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COURS
HITECTURE
Ql/I COMPREND
LES ORDRES DE VK5N0LE \
,.-^ AVEC DES COMMENTAIRES,
Les Figures ôc les Defcriptions de fes plus beaux
Bâtimens, ôc de ceux
DE MICHEL-ANGE,
DES INSTRUCTIONS ET DES PRÉCEPTES,
& plufîeurs nouveaux Defïeins concernans l'a diftribution ôc la
Décoration, la Matière ÔC la Construction des Edifices, la Maçonnerie, la Charpenterie, la Couverture, la Serrurerie, la Menuiserie, le Jardinage, 8c généralement tout ce qui regarde L'ART D Ei BAS T I R;
Par le Sieur Q. A. dAviler, Architecte.
NOUVELLE ÉDITION,
Enrichie de nouvelles Planches 3 & revue & augmentée de plujimrs
Dejjeins conformes à l'ufage prêfent 9 & d'un grand nombre de Remarques ,
Par Pierre-Jean Mariette.
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A PARI S,
Chez Charles-Antoine Jombert , Libraire de l'Artillerie 5c
du Génie, rue Dauphine, à l'Image Notre-Dame, |
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M. DCC LX
AVEC PRIVILEGE DÛ ROI.
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KUNSTHISTORISCH INS r: rUÙ.f
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A M O N S E IGNEU R
LE COMTE
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MAUREPA
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MINISTRE ET SECRETAIRE D'ÉTAT,
COMMANDEUR DES ORDRES DE SA MAJESTÉ
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ONSEIGNEUR.
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Souffrez que je mette fous votre protection cette nou-
velle édition du Cours d'Architecture de d'AfiLER 3 a laquelle je crois avoir apporté tous mes foins , pour quelle fut digne de vous être préfentée. Il efl bien naturel que je mintéreffe a fa réuffite , & je ne pourrai plus en douter, lorfque Votre Grandeur voudra bien me per- mettre de publier que cet Ouvrage a mérité l'honneur defon fuffrage. Cette grâce > qui m ejl infiniment avantageufe > me donnera le courage d'entreprendre d'autres éditions de Li- vres confidérables , qui dans des genres differens > puiffent autant contribuer a l'avancement des Lettres , que celui-ci |
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dans lejîen ejl propre a perfectionner les Arts. Jefçai qu'on
ne vous efi agréable qu'a proportion des efforts qu'on fait pour Je diflinguer dans fa profejfion ; & je ne dois pas non plus ignorer l'amour que vous dyè\ pour les Livres , fur- tout lorfquils font exécutés avec goût. En faut-il d'autres preuves que cettefadsfaction que vous faites paroître toutes les fois qu'il fe préfente des occafions d'enrichir la Biblio- thèque Royale de nouveaux tréfors ? Elle deviendra en peu de tems la plus complette qui ait jamais été; mais on n'en connoîtra bien tout le prix > que lorfque le Catalogue de cette nombrcvfe colleciion, qui s'imprime actuellement fous vos yeux a l'Imprimerie Royale 3 fera rendu public. Je me trouve extrêmement flatté de pouvoir annoncer un Ouvrage Ji utile & fi important ; mais il m'efl bien autrement glo- rieux que vous vouliez bien ni admettre au nombre de ceux qui ont l'honneur d'être avec le plus profond refpecl, |
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MONSEIGNEUR,
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DE VOTRE GRANDEUR,
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Le très-humble Se très-
obéiflant Serviteur, MARIETTE. |
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V I S
SUR CETTE NOUVELLE ÉDITION.
JLorsque le Cours d'Archite&ure de d'Aviler pa-
rut pour la première fois en 1691 , il eut une appro- bation fî générale, le fuccès en fut fï prompt & fi heu- reux, qu'em pouvoit penfer que cet Ouvrage étoit exempt de toute critique ; mais quand on eft convaincu de rinfuffirance de l'efprit humain , on ne fe laide guère féduire par un accueil fi fpécieux ; c'eft même alors qu'un Auteur jaloux de fa gloire, fait un examen plus févere des productions qu'il avoit abandonnées au jugement du Public. Il en devient un cenfeur rigide; plus il a reçu de louanges, moins il fe montre indulgent fur Ces défauts; &c par ce moyen il peut efpérer de porter Ton Ouvrage jufqu'au plus haut degré de perfection auquel il puirle atteindre. C'eft ainfî que penfoit dAviler, & il agit en conféquence. Quelques favorables que fuflent pour lui les fuffrages du Public, il examina de nouveau fon Ouvrage avec l'attention la plus fcrupuleufe^ de ayant reconnu qu'on pouvoit lui reprocher d'avoir tou- ché trop légèrement quelques parties de l'Art, & d'en avoir omis plufieurs fur lefquelles il n'étoit pas moins important de s'expliquer , il fe difpofa à donner une nou- velle édition de fon Livre, qui, îuivant fon projet, de- voir être confidérablement augmentée. La mort le furprit dans le tems qu'il vendît' de conce-
voir ce deffein, ôc il étoit à craindre que ce qu'il méditoit ne demeurât fans exécution, fi le Sieur Jean-Baptifte- Alexandre Le Blond, dont l'habileté eft connue n'eût |
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entrepris en 171 o, de remplir les vues de notre Auteur.
Les manufcrits de d'Aviler lui furent communiqués : on lui remit en particulier fon Exemplaire du Diction- naire des ternies d'Architecture, qui étoit déjà beau- coup travaillé : les marges en étoient chargées d'un grand nombre de corrections importantes, ôc le texte aug- menté,d'une infinité de termes de l'Art, qui avoient échappé aux premières recherches de l'Auteur. Le Sieur Le Blond eut foin de mettre chaque article à fa place ; il fupprima ce qu'il crut être trop éloigné du fujet, enri- chit ce Dictionnaire de plufieurs termes qui y man- quoient, & mit enfin cet Ouvrage en état de voir le jour. Ce n'étoit là encore qu'une partie du travail, & c'étoit
la moins importante : il falloit en faire autant fur le Cours d'ArchiteCture, ç'eft-àrdire, qu'il falloit en remplir les vui- des fuivant le plan que d'Aviler avoit tracé; car il ne s'é- toit trouvé dans les papiers de ce dernier qu'une légère ébauche de ce qu'il avoit deffein d'exécuter. Le Sieur Le Blond l'ayant entrepris, mit la main à la plume 3 « 5c fans « rien retrancher de fon Auteur, il fe contenta d'ajouter |
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dans les endroits où il étoit furvenu quelque change-
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ment , de nouveaux deffeins fuivant l'ufage le plus ré-
» cent, qu'il accompagna de plufieurs inftruCtions ôc re~ » marques très-néceflaires, Il s'étendit particuliérerrient *> fur la nouvelle manière de diftribuer les Plans , parce » que d'Aviler n'avoit donné qu'un exemple fur une ma- » tiere fi importante, 5c que ce même exemple ne pou- |
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voit plus être fuivi- Il choifit pour cela quatre bâtî-
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mens de fon invention de différente efpece , ""dont
» quelques-uns étoient déjà exécutés ; perfuadé que ces » plans, ces coupes &c ces élévations joints aux remar- |
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» ques qu'il avoit faites, fuffiroient pour donner l'intel
» ligence des règles principales qui doivent y être obfer- » vées. La compofîtion Ôc la décoration des efcaliers ne |
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méritoit pas moins d'attention ; le Sieur dAviler n'en
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avoit rien dit, ou n'en avoit parlé qu'en parlant, par
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rapport à la Coupe des Pierres Ôc à la Charpenterie; le
Sieur Le Blond fe détermina à en faire un Chapitre |
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particulier, ôc à en donner quatre exemples différens.
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Il ajouta encore de nouveaux deffeins de fenêtres, de
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cheminées , de corniches ôc de compartimens de lam-
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bris , à ceux que d'Aviler avoit déjà donnes : il y joi-
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gnit fes obfervations, ôc crut devoir s'étendre particu-
» Hérement fur cette matière , parce que , comme il le » remarque, ce font ces inventions qui ont contribué à » rendre les appartemens iî commodes, û agréables ôc û » magnifiques. Tel eft le compte que le Sieur Le Blond a rendu lui -
même de la conduite qu'il avoit tenue dans fon travail. Comme il avoit un goût délicat, que fa manière étoit pure, ôc qu'il poffédoit l'heureux talent de produire ai- îement, ôc de mettre beaucoup de feu dans fes defTeins, ce qu'il prefenta fut très-bien reçu, ôc ne contribua pas peu à augmenter la réputation du Cours d'Archire&ure de d'Aviler. Cet Ouvrage devint alors plus néceffaire que jamais ; on fut obligé en 17x0, d'en faire une troifieme édition qui ne diffère en rien de la féconde. Mais la décoration intérieure des appartemens a
éprouvé depuis de fi grands changemens, qu'elle a tout- a-fait changé de face. Cette partie de l'Architecture, Ôc généralement tout ee qui eft de la dépendance des orne- ment, fuit le fort des modes, & n'eft pas moins varia- ble. Il femble même qu'on affecte chaque jour dima- |
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giner dans ce genre quelque chofe de fîngulier, qui
Faffe perdre l'idée de ce qui a été fait précédemment. Ce n'eft point ici le lieu de difcuter le bien ou le mal qui réfultent de toutes ces variations; fuppofé même qu'on eût quelque répugnance pour le goût régnant > n'y au- roit-il pas ide l'imprudence à s'y refufer, quand on a le Public à fatisfaire ? Voulant donc donner aujourd'hui une nouvelle édition du Cours d'Architecture de d'Avi- 1er y l'on a bien fenti la néceffité d'y inférer les nouveaux ufages. On auroit fouhaité pouvoir encore s'adreiïer au Sieur Le Blond, mais une mort {a) prématurée Tavoit enlevé dès l'année 1719, peu d'années après qu'il fut pafle au fervice du feu Czar Pierre le Grand ,- qui, fur le bruit de fa réputation, l'avoit fait venir en Mof- covie pour être fon premier Architecte, & préfîder aux grands ouvrages dont ce Prince a voit formé les projets. Privé de ce feeours, Se ne voulant rien pré- fenter au Public qui ne fût digne d'entrer dans un Li- vre qui a 11 juftement mérité fon eftime, on a cru ne devoir lui propoler pour exemples que des morceaux déjà exécutés avec applaudiffement. On a donc été cher- cher dans les batimens nouveaux qui ont le plus de repu- tation, des modèles de cheminées, de trumeaux, de fenêtres, de portes, de lambris, de , corniches &: de plafonds, qui font les parties de la décoration qui ont îbuffert plus de changemens ; &c l'on a fupprimé dans cette édition ce que dAviler, Se depuis lui le Sieur Le Blond, avoient donné fur le même fujet r parce que (a) Jean-Bapàjle-Alexandre Le. Blond ^ Parifien, paffa au fervice du Czar
Pierre Premier en 171-6 , & mourut à Saint-Pétersbourg le 11 février» vieux ftyle, qui répond au 4 mars de l'année 1719. Il n'qtoir âgé <jue de quarante ans. Sa Majefti Çwkmp M fit f^re de magnifiques obfeques s qu'Elle ho- nora de fa préfence |
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ces deffeins n'étant plus d'ufage., on n'en pouvoit tirer
aucune utilité. On s'eft particulièrement étendu fur le chapitre des lambris : ceux du Sieur Le Blond n'avoient été trouvés ni affez riches, ni affez variés ; c'eft ce qui a déterminé à en donner un grand nombre qui convinf- fent pour toutes les différentes pièces d'un appartement, depuis le veftibule jufqu'à la garderobe, qui eft la derr niere ôc la moindre pièce. Et comme on n'a d'autres vues que l'utilité, on ne s'eft pas feulement renfermé dans ces compofitions générales, on a encore voulu donner fépar rément des deffeins de chambranles, de eouronnemens? ôc d'autres parties de portes, de fenêtres ôc de chemir nées, qui étant plus détaillées, où fur une plus grande échelle, devinffent plus fenfibles, Ôc par confequent plus faciles à exécuter. Il s'y trouvera auiïï de nouveaux Ôef- feins d'ouvrages de Serrurerie; ôc comme dans les efca- liers du Sieur Le Blond, il y en avoit deux qui n'étant que des projets de fon invention, ont été jugés plus in- génieux que praticables, on y a joint deux autres efcaliers qui font exécutés dans Paris, Ôc qui ont une grande ré- putation. La diftribution des plans ayant moins varié, on a
laiffé fubfîfter ceux du Sieur Le Blond qui avoient été fort goûtés : l'on s'eft contenté feulement de faire gra- ver la maifon que cet Architecte a bâti près des Char- treux , dans l'état où elle fe trouve aujourd'hui, c'eft-à- dire, avec les accroiffemens qui y ont été faits, ôc qui rendent cet hôtel un des plus confidérables de cette ville. * D'ailleurs fi Ton veut slnftruire plus à fond de la ma-
nière de diftribuer les plans dans toutes fortes de places , même les plus irrégulieres ; on peut confulter le Livré |
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intitulé (d) l'Architecture Françoife ; ouvrage mis au jour
depuis peu d'années, 8c qui contient les plans, les coupes, 8c les élévations des plus beaux 8c des plus nouveaux bâti- mens de France, levés 8c deflinés avec beaucoup d'exacti- tude. Voilà pour ce qui concerne les augmentations des
planches qui enrichifTent cette nouvelle édition. Les an- ciennes qui comprennent les Ordres, les bâtimens de Fi- gnole 8c de Michel-Ange > 8c les difFérens Deffeins de l'in- vention de dAviler > étant trop ufées, &ne pouvant plus être préfentées, on les a gravé de nouveau 8c dans une plus belle 8c plus grande forme, afin de pouvoir y expri- mer toutes chofes avec plus de détail, 8c avec encore plus de préciiîon que ne l'avoit fait dAviler. Car quoiqu'il eût apporté une extrême attention, en reduifant les Ordres de Fignole dans la forme qu'il s'etoit prefcrite, il n'avoit pu empêcher quil ne s'y glifsât plufieurs fautes. Elles ont été exa&ement relevées dans les nouvelles planches, 8c l'on ne craint pas d'affurer que les Ordres y font préfentement auffi correc-ts qu'il eft poflible de les rendre. Cet examen des planches a conduit à celui des Dif-
cours. En général l'Ouvrage de dAviler eft écrit très- fenfément; fa critique eft utile, 8c bien mefurée, fes recherches font favantes, fes réflexions folides 8c judi- cieufes. Si cet Auteur avance quelque fentiment particu- lier , il ne manque jamais de l'appuyer de quelque exem- (a) Cet Ouvrage forme actuellement quatre grands volumes in-folio, qui
renferment les plus beaux monumens de Paris, comme Egîifes, Palais, Hotels, Fontaines, Ponts j&c. ainû que le Louvre, lesTuilleries, Verfailles & tou- tes fes dépendances -y avec des defcriptions très-intérefïantes, par M, Blondef de l'Académie d'Architecture. Le cinquième volume eft fous preffe; il con- tiendra les Maifons Royales, Châteaux & autres édifices confidérables des en- virons de Paris. - '" - \ |
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pie reçu : on peut , avec fon Livre, devenir un excellent
Architecte. Mais d'un autre côté il faut avouer que fa di&ion n'ell pas toujours pure; il paroît obfcur en cer- tains endroits, fa lecture demande beaucoup d'attention, il faut même aiTez fouvent le relire plufieurs fois, avant que de le bien entendre; ce qui vient prefque toujours de ce que fes phrafes font trop longues, & quelquefois em- bamuTées par des obfervations utiles, mais hors de leur place. Ce font de légers défauts ; mais comme on a extrê - mement à cœur de rendre cette nouvelle édition préfé- rable à celles qui l'ont précédé, on a tâché d'y remédier autant qu'on l'a pu: on a revu tout l'ouvrage avec une at- tention finguliere, & fans jamais s'écarter de la penfée de l'Auteur, on a uniquement cherché à le rendre plus exact &plus intelligible. Ces corrections font fi fréquentes, que pour peu qu'on veuille fe donner la peine dejetter les yeux fur l'Ouvrage, il fera aifé de les appercevoir ; & Ton pourra juger de la manière dont elles ont été faites, fi l'on veut feulement fe donner la peine de comparer la Préface qui fert d'introduction i l'étude de l'Architecture dans les au- tres éditions, avec celle qui eft à la tête de celle-ci : on fe flatte que l'Auteur lui-même auroit avoué ces corrections. Perfuadés que l'on ne peut que faire plaifir au Public
en lui faifant connoître ceux qui l'ont utilement fervi, nous avons cru devoir joindre l'éloge du Sieur d'Aviler à celui qu'il avoit fait lui-même de Vïgnole. Cet éloge eft une des augmentations qui ont été faites à cette nouvelle édition ; les autres confirment dans un allez grand nombre d'obfervations qui accompagnent Ôc expliquent les nou- velles planches y & en plufieurs remarques éparfes en di- vers autres endroits du Livre. Le Sieur d'Aviler avoit joint à fon Cours d'Architecture
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un fécond volume qui renfermoit une Explication des
termes d'Architecture, en forme de Dictionnaire: mais pour ne point engager le Public dans une dépenfe involon- taire, en l'obligeant d'acheter ces deux volumes enfemble, nous avons préféré de lui préfenter chacun de ces Ouvra- ges féparément, en les affujettiffant néanmoins au même format, pour pouvoir être affociés l'un à l'autre quand on le jugera à propos. Nous avertiffons donc les perfonnes qui defireront avoir le Dictionnaire d Architecture, que le même Libraire qui vient d'imprimer ce Cours, a publié, il y a quelques années., une nouvelle édition de ce Dic- tionnaire y qui eft bien fupérieure à l'ancienne, tant pour l'ordre & le choix des matières, que pour les termes nou- veaux & les augmentations qu'on y a faites. |
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PREFACE
SERVANT D'INTRODUCTION
. A'l'ÉTUDE
DE L'ARCHITECTURE.
^i c'eft; un préjugé favorable pour un Ouvrage d'a-
voir fouvent été reimprimé , & d'avoir toujours eu un égal fuccês, on ne peut difconvenir que celui de Fi- gnole n'ait à cet égard un avantage confiderable fur tous les autres Livres d'Architecture. En effets outre l'édi- tion Italienne qu'on a été obligé de renouveller une in- finité de fois, combien s'en eft-il fait de traductions dans prefque toutes les Langues de l'Europe ? Sans fortir de la France, nous en avons plufieurs traductions Fran- çoifes, qui ont été imprimées fi fouvent, que les exem- plaires s'en font multipliés à l'infini. Mais Fignole y paroît fi différent de lui-même, par les défauts qui ré- gnent dans ces traductions, & par la mauvaife exécution des planches, qui d'ailleurs font préfentement ufées, que j'ai penfé que ce feroit travailler autant pour l'honneur- de cet Architecte, que pour l'utilité de ceux qui prati- quent ou qui aiment l'Architecture, que d'en donner une nouvelle traduction, ôc d'éclaircir le texte par des notes, ce que l'on n'avoit point encore fait. On a toujours regardé l'Ouvrage de Fignole comme
le Manuel des Archite6t.es, comme un Livre auquel les Ouvriers font obligés d'avoir recours à toute heure ; il étoit donc néceffaïre de leur en faciliter Fufagé, & c'eft |
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XIV
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ce qui m'a déterminé, en mettant au jour cette nouvelle
édition, à préférer la forme in-quarto à celle in-folio que Vignole avoit choifî. Elle m'a femblé plus commode Se plus portative 3 Se quant aux planches elles deviennent allez grandes pour y pouvoir exprimer avec jufteffe jus- qu'aux moindres parties. J'ai toujours eu devant les yeux ! l'édition originale, en deffinant toutes les figures, Se j'ai eu une attention finguliere en les réduîfant par échei les de modules dans la grandeur que je m'étois p refaite, à les rendre très-correctes. Je me fuis d'autant plus attaché à être exact:, que cet Ouvrage étant particulièrement def- tiné pour les jeunes Elevés, auxquels on enfeigne les pre- miers élémens de l'Architecture, il étoit important d'y éviter jufqu'aux moindres fautes, parce que leur peu d'expérience les auroit empêché de les appercevoir ; Se l'on ferait combien les premières impreffions font dange reufes. De4à vient que c'eft une néceflité indifpenfable de prendre pour guide les meilleurs Auteurs, lorfqu'on veut s'attacher à l'étude de l'Architecture. Celle des Or- dres eft la première à laquelle on doit s'appliquer, Se c'eft elle aulîi qui demande plus de précautions pour le choix ; car les Ordres, qui font le principal ornement de l'Archi- tecture, Se qui fervent à diftinguer les bâtimens ordinai- res de ceux où la magnificence doit éclater, apportent plutôt de la confufîon à un édifice, que de la beauté Se de la variété, s'ils ne font bien proportionnés Se bien |
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exécutés.
