit : on le regle environ au tiers de la hauteur de la tuile. Il faut cent-cinquante tuiles du grand moule pour faire une toife quarr�e d'ouvrage : ainii un millier fuffit pour op�rer environ 6 toifes § de couverture. Les tuiles de petit �chantillon fe pofent � 3
pouces de pureau , & il en faut, pour chaque toifes d'ouvrage, deux-cent quatre-vingt-dix, ainfi le millier peut faire �-peu-pr�s 3 toifes fuperficielles. La latte pour la tuile fe nomme latte quarr�e;
c'eft un efpece de regle qui a d'ordinaire 4 pieds de longueur , pr�s de 2 pouces de largeur , & 4 lignes d'�paifleur. La meilleure eft de bois de ch�ne ; elle doit �tre de droit fil, fans n�uds , ni aubier ou bois blanc, & d'une �gale �pahTeur dans toute fa longueur : il y en a cinquante-deux � la botte. Il faut vingt-fept lattes pour une toife quarr�e d'ouvrage du grand moule, & trente-iix pour une toife quarr�e du petit moule ; le tout fans comprendre la contre-latte , lorfqu'on en admet entre les chevrons. Chaque latte doit �tre clou�e avec quatre
clouds fur quatre chevrons qui font , comme l'on fait, efpac�s commun�ment de 16 pouces de milieu en milieu. Les clouds � latte font de deux ©fpeces ,. i'u# � t�te rqn4e a l'autre en aile de |
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316 Cours
mouche. L'eiTentiel eft que la tige de ces c�buds
ne Toit point trop gro�e aupr�s de la t�te, de crainte quelle n� fafle fendre la latte. H entre environ une demi-livre de clouds par chaque toife d'ouvrage du grand moule, & une demi- livre & un quart pour celle du petit moule. On fait les combles i foit � la Fran�oife ou �
deux �gouts , foit brif�s ou eh manfarde y c'efl au Charpentier � les difpofer fuivant la pente & la forme convenables, ainii qu'il a �t� expliqu� dans le Chapitre pr�c�dent. Les mat�riaux �tant reconnus de bonne qua*
�ic� , le premier foin d'un Couvreur eil d?�bfer~ ver ίι les chevrons font de iiage ou de brin. S'ils, font de fciage , comme de coutume, ils onjent volontiers un plan bien un� ; mais s'ils font de brin , il y en a qui s'�l�vent en contre-haut, & d'autres au contraire qui courbent en contre-bas.. Dans le dernier cas , il eft � propos que lOur vrier commence par dreffer la charpente , en hachant avec fonaffette C,fig. XX , PL CXXV1T,
la partie du chevron qui s'�l�ve trop haut* Vajfette eft un efpece de marteau, dont le c�t� a eft tranchant , & dont le c�t� b offre une fur- face plate , pour enfoncer des clouds. Quant aux parties des chevrons qui. defcendent trop bas ,a l'Ouvrier y attache une foitrure ou une latte, & ce n'eft qu'apr�s avoir �galif� le toit qu'il en» �reprend fon latti. Le latti fe fait toujours en commen�ant par les.
�gouts ou le bas du toit, & en le pourfuivant jufqu'au fa�te. Il y a de deux fortes d'�gouts, les uns font penda-ns , & les autres retrouff�s-. Les �gouts pendans, fig. VI, n'ont gueres lieu
que dans les fermes, 1©$ |>atimenis de; la �a«*�*- |
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fc*AR�HITEC�URE. pj
^agne, & quand on ne termine pas le haut des
murs par une corniche Taillante , pour en �carter les eaux pluviales. On les op�re, en clouant vers le bas des chevrons g, auquel on fait exc�der le dehors du mur #, un cours de chanlattes d 9 qui font des efpeces de planches de 6 � 7 pouces de largeur, fur 2 pouces γ d'�paiffeur .> refendues diagonalement ; nous avons repr�fent� � part , fig. VII, une de ces chanlattes , dont on met le c�t� le plus �pais en contre-bas fur le bord de legout, pour le faire un peu relever. Les �g�uts retrouiT�s , f�g, Viil, fe font en
pla�ant le pied des "chevrons b, jufques vers le bord d'un mur, qui eil termin� par une corniche de pierre, de briques ou de pl�tre ; & m�me , pour peu que cette corniche ait de faillie, on ajoute vers le bas des chevrons , comme il a �t� expliqu� dans la conftruftion des combles en charpente, des coyaux que l'on avance jufques- l�, & alors on defcend le lattis jufqu'au pied des coyaux , en montant jufqu'au haut du toit. On obferve dans la pofe des lattes b, b , f�g. XI,
de les arrafer � la m�me hauteur , & de les clouer fur chaque chevron a , � une diiiance , telle que la tuile ait pour pureau �-peu-pr�s le tiers de fa hauteur , � prendre du deifous du crochet. S'il s'agit, par exemple, d'employer du grand �chantillon , on cloue d'abord des cours de lattes b,b , avec quatre clouds fur quatre chevrons, depuis le bas du toit jufqu'au haut , � 8 pouces de d�ftance , ce qui s'appelle , en termes de Γ'Art, faire kb�� : enfuite on place, entre ces cours de latte b, b, d'autres rangs de latte ^, b., en bonne liaifon avec les pr�c�dents, afin que leurs extr�mit�s n'aboutiflent pas toutes fur |
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3*8 Co v R s
les m�mes chevrons : par ce moyen les chevrons a
fe trouvant li�s par les lattes , l'un ne pourra couler fans l'autre , & il en r�fultera � la fois plus de folidk� , tant pour la charpente, que pour la couverture ; cette f�conde op�ration fe nomme, en termes de l'Art, faire le rempli. Ainii, comme l'on voit , la diitance entre le b�ti & le rempli, eil ce qui d�termine la hauteur du pu- reau, laquelle doit varier fuivant qu'on employ� des tuiles du grand ou du petit �chantillon (i). En fuppofant qu'� caufe de la grande diitance
des chevrons , les lattes ne porta�Tent que fur trois , il feroit � propos alors de clouer par- deffous les lattes des contre-lattes c parall�lement entre les chevrons , de crainte que les lattes , en c�dant fous le poids de la tuile, ne f�i�ent des ondes fur le toit , comme on en remarque fouvent quand on n'a pas pris cette pr�caution. Le latti �tant termin� L on pofe la tuile , en
commen�ant auf�i par les �gouts d. Si T�gout eil pendant, on place un rang de tuiles r�duites au f de 'fa longueur, appelle fous-doubli, fur la chanlatte d, fig. VI, qui la d�borde d'environ'4 pouces ; & fur celui-ci on pofe en liaifon un rang de tuiles enti�res, appelle le doubli , que l'on arrafe par le bas au pr�c�dent, fans laiiTer � de pureau , & que l'on � foin d'accrocher au premier rang de latte > clou� au-deflus de la chanlatte. On continue la couverture, toujours en s'�levant , & en accrochant � la latte les rangs de tuile , bien jointivement, en bonne liaifon , & de fa�on � recouvrir , comme il a �t� dit, les f de la longueur des tuiles du rang inf�rieur, jufqu'� ce |
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(5) Art du. CouvreurΛ pages 13 & 16.
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d'Architecture. yt$
que le toit fe trouve enti�rement couvert ; ii
c'eft du grand moule , il r�it�ra 4 pouces de pureau, & fi c'eil du petit mouie, 3 pouces. Mais ii r�gout eit retrou if� , fig. Vill'j on
peut le faire fimple ou double. Les {impies font compof�s de deux tui�es, & les doubles de cinq tuiles ; bornons-nous ici � expofer comment fe font les fimples, qui font les plus ordinaires. On pofe d'abord fur le devant de la corniche un rang de tuile a, un peu en pente en dehors , & fail- lant d'environ 4 pouces au-del� , pour former le fous-doubli, & Ton place au - deflus en liaifon & d'arrafement, un autre rang de tuile b , pour former le doubli ; lesquels rangs de tuile fe ma- �onnent en pl�tre ou en mortier, Il y en a quidifpofent les tuiles a du fous-doubli
diagonalement , comme dans la fig. IX , de maniere � pr�fenter leurs angles en dehors par- deffous le toit ; alors on noircit ou rougit les tuiles du doubli b , & l'on blanchit les tuiles du fous-doubli a, ce qui forme en deffous un efpece de compartiment. Cela �tant fait, on poi'e fur le doubli le premier rang de tuile d fig. VIII', qui doit l'affleurer &' s'accrocher � la latte, & �on conti- nue , comme ci-devant, � accrocher les tuiles par rang le long des cours de latte , en faifant fans ceiTe- attention que le milieu de la largeur de chaque tuile du rang fup�rieur recouvre les joints de l'inf�rieur. Le Couvreur �tant parvenu au haut du toit,
recouvre la jonction des tuiles des deux c�t�s avec des fa�ti�res , ou des efpec.es de tuiles ereufes , fig. IV , qui ont 14 pouces de long, & affez de largeur pour former un recouvrement de 4.pouces fur tes tuiles de chaque c�t�. lieft |
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320 Cours
d'ufage de pofer � {�c ces fa�ti�res � im poll*
ce | de diftance l'une de l'autre, & de remplir leurs joints en mortier, ou pl�tre par un efpece de filet g , fig. XI , relev� en forme de cr�te. On fait des couvertures � clair-voies, comme
dans la fig«, XII, en laiflant entre chaque tuile la moiti� de fa largeur , ce qui en employ� envi- ron moiti� moins ; mais il s'en faut bien que ce proc�d�, dont on ne fait ufageque par �conomie, Toit aui�i foiide que le pr�c�dent. Un toit 5 foit de tuiles, foit d'ardoifes , eft
compof�, outre les �gouts & les fa�tes, d'arr�» tiers, de noues, de tranchis , de niell�es; e'eit pourquoi il eil bon de faire connokre f�pare* r��ent ces diff�rents objets. Un arr�tkr, �ft un angle faillant qui termine
la croupe d'un toit* Pour le faire , on dimi* nue la largeur des tuiles par le haut, & on les taille de maniere � conferver le crochet � leur rencontre fur l'angle, fi non on les cloue fur l'arr�tier , & , attendu que les tuiles ne fau* roient fe joindre bien exactement � leur rencontre fur l'angle , on recouvre cet angle faillant d'un filet de pl�tre d'un pouce & demi de large , lequel d�borde de part & d'autre fur les tuiles. Une noue, eil au contraire un angle rentrant
form� par la rencontre de deux toits , en ma- niere de goutti�res : dans les couvertures en tuile , elle s'op�re , en pla�ant avec mortier & pl�tre, vers cet endroit, des tuiles creufes qui forment le fond de la noue, & qui re�oivent de c�t� & d'autre les tuiles des deux toits. * Lorfqu'un toit aboutit contre un arretier ou un mur pignon plus �lev� , on nomme tranchi le der- nier rang de tuile a lequel eil compof� de demi- lu�e$
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;
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B*AftcH�TECTUJl�.' |lt
tuiles & de tuiles enti�res , & on appelle rudli�
�e filet de mortier ou de pl�tre dont on garnit la jonction du tranch� On fait quelquefois l�s chaperons des murs eit
tuiles , & pour cela on affeoit fur du pl�tra un doubli & un fous-doubli, qui d�bordent un peu l�s deux c�t�s du mur % <§c Ton recouvre le milieu par des fa�ti�res , comme le haut d'un � toit. Quand'on veut employer des tuiles cretifes
pour une couverture, il eil d'ufage de faire les toits tr�s - plats, & on cloue des planches voliges bien jointivement fur les chevrons , & on les arrange , f�g. I� & III y � recouvrement depuis ��gout jufqu'au fa�te. Il y a de ces tuiles qui font faites �-peu-pr�s comme les fa�ti�res , & dont on place alternativement la convexit� tant�t en deffus, tant�t,en deifous, le long d'un rang de tuile : il y en a d'autres qui font faites en Ζ » f�g. V» avec un petit bourlet en fens contraire � leurs extr�mit�s ; on place ces tuiles de fa�on que le crochet du deifous entre dans celui du deifus de la tuile fuivante : enfin, il y en a qui font faites en S romaine » f�g. III. Rarement les tuiles ereufes ont des crochets ; il n'y a gueres qu'en Hollande , o� les tuiles en S font fort en vogue, & o� on les accroche � la latte comme la tuile plate. L'ufage eil de ne leur donner encore dans ce pays qu'environ un pouce de recouvrement & de maftiquer les joints de ce recouvrement en dedans du toit , ainfi que ceux de rencontre avec les tuiles voiiines. Ces couvertures font extr�mement fo�ides, les r�parations y font rares; comme elles font beaucoup plus legeres que celles
des tuiles plates » � raifon de leur tr�s-grand pu- Tome FL X |
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lu Cours
reau, elles n'exigent pas une charpente auifi forte.
Les Couvreurs fournirent des goutti�res de bois
de ch�ne que l'on peint de noir � l'huile pour les conferver : quand elles font de bois bien fain ,fans �corce & fans n�ud vicieux, quoiqu'elles ne foient pas autant de dur�e que celles en plomb, elles ne �aiiTent pas de faire un bon fervice. On �claire les greniers , ou bien on leur donne
de l'air par des vues de fa�ti�res , des ceuils de b�uf, fig. XIII, & des lucarnes, foit � Damoifeile, foit � la Capucine , foit � Chevalets ; c'eft au Char- pentier � difpofer ces lucarnes , le Couvreur ne fait que les couvrir fuivant leurs diff�rentes figures, foit en tuiles foit en ardoifes , en obfervant les tranchis & les �go�ts convenables. |
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d'Architecture, 325
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CHAPITRE II
De la Couverture en Ardoise.
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iL Ε S couvertures d'ardoife font plus belles plus
agr�ables � la vue que celles en tuile, & dailleurs,
ne chargent pas autant la charpente. On employ� � Paris des ardoifes de cinq �chantillons diff�rens» dont quatre fe tirent des carri�res pr�s d'Angers, f�avoir; la gro�e noire, qui a 12 � 13 pouces de long fur 7 � 8 de large ; la quarr�e forte., qui an � 12 pouces de long fur 7a S pouces de large; cette ardoife eil celle qu'on employ� le plus com- mun�ment, il en faut 172 par toi�e, c'eil-�-dire, qu'un millier fait 5 toifes f environ; La quarr�e fine qui eil un peu moins large que la pr�c�dente, & quia au plus 11 pouces de long ; la quartelene_, dont on fe fert pour les D�mes , & qui eil d'un �chantillon de diff�rentes grandeurs, tel que 8 , 9 & io pouces de long fur 5 pouces � & 6 ponces f de large : il en faut � peu-pr�s 312 pour une toife , de forte qu'avec un millier on peut faire au moins 3 toifes d'ouvrage. Quant � l'ardoife du cinqui�me �chantillon, il
fe tire de Mezieres & de Char�evil�e ; elle eil plus longue & plus large que la gro�e noire, mais elle eil peu eilim�e , vu qu'en g�n�ral elle paife pour �tre fujette � fe fendre. Dans les couvertures d'ardoife , le pureau eil
environ 4 pouces , c'eil-�-dire, le tiers de la hau- teur de l'ardoife, � l'exception de la'quarteletre � laquelle on ne donne tout au plus que 3 pouces. X ij
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3M Cours
On employ� quelquefois de la latte quarr�e
comme pour la tuile, � laquelle on donne 3 pou- ces de largeur, mais pour faire de meilleur Ouvra- ge , on fe fert commun�ment de lattes de fciage de 4 pieds de long fur 4^5 pouces de large , dont
la botte eft de 16 lattes. Il entre 18 lattes par toife quarr�e ; ainii une botte fait prefque une toife & demi. Sa perfection eit d'�tre de bois de ch�ne, fain, de droit fil, fans n�uds, aubier, ni pourriture. Ou- tre la latte, on met entre les chevrons, des con- tre-lattes de fciage de 4 pouces de largeur fur 8 lignes d'�pai�Teur. Ces contre-lattes fe vendent au cent ou au grand cent de toifes de 21 bottes, formant chacune 10 contre-lattes de 6 pieds, ce qui produit 210 toifes de longueur. Il faut environ 5 toifes de longueur de contre-lattes par chaque
toife quarr�e. Chaque latte s'attache fur quatre chevrons avec deux clouds fur chacun , � un pouce ~ de diftance* l'une de l'autre , en bonne liaifon comme pour la tuile ; & la contre-latte fe cloue pardef�bus les lattes, entre les chevrons, auf�i avec deux clouds � la rencontre de chaque latte. Souvent, au lieu de lattes,pour rendre l'ouvrage
plus propre , & fe difpeni�r de contre-latter, on met fur les chevrons de la latte volige, qui eft faite de planches de fapin de 6 lignes d'�paiffeur, & refendues de la largeur de 6 � 7 pouces fur environ 6 pieds de longueur : on les attache avec 3 clouds
fur chaque chevron. Le cloud � latte eft le m�me que pour la tuile 9
fi ce n'eit que l'on pr�f�re celui qui a une t�ts plate t connu fous le nom d1'aiL� de mouche ; fa lon- gueur eil d'environ un pouce : il en faut pr�s d'une livre par toife quarr�e ? tant pour le lattis que pour le contre-lattis. |
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d'Architectu re. J2f
Le eloud � ardoife eft un peu moins fort, & i�
en entre � peu-pr�s une livre ~ par toife. Le Couvreur ayant dreff� le deifus des chevron*
bien de niveau', s'ils en ont befoin, en hachant ce qui eil trop �lev� , & mettant des fourrures dans les creux » commence fon lattis, flg. ]pV , Plan- che CXXVI�, comme pour les couvertures en tuile par en bas. Il place d'abord les lattes b bien hori- fontalement & en bonne Haifon fur les chevrons , & enfuite les contre-lattes c,c, entre �efdits che- vrons : cela �tant termin�, avant de pofer l'ardoife 5, il fait les �gouts. Il y a de deux fortes d'�gouts pour les couver-
tures d'ardoife comme pour celles en tuile : les uns font retrouff�s & les autres font pendants. Les �gouts pendants, figure XVI , fe font ere
pla�ant une chanlatte c fur le bas des chevrons h >t que l'on avance fuffiiammeut au-dehors du mut � , ou fur le bas des coyaux b, que l'on attache fur lefdits chevrons avec trois forts clouds � : apr�s quoi on met fur la chanlatte un doubli & fous- doubli d7ardoife fans pureauj�t faillans. fur la clian- latte de 3 ou 4 pouces. Les �gonts retrou�es , figure XVII, sap�rent
avec de la tuile d, enpofant fur la corniche a un rang de tuile ou le fous-douhli, auquel on donne 3 ou 4 pouces de faillie > & fur celui-ci un autre rang de tuile, ou le doubli en avant de 3 pouces fur le bord du pr�c�dent, & enfin , un rang d'ar- doife fur le doubli , le tout ma�onn� � bain de mortier ou pl�tre; cela �tant fait, on cloue les pre- mi�res ardoifes e qui doivent former l'arrc^ndiiTe-* ment de F�gout fur la latte c qui eft attach�e fur les coyaux, enappuyant, s'il le faut, le derriere de ces premi�res ardoifes par un filet de pl�tre � fuffif�nJr pour cela. X iij |
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3i6 Cours
L'on continue � clouer , depuis l'�gout a, les
ardoifes fup�rieures b jufqu'au fa�te c , figure XVII! 5 toujours en laiffant le pureau convena- ble que Γ.οή jconferve de m�me hauteur par-tout, de maniere � former des files bien de niveau, & reguli�remqgit droites en toutes ies longueurs & pourtours de chacun de leurs cours , & m�me aux retours des lucarnes qui s'y rencontreront, tellement que, quand une couverture eil bien ex�cut�e , il ne doit fe rencontrer aucun faux pureau dans tout fon pourtour. La perfection de ces fortes d'ouvrages exige encore que chaque ardoife foit toujours exactement attach�e avec deux c�ouds , & approch�e Tune contre l'autre autant que faire fe peut , & que les joints au- dei�us du pureau'foient couverts par le rang fu- p�nenr, de'fa�on que, cela faifant de toutes parts une bonne liaifon , il en r�fulte un tout, qui ne puiffe permettre aucun paf�age � l'eau. Lorsqu'au lieu d'un �gout il y a un ch�nau' de
plomb, on cloue les lattes au-defTus de la bavette , afin que le premier rang d'ardoii� recouvre cette bavette d'environ 3 pouces. \ Au droit des arr�tiers �y fig. XViII, il faut
que le Couvreur obferve de tailler fon ardoife, tellement que la file d'ardoife tombe quarre- ment fur I'arretier, & touche bien exactement celle de l'autre c�t� de I'arretier, afin que Feau ne puiffe p�n�trer par-l� : le mieux eft cependant de mettre toujours au bas de I'arretier, une pe- tite bavette de plomb taill�e en oreille de chat > & qui ait un peu plus de faillie que l'ardoife. Les noues fe font auf�� tout en ardoife par un
feul tranchi, & en taillant les ardoifes de fa�on � fe joindre bien exactement ; mais le plus folide |
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d'Architecture. 327
eft encore de former le fond avec une bande de
plomb , que Γ011 fera recouvrir de 3 pouces de part & d'autre par l'ardoife. Les enfakements ou fa�tes des toits en ardoife
fe couvrent d'ordinaire avec des bandes de plomb c , �g. XVIII, que Ton retient de ζ pieds en % pieds , avec des crochets qui faififfent fes bords % & font arr�t�s fur le fa�te de charpente ; 011 rev�tit de m�me les noues , les �ils-de-bceuf, le devant & les d�fias des lucarnes , les chapeaux des croif�es en manfarde > les amortiflements, les chenaux, &c. Quand on veut cependant �pargner la d�penfe
du p�omb , on couvre l'enf��tement, en obfer- vant ,flg. XIX, d'�lever fur le fa�te a 9 l'ardoife d'un des c�t�s b 3 d'un pouce ou deux de plus que celle c de l'autre c�t� , & d'appliquer , fur- tout avec exactitude , le bord de l'ardoife inf�- rieure » contre la face de l'ardoife la plus �lev�e au-def�us du toit : moyen qui eil �conomique* mais qui n'emp�che pas toujours les eaux de p�- n�trer , bien qu'on ait l'attention de placer la tuile h , qui eft la plus �lev�e � l'oppoiite des plus grands vents, ftuvant la direction du com- ble j: on appelle cet arrangement de fa�te, ua Ugnolee. Il y en a encore qui, au Heu de plomb met-
tent des fa�ti�res de terre cuite , comme aux couvertures de tuile, que l'on peint enfuite de noir � l'huile. Lorfque les combles font brif�s , on fait an
droit du brifis un petit �gout, en avan�ant le bord des ardoifes du toit fup�rieur de 3 ou 4 pouces y on cloue directement l'ardoife fous cet �gout s & fouvent on y met une bavette de plomba X iv
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3*8 Cours
On op�re � la rencontre de toutes les lucar-
nes , des franchis , des noues & des �gouts ; & j?nj Pfnt g�n�ralement dans les couvertures dardoiie , de noir � l'huile , tous les pl�tres appa- rens des^ Colitis, des niell�es , des fa�ti�res & des arretiers , quand ils font {qcs. Pour ce qui eftde la couverture des clochers,
eue ie fait commun�ment en ardoife, que l'on taille en �cailles de poiffon , & que l'on cloue fur les vohges ou lattes fix�es fur la charpente. On menage toujours vers l'endroit le plus �lev� de la charpente de la fl�che, une petite lucarne pour y pafler une corde nou�e, � laide de laquelle ou tait au befoin U$ r�parations de ces fortes α ouvrages, r |
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b' Architecture; 3*�
CHAPITRE I IL
Des r�parations des Couvertures.
J�.L y a de deux fortes de r�parations , les unes
que l'on nomme en recherche , les autres rema- niement � bout. Les r�parations en recherche fe font pour,
remplacer des tuiles ou ardoifes , qui peuvent manquer �� & l� fur un toit, & quand il faut r�tablir les pl�tres des niell�es , des fa�tes , & des i�lets : il eft d'ufage de pofer neuf tuiles ou ar- doifes neuves en �chiquier , par chaque toife en recherche. Les remantments a bouc, confiftent � d�faire
totalement une couverture, � refaire le lattis � neuf, � mettre � part l'ardoife ou la tuile qui eft bonne, pour la faire refervir , � r�faire � neuf tous les pl�tres , les fa�tes, les ruell�es, les folins , & fouvent m�me les �gouts : fur quoi nous obferverons un abus tr�s-pr�judiciable aux int�r�ts des particuliers qui font b�tir dans la maniere d'op�rer ces remaniments. Comme , fnivant le toif� aux us & coutumes l
tous les pl�tres que Ton met le long des tuiles & ardoifes , fe payent le m�me prix que la cou- verture neuve de tuile ou d'ardoife , δε que Ton compre un pied de plus la couverture vers ces endroits , lorfqu'ils font faits en tuiles ou ardoifes neuves , les Couvreurs ont grand foin , lors des r�tabliffements , � deiTein de faire tourner les ufages � leur profit, de mettre toute la tuile ou |
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33© C ours
1'ardoife neuve aux niell�es , aux fol�ns , aux
fa�tes & aux �gouts , o� fouvent ils n'en eil pas befoin , & de pofer au contraire toute.l'ancienne au milieu du comble , tellement qu'ils font du comble un efpece de tableau, dont la tuile ou Fardoife neuve eit la bordure , & l'ancienne tuile ou ardoife eil le tableau. C'eil pourquoi il feroit important, pour l'int�r�t du propri�taire, d'obliger par �crit le Couvreur , avant les r�parations, de mettre la tuile ou ardo�fe ancienne aux folins * aux ruell�es , aux fa�tes , & de fe borner � mettre de la tuile ou de l'ardoife neuve aux �gouts, ou au-deiTus des �gouts feulement., parce qu'en effet ils fatiguent plus que le refle de la cou- verture; mais il eil fort inutile de mettre du neuf de pr�f�rence dans les autres endroits, o� la loi accorde des ufages. Un autre abus auquel on doit prendre garde ,
& contre lequel on f� recrie journellement, eil fufage de compter diiF�rement les pl�tres fur une couverture , foit en recherche , foit en remani�, foit en ouvrage neuf 3 d'autant que ces pl�tres font en tout �gaux : cependant pour la couver- ture en ardoife neuve , on les paye la toife, fui- vant le prix acfuel, \z liv. ; en remani� � bout 5 'liv. 10 fols ; en recherche environ ι liv. ; 8c pour la couverture en tuile 9 liv. 10 fols la toife > eu remani� � bout 1 liv. 18 fols, en recherche 1 liv. II. feroit raifonnable ( & nous ne faifons ici que r�p�ter ce que l'on ne ceite de dire fur ce fujet ) que tous les pl�tres fuiTent toif�s f�pare- ment , & pay�s un m�me prix dans tous les cas * puifqu'ils font toujours les m�mes , & qu'il y a �galement de fa�on & de mati�re dans les un& comme dans les autres. |
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^'Architecture. 331
■Ζ ; �
CHAPITRE IV.
d e la m an i ere de dresser
les Devis de la couverture
des combles d'un batiment.
�L' y faut �noncer les qualit�s & grandeurs , foit
de l'ardoife , foit de la tuile , qui feront em- ploy�s aux combles en queitionj de m�me que celle de la latte & de la contre-latte , & de quelle fa�on feront faits les �gouts & les lucarnes. Il doit �tre proprement un r�fum� de tout ce que nous avons expliqu� ci-devant, pour la parfaite ex�cution de ces fortes d'ouvrages. Suppofons un b�timent couvert, partie en tuile, partie en ar- doife ; telle eft , � peupr�s , la maniere dont on s'exprime dans le Devis. Sera faite, le comble de tel corps de b�timent
en ardoife , & celle de telle autre corps en tuile, en y obfervant les arr�tiers , les noues , les �gouts & les lucarnes , qui feront ordonn�s par FArchitede. Toutes les lattes & contre-lattes feront de
ch�ne , bien fain, fans �corce , fans aubier & pourriture. Les lattes � ardoife feront pof�es en bonne liaifon , attach�es avec deux clouds fut* chaque chevron , & efpac�es de fa�on que le pureau foit le tiers de la longueur de l'ardoife , & les contre-lattes feront clou�es aFordinaire entre deux chevrons auffi avec deux clouds, � la ren- contre de chaque latte. |
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331 COU RS
Les ardoifes feront tir�es des carri�res d'An-
gers , de tel �chantillon, attach�es chacune avec deux clouds ; elles auront, comme il a �t� dit ci-deiT�s , pour pureau , un tiers de la longueur de l'ardoife ; & elles feront bien pof�es d'allignement & de niveau, dans toute la longueur de leurs cours. Les �gouts feront, iimples ou double , f�lon
ce qu'il fera ordonn�, faits en tuiles peintes en noir de fum�e , de m�me que les fa�ti�res d�faites couvertures , & les pl�tres des ruell�es ? & autres. Les tuiles feront tir�es de tel endroit & de tel
�chantillon, pof�es auffi en bonne liaifon, avec un tiers de pureau : la latte & contre-latte , fera de c�ur de ch�ne fans aubier ni pourriture , comme pour l'ardoife , & feront clou�es avec un feul cloud, foit fur les chevrons, foit � leur rencontre entre les chevrons. Les fa�ti�res feront efpac�es � 1 pouces ~ les
unes des autres , & ma�onn�es � bain de pl�tre. Les goutieres feront de ch�ne, fans aubier &
fans n�uds vicieux. Pour l'ex�cution defquels ouvrages de couver��
ture, l'Entrepreneur fournira tous les mat�riaux quelconques , les lattes, les contre-lattes , les clouds, les ardoifes , tous les �quipages & peines d'ouvriers pour |eur enti�re perfection , confor- m�ment au pr�fent Devis, & au defir.de.-M- . . . . . . Architecte. Le tout toif� fui- vant les us & coutumes de Paris, & pour les
prix ci-de/Tous, fa voir : Pour chaque toife fuperflcie��e d^rdoifes
neuves....... ■__�-�-- |
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d'Architecture. 33$
Pour chaque toife fuperflcielle de tuiles
tieu ν es � � � � � « "� � � � .�. . »■ � � Pour chaque toife fuperflciel�e d'ardoifes vieil-
les , remani�es � bout fur un vieil lattis . . . Pour chaque toife fuperflcielle d'ardoifes vieil-
les , remani�es � bout fur un lattis neuf . . * Pour chaque toife fuperflcielle de vieilles tuiles,
remani�es � bout fur un lattis neuf .... Pour chaque toife fuperflcielle de vieilles tui-
les , remani�es � bout fur un vieux lattis . . Pour chaque toife fuperflcielle de tuiles ou
d'ardoifes en recherche........ Pour chaque toife courante de goutti�res de
bois de ch�ne............ Explication des Planches del� Couverture*
La Planche CXXFl* repr�fente la fa�on de
couvrir en tuile. La fig I , �it une mille vue de face & de profil,
avec fon crochet a vers le haut. La fig. II, repr�fente une portion de couverture
en tuiles creufes, difpof�es comme elles le font en ex�cution ; a, tuile plate recourb�e par fes extr�mit�s ; b , tuile convexe faite �-peu-pr�s comme une fa�ti�re , & feulement plus �troite vers fa partie fup�rieure , que vers fon inf�rieure. Figure III, tuiles en S , qui s'accrochent l'une
fur l'autre. Figure IV , fa�ti�re fervant � couvrir le haut
des combles. Figure V, tuile en Ζ, d'ufage dans quelques
provinces. La fig. VI » efl: un �gout pendant; a, mur;
b, arbal�trier ; c , chevrons j d, chanlatte ; e, |
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334 Cours
deux tuiles plac�es Tune fur l'autre ; �, /, autres
tuiles plac�es en recouvrement, & accroch�es � la latte g. Figure VU, chanlatte vue particuli�rement.
La fig, V11I, eft un �gout retr�uiT� ; a , cor-
niche; b, doubli & fous-doubli compof�s de deux tuiles ; c, lattes clou�es fur les chevrons c ; d, tuiles accroch�es aux lattes. La �gt IX , repr�i�nte la difpoi�tion des tuiles
pour former un �gout � compartiment ; a, a , tuile mife diagonalement , & formant le fou- doubli ; b , b , tuiles pof�es � c�t� les unes des autres � l'ordinaire, & formant le doubli. La �g. X, eil la difpoikion particuliere des '
tuiles fur un toit ; a , pureau ; b , tuile en liaifon. La flg. XI , repr�fent� un toit, dont on» a
fuppof� une partie de la couverture enlev�e pour faire voir le lattis ; a,chevrons ; b� & h,h, rangs latte en liaifon, & difpoi�s de maniere que les bouts des lattes du rang fup�rieur n'aboutii�ent pas fur les m�mes chevrons, que les bouts des lattes du rang inf�rieur ; c , contre-latte que l'on met quand on juge les chevrons trop �cart�s ; d, �gout retrouif�, compof� de deux rangs de tuile; e9 tuiles en liaifon ; f, arretier couvert d'un filet de pl�tre ; g, fa�ti�res fcell�es � leur rencontre avec du pl�tre. La f�g. XII , offre une couverture � clair-voie;
a , tuiles disantes l'une de l'autre de la moiti� de leur largeur, avec un pureau de hauteur ordinaire; b , tuile en liaifon � recouvrement, & femb�a- blement efpac�es que les pr�c�dentes. La f�g. Xlll, eft une vue de fa�ti�re en ceil-
de-b�uf. |
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d'Architecture. 3^5
La Planche CXXVll, repr�fente la fa�oa
�e couvrir en ardoife. La fig. XIV , exprime le lattis d'un toit, δε les
ardoifes qui y font d�j� attach�es vers le bas ; a f chevron ; b, b, lattes efpac�es d'un pouce ~ ; c, c9 contre-lattes; d, e, �, diff�rents rangs d'ardoife en liaifon. La fig. XV, repr�fente l'arrangement parti-
culier des ardoifes fur un toit ; a , ardoifes per- c�es chacune de deux troux pour les clouer fur le lattis ; b, pureau qui eft �-peu-pr�s le f de la hauteur de l'ardoife. La fig. XVI, eft un �gout pendant ; a, mur;
b 5 coyaux attach�s fur les chevrons h, avec trois clouds �; c , chanlatte ; d, doubli &fous-doubli d'ardoife ; e , lattes ; g, gt ardoifes clou�es fur la latte. La fig. XVII, eft un �gout retrouff� ; a, cor-
niche ; b , chevron ; c, coyaux ; d , doubli & fous-doubli compof� de deux tuiles , dont la premiere d�borde la corniche de 3 pouces , & la f�conde d�borde l'autre auffi de 3 pouces ; ces deux rangs de tuile font recouverts par un rang d'ardoife ; e , ardoifes attach�es � la latte g; �, petit folin de pl�tre ou mortier entre le pied des coyaux. La fig. XVIII, eft un plein-toit; a , �gout ;
rang d'ardoife en liaifon; c,enfa�tement en plomb, & que l'on fait auffi quelquefois avec des fa�ti�res que l'on peint de noir � l'huile ; d , arretier. La fig. XIX, eft une couverture de fa�te en
lignolet ; a , fa�te de tharpente ; b , ardoife clou�e fur le fa�te, & �lev�e de 3 pouces au- dei�us de l'ardoife c de l'autre c�t� du toit. |
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336 .'Cour!
La f�g. XX, repr�fente les principaux outils I
l'ufage des Couvreurs. A, tire-cloud ; Β , contre- lattoir,dont l'Ouvrier fe iert pour appuyer la contre- latte , & tenir le coup pendant qu'il enfonce le cloud ; C , afTette ou marteau tranchant par le bout a , & quarr� par l'autre bout b ; D, marteau dont le manche a eil tranchant d'un c�t�, dont le bout b eil pointu , & le bout c eil quarr� ; Ε 9 enclume fervant � r�tablir Jes ardoifes , & que le Couvreur pique dans un chevron par fa pointe #. |
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�^Arch�tect�r�. 337
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Z?� Ζλ? PLOMB ERVE:
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j^E plomb eil un m�tal du�i�e tr�s-lourd 5 aif�
�'fondre, & d'une couleur blanch�tre. Le meil- leur qu'on employ� journellement dans les b�ti- ments le tire d'Angleterre & d'Allemagne ; car celui que l'on tire de France , & fur-tout des mines de Pompean en Bretagne , ne fert gueres que pour faire des balles pour l'Artillerie , & du plomb � giboyer. Il n'y a point de m�tal d'un auf�i grand ufage
apr�s le fer; on en; fait des tuyaux de conduite ou de defcente, & des tables, foit pour couvrir hs terraiTes , les combles, les clochers, les d�- mes , foit pour rev�tir les baffins , les r�fervoirs , les lucarnes , foit pour former les chenaux, les enfa�tements, les noues, les nouquets, les arr�- tiers , & les vafes ou amortiffements des cou- vertures d'ardoife. Comme c'eil � l'Architecle � appr�cier les ouvrages de plomberie, de m�me que tous les autres travaux d'un b�timent, & que c'eil � lui conf�quemment �i�xer d'avance dans le Devis, leur place, leur �paifieur, leur poids, & � juger fuc- cei�ivement de la perfection de leur pofe,ii convient donc de faire conno�tre f�par�ment ces diff�rents objets. C'eil pourquoi , apr�s avoir parl� des efpeces de plomb & des �paiiTeurs qu'il eil 'd'ufage de lui donner, � raifon des diverfes tirconitances o� on l'employ� , nous parcour- ons les attentions qu'exige fa pofe , par rap- port � la folidit�. Tome Π. , Y
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I
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338 Cours
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CHAPITRE PREMIER,
Des especes de Plomb , [et des ,
�PAISSEURS QU'IL FAUT LUI DONNER
SUIVANT LES DIFFERENTS OUVRAGES. Ο Ν employ� deux fortes de plomb dans les
b�timents , le plomb coul� & le plomb lamin�. Ce dernier paffe pour avoir une grande iuperio- rit� fur l'autre , parce que jamais le plomb coule η eil d'une �gale �paiffeur par-tout comme le plomb lamin� ; de forte que ceux qui s'en fervent, achettent plus de mati�res qu'ils n'ont befoin , ce oui en multipliant la d�penfe , furcharge en m�me-terris un b�timent. D'ailleurs les tables de plomb coul� paffent pour ne point avoir autant de Iolidit� que les autres, attendu que fes parties minces font fufceptibles d'�tre d�chir�es aif�ment dans l'emploi parcelles qui font plus �paules , ce qm ne peut arriver aux tables de plomb paff�es au laminou', Sont le principe de la force eft dans l'�galit� d'�- paiffeur de toutes les parties. 11 eft encore prouve eue l'on �pargne moiti� de la foudure , en le �ervant de plomb lamin� , fur-tout dans les ouvra- ges de grande fuperficie , comme les terraiies , les baffms »les r�iervoirs, &c. ; par la raifon que les tables lamin�es ont jufqu � 25 & 30 pieds de lon- gueur, fur 5 pieds de largeur ; ce qui fait a-peu-pres le double de la longueur & largeur des tablesi cou- l�es , qui n'ont gueres au-del� de 15 pieds de long', fur 3 pieds de large. |
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d'Architecture. 339
Le plomb lamin� nous paroit aui�i tr�f-fiip�ri�ui?
pour les tuyaux & conduites d'eau. Comme fa r�fiilance e� par-tout �gale , & que fa fuff�e© eil extr�mement unie & polie , fans gravelures ni cavit�s capables de receler des vafes ou ordures qui , en s'�ttachant au tuyau, diminuent par l� fuire fa capacit�, ils font n�ceiTairement beau* coup moins fujets que les autres aux engorge- ments , & par conf�quent aux r�parations* Enfin, un des grands avantages du plomb la»
min�, c'eit qu'� l'occaiion de fa parfaite �galit� dans toute fon �tendue, il eil toujours poffibl� d'�tablir un poids certain au pied quarr� ; d'o� il r�fulte qu'il eil aif� de conno�tre a� juft� * d'avance , la d�penfe d'un ouvrage qu'on fe pro�« pofe, fans craindre que l'ex�cution exc�de lu Devis; ce qui ne fe peut faire avec le plomb fondu , � caufe de fon in�galit� d'�paifl�ur* Com- bien ne f�roit-ii pas � def�rer que l'on put met- tre dans un auJ�� grand jour toutes les autres parties de d�penfe d�s travaux d'un b�timent 9 les �rchite&es en auroient plus d'agr�ments Se de fatisfaclion , & les particuliers pourroient ta* bler fur les projets qu'ils font ex�cuter � dont l'exc�s de d�penfe n'occaiionne que trop fouv�n� de leur part des plaintes journali�res. Ρ Q � JD $ du Plomb lamin� au pied quaffi
fuivant /es diff�rentes �paiffeuts* Le pied qtiafr� d'une lign� d*�paii�e�f
pefe. ♦ ' [4 .*■«'.« « * * y�iY� 8 �nG�S* Celui d'une ligne § ■* « # 6 14 Celui d*un�ligne| .< « < 8 ".■'..' 4
Celui d�me ligne J « j « 0 i� � Ij -
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340 C o υ ft s
Celui de deux lignes . . n liv* 0 onces.
Celui de deux lignes ~ . . 12 6 Celui de deux lignes �..13 12
Celui de trois lignes . . 16 8
Et les autres �paiffeurs au-deffus , � propor-
tion. Outre qu'on trouve dans la manufacture de
plomb lamin� des tables de telles longueur & �paiffeur qu'on le demande, on y trouve auffi des tuyaux de plomb lamin�s ibud�s de long, de telles longueur & �paiffeur que Ton peut de- iirer. Tarif du poid de la toif� des tuyaux
de plomb lamin�, foud� de long. Les tuyaux de defeente de 4 pouces
de diam�tre , de 2 lignes d'�paiffeur, pefent par toife . . . i. . . . . So liv. Ceux de 3 pouces de diam�tre, & de
2 lignes d'�pais . . . . . . . . 63 Ceux de 2 pouces , & d'une ligne &
demi . . . . *- y .. ... . 35 Les tuyaux de conduite d'eaux forc�es»
ceux de 8 pouces de diam�tre, & de 8 lignes d'�paiffeur , pefent par toiie .. ..... . . . ■... . 6yj Ceux de 7 pouces , & de 7 lignes
d'�paiffeur....... . . . 494 Ceux de 6 pouces , & de 6 lignes
d'�paiffeur . . . . . . ... . 36� Ceux de 5 pouces, & de 5 lignes
d'�paiffeur ' .' . . * . ; . . . 261 Ceux de 4 pouces , & de 4 lignes
d'�paii�eur � « ."*��'�� � � . 172 |
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d'AR Cji ITECT�RE. 34I
Ceux de 3 pouces , & de 3 lignes
d'�paif�eur ......... 102 liv* Ceux de 2 pouces , & de 2 lignes
d'�paifTeur . . . .-..."■... .... 5.1 Ceux d'un pouce \ , & de 2 li-
gues . ........ �* 3p Quant aux tuyaux mpul�s , ceux de
2 pouces 7 de diam�tre , pefent . , 108 Ceux de 2 pouces, pefent ., ... 72 Ceux d'un pouce f , pefent . . . 55 Ceux d'un pouce . .. -. . . . 36 Ceux de 9 lignes ...... 27
Ceux de 6 lignes ...... 21
Par cons�quent en connoiffant la grandeur des
tables & leur �paiiTeur, aiiifi que la longueur & �paiiTeur des tuyaux , rien η eil plus aif� que de fixer la d�penfe. On vend le plomb lamin� tout fabriqu� dans
la manufa&ure, & de toutes fortes d'�paiffeur 9 6 fols 6 deniers la livre ; & l'on compte en outre pour le tranfport au b�timent , & la pofe 6 deniers par livre pefant, tandis �que le plomb eu fuiion ne co�te que 6 fols tout .pof�. Le vieux plomb non d�graif�� de foudure, eil
re�u � la manufacture en �change du plomb la- min� , poids pour poids y fur lequel il eu d�duit quatre pour cent, comme de coutume , pour le d�chet ordinaire de la refonte _, en payant un fol pour chaque livre de plomb prife en �change. Les retailles & rognures du plomb lamin� * provenant des tables livr�es enti�res, y font re~ prifes � 6 fols la livre, fans d�chet, & d�duites fur la totalit� defdites tables. Quant � la foudure , qui eil un alliage d*�taii�
& de plomb , o� il entre f de plomb, elle co�te; 18 fols la livre. Y �j |
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34* Cours
Malgr� ce que nous venons de dire ci-d�v�nt,
jl faut n�anmoins pefer toujours les plombs � leur arriv�e au b�timent, en pr�fence de l'Ardu- tecle ou de quelqu'un commis par lui , avant de les mettre en place , fur-tout les cuvettes , les entonnoirs , les tuyaux de defcente ; & m�me il feroir bon encore , apr�s qu'ils font foud�s , de �es repefer , ii cela fe pouvoit, afin de conno�tre au jufte la quantit� de foudure qui y feroit en- tr�e ; mais, comme il y a beaucoup d'ouvrages qu'on ne fauroit repefer apr�s qu'ils font foud�s & mis en place 7 il convient du moins de faire peier le faumon on le lingot de foudure qu'on doit em- ployer , & de repefer enfuite ce qui r�it�ra du �aumon, pour conno�tre v�ritablement la quantit� qui en aura �t� employ�e. Comme on fixe au Plombier, par fon Devis,
�es �paiffeurs des tables de plomb que l'on em- ploy� dans un b�timent, fuivant le lieu qu'elles doivent occuper, & fuivant le plus ou moins de io�idit� qu'exige l'ouvrage , nous allons donner en g�n�ral les �paiiTeurs auxquelles on fe borne affez commun�ment pour les travaux ordinaires. On donne : i° Aux enfa�tements des combles
ι ligne, ou ι ligne | d'�paiiTeur , fur environ 18 pouces de largeur. 2° Aux enfahetn�nts des lucarnes, ainfi qu'�
leurs nouquets , ι ligne d'�paiiTeur, 3^ Aux rev�tements des lucarnes & des �uV
de^bceuf, au moins j ligne d'�paiiTeur. 40 Aux tables qui compofent les noues >
� 5 lignes de largeur, fur 1 ligne f d'�paiiTeur. 50 Aux chenaux 18 ou 20 pouces de largeur,
fur 1 ligne f d'�paiiTeur. 6° Aux goutti�res Taillantes , * ligne i d'�- |
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d'Architecture. $43
7° Aux arrêtiers , � ligne d'épaiffeur.
