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ET DE LA
DÉ CORATIO N
DES EDIFICES EN GENERAL-
Par Jacques-François Blondel,
Ouvrage enrichi de cent fbixante Planches en taille-dou-
ce , gravées par l'Auteur. IL \mf A\\ JEU *T JL\ â,a slvA J, XL Jtv»
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A PARIS, RUE S. JACQUES, '
Chez Charles-Antoine Jombert ,Libraire du Roy
pour l'Artillerie, à limage Notre-Dame. |
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U \jd kj. À A A V 1 1.
AVEC APPROBATION ET PRIVILEGE DU ROY.
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MONSIEUR
TURGOT.
CHEVALIER SEIGNEUR DE SOUSMONS,
Bons, UflyV Potigny, Perriers, Brucourt, & autres
lieux, Confeiller d'Etat, Prévôt des Marchands. |
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ON SIEUR,
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DES que fai conçu le dejfein de mettre ce Livre au jour,
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E P I T R E.
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je me Juis auj]l-tôt déterminé fur le choix d'un Mécène. A
peine votre illuflre Nom s'efl-il préfenté à mon ejprit, que ma plume a Jùivi l'ardeur de mon zèle. Un Ouvrage qui traite de /'Architecture dans le goust Mo- derne > ne devoit-ïl pas être mis avec fon Auteur fous la proteclion d'un grand Magiflrat * qui chaque jour em- bellit la Capitale du Royaume par un grand nombre d'E- difices publics 3 & dont le goût exquis pour les beaux Arts, efl un objet d'admiration pour les Citoyens & pour les les Etrangers î La noblejfe de vos vues répond à celle de votreJang, &
la dignité avec laquelle vous rendez fur le Tribunal de la Ville les plus équitables Jugemens , après avoir tant pronon- cé d'Oracles dans le Temple de Themis s vient d'engager la Juflice de notre Augufle Monarque à vous décerner une pla- ce dans fon Confeil d'Etat. Souffrez 3 MONSIEUR, que j'uniffe ma foible voix
à celle du Public > pour applaudir au choix du Prince, &1 que l'honneur de vous dédier les premiers fruits de mes étu- |
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msMœs&xmgmim
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E P I T R E.
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des , me procure celui de vous ajjurer du profond & du ref-
peflueux dévouement avec lequel je Juis » |
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MONSIEUR
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Votre très - Humble & très-
Obéifîant Serviteur, Jacques-François Blondel.
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APPROBATION.
J'A I lût par ordre de Monfeigneur le Garde des Sceaux, un Manufcrït
intitulé, Traité d''Architecture dans le goût Moderne : dans lequel je n'ai rien trouvé qui puiiTe en empêcher l'Impreflïon , 6c je crois que cet Ouvrage fera utile au Public. Fait à Paris ce 15 Septembre 17 3 6. PIT O T. |
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PRIVILEGE D U RO Y.
LOUIS par la grâce de Dieu , Roy de France 6c de Navarre : A nos
Arnez 6c Féaux Confcillers, les Gens tenans nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes Ordinaires de notre Hôtel, Grand Confeii, Prévôt de Paris , Baillifs, Sénéchaux, leurs Lieutenans Civils, 6c autres nos Jufticiers qu'il appartiendra. Salut : Notre bien Amé Charles-Antoine Jombert , notre Libraire ordinaire pour notre Artillerie 6c pour le Génie , 6c Libraire à Paris ; Nous ayant fait remontrer qu'il fouhaiteroit faire imprimer 6c donner au Public, Le nouveau Traité d> Architecture dans le goût Moderne, par le fieur Blondel , & la fuite, s'il Nous plaifoit lui accorder nos Lettres de Privilège fur ce néceffaires, offrant pour cet effet de le faire imprimer en bon Papier 6c beaux -Caractères, fuivant la feuille imprimée ôc attachée pour modèle fous le contre-feel des Préfentes. A ces Causes , voulant traiter favorablement ledit Expofant, Nous lui avons permis 6c permettons par ces Préfentes de faire imprimer lefdits Livres ci-deflus fpécifïés,en un ou plufîeurs Volumes, conjoin- tement ou féparément, 6c autant de fois que bon lui femblera, 6c de les vendre faire vendre 6c débiter par tout notre Royaume pendant le tems de fix années confécutives, à compter du jour de la date defdites Préfentes ; Faifons dé- fenfes à toutes fortes de perfonnesde quelque qualité 6c condition quelles foient d'en introduire d'Impreiîïon étrangère dans aucun lieu de notre ObéifTance, comme auflî à tous Libraires » Imprimeurs 6c autres, d'imprimer ou faire im- primer , vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire lefdits Livres cy-deflus expofés en tout ni en partie, ni d'en faire aucuns Extraits fous quelque prétexte que ce foit d'augmentation, correction, changement de Titres ou autrement fans la permiiîîon expreffe ou par écrit dudit Expofant, ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de confifeation des Exemplaires contrefaits , de fix mille livres d'amende contre chacun des contrevenans, dont un tiers à Nous, un tiers à l'Hôtel-Dieu de Paris , l'autre tiers audit Expofant, 6c de tous dépens, dom mages 6c intérêts , à la charge que ces Préfentes feront enregiftrées tout au long fur le Regiftre de la Communauté des Libraires & Imprimeurs de Paris dans trois mois de la date d'icelles ; Que lTmpreffion de ces Livres fera faite dans notre Royaume 6c non ailleurs, 6c que l'Impétrant fe conformera en tout aux Reglemens de la Librairie, 6c notamment à celui du dix Avril 1725. 6c qu'avant que de les expofer en vente, les Manufcrits ou Imprimés qui auront fervi de copie à l'impreflïon defdits Livres feront remis dans le même état où les Approbations y auront été données , es mains de Notre très-cher 6c féal Chevalier le Sieur Dagueffeau Chancelier de France , Commandeur de nos |
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ordres, & qu'il en fera enfuîte remis deux Exemplaires dans notre Bibliothèque
publique, un dans celle de notre Château du Louvre', & un dans celle de no- tre très-cher & féal Chevalier le Sieur DaguefTeau , Chancelier de France, Commandeur de nos ordres ; le tout à peine de nullité des Préfentes, du con- tenu dcfquelles vous mandons & enjoignons défaire joiiir ledit Expofant ou fes Ayans caufes, pleinement & paifiblement, fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement : Voulons que la copie defdites Préfentes qui fera imprimée tout au long au commencement ou à la fin dudit Ouvrage, foit tenue pour dûement fignifiée, & qu'aux copies collationnées par l'un de nos Amez & Féaux Confeillers & Secrétaires , foi foit ajoutée comme à l'Original: Commandons au premier notre Huiffier ou Sergent de faire pour l'exécution d'icelles tous Aftes requis & nécelTaires , fans demander autre permiffion, & nonobftant clameur de Haro, Chartre Normande & Lettres à ce contraires : Car tel eft notre plaifir. Donne' à Verfailles le neuvième jour de Septembre , l'An de grâce mil fept cens trente-fept, & de notre Règne le vingt-troifîéme. Par le Roy en fon Confeil. SAINSON.
Regijlréfur le Reg'iflre IX. de la Chambre Royale des Libraires '& Impri-
meurs de Parts , N°. 528 , fol, 404., conformément aux anciens Reglemens confirmés far celui du 28 Février 1723. A Taris le 18 Septembre 1737. LANGLOIS^Sindic.
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PREFACE
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PREFACE.
I les perfbnnes intelligentes dans l'Art de bâtir , qui
m'ont encouragé à mettre cet ouvrage au jour, m'ont parlé avec quelque fincerité > j'ai lieu d'efperer que le Pu- blic me fçaura gré du zèle que j'y fais paroître pour la bonne Architecture. Ayant été ignoré Se comme enfeveli dans le Cabinet depuis pluileurs années, je ne doute point qu'on ne s'étonne de me voir débuter par un iujet auffi important Se qui demande autant d'expérience. Je con- viens que l'entreprife eft hardie ; mais-je n'ai pu refifter au défir de rendre quelque compte de mes études aux per- fonnes qui ont bien voulu m'y féconder , Se ce motif m'a fait oublier le danger auquel je m'expofois, Se qui d'ail- leurs eft toujours adouci par les apparences dont l'amour propre nous flate, fur tout lorfqu'on compte fur la con- defeendance de les Lecteurs. Je les ofe aftïirerque fi je n'ai pu donner une entière perfection à cet ouvrage, je n'ai du- moins rien oublié pour y parvenir : en effet j'ai taché d'approfondir les anciens Auteurs, Se de puifer dans leur manière de décorer cette fimplicité mâle qui les a faits eftimer dans les fiecles paiTés , Se qui les fait encore ad- mirer dans celui-ci. J'ai aufli examiné les productions de nos Architectes modernes, je les ai fuivis dans l'exécution de leurs Edifices , foit à Paris, foit aux environs, Se j'ai réfléchi fur leurs différentes manières de bâtir , tant par rapport à la conftruélion, qu'à l'égard de la diftribution Se de la décoration intérieure ou extérieure. C'eft à cette partie de l'Architecture que je me fuis attaché le plus par- ticulièrement 9 comme étant celle qui eft du reiîbrt de tou- tes les eipeces de Bâtimens, fur tout en France où l'on s'ap- plique à donner, pour ainfi dire, un air de gayeté aux Edi- |
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P R E' F A C E.
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fices les moins conlidérables. Je n'ai pas non plus négligé
les occafions de m'entretenir avec les Seigneurs des lieux que j'ai vifités,& leur lumière naturelle jointe à l'expérience qu'ils avoient faite de leur propre demeure,m'a fait connoî- tre plus d'une fois les avantages ou les vices de leurs Bâti- mens. J'ai fur tout confulté les perfonnes confommées dans la pratique des matières que j'ai développées , Se j'ai eu un foin extrême de rechercher la converfation des grands Maîtres de l'Art, dont quelques-uns m'ont été enlevés parla mort, fçavoir Meilleurs de Côte, de la Guîpiere, & des Gots , qui feront toujours précieux à ma mémoire, Se de la perte defquels je ne puis me confoler que par la bienveillance de plufieurs Architectes du Roy , qui rem- plirent avec honneur leurs places dans l'Académie Roya- le d'Architecture. Enfin j'ai recueilli les lumières que pou- voient me donner les perfonnes les plus éclairées, foit dans la Peinture , foie dans la Sculpture. Feu Monfieur le Moine , Premier Peintre du Roy, Se fi regreté de tous les Artiftes, m'a guidé dans tout ce que j'ai dit de relatif à la Peinture. Meilleurs Adam fameux Sculpteurs, Se Pen- fionnaires de Sa Majefté, ont bien voulu me communi- quer leurs ientimens fur ce qui concerne leur Art ; Se M., Pineau qui a fervi feues leurs Majeftés Czariennes en quali- té d'Architecte & de Sculpteur, Se que la fécondité de fon génie a rendu fi célèbre , m'a favorifé de quelques unes de £qs productions, aufùjet des ornemens qui font par- tie de la décoration intérieure. C'eft fur l'expérience de ces habiles hommes Se de quelques autres que je citerai ; dans leur lieu, que j'ai voulu me régler : je leur en mar- que ici ma reconnoiffance ; afin que le Public fiche à qui je fuis redevable du peu de talent que je poiîède. ayant pas eu delîèin de donner des préceptes fuïvis, )
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P R E' F A C E,
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je n'ai pas obfervé dans l'arrangement des matières con-
tenues dans le premier Volume , de commencer par les Edifices de moindre conféquence, pour finir par ceux qui font les plus confidérabîes ; Se je n'ai placé mes fujets que finvant Tordre des teins où j'ai eu occafion de les com- pofer. J'en aurois ufé autrement fi j'eufîè eu deïlèinde trai- ter des cinq ordres, Se je n'aurois pas aflùrement com- mencé par le compofite, pour finir par le Tofcan. J'ai donc jette mes reflexions fiiivant la diverfité des ouvrages qui fe font offerts à moi : cette variété fera peut-être plus de plaifîr qu'une fuite trop concertée Se trop mefurée, Se je crois qu'on ne fera pas fâché d'entrer dans des cho- fes toujours nouvelles ^ en parcourant l'un Se l'autre Volu- me qui compofènt ce Traité. Mon objet principal a été de parler en général des Bâ-
timens, fans entrer dans le détail des Edifices publics ; l'exécution de ces derniers étant moins commune en Fran- ce que les autres. Il y a quelque apparence que c'eft; ce peu d'occafion d'élever de grands monumens, qui accoutu- me infenfiblement les jeunes Architeéles à perdre de vue l'origine des préceptes de leur Art. Ainfî j'ai cru devoir les exciter à faire voir jufques dans les productions les moins élevées le caractère de la bonne Architecture : c'eft dans cette intention que j'ai pris le parti d'écrire, Se que j'ofe expofèr mes ouvrages aux yeux des perfonnes éclairées. Si je n'ai pas rempli entièrement mon deflèin, j'ai taché du moins de ne pas tomber dans la fécherefïè Se la flerili- ' té de quelques-uns de nos nouveaux Bâtimens particuliers. Je conviens qu'il eft afîèz difficile de décorer préfente- ment d'une manière qui ne fe refîènte pas du.goût du fie-- cle, de même qu'il feroit mal-aifé de ne pas écrire dans le goût de fon tems Se de fà Nation ; mais c'eft toujours WmSSÊ
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iv_____________PREFACE.______________
quelque chofe que d'approcher de ce beau moderne que
nous ont laifîe nos prédecefïèurs, Se je me trouverais heureux fi je pouvois par mon émulation pour cette Rei- ne des beaux Arts, exciter les jeunes gens qui veulent pro- fefîèr la bonne Architecture à ne pas quitter de vue ces vrais principes , par un eiprît de nouveauté. En parlant de chacun des Bâtimens que contient le pre-
mier Volume, j'ai marqué les différens motifs qui m'ont porté à les diftribuer ainfi qu'on le verra» J'ai fouvent été gêné par la fituation du lieu , Se quelquefois j'ai été obli- gé de me conformer à Fétat & à la volonté de la perfon- ne qui me mettoit en œuvre ; de façon que je n'ai pas tou- jours été le maître de fuivre pleinement mes idées & de leur donner l'efïbr que j'aurois défiré ; mais du moins on pourra s'appercevoir des efforts que j'ai faits pour vaincre les obftacîes que j'ai rencontrés. Les exemples que four- nit la pratique ont une vérité cent fois plus fatisfaîfante que tout ce que peuvent produire la fpeculation l'a plus étudiée Se l'imagination la plus fertile, Se j'efpere que le Lecteur voudra bien me tenir compte de la naïveté avec laquelle j'expoierai les difficultés que j'ai eu à furmonter. Je le prie fur tout de ne pas croire que j'aye affecté un
efprit de critique dans cet ouvrage : fi par hazard on y trouve des traits un peu vifs contre la mauvaife manière de décorer , ils ne font partis que du défir de faire connoî- tre aux élevés le ridicule de cette décoration qui n'a pour but que la confufîon,& qui n'efl: regardée des connoiflèurs que comme un amas de fonges directement oppofés aux vrais principes, qui mettent F Architecture au-defius des autres Arts. Ce n'eft pas fans avoir retouché Se changé pîufieurs en-
droits de cet ouvrage que je l'ai fait paroître au iour ; j'en |
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P R EJ F A C E.
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ai démoli à différentes reprifes les matériaux ; mais je ne
pouvois fans en ôter, pour ainfi dire, l'ame, en retrancher ce qui peut y faire voir la diffance qui fe trouve entre les demi-fçavans Se les hommes illuftres, par qui notre éco- le paroît refleurir Se former des fujets qui ne manqueront pas un jour de faire honneur à leurs chefs. Je n'ai rien négligé pour qu'il y eût de l'intelligence
dans la gravure de cet ouvrage ; & j'en ai gravé moi-mê- me tout ce qui appartenoit à l'Architecture Se aux orne- mens. La longueur de ce travail Se la grande dépenfe qu'il exigeoit, ne m'ont pas toujours permis de m'y faire fécon- der par les mêmes perfbnnes ; néanmoins je me flate que toutes les parties qui le compofent 3 étant réunies, il en refultera un tout afièz bien conditionné, Se que le Public n'aura guère vu d'ouvrage où il ait été mieux fèrvi. J'ai étendu mes foins jufqu'aux chofes qui n'étoient qu'accef- |j foires : les Vignettes, les Culs-de-Lampe, les Lettres Gri- fes dont ces deux Volumes font embellis, joints à la beau- té des Caractères fondus à neuf, aux Reglets, au choix du Papier Se à l'Impreffion , feront fèntir aux perfonnes de l'Art, qu'on s'en: efforcé de poufler cette entreprifè jus- qu'au plus haut degré de perfection. |
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A A d L Jj
DES CHAPITRES CONTENUS DANS CE PREMIER VOLUME.
1 Introduction à VArchitecture. Page xiij
Réflexions Préliminaires fur l'Architecture en général, i
PREMIERE PARTIE.
Contenant la Diflribution & la Décoration extérieure d'un
Bâtiment de cinquante toifes de face, avec des remar- ques fur la difpofition des Jardins de Propreté. A V A N T-P R O P O S. I ï
Chapitre I. T "*\ Es diflributions du Parc, & de Vordon-
i J nance defes Jardins. 12 Chap. II. De la diflribution du Rez-de-Chauffée, & du Pre-
mier Etage du Château. 0.1 Des diflributions du Rez-de-Chauffée. 23 De la diflribution des Pièces du Premier Etage. 40 Chap. III. De la décoration des Façades. 49 De la diflribution & de la décoration de la Façade du côté de Ventrée. < o De la diflribution & de la décoration de la Façade du coté du Jardin. <n De la décoration & de la diflribution des Façades latéra- les du Château. 60 De la diflribution & de la décoration d'une des ailes qui donnent du côté du Jardin , avec la Coupe & Profil du |
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Château, page .61
De la décoration des Appartement du milieu du corps du
Château. 64 De la décoration du Vejlibule qui joint le -Salon à l'Ita-
lienne. 68 De la décoration de la première Anti-chambre du premier Etage joignant le Salon à l'Italienne. 69 De l'étage Attique. 70 Partie des diflributions s tant du Kez-de-ChauJfée que du premier étage du grand Salon à l'Italienne, & des pie- ces jltuées au milieu du Château. ibid. Chap. IV. De la Diflribution & de la Décoration des Bâ- timens placés en ailes aux deux côtés de la Cour du Château. 71 De la diflribution de l'appartement des Bains & delà Ser- re de l'Orangerie. ibid. De la Serre de l'Orangerie. 75 De l'élévation de l'Orangerie. 77 De la diflribution de l'aile des Cuifines. J$ De la décoration de la Façade de l'aîle des Cuijtnes $ don- nant du coté de la grande Cour. 84 Chap. V. De la diflribution & de la décoration du Bâti* ment nommé Trianon, placé à la tête du Canal R ^ dans le Plan général. 86 De la diflribution des appartemens du Trianon., ibid. De la décoration de la Façade du côté du Fer-a-cheval s avec la Coupe (£r Profil du Trianon. pi De l'élévation du Fer-à-cheval. ibid. De la Coupe & Profil. 92 De l'élévation du côté des Jardins» ibid. |
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SECONDE PARTIE.
Contenant la diflribution d'un Bâtiment de quarante-cinq toifes
de face non compris les ailes du côté des Jardins 3 la décora- tion defesfaçades & l'ordonnance de Jes Jardins* |
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A V ANT-P ROPOS.
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Chap. I.
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E la diflribution du Tare, & de l'Ordonnan-
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ce de Jes Jardins, <?<5
Chap. IL Des diflr(butions de l3étage du principal corps du Bâtiment, au Rez-de-ChauJfée des Jardins. 103 Des diflributions au Rez-de-ChauJfée de la Cour , lefquel- les font le premier étage du corps principal du Bâtiment ? du côté des Parterres. ioj1 De la Diflribution du premier étage. 108 Chap. III. De la décoration de la Façade du côté de Ventrée. 110
De la décoration de la Façade du côté des Jardins. 111
De la Coupe & Profil du principal corps de Bâtiment prife
fur fa largeur. iij1
TROISIEME PARTIE.
Contenant la diflribution & décoration des Jardins, Bâtimens
& dépendances d'un Edifice de trente toifes de face. AVAN T-P R O PO S. 117
Chap? I. "jj *\ E la diflribution des Jardins & de fes dépen-
JL^f dances. 118
Chap. IL De la diflribution du Rez-de-ChauJfée du corps du
Château. J23
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De la dijlribution du premier Etage. 129
Chap. III. De la décoration extérieure du principal corps de
Bâtiment. 131 De rélévation du cote de Ventrée 1 X 3 3
De la décoration de la Façade du coté des Jardins. < 136
De la Coupe & Profilprisfur la largeur du Bâtiment. 137 Chap. IV. Contenant la dijlribution & décoration des ai- les de Bâtiment qui accompagnent & environnent le .. Château. 138 De la décoration extérieure & delà dijlribution de la Serre
de l'Orangerie, ibid. De la dijlribution & décoration de V aile de Bâtiment oh font
placées les Ecuries. 140 De la décoration & dijlribution de l'aile de Bâtiment, ou
font placées les Remifes. 142 |
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QUATRIEME PARTIE.
Contenant la Dijlribution & Décoration d'une Maijon de vingt
ioifes de face 3 & d'une partie des dépendances qui
.doivent accompagner une Maifon d'œconomie,
A V A N T-P ROPOS. I46
Chap. I. r]T~X Ela Décoration des Jardins & du develope-
Ji J ment des Bâtimens des Bajfes-Cours. 1.46
Chap. II. De la dijlribution des appartemens du principal
corps de Bâtiment, tant au Rez-de-ChauJfée qu'au pre-
1 mier Etage. I$6
Des Dijlributions du Rez-de-ChauJféei 157
De la Dijlribution du premier Etage. 160
Chap. III. De la décoration de la Façade du côté de Ventrée.
161
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TABLE.
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De la décoration de la Façade du côté du Jardin, 163
De la Coupe & Profil prife Jur la largeur du Bâtiment*
Chap. IV. De la dijlributhn & de la décoration de taîle B 3
dans laquelle fié trouve la Chapelle* ibid. De la distribution du Rez-de-ChauJfée de cette aile de Bâti-
ment, ibid. De la décoration de l'aile de Bâtiment où Je trouve placée la Chapelle, ï6j |
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CINQUIEME PARTIE.
Contenant la Dijlribution & la Décoration extérieure d'un
Bâtiment à l'Italienne de quinze toijes de face * avec
l'ordonnance de fiés Jardins de propreté.
A V A N T-P R O P O S, I70
Chap. I. | j ""\ E la décoration & dijlribution des Jardins de
I Jl propreté. 171 Chap. IL Concernant les dijlributions & décorations intérieu-
res du Château. 173 De la dijlribution du Rez-de-ChauJfée. 174 Chap. III. Contenant la décoration des Façades > Coupe & Profil du principal corps de Bâtiment. 179 De la décoration de la Façade du côté de l'entrée. ibid. De la décoration de la Façade du côté des Parterres, 181 De la décoration dé la Façade latérale. 182 Delà Coupe & Profil pris fur la largeur, 183 Fin de la Table.
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INTRODUCTION "*
A L'ARCHITECTURE
ON ne fçauroit douter que l'Architecture m tienne le
premier rang entre tous les Arts qui font utiles aux hommes, Se qui fervent le plus à leur gloire. L'intention de iès premiers Inventeurs n'étoit que de fè défendre con- tre les injures des iaifons , les bêtes farouches, Se tout ce qui pouvoit leur être nuifibie ; ainfi ils ne bâtirent d'abord que de fimples habitations pour s'y retirer avec leurs trou- peaux. C'en étoit affez, fi dans la fuite on n'eût pas qu d'autre
défir que celui de conferver fà vie Se de la rendre tranquil- le : toute l'Architecture aurok été renfermée dans peu de principes , Se elle n'auroit eu pour objet que la commo- dité Se la fblidité ; mais l'ambition qui porta les hommes à faire des actions éclatantes, pour s'attirer l'admiration de leurs voillns, les engagea auffi de chercher tous les moyens de tranfmettre ces mêmes actions à la pofterité, Se d'en faire durer long-tems la mémoire. Les grands Prin- ces ont entretenu des Hiftoriens qu'ils ont conduits avec eux dans toutes leurs entreprifès ; mais rien n'a plus contribué à nous faire connoître leur magnificence Se leur grandeur que les fuperbes Temples qu'ils ont éle- vés à leurs Dieux pour leur rendre grâces de leurs vic- toires , que leurs Arcs de triomphe, leurs magnifiques Palais, leurs Théâtres, leurs Amphithéâtres. Je ne parle point des murs de Babylone, dont on n'a pu admirer l'Architecture que par rapport à la bonté de leur conftruc- tion ; ni des Pyramides d'Egypte qui parce qui nous en relie après tant de ûecles , ne fervent feulement qu'à nous i s5SâSSSSEEEESSES^ -■"'"'
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INTRODUCTION
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XI]
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persuader que les Auteurs qui ont écrit fur les anciens Rois
d'Egypte, n'ont rien avancé que de fidèle touchant leur puiflance, l'élévation de leur génie, & llmmenfité des tra- vaux qu'ils ont ordonnés. Les Grecs n'ont pas poufle II loin la grandeur de leurs
monumens ; mais il faut avouer qu'ils ont été les premiers qui ayent donné de la grâce à Y Architecture} qu'il a été prefque impofllble de rien ajouter d'important à leurs pro- portions , Se que les règles quils nous ont laifieés font en- core obfèrvées aujourd'hui par nos plus habiles Architec- tes. Les trois ordres de colonnes que nous tenons d'eux, Se dont nous avons des refies antiques, font chacun d'un ca- ractère fi différent Se paroifiènt des modèles fi parfaits Se fi finguliers -, qu?il femble que tout ce qu'on a fait depuis n'a été qu'une altération de ce qu'ils ont trouvé, de manière qu'on ne peut douter qu'ils n'ayent épuifé tout ce qu'il eft polfible d^inventer fur cette matière. G'eft dans leur école que les Romains apprirent la belle
manière de bâtir ; Se quoique l'ambition de ces derniers les ait excités à vouloir devenir les maîtres du monde, ils ne firent pas néanmoins difficulté de fe fbumettre aux règles que les Grecs avoient preferites pour la conftruétion des Temples & des autres Edifices qui dévoient les accompa- gner Ce que nous voyons encore de nos jours en divers endroits dltalfe Se principalement dans Rome, fçravoir leurs Temples, leurs Termes, leurs Acquedues Se au- tres ouvrages publics y montre allez qu'ils ont imité les Grecs leurs prédécefiêurs, iorfqu'ils ont voulu laifier à la pofterité des marques de la Majefté de leur empire. Depuis les premiers Empereurs Romains , la bonne
Architecture étoit tombée peu à peu, Se s'étoit prefque anéantie jufques vers la fin du quinzième fiecle : ce ne |
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fut qu'au commencement du fèiziéme que plufleurs fç a-
vans Architectes s'étant formés fur ce qu'il y avoit de plus beau dans l'antique, rétablirent la pureté Se le bon goût dans cet Art. La magnificence des Princes de France Se d'Italie ayant excité ces habiles hommes à faire des deiîèins plus hardis Se en même tems plus réguliers, Se l'exécution ayant fuivi de près , c'efl; ce qui nous fait voir aujourd'hui des Edifices plus beaux que tout ce qui no/ii£ relie des an- ciens. Le génie de notre Nation plus portée à faire de gran^
des aélions qu'à prendre fbin d'en confèrver le fouvenir, Se qui fonde fà gloire fur la grandeur de fon courage plu- tôt que fur celle de fès Edifices, paroilîbit avoif négligé tout ce qui pouvoir contribuer à perfuader la pofterité de {es entreprifès héroïques, Se avoir tourné toute fon atten- tion du côté* des Temples fàcrés, dont la France eft toute remplie y Se dont la grandeur eft fùrprenante aufîi-bien que leur* folidité Se la délicatene de leur Architecture fmgu- liere ; mais depuis que nos derniers Rois ont fait fleurir les Sciences ; depuis fur tout que la libéralité Royale de Louis XIV à établi des Académies où les Sçavans pufîènt conférer, Se des écoles publiques où la jeuneflè pût s'inf- truire, on s'eft efforcé de prouver à l'envie par les monu- mens qui fè font élevés fous le règne de ce grand Monar- que , que notre Nation n'étoit pas moins capable de fe rendre illuftre dans les Sciences que dans l'art delà Guerre. Nous avons tout lieu d'efperer les mêmes avantages de la magnificence de Louis XV, Se fon goût qui fe déter- mine pour l'Architecture , nous donne de grandes idées pour l'avenir. Il étoit nécèflaire que Sa Majefté manifeftât rfb1i inclination pour les Bâtimens , Se qu'elle ranimât par là l'émulation des habiles gens , qui, fi je l'ofe dire, pa- ciij,
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xiv INTRODUCTION.
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roifîbit ralentie par le peu d'occafions qu'ils avoient de fai-
re paroître l'étendue de leur génie. C'efl; pendant ce tems de langueur, que l^s nouveaux
Architectes , fi Ton peut les nommer ainfi , vu la difpro- portion qui fe trouve entre eux Se les vrais Sçavans ; c'efl: dis-je pendant ce tems, que ces Architectes ont glifîe tant de fècherefîè Se de mauvais goût dans notre manière de bâtir, Se fur tout dans la décoration : ce qui n'eft arrivé que parce qu'ils étoient dépourvus de cette expérience confbmmée que poffèdoient nos anciens , Se qui fè trou- ve aujourd'hui en plufîeurs de nos Architectes, fur tout en ceux que Sa Majefté a mis à la tête de ks entre- prifes. On reconnoîtra aifément l'extrême différence qui fe rencontre entre l^s ouvrages produits par la feience Se ceux qu'enfante le peu d'habileté } fi l'on compare la grâce Se la fàgeffe des Bâtimens élevés par les foins des le Mercier, de Brofîè} Manfàrd Se de Côte, avec la fterilité Se la difproportion qui paroiiîênt dans les Edifices particu- liers qui ont été confiants par nos demi-Sçavans. Sans doute l'Architecture va reprendre toute fà fplen-
deur par la protection de Sa Majefté , Se à la faveur des occafionsque vont avoir les habiles de notre fîecle, tels que font Meffieurs Gabriel, Dorbai, Lafîùrance, Boisfïanc , Se plufieurs autres qui tiennent les premiers rangs dans les Bâtimens du Roy, auflï-bien queceux qui compofent l'Aca demie d'Architecture , établie pour refbudre les difficultés qui naifïènt dans cet Art. C'efl: donc fous cet heureux règne qu'il faut s'efforcer de prouver que l'Architecture efl ca- pable de parvenir au plus haut degré que puifîènt atteindre les autres Sciences, & que fans compter les fùperbes Edifices qu'on doit aux ordres de Louis le Grand, elle peut par les Edifices qui s'élèvent fous le Règne préfènt, entrer en |
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A L'ARCHITECTURE. xv
parallèle avec ce que nous ont laifie déplus beau nospré-
decefîèuré. Rempli de cet amour pour F Architecture, je n'ai pu
refifter aoi defîr de communiquer au Public mes fenti- mens fur la décoration moderne : la vanité de me don- ner pour Auteur, ne m'y a aucunement engagé, Se mon principal objet n'eft que de paraître digne de l'affection des Sçavans Se de la confiance des perfonnes qui fe plai- dent aux Bâtimens. Je fouhaite que mon projet faflè l'ef- fet que je me fuis propofé, Se qu'il excite mes Compa- triotes à rendre leurs productions publiques ; afin d'infpi- rer aux élevés à venir le bon goût de l'Architecture >■ la noble fîmplicité , Se l'harmonie judicieufe que doivent avoir entre eux tous lds Arts qui concourent à former la perfection d'un Edifice. Mon intention fur tout eft d'engager ceux qui veulent
profeflèr l'Art de bâtir, à puifèr dans l'ancienne Architec- ture les premiers élemens de cet Art 3 Se que par là on accoutume fon génie à connoître ce qui eft véritablement beau, Se à éviter tout ce que les caprices de la nouveauté ont introduit depuis quelques années. Formé fur ces grands modelles , û l'on eft tant fbit peu favorifé de la nature, fi l'on confacre le tems précieux de fa jeuneflè à l'étude} Se fi l'on eft aflez heureux pour être fous la direction d'un homme éclairé , on ne fçauroit manquer d'acquérir par dégrés les talens d'un parfait Architecte. Pour qu'on puif* fe cependant y parvenir} je ne dois pas oublier de dire, que les qualités de l'ame y font nécefÊdres ; qu'il faut être né fans cette orientation qui nous fait toujours donner avec opiniâtreté la préférence à nos idées ; qu'il faut être complaifant fans foiblefie, Se que bien loin que l'avarice nous fafîè faire quelque faux pas , on doit toujours être |
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INTRODUCTION.
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guidé par la générofité & fbutenu par une noble manière
depenfèr. Combien ne voyons nous pas aujourd'hui deBâ- timëns particuliers bu l'on s'apperçoit que l'appas du gain, le peu de foin de la réputation, Se une imitation honteufe ont! détournéTArchkecle de remplir {e noble caractère cjuï lui convient l On verra dans le Préliminaire fînvant, le choix qu'on
doit faire d'un bon Architecte} Se ce que Ton doit fou- haiter en ceux qui veulent faire bâtir • ainfî je ne m'éten- drai 'pas ici fur cette matière&j mon defïèin a été feule- ment de donner une idée aux perfonnes qui veulent pren- dre quelque teinture du Bâtiment, du reipeél inviolable qu'on doit aux premiers principes deTArchitecl:ure5& c'eft pour y parvenir que j'ai fait précéder à ce Traité cet ex- trait de l'origine de l'Architecture Se des difpofîtions na- turelles qu'il faut apporter pour mériter un jour le titre de Maître de l'Art. L'on trouvera auffi à la fin de ce Volume une Table
Alphabétique en forme de Dictionnaire, qui offrira au Lecteur un. précis de chaque matière, des plus intereflàn- tes qui foient répandues dans ce Volume, Se aufquelles je me mis refervé la liberté de faire des fupplemens pour re- médier aux abréviations , que je me fuis apperçû ( depuis l'impreflion) être trop conciles pour Tinftrucl:ion dts jeunes gens. J'en avertis ici les perfonnes de l'Art pour y avoir recours fans être obligé de parcourir ce Volume pour trouver telle ou telle remarque. |
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REFLEXIONS
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REFLEXIONS
PRELIMINAIRES
SUR
L'ARCHITECTURE
EN G E N E R A D
A diverfité des Bâtimens & le peu <3e
reflèmblance qu'ils ont les uns avec les autres, demandent des réflexions lî pro- fondes , que je devrois craindre d'entre- prendre une matière il vafte : la plupart même de ceux qui profeflènt ïArchi- tecture', regardent comme luperflus les Préceptes qui concernent la dillribution des Edifices , & s'imaginent quon n&n peut donner de certains/Je conviens avec es différentes conditions des perfonnes : pour |
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T. I. Part. L
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REFLEXIONS
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qui Ton bâtit , la variété des exportions auxquelles on
eft aflùjetti. Se la diverfité des matériaux qui fervent à la conftruéHon , donnent toujours à l'efprit de nouveaux fîijets de fè retourner différemment ; cependant il y a des Loix générales pour la manière de bâtir, Se des égards particuliers pour chaque forte de Bâtiment à l'u- £àge duquel on doit toujours conformer fon deflèin , qu'il faut varier fiiivant que la néceflîté Se la bienféance l'exigent. Par exemple , fi Ton élevé un Palais pour un Prince >
on doit penfèr à tout ce qui convient à fà nailîànce Se à la commodité des Officiers Se autres domeftiques, qui doivent le fèrvir : Si l'on conftruit une Maifon pour un Seigneur d'un rang moins illuftre , il faut également consulter la place qu'il occupe, Se le nombre de ceux qui font à fon fèrvice , afin de proportionner là-defiùs la magnificence Se l'étendue de fon Bâtiment. Si l'on bâtit pour un homme dont l'emploi regarde le Public, il faut diftribuer les lieux félon; ce qu'exige Ion miniftere : fi e'eft enfin un monument public que l'on veuille dreiîèr, il faut avoir en vue les motifs qui y donnent occafion^ Se l'orner de tous les attributs qui lui conviennent le mieux* Comme le Parallèle en fait de Bâtimens eft d'un grand
fècours pouf bien exprimer fes idées, Se que la com- paraifon peint beaucoup mieux que les plus longs dif- cours ne le pourraient faire -, on trouvera dans ce premier Volume cinq exemples de Bltimens dont hs diftribu» tions Se les décorations font différentes. J'y ai joint des ré- flexions fur quelques Edifices particuliers ; quoique dans l'examen que j'en ai fait, j'en aye trouvé peu qui puiïènt fèrvir de modèle à la véritable Architecture, Se où l'on |
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eût jtùiyi Icruguleufement tout ce qui convenoit à leur
déflation. Je ne parle que de Bâtimens particuliers , pour ne pas
confondre fou$ ce nom certains Edifices, dont l'Archi- tecture eft d'une ordonnance très-eftirnable, & que Ton doit fe faire une règle d'imiter avec autant de foin que Ton doit éviter les défauts groffiers de ces autres Bâti- mens. C'eft pour donner une idée de leurs abfiirditez que j'ai tâché dans ce premier Volume de donner des exemples Se quelques réflexions capables d'inJpirer aux Elevés le bon goût de F Architecture, Se un jufte mé- pris pour la mauvaife manière de bâtir de quelques Par- ticuliers qui le difent Architectes, fans en avoir la .ca- pacité. J'auxois vaulu pouvoir me taire fur ce iuje-t ; mais comme lia vérité s'ajufte peu avec la complajfànee , je ne puis m'empêcher de dire que je ne vois guéres de Mai- fbns où la convenance fbit oblervée judicieufement. C'eft cependant cette partie de l'Architecture ,qui en
doit faire fobjet capital ; e'efl elle qui règle tout le corps de fOuvrage, Se qui place dans chacune de lès parties tout ce qui doit y être naturellement. I/èiprit de conve- nance enfeigne le choix des Emplacemens, la juflefle des proportions, Se la commodité des arrangemens ; il fait faire le difeernement des matériaux propres au lieu où Ton bâtit ; il guide dans leur aifemblage Se leur tra- vail ; il vous met toujours .en vue le but de votre entre- prife : Se en un mot, celt par la convenance qu'un Bâ- timent peut avoir toute fa perfection Se qu'on y trouve une agréable correfpondanee des Parties avec leur rtout. Outre la diftribution d'un Bâtiment qui confine à bien
arranger toutes les pièces qui le compofènt^ il y a en- core une autre forte de diftribution qui tegaraîe fa déco- |
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RE' F LE X IONS
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ration, tant intérieure qu'extérieure ; Se le mérite d'un
Architecte efl: d'en rendre toutes les parties parfaitement relatives les unes aux autres. Cette belle difpofition fe trouve rarement, quand les
perfbnnes qui font bâtir fe contentent de leurs propres lumières ; ou que par œconomie , voulant fe paiTer d'un Architecte éclairé , ils fe laiflènt conduire par chacun des Ouvriers, qui ne penfènt le plus fouvent qu'à leur profit, Se qui dans leur Art particulier chargent tellement un Edifice y que le bon fens en paroît entièrement exclus. Il feroit a fouhaker que les exemples que je donne,
Se la fimplicité que j'ai affectée dans le Difcours, pour être à la portée de ceux qui ignorent le plus l'Architec- ture r pufîènt vaincre l'entêtement de la plupart des per- fonnes qui font bâtir, Se qui étant les dupes de l'incapa- cité des Defllnateurs ou des Conducteurs de leur Bâti- ment , font jettées dans des dépenfes fuperflues. Il feroit encore à délirer que l'on pût guérir de leur aveugle com- plaifance ceux qui fè confient au premier Architecte , Se qui n'ont pas l'attention d'en choifir un qui ait autant de probité que de feience, Se qui pour me fervir des ter- mes de Vitruve, foit quelque choie de mieux qu'un Maçon. :: Quoique la Maçonnerie fbit dans l'exécution une des
plus confidérables parties du Bâtiment > il efl: pourtant vrai que fa feule pratique ne peut élever jufqu'au point d'être Architecte ; il faut une invention féconde Se un jugement fàge pour conduire à ce degré. Qu'un Maçon ait acquis de l'expérience en bâtifîànt plufieurs Maifbns, il n'en peut être que plus habile dans le choix 3 la qualité Se l'emploi des matériaux ; mais cette expérience n'éclai- rera pas ion efprit Se ne lui fournira pas de grandes idées: |
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PRELIMINAIRES, ?
c'efl à la nature, jointe à l'exercice, qu'il appartient défor-
mer un excellent Architecte, Se l'on n'acquiert point les ta- lens qui font nécefïàires à l'Architecture par la feule prati- que du Bâtiment. C'en: pourquoi il n'arrive que trop ordi- nairement qu'on fè repent d'avoir donné fa confiance avec trop de légèreté } Se de n'avoir pas employé un Architec- te dont les lumières puiîent prévoir tous les inconvéniens, Se qui par fà prudence fçût remédier à toutes les difficuitez. En effet, dans le Bâtiment il n'efl point de faute légère, Se l'inadvertance la plus petite coûte toujours cher > tant dû côté de la dépenfe que du côté du tems nécefîàire à la reparer. Pour ne pas tomber dans un pareil défàgre- ment, un bon Architecte doit donc raffembler dans fon imagination toutes les actions de main qui fe font depuis la fouille des Fondations jufqu'au dernier coup de Pin- ceau , Se tous les effets que chaque partie de fon Ouvrage produira en la réunifiant avec le tout enfemble. S'il n'en- tre pas dans le détail de ce qui efl non-feulement nécefîàire pour la commodité perlonnelle du Maître, mais encore pour celle de ceux qui font ou à fon fervice ou en rela- tion avec lui, c'efr. en vain qu'il efpere d'atteindre à cette excellence que Vitruve Se les autres grands Maîtres défirent dans un Architecte. Après m'être expliqué d'une manière générale fur
l'Architecture, Se fur la capacité requifè à un Architecte, je crois devoir dire quelque chofe fur F Agriculture. Pour avoir lieu d'en parler, je n'ai point inféré dans cet Ou- vrage des diftributions de Maifons de Ville Se du dernier ordre , Se j'offre ici au Lecteur des exemples de Bâtimens faits pour la Campagne, Se où fans m'écàrter de mon fu- jet, j ai trouvé l'occafion de parler des Jardins de Pro- preté. |
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RE'FLEXIONS
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Les Jardins font la partie la plus riante d'une Maifon
de Campagne ; c'efl auffi celle qui exige le plus d'entre- tien , mais on s'en trouve agréablement dédommagé par les beautez que la nature y étale fiiivant les diverfes Sai- fbns. L'Art du Jardinage a été dans ce dernier Siècle poufîe à
une extrême perfection, flir-tout en France, qui iemble fervir d'Ecole à toutes les autres Nations. Cette matière étant fort étendue, & plufieurs Auteurs célèbres en ayant fait une étude particulière , je n'entreprens point d'en parler à fond. Se je me borne à en donner quelques idées, fuivant que la defeription de mes Bâtimens les fera naître. Je dirai feulement ici que cette partie de l'Ar- chitecture demande un génie particulier, Se que fouvent un Architeéte habile d'ailleurs, n'en a qu'une médiocre intelligence : c'efl pour cela que dans tous les tems nous avons vu dts perfbnnes s'y adonner entièrement, Se en faire leur principale étude. Le goût pour les Jardins, Se la connoiflânçe qui leur
efl nécefïàire , ne s'acquièrent pas en peu de tems :; il faut que la Nature ait îàvorifé, Se que l'Art ait perfec- tionné celui qui fçait réuffir à répandre une harmonie ju~ dicieufe dans les formes générales d'un Pare, auffi-bien que dans les différentes pièces dont il èft compofé. Les pièces qui forment un Jardin de propreté , font les
Parterres, les Fontaines, les Baflîns, les Bofquets, les Salons, les Sales de verdure, les Cloîtres , les Boulin- grains, les Bois, les Berceaux çle treillage, les Cabinets, Sec. Mais e'efi la diftribution de toutes ces pièces qui donne de la grâce à un Parc;; c'efl: leur arrangement &;leur variété. qui eaufènt delà fùrprife & qui amuient agréable- ment. On doit faire en forte que toutes les beautez d'un |
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PRELIMINAIRES. 7
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Jardin ne fbient pas apperçuës d'un fèul coup d'œil /de il
eft bon d'exciter la curiofîté en tenant fous le couvert une partie des ornemens qui doivent la fatisfaire. Comme dans les Jardins, auffi-bien que dans les Bâti-
mens, chaque terrain 3 des formes différentes, Se qu'on ne peut par conféquent donner fur un pareil fujet des rai- fbnnnemens juftes Se précis, je renvoyé aux exemples qui précèdent chacun des Bâtimens de ce Volume, Se aux différentes parties inférées dans le fécond ; Se je n'ai plus qu'un mot à dire fur l'utilité des Maifbns de Campa- gne y fur leur fituation > Se fur celle de leurs Jardins. Les Maifbns fituées dans les Villes ont de grands avan-
tages : on s'y trouve à portée de vaquer à £qs emplois ; on a la liberté d'y jouir des fbeietez qui nous conviennent le plus ; on y peut s'attacher aux Sciences Se aux Arts, y contenter &s inclinations Se diverfifier fès plaifirs ; mais les Maifbns de Campagne ont des attraits qui peuvent dis- puter la préférence, auffi voit-on tous les ans les Seigneurs Se les perfbnnes aifées s'y retirer pour y profiter des dou- ceurs de la vie champêtre pendant quelque tems. Les Grands vont s'y délafîèr des occupations importantes qui les attachent au bien de l'Etat ; les autres y vont recueillir les fruits de leur Domaine ; Se quelque fois un Père de famille, par un efprit d'œconomie, s'y confine pour le refle de Ces jours, afin d'y vivre aifément à la faveur des différentes récoltes qu'offre chaque Saifon. Ainfi chacun fùivant fon rang, {es Charges Se fès moyens, va goûter avec fes amis Se fa famille l'innocente volupté qui règne à la Campagne. Cette diverfité de conditions Se de fortunes doit en-
gager un Architecte à proportionner la dépenfè fiiivant la dignité du Maître. Dans cette intention 3 j'ai donné |
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RE' FLEXIONS
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les divers exemples qui fùivent, dans lefquels on pourra
trouver ce qui contribue au grand, à f agréable, Se au néceflàire. ■!_ Quant à la iituation, fbuvent on eft contraint de s'aflù-
jettir à des antiquitez que Ton veut confèrver, foit pour f honneur de la Famille, fbit à caufe des Titres d'acqui- lîtion ; mais lorfqu'on peut difpofèr du Terrain à fà vo- lonté , il eft néceflàire de faire un heureux choix, tant pour l'expoiition de la Maifbn que pour la diftribution de fes dépendances. Pour qu'une Maifbn de Campagne foit bien expofee,
on doit la bâtir fur une éminence d'où l'on puifîè décou- vrir le plus grand nombre d'objets qu'il fera pofllble, fans que néanmoins elle fbit trop en prifè au vent du Nord : c'eft fur les lieux élevez qu'on refpire f air le plus pur, Se qu'on jouit de la fànté la plus parfaite ; au contraire rien n'eft plus mal-fàin que l'habitation des vallées Se des lieux bas Se profonds. On bâtit quelquefois fur l'extrémité des Coteaux, Se cette expofition eft avantageufe par la variété des objets qu'elle préfente à la vue ; mais alors il faut pren- dre garde que la dépenfe dans laquelle jette cette Iitua- tion ne foit au-deiîùs de la portée de ceux pour lefquels on bâtit. S'il faut de l'attention pour l'expoiition des Bâ- timens, on ne doit pas avoir moins de prévoyance pour bien expofèr les parties des Jardins qui les accompagnent, fur-tout celles qui font deftinées au fèrvice de la Maifbrj, comme les Potagers, les Fruitiers, les Vergers, Sec. Le climat du lieu où Ton bâtit 3 doit en cela fèrvir de règle ; ainfl dans un Pays chaud, il faut chercher i'afpeél du Sep- tentrion , par lequel la violence de la chaleur foit mo- dérée ; au contraire > dans un Pays froid on doit choiflr fafpecl: du Midy , ayant toujours pour principe que dans |
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PRELIMINAIRES.
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quelque fituation que ce fbit on a befbin d'un Soleil fa- j
vorable, parce qu'il eft famé de toutes les productions. Si Ton eft dans un climat tempéré, comme aux environs de Paris, Se dans les Provinces circonvoilines, on y trou- ve moins d'inconvéniens à fùrmonter, parce qu'il y règne allez de chaleur pour la maturité des fruits Se la conser- vation des Plantes utiles à la vie, auffi-bien que pour l'entretien des Arbres deftinez à l'ornement dés Promena- des. S'il eft befbin de s'y lervir de précautions, ce n'eft coût au plus que pour quelques Plantes étrangères, Se pour celles qui font eonfacrées à la Botanique, de mê- me que pour quelques Arbuftes dont on pare les Jardins, comme les Orangers, les Citronniers, les Grenadiers, les Oliviers, lesMyrthes, Sec, à l'ufàge defquels on bâtit des Serres ou Orangeries,, ainfl que je l'ai dit dans la pre- mière Se troifiéme Partie de ce Volume, Se dont on ver- ra des exemples dans les Planches dixième Se vingt-hui- tième. m Mais il eft tems d'entrer dans les particularîtez d'un
Edifice. A la tête de chacun des Bâtimens que contient ce Volume, on trouvera un Avant-propos, qui mettra au fait des raifbns qui les ont fait projetter ou édifier, Se des difficultez qui fè font rencontrées dans les Fondations déjà faites, ou dans le Terrain dont il a fallu fè fèrvir, ayant préféré de donner jpour exemple des Bâtimens dont les diftributions générales fuffent afîùjetties aux Terrains qui fe font trouvez irréguliers, plutôt que d'offrir de ces Terrains compofèz d'une exacte fymétrie , où pour l'or- dinaire la nature du lieu fait lés frais de la compoiition des différentes parties des Maifbns de Plaifance. ^Pour fîiivre l'ordre dans lequel j'ai compofé Se gravé les
Bâtimens qui fuivent, j'offre à la tête de ce Volume l'E- |
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RE'FLEXI ON S
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difice le plus étendu, Se celui à qui j'ai attribué une gran-
de partie des Réflexions que j'ai fait for les Diftributions & les Décorations modernes* |
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T R A I TE
DE LA DECORATION DES EDIFICES,
ET DE LA DISTRIBUTION
DES MAISONS DE PLAISANCE
PREMIERE PARTIE.