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Entre tous les Architectes modernes qui ont mis au
jour leurs penfées fur ce fujet, Fignole eft fans contredit un de ceux qui a le mieux réuffi : la clarté Se la facilité de fes règles, le beaux choix Se l'élégance de fes profils y fon attention fcrupuleufe à ne rien donner qui ne fût |
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puifé dans l'Antiquité, lui ont acquis fur les autres Au-
teurs une efpece de fupériorité dont il eft en poffeflîon, &c qu'il ferok difficile de lui enlever. Son crédit eft tel. auprès des Architectes, & fur-tout auprès des Ouvriers, qui n'ont ni la commodité, ni le tems de faire de lon- gues études,, que ces derniers, dans les ouvrages où ils font obligés de fe fervir des Ordres, ne fuivent point d'autres règles que celles de Vignole. Qu'il eft heureux pour l'Architecture que cet Auteur ait acquis une fi grande confiance ! Car fi des Ouvriers qui n'ont pas ordinairement un fond d'étude, s'etoient abandonnés à leurs propres idées, dans quels écarts n'auroient -ils pas donné? Et combien ne verroit-on pas d'Ordonnan- ces vicieufes & irrégulieres, dont les défauts, quoique très-fenfibles, ne trouveroient peut-être que trop d'imi- tateurs ? Il eft donc à fouhaiter que Vignole ferve long - téms
de règle à ceux qui cultivent l'Architecture, 8c qu'on ne s'écarte point des mefures qu'il a fi judicieufement éta- blies. Celles qu'il a déterminées pour la hauteur des pié- deftaux, des colonnes 8c des entablemens de Cqs Or- dres , doivent être en particulier inviolablement obfer- vées par ceux qui font profeffion de s'attacher à la mé- thode de cet Architecte; car lorfqu'une fois on a réiblu de fuivre un Auteur, il ne faut plus examiner s'il eft d'accord ou non avec les autres. Cette difcuffion, utile pour un homme confommé dans l'Arc, feroit nuifible à un commençant, 8c ne ferviroit qu'à le jetter dans l'in- certitude, tous les Auteurs ayant eu des fentimens parti- culiers. En voici un exemple : Palladio, qui tient un rang fi diftingué parmi les Modernes, fixe la hauteur de fes piédeftaux à environ le quart de celle de la colon- |
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XV]
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ne, èc celle des entablement. au cinquième ; Fignole au
contraire donne le tiers de la hauteur de la colonne au pié- deftal, ôc le quart à l'entablement. Ce qui rend particulièrement recommandable le Livre
de Vignole, c'eft qu'ayant été fait vers les dernières an- nées de fa vie, on y recueille le fruit de ce qu'une longue expérience lui avoit fait acquérir de connoiffances. Il ne faut, pour s'en convaincre, que confronter fes derniers profils avec ceux qu'il avoit employés dans fes premiers bâtimens ; on trouvera que ceux-ci ne font pas, à beau- coup près, d'aufli bonne manière. Son Ouvrage a bail- leurs l'avantage d'avoir été exécuté avec foin fous fa direc- tion. J'efpere auffi faire voir dans la fuite que de tous les Auteurs qui ont écrit comme lui fur les Ordres d'Archi- tecture j aucun n'a plus approché de l'Antique, &c que s'il s'eft quelquefois éloigné dans les mefures particulières, des -originaux qu'il imitoit, il ne l'a fait qu'avec beau- coup de précaution, & toujours pour fe renfermer dans la règle générale qu'il avoit établie, voulant que la beauté des proportions repondît à la facilité de l'exécution; car c'eft en quoi il faifoit confîfter la perfection des profils. J'appuyerai mon fentiment fur les exemples antiques les plus univerfeliement reçus, & je le confirmerai par l'exa- men des Ouvrages modernes qui font honneur à la mé- moire de leurs Auteurs. Excepté Scamo'fâi qui met le Compofite entre l'Io-
nique & le Corinthien, & M. de Chambray, qui dans fon Parallèle de £ Architecture Antique avec la Moderne > les divife en deux claffes, dans lefquellès il range les trois Grecs d'abord, & enfuite les deux Italiens ; Vir- gnole eft d'accord avec tous les autres Architectes pour l'arrangement des cinq Ordres. Le Tofcan tient dans |
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Ton Ouvrage la première place , enfuite viennent le
Dorique, l'Ionique , le Corinthien, & enfin le Com- posite. Il fe fert, pour les divifions générales Se particulières
des différentes parties des Ordres, du Module, qui eft le demi-diamètre de la colonne partagée en douze parties égales pour le Tofcan Se le Dorique, Se en dix-huit pour l'Ionique, le Corinthien Ôc le Compofîte ; divifion qui n'a pas été faite fans deffein, Se qui, relative au caractère des Ordres, met un accord parfait entre les proportions de chaque membre. J'avois deffein de réduire ce Module en trente parties, comme l'ont fait la plupart des Ar- chitectes , Se comme il eft dans le Parallèle de M. de Cham- bray ; mais après y avoir mûrement penfé, il m'a femblé que l'utilité qui en pouvoit revenir, ne balançait point les inconvéniens qui réfultoient du grand nombre de frac- tions que cette nouvelle divifion auroit produites. Je devrois préfentement entrer en matière ; mais com-
me la plupart de ceux qui commencent à apprendre l'Ar- chitecture, n'en connoiffent point toute l'étendue, je crois qu'il eft à propos, avant que d'aller plus loin, de les informer de l'excellence de cette feience, & de la route qu'ils doivent tenir pour arriver à fa perfection, La nature, l'art & la pratique font autant de degrés
par lefquels Tefprit humain arrive à tout ce qu'il fe pro- pofe de poflîble. Et comme il y a entr'eux une liaifon étroite qui ne foufFre point de féparation, le premier de tous les foins eft de confulter la nature, quelque profef- fîon qu'on veuille embraffer. On doit, avant toutes cho les, examiner fi les difpofitions qu'on a reçu en naif- fant, s'accordent avec le talent qu'on choifit, ce qui fe manifefte ordinairement par les inclinations qu'on fait |
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paroître au-dehors. Si l'on remarque, par exemple, qu'un
enfant regarde bâtir avec attention, qu'il falTe de petits efTais pour fe divertir, <k qu'il s'y adonne fans y être pouffé, c'eft une marque affurée que s'il étoit inflruit des préceptes de l'Art, il y pourroit faire quelque pro- grès. On voit au contraire que ceux qui ne fe font Ar- chitectes que par des raifons de famille ou d'intérêt, fans aucune inclination, deviennent rarement de grands hommes, & malheureufement il n'en eft que trop de cette dernière efpece qui ne fortent jamais des bornes de la médiocrité. Auffi n'eft-on pas affez attentif à étudier le caractère des jeunes gens qu'on deftine aux Arts. Gn ne fonge communément, en les y appliquant, qu'à leur procurer pour le relie de leur vie un moyen de fubfifter; Se comme ils n'ont pas eux-mêmes d'autre but, ils fe mettent peu en peine de devenir habiles, s'il faut pour y parvenir fe jetter dans un travail auffi long que pénible. D'un autre côté, quoiqu'il foit félon les règles de trou- ver dans fa profemon , non-feulement fa fubfîftance, mais encore un gain honnête; il n'eft pas moins confiant que celui qui étant né avec d'heureufes difpofitions, joui- roit d'une fortune qui le mettroit en état d'étudier fon Art à loiiîr, auroit un grand avantage fur celui qui feroit continuellement aux prifes avec la néceffité y car le befoin étouffe les plus belles conceptions de l'efprit. C'eft ainfi que s'en explique Vitruve dans l'endroit ou il donne de fi beaux préceptes pour l'inftitution d'un Ar- chitecte. Il exige fur toutes chofes qu'il ne fe livre point à l'intérêt, parce qu'en effet les Arts font toujours mal exercés par ceux qui font tourmentés de cette nuifible paffion. '•■'" ■,..■■ Lorfque la nature s'eft expliquée, il faut fe laiffer con-
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XIX
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duire par l'Art, qui confifte dans les préceptes & dans le
defTein. L'intelligence des préceptes s'acquiert paria lec- ture des Livres ôc par la converfation des S^avans Ôc des gens d'expérience ; Ôc la pratique du defTein par une ap- plication afïidue à mettre exactement fur le papier ce que l'on a imaginé, tant pour fe Je repréfenter à loi-même, que pour le faire connoître aux autres. C'eft defîmer pour s'inftruire que de copier des defTeins des Maîtres, ou met- tre au net les mefures que l'on a prifes des plus excellent Ouvrages; ôc l'on deiïine de génie, lorfque l'on com- pofe de foi- même des plans ou des décorations de bâti- mens. On ne fauroit trop defïiner dans les commence- mens. Plus on cultive fon génie, plus il devient fécond. Il feroit cependant nuifible de demeurer toujours enfer- mé dans fon cabinet, occupé à mettre au jour Tes propres penfées & à en faire des defTeins terminés ; on ne fe ror- meroit point le goût, qui ne devient fur que par l'infpec- tion des édifices bons ôc mauvais. C'eft en les compa- rant lés uns aux autres qu'on apprend à faire la diftinc- tion du beau d'avec ce qui ne l'eft pas, ôc qu'on fe rend familières les manières différentes des Architectes, à l'exemple des Peintres Ôc des Sculpteurs qui fa vent fi bien difcerner les ouvrages de ceux de leur profeffion ; car chaque Maître a fa manière qui lui eft propre. Bra- mante , l'un des premiers Architectes parmi les Ita- liens qui fe foit fait une réputation, a eu une manière feche, parce que de fon tems l'Architecture ne com- mençoit qu'à fe renouveller, Ôc tenoit encore de l'igno- rance des derniers fiecles ; au lieu que la manière de MU chel-Jnge eft d'un goût de defTein fier ôc hardi, C'eft la même chofe parmi nos François; la manière de Philibert de Lorme , de Jean Bullant ôc de Ducerceau , eft: plus |
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mefquine que celle de Meilleurs le Mercier, Manfard Ôc
le Muet qui les ont fuivis; ôc ainfî des autres. Cette étude des différentes manières des Architectes
eft non-feulement néceffaire pour fortifier le goût, elle fert encore à faire connoître l'ufage propre de toutes les parties de la décoration > tant pour les dehors que pour les dedans des édifices. Car ce qui produit un bel effet dans une certaine place, ne réuflit pas de même dans un autre endroit. Cela eft fi vrai, que quoique les mefures des Ordres foient invariables, il y a cependant des occa- sions où l'on ne peut fe difpenfer d'y donner quelque atteinte. Si, par exemple -, un Ordre eft élevé fur un autre Ordre, il doit être autrement proportionné pour faire fon effet, que s'il étoit placé au rez-de-chauffée; il en eft dé même de la groffeur de la colonne par rapport au plus ou moins de diftance d'où elle doit être vue ; ce font autant de circonstances qui opèrent quelques légers chan- gemens dans les proportions ; parce qu'il faut que les objets paroiflent dans leur perfection en quelque endroit qu'ils foient fitués. L'expérience Ôc l'étude font alors d'un grand fecours, ôc il s'enfuit qu'on ne fauroit apporter alfez de précaution dans les ouvrages, fur-tout lorsqu'ils font de quelque confidération. On ne doit jamais négli- ger d'en faire des defTeins détaillés ôc des modèles, du moins en petit, pour juger de l'effet du tout enfcmble ôc de l'affemblage des parties. C'eft une vanité mal pla- cée de fe piquer de faire les chofes du premier coup, & fans fe donner le tems d'y réfléchir. Quand le bâtiment eft achevé , on ne demande point raifon à l'Archi- tecte de fa conduite; on coniidere fon ouvrage avec des yeux de critique , ôc fans avoir égard à ce qu'il peut alléguer pour fa défenfe, on le loue ou on le |
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blâme fuivant qu'il a bien ou mal réufG.
Il eft confiant que les beaux édifices n'ont point été
faits au hazard , ni fans peine, quelque génie & quelque expérience qu'ayent eu les Architectes qui les ont élevés; &: l'on a toujours vu au contraire que les Artiftes qui fe font éloignés des règles, bien loin de fe faire un nom, ont perdu la réputation qu'ils avoient acquife lorfqu'ils s'y étoient fournis. Ce n'eft point montrer du génie que d'imaginer des formes capricieufes, ou de chercher de nouveaux Ordres d'Architecture ; ce que nous avons re- çu des Anciens fur ce fujet > ôc que l'ufage a confacré, eft fumTant y il ne s'agit que d'en bien faire l'application. Le bon Architecte ne va point au-delà, il fe renferme dans l'étude de la diftribution des plans &c de la décoration des façades; la variété dont ils font fufceptibles lui fournif- fant affez de quoi exercer fon génie, quelque fécond qu'il foit à produire des chofes iingulieres; L'Architecture comprend un fi grand nombre de par-
ties qu'on ne doit pas s'attendre de les pouvoir étudier toutes dans un même pays. Les Nations différentes bâ- tiffent fuivant leur goût particulier & leurs befoins ; les diverfes températures de l'air leur fervent de règle pour la diftribution & la forme de leurs édifices ; le choix des matériaux & la manière de les employer varient auffi fe Ion les différens climats. L'on ne peut donc mieux termi- ner fes études que par les voyages; mais autant qu'ils font avantageux à un Artifte qui les entreprend dans la vue, de s'inftruire, & qui a foin de mettre tous fes momens à profit, autant font-ils peu utiles à quiconque craint la peine Se le travail. L'Italie eft le centre des beaux Arts, & en particulier le fïege de la bonne Architecture. C>fi j dans cette heureufe contrée que les Romains nous ont |
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laifîé les plus fuperbes monumens de leur magnificence :
c'eft où Michel -Ange, Palladio , Scamo^i , Vignole > Se une multitude d'autres grands hommes ont vécu ; c'eft où ils ont acquis tant de gloire. Les églifes, les palais, les lieux publics y présentent autant d'objets di- gnes d'admiration que de jfujets d'étude. C'eft donc en Italie , ôc principalement à Rome qu'il faut aller ; mais un voyage qui y feroit fait avec trop de rapidité, devien- droit infrudtueux ; l'on ne peut fe difpenfer de faire des recherches, il eft nécefTaire de tout examiner, d'appro- fondir toutes chofes avec la plus grande attention ; Se cela ne fe peut faire qu'avec beaucoup de tems. Que s'il en reftoit encore allez dont on pût difpofer, l'on pourroit parcourir les autres parties de l'Europe , quand ce ne feroit que pour fatisfaire fa curiofité, &: connoître par foi - même les différentes manières de conftruire. Tout voyage devient utile à un Artifte qui aime fa profeiiion , Se qui y rapporte tout ce qui fe préfente s ' 1 •
a lui.
Mais quelque foin qu'on fe donne, Se quelque tems
qu'on emploie pour faire avec exactitude l'examen des ouvrages antiques Se de ceux des Modernes, on n'en reti- rera que peu de fruit, fi l'on n'obferve un certain ordre dans cette recherche. Il faut d'abord les confidérer dans leur tout enfemble, Se s'aflurer il en général les parties font conformes à Fufage pour lequel le bâtiment a été fait; fi elles ont relation à la maffe de l'édifice, Se fi l'harmonie Se la bienféance y font obfervées. Il faut en- trer enfuite dans le détail des parties, Se voir fi les Or- dres y font traités avec régularité ; on ne doit laiffer échapper aucunes moulures, pas même les moindres ornemens,, fans leur avoir donné quelque coup d'oeil. Il |
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_ft bon ■ auffi.de mefurer quelques édifices, Se fur-tout
lés plus beaux profils ; mais il fuffit d'en prendre les me. fures par grandes parties, parce que fî l'on vouloir en- trer dans les plus petits détails, on laifferoit en arrière une infinité de belles chofes fur le/quelles on ne pourroit jamais faire fes obfervations. Ce feroit encore perdre du tems affez inutilement, que de s'occuper à faire des deffeins trop finis durant fes voyages ; Se il faut s'abfte- nir, autant qu'on le peut, de deffiner ce qui a déjà été gravé, lorf qu'il l'a été avec'exactitude. De quelle utilité feroit, par exemple, de deffiner après le Sieur Defgo- def[ les édifices antiques, que cet Archite&e a donnés dans une fi grande préclfion ? Et n'en peut-on pas dire autant de ces bâtimens modernes 3 dont on trouve tous les développemens û bien détaillés dans des Re- cueils qui ont paru depuis peu d'années à Rome & à Florence, & qui ont mérité une approbation géné- rale ? Lorfque l'imagination eft meublée de ces belles idées,
on peut inventer quelque ehofe pour éprouver fes for- ces, Se pour voir fi l'on a fait quelque progrès; Se quand on s'en eft affuré, on peut fe donner tout entier à la pratique, fans laquelle les études deviennent en quel- que façon inutiles. En effet ni les inftru&ions, ni la critique, ni les eonnoiffances qu'on a acquifes dans les voyages, ni la facilité de produire d'excellens Dérféins, n'offriront des fecours fuififans, fi l'on ignore la manière de les mettre en œuvre : c'en: la pratique qui fait le véri- table Architecte. Elfe lui enfeîgne àdifeerner, fur la feule infpection des Deffeins , ce qui ne peut pas s'exécuter d'avec ce qui doit réuffir en ouvrage : c'eft elle qui lui donne une autorité abfolue fur tous les ouvriers;•', Se qui |
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lui dévoile les fecrets de leurs différentes opérations; &
Ton comprend combien il eft néceffaire qu'un Archi- tecte fâche juger non - feulement de la vSculpture , de la Charpenterie , de la Menuiferie, & de la Serrurerie, mais qu'il foit auffi inftruit des prix de toutes ces cho- fes, pour les proportionner à la dépenfe que celui qui bâtit a réfolu de faire. Les ouvriers n'ont une entière dé- férence pour les fentimens de l'Architecte qui les con- duit , qu'autant qu'ils font perfuadés qu'il joint la prati- que à la théorie. Pour le dire en un mot, on ne bâtit, Ôc Ton n'arrive furement à la fin qu'on s'en: propofée, qu'avec le fecours de la pratique. Indépendamment de toutes ces connoiffances qui font
effenttelles à un Architecte , ainfi que je viens de le faire voir, il eft encore néceffaire, s'il veut exceller dans fon Art, qu'il ait une teinture des Mathématiques-, 8c qu'il ait principalement étudié la Géométrie , l'Arithmétique, | les Méchaniques & la Perfpective; il ne feroit pas même indifférent qu'il fçût deffiner la figure, parce qu'il en en- tre fouvent dans les comportions d'Architecture, ôc qu'il n'eft rien de fi mefféant que de voir un Architecte être obligé d'emprunter une main étrangère pour les tracer dans fes deffeins. Mais les difficultés qu'il faut furmonter pour acquérir tous ces talens, rebutent la plupart de ceux qui commencent à s'appliquer à l'Architecture, Ôc leur font le plus fouvent abandonner la théorie pour fe jetter dans la feule pratique qui ne demande qu'une partie de ces connoiffances, ôc qui ne fait auffi que de fimples conf- tru&eurs de bâtimens. Jufques à préfent j'ai expofé mes fentimens fur ce qui
concerne Tinftitution de l'Architecte ; je vais mainte- nant tracer une idée fuccincte du progrès de l'Architec |
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ture,
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ture. Tout le monde fait quelle a été l'origine de cet
Art , ôc comme il s'en: accru à" mefure que les hommes devenus plus polis, cherchèrent à fe procurer leurs com- modités. Perfonne n'ignore que les Grecs furent les in- venteurs de l'Archkeâure ; qu'elle a été perfectionnée par les Romains, Ôc qu'étant devenue enfuite l'objet de la magnificence de ces grands hommes, elle a été fujette aux mêmes viciiïitudes que leur fortune. Sans m'arrêter ici à en faire un long détail , je rapporterai feulement de quelle manière elle a été tirée, il y a environ deux fîe- cles, de l'oubli où elle étoit, ôc comment elle a été rétablie dans fon ancienne fplendeur. Les Nations .barbares forties du fond du Nord s'étant
répandues comme un torrent dans les provinces de l'Em- pire Romain , ôc y ayant porté le fer Ôc le feu, on vit pé- rir ce riche.& valle Empire, Ôc avec lui les Arts, qui juf- ques à ce moment fatal y avoient été iî fort en honneur. Pendant une longue fuite d'années ils relièrent comme enfevelis fous leur ruine. De meilleurs fiecles ayant fait difparoître l'ignorance, l'Italie vit naître , pour le bon- heur des peuples, des Princes qui, joignant à beaucoup de grandeur d'ame un goût décidé pour les Sciences ôc les beaux Arts, mirent toute leur gloire à protéger le mé- rite par-tout où ils le rencontrèrent. Un grand nombre de génies heureux, que la nature fembloit avoir réfervé pourillufker ce beau fiecle, fécondèrent un zèle fi bien placé, ôc .annoncèrent à toute l'Europe le renouvelle- ment du bon goût. L'on vit paraître pour lors une infi- nité d'Artiftes qui, autant jaloux de leur réputation que 'de l'avantage de plaire a leurs iliuflres bienfaiteurs, fe dirtinguerent par des ouvrages excellens, chacun "dans leurs talens. Leur génie capable des plus grandes chofes |
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ne.leur permettant pas de s'affujettir à ce qu'ils avoient vu
pratiquer par leurs timides prédéceffeurs, ils jetterent les fondemens d'une nouvelle manière. Elle éroit fondée fur la nature & fur la raifon, Se elle fît oublier pour toujours l'ancienne, qui n'étant appuyée que fur une pratique fans art, ne connoifîbit ni règle, ni principe. Ce fut dans ces circonftances que l'Archite&ure chan-
gea de face ; le goût Antique prit la place du Gothique , qui infenfiblement s'anéantit. Ce changement ne fut pas cependant fubit; on étoit encore û préoccupé, les yeux etoient fi pleins des objets que le mauvais ufage avoit in- troduit , qu'on fut pendant quelque tems à s'apperçe- voir que c'étok dans tes feuls fragmens de l'Architec- ture antique qu'il falloir chercher les véritables princi- pes de l'Art. Faute d'examiner & de connoîrre le prix de ces précieux veftiges, on ne les confidéroit que com- me des ruines inutiles, & qui pouvoient tout au plus fournir des matériaux pour eonftruire de nouveaux édifices. A cette étude de l'Antique, qui peut feule con- duire à la perfection, on fubftitua celle des écrits de V'uruve, qui eft l'unique d'entre les Anciens dont il nous refte des préceptes fur l'Architecture : mais ceux qui fuivirent la méthode de cet ancien Architecte, imi- tèrent jufques à fes défauts 3 tant ils étoiènt perfuadés qu'on ne pouvoit s'égarer avec un Auteur qui avoir vécu dans un iîecle auiïi éclaire que celui &Augufle« L'Architecture fe trouva alors refferrée dans les règles étroites de cet Auteur : on n'ofoit encore les franchir. Si un Architecte fe hazardoit d'imaginer quelques petits ornemens, ils tenoient du mauvais goût ôc de la ma- nière Gothique. Ce ne fut que vers le commencement du feizieme fîecle que le goût Antique ayant prévalu, |
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ala faveur de quelques efprits plus pénétrans , on com-
mença à ne plus faire le même cas de Vitruve. On ne pouvait lui refufer d'avoir écrit fenfément de l'Architec- ture , êc d'être entré dans des détails curieux pour ce qui regarde la conitruction ; mais pour la partie de la déco- ration , & les Ordres en particulier, on ne voulut plus les chercher ailleurs que dans les veftiges des anciens bâti- mens. On les y alla deiïiner avec beaucoup d'exactitude ; on en tnefura avec précifion toutes les parties \ plus on fit de recherches, plus on découvrit de beautés : l'élégance des proportions de l'Architecture antique parut dans tout Ton éclat, & en les fuivant on parvint à donner aux édifices, & fur-tout aux Ordres, une forme aufïi agréa- ble que régulière. Avec beaucoup de travail l'Architec- ture fe perfectionna ainfi peu à peu, ôc arriva au point de perfection où nous la voyons montée; &c comme l'Italie l'avoit reçue la première de la Grèce , ce fut aufïi chez elle qu'elle reprit fon ancienne fplendeur ; mais paf- fant bientôt les Monts, elle fut reçue en France avec plus d'accueil qu'en aucun autre pays : nos Rois l'honorè- rent de leur protection , &c faifilfant cette occafion de don- ner des preuves de leur magnificence, ils firent élever des bâtimens qui le difputent déjà avec ceux des Anciens. Il faut fouhaiter que la bonne manière, qui nous a été
tranfmife avec tant de foin par les premiers Maîtres de l'Art, fe maintienne long-tems parmi nous dans fa pu- reté. Ce feroit le plus grand de tous les maux fi quel- ques-uns de ces efprits qui ne peuvent fouffrir la con- trainte , ofoient entreprendre d'anéantir les règles de la bonne Architecture, pour nous faire adopter leurs capri- ces. La France, aujourd'hui fi éclairée, ne doit rien crain- dre de femblable , tant qu'on continuera d'y regarder d ij
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avec refpect les ouvrages & les écrits des plus excellens
Architecte. C'eft encore une des raifons particulières qui m'ont engagé à préfenter de nouveau le Livre de Fi- gnole. Nous aurons cet avantage fur les Italiens, que no- tre Architecture, traitée avec toute la fïmplicité majef- tueufe qui lui convient, imitera les ouvrages fî refpecta- bles des Anciens, tandis que la leur, par la bizarrerie de fes ornemens, s'en éloigne tellement tous les jours, qu'elle en devient méconnoifîable. On ne voit dans la plupart des bâtimens qu'on a éle
vés dans JRome depuis près d'un iîecle y. que cartouches, frontons brifes^ colonnes nichées, & autres nouveautés extravagantes, que le Cavalier Borominl & fes fectateurs ont mis en ufage, au mépris de ces monumens fî fages & fî magnifiques de l'antiquité qu'ils avoient devant les yeux, ôc que le tems femble n'avoir refpe&é que pour mieux faire appercevoir les défauts de ces productions: bizarres; Ôc ce qu'il y a de plus remarquable, c'eft que la Peinture Ôc la Sculpture, telles que les pratiquent au- jourd'hui les Italiens, fî l'on en excepte quelques-uns,, ne s'éloignent pas moins que leur Architecture des règles fî précieufes de la belle fïmplicité : aufïi a-t'on toujours ob~ fervé que ces trois Arts ont eu le même fort dans lesdif- férens âges, parce qu'ils partent d'un même principe, qui eft le Deflfein. Que ces Architectes licentieux difent qu'il y a de la.