8° Aux tables des terraffes , 2 lignes d'é-
paiffeur. 9° Aux tuyaux de defcente , 2 lignes d'é-
paiffeur , fur 3 pouces de diamètre. io° Pour ce qui eft des hottes qu entonnoirs,
on peut les fixer l'une dans l'autre à 50 livres pefant. |
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344 Cours
CHAPITRE IL
Z?� XJ ΡΟίί DES DIFF�RENTS
OUVRAGES DE Ρ LOM Β Ε RIE. Y
JLes diff�rents ouvrages de plomberie fe pr�pa-
rent chez le Plombier , & s'apportent tout pr�ts � �tre mis en place dans le b�timent ; ainfiiln'y a , apr�s leur poids & l'�paiiTeur qu'il faut leur donner , dont il a �t� queilion pr�c�demment, que la folidit� de leur pofe , qui puiife int�reifer celui qui dirige un b�timent ; c'eit pourquoi nous allons parcourir fommairemetit ce qui la conftitue , & comment elle doit s'op�rer , en faifant en partie ufage de ce qui a �t� d�j� dit fur ce fujet dans ' l'Art du Plombier & Fontainier, qui fait fuite � la belle Collection des Arts & Metiers 3 publi�s par l'Acad�mie Royale des Sciences. |
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sanWr Vi-ta«
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Article Premier.
De ία pofe des Chenaux & des Goutti�res.
Un ch�nau,- fig. I & II, PI. CXXV��I , doit
�tre plus ou moins large & profond , fuivant l'�tendue du toit dont il eit deirin� � recevoir les eaux. Apr�s avoir donn� aux tables de plomb la forme convenable , & fait un bourelet fur le devant, � comme de coutume , on les pofe com- mun�ment fur la faillie d'une corniche. Pour cet |
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d'Architecture. 34^
effet , on commence par y mettre un aire de
ma�onnerie h , flg. I, pour recevoir le ch�nau , en obfervaht de lui donner s outre un peu de pente vers le devant de la corniche »encore une autre pente d'un pouce par toii�, fuivant la lon- gueur de la fa�ade du b�timent, jufqu'au tuyau de defcente. A deifein de contenir le ch�nau a par-devant, & de l'emp�cher de f� d�former, on fcelle fur Faire de ma�onnerie qui le doit porter, ou m�me on attache au bas de la charpente du comble, des crochets de fer b, flg. III, d'un pied de longueur , � la diftance d'environ 16 pouces l'un de l'autre. On cloue enfuite le bord poit�- rieur des tables de plomb d fur la plate-forme qui re�oit le« chevrons, & on �lev� ce bord de fa�on � pouvoir �tre recouvert de 3 pouces par le pureau du dernier rang d'ardoife c. Les tabl�s fe trouvant bien retenues de toutes parts , & �tant ainfi. plac�es au bout les unes des autres, fuivant la forme & de la maniere qui vient d'�tre dite, on les unit en les foudant fucceffive- ment. Si Ton admet des godets ou goutti�res fail-
lantes � du c�t� des cours , pour �pargner la d�penfe des tuyaux de defcente ; ( car il eil d�^- fendu par les Ordonnances d'en mettre dor�na- vant le long des fa�ades des nouvelles maifons que l'on b�tit fur la rue � Paris ) .' alors il faut ι percer le devant e du ch�nau vis-�-vis le godet, & le pofer fur une barre d� fer g, accompagn�e d'une ou de deux embraifures de fer, & folide- ment attach�e fur les plate-formes du bas des combles, afin de la bien contenir dans fa iitua- tion. On donne d'ordinaire � ces goutti�res �, environ 4 ou 5 pieds de longueur au-devant du ch�nau. |
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34<S Cours
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Article II.
De la pofe des Enfakements , des Noues
& des Arr�tiers. Les �nfa�tements des couvertures en ardoife
ie tont affez volontiers en plomb. Pour les con- tenir , on commence par attacher des crochets a, %. V, fur le fa�te de charpente , qu'on efpace auplus de 18 pouces en 18 pouces. On pofe euiuite des tables de plomb b, pli�es � recou- vrement les unes fur les autres, fui ν a nt la lon- gueur du toit, de maniere � recouvrir d'environ 4 ou y pouces le rang d'ardoife le plus �lev� , en ayant l'attention de leur faire faire bavette & recouvrement vers les extr�mit�s, o� font des croupes , & o� l'on place fouvent des amortiiTe- ments avec des vafes de plomb. y Au droit des noues ou des angles rentrans d'un toit en ardoife, on pofe auffi un canal de plomb, que Ion cloue fur une efpece de goutti�re de bois bien arr�t�e en cet endroit fur la charpente, & on recouvre les bords de cette table de part & d autre par l'ardoife, d'environ 3 ou 4 pouces, ainli que nous l'avons d�j� dit dans le Chapitre de La Couverture, Les arr�tiers fe couvrent �galement avec des
tables de plomb plac�es l'une fur l'autre � recouvre- ment, de m�me que l'enfa�tement J & de maniere a recouvrir les ardoifes de part & d'autre. La plupart des lucarnes fe rev�tiffent aui�i en
plomb dans les toits couverts en ardoife : on pofe a cet effet, d'abord en-deffus & fur le devant} |
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d'Architecture, 347
un.e bande de plomb pour former un rivet ; ©n
couvre enfuite le fa�te avec une table ou chapeau de plomb ; & enfin on fait fur les c�t�s des nou- quets ou petites noues en plomb. Pour ce qui eil des autres petites ouvertures ,
autres que les lucarnes pr�par�es par le Char- pentier , que Ton pratique fur les toits , c'eft le Plombier qui les fait enti�rement. 11 forme pour cela , en devant, un gros ourlet, pour fortifier Je plomb, & par derriere, il cloue le plomb fur les chevrons, en obfervant de mettre par-deffous une bavette de plomb qui recouvre la char- pente,. Pans les toits � la manfarde , on couvre les
deflus des croif�es par une table ou un chapeau de plomb , & on avance le rang d'ardoife du toit fup�rieur de 3 ou 4 pouces au-devant du brifis, pour former un petit �gout ; mais fouvent l'on met pour plus de folidit� fous ce petit �gout, une bavette de plomb le long de la panne du briiis. En g�n�ral, il faut obferver d'�viter, autant
que l'on peut, d'employer de la foudure fur les toits , les terraffes , & autres lieux tr�s-expof�s aux injures du tems , attendu que les endroits fond�s fe trouvant toujours plus �pais que les tables, & �tant d'ailleurs fufceptibles d'�prouver des changements f�lon le chaud & le froid , cela feroit. capable d'y occafionner d�s rup- tures. |
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348 Cours
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Article. II L
De la pofe des Tuyaux de defcentt-
& des Cuvettes. Les tuyaux de defcente d , flg. Π , & flg. Vi,
qui conduifent les eaux des chenaux dans la rue, s'op�rent � la corde nou�e : le Plombier s'atta- che � prendre bien exactement leur hauteur, pour les difpofer d'avance dans fa boutique, & n'avoir point befoin de les couper fur place, il eil d'ufage de ne point mettre de tuyaux de plomb dans le bas des maifons , jufqu'� la hauteur de 7 � 8 pieds , & de pr�f�rer des tuyaux de fonte, non- feulement pour mieux r�iifter au choc des voitures, mais encore pour �viter les vols. Le tuyau qui aboutit fur le pav� eil coud�, on l'appelle d�guai- lard , & il eil termin� fouvent par une t�te de dauphin. Du c�t� des cours , on pofe ces d�- gueulards fur une cuill�re ou un efpece de pierre un peu recreuf�e, & dirig�e un peu en pente vers le ruhTeau. On ne fonde jamais les tuyaux de defcente � leur rencontre ; mais on les enbo�te l'un dans l'autre de 4 ou 5 pouces , en ayant foin de faire toujours entrer le fup�rieur dans l'inf�- rieur , afin de n'oppofer aucun obilacle � l'�cou- lement des eaux, .�/ Il faut que les tuyaux de defcente foient tou-
jours pof�s les uns au-deiTus des autres , le plus droit poifible ; &, afin de les contenir folidement dans leur poiition , on les arr�te avec des bri- des ou embrai�ures de fer s fig. VIII , diftantes. de 5; � 6, pieds l'une de l'autre , fuivant la hau- |
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y
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d'Architectu��. 349
teur de la defcente , & fcell�es dans le mur. Il y
a des Architedes qui, � deffein de ne point couper les plintes & les corniches qui d�corent les fa�ades des maifons fur les rues, obfervent d'enfermer les tuyaux de defcente dans f�paif- feur des murs ; mais en g�n�ral, il vaut mieux les laiffer � d�couvert, pour pouvoir y rem�dier aif�ment au befoin. On met fouvent , foit du c�t� des cours, foit
du. c�t� des rues , des cuvettes d'�tage en �tage , pour la commodit� des locataires des maifons | lefquelles interrompent le grand tuyau de def- cente. Ces cuvettes fe font de pluiieurs formes; les unes font faites en hotte, fig. VI s comme un efpece de demi-entonoir; les autres font rondes, %. VII ; & il y en a qui font quarr�es ou trian- gulaires : mais de quelques formes qu'elles foient, leur bord fup�rieur fe termine en bourelet, pour augmenter fa folidit�. Outre les embraffures de fer, � l'aide defquelles on contient chaque cu- vette , on replie le plomb du haut de leur dof- iier b b , flg. VI & VII , & on le cloue fur le dormant de la fen�tre, vis-�-vis laquelle elle eil plac�e. On met au fond des cuvettes des crapau- dines , ou petites plaques de plomb perc�es de troux, fig. IX , pour emp�cher le paffage des ordures , qui feroient capables de former des engorgements dans lefdits tuyaux (l). ■Il
■ ■ ι ■ ^ /!>:
(ι) Les tuyaux de fonte font dailleurs une �conomie , &
ne fc vendent que ι fols 6 deniers la livre, ( |
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350 Cours'
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Article IV.
De la pofe des Tables de plomb fut le Plein-*
toit , fur un D�me , fur un Clocher
& fur une Terraffe.
Dans les Edifices d'importance , on couvre
yolontiers les toits enti�rement avec des tables de plomb au lieu d'ardoife. La charpente �tant ter- min�e � l'ordinaire , il faut pour recevoir les tables, clouer fur les chevrons des planches dites voliges, de 4 � 5 pouces de largeur, � la diftance d'environ 2 pouces Tune de l'autre, fuivant le rampant du toit, flg. X. Apr�s cette op�ration» le Plombier commence par pofer le ch�nau le long de la corniche, & enfuite par clouer des crochets de fer au droit de chaque chevron , c'eit-�-dire , � 16 pouces de diftance les uns des autres. Ces crochets doivent �tre proportionn�s pour la longueur � la largeur des tables ; ils font de fer plat �, ils forment une patte par en haut , perc�e de trois troux, pour recevoir des clouds» & font courb�s par en bas, d'environ 1 pouce» � l'effet de pouvoir retenir chaque table. Nous avons repr�fent� particuli�rement un de ces cro- chets en A, � c�t� del� f�g. X. ? D�s que le premier rang de crochets eft atta-
ch� au bas de la couverture au-deffus du ch�- nau , le Plombier pofe la premiere table � recou- vrement fur le doi��er dudit ch�nau , laquelle fe trouve fondement foutenue dans le bas par les crochets, & , pour la contenir �galement dans le haut > il la cloue au droit de chaque chevron » |
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d'Architecture. 351
par des clouds de 2 pouces & demi de longueur 3
qui p�n�trent � la fois la table , la volige, & une partie du chevron. La longueur des tables dont on fe fert d'ordinaire en pareil cas, eil de 12 pieds , fur 3 pieds de largeur. On lie chaque table du.m�me rang, non avec de la foudure; car encore un coup , il faut en employer le moins poffible dans la couverture des combles , � caufe de les inconveniens ; mais en repliant les bords de chaque table voiiine , fuivant la hauteur du comble , l'une en dei�bus , l'autre en deffus , d� maniere � les inf�rer Tune dans l'autre, & � former par leur jonction , fuivant le rampant du toit, un efpece de boureler continu ou de baguette que l'on arrondit .par-dei�iis avec une batte. Le premier rang de tables �tant pof� s on place
le rang de crochets au-deiTus , de maniere � rece- voir le f�cond rang de table � recouvrement de 4 pouces fur le pr�c�dent; & l'on pourfuit ainfi cette couverture jufqu'au haut du toit, o� fou pofe' un enfa�tement , comme pour les toits en ardoife , c'eit �-dire , en le foutenant de diflance en diirance avec des petits crochets a, f�g. V ; & en lui faifant recouvrir fufHiamment le haut des tables fup�rieures des deux faces du toit. On ob- ferve femblablement de laiffer d�border Ten- fa�tement d'un pied � chaque bout du fa�te » afin de le replier , & de le faire defcendre en recouvrement fur la pointe de la croupe du comble. Par conf�quent, � l'aide de cet arran- gement, on n'a aucunement befoin de foudure ; il n'y a pas � craindre que l'eau puiiTe p�n�trer par la jonftion des tables , & die coulera fans obilacles dans les chenaux ? & de-l� dans les tuyaux de defc�nte. |
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3fi Cours
La couverture des D�mes s'ex�cute �-peu*
pr�s de m�me que la pr�c�dente, foit qu'on les couvre enti�rement de tables de plomb, foit que Ton rev�tuTe feulement en tables de plomb les arcs-doubleaux ou les c�tes, en garniflant l'entre- deux avec des petites lames de plomb, arrondies parle bas en forme d'�caill�s de poiffon s & tail- l�es comme des ardoife.s , f�g. Xii. ; La charpente �tant diipof�e & recouverte de
voliges � l'ordinaire , on garnit les arcs-doubleaux ou c�tes avec �es tables de plomb plac�es � re- couvrement , de 3 ou 4 pouces , & arr�t�es comme ci-devant, par le bas, avec des crochets, & par le haut, avec des clo�ds : on cloue �galement fur les voliges les ardoifes de plomb , en les di- minuant de grandeur par le haut � mefure que l'on monte la couverture , & en obfervant de les faire recouvrir un peu vers les c�t�s , par les tables de plomb des arcs-doubleaux. Enfin , on couronne le. haut du D�me par un eipece de calotte de plomb en forme d'enfa�tement , qui recouvre le haut des c�t�s & des compartiments. Quelquefois on termine cette calotte par une lanterne en charpente , orn�e de colonnes , de pilaftres , de confoles , de corniches & d'amor- tifiement, que l'on rev�tit enti�rement de plomb ; car il n'y a que la boule qui foutient la croix que l'on fafTe en cuivre. L'eiTentieleft, que tous ces rev�riffements foient difpof�s avec de bons recouvrements , & de fa�on � ne permettre aucun paiTage � l'eau par la jon&ion des tables. Si le D�me n'a pas d'arc-doubleau , & eft tout
Uni en dehors dans fon �tendue, il y a encore moins de travail, il ne s'agit que de le couvrir d'ardoife de plomb a ou d'ardoife ordinaire , du bas
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»'Architecture: 3 ? � *
bas en haut, & de le terminer par un enfa�te- ment ou calotte de plomb. Quant aux �iis-de-b�uf que Γόη pratique
dans ces couvertures, on garnit leur charpente enti�rement de tables de plomb de diff�rentes formes , & de maniere � fe pr�ter � tous leurs contours j on aiTemble ces tables � hon recou- vrement , & quand on ne peut s'en difpenfer, on les lie avec de la ibudure. La couverture des fl�ches de clochers » foit »
quarr�s , foit ronds _, foit octogones 5 fe fait quelquefois tout en plomb. Apr�s avoir recouvert la charpente de voliges, on cloue fucceifivement des rangs de crochets fur la charpente, o� l'on pofe des tables � recouvrement fur chaque face , comme ci-devant, en les diminuant de longueur � mefure qu'elles s'�l�vent ; enfuite l'on recouvre leur jonction fur les arr�tiers par d'autres bandes de plomb ; & enfin l'on finit par embo�ter le haut de la fl�che par une calotte de plomb. Quand on couvre les fl�ches des clochers en ardoife, on fe contente volontiers de garnir les arr�tiers & l'enfa�tement en plomb , ainfi que les �ils-de- b�uf. Autrefois on blanchiflbit ou �tamoit le deifus
des couvertures de plomb , d'une cro�te d'�tain , ce qui leur donnoit de l'�clat ; mais aujourd'hui on n'eft plus dans cet ufage, & on ne blanchit plus gueres que les amortiiTements, & les plate- bandes* de plomb orn�es de moulures. La couverture d'une terraffe en plomb a
encore moins de difficult� que la pr�c�dente. Elle coniiite � placer la longueur des tables , fuivant la longueur de la terrai�e , & � placer leur largeur 9 en commen�ant au bas de la pente, tome VI. Z |
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Ι 354 Cours
vers le ch�neau en recouvrement, de 3 pouces
l'une fur l'autre : on aifemble chaque table dans la longueur fans foudure , en repliant leurs bords de 2 pouces de* chaque c�t� , l'un en def�us , l'autre en deffous , & en �fte&ant d'applatir le plus que l'on peut-ce pli, afin de le rendre moins fenfible. Quand il s'agit de couler de plomb fondu 9
les joints des terraffes faites en dalles de pierre, il faut tenir chaque joint d'environ un demi-pouce de largeur , pour donner au plomb fuffifamment de priie ; apr�s quoi on gratte le plomb qui ex- c�de le niveau du joint : ces fortes de jonction ne r�unifient pas au furplus parfaitement, atten- du , comme nous l'avons dit dans le Chapitre des Terraffes , que le plomb fe retire en r�froi- dif�ant, & ne remplit pas alors bien exactement le joint. Article V,
De la pofe des Tuyaux de conduite
& des Tables des R�fervoirs d'eau. Les tuyaux deflin�s � conduire les eaux d'unt
r�fervoir , foit dans une fontaine, foit dans un bailin , font d'ordinaire plac�s dans la terre. On les foutient par de petits maffifs de ma�onnerie ou des taifeaux de diftance en diftance , m on les embo�te les uns dans les autres , tellement que le tuyau qui donne l'eau , foit embo�t� dans ce- lui qui la re�oit,'afin de ne mettre aucun obfta- cle � fon cours ; & l'on obferve ? en outre, de &ire � chaque jonaion un n�ud de foudure. U |
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β * A R � h ι f κ c τ υ ft e; j ff
faut mettre. , tant � la fortie d'un tuyau du r�-
fervoir , qu'� fon entr�e dans le bai�in , un ro- binet de cuivr�, pour arr�ter l'eau au befoin s foit l�rs des gel�es ), foit lors du r�tabliffement du tuyau. Un r�fervoir fe pofe d'ordinaire fur un b�ti
de charpente , proportionn� pour la force � fa grandeur, & au poids de la quantit� d'eau qu'il doit contenir : on l'environne auifi d'une cage de charpente, dont on fortifie les angles ext�- rieurs par des bandes de fer ; & enfin l'on cou* vre tout l'int�rieur de cette cage , c'eit-�-dire , le fond & les c�t�s , avec de fortes planches d� ch�ne. Cela �tant ainii difpof�, le Plombier, apr�s avoir pris la mei�re du r�fervoir, & coup� fes ta- bles de la grandeur Convenable, commence pat pofer les table« du fond, puis celles des angles, & enfin celles du pourtour & des quatre c�t�s, eri obfervant de faire d�border les derni�res d'envi** ron 2 pouces fur le haut de la charpente , afin de les y clouer. Apr�s cela , il ne s'agit plus que de fouder toutes ces tables, de maniere � ne permettre aucun partage � l'eau. L'on pratique dans le fond d'un r�fervoir trois
trous; l'un a, fig. XI.pour le tuyau du trop-plein> dont on �lev� le fommec � un pouce au-deflous des bords du r�fervoir, & dont la fonction eft de don- ner paf�age � la furabondance d'eau, qui fans cela courroit rifque de paffer par-deffus les bords : le deuxi�me b , pour le tuyau de la diftribution de l'eau du r�fervoir, que Ton �lev� de quelques pou- ces au-deiTus du fond : le troiii�me c, pour vuider le r�fervoir & le n�toyer. On ferme le dernier tuyau c qui eft au niveau du fond du r�fervoir, bien exacte- ment par une fou-pape � boucle , faite ordinai�e- |
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35$ Cours
ment en cuivre , & qui peut s'enlever � volont�
par le moyen d'un crochet. Enfin on termine un r�fervoir par placer le
�uyau montant d, qu'on attache en dehors � la cage de charpente, lequel furmonte le bord du r�- fervoir & dont on recourbe l'extr�mit� pour y ver- fer l'eau y foit que cette eau vienne de quelque d�p�t public , foit qu'elle foit �lev�e par le moyen d'une pompe. , * La diitribution des tuyaux regarde particulie-
iement le Fontainier , il n'y a que leur pofe qui regarde le Plombier ; c'eft pourquoi il feroit inutile d'entrer dans des d�tails fur cet objet. Des Devis de Plomberie,
Il fufEt de d�iigner dans les devis ele Plomberie
les endroits o� l'on mettra du plomb, de m�me que fa largeur & fon �paiffeur, ainii on dira : :; ;Les plombs de l'enfa�ternent de tel comble au- ront tant de largeur fur tant d'�paiffeur, & feront contenus avec quatre crochets par chaque toiie de longueur : les arnortiffemens p�leront tant : les noues feront d�telle largeur & 'de telle �paiffeur: les arr�tiers auront tant�o, largeur fur tant d'�paif- feur ; les ch�neaux auront tant de largeur fur tant d'�paiffeur ,-& feront contenus par des crochets efpac�s de 18 pouces : les chapeaux des lucarnes auront tant de largeur fur tant d'�paiffeur; les go�- tieres peferont tant ; les tuyaux de defeentes auront tant d'�paiffeur & tant de diam�tre ; les hottes ou entonnoirs peferont tant : les tables de plomb des terraffes auront tant d'�paiffeur fur tant de largeur,, &c. le tout bien fond� avec foud�re * |
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d'Architecture; jyf
Compof�e de § de plomb & d'un tiers d'�tain fin.
Tous lefquels ouvrages feront bien & duement faits & pof�s fuivant Tart ; & l'Entrepreneur four- nira pour leur ex�cution tous les �quipages , les peines ^'ouvriers, le charbon & les voitures n�- ceffaires pour �e tranfport defdits plombs, moyen- nant les prix & fommes ci-deflous ; f�avoir ,� Pour chaq�ie livre, pefant de plomb lamin� , . ' %. Pour chaque livre pefant de plomb coul�, . . - Pour chaque livre de foudure, . . . . �'■>■■� - � *. Ε χ ρ L ι c at ion de la PL CXXVI1I y
concernant la Plomberie.
La� figure I, �ilame portion de toit avec la di�>
poiition d'un ch�neau vers le bas. a Ch�neait compof� de tables de plomb relev�es fuivant leur longueur : la partie recourb�e qui eil fur le devant eil � bourelet, l'autre d ei| clou�e fur le bas de la charpente ; c rang d'ardoife � recouvrement fur le bord du ch�neau dy b crochet fervant � contenir le ch�neau ye, � goutti�re faillante avec un trou c perc� dans le devant du ch�neau pour la commmunica- tion des eaux; g barre de fer plate, avec une em- braffurefervant � fo�tenir la goutti�re; A faillie de- la corniche o� eil aifis le ch�neau. La fig» Il* eil la vue g�n�rale d'un ch�neau avec
fon tuyau de defcente. a Ch�neau | b crochets, c corniche, d tuyau de defcente, e embrai�ure de fer«. La figure III eil le profil d'un ch�neau pris au-
milieu d'un tuyau de defcente. La fig. IV. eil la forme particuliere d'un des
crochets d9 fig. III, d�f�mes � contenir un ch�neau.. La fig* Vj eil un enfattement : a crochet que;;
JU Vf.
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358 Co ir R s
Von met fur le fa�te de charpente, de diftance en
diftance , pour contenir fenfa�tement. La fig. VI repr�fente une cuvette en hotte :
a bord fup�rieur termin� en boureiet ; b doifierque Ton applique contre le mur, ou que l'on recourbe pour le clouer fur le dormant d'une croif�e ; c tuyaux de defcentes embo�t�s l'un dans l'autre ; d brides de fer ; e jonction de deux tuyaux. La fig. VII eil une cuvette ronde : a dofl�erj
b tuyau de defcente. La fig. VIII eil une bride ou embrai�ure de fer
jfell�e dans le mur , pour contenir les tuyaux de defcentes. La fig. IX. eit une crapaudine.
La fig. X eil une portion de toit d�j� couverte en
partie de tables de plomb : a, crochets ; fr, h pointes des crochets ; c,d,e, tables de plomb avec un re- couvrement � Tune fur l'autre, fuivant la hauteur du toit ; g boureiet que Tori pratique , en repliant enfemble les extr�mit�s des tables fuivant la lon- gueur du toit ; h forme particuliere d'un crochet. La fig. XI, eil le profil d'une partie de r�fervoir*
plac� dans une cage de charpente couverte de planches de ch�ne , fur lefquelles on �tend les tables de plomb -y a tuyau du trop-plein ; h tuyau' de diilribution ; c. tuyau de d�charge ferm� avec une bonde; d tuyau montant �lev� au-dei�us de§ Jbords du r�fervoir, & fervant � y amener l'eau. La f�g, XII, offre deux petites plaques de plomb
arrondies par l� bas en forme d'�caill�s de poiffon s §ζ deilin�es � �tre employ�es, au lieu d*ardoife. La f�g. XIII, eil un �n%de-b�ufa,ve�un.e plagie
i§ plomb �lQu�e f Kl m �Qva<
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D * A RCHITECTURE* $$$
DE LA MENUISERIE,
j $-ik Menuiferie eil l'art de travailler le bois y
de le dreffer , de le corroyer , de l'ai�embler &. de l'orner de moulures. Cet Art s'�tend � un in- , finit� de befoins : on en fait des portes, des croif�es,
des lambris , des parquets , des armoires , des cloifons legeres , des efcaliers, enfin, toutes fortes; de meubles, � l'ufage de nos habitations, Les bois les plus ordinaires dont on fe fert
dans la Menuiferie , font le ch�ne & le fapiri. Le ch�ne > ainii que nous l'avons dit "dans l&
Chapitre de la Charpenterie , eil de deux efpeces » l'une tendre> & f autre durej la derni�re s'em ploy� pour la Charpente 9 & la premiere pour l� Menuiferie g comme plu* droite » plus �gale & plus aif�e � travailler. � Le fapin e& un bois tendre , de droit fil avec
beaucoup de n�uds : on ne l'employ� gueres � des ouvrages de conf�quence T tant parce qu'il -n'a pas la folidit� du ch�ne, que parce qu'il ne
fe travaille pas aul�i proprement. g On dit dans les* Devis, que tous les bois de Menuiferie doivent �tre fains , coup�s au moins depuis cinq ans , vifs ,, fans aubier, fans n�uds vicieux, fans malandres , fans gelivures , fans roulures , fans piquures de. vers , ni aucune pourriture ; expliquons de quelle conf�quence peuvent �tre chacun de ces. d�fauts dans la Menuiferie. ■��■ Du bois mon, ou qui eil verd , fe pourrit ou
Ζ iv
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36o Cours
fe tourmente fans ceffe : l'aubier eil une partie
de bois � demi-form�, qui fe trouve imm�dia- tement fous F�corce, & qui. n'ayant pas encore acquis toute fa coniiilance , demande conf�quem- ment � �tre enlev� avec foin : un n�ud efl le paifage d'une branche � travers le corps de Far- bre , qui, en per�ant une planche , fepare fou- vent (es fils , au point d'y produire un trou ; le fapin , fur-tout , eil plus que tous les autres bois , fujet � cet inconv�nient : les malandres, font des efpeces de veines graiTes , rouges ou blanches , qui font des parties plus tendres que le reile du bois , & qui pourrif�ent d'ordinaire promptement : les- gelivures ou bois gelifs , font des fentes ou ger�ures produites par de fortes gel�es : enfin les roulures , font des f�parations dans le bois qui �tent la iiaifon. \ ' Tous les bois de menuiferie font de fciage »
, & fe d�bitent par planches ou membrures , plus ou moins longues 5 & plus ou moins �paiifes. On dillingue le bois de ch�ne , que l'on employ� aux ouvrages de menuiferie, fous les noms de bois de ch�ne de POfges , de'; bois de ch�ne Fran- �ois , & de bois & Hollande ;� & le bois de fapin, fous, les noms de fapin dAuvergne, rr & de fapin de Lorraine. On les achette f�r le port & chez les Marchands � Paris, fuivant de certaines longueurs , largeurs & �paiifeurs d�termin�es ; & comme il eil utile , pour appr�cier les travaux de menuiferie, de connoitre le toif� & le prix de chacun de ces bois , � raifonde leurs diff�rentes, quaiit�s,nous croyons devoir entrer dans ce d�tail. L�es bois de ch�ne de Vofges fe r�duifent tous pour la vente chez les Marchands , � I pouce a'�paiifcur « fur io pouces de largeur, & fe |
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^Architecture. 361
payent ordinairement le cent de toifes eoiirantes
150 liv. Il y a aufli de ces m�mes bois d'une qualit�
fup�rieure , qui fe payent depuis 170 liv. juf- qu'� 1 So liv. Les bois d'Hollande fe r�duifent �galement �
I pouce d'�paiffeur , fur 10 pouces de largeur ,
en obfervant que le pouce d'Hollande n'a que II lignes de France, ce qui fait que ces bois fe
livrent � Paris � 9 pouces de large , fur 11 lignes d'�paiffeur : ils fe payent maintenant 170 liv. le cent de bois ordinaire. . Quant au m�me bois de premiere qualit�, &
en bois large depuis 12 pouces jufqu'� 15 pou- ces, quoique toujours r�duit � 9 pouces dans la �ivraifon, il fe paye 230 liv. le cent de toifes. Les bois de ch�ne de la fcierie de Fontaine-
bleau , n'ont qu'environ 8 pouces \ de large , & font r�duits � I pouce d'�paiffeur, tant en bois mince qu'en bois �pais, & fe payent 170 liv. pris fur le port. Les bois de ch�ne Fran�ois de 15 lignes -d'�-*�-
paiffeur , fur 10 pouces de large , ne font point �ufceptibles de r�dudion , & fe payent 135 a 140 liv�, & m�me jufqu'� 145 liv. quand ils font beaux, 1 ■'.■:...■-.'.Λ, � Les bois de ch�ne Fran�ois de 21 lignes d'�-
paiffeur , fur 10 pouces de largeur, fe payent 120 & 125 liv. le cent. .Les bois de ch�ne Fran�ois d'un p�uce f d'�-
paiffeur , fur 8 � 9 pouces de largeur , fe payent le m�me prix que ceux de 1.5 lignes d'�paiffeur. La membrure de bois'de ch�ne Fran�ois de
3 & 6 pouces de gros , fe paye 140 & 150 liv. le cent de toifes, |
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362 Cours
Les battans de porte cochere de 4 pouces d'�-
paiffeur , fur 1 pied de large, fe comptent 4 toifes pour une , c'eft-�-dire , qu'ils fe r�duifent � ί pouce d'�paiifeur, fur 1 pied de largeur ; ils fe payent depuis 150 liv. jufqu'� 160 liv., � caufe des entr�es, qui i� per�oivent fur ce bois, comme fur le bois quarr�. Les planches de ch�ne Fran�ois de 12 pouces
de largeur, fur 2 pouces ~ depaiiTeur, fe payent 280 liv, le cent de toifes. Le fapin d'Auvergne de 12 pieds de long , fut
12 ponces de large , & de 14 � 15 lignes d'�paif- feur, fe paye fur le port 250 liv. le cent de plan- ches. : Le fapin de Lorraine de 11 pieds 6 pouces »
paflant pour 12 pieds, de 8 � 9 pouces de large» fur 11 lignes d'�paiffeur , paifant pour 12 lignes % fe payent 125 a 130 liv. le cent de planches. Le fapin de Lorraine de m�me longueur &
m�me largeur , fur 7 � 8 lignes d'�paiiteiir, fe payent 110 liv. le cent de planches. Le fapin de Lorraine de 12 pieds de France »
fur ίο pouces de large , & 1} � 14 lignes d'�- pauTeur, fe payent ι jo � 1 5 5 liv. le cent de plan- ches. Les planches de ch�ne provenant des d�chi-*
rages des bateaux , fe vendent � la toife fuper- ficielle, � raifon de 5 & de; � liv. 10 fols�.: Les planches de fapin provenant auffi des d�^
chirages de bateaux , fe vendent � raifon de 4 liv* 10 fols la toife fuperf�cielle. Nous donnerons vers la fin quelques exemples
de la maniere de parvenir � rcilimation des ouvrages de Menuiferie , en ayant �gard aux diff�rents toif�s a�s bois ci-deffus a & � la quaa- |
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� ; .__'..
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d'Architecture. 363
f�t� qu'il en faut de chaque forte pour les op�rer,
ainfi qu'� leurs diff�rents prix aduels chez les Marchands ; lefquels prix cependant peuvent �tre fufceptibles de vari�t�, �raifon , foit de la raret� des bois, foit des droits qu'on y met, &c. Apr�s le choix des bois & leur achat, leur affemblage eit ce qui merite le plus d'attention dans la Menuiferie, par rapport � la folidit� & � la beaut� d'un ouvrage. Nous avons repr�- fente les principaux dans la Planche CXXIX; A , affemblage � rainures & languettes, qui eft le plus ordinaire; B, affemblage � tenon & mor» toife ; C , affemblage � onglet ; D , affemblage � queue d'hyronde pour joindre deux a�s a �querre; Ε , autre affemblage � queue d'hyronde pour joindre deux ais bout-�-bout ; F, affemblage � clef; G, affemblage en fauffe coupe ; H, affem- blage quarr� ; I, Deux diff�rents affemblages � trait de Jupiter pour alonger le bois. Nous croyons inutile de nous �tendre^ fur ces
affemblages , de m�me que fur nombre d'autres, en ff�te , � mi-bois, en enfourch�ment double ou ffmple , &c. &c. dont la connoiffance eft en g�n�ral plus du reffort du Menuifier que de 1 .A rcrntf�cic » C'eit par le moyen de ces affemblages que l'on
r�unit folidement les b�tis, les panneaux & les diff�rents compartiments des ouvrages de menui- ferie. Dans le premier Volume de ce Cours, M. Blondel a enfeign� la maniere de tracer g�om�tri- quement les moulures, & dans le Chapitre de la d�coration int�rieure.mi commencement du Volume pr�c�dent, nous avons appris comment il convenoit <te les varier & difpofer, pour former,.par leur |
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3^4 ' 'f < c o υ Rs" ' ';'-"
proportion , un effet agr�able dans les diff�rents
cas. Ainfi il nous fufEra de rappeller, en g�n�- ral , que les moulures propres � la Menuiferie font de deux fortes , les unes rondes , & les au- tres droites. Les rondes font les becs de corbin , les tores , les douanes, les talons , les cavets, les quart-de-rond, les cong�s , les gorges, les ^guettes , les Mels & les ailragales Les mou- lures droites font, les larmiers , les faces d'archi- trave , & les filets. Tout Fart de leur compofi- tion, avons-nous dit alors , c'eil de diilinguer les circonftances- o� il convient d'employer les unes pmt�t que les autres | c'eil de favoir les proportionner fuivant les occafions , c'eil d'en iaire un choix judicieux , c'eil de varier les mou- lures rondes & droites , les grandes & les petites g <ie fa�on que ces derni�res faffent valoir les autres, & fervent toujours , fait � les d�tacher, loit a les d�gager, r La Menuiferie des b�timents fe diilingue en;
mobile & dormante ; la mobile comprend les por- tes-, les croif�es , les contrevents , tout ce qui doit couvrir ou fe fermer ;. la dormante, com- prend les lambris , les parquets , les c�oifons , les eicaliers , en un mot tout les ouvrages qui relient en place. Nous allons parler fuccef�ive- ment de ces diff�rents ouvrages ,.. eu �gard � ce qui conilitue leur folidit� , aux �paiffeurs de bois que chacun d'eux exigeiuivant leur �tendue* & enfin aux confid�rations particuli�res que de- mande leur pofe ; tous objets dont un Archiv te�e; doit �tre inftruit? & en �tat d'appr�cier. |
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^'Architecture: 36$ ,
C Η Α Ρ Ι Τ R E PREMIE R.
De la Menuiserie mobile,
Article Premier.
Des Portes.
V/ Ν appelle portes , toutes les ouvertures & bayes
que l'on pratique dans les murs pour entrer ciim lieu dans un autre. Il y en a de deux fortes j les portes int�rieures , que Ton diitingue en grandes, moyennes & petites ; les portes ext�- rieures , qui font les portes cocheres , & les portes b�tardes. Les grandes portes des appartements, font les,
portes � placards, � deux venteaux. Leur forme la plus ordinaire eit la quarx�e ; elle eft aui�i la plus commode » & m�me la feule o� l'on puiffe prati- quer des portes ouvrantes dans les �pa�Teurs aes murs. On peut cependant les faire auiii bomb�es & cintr�es, en pratiquant des dormans dans les cintres qui ne s'ouvrent point. On donne � ces portes depuis 4 pieds jufqu'� 5 pieds ~ de lar- geur ., & de hauteur au moins le double de la largeur. une porte � placards ςίΐ: compof�e en g�n�ral,
fig. I, II , III & IV , Pli CXXX , d'un double chambranle iz,avec fa traverfe b , de deux ventaux c, c P � double parement ; chaque ventail c a |
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$66 Cour $
deux battans d9 d, & quatre traverfes horifon-
tales e , f,g, h, & eft compof� de trois panneaux e, i, Λ, affembl�s dans des cadres /, orn�s de moulures. Entre les chambranles » f�g. Il, font des embrafements m, rev�tus de panneaux, avec des cadres correfpondans pour les hauteurs � ceux des venteaux ; au-deffus eil un plafond n. On voit, flg. III, le plan de cette porte, &
fig. IV , tes profils avec des lettres de renvoi ,
' correfpondantes � celles des figures pr�c�dentes,
pour faire, mieux juger de la liaiibn de toutes (es
parties.
