i^»***^*^,.. "j^^^J^
|
||||||||
DELA
O I .o I lv 1J3 U 1 I CJ JN
DES
MAISONS DE PLAISANCE*
ET DE LA
DTT f~^ f~\ T? A T T /~\ IVT
DES EDIFICES EN GENERAL-
Par Jacques-François Blondel*
Ouvrage enrichi de cent fbixante Planches en taH|e-dou-
ce, gravées par l'Auteur, SECOND.
|
||||||||
A PARIS, RUES. JACQUES,
Chez Charles» Antoine Jombert , Libraire du Roy
pour l'Artillerie, à l'Image Notre-Dame. ALDGC, XXXVIII.
AVEC APPROBATION ET PRIVILEGE DU ROY. |
||||||||
X
|
||||||||
,
|
|||||||||||||||||
.......■'■■■■■ ■■■■"■"•■
|
|||||||||||||||||
O?""
|
|||||||||||||||||
nj
|
|||||||||||||||||
A VAN T-PR OPOS.
|
|||||||||||||||||
LA variété des exemples qu'offre ce fécond Volume,
auroit demandé que je me fùflê étendu d'avantage, Se que même j'en eufïè donné un troifiéme, qui m'auroit permis d'approfondir certaines matières que je n'ai pu qu'ef- fleurer ; mais je me fuis trouvé obligé de renfermer dans celui-ci une grande partie de la décoration extérieure Se intérieure, Se de n'en parler par conféquent qu'alîèz légè- rement , tant par la crainte de faire trop attendre le Public à qui cet ouvrage eft promis depuis long-tems , que par les engagemens que j'avois contracté avec mon Libraire, qui de fon côté le trouve prefTé de fatisfaire à nombre de perfbnnes qui paroilîènt le defirer. Je me flate qu'on me le parlera d'autant plus, que tou-
tes les parties de cet ouvrage font liées de façon qu'elles ne peuvent que paroître enfemble à caufe des citations qui font réciproquement renvoyées de l'un à l'autre Volume, & qu'ainu* ne pouvant les détacher > le tems de pouvoir mettre au jour un troifiéme Volume avec les deux autres, auroit lafïe l'attente du Public. S'il trouve que mon travail n'ait pas été poufîe afîèz loin,
du moins j'aurai eu l'avantage de prefîèntir fbn goût, St de l'aflùrer de mon zèle pour l'avenir , fi cet efîài a quel- que fliccès. Je fçais que mon projet eft auffi entreprenant qu'il eft élevé, Tobjet principal de cet ouvrage étant d'inf- pirer aux amateurs du Bâtiment, un jufte dégoût pour tout ce qui n'a qu^une médiocre beauté dans l'Architecture, dont fbuvent les productions n'étant nullement néceflài- res pour Pufàge ordinaire de la vie ne doivent êtreeftimées que lorfqu'elles font portées jufqu'à l'excellence ; mais je m'attens aux objections qu'on pourra me faire : bien loin I de me defbbliger, j'oie même preffèr les personnes qui en |
|||||||||||||||||
ÏS2
|
|||||||||||||||||
aij
|
|||||||||||||||||
-; tHSTîJUUT
■Teit-UTïRECHt |
|||||||||||||||||
DB
|
|||||||||||||||||
■:^'JH\\/epj.
|
|||||||||||||||||
|
|||||||||
1
|
iv AVANT-PROPOS.
auront le loifir de me communiquer leurs fentimens avec
fincerité ; n'ayant été excité à produire les miens que par un véritable défir de m'inftruire , & non par la préemp- tion de les faire paffer pour des loix. L'obligation où j'ai été , ainfi que je l'ai dit „ de hâter
cette édition, ne pouvoit manquer de me faire pafïèr plus fuperficielement fur la correction générale des gravures de ce fécond Volume, vers la fin duquel je me fuis trou- vé obligé de me faire aider par différentes perfonnes : mais du moins on pourra s'appercevoir que les reflexions font également foutenues , & les exemples variés fans avoir trop donné dans le goût du fiécle. Le détail en plus grand des décorations extérieures &
le developement des intérieures, ayant été refervé pour ce fécond Volume, on y verra dans la première partie ce qui regarde l'extérieure , j'ai crû devoir l'offrir d'abord au Leéteur, avec une partie du Jardinage & divers exemples des décorations qui font en ufage dans les Jardins de pro- preté , parce qu'elles font dans les dehors une de ces beau- tés principales qui attirent les yeux avant le Bâtiment. La décoration intérieure êc les developemens des par-
ties qui la compofent, font l'objet de la féconde Partie, aufquelles j'ai donné tpute la grandeur que ce Volume m'a permife. |
||||||||
|
|||||||||
|
|||||||||
|
|||||||||
wtitmFmmmi*****^ '
|
|||||||||
TABLE
DES CHAPITRES
CONTENUS DANS CE SECOND VOLUME.
j\ Vant-Fropos. page iij |
|||||||||
PREMIERE PARTIE.
Contenant divers exemples, tant fur les Décorations extérieu-
res des Batimens, que far le Jardinage, Chapitre I. "M "^k E la Décoration .des Jardins de pro-
JL# prêté. I
Des EJcaliers de maçonnerie > des Talus de gazon , & des
Terrajfes. 1
Des différentes pièces de verdure à Vufage des Parcs &
Jardins.
Des différentes efpeces de Parterres. io Chap. IL Contenant les Belveders de maçonnerie > les Ber-
ceaux de treillage , les Fontaines > les Vafes j les Figu- res 3 les Sphinx Ô* les Termes. 12 Des Belveders de maçonnerie. - ibid. De la diverfité des Bexceaux de Treillages* 14 Des Fontaines. 18 Des Vafes, 20 Des Figures > des Sphinx & des Termes. 23 Chap. III. Oh il efl parlé des Profils des ordres d* Architectu- re 3 qui font partie de la décoration du principal corps de Bâtiment qui compofe la première partie de ce Volume, . & de quelques réflexions far la décoration extérieure en général., ■ 2< |
|||||||||
anj
|
|||||||||
TABLE.
|
||||||||||||||
V)
|
||||||||||||||
De la décoration extérieure en général. i^
De l'ordre Dorique qui règne au rez-de-chaujpe du princi-
pal corps de Bâtiment qui compofe la première Partie du premier Volume. 28 De Vordre Ionique. 30
De l'ordre Attique. 32
Chap. IV. Où il ejl parlé de la proportion des Frontons 3 de la
décoration qui leur ejl propre} & des Amortijfemens qui peuvent tenir lieu de Frontons. 3 6 . Des Amortijfemens. 42
Chap. V. Où je trouvent divers exemples des ornemens qui
fervent de clef aux Arcades &" aux Croifées extérieures des Bâtimens 3 & des Confies aujjî à l'ufage de la déco- ration des dehors. ■ 45 Des Agrafes. ■ ibid.
Des Confies qui fervent à la décoration extérieure* 45?
Chap. VI. Concernant les divers ornemens de Serrurerie qui fervent aux décorations intérieures & extérieures des Bâ- timens. jà. De la Ferrure. 60
|
||||||||||||||
SECONDE PARTIE.
Contenant divers exemples de la Décoration intérieure, avec
le developement defes parties. Chap. I. "*V E la Décoration intérieure en général. 6^
J J? De la Décoration des Cheminées. 67
Chap- II. De la Décoration des différentes Portes à l'ufage
des appartemens de parade. 74
De la Décoration des Portes. 75
Chap. III. De la Décoration des Appartemens en général, avec
|
||||||||||||||
a'iwivt 1, )>.Ti<> «•'> 'l.iWIT.-ttRlf-IH»'r Vi VI> .'M'j VnUA W
|
||||||||||||||
\
|
||||||||||||||
«::.....**
|
|||||||||||||
TABLE.
|
|||||||||||||
vi]
|
|||||||||||||
des exemples particuliers des pièces qui composent les ap-
partemens de parade\ 81 De la Décoration des appartemens. ibid. De la Décoration des Veflibules. 82 Des premières Anti-chambres. Sy Des fécondes Anti-chambres , ou Salles d'AJfemblées. 94 Des Salons, ou Salles de Compagnie. 101 Des Chambres de Parade» ïop Des Chambres en niche. 117 Des Salles à manger. 111 Des Salles des Bains} & des Cabinets d'aijànce ou lieux à Soupape. 125) Des Cabinets ou lieux âfoupape. 136 De la Décoration de la Chapelle du premier Bâtiment du premier Volume. 141 De la Décoration des EJcaliers. 145 Chap. IV. De l'ajfemblage & des differens Profils de Menui- prie à Vujage de la décoration des appartemens. \<i Des developemens d'une Croifée à double parement. 15" 5 Des developemens des Portes à placard, & de celles à dou- bles vent aux & à double parement. 164 Fin de la Table,
|
|||||||||||||
<i 1
|
|||||||||||||
AVIS AU RELI EUR.
Four bien placer les cent onze Flanches de te Volume*
TOME SECOND. |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Première Partie.
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Seconde Partie;
Planche lviii , N°. 2.
Planches lix Se lx.
Planche lxi.
Planches lxii, lxiii& Lxiy;
Planches Lxv , lxvi & lxvii.
Planches lxvi 11 & lxix.
Planche lxx.
Planches lxxi , lxxi 1 & LXxItK
Planches lxxiv & lxxv.
Planches lxxvi & Lxxvil.
Planche lxxvi 11.
Planche lxxviii , N°. 2.
Planche lxxix.
Planche lxxix , N°. 2.
Planche lxxx.
Planche lxxx , N°. 2.
Planche lxxxi.
Planche lxxxi , N°. z,;
Planche lxxxi 1.
Pianche lxxxi ii.
Planche lxxxii & Lxxxlll, No. 2»
Planche lxxxiv.
Planche lxxxiv , N°. 2.
Planche lxxxv.
Planche lxxxv, N°. x.
Planche lxxxvi.
Planche lxxxvi , N°. ».
Planche l^xxxvi , N°. 3.
Planche lxxxvi 1.
Planche lxxxvi 1, N°. 2;
Planche 4-xxxvm.
Planche lxxxi x.
Planche lxxxix, N°. 2.
Planche lxxxix , N°. 3.
Planches xc& xci.
Planches xcn , xcni ,XCIV & XCV.
Planche xcvi.
Planche xcvn.
Planche xcviii.
Planche xcix & dernière*
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
69
7o 7i 72
l\
76
77
78 80 F3
9o
*3
96
loo
loi
Ï08
Iio
ÎI2
116 ïi8
121
U2
128
*3»
*34 *1? 141 144 146 147
iyo
151
148
14? 153 161
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
'.
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
'
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
!
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
166
167 |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
m
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
'
|
||||||||
TRAITE
DE LA DECORATION DES EDIFICES,
ET DE LA DISTRIBUTION
DES MAISONS DE PLAISANCE
PREMIERE PARTIE»
Contenant divers exemples 9 tant Jur les 'Décorations extérieu-
res des Bdtimens , que Jur le Jardinage, CHAPITRE PREMIER,
De la Décoration des Jardins de propreté,
N peut par les exemples que la Nature &
l'Art réunis enfèmble, offrent à la vue en beaucoup de lieux renommés, recevoir les meilleures leçons fur le jardinage ; mais la dif- ficulté de le transporter dans ces divers en- droits 9 devient fouvent un obftacle pour bien des perlbn- |
||||||||
T. II, Fart, L
|
||||||||
A
|
||||||||
■------------'--------------------------------:-------:-----'--------'-------—^------T—------^—----------'----------------------------—-----:---------------------------------------;-----------------------------------
|
|||||||||||||
■
|
|||||||||||||
■M
|
|||||||||||||
a De la décoration et distribution des Edifices ,
nés, dont on ne peut fè dédommager que par la lecture
Se les exemples qui ont rapport à cette matière. Quelques Auteurs s'étant particulièrement attachés à écrire de la na- ture des arbres, de leur culture Se de la conftruélion des Jardins , j'ai cru ne devoir parler ici que de la partie qui concerne la décoration , comme appartenant le plus à l'Architeéhire. Des EJcaliers de maçonnerie , des Talus de gazon , & des
Terrajfes,
La plus grande partie des terrains que Ton deftine aux
Jardins de propreté, nefe trouvent pas toujours de niveau, Se c'eft ce qui oblige fouvent à mettre les Terrafïès enufà- ge. Cette manière de redreiïèr un terrain offre beaucoup d'agrément par les différents points de vue dont on peut jouir, fbit dans les fonds, foitfur les éminences ;mais ou- |
|||||||||||||
•:
|
|||||||||||||
Sc le revêtement des murs de maçonnerie jettent dans une
dépenfe considérable. Pour éviter les frais dans lefquels jette la eonflruélion
de ces murs, lorfqu'on eft indilpenfàblement obligé de pratiquer des Terraflès de peu d'élévation , on met en ufàge les Talus de gazon, comme il son voit à la Plan- che première ; Se lorfque la hauteur des Terraflès excède fix pieds, on les coupe par une double Terrafle qui leur donne de l'afTiette, & en même tems les rend agréables pour la variété qu'on peut faire prendre à leurs contours. Néanmoins lorfqu'on eft en état d'en foutenir la dépenfe, j'eftime que les Terraflès de maçonnerie décorées de mem- bres d'Architecture , comme à la Planche deuxième, Se les grands Efcaliers de pierre ou de marbre qui leur 1er- |
|||||||||||||
r"
|
|||||||||||||
HM
|
|||||||||||||
mmm
|
||||||||||||
Chap. ï. des Terrasses ps maçon, et Talus de gazon. 3
vent d'iflùë, donnent à un Jardin un air de grandeur qui
le met bien au-defîùs de ceux où l'œeonomie en a fait em- ployer de gazon. Il arrive aflèz Souvent que pour diver- fifier , on place de ces derniers dans les lieux écartés d'un grand Parc , & principalement aux extrémités des grandes allées ; quelquefois à la tête des grandes pièces de verdure, ou à l'entrée des Amphithéâtres, ainfi qu'on y met auffi des gradins Se des degrés de pareille matière ; mais on doit obfèrver que leur conftruétion demande beau- coup de foin , Se qu'il ne faut pas moins d'attention pour leur entretien. La première Planche offre quatre exemples de ces Terrafïès Se Efcaliers de gazon, que j'ai fait exé- cuter en différens endroits avec fùccès , Se la féconde Planche repréfènte deux Efcaliers de pierre avec l'arrache- ment des Terrafïès aufquelles ils font adofîes. Celui A eft exécuté à quatre lieues de Paris dans un Parc que je fis planter en 1727 ; il eft placé à l'extrémité d'une grande allée ? à laquelle le Perron X fait face , tandis que les deux degrés H defeendent aux contr'aliées parallèles à la Ter- raflè. Le fécond B efl en forme de Fer-à-cheval : fà profon-
deur eft prife aux dépens d'une large Terrafîè dans laquel- le il eft enclavé : fon Palier eft ovale > Se il laifîè le choix de defeendre dans le Parc par l'un ou l'autre de &s côtés. J'ai pratiqué entre ces deux rampes une Cafcade G , qui |
||||||||||||
deux exemples font ici d'une grandeur aflèz diftinéte pour
juger de leur ordonnance. Les Plans qui fbnt au-deffous, feront connoître leur forme , Se l'Echelle de leurs pro- portions. Ces Efcaliers n'ont rien d'extraordinaire pour la richef-
Ai)
|
||||||||||||
■■-,
|
||||||||||||
4 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
fe ; mais rarement les orne-t'on davantage ; à moins qu'on
ne les décore de figures ou de vafès , Se que l'on ne revé- rifié les tablettes des Terrafïês de Balcons de fer ou de Ba- lullrades de pierre, de même qu'il s'en voit à Marli, qui fbnt exécutés en fer, afin que la vue puifle parler à travers. Quant aux rampes de ces Efcaliers , on les revêtit peu fouvent de Balullrades ou d'autres appuis, étant fort peu élevés , Se ayant au moins neuf pieds de longueur de mar- che. Il s'en voit cependant un exemple V dans le premier Volume, * dont les Terraflès font ornées de Balullrades, Se les échifres des Efcaliers de rampes de fer. Des différentes pièces de verdure à l'ufage des F arcs & Jardins,
Comme l'exercice que donne la promenade dans les
grands Jardins, Se la néceffité de fè garantir des ardeurs du Soleil, invitent à chercher les Bofquets,& les Salles de ver- dure pour s'y repofèr à l'ombre, on doit s'attacher à ren- dre ces lieux champêtres auffi gracieux qu'il eft pofTible, Se éviter les petites parties dans leurs contours. La beauté des formes générales doit être un des premiers foins ; Se il faut les percer d'une manière heureufe Se agréable ; Se les planter quand le terrain le permet, de façon qu'ils ne foient pas trop voifins l'un de l'autre, afin qu'il puifle s'y élever entr'eux quelque futaye pour leur procurer de la fraîcheur. Comme on trouve dans le premier Volume quelques
exemples de la diflribution générale des Parcs Se des Jar- dins > Se que l'arangement des différentes parties qui les compofènt, y font exprimés, je donne feulement ici quel- ques deflèlns féparés de ces diverfès pièces, dont on pour- ra faire choix, foit pour replanter à neuf celles qui feroient ruinées dans un grand Jardin , foit pour l'ufàge des Mai- * Deuxième partie, Planche 17 & 20 ^Chapitre ? , page ni & 112.
|
||||||||
I
|
||||||||
il
|
||||||
Chap. I. des différentes pièces de Verdure. j
|
||||||
fons des particuliers. Dans cette dernière intention , j'ai
rendu en général ces exemples d'une forme fimpfe , & néanmoins capable de recevoir des ornemens d'une extrê- me dépenfè. Je ne parlerai point de la qualité des terres où il faut élever les plans > m'attachant, comme je l'ai dit, à la feule décoration, fùppofànt qu'on a fçû fè enoifir un Jardinier expérimenté Se propre à exécuter artiilement les divers exemples quicompofènt cette partie du Jardinage, Se fur lefquels on pourra déterminer fbn goût, fbit pour les Bois en étoile, les Cloîtres, les Quinconces, les Bou- lingrins 3 les Cabinets de verdure, Sec. La Planche troifîéme offre deux defîèins de grands bois
de haute futaye percés différemment : celui marqué A eft en étoile double, dans le milieu de laquelle eft une Salle C décorée de niches pour y placer des figures. Dans les petits Cabinets K, diftribués aux carrefours où les allées diagonales fè rencontrent, font pratiquées des niches pour recevoir des bancs ainil que dans les renfoncemens X qui font formés exprès. On voit une étoile à peu près fem- blabledans le Jardin du Château de Clagny^ laquelle eft plantée d'Aubépine. La figure B repréfènte un Bois percé bien différemment
de celui ci-defïùs", ayant tâché dans le premier que Ton pût être vu de toutes les allées , au lieu que ce fécond ne forme des rencontres qu'aux carrefours H ; la longueur de fes allées étant limitée par la charmille qui détermine les formes de cette pièce. Les Cabinets D font autant de lieux folltaires qu'on ne peut appercevoir que du grand Salon B-, lequel eft à pans pour recevoir des bancs. Des allées Se contr'aliées entourent ces deux grandes
pièces. J'ai tenu le premier rang d'arbres éloigné d'envi- ron quatre pieds de la Charmille qui détermine le pour- |
||||||
** M' ' 1 '--------- "» "■' " I ---------------- ' '-'—
tour de ce Bois : c'eft ce qu'on doit obfèrver dans tous
hs Bofquets & dans les allées d'un Jardin & d'un Parc ; parce que lorfqu'un arbre enclavé dans fépaiflèur d'une charmille, vient à mourir , on eft obligé pour lui en fub- ftituer un autre, de déplanter quantité de cette charmille, ce qui défigure beaucoup une palifîàde. Lorfque les allées font Fi étroites qu'on n'a pas la liberté d'en ufer ainfî, je préfererois de planter les arbres dans l'épaifïèur du Bois au-delà de la paliflàde : en effet quand il fè trouve une con- tr'allée d'arbres dans un efpace qui a peu de largeur ; l'œil de celui qui fe promené au milieu de l'allée , ne peut plus appercevoir que des troncs qui lui dérobent la vue de la paliflàde, comme on peut le remarquer dans une partie des allées du Jardin de Trianon, •& voir au contraire dans lé Parc de Verfàilles, que les arbres qui font dans le de- dans du Bois, n'empêchent point l'agréable effet que pro- duifènt les palifîàdes. La Planche quatrième représente deux grands cloîtres
propres à être plantés dans l'épaifïèur d'un Bois, & qui par leur étendue peuvent fèrvir à donner des fêtes champêtres. La figure A fur tout eft convenable à cet ufage, étant
décorée intérieurement dé palifîàdes de charmille C en ar- cades , dont les trumeaux font ornés d'arbres de même ef- pece taillés en boules : ces arcades peuvent recevoir des luftres, & fur le milieu des trumeaux on peut appliquer destorchieres & des girandoles: au milieu de cette grande pièce eft un Tapis verd qui fèrt à éviter l'entretien du fond, qui ordinairement fè tient de terre labourée ; ces fortes d'endroits devenant trop fpacieux pour en tenir les allées battues. Aux quatre angles qui font à pans , font prati- qués des renfoncemens P pour y placer des bancs ou des buffets en cas de fêtes. |
||||||
I
|
||||||
/ ■»
|
||||||
„ Ifjâifc
|
|||||
GHAP. I. DES DIFFERNTES PIECES DE VERDURE, J
figure B eft à peu près de la même grandeur que la
première, mais les dedans font différens : elle eft bordée d'arbres qui forment des contr'allées E, Se fbn milieu eft orné d'une pièce de gazon circulaire 9 Se environnée d'u- ne charmille de hauteur d'appui qui prend la forme gé- nérale du Cloître : fur les deux flancs font pratiqués xles renfoncemens F pour recevoir des bancs, les angles étant percés en étoile pour s'aflùjettir au point de vue du Parc où cette pièce eft plantée. On place rarement des pièces d'eau dans ces fortes de Cloîtres; parce qu'étant éloignés > cette dépenfe qui paroit rarement fous les yeux, devient firperfluë. Cependant les pièces d'eau y peuvent convenir, lorfqu'elles fervent de décharge aux autres baflîns qui font diftribués dans le Parc, ainfi que le fait la Salle O dans le Plan général de la deuxième partie du premier Volume/ Planche ij. A la Planche 5 e. on voit deux fortes de Quincon-
ces ; pièces qu'on met en ufàge , lorfque l'on veut laiflèr voir Tétenduë du terrain , comme à la vingt-deuxième Planche * du premier Volume. - v La figure A en repréfènte un qui n'eft autre chofè que
des allées d'arbres paralelles Se diagonales, qui s'alignent de tous fens Se font à la vue un très-agréable "effet. Le fond de ces Quinconces eft fèmé de gazon , pour éviter l'entretien des allée| Se retirer quelque récolte de ces ter- rains écartés, où l'on n'a befoin que du prolongement de la vue. Quand ces pièces intéreflènt davantage*, on y pra- tique des Salles formées par des charmilles de hauteur d'ap- pui , Se dont on aiîùjettit les contours félon la diftribution des arbres, afin de ne point interrompre le coup-d'œil des allées. On peut orner ces Salles de bafftns/pour don- * Plan général de la troisième Partie , Chapitre premier.
|
|||||
MÊmmËËÊmmmmmÊiÊÈmmmËÊmmÈmËBKbÊËmmmÊÊÊÊÊÊÊÊmÊÊmmmÊimËm
8 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES , ner alors plus d'agrément à ces Quinconces , qui par eux
mêmes n'offrent rien de décoré , comme le font les autres fortes de Bofquets. La figure B eft compofée d'arbres plantés feulement à
équerre ; ce qui fè pratique quand on veut ménager le ter- rain , en les mettant plus près a près ; & que ce font des arbres de rapport, ou des pépinières d'une certaine force, que la fituation du lieu > ou l'œconomie, engage à placer ainfi. Cette pièce eft accompagnée, ainfl que l'autre 5 de paliffades de hauteur d'appui, & un Tapis verd eft au mi- lieu pour diverfifier. La Planche fixiéme offre deux 'différens exemples de
Boulingrins ou renfoncemens de gazon, qui à propre- ment parler , font des lieux découverts, en forme de Ta- lus renfoncé dans un terrain de niveau, pour y prendre du repos commodément. Ces fortes de pièces font d'ufa- ge /en des Bofquets de différentes efpeces : ceux-ci mar- qués A & B , font de gazon chantourné , qu'une char- mille de hauteur d'appui entoure : on pourroit orner leurs renfoncemens de baffins au lieu de tapis verd ; ces Ta- lus de gazons font quelquefois bordés d'arbres, & quel- quefois de paliflàdes ; ainfl qu'il s'en voit dans les Plans gé- néraux du premier Volume. La Planche feptiéme préfènte quatre Bofquets de for-
mes différentes, & ProPres à être exécutés en divers en- droits d'un Parc. Celui A eft d'une forme triangulaire & convient à un
terrain irregulier : vis-à-vis l'allée par laquelle on y entre , eft placé ua berceau de treillage E, ceintré fur fon Plan & fur fon élévation; il fe termine en lanterne, & eft orné d'une niche. Un Tapis verd occupe le milieu du Bofquet, & l'on trouve dans les angles des bancs pour fe repofer. |
||||||||
|
||||||||
Celu;
|
||||||||
j CHAP. I. DES DIFFERENTES PIECES DE VERDURE. Q
Celui B eft d'une forme quarrée, arrondie par les an-
gles : il eft décoré d'une niche vis-à-vis de l'allée qui y donne entrée : des renfoncemens F où des bancs font pla- cés occupent les côtés de ce Bofquet. La figure C diffère de celle B, en ce qu'elle eft ornée
de niches dans fès quatre angles, qu'elle a deux iffii'és, Se que le milieu en eft orné d'un barïïn avec jets-d'eau. La quatrième marquée D, offre une Salle circulaire ac-
compagnée d'une contr'allée de charmille de hauteur d'ap- pui : le milieu en eft faille libre pour donner à choiflr. Je me borne aux exemples ci-deflùs, renvoyant pour
les autres pièces, comme les Salles des antiques, les Sal- les de bal, les Amphithéâtres, Sec. aux plans généraux du premier Volume, où l'on a décrit leurs ufàges. D'ailleurs on ne fîniroit point, û Ton vouloit repréfenter toutes les formes dont les Bofquets font fùfceptibles. Il fùffit donc de dire qu'ils font un des plus grands ornemens des Jar- dins ; qu'ils tirent tout leur relief de leur diftribution, Se de roppofîtion qu'on y doit faire voir entre les pièces découvertes Se celles qui font enfermées de palirfàdes : cette variété fait le mérite d'un Parc Se le charme de la promenade. Pour bien fe former à cette partie du Jardina- ge , la fréquentation des choies exécutées eft l'étude la plus fure ; les defleins Se les gravures quelques bien énon- cées qu'elles puiflènt être, n'offrent toujours à l'imagina- tion qu'une "idée imparfaite des beautés que la Nature ré- pand parle fecours de l'Art; car dans les Jardins tout eonfpire à l'agrément du coup-d'œil, tant l'exécution d'un ouvrier intelligent, qu'un entretien fbignépar un Jardi- nier laborieux. On doit iè fbuvenir en général que dans les pièces dont nous venons de parler, il faut éviter les petites parties/qui font toujours d'un travail dont l'oeil |
||||||||
T. IL Fan. h
|
||||||||
IO De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
_.i i ii i m * m.....■............—i n m i wr r--------uti'Vi
s'apperçoit à peine, Se dont l'entretien eft auffi coûteux
qu'inutile, lorfque les pièces deviennent un peu grandes. Cette (implicite recommandable dans les formes généra- les d'une pièce de verdure , n'empêche pas que luivant la dignité de la perfonne pour laquelle on les met à exé- cution on ne les enrichiflède figures, de vafes, de Fontai- nes , Sec, Mais comme ces embellifîèmens ne deviennent qu'âccefïbires à la forme générale de la pièce qui les ren- ferme , il faut qu'ils y foient introduits de façon que chaque partie réponde parfaitement au tout. Les Jar- dins de Verfailles., de Trianon, de Marli, eft la plus bel- le école ou l'on puifîè s instruire -, Se où l'on puiflè puifèr tout enfèmble la majefté des formes générales avec la mag- nificence des parties. Des différentes ejfeces de Parterres*
Les Parterres font de toutes les parties du jardinage ,
celles qui font le plus en ufàge dans les Jardins de propre- té. Il eft peu de perfbnnes qui ne croyent s'entendre à ces fortes de deflèins, néanmoins peu y réufEfîènt : les uns les chargent tellement , qu'on n'y voit que de la confufîon ; les autres au contraire les rendent trop maigres. La diffé- rence de leurs efpeces eft caufè fouvent qu'on tombe dans ces défauts, & elle demande par conféquent une attention particulière. On en diftingue principalement de trois for- tes, fçavoir les Parterres de broderie, ceux à comparti- mens, Se ceux à TAngloife. Ces derniers font les plus fimples, n'étant formés que de gazon découpé, Se mêlés de quelque légère broderie qu'on entoure de platebandes de fleurs, comme à la Planche huit. On appelle encore Par- terres à l'Angloife, ceux de gazon à compartimens qu'on accompagne de platebandes formées de bordures de buis. |
||||
Mat—
|
||||||||
Chap. I. des Parterres. ii
|
||||||||
Les Parterres de broderie font les plus riches, étant com-
pofés de traits de buis qui forment des rinceaux d'ornemens que Ton remplit d'un fable de diver/es couleurs; on les ac- compagne auffi demaffifi de gazon, Se on les environne de platebandesdefleurs,ainfi qu'aux Planches 9,10 & n. Ces Parterres tenant le premier rang, font ordinairement les plus' voifins du Château ; mais Ta difficulté de les bien en- tretenir , les a fait négliger dans ce dernier fiecle aux Mai- fons Royales : on en voit peu à Versailles , à Mârli, à Trianon, à Saint-Cloud, & on les a détruits dans la plu- part des Jardins publics à Paris, * pour fubftituer à leur place des Parterres à l'Angloifè. Les Parterres de compartimens font faits de ma$îfs de
gazon, Se ils font défîmes pour les Jardins des Orange- ries : ou bien ils font formés de platebandes de fleurs, qu'on découpe en palmettes, en coquilles, volutes, Sec, Se ceux- ci conviennent aux Jardins fleuriftes qui font près des ap- partemens du Maître : on les accompagne quelquefois d'u- ne légère broderie, qui variant avec les platebandes de fleurs, produit un effet très-agréable : celui de la Planche douzième eft de cette dernière elpece. Je n'ai donné que ces cinq exemples de Parterres, que
j'ai fait exécuter avec fuccèsen différens endroits; ces for- tes de deflèins, aînfî que ceux des Bofquets, empruntant la plupart leur forme générale de lafituation du terrain. Les Plans généraux ** peuvent en fournir encore diffé- rentes idées. -n Après avoir dit quelque choie des parties du jardinage,
à l'embelliflèment defquelles l'art Se la nature concourent enfemble, paflbns à celles dont l'art fait tous les frais. *.Au- Palais Royal, Se au Luxembourg,
Premier Volume , Planche première , ife, 22e, 5 tc & ^9e.
535B55SEBSESsa5ss
Bij
|
||||||||
CHAPITRE SECOND.
Contenant les Belveders de maçonnerie, les Berceaux de
.« treillage, les Fontaines , les Vafès., les Figures, Iqs Sphinx Se les Termes.
|
|||||||
Des Belveders de maçonnerie,
NO us avons dît que les Bofquets fèrvoient a fè ga-
rentir de l'excès de la chaleur, à la faveur de l'om- bre que leur verdure naturelle fournit dans la belle fàiibn ; mais les Belveders conftruits de maçonnerie font dans les Parcs d'un bien plus grand avantage, puifque outre qu'ils procurent un beau coup-d'œil dans toutes* les izïfons , ils peuvent mettre à l'abri de toutes les intempéries de l'air. Le point efîèntiel eli de les bien fituer, Se qu'on puhlè. les appercevoir au loin , leur, aipeét, contribuant beaucoup à la décoration des Jardins. On les conûmiit de pierre de taille ou de marbre fùivant la dignité du lieu ; Se ces petits Bâtimens dans lefquels on diftribue le plus fou- vent plufieurs pièces, s'élèvent d'ordinaire fur quelque éminence, afin d'y mieux jouir d'une vue fàtisfaifànte : tel eft celui que Madame la DucheUè du Maine a fait con- ftruire de pierre de taille dans les Jardins de Seaux * Se que l'on appelle le Bâtiment de la Ménagerie. Comme les Belveders lorfqu'ils font accompagnés de
quelques appartenons x deviennent de petits Bâtimens qui demandent une étude particulière ; $cque même ils per- dent ce nom de Belveder r pour en prendre un autre fùi- vant le lieu où ils font édifiés, je renvoyé fur leur fùjet au * On voit auflï dans les Jardins potagers un petit Belveder nommé' Pavillon
de l'Aurore. |
|||||||
I
|
|||||||
ChAP. II. DES BEL VEDERS. ,.„......Ik
|
||||||
premier Volume qui contient les diftributions en général;
mon objet n étant ici que de préfenter feulement des exemples de ceux qui n'ont qu'un Salon , comme à la Planche 14e, où qui tout au plus joignent à ce Salon deux petites pièces, Tune pour lui fervir d'Anti-chambre , l'autre de Cabinet, ainfi qu'à la Planche 13e. ce dernier eft élevé fur une Terraffe,le goût de fon Architecture extérieu- re eft fimple, la forme de fon Plan lui tenant lieu d'agré- ment. La rufticité fied bien à ces petits Bâtimens cham- pêtres, lurtout lorfqu'ils ne font accompagnés que d'u- ne verdure naturelle & fans artifice. J'ai affecté de couvrir celui-ci d'un comble un peu élevé, afin de rendre mâle tout ce Bâtiment, dont j'ai néanmoins couronné l'enta- blement de quelques jeux d'enfàns Se d'un cadran folaire. L'exemple de la Planche 14*3 plus de décoration, étant environné d'une Terrafîè de maçonnerie ornée de Sphinx & de Vafes , ôc de laquelle les angles font à pans circulaires, tandis que le Pavillon eft à pans coupés, dont chacun eft décoré d'une figure. Une couverture en forme de dôme, termine ce Pavillon^ fur lequel paroît un bal- con de fer qui imite la Terrafîè & auquel on peut fubfti- tuer un groupe de figures, ou tout autre amortifîèment, comme _vafes , trophées d'armes, 6tc. Quelquefois on élevé ces Bâtimens fur des Terrafîès de gazons en talus, où l'on forme aufTi des marches de gazon , vis-à-vis des ^ouvertures qui donnent entrée dans le Salon ; ainfi qu'on la pratiqué en pierre à celui-ci» Entre les Belveders qui n'ont qu'une feule pièce en for-
me de Salon , il en eft qui font tenus entièrement ouverts, & qui ne fervent qu'à garentir d'un orage imprévu : alors * Eft celui dont on a parlé de Pexpofîtion dans la defeription du Plan gêné-
rai de la féconde Partie du premier Volume , page i po & t o r , Planche 15% |
||||||
Biii
|
||||||
«m
|
||||||||||||||
m
|
||||||||||||||
r4 Delà décoration et distribution des Edifices,
|
||||||||||||||
ils font d'ufàge dans les lieux écartés d'un grand Parc, *
Se e'eft ce qui fait que Ton néglige de les fermer pour en éviter l'entretien, Se qu'on y place feulement des bancs. A Tégard de ceux qu'on confirait dans le voifinage des
promenades fréquentées , ils font ordinairement clos par des chaffis à verres que l'on nomme portes croifées , Se qui s'ouvrent depuis le haut jufqu'au bas : on en déco- re les dedans de menuifèrie, ou d'étoffé qu'on a foin de détendre l'hyver. ** Quelquefois on les revêtit de marbre pour plus de dignité, Se on orne leurs trumeaux de gla- ces. Souvent on y pratique des cheminées, pour y venir profiter des beaux jours qui fè rencontrent dans la froide fàifbn. Enfin l'ufàge qu'on fait de ces fortes d'endroits, en dok régler la décoration intérieure ; mais il eft indi£ penfàbfe de donner à leur extérieur une forme avantageufè Se qui puiiîè fatisfaire la vûë. On donne encore le nom de Belveder à des lieux dé-
couverts qui font éminents dans un Parc, Se defquels on découvre un beau point de vue, on chantourne leur plan fuivant la correfpondance qu'ils ont avec ce qui les envi- ronne , Se on a foin de mettre dans ces endroits des bancs de pierre ou de gazon* De la diverjttédes Berceaux de Treillages,
La dépenfèdans laquelle jette la conftruélion des Cabi-
nets , Salons, Portiques ou Berceaux de treillage n'étant pas à la portée de tout le monde, Se ceux qu'on employé chez les particuliers ne méritant pas de groffir cet ouvra- ge , j'en cjpnne peu d'exemples deftinés feulement pour les Jardins d^s grands Seigneurs, I] r; y Ces morceaux d'Architecture avoient paru être négli-
* Comme ii s'en voit dans le grand Parc de Meudon. ** Ainiî qu'il s'en voit
un à Choifî-Mademoifelle, donnant fur ie bord de la rivière. |
||||||||||||||
%
|
||||||||||||||
|
||||||||||||||
T&%à*^î^
|
||||||||||||||
\
|
||||||||||||||
^gggggBSBBBËgEBBBËB
Chap.ïI. desBerceaux de Treillage 15- I
gés dans les Jardins de propreté pendant quelques années,
oarce qu'on s'étoit apperçâ qu'ils coûtoient beaucoup & n'étoient pas de longue durée ; mais il paroît que depuis quelque tems ils ont été remis en ufage , Se qu'on préfère leur agrément à l'ceconomie. Quelques perfonnes , à la place de ceux de treillage,
mettent en pratique les Berceaux naturels à l'imitation de ceux de Marly : on en voit quelques-uns en divers endroits "où le goût du deiîèin paroît avec aflèz d'avantage : pour y réunir il faut contraindre les branches des arbres de le plier fuivant la forme qu'on veut donner à ces morceaux d'Ar- chitecture , Se entretenir ces branches avec des échalas, des perches Se des fils de fer ; mais comme il ne faut que la mort d'un de ces arbres pour défigurer tout l'ouvrage ; qu'en général ils demandent une attention qui ne convient qu'à la dépenfè d'un Souverain, Se qu'il ne s'agit pas moins de plufieurs années pour jouir d'un ombrage aiîùré, ces in- conveniens ont rebuté les particuliers, Se leur ont fait don- ner la préférence aux Berceaux de treillage qui rendent fèrvice en très-peu de tems, <5c dont on prévient la ruine en les armant de barres de fer qui forment leur chaffis Se fbutiennent tous les ceintres, les courbes, les anfes de pa- nier , &c. Les échalas dont on les conftruit, doivent être dechefne, bien planés, drefles & liés enfèmble avec du |
|||||||||
s
|
|||||||||
fil de fer : on employé quelquefois du bois de chataigner;
mais il n%fepas fi durable Se n'efl bon que pour les efpa- liers : les ornemens que l'on employé à ces Berceaux iè font de bois de tilleul ou de boiflèau, & les bâtis, ks cor- niches, les ceintres &les focles fè font de chevrons de chefne bien corroyés, v . Tous les membres d'Architeclure Se les ornemens ne
font pas propres au treillage, à caufë des vuides fermés |
|||||||||
^
|
|||||||||
l6 De LA DECORATION.ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
par les mailles dont ces fortes d'ouvrages font compofés ;
car rien ne fèrok fi mal entendu que d'y voir des corni- ches , des entablemens , des amortiiîèmens, &c. qui fans être évidés, porteroient fur un travail percé à jour qui pa- roîtroit foutenir ces fardeaux avec peine. Il faut auffi pren- dre garde que pour donner dans un goût particulier d'Ar- chitecture, on ne tombe dans le mefquin: en un mot ce genre demande un certain génie & la pratique du defleih : les orneméns en doivent être légers, les contours extrêmement couians, les formes piramidales, & ildoit ré- gner dans toute leur composition une agréable îymétrie. Souvent on orne ces pièces de treillage., de Fontaines
accqmpagnées de figures Maritimes ; on y place des bancs dans des niches, oti des figures fur des piédeftaux, vis-à- vis de quelque allée ou contr'allée : on décore auffi le de- dans de ces Cabinets d'omernens relatifs àl'eipece dont ils font compofés & à leur deftination -; car il en eft d'ifolés, céft-à-dire, de placés dans le carrefour d'un bois ? ou au milieu d'une étoile; d'autres terminent une allée, & fer- vent parleur décoration extérieure à embellir le coup-d'ceil d'un Jardin : alors on les appelle renfoncemens ou buffets. Il eft enfin des portiques qui ne {aillent du nud du mur que de quatre pieds Y aufquels on donne le nom de berceaux eh niche ; on les orne de tables portées par des èonfoles* ou de Fontaines en napes-d'eau avec des bafilns. I/exemple delà Planche ij eft de cette dernière efpe-:
ce ; Il peut fervir de buffet & être placé à ^extrémité d'u- ne Terrafle, Celui de la Planche 16 eft un Cabinet à lan- terne * qui peut ^^ ifolé , à caufe qu'étant çompofé de * Q^i.a été propofé dans le premier Volume, Chapitre premier, page 17 ,
pour la décoration dés extrémités de/la grande allée en |:erralTe L, dans le Plan général 4 "Plajiehe première» . / ,• . . . ' . |
|||||||
quatre
|
|||||||
Chap.IL des Berceaux de Treillage 17
|
||||||
quatre arcades il peut donner iflùë à plufieurs allées.
Il eft bon de faire enforte que ces décorations foient
l'objet de plufieurs points de vûë : une telle dépenfè ne doit pas être cachée dans un lieu folitaire, ni dans le rifque d'être ignorée des perfbnnes qui fe promènent dans un Parc: il faut éviter de les placer dans des lieux trop hu- mides, tant par rapport à leur confervation, que pour pouvoir y élever quelque verdure qui leur donne de l'om- brage , telles que le Jaimin , le Chevrefeuil Se autres. L'amour pour ces fortes de morceaux d'Architecture,
ne doit pas engager à les repeter trop fouvent dans un Jardin , où la variété caufè toujours un extrême plaiiir : il faut y faire paroître une agréable diverfité dans lequel peuvent entrer les Salons couverts/* & les Fontaines : ces derniers agrémens font plus durables Se tiennent plus delà grandeur; quoiqu'il en foit les berceaux de treilla- ge ont leur mérite. , ; Quelquefois on en forme des Galeries couvertes, Se ils
y font un fort bon effet. Pour donner plus de grâce à leur ceintre 9 on doit le tenir furbaifle } Se pour procurer de i'ombre à ceux qui s'y promènent, il faut y élever de la verdure qui produife un feuillage épais : à Marly Se à Sceaux on en voit de femblables qui font très-bien entre- tenus. ** Comme ces Berceaux n'exigent aucune déco- ration , n'étant compofés que d'échalas maillés de cinq à fept pouces, &fbutenus de diftance endiftance par des montans Se des traverfès de fer, on n'en rapporte ici au- cun exemple, Se l'on s'eft borné aux deux Planches 15 & 16 , où l'on voit la décoration d'un Cabinet à lanter- * Tels que font les Belvedars percés dont nous avons parlé , ou les Pavil-
lons des dômes qui fe voyent dans Tun des Bofquets du Parc de Verfailles. ** Il s'en voit auflï dans le Parc de Chantilly au Jardin de Silvie, qui font
d'une beauté admirable, — |
||||||
T. IL Part. L
|
||||||
18 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
|
||||||||
ne Se d'un Portique en niche , qui font les pièces les plus
miceptibles d'ornemens. J'ai ombré ces deux exemples comme des corps d'Architecture de ronde bofîè, afin de faire fentir la forme de leur plan Se la réuffite de leurs contours dans l'exécution. J'ai auflî exprimé autant que me fa pu permettre la grandeur du delîèin, les divers or- neniens qui compofènt les compartimens des différentes parties de ces morceaux d'Architecture, tels que font les vafes, les confbles , les fleurons, les graines, Sec. L'é- chelle qui ie trouve au bas fera juger de leurs proportions} Se il ne refte plus qu'à dire, qu'auffi-tôt que ces fortes d'ouvrages font exécutés , ils doivent être couverts de deux ou trois couches de couleur verte en huile} tant pour les préierver des accidens que caufent l'humidité que pour leur donner de l'agrément. Des Fontaines*
Les Fontaines font de toutes les décorations des Jar-
dins celles qui leur donnent le plus de gayeté ; elles fèm- blent même leur prêter de la vie : le brillant éclat de leurs eaux, Se le bruit que forment leur rejailliflèment Se leur chute, réveillent dans la fblitude des promenades ; Se fou- vent auffi leur murmure Se leur fraîcheur invitent à venir chercher de l'ombre auprès d'elles} pour s'y repofèr. On comprend fous le nom de Fontaines toutes les eaux qui fervent à k décoration d'un Jardin ou d'un Parc 9 comme les Baflïns, les Parterres d'eau, lesCafcades, tes Grottes, les Buffets ? d'eau Se les autres pièces qui empruntent leur nom de leur iituation , ou des principaux attributs qui les décorent. La première attention qu'elles demandent, c'efl de les diftribuer à propos , Se d'en ménager il bien le |
||||||||
wl;
|
||||||||
|
|||||||||||||
mm
|
|||||||||||||
Chap. III. des Fontaines.
|
|||||||||||||
19
|
|||||||||||||
coup-d'œil qu'on puiflè les appercevoir de divers endroits.