Contenant la Dijlribution & la Décoration extérieure d'un
Bâtiment de cinquante toijes de face > avec des remar- ques Jùr la dijpojltion des Jardins de Propreté» A V A N T-tRÛP O S,
E fus chargé des Diftributions & Décora-
tions de ce Bâtiment par un Seigneur de Flo- rence 3 & je le compolài fur les meïures qu'il me donna d'un Terrain où il devoit être édi- fié. Une partie du Parc Se des Fondemens du Château ayok déjà "été exécutée fur les deueins d'un Ar- |
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12 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
chiteéte du lieu, Se j'ai été obligé de conferverdans ce qui
reftoit à faire la première intention. J'ai marqué ce qui eft de moi dans les Jardins, par des étoiles qui accompagnent les lettres de renvoy qui défignent le nom de chaque par- tie qui les compofe. Ce Projet étoit prefque fini, lorfque ce Seigneur fut dans la néceffité de retourner dans fà Patrie. Quelque tems après je reçus Tordre de le finir Se de l'en- voyer : j'en ai gardé des copies telles qu'il devoît être exécuté ; Se je les donne ici en priant le Lecteur de fe prê- ter aux formes bizarres qu'il pourra rencontrer dans l'idée générale , ayant tâché de le dédommager par l'agrément des Parties. |
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CHAPITRE PREMIER.
Des Diflributions du Parc, & de l'ordonnance de fes
Jardins.
L'Entre'e de ce Château eft fituée fur le bord d'un
grand chemin planté d'Ormes, qui conduit à une Terre qui en dépend. J'ai donné une forme circulaire au mur d'appui qui ferme la grande Cour B, afin de lui don- ner plus de longueur : une grille de fer polëe defïùs > laifïè à la vue la liberté de s'étendre Se d'enfiler une avenue qui s'offre en Patte d'Oye vis-à-vis de cet Edifice, Il paraîtra peut-être étonnant qu'un Palais de cette
confequence n'ait point d'avant-Cour qui en rende l'en- trée plus refpeétable ; mais il ne m'a pas été poffible de lui en donner une, parce qu'une partie des fondemens du Château étant déjà faite, il a fallu les confèrver ; Se qu'é- tant borné par le grand chemin-, il ne m'a été permis que |
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d'y prendre une portion circulaire qui donne une belle for-
me à la Cour, laquelle a foixante-dix toiles de profondeur fur cinquante de largeur. Les foixante-dix toiles qui font la diagonale de fon quarré, donnent la jufte proportion qtfe l'on doit oblèrver quand le terrain le peut permettre. J!ai orné cette Cour d'une Terrafîè élevée d'environ
trois pieds du rez-de-chaufïee, laquelle conduit aux ailes ; dans l'une defquelles eft le Bâtiment de l'Orangerie, Se dans l'autre font les Cuifines Se les Offices, ainfi que dans le Plan gênerai on le voit marqué C Se D. Cette Terrafîè eft décorée d'un appui de pierre, fur lequel font placez plufieurs Sphinx Se Vafès en fymétrie Ce qui fait une des beautez de cette grande Cour', c'eft
qu'elle eft percée de toutes parts, les ailes C & D étant ifblées Se feparées du Château d'environ huit toiles ; ce qui laifle la liberté de voir de defîùs le Perron du vefti- bule d'un côté le Jardin de l'Orangerie E > Se de l'autre celui M deftiné pour les fleurs > les efpaces n'étant fermez que par des grilles. La principale entrée du Parc eft par le grand Salîon
qui eft pratiqué dans le Château marqué A. Ce Sallon conduit fyr une Terrafîè qui environne toute la façade du côté des Jardins, Se de laquelle on defeend par plufieurs Perrons fur une autre plus grande L de quatre cens cin- quante toifes de longueur, qui par différentes iftues mené dans les diverfes pièces dont le Parc eft compofé ; mais avant que d'en parler, pafîbns aux Jardins, qui accompa- gnent le Château. Du côté droit font placez les Jardins de FOrangerie>E,
Se du côté gauche eft un Jardin Fleurifte M, terminé par un Berceau de treillage en face des Appartemens > lequel conduit à un Cabinet de verdure N, orné de Niches Se de: |
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14 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
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Figures, avec un Tapis verd au milieu.
Dans l'aîle de l'Orangerie C efi: pratiqué l'Appartement
des Bains, dont on peut voir la diftribution fur la huitiè- me Planche, où la décoration de fà façade eft repréfèntée. Ce Bâtiment qui fèrt à mettre les Orangers à l'abri pen-
dant l'hyver 9 ainfi que les autres Arbrifîèaux qui ne pour- roient réfifter à la rigueur du froid 9 fèrt aufîi pendant la chaleur de l'Eté à fè retirer pour y profiter à l'ombre du coup-d'œil du Jardin de f Oi'angerie. Le plus fbuvent pour embellir ces Bâtimens > on les orne intérieurement de Peintures, ainfi qu'on peut le remarquer à celle de Saint- Cloud, de l'on doit tant qu'on peut les approcher du Château > foit afin de n'avoir pas beaucoup de chemin à faire à découvert pendant la grande chaleur du jour, foit afin que leurs beautez ne foient pas éloignées des Appar- tenons de parade. Outre l'ornement que les Jardins des Orangeries reçoi-
vent des arbres pour lefquels ils font deflinez, il doit en- core s'y trouver une parfaite fymétrie dans les allées, qui doivent être au moins de vingt-quatre pieds de largeur, leur donnant la longueur que le terrain peut permettre. Les quarrez que renferment ces allées, ne font que des Ta- pis verds, ou des Defïèins de gazon découpé, dans le mi- lieu defquels on peut placer des Vafès ou des Statues fur leurs Piédefiaux , comme on en voit dans les Jardins de l'Orangerie de Verfailles. Quant aux Maifbns où le terrain eft peu fpacieux, fbu-
vent on place les Orangers dans les contours des Parterres qui font en face du Bâtiment ; mais il faut faire enfbrte qu'ils ayent une Serre commode pour leur tranfport, qui foit fâine & dans une heureuf^ expofition, fi l'on veut que les arbres profitent. |
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Chap. I. des Distributions du Parc. xy :
| En décrivant la décoration du Bâtiment de l'Orangerie,
je parlerai de la conftruétion des Serres Se de leur expofi- tion. (Voyez à la huitième Planche, Chapitre quatrième*) Derrière le mur du Jardin Fleurifte M , Se le Cabinet
de verdure N, font pratiquées les Balîes-Cours F. G. H. qui joignent l'aîle du Bâtiment des Cuifines Se Offices D , qui a fà Cour particulière F, après laquelle dans la féconde Balîè-Cour G font placées les Ecuries Se les Remises qui fe féparent d'avec celle des Cuifines par un mur de neuf pieds de haut. Derrière la Bafîè-Cour G font placez les Bâtimens Se
la Bafîê-Cour des Volailles. Ces Bafîès-Cours ont chacune leur fortie du côté du grand-chemin : elles ne doivent avoir de communication entre-elles qu'autant que la néceffité le demande. Je ne donne point la décoration de ces Bâtimens 3 parce
qu'étant absolument féparez du Château, on doit être peu curieux de leur fymétrie. Il s'en trouvera dans la troifiéme Partie de cet ouvrage, qui étant plus proches du principal Bâtiment, m'engageront à donner la manière de les dé- corer. Après le mur de la Bafîe-Cour de la Volaille Se celui
de la Salle de verdure, eft le Jardin Potager de deux cens vingt toifès de longueur Sur foixante-quinze de largeur. Ce Jardin eft divifé en trois parties, à chacune defquelles eft un baffin qui fèrt à fournir l'eau nécefïàire pour en ar- rofer les fruits Se les légumes. Comme ce Potager eft va de la Terrafîê L par des bré- ,
ches qui fe trouvent pratiquées vis-à-vis des allées qui donnent dans le Parc ,,& qui font fermées par des grilles-, je me fuis attaché à le rendre agréable à la vue : J'en ai te- nu les allées dans une iymétrie parfaite, Se j'ai fait en forte ■
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l6 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
que quelques-unes s'allignent avec celles du Parc, Se fè
prolongent jufqu'à la Campagne par le moyen de pareil- les ouvertures du côté du grand chemin. Je ne fuis pour- I tant pas en cela le fèntiment de M. de la Quintinie, qui veut que ces Potagers foient entourez de murs, fans in- terruption pour profiter de toute la longueur des Efpaliers., Se pour en empêcher le pillage ; mais cette précaution n'eft bonne que pour les Jardins des Particuliers. Chaque quarré eftj entouré d'une platte-bande de iix
pieds, bordée d'herbes odoriférantes, Se garnies d'arbres nains de différentes efpeces. On doit lailîèr des pafîages à ces plattes-bandes, pour avoir la facilité d'aller cultiver Iqs légumes dont les quarrez font remplis. Plusieurs Auteurs ont traité de la manière d'entretenir
ces Jardins Potagers, Se du foin qu'il faut obfèrver pour la confervation de leurs fruits ; ainfi je n'en parlerai point ici, ce fujet pouvant faire la matière d'un Livre entier. A l'extrémité de ce Jardin Potager > Se au bout de fà
principale allée I, fe trouve un petit Pavillon K, dont on peut faire une Laiterie : comme il eft d'ufàge dans la plu- part des Maifons Royales, * Se que d'ailleurs cela devient un agréable amufement , j'ai crû devoir marquer fà place dans cet endroit : on peut néanmoins mettre cette Laiterie dans la baflè-cour des Volailles ; Se alors on feroit de ce Pavillon un lieu décoré où Ton pourroit fe retirer s'il fùr- venoit quelque orage. On doit auffi s'y refèrver dans le bas une Serre pour les légumes Se les racines. A côté de ce Pavillon eft pratiqué un autre petit Bâti-
ment deftiné pour le Jardinier, d'où il a l'entrée libre dans le Jardin, Se en même tçms la liberté de fortir dans le * On en voit une à Chantilly d'un goût admirable, qui fait partie des
jBâtimens de la Ménagerie. ^gsgE
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Chap. I. des Distributions du Parc. 17
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grand chemin, d'y jetter les immondices > & de faire en-
trer ceux qui l'aident dans fbn travail, fans qu'il foit obli- gé de palîèr du côté du Château. Pour revenir à -la Terrafîè L dont on vient de parler,
j'ai placé àfès deux extrémitez deux Berceaux de Treil- lage en lanterne, dont on trouve le defîèin dans la feizié- me Planche du fécond Volume. De cette Terrafîè on def- cend dans le Parc, où fè trouvent deux Parterres en com- partîmens C*en face du Château. J'aurais donné plus d'é- tendue à ces Parterres , fi je n'avois pas été borné au peu d'elpace qui fe trouve entre la Terrafîè L & la Terrafîè Y, lefquelles étoient déjà conftruites. A la tête de ces Parterres eft un Bafîîn ovale qui fait le
milieu de la Demi-Lune, à laquelle eft pratiqué un grand Eicalier qui fert à defeendre vers le Canal Z* de cent quinze toifès de longueur, dont la tête forme une efpece d'oélogone, Se au milieu duquel fè trouve une gerbe d'eau avec plufieurs bouillons qui font un très-bel effet. Cette Pièce a deux bras, Se l'on y peut placer plufieurs Jets en fymétrie. Ce Canal eft bordé d'une Tablette de Marbre, ornée de Moulures : on la peut décorer de quelques Group- pes de Bronze ou de Vafès, tels qu'on en voit dans les Jardins de Verfailles aux grands Bafîins nommez Parter- res d'eau, Sç qui font jfor la Terrafîè vis-à-vis le corps du Château. Aux deux cotez du Canal font deux grands Tapis verds
&* en boulingrin, que l'on peut aufïï orner de Vafes en- tre-mêlez d'Ifs. Tout l'efface que contient le Canal Z* eft à découvert:
les' ouvertures obliques font allignées au Sallon principal du Château, afin qu'étant dans cette grande Pièce , on puiftè jouir de la vue de ce Canal, ainfi que de celle de |
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18 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
iEtang il. La plus petite extrémité de cette ouverture
a quatre-vingt-cinq toifes de largeur, Se va toujours en élargiflant du côté d'en haut, afin que l'œil embrafîè le plus d'objets qu'il eft pofîible, étant contre les règles de l'Art d'en ufer autrement. Aux deux cotez des Parteres O* font des Bofquets dif-
féremment diftribués dans les épaiiîeurs des Bois qui fe trouvent entre les deux Terrafîès L Se Y. A leur droite eft un Bofquet U, en étoile, avec des Charmilles en contre- allées de hauteur d'appui. Un Bafîin bordé de gazon eft au milieu. De-là on pafle dans un autre Bofquet X*, que l'on nomme Salle des Antiques, parce que c'eft le lieu où l'on raflèmble la plus grande partie des Figures de Marbre, des Termes, des Vafes Se des autres morceaux antiques : on les diftribue dans des niches fymétrifees Se pratiquées dans l'é- paifïèur des Charmilles. La tête de ce Bofquet eft circulaire, avec un Baffin au milieu ; le refte eft occupé par un tapis de gazon ; Se une des allées qui fe trouve dans une portion de cercle, conduit dans une Salle d'Amphitéatre 3*, nom- mée ainfî , parce qu'elle fèrt à y repréfènter des Comé- dies , que l'on y donne des concerts, Se que l'on y peut faire des Fêtes champêtres Se d'autres divertiflèmens. Le coup d'ceil en eft aftèz beau ; cette Salle étant percée diago- nalement, Se fà forme étant d'une parfaite fymétrie : on y a pratiqué tout autour des banquettes de verdure, Se vis-à- vis le théâtre eft un renfoncement où fe place le Buffet. Une de ces allées conduit dans un Boulingrin 2 bordé d'Ifs : des Portiques de Charmilles fort élevez forment des contre-allées avec celle qui ferme le Bofquet. Plufieurs petits Cabinets de verdure 4 environnent cette pièce, Se vont fè joindre avec la Salle d'amphitéatre. En face d'une des allées de l'Orangerie eft une grande
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Chap. .1. des Distributions du Parc. io
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pièce ovale I nommée de Verdure à caufe qu'elle eft for*
mée par des paliflàdes d'Ifs qui font verds en toute fàifon, ainfi que la pièce à pans qui n'eft féparée d'elle que par les mêmes paliflàdes taillées à hauteur d'appui. A la gauche des Parterres eft une grande Salle P plantée
de Maronniers : les angles en font à pans, fon terrain eft occupé par un boulingrin qui reçoit de l'ombre au moyen des arbres qui le bordent. Un Baffin orne le milieu de cette pièce. De-là on paflè dans une grande Salle Q plantée de Til-
leuls 3 embellie de Tapis verds découpez en forme de Palmettes, Se qui a au-deflùs de l'allée en Terraflè Y un boulingrin Q, qui renferme un Baffin. Ces arbres tournent tout autour Se vont joindre d'autres Tilleuls qui forment les contre-allées de la grande allée qui eft à la tête de ce Bofquet. De l'autre côté de cette Salle Q eft une grande pièce R*
plantée d'Ormes, au bout de laquelle eft un Fer-à-Cheval orné d'une riche Fontaine, qui eft vue de l'autre extré- mité du Parc. Au milieu de cette pièce eft une fort belle Pièce d'eau qui produit un agréable effet en la voyant de defîùs le Pallier où vous conduit la rampe du Fer-à-Che- val, d'où l'on paflè à un Bâtiment particulier S* T*, que nous nommerons Trianon. Ce petit Bâtiment eft très-bien expofé, étant placé fur
une éminence ; j'y ai fait'afîèz de logement pour qu'on puilîè s'en faire un azile tranquille , où l'on évitera les gran- des Compagnies , qui d'ordinaire abondent dans les mai- fons confiderables. On trouvera les Décorations Se Diftributions de ce Bâ-
timent à la onzième Se douzième Planche de ce Volume. Comme fon terrain s'eft trouvé fort inégal Se peu pro-
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20 De la décoration et distribution des Edifices,
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pre à y élever de belles verdures, je n'ai pu lui donner un
Jardin bien grand ; mais je me fuis plû à le décorer, Se à lui donner toutes les beautez par lesquelles l'Art peut fu- pléer aux défauts de la Nature. Deux Parterres, de broderie ou de gazon T*, entourés
de plates-bandes de Fleurs , occuppent toute la profon- deur de ce Jardin, au bout duquel eft un Berceau de Treil- lage qui s'étend dans toute fa largeur. Il eft orné de Pavil- lons en Lanternes, & pour y parvenir., eft une allée d'ar- bres plantée à chaque côté des Parterres Se qui joint le Bâ- timent. Aux deux bouts de ce Berceau font deux petits Cabinets de verdures fi épaifles Se fi bien entretenues, que le Soleil en plein midi , n'y pénètre qu'avec pei- ne , Se n'y répand qu'une douce lumière, de façon qu'il y règne en tout tems une agréable fraîcheur. Ces Cabinets ont des allées circulaires , dont l'extrémité eft terminée par des Tapis de gazon : elles pourroient iervir à en- trer dans un petit fèntier pratiqué dans i'épaifîèur du Bois, Se qui conduit à une porte par laquelle on fort dans un chemin. A la tête de la Salle des Tilleuls Q eft une grande allée
dont on a parlé cy-deflus , laquelle eft traverlee par une autre de pareille largeur. Dans l'endroit où elles fe croi- fent, eft une Salle j1 ornée d'un Tapis de gazon. Cette Salle eft octogone, Se Ton a placé une Figure dans fon milieu. A chacun de les cotez eft un étoile qui conduit à plufieurs allées, qui donnent nailîànce à d'autres , tant diagonales que circulaires. Plufieurs petits Cabinets de verdures, plufieurs Niches ornées de Figures, des pans coupez , des Vafes Se d'autres embelliftèmens décorent toutes ces allées Se forment une agréable variété. Au bout de la grande allée de traverfè fe trouve une
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Chap. ï. des Distributions du Parc, 2,1
grande Salie 8 plantée de Tilleuls, qui forment par eux-
mêmes des portiques naturels. Dans le milieu de cette grande Salle S eft un boulin-
grin qui entoure un baffin. On pourroit n'y rien mettre, afin d'en faire un lieu vafte, Se d'autant plus propre 1 des fêtes de nuit qu'il feroit facile de le bien éclairer, en illu- minant avec art les portiques qui l'environnent ; d'ailleurs il eft bon d'obfover dans un Parc, une grande Pièce dont fe plein-pied ne foit point embarrafîè, fur-tout quand ces fortes de lieux fe trouvent expolez avantageufement* Cette Salle mené d'un côtéàui>Bofcjuet, nommé Piece-
d'Eau. En effet > dans fbn milieu il y a un grand baffin de forme irreguliere, Se à chacun de ûs angles fè trouvent d'autres petites Pièces d'eau. De l'autre côté qui va rendre à la Terrafîe, eft un bou-
lingrin découvert o bordé d'Ifs, dont la Charmille qui le renferme eft à hauteur d'appui, pour ne pas en ôter la vue à la grande Salle de Tilleuls 8 qui eft derrière. J'ai tenu le deffein que je viens d'expliquer d'une gran-
deur fiiffifante , pour qu'on puifle appercevoir les princi- pales beautez dont j'ai voulu donner l'idée. Un détail plus circonftancié auroit pu être ennuyeux ; Se d'ailleurs il eft difficile que la Gravure exprime comme il faut,. quantité de chofes auffi agréables qu'utiles, qui feroient prefqu'im- perceptibles fur le papier , & qui plaifent aux Amateurs beaucoup plus par elles-mêmes, queparunerepréfentatiôh trop bornée. |
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CHAPITRE SECOND.
Des Dijlributions du Rez-de-ChauJfée, & du Premier
Etage du Château,
J'A i déjà dît qu'il y avoit quelques fondemens faits à
ce Château 9 lorfque je fus chargé d'y travailler ; je n'en parlerai que fort légèrement, Se lorfque j'y ferai forcé afin de ne pas tomber dans une inutile répétition. Dans le même tems que je fais cette promefîè, je ne
puis m'empêcher de dire qu'il m'a fallu conferver les deux ailes qui étoient déjà fondées en équerre du côté des Jar- dins , Se qui auroient été bien mieux du côté de la Cour. En fuivant l'idée que je n'ai pu exécuter, la façade d'un Bâtiment fe préfente vers les Jardins avec bien plus d'a- vantage , Se peut en être apperçûe dans toute fa magnifi- cence , fùr-tout lorfqu'il eft élevé fur une Terraffè. Je n'ai donc pu arranger les diftributions du dedans,
que fuivant la forme de la Cage, excepté les deux Avant- Corps de l'extrémité de la façade du côté de l'entrée, qui font de mon invention , Se auxquels j'ai donné une for- me aflèz nouvelle. Ces diftributions auroient pu fans doute devenir plus
heureufès fans l'obftacle dont je viens de parler. On dira peut-être que je pouvois me pafîêr de donner ce Bâti- ment pour exemple, connoifïànt fes irrégularitez. Je ré- ponds que dans ce Bâtiment qui m'a fait naître l'occafion de donner les autres, ce qu'on peut trouver à redire eft corrigé par mes réflexions, Se que d'ailleurs un Projet que l'on a fait dans le deftèin de le faire exécuter, peut fournir de meilleures leçons. |
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Chap.II. des Distributions duRez-de-Chausse'e. 23
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Des Dijlributions du Rez-de-ChauJfée,
Il faut monter huit marches pour parvenir au Vefli-
bule qui donne entrée à l'Edifice. Cette hauteur étoit né- cefîàire, tant pour la grâce qu'elle donne à ce Bâtiment, que pour avoir la facilité de pratiquer des abajours au-def- fbus des fenêtres du Rez-de-Chaufîee, afin d'éclairer les fbûterrains du Château, lefquels ont été faits à defîèin de rendre ce Rez-de-Chauflee plus fàin} Se qu'ayant un paf- fàge fous la Terrafîê à main gauche, on puifïè, des Cuifines Se Offices, apporter à couvert les mets qui doivent être montez par le grand Efcalier pour arriver jufqu'à la Salle à manger. Le Veflibule qui a quarante-un pieds de longueur fur
trente-huit de largeur, fèrt d'Anti-chambre au grand Sal- lon, Se de Periflille au grand efcalier. On peut en voiries décorations dans les coupes, Planches fèptiéme Se huitiè- me ; n'étant point borné du côté de l'Efcalier, il en de- vient plus fpacieuxj Se fèrt à donner une grande idée de la magnificence des Appartenons. Du côté de l'entrée , cette pièce efl décorée de trois
Arcades r faifànt fymétrie avec celles qui fervent d'ou- verture au grand Sallon. Les Trumeaux de ces Arcades font ornez de Pilaflres doriques, dont ceux âes angles font ceintrez. Cet ordre d'Architecture efl couronné d'une Corniche compofee Se enrichie deconfbles qui mar- quent le milieu de chaque Pilaflre. M'étant trouvé reflêrré par le peu de terrain que me
laifîbit la Cage de ce Bâtiment, j'ai fermé de trois Arcades ce Veflibule, afin qu'on puiflè dans le mauvais tems em- pêcher que le froid ne pénètre jufqu'aux Appartenons qui en font voifîns. Sans cette précaution , j'aurois pu n'y |
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24 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
laifîèr que des colonnes, ainfl qu'on le pratique à prefque
tous les Edifices modernes, où Ton veut que du premier coup d'oeil on puifle en appercevoir toute la décoration. Il eft encore d'ulage dans les Maifbns Royales & ex-
pofées au Public, de fermer de grilles de fer leurs Vefti- bules, afin d'en donner la vue lorfqu'on nm permet pas l'entrée. De ce Veftibule , où ordinairement les Domeftiques
Etrangers attendent leurs Maîtres , on entre dans une Pièce à main droite, qui peut fèrvir de féconde Anti- chambre , le Veftibule tenant lieu d'une première. C'eft de-là que les Domeftiques de la maifon ont coutume d'al- ler annoncer à leur Maître les vifites qui lui viennent. Cette Pièce a vue fur la grande Cour par deux croifées : elle eft décorée d'un lambris qui monte jufqu'au dellbus de la Corniche, Se d'une Cheminée d'une Architecture mâle, ne devant point y avoir d'ornemens délicats dans les premières pièces, mais feulement un revetiflèment de Menuifèrie Se à grands Panneaux peu chargés de Sculp- ture. Cette Pièce donne entrée dans deux autres, Se fur-tout
dans une Salle d'Aflemblée, où peuvent être reçues les perfonnes qui font plus diftinguées. Comme cette Pièce fè trouve placée entre le grand
Sallon Se la Chambre de Parade, qui font deux Pièces ri- chement ornées, elle demande auffi de l'être avec plus de magnificence que celle qui la précède ; ainfl l'on doit met- tre des Glaces à la Cheminée & aux Trumeaux des croi- fées ; on doit y pofer fur un lambris d'appui de belles Ta- pifîèries, dont l'ufage eft réfervé pour ces fortes de Piè- ces i les revêtiflemens de Menuifèrie étant devenus plus à la mode pour les autres. |
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Chap. II. des Distributions -du Rez~de-Chausse'e. 25
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On met dans les defïùs de Porte des Tableaux qui peu-
vent avoir quelque rapport avec les inclinations ou les emplois du Maître, Se Ton peut placer entre les Trumeaux des Fenêtres, des Tables de marbre avec des pieds dorez. Il eft bon d'obfèrver qu'en y mettant ces Tables ou des Vafès , des Piéd-ouches Se autres ornemens, on doit tenir les doiîèrets des Portes du côté des croifees au moins de trois pieds, afin que le promenant dans les Apparte- nons } la faillie que ces ornemens auroient 5 n'interrompe point le coup-d'ceil. Si la diftribution empêche de faire de pareilles dofïèrets, il ne faut alors rien mettre au-devant de ces Trumeaux qui avance. La pièce dont nous venons de parler, nous mené à
main droite dans une Chambre de parade. On lui donne ce nom, parce qu'elle doit être très-décorée, Se que c'eft celle qui fè donneroit par difrinction à un grand Seigneur qui viendroit rélider pour quelque tems dans ce Château : elle eft encore aïnfi appeilée à caufe que le Maître du lieu n'y couche que rarement, fùr-tout en hyver, le retirant dans de petits Appartemens qui accompagnent d'ordi- naire les grandes Pièces> qui dans cette froide Saifon font difficiles à échauffer. Cette même raifon le détermine, quand l'étendue du terrain ne permet pas de mettre ces petites Chambres à coucher de plein-pied aux grands Ap- partemens 5 à fe retirer dans des Entre-ibis que Ton prati- que au-defîùs des plus petites pièces voifines des grandes, Se qui en font la commodité. Beaucoup de Seigneurs en France fùivent cet ufàge* J'ai pratiqué du côté de la grande Cour une petite
chambre en niche, qui a Ton iflùë dans la chambre de pa- rade par une porte qui fe trouve placée dans l'angle de 1 Alcôve. Si cependant on aimoit mieux coucher dans les |
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20 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES }
Entre-fols} où Ton monte par l'efcalier A, Se qui ont leur
dégagement par un pafîàge marqué * qui donne dans la fé- conde Anti-chambre, on feroit de cette chambre en niche un Cabinet pour donner quelque audience particulière à ceux qui auroient befoin d'être renvoyez fur le champ. Comme cette pièce répond à la féconde Anti-chambre, rAiîèmblée ne feroit pas témoin de la préférence qu'ils auroient eue. Quant à la décoration de la chambre de parade, elle
dépend du génie de celui qui eft chargé de fbn ordon- nance ; mais il eft cependant une forte de décoration con- facrée à ces fortes de pièces : il en efl parlé dans le fécond Volume, Se les Planches 82 Se 83 en offriront des Exem- ples. On doit paiîèr fur la Menuifèrie dont on décore cqs
fortes de pièces un vernis tranfparent qui donne un lui- fànt au bois, fans en altérer la couleur. J'eftime que cette manière efl; beaucoup plus belle que toutes les couleurs dont on le pourroit peindre ; mais aulîi faut-il que le lam- bris fbit d'un beau bois de Hollande , tous les autres étant fùjets à noircir ; c'eft ce qui oblige, lorfqu'on n'a pas de ce bois à fa difpofition , de fè fèrvir d'une couleur en huile qui imite le naturel. Quelques perfonnes ont introduit l'ufage de les peindre en jonquille ou citron>, Se en d'au- tres couleurs } mais ce n'en1 que dans les petites pièces que cette licence peut être miie en ufàge ; car quant aux gran- des pièces., fur-tout celles où l'on couche, la raifbn veut qu'elles fbîent miles en couleur de bois, parce qu'elles doivent être lambriflees de Menuifèrie, au lieu que fi leurs lambris font peints de blanc /cette couleur n'offre à l'i- dée que du Marbre Se de la Pierre, qui ne conviennent pas à des chambres deftinées au fbmmeil. Il faut donc pein- |
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Chap. IL des Distributions duRez-de-Chausse'e. 27
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dre les lambris de la couleur convenable à la matière dont
les murs doivent être revêtus, Se à l'ufàge de chaque piè- ce ; Se on ne doit pas, félon moi, s'écarter de cette règle, fi ce n'eft dans les petits Cabinets Se les Gardes-Robes où Ton cherche de la variété. La cheminée de la Chambre de parade, en entrant par
la Salle d'Afïèmblée, le trouve fituée du côté oppofé à la porte, fans que cependant elle fbit vis-à-vis, ni expofée à fair froid qui en pourroit provenir directement. Si cette cheminée étoit auffi du même côté de cette porte qui s'ou- vre fréquemment, ceux qui fèroîent à s'y chauffer pour- raient en être incommodez, ce qu'on doit avoir foin d'é- viter. Dans une Chambre ornée on doit être jaloux d'obier-
ver la fymétrie : pour cela on place un Trumeau vis-à-vis la cheminée, Se à la place du chambranle on met une table de marbre. Ce Trumeau étant orné de la même décora- tion que celui de la Cheminée, fait d'autant mieux que les deux glaces font entre-elles une mutuelle réflexion, Se fè renvoyent réciproquement les objets Se la lumière ; ce qui prolonge la vue Se produit un très-agréable effet, fur- tout lorfqu'elles font éclairées pendant la nuit. D erriere cette Chambre de parade eft pratiquée une
Garde-Robe B, qui reçoit du jour par les defîùs de porte des lieux à foupape C, où au lieu de Tableaux on a mis des Glaces, derrière lefquelles on peut placer des étoffes de Gaze, afin que ces defîiis de porte paroiflènt moins nuds en dedans de la pièce, Se làiflènt cependant palier le jour, comme on le pratique à la plupart des maifons mo- dernes de Paris, dont le terrain eft fouvent trop borné, pour qu'on puilîê y conftruire des Gardes-Robes qui pren- façades principales ; ce qui donne
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lieu à les placer dans Tépairîèur des pièces quand les Bâti-
mens font doubles. Dans cette Garde-Robe efr. une cheminée pour plus de
commodité, & pour qu'étant malade on puifîè avoir du feu près defby, fans être obligé d'en faire allumer dans fa chambre pendant les grandes chaleurs de l'Eté. L'Efcalier A. pratiqué dans un des coins de cette Gar-
de-robe fert à monter aux Entre-fols qui régnent fur cette même pièce y fur le Cabinet C, Se fur la chambre en ni- che ? qui indépendamment de Tufàge qu'on en veut faire Se que nous avons cy-devant expliqué , fervent encore à corriger la hauteur du plancher qui deviendrait trop éle- vé pour de petites pièces. Afin d'éviter cette difformité , on eftfbuvent obligé de faire de faux planchers quand on n'a pas befoin de la commodité que pourroit fournir le ter- rain qu'elles occupent au-defîus d'elles. Quant à la. Chambre en niche, l'Alcove que j'y ai pra-
tiquée/ fait d'autant mieux , qu'elle, corrige la forme de la pièce qui devenoit trop longue pour fà largeur. Le lit eft vu de front : à chacun de fes cotez peut tenir un fau- teuil , l'Alcove ayant dix à onze pieds de large. Si le ter- rain étoit trop étroit pour qu'on ne pût en ufèr ainfi, il faudrait alors retourner le lit de l'autre fens x. & ne don- ner de largeur à l'Alcove que ce que le lit auroit de lon- gueur , mefurant auffi fà profondeur fur la largeur du lit ; ce qui la feroit alors appeller niche x Se la chambre en por- terait auffi le nom. En ce dernier cas, on met pour la fy- métrie un faux chevet au pied du lit, ce qui lui a fait don- ner le nom de lit à deux chevets. Comme dans cette pièce il me reftoit plus de place qu'il n'en falloir pour une Al- côve, j'ai pratiqué à un de fës cotez un dégagement, Se à l'autre une petite Garde-robe qui fèrvira pour une chmf' |
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Chap. II. des Distributions du Rez-de-Chausse'e. 19
fè percée que Ton pourra faire fortir parle pafiàge qui don-
ne derrière, Se qui a ion dégagement par la féconde An- ti-chambre. J'ai préféré ïAlcôve à la Niche pour plus. de noblefiè. Ces pièces font ordinairement revêtues d'une Menuiierie dont on dore toutes les moulures & les orne- mens. Quelque fois on fè contente d'y paiîèr un Vernis > afin de faire valoir les grands Appartenons, A coté de cette Chambre à coucher, eft un petit Ca-
binet où font pratiquez des Lieux à fbupape, qui font très-propres à être placez à côté des grands Appartenons > parce qu'ils ne donnent jamais de mauvaifè odeiir. Les cabinets où font ces lieux, s'appellent auffi cabinets à fbupape. Ils fe décorent très-joliment, Se l'on a coutu- me de renfermer le fiége dans une Banquette de Marquet- terie ou de Menuiferie, laquelle fe met dans une niche en forme dAlcôve , aux deux cotez de laquelle font de petites portes , dont l'une fèrt de dégagement pour entrer dans la Garde-robe qui eft derrière, & l'autre peut fervir d'Armoire pour y ferrer des Eaux de fenteur. Les lambris de ce Cabinet fè diftribuent par de grands
Panneaux féparez par de petits Pilaftres. Ces Panneaux font ie plus fouvent ornez de peintures qui font préfèn- tement fort en ufàge : ce petit cabinet eft voifin du Sallon de la Gallerie dont il eft tems de parler. j Ce Sallon a fa principale entrée par la Galerie, Se deux
rorties., dont l'une donne dans le Jardin de l'Orangerie par ie Perron M, & l'autre fur la Terraffe P. Sa forme eft a£ fez belle, quoiqu'elle foit irréguliere. Il eft principale- ment deftiné à traiter des affaires les plus importantes ; ce qui fait qu'il doit avoir toujours à côté de lui quelque Garde-robe qui ferve à la commodité de ceux qui ont à V refter beaucoup de tems, ^ qui, ^communication. |
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avec les autres Appartemens, afin d'avoir les Domefti-
ques fous fà main. La plupart des Salions qui font aux extrémitez des Galeries font tenus ouverts , Se fèmblent ne faire qu'un tout avec elles : on en voit des exemples dans la plupart des Maifons Royales ; mais n'ayant pas dans ce plan-cy plus de pièces d'honneur qu'il n'en falloit par rapport au Terrain qui m'étoit preforit, j'ai jugé à pro- pos de fermer celui-cy pour en faire un lieu où l'on pour- roit fe retirer quand on auroit befoin de conférer avec quelqu'un, Se qu'on voudroit éviter la diftraétion que pourroit caufer une nombreufè Allêmbiée. Cette Galerie eft d'une grandeur proportionnée à celle du Château : elle a de longueur vingt-quatre toifès fur quatre Se demie de largeur : elle efl très-éçlairée, étant percée des deux co- tez. J'ai arrondi les angles du côté du Salon , afin d'y pla- cer des Piédeftaux avec des Figures. On en peut mettre auffi devant le Trumeau des deux croifées qui font à l'au- tre extrémité. Il n'étoit point d'ufàge dans les anciens Edifices de met-
tre des cheminées dans les Galeries ni dans les grands Sa- lons où elles aboutiiîent : c'eft apparemment parce qu'il en faudroit plufieurs pour échauffa d'auffi grandes pièces : je fèrois néanmoins d'avis d'y en mettre une, où l'on pût fè chauffer en hyver, fur-tout quand les Galeries font fu- jettes à être fréquentées. Quelque fois on les échauffe par des poêles de feu, Se c'eft ce qu'on pratique dans la plu- part des maifons des Grands-Seigneurs ; mais ces poêles ne peuvent que produire beaucoup de mal-propreté. Pour cette raifon, quelques-uns de nos Architectes modernes ont introduit Tufage dés cheminées, qui bien qu'elles ne fervent pas toujours^ ne peuvent que contribuer à la beau- té de la décoration. Si l'on vouloït en pratiquer une dans |
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cette Galerie, ce devroit être entre les deux croifées du
côté du Jardin, vis-à-vis la porte du Salon /à la place du pied-deftal^ où fans doute elle feroit un auffi beau point de vue.
Après avoir donné f explicatiori qui étoit nécefïàire
pour les Appartemens qui font à la droite de ce Château, je pafïe au grand Salon placé au milieu de cet Edifice 3 & précédé du Veftibule dont nous avons parlé au commen- cement de ce Chapitre. Ce Salon embrafîè toute la hauteur de l'un Se f autre
Avant-Corps du milieu du Bâtiment : il n'a au premier étage qu'un Promenoir pris fur la Saillie de l'entablement du premier, ordre dArchiteéture que couronne un balcon de fer : fà grande élévation lui a fait donner le nom de Salon à l'Italienne, fà magnificence, fa fituation & le peu d'étendue du terrain m'ont engagé à lui attribuer plu- sieurs ufages : on peut y manger, quand il s'agit d'un re- pas de coniequence> y donner Bal, y faire des Concerts, & s'y venir délafîèr au retour de la Chaiîè, Ses difïèrens ufàges m'ont porté à lui donner dans fà
décoration difïèrens attributs, qui lui conviennent d'au- tant mieux, que dans une pièce aufïi fpacieufè , la fymé- trie feroit devenue trop répétée. On trouvera cette déco- ration à la planche fèptiéme & à la huitième. Il eft diftribué de manière, que de quelque côté qu'on
fè tourne, étant au milieu de cette Pièce, la vue reçoit une extrême fàtisfaétion. Par l'enfilade des portes qui s'al- lignent avec celles des Appartemens -, on apperçoit toute l'étendue de l'Edifice. Les deux extrémitez de cette enfi- lade ont chacune une croifée^, dont l'une donne fur le Jardin de l'Orangerie, & l'autre fur le Jardin Fleurifte. L'enfilade dequerre à celle des Appartemens offre une vue |
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auffi agréable qu'elle eft différente de l'autre : elle donne
d'un côté dans le Parc, où par les cinq Arcades qui y donnent entrée aux Maîtres, on jouit d'une vue libre, ayant tenu à découvert tout ce qui fe trouve dans les Jar- dins vis-à-vis cet Edifice : l'autre côté donne fur le grand chemin, Se préfènte un fort agréable Païfage. Lepoint de vue diagonal n'eft pas moins fatisfaifant,
ayant mis les cheminées vis-à-vis les croifées qui fe trou- vent dans les angles de ce Salon, Se qui viennent fe ré- peter dans les glaces qui ornent les Cheminées. La fymé- trie, aufïi-bien que la néceffité d'échauffer un lieu fi vaf- te, m'en a fait mettre deux, quoique dans le grand froid ces grandes Pièces foient peu fréquentées, Se qu'alors on ait coutume de fe retirer dans des Appartemens plus chauds. A la calotte qui termine cette pièce, Se qui eft à la hau-
teur de i'attique élevé au-deiîùs des deux étages} font pra- tiquées des croifées ornées de compartimens de Sculpture : Les Trumeaux qui font au-defïus des Portes font enrichis de Peintures qui repréfentent les amours de Jupiter ; des Païlàges occupent les autres parties, qui fe font trouvées trop petites pour contenir des Sujets d'Hiftoire. Dans le Plafond de cette calotte font repréfentées les noces de Thétis Se Pelée. A la gauche de ce Salon eft une Sale à manger, dont la
forme eft parfaitement quarrée, Se dont les décorations font très régulières ; ayant placé dans ces angles, avec fymétrie, des portes feintes oppofées à célks qui font l'enfilade des Appartemens, Se ayant mis vis-à-vis les croi- fées deux portes, dont l'une fort fur l'efcalier, & l'autre eft feinte Se fert à former une Armoire. Je n'ai pas marqué dans cette Pièce la place du Buffet.
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ni celle des Fontaines ; ces fortes de décorations n'étant
point d'ufage dans la Salle à manger d'un Bâtiment de l'importance de celui-ci ; mais pouvant être employées feu- lement dans les Maifons de Campagne des Particuliers, où même on retranche le plus fou vent les Fontaines à cauïe de l'humidité qu'elles donnent, Se qui met dans une lujettion plus grande que n'eft le plaifir qu elles peu- vent faire > obligeant de paver ces fortes de pièces de Pier- re de Liais ou de Marbre, Se de s'y parler du Parquet. Quant à la Salle dont nous parlons, Se qui le trouve
dansf enfilade des Appartenons, il eft bon qu'elle ioit par- quettée, Se que les murs en foient revêtus de Menuiierie peinte en blanc Se ornée de Sculptures dorées ; cette ma- nière de décorer ayant beaucoup d'éclat Se convenant à une pièce où les Maîtres viennent ie rafîèmbler pour pren- dre leurs repas. A l'égard du fèrvice que rendent les Buf- fets dans les Salles des Bâtimens moins considérables} on peut s'en dédommager dans celle-cy par des Armoires que fournirent les portes feintes, Se dans lefquelles on fèn^e les uftancilles néceiîàires. ^: II faut que les Salles de cette eipece fbient bien éclai-
rées ; Se que les fenêtres d'où elles tirent du jour, puifîènt offrir une vue amulante. Gelle-cy a fon point de vue fur le Parc par trois croifées ouvertes du côté du Levant, de- vant éviter autant qu'il eit poffible l'exposition du côté duMidy. Cette Pièce donne entrée dans un Cabinet où l'on fe
retire après le repas ,, pour donner la liberté aux Domefti- ques de dellèrvir la Table,- C'eft-là qu'on fe détermine le plus fouvent fur les occupations de l'après-midi Se fur ce qu on fera après le fouper. Les angles circulaires dont cette pièce eft formée , deviennent avantageux, parce que l'un |
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34 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
fournît un paflàge pour la Salle à manger, Se l'autre don-
ne entrée dans la petite Chambre en niche par la Salle de Compagnie. Ce dernier dégagement G eft d'autant plus u- I tîle qu'il n y a point d'anti-chambre ni de garde-robe où Ton 5 puifTe fe foulager des nécefhtez que le repas peut avoir fait naître .,. Se qu'il eft principalement deftiné à cette com- - modité» La décoration de ce Cabinet rre doit céder en rien à
celle de la Salle qui le précède. La cheminée y eft: placée de la même façon Se en face de la principale entrée : vis-à- vis eft un Trumeau de même rymétrie : en face des trois croifées, entre les deux angles ceintrez > eft un enfonce- ment décoré d'une glace, Se ayant au-defîbus la place d'unSopha. Si je n'avois pas été contraint de faire cette "pièce à angles circulaires, à caufe du dégagement G, f au- rais préféré de la faire à angles droits , les pièces de forme | irréguliëre ayant le defàgrément de lailfèr peu de place pour les meubles. Après qu'on a pris fbn parti\ ce qui reftè de FAflèm-
\ bléé fe. retire dans la pièce fùivante pour y paiîèr la fin de • la journée ; ce qui fait nommer cette pièce Cabinet de ^Compagnie. Cette pièce eft très-bien éclairée, Se tire fbn fjour du Jardin Fleurifte „ n'ayant qu'une croifée du côté ' oppofev J'ai interrompu f enfilade du milieu de cette aîlë par la
| cheminée qui échauffe cette pièce, pour ménager de la fbli- : tudè dans les trois autres qui font derrière. La forme de cette: Salle eft oblongue, fa longueur étant une fois Se demie plus étendue que fa largeur : on en peut orner les Trumeaux dé glaces, qui répéteront la lumière des luftres qu'on y doit mettre, fa forme donnant lieu d'y en placer avec fuccès. Une petite porte prife dans l'épaifîèur dulam- |
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bris donne entrée dans le petit dégagement B> fans qu'on
foit obligé de troubler les perfbnnes qui auroient pu fe re- tirer dans le Cabinet Se dans la Chambre en niche, ce dé- gagement pouvant fèrvir de pafîàge à la pièce H-, d'où l'on peut fè faire apporter des rafraîchifîèmens, Se de laquelle nous parlerons, auffi-bien que de la Chambre en niche O Se de F Anti-chambre X > après avoir décrit l'ufàge des trois pièces qui compofènt cette aile gauche. Dans le nombre des perfbnnes dont une Compagnie eft
compofee} il s'en trouva qui aiment la fblitude Se fè plai- fènt à fè fetirer dans des endroits particuliers ; c'eft pour elles que j'ai refèrvé le Cabinet K, Se je l'ai deftiné à en faire un lieu où l'on puifîè jouir de l'agrément de la lectu- re , ayant pratique dans les lambris dont on Ta ornée une armoire propre à contenir des Livres. Ce Cabinet eft bien éclairé ; il a quatre croifees> dont deux donnent fur le Jar- din Fleurifte, Se les deux autres du côté des Terrafïès. L'une de ces deux dernières forme une porte croifée, par laquelle on pane fur la Terraflè pour fè rendre dans le Jardin, fans qu'il faille pour cela traverfèr le Cabinet de Compagnie, Se troubler lés amufèmens de ceux qui y font reftez. Ce Cabinet K doit être décoré d'une belle Menuifèrie
ornée de Sculpture , fur laquelle on parlera un vernis fans dorure, afin de donner à cette pièce un air de fagefîè Se de fimplicité. De cette pièce , on entre dans une autre nommée le
Salon de la Chapelle, parce que la Compagnie vient s'y rendre pour entendre la mené. J'y ai placé une cheminée afin qu'on puifîè en hyver y avoir recours contre le froid. J'ai percé de trois Arcades la face oppofée à la cheminée, pour que du Salon il foit facile de voir l'Aumônier à f Au- tel. Il eft de la bienféance de fermer ces Arcades après la |
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célébration : le refpect qui eft dû aux lieux confacrez à la
Religion y doit auffi engager à ne jamais renfermer les Cha- pelles dans des Armoires placées dans des Anti-Chambres que fréquentent les gens de livrée. La décoration de ce Salon doit être mâle Se fe fentir de
la pieté qu'exige le lieu qu'il précède ; par conféquent il n'y faut mettre d'ornemens que ce qu'il en faut pour dé- figner fon ufage. Les lambris peuvent être de pierre de Liais ornez de quelques bronzes : on les peut auffi faire de Menuiferie ) à laquelle on donnera la couleur de ces ma- tières. Les peintures feroientfort bien fur les panneaux qui forment les lambris, Se donneroient beaucoup d'agrément au plafond. Quant à la Chapelle , elle eft d'une grandeur raifonna-
ble pour le Château , Se fe trouve encore agrandie au rez-de-chauffée par le Salon dont nous venons de parler , Se par une Tribune pratiquée au-defîùs, ainfi qu'on le peut voir aux Diftributions du premier étage. J'ai ifolé le cof- fre de l'Autel à environ cinq pieds du mur qui termine cette aîle, à deffein de ménager une retraite pour l'Au- mônier. Je ne dis rien ici de l'ordonnance générale de la Cha-
pelle , réfervant à en parler dans le fécond Volume, où j'en donne la décoration à la Planche 87. Pour revenir à la Chambre en niche O* qui fe trouve
placée au bout de la Salle de Compagnie 5 elle eft décorée d'un lit à deux chevets qu'on a placé en face des deux croi- {eQs qui éclairent cette pièce : aux deux cotez font deux portes l dont l'une donne dans le dégagement G, l'autre dans une Garde-Robe où font deslieux àfoupape, laquelle * On trouvera la Décoration de cette Chambre en Niche, du côté du lit,
dan$î&féconde Partie du fécond Volume, à la Planche 84. |
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Chap.II. des Distributions duRez-de-Chausse'e. 37
a fon dégagement en équerre dans l'épaifîèur des deux
murs qui font la largeur de l'efcalier N. Au bout de cette Chambre O efl i'anti-chambreX, qui
fert de Salle à manger pour les Officiers de la Maifbn. Elle efl: éclairée par trois portes croifées qui donnent fur la Ter- rafle qui conduit aux Cuifines. Celles des deux angles font ceintrées dans leur plan à caufe de la forme extérieure ; ce qui m'a fait auffi ceintrer les deux autres angles oppoiez, dans l'un defquels j'ai placé un efcalier de dégagement qui monte au premier étage, Se qui ne lailîè pas d'être d'une belle grandeur, ayant fix pieds de longueur de marches fur cinq pouces Se demi de hauteur, ce qui le rend pratiquable pour les Maîtres qui occuperont le côté gauche du Château au premier étage. Le mur circulaire qui forme cette Anti- chambre fèrvira de noyau pour porter les marches d'un cô- té , Se de l'autre elles feront fbutenues par le gros mur qui forme la Chambre en niche. Les marches en feront de dalles de pierre quarderonnées Se pofées fur de la charpente, tant pour plus de propreté , que pour rendre plus fourd dans la Chambre en niche le bruit que feraient ceux qui mon- teraient ou defeendroient, fi ce degré étoit tout de char- pente. Ces deux murs qui ferviront d'appui à ce degré, Se qui font fi près l'un de l'autre, empêcheront auffi que le bruit des perfonnes qui feront pendant le jour dans cette Anti-chambre, ne pénètre trop dans les Appartëmens. J'ai placé la cheminée dans l'angle à droite , à caufe du gros mur contre lequel elle fera adoffée. On doit remarquer que ces premières pièces font mieux échauffées par (Iqs Poêles de terre qui font à préfent en ufage ; Se alors ks chemi- nées ne fervent qu'à la décoration Se à en recevoir le tuyau. La décoration de cette pièce doit être fort fimple : un
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38 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
lambris de pierre de Liais ; ou de bois de chefhe imprimé de
quelques couches en huile, doit en faire tout l'ornement. Il peut être de la hauteur de la pièce ; il peut auffi n'être qu'à hauteur d'appui avec quelque étoffe de réliftance au-delîùs: cela dépend des meubles que l'on veut faire fervir. On en doit paver Je plancher de pierre de Liais, ainfî que celui de la pièce H, où celle-ci donne entrée. Nous avons dit pluiieurs fois que cette pièce H étoit
deftinée à difîèrens ufàges. En effet, elle fèrt à recevoir les mets qui font apportez de la Cuifine ou par f Anti- Chambre X en Eté, ou en Hyver par deflôus le grand ef- calier qui delcend aux Souterrains, afin que ces mets avant que d'être fèrvis fur la table, puiflènt s'il en eft befbin, y être mis fur des fourneaux pratiquez fous une hotte fèm- blable à celles Aqs cheminées de Cuifine, par lefquelles s'évapore l'odeur du Charbon qui fe pourroit communi- quer aux Appartenons. C'eft dans cette pièce que font les Fontaines pour rincer les verres. On y a auffi pratiqué des Armoires pour y tenir des rafraichifîèmens. Enfin elle doit fèrvir de dégagement & de paffige tant à la Salle à manger qu'à la Chambre en niche, & elle donne entrée de la pièce où mangent les Officiers au grand Efcalier. Ce grand Efcalier, comme nous l'avons dit au com-
mencement de ce premier Chapitre, eft précédé du Ves- tibule , qui étant de rez-de-chauïîee avec fon grand Pal- lier , ne fèmble faire qu'un avec lui, Se en devient beau- coup plus fpacieux. C'eft fur ce Pallier que fè trouve la principale porte de la Salle à manger, A côté de cette porte en eft une autre qui conduit à un Efcalier, lequel fert à monter au comble, ainfi que celui qui eft placé de l'autre côté du Salon. Ces Efcaliers particuliers font d'autant plus nécefiàires
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qu'ils donnent la commodité de transporter des fardeaux
au premier étage, Se jufqu'au comble ; ce qui confèrve la propreté du grand Eïcalier, Se empêche qu'il ne fbit fré- quenté par les Domeftiques Se les autres gens du commun. J'ai donné fèpe pieds de longueur Se cinq pouces Se
demi de hauteur aux marches du grand Efcalier : elles ont de largeur quinze pouces, compris le quart de rond, ce qui forme une rampe douce Se ailée, ne devant avoir ni moins de hauteur, ni plus de largeur. Les marches ne doi- vent pas non plus avoir plus de lix pouces de haut, ni moins d'un pied de giron, fans quoi le degré deviendroit difficile. J'ai mis des Palliers aux quartiers tournans, tant pour donner du repos à ceux qui montent ou qui defeen- dent, que pour éviter que le colet des marches ne devint trop étroit en n'y pratiquant pas de Pallier. Je luis du ientiment de Palladio, qui eft de donner à la
longueur des rampes des Efcaliers deux fois leur hauteur ; mais quand on eft borné par le terrain, il iuffit que con- formément à l'étendue du Bâtiment, ils ne foient pas trop reflèrrez ni trop roides. La conftruction des Efcaliers fè fait de pierre ou de bols.