Les panneaux c , k , i, font affembl�s � rainures
& languettes dans les cadres /; & les cadres /, font affembl�s � leur rencontre � onglets ; les montans a des chambranles, font auffi aifembl�s � onglets avec la traverfe b ; enfin les traverfes horifontales e ? �, g, h, s'aiTemblent � tenons & mortoifes dans les battans d, d. Les �paiifeurs des bois des portes, doivent �tre
proportionn�es � leur grandeur. En fuppofant, par exemple , la porte de 4 pieds 7 de large, fur 9 pieds 7 de haut, on donnera 1 pouce -~ d'�- paiffeur, aux deux battans d9 d^iutz pouces 7 de ι champ , fans comprendre une largeur d'environ 6 lignes, n�ceffaire pour la feuillure fur l'un de ces battans pr�s le chambranle ^ & la moulure que l'on pouffe fur l'arr�te de l'autre battant pour l'ouverture du milieu : on donnera aui��aux tra- verfes horifontales I pouce ~ d'�paiffeur , mais avec diff�rentes largeurs ; celle h dans le bas, aura la hauteur du focle du chambranle ; celle t du haut, aura 2 pouces | ; & les traverfes � & g au- ront environ 3 pouces \, Pour ce qui eit des cadres l, leurs profils peuvent �tre � grands & � petits |
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d'Architecture. 36?
cadres. Les profils � petits cadres font � fleur des
battans d, ou des traverfes e, f, g, h.y & pris dans le m�me bois : on leur donne depuis 15 jufqu'� 20 lignes de largeur, & on les compofe de peu de moulures. Les profils � grands cadres font embreuv�s dans l'�paiiTeur des battans, des traverfes ou des b�tis , les exc�dent en �paineur, & ne font |>oint pris dans le m�me bois ; on leur donne depuis 2 pouces jufqu'� 3 pouces de lar- geur. Aifez volontiers on fait les panneaux c & i � grands cadres , & ceux k des frifes � petits cadres. Il fui�ic de donner 5 pouces de largeur aux chambranles des portes, qui n'exc�dent pas 4 pieds ~ ? fur 2 pouces ~ d'�pahTeur, & 1 pouce d'�paineur au plus aux panneaux des portes qu; n'exc�dent pas 4 pieds { d'ouverture ; mais quand elles ont 5 � 6 pieds de largeur , les pan- neaux peuvent avoir 15 lignes d'�pahTeur , & les chambranles jufqu'� 6 & 7 pouces de largeur , fur 3 pouces d'�pahTeur. En g�n�ral , la perfection des ouvrages de
menuiferie , exige que les b�tis foient folide- tnei�t aifembl�s , que les panneaux foient faits avec des planches �troites , & aiTembl�es � rai- nures & languettes , ami qu'ils foient moins fu- jets � fe tourmenter (1) ; que les languettes por- tent bien au fond des rainures $�'& qu'en un mot tous les bois foient de bonne qualit� , dreii�s proprement , corroy�s & rabot�s jufqu'au vif, de fa�on qu'on n'apper�oive aucun trait de fciage , & qu'il ne fe trouve aucun n�ud vicieux, dont il |
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( 1) Autrefois on r�unhToit les planches des panneaux | plat-
joint , mais aujourd'hui pw les aflemble toujours � rainures & languettes. |
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368 Cours
Toit n�cei�aire de boucher les troux avec des
tampons , du mailic, &c.i Les rev�tiffements des embr�fements m |
peuvent �tre auffi � grands & petits cadres , mais on les fait d'ordinaire � petits cadres ; δε s'ils ne font pas aiTez larges pour �tre d'aiTem- blage , on peut les faire d'une feule pi�ce, en y pratiquant un panneau ravall� , lequel doit s'ac- corder pour les hauteurs avec ceux de la port�«, Quant aux plafonds , leurs champs doivent s'ac- corder �galement avec ceux des embr�fements. Il faut pofer les portes � placards � deux
ven�aux, de fa�on que le milieu de leur ouver- ture foit bien d'� plomb, vis-�-vis le milieu de l'enfilade des appartements , & vis-�-vis la tra- verfe du haut du chambranle , qui doit �tre d'un parfait niveau. On doit obferver encore de don- ner un peu de refu�te , tant fur le plat que fur le champ , aux montans du chambranle o� la porte eil ferr�e , afin de faciliter fon ouverture. Les chambranles s'attachent avec des broches , ou �QS partes � vis, ou des vis � t�te perdue, en- fonc�es dans les poteaux de la baye del� porte, lorfqu'elle eil pratiqu�e dans Une cloifon ; & avec des pattes � vis coud�es , ou des pattes � pl�- tre , lorfqu'elle eil pratiqu�e dans un mur. Onfait les portes � placard � un ventait, commune-
ment � petits cadres, � deux parements, fig. V, VI, VII & VIII, PL GXXX , pour les cabinets & les entre-fols , auxquelles on donne depuis 2 pieds jufqu'� 3 pieds de largeur fur 6 & 7 pieds de hau- teur. On les orne �galement de double chambranles a, de battans b, de traverfesr, & de panneaux d. Les battons ont 1 pouce J d'�pahTeur ; les panneaux 9 lignes d'�paiifeur ; les chambranles 4 � 5 pouces |
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ϊ>* A R G H Ι Τ Ε C Τ U R �. 36*9
�e. large , fur 2 pouces d'�paiffeur : les embrafe-
ments & plafonds fe font avec des panneaux ra- vall�s ou d'affemblage , f�lon la place. On peut voir, par la comparaifon du plan, de l'�l�vation & du profil de cette porte , la diipofition relative de toutes (as parties, Dans les maifons communes & les lieux de
furet� 5 on fait des portes pleines en ch�ne , de 1 <) lignes environ d'�paii�eiir, dont hs plan- ches font blanchies des deux c�t�s , coll�es & silembl�es avec des clefs fur la hauteur, jointes � rainures & languettes, & dont les extr�mit�s fup�rieures & inf�rieures font embo�t�es dans des traverfes aui�i de ch�ne > � tenons & mortoifes. On fait �galement des portes avec des planches de fa pin , embo�t�es de ch�ne haut & bas, & blanchies des deux c�t�s : enfin , on fait des portes -, foit de ch�ne pour les caves , foit de fapin, fans embo�tures , & dont les planches font contenues par derriere avec deux ou trois barres de bois qui y font clou�es. Les portes de remifes � deux venteaux fe font, ou en ch�ne, ou bien en fa- pin de forte qualit�, de 15 lignes d'�paiiTeurv avec feulement une planche de ch�ne fur les rives du c�t� des pantures , & un battement auffi de ch�ne : lefdits venteaux s'aifemblent � rainures & languettes , font blanchis par un parement, & barr�es par derriere, foit en croix de Saint-Andr�, foit en �charpes* Les portes cocheres doivent �tre de largeur
& hauteur convenables pour l'entr�e des voitu- res. 11 faut qu'elles aient au moins 8 pieds de lar- geur entre les tableaux, & en hauteur �-peu- pr�s le double de la largeur, � moins qu'il n'y ait quelque obftacle de la part des planchers. Tome FL� ' A a |
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370 Cours
En ce cas , on fe contente de les faire ouvrir
dans une partie de leur hauteur jufqu'� environ 12. pieds , & Ton feint le refiant de la partie fup�- rieure de la baye, dans laquelle on pratique , ioit des croif�es ou des �ils-de-b�uf pour �clai- rer les entre- fols , foit des tables d�cor�es de mou- lures & de divers ornements Ges portes font toujours compof�es de deux
venteaux quarr�s , cintr�s ou bomb�s , ouvrant d'ordinaire � feuillure, & dont la force des bois ie proportionne � leur hauteur. Les battans des rives ont commun�ment 4 pouces d'�paifFeur, fur Il pouces de largeur , & les battans meneaux de fermeture 8 � 9 pouces ; les b�tis ont 3 pouces tT�paiileur, les cadres 4 pouces d'�paiiTeur , & les panneaux 1 pouce - , & quelquefois 2 pouces d'�paiffeur. On met des parquets dans le bas, au lieu de panneaux, � def�ein de mieux fortifier ces endroits contre le paf�age des voitures , fans compter qu'on les rev�tit fouvent de bandes de t�le vis-�-vis le moyeu des roues. Ces fortes de portes ne fe font pas � double parements ? mais on remplit le derriere du c�t� de la Cour de gros b�tis & de panneaux arraf�s. Pour l'intelligence 4e Faifemblage de toutes les parties d'une porte cochere , on peut confulter les profils d�taill�s en grand , que nous avons donn� Planche II du Volume pr�c�dent. La pofe des portes cocheres n'a point de diffi-
cult�s ; c'efi l'a bont� des fcell�ments de leurs gonds & des crapaudines qui re�oivent leurs pi- vots , qui fait toute leur folidit� ; nous verrons dans /e Chapitre de la Serruerie en quoi confifte leur ferrure. La feule attention � avoir, lorfqu'on �es met en place, e'eft de bien caller leurs ven- j |
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d'Architecture. 371
teaux de toutes parts, & de les tenir ainii en
refped , fans les ouvrir pendant un jour ou deux, afin que le pl�tre des Scellements de leurs gonds ait le tems de l�cher & d'op�rer toute fa prii�. On fait aui�i des portes d'entr�e pour fermer
les all�es , que l'on nomme b�tardes ; on leur donne depuis 4 pieds jufqu'� pr�s de 6 pieds de largeur ; elles fe font � un parement , & s'op�- rent � peu-pr�s comme les guichets des portes cocheres , tant pour la. forme , que pour l'�paif- feur des bois ; & l'on y met �galement un parquet dans le bas pour plus de folidit�. Les portes d'Eglife fe font � double parement ;
il n'eft pas d'ufage d'y faire de parquet dans le bas ; & la feule attention � avoir clans leur dif- poiition , c'eft que quand on y met un guichet, il faut le faire ouvrir dans le compartiment des cadres des panneaux , fans �ffe�er de lui donner une figure apparente, comme dans la plupart des portes cocheres. ■Α R Τ Ι C L Ε Ι Ι.
Des Croif�es.
On fait les Croif�es de plufieurs formes ,
quarr�es, cintr�es, bomb�es , avec impofte ou fans impoile. On les ouvre ? foit � gueule de loup , foit � noix , foit � feuillure ou � doucine� Il y en a de grandes , de moyennes & de petites. On donne de hauteur � la plupart des croif�es» �-peu-pr�s le double-de leur largeur , & quelque- fois jufqu'� deux fois & demi. Lqs croif�es ordi- A a ij
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Jfi Cours
«aires ont environ 4 pieds de large, fur 9 � IO
pieds de haut ; & les plus grandes ont depuis 5 jufqu'� 6 pieds de largeur , fur 14 � 1 5 pieds de hauteur. On doit proportionner la force des bois �
leur �tendue ; c'eft une regle g�n�rale pour tous les ouvrages de menuiferie. En fuppofant une croif�e 4e 4 pieds de large , fur 9 pieds de haut, on donne �-peu-pr�s les dimenfions fuivantes � fes principales parties; Le dormant a , fig. X , Pi, CXXXI, & fa
traverfe du haut b, a commun�ment 2 pouces \ «f�paiffeur, fur 3 pouces de largeur, s'il n'y a tpas d'embrafements ni de volets <, ou bien 4 pouces s'il y a embrafements & volets ; ce qui occaiionne cette grande largeur. du dormant, c'eft fur-tout l'�paifleur v des volets qui y font ferr�s. Les dormans font arraf�s par derriere avec les chaffis, & � leur rencontre on fait un petit renfoncement pour loger les fiches ; mais quand il doit y avoir des volets , on pratique en outre , � la rencontre du dormant, une feuil- lure d'environ 6 lignes quarr�es pour les recevoir, fans compter qu'il faut toujours faire dans fon �paiffeur une noix pour loger le chaffis. La fig, XIV , PL CXXXI�, exprime le profil par- ticulier de cet arrangement ; a , dormant ; b , feuillure; c, petit renfoncement pour loger les fiches ; d, nojx du battant du chaffis; e9 volet; � > rev�tiiTement de 3'embrafement. La pi�ce d'appui c fig. X, a au moins 3 pouces \ ,
fur 3 pouces , & eit termin�e en dehors en quart de rond ; on y fait un« feuillure par-de�Tous pour recevoir la faillie de l'appui de pierre e, difpof� en revers d'eau. |
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D * A RCHITECTURL^ ff$
Les battants meneaux d, ont enfemble �-peu-
pr�s 2 pouces\ d'�paiiTeur, fur 3. pouces l- de largeur : on les fait ouvrir � gueule de loup s comme dans la flg. XVI a ou � doiicine s comme dans la fig. XVII. Les battants e,, e ,, fig. Χ , d�s ehai��s � verre ,
& la traverfe � du haut, ont 1 pouce \ d'�paif- feur, fur 2 pouces γ de largeur : �a traverfe h du bas , que l'on nomme jet-d'eau , doit avoir environ 3 pouces de hauteur , y compris 1 pour ce � en dehors de plus �pais que le chaflis. Cette faillie eil toujours form�e en douc�ne pour re- jetter les eaux , & m�me , afin de mettre obiiacle � ce qu'elles puiflent p�n�trer par-l� dans les appartements , on refouille fous le devant du jet d'eau un efpece de canal en forme de lar~ mier. Depuis quelque tems. , pour emp�cher abfo-
lument les eaux de filtrer s comme il arrivoi� quelquefois malgr� le larmier , on- s'�fl avif� d'ajouter encore un petit canal fur la pi�ce d'ap^- pui dans toute fa longueur , que l'on difpofe en. pente vers �e milieu de la croif�e , & dans le fond duquel on perce un petit trou � travers la pi�ce d'appui % pour rejetter en dehors les eaux qui franchiro�ent le larmier ; exp�dient qui r�uflit tr�s-bien , & qui merite d'�tre imit�. La f�g. XV, PI. GXXXII, fait voir tout c@
d�tail ; a , eil l'appui de pierre ;, h9 eil. la pi�ce d'appui ; c , la feuillure pour loger �e. revers d'eau * d, traverfe du bas du chaff�s avec fon rejet d'eau �% � , larmier ; g, canal pratiqu� �e long du dei�us de la pi�ce d'appui; H\ petit trou, � travers �as. pi�ce d'appui pour faire �couler ea dehors \sk A a ii|
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$j4 Cours
eaux qui entreroienr dans �e canal g ; i, le bas
du voler que Ton fuppofe ferm�.
Les petits bois i, fig. XVIII , fe font, foit �
pointe de diamant, foit avec des profils � petits cadres : ils s'op�rent avec de petits montans af- fembl�s en enfour�hement dans les traverf�s hori- ibntales. Pour ce qui efl de la proportion des carreaux, on fait qu'on leur donne un quart de hauteur plus que de largeur. Les imposes k , que l'on met pour diminuer
la trop grande �l�vation des chaf�is , ont commu- n�ment 334 pouces de hauteur , fur �-peu-pr�s autant d"�pai!�eur, & s'accordent, quand les croi- f�es font cintr�es , avec la naiflance de leur cin- tre. On les termine , %. XIX , Planche fui vante, par des becs de corbin � ; & de plus on fait la traverfe du bas b du chaffis fup�rieur en jet d'eau avec un larmier c. Les chai�is inf�rieurs d, s'ouvrent fous ces impoftes , & le plus fouvent les chai�is fup�rieurs b font dormans , ou du moins ne s'ouvrent que pour la commodit� du Vitrier. Pour ce qui eit des croiiees l,.'� grand car-
reaux , fur la droite de la f�g. X , qui font au- jourd'hui tr�s-en vogue, on fupprime les montans au milieu de chaque ventail & l'on fait chaque carreau de la largeur du ventail, en obfervant de proportionner � l'ordinaire fa hauteur � fa largeur : � raifon de la grandeur des carreaux ? on donne jufqu'� 1 pouce \ d'�paiffeur &: de lar- geur aux traverses qui s'aifemblent dans les mon- tans des chai�is � verre � tenon, & que l'on orne de diff�rens profils : il faut fur-tout recom- mander aux Ouvriers de faire d,es feuillures |
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d'Architecture. jgj$
profondes pour loger les carreaux ; car il p�chent
fou vent par-l�. Les affemblages des portes-croif�es ne font pas
diff�rents de ceux des croif�es : on obferve feur lement de les fermer , pour faciliter de les ouvrir en dehors, � doucine ou � feuillure, fig- XVII* & de mettre dans le bas un panneau, dont la hauteur s'accorde, foit avec celle des banquettes des autres croif�es , foit avec celle des lambris d'appui. Les volets ou guichets que Ton met derriere
les croif�es , font compof�s de battans, de tra- verfes , de panneaux & de frifes , difpof�s par compartiments : ils font aflez fouvent brif�s en deux, & quelquefois en trois parties , pour fe loger dans les embrafements. Leur hauteur eii d�termin�e par celle des chai�is d'une croif�e, plus un recou- vrement de 5 ou 6 lignes fur le dormant. Les b�tis doivent avoir au moins ι pouce d'�paineut, &les cadres des panneaux �tre ravall�s. On donne de- puis ι pouces jufqu'� 3 pouces de champ, fois aux traverfes entre les moulures n foit aux? montans des rives des volets ; & pour ce qui eifc des montans de brifure , &. il eil d'ufage de donner aux deux enfemble 1 pouce de plus. On a vu l'application de tout ce que nous venons de dire dans les d�veloppements que nous avons donn� des profils des portes de menuiferie * dans le Trait� de la D�coration int�rieure , Chapitre I, ainft on peut y avoir recours, comme � un Suppl�ment ncceffaire , qui nous difpenfera d'entrer mainienane dans un plus grand d�tail. ■ L'on fait volontiers des doubles croif�es dans
les appartements expof�s au, nord ,,. qui mentent une attention toute particuliere , pour ne point A a iy
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37<5 Cours
�ter du jour quand elles font ferm�es, & afin que
la croif�e int�rieure avec {es volets ne puiife nuire aucunement � l'autre, quand on veut l'ouvrir. Nous avons exprim�, PI. CXXXII, fig. XIII, l'ar- rangement de leurs chaffis. On voit d'un c�t� la moiti� des doubles chaffis dans la fituation o� ils fe trouvent �tant ferm�s ; & de l'autre c�t� les m�mes chaffis ouverts, ainfi que.le volet pli� & cach� derriere le chambranle : a,� , dormant du chaffis int�rieur \ b, b chaffis � verre, dont la traverfe du bas n'a pas befoin de rejet d'eau dans ce cas;d meneau ouvrant � gueule de loup je dormant du chaf- fis ext�rieur fcell� dans une feuillure ; � chaffis � verre avec au contraire un jet d'eau � la traverfe du bas; g meneau ouvrant � feuillure ou � douane. Le tout d�pend , pour op�rer avec fucc�s ces doubles croif�es , de faire les meneaux & lesmon- tans des deux chaffis, aini� que les traverfes des petits bois d'�gale largeur & hauteur , de fa�on qu'�tant ferm�s, ils fe trouvent vis-�-vis les uns des autres; & fur-tout de faire le montant du chaf- fis � verre int�rieur d'une largeur ftiffifante pour anticiper de fon �paiffeur f�r fori dormant ; d'o� il s'enfuivra qu'�tant ouvert »■ il n^exced�ra pas le ta- bleau del� croif�e, & que le chaffis ext�rieur le joindra pr�cifement, Si ne diminuera que de fon �paiffeur la largeur de la baye. Les petites croif�es ne diff�rent �es grandes
que par la force des bois , leur hauteur, largeur, & le nombre de leurs carreaux. Leurs ouvertures s'op�rent de trois mani�res. ; 1° A noix , & pour lors on arrondit l'arr�te du
battant meneau, & on fait fur ce m�me battant une rainure dont on arrondit l'arr�te, afin de r�p�ter �e jeu que l'on a �t� contraint de donner � fou» |
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d'Architecture. 377
verture ; 2° � chanfrin ou douane, alors on fait
une baguette m�plate de 7 � 8 lignes , qui fert � corrompre le joint, & � emp�cher d'appercevoir que l'ouverture ne fe fait pas tout-�-fait dans le milieu j 30 � feuillure � moiti� bois avec des ba- guettes , ce qui rend les deux meneaux d'une lar- geur �gale. Dans les maifons 011 l'on veut faire peu de d�-
penfe, on fait les croif�es � coulhTes , qui n'ont befoin d'aucune ferrure. Elles font compos�es d'un dormant avec un montant au milieu, d'un importe & de 4 chai�is , dont les deux fup�rieurs font immobiles dans le dormant, & les deux inf�rieurs fe meuvent dans des coulifTes. On donne � ces dormans pr�s de 2 pouces ^ � 3 pouces de largeur fur environ 2 pouces d'�paiiTeur, quand on ne veut pas de volets ; car ii Ton en admet , il faut leur donner 3 pouces , afin que d�fafleurant le chai�is , ils forment une petite faillie pour porter les volets : on donne aux chai��s �.verre 2 pouces ~ de lar- geur fur 15 lignes d'�paiiTeur, & on fait leurs petits bois � plinthe �l�gie , ou bien on les aiTembe � pointe de diamant dans leurs b�tis. Les croif�es en jaiouiies , dites Perfiennes, font
� deux venteaux; leurs battans fe font d'un pouce & demi ou de deux pouces, quand elles ont environ 4 pieds ~ de largeur : elles s'ouvrent avec pomelles fans dormant, ou avec un dormant de 2 pouces d'�paiiTeur fur 2 � 3 pouces de largeur. On fait ces jaiouiies avec importe , lorfqu'elles furpaiTent 12 pieds de haut, ou qu'elles font ceintr�es dans leur partie fup�rieure. Quand il s'agit de pofer une eroif�e , il y a quel-
que conf�d�ration � avoir ; � le mur eil en moilon, le Ma�on eft oblig� de faire des entailles dans le |
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378 Cours
tableau pour fceller la pi�ce d'appui & les importes
s'il y en a: mais ii le mur eil en pierre de taille, il eft d'ufage de couper la faillie des impoftes & des pi�ces d'appui � Farrafement des tableaux. Apr�s cette op�ration, le dormant de la croif�e eft en �tat d'�tre plac� dans les feuillures , en obfervant de mettre la pi�ce d'appui bien de niveau & de la bien eneaitrer dans le revers d'eau, afin qu'elle porte exactement fur la pierre d'appui de la croif�e, tant en dedans qu'en dehors. On arr�te ce dormant avec des pattes � pl�tre que l'on fcelle dans les ernbrafemens , & que l'on attache avec des clouds fur les dormans. Cela �tant fait, on pofe leschaf- fis � verre qui doivent avoir �t� ferr�s, ainii que les guichets , d'avance : enfin on finit par fceller le dormant dans les feuillures o� il eu enca�r� , & par remplir les petits intervalles, qui peuvent fe trouver entre, avec du pl�tre dans lequel on m�le de la pouifiere pour amortir fon action. Les cham- branles des croii�es s'arr�tent avec des pattes cou- d�es � pointe s'ils affleurent l� nud des ernbra- femens de ma�onnerie, ou bien avec des pattes � pl�tre par les c�t�s , & fur l� devant avec des vis qui prennent dans les -ernbrafemens. |
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V~�"V
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d'Architecture. 379
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CHAPITRE IL
De la Menuiserie dqrm�ntev
: m
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Article Premier.
Z^j Lambris.
\^N diitingue deux fortes de lambris * f�avoir, les
lambris d'appui ο , & les lambris de hauteur /*., figure �. PL CXXX, Le premier s'emploie au pourtour des appartements o� l'on, admet des tapI�eries ; fa hauteur varie � raifon de l'�l�vation de la pi�ce : il eil compof� de b�tis d'un pouce d'�pairTeur ? de panneaux , de frifes, de cadres & de pilaires. On le couronne par une cymaife q, compof�e de quelques moulures, & on le termine fur le parquet par un foele ou une plinthe r. Les figures XX & XXL PL CXXX�I, donnent l'id�e des d�tails d'un lambri d'appui ; a cimaife ; h plinthe\ c b�tis dont les panneaux peuvent �tre � grands ca- dres comme d9 fig. XXI, ou � petits cadres comme e. Le lambris de hauteur ρ occupe toute retendue des murs d'un appartement , $� s'�l�ve depuis le parquet jnfqu'au deflbus de la corniche : il eft compof� dans le bas d'un efpece de lambris d'appui fepar� par une eymaife, de celui de hauteur. On le diiiribue par compartiments de panneaux � grands & petits cadres qui ont de haufeuc au ®φά&ϊΜ$0ίί. fois leur largeur % δς qui (qn% fep^��s par des pi- |
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3§ο Cours
�airres-� qui ont de haut 8 ou 9 fois leur largeur.
On fait tous les champs �gaux, entre les panneaux, & l'on donne aux b�tis un pouce ou un pouce & demi d'�paiiTeur fuivantleur �tendue, en obfervant de laiiTer les boffages n�ceiTaires pour la fcul- pture des ornements. On peut faire les lambris, tant d appui que de
hauteur enti�rement en ch�ne , ou m�me tout en fapin : mais fouvent on fe borne � faire les b�tis en ch�ne de 15 lignes d'�pahTeur, & � les remplir de panneaux de fapin de o. lignes , avec des plin- the & cymaife de ch�ne. Quand on admet des ornements dans une d�co-
ration de menuiferie au milieu des panneaux, on a le choix , ou de prendre les ornements dans la maiTe du bois , & de laiiTer en conf�quence des boiTages fuffifans , ou bien de finir l'ouvrage comme s'il n'y en avoit pas , pour y rappor- ter enfuite les ornements , les troph�es , les guir- landes que l'on fait � part , en obfervant de les faire profiler fur les moulures o� ils paiTent. On arr�te ces ornements avec de petites pointes, ou bien avec des vis, quand ils font confid�rables ; & on les colle fur la menuiferie. Le premier pro- c�d� vaut beaucoup mieux que le f�cond , en ce que les ornements font plus folides �tant faits � m�me la maife du bois. Π faut prendre garde depofer des lambris de
menuferie fur des murs trop nouvellement faits * & dont les pl�tres foient encore humides. Si l'on ne peut s'en diipenfer, il eil n�ceiTaire de laiiTer un petit intervalle entre le lambris & le mur au moins d'un demi-pouce : le plus fur , au furplus > eil d'imprimer, en ce cas, le derriere des lambris de deux ou trois fortes couches de couleur � |
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d'Architecture. $Βι
�hui�e; ce qui facilitera l'�vaporation de l'humidit�»
ou du moins l'emp�chera de faire travailler le lam- bris en s'y attachant. Les lambris , foit d'appui , foit de hauteur,
doivent �tre pof�s bien d'� plomb & de niveau le long des murs : les languettes doivent �tre em- bo�t�es bien j liftes dansles rainures, & toutes les faillies �tre bien jointives. Il faut cal�er par der- riere les endroits des murs , qui fe trouvent for- mer des creux, afin de bien dreffer les boiferies dans tous les fens, & de les faire porter bien �ga- lement fur la face des murs. On pofe le lambris d'appui, en arr�tant la cymaife par deffusavec des pattes � pointe ii c'eir dans des cloifons, & des pat- tes � fcellement fi c'eft dans des murs, & en fixant les b�tis, foit tout Amplement avec des broches , foit au contraire avec des vis qui exigent que Ton fcelle , dans les murs en correfpondance pour les recevoir, des tampons de bois taill�s � queue d'hyronde, A l'�gard des plinthes des lambris d'appui, elles s'attachent avec des clouds d'�pingle. Quant aux lambris de hauteur, ils s'arr�tent fur les murs de la m�me maniere que ceux d'appui. |
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Article IL
D�s Parquets.
■ . , ■■'.» ' '
On fait deux fortes de parquets , l'un compof�
de planeurs pi�ces de bois aflembl�es quarr�ment
ou en lofanges, que l'on nomme iimplement par- quet , & l'autre de planches jointes enfemble � rainures & languettes , refendues de la largeur d'environ 4 pouces, que l'on appelle parquet de |
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3§2 Cours
On donne depuis un pouce jufqu'� deux pouces
d'�paif�eur au parquet : celui de deux pouces ne s'employe gueres que dans les rez-de-chauil�e ., & dans les lieux o� l'on craint rhumidit� ; c'eit celui d'un pouce ~ dont on fait ufage le plus commu- n�ment dans les appartements. Le parquet d'af�emblage eil compof� de feuilles
depuis 3 pieds jufqu'� 3 pieds | en quarr� , diitxi- bu�es par panneaux arraf�s qui forment des com- partiments de 16 ou 20 carreaux plac�s diagona- lement, &fepar�s par des b�tis d'environ 3 pouces de large, o� ils font aiTembl�s � tenons. Il fe pofe, comme l'on f�ait, fur des lambourdes de 3 pouces de gros -, efpac�es d'environ un pied de milieu en milieu, & plac�es en travers fur les folives du plancher ; lesquelles lambourdes doivent �tre mifes d'un parfait niveau par deffus , & fcell�es fur le lattis du plancher avec du pl�tre en augets , ainfi qu'il a �t� expliqu� dans la Ma�onnerie, On attache le parquet fur les lambourdes avec
des clouds fans r�te de 2 pouces � de long., que l'on arrafe : ci devant on enfon�oit les clouds , de maniere que l'on bouchoit enfuite le trou qui refloit par dei�lis avec des chevilles de bois , mais cela ne fe" fait plus. Il n'y a aucune autre obfervation pour la pofe du parquet , fi ce n'eft de le mettre d'un parfait niveau , d'alligner les joints de fes feuilles , de fa�on que leurs angles fe rencontrent dans la m�me prolongation , & d'attendre fur-tout � le mettre en place, que le pl�tre des augets des lambourdes foit bien (ec , de crainte que l'humidit� ne le faiTe travailler. \ Quelquefois on pofe les parquets fans lam-
bourdes, directement furies folives d'un plancher, foie quand on eft oblig� de fe raccorder avec d'an- |
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d' Architecture� 383
tres pi�ces , foit avec une marche-palier qui fe
trouve un peu trop baffe, foit pour diminuer l'�- paiffeur d'un plancher ; en ce cas , il faut hacher les parties les plus hautes du deffus des folives , mettre des fourures fur celles qui fe trouvent trop baffes, afin que le deffus du plancher forme un plan bien de niveau dans toute ion �tendue. Il fe fait des planchers , foit de planches de
fa gin de la forte qualit� de 1 f lignes d'�paiffeur, foit de planches de ch�ne d'un pouce ~ } & m�me de 2 pouces d'�paiffeur, dont les planches font jointes � rainures & languettes 5 blanchies par un parement, & pof�es auffi fur des lam- bourdes , dont il ne faut que 4 toifes courantes par chaque toife fuperficie�le. Pour ce qui efl des parquets , que l'on met
derriere les glaces, furies chemin�es ou ailleurs » ils font compof�s de traveries , de montans & de panneaux, d'environ 1 pied de large. On en- fonce les panneaux dans les b�tis, de crainte qu'en les affleurant la chaleur du feu , en les faifant bomber, ne les mit dans le cas de caffer la glace. On donne aux b�tis 3 pouces de large , fur � pouce d'�paiffeur : on les affemble � tenons & mortoifes dans leur rencontre avec les traverfes. Les parquets s'attachent aux languettes de che- min�es avec des vis � �croux, que l'on place dans les traverfes, o� l'on entaille leur t�te, de fa�on � ne former aucune faillie derriere la glace. L'effentiel eft de faire attention dans ces fortes d'ouvrages , � les pofer d'un parfait niveau dans tous les fens, pour que les glaces qui y feront plac�es, r�p�tent ]qs objets bien d'� plomb» |
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384 Cours '
Ar ticle III.
Des Efcaliers de Menuiferie. Les Menuiiiers font des efcaliers de d�gage-
ment de diif�rentes formes , foit droit, foit quar- re ', foit circulaire par leurs plans. Les marches font affembl�es d'un bout dans une forte plan- che de bois , qui lui fert de limon , & font fcell�es de l'autre dans le mur. Souvent du c�t� du mur, on met un faux limon pour recevoir le bout des marches, que l'on nxe au mur par le moyen d'une ou de pluiieurs pattes coud�es; on affemble d'ordinaire chaque contre-marche � rainure dans le deffus de la marche inf�rieure 9 & dans le deifous de la marche iup�rieure. Outre tous les ouvrages d�taill�s jufques-ici,
les Menuiiiers font des cloifons de planches de bois de ch�ne brute , � claire voie, tant plein que vuide, pour �tre recouvertes de pl�tre , & aiTembl�es haut & bas , dans des couliffes : ils en font encore, foit en bois de ch�ne , foit en bois de fapin, avec des planches apparentes , jointes � rainures & languettes , de 12 & 15 lignes d'�paiiTeur , blanchies des deux c�t�s , & affem- bl�es aui�� dans des couliffes haut & bas : enfin ce font eux qui font les alcov�s, les niches , les armoires avec leurs tablettes, les contrevents, les cr�maill�res de biblioth�que , les tables 5 les porte-manteaux , les caiffes d'orangers , les bancs des jardins, &c. &c. Article
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d'Archi�ect�re* 3§f
Article IV.
De la maniere d'e�imer les Ouvrages
de Menuifejie. ,
Pour parvenir � appr�cier les diff�rents travaux^
de menuiferie, il s'agit de fe rendre compte d'abord, de leurs d�veloppements, c'eit-�-dire, des longueurs* largeurs & �paifTeurs des bois qu'exige chacune de leurs parties , les battans , les traverfes , les chaffis * les panneaux , les chambranles, &c* Apr�s cela, en connoii�ance du prix des bois chez les Mar- chands , & de quelle maniere s'op�re leur toif� dans l'achat qu'on en fait , on d�terminera la quantit� de roifes ou de pieds de bois qu'il faut invariablement pour ex�cuter chaque partie d'une porte, d'une croif�e , d'un lambris , d'un parquet $ &c. tellement qu'en les r�fumant, on viendra � bout de d�couvrir les d�bourf�s du bois qu'il � fallu pour tel ou tel ouvrage : apr�s cela il n@ s'agira plus que d'appr�cier la main- d'oeuvre , & d'ai��gner un b�n��cQ convenable � l'Entrepre* neur. Offrons pour exemples Tefrimation d'une porte � placard, & enfuite celle d'une croif�e« Premier Exemple^
S�lT une porte � placard � deux vente��x s
dans un mur de 18 pouces d'�paiffeuf , ayanf 10 pieds de haut, fur 5 pieds de large dans« teuvre , aflembl�e � cadres embreuv�s $ aved double chambranles , embrafements s plafond affembl� � boitement > & uqs deffus d� porte d© 4 pieds de haut* Tarn VU �h
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|δ5 Cours
; Il faudra, pour faire les quatre montans des
chambranles , deux planches de 12 pieds de long, fur 1 pied de large, & de 2 pouces \ d'�paiiTeur, lefquelles produisent 8 toifes de long , qui, � 150 liv. le cent de toifes fuivant cette groiTeuf, va- lent �.......Il 1. ' o f. o d- 11 faudra pour l'ex�cution des
deux traverfes defdits cham- branles, qui font enfemble 12 pieds de long , fur 6 pouces de large, & 2 pouces j d'�paiiTeur, de m�me quepour les quatre plin- thes , qui font enfemble 2 pieds ~ de long , fur 6 pouces de large, & 2 pouces � d'�paiiTeur, 2 toifes , 2 pieds de bois , qui> . ν
� 150 liv.le cent, valent . . 3 10 Pour les quatre battans & les
quatre traverfes des dei�us de , porte,qui contiennent enfemble - 40 pieds de long , fur 4 pouces de largeur, & 15 lignes d'�paif- i�ur, il fera befoin de 2 toifes , 3 pieds, 4 pouces de bois,qui
� 150 liv,, valent . . . 3 16 $
� Il faudra pour les cadres
des deifus de porte en bois de Vofges , qui ont enfemble 3 <j pieds de long , 2 pouces de � large , & 2 pouces d'�paiiTeur, 2 toifes un pied, 4 pouces de bois, qui, � 170 liv. le cent, valent........3 15 6
, �, Pourlespanneauxdefd,deifus
de porte? il faudra huit planches |
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d'� r b� � τ e e tu re*
m bois de Hollande , chacune
de 5 pieds ι pouce de long, fur 9 lignes d'�paiffeur , les- quelles feront coup�es dans du 6 pieds , & produifent 8 toifes
qui, � 131 liv. 5 fols le cent, valent .... . . . . ιοί. i© f. 0 φ
Pour l'ex�cution des mon-
tans & traverfes d�s embraf�- ments, qui font enfemb�e 72 pieds de long, fur 4 pouces de large , & 1 pouce d'�paiffeur � il entrera 4 toifes , 4 pieds d� longueur de planches , qui, � 125 liv. le cent, valent . /.* j i� Pour les quatre battans &
les traverfes des deux venteaux de la porte, qui font eni�mble 60 pieds de long, fur 4 pouces de large, & 15 lignes d'�paif- feur , il faudra 4 toifes d� bois � qui, � 150 liv. , valent .�■"''. 6 Pour les cadres defdits ven- . '
�eaux en bois de ch�ne de Vof-
ges , contenant enfemb�e 6} » ■ pieds de long , fur 2 pouces
de large , & 2 pouces ~ d'�paif- feur, il faudra 4 toifes s 3 pieds, 7 pouces , qui, �. 170 liv. le
cent , valent . ; .< : k; ^ 7 16 Pour les panneaux defdits ven- �,� Ζί1
teaux en bois de Hollande d'un s ;
pouce d'�paiffeur, leiquels font sl.zl�* enfemb�e 41 pieds de long , fur ; ? ;, . j. ',
9 pouces de large y il faudra 6 , g ;*vVi Β h ij
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588 e ° ϋΊΙ 5
toifes , 9 pouces de planches,
qui � 175 liv. le cent , valent. ΙΟ 14 4 Valeur du bois n�- ceffaire pour op�rer la, porte _________-------,
en queftion....... 69 I. 171. 2. d.
Apr�s s'�tre rendu compte de
la quantit� de bois qui a du entrer dans l'ex�cution de ladite porte , & de ce qu'il a d� co�ter au Menuifier , fui- # vantles prix a&uels, pour con-
tinuer � appr�cier la valeur de cette porte , il faudra paffer � l'ordinaire � l'Entrepreneur, un 1 Oe des 69 liv. 17 fols 2 deniers trouv�s,pour le d�chet des bois, c'eft-�-dire ...... 6 16 8 Enfuite on appr�ciera la main-
d'�uvre des diff�rentes parties de cette porte , fuivant le prix aduel que l'Entrepreneur la paye aux ouvriers,quand il |eur donne l'ouvrage � la t�che; f�avoir ; La main-d'�uvre des 9 toifes
�e chambranles, qui ont 6 pou- ces de profil, � 1 liv. 9 fols la toife, vaut ...... 13 « Ο La main-d'�uvre de la porte,
qui produit 1 toife 14 pieds de * fuperf�cie , � 15 liv. la toife , compris la pofe, vaut , . . ZO 16 8 La main-d'�uvre des deux
deffus de porte » qui contien- |
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ί
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d'Architecture. 389
Rent enfemble ι toife 14 pieds
de fupeifkie , � 1 2 liv., com- pris la pofe, vaut .... 16 13 4 La main-d'�uvre des embra-
fements, qui produisent 1 toife 1 pied, 6 pouces de fuperfkie, � 9 liv., compris la pofe 7 vaut. 9 76 Total . . . .1361. 12f. 4a. Enfin , en pai�ant le 5 e des
136 liv. 12 fols 4 deniers de d�- bourf� � l'Entrepreneur pour f�n b�n�fice , {es faux frais , fes tranfports , &c. ... 27 64 On trouvera que la porte
dont il s'agit, avec fes deffus, peut �tre eilim�e , tout com-_____________
pris, � . . . . .. ,-.';■ . 1631. 1,8f. Bd.
Deuxi�me Exemple.
Soit une croif�e de bois de ch�ne , de 10
pieds de haut, fur 4 pieds 6 pouces de large hors-d�uvre du chaffis dormant » garnie de volets brif�s en quatre fur la largeur, & ayant quatre chaflis � verre avec impolie dans le haut. Les deux battans du dormant de 4 pouces de
large , exigeront une planche de 12 pieds de long , fur 12 pouces de large , & 2 pouces � d'�paiiieur ; fur quoi il eft � obferver que les 2 pieds de plus de longueur doivent �tre confid�r�s comme de nulle valeur , attendu que ces fortes de gros bois font fendus par les bouts ; & qu'en outre les 4 pouces qui refteront de la largeur, ne font pro- pres qu'� faire une lambourde : on compte ces planches fur le port , � 150 Hv. le cenE j ain& Β b iii
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35)Q Cours
Jefdits batrans valent . ..'6 1. O f. O d.
La traverfe cintr�e du haut
dudit dormant , a 4 pieds 6 pouces de long , fur 9 pouces de large, & 2 pouces { d'�paiA feur , & exige I tqife, I pied, 9 pouces de bois , qui,,�-..I-JO liv. le cent, vaut . . . . I 18 $ Pour la traverfe d'impoiie ,
il faut un morceau de 4 pieds, 6 pouces de long, fur 4 & f ponces de gros , que Ton ne peut prendre que dans un bat- tant de porte cocher� , lequel produit 1 toife & r pied , qui, a 150 liv. le cent, vaut . . t If ° Pour la traverfe d'appui, un
morceau de bois ,■ idem. - .. . 1 if Q. Quant aux c�iafi�s � verre ,
pour faire les deux battans- meneaux du bas & les deux dit haut, il faut quatre morceaux de -Ai J; -w\ , - bois d'�lite fans, aucun n�ud, Λ ^; �
ayant enfemble 20. pieds de i ! -
long, fur 4 pouces {. de large, :>
Se 2 pouces ^-d'�paii�eur, lei- und tti-jh
quels produifent 3 toifes , � movr�l-'.o ιό) liv., ( vu que ce font des �> ^ j = *% bois �T�lite), qui'valant , . i%'�^ ίί #>* "Q> -j Bojir fai�e les deux ha�tans.. io'u iu3*j*:i:c
de noix du hi\s & les, deux du/ . haut 11 il eil befcin de quatr© >;bf:;t ; : « morceaux de-|>o,k d'�lite , en-vr;':,~ 'fiiU >��. femblede mpiedsde long,fu�« ;, m;j >:■{: 3 pouces j de large 5 % Ip&j&i s; ,j : ce f d'�paiiTejity |
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d'Architecture.
De plus , pour les quatre
traverfes du haut, il faut qua- tre morceaux de chacun 3 , ^ pouces \ de large * fur enfem- ble 9 pieds de long , & 1 pouce ~ d'�paiiTeur. Et enfin pour les quatre
traverfes des jets d'eau , qui contiennent enfemble 9 pieds de long, fur 3 pouces \ d'�- paiiTeur , & 4 pouces de large ; & pour les petits bois qui con- tiennent auffi enfemble 45 pieds de long, fur 1 pouce J de gros : le tout �tant � 1 pouce ~ d'�- paiiTeur , & de ι ο pouces de largeur, il faudra pour la totalit� de ces trois articles , 3 toifes � pied, 3 pouces de bois, qui, � � 60 liv. le cent � caufe de l'�paiiTeur, valent . . ν < 5 ί� 3 ^ Pour faire les volets ou
guichets , il efl befoin de huit battans , qui feront coup�s dans des bois de 12 pieds , attendu qii�ls ont 9 pieds 6 pouces, & que les 9 pieds fe- roient trop courts : comme les "quatre- battans de rive ont 4, pouces de large, Sl que ceux de brifure ont 3 pouces de ■-^L large , ©a obf�rvera qu'on ne- ,._�,.., pourra prendre dans, une plan-
che qu'un battant �troit & un� . large , & que, par conf�quenx - 't /.,.. Bb-lv;
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392. 3 Cours
il faudra pour cela quatre
planches de ι ζ pieds & de � <j lignes d'�paiifeur : quant aux ι quatre traverfes fur la hauteur
d�faits guichets , elles exige« font des bois de 4 pouces ~ de large , fur enfemble16 pieds de long ; ainii la totalit� des , < ■ battans & des traverfes , pro- duira 9 to�ies I pied de plan« �hes , qui, � I 60 %< le cent, Valent , ,. . . , . . . 141. %) f. 4<i Pour les panneaux defdits
volets , il faut 32 pieds cou- rans de planches de 8 pouces de large , fur 9 lignes d'�pais feur , ce qui fait 5 toifes y. Π �il bon d'obferver que les pan« neaux des guichets s'op�rent iivec des bois de Hollande , yeduits 4 1 pouce d'�paiiTeur., qui fe payent 175 liv. le cent, dont, en retranchant le quart, il r�it�ra 131 liv. 5 folsle cent ;;.> , pour le prix defdits panneaux :
par conf�quent les 5 toifes | de planches n�ce/Taires pour op�- rer ces panneaux , valent . 70 Ο Total du prix du bois . 43 1. 9 *V 9 �.
Le d�chet des bois eflim� , comme ci devant, im dixi�me de 43 liv- 9 ibis , 9 deniers « J 4 *8 ? ' La main-d'�uvre des ou-
vriers, eitim�e � 1 liv. 16 folsle pied de hauteur de croif�e. . 18 __________^
Total , . . . 661 ηί* 9<*.
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d'Architec ture. 393
Et en appr�ciant encore, com- me ci-devant,le b�n�fice de l'En- trepreneur , & (es faux-frais , au 5 e de fes d�bourf�s, ou du prix du bois , & de la main- d'�uvre qu'il a pay� aux t�che- rons , c'eit-�-dire, � > | . 13 5 6 Il refulte que i'efiimation to- taie de ladite croif�e fera . . 791. 13 1. 3 d.;
Et que par conf�quent le pied
de hauteur de la croif�e, qui � io pieds de haut, peut valoir 8 liv, avec fon volet. . On peut, en prenant modele fur ces d�tails ,"
�tablir la valeur des autres ouvrages de menuife- rie ; car pour les lambris , par exemple , ce doit �tre les m�mes prix que les deffus de porte, qui peuvent �tre regard�s comme lambris , en obfer- vant feulement d'�tablir la pofe � 3 liv. par toife �■fuperficielle, prix ordinaire que l'Entrepreneur paye maintenant aux t�cherons. Il a paru , il y a environ trente ans , un Ou-
vrage fur cette mati�re , intitul� D�tails des Ouvra- ges de Menuiferie par 3V1. Potain , dans lequel on d�veloppe ce qu'il entre de bois pour op�rer chaque forte d'ouvrages : comme cette quantit� de bois eil invariable , on peut toujours le confulter l� deffus -, mais pour ce qui regarde les prix des bois & de la main-d'�uvre , cela a bien augment�, & m�me les bois fe d�bitent maintenant, pour la vente chez les Marchands, diit�rement qu'on ne faifoit alors , ainf* qu'on en peut juger par les d�tails que nous avons donn� au commencement de la Menuiferie : c'eft pourquoi il feroit int�reiTant de faire Une r�impreffion de ce Livre , avec tous ces changements. |
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$94 Cour ?
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Article V.