foibleffe à fe laiffer contraindre par les règles ordinaires, lorfqu'on eft en droit d'en faire de nouvelles, qu'ils» donnent leurs caprices pour des penfées neuves & bril- lantes, &c qu'ils fe parent d'une grande fécondité de gé- nie, on ne s'y méprendra jamais; la manière Antique> qui fans doute eft la meilleure & la plus aifurée, fera ref- |
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pe&ée en tout tems; au lieu que la leur, qui dans fa naif-
fance ne fe foutient que par le faux éclat de la nouveauté qui féduit, tombera dans le mépris, & les gens fenfés en ferons même encore moins de cas que de la manière Gothique, qui, à le bien prendre, a du moins le mérite d'une belle ôc favante exécution. Il me refte préfentement à rendre compte des chan-
gemens Se des augmentations que j'ai faites au Livre de Fignole. J'ai déjà fait remarquer que j'avois changé le format du volume; celui-ci eft plus commode que ceux qui ont paru en grand, & les figures y font plus correc- tes que dans les autres éditions qui ont été données en petit. J'y ai outre cela obfervé la précifion du trait & la jufteffë des ombres, qui ont été négligées dans l'original; j'ai remis en grand ce qui n'a pas pu être afTez bien rendu en petit. J'ai fait encore tous les grands modules égaux, 3c mis tous les profils à droite, & les échelles de modu- les aux endroits néceffaires. J'ai'de plus ajouté les trois pre- mières planches qui manquoient à l'Ordre Compofïte , auiîi-bien que les plans & les titres qui font au bas de toutes les figures que j'ai deffinées avec toute l'exacti- tude dont je puis être capable. Elles ont été gravées par le fleur Pierre le Pautre, le plus habile Graveur pour l'Ar- chitecture, & qui eft employé à graver hs deffeins des bâ- timens du Roi. (a) Ce qui eft imprimé en caractères italiques dans le
corps du texte, a été ajouté pour l'éclaircir & rendre-le fens complet, ou pour mieux faire appercevoir les mots que j'ai jugé à propos de changer, parce qu'ils étoient im- (a) Ceci a rapport aux premières éditions de ce Cours d'Architecture; les
planches qui font dans cette nouvelle édition ayant été gravées-avec encore plus de précifion par le fieur Blondcl, Architecte. |
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propres ou équivoques , comme corniche 9 ou ornement
de dejjus, pour lignifier entablement : ôc pilafire, pour dire pilier ou jambage. J'ai continué de mettre à tous les Ordres les noms des membres , moulures ôc ornemens, fuivant l'intention de Vignole, qui n'en avoit mis qu'au Tofcan. Mes notes, qui font d'un plus petit caractère ôc beaucoup plus amples que le texte 3 rendent celui-ci plus intelligible; ôc les exemples que je cite font d'une grande autorité pour faire valoir les préceptes de fignole. J'ai auiîî inféré dans ce volume les DelTeins de plufieurs de fes jj bâtimens, auxquels j'ai cru devoir joindre quelques-uns! de ceux de Michel-Ange, le plus grand Architecte d'entre les Modernes. Quoique ce ne fût pas mon premier deiTein de donner
un Traité complet d'Ârchite&ure, la diveriîte ôc l'étendue de la matière, les connoiiîances que je crois avoir acquifes dans ma profeffion, ôc l'utilité que j'ai penf^ qu'on pour roit retirer de mon travail, m'ont infenfiblement engagé à paflfer les limites que je m'étois prefcites5 ôc a parler de prefque toutes les parties de l'Architecture. J'ai traité en particulier de tout ce qui concerne les portes, fenêtres, niches, cheminées, &c. la diûribution ôc la décoration des bâtimens ôc des jardins, les nouveaux ornemens de Sculpture, de Menuiferie, de Serrurerie3 ôcç. les com- partimens de lambris, voûtes Ôc pavé , ôc enfin la ma- tière ôc la eonftruCtion des édifices. J'ai outre cela expli- qué dans une Table {a) dreifée en forme de Dictionnaire^» plus de cinq mille termes concernant l'art de bâtir, que j'avois employés dans les difcours ôc les figures de ce Livre 9 ôc dont plus de la moitié rfavoit pas encore été (a) Elle ne paroît point dans cette nouvelle édition pout les raifans qui ont
été expliquées à la fin de l'Avis qui fe trouve à la tête du Livre. |
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définie, ou ce qui l'avoit été n'avoit pas été allez appro-
fondi , ni confirmé par des exemples , comme dans cette Table. Ainfi tout ce qui avoit été obmis par les autres Auteurs, dont la plupart n'ont fait que des Commentai- res fur Vitrave, qui ne regardent plus nos ufages, ni l'art préfent de bâtir, fe trouve renfermé dans ce Livre. C'eft en quoi il a un grand avantage fur les autres Ouvrages qui traitent de la même matière, & c'eft aulli ce qui le rend non-feulement nécelfaire aux Architectes, aux Def- fînateurs, & à tous les ouvriers qui travaillent aux bâti- mens, mais encore utile à toutes fortes de perfonnes qui fouliaitent avoir une parfaite idée de l'Architecture, pour en parler pertinemment, ou pour fe communiquer avec ces mêmes ouvriers. Enfin j'avoue que je n'aurois jamais ofé entreprendre
un Ouvrage de cette étendue, fans la follicitation de plu- sieurs perfonnes favantes dans i'Archite6ture, qui m'ont perfuadé que pour rendre de quelque utilité mes études 8c mes voyages, je devois traiter les matières de ce Livre aulïi amplement que je l'ai fait. J'avoue encore que con- noilfant mon infuffifance, j'ai confulté fur les doutes que je pouvois avoir, les perfonnes les plus éclairées, pour évi- ter la prévention dans mes fentimens, qui eft le défaut aflfez ordinaire où tombent ceux qui fe mêlent d'écrire, & que je n'ai eu d'autre intention que d'acquérir par ce travail une véritable eftime, qui eft la plus folide récom- penfe de la vertu. |
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DE JACQUES BAROZZIO
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VIGNOLE,
ARCHITECTE ET PEINTRE.
J'ai toujours été dans cette opinion que la meilleure manière
de louer les habiles Artiftes, c'étoit de mettre au jour leurs ouvra- ges. Leur vie , pour l'ordinaire , ne fe trouve pas chargée d'événe- mens fort mtérefïans ; cependant quand après avoir fait connoitre ce qu'ils ont produit de plus remarquable, on peut encore tracer leur caractère, les fuivre dans leurs études _, examiner la route qu'ils ont tenue pour parvenir à fe faire un nom , non-feulement on tra- vaille pour leur gloire, mais le récit de leur vie devient une leçon utile pour ceux qui en font la lecture. C'eft ce motif qui m'a engagé de recueillir avec foin tout ce que Vafari s le Père Ignace Danti 3 & d'autres ont dit fur le fujet de Vignole ; &c j'ai c€t avantage fur tous ceux, qui jufques à préfent ont publié en François fon Li- vre d'Architecture, que je lerai le premier qui lui aura rendu ce devoir. Les guerres civiles de Milan ayant canfé la ruine de plufieurs
de -fes citoyens, Clément Baro^io, d'une des meilleures familles de cette ville, fut enveloppé dans.ce.malheur. Ne pouvant plus vivre commodément dans-fa patrie, il fe retira avec fa femme, qui étoi.t Allemande s à Vignole, petite ville du Marquifat au même nom, fituée dans le territoire de Boulogne. Ce fut là que naquît Jacques Baroffio , plus connu.fous le nom de Vignole, qui efb celui du lieu de fa naiflance. Il vint au monde le premier jour d'octobre de l'an 1507, & peu de tems après il perdit fon père. .Cet accident funefte le laifla fans biens &: fans appui ; fon génie y fuppléa. Né avec beaucoup de difpofition pour leDefïein, il fuivit fon inclination, & alla à Boulogne pour y apprendre la Peinture: mais foit qu'il fût tombé fous un mauvais Maître, foit qu'il s'occu- pât déjà trop à deffiner de l'Architecture , il ne fit pas de grands |
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progrès
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progrès dans l'Art auquel il fe deftînoit : il étoit décidé qu'il feroit
Architecte. Quelques deiïeins qu'il fit, & qui lui acquirent de la réputation dans Boulogne , le déterminèrent ; il quitta la Pein- ture , & n'étudia plus que l'Architecture ôc la Perfpe&ive., réfolu d'en faire fon unique profeiïion. Bientôt il eut occafion de faire connoître qu'il y étoit véritablement appelle : plusieurs perfonnes lui demandèrent des deiïeins d'édifices, &c il fe diftîngua dans ceux qu'il fit pour François Guichardin , alors Gouverneur de Bou- logne. Pour mieux s'aiïurer de leur effet, il en faifoit faire des mo- dèles en bois par Frère Damien, de Bergame, Dominicain., 8c ce Religieux, qui excelloit en ouvrages de marqueterie , y exprimait par le fecours des bois de couleur , les différentes efpeces de ma- tériaux qui dévoient être employées dans l'exécution. Plus Fignole acquéroit de nouvelles connoiiïances, plus il s'ap-
percevoit que la feience de l'Architecture ne confifte pas feule- ment dans la théorie, ni dans une lecture méditée des1 écrits de Vitruve; il ne tarda pas à fe convaincre qu'il falloir encore conful- ter les ouvrages mêmes; que fouvent ce qui réuffit fur Je papier fait un effet tout contraire dans l'exécution, ôc que d'ailleurs il eft dan- gereux de fe livrer trop à fon imagination. Plein de ces excellens principes, il prit la réfolution d'aller à Rome pour y apprendre dans l'étude des plus beaux monumens de l'Antiquité les règles de l'Art, qu'on y trouve dans toute leur pureté. 11 s'y exerça d'abord à la Peinture pour fubiîfter ; mais le peu de gain qu'il y faifoit, le dé- goûta de nouveau, & il fe mit à deiîiner pour Jacques Meligkini, Perrarois , Architecte du Pape Paul IIÏ. Il étoit employé par cet Architecte, lorfqu'il s'établit dans Rome une Académie d'Archi- tecture compofée de plufieurs perfonnes de diftlncHon, entr'autres de Marcel Cervin , qui fut depuis le Pape Marcel II, Ôc des Sei- gneurs Maffei & Alexandre Man^uolï. F7gnole fut choih" pour être le Deflinateur de cette Académie naiflante. Il mettoit au net les réfolutions qui y a voient été arrêtées furies difficultés de l'Art. Cette Compagnie lui fit auffi mefurer de deiîiner, pour Ion ufage, les anciens édifices de Rome ; & il tira un grand avantage de ce travail. Il {e fortifia dans le bon goût, & reconnoiiïant de plus en plus l'excellence de la manière antique , il s'y attacha de telle forte qu'il ne s'en eft jamais écarté depuis. François Primatice, Peintre & Architecte Bouîonnois, qui étoit !
paiïe en France au fervice de François Premier^ ayant été envbvé à I |
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XXXIV
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Rome par ce Prince en 1537, (a) avec ordre d'acheter des ftatues
antiques, & de faire mouler les plus belles d'entre celles qui font à Rome, il y connut Fignole, 6c il fe fervit utilement de lui pour l'exécution de fon entreprife. Il lui propofa enfuite de venir en France, èc Vignole accepta ce parti avec joie. Pendant deux an- nées qu'il refla dans ce royaume, il fecourut le Primatice dans tous Ces ouvrages, & lui aida à jetter en bronze ces figures mou- lées fur l'antique, qu'on voit encore à Fontainebleau. Il lui traça auffi quantité de fonds d'Architecture dans fes tableaux, & il fit en particulier pour le Roi, des defïeins &; des modèles pour plu- sieurs bâtimens , dont les guerres qui agitoient la France empê- chèrent l'exécution. On prétend qu'il donna un defîein de Cham- bord ; mais il n'y a pas d'apparence que ce foit le lien qui ait été exécuté : Vignôley comme on l'a dit, fuivoit l'Antique, &: l'Ar- chitecture de cette Maifon Royale n'y a aucun rapport. ( b ) C'eft un mélange afTez informe du goût antique & de la manière gothi- que; auffi dans fon Livre de Perfpe£Hve, où il parle du fameux ef- calier de ce château, Vignole ne dit il rien qui donne même lieu de foupçonner qu'il y ait eu la moindre part. Vers le même tems, le Comte Philippe Peppoli 5 Préfîdent de
la Fabrique de Saint Petronne à Boulogne, ayant invité Vignole à retourner dans cette ville, pour y prendre la conduite du bâtiment de cette églife , il s'y rendit, 6c le deffein qu'il donna eut non-feu- lement la préférence fur tous ceux qui furent préfentés, mais il mé- rita encore l'éloge de Jules Romain , Peintre fameux, & de Chrif- tophe Lombard, Architecte du dôrne de Milan, qui furent con- fultés. Vignole triompha en cette occafion de l'envie de fes Com- pétiteurs qui avoient fait jouer mille reflorts pour le traverfer; car il fe paffa pînfieurs années avant qu'il eût pu obtenir de faire approu- ver fon DefTein. Pendant cet intervalle il bâtit à Mînerbio , près de Boulogne, un palais d'une magnifique ordonnance pour le Comte Alamanno Ifolani, & dans Boulogne même la maifon à!Achille Bocchi 3 d'un goût fingulier. Le portique du Change de cette ville eft encore de fon defîein ; mais il ne fut édifié qu'en 1 ^6t, fous le pontificat de Pie IV. On y admire avec quel art il a fçu accorder î'ancienne Ordonnance avec la nouvelle. Mais ce qu'il a fait de ( a ) Suivant Vafarï ce fat en i f 40.