Cette dernière ne fè pratique que pour ceux qui font des- tinez à monter aux Entre-Sols , aux Manfardes , aux Galetas & autres lieux de la Maifon de peu de confequen- ce ; à l'égard de la conftruction des Efcaliers de pierre, elle eft eompofee diversement. Quelques-uns font foute- nus par des vouflùres droites, d'autres par des vouflùres rampantes. Les grands Palliers font auffi foutenus par des vouflùres en platte-bandes par le devant avec des trompes, ou par des vouflùres en cul de four ; quelques-fois auffi l'on fait de grands Palliers de charpente, ainfi que leur plancher, Se pour lors on appuyé les arcs-boutans des ranv |
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4P De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
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pes contre les marches des Pailiers, comme je l'ai pratiqué
à cet Efcalier, Se dont on peut voir la décoration dans les Planches 88 Se 89 du fécond Volume. On confirait quelquefois, quand la Pierre n'efl pas com-
mune , des Efcaliers de charpente bien corroyée, dont on revêtit les marches de dalles de pierre portant leur moulure, Se l'on fait peindre la charpenterie de couleur de pierre pour l'uniformité , ce qui épargne beaucoup de dépenfe. Quant à la décoration des Efcaliers, on doit obferver
de les rendre clairs, Se faire enforte que la lumière fè ré- pande également par tout ; ce qui eft d'autant plus aifé dans les grands Efcaliers, qu'on en rend les vuides fpacieux Se capables de laifîèr voir d'un fèui coup d'œil toutes les rampes auffi-bien que le plafond. On y doit garder beau- coup defymétrië 6c de noblefïè dans les décorations. Com- me je donne le defîèin de ce grand Efcalier dans le fécond Volume, je me réfèrve à parler en ce lieu d&s décorations générales de ces fortes de pièces, en décrivant en particu- lier les proportions de celle-ci. De la Difiribution des Tic'ces du Premier Etage.
La rampe de"fEfcalier dont nous venons de parler,
vient fè terminer fur la marche de Pallier, Se le Pallier de- vient afîez grand pour fervir de Veftibule aux Anti-cham- bres dans lesquelles il donne entrée. Etant appuyé fur le Balcon pofé fur la tablette du Pallier, on découvre jufqu'à la première marche du rez-de-chauffée, pendant que ceux qui montent ont aufîl l'agrément de voir tout le plafond à découvert, n'ayant au^-defîùs de leur tête ni Pallier ni. Rampant qui borne leur vue ; ce qui doit être obfèrvé fur- tout aux grands Efcaliers. Quant à ceux de moindre con- fequence , on doit toujours tâcher d'en faire les échappées d'une
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Chap; IL des .Distributions du Rez-de-Chausse'e. 41
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d'une hauteur raifonnable, afin qu'il ne paroifîè pas que
les Rampans fbient trop écraiez. Il faut que les marches fbient pofées de niveau, Se que
dans les quartiers tournans étant ceintrées ou diagonales, elles ayent toujours dans le milieu de leur longueur la lar- geur des marches droites ; il faut aufîî donner à leur colet au moins dix à onze pouces, afin que Iqs perfbnnes foi- blés ou fatiguées puifîent monter ou defeendre par cet en- droit des marches] pour ie fbutenk fur la rampe. Enfin on ne doit rien épargner pour procurer à une
grande Maifon un Efcalier commode ; mais il eft de l'in- duftrie de l'Architecte de ménager fî bien ion terrain, qu'il n'occupe pas trop de place, Se qu'à proportion de l'éten- due du Bâtiment , il ait toute la grâce Se toute la commo- dité nécefîaire. .""'5
Vitruve veut que les marches ibient en nombre impair,
afin qu'ayant commencé à monter du pied droit, on firâfïe auffi par le même pied en fe trouvant iùr le Pallier. J'efti- me ce précepte , mais quelquefois il vaut mieux fbrtir'de cette règle que de faire les marches trop larges ou trop étroites, par rapport à l'étendue que donne la longueur du noyau. Palladio preferit aufîî de pratiquer dans les grands Efca-
liert un repos de dix en dix > ou de douze en douze mar- ges. Cette règle me parôît encore bonne à fùivre ; mais |
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on peut en fortir fans bleflèr le bon goût, lorfque pour
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l'obfèrver ; ii faudroit faire des Palliers fi
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fréquens qu'ils
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occuperoient la moitié du Terrain.
^ Le fentiment de plufieurs Archîtedes eft de placer ïes. Efcaliers à la droite de l'entrée du Bâtiment : il eft vrai que, la nature femble nous inviter à chercher ce dont nous avons befoin, plutôt à la droite qu'à la gauche ; mais il eft |
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T. I. Part, h
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des cas où Ton h'eft pas obligé de lui obéir. Par exemple,
fi dans ce Plan j'eufîè placé cet Efcalier à droite au rez- de-chaufïee, il auroit occupé un Terrain qui étoit néce£ faire aux Appartemens de parade que j'ai voulu mettre de ce même côté du Bâtiment, afin qu'on pût y jouir de la vûë du Jardin de l'Orangerie. Si je me fuflè rendu efclave de cette règle, il auroit fallu qu'une partie des pièces de moindre confèquence eut pris la place qui étoit deftinée aux Appartemens d'honneur : ainfl il faut, fùivant l'occa- fîon, s'appliquer plutôt à ce qui convient à la difpofîtion générale d'un Bâtiment, qu'à fuivre fcrupuleufement cer- tains préceptes dont on peut s'écarter quand on a dts rai- fbns efîèntielles pour le faire. Nous avons dit que le Pallier du grand Efcalier donnoit
entrée dans deux Anti-chambres, dont une eft éclairée du côté de l'entrée, Se précède le grand Salon à l'Italien- ne , qui comme on l'a dit, monte de fond. Cette Anti- chambre fèrvant de dégagement à tous les Appartemens qui compofent le côté droit de ce Bâtiment, doit être fort fimple dans fà décoration, auffi n'y ai-je obfèrvé qu'une parfaite fymétrie. Toute la hauteur de cette pièce eft revêtue d'un lam-
bris de Menuifèrie peinte en blanc : la cheminée qui fe trouve placée entre-deux portes, eft décorée d'une Archi- tecture très-fimple, Se n'eft ornée que d'un grand Ta- bleau pofé fur un Attique. On peut en voir la décoration à la cinquante-huitième Planche de la féconde Partie du fécond Volume. ; ?# : De cette Pièce on paflè dans une féconde Anti-cham-
bre, qui peut être plus décorée à proportion qu'elle ap- proche des, Appartemens de Maître. Quoique cette pièce fèrve d'Anti-chambre à la Chambre à coucher H, elle eft |
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commune à la pièce B > Se reçoit le dégagement des Gar-
des-Robes L} Se des Entre-Sols qui font pratiquez au- deiîïis d elle par le jpaflâge Y ., qui peut encore avoir une autre fortie par le petit Efcalier O , fans qu'on foit obligé de paflèr par la première Anti-chambre. La Chambre à coucher H eft d'une forme aiïêz irré-
guliere, Se comme on n'a pu y placer le Lit que d'une manière à être vu de côté lorfqu'on entre, le premier coup d'oeil ne lui eft pas aïiffi avantageux que fi ce Lit avoit en entrant été vu de front ; mais on n'eft pas maître de don- ner aux pièces du premier étage toutes les formes qu'on défireroit > leur fituation étant aflûjettie à celle des pièces du rez-de-chauftee, qui fouvent font deflinées à d'autres ufàges. Dans les angles circulaires de cette pièce font pla- cées deux portes, dont l'une eft feinte > Se l'autre fort de pafîàge pour aller aux Gardes-Robes h, Se pour monter aux Entre-Sols par l'Efoalier P qui monte de fond pour faciliter le fèrvice des Domeftiques. Dans les Chambres à coucher qui ont plus de largeur
que de profondeur, il faut éviter de renfermer les Lits dans des Baluftrades : cela ne fort qu'à rendre la forme de la pièce bien moins agréable. Il faut réferver ces fortes de décorations pour les Chambres qui font plus longues que larges ; mon avis eft que depuis la Baluftrade juiqu'au mur de face > on obfèrve de rendre la pièce quarrée, Se de faire enforte que la profondeur de l'Alcôve foit égale à la moi- tié de ce quarré, fans quoi il faut toujours ifoler les Lits, pour jouir de toute la profondeur de la Chambre Se noies renfermer jamais dans des Alcôves, Niches ou Baluftra- des. Cette Chambre à coucher H donne entrée dans un
grand Cabinet ou Salon Q, qui eft de la même grandeur |
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Se de la même forme que celui du rez-de~chauflee. Sa dé-
coration dépend de la deftination , Se elle ne doit être eompofée que des attributs qui conviennent à celle-ci. . La cheminée eft placée dans un des angles ceintrez qui
font oppofez aux croilees: On la pourroit mettre à la pla- ce, de là croifée qui donne fur le Jardin de l'Orangerie. Dans cette îltuatîon, elle échauffèroit mieux cette pièce ; Se alors on décoreroit les angles circulaires avec des Arca- des feintes qui fèroient en lymétrie avec les croilees qui donnent du côté de l'entrée. La Porte par laquelle on paf- fe dans le Cabinet de Toilette ne s'ouvre que par un ven- tâil, ne devant avoir qu'une ouverture proportionnée à la petite pièce où elle donne. Pour que Ton fàtisfafiê à la fy~ métrie, il faut feindre dans le Salon un autre ventail s ce qui en fera paroître toutes les portes d'une même gran- deur. Si cependant on vouloit profiter du coup d'œil de toutes les portes qui enfilent le milieu des Appartemens que contient l'aîle droite de ce Château, on ouvriroit les deux ventaux , Se l'on perceroit alors la cloifon qui fepare les deux Gardes-Robes L ; ce qui m'a empêché de le faire dans ce Plan, c'en1 qu'il vaut mieux interrompre les enfi- lades Se fe parler de l'agrément qu'elles procurent, que d'y voir une inégalité caufée par de petites pièces dont le Plancher fè trouve moins élevé que celui des grandes. Ces enfilades ne doivent être approuvées que quand elles font formées par de grands Appartemens, qui fe fùccedans les uns aux autres> laiflênt paroître une hauteur uniforme; telle eft celle qui traverfè le grand Salon à l'Italienne qui occupe le milieu de ce Bâtiment. Les Gardes-Robes L qui font placées devant le Salon,
font deftinées pour l'Appartement qui donne du côté de l'entrée ? Se celui qui donne fm le Jardin, & les" Entre-: |
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Sols pratiquez au-denus de ces Gardes-robes ferviront à
loger les Domeftiques. Afin qu'ils foient à portée de leur devoir, ils auront leur entrée Se leur fortie par le pafîage Y qui fort dans la deuxième Anti-chambre > ou par l'Ef- calier P, qui a relation avec les Entre-Sols qui font pra- tiquez au-deflùs des Gardes-Robes des Appartemens de parade au rez-de-chauflee* Quant à la décoration de ces Gardes-robes, on en lam-
brifïe de Menuifèrie toute la hauteur, Se on les orne de Peintures , comme il s'en voit dans une infinité de belles Maifons à Paris & à la Campagne. Nous avons dit que la féconde Anti-chambre qui don-
ne entrée dans la Chambre à coucher H étoit commune à la pièce B, laquelle peut fèrvir de Salle d'Afïemblée Se être décorée dans le même goût que celle du rez-de- chauflee fur laquelle elle eft élevée, La Chambre à coucher X qui luit cette Salle d'Âflem-
blée y eft moins profonde que celle du rez-de-chaulfëe > à] caufè du pafîage Y que j'ai pratiqué derrière ; ce qui m'a contraint de faire porter la cloifon fur une forte pièce de bois pofée fur une chaîne de pierres fondée de fond dans les deux murs de refend. Ce retranchement de profondeur m'a aufli obligé d'ifoler le lit, afin de profiter de toute fé- tenduë de cette Chambre, dont la- décoration doit être traitée avec quelque magnificence. Une petite Porte placée à main-droite communique
aux Gardes-robes L par le petit pafîage ovale, ainfi qu'à la Chambre à coucher H, fans que l'on foit obligé dé fe fervir de fes principales entrées, -'/uf- "H - - Le grand Cabinet A eft un Heu ou fe retire le Maître
quand il eft levé pour y attendre ks viiîtes. Ce Cabinet eft d'une belle forme Se trèfrèien fitué : j'en ai fait la diftrï- |
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bution, ainfî que celle de la Bibliothèque qui le fuit, avec
des cloifbns pratiquées fur la Gallerie qui efl defîbus ; Se comme ces cloifbns font en l'air, Se par confequent doi- vent être très-legeres, n'ayant rien à fbutenir , je n'ai pas adolîe de cheminées contre-elles * Se j'en ai placé une dans la baye d'une des croifees du mur de face qui donne fur le Jardin de l'Orangerie, dont on dévoyera le tuyau dans l'épaifîèur d'un des Trumeaux qui font à coté d'elle. On peut conferver une parfaite fymétrie dans cette
pièce, en renfermant f&s croifees, les portes Se fà chemi- née dans d^s Arcades qui feront de même forme, hauteur Se largeur. La pièce qui fuit efl un Cabinet dont on peut faire une
Bibliothèque : on y peut aufîî placer un Bureau pour écrire, Se le Maître peut y traiter d'affaires particulières. De là il peut parler dans le Salon N, qui par fbn expo-
fltion invite à s'y venir délaflèr, fe trouvant placé à la tê- te de l'aîle droite du Bâtiment, d'où Ton peut fans perdre la douceur de la fblitude 5 jouir de l'agrément qu'offre la vue du Jardin. Le Plan de ce Salon efl: quarré.» Se le pla- fond efl terminé en calotte circulaire portée par des cour- bes en anfès de pannier, qui prennent leur naifîânce fur la corniche qui couronne le lambris dont cette pièce efl or- née. La cheminée efl fltuée dans le Trumeau des deux croi- fees qui donnent fur le Jardin ; ayant préféré de la placer dans cet endroit, plutôt que de la mettre dans un des flancs de cette pièce, à caufè qu'il auroit fallu que j'eufîe fùppri- mé une des croifees d^s cotez, ce qui auroit diminué la diverfké du fpeélacle que j'ai voulu conferver à une fitua- tion aufli avantageufè* b :> \ - Comme le Salon N termine l'aîle droite de ce Bâti-
ment, il faut pour revenir à la defeription des Apparte- |
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mens fituez au côté gauche > reparler par ceux dont nous
venons déparier ; & étant arrivés à la Salle d'AnembléeB, entrer dans le grand Salon à l'Italienne par la communica- tion que donne le Promenoir qui règne fur la faillie de l'entablement du premier ordre d'Architecture, lequel fè trouve de plein-pied à tout le premier étage. Sa largeur efl: de trois pieds, ce qui fournit un paflàge fùfHfant aux per- sonnes qui voudroient aller des Appartemens de la droite à ceux de la gauche. On peut auffi de cet endroit contem- pler la décoration dont le grand Salon efl compofé, &les peintures qui s'apperçoivent mieux de cette hauteur. Il peut fèrvir aufïi à placer de la fymphonie dans une grande îete, fans que le rez-de-chauffée en fbit embarralîe. Pour venir à 1'Anti-chambre M, elle a fa principale en-
trée par le Pallier du grand Efcalier ? Se le dégagement que donne le Promenoir du Salon, ne lui fèrt que lorfque les Maîtres veulent parler d'une aile à l'autre pour fe vifi- ter, fans être obligé de traverfèr les Anti-chambres qui fe trouvent du côté de l'entrée. Cette Anti-chambre M efl; de la grandeur de la Salle à manger qui efl: au rez-de-ehauf- fée, Se elle donne entrée à une chambre à coucher P 3 dont le lit fè trouve en face des croiiees. Aux deux cotez de ce lit font deux pans coupez, dont l'un fert de dégage* nient à une porte qui donne dans un paflàge diagonal com- muniquant à l'Anti-chambre S & à la Garde-robe A. Cette Garde-robe donne dans l'Anti-chambre S, qui lui fournit du jour au moyen d'une cloifon que l'on peut tenir vitrée à certaine hauteur. La Chambre à coucher P conduit à un Cabinet E qui
| fe trouve placé au-deffus de la Salle de Compagnie, Se | que j ai tenu plus court pour donner plus de profondeur à | la Chambre à coucher T. Ceft dans ce Cabinet E, qui par |
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fà fTtuatioii devient commun aux deux Chambres P, T
que les deux Maîtres peuvent fe rafîèmbler, ainiî que dans la pièce V. De là on entre dans la Tribune qui le trouve placée
derrière, Se d'où Ton entend la Méfie qui fè dit dans Ja Chapelle, qui comme on Ta marqué, eft élevée de la hau- teur des deux étages, ainfi qu'on le peut voir dans la Plan- che 87 du fécond Volume. La Chambre à coucher T a fon lit en niche, tant afin
qu'il ne fe trouve pas expofe à l'air de la porte qui eft à côté Se qui donne dans le Cabinet E, que pour pratiquer une petite Garde-robe pour une chaife percée. Cette Chambre a: fon entrée par l'Anti-chambre S qui reçoit la fienne par fefcalier Z, pris dans l'épailîèur du mur qui ïe- pàre les deux Chambres à coucher T Se D> à qui cette An- ti-chambre S eft commune. A côté de la Garde-robe A eft un Efcalier qui monte
au comble & àl'Entre-fbl pratiqué fur ces deux pièces S Se A , TEfcalier Z ne montant qu'au premier étage, & étant le même qui fe trouve au rez-de-chaufïee dans l'An- ti-chambre où mangent les Officiers. ^ Au-defïùs de l'échappée de TEfcalier Z eft pratiquée
une niche dans laquelle le lit de la Chambre D eft renfer- mé ; Se dans les deux angles ceintrez oppofèz aux croi- fées, font deux portes, dont l'une donne dans l'Anti- chambre S j Se l'autre communique à la Chambre à cou- cher T.' . ; l^J.t ÎG ■ '■■ ,' Comme dans les Chambres à coucher Se les autres piè-
ces, qui ne compofent pas les Appartemens de parade, on fait ordinairement fervir les meubles tels qu'on les a, f ai cru qu'il étoit inutile de m'étendre fur leur décoration. |
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CHAPITRE
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Chàp. III. de la Décoration des Façades. 49
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CHAPITRE TROISIEME,
De la Décoration des Façades. TA nt d'Auteurs ont traité des cinq ordres d'Archi-
tecture , qu'il auroit été fîiperflu d'en parler ici : ç'auroit été, à l'exemple de plufieurs modernes , n'être que l'écho d'autrui : j'ai donc crû devoir préférer d'ap- profondir les deux fujets qui font l'objet de cet Ouvra- ge , fçavoirles diftributions & les décorations. Jefçais que cette dernière partie comprend fouvent les ordres d'Archi- tecture , mais je ne parlerai de ces ordres que légère- ment ; parce que comme je viens de le dire, ils ont été afïèz fouvent mis au jour, Se qu'on a abondamment ex- pliqué leur origine , leur nombre, leur diverfité, leurs efpeces Se les différentes parties qui Iqs composent. Il eft. vraifèmblable que la plupart de ceux qui liront ce Traité } font remplis des premiers élemens ; Se ceux qui n'en ont qu'une connoifiànce fiiperficielle, peuvent étu- dier cette matière dans les Livres de Vignole, de Pal- ladio , ou de Scamozzi, Se dans le parallèle de Mr. de Chambray, qui donne la connoiflànce des Profils des or- dres antiques Se des modernes, Se la facilité du choix par rapport à leurs différence. Les Profils des ordres qui font inforés dans la première
partie du fécond Volume , ne font que ceux que je defftnai en grand pour l'exécution du Bâtiment dont je parle ici. Ces profils ont été fidèlement réduits en pe- ut 9 K après avoir été approuvés par des perfonnes de I Art. J'en ai ufé également pour les autres Profils des * Voyez les Planches 2 6, 2 7 & 2 8 du fécond volume.
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T. I. Pan. L
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Façades de ce même Bâtiment ; mais je rapporte ces
exemples , moins pour qu'ils foient fuivis fcrupuleufè- ment , que pour prouver que je n'ai négligé aucune oc- cafion de me rendre compte des parties qui compofent la décoration en général. La décoration extérieure de ce Bâtiment, eft en gêne-
rai d'une parfaite fymetrie : un ordre Dorique orne tous les avant-corps du rez-de-chaufiee , Se fà proportion dé- termine la hauteur du premier entablement qui fè trouve au niveau du deflùs du plancher du premier étage. Au- defllis de cet ordre eft l'Ionique qui ne règne auflî que fur les avant-corps} Se dont l'entablement reçoit une ba- luftrade qui couronne tout l'édifice, Se n'eft interrompue que par l'efpace qu'occupe le Pavillon du milieu de ce Château du côté de l'entrée Se celui qui donne du côté des Jardins. Sur l'ordre Ionique, en eft un attique, terminé par un Fronton orné de figures ; lequel Attique fert à fai- re dominer cet avant-corps fur le relie du Bâtiment. Pour donner une idée moins vague de toute la décora-
tion de ce Château, Se en faire bien connoître les diffé- rentes parties, Se la relation qu'elles ont avec le tout~en- femble, je vais commencer par l'élévation du côté de l'entrée : de là je paflèrai à celle du côté des Jardins, pour revenir aux Façades latérales , Se finir par la Coupe ou Profil de ce Bâtiment. De la Décoration de la Façade du coté de rentrée.
L'ordre Dorique du rez-de-chauflee, eft élevé fur une
retraite de trois pieds Se demi .de haut ; Se c'eft auffi la hauteur que j'ai donnée aux Terraflès qui accompagnent une partie de ce Bâtiment. C'eft fur cette retraite qu'on peut pratiquer des abajours au-deflbus de chaque croifée, |
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Chap. III. de la Décoration des Façades. y r
afin d'éclairer les foûterrains, ainfi qu'on la fait remarquer
dans la 23 page du deuxième Chapitre. Les marches qui montent au Veftibule , occupent auffi la même hauteur} m niveau de laquelle eft un Pallier allez fpacieux pour que l'on puiiîe tourner autour de l'avant-corps, Se qu'on foit à portée d'en confidérer l'Architecture. C'eft ce que bien des personnes négligent, Se ce qui cependant me paroît eflèntiel ; tant afin de donner de la grâce à l'Architecture qui s'élève au-deiîùs , Se à qui le Perron fèmble fèrvir d'empattement, qu'afin de donner aiîez d'efpace à ceux qui iortent *de l'Edifice , ou qui vont reconduire quel- qu'un , pour pouvoir faire quelques pas de plein pied} avant que de dépendre. On doit obfèrver que loriqu'on fè trouve dans l'obliga-
tion de donner plus de fèpt marches à un Perron, pour monter au rez-de-chauffêe du Bâtiment, il eft néceflàire de former entre les degrés qui le composent, un Pallier auquel je voudrois qu'on donnât au moins de largeur le giron de trois marches ; afin de pouvoir y marcher deux pas avant que de monter ou de defeendre. Ce Perron fait d'autant mieux-dans cet Edifice, qu'il
fèmble fèrvir de bafe aux deux Piédeftaux placés dans les Angles de l'avant-corps, lefquels font arriere-corps aux fbcles formés par les colomnes Doriques. Les figures qui font pofees defîùs, font d'une belle proportion ; Se j'ai tenu ces piédeftaux très-bas, de crainte que s'ils euflènt été plus élevés , les figures que j'ai voulu debout pour plus de majefté > n'eufîènt paru dîfputer avec l'ordre Do- rique pour leur hauteur. L'on doit toujours avoir égard 5 lorfqu'on en place à côté d'un ordre d'Architecture, que leur élévation foit toujours inférieure à la fienne d'envi- ron la moitié ; parce que les ordres étant une des parties |
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capitales de la décoration, aucun ornement accefioire ne
doit dominer fur eux. | J'ai tenu le nud du mur contre lequel ces figures font
placées , d'une Architecture plus mâle que celle de toute
la Façade ; afin de faire valoir la proportion des ordres Se
de détacher le double avant-corps formé par les colom-
nes Se les entablemens, Ce nud que j'ai refendu, monte
| jufques fous le deuxième entablement, Se reçoit la balu-
I flrade des arriere-corps, qui vient mourir contre ï Atti-
I que. J'ai terminé la largeur de cet arriere-corps par des
I trophées en confoles} qui femblent appuyer l'ordre Atti-
I que Se le Piramider ; ce qui donne une heureufèproportion
| à cet avant-corps.
j| L'ordre Dorique qui règne au rez-de-chaufïee, efl ré-
gulier à peu de chofe près ; la diftribution des Triglifes ne permettant pas toujours de fùivre la régularité qu'exigent certains amateurs de l'ancienne Architecture > qui pren- nent plutôt le parti de fupprimer cet ordre, que celui de . fbrtir de l'efclavage auquel les premiers Auteurs l'ont afîù- ' jetti. Comme je fuis peu jaloux d'obferver à la lettre ces \ minuties, Se que la plus grande beauté de l'Architecture \ me paroît confifter dans les proportions Se dans l'ordon- [ nance générale d'un édifice , je néglige l'obfervation feru- puleufè de ces petites parties , Se j'en laifîè le foin aux adorateurs de l'Architecture antique. D'ailleurs je fuis au- ( torïfé par l'exemple de plufieurs grands Maîtres, quiat- s tentifs au fpeclacle général du Monument qu'ils élevoient, I ont pris des licences ; les uns faifant les Métopes plus lar- t ges que hauts, Se les autres leur donnant au contraire plus I de hauteur que de largeur ; ainfi qu'on le peut remarquer I au Portail de Saint-Gervais & à celui des Minimes. t ; Je mis néanmoins d'avis que ces deux différentes ma- t
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nieres ne fbient pas outrées, fur tout celle où hs métopes
deviennent plus larges que hauts ; parce que la faillie de l'Architecture mange de leur hauteur, Se les fait paroître encore plus larges. Au contraire quand on les rend plus hauts , ils deviennent aux yeux d'une forme prefque quar- rée. Ainfî quand on fè trouve dans le cas de conftruire cet ordre, il faut confîderer fontout enfemble , Se ,faire en- forte que rien ne paroilîè altéré, prenant un peu fur l'un, Se un peu fur l'autre ; par là on fe trouve au-deiîùs des contraintes auxquelles cet ordre afîujettic ordinairement. Je ne doute pas que cette licence , ne fouleve contre moi bien des perfonnes , dont la principale étude a été d'éviter ces prétendus défauts de l'ordre Dorique , Se qui écrivant fur cette matière , n'ont retiré d'autre fruit de leurs peines , que celui d'enfanter de gros Volu- mes, qui embaraflènt les jeunes gens , Se ne font ja- mais lus par les habiles. Mais j'ai déclaré que j'explique- rois naturellement mes penfées, Se que je ne les donnois point pour des règles infaillibles , Se auxquelles il fallut fè fbumettre abfblument. Loin que la liberté dont j'ufè doive rebuter , ma fincerité doit plaire. Pour rendre mê- me la lecture de ce Livre plus aifée Se moins ennuyeufè, j'en ai banni les termes ilnguliers de l'Architecture, qui au- raient pu effaroucher les perfonnes qui lifent plutôt pour leur fàtisfacfion, que pour donner à cet Art une applica- tion profonde &laborieufe. Mais revenons à mon fùjet, ayant averti que je ne m'arrêterais point fur ce qui regar- de les ordres d'Architecture. < L'ordre Ionique eft élevé au-deflùs du Dorique ; il eft
régulier, Se le milieu de fts colomnes tombe aplomb fur l'ordre qui eft au-deffous. Il eft pofé fur une retraite élevée de deux pieds, afin que la faillie de l'entablement fur le- |
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J 4 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
quel il porte, n'en cache pas le focle ; ce qu'il faut éviter,
quand un ordre fe trouve élevé fur un autre. • La diftribution des colornnes eft très-avantageufe dans cet avant-corps ; celles des angles étant groupées , ce qui lui donne un air de folidké. Celles du milieu font feules pour faire valoir les autres 9 & donner plus de légèreté à l'Architecture ; laiflànt néanmoins afièz de doflèret aux croifées qui font entre les pilaftres placés derrière les co- lonnes , fans quoi l'Architecture paroîtroit maigre & de mauvais goût, les archivoltes effleurant de trop près les pilaftres. Il étoit d'autant plus nécefîàire d'obferver ici que les Trumeaux furTènt un peu larges , que l'étage attique qui domine fur cet ordre , devenant plus mâle ? & les croifées dont il eft accompagé, fe trouvant plus petites que celles de defïbus, le plein fans cette précaution au- roit paru porter fur le vuide. Cet attique eft décoré de figures qui couronnent l'entablement Ionique : je les ai élevées fur un focle de deux pieds & demi de haut, afin qu'on puiflè les appercevoir d'en bas , fans que la faillie de l'entablement s'y oppofè. Derrière les figures & fur le nud du mur qui monte de fond, font des pilaftres attiques d'un ordre compofé, et qui n'a point ordinairement de proportion déterminée ; je lui ai donné les deux tiers de la hauteur de l'ordre de de/fous. Le Fronton qui termine cet attique , eft orné de bas-reliefs, Se fur la corniche de fon timpan font groupées plufieurs figures: * deux petits amor- tifïefnens pofés fur un focle qui effleure le nud des pilaftres attiques , terminent avantageufement l'Architecture de cet avant-corps, & fèmblent foutenir la Sculpture qui fe trouve fur ce Fronton, * On en voit la décoration au fécond Volume, Planche 30 , Figure pre-
mière. |
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Chap. III. de la Décoration m$ Façades. |j
J'ai affèclé dans lei arrière-corps de cette élévation 3 d'en
fupprimer les ordres ; pour donner plus de repos à tçmt l'édifice > Se faire paroître les avant-corps plus ornés. Afin de ne point ôter l'union à ces Façades, j'ai continué les entablemens tout autour, Se je n'ai retranché aucun des ornemens qui leur font propres ; car on doit avoir pour règle de ne jamais deguifer un ordre d'Architecture x en fupprimant quelqu'une de les parties ou quelqu'un de fes ornemens. Quand l'oeconomie, ou la fujetion oblige d'en altérer quelque chofe > il eft plus prudent de ne s m ièrvir aucunement Se d'imaginer des entablemens x quj fans être aiîùjettis à la rigueur des préceptes, foient proportionnés à la grandeur & à la riçheflè du Bâtiment. Comme ces arriere-corps font fimples > Se qu'ils ne le
trouvent enrichis que par les moulures dont les bandeaux des croifées font ornés Se par les têtes Se les agraflès qui reprefentent leurs clavaux 5 tant au rez-de-chauflee qu'au premier étage , les entablemens en paroiiîènt bien mieux détachés, Se la richelîè des avant-corps s'en fait mieux ref- fèntir. Je n'ai point élevé des trophées ni d'autres orne- mens fur les acroteres des Baluflrades, qui terminent la hauteur des ailes s pour faire valoir davantage ceux qui cou- ronnent les avant-corps. Les deux extrémités de cette Fa- çade font terminées chacune par un Pavillon moins élevé que celui du milieu , Se dont les formes font circulaires fur leur plan. Les mêmes ordres d'Architecture qui régnent dans l'avant-corps du milieu, compofent auiTi leur ordon- nance : j'ai eu une égale attention dans leurs diftributions. La variété des formes de ces Pavillons Se le fueeès de leur portion circulaire donnent beaucoup de relief à l'avant- corps Se le font détacher avantageufement. Une figure placée dans chaque angle au premier étage,
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J 6 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
où ces portions circulaires prennent naiiîance, y donne
beaucoup de grâce Se femble pylamider avec l'amortiflè- ment qui couronne l'avant-corps de l'un Se l'autre Pavil- lon. Ces figures font pofées chacune fur un dé de la hau- teur du fbcle qui reçoit la bafe de Tordre Ionique : ce dé eft à plomb d'un pilaflre Dorique qui efl: au-deffous Se qui eft ceintré. On peut voir par le plan du rez-de-chauiïee , Planche deuxième , la diftribution de ces pilaftres Se la différence que j'ai donnée à ceux du premier étage, afin que ces figures panifient plus ifblées. - Aux extrémités fuperieures de cet avant-corps Se fur les acroteres qui en forment les angles, j'ai placé des vafes accompagnés d*enfans , Se j'ai affeélé qu'ils euflènt quelque relation avec l'amortiflèment du milieu. L'at- tention que doit avoir l'Architecte dans la conduite d'un Edifice , c'eft de faire enforte que la Sculpture qu'il y place, femble fè marier û bien avec fon Architec- ture > que le Spectateur puifie juger que leurs différentes parties forment un tout fi bien concerté , qu'elles font ab~ folument faites l'une pour l'autre, Se qu'on n'en peut rom- pre l'accord fans défigurer l'Edifice, J'ai orné le milieu de ces avant-corps, d'un amortiiîè-
ment compofé de membres d'Architectures Se de quel- ques groupes d'enfans y qui me paroifîènt y réuffir auffi- bien qu'auroit pu faire un Fronton, qui auroit affoibli la fuperiorité de celui qui fe trouve placé avantageufèment dans cette Façade. On eft partagé fur cette manière de couronner les Façades ; mais je fuis du fentiment de ceux qui les employent avec prudence , Se dans l'intention de donner une agréable diverfité à leurs Bâtimens. * C'eft ainfi que j'ai cru devoir en ufer dans cette élévation, Se - * Voyez ce que f ai dit fur ce fujet dans la première partie du ae. Volume
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Chap. III. de la Décoration des Façades. 57
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dans celle du côté du Jardin où nous allons pafîèr.
De la Dijlribution & de la Décoration de la Façade du côté
du Jardin.
La décoration de cette Façade eft très-différente dans
fès diftributions de celle du côté de l'entrée. Le gros Pa- villon placé au milieu de ce Bâtiment, s'élève au-defîùs de toute l'ordonnance de la Façade, qui eft terminée par des Pavillons lefquels forment par leur faillie avant-corps à cette élévation. La décoration de ces Pavillons eft aflêz riche. Comme
on n'a pratiqué que deux croifëes dans la largeur de cha- cun d'eux, Se que par conféquent le Trumeau qui fé- pare ces croifées devient large} cela m'a engagé à l'or- ner de Sculpture, tant pour répondre à la magnificen- ce générale , que pour dédommager d'un point de vûë borné Se auquel l'œil s'accoutume avec peine, fè plai- dant davantage à rencontrer une croifée dans le mi- lieu d'un avant-corps 9 qu'à y trouver un Trumeau, quelque décoré qu'il puifîè être. Comme j'ai été reftèrré dans la largeur de ce Pavillon , je fèrois tombé dans un, défaut plus grand fi j'eufîè mis trois croifées au lieu de deux , j'aurois rendu par là les Trumeaux trop étroits ; au con- traire fi je n'en eufîè mis qu'une , ils fèroient devenus trop larges, Se auroient formé une Architecture lourde. Ce font ces différentes circonftances qui doivent déterminer un Architecte à s'écarter quelquefois de l'ulàge^pour éviter des défauts de convenance, ou de fblidité ; Se pour ne pas rendre les diftributions des dedans trop percées ou trop obfcures. Cependant il faut fè donner de garde d'ufèr de cet-
te licence dans le milieu d'un Edifice ; Se Ton doit alors |
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fS De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
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bien consulter fes diftributions, pour ne pas être dans une
pareille néceffité. Il faut toujours avoir pour principe de percer le milieu de fbn Bâtiment de façon qu'en ouvrant les portes ou les croifées de ce milieu} on puiflè profiter de la vue des diiférens objets qu'on a le plus fouvent aflù- jettis au Bâtiment, Se auxquels il a dû être réciproque- ment aflùjetti : fans cette précaution fi recommandée dans l'Architecture , Se qui n'eft pas néanmoins toujours obfer- vée fcrupuleufement par quelques Àrchiteftes de réputa- tion , on court rifque de bleflèr le bon goût des perfbn- nes éclairées dans Fart de bâtir. Une figure pofée fur un Piédeftal enrichit au rez-
de-chauiïee le milieu de chaque Pavillon ; Se une ta- ble en boiîàge , que couronne une corniche avec un adouciflèment au-delîùs, en décore les Trumeaux. J'en ai tenu le bolîage fans ornemens, pour plus de fageflè. On les orne quelquefois de bas-reliefs ; mais il faut alors que ce foit dans des places plus fpacieufes , pour que ces or- nemens ne diiputent pas avec l'Architecture qui les envi- ronne. J'ai décoré le Trumeau du premier étage d'un trophée
qui occupe toute la hauteur de Tordre, Se que j'ai placé fur une table fàillante ,. n'approuvant les tables rentrantes que iorfqu'on eft abfblument contraint de s'en fèrvir , par l'idée qu elles donnent que l'Architeélure élevée deflùs, porte à faux. .4= Quant au Pavillon du milieu, quoiqu'il parolfie large
dans ce defïèin > au moyen des formes circulaires qu'on a données à fes deux côtés, il le devient moins dans l'exécu- tion , Se l'avant-corps du milieu produit un coup-d'œil très-varié. Les colomnes de cette partie fàillante, qui font ifoUes, Se qui fe détachent de fon nud, ainfi que leurs en- |
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Chap. III. de la Décoration des Façades. jp
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tablemens, ajoutent aufïi beaucoup d'agrément, adon-
nent un air de folidité à fi partie fiipérieure. L'attique eft couronné d'un Fronton qui embralîè toute la largeur de l'avant-corps, Se qui eft décoré de Sculpture , tant dans Ton timpan que fur fi corniche. On trouvera en grand le defïêin de ce Fronton, ain-
fî que celui du côté de l'entrée à la trentième Planche du fécond Volume , Chapitre quatrième. C'eft où je re- mets à parler de leurs proportions, Se d'une partie dts décorations qui leur font propres. L'attique qui règne fous ce Frpnton , Se les ordres
dont le Pavillon eft compofé , font dans la même pro- portion que ceux qui font pratiqués du côté de l'entrée. Les arriere-corps de cette Façade font tenus aufTi dans la même {implicite que ceux de la Façade antérieure , afin de faire dominer les principaux avant-corps. C'eft à quoi l'on doit faire attention, Se il eft de la prudence de ne pas répandre indifféremment fur une Façade des ornemens qui ne peuvent que cacher les proportions deïArchitecture, & occuper tellement le Spéculateur, qu'il ne puifïè jouir de la fitisfaélion que doit lui caufer le tout-enfemble. J'ai mis des trophées d'armes fur les acroteres de la baluftrade qui règne fur les arriere-eorps;afm de varier avec l'élévation du côté de l'entrée Se pour donner à ehoifir. Ils fbnt d'ail- leurs mieux placés fur celle-ci, à caufe que l'avant-corps du milieu s'y détache allez de lui-même r Se que les deux Pavillons des extrémités ne fè détachent pas moins par la faillie qu'ils ont fur tout le Bâtiment* • t^ La Terrafîè qui fè voit au bas de cette élévation , eft la
même qu'on à marquée fur le plan du rez^de-chaùCée. Elle eft décorée d'un appui de fer qu'on peut fupprimer Se remplacer par des vafes. Cette Terraflè eft accompagnée |
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| <5o De la décoration et distribution des Edifices,
de grands perrons qui annoncent les principales entrées
de cet Edifice. De la Décoration & de la Dijlribution des Façades latérales
du Château*
Ces deux élévations, qui font égales en toutes chofès,
{bnt aflujetties aux mêmes ordres d'Architecture qui ré- gnent aux deux Façades dont nous venons de parler, Com- me cependant elles leur font inférieures & moins expo^ Cqqs au coup-d'œii des étrangers, je n'ai fait dominer en hauteur aucun des avant-corps qui y font placés , & ces élévations font terminées par le deuxième ordre que cou- ronne la baluftrade qui règne autour du Bâtiment. Leur milieu efl marqué par un Pavillon orné d'un double avant- corps , à caufe que me trouvant afïujetti par les diftribu- tions du dedans, les Trumeaux devenoient un peu larges. Par ce double refîàut j'ai trouvé moyen de les orner avan- tageufement ; en effet l'Architecture qui compofè ce Pa- villon paroît ne laifïèr rien à defirer dans fbn ordonnan- ce. Les colomnes groupées qui en forment le milieu au rez-de-chauflee, reçoivent avec beaucoup de grâce les fi- gures dont elles font le foutien , Se qui paroifïènt pyrami- der avec les deux autres qui font au rez-de-chauflee de cet avant-corps : fa hauteur efb terminée par des trophées qui achèvent de donner de la dignité à ce morceau d'Archi- tecture 5 que la fimplicité des arriere-corps fait valoir, de même qu'elle donne encore du relief aux deux Pavillons qui forment les extrémités de ces élévations , & que j'ai tenus décorés à proportion de celui du milieu. Il ne fe trouve qu'une croifée dans leur largeur, ce qui m'a con- traint d'y mettre un reflàut qui fait faire un arriere-corps au dernier pilaftre qui efl à f eneoigneure de ces Pavillons |
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Chap. III. de la Décoration des Façades 6\
ayant préféré de grouper ceux dont le premier avant-corps
eft formé. J'ai décoré leurs angles d'un trophée au rez- de-chauflée Se d'un bufte au premier étage > ce qui fait une agréable variété avec les figures dont l'avant-corps du mi- lieu de cette Façade eft orné, Se qui y conviennent mieux. Le profil que l'on voit à l'extrémité de la droite de cette Façade , eft le retour du Pavillon qui termine celle du cô- té de l'entrée ; Se j'ai fait paroître en demie teinter, l'épaif- fèur du Pavillon du milieu de cet Edifice, lequel fait face du côté de l'entrée Se du côté du Jardin, Se qui s'élève au- deflùs de tout le Bâtiment ; comme on le voit dans la Cou- pe dont nous allons donner la defeription. De la Difiribution & de la Décoration d'une des ailes qui
donnent du côté du Jardin, avec la Coupe &
Profil du Château,
On voit par cette Coupe la hauteur des planchers Se la
décoration des pièces qui occupent le milieu de ce Bâti- ment y avec le developement de la charpente, qui forme le comble dont il eft couvert, Se qui par fbn peu d'ex- hauflêment ne peut être apperçû d'en bas, n'ayant donné au faite de hauteur que le tiers de la largeur du comble. C'eft la règle qu'on fuit ordinairement, ne pouvant pas faire le faîte moins haut , à caufe que les neiges feroient fujettes à y fèjourner. Malgré l'attention qu'on doit avoir de tenir les combles de cette roideur, il faut encore faire enforte que les égoûts qui les féparent, foient d'une lar- geur proportionnée à la quantité des eaux qui peuvent s'y précipiter, Se qu'ils ayent afîèz de pente pour pouvoir fe décharger dans des conduits deftinés à cet effet, Se dont la plupart fè pratiquent dans f épaifîèur des gros murs, pour éviter l'ufàge des gouttières &. des defeentes de plomb qui |
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6l De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
coupent les entablemens, les impolies Se les autres orne-
mens d'une Façade. Ces conduits pour la chute des eaux le forment lors de la conftruétion des murs : les uns les font de plomb , les autres de pierre dure ; où on les fait de potterie dont les joints font bien maftiqués. J'eftime que cette dernière façon eft la meilleure, le plomb étant lïijet à fe pourrir lorfqu'il eft enfermé , Se étant difficile d'aflbrtir de la pierre d'une même dureté ; ce qui caulè une imperfection à laquelle on ne remédie pas aifement. Ces eaux vont fe perdre dans des puifàrts conftruits dans l'épaiflèur des maflîfs, Se ïon a foin d'empêcher que les immondices ne puiflènt tomber dans les conduits , en fer- mant leur embouchure avec des crapaudines de fer mail- lées, qui ne laiflênt de paflàge qu'a l'eau feulement. Aux Edifices de conféquence, on raflèmble quelquefois les eaux dans des refervoîrspratiqués ferle Bâtiment Se à difFérens endroits, feivant fon étendue. Ils font d'un grand fecours dans les incendies, Se l'on ne devroit jamais négliger d'en conftruire dans les maifons un peu considérables. * On doit aufîi donner aux égoûts qui régnent autour des
murs de Façade , autant de largeur qu'il eft poflîble > afin que les eaux s'écoulent aifément Se ne puiflènt s'y arrêter. il arrive fouvent que faute de cette prévoyance, les ba- luftrades qui couronnent l'Edifice, fe ruinent en peu d'an- nées , à caufe de l'humidité que les eaux dormantes y pro- duifent, Se que les entablemens qui les portent fe fentent aufîî de cet inconvénient. La difficulté qui fe trouve à faire des égoûts de la largeur convenable, provient fou- vent du peu d'épaiflèur des murs fer lefquels il faut que les plate-formes portent ; mais en ce cas on peut y remé- dier par des cheveftres pofés d'équerre ferle plein du mur, -* On en a ainfî pratiqué au Château de Verfailles ôc de Petit-Bourg.
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Chap. III. de la Décoration des Façades. 63
Se qui feront aiîèmblés par l'autre bout avec des pièces de
bois foutenues par les murs de refend. Four lors l'arbalé- trier Se les chevrons pourront être portés fur les plate-for- mes que Ton pofèra fur les cheveftres dans la quantité qui fera néceflàire pour former la largeur des égoûts. Cette forte de conflruélion ne doit cependant être rnifeen pra- I tique que lorfque les combles font- légers Se tels qu'on les fait dans les Bâtimens modernes. Quant aux anciens com- bles qui paroiflènt auiîî lourds à la vue qu'ils le font par leur poids } tels que ceux qu'on a pratiqués ci-devant, il efl bon que leur décharge foit fur le plein du mur de face, Se alors je n'y voudrois point de baluftrades au-devant, à caufe que les égoûts devenant trop étroits, ils font obli- gés de manger la moitié de leur hauteur, ce qui caufè leur ruine. * La décoration de la Façade qui fuit la coupe, efl l'aile
en retour du côté du Jardin. Le Pavillon qui la termine, eft de la même décoration que celui quife voit à la face la- térale dont on a parlé ci-defïùs , Se il fait auffi avant-corps fur cette aîle qui efl décorée d'une Architecture afïbrtie aux arriere-corps de l'élévation du côté du Jardin ;, ces deux Façades pouvant être apperçûes d'un feul coup-d'oeil. C'eft à quoi on doit avoir attention dans l'Ordonnance des Faça- des , la fymetrie étant après les proportions ce qu'il y a de plus recommandablô dans l'Architecture. Comme il ne m'a pas été pofTible d'exprimer dans ce
\ defîèin tout le détail de la décoration qui orne les pièces | qu'on voit dans cette coupe ; j'en donne un defîèin plus \ en grand où Ton pourra aifément développer les formes I générales qui deviennent obfcures en celui-ci. J'y ai joint * La réparation générale qu'on vient de faire à celles du Luxembourg nous
' fournit un exemple de cette mauvaife conftruâion. |
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6^4 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
aufli un plan fur la même échelle.
De la Décoration des Appartemens du milieu du corps
du Château,
On jugera par cette Planche beaucoup mieux que par
la précédente de la décoration du grand Salon, ainfî que de celle du Veflibule & de T Anti-chambre qui eft au~de£- fùs ; un morceau aufïï étendu qu'eft ce grand Salon, demandoit fans doute à être circonflancié &mis dans une grandeur où Ton pût appercevoir toutes fès parties. Com- me nous avons expliqué fà diftribution Se ibs ufàges, en faifant la defeription des plans de ce Château > nous n'en parlerons plus ici ; je ferai feulement remarquer les pro- portions & la fymetrie qui font obfèrvées dans l'ordon- nance de fon Architecture. Toute fà ftructure doit être de marbre ; Se les ornemens
dont il fera revêtu doivent être de bronze doré pu d'une matière qui l'imite. Le premier entablement qui partagera hauteur en deux
parties y non compris la calote , efl fbutenu par des colom- nes d'un ordre Ionique 3 dont la diverfité s'ajufte avec l'Ar- chitecture qui décore ce Salon. Cet ordre devient fvelte Se d'une belle proportion ; il eft élevé fur un fbcle de la hauteur du Dorique qui règne au rez-de-chauffée fur hs Façades du Bâtiment. La porte du rez-de-chaufîee, qui fè voit au milieu de
ce Salon, eft celle qui dans le corps du Château ouvre la principale enfilade : fon chambranle en anfè de panier, en ferme la baye avec fuccès, Se m'a laifïe la liberté de placer un tableau qui defcend jufques fur le linteau de la porte de menuiferie qui efl: enfermée dans cette baye. Ce tableau ne doit être qu'un camayeu rehaufîe d'or, parce que les diverfés
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GHAP. 111. DE LA DECORAT. DU SALON A L'ITALIENNE. 6<
diverfes couleurs du marbre qui revêtit ce Salon, difpu-
teroient avec lui s'il étoit colorié. Un trophée de Chaflè fert de clef à ce chambranle. Cet attribut fert auflîde fujet au tableau Se à une partie des ornemens de cerez- de-chaulîee. Aux deux côtés de cette porte } font des piédeftaux qui portent des jeux d'enfans, Se derrière eux eft une table renfermée dans un cadre qui monte jufques fous la corniche. Comme je n'ai négligé aucune des parties de ce Salon,
qui malgré la grandeur de ce delîèin ne pouvoient être bien diftinétes, on en trouvera les principaux morceaux, reprelèntés en grand dans le fécond Volume, où le delîèin de cette porte fe trouvera, Planche 70. Les angles circulaires de ce Salon font décorés de deux
arcades en plein ceintre, Se dont le claveau fè trouve à la même hauteur que celui de la porte du milieu. L'une de ces arcades renferme les embralèmens d'une des croifees qui donne fur la Terrafîe du côté du Parc ; Se l'autre, une cheminée ? comme on peut,le remarquer dans les plans. * J'ai afîujetti la décoration de cette cheminée.à la for- me de l'arcade qui la contient., Se l'on peut juger plus parfaitement de fa proportion dans le fécond Volume ** où on la trouvera en grand vue de face avec les pi- laftres qui ornent les angles de la portion circulaire. Au- defîùs des arcades font des trophées de Marine qui.y fèr^ vent d'agrafïès. Le tableau pofé au-defïùs de la glace de la. cheminée, eft aufîî un fiijet Maritime. L'entablement qui couronne toute cette Architecture eft régulier Se dans les proportions de l'ordre Ionique. Je n'ai mis aucun orne- ment aux moulures de fa corniche Se de fà frifè, afin de donner plus de relief aux étages qu'il fépare. Un riche Bal-* * Planche zc. ôc 8e. ** 2e, Partie , Planche 62.