Des Devis de Menuiferie,
On doit expliquer dans ces Devis , la qualit�
des bois, leur �paifleur pour chaque forte d'ou- vrages , la grandeur des porres , des croif�es, qu'elle doit �tre la d�coration des pi�ces , quelles �)ieces feront parquet�es & lambriff�es , foit d'un
ambris d'appui, foit d'un lambris de hauteur, ainfi on dira : Tous les bois feront de ch�ne fains , fecs , fans
aubier, fans n�uds vicieux , fans geriures , fans roulures , fans tampons , dreif�s & corroy�s , de maniere qu'il n'y reile aucun trait de feiage ; �efdits ouvrages feront aifembl�s � tenons & mor- toifes , � rainures & languettes , & enfin fuivant l'Art, tellement qu'il r�iulte de leur liaifon la plus grande folidit� ; le tout relativement aux dei�ins & profils qui feront fournis dans le tem& par l'Architecte. Dans les caves feront faites tant de portes avec
bois de ch�ne de bateaux , � joints quarr�s, & avec deux barres � chacune de bois de ch�ne, attach�es avec des, clouds : leiclites portes auront tant de hauteur fur tant de largeur,, & au- ront tant d'�paiiTeur; &: au haut de la defeente fera faite une porte pleine , de bois de ch�ne de if lignes, d'�paiffeur, aifembl�e � rainures & languettes, & embo�t�e haut & bas, Λ Sera faite la porte cochere, de tant de largeur fur tant de hauteur, aifembl�e � cadres , aveb parquet au b»a§ du parement en. dehorsiA &.& |
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d'Architecture; 39�
panneaux, recouvert en dedans au droit dudit
parquet, le furplus arraf� ; ladite porte fera � deux venteaux , dans un defque�s fera un guichet auffi aifembl� � cadres & parquets , comme ci-* dei�us ; les battans meneaux auront tant de lar- geur fur tant d'�paiiTeur ; ceux des rives auront tant de largeur fur tant d'�paiiTeur ; les �raverfes du haut & du bas auront tant de largeur fur tant d'�paiiTeur ; les b�tis auront tant de largeur fur tant d'�paiiTeur ; les cadres tant j- les panneaux tant ; & les parquets' tant. Sera faite la quantit� de tant de portes � p�a�*
�ard � deux venteaux , affembl�s � grands cadres ou � cadres embreuv�s, � double parements , � double chambranles avec embrafernents 5 de tant de hauteur fur tant de largeur , fuivant les def��ns qui en feront fournis ; les battans & les traverfes auront tant de largeur fur tant d'�paiiTeur; les panneaux auront tant d'�paiiTeur ; les grands cadres auront tant de largeur fur tant d'�paiiTeur ; :& les petits feront �l�gis dans les battans � l*or- ■dinaire ; les chambranles auront tant de largeur fur tant d'�paiiTeur ; les b�tis des embrafernents & ^plafonds auront tant de largeur fur tant d'�paiiTeur ; & les moulures des compartiments feront �l�gies dans leurs, b�tis \K enfin les panneaux des em-r brafements auront tant d'�paiiTeur. Sera faite la quantit� de tant de portes � pla-
card � un yehtaii , � deux parements, � double chambranles avec embrafernents : iefdites portes auront tam de largeur fur tant d'�paiiTeur ; les battans & traveifes auront tant de largeur fur tant 4'�paiileur; les moulures feront � petits cadres , 8f �l�gies dans les battans ; les chambranles auront $&nt de largeur ίι\ΐ tant d'�paiifor ; les erflbra�?� �
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39& Cours
feraents & plafonds feront ravall�s, ou d'affem-
blage , fuivant la place, & auront tant d'�- paiiTeur. Sera faite la quantit� de tant de portes unies
de ch�ne, de tant de largeur fur tant de hauteur, dont les planches auront tant d'�paiiTeur, & fe- ront jointes � rainures & languettes , embo�t�es par le haut & par le bas dans des traverfes de 6 pouces de hauteur , & corroy�es par les deux c�t�s. Sera faite la quantit� de tant de portes de
remife en fapin , de forte qualit� , avec une planche ^ de ch�ne de 15 lignes fur les rives , jointes � languettes & rainures , blanchies par un parement, barr�es par derriere en �charpes 3 avec battemens de ch�ne dans le milieu. Sera faite la quantit� de tant de croif�es , de tant
de largeur fur tarn de hauteur en bois de ch�ne, ou- vrant � noix � deux venteaux avec chai�is dormans , & leur pi�ce d'appui portant jets-d'eau, garnies de volets brif�s en quatre fur la largeur , & ayant quatre chaffis � verre , avec impofte dans le haut. Les dormans auront tant de largeur fur tant cT�paiffeur , & les traverf�s d'en bas portant jet d'eau , auront: tant de largeur & �paifleur en quarr�. Les chaffis � verre auront tant de lar- geur fur tant d epauTeur ; & la traverfe d'en bas portant fori reverfeau �, aura tant de largeur fur tant d'�paiiTeur. Les battans defdits chai�is � verre auront tant d'�paiiTeur fur tant de largeur. Les petits bois �es chaffis auront tant de largeur fur 'tant d'�paiiTeur, en obfervant les feuillures pour recevoir le verre. Les b�tis des volets auront tant de largeur fur tant d'�paiffeur ; & les panneaux defdirs volets tant d'�paiiTeur ; le tout � tenons &, mortoifes. |
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d'Architecture. 397
Sera faite tant de croii�es � la manfarde, �
coulifles, ou ouvrantes � noix, ayant tant de large, dont les dormans auront tant d'�paiiTeur fur tant de largeur ; & les chai�is � verre tant de largeur fur tant d'�paiiTeur , & dont les petits bois feront arondis � plinthe �l�gie , ou affem- bl�s � pointe de diamant dans leurs b�tis. Sera fait le lambris d'appui de telle pi�ce * dont
les b�tis auront tant d'�paiiTeur fur tant de lar- geur ; fi les panneaux font � grands cadres, ceux- ci auront tant de largeur fur tant d'�paiiTeur, & les panneaux tant d'�paiiTeur ; la cimaife aura tant de hauteur fur tant de largeur; le focle avec fa moulure aura tant d'�paiiTeur. Sera fait un lambris de hauteur dans telle pi�ce ,
dont les b�tis auront tant de largeur fur tant de hauteur ; les cadres auront tant de largeur fur tant d'�paiiTeur ; les panneaux auront tant d'�- paiiTeur. Sera mis du parquet dans telle pi�ce avec des
lambourdes de tant de grofTeur , dont les b�tis auront tant d'�paiiTeur, & les panneaux tant d'�paiiTeur ; lefquels parquets feront arraf�s , chevill�s, pof�s en lofange , aiTembl�s, clou�s & rabot�s fuivant l'Art. Les parquets pour le derri�re des glaces feront
faits avec b�tis de ch�ne de tant d'�paiiTeur fur tant de largeur , & remplis de panneaux de ch�ne de tant d'�paiiTeur. Seront faites des cloifons de ch�ne ou de fapin
dans telle.pi�ce »avec des planches de tant d'�paif- feur, aiTemblees � rainures & languettes , & dans des coulifles haut & bas. Seront faites tant de cloifons de planches de
bateaux, d'un pouce d'�paiiTeur, � claire voie, |
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$98 C�tfts
pour �tre ma�onn�es , garnies de cotiliiTes ��
rainures haut & bas , avec des entre-toifes de pareilles planches en travers , clou�es deffus � une face � mi-�tage, avec des poteaux d'huiffe- rie feuilles pour la latte & pour le battement des portes. Sera fait dans telle pi�ce un plancher de plan-
ches de fapin de la forte qualit� 9 ou de ch�ne, de tant d'�paiffeur, jointes � rainures & languet- tes , blanchies par un parement pof�es & atta�^ ch�es en place 5 fur des lambourdes de tant de groi��ur. Pour l'ex�cution defquels ouvrages fp�cifi�s ci-
defllis , l'Entrepreneur fournira tous les bois * �quipages , peines d'ouvriers , clouds pour les attacher , � l'exception des broches & des pattes qui lui feront fournis , enfin tout ce qui lui fera n�ceiTaire pour l'enti�re perfection d'iceux * moyennant le prix ci-def�bus , favoir ... * Pour chaque toife fuperficielle de portes � pla-
card de telle grandeur.......� Pour chaque toife courante de chambranle de
telle largeur & �paiifeiir .......* Pour chaque toife fuperfkielle de lambris
d'appui & de hauteur........* Pour chaque pied de hauteur de croif�e de telle
ou telle largeur. . . . . * . ■ * . ~.u■'■' � Pour chaque toife de cloifon en fapin ou en
Pour chaque toife de parquet de telle ou telle
�paii�eur, &c. , . . ^ ■ . . . . "'� <\ m
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β* Architecture. jp^
Explication des Planches CXXIX,
CXXX, CXXXI et CXXXII, concernant la Menuifirk.
La PL CXXIX , offre les principaux affem*
�b�ages des bois de Mermiferie. A , affemblage � rainures & languettes.
Β, affemblage � tenons & mortoifes.
C , affemblage � onglet.
D, affemblage � queue d'hyronde d'un battant
dans une traverfe, Ε , autre affemblage � queue d'hyronde de deux
battans boiit-� bout. F , affemblage � clef.
G , affemblage � fauffe-coup�.
H , affemblage quarr�.
I, deux diff�rens affemblag�s � trait de Jupiter
pour allonger les bois. La PI. CXXX, offre les d�tails d'une porte �
placard , � un & � deux venteaux. La f�g. I, eff l'�l�vation d'une porte � placard
� double venteaux & double parements. La f�g..II ? eft le profil de ion embrafement.
La f�g. III, eft fon plan.
Et la f�g. IV , repr�fente les d�veloppements
particuliers de fes profils , pour faire fentir leurs affemblages. λ, double chambranle avec fa traverfe b ;
c , k , Ί, panneaux ; d> d, battans ; � ? f9 %Ύ%", traverfes ; /1 cadres orn�s de moulures ; m, f�g. II, panneaux de l'embrafement ; η , plafond de fembrafement ; 0, f�g. I , lambris d'appui j ρ , lambris de hauteur \ q , cimaife ; r, focle ou plin- the f f> pilaftre. |
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400 Cours
Les f�g. V, VI, VII, & VII, font voir l'���-
vatiori , le profil.,-le plan & les d�tails de l'affem- blage d'une porte � placard � un ventail, & � don* ble parements. a a , double chambranles ; b ,b , montans ou
battans ; c9c , traverles; d,d, panneaux ; e, fig. VI, embraiement Les PL CXXXI & CXXX�I, repr�fentent les
d�tails d'une croif�e. Les fig. X , XI & XII, font voir l'�l�vation,
le profil & le plan d'une croif�e. a , dormant avec fa traverfe fup�rieure b ; c ,
traverfe du bas du dormant ou pi�ce d'appui ; d, battans meneaux ; e, battans des chaffis ;//, traverfes du haut des chai�is ; h , traverie du bas des chaffis avec un rejet d'eau ; 'ι, petit bois ; k , impolie ; l, chai�is � grands carreaux. La fig. XIII , repr�fente une double croif�e
garnie de fes volets ; une moiti� de cette double croif�e eil fuppof�e ouverte, & l'autre moiti� eil fuppof�e ferm�e. a, dormant du chaffis int�rieur ;b9b , chaffis �
verre , dont le battant meneau d9 ouvre � noix j c, volet brif� en deux parties , & dont la brifure + eil cach�e par la faillie du chambranle de la croi- f�e; e, dormant du chaffis ext�rieur;/, chaffis � verre ; g, battant meneaux ouvrant � doucine. La fig. XIV , eil le profil du dormant d'une
croif�e, pour faire voir, fa liaifon avec l� chaffis & les volets. <z, dormant; b.9 feuillure que Ton ne pratique
que quand il doit y avoir des volets ; c, fiches ; rf, battants � noix du chaffis ; e, volet brii� 5 f, rev�tiffement de l'embrafement. La fig. XV, eft le profil du bas d'une croif�e ;
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d'Archi�ectur e;
a, appui de pierre avec revers d'eau en dehors ;
b3 pi�ce d'appui \ c , feuillure pratiqu�e fous la pi�ce d'appui pour loger le haut du revers d'eau ; d', traverfe du bas du chaffis � verre ; e, jet-d'eau, �, larmier ; g , canal ; h , conduit de d�charge du canal ; i, volet avec une feuillure fur le bord, pour recouvrir la pi�ce d'appui, lorfqii�l eft ferm�. La fig. X^I § eft un battant-meneau ouvrant �
gueule de-loup a, . La fig. XV�I, eft lin battant-meneau ouvrant �
doucine. La fig. X^IIl, eft un petit bois � pointe c�e
diamant; a, feuillure du carreau de verre. La fig. XIX, eft le profil de l'impofte d'une
cr�if��. Ayimp�ft�; b, traverfe du chaif�s fup�rieur,
avec Uii jet-d'eau c & un larmier � yd9 traverfe du haut du ch�ffis inf�rieur. L� fig. XX, eft le profil d'un lambri d'appui;
a, cimaiie ; b% plinthe ; c, panneau. Lrfig; XXI, r�pr�fei�te deux profils de lam-
bris ; �\ eft iin profil � grand cadre ; b , eft un profil � petit cadr�. % |
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-#k
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Tome VI, C G
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40Z Cours
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Z)� Z^ SERRURERIE.
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Ar τ ι c l ε Premier.
Dei diff�rentes qualit�s du Fer.
O Ν reconnoit la bonne qualit� du fer � la
couleur qu'il a en dedans apr�s l'avoir caff�. Le meilleur en g�n�ral, eft celui qui eft noir, doux � la lime , ou qui a le grain fin, m�l� d'un peu de blanc , de gris & de noir. On tire le fer de diff�rentes Provinces du Royaume. Le plus eftim� eft celui qui vient du Berry ; il paffe pour le plus doux, le moins aigre , le moins caffant, le plus facile � travailler, & en un mot pour le plus capable de prendre toutes fortes de formes fous le marteau : aufli enjoint-on d'ordinaire dans les Devis , de l'employer de pr�f�rence pour l'ex�cution des b�timentsu Le fer d'une qualit� inf�rieure fe nomme fit
commun ou fer de roche ; il s'employe aux ouvra- ges groi�iers, & qui n'ont pas befoin de tant de foupleffe de la part du fer. Quand un fer eft: caffant � chaud ? n'eil pas pliant fous le marteau, ou bien quand on y remarque des coupures, des gerfures ou des pailles , on l'appelle rou- verain. On d�bite , dans les groffes forges , le fer en
barres , qui font de deux efpeces ; les unes font battues iimplement, & les autres font battues & |
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B'AR���It�C�UllE. 403
�tir�es. Les barres �tir�es, font celles qui ont
�t� forg�es dans le m�mefens, en les allongeant, pour les faire plus ou moins minces : elles font dans l'emploi d'une qualit� fup�rieure , & plus nerveufes que celles qui n'ont �t� Amplement que battues; aul�i n'y voit-on prefque point de grain. On trouve, dans les Magafins des Marchands,
des barres de fer des qualit�s, groffeurs & �chan- tillons dont on peut avoir befoin pour toutes fortes d'ouvrages. Il y a des fers plats , qui ont depuis 9 jufqu'�
15 pieds de longueur , fur 2 pouces � de lar- geur , & depuis 4 lignes jufqu'� 8 lignes d'�- paiiTeur. Il y a des fers quarr�s de diverfes longueurs ,
qui ont 1 ou 2 pouces de gros , & que l'on d�- figne par leur groiTeur ou leur forme parti- culiere. ■** "x On appelle quarr� b�tard, celui qui a �6 � 18
lignes degroifeur. - -L Fer cornette,, celui qui a 5 � 7 pouces �e lar-
geur , 6 � 8 lignes d'�paiifeur, &l 4 k 6 pieds de longueur : on en rev�t les bornes & les en- cognures des murs expof�s au choc des voi- tures.^':; ;;'":: > \ Fer rond, celui dont on fe fert pour les trin-
gles $ "qui a depuis 5 lignes jufqu'� 10 lignes de diam�tre* Fer courcon i celui qui eil par gros morceaux
de 2 , 3■ & 4.pieds de long , fur w��q groiTeur quelconque. Fer de quarillon , celui qui a depuis . J lignes
jufqu'� 8 & ρ lignes de grorteur. J Co�e de vache, tous les fers qui ne font point C c ij
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4P4 C o υ R s
� vive arr�te : il y en a depuis 3 lignes en
quarr� 'jufqu'� 12» u w On vend aufli du fer m t�le, pour garnir les
portes cocheres, dont les feuiljes , qui font de 5 � 6pieds de long , ont jufqu'� 1 ligne ~ d'�pais,
6 depuis 9 jufqu'� 13 pouces de large.
On d�ilingue dans la Serrurerie les gros fers
que le Serrurier fournit au poids , de ceux qu'on paye � la pi�ce , fuivant la fa�on & difficult� de la. main-d'�uvre. Les premiers s'employent dans les b�timents pour la folidit�, & les f�conds pour la furet� des" fermetures de la Menuiferie : donnons une ^num�ration des uns & des autres, % expliquons en m�me-tems leur fonction & leurs proportions les plus ordinaires« * ' ' : * '% ft 1ΪΛΪ C Ε Ε IL '".'� «■;';', ."'
S>es gros Fers* ; t»t il
Les gros fers que l'on employ� dans la ma-?
�onnerie , font les ancres;,. les tirans, les cha�- nes , les harpons , les plate-bandes , les^triers , les linteaux, les bandes de tr�mie, les barres de languettes , les manteaux de chemin�e, les barres de contre-c�urs , les corbeaux ,, les boulons , les crampons, &c. De ces fers , les uns font quarr�s, & les autres font plats : les quarr�s font d'ordi- naire employ�s.� porter, & les plats font em- ploy�s � tirer. Les cha�nes A, Β �,C , D, PI. CXXXI�I, (e
placent dans l'�paiffeur des murs, pour contenir leur �cartement ; elles font % foit de fer plat A |
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d'Architecture. 46$
�& Β ? de 2 pouces ou 2 pouces ψ d� largeur, fur
6 lignes d'�pahTeur j ibit de fer quarr� C & D \ de 14 ou 15 lignes de gros, & quelquefois plus quand le cas le requiert : on fait les barres des cha�nes les plus longues que F�n peut* & on les lie enfemble bout-�-bout , quand elles font de fer plat, � trait de Jupiter A $ avec des embraflures de fer, ou en maniere 'de charni�re Β\ & quand elles font de fer quarr�, on les r�unit avec des moufles � clavettes G , ou bien en for- mant im crochet � leurs extr�mit�s j que Foit contient par une embra�iire de fer j &-que Fok refferre � l'aide de deux gros icoins de fer. * Les plate-bandes Ε , ont 5 � 6 pieds de lon-
gueur » fur 6 lignes d'�paiffeur,, & 2 ponces ou 2 ponces i de largeur \ elles font deftin�es � �tre plac�es au bout des poutres, pour conte- nir auffi F�cartement des murs » & les conferver dans leur � plomb, L'un des bouts d'une plate- bande, forme un crochet ou talon a , dVnvironi 1 pouce de long pour entrer dans l� poutre^ & en outre , il y a dans le long de la plate-bande plufieurs troux h , deftin�s � rattacher fur ia- poutre avec des clouds dent�s \ l'autre bout c % eft pli� de maniere � former tin efpeee d'anneau ou d'ceil, pour recevoir une ancre F, qui �il une barre de fer quarr� d'environ 15 lignes de gros % fur �- peu-pr�s y pieds de long� La folidit� des cha�nes & des plate-bandes d�pend ei�eiitielle- ment de la maniere dont les moufles & les �ils ont �t� fond�s : fou vent les fers, font br�l�s en ces endroits en les forgeant j c'eifc pour- quoi il faut y prendre garde, car c'e® toujours par l� que les cha�nes viennent � manquer. On laiffait autrefois les ancres F apparentes
f> *■* �
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4�6 ~C ours �
au dehors des murs, & on leur donnoit m�me
fou vent la forme d'un Sou d'un Y ; mais mainte- nant il eft 4'ufage de les faire droits ,■& de les encaftrer , comme nous l'avons d�j� dit , de quelques pouces dans une tranch�e, que l'on pratique dans la face ext�rieure des murs , ce qui, quoique moins folide, fait un effet plus agr�able � la vue. Le feul cas/o� on conferve les ancres apparentes | c'eit dans l'ex�cution du haut des tuyaux de chemin�e qui font ifol�s ; alors on fait ces ancres double en S ou en Y , pour contenir de part & d autre les tuyaux contre l'effort des vents , & pour embraifer une plus grande �tendue ; ces ancres double font li�es avec un tirant, dont le bout oppbf� aux ceils va s'accrocher & fe clouer fur quelque ma�treffe pi�ce de charpente. ; e ;i ,:?:; i't� Les linteaux > font des barres de fer quarr�es
plus ou moins longues ^q�i fervent � foutenir la ma�onnerie du haut des portes & des croif�es; on leur donne d'ordinaire 15 lignes de gros. Les bandes dt[tr�mie Q , ;-dont la fon�ion eit de
porter la ma�onnerie des atres de chemin�e, font des fers plats d'environ 1 pouces ^ de largeur , fur 7 lignes d'�paiiTeur, dont les bouts font recourb�s pour les arr�ter fur lesfaljves d'enchev�trure. Les barres dont on garnit les contre-c�urs des
chemin�es de cu��ines,, ont environ 18 lignes de . groi�eur. ; ■ Kr:*:r ;,;'/ ^b�uU.' ? ..: ; \ h v.:>. : s� Les manteaux de chemin�e H , font des barres
de fer quarr�es j d'environ I 3 ou 14 lignes1 de gros , dont les bouts font coud�s ,& les extr�- mit�s faites en^queue de Carpe, pour f�r feeller dans les murs adoi�es aux chemin�es , fous la �raverfe qui fputient leur tablette. �iMii |
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d'Architecture. 407
Les Barres de languette , que Ton met fous les
languettes des chemin�es en briques , &dont les extr�mit�s fe pofent fur leurs jambages , font des barres de fer droites de 13 & 14 lignes de gros. Les crampons I , font des fers quarr�s , dont
les bouts font faits en crochets; ils fervent � lier les pierres o� on les fcelle , foit en mortier , foit en plomb. Les �triers Κ , ont 6 lignes d'�paiffeur, fur 2
& 2 pouces { de largeur : ce font des fers plats , coud�s, que l'on met, foit au bout des chev�- tres de bois ou des lin�oirs pour fortifier leurs tenons, quand on juge qu'ils auroient une trop grande charge ; foit pour foutenir les lambourdes que Ton applique le long des poutres ; foit pour foulager le milieu d'un entrait d'une ferme de. charpente, en les attachant au poin�on : on fait encore d'autres �triers L , � l'ufage des plate- bandes ? & que l:on inf�re entre les joints de leurs clavaux. Les corbeaux M , font des morceaux de fer
quarr�s , d'un pouce f de gros environ , formant une queue de carr�e par le bout, qui doit �tre fcell� dans le mur, & dont l'objet eft de foutenir p�r-deiTous, foit d�s fablieres, foit des lambour- des, foit des lin�oirs. Les harpons , font des morceaux de fer plats >
droits ou coud�s , que Γόη employ�, foit dans la ma�onnerie, foit dans la charpente : on leur donne 2 & 3 pouces \ de largeur, fur 4 � 6 lignes d'�paiffeur. Les gougeons, font des fers quarr�s, fervant �
contenir les tambours d'une colonne , ou bien des vafes & des baluilres ; on les proportionne au befoin que l'on a. C c �y
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4o8 Cours
JLes barres de potager & des hottes de chemi-
n�e , quand on en met, font des fers plats de 2 pouces de largeur , fur 6 lignes d'�paiffeur. Les boulons Ν , fervent � contenir les limons
des eicaliers , & � les lier avec les murs : ce font des fers ronds, de 9 � 10 lignes de dia- m�tre � t�te plate & quarr�e par μη Ipput, & dont l'autre bout eft perc� pour r^�eyoir une ciavette, oii bien eu relev� en queue de carpe , pour �tre fcell� dans le mur. !.. Les crochets � ch�neau � , font des fers plats,
coud�s par un bout, & � patte ; lesquels' ont 18 lignes de largeur » fur une ligne & demi d'�paif- f�ur ; ils fe p�acent fur les corniches pour conte- nir hs ch�neaux : on fait auiii de fer de pareil �chantil�pn , les colliers Ρ , feryant � contenir les tuyaux de conduite 4es ch�neaux dans les murs. l?,...,-.,:; hesfantons font des fers de 4 ou 5 lignes de
gros, avec des crochets � leurs extr�mit�s , pour former des cha�nes , dont on entoure les tuyaux de chemin�e faits en pl�tre ; fk- que l'on place au milieu des languettes � environ 2 pieds de diftance lur la hauteur- ? Tous ces fers fe payent au quintal pu ?�u cent
pefant, fuivant un certain prix ; d'ans fequej prix eft compris la fa�on, |es vo^ures , les peines d'ouvriers , & tout ce qui eit n�cei�aire pour 1 enti�re perfediort de ces fortes d'-QUyrages. L'ufage , pour fixer ce que valent )a plupart des gros ters , tout employ�s dans le iatiment, eil d'ajouter � la fomme que co�te le fer en barres pris chez le Marchand, le 12e de/�eJ�e que co�te le charbon de terre, (i). (1) On vend le charbon de terre, far le P�ft/a�' mui'd/qu�
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Dl A RC H, ITE.G Τ U RE. �09
Les vieux fers que l'on tire des d�molitions fe
donnent au poids au Serrurier, eii diminuant 4 livres par quintal \ & dans le cas de remploi, on diminue la quantit� qu'on lui a donn� en compte de la totalit� des fers neufs fournis , lef- quels ne lui font pay�s que pour fa�on du cent, que l'on eftime volontiers le ~ du prix des gros fers neufs. Ce font quelquefois les Serruriers quife char-
gent de fournir les ouvrages de fonte , les pla- ques,les tuyaux de defcente , les tuyaux de fonte j �c les bornes que l'on fait depuis quelque terris de ce m�tal; lefquels ouvrages fe vendent �ufl� au quintal, & ont dif�rens prix. * �l jf | des tnenus fers que les Serruriers fpur- fijtfent encore pendant l'ex�cution d'un b�timent; tels font les pattes � contre-c�ur , les cheyillej <�e fer , les rappointiffages , les clouds de c^.ar-1 rette & de bateau , dont fe fervent les Ma�ons, pour larder dans les bois qu'ils doivent recouvrit de pl�tre ; tous les fers dont les Menuiiiers pnt befoin pour arr�ter les portes , les croif�es , |e"s lambris , les parquets ; fayoir , de petites broches de fer , des pattes en bois qui font pointues, des pattes en pl�tre qui font coud�es, d�s vis � �croux pour attacher les parquets de' glace aux tuyaux de chemin�e : tous ces objets fe donnent en compte fucceil�yement , foit au Menuifier, foit au Ma�on, & fe payent � ta,nt la douzaine , except� les c�ouds �t les rapointif- fages , qui fe livrent au poids. |
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contient 9© boiiTeaux ou iy rninots de 6 boifleaux chacun : le
meilleur c'ft celui'que l'on tire d'Angleterre, |
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41® Cours
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Article II L
De la Ferrure des Portes Cocher es ,
On ferre les vantaux des portes cocheres de
diff�rentes mani�res, fuivant la d�penfe que l'on veut faire, La ferrure la plus ordinaire , eil avec fix groffes fiches � gonds & � repos } de 5 � 6 pouces de haut, fur 2 pouces de gros , & fix gros gonds de fer b�tard , d'un pouce !| de gros ; �u bien encore mieux , avec deux pivots par en bas A , qui entrent chacun dans une erapaudine B, & deux tourillons en haut D , qui entrent chacun dans une bourdonniere d ; & fi la porte a une grande hauteur % on met en outre deux fiches � gonds C , compof�es chacune de deux g�rids li�s par une broche. On fait les pivots d'en bas �} pour plus defolidit�, avec des branches en« �querre dont la branche horifontale de l'�querre paffe fous la traverfe du b�ti , & la branch� per- pendiculaire fur T�paifieur du montant ; lefquelles branch�s font fortement retenues par des clavet- tes x:y traverf�es par des goupilles. } On fortifie les affemblages de la Menuifene par douze �qtierres , dont il y en'a huit pour les grandes portes�,'■& quatre pour le guichet. Ces �querres E font fouvent double , & embraf- fent toute la longueur de la traverfe , en remon- tant fur les montans, & alors il n'en faut plus que fix. Les branches de ces �querres fe terminent |
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ι
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d'Architecture. 411
volontiers par des fleurons avec des crampons,
pour fixer leurs extr�mit�s. Le guichet doit avoir trois gro�es fiches �
n�uds , ou deux fiches � chapelet Ε, & porter deux ferrures ; favoir , une groffe d'environ 1 pied de long, � deux tours avec fa g�che en- cloifon�e, attach�e avec des vis � t�tequarr�e» garnie de fon entr�e, & une petite ferrure au- «de�aus de la grande , d'environ 6 pouces de long , � un tour & demi, attach�e aui�i avec des vis, avec fa g�che & f�n entr�e. On contient le haut des deux grands ven-
teaux par un fl�au G , ou gros barreau de fer quarr� de 2 � 3 pouces de gros , garnis de fon boulon I, & de deux crampons H , qui doivent �tre riv�s des deux c�t�s de la porte, «lequel fl�au fe maintient � l'aide d'un moraillon, i qui eil re�u dans une petite ferrure ovale L� ; & pour ce qui efl du bas de la porte , on le con- tient par un gros verrou � crampons M. Quelquefois l'on ferme une porte cochefe
comme la porte croif�e d'un appartement, avec une forte �fpagnolette Q, fi'g. II, de 15 lignes de diam�tre , attach�e derriere Fun des battans, & un verrou � douille X par le bas ; laquelle �fpagnolette eil de toute la hauteur de la porte: mais , par �conomie, on fe contente fou vent cd'une demi-efpagnolette tr�s-forte , qui defcend ^depuis le haut du dormant de la porte jufques -feulement � la hauteur de la main-tournante R que Fon contient, lorfqu'elle efl ferm�e , par un morail- lon qui entre dans une petite ferrure ovale S, & dans ce cas on arr�te le bas des battans par un verrou � crampon M, comme ci-devant. Pour iiouvcir une porte ainfi ferr�e en dedans de la |
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4r? ζ Ρ A41 s
maifqn, il faut commencer par ouvrir la petite
ferrure S au-defTous de la demi-efpagnolette pour d�gager le moraillon , puis tourner la main R de la d�mi-efpagnolette , & enfin lever le ver- rou � crampons du bas de la porte. Quant au guichet, on le ferme par une petite
ferrure h, φ un verrou Ν λ � l'ordinaire ; & l'on finit par mettre en dehors, ihr le battant du guichet, un heurtoir Ρ ? ou un gros anneau avec une grande rofette, & une petite en dedans �?» On garnit le devant des portes cocheres �
la hauteur du moyeu des roues , de forte t�le, de 12 pouces de large, dont Us bords haut & bas font fouyent eilamp�s de moulures ; laquelle t�le ©n contient avec des vis � ��rp.ux' par derriere. Pour ce qui eil de la ferrure des portes b�tar-
des , elle eil �-p eu-ρ r^s la m�me que celle des guichets des portes cocheres. A R Τ I C L� I V.
■ . � --, , � ip " * - ,
De la Ferrure des Portes ordinaire*
& � placard , PL CXXXF. ;..'. /;�";'- *■;.: ':-f: y..* ν■■■ �'�.. V- ■■ ■ ■■■'■ ' ;
Q�i ferre les portes les plus iimples, telles que
celles des cayes & de.s magaiins, 6Yc. avec des pamur&s 4., qui ne font que des bandes defer plat » roul�es par une de foiff extr�mit�s, en maniere d'anneau pour s'aiTembler dans des gonds. Il y: a d,es gort�s Jii�ipUs $ ? & des gonds a repas C & Ό ' de ces gonds., les uns C font � fcellement Se � patte , & les autres D font � pointe ? fuiyant qu'il |
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d'Arc h iticturi, 41$
s'agit de les attacher, foit dans de la ma�onne-
rie , foit dans de la m�nuif�rie, foit dans de la charpente. On ferre les portes l�g�res des chambres avec
des pomeles E , qui , au lieu d'�tre allong�es comme les pantures , s'�iargifi�nt en forme de platine , ou bien s'�vafent comme une p�te , ou enfin imitent la figure d'une S. Un autre moyen de fufpehdre les portes »
c'eil avec des fiches F , qui , au Heu de s'atta- cher fur le bois comme les pomeles & les pan- tures , s'attachent dans le bois , �-peu-pr�s com- me un tenon qui entre de part & d'autre dans une mortoife , que l'on fait, tant dans le cham- branle ou dormant , que dans le vantail de la porte. Cette partie � de la fiche qui entre dans le bois , fe nomme taikron. On diftingue diff�rentes fortes de fich�s qui
font relatives � leurs ufag�s. hts fiches � vafes F, font des efpeces de charni�res compof�es de deitx charnons, termin�s haut & bas par des efpeces de petits vafes , dont l'un des charnohs forme un petit gond & l'autre une pariture :- ce font 'ces fortes de fiches dont on fe fertpour les port�s, l�s chaflis � verre des cr�if��s, les portes d'armoire. Les fiches � n�ud, ou de brifure ou � broche Gj
ne portent point de gond : ce font des charni�res entrelaiT�es les unes dans les autres, & contenues par une broche qui les enfile, & dont un bout eifc termin� par un bouton ; elles fervent pour l�s volets brif�s que l'on m�t derriere l�s craif�es,1 ainii que pour les guichets des port�s coch�r�s. Onfufpencl encore les portes par des couplas Hy
cjui s'affembient � charni�res comme les fiich�s a i�ceud ; mais au lieu de fe mettre dans Y�pE���tm |
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414 Cour s
du. bois , ils s'attachent fur le bois comme les?
pomeles ; & m�me on les emploie � des volets brif�s de peu de conf�quence. On fe i�rt, pour la fermeture des portes, de verroux
& de ferrures. Les verroux fe placent derriere les porres , & ne peuvent s'ouvrir qu'en dedans d'une chambre: on les diilingue fuivant leur forme. Les uns s'appellent fimplement verroux I ; les aurres s'ap- pellent , verroux � ^targette ou � platine Κ, d'autres verroux � rejforth. Quand deux verroux font li�s enfemble par un montant de fer plat, on les nomme cr�mone ; le verrou du haut eil fait � crochet, de forte, qu'en haurTant le bouton , plac� � la hauteur de la main, on ouvre les deux verroux,. & en baif- fant le m�me bouton , on les ferme en m�me tems. C'�toit ainfl que l'on fermoir les portes & les croi- f�es, avant l'invention des efpagnolettes ; & l'on en fait encore ufage dans la plupart des Provinces. Une ferrure M. fert � la fois, tant pour la furet�
int�rieure qu'ext�rieure d'une chambre. Elle eil compof�e d'une bo�te nomm�e palafire ; d'un ou de plufieurs p�nes ; & en dedans, de rei�brts, de gardes, de g�chettes & de garnitures, qui font dif- pof�s fuivans les entailles de la clef, de forte que parleur rapport intime ? il ne peut y avoir que la clef qui foit capable de l'ouvrir. Une ferrure s'attache toujours avec des vis en
dedans de la chambre, ou de l'armoire, ou enfin du., lieu qu'elle doit mettre en furet� ; & , � lOppofite du p�ne, on place,|foit une bo�te N, appell�e g�che% foit un crampon pour le recevoir. Il y a bien des fortes de ferrure; on nomme fer-;
rure a broche \ celle dont la clef eil for�e ; ferrure benarde celle � un p�ne, dont la clef'n'effc point for�e ? & peut ouvrir, foit en dedans, foit en dehors, |
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D Architecture. 41$
de la chambre ; ferrure -� p�ne dormant 9 celle dont
le p�ne ne fort ou rentre del� ferrure qu'� l'aid� de la clef; � demi-tour, celle que la clef ouvre en un demi-tour; � un tour, celle dont la clef ne fait qu'un tout ; � deux tours , celle dont la clef ouvre en faifant deux tours ; ferrure de furet�, celle � pluiieurs p�nes, dont l'un fe ferme en dedans fans la clef, & fort de la ferrure, & dont les autres font en dedans de la ferrure, & ne fe ferment qu'avec la clef.
On employ� aufli des ferrures � baffecute, �
p�ne dormant , lefquelles font mouvoir des ver- roux qui fe ferment haut & bas. Les verroux hauf- fent & baiflent, foit par le moyen d'un levier cach� dans la ferrure , & qu'on appelle proprement baffe- cule, foit par le mouvement d'une roue � pignon qui engraine dans des dents en forme de cramail- lere, taill�es dans la partie des verroux comprife dans la ferrure. On ferme de cette maniere , non- feulement des armoires de furet�, mais encore des portes � un ou deux vantaux, il arrive cependant fouvent que dans les portes � deux venteaux , la baflecule η eil pas li�e avec la ferrure, mais qu'elle eil renferm�e feulement dans fa g�che. Tout le jeu de ces fortes de fermeture coniiile � lever ou � baiifer la main attach�e � la baifecule , pour faire ouvrir ou fernier les verroux. On ferme les portes des garde-robes & des �a?
binets avec des becs-de-canes , qui font des efpeces de petites ferrures fans clef, & qui s'ouvrent avec un bouton , dont le p�ne eil � demi-tour , & taill� en chamfrain , pour que la porte puiiTe fe fermer en la pouiTant. Les boutons � olive ferment encore une porte
©u un armoire � bien moins de frais; ils confi-? |
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4i6 Cours
ft�nt en une petite tige de fer attach�e � un-bouton,'
que l'on fait entrer dans une g�che � volont�. Enfin les moindres fermetures font les loquets
� f ufage des portes des cabinets d'aifance , & l�s loquetaux � reiFort, fervant � ouvrir ou fermer les guichets des croif�es s o� la main ne fauroit at- teindre, par le moyen d'un cordon attach� � fa queue. Apr�s avoir expof� en g�n�ral qu'elles font les
ferrures qui fervent � la fermeture des portes; faifons paiTer en revue maintenant , qu'elle doit �tre leur r�union & leur affemblage pour fermer les diff�rentes fortes de porte. Il faut pour la ferrure des portes les plus com-
munes , deux pantures avec deux gonds fimples ou � repos, deux verroux ou targettes avec leurs crampons, & une g�che pour chaque verrou, Une ferrure , foit benarde a tour & demi, foit � penrte dormant, avec fa clef, fon entr�e, fa g�che, & quelques vis pour attacher la ferrure, & m�me la' g�che ii elle eil encloifonn�e ; le tout de fer blanchi. Les portes de cave fe ferrent � p�u-pr�s d� m�me , fi ce n'eit qu'on n'y met point de ver- rouX y & qu'on y met quelquefois des ferrures � bofTe. �■",■' Les portes � placard � un vantail, ferr�es fur 'un
chambranle ou fur un chai��s de bois, doivent avoir deux pomeles en S, ou pour le mieux trois fiches � vafe de 8 pouces de haut, deux targettes mon- t�es fur platine dej pouces de haut, une ferrure � relffort d'un tour& demi, garnie de (es vis, en- tr�e, fa g�che, un bouton � rofette, ou un anneau pour tirer la porte ; le tout de fer blanchi ou de fer poli. L�s portes � placard R, PI. CXXXV, � deux
vantaux
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vanteaux fe ferrent avec plus ou moins de d�p�nfe*
La ferrure la plus ordinaire eil .trois fiches � vafe a ρ d'environ '8 pouces entre les vafes � chaque ventail, ferr�es avec des pointes � t�te ronde s on attache fur l'un des battans deux grands verroux b � ref* fort, mont�s fur plarine & � panache avec leurs conduits & g�ches , l'un dans le haut de 3 pieds de long, l'autre dans le bas de 18pouces; enfin ort ferme chaque porte par une ferrure � tour<& demi ο garnie de fes vis � t�te perdue , de fon entr�e aveu une g�che encloifonn�e </, un bouton � rofette c , & l'on ajoute quelquefois en gedans de l'apparte- ment , du c�t� o� eil attach�e la ferrure, un petit verou � panache f, Lefdites ferrures doivent �tre polies ou du moins blanchies proprement. Dans les appartenons oit l'on ferre les portes
avec une certaine d�penfe, on met volontiers � la place des fiches � vafe > trois pivots � chaque ventail, � t�te de compas � deux branches coud�es en �qtierre Q , lefquels font pof�s & entaill�s en place avec chacun 6 vis � t�te perdue de 14 lignes» « Sur un des vanteaux , on attache une ferrure � » l'Angloi/e faite expr�s � quatre fermetures, ayant » en dedans trois p�nes; f�avoir, un fourchu ou » double, fermant � deux tours, un autre � demi- »tour, ouvrant avec un double bouton � rofette » & un petit verrouil renferm� dans la ferrure » avec un bouton par-de/Tous. Cette ferrure eil » renferm�e dans un palailre de cuivre orn� avec » go�t, cifel� & appliqu� contre le bois avec des » �toquiaux cach�s & des Vis perdues. Elle fait » agir deux verroux, l'un par haut & l'autre pat » bas en forme de bafcule mont�e fur une pLitine » �vid�e, les branches eflamp�es � pans de toute » la hauteur de la porte, garnies de leurs conduits» "Tom VL " Dd |
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4i8 Cours
» � l'autre vanteau eit une bafcule de m�me hau-
» teur & renferm�e dans un palaftre de cuivre �gal » � l'autre, ayant deux verroux haut & bas : cette v> bafcule eft eftamp�e � pans , & en tout fembla- » ble� celle de l'autre c�t�. Au haut de la porte eft » une double g�che encloifonn�e pour recevoir les »> verroux, & par bas dans le parquet, un autre » double g�che � double foupape � reffort , pour » emp�cher la pouffiere d'entrer dedans lorique les » portes font ouvertes » ( ι ). L'effentiel eit de prendre garde que les portes
foient ferr�es avec pr�ciiion , & que le Ferreur n'enlev� trop de bois , ne le faffe �clatter , ou n'alt�re les dormans ; une autre attention � avoir , c'eit que le Serrurier obferve en met- tant une porte en place , de la faire relever un peu � l'oppofite des gonds, pour emp�cher » comme l'on dit, la porte de baifler le nez, ainii qu'il arrive lorfqu'il n'y prend pas garde. Car le poid d'une porte , femblable � celui d'un levier dont les gonds feroientle point d'appui, fait effort pour faire fortir le gond fup�rieur, & pour en- foncer d'avantage le gond inf�rieur ; ainfi le gond fup�rieur fatiguant le plus, & �tant dans le cas de ceder un peu, il convient donc de donner toujours au gond inf�rieur un peu plus de faillie qu'au fu- p�rieur , afin d'emp�cher la porte de tra�ner par la fuite. |
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(5) Jtrchite�ture-Prat�que , pag. 419.
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d'Arch��ectur e. 419
WTfOTpnnra�T�
.
Article V.'
Ό e la Ferrure, des Croif�es , PL CXXXV�,
IL faut pour la ferrure d'une petite croif�e
d'environ 3 pieds γ de large fur 5 � 6 pieds de haut j & ouvrante � deux vanteaux, 4 fiches � bouton de 4 pouces J de hauteur : huit petites �querres de 6 pouces de branches chacune, entail- l�es dans le bois & attach�es avec des vis, deux verroux � reffort � platine, l'un de 9 pouces de long & l'autre de 15 pouces , avec chacun leur g�che , & 4 pattes en pl�tre pour arr�ter, dans la .feuillure , le chai�ls dormant ; & pour les volets , s'il y en a , il faudra 4lfiches � vafe , 4 fiches de brifure & deux targettes attach�es fur les volets, avec chacune leur g�che pour les fermer. Quant � la ferrure d'une grande croif�e que l'on
fait ouvrir > foit en deux parties dans toute leur hauteur, foit en quatre parties avec une impoite, on met, � la place �es targettes, des verroux � reffort, & des bafcules qu'on emplpyoit ci-devant, .& qui nefermoient qu'imparfaitement les croif�es; on met, dis-je,des efpagnolettes. tJne Efpagno*� letu a eii une groffe tringle de fer ronde d'environ 10 lignes de diam�tre, que l'on attache fur l'un
des battans d'une croif�e, par le moyen de lacets ou d'anneaux de fer b, efpac�s � diff�rentes dis- tances , & qui lui laiffent la libert� de tourner. 11 y a un crochet c � chaque extr�mit� d'une eipa-
gnolette, lequel eft re�u dans une g�che pratiqu�e dans la traverfe haut & bas du b�ti du dormant, d'o� on le fait entrer ou forrir � volont�, � l'aide Dd ij
; .'■■'_ -;'■'■ ;■■'...' f ■ � ; ./■/■;. '-. /.■'■■.: '.:'.... λ ' ■ , . :..: .�■; χ -
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aio Cours
d'une main tournante d, lbit que l'on veuille ou-
vrir ou fermer la croif�e; laquelle main tour- nante .�ft contenue? quand la croif�e eil ferm�e, par un portant e. La fonction de l'efpagnolette ne fe borne pas feulement � fermer la croif�e, elle r�uf- fit encore � fermer en m�me tems fon volet/, par le moyen de panetons g, diilribu�s le long de ('ef- pagnolette , & d'agraphes attach�es fur les volets en correfpondance avec les panetons, & enfin d'un f�cond portant, pour recevoir la main tournante quand le volet eil ferm� : nous avons repr�ient�, PL XVil , Du Trait� de la d�coration int�rieure _, tous les d�veloppemens d'une efpagnolette, ainii on peut y avoir recours. Si la croif�e eil � impofle & s'ouvre en quatre
parties , l'efpagnolette n'ouvre & ne ferme que les chai�is & volets inf�rieur! qui ibnt au-dei�bus de l'impoite , & les volets fup�rieurs font volontiers dormans , ou fe ferment avec des targettes, & leurs volets fe ferment avec chacun un locqueteau h ,P1. CXXXVI. On met atii�i des �querres doubles η , ou fimples m eil en-d�hors , entaill�es dans le 4ois, & attach�es avec des vis pour fortifier l'aiTem- blage des chaifis � verre , & quand il y a de grands carreaux de verre blanc, on metfouvent des �quer- res � deux branches ο, aux traverfes des petits bois. Il faut pour parfaire la ferrure de la croif�e en
queilion & de fes volets , dix fiches � broche � bou- ton Rattach�es fur le dormant & fur les chaffis � verre , & de plus dix fiches � vafe i, attach�es fur les volets & fur le dormant, & enfin dix fiches de brifure k pour les volets , fans compter huit pattes coud�es /, pour arr�ter le dormant du chai�is dans fa feuillure. �\. Mais en fuppofant que les croif�es & leurs v©-
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ρ Architecture. %J�fl
Iets , ouvrent de toute leur hauteur en deux par-
ties fans impolie avec des grands carreaux de verre blanc : voici r�mun�ration des pi�ces de ferrures n�ceiTaires fuivant ce qui fe pratique aujourd'hui. " « On ferre une grande croif�e avec iix ou huit
» fiches de 6 pouces entre vafes, attach�es fur les » guichets & fur les dormans , fix ou huit fiches » de brifure de 3 pouces pour faire brifer les » guichets ; fix ou huit fiches � broche ou � bou- » ton de 4 pouces , attach�es fur les dormans » & chai�is � verre ; huit �querres pof�es & en- » taill�es au huit angles des deux chai�is � verre % »> une efpagnolette polie de la hauteur du dor- » mant , de 8 � 9 lignes de diam�tre, orn�e de » moulures , & attach�e fur un des battans des » chaifis � verre , avec quatre lacets & une poi- » gn�e tournante & �vuid�e ; deux fupports , l'un » � patte attach� fur le guichet \ l'autre � char- » niere attach� fur le battant de l'autre chaifis » � verre' ; deux g�ches haut Se bas, attach�es » Se entaill�es dans les traverfes du dormant , » qui re�oivent les crochets haut Se bas de l'ef- » pagnoiette ;. quatre panetons fur l'efpagno- » lette i quatre contre-panetons �vid�s, attach�s » furie guichet d'autre c�t� ,, Se quatre agraphes » fur le guichet du c�t� de refpagnolette % dans » lefquels paifent les panetons. Les dormans » doivent �tre attach�s & retenus avec fix fortes » pattes entaill�s dans l'�paiffeur des bois* » Toutes ces ferrures doivent �tre propres, por-
» lies, Se attach�es avec cjouds � vis � t�te fraif�e* »afin qu'elles foient fufceptibles de dorure, de » bronze ou de couleur » ( 1 ).. " ^*H"»^i
(i) Archittflure-Prauque, page 417,
D d �ii
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411 COU RS
Quand les croif�es fervent de portes & ouvrent
du haut en bas fans appui ni banquette , alors 4 comme il n'y a pas de traverfe apparente dans le bas pour recevoir le crochet de Fefpagnolette % on ajoute au bas d'un des battans un verrou � douille mont� fur fefpagnolette avee une g�che correfpondante dans le parquet ; lequel verrou peut baiffer, apr�s avoir tourn� l'efpagnolette , fi Ton veut fermer la eroif�e, ou hauiier,au contraire» ii Ton veut l'ouvrir. |
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� R Τ I C L Ε V �.