( b ) On voit par les Regiftres de la Chambre des Comptes , que ce château fut commencé
à bâtir en ifi6,, long-iems avant que Fignole vint en France ;}& l'on croit que ce fut un \rchueae de Biois qui en donna les defièins. •. '■ - ':■:]
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plus utile pour Boulogne eft le canal èxxNaviïio , qu'il acheva, ôc
qu'il conduifit jufques dans cette ville, dont il étoit éloigné de plus d'une lieue. Ayant été allez mal récompenfé de ce travail, il s'en alla à Plaifance où il donna le defTein du palais du Duc de Parme, ôc après avoir planté lui-même l'édifice , il en laifla les defTeins cottes, ôc en abandonna la conduite à Hyacinthe Baro^ioy fon fils, qui étoit déjà en état de le foulager dans (es travaux. On ne fait pas précifément en quel tems il a bâti les églifes
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de
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Ma^ano , de faint Orefte ôc de Notre-Dame des Anges à Aflî-
, une fort belle chapelle dans l'églife de faînt François à Pe- |
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roufe, ôc un grand nombre d'autres édifices répandus en différen-
tes provinces d'Italie, qui, pour être moins connus, n'en font pas moins dignes de lui. On croit que tous ces ouvrages furent faits depuis l'an 1550, qu'il étoit retourné à Rome. Il y avoit trouvé , prefque en arrivant, beaucoup de protection. Vaferi le préfenta au Pape Jules III", qui l'avoit connu pendant fa légation à Boulo- gne, & ce Pape le fit auffi-tôt fon Architecte. Fignole bâtit pour Jules une Vigne hors de la Porte du Peuple, fur la voieFlaminien- nc, il l'enrichit de fontaines ingénieufes , fervant autant pour l'u- tilité , que pour l'ornement de cette belle maifon ; il en fit en en- tier le corps-de-logis fur l'entrée, ÔC dans le voifinage il conftrui- fît une petite églife fous l'invocation de faînt André, qui imite un temple antique. Fignole pouvoit fe contenter de la réputation que tant de mo-
numens confidérables lui avoient acquis; mais ayant eu l'avantage de mériter l'eftime ôc la confiance du Cardinal Alexandre Farmfe, il eut dans la fuite bien d'autres occafions de montrer de quoi il étoit capable. Ce Cardinal, qui étoit plein de grands defTeins, commença par lui faire achever fon palais. Vignole en bâtit la fa- çade ôc le corps-dedogis du côté qui regarde le Tibre, dans lequel eft la galerie qui a été peinte par les Camches. La fenêtre Ôc le bal- con qui couronnent la principale entrée fur la place furent en mê- me tems conftruits fur les defTeins , de même que plufîeurs portes, des manteaux de cheminées, ôc divers ornemens dans les appar- tenons. Le même Cardinal étant Vice-Chancelier de l'églife Ro- maine, lui fit faire encore la porte de l'églife de faint Laurent in Damafo , ÔC un deffein pour celle du palais de la Chancellerie, qui .n'a jamais été exécuté. Ces différens travaux conduifoient Fignole à un ouvrage d'une
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bien plus grande importance. Le Cardinal Alexandre Farnefc, ne-
veu du Pape Paul III) qui avoit approuvé depuis peu l'inftitut des Jefuites, réfolut, vers ce tems-là, de faire bâtir dans Rome avec beaucoup de magnificence, Péglife de la maifon profefTe de ces Religieux, ôc notre Architecte fut chargé d'en faire les defTeins. Il enpréfenta un qui fut extrêmement goûté. Les tribunes qu'il avoit ménagées dans les bas-côtés de l'églife au-defïus des chapelles, outre qu'elles étoîentfort commodes, avoient le mérite de la nou- veauté ; on y applaudit fort. Mais ce qui marquoit un plus grand Maître, c'étoit l'élégance des profils ÔC la diftribution régulière de tous les membres d'Architecture, qui y étoit traitée dans une grande pureté. Les fondemens de l'édifice furent jettes en 15 6$, mais Vi~ gnole ne put conduire le bâtiment que jufqu'à la corniche; la mort l'empêcha d'aller plus loin. Jacques de la Porte , fon élevé, bâtit la voûte, le dôme , la chapelle de la Vierge & les autels, & mit en 1575 la dernière main à cette églife qui fut dédiée au Saint Nom de Jefus. Il en éleva auffi la façade fur un defTein de fon in- vention; quoique Vignole en eut laiiïe un de fort bon goût, & qui par toutes fortes de raifons auroit dû avoir la préférence. ' Mais ni cette églife, ni celle de fainte Anne des Palefreniers
au fauxbourg Pie, ni l'Oratoire de faint Marcel, ni la chapelle de l'Abbé Riccio 3 dans l'églife de fainte Catherine de' Funari, ni quantité d'autres bâtimens dans l'enceinte de Rome èc aux envi- rons, ne font point comparables au magnifique château de Capra- role, qui effc fans contredit le plus grand &: le plus bel ouvrage de Vignole. Il fut bâti pour le Cardinal Alexandre Farnefe , dans un lieu peu fréquenté, 6c fur un terrein très-ingrat, fitué à huit ou dix lieues de Rome en allant à Viterbe. Le bâtiment aiïis fur la croupe d'une colline environnée de rochers, dans une efpece de gorge, forme un amphithéâtre agréable qui fe préfente heureufement à ceux qui arrivent, 6c d'où l'on découvre une vue charmanre. Plu- sieurs cours dans lefquelles font distribuées à droite & à gauche les écuries & les cuifines, précédent le château qui effc placé dans l'endroit le plus éminent. Sa forme pentagone flanquée de cinq baftions, imite celle d'une forterefle , ce qui a été pratiqué par Vi- gnole 3 ou pour fuivre l'ancien ufage de fortifier les châteaux, ou plutôt pour donner à celui-ci un air de nobleiîe 6c d'indépendance ; car il ne feroit pas narurei de croire que cet Architecte fe fût aftreint à un plan auflî gênant, feulement pour fe rendre fingulier, |
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&; pour avoir ôccafion de montrer k fécondité de fon génie. Il
falloit afïurément qu'il en eût beaucoup, car, fans entrer dans le détail de la décoration, qui eft dans toutes les règles de la bonne Architecture, on ne peut rien imaginer de mieux fuivi èc de plus régulier que la dillribution de fon plan. Outre une grande loge ôc un efcalier des plus ingénieux, qui occupent un des côtés du poli- gone, il y a à chaque étage quatre grands appartemens com- plets , qui fe dégagent par le moyen de portiques circulaires, re- gnans au pourtour d'une cour ronde qui eft au centre du bâtiment. Les principales pièces font peintes par les frères Thadée 8c Frédéric Zuccaro, fameux Peintres, qui y ont repréfenté les faits les plus mémorables de l'hiftoire de la Maifon Famefe, On y voit aulîi plu- sieurs perfpe&ives qui font un grand effet. L'invention en eft de Vignoïe >h. elles-font peintes par lui-même; car il réuflîflbit dans ce genre de Peinture : il avouoit même que la feience de la Perf- pe&ive, qu'il avoit apprife dans fa jeuneiïè, lui avoit donné de gran- des ouvertures pour l'art de bâtir. Son defîein étoit d'en compofer un-Traité, mais il n'en a laiffé que des Mémoires qui furent com- muniqués après fa mort par Hyacinthe Baro^io > fon fils, au Père Ignace Ddnti3 Religieux Dominicain ôc Profeiïèur de Mathémati- ques , qui les mit en ordre ôc les publia en 15 8 3, accompagnés d'un Commentaire. Philippe IIy Roi d'Efpagne > faîfolt travailler au bâtiment de
faint Laurent de l'Efcurial y dont les fondemens a voient été jettes en l'année 1563 , lorfque le Baron Berardino Martirano vint à la Cour d'Efpagne pour (es affaires particulières. Le Roi qui le con- noifïbit pour un homme éclairé, & qui aimoit les Arts, l'entretint de fes vaftes-projets,. & lui ordonna de repaiïèr en Italie pour y conmlter les plus habiles Architectes. Galea^oAlejJl à Gènes, Pc-, legrino Tibaldi à Milan T à Venife André Palladio, Se l'Académie du Dcflèin de Florence, firent chacun des- defTeins particuliers pour ce grand édifice, &: le Grand Duc Cof/ne de Medïcis en fit faire auffi un de fon côté par Vincent Danti de Peroufe,-qu'il fit tenir en main propre au Roi d'Efpagne. Il y eut vingt-deux Deffeins de faits par différens Architectes; mais aucun ne fut auffi-bien reçu que celui de Vignok. Cet Architecle,qiû étoit doué d'un difeerne- ment exquis, avoit choifî dans les autres defïeins qui lui avoient |
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tous ete
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communiqués , ce qu'il avoit apperçu dans chacun de pî
, & en y joignant les propres penfées, il en avoit fait \ |
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aflemblage fi heureux, qu'il étoit difficile d'imaginer rien de plus
parfait. Le Roi d'Efpagne en fut fî content, qu'il iît faire à Fignole des proportions très-avantageufes, & lui fit même offrir dcsappoiiv temens confïdérables, s'il vouloit s'attacher à lui. Le Baron le pref- fa, le follicita de faire au moins un voyage en Efpagne , afin de mettre quelqu'un en état de fuivre fon projet, & de l'exécuter. Mais Vignots s'en étant excufé fur fon âge, fon deflern fut abandonné, & l'on croit que ce fut Louis de Foix 3 Pariûen , qui bâtit cette Maifon Royale. Cependant le refus de Fignole avoit un autre mo- tif que celui qu'il avoit allégué. Depuis la mort de Michel-Ange s arrivée en 1564, il avoit été déclaré Architecte de PégKfe de faint Pierre du Vatican, §cil ne lui convenoit pas d'abandonner un pofte h* honorable. Flatté d'avoir été jugé digne de fuccéder à un fi grand homme, il travailloit à cette églife avec un zèle dont on a peu d'exemples. C'eft fur fon delîein qu'ont été conftruits les quatre petits dômes qui accompagnent le grand. Ces grandes occupations furent interrompues par une commif-
fion qui ne fut pas moins glorieufe pour Fignole. Le Pape Grégoire XIII le chargea de régler les différends qui étoient entre lui & le Grand Duc deTofcane, au fujet des limites de leurs Etats dans le voifinage de Citta di Caftello. Fignole fe tranfporta fur les lieux, ôc s'acquitta de fa commiffion en homme Intègre & judicieux. Re- venu à Rome, le Pape lui témoigna qu'il étoit fort fatisfait, êc l'en- tretint pendant plus d'une fleure de différens projets de bâti mens. FignoTe pénétré des bontés de $& Sainteté, prit congé d'elle pour fe rendre le lendemain à Caprarole; mais n'étant pas encore bien rétabli d'une îndifpofition, quine Tavoit pas empêché d'entrepren- dre fon dernier voyage, il fut furprjs la nuit du premier juillet d'une fièvre qui l'enleva le feptieme jourJfan 1573, étant âgé de foixante & fix ans,, Son corps fut porté avec pompe par les Académiciens du DefTein, dans l'églife de fainte Marie de la Rotonde. Il étoit bien jufte que le plus grandPartifan de l'Architecture antique,eût fa fépulture dans le plus magnifique édifice de l'Antiquité. |
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V I
D'AU GUSTIN-CHARLES
D'AVILER,
ARCHITECTE.
JL'éloge de d'Aviler, Auteur de ce Cours d'Architecture , de-
voit nécefTairement fuivre celui de Fignole : s'il ne fe trouve point dans les dernières éditions de fon Livre, qui ont paru depuis la mort, le feul défaut de Mémoires avoit empêché de lui rendre cet hommage. Il le méritoit afTurément, ôc je dois m'eftimer heu- reux que les Mémoires que j'ai autrefois rarnafîésfans autre defîèin que de me fatisfaire moi-même, me mettent aujourd'hui en état de faire connoître à la poftérité quel a été le favant ôc judicieux Commentateur de Fignole. Auguflin-Charles dAviler naquit l'an 165 3 , à Paris, où fa fa-
mille, originaire de Nancy en Lorraine, étoit établie depuis long- tems. Dès fa plus tendre jeunefTe il fit paroître un goût décidé pour l'Architecture, & donnant de bonne heure un libre efïbr à fon pen- chant, il fit en peu de tems de grands progrès dans cet Art. Son inclination naturelle ne contribua pas peu à lui rendre fes études faciles ; ainiï il ne faut pas s'étonner fi dans ce qu'il a écrit fur l'infti- tution de l'Architecte, il infifte fi fort fur la néceffîté de confulter la nature avant que de faire choix d'aucune profeiîion, Il n'avoit que vingt ans lorsqu'il fut envoyé à l'Académie que le Roi de Fran- ce entretient à Rome, pour former dans la Peinture &C dans les autres Arts qui dépendent duDefîèin, les jeunes élevés qui paroif- fent avoir de plus heureufes difpofitions. Antoine Defgodev^, fi connu par fon exactitude à mefurer les édifices antiques de Rome, l'accompagna dans ce voyage. Animés l'un & l'autre d'un grand defir de fe perfectionner dans leur art, ils avoient une louable im- patience d'être déjà en Italie ; ils s'embarquerent à Marfeille fur la fin de l'année 1674, mais ce fut fous des aufpices bien malheureux, DesCorfaires Algériens qui rencontrèrent la felouque fur laquelle |
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ils g,toient montés, l'attaquèrent3 s'en emparèrent, 5c rirent efcla-
ves tous ceux qui s'y trouvèrent. De ce nombre étoit Jean-Foy Vaillants célèbre Antiquaire, qui, avec un goût différent, ne voya- geoit auiîi que pour acquérir de nouvelles connoifTances. Seize mois s'écoulèrent fans que les Algériens vouluficnt entendre par- ler de rançon: l'on convint à la fin d'un échange contre des Turcs qui a voient été pris par des François. DAviUr&L fes compagnons fortirent ainfi d'efclavage le 22, février 1676. On conçoit combien il étoit dangereux pour dAviler de fe pro-
duire pour Architecte devant des Maîtres, qui, réfiéchiflant fur l'utilité qu'ils pouvoient retirer de leurefclave, en feroient deve- nus plus difficiles à le relâcher; mais l'amour de fon Art ne lui per- mit pas dediilimuler, il ne put demeurer long tems oifif, il cher- cha de l'occupation', & il y a lieu de croire qu'on lui en donna. J'ai entre les mains un DelTèin original de lui, qui repréfente le plan & l'élévation d'une mofquée qui a du avoir été conftruite à Tunis fur fon deflein, dans la grande rue qui conduit au fauxbourg de Babaluch. L'Architecture en eft de fort bon goût. D'Aviler .étant élargi, ne tarda pas àfe rendre à Rome qui étoit
le but de fon voyage. Pendant un féjour de cinq années, il y étudia avec une ardeur extrême ; il.fit fes obfer varions fur toutes les chofes qu'il jugea dignes de fon attention, 8c mefura avec foin les plus beaux édifices antiques & modernes qui rendent cette ville il re- commandable. Lorfqu'il fut de retour à Paris, il continua encore pendant quelque tems fes études en fon particulier; mais peu après M. Manfard, premier Architecte du Roi,qui connoifloitfon mérite, le reçut au nombre de ceux qui travailloient fous lui dans le Bureau d'Architecture II y occupa bientôt une des premières places; Se comme il ne fe faifoit rien pour le Roi qui ne pafsâtparibs mains, l'expérience augmenta confidérablement fes connokTànces, Ce fut alors que, ménageant le peu de loifir cjui lui refloit, M en-
treprit de composer un Cours £'Architecture, qui renfermât tout ce qu'il cil nécelîaire de favoir pour avoir une notion compîette de j cet Art.. Son premier deiTein avoit été de. donner feulement l'Ou- vrage de Vignole plus correct qu'il n'avoir encore paru. Il avoit choVi cet Auteur, parce qu'il le regardoit comme le plus exact & le plus fuivi; mais il ne fut pas long-tems fans s'appercevoir que Içs difeours qui accompagnent fes figures étoient trop fuccints, ,Sc qu'il étoit néce0aire? pour rendre l'Ouvrage plus intelligible & |
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plus de pratique, d'y joindre de nouvelles obfervations ; ce qu'il fît
en forme de Commentaire. Il s'étendit infenfiblement fur toutes les parties de l'Architecture, il embrafla tout ce qui regarde la Dé- coration àc ce qui concerne la Conftrudtion, &fon travail s'accrut tellement entre fcs mains, qu'il devint un Cours d'Architecture complet. On a toujours admiré la méthode qui y règne ; Ôt ce fut même pour y en mettre davantage, que pour n'être pas obligé de couper à tous momens fon difcours par des explications indifpenfa- blés de termes d'Architecture, il fe réfolut d'en faire un volume féparé ; il les y rangea tous fuivant l'ordre alphabétique, afin de pouvoir les trouver plus facilement, 5c les définitions qu'il en donna furent eftimées ii jufles, que les meilleurs de nos Dictionnaires de la Langue Françoife n'ont fait aucune difficulté de les adopter. Un Ouvrage de iî longue haleine , &c qui renfermoit autant de
parties , demandoit la plus grande expérience ; auffi dAvïlcr en y travaillant ne fe fia pas tellement à fes lumières, qu'il ne confultât fur les doutes qui fe préfentoient, les perfonnes les plus éclairées. M. Dorb ay, qui s'eft acquis une fi grande réputation dans l'Archi- tecture , fut un de ceux qui lui donna de meilleurs avis ; & il en fçut profiter. Tout Ouvrage qu'on aiïùjettit à une judicieufe critique avant que de le faire paroître, eft prefque toujours fur de réuiîir. Auffi n'y en a-t'il eu aucun en Architecture qui ait eu un fort plus heureux que celui de notre Auteur. Quoique les Etrangers , &£ fur- tout les Italiens , raflent ordinairement peu de cas de ce que nous produifons en ce genre, ils ont rendu à cet Ouvrage la juftice qu'il méritoit, & n'ont point craint d'avouer qu'il renfermoit des inf- tru£Hons auffi folides qu'intérefTantes. D'Aviler s'étoit déjà fait connoître par une traduction du fixieme Livre de VArchitecture de Scamo^i qui contient les Ordres, Elle parut en un volume in* folio3 en 168 5, mais comme ce n'étoit qu'un extrait d'un plus grand Ouvrage, & que d'ailleurs la méthode de Scamo\\i n'eft pas fort fuivie, ce Livre n'a pas eu un grand cours. En travaillant ainfi dans fon cabinet, dAvi/eravok efpéré de fe
faire un nom, ôc de fe produire enfuite à Paris, à la faveur de quel- qu'édifice de réputation ; mais commençant à s'appercevoir que tant qu'il demeureroit attaché à M.Manfard, Ôc qu'il travailleroit en. fous-ordre, il ne falloit pas s'en flatter, il fe dégoûta de fon emploi, Si ne balança point à accepter la proposition qu'on lui fit d'aller à Montpellier. Cette ville avoit délibéré de faire élever à la f
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gloire de Louis XIF. une porte magnifique en forme d'arc de
triomphe, (a) M. Dorbay en avoir fourni les DcfTeins, qui avoient été fort applaudis ; il ne s'agifïoit plus que de trouver un homme intelligent pour prendre le foin de la coDftru6~tion ; le choix tomba fur êiAvikr 3 il partit en 1691 , & l'année fuivante l'arc fe trouva entièrement achevé à la fatisfa£tïon de toute la province. Monfieur de Bajville, pour lors Intendant de Languedoc, ne put refufer foneflime à notre Archite&e; il fe connoiîToit en mérite, & il fe fit un plaiflr de produire d'Aviler, èc de lui fournir toutes fortes d'oceafions d'exercer fes talens. Je n'entrerai pas dans le dé- tail de tous les diiïerens ouvrages qu'il fît en Languedoc, & parti- culièrement à Beziers, à Carcafîbne, à Nifmes, à Montpellier & à Touloufe, où il bâtit pour Monfieur CoLben, Archevêque de cette ville, fon Palais archiépifeopai, que ce Prélat n'avok au com- mencement deflein que de faire rétablir. Il auroit orné cette pro- vince de quantité de monumens confidérables, dont il avoit déjà formé les projets, fans le mauvais état des Finances épuifées par les dépenfes qu'exigeoit la guerre, qui étoit pour lors vivement allu- mée ; car tous le réunifïoient à faire l'éloge de fa droiture & de fa capacité ; c'eft ce qui engagea les Etats de Languedoc à créer en fa faveur "un titre d'Architecte de la province, dont ils le revê- tirent par une délibération exprefle au commencement de l'année 1693. Leur deflein étoit de le fixer pour toujours en Languedoc, èc ils ne furent point trompés dans leur efpérance. D\Aviler s'y voyant confidéré, s'y établit, &: fe maria à Montpellier; mais à peine commençoit-il à jouir du fruir de fes rravaux, qu'il y mourur dans la fleur de fon âge, en l'année 1700, n'étant âgé que de qua- rante-fept ans. i . - ,■
(a) Elle fè nomme la Porte du Pérou. C'eft nn grand arc de triomphe percé d'une feule
arcade , fans colonnes ni pilaftres. Un graxid entablement Dorique d'une très-belle pro- portion en fait le couronnement ; & il eft outre cela orné de quatre bas reliefs en forme de médaillons, qui ont été exécutés par le Sieur Philippe Bertrand t Sculpteur de l'Académie. Ceux qui font fur la face qui regarde la ville, représentent la deftruéHon de I'héréfie , & la jonction des deux mers ; les deux autres du côté de la campagne font allulîon aux victoires de la France. |
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A. VIS fur cette nouvelle édition, page v.
PRÉFACE firvant d introduction à l'étude de l'Architecture} p. xiij.
VIE de Jacques Barozzio, furnommè Vignole, p. xxxîj. VIE d'Augiiftin-Charles'.d'Aviier, p. xxxix. TABLE des Traités , p. xliij. TABLE des Figures, p. xlvj. DÉFINITIONS des termes de Géométrie , p. liij. PREFACE <& Vignole, p. i. DES MOULURES ,& de la manière de les bien profiler, p. 5.
Des omemens convenables aux moulures 3 p. 1 o. Du choix des profils , p. 14. DES CINQ ORDRES EN GENERAL, p, 17. De lOrdre Tofcan } p. 2 2 & fuiv. De t Ordre Dorique 3 p. 34 & fuiv. De rOrdre Ionique, p. 5 2, & fuiv. Différentes manières de tracer la volute Ionique 3 p. 66 ^ 68 ôc 70.
Z?e r Ordre Corinthien , p. 72 & fuiv. Z?e lOrdre Compofite , p. 83 & fuiv. Obfervallons fur quelques chapiteaux antiques , p. 112. .i9t? /# £<2/<? Âttiques p. 115. /?£ /^ manière de diminuer les colonnes , p. 116. Defcription de la première conchoide des Anciens 3 p. 120. jOe /c2 manière de tracer le contour des colonnes torjes> p, 122. 2?&y omemens convenables aux colonnes torfes 3 p. i%6. Des entablemens de couronnement 3 p. 118. DES PORTES 3 & ce quon doit y obferver 3 p. 130. Remarques particulières au fujet de plu fleurs portes du deffein de Vi- gnolc ; favoir, porte ruftique d'Ordre Tofcan /p. t 38. Porte pour, le Palais de la Chancellerie , p. 140. Porte du château de Capra- rôle, p. 142. £Wz<? de règlife de faim Laurent in Damafo, p. 144. Et porte du fallon du Palais Farnefe, p. 146. DES FENÊTRES, p. 148. Examen critique d'une fenêtre du palais $achettî, & d'une autre |
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Fenêtre du deffein de Vignole , p. 15 8 &c 160.