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% I. Part. I.
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66 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
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con de fer décore cet entablement. J'ai préféré ce Balcon
à une baluftrade qui fut de la même matière que la déco- ration du Salon > àcaufe que j'avois befbin delà faillie de l'entablement pour en faire un promenoir qui fèrvît de dégagement aux appartenons du premier étage , ainfi qu'il a été dit. J'ai fïipprimé les colomnes au premier étage , pour donner dans les angles plus de largeur à ce promenoir > Se j'y ai mis feulement des pilaftres d'un or- dre Corinthien qui tombent à plomb fur l'ordre dedefïbus, de même que toutes les portes, les croifées Se les autres parties fupérieures. Les attributs qui régnent à ce premier étage, font defti-
nés pour la Mulique ; Se j'en ai formé un trophée fervant de clef à la porte du milieu, dont l'ordonnance refïèmble à celle qui eft au-deiïbus, y ayant mis pareillement un ta- bleau en camayeu. On en voit le deiïèin en grand dans le fécond Volume, à la fuite de celle du rez-de-chaufîee. Quant aux arcades qui font élevées perpendiculairement fur celles qui renferment les cheminées ? j'y ai mis des ri- deaux 3 afin qu'elles puilîent fymetrifèravec celles qui for- ment les embrafèmens des fenêtres, fur lefquelles il eft d'un néceflàire ufàge d'en mettre ; on peut leur fubftituer une perfpeétive,. ou toute autre imitation de la nature ; comme on l'a fait à plufîeurs belles Maifbns. Cependant comme le charme des couleurs artificielles ne peut abfo- lument tromper les yeux , Se que la peinture la plus ingénieufè n'en peut impofèr que pour quelques momens, j*aimerois mieux me pafîêr de la fîibtilité de cet art dans une grande pièce , où rien ne doit paroître poftiehe 5 Se mJy fervir de rideau aux endroits que je voudrois tenir couverts. Sur toutes ces arcades Se les chambranles des croifées du premier étage, font mis en forme de clefs, des |
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ChAP. M. DE LA DECORAT. DU SALON A L'ITALIENNE. 6j
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trophées de Mufique ; & ils y font d'autant mieux placés,
que ce premier étage eft confàcré à cet Art : en effet, c eft fur le Promenoir qui s'y trouve, Se dans le renfonce- ment des embrafemens des croifées Se des portes, que Ton peut placer de la fymphorae fur des gradins ; ce qui d'en bas offriroit aux yeux un fort beau fpeétacle. L'entable- ment qui couronne Tordre Corinthien eft orné de modil- lons ; Se il eft affùjetti, comme on le voit, à la hauteur de Tordre Ionique du dehors , Télevation de la calote occu- pant celle de f Attique qui donne fur les Façades , tant du côté des Jardins, que du côté de l'entrée. Cette hauteur confèrvée à la calote , m'a fait pro-
fiter des jours que les croifées de l'étage Attique de de- hors , donnent dans le dedans. Les formes de la décoration de cette partie font aflùjetties à la baye de ces croifées ; Se j'ai feint au-deflùs de chaque porte du premier étage de ce Salon de pareilles croifées, qui quoiqu'elles ne donnent pas de jour, fymetrifènt avec les autres, y ayant mis des chaffis comme à celles où il en faloit abfblument. Peut- être que ces jours pratiqués dans cette calote paraîtront fuperflus ; mais fi le Salon tire alîèz de lumière d'ailleurs, ces jours nelaiftènt pas d'être utiles au plafond qui le ter- mine , Se d'en faire mieux appercevoir la peinture dont il | eft décoré ; de plus les embrafemens de ces fenêtres ren- dent cette partie plus légère, Se lui donnent delà variétés Afin que cette calote ne parût point écrafée en la regar- | dant d'en bas , elle eft tenue élevée fur un fbcle d'une hauteur proportionnée Se qui peut même être apperçu, ayant eu la précaution de donner une pente douce à la faillie: de l'entablement Corinthien qui le reçoit.. |
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68 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
De la Décoration du Vejlibule qui joint le Salon à l'Italienne.
Nous avons donné une idée de la décoration de ce
Veftibule en parlant de là diflribution ; quoiqu'il foit décoré avec fimplicité , on doit convenir que la fy- metrie Se la proportion qui régnent dans toutes les parties , donnent autant de fàtisfaclion qu'on pourroit en recevoir d'un lieu traité avec plus de magnificence. L'ordre Dorique, auquel les autres membres d'Architec- ture font aflîijettis-, s'y trouve d'une belle proportion Se noblement élevé fur un focle à double retraite : il eftauA fl couronné très-heureufement par la corniche qui termine la hauteur de cette pièce. Lorfque dans un lieu pareil on le [feri d'un ordre d'Architecture, c'eft là que l'on peut ajou- ter une corniche compofée, étant à craindre qu'en le ier^ vant de la corniche qui appartient à l'ordre , elle ne de- vienne trop lourde pour un dedans. A moins cependant que la pièce où l'on veut l'employer, n'embrafîè plusieurs étages /auquel cas l'ordre Dorique ne s'employe guéres. Les arcades en anfè de pannier dans lefquelles les por-
tes de Menuifèrie font enfermées , fymetrifent avec les clavaux des autres arcades qui donnent dans cette pie- ce,. Elles font très-bien proportionnées Se laifîènt allez de hauteur aux portes qui donnent entrée aux apparte- nons y quoi qu'elles ne pafîènt pas les impolies de ces arcades. J'en ai orné ; le defîùs de bas-reliefs ■, Tufagè des tableaux ne convenant point dans les Veftibules-, dont le revêtifîèment doit être de pierre de Liais, ou du moins de pierre dure bien appareillée. Sur les archivoltes fent pla- cées des têtes que divers attributs accompagnent > Se j'ai afreélé de ne pas orner la corniche, n'y ayant mis que des conlbles qui couronnent les pilaftres. Entre ceux qui le |
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CHAP. III. DE LA DECORAT. DUSaLON A i/ÏTALIENNE. 6$
trouvent au milieu de ce Veftibule, j'ai placé fur un pié-
deftal une figure en pied qui représente la Valeur. Der- rière cette figure Se entre ces pilaftres, j'ai formé une ta- ble au haut de laquelle eft pofé un petit trophée, afin de rendre cet efpace moins nud. Cette figure eft d'autant mieux placée qu'elle eft apperçûe du premier pallier de l'Efcalier qui communique au Veftibule. De la Décoration de la, première Anti-chamhre du premier
étage joignant le Salon à l'Italienne, La décoration de cette Anti-chambre qui fèrt d'entrée
aux appartemens, Se qui communique au grand Salon par la faillie de la corniche du premier ordre , eft tenue dans une grande fifnplicité : j'ai même afreété de ne point met- tre de glace fur la cheminée , parce que cette pièce eft deftinéeaux Domeftiques. Pour fiipléèr à fbrt peu d'or- nement > j'ai eu foin d'y obfèrver de la fymetrie en y fùppofànt une porte ; de manière que la cheminée fè trou- ve placée au milieu , entre la faufle porte Se la vérita- ble. Cependant comme le grand Salon eft richement dé- coré, & que cette pièce le précède, j'ai crût devoir lui donner un air de fàgeflè qui ne parût pas trop négligé, de- vant toujours lorfqu'on décore une pièce , être attentif à fa deftination , Se la comparer avec celle qui la précède Se celle qu'elle-annonce, afin qu'on puiiïè aifément juger des motifs de fà décoration Se y trouver de la convenan- ce. Au lieu de glace, j'ai mis fur la cheminée un grand tableau , Se je l'ai élevé aù-defîùs d'un Attique, afin que la main des Domeftiques n'y pût atteindre. LésdefTùsdes portes y font ornés auffi de tableaux ; Se c eft dans leurs fu- jets que ïon doit exprimer les inclinations ou les emplois du Maître. On-trouvera le deffêin de la-cheminée* plus- |
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70 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
en grand dans le fécond Volume Planche 5 p. Qoiquefà
forme fok très-fimple , fà nouveauté m'a engagé à en don- ner un exemple. La corniche qui couronne les lambris de cette pièce > eftd'un profil afîèz riche; & pour corriger la hauteur du plancher, j'ai fait cette corniche à double gor- | ge, dans la première defquelles j'ai diftribué des cartels qui en ornent le milieu & les angles. De l'étage Attique.
La pièce qui eft au-defîùs de cette Anti-chambre, oc-
cupe la hauteur de F Attique qui décore le Pavillon du mi- lieu du côté de l'entrée, comme il eft facile de le remar- quer par les Profils des murs de face , qui font exprimés dans ce deilèin , pour donner une idée du raport que les décorations des dehors ont avec les diftributionS des de- dans. Cette pièce Attique à ion ifîùe par l'Eicalier marqué O dans le Plan du premier étage, Planche 3e. Au-deflùs de cette chambre, ainfl que fur la calote du Salon, règne la charpente qui couvre cette partie fupérieure du Bâtiment. Je n'ai pu l'exprimer ici, étant borné par la hauteur de ce volume > on aura recours à la Coupe générale ou je l'ai marquée avec la préciiîon que m'a permiiè la grandeur du deflèin. r Partie des Diflributions , tant du Rez-de-chauffee que du
premier étage du grand Salon a l'Italienne, & des
pièces (ttuées au milieu du Château*
Dans, le Plan du *ez-de-chauflee marqué A, on voit le
developenient; des formes, qui étant piiiès dans la lar- geur du Bâtiment % compofent la décoration du grand Sa- lon. Le Plan du premier ét^ger^a^quéB?eft,pla^éau-def- ibus y & a été fait dans la même intention. Dans-celui qui |
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CHAP.IV. îiÉ LA DECORAT. ET DÏSTRïBUT. DES AlLES. 71
eft défigné par A, paroît la diftribution des colômnes qui :
portent l'entablement dont la faillie fèrt à former le Pro- menoir du premier étage dont nous avons II fbuVënt par- lé 5 il eft ici repréfènté dans une grandeur fort fènfibk Se très-propre à faire- connôkre fcn utilité & tous les avanta- ges que nous lui avons attribués. Comme les lumières du Lecteur pourront fùppléer à un difcours plus étendu Se qui deviendroit ennuyeux y je me refèrve à parler plus par-, riculierement des décorations intérieures de cet Edifice dans le fécond Volume que j'ai confàcré à cette matière > Se je vais pféfèntement pafïèr aux diftriburions de décora- tions des appartemens des Bains, de l'Orangerie/des Cui- fines Se des Offices, qui étant apperçûs du Château, mé- ritent de recevoir extérieurement quelque décoration. —■W
CHAPITRE QUATRIEME.
De la Diftribution & de la Décoration des Bâtimens placés
en aîles aux deux côtés de la Cour du Château. "™""^■""""" ..... *™" ' '-'■" ' """ ~" «■«■«»■■"■ II'"1 » ■ ■ ■'" - ' ' ■■ÉWBMBB». n I 1 MWBtHMJMjNwM«»■■MHP■MBb
D^ /# Diflribution de l'appartement des Bains Ô* de la Serre
de l'Orangerie,
LE peu d'étendue du terrain qui m'a été preferit pour
la diftribution du Château , ne m'ayant pas permis de pratiquer des chambres pour les Bains de plein-pied aux appartemens, je les ai diftribués dans l'aîle du Bâti- ment de l'Orangerie marqué C, Se placé adroite dans la Cour du Château, * Se j'y ai pris autant de pièces qu'il étoit nécefîaire pour en former un appartement de Bains complet. Comme leur ufàge demande de la foli- * Voyez le Plan général, première Partie Planche première.
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f2 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES\
tude, il eft alîèz à propos qu'ils foient détachés du corps
du Château , fur tout quand on a befoin du plein-pied qu'ils auroient occupé , Se qu'on peut les placer ailleurs avec avantage. Ceux-ci font dans une expofition très-heu- reufe ; ils donnent d'un côté fur la grande Cour, Se de l'autre ils ont communication avec le Jardin de l'Orange- rie. J'ai placé la Salle des Bains Se la chambre à coucher plutôt du côté de la Cour que de celui du Jardin de l'O- rangerie, afin d'éviter le Soleil du midi. La deftination de cet appartement demande de la fraicheur, Se c'eft pour quoi on, les place le plus fou vent dans le bas étage d'un Bâtiment, à l'abri de quelque bois Se près de quelque fon- taine ; afin qu'en fortant de ces fortes de lieux, on puiiîe refpker un air frais à l'ombre de quelque agréable verdure, _ La principale entrée de ces appartenons eft placée du côté de l'Orangerie, Se introduit d'abord dans une pièce de forme circulaire qui fert d'anti-chambre à la Salle des Bains, J'ai pratiqué dans l'un de fes angles un petit Efca- lïerA pour monter fur la couverture. La décoration de cette Anti-chambre doit être fimple Se elle peut être re- vêtue , auffi bien que pavée, de pierre de Liais. Quatre arcades, dont trois font feintes pour fymetrifer avec là porte d'entrée ? décorent cette pièce : dans l'une de ces trois eft placée la cheminée ; vis-à-vis on a mis quelques panneaux qui imitent fà forme , Se dans celle qui eft en fa- ce de l'entrée eft pratiquée la porte de Menuiferie qui ou- vre la Salle des Bains. Les trumeaux .de ces arcades font dé- corés de panneaux divifés en deux parties dans leur hau- teur , avec une frife au milieu : le panneau d'en bas de l'un des trumeaux fèrt de porte pour entrer dans fétu ve ; celui de l'autre fert à paflèr à TEfcalier A, & les deux autres du côté de la Salle font dormans, à moins qu'on ne veuille y | |
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CHAP. IV. DE LA DECORAT. ET DISTRIBUT. DES AlLES. 73
pratiquer des armoires qui fèroient prifès dans f épaifîèur
du mur. La Salle des Bains efl d'une grandeur fuffifante pour
contenir deux baignoires : * Il s'en voit peu où il n'y en ait qu'une ; foit afin que deux perfonnes puiflènt s'y tenir compagnie Se s'amufèr réciproquement dans leur folitude ; fbit que la diftribution de ces fortes de pièces en reçoive plus de fymetrie , ou qu'on ait defîèin de deftiner Tune des baignoires aux eaux tiédes, Se l'autre aux eaux tempé- rées , fîiivant les faifbns. La Salle des Bains de l'appartement que je décris, étant
d'une grandeur raifonnable, peut être revêtue de pierre de Liais , ou pour plus de magnificence, de marbre. ** On peut auffi la décorer d'une Menuiferie peinte en blanc, Se dont les ornemens fbient dorés aufîî bien que les mou- lures ; l'ufàge des peintures Arabefques, où entrent des fi- gures d'animaux, des fleurs, &c.n'eft bon que lorfque les pièces fbnt d'une médiocre grandeur, dans les lieux vaftes ces fortes de peintures s'appercevant avec peine. Aux deux côtés de la porte qui conduit de cette Salle
à l'Anti-chambre, font placées les baignoires dans des en- foncemens qui en prennent la forme Se font proportion- nés à leur profondeur. Ces enfoncemens circulaires mon- tent jufques fous la corniche , Se fe terminent en cul de four / afin de recevoir l'impériale des Pavillons qui cou- vrent les baignoires. On donne diverfès formes à ces Pa- villons , Se on les fait de différentes étoffes. On peut fe fèrvir de toile de Cotton à caufe de leur blancheur. On les orne de franges Se de broderies, Se quelquefois de cré- * Celle du Château de S. Cloud efl dans ce genre* .
** L'on voit la décoration d'une de cette ftru&ure dans la deuxième partie
du fécond Volume , Planche 8 6. ^
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74 DE LA DECOR.ATIiON ET DISTRIBUTION DES EDIFICES >
I pines d'or ; ce qui produit un. bel effet quand les lambris
| font peints en blanc Se qu'ils font enrichis de dorures. | Quand ces piecçs font de moindre conféquence, on les j revêtit quelquefois de lambris à petits panneaux ravalés, \ qui renferment du parquet ? pour y attacher des carreaux ! de fayancev lies baignoires fe font de cuivre > Se on les I peint au-dehors d'une couleur qui affortiflè à celle qui do- mine le plus dans la Salle ; Se en dedans l'on les étaime ;<% on étend un drap dedans lbrfquel'on en faitufàge , j pour plus de propreté. Cette pièce eft éclairée par deux portes croifées > dont
j l'une eft dormante y Se l'autre fert à parler ïur la Terraflè qui donne dans la grande cour du Château. La cheminée eft placée vis-à-vis la porte qui va rendre dans la Cham- bre des Bains, Se elle fert à terminer avantageufemeut l'en- filade formée par les portes qui s'alignent Se percent juf- qu'à l'Orangerie. Le pavé de cette Salle doit être de Mar- bré, en cqmpartimens ; Se le parquet en doit être foppri- mé, à caufe de l'eau qui tomberoit fréquemment deflùs : il'convient davantage à la Chambre des Bains Se eft pro- J pre à la rendre plus fàine* Cette Chambre des Bains eft d'une forme prefque
iquarrée 5 Se deux lits s'y trouvent aflèz bien placés : elle ) eH éclairée Se décorée, avec lymetrie : les deux portes Sqiilfe trouvent dans l'enfilade y font de même largeur Se j hauteur, quoique funed'elfes donne entrée dans une pe- inte? pie:çe,„ Entre les deux lits & vis-àr-vis le trumeau des croifées oppofêes, eft une porte qui fort à entrer dans une |
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(piâS% que l'on nomme Çhauffoir y parce que c'eft là que
l'on fait lécher les linges nécefïàires pour le fervice de la | chambre des Bains, Bexette petite pièce on parlé à gau- | che dans une de même grandeur 5 que Ton appelle Etuye |
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GhaP.IV. DELA DECORAT. ET DISTRIBUT. DES AlLES. ÇW
à caufè qu'il y a un fourneau B 9 qui ièrt à donner à l'eau
le degré de chaleur convenable, laquelle eau eft enfùite diftribuée dans les baignoires fùivant le beféin. On paflè à droite dans une petite chambre en niche, Se faite pour i là commodité de ceux qui voudroient prendre le Bain par • indiipolîtion Se indépendamment des faifons. Le lit dej cette chambre eft dans une Àlcove , Se il eft fitùé vis-à- vis les croifées qui font expofees au Midi. Aux deux cô- tés de 1'Àlcove font pratiqués deux petits retranchemens> dont l'un communique à la chambre des Bains, Se l'autre ièrt à tenir une chaife percée , pour éviter de parler aux lieux à fbupape confàcrés à l'appartement des Bains. Ces lieux à fbupape ont une iflùe dans la ferre de l'Orangerie, qui en Eté fèrt de galerie à cet appartement, Se en Hyver de promenade ornée des Orangers pour qui cette ferre eft conftruite. pe la Serre de l'Orangerie*
Cette pièce a vingt-deux toifès de long fur environ fix
de large ; elle eft expofée au Midi, c'eft l'expofition qu'on doit rechercher lorfqu'il eft poffible, finon lui fubftituer celle du Levant. L'expofîtion du Midi eft préférée à celle du Levant, pâfce qu'elle reçoit le Soleil depuis neuf à dix* heures du matin jufques à fbn coucher, Se qu'ainfî il peut réchauffer d'avantage une ferre par la durée de fà chaleur, j Se en corriger mieux l'humidité qui s'y pourroit introduire. ' C'eft dans cette même vue que je confèille de tenir les fenêtres dans la grandeur la plus étendue qu'il fè pourra , afin qu'en les ouvrant lorfque le Soleil luit, tous les ar- bres que la ferre renfermé, puiïiènt être favorifés de fes rayons. En recommandant la grandeur de ces croifées, il eft bon d'obferver qu'elles fbient li bien munies de ferme- |
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tures néceflaires^que le froid ne puilîè s'infirmer par aucune
ouverture, ni pénétrer du dehors au dedans. Pour y réuffir, outre les chaffis de verre qu'on met ordinairement aux croi- fées à fleur du mur de face, il eft bon de polèr en dedans un autre chaffis, auquel on aura foin decolerdu papier des deux côtés de fon épaiflèur. Par ce moyen la chaleur tempérée qui fera reftée de la belle faifon, ne pourra pas le diffiper, Se demeurera dans un même degré. Cette pré- caution favorable du côté du Midi, deviendroit cepen- dant inutile, fi du côté du Nord on ne prenoit pas un foin extrême de fermer/ même de iupprimer tous les jours. Pour plus d'exactitude, il faut encore tenir les murs qui font à cette froide expofition, d'une bonne épaiflèur & d'une conftruction folide, ainfi que le plafond} au-defîùs duquel on ne doit laifîèr aucun jour : c'eft pour cela que les plafonds des Orangeries un peu confidérables font voû- tés , comme on le voit à celle de Verfàilles. Il faut auffi que le fol y foit élevé de quelques marches au-defîûs du rez-de-chaufïee, afin de les préfèrver de l'humidité , beau- coup plus à craindre pour les arbres que le froid ; c'eft pourquoi fi on pouvoit les placer fur quelque éminence, ou pratiquer des caves au-deiîbus, elles en fèroient beau- coup plus faines, Se confèrveroient un même degré de chaleur bien mieux que celles qui font placées dans des lieux bas, quoique expofees au Midi. On peutfèntir la différence qui fè trouve entre les ferres
par la comparaifbn de celle du Château de Saint Cloud avec celle du Château de Verfàilles. Les Orangers de la première font trouvés par les Amateurs infiniment plus beaux, que ne le font ceux de la féconde , malgré l'atten- tion continuelle qu'on leur donné; parce que les murs de Terrafîè dont celle-ci eft formée par un côté, y produifènt |
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CHAP. IV. DE LA DECORAT. ET DISTRÏBUT. DES AlLES. JJ
une humidité que le fècours de la chaleur artificielle peut
à peine détruire. D'ailleurs cette chaleur ne fçauroit que préjudicier à ces arbres ; ne pouvant être toujours d'un pa- reil degré ni d'une même étendue. Si on la tient modérée, les arbres voifins feront les feuls à en profiter , & ceux qui feront éloignés ne pourront s'en refîèntir. Si au contraire vous lui donnez trop de force , vous rifquez d'endomma- ger les arbres qui font proche. Ainfi à mon avis} le meil- leur parti c'eft de tenir les portes Se les- Jcroiféés bien join- tes & bien clofès , fans cependant empêcher qu'elles ne puiflènt s'ouvrir ; lorfque le Soleil paroîtra devoir être d'un peu de durée, c'eft d'avoir foin, comme je viens de le dire , que les murs fbient d'une bonne conftru6Hon ^ ainfi que le plafond, fbit qu'il fbit voûté , fbit qu'il fbit ourdé de plâtre orné de corniches ; Se de ne pas non plus} | négliger le fol, qui pour plus de propreté peut être battu de fàlpêtre, ou conftruit de planches de chêne pofees {mi des lambourdes ; enfin on ne doit rien négliger pour tenir; les ferres dans une chaleur tempérée pendant le fé jour qu'y! doivent faire les Orangers, qui fe continue ordinairement* depuis la mi-Oclobre jufqu'à la mi-May ; après lequel tems on les expofe dans les Jardins qui leur font deftinés Se dont on a dit quelque chofe en décrivant les diftributidns du Parc, page 14. ; v iïîkxi ::■■*. De l'élévation de l'Orangerie,
La décoration de fà façade contient la longueur de faîfej
qui comprend &lâ ferre Se l'appartement des Bains, comrf ; me on le voit dans fbn plan qui eft au bas Se dont on vient déparier, Son ordonnance eft tenue d'une Archk^clùre^ fimple, devant avoir en dehors un air de fblidké , par rap~; port à l'ufage des dedans; j Le Pavillon du milieu eft percé ij JÎiij
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jS De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES.EdIFICESj,
de trois arcades formées fur un premier avant-corps cou-
ronné d'un fronton > au^defïîis duquel s'élève un amortie fèment qui porte un jeu d'enfansen relief. Ce couronne- ment deviendroit hazardé fur un Bâtiment qui auroit plus d'élévation ; & cet amortifïèment ifolé ne fait bien que lorfqu'il eft pofé for un Bâtiment d'un étage. Il le lie avec des groupes d'enfans pofés fer les avant-corps de ce Pavil- lon, qui achèvent de pyramider ce couronnement. Au ba& des arriere-corps font pofëes des figures fer des dez en forme de piédeftaux. Je n'ai tenu que l'arcade du milieu ouverte -, Se j'ai fermé les deux autres, où j'ai mis des croi- fées. On doit obfèrver que les portes des Orangeries foient •d'une grandeur proportionnée à celle des Orangers^ par- W qu'elles doivent leur fervir d'entrée Se de fortie : il faut auffi quand les ferres font élevées de quelques marches au- dëfîus du rez-de-chaufîee du Jardin , pratiquer fer les de- grés des talus dont la largeur foit égale à celle des portes, ai qui foient Inclines feivant la pente que donnera la lar- geur de ces degrés, ainfi qu'on le voit marqué dans cette élévation &jdans fon plan. Ces talus fervent pour le trans- port dés Orangers, quand leur pefanteur ne permet pas de les porter* fer des civières, Se qu'on eft obligé de fè fer- vir de chariots fort bas que l'on fait rouler par le moyen des leviers ; ce qui ne pourroitfe pratiquer fer des marches. Les talus font encore nécefîàires à tous les grands per- rons , d'où l'on defeend fer des Terrafîês afin de donner Je lkfâdiiti aux ouvriers qui oonduifent des brouettes, ou tombereaux à main pour nettoyer les Jardins. 3«"t t;e§ arriëre-corps de la- Façade dont nous parlons, font très-firnples ; afin quils paroiflènt inférieurs à l'Architectu- re qui ;orne ' ïés avant~cotfpsf de cefte élévation. Les deux Pavillons«fels extremis font ornés chacun d'une arcade. ■ i
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ChAP. IV. DE LA DECORAT. ET DISTRIRUT. DES AïLESl J<0
: qu'accompagnent deux pilaftres qui font l'un Se l'autre
décorés d'une table Se d'un bufte pôfé fur une confble. La hauteur de ce Bâtiment eft terminée par un entable- ; ment architrave Se couronné d'une éfpeee de bafuftrade
qui fait refïaut félon les avant-corps. Je n'y ai point formé de baluftres,;( ils feroient devenus trop écrafés à caufedu peu de hauteur de l'appui qui n?aurait plus eu de propor- tion avec l'Architecture de defîous, fi je lui eufîè donné plus d'élévation. Au défaut de baluftre, on peut mettre des; poftes y forte d'ornemens qui fè pratiquent dans les tables dont on embellit les appuis qui terminent une Façade > quand on veut cacher les égoûts des combles. Cet entablement règne tout autour de l'aile , Se fert
aufîi à couronner rArchitecture du côté oppofé à cette Façade Se qui donne dans la grande Cour du Château. Cette aile fait iymetrie avec celle qui eft placée de l'autre côté Se où font diftribuées les Cuifînes Se les autres pièces dont nous allons parler. De la. diflribution de ïaîle des- Cuifmes*
Cette aile a la même longueur que celle où. TOrangerie
| eft placée,, Se qui eft vis-à-vis* Je n'aimisdès portesqu^aux
j extrémités de fi Façade, afin de laifïèx moins de liberté aux
| gens de Cuifine du côté de la Terrafïè fur laquelle elle eft
affifè, Se qui approche delà vue du Château. J'ai mieux
aimé leur ménager plus d'ifiue& du câtiê de la Cour: quileur.
eft deftinée.
porte du? Pavillon marque J%, ^ ierû' g l'entrée au loge-
ment du Concierge; celle du.Pavillon-marqué B\y ouvre le Veftibule, qui devient commun à Taîlé des Offices, laquelle retourne; d'équerre; à celle dès Cuifînes. Vin efca> lier à double rampe eft pratiqué dans ce Veftibule\, il def |
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80 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
cend aux Caves qui font pratiquées fous les Offices, Se il
conduit au fbuterrain du Château par un pafîage pratiqué fous la Terraflè. Ce paflâge eft éclairé par des jours pris dans les murs d'appui dont la Terraflè eft revêtue, Se il menne au grand Efcalier du Château, afin de pouvoir por- ter au rez-de-chaufîee dans la pièce H, les mets qui vien- dront de la Cuifîne , * quand la fàifbn ne permettra pas qu'on les porte à découvert. Cet Efcalier eft double afin qu'on puifîè monter, fans nuire à ceux qui defeendent Se qui font chargés. Le pallier qui fepare les deux rampes, fèrt de pafîage à l'aîle des Offices, dont nous ne donnons ici qu'un arrachement, la grandeur de l'échelle n'ayant pas permis d'y repréfènter toutes les pièces dont un Office eft compofe. J'ai préféré de donner les diftributions dés Cuifines, à caufè que leur élévation eft décorée du côté de la grande Cour , Se que je l'ai mile au-delîûs du plan que j'en donne ; Se je me fuis borné à parler en général des pièces dont un Office peut être compofe. Ce Pallier conduit d'abord dans une Salle à manger
deftinée pour les Officiers de bouche , qui fèrt de pafîage pour aller dans l'Office où l'on prépare les deilërts. Dans cette dernière pièce doivent être pratiquées des armoires à hauteur d'appui, tout autour des murs, kfquelles fervent à renfermer l'Argenterie , le Linge, Sec. Au~deflùs font des tablettes où fe peuvent placer la Fayance, les Criftaux Se les autres uftanciles qui doivent fe trouver fous la main. Derrière cette pièce en doit être une autre , où foient
conftruits un Four, des Fourneaux , Se une Etuve pour la commodité Se le travail de l'Officier &.de fès Aides. Près de ces deux pièces, fè doit trouver la Fruiterie qui étant fous la direction de l'Officier, ne doit pas être éloignéçde * Ainfi qu'il a été dit Chapitre fécond , page 38.
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lui.
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ChAP. IV. DE LA DECORAT. ET DISTRIB. DES AïLES. 81
lui. Il faut faire enforte qu'elle foit à l'abri de la chaleur,
Se en même tems exempte d'humidité. C'eft auffi dans cette même aile de Bâtiment, qu'on
place les Sommeleries, les Cantines Se les Magafins dont le Maître d'Hôtel eft chargé. Par cette raifon on doit lui ménager auffi bien qu'à. l'Officier , un appartement qui leur foit contigu ; où du moins lorfqu'il eft impoffible de faire autrement, on doit les loger dans les entrefbls pratiqués au-deflùs, afin qu'ils foient à portée de veiller à la fureté de leurs provifions Se de leurs uftanciles. A la gauche du Veftibule > on entre dans la Salle du
Commun, où mange la Livrée. Il n'y faut aucuns orne- mens, Se elle n'a befoin que d'une grande table dans fon milieu , Se de bancs fuffifans. Derrière cette pièce eft prati- quée une décharge qui fère depaflàge pour aller dans la baf- fè-cour. Derrière cette même décharge, & à côté delà Salle à manger des Officiers, fè trouve un efcalier qui defcend aux Caves Se par lequel on monte le bois, pour le con- duire à la Cuifine par le lavoir. A côté de la décharge, eft un autre petit efcalier qui monte à des entrefbls qu'on a mis fur les petites pièces qui donnent du côté de la bafîe- cour, Se qui conduit au comble. Il De la Salle du Commun, on pafîè à une grande pièce
qui fe nomme Aide-de-Cuiiine, parce que c'eft là que les Quvrages les plus embarafïàns fe préparent, pour être en- fuite portés à la Cuifine & y caufer moins de confufîon. On y a conftruit une grande cheminée qui fert en cas d'un repas extraordinaire. J'y ai placé auffi quelques fourneaux dans les embrafèmens des deux croifees qui éclairent cette pièce, Se j'ai pratiqué des portes aux côtés de la cheminée, dont l'une s'ouvre dans une pièce, deftînée à ferrer les vian- des de boucherie > Se l'autre dans un lavoir qui communi- |
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T. I. Part. L
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Si De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
que avec la Cuifine. Ce lavoir eft ainft appelle ? parce
qu'on y porte la vailîèlle au fortir de la table pour y être lavée Se de là rendue à fà deftination. Pour cet effet on y pofè une pierre à évier qui conduit les eaux dans la bafle- cour, Se à côté on place une auge fous des robinets qui verfènt l'eau qui a été amenée dans ce lieu par des canaux de plomb. Au défaut de ces conduits on doit pratiquer un puits à la proximité des lavoirs, lequelpuilîè fournir abon- damment de l'eau claire pour en remplir les auges. Dans les Cuifines un peu confidérables } il n'eft pas poflîble de le parler du fècours prochain des eaux , dont la fburce ne doit point tarir , tant pour le fervice ordinaire, que pour arrêter les accidens qui peuvent fùrvenir par le feu : en ce dernier cas on fè fert de machines Hydrauliques * qu'il eft aile de conftruire, & qui élèvent l'eau jufqu'à des refer- voirs d'où elle eft conduite par tout où elle eft nécefîàire. Ce lavoir a la fortie dans la baffë-cour, Se il doit fervir à l'évacuation des eaux fales Se des autres ordures qui pro- viennent de la Cuifine. On doit toujours avoir l'attention de ne jamais tourner les égoûts du côté des paflâges fré- quentés par les Maîtres, Se ils doivent être pratiqués du côté des baflè-cours, auffi bien que leurs dégagemens. La Boucherie n'a point déporte qui donne dans la baflè-cour; mais feulement une fur le pallier du petit efcalier ; Se pour qu'elle fut moins expofée au haie en Eté Se à l'humidité en hy ver, je n'y ai mis qu'une croifée de médiocre gran- deur y Se qui doit être armée de barres Se de fil de fer, pour la garantir des animaux. Au milieu de cette aîle, eft placée la Cuifine : elle eft
très-fpackufe j & fa grandeur m'a engagé à lui donner plus * Voyez le Livre de l'Architefture Hydraulique par M. Belidor, qui con-
tient plusieurs machines propres à cet ufage. |
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CïïAP. IV. DE LA DECORAT, ET DI5TRI8. DES Ai LES. 8 2
d'élévation qu'aux autres pièces ; ce qui m'a donné auffi
occafion de former l'avant-corps du milieu que Ton voit dansla Façade audefiùs du plan. Cette Cuifine eft voûtée en voûte d'arrêté, Se l'attention de voûter en pierre une Cui- fine de cette confëquence eft nécefiâireà caufedu feu con- tinuel qui s'y doit faire, les planchers ides autres pièces qui font à côté d'elle Se qui font plus bornées, font conftruits de bois de charpente, recouverts de maçonnerie, afin qu'on puilîè avec facilité les nettoyer Se en ôter la foye qu'y pro- duit la fumée. La hauteur de cette Cuifine m'en a fait tenir les croifëes fort élevées, elle eft éclairée tant du côté de la baïlè-cour que de l'autre côté. Les fourneaux font placés au bas des croifëes qui font oppofées à celles qui donnent for la grande cour, afin que du côté de ces dernières, dans les embrafèmens desquelles ne font mis que quelques po- tagers , lepafiâge de l'enfilade des portes fut plus libre. J'ai placé une cheminée dans chacun des flancs de cette pièce ; l'une fort aux marmites ; l'autre eft pour les rots de bou- cherie. Vis-à-vis la porte du lavoir eft une autre porte qui donne entrée dans un garde-manger, lieu deftiné à fer- rer les viandes froides qui fortent de defiùs la table Se qui peuvent y être refervies : cet endroit eft encore propre à renfermer les provisions dont on a befoin journellement. Derrière ce garde-manger, eft placée la Rotinerie, qui
porte ce nom, parce que c'eft là qu'on fait rôtir la volaille, Se que le plus fouvent on y pique les viandes ; quoique j'aye cependant pratiqué un lieu exprès pour ce dernier ouvrage, dans le delîein qu'il y foie exécuté plus commo- dément , Se qu'on n'y foit pas expofé au foleil du Midi qui règne for les pièces qui y font diftribuées du côté de la grande cour. Pour préferver de fon ardeur la petite pièce dont je parle, auffi bien que le garde manger, labouche- Lij
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I 84 De la décoration et distribution des Edifices, I
I rie Se les autres de cette efpece, j'ai eu le foin de les placer I
I du côté de la bafle-cour. S p Après la Rotifîèrie, fe trouve une pièce difpofée pour I
I la Pâtifîèrie. Moyennant cet ordre, chaque différent tra- ji jl vail a fà place particulière Se fè fait fans confufion. 1 Entre le garde-manger Se la pièce deftinée à piquer la '
j viande, eft un petit efcalier qui conduit aux entrefbls placés ïj de ce même côté, Se qui font deftinés pour les • Aides de ICuillne.
A l'extrémité de cette aîle , dans le Pavillon A, eft le logement du concierge. Il eft d'autant mieux placé , qu'il I eft efîentiel que d'un feul coup-d?ceil il puiiîè voir ce qui j fè pafîe dans le Château. 'I De la Décoration de la Fa fade de VAîle des Qui fine s s donnant
du coté de la grande Cour.
\ Cette élévation eft au-defïùs defbn plan : elle contient
la même longueur que celle de l'Orangerie qui lui eft op- " pofëe , comme on le peut voir dans le plan général, Plan- che première. J'ai déjà dit les raifbns qui m'ont obligé de ; mettre peu de portes à cette élévation, en décrivant l'u- fage des pièces qui compofent les diftributions; du. de- S dans de cette aîle : je remarquerai feulement ici que j'ai I été dans l'obligation de tenir cette face un peu décorée, ainfi que le derrière de l'Orangerie qui lui fait fymetriej, afin de faire honneur à la vue du Château > fans cependant I que les deux ailes pufîènt entrer en comparaifon avec la no- I ble/îè Se- la grandeur de fon Architecture. C'eft à quoi je I crois avoir réufti en les tenant peu élevées. Ces ailes font I édifiées fur les Terralîès qui ornent la grande eour, Se qui 1 vont fe terminer au pied du Château; ce qui fèrt à mettre S leur rez-de-chaufîee de niveau avec le fîen, ainfi qu'il a I |
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CHAP. IV. DE LA DECORAT. ET DISTRIBUT. DES AlLES. g j1
été dit dans la defcription du Plan général. La nécefïïté où
j'ai été d'élever l'avant-corps du milieu, à caufe de l'ex- haufîèment de la Cuifîne, donne un air de noblefle à cette partie. L'on doit mettre à profit ces luperiorités dans une élévation de ce genre , pour placer les armes du Maître, Ibit dans un fronton , îbit à un amortiiïèmentdontilfe- roît partie > tel que celui qui orne cet avant-corps. J'ai tenu l'entablement des arrière-corps moins élevé que ce- lui du Pavillon fur lequel les armes font pofees>pour m'af lujettiràla hauteur de celui du Bâtiment de l'Orangerie qui lui fait face, Se qui étant ifolé doit être couronné tout autour du même entablement. Cette défunion d'entable- ment n'étant fuportable que lorfqu'elie efl: autorifée par l'élévation d'un principal avant-corps, autrement lamuïti- plicité deviendrait un vice dont il faut le garder d'ufer. J'ai donné un double avant-corps aux Pavillons des extré- mités de cette Façade, afin d'occuper leur largeur avec quelque grâce, Se d'éviter d'y mettre plus d'une croifée, ce quiauroit produit un trumeau dans le milieu. Les arrie- re-corps font très-fimples, Se font couronnés d'un appui enrichi de polies. Ces derniers Bâtimens font d'une grandeur allez appa-
rente pour ie parler d'une plus ample explication ; pafîbns à un petit Bâtiment nommé Trianon, marqué S ^ T^ dans le Plan général} Se dont j'ai promis la defcription^ |
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86 De Là DECORA.TION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
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CHAPITRE CINQUIEME.
De la Diftribution Se de la Décoration du Bâtiment nommé
Trianon } placé à la tête du Canal R ^ dans
le Plan général.
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De la Difirihutïon des Appartemens du Trianon.
J'Ai donné une description fufEfànte des Jardins de ce
Trianon dans le premier Chapitre de ce Volume, pa- ge -ao, en parlant des diftributions du Parc ; c'eft pour- quoi afin d'éviter la repétition, je ne parlerai que de celle du Bâtiment 3 que j'ai élevé fur le fbmmet du fer-à-cheval qui fe trouve à l'a tête de la Salle verte marquée R ^ dans le Plan général. Comme ce Bâtiment n'eft fait que pour recevoir peu
de monde à la fois, toutes les pièces qu'il contient font d'une grandeur médiocre, à la refèrve du Salon que j'ai tenu afîèz grand, en cas d'afîèmblée. ]Le Veftibule qui donne entrée à toutes les pièces, eft
d'une forme gracieufe ; les quatre angles en font à pans, Se Ton y a pratiqué des niches pour y placer des figures. On amis de fymetrîe des portes aux quatre côtés de cette pie- ce : l'une fèrt d'entrée au Bâtiment, Se celle qui eft vis-à- vis mené au Salon. La grandeur de ce Salon me l'a fait tenir dans une hau-
teur proportionnée ; rien n'étant plus contre la bien-fèan- ce, que de voir une grande pièce écrafée, Se qui femble n'avoir été ainfî faite, qu'après coup. La décoration de cet- te pièce * eft toute de menuifèrie peinte en blanc ? fans au- ' * On en voit l'ordonnance en petit dans la Plan, i 5,ainlî que celle du Veftibule.
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CHAP. V. DE LA DECORAT. ET DJSTRIB. DU T&IANON. 8j
cune dorure > à caufe qu'elle efl iltuée de manière à fer-
vir de pafîàge aux pièces qui font diftribuées à les côtés. Cependant les Domeiliques ayant le Veflibule pour fe re- tirer , Se le Salon pouvant alors être habité parles Maîtres, je l'ai tenu en cette confédération orné de tableaux, de iculptures Se de glaces. Dans les tems froids on peut y te- nir du feu pour chauffer ceux qui s'y rendraient après leurs differens araufemens ; ayant confàcré les appartemens de la droite Se de la gauche pour le délafîèment des Maîtres qui occupent le Château ., aînfi que je l'ai dit ailleurs. A la droite de ce Salon efl une Sale deflinée pour rejeta^
vis-à-vis les croifées qui ïéclairent efl formé une niche pour y placer un Sopha, Se aux deux angles font deux pans coupés où l'on peut pratiquer des armoires propres à ferrer les Damiers, les Trictracs, les bouries de Jettons > Sec. Vis-à-vis la cheminée efl placé de lymetrie un Tru- meau j qui; comme lerevêtifîèment de cette pièce, efl: de menuiferie, fur laquelle efl pafîe un vernis Se dont les or- nemens font dorés. Tous ces petits appartemens étant deflinés au délafîè-
ment de Telprit, on ne doit rien négliger pour en rendre la décoration enjouée Se galante. C'efllà que le génie peut prendre l'elîbr Se s'abandonnera la vivacité de les caprices, au lieu que dans les appartemens de parade} il doit le ref- fèrrer dans les règles les plus exactes de la bienfeance Se du bon goût, Se ne pas tomber dans les libertés demefùrées de notre feuipture d'aujourd'hui, qui doivent en être ban- nies avec d'autant plus de railon que les vrais Architectes les tolèrent à peine dans des lieux tels que ceux dont l'on fait actuellement la defeription. Cette Sale à jouer donne entrée dans une autre pièce où
l'on parle pour prendre le cafte. Les plantes Se les figures |
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SS De la décoration et distribution des Edifices,
Indiennes Se Chinoifes ont ici toute la licence de faire par-
tie de la décoration : elles y conviennent naturellement, Se c'eft dans cet endroit fèul que félon moi elles devraient être admifès. On entre enfuite dans un Cabinet en nicher dont la
forme eft ovale, Se qui reçoit fon jour par une porte croi- fee qui donne dans un petit bofquet, lequel fèrt de pro- menade particulière à ce Cabinet. En face de cette porte eft placée la cheminée dans une arcade qui fymetrifè avec elle 3 Se qui figure avec l'arcade dans laquelle le li: en ni- che eft contenu , Se vis-à-vis de laquelle on en a feint une , autre de même forme, ou la porte qui donne entrée dans ce Cabinet eft pratiquée. Dans l'embrafèment de celle- ci, eft placé un efcalier H, pour monter aux entrefols qui font fur le Cabinet Se fur une petite pièce qui eft derrière, Se qui font deftinés pour coucher des Domefti- ques* Du Cabinet au caffé, on entre dans une Galerie qui ter-
mine le côté droit de ce Bâtiment. Cette Galerie eft dé- corée avec îyrrietrie , Se les trumeaux de chaque croi- fée font enrichis de glaces ornées de confoles fur lefquelles font pofées diverfès curiofités, comme bronzes, criftaux, porcelaines, Sec. De cette pièce vous fortes dans le Jardin pour y profi-
ter de la folîtude Se de la fraicheur qu'offre une allée'qui eft à côté d'elle Se qu'on nomme allée du Gladiateur, par- ce qu'elle eft terminée par une niche où Ton a placé une figure qui porte ce nom, A la gauche du Salon, eft une Salle de Billard d'une
forme convenable à fbn ufàge. Les ornemens , les glaces Se les tableaux font rarement partie de la décoration de |
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ces fortes de'pièces , à caufè des accidens ordinaires dans
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ChAP.V. DELA DECORAT. ET DISTRIB. DU TrïANON. Sp
ce jeu Se l'on les revêtît feulement de Menuiferie diriri-
buee à grands paneaux. Cette Salle de Billard conduit à un cabinet qui précè-
de une chambre en niche, il peut être orné de tapifïèries pofées iur un lambris d'appui. Quant à la chambre en ni- che , elle doit être revêtue de menuifèrie dans toute fa hau- teur. Cette précaution la préièrvera de l'humidité qu'elle pourroit avoir, étant au rez-de-chaufîee, Se qui s'empare toujours des appartenons qui ne font pas continuellement fréquentés ; fà décoration eft parfaitement iymetrifée. Pour y joindre la commodité à l'agrément, j'ai pratiqué près d'elle une petite garde-robe qui tire fon jour Se qui a fon dégagement par une petite Cour. Chaque côté de la niche qui renferme le lit, a une porte : l'une fert de paiîà- ge pour aller à la garde-robe , Se l'autre ouvre un petit re- tranchement pour ferrer le linge Se fermer fous la clef ce que le Maître voudra fè conferver. La petite cour communique aux Cuifines de ce Bâti-
ment. J'ai crû devoir y en ménager Se leur donner autant de commodités que le terrain me le permettoit, dans l'i- dée que fi le plaifir convioit à y venir faire un repas 3 on pût trouver un lieu propre à le préparer, iàns qu'on fut obligé de recourir aux Cuifines du Château, qui feroient trop éloignées. De plus cette commodité fèroit d'un grand fecours pour une perfonne qui étant indifpofée, voudroit fè retirer du Château, Se qui auroit befoin de l'agrément Se de la tranquilité que peuvent procurer l'expofition Se les Jardins de cette aimable retraite. Enfin ce Bâtiment peut encore fervir, lorfqu'il iur vient une abondante Se nombreuie compagnie , Se l'on y peut loger les amis fa- miliers de la maifon. Pour lors on changeroit la deftina- tion de (ks pièces , Se onlesajufteroit foivant la conjone^ |
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T. I. Fart, L
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pO De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
ture. C'eft une grande relîburce que d'avoir un lieu pareil
dans le voifinage d'un grand Château, Se dont on puiflè diipofer dans le befoin. Mais comme c'eft m'écarter du premier ufàge auquel
j'ai confàcré ce petit Trianon ; j'y reviens en reprenant par la Salle à manger qui eft à la droite du Veftibule. Cette Salle à manger eft d'une forme afîèz irreguliere ,
ayant voulu profiter de tout le terrain quoiqu'il fut de biais. La cheminée eft placée vis-à-vis le trumeau des deux croi- fées ; les angles de la fuperricie fur laquelle elle eft pofée font arrondis, Se j'y ai pratiqué des niches pour recevoir des tables de marbre fur lefquelles on peut mettre l'argen- terie , les criftaux Se le deftèrt pendant le repas , pour les refîerrer enfuite dans la décharge qui fe trouve placée à côté de cette pièce. Si l'on vouloit donner un grand repas à ce Trianon, on mangeroit alors dans le grand Salon, Se l'on dreftèroit des buffets dans le Veftibule. De l'autre côté de ce Veftibule, eft placée la Salle du
commun où mangent les Domeftiques. A la fuite de cet- te pièce le trouve la Cuîflne qui eft d'une grandeur raifbn- nable pour le Bâtiment. Elle eft îuffifàmment éclairée , lui ayant donné des jours par le bois qui lui eft contigu, Se que l'on doit tenir élagué. La cheminée eft placée dans un angle derrière lequel eft un lavoir qui fèrt à renfermer les batteries de Cuifine Se les autres uftanciles ; un petit garde-manger aboutit à ce lavoir & à fa fortie dans la mê- me cour que nous avons dit éclairer la garde-robe de la chambre en niche. Dans l'un des angles de cette cour > eft une pompe A,
qui diftribue l'eau à tous les endroits où elle eft néceftàire 9 cette pompe fe trouve à couvert fous un hangard qui en même tems contient Se préfèrve le bois deftiné pour la |
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Chap. V. de l'élévation du Fer-a-cheval. pr
Cuifine. La pente du pavé B de la cour, palîe au travers
du mur de clôture, Se va répandre dans le bois les eaux inutiles, qui vont enfùite ie perdre dans une fondrière pra- itquée à cet effet. Dé la Décoration de la Façade du côté du Fer-à-cheval%
avec la Coupe Se Profil du Trianon. De l'élévation du Fer-à-cheval.
Cette élévation eft circulaire fur ion plan, * afin defui-
vre la forme de la Terraflè fur laquelle cette Façade eft élevée. J'ai couronné l'entablement qui termine la hau- teur de ce Bâtiment, d'une baluftrade ornée de groupes d'enfans à fes extrémités, Se au milieu eft un amortilîè- ment où les armes du Maître font reprefèntées. Cet amor- tiftèment eft fbutenu avec avantage par i'avant-corps qui eft au-defîbus, Se qui marque le milieu de cette Façade ; ce qui produit un agréable effet du bas du Fer-à-cheval fur lequel ce Trianon ièmble pyramider. Il paroît fait ex- près pour varier avec les agrémens de la Salle verte R ; ** Se rîen ne pouvoit mieux fervir à faire détacher ce Bâti- ment , dont j'ai tenu la face de ce côté-ci d'une Architec- ture un peu mâle, que de l'avoir accompagné de verdu- res champêtres, de rocailles," de fontaines jaiiliflàntes ' & d'autres beautés que la nature fèmble avoir formées d'in- telligence avec l'Art. Pour donner un air de majefté à ce petit Bâtiment, j'ai
décoré les arriere-corps de trois arcades dans lesquelles font placées les croifées qui éclairent les pièces qui donnent de ce côté ; j'ai refendu les trumeaux de ces arcades, afin de * Voyez la Planche 12.