Il en eft cependant qu'il faut tenir cachées au point de vûë général ; telles que font celles, qui compofées de fùjets allégoriques^empruntent la plus grande partie de leur beau- té , de la perfection des ornemens 6c de la délicateflè des ouvrages qui les décorent, 6c qui par conféquent méritent de n'être pas expofées aux accidens que pourrait caufer un concours public. Pour les garantir de Tindifcretion de la multitude , on les renferme dans des bofquets aufquels on donne pluiieurs iflùës qui doivent être fermées par des grilles. Marly, Verfailles Se Trianon offrent tout ce qu'il y a de plus magnifique Se de plus ingénieux dans ce gen- re 3 Se peuvent par la feule vûë beaucoup mieux inftmire que ne le pourroit faire un long détail ; c'eft pourquoi je renvoyé aux beaux exemples dont ils font remplis, Se je donne feulement deux différens deflèins de Fontaines, afin que ceux qui font éloignés d'une école auffi fçavante, puiflent concevoir une légère idée de ces décorations. Je ne parlerai point ici de la conduite des eaux ni de
la manière de les amener dans un Parc ; le fécond Volume' de l'Architecture Hydraulique * peut offrir à ce fujet des avis plus utiles que ne le feroient quelques reflexions fort courtes Se réduites aux bornes que je me fuis preferites dans ce Livre, dont la matière d'ailleurs appartient parti- culièrement à la décoration. La Planche 17e. fait voir le deflèin d'une Fontaine pro-
pre à être mife en face d'une allée , ou au bas d'une Ter- raflè , & qui doit être exécutée en marbre, ou du moins en pierre. Le groupe de figures qui compofè le fond delà niche, repréfente une Venus à fa toilette, Se j'ai aflùjetti lesnapes d'eau qui l'accompagnent, aux racailles fur lef- * Par Monfieur de Belidor.
|
|||||||||||||
Cij
|
|||||||||||||
rf"..
|
|||||||||||||
-•■■ • ■•
|
|||||||||||||
J
|
||||||||
20 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
quelles ce groupe efl affis : l'Architecture qui le renferme
étant d'un goût mâle, peut être variée de couleurs dans fès divers compartimens , Se alors les figures doivent être en blanc ; ou îi ï Architecture ell de marbre blanc , les fi- gures peuvent être de bronze ou de plomb doré. Je n'ai pas affecté dans ce defîèin trop de nouveauté, trouvant que pour faire valoir ces fortes de décorations aux dépens des formes , on néglige fouvent l'Architecture qui en doit être le foutien , fur tout dans ce genre de Fontaines. A l'égard de celles qui font dans le goût de l'exemple
qui efl: à la Planche 18 , la forme générale doit y décider par préférence à l'Architecture ; Se la beauté du Galbe Se des Profils qui le compofènt, font les parties auxquelles on doit alors principalement s'attacher : c'eft dans cette occafion qu'on ne doit pas négliger de fè fèrvir d'un Sculpteur habile pour déterminer le contour des figures, des cuvettes , des confoles, Se de tout ce qui doit former l'ordonnance de ces Fontaines , qui le plus fouvent fè pla- cent au milieu d'une étoile afin qu'elles foient apperçûes de divers endroits, ou dans quelque niche de verdure en face d'une allée principale. La dîverfité des exemples que contient ce Volume,
m'empêche de m'étendre fur cette partie de la décoration qui en exigeroit elle feule un grand nombre ; mais je me referve à en donner dans la fuite au Public y fi celle-ci pa- roifloitêtre reçue avec quelque fùccès. Des Vafes.
Les Vafes font une êçs beautés qu'on recherche dam
les Jardins,: & ils y produifènt une agréable variété avec les Figures, les Ifs, les Berceaux de treillage, les Termes, |
||||||||
I
|
||||||||
|
||||||||
Chap.ÎI. des Vases. 11
|
||||||||
Sec. La plus grande difficulté n'eft pas de leur choifir une
, place heureufe, la fkuation des lieux fuffifant pour l'en- feigner ; ce qui demande plus de foin Se d'habileté 3 c'eft de leur donner une forme gracieufè Se de diverfifier avec fùccès les parties qui les compofent. Le lieu où ils feront placés doit déterminer leurs proportions , Se c'eft par elles qu'on doit mefurer la force qui leur convient, Se faire choix de leur matière. On en fait de bronze, de marbre > de fonte \ de plomb, de pierre >. Sec. Ceux de marbre tiennent le premier rang en faveur de leur travail; Se com- me ils font les plus eftimés > on les place dans les endroits d'où ils peuvent être le mieux apperçûs des appartemens. Aux Maifons Royales, on les employé dans les grandes allées, aux Parterres Se aux Bofquets : on en voit un grand nombre de cette efpece Se de parfaitement beaux dans les Jardins de Verfailles, de Trianon , de Marly Se autres. J'ai donné aux Planches 19 Se zo ,-deux exemples qui font d'une forme afîèz nouvelle , Se qui peuvent s'exécu- ter en marbre, pour être placés comme nous venons de le dire. Ceux de plomb font ordinairement deftinés pour les
Fontaines Se les bords des bafllns , à caufe qu'on peut leur faire prendre la couleur qu'on donne aux rocailles, aux buffets, aux groupes d'enfans, &c. dont on orne les Jar- dins. . c' On met quelquefois ces vafès fur des piédeftaux ou fur
des dez , que l'on élevé Se orne fùivant la proportion Se la richeflè du Vafe ; mais en général cette élévation eft refervée pour les Vafes de marbre, ceux de métail fè po- fant fur des tablettes de pierre au bord de quelque Fon- taine , ainfi qu'il s'en voit à la pièce de Neptune dans les Jardins de Verfailles. .■'.,: > |
||||||||
C iij
|
||||||||
22 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
Quelques-uns pouflèntle ménagement jusqu'à faire exé-
cuter en pierre ces vafes pour la décoration des Jardins ; mais ils deviennent difformes } à moins qu'on ne pafïè defîùs une couleur en huile , pour empêcher que les in- tempéries des faifons ne les noirciflènt Se ne les défigu- rent. Ces Vafes de pierre ne conviennent que lorfqu'on les
employé à couronner des Edifices confiants de leur mê- me matière, alors il faut s'attacher à la forme -générale de ces Vafès ; parce qu'étant au-delîùs de la portée de la vue Je détail n'y pourroit faire leur beauté, comme il la fait de ceux qui décorent les Jardins, Se où le grain de la pier- re ne permettroit pas d'énoncer toutes les petites parties qui compofènt leurs ornemens. A la fuite des deux exem- ples dont nous avons parlé ci-deiîùs , on trouvera à la Planche 21e. quatre defîèins de ces Vafès défîmes à déco- rer les Bâtimens ; Se l'on pourra en faire choix pour les dehors r foit pour couronner les piédroits des grilles dans les Parcs 8c Jardins, fuivant la Figure A ; foit pour orner les baluftrades d'un Bâtiment à un étage, comme la Fi- gure B , dans le goût de ceux de Trianon ; foit enfin pour la décoration d'un Edifice à plufieurs étages, dans le goût des Figures C , D. Il fe fait des Vafes de bronze, dont on décore les ta-
blettes des Terrafîès ; ainfî qu'on en voit à celle du Jardin de l'Orangerie de Verfàilles 3 la Planche 22e. en fournit quatre exemples. On en fait aufîl de porphyre, d'agathe, d'albâtre, Sec.
mais alors ils doivent être refèrvés pouf le dedans des ap- partemens,-étant trop fragiles pour faire partie des déco- rations extérieures. Quelquefoisl'œconomîe en fait faire de fer fondu, dont
|
||||||||||||||
Hmamm
|
||||||||||||||
■WHMBtaa
|
||||||||||||||
s*M»Bas
|
||||||||||||||
f
|
||||||||||||||
Chap. IL des Figures 3 des Sphinx et des Termes. 23
les particuliers ornent leurs Jardins, après avoir paiTé def-
fus "quelque couleur en huile. On en voit enfin de layance ; mais ainfi que ceux de
fonte y ils ne font bons que pour de petits Jardins qui de- ' mandent peu de dépenfe, Se où ils font néanmoins un ' agréable effet. Des Figures, des Sphinx s & des Termes.
Ces ornemens demandent de la diverfité dans la maniè-
re de les diftribuer dans les Parcs Se Jardins : leur ftruéhi- re efl tantôt de bronze* demétail, ou de marbre, Se quel- quefois de pierre , ainfl que celle des Vafes dont nous ve- nons de parler ; * mais comme cette partie de la décora- tion des Jardins , appartient plutôt à la Sculpture qu'à F Architecture, on doit en laiilèr le foin principal au Sculp- teur 3 qui fè charge de faire les modelles de ces ouvrages, Se de les exécuter après que l'Architecte a afligné leurs places iuivant la correspondance qu'ils doivent avoir avec le tout. Les exemples de ces fortes d'embellifïèmens mis en exé-
cution , font beaucoup au-defïus de la lpeculation ; ainfi pour s'en former une connoiflànce parfaite , il faut vifiter les lieux où il s'en voit dans tous les genres. Verlailles, Trianon, Marly , que je ne puis me laâer de citer, offrent avec profufion les morceaux les plus excellens 8c les plus dignes d'être imités ; le Château des Thuilleries en a de fort eftimés > ainfi que des Vafes qui font d'un Profil ad- mirable. La plupart de ces Figures fè trouvent gravées en diftérens Recueils, ce qui peut Servir à rafraîchir la mé- * Cette œconomie n'erl d'ufage que pour les Maifons des particuliers,
ou pour les Jardins publics de peu de conféquence. |
|||||
j
|
|||||
24 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
moire de ceux qui les ont vues , Se à en donner une no-
tion à ceux que la diftance des lieux prive du plaifir de les voir. Pour donner une idée de ces décorations en géné- ral , j'offre feulement un exemple de Sphinx Se de Ter- mes , dont j'ai fait choix dans les Maifons Royales ; on les trouvera aux Planches 11 Se 23. J'ai placé le Terme fur un fond de charmille, pour faire fèntir le relief qu'ils reçoivent des palhlàdes contre lefquelles on les adoflè d'ordinaire. Quelquefois on en uiè de même à l'égard des ftatuës, qui néanmoins fe trouvent le plus fouvent ifblées, auffi-bien que les Vafès. Je n'ai point donné d'exemples de ftatuës ; leur genre
étant infini, Se leur allégorie dépendant de l'ufàge au- quel elles font deftinées, de même que leur ftructure dé- pend du plus ou moins de magnificence des autres orne- mens avec lefquels elles font en relation. Ces figures le poient ordinairement fur des piédeftaux,
auxquels on donne de l'élévation fuivant le fujet qu'elles repréfentent ou la place qu'elles occupent ; car celles qui fervent à décorer des Fontaines, ou à couronner quel- ques amortiiïèmens, ne {p pofent guéres que fur des fb- cles. A l'égard de celles qui ornent les allées des Jardins, les Parcs, les Parterres Se autres femblabies lieux 5 on doit obfèrver que lorfqu'elles font en pied, elles doivent être fur un piédeftal dont le fommet fbit à la hauteur de l'œil ; Se que lorfqu'elles font couchées, on doit les placer fur des piédeftaux moins élevés. Les ftatuës fe diftinguent fùivant leur attitude, ou leur
caractère : on donne le nom de Figures pédeftres à celles qui font en pied, Se celui de Figures équeftres à celles qui font à cheval : faifànt attention à leur allégorie > on les ap- | pelle Symboliques , Fabuleufes , Hydrauliques, Hiflorir |
||||||||||||||
MflBt
|
||||||||||||||
ques,
|
||||||||||||||
Chap. III. de la Décorât, extérieure en général. 25
ques, Grecques , Romaines, &c. Les Termes, quoiqu'à
demi-corps , doivent fe diftinguer auffi par leurs attributs ; Se cette règle doit s'appliquer généralement à tous les or- nemens qui fervent à compofèr un tout, tels que font les exemples qu'on vient de voir. Le mérite de ces différents morceaux de Sculpture con-
firme dans la beauté de leur exécution, la matière ne peut y contribuer que foiblement : on doit les examiner avec foin , Se s'en remplir la mémoire en fréquentant les mo- numens publics & les Maifbns Royales, où ils font dif perfés avec choix , & où la vûë de ces belles chofès frap- pe Se inftruk mieux que toutes les leçons que la fpecula- tion pourroit fournir. D'ailleurs, comme je fai dit, cette partie appartenant à la Sculpture $ je n'en ai parlé ici que pour lui afîigner fa place. Ainfi je pafîè aux parties de la décoration extérieure qui regardent davantage le Bâti- ment,, Se qui font l'objet de cette première Partie. |
|||||||
CHAPITRE T R O I S I E' JV1 E.
Où il eft parlé des Profils des ordres d'Architecture y qui
font partie de la décoration du principal corps de Bâ- timent qui compoie la première partie du premier Vo-^ lume} Se de quelques reflexions &r la décoration ex- térieure en général. J)e la Décoration extérieure en général*
CO m m e nous avons parlé de l'ordonnance générale
des Edifices dans le premier Volume, Se que nous avons remis à dire dans celui-ci quelque choie des parties qui les compoient, je tâcherai d'y donner une jufte idée T. II. Part, h D
|
|||||||
:
|
|||||||
«n
|
|||||
26 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
de l'application qu'on en doit faire dans la compofîtîon
du tout-enfèmble , Se mon objet principal fera de faire comprendre par des diveriès comparaisons la préférence qu'il faut donner à certaines parties plutôt qu'à d'autres. La décoration extérieure devant être d'une relation par-
faite avec l'intérieure, il faut s'attacher à leur donner une û parfaite intelligence , que le Spectateur ne puifîê regarder l'une avec plus d'intérêt que l'autre. C'eft cette union accomplie qui fait voir l'excellence
dJun Architecte , fur tout lorsqu'il a l'art de faire enfbrte que la décoration extérieure annonce la distribution du Bâtiment ; cependant on ne doit pas en cela porter le feru- pule jufqu'à marquer par des allégories particulières l'ufà- ge du dedans de chaque partie de l'Edifice ; cette affecta- tion produirait un coup-d'œil mal entendu, dont nous avons quelques exemples dans nos nouveaux Bâtimens , où l'Architecte jaloux démarquer dans les dehors la defti- i nation des dedans a répandu dans lès faces extérieures au-
tant d'attributs différens que de Pavillons. Un bon Architecte doit avoir des vues plus générales,
& c'eft au ipectacle entier de Ion Edifice qu'il doit être le plus attentif; {ans cela il le trouveroit dans le cas du fameux *'"*■* , qui quoique plein d'une expérience con- fommée , eft tombé en bâtiflànt le Luxembourg, dans I le défaut de répandre indifféremment dans lès décorations
extérieures du côté du Jardin , les allégories fàcrées Se les prophanes. En effet au Pavillon du milieu, au premier étage duquel eft placée la Chapelle, on voit fur le dôme des figures confïcrées à la vraie Religion, pendant que dans les trigliphes de l'entablement qui porte ce même dôme, font réprélèntés des têtes de Béliers Se lesuftan- |: elles- dont le fervoient les Sacrificateurs pour offrir leurs
|
|||||
CHAP. III. DE LA DECORAT. EXTERIEURE EN GENERAL. T]
victimes aux faux Dieux ; Se que fur les Pavillons des ai-
les font placées des figures fabuleufès qui n'ont aucun rap- port avec le caractère que doit avoir un Bâtiment de cette efpece. ! Lorsqu'on élevé un Palais 9 il me femble qu'on en doit
orner la façade d'attributs qui expriment la dignité-du Sei- gneur pour qui on le bâtit : les anciens nous en ont don- né l'exemple, Se c'a été très-fouvent par une partie de ces ornemens que Ton a pu reconnoître la propriété des monumens dont il nous eft reftë quelque veftige. On ne doit pas inférer de là qu'il faille en répandre un grand nombre : il faut au contraire en éviter la profuflon, Se fur tout ne pas confondre des ornemens qui n'ont aucun rap- port entre eux : il eft à propos de choifir ceux qui doi- vent dominer Se de s'en fèrvir avec prudence : même dans les Maifbns des Grands le repos fied toujours bien, & les connoiflèurs lui donnent toujours la préférence fur cet- te richeflè indiferete , -qui par la multiplicité de fès parties met hors d'état d'admirer les formes générales, Se ne fèrt ordinairement qu'à corrompre ce que l'Architecture a de plus majeftueux. Cette fagelîe fi fort en recommandation chez les an-
ciens '9 & les monumens que nous ont laifles les plus ha- biles d'entre nos modernes, doivent être l'objet de notre étude Se de notre imitation : ce n'eft qu'en hs gravant dans fa mémoire qu'on peut fè garantir des vices qui fe font introduits dans notre manière de décorer, Se princi- palement dans la décoration intérieure, dont nous parle- ront dans fbn lieu* .-.;. Afin que ce que je viens de dire devienne plus fènfible
j?ar la, eomparaifon ; je paflêrai aux exemples des parties
| qui compofent la décoration extérieure , Se que j'ai tenues
Dij
|
||||
28 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES, '■
d'une grandeur à pouvoir juger des proportions, après
que j'aurai dit quelque chofe * des Profils des ordres qui entrent dans la décoration du principal corps du Bâtiment contenu dans la première Partie du premier Volume. Comme ces Profils appartiennent entièrement à l'Archi- tecture > Se que c'eft elle qui affigne la place des orne- mens, j'ai crû devoir commencer par ce qui les regarde Se par quelques réflexions au fujet de ces mêmes ordres ; mais je dois faire refîbuvenir que je les donne moins pour en traiter, que pour Tafïèmbler dans ces deux Volumes une idée générale de ce qui concerne la décoration d'un Edifice. De l'ordre Dorique qui règne au rez-de-Chauffee du principal
corps de Bâtiment qui compojè la première Partie
du premier Volume.
La Planche 26e. donne la proportion de Tordre Dori-
que qui règne au rez-de-Chauffée du premier des cinq Bâtimens dont on a fait la deicription dans cet ouvrage , Se qui eft employé tant du côté de l'entrée que de celui du Jardin Se des faces latérales. Il contient deux pieds de diamètre par en tas, Se huit diamètres de hauteur, non compris la bafe & le chapiteau, qui ont chacun un demi diamètre. Son entablement a un peu moins du quart de la hauteur delà colonne; cet ordre n'étant pas élevé fur un piédeftal, mais feulement fur un dé, dont la hauteur eft fouvent interrompue par les perrons qui donnent en- trée au Bâtiment. Vignole donne le quart à l'entablement de fon ordre Dorique ; Se je fuis de cet avis t lorfqu'il eft élevé fur fbn piédeftaL ; " * Aïnff que je l'ai promis au Chapitre troifiéme de la première Partie dit
premierVolume, page 4.9.&.j"0. # |
||||
n
|
|||||||
m
|
|||||||
Chap.III. de l'ordre Dorique. 20
Je n'ai point mis de cannelures à cet ordre. La plupart
des Auteurs font partagés fur cefirjet: ceux quiparoif- fent le plus généralement approuvés, comme Scamozzi y Palladio &Vignole, les y ont admifes, tandis que Phi- libert de Lorme, J. Bullant & Viola les y ont Supprimées, je crois devoir être de l'avis de ces derniers, trouvant que les cannelures font plus convenables à ceux des autres or- dres qui reçoivent plus d'ornemens dans leur ordonnan- ce , Se qu'elles s'accordent peu avec la {implicite de ce- lui-ci , fur tout lorfqu'il n'eft employé que dans des Bâti- mens particuliers. On peut cependant les mettre en ufage lorfqu'on employé cet ordre aux Bâtimens publics ; Se quoique l'on voye plufieurs monumens antiques & très- renommés où il eft fans cannelures , comme à Rome au Théâtre de Marcellùs 3 je penfe qu'on a raifon de s'en fer- vir lorfqu'on veut leur donner de la légèreté ; ce qui con- vient beaucoup mieux que de les rendre trop matériels, Se d'y mettre des boffages tels que ceux qui paroiflènt au Palais du Luxembourg. Je ne parlerai point ici àts membres qui compofènt
chacune des parties des ordres, ni de leurs proportions ; l'échelle que j'ai mifè au bas de chaque exemple, fervant à les faire connoître ; d'ailleurs les principales parties s'y trouvent cottées. Je me fuis fèrvi du nom de pied Se de pouce, ainfi que l'a fait Abraham Bofîè > afin d'être mieux entendu des perfbnnes, qui ne s'étant attachées que fuper- ficiellement à l'Architecture, n'auroient pas été familières, avec les termes de module Se de parties. Au furplus mon objet dans l'exécution des ordres '> dont je donne ici les Profils, a été plutôt défaire voir quelle correfpondanee ils doivent avoir avec le tout-enfèmble du Bâtiment, Se quel doit être l'aflemblage du Dorique avec l'Ionique qui |
|||||||
30 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES, I
en efl: fbutenu, que de détailler toutes les particularités qui
déterminent le plus ou le moins de beauté de ces ordres ; cette matière ayant été épuifée par plufieurs Auteurs, ainfi je paflè à Tordre Ionique qui lait partie de la décora tion du premier étage du même Bâtiment. De l'ordre Ionique,
J'ai donné î cet ordre la hauteur de neuf diamètres qui
n'ont que vingt-un pouces , afin qu'il fbit dune propor- tion plus déliée que le Dorique dont le diamètre eft de deux pieds , Se qui devant le porter, doit aufîî avoir plus de folidité. Son entablement a un peu plus du quart, à caufè que devenant plus éloigné de l'œil par fon éléva- tion , il perd de là force : cette attention, aufîi-bien quu celle qu'on doit faire à la différence du folide au délicat , eil très-importante , Se la force ûqs membres d'Architec- ture , ainfi que de la Sculpture, doit toujours fe mefùrer fur leur fituation, fur leur hauteur Se fur Téloignement dans lequel ils feront vus. J'ai appliqué à cet ordre le chapiteau Ionique moder-
: ne.» qui fait beaucoup mieux que l'antique, fur tout aux
colonnes ifblées , où fa beauté fymétrifée peut être ap- perçûë de tous côtés, Se l'emporte fur l'autre dont les cô- tés font diflèmblables entre eux. Scamozzi eft le premier qui ait mis en ufage la manière
de donner quatre laces pareilles au Chapiteau Ionique, laquelle a été depuis approuvée prefque généralement par nos Architectes qui n'en employent point d'autres dans leurs Edifices. J'ai auffi imité cet Auteur en fîipprimant | les denticules à la corniche, Se yiaifîànt feulement le fé-
cond larmier qui me paroît bien faire, malgré l'opinion de Palladio qui l'a entièrement ôté. Plufieurs Auteurs, tels |
|||||||
ma
|
|||||||
Chap.III. de l'ordre Ionique. 3î
que L. B. Alberti Se Viola, en ont ufé ainfi à l'exemple
de Scamozzi, qui s'eft contenté d'orner fà corniche de modillons qui y conviennent d'autant plus qu'elle de- mande quelque richeflè , fur tout étant portée par un or- dre Dorique dont la corniche eft ornée de mutules , ainfi que L. B. Alberti l'a fait dans cet ordre, Se qu'il s'en voit dans quelques monumens antiques de Rome. La bafè de la colonne de cet ordre eft fèmblable à la
baie attique, au petit cordon près que j'ai ajouté , Se qui règne fur le premier tore, ce qui la rend aufli pareille à celles de Palladio Se de Scamozzi. Tout cet ordre eft élevé fur un focle de deux pieds de
haut, qui fèrt de retraite à tout le premier étage du Bâti- ment qui fe trouve couronné par l'entablement du même ordre, qui règne tout autour de l'Edifice Se qui eft orné d'une baluftrade dont nous donnerons les Profils après avoir donné ceux de l'ordre attique qui termine la hauteur des avant-corps du milieu, tant du côté de l'entrée que de celui du Jardin. Avant que d'y pafler> je dois dire qu'en général j'ai tenu les deux ordres dont je viens de parler d'un Profil afîèz fimple, Se que j'ai voulu que les moulu- res en fufïènt unies, par la raifon qu'on n'a que trop ex- périmenté que les ornemens que l'on tailloit autrefois fur les ordres d'Architecture Se dans les décorations extérieu- res .y ne fèrvoient qu'à défigurer l'Edifice par l'ordure qui s'y amafîblt, Se que d'ailleurs ces ornemens ne pouvoient à caufe de leur délicatefïè être apperçûs à une certaine hauteur, comme on peut le remarquer à Paris au Château des Thuilleries : la Sculpture répandue avec profufïon fur les faces des Bâtimens y produit le même effet, ainfi qu'on peut le voir au Portail des Jefiikes de la rue Saint-Antoine. On ne peut donc trop s'attacher à mettre tout le mérî-
|
||||
•:
|
|||||
32 De LA DECORATION-ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
te Se toute la richefîè de la décoration extérieure, dans la
beauté des Profils, la proportion des membres d'Archi- tecture qui les compoïent > Se la variété des contours qui les déterminent. Peu de perlbnnes atteignent à cette ex- cellence : l'Art de profiler eft une des plus difficiles par- ties de l'Architecture , & c'eft celle qu'on néglige le plus, par la facilité qu'on trouve I puifer dans les Edifi- ces déjà faits; mais cette facilité nefert pour l'ordinaire qu'à faire produire un afîèmblage difforme , parce que ainfi que je l'ai déjà dit, * les imitateurs ni pénétrent pas dans les vrais motifs qui ont porté les Auteurs a donner à leurs Profils telle ou telle proportion. De l'ordre Attique.
On entend ordinairement par l'ordre Attiqucun certain
ordre racourci, compofé de diverfès parties des autres or- dres: on donne auffi ce même nom à tout morceau d'Archi- tecture, quand il le trouve dans une proportion plus petite que celle de l'ordonnance générale d'un Edifice. Cette manière de décorer nous vient des Athéniens, &plufieurs de nos Modernes l'employent dans leurs Bâtimens, pour les exhauflèr Se les couronner , ainfi qu'on l'a pratiqué au Château de Verfàilles du côté des Jardins. On en voit un exemple aux avant-corps du premier Bâtiment du premier Volume, Se Von trouve dans celui-ci à la Planche 28e} la proportion de l'ordre qui y eft employé. On doit obier- ver quelorfqu'on couronne d'un étage Attique un Bâti- ment , il ne faut point qu'on voye de comble au-deflûs, parce qu'il paroîtroit accabler ce petit étage. On appelle faux Attique un entablement irrégulier Se plus haut que la proportion ordinaire. Lorfqu'on décore de pilaftres un * Dans le premier Volume, troifiéme Partie , Chapitre 3e, pag. 132.
|
|||||
CHAP. III., DE,l'o RD RE, AT TIQ U E.
|
|||||||||||||||
33
|
|||||||||||||||
étage Attique, on donne quelquefois une bafe à cet or-
dre , Se quelquefois on l'élevé feulement fur un fbcle qui féparele fuft par un filet : j'ai donné au mien la bafe que Vignole a donné à fon ordre Dorique ; ayant fait fèrvir à l'ordre Dorique celle que Vitruve nomme Attique. Le Chapiteau de l'ordre Attique eft fbuvent orné des
feuilles du Corinthien, auxquelles on peut ajouter des Vo- lutes & des Colicoles. On en compofè aufîî de fimboli- ques Se qui défignent les fujets du .Fronton & s'accordent avec les allégories répandues fur la façade du Bâtiment. La Corniche que j'ai donnée à cet ordre, eft d'un Pro-
fil afîèz fingulier , elle forme un plafond qui couronne d'une façon afîèz avantageufè toute la hauteur de Tavant- corps pour lequel il a -été compofé. Selon moi, un enta- blement architrave placé à un dernier étage, perd de fon agrément; pareeque alors la diftance en fait paroître les parties trop égales à la vue, fur tout quand on eft obligé de garder une correfpondance de proportion entre les or- dres de deflùs Se ceux de defTous, Se d'y obfèrver de la dégradation ; au lieu que cette Corniche, dont un même Profil fait la hauteur a des parties plus mâles & qui devien- nent plus fenfibles* On ne fçaurok donner de règles certaines pour la hau-
teur de cet ordre , les exemples qui nous en relient des anciens.étant trop diflèmblables. Ils ne l'ont même mis en ufàge que dansles Arcs de triomphe, dans l'intention d'a- voir une place afîèz grande pour contenir les inferiptions nécefîàiresà ces fortes de Bâtimens : le Tableau del'info cription de l'Arc de Tke eft d'environ le quart de. Tordre de deflous y compris le piédeftal. L'Attique de l'Arc de Septime Severe n'efl: que d'un tiers de tout Tordre ; Ce- lui de Veronne a fon Attique entre le quart & le cinquiér |
|||||||||||||||
T. IL Fart. L
|
|||||||||||||||
<\r
|
|||||||||||||||
c
|
|||||||||||||||
me 5 toutes ces différentes proportions nous font voir
qu'on ne pouvôît faire fès Attiquésplus hauts que du tiersy cependant à l'égard des Attiques employés au dernier étage des Bâtimens , nos Modernes l'ont tenu dans une proportion plus élevée , tel qu'il fè peut voir au Louvre à Paris , lequel eft tenu de là moitié de la hauteur de l'or- dre Compofite qui eft au-deftous. Cette différence d'opinions rend en général la propor-
tion de cet ordre aftèz arbitraire ; la diftance dont il eft ipperçû 5 & la force ou l'élégance de l'étage qui le reçoit 'ont ordinairement ce qui le détermine : la proportion de celui que je donne a de hauteur quatre fois fa largeur, non compris fon Chapiteau Se fà bafie dont les mefures peu- vent fè remarquer à la Planche 28e. Celui de la façade du côté des Parterres, * à cinq diamètres de hauteur 9 parce que , félon moi, lorfqu'un Attiqùe couronne un rez-de- chauftee, & lui tient lieu d'un premier étage , il doit avoir plus d'élévation que lorfque l'Edifice eft compofë deplu- lieurs étages. La Planché qui fuit, offre le Profil de la Baluftrade qui
règne fur l'ordre Ionique, & donne une idée du galbe des Daluftres qui rempliflènt les travées. Cette baluftrade qui tient lieu d'Attique, fèrt à cacher la couverture des com- bles , & doit être plus ou moins haute, fùivant l'étendue du Bâtiment & le plus ou moins de légèreté de l'ordre fur lequel elle eft pofée ; car rien ne choqueroit plus la vue , qu'une lourde Baluftrade affife fur un ordre Svelte , & ce ferok pécher contre ce que la Nature fait voir dans fès pro- ductions. Cette obfèrvarion cependant ne doit pas être prifè à la rigueur, lorfqu'un Bâtiment qui n'a qu'un étage reçoit cette Baluftrade ; parce qu'alors quel que puiflè être * Onnuiémc Partie du premier Volume , Planche 41e.
|
|||||||
»N
|
|||||||
m
|
|||||||
mm
|
|||||||||||||
Ghap.HI. de l'obldre Attique.
|
|||||||||||||
35
|
|||||||||||||
l'ordre qui le décore , il eft bon de donner à cette Balu-
ftrade aflèz de hauteur , pour qu'elle puiflè lui fervir d'At- tique, Se lui donner plus de majefté. Sur la même Planche eft exprime le Profil des appuis
des croifées qui régnent au premier étage dans les arrière- corps du même Edifice dont on vient de parler : on y trou- vera auffi celui des chambranles, des Croifées du rez-de- chauflee Se du premier étage ; Se les Planches précéden- tes contiennent celui des impoftes Se ézs archivoltes : je m'en tiens à ces exemples pour donner feulement une idée générale des parties de ce premier Bâtiment, Payant pas eu deflèin d'entrer à l'égard des .ordres d'Architecture} dans un détail plus ckcoaftandé, qui na'aurok jette dans la néceflité de parler des cinq ordres : les raifbns que j'ai eues de m'y fbuftraire, peuvent être rappeliées parle Lec- teur : * outre que je l'ai averti que j'aurois pris un foin fii- perflu en m'étendant fui* une matière déjà traitée par plus d'un Auteur ; j'ai dû m'y appliquer d'autant moins que l'Académie d'Architecture travaille à mettre ineelîàmment ■cette partie àù jour, avec autant de fcience que de clarté. Je paflè donc aux autres parties extérieures du Bâtiment qui appartiennent à la feulpture: ce fécond Volume étant entièrement con&cjré à la décoration. * Voyez ce que j'ai dit dans le premier Volume > Chapitre troifjtéme, page
|
|||||||||||||
1 ,i.-.''it,'^ -y i ■■ ,/ i »•;.-;..■ \t- .i.'i, s
|
|||||||||||||
.* s ».:■' ■< i- a -.'-■..'
|
|||||||||||||
|
|||||||||||||
g
|
|||||||||||||
CHAPITRE QUATRIEME.
|
|||||
Ou il eji far lé de la proportion des Frontons, de la décora-
tion qui leur efl propre , & des Amortijfemens qui peuvent tenir lieu de Frontons., J'Ai renvoyé dans le premier Volume à ce Chapitre
ci * ■ pour la proportion des Frontons ; mais avant que d'en parler, je dois dire que les anciens Auteurs > ainfi que nos Architectes modernes , font d'un avis contraire à leur égard;j'eftime que la fituation du lieu,ia hauteur où ils font placés > & la force de rArchiteclur-e qu'ils couronnent, guide celui qui les met en ufàge. L'expérience a fait cori- noître qu'il faut tenir dans une proportion plus élevée', ceux qui font placés à Une hauteur plus confidérable > Se que ceux qui ne font qu'à une hauteur ordinaire , doivent être plus fùrbaifîes. Il faut entendre que je parle feulement ici des Frontons triangulaires qui conviennent aux grands I Edifices, defàpprouvant abfolumont ces petits Frontons en triangles ou circulaires, que plufieurs Architectes em- ployent dans leurs Bârimens pour la feule décoration: j'en trouve la multiplicité defàgréable , & quoiqu'elle rat fort en ufàge dans l'ancienne Architecture, elle ne devrait pas en être mieux reçue chez nos modernes : aufTiun. Ar- chitecte prudent doit-il fe dépouiller de tout préjugé , tant pour les manières dont les anciens décoroient leurs Edifices, que pour les nouveautés qu'il plaît- à certains Décorateurs de notre fiécle de mettre en pratique* Pour parvenir à l'excellence qu'exige la bonne Architecture, il eft néceflàire d'éviter la partialité, & de puifer égale- * Première Partie, Chapitré troifiémè , page 5*9.
ss»b-»«siiiiiliii>i11!.....m.iuummmammt......imn..........i......i.iimmms* j,.....i mi u..........nuujwmuji
|
|||||
Chap. IV. des Frontons,
|
||||||||||
37
|
||||||||||
ment les lumières de fon Art dans Tune Se l'autre maniè-
re de bâtir ; d'emprunter les formes générales de la pre- mière , Se d'imiter les beautés du détail de la féconde, ce qui ne peut manquer de former un beau Tout. Le fameux Manfàrd n'a point pris d'autre route pour parvenir à éle- ver des modelles de la vraie Architecture dans le Bâti- ment de Clagny Se dans une partie du Château de Ver- failles ? Peut-on y voir fans admiration la nobleflè qui y règne, Se cette jufte cprrefpondance de l'Architecture avec la Sculpture, qui y femblent ne pouvoir fe paflèr l'une de l'autre , fans que néanmoins il paroiflè qu'en les féparant^fune des deux dût relier imparfaite. Peut-on trou- ver rien à défirer dans la façade du Château de Verfailles qui fe préfente du côté des Jardins l L'Architecte fans blefler l'ancienne Architecture, n'a-t-il pas accoutumé les yeux à fe paflèr de voir dans la décoration , des Frontons, fans lefquels ils n'euflènt pu auparavant regarder avec fa- tisfaction une façade ? Je ne rapporte pas cette réflexion dans le deflèin de les blâmer: j'ai déjà dit qu'ils apparte- noient à l'Architecture ; mais qu'il falloit ne les employer qu'à propos. Je penfe en effet qu'un Fronton iîxffit pour un grand Bâtiment, qu'il en a plus de dignité , lorfqu'il eft feul ; qu'il ne. doit fervir qu'à faire diftinguer la partie fupérieure d'un Edifice ; Se qu'enfin pour qu'il puiflè être approuvé , il faut que l'Architecture qui le porte, paroiflè faite pour le recevoir, de même qu'il doit être fait pour 4a couronner. Tel eft celui que le célèbre Monfieur Per- rault a mis à la façade du Louvre, Se celui dont le fameux Marifard a orné les façades du Château de Clagnk Sans des circonftances aufli judicieufes, il vaut mieux les fup- ;primer &leur fubftituer tout autre amortiflèment. Si par exemple un Fronton fe troûvoit avoir trop de portée par |
||||||||||
t
|
||||||||||
38 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
'--.■■ ----------r*—\\ 1 -' 1 11 1 11 ' 1---------------------------ini'i r - 1 1 ■■ - - ..____j. ._...i ..... ■ ■ .....
la grande largeur d'un avant-corps qui doit en déterminer
la proportion, Se û pour retrefîir cet avant-corps il fal- loir corrompre l'ordonnance d'une façade , Se déranger la diftribution intérieure , je fèrois d'avis de fopprimer ce Fronton,& je crois que cette foppreffion feroit plus d'hon- neur à l'Architecte qu'elle ne lui attireroit de blâme. Je leur applaudis au contraire, lorfqu'ils fervent ainfi
que je l'ai dit, à diftinguer le milieu d'un avant-corps, comme dans les faces du premier Bâtiment du premier Volume ; * parce qu'alors le Fronton fait pyramider avec le relie de l'Architecture, Se qu'étant foutenu par l'Acti- que, il le trouve dominer avec foperiorité for les ordres qui en font l'appui. Ce couronnement d'ailleurs tient plus de l'Architecture que tous les contours qui forment un amortiiïèment^qui emprunte de l'ornement la plus grande partie de là grâce , Se qui pour lors n'eft propre qu'à une façade dont les ordres de colomnes ne font pas l'ordonnan- ce générale , telle qu'efl: celle qui ïè préfente du côté de l'entrée à la troifiéme Partie du premier Volume. ** J'ai dit ci-deflùs que les Auteurs font partagés for la
hauteur qui convient aux Frontons: Vitruve les fait un peu bas, Scamozzi leur donne beaucoup d'élévation, Se Serlio qui tient un milieu entre eux deux, les fait encore un peu trop hauts. La Figure première de la Planche 32 offre la manière dont ce dernier trace les liens ; laquelle eft de, décrire le cercle ABCD , dont le diamètre AC eft la largeur du Fronton , Se de l'endroit D où ce cer- cle coupe la ligne BE qui defoend par le milieu du Fron- ton , décrire comme d'un centre, un autre cercle AGCE qui païïè par les extrémités du Fronton, Se alors l'en- * Première Partie , Planche 4& 5*.
"** Chapitre troïfîéme, Planche i %. |
|||||
mmmmt
|
|||||
Char. IV. des Frontons.
|
||||||||||
39
|
||||||||||
droit G où ce fécond cercle coupe la même perpendicu-
laire BE , marque la hauteur du Fronton, laquelle ayant deux neuvièmes de fa longueur, devient un peu élevée. La manière au contraire de trouver la proportion du
Fronton avec un triangle équilatéral, la donne trop baflè ; (ur tout pour de grands Frontons ; comme on peut le re- marquer à la féconde Figure de la même Planche. Tirez une ligne AB fur laquelle vous defignez la largeur de vo- tre Fronton par les points CD } portés d'un de ces points cette largeur totale fur la ligne perpendiculaire EF, Se à lendroit où touchera une des extrémités de cette largeur, formez y la fèclion G qui vous fervira de centre pour dé- crire la portion de cercle CHD. Cette dernière manière de décrire le Fronton , approche de celle de Vitruve Se le rend, comme je l'ai dit, un peu bas. Pour tenir le milieu entre les deux hauteurs ci-deflùs,
voyez la troifiéme Figure de la même Planche , Se fm la ligne horizontale AB marquez par les points CD la lar- geur qui convient à votre Fronton par rapport à celle de l'avant-corps qui doit le recevoir > Se partagez cette lar- geur en fix parties, dont une fera la hauteur de votre Fronton : c'eft félon moi de toutes les proportions la plus gracieufe. Au relie , c'eft ainfi que je l'ai dit, la place où on les employé , qui doit déterminer leur plus ou mpins délevation. Leur principale beauté dépend auffi des ornemens qu'on
leur donne : * on peut en voir divers exemples en petit dans le premier Volume , & j'en ai rendu quatre plus en grand, qu'on trouvera ci-après: les deux premiers qui * Je n'entens pas parler ici des Modillons, Denticules, Rofes & autres ome-
nemens qui appartiennent aux ordres; mais feulement des groupes défigure,, bas-reliefs % autres allégories de la dernière magnificence |
||||||||||
I
|
||||||||||
m
|
||||
40 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
font à la Planche 30, repréfèntent les Frontons qui cou-
ronnent les avant-corps du premier Bâtiment du premier Volume, * Se la figure première offre celui qui décore la façade du côté de l'entrée. J'avois defîèin de lui donner plus de grandeur, ainfî qu'à ceux qui fuivent, en ayant fait dés études particulières, Se ayant confiilté à ce îujet ce que -nous avons, de plus célèbre dans la Sculpture ; ** mais il a falu les conformer à la grandeur du Volume, qui fêroit devenue incommode fi je fa vois augmentée. Au furplus quelques bien qu'on trouve la compofition de ces Frontons y il ne {enfuit pas de là qu'on puifiè les imiter à la lettre, il fuffit qu'ils puiflent donner une idée générale de la forme pyramidale Se des repos qu'il faut obfèrver dans leur compofition. J'ai placé une Minerve fut le fbmmet du Fronton du
premier exemple, avec des Efclaves à ûs pieds Se des in- ftruméns dé guerre • qui groupent avec ces Figures, pour répréfènter la valeur des grands hommes Se la foumilTion qui leur eft due par leur fujets : au-deflbus Se dans le tim- pan font les armes du Maître ; *** parce que ce Fronton étant du côté de l'entrée, elles fervent à annoncer aux Etrangers la dignité du Prince & le reipecl; qu'il lui efixlûv '/:-~:;'}'■ !;-;,..^;,:V ! • L'exemple B représente le Fronton qui décore la faça-
de du côté du Jardin du même Bâtiment. J'ai placé aU- deflus une renommée qui femble publier lès exploits du Souverain \ Se divers génies s'y empreflènt de former des faifeeaux d'armes pour en élever des trophées. Sur les acroteres aux extrémités de ce Fronton font repréfentés * Planche J4*3jjfc.£.» première partie. J; "../
** Ainfî que je Pai dit dans la-Préface. t, •-r ■
*** Les armes qui fô" voyent dans ce Fronton font celles de Monfîeur
Turgot, Prévôt des Marchands , à qui j'ai confacré cetouvrage. mmmmÊmÊÊmÊÊÊmmmtmmmmmmmÊKmmmi'ÊmÊÊmmmmmÊÊmmJL
. des
|
||||
Chap. IV. des Frontons. 41 ![
des hommes vaincus que la clémence du Grand qui ha-
bite ce Palais fait délivrer par des élevés de Mars. Le tim- pan eft occupé par une devifè allégorique au fujet dont il eft couronné ; ce que j'ai fait pour donner du repos au groupe de figures. Ce bas-relief traité avec légèreté, me paroît y faire mieux qu'un firjet de figures, Se les armes du Maître n'y pouvoient être* bien placées, étant déjà du côté de l'entrée qui eft leur véritable lieu. J'ai fait écha- per les attributs fur la corniche du Fronton, pour ren- dre l'Architecture moins féche. Cette licence ie rencon- tre en differens endroits exécutée par les Sculpteurs lés plus en réputation ^ Se lorfqu'on enufe avec ménagement ,'* elle produit un heureux effet, Les deux exemples de la Planche 31 font d'une ordon-
nance moins riche, Se peuvent être employés aux faces latérales d'un grand Edifice, ou aux faces fùpérieures d'un Bâtiment de moindre conféquence. Le Fronton de l'exem- ple premier eft couronné de deux figures, qui fbutiennent les armes du Maître, Se un bas-relief & un cadran orne le timpan, quoique > comme je m'en fiais expliqué, je n'ap- prouve ces fortes de figures en bas^reliefs que lorfqu'il n'y a point de figures ifolées au-defîus, à eaufe de la dilpro- portion qui fe trouve à une hauteur égale entre ces figures Se celles du timpan, Se qui pèche contre la vraifemblan- ce. Ce n'eft que parce que j'ai été borné par le petit nom- bre des exemples que je donne , que j'ai fait voir celui-ci au-defious de ce groupe de figures, afin de donner feule- ment une idée du fùjet que l'on peut appliquer ailleurs, en lui fubftituant telle allégorie que l'on fbuhaitera. * - Le Fronton du fécond exemple eft auffi couronné de deux figures plus ifolées que les précédentes, & qui font * Le timpan du Fronton de la façade de S. Cloud eft de-ce genge. ■■■■»• *
T. IL Part, h "f"
|
||||
42 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
propres pour un Bâtiment de moyenne hauteur , la côm-
pofition des groupes devant être traitée fui van t la diftari- ce d'où ils doivent être apperçûs. Au-defîous & dans le timpan font des armes qui ne iâifîènt pas douter que ce Fronton ne foit pour la façade d'un Bâtiment du côté de Ion entrée, JViorne les extrémités des.acrotéres du pre- mier exemple de divers attributs fuivant la place que la corniche du Fronton m'a laiffée &■ la hauteur des acroté- res qui accompagnent ïArchitecture de defîbus. Mon avis eh: cependant de ne pas trop affecler d'orner les ex- trémités d'un Fronton , afin que le fommet en puilîe mieux pyramider : du moins dok-on donner beaucoup de variété à ces ornemens ? Se les rendre relatifs aux allégo- ries qui dominent dans le timpan Se le couronnement du Fronton , ainh* qu'on le peut remarquer à la précédente Planche 30. JD^j; AfnoriiJfemenSï-
On entend quelquefois par le nom d'Amortiilement de
Bâtiment , le couronnement Se la décoration des Fron- tons ; mais il s'applique en général à tout groupe de fi- gures y de trophées, de vaies Se autres morceaux defculp- ■ture qui fervent à couronner quelque partie fupérieure d'u- ;ne. façade. C'efl de ces derniers dont il nous refte à parler, ayant décrit les Frontons. Lés Planches 3 3 Se 34 fourniflènt quatre exemples dif-
rerens dé ces fortes d'AmortifîèmenSi Les Architectes qui afBclent dans lêvirs décorations une grande implicite > les defappfMv'ënt â'bfbîiirnent^lës rêgàrdëiit cèmnié lâprd- duélioii d'Un eiprit déréglé ; eneffet il n'en faut pas faire un trop grand ufàge> mais j'eftimé ces fortes de coiiron- inêmens 3 lorfque > comme je l'ai dit,* ils font placés * Page- 28 5 dû premier • Volume.
|
||||||
I
|
||||||
Chap. IV. des Amortissemens.
|
||||||||||
43
|
||||||||||
avec choix ; qu'ils font d'accord avec TArchitecture qui
les reçoit ; que les contours qui les déterminent fbntcou- lansj 6c qu'enfin il s'agit d'éviter parleur fecours la ré- pétition de plusieurs Frontons, & de diftinguer en mê- me tems tous les différens avant-corps d'une façade de Bâ- timent d'une grande étendue. Les façades des Bâtimens du premier Volume peuvent donner une idée de leur rap- port avec l'Architecliure , & de la diverfité qu'ils forment quand ils font partie de la décoration. Lorfque dans une façade * on eft obligé pour varier,
d'employer des Amortiiîèmens avec des Frontons 3 il faut avoir attention de donner la fuperiorité à ces derniers , les Amortifîèmens ne devant commander au refte de la Sculpture que lorfqu'ils couronnent quelque face de Bâ- timent où les Frontons font obmis : quand on ufe de œs Amortiiîèmens, 6c qu'on y introduit des renommées, des groupes de figures qui fou tiennent des armoiries., ou des faifceaux d'armes, ou des cartels, on doit auffipren- dre garde de ne pas tomber dans ce goût piélorefque qui autorife la plupart du tems à incliner ces ornemens. De pareilles licences ne font bonnes que pour la Peinture Arabefque ; au lieu que les contours uniformes appartien- nent à l'Architecture, 6c qu'il n'y faut rien foùffrir que de perpendiculaire 6c d'horizontal ; fans quoi on donne- roit une fauffe idée de £qs principes, 6ç l'on rifquerok d'offrir la refTemblance de quelque partie d'un Bâtiment que la vetufté fait pancher, 6c qui fe trouveroit enté fur un Edifice moderne. *-n ^j y/Kv/ilïM;*--? :-'vm; Pour éviter un tel inconvénient il faut pofèr ces Àmor-
tiflemens fur des focles qui les élèvent au-deffiis des par~
I ties qu'ils couronnent, de les faire répondre à l'Architee-
* Voyez ce que j'ai dit dans le premier Voliarùe-, page i%6.
|
||||||||||
|
||||||||||
marnas
|
||||||||||
Tir
|
|||||||
I
|
|||||||
44 De la décoration et distribution des Edifices,
ture de deflbus : il eft bon auffi d'affecter de faire entrer
dans la compofition de ces couronnemens, quelque mem- bre d'Architecture ou d'ornement qui prenne naiflànce fur le fbcle qui les reçoit Se qui paroiflè leur fervir de foutien. Au refte on ne doit point ufer trop fréquemment de
ces Amortiflèmens} leur multiplicité feroit un défbrdre dans f Architecture, auffi-bien que celle des Frontons ; Se d'ailleurs la dépenfe qu'ils demandent pour être bien exécutés, feroit fouvent au-deflùs de la portée de bien des perfonnes qui aiment le Bâtiment. Il eft des Amortiflèmens qui ne font compofes que de
Amples contours d'ornemens qui fervent à recevoir des cartels dans lefquels les armes du Maître peuvent être avantageufement placées, Se qui font un bon effet, ainfi qu'il s'en voit à la façade du côté de l'entrée du troHiéme Bâtiment du premier Volume 3 Se fur la façade d'une des aîles du côté de la grande cour de Y Edifice qui fait la pre- mière partie du même Volume y la Planche 23 donne plus en grand ceux qui fè voyent en petit aux façades du prin- cipal corps de Bâtiment de la première partie. * La Planche 34 offre deux amortiflèmens plus riches, le
premier A eft dans le goût de celui qui couronne Favant- corps du milieu du Château de Verfailles du côté de la cour £ Se celui B peut être employé aux décorations des façades qui font d'une certaine élévation. Les. figures qui le coropoient, font plus piélorefques que celles del'exem- ple A, 6V j'en ai tenu le cartel renverfé ; afin de faire ref- fèhtir la diffirence de ces Amortiflèmens que le goût du fiecle à introduits, lefquels ne laiflènt pas quelquefois de faire aflez bien quand ils font exécutés par nos habiles Sculpteurs, Se qu'ils fbnt placés à propos*. * Premier Volume, Planche 4 âc f, \
|
|||||||
Chap. V. des Agrafes. 4^
Dans un Palais de conféquence, dont la hauteur pour-
roit faire échapper à l'œil le détail d'un Amortiflèment, Se où l'ordonnance générale ne permettroit pas d'en con- ftruire un d'une certaine force , il vaut mieux pour le cou- ronner fè fervir d'une baluftrade dont on peut orner les acroteres de trophées , comme au Château de Veriàriles du côté des Jardins. On peut mettre dès figures à la place de ces trophées ; mais comme elles n'y font bien qu3en pied, Se que Félevation les fait paroître grefles , on doit les referver pour l'ornement des Bâtimens à un étage, tel qu'eft celui à l'Italienne, à la cinquième partie du pre- mier Volume; ri étant à propos de les admettre aux grands Bâtimens, que lorfqu'elles peuvent être placées fur un deuxième ordre, Se qu'un dernier étage leur fèrt de fond : on en voit dans les élévations de la première partie du premier Volume , aux Planches 4 Se J. C'eft enfin fin- ie plus de convenance Se les différentes circonftances, qu'un Architecte doit fè déterminer fur le choix Se Tu- "fàge de ces ornemens* |
|||||||||
CHAPITRE CINQUI E'ME.