Des fenêtres avec banquettes & balcons, telles qu on les pratique au-
jourd'hui 3 p. 161, DES NICHES, p. 16S.
Des niches en retables d'autels 3 p. 176.
Obfervations fur la niche du fallon de Clagny 3 p. 178.
DES CHEMINÉES , p. 180.
Defcripdon de la cheminée du palais Farnefe, du deffein de Vignole.,
p. 18^. Des cheminées nouvelles, & de leur décoration} p. t 88.
DE LA DISTRIBUTION DES PLANS ET DE LA DÉCO-
RATION DES FAÇADES yfuivant le Sieur d'Aviler, p, 1^4 ôc fuiv. De la manière de diflribuerles plans s p. 208..
DES ESCALIERS, p. 2 2 2.
DE LA C'HARPENTERIE, p. 228..
DE LA DÉCORATION DES JARDINS, p. 232.
DE LA MATIERE ET DE LA CONSTRUCTION DES..
ÉDIFICES, p.- 242.. De la matière des Edifices.
Des pierres propres à bâtir s p. 243.
Des marbres & de leurs différentes efpeces 3 p. 249.. ,
De la liaifon des pierres , p. 253-
De tufage du fer dans les bâtimens , p. 255.
Des bois quon emploie dans les bâtimens _, p. 255^
De la couverture des combles 3 p. 262,
Du plomb j p. 2 63.
Du cuivre, ibid.
De l'ardoife > p. 2 64.
De la tuile, p. 265.
Des vitres 3 ibid.
De la Peinture ou Impreffion dans les bâtimens*, p.. 2-£&.
De la conftruction des Edifices,/?. z6$*. De la manière de planter les bâtimens 3 ibid.,
Des fondemens des Edifices , p. 271.,
De la coupe des pierres 3 p. 273.
REMARQUES SUR QUELQUES BASTIMENS DE VI-
GNOLE ; favoir y l'églijè de faim André, hors la Porte du Peu- \ pie, p. 282 & 284. Vêglife du Grand Jefus à Rome, p. 286",. |
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La Vigne du Pape Jules 3 au fauxbourg du Peuple à Rome3$3.gc
290. Et le château de Caprarole 3 292 & 2.95. OBSERVATIONS SUR LA VIE ET SUR LES OUVRAGES DE MICHEL-ANGE, 297. La porte du Peuple à P.ome _, 304 & 3 1 ô.
La porte Pie à Rome 3 306 6c 310.
La porte de la Vigne du Patriarche Grimani à Rome 3 308 èl 310.
Lapone de la Vigne du Cardinal Sermonette à Rome3 3 1 2 & 3 16.
La porte de la Vigne du Duc Sforce à Rome , 3 14 &c 316.
Le Capitale moderne, ou le Palais des Confcrvateurs du Peuple Ro-
m tin , avec le détail de plusieurs defes parties, 318 6c fuiv. Remarques au fujet d'un chapiteau Ionique 9 inventé par Michel-
Ange,, & employé au Capitale 3 3 2 8. DES ORNEMESS QUI ENTRENT DANS LA DÉCORA-
TION DES ÉDIFICES. Des différentes feuilles & omemens dont on enrichit les ha/es & les
chapiteaux, 330 ôc 332. Des chapiteaux Symboliques 3 354.
Des cannelures rudentées & ornées ,336.
Des bandes propres à enrichir le fût des colonnes, 3; 3 %*
Des différentes difpofitions de colonnes & de pilaftres 3 340*
Des diverfes efpeces de colonnes extraordinaires & Jymboliques, 3.4%.
Des diverfes efpeces de pièdeflaux extraordinaires 3 348,
Des balafres d'appui 3 3 54.
Des entrelas d'appui 3 360.
Des bofjages 5 3 61.
Des eniablemens pour Us façades 3 & des corniches pour les apparie-
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'mais, 3 64,-
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Des corniches nouvelles pour les appartemens 3 37 ïr
Des compartimens en général, 373.
Des compartimens des murs de face 3 374.-
Des compartimens des lambris 3 376.
Des nouveaux lambris de menuiferie 3 3 79-
Des affemblages & profils pour les compartimens de menuifine j. 35 ï,
Des compartimens des voûtes & plafonds 3 393*-
Des nouveaux compartimens d'omemenspour'lesplafonds * 3M$*>
Des compartimens du pavé 3 400-
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DES FIGURES
Au nombre de cent foixante - cinq Planches.
Toutes les Planches nouvelles font indiquées par une étoile. |
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RONTISPICEc^ tfi repréfemé l'Architecture & le Por-
trait de Vignole au milieu de deux Génies. Figures des principes de Géométrie , Planche f page lvj.. Figures & noms des différentes moulures, pi, A. p. 7, Moulures couronnées & enrichies des ornemens qui leur conviennent 3 pi. B. p. 11.
Profils d'entablemens Ioniquess antiques & modernes, mis en parallèle ^ pi. C p. 15, Ordres d'Architecture.
Les cinq Ordres d'Architecture, pi. i.p. 19.
Entre-colonnement Tofcan, pi. 2, p. 23.
Les cinq manières d'efpacer les colonnes , félon Vitrave, p. 2 5.
Portique Tofcan fans piédeflal, pi. 3, p. 27.
Portique Tofcan avec piédeflal, pi. 4. p. 29,
Piédeflal & bafe Tofcane 3 pi. 5. p. 31.
Chapiteau & entablement 10jeans 3 pi. 6. p. 33,
Entre-colonnement Dorique 3 pi. 7. p. 35.
Portique Dorique fans piédeflal-> pi, 8, p. 41.
Portique Dorique avec piédeflal, pi. <?, p, 43,
Piédeflai & bafe Dorique , pi. 10. p. 45.
Chapiteaux & eniablemens Doriques 3 pi. 11. p. 47. & pi. 12.
Plafonds des corniches Doriques, pi, 13 & 14, p. 51.
Entre-colonnement Ionique s pi. 15. p. 53. Portique Ionique fans piédeflal, pi. 16. p. 57, Portique Ionique avec piédeflal 5 pi. 17. p. 59, Piédeflal y bafe & imp0fie Ioniques 3 pi. 18. p. 61. Chapiteau & entablement Ioniques 3 pi. 19. p. 63. |
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Chapiteau Ionique y Planche 20. page 65.
Manière de tracer la volute Ionique^ pi. 21. p. 67.
Autre manière de tracer la volute Ionique, pf. 22. p. 69.
Volute tracée fuivant la méthode de Goldman , pi, 23. p. 71 .
Entre-colonnement Corinthien s pi. 24. p. 73.
Portique Corinthien fans piédejlal, pi. 15. p. 77.
Portique Corinthien avec piédefiaf pî. 16. p. 79.
Piédejlal & bafe Corinthienne , pi. 27. p. 8 1.
Plan & profil du chapiteau Corinthien ■> pi. 28. p. 83.
Chapiteau & entablement Corinthiens 5 pi 29. p. 87.
Entre-colonnement Compofîte s pi. 30. p. 89.
Portique Compofîte fans piédeflal, pi. 31. p. 93.
Portique Compofîte avec piédeflals pi. 3 2. p. 95,
Piédejlal & bafe Compofîte, pi. 33. p. 97.
Plan & profil du chapiteau Compofîte, pi. 34. p. 99.
Chapiteau & entablement Compojîtes, p. 35. p. 101.
Plafonds des corniches Corinthienne & Compofîte 3 pî. 36. p. 105,
Impojles Corinthienne & Compofîte 3 pi. 37. p. 109.
Chapiteaux antiques & bajê Attique , pî. 38. p. 11.3.
Manière de diminuer les colonnes 3 pi. 39. p. 117.
Injlrument pour tracer la première conclioïde des Anciens 3 pi. 40.
p. I2Ï.
Manière de tracer le contour des colonnes torfes t pi. 41. p. 123.
Colonnes torfes des autels des églifes de S. Pierre à Rome & du Val de-Grace à Paris , ph 42. p. 127,
Entablement de couronnement, pi. 43. p. 129. Parties dépendantes des Ordres.
Portes, Fenêtres, Niches & Cheminées. Diverfes efpeces de portes, pL 44. A. p. 131. * Portes j montans & frifes de Serrurerie , pi. 44. B. p. 135. Porte rujlique d'Ordre Tofcan, pi. 44. C. p. 139. Porte pour le palais de la Chancellerie à Rome 3 pi. 45. p. 141. Porte du château de Caprarole , pi. 46. p. 143. Porte de l'églife de faint Laurent in Daniafo, pi. 47. p. 145. Porte du fallon du palais Farnefe, pi. 48. p. 147. Fenêtres , Lucarnes & Yeux de bœuf , pi. 49. p. 149, Fenêtre du palais Sachetti, pi. 50. p. 159. Fenêtre du deffein de Vignole, pi. 51. p. 161. Fenêtres avec banquettes & balcons, pi. 51. a. p, 163. |
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* Croifée à guichets 3 fermée par le moyen d'une efpagnolette > pi. 51. b.
page 167. Diverfes efpeces de niches, pi. 5 2. p. 1^9*
Niches rujliques avec bojffages & refends, p. 171,
Niches en rétables d'autels 3 pi. 53. p. 177.
Niche du fallôn du château de Clagny, pi. 54. p. 179*
Tuyaux de cheminées dévoyés, pi. 55. p. 183.
Cheminée du palais Farnefe , pi. 5 (î. p. 187.
* Cheminée propre pour un cabinet 3 pL 57. p. 191.
* Chambranles de cheminées pour des /ailes à manger > cabinets 3 &c.
pi. 58. a. p. 191.
* Chambranles de cheminées pour des fallons 3 galeries y &c. pi. 58. b.
ibid
* Couronnemens de cheminées pour une chambre à coucher, & pour un
cabinet, pi. 59. a. p. 192.
* Couronnemens de cheminées pour unfallon & pour un cabinet de toi-
lette 3 pi. 59. b. ibid.
* Couronnement de cheminée, varié de deux façons, convenable pour
une galerie 3 pi. 59. c. ibid.
* Couronnement de cheminée, varié de deux façons 3 pour une chambre
de parade , pi. 59, d. ibid.
Diftribution des Plans, & Décoration des façades.
Plan de l'étage foûterrein ou des offices d'un hôtel, du dejfein du fleur d'Aviler, pi. 60. p, 197.
Plan du re^-de-chauffée, pi. 61. p. 19^* Plan du premier étage, pi. 61. p. 203. Elévation de Ventrée & du grand corps-de-logis, & coupe dune des ailes, pi, 63. A. p, 205.
Elévation dune des ailes & coupe de Ventrée & du grand corps-de- logis, pi. 63. B. p. 207. Plans du re^-de-chaujfée & du premier étage d'une maifon de on^e toifes & demie de face, du dejfein du fieur le Blond, pi. 53. C. p. 209. *Plan au re^-de-chaujfée d'un hôtel fcis rue d Enfer à Paris 3 bâtifur les dejfeins du fieur le Blond, pi. 63. D. p. 209. j * Plan du premier étage dudit hôtel, pi. 63. E. p. 209. ! * Elévations des façades dudit hôtel du côté de la cour 3 & du côté du I jardin } pi. 63. F. p. 209. * Elévation de la porte cochcre s des remifes & corps-de-logis de la
baffe-cour,
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■■ar, lh
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baffe-cour , & coupe du grand çorps-de-logis dudit hôtel 9 pi. 6y
G. p. 209.
P/#/? <^ re^-de-chauffée d'un bâtiment à l'Italienne de trente-deux toifes de face „ du deffein du fieur le Blond, pi. 63. H. p. 209.
Elévations des façades du côté de l'entrée & du côté du jardin dudit bâtiment 3 pL 6 y I. p. 209.
Elévations de la porte cochere & des baffs-cours 3 & coupe du corps- de-logis ou pavillon du milieu dudit bâtiment > pi. 63. K. p. 209.
Plan au rer-de-chau(fée d'un grand bâtiment de quarante toifes de fa- ce , du deffein dujieur le Blond, pi. 63. L. p. 209. Plan du premier étage dudit bâtiment _, pi. 63. M. p. 209. Elévation de la façade du côté de la cour dudit bâtiment „ pi. ^3. N. p. 209.
Elévation de la façade du côté du jardin dudit bâtiment > pi. 6 y O. p. 209,
Elévation des côtés de la cour^ & coupe du grand corps-de~logis dudit bâtiment, pi. 63, P. p, 209.
Plan & élévation de F efcalier de l'hôtel de Vie , du deffein du fieur Girard, pi. 6y. Q. p.'227.
Plans & élévations du grand efcalier du château de $. Cloud 5 du deffein du feur Jules-Hardouin Manfard, pi. 63. R. p. 217.
Plans & élévations d'an grand efcalier à double rampe , avec vejii- bule , du deffein du fleur le Blond, pi. 63. S. p. 227.
Plans & élévations d'un efcalier à doubles rampes qui aboutiffent à un grandve/iibule au premier hage 3 du deffein dujieur le Blond,
pi, 6y T. p. 227.
* Plans & élévations de Tefcalier de l'hôtel de Matignon, du deffein
du fieur Bruand, pi. 63. V- p. 227
* Plans & élévations de l'efcalier de l'hôtel d'Aumont, du deffein du
fieur Fr. Manfard, pi. 63. X. p. 227.
Diverfes efpeces de combles avec leurs affemblages & couvertures 3 pi. 64. A. p. 229. Diverfes Jones d'affemblages de charpenterie , pi. 64. B. p. 23 1.
Parterres de broderie avec mafifif tournant de ga{on3 pi. 6 y A. p. 241.
Parterre à tÂngloife & Parterre de broderie, pi. 6 y B. p. 241. Parterres de pièces coupées & de ga^on comparu , pi. 6 y B. p. 241. * Rampes d'efcaliers & balcons de Serrurerie, pi, 6 5. D. p. 259,
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Diverfes pièces de menus ouvrages de Serrurerie 3 pi. G 5. E. p. 259.
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Élite,
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* Autres pièces de menus ouvrages de Serrurerie 7 pi. 6$, F. p. 15 9.
Outils, panneaux & premières pièces de la coupe-des pierres, pi. 66.
A. p. 275. Foutes , trompes 3 efcaliers & autres pièces de trait, pi. 66. B,
p. 277. Ouvrages de V1 g n o l e.
Façade de l'églife de faim André hors la porte du Peuple} pL 6j.
p. 283. Dedans de léglife de fain t André 3 pi. 6$. p. 2 8 5.
P/<2« <& l'églife du Jefus à Rome 3 pi. 69, p. 287.
Coupe & profil de léglife du Jefus, /#r/2j longueur^ pi. 70. p. 289.
Elévation de la façade de l'entrée de la Vigne du Pape Jules III, au
fauxbourg du Peuple, à Rome, pi. 71. p. 291, jPZa/z ## re^-de-chauffée du château de Caprarole, pi. 72. p. 293.
Elévation & coupe du château de Caprarole, pi. 73. p. 295.
Ouvrages de Michel-Ange. jP<?tï£ du Peuple y à Rome, pi. 74. p. 305.
Pf/'/tf P/^ <2 i?<?^?^, pi. 75, p. 307.
/W/<? ofe /a Vigne du Patriarche Grimani, à Rome, pi. 76. p. 309,
Profils de la porte du Peuple 3 de la porte Pie, & de celle de la Vigne
Grimani, pi. 77. p. 311. Porte de la Vigne du CardinalSermonette, àRometpl. 78. p. 313,
Porte de la Vigne du Duc Sforce, au fauxbourg du Peuple 3 à Ro-
me, pi. 79. p. 315. Profils des portes des Vignes Sermonette & Sforce, pi. 80. p. 317.
Plan de la partie du Capttole, bâtie parMichel-Ange, pi. 81 .p. 3 19.
Elévation & profil de ce bâtiment 3 pi. 8 2. p. 3 21.
Porte principale du palais des Confirvateurs 3 pi. 83. p. 323.
Porte d'une des chambres de Communautés d Artifans fous le porti-
que du Capitule3 pi. 84. p. 325. Fenêtre à balcon du Capitole , pk 85^. p. 327,
Chapiteau Ionique de Michel-Ange au Capitole 3 pi. 86. p. 3 25?.
Ornemens qui entrent dans la décoration des édifices. Bafes & chapiteaux Corinthiens ornés de feuilles d'acharné & d'oli-
vier 3 pi. 87. p. 331. Bafes & chapiteaux Compofites ornés de feuilles de perfil & de lau-
rier 3 pi. 88. p. 333. Bafes compofées & chapiteaux fymboliques, pi. 89. p. 335.
Cannelures rudentêes & ornées y pi. 90. p. 337. |
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Colonne avec diverfes bandes 3 pi, 91. p. 339.
Difpofitions de colonnes & depilaftres3 pi. 92. p. 341,
Diverfes efpeces de colonnes extraordinaires &'jymboliques, pi. 93.
P- 343*
Diverfes efpeces de piédefîaux extraordinaires > pi. 94. p. 349. Divers baluftres d'appui, pi. 95. p. 355.
Divers entrelas d'appui 3 pi. 96. p. 361.
Diverfes efpeces de bqffages, pi. 97. p. 363.
Entablemens pour les façades y & corniches pour les appartemens 3
pi. 98. a. Bc 98. b. p. 365.
Corniches nouvelles pour les appartemens 3 pi. 98. c. p. 372.
* Corniches nouvelles en vouffure s pi. 9S. d. p. 372.
Nouveaux Lambris de Menuiferie.
*■ Décoration propre pour un veflibule, pi. 99. A. p. 39 r. * Décoration de lambris pour une féconde antichambre ou falle d'af
/emblée3 pi. ^^. B. ibid.
Buffet pour une falle à manger3 pi. ^^. C. ibid. * Décoration de lambris propre pour une chambre à coucher, pi. 579. D.
ibid.
* Décoration de lambris pour une alcôve dans une chambre à coucher3
pi. 99. E. ibid.
* Décoration de lambris pour le côté d'une chambre ou font percées les
croifées3 pi. 99. R ibid.
* Décoration de lambris 3 convenable pour un grand cabinet 3 pi. Ç)^, G.
ibid,
* Décoration de lambris pour une petite chambre à coucher avec lit en
niche } pi. ^c}. H. ibid.
* Décoration de lambris avec un renfoncement en niche pour un petit
cabinet^ pL 99. I. ibid.
"* Couronnemens de croifées pour des veflibule s9 [allons ^ &c pî. 99. K. îb. * Couronnemens de croifées pour l'intérieur des appartemens, pi. yy.L.
ibid.
* Couronnemens déportes pour des galeries & fallons 3 pi. y y, M. ibid.
-"* Couronnemens pour des portes d'appartemens 9 fermées en ceintre, pi. ^Ç). N, ibid.
* Couronnemens déportes dans des appartemens peu exhauffés, pi. ^.
O. ibid.
* Tableaux renfermés dans leurs bordures pour flervir de couronnement
à des portes , pL 9 9. P. ibid.
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j * Deffeins de trumeaux de glaces entre deux croiJees>\A, 99. Q. ibid.
* Couronnemens de trumeaux de glaces , pi. 99. R. ibid.
\* Décoration d'une gardérobe ou lieux à C Angloife 5 pi. 99. S. ibid.
k Diverfes fortes d'ajfemblages & profits pour les companimens de me- nuijèrie, pi. 100. p,391. Companimens pour les arcs doubleaux des voûtes ù pendentifs des coupes„pl. 101. p. 393. * Nouveaux companimens d'ornemempour les plafonds 3 pi. ioî.A.
P- 399-
Companimens dépavés de grès, de brique & de carreau, pi. 102.
p. 401. .
Diverfes efpeces de companimens de pavés de marbre, pi. 103. p. 405. |
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:.-; Définitions des principaux Termes de Géométrie.
. Planche f,-
jfôJNT phyjique s c'eft l'objet le moins fenfible à Fa vue , marqué avec la plu-
me ou la pointe du compas. Point de feeiion ou d'interfeclion 3 c'eft l'endroit où deux lignes fe coupent.
Point central3 ou centre _, c'eft le point milieu d'une figure régulière ou irré- guliere ,.commé le point défection de deux diagonales d'un paraliélogram* me, d'un rhomboïde , &c, Licne , eft un efpace étendu feulement en longueur.
Ligne droite. La plus corte qu'on peut mener d'un point à u-n autre : elle fe
trace à la règle ou au cordeau. Ligne courbe3 celle qui n'eft point également ce-mprife entre fes extrémités. On
appelle ligne courbe régulière j celle qui eft tracée d'un centre, comme la cir- culaire &£ l'elliptique : & irréguliere celle qui eft cherchée & décrite par des points, comme font toutes les- lignes rampantes, & celles qui fervent à con- tourner les figures & orneniens, Ligne mixte 3 celle qui eft compofée de la droire & de la courbe.