Des Portes de fer, Grilles , Rampes ,
Balcons , &c. Les portes de fer font compof�es de ehai��s
dormans& de fehaffis mobiles j auxquels oh don- ne une groffeur'proportionn�e � la grandeur; car il y en a qui ont jufqu'� 2 pouces de gros. Ges portes s'ouvrent � tourillon & � bourdon- niere par le haut & � pivot, avec une crapau- dine par le bas. Les barreaux de rempliffage ont environ 1 pouce de gros , & s^af�emblent dans les chaffis & traverfes � tenons & mortoifes. Leur diftance peut �tre depuis 4 jufqu'� 6 pouces de milieu, en milieu. Quand ces portes font iimpl�s & fans ornemens » on les paye au poids , fuivant un prix dont on convient. . Les grilles que l'on met au devant des croif�es
fe font aui�i de fer quarr�, &' leurs barreaux fe fcellent haut & bas dans la pierre, on bien s'af- femblent � tenons & mortoifes , dans des fom- miers de fer , iceli�s de part &■ d'autre dans les |
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4P
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D 'A R C Η Ι Τ Ε έ Τ URE. 4^3
tableaux des croif�es. Si. elles ont une certaine
hauteur, on y met des traverfes pour les affer- mir , auxquelles on donne ζ lignes de plus que les barreaux : fi les barreaux ont r pouce de gros , qui eii leur proportion ordinaire, on leur donne 14 lignes. On les vend aiii�i au quintal f fuivant un prix particulier. > > Les balcons, les rampes d'efcalier, les grilles
des jardins , font aui�i �ompof�s de panneauxr de chai�is , & fouvent de pilaitres : on met les fers les plus forts aux chaf�k , & on fait les panneaux avec du fer en lame » que l'on trouve chez les Marchands , comme nous lavons d�t. Le travail des Serruriers ne eoniiile qu'� les �tirer ou allonger encore davantage, qu'� les contourner fuivant les deflins, qu'� les ajuiter dans des chaffis ou pilaftres plus forts ; & enfin, qu'� limer, polir, & blanchir le tout. Quant aux ornemens qu'on ajoute fur la ferrurerie , ils fe font , foit de t�le , foit de cuivre, fuivant la d�penfe que l'on veut faire, & k deffin qu'en & donne l'Archke�re. La derni�re op�ration des rampes &r des bal-
cons , confias � les terminer par-deifus par des plate-bandes eftamp�es & orn�es de moulures , qui s'impriment comme un cachet, � l'aide d'un morceau d'acier fait en creu, fur des fers plats rougis au feu. On paye ces ouvrages, foit au poids , foit � la pi�ce, fuivant des prix convenus d'avance , � proportion de leurs difficult�s 9 δε des ornements dont ils peuvent �tre charg�s. A l'exception des gros fers & des ouvrages dont
nous venons de parier? tous les autres ouvrages de ferrurerie s'erament � la pi�ce r fuivant leurs- fa�ons , fuivant� la fujetion qu'� exig� leur maia- , D d iv |
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414 G O U R 5
d'�uvre� Les ouvrages les plus communs fe noir*
cuTent iimplement � la corne , ou fe blanchiiTent � la lime groii�erement j & les ouvrages de quel- que conf�quence fe p�lhTent avec des limes fines , & fe frottent enfuite avec de l'�meal , qui eil un efpece de pierre m�talique, qui fe trouve dans la plupart des mines. Rarement les Serruriers prennent-ils la peine
de faire eux-m�mes les pi�ces qui compofent les diff�rentes ferrures des appartements ; ils les achettent d'ordinaire toutes faites , des dimeni* iions dont ils ont befoin » dans les Magaiins des Marchands de fer, o� l'on trouve cl�s ferrures, des bafcuj.es s des efpagnolettes , des fiches » des g�ches, des ferrures de toutes les fortes » & autres ouvrages tout pr�ts � �tre poi�s en, place. Us ne font que les v�rifier , ai�urer leuc Solidit� , & refaire les parties qui ne leur paroif- fent pas convenables , enfin, les limer, les polir, les pofer. Auf��, pour bien r�gler les ouvrages ordinaires de ferrurerie,ne s'agit-il volontiers que d'�tre inilruit de ce que co�tent tous ces objets dans les Magaiins » ce qui eft tr�s-facile � favoir j & d'ajouter environ un quart de l'achat de la pi�ce en queftion, prife chez le Marchand» pour la main-d'�uvre du Serrurier , fa pofe , & ion b�- n�fice. Si , par exemple, une efpagnolette avec panetons., fes g�ches, {es agraphes % vis & fup- ports, vaut 30 fols le pied dans les Magaiins% pn la compte en place ai? Serrurier, environ 3& fols le pied. Si un verrou � reffort mont� fur platine avec ks crampons & vis, vaut 15 fols le pied , on l'eiiime, dans le r�glement des m�moires, zo fols* Si une fiche � vafe co�r,e 7 fols a on la. paye io fols en place5 &c. |
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d* Architecture. 42J
, Nous avons oubli� de dire que , quand on n'a
pas pef� les gros fers d'avance , il eil n�anmoins aif�, de parvenir � conno�tre leurs poids apr�s coup , en les comparant avec le poids qu'un bar- reau d'un pied de long , fur 1 pouce de gros, qui eft connu pour peler 3 livres 14 onces. Ainfi un barreau d'un pied de long & de 6 lignes de gros , pefera 4 fois moins que ce barreau de comparaifon & un barreau de 2 pouces de gros 4 fois plus. Le poids des fers plats eft �galement aif� � eftimer par comparaifon. On a imprim� � cet effet un Tarif, o� l'on expofe les diff�rents poids du fer, fuivant fes diff�rentes largeurs & �paiffeurs, � raiibn d'un pied de long , depuis I ligne de gros jufqu'� 4 pouces , auquel on peut avoir recours au befoin. |
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Article VII.
Des Devis de Serrurerie. ;
Il convient d'�noncer dans ces Devis, non-
feulement la quantit� de gros fers dont on aura befoin pour chaque forte d'ouvrage , mais encore de d�terminer leur grofTeur ; enfuite il faut y fixer le nombre de portes & de croif�es � ferrer, la maniere dont elles feront ferr�es , ii leurs ferrures feront polies ou �tam�es ; & , s'il y a des ferrures qui foient recherch�es , il fera � propos de convenir d'avance d'un modele ; & enfin on mettra un prix � chaque forte d'ou- vrage. Apr�s cet e%bf� , voici �-peu-pr�s la ma- niere dont on peut s'exprimer. Tous les fers feront de bonne qualit� , & fa-
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426 Cours
�onn�s des longueurs , grofleurs & formes qui
� feront ordonn�s. Les tirans & les cha�nes feront de fer quarr�
d'un pouce de gros. Les ancres auront 14 lignes.
Les manteaux de chemin�e & les barres de
languettes, auront 1 pouce de gros , jufqu'� 4 pieds de longueur » & au-del� auront ι � lignes. Les manteaux des hottes des chemin�es de
cuiiine , auront 19 lignes de gros. Les linteaux des portes &: des croif�es, 14
lignes de gros. Les chev�tres de fer , aufl� 14 lignes de
gros. Les barres de contre-c�ur des chemin�es de
cuiiine ,18 lignes de gros. ; Les barres de tr�mie » 2 pouces ~ de largeur ,
fur 6 lignes depaifleur. ν Les plate-bandes & harpons � Tuiage de la
Charpenterie, 2 pouces de largeur, fur 5 lignes d'�paifleur, � Les �triers pour les chev�tres & lin�oirs des
planchers , 2 pouces ou 2 pouces � , fur 6 lignes d'�paifleur. Les boulons pour les efcaliers feront des
grofleurs & longueurs demand�es par le Char- pentier. ; Les plate-bandes � Fufage des anemblages des
courbes d'�fcaliers , feront de 4 lignes d'�pail-, feur fur 20 lignes , & plus ou moins longues 4 f�iivant les places , & feront en outre entaill�es de leur �paifl�ur dans le bois, & attach�es avec des vis en bois. Les barres de potager auront 2 pouces de
krgeur , fur 6 lignes d'epaif�eur» |
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D'A RC H IT ECTURE.
Les barreaux pour les Croif�es , feront de
iz lignes de gros, & les traverfes auront 14 lipnes�
Tous lefquels fers feront livr�s par le Serru-
rier , & pef�s en pr�fence de l'Archite&e , ou d� quelqu'un pr�pof� par lui, pour �tre pay�s au cent pefant.
Seront de m�me fournis tant de balcons de 1er-
rurie avec des panneaux orn�s , & des plates- bandes eftamp�es pour les croif�es , fuivant tets dei�ins fournis par l'Architeae. Sera faite & fournie de m�me la rampe de fer
du grand efcalier , laquelle fera � barreaux, � arcades, liens δε plate-bandes par bas » & qua- deronn�e par le haut. Seront ferr�es tant de portes de cave , avec
chacune deux pantures de % pieds .j de long, deux gonds � repos, une ferrure �boffe, gar*- nie de verrou , moraillon , pitons & clef; ou, fi l'on aime mieux , avec m$� ferrure � pene dormant, avec fon, entr�e , fa g�che , fa clef. Plus fera ferr�e la porte en haut de la dei-
cente de cave avec deux pantures , deux gonds a repos , une ferrure � p�ne dormant , � double tour , garnie d'entr�e, g�che �, clef, & une bou- cle � rofette. ' 'V"i' ■Sera ferr�e la porte coehere a deux vanteaux*
de deux pivots � double branches, formant �quer- re par dedans , & par dehors entaill�s de leur �paiffeur dans le bois , & quatre forts gonds a fiches , entaill�s au�i de leur �paiffeur dans le bois, un fort verrou � reffort par bas avec fa g�che, un fl�au garni de fes crampons , morail- lon , & une ferrure plate , garnie de fa clef. Sera ferr�e la porre du guichet de deux fortes vis a�ha- |
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4i§ Co Urs
pelet j d'une forte ferrure , garnie de fa groiTe
clef, d'une ferrure � paffe par-tout , & d'une couliffe avec i�l d'archal , paffant dans des tuyaux de t�le , r�pondant dans la chambre du SiiiiTe. � En dehors fera mis un heurtoir ou gros anneau avec une grande rofette & une petite en dedans : enfin on garnira les deux vanteaux , en dehors � la hauteur du moyeu des roues de tables de t�le de 12 pouces de largeur, dont les bords haut & bas feront eitamp�s de moulures , & attach�s avec des visa �croux. , Seront ferr�es tant de portes � placard � deux
vanteaux , chacune de fix fiches � vafe de 8 pouces, deux verroux � reiTort , un crampon par haut, & une g�che � bafcule par bas, une ferrure benarde � tour & demi , garnie de fon entr�e , d'une g�che ertcloifonn�e, de fa clef, & d'un bouton � ro�ette , le tout poli. Pour ce qui eil des portes � placard du principal
.appartement, chaque ventail fera ferr� de trois pivots � t�te de compas �* deux branches, de fix pouces de longueur, & fur l'un des battans fera attach�e une ferrure � quatre p�nes , dont un fera � deux tours , & ouvrira avec un double bouton � rofette ; ladite ferrure fera enferm�e dans un palaftre de cuivre orn� fuivant le deffin convenu , & qui fera fourni par le Fon- deur ; & fera en outre mouvoir deux verroux haut & bas , par le moyen d'une bafcule; les branches defdits verroux feront eitamp�es & garnies de leurs conduites ; fur l'autre ventail fera un palaftre femblable au pr�c�dent , & renfer- mant auf�i une bafcule avec deux verroux » comme ci-devant : enfin il y aura au haut de la porte une double g�che encloifonn�e, & au bas |
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d'Architecture. 419
dans le parquet une double g�che � rei�orr, pour
recevoir lefdits verroux. Seront ferr�es tant de portes pleines � un
ventail , avec chacune deux pantures , deux gonds � repos, une ferrure benarde � tour & demi, garnie d'entr�e , g�che & clef, avec une boucle � rofette, & deux targettes. Seront ferr�es tant de croif�es � deux vanteaux ,
& leurs volets, de % fiches � broche � n�ud de 4 pouces de long, de 8 fiches � vafes de 6 pou- ces entre les vafes , de huit fiches de brifure de 3 pouces, & d'une efpagnolette � douille de 9 lignes de diamettre , avec quatre panetons , quatre lacets , quatre contre-panetons »quatre agraphes fur les volets, une poign�e tournante, deux fupports , deux g�ches haut & bas, & huit �querres iimples, ou quatre �querres doubles en dehors aux angles �es chai�is. Sera fournie � tant de chemin�e des apparte-
ments , une garniture de fonte , de grandeur con- venable , pour occuper tout le pourtour jufqu'au chambranle , compof�e de cinq plaques , dont deux feront en tour creufe , & formeront pilailre dans les angles , en obfervant de tenir les plaques des c�t�s les plus minces poi��bles, vu qu'elles nelbuffrent aucunement du feu. j Pour lefquels ouvrages , l'Entrepreneur four-
nira tous les fe^s de bonne qualit�, les charbons » les voitures, les peines d'ouvriers, & tout ce qui fera η Pilaire pour leur enti�re perfe�ion > moyennant les prix ci-defTous. Pour chaque cent pefant de gros fer commun
plat ou quarr� . -�. . ;:. . . . Γ�. � « :�...-. > Pour chaque cent pefant de gros fer p�at &
quarr� de Berry . . . ♦ ♦ � . . . . . |
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430 C��rs
Pouf chaque cent pefant de fantons . ν *
Pour chaque cent pefant de grilles fimples avec
barreaux droits......... . . Pour chaque cent pefant de vieux fers de d�*
molitioh, fera pay� pour fa�on » �' . . . . Pour chaque cent pefant de vieux clouds de
charrette, & de rapointhTage . .';";, ./ * * Pour chaque cent pefant de clouds neufs . .
Pour chaque cent de crochets � ch�neau de 16
'�'l8 pouces de long ......... Pour chaque cent de broches de fer pour les
Menuifiers, de toute grandeur...... Pour chaque cent de pattes, tant en bois qu'en
pl�tre , pour arr�ter les lambris , les chambran- les , les contre-c�urs . » . . . . . . . Pour chaque cent d'agraphes pour les cham-
branles de marbre ou de pierre ... . V Pour chaque fiche � vafe de telle ou telle lon-
gueur � ■ � � ■ '� » :� � ; : '» � m � - � ■ � � Pour chaque fiche � n�ud & de brifure avec
broche & bouton , de tdle ou telle longueur . . Pour chaque pivot � t�te de compas � deux
branches coud�es en �querre , de telle longueur. Pour chaque fiche � chapelets pour les gui-
chets de portes cocheres de telle longueur, & fuivant qu'elle fera polie ou blanchie . . . . Pour chaque targette � panache de telle ou
ulk longueur . , , . . . � , � � . . Pour chaque verrou � reffort de telle on telle
longueur, y compris leurs crampons , leur con- duits , & les vis pour les attacher . . * . Et pour chaque verrouil auffi � reflbrt de telle
ou telle longueur, � panache, poli, avec bouton, � filet , crampon , & conduits � pattes fleuron- n�s, :■ i |
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d'Architecture. m$
Pour chaque ferrure � bofle avee fon ver-
*\JLL * ■� � « � � � « � �,, � »".-■; � 9
Pour chaque ferrure commune de telle, grandeur
� tour & demi , ou � p�ne dormant 9 ibr�e ©� faenard�e avec fa g�che & entr�e . . . » > Pour chaque ferrure polie � p�ne fourchu de tant de longueur avec demi-tour, for�e en de- hors , avec une g�che � patte ou encloifonn�e . Pour chaque ferrure avec verroux � pignon, ou verroux haut & bas s ouvrant � bafcu�e dans fa g�che encloifonn�e , y compris fe$ conduits , crampons � pattes , fon entr�e . . Pour chaque ferrure � deux entr�es , � tour &
demi , de telle longueur, avee paiTe-par-tout * clef particuliere. & entr�e . . . . ,. ... ■.. i. Pour chaque ferrure d'armoire � pignon , de 3
ou 4 pouces, avec verroux haut & bas, ouvrant � bafcule, & avec fon entr�e . . . . * . Pour chaque loquet poli � bouton , * ».
Pour chaque loquet � boucle .. . * . �
Pour chaque panture de telle longueur . * ;
. Pour chaque couplet de telle longueur . i . Pour chaque clef de paiTe-par-tout particu-
li�rement . . 'i. ji : . ,'■�',% . . , �« � ''> ■'*"�' Pour une clef for�e ou benard�e pour une
ferrure ordinaire ... . > . . y . .
Pour une clef de ferrure d'appartement . >. .
Pour une g�che encloifonn�e & polie . . «,
Pour une g�eheen pl�tre ,. . , . » � «
Pour une entr�e de ferrure . . . . . j.
) Pour d�pofer & repofer une ferrure, & la
regarnir ....,-....*,.,,., ■.>'■.■.>.. y-..,�.-. ■'.� ."..^:.-��ν
Pour chaque rofette avec fon bouton �
'filet �� 4 ��'i'-iy'* .a.'..,* ' �.» ^ m>i ■ .' ...-.' .K.':"�' '.'. ,:�..'..'*'' '«�
Pour chaque �querre fimple ou double pour
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43* Cours
fortifier les aflemblages des chairs �verrede\Mltt
ou telle longueur de branche ... . . , Quant aux grandes �querres doubles ou fimples
des battans de portes cocheres , elles feront pay�es au cent pefant , plus ou moins , f�lon qu'elles feront fimples ou fleuronn�es . . . . Pour chaque verrou commun avec une plaque
Wille * �_ « � .� � � � * � � <* � *
Pour chaque pied courant d'efpagnolette de
tel diam�tre, polie ou blanchie , avec (es pane- tons , agraphes, fupports , poign�e , g�ches & » lacets.............4 Pour chaque pied, courant d'efpagnolette fans
panetons ni agraphes , & le reite comme ci- devant �,('� '-',�■ � � � � » :'�* ■� » « ;: » -'�','� � '* Pour chaque pied de tringle de croif�e de td
diam�tre , polie . "... . . . . . * Pour chaque toife courante de rampes � arca-
des , avec enroulement haut & bas , ou fuivant les dei�ins convenus , il fera pay� . \ . � . Pour chaque balcon orn� fuivant le modele
arr�t� , il fera pay�....... . . Les pivots, les crapaudines , les fl�aux des por-
tes cocheres avec leur main , feront pay�s le cent pelant .. »..,,'.■,�■■'■ .�*...... � . 4|:v."� � �■ ■ �■ :v» � Pour chaque pied quarr� de t�le . . . ;..
Pour chaque cent, d'anneaux de mangeoires �
fuf�ge des �curies .......... 0 Pour chaque cent pefant de plaques de fonte
unies , pour les cuifines , offices . . . , '. Pour chaque cent pefant de plaques ayec
armes ._ν. . <J t. -*. . 1 #,. � :;..' . <%. ..r, �-y*~ Pour chaque cent pefant de rechauds de
font® . :. .',,. '.. . #:;.,. . **.. .�■'..■% ..,;'.,>� : Pour
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d'Architecture, 4l j
Pour chaque cent pefant de tuyaux de fonte »
pour le bas des defcentes de plomb . . > �
&c, &fc. &c. . ,'■".�. . . . . . ■* . .. �
Explication des Planches concernant
~ . la Serrurerie. La Planche CXXXlll , repr�feM� une
partie des gros fers d'un b�timent. A, cha�ne de fer plat, r�unie � trait de Ju-
piter ; a ernbraifures ; b , coin. Β , autre cha�ne de fer plat , r�unie � char-
ni�re. C , cha�ne de fer quarr� � moufles" & � clavettes
a ; b , exprime fepar�ment les �ils de la cha�ne. D , cha�ne de fer quarr� , dont les bouts for�t
en crochets , & contenus par une embraifare de fer a , & de, gros coins de fer b, Ε 5 plate-bande ou tiran de fer plat; a , talon ;
b , troux pour les clouds dent�s ; c , �il. F, ancre pai��e dans l'�il du tiran E.
G, tr�mie dont Us extr�mit�s a font coud�es.
H , manteau de chemin�e, dont les extr�mit�s a font en queue de carpe,
I , crampon.
Κ , Κ, �triers � Tufage de la charpentene.
L , �trier vu de face & de profil, que Fori'met
entre les joints des claveaux d'une plate~baride. M, corbeau , dont le bout deftia� a �tre fcella,
eit relev� en queue de carpe. v N', boulon pour contenir les rampes d�s eicaliers de charpente. Ο , crochets pour contenir les ch�neaux.
Ρ , brides de fer pour contenir les tuyaux de
defeente. ■ Tome FL ( E e |
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434 Cours
Q , Τ, renverf�, & Ζ , que Γοη met entf e �el
claveaux pour foulager leur coupe. La Planch� CXXXIV, offre les d�tails de
la ferrure d'une porte cochere ordinaire. A , pivot � �querre. Β , crapaudine. C, fiche
� gond , compof�e de deux gonds li�s enfemble. D, tourillon, &<3?, bourdonniere, d�f�mes � con- tenir la porte cocliere dans le haut. Ε 3 �querre double. F , fiches � chapellet. G , fl�au. H, H 9 , crampons. I , boulon. L , petite ferrure plate. M , verrou � crampon. Ν verrou � platine. Ο , main. Ρ, heurtoir. Pour faire voir la fituation de ces diff�rentes
ferrures , nous avons repr�fent�, f�g. I, le derriere d'une porte cochere, o� nous avons mis de pe- tites lettres correfpondantes aux grandes. La f�g. II, eil le d�tail d'une efpagnolette �
fufage d'une porte cochere. Q, tringle de fefpa- gnolette» R , main-tournante. S., petite ferrure avec un moraillon attach� � la main-t�tirnante., Τ, lacets. V, crampon. X 9 verrou � douille. La Planche CXXXF, offre les d�tails de la
ferrure des portes. A, panture. Β , gond ordinaire. C , gond �
repos , � fcellement. D , gond � repos , � pointe., Ε, pomelle. F, fiche � vafe , & fes ailerons �. G, fiche � n�ud ou � broche. H , couplet. \ , verrou � crampon. Κ , targette. L , verrou � rei�brt. M, ferrure � pluiieurs p�nes. Ν , g�che encloifonn�e. Ο , entr�e. Ρ , rofette avec (on bouton. Q , pivot � t�te de compas , � deux branches coud�es en �querre. ■ R, porte � placard � deux vanteaux? avec la
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i
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�'AR�HlTECfURE.
po�mon de fes ferrures ; λ , fiches � vafe ; * , verroux � reffort ; c , ferrure ; </ , g�che
encloifonn�e ; e , bouton � rofette ; �$ petit ver- rou ou targette. La Pl. CXXXF19 repr�fent�la difpol�tion d�
toutes les parties de la ferrure d'une croif�e : * > efpagnolette ; j > lacets ; c, g�che ; d, main-
tournante ; e , fupport ; � b volet ; # , panetons & agraphes ; A, �toquiaux repr�fent�s � part en H * fur la droite del� planche: i, fiches � vafe; k% frches de brifure;/, pattes en pl�tre; fo> �querrg iimp�� | η & o �querres double. |
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4 �? s&^
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E e ij
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4}6 Cours
DE LA PEINTURE D'IMPRESSION
Τ JLA. Peinture d'�mpreffion conlifte � appliquer
une ou plulieurs couches de couleur � plat, fur un mur , fur du bois , fur du fer , fur de la toile, ou fur une autre furface quelconque. Il y a deux efpeces de peinture , Tune que Ton nomme en d�trempe, l'autre que l'on nomme � l'huile. Pour faire concevoir ce qui conititue la perfection de ces ouvrages , il eft n�ceflaire de donner une id�e de leurs proc�d�s. ■��■■»�����H ι ίιίιμιι 11» ι mm mu ii'i n n n n m mi m iiimiwn iinnwm 'iwiiii' ι πι
■ Article Pre mi e r.
De ia Peinture en d�trempe.
Il y: a trois fortes de d�trempe ; la d�trempe
commune > la d�trempe dite blanc de Roi, & la d�trempe vernie. La bafe de la liaifon de la peinture en d�-
trempe eft la colle , foit de rognures de par- chemin , foit de rognures de gands & de peaux de moutons. Pour la faire 3 il faut � apr�s avoir bien laiff� tremper quelque tems les rognures en queftion , & les avoir bien lav�es , mettre dans un chaudron une livre des rognures ci-deffus, contre fix pintes d'eau , & les faire bouillir � grand feu pendant environ trois heures s tellement qu'elles foient converties en bouillie liquide, & que l'eau foit �-peu pr�s r�duite aux deux tiers : apr�s |
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d'Architecture. 437
quoi on la laiffe r�pofer , & on la paffe dans
un gros linge , ou dans un tamis ', pendant qu'elle eil encore un peu chaude. Si la colle a �t� bien faite, apr�s qu'elle eil tout-�-fait refroidie , elle doit avoir la confiilance d'une gel�e trafparente tr�s-ferme : elle fe garde environ huit jours en " hiver , & feulement quatre ou cinq jours pen- dant l'�t� ; & l'on ne fauroit la conferver plus long-tems , � moins de la mettre � Tabrij dans une cave ou un lieu frais. Pour entreprendre enfuite une d�trempe, il ne s'agit que de prendre fuccei�ivement la quantit� de colle dont on a befoin 5 & de l'afFoiblir plus ou moiris avec de l'eau en la chauffant, & en y incorporant de la couleur. Les ouvrages communs de blanc en d�trempe,
fe font en d�trempant dans un demi-fceau d'eau bien claire du blanc d'Efpagne , de fa�on � en former un efpece de p�te ; puis l'on prend du charbon noir pil� & paff� au tamis , que Ton d�trempe aui�i � part avec de l'eau , mais de maniere � former une bouillie tr�s-liquide : on m�langera enfuite un peu de cette bouillie noire avec de la p�te^blanche, & l'on fera chauffer ce m�lange dans de la colle convenablement pr�- par�e , c'eil-�-dire, d'une force fuffifante : nous difons d'une force fuffifante , parce que ii on n'en met pas affez , la d�trempe blanchit les habits *% & fi on en met trop , elle s'�caille. Quant � la raifon pour laquelle on met un peu de noir parmi le blanc , c'eft que fans cette pr�caution il fe roufliroit par la fuite � l'air. On peint les plafonds, en donnant deux couches
ti�des de blanc d'Efpagne m�l�es d'un peu de noir, comme ci-devaiat , avec l'attention feulement de E e iij
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φΒ Co pus
mettre peu de colle dans l'eau o� Ton broy� �0
blanc 5 tant pour ne point faire �cailler cette d�- trempe , que parce que , dans cette pofitioii, il n'y a pas � craindre que l� couleur puhTe blanchir les habits. Quelque couleur que l'on veuille appliquer fur
un lambris ρ on met toujours , regle g�n�rale , la premiere couche , ou les deux premi�res couches en blanc, & cen'eilqu'apr�s avoir poli ce blanc-, qu'on donne enfuite les couches de couleur, en petit gris , en bleu , en couleur d'eau , en verd , en jonquille, en Ullas s en gris de perle , en bleu de prufle, &c, &�. fuivant la teinte que l'on juge � propos. Toutes les couches de d�trempe que l'on em-
ploy� doivent �tre chaudes, fans cependant �tre bouillantes, &Γοη doit obferver de n'en jamais mettre une nouvelle que la pr�c�dente ne foit bien feche. Quand on veut faire une peinture en d�trempe
en blanc de Roi ordinaire, on �tend d'abord fur le bois deux couches d'encollage de parchemin toutes chaudes, & on met enfuite trois couches de blanc pulverif� � l'ordinaire, except� qu'au lieu de noir de, charbon, on y m�le un peu de bleu de prufle broy� � l'eau. La premiere couche fe met en ta- pant , pour bien incorporer la couleur dans le bois % & les autres couches s'�tendent avec la broffe , en obfervant cladoucir la deuxi�me couche , & d'en �tet les petits grumeleaux avec de la peau de chien de mer & de petites pierres ponces d'un grain �r�s-f�n. Mais , quand on veut faire du blanc-de? Roi recherch� , au lieu de troi^s couches, on en met fix ou fept, comme ci-devant ; & apr�s les avoir ponc� avec foirr, & bouch� tous les petits |
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d'Architecture. 439
troux ou cavit�s qui paroiiToient dans le bois , on
d�gage les moulures & les ornements qui pour- roient avoir �t� engorg�s ou alt�r�s parla d�- trempe , avec de petits crochets de fer de diff�ren- tes formes, & enfin l'on finit par mettre une der- ni�re couche fur laquelle on paife un linge, lorf« qu'elle eil feche» La plus belle de toutes les Peintures d'imprefiiot�
& celle qui a le plus d'�clat eil la d�trempe, connue fous le nom de Chipolin* Elle coniiile, apr�s avoir mis fept ou huit couches de blane-d'appr�t, comme pour le blanc de Roi recherch� , & apr�s avoir d�gag� les moulures & les ornements, & les avois? m�me liff�s avec de petits b�tons de bois blancs, elle confifte, dis-je , � donner deux couches de la couleur que Ton d�fire fur le blanc, puis � �tendre fur le tout une ou deux couches de colle pure, tr�s-l�g�re & d�lay�e � froid , & enfin � mettre fur le tout pour derni�re op�ration deux couches, de vernis � fefprit-de-vin�. On fe contente quelquefois de vernir feulement
le bois fans y mettre de couleur ; mais alors il faut y �tendre deux ou trois couches de colle un. peu forte broy�e � froid , en faifant enforte de les mettre d'une �gale �pa�Teur partout ,& Ce n'eilque quand le tout eft fec qu'on y paife un vernis ( ι ). A la place d'une couleur uniforme & du m�me
ton fur les lambris, on rehauife fouvent les mou- lures & les ornements par une nuance de couleur, fok plus p�le , foit plus fonc�e que le fond, c'eil ce qu'on appelle rechampir ; ce proc�d� fait ref- |
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(i) te vernis eft compof� d'efprit-de-vin , de gorne co�*-
pale , de fandarac &: d'autres Ingrediens connus j il doit ς«α* blanc fans couleur ni �pa�Teur. E e iv
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'440 * touRs/
fortir les ornements & les moulures , donne du
jeu � la d�coration des lambris & la rend plus bril- lante. |
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Article IL
De la Peinture � l'huile.
La Peinture a l'huile contribue � conferver les
mati�res fur lefqu�lles on l'employ� , telles que le bois , le fer, &c. & � les pr�ferver des injures de l'air ; auffi a-t-on foin de peindre de cette ma- niere tous les ouvrages ext�rieurs d'un b�timent qui y font expof�s , tels que les portes , les croi- f�es, les balcons, les rampes , les grilles : elle n'exige pas autant de pr�parations que la peinture en d�trempe , & elle s'ex�cute toujours � froid. On fe fert d'Huiles de lin , de noix & d'�illet
qui font des huiles ficcatives \ & m�me on h�te encore leur dii�ication , en mettant environ un gros de vitriol ou de couperofe, qui eft un fei mi- n�ral , ou bien un peu de litarge, ou bien enfin un peu d'effence de t�r�benthine. Les premi�res couches s'employent prefque claires , pour nourir & bien imbiber le bois: apr�s quoi, pour peindre, foit une porte, foit une croif�e, il faut appliquer fur le bois une couche de blanc de c�rufe broy� � l'huile , & d�tremp� avec $ d'huile contre un quart d'eifence ;& quand celle-ci eit feche , on met enfuite deux autres couches de la couleur que l'on d�iire \ broy�e aui�i � l'huile & d�tremp�e � J'erTen�e pure pour les dedans, & � l'huile pour les dehors.;■ en obfervant de mettre plus ou moins de couleur fuivant la nuance que Ton veut : on eft |
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d'Architecture* 441
libre d�mettre � la fin une couche de vernis fur
la peinture � Thuile, comme fur celle en d�trempe. Les rampes de fer , les balcons & les grilles fe peignent avec du noir de fum�e d�lay� dans de l'huile de noix, avec un peu de litarge ou de cou- peroi�.
Quoique �a peinture � Thuile s'ex�cute toujours
�'froid , cependant quand il s'agit de peindre fur une muraille , il eft volontiers d'ufage de donner une ou deux couches d'huile de lin toute bouil- lante , afin que l'huile s'empregne dans le mur, & que l'enduit reile luifant , apr�s quoi on y �tend deux ou trois couches de blanc de c�rufe broy� � Thuile & d�tremp� dans l'effence feule. : Quand le bois de menuiferie efl neuf ou nou-
vellement travaill� , il n'y a pas de difficult� pour y appliquer la peinture ; mais fi le bois efl fale ou gras , ou bien s'il s'agit d'enlever une ancienne peinture � l'huile ou en d�trempe , il faut lefciver le lambris avec de l'eau f�conde ( ι ) : la dofe eit environ un demi-feptier d'eau f�conde contre une pinte d'eau claire : apr�s avoir ainfi imbib� le lambris d'eau f�conde � plufieurs fois, on le lave avec de l'eau , &f enfin on gratte avec des fers les moulures & les fculptures qui n'ont pas �t� bien d�gag�es de couleur , tellement que par-l� le bois revient comme s'il n'y a voit jamais eu de pem- turc
Pour les plafonds , les murs d'�curies & de cui-
fmes, quiibntnoirs , il fuffit de commencer par les �chauder , ce qui fe fait en mettant une livre de chaux vive contre une pinte d'eau , & en ob- |
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. (i ) L'eau f�conde fe fait avec de la potafTe Se* des cendres
gravel�es, - - |
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44* Cours
fervant d'ajouter, quand ' elle bout , fumTammenf
d'eau pour qu'elle forme feulement un efpece de lait : on applique fur lefdits murs & plafonds p�u- fieurs couches de ce lait de chaux, jufqu'� ce que le noir ou le roux qu'elles doivent cacher ne paroiiTent plus, apr�s qu'elles font feches. |
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Article III.
Du choix dis Couleurs & ck leur ajfortiment*.
Lis principales mati�res qu'on employ� pour
les couleurs de la peinture font terreftres ; telles font le blanc d'Efpagne , qui n'eit qu'une efpece de craye > l'ocre jeaune, l'ocre rouge , le rouge de PruiTe , le carmin , le faffran , la terra m�rita , la graine d'Avignon, le ilil de grain , le verd-de-gris % le verd de vei�ie, le verd de montagne, la cendre-v bleu , l'indigo , la terre d'ombre , le noir de char- bon , le noir de fum�e ? l'orpin ; c'ei� la maniere d'employer & de m�langer ces diff�rentes couleurs, qui fait le talent du Peintre d'�mprei�ion. Dans la Peinture en d�trempe , c'eil le blanc-
d'Efpagne qui fait la bafe de toutes les couleurs, δε dans la peinture � 1'huiie, c'eil le4 blanc de c�- rufe : on y m�le feulement plus ou moins de cou- leur d'une ou d'autre forte \ fuivant la teinte ou la nuance que l'on d�iire. Mais, que les couleurs s'employent en d�trempe ou � l'huile., telle eft � peu pr�s la maniere de les compofer. Le Blanc de c�rufe , fe compofe avec du blanc«
d'Efpagne &du blanc de plomb. / La couleur en gris de lin y � l'huile ou en d�~
trempe , fe .compofe', en broyant f�parement d@ |
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d'Architecture; 443
la �aque, tin peu de bleu de Pruffe & de c�rufe.
Le Gris de perle fe fait avec du blanc de c�rufe ,
du noir de vigne & une pointe de bleu de Pruffe. Le Verd de treillage eil compof� d'une partie de
verd de gris iimple fur deux parties �gales de c�- rufe ; le tout broy� � l'huile de noix & d�tremp� enfuite avec de l'huile de noix, pr�par�e avec un peu de litarge. Le Verd d'eau fe fait avec du verd de montagne,
o� l'on met du blanc de c�rufe pour le rendre plus ou moins clair s il faut broyer l'un & l'autre � l'eau, & le d�tremper � la eolle. On le peut compofer encore avec des cendres bleues , du flil de grain de Troye & de la c�rufe. Le Verd d'ufage pour les appartements, fe com-
pof� en mettant, contre une livre de blanc de c�rufe, environ deux onces de ilil de grain de Troyes 3 & une demi-once de bleu de Pruffe. Ces couleurs doivent fe broyer � l'eau avec de la colle de parchemin pour les peintures en d�trempe ou en chipolin,mais pour les peintures � l'huile , elles doi- vent �tre broy�es � l'huile & d�tremp�es � l'effence. Le Lillas fe fait, en m�lant une partie de cen-
dres bleues avec deux de laque couleur de rofe % Ik une partie de blanc pur. Le Bleu fe compofe avec de la c�rufe & du
bleu de Pruffe. La couleur �'Jrdolfe fe pr�pare avec du noir
de charbon ou d'Allemagne, broy� avec du blanc, foit d'Efpagne , foit de c�rufe , fuivant que l'on veut peindre en d�trempe ou � l'huile. Le Jeanne fe fait avec de la c�rufe & de l'ocre
de Berry. Le Jonquille fe compofe avec del� c�rufe &du ■
ilil de grain de Troyes, |
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444 Cours
Le Citron fe fait avec de Torpiii rouge & de
l'orpin jeaune : on employ� encore pour le com- pofer, au lieu d'ocpin, du ftil de grain de Troyes & du jeaune de Naples. Le Violette fait avec de la laque, de la c�rufe
& un peu de carmin. La couleur de bois de ch�ne s'op�re, en m�lan-
geant rrois-quart de blanc de c�rufe , un quart d'ocre de rue, de terre dombre & de jeaune de Berry, La Couleur d'or fe compofe avec du jeaune de
Naples , du blanc de c�rufe & d'ocre de Berry , & m�me un peu d'orpin ronge. La Bronze, dont on fe fert pour peindre les fer-
rures, fe fait avec du cuivre calcin� & reduit en poudre ; elle eit plus ou moins fonc�e en couleur : on la diitingue en bronze dor�e , bronze antique, bronze couleur d'eau : elle s'applique fur les ou- vrages de ferrurerie � l'aide d'un mordant. Le Cramoifi�e compofe avec du blanc de c�rufe,
de la lacque carmin�e & du carmin. Le Couleur de rofe fe fait avec un peu de car-
min', une pointe de vermillon & du blanc de plomb. Le Badigeon dont on peint le dehors des mai-
fons , fe fait avec del� poudre de pierre de S. Leu, & de la chaux �teinte que l'on d�trempe dans un fceau d'eau. '*■. La Couleur de briques pour les chemin�es & les
murs de face que l'on peint ainii, fe.&it avec de Vome rouge & de l'huile , bien broy�s & incor- por�s enfemble , & l�s joints fe font enfuite avec du blanc aui�� � l'huile. La Mine de plomb, dont on peint les flaques de
chemin�e, fe fait en mettant de �a mine de plomb |
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d'Architecture. 44^
en poudre dans un pot avec du vinaigre. La plaque
�tant ainii noircie, on prend de �a mine en poudre feche avec une broiTe dont ou frotte fortement 1*.plaque, ce qui la rend brillante, comme s'il y avoit un vernis par-deilus. Le Noir pour les balcons , les grilles, Sic. fe
fait avec du noir de fum�e d�lay� dans de l'huile , & de la l�targe ou un autre iiccatif. |
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A R Τ I C L� Ε I V.
De la Dorure.
Outre les couleurs dont nous venons de par-
ler, les Peintres d'imprerfion appliquent encore de la dorure fur des moulures & des ornemens. On diilingue deux fortes d'or , l'or mat & l'or uni. Il faut avant de dorer mettre 7 ou 8 couches
de blanc d'appr�t fur le bois , en obfervant de ne point trop charger les ornemens de fculpture d�f- �mes � �tre dor�s; & apr�s avoir adouci les moulures & les ornemens , comme pour la d�- trempe vernie , � la ponce, � la peau de chien de mer, & avec des petits b�tons de bois-blanc, de maniere � les liffer fans n�antmoins les trop ufer, on repare les moulures & les ornemens avec des fers � crochets pour les d�gager , & �ter le blanc des endroits o� il feroit trop �pais : cela �tant ainfi pr�par� , on met une couche d'ocre jeaune d�tremp�e dans de la colle de parchemin , laquelle fert comme de mordant � l'or , & � rem- plir les fonds o� l'or ne pourroit pas s'introduire. Apr�s quoi , on applique fur le tout, ce qu'on nomme Mette , qui eil un compof� de bol |
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44& C O � ft s
d'Arm�nie , d'un peu de fanguine 9 de rri�ii� de
plomb avec quelques gouttes d'huile, broy�s d'a- bord chacun f�parement avec un peu d'eau , El enfuite rebroy�s tous enfemble avec de l'eau pour les raf�ner, & les incorporer* On d�- trempe ce m�lange dans de la colle de par- chemin un peu chaude fans y mettre d'eau 5 & on en donne trois couches fur les parties qu'on veut dorer : ce)a �tant fait , on pofe la feuille d'or, apr�s avoir mouill� avec le pinceau �a place ou l'on veut la coucher. L'or �tant bien fec , on le'polit dans les endroits qui doivent �tre brunis avec la pierre � brunir, & l'on pai�e fur les endroits qui doivent reiler mats deux couches de colie l�gere toute chaude ; enfin, pour derni�re op�ration, on vermillone tous les refends des ornemens , les quarr�s & les petites �paiiTeurs avec dufaffran, de la gome g�te & cIlI vermillon d�tremp�, avec de l'eau de gome d'A- rabie » ce qui donne du relief � l'ouvrage* |
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Article V.
De la perficlion des Peintures d'imptejjioi�
La Peinture en d�trempe exige bien des pr�^
cautions pour �tre op�r�e convenablement ; fi dr� n'y met pas affez de colle , elle blanchit les habits ou elle fe d�teint ; & fi on en met trop , elle s'�- caille. On ne doit voir ni trous rii gerfures dans le bois, & ceux qui y �toient doivent avoir �t� bou- ch�s d'avance avec du maftic ; on n'y doit point non plus appercevoir de grume�aux de couleur � qui n'ayent �t� enlev�s ou adoucis : il eft efferitiel qu'il n'y ait pas plus de couleur � un endroit qu'� |
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�*� rchiteCt�r�, 447
fautfe , & que les teintes foient parfaitemenc
�gales. Il faut prendre garde, quand ce font des ouvrages recherch�s , que les moulures & les ornemens ne foient point engorg�s de couleur » & avoir attention qu'ils foient repar�s avec foin aux fers pour en rappeller toutes les fineiTes. Le devoir d'un Architecte pendant l'ex�cution de ces fortes d'ouvrages, eit de veiller �galement � ce que les Ouvriers ne n�gligent aucune des pr�cautions n�ceifaires pour leur perfection , �uivent leur devis pour �e nombre de couches convenues , & fur-tout y employent de bonne rnarchandifes ; car ii l'huile-n'eft pas d'une bonne qualit�, elle infedera les endroits qui font peints 9 & fi le vernis ne vaut rien , il ent�tera pendant long-tems, & fera capable de caufer des mala- dies � ceux qui occuperont les%ppartemens. Article VI.
