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DES
MAISONS DE PLAISANCE*
ET DE LA
DTT f~^ f~\ T? A T T /~\ IVT
DES EDIFICES EN GENERAL-
Par Jacques-Fran�ois Blondel*
Ouvrage enrichi de cent fbixante Planches en taH|e-dou-
ce, grav�es par l'Auteur, SECOND.
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A PARIS, RUES. JACQUES,
Chez Charles» Antoine Jombert , Libraire du Roy
pour l'Artillerie, � l'Image Notre-Dame. ALDGC, XXXVIII.
AVEC APPROBATION ET PRIVILEGE DU ROY. |
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A VAN T-PR OPOS.
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LA vari�t� des exemples qu'offre ce f�cond Volume,
auroit demand� que je me f�fl� �tendu d'avantage, Se que m�me j'en euf�� donn� un troifi�me, qui m'auroit permis d'approfondir certaines mati�res que je n'ai pu qu'ef- fleurer ; mais je me fuis trouv� oblig� de renfermer dans celui-ci une grande partie de la d�coration ext�rieure Se int�rieure, Se de n'en parler par conf�quent qu'al��z l�g�- rement , tant par la crainte de faire trop attendre le Public � qui cet ouvrage eft promis depuis long-tems , que par les engagemens que j'avois contract� avec mon Libraire, qui de fon c�t� le trouve prefT� de fatisfaire � nombre de perfbnnes qui paroil��nt le defirer. Je me flate qu'on me le parlera d'autant plus, que tou-
tes les parties de cet ouvrage font li�es de fa�on qu'elles ne peuvent que paro�tre enfemble � caufe des citations qui font r�ciproquement renvoy�es de l'un � l'autre Volume, & qu'ainu* ne pouvant les d�tacher > le tems de pouvoir mettre au jour un troifi�me Volume avec les deux autres, auroit laf�e l'attente du Public. S'il trouve que mon travail n'ait pas �t� pouf�e af��z loin,
du moins j'aurai eu l'avantage de pref��ntir fbn go�t, St de l'afl�rer de mon z�le pour l'avenir , fi cet ef��i a quel- que flicc�s. Je f�ais que mon projet eft auffi entreprenant qu'il eft �lev�, Tobjet principal de cet ouvrage �tant d'inf- pirer aux amateurs du B�timent, un jufte d�go�t pour tout ce qui n'a qu^une m�diocre beaut� dans l'Architecture, dont fbuvent les productions n'�tant nullement n�cefl�i- res pour Puf�ge ordinaire de la vie ne doivent �treeftim�es que lorfqu'elles font port�es jufqu'� l'excellence ; mais je m'attens aux objections qu'on pourra me faire : bien loin I de me defbbliger, j'oie m�me preff�r les personnes qui en |
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iv AVANT-PROPOS.
auront le loifir de me communiquer leurs fentimens avec
fincerit� ; n'ayant �t� excit� � produire les miens que par un v�ritable d�fir de m'inftruire , & non par la pr�emp- tion de les faire paffer pour des loix. L'obligation o� j'ai �t� , ainfi que je l'ai dit � de h�ter
cette �dition, ne pouvoit manquer de me faire paf��r plus fuperficielement fur la correction g�n�rale des gravures de ce f�cond Volume, vers la fin duquel je me fuis trou- v� oblig� de me faire aider par diff�rentes perfonnes : mais du moins on pourra s'appercevoir que les reflexions font �galement foutenues , & les exemples vari�s fans avoir trop donn� dans le go�t du fi�cle. Le d�tail en plus grand des d�corations ext�rieures &
le developement des int�rieures, ayant �t� referv� pour ce f�cond Volume, on y verra dans la premi�re partie ce qui regarde l'ext�rieure , j'ai cr� devoir l'offrir d'abord au Le�teur, avec une partie du Jardinage & divers exemples des d�corations qui font en ufage dans les Jardins de pro- pret� , parce qu'elles font dans les dehors une de ces beau- t�s principales qui attirent les yeux avant le B�timent. La d�coration int�rieure �c les developemens des par-
ties qui la compofent, font l'objet de la f�conde Partie, aufquelles j'ai donn� tpute la grandeur que ce Volume m'a permife. |
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TABLE
DES CHAPITRES
CONTENUS DANS CE SECOND VOLUME.
j\ Vant-Fropos. page iij |
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PREMIERE PARTIE.
Contenant divers exemples, tant fur les D�corations ext�rieu-
res des Batimens, que far le Jardinage, Chapitre I. "M "^k E la D�coration .des Jardins de pro-
JL# pr�t�. I
Des EJcaliers de ma�onnerie > des Talus de gazon , & des
Terrajfes. 1
Des diff�rentes pi�ces de verdure � Vufage des Parcs &
Jardins.
Des diff�rentes efpeces de Parterres. io Chap. IL Contenant les Belveders de ma�onnerie > les Ber-
ceaux de treillage , les Fontaines > les Vafes j les Figu- res 3 les Sphinx �* les Termes. 12 Des Belveders de ma�onnerie. - ibid. De la diverfit� des Bexceaux de Treillages* 14 Des Fontaines. 18 Des Vafes, 20 Des Figures > des Sphinx & des Termes. 23 Chap. III. Oh il efl parl� des Profils des ordres d* Architectu- re 3 qui font partie de la d�coration du principal corps de B�timent qui compofe la premi�re partie de ce Volume, . & de quelques r�flexions far la d�coration ext�rieure en g�n�ral., ■ 2< |
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TABLE.
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V)
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De la d�coration ext�rieure en g�n�ral. i^
De l'ordre Dorique qui r�gne au rez-de-chaujpe du princi-
pal corps de B�timent qui compofe la premi�re Partie du premier Volume. 28 De Vordre Ionique. 30
De l'ordre Attique. 32
Chap. IV. O� il ejl parl� de la proportion des Frontons 3 de la
d�coration qui leur ejl propre} & des Amortijfemens qui peuvent tenir lieu de Frontons. 3 6 . Des Amortijfemens. 42
Chap. V. O� je trouvent divers exemples des ornemens qui
fervent de clef aux Arcades &" aux Croif�es ext�rieures des B�timens 3 & des Confies aujj� � l'ufage de la d�co- ration des dehors. ■ 45 Des Agrafes. ■ ibid.
Des Confies qui fervent � la d�coration ext�rieure* 45?
Chap. VI. Concernant les divers ornemens de Serrurerie qui fervent aux d�corations int�rieures & ext�rieures des B�- timens. j�. De la Ferrure. 60
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SECONDE PARTIE.
Contenant divers exemples de la D�coration int�rieure, avec
le developement defes parties. Chap. I. "*V E la D�coration int�rieure en g�n�ral. 6^
J J? De la D�coration des Chemin�es. 67
Chap- II. De la D�coration des diff�rentes Portes � l'ufage
des appartemens de parade. 74
De la D�coration des Portes. 75
Chap. III. De la D�coration des Appartemens en g�n�ral, avec
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TABLE.
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vi]
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des exemples particuliers des pi�ces qui composent les ap-
partemens de parade\ 81 De la D�coration des appartemens. ibid. De la D�coration des Veflibules. 82 Des premi�res Anti-chambres. Sy Des f�condes Anti-chambres , ou Salles d'AJfembl�es. 94 Des Salons, ou Salles de Compagnie. 101 Des Chambres de Parade» �op Des Chambres en niche. 117 Des Salles � manger. 111 Des Salles des Bains} & des Cabinets d'aij�nce ou lieux � Soupape. 125) Des Cabinets ou lieux �foupape. 136 De la D�coration de la Chapelle du premier B�timent du premier Volume. 141 De la D�coration des EJcaliers. 145 Chap. IV. De l'ajfemblage & des differens Profils de Menui- prie � Vujage de la d�coration des appartemens. \<i Des developemens d'une Croif�e � double parement. 15" 5 Des developemens des Portes � placard, & de celles � dou- bles vent aux & � double parement. 164 Fin de la Table,
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AVIS AU RELI EUR.
Four bien placer les cent onze Flanches de te Volume*
TOME SECOND. |
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Premi�re Partie.
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Seconde Partie;
Planche lviii , N°. 2.
Planches lix Se lx.
Planche lxi.
Planches lxii, lxiii& Lxiy;
Planches Lxv , lxvi & lxvii.
Planches lxvi 11 & lxix.
Planche lxx.
Planches lxxi , lxxi 1 & LXxItK
Planches lxxiv & lxxv.
Planches lxxvi & Lxxvil.
Planche lxxvi 11.
Planche lxxviii , N°. 2.
Planche lxxix.
Planche lxxix , N°. 2.
Planche lxxx.
Planche lxxx , N°. 2.
Planche lxxxi.
Planche lxxxi , N°. z,;
Planche lxxxi 1.
Pianche lxxxi ii.
Planche lxxxii & Lxxxlll, No. 2»
Planche lxxxiv.
Planche lxxxiv , N°. 2.
Planche lxxxv.
Planche lxxxv, N°. x.
Planche lxxxvi.
Planche lxxxvi , N°. ».
Planche l^xxxvi , N°. 3.
Planche lxxxvi 1.
Planche lxxxvi 1, N°. 2;
Planche 4-xxxvm.
Planche lxxxi x.
Planche lxxxix, N°. 2.
Planche lxxxix , N°. 3.
Planches xc& xci.
Planches xcn , xcni ,XCIV & XCV.
Planche xcvi.
Planche xcvn.
Planche xcviii.
Planche xcix & derni�re*
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TRAITE
DE LA DECORATION DES EDIFICES,
ET DE LA DISTRIBUTION
DES MAISONS DE PLAISANCE
PREMIERE PARTIE»
Contenant divers exemples 9 tant Jur les 'D�corations ext�rieu-
res des Bdtimens , que Jur le Jardinage, CHAPITRE PREMIER,
De la D�coration des Jardins de propret�,
N peut par les exemples que la Nature &
l'Art r�unis enf�mble, offrent � la vue en beaucoup de lieux renomm�s, recevoir les meilleures le�ons fur le jardinage ; mais la dif- ficult� de le transporter dans ces divers en- droits 9 devient fouvent un obftacle pour bien des perlbn- |
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T. II, Fart, L
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a De la d�coration et distribution des Edifices ,
n�s, dont on ne peut f� d�dommager que par la lecture
Se les exemples qui ont rapport � cette mati�re. Quelques Auteurs s'�tant particuli�rement attach�s � �crire de la na- ture des arbres, de leur culture Se de la conftru�lion des Jardins , j'ai cru ne devoir parler ici que de la partie qui concerne la d�coration , comme appartenant le plus � l'Archite�hire. Des EJcaliers de ma�onnerie , des Talus de gazon , & des
Terrajfes,
La plus grande partie des terrains que Ton deftine aux
Jardins de propret�, nefe trouvent pas toujours de niveau, Se c'eft ce qui oblige fouvent � mettre les Terraf��s enuf�- ge. Cette mani�re de redrei��r un terrain offre beaucoup d'agr�ment par les diff�rents points de vue dont on peut jouir, fbit dans les fonds, foitfur les �minences ;mais ou- |
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Sc le rev�tement des murs de ma�onnerie jettent dans une
d�penfe consid�rable. Pour �viter les frais dans lefquels jette la eonflru�lion
de ces murs, lorfqu'on eft indilpenf�blement oblig� de pratiquer des Terrafl�s de peu d'�l�vation , on met en uf�ge les Talus de gazon, comme il son voit � la Plan- che premi�re ; Se lorfque la hauteur des Terrafl�s exc�de fix pieds, on les coupe par une double Terrafle qui leur donne de l'afTiette, & en m�me tems les rend agr�ables pour la vari�t� qu'on peut faire prendre � leurs contours. N�anmoins lorfqu'on eft en �tat d'en foutenir la d�penfe, j'eftime que les Terrafl�s de ma�onnerie d�cor�es de mem- bres d'Architecture , comme � la Planche deuxi�me, Se les grands Efcaliers de pierre ou de marbre qui leur 1er- |
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Chap. �. des Terrasses ps ma�on, et Talus de gazon. 3
vent d'ifl��, donnent � un Jardin un air de grandeur qui
le met bien au-def��s de ceux o� l'�eonomie en a fait em- ployer de gazon. Il arrive afl�z Souvent que pour diver- fifier , on place de ces derniers dans les lieux �cart�s d'un grand Parc , & principalement aux extr�mit�s des grandes all�es ; quelquefois � la t�te des grandes pi�ces de verdure, ou � l'entr�e des Amphith��tres, ainfi qu'on y met auffi des gradins Se des degr�s de pareille mati�re ; mais on doit obf�rver que leur conftru�tion demande beau- coup de foin , Se qu'il ne faut pas moins d'attention pour leur entretien. La premi�re Planche offre quatre exemples de ces Terraf��s Se Efcaliers de gazon, que j'ai fait ex�- cuter en diff�rens endroits avec f�cc�s , Se la f�conde Planche repr�f�nte deux Efcaliers de pierre avec l'arrache- ment des Terraf��s aufquelles ils font adof�es. Celui A eft ex�cut� � quatre lieues de Paris dans un Parc que je fis planter en 1727 ; il eft plac� � l'extr�mit� d'une grande all�e ? � laquelle le Perron X fait face , tandis que les deux degr�s H defeendent aux contr'ali�es parall�les � la Ter- rafl�. Le f�cond B efl en forme de Fer-�-cheval : f� profon-
deur eft prife aux d�pens d'une large Terraf�� dans laquel- le il eft enclav� : fon Palier eft ovale > Se il laif�� le choix de defeendre dans le Parc par l'un ou l'autre de &s c�t�s. J'ai pratiqu� entre ces deux rampes une Cafcade G , qui |
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deux exemples font ici d'une grandeur afl�z diftin�te pour
juger de leur ordonnance. Les Plans qui fbnt au-deffous, feront conno�tre leur forme , Se l'Echelle de leurs pro- portions. Ces Efcaliers n'ont rien d'extraordinaire pour la richef-
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4 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
fe ; mais rarement les orne-t'on davantage ; � moins qu'on
ne les d�core de figures ou de vaf�s , Se que l'on ne rev�- rifi� les tablettes des Terraf��s de Balcons de fer ou de Ba- lullrades de pierre, de m�me qu'il s'en voit � Marli, qui fbnt ex�cut�s en fer, afin que la vue puifle parler � travers. Quant aux rampes de ces Efcaliers , on les rev�tit peu fouvent de Balullrades ou d'autres appuis, �tant fort peu �lev�s , Se ayant au moins neuf pieds de longueur de mar- che. Il s'en voit cependant un exemple V dans le premier Volume, * dont les Terrafl�s font orn�es de Balullrades, Se les �chifres des Efcaliers de rampes de fer. Des diff�rentes pi�ces de verdure � l'ufage des F arcs & Jardins,
Comme l'exercice que donne la promenade dans les
grands Jardins, Se la n�ceffit� de f� garantir des ardeurs du Soleil, invitent � chercher les Bofquets,& les Salles de ver- dure pour s'y repof�r � l'ombre, on doit s'attacher � ren- dre ces lieux champ�tres auffi gracieux qu'il eft pofTible, Se �viter les petites parties dans leurs contours. La beaut� des formes g�n�rales doit �tre un des premiers foins ; Se il faut les percer d'une mani�re heureufe Se agr�able ; Se les planter quand le terrain le permet, de fa�on qu'ils ne foient pas trop voifins l'un de l'autre, afin qu'il puifle s'y �lever entr'eux quelque futaye pour leur procurer de la fra�cheur. Comme on trouve dans le premier Volume quelques
exemples de la diflribution g�n�rale des Parcs Se des Jar- dins > Se que l'arangement des diff�rentes parties qui les compof�nt, y font exprim�s, je donne feulement ici quel- ques defl�lns f�par�s de ces diverf�s pi�ces, dont on pour- ra faire choix, foit pour replanter � neuf celles qui feroient ruin�es dans un grand Jardin , foit pour l'uf�ge des Mai- * Deuxi�me partie, Planche 17 & 20 ^Chapitre ? , page ni & 112.
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I
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il
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Chap. I. des diff�rentes pi�ces de Verdure. j
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fons des particuliers. Dans cette derni�re intention , j'ai
rendu en g�n�ral ces exemples d'une forme fimpfe , & n�anmoins capable de recevoir des ornemens d'une extr�- me d�penf�. Je ne parlerai point de la qualit� des terres o� il faut �lever les plans > m'attachant, comme je l'ai dit, � la feule d�coration, f�ppof�nt qu'on a f�� f� enoifir un Jardinier exp�riment� Se propre � ex�cuter artiilement les divers exemples quicompof�nt cette partie du Jardinage, Se fur lefquels on pourra d�terminer fbn go�t, fbit pour les Bois en �toile, les Clo�tres, les Quinconces, les Bou- lingrins 3 les Cabinets de verdure, Sec. La Planche troif��me offre deux def��ins de grands bois
de haute futaye perc�s diff�remment : celui marqu� A eft en �toile double, dans le milieu de laquelle eft une Salle C d�cor�e de niches pour y placer des figures. Dans les petits Cabinets K, diftribu�s aux carrefours o� les all�es diagonales f� rencontrent, font pratiqu�es des niches pour recevoir des bancs ainil que dans les renfoncemens X qui font form�s expr�s. On voit une �toile � peu pr�s fem- blabledans le Jardin du Ch�teau de Clagny^ laquelle eft plant�e d'Aub�pine. La figure B repr�f�nte un Bois perc� bien diff�remment
de celui ci-def��s", ayant t�ch� dans le premier que Ton p�t �tre vu de toutes les all�es , au lieu que ce f�cond ne forme des rencontres qu'aux carrefours H ; la longueur de fes all�es �tant limit�e par la charmille qui d�termine les formes de cette pi�ce. Les Cabinets D font autant de lieux folltaires qu'on ne peut appercevoir que du grand Salon B-, lequel eft � pans pour recevoir des bancs. Des all�es Se contr'ali�es entourent ces deux grandes
pi�ces. J'ai tenu le premier rang d'arbres �loign� d'envi- ron quatre pieds de la Charmille qui d�termine le pour- |
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tour de ce Bois : c'eft ce qu'on doit obf�rver dans tous
hs Bofquets & dans les all�es d'un Jardin & d'un Parc ; parce que lorfqu'un arbre enclav� dans f�paifl�ur d'une charmille, vient � mourir , on eft oblig� pour lui en fub- ftituer un autre, de d�planter quantit� de cette charmille, ce qui d�figure beaucoup une palif��de. Lorfque les all�es font Fi �troites qu'on n'a pas la libert� d'en ufer ainf�, je pr�fererois de planter les arbres dans l'�paif��ur du Bois au-del� de la palifl�de : en effet quand il f� trouve une con- tr'all�e d'arbres dans un efpace qui a peu de largeur ; l'�il de celui qui fe promen� au milieu de l'all�e , ne peut plus appercevoir que des troncs qui lui d�robent la vue de la palifl�de, comme on peut le remarquer dans une partie des all�es du Jardin de Trianon, �& voir au contraire dans l� Parc de Verf�illes, que les arbres qui font dans le de- dans du Bois, n'emp�chent point l'agr�able effet que pro- duif�nt les palif��des. La Planche quatri�me repr�sente deux grands clo�tres
propres � �tre plant�s dans l'�paif��ur d'un Bois, & qui par leur �tendue peuvent f�rvir � donner des f�tes champ�tres. La figure A fur tout eft convenable � cet ufage, �tant
d�cor�e int�rieurement d� palif��des de charmille C en ar- cades , dont les trumeaux font orn�s d'arbres de m�me ef- pece taill�s en boules : ces arcades peuvent recevoir des luftres, & fur le milieu des trumeaux on peut appliquer destorchieres & des girandoles: au milieu de cette grande pi�ce eft un Tapis verd qui f�rt � �viter l'entretien du fond, qui ordinairement f� tient de terre labour�e ; ces fortes d'endroits devenant trop fpacieux pour en tenir les all�es battues. Aux quatre angles qui font � pans , font prati- qu�s des renfoncemens P pour y placer des bancs ou des buffets en cas de f�tes. |
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GHAP. I. DES DIFFERNTES PIECES DE VERDURE, J
figure B eft � peu pr�s de la m�me grandeur que la
premi�re, mais les dedans font diff�rens : elle eft bord�e d'arbres qui forment des contr'all�es E, Se fbn milieu eft orn� d'une pi�ce de gazon circulaire 9 Se environn�e d'u- ne charmille de hauteur d'appui qui prend la forme g�- n�rale du Clo�tre : fur les deux flancs font pratiqu�s xles renfoncemens F pour recevoir des bancs, les angles �tant perc�s en �toile pour s'afl�jettir au point de vue du Parc o� cette pi�ce eft plant�e. On place rarement des pi�ces d'eau dans ces fortes de Clo�tres; parce qu'�tant �loign�s > cette d�penfe qui paroit rarement fous les yeux, devient firperflu�. Cependant les pi�ces d'eau y peuvent convenir, lorfqu'elles fervent de d�charge aux autres bafl�ns qui font diftribu�s dans le Parc, ainfi que le fait la Salle O dans le Plan g�n�ral de la deuxi�me partie du premier Volume/ Planche ij. A la Planche 5 e. on voit deux fortes de Quincon-
ces ; pi�ces qu'on met en uf�ge , lorfque l'on veut laifl�r voir T�tendu� du terrain , comme � la vingt-deuxi�me Planche * du premier Volume. - v La figure A en repr�f�nte un qui n'eft autre chof� que
des all�es d'arbres paralelles Se diagonales, qui s'alignent de tous fens Se font � la vue un tr�s-agr�able "effet. Le fond de ces Quinconces eft f�m� de gazon , pour �viter l'entretien des all�e| Se retirer quelque r�colte de ces ter- rains �cart�s, o� l'on n'a befoin que du prolongement de la vue. Quand ces pi�ces int�refl�nt davantage*, on y pra- tique des Salles form�es par des charmilles de hauteur d'ap- pui , Se dont on ai��jettit les contours f�lon la diftribution des arbres, afin de ne point interrompre le coup-d'�il des all�es. On peut orner ces Salles de bafftns/pour don- * Plan g�n�ral de la troisi�me Partie , Chapitre premier.
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M�mm���mmmmm�i��mmm��mm�m�BKb��mmm��������m��mmm�im�m
8 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES , ner alors plus d'agr�ment � ces Quinconces , qui par eux
m�mes n'offrent rien de d�cor� , comme le font les autres fortes de Bofquets. La figure B eft compof�e d'arbres plant�s feulement �
�querre ; ce qui f� pratique quand on veut m�nager le ter- rain , en les mettant plus pr�s a pr�s ; & que ce font des arbres de rapport, ou des p�pini�res d'une certaine force, que la fituation du lieu > ou l'�conomie, engage � placer ainfi. Cette pi�ce eft accompagn�e, ainfl que l'autre 5 de paliffades de hauteur d'appui, & un Tapis verd eft au mi- lieu pour diverfifier. La Planche fixi�me offre deux 'diff�rens exemples de
Boulingrins ou renfoncemens de gazon, qui � propre- ment parler , font des lieux d�couverts, en forme de Ta- lus renfonc� dans un terrain de niveau, pour y prendre du repos commod�ment. Ces fortes de pi�ces font d'ufa- ge /en des Bofquets de diff�rentes efpeces : ceux-ci mar- qu�s A & B , font de gazon chantourn� , qu'une char- mille de hauteur d'appui entoure : on pourroit orner leurs renfoncemens de baffins au lieu de tapis verd ; ces Ta- lus de gazons font quelquefois bord�s d'arbres, & quel- quefois de palifl�des ; ainfl qu'il s'en voit dans les Plans g�- n�raux du premier Volume. La Planche fepti�me pr�f�nte quatre Bofquets de for-
mes diff�rentes, & ProPres � �tre ex�cut�s en divers en- droits d'un Parc. Celui A eft d'une forme triangulaire & convient � un
terrain irregulier : vis-�-vis l'all�e par laquelle on y entre , eft plac� ua berceau de treillage E, ceintr� fur fon Plan & fur fon �l�vation; il fe termine en lanterne, & eft orn� d'une niche. Un Tapis verd occupe le milieu du Bofquet, & l'on trouve dans les angles des bancs pour fe repofer. |
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Celu;
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j CHAP. I. DES DIFFERENTES PIECES DE VERDURE. Q
Celui B eft d'une forme quarr�e, arrondie par les an-
gles : il eft d�cor� d'une niche vis-�-vis de l'all�e qui y donne entr�e : des renfoncemens F o� des bancs font pla- c�s occupent les c�t�s de ce Bofquet. La figure C diff�re de celle B, en ce qu'elle eft orn�e
de niches dans f�s quatre angles, qu'elle a deux iffii'�s, Se que le milieu en eft orn� d'un bar��n avec jets-d'eau. La quatri�me marqu�e D, offre une Salle circulaire ac-
compagn�e d'une contr'all�e de charmille de hauteur d'ap- pui : le milieu en eft faille libre pour donner � choiflr. Je me borne aux exemples ci-defl�s, renvoyant pour
les autres pi�ces, comme les Salles des antiques, les Sal- les de bal, les Amphith��tres, Sec. aux plans g�n�raux du premier Volume, o� l'on a d�crit leurs uf�ges. D'ailleurs on ne f�niroit point, � Ton vouloit repr�fenter toutes les formes dont les Bofquets font f�fceptibles. Il f�ffit donc de dire qu'ils font un des plus grands ornemens des Jar- dins ; qu'ils tirent tout leur relief de leur diftribution, Se de roppof�tion qu'on y doit faire voir entre les pi�ces d�couvertes Se celles qui font enferm�es de palirf�des : cette vari�t� fait le m�rite d'un Parc Se le charme de la promenade. Pour bien fe former � cette partie du Jardina- ge , la fr�quentation des choies ex�cut�es eft l'�tude la plus fure ; les defleins Se les gravures quelques bien �non- c�es qu'elles puifl�nt �tre, n'offrent toujours � l'imagina- tion qu'une "id�e imparfaite des beaut�s que la Nature r�- pand parle fecours de l'Art; car dans les Jardins tout eonfpire � l'agr�ment du coup-d'�il, tant l'ex�cution d'un ouvrier intelligent, qu'un entretien fbign�par un Jardi- nier laborieux. On doit i� fbuvenir en g�n�ral que dans les pi�ces dont nous venons de parler, il faut �viter les petites parties/qui font toujours d'un travail dont l'oeil |
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IO De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
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s'apper�oit � peine, Se dont l'entretien eft auffi co�teux
qu'inutile, lorfque les pi�ces deviennent un peu grandes. Cette (implicite recommandable dans les formes g�n�ra- les d'une pi�ce de verdure , n'emp�che pas que luivant la dignit� de la perfonne pour laquelle on les met � ex�- cution on ne les enrichifl�de figures, de vafes, de Fontai- nes , Sec, Mais comme ces embellif��mens ne deviennent qu'�ccef�bires � la forme g�n�rale de la pi�ce qui les ren- ferme , il faut qu'ils y foient introduits de fa�on que chaque partie r�ponde parfaitement au tout. Les Jar- dins de Verfailles., de Trianon, de Marli, eft la plus bel- le �cole ou l'on puif�� s instruire -, Se o� l'on puifl� puif�r tout enf�mble la majeft� des formes g�n�rales avec la mag- nificence des parties. Des diff�rentes ejfeces de Parterres*
Les Parterres font de toutes les parties du jardinage ,
celles qui font le plus en uf�ge dans les Jardins de propre- t�. Il eft peu de perfbnnes qui ne croyent s'entendre � ces fortes de defl�ins, n�anmoins peu y r�ufEf��nt : les uns les chargent tellement , qu'on n'y voit que de la confuf�on ; les autres au contraire les rendent trop maigres. La diff�- rence de leurs efpeces eft cauf� fouvent qu'on tombe dans ces d�fauts, & elle demande par conf�quent une attention particuli�re. On en diftingue principalement de trois for- tes, f�avoir les Parterres de broderie, ceux � comparti- mens, Se ceux � TAngloife. Ces derniers font les plus fimples, n'�tant form�s que de gazon d�coup�, Se m�l�s de quelque l�g�re broderie qu'on entoure de platebandes de fleurs, comme � la Planche huit. On appelle encore Par- terres � l'Angloife, ceux de gazon � compartimens qu'on accompagne de platebandes form�es de bordures de buis. |
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Chap. I. des Parterres. ii
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Les Parterres de broderie font les plus riches, �tant com-
pof�s de traits de buis qui forment des rinceaux d'ornemens que Ton remplit d'un fable de diver/es couleurs; on les ac- compagne auffi demaffifi de gazon, Se on les environne de platebandesdefleurs,ainfi qu'aux Planches 9,10 & n. Ces Parterres tenant le premier rang, font ordinairement les plus' voifins du Ch�teau ; mais Ta difficult� de les bien en- tretenir , les a fait n�gliger dans ce dernier fiecle aux Mai- fons Royales : on en voit peu � Versailles , � M�rli, � Trianon, � Saint-Cloud, & on les a d�truits dans la plu- part des Jardins publics � Paris, * pour fubftituer � leur place des Parterres � l'Angloif�. Les Parterres de compartimens font faits de ma$�fs de
gazon, Se ils font d�f�mes pour les Jardins des Orange- ries : ou bien ils font form�s de platebandes de fleurs, qu'on d�coupe en palmettes, en coquilles, volutes, Sec, Se ceux- ci conviennent aux Jardins fleuriftes qui font pr�s des ap- partemens du Ma�tre : on les accompagne quelquefois d'u- ne l�g�re broderie, qui variant avec les platebandes de fleurs, produit un effet tr�s-agr�able : celui de la Planche douzi�me eft de cette derni�re elpece. Je n'ai donn� que ces cinq exemples de Parterres, que
j'ai fait ex�cuter avec fucc�sen diff�rens endroits; ces for- tes de defl�ins, a�nf� que ceux des Bofquets, empruntant la plupart leur forme g�n�rale de lafituation du terrain. Les Plans g�n�raux ** peuvent en fournir encore diff�- rentes id�es. -n Apr�s avoir dit quelque choie des parties du jardinage,
� l'embellifl�ment defquelles l'art Se la nature concourent enfemble, paflbns � celles dont l'art fait tous les frais. *.Au- Palais Royal, Se au Luxembourg,
Premier Volume , Planche premi�re , ife, 22e, 5 tc & ^9e.
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CHAPITRE SECOND.
Contenant les Belveders de ma�onnerie, les Berceaux de
.« treillage, les Fontaines , les Vaf�s., les Figures, Iqs Sphinx Se les Termes.
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Des Belveders de ma�onnerie,
NO us avons d�t que les Bofquets f�rvoient a f� ga-
rentir de l'exc�s de la chaleur, � la faveur de l'om- bre que leur verdure naturelle fournit dans la belle f�iibn ; mais les Belveders conftruits de ma�onnerie font dans les Parcs d'un bien plus grand avantage, puifque outre qu'ils procurent un beau coup-d'�il dans toutes* les iz�fons , ils peuvent mettre � l'abri de toutes les intemp�ries de l'air. Le point ef��ntiel eli de les bien fituer, Se qu'on puhl�. les appercevoir au loin , leur, aipe�t, contribuant beaucoup � la d�coration des Jardins. On les con�miit de pierre de taille ou de marbre f�ivant la dignit� du lieu ; Se ces petits B�timens dans lefquels on diftribue le plus fou- vent plufieurs pi�ces, s'�l�vent d'ordinaire fur quelque �minence, afin d'y mieux jouir d'une vue f�tisfaif�nte : tel eft celui que Madame la DucheU� du Maine a fait con- ftruire de pierre de taille dans les Jardins de Seaux * Se que l'on appelle le B�timent de la M�nagerie. Comme les Belveders lorfqu'ils font accompagn�s de
quelques appartenons x deviennent de petits B�timens qui demandent une �tude particuli�re ; $cque m�me ils per- dent ce nom de Belveder r pour en prendre un autre f�i- vant le lieu o� ils font �difi�s, je renvoy� fur leur f�jet au * On voit aufl� dans les Jardins potagers un petit Belveder nomm�' Pavillon
de l'Aurore. |
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ChAP. II. DES BEL VEDERS. ,.�......Ik
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premier Volume qui contient les diftributions en g�n�ral;
mon objet n �tant ici que de pr�fenter feulement des exemples de ceux qui n'ont qu'un Salon , comme � la Planche 14e, o� qui tout au plus joignent � ce Salon deux petites pi�ces, Tune pour lui fervir d'Anti-chambre , l'autre de Cabinet, ainfi qu'� la Planche 13e. ce dernier eft �lev� fur une Terraffe,le go�t de fon Architecture ext�rieu- re eft fimple, la forme de fon Plan lui tenant lieu d'agr�- ment. La rufticit� fied bien � ces petits B�timens cham- p�tres, lurtout lorfqu'ils ne font accompagn�s que d'u- ne verdure naturelle & fans artifice. J'ai affect� de couvrir celui-ci d'un comble un peu �lev�, afin de rendre m�le tout ce B�timent, dont j'ai n�anmoins couronn� l'enta- blement de quelques jeux d'enf�ns Se d'un cadran folaire. L'exemple de la Planche 14*3 plus de d�coration, �tant environn� d'une Terraf�� de ma�onnerie orn�e de Sphinx & de Vafes , �c de laquelle les angles font � pans circulaires, tandis que le Pavillon eft � pans coup�s, dont chacun eft d�cor� d'une figure. Une couverture en forme de d�me, termine ce Pavillon^ fur lequel paro�t un bal- con de fer qui imite la Terraf�� & auquel on peut fubfti- tuer un groupe de figures, ou tout autre amortif��ment, comme _vafes , troph�es d'armes, 6tc. Quelquefois on �lev� ces B�timens fur des Terraf��s de gazons en talus, o� l'on forme aufTi des marches de gazon , vis-�-vis des ^ouvertures qui donnent entr�e dans le Salon ; ainfi qu'on la pratiqu� en pierre � celui-ci» Entre les Belveders qui n'ont qu'une feule pi�ce en for-
me de Salon , il en eft qui font tenus enti�rement ouverts, & qui ne fervent qu'� garentir d'un orage impr�vu : alors * Eft celui dont on a parl� de Pexpof�tion dans la defeription du Plan g�n�-
rai de la f�conde Partie du premier Volume , page i po & t o r , Planche 15% |
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r4 Del� d�coration et distribution des Edifices,
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ils font d'uf�ge dans les lieux �cart�s d'un grand Parc, *
Se e'eft ce qui fait que Ton n�glige de les fermer pour en �viter l'entretien, Se qu'on y place feulement des bancs. A T�gard de ceux qu'on confirait dans le voifinage des
promenades fr�quent�es , ils font ordinairement clos par des chaffis � verres que l'on nomme portes croif�es , Se qui s'ouvrent depuis le haut jufqu'au bas : on en d�co- re les dedans de menuif�rie, ou d'�toff� qu'on a foin de d�tendre l'hyver. ** Quelquefois on les rev�tit de marbre pour plus de dignit�, Se on orne leurs trumeaux de gla- ces. Souvent on y pratique des chemin�es, pour y venir profiter des beaux jours qui f� rencontrent dans la froide f�ifbn. Enfin l'uf�ge qu'on fait de ces fortes d'endroits, en dok r�gler la d�coration int�rieure ; mais il eft indi� penf�bfe de donner � leur ext�rieur une forme avantageuf� Se qui puii�� fatisfaire la v��. On donne encore le nom de Belveder � des lieux d�-
couverts qui font �minents dans un Parc, Se defquels on d�couvre un beau point de vue, on chantourne leur plan fuivant la correfpondance qu'ils ont avec ce qui les envi- ronne , Se on a foin de mettre dans ces endroits des bancs de pierre ou de gazon* De la diverjtt�des Berceaux de Treillages,
La d�penf�dans laquelle jette la conftru�lion des Cabi-
nets , Salons, Portiques ou Berceaux de treillage n'�tant pas � la port�e de tout le monde, Se ceux qu'on employ� chez les particuliers ne m�ritant pas de groffir cet ouvra- ge , j'en cjpnne peu d'exemples deftin�s feulement pour les Jardins d^s grands Seigneurs, I] r; y Ces morceaux d'Architecture avoient paru �tre n�gli-
* Comme ii s'en voit dans le grand Parc de Meudon. ** Aini� qu'il s'en voit
un � Choif�-Mademoifelle, donnant fur ie bord de la rivi�re. |
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Chap.�I. desBerceaux de Treillage 15- I
g�s dans les Jardins de propret� pendant quelques ann�es,
oarce qu'on s'�toit apper�� qu'ils co�toient beaucoup & n'�toient pas de longue dur�e ; mais il paro�t que depuis quelque tems ils ont �t� remis en ufage , Se qu'on pr�f�re leur agr�ment � l'ceconomie. Quelques perfonnes , � la place de ceux de treillage,
mettent en pratique les Berceaux naturels � l'imitation de ceux de Marly : on en voit quelques-uns en divers endroits "o� le go�t du dei��in paro�t avec afl�z d'avantage : pour y r�unir il faut contraindre les branches des arbres de le plier fuivant la forme qu'on veut donner � ces morceaux d'Ar- chitecture , Se entretenir ces branches avec des �chalas, des perches Se des fils de fer ; mais comme il ne faut que la mort d'un de ces arbres pour d�figurer tout l'ouvrage ; qu'en g�n�ral ils demandent une attention qui ne convient qu'� la d�penf� d'un Souverain, Se qu'il ne s'agit pas moins de plufieurs ann�es pour jouir d'un ombrage ai��r�, ces in- conveniens ont rebut� les particuliers, Se leur ont fait don- ner la pr�f�rence aux Berceaux de treillage qui rendent f�rvice en tr�s-peu de tems, <5c dont on pr�vient la ruine en les armant de barres de fer qui forment leur chaffis Se fbutiennent tous les ceintres, les courbes, les anfes de pa- nier , &c. Les �chalas dont on les conftruit, doivent �tre dechefne, bien plan�s, drefles & li�s enf�mble avec du |
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fil de fer : on employ� quelquefois du bois de chataigner;
mais il n%fepas fi durable Se n'efl bon que pour les efpa- liers : les ornemens que l'on employ� � ces Berceaux i� font de bois de tilleul ou de boifl�au, & les b�tis, ks cor- niches, les ceintres &les focles f� font de chevrons de chefne bien corroy�s, v . Tous les membres d'Architeclure Se les ornemens ne
font pas propres au treillage, � cauf� des vuides ferm�s |
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l6 De LA DECORATION.ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
par les mailles dont ces fortes d'ouvrages font compof�s ;
car rien ne f�rok fi mal entendu que d'y voir des corni- ches , des entablemens , des amortii��mens, &c. qui fans �tre �vid�s, porteroient fur un travail perc� � jour qui pa- ro�troit foutenir ces fardeaux avec peine. Il faut auffi pren- dre garde que pour donner dans un go�t particulier d'Ar- chitecture, on ne tombe dans le mefquin: en un mot ce genre demande un certain g�nie & la pratique du defleih : les ornem�ns en doivent �tre l�gers, les contours extr�mement couians, les formes piramidales, & ildoit r�- gner dans toute leur composition une agr�able �ym�trie. Souvent on orne ces pi�ces de treillage., de Fontaines
accqmpagn�es de figures Maritimes ; on y place des bancs dans des niches, oti des figures fur des pi�deftaux, vis-�- vis de quelque all�e ou contr'all�e : on d�core auffi le de- dans de ces Cabinets d'omernens relatifs �l'eipece dont ils font compof�s & � leur deftination -; car il en eft d'ifol�s, c�ft-�-dire, de plac�s dans le carrefour d'un bois ? ou au milieu d'une �toile; d'autres terminent une all�e, & fer- vent parleur d�coration ext�rieure � embellir le coup-d'ceil d'un Jardin : alors on les appelle renfoncemens ou buffets. Il eft enfin des portiques qui ne {aillent du nud du mur que de quatre pieds Y aufquels on donne le nom de berceaux eh niche ; on les orne de tables port�es par des �onfoles* ou de Fontaines en napes-d'eau avec des bafilns. I/exemple del� Planche ij eft de cette derni�re efpe-:
ce ; Il peut fervir de buffet & �tre plac� � ^extr�mit� d'u- ne Terrafle, Celui de la Planche 16 eft un Cabinet � lan- terne * qui peut ^^ ifol� , � caufe qu'�tant �ompof� de * Q^i.a �t� propof� dans le premier Volume, Chapitre premier, page 17 ,
pour la d�coration d�s extr�mit�s de/la grande all�e en |:erralTe L, dans le Plan g�n�ral 4 "Plajiehe premi�re» . / ,� . . . ' . |
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quatre
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Chap.IL des Berceaux de Treillage 17
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quatre arcades il peut donner ifl�� � plufieurs all�es.
Il eft bon de faire enforte que ces d�corations foient
l'objet de plufieurs points de v�� : une telle d�penf� ne doit pas �tre cach�e dans un lieu folitaire, ni dans le rifque d'�tre ignor�e des perfbnnes qui fe prom�nent dans un Parc: il faut �viter de les placer dans des lieux trop hu- mides, tant par rapport � leur confervation, que pour pouvoir y �lever quelque verdure qui leur donne de l'om- brage , telles que le Jaimin , le Chevrefeuil Se autres. L'amour pour ces fortes de morceaux d'Architecture,
ne doit pas engager � les repeter trop fouvent dans un Jardin , o� la vari�t� cauf� toujours un extr�me plaiiir : il faut y faire paro�tre une agr�able diverfit� dans lequel peuvent entrer les Salons couverts/* & les Fontaines : ces derniers agr�mens font plus durables Se tiennent plus del� grandeur; quoiqu'il en foit les berceaux de treilla- ge ont leur m�rite. , ; Quelquefois on en forme des Galeries couvertes, Se ils
y font un fort bon effet. Pour donner plus de gr�ce � leur ceintre 9 on doit le tenir furbaifle } Se pour procurer de i'ombre � ceux qui s'y prom�nent, il faut y �lever de la verdure qui produife un feuillage �pais : � Marly Se � Sceaux on en voit de femblables qui font tr�s-bien entre- tenus. ** Comme ces Berceaux n'exigent aucune d�co- ration , n'�tant compof�s que d'�chalas maill�s de cinq � fept pouces, &fbutenus de diftance endiftance par des montans Se des traverf�s de fer, on n'en rapporte ici au- cun exemple, Se l'on s'eft born� aux deux Planches 15 & 16 , o� l'on voit la d�coration d'un Cabinet � lanter- * Tels que font les Belvedars perc�s dont nous avons parl� , ou les Pavil-
lons des d�mes qui fe voyent dans Tun des Bofquets du Parc de Verfailles. ** Il s'en voit aufl� dans le Parc de Chantilly au Jardin de Silvie, qui font
d'une beaut� admirable, � |
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18 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
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ne Se d'un Portique en niche , qui font les pi�ces les plus
miceptibles d'ornemens. J'ai ombr� ces deux exemples comme des corps d'Architecture de ronde bof��, afin de faire fentir la forme de leur plan Se la r�uffite de leurs contours dans l'ex�cution. J'ai aufl� exprim� autant que me fa pu permettre la grandeur du del��in, les divers or- neniens qui compof�nt les compartimens des diff�rentes parties de ces morceaux d'Architecture, tels que font les vafes, les confbles , les fleurons, les graines, Sec. L'�- chelle qui ie trouve au bas fera juger de leurs proportions} Se il ne refte plus qu'� dire, qu'auffi-t�t que ces fortes d'ouvrages font ex�cut�s , ils doivent �tre couverts de deux ou trois couches de couleur verte en huile} tant pour les pr�ierver des accidens que caufent l'humidit� que pour leur donner de l'agr�ment. Des Fontaines*
Les Fontaines font de toutes les d�corations des Jar-
dins celles qui leur donnent le plus de gayet� ; elles f�m- blent m�me leur pr�ter de la vie : le brillant �clat de leurs eaux, Se le bruit que forment leur rejaillifl�ment Se leur chute, r�veillent dans la fblitude des promenades ; Se fou- vent auffi leur murmure Se leur fra�cheur invitent � venir chercher de l'ombre aupr�s d'elles} pour s'y repof�r. On comprend fous le nom de Fontaines toutes les eaux qui fervent � k d�coration d'un Jardin ou d'un Parc 9 comme les Bafl�ns, les Parterres d'eau, lesCafcades, tes Grottes, les Buffets ? d'eau Se les autres pi�ces qui empruntent leur nom de leur iituation , ou des principaux attributs qui les d�corent. La premi�re attention qu'elles demandent, c'efl de les diftribuer � propos , Se d'en m�nager il bien le |
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Chap. III. des Fontaines.
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coup-d'�il qu'on puifl� les appercevoir de divers endroits.
Il en eft cependant qu'il faut tenir cach�es au point de v�� g�n�ral ; telles que font celles, qui compof�es de f�jets all�goriques^empruntent la plus grande partie de leur beau- t� , de la perfection des ornemens 6c de la d�licatefl� des ouvrages qui les d�corent, 6c qui par conf�quent m�ritent de n'�tre pas expof�es aux accidens que pourrait caufer un concours public. Pour les garantir de Tindifcretion de la multitude , on les renferme dans des bofquets aufquels on donne pluiieurs ifl��s qui doivent �tre ferm�es par des grilles. Marly, Verfailles Se Trianon offrent tout ce qu'il y a de plus magnifique Se de plus ing�nieux dans ce gen- re 3 Se peuvent par la feule v�� beaucoup mieux inftmire que ne le pourroit faire un long d�tail ; c'eft pourquoi je renvoy� aux beaux exemples dont ils font remplis, Se je donne feulement deux diff�rens defl�ins de Fontaines, afin que ceux qui font �loign�s d'une �cole auffi f�avante, puiflent concevoir une l�g�re id�e de ces d�corations. Je ne parlerai point ici de la conduite des eaux ni de
la mani�re de les amener dans un Parc ; le f�cond Volume' de l'Architecture Hydraulique * peut offrir � ce fujet des avis plus utiles que ne le feroient quelques reflexions fort courtes Se r�duites aux bornes que je me fuis preferites dans ce Livre, dont la mati�re d'ailleurs appartient parti- culi�rement � la d�coration. La Planche 17e. fait voir le defl�in d'une Fontaine pro-
pre � �tre mife en face d'une all�e , ou au bas d'une Ter- rafl� , & qui doit �tre ex�cut�e en marbre, ou du moins en pierre. Le groupe de figures qui compof� le fond del� niche, repr�fente une Venus � fa toilette, Se j'ai afl�jetti lesnapes d'eau qui l'accompagnent, aux racailles fur lef- * Par Monfieur de Belidor.