Ou fe trouvent divers exemples des ornemens qui fervent
de clef aux Arcades Se aux Croifées extérieures des Bâ- timens, Se des Confbles auffi àl'ufàge des la décoration des dehors.
Des Agrafes,
CEtte partie de la décoration eft fbuyent la moins
étudiée, quoiqu'elle foit la plus ordinaire dans les Bâtimens , Se qu'elle faflè prefque tout le mérite des mai- |
|||||||||
•
|
|||||||||
46 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
fons particulières ; c'eft de ce peu d'application qu'on lui
donne, que naît le mauvais choix que l'on fait de ces orne- mens, Se c'eft auffi ce qui fait que les Etrangers qui n'ont encore qu'une connoiflànce iuperfîcielle de Paris > conçoi- vent d'abord un mauvais préjugé de notre décoration. Que peuvent-ils penfer en effet du bizarre afîbrtiment de ces Agrafes qu'il a plu de mettre de travers , Se dont on a retranché la fymétrie depuis quelque tems l II eft vrai qu'on en voit quelques-unes d'un goût très-flngulier Se qui font admirer l'eiprit fécond de l'inventeur ; mais fous prétexte que ces ornemens demandent de la vivacité, doivent - ils être employés dans ce que l'Architecture a de plus folîde ? La décoration de ces Agrafes n'ex- prime-t-elte pas le claveau qui forme la platebande d'une croifée ou le plein ceintre d'une Arcade l Rien exige-t-il plus de précaution que ce claveau, Se peut-on s'afîùrer d'une pareille conftruction , fi l'Appareilleur n'en a pas mis la clef dans un équilibre parfait l Or quelle idée peut- on fè former à la vue de la décoration d'une Agrafe dont le defTejn eft bizarre Se de travers? Ne fait-elle pas dou- ter de la folidité de f Architecture qui l'accompagne l On doit donc avoir pour règle confiante, même dans les fa- ces qui font ravalées de maçonnerie , de ne jamais fe pré- valoir de ce que l'imitation n'a pas befoin de la folidité de la choie même ; au contraire il en faut affecter toute la réalité , Se la licence d'en fùpprimer quelque partie, ne peut être tolérée tout au plus que dans la Peinture. Auffi voyons-nous que nos Architectes habiles Se qui ont pui- fé leurs lumières dans l'Architecture Romaine 3 s'éloignent des caprices de la nouveauté, Se confervent dans leurs Edifices la fimplicité naturelle qui eft le vrai caractère de l'Architecture, laifîànt aux nouveaux venus le feul moyen |
|||||||
m
|
|||||||
;
|
||||||||||
n
|
||||||||||
Chap. V. des Agrafes.
|
||||||||||
47
|
||||||||||
qu'ils ont de plaire par un pillage d'ornemens frivoles Se
mal entendus. En évitant le défaut où tombent œs der- niers , je n'ai pas affecté non plus de ces déflêins pefans, Se dont la froide compofition n'a pour mérite que la fymé- trie : j'ai puifé une partie des exemples que je donne dans les Bânmens les plus célèbres, Se je leur en ai joint quel- ques-uns de mon invention. Le Claveau d'une arcade peut également recevoir pour
décoration un mafcaron., une confole, un trophée ou un cartel : la différence de ces ornemens fert à varier les fa- çades , à diftinguer les avant-corps d'avec les arriere-corps., Se à marquer par leurs divers attributs la deftination de cha- que Bâtiment. On doit les tenir fimples ou riches à pro- portion de la fimplicité ou de la magnificence de la façade où ils font employés ; Se leur force doit dépendre de cel- le du membre d'Architecture qui les reçoit. Il ne faut ni leur donner trop de relief, ni les rendre trop plats ; ces deux défauts étant contraires à leur agrément. Le galbe des cartels qui renferment les têtes ou les ornemens, doit être afïùjetti au Profil des bandeaux ou archivoltes, afin que l'Architecture Se les ornemens paroiflent être faits l'un pour l'autre : il faut auffi que le cartel embrafîe l'archivol- te , Se vienne jufqu'au deflbus du tableau de la croifée ; Se faire s'il fe peut, que ce même cartel lie la frife ou la corniche qui le couronne avec ce bandeau ou archivolte ; c'efl de là que ces ornemens ont été nommés en général Agrafes ; en effet ils femblent alors agrafer le bandeau au nud du mur, Se le nud du mur à la corniche ou frife. Cet- te obfervation doit s'étendre jufqu'aux clefs de pierre qu'on laifîe en boflàge ou qu'on orne feulement d'une: tête. On n'affeéte même de ces clefs apparentes qu'afîn quelles fervent d'accompagnement aux têtes qui deviendroient |
||||||||||
iàsm
|
||||||||||
48 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
trop nues, fi on les appliquôit feulement iur le nud du
mur ou fur le bandeau d'une croifée. Les exemples des Planches 35 <& 36 font de cette efpece : la Planche 35" offre deux figures qui ferment le plein ceintre de deux ar- cades , dont Tune eft: accompagnée de refend, & F autre feulement quarderonnée fur l'arête. Il arrive quelquefois que lors qu'on met une tête pour
claveau, à des arcades ornées de refend, on fait fervir de clef le morceau de refend qui repréfènte le claveau; mais il vaut mieux faire faire refîault à cette clef, parce qu elle marque davantage le milieu, & que cette faillie qui la dé- tache du nud du mur , règne au-defïùs de l'arcade & s'é- tend dans toute Fépaifîëur du tableau de la croifée. J'ai fùi- vi cette règle aux deux Planches 35 ôc 36, & je n'ai chan- gé dans là dernière que la forme des croifées que j'ai tenues bombées & ornées d'un chambranle ou bandeau. La Planche 37 offre deux Agrafes ? où un cartel orné
d'une tête, tient lieu de ciel ; elles font pofées fur des arcades où règne une archivolte, & qu'accompagne une partie de pleinthe qui leur fert de couronnement, A la Planche 38 font deux defîèins dé têtes avec des at-
tributs, l'un de chafîe, l'autre de guerre: elles font po- fées fur des clefs en demi-confbles qui font l'effet du cla- veau ; & conviennent à des façades de Bâtimens très- |
|||||||
ornées.
|
|||||||
La Planche 39 repréfènte deux Agrafes en cartel com-
pofées d'ornèmens : elles peuvent être placées alternative- ment entre des croifées décorées de têtes, où un grand nombre d'ornèmens uniformes ne produiroient pas autant d'agrément que la variété. Elles peuvent être auffi à l'ufà- ge des Bâtimens particuliers > où Fonne veut affeâer au- cune allégorie déterminée. A
|
|||||||
Chaï». V. des Consoles. ;y 49
A la Planche 40 on voit des Agrafes en confoles, les-
quelles conviennent à des Bâtimens où règne la Simpli- cité : on peut auffi les placer dans des ailes de Bâtimens qui ont peu de relief. La figure d'enhaut accompagne un bandeau qui couronne une croifée bombée, Se reçoit des graines qui tombent des volutes de la confole. Je dois avertir ici que lorfqu'on place des Agrafes à des croifées fans bandeau y comme il fe voit à la Figure d'en bas , il faut fe donner de garde de faire tomber aucun fefton , parce que n'étant foutenu d'aucune faillie > ii paroîtroit alors porter fur rien ; ce qui n'arrive paslorfqu'il eft reçu par l'épaiflèur du bandeau. Il en eft- de même de toutes les autres fortes d'ornemens pareils , qui fans oette précau- tion forcent de la vraifemblance. Les quatre Planches qui fin-vent> reprélentent des tro-
phées compofés des attributs des élemens Se des faifons : on en peut faire ufage dans la décoration des claveaux des portes Se des croifées* Ils font d'un «defïèin afïèz fingulier, Se j'ai aftèété de mettre dans leur milieu 3 le fiijet princi- pal 6t. qui détermine la lignification de chacun de ces tro- phées. Leurs attributs font aflèz connoître à quoi ils font propres ., Se d'ailleurs les titres que je leur ai donné, m'exemptent d'une répétition inutile : je paflè donc pré- fentement aux Confoles qui fervent à la décoration des façades. Des Confoles qui fervent à la décoration extérieure*
.Cette partie de la décoration étok autrefois beaucoup
plus en ufàge dans les Bâtimens, parce qu'on affèélôit de décorer leurs façades avec plus de faillie qu'on n'en Voit dans celles d'aujourd'hui, où au contraire on pêche fbu- vent en ne donnant pas afîez dé relief aux membres d'Ar- |
||||||
I
|
||||||
T. II. Part, L
|
||||||
^O DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
chitecture 3 ni aux ornernens. Néanmoins les Confoles
font d'un ufàge néceflàire dans les Maifons des particu- liers où Ton introduit rarement les ordres d'Architecture, Se où elles tiennent lieu defùpports pour recevoir la fail- lie des ^balcons. On les employé auiTi à racheter des cour- bes , à terminer des amortiffèmens Se à recevoir la faillie des entablemens. On en diftinguede deux fortes ; les unes fervent, comme nous venons de le dire, à porter des far- deaux fàillans ; les autres font propres à retenir la chute de quelque partie d'Architecture rampante, Se s'appellent Confoles renverfées, telles que font celles de la Planche 46. Les premières font plus en ufàge dans les faces des Bâtimens, Se les fécondes appartiennent davantage à la décoration des Jardins , fervant à y terminer quelque ram- pe de baluflrade, ou tenant lieu d'areboutant à un mur d'appui. Ces dernières s'exécutent quelquefois en marbre, fiiivant la conftruction du mur auquel elles font attachées ; mais communément on les fait de pierre, ainfi que celles de la Planche 45" , dont j'ai tenu les exemples mâles, à defîèin de les faire fervir de îupports à de grandes faillies au-deHùs de l'œil. Le galbe de ces Confoles fait toute leur richefîè, Se je
me' fuis attaché ici plutôt à ce qui concerne l'Architectu- re qu'à ce qui regarde la Sculpture : d'ailleurs ces parties de décoration étant deflinées aux Bâtimens particuliers bien plus qu'aux Edifices un peu confidérables,' loin d'y affecter trop d'ornement, on doit éviter d'y employer la plupart de ces Àrabefques qu'on exécute à Paris, oV qu'une mode ridicule y a introduits avec auffi peu de convenan- ce qu'aux agrafes des croifées. Il vaut mieux paroître fte- rile en fait d'ornemens qui femblent porter quelque far- deau , que de faire briller trop de fécondité aux dépens |
||||
---------------------------—-----------!--------------------------_. ... ■ ■!■ I!.. I » .PI .1
|
|||||||||||||||||
hanSÉ
|
|||||||||||||||||
mm
|
|
||||||||||||||||
Chap.V. des Consoles.
|
|||||||||||||||||
51
|
|||||||||||||||||
de la folidité Se de la vraifemblance. J'ai donc fait confi-
rmer tout le mérite de ces Confbles dans le contour de leurs Profils , ainfi qu'on le voit à la Planche 43*. Les deux exemples AB font défîmes à porter de grands
Balcons ; ceux CD à recevoir la faillie de quelque enta- blement j Se ceux EFGH font pour des corniches qui font refîàult fur des avant-corps Se qui foutiennent quelque ap- pui ou balcon. A la Planche 46 on trouve quatre exemples de Con-
foles renverfées ABCD , qui n'ayant que peu de Sculptu- re , peuvent cependant être employées en marbre Se dans des Jardins de la dernière conféquence. L'exemple E efl tenu plus fimple , Se peut fèrvir d'appui à une balu- ftrade , ou terminer un mur de terrafîè Se lui tenir lieu d'é- peron. Là figure F peut convenir à la faillie de quelque balcon en terrafîè au-rez-de-chaufîee, Se je l'ai fait à ce deiîèin, d'un Profil propre à être à la hauteur de l'œil par- ce quà un étage un peu élevé la portion G en cacherok une partie. Il me refterok bien des exemples à donner, fi fentre-
prenois de détailler toutes les parties qui entrent dans la décoration des façades ; mais comme la diverilté des Bâti- mens en rend le nombre infini, Se que tel morceau de Sculpture qui fait bien dans un Edifice , ne ûtd pas" dans un autre, Its exemples que j'aurois pu ajouter, ne feroîen que groffir ce Volume fans être d'aucun fecours. Tels fe~ roient les trophées qu'on place fur les façades Se qu'on rend plus ou moins riches Se ornés d'attributs différens fttivant l'efpece de Bâtiment qu'ils caraclerifent. Les diffé- rens Bâtimens qui fè trouvent dans le premier Volume peuvent en donner une idée afiez diftinéle Se offrir en gé- néral le rapport qu'ils doivent avoir avec l'Architeélu^e |
|||||||||||||||||
.
|
|||||||||||||||||
____;____
|
|||||||||||||||||
__
|
|||||||||||||||||
5 2 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
qui eft la feule qui ait droit de déterminer leur force Se
leur élégance.. |
|||||||
CHAPITRE. SI X IE'M E.
Concernant les divers ornemens de Serrurerie qpi fervent aux
décorations intérieures & extérieures des Batimens., ■ S O us le nom de Serrurerie, on comprend non-feule-
ment les gros fers qui fervent à la conflruction des Batimens ; mais auffi tout ce quelle fournit à la décoration tant intérieure qu'extérieure. Son utilité en. décorant les dehors , eft d'autant plus grande, qu'outre F air de noblef- fè qu'elle donne, elle fert à garantir de f importunité Se des accidens dangereux auxquels les grands chemins pour- roient expofèr , fans en oter le coup-d'œil amufànt, Se qu'elle fepare hs Jardins les uns d'avec les autres, fans pri- ver de l'agrément de les voir. Cette partie qui regarde les dehors, Se dont la difpofîtion ménagée avec art , fèrt à faire découvrir l'étendue d'un terrain fpacieux, eft celle qui appartient le plus à l'Architecture. Ha partie de la Serrurerie qui'concerne lès dedans, eft
plus du reflbrt de l'ornement, comme le font les verrouils, les pannetons de Serrures, les entrées, les boutons, les targettes, les bafcules, les efpagnolettes, Sec. qui le plus fbuvent dans les Maifbns des grands Seigneurs s'exécutent plutôt en bronze qu'en fer ; au lieu que dans l'autre partie, les grilles, les appuis de terraftès, les balcons, les rampes , Sec. & font ordinairement de fer qu'on embellit quelque- fois d'©memens de taule relevée, ou de métail de différen- te efpece, fu* lefquels on pafîè , ainfî que fur le fer, une couleur en huile, pour les préfèrver de la rouille que leur |
|||||||
I
|
|||||||
CHAP. VI. DES ORNEMENS DE SERRURERIE. J 3
caufèroit l'eau du Ciel, ou l'humidité.
Les grandes grilles qu'on pratique à l'extrémité des Jar-
dins , dans les cours Se avant-cours , font quelquefois éle- vées fur le rez-de-chaufïee , Se quelquefois pofées fur des murs d'appui de maçonnerie : ainfi qu'on en voit aux cours Se avant-cours du Château de Yerfailles. L'une Se l'autre forte de grilles fervent à fermer auffi les ouvertures des murs que l'on tient percés aux endroits qui font face à de grandes allées placées dans l'étendue d'un Parc. Comme je, l'ai fait remarquer en parlant dans le premier Volume, des plans généraux. La Planche 47 repréfente une grille qui fépare l'avant-
cour d'avec la cour d'un Château. Quoiqu'elle foit traitée avec afïèz de fimplicité , elle ne laillèroit pourtant pas de faire un allez bel effet dans Son exécution , fes ornemens étant de bronze, Se lès barreaux étant peints en verd. Le chambranle qui enferme les ventaux des portes, eil orné de polies fleuronnés B d'un goût afTez nouveau, Se qui paroifïènt foutenir avantageufement le couronnement de cette grille, lequel le trouve afïèz bien porté par la corni- che D. Je n'ai donné que très-peu de faillie au Profil de cette corniche, parce qu'on n'eft plus dans le goût de rendre ces fortes de membres trop faillans ; ce qui ne fer- voit qu'à les rendre en même tems plus lourds Se moins folides. On eft auffi revenu de la manière de charger ces fortes d'ouvrages d'ornemens confus r qui ôtoient la liber- té du coup-d'œil. Pour interrompre la hauteur des ventaux de ces por-
tes , qui eft ordinairement de dix-huit à vingt pieds, on les partage par une frife O qui leur tient lieu de traver- se & que l'on place vers le bas environ à untiers de toute la hauteur. Souvent pour plus de lolidîté on forme un G iij
|
||||
S !
|
|||||||||||||||||
mm
|
|||||||||||||||||
tmm
|
|||||||||||||||||
mem
|
|||||||||||||||||
54 De la décoration et distribution des Edifices,
équerre circulaire ,. tel que celui de la ligne ponctuée E ;
mais comme il produit un mauvais effet à l'œil, on s'en palîè en prenant la précaution de faire les bâtis de la porte d'une bonne force Se en faifànt ouvrir les ventaux par des pivots reçus dans des crapaudines fcellées dans le feuil de la porte , Se en les entretenant par des riches à vafes. On doit pour plus de propreté, mettre en dehors une plate- bande F, qu'on attache fur le bâti du chambranle, Se qui iert de battement pour recevoir le bâti des ventaux, Se pour en cacher le jeu qui ne peut alors être apperçû qu'en dedans. Le Piédroit de pierre G eft mis enufage, lorfqu'on veut
fbutenir des travées de grilles qui ont de l'étendue; mais il ne faut pas qu'ils foient trop fréquents , crainte de bou- cher la vue : on les décore de vafès, de groupes d'enfans, de corbeilles de fleurs, Sec. Se alors on fait continuer un appui de la hauteur de la retraite, comme à la Planche 48 pour recevoir ces travées. Cette Planche 48 repréfente deux parties de travées de
grilles H, à barreaux droits, enfermés dans des cadres X , variés de defleins différens : le petit couronnement P mar- que le milieu de chaque travée : il eft bon d'avertir que quand la longueur des travées pâlie le double de leur hauteur, il ne faut point y mettre de couronnemens ; il y paroîtroit trop petit , Se alors on peut faire monter les barreaux au-deflùs de la travée , comme dans la fi- gure précédente , Se les décorer de fers de flèches, de piques l Sec. Il y en a de cette efpece aux travées des grilles de l'Orangerie de Verfàilles, dont l'exécution eft très-belle. A la Planche 49 on trouve quatre exemples de grilles,
lu'on appelle prilles d'appui, à caufe que leur élévation |
|||||||||||||||||
massam
|
mmm
|
||||||||||||||||
BSStfSSaglSSMIiHKiSi.
|
|||||||||||||||||
CHAP. VI. DES ORNEMENS DE SeRRUREIE. $j
........-JLL --------------m i
efl: déterminée parla hauteur des retraites qui fervent de
foubafTement à l'Edifice au bas duquel elles font pofées. Ces grilles ne font en ufàge que depuis quelques années : elles font propres à défendre l'entrée d'un lieu fans en ôter le coup-d'œil : cette facilité ne fe trouve pas dans lqs gran- des grilles, fur tout lorlqu'elies font chargées de beaucoup d'ouvrage, comme celles de Notre-Dame de Paris, où la multiplicité des ornemens ne permet pas de jouir de l'a- grément de voiries cérémonies qui fe font dans le Chœur; les grilles balles au contraire peuvent être d'une forme très-riche , fans rien dérober au coup-d'œil. Quelques per- fonnes penfent qu'elles, n'impriment pas allez de refpecl: dans des lieux facrés ; apparemment dans l'idée qu'elles ont que le Sanctuaire doit être abfolument féparé de l'en- droit où fe doit tenir le peuple , ainfï qu'on le voit enco- re dans quelqu'une de nos anciennes Eglifès ; malgré leur fentiment, ilparoît c^ueles grilles balles font un très- bon effet, fur tout lorfque le lieu efl: peu fpacieux ; en ce qu'elles ne femblent pas le divifer en pluîieurs parties comme les autres grilles, Se qu'elles laiuent appercevoir par deflus leur hauteur , ce qu'elles renferment d*intere£* fant & de curieux. p r.;?-;s*» i: Ces grilles bafîès peuvent auffi être mifes en ufage pour
féparer des Jardins de communication^ Se dont les dehors font d'ailleurs bien garantis : elles ne s'oppoient point au plaifir de la vue, & font d'une médiocre dépenfe ; on les afïùjettit alors à l'élévation des terrafîes, ou des charmilles de hauteur d3appui : on en voit de cette efpece au Ghâ> teau de Trianon du defïèin de Mr. Manfàrd, qui le pre- mier s'en eftfèrvipour défendre l'entrée du Château. Quel- que chofe que je dife enleurfaveur^applaudis aux grandes grilles, quand elles font d'une forme gracieufè Se légère |
||||||
—1
|
||||||||||||
5 6 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
fbit qu'on les mette en ufàge dans les Jardins, foit qu'on
les place dans les Eglifes. Je n'ai point donné d'exemples de celles d'Eglife, ne
parlant point des Edifices publics dans cet ouvrage , Se me contentant d'y repréfenter quelques grandes grilles à l'ufàge desBâtimens particuliers, & quelques grilles baf- fes , qui quoique propres à la décoration des Jardins, peu- vent cependant fervir aux Chapelles de ces derniers Bâti- mens. On en pourra choifir dans les quatre exemples de la Planche 49, Les deux figures A A font placées entre les piédroits d'une arcade, Se celles BB le font entre des murs d'appui, aufquels on aflùjettit la hauteur de ces grilles. On les accompagne quelquefois de pilaftres pour détacher les ventaux des portes d'avec les piédroits contre leiquels ils font adofïes. La Planche $0 offre des parties de balcons fer vans d'ap-
pui Se d'ornement aux terraflès, aux parapets, Se aux hau- teurs fréquentées où il eft nécefîàire de préfèrver des acci- dens ; ce qui a fait donner à ces balcons le nom de garde- foux. On les tient ordinairement fort fimples , à caufè de la grande quantité qu'on en employé, quand on veut dans les Jardins en garnir de longues terraflès. Ces appuis fepo- fent ordinairement fur des tablettes de pierre, dure, dans lefquelles on fait des trous de diftance en diftance pour y fceller les barreaux montans qui fervent à féparer les panneaux de ces balcons lorfqu'ils font en comparti- mens: la plupart fe font de barreaux droits garnis de fil de fer. La planche j" 1 donne divers exemples de panneaux Se
de pilaftres de hauteur d'appui, propres à être placés en- tre les grandes travées des balcons ou rampes, fbit dans les dedans , foit dans les dehors. On peut auffi les mettre |
||||||||||||
mmwm*am
|
||||||||||||
SSÎSB33
|
||||||||||||
indiiïéremment
|
||||||||||||
■HHI
|
||||||||||||
mmm^mmm^^
|
||||||||||||
'ChAP. VI. DES ORNEMENS DE SERRURERIE. <$J
indifféremment en uiage dans les angles comme dans des
portions circulaires ; mais il faut fur tout obfèrver de les placer avec fymétrie, ce qui doit être réglé par l'Archi- tecture qui les reçoit. ,4 $A Planche J2 offre plufieurs-deflèins de potences de
lanternes propres à l'ufage des veflibules, des cours, bafïès- cours, avenues & autres lieux qu'il eftnécefïàire d'éclai- rer , comme on en voit dans prefque toutes les grandes Maifbns, tant à la Ville qu'à la campagne. On fait pen- dre au bout de ces potences, des lanternes de différentes matières, iiiivant i'ufàge du pais Se la dépenfe qu'on veut faire ? Se dans lefquelles on place une ou plufieurs lumiè- res. Ces potences peuvent fervir auffi à foutenir des en- seignes. Le contour de leur forme eft ajufté à un angle d'é- querre qui leur fert de chaffis pour plus de fblidké ; celles qui font chantournées étant Sujettes aie corrompre ', foit i par leur poids, foit par la longueur de leur fèrvice. La Planche J 3 repréfente deux différens balcons à l'u-
fage des grands Edifices, foit pour les dehors, foit pour les dedans : ils font tous les deux d'un goût fort nouveau; Se ce n'eft auffi que depuis peu d'années qu'on a trouvé le moyen d'exécuter en fer les deifëins les plus difficiles. On eft revenu de la gênante fymétrie qu'on donnoit à tous les deffeins de balcons ; ce qui ne fervok qu'à leur donner un goût de féchereflè, Se à en rendre la répétition en- nuyeufe ; cependant il faut prendre garde que les con- tours qui en compofent les orriemens fbient bien liés en- fèmble par des boulons, Se avoir foin de placer des pila- ftres à des diftances raifonnables 9 pour féparer les grands panneaux , & donner par le moyen de leurs montans de la folidité aux chaffis ; autrement pour fe trop plaire à un deffèin libre Se courant , on manquerait de donner %îiParli H
|
||||
J 8 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
t-
afïèz de Habilité à la traverfe d'appui.
Le mérite de ces fortes d'ouvrages > eft que les jours y
foient à peu près égaux ; qu'il y ait de la variété dans les contours & dans les formes, ôc que les ornemens qui les enrichifîènt foient exécutés de manière qu'ils ne puiÏÏènt accrocher les habits des perfonnes qui parlent ou s'ap- puyent fur les traverfes : pour cet effet on doit les exécu- ter en bronze 3 parce que le travail de cette matière n'efl: pas fifujet à tant de petites parties que celui de la taule rele- vée. Si on veut épargner ta dépenfe, on peut fondre ces ornemens en plomb ; ils auront tout ïagrément du bron- ze 5 ils pourront être dorés , ou recevoir la couleur qu'on donnera à tout l'ouvrage, A la vérité Tceconomie de faire de plomb ces ornemens, n'efl: bonne que lorfqu'on les répand avec abondance dans les dehors, A la Planche j^ fè voyent deux balcons qui peuvent
iè placer à toutes les différentes efpeces de croifées : j'y ai mis des pilaftres ôc j'ai obiervé quelque fymétrie dans leur deiîèin. On leur donne ordinairement 2 pieds 9 pouces de hauteur, qui eft- celle qui eft à peu près déterminée pour fervir d'appui. Quelquefois lorfque les fenêtres font à ban- quettes , e'eft-à-diie , quelles ont un appui de maçonne- nèrie d'environ feize à dix-huit pouces de haut, on pofe fur ces banquettes des demi-balcons qui en empruntent le nom. Il eft à obfervef que les appuis de cette eipece, ne doivent être admis que dans des Bâtimens particuliers, devenant trop petits, dans l'ordonnance générale des grands Bâtimens, où tout au plus on n'en doit placer que dans dès endroits peu apparens. Les Planches ^ 8c $6 donnent les deilèins de quatre
rampes d'efcalier. Celle 5 5 en offre deux allez riches Se d'un deiîèin fingulier : le milieu de leurs panneaux eftaflù- |
||||||||
L
|
||||||||
oai
|
sœœm
|
|||||||
«esse
|
||||||||||
M»
|
||||||||||
ChAP. VI. DES ORNEMENS DE SERRURERIE, t f$
jetti au rampant de leurs chaffis, Se rachette afîèz bien le
contour qui les remplit. Ces rampes commencent par des pilaftres , qui peuvent être arrondis par leur planfuivant la forme du limon de l'efcalier auquel on les aflùjettlt. On fait des rampes à confoles, comme à la Planche j16, lors- que le limon eft élevé fur des marches circulaires qui tour- nent autour ; Se alors on termine ces conloles fur le mon- tant qui reçoit leurs panneaux. Le deflêîn de cette derniè- re Planche a plus de {implicite que celui de la précédente, afin qu'on puifïè choifir. Le même égard que nous avons recommandé en parlant des ornemens des balcons, pour que les habits ne s'y engagent pas , doit être obfervé à ceux des rampes. Il faut y palïèr une couleur en huile, ainfî que fur les fers de ces mêmes rampes 9. à moins qu'on ne dore les uns Se les autres en plein 5 comme on en voit des exemples dans les Maifbns Royales nouvellement bâ- ties. C'eft fur le noyau de l'efcalier que le chaffis de ces rampes fe pofè-, & c'eit au-dedans que les barreaux mon- tans viennent fe fceller, ainfi qu'on l'a dit au ilijet des terrafîès ; n'en étant pas de même des balcons, defquels on tient la traverfè du charTis élevée d'environ un pou- ce Se pofée fur des boulons -, à defîèin que lorsqu'ils font en dehors 9 l'eau du Ciel qui tombe iur la tablette lur la- quelle ils font pofés, puifïè s'écouler ; Se que quand ils font en dedans, ils ayent un air plus léger. Il reftebien des exemples à donner fur cette matière ,
tant fur les frifes, les pilaftres montans, les difFérens cou- ronnemens, arnortifîèmens Se les banquettes, que furies confoles ., mais comme je me propofe de donner au public féparément une fuite de ces defïeins qui pourra être utile aux ouvriers qui travaillent dans ce genre. Je m'en tiens à ceux que jJaî donnés 3 Se je pafïè à la Ferrure. |
||||||||||
mmasm
|
||||||||||
Hij
|
||||||||||
V..
|
||||||||||
ÔO DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DESEdIFICES,,
t)e la Ferrure*-
0n diftingue deux fortes de Ferrures, l'une qu'on ap-
pelle grofîlere Se qui s'employe aux étages fouterrains & aux chambres éts Domeftiques., tels que font les gonds -, les pommelles, les verrouils, les ferrures communes v &c. L'autre qu'on nomme Ferrie ibignée Se qui eft deftinée aux appartemens de Maîtres. Cette dernière exigedavantage le goût du deiîèin, étant compoféed'orneniens,& tenant de lui,comme nous l'avons dit,une partie de fbn agrément:elle comprend les pannetons de ferrure de la dernière importan- ce, les boutons , les targettes , les rofettes, platines, gâches, entrées^ bafculesj efpagnolettes, fiches à vafes, Sec. qui la plupart fe font de bronze doré d'or moulu, ou qu'on met feulement en couleur, fuivant la conféquence des lieux où ils font employés, n'entendant pas parler ici de la .Fer-* rure d'une médiocre dépende.. Il eft encore une forte de Ferrure deftinée pour les por-
tes cocheres, Se que Ton tient fbignée proportionnelle^ ment à fon ufage : c'eft à. peu près la même que : celle qu'on employé dans les appartemens ; elle n'en diffère que parle plus ou moins de force que demande la Me- nuifèrie qui la reçoit, Se lafupreflîon desornemens. Quelquefois on néglige de faire faire exprès ces Ferru-
res, parla facilité d?en trouver dans les magafins des Mar- chands ; mais on ne doit point, avoir recours à un pareil expédient, quand il s'agit d'une Maifon un peu confidéra^ ble, Se il eft beaucoup mieux d'en faire faire des model- les appropriés Se relatifs au lieu où on les met en ufàge. En voici quelques exemples dans les Planches qui fui-
vent. Celle 57 offre divers defîèins d'ornemens propres à être exécutés en bronze Se à être employés dans les ap- |
|||||
*■
|
|||||
Chap.VL de la Ferrure,
|
|||||||||||
61
|
|||||||||||
partemens. Les-Figures BB représentent des moitiés de pan-
netons de ferrures à bafcules5, lefquels s'attachent fur la ferrure & lui fervent de firtout : on doit leur donner une forme convenable au contour des panneaux de Menuife- rie qui les renferment. L'ufage de revêtir les ferrures d'or- nemens de bronze, eft ancien : on s'en eft'fervi darts pref- que toutes les Maifbns Royales; mais l'idée de les chan- tourner félon la forme des panneaux, eft nouvelle, & pro- duit un effet bien plus agréable que la forme quarfée qu'on leur donnok autrefois'«, qui s^accorderoit mal avec les con- tours variés dont! on ufè aujourd'hui dans la Menuiferie; ils doivent êtrefymétrifés,& il faut que la gâche qui s'applique fur celui des ventaux qui le nomme dormant, emprunte la forme de la ferrure,& ne paroiffe faire avec elle qu'un tout, lorfque la porte eft fermée. Les ornemens qui compofent ces pannetons doivent avoir peu de relief & tenir leur plus grande beauté de leurs contours extérieurs. Four'plus de magnificence on fait quelquefois porter ces ferrures fur des ornemens qui font auffi de bronze Se qui viennent en ra- cheter la faillie,mais cette dépenfe qui engagea celle;de là dorure d'or moulu, ne convient pas à bien des perfbnnês. J'en ai fait exécuter à Paris qui ont coûté jufqu'à mille écus; auffi ne fçauroit-on en defirer déplus riches. Les tringles des bafculesH font en couleur d'eau Se viennent fe terminer dans des platines de bronze D qui leur fervent de gâche. On doit afïûjettir l'entrée de la ferrure aux ornemens
dont on enrichit le panneton, fans néanmoins que cela foit trop remarquable ; parce qu'alors il faudroit feindre une autre entrée dans la gâche , qui comme nous l'avons dit, doit être rendue conforme à la ferrure. Il n'en eft pas de même lorfque les entrées font d'un
coté Se les ferrures de l'autre : on peut donner pour lors di- |
|||||||||||
1
|
|||||||||||
|
|||||||||||
Hiij
|
|||||||||||
62 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
|
||||||||
verfès formes à ces entrées, Se il fuffit de ne les pas rendre
trop lourdes Se d'éviter la licence de les orner de ■ toutes fortes d'attributs. Celles en cartel me paroiflènt mieux réuffir que les autres ; on en fèntira la différence par les deux exemples CC. Les boutons, les rofettes > les targettes, verrouils, pla-
tines Se autres pièces de cette fprte, doivent être traitées avec les mêmes égards qu'on vient de dire. Il fùmra de repeter qu'en général tous ces ornemens veulent être fei- gnes Se placés fans cpnfuiîon, Se qu'ils ne conviennent qu'à des portes à placard ornées des moulures Se de la Sculpture la plus riche. Comme j'ai eu foin d'exprimer, quoi qu'en petit, la pla-
ce delà Ferrure, dans une partie des décorations généra- les de la feconde Partie de ce Volume , je crois devoir parler bien des circonftances qui pourroient ennuyer le Eecieur, Se au fait defquelles on fe mettra plus parfaite- ment parla pratique Sç les exemples que fournit l'exécu- tion. Ceux que je viens de donner, étant, comme je l'ai
dit, au-deflus des moyens de bien des particuliers, il eft bon d'obfèrver qu'on peut exécuter fimplement en fer une par- tie de ces mêmes Ferrures,qui alors peuvent recevoir le po- li. Cependant l'expérience à fait connoître qu'elles et oient d'un entretien qui demande beaucoup de fbin,£urtout dans les appartemens à rez-de-chaufîee; ce qui fait qu'on y don- ne une couleur d'eau qui y réufllt fort bien <&qui les rend pratiquables, même dans des appartemens diftingués^ on en ufe également pour les Eipagnolettes, les Ferrures qui en dépendent, les fiches à vafes , les mentonêts y les gâches 5 les fupports, Sec, à moins que par uneplus gran- de œconomie l'on fe contente feulement de parler une |
||||||||
Bfi|jWMlW^I|)BBffMBPBWlWiB«SBagB«Bre»WMMMa»MiaM
|
||||||||
mmÊimmmmmiKmsimK&iirmmimï
|
||||||||
ma
|
|||||||||||||||
B^BI
|
|||||||||||||||
Chap. VI. delà Ferrure
|
|||||||||||||||
d3
|
|||||||||||||||
couleur de bronze, mais cette œconomie n'efl bonne que
pour Iqs Veftibules Se les premières Anti-chambres, parce qu'en très-peu de temsle frottement que fes différentes pièces de Ferrure font les unes contre les autres, dépouil- le la bronze Se rend alors au fer fà couleur dans les joints où fe fait le frotement. La Planche $8 montre le developementd'un Espagno-
lette à l'ufàge d'une porte croifée, Se qui peut également fèrvir à une croifée en fupprimant le verrouil d'en bas pour y fubflituerune gâche comme en haut ; cette forte de Fer- rure efl devenue fort en ufàge par la facilité que d'une feu le opération elle ouvre ou ferme un ventau de dix à dou ze pieds de haut, elle en pourroit ouvrir même de plus grands , mais comme il ne fe fait point de croifée plus hau- te fans impolie, il arrive alors que l'on ne leur fait point excéder , Se que la gâche de TEfpagnolette fè trouve dans fa traverfè. L'on orne plus ou moins ces fortes de Ferrures félon la
décoration de la pièce où elles font admifès , mais leur tringle Se les pitons à vis ne peuvent être que de fer, en- core qu'il faut qu'il fbit doux > toute autre matière n'étant pas propre à Fufage d'une Ferrure de cette efpece par rap- port aus mouvement continuel qu'on lui donne pour ou- vrir ou fermer les ventaux fur lefquels elle efl attachée, Ton fè contente feulement de former les Platines, mains len bafîè, de bronze, enrichies d'ornemens,6t que ion dore | couleur d'or,où d'or moulu, ainfi que toute la tringle, ou ; bien lorfqu'elles font fans bronze onypafîè feulement,ainfi que nous l'avons dit, une couleur d'eau : la Planche fur la- quelle font developées les différentes parties de cette Ef- pagnolette efl munie des termes propres à chacune de fès ; parties : j'en ai ufe de même à l'égard des autres Planches |
|||||||||||||||
:
1
|
|||||||||||||||
wrmmm
|
|||||||||||||||
ï
|
||||||||||
64 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
de Serrurerie, afin de ne pas interrompre k difcourspar
un nombre de termes qui l'auroit défuni. ^ , ' Pafîbns aux parties des décorations intérieures qui eom-
pofènt la lèconde Partie de ce Volume, & à qui ce que nous venons de dire au iiijet delà Ferrure femble devoir appartenir ; mais comme elle eft en liaifbn avec la Serrure- rie , qui fait partie des dehors, j'aurois craint d'en ôter Ja correspondance fi je les eufîè fëparés pour les faire entrer dans la féconde Partie où ,nous allons paflèr. fin de lafremiere Partie*
|
||||||||||
**->
|
||||||||||
■g»
|
||||||||||
TRAITE'
|
||||||||||
ÎR A I TE
DE LA DECORATION DES EDIFICES;
ET DE LA DISTRIBUTION
DES MAISONS DE PLAISANCE
SECONDE PARTIES
Contenant divers exemples de la Décoration intérieure j avec
I le developement defes Parties, CHAPITRE PREMIER.
De la Décoration intérieure en général.
| Ous le nom de décoration on comprend
tout ce qui fèrt à orner un Edifice, fbit dans fon ordonnance extérieure , foit dans l'inté- rieure. Comme nous avons traité de l'exté- rieure en général, nous allons maintenant nous attacher à l'intérieure, qui eft celle quiparoîtlaplus |
|||||||
T. IL Part. IL
|
|||||||
66 De LA DECORATION ET DISTRXBUTIONDES EDIFICES ,
négligée par quelques Archite6t.es, qui malgré leur habi-
leté , le laifïènt entraîner par les charmes de la mode, & qui facrifient leur réputation au deiir de plaire à ceux pour lefquels ils bâtiflènt. Au lieu de cette, vicieufe. complai- fànce> qui autorife les moins expérimentés à fè mêler de produire des décorations capricieufès, & qui ne méritent i que le niépris des connôifieurs ;:,■ on doit avoir grand foin de démêler les véritables beautés de la décoration intérieu- re y Se s'appliquer à la rendre: relative avec les dehors par lai correipondance des dittributions*, Le vrai mérite de la décoration dépend de fbn ordon-
nancegénérâleêc de làrelation: def parties avec leur tout : on doit y obfexver avec un foin extrême que ï Architec- ture foit toujours fùpérieùre aux ornemens, Se c'eft à quoi cependant on apporte Auvent le moins d'attention» Ce \ défaut: pourroit: bien être la fource de l'eiprit de nouveau- té qui règne dans le Public ; parce qu'alors il rreft plus fixé par cette admiration qui faîfit les perfbnnes les moins intelligentes à la vue des véritables beautés de l'Architec- ture^ * * Dans la décoration d'un appartement, on doit encore
avoir pour règle indifpenfable d'accorder les ornemens d'une pièce avec fbn ufàge, <& d'en proportionner la ri- • chefiê avec celle de la pièce qui la fuit, La matière qu'on y employé, ne demande pas moins de confidération ; car c'eft fuivant fà qualité qu'on doit déterminer fbn ordon- nance Se rendre fa décoration plus ou moins légère. Pour donner une notion des différentes efpeces de dé-
corations qui ornent lés diftributions d?une Maifbn un peu confidérable. ? j'en donne divers exemples qui fe- ront appliqués dans leur lieu. Je n^ai point affeclé de les rendre trop magnifiques, crainte qu'elles ne fulîent au- |
||||
iNMNNNMM
|
||||||||||||
M*
|
||||||||||||
ChAP, I. DE LA DECORATION DES CHEMINEES. 6j
deflùs de la portée de ceux à qui ce Traité pût convenir.