Ό es Devis de Peintures d'impreff�on.
IL fufi�t dans ces fortes de Devis de fp�cif�er
la quantit� de portes,de croif�es , de contrevents, & les diff�rens lambris des appartenons qu'il s'agit de peindre , foit � l'huile � foit en d�trempe, & d'expliquer aui�i le nombre de couches de cou- leur qu'il faudra mettre , de quelle couleur ou nuance de couleur on veut que lefdits objets foient peints ; & m�me, afin qu'il n'y ait point d'�quivoque, on fait faire fouvent d?avance des �chantillons que Ton conferve, afin que le Pein- tre foit tenu de s'y conformer exactement : on convient enfuite des prix de chaque toife d'ou- vrage , que l'on expofe ainfi. |
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448 COURS
ImpreJJ�ons en D�trempe.
Pour chaque toife fuperflcielle de d�trempe
en blanc , gris , jeaune, rouge & noir � une couche , la fomme de....... . Pour chaque toife fuperflcielle de pareille d�-
trempe � deux couches , la fomme de W » � Pour chaque toife fuperf�cielie de pareille d�-
trempe � trois couches, la fomme de . . .-'.;.. . Pour chaque toife fuperflcielle de couleur de
bois en d�trempe � deux couches, la fomme de . Pour chaque toife fuperf�cielie de vernis � trois
couches , dont une de colle & deux de vernis � refprit-de-vin, la fomme de....... Pour chaque toife fuperf�cielie du m�me vernis
� une couche , la ipmme de.....-. .. Pour chaque toife fuperf�cielie de pareil vernis,
� deux couches , la fomme de . . . V Y *. Pour chaque toife fuperf�cielie de noir au vernis
� deux couches , la fomme de . . . Pour chaque toife fuperf�cielie de panneaux en
couleur de bois-vein� avec cadres 9 moulures & vernis par-defTus , la fomme de ..... � Et fans �tre vernis , la fomme de . . . �
Pour chaque toife fuperf�cielie de couleur de
bois vernie , la fomme de . . ..... ♦ Imprejjions � t Huile.
Pour chaque toife fuperf�cielie de blanc d©
c�rufe & couleur de bois , � une couche , la fomme de ■ , . . . . . . . . . . ,� Pour chaque toife fuperi�cielle de couleur de
bois, � deux couches, la fomme de ■-'., . � � |
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&kiL�i��t �C Wie» 449
�>otif chaque toife fuperficielle de gris j d�
|eaune, de rouge & de noir , � une couche , la ibmme d� ... . . . . . * * » » * Pour chaque toife de pareille couleur, � deux
couches , la fomme de . _. '.■.';> * » � * Pour chaque toife fuperficielle de verd-plein
aune couche, la fomme de .■* * . * » « Pour chaque toife de pareille couleur, � deux
Couches, la lomme de -. .- » . » . . . » Pour chaque toife de pareille couleur, � trois
couches, dont la premiere fera de blanc de c�rufe, la fomme de .�. * ,'■'�' � * » * 5v i . . . Chaque toife de verd fur les treillages fera pay�e, & fuivant le nombre de couches, & � raifon de la grandeur des mailles*, Pour chaque toife fuperficielle de rouge ou ��
j-eaune pour le parquet ou le carreau, la fomme de« Pour chaque toife de briques � deux couches d�
rouge,& leurs joints tir�s avec du blauc,lafomme de* Impfe�lons tant cri d�trempe qi�en huile.
Pour chaque toife fuperficielle de peinture en
marbre, � l'huile ou en d�trempe , & vernie"par* dei�us, la fomme de . » c » > - , » . . Polir chaque toife fuperficielle de peinture en
marbre, � l'huile ou en d�trempe, fans �tre vernie* ia fomme de . . . . * . . * . . . » ■ * Pour chaque toife de couleur de bois-ven�*
� l'huile & verni, la fomme de i . . . � Pour chaque toife fuperficielle de couleur d�
bois-ven� avec des paneaux feints , le tout peint � huile &: verni, la fomme de ♦ « ♦ » . « Pour chaque toife fuperficielle de grifaille en
d�trempe � deux couches, avec d�s paneaux feints, la fomme de . - » '♦ » � . » *-" » » » ν » _♦ Tome KU Ft-' |
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Ι
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4fo Cours
Pour chaque toife fuperf�cielle d'�chaudage
de' mur & de plafond , la fomme de . Poiir chaque toife fuperf�cielle de lefcivage de
lambris � l'eau f�conde , la fomme de . . � ImpreQions pour le Blanc de dorure
& le Ckipolm. Pour chaque toife fuperf�eieile de blanc de
dorure � une couche , la fomme de , . . , Pour chaque toife des autres couches fuivah-
tes, la fomme de . . . . «'"■�. i . . « Pour chaque toife , fuperf�cielle de blanc re-
champi � deux couches , la fomme de . Par chaque toife fuperf�cielle de chipolin en
d�trempe de diff�rentes couleurs & verni, la fpmme de . .�...'. \ .> . > . . . . Pour chaque toife fuperf�cielle de chipolin dont
Ifs moulures, & les ornemens feront rechampis d'une autre couleur que le fonds , la fomme de . Pour chaque toife de r�parure fur blanc d'ap-
pr�t , tant fur bois que fur pl�tre , la fomme de . Pour chaque pied d'efpagnolette en couleur de bronze, la fomme de ... t V . . fc Pour bronzer les ferrures des portes, des croif�es ,
i^es armoires l'une dans l'autre , � tant la pi�ce . . Dorure.
POUR chaque pied fupernciel d'or mat, fur
un fond uni & � couvert, la fomme de . . * Pour chaque pied iuperf�ciel d'or mat uni &
�, d�couvert , la fomme de . .' # \', . ,' .' Pour chaque pied fuperficiel d'or repai�e, la
fomme de . , . . . . i, .: , , . , . Pour chaque pied fuperf�ciel >d'oi bruni fur de
la fculpture, la fomme de, .... . . . » |
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d'Architecture. 451
\ DE LA VITRER IE.
%J>W diftingue deux forces da verre, ie verre
blanc & le verre commun. Chaque carreau or*< dinaire s'attache avec quatre pointes , & fe colle en dehors 5 tout au pourtour avec une bande'de papier, ou bien avec du maftic. Le maftic n'eft autre chofe que du blanc d'Efpagne �craf�, m�l� avec du blanc de c�rufe, & delalitarge; Je tout broy� avec de l'huile de lin , de noix , ou de navette. Le verre ordinaire fe tire de Normandie , &
contient vingt-quatre plats, qui ont chacun 38 � 44 pouces de diam�tre, avec une boudin� au milieu : on peut tirer de chaque plat 4 pieds d� verre Tans la bopdine ; fa perfection eft d'eue blanc, clair, net, fans bouillon. Le verre ordinaire fe compte au pied quarr�,
& fe paye mis en �uvre maintenant 12 fols ; & on compte enfuite le maftic fur le pied d'un fol 6 deniers , ou de 2 fois au plus par car- reau. Le lavage de chaque carreau , y compris
le collage en papier par dehors , fe paye 6 deniers. On donne en compte le verre au Vitrier pouf
moiti� de fa valeur ; mais quand il eft queftioti de le remployer, on lui donne en compte par mefure , & on ne lui paye que la fa�on* On fe fervoit ci - devant de verre blanc que l'on
tiroit de Boh�me, pour vitrer les croif�es des appar- tements ; mais maintenant on n'employ� plus qui Ffi,
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45% cours
du verre de la Verrerie Royale de Saint-Quirin,
fitu�e dans les montagnes de Vofges , dont la qualit� eft fup�rieure � tous �gards au pr�c�- dent j il eft tr�s-dur, & point fujet � fe calci- ner, quoique expof� au foleil & � l'humidit� , & dailleurs du double plus �pais ; il fe vend 'ΐ? fe le Pa<�uet> fuivaat les mefures ci-apr�s-
d�taill�es; ■ |
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d'Ar CHI Τ E C TVrE.
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XA R 1Fdes Verres en table des Verreries Royales
de Sa�nt-Qu�rin , � \% liv. le paquet^ |
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38 . . 28 35;.. . Ji�
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► ipour 3 paquets.
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>7 ait paquet»
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"ι pour 1 paquet.
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tj^our 2 paquets.
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k 3 pour 1 paquets.
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-8 au paquet,.
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*% au paquet
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-9 au paquet;.
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, ,. iy 11 au paquet.
* * x3 C12 au paquet... . . 10}
, I2i �14 au paquets
iQ itf au paque�». |
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. 3 au paquet*
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>4 au paquet.
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*5 au paquet.
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454 * C� υ R s
Outre ces grandeurs , dans l'Entrep�t g�n�ral,
rue des D�chargeurs � Paris , on fe charge , ea pr�venant i�xfemaines d'avance , de faire ex�cuter toutes fortes de mefiires en verre en table, juf- qu'� 45 pouces de haut. On trouve encore,dans le m�me Entrep�tsduverre
d'Aliace d'une grandeur bien plus commode que le verre de Normandie , pour faire de grands carreaux , & qui rie co�tent pas plus cher, il eft bien �loign� de la perfection du verre de Saint- Quirin, quoiqu'il puif�e faire �-peu-pr�s le m�me fervice par �conomie, dans les appartements peu �mportans ; car il n'eft ni auffi blanc , ni auffi fort » ni auffi exempt de bouillon , & il s'en faut bien que les pi�ces de verre foient auffi grandes. On ne vend pas ces verres au paquet, mais � tant �a pi�ce. Y La plus grande pi�ce de verre , eft 24
pouces , fur 18 pouces , & vaut au Magafin 1 liv. iQ fols. Celle de 23 pouces fur 17, valent il. 6 «
Celle de 22 pouces fur 16 , valent I Celle de 21 pouces fur 15, valent 17 Les autres mefures ? fuivant lefquelles on
vend chaque pi�ce dans l'Entrep�t, font : |
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d'A R e H itte CTURE. 45 f
En g�n�ral les Vitriers peuvent fournir ces
fortes de verre mis en place , � 12 fols le pied quarr�, comme ceux de Normadie. Dans les Devis de Vitrerie, il faut marquer
la quantit� de croif�es � vitrer, la qualit� du verre qui fera employ�, & � les carreaux feront coll�s de papier ou maftiqu�s 9 & enf�amettre d�s prix aux diff�rens ouvrages. |
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♦
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F fit
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45^ Cours
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DU Ρ A F�.
JLe pav� doit �tre de grais. Celui que l'on em-
ploy� pour les rues a environ 8 pouces en tous iens; il fe pofe � fec fur une forme de fable de rivierre , Si on le dreiTe � la demoifelle ; quand il s'agit de paver un grand chemin ou une route, on ajoute des deux c�t�s de la chauff�e des bor- dures de pierre dure, pof�es de champ , & que l'on fait enrrer dans la terre pour la fortifier vers ces endroits. Le pav� d'ufage pour les cours & les cuifines , eil de deux �chantillons ; le plus grand eil compof� des gros pav�s des rues, fendus en deux , '& s'employe � chaux & ciment dans les cours ; le plus petit fert pour les cui- iines j & s'employe aui�i � chaux & � ciment. En g�n�ral, il faut pour l'�coulement des eaux donner au pav� des cours ι pouce de pente par toife, fuivant la longueur du ruifleau s & faire en outre par les cot�s , des revers fuffifans vers ledit riiiiTeau. Le pav� fe paye � la toife fuper- dcielle. Les Devis de ces ouvrages n'ont rien de par�?
ticuliers, iinon que l'on y fp�cifie la qualit� du pav� ; qu'il fera fait � chaux , � ciment ; Se que l'Entrepreneur fournira tous les mat�riaux & peines d'ouvriers , moyennant tel prix . . . * Il feroit fuperflu de parler particuli�rement de
la Marbrerie, vu que nous avons amplement trait� > dans le Volume pr�c�dent, aes efpeces de mar« brea de leur diff�rentes qualit�s & fa�ons, &c* |
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d'Architecture. 4ff
C ATALOGUE
De la plupart des Architectes dont il c β fait
mention, dans ce Cours, avec ΐ�num�ration
de leurs pricipaux Ouvrages*
ACAD�MIE ROYALE D'ARCHITECTURE.
A VANT i'�tabluTement de cette Compagnie,
M. Colbert avoit d�j� form� un Confeil des b�- timents , � l'occafion de la eonitru&ion de la Colon- nade du Louvre , afin d'y examiner & d'appla- nir toutes les difficult�s qui pouvoient furvenir dans fon ex�cution. Ce confeil �toit compof� de Claude Perrault, qui avoit donn� le deffin de cette Fa�ade , de le Vau, premier Architecte du Roi , qui �toit un tr�s-grand praticien , de Lebrun , premier Peintre du Rois qui n'ignoroit aucun des beaux Arts , & de Charles Perrault , fr�re de Claude , premier Commis des b�timents, qui en �toit comme le Secr�taire. Ce fut l'utilit� � dont parut � ce Miniilre cette petite Affembl�e, qui lui fit na�tre l'id�e de former une Acad�mie, o� fe r�ffembleroient les plus habiles Archite&es � des jours marqu�s, pour conf�rer fur les beaut�s de l'Architecture , fe communiquer r�ciproque- ment leurs lumi�res, & contribuer par leurs confeils mutuels � l� perfection de ce premier des Arts lib�raux. |
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458 Cours
Cette Acad�mie fut compof�e dans fon origine
des principaux Architectes de la Nation , & fut ouverte publiquement le dernier D�cembre 1671, en pr�fence de M. Colbert , par un tr�s-beau difcours fur les avantages d� fArchireaure, pro- nonc� par Fran�ois Blonde! , Architecte de la ftibiime Porte Saint-Denis, qui en fut nomm�/� la fois Dire&eur & Profefleur. Elle a eu , depuis fon �tabluTement, pour Pro-
tecteurs , tous les fur-Intendants des b�timens du Roi. Dabord M. Colbert -, & en furvivance M. 1® Marquis de Blainville fon Fils. Apr�s la d�miffion de ce, dernier en 1684, elle eutM.de Louvois; & � la mort de ce Miniitre en 1691, M Colbert deSeigne�ay ; & enfin en 1699 > M. Jul�s-Hardouin Manfard , fut nomm� � cette place, & avec lui s'�teignit eh" 1708 , la charge de fur-Intendant des b�timents * qui fut fupprim�e par Edit du Ro� N�anmoins M. le Duc d'Antih , qui lui fucceda, en qualit� de Directeur des b�timents du Roi a obtint depuis , par gr�ce fp�ciale , que les hon- neurs & pr�rogatives attach�s � cette charge , lui feraient continu�s , fans tirer � eonf�queiice pour l'avenir. Louis XV confirma cette Acad�mie en 1717V
par des Lettres-Patentes > qui la mettent direfte- ment fous la protection du Roi, dont elle re�oit les ordres par le Diredeuf g�n�rai des b�timents, , Ces Lettres-Patentes limitent le nombre de fes membres, � vingt-quatre Acad�miciens; f�avoir, douze pour la premiere claiTe, & douze pour la f�conde : elles fixent fes jours daiTembl�e au Lundi de chaque fem�ine , except� le tems des vacan- ces ; le nombre des le�ons des ProfeiTeurs ; qu'elles doivent �tre les objets des occupations |
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d'Architecture. 459
de cette Compagnie ; & enfin , elles accordent
tin louis d'onze francs , de droit de pr�fenee par affemb��e , � chacun des membres de la premiere claffe. Nonobitant ces Lettres-Patentes _, il en parut
de nouvelles en [728 , pour augmenter le nombre des membres de la f�conde claffe, fix�s � douze pr�c�demment, de huit nouveaux Acad�miciens ; afin , portent-elles, d'augmenter l'�mulation , & de donner ,� pluiieurs bons Architectes, une mar- que de diftin�ion que meritoient leur exp�rience & leur talent. Cette augmentation n'e�t cependant pas lieu
pour lors, & l'Acad�mie demeura fur le pied de Vingt-quatre Architecles feulement, comme ci- devant , jufqu'en 1756, que Louis XV donna encore d'autres Lettres-Patentes , qui fixent de nouveau le nombre des membres , dont les deux c�affes de l'Acad�mie feront compof�es. Par ce R�glement, on �gale en nombre d'Acad�miciens, les membre�pie la premiere claffe , � ceux de la f�conde , en r�duifant cette derni�re, �n�c � vingt par la D�claration de 1728, � feize Aca- d�miciens feulement, & en augmentant la pre- miere claffe du nombre de quatre , qui feront tir�s de la f�conde Les le�ons , tant de G�om�- trie que d'Architecture , furent encore fix�es alors , chacune � deux par femaine , au lieu d'une qu'elles �toient ci-devant; & il fut en outre accor- d� un jeton d'argent par affemb��e* � chaque membre de la f�conde claffe qui s'y trouveroit. L'Acad�mie d'Architefture diftribue annuelle*
ment, vers la Saint-Louis , depuis 1723 , trois m�dailles , une d'or & deux d'argent » � ceux de fes Elev�s 9 qui r�iiiHffent le mieux � compof�r |
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4&> Cours
im projet qui leur eil propof� en concours, &
qu'ils doivent deffiner ions les yeux des Profef- feurs. Celui qui a m�rit� la premiere m�daille, eil ordinairement envoy� � Rome , fous la pro- teftion& aux d�pens de Sa Majeil� 5 aux Ecoles Fran�oiies , o�, pendant trois � quatre ans , on lui donne comme aux autres Elev�s de l'Acad�- mie de Peinture & de-Sculpture , toutes les faci- lit�s pour fe perfectionner dans fon Art. Il y a quelques ann�es que cette Compagnie a
encore admis c\qs correfpondans �trangers , ainfi que des honoraires aifoci�s libres , & qu'il a �t� �tabli en m�me temps des prix d'�mulation cha- que mois 9 confiilant en une medaille d'argent a pour l'encouragement des Elev�s. L'objet des conf�rences de cette Acad�mie»
qui s'affemble r�guli�rement une fois par femai- ne-, eil de travailler ; i° A refoudre la plus grande partie des difficult�s qui fe pr�fentent dans la conftruclion des b�timents ; 2° A d�ter- miner relativement au bon go�t le! proportions g�n�rales & particuli�res de l'Architedure , pro- portions fur leique�les on eft.fi peu d'accord depuis fon origine; 30 A interpr�ter les us & coutumes des b�timents , & � d�terminer inva- riablement la maniere de toifer les diff�rents ouvrages qui les concernent , mati�res de la plus grande importance, & qui font fans ceiTe la fource d'un infinit� de proc�s ; 40 A conilater les d�cou- vertes utiles on int�reflantes, qui fe font jour- nellement dans cet Art , ainfi que la fomme de connoiiTances d�j� acquifes jufqu'ici, & enfin tout ce qui eil capable de concourir � (es progr�s. Cette Acad�mie n'a encore rien publi� depuis ion �tablirTement ; mais il faut croire que, quand |
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D'ARCHITECTURE, φΐ
fes m�ditations auront �t� fuffifammenr appro-
fondies fur ces diff�rentes mati�res, elle sera- preifera � Faire jouir le public du fruit de fes travaux , � l'exemple des autres Acad�mies. Adoram ou Adoniram , eut la conduite du
fameux Temple de J�rufalem que Salomon fit �lever, & dont Dieu , fuivant l'Ecriture , avoit remis le plan � David , qu'il avoit en quelque forte trac� de fa main divine , pour fervir de modele aux ouvriers qui d�voient y �tre em- ploy�s. AlBERTI ( Leon Bap��e ) vivoit dans le XVe
fi�cle : il fut furnomm� l'Archimede & le Vitruve - de fon tems , � caufe des �tudes profondes qu'il avoit fait dans la G�om�trie & l'Architec�ure. Nicolas V j l'employa conjointement avec Roffe- lino , pour tous les grands b�timents qu'il fit faite fous fon Pontificat. Ses principaux ouvrages , font TEglife de Saint-Fran�ois � Rimini, le Portail de Sainte-Marie la neuve � Florence , deux Pa- lais pour Jean Rucellai , dans la. m�me ville » l'Eglife de Saint Andr� � Mantoue. Entre autres ouvrages , il a �crit en Latin X Livres fur � Archi- tecture. F. Blondel, dit, au fujet de cet Auteur » qu'il eil eilim� le meilleur apr�s Vitruve, pour ce qui regarde le b�timent en gros , la folidit� , & le particulier des Edifices, mais que 'c'eil dommage que fes def�ins foient ii fecs , fi groffiers , li go- thiques , δε qu'il ait ii mal r�uffi aux mefures de quelques-uns de fes ordres d'Architecture» ■ ]i', ' '. ' " ' xi', <i'Ai ' ' f^j 'JVrUiiiP '"v-1 ■ ■■■■"■ -
ALOisrus , Archite&e du VIe fi�cle,eut la princi- pale confiance de Th�odoric,Prince des Oftrogotjis, -, |
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φ% C� V RS
& Roi d'Italie, pour tous les b�timents qu'il fit
faire, & pour le r�tabiiifement des anciens Edi- fices qui avoient �chapp� � la fureur des barba- res. Cell: une ehofe m�morable > combien l'on eft redevable � ce Prince , de la confervation de la plupart des Monumens .antiques qui fubfiitent encore» Cai�iodore rapporte qu'il prit un foin extraordinaire , pour emp�cher qu'on ne les ruin�t davantage, & pour faire r�tablir ceux qui �toient endommag�s. Sa pr�voyance fut ii grande � cet �gard, qu'il commanda de rai�embler tous les reftes des Edifices qu'ori ne pouvoit r�parer, & de les tranfporter en divers lieux , o� �\ fit confbiure de leurs d�cris divers b�rimens. A Ravenne, entr'autres , on �leva par fon ordre une magnifique BafiUque , nomm�e la BafiUque d"Her- �uk , qui fut orn�e de fragmens antiques , d0 colonnes , de itatues , & de bas reliefs , qu'on y apporta de toutes parts. Il y a apparence ομΛΙο'ι- fius eut la conduite d'une partie de ces Edifices, avec un nomm� Daniel , autre Architecte qui vivoit de fon tems , & qui fut auifi tr�s-occup� par Th�odorie. ■ ■■')'■ �'■� *~:>. '■ .ι , yj ■,;■ i �,:.,; �., ■ ■■ i I ; - ! : ' \ , "
ANDftOUET, D�CERCEAU ( Jacques) fut Ar-
chite&@ d'Henri III & d'Henri IV. C'efi de lui le dei�in du Pont-Neuf � Paris , qui eil un des plus beaux ponts , & des mieux d�cor�s qui foient en Europe. Il le commen�a en 1578 , mais il ne fit que la partie.du cot� de la rue Dauphine; les troubles qui furvinrent ayant fait fufpendre ce grand ouvrage jufqu'en 1604, il fut continu� alors par Guillaume le Marchand. Ducerceau a b�ti l'H�tel de Carnavalet , qui a �t� reitatir� depuis pat F. Ma/ifard 9 l'H�tel de Bretonvillier?, |
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d'Arghitictur�. 463
l'H�tel de Siiily, i'f��f βΓ de Mayenne , & une
partie de celui des Fermes ; il eil Auteur de phiiieurs ouvrages aujourd'hui pm connus , pares qu'ils ont en quelque forte eeif� d'�tre utiles de- puis qu'il en a paru de meilleurs fur les m�mes mati�res : tels ίοη%9 les,β di�ces antiquesRomains; les pltts excellent B�timens 4.e France ; les Plans & J)e�ins de cinquante B�timents tous diff�tens ; idiv*e�*~ fes Ordonnances de Plans & dMUv-Gtians. de B�ti- ments* ANTH�mws , natif de la ville de Tralies »
'/Lrchite�e du D�me de, Sainte-Sophie , qu'il b�tie foiis Juitinien s conjointement avec Ifydou de Muet.. Ce iiit lui qui �ut la hardieffe d'entrepren- dre d'�lever , au centre de la croix d'une Egiife \ un D�me circulaire fur un plan quarr� , δι fou- tenu dans les angles par des panaches ou per>- dentifs ; invention que l'on a beaucoup perfe- ctionn�e depuis s & qui merite de faire �poque , eu ce qu'elle eit l'origine du couronnement de la plupart des Egliies d'importance , �rig�es depuis Ja renaiffanee des Arts & des Sciences. Antimachides, Antistates, Caixeschros
δε P�RINOS , Archirecles Grecs , employ�s par Piliftrate , � b�tir � Athene^ le fameux Temple de Jupiter-Olympien , qui n�anmoins reila im- parfait , � caufe des divifions qui fur vinrent dans la R�publique , & ne fut continu� que plus de deux-cens ans apr�s, fous le regne d'Antbiocus, Roi de Syrie, par Coi�utius. Apollodore de Damas, un des plus c�l�bres
Architectes de l'antiquit�, fut charg� par Trajan. |
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464 Cours
de la plupart des Edifices importai» , qui s'ex�*.
cuterent fous fon regne. Il fe fignala fur-tout pai la compoiition de la Place Trajane, dont la forme �toit quarr�e , � l'imitation des Places Grecques ; on y voyoit un grand nombre de itatues , la fameufe Biblioth�que de Trajan , ainfi qu'une Baiilique tr�s-fpacieufe, o� fe rendoit la Juflice # &? o� s'afTembloient les N�gocians : il y avoit au milieu de cette Place la Colonne coloifale , qui fubfifte encore aujourd'hui, & qui portoit la Sta- tue en bronze de cet Empereur, que lui avoit �rig� le peuple Romain , en reconnoiffance des fervices qu'il avoit rei|du � fa Patrie (�). On croit quApollodore fut aui�i l'Architecte des Thermes, appelles Thermes Trajan� , de m�me que de nom- bre de Temples, d'Acqueducs & de grands Che- mins , qui furent ex�cut�s alors. Mais l'ouvrage qui a contribu� le plus � l'immortalifer -, efr. le fameux Pont que Trajan fit jetter furie Danu- be", que l'on croyoit un entreprise infurmon- table � l'induilne humaine, � caufe de l� pro* fondeur & de la rapidit� de ce fleuve , � l'endroit o� il s'agii�bit de le fonder & qui emp�choient d'y faire des batardeaux pour affeoir des piles. Cet Architecte en vint � bout en jet« tant dans le lit du fleuve, aux endroits o� d�- voient �tre plac�es les piles , une quantit� prodi- dieufe de divers mat�riaux, & -par ce moyen il parvint � former des efpeces d'empartemens, fur lefquels il �leva enfuite les arches � l'ordinaire. On pr�tend quJpollodore mourut vers Fan 130 de l'�re chr�tienne , vidtirue d'une raillerie qu'il ( 1 ) A la place de la fbtue de cet Empereur , qui avoit 19
pieds de hauteur ; Sixte-Quint fie mettre la ftatue de S. Pierre, qui n'ena que 13, **" - avoit
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d'Arc � it e CT ure. 4^5
�voit faite � Adrien, avant qu'il fut Empereur,,
& dont il fe vengea , fous un faux pr�texte :, lorfqu'il parvint � l'Empire. Argenville (d% Ma�tre des Comptes, A meut
d'un excellent Livre, intitul� la Th�orie fy la.Pra- tique du Jardinage *, o� il trake: � fond de. fa compofition &: diftrirjution des jardins de plaifan- c� , dont le Blond a compof� en partie les deffins. On ne peut trop recommander l'�tude de cet Ouvrage � ceux qui veulent fe perfectionner dans ce genre d'Architecture ', dont ie Nautre a �t� en quelque forte l� cr�ateur, / ' -v P�RBAR� § ( Daniel ) V�nitien,, sPatriarche
d'�quil�e, vivoit dans le XV�e �ecle. � a donri�,:, entre autres ouvrages , des Commentaires fur Vitruye ? o� il a compil� en grande, partie ceux que Philahder avoit fait fur le m�me Auteur. �11 furplus, tous ces Commentaires font devenus prefque inutiles depuis ceux de Perrault, & du Marquis de Galliani. ��LI��R , Colonel d'�nfanten�, &: ancien
Pr�fefTeur Royal de Math�matiques aux Ecoles d'Artillerie , outre diff�rens Ouvrages im les Math�matique^ » � publi� un excellent Trait� �!Architecture Hydraulique., qui contient la defcrip- ti�.n d� ja plupart des machines Hydrauliques, jaiiifi que de tout ce qui eu propre.�, iufage des eaux,, ci qui a pour objet leur d�penfe , leur Y�te�le , leur poids, leur nivellement, leur con- duite , leurs r�fervoirs. 11 eil encore Auteur d'un autre Ouvrage intitul� la Science des Ing�nieurs » pu il traite des �lemens d� la poufT�e des Tome PI, '�a |
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%6β Cours
vo�tes , de la maniere de fonder iiir toutes
fortes de terrains , de la pouff�e des terres & de la r�iiftance d�s bois. , BERNIN, ( Jean-Laurent ) furnomm� le Cavalier,
Peintre , Sculpteur & Archke&e de g�nie, n� � Naples en 1598. Rome lui eil redevable de plu- iieurs de fes plus beaux Monuments. Entre les principaux Ouvrages d'Arehite&ure qu'il a fait, on aamire principalement la Colonnade circu- -v laire qui environne la Place de Saint-Pierre, la * Fontaine de la Place Navonne , les Eglifes de Saint-Andr� & du Noviciat des J�fuites � Monte- Cavallo. Louis XIV le fit venir � Paris pour travailler au def�in du Louvre ; mais f�n projet ne r�pondit pas � l'attente qu'a voit fait concevoir fa r�putation, & celui de Perrault lui fut pr�f�r� : le Cavalier Bemin retourna � Rome, combl� des bienfaits du Roi , o� il mourut en 1680. ■fi B�bienne , ( Ferdinand Galli ) n� � Bologne en
*I�57, fut attach� au Duc de Parme, & enfuite
� l'Empereur en qualit� d'Architecle \ il a donn�
comme tel les dei�ins de plulieurs Edifices, mais
ion talent particulier �toit pour les d�corations
de Th��tre , & c'eil en ce genre qu'il seil fait
de la r�putation. Il a compof� deux Livres
d'Architeclure , &l'on a grav� d'apr�s lui un Re-
' euei� de perfpe�tives & de d�corations th��trales :
il eil mort � Bologne, � plus de 80 ans, & a
laifT� deux f��s ; dont l'un a �t� D�corateur �
Vienne , d'apr�s les productions duquel on
a grav� auffi un Livre de D�corations ; δε dont
l'autre a �t� premier Architecte de l'Ele�teur
^Palatin. L'Egliie des J�fuites de Manheim, qui
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d'architecture. 467
eft d'une Architecture tr�s� m�diocre , eft de ce
dernier , ainii que le grand Th��tre de cette m�me ville , qui eft de la plus grande magnifi- cence, mais d'une compoiition lourde & materiele. BLOND , ( Jean-Β'aptifle-Alexandre le ) a b�ti
l'H�tel de Clermont , rue de Varefne , & une partie de l'ancien H�tel de Chaulnes , rue d'En- fer. Il a eu part , comme nous l'avons dit, au Livre de la Th�orie du Jardinage. Pierre le Grand l'attira en Rui�ie , pour �tre "fon premier Archi- tecte , & pour pr�fider aux grands Ouvrages dont il avoit form� les projets; mais ie Blond mourut peu de tems apr�s fon arriv�e � Saint- P�tersbourg, �g� de 40 ans , en 17�9. Blondel , ( Fran�ois ) tr�s-habile Architecte,
& G�om�tre, eut i honneur de montrer -les Ma- th�matiques au Grand Dauphin , fils de Louis XIV ; il fut employ� dans quelques n�gociations , & parvint aux grades de Mar�chal de Camp & de Confeiller d'Etat. Il fut choifi pour directeur & ProfeiTeur de 1 Acad�mie Royale d'Architecture, lors de fa cr�ation. C'ei�: de lui le deffin de la Porte Saint-Denis , qui eft le morceau le plus achev� en ce genre, qu'on ait jamais fait. « Rien » de plus majeftueiix, a dit 'avec raifon l'Abb� « Laugier , que l'�tonante largeur , & la belle s� �l�vation de fon arc en plein cintre ; rien d� » plus judicieux que les ornements qui l'accom- » pagnent; rien de plus m�le & de plus nerveux »que la fculpture des figures & des bas reliefs; » rien de mieux deftin� ,.. & de plus ri�remenc » tranch� que l'entablement qui le termine ». Blondel tut charg� �n 1660 5 de donner des G g ij
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4�fe C tf � � s
dei��ris pour les errib�liiTem�ns de Paris. Il s'ai�i�-
jettit, dans ja r�f��uf ati�H de la Porte Saint- �otoioe , ancien ouvrage'de M�t�ze�� , � con- iefv�r un Fleuve & une Nay�de de Jean Go�- geon ...qui font d'une fculpture admirable , & fe contenta d'ajouter une porte de chaque "cot�, ou fut ex�cut�e pour ia premiere fois une pi�ce de trait d'une nouvelle compofition , qui a retenu le nora d'arri�re voujfure de Saint-Antoine, La Porte Saint-Bernard a aui�i �t� b�tie fur
�qs dei�ins , mais fa! compoiition '�� bien inf�- rieure � celle de Saint-Denis. Les autres ouvra- ges de cet �rchitec~te , font la Corderie de R�- chefort , fitu�e dans un marais , & dont les fon- dations �prouv�rent les plus grandes difficult�s ; le Pont de Xaintes fur la Charente , qu'il b�tit fur, un radier , &c. , - , Nous avons de ce grand Architedl� pluneurs
bons Quvr�g�s ; l� premier eil intitul� ; li�fo- lutioii d�s Quatre principaux probl�mes � Architecture ; ψ fecotidr.r e� un Cours d'Architecture ; & le troi- si�me renferme des notes fur � Architecture de Jean Savoi. Il mour�t a Paris en 16�6 9 �g� d� Blond�L,( Fran�ois y d'une autre famille ψ.ψ
le precedent, a()ien inf�rieur en m�rite , naquit a Rouen en* ,\6$$. La d�coration du �n�t�r & de la Chapelle de la Communion de l'Eglif� P�- roiiuale de Saint-Jean en gr�ve , eil de f� c�m- poiition, d� m�me que le Baldaquin & l� Gh�- gelie de la .Vierge de l'Eglif� ParoiiTiale de Saini- Sauveur s il a lait b�tir l'H�tel des Gard�s du Corps de Sa M�jeft� � V�rfailles ; enfin g&gfc charg� par la Ville de Paris, de donner les d�luhs |
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D'A �t CHI Τ E C T�RE, 4<5p
des Petes des deux Mariages de fg� Jj$qnfeigneur
le Dauphin, p�re du lloi; lesquelles ont �t� gra- v�es en deux Volumes in-folio, �f ne donnent pas yne grande id�e de ion g�nie pour ces ��jtes '<f� �ompoiitions. il mourut en-,175-1$� ^OpFRAND , ( Germain ) naquit � Niantes �g
jBretagn� en 1667, de Germain Boffrand, Scul- pteur , & d'une ipeur du c�l�bre Quinault. JjL a voit � peine 14 ans , lorfque f on Λ ongele,l�m venir � Paris pour apprendre le deffin. 11 entr| de bonne heure dans les b�timents du Roi , o^t il a exerc� divers emplois avec diitinclion. fie fut lui qui fit ex�cuter en 1699 , fur les de (fins d� J. Hardouin Manfard , dont il avoit t�t� �leve | la premiere Place de Louis le Grand y qui �toit d'un tiers plus grande que celle que l'on voi^t aujourd'hui , & gui |ut d�molie apr�s avoir �t� �lev�e jufqu'au premier �tage. jPve�u membre �p J'Acadgmie Royale d'Architeaure en 170^, il m� en menie tems ^r�hite^e de pliiiieurs Souverain^ d'A%tnagne, de f�v�que d,e Wurtzbo.urg , Prin- ce de -Franconie , de Maximilien �manu$l jjyjgf j�eur de Bavi�re , §c de Leopold i , Duc dp .Lorraine »pour lefquels il fit conftruire ou com- mencer plufieurs Edifices �onfid�rables. ^la.mq�t de M. Gabriel, en 1742 , il fut nomm� premier Ing�nieur des Ponts & Chauff�es du Royaume, & fit Jpcuter en cette qualit� nombre de&jiaiix, d'E�ljfpis ? de Ponts de pierre & de bqi,s » ajnii fll�eip&�^' vOuvrages de M�chaniques. On re- marque beaucoup d'imagination dans fes �ompo- iitionl : ion Architecture �toit fimple & noble, λ il paroiffoit s'�tre propof� pour modele la maniefp; de Palladio, |
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470 > Cours
11 eft Auteur de deux Ouvrages tr�s - eftim�s.'
Le premier , eil un Livre � Architecture, contenant les principes g�n�raux de cet Art, auquel il a joint les plans , profils & �l�vations des prince paux b�timents Civils , Hydrauliques & M�chani- ques j qu'il a eu occaiion de faire ex�cuter , tant en France que dans les pays Etrangers ; tels font le Ch�teau de Bouchefort dans les Pays-bas, les Paiais de Nancy , de Luneville & de la Mal- grange en Lorraine, de Wurtzbourg en Franco- nie , les Ch�teaux de Cramayel & d'Harou� en Brie, les H�tels de Craon , de Montmorency, d'�rgenfon , les d�corations int�rieures des ap- partements de l'H�tel de Soubife � Paris * les Portes du petit Luxembourg & de l'H�tel'de Villards s le Portail de la Mercy , le Puits de Bic�tre , les Ponts de Sens & de Montreau. Si l'on ajoute � ces b�timents les H�tels de Sei- nelay , de Torcy , le Ch�teau de Boi�ette proche Melun , la Maifon du Prince de Rohan � Saint- Ouen , le Pont de Corbeil, la Porte du Clo�tre Notre-Dame , les nouveaux B�timents pour les maladies v�n�riennes du Ch�teau de Bic�tre , ceux qu'il fit c'onftruire � l'H�pital G�n�ral, � la Salp�triere > � Cipion, & enfin le grand B�timent & la Chapelle des Enfans-Trouv�s , rue Neuve Notre-Dame , on fera aif�ment convaincu qu'il y a peu d'Architectes qui ayent eu autant d'oc- caiions de d�velopper leurs talens. ν Le f�cond a pour titre , Defcription de ce qui a �t� pratiqu� pour fondre tCunfe�l jet la Figure Eque�re de Louis XIV', �lev�e'par la Ville de Paris en 1699 j ouvrage qui fut regard� alors comme unique fur cette mati�re , & qui η a cei�e de l'�tre que depuis celui de MM. l'Empereur & Mariette fur le m�me fujct. |
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d'Architecture; 471 ~}>
Lorfque feu M. le Normand de Turnehem invita
en 1747 , de la part du Roi , les Architectes de FAcad�mie de faire des projets en con- cours pour placer la Figure �queftre de Sa Majeit� > Boffrand en compofa cinq extr�me- ment d�taill�s , & qui furent univerfellement admir�s , foit pour l'heureux choix des empla- cemens , foit pour l'Ordonnance de l'Archite- &ure (1). Louis XV fut fur-tout tr�s-fatisfait de fon projet pour le Pont-Tou�nant , & il eft � croire que, s'il e�t v�cu , il auroit eu la pr�f�- rence fur tous les autres pour l'ex�cution. Comme j'ai eu l'avantage d'�tre �lev� de cet
Homme c�l�bre , j'ajouterai qu'il avoit une ma- niere de penfer �galement grande & d�imt�reff�e, qu'il �toit agr�able dans la converfation , d'un caract�re doux & facile, d'un commerce aima- ble , d'un enjouement qu'il a conferv� jufqu'� une extr�me yieillefle , & que malgr� le grand nombre de b�timents qu'il a fait ex�cuter, il ne s'eir. point enrichi. Il mourut � Paris, en 1754, d'une attaque d'apoplexie. Boromin� , ( Fran�ois ) Architecte & Sculpteur,
natif de Bii�bne dans l'Etat de Milan , f�t reftau- �er TEglife de Saint-Jean de Latran a Rome , fous le Pontificat dlnocent X. Il � fait b�tir T�glife de Saint-Charles , au quatre Fontaines � Rome, l'Eglife Sainte-Agn�s de la Place Navone , qui eil le meilleur de fes oirvtages , & qui avoit �t� commenc�e par Reinaldy. Cet Architecte a �t� |
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( 1 ) Nous - avons donn� trois de ces projets dans notre
Ouvrage des Monument h la gloire de Louis XV. G g iv4
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472 Cours .