Ligne perpendiculaire3 celle qui fait des angles égaux de tous côtés fur une ligne
droite, ou fur un plan. Ligne de niveau t celle qui eft également éloignée dans Ces extrémités du centre
de la terre. Qn< l'appelle autli ligne horizontale, & en Perfpec^ive , ligne de terre. Ligne à-plomb_, celle qui eft perpendiculaire à la ligne de niveau;
Ligne diagonale_, celle qui eft tirée d'un angle à l'autre dans une figure;
Ligne oblique, celle qui eft plus inclinée d'un côté que d'autre, Sz que les ou-
vriers nomment ligne rampante ou biaife. Ligne circulaire_, c'eft une ligne courbe, dont toutes les parties font également
éloignées d'un point, qui s'appelle centre. Lignes en rayons j celles qui partent du centre d'une figure, & vont-fe terminer
à fes angles, ou à fa circonférence. On les nomme aufïi Rayons. Ligne diamétrale 3 celle qui traverfe un corps rond, & pafle par le centtev
Ligne tranfverfale 3 celle qui traverfe un corps en quelque endroit.
Ligne tangente } celle qui touche une figure en un feul point.
Ligne fécante t celle qui coupe une figure en quelque partie.
Ligne foutendante ou fubfiendante_, celle qui fert de bafe à une portion de cer-
cle. Elle s'appelle auïfi Corde de tare. Lignes parallèles > celles qui font par-rout également éloignées , & que les ou-
vriers appellent Lignes jaugées. Ligne proportionnelle y celle qui a même rapport à une troifieme , comme' une
féconde, à la première. Ligne elliptique_, c'eft la circonférence ou partie de la circonférence d'une
ellipfe.
Ligne parabolique, celle qui décrk la circonférence dWe parabole. Les ou. |
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■ïiv
vriers nomment, quoiqu'improprement, lignes paraboliquesj-celles qui com-
pofent un arc ou un ceintre de deux lignes courbes, qui fe courbent à la clef, 3c forment la voûte en tiers-point, ou ceintre Gothique. Ligne hyperbolique 3 celle qui ferî à tracer la circonférence d'une hyperbole.
Ligne conique > c'eft une ligne courbe qui termine la fettion d'un cône.
Ligne fpirale , celle qui s'éloigne de fon centre à mefure qu'elle tourne à l'en-
tour, comme G. elle tournoit en rampant depuis le fommet jufqu'àla bafe d'un cône. Ligne hélice _, celle qui tourne en vis à l'entour d'un cylindre s comme la cher-
che ralongée d'un efcaîier en limace. Ligne tafcée ou corrompue, celle qui n'eft pas faite avec le compas ni la règle ,
mais qui eft tracée à la main, paflant par certains points donnés àcaufe de quelque figure irréguliere. Ligne pleine y celle qui marque quelque contour fans interruption.
Ligne ponctuée 3 celle qui fert à faire quelque opération géométrique, ou à mar-
quer une chofe qu'on fuppofe être derrière une autre, comme le profil d'une églife derrière fon portail : ou enfin à marquer fur un plan les à-plombs de fce qui eft en l'air, comme les rampes d'efcaliers, poutres, corniches, arêtes de voûte, &c. Elle fert auiïi à marquer les diamètres, les largeurs & hau- teurs des vuides. Ligne indéterminée ou indéfinie _, celle dont les extrémités ne font point con-
nues. Arc , c'eft une portion de cercle , dont la bafe fe nomme Corde.
Arc rampant, celui qui dans un mur à-plomb eft incliné fuivant une pente don-
née. Angle, c'eft la rencontre de deux lignes en un même point.
Angle droit ou d'équerre 3 celui qui fe forme par la fedtion de deux lignes
perpendiculaires l'une à l!autre. On l'appelle auili Trait quarré pu d'é-. querre. Angle obtus, ouvert ou gras , celui qui eft plus grand que le droit.
Angle aigu j ferré ou maigre _, celui qui eft moindre que le droit.
Angle recliligne, celui qui eft fait par le concours de^deux lignes droites.
Angle curviligne, celui qui fe forme de la rencontre de deux lignes cour-
bes. Angle mixtiligne >çz\m qui eft formé dlune ligne droite Se d'une fi©mi>e.
Angle au fommet ; celui qui eft oppofé à la bafe d'un triangle.
Angle fai liant ou extérieur, & rentrant j ou intérieur.
Angle folide j fe dit de toute encoignure d'un corps folide en angle rentrant
ou faillanr, formé par un avant ou arriere-corps. Triangle. Figure à trois côtés & a.trois angles. Ses dirféreaoes fe tirent^ au de
fes côtés, ou de fps angles. Triangle é'qu'datital& celui qui-â trois côtés égaux.
Triangle ifofcelle , celui dont deux côtés font égaux.
Triangle fcalene 3 celui dont les trois côtés font inégaux.
Triangle reclanglc j celui qui a un angle droit, _______
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Triangle amblygone > celui qui à un angle obtus.
Triangle oxigone, celui qui a les trois angles aigus.
Superficie , c'eft la far face d'un corps fohde qui a longueur & largeur fans pro-
fondeur. On appelle fuperficie plane_, celle q.ui n'a aucune inégalité, comme creux ou bolfe, dans fon étendue : fuperficie convexe3 l'extérieur d'un corps orbiculaire -7 Se fuperficie concave , l'intérieur. Superficie curviligne _, celle qui eft renfermée par des lignes courbes, & fuperfi-
cie recliligne _, celle qui eft renfermée par des lignes droites. Circonférence 3 c'eft la ligne qui renferme un efpace circulaire, comme la cir-
conférence d'un dôme, d'un rond d'eau , &:c. Cercle 3 c'eft une ligne circulaire parfaite qui renferme un efpace rond.
Demi-cercle ^ en eft la moitié -y Quart de cercle j en eft le quart j Portion j en eft
une partie. Diamètre j c'eft la ligne droite qui paftant par le centre d'un cercle, fe termine
à fa circonférence, & le coupe en deux parties égales. C'eft aufti la largeur d'un corps rond, prife par le milieu de fon plan , comme d'un baffin, d'un dôme , écc. Demi-diametre ou Rayon , c'en eft la moitié. Quadrilatère ou Quarré parfait. Figure régaliere, dont les quatre côtés & les
quatre angles font égaux. Parabole_, Figure géométrique faite de la fecldon d'un cône parallèle à l'un de
Ces côtés. Parallélogramme, c'eft une figure dont les angles Se les côtés oppofés font égaux,
& qui eft rectangle, quand fes angles font droits. On le nomme auiHQwar/e long. Rhombe 3 c'eft un Quadrilatère qui a les quatre côtés égaux, & les angles op-
pofés- aulli égaux. On l'appelle encore Lofange. Rhomboïde _, Figure quadrilatère qui a les angles & les côtés oppofés égaux*, fans
être équiangle ni équilatéraîe. Trapèze y c'eft une figure quadrilatère , dont deux côtés oppofés font parallèles
éc inégaux, & les deux autres égaux. On nomme Trapèze ifofcele celui dont les deux angles &: les deux côtés fur la bafe font égaux, Trape^oïde y Figure quadrilatère irréguliere , dont les quatre angles & les qua-
tre côtés font inégaux. Ovale y c'eft une figure curviligne qui a deux diamètres inégaux, & qui fe trace
de plufieurs manières. Ovale de Jardinier, celle qui fe trace par le moyen d'un cordeau, dont la lon-
gueur doit être égale au plus grand diamètre de l'ovale, & qui eft attaché par fes extrémités à deux piquets-auffi plantés fur le grand diamètre, pour former cette ovale qui devient d'autant plus ralongée que les deux piquets font plus éloignés. On la nomme auffi EUipfe y & cette manière de la tra- cer eft très-géométrique & parfaite. Polygone , c'eft une figure qui a plufieurs angles & plufieurs côtés; celle de
quatre s'appelle Tetragone ; celle de cinq , Pentagone ; celle de fîx , Hexa- gone ; de fept, eptagonc; de huit, octogone; de neuf, enneagone ; de dix, Décagone ; &c, La figure qui a un plus grand nombre de côtés fe nomme |
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polygone avec le nombre des côtés, comme polygone à vingt côtés , &c Le
polygone régulier j eft celui qui a fes angles de fes côtés égaux : l'a-régulier eft le contraire. Cube j c'eft un corps folide re&angle compris par fix faces quarrées & égales.
Sphère, c'eft un corps parfaitement rond , qu'on nomme auffi globe3 & boule.
Corps j c'eft tout ce qui a longueur, largeur Se profondeur , & qui peut être
mefuré par ces trois dimenfions. Le corps régulier eft celui dont les faces oppofées font égales & parallèles & les angles egaux, &. le corps irrégulier eft le contraire. Concave j fedit de la fuperficie intérieure d'un corps orbiculaire, comme d'une
YOtite fphérique, ëç c'eft ce que les ouvriers nomment creux s courbé ou cambré. Convexe 3 fe dit du contour extérieur d'un corps orbiculaire , comme de l'ex-
trados d'une voûte fphérique. C'eft ce que les ouvriers appellent bombé & renflé. Cylindre j c'eft un corps folide long & rond , comme,un pilier compris entre
deux plans égaux & parallèles, joiats enfembie par des lignes droites. On appelle Cylindre oblique _, celui qui eft incliné. Axe j c'eft la ligne qui patte par le centre d'un corps rond & cylindrique,
comme d'une boule, d'une colonne, &c. Cône j c'eft un corps dont le plan eft circulaire, & qui fe termine en pointe.
On nomme Cône tronqué', celui dont la pointe eft coupée parallèlement o; obliquement à fa bafe \ & Cône incliné ou oblique , celui dont le fommet n'eft pas à-plomb fur le centre de fa bafe. P'ri/me,c'eft un corps folide, dont les plans re&ilignes réguliers oppofés font
égaux, & les faces du pourtour égales j lorfque ces plans font triangles, il eft appelle triangulaire > h lorsqu'ils font quarrés, quadrangulaires. Pyramide 3 c'eft un corps folide dont la bafe eft quarrée, triangulaire ou poly-
gone , & qui depuis cette bafe , va en diminuant fufqu'à fon fommet. Segment. Portion de fuperficie circulaire, comprife entre l'arc & la corde d'un
cercle, & plus petite ou plus grande que le demi-cercle. Secteur. Portion de fuperficie circulaire, comprife entre deux rayons, & un
arc? & dont la quantité eft connue par l'ouverture de l'angle du centre. |
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COURS
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^ARCHITECTURE,
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PRJÉFACE DE FI G NO LE.
Je prétends donner ici une intelligence parfaite de ce pe-
tit Ouvrage, 6c rendre compte des raifons qui m'ont en- gagé à le faire, & à le donner au Public. Pendant plu- fleurs années que j'ai exercé en divers pays l'art d'Archi- teolture, je me fuis appliqué avec beaucoup de foin a étu- dier les fentimens de ceux qui en ont écrit. Cette recher- che m'ayant conduit à faire une comparaifon des membres d'Architecture dont ces difFérens Auteurs ont établi les proportions, avec ceux des édifices antiques qui fubfiftent encore, j'ai tâché d'en tirer une règle à laquelle je pûffe m'arrêter. Je n'avois alors d'autre vue que mon utilité propre ; maintenant que je fais mon unique objet de celle du Public, je fouhaite que les perfonnes intelligentes trouvent dans mon travail de quoi fatisfaire leur goût. Pour venir à. bout de mon deïfein, &c opérer avec plus
de certitude, j'ai cru que je ne devois point avoir égard aux opinions qui partagent les Auteurs entr'eux, mais que je devois me propofer pour modèle les cinq Ordres tels qu'ils fe voient dans les Antiquités de Rome. Après les avoir confédéré en général, 6cgn avoir mefuré chaque partie avec ■ exactitude, j'ai remarqué qne les Ordres qui, au jugement de tous, paroiflent les plus beaux & qui fe prefentent à nos yeux avec plus de grâce, ont une certaine harmonie 6c une correfpondance dans toutes leurs par- |
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ties, fi peu embarraflee de nombres, que par les moin-
dres moulures on peut mefurer exa&ement les plus grandes : c'eft pourquoi faifant une plus férieufe refle- xion fur le plaifir que nos fens reçoivent de cette propor- tion, & combien au contraire les chofcs qui en font éloi- gnées leur font défagréables, ainfi que les Muficiens l'é- prouvent tous les jours dans leur art, j'ai travaillé depuis plufieurs années à réduire fous une règle courte ôc facile la pratique des cinq Ordres d'Archite&ure ; ôc voici le moyen dont je me fuis fervi pour y parvenir. Lorfque j'ai voulu, par exemple , réduire à ma règle
l'Ordre Dorique, je me fuis affujetti à l'Ordre Dorique du théâtre de Marcellus, qui m'a paru être le plus uni- verfellement approuvé, &c j'ai déterminé fur ce modèle les parties principales de cet Ordre; mais lorfque quel- que moulure ne s'eft pas trouvée conforme à la propor- tion des nombres, comme il arrive le plus fouvent par la faute des ouvriers, ou par d'autres accidens qui ne laif- fent pas d'être confidérables fur de petites parties ; alors je n'ai point fait difficulté de les accommoder à ma règle, fans m'éloigner beaucoup de leurs mefures. En prenant cette licence, je me fuis autorifé de l'exemple des autres Doriques qui ont le plus de réputation, dont j'ai pris quelques petites parties, que j'ai fubftitué à d'autres du théâtre de Marcellus. Je n'ai pas fait comme Zeuxis à l'é- gard des filles de Crotone, mais, félon que mon raifon- nement mJa pu conduire, j'ai fait Amplement le choix de certains Ordres antiques; Se n'apportant de ma part que la diftribution des proportions fondées fur des nom- bres fimples, je ne me fuis point fervi de braffes, de pieds & de palmes d'aucuns pays, mais feulement d'une mefure |
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D'A RCHITE CTURE.
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arbitraire, appeliée module, divifée en un certain nombre I
de parties égales, comme il fe verra dans chaque Ordre €n particulier. Cela apporte une fi grande facilité à cette; partie de l'Architecture, quiefï de foi afîez embarraffée, que quelque médiocre efprit que ce foit, pour peu qu'il ait de l'inclination pour cet Art, il pourra du premier coup d'œil, & fans prendre la peine de beaucoup lire, com- prendre le tout & s'en fervir utilement. Quoique je n'euffe aucun deffein de rendre cet Ou-
vrage public , je me fuis néanmoins laùîé vaincre, comme tous les Auteurs, aux prières de mes amis qui le fcuhai- toient ; &: n'ai pu auffi me refufer aux fentimens de re- connoiffance qu'excitent en moi les libéralités de Mon- feigneur le Cardinal Farnefe. Il m'a facilité le moyen d'exécuter mon entreprife, & en ajoutant cette faveur à toutes les obligations que j'ai déjà à fon illuftre Maifon, il a voulu que mes amis jouifTent de mon travail dans toute fon étendue : il m'a mis pour cela en état de vous préfen- ter encore dans peu de tems quelque autre Ouvrage con- fidérable fur ce fujet, fi vous recevez celui-ci aufli favora- blement que je l'efpere. Ce n'eft pas mon intention de répondre aux objec-
tions que quelques perfonnes me pourraient faire. Je laiffe à l'Ouvrage même le foin d'y fatisfaire. Que s'il eft affez heureux pour être goûté des perfonnes intelligen- tes, au jugement defquelies je me foumets, je me flatte qu'ils en voudront bien prendre la défenfe. Cependant fi l'on croit que la peine que j'ai prife foit inutile, fi l'on fe perfuade qu'on ne peut donner de règle certaine fur cette matière, puifqu'aufentiment de tous, & de Vitruve mê- me , il faut fouvent augmenter ou diminuer les propor- |
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cions des membres 8c des ornemens, pour s'accommoder
aux endroits ou la vue fe trouve trompée par quelque ac- cident j je répondrai qu'il eft en ce cas abfolument nécef- faire de déterminer au jufte ce qui doit paroître à notre œil, afin que cela puifle fervir enfuite de règle confiante, &qui foit exactement fuivie. J'ajouterai que pour y réuffir, il eft à propos de fe fervir des règles de la Perfpeàive qui font certaines, & dont j'efpere donner dans peu de tems une pratique fi néceffaire à l'Architecture & à la Peinture , que je fuis perfuadé qu'on la recevra avec plaifir. Mon deifein, comme j'ai déjà dit, n'ayant été que
de me faire entendre de ceux qui ont déjà quelque con- noifïance de l'Art, je n'avois pas mis de nom aux mou- lures particulières des cinq Ordres-, parce que je fuppo- fois qu'on les connoifToit aiTez. Mais comme j'ai reconnu par expérience que cet Ouvrage étoit du goût de plufieurs perfonnes de confidération, qui feroient bien aifes de pouvoir avoir, fans beaucoup de peine, une connoilTance détaillée de tous les membres d'Architecture, & qu'ils fouhaiteroient fçavoir les noms de chacun en particulier, je les ai défignés par ceux dont on fe fert ordinairement \ Rome. J'avertirai feulement que je me contenterai de nommer dans l'explication du premier Ordre, les moulu^- res qui font communes à tous les autresOrdres. |
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U ARCHITECTURE,
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Des moulures, & de la manière de les bien
profiler. .
Comme ce Lhfe contient les principes de l'Architecture y
fai jugé a propos de parler d'abord des moulures qui en font les élimens i & de la manière de les profiler. .Les moulures font à l'Architecture, ce que les lettres font à
l'Ecriture. Or comme, par la combinaifon des caractères, il fe forme une infinité de mots en diverfes- langues ; auffi par l'af&m- blage des moulures on peut inventer quantité de-profils diiFérehs pour toutes fortes d'Ordres ôc de comportions régulières & irré- gulieres. Mais parce qu'en Architecture il ne fe doit rien faire qui ne foit fondé fur l'imitation de la Nature ôc fur la Géométrie, ô£ que les règles de cet art ne font pas fi arbitraires que quelques- uns fe l'imaginent ; on doit fçavoir que le contour de chaque moulure efl établi fur la Géométrie, £c que de même qu'il n'y a que trois natures de lignes en Géométrie , qui font la droite, la courbe & la mixte; auffi n*y à-t'il que trois efpeces de moulures, fçavoir des moulures quarrées, des- rondes-, ôc de celles qui font compofées de ces deux natures de lignes. On ne peut fortir des formes qui ont été établies par les An-
ciens, fans, tomber dans- une manière barbare, ôc c'eft précifé- ment pour s'en, être voulu éloigner, que les Architectes Gothi- ques ont fait des ouvrages fi défagréables,. quelque foin qu'ils fe foient donné pour en rendre l'exécution parfaite. Cette dirlormité devient plus feniible, lorfqu'on compare leurs productions avec les beaux ouvrages antiques qui nous- reftent, Se qui font fur-tout admirables par l'élégance, la variété » le choix ôc la (implicite des moulures dont leurs profils font compofés» Des moulures les unes font grandes, comme les doucines, oves,
gorges ,. talons, tores ôc fcoties; ôc les autres font petites ,, com- me les filets ^aftcagales Se congés. Ces petites moulures fervent à xouronner ôc à fëparerles grandes; Elles fervent auffi à leur donner plus de relief, ôç à les faire mieux diftinguer. Le cavet, le quart de- rond ôc le çalon deviennent auffi quelquefois de fort petites mou- lures, quand elles fe trouvent entre les faces des architraves & des archivoltes, ôc aux chambranles. Mais.pour,la doucine |
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le larmier, la denticule, Se laplate -bande des modillons, ces
moulures font ' toujours grandes 6c couronnées de plus petites, L'ove ou quart-de-rond & le talon, dans les corniches, font pa- reillement de grandes moulures 6c couronnées de plus petites. Le tore petit Se grand, ainfi que la feotie, qui fait prefque le con- traire effet du tore, ne fervent guère qu'aux bafes, Se font fépa- rées par des liftels Se aftragales. Toutes ces moulures différent pour le trait Se pour la faillie,
félon la diftance d'où elles doivent être vues. Les plus belles font celles dont le contour eft le plus coulant Se le plus doux ; tels font le quart-de-rond Se le cavet décrits par un fimpie quart-de- cercîe, Se le talon 6c la doucine formés de deux portions de cer- cle égales, dont chaque centre eft au fommet d'un triangle équila- téral. Les moulures quarrées doivent être d'équerreôc à-plomb. Les aftragales dont le contour eft ordinairement des trois quarts, ou des deux tiers de leur circonférence, doivent être dégagés des plus grandes moulures par un petit filet enfoncé qui eft prelque imper* ceptibie, que les Maçons nomment le coup de crochet, de les Me- nuifîers le grain d'orge. Rarement les moulures excédent en fail- lie leur hauteur, il ce n'eft le larmier; Se alors il eft bon de refouil- ler fon plafond en canal, 6c de faire la mouchette pendante. Mais avant que de tracer toutes ces moulures, il eft néceffaire d'avoir quelques principes de Géométrie; de fçavoir que le triangle équi- latéral a trois cotés Se trois angles égaux, que le quart de cercle eft la quatrième partie de la circonférence d'un cercle, Se que la ligne à-plomb fur celle de niveau forme deux angles égaux, Se ainfi du refte. Après cela il eft facile de comprendre comment fe forme le trait des moulures qu'on trouvera tracées géométri- quement fur la planche À. Les lignes ponctuées y fervent à faire l'opération, les lignes pleines marquent le contour des moulu- res, Se les petites croix les centres où pofe la pointe fixe du com- pas. Il y a encore d'autres moulures, qui n'étant pas tracées avec le compas font un bon effet, comme celles qui refTemblent à la moitié d'un cœur, les doucines fort bafles, les fcotîes en demi- ovale Se traits corrompus, 8c plusieurs autres dont les contours dépendent de la place qu'elles doivent occuper ; ces fortes de moulures fervent aux profils des chambranles, aux quadres des .compartimens Se des tableaux, Se aux baffins des fontaines c*ù les jnoulures doivent avoir peu dé relief, ; |
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WARXE IT EC TUR E.