D'ailleurs il aurok été dangereux d'offrir au Public des exemples d'une richerle indifcrete à laquelle il n'eft déjà que trop accoutumé ; ce qui lui fait fbuvent préférer un Ârchiteéte à la mode à ceux dont lafàgefle luiparoît froide Se fterile ; Se ce qui fait auffi que l'on trouve dans la plu- part des Edifices modernes unarlèmblage confus d'attributs placés fans choix , Se qui lous l'éclat de for, reçoivent des applaudifîèmens qui ne font dûs qu'à une décoration judi- cieufe : ainfi les attributs les plus refpectables paroiiïènt confondus avec des ornemens qui ne doivent leur naif- iance qu'à une imagination bifàrre, Se l'on trouve par tout un amas ridicule de coquilles, de dragons > de rofèaux, de palmiers Se de plantes ? qui font à préfent tout le prix de la décoration intérieure , Se qui comme nous l'avons fait remarquer ailleurs ? tranfpîrent jufqu'à celle des dehors. Il feroit à craindre ? Il l'on continuoit ce défordre, Se fi
l'on oublîoit les fages loix de l'Architecture , que notre manière de bâtir ne s'attirât un jufte blâme dans les flecles futurs, Se qu'on ne la regarde avec le mépris que nous avons pour l'Architecture gothique. Mais craignant de me trop écarter des ménagemens que je me fuis propofé d'a- voir , je vais me preflèr d'entrer dans le détail des décora- tions que contient cette féconde partie ; heureux il ces reflexions peuvent faire revenir le Public de fbn erreur & rendre à l'avenir nos Deffinateurs plus circonipeéls. IDe la Décoration des Cheminées*
i
, ■'...:. i
Il n'eft point de partie dans la décoration qui foit plus
lufceptible d'ornemens que les Cheminées. Les particu- liers s'attachent par préférence à les décorer & à y placer |
||||||||||||
BjjHBBW
|
||||||||||||
mm
|
||||||||||||
Iij
|
||||||||||||
t
|
||||||||||||
68 De la décoration et distribution des Edifices ,
des glaces qui font maintenant fort'en ufàge. Les anciens au; contraire ornoient leurs Cheminées d'une Sculpture fort matérielle', tant à caufè que les glaces et oient plus ra- res de leur tems, que parce qu'ils trouvoient qu'elles fai- foient une efpece de vuide qui ne paroifïbit pas naturel au-defïùs d'unfoyer; J'ai entendu dire, à feu Monfieur de Cote, premier Architecte du Roy* qu'il avoit été le pre- mière les introduire fur les Cheminées ; ce qui dans la fuite a plu de manière r que dans les Maifons confidéra- bles onneies fùpprime qu'à peine dans les premières Anti- chambres : les perfonnes qui donnent à loyer des Maifons de conféquence, font même dans quelque obligation d'en orner leurs appartemens^ Les Palmiers'font fort en règne aux Cheminées pour
y fèrvir de bordure aux glaces, & on les termine par en haut en les croifànt l'un fur l'autre ou en les grou- pant avec le Profil d'une bordure qui vient fe termi- ner en enroulement. Quoique l'ufàge autorife cette ma- nière de. décorer , je trouve qu'elle eft hors delà vrai- femblance, Se je voudrois n'appliquer à une Cheminée que des ornemens convenables à Y Architecture y & ne pas faire fortir dts palmiers du dedans de quelques plan- tes qui prennent leur naifîànce fur des tablettes qui font de marbre. D'ailleurs il eft. difficile de terminer heureufe- ment par en haut l'extrémité de ces fortes de Cheminées : les tableaux Se les trophées de Sculpture que l'on y place n'y réuffiflènt jamais bien, parce qu'ils fe lient mal aife- menravec le defîèin des- bordures. Indépendamment de cette raifon , l'art avec lequel quelques-uns de nos Sculp- teurs exécutent cette manière de décorer y en a fait intro- duire l'ufage- a là.plupart de nos grands Bâtimens par préférence à ce que preferit l'Architecture Se le bon |
|||||||||||
qap
|
|||||||||||
mmmmm
|
|||||||||||
îSfflS*
|
|||||||||||
|
|||||||||||||
CHAP. I. DELA DECORATION DES CHEMINEES. 6$
|
|||||||||||||
goût du deflèin-, dont cependant on ne doit jamais s'é-
carter ^devant être Famé de tout ce qu'entreprend un Ar- chitecte*. Iffautauflï comparer ïArchitecture du deflùs; aux for-
mes qui compofènt le chambranle, proportionner la for- ce des membres d'Architecture aux ornemens dont elle eft accompagnée } Se régler- fa richeilè fur la magnificence du lieu. Pour donner une idée de ces difTérënsdeffiins* l'exem-
ple de la Planche 58 offre lai décoration de la Cheminée d'une première Anti-chambre : cette Cheminée paroît fort fimple Se n'offre rien de cette magnificence dont nous avons parlé ci-denus; mais il faut confiderer qu'elle eftdefti- née pour la première Anti-chambre d'un/ grand Edifice, où par rapport aux Domeftiques qui s'y rafferriblentj, on doit fùpprimer les glaces>aufquelles on fùbftitue de grands tableaux que l'on pofe fur un Attique5 afin qu'ils foient hors de la portée de la main* : ■' Oh peut voir encore un exemple de ces fortes de Che-
minées dans la décoration générale de la première Anti- chambre après celle du Veftibule, côté 78. Ces cheminées font aufli d'ufàge dans des Salles publi-
ques & dans les grands Salons des Palais des Princes., où fe trouve un concours de Peuple ,, tel quéft celui dont on vient de finir la décoration au Château de Verfail- les, & dont la Cheminée eft dans ce. dernier genres Il faut obferver que l'Architecture Se les Profils qui
-compofènt ces fortes de Cheminées >.-foient mâles} ayant cependant attention qu'ils ayent quelque relation avec l'ordonnance de la pièce où elles-font fituées. Celle de-la -Planche j.8 eft exécutée en Menuiferie peinte- en bknc, ainfi que tout le rêvêtiflèmerit delà pièce, de laquelle on |
|||||||||||||
igjgaB»SHSi«tgaawBBaaB^aaa»B88BassaiagaiaiagMtaaa
|
|||||||||||||
ma
|
|||||||||||||||||
menm
|
|||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||
■wap
|
|||||||||||||||||
70 D.E LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
a parlé dans les distributions du premier étage} du premier
Volume, page 42. La Planche Jp offre une cheminée propre pour une fé-
conde Anti-chambre : elle eft ornée de glaces, ces for-r tes de pièces étant plus fujettes à recevoir des perfonnes qualifiées > que celles qui les précèdent : il ne faut pas af- fecter dans les Cheminées de cette efpece une richeiïè qui doit être refervée pour celles des lieux qui ont plus de dignité : leur principale beauté doit dépendre de leur for- me Se de la relation que la Menuifèrie de defTusdoit avoir avec le Chambranle, qui, quoiqu'il foit d'une différente matière -, doit paraître la porter avec fuccès ; de façon qu'il faut que ces deux parties ne fanant qu'un tout. Il faut encore que la corniche qui couronne toute la pièce , fem- ble être faite exprès pour couronner auffi la Cheminée ; ce qui ne ie peut qu'en faifant faire à cette corniche un reflàult de la largeur de la Cheminée ,* ou en marquant les extrémités de cette largeur par des Confoles qui fe conforment au courbe du Profil de la corniche, Se qui viennent s'agrafer fur fon architrave , auquel vient fe ter- miner la hauteur de la Cheminée. J'ai fiippofé à côté de cette Cheminée des tapifleries enfermées dans des tringles de Menuifèrie qui leur fervent de bordure » &dontlahau- teur va depuis le defîus du lambris d'appui, fur lequel ils font pofés, jufqu'au deflbus de la corniche* La Planche 60 repréfente une Cheminée enfermée dans
une niche circulaire Se terminée en anfe de pannier. Cette Cheminée peut être mife en ufâge dans une Salle à man- ger , dont on pourra faire le révetiflèment de pierre de liais, ou de Menuifèrie peinte en blanc à fon imitation. C'eft dans cette vue que j'ai donné de grandes parties aux pan- neaux qui accompagnent la Cheminée & que je lésai |
|||||||||||||||||
'
|
|||||||||||||||||
|
||||||||||||
GHAP. I. DE LA DECORATION DES CHEMINEES.
|
||||||||||||
71
|
||||||||||||
chargés de peu d'ornemens : elle eft tenue aufll afïèzfim-
ple, Se la forme de fbnplan fait fa plus grande richefTe. Un tableau couronne la glace, qui fe trouve heureuse- ment accompagnée par des pilaftres en arriere-corps qui fèmblent être {putenus par le chambranle. Ces pilaftres peuvent recevoir des, bras qui prendraient leur naiilànce fur la tablette du chambranle ,.& qui y donneroîent beau- coup d'ornement, La Cheminée, y compris les arriere- corps Se le chambranle, pourroit être conftruite de mar- bre : fes divers compartimens feroient un bel effet fur le fond blanc que nous fiippofbns à la pièce. La Planche 61 donne le deflèin d'une Cheminée beau-
coup plus riche que les précédentes Se deftinée pour l'u- fage d'un grand Salon,, tel que celui dont nous avons parlé dans les diftributions du rez-de-chaufîee , à la première partie du premier Volume. Cette Cheminée eft contenue dans une niche carrée par fbn plan, & fermée en plein ceintre par fon élévation. Le lambris qui accompagne cette niche, peut être de marbre , Se les ornemens de bronze : la plupart de ces ornemens font des fujets mari- times , ainfi que celui du tableau qui couronne la glace. De grandes parties déterminent la forme de cette Chemi- née ; Se c'eft une attention qu'il faut avoir pour celles qui ornent un lieu vafte : Alors on doit donner plus de forc- ée aux parties des membres d'Architecture qui les com^- pofent, en obfèrvant que lorfqu elles font conftruites de marbres de différentes couleurs,cette diverfité fert beaucoup à les décorer ;& que néanmoins il faut toujours par préfé- rence aux ornemens} s'attacher à la forme générale, Se tomber plutôt dans une fimplicité trop grande ? mais rtîa- jeftueufe r que d'affeéter une richefîè qui par fa confufion deviendroit alors mal entendue. |
||||||||||||
fiflfc Rï JKSUMI-VERSiTÈïtiÔf RS£H
|
||||||||||||
72 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
Les Planches 6% Se 63 repréfentent deux Cheminées,qui \
peuvent avoir leur place dans les Galeries, les grands Sa- lons^le s pièces dJailèmblée& les autres lieuxdiftinguésd'un grand appartement de parade : leur ftrucl:ure peut être de marbre ,. ou de bois peint en blanc dont les ornemens foient dorés. Cette dernière manière eft celle qui eft le plus en ufage y parce qu elle a plus d'éclat; Scïon referve le mar- bre pour les chambranles feulement, que l'on revêtit d'or- neméns de bronze. On confirait cependant encore des Cheminées de marbre dans les Salles à manger > les Cham- bres des Bains Se les appartemens d'Eté, dont les murs font ordinairement de pierre de liais ou autre matière pro- pre à donner.de la fraîcheur', elles peuvent auffi être ad- mifes dans les lieux dont la grandeur exige que leur déco- ration foit d'une matière qui puiflè être traitée avec de grandes parties. Il faut alors en ménager les comparti- mens de "manière que la diverfité des couleurs leur do^ne de la richeflè, comme je l'ai dit ailleurs ; & on doit don- ner aux ornemens une nourriture proportionnée à la for- ce des membres d'Architecture qui les reçoivent.' Les quatre exemples fuivans offrent différentes parties
de décorations de Cheminées & de trumeaux qui peuvent être indifféremment placées dans les uns ou les autres lieux. La Planche 64 fait voir le couronnement d'un trumeau
accompagné d'un panneau de Menuiferie > fur lequel eft un trophée de Sculpture : la bordure de la glace eft com- ppfée de palmiers entrelarTés de guirlandes de fleurs, dans le goût de ceux dont nous avons parlé au commencement de ce Chapitre. Je ne rapporte pas cet exemple pour en recommander l'imitation • mais feulement pour donner une idée de ces fortes de bordures qui font tout le mérite des Cheminées d'aujourd'hui, Se pour faire fentir le peu |
||||
ChÀP.L DE LA DECORATIONfDES ChEMINË'eS. 73
^^_L_L - -- Il I ' * "■" ' I ■ - -:~^----------------'------— - ■ - ■ - ■■ - ■ - - -.- ■ ■■- - ■ . m ■■ 1- -.
de rapport que les traverfès qui portent fur la tablette,
ont avec les montans. Je donne dans les Planches 6$ , 66 Se 6j, trois autres
parties de décoration de Cheminées Se de trumeaux , les- quelles font moins riches que les précédentes, dans la vue •d'être utile aux différentes perfbnnes qui s'appliquent à la décoration, ou qui la font exécuter. A la Planche 6$ on voit le defîèin d'un couronnement
de Cheminée orné d'un tableau, dont la bordure fè lie avec la glace en formant la traverfè d'enhaut: aux deux côtés du tableau font des parties de panneaux renfoncés , dont le contour fè lie auïîl avec cette même bordure. J'ai exprimé le defïïis de la traverfè d'enbas, Se j'ai interrompu la hauteur de la glace par l'efpace À, afin de n'être pas obligé de donnera la Planche la hauteur delà glace dans fà véritable proportion ; ce qui n'étok aucunement nécef- faire. J'en ai ufé de même à l'égard des autres parties de décoration, pour avoir la liberté de donner le détail des parties plus en grand. La Planche 6'6'représente le couronnement d'une Che-
minée , accompagné d'un panneau de Menuifèrie. Cet exemple eft fort fimple ; mais fès contours coulans peu- vent flippléer à la richefîè que plus de mouvement lui au- roit donnée. On voit à la Planche 6j le couronnement Se la traverfè
d'enbas d'un trumeau. Un tableau fait partie de ce cou- ronnement , Se j'ai mis des pilaftres aux deux côtés de la glace pour qu'elle ne fut pas d'un prix trop confldérable. Je me fuis borné à ces exemples particuliers pour les
Cheminées, s'en trouvant de répandus de diverfès formes dans les décorations générales, lefquels pourront faire juger de là relation qu'elles doivent avoir avec les par- |
|||||||
|
|||||||
T. IL Part. U. K
|
|||||||
X
|
|||||||
74 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
ties qui les accompagnent. Avant que d'y parler, voyons
les exemples des portes qui font dans le même ordre. |
|||||||||
CHAPITRE SECOND.
De la Décoration des différentes Portes à l'ufage des appar-
temens de parade.
ON donne plus ou moins d'ornemens à l'ordonnan-
ce de la décoration des Portes, fuivant la qualité du lieu où elles font placées Se la qualité de la matière qu'on employé dans la conftruclion des murs qui en for- ment les bayes, lefquellesfe doivent décorer à proportion que les pièces font élevées. A l'égard des ventaux qui en font la clôture , ils fe font d'une Menuîferie que l'on nom- me à placard,& donti'aiîèmblagedépenddes différenscom- partîmens qu'on leur donne. La couleur que l'on donne à ces ventaux dépend auffi de celle qui règne dans la pièce, pourvu qu'elle ne foit pas de marbre ; ce qui ne leur con- viendrait aucunement. Leur richefîe fuit celle du lieu où ils font placés, Se lorfqu'ils fervent à féparer deux pièces dont l'une e(l beaucoup plus décorée que l'autre, on don- ne à leurs différens cotés des deflèins convenables. Quant mx chambranles de ces Portes Se aux ornemens qui les en- vironnent , ils doivent être relatifs à la magnificence, ou à la fimplicité de la pièce ; leurs defïùs, les piiaftres qui les accompagnent , Se la corniche qui les couronne font partie de ces ornemens i j'ai ralîèmblé toutes cqs parties dans les Planches lui vantes Se même j'en ai donné des exem- ples particuliers : c'eft où l'on peut en prendre une idée plus précife. |
|||||||||
""i
|
|||||||||
I
|
||||||||||||||||
|
||||||||||||||||
mm
|
||||||||||||||||
ERBB
|
||||||||||||||||
Chap. II. de la décoration des Portes. 75
D^ /# Décoration des Portes,
La Planche 68 fait voir une Porte de Veftibule, ac-
compagnée d'un ordre Dorique dont le Plan général, fè trouve dans le premier Volume, Planche deuxième. L'Architecture qui compofe ce deflein, eft d'une grande (implicite, Se ne doit fon agrément qu'à la proportion de fes parties. Elle doit être exécutée en pierre , Se comme la qualité de cette matière eft: plus ruftique que toute au- tre , elle exige dans fon exécution moins de rîeheflè Se de détail. On employé dans les Maifons des grands la pierre de liais à cet ufage, parce que cette pierre fe travaille com- me le marbre. Mais comme la fituation Se Téloignement des païs pourroient à l'égard du liais, jetter dans une dé- ptnfe qui feroit au-deflus des moyens de beaucoup de perfonnes, ce deflein eft fait de manière à pouvoir être mis en œuvre avec toute autre pierre de taille. Les ven- taux de la Porte font de Menuifèrie qui doit être peinte de la même couleur de la pierre. Le chambranle qui renferme cette Porte, eft dans une arcade feinte, dont l'archivolte eft en anfe de pannier. La décoration Se i'u- fàge de la pièce où elle eft fituée, font décrits dans le pre- mier Volume, pages 23 Se'68. : La Planche 69 donne la décoration du fond d'un Pe-
riftile décoré d'ordre Ionique, au milieu duquel eft une Porte bombée qui renferme une Porte à placart de Menui- fèrie , ornée d'un impofte, au-deflbus de laquelle s'ou- vrent les deux ventaux qui font à grands panneaux avec un parquet au-deflbus. L'ordre Ionique eft couronné d'u- ne corniche compofée qui reçoit la.vouflùre du plafond qui termine la hauteur de cette pièce. L'exemple de la Planche 70 a été promis dans le pre-
|
||||||||||||||||
Kij
|
||||||||||||||||
-■'
|
||||||||
m
|
||||||||
j6 De L/V DECORATION ET DISTRIBUTION DESEpiFICES,
mier Volume en parlant de la décoration du grand Salon
à l'Italienne, page 6 J : en effet fa richeflè générale Se la nouveauté de fes contours, méritent bien d'être vus, de cette grandeur Se qu'on en rendît les formes plus fenfi- blés. Le chambranle de cette porte, eft terminé dans fa hauteur par une anfe de panier, dont le Profil ie groupe avec le trophée qui fert d'agrafe à cette Porte. Le tableau qui eft au-deflbus , iert à corriger la hauteur qu'on n'a pu s'empêcher de donner à la baye de cette Porte , à caufè de celle qui fe trouve depuis le rez-de-chauflee jufqu'au- delîbus de l'entablement. L'élévation excefTive des Plan- chers, foit qu'on édifie une pièce qui embradè plufieurs étages, foit que les dehors foient déjà faits, nous jette fou- vent dans la néceffité d'imaginer des Portes qui par leur forme générale puiflènt faire des parties fupérieures Se qui aillent de pair avec la force des membres d'Architecture de la pièce où elles font édifiées : dans cette forme gé- nérale font aflujetties les Portes de Menuiferie , au-deftus defquelles on place alors des bas reliefs ou des tableaux qu'on enferme dans des cartels ou des bordures. Quelque- fois aum" on eft obligé de faire cadrer la largeur des Portes avec quelque enfilade fupérieure du Bâtiment, dont le point du milieu ne s'ajufte pas toujours avec celui de la pièce que l'on décore ; en ce cas on feint la moitié de ces Portes;, pour obéir également àlafymétrie. de cette pie- î'cfc Se ; à là diftribution du Bâtiment. J'aurois donné des
defteins de fèmblables Portes*,fi je n'avois pas craint d'in- : fèrer ici des exemples trop licentieux Se peu convenables
à, la. làgeilè qui doit régner dans la bonne. Architecture. * Mais ^ai préféré dis les donner en feuille au Public féparement,non comme
des exemples à furvre abfolument,rnais comme des morceaux généraux dans les- quels il fe trouvera des parties utiles , qui pourront s'appliquer à différens |
||||||||
ai
|
||||||||
____,__ -
|
||||||||
CHAP. II. DE LA DECORATION DES PORTES, 77
La Planche 71 eft cpmpofée dans la même intention
que celle ci-deflùs : il en a auffi été parlé' dans le premier Volume, cette Porte faifant partie des décorations du pre- mier étage du grand Salon à l'Italienne. Les ornemens dont elle eft enrichie, ont relation avec la Mufique , aînfi que le fujet du tableau, qui eft placé fous Tanfe de panier, Se qui defcend jufques fur le linteau qui détermine la hau- teur des Portes à placard qui ferment cette baye. La dé- coration de ces ventaux , Se de ceux de la Planche précé- dente eft d'un deflèin très-nouveau '& dont la hauteur eft compofée de deux parties feulement, entre lefquelles on doit placer les ferrures dont il a été parlé dans le Chapitre de la Serrurerie , Se qui font propres à des décorations de cette importance. J'ai exprimé l'intention de leur forme, qui eft aflùjettie au contour des panneaux , qui relative- ment leur doivent être aflùjettis ; la prudence d'un Ar- chitecte étant de mettre un jufte rapport entre les plus pe- tites parties Se les plus grandes, & de ne fè voir pas obli- gé de joindre enfemble des formes qui ne font pas faites Tune pour l'autre , parce qu'il aura oublié d'accorder l'Ar- chitecture avec la Sculpture, la Sculpture avec la Serrure- rie , Sec* Les Planches 72 Se 73 donnent le deflèin de deux Por-
tes qui conviennent à la décoration des Chambres de pa- rade , des Salles d'aflèmblée, des Salles de compagnie, genres de décoration ; m'étant apperçû, comme je l'ai dit, qu'il feroit à crain-
dre de les donner pour exemple dans un traité d'Architeclure, qui a pour ob- jet principal de corriger la liberté du (iecle dans la décoration intérieure ; ce même égard m'a fait changer plus d'un exemple que je donne, tels que font les Planches 5"8 , 61 , 70 & 7t > pour les donner tels qu'on les voit ici & que j'avois gravés ci-devant avec des contours moins coulans, & qui quoi qu'ils différent peu d'avec ceux que je donne dans ce Volume , feront néan- moins fentir la différence qui eft obfervée entr'eux & ceux-ci. Je les donne- rai auffi err feuille dans la même grandeur que les premières Portes.. Kiijj
|
||||
,/
|
|||||||||||||
■MSflB
|
|||||||||||||
78 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
Sec. Elles font d'une ftruéïure toute différente de celle des
précédentes : on leur donne cinq à jfix pieds de largeur * Se environ le double de hauteur dans les grands apparte- mens : généralement leur forme eft tenue quarrée par leurs linteaux, que quelques-uns ont cependant chantournés de diverfes manière ; mais on doit avoir.foin de ne leur don- ner que des contours bien coulans. On occupe le defîùs de ces Portes par des tableaux de forme irréguliere ; c'eft- à-dire, qu'on eft forti de l'efclavage auquel l'ancien ufage de faire des bordures quarrées ou rondes, avoit aflùjetti : en efièt depuis quelques années on a introduit plus de vi- vacité Se moins de fécherefïè dans les ornemens : je n'en- tens pas parler de ceux que produit le dérèglement de l'i- magination ; mais de ceux qui tiennent le milieu entre la ftérilité d^s anciens fiécles Se la fécondité de celui-ci. Quatre ou cinq defîèins de panneaux qui forment les
ventaux des Portes à placard, fuffifant à lesépuifer, je ne donnnerai dans les Planches qui fui vent que des def- feîns de dellùs de Portes,cette matière étant plus abondan- te. Afin de pouvoir les mieux détailler, je les ai mis en grand autant que ce Volume l'a pu permettre, m'étant apperçû que les exemples que je viens de donner dans la nouvel- le édition de Daviler ne devenoient point afïèz fenfibles. Les Planches 74 Se 7 j fournirent deux différens exem-
ples de defîùs de Portes, dont l'exécution doit être de Menuiferie : leurs formes font très-différentes, quoi qu'af- iujeties à la même hauteur & à la même longueur. Celui de la Planche 74 eft d'un deflein bien plus mâle& d'une forme moins petite que l'autre : il a pourtant été compo- fé pour la même pièce à laquelle le deiîèin de la Planche 7J étoit deftiné. Cette différence de proportion me don- ne occafion de faire remarquer qu'il eft dangereux de fe |
|||||||||||||
msmnim$mmœa
|
|||||||||||||
gm
|
|||||||||||||
CHAP. IL DE LA DECORATION DES PORTES. 70
fbumettre à ce que prefcrivent la plupart de ceux qui vous
mettent en œuvre ; parce que fouvent ils font tomber dans des difproportions. Par exemple,fi la grandeur du lieu exige la force des ornemens de la bordure du deflùs de la Porte A, qu'y deviendra la légèreté des formes Se des contours du defïùs de la Porte B ? C'eft à quoi doivent faire attention ceux qui font chargés de la décoration d'une pièce, ou de quel- qu'une de fes parties , Se il faut qu'ils fe faiïènt une loi d'y obferver une convenance raifonnable avec la grandeur du lieu Se une parfaite relation avec les attributs qui y domi- nent le plus, fans avoir égard à l'ceconomie, ni écouter la foible raifon de faire fervir'untableau, à la forme duquel il faudroit afliijettir le contour du defîùs de Porte ; car fi cela ne peut fe faire fans irrégularité , elle paroîtra inex- cufable aux yeux des étrangers, qui n'en devineront pas la caufe ; l'exemple B eft dans cette dernière licence-, Se je ne l'ai rapporté que pour faire fentir combien fès petites parties le font différer de celui A. Cependant cet exem- ple B étant exécuté dans un lieu qui eût moins d'élévation, pourroit y produire un agréable effet. Le chambranle qui foutient le defîùs de Porte, eft arrondi par les angles y Se couronné d'une corniche dont la forme fè lie avec le con- tour des panneaux qûa reçoivent la bordure du tableau. Le chambranle de l'exemple A eft de forme quarrée, qui eft celle que je préfère à toutes les autres. Il paroît porter avec fuccès la riche bordure qui renferme le tableau & qui for- me le deflùs de Porte. La Planche 76 offre le defîèin d'un defîùs de Porte en-
fermé dans un chambranle circulaire Se dont la principale moulure fè termine en volute pour faire place à une agraf- fe, qui couronne ce chambranle, Se qui le lie avec la for- me de la bordure du defîùs de Porte, qui eft en arriere- |
|||||
k.
|
|||||
80 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
corps & fe repofe fur le double chambranle qui reçoit les
Portes à placard, defquelles on voit une partie dans cet exemple. La Planche 77 représente un defïùs de Porte à pan-
neaux j à l'ufàge des appartenons qui ont peu d'élévation , Se où la forme d'un tableau deviendroit trop baflè : on s'en fert néanmoins quelquefois dans des pièces d'une hauteur raifbnnable, lorfqu'il fe trouve voifin d'un fîrjet colorié ; afin qu\ine peinture ne paroifTè pas difputer contre l'autre. On doit en effet obierver dés repos dans les décorations Se avoir foin de ménager la fupériorité des ornemens pour les parties d'une pièce quand elles doivent l'emporter fur les autres: cette prévoyance en fait valoir la richefîè Se donne de l'admiration au fpeétateur. C'eft nfeme cette prudence qui fait qu'une pièce où il eft répandu peu d'or- nemens , peut offrir aux yeux autant de fàtisfaction qu'une traitée avec la dernière magnificence ; nous avons recom- mandé cette prudence dans le premier Volume à l'égard des décorations extérieures , Se en général elle doit être obfèrvée dans tout ce qui s'appelle décoration , telles qu'elles puiffènt être, ainfi que je mepropoiede le faire remarquer plus au long en fon lieu. Douze exemples de defîèins de lambris propres à la'dé-
coration dés appartenons de parade Se qui compofent le Chapitre fùiyant, pourront faire juger des repos qu'il faut garder en décorant une pièce pour en faire bien reffëntir toutes les parties» |
||||
CHAPITRE TROISIEME.
De la décoration des Appartemens en général, avec des
exemples particuliers des pièces qui compo-
lènt les Appartemens de parade.
De la décoration des Appartemens*
LA richeiîè de la décoration des Appartemens, - doit
le régler fur la dignité de celui pour qui Ton édifie Se fur la deftination de chaque pièce. Un Architecte pru- dent doit lur tout avoir pour objet de la faire confifter dans les mafîès générales > & dans la beauté des formes. La iy- métrie ne doit pas non plus y être négligée ; car l'excès des contraries jetteroit dans un déiordre dont nous avons parlé ailleurs, Se qui n'eft: que trop ordinaire dans les dé- corations modernes. Mais crainte de tomber dans des ré- pétitions , pafîbns à divers exemples qui nous donneront chacun en particulier une idée de la décoration des diffé- rentes pièces, dont un Appartement de parade peut-être compofé. J'avois deiîèîn de donner ces décorations fans leur plan
pour éviter le nombre des Planches, dont la quantité dans les ouvrages de cette elpece multiplie de beaucoup la dé- penfe ; mais le fentiment de plufieurs Artiftes ayant été de les y inférer je me luis rendu à leurs invitations, dans l'idée de paroître plus intelligent aux perionnes qui n'ont qu'une fôible cdnnoirîance de l'Architecture; pour cet effet j'ai fait luivre à chacune des décorations une petite Plan- che , &r laquelle j'ai tracé une partie en grand du Plan de chaque élévation, laquelle exprime les contours 6t les for- T. II. ïaru IL
|
||||||
mm
|
|||||||||||||||||
SàBH
|
|||||||||||||||||
82 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES \
mes fin lefquelles les décorations font élevées geometra-
lement, & comme je n'ai pu offrir tous les delîèins de chaque côté delà pièce dont j'ai voulu donner l'idée, & que des raifons eflèntielles ne permettent pas toujours de rendre d'une forme égale ; j'ai joint plus en petit fur cette même Planche un plan général de la pièce, qui fera fen- tir la différente diïlribution de fès côtés opofés, j'ai auffi marqué par des lettres de renvoi les termes des parties principales que forment les différens reiîàuts, fbit par rap- port à leur Plan, ou par rapport à leur élévation, de mê- me que par rapport à leur diftribution ou décoration, afin de fatisfaire la curiofité des perfbnnes qui ont du goût pour le Bâtiment fans avoir la connoHïànce de juger folide- ment de la relation que doivent avoir les diftributions des formes générales d'une pièce avec leurs décorations» Delà décoration des Vejlibuïes^
On diftingue deux fortes de Veflibules, ceux qu'on
tient fermés du côté de l'entrée par des arcades accom- pagnées dé chaffis à verre, Se ceux qui ne font ornés à leur entrée que de quelques colonnes ou pilaftres, qui en même tems fervent à fbutenir le mur de face. Ges der- niers fbnt les plus ufage à la campagne où l'on n'habite que l'Eté7 & où l'on eft moins obligé: qu'à la Ville de fe preferver du froid& de l'humidité,- Lorfqu'on veut refufèr l'entrée de ces Veftibuîes aux
gens de dehors, on les ferme de grilles feulement, ainfi qu'on en voit au Château neuf de Meudon , Se même à Paris dans quelques grands Hôtels > où l'étendue du ter- rain permet que ces Veftibules ne fervent pas d'Anti- ■ chambres, comme ils le pourroient, fuivant ce que nous |
|||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||
m
|
|||||||||||||||||
m
|
|||||||||||||||||
■m
|
|||||||||||||||||
MM
|
|||||||||||||||||
ChAP. III. DE LA DECORATION DES VESTIBULES. 83
avons dit au premier Volume, en parlant des diftribu-1
tions du rez-de-chaufîee de la première partie ? page 23. La décoration de la Planche 78 peut être appliquée indifféremment à l'un ou à l'autre de ces Veftibules, fon élévation étant prife du côté oppofé aux croifées. Les an- gles en font à pans dans lefquelles font formées des ni~ ches circulaires & propres à recevoir des figures» Ces ni- ches prennent leur naiflânce fur la retraite où repofè Tor- dre Ionique qui décore ce Vellibule : j'y ai pratiqué des piédeftaux qui portent les figures, Se font qu'elles font dans la proportion qu'elles doivent avoir par rapport à la grandeur de leur niche ; cette proportion étant que les yeux des figures foient à la hauteur du diamètre qui ferme le ceintre â&s niches où elles font pofées. Les piédeftaux qui fervent à leur donner une proportion fi généralement approuvé, font d'autant plus avantageux que les figures qu'on place pour la décoration des Veftibules ou autres appartemens, ne font jamais mieux que lorfqu'elles font élevées au-defîùs de l'œil du Spectateur. lien eft de même, fuivant mon avis, des ordres d'Ar-
chitecture 3 qui étant élevés fur une retraite de hauteur d'appui., ont bien plus de grâce que lorfqu'ils font pofés au rez-de-chaufîee de la pièce. Il arrive fouvent que pour ménager de la relation entre les décorations intérieures Se extérieures, on eft obligé de donner peu d'élévation aux retraites des colonnes Se des pilaftres ; mais lorfque la ; décoration d'un Veftibuleeftunpeu confidérable , Se que par une néceffité indiipenfable on ne peut obferver cette égalité de hauteur entre les retraites de dehors avec celles de dedans, je choifirois le parti d'en fermer l'entrée par des arcades, afin de faire mourir contre leurs tableaux les ] fetraites qui reçoivent les bafès des colonnes ou piJaftref |
||||||||||
1
|
||||||||||
mm
|
||||||||||
hij
|
||||||||||
£ia
|
||||||||||||||
aies
|
|
|||||||||||||
84 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
qui forment les décorations extérieures, Se de terminer
dans leurs embrafùres celles qui décorent l'intérieur du Veftibule ; alors là différence delà hauteur des retraites devient moins fenfible par. le reflàut que le tableau fait fur rembrafement, qui femble autorifer cette inégalité ; car il ne faut pas conclure de ce que je recommande de gar- der de la relation entre ces retraites > qu'il ne faille jamais l'interrompre : il fuffit de la faire régner dans les parties générales qui forment les malfes d'une décoration. Par exemple, il auroit fallu que j'eufïè racourci la hauteur du Chambranle Ar .fi j'eufïè voulu conferver celle des retrai- tes pour le recevoir ; au lieu que l'ayant prolongé jufques fur fon petit focle, il en devient plus proportionné. Ce chambranle A eft enfermé dans une arcade feinte accom- pagnée de fbn bandeau y que j'ai tenu dans une grande fimplicité ; cette porte feinte fe trouve dans l'arriere-corps formé de demi-pilaftres, Se les relîàuts du Plan fervent à relever la fimplicité de l'Architecture de cette décora-- tion. Il fèroit dangereux d'ufer trop fréquemment de ces ref-
fàuts ; ils autoriferoient quantité de petites parties, Se c'eft pour les éviter que j'ai fait paflèr la corniche qui couronne cette pièce , par defîùs les pilaftres K , que j'ai plies : j'ai mieux aimé qu'elle formât un plafond, tel qu'on le peut voir par lePlan,dans la Planche fui van te, que de lui avoir donné des refïàuts qui Tauroient rendue trop égale dans £es parties. J'en ai marqué les endroits fupérieurs par des cartels ornés de bas-reliefs ', afin que le refte parût plus fimple; Se j'ai placé au~defîùs de la porte ëc au-de- dans de l'arcade feinte, un cartouche , dans l'intention d'y mettre les armes ou le chiffre du Maître. C'eft dans ces fortes de pièces qu'on peut les faire paraître ; mais il |
||||||||||||||
■'k
|
||||||||||||||
mil
|
||||||||||||||
|
||||||||||||||
CHAP. III. DE LA DECORATION DES VESTIBULES. 8$
eft de la prudence de ne les pas répandre dans toutes les
autres, crainte qu'une telle affectation n'anonce trop de vanité : cette marque de grandeur ne convient qu'aux Maifons des Souverains , Se furtout dans les dehors où l'on doit imprimer le refpect. qui leur eft du. La Figure ire. de la Planche 78, N°. 2 , offre une
partie du Plan en grand qui exprime les formes de la dé- coration du Veftibule dont on vient de parler, laquelle fait fèntir les proportions racôurcies de fon élévation, élevé fur fon Plan geometralement ; l'on s'appercevra dans cette portion de Plan , des reflàuts que forment les retraites, ceux de la corniche,& des différentes parties fù- perieures qui déterminent les mafîès générales de ce Ve- ftibule. Comme je n'ai donné que la décoration d'un des côtés de cette pièce , on voit à la Figure 2e. de la même Planche le Pian général en petit de toute la pièce pour donner une idée des fujections que les diftributions inté- rieures reçoivent des extérieures. Cette fujecrion jette fou- vent dans la néceflité, ainfi que je l'ai dit dans le premier Volume , page 157 & 175 , de donner une décoration diffemblable aux différens côtés d'un Veftibule ou autres pièces ; mais cette defunion n'eft point un vice dans la décoration lorfque l'on accorde ces diftributions de ma- nière à faire concevoir à l'eiprit une uniformité généra- le entre les principales parties, Se que l'orrs'eft refervéde la relation dans les points milieux, Se que chaque an- gle figure avec celui qui lui eft oppoff, ainfi qu'il fe peut remarquer dans la Figure 2e: on trouvera ci-derriere l'ex- plication dès termes des différentes parties qui la compo- fent* |
|||||||
I
|
|||||||
Liij
|
|||||||
■M—a—fp—JBM!
|
|||||||
$6 DE LA. DECORATION ET DISTRIBUTION DESEdIFICES,
Explication des termes de la Planche jS, N°. i.
A. Partie en grand dé la décoration intérieure du Veflib.uk,
B. Plafondformé parle de fous de la corniche.
G. Saillie de ta gorge de la corniche. D. Niche circulaire dans laquelle efpofée une Figure en pied,
pofée fur fon piédejlal. E. Arcade formant un renfoncement'»
F. Fmbrafure de la porte.
G. Chambranle de menuiferie qui répit la porte à placard qui
donne entrée de ce Vejlibule.au §êloyi* H. Chambranle de pierre..
î. Bandeau. K, Pilaf replié, L. Pilaf re coudé. M. Grande arcade en anfe depannier donnant .entrée àîEfcalier.
N. Porte croifée qui éclaire & donne entrée au Vejlibule. O. Porte enfermée dans une arcade feinte faijant Jymétrie à celle vis-à-vis gb° qui donne entrée à l'Efcalier, |
|||||||
CHAP. III. DES PREMIERES AnTI-CHAMBRES. 8j
|
|||||||
premières Anti-chambres.
|
|||||||
Ces fortes de pièces fùivent ordinairement les Vefti-
bules, & doivent être tenues en générai d'un caractère (impie. L'Architecture doit être l'objet principal de leur décoration, Se la proportion jointe à la iymétrie^doit être aufîî tout l'ornement qu'il y faut employer , Se fi l'on veut y en faire entrer quelqu'un-, que ce ne fcit que re- lativement aux formes générales* Leur conflruétion eft différente , fùivant la dépenfè
qu'on veut faire , mais fans avoir égard à la matière, qui le plus fou vent eflde pierre de liais ou de marbre, Se fiip- pofànt que par œconomie on en revêtifîè les murs de me- nuifèrie , ondoit toujours obfèr vercomme une loi invio- lable, que les parties fbient d'une Architecture mâle, Se que leur force réponde à la grandeur du lieu Se à la qua- lité de la matière qui doit en compofër la décoration; c'eft-àrdire que la menuifèrie même doit s'y refîentir de la force Se avoir ce beaii fimple qui convient ait marbre. Mais quel que foit le revêtement de ces pièces , l'exem- ple qui fuit va nous donner une idée de leur décoration. Elle efl afîùjettié à là forme circulaire de la pièce marquée X, Planche 2e. du premier Volumey* laquelle fert de Salle à manger pour les Officiers. S-il efl Important d'apporter une férieufe attention aux
formes qui conflituent la décoration d'une pièce; il n efl pas moins nécefîàire avant que de la déterminer, de don- ner des contours heureux au Plan de cette-même pièce. Rien ne relevé tant l'éclat de la décoration intérieure, que la liberté dont on ufe depuis quelques années r d'ar- : * Ainfî qi»'on en a parlé à la page ',7 du premier Volume.
|
|||||||
■
|
|||||||
|
||||||||
8$ De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES ÉDIFICES,
|
||||||||
rondir les angles du lieu que Ton décore. Outre que la
fymétrie en devient plus aifée, la pièce en reçoit aufîiplus de relief, Se l'on trouve par ce fecours l'agrément de fupprimer certains angles caufés par les biais d'un terrain Se d'effacer les vuides que laiflènt les Touches des chemi- nées , fans néanmoins que le revêtemens empêche de de les mettre à profit en y pratiquant des armoires. In- dépendamment de ces petits ménagemens qui ne doivent pas arrêter notre attention , il eft certain qu'une des plus grandes beautés de la décoration , vient fouvent de celle du Plan ; il ne faut pourtant pas s'abandonner trop à ces contours ; il feroit mal de penfer qu'une pièce ne puifle être belle , fans être déterminée par des lignes courbes ; il en effc qui ne font compofées que de quatre lignes droites, Se qui font un agréable effet. Leur prin- cipale beauté dépend de leurs proportions Se du judicieux afîèmblage de leurs parties principales, telles que font les portes, les croifées Se les cheminées. Lorfqu'on décore une pièce, on parvient rarement à contenter les connoif- feurs, fi l'on n'a pas pour objet une fymétrie parfaite ; Se c'eft fouvent cette difficulté qui engage à donner à cet- te pièce des contours , qui fe prêtent à la fymétrie ; mais alors il eft dangereux de fè iaiflèr emporter par la vi- vacité de Ion imagination, qui nous écarte fouvent des règles fondamentales de l'Architecture. Combien en voyons-nous que l'efprit de nouveauté à fait tomber dans le défaut de fupprimer les lignes droites Se dans les plans Se dans les élévations, Se qui croyant fe faire un mérite de leur fécondité, ont fait un mélange fi confus de Sculp- ture Se d'Architecture , que le Spectateur le plus attentif ne peut malgré toutes fes reflexions , garder le fouvenir d'aucune des formes qui compofent ces décorations, m deviner
|
||||||||
.-•
|
||||||||||
deviner le motif qui a porté l'inventeur à décorer de cette
façon plutôt que d'une autre. De là vient fans doute que peu de fiijets fè rendent ca-
pables de décorer au goût des habiles gens ; la plupart n'é- tant pas.favorifés d'un heureux naturel, Se ne pouvant fe diftinguer par le fecours d'un deflèin élégant Se hardi, veulent imiter la nouveauté des formes qu'un génie abon- dant a produites ; Se comme ils ne fçauroient dans leur idée étroite embrafîèr que de petites parties, dont même ils font un mauvais choix , ils ne peuvent auffi en compo- fer qu'un tout bizarre Se mal entendu. On rifque toujours de tomber dans ce que la nouveau-
té a de défectueux, lorfqu'on n'imite pas ces décorations régulières Se majeftueufes qui s'attirent l'admiration des plus grands connoiflèurs, tels que. font les ouvrages du fameux Manfard Se ceux de nos premiers Architectes dont nous voyons des monumens très-eflimables. Pour acquérir les lumières qui conduifènt à la vraie beau-
té de l'Architecture , on doit avoir pour principe de fré- quenter les Edifices généralement approuvés Se qui font du goût des plus intelligens, ainfi que le font la plupart des Bâtimehs du Roy 5 étant du fentiment que les décora- tions des dehors influent indifpenfâblement fur celles qui font admifes dans les dedans par la comparaifon,& que le caractère de la décoration extérieure doit déterminer celle que l'on appelle intérieure. Rien à mon gré n'offre plus de grandeur Se de fagefïè que les décorations de la façade de Verfailles du côté des Jardins, une partie de fts décorations intérieures 5 la Chapelle, Se tout ce qu'on voit dans les Jardins de ce fameux Palais : Trianon, Mar- ly, auffi-bien que le Château de Clagny bâti par François Manfard, font dignes d'admiration Se lailîèront à cet il- |
||||||||||
M
|
||||||||||
T. IL Part. IL
|
||||||||||
'KU'NSTHiSTORlSCH".irïSTSTUUT : .