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20 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
quelles ce groupe efl affis : l'Architecture qui le renferme
�tant d'un go�t m�le, peut �tre vari�e de couleurs dans f�s divers compartimens , Se alors les figures doivent �tre en blanc ; ou �i � Architecture ell de marbre blanc , les fi- gures peuvent �tre de bronze ou de plomb dor�. Je n'ai pas affect� dans ce def��in trop de nouveaut�, trouvant que pour faire valoir ces fortes de d�corations aux d�pens des formes , on n�glige fouvent l'Architecture qui en doit �tre le foutien , fur tout dans ce genre de Fontaines. A l'�gard de celles qui font dans le go�t de l'exemple
qui efl: � la Planche 18 , la forme g�n�rale doit y d�cider par pr�f�rence � l'Architecture ; Se la beaut� du Galbe Se des Profils qui le compof�nt, font les parties auxquelles on doit alors principalement s'attacher : c'eft dans cette occafion qu'on ne doit pas n�gliger de f� f�rvir d'un Sculpteur habile pour d�terminer le contour des figures, des cuvettes , des confoles, Se de tout ce qui doit former l'ordonnance de ces Fontaines , qui le plus fouvent f� pla- cent au milieu d'une �toile afin qu'elles foient apper��es de divers endroits, ou dans quelque niche de verdure en face d'une all�e principale. La d�verfit� des exemples que contient ce Volume,
m'emp�che de m'�tendre fur cette partie de la d�coration qui en exigeroit elle feule un grand nombre ; mais je me referve � en donner dans la fuite au Public y fi celle-ci pa- roifloit�tre re�ue avec quelque f�cc�s. Des Vafes.
Les Vafes font une ��s beaut�s qu'on recherche dam
les Jardins,: & ils y produif�nt une agr�able vari�t� avec les Figures, les Ifs, les Berceaux de treillage, les Termes, |
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Chap.�I. des Vases. 11
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Sec. La plus grande difficult� n'eft pas de leur choifir une
, place heureufe, la fkuation des lieux fuffifant pour l'en- feigner ; ce qui demande plus de foin Se d'habilet� 3 c'eft de leur donner une forme gracieuf� Se de diverfifier avec f�cc�s les parties qui les compofent. Le lieu o� ils feront plac�s doit d�terminer leurs proportions , Se c'eft par elles qu'on doit mefurer la force qui leur convient, Se faire choix de leur mati�re. On en fait de bronze, de marbre > de fonte \ de plomb, de pierre >. Sec. Ceux de marbre tiennent le premier rang en faveur de leur travail; Se com- me ils font les plus eftim�s > on les place dans les endroits d'o� ils peuvent �tre le mieux apper��s des appartemens. Aux Maifons Royales, on les employ� dans les grandes all�es, aux Parterres Se aux Bofquets : on en voit un grand nombre de cette efpece Se de parfaitement beaux dans les Jardins de Verfailles, de Trianon , de Marly Se autres. J'ai donn� aux Planches 19 Se zo ,-deux exemples qui font d'une forme af��z nouvelle , Se qui peuvent s'ex�cu- ter en marbre, pour �tre plac�s comme nous venons de le dire. Ceux de plomb font ordinairement deftin�s pour les
Fontaines Se les bords des bafllns , � caufe qu'on peut leur faire prendre la couleur qu'on donne aux rocailles, aux buffets, aux groupes d'enfans, &c. dont on orne les Jar- dins. . c' On met quelquefois ces vaf�s fur des pi�deftaux ou fur
des dez , que l'on �lev� Se orne f�ivant la proportion Se la richefl� du Vafe ; mais en g�n�ral cette �l�vation eft referv�e pour les Vafes de marbre, ceux de m�tail f� po- fant fur des tablettes de pierre au bord de quelque Fon- taine , ainfi qu'il s'en voit � la pi�ce de Neptune dans les Jardins de Verfailles. .■'.,: > |
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22 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
Quelques-uns poufl�ntle m�nagement jusqu'� faire ex�-
cuter en pierre ces vafes pour la d�coration des Jardins ; mais ils deviennent difformes } � moins qu'on ne paf�� def��s une couleur en huile , pour emp�cher que les in- temp�ries des faifons ne les noircifl�nt Se ne les d�figu- rent. Ces Vafes de pierre ne conviennent que lorfqu'on les
employ� � couronner des Edifices confiants de leur m�- me mati�re, alors il faut s'attacher � la forme -g�n�rale de ces Vaf�s ; parce qu'�tant au-del��s de la port�e de la vue Je d�tail n'y pourroit faire leur beaut�, comme il la fait de ceux qui d�corent les Jardins, Se o� le grain de la pier- re ne permettroit pas d'�noncer toutes les petites parties qui compof�nt leurs ornemens. A la fuite des deux exem- ples dont nous avons parl� ci-dei��s , on trouvera � la Planche 21e. quatre def��ins de ces Vaf�s d�f�mes � d�co- rer les B�timens ; Se l'on pourra en faire choix pour les dehors r foit pour couronner les pi�droits des grilles dans les Parcs 8c Jardins, fuivant la Figure A ; foit pour orner les baluftrades d'un B�timent � un �tage, comme la Fi- gure B , dans le go�t de ceux de Trianon ; foit enfin pour la d�coration d'un Edifice � plufieurs �tages, dans le go�t des Figures C , D. Il fe fait des Vafes de bronze, dont on d�core les ta-
blettes des Terraf��s ; ainf� qu'on en voit � celle du Jardin de l'Orangerie de Verf�illes 3 la Planche 22e. en fournit quatre exemples. On en fait auf�l de porphyre, d'agathe, d'alb�tre, Sec.
mais alors ils doivent �tre ref�rv�s pouf le dedans des ap- partemens,-�tant trop fragiles pour faire partie des d�co- rations ext�rieures. Quelquefoisl'�conom�e en fait faire de fer fondu, dont
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Chap. IL des Figures 3 des Sphinx et des Termes. 23
les particuliers ornent leurs Jardins, apr�s avoir paiT� def-
fus "quelque couleur en huile. On en voit enfin de layance ; mais ainfi que ceux de
fonte y ils ne font bons que pour de petits Jardins qui de- ' mandent peu de d�penfe, Se o� ils font n�anmoins un ' agr�able effet. Des Figures, des Sphinx s & des Termes.
Ces ornemens demandent de la diverfit� dans la mani�-
re de les diftribuer dans les Parcs Se Jardins : leur ftru�hi- re efl tant�t de bronze* dem�tail, ou de marbre, Se quel- quefois de pierre , ainfl que celle des Vafes dont nous ve- nons de parler ; * mais comme cette partie de la d�cora- tion des Jardins , appartient plut�t � la Sculpture qu'� F Architecture, on doit en laiil�r le foin principal au Sculp- teur 3 qui f� charge de faire les modelles de ces ouvrages, Se de les ex�cuter apr�s que l'Architecte a aflign� leurs places iuivant la correspondance qu'ils doivent avoir avec le tout. Les exemples de ces fortes d'embellif��mens mis en ex�-
cution , font beaucoup au-def�us de la lpeculation ; ainfi pour s'en former une connoifl�nce parfaite , il faut vifiter les lieux o� il s'en voit dans tous les genres. Verlailles, Trianon, Marly , que je ne puis me la�er de citer, offrent avec profufion les morceaux les plus excellens 8c les plus dignes d'�tre imit�s ; le Ch�teau des Thuilleries en a de fort eftim�s > ainfi que des Vafes qui font d'un Profil ad- mirable. La plupart de ces Figures f� trouvent grav�es en dift�rens Recueils, ce qui peut Servir � rafra�chir la m�- * Cette �conomie n'erl d'ufage que pour les Maifons des particuliers,
ou pour les Jardins publics de peu de conf�quence. |
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24 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
moire de ceux qui les ont vues , Se � en donner une no-
tion � ceux que la diftance des lieux prive du plaifir de les voir. Pour donner une id�e de ces d�corations en g�n�- ral , j'offre feulement un exemple de Sphinx Se de Ter- mes , dont j'ai fait choix dans les Maifons Royales ; on les trouvera aux Planches 11 Se 23. J'ai plac� le Terme fur un fond de charmille, pour faire f�ntir le relief qu'ils re�oivent des palhl�des contre lefquelles on les adofl� d'ordinaire. Quelquefois on en ui� de m�me � l'�gard des ftatu�s, qui n�anmoins fe trouvent le plus fouvent ifbl�es, auffi-bien que les Vaf�s. Je n'ai point donn� d'exemples de ftatu�s ; leur genre
�tant infini, Se leur all�gorie d�pendant de l'uf�ge au- quel elles font deftin�es, de m�me que leur ftructure d�- pend du plus ou moins de magnificence des autres orne- mens avec lefquels elles font en relation. Ces figures le poient ordinairement fur des pi�deftaux,
auxquels on donne de l'�l�vation fuivant le fujet qu'elles repr�fentent ou la place qu'elles occupent ; car celles qui fervent � d�corer des Fontaines, ou � couronner quel- ques amortii��mens, ne {p pofent gu�res que fur des fb- cles. A l'�gard de celles qui ornent les all�es des Jardins, les Parcs, les Parterres Se autres femblabies lieux 5 on doit obf�rver que lorfqu'elles font en pied, elles doivent �tre fur un pi�deftal dont le fommet fbit � la hauteur de l'�il ; Se que lorfqu'elles font couch�es, on doit les placer fur des pi�deftaux moins �lev�s. Les ftatu�s fe diftinguent f�ivant leur attitude, ou leur
caract�re : on donne le nom de Figures p�deftres � celles qui font en pied, Se celui de Figures �queftres � celles qui font � cheval : faif�nt attention � leur all�gorie > on les ap- | pelle Symboliques , Fabuleufes , Hydrauliques, Hiflorir |
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Chap. III. de la D�cor�t, ext�rieure en g�n�ral. 25
ques, Grecques , Romaines, &c. Les Termes, quoiqu'�
demi-corps , doivent fe diftinguer auffi par leurs attributs ; Se cette r�gle doit s'appliquer g�n�ralement � tous les or- nemens qui fervent � compof�r un tout, tels que font les exemples qu'on vient de voir. Le m�rite de ces diff�rents morceaux de Sculpture con-
firme dans la beaut� de leur ex�cution, la mati�re ne peut y contribuer que foiblement : on doit les examiner avec foin , Se s'en remplir la m�moire en fr�quentant les mo- numens publics & les Maifbns Royales, o� ils font dif perf�s avec choix , & o� la v�� de ces belles chof�s frap- pe Se inftruk mieux que toutes les le�ons que la fpecula- tion pourroit fournir. D'ailleurs, comme je fai dit, cette partie appartenant � la Sculpture $ je n'en ai parl� ici que pour lui af�igner fa place. Ainfi je paf�� aux parties de la d�coration ext�rieure qui regardent davantage le B�ti- ment,, Se qui font l'objet de cette premi�re Partie. |
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CHAPITRE T R O I S I E' JV1 E.
O� il eft parl� des Profils des ordres d'Architecture y qui
font partie de la d�coration du principal corps de B�- timent qui compoie la premi�re partie du premier Vo-^ lume} Se de quelques reflexions &r la d�coration ex- t�rieure en g�n�ral. J)e la D�coration ext�rieure en g�n�ral*
CO m m e nous avons parl� de l'ordonnance g�n�rale
des Edifices dans le premier Volume, Se que nous avons remis � dire dans celui-ci quelque choie des parties qui les compoient, je t�cherai d'y donner une jufte id�e T. II. Part, h D
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26 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
de l'application qu'on en doit faire dans la compof�t�on
du tout-enf�mble , Se mon objet principal fera de faire comprendre par des diveri�s comparaisons la pr�f�rence qu'il faut donner � certaines parties plut�t qu'� d'autres. La d�coration ext�rieure devant �tre d'une relation par-
faite avec l'int�rieure, il faut s'attacher � leur donner une � parfaite intelligence , que le Spectateur ne puif�� regarder l'une avec plus d'int�r�t que l'autre. C'eft cette union accomplie qui fait voir l'excellence
dJun Architecte , fur tout lorsqu'il a l'art de faire enfbrte que la d�coration ext�rieure annonce la distribution du B�timent ; cependant on ne doit pas en cela porter le feru- pule jufqu'� marquer par des all�gories particuli�res l'uf�- ge du dedans de chaque partie de l'Edifice ; cette affecta- tion produirait un coup-d'�il mal entendu, dont nous avons quelques exemples dans nos nouveaux B�timens , o� l'Architecte jaloux d�marquer dans les dehors la defti- i nation des dedans a r�pandu dans l�s faces ext�rieures au-
tant d'attributs diff�rens que de Pavillons. Un bon Architecte doit avoir des vues plus g�n�rales,
& c'eft au ipectacle entier de Ion Edifice qu'il doit �tre le plus attentif; {ans cela il le trouveroit dans le cas du fameux *'"*■* , qui quoique plein d'une exp�rience con- fomm�e , eft tomb� en b�tifl�nt le Luxembourg, dans I le d�faut de r�pandre indiff�remment dans l�s d�corations
ext�rieures du c�t� du Jardin , les all�gories f�cr�es Se les prophanes. En effet au Pavillon du milieu, au premier �tage duquel eft plac�e la Chapelle, on voit fur le d�me des figures conf�cr�es � la vraie Religion, pendant que dans les trigliphes de l'entablement qui porte ce m�me d�me, font r�pr�l�nt�s des t�tes de B�liers Se lesuftan- |: elles- dont le fervoient les Sacrificateurs pour offrir leurs
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CHAP. III. DE LA DECORAT. EXTERIEURE EN GENERAL. T]
victimes aux faux Dieux ; Se que fur les Pavillons des ai-
les font plac�es des figures fabuleuf�s qui n'ont aucun rap- port avec le caract�re que doit avoir un B�timent de cette efpece. ! Lorsqu'on �lev� un Palais 9 il me femble qu'on en doit
orner la fa�ade d'attributs qui expriment la dignit�-du Sei- gneur pour qui on le b�tit : les anciens nous en ont don- n� l'exemple, Se c'a �t� tr�s-fouvent par une partie de ces ornemens que Ton a pu reconno�tre la propri�t� des monumens dont il nous eft reft� quelque veftige. On ne doit pas inf�rer de l� qu'il faille en r�pandre un grand nombre : il faut au contraire en �viter la profuflon, Se fur tout ne pas confondre des ornemens qui n'ont aucun rap- port entre eux : il eft � propos de choifir ceux qui doi- vent dominer Se de s'en f�rvir avec prudence : m�me dans les Maifbns des Grands le repos fied toujours bien, & les connoifl�urs lui donnent toujours la pr�f�rence fur cet- te richefl� indiferete , -qui par la multiplicit� de f�s parties met hors d'�tat d'admirer les formes g�n�rales, Se ne f�rt ordinairement qu'� corrompre ce que l'Architecture a de plus majeftueux. Cette fagel�e fi fort en recommandation chez les an-
ciens '9 & les monumens que nous ont laifles les plus ha- biles d'entre nos modernes, doivent �tre l'objet de notre �tude Se de notre imitation : ce n'eft qu'en hs gravant dans fa m�moire qu'on peut f� garantir des vices qui fe font introduits dans notre mani�re de d�corer, Se princi- palement dans la d�coration int�rieure, dont nous parle- ront dans fbn lieu* .-.;. Afin que ce que je viens de dire devienne plus f�nfible
j?ar la, eomparaifon ; je pafl�rai aux exemples des parties
| qui compofent la d�coration ext�rieure , Se que j'ai tenues
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28 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES, '■
d'une grandeur � pouvoir juger des proportions, apr�s
que j'aurai dit quelque chofe * des Profils des ordres qui entrent dans la d�coration du principal corps du B�timent contenu dans la premi�re Partie du premier Volume. Comme ces Profils appartiennent enti�rement � l'Archi- tecture > Se que c'eft elle qui affigne la place des orne- mens, j'ai cr� devoir commencer par ce qui les regarde Se par quelques r�flexions au fujet de ces m�mes ordres ; mais je dois faire ref�buvenir que je les donne moins pour en traiter, que pour Taf��mbler dans ces deux Volumes une id�e g�n�rale de ce qui concerne la d�coration d'un Edifice. De l'ordre Dorique qui r�gne au rez-de-Chauffee du principal
corps de B�timent qui compoj� la premi�re Partie
du premier Volume.
La Planche 26e. donne la proportion de Tordre Dori-
que qui r�gne au rez-de-Chauff�e du premier des cinq B�timens dont on a fait la deicription dans cet ouvrage , Se qui eft employ� tant du c�t� de l'entr�e que de celui du Jardin Se des faces lat�rales. Il contient deux pieds de diam�tre par en tas, Se huit diam�tres de hauteur, non compris la bafe & le chapiteau, qui ont chacun un demi diam�tre. Son entablement a un peu moins du quart de la hauteur del� colonne; cet ordre n'�tant pas �lev� fur un pi�deftal, mais feulement fur un d�, dont la hauteur eft fouvent interrompue par les perrons qui donnent en- tr�e au B�timent. Vignole donne le quart � l'entablement de fon ordre Dorique ; Se je fuis de cet avis t lorfqu'il eft �lev� fur fbn pi�deftaL ; " * A�nff que je l'ai promis au Chapitre troifi�me de la premi�re Partie dit
premierVolume, page 4.9.&.j"0. # |
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Chap.III. de l'ordre Dorique. 20
Je n'ai point mis de cannelures � cet ordre. La plupart
des Auteurs font partag�s fur cefirjet: ceux quiparoif- fent le plus g�n�ralement approuv�s, comme Scamozzi y Palladio &Vignole, les y ont admifes, tandis que Phi- libert de Lorme, J. Bullant & Viola les y ont Supprim�es, je crois devoir �tre de l'avis de ces derniers, trouvant que les cannelures font plus convenables � ceux des autres or- dres qui re�oivent plus d'ornemens dans leur ordonnan- ce , Se qu'elles s'accordent peu avec la {implicite de ce- lui-ci , fur tout lorfqu'il n'eft employ� que dans des B�ti- mens particuliers. On peut cependant les mettre en ufage lorfqu'on employ� cet ordre aux B�timens publics ; Se quoique l'on voye plufieurs monumens antiques & tr�s- renomm�s o� il eft fans cannelures , comme � Rome au Th��tre de Marcell�s 3 je penfe qu'on a raifon de s'en fer- vir lorfqu'on veut leur donner de la l�g�ret� ; ce qui con- vient beaucoup mieux que de les rendre trop mat�riels, Se d'y mettre des boffages tels que ceux qui paroifl�nt au Palais du Luxembourg. Je ne parlerai point ici �ts membres qui compof�nt
chacune des parties des ordres, ni de leurs proportions ; l'�chelle que j'ai mif� au bas de chaque exemple, fervant � les faire conno�tre ; d'ailleurs les principales parties s'y trouvent cott�es. Je me fuis f�rvi du nom de pied Se de pouce, ainfi que l'a fait Abraham Bof�� > afin d'�tre mieux entendu des perfbnnes, qui ne s'�tant attach�es que fuper- ficiellement � l'Architecture, n'auroient pas �t� famili�res, avec les termes de module Se de parties. Au furplus mon objet dans l'ex�cution des ordres '> dont je donne ici les Profils, a �t� plut�t d�faire voir quelle correfpondanee ils doivent avoir avec le tout-enf�mble du B�timent, Se quel doit �tre l'aflemblage du Dorique avec l'Ionique qui |
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30 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES, I
en efl: fbutenu, que de d�tailler toutes les particularit�s qui
d�terminent le plus ou le moins de beaut� de ces ordres ; cette mati�re ayant �t� �puif�e par plufieurs Auteurs, ainfi je pafl� � Tordre Ionique qui lait partie de la d�cora tion du premier �tage du m�me B�timent. De l'ordre Ionique,
J'ai donn� � cet ordre la hauteur de neuf diam�tres qui
n'ont que vingt-un pouces , afin qu'il fbit dune propor- tion plus d�li�e que le Dorique dont le diam�tre eft de deux pieds , Se qui devant le porter, doit auf�� avoir plus de folidit�. Son entablement a un peu plus du quart, � cauf� que devenant plus �loign� de l'�il par fon �l�va- tion , il perd de l� force : cette attention, auf�i-bien quu celle qu'on doit faire � la diff�rence du folide au d�licat , eil tr�s-importante , Se la force �qs membres d'Architec- ture , ainfi que de la Sculpture, doit toujours fe mef�rer fur leur fituation, fur leur hauteur Se fur T�loignement dans lequel ils feront vus. J'ai appliqu� � cet ordre le chapiteau Ionique moder-
: ne.» qui fait beaucoup mieux que l'antique, fur tout aux
colonnes ifbl�es , o� fa beaut� fym�trif�e peut �tre ap- per��� de tous c�t�s, Se l'emporte fur l'autre dont les c�- t�s font difl�mblables entre eux. Scamozzi eft le premier qui ait mis en ufage la mani�re
de donner quatre laces pareilles au Chapiteau Ionique, laquelle a �t� depuis approuv�e prefque g�n�ralement par nos Architectes qui n'en employent point d'autres dans leurs Edifices. J'ai auffi imit� cet Auteur en f�ipprimant | les denticules � la corniche, Se yiaif��nt feulement le f�-
cond larmier qui me paro�t bien faire, malgr� l'opinion de Palladio qui l'a enti�rement �t�. Plufieurs Auteurs, tels |
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Chap.III. de l'ordre Ionique. 3�
que L. B. Alberti Se Viola, en ont uf� ainfi � l'exemple
de Scamozzi, qui s'eft content� d'orner f� corniche de modillons qui y conviennent d'autant plus qu'elle de- mande quelque richefl� , fur tout �tant port�e par un or- dre Dorique dont la corniche eft orn�e de mutules , ainfi que L. B. Alberti l'a fait dans cet ordre, Se qu'il s'en voit dans quelques monumens antiques de Rome. La baf� de la colonne de cet ordre eft f�mblable � la
baie attique, au petit cordon pr�s que j'ai ajout� , Se qui r�gne fur le premier tore, ce qui la rend aufli pareille � celles de Palladio Se de Scamozzi. Tout cet ordre eft �lev� fur un focle de deux pieds de
haut, qui f�rt de retraite � tout le premier �tage du B�ti- ment qui fe trouve couronn� par l'entablement du m�me ordre, qui r�gne tout autour de l'Edifice Se qui eft orn� d'une baluftrade dont nous donnerons les Profils apr�s avoir donn� ceux de l'ordre attique qui termine la hauteur des avant-corps du milieu, tant du c�t� de l'entr�e que de celui du Jardin. Avant que d'y pafler> je dois dire qu'en g�n�ral j'ai tenu les deux ordres dont je viens de parler d'un Profil af��z fimple, Se que j'ai voulu que les moulu- res en fuf��nt unies, par la raifon qu'on n'a que trop ex- p�riment� que les ornemens que l'on tailloit autrefois fur les ordres d'Architecture Se dans les d�corations ext�rieu- res .y ne f�rvoient qu'� d�figurer l'Edifice par l'ordure qui s'y amaf�blt, Se que d'ailleurs ces ornemens ne pouvoient � caufe de leur d�licatef�� �tre apper��s � une certaine hauteur, comme on peut le remarquer � Paris au Ch�teau des Thuilleries : la Sculpture r�pandue avec profuf�on fur les faces des B�timens y produit le m�me effet, ainfi qu'on peut le voir au Portail des Jefiikes de la rue Saint-Antoine. On ne peut donc trop s'attacher � mettre tout le m�r�-
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32 De LA DECORATION-ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
te Se toute la richef�� de la d�coration ext�rieure, dans la
beaut� des Profils, la proportion des membres d'Archi- tecture qui les compo�ent > Se la vari�t� des contours qui les d�terminent. Peu de perlbnnes atteignent � cette ex- cellence : l'Art de profiler eft une des plus difficiles par- ties de l'Architecture , & c'eft celle qu'on n�glige le plus, par la facilit� qu'on trouve I puifer dans les Edifi- ces d�j� faits; mais cette facilit� nefert pour l'ordinaire qu'� faire produire un af��mblage difforme , parce que ainfi que je l'ai d�j� dit, * les imitateurs ni p�n�trent pas dans les vrais motifs qui ont port� les Auteurs a donner � leurs Profils telle ou telle proportion. De l'ordre Attique.
On entend ordinairement par l'ordre Attiqucun certain
ordre racourci, compof� de diverf�s parties des autres or- dres: on donne auffi ce m�me nom � tout morceau d'Archi- tecture, quand il le trouve dans une proportion plus petite que celle de l'ordonnance g�n�rale d'un Edifice. Cette mani�re de d�corer nous vient des Ath�niens, &plufieurs de nos Modernes l'employent dans leurs B�timens, pour les exhaufl�r Se les couronner , ainfi qu'on l'a pratiqu� au Ch�teau de Verf�illes du c�t� des Jardins. On en voit un exemple aux avant-corps du premier B�timent du premier Volume, Se Von trouve dans celui-ci � la Planche 28e} la proportion de l'ordre qui y eft employ�. On doit obier- ver quelorfqu'on couronne d'un �tage Attique un B�ti- ment , il ne faut point qu'on voye de comble au-defl�s, parce qu'il paro�troit accabler ce petit �tage. On appelle faux Attique un entablement irr�gulier Se plus haut que la proportion ordinaire. Lorfqu'on d�core de pilaftres un * Dans le premier Volume, troifi�me Partie , Chapitre 3e, pag. 132.
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CHAP. III., DE,l'o RD RE, AT TIQ U E.
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�tage Attique, on donne quelquefois une bafe � cet or-
dre , Se quelquefois on l'�lev� feulement fur un fbcle qui f�parele fuft par un filet : j'ai donn� au mien la bafe que Vignole a donn� � fon ordre Dorique ; ayant fait f�rvir � l'ordre Dorique celle que Vitruve nomme Attique. Le Chapiteau de l'ordre Attique eft fbuvent orn� des
feuilles du Corinthien, auxquelles on peut ajouter des Vo- lutes & des Colicoles. On en compof� auf�� de fimboli- ques Se qui d�fignent les fujets du .Fronton & s'accordent avec les all�gories r�pandues fur la fa�ade du B�timent. La Corniche que j'ai donn�e � cet ordre, eft d'un Pro-
fil af��z fingulier , elle forme un plafond qui couronne d'une fa�on af��z avantageuf� toute la hauteur de Tavant- corps pour lequel il a -�t� compof�. Selon moi, un enta- blement architrave plac� � un dernier �tage, perd de fon agr�ment; pareeque alors la diftance en fait paro�tre les parties trop �gales � la vue, fur tout quand on eft oblig� de garder une correfpondance de proportion entre les or- dres de defl�s Se ceux de defTous, Se d'y obf�rver de la d�gradation ; au lieu que cette Corniche, dont un m�me Profil fait la hauteur a des parties plus m�les & qui devien- nent plus fenfibles* On ne f�aurok donner de r�gles certaines pour la hau-
teur de cet ordre , les exemples qui nous en relient des anciens.�tant trop difl�mblables. Ils ne l'ont m�me mis en uf�ge que dansles Arcs de triomphe, dans l'intention d'a- voir une place af��z grande pour contenir les inferiptions n�cef��ires� ces fortes de B�timens : le Tableau del'info cription de l'Arc de Tke eft d'environ le quart de. Tordre de deflous y compris le pi�deftal. L'Attique de l'Arc de Septime Severe n'efl: que d'un tiers de tout Tordre ; Ce- lui de Veronne a fon Attique entre le quart & le cinqui�r |
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T. IL Fart. L
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me 5 toutes ces diff�rentes proportions nous font voir
qu'on ne pouv��t faire f�s Attiqu�splus hauts que du tiersy cependant � l'�gard des Attiques employ�s au dernier �tage des B�timens , nos Modernes l'ont tenu dans une proportion plus �lev�e , tel qu'il f� peut voir au Louvre � Paris , lequel eft tenu de l� moiti� de la hauteur de l'or- dre Compofite qui eft au-deftous. Cette diff�rence d'opinions rend en g�n�ral la propor-
tion de cet ordre aft�z arbitraire ; la diftance dont il eft ipper�� 5 & la force ou l'�l�gance de l'�tage qui le re�oit 'ont ordinairement ce qui le d�termine : la proportion de celui que je donne a de hauteur quatre fois fa largeur, non compris fon Chapiteau Se f� bafie dont les mefures peu- vent f� remarquer � la Planche 28e. Celui de la fa�ade du c�t� des Parterres, * � cinq diam�tres de hauteur 9 parce que , f�lon moi, lorfqu'un Attiq�e couronne un rez-de- chauftee, & lui tient lieu d'un premier �tage , il doit avoir plus d'�l�vation que lorfque l'Edifice eft compof� deplu- lieurs �tages. La Planch� qui fuit, offre le Profil de la Baluftrade qui
r�gne fur l'ordre Ionique, & donne une id�e du galbe des Daluftres qui remplifl�nt les trav�es. Cette baluftrade qui tient lieu d'Attique, f�rt � cacher la couverture des com- bles , & doit �tre plus ou moins haute, f�ivant l'�tendue du B�timent & le plus ou moins de l�g�ret� de l'ordre fur lequel elle eft pof�e ; car rien ne choqueroit plus la vue , qu'une lourde Baluftrade affife fur un ordre Svelte , & ce ferok p�cher contre ce que la Nature fait voir dans f�s pro- ductions. Cette obf�rvarion cependant ne doit pas �tre prif� � la rigueur, lorfqu'un B�timent qui n'a qu'un �tage re�oit cette Baluftrade ; parce qu'alors quel que puifl� �tre * Onnui�mc Partie du premier Volume , Planche 41e.
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Ghap.HI. de l'obldre Attique.
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l'ordre qui le d�core , il eft bon de donner � cette Balu-
ftrade afl�z de hauteur , pour qu'elle puifl� lui fervir d'At- tique, Se lui donner plus de majeft�. Sur la m�me Planche eft exprime le Profil des appuis
des croif�es qui r�gnent au premier �tage dans les arri�re- corps du m�me Edifice dont on vient de parler : on y trou- vera auffi celui des chambranles, des Croif�es du rez-de- chauflee Se du premier �tage ; Se les Planches pr�c�den- tes contiennent celui des impoftes Se �zs archivoltes : je m'en tiens � ces exemples pour donner feulement une id�e g�n�rale des parties de ce premier B�timent, Payant pas eu defl�in d'entrer � l'�gard des .ordres d'Architecture} dans un d�tail plus ckcoaftand�, qui na'aurok jette dans la n�ceflit� de parler des cinq ordres : les raifbns que j'ai eues de m'y fbuftraire, peuvent �tre rappeli�es parle Lec- teur : * outre que je l'ai averti que j'aurois pris un foin fii- perflu en m'�tendant fui* une mati�re d�j� trait�e par plus d'un Auteur ; j'ai d� m'y appliquer d'autant moins que l'Acad�mie d'Architecture travaille � mettre ineel��mment ■cette partie �� jour, avec autant de fcience que de clart�. Je pafl� donc aux autres parties ext�rieures du B�timent qui appartiennent � la feulpture: ce f�cond Volume �tant enti�rement con&cjr� � la d�coration. * Voyez ce que j'ai dit dans le premier Volume > Chapitre troifjt�me, page
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CHAPITRE QUATRIEME.
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Ou il eji far l� de la proportion des Frontons, de la d�cora-
tion qui leur efl propre , & des Amortijfemens qui peuvent tenir lieu de Frontons., J'Ai renvoy� dans le premier Volume � ce Chapitre
ci * ■ pour la proportion des Frontons ; mais avant que d'en parler, je dois dire que les anciens Auteurs > ainfi que nos Architectes modernes , font d'un avis contraire � leur �gard;j'eftime que la fituation du lieu,ia hauteur o� ils font plac�s > & la force de rArchiteclur-e qu'ils couronnent, guide celui qui les met en uf�ge. L'exp�rience a fait cori- no�tre qu'il faut tenir dans une proportion plus �lev�e', ceux qui font plac�s � Une hauteur plus confid�rable > Se que ceux qui ne font qu'� une hauteur ordinaire , doivent �tre plus f�rbaif�es. Il faut entendre que je parle feulement ici des Frontons triangulaires qui conviennent aux grands I Edifices, def�pprouvant abfolumont ces petits Frontons en triangles ou circulaires, que plufieurs Architectes em- ployent dans leurs B�rimens pour la feule d�coration: j'en trouve la multiplicit� def�gr�able , & quoiqu'elle rat fort en uf�ge dans l'ancienne Architecture, elle ne devrait pas en �tre mieux re�ue chez nos modernes : aufTiun. Ar- chitecte prudent doit-il fe d�pouiller de tout pr�jug� , tant pour les mani�res dont les anciens d�coroient leurs Edifices, que pour les nouveaut�s qu'il pla�t- � certains D�corateurs de notre fi�cle de mettre en pratique* Pour parvenir � l'excellence qu'exige la bonne Architecture, il eft n�cefl�ire d'�viter la partialit�, & de puifer �gale- * Premi�re Partie, Chapitr� troifi�m� , page 5*9.
ss»b-»«siiiiiliii>i11!.....m.iuummmammt......imn..........i......i.iimmms* j,.....i mi u..........nuujwmuji
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Chap. IV. des Frontons,
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ment les lumi�res de fon Art dans Tune Se l'autre mani�-
re de b�tir ; d'emprunter les formes g�n�rales de la pre- mi�re , Se d'imiter les beaut�s du d�tail de la f�conde, ce qui ne peut manquer de former un beau Tout. Le fameux Manf�rd n'a point pris d'autre route pour parvenir � �le- ver des modelles de la vraie Architecture dans le B�ti- ment de Clagny Se dans une partie du Ch�teau de Ver- failles ? Peut-on y voir fans admiration la noblefl� qui y r�gne, Se cette jufte cprrefpondance de l'Architecture avec la Sculpture, qui y femblent ne pouvoir fe pafl�r l'une de l'autre , fans que n�anmoins il paroifl� qu'en les f�parant^fune des deux d�t relier imparfaite. Peut-on trou- ver rien � d�firer dans la fa�ade du Ch�teau de Verfailles qui fe pr�fente du c�t� des Jardins l L'Architecte fans blefler l'ancienne Architecture, n'a-t-il pas accoutum� les yeux � fe pafl�r de voir dans la d�coration , des Frontons, fans lefquels ils n'eufl�nt pu auparavant regarder avec fa- tisfaction une fa�ade ? Je ne rapporte pas cette r�flexion dans le defl�in de les bl�mer: j'ai d�j� dit qu'ils apparte- noient � l'Architecture ; mais qu'il falloit ne les employer qu'� propos. Je penfe en effet qu'un Fronton i�xffit pour un grand B�timent, qu'il en a plus de dignit� , lorfqu'il eft feul ; qu'il ne. doit fervir qu'� faire diftinguer la partie fup�rieure d'un Edifice ; Se qu'enfin pour qu'il puifl� �tre approuv� , il faut que l'Architecture qui le porte, paroifl� faite pour le recevoir, de m�me qu'il doit �tre fait pour 4a couronner. Tel eft celui que le c�l�bre Monfieur Per- rault a mis � la fa�ade du Louvre, Se celui dont le fameux Marifard a orn� les fa�ades du Ch�teau de Clagnk Sans des circonftances aufli judicieufes, il vaut mieux les fup- ;primer &leur fubftituer tout autre amortifl�ment. Si par exemple un Fronton fe tro�voit avoir trop de port�e par |
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38 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
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la grande largeur d'un avant-corps qui doit en d�terminer
la proportion, Se � pour retref�ir cet avant-corps il fal- loir corrompre l'ordonnance d'une fa�ade , Se d�ranger la diftribution int�rieure , je f�rois d'avis de fopprimer ce Fronton,& je crois que cette foppreffion feroit plus d'hon- neur � l'Architecte qu'elle ne lui attireroit de bl�me. Je leur applaudis au contraire, lorfqu'ils fervent ainfi
que je l'ai dit, � diftinguer le milieu d'un avant-corps, comme dans les faces du premier B�timent du premier Volume ; * parce qu'alors le Fronton fait pyramider avec le relie de l'Architecture, Se qu'�tant foutenu par l'Acti- que, il le trouve dominer avec foperiorit� for les ordres qui en font l'appui. Ce couronnement d'ailleurs tient plus de l'Architecture que tous les contours qui forment un amortii��ment^qui emprunte de l'ornement la plus grande partie de l� gr�ce , Se qui pour lors n'eft propre qu'� une fa�ade dont les ordres de colomnes ne font pas l'ordonnan- ce g�n�rale , telle qu'efl: celle qui �� pr�fente du c�t� de l'entr�e � la troifi�me Partie du premier Volume. ** J'ai dit ci-defl�s que les Auteurs font partag�s for la
hauteur qui convient aux Frontons: Vitruve les fait un peu bas, Scamozzi leur donne beaucoup d'�l�vation, Se Serlio qui tient un milieu entre eux deux, les fait encore un peu trop hauts. La Figure premi�re de la Planche 32 offre la mani�re dont ce dernier trace les liens ; laquelle eft de, d�crire le cercle ABCD , dont le diam�tre AC eft la largeur du Fronton , Se de l'endroit D o� ce cer- cle coupe la ligne BE qui defoend par le milieu du Fron- ton , d�crire comme d'un centre, un autre cercle AGCE qui pa��� par les extr�mit�s du Fronton, Se alors l'en- * Premi�re Partie , Planche 4& 5*.
"** Chapitre tro�f��me, Planche i %. |
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Char. IV. des Frontons.
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droit G o� ce f�cond cercle coupe la m�me perpendicu-
laire BE , marque la hauteur du Fronton, laquelle ayant deux neuvi�mes de fa longueur, devient un peu �lev�e. La mani�re au contraire de trouver la proportion du
Fronton avec un triangle �quilat�ral, la donne trop bafl� ; (ur tout pour de grands Frontons ; comme on peut le re- marquer � la f�conde Figure de la m�me Planche. Tirez une ligne AB fur laquelle vous defignez la largeur de vo- tre Fronton par les points CD } port�s d'un de ces points cette largeur totale fur la ligne perpendiculaire EF, Se � lendroit o� touchera une des extr�mit�s de cette largeur, formez y la f�clion G qui vous fervira de centre pour d�- crire la portion de cercle CHD. Cette derni�re mani�re de d�crire le Fronton , approche de celle de Vitruve Se le rend, comme je l'ai dit, un peu bas. Pour tenir le milieu entre les deux hauteurs ci-defl�s,
voyez la troifi�me Figure de la m�me Planche , Se fm la ligne horizontale AB marquez par les points CD la lar- geur qui convient � votre Fronton par rapport � celle de l'avant-corps qui doit le recevoir > Se partagez cette lar- geur en fix parties, dont une fera la hauteur de votre Fronton : c'eft f�lon moi de toutes les proportions la plus gracieufe. Au relie , c'eft ainfi que je l'ai dit, la place o� on les employ� , qui doit d�terminer leur plus ou mpins d�levation. Leur principale beaut� d�pend auffi des ornemens qu'on
leur donne : * on peut en voir divers exemples en petit dans le premier Volume , & j'en ai rendu quatre plus en grand, qu'on trouvera ci-apr�s: les deux premiers qui * Je n'entens pas parler ici des Modillons, Denticules, Rofes & autres ome-
nemens qui appartiennent aux ordres; mais feulement des groupes d�figure,, bas-reliefs % autres all�gories de la derni�re magnificence |
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40 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
font � la Planche 30, repr�f�ntent les Frontons qui cou-
ronnent les avant-corps du premier B�timent du premier Volume, * Se la figure premi�re offre celui qui d�core la fa�ade du c�t� de l'entr�e. J'avois def��in de lui donner plus de grandeur, ainf� qu'� ceux qui fuivent, en ayant fait d�s �tudes particuli�res, Se ayant confiilt� � ce �ujet ce que -nous avons, de plus c�l�bre dans la Sculpture ; ** mais il a falu les conformer � la grandeur du Volume, qui f�roit devenue incommode fi je fa vois augment�e. Au furplus quelques bien qu'on trouve la compofition de ces Frontons y il ne {enfuit pas de l� qu'on puifi� les imiter � la lettre, il fuffit qu'ils puiflent donner une id�e g�n�rale de la forme pyramidale Se des repos qu'il faut obf�rver dans leur compofition. J'ai plac� une Minerve fut le fbmmet du Fronton du
premier exemple, avec des Efclaves � �s pieds Se des in- ftrum�ns d� guerre � qui groupent avec ces Figures, pour r�pr�f�nter la valeur des grands hommes Se la foumilTion qui leur eft due par leur fujets : au-deflbus Se dans le tim- pan font les armes du Ma�tre ; *** parce que ce Fronton �tant du c�t� de l'entr�e, elles fervent � annoncer aux Etrangers la dignit� du Prince & le reipecl; qu'il lui efixl�v '/:-~:;'}'■ !;-;,..^;,:V ! � L'exemple B repr�sente le Fronton qui d�core la fa�a-
de du c�t� du Jardin du m�me B�timent. J'ai plac� aU- deflus une renomm�e qui femble publier l�s exploits du Souverain \ Se divers g�nies s'y emprefl�nt de former des faifeeaux d'armes pour en �lever des troph�es. Sur les acroteres aux extr�mit�s de ce Fronton font repr�fent�s * Planche J4*3jjfc.�.» premi�re partie. J; "../
** Ainf� que je Pai dit dans la-Pr�face. t, �-r ■
*** Les armes qui f�" voyent dans ce Fronton font celles de Monf�eur
Turgot, Pr�v�t des Marchands , � qui j'ai confacr� cetouvrage. mmmm�m��m���mmmtmmmmmmm�Kmmmi'�m��mmmmm��mmJL
. des
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Chap. IV. des Frontons. 41 ![
des hommes vaincus que la cl�mence du Grand qui ha-
bite ce Palais fait d�livrer par des �lev�s de Mars. Le tim- pan eft occup� par une devif� all�gorique au fujet dont il eft couronn� ; ce que j'ai fait pour donner du repos au groupe de figures. Ce bas-relief trait� avec l�g�ret�, me paro�t y faire mieux qu'un firjet de figures, Se les armes du Ma�tre n'y pouvoient �tre* bien plac�es, �tant d�j� du c�t� de l'entr�e qui eft leur v�ritable lieu. J'ai fait �cha- per les attributs fur la corniche du Fronton, pour ren- dre l'Architecture moins f�che. Cette licence ie rencon- tre en differens endroits ex�cut�e par les Sculpteurs l�s plus en r�putation ^ Se lorfqu'on enufe avec m�nagement ,'* elle produit un heureux effet, Les deux exemples de la Planche 31 font d'une ordon-
nance moins riche, Se peuvent �tre employ�s aux faces lat�rales d'un grand Edifice, ou aux faces f�p�rieures d'un B�timent de moindre conf�quence. Le Fronton de l'exem- ple premier eft couronn� de deux figures, qui fbutiennent les armes du Ma�tre, Se un bas-relief & un cadran orne le timpan, quoique > comme je m'en fiais expliqu�, je n'ap- prouve ces fortes de figures en bas^reliefs que lorfqu'il n'y a point de figures ifol�es au-def�us, � eaufe de la dilpro- portion qui fe trouve � une hauteur �gale entre ces figures Se celles du timpan, Se qui p�che contre la vraifemblan- ce. Ce n'eft que parce que j'ai �t� born� par le petit nom- bre des exemples que je donne , que j'ai fait voir celui-ci au-defious de ce groupe de figures, afin de donner feule- ment une id�e du f�jet que l'on peut appliquer ailleurs, en lui fubftituant telle all�gorie que l'on fbuhaitera. * - Le Fronton du f�cond exemple eft auffi couronn� de deux figures plus ifol�es que les pr�c�dentes, & qui font * Le timpan du Fronton de la fa�ade de S. Cloud eft de-ce genge. ■■■■»� *
T. IL Part, h "f"
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42 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
propres pour un B�timent de moyenne hauteur , la c�m-
pofition des groupes devant �tre trait�e fui van t la diftari- ce d'o� ils doivent �tre apper��s. Au-def�ous & dans le timpan font des armes qui ne i�if��nt pas douter que ce Fronton ne foit pour la fa�ade d'un B�timent du c�t� de Ion entr�e, JViorne les extr�mit�s des.acrot�res du pre- mier exemple de divers attributs fuivant la place que la corniche du Fronton m'a laiff�e &■ la hauteur des acrot�- res qui accompagnent �Architecture de def�bus. Mon avis eh: cependant de ne pas trop affecler d'orner les ex- tr�mit�s d'un Fronton , afin que le fommet en puil�e mieux pyramider : du moins dok-on donner beaucoup de vari�t� � ces ornemens ? Se les rendre relatifs aux all�go- ries qui dominent dans le timpan Se le couronnement du Fronton , ainh* qu'on le peut remarquer � la pr�c�dente Planche 30. JD^j; AfnoriiJfemenS�-
On entend quelquefois par le nom d'Amortiilement de
B�timent , le couronnement Se la d�coration des Fron- tons ; mais il s'applique en g�n�ral � tout groupe de fi- gures y de troph�es, de vaies Se autres morceaux defculp- ■ture qui fervent � couronner quelque partie fup�rieure d'u- ;ne. fa�ade. C'efl de ces derniers dont il nous refte � parler, ayant d�crit les Frontons. L�s Planches 3 3 Se 34 fournifl�nt quatre exemples dif-
rerens d� ces fortes d'Amortif��menSi Les Architectes qui afBclent dans l�virs d�corations une grande implicite > les defappfMv'�nt �'bfb�iirnent^l�s r�g�rd�iit c�mni� l�prd- du�lioii d'Un eiprit d�r�gl� ; eneffet il n'en faut pas faire un trop grand uf�ge> mais j'eftim� ces fortes de coiiron- in�mens 3 lorfque > comme je l'ai dit,* ils font plac�s * Page- 28 5 d� premier � Volume.