** Voyez le Plan général Planche première.
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02 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
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les tenir dans un goût de rufticité : des têtes de Dieux, de
Fleuves Se de Faunes^en ornent les clavaux. Se elles y font placées fins cartel pour plus de fimplické : * j'ai tenu les Profils ainfi que la baluftrade, moins légers que du côté du Jardin ; tant parce que cela convient mieux à une Fa- çade de Bâtiment qui fe présente au-deflùs d'une Fontai- ne , que parce qu'il faut que celle-ci foit vue de fort loin. De la Coupe & Profil.
Cette Coupe offre la décoration Se les proportions du
Salon, aînfi que celles du Veftibule, & donne une idée de la charpente Se de la forme des combles, qui ne peu- vent être apperçûs de l'élévation du côté de l'entrée. On voit d'un côté la naiflànce de l'élévation du Fer-à-cheval, Se de.l'autre le retour du Pavillon qui termine les extré- mités de la Façade du côté du Jardin. Quoique cette Cou- pe foit donnée en petit, elle eft aflèz diftinéte pour que l'on puiflè juger des formes de fà décoration. De Vélévation du coté des Jardins.
Cette Façade eft plus étendue que celle du côté du Fer-
à-Cheval, à caufè du biais que forme le terrain. La déco- ration en eft auffi bien différente, n'ayant pas eu des rai- forts pour la tenir auffi ruftique que celle de l'autre côté. Comme ce Bâtiment eft enclavé dans l'épaiflèur du bois, j'ai été moins aflùjetti à l'uniformité de l'Architecture des deux Façades fuperieures , autrement il auroit fallu que les pignons euflènt reçu les mêmes entablemens ■** qui * On en trouvera des exemples dans ce genre dans la première partie du fé-
cond Volume, Planches 3 5 & 3 6. ** Aînfi que je l'ai fait remarquer en parlant de l'élévation de l'aîle des Cui-
. fines, pag. Sf. . ,'.. '..., |
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CHAP. V. DE L'ELEVATIONi DU COTE* DES JARDINS, O3
régnent aux Façades principales , uns quoi il y auroit eu
de la délîinion dans l'ordonnance générale, défaut qu'il faut éviter lors qu'un Bâtiment efl ifolé. J'ai placé un ordre de colomnes Ioniques au rez-de-
chauflee dans le milieu de cette Façade, Se j'ai orné les acroterês de la baluftrade qui règne fur cet ordre de grou- pes de figures qui donnent de l'agrément à cette élévation 9 j'ai fait retourner les profils des entablemens iùr le nud du mur, pour en tenir l'Architecture plus légère; n'ayant pas belbin de prêter à ces fortes de Bâtimens un air de folidi- té, j'ai au contraire cherché à lui donner un air fvelte> qui paroît s'accorder avec la vivacité Se la légèreté des or- nemens des Jardins. Les deux Pavillons des extrémités de cette Façade font aufïï ornés de pilaftres Ioniques, qui fervent à faire détacher les arriere-corps, dont la /impli- cite fait aflez valoir les parties qui doivent dominer dans cette élévation. Cet égard d'obferver de$ repos dans l'ordonnance dnsne
Façade , ne doit pas être négligé dans quelque Edifice que ce puiiîe être; c'eft par cette comparai/on judicieuiè qu'un Bâtiment d'une médiocre dépeniè s'attire l'admira* tion des connoiiïèurs ; néanmoins dans la décoration d'u- ne Façade de peu d'étendue, telle que celle dont nous parlons, on peut hazarder quelque ornement 5 que la pru- dence qu'exige la bonne Architecture ne permettra pas de répandre dans tout autre Bâtiment. J'entens par cette prudence dans la décoration extérieure, l'apparente fbli- dité 9 l'harmonie du tout avec les parties 3 & cette mâle fimplicité qui caracterifèf Architecture; par exemple 5 le reflàut que forme l'entablement Ionique dans l'avant*corps du milieu , devient fùportable dahs> un Bâtiment de cette eipece , Se cette licence fèroit à craindre dans un Edi- |
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94 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
fice fupérieur à celui-ci, parce que la multiplicité des re-
tours dans les entablemens d'une grande Façade fait un méchant effet par les angles aigus qu'elle offre aux yeux qui ne les voyent jamais avec fatisfaétion. Il n'en eft pas de même à l'égard d'une Façade de peu d'étendue qu'un feul coup-d'œil peut embraflèr , 6t où l'eiprit conçoit tout enfemble la forme générale avec le détail des parties ; ce a eft aufli que dans cette occafion qu'on doit ufer de cette manière de décorer, de non dans les Bâtimens con- fidérables où doit régner une majefté qui tient de la gran- deur du monument qu'on élevé. Comme le Bâtiment dont nous parlons n'a qu'un étage,
je l'ai terminé d'un comble à la manfarde qui règne fur les ailes ; l'avant-corps du milieu eft couronné d'un or- dre Attique orné de croifées feintes qui s'accordent avec les arcades de deflbus, ce qui donne à cet avant-corps une marque de diftinclion ; derrière cet Attique eft pratiqué le comble qui couvre le Salon tel qu'on le peut voir dans la Planche précédente. J'ai marqué aux deux extrémités de cette Façade la lar-
geur des allées qui accompagnent le Bâtiment, Se dont l'ombre fert à aller trouver plus agréablement le berceau de treillage dont on a parlé dans la defeription que l'on a faite des Jardins de ce Trianonyen donnant celle du Parc, Chapitre premier, page 20. Comme je me refèrve des réflexions fur îArchitecture
à chacun des Bâtimens qui compofent ce Volume, je n'en ajouterai pas davantage à cette première partie, Se je vais pafïçr à la féconde. Fin de la première Partie,
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DE LA DECORATION DES EDIFICES»
ET DE LA DISTRIBUTION
DES MAISONS DE PLAISANCE-
SECONDE PARTIE-
Contenant la dijlribution d'un Bâtiment de quarante-cinq toifes
de face non compris les Ailes du coté du Jardin, la déco- ration de fis façades & Vordonnance défis Jardins, A V A N T-P R O P O S.
N me propofà le projet de ce Bâtiment pour
un particulier qui refidoit à Beiançon, pro- che duquel cet édifice de voit être élevé; il n'y avoit rien de conflruit fur ce terrain que la perfbnne qui me mettoit en œuvre ne fè refolut volontiers à jetter bas pour fàtisfaire le goût qu'il |
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ÇÔ De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
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s'étoit formé dans l'Art de bâtir. Comme le lieu s'eft trou-
vé fort inégal , mon principal objet a été dans l'ordon- nance des dehors, de mettre à profit ces irrégularités, & leur donner les formes les plus agréables qu'elles pufïènt recevoir. Les grands Efcaliers , les Fontaines, les pièces I d'eau qui ornent le Parc, ainû* que la beauté des diftribu- tions du Bâtiment, mettent ce projet en parallèle avec l'é- difice de la première Partie, quoique ce dernier lui fok infé- rieur dans la décoration des dehors. Ce projet de voit être exécuté tel que je le donne ici,
une partie des Jardins font plantés, & je ne defèfpere pas qu'un jour on travaille au Bâtiment, d'où Ton doit retran- cher les deux Aîles ,du côté des Jardins ; on peut les fiipri- mer fans interrompre l'ordonnance des diftributions du principal corps de Bâtiment, 6c alors on réunirpit le terrain qu'occupent ces Aîies avec les Terraflès qui font au-de- vant d'elles. |
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CHAPITRE PREMIER.
De la Dijlribution du Parc, & de l'ordonnance defès
Jardins.
AYant été moins aflùjetti dans les diftributions des
dehors de ce fécond Bâtiment que dans celles -du premier, j'ai eu la liberté de donner les proportions & les commodités néceflàires qui doivent accompagner une belle Maifbn de plaifance. Le Bâtiment principal fe trou- ve placé fur une Terraflè ; ce qui fait que du rez-de-chauf- fee des appartemens , la décoration des Jardins fè préfen- te à la vue en Amphithéâtre. * Le terrain qui fè trouve * Voyez la Coupe èe ce Bâtiment , Planche 21,
depuis
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depuis le Château A , jufqu'à la porte de l'entrée , eft
a vantageufement occupé parla cour du Château Se par fon avant-cour C, qui eft fermée par une porte de fer gril- lée Se placée entre deux pieds droits de pierre, ornés de bas-reliefs, Se portant des figures qui font point de vue à l'avenue qui fait face à cette entrée Se qui s'étend fur une partie des terres dépendantes du Château. Les bafîè-cours font placées aux deux côtés de l'avant-
cour C , de façon qu'elles ne peuvent être apperçûesen arrivant au Château. On doit ufèr de cette précaution pour cacher ces fortes de Bâtimens, qui n'offrent rien d'a- gréable à l'œil : cette avant-cour eft ornée d'une allée d'arbres qui en fuit la forme, ainfî qu'une charmille à hau- teur d'appui, laquelle donne de la gayeté à cette entrée Se s'accorde bien avec les paliflàdes.qui ornent les flancs de la cour du Château , qui n'eft féparée de l'avant-cour que par une grille pofée fur un appui de deux pieds Se de- mi de haut. La verdure, les Bâtimens, &lesautres ornemensdont
ces deux cours font accompagnées, annonce la magnifi- cence des Jardins Se des Edifices, dont le premier coup- d'œil en entrant n'apperçoit qu'une partie. A l'entrée de la cour du Château font placés de fymetrie deux Pavillons qui font avant-corps : dans l'un de ces Pavillons marqué I, eft la Chapelle ; l'autre marqué K, eft deftiné au loge- ment du Concierge , qui fe trouve à l'extrémité de l'aile des Offices D : cette aile a communication avec le Bâti- ment des Cuifines qui a fà cour particulière marquée E ; après cette cour des. Cuifines , eft la bafîè-cour F pour les gens du Commun Se pour la Volaille ; ces deux bafîè-cours E, F, Se leur Bâtiment, font fèparées par un pafîage qui conduit au Potager L. Ce paflàge eft 11 |
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T. I. Part. II.
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çS DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
fermé d'une porte qui fymetrife avec celle qui eft vis-à-vis,
Se par laquelle on parle aux baflè-cours des Ecuries Se des Remifès G, H, qui ne font Réparées Tune de l'autre que par un mur de clôture. Ces deux baflès-cours ont leuriflùe dans la rue, pour donner entrée aux équipages Se faire fortir le fumier fans parler par f avant-cour. J'ai eu la mê- me attention pour ce qui concerne la baflè-cour F defti- née > comme il a été dit, à quelques Volailles ; car quant aux Bergeries , Vacheries , Etables , &c. un vieux Bâ- timent deftiné à leur uiage eft fîtué de l'autre côté de la rue, Se dans lequel la Ferme eft placée. C'eft là que font pratiquées toutes les commodités néceflàîres aux différen- tes efpeees de beftiaux propres à remplir une baflè-cour complette. Derrière les murs de la baflè-cour E J, eft le Jar-
din potager L. Comme il eft dans une heureufè expo- fition, il doit être principalement refèrvé pour les légu- mes Se les fruits qui fè fervent fur la table : il eft orné de baflîns Se les allées en font fymetrifees. Son entretien le rend recommandable Se lui favoriie la pié&nce des Maî- tres. C'eft dans cette intention qu'eft pratiqué au bout de ce Potager un petit Bâtiment X » où f on peut fe reti- rer pendant la chaleur du jour. Comme il faut une quantité de fruits Se de légumes
proportionnée au nombre des perfbnnes qui doivent ha- biter une aufîl grande Maifbn, Se que ce Potager n'en peut fournir fuffifamment ; il eft pratiqué dans la Ferme où eft tenue la baflè-cour des beftiaux, des Vergers Se des Potagers capables de fatisfaire en abondance au befoin qu'on en peut avoir. Pour venir au Bâtiment du Château A, nous avons dit
qu'aufîï bien que les ailes qui l'accompagnent, il étoit plus |
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CHAP. I. DES DISTRIBUTIONS DU PARC.
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élevé que le rez-de-chauflee des Jardins M, P. Pour y des-
cendre , dans le milieu du Bâtiment eft un grand Enralier à deux rampes, tel qu'on le voit dans la Planche 17, qui représente les diftributions du rez-de-chauflee de ce Château. Deux autres marqués V, font placés de fyme- trie dans les angles des deux Terraflès T, qui accompa- gnent le corps du Château, & qui Servant de promenade de plein-pied à £qs appartemens, procurent la vue de tou- tes les décorations du Parc qui font à découvert. Aux ex- trémités des aîles B, font placés des berceaux de treillages qui féparent les Terraflès d'avec les petits Jardins fleuriftes qui Se trouvent derrière, ayant néanmoins reSèrvé des cours pour le dégagement des garde-robes qui communi- quent aux Bâdmens des baflè-cours. Pour parvenir au Parc par les EScaliers V, on deScend
d'abord fix marches qui aboutiflènt fur un perron ovale: on en deScend enSùite fix autres qui conduisent à un pal- lier circulaire, où Ton a le choix de deScendre à droi- te ou à gauche. A chacun des palliers vient s'alligner une des allées qui traverfènt diagonalement le Parc , Se qui viennent couper le Parterre M , ce qui a don- né lieu à fà forme dont la grandeur eft magnifique Se offre un eoup-d'œil très-agréable aux appartemens du Château qui donnent fur le Jardin. Son milieu eft orné d'un tapis verd par préférence à une pièce d'eau, afin que de cet endroit on pût jouir de la vue des allées qui s'y viennent joindre Se qui percent dans le bois ; comme aufîi de celle de l'Orangerie N, qui eft à la droite, Se de la grande pièce O, qui Se préSènte à la gauche. A la tête du Parterre eft placé un baflin de forme irréguliere, lequel Sert à détacher le Parterre d'avec les grands tapis verds P x qui conduisent au grand Canal Q par deux allées circulaires. |
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IOO DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
Une des beautés principales de la diftribution de ce plan,
c'eft que malgré le petit nombre de baffins que le Parc renferme, il eft difficile de n'en pas appercevoir, en quel- que allée qu'on fe promené. C'eft à cette induftrie que Ton reconnoît le talent de celui quicompofe la décora- tion & la diftribution d'un Paie f & qui s'appliquant à va- rier les formes de &s bofquets Se des autres pièces de ver- dure y fçait, percer Û avantageufement fes allées que les eaux y paroifîènt répétées Se femblent aux yeux duîpeéta- teur autant de nouveautés. Comme j'ai voulu profiter de la vue de la route paflà-
gere qui fe trouve à l'extrémité de ce Parc > Se dont lerez- de-chauiîee eft plus élevé qu'une partie des Jardins ; de ce côté là eft une Terrafîè dont le plein-pied fe trouve de ni- veau au rez-de-chaufTée des appartenons du Château du côté de la cour;& afin que du plein-pied des Jardins,on pût gagner avec plus d'agrément la hauteur de cette Terrafîè, j'ai placé à la tête du Canal Q, une cafcade qui produit un très-bel effet aux yeux de ceux qui la regardent des appar- temens du Château ; Se qui dédommage bien ceux qui fe promènent dans la partie bafîè du Parc M, P3 du point de vue borné que leur oppofè ce lieu élevé. Pour adoucir par des pallicrs la roicîcur delà pente qui conduit de la Terrafîè en bas, il eft pratiqué des bandes de gazon ; ils fervent auffi à arrêter le cours âts ravines caufées par les orages. Sur le fbmmet de la Terrafîè eft marqué le pi an d'un Belvédère de maçonnerie * ; ce petit Bâtiment eft propre à y fèrvir une colation Se à garantir de l'ardeur du Soleil. Si fa décoration offre une repréfentation agréable , Se fi l'on y trouve la fatisfacfion d'être à couvert ; fon ex- * On en voit la décoration dans la première partie dû fécond Volume,
Planche'i^.^v.-../,.; ^.,,.>.,:..,... :>:..,.,... =...«/.. . ,,,,/-,;, ::;.:;;J.u. -.<; ;u
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CHAP, I. DES DISTRIBUTIONS DU PaRC.
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pofîtion offre encore d'un côté la variété des Jardins du
Parc, Se d'un autre côté il préfente la vue champêtre des dehors dans le/quels eft percé des allées qui viennent s'a- ligner avec celles du Parc. Aux deux côtés du Canal Q font diftribuées dans l'é-
pai/îèur du bois différentes allées, qui îè répondant les unes Se les autres 9 forment des pièces de verdure de di~ ver/è grandeur. A la droite eft une Salle d'Amphithéâtre, Se à la gauche une Salle de Bal. La première eft traverfée par une allée qui va fe rendre dans le Jardin de l'Orangerie ■N, Se l'allée qui paflê par la féconde va fe terminer à la pie- ce O. Ces allées qui partagent les flancs de ce Parc ^ font coupées en travers par d'autres qui dans leur rencontre forment des étoiles marquées S, Se qui mènent à différens Cabinets. Au-deiîus de ces étoiles Se aux deux côtés du Ca- nal font pratiqués des Boulingrains découverts R, entourés d'arbres Se de charmilles, dont.les allées répondent à cel- les qui compofent la diftribution de ce Parc. A la droite du Parterre eft fitué le Jardin de l'Orangerie
N, quiafon Bâtiment particulier Se qui donne fur un des chemins du Village. Comme ce Jardin demande un en- tretien plus exact qu'un autre, j'en ai fermé de grilles tou- tes les iiîues, afin d'en défendre l'entrée:/ans en ôter le edup-d'œil. Vis-à-vis ce Jardin / de l'autre côté du Par- terre eft la grande pièce O. Elle enferme un grand Ba£ fin , qui peut fervir de décharge à ceux qui font di£ perfés dans le Parc. Le terrain de cette Salle O étant in- égal , j'en ai corrigé la pente par des talus de gazon qui forment tout autour une efpece de Terrarîè fur laquelle font plantés des tilleuls qjui fourniftènt un agréable om- brage. Les angles en font ornés de piédeftaux fur lefquels I doivent être pofées des figures, afin de répondre à la no- N-iij
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IQ2 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
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blefîè de la forme & à la grandeur de cette pièce qui ne 1
peut manquer d'être fréquentée par rapport au couvert qu'elle offre au fortir des appartemens fouterrains ou de ceux du premier étage. La grandeur du delîèin que je donne, peut tenir lieu
d'un difeours plus étendu > ainfi j'avertirai feulement ici que les lignes ponctuées qui accompagnent les points qui fervent à marquer la diftance des arbres, fignifîentla char- mille , qui efl un grand ornement pour les promenades de ce Parc. La précaution d'avoir percé les murs aux extré- mités des allées, fur tout aux endroits qui peuvent offrir la vue de quelques objets amufans, ne laifle pas de leur procurer encore beaucoup d'agrément. C'eft ce qu'il ne faut pas négliger tant pour le plaifir de ceux qui le promè- nent en dedans, que pour la fàtisfaétion de ceux qui font au-dehors. Pour empêcher que les étrangers & les animaux ne puilîènt entrer dans le Parc par ces ouvertures, on y met des grilles de fer qui prennent depuis le bas jufqu'en haut ; ou bien on en pofè fur un appui de pareille matière que le mur. Pour éviter la dépenfe, on peut encore lorfque le terrain le permet , faire au bas de la brèche des fofTés de neuf à dix pieds de largeur, Se alors la vue n'en a que plus de liberté. Pour parler de fuite de ce qui a rapport avec le plain-
pied des Jardins, parlons aux diftributions des pièces qui font pratiquées fous hs appartemens du Château} Se qui leur fervent de fondation. |
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CHAPITRE SECOND.
Des Diflributions de Vétage du principal corps du Bâtiment,
au Rez-de-ChauJJee des Jardins. BIen loin d'enufer comme la plupart des Auteurs
qui pour faire admirer leurs ouvrages , les prefèn- tent du côté le plus beau 9 je fuis prêt au contraire à blâ- mer les défauts que je n'ai pu éviter dans mon travail. On peut mettre à profit les imperfections même, Se en tirer des leçons dont un Edifice régulier ne fourniroitpas l'idée. En efîèt quand on a déjà acquis quelques lumières dans f Architecture, les fautes danslefquelles on apperçoit que les autres font tombés, fervent à nous redreffer. Je n'au- rai donc point afïèz de vanité pour cacher au Lecteur les écarts qui me feront arrivés. Par exemple} le grand Efcalier A, qui dans fbn tout
forme un morceau d'Architecture aflèz beau 3 n'eft pas heureufèment fécondé par les portes qui donnent du côté du Jardin : celles des deux extrémités devroient enfiler le milieu des rampes de l'Efcalier, Se cependant le trop peu de largeur de l'avant-corps de la Façade ne l'a pas permis. Cet exemple doit avertir qu'on ne fçauroit trop comparer les décorations des dehors avec les diftributions des dedans Se les accorder enfèmble ; Se que ce n'eft que par la diftri- bution des pièces dont on veut compofèr un Edifice qu'on doit régler l'ordonnance de fès Façades. Heureux lorf- qu'en pareil cas on n'a point affaire à un particulier, qui frapé de fès idées, contraint l'Architecte de les fùivre, ce qui le fait tomber dans des défauts de convenance dont la cenfùre ne roule que fur lui. Ce defagrément qui n'arrive SmSSSSâ
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104 De la décoration et distribution des Edifices,
que trop fouvent, même aux Architectes les plus éclairés,
pourroit me fournir ici une légitime excufè. Je n'avois pas deftiné d'abord la cage où l'Efçalier eft placé / à un pareil ufage ; les grands Elcaliers à deux;rampes ne le mettant plus guère en pratique * à caufè "de la dépenfë- qu'Us exi- gent , Se du terrain qu'ils occupent, fur-tout/ dans le mi- lieu d'un Bâtiment tel que celui-ci. Ce milieu qu'occu- pe l'Efçalier étoit refervé pour faire un grand Salon au rez-de-chauffée du côté de la cour, lequel fèroit devenu premier étage du coté des Jardins. De ce Salon on au- roit pu profiter du fpe<5t,acle qu'offre le Parc, & touten- femble de la vue de l'entrée, ôc j'aurais placé cet Eicaiier à l'un des côtés du Bâtiment ; mais revenons aux autres pièces du rez-de-chaufiee de ce plan, lequel n'eft du côté du Jardin que le foutien de celles du premier étage & que le fondement des murs du côté de la cour. La Façade qui donne fur le Jardin, étant expofée au
levant, m'a fait çleftlnér ce rez-de-chaulîee aux pièces qui doivent être à l'abri du Soleil du Midi. Du côté gauche font diftribués les appartemens des Bains: * A droite eft une Salle de Billard, un Cabinet où l'on peut jouer , une Chambre de repos ôc quelques garde-robes. Ces pièces font dans une fituation avantageufe Se elles font d'une très-grande commodité au rez-de-chaulîee du Jardin ; les Maîtres après une longue promenade peuvent s'y venir repofèr, fans être obligés,de monter au premier étage. Les pièces qui font du côté de la cour ne recevant du jour qu'accidentellement, elles m; doivent fèrvir qu'à mettre les chofès dont on n'a pas,ÏÏnbefôih continuel. Aux côtés delà diftribution de ce Plan eft marqué: l'ar-
'* 'Voyez ce qu'on a dît fur l'appartement des Bains dans la première par-
tie de ce Volumes ' rachement
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Chap. IL des distributions du Rez-de-Chausse'e, ioj1
rachement des fondemens des Ailes, fïirlefquelles le pre-
mier étage eft élevé. Des Dijlributions au Rez-de-ChauJfée de la Cour, lesquelles
font le premier étage du corps principal du Bâtiment 3
du côté des Parterres.
La diftributlon générale de re Plan offre un coup-d'œil
fàtisfaifànt par rapport à la proportion des pièces qui le compofènt. J'ai aîligné toutes les portes qui fervent à tra- verfèr les appartemens des ailes du côté des Terrafîès, Se ceux du corps principal du Bâtiment du côté de la Cour ; parce que cette enfilade fournit à l'œil le plaiflr de s'éten- dre dans un long efpace, Se que rien ne fait mieux fèntir la magnificence d'un grand Bâtiment, que l'agrément de ce Ipeclacle. Pour jouir pleinement de cette fàtisfàélion, il faut que toutes Iqs portes fbient de la même hauteur Se largeur, Se faire enfbrte que toutes les pièces qui com- pofènt l'enfilade, fbient afîbrties de manière qu'il n'y en ait aucune qui foit deftinée aux Domeftiques , ainfi que le pourroient être les Porches, les Veftibuies, les Salles du Commun, Sec. La décoration de ces fortes de pièces ne pouvant offrir rien d'afîèz noble > Se l'indifcretion des gens de Livrée pouvant au contraire y faire rencontrer des objets déplaifàns, je leur ai ménagé une retraite dans les Anti-chambres contenues dans les deux Pavillons mar- qués P, Se j'ai fait enfbrte que le Veftibule du grand Ef- calier A, ne fut point fiijet au paflàge des Ouvriers, leur ayant donné une entrée dans le Parc par l'Orangerie X. * Afin d'éloigner les Domeftiques du grand Efcalier, j'en ai défendu les ifîùës, tant du côté de la cour que du côté des Jardins 9 par des grilles de fer enfermées dans les arca- * Voyez le Plan général de ce Bâtiment, Planche 15*.
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T. I. Part. U. O
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106 De la decorationet distribution des Edifices,
des qui font partie de la décoration extérieure de ce Bâti-
ment. Dans Tavant propos qui fe trouve à la tête de cette fé-
conde Partie , on a prévenu que Ton pouvoit fupprimer les Bâtimensdes ailes. C'eft dans cette conlldération que dans le corps principal du Bâtiment font formés piufleurs appartemens complets avec leurs dégagemens, fans qu'on foit obligé d'avoir recours à ces deux ailes, dans chacune defquelles ell pratiqué un appartement de parade accom- pagné des pièces qui lui font néceflàires. En cas qu'on ne voulût point les élever , on réuniroit aux terrafîès le ter- rain qu'elles occupent. Ce Bâtiment devoit être exécu- té fuivant cette dernière intention ; mais comme on avoit projette de bâtir ces ailes, j'ai crû devoir les donner ici. Derrière elles font placées les cours qui éclairent les gar- de-robes Se qui en facilitent le fervice par la communica- tion qu'elles ont avec les bafîè-cours du Château. Ces deux appartemens de parade font différemment dif-
tribués , Se ont chacun leurs commodités Se leurs agré- mens particuliers. Celui du côté droit eft le plus étendu., l'aîle des Offices ayant reflèrré celui du côté gauche où elfe vient fe rendre. La grandeur de l'échelle fur laquelle ces diflributions font gravées, Se le foin qu'on a eu d'en marquer l'uiage , doit fufflre pour connoître leur utilité. On trouvera une plus ample explication concernant les appartemens de parade, dans les diftributions qui compo- fent le fécond Chapitre de la première Partie de ce Volu- me ; Se pour leur décoration je renvoyé aux exemples de la deuxième Partie du fécond Volume. En parlant des fouterrains de ce Bâtiment, nous avons
donné une idée du grand Efcalier A, qui annonce par fa décoration l'importance de ce Bâtiment. L'efpace de fbn |
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Chap, IL des distributions du Rez-de-Chausse'e. 107
pallier depuis la rampe juiqu'au mur de face du côté de la
cour, eft afîèz grand pour ièrvir de Veftibule à l'Efcalier B, qui iert à monter au premier étage ; ce Plan, comme nous l'avons dit, n'étant qu'un rez~de-chaufîee par rap- port à la cour par laquelle on arrive à cet édifice. Derrie- ! re l'Efcalier B , du côté du Jardin, le trouve une Anti- chambre qui a fou entrée par le pallier de ce même degré. De cette Anti-chambre on pafîe à un appartement com-
plet qui occupe toute la droite de Tavant-corps Se qui a les dégagemens par des garde-robes qui vont rendre au petit Eicalier C , qui defeend de fond Se qui monte aux entre- fols pratiqués au-defîùs d'elles. A la gauche du grand Ef- calier A , eft un appartement complet dont Texpolîtion eft auffi du côté des Jardins Se qui a ion dégagement par un autre petit Efcalier à vis marqué D. J'ai expoîe tou- tes les Chambres à coucher de ce Bâtiment du côté du Parc à cauiè de la gayeté qui en revient à ces apparte- nons , Se parce que cette Façade eft tournée vers le le- vant qui eft une expofltion très-avantageufe. Derrière l'appartement de la gauche de cet avant-corps 3
eft fltuée la Salle à manger qui a ià décharge par f Anti- chambre E, laquelle conduit à f aile des Offices où fe trouve une pièce deftinée pour réchaufer les viandes. A côté de cette Salle à manger eft un Cabinet deftiné pour fe retirer après le repas ; ce Cabinet eft précédé d'une Anti-chambre qui lui eft commune ainfi qu'à l'apparte- ment qui a vue iùr le Jardin. Ce Plan eft afîèz circonftancié pour épargner au Lec-
teur un plus long difeours : il ne refte plus qu'à dire quel- que choie du premier étage élevé iùr le corps principal de ce Bâtiment, lequel eft teinté plus noir que les ailes, Se qui eft annoncé par l'Efcalier B, f Eicalier A ne fervant |
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I08 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
que pour defcendre au Parc Se gagner les appartenons
qui font diftribués fous le corps principal du Bâtiment. De la Dijlribution du premier étage*.
La diflribution de ce premier étage eft afïùjettie aux pie-
ces qui compofent celle du rez-de-chauffée. J'ai coupé le milieu de ce Plan par une grande pièce qui peut fèrvir de Salon , n'ayant pu le placer au rez-de-chauffée pour les raifbns que j'ai rapportées page 104, regardant comme né- cefîâire d'avoir dans un Château de cette étendue une pie- ce fpacieufe 011 Ton puifïè s'afîembler un certain nombre. Il faut avoir attention de donner à ces fortes de pièces une belle expoiition , Se c'en: un des principaux ornemens de celle-ci, laquelle fe trouve fituée entre deux vues auffi agréables que variées. La grandeur de ce lieu demandoit une élévation proportionnée ; c'eft ce qui m'a fait élever fon plafond jufques devons les pannes de brefil qui reçoi- vent le faux comble *3 qui orne l'avant-corps des Façades , tant du côté de l'entrée que de celui des Jardins. On trou- ve placé dans cette pièce deux cheminées vis-à-vis l'une de l'autre : elles paroîtroiint dans une fituation plus avan- tageufe , fi elles fe trouvoient aux deux extrémités de la longueur de ce Salon ; mais les jours qui font ouverts fur les deux Façades de ce Bâtiment 5 m'ont fait préférer de les mettre où elles font, plutôt que d'imiter quelques Ar- chitectes qui étant dans une pareille contrainte, ne ba- lancent point à les placer à côté l'une de l'autre Se fur la même furfàce , ainfi que je l'ai remarqué à quelques Edi- fices modernes. Selon moi cette manière de placer deux cheminées dans une pièce eft un défaut de convenance ; car les cheminées faifant partie de la décoration, elles doi- * Tel qu'on le peut voir dans la Coupe de ce Bâtiment, Planche 11.
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vent être placées vis-à-vis les unes des autres, quand il y
en a plufieurs ; à moins cependant que ce ne fbit dans des pièces d'une forme irreguliere *, où Ton eft obligé de les mettre dans des angles vis-à-vis quelque croifée } ou bien de leur oppofer quelque trumeau pour leur faire fymetrie. La flmplicité règne généralement dans la décoration
de cette pièce. De grands tableaux accompagnés de pilaf1 . très de menuifèrie, occupent les eipaces qui le trouvent entre les cheminées ôc les portes qui communiquent aux appartemens qui font diftribués à fes deux côtés. Elle don- ne aux Maîtres un paflage vers le cote gauche, ôc j'ai re- fervé pour les Domeftiques un dégagement par F Efcalier D j lequel fe trouve à la portée des garde-robes, Ôc qui montant de fond, peut leur procurer la commodité & les correspondances nécefîàires avec celles du rez-de-chauflee ôc des Souterrains, f appartement placé à la droite trouve la même facilité par F Efcalier C, qui comme celui D ? monte aux entrefols ôc au comble. Aux deux côtés de ce Plan, eft marqué f arrachement
des couvertures des ailes de ce Bâtiment, desquelles nous avons parlé dans la defeription du rez-de-chauiîee. Ayant parlé en général dans la première partie de ce
Volume de l'ordonnance & de Fufage des pièces qui com- pofent un appartement, j'entrerais dans un détail Super- flu de parler de la propriété de chacune des pièces dont les diftributions de cet Edifice font compofées, ôc je palîè aux décorations des Façades. * Tel que le grand Salon à l'Italienne de la première Partie,
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CHAPITRE TROISIEME.
De la Décoration de la Façade du côté de rentrée.
Elévation du côté de l'entrée ne fe préfente pas
avec autant de magnificence que celle du côté des Jardins, n'ayant fait voir dans celle-ci que l'étendue du principal corps de Bâtiment, les Façades des ailes du côté des cours des garde-robes n'étant fulceptibles d'aucunes décorations ; nous avons plus d'un exemple de ces fortes de Bâtimens} qui n'offrent aux yeux du côté de l'entrée qu'un Edifice de peu d'importance, la prudence failant fouvent cacher aux yeux du vulgaire toute la pompe dont une fortune rapide auroit pu faire les frais ; 3c dont il eft de la politique de n'en pas faire voir l'étalage dans les dehors. Quoique la décoration de cette Façade doive une par-
tie de fa richefle à la proportion des membres d'Architec- ture qui la composent, & à la parfaite fymetrie qui rafîèm- ble fes parties avec fon tout, elle n'en a pas moins de grâ- ce. L'avant-corps du milieu eft détaché des autres par le fronton dont il eft couronné de qui eft orné de bas-reliefs & de groupes de figures. Le comble qui achevé cette par- tie Supérieure eft tenue chantournée Se aide à faire pyra- mider le corps du milieu lur le refte de la Façade. L'étage du rez-de-chauffée de ce Bâtiment eft d'une
élévation proportionnée au premier étage , qui eft en Attique ; tant à caufe dy/peu d'étendue de cette élévation, que parce qu'il forme du côté du Jardin celui qui couron- ne la Façade, Les trois arcades qui font l'ouverture du milieu de ce
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Bâtiment font d'accord avec les croifées qui font au-def-
fus d'elles, Se que j'ai été obligé de tenir un peu grandes 9 pour qu'elles pujfîènt donner plus de clarté au Salon , Se qu'elles eufïènt plus de fymetrie en dedans avec celles qui donnent du côté des Jardins. C'eft cette relation qui con- traint fouvent l'Architecte à préférer certaines formes à d'autres ; Se le rapport que les diflributions doivent avoir avec les décorations intérieures Se extérieures, n'eft pas la partie de fon Art la moins gênante. Aufïï ne peut on parvenir à cette harmonie de l'Architecture fans une pro- fonde Se continuelle reflexion. La baluftrade qui fait le couronnement de cette éléva-
tion 3 convient à la proportion de l'entablement qui la re- çoit. Sur les acroteres qui forment les angles des Pavillons qui font aux extrémités de cette Façade, font pofées des groupes d'enfans; afin qu'au moyen de cet ornement ces Pavillons puiflènt s'accorder avec la richeile de l'avant- corps du milieu : en effet on ne doit jamais affecter trop de fimplicité à côté d'un morceau d'Architecture fufcepti- ble de décoration ; ce contrarie deviendrok auffi ridicule que la prodigalité d'ornemens répandus fans choix fur tou- tes les parties d'un Edifice : un Architecte prudent doit faire une comparaifon raifonnée Se judicieufe des corps les uns avec les autres, Se s'en repréfenter tout l'effet dans fon imagination avant que de pafîèr à l'exécution* De la Décoration de la Façade du côté des Jardins.,
L'élévation de cette Façade la rend par le coup-d'ceil
qu'elle offre , bien différente de celle du côté de l'en- trée. On y voit rafïèmblées les décorations qui ornent la tête des Terraffes T , où les grands Efcaliers V font pla- |
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112 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
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ces ; * ce qui donne une idée générale de l'Architecture
de ce Bâtiment , de la fymetrie qui y eft obfervée & de l'accord que toutes fès parties forment entre elles : on y reconnoît aufïï que la richefîè fait moins le mérite de la dé- coration de cette Façade que les proportions pyramidales qu'on y a gardées. Les Terrafîès B contiennent la hauteur du premier éta-
ge ; & le cordon qui reçoit la baluftrade détermine la hau- teur de la première corniche de cette Façade, à l'éléva- tion de laquelle l'Architecture de deflbus que j'ai tenue ruf- tique , femble fervir de foubaflèment. Cette dernière cir- conftanee me donne lieu de dire, que lorfque dans un Edi- fice un peu considérable on élevé plufieurs étages les uns fur les autres, on doit éviter de leur donner une même uniformité, qui ne peut être iuportabie que dans des Bâ- timens particuliers ; à moins que l'inégalité du terrain, ou quelque Bâtiment déjà fait n'y contraigne. Il faut alors va- rier ces différents étages de façon qu'il en paroiflè un plus recommandabie que les autres, Se que l'on puirlèfentir que le Maître y fait fà refidence ordinaire. Le prefeier étage a prefque toujours cette préférence ; & en ce cas le rez-de- chaufîee ne doit ièmbler être fait que pour lui fervir de ba- fè, Se il ne doit avoir de décoration qu'autant qu'il en faut pour élever cet étage avec plus de majefté. De mê- me l'étage qui eft au-defïïis doit fembler confirait feule- ment pour le couronner, Se par conféquent fà ftruémre doit être d'une ordonnance inférieure. L'élévation du Châ- teau de Verfàilles du côté des Jardins, eft dans ce genre un modèle admiré de tous les connoiflèurs. L'étage dont on termine le plus fbuvent les Façades d'un
* Les Plans de ces Efcaliersôc de ces TerraiTes font marqués dans le Plan gé-
néral , Planche i <;. -irnti--------r~i------ - i ......tmmmm m ———■ ■ i ....... i i —..... ■ i. i . ■ ■—"-*■
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,y> Chap.III. delà décoration des Façades. 113
Bâtiment de cette étendue^s'appelle Attique à caufe des pro-
portions racourcies qu'on lui donne Se qui font empruntées des ordres compofés^qui portent ce nom Se qui ont des pro- portions particulières Se nullement foumifes aux règles des autres ordres d'Architecture.* Pour cette même raifon , les Bâtimens qui n'ont aucun ordre de colomnes, Se qui font terminés par un étage peu élevé Se auquel on donne diffé- rentes proportions par rapport aux étages qui font au-def- fous, portent également le nom d'Attiques. C'eft dans une pareille ordonnance que la Façade du principal corps de Bâtiment fe trouve couronnée. Quoi qu'elle ne foit fuf- ceptible d'aucun ordre d'Architecture, elle fait cependant concevoir une grande idée des appartemens principaux qu'elle renferme. Les ailes qui accompagnent ce principal corps de Bâtiment, fervent à lui donner un air de fùperio- rité & aie faire dominer fur tous les morceaux d'Architec- ture qui l'environnent. Nous venons de dire qu'il falloit donner une marque
de dignité au principal étage d'un Edifice auquel il fèrri- ble que les autres doivent céder ; ce même égard doit être obfèrvé dans Iqs Façades , lorfqu'il s'agit de l'or- donnance générale, d'un monument un peu étendu, de- vant donner de la fùpériorité au principal corps de Bâti- ment , foit par la richeiîè de fà décoration, fbit par fbn élévation, afin que les perfonnes qui n'ont que la vue des dehors s'apperçoivent par cette marque de diftinétion du lieu où refide le Maître. Les autres Bâtimens qui en- vironnent ce corps de Bâtiment fiipérieur ', doivent auffi dénoter leur ufàge, foit par la fculpture qui les décore, foit par les membres d'Architecture qui les compofent. C'eft plutôt à cette dernière marque qu'on doit les re- * Il en eft parlé plus au long dans la première Partie du fécond Volume.
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T. I. Part, IL
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114 De la décoration et distribution des Edifices ,
connoître qu'aux ornemens, qui félon moi n'y font né-
ceffaires qu'autant qu'ils y font naturels. On ne doit les ap- prouver que lorfque l'efprit Se les yeux en font fatisfaits , de manière qu'on n'ait pas befoin d'interroger l'Archi- tecte fur les raifbns qui l'ont porté à les compofèr d'une telle ou telle manière ; f eftime le filence de la part d'un connoifîêur, fon admiration muette étant fouvent la preu- ve de fon fuffrage. Il faut donc pour être fur de plaire aux intelligens,
garder dans les Edifices qu'on élevé , cette harmonie de proportion Se de convenance dans toutes les parties qui lescompofent ; c'eil de là qu'ils reçoivent la grâce Se la beauté, qui ca afe cette admiration, même dans les Bâti- mens les plus lîmples ; Se la profufion des ornemens ne peut feule faire un beau tout s'ifn'eft fécondé par les parties qui appartiennent à l'Architecture. Au milieu du Bâtiment eft pratiqué un comble de mê-
me forme que celui du côté de l'entrée ; Se le fronton qui fè trouve deiîbus eft orné de groupes de figures Se de bas- reliefs , ce qui fèrt à faire détacher cette partie fupérieure de toute l'ordonnance de cette Façade. Les ailes qui fe trouvent aux deux côtés de ce corps de
Bâtiment font décorées d'arcades , dans lefquelles font contenues les croifées qui éclairent les appartemens : leurs trumeaux font ornés de bulles, Se la Terraiîè qui fe trouve au-deilous, eft revêtue d'une baluftrade dont les acroteres font portés par des corps de refend. Cette décoration con- vient aux Terraflès : une plus légère ne s'accorderoit pas avec la folidité de leur conftrucTion , Se c'eft pour cela que dans les Bâtimens qui exigent le plus de magnificen- ce l'on n'y employé que l'ordre Tofcan. Ces Terraflès font un retour d'équerre dans l'angle du-
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CHAP. III. DE LA DECORATION DES FAÇADES. 11J
quel eft placé chacun des grands Efcaliers V, quifè voyent
dans cette élévation, Se dont le Plan le trouve dans ce- lui du rez-de-chauflee de ce Bâtiment. Les échifres de cet Efcalier font ornés d'une rampe de fer, pour varier avec les baluftrades des Terrafîès, Se afin qu'étant fur le pallier A *, on puifîè mieux découvrir les décorations des Jar- dins. Les extrémités de cqs Terrafîès marquées X dans le Plan général, font décorés de fontaines renfermées dans des niches Se couronnées de figures maritimes ; des grou- pes d'enfans font pofés furies acroteres placés aux extré- mités de cet avant corps, à defîèin de les faire détacher d'avec les Terralîès qui font au-devant des aîles de ce Bâtiment. De la Coupe & Profil du principal corps du Bâtiment prife
fur fa largeur.
Cette Coupe fait mieux reflèntir l'inégalité du terrain
que tout ce que nous en avons déjà dit. La ligne A mar- que le rez-de-chauffée de la cour , Se la ligne B celui du Jardin : pour en faciliter la communication on a pratiqué le grand Efcalier C ; l'Efcalier D montant au premier éta- ge j ainfî qu'on l'a dit dans la defeription du rez-de-chauffée. On voit au premier étage la décoration du Salon dont
nous avons parlé aux diftributions du premier étage. J'ai couronné fbn lambris d'une corniche à double gorge, por- tant des courbes qui vont racheter le plafond, lequel peut être orné de peintures. Aux côtés droits de cette Coupe , eft le retour d'un
des Pavillons marqués P dans le Plan du rez-de-chaufîee. L'un des murs qui entourent la cour du Château , vient s'y terminer, &onya exprimé une partie des ornemens * Voyez le Plan du rez-de-chauffée, Planche 17.
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116 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
qui la décorent. Lés croifées qu'on y voit environnées de
charmilles, font feintes & ne fervent qu'à- imiter celles qui font vis-à-vis & qui éclairent l'aile des Offices: leurs trumeaux font ornés diverfement } tantôt d'un arbre à haute tige & taillé en boule ,r tantôt de vafes pofés fiir l'ex- trémité de ce mur, & de groupes de figures pofées au-def- fous fur des piédeftaux en forme de dez. Cette variété d'or- nemens préfènte un coup-d'œil agréable à ceux qui font dans les appartemens qui donnent fur ce côté là, & elle fait juger favorablement de la magnificence de ce Bâtiment aux perfonnes qui arrivent par l'avant-cour. Je ne fais pas une defcription plus étendue de cet Edifi-
ce pour palier à la troîfiéme Partie. Je ne donne pas non plus la décoration de l'Orangerie , ayant déjà fourni dans la première Partie un exemple fur ce fujet > & me propo- sant de donner celui de l'Orangerie du Bâtiment qui fuit. Fin de la féconde Partie»
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DE LA DECORATION DES EDIFICES
ET DE LA DISTRIBUTION
DES MAISONS DE PLAISANCE-
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TROISIEME PARTIE-
Contenant la diflribution & décoration des Jardins s Bdtimens
& dépendances d'un Edifice de trente toifes de face. A V A.NT-P R O PO S,
O n terrain efl: fîtué à vingt-deux lieues
de Paris fur la grande route de Bretagne, Se c'en: dans cette Maifon que Monfieur le Marquis de Saint. R*-** failbit là rési- dence ; ce Seigneur me fit l'honneur de m y appeller pour me conlùlter lùr la dé- uloit y faire. Le corps du Château étoit déjà |
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118 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
bâti} il étoit mffiiàmment bon pour qu'on pût le confer-
ver , Se il n'avoit abfolument befoin que de quelque chan- gement dans les diftributions qui fe reflèntoient du peu d'induftrie de nos anciens Architectes pour la distribution. Il fut donc queftion de travailler à tous les dehors. J'y ai fait une belle-avant-cour pour y placer des ailes de Bâti- ment aux deux côtés, dont Tune fert aux Ecuries &■ l'autre auxRemifes, lefquelles étoient ci-devant très-mal fituées, ainfi qu'elles le font à la plupart des anciens Châteaux} où elles fe trouvent tantôt fous les fenêtres du Maître > Se tantôt du côté des Jardins, comme on l'avoit pratiqué à celui-ci. J'y ai fait exécuter une grande partie de ce qu'on voit dans le Plan général. Quoique le Bâtiment eût été édifié par un très-habile homme, les façades extérieures étoient trop fimples pour que je puflè les donner ici. Je me fuis fervi de fà cage, où j'ai fait une nouvelle diflribu- tion Se de nouvelles Façades, telles que les7 auroit fou- haitées à peu près le Seigneur du lieu 3 s'il eût voulu rebâ- tir ion Château. On les verra après le Plan général. |
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CHAPITRE PREMIER.
De la Dijlribution des Jardins & de fis dépendances» CE Plan paroît d'abord d'une forme fînguliere & n'of-
fre pas en général une auffi grande idée que les pré- cedens ; mais à le confiderer dans chacune de lès parties, on y trouvera des beautés, foit par la diftribution des Bâ- timens qui accompagnent le Château /foit par l'agrément de ceux qui l'environnent. Le principal corps de Bâti- ment marqué E, fe trouve entre deux côtes qui fans dou-, te n'offient par une vue bien amuiante. Ces fortes d'ex- |
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polirions bornées,engagent fbuvent les Seigneurs des lieux
à des dépenfes confidérables, pour tâcher de corriger par l'Art les défauts des terrains où fouvent ils fe trouvent comme forcés de demeurer par les revenus qui y font, at- tachés , ou par la noblefîè Se l'antiquité des biens qui leurs ont été tranfmis par leurs ancêtres. C'eft alors qu'un Architecte doit employer tout ce qu'il
a d'expérience Se de talent pour répandre autant qu'il eft poffible, de l'agrément fur tous les objets qui peuvent être apperçûs du Château. Heureux , ainli que je l'ai dit ail- leurs, lorfqu'il travaille pour un Seigneur dont la grandeur d'ame Se les lumières fécondent fès intentions. J'eus le bonheur de trouver ces excellentes qualités dans la perfbn- ne qui habite le Château que je décris , Se qui malgré la capacité naturelle pour les beaux Arts, voulut bien faire choix de moi pour diriger une partie des Bâtimens qui fè voyent dans le Plan général, Se dont quelques-uns font détaillés ci-après. Le corps du Château, comme je l'ai dit, étoit ancien-
nement bâti, Se l'objet principal étoit d'y ajouter desbafîè- cours, Se de former des avant-cours qui pufîènt lui don- ner quelque agrément. Pour y réuffir, le Maître du lieu obtint du Roy la permifîîon de faire tranfpofer la grande route de Bretagne où on l'a marquée D , laquelle pafîbit auparavant le long des murs d'appui C de la cour du Châ- teau. Moyennant cette tranfpoîition , nous avons eu du terrain fuffifàmment pour faire une avant-cour qui devient d'une belle proportion, Se qui eft ornée de deux ailes de Bâtiment où les Ecuries Se les Remifes font placées. L'é- minence marquée D , eft un rideau qui borne le coup- d'œil de la Maifon ; rien ne dédommageoitde ce défàgré- ment lorfque la route de Bretagne fè trouvoit ci-devant |
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120 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES >
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au rez-de-chauffée du Château d'où elle ne pouvoit être
apperçûe ; mais à préient qu'elle parle fur l'extrémité de ces coteaux, elle offre aux yeux un concours de voyageurs qui peut amufer Se réparer agréablement ce qu'une vue trop limitée a de défaut. Cette fàtisfaction n'eft pas peu considérable dans des terres éloignées de Paris, Se un Châ- teau en devient plus fréquenté 3 Se pour ainfî dire plus vivant. Comme on n'arrive à cette terre que par une pente
dans laquelle eft pratiqué un chemin qui defeend dufom- met D au rez-de-chauflee de l'avant-cour , tout le Châ- teau Se fes dépendances s'offrent en vue d'oifeau aux re- gards de ceux qui en approchent / Se donnent un ipe6ta- cle d'autant plus brillant que tous les Bâtimens font fepa- rés les uns des autres par des forlés d'eau vive } qui font faits non-feulement pour orner ces lieux , mais encore pour recevoir la chute d'une ravine marquée dans ce Plan Se qui va fe décharger dans la rivière d'Avre qui traverfe ce terrain Se forme dans les Jardins un très-beau Canal. Aux deux côtés de l'avant-cour font placées les baffès-
cours pour ferrer les grains , Se renfermer les beftiaux ; celle-ci eft à droite Se elle a fa fortie par le Village ; l'au- tre eft à .gauche , Se les grains y font amenés par le grand chemin. Les Bâtimens de ces Daflès-cours n'exigeant que de la commodité Se n'étant faits que pour les ufages au£ quels ils font deftinés , ils ne peuvent offrir rien qui flatte la vue; c'eft pourquoi je les ai placés fur les flancs du ter- rain Se ils fe trouvent cachés par les deux ailes de Bâti- ment qui forment la largeur de Favant-cour. Quoique ces deux aîles ne contiennent que des Ecuries & des Remi- fes 3 leur extérieur eft bien fymetrifé, àcaufe qu'elles "font expofées aux yeux du Maître , & qu'elles femblent fèrvir |
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CHAP. I. DE LA DISTRIBUTION DES JARDINS. 121
d'avenue pour arriver au Château. Afin que Tavant-cour
fut moins fujetteà la mal propreté, il eft pratiqué derrière ces ailes une chauflee F qui les fépare des fofles, Se fur le- quel le lervice des Palfreniers Se tout autre pareil pour- roit le faire ; fans qu'il y eût de communication avec les bafîè-cours que pour la commodité des équipages Se la fa- cilité des charrois. On doit toujours avoir attention que les Domeftiques ne puiilènt être troublés dans leurs différentes fonctions ni s'embarrafîèr les uns les autres ,,& c'eft à quoi on doit prendre garde dans les diftributions des bafïè-cours, quand lur tout elles font étendues Se que plufieurs gens doi- vent y être appliqués à divers travaux. Pour éviter la confu- fion à cet égard, il faut avoir foin de s'informer dunombre des Domeftiques, de la quantité des grains Se des beftiaux qu'il faut loger, Se pourvoir à tout ce qui effc nécefîaire pour cela ; Se pour que le lervice le fafîè aifément. Ce n'eft point aflèz à la campagne que le logement du Maî- tre foit d'une diftribution élégante Se richement orné ; l'u- tile doit accompagner l'agréable} Se même lui être pré- féré. Aux deux côtés du Château font placées deux autres
ailes de Bâtimens ; dans Tune efl celui de l'Orangerie, Se dans l'autre font diftribués les Offices Se les Cuifines. Cet- te dernière a derrière elle un Potager pour quelques legu mes Se quelques efpaliers ; des Vergers fitués dans des ter- res circonvoifines, Se dont l'étendue demande un terrain particulier,, fourniflànt àlaMaifbn des légumes Se des fruits en abondance. Ce Jardin potager eft fermé du côté des forles par une palifïàde de charmille, qui fymetrife avec celle qui entoure le bofquet planté en étoile*, lequel efl: placé de l'autre côté derrière le Bâtiment de l'Orangerie. Cq^ime ce bofquet eft dans une expofitkm qui lui procu- |
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T. I. Ftrt. 1ÎL
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122 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
re de la fraicheur, les perfonnes qui cherchent la folku-
de, peuvent s'y retirer pendant la chaleur du jour, Se mê- me profiter d'une fortie qui y efl pratiquée, pour aller jouir dans la plaine d'une promenade champêtre, fins être obli- gées de traverfer les Bâtimens. Le Bâtiment de l'Orangerie efl: décoré du côté de fon
Jardin } de la manière qu'on le voit dans la Planche 28 qu'on trouvera ci-après. J'ai donné une femblable décora- tion à l'aîle des Cuifines du côté du Jardin fleurifte ; par- ce que ces Bâtimens font apperçûs de l'entrée du Château auffi bien que du côté des Parterres à l'Angloife. Le Jardin de l'Orangerie & le Jardin Fleurifte font tenus dans la mê- me fymetrie , afin que fi la grandeur de celui de l'Oran- gerie ne fuffifoit pas pour contenir les Orangers de la fer- re , on put en placer dans les allées du Jardin fleurifte, fans fe trouver dans la néceffité d'en mettre dans celles des Parterres, où ils boucheroient la vue du Canal. Pour fa- vorifer de quelque ombrage ceux qui veulent pafïèf de l'autre côté de la rivière , j'ai pratiqué une allée d'arbres le long des folles , de chaque côté des Parterres. Vis-à-vis le Château eft placé un grand Canal qui don-
ne aux appartemens un très-beau point de vue, Se qui oc- cupe toute la longueur de la vallée qui fe va terminera un bois de haute futaye du domaine du Roy , Se qui eft fépa- ré d'avec les terres de ce Château par un ruifîèau qui arro- fe les prez de cette vallée. Comme ce bois fe trouve fur une demie côte, Se qu'il borne entièrement la vue du Châ- teau , on pourrait pour la prolonger , y percer une route, Se orner fa pente de quelque grotte en fer-à-cheval. Les deux côtés du Canal font occupés par des pièces
de verdure , Se le terrain qui les fépare eft rempli de Quin- conges qui produifènt un agréable couvert, fans n^n- |
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Chap. IL des distributions duRez-de-Chausse'e.