DER m .lirai tMIV^RSITEtl^UTBPSBT; |
||||||||||
pO DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
luftre génie une place glorieufe dans la mémoire de la pos-
térité : Saint-Cloud , Meudon > Chantilli Se beaucoup d'autres endroits fèmblables > doivent non-feulement ex- citer la curiofité des amateurs > mais faire encore l'étude particulière de ceux qui veulent exercer l'Architecture avec difUnction, Je citerois beaucoup d'autres monumens,com- me l'Hôtel des Invalides > le Val-de-Grâce Se quantité d'Hôtels qui font l'ornement de Paris > fi de telles cita- tions n'appartenoient plutôt à la defeription de cette ca- pitale ) qu'à la matière dont je traite. Le peu de remar- ques que je fais ici, nJeft que pour tacher d'amener les efprits vers ce que l'Architecture a de plus accompli, Se les détournet d'accorder leur admiration à des Edifices qui ne peuvent plaire que par la nouveauté, Se. auxquels leurs propres inventeurs trouvent même à redire quelques an- nées après qu'ils les ont faits conftruire. Quelque hardief- fe qu'on puifîe trouver à ce que j'avance > je ne puis ca- cher des reflexions qui me paroifîènt auffi vraifembla- blés : j'en ai averti le Lecteur dans la Préface , & il doit s'attendre à les voir naître fans aucune fuite Se fuivant que la matière me les préfente : ce qui m'encourage à les faire paroître, c'efl que je les crois fondées fur des prin- cipes folides, Se que j'ai lieu d'efperer qu'elles ne déplai- ront pas aux vrais Architectes. Mais il eft tems de revenir à la defeription de la Plan-
che 79, qui comme nous l'avons dit, peut être exécu- tée en marbre ou en pierre de liais , étant deftinée à fer- vir d'Anti-chambre Se de Salle à manger. La fymétrie en fait tout le mérite, les portes « les croifées Se les chemi- nées étant enfermées dans d^s arcades en plein ceintre, ac- compagnées d'un avant-corps qui forme une partie du chambranle , & qui monte jusqu'au defîbus de la corni- |
|||||
|
|||||
i
|
|||||||||||||
maam
|
|||||||||||||
CHAP. III. DES PREMIERES AnTI-CHAMBRES. p I
che qui couronne ce revêtiflèment. J'ai fait profiler l'ar-1
chitrave fur cet avant-corps , afin de détacher les arrière- |
|||||||||||||
corps que j'ai tenus occupés par un grand panneau, qui
|
|||||||||||||
fe forme une retraite de hauteur d'appui, laquelle lui don-
ne une proportion fimple, mais fort heureufè. La chemi-1 née eft placée dans un des angles de cette pièce qui eft circulaire. J'en ai rendu f Architecture mâle , êç je n'ai point affecté de la décorer ; ces fortes de pièces , ainfi que je l'ai dit ailleurs, devant être traitées avec fimplici- j té , fur tout lorfqu'elles font exécutées en marbre ; parce qu'alors la variété des couleurs dans leur différens com- j partimens, leur donne aflèz dericheflè : mais quand même elles ne feroient confinâtes que de pierre de liais , la for- i me ôc la grandeur des parties pourroient produire un aflèz bel effet, & c'eft à quoi on doit principalement s'attacher. Quelquefois on les revêtit de menuiferie, qu'on doit pein- : dre en couleur de pierre ou de marbre ; devant toujours avoir attention que le Profil Se l'idée générale de la dé- coration foient proportionnés à la matière qu'on a deflèin | d'employer ou même d'imiter. La Figure première de la Planche 79, N°. 1, donne
une partie en grand desformes de la première Antichambre dont nous venons de parler ci-deffiis, où l'on peut aifé- ment fèntir les proportions racourcies de l'élévation géo- metrale caufée parles portions circulaires dont les quatre angles de cette pièce font compofés. Nous avons dit que la fy nié trie faifoit un des principaux ornemens de fà dé- coration }: 6c c'eft pour en offrir une idée générale que j'ai rapporté la Figure r*e. en petit, qui quoi qu'elle fe voye marquée X dans la deuxième Planche du premier Volume, n'y vient ni allez diftincte ni allez détaillée, de tous les reflàuts, chambranles, renfoncemens, tableaux, |
|||||||||||||
m»
|
|||||||||||||
Mij
|
|||||||||||||
Q2 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
êc embrafemens , que Ton peut voir dans cette Figure
qui eft d'une grandeur fenfible , Se comme ce font tou- tes ces différentes parties afîùjetties les unes aux autres qui compofènt la fymétrie d'une pièce ; on ne fçauroit trop s'attacher à étudier que ces différentes fujetions foient agréables à l'œil Se en même tems en relation aux parties apparentes des faces extérieures ; ces fujetions font plus fréquentes dans les pièces de forme irreguliere à caufe des biais qu'il faut racheter pour s'accorder au point milieu des dehors qui font prefque toujours oppofés à ceux des dedans, mais telles que foient ces difficultés il ne faut jamais qu'elles foient préjudiciables au coup-d'ceil îîi- périeur , telles que font les principales enfilades d'un Bâ- timent , même d'un appartement, tel que l'enfilade OP , * Se c'eft en cela que l'on doit faire confiner cette relation étroite des diilributions intérieures avec les extérieures ; à l'égard des allignemens inférieurs , tels que font ceux QRSTjil eft bonlorfque cela fe peut de faire que les points milieux s'alignent directement fans interruption ; mais comme cette fùjetion coûter oit fouvent cher à l'harmo- nie générale ou d'une pièce ou d'une façade de Bâtiment, il fe faut contenter de retourner d'équerre fur les furfa- ces (fbit qu'elles foient circulaires ou diagonales) les re- tours des arêtes des embrafemens comme ceuxZ , ou ren- foncemens ou autres membres d'Architectures , félon l'in- tention de ta décoration delà pièce. J'ai marqué par des let- tres d'Alphabet dans l'une Se l'autre Figure les principaux membres d'Architecture afin de ne pas charger ces exem- ples d'écriture qui n'apportent fouvent que de la confufîoo, en voici l'explication à la page fuîvante, * Voyez le Plan du rez-de-chauflee, premier Volume, Planche 2e. ou cette
enfilade eft en relation avec la chambre en niche & la Salle de compagnie. |
||||
CHAP. III. DES PREMIERES ANTI-CHAMBRES.
|
||||||
93
|
||||||
Explication des termes de la Planche 75?, N°. 1,
A. Foyer* '..,;.• ■..» ' *, ■ ,,. t
B. Jambage, ■ v..;/;;;•
C. Chambranle ou bandeau*
D. Champ faifant partie du chambranle & formant avant-
corps fur le nud du mur, E. Arriere-corps ou nud du mur,
F. Corpj faillant formant panneaux dans la décoration >
Flanche 79. . G. Tuyau dévoyé de la cheminée ; rangé ainfi3 le foyer fe trou-
vant dans une portion circulaire qui ne monte pas de fond, H. Poêle qui fe place ordinairement dans ces fortes de pièces
& dont la fumée fe va répandre dans le tuyau G par, le foyer A, I. Tableaux formés par les arcades fermées en plein ceintre &
dans lefquelles pour la fymétrie font indifféremment enfer- mées les croifées 3 portes croifées 3 la cheminée , &c, K. Partie des Vent aux des portes à placard 3 & vitrées qui
ferment une partie de ces arcades. L. Saillie de la gorge de la corniche.
M. Retraite ou focle qui règne autour du lambris > & fur
• laquelle les chambranles des arcades viennent prendre naif
fance. N. Partie de Vefcalier quife voit dans la Planche 2e. du pre-
mier Volume 3 lequel monte au premier étage. Z, Arête d'embrajement retournée d'équerrejùr Jajurface»
|
||||||
Bf!5ffiIH»S3KSE!fS
|
|||||||
<?4 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
Des fécondes Ami-chambres, ou Salles d*Affemblêes*
Les fécondes Anti-chambres font dans les maifons des
Grands 9 le lieu où Ton reçoit les perfbnnes qui méritent d'être distinguées : elles fervent quelquefois de Salles d'a£ femblées ; & c'eft en cette dernière confidération que j'ai orné de glaces les trumeaux de la décoration de la Plan- che 80, les Supprimant ordinairement dans les fécondes Anti-chambres, pour y placer quelques panneaux de me- nuiferie ou de fculpture. L'étendue de ce Volume ne m'ayant pas permis de donner chacune des pièces qui compofènt un appartement complet , j'ai paffé tout de mite à la décoration de celle-ci ,^qui^ peut être regardée en même tems, ou comme féconde Anti-chambre , ou comme Salle d'aiîèmblée. J'en offre la vue du côté des croifées, afin de faire re-
marquer la relation qui doit être entre les trumaux Se les formes des croifées : en effet la décoration intérieure doit fe reïîentir de la fagefîè dont il faut ufer dans les dehors ; c'eft-à-dire, qu'il faut que les contours des formes géné- rales qui compofènt la décoration des trumeaux, fbient relatifs à ceux qui déterminent les contours des croifées. C'etl néanmoins ce qu'on obferve rarement, parce qu'on s'éloigne des préceptes de l'Architecture pour s'abandon- ner aux caprices de la Sculpture, qui n'ayant pour but que la variété , fait tomber dans des contours vicieux /qui ne s'apperçoivent que lorfquë toute la machine eft réunie Se entièrement achevée. Pour éviter un pareil défaut, il faut fe refîbuvenir que l'Architecture doit commander à la i. •
Sculpture ; puifque c'en: elle qui détermine fà place Se fà
force. J'entens ici par l'Architecture , à l'égard des déco- rations des dedans, les mafïès générales, comme les cham- |
|||||||
saaa r-rr 'fifrrr^ynm^iwmiffi mèmsxmmwB&tfmûm&ÊÊÊÊlËÈHm
|
|||||||
^MH
|
|||||||
|
|||||||||
Chap. III. des Antl-chamb. ou Salles d'assemble'e. ot
. - .....■■ i i s ^
branles qui renferment les portes, les croifées Se les au-
tres grandes parties ; de même que tous les compartimens que forment les divers panneaux qui fervent à décorer une pièce. Or afin de confèrver à 1JArchitecture fà perfection Se fà dignité , il ne faut pas que la vivacité de l'e/prit per- mette à la Sculpture d'en corrompre les contours impru- demment Se de la détruire. C'eft cet égarement qui nous a donné lieu de dire qu'il eft impofîible à un Spectateur de confèrver dans fà mémoire des chofès conçues fans règle Se fans principe , Se que la confufion des ornemens dont les yeux d'un élevé font frappés 3 l'accoutume infènfible- ment à négliger 1'Architecture, pour ne plus compofer dans la fuite qu'une décoration fans ordre, fans choix & fans convenance. Ce n'eft qu'à regret que je rapelle les défauts dans lef-
quels on eft entraîné par le goût du fiecle. La crainte de pafïèr pour critique chez mes compatriotes, Se d'attirer le mépris des étrangers pour notre Architecture, me re- tiendroit fans doute, fi je n'étois animé par l'extrême dé- fir que j'ai de faire revenir le public d'une erreur à laquel- le il ne fe plaît que trop , Se d'en prefèrver à l'avenir ceux qui s'appliquent à f Architecture. Ce qui fe trouve dans ce traité fur ce fùjet, ne doit qu'encourager ces der- niers , puifque je ne cenfùre les vices qui fe font gliffes dans cet art > que pour mieux en relever les beautés. Je n'ai guéres pu me difpenfer d'en agir ainii, en écrivant fur une matière qui n'a jufqu'à ce jour été traitée que fù- perflciellement, Se qu'il m'a falu envifàger du bon Se du mauvais côté. D'ailleurs mon premier defîeîn a été d'ap- profondir d'autant plus cette partie du Bâtiment, que je me fuis fréquemment apperçû que la plupart des décora- tions qui s'attirent de l'admiration par le coup-dJœil gé- |
|||||||||
*<»»*
|
|||||||||
wsossssmmt
|
|||||||||
aaa.-- gaasac sûua.-usd
|
|||||||||
|
|||||||||||||
|
|||||||||||||
'
|
|||||||||||||
9^ De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
néral Se par la richefîe qui y eft univerfellement répan-
due , ne paroifîènt après un examen févere qu'un aflèm- blage confus de parties qui n'ont point été faites pour le tout enfemble ; défaut qui ne provient enfin que de ce qu'on oublie quel'Architecture doit déterminer la Sculp- ture , & lui être ce que le coloris eft à l'égard de la Peinture. Cette reflexion m'a fait tenir dans la {implicite la déco-
ration de la Planche 80 dont nous parlons, Se m'a en- gagé d'en faire confifter la beauté dans celle des contours de chaque partie qui la compofent} Se dans le jufte raport qui s'y rencontre. Pour donner plus de proportion aux chambranles des croifées qui décorent cette pièce , étant afliijetti à la hauteur Se à la forme du claveau antérieur > j'ai élevé ces chambranles en anfe de panier ; ce qui forme une voufîure dans l'embralure des croifées. J'ai orné ces vouflùres de têtes en cartel qui rachettent la faillie Se viennent agrafer le chambranle avec le nud de l'embra- fîire : j'ai marqué les chaffis à verre dans les bayes de ces croifées , dont deux font à banquettes , Se celles du milieu en porte croifée , laquelle fort fur une Terraflè or- née d'un balcon qui fe voit en demi-teinte au travers de la baye d'un des venteaux que j'ai fuppofé ouvert : celui qui eft fermé eft tenu à grands panneaux pour recevoir des gla- ces ; ce qui donne un air de grandeur, Se procure plus de lumière dans les appartemens à caufe de la fupreffion des petits-bois. * Ces chaffis fe ferment comme les autres avec une espagnolette, au bas de laquelle eft ajufté un verrouil à refîbrt. J'ai exprimé cette ferrure dans ce defîèin autant que la grandeur de l'échelle me l'a permis : on la voit plus en grand dans la première partie de ce Volume, Plan. 5 8. * On en'a uié ainfi aux croifées des principaux appartemens du Palais Bourb
|
|||||||||||||
Ffffit|i'3^sg!»F»Tnjf«!^^
|
|||||||||||||
^
|
|||||||||||||
m
|
||||||||||||||||||||
«mis
|
||||||||||||||||||||
Chap. III. des Anti-chamb. ou Salles d'assemble'e. 97
Je donne auffi le développement de Tarlèmblage de me-
nuilerie de ces croifées Se de leurs guichets , à la Plan- che <?7 du Chapitre fîiivant, où je remets à parler des différentes embrafùres Se revêtifïèmens qui les accompa- gnent. Comme les croifées qui fbnt à grands panneaux, cau-
ient beaucoup de dépenie par rapport aux glaces, Se que par conféquent elles ne conviennent pas à tout le monde > on pourra iè fèrvir de l'exemple des deux autres, Se y mettre des verres blancs , ou même des glaces qui de- venant plus petites , ne monteront, pas à un fi haut prix. Les banquettes qui font au bas, font d'une grande com- modité dans, les appartenons : pour leur donner plus de nobleilè on les couvre de marbre -, Se on peut les faire fail- lir par leur plan de quelques pouces dans la pièce. Au-deflbus des glaces des trumeaux fbnt placées des ta-
bles de marbre dont les pieds font en confble ; elles fer- vent d'entrepôts Se concourent à la décoration. Les an- gles de cette pièce font ceintrés ; c'eft pourquoi j'y ai fùppriméles glaces, qui ne pouvant être arrondies par leur plan , ne font jamais bien dans une portion circulaire 3 où l'on ne doit par conféquent jamais en mettre. Si pour la répétition des lumières , on s'y trouvok comme contraint je voudrois que pour les recevoir on fît un pan coupé au lieu de portions circulaires ; autrement ces glaces droites fe trouvant dans une partie concave} exigeraient des or- nemens en cul-de-lampe qui en portaient la faillie ; Se dans leur hauteur, d'autres ornemens qui pufîènt racheter le nud du lambris ; mais cette dernière manière quelque bien traitée qu'elle foit, n'offre toujours qu'un agrément imparfait Se dppofé à la beauté de la forme de la pièce. Mon avis eft donc dé laiflêr l'ufàge des glaces en pareille |
||||||||||||||||||||
mm
|
mmmtwm
|
|||||||||||||||||||
T. IL Paru IL
|
||||||||||||||||||||
N
|
||||||||||||||||||||
v
|
||||||||||||||||||||
o3 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
occafion, Se de leur fùbftituer des tableaux ou des pan-
neaux de Sculpture : ou bien je voudrois que les contours delà pièce fuflènt aflùjettisde façon que Ton pût fans dé- feéluofité y employer des glaces. Ceft de cette judicieufè harmonie que j'entens parler, lorfque je recommande une parfaite relation entre les diftributions du plan Se les dé- corations intérieures , Se entre celles-ci Se les décorations extérieures, auffi-bien qu'une jufte correfpondance des en- filades des dedans avec celles des dehors ■;> ce qu'il faut avoir toujours en vue* L'on trouve dans la première Figure de là Planche 80,
N°* 2. Jj^Pkn général de la pièce que nous venons de nom- mer deuxième Anti-chambre, ou Salle d'afïèmblée ; com- me je n'ai donné que la décoration du côté de ces croifées, il eft bon de faire obferver, ainfi que je l'ai dit dans le premier Volume, pages 24 Se 2 y , quà l'égard de ces fortes de pièces on n'y admet le plus fbuvent pour la dé- coration que de belles tapiflèries, que Ton pofe fur un lam- bris d'apui , qui félon l'élévation des planchers fe tient de la hauteur des tablettes des cheminées, ou feulement fur un lambris d'apui de hauteur ordinaire ^ mais en fùp- pofant que cette pièce, ainfr qu'il a été dit, fut décorée de tapifîèries 5 il ne' s'enfuit pas de là que l'on en décore les trumeaux d^s croifées , fur tout dans les Bâtimens mo- dernes , le goût du fiécle étant de les tenir le moins lar- ge que la conftruétlon le peut permettre, (eu égard à la fblidité ; ) il n'en eft pas de même des anciens Edifices ou Ton afifècî:oit au contraire d'éclairer auflî peu les apparte- nons, qu'on les perce prefque-tout à jour aujourd'hui : en fùppofànt donc parler de la décoration moderne, qui eft l'objet de cet ouvrage } les trumeaux des appartenons devenans en générai étroits, on les décore ( même dans les |
|||||||||||
EH
|
|||||||||||
V A >. * ■..
|
|||||||||||
; ■
|
|||||||||||
sm
|
|||||||
ChAP. III. DES AnTI-CKAMB,OUSALLES.^ASSEMBLE E. $)«
|
|||||||
pièces où l'on admet la tapiflerîe) de glaces entermées dans
des bâtis de menuiferie ornés de Sculpture j ainfi qu'il s'*en voit plufîeurs exemples dans cette féconde Partie, Se l'on place la tapifïêrie le long des murs de refend marques 1,2, 3 , au lieu que dans les autres pièces revêtues de menuiferie l'on affeéte de feindre, pour plus de fymétrie, des portes vis-à-vis Se à côté de celles qui fbr^t nécefïàires à une pie- ce de parade, ainfi qu'on voit marquée celle 4 , l'on re- vêtit aufîi les petits dofïèrets J , entre les manteaux de cheminée Se les portes d'enfilade , de menuiferie , pour éviter de trop petits morceaux de tapiflèries qui feroient un mauvais eftèt, Se pour la fymétrie on affecte de l'autre côté de la cheminée un pareil morceau de lambris. Cette même raifbn m'a fait ceintrer les angles 6 de cette pièce du côté des croifées , où j'ai placé un morceau de lambris qui lie le dofîèret de la croifée avec celui de la porte ,j'ai aufTi arrondi les angles du côté de la porte d'entrée fur les- quels doit paflèr la tapiflèrie, au lieu que fi cette pièce étoit revêtue de menuïferie5eîle recevroit la même décora- tion que fes angles oppofés. La porte d'entrée marquée 7, fe trouve d'alignement à celle 8, qui fort dans le Jar- din par un efcalier à deux rampes Se à double pallier . dont l'on voit une partie exprimée dans cette deuxième Figure., ainfi qu'un arrachement des pièces qui environ- nent celle dont nous parlons. La Figure deuxième offre une partie en grand de la
proportion des croifées Se des trumeaux, que donne pour exemple la décoration delà Planche précédente, le con- tour du plan de la banquette, de la table de marbre Se de l'apui du balcon à banquette qui eften dehors, la faillie de la corniche intérieure, fbn contour dans fès angles, Se l'arrondifîèment que forment les panneaux placés dans les |
|||||||
KM
|
|||||||
IÔO De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
angles de cette pièce, ainflqu'ils fe voyent expliqués par
lettres de renvoi dans l'explication ci-deflbus. Explication des termes de la Planche 80 ; N°. 3»
A. Terrajfe.
B. Pallier,
C. Murs de faces, -.»
D. Mur de refend*
E. Trumaux,
F. Porte crotfée,
G. Qroifée en banquette,
H. Embrafure ou embrafement*>
I. Feuillure,-
K, Tableaux,-
L. Appui qui reçoit le balcon à banquette,
M. Banquette faillante fur le nud du lambris.
N. Plan de la table de marbre portée fur fin pied en confie,
O. Portion circulaire ornée de panneaux de menuiferie, décorée
de Sculpture,
P. Foyer de la cheminée* Q. Jambage, R. Chambranle de menuiferie qui ferme f embrafure des croi- fées en anfe de panier,
S. Baye de la porte à placard qui donne entrée au Salon* T. Saillie de la corniche. |
||||||||
Chap. III. des Salons ou Salles de compagnie, ioi
. Des Salons , ou Salles de Compagnie.
Mon deflèin n'eft pas de parler ici des Salons à l'Italien-
ne j qui embralîènt plufieurs étages, en ayant donné un exemple dans le premier Volume : * je ne veux pas non plus faire mention de ceux qui quoique d'une hauteur or- dinaire , font traités avec une extrême magnificence ; la fimplicité fait ici tout mon objet, Se je n'entends parler que de ceux qui ne s'attirent des applaudiiîèmens que par la beauté des formes, la fymétrie Se la variété des contours : une décoration qui plaît par ces avanta- ges y doit être eftimée beaucoup au-deflùs de celle qui frappe par fon feul éclat, Se lî elle a de la peine à fe faire donner la préférence au premier coup-d'œil, la réflexion Se la comparaifon de fes parties les unes avec les autres , en font bientôt connôître l'excellence ; au lieu qu'après un examen exact, on fè repent prefque toujours des ap- plaûdifîèmens qu'on a donnés à celle qui ne fe diflingue que par la profufion de l'or, Se la diverilté des matières, Se qu'on revient aifément à la décoration qui exprime cet- te fàgefïè qui caraéterife la véritable Architecture. Je me perfùade que les perfbnnes qui ne fe laifîènt point con- duire par l'opinion, Se qui ne cherchant que le progrès de cet Art veulent s'en former une parfaite idée -, tombe- ront aifément d'accord y qu'on doit rejetter cette multipli- cité d?ornemens qui ne compofent qu'un tout embarraffé. Je ne veux cependant pas dire , qu'il faille affecter une
trop grande fimplicité., qui feroit une marque de fterilité ; mais j'entens que l'on obfèrve des repos, que toute l'éten- due d'une pièce ne foitpas indifféremment ornée ; que les parties fupérieures, comme Ïqs cheminées, les portes, les |
||||||||
* Planches 7 & 8.
|
||||||||
nl
|
||||||||
102 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
croifées paroifient commander au relie , foit par leur élé-
vation ou leur marques de richefîès fingulieres , Se que ! les morceaux qui leur font inférieurs , comme les tru- meaux Se les doflèrets qui les féparent} fbient tenus plus fîmples. Sans cette précaution, l'œil trouvant une même richeflè de quelque côté qu'il fè tourne Se étant égale- ment occupé , ne peut rien diftinguer qui mérite la pré- férence ; ce qui embaraflè fi bien l'eiprit du Ipeétateur, que comme nous l'avons dit 3 il fort de cette pièce fans avoir retenu aucune de ces formes. J'ai donc affeété de donner de la {Implicite à la déco-
ration de la Planche 81 ; faifànt néanmoins enlbrte qu'elle fût fufceptible de richeiîès fans une extrême dépenfe, dans le deflèin de la faire lervir au Salon du rez-de-chaufTée de la troifiéme partie du premier Volume ; * lequel Salon eft deftiné à rafîèmbler les compagnies. C'eft à la décoration de ces fortes de pièces qu'on donne ordinairement de gran- des parties ; les petites failànt un mauvais effet dans un lieu un peu vafte, Se étant fujettes à devenir fàles Se dif- formes par la pouffiere que le concours du monde y élevé, Se par la fumée qu'exhalent les lumières : ce n'eft qu'aux appartemens d'Eté Se où l'on ne fait pas une perpétuelle refidence , que les dernières richefîès peuvent convenir. , On doit décorer avec une exaéle fymétrie les Salons Se autres lieux femblahles qu'on habitel'Hy ver par préféren- ce , Se la diftribution des glaces doit auffi concourir à leur beauté ; la réflexion des bougies y faisant une agréable ré- pétition. Dans cette vue, les angles de cette pièce font à pans, ■** que j'ai ornés de glaces 3 au-deflbus defquelles fontpofées des tables de marbre fur des pieds en confo- |
||||||||
;
|
||||||||
* Planche 23. ** Ainfî qu'on le peut voir dans le Plan en grand de cette
pièce à la Planche fuivatite cotée 8 1 , N°. 2. -" - "•-''■';,:; |
||||||||
%m
|
||||||||
Cbap. III. des Salons ou Salles de compagnie.
|
||||||||
103
|
||||||||
le : des girandoles qui reçoivent des bougies , paroif-
fent fortir des enroulemens qui forment les bordures des glaces , Se viennent s'aflèoir fur ces tables : elles font de ces quatre angles une agréable fymétrie avec cel- les qui font placées vis-à-vis fur la cheminée. De grands tableaux féparent les portes d'avec la cheminée, Se occu- pent fort heureufèment les grandes parties qui les reçoi- vent : des panneaux de menuifèrie y auroient para trop (impies ; ceux de Sculpture y auroient été trop riches Sefe- roient devenus d'une forme ingrate. J'ai pofe ces tableaux fur un lambris d'appui dont la forme eft allez nouvelle ; mais qui peut être autorifée, parce qu'elle eft d'intelligen- ce avec la traverfe des bordures, Se que la fimaifè du lam- bris d'appui eft faite exprès pour recevoir les fbphas qui doivent meubler cette pièce. Je dois dire à cette occaflon que tout doit concourir dans une décoration à ion ordon- nance générale , que les mefebles en font partie, Se que par conséquent ils doivent être relatifs aux contours, à Té- lévatidn Se au plan de la pièce ; c'eft cette harmonie qui forme un beau tout y Se qui fait qu'une pièce moins riche, l'emportera toujours fur une plus magnifique, pour la- quelle on n'aura pas eu les mêmes égards. On doit auffi avoir attention dans l'ordonnance des or-
nemens, de leur donner plus ou moins de force 9 fùivant qu'on les dore , ou qu'on y pafîe feulement une couleur uniforme: cette attention doit s'étendre jufqu'aux profils dont on ne dore quelquefois qu'une partie ; parce qu'a- lors les membres qui les compofènt, peuvent avoir plus de largeur que lorfqu ils font dorés en plein. Quelquefois on fè contente de dorer les bordures des tableaux Se des glaces, Se de paflèr une couleur for le refte de la déco- ration Se des ornemens. |
||||||||
•
|
||||||||
IC>4 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
|
||||||||||||
Il faut auflî prendre garde de ne pas faire> fans de foli-
des raifons 3 une confufion de diverfes matières dans une décoration, qui n'en devient que plus régulière <3c plus belle lorfqu'une feule matière la compofe. Je défirerois que cette règle fût obfervée même dans l'imitation; car les chofes mêmes que nous fçavons être feintes, déplai- fent quand elles ne font pas vraifemblables ; & fous prétex- te d'un plus grand agrément, on ne doit pas donner la couleur du marbre à ûqs parties qu'on fent bien ne pou- voir être d'un marbre effectif. Envain l'on veut lurpren- dre de l'admiration par de telles fuppofitions , la réfle- xion donnant une idée précife de l'ordonnance d'une pie- ce , ne lairTe jamais douter un connoifîèur du peu de grâ- ce Se de folidité qu'elle auroit, fi la décoration étoit réel- lement conftruite de la matière dont elle n'a que l'appa- rence. Ces imitations ne font tolerables que quand il s'a- git de la décoration de quelque fête publique : elles ne conviennent non plus que pour des modelles fur lefquels on veut efïayer différentes couleurs à l'égard des compar- timens P afin d'en voir le fuccès avant que de les exécuter de la véritable matière pour laquelle on fe détermine par cet effai. En un mot, on devroit relufer le nom d'Archi- tecture à tout ce que l'efprit le plus fécond içauroit ima- giner , dès qu'il ne pourra être exécuté de la matière qui s'offre aux yeux : il ne faut pas même que l'ceconomie en- gage à tromper de cette manière ; car premièrement il eft honteux que dans la maifon d'un grand Seigneur, on fub- ftitue par une faufïë rçpréfentation, une matière inférieu- re à celle qui devroit y être employée 3 Se c'eft vouloir en faire paner les décorations pour de fimples môdelles : ie- condement lorfqu'un particulier eft borné à l'égard de la dépenfe , il doit fe réduire à des matières dont le prix |
||||||||||||
HB
|
||||||||||||
n'excède.
|
||||||||||||
Chap. III. des Salons ou Salles de compagnie, ioj
'- """ ' ' '""" ^^——'■"■'■" i —-^^——■———m——^»—
n'excède pas fes moyens. L'Architecture qui eft la bafe de
tous les Arts qui concernent le Bâtiment , ne doit ad- mettre rien de faux : comme étant l'ame de tout l'édifice , c'eft à elle de reprimer leur trop grande vivacité, de leur affigner des places convenables Se de faire en forte qu'ils la fafîènt valoir elle même, bien loin de la détruire : d'ail- leurs la licence de mêler le faux avec le vrai, ne réuffit ja- mais bien , le tems en découvre bientôt i'irnperfeclion Se periuade le Public ou de l'œconomie du Maître ou de l'im- poffibilité de l'exécution. J'ai remarqué dans un Bâtiment moderne qu'un Archi-
tecte avoit voulu marier dans la décoration intérieure d'un Salon, le plâtre avec la menuiferie , par la difficulté qu'il trouvoit d'exécuter en bois les courbes qui forment la cor- niche Se la naifîànce du ceintre du piafond,ce qui auroit exi- gé de lui une toute autre ordonnance de deflèin^ou auroit jet- té dans une fort grande dépenfe. Quelque fuportable que paroifïè cette foible raifon^je ne puis regarder une telle dé- coration que comme le modelle d'un morceau à édifier, après que l'Architecte fè fera confùlté au fiijet des for- mes générales ; car il n'eft, pas poffible que les yeux ne dé- couvrent les joints que forme le plâtre qui prend naiiîan- ce fur le bois } Se quoique cet affemblage fbit uni par une même couleur, on s'appercevra toujours de la jonclion des deux différentes matières ; ce que le tems rendra defagréa- bie de plus en plus. Cela eft d'autant moins à imiter,que les ornemens en bois peuvent Se doivent être travaillés avec plus de légèreté que ceux qu'on fait de plâtre -, Se par con- féquent ces divers ornemens forment fous une même cou- leur une difproportion qui péçhe contre la convenance Se les principes de la bonne Architecture. Pour finir ces reflexions, je dirai feulement que le prin-
|
||||||||
O
|
||||||||
T, IL Fart. IL
|
||||||||
■%:-
|
||||||||
|
|||||||||||
106 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
cipal foin d'un Décorateur doit être de fe régler fur lade-
ftination du lieu , aufft-bien que fur la qualité de la matiè- re , fuivant qu'il lui eft permis de la choifîr, où qu'elle lui eft, prefcrite par l'œconomie : Il faut que la folidité s'ac- corde avec l'exécution ; Se il ne doit pas sJexpofer à fe re- pentir de la légèreté avec laquelle il aura décoré un appar- tement , ou de l'aveugle complaifànce qu'il aura eue pour les perfonnes qui le mettent en œuvre , par la reflexion que jamais la cenfùre ne roule que fur lui. Ayant parlé ci-deflus que la forme des meubles concou-
rait à la grâce de la décoration d'une pièce , j'ai exprimé dans la Figure première de la Planche 81 3 N°. 2, le plan de ceux qui peuvent y être placés 3 de manière à relever l'éclat de la décoration plutôt que de la définir : nous avons dit page 103 , que la cymaife du lambris étok chan- tournée de manière à couronner les fbphas A > qui fe doi- vent placer au-deflbus des tableaux placés dans les tru- meaux B.y au côté de la cheminée C, Se vis-à-vis fon tru- meau D. Ces meubles fans occuper de place font un bon effet, Se ayant environ fix pieds de long peuvent conte- nir plufieurs perfonnes ; car c'eft une attention qu'il faut avoir de pratiquer des lièges dans une pièce à peu près fé- lon la quantité du monde que fà deftination doit attirer, afin de n'être pas dans la néceffité d'y apporter un nom- bre de lièges étrangers qui défigurent l'ordonnance Se la diftribution des meubles mobiles, tels que font les tables de marbreries torchieres , banquettes * Se autres, dans les grandes pièces fùjettes à recevoir nombreufe compa- gnie ; comme les Salons , Galeries, Salles de compa- gnie , Sec* Je conviens qu'il eft difficile de placer afîèz de * Que l'on garnit le plus fouvent de couffins ou petits matelas faits exprès
Se que l'on tient de la même étoffe que les rideaux & portières. |
|||||||||||
s
|
|||||||||||
Chap. III. des Salons ou Salles de compagnie.
|
|||||||||||||
107
|
|||||||||||||
meubles qui contribuent tous à l'harmonie de la déco-
ration y Se que Ton eft obligé alors d'y introduire des fieges commodes qui fe transportent d'un bout de la pie- ce à l'autre félon le befoin que Ton en a ; mais en gé- néral il faut avoir en vue d'en admettre le plus que faire fe peut dans ces pièces d'aflêmblées , Se cette raifon doit faire rejetter les formes irregulieres par la difficulté d'y en pouvoir placer commodément. Suivant ce principe jJai placé dans les trumeaux des croifées E 3 des fieges qui peuvent tenir deux perfonnes , Se qui dans toute autre décoration auroient été mieux occupés par des ta- bles de marbre, ainfi qu'il s'en voit dans les angles F de cette pièce, qui font à pans coupés} Se où on pourroit réciproquement placer des fieges comme au trumeau c\qs croifées. La diftribution de ces meubles Se leur relation avec la
diftribution Se décoration > doit s'entendre en général pour toutes les pièces qui font d'un pareil ufage, Se c'eft pour donner une idée de leur liaifon avec les plans Se élévations que j'ai rapporté ces Planches après coup -, aufîi-bien que pour faire fèntir la relation des faces oppofées à celles que l'on trouve dans les décorations ci-jointes. La Figure deuxième donne en grand une partie du plan I
de l'élévation, que l'on voit en la Planche 81 > Se unej portion du retour en équerre de cette même pièce oùj font exprimées les croifées qui éclairent ce Salon riefquel- les font partie de la diftribution du rez-de-chaufïee de laj troifiéme partie du premier Volume > Planche 23. |
|||||||||||||
gggSgjgggjBI
|
|||||||||||||
i--i 1 1 r i ti
uawaM
|
|||||||||||||
làwâiw
|
|||||||||||||
Pij
|
|||||||||||||
lo8 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
|
|||||
Explication des termes de la Planche 81, N°. 2.
A. Sopha dont la forme ejî déterminée dans la décoration , Plan-
che Si j & dont on a parlé page 103. B. Trumeaux occupés par des tableaux qui Je voyent aujjî
Planche 8 ï. Ç. Foyer de la cheminée accompagné du jambage, & dont on
voit le contour de la tablette dans la Planche 81. D. Trumeau de glace qui fait face à la cheminée,
E. Trumeaux qui peuvent être ornés de menuiferie ou de glaces 3
& qui feroient un agréable effet Je trouvant vis-à-vis les uns des autres, F. Pans coupés de la même largeur des trumeaux ~E , & qui
font occupés par des glaces qui Je reflechijfent. G. Table de marbre fur laquelle on peut affeoir des girandoles,
H. Sièges en forme dejopha,. à la place defquels on pourroit fubjlituer des tables de marbre,
I. Chambranle faillant formé ainfpour loger dans cette faillie la brijùre du guichet de la croifée > ainfi quïl ejl expliqué
dans le chapitre de la menuiferie en parlant de la croifée à
double parement,
K. Epaiffeur du lambris qui revêtit cette pièce, L. Naffance du bâtis dormant de la porte croifée fur laquelle viennent fe fermer les guichets,
M. Porte croifée, N. Porte à placard dont les vemteaux s'ouvrent dans les em- brafures,, „,
O. Saillie de la corniche du plafond* |
|||||
Chap. III. des Chambres de parade.
|
|||||||||
iop
|
|||||||||
Des Chambres de Parade,
De toutes les pièces qui compofènt un appartement de
parade , il n'en eft point qui exigent plus de rieheffè > de bon goût de de régularité que celles-ci. Le nom qu'on leur donne , doit s'entendre de leur décoration, de l'af- fortiment des meubles, de la fymétrie des glaces} des ta- bleaux Se autres ornemens qui doivent y être placés avec une parfaite intelligence. Quoique la riehefîè femble ici être autorifée, elle ne demande pas moins qu'on y obferve des repos entre chacune des parties fupérieures qui com- pofènt leur décoration. Il eft fouvent d'ufage de féparer les alcôves d'avec les chambres par des ordres de colonnes; mais alors il eft des règles de convenance dont on ne doit pas s'écarter : les colomnes ne pouvant être employées en alcôve que lorfqu'on veut les fermer d'une baîuftrade de hauteur d'appui ; laquelle hauteur doit être en relation avec celle du piédeftal ou dé qui reçoit la colomne ; car û cette baîuftrade venoit fe terminer fur le fuft de la co- lonne , elle feroit un mauvais effet ; & fi elle étoit ifolée & placée au-devant, elle cacheroit une partie de la hau- teur de l'ordre. Ce feroit encore un défaut , félon moi.» d'élever un ordre d'Architecture fur le parquet d'un plan- cher, devant toujours, aïnfi qu'urne ligure, être poié fur un piédeftal, afin que l'œil puifîè l'appercevoir d'un fèul tems ; ce qui n'eft pas pofïïble , lorfqu'une colonne eft fans piédeftal, parce qu'alors il faut promener fà vue à plus d'une reprife fur le haut Se fur le bas. Il faut donc éviter d'employer des colonnes , lorfque la hauteur du plancher ne permet pas de les élever du parquet : la même raifbn doit empêcher alors l'ufàge dts eftrades: cependant comme la dignité des appartemens des Souverains en exi- mmmmpmm ' ~ ' ' " " ——— —• ——-———— ——— - ——
|
|||||||||
IIO DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
ge la pratique} il faut ou pouvoir élever fon ordre, com-
me on Ta dit , ou fè parler de cette manière de décorer, mais comme dans lesmaifons des grands Seigneurs on n'é- pargne pas la hauteur des appartemens lors de leur con- ftruéHon ; Se que dans les anciens Châteaux dont les faces extérieures fubîiftent, Se où il ne faut que travailler aux de- dans y les pièces ne font le plus fbuvent que trop élevées Se trop fpacieufès, je n'ai point donné d'autre exemple de chambre de parade que celui à colonnes, parce qu'il dé- core avec le plus de majellé ; toutes les autres manières étant plus en ufage aux chambres ordinaires > telle qu'eft celle qu'on peut voir à la Planche 84, La décoration de cette chambre de parade eft priie dans
le plan du rez-de-chaufïee du premier Volume, Planche deuxième : je la fais voir de deux côtés, dont l'un eft ce- lui du lit, l'autre celui de la cheminée. Ce dernier fe ref- ient le plus de la décoration qui eft ufitée dans les appar- temens ; les ordres d'Architecture étant rarement em- ployés dans les pièces revêtues de menuiferie, Se étant plutôt refèrvés pour les Veftibules &les Salons conftruits de pierre ou de marbre. JJai orné ce côté de pièce auffi- bien que celui qui lui eft oppofé & celui que les croifées occupent, de grandes parties, afin qu'elles puftènt corref- pondre à la noblelïè de Tordre Corinthien qui décore le côté de T alcôve. Dans la Planche 82 on voit la décora- tion de cet alcôve Se celle du lit que j'ai tenu fort orné Se placé fur un fond de tapifîèrie pofé fur un lambris d'appui, Fufàge n'étant pas de revêtir de menuiferie toute la hau- teur des murs contre lefquels un lit de parade eft adoffé : j'en ai ufé ainll fur les côtés qui forment la profondeur de falcove, afin d'en détacher la décoration d'avec celle du dedans de la chambre, qui eft toute de menuiferie. Ordi- I |
||||
|
||||||
Chap. III. des Chambres de parade, m
nairement on peint cette ««nenuiferie en blanc & on dore
les ornemens ; mais je ne fèrois pas toujours de cet avis à caufè du peu de rapport qui fe trouve entre cette couleur Se le bois dont il faut indifpenfablement fè fervir pour le revêtifîèment des pièces de cette nature. Je conviens que le blanc a beaucoup d'éclat fous l'or, & qu'ils font enfèm- ble un très bel effet ; mais il donne auffi une idée de fraî- cheur qui ne peut convenir qu'à des âppartemens qu'on n'habite que le jour Se dans les fàifbns chaudes ou tempes rées. D'ailleurs réfèrvant l'ufàge des tapilîêries pour les al- côves 9 les fùjets coloriés dont elles font compofées, tran- chent trop avec le fond blanc qui règne dans la pièce , & je lui préférerais volontiers la couleur de bois tendre 5 mal- gré le fèntiment de ceux qui la renvoyent aux refectoirs. On eft aujourd'hui dans le goût de peindre les lambris en bleu , en verd, en jaune Se autres pareilles couleurs, qui ne font pas mal dans les petits âppartemens particuliers , mais qui ne conviennent point aux pièces de parade Se d'afîèmblée. J'ai fouvent conféré fur ce fujet avec des gens de l'Art, Se ce que j'en ai dit dans le premier Volume page 26 Se 27, en parlant de la diftribution de la même pièce dont je donne la décoration, m'a fait pafîèr fouvent pour être auffi Singulier dans mes opinions, que ceux avec qui je me fuis entretenu, m'ont paru attachés à leurs fèn- timens. Au refte je ne fais qu'expofèr ici mon fèntiment, Se je confens qu'on ne le fiiive qu'autant qu'il femblera plaufible. Dans la liberté que je me fuis permife de rn'ex- pliquer naturellement, on ne doit pas s'attendre que je m'écarte jamais de cette apparente vraifèmblance ; c'eft- elle feule qui fàtisfait l'imagination du Spectateur 5 Se qui le fait juger fàinement des beautés delà décoration. Je fùppofè donc le fond de ce lambris peint en couleur |
||||||
uBagatf1
|
||||||
de bois tendre, qui me paroît s'aflbrtir le mieux avec les
meubles Se la tapifîèrie de l'alcove , Se apporter plus de repos que le blanc. Tous les ornemens doivent en être dorés, Se les tableaux qui font au-deffiis des portes, doi- vent être d'un bon choix, Se relatifs à l'ulage de la pie- ce. Tout ce lambris eft couronné d'une riche corniche ornée de confoles Se dont les métopes font enrichis de bas-reliefs & de trophées. J'ai ménagé une petite vouffiire qui fait prendre naiflance au plafond fur la corniche, Se qui le détacBe avec le nud du lambris ; le plafond peut être orné de peintures, comme il s'en voit une infinité dans les appartemens de conféquence, qui tiennent un rang beaucoup ftipérieur à ceux qui font traités en Sculpture moderne. On en voit où l'on a marié la Peinture avec la Sculpture, Se qui offrent un très-beau coup-d'œil ; mais il faut éviter le défaut de rendre les compartimens de Sculp- ture auffi légers qu'on les fait préfentement, ou auffi pe- lans qu'une partie de ceux des derniers fiecles. La hauteur du plancher doit déterminer leur force} de même que la magnificence du lieu doit régler leur ordonnance. Mon avis en général eft que les plafonds ibient peu chargés d'ou- vrage , prenant garde cependant que les ornemens qu'on y employé ne foient pas maigres : les fujets de peinture qu'on y met, ne doivent pas non plus être trop chargés, afin que la vouffiire ne fèmble pas trop écrafée. Les fujets qui deviennent lourds Sç d'un coloris forcé, paroifïènt approcher à l'œil la hauteur du plafond. Je ne prétens parler ici que du plancher d'un appartement de moyenne élévation, Se non des pièces à double rétage , telles que le Salon à l'Italienne de la première partie du premier Vo- lume , où la Peinture doit être bien caraclerifée, Se le co- loris mis dans toute fa vigueur. Il eft néanmoins des ap- |
||||||||||
DBBMHBBia
|
||||||||||
parternen§
|
||||||||||
Chap. III. des Chambres de parade.
partemens qui quoiqu'ils n'ayant de hauteur qu'un étage,
ont une élévation qui exige cette même vigueur : teleft celui que vient de peindre le fameux feu Monlieur le Moine, dans le Salon de Marbre à Verfiilles, morceau admiré de tous les connoiflèurs ; mais ces magnifiques ouvrages n'appartiennent qu'à des appartenons de la dernière conséquence, Se dont je ne parle ici qu'en paf- fine, n'ayant pour objet que des Mailbns de plaifince, où le plus fouvent la Sculpture eft admifè feule dans ces fortes de décorations. J'avois projette de donner divers deflèins de plafonds
de Sculpture ; mais la variété Se le nombre des matières dont je parle, m'ont fait préférer des parties plus efleri délies Se qui appartiennent d'avantage à l'Architecture. D'ailleurs je refèrve à inférer de ces fortes d'exemples dans la fuite des morceaux détachés que j'ai promis au Public, page y6, auffi-bien que des ornemens de corniches qui font partie du même objet. J'ai exprimé aux deux côtés de Falcove les arrachemens
des pièces qui précèdent Se fùivent cette Chambre de pa- rade ; afin de donner, quoique en petit, une idée de l'em- brarnre des portes de communication Se du profil de leurs chambranles Se defîùs de portes, dont on voit la décora-, don dans la Planche 83 , qui offre auiîl le defïèin de la cheminée Se du profil du lit qui fè trouve enclavé dans la profondeur de l'alcove, laquelle contient un tiers de tou- ' te la profondeur de la Chambre de parade, ainfi qu'on peut le remarquer dans la Planche 82 Se 83 , N°. 1. J'ai placé la cheminée dans le milieu de l'eipace qui
me reftoit entre la colonne groupée de l'alcove Se la por- te à placard qui donne entrée dans cette pièce, faifànt attention que fi je l'euiïè mifè au milieu de la pièce en- |
|||||||
T. II. tan. IL
|
|||||||
K
|
|||||||||
IIA DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
* ..... ---------------.....-----------------.....------ i - ■■ ■ ......."....."-........-------.......-----------MB——É
tiere , comme je l'ai marqué dans le Plan, * le panneau
de menuiferie qui fe feroit trouvé entre la cheminée 8c la colonne , feroit devenu trop large pour fa hauteur ; &que fi j'eufîè voulu y mettre un pilâftre pareil à celui qui eft dans l'encogneure A , 8c pour la fymétrie en placer en- core un de l'autre côté de la porte , l'ordonnance de la décoration de cette partie aurok été coupée par de trop petits membres d'Architecture, D'ailleurs en prenant le parti de placer la cheminée dans le milieu, entre la porte Se la colonne , cette cheminée, la porte 8c les panneaux qui les féparent font divifés dans la même proportion fans ruperiorité. Je n'ai pu néanmoins éviter un inconvénient, qui eft que le chambranle de la cheminée le trouve un peu près de l'appui ou baluftrade de l'alcove ; ce qu'on doit éviter pour ne pas rendre l'accès du foyer difficile. Si cette faute peut paroître légère ici, je veux dire dans une cham- bre de parade, où d'ordinaire il ne fe rencontre qu'un pe- tit nombre de perfbnnes choifies, elle feroit inexcufàble dans une Salle d'afïèmblée ou de compagnie. Je rapporte ces différentes circonftances pour rappeller
l'embarras où fe trouve fouvent un Architecte, lorfqu'il veut accorder la proportion des formes avec la fymétrie, 8c la décoration avec la diftribution ; principe qui néan- moins eft indifpenfàble 9 lorsqu'on veut plaire, fe diftin- guer dans fbn Art, 8c décorer avec fùccès. J'ai tenu la glace de la cheminée fort élevée ; afin de
faire dominer fbn couronnement fur celui de la porte. Son chambranle eft d'un contour afïèz heureux, & afin de le lier avec le bâtis de la glace, j'ai fait prendre naifïànce fur fà tablette à des girandoles portées par des confbles qui s'a- grafent fur fes retours. * Planche deuxième , premier Volume.
|
|||||||||
■
|
|||||||||||||
Chap. III. des Chambres de parade.
|
|||||||||||||
ri
|
|||||||||||||
. _ f r_______________ 5
J'ai exprimé fur la Planche cottée 82 Se 83, N°. 2, une
partie en grand du Plan de la Chambre .de parade du côté de la cheminée Se de l'alcove, qui font les deux côtés dont on vient de voir les décorations dans les Planches précédentes 82 Se 83.. Je n'ai point donné le Plan géné- ral de cette pièce n'ayant pu le placer fur cette, même Planche, à caufè que j'ai voulu tenir cette partie de Plan auffi grand & fur la même échelle que l'élévation ; d'ail- leurs j'ai déjà dit page 110 , que les décorations étaient celles de la chambre de parade du premier Bâtiment, Planche 2 , premier Volume, où fè trouve en petit ladi- ftribution générale de cette pièce 3 Sç dont on a parlé pa- ges 26 Se 27; cette diftribution quoi qu'en petit, peut donner une idée afîèz diftincle des décorations opofées à celles que l'on a rapportées dans la Planche 82 Se 83 , avec ce que l'on a dit précédemment ; il eft à obfèrver que la Planche 83 offre le côté de la cheminée, mais qu'elle n'a pas été retournée en la gravant, ce qui fait voir le lit à gauche au lieu qu'il devroit être à droite Se que je crois néceiîàire devoir rappeller ici que la cheminée fè trouve placée différemment dans le Plan que dans l'élé- vation. Dans le Plan par laraifon quefi Ton eût mis la che minée comme dans la décoration, elle fè fèroit trouvée trop proche de la baluftrade , Se dans l'élévation , û on l'eût mis comme dans le Plan , cela auroit répandu une méfintelligence dans la décoration, ainfi que j'en ai dit quelque chofe , ci-devant, & qui fè feroit trouvé ré- pété (rapporta la fymétrie) dans le côté oppofé de cette pièce , vu qu'il eft indifpenfable de placer les trumeaux vis-à-vis la cheminée. Cette chambre eft éclairée par trois croifées qui font face à l'alcove ; il eft à obfèrver qu'il faut munir les croifées des appartemens de cette confequence |
|||||||||||||
mm
|
|||||||||||||
Pij
|
|||||||||||||
____________
|
|||||||||||||
116 De la décoration et distribution des Edifices,
de guichets 5 Se quand cela fè peut fans défigurer les faces
extérieures,il eftbond'y introduire de doubles chaffis;cette précaution conferve les meubles dans la grande chaleur, lorfque l'on n'habite pas continuellement un Edifice, de même cela les preferve de l'humidité pendant l'Hiver. L'on fentira les diftributions des décorations préceden-*
tes par la partie qu'offre ce Plan, où j'ai marqué le con- tour de la baluftrade avec celui du Plan de la colonne groupée d'un pilaftre,expliqués dans les termes ci-defïbus. Explication des termes de la Planche 82 & 83, N°. 2.