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Chap. IV. des Amortissemens.
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avec choix ; qu'ils font d'accord avec TArchitecture qui
les re�oit ; que les contours qui les d�terminent fbntcou- lansj 6c qu'enfin il s'agit d'�viter parleur fecours la r�- p�tition de plusieurs Frontons, & de diftinguer en m�- me tems tous les diff�rens avant-corps d'une fa�ade de B�- timent d'une grande �tendue. Les fa�ades des B�timens du premier Volume peuvent donner une id�e de leur rap- port avec l'Architecliure , & de la diverfit� qu'ils forment quand ils font partie de la d�coration. Lorfque dans une fa�ade * on eft oblig� pour varier,
d'employer des Amortii��mens avec des Frontons 3 il faut avoir attention de donner la fuperiorit� � ces derniers , les Amortif��mens ne devant commander au refte de la Sculpture que lorfqu'ils couronnent quelque face de B�- timent o� les Frontons font obmis : quand on ufe de �s Amortii��mens, 6c qu'on y introduit des renomm�es, des groupes de figures qui fou tiennent des armoiries., ou des faifceaux d'armes, ou des cartels, on doit auffipren- dre garde de ne pas tomber dans ce go�t pi�lorefque qui autorife la plupart du tems � incliner ces ornemens. De pareilles licences ne font bonnes que pour la Peinture Arabefque ; au lieu que les contours uniformes appartien- nent � l'Architecture, 6c qu'il n'y faut rien fo�ffrir que de perpendiculaire 6c d'horizontal ; fans quoi on donne- roit une fauffe id�e de �qs principes, 6� l'on rifquerok d'offrir la refTemblance de quelque partie d'un B�timent que la vetuft� fait pancher, 6c qui fe trouveroit ent� fur un Edifice moderne. *-n ^j y/Kv/il�M;*--? :-'vm; Pour �viter un tel inconv�nient il faut pof�r ces �mor-
tiflemens fur des focles qui les �l�vent au-deffiis des par~
I ties qu'ils couronnent, de les faire r�pondre � l'Architee-
* Voyez ce que j'ai dit dans le premier Voliar�e-, page i%6.
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44 De la d�coration et distribution des Edifices,
ture de deflbus : il eft bon auffi d'affecter de faire entrer
dans la compofition de ces couronnemens, quelque mem- bre d'Architecture ou d'ornement qui prenne naifl�nce fur le fbcle qui les re�oit Se qui paroifl� leur fervir de foutien. Au refte on ne doit point ufer trop fr�quemment de
ces Amortifl�mens} leur multiplicit� feroit un d�fbrdre dans f Architecture, auffi-bien que celle des Frontons ; Se d'ailleurs la d�penfe qu'ils demandent pour �tre bien ex�cut�s, feroit fouvent au-defl�s de la port�e de bien des perfonnes qui aiment le B�timent. Il eft des Amortifl�mens qui ne font compofes que de
Amples contours d'ornemens qui fervent � recevoir des cartels dans lefquels les armes du Ma�tre peuvent �tre avantageufement plac�es, Se qui font un bon effet, ainfi qu'il s'en voit � la fa�ade du c�t� de l'entr�e du troHi�me B�timent du premier Volume 3 Se fur la fa�ade d'une des a�les du c�t� de la grande cour de Y Edifice qui fait la pre- mi�re partie du m�me Volume y la Planche 23 donne plus en grand ceux qui f� voyent en petit aux fa�ades du prin- cipal corps de B�timent de la premi�re partie. * La Planche 34 offre deux amortifl�mens plus riches, le
premier A eft dans le go�t de celui qui couronne Favant- corps du milieu du Ch�teau de Verfailles du c�t� de la cour � Se celui B peut �tre employ� aux d�corations des fa�ades qui font d'une certaine �l�vation. Les. figures qui le coropoient, font plus pi�lorefques que celles del'exem- ple A, 6V j'en ai tenu le cartel renverf� ; afin de faire ref- f�htir la diffirence de ces Amortifl�mens que le go�t du fiecle � introduits, lefquels ne laifl�nt pas quelquefois de faire aflez bien quand ils font ex�cut�s par nos habiles Sculpteurs, Se qu'ils fbnt plac�s � propos*. * Premier Volume, Planche 4 �c f, \
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Chap. V. des Agrafes. 4^
Dans un Palais de conf�quence, dont la hauteur pour-
roit faire �chapper � l'�il le d�tail d'un Amortifl�ment, Se o� l'ordonnance g�n�rale ne permettroit pas d'en con- ftruire un d'une certaine force , il vaut mieux pour le cou- ronner f� fervir d'une baluftrade dont on peut orner les acroteres de troph�es , comme au Ch�teau de Veri�riles du c�t� des Jardins. On peut mettre d�s figures � la place de ces troph�es ; mais comme elles n'y font bien qu3en pied, Se que F�levation les fait paro�tre grefles , on doit les referver pour l'ornement des B�timens � un �tage, tel qu'eft celui � l'Italienne, � la cinqui�me partie du pre- mier Volume; ri �tant � propos de les admettre aux grands B�timens, que lorfqu'elles peuvent �tre plac�es fur un deuxi�me ordre, Se qu'un dernier �tage leur f�rt de fond : on en voit dans les �l�vations de la premi�re partie du premier Volume , aux Planches 4 Se J. C'eft enfin fin- ie plus de convenance Se les diff�rentes circonftances, qu'un Architecte doit f� d�terminer fur le choix Se Tu- "f�ge de ces ornemens* |
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CHAPITRE CINQUI E'ME.
Ou fe trouvent divers exemples des ornemens qui fervent
de clef aux Arcades Se aux Croif�es ext�rieures des B�- timens, Se des Confbles auffi �l'uf�ge des la d�coration des dehors.
Des Agrafes,
CEtte partie de la d�coration eft fbuyent la moins
�tudi�e, quoiqu'elle foit la plus ordinaire dans les B�timens , Se qu'elle fafl� prefque tout le m�rite des mai- |
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46 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
fons particuli�res ; c'eft de ce peu d'application qu'on lui
donne, que na�t le mauvais choix que l'on fait de ces orne- mens, Se c'eft auffi ce qui fait que les Etrangers qui n'ont encore qu'une connoifl�nce iuperf�cielle de Paris > con�oi- vent d'abord un mauvais pr�jug� de notre d�coration. Que peuvent-ils penfer en effet du bizarre af�brtiment de ces Agrafes qu'il a plu de mettre de travers , Se dont on a retranch� la fym�trie depuis quelque tems l II eft vrai qu'on en voit quelques-unes d'un go�t tr�s-flngulier Se qui font admirer l'eiprit f�cond de l'inventeur ; mais fous pr�texte que ces ornemens demandent de la vivacit�, doivent - ils �tre employ�s dans ce que l'Architecture a de plus fol�de ? La d�coration de ces Agrafes n'ex- prime-t-elte pas le claveau qui forme la platebande d'une croif�e ou le plein ceintre d'une Arcade l Rien exige-t-il plus de pr�caution que ce claveau, Se peut-on s'af��rer d'une pareille conftruction , fi l'Appareilleur n'en a pas mis la clef dans un �quilibre parfait l Or quelle id�e peut- on f� former � la vue de la d�coration d'une Agrafe dont le defTejn eft bizarre Se de travers? Ne fait-elle pas dou- ter de la folidit� de f Architecture qui l'accompagne l On doit donc avoir pour r�gle confiante, m�me dans les fa- ces qui font raval�es de ma�onnerie , de ne jamais fe pr�- valoir de ce que l'imitation n'a pas befoin de la folidit� de la choie m�me ; au contraire il en faut affecter toute la r�alit� , Se la licence d'en f�pprimer quelque partie, ne peut �tre tol�r�e tout au plus que dans la Peinture. Auffi voyons-nous que nos Architectes habiles Se qui ont pui- f� leurs lumi�res dans l'Architecture Romaine 3 s'�loignent des caprices de la nouveaut�, Se confervent dans leurs Edifices la fimplicit� naturelle qui eft le vrai caract�re de l'Architecture, laif��nt aux nouveaux venus le feul moyen |
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Chap. V. des Agrafes.
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qu'ils ont de plaire par un pillage d'ornemens frivoles Se
mal entendus. En �vitant le d�faut o� tombent �s der- niers , je n'ai pas affect� non plus de ces d�fl�ins pefans, Se dont la froide compofition n'a pour m�rite que la fym�- trie : j'ai puif� une partie des exemples que je donne dans les B�nmens les plus c�l�bres, Se je leur en ai joint quel- ques-uns de mon invention. Le Claveau d'une arcade peut �galement recevoir pour
d�coration un mafcaron., une confole, un troph�e ou un cartel : la diff�rence de ces ornemens fert � varier les fa- �ades , � diftinguer les avant-corps d'avec les arriere-corps., Se � marquer par leurs divers attributs la deftination de cha- que B�timent. On doit les tenir fimples ou riches � pro- portion de la fimplicit� ou de la magnificence de la fa�ade o� ils font employ�s ; Se leur force doit d�pendre de cel- le du membre d'Architecture qui les re�oit. Il ne faut ni leur donner trop de relief, ni les rendre trop plats ; ces deux d�fauts �tant contraires � leur agr�ment. Le galbe des cartels qui renferment les t�tes ou les ornemens, doit �tre af��jetti au Profil des bandeaux ou archivoltes, afin que l'Architecture Se les ornemens paroiflent �tre faits l'un pour l'autre : il faut auffi que le cartel embraf�e l'archivol- te , Se vienne jufqu'au deflbus du tableau de la croif�e ; Se faire s'il fe peut, que ce m�me cartel lie la frife ou la corniche qui le couronne avec ce bandeau ou archivolte ; c'efl de l� que ces ornemens ont �t� nomm�s en g�n�ral Agrafes ; en effet ils femblent alors agrafer le bandeau au nud du mur, Se le nud du mur � la corniche ou frife. Cet- te obfervation doit s'�tendre jufqu'aux clefs de pierre qu'on laif�e en bofl�ge ou qu'on orne feulement d'une: t�te. On n'affe�te m�me de ces clefs apparentes qu'af�n quelles fervent d'accompagnement aux t�tes qui deviendroient |
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48 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
trop nues, fi on les appliqu�it feulement iur le nud du
mur ou fur le bandeau d'une croif�e. Les exemples des Planches 35 <& 36 font de cette efpece : la Planche 35" offre deux figures qui ferment le plein ceintre de deux ar- cades , dont Tune eft: accompagn�e de refend, & F autre feulement quarderonn�e fur l'ar�te. Il arrive quelquefois que lors qu'on met une t�te pour
claveau, � des arcades orn�es de refend, on fait fervir de clef le morceau de refend qui repr�f�nte le claveau; mais il vaut mieux faire faire ref�ault � cette clef, parce qu elle marque davantage le milieu, & que cette faillie qui la d�- tache du nud du mur , r�gne au-def��s de l'arcade & s'�- tend dans toute F�paif��ur du tableau de la croif�e. J'ai f�i- vi cette r�gle aux deux Planches 35 �c 36, & je n'ai chan- g� dans l� derni�re que la forme des croif�es que j'ai tenues bomb�es & orn�es d'un chambranle ou bandeau. La Planche 37 offre deux Agrafes ? o� un cartel orn�
d'une t�te, tient lieu de ciel ; elles font pof�es fur des arcades o� r�gne une archivolte, & qu'accompagne une partie de pleinthe qui leur fert de couronnement, A la Planche 38 font deux def��ins d� t�tes avec des at-
tributs, l'un de chaf�e, l'autre de guerre: elles font po- f�es fur des clefs en demi-confbles qui font l'effet du cla- veau ; & conviennent � des fa�ades de B�timens tr�s- |
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orn�es.
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La Planche 39 repr�f�nte deux Agrafes en cartel com-
pof�es d'orn�mens : elles peuvent �tre plac�es alternative- ment entre des croif�es d�cor�es de t�tes, o� un grand nombre d'orn�mens uniformes ne produiroient pas autant d'agr�ment que la vari�t�. Elles peuvent �tre auffi � l'uf�- ge des B�timens particuliers > o� Fonne veut affe�er au- cune all�gorie d�termin�e. A
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Cha�». V. des Consoles. ;y 49
A la Planche 40 on voit des Agrafes en confoles, les-
quelles conviennent � des B�timens o� r�gne la Simpli- cit� : on peut auffi les placer dans des ailes de B�timens qui ont peu de relief. La figure d'enhaut accompagne un bandeau qui couronne une croif�e bomb�e, Se re�oit des graines qui tombent des volutes de la confole. Je dois avertir ici que lorfqu'on place des Agrafes � des croif�es fans bandeau y comme il fe voit � la Figure d'en bas , il faut fe donner de garde de faire tomber aucun fefton , parce que n'�tant foutenu d'aucune faillie > ii paro�troit alors porter fur rien ; ce qui n'arrive paslorfqu'il eft re�u par l'�paifl�ur du bandeau. Il en eft- de m�me de toutes les autres fortes d'ornemens pareils , qui fans oette pr�cau- tion forcent de la vraifemblance. Les quatre Planches qui fin-vent> repr�lentent des tro-
ph�es compof�s des attributs des �lemens Se des faifons : on en peut faire ufage dans la d�coration des claveaux des portes Se des croif�es* Ils font d'un «def��in af��z fingulier, Se j'ai aft��t� de mettre dans leur milieu 3 le fiijet princi- pal 6t. qui d�termine la lignification de chacun de ces tro- ph�es. Leurs attributs font afl�z conno�tre � quoi ils font propres ., Se d'ailleurs les titres que je leur ai donn�, m'exemptent d'une r�p�tition inutile : je pafl� donc pr�- fentement aux Confoles qui fervent � la d�coration des fa�ades. Des Confoles qui fervent � la d�coration ext�rieure*
.Cette partie de la d�coration �tok autrefois beaucoup
plus en uf�ge dans les B�timens, parce qu'on aff��l�it de d�corer leurs fa�ades avec plus de faillie qu'on n'en Voit dans celles d'aujourd'hui, o� au contraire on p�che fbu- vent en ne donnant pas af�ez d� relief aux membres d'Ar- |
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T. II. Part, L
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^O DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
chitecture 3 ni aux ornernens. N�anmoins les Confoles
font d'un uf�ge n�cefl�ire dans les Maifons des particu- liers o� Ton introduit rarement les ordres d'Architecture, Se o� elles tiennent lieu def�pports pour recevoir la fail- lie des ^balcons. On les employ� auiTi � racheter des cour- bes , � terminer des amortiff�mens Se � recevoir la faillie des entablemens. On en diftinguede deux fortes ; les unes fervent, comme nous venons de le dire, � porter des far- deaux f�illans ; les autres font propres � retenir la chute de quelque partie d'Architecture rampante, Se s'appellent Confoles renverf�es, telles que font celles de la Planche 46. Les premi�res font plus en uf�ge dans les faces des B�timens, Se les f�condes appartiennent davantage � la d�coration des Jardins , fervant � y terminer quelque ram- pe de baluflrade, ou tenant lieu d'areboutant � un mur d'appui. Ces derni�res s'ex�cutent quelquefois en marbre, fiiivant la conftruction du mur auquel elles font attach�es ; mais commun�ment on les fait de pierre, ainfi que celles de la Planche 45" , dont j'ai tenu les exemples m�les, � def��in de les faire fervir de �upports � de grandes faillies au-deH�s de l'�il. Le galbe de ces Confoles fait toute leur richef��, Se je
me' fuis attach� ici plut�t � ce qui concerne l'Architectu- re qu'� ce qui regarde la Sculpture : d'ailleurs ces parties de d�coration �tant deflin�es aux B�timens particuliers bien plus qu'aux Edifices un peu confid�rables,' loin d'y affecter trop d'ornement, on doit �viter d'y employer la plupart de ces �rabefques qu'on ex�cute � Paris, oV qu'une mode ridicule y a introduits avec auffi peu de convenan- ce qu'aux agrafes des croif�es. Il vaut mieux paro�tre fte- rile en fait d'ornemens qui femblent porter quelque far- deau , que de faire briller trop de f�condit� aux d�pens |
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Chap.V. des Consoles.
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de la folidit� Se de la vraifemblance. J'ai donc fait confi-
rmer tout le m�rite de ces Confbles dans le contour de leurs Profils , ainfi qu'on le voit � la Planche 43*. Les deux exemples AB font d�f�mes � porter de grands
Balcons ; ceux CD � recevoir la faillie de quelque enta- blement j Se ceux EFGH font pour des corniches qui font ref��ult fur des avant-corps Se qui foutiennent quelque ap- pui ou balcon. A la Planche 46 on trouve quatre exemples de Con-
foles renverf�es ABCD , qui n'ayant que peu de Sculptu- re , peuvent cependant �tre employ�es en marbre Se dans des Jardins de la derni�re conf�quence. L'exemple E efl tenu plus fimple , Se peut f�rvir d'appui � une balu- ftrade , ou terminer un mur de terraf�� Se lui tenir lieu d'�- peron. L� figure F peut convenir � la faillie de quelque balcon en terraf�� au-rez-de-chauf�ee, Se je l'ai fait � ce dei��in, d'un Profil propre � �tre � la hauteur de l'�il par- ce qu� un �tage un peu �lev� la portion G en cacherok une partie. Il me refterok bien des exemples � donner, fi fentre-
prenois de d�tailler toutes les parties qui entrent dans la d�coration des fa�ades ; mais comme la diverilt� des B�ti- mens en rend le nombre infini, Se que tel morceau de Sculpture qui fait bien dans un Edifice , ne �td pas" dans un autre, Its exemples que j'aurois pu ajouter, ne fero�en que groffir ce Volume fans �tre d'aucun fecours. Tels fe~ roient les troph�es qu'on place fur les fa�ades Se qu'on rend plus ou moins riches Se orn�s d'attributs diff�rens fttivant l'efpece de B�timent qu'ils caraclerifent. Les diff�- rens B�timens qui f� trouvent dans le premier Volume peuvent en donner une id�e afiez diftin�le Se offrir en g�- n�ral le rapport qu'ils doivent avoir avec l'Archite�lu^e |
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5 2 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
qui eft la feule qui ait droit de d�terminer leur force Se
leur �l�gance.. |
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CHAPITRE. SI X IE'M E.
Concernant les divers ornemens de Serrurerie qpi fervent aux
d�corations int�rieures & ext�rieures des Batimens., ■ S O us le nom de Serrurerie, on comprend non-feule-
ment les gros fers qui fervent � la conflruction des Batimens ; mais auffi tout ce quelle fournit � la d�coration tant int�rieure qu'ext�rieure. Son utilit� en. d�corant les dehors , eft d'autant plus grande, qu'outre F air de noblef- f� qu'elle donne, elle fert � garantir de f importunit� Se des accidens dangereux auxquels les grands chemins pour- roient expof�r , fans en oter le coup-d'�il amuf�nt, Se qu'elle fepare hs Jardins les uns d'avec les autres, fans pri- ver de l'agr�ment de les voir. Cette partie qui regarde les dehors, Se dont la difpof�tion m�nag�e avec art , f�rt � faire d�couvrir l'�tendue d'un terrain fpacieux, eft celle qui appartient le plus � l'Architecture. Ha partie de la Serrurerie qui'concerne l�s dedans, eft
plus du reflbrt de l'ornement, comme le font les verrouils, les pannetons de Serrures, les entr�es, les boutons, les targettes, les bafcules, les efpagnolettes, Sec. qui le plus fbuvent dans les Maifbns des grands Seigneurs s'ex�cutent plut�t en bronze qu'en fer ; au lieu que dans l'autre partie, les grilles, les appuis de terraft�s, les balcons, les rampes , Sec. & font ordinairement de fer qu'on embellit quelque- fois d'©memens de taule relev�e, ou de m�tail de diff�ren- te efpece, fu* lefquels on paf�� , ainf� que fur le fer, une couleur en huile, pour les pr�f�rver de la rouille que leur |
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CHAP. VI. DES ORNEMENS DE SERRURERIE. J 3
cauf�roit l'eau du Ciel, ou l'humidit�.
Les grandes grilles qu'on pratique � l'extr�mit� des Jar-
dins , dans les cours Se avant-cours , font quelquefois �le- v�es fur le rez-de-chauf�ee , Se quelquefois pof�es fur des murs d'appui de ma�onnerie : ainfi qu'on en voit aux cours Se avant-cours du Ch�teau de Yerfailles. L'une Se l'autre forte de grilles fervent � fermer auffi les ouvertures des murs que l'on tient perc�s aux endroits qui font face � de grandes all�es plac�es dans l'�tendue d'un Parc. Comme je, l'ai fait remarquer en parlant dans le premier Volume, des plans g�n�raux. La Planche 47 repr�fente une grille qui f�pare l'avant-
cour d'avec la cour d'un Ch�teau. Quoiqu'elle foit trait�e avec af��z de fimplicit� , elle ne laill�roit pourtant pas de faire un allez bel effet dans Son ex�cution , fes ornemens �tant de bronze, Se l�s barreaux �tant peints en verd. Le chambranle qui enferme les ventaux des portes, eil orn� de polies fleuronn�s B d'un go�t afTez nouveau, Se qui paroif��nt foutenir avantageufement le couronnement de cette grille, lequel le trouve af��z bien port� par la corni- che D. Je n'ai donn� que tr�s-peu de faillie au Profil de cette corniche, parce qu'on n'eft plus dans le go�t de rendre ces fortes de membres trop faillans ; ce qui ne fer- voit qu'� les rendre en m�me tems plus lourds Se moins folides. On eft auffi revenu de la mani�re de charger ces fortes d'ouvrages d'ornemens confus r qui �toient la liber- t� du coup-d'�il. Pour interrompre la hauteur des ventaux de ces por-
tes , qui eft ordinairement de dix-huit � vingt pieds, on les partage par une frife O qui leur tient lieu de traver- se & que l'on place vers le bas environ � untiers de toute la hauteur. Souvent pour plus de lolid�t� on forme un G iij
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54 De la d�coration et distribution des Edifices,
�querre circulaire ,. tel que celui de la ligne ponctu�e E ;
mais comme il produit un mauvais effet � l'�il, on s'en pal�� en prenant la pr�caution de faire les b�tis de la porte d'une bonne force Se en faif�nt ouvrir les ventaux par des pivots re�us dans des crapaudines fcell�es dans le feuil de la porte , Se en les entretenant par des riches � vafes. On doit pour plus de propret�, mettre en dehors une plate- bande F, qu'on attache fur le b�ti du chambranle, Se qui iert de battement pour recevoir le b�ti des ventaux, Se pour en cacher le jeu qui ne peut alors �tre apper�� qu'en dedans. Le Pi�droit de pierre G eft mis enufage, lorfqu'on veut
fbutenir des trav�es de grilles qui ont de l'�tendue; mais il ne faut pas qu'ils foient trop fr�quents , crainte de bou- cher la vue : on les d�core de vaf�s, de groupes d'enfans, de corbeilles de fleurs, Sec. Se alors on fait continuer un appui de la hauteur de la retraite, comme � la Planche 48 pour recevoir ces trav�es. Cette Planche 48 repr�fente deux parties de trav�es de
grilles H, � barreaux droits, enferm�s dans des cadres X , vari�s de defleins diff�rens : le petit couronnement P mar- que le milieu de chaque trav�e : il eft bon d'avertir que quand la longueur des trav�es p�lie le double de leur hauteur, il ne faut point y mettre de couronnemens ; il y paro�troit trop petit , Se alors on peut faire monter les barreaux au-defl�s de la trav�e , comme dans la fi- gure pr�c�dente , Se les d�corer de fers de fl�ches, de piques l Sec. Il y en a de cette efpece aux trav�es des grilles de l'Orangerie de Verf�illes, dont l'ex�cution eft tr�s-belle. A la Planche 49 on trouve quatre exemples de grilles,
lu'on appelle prilles d'appui, � caufe que leur �l�vation |
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CHAP. VI. DES ORNEMENS DE SeRRUREIE. $j
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efl: d�termin�e parla hauteur des retraites qui fervent de
foubafTement � l'Edifice au bas duquel elles font pof�es. Ces grilles ne font en uf�ge que depuis quelques ann�es : elles font propres � d�fendre l'entr�e d'un lieu fans en �ter le coup-d'�il : cette facilit� ne fe trouve pas dans lqs gran- des grilles, fur tout lorlqu'elies font charg�es de beaucoup d'ouvrage, comme celles de Notre-Dame de Paris, o� la multiplicit� des ornemens ne permet pas de jouir de l'a- gr�ment de voiries c�r�monies qui fe font dans le Ch�ur; les grilles balles au contraire peuvent �tre d'une forme tr�s-riche , fans rien d�rober au coup-d'�il. Quelques per- fonnes penfent qu'elles, n'impriment pas allez de refpecl: dans des lieux facr�s ; apparemment dans l'id�e qu'elles ont que le Sanctuaire doit �tre abfolument f�par� de l'en- droit o� fe doit tenir le peuple , ainf� qu'on le voit enco- re dans quelqu'une de nos anciennes Eglif�s ; malgr� leur fentiment, ilparo�t c^ueles grilles balles font un tr�s- bon effet, fur tout lorfque le lieu efl: peu fpacieux ; en ce qu'elles ne femblent pas le divifer en plu�ieurs parties comme les autres grilles, Se qu'elles laiuent appercevoir par deflus leur hauteur , ce qu'elles renferment d*intere�* fant & de curieux. p r.;?-;s*» i: Ces grilles baf��s peuvent auffi �tre mifes en ufage pour
f�parer des Jardins de communication^ Se dont les dehors font d'ailleurs bien garantis : elles ne s'oppoient point au plaifir de la vue, & font d'une m�diocre d�penfe ; on les af��jettit alors � l'�l�vation des terraf�es, ou des charmilles de hauteur d3appui : on en voit de cette efpece au Gh�> teau de Trianon du def��in de Mr. Manf�rd, qui le pre- mier s'en eftf�rvipour d�fendre l'entr�e du Ch�teau. Quel- que chofe que je dife enleurfaveur^applaudis aux grandes grilles, quand elles font d'une forme gracieuf� Se l�g�re |
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5 6 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
fbit qu'on les mette en uf�ge dans les Jardins, foit qu'on
les place dans les Eglifes. Je n'ai point donn� d'exemples de celles d'Eglife, ne
parlant point des Edifices publics dans cet ouvrage , Se me contentant d'y repr�fenter quelques grandes grilles � l'uf�ge desB�timens particuliers, & quelques grilles baf- fes , qui quoique propres � la d�coration des Jardins, peu- vent cependant fervir aux Chapelles de ces derniers B�ti- mens. On en pourra choifir dans les quatre exemples de la Planche 49, Les deux figures A A font plac�es entre les pi�droits d'une arcade, Se celles BB le font entre des murs d'appui, aufquels on afl�jettit la hauteur de ces grilles. On les accompagne quelquefois de pilaftres pour d�tacher les ventaux des portes d'avec les pi�droits contre leiquels ils font adof�es. La Planche $0 offre des parties de balcons fer vans d'ap-
pui Se d'ornement aux terrafl�s, aux parapets, Se aux hau- teurs fr�quent�es o� il eft n�cef��ire de pr�f�rver des acci- dens ; ce qui a fait donner � ces balcons le nom de garde- foux. On les tient ordinairement fort fimples , � cauf� de la grande quantit� qu'on en employ�, quand on veut dans les Jardins en garnir de longues terrafl�s. Ces appuis fepo- fent ordinairement fur des tablettes de pierre, dure, dans lefquelles on fait des trous de diftance en diftance pour y fceller les barreaux montans qui fervent � f�parer les panneaux de ces balcons lorfqu'ils font en comparti- mens: la plupart fe font de barreaux droits garnis de fil de fer. La planche j" 1 donne divers exemples de panneaux Se
de pilaftres de hauteur d'appui, propres � �tre plac�s en- tre les grandes trav�es des balcons ou rampes, fbit dans les dedans , foit dans les dehors. On peut auffi les mettre |
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'ChAP. VI. DES ORNEMENS DE SERRURERIE. <$J
indiff�remment en uiage dans les angles comme dans des
portions circulaires ; mais il faut fur tout obf�rver de les placer avec fym�trie, ce qui doit �tre r�gl� par l'Archi- tecture qui les re�oit. ,4 $A Planche J2 offre plufieurs-defl�ins de potences de
lanternes propres � l'ufage des veflibules, des cours, baf��s- cours, avenues & autres lieux qu'il eftn�cef��ire d'�clai- rer , comme on en voit dans prefque toutes les grandes Maifbns, tant � la Ville qu'� la campagne. On fait pen- dre au bout de ces potences, des lanternes de diff�rentes mati�res, iiiivant i'uf�ge du pais Se la d�penfe qu'on veut faire ? Se dans lefquelles on place une ou plufieurs lumi�- res. Ces potences peuvent fervir auffi � foutenir des en- seignes. Le contour de leur forme eft ajuft� � un angle d'�- querre qui leur fert de chaffis pour plus de fblidk� ; celles qui font chantourn�es �tant Sujettes aie corrompre ', foit i par leur poids, foit par la longueur de leur f�rvice. La Planche J 3 repr�fente deux diff�rens balcons � l'u-
fage des grands Edifices, foit pour les dehors, foit pour les dedans : ils font tous les deux d'un go�t fort nouveau; Se ce n'eft auffi que depuis peu d'ann�es qu'on a trouv� le moyen d'ex�cuter en fer les deif�ins les plus difficiles. On eft revenu de la g�nante fym�trie qu'on donnoit � tous les deffeins de balcons ; ce qui ne fervok qu'� leur donner un go�t de f�cherefl�, Se � en rendre la r�p�tition en- nuyeufe ; cependant il faut prendre garde que les con- tours qui en compofent les orriemens fbient bien li�s en- f�mble par des boulons, Se avoir foin de placer des pila- ftres � des diftances raifonnables 9 pour f�parer les grands panneaux , & donner par le moyen de leurs montans de la folidit� aux chaffis ; autrement pour fe trop plaire � un deff�in libre Se courant , on manquerait de donner %�iParli H
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J 8 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
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af��z de Habilit� � la traverfe d'appui.
Le m�rite de ces fortes d'ouvrages > eft que les jours y
foient � peu pr�s �gaux ; qu'il y ait de la vari�t� dans les contours & dans les formes, �c que les ornemens qui les enrichif��nt foient ex�cut�s de mani�re qu'ils ne pui���nt accrocher les habits des perfonnes qui parlent ou s'ap- puyent fur les traverfes : pour cet effet on doit les ex�cu- ter en bronze 3 parce que le travail de cette mati�re n'efl: pas fifujet � tant de petites parties que celui de la taule rele- v�e. Si on veut �pargner ta d�penfe, on peut fondre ces ornemens en plomb ; ils auront tout �agr�ment du bron- ze 5 ils pourront �tre dor�s , ou recevoir la couleur qu'on donnera � tout l'ouvrage, A la v�rit� Tceconomie de faire de plomb ces ornemens, n'efl: bonne que lorfqu'on les r�pand avec abondance dans les dehors, A la Planche j^ f� voyent deux balcons qui peuvent
i� placer � toutes les diff�rentes efpeces de croif�es : j'y ai mis des pilaftres �c j'ai obierv� quelque fym�trie dans leur dei��in. On leur donne ordinairement 2 pieds 9 pouces de hauteur, qui eft- celle qui eft � peu pr�s d�termin�e pour fervir d'appui. Quelquefois lorfque les fen�tres font � ban- quettes , e'eft-�-diie , quelles ont un appui de ma�onne- n�rie d'environ feize � dix-huit pouces de haut, on pofe fur ces banquettes des demi-balcons qui en empruntent le nom. Il eft � obfervef que les appuis de cette eipece, ne doivent �tre admis que dans des B�timens particuliers, devenant trop petits, dans l'ordonnance g�n�rale des grands B�timens, o� tout au plus on n'en doit placer que dans d�s endroits peu apparens. Les Planches ^ 8c $6 donnent les deil�ins de quatre
rampes d'efcalier. Celle 5 5 en offre deux allez riches Se d'un dei��in fingulier : le milieu de leurs panneaux eftafl�- |
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ChAP. VI. DES ORNEMENS DE SERRURERIE, t f$
jetti au rampant de leurs chaffis, Se rachette af��z bien le
contour qui les remplit. Ces rampes commencent par des pilaftres , qui peuvent �tre arrondis par leur planfuivant la forme du limon de l'efcalier auquel on les afl�jettlt. On fait des rampes � confoles, comme � la Planche j16, lors- que le limon eft �lev� fur des marches circulaires qui tour- nent autour ; Se alors on termine ces conloles fur le mon- tant qui re�oit leurs panneaux. Le defl��n de cette derni�- re Planche a plus de {implicite que celui de la pr�c�dente, afin qu'on puif�� choifir. Le m�me �gard que nous avons recommand� en parlant des ornemens des balcons, pour que les habits ne s'y engagent pas , doit �tre obferv� � ceux des rampes. Il faut y pal��r une couleur en huile, ainf� que fur les fers de ces m�mes rampes 9. � moins qu'on ne dore les uns Se les autres en plein 5 comme on en voit des exemples dans les Maifbns Royales nouvellement b�- ties. C'eft fur le noyau de l'efcalier que le chaffis de ces rampes fe pof�-, & c'eit au-dedans que les barreaux mon- tans viennent fe fceller, ainfi qu'on l'a dit au ilijet des terraf��s ; n'en �tant pas de m�me des balcons, defquels on tient la traverf� du charTis �lev�e d'environ un pou- ce Se pof�e fur des boulons -, � def��in que lorsqu'ils font en dehors 9 l'eau du Ciel qui tombe iur la tablette lur la- quelle ils font pof�s, puif�� s'�couler ; Se que quand ils font en dedans, ils ayent un air plus l�ger. Il reftebien des exemples � donner fur cette mati�re ,
tant fur les frifes, les pilaftres montans, les difF�rens cou- ronnemens, arnortif��mens Se les banquettes, que furies confoles ., mais comme je me propofe de donner au public f�par�ment une fuite de ces def�eins qui pourra �tre utile aux ouvriers qui travaillent dans ce genre. Je m'en tiens � ceux que jJa� donn�s 3 Se je paf�� � la Ferrure. |
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�O DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DESEdIFICES,,
t)e la Ferrure*-
0n diftingue deux fortes de Ferrures, l'une qu'on ap-
pelle grof�lere Se qui s'employe aux �tages fouterrains & aux chambres �ts Domeftiques., tels que font les gonds -, les pommelles, les verrouils, les ferrures communes v &c. L'autre qu'on nomme Ferrie ibign�e Se qui eft deftin�e aux appartemens de Ma�tres. Cette derni�re exigedavantage le go�t du dei��in, �tant compof�ed'orneniens,& tenant de lui,comme nous l'avons dit,une partie de fbn agr�ment:elle comprend les pannetons de ferrure de la derni�re importan- ce, les boutons , les targettes , les rofettes, platines, g�ches, entr�es^ bafculesj efpagnolettes, fiches � vafes, Sec. qui la plupart fe font de bronze dor� d'or moulu, ou qu'on met feulement en couleur, fuivant la conf�quence des lieux o� ils font employ�s, n'entendant pas parler ici de la .Fer-* rure d'une m�diocre d�pende.. Il eft encore une forte de Ferrure deftin�e pour les por-
tes cocheres, Se que Ton tient fbign�e proportionnelle^ ment � fon ufage : c'eft �. peu pr�s la m�me que : celle qu'on employ� dans les appartemens ; elle n'en diff�re que parle plus ou moins de force que demande la Me- nuif�rie qui la re�oit, Se lafuprefl�on desornemens. Quelquefois on n�glige de faire faire expr�s ces Ferru-
res, parla facilit� d?en trouver dans les magafins des Mar- chands ; mais on ne doit point, avoir recours � un pareil exp�dient, quand il s'agit d'une Maifon un peu confid�ra^ ble, Se il eft beaucoup mieux d'en faire faire des model- les appropri�s Se relatifs au lieu o� on les met en uf�ge. En voici quelques exemples dans les Planches qui fui-
vent. Celle 57 offre divers def��ins d'ornemens propres � �tre ex�cut�s en bronze Se � �tre employ�s dans les ap- |
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Chap.VL de la Ferrure,
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partemens. Les-Figures BB repr�sentent des moiti�s de pan-
netons de ferrures � bafcules5, lefquels s'attachent fur la ferrure & lui fervent de firtout : on doit leur donner une forme convenable au contour des panneaux de Menuife- rie qui les renferment. L'ufage de rev�tir les ferrures d'or- nemens de bronze, eft ancien : on s'en eft'fervi darts pref- que toutes les Maifbns Royales; mais l'id�e de les chan- tourner f�lon la forme des panneaux, eft nouvelle, & pro- duit un effet bien plus agr�able que la forme quarf�e qu'on leur donnok autrefois'«, qui s^accorderoit mal avec les con- tours vari�s dont! on uf� aujourd'hui dans la Menuiferie; ils doivent �trefym�trif�s,& il faut que la g�che qui s'applique fur celui des ventaux qui le nomme dormant, emprunte la forme de la ferrure,& ne paroiffe faire avec elle qu'un tout, lorfque la porte eft ferm�e. Les ornemens qui compofent ces pannetons doivent avoir peu de relief & tenir leur plus grande beaut� de leurs contours ext�rieurs. Four'plus de magnificence on fait quelquefois porter ces ferrures fur des ornemens qui font auffi de bronze Se qui viennent en ra- cheter la faillie,mais cette d�penfe qui engagea celle;de l� dorure d'or moulu, ne convient pas � bien des perfbnn�s. J'en ai fait ex�cuter � Paris qui ont co�t� jufqu'� mille �cus; auffi ne f�auroit-on en defirer d�plus riches. Les tringles des bafculesH font en couleur d'eau Se viennent fe terminer dans des platines de bronze D qui leur fervent de g�che. On doit af��jettir l'entr�e de la ferrure aux ornemens
dont on enrichit le panneton, fans n�anmoins que cela foit trop remarquable ; parce qu'alors il faudroit feindre une autre entr�e dans la g�che , qui comme nous l'avons dit, doit �tre rendue conforme � la ferrure. Il n'en eft pas de m�me lorfque les entr�es font d'un
cot� Se les ferrures de l'autre : on peut donner pour lors di- |
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62 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
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verf�s formes � ces entr�es, Se il fuffit de ne les pas rendre
trop lourdes Se d'�viter la licence de les orner de ■ toutes fortes d'attributs. Celles en cartel me paroifl�nt mieux r�uffir que les autres ; on en f�ntira la diff�rence par les deux exemples CC. Les boutons, les rofettes > les targettes, verrouils, pla-
tines Se autres pi�ces de cette fprte, doivent �tre trait�es avec les m�mes �gards qu'on vient de dire. Il f�mra de repeter qu'en g�n�ral tous ces ornemens veulent �tre fei- gnes Se plac�s fans cpnfui�on, Se qu'ils ne conviennent qu'� des portes � placard orn�es des moulures Se de la Sculpture la plus riche. Comme j'ai eu foin d'exprimer, quoi qu'en petit, la pla-
ce del� Ferrure, dans une partie des d�corations g�n�ra- les de la feconde Partie de ce Volume , je crois devoir parler bien des circonftances qui pourroient ennuyer le Eecieur, Se au fait defquelles on fe mettra plus parfaite- ment parla pratique S� les exemples que fournit l'ex�cu- tion. Ceux que je viens de donner, �tant, comme je l'ai
dit, au-deflus des moyens de bien des particuliers, il eft bon d'obf�rver qu'on peut ex�cuter fimplement en fer une par- tie de ces m�mes Ferrures,qui alors peuvent recevoir le po- li. Cependant l'exp�rience � fait conno�tre qu'elles et oient d'un entretien qui demande beaucoup de fbin,�urtout dans les appartemens � rez-de-chauf�ee; ce qui fait qu'on y don- ne une couleur d'eau qui y r�ufllt fort bien <&qui les rend pratiquables, m�me dans des appartemens diftingu�s^ on en ufe �galement pour les Eipagnolettes, les Ferrures qui en d�pendent, les fiches � vafes , les menton�ts y les g�ches 5 les fupports, Sec, � moins que par uneplus gran- de �conomie l'on fe contente feulement de parler une |
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Chap. VI. del� Ferrure
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couleur de bronze, mais cette �conomie n'efl bonne que
pour Iqs Veftibules Se les premi�res Anti-chambres, parce qu'en tr�s-peu de temsle frottement que fes diff�rentes pi�ces de Ferrure font les unes contre les autres, d�pouil- le la bronze Se rend alors au fer f� couleur dans les joints o� fe fait le frotement. La Planche $8 montre le developementd'un Espagno-
lette � l'uf�ge d'une porte croif�e, Se qui peut �galement f�rvir � une croif�e en fupprimant le verrouil d'en bas pour y fubflituerune g�che comme en haut ; cette forte de Fer- rure efl devenue fort en uf�ge par la facilit� que d'une feu le op�ration elle ouvre ou ferme un ventau de dix � dou ze pieds de haut, elle en pourroit ouvrir m�me de plus grands , mais comme il ne fe fait point de croif�e plus hau- te fans impolie, il arrive alors que l'on ne leur fait point exc�der , Se que la g�che de TEfpagnolette f� trouve dans fa traverf�. L'on orne plus ou moins ces fortes de Ferrures f�lon la
d�coration de la pi�ce o� elles font admif�s , mais leur tringle Se les pitons � vis ne peuvent �tre que de fer, en- core qu'il faut qu'il fbit doux > toute autre mati�re n'�tant pas propre � Fufage d'une Ferrure de cette efpece par rap- port aus mouvement continuel qu'on lui donne pour ou- vrir ou fermer les ventaux fur lefquels elle efl attach�e, Ton f� contente feulement de former les Platines, mains len baf��, de bronze, enrichies d'ornemens,6t que ion dore | couleur d'or,o� d'or moulu, ainfi que toute la tringle, ou ; bien lorfqu'elles font fans bronze onypaf�� feulement,ainfi que nous l'avons dit, une couleur d'eau : la Planche fur la- quelle font develop�es les diff�rentes parties de cette Ef- pagnolette efl munie des termes propres � chacune de f�s ; parties : j'en ai ufe de m�me � l'�gard des autres Planches |
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64 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
de Serrurerie, afin de ne pas interrompre k difcourspar
un nombre de termes qui l'auroit d�funi. ^ , ' Paf�bns aux parties des d�corations int�rieures qui eom-
pof�nt la l�conde Partie de ce Volume, & � qui ce que nous venons de dire au iiijet del� Ferrure femble devoir appartenir ; mais comme elle eft en liaifbn avec la Serrure- rie , qui fait partie des dehors, j'aurois craint d'en �ter Ja correspondance fi je les euf�� f�par�s pour les faire entrer dans la f�conde Partie o� ,nous allons pafl�r. fin de lafremiere Partie*
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DE LA DECORATION DES EDIFICES;
ET DE LA DISTRIBUTION
DES MAISONS DE PLAISANCE
SECONDE PARTIES
Contenant divers exemples de la D�coration int�rieure j avec
I le developement defes Parties, CHAPITRE PREMIER.
De la D�coration int�rieure en g�n�ral.
| Ous le nom de d�coration on comprend
tout ce qui f�rt � orner un Edifice, fbit dans fon ordonnance ext�rieure , foit dans l'int�- rieure. Comme nous avons trait� de l'ext�- rieure en g�n�ral, nous allons maintenant nous attacher � l'int�rieure, qui eft celle quiparo�tlaplus |
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66 De LA DECORATION ET DISTRXBUTIONDES EDIFICES ,
n�glig�e par quelques Archite6t.es, qui malgr� leur habi-
let� , le laif��nt entra�ner par les charmes de la mode, & qui facrifient leur r�putation au deiir de plaire � ceux pour lefquels ils b�tifl�nt. Au lieu de cette, vicieufe. complai- f�nce> qui autorife les moins exp�riment�s � f� m�ler de produire des d�corations capricieuf�s, & qui ne m�ritent i que le ni�pris des conn�ifieurs ;:,■ on doit avoir grand foin de d�m�ler les v�ritables beaut�s de la d�coration int�rieu- re y Se s'appliquer � la rendre: relative avec les dehors par lai correipondance des dittributions*, Le vrai m�rite de la d�coration d�pend de fbn ordon-
nanceg�n�r�le�c de l�relation: def parties avec leur tout : on doit y obfexver avec un foin extr�me que � Architec- ture foit toujours f�p�rie�re aux ornemens, Se c'eft � quoi cependant on apporte Auvent le moins d'attention» Ce \ d�faut: pourroit: bien �tre la fource de l'eiprit de nouveau- t� qui r�gne dans le Public ; parce qu'alors il rreft plus fix� par cette admiration qui fa�fit les perfbnnes les moins intelligentes � la vue des v�ritables beaut�s de l'Architec- ture^ * * Dans la d�coration d'un appartement, on doit encore
avoir pour r�gle indifpenfable d'accorder les ornemens d'une pi�ce avec fbn uf�ge, <& d'en proportionner la ri- � chefi� avec celle de la pi�ce qui la fuit, La mati�re qu'on y employ�, ne demande pas moins de confid�ration ; car c'eft fuivant f� qualit� qu'on doit d�terminer fbn ordon- nance Se rendre fa d�coration plus ou moins l�g�re. Pour donner une notion des diff�rentes efpeces de d�-
corations qui ornent l�s diftributions d?une Maifbn un peu confid�rable. ? j'en donne divers exemples qui fe- ront appliqu�s dans leur lieu. Je n^ai point affecl� de les rendre trop magnifiques, crainte qu'elles ne ful�ent au- |
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ChAP, I. DE LA DECORATION DES CHEMINEES. 6j
defl�s de la port�e de ceux � qui ce Trait� p�t convenir.