r�uteur de toutes ces Productions iinguljeres ,
qui ont inond� l'Italie depuis pr�s d'unfi�cle, or qui ont fait d�clleoir l'Architecture, fur-tout � Rome ; telles font les cartouches de travers , les frontons brif�s, les colonnes nich�es , δε autres nouveaut�s extravagantes , ii contraires aux r�gles pr�cie�fes de la belle iimplicit�. On pr�tend que Β oromini choiiit ce gout bifarre pour contre- carrer celui du Cavalier Bernin , & fe mettre � la mode, � la faveur de cette nouveaut� : il n'a Oialheureufement eu que trop d'imitateurs. BOSSE, ( Abraham ) natif de Tours, �toit un
Graveur qui entendoit fort bien l'Archireiture. Entre fes divers Ouvrages, il en a donn� deux fur cette mati�re , dont cm fait quelque cas ; Tun eil im Livre a" Architecture 9 ou Ton trouve , entr'autres , les d�taijs de la M�thode de D�zar- gues , pour �ter les rej�auts dans les rampes des efcaliers , & des R�gies d� perfpe&ive utiles pour arr�ter fur le papier les dei�ins des b�timents , afin qu'ils puiuent faire en ex�cution l'effet que Ton deiire ; l'autre eft un Livre du Trait � preuve, pour la coupe des pierres , auquel on a reproch� d'�tre inintelligible aux ouvriers par l'affectation des termes fcientif�ques dont il s'eff fervi» Bramante , c�l�bre Architecte , n� en 1444,
a Caftel- Durante , au Territoire d'Urbin. Son premier Ouvrage fut le Clo�tre du Monaffere pe la Paix � Trivento. Il b�tit � Rome , pour le Cardinal Saint-George , neveu de Sixte "IV, le Palais de la chancellerie , avec des' pierres qui furent tir�es en partie du Colif�e & de l'Arc Gordien ; il ne laiffa � faire que la porte & les |
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d'Architecture, ^73
d�corations int�rieures, qui furent par la fuite ter-
min�s par Vigno�e & fontana. Peu d'Architeue� ont eu autant d'occafions importantes de faire briller leur talent que Bramante Jules II, ayant �t� �lu Pape en 1503 Y lui donna l'Intendance Generalede fesB�timens. C'eil de lui les B�timents des loges du Vatican, ainfi que le Palais du Bel- v�d�re , dont il ne fit pourtant ex�cuter qu'une partie , & que l'on fut oblig� de r�prendre par fous*�uvre apr�s fa mort. Il fit ex�cuter encore un Palais � Saint-Blaife pr�s du Tybre , & il donna les dei�ins de r�gliie de Notre-Dame de Lorette , qui fut continu�e apr�s lui par Sanfovin. Enfin Jules II, ayant r�folu de rec�nitruire l'an- cienne Bafilique du Vatican, qui ayoit �t� b�tie fous Conitantin , & qui mena�oit ruine alors , chargea les principaux Archite&es de Rome de faire des projets ep concours, ajSn que l'on put s'arr�ter � celui qui r�uniroit le plus de fuffrages* Julien Sangalb , Antoine fqn fr�re , Baltazard ^eruzzi , Fr. Jean Jocondp , Rapha�l cTUr bin -, alors fort jeune, dont les beaux fonds d'Arelii-t te&ure des tableaux annpiicoient. fpn grand go�t pour cet ^rf�.? �f Cramante ? compofer,en|: a l'envi diff�rent projets. Ce f�t celui de Bramants qui eut la gloire 4'oftenir la pr�f�rence fur $ομ& fes riyaux. Vafari pr�tend qu'il en fut redeyable en partie � fe§ intrigues ; n�anmoins on ne peut nier que fa cqmppfition ne fut vaite & belle ^ & m�me fup�rieure � tpus les projets .qui fu- rent pr�fent�s en concpu.rs. La premiere pierre de'"ce .fuperbe Edifice fut ppf�ele 18 Avril 150,6? Sf Cramante ^ tant de diligence , qu'en moins de 6 ans de tems , il �leya les quatre gros piliers de la Coupole , cintra les arcades des bras de |
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'474 Cours
la croix , qui les lient l'un � l'autre, & avan�a
consid�rablement la branche occidentale de l'Eglife , tellement que malgr� les changemens que l'on fat oblig� d'y faire par la fuite , � caufe fur - tout de la grande disproportion des pi- liers , eu �gard � f�tendue de la Coupole , fofi � projet fervit n�anmoins toujours de fond aux deiHns des Architectes qui lui fucc�derent. Bra- mants �toit vraiment un Archite&e de g�nie, mais d'une imagination trop vive , qui ne lui donnoit pas toujours le tems de perfectionner fes id�es ; il paroiffoit s'embarrafer peu de la dur�e de fes ouvrages , & pourvu qu'ils fuifent op�r�s promptement, cela lui fuififoit. Il mourut en 1514 * �g� de 70 ans. Bruant,( Liberal) donna en 1671 les deffins
de la premiere Eglife, & des b�timents qui com- pofent le grand H�tel Royal des Invalides. On appelle la premiere Eglife des Invalides, celle qui eft deitin�e pour les Soldats, parce que l'autre o� eit le D�me, & que l'on nomme la nouvelle Eglife , ne fut �lev�e que du tems apr�s, fur les deifins du Jules Hardouin Manfard. Bruant a auffi donn� le deffin de l'H�pital-G�n�ral dit la $al- p�tricrc ; enfin il a continu� l'Eglife des Petits Peres, pr�s la Place des Victoires , commenc�e par Lemuet, & qui a depuis �t� achev�e par Cartaud. Le itile de fon Architecture �toit noble & fimple. Il a laiff� un fils qui a b�ti en 1721, l'H�tel de Belifle , rue de Bourbon, dont le dei�in, les profils & le go�t des ornemens font iinguli�- rement eftim�s ; lequel fut ProfeiTeur de l'Acad�- mie Royale d'Architecture. Il y a encore eu un autre Bruant, fr�re a�n� du
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d'Architecture; 475
pr�c�dent , qui fut Γ Architecte de la Porte du
Bureau des Marchands Drapiers, rue des D�char- geurs , laquelle eil d�cor�e de colonnes doriques accoupl�es , dont les m�topes font cependant quarr�s , fans que n�anmoins les bafes & les chapiteaux fe confondent : le moyen qu'il a em- ploy� , a �t� de donner aux pilaftres la m�me diminution que les colonnes. , Brunelleschi , ( Philippe, ) Architecte Italien,
du XIVe li�cle , fit b�tir � Florence les Eglifes du Saint-Efprit & de Saint-Laurent, & il fe iignala par la coni�ru&ion du Dome de Sainte-Marie Delfiore9 qu'Arnolpho - Lapo avoit commenc�e en 1298. C'eil un des premiers Architectes qui fe foit diftin- gu�, lorfque les Arts fortireni des t�n�bres , o� la barbarie gothique les tenoit depuis ii long- tems enfevelis. Bullan , ( Jean ) �toit Architecte de la Reine
Catherine de M�dicis. Oii pr�tend qu'il travailla � jetter les fondemens du Ch�teau des Tuileries, conjointement-avec Philibert Delorme : il avoit b�ti pour cette PrinceiTe l'H�tel de Soii�bns , fur le terrain qu'occupe aujourd'hui la Halle au bled, dont il ne fubfifte plus qu'une colonne coloffale , termin�e par une fphere armillaire , qui fervoit � Catherine de M�dicis , pour faire .des obfervations �ftrologiques , auxquelles elle croyoit beaucoup. Cette colonne participe des ordres dorique & tofcan ; fes ornemens coniiftent en dix-huit cannelures , o� fe v�yent des cou- ronnes , des fleurs-de lys, des cornes d'abondance, des miroirs caftes , des las d'amour d�chir�s , des C & des H entrelaif�s ; le tout faifant allufion � |
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.. Ja %$$�� (Je cette Princelle. Bullan a publi� un
jQuvfj�ge -Ji� �'Archite<3:ure , dont F. Blpndel & C|iaiubray parpiiTent faire cas , & ^qui'eil con- fpndii clans la foule des Livres de m�me genre , parce que .depuis on a mieux fait & mieux vu. Bullet, ( Biem ) a donn� le dei�in de, la Porte
du b�timent de la pompe fur le Pont N�tres Dame , & celui de la Porte Saint-Martin , qui, ^quoique inf�rieure � la Porte Saint-Denis pour l'�l�gance d�s proportions , merite n�anmoins ;$e faire honneur � cet Artiite. Les deux Chapelle^ fde l'Eglife d@ l'Abbaye Saint-Germain des Pr�s , � c�t�.du Choeur, font de fa composition, de ^�mequere�teldeTallard, l'H�tel le Pelletier jdes Forts , ;& la Fontaine de la Porte S. Michel� � e$luj qui §X conitruire le Quai Pelletier, elpnr. le trptoir ne porte que fur une vouflure , ou- vrage qui lui acquit beaucoup de r�putation par fa i^rdielle-, .& par la maniere Anduftrieui� avec laquelle il l'op�ra. Le Palais Archi-Epiicopal φ Courges, & le Ch�teau d'If�y , ont �t� b�tis fut -fes devins. Bullet a eu tr�s-grande part � �'ex�r .cutio.n de |fg Place de Louijs le^Crrand , telle qu'elle jeft; aujourd'hui ; & plufieur/s. des H�tels .qui�jviron'ttfnt^ont �t� ex�cuxis.furfes de�ins. ^n g�n�ral fon Archicleture a de fa gr�ce , d� l'�l�- gance , de la correction , mais elle'cil froide Jf jtnonotone. iSor� Trait� du toif�. \ d^ principaux mfr-ages d$$ batmmts ,:ejft le ru�ilkuiP-Livre qui ait �t� fait fur cette mati�re. Qn y a joint, �der pms ��s commentaires, & <th s'eit avif� d� l'in- ttkuier , en le r�imprimant, �rcbmUur� Pratique � jamais ce ne fut l'intention de Bulkt, il fa voit irophien que tes notices fuperficie�es �oytx il a fak |
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D ' A R � H � ti'CTUR E* - ' - 477
pr�c�der fe$ toif�s , �toi�r�t $i�n ��bi§ne�s di�
former �rf Trait� de conftrii^�n. i$$j� CailiM�Q�e , Archite&e, Peintre & Sculpteur |
�e Coniith�, flbdiToit 540 avant l'Ere Chr�tienne; Il eut la gloire d'inventer l� ch�fj�te�u eofiri- thieri : invention qu'il ne dut cependant qu'ait hafard. Ayant vu , en parlant pr�a d?lin tombeau | lin panier que l'on avoit mis fur une plante cPacarith�, il fut frapp� de i'arran|emeiit fortuit & d� bel effet que produifoient l�s feuilles iiaiiP- f�ht�s de cet acanthe, qui �rivirbririoierit le jJ�\s tti�r ; & quoique ce panier avec Kac�nth� ri'�ufe �itH�h rapport naturel avec le chapiteau ά'πϋφ feol�nn�, il adopta cet arrangement pour termi- ner les colonnes qu'il fc�lptoit, ci qui lui val�t un rang diftihg�� jiarmi l�s Architectes d�T�ntp. quit�. ; Gi��Nio ne�� co�rfi� qii� feg M Li#e-mi
Mi ; qu'il � �crit fur l'Archit�cTure. F. BloHd� dit qu'il y a beaucoup � apprendre d�tis 10 Ouvrage, particuli�rement pour.ce qui regarde la folidit� , & pair pluueurs B�ll�i r�niarijh�s qull a imit�s concernant la djfpbfiiibfl jff�s" b�tim�rits '5 ffia�l que l�s r�gies qu il donn� pbiir fes firdr�� i^Arcnite&ure ? n� doivent pas* �l�re iulvies li'�t�hf pas de Bon go�t. ( " ��RTaUD � B�ti la Maifo�i � h. Crbzar le
jeiitt� � Paris , & fa M�ifoii de plaifanc� � �viontmorency ; la Maifon de M; d�.J�nvry, rue PP Var�nn�s, dont l'ordonnance ext�rieure & � diftribution font tr�s-eftim�es ; la partie d�s ba4 |ii»ents du Palais-Royal, du c�t� de la rue des |
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47% Cours
Bons-Enfans; le Portail des Petits Peres, pr�s h
Place des Victoires ; celui de l'Eglife des Barna- bites , proche le Palais, qui eil un de fes premiers ouvrages ; & enfin le ch�teau de Bourneville : fon Architecture a en g�n�ral de la nobleffe , '& les profils en font d'une grande maniere. Il merite de tenir un rang diftingu� parmi nos bons Ar- chitectes Fran�ois. CHAMBRAYj (Rolland-Fran�ois de) Auteur de
l'excellent'Livre du Par aie lie de Γ Architecture an- cienne avec la moderne , o� il compare les ordon- nances d'Architectpre des principaux Auteurs qui ont �crit fur cet Art, & dont il fait diff�rentes claf- jfes. Cet Ouvrage a le m�rite de faire beaucoup penfer celui qui l'�tudi�. Chambray a rendu fur- tout un grand fervice aux Architectes, en r�duifant toutes les diverfes mani�res de mefurer des Auteurs � la feule divifion du module en trente parties, de forte qu'il a mis par-l� en �tat de les appr�cier & de juger de la pr�f�rence que l'on doit donner aux diff�rentes proportions qu'ils ont adopt�. Chelles , ( Jean de ) Architecte du XIII fi�cle>
a b�ti � Notre-Dame de Paris, le Portique qui eft � l'un des bouts de la croif�e du c�t� de l'Archev�ch�, comme le t�moigne une infcription latine qu'on y voit grav�e en vieux caract�res. Clerc, (Seba�ienle) n� � Metz en 1637, outre
qu'il fut un tr�s-habile Graveur & Deffinateur , entendoit tr�s-bien � compofer l'Architecture ; on a de lui un Ouvrage fur cet Art, dont les profils font affez eilim�s} il mourut en 1714. |
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d* Architecture. 479
CORMONT, {Thomas de) a continu� la Cath�-
drale d'Amiens, un des plus grands Edifices gothi- ques j qui avoit �t� commenc� l'an 1220 , par Robert de Lufarche ; & qui fut achev� par Renault fils de Cormont, ainfi qu'on l'apprend par de vieux vers Fran�ois grav�s fur le pav� de cette Egl�e , au milieu d'un compartiment de marbre fait en forme de labyrinthe ; o� l'on vol. auffi des figures repr�fentant,non-feulement les trois Architectes qui ont conduit cet Edifice, mais aui�i l'Ev�queEvrard qui l'a ordonn�. CouRTONNE , Profeffeur de l'Acad�mie Royale
d'Archiredure, & Auteur d'un Trait� de PerfpsBiv& dont on fait peu de cas ; il a fait b�tir l'H�tel de Matignon rue de Vareihe , & celui de Noirmou- tier, rue de Grenelle fauxbourg S. Germaio , qui font d'une Architecture m�diocre. Cossutius, citoyen Romain , fut un des pre-
miers qui b�tit en Italie � la maniere des Grecs : il s'acquit, fuivant Vitruve , tant de r�putation , qu'Antiochus le Grand , Roi de Syrie, 196 ans avant l'Ere Chr�tienne, le fit venir pour terminer le Temple de Jupiter Olympien � Ath�nes, qui avoit �t� commenc� du tems de Pififtrate , & in- terrompu par les troubles qui furvinrent dans la R�publique. Il n'eut pas cependant l'avantage de le finir enti�rement ; car on'continua d'y travaille? fous Augufte , & m�me il reila quelques ouvrages qui ne furent achev�s que fous l'Empereur Adrien. Cotte, (Robert de) n� � Paris en 1657, fucceda
� J. Hardouin Manfard, en qualit� de premier Ar- chitecte du Roi. Ses ouvrages l'ont rendu c�l�brej |
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48o Cours
il a fait ex�cuter le magnifique Ch�teau d� Tria-
non ; la d�coration dii Ch�ur de l� Cath�drale d� Paris ; le Ch�teau-d'�au en face du Palais-Royal ; le b�timent de la Samaritaine fur le Pont-Neuf; l'H�tel d'Etr�es, rue de Grenelle fauxbourg S. Ger- main ; l'H�tel du Ludes ; l'H�tel du Maine rue de Bourbon ; l'Eglife P�rroifflat� de S. Roch ; & la Gallerie de l'H�tel de Tou�oufe. C'eit fur fes def- fins qu'ont aui�i �t� ex�cut�s les nouveaux b�ti- imens de l'Abbaye de S. Denis; la Place de Belle- Cour � Lyon ; le Palais Epifcopal de Verdun ; le Ch�teau de Frefcati , maifon de plaifance de l'�v�qu� de Metz ; le Palais Epifcopal de Straf- bourg ; il fit encore nombre d'ouvrages pour les Electeurs de Cologne s de Bavi�re & fEv�que de WurtzBourg. Π mourut en 173 5, & a lai/T� tin fils , qui ex�cuta apr�s lui fur (es def�ins le Portail de S, Roch. Son ftyle d'Arfchite�ture �toit correct ; il avoit une imagination brillante : apr�s l�s M�hf�rds & l�s Perrault , auxquels il n� faut comparer perfohh� , il peut �tre regard� comme un des meilleurs �rchite�tes Fran�ois. Ct�siphon , Arcfiitecle Gr�e, auteur du d�f-
ini du fameux Temple de Diane � Ephefe, qui fut ex�cut� en partie fous fa conduite , en partie fous celle de fou fils Metag�nes, & fuCcefiivemenr par d'autr�� Archit�cles qui y travaill�rent pendant pires de ii� ar�s. ν D�Vil�R {Mgii�ifiCharlis) naquit a Paris M
1653. En allant en Italie par mer pour y �tudier FArchiteclure , il fut pris avec D�godets par des Corfaires, & derri�tira f�iz� mois en captivit� a Alger ; del� il vint � Rome continuer (es �tudes. De
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d'Architecture. 481
De retour � Paris il s'attacha � J. Hardouin Manfard,
qu'il ne quitta que pour aller conduire � Mont- pellier une Porte Triomphale, �lev�e � la gloire de Louis XIV , dont Borbay avoit donn� les deflins- : il a fait nombre de b�timens particuliers � B�ziers , � Carcaf�bne ., � N�mes , & fur-tout � Touloufe le Palais Archi�pifcopal : fes travaux engag�rent les Etats de Languedoc � cr�er en fa faveur un titre d'Architecte de la Province ; ce qui le fixa en conf�quence � Montpellier, o� il mourut en 1700. Il a publi� deux Ouvrages fur l'Archi- teelure ; le premier e il une traduction italienne du VI Livre d'Architecture de Scamo^ji _, qui con- tient fes ordres ; comme ce Livre n'eft que l'extrait d'un autre plus confid�rable, & que d'ail- leurs la m�thode de Scamozzilp'eir, pas fort utile , il n'a pas eu de fucc�s : mais en revanche fon fe^- cond Ouvrage en a eu beaucoup ; il eft intitul� , Cours d'Architecture qui comprend les ordres de Vignole9 avec des commentaires , les figures & les deferi- ptions de fes plus beaux b�timens .&'de ceux de Michel-Ange , &c. Davi�er y avoit joint un 0ψ Bionaire des termes d Architecture , qui n'a pas �t� '�galement accueilli, & que M. Saverien a refondu & augment� du double depuis quelques ann�es : fon go�t d'Architecture �toit froid , fec & fans g�nie. Debrosses , ( Jacques ) ; on ignore fon origine
& de qui il fut �lev� : il fut charg� par Marie de M�dicis, veuve de Henri IV3 de donner les def- fins du Palais du Luxembourg , o� il lui fut re- command� , � ce qu'on pr�tend , d'imiter la diitri- bution & d�coration du Palais Pitti � Florence» o� le-� Grand-Duc-fait fa r�fidence: mais, aux hof- Tome FL H h |
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5$ί Cours
fages pr�s, dont il a d�cor� le dehors de ce Pa-
lais , il n'y a aucune reffemblance. Cet Architecte fut pareillement charg� de b�tir le Portail de S. Gervais qui eft fi admirable par les beaut�s m�les de fes ordres d'Architecture, δε de r�tablir la grande falle du Palais , qui fut conium�e par le feu en 1618. Le magnifique Temple de Charenton, qui �toit comme la M�tropole des Calviniftes, & qui fut raf� en 1685 , lors de la r�vocation de l'Edit de Nantes, �toit de fa compofition. Enfin ce fut � lui que Marie de M�dicis confia l'ex�cution de l'Acqueduc d'Arcueil pr�s Paris , ouvrage qui �gale en beaut� , ii m�me il ne furpafle , tout ce qui nous refte des Romains dans ce genre. Debroffes m�rite de tenir un rang tr�s-diftingu� parmi les Architectes qui font honneur � la France : toutes fes produdions refpirent le genie ; fes ordonnances d'Architecture font de la plus grande maniere, ainii que fes profils. Desgodets s (Antoine) naquit en 1653 : il ne
paroit pas qu'il ait fait ex�cuter aucun b�timent remarquable ; il doit fa principale r�putation � fon Ouvrage , Des Edifices antiques de Rome Λ d&�inis & mefur�s fur les lieux tr�s-exactement ; lequel eft devenu extr�mement rare, & dont il fe- \ roit � fouhaiter que Ton donn�t une r�impref�ion. Il fut Architecte & Contr�leur des B�timens du
Roi � Ghambort, & fut nomm� en 1719 Profef- feur de l'Acad�mie-Royale d'Architecture , place qu'il a rempli avec diftinftion, & qu'il a conferv� juiqu'� fa mort, arriv�e fubitement en 1728. On a imprim� depuis une partie des Le�ons qu'il di�oit aux Elev�s de l'Acad�mie; l'un de ces Ouvrages ��. un Trait� du toif� des dijf�rens travaux des b�ti- ,-.''�■ ■>� . ■ .
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d'Architecture, 483
mens,&L l'autre a pour titre, lesLoixdes B��mens,
iiiivant la coutume de Paris, dont i'interpr�tation eil tr�s-eitim�e , m�me des Jurifc�niultes , iur-tout avec les notes qui y ont �t� ajout�es par Goupy. « Desgods y ( Fran�ois ) Architecte de Jardins,
�toit neveu du c�l�bre le Nautre, & c'eft fur fes dei�ins qu'a �t� plant� le Jardin du Palais-Royal. D�M�TRIUS & P�ONius , Architectes Grecs qui
achev�rent de b�tir vers la 100e olympiade le v fameux Temple de Diane � Ephefe. D�RAND , (le P�re) J�fuire, donna les deffins
du Portail de l'Eglife de la Maifon Proief�e d�s J�fuites de la rue S. Antoine 9 dont �e Cardinal de Richelieu �t la d�penfe j Ouvrage peu corre�: , trop charg� d'ornemens , & dont la comparaiibn avec le Portail de S. Gervais eil la meilleure criti- que. On n'�tudie plus fon Trait� de La Coupe des pierres , depuis les ouvrages de Fr�zier & de la Rue fur la m�me mati�re ; d'autant que (es prati- ques font faillies dans la rigueur g�om�trique , & ©bligeoientles ouvriers qui les fuivoient � beaucoup de ragr�emens. ! DiNOCRATE �toit de Mac�doine, & Architecte
d'Alexandre-le-Grand. On raconte que , pour fe faire conno�tre de ce Prince , il lui propofa le projet detailler le Mont-Athos , qui eil un rocher, en forme d'un homme qui luirefTembleroit, &�ui, portant fa t�te jufqu'aux nues, tiendroit dans l'une de (es mains une coupe , qui recevroit les eaux de tous les fleuves qui d�coulent de cette mon- tagne j pour les verfer dans la mer, & dans l'autre, H h ij
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une Ville affez grande pour ιοοοο habitans. On
pr�tend qu'Alexandre go�ta beaucoup cette id�e gigantefque , & qu'il auroit ordonn� fon ex�cution, fans la difficult� de faire fubfifter la Ville en que- ftion, � caufe de la ft�rilit� du voiiinage. Quoi qu'il en foit, ce projet f�t'concevoir � ce Prince la plus grande eftime des talents de l'Archite&e , tellement qu'il lui donna la pr�f�rence , pour b�tir une Ville en Egypte, qui f�t de fon nom ap- pell�e Alexandrie. Au rapport de Strabon , l'art de i'Architecle & la magnificence du Prince cou- coururent � l'envi pour l'embellir, & pour la rendre une des plus fiiperbes Villes du monde. Il y avoit un port, des acqueducs, des fontaines , des canaux d'une grande beaut� , un nombre prefque infini de maifons pour les habitans, des places & des b�~ timens magnifiques , des lieux publics pour les jeux & les fpe�tacles , enfin des Temples & des Palais en π grand nombre qu'ils occupoient pr�s d'un tiers de la Ville. Dinocrau f�t encore beaucoup d'Edifices en plufieurs lieux , non-feulement pen- dant le regne de ce Prince , mais encore fous les Rois qui partag�rent fon Empire apr�s fa mort. Pline pr�tend qu'il fut charg�, entr'autres par Pto- lem�e-Ph�ladelphe, de b�tir un Temple en l'hon- neur d'Arfmo� fa femme , dont la vo�te de voit �tre conftruite de pierre d'aimant ,' pour foutenir en l'air le tombeau de la PrincefTe ; lequel, pour cet effet, devoit �tre ex�cut� tout en fer ; mais que la mort du Roi & de l'Architecte emp�cha l'ex�* cntion de ce projet. Si cela eil vrai, il s'enfuit que cet Architefte mourut extr�mement �g� ; car la mort de Ptolem�e-Philadelphe arriva ηη ans apr�s celle d'Alexandre. |
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D* A R CHITECTBRI.� 4%$
DORBAY, (Fran�ois ) mort en 1697 ; il �toit
�lev� de le Vau , & conduifit 5 d'apr�s les deffins, de fon ma�tre , enti�rement le College & l'Eglife des Quarre-Nations. Les principaux ouvrages qu'il a b�ti, font l'Eglife des Pr�montr�s � la Croix- Rouge , l'ancienne falle de la Com�die Fran�oife fauxboiirg S. Germain, & il donna, comme nous Favons dit ci-devant , les deffins de la Porte triomphale que les Etats de Languedoc firent �le- ver � Montpellier � la Gloire de Louis XIV. C'�toit un des grands ennemis du m�rite de Per- rault ; ce fut lui qui pr�tendit, apr�s fa mort, que la composition du P�riilile du Louvre �toit de le Vau , tandis que toute la France avoit �t� t�moin du contraire , & avoit vu en fon teins les deux projets expof�s publiquement en con- currence. Duc , ( Gabriel le ) acheva l'Eglife Paroiffiale
S. Louis dans Π �le 5 commenc�e par le Vau, ainfi que le D�me du Val-de-Gr�ce , com» menc�. par Fran�ois Manfard & par le Mercier. Le Duc paffe pour avoir donn� particuli�rement 4es deiTms du Ma�tre-Autel & du Baldaquin de la derni�re Eglife , qui font d'un affez bon �Vyle d'ar�hite�iure* Dulin a donn� le deiTm de lamaifon de M*
Dunoyers, fauxbourg S. Antoine ; de l'h�tel Lam- bert rue de FUniverat� & de l'h�tel d'Etampes : c'�toit une fort m�diocre Architecte, > mais qui enteudoit aiTes bien la dtffribiitioo* ■ F�LIBIEN:, ( AnM ) n� en x§\$ ,..& mon em
1695 , fut Hiftoriographe des B�timents du Roi. Il H h '�j
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486 Cours
a compof�, des Entretiens fur la vie des plus excel-
lens Peintres , anckns & modernes ; & un autre Livre qui a pour titre , Les Principes de ΐ Archi- tecture , Peinture & Sculpture , avec un Dictionnaire des mots propres � ces Arts : autant le premier Ouvrage eil prolixe, autant le f�cond eft trop concis pour �tre de quelque utilit�. Il e�t un fils Jean- Fran�ois , qui lui fucceda dans la place d'Hlitoriographe des b�timents , & qui a auffi publi� plufieurs Livres j f�avoir , un Recueil hifiorique de la vie & des Ouvrages des plus c�l�bres Architectes jufq�au XIV* fi�e le ; les Plans & Def- criptions des deux belles Maifons de campagne de Pline le jeune , le Laurentin & la Maifon de Tofcane ; la Defcription de la nouvelle Eglife de ΐH�tel-Royal des Invalides ; enfin, une Defcription fommaire de Verfailles , avec une Explication des Tableaux , Statues & autres. Il mourut � Paris en 1733. Foix, ( Louis de) n� � Paris � la fin du XVIe
fi�cle , fur appelle en Efpagne par Philippe II, pour conftruire le Palais de l'Efcurial , & le Monaiiere de Saint-Laurent. Il fit auffi connokre en France (es talens par l'ex�cution de la Tour de Cordouan, qui fert de phanal � l'embouchure de la - Garonne, ainfi que par fon entreprife de boucher l'ancien Canal de l'Adour, pr�sde Bayonne, & d'en pratiquer un nouveau pour le Port de cette Ville. FONTANA , ( Dominique ) natif de Mili en Lom-
bardie, fut Architecte de Sixte-Quint, & s'eft fait un nom par la compoi�tion des macKines induitrieufes qui fervirent � tranfporter, � redreiTer & � �lever les Aiguilles ou Ob�lifques Egyptiennes que l'on |
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d'Arch�t�ct� �t: *4$j
voit � Rome au milieu des Places de Saint-Pierre,
de Saint-Jean de Latran , & de Sainte-Marie del Popoio, H a b�ti � Naples le magnifique Palais du Viceroi, & � Rome la Porte du Palais de la Chancellerie ; & enfin, il eut la gloire de terminer 3a voute de la Coupole de Saint-Pierre de Rome. Fontana , {Charles) : tout, ce qu'on f�ait
de cet Architecte , c'eft qu'il a publi� deux Ou- vrages Italiens , eilim�s , l'un intitul� ΐAmphith��- tre Flavien , connu fous le nom du Collifk, le- quel contient, outre la defcription de Ce Monu- ment , nombre de traits hiitoriques & d'�c�air- ciffemens curieux , par rapport aux diff�rentes parties qui compo�oient les Th��tres & Amphi- th��tres antiques; l'autre, eft un gros Volume in-folio , qui eil recherch� , & qui a pour titre, Defcription de �Eglife de Saint-Pierre de Rome*. Frezier, {Amedie Fran�ois) n� � Chambery
en 1682, & mort � Breft en 1773 , Dire�teur des Fortifications de la Bretagne. Outre les nombreux Ouvrages Militaires , dans la conduite defquels Fr�ter s'eit beaucoup diitingu� ? il a fait faire dans l'Eglife Saint-Louis de Breft , un Baldaquin d'Au-« tel, foutenu fur quatre colonnes de marbre \ d'or- dre Corinthien , apport�es d'Ath�nes. H eft Au- teur de l'excellent Livre de la- Th�orie & la Pra- tique de la coupe des pierres & des bois , en trois Volumes /V2-40 : Ouvrage qui lui a fait beaucoup d'honneur , & o� il a , en quelque forte, anobli l'Art du Trait , en faifant voir qu'il ne conflits pas' dans de fimples pratiques, & que fes prin- cipes d�rivent eifentiel�ement de la G�om�trie & du d�veloppement des corps. Ce Livreferoit eh- λ Η hiy |
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4S8 ,r:r C o υ R s
ere plus utile , s'il a voit �t�poffible de le mettre
davantage � la port�e des Conftru&eurs ; car prefque tous font malheureufement hors d'�tat de l'entendre, & par conf�quent d'en profiter. Gabriel , ( Jacques ) n� � Paris en 1667, �tok
parent & �lev� de Jules Hardouin Manfard. Il devint premier Architecte du Roi , & premier Ing�nieur des Ponts & Chauff�es. On lui eit re- devable des projets d'embelliffement des Villes de Nantes & de Bourdeaux. Il a auffi donn� les del�ins de fH�te�-de-Ville , & de la Place de Louis XIV � Rennes , de la Maifon-de-Ville de Dijon , de la Salle & de la Chapelle des Etats de cette m�me Vu�e;>ainii que de la Cath�drale de la Rochelle. Le principal ouvrage qu'il ait fait � Paris , eil le grand Egour. il mourut en 1742 , & alaiff� un iils qui Ta remplac� avantageufement en qualit� de premier Architecte du Roi, & qui eft aujour- d'hui Directeur de l'Acad�mie Royale d'Archi- �e�hire. ,.:. ;,, ;■,'.;., ,-,,;;,*,..■�■<<» ■ Gautier , Ing�nieur des Ponts & Chauff�es
du Languedoc, vivoit au commencement de ce li�ele. Son Trait� des Ponts eu. le feul que nous ayons fur cette mati�re : il annonce un Praticien �onfomm� dans ce genre de conitruftion , qui s'eft beaucoup perfectionn� de nos jours, & fur- tout depuis qu'on a port� dans ces travaux le flambeau de la th�orie ; ce qu'il y a de meilleur dans ce Livre s eft ce qui regarde les grands chemins. Germain, ( Thomas ) n� � Paris en 1673 , &
mort en 1748 ; c'eft � l'Orf�vrerie & � �a mul- titude d'ouvrages qu'il a fait en ce genre , qu'il |
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D ' A R � Η Ι Τ � C Τ U Κ Ε. φ9
doit fa r�putation ; n�anmoins il fut charg� de
la conduite de l'Eglife- Saint-Louis du Louvre ; on pr�tend qu'il a donn� auf�i le def�in dune Eglife qui a �t� b�tie � Livourne. Giardini, Architedete Italien , fur les dei�ins
duquel a �t� b�ti le Palais Bourbon , qui a �t� commenc� en 1722 , & continu� depuis par Laf- furance & Gabriel. G'eft le premier Edifice o� 1 on ait imagin� ce genre de commodit� & de diftnbu- tion , qui fait tant d'honneur � notre Architedure Fran�oife ; mais ce qu'il y a de fmgulier, c'eft que ce foit un Italien qui nous en ait fourni le premier 'modele. Gl τ tard (Daniel ). Toute l'Architedure
& le Portail de l'Eglife de Saint - Jacques du Haut-Pas font du deiiin de cet Architede. On le chargea, apr�s la mort de le Vau , de continuer l'Eglife de Saint-Sulpice, dont il a fait b�tir le Ch�ur, les bas-c�t�s , la plus grande partie de la croif�e � gauche , de m�me que le Portail qui la termine. Les H�tels de Coif� & de la Force panent aui�i, pour avoir �t� b�tis par cet Archi- tecte, ν. Guarini, ( CamUU) Th�atin, a fait b�tir �
Turin les Eglifes de Saint-Laurent & du Saint- Suaire i qui font d'une Architedure extrava- gante ; il y avoit fait auffi conilruire l'Eglife de Saint- Philippe de Nery , qui tomba peu apr�s fon ex�cution : c'eit de lui le dei�in de l'Eglife des Th�atins � Paris , qui a �t� conti- nu�e par Lievain en 1714, & dont le Portail a �t� termin� en 1747 par M. Defmaifons. Ses |
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*4$ο Cours
ouvrages font dans le go�t de ceux du Boromin� ;
qu'il s'�toit propof� pour modele. On en a pu- bli� un Recueil , apparemment pour en faire voir le ridicule; car il n'eft pas � pr�fumer qu'on ait pr�tendu les propofer pour exemples*, tant ils font �loign�s des principes de la bonne Archi- tecture ; ce qui a fait dire de lui, avec raifon , par un Pr�lat Italien, qui a donn� depuis peu la vie des Architectes, chi f�guita iL Guarini , fiia fia Pa^ar�Ui, Gougeon , ( Jean ) c�l�bre Sculpteur fous les
r�gnes de Fran�ois I & Henri II, fit ex�cuter en*� �i�rement fur fes deffins la Fontaine Saint-Inocent; les bas-reliefs en font admirables , mais l'Archi- teclure en eft feche & maigre ; on dit qu'il fut en- core employ� en qualit� d'Architecte au Louvre : il p�rit malheureufemem dans les defordres de la Saint - Barth�l�my. On pr�tend qu'il avoit entrepris avec Jean Martin, Secr�taire du Car- dinal de L�noncour, la traduction des Livres' de Vkri�ve ; mais le peu de fucc�s de leur travail a fait conno�tre , comme le remarque Perrault dans (es Commentaires fur fur cet Auteur, que pour bien ex�cuter cette entreprife, il faut que la connoiffance de l'Architecture & des Lettres foit r�unie dans une m�me perfonne en un degr� au-de�Tus du commun. Nous obferverons que c'eft le m�me Jean Martin,
qui a traduit dltalien en Fran�ois , tes Songes de Polyphik, avec des figures en bois tr�s-bien gra- v�es. Cej Ouvrage eil un efpece de Roman d'Architecture 9 compof� lors de la renaiffanee des Arts en Italie, pour faire ouvrir les yeux aux Architectes Goths , &: faire fentir l'abfurdit� |
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d'Architecture. γ49*
de leur maniere de b�tir , par comparaifon avec
celle des Edifices antiques. On y fait voir que les v�ritables r�gles de cet Art ne permettent jamais d'y rien produire , dont on ne puiffe ren- dre raifon, & qu'il ne fuffit pas qu'un Edifice fort conftruit folidement , mais qu'il faut encore que fa folidit� frappe la vue , & ne donne aucune inqui�tude � ceux qui y entrent : enfin , on χ d�montre que la vraie beaut� ne confilte pas a furcharger l'Architeaure d'ornemens , &quils ne doivent s'y montrer que comme amen�s par la n�ceflit� , fuivant le caraaere , la dignit� , & l'ufage du b�timent que l'on �rige. A entendre Polyphile, l'Architeaure doit �tre envifagee comme la feule fcience qui r�git tous les Arts, & comme celle qui exige les connoiffances les plus lu- blimes ; &, � deffein d'en faire revivre tout leipr�t , il d�crit un 'nombre de projets qui, cuoique gigantefqu�s , font n�anmoins capa- bles d'�lever le g�nie des Archite�es , & de leur faire concevoir les plus nobles id�es de leut Art. On rapporte que le nom de l'Auteur de ce Roman eil: exprim� par les lettres initiales des Chapi- tres qui le compofent, en ces^ termes : Polliam Francifcus Columna ptramavit ; ceft-�-dire , Fran- �ois Colonne a bien aim� Pollia. JOCONDE 9.{Jean ) de V�ronne, Religieux Domi-
nicain , vivoit au commencement du XVIe fi�cle. Il �toit � la fois Philofophe J Th�ologien , Anti- quaire , Peintre & Architeae. Apr�s la mort de Bramante , on le jugea capable, conjointement avec Antoine Sangallo & Rapha�l dUrbin, d�- tendre fes deiTins, & de prendre la conduite de la fuperbeEglife de Saint-Pierre de Rome; On garde |
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49* Cours
encore � Venife des projets qu'il avoit fait pour
embellir la Place de Ria�to. Ce fut lui qui trouva le moyen de d�tourner les eaux d'une partie de ja Bnnta , qui remplii�bient auparavant de fables les lagunes de cette ville , & en auroient fait in- ienfiblenient un marais. Il fit jetter � V�rone un Pont fur un endroit de l'Adige, que l'on n'a- voit of� tenter jufques-l� , � caufe del� difficult� del entrepnfe. La grande r�putation dont il jouif- ioit en Italie le fit appeller en France par Louis XII, pour conilru�re pluiieurs b�timents ; les plus confid�rables qu'il ait fait, font le Petit- Pont, & le Pont, Notre-Dame � Paris > � l'oc- cafion defquels Sannazar compofa ce d�ilique ; Jucundus geminump�fuk tibi fequai�a pontem ,
> Hutic tu jure potes dicere Pontificem. Nous n'avons pr�tendu parler ici de Joconde , que
comme Archite&e, & pour ce qui eil des autres oiivrages. de ce Savant , on peut confulter le Dictionnaire de Moreri. Lassurance , Eleve deJ. Hardouin Manfard,
continua le Palais Bourbon , commenc� par Gmrdmi : il fit b�tir � Paris l'H�tel de Rotelin Vis-a^vis les Carm�lites , l'H�tel des Marets rue >aint-Marc, ainfi que les H�tels de B�thune , de Montbafon , de Roquelaure , de Maifons -, d Auvergne & de Noailles : c'�toit de lui les deffins du Ch�teau de Petit-Bourg, qui a �t� d�moli. Il ei�: mort Contr�leur des B�timents du Roi, & a laiff� un fils , qui lui a fucc�d� dans cette place , & qui a b�ti le Ch�teau de Belle- Vu«. |
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d'Architecture. 493
L�B�CQ , ( Antoine. ) n'eil connu que par un
Livre d'Archite�ure ,' lequel renferme quelques dei�ins des plus beaux B�timents de l'antiquit� affez corrects, & capables de donner une grande id�e de cet Art. Lescot , ( Pierre ) Abb� de Clagny , floriffoit
fous les r�gnes de Fran�ois 1 & de Henri II. Les dei�ins qu'il compofa pour le Louvre , furent pr�f�r�s � ceux de Serlio , qu'on avoit fait venir expr�s d'Italie" � cette occafion. Il a fait ex�cuter une partie de la G�llerie.& de la Cour du Vieux- Louvre , qui renferment des d�tails d�portes, de croif�es , de profils , & d'ornemens d'un go�t exquis, 11 mourut en 1578 , �g� de 60 ans. Libergier , ( Hugues ) Architecte du XIIIe
fi�c'le , commen�a � reb�tir l'�glife de Saint- Ni�aife de Reims , dont il ne f�t que les portiques & la nef jufqu'� la croif�e. Il mourut en 1263. Lorme , ( Philibert de ) naquit � Lyon au com-
mencement du XVIe fi�cle : ceft un des Archi- tedes qui a le plus contribu� � bannir de France �e go�t Gothique. Il f�t conf�ruire fous le regne de Henri II , & de ies fils, le fer � cheval du Ch�teau de Fontainebleau , les Ch�teaux d'Anet, de Meudon & de Saint-Maur : fon plus bel ou- vrage eft le Palais des Tuileries � Paris : il r�- tablit & orna pluiieurs Maifons Royales, comme Villers-Coterets , Saint-Germain en Lave , le Louvre, la Chapelle des Orf�vres. Ses talents furent magnifiquement recompenf�s; il fut nomm� Aum�nier & Confeiller du Roi, & on lui donna deux Abbayes confid�rables. Il a publi� un Livre |
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'494 "�- ours
d Architecture 9 dont F. Blondel & Chambray par*
lent avec �loge , & qui prouve qu'il �toit ex- cellent Praticien. Il y a , en effet , bien du bon dans ce qu'il dit dans fa maniere de b�tir � peu de frais : il eil le premier qui ait �crit m�thodi- quement fur la coupe des pierres , & qui ait prefcrit des r�gles pour cet Art ; & quoiqu'on ait publi� depuis des Ouvrages fur cette mati�re, qui ont fait oublier le fien, on doit lui f�avoir gr� de l'avoir tir� du cahos. Quant � la compo- iition de fes ordres d'Archite�ture , on fait en g�n�ral peu de cas de leurs profils, qui fe ref- fentent un peu du Gothique. Il mourut en 1617* Maderne , ( Charles ) natif de Cofme en Lom-
bardie , ne meritoit gueres , par fes talents , l'honneur de fucc�der aux Bramante & aux Michel* Ange ; n�anmoins des intrigues , qui font fou- vent plus f�res que le talent, pour fe produire dans les occafions m�me 011 il femble qu'on ne devroit avoir �gard qu'au m�rite , lui. firent don- ner la pr�f�rence fur tous les Archire�es de fon tems, pour terminer l'Eglife Saint-Pierre de Rome. Il changea fon plan de croix greque en croix latine, en alongeaat le bras du c�t� du Portail, & fut l'Archite&e de cette augmentation , que Paul V permit, autant pour augmenter la grandeur de ce Temple , qu'af�n qu'on ne fe trouv�t pas d'a- bord fous la Coupole en y entrant. Maderne a. donn� le dei�in du Portail, qui n'efl compof�, comme Ton f�ait, que de huit colonnes engag�es, δε furmont�es d'un attique, tandis que la Place, qui l'accompagne , eir orn�e de quatre rangs de co- lonnes ifol�es au nombre de 280 ; ce qui n'a aucun rapport : le paifage d'un homme m�diocre, |
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D 'Architecture. 495
dans une place importante, a fouvent occaiionn�
bien des regrets. Maire , ( d& la ) a b�ti en 1706, l'H�tel de
Soubife, qui eft un des plus r�guliers & des plus ibmptueux de Paris : la cour qui pr�c�de ce b�timent, �ft environn�e d'une colonnade d'ordre compoiite d'un tr�s-bel effet-, & qui donne � l'entr�e de cet H�tel un air de grandeur & de magnificence peu ordinaire. Il a^aui�i donn� les demns de l'H�tel de Rohan s de Duras & de Pompadour : il s'�toit confacr� au Cabinet les derni�res ann�es de Ta vie , pour �crire fur l'Ar- chitecture : il avoir commenc� un plan .g�n�ral d'embelliflement pour la ville de Paris , mais la mort le furprit avant que fes productions fuiTent rendues publiques. Mansard j ( Fran�ois ) 'n� � Paris en 1598, el�:
un des Architectes dont les productions font le plus d'honneur au regne de Louis XIV. Rien n'efl: plus connu que les Edifices dont il a, em- belli, cette Capitale. Les principaux font , le Portail de l'Eglife des Feuillants rue Saint-Ho- nor� , l'Eglife des Filles Sainte-Marie rue Saint- Antoine 3 le Portail des Minimes de la Place Royale , une partie de l'ancien H�tel de Conty, fur le terrein duquel a �t� b�ti depuis peu l'H�tel de la Monoye , l'H�tel de Touloufe, l'H�tel de Jars , & l'H�tel de Carnavalet, dont il a refait la fa�ade , en confervant avec beaucoup d'art l'an- cienne porte , &: quelques bas reliefs exquis de Jean Gougeon , qui fe raccordent auif� parfaitement avec les nouveaux ouvrages , gue s'ils avoient �t� faits expr�s. Il foutint fa |
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496 Cours
r�pwtation par les deffins du Ch�teau deMaifons,
qui paffe pour fon chef-d'�uvre; de m�me que par les Ch�teaux de G�vres en Brie, de Berny pr�s Paris , de Baleroy en Normandie , & de Bl�rancour : il a encore r�tabli & fait beau- coup de changemens aux Ch�teaux de Richelieu & de Blois. Le plus m�morable Edifice que cet Architecte ait entrepris , erl le D�me du Val-de- Gr�ce, dont il fut charg� par la Reine Anne d'Autriche , m�re de- Louis XIV , & dont la premiere pierre fut pof�e en 1645. ^ ne ^ ce~ pendant ex�cuter cette Eglife que jufqu'� la hau- teur de 9 pieds au-deifus du fol : des intrigues lui en firent �ter la direction ; ce fut Jacques �e Mercier qui lui fucc�da, & qui continua fa b� tiffe fur les deffins de Manfard, jufqu'� la hauteur du premier entablement : apr�s quoi elle fut in- terrompue pendant quelques ann�es ; & enfin en 1654, la Reine nomma P. le Muer , conjointe- ment avec Gabriel le Duc , pour terminer ce Monument tel qu'il eft aujourd'hui. Quelque beau qu'il foit , il eft � croire n�anmoins qu'il auroit �t� encore plus parfait ii Manfard l'avoit enti�- rement achev� ; on en peut juger par la Chapelle du Ch�teau de Fr�ne , qu'il fit quelque tems apr�s pour M. de Gu�n�gaud, Secr�taire d'Etat, o� il ex�cuta en petit le magnifique Deffin qu'il avoit compof� pour la d�coration int�rieure de cet Edifice. Il y a peu d'ouvrages en g�n�ral auffi pr�- cieux & aui�i correct pour les profils & les pro- portions , que ceux de cet Architecte : on en a tant fait d'�loge , qu'il feroit fuperflu de nous �tendre ici fur ce fujet ; & il nous fuffirade dire, qu'on ne fauroit trop en recommander l'�tude � ceux qui veulent fe perfectionner dans cet Art. M ANS ARD'.