AB. Ligne far laquelle ejl élevée la décoration de la Planche 82.
CD. Ligne fur laquelle ef élevée la décoration de la- Plan- che 83. E. Cheminée placée fuivant la décoration 9faifant le point mi-
lieu de l'efpace de la porte à l'alcôve, F. Plan de la colonne.
G. Plan du pilaf re angulaire.
H. Plan de l'appui ou baluflrade ùrné d'entrelas.
I. Piédeflaux ou acroteres quiféparent les travées des entrelas.
K. Plafond formé par la plat ebande quifoutient les colonnes &
pilaflres.
L. Saillie des corniches. M. Murs de refend. N. Epaiffèur du lambris adojfé contre k nuddu mur3 & qui revêtit tout l'intérieur de cette pièce.
O. Porte de dégagement formant un pan coupé. P. Epaijpur du lambris d'appui fur lequel s'élève la tapïjferie qui orne l'intérieur de Valcôve*
Q. Lit de parade* • * . |
||||
Chap. III. des Chambres en niche, 117
|
||||||
Des Chambres en niche.
Les Chambres à coucher que Ton appelle en niche, dif-
férent des autres, en ce qu'elles ne font employées que dans des appartemens d'Hy ver, ou dans des petits appar- tenons à la campagne, où Ton fàcrifieles pièces de nuit à celles qui font deftinées pour les amuiemens du jour. Il y en a de différentes efpeces , quelques-unes font en al- côve Se elles en portent le nom : cette alcôve eft fermé par le haut d'un panneau de menuifèrie chantourné, qui s'étend dans toute la largeur de l'ouverture où eft placé le lit , qu'on apperçoit de front dans le renfoncement. D'autres s'appellent Chambres en niche,& ce nom leur eft particulier, parce qu'en effet elles ne contiennent qu'une niche quin'aprécifement d'efpaceque ce qu'il en faut pour contenir le lit qu'on y place de côté & qui le plus fouvent eft à deux chevets, tel qu'eft celui que je donne ici à la Planche 84. J'y ai fupprimé le panneau qui ferme ces ni- ches par en haut aufïi-bien que les alcôves, pour laiftèr voir l'impériale du lit qui eft chantournée d'un goût fort nou- veau , Se qui offre plus de richeftè que n'auroit fait le cein- tre furbaifte d'un chambranle d'alcove. Au-deflùs de cette impériale jfè voit une paitic du iiud du lambris décoré d'un panneau qui vient fe terminer par en bas ftir la traverie du lambris d'appui qui doit être pratiqué derrière ce lit, au^- quel un damas plein Se orné d'une broderie légère con- vient parfaitement. Quelquefois on orne de glaces, le fond de ces lits ; mais cette décoration n'appartient qu'aux grands Seigneurs, Se même nfeft admife que dans quelque petit appartement refèrvé. Je foppofele fond'de celui-ci double d'une étolîè pareille à celle quieft employée au refte, I Se qui peut recevoir quelque broderie qui s'aflortiftè avec |
||||||
jp
|
||||||
«ase
|
|||||||||||
Il 8 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
les chantournés qui fè pofent furies deux chevets. On peut
exécuter ce lit de toute autre étoffe fiiivant la fàifon , fans rien changer à fon ordonnance: aux deux cotés font placés des portes de dégagement entre des pilaftres circulaires qui donnent beaucoup de relief à cette pièce. J'ai rempli le defîùs de ces portes par des glaces au lieu d'y mettre des tableaux, afin de procurer du jour aux dégagemens qui font derrière. * Par cette manière d'éclairer les garde-robes par des defïùs de portes ornés de glaces, on évite de faire des porte vitrées , qui dans un appartement décoré ne font pas un auffi bon effet que des portes pleines Se à pla- card. Comme la plus grande partie de cette décoration eft
occupée par la niche Se par des portes , j'ai fupprimé les cimaifes qui feparent ordinairement les lambris d'appui d'avec celui qui monte fous la corniche, Se j'ai feulement afîujetti les petits panneaux des pilaftres à la hauteur de la cimaife qui doit régner dans le refte de l'ordonnance de la pièce Se qui détermine la hauteur du lambris : cette cimai- fe dans le cours de la pièce} peut aufïi être chantournée ; alors il faut prendre garde que les contours qu'on lui don- ne^ foient non-feulement relatifs aux formes de defîùs, mais qu'ils foient encore ajuftés à la forme des meubles qui font au-defïùs, de forte que leur hauteur ne puifïè rien cacher de la cimaife: il faut même faire enforte que lorf- qu'on déplace ces meubles, le vuide qu'ils laifïpnt ne pa- roilîê pas défiguré ; ce qui demande que le lambris qui fe trouve derrière eux , foit toujours d'accord avec la déco- ration de defîùs. On voit dans la Planche 81 Fexemple d'un lambris d'appui dont la cimaife eft afîùjettie au con- tour de la traverfè du tableau qui le couronne, Se eft pro- * Voyez ce que j'ai dit au fujetttès garde-robes, premier Volume , page 27.
|
|||||||||||
■■
|
|||||||||||
m
|
||||||||||
Chap. III. des Chambres en niche.
|
||||||||||
np
|
||||||||||
pre en même tems à recevoir un fbpha, tels à peu près
que ceux qui font représentés dans la Planche 85" , oùl'in-j tention du meuble eft exprimée. La forme d&s meubles dépend Souvent de celle du Plan, &ils fervent quelque- fois à racheter dans une pièce des vuides dont il faut fça- voir faire ufàge Se arrondir les angles à propos. L'Archi- tecte doit obferver auffi de comprendre dans la décora- tion générale d'une pièce les formes des meubles fùpérieurs Se les plus remarquables; afin de les faire valoir à pro- portion de leur ufàge Se de leur Supériorité. Suivant ce principe, l'impériale du lit en niche de la Planche 84 , dont nous parlons , eft plus élevée que les portes qui font à fes côtés ; la partie du milieu d'une décoration , de quelque efpece qu'elle foit, devant toujours commander fur le refte. La Planche 84, N°. 1, repréfente une partie du Plan
en grand de la décoration de la Chambre en niche > Se le Plan général de cette pièce avec l'arrachement de fes dé- pendances. La Figure première fe trouve en petit marquée O dans le Plan du rez-de-chaufîee de lapremière partie, Se je l'ai rapporté ici plus en grand , tant pour éviter l'embar- ras d'avoir recours au premier Volume, que parce que j'ai exprimé ici plus pofitivement les portions circulaires que forment les pilaftres qui chantournent cette pièce, Se dont je n'ai déterminé les formes que lorfque je fuis venu à re- foudre la décoration que l'on vient de voir, cela me don- ne occafion de repeter ici qu'il fèroit néceflâire lorfque l'on compofe les diftributions du Plan, d'avoir égard à la dé- coration de chacune des pièces, afin de n'être point obli- gé de détruire après coup, ou de faire des changemens qui prolongent l'exécution Se augmentent la dépenfè ; il eft inconteftable que cette prévoyance de la part de l'Ar- |
||||||||||
120 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
|
||||||||||
chite&e efl: d'une coniequence infinie pour la diligence du
Bâtiment, qu'elle met en état le conducteur de donner à chacun des ouvriers la partie qui lui convient , & que par ce moyen, lorfque le Bâtiment efl: élevé, la menui- fèrie, la maçonnerie de léger ouvrage, la Sculpture ,1a Fer- rure y Sec. le trouve en état d'être pofée dans l'arriére fài- fon, oà les gros ouvrages d'un Bâtiment fe trouvent fuf- pendus. Ayant étéafîùjetti à la ligne des portes AB,dont j'ai voulu conièrver le coup-d'ceil, qui efl: le même que j'ai faut oblerver en OP dans la Planche 79, N°. 2, en parlant de la première Anti-chambre page 92. Cette contrainte m'a dé- terminé à mettre à coté des portes d'enfilade AB,des portes feintes C , de pareille largeur, hauteur Se décoration, & que l'on peut traiter dans l'intention que nous avons déjà don- né dans le Chapitre deuxième page 76 ; au moyen de ces fauflès portes C , les doflèrets D deviennent égaux , Se la décoration de cette pièce efl: d'une fymétrie parfaite ; en faveur de cette fymétrie je me luis déterminé à placer la cheminée dans le trumeau des deux croifées qui éclairent cette pièce ; cette manière de placer une cheminée dans le trumeau d'une croifée peut convenir ici, mais cette li- cence ne vaudroit rien lorfqu'il s'agiroit de la décoration d'une pièce de parade, parce que vrai-iemblablement elle ne pourroit contenir au tour d'elle les compagnies qui or- dinairement font attirées dans les grandes pièces d'hon-, neur ; il arrive quelquefois lorfqu'il s'agit de ces petites pièces, qu'on les place dans les angles. Plufîeurs Architec- tes le déclarent pour cette manière de placer les chemi- nées par préférence à celles admifès dans les trumeaux, néanmoins il efl: des cas où la diftribution ne le peut per- mettre, & il fufSt alors de confiderer l'avantage qui en revient à la pièce. v |
||||||||||
L<l .:
|
||||||||||
'■'
|
|||||||||||||||
Chap. III. des Chambres en niche.
|
|||||||||||||||
121
|
|||||||||||||||
La Figure deuxième donne en grand le détail des con-
tours qui forment la décoration de la Planche 84 avec une partie des arrachemens des pièces qui l'environnent ; com- me en parlant de & décoration nous avons dit ce qu'exi- geoit la diftribution > je paflè à l'explication des termes qui la concernent. Explication âcs termes de la Planche 84 > N°. 2,
AB. Enfilade qu'il a falu ménager par rapport au Plan gé-
néral, voyez la Planche 2e, du premier Volume* C. Porte feinte, • ;
D. Dofferet,
E. Croifées donnant Jur le Jardin Fleurifle.
F. Portion circulaire qui détermine les pilajlres dont les angles
de la décoration de cette pièce font ornés, G. Dégagement dont on a parlé page 34 3 premier Volume,
H. Pièce dejlinée à divers ufages 3 defignée dans la Planche 2e. Tome premier,
I. Renfoncemens garnis de tablettes dejlinées à recevoir les uflanciles néceffaires à ïufage de ce dégagement defgnépa-
ge 34 ^ premier Volume,
K, Porte qui donne ijjue dans la Salle de compagnie. L, Baye des portes à placard & à petit cadre * dont les dejfus font garnis de glaces pour éclairer ces dégagemens.
M. Saillie des corniches, N. Epaijfeur du lambris qui revêtit cette pièce, O. Chambranle des portes, P, Lit en niche & à deux chevets s couronné d'une impériale,
Q. Lieux àfoupape. R. Echapée de l'Efcalier qui défend du premier étage. |
|||||||||||||||
m
|
|||||||||||||||
£. IL Part. IL
|
|||||||||||||||
9,
|
|||||||||||||||
A
-, \
|
|||||||||||||||
122 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DEsEdIFICES,
Des Salles à manger»'
La décoration de la Salle à manger de la Planche 8j ,
peut être à l'ufage des Maifons de plaifànce qui compo- sent les quatre dernières parties du premier Volume , où Ton a fait connoître page 33 , que dans un Bâtiment plus confidérable & plus magnifique,tel que celui.de.la premiè- re partie , il faloit auffi une décoration beaucoup plus ri- che. G'eil dans les Bâtimens de la dernière importance, que l'ufage des buffets ne doit point être, admis, tandis qu'ils font une des principales beautés des Salles à manger des Maifons dé campagne des particuliers. Je ne veux ce- pendant pas faire entendre par. là que dans les marions des Grands il ne faille pas deilgner la deftination d'une Salle à manger, ayant dit jufqu'à préfent qu'on devoit toujours caraélerifèr Fufàge de chaque pièce r mais je fuis pour qu'on y obferve une certaine prudence; par confé- quent dans un lieu deftiné aux repas des perfonnes d'une diftinclion fupérieure, il ne faut point affecter un vain étalage, qui ne donnerait qu'une foible idée de leur puif- fance. A l'égard des Fontaines, Inexpérience a fait connoitre
quelles caufènt trop d'humidité dans les Salles: d'ailleurs quand on les y place, le lèrvice des Domeftiques paroît trop aux yeux , &il eft plus féant qu'il fe faflè dans une pièce voifine, comme il a été dit en parlant de la diftribu- ï tiba.de la première partie, page 38. Ces deux defagré- mens doivent donc les faire Supprimer, même, dans les Maifons des particuliers. On peut delîgner dans les grands Edifices, là deftina-
tion d'une: Salle à manger par les attributs qu'y peut ap- porter la Sculpture , & par les allégories que peuvent of- |
|||
Chap. III. des Salles a manger.
|
||||||||
123
|
||||||||
frir les tableaux dont on orne les defîùs de portes, ceux
des cheminées Se des trumeaux 9 auffi-bien que les pein- tures du plafond lorsqu'on en introduit l'ufage. Cette ma- nière de defigner ces Salles à manger , doit s'entendre de toutes les autres pièces qui compofènt un apparte- ment de parade. Dans les maifbns d'une moindre confidé- ration on affecte des allégories moins couteufes, Se fbu- vent même on fe contente des meubles principaux, com- me dans les Salles à manger ordinaires, les tables ou buf- fets ; dans les chambres à coucher, les alcoves,niches, Sec. C'efi fur la différence des rangs Se des moyens qu'un
Architecte prudent doit fe régler : Se il vaut mieux s'écar- ter quelquefois de l'ufàge ordinaire, que de mettre un par- ticulier dans le cas de ne recevoir aucune commodité des dépenfès qu'il a faites; Se l'objet de la décoration intérieure doit être de la proportionner à la condition de la perfbnne qui nous met en œuvre, Se d'y faire entrer tout ce qui eft néceflâire à les différens ufàges. C'eft par cette attention qu'on fe fait louer d'avoir joint le bon goût Se l'élégance à la facilité du fer vice des Domeftiques. En un mot on doit avoir attention de ne point facrifier l'intérêt du particulier à celui d'avoir la vaine fatisfaction de décorer fmvant le caprice de la mode, qui pafïè promptement, Se ne laifîè à la fuite dutems que la honte de l'avoir fui vie. Comme les décorations de la dernière richefîè deman-
dent une étude particulière , Se que l'occafion de les exé- cuter n'eft pas fréquente, j'ai crû devoir donner le deflèin d'une Salle à manger qui fut plus convenable aux Bâtimens particuliers qu'aux Edifices de la dernière importance; tel- le eft celle que l'on voit à la Planche 85. Je l'ai cependant rendue fufceptible de quelques ornemens qui peuvent s'ap- pliquer à toute autre indifféremment. |
||||||||
m
|
||||||||
■>,-"*■
|
|||||||||||
an
|
|||||||||||
124 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
Le Plan du rez~de-chauffée de la quatrième partie du
premier Volume, offre la diftribution d'une Salle à man- ger qui peut recevoir la décoration de l'exemple que je rapporte ici, ayant afîûjetti les contours qui déterminent la forme de cet exemple à celle du Plan de cette Salle. Elle peut paroître trop magnifique pour ce Bâtiment, où jJai affecté de la l'implicite ; les trumeaux de glaces Se les fophas que j'y ai mis , appartenans aux plus belles décora- tions; mais comme je l'ai dit , me trouvant borné par le peu d'exemples que ce Volume pouvoir, contenir, j?ai voulu donner dans les décorations que j'offre , quelques defïèins de meubles ; pour faire voir la liaifon qu'ils ont avec Iqs décorations de menuiferie aufquelles ils doivent ibuvent être aftùjettis ; de même qu'on leur conforme quel- quefois ces mêmes décorations* Les portions circulaires marquées D font décorées de
portes,dont l'une des deuxfèrt de dégagement, fans occu- per beaucoup de place. Au-delîus de ces portes font des ta- bleaux peints en Camaïeu rehaulîes d'or ; afin de mettre de la diverfité entre eux Se le tableau colorié qui orne le ren- foncement de cette décoration. Il eft bon d'ufer de cette variété , pour mieux faire valoir un tableau principal qui fe trouve placé proche des autres. Aux deux côtés de celui- ci , font des pilaftres qui viennent le terminer fur la table de marbre , laquelle reçoit fur les angles des groupes d'en- fans, qui peuvent être de bronze, ainfique les girandoles qu'ils foutiennent. Ces groupes {ont pofées fur desconfo- les ; Se le milieu de la table eft foutenu par des armatures de fer qu'il faut cacher à la vue. Cette table de marbre , ainfi que nous l'avons dit ailleurs, {ert à recevoir le defîèrt Se les autres fervices de la table, lorlque le lieu ne permet pas qu'ils foient placés dans,des pièces précédentes. Les |
|||||||||||
mm
|
|||||||||||
m
|
|||||||||||
. »É ■
mots
|
|||||||||||||
Bras
|
|||||||||||||
Chap. III. des Sales a manger.
|
|||||||||||||
12?
|
|||||||||||||
trumeaux qui font aux côtés de ces portions de cercle, font
d'un defîein fort fimple ; mais leurs proportions Se leurs glaces offrent plus d'agrément que toute la Sculpture qu'on auroit pu y mettre. On peut fubftkuer des tableaux à ces glaces 3 qu'on refèrvera alors pour les trumeaux dés croifées de pour la cheminée. Les lophas qui font expri- més au-defîbus, peuvent être également appliqués à tou- te autre décoration , Ôc à leur place on peut mettre dans celle-ci des tables de marbre , ou feulement un lambris d'appui, au-devant duquel lèroient placés des meubles plus faciles à être dérangés pour le fervice, devant avoir atten- tion qu'outre le talent de décorer, il faut avoir celui de mé- nager toutes les commodités qui conviennent à l'uiage d'une pièce* Nous avons attribué la décoration ci-defîùs à la Salle
à manger de la Planche 32 du premier Volume, où l'on en trouve le Plan en petit ; mais comme j'ai eu defîèin dans la Planche 8 y , N°* a , d'exprimer les contours en grand de la forme de cette pièce 8c où l'on pût fentir les reflàuts que forme la menuiferie, j'y ai joint aufîi la forme générale de la pièce, afin ne n'avoir pas la peine de recourir au pre- mier Volume. La Figure première la defigne avec lanaif- fance des dégagemens qui l'environnent, ce qui me don- ne occafion de rappeller ici que les pièces de forme irre- guîiere occupent beaucoup de terrain, mais auffifàut-il con- venir qu'elles aident fbuvent à rendre la diftribution d'un Plan d'un lèrvice beaucoup plus aifé, Se qu'elles facilitent parles arrondifTèrnens que Ton donne aux pièces des Maîtres la commodité de parler avec abréviation dans celles defli- nées aux garde-robes. Nous avons dit ailleurs la manière dont le plus fbuvent on éclaïroit ces pafîàges,dégagemens ou garde-robes, lorfqu'elles ne peuvent tirer leurs jours fur |
|||||||||||||
i
|
|||||||||||||
m
|
|||||||||||||
«M
|
||||||||||||
SSSEHBHSHSSKÏ
|
||||||||||||
1
|
||||||||||||
126 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
les cours ou Jardins, en pratiquant des glaces au-deflùs des
portes au lieu de tableaux, mais il arrive â^s cas où ces jours ne peuvent fe mettre en pratique par la nature de la pièce qui étant conftruite de pierre ou de marbre com- me le font le plus fouvent les Veftibules, Salons Se autres ^ derrière lefquelsonabefoindecesdégagemens,alors quand les garde-robes montent de fond on en perce les plan- chers que l'on éclaire en lanterne. Cette manière d'éclairer ainfi ces fortes de pièces ne doit être mife en pratique qu'à la dernière extrémité > Se à l'ufage des pièces que l'on appel- le perdues, tels que font les paflâges de communication, certains dégagemens 9 Sec* tel qu'il s'en trouve toujours dans les grands Edifices > Se oh il vaut mieux profiter de ces faux jours que d'y être privé de toute lumiere;j'eh ai vu de pratiqués ainfi dans le grand Bâtiment de Madame la Ducheflè , nommée le Palais de Bourbon, Se dans une infinité d'autres grandes Maifons. J'ai arrondi les angles de cette pièce du côté des croî-
fées pour éviter les petites parties qu'auroient formé les doflèrets des portes Se des croifées , qui deviennent tou- jours obfcurs, outre que 1 œil fe plaît davantage à rencon- trer une portion circulaire qu'un angle droit ; j'aiceintré la corniche dans les quatre angles, quoique les deux du cô- té de la niche foient droits } parce qu'elle fe lie davantage avec les formes circulaires qui compofent le renfonce- ment où eft placée la table de marbre A ; j'ai placé la che- minée le plus près de la porte qu'il a été poffible , afin de l'éloigner du fopha B qui occupe cette partie droite. Vis- à-vis cette cheminée doit être un trumeau qui y faflè fy- métrie, au moyen de quoi le milieu CD fera formé Se dé- coré de glaces 3 Se celui EF fera décoré d'une glace en fa- ce du tableau pofé au-deflùs de la table de marbre A qui |
||||||||||||
i^ffPCTata
|
||||||||||||
|
||||||||||||
mmm
|
|||||||||||
Chap. III. des Salles a manger.
|
|||||||||||
127
|
|||||||||||
figurera avec celle G pofée au-deflbus du trumeau.
Il faut oblerver , même quand Ton ieroit privé des
glaces tableaux Se autres décorations femblables, qui tien- nent de la dernière magnificence , qu'il faut avoir le même égard pour tenir fa décoration dans une fymétrie réguliè- re , que cette partie dans l'ordonnance générale d'une pièce apporte beaucoup d'agrément ; qu'elle tient lieu, Se même qu'elle doit être préférée , ainfl qu'on l'a dit ail- lem^ à une richeiîè indiferette dans laquelle on eftfouvent entraîné par le goût du fiecle. La Figure deuxième offre un détail précis des contours
de la menuifèrie Se d'une partie du plan des meubles qui décorent cette pièce ; l'on y trouve auffl le Plan de la ta- ble de marbre A Se celui de la tablette de la cheminée Q, qui aide à rendre les formes générales d'une pièce agréa- bles5 fur tout lorsqu'elles font d'intelligence avec ceux des meubles afïbrtis auffi à la forme générale ; c'eft un comp- te que FArchiteéle doit fe rendre abfolument avant de palier à l'exécution , s'il veut parvenir à un tout heureux ; rien n'offre tant de fkisfaéHon aux connoifleurs : Se mê- me ceux qui s'y connoiiïènt le moins fe trouvent comme obligés d'admirer une décoration qui les fùrprend par cette {implicite entendue> qui leur feroit un effet contraire dans une plus iufceptible d'ornemens qui n'auroit pas cette re- lation intime qui doit être entre les parties Se le.tout,. |
|||||||||||
u
|
|||||||||||
■3
à
I
s
f
|{
|
|||||||||||
1-2-8 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
'
Explication des termes de la Planche 85 , N°. 2.
A. Plan de la table de marbre fervant de buffet.
B. Plan du fopha.
CD. Ligne horizontale qui détermine le milieu de cette pièce,
lequel ejl occupé par la cheminée & le trumeau vis-à- vis, EF. Ligne perpendiculaire qui traverfe la Salle à manger de-
puis le milieu du trumeau des croifées jufqu'au fond de la niche. G. Table de marbre portée fur un pied en confie.
H» Portion circulaire dans laquelle font ajujîées des partes à
placard? I. Niche décorée d'un tableau encajlré dans des pilaf y es de
menuiferie décorés de Sculpture. K. Trumeau de glace montant jufqu au-deffous de la corniche.
L. Jambage de la cheminée.
M. Renfoncement pratiqué y tant a deffein de feindre des portes
de Jymétrie a celles qui font effectives / que pour recevoir des tablettes qui fervent d3entrepots aux ujlanciles néceffaires à. l'ufage de ces efpeces de garde-robesf N. Saillie de la corniche.
O. Epaijfeur du lambris qui revêtit cette pièce.
P. Foyer. ':•],
Q. Plan de la tablette de la cheminée,
R. Porte de dégagement qui mené au Vefibule*
S. Porte qui paffe à la chambre à coucher.
T. Parquet pour recevoir la glace du Trumeau K*
|
||||||
i
|
||||||
wGs&aswnummmmè
|
||||||
'■'■ï;':'' "'
|
|||||||||||||||||
___«_
|
|||||||||||||||||
Chap. III. des Salles des Bains.
|
|||||||||||||||||
129
|
|||||||||||||||||
Des Salles des Bains, & des Cabinets d'aifance ou lieux à
Soupape.
J'ai joint fur la Planche 86 la décoration d'une Salle de
bains à celle d'un Cabinet d'aifance à foupape , ces deux pièces fe trouvant alîèz ordinairement voifines l'une de l'autre. La décoration de cette Salle des bains, eft traitée dans la même intention de celle que j'ai décrite dans le premier Bâtiment du premier Volume, page 73, & dont on trouve la diftribution de l'appartement complet à la Planche 10. Je fùppofè la conftruéHon de cette décora- tion de pierre de liais ou de marbre ; ce qui m'a porté à en rendre l'Architecture mâle. On la fait le plus fouvent de menuiferie à divers compartîmens de panneaux, fur le A quels font peints des arabefques, des animaux ou des fleurs; ainfi qu'on en a auffi parié,premier Volume, page 73. Mais il eft certain que la manière de décorer en pierre de liais ou en marbre eft celle qui a le plus de nobleiîè Se qui con- vient le mieux aux pièces qui demandent de la fraîcheur, 8c qui reçoivent toujours un peu d'humidité des baignoires qui y fervent. Lorfqu'on employé la menuiferie à revêtir les murs d'une Salle des bains , ce ne doit être que quand un Bâtiment n'étant pas fort étendu, on eft obligé delà ré- duire à un entre-fol ou à une garde-robe contigue à quel- que grand appartement de Maître , auquel cas une feule baignoire fuffit. Mais j'entens parler ici d'un appartement de bains complet, tel que celui du Château de S. Cloud, placé au rez-de-chauiïee de l'aîle droite 3 ou comme celui dont on a parlé ci-deftùs. Sous le nom d'appartement de bains complet on entend
une Salle à une où plufieufs baignoires, précédée d'une Anti-chambre pour les Domeftiques ôc accompagnée d'u- |
|||||||||||||||||
R
|
|||||||||||||||||
T. IL Part. IL
|
|||||||||||||||||
H ÎNSTITU.UT •
TEJT.UTRECHT
|
|||||||||||||||||
KL'NSTHic rORi :
DER RUKRUN1VFW |
|||||||||||||||||
Mi
|
||||||||||
iiiiiiiHiiiiïiiiiiii
|
||||||||||
smmm
|
||||||||||
I30 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
ne Chambre à coucher à un ou plufieurs lits fulvant la quan-
tité des Baignoires. Près de cette Chambre doivent être une Garde-robe pour changer de linge , Se un Cabinet d'aifince à foupape. On doit auffi conftruïre derrière la Salle une autre petite pièce fervant d'étuve, pour contenir l'eau chaude dans une chaudière mobile placée fur un four- neau pratiqué fous une efpece de hotte de cheminée, par laquelle la vapeur de l'eau Se la fumée du bois Se du char- bon le diffipent. De cette chaudière doit partir tin tuyau à plufieurs branches, qui parlent au travers du mur pour s'aller rendre dans chaque Baignoire Se y porter de l'eau chaude ; il faut auffi tenir dans cette étuve un petit refèrvoir d'eau froide pour fournir au besoin, Se où l'eau peut être amenée par un robinet branché fur le conduit qui doit amener l'eau à cqs fortes de pieces> Se fur lequel doit être pratiqué plufieurs ajoutoirs qui conduifent l'eau froide aux baignoires, à la chau- dière , au petit refèrvoir, Se par tout ou beioin eft, àinfi qu'il le peut remarquer dans la Planche 86, N°. 1. Ce con- duit doit prendre fà naifïânce à un refèrvoir pratiqué à cet effet dans quelque partie du Bâtiment un peu éminent, afin de donner à l'eau le pouvoir de sJélever félon la néceffité qu'il y a de tenir les chaudières , petits refervoirs" Se bai- gnoires dans une hauteur inégale Se lui donner en même tems plus de rapidité ; l'on doit avoir foin de pratiquer proche Tétuve une autre petite pièce que l'on nomme chaufoir, deftinée en effet à fecher les linges Se chauler ceux dont on a befbin pour le fervice des Maîtres. Nous avous dit quelque chofe de Texpcfition des ap-
partemens des Bains dans le premier Volume, ainfi je n'en parlerai point ici, Se je reviens à la décoration de la Plan- che 86 , dans laquelle l'on voit Félevation des baignoires que l'on peint extérieurement en huile de la couleur qui |
||||||||||
g—MM
|
||||||||||
|
||||||||||||||
M—■
|
||||||||||||||
|
||||||||||||||
Chap. III. des Salles des Bains.
|
||||||||||||||
131
|
||||||||||||||
s'afïbrtit le mieux avec celle qui domine dans la pièce,
elles ne doivent avoir ni moins de deux pieds trois quarts, ni plus de trois pieds de haut ; on les tient d'une longueur Se largeur plus ou moins grande fuivant l'étendue du lieu ; mais elles ne doivent pas avoir moins de quatre pieds de long} Se on peut leur donner jufqu à fix pieds fur trois à quatre de large. On leur donne différens profils ; quelque- fois on les tient renflées par le bas en forme de baluftre; quelquefois on les tient droites avec d^s moulures Se ornemens ; je trouve que cette dernière façon eft la meilleure , parce qu'elles font plus faciles à nettoyer. Au bas Se dans le fonds intérieur de ces baignoires, doit être ajuftée l'embouchure d'un tuyau qui fèrve de décharge lorfqu'on veut changer d'eau étant dans le Bain par le moyen d'une bonde qui fe levé &s'abain^ facilement. Cette décharge doit s'aller répandre dans les dehors, & par cet expédient les baignoires ne font point fujettes à être dé- placées Se peuvent être tenues dans un état de propreté par la commodité de l'eau qui eft amenée & quia fà fortie en levant la bonde qui fait le même effet de lamafîè de plomb à l'ufage des lieux à foupape. * G es baignoires font placées dans un renfoncement cir-
culaire B en forme de niche, Se couronnées d'une impé- riale chantournée C , Se qui peut être garnie d'étoffe ou de toile de cotton, ainfi qu'il a été dit en parlant de la di- ftribution d'un appartement de bains. ** La porte qui fe trouve entre ces deux baignoires, eft enfermée dans une arcade feinte de même forme que les niches dans lefquelles les impériales font placées. Au-defîùs des portes eft un ta- bleau : fl la pièce étoit décorée de pierre ou de marbre un * Voyez la Planche 8 6 , N°. 5 , & l'explication de fes termes, page 135?,
** Premier Volume, page 7 3. |
||||||||||||||
Rij
|
||||||||||||||
IIBÉIII'É
|
||||||
I32 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
bas-relief y conviendrait mieux que le tableau. Les pila-
lires qui féparent les arcades en anle de pannier, font te- nus fort fimples , étant feulement ornés d'un quart-dè- rond à baguette, comptant que la variété des couleurs tien- droit lieu de richeiîè , fi cette pièce sexécutoit en marbre. J'ai orné le milieu de la hauteur de ces pilaftres de confo- les propres à foutenir des porcelaines, lefquelles convien- nent àTufage de ces décorations. On leur peut cependant fubftkuer des girandoles ou des bras pour éclairer la nuit, lefquelles feroient fymétrie avecceux qu'on peut attacher aux autres pilaftres qui accompagnent les baignoires. La corniche F qui couronne cette pièce, ainfi que le Cabinet d'aifànee, eft tenue fort élevée ,■ afin de corriger la hau- teur du plancher. C'eft ordinairement l'expédient dont on ufè, lorfque contigue à un grand appartement, la commo- dité oblige de pratiquer de petites pièces, dont par confé- quent le peu d'étendue ne cadre pas avec la grande éléva- tion des planchers dès grandes pièces. Les corniches que Ton appelle à vouflùre y font d'un grand recours, à caufè qu'elles rachètent le nud du plafond par des courbes', qui fervent de friie, Se que l'on peut orner de peinture ou de fculpture. Il faut néanmoins obïerver que dans des Edifi- ces dont les appartenons font fort élevés, la hauteur de ces corniches pourroit devenir exeemve , en voulant con- tenir toute celle des pièces voiflnes ; Se que pour éviter ce défaut, on doit alors pratiquer des entre-fols fur cespe- tites pièces qui font ordinairement à côtéTune de l'autre ; Se que quand il n'y en a qu'une entre plufleurs grandes, Se qu'ainil Tentre-fbl deviêndrok de peu d'ufage y il faut alors former un faux plancher* fous lequel la corniche fe ter- mine, Se pratiquer une double vouflùre dans le plafond * Aînfi qu'on la fait remarquer , page 82 » première partie,premier Volume,
|
||||||
jmj&m&mmKWBBBSBfsmBm
|
||||||
ifriTiMÉ
|
||||||||||||||
Chap. III. des Salles des Bains.
|
||||||||||||||
m
|
||||||||||||||
que l'on environne d'un cordon orné de fculpture , com-
me on le voit à la corniche du Cabinet ou lieux à foupa- pe , infère flir la même Planche où cette décoration de la Salle des Bains eft repréfentée & dont on trouve le plan de cette dernière fur la Planche fuivante 86, N°. 2. La Figure première de cette Planche offre le Plan géné-
ral de la Salle des Bains avec la naifîànce des pièces nécef- faires à fà deftinationSe qui doivent être en correspondance les uns aux autres à caufe des tuyaux Se conduits qui font nécefîàires à l'ufàge commun de ces pièces, comme on peut le remarquer par le détail des parties qui compofènt la Figure deuxième de la même Planche 3 Sç dont on trou- ve l'explication des termes ci-derrière»- |
||||||||||||||
t
|
||||||||||||||
œœm
|
||||||||||||||
JMj,
|
||||||||||||||
IJ4 De LA. DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
Explication des termes de la Planche 86 , N°. a.
A. Plan des Baignoires.
B. Fourneaux pratiqués dans une pièce voijtnt > laquelle fert a
entretenir Veau chaude de la chaudière C qui ejl au-dejfus & qui la communique dans la baignoire A parle tuyauD, C. Chaudière ou refervoir d'eau chaude élevée au-dejfus du four-
neau B d'environ quatre pieds > laquelle contient toute la grandeur du fourneau & dont on ne voit ici que la moitié, D. Tuyaux branchés qui amènent Veau chaude de la chaudière
€ y dans les baignoires A A.
E. Tuyau amené d'un refrvok étranger qui fournit Veau froi-
de au refervoir F', à la chaudière C,& aux baignoires AA 3 & quife prolonge jufquaufiege des lieux à foupape mar- qués T dans la Planche fuivante. F. Refervoir d'eau froide,.
G. Branchage qui fournit de Veau fraîche à la cuvette ou co-
quille, H. Partie du tuyau qui conduit V eau froide à la baignoire pla-
cée de Vautre coté de la pièce > ainfi quilfe voit dans le plan au-dejfous 3 Figure première, I. Cuvette ou coquille pour fe laver les mains.
K. Degré qui conduit au refervoir d'eau chaude qui ejl élevé
deffus le fourneau B,
L, Porte faifant fymétrie à celle M, & a Varcade vis-à-vis
oh ejl placée la cheminée N* laquelle termine Venfilade de V appartement des Bains dont la chambre à coucher fe trouve contigue aux lieux à foupape. M. Porte qui donne entrée à cet appartement par VAnti-
chambre. N. Cheminée enfermée dans une arcade de même forme que la
|
||||||
*
|
||||||
Chap. III. des Salles des Bains.
|
||||||||||||
m
|
||||||||||||
forte exprimée dans la décoration de la Salle des Bains
Planche 86, O. Table de marbre pratiquée dans la trumeau des deux croi-
fées qui éclairent cette pièce, P. Sopha ou canapée placé entre les rejfaut s formés par les por-
tions circulaires & l'avanticorps que forment les portes, Q, Embrajèment des croifées ajfujetties à la même forme &
contours des portes de cette pièce, R. Armoire pratiqué à côté delà niche dufiege des lieux à feu-
pape* S. Pilafire orné de confies garni de porcelaines convenant à Vu-
fage de la décoration de cette pièce, T. Tuyau par ou s'exhale, la fumée du fourneau,
V. Embouchure d'un tuyau qui doit être garni d'une bonde
qui Je levé facilement pour laijfer écouler l'eau des baignoires lorfquon la veut changer, X. Lieux àfoupape ou Cabinet d'aifance*
Y, Saillie de la corniche,
Z, Vouffure formée par le plafond*
Se, Portion circulaire qui détermine les arcades dans lefquel-
les font enfermées les portes 9 les croifées & la cheminée de cettepiece* |
||||||||||||
s
|
||||||||||||
I36 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
|
|||||||||
Des Cabinets ou lieux àjoupape.
Depuis quelques années ces fortes de pièces font de-
venues en France fort en ufage dans les maifcns de confé- quence : elles font connues fous le nom de lieux à TAn- gloife , qui fuivant quelques perfonnes leur a été don- né , parce que l'origine en vient d'Angleterre : cepen- dant ayant conféré avec plufieurs perfonnes du païs qui m'ont dit en méconnoître l'ufage à Londres , je hs ai nommés ici Lieux à foupape. Ce nom félon le fenti- ment de plufieurs leur convient d'autant mieux que c'eft par le moyen de la foupape ou mafîe pratiquée dans la cuvette de ces lieux, qu'on peut les tenir près des ap- partemens y fans rifquer qu'on y reçoive aucune mauvaife odeur. Malgré l'opinion de certains Architectes qui en blâment l'ufage proche des appartemens fréquentés , par la raifon que l'eau qui doit y être abondante pour la propre- té de ces lieux, forme une corruption avec la matière qui féjourne dans la chauffe dYifance , Se qui malgré l'at- tention la plus exacte tranfpire toujours au travers de fon ouverture où eft la bonde ou mafîe de plomb ; néanmoins il faut convenir que ces lieux font d'un ufage très-commode, de que l'on peut prévenir l'inconvénient ci-deûus en leur pratiquant des foflesquelJon appelle perdues parce qu'elles ne fe vuident jamais, les eaux fouterraines entrainant avec elles les matières. ...-. ,.H Pour rendre fenfible le developement du fiege , j'en ai
fait un Plan &une coupe fur la Planche $6, N°. 3 , pen- dant que la décoration de la pièce où ce fiege eft placé, fe trouve fur la Planche 26 , où eft: defignée celle des Bains ; cette décoration de lieux à foupape ne reçoit dans fon or- donnance rien d'extraordinaire ni qui foit fingulier par rap- " '
port
|
|||||||||
I
|
|||||||||
i
|
||||||||||||
Chap. ni. des Cabinets ou lieux a soupape, i 27
__^----------.—->__--------------------------------------_---------------------.-------------------------- ->/.
port à ce fiege. Elle offre le coté de la niche qui reçoit Ce
fiege, Se qu'on enferme de cette manière afin qu'à les deux côtés on puilîè pratiquer des armoires de la profon- deur de cette niche , lefqueiies fervent à ferrer les eaux de fenteur , le linge Se les autres uftanciles nécefîaires à l'ufàgede ces cabinets* Le fond de cette niche eft occu- pé par une glace E.> au lieu de laquelle on peut mettre un tableau ou un panneau de Sculpture. Cette glace eft exprimée, ainfi que celles qui fervent de tableaux au cou- ronnement des panneaux du lambris F qui accompagne la niche, dans l'intention expliquée à la page 27 du premier Volume , au fùjet des gardes-robes fituées entre deux ap- partemens. Au-defïbus de la glace Se au-deffiis du fiege, eft placé
un petit doffier C qu'on fait ordinairement de maroquin enfermé dans un cadre de menuifèrie chantourné. Ce cuir convient mieux que le bois, parce que l'eau qui fort de rajoutok ou flageolet pratiqué dans la cuvette: rSk qui s'en- levé au-defîùs de la lunette lorfque Ton fè veut laver rpour- roit gâter la menuifèrie en rejaillifîant fur eJle, au lieu que ne donnant que contre le maroquin elle s'écoule & s'efîuye facilement. Cette petite pièce eft décorée de peu de Sculp- ture, parce qu'ordinairement on en peint les panneaux d'ornemens arabefques qui font en ufàge dans ces efpe- ces de garde-robes , ainfi que les ornemens de Sculpture grotefques dans le goût du fiécle, lefquels ne devroient être admis naturellement que dans ces fortes de pièces qui demandent de la légèreté, ainfi qu'il a été dit de quel- que autre au premier Volume, page 88. Le plafond Se la corniche font auffi deftinés à être peints, ce qui joint à la Sculpture & à la dorure qui entrent dans cette décoration produit un agréable effet. Comme cette décoration n'of- |
||||||||||||
..........1,1
|
||||||||||||
T. IL Part. IL
|
||||||||||||
S
|
||||||||||||
1
|
||||||||
I38 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
fre rien du détail des parties qui compofênt ces lieux à
foupape qui eft toute renfermée dans ïintérieur du fiege $ on en trouve le developement dans la Planche 86, N . 3. qui offre en la Figure première le Pian dudelîus de la tablette du fiege où font pratiquées les mains Se an- neaux qui font mouvoir les robinets qui font enfermés dans la cuvette , ainfi qu'on peut le remarquer Figures 2 , 3 & 4, dont j'ai donné les termes dans une explication particulière, afin d'en rendre le détail plus intelligible. Il ne me refte plus qu'à dire qu'une pièce de cette efpece feroit inutile dans un lieu où l'on n'auroit pas la commo- dité de l'eau ; que fon revêtifTement fe fait de marbre , de menuiferie, de carreaux de fayance Sec : qu'il vaut mieux la paver de marbre quede parquet ,& qu'enfin ileftbon depra- tiquer dans cette même pièce une niche ou renfoncement pour recevoir une cuvette avec une fontaine pour le la- ver les mains.» qui fafîè fymétrie à une autre qui puiflè re- cevoir des tablettes fur lefquelles foient placées les fayan- ces à l'ufàge des urines. |
||||||||
fi
|
||||||||
tr
|
||||||||
^—
|
|||||||||||||||||
■»"—•mm^
|
|||||||||||||||||
_
|
|||||||||||||||||
■'.!.' '."■"'■■■'------------------------------------
|
|||||||||||||||||
■as*
|
|||||||||||||||||
Chap. III. des Cabinets ou lieux a soupape 139
Explication des termes de la Planche $6} N°. 3 .,
A. Dejfus de la tablette de marbre qui couvre là cuvette, .
B. Double tablette far laquelle efl pratiquée la lunette. * »
G. Lunette qui Je couvre au moyen de la partie-de tablette marquée \ , 1 & 3 s qui fa levé & s'abaijfe ainfi qu'on en
voit la moitié baijfé en 4 &lsautre moitié ouvert en y. D. Anneaux ou mains,qui aident à lever la far tie du lambris
ly 2 & 3 laquelle fa fait de menuifarie pour plus de légè- reté 3 & qui fa peint en marbre lorfque la tablette A en efl conflruite , ce qui fait que le plus Couvent ces banquettes , ainjï que le dejfus de ces tablettes fi font de marqueterie afin que ces parties de tablettes ne faïent pas defigurables Êr qu'elles s'encaflrent de manière à ne point laijfer voir de joint. E. Charnière qui attache cette partie 1,1 & 3 à la tablette ,
ou lorfque l'on s'en veut pajfer on entaille les joints en,chan- frein , comme on le voit par la coupe de cette tablette A Fi- e
gure 3 .
F. Main qui levé la bonde ou majfe de plomb enfermée dans la
cuvette , comme on la voit baijfée dans la 3e. Figure & levée dans la 4e. G. Olive ou bouton monté far fa platine & qui ouvre le robi-
net Kj Figure 3e. H. Olive ou bouton qui fait mouvoir le fiageolkt & qui l'amerne
au centre de la lunette quand on en a befoin. .