D'ailleurs il aurok �t� dangereux d'offrir au Public des exemples d'une richerle indifcrete � laquelle il n'eft d�j� que trop accoutum� ; ce qui lui fait fbuvent pr�f�rer un �rchite�te � la mode � ceux dont laf�gefle luiparo�t froide Se fterile ; Se ce qui fait auffi que l'on trouve dans la plu- part des Edifices modernes unarl�mblage confus d'attributs plac�s fans choix , Se qui lous l'�clat de for, re�oivent des applaudif��mens qui ne font d�s qu'� une d�coration judi- cieufe : ainfi les attributs les plus refpectables paroii��nt confondus avec des ornemens qui ne doivent leur naif- iance qu'� une imagination bif�rre, Se l'on trouve par tout un amas ridicule de coquilles, de dragons > de rof�aux, de palmiers Se de plantes ? qui font � pr�fent tout le prix de la d�coration int�rieure , Se qui comme nous l'avons fait remarquer ailleurs ? tranfp�rent jufqu'� celle des dehors. Il feroit � craindre ? Il l'on continuoit ce d�fordre, Se fi
l'on oubl�oit les fages loix de l'Architecture , que notre mani�re de b�tir ne s'attir�t un jufte bl�me dans les flecles futurs, Se qu'on ne la regarde avec le m�pris que nous avons pour l'Architecture gothique. Mais craignant de me trop �carter des m�nagemens que je me fuis propof� d'a- voir , je vais me prefl�r d'entrer dans le d�tail des d�cora- tions que contient cette f�conde partie ; heureux il ces reflexions peuvent faire revenir le Public de fbn erreur & rendre � l'avenir nos Deffinateurs plus circonipe�ls. IDe la D�coration des Chemin�es*
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Il n'eft point de partie dans la d�coration qui foit plus
lufceptible d'ornemens que les Chemin�es. Les particu- liers s'attachent par pr�f�rence � les d�corer & � y placer |
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68 De la d�coration et distribution des Edifices ,
des glaces qui font maintenant fort'en uf�ge. Les anciens au; contraire ornoient leurs Chemin�es d'une Sculpture fort mat�rielle', tant � cauf� que les glaces et oient plus ra- res de leur tems, que parce qu'ils trouvoient qu'elles fai- foient une efpece de vuide qui ne paroif�bit pas naturel au-def��s d'unfoyer; J'ai entendu dire, � feu Monfieur de Cote, premier Architecte du Roy* qu'il avoit �t� le pre- mi�re les introduire fur les Chemin�es ; ce qui dans la fuite a plu de mani�re r que dans les Maifons confid�ra- bles onneies f�pprime qu'� peine dans les premi�res Anti- chambres : les perfonnes qui donnent � loyer des Maifons de conf�quence, font m�me dans quelque obligation d'en orner leurs appartemens^ Les Palmiers'font fort en r�gne aux Chemin�es pour
y f�rvir de bordure aux glaces, & on les termine par en haut en les croif�nt l'un fur l'autre ou en les grou- pant avec le Profil d'une bordure qui vient fe termi- ner en enroulement. Quoique l'uf�ge autorife cette ma- ni�re de. d�corer , je trouve qu'elle eft hors del� vrai- femblance, Se je voudrois n'appliquer � une Chemin�e que des ornemens convenables � Y Architecture y & ne pas faire fortir dts palmiers du dedans de quelques plan- tes qui prennent leur naif��nce fur des tablettes qui font de marbre. D'ailleurs il eft. difficile de terminer heureufe- ment par en haut l'extr�mit� de ces fortes de Chemin�es : les tableaux Se les troph�es de Sculpture que l'on y place n'y r�uffifl�nt jamais bien, parce qu'ils fe lient mal aife- menravec le def��in des- bordures. Ind�pendamment de cette raifon , l'art avec lequel quelques-uns de nos Sculp- teurs ex�cutent cette mani�re de d�corer y en a fait intro- duire l'ufage- a l�.plupart de nos grands B�timens par pr�f�rence � ce que preferit l'Architecture Se le bon |
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CHAP. I. DELA DECORATION DES CHEMINEES. 6$
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go�t du defl�in-, dont cependant on ne doit jamais s'�-
carter ^devant �tre Fam� de tout ce qu'entreprend un Ar- chitecte*. Iffautaufl� comparer �Architecture du defl�s; aux for-
mes qui compof�nt le chambranle, proportionner la for- ce des membres d'Architecture aux ornemens dont elle eft accompagn�e } Se r�gler- fa richeil� fur la magnificence du lieu. Pour donner une id�e de ces difT�r�nsdeffiins* l'exem-
ple de la Planche 58 offre lai d�coration de la Chemin�e d'une premi�re Anti-chambre : cette Chemin�e paro�t fort fimple Se n'offre rien de cette magnificence dont nous avons parl� ci-denus; mais il faut confiderer qu'elle eftdefti- n�e pour la premi�re Anti-chambre d'un/ grand Edifice, o� par rapport aux Domeftiques qui s'y rafferriblentj, on doit f�pprimer les glaces>aufquelles on f�bftitue de grands tableaux que l'on pofe fur un Attique5 afin qu'ils foient hors de la port�e de la main* : ■' Oh peut voir encore un exemple de ces fortes de Che-
min�es dans la d�coration g�n�rale de la premi�re Anti- chambre apr�s celle du Veftibule, c�t� 78. Ces chemin�es font aufli d'uf�ge dans des Salles publi-
ques & dans les grands Salons des Palais des Princes., o� fe trouve un concours de Peuple ,, tel qu�ft celui dont on vient de finir la d�coration au Ch�teau de Verfail- les, & dont la Chemin�e eft dans ce. dernier genres Il faut obferver que l'Architecture Se les Profils qui
-compof�nt ces fortes de Chemin�es >.-foient m�les} ayant cependant attention qu'ils ayent quelque relation avec l'ordonnance de la pi�ce o� elles-font fitu�es. Celle de-la -Planche j.8 eft ex�cut�e en Menuiferie peinte- en bknc, ainfi que tout le r�v�tifl�merit del� pi�ce, de laquelle on |
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70 D.E LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
a parl� dans les distributions du premier �tage} du premier
Volume, page 42. La Planche Jp offre une chemin�e propre pour une f�-
conde Anti-chambre : elle eft orn�e de glaces, ces for-r tes de pi�ces �tant plus fujettes � recevoir des perfonnes qualifi�es > que celles qui les pr�c�dent : il ne faut pas af- fecter dans les Chemin�es de cette efpece une richei�� qui doit �tre referv�e pour celles des lieux qui ont plus de dignit� : leur principale beaut� doit d�pendre de leur for- me Se de la relation que la Menuif�rie de defTusdoit avoir avec le Chambranle, qui, quoiqu'il foit d'une diff�rente mati�re -, doit para�tre la porter avec fucc�s ; de fa�on qu'il faut que ces deux parties ne fanant qu'un tout. Il faut encore que la corniche qui couronne toute la pi�ce , fem- ble �tre faite expr�s pour couronner auffi la Chemin�e ; ce qui ne ie peut qu'en faifant faire � cette corniche un refl�ult de la largeur de la Chemin�e ,* ou en marquant les extr�mit�s de cette largeur par des Confoles qui fe conforment au courbe du Profil de la corniche, Se qui viennent s'agrafer fur fon architrave , auquel vient fe ter- miner la hauteur de la Chemin�e. J'ai fiippof� � c�t� de cette Chemin�e des tapifleries enferm�es dans des tringles de Menuif�rie qui leur fervent de bordure » &dontlahau- teur va depuis le def�us du lambris d'appui, fur lequel ils font pof�s, jufqu'au deflbus de la corniche* La Planche 60 repr�fente une Chemin�e enferm�e dans
une niche circulaire Se termin�e en anfe de pannier. Cette Chemin�e peut �tre mife en uf�ge dans une Salle � man- ger , dont on pourra faire le r�vetifl�ment de pierre de liais, ou de Menuif�rie peinte en blanc � fon imitation. C'eft dans cette vue que j'ai donn� de grandes parties aux pan- neaux qui accompagnent la Chemin�e & que je l�sai |
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GHAP. I. DE LA DECORATION DES CHEMINEES.
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charg�s de peu d'ornemens : elle eft tenue aufll af��zfim-
ple, Se la forme de fbnplan fait fa plus grande richefTe. Un tableau couronne la glace, qui fe trouve heureuse- ment accompagn�e par des pilaftres en arriere-corps qui f�mblent �tre {putenus par le chambranle. Ces pilaftres peuvent recevoir des, bras qui prendraient leur naiil�nce fur la tablette du chambranle ,.& qui y donnero�ent beau- coup d'ornement, La Chemin�e, y compris les arriere- corps Se le chambranle, pourroit �tre conftruite de mar- bre : fes divers compartimens feroient un bel effet fur le fond blanc que nous fiippofbns � la pi�ce. La Planche 61 donne le defl�in d'une Chemin�e beau-
coup plus riche que les pr�c�dentes Se deftin�e pour l'u- fage d'un grand Salon,, tel que celui dont nous avons parl� dans les diftributions du rez-de-chauf�ee , � la premi�re partie du premier Volume. Cette Chemin�e eft contenue dans une niche carr�e par fbn plan, & ferm�e en plein ceintre par fon �l�vation. Le lambris qui accompagne cette niche, peut �tre de marbre , Se les ornemens de bronze : la plupart de ces ornemens font des fujets mari- times , ainfi que celui du tableau qui couronne la glace. De grandes parties d�terminent la forme de cette Chemi- n�e ; Se c'eft une attention qu'il faut avoir pour celles qui ornent un lieu vafte : Alors on doit donner plus de forc- �e aux parties des membres d'Architecture qui les com^- pofent, en obf�rvant que lorfqu elles font conftruites de marbres de diff�rentes couleurs,cette diverfit� fert beaucoup � les d�corer ;& que n�anmoins il faut toujours par pr�f�- rence aux ornemens} s'attacher � la forme g�n�rale, Se tomber plut�t dans une fimplicit� trop grande ? mais rt�a- jeftueufe r que d'affe�ter une richef�� qui par fa confufion deviendroit alors mal entendue. |
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72 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
Les Planches 6% Se 63 repr�fentent deux Chemin�es,qui \
peuvent avoir leur place dans les Galeries, les grands Sa- lons^le s pi�ces dJail�mbl�e& les autres lieuxdiftingu�sd'un grand appartement de parade : leur ftrucl:ure peut �tre de marbre ,. ou de bois peint en blanc dont les ornemens foient dor�s. Cette derni�re mani�re eft celle qui eft le plus en ufage y parce qu elle a plus d'�clat; Sc�on referve le mar- bre pour les chambranles feulement, que l'on rev�tit d'or- nem�ns de bronze. On confirait cependant encore des Chemin�es de marbre dans les Salles � manger > les Cham- bres des Bains Se les appartemens d'Et�, dont les murs font ordinairement de pierre de liais ou autre mati�re pro- pre � donner.de la fra�cheur', elles peuvent auffi �tre ad- mifes dans les lieux dont la grandeur exige que leur d�co- ration foit d'une mati�re qui puifl� �tre trait�e avec de grandes parties. Il faut alors en m�nager les comparti- mens de "mani�re que la diverfit� des couleurs leur do^ne de la richefl�, comme je l'ai dit ailleurs ; & on doit don- ner aux ornemens une nourriture proportionn�e � la for- ce des membres d'Architecture qui les re�oivent.' Les quatre exemples fuivans offrent diff�rentes parties
de d�corations de Chemin�es & de trumeaux qui peuvent �tre indiff�remment plac�es dans les uns ou les autres lieux. La Planche 64 fait voir le couronnement d'un trumeau
accompagn� d'un panneau de Menuiferie > fur lequel eft un troph�e de Sculpture : la bordure de la glace eft com- ppf�e de palmiers entrelarT�s de guirlandes de fleurs, dans le go�t de ceux dont nous avons parl� au commencement de ce Chapitre. Je ne rapporte pas cet exemple pour en recommander l'imitation � mais feulement pour donner une id�e de ces fortes de bordures qui font tout le m�rite des Chemin�es d'aujourd'hui, Se pour faire fentir le peu |
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Ch�P.L DE LA DECORATIONfDES ChEMIN�'eS. 73
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de rapport que les traverf�s qui portent fur la tablette,
ont avec les montans. Je donne dans les Planches 6$ , 66 Se 6j, trois autres
parties de d�coration de Chemin�es Se de trumeaux , les- quelles font moins riches que les pr�c�dentes, dans la vue �d'�tre utile aux diff�rentes perfbnnes qui s'appliquent � la d�coration, ou qui la font ex�cuter. A la Planche 6$ on voit le def��in d'un couronnement
de Chemin�e orn� d'un tableau, dont la bordure f� lie avec la glace en formant la traverf� d'enhaut: aux deux c�t�s du tableau font des parties de panneaux renfonc�s , dont le contour f� lie au��l avec cette m�me bordure. J'ai exprim� le def��is de la traverf� d'enbas, Se j'ai interrompu la hauteur de la glace par l'efpace �, afin de n'�tre pas oblig� de donnera la Planche la hauteur del� glace dans f� v�ritable proportion ; ce qui n'�tok aucunement n�cef- faire. J'en ai uf� de m�me � l'�gard des autres parties de d�coration, pour avoir la libert� de donner le d�tail des parties plus en grand. La Planche 6'6'repr�sente le couronnement d'une Che-
min�e , accompagn� d'un panneau de Menuif�rie. Cet exemple eft fort fimple ; mais f�s contours coulans peu- vent flippl�er � la richef�� que plus de mouvement lui au- roit donn�e. On voit � la Planche 6j le couronnement Se la traverf�
d'enbas d'un trumeau. Un tableau fait partie de ce cou- ronnement , Se j'ai mis des pilaftres aux deux c�t�s de la glace pour qu'elle ne fut pas d'un prix trop confld�rable. Je me fuis born� � ces exemples particuliers pour les
Chemin�es, s'en trouvant de r�pandus de diverf�s formes dans les d�corations g�n�rales, lefquels pourront faire juger de l� relation qu'elles doivent avoir avec les par- |
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74 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
ties qui les accompagnent. Avant que d'y parler, voyons
les exemples des portes qui font dans le m�me ordre. |
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CHAPITRE SECOND.
De la D�coration des diff�rentes Portes � l'ufage des appar-
temens de parade.
ON donne plus ou moins d'ornemens � l'ordonnan-
ce de la d�coration des Portes, fuivant la qualit� du lieu o� elles font plac�es Se la qualit� de la mati�re qu'on employ� dans la conftruclion des murs qui en for- ment les bayes, lefquellesfe doivent d�corer � proportion que les pi�ces font �lev�es. A l'�gard des ventaux qui en font la cl�ture , ils fe font d'une Menu�ferie que l'on nom- me � placard,& donti'ai��mblaged�penddes diff�renscom- part�mens qu'on leur donne. La couleur que l'on donne � ces ventaux d�pend auffi de celle qui r�gne dans la pi�ce, pourvu qu'elle ne foit pas de marbre ; ce qui ne leur con- viendrait aucunement. Leur richef�e fuit celle du lieu o� ils font plac�s, Se lorfqu'ils fervent � f�parer deux pi�ces dont l'une e(l beaucoup plus d�cor�e que l'autre, on don- ne � leurs diff�rens cot�s des defl�ins convenables. Quant mx chambranles de ces Portes Se aux ornemens qui les en- vironnent , ils doivent �tre relatifs � la magnificence, ou � la fimplicit� de la pi�ce ; leurs def��s, les piiaftres qui les accompagnent , Se la corniche qui les couronne font partie de ces ornemens i j'ai ral��mbl� toutes cqs parties dans les Planches lui vantes Se m�me j'en ai donn� des exem- ples particuliers : c'eft o� l'on peut en prendre une id�e plus pr�cife. |
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Chap. II. de la d�coration des Portes. 75
D^ /# D�coration des Portes,
La Planche 68 fait voir une Porte de Veftibule, ac-
compagn�e d'un ordre Dorique dont le Plan g�n�ral, f� trouve dans le premier Volume, Planche deuxi�me. L'Architecture qui compofe ce deflein, eft d'une grande (implicite, Se ne doit fon agr�ment qu'� la proportion de fes parties. Elle doit �tre ex�cut�e en pierre , Se comme la qualit� de cette mati�re eft: plus ruftique que toute au- tre , elle exige dans fon ex�cution moins de r�ehefl� Se de d�tail. On employ� dans les Maifons des grands la pierre de liais � cet ufage, parce que cette pierre fe travaille com- me le marbre. Mais comme la fituation Se T�loignement des pa�s pourroient � l'�gard du liais, jetter dans une d�- ptnfe qui feroit au-deflus des moyens de beaucoup de perfonnes, ce deflein eft fait de mani�re � pouvoir �tre mis en �uvre avec toute autre pierre de taille. Les ven- taux de la Porte font de Menuif�rie qui doit �tre peinte de la m�me couleur de la pierre. Le chambranle qui renferme cette Porte, eft dans une arcade feinte, dont l'archivolte eft en anfe de pannier. La d�coration Se i'u- f�ge de la pi�ce o� elle eft fitu�e, font d�crits dans le pre- mier Volume, pages 23 Se'68. : La Planche 69 donne la d�coration du fond d'un Pe-
riftile d�cor� d'ordre Ionique, au milieu duquel eft une Porte bomb�e qui renferme une Porte � placart de Menui- f�rie , orn�e d'un impofte, au-deflbus de laquelle s'ou- vrent les deux ventaux qui font � grands panneaux avec un parquet au-deflbus. L'ordre Ionique eft couronn� d'u- ne corniche compof�e qui re�oit la.voufl�re du plafond qui termine la hauteur de cette pi�ce. L'exemple de la Planche 70 a �t� promis dans le pre-
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j6 De L/V DECORATION ET DISTRIBUTION DESEpiFICES,
mier Volume en parlant de la d�coration du grand Salon
� l'Italienne, page 6 J : en effet fa richefl� g�n�rale Se la nouveaut� de fes contours, m�ritent bien d'�tre vus, de cette grandeur Se qu'on en rend�t les formes plus fenfi- bl�s. Le chambranle de cette porte, eft termin� dans fa hauteur par une anfe de panier, dont le Profil ie groupe avec le troph�e qui fert d'agrafe � cette Porte. Le tableau qui eft au-deflbus , iert � corriger la hauteur qu'on n'a pu s'emp�cher de donner � la baye de cette Porte , � cauf� de celle qui fe trouve depuis le rez-de-chauflee jufqu'au- del�bus de l'entablement. L'�l�vation excefTive des Plan- chers, foit qu'on �difie une pi�ce qui embrad� plufieurs �tages, foit que les dehors foient d�j� faits, nous jette fou- vent dans la n�ceffit� d'imaginer des Portes qui par leur forme g�n�rale puifl�nt faire des parties fup�rieures Se qui aillent de pair avec la force des membres d'Architecture de la pi�ce o� elles font �difi�es : dans cette forme g�- n�rale font aflujetties les Portes de Menuiferie , au-deftus defquelles on place alors des bas reliefs ou des tableaux qu'on enferme dans des cartels ou des bordures. Quelque- fois aum" on eft oblig� de faire cadrer la largeur des Portes avec quelque enfilade fup�rieure du B�timent, dont le point du milieu ne s'ajufte pas toujours avec celui de la pi�ce que l'on d�core ; en ce cas on feint la moiti� de ces Portes;, pour ob�ir �galement �lafym�trie. de cette pie- �'cfc Se ; � l� diftribution du B�timent. J'aurois donn� des
defteins de f�mblables Portes*,fi je n'avois pas craint d'in- : f�rer ici des exemples trop licentieux Se peu convenables
�, la. l�geil� qui doit r�gner dans la bonne. Architecture. * Mais ^ai pr�f�r� dis les donner en feuille au Public f�parement,non comme
des exemples � furvre abfolument,rnais comme des morceaux g�n�raux dans les- quels il fe trouvera des parties utiles , qui pourront s'appliquer � diff�rens |
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CHAP. II. DE LA DECORATION DES PORTES, 77
La Planche 71 eft cpmpof�e dans la m�me intention
que celle ci-defl�s : il en a auffi �t� parl�' dans le premier Volume, cette Porte faifant partie des d�corations du pre- mier �tage du grand Salon � l'Italienne. Les ornemens dont elle eft enrichie, ont relation avec la Mufique , a�nfi que le fujet du tableau, qui eft plac� fous Tanfe de panier, Se qui defcend jufques fur le linteau qui d�termine la hau- teur des Portes � placard qui ferment cette baye. La d�- coration de ces ventaux , Se de ceux de la Planche pr�c�- dente eft d'un defl�in tr�s-nouveau '& dont la hauteur eft compof�e de deux parties feulement, entre lefquelles on doit placer les ferrures dont il a �t� parl� dans le Chapitre de la Serrurerie , Se qui font propres � des d�corations de cette importance. J'ai exprim� l'intention de leur forme, qui eft afl�jettie au contour des panneaux , qui relative- ment leur doivent �tre afl�jettis ; la prudence d'un Ar- chitecte �tant de mettre un jufte rapport entre les plus pe- tites parties Se les plus grandes, & de ne f� voir pas obli- g� de joindre enfemble des formes qui ne font pas faites Tune pour l'autre , parce qu'il aura oubli� d'accorder l'Ar- chitecture avec la Sculpture, la Sculpture avec la Serrure- rie , Sec* Les Planches 72 Se 73 donnent le defl�in de deux Por-
tes qui conviennent � la d�coration des Chambres de pa- rade , des Salles d'afl�mbl�e, des Salles de compagnie, genres de d�coration ; m'�tant apper��, comme je l'ai dit, qu'il feroit � crain-
dre de les donner pour exemple dans un trait� d'Architeclure, qui a pour ob- jet principal de corriger la libert� du (iecle dans la d�coration int�rieure ; ce m�me �gard m'a fait changer plus d'un exemple que je donne, tels que font les Planches 5"8 , 61 , 70 & 7t > pour les donner tels qu'on les voit ici & que j'avois grav�s ci-devant avec des contours moins coulans, & qui quoi qu'ils diff�rent peu d'avec ceux que je donne dans ce Volume , feront n�an- moins fentir la diff�rence qui eft obferv�e entr'eux & ceux-ci. Je les donne- rai auffi err feuille dans la m�me grandeur que les premi�res Portes.. Kiijj
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78 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
Sec. Elles font d'une ftru��ure toute diff�rente de celle des
pr�c�dentes : on leur donne cinq � jfix pieds de largeur * Se environ le double de hauteur dans les grands apparte- mens : g�n�ralement leur forme eft tenue quarr�e par leurs linteaux, que quelques-uns ont cependant chantourn�s de diverfes mani�re ; mais on doit avoir.foin de ne leur don- ner que des contours bien coulans. On occupe le def��s de ces Portes par des tableaux de forme irr�guliere ; c'eft- �-dire, qu'on eft forti de l'efclavage auquel l'ancien ufage de faire des bordures quarr�es ou rondes, avoit afl�jetti : en efi�t depuis quelques ann�es on a introduit plus de vi- vacit� Se moins de f�cheref�� dans les ornemens : je n'en- tens pas parler de ceux que produit le d�r�glement de l'i- magination ; mais de ceux qui tiennent le milieu entre la ft�rilit� d^s anciens fi�cles Se la f�condit� de celui-ci. Quatre ou cinq def��ins de panneaux qui forment les
ventaux des Portes � placard, fuffifant � les�puifer, je ne donnnerai dans les Planches qui fui vent que des def- fe�ns de dell�s de Portes,cette mati�re �tant plus abondan- te. Afin de pouvoir les mieux d�tailler, je les ai mis en grand autant que ce Volume l'a pu permettre, m'�tant apper�� que les exemples que je viens de donner dans la nouvel- le �dition de Daviler ne devenoient point af��z fenfibles. Les Planches 74 Se 7 j fournirent deux diff�rens exem-
ples de def��s de Portes, dont l'ex�cution doit �tre de Menuiferie : leurs formes font tr�s-diff�rentes, quoi qu'af- iujeties � la m�me hauteur & � la m�me longueur. Celui de la Planche 74 eft d'un deflein bien plus m�le& d'une forme moins petite que l'autre : il a pourtant �t� compo- f� pour la m�me pi�ce � laquelle le dei��in de la Planche 7J �toit deftin�. Cette diff�rence de proportion me don- ne occafion de faire remarquer qu'il eft dangereux de fe |
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CHAP. IL DE LA DECORATION DES PORTES. 70
fbumettre � ce que prefcrivent la plupart de ceux qui vous
mettent en �uvre ; parce que fouvent ils font tomber dans des difproportions. Par exemple,fi la grandeur du lieu exige la force des ornemens de la bordure du defl�s de la Porte A, qu'y deviendra la l�g�ret� des formes Se des contours du def��s de la Porte B ? C'eft � quoi doivent faire attention ceux qui font charg�s de la d�coration d'une pi�ce, ou de quel- qu'une de fes parties , Se il faut qu'ils fe fai��nt une loi d'y obferver une convenance raifonnable avec la grandeur du lieu Se une parfaite relation avec les attributs qui y domi- nent le plus, fans avoir �gard � l'ceconomie, ni �couter la foible raifon de faire fervir'untableau, � la forme duquel il faudroit afliijettir le contour du def��s de Porte ; car fi cela ne peut fe faire fans irr�gularit� , elle paro�tra inex- cufable aux yeux des �trangers, qui n'en devineront pas la caufe ; l'exemple B eft dans cette derni�re licence-, Se je ne l'ai rapport� que pour faire fentir combien f�s petites parties le font diff�rer de celui A. Cependant cet exem- ple B �tant ex�cut� dans un lieu qui e�t moins d'�l�vation, pourroit y produire un agr�able effet. Le chambranle qui foutient le def��s de Porte, eft arrondi par les angles y Se couronn� d'une corniche dont la forme f� lie avec le con- tour des panneaux q�a re�oivent la bordure du tableau. Le chambranle de l'exemple A eft de forme quarr�e, qui eft celle que je pr�f�re � toutes les autres. Il paro�t porter avec fucc�s la riche bordure qui renferme le tableau & qui for- me le defl�s de Porte. La Planche 76 offre le def��in d'un def��s de Porte en-
ferm� dans un chambranle circulaire Se dont la principale moulure f� termine en volute pour faire place � une agraf- fe, qui couronne ce chambranle, Se qui le lie avec la for- me de la bordure du def��s de Porte, qui eft en arriere- |
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corps & fe repofe fur le double chambranle qui re�oit les
Portes � placard, defquelles on voit une partie dans cet exemple. La Planche 77 repr�sente un def��s de Porte � pan-
neaux j � l'uf�ge des appartenons qui ont peu d'�l�vation , Se o� la forme d'un tableau deviendroit trop bafl� : on s'en fert n�anmoins quelquefois dans des pi�ces d'une hauteur raifbnnable, lorfqu'il fe trouve voifin d'un f�rjet colori� ; afin qu\ine peinture ne paroifT� pas difputer contre l'autre. On doit en effet obierver d�s repos dans les d�corations Se avoir foin de m�nager la fup�riorit� des ornemens pour les parties d'une pi�ce quand elles doivent l'emporter fur les autres: cette pr�voyance en fait valoir la richef�� Se donne de l'admiration au fpe�tateur. C'eft nfeme cette prudence qui fait qu'une pi�ce o� il eft r�pandu peu d'or- nemens , peut offrir aux yeux autant de f�tisfaction qu'une trait�e avec la derni�re magnificence ; nous avons recom- mand� cette prudence dans le premier Volume � l'�gard des d�corations ext�rieures , Se en g�n�ral elle doit �tre obf�rv�e dans tout ce qui s'appelle d�coration , telles qu'elles puiff�nt �tre, ainfi que je mepropoiede le faire remarquer plus au long en fon lieu. Douze exemples de def��ins de lambris propres � la'd�-
coration d�s appartenons de parade Se qui compofent le Chapitre f�iyant, pourront faire juger des repos qu'il faut garder en d�corant une pi�ce pour en faire bien reff�ntir toutes les parties» |
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CHAPITRE TROISIEME.
De la d�coration des Appartemens en g�n�ral, avec des
exemples particuliers des pi�ces qui compo-
l�nt les Appartemens de parade.
De la d�coration des Appartemens*
LA richei�� de la d�coration des Appartemens, - doit
le r�gler fur la dignit� de celui pour qui Ton �difie Se fur la deftination de chaque pi�ce. Un Architecte pru- dent doit lur tout avoir pour objet de la faire confifter dans les maf��s g�n�rales > & dans la beaut� des formes. La iy- m�trie ne doit pas non plus y �tre n�glig�e ; car l'exc�s des contraries jetteroit dans un d�iordre dont nous avons parl� ailleurs, Se qui n'eft: que trop ordinaire dans les d�- corations modernes. Mais crainte de tomber dans des r�- p�titions , paf�bns � divers exemples qui nous donneront chacun en particulier une id�e de la d�coration des diff�- rentes pi�ces, dont un Appartement de parade peut-�tre compof�. J'avois dei���n de donner ces d�corations fans leur plan
pour �viter le nombre des Planches, dont la quantit� dans les ouvrages de cette elpece multiplie de beaucoup la d�- penfe ; mais le fentiment de plufieurs Artiftes ayant �t� de les y inf�rer je me luis rendu � leurs invitations, dans l'id�e de paro�tre plus intelligent aux perionnes qui n'ont qu'une f�ible cdnnoir�ance de l'Architecture; pour cet effet j'ai fait luivre � chacune des d�corations une petite Plan- che , &r laquelle j'ai trac� une partie en grand du Plan de chaque �l�vation, laquelle exprime les contours 6t les for- T. II. �aru IL
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82 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES \
mes fin lefquelles les d�corations font �lev�es geometra-
lement, & comme je n'ai pu offrir tous les del��ins de chaque c�t� del� pi�ce dont j'ai voulu donner l'id�e, & que des raifons efl�ntielles ne permettent pas toujours de rendre d'une forme �gale ; j'ai joint plus en petit fur cette m�me Planche un plan g�n�ral de la pi�ce, qui fera fen- tir la diff�rente di�lribution de f�s c�t�s opof�s, j'ai auffi marqu� par des lettres de renvoi les termes des parties principales que forment les diff�rens rei��uts, fbit par rap- port � leur Plan, ou par rapport � leur �l�vation, de m�- me que par rapport � leur diftribution ou d�coration, afin de fatisfaire la curiofit� des perfbnnes qui ont du go�t pour le B�timent fans avoir la connoH��nce de juger folide- ment de la relation que doivent avoir les diftributions des formes g�n�rales d'une pi�ce avec leurs d�corations» Del� d�coration des Vejlibu�es^
On diftingue deux fortes de Veflibules, ceux qu'on
tient ferm�s du c�t� de l'entr�e par des arcades accom- pagn�es d� chaffis � verre, Se ceux qui ne font orn�s � leur entr�e que de quelques colonnes ou pilaftres, qui en m�me tems fervent � fbutenir le mur de face. Ges der- niers fbnt les plus ufage � la campagne o� l'on n'habite que l'Et�7 & o� l'on eft moins oblig�: qu'� la Ville de fe preferver du froid& de l'humidit�,- Lorfqu'on veut refuf�r l'entr�e de ces Veftibu�es aux
gens de dehors, on les ferme de grilles feulement, ainfi qu'on en voit au Ch�teau neuf de Meudon , Se m�me � Paris dans quelques grands H�tels > o� l'�tendue du ter- rain permet que ces Veftibules ne fervent pas d'Anti- ■ chambres, comme ils le pourroient, fuivant ce que nous |
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ChAP. III. DE LA DECORATION DES VESTIBULES. 83
avons dit au premier Volume, en parlant des diftribu-1
tions du rez-de-chauf�ee de la premi�re partie ? page 23. La d�coration de la Planche 78 peut �tre appliqu�e indiff�remment � l'un ou � l'autre de ces Veftibules, fon �l�vation �tant prife du c�t� oppof� aux croif�es. Les an- gles en font � pans dans lefquelles font form�es des ni~ ches circulaires & propres � recevoir des figures» Ces ni- ches prennent leur naifl�nce fur la retraite o� repof� Tor- dre Ionique qui d�core ce Vellibule : j'y ai pratiqu� des pi�deftaux qui portent les figures, Se font qu'elles font dans la proportion qu'elles doivent avoir par rapport � la grandeur de leur niche ; cette proportion �tant que les yeux des figures foient � la hauteur du diam�tre qui ferme le ceintre �&s niches o� elles font pof�es. Les pi�deftaux qui fervent � leur donner une proportion fi g�n�ralement approuv�, font d'autant plus avantageux que les figures qu'on place pour la d�coration des Veftibules ou autres appartemens, ne font jamais mieux que lorfqu'elles font �lev�es au-def��s de l'�il du Spectateur. lien eft de m�me, fuivant mon avis, des ordres d'Ar-
chitecture 3 qui �tant �lev�s fur une retraite de hauteur d'appui., ont bien plus de gr�ce que lorfqu'ils font pof�s au rez-de-chauf�ee de la pi�ce. Il arrive fouvent que pour m�nager de la relation entre les d�corations int�rieures Se ext�rieures, on eft oblig� de donner peu d'�l�vation aux retraites des colonnes Se des pilaftres ; mais lorfque la ; d�coration d'un Veftibuleeftunpeu confid�rable , Se que par une n�ceffit� indiipenfable on ne peut obferver cette �galit� de hauteur entre les retraites de dehors avec celles de dedans, je choifirois le parti d'en fermer l'entr�e par des arcades, afin de faire mourir contre leurs tableaux les ] fetraites qui re�oivent les baf�s des colonnes ou piJaftref |
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84 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
qui forment les d�corations ext�rieures, Se de terminer
dans leurs embraf�res celles qui d�corent l'int�rieur du Veftibule ; alors l� diff�rence del� hauteur des retraites devient moins fenfible par. le refl�ut que le tableau fait fur rembrafement, qui femble autorifer cette in�galit� ; car il ne faut pas conclure de ce que je recommande de gar- der de la relation entre ces retraites > qu'il ne faille jamais l'interrompre : il fuffit de la faire r�gner dans les parties g�n�rales qui forment les malfes d'une d�coration. Par exemple, il auroit fallu que j'euf�� racourci la hauteur du Chambranle Ar .fi j'euf�� voulu conferver celle des retrai- tes pour le recevoir ; au lieu que l'ayant prolong� jufques fur fon petit focle, il en devient plus proportionn�. Ce chambranle A eft enferm� dans une arcade feinte accom- pagn�e de fbn bandeau y que j'ai tenu dans une grande fimplicit� ; cette porte feinte fe trouve dans l'arriere-corps form� de demi-pilaftres, Se les rel��uts du Plan fervent � relever la fimplicit� de l'Architecture de cette d�cora-- tion. Il f�roit dangereux d'ufer trop fr�quemment de ces ref-
f�uts ; ils autoriferoient quantit� de petites parties, Se c'eft pour les �viter que j'ai fait pafl�r la corniche qui couronne cette pi�ce , par def��s les pilaftres K , que j'ai plies : j'ai mieux aim� qu'elle form�t un plafond, tel qu'on le peut voir par lePlan,dans la Planche fui van te, que de lui avoir donn� des ref��uts qui Tauroient rendue trop �gale dans �es parties. J'en ai marqu� les endroits fup�rieurs par des cartels orn�s de bas-reliefs ', afin que le refte par�t plus fimple; Se j'ai plac� au~def��s de la porte �c au-de- dans de l'arcade feinte, un cartouche , dans l'intention d'y mettre les armes ou le chiffre du Ma�tre. C'eft dans ces fortes de pi�ces qu'on peut les faire para�tre ; mais il |
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CHAP. III. DE LA DECORATION DES VESTIBULES. 8$
eft de la prudence de ne les pas r�pandre dans toutes les
autres, crainte qu'une telle affectation n'anonce trop de vanit� : cette marque de grandeur ne convient qu'aux Maifons des Souverains , Se furtout dans les dehors o� l'on doit imprimer le refpect. qui leur eft du. La Figure ire. de la Planche 78, N°. 2 , offre une
partie du Plan en grand qui exprime les formes de la d�- coration du Veftibule dont on vient de parler, laquelle fait f�ntir les proportions rac�urcies de fon �l�vation, �lev� fur fon Plan geometralement ; l'on s'appercevra dans cette portion de Plan , des refl�uts que forment les retraites, ceux de la corniche,& des diff�rentes parties f�- perieures qui d�terminent les maf��s g�n�rales de ce Ve- ftibule. Comme je n'ai donn� que la d�coration d'un des c�t�s de cette pi�ce , on voit � la Figure 2e. de la m�me Planche le Pian g�n�ral en petit de toute la pi�ce pour donner une id�e des fujections que les diftributions int�- rieures re�oivent des ext�rieures. Cette fujecrion jette fou- vent dans la n�ceflit�, ainfi que je l'ai dit dans le premier Volume , page 157 & 175 , de donner une d�coration diffemblable aux diff�rens c�t�s d'un Veftibule ou autres pi�ces ; mais cette defunion n'eft point un vice dans la d�coration lorfque l'on accorde ces diftributions de ma- ni�re � faire concevoir � l'eiprit une uniformit� g�n�ra- le entre les principales parties, Se que l'orrs'eft referv�de la relation dans les points milieux, Se que chaque an- gle figure avec celui qui lui eft oppoff, ainfi qu'il fe peut remarquer dans la Figure 2e: on trouvera ci-derriere l'ex- plication d�s termes des diff�rentes parties qui la compo- fent* |
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$6 DE LA. DECORATION ET DISTRIBUTION DESEdIFICES,
Explication des termes de la Planche jS, N°. i.
A. Partie en grand d� la d�coration int�rieure du Veflib.uk,
B. Plafondform� parle de fous de la corniche.
G. Saillie de ta gorge de la corniche. D. Niche circulaire dans laquelle efpof�e une Figure en pied,
pof�e fur fon pi�dejlal. E. Arcade formant un renfoncement'»
F. Fmbrafure de la porte.
G. Chambranle de menuiferie qui r�pit la porte � placard qui
donne entr�e de ce Vejlibule.au §�loyi* H. Chambranle de pierre..
�. Bandeau. K, Pilaf repli�, L. Pilaf re coud�. M. Grande arcade en anfe depannier donnant .entr�e ��Efcalier.
N. Porte croif�e qui �claire & donne entr�e au Vejlibule. O. Porte enferm�e dans une arcade feinte faijant Jym�trie � celle vis-�-vis gb° qui donne entr�e � l'Efcalier, |
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CHAP. III. DES PREMIERES AnTI-CHAMBRES. 8j
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premi�res Anti-chambres.
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Ces fortes de pi�ces f�ivent ordinairement les Vefti-
bules, & doivent �tre tenues en g�n�rai d'un caract�re (impie. L'Architecture doit �tre l'objet principal de leur d�coration, Se la proportion jointe � la iym�trie^doit �tre auf�� tout l'ornement qu'il y faut employer , Se fi l'on veut y en faire entrer quelqu'un-, que ce ne fcit que re- lativement aux formes g�n�rales* Leur conflru�tion eft diff�rente , f�ivant la d�penf�
qu'on veut faire , mais fans avoir �gard � la mati�re, qui le plus fou vent eflde pierre de liais ou de marbre, Se fiip- pof�nt que par �conomie on en rev�tif�� les murs de me- nuif�rie , ondoit toujours obf�r vercomme une loi invio- lable, que les parties fbient d'une Architecture m�le, Se que leur force r�ponde � la grandeur du lieu Se � la qua- lit� de la mati�re qui doit en compof�r la d�coration; c'eft-�rdire que la menuif�rie m�me doit s'y ref�entir de la force Se avoir ce beaii fimple qui convient ait marbre. Mais quel que foit le rev�tement de ces pi�ces , l'exem- ple qui fuit va nous donner une id�e de leur d�coration. Elle efl af��jetti� � l� forme circulaire de la pi�ce marqu�e X, Planche 2e. du premier Volumey* laquelle fert de Salle � manger pour les Officiers. S-il efl Important d'apporter une f�rieufe attention aux
formes qui conflituent la d�coration d'une pi�ce; il n efl pas moins n�cef��ire avant que de la d�terminer, de don- ner des contours heureux au Plan de cette-m�me pi�ce. Rien ne relev� tant l'�clat de la d�coration int�rieure, que la libert� dont on ufe depuis quelques ann�es r d'ar- : * Ainf� qi»'on en a parl� � la page ',7 du premier Volume.
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8$ De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES �DIFICES,
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rondir les angles du lieu que Ton d�core. Outre que la
fym�trie en devient plus aif�e, la pi�ce en re�oit auf�iplus de relief, Se l'on trouve par ce fecours l'agr�ment de fupprimer certains angles cauf�s par les biais d'un terrain Se d'effacer les vuides que laifl�nt les Touches des chemi- n�es , fans n�anmoins que le rev�temens emp�che de de les mettre � profit en y pratiquant des armoires. In- d�pendamment de ces petits m�nagemens qui ne doivent pas arr�ter notre attention , il eft certain qu'une des plus grandes beaut�s de la d�coration , vient fouvent de celle du Plan ; il ne faut pourtant pas s'abandonner trop � ces contours ; il feroit mal de penfer qu'une pi�ce ne puifle �tre belle , fans �tre d�termin�e par des lignes courbes ; il en effc qui ne font compof�es que de quatre lignes droites, Se qui font un agr�able effet. Leur prin- cipale beaut� d�pend de leurs proportions Se du judicieux af��mblage de leurs parties principales, telles que font les portes, les croif�es Se les chemin�es. Lorfqu'on d�core une pi�ce, on parvient rarement � contenter les connoif- feurs, fi l'on n'a pas pour objet une fym�trie parfaite ; Se c'eft fouvent cette difficult� qui engage � donner � cet- te pi�ce des contours , qui fe pr�tent � la fym�trie ; mais alors il eft dangereux de f� iaifl�r emporter par la vi- vacit� de Ion imagination, qui nous �carte fouvent des r�gles fondamentales de l'Architecture. Combien en voyons-nous que l'efprit de nouveaut� � fait tomber dans le d�faut de fupprimer les lignes droites Se dans les plans Se dans les �l�vations, Se qui croyant fe faire un m�rite de leur f�condit�, ont fait un m�lange fi confus de Sculp- ture Se d'Architecture , que le Spectateur le plus attentif ne peut malgr� toutes fes reflexions , garder le fouvenir d'aucune des formes qui compofent ces d�corations, m deviner
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deviner le motif qui a port� l'inventeur � d�corer de cette
fa�on plut�t que d'une autre. De l� vient fans doute que peu de fiijets f� rendent ca-
pables de d�corer au go�t des habiles gens ; la plupart n'�- tant pas.favorif�s d'un heureux naturel, Se ne pouvant fe diftinguer par le fecours d'un defl�in �l�gant Se hardi, veulent imiter la nouveaut� des formes qu'un g�nie abon- dant a produites ; Se comme ils ne f�auroient dans leur id�e �troite embraf��r que de petites parties, dont m�me ils font un mauvais choix , ils ne peuvent auffi en compo- fer qu'un tout bizarre Se mal entendu. On rifque toujours de tomber dans ce que la nouveau-
t� a de d�fectueux, lorfqu'on n'imite pas ces d�corations r�guli�res Se majeftueufes qui s'attirent l'admiration des plus grands connoifl�urs, tels que. font les ouvrages du fameux Manfard Se ceux de nos premiers Architectes dont nous voyons des monumens tr�s-eflimables. Pour acqu�rir les lumi�res qui conduif�nt � la vraie beau-
t� de l'Architecture , on doit avoir pour principe de fr�- quenter les Edifices g�n�ralement approuv�s Se qui font du go�t des plus intelligens, ainfi que le font la plupart des B�timehs du Roy 5 �tant du fentiment que les d�cora- tions des dehors influent indifpenf�blement fur celles qui font admifes dans les dedans par la comparaifon,& que le caract�re de la d�coration ext�rieure doit d�terminer celle que l'on appelle int�rieure. Rien � mon gr� n'offre plus de grandeur Se de fagef�� que les d�corations de la fa�ade de Verfailles du c�t� des Jardins, une partie de fts d�corations int�rieures 5 la Chapelle, Se tout ce qu'on voit dans les Jardins de ce fameux Palais : Trianon, Mar- ly, auffi-bien que le Ch�teau de Clagny b�ti par Fran�ois Manfard, font dignes d'admiration Se lail��ront � cet il- |
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pO DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
luftre g�nie une place glorieufe dans la m�moire de la pos-
t�rit� : Saint-Cloud , Meudon > Chantilli Se beaucoup d'autres endroits f�mblables > doivent non-feulement ex- citer la curiofit� des amateurs > mais faire encore l'�tude particuli�re de ceux qui veulent exercer l'Architecture avec difUnction, Je citerois beaucoup d'autres monumens,com- me l'H�tel des Invalides > le Val-de-Gr�ce Se quantit� d'H�tels qui font l'ornement de Paris > fi de telles cita- tions n'appartenoient plut�t � la defeription de cette ca- pitale ) qu'� la mati�re dont je traite. Le peu de remar- ques que je fais ici, nJeft que pour tacher d'amener les efprits vers ce que l'Architecture a de plus accompli, Se les d�tournet d'accorder leur admiration � des Edifices qui ne peuvent plaire que par la nouveaut�, Se. auxquels leurs propres inventeurs trouvent m�me � redire quelques an- n�es apr�s qu'ils les ont faits conftruire. Quelque hardief- fe qu'on puif�e trouver � ce que j'avance > je ne puis ca- cher des reflexions qui me paroif��nt auffi vraifembla- bl�s : j'en ai averti le Lecteur dans la Pr�face , & il doit s'attendre � les voir na�tre fans aucune fuite Se fuivant que la mati�re me les pr�fente : ce qui m'encourage � les faire paro�tre, c'efl que je les crois fond�es fur des prin- cipes folides, Se que j'ai lieu d'efperer qu'elles ne d�plai- ront pas aux vrais Architectes. Mais il eft tems de revenir � la defeription de la Plan-
che 79, qui comme nous l'avons dit, peut �tre ex�cu- t�e en marbre ou en pierre de liais , �tant deftin�e � fer- vir d'Anti-chambre Se de Salle � manger. La fym�trie en fait tout le m�rite, les portes « les croif�es Se les chemi- n�es �tant enferm�es dans d^s arcades en plein ceintre, ac- compagn�es d'un avant-corps qui forme une partie du chambranle , & qui monte jusqu'au def�bus de la corni- |
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CHAP. III. DES PREMIERES AnTI-CHAMBRES. p I
che qui couronne ce rev�tifl�ment. J'ai fait profiler l'ar-1
chitrave fur cet avant-corps , afin de d�tacher les arri�re- |
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corps que j'ai tenus occup�s par un grand panneau, qui
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fe forme une retraite de hauteur d'appui, laquelle lui don-
ne une proportion fimple, mais fort heureuf�. La chemi-1 n�e eft plac�e dans un des angles de cette pi�ce qui eft circulaire. J'en ai rendu f Architecture m�le , �� je n'ai point affect� de la d�corer ; ces fortes de pi�ces , ainfi que je l'ai dit ailleurs, devant �tre trait�es avec fimplici- j t� , fur tout lorfqu'elles font ex�cut�es en marbre ; parce qu'alors la vari�t� des couleurs dans leur diff�rens com- j partimens, leur donne afl�z derichefl� : mais quand m�me elles ne feroient confin�tes que de pierre de liais , la for- i me �c la grandeur des parties pourroient produire un afl�z bel effet, & c'eft � quoi on doit principalement s'attacher. Quelquefois on les rev�tit de menuiferie, qu'on doit pein- : dre en couleur de pierre ou de marbre ; devant toujours avoir attention que le Profil Se l'id�e g�n�rale de la d�- coration foient proportionn�s � la mati�re qu'on a defl�in | d'employer ou m�me d'imiter. La Figure premi�re de la Planche 79, N°. 1, donne
une partie en grand desformes de la premi�re Antichambre dont nous venons de parler ci-deffiis, o� l'on peut aif�- ment f�ntir les proportions racourcies de l'�l�vation g�o- metrale cauf�e parles portions circulaires dont les quatre angles de cette pi�ce font compof�s. Nous avons dit que la fy ni� trie faifoit un des principaux ornemens de f� d�- coration }: 6c c'eft pour en offrir une id�e g�n�rale que j'ai rapport� la Figure r*e. en petit, qui quoi qu'elle fe voye marqu�e X dans la deuxi�me Planche du premier Volume, n'y vient ni allez diftincte ni allez d�taill�e, de tous les refl�uts, chambranles, renfoncemens, tableaux, |
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Q2 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
�c embrafemens , que Ton peut voir dans cette Figure
qui eft d'une grandeur fenfible , Se comme ce font tou- tes ces diff�rentes parties af��jetties les unes aux autres qui compof�nt la fym�trie d'une pi�ce ; on ne f�auroit trop s'attacher � �tudier que ces diff�rentes fujetions foient agr�ables � l'�il Se en m�me tems en relation aux parties apparentes des faces ext�rieures ; ces fujetions font plus fr�quentes dans les pi�ces de forme irreguliere � caufe des biais qu'il faut racheter pour s'accorder au point milieu des dehors qui font prefque toujours oppof�s � ceux des dedans, mais telles que foient ces difficult�s il ne faut jamais qu'elles foient pr�judiciables au coup-d'ceil ��i- p�rieur , telles que font les principales enfilades d'un B�- timent , m�me d'un appartement, tel que l'enfilade OP , * Se c'eft en cela que l'on doit faire confiner cette relation �troite des diilributions int�rieures avec les ext�rieures ; � l'�gard des allignemens inf�rieurs , tels que font ceux QRSTjil eft bonlorfque cela fe peut de faire que les points milieux s'alignent directement fans interruption ; mais comme cette f�jetion co�ter oit fouvent cher � l'harmo- nie g�n�rale ou d'une pi�ce ou d'une fa�ade de B�timent, il fe faut contenter de retourner d'�querre fur les furfa- ces (fbit qu'elles foient circulaires ou diagonales) les re- tours des ar�tes des embrafemens comme ceuxZ , ou ren- foncemens ou autres membres d'Architectures , f�lon l'in- tention de ta d�coration del� pi�ce. J'ai marqu� par des let- tres d'Alphabet dans l'une Se l'autre Figure les principaux membres d'Architecture afin de ne pas charger ces exem- ples d'�criture qui n'apportent fouvent que de la confuf�oo, en voici l'explication � la page fu�vante, * Voyez le Plan du rez-de-chauflee, premier Volume, Planche 2e. ou cette
enfilade eft en relation avec la chambre en niche & la Salle de compagnie. |
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CHAP. III. DES PREMIERES ANTI-CHAMBRES.