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pi. A.
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Termes des Ouvriers. Termes des Auteurs.
Filel>r Lié-teù, Luréèaus.,.:.....................crus........................Heçbà^etbBanaeleÂteJ.
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BoLcdcny, J\~o>ijù,I5 oz-eL,......................atts...................PeiztToTe^lyTcn^e^ruperLeur.
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Groif bcLé-tori^,Moucuns,.........................oit;..
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Gros Tores.
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IL et Troc
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ocolie•-,R.àruù. cf^eu.oc,............................ oies
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QiuzrtcU'ILoyrcO-:..............'..'.........aus.,................EjJuJxes^d-lraxicdéLerfèœns.
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Demu-creù^, Cassées,......... .............o-us...............Eo-ca&es,o\xyCym£U^e,I)oruJues,
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MOULURES AU TRAIT
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MOULURES OMBREES
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L'art de bien profiler eft une partie nécefïaire, Si fans laquelle
on ne peut exceller dans l'Arcbite&Eire ; tel réuiTira dans la diftri- bution d'un plan, &: dans la belle compofition d'une façade, qui diminuera la beauté de fon ouvrage par le mauvais choix de les profils. La manière antique eft plus hardie que corre&e, ainfi que celle de Michel-Ange. Les plus beaux profils font les moins char- gés de moulures, ceux où elles font le moins répétées 5c où elles font mêlées alternativement de quarrées &: de rondes ; mais il faut fur-tout qu'il y en ait toujours de petites entre les grandes, pour les faire valoir par leur oppofition. Il eft aufïi néceflaire que la faillie du profil foit proportionnée à fa hauteur par rapport au corps qu'il doit couronner, 6c il faut qu'il y ait toujours quelque grande moulure qui maîtrife dans le profil, comme le larmier dans la corniche ; au fujet de quoi je remarquerai que cette moulure étant auflï eiïentielïe qu'elle l'eft dans une corniche., il eft furpre- nant qu'elle fe trouve omife dans quelques ouvrages de grande réputation, comme au Temple de la Paix à Rome. Il eft bon d'évi- ter l'égalité des moulures dans un profil ; il eft même important que les moulures qui le compofent foient de dirFérentes hauteurs» Lorsqu'une moulure en couronne une autre, elle ne peut être plus haute que de la moitié de celle qu'elle couronne, ni moins du tiers ; ainfi le filet fur le talon, & l'aftragale fous l'ove, ne doivent être moindres du quart, ni plus forts que le tiers de l'ove, ou du talon ; la denticule doit être la plus haute des moulures fous le larmier,. & le larmier un peu moins fort que la cymaife ; il eft trop bas aux Ordres Corinthiens du Panthéon ? tant au-dehors qu*au-dedans : le talon ne doit point être arrondi par îe haut, comme celui de l'architrave de l'arc de Conftantin ; le contour de la doucine doit être coulant, & fa partie concave doit être égale à la convexe. Philibert de Lorme &c plufieurs autres Archite&es ont incliné en- ded.ans le haut du larmier des corniches., ôc les faces des archi- traves, pour éviter, à ce qu'ils prétendent, le trop de faillie; mais cette pratique eft mauyaife , ( quoiqu'il s'en trouve des exem- ples antiques) : il faut que les faces des moulures quarrées foient; toujours à-plomb & cTéquerre. Jamais une corniche ne doit être couronnée par un membre rond &t fans arrête , comme le feroit une aftragale ; mais par un liftel §c par une plate- bande. La proportion des rnodillons eft telle, que leur ef- pace, qui doit être quarté dans le plafond du larmier, ait le |
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double de la largeur de leur hud ; ainfi leur faillie fera le double
de cette largeur. Les trois parties de Teritàblenient tiennent la proportion que leur donne chaque Ordre, Pour bien juger du choix que l'on doit faire des profils, il ne
faut pas feulement s'arrêter aux DefTeins & aux Livres ; mais s'inf- truire par les ouvrages même, parce que tel profil qui fait un bel effet placé dans un endroit , ne réuffira pas dans un autre. Tout dépend de la façon de les employer, 8c l'on ne peut fe faire une bonne manière de profiler que par la comparaifon des ouvra- ges. C'eft en quoi Vignole de Palladio ont excellé. Quoique l'art de profiler foit, ainfi que je l'ai dit ci-deflus,
fondé fur la Géométrie, le deiTein doit y avoir.pour le moins au- tant de part que cette feience. On ne profilera même jamais avec grâce, tant qu'on ne fçaura tracer les moulures, ôc fur-tout les moindres, qu'à l'aide du compas & de la règle. Au contraire il faut, autant que l'on peut, les defïiner à la vue ; ôc fur-tout s'exer- cer à profiler plutôt en grand qu'en petit, parce que l'effet en eft plus fenfible. C'effc l'unique moyen de pratiquer avec facilité cette partie de l'Architecture, qui eft peut-être la plus néceflake. |
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Des ornemens des moulures.
Le nombre des Ornemens étant prefque infini > fai feule-
ment donné les-plus ufités & les plus convenables a chaque Moulure 3 & f ai préféré ceux de Vignole a ceux des au- tres Architectes 3 parce qu'il a le plus fuivi îantique dans fes Ornemens, & quil les a deffinés d'une grande ma- nière. Vjomme il eft nécefTaire que l'Architecturefoit proportionnée
à la dignité du lieu qu'elle décore, fes ornemens doivent être mis (i à propos, qu'il n'y en ait aucun qui ne ferve à faire con- noître le jugement de l'Architecte &: la nature de l'édifice ; aufîi voit-on que les Anciens ne les ont point employés au hazard, ils en avoient de particuliers pour leurs temples, leurs bafiliques, leurs ares de triomphe , & leurs autres édifices, dont pîufieurs fervoient plutôt à ia décoration qu'à l'utilité publique; & c'eft ce qu'on reconnoit jufques da-ns les moindres fragmens. Mais fans parler de tous les ornemens qui entrent dans la compofition des ordonnances, je dirai feulement, que pour ceux qui enrichirent les moulures, ils font ainfi que les autres , ou indifférens, ou figni- ficatifs. Ceux qui font indifférens, fe mettent fur les moulures jfans aucune conféquence ; mais les fignificatifs doivent être pro- I près & fervir de fymbole pour faire connoitre l'édifice par. quel- ; queS-unes de fes parties. Les uns èc les autres fe travaillent de relief fur les moulures, ou
fe fouillent dans leur épaifleur; par exemple, le quart-de-rond peut être orné de petites feuilles ou coquilles taillées fur le nud de fon contour, ou bien d'oves feuilles au-dedans, ainfi qu'on le prati- que ordinairement; & en effet cette moulure étant circulaire & de grand relief, elle deviendroit trop pefante fi elle étoit chargée jd'ornemens appliqués fur fon contour ; il en eft de même des ! baguettes, où l'on taille des perles, patenôtres , olives & cor- delie es. On obferve tout.le contraire pour les moulures creufes, 'comme le cavet &: la feotîe, qui demandent des ornemens de ! relief appliqués fur leur furface. Les plus communs ornemens, i& dont on fe fert.indifféremment pour toute forte de fujets font les oves qui fe font de pîufieurs manières, les rais de cœur, les |
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D'ARCHITECTURE.
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^i^&r <wec I Oves cwéo , Oves i>ves&tVPà1iinté Ol~è*r sut ip les ci&ëc ■
«(s-wrw I Feûcïïapes I Fleurotut&o \ de Pin Dards etrLi/lelj-etFeiulle\r d'Angle,
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Cordons I taumoMtetr \ etfôiiMcs \de C/u?sne \n âcniaicets de.Laurier
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Tiïiiroxdeinen.tdeFe.uiUages etFleitrpits\ Pla/lyons \ Miroirs \EtttreL(<f avec Roses etCido
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Enfreins \ Grotesques [Grotesque ajoncs"
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MOULURES COURONNEES ET ORNEES
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fleurs Ôc feuilles tant naturelles que grotefques , les fruits de
diverfes efpeces, des canaux qu'on nomme portiques, & une infinité d'autres, dont les édifices antiques fournifïent des exem- ples. Toutefois fi ces ornemens ne font ménagés avec beaucoup d'art, les profils en reçoivent plutôt de la çonfufion & de la pe- fanteur, que de'la richefTe Se de la légèreté. La règle la plus géné- rale eft, que les moulures foient taillées èc lifTes alternativement, afin que cette union de fimplicité ôc de richefTe procure un repos & une harmonie dont l'oeil refte extrêmement fatisfait. Par exem- ple , il ne faut prefque jamais orner la face du larmier d'une cor- niche , ni celle d'une architrave, ou d'une archivolte, fmon aux endroits où il faut une grande richefTe d'Architecture, comme aux rétables d'autels où toutes les moulures peuvent être tail- lées , excepté celles qui les féparent ôc qui les couronnent, com- me les filets. C'eft un grand défaut de charger les profils d'une trop grande quantité d'ornemens. L'arc des Orfèvres à Rome, &c l'entablement Corinthien des thermes de Dioclétien rapporté dans le Parallèle d'Architecture de M. de Chambray s font des exem- ples du mauvais effet que produit trop de richefTe. Tous les orne- mens comme les oves, rais de cœur, denticules , perles, olives ôc autres qui enrichifTent les moulures, doivent répondre à-plomb les uns fur les autres; &c les plus grands, comme les modillons & les denticules, règlent la pofition des plus petits. Il faut auffi re- marquer que les ornemens doivent convenir aux Ordres ; de forte que les plus riches foient employés aux plus délicats, comme au Corinthien &c au Compoiite : ôc il eft au contraire prefque inutile d'en mettre auTofcan & au Dorique. Il n'eft pas moins néceflaire d'obferver une égale proportion dans la diftribution des ornemens dont toutes les parties de la décoration d'une façade doivent être enrichies j de forte qu'il n'y en ait pas de fimples & deftituées d'or- nemens, & d'autres enrichies avec profufion. L'Architecture ti- rant fes proportions du corps humain, fes ornemens lui doivent être auffi convenables que la parure dans les habillemens; & com- me les Anciens ne les ont point inventés fans raifon, on peut, à leur imitation, en imaginer qui aient rapport au fujet qu'on traite. Outre les ornemens propres aux moulures, l'on peut mettre en- core au nombre des ornemens dont on enrichit les profils, ceux des frifts, où les Anciens ont rèpréfentéjen bas-relief diverfes hu- toires, myfteres & inftriimens de leur religion, 8c lek mafques 6c |
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têtes qu'on peut varier prefque à l'infini ; mais il eft extrêmement
contraire à la bienféaiice d'en mettre de grotefques 8c de profanes dans des lieux faints, comme a fait Michel-Ange au tombeau du Pape Paul III. dans l'églife de faint Pierre de Rome. Les Archi- tectes Gothiques ne font pas moins répréheniibles d'avoir rempli leurs églifes de chimères, harpies & animaux moïiftrueux : il ne doit y avoir dans ces lieux faints que des repréfentations de ché- rubins , de vertus & autres attributs de la religion. Les confoles font encore des ornemens qu'on emploie avec beaucoup de grâce pour porter des corniches , ou pour fervir de clefs aux arcades : Se les feuilles, dont on les enrichit, doivent être de la même ef- pèce que de celle du chapiteau, s'il y a un Ordre à la façade. On peut faire porter des entablemens à des Termes, Perfans de Ca- ryatides ; mais c'eft une indécence infupportable de faire faire cet office à des Anges ou figures de Saints. Il y a beaucoup d'autres ornemens qui contribuent à la décoration des façades; mais ce n'eft pas ici le lieu d'en parler, on fe réferve à le faire dans la fuite. Il faut remarquer dans la manière de tailler les ornemens, que ceux des profils qu'on emploie dans l'intérieur des édifices, doi- vent avoir moins de relief que ceux de l'extérieur. La grandeur de l'ouvrage mérite auffi. une attention particulière, car fi l'édifice eft coloffal , il n'a. pas befoin de quantité d'ornemens, mais il faut qu'ils foient beaucoup fouillés, fur-tout lorfqu'il eftexpofé au dehors, pour leur donner un grand relief. Toutes ces obfervations font générales ; celles qu'on peut faire en particulier dépendent du jugement ôc du bon goût de PArchite&e. |
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DU CHOIX DES PROFILS.
J'ai cru qu il étoit néceffaire y pour aider à fe former le goût
fur le choix des profils, d'en rapporter deux exemples Antiques & deux modernes fi dijférens entreux9 qu'on put mieux juger de leur bon ou mauvais effet. Apres avoir parlé des moulures en général Se des ornemens
qui leur conviennent; pour faire connoître que la différence des profils confifte dans le différent affemblâge de ces mêmes mou- lures , j'ai choift quatre profils de l'Ordre Ionique, qui eft celui qui tient la moyenne proportionnelle entre le fonde 6c le délicat9 le {impie &; le riche. J'en ai mis deux antiques dont le plus beau eft tiré des thermes de Dioclétien, ôc par conféquent produit dans untems où l'Architecture étoit encore dans la puretés êc l'autre du temple de la Fortune virile qui a été fait, a ce qu'on tient., bien auparavant êc fous les Rois de Rome, ou la eonnoif- fance que les Romains pouvoient avoir des Arts étoit proportion- née à la puiffance de leur république nakTante. J'en ai aufïi rap- porté deux modernes dont le moindre eft celui de Serlio, auteur qui n'a pas acquis ce goût excellent qui fe trouve dans les ouvra- ges de Palladio ; ainfi on peut dire que ces profils font de quatre différentes manières. Cel»i des thermes de Dioclétien fera nom- mi de manière proportionnée, comme celui de la Fortune virile eâ au contraire fort difproportionné : Ô£ le profil de Serlio fe trouvera d'une manière feche ôc mefquine en comparaifon de ce- lui de Palladio, qui eft d'une manière gracieufe & d'une élégante proportion. Pour faire une jufte critique de ces quatre,profils , il les faut
obfcrver l'un après l'autre : & commençant par celui du temple de la Fortune virile, fans avoir égard à l'Ordre qu'il couronne, dont il ne s'agit pas à préfent , mais le confidérant en lui-mê/ne, on trouvera que les trois parties qui le compofent n'ont point de rapport entr'elles: que la frife eft extrêmement petite, n'ayant que les deux cinquièmes de la hauteur de la corniche, 8c environ les deux tiers de celle de l'architrave ; &; que cette corniche a plus de la moitié de l'entablement : que le larmier n'a pas la moi- tié de la cymaife ; que le talon qui le couronne eft prefque aufli |
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_ PROFILS IONIQ^UESANTIQUES ET MODERNES
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fort que le larmier : que les denticules fonttjuafi quarrées & plus
hautes que le larmier : que les trois faces de l'architrave font à- peu-près égales, féparées par de fimples chanfreins, &c couron- nées pefamment par un talon dont le filet eft aufli haut que la moulure même ; ôc qu'enfin cet aftragale taillé d'olives & de per- les à la deuxième face, y eft mis fort mal-à-propos. Quant à l'entablement des thermes de Dioclétien, l'archi-
trave eft plus haute que la frife qui eft lifte 8c bombée, & la cor- niche , dont la faillie eft égale à fa hauteur, eft plus haute que l'architrave, comme elle le doit être en effet ; auffi Vîgnole a-t'il imité ce profil pour fa rare beauté, J'ai tiré ce morceau d'après une eftampe qui eft à la fuite des plans 8c élévations des thermes de Dioclétien qui font extrêmement rares, & qui ont été gravés à Anvers l'année 1558, fur les Defleins de Sébaftien d'Oya, Archi- tecte de Philippe IL Roi d'Efpagne. Rien n'eft plus élégant que le profil de Palladio; cet excellent
Maître qui s'eft toujours conformé aux plus parfaits ouvrages an- tiques , y a introduit des modillpns qu'il a imité du temple de la Concorde, ôc d'une antiquité près faint Adrien, rapportée par Serlio ; &C fon profil furpafle encore en beauté ces antiques, Celui de Serlio eft au contraire de petite manière, quoiqu'il ait fuivi la doctrine de Vitruve, la corniche en eft trop foible ( n'étant guère plus haute que l'architrave : ) elle eft compofée de petites parties qui la rendent chétive ôc d'un profil affamé. Le filet fur la cymaife eft trop petit de moitié, ainft que les autres petits filets : la plate- bande des denticules eft trop taillante de la largeur d'une denti- cule : ce membre taillé eft mal couronné Se mal foutenu par de pe- tits calons ; §c le bec de la mouchette pendante eft trop foible. |
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en général.