I. Embouchure de la chauffe d'aifance fermée par la bonde ou majfe de plomb Figure 3 e•
K. Robinet qui lorfquil efl ouvert par le bouton G ., chajfe avec rapidité la matière tombée par la lunette C dans la cuvette,
L. Jonclion ou nœud qui fait mouvoir leflageollet ou ajoutoir par le moyen du bouton FI première Figure.
Sij
|
|||||||||||||||||
l;
|
|||||||||||||||||
1
|
|||||||||||||||||
«SES
|
|||||||||||||
I4O De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
M. Ajouter ouflageollet qui forme un petit jet qui fer t àfe la-
ver par rouverture de la lunette C & qui fe répand de-là dans la cuvette.
N. Cuvette panchée fur fa longueur afin que Veau amené t avec rapidité du robinet K , précipite dans la chauffe a" ai-
fance la matière lorfque la bonde ou maffe ejl levée comme en la Figure 4.
O. Bonde ou maffe qui fe levé lorfque Von fait ufage de ces commodités & qui par fon poids fe tient bien fermé dans fa
feillure pour empêcher la mauvaife odeur,
P. Tringles qui attachent la maffe à la main F. Q, Petit jet d'eau quifèrt àfe laver & dont la chute Je va perdre dans la chauffe d'affame.
R. Maffifde la cuvette. S. DeJJus de la cuvette fur laquelle font popes les tablettes AB.
T. Tuyau qui vient du refervoir de la Salle des Bains marqué E à la Planche précédente, & qui fournit l'eau néceffaire
au Robinet K & à Yajoutoir M.
V. Armoire pratiquée à coté de la niche pour ferrer les linges & autres ujlanciles à Vufage de ces commodités*
X. Porte qui communique à la Salle des bains & qui fait face à. la chambre à coucher qui ejl contigue à ces lieux àfoupape
par laquelle ilfautpafferpoury arriver.
Y. Lambris qui forme la dijlribution de cette décoration. Z. Saillie de la corniche avec Vouffure. |
|||||||||||||
\.
|
|||||||||||||
|$fe
|
|||||||||||||
:
|
|||||||||||||
Jff
|
|||||||||||||
WgMgJSM
|
|||||||||||||
■B
|
|||||||||||||
CHAP. III. DE LA DECORATION DE LA CHAPELLE. I
|
|||||||||||||
41
|
|||||||||||||
De la décoration de la Chapelle du premier Bâtiment du
premier Volume,
Je donne cette décoration de Chapelle , moins pour
fournir un exemple dont on ne puifïè s'écarter que pour rappeller au Lecteur les difficultés qu'il faut fçavoir Sur- monter , quand il s'agit d'accorder tout enfèmble la déco- ration avec la diftribution, la commodité avec la bienfèan- |
|||||||||||||
ce
|
Se la richefïè avec la convenance. Par exemple, il eft
|
||||||||||||
de la bienfeance que lorfqu'il s'agit d'une Chapelle de la
conféquence de celle-ci, on ménage un endroit où l'Au- mônier puifïè fe retirer pour s'habiller Se fe deshabiller; de même qu'il eft de la commodité d'y refèrver un lieu pro- pre à ferrer les ornemens Se qui foit à la portée. Il a fallu auffi dans la diftribution de cette Chapelle, garder des égards pour fà décoration ; Se voulant lui donner de la ri- chefïè , il a été néceflàire de le faire avec un efprit de con- venance par rapport au caractère du lieu. Un Architecte ne doit jamais dans la conduite de fès travaux perdre de vue ces différentes confidérations ; Se c'eft fur les trois circonftances rapportées ci-defïus , qu'eft fondée tou- te la perfection d'un Bâtiment Se de ce qui le concerne. Pour former fon goût à cette harmonie fi judicieufè Se qui plaît û univerfellement, il laut avoir recours aux morceaux célèbres, en faire fon étude > y accoutumer fès yeux Se faire pafïèr dans fon imagination les idées des efprits Supé- rieurs qui en ont été les inventeurs. On ne doit louer la capacité d'un Architecte , que lors qu'à leur exemple il a fçû faire régner l'heureux accord dont nous venons de parler, donner de la Supériorité aux parties à qui elle eft due s Supprimer toutes les petites, en éviter la multipli- cité qui ne Sert qu'à occuper les yeux Se a cacher la beauté |
|||||||||||||
mm
|
|||||||||||||
Sii|
|
|||||||||||||
142 De la décoration et distribution des Edifices,
générale de l'Edifice, Se lors qu'enfin il a toujours eu pré-
fent à fon efpfit le caraélere du Bâtiment ou de la pièce qu'il lui falloit édifier. C'eft pour cette dernière raifon que j'ai tenu d'un defîèin mâle, l'Architecture de la décora- tion de la Chapelle que je donne, devant être revêtue de marbre , ou du moins de pierre de liais. Cette pièce con- tient dans fa hauteur l'élévation des deux étages dont on a parlé dans les diftributions de la première partie du pre- mier Volume j Planche 2 Se 3 , ce qui lui donne un air de grandeur digne de l'ufage auquel elle eft confàcrée. Le rez-de-chauffée eft décoré d'un ordre Ionique cou-
ronné de fon entablement, au-defîus duquel s'élève un Attique qui tombe à plomb des pilaftres Ioniques Se qui porte une corniche qui tient lieu d'architrave à la voufîure du plafond, formant une gorge à l'imitation de la. frife d'un entablement laquelle va racheter la petite voufîure qui imite la corniche ; cette voufîure qui forme la calote de cette Chapelle eft d'un contour allez heureux & convient volontiers à terminer la grande élévation d'une pièce à double étage. La corniche portée par les pilaftres Attiques & qui forment des efpeces d'archivoltes aux croifées fèrt à rendre l'élévation de ceplafond en voufîure plus élégant ; Se a donné occafion de placer fur leur retombé des fi- gures en bas-relief qui feroient un bon effet avec la pein- ture dont le plafond peut être orné. La forme des embra- femens des croifées eft différente de celle des tableaux , les croifées antérieures étant à plein ceintre, au lieu que pour donner plus de foutien aux figures placées fur la cor niche circulaire des croifées intérieures de cette Chapelle je l'ai tenue en anfe de pannier. Cette différence de ceintre n'eft point un vice & peut faire au contraire un bon effet par la variété des contours qu'elle offre à la vue Se la décora- |
|||||
*"T"T*m*"nTT~—Tfllll I II llipi
|
|||||
WSÊBBSÊSSSBSSSÊSSSSSÊSSSSSSBSÊÊSÊSSSSSSSSSSSÊSSS^
CHAP. III. DE LA DECORATION DE LA CHAPELLE. I43
tion que peuvent recevoir ces embrafèmens en arriere-vouf-
fure ; j'ai exprimé des glaces dans les bayes des croifées, étant de la magnificence d'un lieu de cette conféquence de n'y point admettre les croifées ordinaires, Se qui d'ail- leurs doivent être refèrvées pour les autres pièces d'un appartement. Je n'ai exprimé ici que la menuifèrie qui re- çoit les glaces ; il eft bon d'avertir que ces panneaux fè garniiîènt d'armature de fer à double feuillures pour les re- cevoir y ce qui évite la dépenfè des glaces d'une certai- ne grandeur autant pour l'œconomie que pour la foli- dité. Au-devant de cette décoration que nous avons dit de-
voir être de pierre ou de marbre , eft pratiqué un coffre d'autel adofîe fur un lambris de menuifèrie qui fe trouve iiblé du nud du mur d'environ cinq pieds, ainfî qu'il a été dk dans le premier Volume au fujet de cette même Cha- pelle , Se dont on trouve le Plan en grand dans la Planche 87 , N°. 2. de ce Volume ; l'objet de cette décoration ifolée fur le nud du mur a été de pouvoir pratiquer der- rière elle une Sacriftie pour retirer l'Aumônier après Se avant la célébration Se de pouvoir en même tems refèr- ver un oratoire qui ne fût point en vûë , à cet effet au- defïùs de cette décoration de menuifèrie peut être prati- qué un faux plancher qui mette ces deux petites pièces dans le recueillement néceflàire à leur deftination, fur tout pouvant être diftraks par le coup-d'œîl des perfonnes qui fe peuvent placer dans la tribune du premier étage que l'on peut voir dans la Planche 3e. du premier Volume, au lieu qu'en toute autre occafion il importerait peu que ces deux retranchemens fuflènt découverts. J'ai tenu ce defîèin d'une grandeur diftinéte , Se comme ces efpeces de décorations font auffi fùjettes à la variété de l'ordon- |
||||
M——P
|
||||||||||||
|
||||||||||||
I
|
||||||||||||
144 De la décoration et distribution des Edifices,
nance delà décoration intérieure que leur matière peut être
diveriè , je pane à l'explication des termes de la Planche
87 , N°. % , qui offre le Plan de cette Chapelle en grand.
Explication des termes de la Planche. 87, N°. a.
A. Retable d'Autel.
B. Gradin far lequel fa pofant les ornemem.
C» Marches far lefquelle s ejl élevé l'autel pour apperceveir de
plus loin l'Aumônier* D. Cloifon de menuiferie élevée d'environ neuf pieds * & au-
devant de laquelle ejl placé le coffre d'Autel. E. Autre cloifon qui f'pare l'Oratoire d'avec la Sacriflie.
F. Oratoire dans lequel on peut pratiquer des armoires pour fer-
rer les ornemens de l'autek G. Prie-dieu.
H. Coffre d'Autel.
I. Porte croifée qui fort far laTerraffe & qui donne la facilité
à l'Aumônier ou fis defarvans d'entrer dans la Sacriflie fans paffer far la Chapelle. K. Porte fartant au/fi far la Terraffe ainfi que celle qui lui ejl
oppoflée, & au travers defquelles les gens de livrée viennent entendre la Meffe. L. Arcade qui perce dans le Salon de la Chapelle & qui doit fa
fermer après la Meffe pour plus de bienfeance ( Voyez ce que j'ai dit à ce fujet aux pages 35" ék 36, premier Vol. ) M. Saillie delà corniche. Ionique qui fautient TAttique du pre-
mier étage de la décoration de cette Chapelle, N. Mur de face.
O. Mur de refend.
P. Plan despilaflres Ioniques qui décorent le rez-de-chauffée de
cette Chapelle. Q. Plan despilaflres Doriques qui décorent les faces extérieures
du Pavillon dans lequel cette Chapelle efi distribuée. |
||||||||||||
!
|
||||||||||||
i
|
||||||||||||
m>
|
||||||||||||
|
||||||||||||||
■w^^^»"*iwânnS^Mi
|
||||||||||||||
■<"««""^^*P""
|
||||||||||||||
CHAP. III. DE LA DECORATION DES ESCALIERS. 14j*
De la décoration des Efcaliers*
Ayant promis dans le premier Volume > page 40, de
donner la décoration du grand Efcalier du premier Bâti- ment, cela m'a engagé à donner dans celui-ci , Planches 28 Se89, l'élévation de fes deux principaux côtés: j'ai déjà dit quelque chofè des proportions qu'il faut garder dans la confïruction des Efcaliers, ainfl je n'ai ici que ià décoration pour objet, Cefr, dans cette partie du Bâtiment que l'Architecte
doit faire voir fà capacité, rien n'exige tant de goût Se d'expérience ; en effet l'Art avec lequel il faut fçavoir mé- nageries courbes Se les rampansdes Efcaliers, Se l'élé- gante proportion qui doit être obfèrvée dans tout ce qui compofe leur décoration 3 efl: ce qu'il y a de plus diffici- le dans l'Architecture. Dans un morceau de cette confé- quence , rien ne doit échaper à l'exactitude de celui qui l'édiiîe Se tout doit Satisfaire l'œil du Spectateur éclairé. La coupe des pierres doit faire une des beautés de la con- -ftruction , les rnafîès générales Se les membres d'Architec- ture de chaque partie,doivent former entr'eux cette élégan- ce qui diftingue les décorations Subalternes de celles dignes de l'admiration des plus intelligens dans l'art de bâtir : en- fin la Sculpture Se la Peinture doivent auffi former un heureux accord. Pour y parvenir avec Succès , ibh'y faut rien imaginer que de mâle , Se s'attacher au Spectacle entier ; la véritable beauté d'une décoration de cette eS- pece , ne confirmant pas en celle de chaque partie confide- rée à part ; mais dans une harmonie générale qui fait admi- rer les talens de celui qui a pu y réufllr. La décoration des Efcaliers Se fait ordinairement de pier-*
|
||||||||||||||
f
|
||||||||||||||
T- IL Part. IL
|
||||||||||||||
T
|
||||||||||||||
—-------------------—=—■ ' . .....■■"' ■
I46 DE Là DECORATION ET DISTRIBUTION DES EdïFIGES ,
re en conftruifant leurs cages aufquelles on laifïè des bbf-
fages pour les différentes- faillie^, ou bien elles le revêtit- ient de marbre par incruftation, quelquefois les parties îupérieures ne fe font que de maçonnerie de léger ouvra- ge , comme plafond > vouflure , &e. & alors on les badi- geonne pour les afïbrtir avec la couleur de la pierre; ou on les peint en marbre} lorfque ces Efcaliers en font con- ftruits. Je fuppofèque celui dont nous parlons efl édifié de pierre de Saint-Leu, on le peut également fùppofèr de marbre , parce qu'on doit garder à l'égard de ces deux différentes matières la même proportion dans l'ordonnan- ce générale. Le pallier du premier étage efl confirait de charpente pour le rendre moins pefàrit à f œil étant apper- çûdu Veftibule, & j'ai fait terminer l'arcboutant de pier- re A contre la marche de pallier B y ainfi qu'on peut le voir à h Planche 8§fc J'ai obfervé dans la- décoration du rez-de-chaufîee Se du premier étage , une correfpondance de proportion qm ne fouffre pas que rien porte à faux. C eft une attention- néceffiire,quand même elle n'ajotiteroit rienà la folidité; parce■ qu'en ne l'ayant pas oablefïèfou- yemleeo-up-d'œil/urtoutlorfqu'îl s'agitdespièces à double
étage telles que ceux-ci. J'ai tenu les croifées qui font par- tie de la décoration>dans une proportion relative aux faces extériÊures;ayant feulement rendu leurs embrafemens éva- les , pour leur donner une largeur plus grande St propor- tionnée* à leur élévation. J'ai décoré qqs croifées d'un bandeau, & leurs claveaux font ornés de clefs en confo- les, qui femblent porter le poids du pallier confirmée charpente, comme il a déjà été dit, & contre lequel vient fe terminer la rampe C du premier étage, laquelle des- cend fur le pallier D, pour de là conduire fur la rampe E qui mené fer fe pallier F, Planche 88 , duquel on arrive |
||||
ma
|
|||||||||||||||||
sfts
|
|||||||||||||||||
CHAP. III. DE LA DECORATION DES ESCALIERS. I
|
|||||||||||||||||
47
|
|||||||||||||||||
au rez-de-chaufïee G. On voit le retour delà rampe C, Se
l'élévation de celle E à la Planche 88. Au-deiîus de ces rampes , pour regagner la hauteur de la plinthe ou corni- che H qui règne au premier étage, font diflribués des pan- neaux I j formés par des avant-corps en relation avec les maflès Supérieures du premier étage. Une riche rampe re- vêtit l'éohifre £>u noyau de cet Efcalier, l'ufàge des balu- ftrades étant peu d'ufàge à préfènt, à caufe que la beauté d'un Efcalier confirte dans fà légèreté, Se dans ce qui eft propre à faire appercevoir aifement ceux qui montent ou défendent. Cette rampe vient fè terminer contre la por- te qui donne entrée dans l'Anti-chambre M du premier étage , de laquelle porte on voit le Profil K à la Planche 88, où eft auffi defignée la décoration du fond -du pre- mier étage de cet Efcalier ? que l'on apperçoit du Vefli- bule. Tout ce premier étage eft décoré d'un ordre Ioni- que , de l'ordonnance duquel on peut juger par les deux Planches dont nous parlons, les faces oppofées étant Sem- blables pour l'ordonnance d^s pilaftres ; ainfi qu'on peut le voir dans les Plans qui fè trouvent à leur fuite, fur les Planches 89, N°. 2, Se 80, N°. 3, J'ai couronné cet ordre Ionique daine corniche compofee, qui a environ le cin- quième de la hauteur de l'ordre. Je n'ai pu donner plus d'é- lévation à la vouiîùre qui eft au-defîùs., & qui termine la hauteur de cet Efcalier 9 à caufè du peu d'exhaufîèment que m'a donné la hauteur des combles, ainfi qu'il fè peut voir par les arriere-corps de la façade du côté de l'entrée 3 d'où cet Efcalier tire, fès jours. * La corniche eft ornée de confoles qui répondent au milieu de chaque pilaftre, Se fou cordon fur lequel la voufïùre vient s'alîèoir eft auffi orné de Sculpture. Les métopes de cette corniche font * Premier Volume , Planche 4e. première partie.
|
|||||||||||||||||
mm
|
|||||||||||||||||
w
|
|||||||||||||||||
msaaim
|
|||||
I48 DE LA, DECORATION ET DISTRIBUTION DESEdIEICES,
tenus fort fimples pour plus de grandeur y Se j'ai fait enfor-
te que les cartels qui couronnent les croifées agrafent l'ar- chitrave y & tiennent lieu de bas-relief à la frife. Cette liaifbn lorfqu'ïl s'agit de la décoration d'un lieu spacieux ne peut que bien faire ; Se c'eftpar le iuccès de celle-ci que j'ai été excité à donner à la fuite de ces décorations deux exemples- de. vouiïures de croifées y dont nous par- lerons ci-après. Les deux angles du premier étage de cet Efcalier font
circulaires , lefquels font décorés de trophées d'armes, 8e d'enfans qui forment un très-bon effet par la diverfité des mariés 'qu'ils font avec la niche qui orne le fond de cet Efcalier ; Planche 88: J'ai exprimé la diitribution de ces différentes parties dans le Plan du premier étage, Planche 8p , N°* 3, & dont on pourra juger ayant eu foin de te- nir fbn, échelle un peu grande r auffi bien que celle du rez- de-chauiTée; qui le précède Se des diftributions defquels nous avons parlé dans le premier Volume , Planche 1 Se 3 ' Page 3% > 39 y 40">■ 41'& 42 r Se dont nous donnons l'explication des termes page ij'q. Avant d'y palier je dois rappelleriez deux exemples de vouiïures de croifées dont j'ai parlé ci-devant , lefquels font fiiivis de quatre autres exemples qui donnent une idée des ornemens accelToires à la décoration des appartemens.. La Planche 90 offre un couronnement de croifée à
l'ufage des revêtiilèmens de maçonnerie, tels à peu près que: ceux qui fe voyent à la Planche $9 > Se celle 91 donne l'exemple d'une voufïure de croifée qui peut s'exé-i cuter en menuifërie Se dont les ornemens doivent êtirel dorés ; ces deux exemples font rapportés ici plutôt pour ; faire fentir la différence de la force des ornemens qui s'exé- cutent en plâtre à eëux de menuifërie , que pour offrir la1 |
|||||
*******
|
|||||||||||||||
ma
|
|||||||||||||||
■M
|
|||||||||||||||
r-
|
|||||||||||||||
CHAP. III. DES DIVERS ORNEMENS.
|
|||||||||||||||
diverfité des ornemens dont ces parties de décoration peu-
vent être fufceptibles. La Planche 92 offre l'exemple de diverfès parties de
couronnemens de panneaux de menuiferie à l'ufàge de la décoration des appartenons, dont une partie eft tenue fy- métrifée Se l'autre dans le goût du tefns, afin de donner à choifir ; je ne rappellerai point à leur occafion la pruden- ce dont il faut ufèr à l'égard de ces derniers, en ayant allez parlé dans le corps de l'ouvrage> Se où tout ce que j'en pourrois dire ici paroîtroit hors d'oeuvre. La Planche 93 donne différens exemples de vafès por-
tés fur des confoles à l'ufàge des Galeries , grands Salons Se autres pièces d'un Bâtiment de la dernière -conféquen- ce, on les trouvera déformes nouvelles ; la licence Se la fécondité de l'efprit peut ici fe donner carrière, ces-fortes d'ornemens n'étant qu'acceflbires à l'Architecture', Se ne devant être -, à proprement parler, introduits dans la dé- coration que pour en relever la {Implicite. La Planche 94 préfente deux deiîeins- de torehieres y
efpeces de meubles qui fervent à porter des girandoles pour éclairer pendant la nuit les grands appartemens, on s'en fert aufTi dans les décorations des fêtes publiques * maufolées , & autres aufTi bien que les luftres que donne pour exemple la Planche <?£ 5 lefquels s'exécutent pour l'ordinaire de bronze ou de métail qui puifîe recevoir l'or moulu. J'avois delîèinde m'éteridreplus aulongaufujet dé ces der-
niers exemples, qui quoiqu'ils regardentl'Architecture d'af- fez loin, ont cependant befoia que la fàgefîè qui en eft. le ca*- ra6tére en empêche la profufion. Mais il auroit fallu que j'en eufîè formé un Chapitre exprès, qui n auroit pu avoir une place convenable dans ce Volume , c eft pourquoi je me |
|||||||||||||||
I
|
|||||||||||||||
•:
|
|||||||||||||||
miÊmmm
|
*M3B
|
|||||||||
IJ O DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
borne au peu d'exemples ci-defîùsayant defîèinpar la fuite
d'ehdonner en feuille avec ceux que j'ai déjà promis^ ceux- ci paroiiîènt à fa fàtisfaction des; curieux ; d'ailleurs j'ai eu foin d'exprimer dans les douze décorations précédentes les meubles principaux à Tufàge des pièces que j'ai repré- fentée-s, qui jointes avec ces dernières donneront une idée générale de ces fortes d'ornemens ; revenons à l'explica- tion des Planches 89, N°. a & 89, N°. 3. Explication des termes de la Planche 89 ,N°. 2,
A. Grande arcade qui annonce Vefcalier au Vejlibule.
B. Ligne ponctuée qui .exprime laplate-bande qui reçoit la ram-
pe du premier étage, * C. Limon rampant de l'efcalier?
D. Longueur des marches,
E. Porte au-dejfous de la troisième rampe,
F. Pajfage voûté à voûte d'arête portant le deuxième pallier,
G. Porte qui dépend au feus-terrain par le$ dégrés Ji} & que
l'on voit Planche 2e, Tome premier., ■ > I. Porte qui donne entrée dans la Salle à manger
K. Porte qui donne iffue à un petit ejcalier de dégagement,.
h? Embrajèment des croifées qui donnent du coté de Ventrée?
M, Feillures qui reçoivent les chajjis à verre?
N. Tableau des croifées,
O. Corniche formant plafond ;au-4e$ms du pallier du premier
étage,
P.. Tablette fur laquelle ejl pofeë une grille de fer par lamelle fefcalier H reçoit du pur par fcp.ajfagp F?
|
||||||||||
!
|
||||||||||
!
|
||||||||||
«cassa
|
|||||||||||||
ssas
|
|||||||||||||
rssea
|
|||||||||||||
tmm
|
|||||||||||||
ChAP. III. DE LA DECORATION DES ESCALIERS I j" I
Explication des termes de la Planclie Sp^, N°. 3.
A. P<?7m io?w Von voit l3ufagey Planche troifiéme}prem%'Vo-
lume* B. Fortes feintes.
C. Limon ou tablette qui reçoit la rampe de fer.
D. Plans des Filaflres Ioniques dont l'on voit les décorations
r\r\ 1 fi *
dans les Planches- 88 & 8$.
E. Piédejlal pratiqué dans un renfoncement & portant un bas-
relief de Sculpture.- F. Niches ornées chacune d3 une figure pofée fur unpiédellaL
G. Renfoncemens dans lefquels font pratiquées les niches.
H. Retraite qui reçoit la faillie des membres d* Architecture &
quieji aplomb dû nud du mur du rez-de-chauffée*
I. Saillie de la corniche du plafond* K. Embrajùre des croifles. L> Tableau des croifées.- M;. Points qui expriment la rampe defer. N. Premier pallier marqué F y Planche 8$»; O*. Deuxième pallier marqué'D > Planche Sç, P. Ligne ponctuée qui exprime les marches du rez~de~ç>hau]pe. Qv Marche de pallier* |
|||||||||||||
V ■«."( -V
|
|||||||||||||
.-. 4é
|
|||||||||||||
152 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES }
|
||||||
^CHAPITRE QUATRIEME.
De l'affemblage & des dijférens Profils de Menuiferie àl'ufage
de la décoration des appartemens. N'Ayant encore rien trouvé fur cette matière qui
fut afîèz développé , j'ai crû devoir m'y attacher & en donner des exemples d'une grandeur fènfible &diftinc- te : j'avertis que je me fuis plus appliqué à la partie du def- fein, qui eft l'art de profiler, qu'à la coupe des bois fur la- quelle Monfieur Blanchard a écrit ; au lieu qu'aucun Au- teur n'a parlé du fujet que je vais traiter 3 Se que ce filen- ce eft fouvent caufe que cette partie de l'Architecture eft négligée parles élevés & même par les ouvriers, quoiqu'el- le leur foit efïèntielie. Par le nom de Menuiferie, on entend l'art de travailler
8c d'afTembler le bois pour former les divers compartimens des lambris qui revérifient les pièces d'un appartement. Cette menuiferie d'affembiage confifte en bâtis & pan- neaux joints à tenons &mortoifes?rainures;tèuillures Ôc lan- guettes , enfourchemens , épaulemens & recouvremens : ellefe diftingue en deux efpeces, l'une s'appelle dormante 3c concerne toutes les efpeces de lambris, l'autre fe nom- me mobile & regarde toutes les fermetures. Il eft une autre forte de Menuiferie qui s'appelle placage :
celle-ci fe fait de bois précieux, tels que Tébeine > le bois de la Chine , le bois de violette 3 le cèdre, qui fè refen- dent par feuilles pour les ouvrages de marqueterie >& qui s'appliquent par compartimens 6c faillie fur la première forte de Menuiferie. La Menuiferie d'affembiage fe fait de différentes manie-
|
||||||
les
|
||||||
'*•
|
||||||||
CHAP. IV. DES DIFFERENS PROFILS DE MENUISERIE. 15 3
res fuivant la nature Se la fujettion de l'ouvrage. La plus
firnple s'aflèmble quarrément par tenon. & mortoife- L'af- femblage en anglet, ou onglet, eft celui qui fè fait en diagonale fur la largeur du bois Se qu'on retient par tenon & mortoifè. L'aflèmblage en faufïè coupe eft celui qui étant en onglet & hors d'équerre, forme un angle obtus ou aigu. Celui à clef fert à joindre deux ais dans un pan- neau par des clefs ou tenons perdus de bois de fil à mor- toifè de chaque côté collés Se chevillés. L'aflèmblage à queue d'aronde fè fait en triangle à bois de fil par entaille s pour joindre deux ais bout à bout. Celui qui fe fait par te- nons à queue d'aronde 3 qui entrent dans des mortoifès pour afîèmbler deux ais quarrément Se en retour d'équerre, eft nommé afïèmblageà queue percée. Celui qui n'eft dif- férent de la queue percée, que parce que £qs tenons font cachés par un recouvrement de demie épaifïèur à bois de fil Se en onglet porte le nom d'afîèmblage à queue perdue. Pour donner une idée de ces différens afïèmblages, je les ai exprimés à la Planche 96. Il s'en fait encore d'autres ; mais je me fuis borné à rapporter les plus ufités. La prati- que d'un ouvrier intelligent Se les diverfès formes auxquel- les on eft afïùjetti pour le revêtifîèment des pièces d'un ap- partement , où il eft impofTible de fè pafîèr de ces afïèm- blages , déterminent fur le choix de leurs coupes, qui ne différent qu'en très-peu de chofè. Dans les Planches qui fuivront la 96e. on verra plufleurs defïèins de profils, où fuivant quele befbini'exigeoit, on amis en ufàgeles afïèm- blages ci-defîùs. J'ai afïùjetti cces profils aux parties des dé- corations d'appartemens qui compofènt le troifiéme Cha- pitre de ce Volume : j'ai tâché d'en détailler les afïèmblages autant que la grandeur du Volume me l'a permis ; Se pour joindre à la théorie les connoifîànces que donne la prati- |
||||||||
^P"B
|
||||||||
X IL Part. Il
|
||||||||
IJ4 DE la DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
que} j'ai confulté les perfbnnes de l'Art les plus en répu-
tation ; ainfi je me flate que l'étude que j'ai faite de cette partie de la décoration, Se qui a été fécondée de l'expé- rience la plus confommée .> fera trouver dans les defïèins que je donne beaucoup d'utilité, tant pour les ouvriers > qui jufqu'à prefent n'ont rien eu de précis fur ce fiijet} que pour les perfbnnes qui s'adonnent à l'Architecture, Se auxquelles cette partie du Bâtiment eft tout-à-fait né- ce flaire. Afin que les Profils que j'offre ici, ne panifient pas em-
brouillés par des chiffres, j'ai eu foin de les réduire à la grandeur de demi-naturelle. Si l'on ne veut pas faire ufa~ ge de l'échelle qui eft au bas, il fiirrlra de fè refîbuvenir qu'en doublant la grandeur de ces Profils, on aura la jufte proportion des grofîèurs 3 largeurs Se épaifîèurs que doi- vent avoir chaque partie dont ils font compofés, comme je le ferai fentir à l'explication des Planches, après que faurai dit quelque chofe des efpeces, des façons Se des défauts des bois qui s'employent pour la Menuifèrie dont il eft queftion. Par le mot d'efpeces on doit entendre les différentes
| qualités ou la conftkution naturelle du bois. Le meilleur
I pour l'exécution de la Menuifèrie eft celui qui a cinq an-
I nées de coupe , qui a peu de fil Se qui eft moins poreux
j que le dur qui eft deftiné à la Charpenterie : il faut aufti
qu'il fott fain Se que pour cela il n'ait aucuns nœuds vicieux,
qu'il fbit fans malandres, fans gales, fiftules, aubier, Sec.
On entend par fes façons ? fès différentes formes Se
grofîèurs, après qu'il eft débité, pour être employé. On
appelle méplat, celui qui a beaucoup plus de largeur que
d'épaiiïèur, comme les membrures. Le bois refait eft ee-
I lui qui de gauche Se de flache qu'il étoit, eft équarri Se
|
|||||
\
|
|||||
|
|||||||||
CHAP. IV. DES DEVELOPEMENS DES CROISEES. I C f
....... -....._____
dreiîe au cordeau fur &s faces. On nomme bois Corroyé ,
celui qui eft applani à la varlope. On donne lé nom de bois bouge à celui qui bombe en quelques endroits. Par le défaut du bois > on entend tout ce qui le fait
mettre au rebut, <& empêche qu'il ne fbit employé à la Menuifèrie , fur tout quand elle doit être placée dans un lieu apparent. On appelle bois roulé , celui dont les cernes font fé~
parés, Se qui ne faifànt pas corps, n'eft pas bon à être employé. Le bois carié eft celui qui a des malandres Se des nœuds pourris. On nomme bois blanc, celui qui tient de l'aubier Se qui fè corrompt facilement. Le bois qui fè tour- mente , eft celui qui fè dejette étant employé, faute d'ê- tre bien {qc. Je rapporte ces différentes circonftances, pour que ceux
qui mettent#le bois en oeuvre, puiiîènt éviter qu'il n'ait ces défauts., Se pour donner à ceux qui font travailler, une connoiflànce générale des qualités du bois dont les ouvriers fè fervent ; étant très-eflèntiel, lorfqu'on déco- re une pièce un peu confidérable, que la Menuifèrie qu'on y employé, foit d'un bois choifi avec foin, afin que quand on la veut vernir, il ne s'y voye ni tache ni défèctuofité ; <& que lorfque les moulures Se les ornemens font dorés ou fè font de quelque couleur, le bois ne vienne pas à fè dejetter, faute d'avoir été employé à propos. Des developemens dîum Croifee à double parement.
J'ai exprimé fur la Planche p7 le Profil en élévation
& le plan coupé d'une croifée à double parement, dont on peut voir en petit l'élévation du côté ûqs guichets, à la Planche 8ô. Je rnéfuis borné à l'exemple de la Plan- che p7, tous lëtf autres que fâurdis donnés ne pouvant |
|||||||||
"■
|
|||||||||
M
|
|||||||||
y"»!
|
|||||||||
i J6 Delà décoration et distribution des Edifices,
différer de celui-ci qu'en très-peu de chofe , & ayant rem-
pli les efpaces de cet exemple des parties qui pouvoient apporter quelque changement. Pour donner la force convenable au bois d'une croifée,
il faut avoir égard à la grandeur de fa baye : fa hauteur doit aufli déterminer à la faire à impofte ou non, Se fa largeur, fi Ton tiendra les dormans Se battans minaux plus ou moins forts. Celle que je propofe, a quatre pieds dix pouces entre les deux tableaux, fur onze pieds de hauteur, compris les feuillures. J'ai averti que pour éviter de cot- cer les mefures de chaque partie de ces Profils, je les avois cenus grands comme le demi naturel ; ainfi je ne m'atta- cherai qu'aux termes de aux ufàges. On appelle croifées à double parement , celles dont
les petits bois font quarderonnés des deux côtés, comme celui C ; ce qui n'eft d'ufàge que dans la conftrucldon des croifées d'un Bâtiment confidérable ; Se où l'épaifîèur du bois permet de pouflèr fes Profils ; car quand il s'agit d'u- ne croifée ordinaire, on fe contente de faire le côté inté- rieur à parement Se le dehors feulement avec feuillure ,■ comme en la Figure V. On orne ces petits bois, de mou- lures rondes avec des baguettes aux côtés, comme à la Figure U. Quelquefois on poufïè feulement un rond en- tre, deux quarrés, ainfi qu'on le voit en V , Se l'onalîèm- ble à trèfle 3 ou à pointe de diamant, ces différens Profils pour plus de propreté , comme à la Figure X. Ceux à ; trèfle font les plus propres ; mais il faut obfèrver que
iorfqu'on fait ces petits Bois à double parement, on affec- te l'aflèmblage à trèfle du côté intérieur > & celui à pointe de diamant du côté extérieur. J'ai fermé la croifée > Se je ne donne que la moitié de
ion guichet , oo i'aî exprimé les différentes largeurs des |
|||||
m'
|
|||||
CHAP. IV, DES DEVELOPEMENS DES CROISEES. I Jy
baftis qui le forment, afin d'avoir occafion de dire qu'il
vaut mieux s'attacher à cacher le joint des deux brifures fur le milieu du petit bois, que d'affecter que les panneaux du guichet foient de même largeur ; parce qu'alors le joint paroîtroit en dehors ; ce qui feroit un mauvais effet. Cet- te différence de largeur des panneaux dans le guichet d'u- ne croifée , n'eft jamais fènfible ; parce que le plus petit côté fè brifè derrière le plus grand, qui fait parement dans l'embrafure de la croifée, lorfque le guichet efl ouvert ; ainfi qu'on le peut voir exprimé dans la Planche dont nous parlons. J'ai exprimé l'embrafure G de cette croifée qui vient fè retenir à rainure dans le chambranle H. Cette for- te d'embrafure évafée, ne doit être d'ufàge que lorfque la baye de la croifée devient un peu étroite par dedans, par rapport à fa hauteur ;. car quand la largeur d'une croi- fée , fè trouve en proportion avec fà hauteur, je fuis d'a- vis de retourner quarrément l'embrafure de maçonnerie , comme je l'ai exprimé par la ligne Z, & de faire que les guichets de la croifée , lorfqu'ils font brifés Se ouverts, forment le revêtiffèment de l'embrafure de la croifée. Il faut alors faire faillir le chambranle H du nud de l'embra- fure Z de l'épaifleur du battant dormant A ; Afin que le re- tour du chambranle H* foit à fleur des battans de guichet E. Quoique cette dernière manière ne fbit pas encore fort en ufàge,elle efl: la plus .approuvée, Se auffi la plus propre, en ce que l'épaiffèur des battans de guichet E, loin d'ê- tre apperçûë dans l'appartement} comme dans la première manière, fè trouve logée derrière la largeur du chambranle H*, derrière lequel on attache un petit taflèau^oufringle y marquée A A pour racheter le vuide qui peut relier entre le nud du mur Z > Se le nud du derrière du battant du gui- chet. Cette trinde ou taflèau, doit fèrvir à entretenir Se Yiij,
|
||||
il I
158 Delà décoration et distribution des Edifices ,
à taire affleurer le nud de devant du battant de guichet au
: chambranle ; ainfi qu'on peut le remarquer dans les diffé- 1 rentes parties marquées BB. La brifure de ces guichets, qui I fè ferre avec des fiches à nœud ou à broche Se à refondre- ment, fe fait de deux façons différentes que f ai exprimées : I l'une que Ton appelle à noix marquée i, l'autre qu'on I nomme à feuillure défîgnée par 2. Celle 1 eft la plus foli- j de, Se de plus n'empêche pas que les champs des battans ; ne fbient de même largeur ; au lieu que lorfqu'elle eft à I feuillure, la profondeur de la feuillure inférieure diminue S beaucoup le champ du battant. Il eft cependant à obfer- I ver quelorfqu'onveut que les guichets s'ouvrent d'équer- I re i il vaut mieux fe fèrvir de la brifure 1, parce qu'en fe fèrvant alors de la brifure 1, la faillie de la noix feroit un I vuide entre l'arrête du champ du battant E , Se celle du chambranle H* ; ce qui n'arrive pas, lorfqu'on fè fèrt de l'autre brifure , où l'arrête du battant E eft vive , la feuil- lure fè trouvant derrière. Pour rendre ces différences plus | fenfibles, j'ai marqué par des lignes ponctuées la brifure 1 àla brifure 2, Se réciproquement la brifure 2 à la brifure 1. i Ces différences paroiflènt peu de chofe aux perfbnnes
qui s'attachent iuperflciellement à cette partie, Se principa- lement aux ouvriers qui n'ont fbuventpour but que de hâ- j ter leur ouvrage, fans fè mettre en peine d'en rechercher la perfection ; mais je trouve qu'il eft efîèntiel d'y réfléchir ; que cette attention ne doit pas échapper à l'Architecte j chargé de la conduite des différentes parties d'un Bâtiment, \ Se qu'avant de conftater Yépaifîèur des murs de face, il doit confidérer la largeur des bayes des croifées, Se voir fi ) leurs embraièmens peuvent contenir les guichets dans tou- te leur largeur. Après avoir recommandé plus d'une fois aux perfbnnes
|
|||||
V
|
|||||
mmmmmm—mmmÊmÊmmmmwm^mmtÊÊÊÊÊIaal^
|
|||||
CHAP. IV. DES DEVELOPEMENS DES CROISEES. IjC?
qui veulent s'adonner au Bâtiment de penfèr au fpectacle
général de l'Edifice, je ne puis trop leur confèiller de fe rendre expérimentés dans le détail du Bâtiment : en effet dans combien d'occafions ne fè trouve-t-on pas confùlté fur des parties de décoration, qui étant différentes les unes des autres, exigent la pratique ou du moins la théorie fur tout ce qui le concerne ? Lorfqu'on néglige cette con- noifîance il néceifaire 9 n'eft-on pas fouvent obligé de fè confier aveuglement à des Entrepreneurs, qui n'ayant qu'une pratique groffiere , nous font tomber dans des fau- tes difficiles à reparer l Un Architecte jaloux de fà gloire, doit avbir l'œil fur
tout, Se être en état de fe faire rendre raifbn Se de juger des différens ouvrages. Si malgré fà prudence Se fon habi- leté il fe gliiîè toujours quelque imperfection, à quoi ne s'expofènt point ceux qui n'ayant pour toute feience que l'amour du Bâtiment , veulent par œconomie fe pafîèr d'Architecte, lorfqu'ils font bâtir l Ils fe livrent alors à divers ouvriers que l'étude n'a point éclairés & qui travai- lans par habitude Se non par raifbnnement 9 ne fçauroient que mal réufîir. Ce qui m'entraîne à cette reflexion eft le délir que j'ai d'appeller l'Architecte à la pratique , <& de tacher d'amener jufqu'à l'élévation de la théorie la plupart 1 des ouvriers. Les défauts qui fè remarquent dans les di- vers ouvrages d'un Bâtiment, ne viennent que de ce que très-peu de perfonnes ont uni ces deux parties enfèmble. L'Artifàn femble n'ofèr fbrtir ûqs ténèbres qui l'envelop- pent, & fè borne àfbn travail manuel ; & la plupart de nos jeunes Architectes croiraient déroger à leur qualité-, s'ils s'inftruifoient dts Arts qu'on appelle mécaniques 3 Se qui cependant leur font fî utiles , que fans les appro- fondir , ils ne fçauroient fè dire véritablement feavatts. Ce |
||||
lôo De la décoration et distribution des Edifices,
qui devroit détruire une auffi dangereufe prévention , c'eft
le grand exemple que nous fournit M. Gabriel Premier Architecte du Roy , qui joint à la théorie la plus élevée, la pratique la plus confbmmée , Se fur les taiens duquel je ne m'étens point ici, crainte de n'en pouvoir faire aflèz d'éloge. Je reviens à la Planche 07, me reflant à parler du Pro-
fil en élévation de la croifée à double parement. J'ai dit qu'elle avoit onze pieds de haut, Se que c'étoit fur la hau- teur qu'on devoit juger s'il falloit y mettre une importe ; parce que quand cette hauteur n'excède pas huit à neuf pieds, on doit la lupprimer ; Se que quand elle va jufqu'à onze ou treize pieds, oneft indifpenfàblement obligé d'en mettre une , les ventaux des croifées devenant alors trop hauts pour leur largeur ? Se pouvant fe dejetter Se fè voi- ler : j'ai donc fùppofé à l'exemple que je donne, l'impo- rte P} qui reçoit la traverfe de croifillon O portant jet- d'eau , Se au-deflbus de laquelle la traverfe fùpérieure du chaffis à verre Q vient battre ; fuppofant que lorfque la croifée n'a que huit à neuf pieds , on monte la traverfe lupérieure du chaffis à verre Q, jufques fous la traverfe du dormant M, pour y tenir la place de la traverfe de croifil- lon N. Lors de la divifion des petits bois d'une croifée, on doit avoir attention que les carreaux de vitre foient tou- jours plus hauts que larges ; ce qui fait mieux que s'ils étoient quarrés./ On doit fur tout éviter de leur donner moins de hauteur que de largeur. Il faut auffi obferver de faire régner autour de l'arrête du chaffis à verre , tant fur les montans que fur les traverfès, un Profil moins grand delà moitié que celui des petits bois. La traverle d'en bas ou inférieure S, doit porter jet-d'eau Se venir faire bat- tement fur la pièce d'appui T du chaffis dormant, portant |
||||||
-----------------------------------!-----------'—'----------------------■
|
||||||||||||
!%!.)■.'■■■ ..■;.'• -..... .'-,-i i...........mu,,"......u-■uwmmmif'mqijiggifimjf
|
||||||||||||
•
|
||||||||||||
auiîî jet-d'eau, pour rejetter l'eau fur l'appui de pierre dans
lequel il vient s'encaftrer. Les guichets doivent monter de toute la hauteur de la croifée , lorfqu'elle eft quarrée , ou qu'elle eft bombée ; mais quand elle eft en plein cein- tre,les guichets fe terminent à l'impofte,& les parties cein- trées reftentfàns guichet. Aux croifees quarrées ou bombées qui font d'une grande élévation on brife les volets dans leur hauteur, fur tout lorfqu'il y a des entre-fols : cela fe pra- tique auffi dans des appartenons fort élevés, Se où il feroit à craindre que la grande hauteur des volets ne les fît de- jetter en s'ouvrant Se fè fermant, ce qui les empêcheroit de fè bien fermer par les efpagnolettes. On donne diffé- rens compartimens aux panneaux de ces guichets; mais comme on peut le voir par les Profils des battans de gui- chet E , on n'en décore qu'un côté, qui eft celui qui fait parement lorfqu'ils font ouverts, le derrière n'en pouvant être apperçû, même lorfqulls font fermés. On voit une intention de différens panneaux de guichets dans la croi- fée en petit de la Planche 80 , lefquels font réduits d'a- près les Profils dont nous parlons. J'ai exprimé la naiflànce du revêtifïèment du lambris,
qui décore les trumeaux des croifees que je donne pour exemple, afin de faire fentir la correfpondance que les différens champs > les moulures, les chambranles, bâtis, avant Se arriere-corps doivent avoir enfembie par rapport à leur faillie. Le champ I fépare le chambranle H d'avec la moulure de la glace K. J'ai auifi exprimé l'afïèmblage du parquet qui reçoit la glace} lequel vient s'emmancher dans le champ I qui lui fèrt de bâtis. Ce parquet de glace fe fait de petits panneaux de bois de mêrain de huit à neuf pouces en quarré /&>.de montans Se de traverfès de même efpece que fon bâtis, ainfi qu'on le voit marqué en L. |
||||||||||||
T. IL Part. IL
|
||||||||||||
X
|
||||||||||||
|
||||||
162 De la décoration et distribution des Edifices,
J'ai tracé en dedans de la traverfe d'appui T, une feuillu-
re fèrvant à recevoir fépaiflèur de la tablette iijfoit qu'el- le foit de menuiferie, ou qu'elle foit de marbre:, cette croi- fée étant à- banquette ; ce qui ferviroit également à une croifée qui s'ouvriroit depuis le haut jufqu'en bas", parce qu'alors la feuillure de la traverfe recevroit le parquet. La gâche de Teipagnolette, de la tringle 4, de laquelle j'ai exprimé la groflèur, vient s'attacher avec platine fer cet- te traverfe, lorfque la croifée- eil à banquette; mais lor£- qu'elle s'ouvre du haut en bas> cette croifée fe ferme par un verrouil à douille emmanché dans l'eipagnolette, ainfi qu'on le voit à la Planche 5 8*. I Explication: dos termes de la Planche 5^;.