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93
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Explication des termes de la Planche 75?, N°. 1,
A. Foyer* '..,;.� ■..» ' *, ■ ,,. t
B. Jambage, ■ v..;/;;;�
C. Chambranle ou bandeau*
D. Champ faifant partie du chambranle & formant avant-
corps fur le nud du mur, E. Arriere-corps ou nud du mur,
F. Corpj faillant formant panneaux dans la d�coration >
Flanche 79. . G. Tuyau d�voy� de la chemin�e ; rang� ainfi3 le foyer fe trou-
vant dans une portion circulaire qui ne monte pas de fond, H. Po�le qui fe place ordinairement dans ces fortes de pi�ces
& dont la fum�e fe va r�pandre dans le tuyau G par, le foyer A, I. Tableaux form�s par les arcades ferm�es en plein ceintre &
dans lefquelles pour la fym�trie font indiff�remment enfer- m�es les croif�es 3 portes croif�es 3 la chemin�e , &c, K. Partie des Vent aux des portes � placard 3 & vitr�es qui
ferment une partie de ces arcades. L. Saillie de la gorge de la corniche.
M. Retraite ou focle qui r�gne autour du lambris > & fur
� laquelle les chambranles des arcades viennent prendre naif
fance. N. Partie de Vefcalier quife voit dans la Planche 2e. du pre-
mier Volume 3 lequel monte au premier �tage. Z, Ar�te d'embrajement retourn�e d'�querrej�r Jajurface»
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<?4 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
Des f�condes Ami-chambres, ou Salles d*Affembl�es*
Les f�condes Anti-chambres font dans les maifons des
Grands 9 le lieu o� Ton re�oit les perfbnnes qui m�ritent d'�tre distingu�es : elles fervent quelquefois de Salles d'a� fembl�es ; & c'eft en cette derni�re confid�ration que j'ai orn� de glaces les trumeaux de la d�coration de la Plan- che 80, les Supprimant ordinairement dans les f�condes Anti-chambres, pour y placer quelques panneaux de me- nuiferie ou de fculpture. L'�tendue de ce Volume ne m'ayant pas permis de donner chacune des pi�ces qui compof�nt un appartement complet , j'ai paff� tout de mite � la d�coration de celle-ci ,^qui^ peut �tre regard�e en m�me tems, ou comme f�conde Anti-chambre , ou comme Salle d'ai��mbl�e. J'en offre la vue du c�t� des croif�es, afin de faire re-
marquer la relation qui doit �tre entre les trumaux Se les formes des croif�es : en effet la d�coration int�rieure doit fe re��entir de la fagef�� dont il faut ufer dans les dehors ; c'eft-�-dire, qu'il faut que les contours des formes g�n�- rales qui compof�nt la d�coration des trumeaux, fbient relatifs � ceux qui d�terminent les contours des croif�es. C'etl n�anmoins ce qu'on obferve rarement, parce qu'on s'�loigne des pr�ceptes de l'Architecture pour s'abandon- ner aux caprices de la Sculpture, qui n'ayant pour but que la vari�t� , fait tomber dans des contours vicieux /qui ne s'apper�oivent que lorfqu� toute la machine eft r�unie Se enti�rement achev�e. Pour �viter un pareil d�faut, il faut fe ref�buvenir que l'Architecture doit commander � la i. �
Sculpture ; puifque c'en: elle qui d�termine f� place Se f�
force. J'entens ici par l'Architecture , � l'�gard des d�co- rations des dedans, les maf��s g�n�rales, comme les cham- |
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Chap. III. des Antl-chamb. ou Salles d'assemble'e. ot
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branles qui renferment les portes, les croif�es Se les au-
tres grandes parties ; de m�me que tous les compartimens que forment les divers panneaux qui fervent � d�corer une pi�ce. Or afin de conf�rver � 1JArchitecture f� perfection Se f� dignit� , il ne faut pas que la vivacit� de l'e/prit per- mette � la Sculpture d'en corrompre les contours impru- demment Se de la d�truire. C'eft cet �garement qui nous a donn� lieu de dire qu'il eft impof�ible � un Spectateur de conf�rver dans f� m�moire des chof�s con�ues fans r�gle Se fans principe , Se que la confufion des ornemens dont les yeux d'un �lev� font frapp�s 3 l'accoutume inf�nfible- ment � n�gliger 1'Architecture, pour ne plus compofer dans la fuite qu'une d�coration fans ordre, fans choix & fans convenance. Ce n'eft qu'� regret que je rapelle les d�fauts dans lef-
quels on eft entra�n� par le go�t du fiecle. La crainte de paf��r pour critique chez mes compatriotes, Se d'attirer le m�pris des �trangers pour notre Architecture, me re- tiendroit fans doute, fi je n'�tois anim� par l'extr�me d�- fir que j'ai de faire revenir le public d'une erreur � laquel- le il ne fe pla�t que trop , Se d'en pref�rver � l'avenir ceux qui s'appliquent � f Architecture. Ce qui fe trouve dans ce trait� fur ce f�jet, ne doit qu'encourager ces der- niers , puifque je ne cenf�re les vices qui fe font gliffes dans cet art > que pour mieux en relever les beaut�s. Je n'ai gu�res pu me difpenfer d'en agir ainii, en �crivant fur une mati�re qui n'a jufqu'� ce jour �t� trait�e que f�- perflciellement, Se qu'il m'a falu envif�ger du bon Se du mauvais c�t�. D'ailleurs mon premier def�e�n a �t� d'ap- profondir d'autant plus cette partie du B�timent, que je me fuis fr�quemment apper�� que la plupart des d�cora- tions qui s'attirent de l'admiration par le coup-dJ�il g�- |
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9^ De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
n�ral Se par la richef�e qui y eft univerfellement r�pan-
due , ne paroif��nt apr�s un examen f�vere qu'un afl�m- blage confus de parties qui n'ont point �t� faites pour le tout enfemble ; d�faut qui ne provient enfin que de ce qu'on oublie quel'Architecture doit d�terminer la Sculp- ture , & lui �tre ce que le coloris eft � l'�gard de la Peinture. Cette reflexion m'a fait tenir dans la {implicite la d�co-
ration de la Planche 80 dont nous parlons, Se m'a en- gag� d'en faire confifter la beaut� dans celle des contours de chaque partie qui la compofent} Se dans le jufte raport qui s'y rencontre. Pour donner plus de proportion aux chambranles des croif�es qui d�corent cette pi�ce , �tant afliijetti � la hauteur Se � la forme du claveau ant�rieur > j'ai �lev� ces chambranles en anfe de panier ; ce qui forme une vouf�ure dans l'embralure des croif�es. J'ai orn� ces voufl�res de t�tes en cartel qui rachettent la faillie Se viennent agrafer le chambranle avec le nud de l'embra- f�ire : j'ai marqu� les chaffis � verre dans les bayes de ces croif�es , dont deux font � banquettes , Se celles du milieu en porte croif�e , laquelle fort fur une Terrafl� or- n�e d'un balcon qui fe voit en demi-teinte au travers de la baye d'un des venteaux que j'ai fuppof� ouvert : celui qui eft ferm� eft tenu � grands panneaux pour recevoir des gla- ces ; ce qui donne un air de grandeur, Se procure plus de lumi�re dans les appartemens � caufe de la fupreffion des petits-bois. * Ces chaffis fe ferment comme les autres avec une espagnolette, au bas de laquelle eft ajuft� un verrouil � ref�brt. J'ai exprim� cette ferrure dans ce def��in autant que la grandeur de l'�chelle me l'a permis : on la voit plus en grand dans la premi�re partie de ce Volume, Plan. 5 8. * On en'a ui� ainfi aux croif�es des principaux appartemens du Palais Bourb
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Chap. III. des Anti-chamb. ou Salles d'assemble'e. 97
Je donne auffi le d�veloppement de Tarl�mblage de me-
nuilerie de ces croif�es Se de leurs guichets , � la Plan- che <?7 du Chapitre f�iivant, o� je remets � parler des diff�rentes embraf�res Se rev�tif��mens qui les accompa- gnent. Comme les croif�es qui fbnt � grands panneaux, cau-
ient beaucoup de d�penie par rapport aux glaces, Se que par conf�quent elles ne conviennent pas � tout le monde > on pourra i� f�rvir de l'exemple des deux autres, Se y mettre des verres blancs , ou m�me des glaces qui de- venant plus petites , ne monteront, pas � un fi haut prix. Les banquettes qui font au bas, font d'une grande com- modit� dans, les appartenons : pour leur donner plus de nobleil� on les couvre de marbre -, Se on peut les faire fail- lir par leur plan de quelques pouces dans la pi�ce. Au-deflbus des glaces des trumeaux fbnt plac�es des ta-
bles de marbre dont les pieds font en confble ; elles fer- vent d'entrep�ts Se concourent � la d�coration. Les an- gles de cette pi�ce font ceintr�s ; c'eft pourquoi j'y ai f�pprim�les glaces, qui ne pouvant �tre arrondies par leur plan , ne font jamais bien dans une portion circulaire 3 o� l'on ne doit par conf�quent jamais en mettre. Si pour la r�p�tition des lumi�res , on s'y trouvok comme contraint je voudrois que pour les recevoir on f�t un pan coup� au lieu de portions circulaires ; autrement ces glaces droites fe trouvant dans une partie concave} exigeraient des or- nemens en cul-de-lampe qui en portaient la faillie ; Se dans leur hauteur, d'autres ornemens qui puf��nt racheter le nud du lambris ; mais cette derni�re mani�re quelque bien trait�e qu'elle foit, n'offre toujours qu'un agr�ment imparfait Se dppof� � la beaut� de la forme de la pi�ce. Mon avis eft donc d� laifl�r l'uf�ge des glaces en pareille |
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o3 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
occafion, Se de leur f�bftituer des tableaux ou des pan-
neaux de Sculpture : ou bien je voudrois que les contours del� pi�ce fufl�nt afl�jettisde fa�on que Ton p�t fans d�- fe�luofit� y employer des glaces. Ceft de cette judicieuf� harmonie que j'entens parler, lorfque je recommande une parfaite relation entre les diftributions du plan Se les d�- corations int�rieures , Se entre celles-ci Se les d�corations ext�rieures, auffi-bien qu'une jufte correfpondance des en- filades des dedans avec celles des dehors ■;> ce qu'il faut avoir toujours en vue* L'on trouve dans la premi�re Figure de l� Planche 80,
N°* 2. Jj^Pkn g�n�ral de la pi�ce que nous venons de nom- mer deuxi�me Anti-chambre, ou Salle d'af��mbl�e ; com- me je n'ai donn� que la d�coration du c�t� de ces croif�es, il eft bon de faire obferver, ainfi que je l'ai dit dans le premier Volume, pages 24 Se 2 y , qu� l'�gard de ces fortes de pi�ces on n'y admet le plus fbuvent pour la d�- coration que de belles tapifl�ries, que Ton pofe fur un lam- bris d'apui , qui f�lon l'�l�vation des planchers fe tient de la hauteur des tablettes des chemin�es, ou feulement fur un lambris d'apui de hauteur ordinaire ^ mais en f�p- pofant que cette pi�ce, ainfr qu'il a �t� dit, fut d�cor�e de tapif��ries 5 il ne' s'enfuit pas de l� que l'on en d�core les trumeaux d^s croif�es , fur tout dans les B�timens mo- dernes , le go�t du fi�cle �tant de les tenir le moins lar- ge que la conftru�tlon le peut permettre, (eu �gard � la fblidit� ; ) il n'en eft pas de m�me des anciens Edifices ou Ton afif�c�:oit au contraire d'�clairer aufl� peu les apparte- nons, qu'on les perce prefque-tout � jour aujourd'hui : en f�ppof�nt donc parler de la d�coration moderne, qui eft l'objet de cet ouvrage } les trumeaux des appartenons devenans en g�n�rai �troits, on les d�core ( m�me dans les |
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ChAP. III. DES AnTI-CKAMB,OUSALLES.^ASSEMBLE E. $)«
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pi�ces o� l'on admet la tapifler�e) de glaces enterm�es dans
des b�tis de menuiferie orn�s de Sculpture j ainfi qu'il s'*en voit pluf�eurs exemples dans cette f�conde Partie, Se l'on place la tapif��rie le long des murs de refend marques 1,2, 3 , au lieu que dans les autres pi�ces rev�tues de menuiferie l'on affe�te de feindre, pour plus de fym�trie, des portes vis-�-vis Se � c�t� de celles qui fbr^t n�cef��ires � une pie- ce de parade, ainfi qu'on voit marqu�e celle 4 , l'on re- v�tit auf�i les petits dof��rets J , entre les manteaux de chemin�e Se les portes d'enfilade , de menuiferie , pour �viter de trop petits morceaux de tapifl�ries qui feroient un mauvais eft�t, Se pour la fym�trie on affecte de l'autre c�t� de la chemin�e un pareil morceau de lambris. Cette m�me raifbn m'a fait ceintrer les angles 6 de cette pi�ce du c�t� des croif�es , o� j'ai plac� un morceau de lambris qui lie le dof��ret de la croif�e avec celui de la porte ,j'ai aufTi arrondi les angles du c�t� de la porte d'entr�e fur les- quels doit pafl�r la tapifl�rie, au lieu que fi cette pi�ce �toit rev�tue de menu�ferie5e�le recevroit la m�me d�cora- tion que fes angles oppof�s. La porte d'entr�e marqu�e 7, fe trouve d'alignement � celle 8, qui fort dans le Jar- din par un efcalier � deux rampes Se � double pallier . dont l'on voit une partie exprim�e dans cette deuxi�me Figure., ainfi qu'un arrachement des pi�ces qui environ- nent celle dont nous parlons. La Figure deuxi�me offre une partie en grand de la
proportion des croif�es Se des trumeaux, que donne pour exemple la d�coration del� Planche pr�c�dente, le con- tour du plan de la banquette, de la table de marbre Se de l'apui du balcon � banquette qui eften dehors, la faillie de la corniche int�rieure, fbn contour dans f�s angles, Se l'arrondif��ment que forment les panneaux plac�s dans les |
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I�O De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
angles de cette pi�ce, ainflqu'ils fe voyent expliqu�s par
lettres de renvoi dans l'explication ci-deflbus. Explication des termes de la Planche 80 ; N°. 3»
A. Terrajfe.
B. Pallier,
C. Murs de faces, -.»
D. Mur de refend*
E. Trumaux,
F. Porte crotf�e,
G. Qroif�e en banquette,
H. Embrafure ou embrafement*>
I. Feuillure,-
K, Tableaux,-
L. Appui qui re�oit le balcon � banquette,
M. Banquette faillante fur le nud du lambris.
N. Plan de la table de marbre port�e fur fin pied en confie,
O. Portion circulaire orn�e de panneaux de menuiferie, d�cor�e
de Sculpture,
P. Foyer de la chemin�e* Q. Jambage, R. Chambranle de menuiferie qui ferme f embrafure des croi- f�es en anfe de panier,
S. Baye de la porte � placard qui donne entr�e au Salon* T. Saillie de la corniche. |
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Chap. III. des Salons ou Salles de compagnie, ioi
. Des Salons , ou Salles de Compagnie.
Mon defl�in n'eft pas de parler ici des Salons � l'Italien-
ne j qui embral��nt plufieurs �tages, en ayant donn� un exemple dans le premier Volume : * je ne veux pas non plus faire mention de ceux qui quoique d'une hauteur or- dinaire , font trait�s avec une extr�me magnificence ; la fimplicit� fait ici tout mon objet, Se je n'entends parler que de ceux qui ne s'attirent des applaudii��mens que par la beaut� des formes, la fym�trie Se la vari�t� des contours : une d�coration qui pla�t par ces avanta- ges y doit �tre eftim�e beaucoup au-defl�s de celle qui frappe par fon feul �clat, Se l� elle a de la peine � fe faire donner la pr�f�rence au premier coup-d'�il, la r�flexion Se la comparaifon de fes parties les unes avec les autres , en font bient�t conn��tre l'excellence ; au lieu qu'apr�s un examen exact, on f� repent prefque toujours des ap- pla�dif��mens qu'on a donn�s � celle qui ne fe diflingue que par la profufion de l'or, Se la diverilt� des mati�res, Se qu'on revient aif�ment � la d�coration qui exprime cet- te f�gef�� qui cara�terife la v�ritable Architecture. Je me perf�ade que les perfbnnes qui ne fe laif��nt point con- duire par l'opinion, Se qui ne cherchant que le progr�s de cet Art veulent s'en former une parfaite id�e -, tombe- ront aif�ment d'accord y qu'on doit rejetter cette multipli- cit� d?ornemens qui ne compofent qu'un tout embarraff�. Je ne veux cependant pas dire , qu'il faille affecter une
trop grande fimplicit�., qui feroit une marque de fterilit� ; mais j'entens que l'on obf�rve des repos, que toute l'�ten- due d'une pi�ce ne foitpas indiff�remment orn�e ; que les parties fup�rieures, comme �qs chemin�es, les portes, les |
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* Planches 7 & 8.
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102 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
croif�es paroifient commander au relie , foit par leur �l�-
vation ou leur marques de richef��s fingulieres , Se que ! les morceaux qui leur font inf�rieurs , comme les tru- meaux Se les dofl�rets qui les f�parent} fbient tenus plus f�mples. Sans cette pr�caution, l'�il trouvant une m�me richefl� de quelque c�t� qu'il f� tourne Se �tant �gale- ment occup� , ne peut rien diftinguer qui m�rite la pr�- f�rence ; ce qui embarafl� fi bien l'eiprit du Ipe�tateur, que comme nous l'avons dit 3 il fort de cette pi�ce fans avoir retenu aucune de ces formes. J'ai donc affe�t� de donner de la {Implicite � la d�co-
ration de la Planche 81 ; faif�nt n�anmoins enlbrte qu'elle f�t fufceptible de richei��s fans une extr�me d�penfe, dans le defl�in de la faire lervir au Salon du rez-de-chaufT�e de la troifi�me partie du premier Volume ; * lequel Salon eft deftin� � raf��mbler les compagnies. C'eft � la d�coration de ces fortes de pi�ces qu'on donne ordinairement de gran- des parties ; les petites fail�nt un mauvais effet dans un lieu un peu vafte, Se �tant fujettes � devenir f�les Se dif- formes par la pouffiere que le concours du monde y �lev�, Se par la fum�e qu'exhalent les lumi�res : ce n'eft qu'aux appartemens d'Et� Se o� l'on ne fait pas une perp�tuelle refidence , que les derni�res richef��s peuvent convenir. , On doit d�corer avec une exa�le fym�trie les Salons Se autres lieux femblahles qu'on habitel'Hy ver par pr�f�ren- ce , Se la diftribution des glaces doit auffi concourir � leur beaut� ; la r�flexion des bougies y faisant une agr�able r�- p�tition. Dans cette vue, les angles de cette pi�ce font � pans, ■** que j'ai orn�s de glaces 3 au-deflbus defquelles fontpof�es des tables de marbre fur des pieds en confo- |
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* Planche 23. ** Ainf� qu'on le peut voir dans le Plan en grand de cette
pi�ce � la Planche fuivatite cot�e 8 1 , N°. 2. -" - "�-''■';,:; |
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Cbap. III. des Salons ou Salles de compagnie.
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le : des girandoles qui re�oivent des bougies , paroif-
fent fortir des enroulemens qui forment les bordures des glaces , Se viennent s'afl�oir fur ces tables : elles font de ces quatre angles une agr�able fym�trie avec cel- les qui font plac�es vis-�-vis fur la chemin�e. De grands tableaux f�parent les portes d'avec la chemin�e, Se occu- pent fort heureuf�ment les grandes parties qui les re�oi- vent : des panneaux de menuif�rie y auroient para trop (impies ; ceux de Sculpture y auroient �t� trop riches Sefe- roient devenus d'une forme ingrate. J'ai pofe ces tableaux fur un lambris d'appui dont la forme eft allez nouvelle ; mais qui peut �tre autorif�e, parce qu'elle eft d'intelligen- ce avec la traverfe des bordures, Se que la fimaif� du lam- bris d'appui eft faite expr�s pour recevoir les fbphas qui doivent meubler cette pi�ce. Je dois dire � cette occaflon que tout doit concourir dans une d�coration � ion ordon- nance g�n�rale , que les mefebles en font partie, Se que par cons�quent ils doivent �tre relatifs aux contours, � T�- l�vatidn Se au plan de la pi�ce ; c'eft cette harmonie qui forme un beau tout y Se qui fait qu'une pi�ce moins riche, l'emportera toujours fur une plus magnifique, pour la- quelle on n'aura pas eu les m�mes �gards. On doit auffi avoir attention dans l'ordonnance des or-
nemens, de leur donner plus ou moins de force 9 f�ivant qu'on les dore , ou qu'on y paf�e feulement une couleur uniforme: cette attention doit s'�tendre jufqu'aux profils dont on ne dore quelquefois qu'une partie ; parce qu'a- lors les membres qui les compof�nt, peuvent avoir plus de largeur que lorfqu ils font dor�s en plein. Quelquefois on f� contente de dorer les bordures des tableaux Se des glaces, Se de pafl�r une couleur for le refte de la d�co- ration Se des ornemens. |
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IC>4 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
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Il faut aufl� prendre garde de ne pas faire> fans de foli-
des raifons 3 une confufion de diverfes mati�res dans une d�coration, qui n'en devient que plus r�guli�re <3c plus belle lorfqu'une feule mati�re la compofe. Je d�firerois que cette r�gle f�t obferv�e m�me dans l'imitation; car les chofes m�mes que nous f�avons �tre feintes, d�plai- fent quand elles ne font pas vraifemblables ; & fous pr�tex- te d'un plus grand agr�ment, on ne doit pas donner la couleur du marbre � �qs parties qu'on fent bien ne pou- voir �tre d'un marbre effectif. Envain l'on veut lurpren- dre de l'admiration par de telles fuppofitions , la r�fle- xion donnant une id�e pr�cife de l'ordonnance d'une pie- ce , ne lairTe jamais douter un connoif��ur du peu de gr�- ce Se de folidit� qu'elle auroit, fi la d�coration �toit r�el- lement conftruite de la mati�re dont elle n'a que l'appa- rence. Ces imitations ne font tolerables que quand il s'a- git de la d�coration de quelque f�te publique : elles ne conviennent non plus que pour des modelles fur lefquels on veut ef�ayer diff�rentes couleurs � l'�gard des compar- timens P afin d'en voir le fucc�s avant que de les ex�cuter de la v�ritable mati�re pour laquelle on fe d�termine par cet effai. En un mot, on devroit relufer le nom d'Archi- tecture � tout ce que l'efprit le plus f�cond i�auroit ima- giner , d�s qu'il ne pourra �tre ex�cut� de la mati�re qui s'offre aux yeux : il ne faut pas m�me que l'ceconomie en- gage � tromper de cette mani�re ; car premi�rement il eft honteux que dans la maifon d'un grand Seigneur, on fub- ftitue par une fauf�� r�pr�fentation, une mati�re inf�rieu- re � celle qui devroit y �tre employ�e 3 Se c'eft vouloir en faire paner les d�corations pour de fimples m�delles : ie- condement lorfqu'un particulier eft born� � l'�gard de la d�penfe , il doit fe r�duire � des mati�res dont le prix |
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Chap. III. des Salons ou Salles de compagnie, ioj
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n'exc�de pas fes moyens. L'Architecture qui eft la bafe de
tous les Arts qui concernent le B�timent , ne doit ad- mettre rien de faux : comme �tant l'ame de tout l'�difice , c'eft � elle de reprimer leur trop grande vivacit�, de leur affigner des places convenables Se de faire en forte qu'ils la faf��nt valoir elle m�me, bien loin de la d�truire : d'ail- leurs la licence de m�ler le faux avec le vrai, ne r�uffit ja- mais bien , le tems en d�couvre bient�t i'irnperfeclion Se periuade le Public ou de l'�conomie du Ma�tre ou de l'im- poffibilit� de l'ex�cution. J'ai remarqu� dans un B�timent moderne qu'un Archi-
tecte avoit voulu marier dans la d�coration int�rieure d'un Salon, le pl�tre avec la menuiferie , par la difficult� qu'il trouvoit d'ex�cuter en bois les courbes qui forment la cor- niche Se la naif��nce du ceintre du piafond,ce qui auroit exi- g� de lui une toute autre ordonnance de defl�in^ou auroit jet- t� dans une fort grande d�penfe. Quelque fuportable que paroif�� cette foible raifon^je ne puis regarder une telle d�- coration que comme le modelle d'un morceau � �difier, apr�s que l'Architecte f� fera conf�lt� au fiijet des for- mes g�n�rales ; car il n'eft, pas poffible que les yeux ne d�- couvrent les joints que forme le pl�tre qui prend naii�an- ce fur le bois } Se quoique cet affemblage fbit uni par une m�me couleur, on s'appercevra toujours de la jonclion des deux diff�rentes mati�res ; ce que le tems rendra defagr�a- bie de plus en plus. Cela eft d'autant moins � imiter,que les ornemens en bois peuvent Se doivent �tre travaill�s avec plus de l�g�ret� que ceux qu'on fait de pl�tre -, Se par con- f�quent ces divers ornemens forment fous une m�me cou- leur une difproportion qui p��he contre la convenance Se les principes de la bonne Architecture. Pour finir ces reflexions, je dirai feulement que le prin-
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106 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
cipal foin d'un D�corateur doit �tre de fe r�gler fur lade-
ftination du lieu , aufft-bien que fur la qualit� de la mati�- re , fuivant qu'il lui eft permis de la choif�r, o� qu'elle lui eft, prefcrite par l'�conomie : Il faut que la folidit� s'ac- corde avec l'ex�cution ; Se il ne doit pas sJexpofer � fe re- pentir de la l�g�ret� avec laquelle il aura d�cor� un appar- tement , ou de l'aveugle complaif�nce qu'il aura eue pour les perfonnes qui le mettent en �uvre , par la reflexion que jamais la cenf�re ne roule que fur lui. Ayant parl� ci-deflus que la forme des meubles concou-
rait � la gr�ce de la d�coration d'une pi�ce , j'ai exprim� dans la Figure premi�re de la Planche 81 3 N°. 2, le plan de ceux qui peuvent y �tre plac�s 3 de mani�re � relever l'�clat de la d�coration plut�t que de la d�finir : nous avons dit page 103 , que la cymaife du lambris �tok chan- tourn�e de mani�re � couronner les fbphas A > qui fe doi- vent placer au-deflbus des tableaux plac�s dans les tru- meaux B.y au c�t� de la chemin�e C, Se vis-�-vis fon tru- meau D. Ces meubles fans occuper de place font un bon effet, Se ayant environ fix pieds de long peuvent conte- nir plufieurs perfonnes ; car c'eft une attention qu'il faut avoir de pratiquer des li�ges dans une pi�ce � peu pr�s f�- lon la quantit� du monde que f� deftination doit attirer, afin de n'�tre pas dans la n�ceffit� d'y apporter un nom- bre de li�ges �trangers qui d�figurent l'ordonnance Se la diftribution des meubles mobiles, tels que font les tables de marbreries torchieres , banquettes * Se autres, dans les grandes pi�ces f�jettes � recevoir nombreufe compa- gnie ; comme les Salons , Galeries, Salles de compa- gnie , Sec* Je conviens qu'il eft difficile de placer af��z de * Que l'on garnit le plus fouvent de couffins ou petits matelas faits expr�s
Se que l'on tient de la m�me �toffe que les rideaux & porti�res. |
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Chap. III. des Salons ou Salles de compagnie.
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meubles qui contribuent tous � l'harmonie de la d�co-
ration y Se que Ton eft oblig� alors d'y introduire des fieges commodes qui fe transportent d'un bout de la pie- ce � l'autre f�lon le befoin que Ton en a ; mais en g�- n�ral il faut avoir en vue d'en admettre le plus que faire fe peut dans ces pi�ces d'afl�mbl�es , Se cette raifon doit faire rejetter les formes irregulieres par la difficult� d'y en pouvoir placer commod�ment. Suivant ce principe jJai plac� dans les trumeaux des croif�es E 3 des fieges qui peuvent tenir deux perfonnes , Se qui dans toute autre d�coration auroient �t� mieux occup�s par des ta- bles de marbre, ainfi qu'il s'en voit dans les angles F de cette pi�ce, qui font � pans coup�s} Se o� on pourroit r�ciproquement placer des fieges comme au trumeau c\qs croif�es. La diftribution de ces meubles Se leur relation avec la
diftribution Se d�coration > doit s'entendre en g�n�ral pour toutes les pi�ces qui font d'un pareil ufage, Se c'eft pour donner une id�e de leur liaifon avec les plans Se �l�vations que j'ai rapport� ces Planches apr�s coup -, auf�i-bien que pour faire f�ntir la relation des faces oppof�es � celles que l'on trouve dans les d�corations ci-jointes. La Figure deuxi�me donne en grand une partie du plan I
de l'�l�vation, que l'on voit en la Planche 81 > Se unej portion du retour en �querre de cette m�me pi�ce o�j font exprim�es les croif�es qui �clairent ce Salon riefquel- les font partie de la diftribution du rez-de-chauf�ee de laj troifi�me partie du premier Volume > Planche 23. |
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lo8 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
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Explication des termes de la Planche 81, N°. 2.
A. Sopha dont la forme ej� d�termin�e dans la d�coration , Plan-
che Si j & dont on a parl� page 103. B. Trumeaux occup�s par des tableaux qui Je voyent aujj�
Planche 8 �. �. Foyer de la chemin�e accompagn� du jambage, & dont on
voit le contour de la tablette dans la Planche 81. D. Trumeau de glace qui fait face � la chemin�e,
E. Trumeaux qui peuvent �tre orn�s de menuiferie ou de glaces 3
& qui feroient un agr�able effet Je trouvant vis-�-vis les uns des autres, F. Pans coup�s de la m�me largeur des trumeaux ~E , & qui
font occup�s par des glaces qui Je reflechijfent. G. Table de marbre fur laquelle on peut affeoir des girandoles,
H. Si�ges en forme dejopha,. � la place defquels on pourroit fubjlituer des tables de marbre,
I. Chambranle faillant form� ainfpour loger dans cette faillie la brij�re du guichet de la croif�e > ainfi qu�l ejl expliqu�
dans le chapitre de la menuiferie en parlant de la croif�e �
double parement,
K. Epaiffeur du lambris qui rev�tit cette pi�ce, L. Naffance du b�tis dormant de la porte croif�e fur laquelle viennent fe fermer les guichets,
M. Porte croif�e, N. Porte � placard dont les vemteaux s'ouvrent dans les em- brafures,, �,
O. Saillie de la corniche du plafond* |
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Chap. III. des Chambres de parade.
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Des Chambres de Parade,
De toutes les pi�ces qui compof�nt un appartement de
parade , il n'en eft point qui exigent plus de rieheff� > de bon go�t de de r�gularit� que celles-ci. Le nom qu'on leur donne , doit s'entendre de leur d�coration, de l'af- fortiment des meubles, de la fym�trie des glaces} des ta- bleaux Se autres ornemens qui doivent y �tre plac�s avec une parfaite intelligence. Quoique la riehef�� femble ici �tre autorif�e, elle ne demande pas moins qu'on y obferve des repos entre chacune des parties fup�rieures qui com- pof�nt leur d�coration. Il eft fouvent d'ufage de f�parer les alc�ves d'avec les chambres par des ordres de colonnes; mais alors il eft des r�gles de convenance dont on ne doit pas s'�carter : les colomnes ne pouvant �tre employ�es en alc�ve que lorfqu'on veut les fermer d'une ba�uftrade de hauteur d'appui ; laquelle hauteur doit �tre en relation avec celle du pi�deftal ou d� qui re�oit la colomne ; car � cette ba�uftrade venoit fe terminer fur le fuft de la co- lonne , elle feroit un mauvais effet ; & fi elle �toit ifol�e & plac�e au-devant, elle cacheroit une partie de la hau- teur de l'ordre. Ce feroit encore un d�faut , f�lon moi.» d'�lever un ordre d'Architecture fur le parquet d'un plan- cher, devant toujours, a�nfi qu'urne ligure, �tre poi� fur un pi�deftal, afin que l'�il puif�� l'appercevoir d'un f�ul tems ; ce qui n'eft pas pof��ble , lorfqu'une colonne eft fans pi�deftal, parce qu'alors il faut promener f� vue � plus d'une reprife fur le haut Se fur le bas. Il faut donc �viter d'employer des colonnes , lorfque la hauteur du plancher ne permet pas de les �lever du parquet : la m�me raifbn doit emp�cher alors l'uf�ge dts eftrades: cependant comme la dignit� des appartemens des Souverains en exi- mmmmpmm ' ~ ' ' " " ��� �� ��-���� ��� - ��
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IIO DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
ge la pratique} il faut ou pouvoir �lever fon ordre, com-
me on Ta dit , ou f� parler de cette mani�re de d�corer, mais comme dans lesmaifons des grands Seigneurs on n'�- pargne pas la hauteur des appartemens lors de leur con- ftru�Hon ; Se que dans les anciens Ch�teaux dont les faces ext�rieures fub�iftent, Se o� il ne faut que travailler aux de- dans y les pi�ces ne font le plus fbuvent que trop �lev�es Se trop fpacieuf�s, je n'ai point donn� d'autre exemple de chambre de parade que celui � colonnes, parce qu'il d�- core avec le plus de majell� ; toutes les autres mani�res �tant plus en ufage aux chambres ordinaires > telle qu'eft celle qu'on peut voir � la Planche 84, La d�coration de cette chambre de parade eft priie dans
le plan du rez-de-chauf�ee du premier Volume, Planche deuxi�me : je la fais voir de deux c�t�s, dont l'un eft ce- lui du lit, l'autre celui de la chemin�e. Ce dernier fe ref- ient le plus de la d�coration qui eft ufit�e dans les appar- temens ; les ordres d'Architecture �tant rarement em- ploy�s dans les pi�ces rev�tues de menuiferie, Se �tant plut�t ref�rv�s pour les Veftibules &les Salons conftruits de pierre ou de marbre. JJai orn� ce c�t� de pi�ce auffi- bien que celui qui lui eft oppof� & celui que les croif�es occupent, de grandes parties, afin qu'elles puft�nt corref- pondre � la noblel�� de Tordre Corinthien qui d�core le c�t� de T alc�ve. Dans la Planche 82 on voit la d�cora- tion de cet alc�ve Se celle du lit que j'ai tenu fort orn� Se plac� fur un fond de tapif��rie pof� fur un lambris d'appui, Fuf�ge n'�tant pas de rev�tir de menuiferie toute la hau- teur des murs contre lefquels un lit de parade eft adoff� : j'en ai uf� ainll fur les c�t�s qui forment la profondeur de falcove, afin d'en d�tacher la d�coration d'avec celle du dedans de la chambre, qui eft toute de menuiferie. Ordi- I |
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Chap. III. des Chambres de parade, m
nairement on peint cette ««nenuiferie en blanc & on dore
les ornemens ; mais je ne f�rois pas toujours de cet avis � cauf� du peu de rapport qui fe trouve entre cette couleur Se le bois dont il faut indifpenfablement f� fervir pour le rev�tif��ment des pi�ces de cette nature. Je conviens que le blanc a beaucoup d'�clat fous l'or, & qu'ils font enf�m- ble un tr�s bel effet ; mais il donne auffi une id�e de fra�- cheur qui ne peut convenir qu'� des �ppartemens qu'on n'habite que le jour Se dans les f�ifbns chaudes ou tempes r�es. D'ailleurs r�f�rvant l'uf�ge des tapil��ries pour les al- c�ves 9 les f�jets colori�s dont elles font compof�es, tran- chent trop avec le fond blanc qui r�gne dans la pi�ce , & je lui pr�f�rerais volontiers la couleur de bois tendre 5 mal- gr� le f�ntiment de ceux qui la renvoyent aux refectoirs. On eft aujourd'hui dans le go�t de peindre les lambris en bleu , en verd, en jaune Se autres pareilles couleurs, qui ne font pas mal dans les petits �ppartemens particuliers , mais qui ne conviennent point aux pi�ces de parade Se d'af��mbl�e. J'ai fouvent conf�r� fur ce fujet avec des gens de l'Art, Se ce que j'en ai dit dans le premier Volume page 26 Se 27, en parlant de la diftribution de la m�me pi�ce dont je donne la d�coration, m'a fait paf��r fouvent pour �tre auffi Singulier dans mes opinions, que ceux avec qui je me fuis entretenu, m'ont paru attach�s � leurs f�n- timens. Au refte je ne fais qu'expof�r ici mon f�ntiment, Se je confens qu'on ne le fiiive qu'autant qu'il femblera plaufible. Dans la libert� que je me fuis permife de rn'ex- pliquer naturellement, on ne doit pas s'attendre que je m'�carte jamais de cette apparente vraif�mblance ; c'eft- elle feule qui f�tisfait l'imagination du Spectateur 5 Se qui le fait juger f�inement des beaut�s del� d�coration. Je f�ppof� donc le fond de ce lambris peint en couleur |
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de bois tendre, qui me paro�t s'aflbrtir le mieux avec les
meubles Se la tapif��rie de l'alcove , Se apporter plus de repos que le blanc. Tous les ornemens doivent en �tre dor�s, Se les tableaux qui font au-deffiis des portes, doi- vent �tre d'un bon choix, Se relatifs � l'ulage de la pie- ce. Tout ce lambris eft couronn� d'une riche corniche orn�e de confoles Se dont les m�topes font enrichis de bas-reliefs & de troph�es. J'ai m�nag� une petite vouffiire qui fait prendre naiflance au plafond fur la corniche, Se qui le d�tacBe avec le nud du lambris ; le plafond peut �tre orn� de peintures, comme il s'en voit une infinit� dans les appartemens de conf�quence, qui tiennent un rang beaucoup ftip�rieur � ceux qui font trait�s en Sculpture moderne. On en voit o� l'on a mari� la Peinture avec la Sculpture, Se qui offrent un tr�s-beau coup-d'�il ; mais il faut �viter le d�faut de rendre les compartimens de Sculp- ture auffi l�gers qu'on les fait pr�fentement, ou auffi pe- lans qu'une partie de ceux des derniers fiecles. La hauteur du plancher doit d�terminer leur force} de m�me que la magnificence du lieu doit r�gler leur ordonnance. Mon avis en g�n�ral eft que les plafonds ibient peu charg�s d'ou- vrage , prenant garde cependant que les ornemens qu'on y employ� ne foient pas maigres : les fujets de peinture qu'on y met, ne doivent pas non plus �tre trop charg�s, afin que la vouffiire ne f�mble pas trop �craf�e. Les fujets qui deviennent lourds S� d'un coloris forc�, paroif��nt approcher � l'�il la hauteur du plafond. Je ne pr�tens parler ici que du plancher d'un appartement de moyenne �l�vation, Se non des pi�ces � double r�tage , telles que le Salon � l'Italienne de la premi�re partie du premier Vo- lume , o� la Peinture doit �tre bien caraclerif�e, Se le co- loris mis dans toute fa vigueur. Il eft n�anmoins des ap- |
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Chap. III. des Chambres de parade.
partemens qui quoiqu'ils n'ayant de hauteur qu'un �tage,
ont une �l�vation qui exige cette m�me vigueur : teleft celui que vient de peindre le fameux feu Monlieur le Moine, dans le Salon de Marbre � Verfiilles, morceau admir� de tous les connoifl�urs ; mais ces magnifiques ouvrages n'appartiennent qu'� des appartenons de la derni�re cons�quence, Se dont je ne parle ici qu'en paf- fine, n'ayant pour objet que des Mailbns de plaifince, o� le plus fouvent la Sculpture eft admif� feule dans ces fortes de d�corations. J'avois projette de donner divers defl�ins de plafonds
de Sculpture ; mais la vari�t� Se le nombre des mati�res dont je parle, m'ont fait pr�f�rer des parties plus efleri d�lies Se qui appartiennent d'avantage � l'Architecture. D'ailleurs je ref�rve � inf�rer de ces fortes d'exemples dans la fuite des morceaux d�tach�s que j'ai promis au Public, page y6, auffi-bien que des ornemens de corniches qui font partie du m�me objet. J'ai exprim� aux deux c�t�s de Falcove les arrachemens
des pi�ces qui pr�c�dent Se f�ivent cette Chambre de pa- rade ; afin de donner, quoique en petit, une id�e de l'em- brarnre des portes de communication Se du profil de leurs chambranles Se def��s de portes, dont on voit la d�cora-, don dans la Planche 83 , qui offre aui�l le def��in de la chemin�e Se du profil du lit qui f� trouve enclav� dans la profondeur de l'alcove, laquelle contient un tiers de tou- ' te la profondeur de la Chambre de parade, ainfi qu'on peut le remarquer dans la Planche 82 Se 83 , N°. 1. J'ai plac� la chemin�e dans le milieu de l'eipace qui
me reftoit entre la colonne group�e de l'alcove Se la por- te � placard qui donne entr�e dans cette pi�ce, faif�nt attention que fi je l'eui�� mif� au milieu de la pi�ce en- |
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IIA DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
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tiere , comme je l'ai marqu� dans le Plan, * le panneau
de menuiferie qui fe feroit trouv� entre la chemin�e 8c la colonne , feroit devenu trop large pour fa hauteur ; &que fi j'euf�� voulu y mettre un pil�ftre pareil � celui qui eft dans l'encogneure A , 8c pour la fym�trie en placer en- core un de l'autre c�t� de la porte , l'ordonnance de la d�coration de cette partie aurok �t� coup�e par de trop petits membres d'Architecture, D'ailleurs en prenant le parti de placer la chemin�e dans le milieu, entre la porte Se la colonne , cette chemin�e, la porte 8c les panneaux qui les f�parent font divif�s dans la m�me proportion fans ruperiorit�. Je n'ai pu n�anmoins �viter un inconv�nient, qui eft que le chambranle de la chemin�e le trouve un peu pr�s de l'appui ou baluftrade de l'alcove ; ce qu'on doit �viter pour ne pas rendre l'acc�s du foyer difficile. Si cette faute peut paro�tre l�g�re ici, je veux dire dans une cham- bre de parade, o� d'ordinaire il ne fe rencontre qu'un pe- tit nombre de perfbnnes choifies, elle feroit inexcuf�ble dans une Salle d'af��mbl�e ou de compagnie. Je rapporte ces diff�rentes circonftances pour rappeller
l'embarras o� fe trouve fouvent un Architecte, lorfqu'il veut accorder la proportion des formes avec la fym�trie, 8c la d�coration avec la diftribution ; principe qui n�an- moins eft indifpenf�ble 9 lorsqu'on veut plaire, fe diftin- guer dans fbn Art, 8c d�corer avec f�cc�s. J'ai tenu la glace de la chemin�e fort �lev�e ; afin de
faire dominer fbn couronnement fur celui de la porte. Son chambranle eft d'un contour af��z heureux, & afin de le lier avec le b�tis de la glace, j'ai fait prendre naif��nce fur f� tablette � des girandoles port�es par des confbles qui s'a- grafent fur fes retours. * Planche deuxi�me , premier Volume.