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moins empêcher entièrement que la vue ne s'étende. On
plante les Quinconges de différentes efpeces d'arbres fé- lon la diverfité des climats , ou fùivant l'œconomie des perfonnes qui les font faire. Les arbres qui viennent le plus promptement Se qui fournirent le plus d'ombrage, font les tilleuls : quoiqu'ils fè plaifent dans les terres hu- mides , ils viennent fort bien dans les terres légères. Quand on veut mettre fon terrain à profit, on met ces Quincon- ges en arbres fruitiers à haute tige ; Se alors on choifit l'ef- peces des arbres qui viennent le mieux fùivant la difpofl- tion Se la qualité du terrain. Comme je refèrve pour le fécond Volume quelques
exemples des différentes parties qui compofent les Jardins de propreté, j'y remets auffi ce que je dois dire fur le choix qu'il en faut faire Se fur leurs différentes formes ; afin de rafîèmbler dans un fèul endroit ce qui concerne le Jardi- nage ; ainfl je finis ce Chapitre pour pafîèr à la defeription des diflributions du Château. |
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CHAPITRE SECOND.
De la Dijlrïbution du Rez-de-Chauffée du corps du
Château,
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LA diflribution de ce Plan n'eft pas ordinaire, ayant
placé un Efcalier à chaque extrémité du Bâtiment, |
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le côté du grand chemin Se celui de la rivière. Je me fuis
afîûjetti au terrain qu'occupe le Château anciennement bâti , qu'on a confervé Se dont on a feulement changé quelques diftributions ; mais ces changëmens Se les ancien- |
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124 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
nés décorations extérieures , ainfi que je l'ai dit, n'ayant
rien qui foit digne d'être propofé pour exemple, je ne par- lerai que dûs nouvelles diftributions Se décorations faites à peu près fur le même terrain 3 pour plufleurs apparte- nons de Maîtres Se pour quelques pièces de parade defti- nées à rafïèmbler les compagnies. J'ai pratiqué dans ce Plan une galerie couverte Se pla-
cée du côté des Jardins, pour préferver de l'ardeur du So- leil du midi le grand Salon & fes Cabinets. Elle fert d'ail- leurs de promenade Se de communication aux apparte- nons Se elle donne une Terrafle au premier étage. Le grand Salon a trois arcades qui ouvrent dans cette galerie, I" Se qui percent jufqu'aux Jardins. Ces trois arcades iymetri-
. lent avec celles qui donnent fur la Cour, Se ces différen- ti tes vues produifent dans cette pièce une très-agréable va- riété. Quand on diftribue une pièce de compagnie, on doit toujours avoir foin de l'expofer le plus avantageufè- ment qu'il eft poffible, Se ceil pour F ordinaire dans le milieu d'un Edifice que la variété fè rencontre ; aînfi lors- que la profondeur du terrain ne permet pas de faire un ap- partement double, il faut placer les Efcaliers dans les ailes, pour profiter du milieu du Bâtiment Se pouvoir y diftri- buer les pièces d'honneur. On doit craindre d'être blâmé il quand au contraire on le facrifie à des pièces d'un-ufàge ! commun, Se qu'on ne fçait pas tirer avantage de tout ce qui peut contribuer à la gayeté Se à la beauté de l'expofi- tîon d'un appartement de parade. Pour moi j'ai crû devoir mettre le grand Salon au milieu de ce Bâtiment afin que la compagnie qui s'y afïèmble pendant la journée, pût jouir de la vue de ceux qui vont Se viennent parle grand chemin , qui fe trouve élevé ainfi que je Faî marqué D dans le Plan général. /! |
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Chap. IL des distributions du Rez-de-Chausse'e. 125
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L'avantage , me dira-t-on /de voir des paflâns-, eft un
motif bien léger pour faire la dépenfede deux Efcaliers dans la feule intention d'offrir ce point de vue au milieu d'un Edifice. Mais on doit penfer, qu'un Seigneur qui fait bâtir fur une terre qui n'a pour voifmage que ihs Vafîàux, fe trouve heureux, lors qu'étant à portée 'd'une grande route , telle que celle des environs de Paris 3 il peut fo dé- dommager de fà folitude par ce coup-d'œil. L'expérience nous a fait voir qu'on a fouvent abandonné des Maifons fufceptibles d'agrémens, mais iujettes à l'ennui d'une fo~ litude auflere , pour en bâtir d'autres dans des lieux plus fréquentés Se où le mouvement Se le changement des ob- jets pufîent amufèr. D'ailleurs il faut bâtir Cuvant l'incli- nation du Seigneur qui vous occupe , Se il fufrît de ne pas tomber dans des défauts de convenance. En un mot on doit avoir pour but principal de donner aux pièces d'hon- neur le coup-d'œil le plus agréable Se le plus intérefîant qu'il eft poffible 3 foit dans les Maifons de ville > foit dans Ïqs Maifons de campagne. La décoration du grand Salon eft d'an lambris qui en
revêtit toute la hauteur : * il peut être peint en blanc Se l'on peut en dorer les moulures. C'eft dans cette belle pie- ce que l'on doit railèmbler tout ce qu'on a de plus, pré- cieux foit en tableaux, foit en bronzes, crdftxmx, Sec. puîf- qu'elle eft dans ce Château ce qu'eft une Galerie dans un Bâtiment de beaucoup plus d'étendue. Ce Salon a fon en- trée par les deux Cabinets qui font à fès côtés, indépen- damment <1qs portes qui donnent dans la Galerie couverte & qui ne font d'aucun triage en hiver ; ce qui le rend d'au- tant plus fain dans la froide faifon , qu'il n'a point de por- *On en voit la décoration du cote de la cheminée dans la féconde Partie
•lu feconrl Volume , Planche 8». '" ' ' '_____ gâS5I£55
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ll6 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
tes du côté de la cour ; mais feulement ûqs croifées en ar-
cades * qui font iymetri© avec celles qui donnent dans la Galerie. Cette précaution eil très-bonne, quand le ter- rain où l'on bâtit ne permet pas de conflruire des apparte- nons d'été Se d'hiver. Comme il eil peu ordinaire de con- flruire de ces derniers Bâtimens, Se que les autres tels que celui dont on parle font plus fréquens, on doit accoutu- mer fon imagination à fçavoir rafîèmbler tous les iecours que fart peut donner pour garentir de l'intempérie des I fàifons ceux qui habitent un Edifice ,Sc faire lèrvir en mê- me tems ces fècours pour lui donner toutes les beautés dont il eft fùfceptible. On ne peut mieux refîèntir le mé- rite d'un Architecte 9 queiorfqu'étant borné par le terrain Se par la dépenle, il réunit le bon goût Se la commodité Se qu'il donne une noble correspondance à toutes les par- ties de fon Bâtiment. On en voit qui pour avoir négligé le rapport que les dillributions des dedans doivent avoir avec les décorations des dehors, font tombés dans des dé- fauts infiniment oppofés à la véritable architecture. Le plus | fouvent ces fortes d'imperfections ne proviennent que de ce qu'un Bâtiment ne fè fait pas tout de fuite; Se que plu- sieurs Architectes y mettant l'un après l'autre la main, chacun d'eux pour le faire honneur du morceau qu'il édi- fie , fàcrifie la parfaite union qui doit être entre les parties Se le tout. A la droite de ce Salon effi un Cabinet A confacré à la
Mufîque, Se où l'on le retire après le repas en fortant de la Salle à manger qui lui eil contigue. Cette Salle a fon entrée par l'Anti-chambre qui la précède, & qui eft com- mune à la chambre à coucher qui eft. derrière. J'ai placé du côté du Jardin une Salle de compagnie , qui a une iiîùe * Voyez la Façade du côté de l'entrée, Planche 25*.
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Chap. IL des distributions du Rez-de~Ghausse'e. 127
dans la Galerie couverte : pendant la chaleur du jour on
peut s'y mettre à l'abri du Soleil, fans être cependant pri- vé de l'agrément de l'air Se de la verdure qu'offrent les Jardins. Si cette Salle qui eil expofée au midi devenoit trop chaude dans l'été , on pourrok le retirer dans les pie- ces du côté de la cour > qui étant au nord 9 font très-pro- pres à garantir de l'incommodité de cette fàifon. Derriè- re le Cabinet A fè trouve une Garde-robe & un Efcalier qui monte au comble Se qui conduit à un entrefbl prati- qué fur cette Garde-robe, qui fèrt avec celle qui eil au- defîûs, à loger les Domeiliques du Maître qui habite cet appartement avec lequel elles ont toutes deux communi- cation par un palîage B pratiqué entre les deux cloifbns de la Salle à manger Se de la Salle de compagnie. Ce pa£ ûigQ rend auffi dans des lieux à fbupape deflinés pour les Maîtres Se qui fervent principalement à la chambre à cou- cher. Cette chambre efl: fourme de toutes les commodités qui lui font nécefîàires, ayant du côté du Jardin un Cabi- net qui peut fèrvir à écrire ou à une toilette, Se commu- niquant avec la Salle de compagnie qui le matin peut te- nir lieu de Cabinet à cette chambre à coucher. L'Anti- chambre C donne entrée dans cette chambre à coucher, Se comme je l'ai dit 5 elle eil commune à la Salie à man- ger. Cette Anti-chambre efl percée de plufieurs autres portes ; Tune donne fur le pallier de l'Efcalier, une autre fur le perron, Se une troiiiéme qui efl d'enfilade avep cel- les des appartenons, fèrt à paifèr fur un pont pratiqué fur les fofïes Se par lequel on gagne le Bâtiment des Cuifines. C'efl par cette communication qu'on vient fèrvir les mets dans la Salle à manger, laquelle peut être fort debarafîee par f Anti-chambre où l'on peut dreiîèr le buffet. A la gauche du grand Salon eil fitué un Cabinet D pro-
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128 De la décoration et distribution des Edifices,
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pre à contenir un Billard} par ce moyen les perfonnes
afîèmblées dans les pièces de parade qui occupent le mi- lieu de ce Bâtiment, pourront fans être trop féparées, s'a- mufèr fuivant leur inclination. Ce Cabinet a fon entrée par une deuxième Anti-chambre qui efl: commune à l'ap- partement placé du côté des Jardins. L'on peut la faire fer- vif au Billard, cela ne nuiroit point à l'ufage de cette pie- ce ; Se pour lors le Cabinet D deviendrait un lieu de re- dos , dont l'expofition convieroit à s'y venir rafraichir dans ..es grandes chaleurs. Au bout de la Galerie couverte, efl: une pièce F qui peut
fervir de Cabinet à la Chambre à coucher qui la fuit, quoi- que on n'y fpït annoncé que par fon moyen ; parce que les autres portes qui y donnent nç fervent en quelque façon que de dégagemens. Cependant comme cette Anti-cham- bre efl: précédée de la Galerie , qui n'efl: à proprement par- ler qu'un périftile, Se que de l'autre côté la deuxième An- ti-chambre E lui fert d'entrée, cette pièce F peut être re- gardée comme un lieu deftiné à recevoir les peribnnes qui auroient affaire au Maître , Se y attendre avec diftinélion l'heure de lui parler. La Chambre à coucher efl: d'une belle grandeur, fa cheminée efl: placée vis-à-vis la porte qui en- file la Galerie dans l'épaiûeur des armoires pratiquées le long du mur de pignon, à deflèin de donner à cette Cham- bre une forme plus régulière y Se la rendre plus faine en la préfervant de l'humidité que peut caufer le fofle qui parle au bas de ce pignon. Les Garde-robes qui font deftinées à cet appartement
ont la même diftribution que celles qui font à la droite. Les ailes qui forment les deux Pavillons du côté de la cour, contiennent chacune un grand Efcalier qui monte au pre- mier étage, c'eft à la vérité une dépenfe dans laquelle cette |
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ChaP, II. DE LA DISTRIBUTION DU PREMIER ETAGE. 120
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manière de diftribuer engage , quand on veut profiter du
milieu de fon Edifice Se y placer les appartemens de pa- rade. Mais aufîî cette dépenfè fait qu'on jouit plus com- modément des diftributions du premier étage, Se que pour donner entrée dans Iqs appartemens , on n'eft point obli- gé de pratiquer des Corridors qui ne font plus en ufàge dans les maifbns un peu confidérables : en effet l'expé- rience a fait fèntir la nécefîité de les abandonner, par la difficulté qu'une feule perfbnne qui y marche, eft capable de caufèr du bruit dans toutes i&s pièces qui s'ouvrent dans cqs Corridors. On aime mieux fè fèrvir de divers Efcaliers qui donnent lieu de pratiquer plufieurs appartemens par- ticuliers au premier étage , ainfi qu'on le peut voir dans celui dont nous allons parler. De la Dijlribution du premier Etage,
Dans la diftribution de ce premier étage, j'ai moins cher-
ché la beauté des formes des pièces qui le compofènt que la commodité Se la quantité des appartemens de Maîtres, par- ce qu'il eft deftiné pour les perfonnes étrangères.» Se que les appartemens de parade font au rez-de-chauflee. Au-deiîùs du grand Salon efl: une Chambre à coucher accompagnée des pièces qui lui font néceflàires ; Se afin de lui donner une entrée qui lui fut particulière, Se que pour y parve- nir on ne fût point obligé de traverfer les autres apparte- mens , j'ai pratiqué une Anti-chambre à côté, à laquelle on monte par l'un des Efcaliers des Garde-robes. Cet Es- calier efl afTèz facile pour qu'il puilîè être à l'ufàge des Maîtres. La Chambre à coucher eft d'une belle grandeur Se eft parfaitement bien lituée , ayant pour promenade la Terrafte qui couvre la Galerie, Se d'où l'on peut jouir de l'aipect des Jardins Se du grand Canal. Derrière cette |
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T. I. Fart. W>
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130 De la décoration et distribution des Edifices ,
Chambre fe trouve un Cabinet de toilette deftiné pour
fon ufàge; les Garde-robes qui font à côté, étant refer- vées pour fervir aux Chambres qui donnent fur la cour , lui laiflànt feulement celle qui eft derrière l'Anti-chambre. Toutes les cioifons qui féparent ces Garde-robes, font de charpente ourdée de plâtre Se lattée des deux côtés, afin de rendre les pièces plusfourdes. On ne doit uferde cette précaution que lors de la conftruclion de l'Edifice , crainte de trop charger les planchers Se de nuire à leur fo- lidité. On a fouvent ruiné des Edifices en peu d'années} par l'imprudence d'élever des cioifons fur des planchers anciennement bâtis Se de la bonté defquels on n'avoit ju- gé que fur les apparences ; ainfi la prudence veut que lorf- que dans un lieu vafte on a deflèin de pratiquer plufieurs pièces au moyen des cioifons, on compare avec beau- coup d'attention la pefànteur du fardeau avec la force du fbutien. Dans la plupart des anciens Châteaux, on eft fouvent dans l'obligation de faire de ces retranchemens ; mais on doit toujours s'y fervir de la règle qu'on vient d'obfèrver. Les pièces qui s'y rencontrent d'une grandeur extraordinaire Se qui étoient deftinées à coucher , fans avoir le fecours d'aucune Garde-robe , ni de toute autre commodité ? marquent bien que nos premiers Architec- tes étoient moins intelligens pour la diftribution que nous, ôt qu'ils n'appliquoient pas leur industrie à fe faire des de- meures auffi agréables qu'utiles, A préfent qu'on étudie davantage tout ce qui peut aider à la commodité , je crois que lorfqu'il s'agit de partager une grande pièce en plu- fieurs autres, on ne doit pas négliger d'en monter les cioi- fons de fond y ou du moins de ne les faire que de menuife- rie quand il eft à propos de conferver la grandeur des pie- ces qui font au-defîbus. |
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CHAP. III. DE LA DECORATION DES FAÇADES. I 3 I
Ni la décoration ni la forme des Chambres à coucher,
quiibnt diftribuées dans ce premier étage, ne me paroif- fent pas exiger de longues explications, dans lefquelles je ne pourrois pas même m'empêcher de tomber dans une répétition aufïï ennuyeufe qu'inutile. D'ailleurs le deiîèin eft allez diftincT: pour pouvoir fuppléer au difcours ; je me contenterai donc, avant de pafîèr à la décoration extérieu- re de ce Bâtiment qui fait la matière du troifiéme Chapi- tre iuivant , de dire que chacun des deux grands Efca- liers, conduit à une Anti-chambre commune à toutes les Chambres diftribuées à chaque côté de ce Plan, Se que cqs Chambres font accompagnées chacune d'une Garde- robe , dont la communication procure la facilité néceilài- re pour le fer vice des Domeftiques- |
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CHAPITRE TROISIEME,
De la Décoration extérieure du principal corps de Bâtiment, L'Architecture qui compofe les décorations extérieu-
res de ce Bâtiment, eft tenue en général fort iîm- ple. Cette manière de décorer n'eft pas la moins difficile, ni celle qui mérite le moins d'être donnée pour exemple. Comme l'occafion de bâtir des Edifices confidérables, n'eft pas auffi fréquente que celle de conftruire des Bâti- mens particuliers, il faut s'attacher à plaire dans le fimple autant que dans le magnifique ; c'eft même dans ce pre- mier genre de bâtir, que la capacité & l'intelligence de l'Architecte le font reconnoître davantage, foit par la belle proportion qu'il donne à Ion Bâtiment , foit par l'harmonie qu'il a loin de répandre dans toutes &s parties. C'eft alors que l'étalage desornemens &larichelîè des or- Rjj
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I32 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
dres font place à la perfection des membres d'Architecture
& à la jufteiïè de la fymetrie, Se que la beauté des profils fait juger de l'étude Se de l'expérience de celui qui bâtit. L'art de profiler ne s'acquiertque par de profondes Se continuelles réflexions^ Se par une exacte comparaifon des Edifices antiques avec les modernes ; cette partie de l'Ar- chitecture n'eft pas la moins épineufe. Auffi quand on la pofïède, s'attire-t-on l'admiration des connoiffèurs, Se l'E- difice le plus fimple l'emporte-t-il fur celui qui n'auroit que l'avantage d'être extrement orné. La connoiflànce du choix qu'on doit faire des bons pro-
fils eft d'autant plus difficile à acquérir, qu'il faut aller foi- même fur les lieux meiurer leurs différentes parties, Se fè mettre au fait des motifs qui les ont fait édifier. Au défaut d'une pareille pratique , il eft du moins néceflàire de s'inf- truire auprès des grands Maîtres, de fréquenter les monu- mens publics, Se de puifer dans les Bibliothèques tout ce qui peut enrichir la mémoire Se aider à la fécondité de i'ef- prit. Pour tout dire en un mot , il faut que le travail foit joint à un heureux génie & que la nature ait infpiré cette vive inclination pour lafeience qui fert à former les grands hommes. Sans ce don du Ciel, il n'eft pas poffible de de- venir un Architecte accompli. Il feroit à defirer que ces hommes qui femblent nés pour atteindre à la perfection d'un Art auffi élevé, fufîent les feuls qui ofaflènt s'en mê- ler ; on ne le verroit pas fouvent avili par des gens qui en prennent la qualité par des vues d'intérêt, Se qui n'y ap- portent aucune-difpofition naturelle. La facilité de fe faire parler pour Architecte Se la liberté qu'on a de travailler fous ce nom en France , enhardiflènt les moins éclairés Se les,portent à abufer de la crédulité de beaucoup de per- fonnes à qui ce titre en impofe. C'eft de là qu'on voit tant |
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CHAP. III. DE LA DECORATION DES FAÇADES. 133
de Bâtimens particuliers de mauvais goût dans Paris, mal-
gré le grand nombre d'habiles gens que cette Ville célè- bre renferme. J'aurois trop à écrire fi j'entreprenois d'en faire remarquer tous les défauts Se tout le ridicule. Déplus ce fèroit envain que je m'efforcerois de corriger l'ignoran- ce de ceux qui les ont produits, Se toute l'éloquence du monde ne feroit pas revenir le vulgaire de la bonne opi- nion qu'il en a conçue. Mais je m'apperçois que mon zèle m'emporte trop loin,
Se que ne voulant blâmer ici que des Bâtimens de peu de conféquence, je pourrois paroître attaquer l'Architecture en général ; ainfî je reviens à mon fujet. De l'élévation du côté de Ventrée*
Laiymetrie fait en quelque façon tout le mérite de cette
Façade , j'ai diftingué par un ordre Ionique Tavant-corps du milieu , parce que cette partie doit toujours l'emporter fur l'Edifice ; elle eft terminée d'un amortiftement qui la couronne avec avantage , Se qui s'accorde parfaitement avec la légèreté de l'ordre Ionique qui eft au-defîbus; un fronton qui en auroit occupé toute la largeur, au- roit paru trop écrafé, Se j'ai cru devoir l'obmettre, ainfi que je vais m'en expliquer en peu. L'ordre Ionique eft groupé fur les angles de cet avant-corps. Se il eft porté par des corps de refand. Trois arcades décorent le premier étage ainfi que le rez-de-chaufîee. Leur proportion avec celle des trumeaux forme un aflèz beau tout enfèmble , Se les arriere-corps de cette élévation, malgré leur /implici- te , y correfpondent parfaitement bien. Aux extrémités de cette façade, font les Pavillons dansleïquels les Efca- liers font renfermés. Leur Architecture eft tenue plus mâ- le que celle du refte de la façade , elle eft faite ainfi, tant |
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134 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
pour mettre de la variété entre elle Se celle de l'avant-
corps du milieu} que parce que leur largeur ne m'a par per- mis d'y placer deux croifées. La -grandeur de ces croi- fée m'a obligé de donner à ces Pavillons un air de fo- lidité pour accorder enfemble la marié des Pavillons avec leur partie. La croifée du rez - de - chauffée eft d'u- ne forme heureufe & qui me fèmble préférable aux au- tres, lorfqu'on doit les faire un peu grandes. Des refands en arriere-corps ornent les extrémités du rez-de-chaufîee qui paroiilènt favorablement foutenus par la retraite qui defcend jufqu'au bas des fofTés. La croifée du premier éta- ge eft à plein ceintre Se enfermée dans une tour creufeiur fbn plan, laquelle lui fert de bandeau. J'ai préféré cette manière pour m'éloigner de celle de defîbus , Se je n'ai point voulu la faire à impolies qui auroient donné un air de pelanteur à la décoration de ce premier étage à caufe de la largeur des trumeaux. Aujdefîùs des deux corps de refand, font élevés deux corps faiilans qui femblent por- ter l'entablement & le focle qui le couronne. Ce focle eft fait à deiïèin de cacher les égoûts du comble , Se tient lieu d'une baluftrade. Comme le comble de cette éléva- tion eft à la Françoife, je n'y ai marqué aucunes lucarnes qui félon moi ne conviennent qu'aux combles à la Man- farde, pour y détacher quelques Pavillons ; ainfi qu'on le peut voir à la face du côté des Jardins dont nous allons parler. Avant que d'y parler 9 je dois tenir la parole que j'ai promife, Se rendre compte au Lecteur de ce qui m'a fait préférer ici les amortifïèmens aux frontons, plufieurs personnes qui profellènt l'Architecture, ayant paru déli- rer cette dernière manière à la place de I'amortiflèment qui couronne l'avant-corps du milieu de cette élévation, quoique quelques autres ayent applaudi cette décoration |
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CHAP. IIL DE LA DECORATION DES FAÇADES. J$<j
telle qu'elle efl: ; mais j'ofe dire aux premiers, que lorf-
qu'on ne tombe point dans le ridicule de compofèr des amortifîèmens d'une forme bifàrre , on peut fe fèrvïr quel- quefois de la licence que j'ai prife 3 * Se fans en faire un trop fréquent ufàge > s'appliquer à arTujettir leur forme à l'Architecture qui les reçoit ; car à parler fans paillon pour l'ancienne Architecture ou pour la moderne , quand ils font placés à propos, ils font félon moi, tout auffi bien qu'un fronton , qui pour représenter le pignon d'un com- ble , n'offie aux yeux qu'une Architecture couchée. Je fçais que les adorateurs de l'antiquité regarderont mon fèntiment comme hafàrdé ; mais dégagé de leur ferupu- leufè vénération, je ne puis m'empêcher de confidérer les choies en elles mêmes Se d'en juger fuivant qu'elles le mé- ritent. La plupart des frontons ne font défîmes qu'à ren- fermer les armes du Maître : Pourquoi ne les trouveroit- t-on pas auffi-bien placées fur un amortifîèment auquel on aura donné tous les attributs convenables? Cependant dans la décoration d'un Temple ou d'un Palais aiïùjetti aux ordres de l'Architecture , je conviens que les fron- tons font nécefîâires , Se qu'ils offrent aux yeux des Spectateurs une image des anciens Bâtimens qui nous ont fourni les principes de notre Art, Se c'efî en cette confédé- ration que j'en ai mis divers exemples dans lé fécond Vo- lume;** Se que dans celui-ci ils font partie delà décoration de quelques-uns des Bâtimens qui y font contenus ; mais néanmoins je ne crois pas qu'on fbit indifpenfàblement obligé de s en fervir dans des Bâtimens particuliers , qui n'exigent pas l'imitation des anciens Edifices, *M. Aubry Architeéte du Royenaufe amlTau nouveau Bâtiment de
Chantilly. ** Première Partie r Plancne 55 , 3:4 Se $p
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136 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
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De la Décoration de la Façade du côté des Jardins.
La décoration de cette façade offre plus de richefîè que
celle du côté de l'entrée. La colonnade qui règne au rez- de-chauffée du milieu de ce Bâtiment, eft d'une propor- tion afîèz heureufe & ne laifîe pas que d'avoir de la conve- nance avec l'Architecture des Pavillons, quoiqu'il fe trou- ve de la diverfité dans leur ordonnance. Cette colonnade percée à jour , paroît 11 bien s'ajufter avec le refte delà décoration, que cette différence peut être autorifée ici, ayant gardé les mêmes proportions. C'eft une attention qu'il faut avoir, d'obferver que les
malîès générales foîent les mêmes Se qu'on ne voye point de deiunion dans les entablemens , fur tout lorfqu'au- cune néceffité n'y engage. Un ordre Ionique élevé fur une double retraite , Se couronné d'un entablement pareil à celui qui termine le premier étage, forme la colonnade : elle a au-deflùs d'elle un appui orné de poftes. La déco- ration du premier étage au-defîus de la colonnade, eft uniforme Se fimple, Se fert à faire valoir les avant-corps qui font aux deux extrémités de cette élévation , Se qui deviennent rupérieurs au milieu du Bâtiment, afin de les faire varier avec la façade du côté de l'entrée. Cette maniè- re de bâtir n'eft pas fans exemple, Se l'on peut la mettre en ufage quand les diftributions le permettent. Alors il faut que la décoration du milieu cède à celle des Pavillons qui font aux deux côtés, fur tout lorfque l'Edifice n'a pas d'é- tendue , Se qu'on n'a pas la liberté de faire plufieurs avant- corps qui puiftènt être détachés par des arriere-corps qui donnent du repos aux parties fuperieures. L'Architecture des deux Pavillons, n'emprunte fabeau-
té que de la proportion qui y eft gardée, Se de la fimplicité |
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m CHAP. III. DE LA DECORATION DES FAÇADES. I37
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qui y règne fert à faire valoir la colonnade, dont cepen-
dant la décoration de ces Pavillons n'eft point efïàcée par la majefté avec laquelle ils s'élèvent. J'ai donné à chacun d'eux un avant-corps qui monte jusqu'au dernier entable- ment , Se qui reçoit avec avantage un amortifîèment dans lequel une lucarne elt pratiquée. Cet amortifîèment eft porté par un fbcle qui règne fur la Façade Se fert de chefneau à tout ce Bâtiment. J'ai élevé une Maniarde fur ces Pavillons , pour don-
ner plus de hauteur à leur Architecture, Se qu'elle de- vint proportionnée à leur largeur. Un faux comble âu- dellùs de la Manfàrde, fait pyramider ces Pavillons Se les .détache de celui qui eft au-deiîùs du milieu de ce Bâ- timent. La grandeur de ce defîèin en fait connoître allez toutes les parties ; ainll je n'ai plus que quelque choie à dire fur la Coupe de ce Bâtiment, des Pignons duquel je n'ai point donné le développement , parce qu'ils ne font fufceptibles d'aucune décoration. K ... -
De la Coupe & Profil pris Jur la largeur du Bâtiment.
Cette Coupe offre une idée de la diftribution Se de la
décoration des appartenons placés au milieu de cet Edifi- ce. Les retours des Ailes que forment les Pavillons, tant du côté du Jardin que du côté de la Cour, & qui font dans le même goût d'Architecture, y paroifîènt auffi, Se l'on y voit la Terraflè qui fe trouve au-defîus de la Galerie couverte ; laquelle Galerie n'eft confiante, comme je l'ai dit, que pour défendre le Salon du rez-de-chaufîee du Soleil du midi, Se pour fournir au premier étage le moyen de fè promener , Se de profiter du fpeéïacle qu'offrent les Jardins. Pafîbns aux décorations Se diftributions du Bâtiment de l'Orangerie Se des aîles où les Ecuries Se les |
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138 De la décoration et distribution des Edifices.
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Remifes font placées. Ayant promis dans la ire. partie,
page 1 j" ^ de parler de la décoration que ces fortes de Bâtimens peuvent recevoir lorfqu'ils font expofés à la vue du Maître Se qu'ils font partie de la décoration générale. |
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CHAPITRE QUATRIEME.
Contenant la Diftribution Se Décoration des Ailes de Bâ-
timent qui accompagnent Se environnent le Château. De la Décoration extérieure & de la Diflribution de la Serre
de l'Orangerie.
J'Ai parlé dans la première Partie de ce Volume des
différentes fortes de Jardins Se Bâtimens d'Orangerie : j'y ai expliqué leurs utilités Se leurs ufàges, ainfijenedois traiter ici cette matière que légèrement ; tous ces Bâti- mens font aflùjettis aux mêmes préceptes, Se n'ont de différence que dans leur décoration qui ne peut avoir de règle fixe , parce qu'on les orne plus ou moins à pro- portion de la dépenfe qu'on y veut faire, Se luivant qu'ils doivent s'accorder avec quelque autre Edifice. Celui-ci erl: tenu extérieurement d'une Architecture un peu déco- rée , parce que le corps du Château le trouve placé en- tre l'aîle qu'il compofe Se celle des Cuifines qui lui ref- fomble. * J'ai proportionné fos ornemens à la décoration de ce Château , qui fuivant que je l'ai décrite, n'en:,pas extrêmement ornée. Mais j'ai taché d'obfèrver des mafîès générales ; Se je crois n'avoir pas mal réuffi dans la com- pofkion de l'avant-corps du milieu de cette élévation. Comme la bonne Architecture exige que tous les cla- * Voyez le Plan général de ce Bâtiment, Planche 22.
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ChAP.IV. DE LA DECORAT. ET DISTRIBUT. DES AlLES. 12 Q
vaux fbient alîûjettis à la même hauteur} la porte du mi-
lieu paroîtra difproportionnée aux autres; mais ici le cas Ta ordonné , & je me fuis trouvé dans la néceffité de don- ner plus d'élévation à cette entrée à caufe des arbres qui doivent y pafîèr. Je n'ai pas dû pour cette raifbn don- ner une hauteur exceflive à toutes les portes Se toutes les croifées, Se dans un Bâtiment d'œconomie on peut bien le fèrvir de la licence que j'ai prife. Pour que cette porte eût la*grandeur néceffiire à fon ufàge, Se que cependant elle ne parût pas mal figurer avec les croifées qui occu- pent le corps du milieu, j'ai eu foin d'en faire un corps particulier qui fè marie avec toute l'Architecture de cet avant-corps, dont la largeur contient à chaque côté deux arcades, Se eft terminée par des corps de refand. Une gran- de fimplicité règne aux arriere-corps de cette élévation , Se les deux Pavillons qui en terminent la façade font or- nés d'un fronton afin de diversifier avec le couronnement de ravant-corps du milieu. Cette aîle de Bâtiment eft couverte d'un comble à la
Françoifè, qui vient s'accorder avec celui des Pavillons, que j'ai fait à la Manfàrde , tant pour le diftinguer que pour éviter des égoûts qui auroient imité la forme du fronton. Au-deflôus de cette élévation eftrepréfènté le Plan de
la Serre de l'Orangerie, laquelle conduit à deux pièces particulières dont font formés les deux Pavillons : l'une efl deftinée à prendre le frais pendant la chaleur du jour, Se fert de retraite à ceux qui fe promènent dans le bof- quet planté en étoile. La Serre en Eté devient une Gale- rie que l'on peut décorer de peintures Se de meubles fa- ciles à enlever pour faire place en hiver aux Orangers. L'autre pièce eft deftinée à ferrer des fleurs que l'on fait |
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T40 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
venir en tout tems par le moyen des couches Se des diffé-
rens degrés de chaleur que demande la diverfké desfaifbns. De la Dijlribution & Décoration de l'aile de Bâtiment ou
font placée les Ecuries,
On eft ordinairement peu jaloux de la décoration de
ces fortes de Bâtimens, à moins qu'ils ne fe trouvent en vue comme celui-ci , ou qu'ils ne foient d'une gran- deur extraordinaire, ainli que ceux qu'on conitruit dans les Palais des Princes, Se qu'on voit à Versailles > à Ghan- tilli, Sec, Ces derniers demandent une attention particu- lière , mais comme ils n'ont aucun rapport avec l'efpe- ce de Bâtiment, dont nous parlons dans cette troifiéme partie, j'en referve le détail pour une autre occafîon. La longueur de cette aile eft divifée en cinq parties,
dont trois forment des avant-corps qui ont chacun leur ufàge. Les deux autres parties fervent d'Ecuries pour les chevaux de Maître, en ayant refervé une dans la cour des beftiaux pour les chevaux domeftiques. Ces Ecuries qui font fèparées par le Pavillon du milieu, peuvent contenir chacune feize chevaux , Se l'on peut mettre dans l'une les chevaux de carofîè , Se dans l'autre les chevaux de main. J'eftime qu'étant deftinées à un différent fervice, il eft bon de ne les pas placer enfemble ; je trouve auffi que lor£ qu'il s'en trouve de malades, il eft nécefîàire de les fépa- rer des autres par un retranchement, Se même de les éloi- gner en les plaçant dans un autre lieu, parce qu'alors ils demandent un foin tout différent. On fait des Ecuries fimples, Se l'on en fait de doubles
que l'on nomme ainil 3 parce qu'on y met des râteliers des deux côtés ; il faut que ces dernières ayent vingt-quatre |
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peuvent
avoir que quatorze ou du moins douze , la longueur du cheval Se la mangeoire en occupent huit. On ne doit pas les tenir enfoncées au-deiîbus du rez-de-chauflee du ter- rain ^ afin que les urines des chevaux ayent un libre cours fur le pavé de grais dont on les pave ordinairement. Il eft nécefîàire que la clarté y vienne d'enhaut, pour que le jour ne frappe pas fur les yeux des chevaux ; ainiî quand les dehors des murs font lufceptibles de décoration , il faut pratiquer au-dedans des croifees, des guichets qui ne laifîent par en haut qu'une modique ouverture. Dans les baffes-cours qu'on néglige de décorer, on n'y pratique que des efpeces d'abajours. La décoration de cette façade paroît allez fîmple, &
je l'ai afîùjettie à celle qui eft vis-à-vis. Les arcades en anfès de panier qu'on y voit -, 8c où j'ai formé des croi- fees , répondent aux bayes des Remifès de carrofle qui leur font oppofées : entre ces arcades eft placé une porte qui donne entrée dans chaque Ecurie , afin que le paffà- ge qui conduit aux baiîes-cours des beftiaux , en devint plus libre. Aux deux côtés de ce pafîàge 5 font prati- quées des Serres pour les harnois, derrière lefquelles fè trouvent les Efcaliers A, qui mènent aux Greniers à foin qui font au-deiîus des Ecuries & de quelques Chambres de Domeftiques pratiquées fur les avant-corps. Aux deux extrémités de ces Ecuries font deux Pavillons : Celui marqué B fèrt de commun aux gens de baiîe-cour feule- ment deftinés au fervice de la Maifon : celui marqué D eft refervé pour la demeure d'un Garde-chafîe. L'on voûte la plupart des Ecuries quand on eftà por-
tée de la pierre ou de la brique; lorfque ces fortes de | matériaux manquent, on fait leurs planchers de char- |
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I42 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
pente : j'eftime beaucoup plus la première manière > par-
ce qu'elle entretient mieux la chaleur que la dernière, Se qu'elle eil moins à craindre pour le feu. Quant à l'ex- pofition de ces fortes de Bâtimens, on doit éviter cel- le du midi, Se leur donner autant qu'il eft poifible cel- vle du levant, ou du moins celle du couchant. C'eft un détail où doit entrer celui qui eft chargé du foin de con- ftruire des Bâtimens de cette efpece , afin que les ani- maux puifîènt s'y bien porter} Se que le fèrvice en foit facile. De la Décoration & Dijlribution de F Aile de Bâtiment 3 ou
font placées les Remifes.
Cette aile de Bâtiment eft alîùjettie à la même déco-
ration que celle qui lui eft oppofée ; elle eft deftinée à contenir les Remifes , iefquelles peuvent être tenues fer- mées pour plus de propreté Se pour la confervation des équipages qu'elles doivent renfermer. Les arriere-corps de cette élévation font occupés par de grandes arcades en anfe de pannier 9 dans chacune defquelles on peut placer deux équipages : les portes qui fe trouvent entre elles font faites pour contenir des Chaifès de pofte , ou des Carofîes dont la dorure & les autres ornemens exi- gent qu'on les ferre avec quelque précaution. Deux au- tres portes font pratiquées , pour le même ufage, dans l'a- vant-corps du milieu de cette aîle,$ç derrière fe trouvent les Efcaliers C par lefquels on monte au comble , qui eft à la Manfàrde^ afin que les greniers foient plus commodes. Les deux extrémités de cette élévation font terminées chacune par un Pavillon, dont celui A fèrt de logement au Portier, Se l'autre B eft refèrvé pour le Concierge. |
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CHAP. IV. DE LA DECORAT. ET DISTRIBUT. DES AïLËS* I43
La décoration de ces fortes de Bâtimens ne pouvant
engager à un long détail, Se tout leur mérite ne con- firmant que dans la fymetrie qu'ils doivent avoir entre eux, je me bornerai à obfèrver qu'on ne doit pas les ex~ poier au midi, ni tenir leurs ouvertures du côté du nord." Quant à leur forme intérieure* ou extérieure , l'étendue du terrain Se la fituation en doivent décider. On doit ce- pendant icavoir qu'il faut huit pieds de largeur pour la place d'un fèul Carofîè , Se que lorfqu'on en met plu- fieurs fous la même Remile on peut les arranger de façon que fept pieds de largeur iùrEient à chacun. Pour qu'ils ibient entièrement à couvert, il leur faut vingt pieds de profondeur ; Se lorfque le terrain eft trop reflerré pour qu'ils ayent une pareille étendue > on eft obligé de relever le timon Se de lelaifîèr à découvert. En ce cas il n'eft pas befbin de plus de quatorze pieds de profondeur fur neuf de hauteur. Ces neuf pieds laiflènt la liberté de pra- tiquer des entrefols au-deflùs des Remîfès. Je n'en ai point marqué dans cette élévation pour plus de grandeur, Se ami que ces aîles de Bâtiment, qui font à la vue du Châ- teau , ne pufîënt pas être la demeure des Domeftiques, qui ne doivent s'y rendre que pour rendre plus promp- tement leur fèrvice à leur Maître. Je ne parlerai point des autres Bâtimens des baflês-
cours dont cette Maifbn eft pourvue y ni de ïaîle des Cuifines qui fymétrife avec celle de l'Orangerie, refèr- vant le détail de ces fortes de Bâtimens pour la quatriè- me Partie, dont la demeure eft deflinée pour un Père de famille , dont toutes les vues doivent fe tourner vers une fage ceconomie, Se ce qui me donnera lieu d'y par- ler de tout ce qui concerne l'utilité d'une Maifbn de campagne à l'uiage des perfbnnes qui vivent fur leurs |
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144 D% LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
terres, comme pour ceux qui font profeffion de la bon-
ne Architecture. Mon objet étant dans cet ouvrage de tai- re obferver que dans les Bâtimens les plus fimples^& même les moins apparens, on doit s'appercevoir de la capacité du Conducteur .& de fon intelligence. |
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Fin de la troifléme Partie,
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TRAITE
DE LA DECORATION DES EDIFICES.
ET DE LA DISTRIBUTION
DES MAISONS DE PLAISANCE-
QUATRIEME PARTIE-
Contenant la Diflribution & Décoration d'une Maifon de vingt
toifes de face , & d'une partie des dépendances qui
doivent accompagner une Maifon d'économie,
A V A N T-P R O P O S
'A v o i s conipofé ce projet pour une perlon-
ne aifée qui a voit deflèin de le retirer à la campagne dans la belle iaifbn, Se qui atten- tive à Téducation de fà famille Se aux diffé- ïens devoirs de ion Domeflique, voulok être ; à portée de tout voir par fes propres yeux. Le terrain de |
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T. L Fart. IV*
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I46 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
ce Bâtiment eft dans la Brie lur le fommet d'une coline >
dont la pente & les fituations irregulieres m'ont obligé de mettre la principale entrée par le côté. Quoique cet- te manière de bâtir ne jtoit pas des plus avantageuses , j'ai crû néanmoins que je pouvois la donner pour exemple, ne trouvant pas toujours des terrains qui permettent de faire choix des fituations*. Cette Maifbn de campagne étant dëffiinée une bonne
partie de l'année pour la demeure du Maître, je l'ai ac- compagnée des commodités néceflàires à une demeure œconome, ainfi qu'on le verra dans fon lieu. |
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CHAPITRE PREMIER.