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d'Arc � ι τ ε c tu n ε. 497
M�NSARD j ( Jules-Hardouin) naquit � Paris en
�645 » 'd ^t0lt fik'd'une f�ur de F. Manfard > c'eil la raifonpour laquelle il ajouta ce nom c�l�bre au- fiem Il adonn� les dei�ins de la plupart des grands Edifices �rig�s fous Louis XIV -, & a eu les occa- sions les plus brillantes de iignaler fes talens. Un de fes principaux ouvrages , & un des meilleurs qu'il ait fait, eil le Ch�teau de Ciagny pr�s Ver- failles i lequel a �t� d�moli il y a une douzaine d'ann�es. C'eil fur fes def�ins que le Pont-Royal a �t� commenc� en 1685. Il rat l'Architecte de la grande Gallerie du Palais-Royal ; de la Place de Louis-le-Grand ; de la Place des Victoires ; de la nouvelle Eglife des Invalides, fitu�e au bout de celle �lev�e pour les Soldats j, monument de la capacit� de cet habile Artiite, & qui fera dans tous les tems le plus grand honneur � fa m�moire. C'eit de lui les embelliiTements du Ch�teau d� Verfail�es, fa fa�ade du c�t� du Parc, la Chapelle > l'Orangerie , la grande & la petite Ecurie y la maifon de S. Cyr; les b�rimens del� M�nagerie; & la Paroi�fe de Verfail�es. Le Ch�teau de Marly & fes Jardins , o� il a en quelque forte �gal� le N�tre , font encore de fa compofition ; de m�me qu'une partie du Ch�teau de S. Cloud & fa cafcade. Fran�ois Manfard �toit plus pur dans fes profils » plus corre�: dans les proportions & les d�tails de fes ordonnances d'Architeclure que fon neveu ; mais celui-ci avoit beaucoup plus de g�nie , plus d'invention * & une imagination plus brillante. Cet homme c�l�bre, fut non feule- ment premier Architecte de Louis XIV ; mais il devint aui�i Sur-Intendant & Ordonnateur g�n�ral des B�timens du Roi en 1699. 11 mourut ftibite* ment � Marly en 1708 ? & fut inhum�' dans TEglife Tome FI, ' "'' I i |
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49$ Cours
S. Paul � Paris, o� on lui a �lev� un monument
de marbre de la main de Coifevox. Marot , ( Jean ) peut �tre regard� comme Ar-
chitecte, du moins pour la th�orie, quoique fou principal talent fut la gravure. On croit qu'il a donn� le deffin de l'Egiife des Religieufes Feuil- lantines dans le fauxbourg S. Jacques , dont l'ar- chiteciure eil affez correcte. On lui eil redeva- ble d'avoir fait un Recueil de la plupart des anciens B�timens de France , dont il a publi� deux volu- mes , connus fous le nom de Grand φ de petit Marot. Martel-Ange , (Fr�re) J�fu�te, a donn� les
" dei�ins du Noviciat des J�fuites, rue Pot-de-fer, dont le portail eil fur-tout fort eiHm� , & doit faire regretter que fon projet n'ait pas eu la pr�- f�rence fur celui du P�re D�ran, pour l'ex�cution de l'Egiife de la Maifon-Profefle rue S. Antoine. MERCIER , ( Jacques le ) a b�ti le Palais-Royal,
le gros Pavillon du Vieux - Louvre, i'Eglife des Peres de l'Oratoire* rue S. Honor� , except� le Portail ; mais le meilleur ι de (es ouvrages , & celui qui lui aiTur� un rang diilingu� parmi les Architectes Fran�ois, eil le D�me de la Sorbonne, Messon�er, ( Jufie-AurelU) n� � Turin en i6pf,
& mort � Paris en 175Ο, �toit Deff�nateur , Pein- tre , Sculpteur & Orf�vre, Il fut premier De(~ iinateur du Cabinet du Roi, & en cette qualit� il , donna les deffins du Feu d'Artifice, ex�cut� � Ver- failles � la naiffance de feu Mgrle Dauphin p�re du Roi. Nous avons vu de iui des projets pour la |
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i)'A rch�t� c tur s. 499
reconftfu�ion du grand Portail de S. Sulpic�, pour
line Eglife & une Salle deftinee aux Arfembi�es des Chevaliers de l'Ordre du S. Efprit, & pour la d�- coration du Choeur de S. Germain- Lauxerrois l il y avoit beaucoup de g�nie & d'imagination dans fes projets, mais en g�n�ral il tourmentoit trop fort Architecture > &- affedtoit de s'�loigner de la noble fimpiici�� qui doit faire foft cara�ere erTentieK M�T�ZEAU, ( Clement) »naquit � Dreux} fous��
regne de Louis Xill. il a fait la partie de la Gal- lerie du Louvre vers le premier guichet * qui eft orn�e de petits piiaihes charg�s defculpture & de feoi�ages vermicides II fut encore FArchitede d� l'H�tel de Longueville, & de la Porte Si Antoine * que Fran�ois Blondel augmenta depuis d'une petite porte de chaque c�t�, L'ouvrage auquel il a d� f� principale r�putation, eil la fameufe digue d� la Rochelle de 747 toifes de longueur » qui occafiomia la reddition de cette importante Place ; ouvrag� que l'on regarda alors comme t�m�raire, & qui �prouva dans fon ex�cution les plus grandes diffi- cult�s °. on grava � cette occafion au bas de fou portrait ces deux vers* ^ _ i;r!j , Dicitur Archimedes terrant potuijfe movere;
JEquora qui potuit fifiere t non minor efi. �>■>'' Michel� Ange Buonarotti, Peintre, Sculp-
teur & Architecte , naquit en 1474, � Arezzo erl Tofcane. Les ouvrages les plus confid�rables qu'il �fiten Architecture font,� Florence la Biblioth�que & la Sacriftie de S. Laurent * & � Rome le C�pi» t�le moderne » ainii que le Palais Farn�fe > qui �toit d�j� commenc� , & dont il Bt les troi� ordres de la cour * le veiUbt�� & renfableniiflf | ι* η
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500 Cours
qui couronne �i heureufement cet Edifice. Apr�s
�a mort d'Antoine Sangallo , il fut nomm� Archi- tecte de la Fabrique de l'Eglife S. Pierre , dont Bramante avoit donn� le deffirj ; il affura immua- blement le plan de cet Edifice qui avoit vari� jufqu'alors & fixa les dimenfions des gros piliers du D�me que Bramante avoit fait trop foibles, & enfin avan�a ce monument au point qu'on n'y p�t plus rien changer apr�s fa mort. Ceft mal-�-propos qu'on lui a attribu� l'invention des coupoles port�es fur pendentif; car il en avoit �t� fait long-tems avant lui dans le Temple de Sainte-Sophie � Conitanti- nople , dans celui de Saint-Marc � Venife, & il en exiftoit un exemple m�me � Rome dans l'Eglifedes Auguitins, qui avoit �t� b�tie au moins 20 ans avant qu'il fut queilion d'�riger S. Pierre de Rome. Ajoutez � cela , que la plupart des projets qui furent propof�s en concours pour l'ex�cution de cette Eglife, & m�me celui de Bra- mante qui obtint Ja pr�f�rence , avoient adopt� cette difpoiition de D�me. Michel-Ange mourut en 1564 , �g� de 88 ans , laif�ant Rome h Fk>- rence d�cor�esde chef-d'�uvresde Peinture, d\Ar- chite&ure & de Sculpture, & une r�putation φιβ n'a eu & n'aura peut-�tre jamais aucun Artiile. MoNTEREAU , ( Pierre de ) Architecte du XIIIe
fi�cle, quia b�ti la Sainte-Chapelle de Vincennes & celle de Paris, &, dans l'Abbaye S. Germain- des-Pr�s , le Refecloire , le Dortoir , le Chapitre & la Chapelle de Notre-Dame. Il mourut en 1266» MoNTREUiL, [Eudes de) accompagna S. Louis
dans le voyage de la Terre Sainte, o� ce Prince l'employa � fortifier le Port & la Ville de Jafa. |
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�vA�tCH�TECTUR�.� 50�
A fon retour , il eut la conduite de plufieurs
Eglifes que ce Roi fit b�tir � Paris , de Sainte- Catherine du Val-des-Ecoliers , de l'H�tel-Dieu, de Sainte-Croix de la Bretonruerie , des Blancs- Manteaux, des Quinze-Vingts, des Mathurins, des Chartreux & des�ordeliers. IL mourut en 1289». Muet , ( Pierre le) n� � Dijon en 1592 , fut charg�
de terminer le D�me du Val-de-Gr�ce: il a donn� les dei�ins du grand-h�tel de Luynes , & ceux des h�tels de l'Aigle & de BeauviIliers. Il eft eri outre Auteur de quelques ouvrages d'Archite&ure» l'un eil un Trait� des proportions des cinq Ordres de Fignole ; l'autre eft une traduction-des cin^ Ordres de Palladio>-■',' augment�e de nouvelles inventions pour l'art de b�tir ; & le troiii�me comprend la Maniere de bien b�tir pour toutes fortes,, de perfonnes j avec les plans & �l�vations des plus 'beaux Edifices de France. Tous ces ouvrages furent recherch�s alors , & ont ceiF� de l'�tre * depuis fur-tout qu'il en a paru d'autres beaucoup mieux trait�s fur les m�mes mati�res. Il mourut � Paris, en 16�9. N�tre , ( Andr� le ) Contr�leur des B�timents du
R�ijiiaquit �Parisen 16.13. Ilfutlecr�ateurdeTArt des Jardins en France, qui n'�toient avant lui que des efpeces de vergers : toutes fes productions en ce genre font autant de mod�les. On vit na�tre fous fon crayon des comportions admirables, o� toutes les. beaut�s de la nature , difpof�es dans un ordre non- Veau , & avec une harmonie int�r�iTante , ofFroient � la vue les fpe&acles les plus d�licieux, & remplis, de tous ces rians objets , qui nayoi�nt exiil� jufques-l� que dans l?imagination des Po�tes, tt |
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jol Cours * .
faifoit c�nfifter,, principalement le merveilleux de
fou Art, �,dofiner une vaile �tendue aux plus petits efpa�es , Se � faire para�tre grands les terrains les plus re/ferr�s. Ce fut dans la compoiition des Jar- dins de Vaux-le-Vicomte , appartenant �.iVt,Fou- quet , qu'il d�ploya fes premiers taleots. Louis S-IV , lui ayant confi� la direction de tous fes parcs & Jardins,, il embellit par l'on Art le Parc 4u Ch�teau de Verfailles , les Jardins de Tria- non j les Parcs de Meudon & de S, Cloud , le Bofquet du Tybre � Fontainebleau, la belle Ter- faiie de SaJnt^Germain en Laye > c'eit � lui qu'on doit aiii�i la diftribution admirable du Parc, de Chantilly"., o� l'Art eft fi bien cach� fous l'air de la �iature , (& celle du Jardin des Tuileries, qu'on peut appeller fon chefki�euvre, � �aufe de l'in^� (duftrie avec laquelle � elt venu � bout de fauver les irr�gularit�s du terrain , de varier fes prome- nades , de difpofer (�s perrons & fur-tout le magnifique fer-�-cheval qui le termine. Cer Artiite mourut en 1700, �g� de 87 ans , & fut enterr� dans FEglife Saint-Roeh � Paris , o� Ton voit fur fon tombeau fon Bufte f�u�pt� par Coifevox, ',.ί:' OppeNORT , ( Gilles * Marie ) Archite�te
c�e M. (le Duc d'Orl�ans Regent , a donn� les def�ins de la d�coration cle la Gallerie d'En�e au Palais Royal > c'�ft encore de lui le.Portail de 1 Saint-Sulpice.« du c�t� du midi, aini� que le Ma�tre-Autel � la Romaine que l'on .vqit au milieu de cette Eglife : il �toit un m�diocre ^r�hue&e quoiqu'un tr�s-habile Dei�inateur; ce qui eft tr�s-compatible , comme l'exp�rience l'a Couvent prouv�. lia �t� publi� un Recueil de (es �mdM ^ArohmUwe, , o� l'on remarque combien '� |
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d'Architecture. 503
mettoit quelquefois peu de go�t & de difcernement
dans les choix qui en faifoieht l'objet. Oya , ( Scbafiicna" ) Architecte de Philippe II>
Roi d'Ei'pagne, n'eil connu que par les Plans δε El�vations des Thermes de Diocletien , qu'il publia en 1558', & qui font devenus extr�- mement rares. Palladio , ( Andr� ) le plus c�l�bre des Archi-
tectes Italiens , n� en 1508 , � Vicence, Ville de l'Etat de Venife , a laiif� un grand nom & de grands mod�les � imiter. Tous fes Ouvrages fe reflentent des �tudes profondes qu'il avoit fait des b�timents antiques : fon go�t eil noble & fimple ; fes proportions font toujours �l�gantes, & fes profils de la plus grande maniere, 11 a embelli Vicence de nombre d'Edifices confid�ra- bles, tels font les H�tels des Comtes Ch�ricati , Porto , de Thiene & de Valmara ; laBaiilique de cette ville; & fur-tout le Th��tre Olympique , qui paffe pour fon chef-d'�uvre, & qu*on diroit un Monument �rig� pendant les beaux jours d'Ath�- nes & de Rome : il a b�ti les Ch�teaux du Marquis de Capra , pr�s de Vicence , du Comte de Sar�go � Sainte Sophie , des Seigneurs Pifani � Bagnuolo , de Moc�nigo � la Fratta ? de Z�no � Malcontenta , de Baffadona � Mafer , & nombre d'autres Maifons de plaifance. La Ville de Venife lui eil redevable de plu�eurs de fes plus beaux Monuments ; tels font les Eglifes du R�dempteur > de Saint-George , de Sainte-Luce, le Monailere de Saint-Jean de Latran , & le Palais Tr�vifano, qui offrent la preuve la plus complette de l'excellence de fes taiens. Il a publi� un Trait� d'Architecture 1 i iv
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504 Cours
divif� en quatre Livres , qui eil admirable en
toutes les parties. On y trouve , non-feulement les deffins des principaux Monumens antiques 4e Rome qu'il avoit lev�s & deffin�s , avec leurs principales mefures, mais encore les plans & �l�- vations de la plupart des Edifices qu'il a fait conitruire , joint aux d�tails de fes Ordonnances d'Archite�ure , dont les profils font d'un go�t, exquis. Il mourut en 1580, ..P AUTRE , ( Antoine le ) vivoit an commencement
du fi�cie dernier ; ce font fur fes deffins & fous fa conduite qu'ont �t� b�tis l'Eglife des Re�i-. gieufes de Port-Royal dans le Fauxbourg Saint-. Jacques , la Maifon de plaifance du Due de G�vres a Saint - Ouen , l'H�tel de Beauvais rue Saint-Antoine , l'H�tel d'Aiimont rue de Jouy> %l pluiieurs autres Edifices. Il a publi� un Recueil de plufieurs b�timents de fa compoiition , & de quelques-uns de ceux qu'il a fait b�tir : fou aile d'Ardiite�;ur§ �toit en g�n�ral lourd & peu correct « ■.,-: ,i:m;::. ',. Perrault, (Claude) de l'Acad�mie Royale des
Sciences , & M�decin de la Facult� de Paris , fut un des plus grands Architectes du ii�cle de Louis X�V. Il naquit � Paris en 1613 , & devint: fans aucun ma�tre , fans avoir vu l'Italie , & par la feule force de fon g�nie , habile dans tous les, Arts qui ont du rapport au deifin. Dans le nom- bre de cQnnoiiTances qu'il poiTedoit � un haut degr�, telles que la M�decine, les Math�mati- ques , Τ Anatomie ,. � fit fon capital de l'Archite- �wre, & y excella fup�rieurement. Nous avons, * de, lui dijfereqs Monument , qui� font regard�s |
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D'An εκι τ ε CT u ri: 505
comme' autant de mod�les j f�avoir , le P�ri-
fiile du Louvre , l'Gbfervatoire , le magnifique Arc-de-Triomphe du Tr�ne , la Chapelle du Ch�teau de Sceaux, le Bofquet des Bains d'Apollon dans le Parc de Verfailles, l'All�e d'eau & la plus grande partie des deffins des vafes ? foit en mar- bre , l'oit en bronze , qui ornent ces Jardins. Outre ces ouvrages qui peuvent �tre mis en paT rallele avec ce que les Anciens nous ont laiff� de plus parfait pour le grand go�t de FArchite- &ure, Perrault a publi� une Traduction de Vitruve, avec des Commentaires remplis d'obfervations tr�s-curieufes & tr�s-utiles � ceux qui veulent s'initruire � fond de rArchitedture ancienne. Nous avons encore de lui un Ouvrage intitul� : Ordon- nances des cinq cfpeces de Colonnes ^fuivant la metho- de des Anciens , qui contient une m�thode beau- coup plus aif�e que toutes les autres , pour l'ufage des ordres. Ind�pendamment de ces Ouvrages fur Γ Architecture, Perrault fe diftingua par plufieurs autres , tels font (es Ejfais de Phyfique , fes M�- moires pourfervir � PHifioire Naturelle des animaux ; enfin 3 par un Recueil de diverfes machines de f�n invention. Il mourut � Paris en 1688. PHILANDER, ( Guillaume ) Savant du XVIe fi�cle,
un des meilleurs Commentateurs de Vitruve 5 & �e premier qui ait facilit� l'intelligence de cet Auteur ancien , qui ne paro�t vraifemblablement aui�i obfcur, que parce que les deifvns qui accom- pagnoient fon Ouvrage , & qui fervoient effen- tiellement � fon interpr�tation, ont �t� perdus » & ne font pas parvenus jufqu'� nous. Il mourut gn. 1665. |
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$o6 Cours
Pirro-Ligorio , Peintre & Archite&e ; fes
dei��ns dss b�timents antiques font peu exacts : il fut nomm� conjointement avec Vignole , Architecte de la Fabrique de Saint - Pierre , apr�s la mort de Michel-Ange, avec ordre de fe conformer en tout aux deffins qu'il avoit laifT� de ce monument ; mais Ligorio s'�tant avif� d'y vouloir faire des changemens , on lui �ta cette direction , & Vignole demeura feul charg� de la conduite de cet Edifice. Raphael-SanziO , n� � Urbin en 1483 , &
mort, en 15ZO, outre qu'il fut le premier des Peintres Modernes , pai�bit encore pour exceller dans l'Architecture. On le choilit, apr�s la mort de Bramante , pour �tre un des Archire&es de la Fabrique de Saint-Pierre. C'eit � lui qu'on eft redevable d'avoir fait revivre l'ufage des orne- fiiens antiques , nomm�s grotefques , oii il entre, dans la composition , des fleurs , des oifeaux, des animaux , & une infinit� de choies de caprice, alli�es avec beaucoup de go�t, & qui produifent des effets agr�ables, .-,... R�gemqrte , premier Ing�nieur de Turcies &
Lev�es , mort depuis quelques ann�es , eft con- nu particuli�rement par la conitruelion du Pont de Moulins fur l'Allier , qui rencontra les plus grandes difficult�s dans l'ex�cution , & qu'il fur- monta par fon induftrje. Il a publi� tous les d�tails de fes op�rations, lefquels donnent une grande id�e de fa capacit� pour ces fortes d'ouvrages. Riq�et s'eil: immortalif� par le projet & l'ex�-
cution du Canal de Languedoc, pour faciliter la |
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d'Architecture. 507
. jonction de l'Oc�an & de la M�diterran�e. Mille
obftades paroiiToients'oppoier � ce grand deiTeih. L'�loignement des deux Mers, le grand nombre de montagnes � percer, Timmeniit� des terres mou- vantes � tranfporter, la difette d'eau dans un pays o� il y en avoit � peine aviez pour arrofer les jar- dins , & pluiieurs autres difficult�s con�id�rables ne furent pas capables d'arr�ter iiquu, & il parvint par fon g�nie � les iurmonter. S'il e�t 1? gloire de terminer cet immenfe Ouvrage * il n'e�t pas n�anmoins leplaifiraenjouir. 11 mourut en i68o,& le premier effai ne s'en fit qu'au commencement de l68x ; c'eft ce qui a fait dire dans lbn- Epitaphe ; Ci-g�t qui vint � bout de ce hardi deiTein ,
De joindre des deux Mers les liquides campagnes y Et, de la terre ouvrant le fein, Applanit m�me les montagnes. Pour faire couler l'eau fuivant l'ordre du Roii Il ne manque jamais de foi, Comme fit autrefois Moyf� : Cependant de tous deux le deftin fut �gal; �, L'un mourut pr�t d'entrer dans la Terre promife , L'autre eft mort fur le point d'entrer dans fon Canal. Romain , ( Fran�ois ) dit le Fr�re Romain , de
l'Ordre de Saint-Dominique, naqu�t � Gand en 1646. Π fut un des plus habiles Ing�nieurs & Architectes de ion tems pour les travaux Hydrau- liques. La conilrudion du Pont de Maftricht, qu'il fit pour les Etats G�n�raux de Hollande, lui acquit beaucoup de r�putation , � caufe des difficult�s qu'il eut � vaincre Le d�gel de 1684 ayant emport� le Pont de bois qui �toit vis-�- vis le Pavillori du Ch�teau uqs Tuileries , & , . r
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JOS COU R S
Louis XIV avilit ordonn� de b�tir un Pont de
pierre � la place , qui eft aujourd'hui le Pont- Royal ; comme on trouva les plus grandes diffi,- culr�spour �tancherles eaux quifourcilioient fans ce/Te , on f�t venir le Fr�re Romain , qui vint � bout de les captiver , & de lever les obftacles qui s'oppoibieni � la fblidit� des fondemens de ce Pont, il mourut � Paris en 1735. Sangallo , ( Julien & Antoine ) fr�res & Ar-
chitectes Florentins. Entre les ouvrages qu'ils ont i�it, tant dans l'Etat Eccl�fiailique qu'� Florence, on diftingue ie deffin du palais Sachetti dans la Strada-Julia � Rome $ Antoine Sangallo : il eut auffi la conduite de la fabrique de S. Pierre apr�s �a mort de Bramante. Julien mourut � 74 an� en 1617, & Antoine en 1534- Sansovin \ ( Jacques ) Architecte & Sculpteur, �t
conitruire � Rome l'Eglife de S. Jean des Florentins, ayant �t� appelle en France par Fran�ois I, qui vouloit fe l'attacher , en paffant par Venife pour s'y rendre , le Doge Gritti l'engagea � r�tablir le D�me de S. Marc qui mena�oit ruine , & en effet, il trouva par fon induftrie le moyen de mettre ce grand ouvrage � l'abri du p�ril, o� il �toit : la dire- ction �es B�timens de la R�publique �tant venue � vacquer fur ces entrefaites , elle lui fut donn�e, & il fut charg� en cette qualit� de conftruire l'H�tel de la Monoie , la Place S. Marc & le Palais des Pro- curaties. On lit, dans fa vie , qu'il perdit par la fuite cette direction, & qu'il fut m�me condamn� � une amende coniid�rable , aini� qu'� une prifon per- p�tuelle , ( dont il fortit n�anmoins quelque tems apr�s par la protection du Comte de Mendoce 9 |
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d'Architecture. 509
Ambaffadeur de Charles - Quint ), pour s'�tre fi�
uniquement � des liens de fer dans la cqnitru&ion des vo�tes des portiques de la Place S, Marc. Elle �toit � peine termin�e, que les liens de fer vinrent � rompre ou � l�cher prife P de forte qu'il fallut reb�tir en partie les portiques, renoncer � des vo�- tes , & les couvrir en charpente , comme on les voit aujourd'hui. Quiconque , en.effet, au m�pris des r�gles de la foiidit�, hazarde la conitru�iori d'un Edifice & compromet la f�r�t� publique , eil n�ceifairement puniffable. Sanfov'm mourut � Venife, �g� de 78 ans, vers 1570. Savot, ( Louis) mourut en 1640, & n'eftcofi-
nu que par fon Livre de Γ'Architecture Fran�oife 9 qu'il compofa , dit F. Blondei , par efprit de chant� , pour d�voiler les tromperies des ouvriers en b�timent , & pour emp�cher ceux qui font b�tir d'�tre auffi facilement leurs dupes, il entre en eonf�quence dans tous les d�tails des b�ti- ments ; il parle du choix des mat�riaux » de la maniere de les fonder , & partout il fait remar- quer les fautes que l'on commet, foit par igno- rance , foit par tromperie. Mais comme ce qu'il a dit l�-deffus avoit d�j� beaucoup chang� du tems de F. Blondei , celu-ci a jug� � propos de donner une nouvelle �dition de cet Ouvrage , qu'il a augment� d'excellentes remarques. Scamozzi, [Vincent) Architecte de la
R�publique de Venife , eil tr�s-connu par les b�timents qu'il a �lev�s. Le Palais Cornaro � Venife , le Palais Strozzi � Florence , celui du Comte Trifl�no � Vicence i qu'il a continu� fur les def�ins de Palladio, font |
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S ίο Cour s
honneur � fes talens. C'eit de lui la compoiitiort
de la petite Ville Greque qui d�core la fc�ne dit Th��tre olympique de Vicence. Scamo?^i a publi� tin Ouvrage fur i'Archite&uie, & il eil tili de ces Auteurs qui, en voyant les contradictions que Ton remarque entre les proportions de tous les exem± pies anciens & modernes , fe font cru permis de propofer leurs opinions pour r�gles : Palladio, Vi- gnole, Serlio, Catan�o , Viola, Perrault & autres 9 en ont uf� ainii, fans fe foncier, ni de fuivre pon- ctuellement les Anciens, ni de s'accommoder avec les Modernes. Daviler a traduit ce qu'il a dit far les cinq Cidres , & Samuel du Ry , Ing�nieur Hollandois , le refte de fes ouvrages. On a fur-tout l'obligation � �camo^i d'avoir perfectionn� le Chapiteau ionique antique, en faifant quatre faces femblables toutes � volute , pour faire difparo�tr� l'inconv�nient des couiFiners. Chambrai dans fes paralleles pr�tend qu'il �toit, plus grand parleur qu'ouvrier , & que, quoiqu'il foit affez r�gulier dans les proportions des Ordres , fes profils font n�anmoins fecs & les ornemens de mauvais go�t � cette critique eft trop fevere ; Scamo^i, comme bien d'autres, a fes beaut�s & fes d�fauts. Serlio , ( S�baflkn ) Architecte Italien , naquit
� Boulogne. Fran�ois f. le fit venir d'Italie �ur fa r�putation , & lui donna la conduite des b�timens du ch�teau de Fontainebleau. Jl avoit fait une grande �tude de l'Archiie&ure ancienne & mo- derne , ainfi qu'on en peut juger par les CEuvres d'Architeiture t c'�toit un des grands Se&ateurs de Vitruve; on peut dire m�me qu'il a imit� dans cet ouvrage jufqu'� fes d�faut», clans la p�rfua- non fans doute o� il �toit, qu'on ne pouvoir |
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s'�garer, en fuivant un A rehitecle qui avoit �crit
dans un fi�cle aufli �clair� que celui d'�ugufte. Lorfqu'ilfut queftion de continuer, fous Henri'II, le Louvre, il donna des dei�ins en concurrence avec les autres Architectes, mais ceux de Jean Leicot furent pr�f�r�s aux iiens, ainfi que nous l'avons dit. ServandONI, [Jean) Architede , Peintre &
D�corateur, n� � Florence en 1695. Peu d'Ar- tiiles fe font acquis autant de c�l�brit� par leurs travaux : il �toit �lev� de Jean Paul Panini pour la Peinture, & de Jean-Jofeph Roi�i pour l'Archi- teclure : les b�timens qu'il a fait ex�cuter font l'Egiife Paroii��ale de Coulange en Bourgogne ; le Grand-Autel de la M�tropolitaine de Sens ; celui des Chartreux de Lyon ; le grand Efcalier de l'h�tel d'Auvergne � Paris;enfin le grand Portail de �'Eglife Paroiffiale de S. Sulpice , & le com- mencement de fa Place. A l'�gard de fes autres Ouvrages, il a donn� les dei�ins des d�corations de ■ l'Op�ra pendant pluiieurs ann�es, avec un app�au- diiTernent unanime, & des fpe&acles � machines fur dirF�rens fujets auffi int�reifans qu'ing�nieux fur le Th��tre de la Salle des machines du Palais des Tuileries. Il avoit un talent tout particulier pour compofer les F�tes publiques \ c'�toit en cela qu'il exceiloit principalement. On fe rappelle encore avec plaiiir , celles qu'il a fait ex�cuter � Paris, pour le mariage de Madame Premiere en 1739 , � Bordeaux pour le partage de Madame la Dauphine , � Londres lors de la derni�re paix , & enfin � Lisbonne. Il avoit propof� uri projet pour placer la llatue de Louis XV. fur l'efplanade du pont-tournant, qui fut beaucoup admir� dans le tems, & dont nous avons donn� |
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5il C o�rs λ
la defcnption dans les Monumens �, la gloire de
Louis XF. Enfin nous avons de lui des Tableaux de ruines d'architeclure , tr�s- eilim�s des con- noiffeurs : fon ftyie d'Architecture �toit noble, fes productions �toient marqu�es au coin du g�nie * & c'eil un de ces Artiges dont on confervera long-tems le fouvenir. SlotZ , ( Pierre , Paul & Michel* Ange ) frer�s %
furent fuccemVement Archite&es & D�corateurs des menus plaifirs du Roi, & donn�rent en cette qualit� les dei�ins des F�tes qui furent faites � Verfailles � l'occaiion des mariages de Monfeigneur le Dauphin , de la nahTance de M. le Duc'de Bourgogne , ainfi que de nombre de Catafalques dans l'Eglife de Notre-Dame de Paris. Ils fe dif- tinguerent par un modele de Place, pour la ftatue du Roi fur le Quai des Th�atins > qui fut expof� publiquement, & dont on trouv� le dei�in dans nos Monumens � Louis XV. Michel-Ange �toit en outre un excellent Sculpteur , & avoit un talent bien fup�rieur � celui de (qs fr�res, Sostrate c�l�bre Architecte de f antiquit� >:
natif de Gnide , fut employ� par Ptolem�e- Philadelphe , pour ex�cuter la Tour du Phare dans rifle de Pharos, ouvrage que l'on a mis ait rang des fept merveilles du mpnde, & qui pou- voit�tre compar� pour la grandeur aux Piramydes d'Egypte. Cette Tour fervoit de Phanal, & �toit b�tie fur un rocher baign� des eaux de la mer. Son plan �toit; un quarr�, dont chaque cot� avoit environ poo pieds ; & elle �toit tellement �lev�e, qu'on pouvoit l'apper�evoir en mer au moins de trente lieues. Vasari
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d'Architecture; 513
Vasari, ( George ) d'Arezzo, Peintre & Archi-
tecte , a publi� les Vies des Peintres , Sculpteurs Se Architectes de fon tems. Il a travaill� � la Vigne de Jules II, au Fauxbourg du Peuple � Rome, 8z a donn� le D-effin du principal corps de b�timent de cette Maifon de plaifance que Vignole acheva par la fuite. Il mourut � Florence en 1 jy8, �g� de 64 ans. Vau, (Louis le) n� en 1612 * remplit avec
diiHnclion la place de premier Architecle du Roi;, & eut la direxion des b�timents du Louvre , depuis 1653 jufqu'en 1670 qu'il mourut, il avoit fait ex�- cuter une fa�ade au vieux Louvre, du c�t� de la rif viere,qui a �t� mafqu�e depuis par celle de Perrault : les deux grands corps de b�timent du Ch�teau de Vincennes du c�t� du Parc, font de fa compo- fition : il a donn� les deifms du Ch�teau de Vaux- le-Vicomte , de celui de Bercy, des H�tels Col- bert , de Lionne & Lambert � Paris , ainii que de la Maifon de M. Heflelin, & fur-tout du Col- lege des Quatre-Nations , qui eil ion meilleur ouvrage , mais qui ne fut ex�cut� qu'apr�s f� mort par Dorbay fon �lev� ; il a encore com- menc� l'Eglife de S. Louis dans Me , qui a �t� continu�e par le Duc ; enfin , il a jette les fon- dements de l'Eglife de S. Sulpice. On i�ait qu'apr�s la mort de Perrault, les ennemis de fa gloire pr�- tendirent que le deff�n du P�riftile du Louvre �toit de le Vau , mais il faut fe connoitre bien peu au g�nie & aux talens 'des Artiites , pour ne pas s'appercevoir de l'�norme diff�rence qu'il y a entre le go�t de ces deux Architectes : nous ;';vons d�j� fait remarquer dans nos M�moires , & nous croyons devoir ici le r�p�ter ; Si c'eft le Vau qui a fait ledeifin de la Colonnade du Louvre', il faut Tome VI. & k
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5 �4 @ ou r s
fans difficult� lui attribuer tous les autres ouvra-
ges de Perrault, car ils font tous compof�s dans le m�me efprit ; en comparant le ftyle de l'Ar- chitecture de Perrault & celui de le Vau , on s'ap- per�oit aif�ment qu'autant l'un eil pur , noble, pr�cieux & �l�gant dans fes proportions , autant l'autre eft lourd , peiant & froid. Vigarani, ( Gafpard) Archite&e Modenois ,
eil Auteur du dei�in de la Salle des Machines dans le Ch�teau des Tuileries , dont la Salle de la Com�die d'aujourd'hui n'occupe que la partie du th��tre , ce qui peut donner une id�e de fon immenfvt�. Il paro�t cependant que Vigarani a eu plus de part � Ia.conftruc~tion & � la m�chanique de cette Salle qu'� fa d�coration ; car l'on pr�- tend que c'eil Lebrun qm a donn� le dei�in de la d�coration des loges & du plafond, qui font d'une tr�s grande riche�e. VlGNOLE , ( Jacques - Baro^io de ) Architecte
Italien, n� en 1507, � Vignole dans le territoire de Bologne , vint en France fous le regne de Fran�ois I. o� l'on dit, qu'il donna les plans de pluiieurs b�timents. De retour dans fa patrie , il fit � Minerbio r^r�s de Bologne, un Ch�teau pour le Comte Almano Ifolani ; & dans Bologne la maifon d'Achille Bocchi, le Portique du Change, 6 le Canal de Navilio qui a plus d'une lieue de
longueur, pour y amenerde l'eau. Les Egiifes de Mazzano, de S. Oreite , & de Notre-Dame des Anges � AmTe,fontauindefaeompoiition. Jules II. le fit fon Architecte ; & l'employa � b�tir � Rome une Vigne hors de la Porte du Peuple , qu'il .ex�cuta en partie ; il fut charg� encore d'achever |
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d'Architecture. 51$
le Palais Farn�fe, qui avoit �t� commenc� par Bra-
mante , & de donner les dei�ins de l'Eglife du Jefiis s qu'il n'�leva cependant que jufqu'� la corniche : ce fut Jacques de la Porte, un de fes Elev�s qui la continua , & qui fit m�me le Portail fur un dei�in de fon invention j lequel eil d'une composition tr�s- m�diocre , & fait beaucoup regretter qu'il n'ait pas fuivi celui de fon Ma�tre. Un des Ouvrages qui a fait le plus d'honneur � cet Architecte , eil la compofition du Ch�teau de Caprarole , � dix lieues de Rome, dont la difpofitionamphitheatrale eil tr�s-heureufei Lorfque Philippe II. voulut? reb�tir le Ch�teau de l'Eicuriai, & demanda des projets aux principaux Artiiles d'alors, on pr�- tend que ceux de Vignble furent les plus applau- dis , & auroient eu lieu , s'il avoit pu fe refondre � - pai�er en Efpagne j mais ayant �t� charg� vers le m�me tems de la continuation de la Fabrique de l'Eglife S.Pierre , apr�s la mort de Michel-Ange, il pr�fera de refter dans fa patrie , & de fucceder � ce grand-homme : c'eil de lui les petits d�mes qui accompagnent le grand, fignole a laiif� im Trait� des Ordres � Architecture , dont les profils & les proportions , quoiqu'un peu giganteiques , font n�anmoins d'une grande maniere 5 & ont �t� en g�n�ral pr�f�r�s en France � ceux des autres Architectes qui ont aui�i �crit fur cette mati�re* Il mourut en 1573* VlTRUVE, ( M. Vitruvius Pollio ) Architecte, n�»;
foit � Formia , petite ville de Campanie , foit � Fondi, foit � V�rone ( car on n'eft pas bien cer- tain du lieu de fa naiiTance ) vivoit, � ce que l'on croit , fous l'Empereur Auguile. Quoi qu'il en foit, il paroit avoir eu peu de part aux grands Κ k ij
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5i6 Cours
Edifices �rig�s de ion tems , & avoir plut�t brill�
comme Ing�nieur que comme Archite&e. Les hommes fe peignent d'eux-m�mes dans leurs, ouvrages ( ι ) ; il ne faut que les lire pour juger de Tes moeurs & de la trempe de ion efprit : en voyant fes bons fentimens, & les grandes qua- lit�s qu'il d�fire dans un Architecte , on peut fe perfuader qu'il �toit capable d'�tre lui-m�me cet Archite�te dont il fait le portrait ; fur-tout quand il dit , en plufieurs endroits , qu'un Architecle doit avoir Tarne grande , le c�ur g�n�reux , qu'il doit �tre, doux , �quitable, fidele, fans avarice,, fans cupidit� & fans int�r�t ; qu'il 'doit fo�tenir fon rang avec gravit� & honneur, ne point folli- citerpour fe faire donner de l'emploi, mais qu'il doit travailler � acqu�rir un m�rite qui le diitingue, & attendre qu'on le prie de prendre le foin & la conduite d'un Ouvrage. Apr�s les m�urs qu'il exige principalement dans un Architecte, que de �onnoiiTances ne demande-t-il pas pour exceller dans cet Art} Il veut que celui qui s'y deiline ait beaucoup de g�nie, une grande docilit� � rece- voir des confei�s dans l'occaiion » qu'il foit verf� dans les Belles - Lettres , qu'il foit inftruit de la G�om�trie , de l'Optique , de l'Arithm�tique * qu'il ne foit point ignorant dans l'Hiftoire, dans, la Phiiofophie , dans la Mufique , qu'il ait une teinture de la M�decine , de la Jurifprudence, de l'A�trologie, & qu'il ait par-deffus tout l'intelli- gence & la pratique du Dei�in ( % ). Vitruve p ainii qu'on en peut juger par l'Ouvrage
qu'il nous a.laiff� , avoit, en effet, une notion de toutes ces Sciences. Son Livre d'Architeclure eft |
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( ι ) Vie des Architectes par Felibieri, pag. 79«.
( % ) Vhruve 3 Livre I & VI. /l ' ■ ■ , ■ ' ■ ■ ■
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D'A RCHITECTURE. 5 l7
�efeul qui nous foit reft� de l'Antiquit� fur cette
mati�re : il eft fi connu qu'un extrait devien- droit ici fuperflu. Il �toit accompagne dun grand nombre de def�ins qui ne font point parvenus jul- qua nous ; ce qui vraii�mblablement , comme nous l'avons d�j� remarqu�,eft caufe de lobicunte qu'on lui a reproch�, & a donn� lieu a une mul- titude de verfions , de commentaires & d inter- pr�tations pour y fuppl�er. Ses principaux X-rt- Suceurs , Commentateurs , ou Interpr�tes lont �aporali, Mdbom�us , hm-Martin , Battus* Lau, Philander , JBarbaro , Jocondc, Cifaranus,Rivais , Perrault, &, depuis peu, le Marquis de Gallium : les Commentaires des deux derniers font tres-eftim�s ; ils ont mis � profit les obfervations de leurs prede- ceifeurs, & les ont fait en quelque forte oublier. f" WR�EN, ( Chpfioph ) n� en Angleterre en 1632,
fut � la fois un G�om�tre de r�putation , un Ar- chitede de g�nie, & uir tout le premier des Cont- truaeurs modernes. Apr�s le grand incendie de Londres en 1666, qui r�duifit en cendres prefque toute cette Capitale , il propofa un plan g�nerai de reconftruftion , qui , s'il avoit eu heu 9 auroit rendu cette Ville la plus belle du monde , par la diftribution , par l'avantage de fes perces, &par l'heureufe difpofition de fes Edifices P^hes. En vain ce projet fut-il approuve par le Roi & le Parlement, comme la propri�t� eft un droit im- prefcriptible en Angleterre , on ne put faire en- tendre raifon au peuple � cet �gard, & chacun voulut reconftruire fa maifon fur ion m�me em- placement. Au reite , fi Wrkn n'eut pas 1 avan- tage de faire ex�cuter fon projet, il fut du moins charg� de la reconftruaion del� plupart des Monu- ments de cette Capitale, & de ceux qui furent de- |
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5*8 Cours
v�s de fon tems dans (es environs. Ses principaux
Ouvrages font, le Temple de S. Etienne- Valbrock , & celui de Sainte-Marie ab Arcu ; le Monument, qui eil unetres-groffe colonne Dorique de 14 pieds de diam�tre , laquelle a �t� �lev�e dans le lieu o� a commenc� l'incendie ; l'H�pital de Grenwik, qui eil bien fup�neur par l'ordonnance de fa com- position a celui des Invalides � Paris ; l'H�pital de Chehea ; le Th��tre d'Oxford, &c. Mais de tous les Edifices qu il a �lev�, c'eil le Temple de S. Paul de Londres qui lui a fait le plus d'honneur par fa compofition, & par les talens fup�rieurs qu'il a d�- ploy� dans fa conilru�tion. Cet Edifice , le plus vaile en ce genre apr�s S. Pierre de Rome , eil un chef-d'�uvre d'intelligence & de combinaifons �QS pouvoirs m�caniques , que les Connoiffeurs ne peuvent fe laffer d'admirer , &, ou tout, quoi- que de la plus grande l�g�ret� , eil n�anmoins reparti de la fa�on la plus propre � en affurer la dur�e. Cet homme c�l�bre m�rita, comme nous l'avons d�j� dit ailleurs , pour r�compenfe de la haute eilime qu'il avoit infpir� � fa Nation, detre inhume ^ exclufivement dans le Temple de S. Paul, o� on lit fur fa tombe cette Infcrip- tion fublime ; Subt�s conditur
Hujus Eccle�a & urbis conditor, ChriflophorOs Wrkn Qui y'ixit annos ultra nonaginta, :
Non fibi, fed bono publico :
Lector , β Monumentum requins C 1 R C U M S Ρ I C E.
Obiit XXV. Feb. anno 1723,
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d'Architecture. 519
Son ftyle d'Architecture eft quelquefois peu
correft : � l'exemple des hommes de g�nie , il n�gligeoit volontiers les d�tails , & ne cherchoit qu'� plaire, par le bel effet de la maife totale de fes Edifices ; mais, de m�me que l'on va en Italie & en Gr�ce, pour �tudier les belles proportions & les ordonnances d'Architeclure des Monuments antiques , il faudroit aller en Angleterre pour �tudier la eonftru�tion des Edifices de Wrien , pour apprendre � raifonner cette partie , & � ne point op�rer au hazard , comme l'on fait com- mun�ment, F 1 iVV,
APPROBATION
D U CENSEUR-ROYAL.
J'Ai lu, par l'ordre de Monfeigneurle Garde des
Sceaux , le Ve & VIe Tomes du Cours � Archi- tecture de fe� M. Blondel. Cet Ouvrage, dont on attendoit la continuation avec une forte d'impa- tience , a �t� heureufement termin� par une tnain tr�s-habile dans cette mati�re, & n'a pu qu'y gagner quant � la pr�ciiion du ftyle : Donn�, � Paris , le 14 de Mars 1777. Vi Philippe de Pr� tot;
, des Acad�mies d'Angers & de Rouen. Le Privil�ge eft � la fin du Tome Second,
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De l'Imprimerie d'A υ g, - M a r t. LOTTIN, l'a�n�,
Imprimeur-Libraire du Roi, rue S Jacques, au Coq. M. DCC. LXXYII.
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AVERTISSEMENT.
χ? OU s cuffiom bien d�fif� donne? une
Table generale des Mati�res & une explica- tion des termes qui jont entr�s dans la com* po�tion de cet Ouvrage , M. Blondel l'avoit promis > mais nous ne concevons pas , corn�* ment il V aurait pu ex�cuter, � moins d'au- gmenter le nombre des Volumes qu'il avoit annonc�* Car ce Cours embrasant la th�orie & la pratique de l'Architecture , ain� que de tous les Arts qui γ ont rapport , il refaite qu'une pareille Table ne fauroit �tre que tr�s- confid�rable , ou plut�t, qu'elle comprendroit un Diclionnaire complet d'Architecture, capa* ble d'occuper feul un bon volume. Au Jurplus , nous croyons qu'on pourra aif�ment s'en paf* fer , non-feulement, par l'attention que l'on ci eu de mettre, toujours � la t�te de chaque Tome une Table particuliere des mati�res pour annon- cer ce qu'il contient, & en outre , au comment cernent du Tome fuivant, un pr�cis du pr�-* c�dent y mais encore 9 parce qu'on ri a laiff� paffer aucun terme teenique s fans expliquer fa lignification , ou du moins fans d�figner fa repr�jentatwn , dans les figures 5 par des lettres de renvoi, <,': : h -:. |
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