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Chap. III. des Chambres de parade.
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J'ai exprim� fur la Planche cott�e 82 Se 83, N°. 2, une
partie en grand du Plan de la Chambre .de parade du c�t� de la chemin�e Se de l'alcove, qui font les deux c�t�s dont on vient de voir les d�corations dans les Planches pr�c�dentes 82 Se 83.. Je n'ai point donn� le Plan g�n�- ral de cette pi�ce n'ayant pu le placer fur cette, m�me Planche, � cauf� que j'ai voulu tenir cette partie de Plan auffi grand & fur la m�me �chelle que l'�l�vation ; d'ail- leurs j'ai d�j� dit page 110 , que les d�corations �taient celles de la chambre de parade du premier B�timent, Planche 2 , premier Volume, o� f� trouve en petit ladi- ftribution g�n�rale de cette pi�ce 3 S� dont on a parl� pa- ges 26 Se 27; cette diftribution quoi qu'en petit, peut donner une id�e af��z diftincle des d�corations opof�es � celles que l'on a rapport�es dans la Planche 82 Se 83 , avec ce que l'on a dit pr�c�demment ; il eft � obf�rver que la Planche 83 offre le c�t� de la chemin�e, mais qu'elle n'a pas �t� retourn�e en la gravant, ce qui fait voir le lit � gauche au lieu qu'il devroit �tre � droite Se que je crois n�cei��ire devoir rappeller ici que la chemin�e f� trouve plac�e diff�remment dans le Plan que dans l'�l�- vation. Dans le Plan par laraifon quefi Ton e�t mis la che min�e comme dans la d�coration, elle f� f�roit trouv�e trop proche de la baluftrade , Se dans l'�l�vation , � on l'e�t mis comme dans le Plan , cela auroit r�pandu une m�fintelligence dans la d�coration, ainfi que j'en ai dit quelque chofe , ci-devant, & qui f� feroit trouv� r�- p�t� (rapporta la fym�trie) dans le c�t� oppof� de cette pi�ce , vu qu'il eft indifpenfable de placer les trumeaux vis-�-vis la chemin�e. Cette chambre eft �clair�e par trois croif�es qui font face � l'alcove ; il eft � obf�rver qu'il faut munir les croif�es des appartemens de cette confequence |
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116 De la d�coration et distribution des Edifices,
de guichets 5 Se quand cela f� peut fans d�figurer les faces
ext�rieures,il eftbond'y introduire de doubles chaffis;cette pr�caution conferve les meubles dans la grande chaleur, lorfque l'on n'habite pas continuellement un Edifice, de m�me cela les preferve de l'humidit� pendant l'Hiver. L'on fentira les diftributions des d�corations pr�ceden-*
tes par la partie qu'offre ce Plan, o� j'ai marqu� le con- tour de la baluftrade avec celui du Plan de la colonne group�e d'un pilaftre,expliqu�s dans les termes ci-def�bus. Explication des termes de la Planche 82 & 83, N°. 2.
AB. Ligne far laquelle ejl �lev�e la d�coration de la Planche 82.
CD. Ligne fur laquelle ef �lev�e la d�coration de la- Plan- che 83. E. Chemin�e plac�e fuivant la d�coration 9faifant le point mi-
lieu de l'efpace de la porte � l'alc�ve, F. Plan de la colonne.
G. Plan du pilaf re angulaire.
H. Plan de l'appui ou baluflrade �rn� d'entrelas.
I. Pi�deflaux ou acroteres quif�parent les trav�es des entrelas.
K. Plafond form� par la plat ebande quifoutient les colonnes &
pilaflres.
L. Saillie des corniches. M. Murs de refend. N. Epaiff�ur du lambris adojf� contre k nuddu mur3 & qui rev�tit tout l'int�rieur de cette pi�ce.
O. Porte de d�gagement formant un pan coup�. P. Epaijpur du lambris d'appui fur lequel s'�l�ve la tap�jferie qui orne l'int�rieur de Valc�ve*
Q. Lit de parade* � * . |
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Chap. III. des Chambres en niche, 117
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Des Chambres en niche.
Les Chambres � coucher que Ton appelle en niche, dif-
f�rent des autres, en ce qu'elles ne font employ�es que dans des appartemens d'Hy ver, ou dans des petits appar- tenons � la campagne, o� Ton f�crifieles pi�ces de nuit � celles qui font deftin�es pour les amuiemens du jour. Il y en a de diff�rentes efpeces , quelques-unes font en al- c�ve Se elles en portent le nom : cette alc�ve eft ferm� par le haut d'un panneau de menuif�rie chantourn�, qui s'�tend dans toute la largeur de l'ouverture o� eft plac� le lit , qu'on apper�oit de front dans le renfoncement. D'autres s'appellent Chambres en niche,& ce nom leur eft particulier, parce qu'en effet elles ne contiennent qu'une niche quin'apr�cifement d'efpaceque ce qu'il en faut pour contenir le lit qu'on y place de c�t� & qui le plus fouvent eft � deux chevets, tel qu'eft celui que je donne ici � la Planche 84. J'y ai fupprim� le panneau qui ferme ces ni- ches par en haut auf�i-bien que les alc�ves, pour laift�r voir l'imp�riale du lit qui eft chantourn�e d'un go�t fort nou- veau , Se qui offre plus de richeft� que n'auroit fait le cein- tre furbaifte d'un chambranle d'alcove. Au-defl�s de cette imp�riale jf� voit une paitic du iiud du lambris d�cor� d'un panneau qui vient fe terminer par en bas ftir la traverie du lambris d'appui qui doit �tre pratiqu� derri�re ce lit, au^- quel un damas plein Se orn� d'une broderie l�g�re con- vient parfaitement. Quelquefois on orne de glaces, le fond de ces lits ; mais cette d�coration n'appartient qu'aux grands Seigneurs, Se m�me nfeft admife que dans quelque petit appartement ref�rv�. Je foppofele fond'de celui-ci double d'une �tol�� pareille � celle quieft employ�e au refte, I Se qui peut recevoir quelque broderie qui s'aflortift� avec |
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Il 8 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
les chantourn�s qui f� pofent furies deux chevets. On peut
ex�cuter ce lit de toute autre �toffe fiiivant la f�ifon , fans rien changer � fon ordonnance: aux deux cot�s font plac�s des portes de d�gagement entre des pilaftres circulaires qui donnent beaucoup de relief � cette pi�ce. J'ai rempli le def��s de ces portes par des glaces au lieu d'y mettre des tableaux, afin de procurer du jour aux d�gagemens qui font derri�re. * Par cette mani�re d'�clairer les garde-robes par des def��s de portes orn�s de glaces, on �vite de faire des porte vitr�es , qui dans un appartement d�cor� ne font pas un auffi bon effet que des portes pleines Se � pla- card. Comme la plus grande partie de cette d�coration eft
occup�e par la niche Se par des portes , j'ai fupprim� les cimaifes qui feparent ordinairement les lambris d'appui d'avec celui qui monte fous la corniche, Se j'ai feulement af�ujetti les petits panneaux des pilaftres � la hauteur de la cimaife qui doit r�gner dans le refte de l'ordonnance de la pi�ce Se qui d�termine la hauteur du lambris : cette cimai- fe dans le cours de la pi�ce} peut auf�i �tre chantourn�e ; alors il faut prendre garde que les contours qu'on lui don- ne^ foient non-feulement relatifs aux formes de def��s, mais qu'ils foient encore ajuft�s � la forme des meubles qui font au-def��s, de forte que leur hauteur ne puif�� rien cacher de la cimaife: il faut m�me faire enforte que lorf- qu'on d�place ces meubles, le vuide qu'ils laif�pnt ne pa- roil�� pas d�figur� ; ce qui demande que le lambris qui fe trouve derri�re eux , foit toujours d'accord avec la d�co- ration de def��s. On voit dans la Planche 81 Fexemple d'un lambris d'appui dont la cimaife eft af��jettie au con- tour de la traverf� du tableau qui le couronne, Se eft pro- * Voyez ce que j'ai dit au fujettt�s garde-robes, premier Volume , page 27.
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Chap. III. des Chambres en niche.
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pre en m�me tems � recevoir un fbpha, tels � peu pr�s
que ceux qui font repr�sent�s dans la Planche 85" , o�l'in-j tention du meuble eft exprim�e. La forme d&s meubles d�pend Souvent de celle du Plan, &ils fervent quelque- fois � racheter dans une pi�ce des vuides dont il faut f�a- voir faire uf�ge Se arrondir les angles � propos. L'Archi- tecte doit obferver auffi de comprendre dans la d�cora- tion g�n�rale d'une pi�ce les formes des meubles f�p�rieurs Se les plus remarquables; afin de les faire valoir � pro- portion de leur uf�ge Se de leur Sup�riorit�. Suivant ce principe, l'imp�riale du lit en niche de la Planche 84 , dont nous parlons , eft plus �lev�e que les portes qui font � fes c�t�s ; la partie du milieu d'une d�coration , de quelque efpece qu'elle foit, devant toujours commander fur le refte. La Planche 84, N°. 1, repr�fente une partie du Plan
en grand de la d�coration de la Chambre en niche > Se le Plan g�n�ral de cette pi�ce avec l'arrachement de fes d�- pendances. La Figure premi�re fe trouve en petit marqu�e O dans le Plan du rez-de-chauf�ee de lapremi�re partie, Se je l'ai rapport� ici plus en grand , tant pour �viter l'embar- ras d'avoir recours au premier Volume, que parce que j'ai exprim� ici plus pofitivement les portions circulaires que forment les pilaftres qui chantournent cette pi�ce, Se dont je n'ai d�termin� les formes que lorfque je fuis venu � re- foudre la d�coration que l'on vient de voir, cela me don- ne occafion de repeter ici qu'il f�roit n�cefl�ire lorfque l'on compofe les diftributions du Plan, d'avoir �gard � la d�- coration de chacune des pi�ces, afin de n'�tre point obli- g� de d�truire apr�s coup, ou de faire des changemens qui prolongent l'ex�cution Se augmentent la d�penf� ; il eft inconteftable que cette pr�voyance de la part de l'Ar- |
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120 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
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chite&e efl: d'une coniequence infinie pour la diligence du
B�timent, qu'elle met en �tat le conducteur de donner � chacun des ouvriers la partie qui lui convient , & que par ce moyen, lorfque le B�timent efl: �lev�, la menui- f�rie, la ma�onnerie de l�ger ouvrage, la Sculpture ,1a Fer- rure y Sec. le trouve en �tat d'�tre pof�e dans l'arri�re f�i- fon, o� les gros ouvrages d'un B�timent fe trouvent fuf- pendus. Ayant �t�af��jetti � la ligne des portes AB,dont j'ai voulu coni�rver le coup-d'ceil, qui efl: le m�me que j'ai faut oblerver en OP dans la Planche 79, N°. 2, en parlant de la premi�re Anti-chambre page 92. Cette contrainte m'a d�- termin� � mettre � cot� des portes d'enfilade AB,des portes feintes C , de pareille largeur, hauteur Se d�coration, & que l'on peut traiter dans l'intention que nous avons d�j� don- n� dans le Chapitre deuxi�me page 76 ; au moyen de ces faufl�s portes C , les dofl�rets D deviennent �gaux , Se la d�coration de cette pi�ce efl: d'une fym�trie parfaite ; en faveur de cette fym�trie je me luis d�termin� � placer la chemin�e dans le trumeau des deux croif�es qui �clairent cette pi�ce ; cette mani�re de placer une chemin�e dans le trumeau d'une croif�e peut convenir ici, mais cette li- cence ne vaudroit rien lorfqu'il s'agiroit de la d�coration d'une pi�ce de parade, parce que vrai-iemblablement elle ne pourroit contenir au tour d'elle les compagnies qui or- dinairement font attir�es dans les grandes pi�ces d'hon-, neur ; il arrive quelquefois lorfqu'il s'agit de ces petites pi�ces, qu'on les place dans les angles. Pluf�eurs Architec- tes le d�clarent pour cette mani�re de placer les chemi- n�es par pr�f�rence � celles admif�s dans les trumeaux, n�anmoins il efl: des cas o� la diftribution ne le peut per- mettre, & il fufSt alors de confiderer l'avantage qui en revient � la pi�ce. v |
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Chap. III. des Chambres en niche.
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La Figure deuxi�me donne en grand le d�tail des con-
tours qui forment la d�coration de la Planche 84 avec une partie des arrachemens des pi�ces qui l'environnent ; com- me en parlant de & d�coration nous avons dit ce qu'exi- geoit la diftribution > je pafl� � l'explication des termes qui la concernent. Explication �cs termes de la Planche 84 > N°. 2,
AB. Enfilade qu'il a falu m�nager par rapport au Plan g�-
n�ral, voyez la Planche 2e, du premier Volume* C. Porte feinte, � ;
D. Dofferet,
E. Croif�es donnant Jur le Jardin Fleurifle.
F. Portion circulaire qui d�termine les pilajlres dont les angles
de la d�coration de cette pi�ce font orn�s, G. D�gagement dont on a parl� page 34 3 premier Volume,
H. Pi�ce dejlin�e � divers ufages 3 defign�e dans la Planche 2e. Tome premier,
I. Renfoncemens garnis de tablettes dejlin�es � recevoir les uflanciles n�ceffaires � �ufage de ce d�gagement defgn�pa-
ge 34 ^ premier Volume,
K, Porte qui donne ijjue dans la Salle de compagnie. L, Baye des portes � placard & � petit cadre * dont les dejfus font garnis de glaces pour �clairer ces d�gagemens.
M. Saillie des corniches, N. Epaijfeur du lambris qui rev�tit cette pi�ce, O. Chambranle des portes, P, Lit en niche & � deux chevets s couronn� d'une imp�riale,
Q. Lieux �foupape. R. Echap�e de l'Efcalier qui d�fend du premier �tage. |
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122 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DEsEdIFICES,
Des Salles � manger»'
La d�coration de la Salle � manger de la Planche 8j ,
peut �tre � l'ufage des Maifons de plaif�nce qui compo- sent les quatre derni�res parties du premier Volume , o� Ton a fait conno�tre page 33 , que dans un B�timent plus confid�rable & plus magnifique,tel que celui.de.la premi�- re partie , il faloit auffi une d�coration beaucoup plus ri- che. G'eil dans les B�timens de la derni�re importance, que l'ufage des buffets ne doit point �tre, admis, tandis qu'ils font une des principales beaut�s des Salles � manger des Maifons d� campagne des particuliers. Je ne veux ce- pendant pas faire entendre par. l� que dans les marions des Grands il ne faille pas deilgner la deftination d'une Salle � manger, ayant dit jufqu'� pr�fent qu'on devoit toujours cara�lerif�r Fuf�ge de chaque pi�ce r mais je fuis pour qu'on y obferve une certaine prudence; par conf�- quent dans un lieu deftin� aux repas des perfonnes d'une diftinclion fup�rieure, il ne faut point affecter un vain �talage, qui ne donnerait qu'une foible id�e de leur puif- fance. A l'�gard des Fontaines, Inexp�rience a fait connoitre
quelles cauf�nt trop d'humidit� dans les Salles: d'ailleurs quand on les y place, le l�rvice des Domeftiques paro�t trop aux yeux , &il eft plus f�ant qu'il fe fafl� dans une pi�ce voifine, comme il a �t� dit en parlant de la diftribu- � tiba.de la premi�re partie, page 38. Ces deux defagr�- mens doivent donc les faire Supprimer, m�me, dans les Maifons des particuliers. On peut del�gner dans les grands Edifices, l� deftina-
tion d'une: Salle � manger par les attributs qu'y peut ap- porter la Sculpture , & par les all�gories que peuvent of- |
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Chap. III. des Salles a manger.
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frir les tableaux dont on orne les def��s de portes, ceux
des chemin�es Se des trumeaux 9 auffi-bien que les pein- tures du plafond lorsqu'on en introduit l'ufage. Cette ma- ni�re de defigner ces Salles � manger , doit s'entendre de toutes les autres pi�ces qui compof�nt un apparte- ment de parade. Dans les maifbns d'une moindre confid�- ration on affecte des all�gories moins couteufes, Se fbu- vent m�me on fe contente des meubles principaux, com- me dans les Salles � manger ordinaires, les tables ou buf- fets ; dans les chambres � coucher, les alcoves,niches, Sec. C'efi fur la diff�rence des rangs Se des moyens qu'un
Architecte prudent doit fe r�gler : Se il vaut mieux s'�car- ter quelquefois de l'uf�ge ordinaire, que de mettre un par- ticulier dans le cas de ne recevoir aucune commodit� des d�penf�s qu'il a faites; Se l'objet de la d�coration int�rieure doit �tre de la proportionner � la condition de la perfbnne qui nous met en �uvre, Se d'y faire entrer tout ce qui eft n�cefl�ire � les diff�rens uf�ges. C'eft par cette attention qu'on fe fait louer d'avoir joint le bon go�t Se l'�l�gance � la facilit� du fer vice des Domeftiques. En un mot on doit avoir attention de ne point facrifier l'int�r�t du particulier � celui d'avoir la vaine fatisfaction de d�corer fmvant le caprice de la mode, qui paf�� promptement, Se ne laif�� � la fuite dutems que la honte de l'avoir fui vie. Comme les d�corations de la derni�re richef�� deman-
dent une �tude particuli�re , Se que l'occafion de les ex�- cuter n'eft pas fr�quente, j'ai cr� devoir donner le defl�in d'une Salle � manger qui fut plus convenable aux B�timens particuliers qu'aux Edifices de la derni�re importance; tel- le eft celle que l'on voit � la Planche 85. Je l'ai cependant rendue fufceptible de quelques ornemens qui peuvent s'ap- pliquer � toute autre indiff�remment. |
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124 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
Le Plan du rez~de-chauff�e de la quatri�me partie du
premier Volume, offre la diftribution d'une Salle � man- ger qui peut recevoir la d�coration de l'exemple que je rapporte ici, ayant af��jetti les contours qui d�terminent la forme de cet exemple � celle du Plan de cette Salle. Elle peut paro�tre trop magnifique pour ce B�timent, o� jJai affect� de la l'implicite ; les trumeaux de glaces Se les fophas que j'y ai mis , appartenans aux plus belles d�cora- tions; mais comme je l'ai dit , me trouvant born� par le peu d'exemples que ce Volume pouvoir, contenir, j?ai voulu donner dans les d�corations que j'offre , quelques def��ins de meubles ; pour faire voir la liaifon qu'ils ont avec Iqs d�corations de menuiferie aufquelles ils doivent ibuvent �tre aft�jettis ; de m�me qu'on leur conforme quel- quefois ces m�mes d�corations* Les portions circulaires marqu�es D font d�cor�es de
portes,dont l'une des deuxf�rt de d�gagement, fans occu- per beaucoup de place. Au-del�us de ces portes font des ta- bleaux peints en Cama�eu rehaul�es d'or ; afin de mettre de la diverfit� entre eux Se le tableau colori� qui orne le ren- foncement de cette d�coration. Il eft bon d'ufer de cette vari�t� , pour mieux faire valoir un tableau principal qui fe trouve plac� proche des autres. Aux deux c�t�s de celui- ci , font des pilaftres qui viennent le terminer fur la table de marbre , laquelle re�oit fur les angles des groupes d'en- fans, qui peuvent �tre de bronze, ainfique les girandoles qu'ils foutiennent. Ces groupes {ont pof�es fur desconfo- les ; Se le milieu de la table eft foutenu par des armatures de fer qu'il faut cacher � la vue. Cette table de marbre , ainfi que nous l'avons dit ailleurs, {ert � recevoir le def��rt Se les autres fervices de la table, lorlque le lieu ne permet pas qu'ils foient plac�s dans,des pi�ces pr�c�dentes. Les |
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Chap. III. des Sales a manger.
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trumeaux qui font aux c�t�s de ces portions de cercle, font
d'un def�ein fort fimple ; mais leurs proportions Se leurs glaces offrent plus d'agr�ment que toute la Sculpture qu'on auroit pu y mettre. On peut fubftkuer des tableaux � ces glaces 3 qu'on ref�rvera alors pour les trumeaux d�s croif�es de pour la chemin�e. Les lophas qui font expri- m�s au-def�bus, peuvent �tre �galement appliqu�s � tou- te autre d�coration , �c � leur place on peut mettre dans celle-ci des tables de marbre , ou feulement un lambris d'appui, au-devant duquel l�roient plac�s des meubles plus faciles � �tre d�rang�s pour le fervice, devant avoir atten- tion qu'outre le talent de d�corer, il faut avoir celui de m�- nager toutes les commodit�s qui conviennent � l'uiage d'une pi�ce* Nous avons attribu� la d�coration ci-def��s � la Salle
� manger de la Planche 32 du premier Volume, o� l'on en trouve le Plan en petit ; mais comme j'ai eu def��in dans la Planche 8 y , N°* a , d'exprimer les contours en grand de la forme de cette pi�ce 8c o� l'on p�t fentir les refl�uts que forme la menuiferie, j'y ai joint auf�i la forme g�n�rale de la pi�ce, afin ne n'avoir pas la peine de recourir au pre- mier Volume. La Figure premi�re la defigne avec lanaif- fance des d�gagemens qui l'environnent, ce qui me don- ne occafion de rappeller ici que les pi�ces de forme irre- gu�iere occupent beaucoup de terrain, mais auffif�ut-il con- venir qu'elles aident fbuvent � rendre la diftribution d'un Plan d'un l�rvice beaucoup plus aif�, Se qu'elles facilitent parles arrondifT�rnens que Ton donne aux pi�ces des Ma�tres la commodit� de parler avec abr�viation dans celles defli- n�es aux garde-robes. Nous avons dit ailleurs la mani�re dont le plus fbuvent on �cla�roit ces paf��ges,d�gagemens ou garde-robes, lorfqu'elles ne peuvent tirer leurs jours fur |
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126 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
les cours ou Jardins, en pratiquant des glaces au-defl�s des
portes au lieu de tableaux, mais il arrive �^s cas o� ces jours ne peuvent fe mettre en pratique par la nature de la pi�ce qui �tant conftruite de pierre ou de marbre com- me le font le plus fouvent les Veftibules, Salons Se autres ^ derri�re lefquelsonabefoindecesd�gagemens,alors quand les garde-robes montent de fond on en perce les plan- chers que l'on �claire en lanterne. Cette mani�re d'�clairer ainfi ces fortes de pi�ces ne doit �tre mife en pratique qu'� la derni�re extr�mit� > Se � l'ufage des pi�ces que l'on appel- le perdues, tels que font les pafl�ges de communication, certains d�gagemens 9 Sec* tel qu'il s'en trouve toujours dans les grands Edifices > Se oh il vaut mieux profiter de ces faux jours que d'y �tre priv� de toute lumiere;j'eh ai vu de pratiqu�s ainfi dans le grand B�timent de Madame la Duchefl� , nomm�e le Palais de Bourbon, Se dans une infinit� d'autres grandes Maifons. J'ai arrondi les angles de cette pi�ce du c�t� des cro�-
f�es pour �viter les petites parties qu'auroient form� les dofl�rets des portes Se des croif�es , qui deviennent tou- jours obfcurs, outre que 1 �il fe pla�t davantage � rencon- trer une portion circulaire qu'un angle droit ; j'aiceintr� la corniche dans les quatre angles, quoique les deux du c�- t� de la niche foient droits } parce qu'elle fe lie davantage avec les formes circulaires qui compofent le renfonce- ment o� eft plac�e la table de marbre A ; j'ai plac� la che- min�e le plus pr�s de la porte qu'il a �t� poffible , afin de l'�loigner du fopha B qui occupe cette partie droite. Vis- �-vis cette chemin�e doit �tre un trumeau qui y fafl� fy- m�trie, au moyen de quoi le milieu CD fera form� Se d�- cor� de glaces 3 Se celui EF fera d�cor� d'une glace en fa- ce du tableau pof� au-defl�s de la table de marbre A qui |
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Chap. III. des Salles a manger.
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figurera avec celle G pof�e au-deflbus du trumeau.
Il faut oblerver , m�me quand Ton ieroit priv� des
glaces tableaux Se autres d�corations femblables, qui tien- nent de la derni�re magnificence , qu'il faut avoir le m�me �gard pour tenir fa d�coration dans une fym�trie r�guli�- re , que cette partie dans l'ordonnance g�n�rale d'une pi�ce apporte beaucoup d'agr�ment ; qu'elle tient lieu, Se m�me qu'elle doit �tre pr�f�r�e , ainfl qu'on l'a dit ail- lem^ � une richei�� indiferette dans laquelle on eftfouvent entra�n� par le go�t du fiecle. La Figure deuxi�me offre un d�tail pr�cis des contours
de la menuif�rie Se d'une partie du plan des meubles qui d�corent cette pi�ce ; l'on y trouve auffl le Plan de la ta- ble de marbre A Se celui de la tablette de la chemin�e Q, qui aide � rendre les formes g�n�rales d'une pi�ce agr�a- bles5 fur tout lorsqu'elles font d'intelligence avec ceux des meubles af�brtis auffi � la forme g�n�rale ; c'eft un comp- te que FArchite�le doit fe rendre abfolument avant de palier � l'ex�cution , s'il veut parvenir � un tout heureux ; rien n'offre tant de fkisfa�Hon aux connoifleurs : Se m�- me ceux qui s'y connoii��nt le moins fe trouvent comme oblig�s d'admirer une d�coration qui les f�rprend par cette {implicite entendue> qui leur feroit un effet contraire dans une plus iufceptible d'ornemens qui n'auroit pas cette re- lation intime qui doit �tre entre les parties Se le.tout,. |
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1-2-8 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
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Explication des termes de la Planche 85 , N°. 2.
A. Plan de la table de marbre fervant de buffet.
B. Plan du fopha.
CD. Ligne horizontale qui d�termine le milieu de cette pi�ce,
lequel ejl occup� par la chemin�e & le trumeau vis-�- vis, EF. Ligne perpendiculaire qui traverfe la Salle � manger de-
puis le milieu du trumeau des croif�es jufqu'au fond de la niche. G. Table de marbre port�e fur un pied en confie.
H» Portion circulaire dans laquelle font ajuj��es des partes �
placard? I. Niche d�cor�e d'un tableau encajlr� dans des pilaf y es de
menuiferie d�cor�s de Sculpture. K. Trumeau de glace montant jufqu au-deffous de la corniche.
L. Jambage de la chemin�e.
M. Renfoncement pratiqu� y tant a deffein de feindre des portes
de Jym�trie a celles qui font effectives / que pour recevoir des tablettes qui fervent d3entrepots aux ujlanciles n�ceffaires �. l'ufage de ces efpeces de garde-robesf N. Saillie de la corniche.
O. Epaijfeur du lambris qui rev�tit cette pi�ce.
P. Foyer. ':�],
Q. Plan de la tablette de la chemin�e,
R. Porte de d�gagement qui men� au Vefibule*
S. Porte qui paffe � la chambre � coucher.
T. Parquet pour recevoir la glace du Trumeau K*
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Chap. III. des Salles des Bains.
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Des Salles des Bains, & des Cabinets d'aifance ou lieux �
Soupape.
J'ai joint fur la Planche 86 la d�coration d'une Salle de
bains � celle d'un Cabinet d'aifance � foupape , ces deux pi�ces fe trouvant al��z ordinairement voifines l'une de l'autre. La d�coration de cette Salle des bains, eft trait�e dans la m�me intention de celle que j'ai d�crite dans le premier B�timent du premier Volume, page 73, & dont on trouve la diftribution de l'appartement complet � la Planche 10. Je f�ppof� la conftru�Hon de cette d�cora- tion de pierre de liais ou de marbre ; ce qui m'a port� � en rendre l'Architecture m�le. On la fait le plus fouvent de menuiferie � divers compart�mens de panneaux, fur le A quels font peints des arabefques, des animaux ou des fleurs; ainfi qu'on en a auffi pari�,premier Volume, page 73. Mais il eft certain que la mani�re de d�corer en pierre de liais ou en marbre eft celle qui a le plus de noblei�� Se qui con- vient le mieux aux pi�ces qui demandent de la fra�cheur, 8c qui re�oivent toujours un peu d'humidit� des baignoires qui y fervent. Lorfqu'on employ� la menuiferie � rev�tir les murs d'une Salle des bains , ce ne doit �tre que quand un B�timent n'�tant pas fort �tendu, on eft oblig� del� r�- duire � un entre-fol ou � une garde-robe contigue � quel- que grand appartement de Ma�tre , auquel cas une feule baignoire fuffit. Mais j'entens parler ici d'un appartement de bains complet, tel que celui du Ch�teau de S. Cloud, plac� au rez-de-chaui�ee de l'a�le droite 3 ou comme celui dont on a parl� ci-deft�s. Sous le nom d'appartement de bains complet on entend
une Salle � une o� plufieufs baignoires, pr�c�d�e d'une Anti-chambre pour les Domeftiques �c accompagn�e d'u- |
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I30 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
ne Chambre � coucher � un ou plufieurs lits fulvant la quan-
tit� des Baignoires. Pr�s de cette Chambre doivent �tre une Garde-robe pour changer de linge , Se un Cabinet d'aifince � foupape. On doit auffi conftru�re derri�re la Salle une autre petite pi�ce fervant d'�tuve, pour contenir l'eau chaude dans une chaudi�re mobile plac�e fur un four- neau pratiqu� fous une efpece de hotte de chemin�e, par laquelle la vapeur de l'eau Se la fum�e du bois Se du char- bon le diffipent. De cette chaudi�re doit partir tin tuyau � plufieurs branches, qui parlent au travers du mur pour s'aller rendre dans chaque Baignoire Se y porter de l'eau chaude ; il faut auffi tenir dans cette �tuve un petit ref�rvoir d'eau froide pour fournir au besoin, Se o� l'eau peut �tre amen�e par un robinet branch� fur le conduit qui doit amener l'eau � cqs fortes de pieces> Se fur lequel doit �tre pratiqu� plufieurs ajoutoirs qui conduifent l'eau froide aux baignoires, � la chau- di�re , au petit ref�rvoir, Se par tout ou beioin eft, �infi qu'il le peut remarquer dans la Planche 86, N°. 1. Ce con- duit doit prendre f� naif��nce � un ref�rvoir pratiqu� � cet effet dans quelque partie du B�timent un peu �minent, afin de donner � l'eau le pouvoir de sJ�lever f�lon la n�ceffit� qu'il y a de tenir les chaudi�res , petits refervoirs" Se bai- gnoires dans une hauteur in�gale Se lui donner en m�me tems plus de rapidit� ; l'on doit avoir foin de pratiquer proche T�tuve une autre petite pi�ce que l'on nomme chaufoir, deftin�e en effet � fecher les linges Se chauler ceux dont on a befbin pour le fervice des Ma�tres. Nous avous dit quelque chofe de Texpcfition des ap-
partemens des Bains dans le premier Volume, ainfi je n'en parlerai point ici, Se je reviens � la d�coration de la Plan- che 86 , dans laquelle l'on voit F�levation des baignoires que l'on peint ext�rieurement en huile de la couleur qui |
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s'af�brtit le mieux avec celle qui domine dans la pi�ce,
elles ne doivent avoir ni moins de deux pieds trois quarts, ni plus de trois pieds de haut ; on les tient d'une longueur Se largeur plus ou moins grande fuivant l'�tendue du lieu ; mais elles ne doivent pas avoir moins de quatre pieds de long} Se on peut leur donner jufqu � fix pieds fur trois � quatre de large. On leur donne diff�rens profils ; quelque- fois on les tient renfl�es par le bas en forme de baluftre; quelquefois on les tient droites avec d^s moulures Se ornemens ; je trouve que cette derni�re fa�on eft la meilleure , parce qu'elles font plus faciles � nettoyer. Au bas Se dans le fonds int�rieur de ces baignoires, doit �tre ajuft�e l'embouchure d'un tuyau qui f�rve de d�charge lorfqu'on veut changer d'eau �tant dans le Bain par le moyen d'une bonde qui fe lev� &s'abain^ facilement. Cette d�charge doit s'aller r�pandre dans les dehors, & par cet exp�dient les baignoires ne font point fujettes � �tre d�- plac�es Se peuvent �tre tenues dans un �tat de propret� par la commodit� de l'eau qui eft amen�e & quia f� fortie en levant la bonde qui fait le m�me effet de lamaf�� de plomb � l'ufage des lieux � foupape. * G es baignoires font plac�es dans un renfoncement cir-
culaire B en forme de niche, Se couronn�es d'une imp�- riale chantourn�e C , Se qui peut �tre garnie d'�toffe ou de toile de cotton, ainfi qu'il a �t� dit en parlant de la di- ftribution d'un appartement de bains. ** La porte qui fe trouve entre ces deux baignoires, eft enferm�e dans une arcade feinte de m�me forme que les niches dans lefquelles les imp�riales font plac�es. Au-def��s des portes eft un ta- bleau : fl la pi�ce �toit d�cor�e de pierre ou de marbre un * Voyez la Planche 8 6 , N°. 5 , & l'explication de fes termes, page 135?,
** Premier Volume, page 7 3. |
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I32 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
bas-relief y conviendrait mieux que le tableau. Les pila-
lires qui f�parent les arcades en anle de pannier, font te- nus fort fimples , �tant feulement orn�s d'un quart-d�- rond � baguette, comptant que la vari�t� des couleurs tien- droit lieu de richei�� , fi cette pi�ce sex�cutoit en marbre. J'ai orn� le milieu de la hauteur de ces pilaftres de confo- les propres � foutenir des porcelaines, lefquelles convien- nent �Tufage de ces d�corations. On leur peut cependant fubftkuer des girandoles ou des bras pour �clairer la nuit, lefquelles feroient fym�trie avecceux qu'on peut attacher aux autres pilaftres qui accompagnent les baignoires. La corniche F qui couronne cette pi�ce, ainfi que le Cabinet d'aif�nee, eft tenue fort �lev�e ,■ afin de corriger la hau- teur du plancher. C'eft ordinairement l'exp�dient dont on uf�, lorfque contigue � un grand appartement, la commo- dit� oblige de pratiquer de petites pi�ces, dont par conf�- quent le peu d'�tendue ne cadre pas avec la grande �l�va- tion des planchers d�s grandes pi�ces. Les corniches que Ton appelle � voufl�re y font d'un grand recours, � cauf� qu'elles rach�tent le nud du plafond par des courbes', qui fervent de friie, Se que l'on peut orner de peinture ou de fculpture. Il faut n�anmoins ob�erver que dans des Edifi- ces dont les appartenons font fort �lev�s, la hauteur de ces corniches pourroit devenir exeemve , en voulant con- tenir toute celle des pi�ces voiflnes ; Se que pour �viter ce d�faut, on doit alors pratiquer des entre-fols fur cespe- tites pi�ces qui font ordinairement � c�t�Tune de l'autre ; Se que quand il n'y en a qu'une entre plufleurs grandes, Se qu'ainil Tentre-fbl devi�ndrok de peu d'ufage y il faut alors former un faux plancher* fous lequel la corniche fe ter- mine, Se pratiquer une double voufl�re dans le plafond * A�nfi qu'on la fait remarquer , page 82 » premi�re partie,premier Volume,
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Chap. III. des Salles des Bains.
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que l'on environne d'un cordon orn� de fculpture , com-
me on le voit � la corniche du Cabinet ou lieux � foupa- pe , inf�re flir la m�me Planche o� cette d�coration de la Salle des Bains eft repr�fent�e & dont on trouve le plan de cette derni�re fur la Planche fuivante 86, N°. 2. La Figure premi�re de cette Planche offre le Plan g�n�-
ral de la Salle des Bains avec la naif��nce des pi�ces n�cef- faires � f� deftinationSe qui doivent �tre en correspondance les uns aux autres � caufe des tuyaux Se conduits qui font n�cef��ires � l'uf�ge commun de ces pi�ces, comme on peut le remarquer par le d�tail des parties qui compof�nt la Figure deuxi�me de la m�me Planche 3 S� dont on trou- ve l'explication des termes ci-derri�re»- |
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IJ4 De LA. DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
Explication des termes de la Planche 86 , N°. a.
A. Plan des Baignoires.
B. Fourneaux pratiqu�s dans une pi�ce voijtnt > laquelle fert a
entretenir Veau chaude de la chaudi�re C qui ejl au-dejfus & qui la communique dans la baignoire A parle tuyauD, C. Chaudi�re ou refervoir d'eau chaude �lev�e au-dejfus du four-
neau B d'environ quatre pieds > laquelle contient toute la grandeur du fourneau & dont on ne voit ici que la moiti�, D. Tuyaux branch�s qui am�nent Veau chaude de la chaudi�re
� y dans les baignoires A A.
E. Tuyau amen� d'un refrvok �tranger qui fournit Veau froi-
de au refervoir F', � la chaudi�re C,& aux baignoires AA 3 & quife prolonge jufquaufiege des lieux � foupape mar- qu�s T dans la Planche fuivante. F. Refervoir d'eau froide,.
G. Branchage qui fournit de Veau fra�che � la cuvette ou co-
quille, H. Partie du tuyau qui conduit V eau froide � la baignoire pla-
c�e de Vautre cot� de la pi�ce > ainfi quilfe voit dans le plan au-dejfous 3 Figure premi�re, I. Cuvette ou coquille pour fe laver les mains.
K. Degr� qui conduit au refervoir d'eau chaude qui ejl �lev�
deffus le fourneau B,
L, Porte faifant fym�trie � celle M, & a Varcade vis-�-vis
oh ejl plac�e la chemin�e N* laquelle termine Venfilade de V appartement des Bains dont la chambre � coucher fe trouve contigue aux lieux � foupape. M. Porte qui donne entr�e � cet appartement par VAnti-
chambre. N. Chemin�e enferm�e dans une arcade de m�me forme que la
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Chap. III. des Salles des Bains.
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forte exprim�e dans la d�coration de la Salle des Bains
Planche 86, O. Table de marbre pratiqu�e dans la trumeau des deux croi-
f�es qui �clairent cette pi�ce, P. Sopha ou canap�e plac� entre les rejfaut s form�s par les por-
tions circulaires & l'avanticorps que forment les portes, Q, Embraj�ment des croif�es ajfujetties � la m�me forme &
contours des portes de cette pi�ce, R. Armoire pratiqu� � c�t� del� niche dufiege des lieux � feu-
pape* S. Pilafire orn� de confies garni de porcelaines convenant � Vu-
fage de la d�coration de cette pi�ce, T. Tuyau par ou s'exhale, la fum�e du fourneau,
V. Embouchure d'un tuyau qui doit �tre garni d'une bonde
qui Je lev� facilement pour laijfer �couler l'eau des baignoires lorfquon la veut changer, X. Lieux �foupape ou Cabinet d'aifance*
Y, Saillie de la corniche,
Z, Vouffure form�e par le plafond*
Se, Portion circulaire qui d�termine les arcades dans lefquel-
les font enferm�es les portes 9 les croif�es & la chemin�e de cettepiece* |
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I36 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
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Des Cabinets ou lieux �joupape.
Depuis quelques ann�es ces fortes de pi�ces font de-
venues en France fort en ufage dans les maifcns de conf�- quence : elles font connues fous le nom de lieux � TAn- gloife , qui fuivant quelques perfonnes leur a �t� don- n� , parce que l'origine en vient d'Angleterre : cepen- dant ayant conf�r� avec plufieurs perfonnes du pa�s qui m'ont dit en m�conno�tre l'ufage � Londres , je hs ai nomm�s ici Lieux � foupape. Ce nom f�lon le fenti- ment de plufieurs leur convient d'autant mieux que c'eft par le moyen de la foupape ou maf�e pratiqu�e dans la cuvette de ces lieux, qu'on peut les tenir pr�s des ap- partemens y fans rifquer qu'on y re�oive aucune mauvaife odeur. Malgr� l'opinion de certains Architectes qui en bl�ment l'ufage proche des appartemens fr�quent�s , par la raifon que l'eau qui doit y �tre abondante pour la propre- t� de ces lieux, forme une corruption avec la mati�re qui f�journe dans la chauffe dYifance , Se qui malgr� l'at- tention la plus exacte tranfpire toujours au travers de fon ouverture o� eft la bonde ou maf�e de plomb ; n�anmoins il faut convenir que ces lieux font d'un ufage tr�s-commode, de que l'on peut pr�venir l'inconv�nient ci-de�us en leur pratiquant des foflesquelJon appelle perdues parce qu'elles ne fe vuident jamais, les eaux fouterraines entrainant avec elles les mati�res. ...-. ,.H Pour rendre fenfible le developement du fiege , j'en ai
fait un Plan &une coupe fur la Planche $6, N°. 3 , pen- dant que la d�coration de la pi�ce o� ce fiege eft plac�, fe trouve fur la Planche 26 , o� eft: defign�e celle des Bains ; cette d�coration de lieux � foupape ne re�oit dans fon or- donnance rien d'extraordinaire ni qui foit fingulier par rap- " '
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Chap. ni. des Cabinets ou lieux a soupape, i 27
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port � ce fiege. Elle offre le cot� de la niche qui re�oit Ce
fiege, Se qu'on enferme de cette mani�re afin qu'� les deux c�t�s on puil�� pratiquer des armoires de la profon- deur de cette niche , lefqueiies fervent � ferrer les eaux de fenteur , le linge Se les autres uftanciles n�cef�aires � l'uf�gede ces cabinets* Le fond de cette niche eft occu- p� par une glace E.> au lieu de laquelle on peut mettre un tableau ou un panneau de Sculpture. Cette glace eft exprim�e, ainfi que celles qui fervent de tableaux au cou- ronnement des panneaux du lambris F qui accompagne la niche, dans l'intention expliqu�e � la page 27 du premier Volume , au f�jet des gardes-robes fitu�es entre deux ap- partemens. Au-def�bus de la glace Se au-deffiis du fiege, eft plac�
un petit doffier C qu'on fait ordinairement de maroquin enferm� dans un cadre de menuif�rie chantourn�. Ce cuir convient mieux que le bois, parce que l'eau qui fort de rajoutok ou flageolet pratiqu� dans la cuvette: rSk qui s'en- lev� au-def��s de la lunette lorfque Ton f� veut laver rpour- roit g�ter la menuif�rie en rejaillif�ant fur eJle, au lieu que ne donnant que contre le maroquin elle s'�coule & s'ef�uye facilement. Cette petite pi�ce eft d�cor�e de peu de Sculp- ture, parce qu'ordinairement on en peint les panneaux d'ornemens arabefques qui font en uf�ge dans ces efpe- ces de garde-robes , ainfi que les ornemens de Sculpture grotefques dans le go�t du fi�cle, lefquels ne devroient �tre admis naturellement que dans ces fortes de pi�ces qui demandent de la l�g�ret�, ainfi qu'il a �t� dit de quel- que autre au premier Volume, page 88. Le plafond Se la corniche font auffi deftin�s � �tre peints, ce qui joint � la Sculpture & � la dorure qui entrent dans cette d�coration produit un agr�able effet. Comme cette d�coration n'of- |
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I38 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
fre rien du d�tail des parties qui compof�nt ces lieux �
foupape qui eft toute renferm�e dans �int�rieur du fiege $ on en trouve le developement dans la Planche 86, N . 3. qui offre en la Figure premi�re le Pian dudel�us de la tablette du fiege o� font pratiqu�es les mains Se an- neaux qui font mouvoir les robinets qui font enferm�s dans la cuvette , ainfi qu'on peut le remarquer Figures 2 , 3 & 4, dont j'ai donn� les termes dans une explication particuli�re, afin d'en rendre le d�tail plus intelligible. Il ne me refte plus qu'� dire qu'une pi�ce de cette efpece feroit inutile dans un lieu o� l'on n'auroit pas la commo- dit� de l'eau ; que fon rev�tifTement fe fait de marbre , de menuiferie, de carreaux de fayance Sec : qu'il vaut mieux la paver de marbre quede parquet ,& qu'enfin ileftbon depra- tiquer dans cette m�me pi�ce une niche ou renfoncement pour recevoir une cuvette avec une fontaine pour le la- ver les mains.» qui faf�� fym�trie � une autre qui puifl� re- cevoir des tablettes fur lefquelles foient plac�es les fayan- ces � l'uf�ge des urines. |
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Chap. III. des Cabinets ou lieux a soupape 139
Explication des termes de la Planche $6} N°. 3 .,
A. Dejfus de la tablette de marbre qui couvre l� cuvette, .
B. Double tablette far laquelle efl pratiqu�e la lunette. * »
G. Lunette qui Je couvre au moyen de la partie-de tablette marqu�e \ , 1 & 3 s qui fa lev� & s'abaijfe ainfi qu'on en
voit la moiti� baijf� en 4 &lsautre moiti� ouvert en y. D. Anneaux ou mains,qui aident � lever la far tie du lambris
ly 2 & 3 laquelle fa fait de menuifarie pour plus de l�g�- ret� 3 & qui fa peint en marbre lorfque la tablette A en efl conflruite , ce qui fait que le plus Couvent ces banquettes , ainj� que le dejfus de ces tablettes fi font de marqueterie afin que ces parties de tablettes ne fa�ent pas defigurables �r qu'elles s'encaflrent de mani�re � ne point laijfer voir de joint. E. Charni�re qui attache cette partie 1,1 & 3 � la tablette ,
ou lorfque l'on s'en veut pajfer on entaille les joints en,chan- frein , comme on le voit par la coupe de cette tablette A Fi- e
gure 3 .