A. Battant de dormant**
,33* Battant à noix.-
,C.Montant de petit bois-à double parement**
Y)*.Bat tans ménaux.-
E» Battant de guichet*
F. Panneaux de guichet..
G. Embrafment d* ajfemblage*
H. Chambranle qui reçoit dans fa reinure Vembrafure' G.-
H*. Chambranle en faillie derrière laquelle fe loge la brijure du \ guichet de croifée». L Champ quifépare le chambranle H* d'avec la glace««
;K. Moulure de la glace. h.. Parquet d& glace affèmblé de petits? panneaux de bois^demê-
3 ... vain. M.. Traverfe du dormant,-
N.. Traverfe de croifdlon.. . O. Traverfe de croifillonportant jet-d'eaui* iiP, împofte avec moulure*- |
||||||
|
||||||
CHAP. IV. DES DEVELOPEMENS DES CROISEES, l6i
|
||||||
Q. Traverfe fuperieure du chajfis à verre,
R. Traverfe du petit bois. 5. Traverfe inférieure du chaffis à verre portantjet-d'eau.
1. Iraverfe d'appui de dormant, V. Pm> te tf w*2 fiul parement fimple.
U. Pm> ^» ^ ^ y^w/ parement & à baguette:
Y.jLkvatton de petit bois à plinthe élégie [impie,
Z .Elévation de petit bois à pointe de diamant avec baguette. Z.Ùmbrajement de maçonnerie retourné d'équerre. AA. r^« 0« m^ ^^ &mm? /* chambranle H* iîf ^zr ^ H2™ ^ g»^<* <z fleur de fin arrête. 1. Ata du battant de guichet fur laquelle s'attachent les fi-
ches a nœud. J 2. Feuillure du battant de guichet fur laquelle s'attache la fiche
a nœud, 3. Appuis de pierre,
4. Grofeur-de la tringle de l'efpagnolette. ' '
J. Ftche à nœud à double broche & à refondrement. 6. riche A vafe.
7. Panneaux de guichet interrompus dans leur hauteur,
5. Fmbrajement de maçonnerie évafé.
9. Feuillure qui reçoit les carreaux de verre.
10. Naifance du tableau de la croifée de maçonnerie', ;
ir. hpaifeur de la tablette de la Banquette. |
||||||
'»)Tiilfiril»tlMiljg«-^ijiwn.iir'^.J
|
||||||||||||||||||
r
|
||||||||||||||||||
m
|
||||||||||||||||||
16 A De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
|
||||||||||||||||||
D?£ developemens des Fortes à placard <& à doubles-
vent aux & à double parement «> La Planche 98 offre le developement de l'afîemblage
& des Profils d'une- porte à placard à double parement. J'ai exprime Fèmbrafure de cette porte marquée Z > que je n'ai pu tenir dans fa proportion à caufe du peu de hauteur de la Planche■, m'étant feulement attaché à donner aux Profils Se aux aflembiages la grandeur du demi naturel, tel- le qu'on a pu le remarquer dans la Planche précédente. J'ai fermé le ventail B v que je fùppofe de trois pieds de largeur, la baye de la porte formée par le chambranle G, étant large de fîx pieds. Les portes de cette largeur font, deftinées pour les grands appartemens ;, celles des appartemens ordinaires , ne font le plus fou vent que de quatre pieds un quart, ou quatre & demi. L'exemple que nous offre la Planche, dont nous parlons~, efl tiré d'après la porte à placard* dé là' Chambre de paradé du re2- de-chaufïee dix premier Bâtiment du premier Volume , Planche deuxième de laquelle on trouve la décoration générale à la: Planche 83 de ce Volume-ci. J'ai ajouté de l'autre coté de fèmbrafure le chambranle C qui dé- core la Salle d'afïèmbléé qui fuit celle de parade , derrière lequel j'ai ferré les ventaux* des portes, de façon qu'ils l'affleurent de demi épaifîêur de bois; Ce chambran- le C fait former plafond au chambranle A par dedans la Chambre de parade. La baye que forme ce chambranle À eft moins large de quatre pouces que celle formée par le chambranle G, afin delaifïèrde feipace entre l'arrête H du chambranle A &le nud de Fèmbrafure N pour loger le. ventail B, lorfqu'il eft ouvert, dans .fèmbrafure qui doit être tenue de la largeur de ce ventail, qui pour lors lui |
||||||||||||||||||
*-<-;
|
||||||||||||||||||
mm
|
||||||||||||||||||
M
|
||||||||||||||||||
If
|
|||||||
CHAP. IV. DES DEVELOPEMENS DES PORTES. IQj
|
|||||||
fert de revêtifîement Se femble ne tenir aucune place.
Les ventaux de ces portes à placard le ferrent différem-
ment fur les chambranles ; la manière la plus ordinaire <x la moins fujette , eft celle que la Figure M repréfente ; mais on ne s'en doit fervir que dans des appartemens or- dinaires Se:où l'épaifîèur des murs ne reçoit pas les ven- taux dans toute leur largeur ; car il efl: defagréable de voir faillir les ventaux des portes dans l'intérieur des pièces^ fur toutlorfquW veut profiter du coup-d'ceil dune Ion- gue enfiiaie d'appartemens. Quelquefois quoiqu on raile ouvrir les portes dans l'épaifîèur des murs > on ferre les ventaux en faillie fur le derrière des chambranles, com- me il en efl marqué un. arrachement au Profil marque K ; Se alors on fe fert des fiches à vafes de huit à neuf pouces entre vafes ; au lieu qu'en la première manière on les ferre avec des fiches à nœuds ou à brifure, de même qu on ferre les chaffis à verre.fur les dormans, ainfi que nous lavons dit ci-devant». J'ai exprimé au-deiïùs du chambranle K le Profil œs ba-
tis & de la bordure du deiîùs de porte, avec fa naiiiance du plafond de fembrafement. Je n'ai point rapporté ici d'embrafèmens à voufîùres ni un nombre infini de cham- branles y Se d'autres placards dont les portes à double pa- rement font fufceptibles, les exemples en élévation des Planches précédentes en pouvant donner une idée plus précife du côté de la décoration , Se les Profils par raport au defïèin apportant peu de différence, ainfi-qu'il eft dit ci-après.» |
|||||||
\i66 D
|
||||||||
E.LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
|
||||||||
Explication des termes de la Planche 98. ;
A. Chambranle dans lequel vient s'ajjembler le lambris G qui
.revêtit la Chambre de parade , Ç Planche 2e. premier Volume. ) B. Vent ail à double parement Jupop ouvert & quife vient lo-
ger derrière la faillie du chambranle A. C. Chambranle avec feuillure qui reçoit les vent aux de la por-
te à placard de la Salle d3ajfemblée, (premier Volume Planche 2e. ) D. Bâtis des vent aux*
E. Cadre à double parement*
F. Panneaux.
G. Lambris qui décorent Vintérieur de la Chambre de para-
de & de la Salle d'ajfemhlée. H. Epaijfeurdu Chambranle dontk retour s'aligne avec le bâtis
du vent ail B. I. Bdtis ou champ de Tembrafure qui fait parement lorfque le
vent.ail du la porte ejl fermé. ÏC Traverfi du chambranle portant fur fon épaijfeurle bdtis du
dejjus de porte. L. Raiffance du plafond de l'embrafme de la porte.
M. Chambranle'fur lequel fe ferrent les vent aux des portes
pour s'ouvrir dans l'intérieur de la pièce. N. Partie du lambris qui vient s'ajfembkr dans le cham-
branle M. Ô. Fiche à vafe.
P. JNaiJfance du vent ail.
Q. Partie de l'embrafure*
R. Mur de maçonnerie.
S. Partie de la traverfe du bâti du vent ail qui vient battre der-
rière le chambranle K , à demi-épaijfeur de bois. |
||||||||
——■—
|
||||||||
|
||||||||||
Chap. IV. des developemens des Fortes. 167
La Planche 99 oifre plufieurs defleins de placards, &
différens Profils de cadres pour les lambris de revêtifle-- ment, pour les bordures , les lambris d'appuis , les ci- maifes, les plinthes: ,- Sec. fur lefquelles il n'eft pas be- foin de nous arrêter ; les aflèmbiages étant toujours les mê- mes , Se les contours des Profils fè faifànt mieux fentir par le. defîèin que par un dilcours bien étendu.. Pour parvenir à l'excellence des Profils de cette efpece,
on doit fçavoir qu'il eft nécefîàire. d'éviter la répétition dans les Profils d'une même pièce, fans néanmoins.tom-; ber dans un contrafte outré. La Menuiferie a fa façon de profiler qui lui efl: particulière & qui ne convient pas à toute autre partie de f Architecture. Les plus habiles y ob- fervent des loix dont il ne leur efl: pas permis de. s'écarter. Les boudins , les doucines, les becs-de-cofbins ., quarts- de-rond, boiiemens,- gorges, gorgerins', baguettes, af- tragales, filets &c. font les moulures qui compofènt les Profils dont nous parlons. La beauté $C la variété de ces? Profils, confite dans les divers arrahgemens de ces mou-: lures, dans les différentes proportions qu'il faut garder en-:, tr'elles , Se dans l'habileté de l'exécution. Le peu que je: mets ici fur ce, fujet, peut en donner une eonnoifîàncej générale : une plus grande quantité d'exemples n'auroit: pu offrir que du-fîiperflu ; puifqu'à dire vrai, deux eu trois, différens defleins font capables d'épuifèr cette marie- re , que le plus ou le moins de grandeur Se d'ornemens,; fait paraître nouvelle d'un appartement à un autres Lorfqu'on détermine dans une pièce, des Profils qui
appartiennent autant à la décoration, générale y qu'à c^
le de la Menuiferie en particulier, il efl effentieï d'é-f
viter qu'il ne fè confondent pas fous les ornemensvf
-Loin que la-Sculpture doive les enfevelir , if faut au[j
|
||||||||||
■■"■''
|
||||||||||
! '
|
||||||||||
\
|
||||||||||
mmK&œ8meBssa&mm
|
||||||||||
EES82
|
||||||||||||||
|
||||||||||||||
*.:: '
|
||||||||||||||
«sséès
|
||||||||||||||
|
||||||||||||||
HW
|
||||||||||||||
l\58 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES >
contraire que ces Profils fe deiTinent êc le develo-
pentde façon qu'Us paroifTent moins afïùjettis à la Sculp- ture qu'à l'Architecture, dont on perd de vue les princi- pes.iblides quand on enufe autrement. En effet lorfqu'on adonné naifîànce à un membre d'Architecture, ne doit-il pas faire partie des maflès générales, Se eft-il rien de plus abfurde que de le faire perdre dans le courant d'une déco- ration , qui ne peut plus être regardée que comme un af- femblage de parties eftropiées ou un tout mal affortH En un mot la fàgefïe ôc la fimplicité font les feuls guides qui conduifent à la perfection d'un Bâtiment, Se lorfqu'on fe jette imprudemment dans les chemins trop frayez de la nouveauté , on rifque de s'écarter pour toujours de la véri- table route qui conduit à la bonne Architecture. |
||||||||||||||
«■■
|
||||||||||||||
«?
|
||||||
T A B L ~
|
||||||
DES MATIERES
Contenues dans ce fécond Volume.
A.
Grafes , ou Claveaux. Il faut éviter de faire incliner les Agrafes , c'efl
abfolument un défaut de convenance ; le peu de rapport que cette liberté a avec leur ufage ; il faut éviter de les faire trop matériels j leur faillie con- venable , &c. 46 & 47 Il faut abfolument que les Claveaux agrafent le defïbus des voufîùres ou plate-bandes des croifées avec le nud du mur , & qu'ils foient liés par l'Agrafe avec l'architrave , corniche , ou plinte de la façade, 47 Il eft bon lorfque l'on orne le Claveau d'une çroifée ou d'une arcade , de le pofer fur une clef faillante qui le détache du nud du mur tel qu'il fe voit Planches 3 y Se 3 6. 48 Agriculture. Le mérite de la diftribution d'un Parc cÛ de fçavoïr donner de l'oppofition entre les pièces découvertes Se celles qui font enfer- mées de paliffades , cette variété forme le charme de la promenade ; pour y réullïr avec fuccès , la fréquentation des morceaux de réputation, tels que font les Jardins de Verfailles, Marly, Trianon, Meudon , Chan- tilly , Liancourt, Sec. eft l'étude la plus fûre. . p De la nécefîîté de former des contr'allées aux grandes allées d'un Parc ou Jardin d'un peu détendue ; l'agrément qui en revient. Se la différence qui fe trouve entre celui du Jardin de Trianon Se celui de Verfailles. 6 La beauté des formes générales doit être un des premiers foins dans les pièces de verdure, & il Eut obferver dans leur diftribution de ne les pas trop approcher l'une de Tautre, afin qu'il puifTe s'y élever entr'elles quel- ques futayes qui leur procurent de la fraîcheur. 4 Dans les pièces de verdure éloignées du coup-d'œil des Maîtres, on pratique ordinairement de grands tapis de gazon pour éviter l'entretien du fond qui fe tient de terre labourée, ces fortes de pièces devenant trop fpa- cieufes pour en tenir les allées battues de falpetre. 6 On doit auffi éviter l'ufage des balîïns dans les pièces éloignées des pro* menades fréquentées , à moins qu'ils ne fervent de refervoir ou de dé- charge aux autres pièces d'eau d'un Parc. 7 Des Parterres. De la diverfîté des Parterres, de leurs efpeces &>des plus en ufage. 1 o Si 11 Les Parterres de broderie font de peu d'ufage dans les grands Jardins à caufe de la difficulté de leur entretien , cette raifon les a fait détruire dans la plupart des Maifons Royales pour y fubflituer ceux qu'on nomme à l'Angloife. .. 11 Amortiffèment. Il ne faut pas ufer trop fréquemment des Amortifîemens non Jome II. X
|
||||||
TABLE
|
|||||||
plus que des Frontons, leur multiplicité apporterait un defordre dans
l'Architecture qui en interromprait l'uniformité & la fïmplicité qui en font les vrais caractères. " 44 La plupart des ArchiteCr.es blâment abfolument l'ufage des AmortifTe-
mens , le choix qu'on en doit faire, leur propriété. 42 ôc 43 Lorfque les AmortiiTemens deviennent trop confidérables pour la mag-
nificence d'un Bâtiment, il vaut mieux le couronner d'une baluftrade dont on orne les acroteres de vafes, figures , ou trophées d'armes. 45; Lorfqu'on met les AmortiiTemens en ufage il faut éviter les formes pic-
torefques ; les contours uniformes appartiennent à l'Architecture qui ne veut rien que d'horizontal & de perpendiculaire. Des défauts dans lefquels on tombe lorfque l'on s'abandonne à la vivacité de fon efprit. 43 Appartement, L'attention d'un Architecte eft de proportionner la dépenfe de
la décoration d'un appartement félon la dignité desperfonnes qui le mettent en œuvre , & de faire entrer dans la diftribution tout ce qui eft nécelTaire à fes difFérens ufages. 123 Dans une pièce telle fimple qu'elle puifTe être , il eft bon de defîgner
fon ufage par quelque allégorie particulière ou par le caraCtere des meu- bles. 123 L'ArchiteCture doit faire tout l'objet de la décoration des premières pie-
ces d'un appartement, comme les premières Anti-chambres, Veftibule, &c. la fymétrie & la proportion doit leur tenir lieu d'ornemens. 8 7 B.
BAms. Des pièces nécefTaires pour former un appartement des Bains com-
plet ; leur propriété , leur expofîtion, &c. 130 De la proportion des Baignoires , de leur matière & de leur forme. 131 Baluftrades. La proportion des Balullrades dépend de la hauteur ou elles font placées ; de la force des membres d'Architecture qui les environnent & de qui elles font foutenues. 3 o Ôc 35* Belveders. On doit avoir foin lors de la conftruCtion des Belveders , de faire enforte qu'ils faffent l'objet de plufïeurs points de vue. 12 La rufticité fïcd bien aux Belveders , fur tout lorfqu ils font environnés de verdure champêtre dont la nature fait tous les frais. 1 3 Il eft des Belveders que l'on tient ouverts & qui alors font d'ufage dans les lieux écartés d'un Parc. 13 & 14 On donne auiïile nom de Belveders à des lieux découverts & qui ont quelque éminence de laquelle on puiffe découvrir quelque point de vue agréable, ce qui leur a fait donner le nom de Belveders qui veut dire belle vue". 14 Berceaux & Cabinets de treillage. Les Berceaux , Portiques, Salons & Cabi- \ nets ds treillage, ont paru être négligés pendant quelque tems dans les Jardins de propreté parce qu'on s'étoit apperçû qu'ils couraient beaucoup ôc duraient peu, les portiques naturels leur ont été préférés ; l'avantage de ' 1 une & l'autre cTpece , & la manière de les mettre en pratique. 14 |
|||||||
-S
|
|||||||
m
|
|||||||
|
|||||||
_______________DES MATIERES._____________ryi
Tous les membres d'Archite&ure & les ornemens ne font pas propres à
l'ufage des treillages ; le choix qu'il en faut faire & la manière d'en ufer J Ç & 16
Il faut éviter de placer des Berceaux & Cabinets de treillage dans des
lieux trop humides ou trop fteriles , afin qu'il puiffe s'y élever de la verdure pour rendre ces endroits frais & tout enfemble leur donner de l'agrément. 17 L'amour qu'on peut avoir pour ces fortes de morceaux d'Architecture
ne doit point exciter à les repeter trop fouvent dans un Parc, la variété cau- fe du plaifir & excite à la promenade. ibid. On pafïe ordinairement une couleur verte en huile fur les treillages auf-
fi-tôt qu'ils font finis, tant pour les conferver contre l'humidité, que pour leur donner de l'agrément. ^ 1 8 On orne quelquefois les Berceaux de treillages de Fontaines ; les attri-
buts qui leur conviennent & les efpeces de Berceaux où elles peuvent être admifes avec bien feance. 16 C.
CHambre de parade. Le nom que l'on donne aux Chambres de parade
s'entend de leur décoration , de rafTortiment des meubles , de la fïmé- trie des glaces , des tableaux & autres ornemens qui doivent y être placés avec intelligence. 109 Les colonnes ne doivent être admifes aux Alcôves que lorfqu'on veut
les féparer d'avec la Chambre de parade avec une baluftrade. ibid. Dans les Chambres de parade où l'on admet des colonnes pour former
l'Alcove , il faut avoir foin de tenir les décorations des faces oppofées aux colonnes d'une Architecture qui aiTortiife avec la nobleiïe de l'ordre de co- lonnes que l'on a choifi. 1 1 o Le dedans des Alcôves fe tient ordinairement orné de tapiiTerie contre
laquelle on adoffe le lit de parade. ibid. On doit peindre rarement les Chambres de parade en blanc, malgré l'é-
clat que cette manière de décorer donne, cette couleur donnant une idée de fraîcheur qui convient peu aux pièces deffinées aufommeil, la couleur de bois y va mieux malgré le fentiment de ceux qui la renvoyent aux re- fe&oirs. 111 Chambre en niche. Les Chambres en niche ne font en ufage que dans les pe-
tits appartemens j il eft plusieurs fortes de niches, leur proportion } la diffé- rente manière de les décorer. 117 Chapelle. La nécefîîté dans un morceau de cette efpcce eft d'accorder enfem- ble la décoration avec la diftribution, la commodité avec la bienfeance & la richeiTe avec la convenance. « 41 On doit referver dans la diftribution d'une Chapelle un lieu particulier
pour une Sacriffie & pour ferrer les ornemens du retable d'Autel. 14.3
Cheminée. Dans les premières Anti-chambres on fupprime ordinairement les
glaces pour y fubftituer de grands tableaux, exemple Planches 5 8 & 7 8 j
des égards qu'il faut avoir pour la force des membres d'Architecture qui les
|
|||||||
BMlBHIlllllililllNIllMiflllllllllllllill'''
|
|||||||
Yij
|
|||||||
|
||||||||||||
TABLE
|
||||||||||||
corhpofent. <5p
Les Cheminées des fécondes Anti-chambres doivent être plus fufcepti-
bles de richciFes que celles des premières , mais en général il eft néceflaire de garder un milieu entre celle des pièces qu'elle précède & celle qui lui donne entrée. 70 Les glaces font devenues fort en ufage en France fur les Cheminées dé-
puis quelques années , feu Monfieur de Cote eft celui qui en a introduit la pratique. ' 78 Les Cheminées dans les appartenons d'une médiocre richefTe doivent
avoir la préférence de la décoration à toute autre partie. 68 De la correfpondance générale que doivent avoir les mafTes générales
d'une Cheminée avec fes parties & des égards qu'il faut avoir pour déter- miner fon plus ou moins de richefTe. 6j? Lorfque l'on conflruitune Cheminée en marbre ou en pierre de liais , il
eft bon d'obferver que les parties foient mâles & que les mafles-générales fe diftinguent autant par les formes fupérieures que par celles de leur plan. 71 Les palmiers dans la décoration des Cheminées font à prefent tout le
prix de leur décoration , la prudence dont il faut ufer à l'égard de ces or- nemens. 68 Confiiez. On. diftingue deux fortes de Confoles à l'ufage de la décoration ex-
térieure , les unes propres à porter des fardeaux faillans , les autres à rete- nir la chute de quelque partie d'Archite&ure rampante ou tenir lieu d'arc- boutant à quelque morceau d'Architecture piramidale. ço Les Confoles étoient beaucoup plus en ufage autrefois dans les Bâtimens
où l'on affecloit plus de faillie qu'aprefent, où au contraire on ne donne quelquefois pas affez de relief. - ibid. Les Confoles doivent tirer tout leur mérite de la beauté de leur galhe. ibid.
D.
Ecoration en général. La décoration extérieure doit déterminer celle
qu'on appelle intérieure ; k moyen de parvenir à connoître l'excellence de la bonne Architecture. Décoration extérieure. Lorfque la décoration extérieure affujettit l'ordonnan- ce du dedans d'une pièce & que cette fujettion apporte quelque difficulté à fes différentes parties, on peut ufer de certaines licences que la nouveau- té du fiécle autorife ; c'eft dans ces feules occafions que l'on devroit fe ha- farder, encore faut-il que ces licences foient durelîortde l'Architecture, & la néceffité affez fenfible pour que les fpeâateurs puiffent s'apperce- voir que le conducteur a été commg. contraint de donner la préférence à ces nouveautés. 9& De la relation parfaite que doit avoir la décoration intérieure avec l'ex-
térieure. 2 6 L'attention qu'un Archite&e doit avoir à l'égard des décorations exté- rieures : il eft bon que les allégories des dehors annoncent l'ufige du de- dans d'un Bâtiment, il n'en faut pas cependant porter le fcrupule trop loin. ; |
||||||||||||
!
|
||||||||||||
mm
|
||||||||||||
. ■ ■ :■ ' ' ■ . - „ , __^J
|
||||||||||||
~—----- ; «■.'.'-'-^-''"
|
|||||||||||||||||
-»-
|
|||||||||||||||||
1 ' '
|
|||||||||||||||||
DES MATIERES.
|
|||||||||||||||||
17?
|
|||||||||||||||||
le défaut dans lequel font tombés plusieurs Architectes à cet égard. ibid.
Nous tenons des anciens l'exemple de deligner par la Sculpture des de-
hors le caractère d'un Bâtiment, c'eft même par cette remarque finguliere 'qu'on a pu connoître la propriété des monumens dont il nousrefte quelque veffige dans l'ancienne Rome ; il efl: une prudence dont il faut ufer à leur égard , le choix qu'il en faut faire, Sec 27 Le repos fied bien en Architecture , les connoiiTeurslui donnent la pré-
férence à cette richeffe indifcrete , qui par la multiplicité des parties met hors d'état d'admirer les formes générales. ibid. Décoration intérieure. Les grandes pièces exigent que leur ordonnance foit
compofée de grandes parties, d'ailleurs la multiplicité des ornemens dans un lieu de cette efpece font fujets a devenir diformes par la pouflîere qui Vy élevé & par la fumée qu'exhalent les lumières pendant la nuit. 102 Les .lieux que l'on habite l'Hyver doivent être décorés avec une exacte
fymétrie par rapport aux glaces, la réflexion des bougies faifant une agréa- ble répétition. . Wid, Les meubles dans la décoration d'une pièce doivent paroître faits pour
concourir à fon embelilTement, & doivent être relatifs à l'élévation & au plan de la pièce. 103 Les ornemens & les profils de Menuiferie doivent être tenus plus ou
moins forts , félon qu'ils font dorés , ou feulement d'une couleur uniforme à la pièce. ibid. Il eit bon de ne pas confondre , fans des raiibns folides , des matières
différentes dans une pièce lorfqu'une même efpece de construction peut y |
|||||||||||||||||
fuffir.
|
|||||||||||||||||
104.
|
|||||||||||||||||
Il faut avoir égard lorfque l'on fe trouve obligé d'alTortir les ornemens
de Menuiferie avec ceux de Maçonnerie, d'afiortir auïîî leur forces ôc leur élégance, mais en général il ne faut admettre les derniers qu'aux pla- fonds à moins d'une nécefïîté indifpenfable. 1 o < La fymétrie fait un des objets principaux de la décoration , c'eft: par fon
fecours qu'on évite de tomber dans ces contraries qui apartiennent fî peu à la bonne Architecture. La prudence d'obferver des repos dans la décoration extérieure, doit
auflî êire regardée comme indifpenfable dans la décoration intérieure. 80 Un Architecte prudent doit éviter de fe laiiTer entraîner au charme de
la mode, & donner la préférence à la fageiTe qu'exige la bonne Archi- tecture, tfô' Il faut avoir foin dans la décoration d'une pièce de rendre les parties re-
latives avec leur tout, c'elt par cette harmonie qu'on parvient à plaire mê- me aux perfonnes les moins intelligentes dans l'art de bâtir. ibid. Du danger qu'il y a pour notre manière de décorer r de continuer le de-
fordre des ornemens que la plupart introduifent dans la décoration in- térieure. 67 Quoique l'objet de cet ouvrage foit d'amener les amateurs de l'Archi-
tecture au beau limple, il feroit pourtant dangereux de marquer par cette crainte trop de fterilité. , 10 i |
|||||||||||||||||
HH
|
||||||||||
sa
|
||||||||||
TABLE
|
||||||||||
174
|
||||||||||
Il n'eft point de confidération qui doive porter l'Architecte a être allez
complaifant pour palier légèrement fur les préceptes de fon Art, il doit fe refîbuvenir que la cenfure ne roule que fur lui. 106 Il faut éviter de répandre unerichefTe trop générale dans une pièce , les
repos y font indifpenfables , c'eft par leur fecours que l'efprit faifït facile- ment les véritables beautés d'une décoration , & que par fon moyen les élevés peuvent parvenir à cette excellence qui fait réufïïr heureufement dans ralfemblage de la Peinture , Sculpture & Architecture, &c. 102 Il faut éviter d'imiter ceux qui dans leur décoration fupiïment les lignes
droites & dans les plans & dans les élévations. 88 & 80 Il eft dangereux de s'abandonner à la vivacité de fon imagination à l'é-
gard de la Sculpture , cette fécondité ne fert le plus fouvent qu'à enfe- velir l'Architecture fous la Sculpture , & c'eft un défaut de convenance fé- lon le fentiment des habiles Architectes. ^4 & pj" Dans la décoration intérieure , lorfque l'on fait ufage d'ordres de colon-
nes , on doit les élever delTus un piédeital afin que l'œil puifle en aperce- voir la hauteur d'un feul tems, ce qui ne peut arriver lorsqu'elles font po- fées fur le rez-de-chaufTée. 1 o 5? Il faut, autant que faire fe peut, dinxibuer la pièce que l'on veut déco-
rer de manière à contenir autant de meubles qu'en exige fa deftination , au- trement les meubles étrangers qu'on eft obligé d'y aporter défigurent le plus fouvent l'ordonnance générale de la pièce. 1 06 Lorfque l'on introduit des figures dans la décoration intérieure , il eft
bon de les élever fur un piédeital, focle ou retraite, elles en ont plus de majefté. 8 3 Les ordres decolonnes font rarement employés dans les pièces revê-
tues de Menuiferie, ils font refervés pour les Veftibules, les Salons con- ftruits de marbre ou de pierre , les Porches , Periftiles, &c. 110 La pratique des portes croifées tenues à grands panneaux de glace, leur
utilité &leur ufage. 96 Les glaces dans les portions circulaires font toujours un mauvais effet.
91
Lorfque l'on fe trouve obligé d'éclairer les paflages ou garderobes qui fe
trouvent derrière quelque pièce de parade ou autres lieux , au lieu de por- tes vitrées en ufage autrefois, l'on pratique des glaces au-defTus des portes en place de tableaux. 11 8 Il eft de la prudence de ne pas répandre avec affectation les armoiries
ou les chifres du Maître indifféremment dans toutes les pièces d'un Bâti- ment , leur véritable place eft dans les dehors , ou les "premières pièces, comme les Veftibules , Periftiles , premières Anti-chambres , &c. 8 5; Il faut garder une correfpondance de proportion entre les trumeaux d'u-
ne pièce & la largeur de fes croifées. 5? 4 Les tapilTeries dans les appartemens de parade font de peu d'ufage , &
quoi qu'on puifTe les mettre en pratique, les trumeaux des croifées deve- nant en général étroits on les doit orner de glaces. p 8 Accoutumés à l'éclat de notre décoration moderne, on donne avec
|
||||||||||
mimsmusmmimiuujt
|
||||||||||||||
DES MATIE R E S.
|
||||||||||||||
11S
|
||||||||||||||
peine fon fufFrage à celle dont le caractère principal tient de la {implicite ;
les différentes circonftances qui doivent porter les vrais Architectes à fe déclarer pour cette dernière. i o i Les corniches à vouiTure dans les petites pièces fervent à racheter la hau-
teur des planchers , lorfque ces pièces font contigues à de grands appar- tenons. 132 Une pièce qui demande delà fraîcheur doit être revêtue de marbre ou
de pierre de liais , furtout dans les apartemens du rez-de-chauffée. 129 Rien ne relevé tant le prix delà décoration intérieure que la liberté dont
on ufe aujourd'hui de chantourner le plan des pièces que l'on décore, néanmoius il faut prendre garde à s'abandonner à une trop grande licence , ainfï qu'il a été fait remarquer ailleurs. 8 7 & 8 8 Dijlribution. Les pièces irregulîeres occupent beauccxup de terrain , mais auiîî
faut-il convenir qu'elles aiden: fouvent à rendre la diftribution d'un plan d'un fervice beaucoup plus aifé. 12y Il faut avoir attention lors de la décoration d'une pièce que les aligne-
mens fuperieurs foient en relation avec ceux du Bâtiment en général, ôc même qu'ils aident au coup-d'ceil fupérieur des dehors. 9 2 Des différentes manières dont on peut éclairer les garde-robes. 126
E.
EScalier. C'eft dans l'art de conftruire les courbes des Efcaliers , dans l'ac-
cord des parties avec le tout, & dans l'élégante proportion qu'on diftin- g je la fcience d'un Architecte. 145- On doit conftruire les grandes pièces fujettes au paffage, comme les
Efcaliers ôc autres, de pierre ou de marbre. 146 De la relation que doivent avoir toutes les parties qui compofent la dé-
coration des Efcaliers ; de la diftribution des rampes , delà repartition des ornemens, enfemble de la décoration des Efcaliers donnée dans les Plan- ches 88 & 89, 146 & 14,7 F.
Figure. Les Figures fe pofent fur des piédeftaux, leurs divers noms, leurs
allégories particulières ; la matière contribue foiblement à kur beauté , l'exécution feule fait tout le mérite de ces morceaux , en un mot, pour réuffir à faire d'heureux choix , il faut fréquenter les édifices où ils font ré- pandus avec choix, leur fituation, &c. 24 Fontaines. De la diverfité des Fontaines , de l'agrément que leur coup-d'ceil procure à la promenade , de la néceiïîté de les diftribuer de manière qu'el- les puhTent faire l'objet de plufîeurs points de vue , Sec. 18 Il eft des Fontaines qu'il eft bon de tenir cachées au coup-d'ceil général, telles que celles qui font compofées de fujets allégoriques qui empruntent leur beauté principale de la perfection de la Sculpture, & qu'il eft bon alors de garantir de Tindifcretion de la multitude. . 19 Il faut d^ns la composition des Fontaines adoffées contre les terraftes |
||||||||||||||
\
|
||||||||||||||
TABLE
|
|||||||||||||||
i-j6
|
|||||||||||||||
ou quelque autre partie de Bâtiment éviter trop de contraires , il eft dan-
gereux en voulant plaire par les formes de négliger l'Architecture qui en doit être le foutien. 20 Les Fontaines ifolées deftinées à former des Fontaines jailliffantes , font
moins foumifes aux préceptes de l'Architecture; ,1a beauté du galbe doit être la partie à laquelle on doit s'attacher par préférence, la néceffité qu'il y a de faire choix d'un habile Sculpteur. tblâ. Frontons. Des différentes proportions des Frontons félon ^divers Auteurs.
De divers ornemens qui font propres à la'décoration des Frontons, pour-
quoi les armes du Maître doivent être placées du côté de l'entrée plutôt que du côté des Jardins. 40 & 41 Des cas différens où la fupreffion des Frontons fait plus d'honneur à l'Ar-
chitecte que l'ufage de leur multiplicité. 3 8 De la prudence dont il faut ufer à l'égard de l'ufage des Frontonsjcomment piufieurs habiles modernes s'en font fervis dans leur décoration. 3 6 Ôc 3 7 Lieux àfoupape. Les lieux à foupape connus fous le nom de lieux à l'An-
gloife , & leur developement. 13 6 L'opinion de piufieurs Architectes eft d'éloigner les lieux à foupape des
apartemens de Maître, la manière de preferver de leur mauvaife odeur. 136 Il faut pratiquer des armoires proche le fiege des lieux à foupape pour contenir les eaux de fenteur, linges & autres uftanciles- 137 Il faut que le dofïîer foit revêtu de maroquin , l'on peint ordinairement
ces petites pièces d'ornemen.s arabefques , & c'eft dans ces pièces que l'on peut fe donner la licence des ornemens pidorefques. ibid. Les lieux à foupape deviendroient inutiles dans un lieu où l'on n'auroit
pas la commodité de l'eau. 138 M.
MEnuîferie. Ses différentes efpeces & fes ufages. 1 <* 2
Des différentes efpeces de bois propres à l'ufage de la Menuiferie
pour la décoration des appartemens, fes façons, fes différentes formes 5 &c. Des défauts qu'il faut éviter dans l'emploi du bois deftiné pour la Me-
nuiferie à l'ufage des Bâtimens,, ï $<$ Des différens alfemblages de Menuiferie. 15*3
Des croiféesà double parement, de leur developement & leur différen-
tes fujettions. 15; 6 ôc 1 y 7 Du developement des portes à placard ôc à double parement, leur ufa-
ge & leurs différentes fermetures ; des deffus de portes ôc des lambris qui les environnent, * 1 64 ôc 1 6y Des différens profils, de Menuiferie à l'ufage de la décoration des appar-
temens , des cadres pour les lambris de revêtiffemens & d'apuis , des bor- |
|||||||||||||||
w
|
|||||||||||||||
m
|
|||||||||||||||
psaws
|
|||||||||||||||
dure§
|
|||||||||||||||
wÊmÊÊÊtm
|
|||||||||||||||
i.r.,i...,il
|
|||||||||||||||||||||
—T
|
|||||||||||||||||||||
™^"
|
|||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||
DES M A T I E R E S
|
|||||||||||||||||||||
, ___ ___ _.....„ ___ _...... ._. 177
dures :>'.t des plinthes , des cimaifes ; ëcc. ;r .- ' 167
Des différentes moulures qui compofent les compartimens des lambris ,
la prudence dont il faut ufer à l'égard de leurs formes dans les élévations, en un mot de l'expérience néceffaire pour profiler avec fuccès. , 1 68 De la relation que doivent avoir les différens champs, les moulures ,
les chambranles, bâtis , avant & arriere-corps. I tfp Combien il eft. efTentiel qu'un Architecte ne néglige aucune des parties
du Bâtiment, le compte qu'il fe doit rendre de l'epaiffeur des murs lors de la conftruétion par la relation qu'ils doivent avoir avec la Menuiferie. j j 8 La pratique doit être jointe à la théorie, le moyen d'y parvenir, & la
relation indifpenfable qu'ils doivent avoir enfemble. ijo O *
Rdres â'Archîtetiure ; Ordre Dorique. Les différens Auteurs qui ont
admis ou fuprimé les canelures à l'ordre Dorique, le cas où elles font convenables -, en général on doit y fuprimer les boffages tels qu'il s'en voit ' au Palais dû Luxembourg. 2.8 A l'imitation d'Abraham Bofïè je me fuis fervi du nom de pieds & de
pouces, pour être mieux entendu <les perfonnes qui n'ont qu'une légère teinture du deffein -30 Ordre Ionique. On doit avoir attention de tenir'les membres d'Architecture
plus ou moins forts , félon qu'ils s'éloignent de l'œil; cette attention , aufîî- bien que celle qu'on doit faire à la différence du folide au délicat eft très- importante. '3 o La préférence qu'on doit donner au chapiteau Ionique moderne, iurtout lorfqu'on l'employé à des colonnes ifolées. ibïd- L'on eft revenu de l'ufage de tailler des ornemens fur les profils des or- dres dans les décorations extérieures parla difficulté d'en apercevoir de loin le détail , & parce que leurprofufion amaffe de la mal propreté. 3 1 Ordre yittique. On entend en général par ordre Attique tout morceau d'Ar- chitèâute plus racourci que les règles de l'Art ne le preferivent, Se qui eft defîirté à couronner ou terminer une façade de Bâtiment, ou autre partie fuperieure dans la décoration intérieure, fon origine & fon ufage dansles maifons des Grands. 3 2 On ne fçauroit donner de règle certaine pour la hauteur de l'ordre At- tique,-les diverfes proportions que lui ont donné les anciens dans leurs édifices. ^3 5 Ornemens. Des conronnemens de panneaux de Menuiferie , de leur contrarie Si de leur fymetrie. 140 Les vafes , confoles , torchieres , &c. à kifage de la décoration inté- rieure , peuvent fe fentir de la licence dont on ufe aujourd'hui, n'étant in- troduits dans la décoration que pour relever lafîmplicité de l'Architecture qui doit dominer par delTus tout. 140 Les ornemens de bronze ou autre métail à l'ufage de la décoration doi- vent fe refTentir de la fageffe de l'Architeclure,quoi qu'ils la regardent d'afTez |
|||||||||||||||||||||
Tome IL
|
|||||||||||||||||||||
TABLE
|
||||||||||||
178
|
||||||||||||
loin , afin que par cette idée on en évite la profufion,
X *
|
||||||||||||
14.9
|
||||||||||||
PLafonds. Des précautions qu'il faut prendre a l'égard des plafonds , foit
qu'ils foient décorés de Sculpture ou de Peinture , ou des deux enfemble. Portes. Les points milieu d'une pièce ne s'aecordant pas toujours avec les en-
filades fupérieures d'un Bâtiment obligent quelquefois d'imaginer des Por- tes à double baye &c dont l'on feint l'une des deux pour obéir également à la fymétrie de la pièce & la distribution du Bâtiment. 7 6 La hauteur que contiennent ordinairement les pièces à double étage jet-
tent fouvent dans la néceffité d'imaginer des portes qui par leur forme géné- rale puiiTent former des parties fupérieures qui aillent de pair avec la force des membres d'Archite&ure de la pièce où elles font édifiées. 7 6 On doit donner le moins de mouvement qu'il eft. poffible aux linteaux des
Portes à l'ufage de la décoration intérieure, les deflus des portes font quel- quefois de forme irreguliere , la liberté dont on ufe à leur égard. 7 8 On doit préférer des deflus de Portes à panneaux au lieu de ceux qui
font ornés de tableaux,lorfque l'élévation des deffus de portes ont peu d'ex- haufTement. 8 o La néceffité qu'il y a d'accorder la forme des panneaux des venteaux
des Portes , avec la Sculpture, &la forme générale des ferrures. 77 Un Architecte chargé de la décoration d'une pièce ou de quelques unes
de fès parties doit rejetter les fujetions qu'on lui propofe lorfqu'elles ne peuvent que nuire à Pharmonie générale de la pièce. 7^ S.
SErrurerie. Sous le nom de Serrurerie on comprend les gros fers qui fervent
à la conftrudion des Bâtimens ? comme ceux qui fervent à la décoration intérieure & extérieure des édifices y 2 Il faut éviter dans les ouvrages de Serrurerie de rendre trop faillans les
membres d'Architecture qui les compofent, de même qu'il ne faut pas les charger d^rnemens confus qui ôtent la liberté du coup-d'ceil. y 3 Les grilles baffes donnent l'agrément du coup-d'ceil de Fendrok qu'elles
renferment, quelques-uns en blâment l'ufage , il faut convenir cependant qu'il eft des occafions où la pratique en eft bonne. 5 <ç A l'imitation du Château de Trianon on peut introduire l'ufage des gril-
les baffes dans les dehors. ibid. On fe fert de balcons fimples, tels que les exemples de la Planche jo
à l'ufage des terraffes & des ponts qui fe pratiquent fur les foffés des Jardins pour prévenir les accidens , ce qui les fait nommer gardes-foux, ou gardes- corps. £ 6 Les potences de Serrurerie font d^fage dans les Bâtimens pour fufpen-
dre les lanternes. |
||||||||||||
tsmm
|
||||||||||||
%
|
||||||||||||
tfeœmÊÉmmrmMmmÊBmamm*niamËamt
|
|||||
_________________DES MATIERES. 179
En ufant de la liberté qu'on fe donne £our éviter la fymétrie dans les
deiTeins de balcons, il faut éviter de faire des panneaux qui ayent trop de portée ce qui nuiroit à leur folidité. Ç 7 Les balcons à banquette doivent être refervés pour les Bâtimens particu-
liers , leur décoration devenant trop petite pour les grands édifices. 58 Serrurerie. Le mérite des deffeins de Serrurerie dans les balcons ou rampes eft de faire enforte que les jours foient à peu près égaux & que les orne- mens qu'on y admet foient conftruits de manière à ne pas accrocher les ha- bits , &c'eft pour cette raifon qu'on doit le.s faire demétail par préférence à la taule , de l'agrément qui en revient, ôcc. tbid. La manière de pofer les rampes des efcaliers fur leur limon eft différente de celle dont on pofe les balcons fur leurs apuis. y 9 Ferrure. Une partie des ornemens qui s'exécutent en bronze pour la Ferrure peuvent auffi s'exécuter en fer que l'on polit, ou auquel on donne une cou- leur d'eau, ou que l'on peint en bronze, leurs difFérens agrémens Se leur fu- jettion. 61 L'utilité des efpagnolettes , leur fujettion Se leur matière. 63 Il fe diftingue de deux fortes de Ferrures } leur ufage différent 8c leur ma- tière. 60 Il faut afTortir la forme extérieure des Serrures au contour des panneaux de Menuiferie, il faut que les ornemens qui les compofent ayent peu de relief. 61 Symétrie. La fymétrie dans un Bâtiment apporte beaucoup d'agrément , elle doit même être préférée, ainfî qu'il a été dit dans le premier Volume, à cette richelfe indiferete dans laquelle le goût du fiecle nous entraîne, 127 Sphinx. Les Sphinx } les Termes Se les Figures fe font de ffruclure différente fuivant la dignité des lieux , mais en général ils fe font de marbre ; c'en; à ceux qui font exécutés qu'il faut avoir recours ; pour fe former une idée précife de ces fortes de parties, Verfailles, Trianon Se Marly font une belle école. T.
TErrajJes. Les échifres des efcaliers de dehors Se les tablettes des Terraffes
fe garniffent rarement de rampes de fer ou baluftrades ; les cas où on les peut admettre Se les exemples que nous en fournirent les Maifons Royales. 4. On ne doit pas affecter trop de richeffe au revêtiffement des TerraiTes ,
au contraire il faut plutôt leur donner un air de fimplicité mâle qui ait quel- que relation avec leur ftructure. tbid. La dépenfe dans laquelle jette la conftrucïion des TerraiTes oblige fou-
vent de pratiquer des talus de gazon , ainfî qu'il s'en voit à la Planche pre- miere,néanmoins il faut convenir que les Terraffes de maçonnerie font beau- coup au-deffus de celles que l'œconomie fait former de gazon, 2 |
|||||
■;■■'.
|
||||||||||||||
Ft*°
|
||||||||||||||
TABLE
V. ,
|
||||||||||||||
VAfès. La beauté des Vafes eonfifte a leur donner une figure gracïeufe &
de varier avec fuccès les parties qui les compofent. 21 Les Vafes construits de marbre tiennent le premier rang , & doivent être
placés dans les endroits les plus diftingués d'un Parc & les plus aparens. 2 1 Les Vafes de marbre précieux , tel que le porphire , l'agathe, l'albâtre ; Sec. doivent être réfervés pour la décoration intérieure , étant trop fragiles pour faire partie des décorations des dehors. 2 2 Les Vafes de bronze fe tiennent de moyenne grandeur & fervent à la dé-
coration des tablettes des terraffes, ainfi qu'il s'en voit dans les Jardins. de Verfaïlles.- t. Les, Vafes conflruits de plomb font ordinairement fans piédeflal & réfer-
vés à l'ufage des Fontaines. 21 Il fc fait des Vafes de fer fondu fur lefquels on paiTe une couleur en huile à l'ufage des Jardins des particuliers, ainfi que ceux de fayance. 2 5 Les Vafes conflruits de pierre font de peu d'ufage dans les Jardins de conféquence, & font réfervés pour les couronnemens de façades conflruits de m,ême matière. 2 2 Vefiibule. Dans les décorations exécutées de maçonnerie , o.àl'on affecte de la fimplicité , on doit s'attacher aux formes générales & aux reffauts qui dé- tachent les corps les uns d'avec les autres , il ne faut pas néanmoins trop ufer de ces reffauts, crainte de tomber dans un goût d'Architecture trop maigre. , / . 84
De l'union qu'il faut conferver dans la hauteur des retraites .des Veffibuies
par raport à leurs décorations intérieures , aufîi-bien que de la relation qu'ils
'" . doivent avoir avec ceux des décoration extérieures. ibid.
; L'entrée des Veflibules fe ferme différemment. • ; . r. 82
VoujjltreY. Exemple de Vouffures de croifëes rapportées dans les Planches
90 & 9 i , pour faire connoître la différence des ornemens qui s'exécutent
en plâtre à ceux de Menuiferie. 148 & 149
Fin de h Table des Matières^
|
||||||||||||||
|
||||||||||||||
■ae
|
||||||||||||||
__
|
||||||||||||||