De la Décoration des Jardins & du developement des Bdti-
mens des Bajfes-Cours*
L'Avenue qui conduit au Château, ne fè préfente
pas auffi avantageufement que je l'aurois fouhaité ; mais la Situation du terrain m'a fait paflèr par deflùs l'ufà- ge ordinaire de les placer en face pour éviter une dépen- de qui ne pouvoit convenir qu'à un Edifice plus confi- dérable. D'ailleurs il eft des fituations que le fecours mê- me des plus grandes richeflès ne fçauroit réformer, Se alors on doit fè contenter de ce qu'offre la nature Se la faire valoir autant que l'art le permet. Il eft à propos d'é- carter les idées trop élevées, lorfqu'il ne s'agit que d'une Maifon particulière telle que celle-ci, où une. perfonne auiîî curieufè qu'œconome veut paflèr tranquillement fes jours. Sans avoir donc négligé ce que le lieu m'a fourni de plus beau, j'ai préféré de donner à tous, les -Bâtimens une correfpondance commode Se d'y rendre le fervice aifé. —[rrrM(Éfitip-WM>iMMMiriTririïnM«mBMnw^^^
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• CHAP. I. DE LA DECORATION DES JARDINS. Ï47
Cette néceflîté de donner à une Maifon d'œconomie tout
ce qui lui convient, n'eft point incompatible avec la Sy- metrie, l'ordonnance Se les proportions qui doivent être généralement obfèrvées dans toutes les différentes elpe- ces de Bâtiment ; Se je crois avoir aflèz bien réuffi dans la manière dont j'ai proportionné la cour Se les aîles de Bâti- ment qui Faccompagnent ; on n'en peut guéres trouver une dont la Situation foit plus avantageuSe : du côté de là demi Lune elle offre un très-beau coup-d'œil en vue d'oi- fèau fur les Potagers qui font en Terraflê : de l'autre côté oppofé, elle a le frontispice du corps du Bâtiment, qui eft aflèz orné pour donner une opinion favorable des ap- partemens qu'il renferme. Le corps de Bâtiment A efi ifolé Se n'eft féparé des
Jardins que par une grille de fer poféefor un appui Se qui vient joindre les aîles C 6c B. Ces aîles font élevées cha- cune for une Terrafîè qui détermine la forme de la cour. Je les ai tenues Simplement ornées ; Se elles fervent à ca- cher les Bâtîmens des bafîès-cours., que j'ai rangés for une même ligne, afin qu'ils fufïènt plus à la portée les uns des autres., Se qu'ils ne pufîènt être apperçûs ni du côté des Jardins , m de celui de l'avenue. A la droite de la cour l'aîle des Cuifînes C efi: placée
Se SymetriSè avec l'aîlë B qui efi vis-à-vis ; elles font toutes deux décorées de même manière du côté qu'elles fo pré- sentent à la vue du Château. Je ne m'étendrai point for les diftributions de cette aile d^s Cuifines, elles font pref^ que toujours les mêmes, elles exigent pareille expofition Se Semblables commodités, Se ne peuvent différer que du plus ou du moins ; aînfi je renvoyé for ce fojet à la première partie de ce Volume, Chapitre quatrième, page 82 & 83. |
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I48 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
Derrière cette aile eft une grande cour environnée de
Bâtimens propres à différens ufages x Se féparée par une grille delabaiîè^cour des beftiaux Se des volailles. Ces Bâ- timens contiennent non-feulement une Cuifine qui fert de décharge à celle du Maître, Se dans laquelle on peut apprêter Se donner à manger aux ouvriers ; mais on y pra- tique encore des chambres pour les Servantes, un Four- nil pour cuire le pain commodément 5 des endroits où l'on puiffè faire la leffive & defemblables ouvrages, Se d'au- tres pour ferrer quelques provifions. Ces pièces fe bâtif- fent au rez-de-ehaufîee, l'élévation de ces fortes de Bâti- mens ne pouvant offrir rien d'agréable à la vue , Se ne fèrvant qu'à rendre le fervice moins commode : on peut cependant élever quelques greniers au-defllis > pour y met- tre les menus fourages, les fruits Se les grains dont on ufe chaque jour Se qui doivent fe trouver fous la main. Car quant aux Granges deftinées pour les provifions , on doit les tenir les plus éloignées du Château qu'il eftpoffi- ble, tant à caufe du feu que des Domeftiques fiibalternes qui font en relation avec eux. Je les ai placées à la gau- che 3 & je n'ai joint à la balîè-cour des Cuifines que celle des beftiaux Se des volailles qui n'en doit pas être éloignée. Le bon ordre dans ces Bâtimens , Se les différentes com- modités qui en refultent, en font tout le mérite ; néan- moins j'ai eu attention de les placer de manière qu'ils euf- fent entre eux une correspondance aifée > Se que le Maî- tre fans les avoir toujours fous fes yeux , pût en faire faci- lement l'examen lorfqu'il le jugeroit à propos. Dans une Maifon de campagne telle que celle que je
décris, la baflè-cour des beftiaux eft d'une nécefTité indif- penfable , c'eft chez elle que l'on raflemble tous les ani- maux néceflàires à la vie, Se on la doit conftruire fuivant |
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CHAP. I. DU DEVELOPEMENT EES BaSSES-CoURS. 140
Tétenduë des animaux qu'elle doit contenir : c'eft là que
fè trouvent les Etables, les Bergeries, les Toits-à-Porc, les Poulailliers, les Volières ou Pigeonniers , de la con- ftruétion defquels je ne ferai point ici la defcription, qui dans un ouvrage comme celui-ci feroit aum* ennuyeufè que peu convenable, L'expérience des gens de campagne peut fournir plus d'inftruétions fur ces fortes de petits Bâtimens, que tous les raifbnnemens que je pourrois faire ; Se je me bornerai à leur afîîgner à chacun leur place , Se à dire en général qu'afin que les Bergeries ayent plus de chaleur en hyver, leur plancher doit être tenu bas, Se que fexpofi- tion qui leur eft la plus favorable eft celle du midi. On doit obfèrver les mêmes exportions aux Etables pour les va- ches Se aux autres de cette eipece. Près de ces Etables les Toits-à-Porc font ordinairement placés : on doit avoir foin de les paver, Se de donner une bonne conftruction à leurs murs. On peut mettre les Poulaillers dans le même voifinage, ayant égard qu'ils ne foient pas expofés ni au grand froid, ni au grand chaud, ces deux extrémités font contraires à la volaille : pour les éviter, on a coutume d'en tourner l'ouverture vers l'Orient. Il faut aulîî pratiquer des loges pour les poules-d'Inde, où elles puiftènt fe retirer feulement pendant Thyver, n'en ayant pas befbin dans la belle faifbn. Celles des oyes Se des cannes ne doivent pas être oubliées ; mais elles demandent peu de façon, Se fuf- fifènt lorfqu'elles peuvent garantir ces animaux de la pour- fuite de ceux qui leur font la guerre. Le Colombier doit être à la proximité de cette bafle-
cour ; mais pourtant aflèz éloigné du corps du Bâtiment, pour que le bruit Se l'odeur n'y puiftent parvenir. On fait des Colombiers quarrés, on en fait auffi d'une forme ron- de : ceux-ci font les plus commodes, parce que au moyen |
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IJ P DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
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d'une échelle qui tourne fur un pivot, on peut aifément
en vilîter tous les dedans. Leurs fenêtres Se leurs autres ou- vertures doivent être tournées vers le midi, les pigeons aimant à recevoir à plomb les rayons du Soleil, principa- lement en hyver. La décoration extérieure des Colom- biers ne demande pas beaucoup d'élégance ; ils ont feule- ment befoin de quelques cordons faillans fur lefquels les pigeons puilîènt fe repofer. L'aîle B qui par fà décoration extérieure fait fymetrie
à l'aîle C , eft refèrvée ainfi que le Jardin M, pour la de- meure des enfans de la Maifon dont on parlera dans la fuite. Derrière ce Jardin eft placée la baflè-cour des Ecuries & des Remifès ? qu'il faut diverfifier y de manière que celles qui font pour l'ufage particulier du Maître foient diftin- guées de celles qui fèrviront à ce qui appartient au labou- rage ; ainfî l'on doit faire , quoique dans la même bafïè- cour \ des engards différens, foit pour les équipages du Maître, fbit pour les chariots, les tombereaux & les cha- rues. Sur ces Ecuries Se ces Remifes, il faut pratiquer dts Greniers qui ne foient uniquement que pour le foin Se pour la paille. Ceux qui contiennent les grains devant être dans un autre lieu} afin qu'ils ne contractent pas la mauvaife odeur qui pourroit tranfpirer au travers des plan- chers élevés fur les Ecuries. C'eft pour cette raifbn que j'ai placé les grains dans la bafîe-cour voifine, où fe trouve aufli l'habitation du Fermier : pour que les ouvriers qui font fous fà direction puilîènt aifément recevoir fes ordres, ils demeureront au rez-de-chauffée du même Bâtiment ; Sc dans les intervales de fes demeures , on établira des gran- ges pour y battre le grain , qui de là fera tranfporté aux greniers qui feront au-defîùs , Se qu'on doit bâtir d'une manière afïèz folide pour pouvoir fbutenir tout le poids |
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CHAP. I. DU DEVELOPEMENT DES BaSSES-CoURS. IJ I
d'une abondante récolte. Afin que ce grain le confèrve
mieux Se fbit moins lùjet à la vermine, on ne négligera pas de carreler les planchers qui le reçoivent ; <&les Gre- niers feront ouverts du côté du fèptentrion ou de l'O- rient , pour que le vent chaud du midi ni le vent humide du couchant ne puiflent leur nuire, tandis que ceux du nord Se du levant font propres à efîbrer Se à donner de la fraîcheur > Se par conféquent leur font très-favorables. On n'y mettra pas non plus en ufàge les anciens combles à la Françoifè, aufquels on préférera ceux à la Manfàrde qui procurent plus d'air Se plus d'efpace. Joignant cette baflè-cour, eft celle qu?on deftine à la
vinée : ce nom marque aflèz qu'on y place les Selliers} où des tonneaux rangés par ordre reçoivent le vin qui y eft facilement transporté du preflbir qui leur eft voifin. L'expofïtion de ces Selliers} des Caves Se des Freflbirs, demande le nord ou le couchant , afin que les grandes chaleurs ne puiflent empêcher qu'il n'y entre un air frais qui confèrve ce qu'ils renferment. Il eft à obfèrver néan- moins d'en tenir les ouvertures petites Se qu'il fbitaifé de boucher avec des paillaflbns, lorfque les grands froids le font reflèntir. En de Semblables baflès-cours on conftruit des bûchers qui contiennent les provifions de bois, Se où l'on ferre les vieilles futailles avec les ehofès de la même efpece. On peut fur les Bâtimens de cette bafle-courmet- tre des Greniers pour les fourages des beftiaux, en cas que par une trop grande quantité ils ne puiflent être gla- cés ailleurs. On trouve une Glacière Y à l'un, dès angles du Jardin P : Afin que toutes les commodités qu'on peut fbuhaiter en campagne puiflent fe rencontrer ici ; j'aî cru qu'il ne fèroit pas inutile d'en donner un developement. Une Glacière eft un lieu creufé en terre qui fèrt à con-
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IJ 2 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
fèrver la glace qu'on y amafîè en hyver , pour fe procu-
rer en Eté le plaifir de boire frais. Sa figure refïèmble à un Cône renverfé, Se on doit avoir foin de la placer à l'om- brage de quelque bois, ou à l'abri de quelque Bâtiment. L'ufàge eft. de lui donner deux toifes, ou deux toifes Se demi de diamètre par le haut, Se de diminuer infenfibie- ment ce diamètre à mefùre qu'on defcend jufqu'au bas de fa profondeur } qui eft ordinairement d'environ trois toi- fes. Mais cependant cette grandeur peut être changée fui- vant le befoin > en gardant toujours une égale proportion. Plus les Glacières font fpatieufes, Se mieux elles confer- vent la glace ^ fuivant le fentiment de plufieurs Praticiens. On en fait de différentes conflruélions : quelques uns les revérifient depuis le bas jufqu'au haut d'un petit mur de moilon , d'environ un pied d'épaifîèur Se enduit de mor- tier ; ils mettent dans le fond un puits de deux pieds de largeur fur quatre de profondeur Se en garnifïènt le defîùs de grilles de fer, au travers defquelles s'écoule l'eau qui diflille de la glace. D'autres au lieu de ce mur de moilon revérifient leurs Glacières d'une cloifonde charpente corn- pofée âc chevrons lattes , qui defcend jufqu'au petit puits ? dont en ce dernier cas on peut fè parler ; parce qu'alors on ne fait defeendre cette charpente que jufqu'aux trois quarts de la Glacière, & qu'en cet endroit on bâtit une efpece de plancher garni de douves qui laiûent un paf- fage à l'eau. D'autres encore fe parlent de mur Se çle charpente, lors-
que le terrain eft fee Se folide, & qu'il ne fait craindre aucun ébouîement. Cette dernière façon épargne beau- coup de dépenfe ; mais il faut en garnir de paille le fond Se les côtés, ainfi qu'on le doit obferver au revêtiflèment de charpente dont on vient de parler. |
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CHAP. I DUDEVELOPEMENT DES BaSSSE-COURS. 1$ %
On couvre les Glacières d'une charpente élevée en py-
ramide , Se qui efl; prolongée jufqu'au niveau du terrain où commence leur profondeur. Au bas Se tout autour de cette couverture, on pratique une rigole qui reçoit f eau qui tombe du Ciel, Se qui par fà pente l'éloigné de ma- nière qu'elle ne peut féjourner ni pénétrer au dedans. On y pratique auffi une porte qui doit être expofée au nord, Se qu'il faut faire précéder d'une autre placée au bout d'un petit paflàge auquel on donne le plus fbuvent huit pieds de longueur fur deux Se demi de largeur Se qu'on couvre de chaumes, ainfi que le fommet de la Glacière. Venons préfèntement aux Jardins potagers qui font fî-
tués en un terrain vis-à-vis le Bâtiment, Se ne font fepa- rés des baflès-cours que par l'avenue dont l'entrée efl: en demie-lune. A l'un des côtés de cette entrée efl placé le Bâtiment P deftiné pour le Concierge aum* bien que le petit Jardin qui l'accompagne Se qui fe trouve plus en- foncé à caufè de la pente du terrain. A l'extrémité du Jardin potager, qui le trouve au bas
de la demie-lune de la baflè-cour , efl: une Cafcade pro- venant de la décharge des eaux du Jardin de la Maiïon % lefquelles par différens canaux peuvent fuffiiamment four- nir celles qui font néceiTaircs à chaque quarré de ce Pota- ger. On peut remarquer dans le Plan, que j'ai été dans l'o- bligation de faire des Terraflès qui pufîent reparer la pen- te du terrain. Ce n'efl: point un défaut quand on aie moyen d'en faire la dépenfe ; au contraire on en tire pluiîéurs avantages : les Terraflès forment un agréable aipecl:, elles font favorables aux plans Se aux légumes, Se la pente du terrain en facilite l'arrofement ; mais aufîî pour tirer de ces Terrafles toute l'utilité poiEble, faut-il qu'elle puifTent donner aux efpaliers une heureufe exposition. Car elles ne |
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T.I. Pan, IV,
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IJ4 £)£ LÀ DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
peuvent dédommager de ce qu'elles coûtent , que par
le produit qu'elles cauiènt 8c par le profit qui en revient au Jardin potager. Un Jardinier bien entendu les aflïijettit ordinairement lors de leur conftruélion , aux diverfès for- mes par lefquelles les fruits de différente elpece fe trou- vent le niieux expofés. Cette même raifon dans un Jar- din d'ceconomie où l'utile a toute la préférence, fait éle- ver des murs en ligne oblique afin de multiplier les efpa- iiers ; 8c 11 pour lors la quantité des parties caufée par ces murs en efpalier n'offre pas un auffi beau coup-d'œil que le feroit un terrain plus uniforme 8c plus étendu ? on en efl: recompenfé par l'abondance des fruits que don- nent les Jardins coupés, 8c l'on a le plaifir de rencontrer en les parcourant tout ce que la nature peut nous offrir de plus agréable. Par le fecours de ces murs, vous mettez les arbres 8c les couches à l'abri des vents qui leur feroient contraires , & vous jouiflèz des fruits 8c des légumes dans leur primeur ; ce qui dans une Maifon de Campagne fert tout enfemble à l'agrément & à l'intérêt. Un détail plus ample & plus circonftancié au fujet des
Bâtimens 8c Jardins de cette efpece , pourroit ici devenir ennuyeux ; afin de le rendre interefïànt, il auroit falu re- monter plus haut 8c s'appliquer entièrement à cette ma- tière ; mais comme mon objet n'efl: pas d'entrer dans tou- tes les particularités qui les concernent, je vais revenir aux décorations des Jardins de propreté qui font davantage du reflbrt de l'Architeélure. Le corps du Château A efl: placé entre Cour 8c Jardin.
Deux Parterres de broderie mêlée de gazon fe préfèntent au-devant de ce Bâtiment 8c font terminés par une pièce d'eau de forme circulaire 8c qui répand pluiieurs nappes d'eau en face des appartemens. L'allée E qui fe trouve au- |
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Chat. I. de la décoration des Jardins.
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deiîùs de cette pièce efl: en Terraiîè, Se fait une tête à l'ex-
trémité de ce Jardin qui le finit gracieufèment. Cette Ter- raflè vient joindre les extrémités des ailes des Bâtimens qui environnent la cour ; enforte que les bofquets diftri- bués aux deux côtés des Parterres font en Terrafîè Se fem- blent faire autant de Jardins particuliers, fans cependant que le coup-d'œil général foit interrompu. C'efl; le mérite des Jardins d'être difpofés de manière que la vue n'étant pas trop limitée, chaque compagnie puiiîe s'y promener avec quelque folitude. A la droite des Parterres efl: une Salle verte marquée H, laquelle efl: à pans > ornée de ni- ches Se entourée d'arbres qui fournifïènt un agréable cou- vert : Deux petits cabinets font placés à fes extrémités , Se font tenus d'une moyenne grandeur > afin qu'en plein mi- di on puiiîe y avoir de l'ombrage. Après cette pièce H, fo trouve une Salle de tilleuls ï,
dont la forme efl: ovale Se dans laquelle font pratiquées des niches propres à recevoir des bancs. Une petite allée à pans règne autour de cette pièce dans l'épaiiïèur du bois Se conduit à quatre Cabinets K, où les Saifons font re- prefèntées. De la Salle I ? on parle à un grand Boulingrin O, pris dans l'épaiiîèur du bois. Outre la fraicheur qu'il procure par û fituation avantageufo , il offre par rapporta là forme 3 un coup-d'œil aiîèz gracieux. La gauche des Parterres eft occupée par une grande
étoile G plantée de maronniers , & qui efl; ornée d'une pièce d'eau qui donne à cette étoile beaucoup d'agrément. Du côté du grand chemin, une grille ferme f extrémi-
té de ce Jardin Se laiiîê en même tems profiter de la vue d'une plaine très-vafte Se d'une route aiîezpaiîagere. |
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CHAPITRE SECOND.
De la Dijlribution des appartemens du principal corps de Bâ-
timent > tant au rez-de-ChauJfée qu'au premier Etage. LEs diitributions qu'on voit dans les Plans de ce Bâti-
ment , ne fe reffentent point de la grandeur ni de la magnificence que Ton répand ordinairement dans les Pa- lais : au contraire je n'ai eu pour objet dans celui-ci que la {implicite & la commodité. On peut néanmoins en' ob- (èrvant cette {Implicite, referver à un Bâtiment des pièces d'honneur, lelon l'état convenable de la perfonne pour qui l'on bâtit. Dans un Edifice un peu confidérable,on a coutume d'ap-
peller pièces d'honneur les Salonsjes Salles d'afîemblée,les Salles de compagnie, Cabinets, Salles de concert, les Galeries, 8cc. fans parler ides Veflibules, des Porches, des Periftilles & autres pièces qui fervent à la communica- tion de ces appartemens, C'eft le judicieuxjarrangement de toutes ces pièces, leur grandeur, leur décoration & leur expofition qui donnent à un Edifice toute la nobleiîè qu'il peut recevoir ; mais pour le rendre commode , il ne fuffit pas de les y placer toutes : la condition du Maître en doit déterminer la quantité , ainfi que celle des - autres pièces qui doivent les accompagner. On s'appercevra du choix que j'en ai fait Se de la difpofïtion que je leur ai donnée y dans chacun des Bâtimens que contient ce Volume. La comparaifon.qu'on en pourra faire, fournira plus de refle- xions que n'en feauroit contenir un long diicours. Je me bornerai donc à la {impie defeription de ce Bâtiment > qui comme je l'ai dit, n'eft que pour un Particulier , $c où la |
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CHAP. II. DES DISTRIBUTIONS DU ReZ-DE-ChAUSSe'e. I <J
commodité doit l'emporter fur l'élégance des formes: je
dirai feulement en général que dans les Maifbns d'œcono- mïe, après avoir diftribué les appartemens de compagnie, il furEt de donner à chaque Chambre à coucher une gar- derobe bien éclairée, Se qu'il y ait un dégagement qui en facilite le fèrvice , fins que les Domefliques fbient obli- gés de paflêr par les chambres des Maîtres. Pour ce déga- gement on pratique des Efcaliers qui montent de fond, Se qui ayant leur fortie au rez-de-chauflee dans les cours ou les Jardins, vont rendre dans des Anti-chambres com- munes aux appartemens. .-::, Des "DîJI-.rihutions du Ilez-rfe-ChauJp'e.
Ce Bâtiment a vingt toiles de face iùr environ dix de
profondeur. Son rez-de-chauffée contient de doubles ap- partemens , dont les uns donnent fur la cour Se les autres fur les Jardins. Un Perron introduit dans un Veftibu- le, dont la forme n'eft pas entièrement régulière, par- ce que la fymetrie n'eft pas obfèrvée dans tous fes angles; mais cette irrégularité eft permife dans ces fortes de pie- ces , quand on y eft contraint par le terrain qu'elles occu- pent Se par les dégagemens qu'elles doivent recevoir : il fuffit quJil y ait quelque rapport entre leurs côtés oppo- fés. A la gauche de ce Veftibule > eft placé l'Efcalier qui monte au premier étage, Se dont la rampe occupe la moi- tié de l'arcade qui orne le Veftibule de ce côté-là , Se qui fymetrife avec une autre qui eft feinte , Se dans laquelle eft pratiquée une porte qui donne entrée dans la Salle à manger. Cette Salie eft dans une belle expofitian donnant du côté de la cour, qui eft celui des Potagers dont la fi- tuation eft très-vantageufè & fournit un coup-d'œil agréa- |
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1^8 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
bie. La face oppofée aux croifées eft décorée d'une ni
che, * dans laquelle eft pratiquée une table dé marbre I; fervantde buffet pour recevoir les defïèrts'pendant le repas; cette table eft enfermée dans des portions circulaires qui reçoivent des portes, dont une fert de dégagement pour la communication des pièces qui font placées derrière. On y vient fervir à manger par le Veftibule où les mets font apportés de l'aîle des Cuifmes placée à la droite de ce Bâ- timent, Cette pièce eft fuivie d'un Cabinet où l'on peut fe retirer à la fortie de la table > Se qui eft dans la même expofltion ; outre que l'on y jouit des vues fur le Jardin , vis-à-vis l'allée marquée L, dans le Plan général. Du cô- té oppofé aux croifées ce Cabinet eft à pans dans lefquels font des portes dont l'une eft feinte Se fert d'armoire, Se l'autre va rendre dans un dégagement qui donne dans une Garde-robe commune aux pièces qui font à la gauche de cette Maifon. Cette Garde-robe fert d'Anti-chambre au Cabinet de la Chambre à coucher ; Se dans l'un de fès an- gles eft un Efcalier qui monte au premier étage 5 Se qui donne entrée dans les entrefols qui font fur la Garde-robe Se fur le Cabinet, Se qui fourniffent les commodités né- cefîàires à la Chambre à coucher. \- Cette Chambre à coucher eft fittïée du coté du Jardin >
derrière la Salle à manger : fes angles du côté du lit font à pans ; <& ils font pratiquées ainfi, à deffein de ménager des dégagemens pour les Domeftiques. Son entrée princi- pale eft par le grand Salon qui fert à rafîèmbler les per- fbnnes qui ont affaire au Maître. Ce Salon eft d'une belle grandeur Se peut contenir une
nombreufe afîêmblée. J'ai pratiqué a là gauche un grand * On en voit la décoration d'une à peu près dans ce genre dans le fécond
Volume , deuxième Partie » Planche 8 f • wmmpÊmmmm
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Chap, IL des distributions du Rez~de-Chausse'e. i < o
Cabinet dans lequel on pourroit pratiquer des armoires,
qui feroient partie de fà décoration. A côté de ce grand Cabinet en eft un petit pour écrire,
Se pour ferrer les choies que le Maître veut tenir fous fà main. Ce Cabinet a une fbrtie dans une Garde-robe qui fèrt d'Antichambre, Se par laquelle le Maître peut parler , fans être obligé de traverfèr le grand appartement ; de fa- çon que fbrtant de la chambre à coucher qui eft fur la cour Se qui lui eft deftinée , il peut vaquer à fes affaires fans être interrompu par les étrangers. Entre le Cabinet d'aftèmblée Se f Efcalier, eft pratiqué
un paflage qui communique de la Garde-robe A an Vefti- bule. Cette Garde-robe peut fèrvir à coucher un Dome- ftique , Se Ton y peut pratiquer un Efcalier pour monter aux entrerais que Ton conftruiroit fur les deux petites pie- ces qui donnent fur le Pignon. Quant à la décoration de. toutes ces pièces 3 je n'en par-
lerai point. Les divers exemples que je me propofe de met- tre dans le fécond Volume , en diront plus qu'un long difeours. Il fùfEt de faire obfèrver qu'il faut proportion- ner la richeflè des décorations à la grandeur ?du lieu, à la qualité du Maître } Se à la dépenfe qui convient à fa for- tune. Comme le rez-de-chauilee eft deftiné pour y placer le
bel étage, les appartemens des étrangers font pratiqués au premier, <%: une des ailes de Bâtiment du côté de la cour éft occupée par les enfans de la Maifbn, dans le defîêin de les éloigner des compagnies qui pourraient diftraire leurs études. On en verra la diftribution Se la décoration après ce corps de Bâtiment. |
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l6o DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
De la Dijlribution du premier étage*
Les pièces de cet étage font aflùjetties aux diftributions
du rez-de-chaufTée : tout le changement que j'y ai fait, c'eft d'y avoir formé d'une grandeur moindre que celle du Salon, un grand Cabinet 3 qui étant placé au milieu de ce Plan , devient un lieu ouvert à tous les appartemens qui font diftribués aux deux côtés. La forme de cette pie- ce eft d'une étendue proportionnée à celle des apparte- mens de cet étage, & derrière on a pratiqué deux Garde- robes qui ne laiiîent pas de donner à cette pièce une belle proportion. Elle doit être décorée de menuiferie dans la- quelle on peut ménager des armoires pour contenir des Li- vres , la fituation de ce lieu pouvant inviter à venir y faire la lecture. Il n'y faut pas affèéter trop de richefîè,, & la fy- metrie dpit être plutôt l'objet de fà décoration que tous les ornemens, qui dans ce lieu fe trouveroient hors de place. Du côté de la cour eft une Anti-chambre au-deflus du
Veftibule , laquelle devient commune à toutes les pièces qui occupent le côté droit de ce premier étage , qui eft compofé de trois Chambres à coucher 8c de deux Cabi- nets : fur ces Cabinets font pratiquées des Garde-robes en entreiols qui ont leur dégagement par le petit Efcalier à vis B qui monte de fond. La première Chambre à cou- cher du côté de la cour donne communication aux deux autres Chambres à coucher? & elle a fà Garde-robe derriè- re le grand Cabinet. De l'autre côté de l'Anti-chambre commune 9 eft placé
h grand Efcaliçr 3 dont le Pallier conduit à une petite Chambre en niche précédée d'une petite Anti-chambre qui fert de dégagement à un Efcalier A; qui monte au comble Se à quelques Chambres de Domefliques prati- |
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CHAP. III. DE LA DECORATION DES FAÇADES. I<5l
quées fur les Pignons de ce Bâtiment. Cette Chambre en
niche a derrière elle une Garde-robe C , qui a fon déga- gement par derrière le grand Efcalier ; Se celle D fèrt à la Chambre à coucher qui donne du côté du Jardin. J'ai donné à cette Chambre une grandeur afîèz raifonnable pour contenir deux lits 5 Se fà principale entrée eft par le grand Cabinet, fès autres iffaes n'étant que .des portes de dégagement. |
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CHAPITRE TROISIEME.
De la Décoration de la Façade du côté de l'entrée. Ans les Bâtimens oui Ton eft borné par la dépenfe
Se par le peu d'étendue du terrain, il faut retran- cher la répétition des avant-corps, étant plus à propos de tomber dans le trop d'uniformité , que dans le cas de faire de trop petites parties. Pour les éviter, je n'ai placé qu'un avant-corps au milieu de cette Façade à qui j'ai appliqué toute la décoration. Plufieurs relîàuits y font auffi formés^afîn que les trumeaux qui régnent aux côtés de la uroifêc paruf- fènt avoir moins de pefànteur; ils font ornés de confoles Se de vafès qui enrichiiîènt cet avant-corps. Un fronton en termine la hauteur : il eft orné des armes du Maître, Se cou- ronné de figures qui repréfèntent une chafîè. Ces fortes d'attributs conviennent à une Maifon de campagne édifiée pour une perfbnne qui ne veut point caraélerifèr fes em- plois , ni fà grandeur dans les dehors de cet Edifice, mais feulement fes inclinations} Se donner quelque air de magnificence à fbn Bâtiment. Au refte il eft d'autres attri- buts arbitraires dont on peut faire choix ; ce qui dépend |
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IÔ2 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
du jugement de l'Architecte Se de la prudence de celui qui
fait bâtir. Comme dans les précédents Bâtimens j'ai remis au fécond Volume du choix que l'on doit faire de ces orne- mens Se de leur ordonnance , j'y renvoyé ici le Leéteur; cette matière méritant un Chapitre entier, Se pouvant paroître hqrs de fàifon dans la conftruction de cet Edifice. Ainfi je reviens à mon iiijet. J'ai décoré de refend l'étage du rez-de-chau/Tée des ar-
riere-corps de cette Façade ; tant pour détacher l'Archi- tecture de Tavant-corps, que pour donnerjm air defoli- dité au premier étage ; Se j'ai tenu un peu mâles les tru- meaux des croifées qui ornent les arriere-corps, afin de donner une correipondance uniforme à l'Architecture de cette élévation. Quand on néglige cette obfervation on rifque de tomber dans des défauts de convenance ; Se rien ne pèche plus contre l'harmonie due à une décoration en- tendue , que de voir les arriere-corps d'une Façade diipu- ter avec les avant-corps par une Architecture qui n'a au- cune relation avec ces derniers. Toute cette Façade eft terminée par un comble à la
Manfàrde , qui couronne ce Bâtimenr Pour en cacher les égoûts , j'ai pratiqué fur l'entablement une retraite, quifert de cheneau pour les égoûts du comble, Se defocle aux groupes d'enfans qui ornent les extrémités de l'avant- corps. L'ufage de ces fortes d'égoûts eft auffi iolide que les cheneaux de plomb que l'on pratique ordinairement, Se elle convient d'autant mieux fur les faces élevées en pierre détaille, qu'elles fe conftruifènt de la même ma- tière <Sc que fans qu'il foit befoin d'interrompre les che- neaux, le fbcle même fertdebafe pour recevoir les or- nemens dont on veut terminer une Façade. Quand on veut par œconomie fe parler d'un cheneau de plomb ou |
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CHAP. III. DE LA DECORATION DES FAÇADES. 163
d'une retraite telle que celle qui fè voit autour de ce Bâti-
ment , on doit fuprimer auffi les couronnemens de fculp- ture pour ne pas tomber dans le défaut qu'on voit à quel- ques Bâtimens , où les amortiflèmens fe trouvent féparés de l'Architecture de delîbus par l'égoût de la couverture des combles ; ce qui eft un défaut de convenance contre la bonne Architecture. Aux deux côtés de cette élévation, font des grilles qui
ferment l'entrée du Jardin. Ces grilles, comme on le voit dans le Plan général, aboutifîènt aux ailes de Bâtiment qui terminent la largeur de la cour, Se dont on voit ici lesarrachemens. De la Décoration de la Façade du côté du Jardin,
Quoique la décoration de cette Façade paroiflè fèmbla-
ble à celle du côté de l'entrée, elle ne laiflè pas d'en être différente par l'avant-corps faillant qui la décore : les ar- riere-corps font à mon gré plus élégants que ceux de l'au- tre ; Se je Iqs aime mieux avec trois croifées qu'avec qua- tre , le nombre impair me femblant ici l'emporter fur le nombre pair. D'ailleurs le retranchement d'une croifée m'a donné lieu de donner une belle proportion aux trumeaux Se de terminer les angles de cette élévation d'une maniè- re qui a de quoi plaire. Ces deux manières de décorer doivent faire fèntir com-
bien l'une des deux eft plus avantageufe que l'autre ; Se que malgré l'attention la plus exaéle, on n'eft pas toujours fur de trouver des formes également heureufès ; en effet le corps de refend qui termine cette élévation, Se qui eft couronné d'un groupe de figures, donne aux yeux beau- coup plus de fàtisfaclion que Iqs extrémités de la Façade |
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du côté de la cour quiparoît d'une Architecture plus mai-
gre Se ne pas offrir aflèz de iblidité. J'ai tenu la décoration du rez-de-chauffée des arrière-
corps y dans la même légèreté que celle qui règne au pre- mier étage , pour m'éloigner de la décoration de la Faça- de du côté de l'entrée Se parce que généralement les Faça- des tournées vers les Jardins, doivent être plus égayées que celles -qui donnent fur la cour. J'ai feulement dé- coré de corps de refend le rez - de - chauffée du Pavil- lon du milieu ; ce qui lui donne plutôt de l'agrément qu'un air de rufticité. Dans un Bâtiment d'œconomie, où les ordres de colonnes font place au membre d'Archi- tecture , on eft obligé d'emprunter ces fortes de décora- tions qui y font parfaitement bien, quand on fçait les compofèr avec prudence Se ne les pas employer avec con- fuiTon. Au-defîùs des corps de refend de ce Pavillon, j'ai élevé
un corps uni, dans lequel eft pratiqué des tables rentran- tes , qui forment des efpeces de pilailres en Attique, lef- quels fervent à porter un couronnement de fculpture par lequel le milieu de cet avant-corps eft terminé. Cette fculp- ture représente le'tems & les fpjfons^ aicribucs arbitraires qu'on peut changer Se varier à fon gré, lorfqu'on n'eft pas obligé d'en mettre de plus appropriés à la qualité du Maî- tre, ou à Tufage du Bâtiment. Le comble de celui-ci eft à la Manfàrde : on n'y voit point de lucarne pour y obfer- ver plus de noblefîè Se que les logemens des Domeftiques ne paroiifènt point être placés fur des appartemens de Maîtres; ce qui, félon le fèntiment de quelque Architec- te 3 eft un défaut de bienfeance. J'en ai feulement prati- qué fur les Pignons , où ces lucarnes font peu expofées au coup-d'ceil. |
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CHAP. IV. DE LA DECORAT. ET DISTRIB. DES AlLES. l6<j
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De la Coupe & Profil pr ife Jur la largeur du Bâtiment,
La hauteur des planchers Se l'intention des décorations
qui ornent les pièces du milieu de ce Bâtiment, font ex- primées dans cette Planche, je ne m'arrêterai pas à en faire la defeription , Se je vais parler à ce qui regarde les Bâtimens des ailes qui décorent la Cour principale, Se dont Tune C contient les Cuiiines , Se l'autre B fèrt de logement aux enfans de la Maifbn & renferme la Cha- pelle. Comme c&s deux ailes font décorées de la même manière du côté de la cour, je me borne à parler feule- ment de l'aîle B, ayant parié ailleurs du Bâtiment des Cuifines. |
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CHAPITRE QUATRIEME,
De la Diftribution & de la Décoration de l'Aile B, dans
laquelle fè trouve la Chapelle. De la Dijlrihtition du Rez-de-Chaujfée de cette Aile de
Bâtiment*
A diilribution de cette Aile de Bâtiment n'offre rien
que de fort fimple, n'étant deftinée qu'à fèrvir de demeure aux enfans de la Maifon, qu'on a crû devoir placer à part, afin de leur procurer une folitudè propre à leur éducation. Comme la recréation doit fùcceder à l'étude , j'ai pratiqué derrière cette Aile un Jardin parti- culier marqué M dans le Plan générai a où fans trop de diffipation ils peuvent le diflratre de leur occupation.. A |
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la gauche de cette Aîle , j'ai diftribué un appartement
pour coucher, la droite étant uniquement confacrée à leurs études. La Chapelle fè trouve placée à l'extrémité de cette
Aîle } une cloifon qui donne une Sacriftie à cette Cha- pelle > la rend d'une belle forme. Elle tire £es jours du côté de la cour Se du côté du Jardin. Pour plus de fymetrie , j'ai affecté une porte qui fait face à celle qui donne fur le Jardin , Se qui ne s'ouvrant que fur un appui, procure cependant à ceux qui font dans la pie- ce voilme, la commodité d'entendre la Melîè. Derrière cette pièce nommée Cabinet d'étude , eil pratiquée une Anti-chambre Se un petit Cabinet defliné à une Biblio- thèque Se éclairé du côté du Jardin particulier. Au milieu de ce Bâtiment} fe trouve un Efcalier qui
conduit au premier étage, oùlont diftribuées des Cham- bres à coucher Se des Garde-robes pour quelques-uns des enfans Se leur Précepteur. Le refte des appartenons pou- vant fervir pour les étrangers. Le Pallier qui eft au rez-de-chauffée de cet Efcalier,
fert de Veftibule pour parler au Jardin qui eft derrière > Se il donne entrée aux appartenons diftribués à la gau- che de rette Aîle. Ils font précédés par une petite An- ti-chambre qui mené aux Chambres à coucher, à côté defquelles fe trouvent un Cabinet Se une Garde-robe, laquelle a un dégagement qui va par derrière les Cham- bres à coucher fe rendre à une autre Garde-robe qui a fà fortie par le grand Efcalier. Toutes ces pièces ne font pas diftribuées avec bien de
la richefîè, mais elles ont de la commodité ; ce qui eft un agrément qu'on ne doit pas obmettre dans les Bâti- mensles plus fubalternes. Même quelques fimples que |
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CHAP. IV. DE LA DECORAT. ET DISTRIB. DES AlLES. ï6^
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jfbient les diftributions intérieures 3 il faut obfèrver une
fymetrie qui puifîè faire honneur aux décorations exté- rieures , fur tout lorfqu'elles font fufceptibles diï coup- d'œil du Maître ou des étrangers.. De la Décorotion de l'Aile de Bâtiment ou Je trouve place'e
la Chapelle.
La grandeur dans laquelle cette élévation en1 gravée
fait allez juger de fes formes ; Se il n'eft befoin ici qu'à faire remarquer la relation qu'elle a avec ïélévation du côté de l'entrée du principal corps du Bâtiment 9 à laquel- le j'ai voulu la rendre inférieure. C'eft dans cette confî- dération qu'au-deflûs de l'étage du rez-de-chaufîee que j'ai refendu pour le mettre d'accord avec les arriere-corps du Château, je n'ai élevé qu'un Attique couronné d'un com- ble à la Françoifè, Par cette /implicite & le peu d'éléva- tion que j'ai donné à ce Bâtiment, il fè détache parfaite- ment bien du corps principal. Ce qui me donne lieu de dire que jamais le befbin de trouver du logement pour les Domeftiques, ne nous doit faire porter la hauteur des Aîles au~defîùs de celle du Château fur tout quand elles font ifblées, parce que alors elles effacent le Bâtiment de façon qu'il n'eft. fouvent apperçû que lorfqu'on en eft proche. On voit à Paris de ces inadvertances que les gens de bon goût ne peuvent que blâmer. Ce défaut n'étant pas excufâble dans les Bâtimens de confédération, Se aux- quels on doit donner toute l'attention qu'exige la bonne Architecture ; fur tout lorfqu'on a un emplacement fùffï- (ant pour étendre ces Bâtimens au rez-de-chauflee, l'ufàge des Bâtimens à plusieurs étages devant être refèrvé pour les Edifices bâtis dans les Villes, ou le terrain étant ordinai- |
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: 68 De la décoration et distribution des Edifices ,
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rement plus rare , il efl; plus difficile de s'étendre.
On voit à la gauche de cette élévation le Profil de la
Cafcade , qui dans le Jardin potager fe trouve placée à la tête de la demi-Lune de la cour , laquelle fournit Teau néceflàire à ce Jardin , par des canaux diftribués fous les Terraflès, ainfi qu'on la fait remarquer dans la defcription du Plan général. |
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Fin de la quatrième Partie.
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T R A I T E
DE LA DECORATION DES EDIFICES.
ET DE LA DISTRIBUTION
DES MAISONS DE PLAISANCE
CINQUIEME PARTIE-
Contenant la Diflribution & la Décoration extérieure d'un
Bâtiment à l'Italienne de quinze toifes de face / avec
l'Ordonnance dejes Jardins de propreté.
A V A N T-P ROPO S-
jj]N voit dans l'ordonnance de cet Edifice
l'exemple d'un Bâtiment à l'Italienne. Je le compofài dans le tems que je conduifbis une partie de celui qui fait l'objet de la troifléme partie de ce Volume. J'ai fuivi dans ce pro- jet rimïtatîon d'un Château que Monfieur le C*** fài- |
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XI. Part, Vx
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170 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
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foit bâtir à quelques lieuës de là, dans une fituation des
plus avantageuses, Se je me fuis affiijetti à quelque chofe près à la forme du terrain ; mon premier defïèin plût > ce qui m'excita à le finir Se le propofer pour un exemple. |
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CHAPITRE PREMIER.
De la Décoration & Dijlribution des Jardins de propreté.
A diftributîon de ce Plan général eft bien percé. On
a profité de la fituation du lieu pour lui donner toute la gayeté dont il peut être fufceptible. Le corps du Châ- teau A eft ifolé Se élevé fur une Terrafïè. De grands Per- rons qui fe préfèntent fur les quatre faces lui donnent un air de noblefîè. Avant que d'y arriver , il faut traverfer une grande cour ornée de deux grands tapis verds Se ter- minée par des arbres, le long defquels règne une char- mille à hauteur d'appui Se qui laifïè découvrir l'aile de Bâ- timent I, deftinée pour le logement des Maîtres qui peu- vent furvenir , Se qui ne pourroient trouver place dans le Château. Cette aile I eft décorée extérieurement de charmilles,
qui fervent à donner de l'agrément au coup-d'ceil du Châ- teau en y arrivant par la cour B. C'eft dans le même delïèin que j'ai donné un fèmblable ornement au mur des baftès- cours qui eft oppofé. Je les ai féparées de cette cour par des grilles qui en défendent l'entrée. Je me fins fervi de la même précaution pour fermer l'entrée du Parc par de pareilles grilles pofées à l'extrémité des Terraflès fur lef- quelles le Château eft élevé, Se qui fe, terminent contre les ailes de Bâtiment qui font à fes côtés. Ces ailes exprimées fur le defïèin , donnent à la forme
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CHAP. I. DE LA DECORATION DES JARDINS. I7I
de la cour plus de largeur quer de longueur; ce qui n'eft
pas conforme à f ufàge qu'on doit fuivre ; mais on doit ob- fèrver que la largeur de cette cour eft déterminée par le premier ranidés arbres qui forment les allées Se contr'al- lées qui font àfes côtés, Se non pas par les aîles. Ces al- lées s'allignent avec celles du Jardin} Se rien n'empêche qu'on ne voye de bout en bout le point de vue que cette allée procure. Vis-à-vis l'entrée du Château eil une avenue plantée en
patte d'oye , Se qui traverse des prez fîtués dans une plai- ne d'une étendue considérable ; ce qui fait qu'il peut être apperçû de fort loin. J'ai eu loin de lailîèr des vuides à l'a- venue qui borde le grand chemin dans les endroits où les ailées du Parc aboutifîènt ; afin que du dedans on puiftè jouir de la vue du dehors. Du côté du Parc Se en face du Château , eft une grande
pièce de Parterre à l'Angloife D , en patte d'oye > que j'ai tenue fort fimple. A ion extrémité eft une pièce d'eau de forme circulaire Se accompagnée d'une Terrafîè à pans [ laquelle borne le milieu du Parc. Cette Terrafîè qui fait avant-corps à tout le découvert qui accompagne le Châ- teau , va fè continuer le long des flancs de ce terrain , de forte qu'à la lortie de chaque bofquet vous la trouvés tou- jours , Se qu'elle vous ofrre un coup-d'œil très- agréable. Elle eft bordée du côté du bois d'un double rang d'arbres qui procurent de l'ombre fans empêcher la vue. A la droite du Parterre fè trouve un grand bofquet E
orné de contr'allées, compofées d'une charmille de hau- teur d'appui qui laiiîe voir des niches pratiquées dans les pans dont le bofquet eft formé. A côté de cette pièce eft une grande Salle circulaire ,
dans les quatre côtés de laquelle font des niches propres à |
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VJO. DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
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recevoir des buffets. Dans fon intérieur eft pratiqué des
portiques de charmille en arcade ; Se derrière eft placé un appui de même verdure. Cette pièce n'eft point revêtue de tapis de gazon } parce qu'elle eft deftiné#pour y tenir Bal, fà décoration champêtre donnant lieu d'y faire d'a- gréables illuminations dans les fêtes de nuit. A la gauche du Parterre eft un Boulingrin à pans enfer-
mé dans un bofquet circulaire G, où fon a ménagé des niches. Ce bofquet Se celui marqué E, pourroient être de charmille recepée Se tenue à hauteur d'appui, afin de eonfèrver au Château la vue de la Terrafïè : cependant fi cette manière à fbn avantage , celle d'entretenir des Sal- les de verdure qui puiflent donner du couvert à lafortie du Bâtiment 3 n'eft pas moins fatisfaifànte ; ainfi le goût des perfonnes pour qui l'on travaille, en doit déterminer le choix. A l'extrémité du Parc , après le Boulingrin du bofquet
G 3 eft une grande Salle de marroniers H ornée de gazon : les angles du bofquet qui l'environne font à pans Se ren- ferment des niches, où des figures repréfèntant les quatre faifons peuvent être placées. Au-defîus de cette Salle eft un petit bois planté en étoi-
le Se fitué à côté de la Salle de verdure K > clans laquelle donne l'aîle de Bâtiment I. * » " La grande allée C fépare ces différens bofquets Se four-
nit une agréable Se fpacieufe promenade. A fes deux cô- tés font des contr'allées dont le milieu répond aux croi- £qqs du Pignon du Château. Cette grande ailée a vis-à^vis d'elle un groupe de figures placé entre des pilaftres, com- me on peut le remarquer à la façade latérale de ce Bâti- ment. Je ne donne point la defeription de l'aîle de Bâtiment
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CHAP. II. DES DISTRIBUT. ET DECORAT. INTERIEURES. IJJ
I, crainte d'entrer dans un détail qui m'occafîonneroit des
répétitions qui deviendroît auffi inutiles que la diverfitédes Bâtimens eft vafte, Se je pafîè aux Bâtimens des bafïès- cours placées ert ailes fur la droite de la cour B. Il eft partagé en deux corps, particuliers, l'un deftïné
aux Cuifines, Se l'autre aux Ecuries Se aux Remifès. Ces dernières ont leur ifîuë par le grand chemin, Se commu- niquent aux Cuifines par les cours refèrvées pour ces Bâ- timens. A la droite de ces baftès-cours eft placé un Jardin pota-
ger , pour avoir fous fà main quelques légumes Se quel- ques fruits. Au refte je ne me fuis pas attaché à faire trou- ver en abondance touies les commodités de la vie dans une Maifbn qui n'eft faite que pour y paiîèr quelques jours Se s'y délafîèr un peu des affaires de la Ville, dont par conséquent elle ne doit pas être éloignée. Pour cette rai- fbn 9 mon objet principal a été de m'attacher à fà décom^- tion tant intérieure qu'extérieure* |
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CHAPITRE SECOND;.
Concernant les Diflributïons & Décorations intérieures du
Château*
CE Bâtiment n'eft pas auffi vafte que celui qui com-
. pofè la première Partie, Se n'a pas non plus la {im- plicite de celui qui le précède Son ordonnance eft tou- te différente : il eft bâti à un feul étage, à ,1'imitation des Edifices d'Italie. On doit obferver dans ces Bâtimens une heureufe harmonie , Se tacher de les élever toujours fur quelque éminence , afin de donner de h fùperiorité à leur Architecture, & que l'œil puifîè les apperce voir dans |
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174 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
toute leur hauteur, leur rez-de-chauffée dominant fur ce-
lui des cours Se des Jardins, on petit les décorer de quel- ques Attiques, ou feulement en couronner les avant- corps principaux , lorfque ces Bâtimens n'ont qu'une grandeur médiocre. Celui-ci efl dans ce genre , Se fans être trop chargé d'ornemens préfente une décoration afîez galante, les Terrafîès dont il efl environné lui donnent de la grâce Se un air de folidité. * De la Diflribution du Rez-de-ChauJfée.
J'ai terminé les Terrafîès aux avant-corps qui forment
les extrémités de la façade du côté de l'entrée, tant pour mettre plus de variété entre cette façade Se l'autre} que pour y pouvoir pratiquer quelques abajours ** pour éclai- rer les fbuterrains deftinés aux Offices, d'où f on eft con- duit aux Bâtimens des Cuilînes par un pafîàge fbuterrain pratiqué exprès , Se qui fert à porter à manger à couvert dans le Château par l'Efcalier A , qui a fon ifîùë dans le Veflibule. Ce VefKbule eft d'une belle forme, Se je l'ai tenu ouvert du côté de l'entrée, étant d'ufàge dans les Maifons de campagne où Ton ne parle qu'une partie de la belle fàifon, de ne pas fermer ces fortes de pièces ; parce que alors on n'eft pas dans la néceffité de fe préferver comme au Bâtiment de Ville 9 du froid qu'elles peuvent communiquer aux appartemens voifins. On peut cepen- dant y mettre des grilles, afin d'en mieux garantir la pro- preté. Un Perron circulaire compofé de neuf marches * Il eft à obferver que la largeur des Terrafîès n'efl: pas ici dans leur pro-
portion , devant avoir douze à treize pieds de largeur , ce qui prêterait à cet Edifice un empattement plus gracieux ; maïs ayant été bien aife de donner les difîributions de ce Plan fur une échelle un peu grande; fi je les eufle mifes dans leur grandeur naturelle elles auroient excédé la grandeur de ce Volume. ** Vovezla façade du coté de l'entrée , Planche 40.
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GHAP. II. DES DISTRIBUTIONS DU ReZ-DE-ChâUSSe'e. ijf
avec un repos amené à ce Veftibule.
La décoration intérieure de cette pièce eft afïùjettie à
celle de la façade extérieure Se des pilaftres Ioniques font répétés vis-à-vis les colonnes qui en forment le portique. Ses angles font ceintrés Se ornés auffi de pilaftres Ioniques, que l'obligation de donner entrée à l'Efcalier A m'a fait diftribuer différemment ; mais ce n'eft point un défaut com- me nous l'avons dit ailleurs, pourvu qu'un des angles fy~ metrifènt avec celui qui lui eft oppofé. On paiïè de là dans le grand Salon qui donne du côté
des Jardins. Il eft, ainfî qu'on le voit dans la Coupe, Planche 43, beaucoup plus élevé que toutes les autres pièces, la grandeur de fon Plan exigeant une hauteur qui lui fût proportionnée. Sa décoration tire fà beauté des for- mes du Plan, 3c j'ai taché de faire fervir la néceffité où j'ai été de l'exhauflèr, à donner un air de nobleftè aux dé- corations extérieures. Deux cheminées font placées dans les angles qui fymetrifent avec les croifées qui donnent fur la Terraflè,6t toutes les portes Se les croifées font enfermées dans des arcades qui montent jufqu'au deiîùs du premier entablement, fur lequel eft élevé un étage en Attique qui reçoit les croifées que forme la décoration extérieure. Cet Attique eft couronné d'une corniche terminée par un pla- fond furbaifte. Quant à" la conftruétion de ce Salon} elle peut être toute de pierre, ou de marbre, ou bien de me-, nuiierie. Dans ce dernier cas le plafond Se les deiîùs de porte peuvent être ornés de peintures ; au lieu que quand le goût détermine à les conftruire de pierre , il n'en faut pas peindre le plafond Se des bas-reliefs Se non des ta- bleaux doivent auffi orner les deCCus de portes, Les peintu- res dans un lieu vafte Se qui eft tenu blanc, foit par fa qua- lité de fà matiere,ou par l'imitation appartiennent plutôt à |
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I7<5 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
unlieuconfacré à la Religion qu'à un Bâtiment particulier.
A la droite de,ce Salon on trouve la principale entrée
de la Chambre à coucher. Les angles du côté où le lit eft placé , font ceintrés, Se Ton trouve dans l'un des deux une porte de dégagement qui conduit à l'Anti-chambre placée derrière, Se s'ouvre dans un petit palîàge par lequel on entre dans une autre petite Anti-chambre, qui fait avec le petit Veftibule d'à côté , tout le dégagement des deux Chambres à coucher qui font à la droite de ce Bâtiment. Pour revenir à la Chambre à coucher qui donne fur le Jar- din , elle doit être traitée avec quelque magnificence , Se je lui ai donné par préférence toutes les commodités né- cefîàires, fçavoir le Cabinet de toilette Se les lieux à Sou- pape ; les Domeftiques ont leur retraite aux entrefols pra- tiqués fur fes petites pièces. On y monte par l'Efcalier B, Se ils font communs à la Chambre à coucher qui eft fituée vers l'e..ntrée. Le lit de cette Chambre eft en niche Se elle en porte le
nom. A côté de cette niche font pratiqués deux dégage- mens. La difficulté de placer avec quelque fymetrie une cheminée dans cette pièce > m'a engagé à ceintrer fes an- gles du côté du mur de face ; ce qui m'a donné lieu d'en- fermer la Cheminée dans une arcade qui fait face à la croi- fée qui donne fur le Pignon. L'Anti-chambre qui précède pourroit tenir lieu de Cabinet, Se l'on pourrok y parler à ceux qui fe préfenteroient pour quelque affaire ; mais dans une Maifon de cette efpece, où des affaires férieufes ap- pellent rarement les étrangers, on n'eft point obligé de fuivre fcrupuleufèment tout l'ordre Se l'arrangement des pièces d'un appartement que lesBâtimens des Princes ren- ferment : il fuffît d'y trouver les commodités qui convien- nent auféjour qu'on y veut faire ; Se û quelque afraire fur- |
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Chap, IL des distributions du Rez-de~Chausse'e. 177
vient y on pafîè volontiers pour en traiter dans les pièces
d'honneur qui doivent être réparées de celles qui font defti- nées au repos, afin que le bruit Se les mouvemens qui fè font dans les premières ne puifîènt troubler la tranquillité de celles-ci. C'en1 avec cette précaution que j'ai diftribué ce Plan, ayant placé à la gauche du Salon Se du Vefcibule , les pièces où Ton le rafîèmble pendant la journée, Se où viennent fè rendre les Maîtres pour lefquels j'ai refèrvé l'aîle de Bâtiment marquée I dans le Plan général. La Salle à manger eft d'une grandeur proportionnée à
celle du Bâtiment : elle donne fur la grande cour ; Se les angles oppofés aux croifees font tenus circulaires , afin de ménager le terrain néceiîàire pour f Efoalier A. J'ai pla- cé dans l'un des angles ceintrés la cheminée, Se dans l'au- tre une table de marbre avec un grand tableau, dont la forme répond à celle de la glace de la cheminée. Vis-à-vis le trumeau des deux croifees eft une porte qui offre le point de vue du côté des Parterres par la croifée de la Salle de compagnie ; on ne reçoit pas moins d'agrément de celui qu'offre l'enfilade des appartemens } Se qui perçant dans les croifees qui donnent fur les Pignons , fè prolonge le long de la grande allée C, Plan général. Du côté du Jardin eft une grande Salle de compagnie
où l'on fè retire après avoir quitté la table, foit qu'on ait mangé dans le Salon, foit que le repas fè foit fait dans la Salle deftinée à cet ufage. J'ai balancé à ouvrir les croi- fees du Pignon qui termine cette Salle de compagnie, dans la crainte que celle qui donne dans l'angle n'afîbiblît la Co- lidité que doit avoir une encoignure. D'ailleurs la difficul- té d'accorder la décoration extérieure avec celle du de- dans , par rapport à ces deux croifees, dont Tune eft bom- bée Se l'autre à plein ceintre, me jettoit dans quelque em- |
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178 De la décoration et distribution des Edifices ,
barras ; Se je n'ai pu furmonter cet obftacle qu'en renfer-
mant intérieurement le claveau de la croifée bombée dans une arriere-vouflùre de lymétrie avec eellequi eft de plein ceintre. Dans un Bâtiment à plufieurs étages} & dont le poids
Se celui d'une lourde charpente fatigueroient les encoi- gneures, la prudence doit donner la préférence à la foii- dité, Se faire négliger des agrémens apparens ; mais dans cet Edifice-ci, qui n'a qu'un étage Se où le dofïèret m'a paru fliffifant pour fà charge , j'ai crû devoir profiter du point de. vue qu'une de ces croifées procure au Salon , la- quelle fait répétition avec celle qui lui eft oppofée à l'au- tre extrémité du Bâtiment. La décoration de cette Salle de compagnie eft d'une,
parfaite îymétrie, Se il peut être orné de dorures Se de glaces. La cheminée y eft placée entre deux portes qui font face aux croifées qui donnent fur le Jardin ; ce qui fait que les dofterets des encoigneures font de fymétfie Se peuvent recevoir une femblable décoration. Derrière cette pièce Se à côté de la- Salle à manger^ eft
un Cabinet où l'on ie retire quand on veut le recueillir. C'eft aum* là que l'on peut venir prendre le Caffé après le repas. On tient ordinairement ces fortes de pièces légè- rement décorées, ainfï que je l'ai dit ailleurs. * De ce Ca- binet on entre dans des lieux à Soupape fitués dans l'avant- corps qui forme l'un des Pavillons de la face du côté de l'entrée. Cqs lieux font d'une jolie- forme , Se on doit les décorer avec quelque agrément Se les munir des uftanci- les néceflàires à leur ufage. C'eft furquoi je m'expliquerai dans la féconde Partie du fécond Volume,: & dont on ■ verra un- exemple} Planche 8 6. * Première Partie , Chapitre f , page 87 & $8. „_______
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CHAP. III. DE LA DECORATION DES FaÇADES.