F. Main qui lev� la bonde ou majfe de plomb enferm�e dans la
cuvette , comme on la voit baijf�e dans la 3e. Figure & lev�e dans la 4e. G. Olive ou bouton mont� far fa platine & qui ouvre le robi-
net Kj Figure 3e. H. Olive ou bouton qui fait mouvoir le fiageolkt & qui l'amerne
au centre de la lunette quand on en a befoin. .
I. Embouchure de la chauffe d'aifance ferm�e par la bonde ou majfe de plomb Figure 3 e�
K. Robinet qui lorfquil efl ouvert par le bouton G ., chajfe avec rapidit� la mati�re tomb�e par la lunette C dans la cuvette,
L. Jonclion ou n�ud qui fait mouvoir leflageollet ou ajoutoir par le moyen du bouton FI premi�re Figure.
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I4O De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
M. Ajouter ouflageollet qui forme un petit jet qui fer t �fe la-
ver par rouverture de la lunette C & qui fe r�pand de-l� dans la cuvette.
N. Cuvette panch�e fur fa longueur afin que Veau amen� t avec rapidit� du robinet K , pr�cipite dans la chauffe a" ai-
fance la mati�re lorfque la bonde ou maffe ejl lev�e comme en la Figure 4.
O. Bonde ou maffe qui fe lev� lorfque Von fait ufage de ces commodit�s & qui par fon poids fe tient bien ferm� dans fa
feillure pour emp�cher la mauvaife odeur,
P. Tringles qui attachent la maffe � la main F. Q, Petit jet d'eau quif�rt �fe laver & dont la chute Je va perdre dans la chauffe d'affame.
R. Maffifde la cuvette. S. DeJJus de la cuvette fur laquelle font popes les tablettes AB.
T. Tuyau qui vient du refervoir de la Salle des Bains marqu� E � la Planche pr�c�dente, & qui fournit l'eau n�ceffaire
au Robinet K & � Yajoutoir M.
V. Armoire pratiqu�e � cot� de la niche pour ferrer les linges & autres ujlanciles � Vufage de ces commodit�s*
X. Porte qui communique � la Salle des bains & qui fait face �. la chambre � coucher qui ejl contigue � ces lieux �foupape
par laquelle ilfautpafferpoury arriver.
Y. Lambris qui forme la dijlribution de cette d�coration. Z. Saillie de la corniche avec Vouffure. |
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CHAP. III. DE LA DECORATION DE LA CHAPELLE. I
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De la d�coration de la Chapelle du premier B�timent du
premier Volume,
Je donne cette d�coration de Chapelle , moins pour
fournir un exemple dont on ne puif�� s'�carter que pour rappeller au Lecteur les difficult�s qu'il faut f�avoir Sur- monter , quand il s'agit d'accorder tout enf�mble la d�co- ration avec la diftribution, la commodit� avec la bienf�an- |
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Se la richef�� avec la convenance. Par exemple, il eft
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de la bienfeance que lorfqu'il s'agit d'une Chapelle de la
conf�quence de celle-ci, on m�nage un endroit o� l'Au- m�nier puif�� fe retirer pour s'habiller Se fe deshabiller; de m�me qu'il eft de la commodit� d'y ref�rver un lieu pro- pre � ferrer les ornemens Se qui foit � la port�e. Il a fallu auffi dans la diftribution de cette Chapelle, garder des �gards pour f� d�coration ; Se voulant lui donner de la ri- chef�� , il a �t� n�cefl�ire de le faire avec un efprit de con- venance par rapport au caract�re du lieu. Un Architecte ne doit jamais dans la conduite de f�s travaux perdre de vue ces diff�rentes confid�rations ; Se c'eft fur les trois circonftances rapport�es ci-def�us , qu'eft fond�e tou- te la perfection d'un B�timent Se de ce qui le concerne. Pour former fon go�t � cette harmonie fi judicieuf� Se qui pla�t � univerfellement, il laut avoir recours aux morceaux c�l�bres, en faire fon �tude > y accoutumer f�s yeux Se faire paf��r dans fon imagination les id�es des efprits Sup�- rieurs qui en ont �t� les inventeurs. On ne doit louer la capacit� d'un Architecte , que lors qu'� leur exemple il a f�� faire r�gner l'heureux accord dont nous venons de parler, donner de la Sup�riorit� aux parties � qui elle eft due s Supprimer toutes les petites, en �viter la multipli- cit� qui ne Sert qu'� occuper les yeux Se a cacher la beaut� |
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142 De la d�coration et distribution des Edifices,
g�n�rale de l'Edifice, Se lors qu'enfin il a toujours eu pr�-
fent � fon efpfit le cara�lere du B�timent ou de la pi�ce qu'il lui falloit �difier. C'eft pour cette derni�re raifon que j'ai tenu d'un def��in m�le, l'Architecture de la d�cora- tion de la Chapelle que je donne, devant �tre rev�tue de marbre , ou du moins de pierre de liais. Cette pi�ce con- tient dans fa hauteur l'�l�vation des deux �tages dont on a parl� dans les diftributions de la premi�re partie du pre- mier Volume j Planche 2 Se 3 , ce qui lui donne un air de grandeur digne de l'ufage auquel elle eft conf�cr�e. Le rez-de-chauff�e eft d�cor� d'un ordre Ionique cou-
ronn� de fon entablement, au-def�us duquel s'�l�ve un Attique qui tombe � plomb des pilaftres Ioniques Se qui porte une corniche qui tient lieu d'architrave � la vouf�ure du plafond, formant une gorge � l'imitation de la. frife d'un entablement laquelle va racheter la petite vouf�ure qui imite la corniche ; cette vouf�ure qui forme la calote de cette Chapelle eft d'un contour allez heureux & convient volontiers � terminer la grande �l�vation d'une pi�ce � double �tage. La corniche port�e par les pilaftres Attiques & qui forment des efpeces d'archivoltes aux croif�es f�rt � rendre l'�l�vation de ceplafond en vouf�ure plus �l�gant ; Se a donn� occafion de placer fur leur retomb� des fi- gures en bas-relief qui feroient un bon effet avec la pein- ture dont le plafond peut �tre orn�. La forme des embra- femens des croif�es eft diff�rente de celle des tableaux , les croif�es ant�rieures �tant � plein ceintre, au lieu que pour donner plus de foutien aux figures plac�es fur la cor niche circulaire des croif�es int�rieures de cette Chapelle je l'ai tenue en anfe de pannier. Cette diff�rence de ceintre n'eft point un vice & peut faire au contraire un bon effet par la vari�t� des contours qu'elle offre � la vue Se la d�cora- |
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WS�BBS�SSSBSSS�SSSSS�SSSSSSBS��S�SSSSSSSSSSS�SSS^
CHAP. III. DE LA DECORATION DE LA CHAPELLE. I43
tion que peuvent recevoir ces embraf�mens en arriere-vouf-
fure ; j'ai exprim� des glaces dans les bayes des croif�es, �tant de la magnificence d'un lieu de cette conf�quence de n'y point admettre les croif�es ordinaires, Se qui d'ail- leurs doivent �tre ref�rv�es pour les autres pi�ces d'un appartement. Je n'ai exprim� ici que la menuif�rie qui re- �oit les glaces ; il eft bon d'avertir que ces panneaux f� garnii��nt d'armature de fer � double feuillures pour les re- cevoir y ce qui �vite la d�penf� des glaces d'une certai- ne grandeur autant pour l'�conomie que pour la foli- dit�. Au-devant de cette d�coration que nous avons dit de-
voir �tre de pierre ou de marbre , eft pratiqu� un coffre d'autel adof�e fur un lambris de menuif�rie qui fe trouve iibl� du nud du mur d'environ cinq pieds, ainf� qu'il a �t� dk dans le premier Volume au fujet de cette m�me Cha- pelle , Se dont on trouve le Plan en grand dans la Planche 87 , N°. 2. de ce Volume ; l'objet de cette d�coration ifol�e fur le nud du mur a �t� de pouvoir pratiquer der- ri�re elle une Sacriftie pour retirer l'Aum�nier apr�s Se avant la c�l�bration Se de pouvoir en m�me tems ref�r- ver un oratoire qui ne f�t point en v�� , � cet effet au- def��s de cette d�coration de menuif�rie peut �tre prati- qu� un faux plancher qui mette ces deux petites pi�ces dans le recueillement n�cefl�ire � leur deftination, fur tout pouvant �tre diftraks par le coup-d'��l des perfonnes qui fe peuvent placer dans la tribune du premier �tage que l'on peut voir dans la Planche 3e. du premier Volume, au lieu qu'en toute autre occafion il importerait peu que ces deux retranchemens fufl�nt d�couverts. J'ai tenu ce def��in d'une grandeur diftin�te , Se comme ces efpeces de d�corations font auffi f�jettes � la vari�t� de l'ordon- |
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144 De la d�coration et distribution des Edifices,
nance del� d�coration int�rieure que leur mati�re peut �tre
diveri� , je pane � l'explication des termes de la Planche
87 , N°. % , qui offre le Plan de cette Chapelle en grand.
Explication des termes de la Planche. 87, N°. a.
A. Retable d'Autel.
B. Gradin far lequel fa pofant les ornemem.
C» Marches far lefquelle s ejl �lev� l'autel pour apperceveir de
plus loin l'Aum�nier* D. Cloifon de menuiferie �lev�e d'environ neuf pieds * & au-
devant de laquelle ejl plac� le coffre d'Autel. E. Autre cloifon qui f'pare l'Oratoire d'avec la Sacriflie.
F. Oratoire dans lequel on peut pratiquer des armoires pour fer-
rer les ornemens de l'autek G. Prie-dieu.
H. Coffre d'Autel.
I. Porte croif�e qui fort far laTerraffe & qui donne la facilit�
� l'Aum�nier ou fis defarvans d'entrer dans la Sacriflie fans paffer far la Chapelle. K. Porte fartant au/fi far la Terraffe ainfi que celle qui lui ejl
oppofl�e, & au travers defquelles les gens de livr�e viennent entendre la Meffe. L. Arcade qui perce dans le Salon de la Chapelle & qui doit fa
fermer apr�s la Meffe pour plus de bienfeance ( Voyez ce que j'ai dit � ce fujet aux pages 35" �k 36, premier Vol. ) M. Saillie del� corniche. Ionique qui fautient TAttique du pre-
mier �tage de la d�coration de cette Chapelle, N. Mur de face.
O. Mur de refend.
P. Plan despilaflres Ioniques qui d�corent le rez-de-chauff�e de
cette Chapelle. Q. Plan despilaflres Doriques qui d�corent les faces ext�rieures
du Pavillon dans lequel cette Chapelle efi distribu�e. |
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CHAP. III. DE LA DECORATION DES ESCALIERS. 14j*
De la d�coration des Efcaliers*
Ayant promis dans le premier Volume > page 40, de
donner la d�coration du grand Efcalier du premier B�ti- ment, cela m'a engag� � donner dans celui-ci , Planches 28 Se89, l'�l�vation de fes deux principaux c�t�s: j'ai d�j� dit quelque chof� des proportions qu'il faut garder dans la conf�ruction des Efcaliers, ainfl je n'ai ici que i� d�coration pour objet, Cefr, dans cette partie du B�timent que l'Architecte
doit faire voir f� capacit�, rien n'exige tant de go�t Se d'exp�rience ; en effet l'Art avec lequel il faut f�avoir m�- nageries courbes Se les rampansdes Efcaliers, Se l'�l�- gante proportion qui doit �tre obf�rv�e dans tout ce qui compofe leur d�coration 3 efl: ce qu'il y a de plus diffici- le dans l'Architecture. Dans un morceau de cette conf�- quence , rien ne doit �chaper � l'exactitude de celui qui l'�dii�e Se tout doit Satisfaire l'�il du Spectateur �clair�. La coupe des pierres doit faire une des beaut�s de la con- -ftruction , les rnaf��s g�n�rales Se les membres d'Architec- ture de chaque partie,doivent former entr'eux cette �l�gan- ce qui diftingue les d�corations Subalternes de celles dignes de l'admiration des plus intelligens dans l'art de b�tir : en- fin la Sculpture Se la Peinture doivent auffi former un heureux accord. Pour y parvenir avec Succ�s , ibh'y faut rien imaginer que de m�le , Se s'attacher au Spectacle entier ; la v�ritable beaut� d'une d�coration de cette eS- pece , ne confirmant pas en celle de chaque partie confide- r�e � part ; mais dans une harmonie g�n�rale qui fait admi- rer les talens de celui qui a pu y r�ufllr. La d�coration des Efcaliers Se fait ordinairement de pier-*
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I46 DE L� DECORATION ET DISTRIBUTION DES Ed�FIGES ,
re en conftruifant leurs cages aufquelles on laif�� des bbf-
fages pour les diff�rentes- faillie^, ou bien elles le rev�tit- ient de marbre par incruftation, quelquefois les parties �up�rieures ne fe font que de ma�onnerie de l�ger ouvra- ge , comme plafond > vouflure , &e. & alors on les badi- geonne pour les af�brtir avec la couleur de la pierre; ou on les peint en marbre} lorfque ces Efcaliers en font con- ftruits. Je fuppof�que celui dont nous parlons efl �difi� de pierre de Saint-Leu, on le peut �galement f�ppof�r de marbre , parce qu'on doit garder � l'�gard de ces deux diff�rentes mati�res la m�me proportion dans l'ordonnan- ce g�n�rale. Le pallier du premier �tage efl confirait de charpente pour le rendre moins pef�rit � f �il �tant apper- ��du Veftibule, & j'ai fait terminer l'arcboutant de pier- re A contre la marche de pallier B y ainfi qu'on peut le voir � h Planche 8§fc J'ai obferv� dans la- d�coration du rez-de-chauf�ee Se du premier �tage , une correfpondance de proportion qm ne fouffre pas que rien porte � faux. C eft une attention- n�ceffiire,quand m�me elle n'ajotiteroit rien� la folidit�; parce■ qu'en ne l'ayant pas oablef��fou- yemleeo-up-d'�il/urtoutlorfqu'�l s'agitdespi�ces � double
�tage telles que ceux-ci. J'ai tenu les croif�es qui font par- tie de la d�coration>dans une proportion relative aux faces ext�ri�ures;ayant feulement rendu leurs embrafemens �va- les , pour leur donner une largeur plus grande St propor- tionn�e* � leur �l�vation. J'ai d�cor� qqs croif�es d'un bandeau, & leurs claveaux font orn�s de clefs en confo- les, qui femblent porter le poids du pallier confirm�e charpente, comme il a d�j� �t� dit, & contre lequel vient fe terminer la rampe C du premier �tage, laquelle des- cend fur le pallier D, pour de l� conduire fur la rampe E qui men� fer fe pallier F, Planche 88 , duquel on arrive |
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CHAP. III. DE LA DECORATION DES ESCALIERS. I
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au rez-de-chauf�ee G. On voit le retour del� rampe C, Se
l'�l�vation de celle E � la Planche 88. Au-dei�us de ces rampes , pour regagner la hauteur de la plinthe ou corni- che H qui r�gne au premier �tage, font diflribu�s des pan- neaux I j form�s par des avant-corps en relation avec les mafl�s Sup�rieures du premier �tage. Une riche rampe re- v�tit l'�ohifre �>u noyau de cet Efcalier, l'uf�ge des balu- ftrades �tant peu d'uf�ge � pr�f�nt, � caufe que la beaut� d'un Efcalier confirte dans f� l�g�ret�, Se dans ce qui eft propre � faire appercevoir aifement ceux qui montent ou d�fendent. Cette rampe vient f� terminer contre la por- te qui donne entr�e dans l'Anti-chambre M du premier �tage , de laquelle porte on voit le Profil K � la Planche 88, o� eft auffi defign�e la d�coration du fond -du pre- mier �tage de cet Efcalier ? que l'on apper�oit du Vefli- bule. Tout ce premier �tage eft d�cor� d'un ordre Ioni- que , de l'ordonnance duquel on peut juger par les deux Planches dont nous parlons, les faces oppof�es �tant Sem- blables pour l'ordonnance d^s pilaftres ; ainfi qu'on peut le voir dans les Plans qui f� trouvent � leur fuite, fur les Planches 89, N°. 2, Se 80, N°. 3, J'ai couronn� cet ordre Ionique daine corniche compofee, qui a environ le cin- qui�me de la hauteur de l'ordre. Je n'ai pu donner plus d'�- l�vation � la voui��re qui eft au-def��s., & qui termine la hauteur de cet Efcalier 9 � cauf� du peu d'exhauf��ment que m'a donn� la hauteur des combles, ainfi qu'il f� peut voir par les arriere-corps de la fa�ade du c�t� de l'entr�e 3 d'o� cet Efcalier tire, f�s jours. * La corniche eft orn�e de confoles qui r�pondent au milieu de chaque pilaftre, Se fou cordon fur lequel la vouf��re vient s'al��oir eft auffi orn� de Sculpture. Les m�topes de cette corniche font * Premier Volume , Planche 4e. premi�re partie.
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I48 DE LA, DECORATION ET DISTRIBUTION DESEdIEICES,
tenus fort fimples pour plus de grandeur y Se j'ai fait enfor-
te que les cartels qui couronnent les croif�es agrafent l'ar- chitrave y & tiennent lieu de bas-relief � la frife. Cette liaifbn lorfqu'�l s'agit de la d�coration d'un lieu spacieux ne peut que bien faire ; Se c'eftpar le iucc�s de celle-ci que j'ai �t� excit� � donner � la fuite de ces d�corations deux exemples- de. voui�ures de croif�es y dont nous par- lerons ci-apr�s. Les deux angles du premier �tage de cet Efcalier font
circulaires , lefquels font d�cor�s de troph�es d'armes, 8e d'enfans qui forment un tr�s-bon effet par la diverfit� des mari�s 'qu'ils font avec la niche qui orne le fond de cet Efcalier ; Planche 88: J'ai exprim� la diitribution de ces diff�rentes parties dans le Plan du premier �tage, Planche 8p , N°* 3, & dont on pourra juger ayant eu foin de te- nir fbn, �chelle un peu grande r auffi bien que celle du rez- de-chauiT�e; qui le pr�c�de Se des diftributions defquels nous avons parl� dans le premier Volume , Planche 1 Se 3 ' Page 3% > 39 y 40">■ 41'& 42 r Se dont nous donnons l'explication des termes page ij'q. Avant d'y palier je dois rappelleriez deux exemples de voui�ures de croif�es dont j'ai parl� ci-devant , lefquels font fiiivis de quatre autres exemples qui donnent une id�e des ornemens accelToires � la d�coration des appartemens.. La Planche 90 offre un couronnement de croif�e �
l'ufage des rev�tiil�mens de ma�onnerie, tels � peu pr�s que: ceux qui fe voyent � la Planche $9 > Se celle 91 donne l'exemple d'une vouf�ure de croif�e qui peut s'ex�-i cuter en menuif�rie Se dont les ornemens doivent �tirel dor�s ; ces deux exemples font rapport�s ici plut�t pour ; faire fentir la diff�rence de la force des ornemens qui s'ex�- cutent en pl�tre � e�ux de menuif�rie , que pour offrir la1 |
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CHAP. III. DES DIVERS ORNEMENS.
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diverfit� des ornemens dont ces parties de d�coration peu-
vent �tre fufceptibles. La Planche 92 offre l'exemple de diverf�s parties de
couronnemens de panneaux de menuiferie � l'uf�ge de la d�coration des appartenons, dont une partie eft tenue fy- m�trif�e Se l'autre dans le go�t du tefns, afin de donner � choifir ; je ne rappellerai point � leur occafion la pruden- ce dont il faut uf�r � l'�gard de ces derniers, en ayant allez parl� dans le corps de l'ouvrage> Se o� tout ce que j'en pourrois dire ici paro�troit hors d'oeuvre. La Planche 93 donne diff�rens exemples de vaf�s por-
t�s fur des confoles � l'uf�ge des Galeries , grands Salons Se autres pi�ces d'un B�timent de la derni�re -conf�quen- ce, on les trouvera d�formes nouvelles ; la licence Se la f�condit� de l'efprit peut ici fe donner carri�re, ces-fortes d'ornemens n'�tant qu'acceflbires � l'Architecture', Se ne devant �tre -, � proprement parler, introduits dans la d�- coration que pour en relever la {Implicite. La Planche 94 pr�fente deux dei�eins- de torehieres y
efpeces de meubles qui fervent � porter des girandoles pour �clairer pendant la nuit les grands appartemens, on s'en fert aufTi dans les d�corations des f�tes publiques * maufol�es , & autres aufTi bien que les luftres que donne pour exemple la Planche <?� 5 lefquels s'ex�cutent pour l'ordinaire de bronze ou de m�tail qui puif�e recevoir l'or moulu. J'avois del��inde m'�teridreplus aulongaufujet d� ces der-
niers exemples, qui quoiqu'ils regardentl'Architecture d'af- fez loin, ont cependant befoia que la f�gef�� qui en eft. le ca*- ra6t�re en emp�che la profufion. Mais il auroit fallu que j'en euf�� form� un Chapitre expr�s, qui n auroit pu avoir une place convenable dans ce Volume , c eft pourquoi je me |
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IJ O DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES ,
borne au peu d'exemples ci-def��sayant def��inpar la fuite
d'ehdonner en feuille avec ceux que j'ai d�j� promis^ ceux- ci paroii��nt � fa f�tisfaction des; curieux ; d'ailleurs j'ai eu foin d'exprimer dans les douze d�corations pr�c�dentes les meubles principaux � Tuf�ge des pi�ces que j'ai repr�- fent�e-s, qui jointes avec ces derni�res donneront une id�e g�n�rale de ces fortes d'ornemens ; revenons � l'explica- tion des Planches 89, N°. a & 89, N°. 3. Explication des termes de la Planche 89 ,N°. 2,
A. Grande arcade qui annonce Vefcalier au Vejlibule.
B. Ligne ponctu�e qui .exprime laplate-bande qui re�oit la ram-
pe du premier �tage, * C. Limon rampant de l'efcalier?
D. Longueur des marches,
E. Porte au-dejfous de la troisi�me rampe,
F. Pajfage vo�t� � vo�te d'ar�te portant le deuxi�me pallier,
G. Porte qui d�pend au feus-terrain par le$ d�gr�s Ji} & que
l'on voit Planche 2e, Tome premier., ■ > I. Porte qui donne entr�e dans la Salle � manger
K. Porte qui donne iffue � un petit ejcalier de d�gagement,.
h? Embraj�ment des croif�es qui donnent du cot� de Ventr�e?
M, Feillures qui re�oivent les chajjis � verre?
N. Tableau des croif�es,
O. Corniche formant plafond ;au-4e$ms du pallier du premier
�tage,
P.. Tablette fur laquelle ejl pofe� une grille de fer par lamelle fefcalier H re�oit du pur par fcp.ajfagp F?
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ChAP. III. DE LA DECORATION DES ESCALIERS I j" I
Explication des termes de la Planclie Sp^, N°. 3.
A. P<?7m io?w Von voit l3ufagey Planche troifi�me}prem%'Vo-
lume* B. Fortes feintes.
C. Limon ou tablette qui re�oit la rampe de fer.
D. Plans des Filaflres Ioniques dont l'on voit les d�corations
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dans les Planches- 88 & 8$.
E. Pi�dejlal pratiqu� dans un renfoncement & portant un bas-
relief de Sculpture.- F. Niches orn�es chacune d3 une figure pof�e fur unpi�dellaL
G. Renfoncemens dans lefquels font pratiqu�es les niches.
H. Retraite qui re�oit la faillie des membres d* Architecture &
quieji aplomb d� nud du mur du rez-de-chauff�e*
I. Saillie de la corniche du plafond* K. Embraj�re des croifles. L> Tableau des croif�es.- M;. Points qui expriment la rampe defer. N. Premier pallier marqu� F y Planche 8$»; O*. Deuxi�me pallier marqu�'D > Planche S�, P. Ligne ponctu�e qui exprime les marches du rez~de~�>hau]pe. Qv Marche de pallier* |
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152 DE LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES }
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^CHAPITRE QUATRIEME.
De l'affemblage & des dijf�rens Profils de Menuiferie �l'ufage
de la d�coration des appartemens. N'Ayant encore rien trouv� fur cette mati�re qui
fut af��z d�velopp� , j'ai cr� devoir m'y attacher & en donner des exemples d'une grandeur f�nfible &diftinc- te : j'avertis que je me fuis plus appliqu� � la partie du def- fein, qui eft l'art de profiler, qu'� la coupe des bois fur la- quelle Monfieur Blanchard a �crit ; au lieu qu'aucun Au- teur n'a parl� du fujet que je vais traiter 3 Se que ce filen- ce eft fouvent caufe que cette partie de l'Architecture eft n�glig�e parles �lev�s & m�me par les ouvriers, quoiqu'el- le leur foit ef��ntielie. Par le nom de Menuiferie, on entend l'art de travailler
8c d'afTembler le bois pour former les divers compartimens des lambris qui rev�rifient les pi�ces d'un appartement. Cette menuiferie d'affembiage confifte en b�tis & pan- neaux joints � tenons &mortoifes?rainures;t�uillures �c lan- guettes , enfourchemens , �paulemens & recouvremens : ellefe diftingue en deux efpeces, l'une s'appelle dormante 3c concerne toutes les efpeces de lambris, l'autre fe nom- me mobile & regarde toutes les fermetures. Il eft une autre forte de Menuiferie qui s'appelle placage :
celle-ci fe fait de bois pr�cieux, tels que T�beine > le bois de la Chine , le bois de violette 3 le c�dre, qui f� refen- dent par feuilles pour les ouvrages de marqueterie >& qui s'appliquent par compartimens 6c faillie fur la premi�re forte de Menuiferie. La Menuiferie d'affembiage fe fait de diff�rentes manie-
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CHAP. IV. DES DIFFERENS PROFILS DE MENUISERIE. 15 3
res fuivant la nature Se la fujettion de l'ouvrage. La plus
firnple s'afl�mble quarr�ment par tenon. & mortoife- L'af- femblage en anglet, ou onglet, eft celui qui f� fait en diagonale fur la largeur du bois Se qu'on retient par tenon & mortoif�. L'afl�mblage en fauf�� coupe eft celui qui �tant en onglet & hors d'�querre, forme un angle obtus ou aigu. Celui � clef fert � joindre deux ais dans un pan- neau par des clefs ou tenons perdus de bois de fil � mor- toif� de chaque c�t� coll�s Se chevill�s. L'afl�mblage � queue d'aronde f� fait en triangle � bois de fil par entaille s pour joindre deux ais bout � bout. Celui qui fe fait par te- nons � queue d'aronde 3 qui entrent dans des mortoif�s pour af��mbler deux ais quarr�ment Se en retour d'�querre, eft nomm� af��mblage� queue perc�e. Celui qui n'eft dif- f�rent de la queue perc�e, que parce que �qs tenons font cach�s par un recouvrement de demie �paif��ur � bois de fil Se en onglet porte le nom d'af��mblage � queue perdue. Pour donner une id�e de ces diff�rens af��mblages, je les ai exprim�s � la Planche 96. Il s'en fait encore d'autres ; mais je me fuis born� � rapporter les plus ufit�s. La prati- que d'un ouvrier intelligent Se les diverf�s formes auxquel- les on eft af��jetti pour le rev�tif��ment des pi�ces d'un ap- partement , o� il eft impofTible de f� paf��r de ces af��m- blages , d�terminent fur le choix de leurs coupes, qui ne diff�rent qu'en tr�s-peu de chof�. Dans les Planches qui fuivront la 96e. on verra plufleurs def��ins de profils, o� fuivant quele befbini'exigeoit, on amis en uf�geles af��m- blages ci-def��s. J'ai af��jetti cces profils aux parties des d�- corations d'appartemens qui compof�nt le troifi�me Cha- pitre de ce Volume : j'ai t�ch� d'en d�tailler les af��mblages autant que la grandeur du Volume me l'a permis ; Se pour joindre � la th�orie les connoif��nces que donne la prati- |
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IJ4 DE la DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
que} j'ai confult� les perfbnnes de l'Art les plus en r�pu-
tation ; ainfi je me flate que l'�tude que j'ai faite de cette partie de la d�coration, Se qui a �t� f�cond�e de l'exp�- rience la plus confomm�e .> fera trouver dans les def��ins que je donne beaucoup d'utilit�, tant pour les ouvriers > qui jufqu'� prefent n'ont rien eu de pr�cis fur ce fiijet} que pour les perfbnnes qui s'adonnent � l'Architecture, Se auxquelles cette partie du B�timent eft tout-�-fait n�- ce flaire. Afin que les Profils que j'offre ici, ne panifient pas em-
brouill�s par des chiffres, j'ai eu foin de les r�duire � la grandeur de demi-naturelle. Si l'on ne veut pas faire ufa~ ge de l'�chelle qui eft au bas, il fiirrlra de f� ref�buvenir qu'en doublant la grandeur de ces Profils, on aura la jufte proportion des grof��urs 3 largeurs Se �paif��urs que doi- vent avoir chaque partie dont ils font compof�s, comme je le ferai fentir � l'explication des Planches, apr�s que faurai dit quelque chofe des efpeces, des fa�ons Se des d�fauts des bois qui s'employent pour la Menuif�rie dont il eft queftion. Par le mot d'efpeces on doit entendre les diff�rentes
| qualit�s ou la conftkution naturelle du bois. Le meilleur
I pour l'ex�cution de la Menuif�rie eft celui qui a cinq an-
I n�es de coupe , qui a peu de fil Se qui eft moins poreux
j que le dur qui eft deftin� � la Charpenterie : il faut aufti
qu'il fott fain Se que pour cela il n'ait aucuns n�uds vicieux,
qu'il fbit fans malandres, fans gales, fiftules, aubier, Sec.
On entend par fes fa�ons ? f�s diff�rentes formes Se
grof��urs, apr�s qu'il eft d�bit�, pour �tre employ�. On
appelle m�plat, celui qui a beaucoup plus de largeur que
d'�paii��ur, comme les membrures. Le bois refait eft ee-
I lui qui de gauche Se de flache qu'il �toit, eft �quarri Se
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CHAP. IV. DES DEVELOPEMENS DES CROISEES. I C f
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drei�e au cordeau fur &s faces. On nomme bois Corroy� ,
celui qui eft applani � la varlope. On donne l� nom de bois bouge � celui qui bombe en quelques endroits. Par le d�faut du bois > on entend tout ce qui le fait
mettre au rebut, <& emp�che qu'il ne fbit employ� � la Menuif�rie , fur tout quand elle doit �tre plac�e dans un lieu apparent. On appelle bois roul� , celui dont les cernes font f�~
par�s, Se qui ne faif�nt pas corps, n'eft pas bon � �tre employ�. Le bois cari� eft celui qui a des malandres Se des n�uds pourris. On nomme bois blanc, celui qui tient de l'aubier Se qui f� corrompt facilement. Le bois qui f� tour- mente , eft celui qui f� dejette �tant employ�, faute d'�- tre bien {qc. Je rapporte ces diff�rentes circonftances, pour que ceux
qui mettent#le bois en oeuvre, puii��nt �viter qu'il n'ait ces d�fauts., Se pour donner � ceux qui font travailler, une connoifl�nce g�n�rale des qualit�s du bois dont les ouvriers f� fervent ; �tant tr�s-efl�ntiel, lorfqu'on d�co- re une pi�ce un peu confid�rable, que la Menuif�rie qu'on y employ�, foit d'un bois choifi avec foin, afin que quand on la veut vernir, il ne s'y voye ni tache ni d�f�ctuofit� ; <& que lorfque les moulures Se les ornemens font dor�s ou f� font de quelque couleur, le bois ne vienne pas � f� dejetter, faute d'avoir �t� employ� � propos. Des developemens d�um Croifee � double parement.
J'ai exprim� fur la Planche p7 le Profil en �l�vation
& le plan coup� d'une croif�e � double parement, dont on peut voir en petit l'�l�vation du c�t� �qs guichets, � la Planche 8�. Je rn�fuis born� � l'exemple de la Plan- che p7, tous l�tf autres que f�urdis donn�s ne pouvant |
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i J6 Del� d�coration et distribution des Edifices,
diff�rer de celui-ci qu'en tr�s-peu de chofe , & ayant rem-
pli les efpaces de cet exemple des parties qui pouvoient apporter quelque changement. Pour donner la force convenable au bois d'une croif�e,
il faut avoir �gard � la grandeur de fa baye : fa hauteur doit aufli d�terminer � la faire � impofte ou non, Se fa largeur, fi Ton tiendra les dormans Se battans minaux plus ou moins forts. Celle que je propofe, a quatre pieds dix pouces entre les deux tableaux, fur onze pieds de hauteur, compris les feuillures. J'ai averti que pour �viter de cot- cer les mefures de chaque partie de ces Profils, je les avois cenus grands comme le demi naturel ; ainfi je ne m'atta- cherai qu'aux termes de aux uf�ges. On appelle croif�es � double parement , celles dont
les petits bois font quarderonn�s des deux c�t�s, comme celui C ; ce qui n'eft d'uf�ge que dans la conftrucldon des croif�es d'un B�timent confid�rable ; Se o� l'�paif��ur du bois permet de poufl�r fes Profils ; car quand il s'agit d'u- ne croif�e ordinaire, on fe contente de faire le c�t� int�- rieur � parement Se le dehors feulement avec feuillure ,■ comme en la Figure V. On orne ces petits bois, de mou- lures rondes avec des baguettes aux c�t�s, comme � la Figure U. Quelquefois on pouf�� feulement un rond en- tre, deux quarr�s, ainfi qu'on le voit en V , Se l'onal��m- ble � tr�fle 3 ou � pointe de diamant, ces diff�rens Profils pour plus de propret� , comme � la Figure X. Ceux � ; tr�fle font les plus propres ; mais il faut obf�rver que
iorfqu'on fait ces petits Bois � double parement, on affec- te l'afl�mblage � tr�fle du c�t� int�rieur > & celui � pointe de diamant du c�t� ext�rieur. J'ai ferm� la croif�e > Se je ne donne que la moiti� de
ion guichet , oo i'a� exprim� les diff�rentes largeurs des |
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CHAP. IV, DES DEVELOPEMENS DES CROISEES. I Jy
baftis qui le forment, afin d'avoir occafion de dire qu'il
vaut mieux s'attacher � cacher le joint des deux brifures fur le milieu du petit bois, que d'affecter que les panneaux du guichet foient de m�me largeur ; parce qu'alors le joint paro�troit en dehors ; ce qui feroit un mauvais effet. Cet- te diff�rence de largeur des panneaux dans le guichet d'u- ne croif�e , n'eft jamais f�nfible ; parce que le plus petit c�t� f� brif� derri�re le plus grand, qui fait parement dans l'embrafure de la croif�e, lorfque le guichet efl ouvert ; ainfi qu'on le peut voir exprim� dans la Planche dont nous parlons. J'ai exprim� l'embrafure G de cette croif�e qui vient f� retenir � rainure dans le chambranle H. Cette for- te d'embrafure �vaf�e, ne doit �tre d'uf�ge que lorfque la baye de la croif�e devient un peu �troite par dedans, par rapport � fa hauteur ;. car quand la largeur d'une croi- f�e , f� trouve en proportion avec f� hauteur, je fuis d'a- vis de retourner quarr�ment l'embrafure de ma�onnerie , comme je l'ai exprim� par la ligne Z, & de faire que les guichets de la croif�e , lorfqu'ils font brif�s Se ouverts, forment le rev�tiff�ment de l'embrafure de la croif�e. Il faut alors faire faillir le chambranle H du nud de l'embra- fure Z de l'�paifleur du battant dormant A ; Afin que le re- tour du chambranle H* foit � fleur des battans de guichet E. Quoique cette derni�re mani�re ne fbit pas encore fort en uf�ge,elle efl: la plus .approuv�e, Se auffi la plus propre, en ce que l'�paiff�ur des battans de guichet E, loin d'�- tre apper��� dans l'appartement} comme dans la premi�re mani�re, f� trouve log�e derri�re la largeur du chambranle H*, derri�re lequel on attache un petit tafl�au^oufringle y marqu�e A A pour racheter le vuide qui peut relier entre le nud du mur Z > Se le nud du derri�re du battant du gui- chet. Cette trinde ou tafl�au, doit f�rvir � entretenir Se Yiij,
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158 Del� d�coration et distribution des Edifices ,
� taire affleurer le nud de devant du battant de guichet au
: chambranle ; ainfi qu'on peut le remarquer dans les diff�- 1 rentes parties marqu�es BB. La brifure de ces guichets, qui I f� ferre avec des fiches � n�ud ou � broche Se � refondre- ment, fe fait de deux fa�ons diff�rentes que f ai exprim�es : I l'une que Ton appelle � noix marqu�e i, l'autre qu'on I nomme � feuillure d�f�gn�e par 2. Celle 1 eft la plus foli- j de, Se de plus n'emp�che pas que les champs des battans ; ne fbient de m�me largeur ; au lieu que lorfqu'elle eft � I feuillure, la profondeur de la feuillure inf�rieure diminue S beaucoup le champ du battant. Il eft cependant � obfer- I ver quelorfqu'onveut que les guichets s'ouvrent d'�quer- I re i il vaut mieux fe f�rvir de la brifure 1, parce qu'en fe f�rvant alors de la brifure 1, la faillie de la noix feroit un I vuide entre l'arr�te du champ du battant E , Se celle du chambranle H* ; ce qui n'arrive pas, lorfqu'on f� f�rt de l'autre brifure , o� l'arr�te du battant E eft vive , la feuil- lure f� trouvant derri�re. Pour rendre ces diff�rences plus | fenfibles, j'ai marqu� par des lignes ponctu�es la brifure 1 �la brifure 2, Se r�ciproquement la brifure 2 � la brifure 1. i Ces diff�rences paroifl�nt peu de chofe aux perfbnnes
qui s'attachent iuperflciellement � cette partie, Se principa- lement aux ouvriers qui n'ont fbuventpour but que de h�- j ter leur ouvrage, fans f� mettre en peine d'en rechercher la perfection ; mais je trouve qu'il eft ef��ntiel d'y r�fl�chir ; que cette attention ne doit pas �chapper � l'Architecte j charg� de la conduite des diff�rentes parties d'un B�timent, \ Se qu'avant de conftater Y�paif��ur des murs de face, il doit confid�rer la largeur des bayes des croif�es, Se voir fi ) leurs embrai�mens peuvent contenir les guichets dans tou- te leur largeur. Apr�s avoir recommand� plus d'une fois aux perfbnnes
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CHAP. IV. DES DEVELOPEMENS DES CROISEES. IjC?
qui veulent s'adonner au B�timent de penf�r au fpectacle
g�n�ral de l'Edifice, je ne puis trop leur conf�iller de fe rendre exp�riment�s dans le d�tail du B�timent : en effet dans combien d'occafions ne f� trouve-t-on pas conf�lt� fur des parties de d�coration, qui �tant diff�rentes les unes des autres, exigent la pratique ou du moins la th�orie fur tout ce qui le concerne ? Lorfqu'on n�glige cette con- noif�ance il n�ceifaire 9 n'eft-on pas fouvent oblig� de f� confier aveuglement � des Entrepreneurs, qui n'ayant qu'une pratique groffiere , nous font tomber dans des fau- tes difficiles � reparer l Un Architecte jaloux de f� gloire, doit avbir l'�il fur
tout, Se �tre en �tat de fe faire rendre raifbn Se de juger des diff�rens ouvrages. Si malgr� f� prudence Se fon habi- let� il fe glii�� toujours quelque imperfection, � quoi ne s'expof�nt point ceux qui n'ayant pour toute feience que l'amour du B�timent , veulent par �conomie fe paf��r d'Architecte, lorfqu'ils font b�tir l Ils fe livrent alors � divers ouvriers que l'�tude n'a point �clair�s & qui travai- lans par habitude Se non par raifbnnement 9 ne f�auroient que mal r�uf�ir. Ce qui m'entra�ne � cette reflexion eft le d�lir que j'ai d'appeller l'Architecte � la pratique , <& de tacher d'amener jufqu'� l'�l�vation de la th�orie la plupart 1 des ouvriers. Les d�fauts qui f� remarquent dans les di- vers ouvrages d'un B�timent, ne viennent que de ce que tr�s-peu de perfonnes ont uni ces deux parties enf�mble. L'Artif�n femble n'of�r fbrtir �qs t�n�bres qui l'envelop- pent, & f� borne �fbn travail manuel ; & la plupart de nos jeunes Architectes croiraient d�roger � leur qualit�-, s'ils s'inftruifoient dts Arts qu'on appelle m�caniques 3 Se qui cependant leur font f� utiles , que fans les appro- fondir , ils ne f�auroient f� dire v�ritablement feavatts. Ce |
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l�o De la d�coration et distribution des Edifices,
qui devroit d�truire une auffi dangereufe pr�vention , c'eft
le grand exemple que nous fournit M. Gabriel Premier Architecte du Roy , qui joint � la th�orie la plus �lev�e, la pratique la plus confbmm�e , Se fur les taiens duquel je ne m'�tens point ici, crainte de n'en pouvoir faire afl�z d'�loge. Je reviens � la Planche 07, me reflant � parler du Pro-
fil en �l�vation de la croif�e � double parement. J'ai dit qu'elle avoit onze pieds de haut, Se que c'�toit fur la hau- teur qu'on devoit juger s'il falloit y mettre une importe ; parce que quand cette hauteur n'exc�de pas huit � neuf pieds, on doit la lupprimer ; Se que quand elle va jufqu'� onze ou treize pieds, oneft indifpenf�blement oblig� d'en mettre une , les ventaux des croif�es devenant alors trop hauts pour leur largeur ? Se pouvant fe dejetter Se f� voi- ler : j'ai donc f�ppof� � l'exemple que je donne, l'impo- rte P} qui re�oit la traverfe de croifillon O portant jet- d'eau , Se au-deflbus de laquelle la traverfe f�p�rieure du chaffis � verre Q vient battre ; fuppofant que lorfque la croif�e n'a que huit � neuf pieds , on monte la traverfe lup�rieure du chaffis � verre Q, jufques fous la traverfe du dormant M, pour y tenir la place de la traverfe de croifil- lon N. Lors de la divifion des petits bois d'une croif�e, on doit avoir attention que les carreaux de vitre foient tou- jours plus hauts que larges ; ce qui fait mieux que s'ils �toient quarr�s./ On doit fur tout �viter de leur donner moins de hauteur que de largeur. Il faut auffi obferver de faire r�gner autour de l'arr�te du chaffis � verre , tant fur les montans que fur les traverf�s, un Profil moins grand del� moiti� que celui des petits bois. La traverle d'en bas ou inf�rieure S, doit porter jet-d'eau Se venir faire bat- tement fur la pi�ce d'appui T du chaffis dormant, portant |
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aui�� jet-d'eau, pour rejetter l'eau fur l'appui de pierre dans
lequel il vient s'encaftrer. Les guichets doivent monter de toute la hauteur de la croif�e , lorfqu'elle eft quarr�e , ou qu'elle eft bomb�e ; mais quand elle eft en plein cein- tre,les guichets fe terminent � l'impofte,& les parties cein- tr�es reftentf�ns guichet. Aux croifees quarr�es ou bomb�es qui font d'une grande �l�vation on brife les volets dans leur hauteur, fur tout lorfqu'il y a des entre-fols : cela fe pra- tique auffi dans des appartenons fort �lev�s, Se o� il feroit � craindre que la grande hauteur des volets ne les f�t de- jetter en s'ouvrant Se f� fermant, ce qui les emp�cheroit de f� bien fermer par les efpagnolettes. On donne diff�- rens compartimens aux panneaux de ces guichets; mais comme on peut le voir par les Profils des battans de gui- chet E , on n'en d�core qu'un c�t�, qui eft celui qui fait parement lorfqu'ils font ouverts, le derri�re n'en pouvant �tre apper��, m�me lorfqulls font ferm�s. On voit une intention de diff�rens panneaux de guichets dans la croi- f�e en petit de la Planche 80 , lefquels font r�duits d'a- pr�s les Profils dont nous parlons. J'ai exprim� la naifl�nce du rev�tif��ment du lambris,
qui d�core les trumeaux des croifees que je donne pour exemple, afin de faire fentir la correfpondance que les diff�rens champs > les moulures, les chambranles, b�tis, avant Se arriere-corps doivent avoir enfembie par rapport � leur faillie. Le champ I f�pare le chambranle H d'avec la moulure de la glace K. J'ai auifi exprim� l'af��mblage du parquet qui re�oit la glace} lequel vient s'emmancher dans le champ I qui lui f�rt de b�tis. Ce parquet de glace fe fait de petits panneaux de bois de m�rain de huit � neuf pouces en quarr� /&>.de montans Se de traverf�s de m�me efpece que fon b�tis, ainfi qu'on le voit marqu� en L. |
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T. IL Part. IL
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162 De la d�coration et distribution des Edifices,
J'ai trac� en dedans de la traverfe d'appui T, une feuillu-
re f�rvant � recevoir f�paifl�ur de la tablette iijfoit qu'el- le foit de menuiferie, ou qu'elle foit de marbre:, cette croi- f�e �tant �- banquette ; ce qui ferviroit �galement � une croif�e qui s'ouvriroit depuis le haut jufqu'en bas", parce qu'alors la feuillure de la traverfe recevroit le parquet. La g�che de Teipagnolette, de la tringle 4, de laquelle j'ai exprim� la grofl�ur, vient s'attacher avec platine fer cet- te traverfe, lorfque la croif�e- eil � banquette; mais lor�- qu'elle s'ouvre du haut en bas> cette croif�e fe ferme par un verrouil � douille emmanch� dans l'eipagnolette, ainfi qu'on le voit � la Planche 5 8*. I Explication: dos termes de la Planche 5^;.
A. Battant de dormant**
,33* Battant � noix.-
,C.Montant de petit bois-� double parement**
Y)*.Bat tans m�naux.-
E» Battant de guichet*
F. Panneaux de guichet..
G. Embrafment d* ajfemblage*
H. Chambranle qui re�oit dans fa reinure Vembrafure' G.-
H*. Chambranle en faillie derri�re laquelle fe loge la brijure du \ guichet de croif�e». L Champ quif�pare le chambranle H* d'avec la glace««
;K. Moulure de la glace. h.. Parquet d& glace aff�mbl� de petits? panneaux de bois^dem�-
3 ... vain. M.. Traverfe du dormant,-
N.. Traverfe de croifdlon.. . O. Traverfe de croifillonportant jet-d'eaui* iiP, �mpofte avec moulure*- |
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CHAP. IV. DES DEVELOPEMENS DES CROISEES, l6i
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Q. Traverfe fuperieure du chajfis � verre,
R. Traverfe du petit bois. 5. Traverfe inf�rieure du chaffis � verre portantjet-d'eau.
1. Iraverfe d'appui de dormant, V. Pm> te tf w*2 fiul parement fimple.
U. Pm> ^» ^ ^ y^w/ parement & � baguette:
Y.jLkvatton de petit bois � plinthe �l�gie [impie,
Z .El�vation de petit bois � pointe de diamant avec baguette. Z.�mbrajement de ma�onnerie retourn� d'�querre. AA. r^« 0« m^ ^^ &mm? /* chambranle H* i�f ^zr ^ H2� ^ g»^<* <z fleur de fin arr�te. 1. Ata du battant de guichet fur laquelle s'attachent les fi-
ches a n�ud. J 2. Feuillure du battant de guichet fur laquelle s'attache la fiche
a n�ud, 3. Appuis de pierre,
4. Grofeur-de la tringle de l'efpagnolette. ' '
J. Ftche � n�ud � double broche & � refondrement. 6. riche A vafe.
7. Panneaux de guichet interrompus dans leur hauteur,
5. Fmbrajement de ma�onnerie �vaf�.
9. Feuillure qui re�oit les carreaux de verre.
10. Naifance du tableau de la croif�e de ma�onnerie', ;
ir. hpaifeur de la tablette de la Banquette. |
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16 A De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
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D?� developemens des Fortes � placard <& � doubles-
vent aux & � double parement «> La Planche 98 offre le developement de l'af�emblage
& des Profils d'une- porte � placard � double parement. J'ai exprime F�mbrafure de cette porte marqu�e Z > que je n'ai pu tenir dans fa proportion � caufe du peu de hauteur de la Planche■, m'�tant feulement attach� � donner aux Profils Se aux aflembiages la grandeur du demi naturel, tel- le qu'on a pu le remarquer dans la Planche pr�c�dente. J'ai ferm� le ventail B v que je f�ppofe de trois pieds de largeur, la baye de la porte form�e par le chambranle G, �tant large de f�x pieds. Les portes de cette largeur font, deftin�es pour les grands appartemens ;, celles des appartemens ordinaires , ne font le plus fou vent que de quatre pieds un quart, ou quatre & demi. L'exemple que nous offre la Planche, dont nous parlons~, efl tir� d'apr�s la porte � placard* d� l�' Chambre de parad� du re2- de-chauf�ee dix premier B�timent du premier Volume , Planche deuxi�me de laquelle on trouve la d�coration g�n�rale � la: Planche 83 de ce Volume-ci. J'ai ajout� de l'autre cot� de f�mbrafure le chambranle C qui d�- core la Salle d'af��mbl�� qui fuit celle de parade , derri�re lequel j'ai ferr� les ventaux* des portes, de fa�on qu'ils l'affleurent de demi �paif��ur de bois; Ce chambran- le C fait former plafond au chambranle A par dedans la Chambre de parade. La baye que forme ce chambranle � eft moins large de quatre pouces que celle form�e par le chambranle G, afin delaif��rde feipace entre l'arr�te H du chambranle A &le nud de F�mbrafure N pour loger le. ventail B, lorfqu'il eft ouvert, dans .f�mbrafure qui doit �tre tenue de la largeur de ce ventail, qui pour lors lui |
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CHAP. IV. DES DEVELOPEMENS DES PORTES. IQj
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fert de rev�tif�ement Se femble ne tenir aucune place.
Les ventaux de ces portes � placard le ferrent diff�rem-
ment fur les chambranles ; la mani�re la plus ordinaire <x la moins fujette , eft celle que la Figure M repr�fente ; mais on ne s'en doit fervir que dans des appartemens or- dinaires Se:o� l'�paif��ur des murs ne re�oit pas les ven- taux dans toute leur largeur ; car il efl: defagr�able de voir faillir les ventaux des portes dans l'int�rieur des pi�ces^ fur toutlorfquW veut profiter du coup-d'ceil dune Ion- gue enfiiaie d'appartemens. Quelquefois quoiqu on raile ouvrir les portes dans l'�paif��ur des murs > on ferre les ventaux en faillie fur le derri�re des chambranles, com- me il en efl marqu� un. arrachement au Profil marque K ; Se alors on fe fert des fiches � vafes de huit � neuf pouces entre vafes ; au lieu qu'en la premi�re mani�re on les ferre avec des fiches � n�uds ou � brifure, de m�me qu on ferre les chaffis � verre.fur les dormans, ainfi que nous lavons dit ci-devant». J'ai exprim� au-dei��s du chambranle K le Profil �s ba-
tis & de la bordure du dei��s de porte, avec fa naiiiance du plafond de fembrafement. Je n'ai point rapport� ici d'embraf�mens � vouf��res ni un nombre infini de cham- branles y Se d'autres placards dont les portes � double pa- rement font fufceptibles, les exemples en �l�vation des Planches pr�c�dentes en pouvant donner une id�e plus pr�cife du c�t� de la d�coration , Se les Profils par raport au def��in apportant peu de diff�rence, ainfi-qu'il eft dit ci-apr�s.» |
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E.LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES,
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Explication des termes de la Planche 98. ;
A. Chambranle dans lequel vient s'ajjembler le lambris G qui
.rev�tit la Chambre de parade , � Planche 2e. premier Volume. ) B. Vent ail � double parement Jupop ouvert & quife vient lo-
ger derri�re la faillie du chambranle A. C. Chambranle avec feuillure qui re�oit les vent aux de la por-
te � placard de la Salle d3ajfembl�e, (premier Volume Planche 2e. ) D. B�tis des vent aux*
E. Cadre � double parement*
F. Panneaux.
G. Lambris qui d�corent Vint�rieur de la Chambre de para-
de & de la Salle d'ajfemhl�e. H. Epaijfeurdu Chambranle dontk retour s'aligne avec le b�tis
du vent ail B. I. Bdtis ou champ de Tembrafure qui fait parement lorfque le
vent.ail du la porte ejl ferm�. �C Traverfi du chambranle portant fur fon �paijfeurle bdtis du
dejjus de porte. L. Raiffance du plafond de l'embrafme de la porte.
M. Chambranle'fur lequel fe ferrent les vent aux des portes
pour s'ouvrir dans l'int�rieur de la pi�ce. N. Partie du lambris qui vient s'ajfembkr dans le cham-
branle M. �. Fiche � vafe.
P. JNaiJfance du vent ail.
Q. Partie de l'embrafure*
R. Mur de ma�onnerie.
S. Partie de la traverfe du b�ti du vent ail qui vient battre der-
ri�re le chambranle K , � demi-�paijfeur de bois. |
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Chap. IV. des developemens des Fortes. 167
La Planche 99 oifre plufieurs defleins de placards, &
diff�rens Profils de cadres pour les lambris de rev�tifle-- ment, pour les bordures , les lambris d'appuis , les ci- maifes, les plinthes: ,- Sec. fur lefquelles il n'eft pas be- foin de nous arr�ter ; les afl�mbiages �tant toujours les m�- mes , Se les contours des Profils f� faif�nt mieux fentir par le. def��in que par un dilcours bien �tendu.. Pour parvenir � l'excellence des Profils de cette efpece,
on doit f�avoir qu'il eft n�cef��ire. d'�viter la r�p�tition dans les Profils d'une m�me pi�ce, fans n�anmoins.tom-; ber dans un contrafte outr�. La Menuiferie a fa fa�on de profiler qui lui efl: particuli�re & qui ne convient pas � toute autre partie de f Architecture. Les plus habiles y ob- fervent des loix dont il ne leur efl: pas permis de. s'�carter. Les boudins , les doucines, les becs-de-cofbins ., quarts- de-rond, boiiemens,- gorges, gorgerins', baguettes, af- tragales, filets &c. font les moulures qui compof�nt les Profils dont nous parlons. La beaut� $C la vari�t� de ces? Profils, confite dans les divers arrahgemens de ces mou-: lures, dans les diff�rentes proportions qu'il faut garder en-:, tr'elles , Se dans l'habilet� de l'ex�cution. Le peu que je: mets ici fur ce, fujet, peut en donner une eonnoif��ncej g�n�rale : une plus grande quantit� d'exemples n'auroit: pu offrir que du-f�iperflu ; puifqu'� dire vrai, deux eu trois, diff�rens defleins font capables d'�puif�r cette marie- re , que le plus ou le moins de grandeur Se d'ornemens,; fait para�tre nouvelle d'un appartement � un autres Lorfqu'on d�termine dans une pi�ce, des Profils qui
appartiennent autant � la d�coration, g�n�rale y qu'� c^
le de la Menuiferie en particulier, il efl effentie� d'�-f
viter qu'il ne f� confondent pas fous les ornemensvf
-Loin que la-Sculpture doive les enfevelir , if faut au[j
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l\58 De LA DECORATION ET DISTRIBUTION DES EDIFICES >
contraire que ces Profils fe deiTinent �c le develo-
pentde fa�on qu'Us paroifTent moins af��jettis � la Sculp- ture qu'� l'Architecture, dont on perd de vue les princi- pes.iblides quand on enufe autrement. En effet lorfqu'on adonn� naif��nce � un membre d'Architecture, ne doit-il pas faire partie des mafl�s g�n�rales, Se eft-il rien de plus abfurde que de le faire perdre dans le courant d'une d�co- ration , qui ne peut plus �tre regard�e que comme un af- femblage de parties eftropi�es ou un tout mal affortH En un mot la f�gef�e �c la fimplicit� font les feuls guides qui conduifent � la perfection d'un B�timent, Se lorfqu'on fe jette imprudemment dans les chemins trop frayez de la nouveaut� , on rifque de s'�carter pour toujours de la v�ri- table route qui conduit � la bonne Architecture. |
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DES MATIERES
Contenues dans ce f�cond Volume.
A.
Grafes , ou Claveaux. Il faut �viter de faire incliner les Agrafes , c'efl
abfolument un d�faut de convenance ; le peu de rapport que cette libert� a avec leur ufage ; il faut �viter de les faire trop mat�riels j leur faillie con- venable , &c. 46 & 47 Il faut abfolument que les Claveaux agrafent le def�bus des vouf��res ou plate-bandes des croif�es avec le nud du mur , & qu'ils foient li�s par l'Agrafe avec l'architrave , corniche , ou plinte de la fa�ade, 47 Il eft bon lorfque l'on orne le Claveau d'une �roif�e ou d'une arcade , de le pofer fur une clef faillante qui le d�tache du nud du mur tel qu'il fe voit Planches 3 y Se 3 6. 48 Agriculture. Le m�rite de la diftribution d'un Parc c� de f�avo�r donner de l'oppofition entre les pi�ces d�couvertes Se celles qui font enfer- m�es de paliffades , cette vari�t� forme le charme de la promenade ; pour y r�ull�r avec fucc�s , la fr�quentation des morceaux de r�putation, tels que font les Jardins de Verfailles, Marly, Trianon, Meudon , Chan- tilly , Liancourt, Sec. eft l'�tude la plus f�re. . p De la n�cef��t� de former des contr'all�es aux grandes all�es d'un Parc ou Jardin d'un peu d�tendue ; l'agr�ment qui en revient. Se la diff�rence qui fe trouve entre celui du Jardin de Trianon Se celui de Verfailles. 6 La beaut� des formes g�n�rales doit �tre un des premiers foins dans les pi�ces de verdure, & il Eut obferver dans leur diftribution de ne les pas trop approcher l'une de Tautre, afin qu'il puifTe s'y �lever entr'elles quel- ques futayes qui leur procurent de la fra�cheur. 4 Dans les pi�ces de verdure �loign�es du coup-d'�il des Ma�tres, on pratique ordinairement de grands tapis de gazon pour �viter l'entretien du fond qui fe tient de terre labour�e, ces fortes de pi�ces devenant trop fpa- cieufes pour en tenir les all�es battues de falpetre. 6 On doit auffi �viter l'ufage des bal��ns dans les pi�ces �loign�es des pro* menades fr�quent�es , � moins qu'ils ne fervent de refervoir ou de d�- charge aux autres pi�ces d'eau d'un Parc. 7 Des Parterres. De la diverf�t� des Parterres, de leurs efpeces &>des plus en ufage. 1 o Si 11 Les Parterres de broderie font de peu d'ufage dans les grands Jardins � caufe de la difficult� de leur entretien , cette raifon les a fait d�truire dans la plupart des Maifons Royales pour y fubflituer ceux qu'on nomme � l'Angloife. .. 11 Amortiff�ment. Il ne faut pas ufer trop fr�quemment des Amortif�emens non Jome II. X
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TABLE
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plus que des Frontons, leur multiplicit� apporterait un defordre dans
l'Architecture qui en interromprait l'uniformit� & la f�mplicit� qui en font les vrais caract�res. " 44 La plupart des ArchiteCr.es bl�ment abfolument l'ufage des AmortifTe-
mens , le choix qu'on en doit faire, leur propri�t�. 42 �c 43 Lorfque les AmortiiTemens deviennent trop confid�rables pour la mag-
nificence d'un B�timent, il vaut mieux le couronner d'une baluftrade dont on orne les acroteres de vafes, figures , ou troph�es d'armes. 45; Lorfqu'on met les AmortiiTemens en ufage il faut �viter les formes pic-
torefques ; les contours uniformes appartiennent � l'Architecture qui ne veut rien que d'horizontal & de perpendiculaire. Des d�fauts dans lefquels on tombe lorfque l'on s'abandonne � la vivacit� de fon efprit. 43 Appartement, L'attention d'un Architecte eft de proportionner la d�penfe de
la d�coration d'un appartement f�lon la dignit� desperfonnes qui le mettent en �uvre , & de faire entrer dans la diftribution tout ce qui eft n�celTaire � fes difF�rens ufages. 123 Dans une pi�ce telle fimple qu'elle puifTe �tre , il eft bon de def�gner
fon ufage par quelque all�gorie particuli�re ou par le caraCtere des meu- bles. 123 L'ArchiteCture doit faire tout l'objet de la d�coration des premi�res pie-
ces d'un appartement, comme les premi�res Anti-chambres, Veftibule, &c. la fym�trie & la proportion doit leur tenir lieu d'ornemens. 8 7 B.
BAms. Des pi�ces n�cefTaires pour former un appartement des Bains com-
plet ; leur propri�t� , leur expof�tion, &c. 130 De la proportion des Baignoires , de leur mati�re & de leur forme. 131 Baluftrades. La proportion des Balullrades d�pend de la hauteur ou elles font plac�es ; de la force des membres d'Architecture qui les environnent & de qui elles font foutenues. 3 o �c 35* Belveders. On doit avoir foin lors de la conftruCtion des Belveders , de faire enforte qu'ils faffent l'objet de pluf�eurs points de vue. 12 La rufticit� f�cd bien aux Belveders , fur tout lorfqu ils font environn�s de verdure champ�tre dont la nature fait tous les frais. 1 3 Il eft des Belveders que l'on tient ouverts & qui alors font d'ufage dans les lieux �cart�s d'un Parc. 13 & 14 On donne aui�ile nom de Belveders � des lieux d�couverts & qui ont quelque �minence de laquelle on puiffe d�couvrir quelque point de vue agr�able, ce qui leur a fait donner le nom de Belveders qui veut dire belle vue". 14 Berceaux & Cabinets de treillage. Les Berceaux , Portiques, Salons & Cabi- \ nets ds treillage, ont paru �tre n�glig�s pendant quelque tems dans les Jardins de propret� parce qu'on s'�toit apper�� qu'ils couraient beaucoup �c duraient peu, les portiques naturels leur ont �t� pr�f�r�s ; l'avantage de ' 1 une & l'autre cTpece , & la mani�re de les mettre en pratique. 14 |
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_______________DES MATIERES._____________ryi
Tous les membres d'Archite&ure & les ornemens ne font pas propres �
l'ufage des treillages ; le choix qu'il en faut faire & la mani�re d'en ufer J � & 16
Il faut �viter de placer des Berceaux & Cabinets de treillage dans des
lieux trop humides ou trop fteriles , afin qu'il puiffe s'y �lever de la verdure pour rendre ces endroits frais & tout enfemble leur donner de l'agr�ment. 17 L'amour qu'on peut avoir pour ces fortes de morceaux d'Architecture
ne doit point exciter � les repeter trop fouvent dans un Parc, la vari�t� cau- fe du plaifir & excite � la promenade. ibid. On paf�e ordinairement une couleur verte en huile fur les treillages auf-
fi-t�t qu'ils font finis, tant pour les conferver contre l'humidit�, que pour leur donner de l'agr�ment. ^ 1 8 On orne quelquefois les Berceaux de treillages de Fontaines ; les attri-
buts qui leur conviennent & les efpeces de Berceaux o� elles peuvent �tre admifes avec bien feance. 16 C.
CHambre de parade. Le nom que l'on donne aux Chambres de parade
s'entend de leur d�coration , de rafTortiment des meubles , de la f�m�- trie des glaces , des tableaux & autres ornemens qui doivent y �tre plac�s avec intelligence. 109 Les colonnes ne doivent �tre admifes aux Alc�ves que lorfqu'on veut
les f�parer d'avec la Chambre de parade avec une baluftrade. ibid. Dans les Chambres de parade o� l'on admet des colonnes pour former
l'Alcove , il faut avoir foin de tenir les d�corations des faces oppof�es aux colonnes d'une Architecture qui aiTortiife avec la noblei�e de l'ordre de co- lonnes que l'on a choifi. 1 1 o Le dedans des Alc�ves fe tient ordinairement orn� de tapiiTerie contre
laquelle on adoffe le lit de parade. ibid. On doit peindre rarement les Chambres de parade en blanc, malgr� l'�-
clat que cette mani�re de d�corer donne, cette couleur donnant une id�e de fra�cheur qui convient peu aux pi�ces deffin�es aufommeil, la couleur de bois y va mieux malgr� le fentiment de ceux qui la renvoyent aux re- fe&oirs. 111 Chambre en niche. Les Chambres en niche ne font en ufage que dans les pe-
tits appartemens j il eft plusieurs fortes de niches, leur proportion } la diff�- rente mani�re de les d�corer. 117 Chapelle. La n�cef��t� dans un morceau de cette efpcce eft d'accorder enfem- ble la d�coration avec la diftribution, la commodit� avec la bienfeance & la richeiTe avec la convenance. « 41 On doit referver dans la diftribution d'une Chapelle un lieu particulier
pour une Sacriffie & pour ferrer les ornemens du retable d'Autel. 14.3
Chemin�e. Dans les premi�res Anti-chambres on fupprime ordinairement les
glaces pour y fubftituer de grands tableaux, exemple Planches 5 8 & 7 8 j
des �gards qu'il faut avoir pour la force des membres d'Architecture qui les
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corhpofent. <5p
Les Chemin�es des f�condes Anti-chambres doivent �tre plus fufcepti-
bles de richciFes que celles des premi�res , mais en g�n�ral il eft n�ceflaire de garder un milieu entre celle des pi�ces qu'elle pr�c�de & celle qui lui donne entr�e. 70 Les glaces font devenues fort en ufage en France fur les Chemin�es d�-
puis quelques ann�es , feu Monfieur de Cote eft celui qui en a introduit la pratique. ' 78 Les Chemin�es dans les appartenons d'une m�diocre richefTe doivent
avoir la pr�f�rence de la d�coration � toute autre partie. 68 De la correfpondance g�n�rale que doivent avoir les mafTes g�n�rales
d'une Chemin�e avec fes parties & des �gards qu'il faut avoir pour d�ter- miner fon plus ou moins de richefTe. 6j? Lorfque l'on conflruitune Chemin�e en marbre ou en pierre de liais , il
eft bon d'obferver que les parties foient m�les & que les mafles-g�n�rales fe diftinguent autant par les formes fup�rieures que par celles de leur plan. 71 Les palmiers dans la d�coration des Chemin�es font � prefent tout le
prix de leur d�coration , la prudence dont il faut ufer � l'�gard de ces or- nemens. 68 Confiiez. On. diftingue deux fortes de Confoles � l'ufage de la d�coration ex-
t�rieure , les unes propres � porter des fardeaux faillans , les autres � rete- nir la chute de quelque partie d'Archite&ure rampante ou tenir lieu d'arc- boutant � quelque morceau d'Architecture piramidale. �o Les Confoles �toient beaucoup plus en ufage autrefois dans les B�timens
o� l'on affecloit plus de faillie qu'aprefent, o� au contraire on ne donne quelquefois pas affez de relief. - ibid. Les Confoles doivent tirer tout leur m�rite de la beaut� de leur galhe. ibid.
D.
Ecoration en g�n�ral. La d�coration ext�rieure doit d�terminer celle
qu'on appelle int�rieure ; k moyen de parvenir � conno�tre l'excellence de la bonne Architecture. D�coration ext�rieure. Lorfque la d�coration ext�rieure affujettit l'ordonnan- ce du dedans d'une pi�ce & que cette fujettion apporte quelque difficult� � fes diff�rentes parties, on peut ufer de certaines licences que la nouveau- t� du fi�cle autorife ; c'eft dans ces feules occafions que l'on devroit fe ha- farder, encore faut-il que ces licences foient durel�ortde l'Architecture, & la n�ceffit� affez fenfible pour que les fpe�ateurs puiffent s'apperce- voir que le conducteur a �t� commg. contraint de donner la pr�f�rence � ces nouveaut�s. 9& De la relation parfaite que doit avoir la d�coration int�rieure avec l'ex-
t�rieure. 2 6 L'attention qu'un Archite&e doit avoir � l'�gard des d�corations ext�- rieures : il eft bon que les all�gories des dehors annoncent l'ufige du de- dans d'un B�timent, il n'en faut pas cependant porter le fcrupule trop loin. ; |
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DES MATIERES.
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le d�faut dans lequel font tomb�s plusieurs Architectes � cet �gard. ibid.
Nous tenons des anciens l'exemple de deligner par la Sculpture des de-
hors le caract�re d'un B�timent, c'eft m�me par cette remarque finguliere 'qu'on a pu conno�tre la propri�t� des monumens dont il nousrefte quelque veffige dans l'ancienne Rome ; il efl: une prudence dont il faut ufer � leur �gard , le choix qu'il en faut faire, Sec 27 Le repos fied bien en Architecture , les connoiiTeurslui donnent la pr�-
f�rence � cette richeffe indifcrete , qui par la multiplicit� des parties met hors d'�tat d'admirer les formes g�n�rales. ibid. D�coration int�rieure. Les grandes pi�ces exigent que leur ordonnance foit
compof�e de grandes parties, d'ailleurs la multiplicit� des ornemens dans un lieu de cette efpece font fujets a devenir diformes par la poufl�ere qui Vy �lev� & par la fum�e qu'exhalent les lumi�res pendant la nuit. 102 Les .lieux que l'on habite l'Hyver doivent �tre d�cor�s avec une exacte
fym�trie par rapport aux glaces, la r�flexion des bougies faifant une agr�a- ble r�p�tition. . Wid, Les meubles dans la d�coration d'une pi�ce doivent paro�tre faits pour
concourir � fon embelilTement, & doivent �tre relatifs � l'�l�vation & au plan de la pi�ce. 103 Les ornemens & les profils de Menuiferie doivent �tre tenus plus ou
moins forts , f�lon qu'ils font dor�s , ou feulement d'une couleur uniforme � la pi�ce. ibid. Il eit bon de ne pas confondre , fans des raiibns folides , des mati�res
diff�rentes dans une pi�ce lorfqu'une m�me efpece de construction peut y |
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fuffir.
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104.
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Il faut avoir �gard lorfque l'on fe trouve oblig� d'alTortir les ornemens
de Menuiferie avec ceux de Ma�onnerie, d'afiortir au��� leur forces �c leur �l�gance, mais en g�n�ral il ne faut admettre les derniers qu'aux pla- fonds � moins d'une n�cef��t� indifpenfable. 1 o < La fym�trie fait un des objets principaux de la d�coration , c'eft: par fon
fecours qu'on �vite de tomber dans ces contraries qui apartiennent f� peu � la bonne Architecture. La prudence d'obferver des repos dans la d�coration ext�rieure, doit
aufl� �ire regard�e comme indifpenfable dans la d�coration int�rieure. 80 Un Architecte prudent doit �viter de fe laiiTer entra�ner au charme de
la mode, & donner la pr�f�rence � la fageiTe qu'exige la bonne Archi- tecture, tf�' Il faut avoir foin dans la d�coration d'une pi�ce de rendre les parties re-
latives avec leur tout, c'elt par cette harmonie qu'on parvient � plaire m�- me aux perfonnes les moins intelligentes dans l'art de b�tir. ibid. Du danger qu'il y a pour notre mani�re de d�corer r de continuer le de-
fordre des ornemens que la plupart introduifent dans la d�coration in- t�rieure. 67 Quoique l'objet de cet ouvrage foit d'amener les amateurs de l'Archi-
tecture au beau limple, il feroit pourtant dangereux de marquer par cette crainte trop de fterilit�. , 10 i |
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Il n'eft point de confid�ration qui doive porter l'Architecte a �tre allez
complaifant pour palier l�g�rement fur les pr�ceptes de fon Art, il doit fe ref�buvenir que la cenfure ne roule que fur lui. 106 Il faut �viter de r�pandre unerichefTe trop g�n�rale dans une pi�ce , les
repos y font indifpenfables , c'eft par leur fecours que l'efprit faif�t facile- ment les v�ritables beaut�s d'une d�coration , & que par fon moyen les �lev�s peuvent parvenir � cette excellence qui fait r�uf��r heureufement dans ralfemblage de la Peinture , Sculpture & Architecture, &c. 102 Il faut �viter d'imiter ceux qui dans leur d�coration fupi�ment les lignes
droites & dans les plans & dans les �l�vations. 88 & 80 Il eft dangereux de s'abandonner � la vivacit� de fon imagination � l'�-
gard de la Sculpture , cette f�condit� ne fert le plus fouvent qu'� enfe- velir l'Architecture fous la Sculpture , & c'eft un d�faut de convenance f�- lon le fentiment des habiles Architectes. ^4 & pj" Dans la d�coration int�rieure , lorfque l'on fait ufage d'ordres de colon-
nes , on doit les �lever delTus un pi�deital afin que l'�il puifle en aperce- voir la hauteur d'un feul tems, ce qui ne peut arriver lorsqu'elles font po- f�es fur le rez-de-chaufT�e. 1 o 5? Il faut, autant que faire fe peut, dinxibuer la pi�ce que l'on veut d�co-
rer de mani�re � contenir autant de meubles qu'en exige fa deftination , au- trement les meubles �trangers qu'on eft oblig� d'y aporter d�figurent le plus fouvent l'ordonnance g�n�rale de la pi�ce. 1 06 Lorfque l'on introduit des figures dans la d�coration int�rieure , il eft
bon de les �lever fur un pi�deital, focle ou retraite, elles en ont plus de majeft�. 8 3 Les ordres decolonnes font rarement employ�s dans les pi�ces rev�-
tues de Menuiferie, ils font referv�s pour les Veftibules, les Salons con- ftruits de marbre ou de pierre , les Porches , Periftiles, &c. 110 La pratique des portes croif�es tenues � grands panneaux de glace, leur
utilit� &leur ufage. 96 Les glaces dans les portions circulaires font toujours un mauvais effet.
91
Lorfque l'on fe trouve oblig� d'�clairer les paflages ou garderobes qui fe
trouvent derri�re quelque pi�ce de parade ou autres lieux , au lieu de por- tes vitr�es en ufage autrefois, l'on pratique des glaces au-defTus des portes en place de tableaux. 11 8 Il eft de la prudence de ne pas r�pandre avec affectation les armoiries
ou les chifres du Ma�tre indiff�remment dans toutes les pi�ces d'un B�ti- ment , leur v�ritable place eft dans les dehors , ou les "premi�res pi�ces, comme les Veftibules , Periftiles , premi�res Anti-chambres , &c. 8 5; Il faut garder une correfpondance de proportion entre les trumeaux d'u-
ne pi�ce & la largeur de fes croif�es. 5? 4 Les tapilTeries dans les appartemens de parade font de peu d'ufage , &
quoi qu'on puifTe les mettre en pratique, les trumeaux des croif�es deve- nant en g�n�ral �troits on les doit orner de glaces. p 8 Accoutum�s � l'�clat de notre d�coration moderne, on donne avec
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DES MATIE R E S.
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peine fon fufFrage � celle dont le caract�re principal tient de la {implicite ;
les diff�rentes circonftances qui doivent porter les vrais Architectes � fe d�clarer pour cette derni�re. i o i Les corniches � vouiTure dans les petites pi�ces fervent � racheter la hau-
teur des planchers , lorfque ces pi�ces font contigues � de grands appar- tenons. 132 Une pi�ce qui demande del� fra�cheur doit �tre rev�tue de marbre ou
de pierre de liais , furtout dans les apartemens du rez-de-chauff�e. 129 Rien ne relev� tant le prix del� d�coration int�rieure que la libert� dont
on ufe aujourd'hui de chantourner le plan des pi�ces que l'on d�core, n�anmoius il faut prendre garde � s'abandonner � une trop grande licence , ainf� qu'il a �t� fait remarquer ailleurs. 8 7 & 8 8 Dijlribution. Les pi�ces irregul�eres occupent beauccxup de terrain , mais aui��
faut-il convenir qu'elles aiden: fouvent � rendre la diftribution d'un plan d'un fervice beaucoup plus aif�. 12y Il faut avoir attention lors de la d�coration d'une pi�ce que les aligne-
mens fuperieurs foient en relation avec ceux du B�timent en g�n�ral, �c m�me qu'ils aident au coup-d'ceil fup�rieur des dehors. 9 2 Des diff�rentes mani�res dont on peut �clairer les garde-robes. 126
E.
EScalier. C'eft dans l'art de conftruire les courbes des Efcaliers , dans l'ac-
cord des parties avec le tout, & dans l'�l�gante proportion qu'on diftin- g je la fcience d'un Architecte. 145- On doit conftruire les grandes pi�ces fujettes au paffage, comme les
Efcaliers �c autres, de pierre ou de marbre. 146 De la relation que doivent avoir toutes les parties qui compofent la d�-
coration des Efcaliers ; de la diftribution des rampes , del� repartition des ornemens, enfemble de la d�coration des Efcaliers donn�e dans les Plan- ches 88 & 89, 146 & 14,7 F.
Figure. Les Figures fe pofent fur des pi�deftaux, leurs divers noms, leurs
all�gories particuli�res ; la mati�re contribue foiblement � kur beaut� , l'ex�cution feule fait tout le m�rite de ces morceaux , en un mot, pour r�uffir � faire d'heureux choix , il faut fr�quenter les �difices o� ils font r�- pandus avec choix, leur fituation, &c. 24 Fontaines. De la diverfit� des Fontaines , de l'agr�ment que leur coup-d'ceil procure � la promenade , de la n�cei��t� de les diftribuer de mani�re qu'el- les puhTent faire l'objet de pluf�eurs points de vue , Sec. 18 Il eft des Fontaines qu'il eft bon de tenir cach�es au coup-d'ceil g�n�ral, telles que celles qui font compof�es de fujets all�goriques qui empruntent leur beaut� principale de la perfection de la Sculpture, & qu'il eft bon alors de garantir de Tindifcretion de la multitude. . 19 Il faut d^ns la composition des Fontaines adoff�es contre les terraftes |
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ou quelque autre partie de B�timent �viter trop de contraires , il eft dan-
gereux en voulant plaire par les formes de n�gliger l'Architecture qui en doit �tre le foutien. 20 Les Fontaines ifol�es deftin�es � former des Fontaines jailliffantes , font
moins foumifes aux pr�ceptes de l'Architecture; ,1a beaut� du galbe doit �tre la partie � laquelle on doit s'attacher par pr�f�rence, la n�ceffit� qu'il y a de faire choix d'un habile Sculpteur. tbl�. Frontons. Des diff�rentes proportions des Frontons f�lon ^divers Auteurs.
De divers ornemens qui font propres � la'd�coration des Frontons, pour-
quoi les armes du Ma�tre doivent �tre plac�es du c�t� de l'entr�e plut�t que du c�t� des Jardins. 40 & 41 Des cas diff�rens o� la fupreffion des Frontons fait plus d'honneur � l'Ar-
chitecte que l'ufage de leur multiplicit�. 3 8 De la prudence dont il faut ufer � l'�gard de l'ufage des Frontonsjcomment piufieurs habiles modernes s'en font fervis dans leur d�coration. 3 6 �c 3 7 Lieux �foupape. Les lieux � foupape connus fous le nom de lieux � l'An-
gloife , & leur developement. 13 6 L'opinion de piufieurs Architectes eft d'�loigner les lieux � foupape des
apartemens de Ma�tre, la mani�re de preferver de leur mauvaife odeur. 136 Il faut pratiquer des armoires proche le fiege des lieux � foupape pour contenir les eaux de fenteur, linges & autres uftanciles- 137 Il faut que le dof��er foit rev�tu de maroquin , l'on peint ordinairement
ces petites pi�ces d'ornemen.s arabefques , & c'eft dans ces pi�ces que l'on peut fe donner la licence des ornemens pidorefques. ibid. Les lieux � foupape deviendroient inutiles dans un lieu o� l'on n'auroit
pas la commodit� de l'eau. 138 M.
MEnu�ferie. Ses diff�rentes efpeces & fes ufages. 1 <* 2
Des diff�rentes efpeces de bois propres � l'ufage de la Menuiferie
pour la d�coration des appartemens, fes fa�ons, fes diff�rentes formes 5 &c. Des d�fauts qu'il faut �viter dans l'emploi du bois deftin� pour la Me-
nuiferie � l'ufage des B�timens,, � $<$ Des diff�rens alfemblages de Menuiferie. 15*3
Des croif�es� double parement, de leur developement & leur diff�ren-
tes fujettions. 15; 6 �c 1 y 7 Du developement des portes � placard �c � double parement, leur ufa-
ge & leurs diff�rentes fermetures ; des deffus de portes �c des lambris qui les environnent, * 1 64 �c 1 6y Des diff�rens profils, de Menuiferie � l'ufage de la d�coration des appar-
temens , des cadres pour les lambris de rev�tiffemens & d'apuis , des bor- |
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DES M A T I E R E S
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dures :>'.t des plinthes , des cimaifes ; �cc. ;r .- ' 167
Des diff�rentes moulures qui compofent les compartimens des lambris ,
la prudence dont il faut ufer � l'�gard de leurs formes dans les �l�vations, en un mot de l'exp�rience n�ceffaire pour profiler avec fucc�s. , 1 68 De la relation que doivent avoir les diff�rens champs, les moulures ,
les chambranles, b�tis , avant & arriere-corps. I tfp Combien il eft. efTentiel qu'un Architecte ne n�glige aucune des parties
du B�timent, le compte qu'il fe doit rendre de l'epaiffeur des murs lors de la conftru�tion par la relation qu'ils doivent avoir avec la Menuiferie. j j 8 La pratique doit �tre jointe � la th�orie, le moyen d'y parvenir, & la
relation indifpenfable qu'ils doivent avoir enfemble. ijo O *
Rdres �'Arch�tetiure ; Ordre Dorique. Les diff�rens Auteurs qui ont
admis ou fuprim� les canelures � l'ordre Dorique, le cas o� elles font convenables -, en g�n�ral on doit y fuprimer les boffages tels qu'il s'en voit ' au Palais d� Luxembourg. 2.8 A l'imitation d'Abraham Bof�� je me fuis fervi du nom de pieds & de
pouces, pour �tre mieux entendu <les perfonnes qui n'ont qu'une l�g�re teinture du deffein -30 Ordre Ionique. On doit avoir attention de tenir'les membres d'Architecture
plus ou moins forts , f�lon qu'ils s'�loignent de l'�il; cette attention , auf��- bien que celle qu'on doit faire � la diff�rence du folide au d�licat eft tr�s- importante. '3 o La pr�f�rence qu'on doit donner au chapiteau Ionique moderne, iurtout lorfqu'on l'employ� � des colonnes ifol�es. ib�d- L'on eft revenu de l'ufage de tailler des ornemens fur les profils des or- dres dans les d�corations ext�rieures parla difficult� d'en apercevoir de loin le d�tail , & parce que leurprofufion amaffe de la mal propret�. 3 1 Ordre yittique. On entend en g�n�ral par ordre Attique tout morceau d'Ar- chit��ute plus racourci que les r�gles de l'Art ne le preferivent, Se qui eft def�irt� � couronner ou terminer une fa�ade de B�timent, ou autre partie fuperieure dans la d�coration int�rieure, fon origine & fon ufage dansles maifons des Grands. 3 2 On ne f�auroit donner de r�gle certaine pour la hauteur de l'ordre At- tique,-les diverfes proportions que lui ont donn� les anciens dans leurs �difices. ^3 5 Ornemens. Des conronnemens de panneaux de Menuiferie , de leur contrarie Si de leur fymetrie. 140 Les vafes , confoles , torchieres , &c. � kifage de la d�coration int�- rieure , peuvent fe fentir de la licence dont on ufe aujourd'hui, n'�tant in- troduits dans la d�coration que pour relever laf�mplicit� de l'Architecture qui doit dominer par delTus tout. 140 Les ornemens de bronze ou autre m�tail � l'ufage de la d�coration doi- vent fe refTentir de la fageffe de l'Architeclure,quoi qu'ils la regardent d'afTez |
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Tome IL
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loin , afin que par cette id�e on en �vite la profufion,
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14.9
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PLafonds. Des pr�cautions qu'il faut prendre a l'�gard des plafonds , foit
qu'ils foient d�cor�s de Sculpture ou de Peinture , ou des deux enfemble. Portes. Les points milieu d'une pi�ce ne s'aecordant pas toujours avec les en-
filades fup�rieures d'un B�timent obligent quelquefois d'imaginer des Por- tes � double baye &c dont l'on feint l'une des deux pour ob�ir �galement � la fym�trie de la pi�ce & la distribution du B�timent. 7 6 La hauteur que contiennent ordinairement les pi�ces � double �tage jet-
tent fouvent dans la n�ceffit� d'imaginer des portes qui par leur forme g�n�- rale puiiTent former des parties fup�rieures qui aillent de pair avec la force des membres d'Archite&ure de la pi�ce o� elles font �difi�es. 7 6 On doit donner le moins de mouvement qu'il eft. poffible aux linteaux des
Portes � l'ufage de la d�coration int�rieure, les deflus des portes font quel- quefois de forme irreguliere , la libert� dont on ufe � leur �gard. 7 8 On doit pr�f�rer des deflus de Portes � panneaux au lieu de ceux qui
font orn�s de tableaux,lorfque l'�l�vation des deffus de portes ont peu d'ex- haufTement. 8 o La n�ceffit� qu'il y a d'accorder la forme des panneaux des venteaux
des Portes , avec la Sculpture, &la forme g�n�rale des ferrures. 77 Un Architecte charg� de la d�coration d'une pi�ce ou de quelques unes
de f�s parties doit rejetter les fujetions qu'on lui propofe lorfqu'elles ne peuvent que nuire � Pharmonie g�n�rale de la pi�ce. 7^ S.
SErrurerie. Sous le nom de Serrurerie on comprend les gros fers qui fervent
� la conftrudion des B�timens ? comme ceux qui fervent � la d�coration int�rieure & ext�rieure des �difices y 2 Il faut �viter dans les ouvrages de Serrurerie de rendre trop faillans les
membres d'Architecture qui les compofent, de m�me qu'il ne faut pas les charger d^rnemens confus qui �tent la libert� du coup-d'ceil. y 3 Les grilles baffes donnent l'agr�ment du coup-d'ceil de Fendrok qu'elles
renferment, quelques-uns en bl�ment l'ufage , il faut convenir cependant qu'il eft des occafions o� la pratique en eft bonne. 5 <� A l'imitation du Ch�teau de Trianon on peut introduire l'ufage des gril-
les baffes dans les dehors. ibid. On fe fert de balcons fimples, tels que les exemples de la Planche jo
� l'ufage des terraffes & des ponts qui fe pratiquent fur les foff�s des Jardins pour pr�venir les accidens , ce qui les fait nommer gardes-foux, ou gardes- corps. � 6 Les potences de Serrurerie font d^fage dans les B�timens pour fufpen-
dre les lanternes. |
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_________________DES MATIERES. 179
En ufant de la libert� qu'on fe donne �our �viter la fym�trie dans les
deiTeins de balcons, il faut �viter de faire des panneaux qui ayent trop de port�e ce qui nuiroit � leur folidit�. � 7 Les balcons � banquette doivent �tre referv�s pour les B�timens particu-
liers , leur d�coration devenant trop petite pour les grands �difices. 58 Serrurerie. Le m�rite des deffeins de Serrurerie dans les balcons ou rampes eft de faire enforte que les jours foient � peu pr�s �gaux & que les orne- mens qu'on y admet foient conftruits de mani�re � ne pas accrocher les ha- bits , &c'eft pour cette raifon qu'on doit le.s faire dem�tail par pr�f�rence � la taule , de l'agr�ment qui en revient, �cc. tbid. La mani�re de pofer les rampes des efcaliers fur leur limon eft diff�rente de celle dont on pofe les balcons fur leurs apuis. y 9 Ferrure. Une partie des ornemens qui s'ex�cutent en bronze pour la Ferrure peuvent auffi s'ex�cuter en fer que l'on polit, ou auquel on donne une cou- leur d'eau, ou que l'on peint en bronze, leurs difF�rens agr�mens Se leur fu- jettion. 61 L'utilit� des efpagnolettes , leur fujettion Se leur mati�re. 63 Il fe diftingue de deux fortes de Ferrures } leur ufage diff�rent 8c leur ma- ti�re. 60 Il faut afTortir la forme ext�rieure des Serrures au contour des panneaux de Menuiferie, il faut que les ornemens qui les compofent ayent peu de relief. 61 Sym�trie. La fym�trie dans un B�timent apporte beaucoup d'agr�ment , elle doit m�me �tre pr�f�r�e, ainf� qu'il a �t� dit dans le premier Volume, � cette richelfe indiferete dans laquelle le go�t du fiecle nous entra�ne, 127 Sphinx. Les Sphinx } les Termes Se les Figures fe font de ffruclure diff�rente fuivant la dignit� des lieux , mais en g�n�ral ils fe font de marbre ; c'en; � ceux qui font ex�cut�s qu'il faut avoir recours ; pour fe former une id�e pr�cife de ces fortes de parties, Verfailles, Trianon Se Marly font une belle �cole. T.
TErrajJes. Les �chifres des efcaliers de dehors Se les tablettes des Terraffes
fe garniffent rarement de rampes de fer ou baluftrades ; les cas o� on les peut admettre Se les exemples que nous en fournirent les Maifons Royales. 4. On ne doit pas affecter trop de richeffe au rev�tiffement des TerraiTes ,
au contraire il faut plut�t leur donner un air de fimplicit� m�le qui ait quel- que relation avec leur ftructure. tbid. La d�penfe dans laquelle jette la conftruc�ion des TerraiTes oblige fou-
vent de pratiquer des talus de gazon , ainf� qu'il s'en voit � la Planche pre- miere,n�anmoins il faut convenir que les Terraffes de ma�onnerie font beau- coup au-deffus de celles que l'�conomie fait former de gazon, 2 |
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TABLE
V. ,
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VAf�s. La beaut� des Vafes eonfifte a leur donner une figure grac�eufe &
de varier avec fucc�s les parties qui les compofent. 21 Les Vafes construits de marbre tiennent le premier rang , & doivent �tre
plac�s dans les endroits les plus diftingu�s d'un Parc & les plus aparens. 2 1 Les Vafes de marbre pr�cieux , tel que le porphire , l'agathe, l'alb�tre ; Sec. doivent �tre r�ferv�s pour la d�coration int�rieure , �tant trop fragiles pour faire partie des d�corations des dehors. 2 2 Les Vafes de bronze fe tiennent de moyenne grandeur & fervent � la d�-
coration des tablettes des terraffes, ainfi qu'il s'en voit dans les Jardins. de Verfa�lles.- t. Les, Vafes conflruits de plomb font ordinairement fans pi�deflal & r�fer-
v�s � l'ufage des Fontaines. 21 Il fc fait des Vafes de fer fondu fur lefquels on paiTe une couleur en huile � l'ufage des Jardins des particuliers, ainfi que ceux de fayance. 2 5 Les Vafes conflruits de pierre font de peu d'ufage dans les Jardins de conf�quence, & font r�ferv�s pour les couronnemens de fa�ades conflruits de m,�me mati�re. 2 2 Vefiibule. Dans les d�corations ex�cut�es de ma�onnerie , o.�l'on affecte de la fimplicit� , on doit s'attacher aux formes g�n�rales & aux reffauts qui d�- tachent les corps les uns d'avec les autres , il ne faut pas n�anmoins trop ufer de ces reffauts, crainte de tomber dans un go�t d'Architecture trop maigre. , / . 84
De l'union qu'il faut conferver dans la hauteur des retraites .des Veffibuies
par raport � leurs d�corations int�rieures , auf�i-bien que de la relation qu'ils
'" . doivent avoir avec ceux des d�coration ext�rieures. ibid.
; L'entr�e des Veflibules fe ferme diff�remment. � ; . r. 82
VoujjltreY. Exemple de Vouffures de croif�es rapport�es dans les Planches
90 & 9 i , pour faire conno�tre la diff�rence des ornemens qui s'ex�cutent
en pl�tre � ceux de Menuiferie. 148 & 149
Fin de h Table des Mati�res^
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