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CHAPITRE TROISIEME.
Contenant la Décoration des Façades, Coupe & Profils
du principal corps de Bâtiment. |
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De la Décoration de la Façade du coté de Ventrée,
J'Ai taché de donner à cette façade de Bâtiment de la
richefîè fins confufion , Se de la rendre magnifique autant par la proportion de fon Architecture que par la repartition de fès ornemens. Peut être que ce début an- nonce un peu trop d'amour pour mon ouvrage, <&que le Lecteur deviendra aufîi avare de les îufïrages que je pa- rois prévenu pour cet Edifice. Mais comment écrire Se pouvoir fe taire fur ce qui nous plaît le plus dans nos pro- ductions^ quel eft l'Auteur quifefbit refufé de faire regar- der {qs ouvrages du côté le plus avantageux? Comme je n'ai point- caché les défauts dans lelquels je me fuis apperçu d'être tombé Se qu'au contraire j'en ai fait l'aveu, j'ai quel- que lieu d^eiperer qu'en faveur de ma iincerité , Se par une obligeante: compenfition, on me parlera cette vani- té apparente, qui dans le fond n'eft que l'effet du defir que j'ai d'avoir réuffi dans la compdfition générale de ce dernier Bâtiment. Mais revenons à l'Architecture : ce lan- gage ne lui appfiÊénant pas,, jeriiquerois de tomber dans un autre défaut.# Ce Bâtiment eft élevé fur une Terraflè Se femble y py-
ramider. Je n'ai point affeélé dans cette façade de faire do- miner les avant-corps en hauteur, mais feulement par leur Plan ; ce qui met de la variété entre elle Se la façade du |
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18o DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
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côté des Parterres. L'Architecture qu'on voit s'élever au
milieu de ce Bâtiment, n'efl que le corps du Salon placé au milieu de la face oppofée : je l'ai mis en demi teinte. Le portique de l'avant-corps du milieu de cette façade , efl ouvert Se foutenupar deux colonnes Ioniques, dont cha- cune efl groupée avec un pilaflre qui forme reflàult fur cet avant-corps ; un Fronton couronne l'ordre d'Archi- tecture Se le trouve terminé par un groupe d'enfans qui s'élève au-defîùs des autres ornemens dont les acroteres font ornés : le timpan de ce Fronton n'efl enrichi que d'un petit trophée ; les figures ne faifànt jamais un bon effet dans un Fronton d'une auffi petit efpace , fur tout lorf- que le defîus efl orné d'autres figures avec lefquelles on ne pourroit confèrver de proportion. Les angles de cet avant- corps font refendus, ce qui le détaché de toute l'Architec- ture de cette façade Se donne du repos aux arriere-corps que j'ai ornés de deux croifées chacun, mettant un pilaftre à chaque trumeau. Il paroîtroit de la négligence à tenir dans la {implicite les » arriere-corps d'un Bâtiment û peu étendu ; cette obfervation n'efl bonne que lorfqu'il s'agit d'un grand Edifice , où il efl nécefîàire Se même efîèntiel, ainfî que nous l'avons fait remarquer ailleurs, de former dts parties fiipérieures ; mais ce Bâtiment n'étant pour ainfî dire qu'un Pavillon qui fo peut embrafîer d'un feul coup-d'œil , j'ai crû devoir donner une agréable unifor- mité à toute fà décoration, Les Pavillons qui terminent cette façade font décorés de pilaflres Ioniques accouplés , Se à l'entre-deux defquels font placées des figures ; ce qui fort avec la TerrafTe qui foutient ces Pavillons, à les faire détacher. Une baluflrade à laquelle jai donné un peu moins du quart de la hauteur de la façade > couronne tout cet Edi- fice , Se j'en ai orné les acroteres de groupes d'enfans Se |
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CHAP. III.. DE LA DECORATION DES FAÇADES. 181
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de corbeilles de fleurs, fuivant que Texigeoit la variété des
difïerens avant-corps. Parlons maintenant à l'élévation qui ie préfente du côté des Parterres. De la Décoration de la Façade du côté des Parterres.
Cette façade eft tenue plus élevée par le corps du mi-
lieu que celle dont nous venons de parler , Se pour don- ner à ce corps toute la fùperiorité du Bâtiment, j'ai tenu les arriere-corps fur une même ligne} Se fans aucun ref- iault. L'entablement qui porte la baiuftrade, eft ainfî que Tordre Ionique de defîbus, de la même proportion que celle que nous avons remarquée dans Tordre qui règne à la première façade ; la diftribution eft feulement différen- te , Se c'eft cette variété qui plaît dans un Bâtiment par les divers objets qu'elle offie à la vue. Les acrotéres de la baiuftrade ayant plus de largeur de ce côté-ci que de l'au- tre , j'ai élevé deflùs des figures en pied, qui font d'autant mieux que le Pavillon du milieu étant de beaucoup fùpé- rieur aux arriere-corps, elles lui tiennent lieu d'accompa- gnement. Les extrémités de cette façade font marquées par des pilaftres, entre lefquels fbnt des groupes de figu- res affiles, afin qu'elles deviennent différentes de celles qui fbnt au~defïus, Se qu'elles ayent quelque rapport avec celles qui font pofées fur l'entablement Ionique du Pavil- lon du milieu. Ce Pavillon reçoit beaucoup de relief de la forme de Ion Plan. Sur Tordre Ionique s'élève un or- dre Attique portant une corniche compofee , au-deflùs de laquelle eft une retraite formée en adouciflèrnent, Se qui fervant de cheneau à la couverture, termine ce Pa- villon. Je n'y ai point marqué de comble, étant-difficile qu'il foit apperçû d'en bas. D'ailleurs cette manière s'ac- |
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.I.82 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
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corde avec les arriere-corps qui repréfentent un Bâtiment
en Terrafîè. Sur les pilaftres Attiques font pofés des groupes d'en-
fans, qui couronnent ce Pavillon Se empêchent qu'il ne paroifîè trop nud. Un balcon pourroit y faire aufft bien, Se ferviroit même à faire connoître qu'on peut fe prome- ner fur cette éminence. L'élévation de ce Pavillon marque la hauteur du Salon
dont on a parlé, lequel reçoit du jour par les trois croifées énoncées au rez-de-chauffée Se par celles du premier étage. De la Décoration de la Façade latérale.
A la droite de cette élévation, paroît en demi-teinte le
Profil du corps du milieu du côté qu'il fe préfente aux Parterres , Se il montre l'étendue du Salon qui monte de fond* L'ordonnance qui règne dans les autres façades eft employée dans celle-ci. Deux pilaftres accouplés Se dé- corés d'un groupe de figures mis au-devant deux , font diftinguer le milieu de cette façade latérale. Dans la troifiéme Partie , * il a été recommandé que le
milieu d'une façade de Bâtiment ne fût point bouchée ; je fuis toujours de ce fèntiment, fur tout à l'égard des élé- vations principales ; fi je me fuis écarté ici de cette règle, on doit obferver que ce n'eft que dans la repréfentation d'une façade latérale dont la décoration fert feulement de point de vue à la grande allée C , Plan général, Se dont les contr'allées fe trouvent d'allignement avec les croifées pratiquées aux extrémités de cette façade. Le groupe de figures pofé au-deiïùs du grand Perron , Se qui termine la vue de cette allée} ne peut que lui procurer de l'agré- |
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ment. Ceft en cette confidération que j'ai crû pouvoir
* Chapitre troifiéme , page 77 & 5*8.
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CHAP. III. DE LA DECORATION DES FAÇADES; 183 »
me foullraire aux loix générales de f Art, fur tout n'étant
queftion ici que d'une façade de peu de confëquerice. | ' Aux deux côtés du groupe de figures, font deux gran- ;
des arcades qui avec les pilaftres placés au milieu, répon- dent à la largeur de la grande allée , les deux croifées des angles en ayant une conforme à celle des coritrallées. La baluftrade des deux façades principales règne auiïi fur ce s retour , ainli que fur celui qui lui eft oppofé Se auquel ell obfèrvé la même ordonnance d'Architecture* De la Coupe & Profil pris far la largeur.
Cette Coupe , quoique fur une échelle égale à celle
des élévations qu'on vient de voir, ne laiflè pas de préfèn- ter aflèz diftinélement l'ordonnance des décorations du Salon Se du Veflibule, où il n'eft pas aflfëélé une grande richefle. La forme Se la grandeur du Salon aide à Con embelliiîè-
ment ; Se comme il a été dit dans l'explication du Plan, le choix de la matière qui fèrvira à fà conftruélion , pour- ra lui donner plus ou moins d'agrément. Elle eft fuppofée ici de menuiierie ornée de quelque dorure : il eft expri- mé au plafond Se aux deiîùs de portes des peintures qu'on auroit iuprimées, il il eût été conftmit de pierre ou de marbre : nous en avons dit ailleurs la raifon. * Il eft une autre obfèrvationà faire dans la décoration d'une pièce V c'eft d'en comf)ofer les Profils Se d'y faire plus ou moins de maflès générales luivant la qualité des matériaux dont elle eft conftruite ; car un deflèin propre à être exécuté en menuiierie, pourrait faire un méchant efïèt s'il s'agifîoit d'employer la pierre ou le marbre. Par conféquent fi l'on fi veut donner la couleur de f une ou de l'autre matière à la fi * Première Partie, Chapitre 3 , page 64 & 6'f: 1
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184 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
menuiferie, il faut qu'elle foit travaillée dans l'intention
qui leur convient. Mais comme cette partie de la décora- tion demande quelques exemples qui fafîènt fentir la diffé- rence de fès Profils Se la diverfité âts ordonnances propres à chaque décoration ; je renvois à la deuxième Partie du fécond Volume qui traite de cette matière. Avant d'y parler, fa vois defîèin de joindre ici diffé-
rentes reflexions fur la diftiibution Se la décoration ; mais comme cette matière eft infinie, j'ai reconnu que j'étois dans la nécefîlté de me reftraindre aux cinq exemples que j'ai donnés. En effet 11 j'avois voulu entrer dans un détail plus général, quel nombre prodigieux d'autres exemples n'aurok-il pas falu rapporter l Je me ferois trouvé obligé de former un cours complet d'Architecture, Se de faire voir fes principes jufque dans leur naifîànce ? pour enfùite conduire par degrés à la compofition des différens Edifi- ces. Il auroît falu alors palier de bien loin le but que je me fuis propofé , Se qui n'a été que de rapporter quel- ques Bâtimens dans le goût moderne, qui me donnaient occafîon de parler de la diftiibution des dehors Se de celle des dedans, de la décoration extérieure Se intérieure, Se de la relation indifpenfable que ces parties doivent avoir les unes avec les autres. • Je ne parlerai donc point au-delà des reflexions que j'ai
répandues dans ce Volume, tant fur la décoration exté- rieure Se intérieure, que fur la diftribution des Edifices en général, n'ayant eu en vue dans cet ouvrage que de par- ler aux perfonnes déjà inftruites des premiers élemens de F Architecture Se qui y ont quelque intelligence. D'ailleurs comme les principes de cet Art influent néceflairement fur toutes les efpeces de Bâtimens ; il eft évident qu'on peut les appliquer aux Edifices les plus confidérables , ainû
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ainfi qu'à ceux qui leur font inférieurs , en obfervant le
plus ou le moins de magnificence qui leur convient, Se fe conformant à la fortune Se à la dignité delà peribmie pour laquelle on les confirait. Ce qui m'a encore déterminé à ne pas entrer dans un détail plus ample, c'eft qu'il m'a pa- ru que du côté des maifons ordinaires ilauroit été fiiperfiu,, vu que l'Auteur du Livre, qui a pour titre, F Architecture Moderne, * efl: defeendu dans la plus grande partie de ce qui les concerne ; Se qu'il auroit été allez inutile à l'égard des Edifices publics , parce que lorfqu'il s'agit de leur exécution 5, les exemples généraux font d'un foible fecours^ Se qu'alors il ne s'agit pas moins que de l'attention des plus grands Architectes Se de l'expérience la plus confbmmée. Ayant donc pris le milieu entre ces deux -extrémités , je renvoyé pour les Bâtirnens des particuliers , au traité que je viens de citer ; Se pour les Edifices publics, aux' Livres d'Architecture , qui fourniflènt les exemples de ce que les Romains ont fait de plus beau Se de plus digne d'être imité par nos modernes de réputation, qui ont tiré de ces monumens fameux Iqs plus belles formes générales de leur Architecture , lefquelles jointes à la perfection de nos ornemens, compofent ce tout heu- reux qu'on admire dans les Edifices qui fe font élevés fous le règne de Louis le Grand. Mon objet 3 ainfi que je l'ai dit dans la Préface, n'ayant
pas été de placer de fuite mes réflexions fer l'Architecture tant à l'égard de la diftribution moderne, que de la déco- ration intérieure Se extérieure, de [harmonie, delà con- venance Se de la belle proportion ; Se ayant lieu de crain- dre que la recherche de ces remarques 3 ne devint rebu- * Qui a donné occafion à cet ouvrage , Se dans lequel il avoit e'té promis»
par un Avis du Libraire chez lequel il fe ve.id ainfi que celui-ci. |
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lS6 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
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tante pour les perfbnnes qui voudraient s'y attacher & les
recueillir j'ai jugé qu'il étoit à propos de mettre à la fin de ce Volume une Table raifbnnée qui offrit l'extrait du corps de l'ouvrage. Ceux qui ne voudront s'inftruire qu en s'amufànt, pourront aufîî y avoir recours : elle leur ali- gnera les endroits oà il leur fera facile de prendre une lé- gère teinture des principes généraux qui conduifènt à la belle diftribution & décoration des Edifices d'une certai- ne étendue. L'expérience a fait voir plus d'une fois que les Auteurs qui le piquent de fîiivre fcrupuleufèment leur fùjet, lafïènt fouvent 1'efprit des élevés , Se les ennuyent par des leçons trop continues, Se entre lefquelles ils. ne trouvent pas de repos ou ils puifîent reprendre haleine. Je fbuhaite que la manière dont j'en ai ufe, produife un efret contraire, Se. qu'elle contribue à la fatisfaction de. mes Lecteurs. Fin de lacinquième. & dernier e Partie du premier Volume»
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1-87
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T A B L E
DES MATIÈRES.
^Contenues dans? ce premier Volume.
Je n*ai point eu d'égard dans cette Table à la diverfté des
termes de V Architecture 3 non plus que defuivre exactement tous les principes qui peuvent s9énoncer fous les lettres de l'Alphabet ; mon intention à été feulement de ranger par ordre, un précis des réflexions que fui faites fur les mêmes matières qui font répandues indifféremment dans ce premier Volume, afin que le Leffieur puijfe trouver ici 3 rajfemblé défaite, ce qui a relation au Jardinage, à la conflruclion} décoration & dijlribution. A.
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AGricuîture. Le progrès qu'elle a fait en France dans les derniers iîecles ,
& la difpofition naturelle qu'il faut apporter à cette partie de l'Architec- ture pour y réufïïr. page, 6 Amorujjhnent. Les Architecles font partagés fur l'uiàge des Amortiiîemens pour la décoration des façades; de la prudence dont il faut ufer pour les em- ployer. $6 Appuis ou balujlrades. Dans une façade de peu d'élévation on peut fubftituer \ à la place des baluftrades, des appuis fur lefquels on pratique des poftes ou autres ornemens, comme guilochis, entrelas, &c. qui tiennent lieu de |
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baluftres.
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Archuefle. De la néceffité qu'il y a de faire choix d'un bon Architecte, pour
éviter la confufion qu'apporte fouvent la méfintelligence des ouvriers. 4 Architecte ,fa capacité. Il doit prouver fonfçavoir dans l'ordonnance des fa-
çades les plus fimples, Se l'étalage des ornenaens doit faire place à la perfec- tion des membres d'Archite&ure qui doivent les compofer; le bon goût des Profils fait juger de fon expérience , le chemin d'y parvenir & la nécef- fité qu'il y a d'être né pour cet Art. 131 Architecture, Son origine. xj
Comme elle s'eft poliflee chez les Grecs. xij
Comme elle a été reçue chez les Romains. idem
Son progrès en France fous le règne de Louis XIV. xii)
Son état préfent. , xiv
Arrière-corps. Il faut affeéter de la fïmplicité dans les arriere-corps d'une faça-
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TABLE.
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l8-8
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de de Bâtiment, afin de laiïler dominer les parties fupérieures, comme avant-
corps , Pavillons , 5cc. j c Attique. Son origine & fon ufage dans les Bâtimens. 113 B.
BAins ,leur expofition & leur dépendance. Il faut éviter autant que faire fe
peut de placer les-appartenons des Bains du côté du midi, ces fortes de pièces demandant de la fraîcheur. 72 Les baignoires qui fe placent dans les Salles des Bains fe font de cuivre
' étaimé en dedans. 74 On appelle çhaufoir & étuve les petites pièces voifînes d'un appartement
de Bain , deftinées au fervice des Domeftiques, leur ufage , &c. ïbld, "Baffe-cour. Des différentes efpeces de Baffes-cours , de leur expofition , con-
ftruclion ôc de leur ufage , enfemble des Bâtimens qui leur font nécefîàires 5 des Celiers , Bûchers , Colombiers , Greniers à foin , à grain, 5cc. des Glacières Se de leur conlirudion, quatrième partie, page 148, 1493 150, 151, 1 5,2.5c 15-3.
Lorfqueles Bâtîmens des Baffes-cours n'offrent aucune fymëtrie , il eft bon de les cacher au coup d'œil du principal corps de Bâtiment. 97 Il eft nécefîaire de pratiquer des forties aux Baffes-cours dans la rue ou
grand chemin, pour fortir les fumiers ôc autres attirails , Se en éviter le coup- d'oeil aux cours 5c avant cours. p 8 Four éviter la confufion dans les differens emplois des gens de Baffe-
Cour , l'Architecte doit s'informer de leur quantité Se de leur efpece , afin de régler la deffus l'étendue de ces fortes de Bâtimens 5c leur donner à cha- cune les dégagemens convenables pour rendre leur fervice commode. 121 Baffïn. Les Baflins 5c autres pièces d'eau fe bordent de mafîîfs de gazon ou de tablettes de pierre ou de marbre, Se on les orne quelquefois de groupes de figures de marbre , de bronze ou autre métail, comme il s'en voit à Ver- failles. 17 Bâtimens , les égards qu'on doit avoir , fpit en général, [oit en particulier. De la convenance qu'il faut obferver dans les Bâtimens , fa nécefïïté Se le bien qu'elle procure à la perfeftion d'un Edifice. 3 Des égards particuliers qu'il faut,avoir pour chaque Bâtiment félon la dignité de la perfonne pour qui l'on bâtit, foit pour les Bâtimens des Prin- ces , des Seigneurs , des Magiftrats, ou monumens Publics. 2 Il n'eft point de faute légère dans le Bâtiment ; de l'attention que doit avoir l'Architecte pour les éviter, la comparaifon qu'il faut faire des par- ties avec le tout. 5 La mauvaife manière de bâtir que nous fournit quelque Bâtiment par- ticulier , la nécefïïté d'éviter leur défaut, Se l'imitation au contraire que fon doit faire des Bâtimens dont l'ordonnance eft toute eftimable. 2. Se 3 , Bofqùets & différentes pièces de Jardinage. On doit referver dans la diftribution , (fungrand Parc une pièce de verdure fpacieufe Se qui,foit tenue fans tapis verd au milieu pour fervir à donner quelque fête de nuit. 21 |
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DES MATIERES.
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Les pièces de verdure nommées ainfï à caufe des palifTades dont elles
font compofées. i o On nomme pièces d^eau ou Bofquets des fontaines,ceux qui contiennent
plufieurs bafîins ôc fontaines dont les formes font affujetties au contour du bofquet, auquel il eft atjfîi réciproquement affujetti. 2 1 . G
CAbinet. Les pièces confacrées à la leclure doivent avoir un air de fîmpli-
cité pour plus de recueillement. ^ •_- Çhambre a coucher. Il faut obferver, autant qu^il eft poffible , d^expofer les
chambres deftinées au fomeil , au levant, 107 Il faut éviter dans les chambres de parade , qui ont plus de largeur que
de profondeur , d'enfermer les lits dans des alcôves , baluflrades , ou ef- trades. .___} Des chambres de parade, leur décoration. 2 y
Des chambres en niche ôc en alcôve, leur différence & leur propriété. 2 8
Chapelle. De la bienféance qu'on doit obferver aux pièces confacrées à la Religion , de la manière de les décorer, du choix de la matière , Sec. 3 6 Cheminée. De la précaution qu'il faut prendre pour placer deux cheminées dans une même pièce, j oj? Conjhuffion. Dans un Bâtiment à plufieurs étages, dont le poids exige une
bonne conftruÛion, il vaut mieux fe priver de certains agrémens apparens & donner la préférence à la folidité» 178 On doit avoir une extrême attention de ne pas charger les planchers par
des cloifons faites après la conftruclion defdits planchers; le mal qui en re- fulte & la prudence avec laquelle on doit en u fer. I _> o Cours , de leur proportion. De la proportion qu'on doit en général aux Cours
ôc aux avant-cours. 1 5 Couverture. De la manière dont on couvre les Bâtimens de peu d'élévation ,
des égards qu'il fautavoir lors de la conftruclion des égoûts pourla confer- vation des baluflrades & des entablemens. 62 ôc 63 La hauteur des couvertures eft ordinairement du tiers, de leur largeur ,
on peut les tenir plus élevés félon la nature du Bâtiment t mais en général à caufe des neiges, on ne doit pas les tenir moins hautes. 61 La différente manière de pratiquer des conduits pour l'écoulement des
eaux des combles , enfemble des puifarts Se des refervoîrs qu'on pratique furies couvertures. 62 Cuijine. De l'expofition convenable aux Cuifines, Rotifferie, Garde-man-
ger , Boucherie, ôc autres lieux de cette efpece. 83 ÔC84. De l'utilité de voûter les Cuifines des grandes Maifons , de la précau- tion que l'on doit prendre lorfqu'on ne peut atteindre à cette dépenfe. 83 Lorfque les Cuifines font éloignées des Salles à manger on doit placer proche de ces dernières des pièces pour rechaufer les viandes avant d^tre fervies fur la table du Maître ; la précaution dont on doit ufer à l'égard des fourneaux , les commodités qu'il faut joindre à cette pièce, Si fes diffé— |
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rens ufages.
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D.
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DEcorat'wn extérieure. Il eft important de donner un air de fuperiorité au
corps principal d'un Edifice, à qui les ailes & autres Bâtimens qui l'envi- ronîient doivent céder. 113 L'attention qu'on doit donner au Ipectacle entier d'un Edifice par préfé-
rence aux parties. $ 2 Il faut répandre une fymétrie parfaite dans les façades lorfqu'elles peuvent
être apperçûes d'un même coup-d'œil. 63 Il eft des raifons eflèntielles qui autorifent l'Architecte à rendre fes pro-
ductions diïTemblables , fuivant la nature des Bâtimens qu'il édifie. 9 3 Il efl quelquefois des raifons effentielles pour rendre les façades de Bâti-
ment du côté de l'entrée moins riches que celles du côté des Jardins. 11 o Il ne faut pas affecter trop de (implicite à côté d'un morceau d'Architec-
ture traité avec quelque magnificence. 111 On ne doit pas négliger de répandre une correfpondance uniforme dans
la décoration d'une façade, foit qu'elle foit traitée avec la dernière magni- ficence , ou qu'on y ait affecté une fimplicité finguliere. 1 61 Il ne faut pas affe&er dans la décoration des revêtiflèmens des Terraffes
un deffein trop élégant, il faut au contraire qu'elle s'accorde avec l'appa- rente folidité de leur conftruction. 1 14 Lorfque par ceconomie, ou par quelqu'autre impuifîance, on ne peut
pratiquer des cheneaux de plomb ou des focles de pierre pour fervir d'é- goût au comble , il faut en fuprimer les amortiflèmens de Sculpture, à moins d'interrompre leur égoûtpar quelque retraite qui lie cet amortîflèment avec Y Architecture de deflbus. 16" 3 Il faut faire choix des ornemens qui ne defignent aucune allégorie par-
ticulière lorfque l'on veut éviter de donner un caractère apparent à une fa- çade de Bâtiment. Il efl; des cas particuliers dans des Bâtimens d'œconomie où un Archi-
tecte prudent peut fe prêter des licences , qui quoique réfléchies ne feroient pas fuportables dans des Edifices confidérables. 136 Lorfque par le peu d'étendue d'un Bâtiment on ne peut admettre dans la
décoration d'une façade , que deux avant-corps au lieu de trois, & que ces deux avant-corps fe trouvent aux extrémités de la façade, on peut leur appliquer la fuperiorité de la décoration. 136 Lorfque l'on fe trouve obligé de donner quelque apparence de folidité à
un avant-corps de Bâtiment ou feulement à un Pavillon avant ou arrière- corps , il faut que les parties qui le compofent fe reflentent de l'ordonnan- ce générale , afin d'accorder enfemble les maflès avec le détail des mem- bres d'Architecture. 134 Dans la décoration d'un Edifice un peu confidérable où plufieurs étages
font élevés les uns fur les autres , il faut par quelque marque de distinction annoncer aux étrangers le bel étage où le Maître du lieu fait fa refidence. 112 Un Architecte malgré une attention exacte, n'efl; pas toujours le maître de
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_____________DES MATIERES._____________,91
trouver des formes également heureufes, lorfqu'il veut accorder la relation
des diftributions intérieures avec les extérieures & leur décoration. Dans un Bâtiment où l'on a pour but l'œconomie } l'on doit fupprimer
entièrement les ordres d'Architecture pour y fubftkuer toute autre décora- tion , comme corps de refend, reiîaut, pilaftre , Sec. devant éviter de met- tre en parallèle des pilaftres ou colonnes avec ces membres d'Architeclure, dans la feule vûè" de donner un air de décoration à une façade, ce qui fou- vent ne s'accorde en aucune manière avec l'ordonnance générale du Bâti- ment , & ne fert qu'à en défigurer le caractère. 164 Les lucarnes que l'on pratique dans les combles placés au-deflùs des ap- partemens de Maître , font félon le fentiment de plufieurs Architectes, un défaut de bienfeance ; je fuis de cet avis , furtout lorfqu'il s'agit d'un Edi- fice un peu confidérable. ibid. Jamais le befoîn de loger des Domeftiques ne doit faire excéder la hau- teur des aîles d'un Edifice au-deflùs du principal corps de Bâtiment, Heftiné à la demeure perfonnelle du Maître. 167 Il paroîtroit de la négligence à tenir dans une trop grande fîmplicité les arriere-corps d'un Bâtiment de peu d'étendue ; cette obfervation n'eft bon- ne que lorfqu'il s'agit d'un Edifice confidérable , où il eft bon de donner de la fuperiorité aux avant-corps. * 180 On doit éviter en général de placer un trumeau dans le milieu d'un avant- corps fuperieur , à moins cjue quelque raifon elfentielle Se apparente n'en- gage de faire autrement. j 7 <Sc y 8 Il faut éviter même dans les façades de peu de conféquence, couronnées d'un fronton, que les égoûts des combles imitent la forme du fronton. 13 9 On doit dans un Bâtiment confidérable , & qui n'a qu'un étage, ne point faire voir de comble au-deflùs , mais feulement le couronner d'une baluftrade , qui annonce que l'on peut fe promener fur ce Bâtiment, en y fuppofant une terra/Te. 181 Se 182 Il faut ufer avec prudence dans la décoration extérieure des tables rentran- tes,par l'idée qu'elles donnent que l'Architecture de deflùs porte à faux, y 8 Il eft néceffaire lorfqu'un Bâtiment eft ifolé , de tenir les entablemens d'un même Profil Se proportion. 5? i Il faut éviter les reïïàuts dans les entablemens ; l'occafîon où ils font to- lerabîes. 5)4 De la relation indifpenfable que la Sculpture doit avoir avec l'Archi- tecture dans les façades. y 5 Les lucarnes de quelle efpece qu'elles foient, font mieux en général fur les combles à la Manfarde , que fur les combles à la Françoife. 134 Il eft bon d'élever toujours le rez-de-chauffée d'un Bâtiment de quelques marches , l'étage en eft plus fain, la décoration extérieure en reçoit plus de majefté. 2 3 Décoration intérieure. On doit décorer les pièces qui précèdent celles où le Maître fait fa réfîdence, félon la magnificence des appartemens■-, afin de ne pas paflèr tout d'un coup du fîmple au riche. 42 Lorfque l'on diftribue un appartement de parade, Se que l'étendue du |
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terrain ne permet pas de pratiquer des appartemens d'Eté & d'Hyver , on
doit les fitucr de façon que Ton puiïTe profiter des difFérens avantages des faifons. 126 Il faut tâcher dans les distributions des appartemens , lorfque l'on veut
ménager une enfilade principale , que la hauteur des planchers foit unifor- me. 44. Les peintures qui décorent les defiùs des portes , ou autres parties d'un appartement , doivent, furtout dans les premières pièces , defigner les qua- • lités du Maître , ou fes exploits ; afin d'annoncer par ces allégories le ref- pe£l qu'on doit à la perfonne qui habite le Bâtiment. 2 5 Il faut éviter dans un grand morceau d'Architecture , de feindre par des
peintures quelques parties qui ne pourroit paroître aux yeux qu'une imita- tion trop artificielle , & qui feroit tort à la majefié de la vraie décoration 66
Lorfqu'il s"*agit delà décoration de quelque grande pièce , comme Sa-
lon , Veflibule , Periftile , Galerie , ou autres , il faut fupprimer les peintu- res coloriées quand ces pièces font tenues de pierre ou d'une matière qui l'imite , fufage des peintures aux décorations tenues blanches n'étant bon que pour les Edifices confacrés à la Religion. 176 Il faut avoir foin d'obferver, que lorfque la décoration d'une pièce eft
revêtue de marbre, de diverfes couleurs , il faut ufer de peintures en camaïeu lorfque l'on fakufage de tableaux , afin que les fujets coloriés ne difputent pas avec les couleurs variées des compartimens du marbre. 64 & 6 y Il faut avoir égard à la qualité de la matière lorfque l'on refout les Profils
d'une pièce, devant emprunter plus ou moins de force, félon fa ftruâure, 185 & 184
C'eft dans la décoration des petits appartemens deftinésau délafTement de
l'efprit, que l'on peut feulement s'abandonner à la vivacité de fon génie à l'égard des ornemens. , 87 Dans les Bâtimens d'une médiocre étendue , les grands Salons doivent
tenir lieu de Galerie, & alors on introduit dans l'ordonnance de leur déco- ration ce que l'on a de plus précieux, 115 Diftribution. De la nécefîîté indifpenfable d'accorder les difiributions intérieu- res d'un Bâtiment avec les décorations extérieures 3 du peu d'ufage des grands efcaliers à deux rampes. 103 & 104 Il eft bon d'avoir dans le voifinage d'un grand Edifice un petit Bâtiment,
qui puifiè fervir de retraite pour fc retirer à l'écart des nombreufes compa- gnies, qui ordinairement abondent dans les Palais des Souverains. cjo li faut éviter dans la diftnbution extérieure d'un Bâtiment de conftruire
des aîles en équerre du coté des Jardins, il eft bon aufïï de ne pas trop faire faillir les avant-corps d'un Edifice fur ces arriere-corps. 22 Il faut dans un grand Bâtiment, lorfque l'on veut ménager une enfilade
de longue étendue ,. éviter qu'il né fe rencontre dans cette enfilade des pie- ces confacrées aux Domeftiques, les gens de livrée n'offrant fouvent que des objets dépîaifans. j 05 L'avantage de placer une pièce deftînée à recevoir les compagnies , dans |
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une lîtuation heureufe, fait facrifier le plus fouvent quelqu'autre pièce du
Bâtiment. 124 Ce qu'on appelle pièces d'honneur, efl diflingué dans un Bâtiment un
peu confïdérabîe. i y 6 Il efl: des cas ou dans le décoration intérieure, il n'eu pas nécefîàire d'af-
fefter dans les distributions d'unepiece une fymétrie générale, pourvu qu'on lui ménage de la relation avec fes côtés oppofés. 15-7 Dans les Bâtimens de peu d'étendue il faut distribuer fes appartenons de
façon, que les Salles de compagnie, & autres pièces deftinéesà larefiden- ce des Maîtres pendant la journée , foient éloignées des pièces confacrées aux Domeftiques, ou de celles où leur fervice les appelle. 177 Les pièces de forme irreguliere ont le defagrement de pouvoir contenir
peu de meubles. 3 4 Il faut éviter dans les distributions d'un plan de donner au dofTeret des
portes du côté des croifées au moins trois pieds , furtout lorfque l'on veut
décorer les trumeaux intérieurs de pieds de tables ou autres ornemens
' portans faillie. • 2 y
La prudence dont on doit ufer à l'égard des diverfes couleurs d'impré-
tion que l'on donne à la Menuiferie -, fon choix, & fa préférence. 2 6 Se 2 J E.
E Curie. Des précautions qu'il eft bon d'obferver dans les Bâtimens des Ecu-
ries pour mettre les chevaux dans des lieux commodes félon leur destina- tion ; de la proportion des Ecuries, des précautions qu'il y faut obferver -, ôc de leur décoration. 140 Entrejbls & Anti-chambres. Dans les premières Anti-chambres & toutes au-
tres deflinées aux Domeftiques , on doit fupprimer les ornemens fragiles ôc affecler un air de folidité à tout ce qui a relation à la décoration. 24 Quelquefois la néceflité de corriger la hauteur des planchers dans les
petites pièces qui fe trouvent contigues aux grands appartemens , fait pra- tiquer de faux planchers lorfque l'on n'a pas befoin d'Entrefol au-deffus. ~ 28
Efcalier. De la différente conftruclion des grands Efcaliers , des commodités qu'on doit y obferver, page 35), 40, 41. de leur décoration. 42 Le fentiment de plufieurs Architectes en1 de placer les Efcaliers à la droite
de l'entrée de leur Bâtiment 5 de l'avantage qui en revient, ôc des néceffi- tés qui peuvent en difpenfer. ibid. Lorsqu'il fe rencontre un Efcalier un peu confidérable, contigu à un ap-
partement de Maître, pour éviter le bruit de ceux qui vont & viennent on peut les pratiquer de charpente,fur lefquels on pofe des dalles de pierre pouf éviter la dépenfe de ceux construits tout de maçonnerie, Ôc ils rendent un bruit également fourd aux appartemens voîfîns. _ 3 7 La dépenfe de pratiquer plufieurs Efcaliers de dégagement dans- un Bâti-
ment , évite l'ufage des corridors au premier étage, qui outre le defagre- ment d'occuper du terrain,ont encore celui de ne pouvoir y marcher fans in^ |
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terrompre ceux qui habitent les chambres vorfînes à qui ces corridors don-
nent ifTuë. 125 Les petits Efcaliers de dégagement font néceflTaires dans un Bâtiment, tant à caufe qu'ils rendent le fervice des Domeffiques plus aifé, qu'à caufe qu'ils debaraffent les grands efcaliers des Domeftiques fubalternes. 3 8 & 35» Expérience. La pratique du Bâtiment feule ne fuffit pas pour former un grand Architecte, la nature & l'exercice doivent être d'accord avec elle. 5 F.
FRonton. De la préférence qu'on doit donner aux Frontons fur les Amortîf-
femens ; la liberté dont on doit ufer à l'égard des derniers : l'ufage de |
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l'un & l'autre forte de décoration.
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G.
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G Alerte. De l'ufage des cheminées dans les Galeries , leur utilité & la dé-
coration qu'elles y procurent. 30 & 3 1 Garderoùes. La néceflîté de pratiquer des cheminées dans les Garderobes. 28 Dans les Maifons des Villes où le terrain devient précieux , l'on place les Garderobes derrière & entre les grandes pièces , & on les éclaire le plus fouvent par des glaces pratiquées dans les delTus de portes de grandes pièces en place, de tableaux : l'utilité de ces jours pratiqués ainfï, la ma- nière de les mettre en pratique. ,27 & 28 I.
JArdin de propreté. On peut donner difficilement des reflexions précifes au
fujet des Jardins de propreté , par la diverfïté de leur expofition & fitua- tion. 7 Il faut éviter de boucher le coup-d'œil d^ne promenade , il faut au
contraire faire enforte que les ouvertures principales foient plus fpatieufes à leur extrémité éloignée qu'à leur naiflànce ; cette règle toute judicieufe qu'elle paroît à pourtant été négligée dans plufieurs Maifons de plaifancc de réputation qui ont pour point de vûë la rivière de Seine. 1 8 Le mérite de la décoration d'un Jardin de propreté , lorfqu'on à la com-
modité de l'eau , eft de ménager fi bien le coup-d'œil des fontaines jaiîlif- fantes , qu'avec une très-petite quantité d'eau, ceux qui s'y promènent puif- fent les appercevoir en difFërens endroits comme autant de nouveautés. 100 Quand les Bâtimens du côté des Jardins font expofés au midi, il eft bon
de ne pas expofer à découvert l'entrée de fes Jardins afin de pouvoir ga- gner la promenade à l'ombre. 173 On doit pratiquer des forties dans les endroits écartés d'un Parc pour
jetter les immondices afin de ne pas en expofer le coup-d'œil dans les en- |
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droits fréquentés par les Maîtres. 17
Lorfque plusieurs allées forment dans un Bois, Parc, ou Jardin, un car-
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refour en étoile , il vaut mieux pratiquer dans Con milieu un tapis de ga-
zon qu'un baffîn. pp On doit obferver dans les allées rampantes d'un Jardin ou d'un Parc ,
furtout lorfqu'elles font d'une certaine roideur, d'y pratiquer des maflïfs de gazon en Rayon pour en adoucir la pente & détourner le cours des ri- vières que forment les grandes pluyes. i oo Lorfque l'on place des Belveders pour fe garantir de l'ardeur du foleil
dans l'étendue d'un grand Parc, on doit faire enforte qu'il faiTe l'objet de plufieurs points de vue. i o i L'agrément que reçoivent les Jardins de propreté des Haha que l'on pra-
tique aux extrémités d'une grande allée ou autres lieux d'un Parc. 102 C'eft un mérite dans les Jardins , qu'étant difpofés de manière à n'avoir
pas une vue trop limitée on puiïîè cependant s'y promener avec quelque folitude. 15$ Jardin potager. Les TerrafTes dans les Jardins potagers font fouvent fort uti-
les , elles forment des efpaliers 6c donnent le moyen de conduire l'eau né- ceffaire pour les arrofemens des légumes , à tous les différens plein pieds d'un Jardin. 155 Malgré la grandeur des Potagers que l'on pratique dans les maifons de
campagne, il eft bon de fe referver des terrains voifïns & moins apparens , pour former des Vergers capables de contenir quantité d'arbres fruitiers de différentes efpeces. p8 M. de la Quintinie veut que les murs des Jardins potagers fuient fans in-
terruption. 16 L.
LAiterie. Les Laiteries font d'ufage dans les Maifons de pîaifancc , il s'en
voit à Chantilly & à Saint-Cloud. v ■ 1 <5 Lieux à foupape. Des lieux à foupape connus fous le nom de lieux à l'An-
gloife , à qui le premier convient mieux à caufe de la foupape nécefTaire à leur ufage ; leur décoration. t 29 ■ M. . ; .':
MAifons de plaifance. La préférence que les Maifons de plaifance peuvent
avoir fur les Edifices bâtis dans les Villes. ~ 7 De Fexpofîtion des Maifons de campagne Se du choix qu'on en doit
faire. 8 S.
S Aile de compagnie. Des Salles de compagnie, la proportion qui leur eft
la plus convenable, 3 4 Salle cPajfemblée Dans les Maifons des grands , il eft encore d'ufage dé les
décorer de tapifTeries pofées fur un lambris d'appui. 3 3 Salle a manger. La fupreffion des fontaines 6c des buffets nécefTaires dans les
Salles à manger d'un Edifice un peu confidérable , leur expof?tion& lama- Bbii;
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niere de les décorer. 3 3
Salle de Billard. L'on doit fùpprimer les glaces & autres ornemens fragiles
dans les Salles de Billard, à caufe des accidens ordinaires dans ce jeu. 8 8 Salles champêtres. Les Salles de marronniers font fort en ufage dans les Jar- dins à caufe de la belle verdure que forme de fort bonne heure cette efpece d'arbres , néanmoins on ne doit ufer de ces fortes de pièces que dans les lieux varies , les marronniers aimant l'air ; la Salle des Antiques à Ver- failles eft plantée de marronniers entourées de charmille. 19 Les Salles de Tilleuls depuis quelques années paroiffent avoir la préfé- rence fur celles plantées de marronniers ; les Tilleuls d'Hollande étant pro- pres à former une belle verdure en fort peu de tems,& prenant volontiers tel- le forme que l'on veut, d'ailleurs ils font moins fujets à la mal propreté. 19 Salle des Antiques & Salle d'Amphitéatre,leur ufage & leur propriété. 18 Salon. Les Salons qui embrafTent pluiîeurs étages font nommés à l'Italienne à l'Imitation de ceux d'Italie , leur propriété & la diverlîté des ornemens dont ils peuvent être fufceptibles, 3 1 Les Salons qui fe pratiquent aux extrémités des Galeries , fe tiennent le plus fouvent ouverts , comme celui de la Guerre à Verfailles , quelquefois on les tient fermés , comme celui de la Paix qui fait partie de l'apparte- , ment de la Reine. 3 o Situation. Il faut qu'un Architecte, fâche mettre à profit les lumières de fon Art, pour rendre agréables , autant qu'il lui eft polîible , les fîtuatïons bor- nées qui environnent fouvent une belle Maifon de plaifance , que des rai- fons indifpenfables mettent dans lanéceffité d'habiter. 119 Il eft des lituations que le fecours des plus grandes richeiïes ne fçauroit reformer ; alors on doit fe contenter de ce que nous offre la nature, & les faire valoir autant que le cas le permet, fur tout lorfque l'on bâtit pour un particulier , il faut écarter les idées trop élevées. 146 O.
OFfices. Ils font compofés de pluiîeurs pièces, leur ufage, & les commo-
dités qui les doivent accompagner. 80 Orangerie. On doit afFe&er une parfaite fymétrie dans les allées des Oran- geries , & les Parterres qui décorent, ordinairement ces fortes de Jardins doivent être en général tenus fort fîmples. 14 On orne quelquefois les ferres des Orangeries de peintures , comme il s'en voit à celle de S. Cloud , on ne doit pas les éloigner du corps principal du Bâtiment, afin de pouvoir, autant que faire fe peut, y arriver à cou- vert. L'expofition du midi eft la plus convenable au bâtiment des Orangeries,
à fon défaut on peut lui fubftituer celle du levant. 75- De la précaution qu'il faut obferver pour empêcher que le froid ne pé-
nètre l'Hyver dans les ferres des Orangeries , leur conftru&ion , & de la comparaifon de quelques unes exécutées dans les Maifons Royales. 75-, 7^, 77
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_________________DES MAT I E R„E S. 197
II.faut obferver dans la décoration extérieure d'un Bâtiment d'Orange-
t rie que les portes principales foit aïTez élevées'pour pafîer les Orangers lors de leur fortie , qui eft ordinairement à la mi-May pour y être rentrés à la mi-Octobre. * 78 Ordres d^ Architecture. Des raifons qui m'ont obligé de ne parler'des ordres
que légèrement ; le parallèle de Y Architecture original de M. Chambrai,, eft félon moi, celui qui peut fournir les meilleures leçons fur la différence des ordres de colonnes, leur proportion & leur diverfité. Ilfe vend à Paris chez le même Libraire, * ^ <? C'eft dans les décorations intérieures qu'on peut feulement fupprimer
l'entablement qui appartient à un ordre d'Architecture , lorfque Ton les y admet , ces entabîemens devenant fouvent trop pefans pour les dedans, furtout lorfque les étages n'ont qu'une médiocre élévation. 68 Ornement. On ne doit jamais déguifer un ordre d'Architecture en lui fuppri-
mant quelques-unes de fes parties ou de fes ornemens. $ y Il y a de la prudence à ne pas répandre indifféremment des ornemens qui
cacheroient aux ipectateurs les proportions de fArchite&ure. y_o Les ornemens ne doivent être admis dans la décoration des façades qu'au-
tant qu'ils y paroiiTent naturels, Se l'on doit donner la préférence aux mem- bres d'Architecture qui compofent les formes générales des façades. 113, P.
PEinture II faut éviter de peindre des Arabefques dans la décoration d'un
lieu vafte , ces iSrtes de peintures ne s'appercevant bien que d'une médio- cre hauteur. ■> -./'■.■ .)\ 73 Perron. Il eft nécefïaire de former des palliers aux Perrons qui annoncent l'en-
trée d'un Edifice , furtout lorfqu'ils excédent fept marches ; de la nécefîîté qu'il y a de former le pallier principal un peu fpacieux. 5- 1 On doit pratiquer des talus ou glacis aux grands efcaliers des Jardins qui
defeendent d'une terraffe à l'autre, pour la commodité des chariots, brouet- tes & autres équipages. 7 8 Poêles. Les Poêles de terre font fort en ufage darts les grandes Maifons l'on
les place dans les premières Anti-chambres pour chaufer les Domeftiques Se preferver les pièces à qui elles donnent entrée de l'air froid que communi- quent les ouvertures des portes des premières pièces. 37 Porte à faux. Il eft effentiel, fût-ce même aux dépens de l'ordonnance généra-
le , que l'Architecture de deffous paroilTe porter avec fuccès celle de defïus. , y 4 Proportion des figures. Il faut avoir foin lorfque l'on place des figures à côté
de quelque ordre d'Architecture , de les tenir inférieures en hauteur à l'or- dre de colonnes ou pilaftres. ' -* j-i Uinconces, ou Duinconges. L'on pratique de différentes fortes de Quin-
conces & de différentes efpeces d'arbres , félon la place qu'ils occupent |
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dans un Parc, ou l'œconomie desperfonnes qui les mettent en exécution. 123
R.
REmifes, L'expofition qui leur eft la plus convenable , leur proportion &
la décoration dont elles font fufceptibles. 142 |
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TExrain.Xorfque l'on fe trouve obligé d'habiter, par quelque raifon eflen-
tielle , des Bâtimens élevés fur des terrains fteriles , & où l'on ne peut élever de belle verdure, on doit avoir recours aux décorations champêtres du reffort de l'art, comme les berceaux de treillage , les fontaines , les par- terres , les figures de marbre , de bronze , &c. i<? Trianon. On pratique ordinairement dans une Maifon de plaifance un peu di-
ftinguée, de petits Bâtimens que l'on nomme Trianon à l'imitation de celui de Verfailles 3 & qui font deftinés à contenir peu de monde à la fois, pour s'y délaffer du concours qui abonde ordinairement dans les Palais des Sou- verains. Triglifes, Des différentes manières d'efpacer les Triglifes. y 3
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Efiîbule.. Dans les Bâtimens où l'on fe trouve reiferré par le peu de ter-
rain , l'on tient les Veftibules fermés d'arcades avecf des chaftïs à verre, |
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& ils deviennent alors un azile pour les Domeftiques pendant l'Hiver ; on
en ufe ainfi prefque dans tous les grands Hôtels à Paris. 23 Fin de. la Table des Matières.,
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ERRATA DU PREMIER VOLUME.
Page 14 ligne 3 > 8c Page 15* ligne 3 , au lieu de Planche 8 3 lifez Planche 10.
Page 19 lig. 1 , au lieu de pièce ovale I, Uf pièce ovale 1.
Ibia. lig, penult, au lieu de Planche onze & douze,/z/T Planches 12, 13 & 14.
Parg* 3 1 /ig. 24, au lieu de Planche 7 & 8, /*/.' Planches 8 & 9.
Page 3 y /*g\ 1 , au lieu de dégagement B , lif. dégagement G.
Page 65 notes *, au lieu de Planches 2 & 8 , lif. Planches 2 & p.
fôzW. worw **, au lieu de Planche 61, lif. Planche 61.
Page 70 lig. 1 , au lieu de Planche 50. , lif Phnchc $8, N°. 2.
Page iojT %. 27 , au lieu de X, lif. N.
P^Jé' 135 notes *, au lieu de M. Aubry, lif. M, Aubert.
I&id. worw **, au lieu de Planche 3 3 , 34 & 3 j, /z/^ Planches 30 & 3 t.
P*gv 164 /*£. 12, au Heu de au membre d'Architecture, Uf aux membres
d'Architecture.
Page 172 lig. 22 , au lieu de au-defïùs , lif au-deflbus. Page 175" %. 12 , au lieu de Planche 43 , lif. Planche 44. Page. 17 S lig. ï J 3 au lieu de, ôc il peut être orné, lif ôc elle peut être ornée. |
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ERRATA DU SECOND VOLUME.
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Page. 2. Itg. 27, au lieu de pour, lif par.
Page 3 l'tg. antepenult. au lieu de, de leurs proportions, lif. leurs proportions.
Page 8 lig., Jp , au lieu de entoure, lif. environne.
Page 24 lig. 6 au lieu de Planche 22 & 23 , lif Planches 23 & 24.
Page 42 notes *, au lieu de page 283 du premier Volume, lif page y 6 du
premier Volume.
Page 43 notes *, au lieu de page 126", lif. page 135". Page 44 lig.. 18 au lieu de Planche 23 , /*/. Planche 3 3. Page 45* /zg\ 16 , au lieu de fui- le, /i/7 fuivant le. Page 78 %. 27, au lieu de longueur, /^ largeur. |
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