.yant à traiter des cinq Ordres de Colonnes, qui
font le Toscan, le Dorique, l'Ionique, le Corinthien & le Composite, j'ai cru qu'il étoit à propos, pour en donner d'abord une idée générale, d'en deffiner les figures, fans pourtant y marquer leurs mefures particulières, parce qu'en ceci mon deiTein n'eft autre que de repréfenter tout d'un coup l'effet d'une règle générale, dont je ferai dans la fuite l'application à chaque Ordre en particulier. Avant que d'entrer en matière, 8c de donner des explications
particulières de toutes les parties qui entrent dans la compofî- tion des Ordres d'Architecture , ne convient-il pas de ftûvre l'exemple de Vitruve, de Daniel Bârbaro, de Scamozzi & dé plusieurs autres célèbres Ecrivains, qui ont commencé leurs Ou- vrages par une expofîtion du terme d'Ordre, pris en général, <3c renfermé dans les bornes qu'il a en Architecture ? Ce n'eft pas que j'approuve les définitions qu'ils en ont données, elles ne me pa- roiflènt ni affez exactes, ni afîèz claires ; j'eftime au contraire qu'on peut dire avec plus de vérité qu'eux, que par le mot d'Or- dre on ne doit entendre autre chofe qu'un arrangement parfait 8>C régulier de parties, qui toutes concourent à la compofïtion d'un beau tout enfemble. Ce mot eft oppofé à celui de confufîon, aufîî eft-il vrai que fi dans toutes les chofes qui tombent fous les fens, il ne règne de l'ordre, de l'arrangement ôt de la régularité , il en réfulte un cahos monftrueux, auïïï défagréable à la vue, qu'impé- nétrable à l'intelligence; 6c c'eft par une raifon contraire, que toutes les parties qui accompagnent une colonne, Se qui lui fer- vent d'ornement, ont mérité par une diftin&ion particulière, & a caufe de leur régularité, de porter le nom d'Ordre. jyY1?^6 SCft ferv.i» Pour expliquer la même chofe, de celui
d'Ordonnance ; mais ce terme, qui dans notre langue a une infi- mte d'autres fignifications, ne me paroît pas affez analogue à l'Ar- |
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ehitecture. Il ne peut, ce me femble, y être employé qu'en par-
lant de la compofîtîon totale d'un bâtiment, & ae la même ma- |
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nière qu'un Peintre s'en fert lorfqu'il eft queftion de la compofi-
tion de fon tableau; mais en ce fens-là ce terme ne fera en ufage qu'en parlant de tout l'édifice, 6c non pas d'une feule colonne avec fon entablement. Quoi qu'il en foit, fans s'arrêter fur des mots que l'ufage a confacré, commençons par déterminer le nombre des Ordres, ôc difons qu'il y en a cinq, dont trois font Grecs , qui font le Dorique, l'Ionique ôc le Corinthien; 6c deux Italiens, le Toscan ôc le Composite : Que les trois Ordres Grecs ont un rapport parfait avec les trois manières de bâtir, la folide, la délicate 6c la moyenne ; 6c que les deux Italiens font des productions imparfaites de ces Ordres. Les Romains ont fait connoître le peu d'eftime qu'ils en faifoient, en ne les employant jamais conjointement avec les autres Ordres Grecs, du moins n'en trouve-t'on point d'exemple antique ; car quoique le Dori- que du Colifée à Rome n'ait point de triglyphes ni de métopes, fans lefquels il femble que le Dorique ne peut pas être appelle de ce nom, cependant le profil en eft Dorique plutôt que Tofcan. L'abus que les Modernes ont introduit dans le mélange des Or- dres Grecs ôc Latins, vient de leur peu de réflexion fur l'ufage qu'en ont fait les Anciens. L'origine des Ordres eft prefque aufîî ancienne que la fociété
des hommes. La rigueur des failons leur fît d'abord inventer des petites cabanes pour fe retirer, 6c ils y pratiquèrent des jours, afin qu'ils ne reûcmblafïènt point aux cavernes des bêtes féroces qui font obfcures. Ils les firent au commencement moitié dans la terre, 6c moitié dehors, ôc les couvrirent de perches avec du chaume ou de la terre, comme font couvertes les glacières ; en- fuite devenans plus induftrieux, ils plantèrent fies troncs d'arbres debout, ôc en mirent d'autres en travers pour porter la couver- ture, ce qui donna la première idée de l'Architecture ; car les troncs d'arbres debout repréfentent les colonnes ; les liens ou hares de bois verd qui fervoient pour empêcher les troncs de s'é- clater, expriment les bafes Ôc les chapiteaux; ôc les fommiers de travers ont donné lieu aux entablemens, ainn que les couver- tures en pointe Pont donné aux frontons. Les conjectures de Vitruve fur cette origine de l'Architecture font fort vraifembla- bles, ÔC M. Blondel, Directeur de l'Académie royale d'Architec- |
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ture, les a mifes dans un beau jour dans le Cours d'Architecture
qu'il a compofé. Il y en a d'autres qui ont cru que les pyramides ou obélifques que les Anciens elevoient fur les tombeaux, avoient donné naiiîànce aux colonnes, & que le chapiteau, couronné de fon tailloir, avoit été formé fur le modèle des urnes dans lef- quelles on rcnfermoit les cendres, & qu'on avoit coutume de couvrir d'une brique. Mais cette opinion, plus éloignée de la na- ture & de l'ordre de la conftrucldon, me paroit devoir le céder à celle de Yitruve. Les Grecs, plus éclairés que les autres peuples, réglèrent enfuite la hauteur des colonnes fur les proportions du corps humain Le Dorique repréfente la taille d'un homme d'une nature forte , l'Ionique celle d'une femme, & le Corinthien celle d'une fille. Leurs bafes Ôc leurs chapiteaux expriment en quelque façon leur chautTïire & leur coëffure. Ces Ordres ont tiré leurs noms des peuples qui les ont inventés. Scamozzi ie fert de ter- mes fîgnificatifs pour exprimer leur caractère, il nomme le Tof- can le Gigantefque, le Dorique l'Herculéen, l'Ionique le Ma- tronal, le Compofite l'Héroïque, de le Corinthien le Virginal; mais il eft le feul qui ait eu dépareilles vues, &; d'ailleurs ces vues ne mènent à rien. Notre deflein étant de parler, non-feulement pour les perfon-
nes de l'art, mais d'inftruire auffi ceux qui n'étant pas de la pro- feiîion, veulent en avoir aflez de connoiffance pour en parler jufte, il eft à propos de donner une idée générale des Ordres. Sur ce principe nous commencerons par établir que tout Ordre eft compofé de deux parties au moins, qui font la colonne & l'enta- blement , & de quatre parties au plus, lorfqu'il y a un piédeftal fous la colonne &C un acrotere ou petit piédeftal au-defïus de l'entablement ; que la colonne a trois parties, favoir la bafe, le fût ou la tige, & le chapiteau ; que l'entablement en a trois auffi, l'architrave, la frife & la corniche, & que ces parties font différentes dans tous les Ordres. Le Tofcan, qui eft le plus (impie, n'a de hauteur que fept diamètres de fa colonne. Le Do- rique , qui en a huit, a fon chapiteau plus riche de moulures, avec des métopes 8t des triglyphes dans la frife, & des gouttes dans l'architrave. L'Ionique, qui a neuf diamètres , fe diftingue par fa bafe qui eft différente des précédentes, par fon chapiteau qui a des volutes, & par les denticules de fa corniche ; 6c le Corin- thien, qui en a dix, par fa bafe &C fon chapiteau avec deux rangs |
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de feuilles, des volutes, ôc des modîllons dans fa corniche ; en-
fin le Compoilte, qui a auffi dix diamètres * eft différent des autres par fa bafe & fon chapiteau qui participent des beautés de l'Ioni- que dont il a les volutes , 8c de la richefte du Corinthien dont il retient le nombre de feuilles, ayant des denticules ou des mo- dillons dans fa corniche. Il y a des bâtimens fans Ordres de colonnes, qui ne îaiflènt
pas d'en recevoir les noms, parce qu'ils ont quelques parties qui les cara&érifent, 6c qui font partie des Ordres, comme les enta- blemens, couronnemens de façade, chambranles, &c. par exem- ple , le Palais Farnéfe eft Corinthien par dehors, parce qu'il re- tient la corniche de cet Ordre, de ainfi des autres. Les Ordres de Vignole ont cela de remarquable, qu'ils mon-
tent avec proportion de la fimplicîté à la richefle; & fi notre Au- teur n*a pas fuivi fur la diftance ou espacement des colonnes ^ la doctrine de Vitruve, qui veut que les grêles foient plus ferrées que les grofïès ; c'eft qu'il a imité les Anciens qui ont fait leurs entre- colonnes prefque égaux dans tous les Ordres, lorfque les colon- nes ont été fans arcades entr'elles, car dans ce dernier cas c'eft la largeur des arcades qui en détermine les diftances. La facilité d'exécuter les Ordres de "Vignole confifte en ce que, quelque hau- teur déterminée que l'on ait, lorfqu'on veut un piédeftal à quelque Ordre que ce foit, il ne faut que diviier cette hauteur en 19 par- ties., dont le piédeftal en aura 4, qui eft le tiers, l'entablement en aura 3, qui eft le quart de 12 qu'on donne à la colonne; ôc n'y voulant pas de piédeftal, il faut partager cette hauteur en 5 parties, dont une pour l'entablement, & les 4 autres pour la colonne. |
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DE LO RDR£ TOSCAN.
S e n'ai trouvé parmi les Antiquités de Rome aucuns
reftes d'ornemens de l'Ordre Tofçan fur lequel je pus me faire une règle, comme je lai pratiqué à l'égard des Ordres Dorique , Ionique^ Corinthien & Compofîte ; c'efr. ce qui m'a obligé d'avoir recours à l'autorité de Vi- truve, & de me fervir de la règle qu'il donne dans le feptieme Chapitre du Livre IV. où il dit que la hauteur de la colonne Tofcane doit être de fept fois fa groffeur., y compris la bafe êc le chapiteau, Pour ce qui regarde le refte des parties de cet Ordre, qui font l'architrave/la frife & la corniche, je crois qu'il eft à propos d'y pbfer- ver la même règle que j'ai trouvée pour les autres Ordres, favoir, que* tout l'entablement, cejl- h - dire > l'architrave, la frife & la corniche foie du quart de la hauteur de la colonne, qui eft de 14 modules, y compris la bafe & le chapiteau. Âinfi l'entablement doit, en avoir trois 8c demi qui font le quart de 14. A l'égard des mefures particuliè- res de fes membres, elles feront marquées dans la fuite, L'Orpke Tofcan eft ainfi appelle, parce que des anciens peu-
ples de Lydie étant venus 4'Afie peupler la Tofcane, qui eft une partie d'Italie, ils bâtirent des temples où cet Ordre fut employé pour la prernie're fois. On ne trouve point cependant dans aucun monument antique un Ordre Tofcan régulier. La colonne Traja- ne, qui a huit diamètres fans entablement, & dont le piédeftal eft Corinthien, ne peut fervir de modèle pour cet Ordre; ç'eft un compofé de plufîeurs parties d'autres Ordres, éc Ton pourroit plu- tôt l'appeller un Dorique dont les proportions font altérées, qu'un Tofcan; les amphithéâtres de Vérone, de Pôle 8c de Nifmes mëmmÈmmmmmm
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font trop ruftiques pour fervir de règle à la compoiition Tofcane,
6c pour avoir rang entre les autres Ordres. Les proportions que Vitruve a établies font les plus convenables ; cependant Serlio, l'un de fes fe£tateurs, ne fait la colonne haute que de iix diamè- tres : Palladio en donne un profil à-peu-près comme celui de Vi- truve , & un autre trop riche, comme eft auffi celui de Scamozzi ; e'eft pourquoi celui de Vignole qui a rendu cet Ordre régulier a été le plus fuivi des Modernes. Quoique d'ordinaire on ne fe ferve point de cet Ordre dans les villes, mais feulement aux maifons de campagne êc aux grottes, toutefois Meffieurs de BrofTe &c le Mercier, deux des plus confidérables Architectes de notre fiecle, l'ont employé, le premier au Palais du Luxembourg, 6c l'autre au Palais-Royal ; et depuis peu M. Manfard l'a mis en œuvre à l'orangerie de Verfailles , d'une manière qui ne les rend pas indi- gnes des bâtimens les plus magnifiques. De tous les Ordres, le Tofcan eft le plus facile à exécuter,
parce qu'il n'a ni triglyphes , ni denticules , ni modillons qui puiflent contraindre fes entre - colonnes. L'on peut donc en ef- pacer les colonnes félon les cinq manières de Vitruve, qui font le picnoftyle, de 3 modules , le fiftyle de 4 modules, l'euftyle de 4 modules {-, le diaftyle de 6 modules, 8c l'aréoftyle de 8 modules. Je dois avertir ici, que lorfque je me fervirai de ces ter- mes , en traitant des autres Ordres, il faudra entendre que ce font les efpaces des entre-colonnes de Vitruve. Cependant Vignole a déterminé l'entre-colonne Tofcan à quatre modules |, & cet entre-colonne approche le plus de l'euftyle, qui eft la meilleure manière. Vitruve dit que l'aréoftyle lui convient plus particuliè- rement qu'à tout autre Ordre, parce que les architraves fe font de bois ; mais cela fe pratique rarement. Comme cet Ordre doit être plutôt ruftîque que rempli d'orne-
mens , on peut quelquefois revêtir fes colonnes de boffages, ( comme elles font au Palais du Luxembourg ) ou de ceintures Se bandes, comme les colonnes Ioniques du Palais des Tuil- leries , pourvu qu'elles foient ruftiquées 6c fans fculpture , ôc ce ruftique fe fait ou pointillé également, comme il eft au Louvre en plùfieurs endroits, ou pointillé en tortillis comme les pierres mangées & moulinées par la Lune, ou les vermoulures du bols ; ce qui peut être appelle ruftique vermiculé, ainfi qu'on le peut voir a la Porte faint Martin, du delTein de M. Bullet. Il fe |
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voit encore en plusieurs édifices des figures, armes & chifFres
pointillés, mais ils ne fe doivent faire qu'à propos ,"'.& pour les perfonnes qui les font bâtir. Les colonnes à bofTages font em- ployées particulièrement aux portes de villes, dont la conftruc- tion doit paroître forte, ôc l'afpecl: terrible & avec peu d'orne- mens. Cependant comme ces bolïàges augmentent le module de la colonne, Se la rendent plus courte, il lui faut donner un peu plus de fept diamètres, quoique le vrai diamètre foit déterminé par l'endroit où la colonne fort de fa ceinture. Il y a peu d'édifi- ces antiques oit l'on voie des bolïàges fur les pilaftres ou fur les colonnes ; la Porte Majeure à Rome, autrefois Porta Nsvia3 en fournit cependant un exemple allez considérable ; fes bolïàges ref- femblent à des paniers mis l'un dans l'autre. L'amphithéâtre de Vérone en eft auiîî tout couvert, ce qui met de la confufion dans PArchitecture, qui en perd fa forme, Se devient tout-à-fait rufti- que, au lieu que s'il n'y avoit de bolïàges qu'au corps du bâti- ment , les pilaftres fe dëtacheroient beaucoup mieux , Se toute l'Ordonnance feroit un bien meilleur effet. Comme il reftoit un vuide dans cette page, on en a profité pour
donner le plan des cinq manières d'efpacer les colonnes, félon Vi- truve. Ce n'eft pas qu'on doive les regarder comme une règle de laquelle,il ne foit jamais permis de s'écarter, puifqu'au contraire la plupart des édifices antiques varient allez fur ce point, auffi-bien que les principaux Auteurs ; Se de plus on n'ignore pas que l'Ordon- nance générale de l'édifice, Se fur-tout la distribution des parties de l'entablement doivent décider des efpaces des entre-colonnes ; mais le fentiment de Vitruve ne lailTe pas d'être d'une grande au- torité, Se l'on en doit faire d'autant plus de cas, qu'il cite des exemples bien refpeetables. |
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Les çma Manières J espacer les Colonnesselon Firnirps.
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Portique Tofcan fans piédeflal.
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and on voudra fe fervir de l'Ordre Tofcan fans
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piédeflal., on dîvifera toute la hauteur qu'on aura à lui
donner en 17 parties Se demie, que nous appellerons mo- dules} & chaque module en n parties égales, qui fervi- ront à former tout cet Ordre, <S à déterminer la grandeur de chacun de/es membres, comme on le voit marqué dans le deffein par des nombres entiers ôc par dautres nombres rompus. l_i a règle la plus générale des portiques eft que leurs arcades aient de hau-
teur deux fois leur largeur, & cette règle étant particulièrement faite pour les Ordres les plus maflîfs comme celui-ci j l'arcade fe trouve avoir ici fix modules & demi de large fur 13 de hauteur i de forte qu'il refte encore un module depuis le ceintre de l'arcade jufques fous l'entablement. Les arcades de l'amphithéâtre de Veronne qui ont 12 pieds de large fur x 3 pieds & demi de haut approchent beaucoup de cette proportion, à la différence des arca- des fupérieures du même édifice, qui cependant devroient être plus hautes pour conferver une belle proportion. Dans la plupart des édifices modernes l'arcade excède plutôt en hauteur deux fois fa largeur que moins. L'importe» qui n'efl: qu'une plate-bande, a un quart de module de faillie, 8c la colonne qui efl: engagée dans le mur , fort de ce quart , de plus que fon demi-diametre ; c'eft une règle que Vignole obferve dans tous les Ordres fuivans, ne voulant pas que l'impofte pafTe le demi-diametre , quoique la plupart des Anciens ne fe foient pas afTujettis à cette règle , & qu'il y ait au contraire des importes qui couvrent la colonne à un quart près, ce qui eft très-défeétueux. Cette in- terruption dans le contour de la colonne lui ôte en effet toute la grâce, fur- tout ïorfqu'elle ne faille que de la moitié de fon diamètre hors du mur, ainfi qu'il arrive quelquefois* Les alettes ou piédroits ont un module, enforte que le rrumeau a trois modules de face fur deux modules de flanc : la lar- geur de ce flanc n'efl: pas cependant tellement déterminée, qu'on n'y puiffe ajouter, mais jamais elle ne doit être moindre, Se cela dépend de la charge du defTus j ainfi aux Ordres fupérieurs il faudroit faire le trumeau au moins quarré, indépendamment d'un petit pilaftre qui, dans l'intérieur, fert,étant oppofé à la colonne, à porter les bandeaux des arcs de la voûte : mais fi les portiques étoient fermés, il faudroit au moins un module ôc demi, ou au plus deux modules, depuis le tableau jufqu'à la feuillure. |
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PORTIQUE TOSCAN SANS PIEDESTAL.
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Portique Tofcan avec piédeftal.
Ma, s quand on voudra conftruire le même Ordre avec fon
piédeftal, il faudra divifer toute fa hauteur en 22 parties 6c un fîxieme, parce que la hauteur du piédeftal doit être le tiers de celle de la colonne avec fa bafe ôt fon chapiteau; ainfî comme cette hauteur eft dans l'Ordre Tofcan de 14 modules , le tiers de cette hauteur fera de 4 modules 2 tiers qui étant ajoutés à 17 modules èc demi que nous avons donné à cet Ordre fans piédeflal} donnent les 2 2 modules àc un fîxieme. |
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pour porter la charge qui pe
bandeau de 1 arc a un module, & l'arcade conferve la même proportion que la précédente , elle a 8 modules 3 quarts de largeur fur 17 modules & de- mi de hauteur. L'impofte eft un peu plus orné , de forte que la plate-bande du bandeau de Parc pourroit encore avoir un filet. Il arrive rarement que les Ordres pofent à crû fur le fol ou rez - de - chauffée du pavé, & fans l'ad- dition de quelques degrés , focie ou piédeftal qui les exhauflè : mais je préférerois toujours un focle à un piédeftal, principalement dans les dehors , parce que les piédeftaux étant chargés de beaucoup de parties faillantës, ils fe ruinent trop facilement , & que rien n'eft fi défagréable que de voir des membres d'Archite&ure mutilés. Quant à l'Ordre Tofcan, une fimple plate bande faifant l'office de plinthe j & pofée fous la colonne, me paroîtroit fufEfante j & celui qui a bâti le Palais du Luxembourg auroit pris fans doute ce parti, fi , pour gagner la hauteur de la terraffe qui eft au fond de la cour, il n'eût, été obligé d'élever l'Ordre Tofcan qui devoit régner dans le pour- tour de la cour, & de lui donner pour cela, dans la partie féparée de la terrafïe j un piédeftal femblable à celui de Vignole , & orné des mêmes mou- lures , y ajoutant fur le dé une table renfoncée, qui auroit cependant été mieux en boflage, puifque devenant plus mâle , le piédeftal feroit entré davantage dans le caractère de l'Ordre. Ce n'eft pas la feule licence que cet habile Archite&e fe foit permife 1 il a donné aux arcades qui forment les portiques dont la cour du Palais eft environnée , plus de.hauteur que le double de leur largeur * & en voici la raifon : c'eft que toutes les arcades de fon bâtiment qui font au rez-de-chaufïee , étant d'une égale largeur, & fon Ordre Tofcan étant dénué de piédeftal, tant dans la façade du côté du jardin que dans celle du principal corps de logis fur la cour , il a bien fenti que les arcades qui fervoient dans les parties ou il n'y auroit point de piédeftal fous l'Ordre, feroient trop baffes & trop écrafées; & c'eft ainfi qu'il y a des fautes néceffaires, & qui réuffiffent à un Artifte intelligent. J'ai ajouté aux portiques avec piédeftaux les plans qui manquaient dans l'original. |
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PORTIQUE TOSCANAVEC PIEDESTAL
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Piédeftal & Bafe Tq/cans.
%/ uoiqVil"foit rare de donner un piédeftal à l'Ordre
Tofcan, je n'ai pas laiffé toutefois de le defliner ici en fa place 3 afiin de fuivre la méthode que je me fuis prefcrite : Ôc à l'occafion l'on peut remarquer que la règle générale que j'ai obfervée dans tous les Ordres, eft de donner au piédeftal & à fes ornemens le tiers de la hauteur de fa co- lonne* prife avec la bafe & le chapiteau; de même que toute la hauteur de l'entablement ( c'eft-à-dire l'architra- ve, la frife ôc la corniche) doit en être le quart; & fup- pofé cette règle générale, il eft facile de distribuer lequel on voudra des cinq Ordres dans une hauteur donnée ; pour cela il faut divifer la hauteur donnée en 19 parties, & après cela divifer le module en fes parties, & prendre la mefure de tous fes membres, ainfi qu'il eft marqué chacun en fon lieu. ors que Vignole dit qu'il faut divifer ia hauteur donnée en 19 parties,
il n'en dit pas allez; il faut ajouter, dont les 4 de deftbus feront la hauteur du piédeftal, les 3 de delïus celle de l'entablement , ôc les \i autres celle de la colonne. Le piédeftal Tofcan de Vignole eft plus haut que ceux des autres ^Architectes, parce qu'il s'eft contraint dans fa règle générale du tiers de la colonne pour la hauteur du piédeftal, ce qui n'eft appuyé d'aucun exemple antique. On peut voir au Palais du Luxembourg l'effet que produit, ee piédeftal dans l'exécution. Pour la bafe e'eft la même que celle de la co- lonne Trajane. Elle a un module de hauteur, Sf la ceinture qui y eft com- prjfe ^ fait la douzième partie de ee module, le tore excède en faillie le cen- tre de fon contour d'un dixième, à prendre de la nailïance de la ceinture, ce qui eft fait pour le dégager de cette ceinture; car fur ia plinthe il doit ter- miner à-plomb de fon centre. Quoique la ceinture farfe toujours partie du fût de la colonne , dans cet Ordre & au Dorique elle appartient à la bafe. Virruve eft le feul qui donne à la bafe de l'Ordre Tofcan une plinthe circu- laire. Tout piédeftal doit avoir une bafe §c une corniche, ou du moins l'un ou l'autre; s'il en eft dénué, & qu'il ait autant de hauteur que de largeur, ce n'eft plus qu'un dé, qui prend le nom de focle, Ç\ fa hauteur eft moindre que fa largeur. |
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Chapiteau & Entablement Tofcans.
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JL3LPRÈS avoir donné en général les principales mefures
de l'Ordre Tofcàa, j'en ai deffiné les parties en grand dans cette figure & dans la précédente , afin qu'on -piaffe voir plus distinctement la divifion de fes moindres parties, avec leur faillie. La netteté du deffein &: des no mores qui y font marqués en donneront affez l'intelligence pour peu qu'on veuille s'y appliquer, fans qu'il foit befoin pour cela de s'étendre en un plus long difcours. J_j a diminution de la colonne de cet Ordre e.ft de deux parties
& demie de module de chaque côté, de forte que de 24 parties qui compofent les 2 modules* il n'en refte que 19 pour le dia- mètre du haut de la colonne. L'aflragale qui fait partie du fût n'a qu'une partie & demie de faillie, ou 22 parties de diamètre, ce qui eft fmgulier à cet Ordre, parce que, dans les autres, la faillie de l'aftragale, prife du centre de la colonne , eft égale au demi-diametre inférieur fur lequel on forme le module. Cette me- fure eft la même dans prefque toutes les colonnes antiques dont on a jugé de la groiïeur, & méfuré les autres parties par l'aftragale, lorfque le bas du tronc a été perdu ou trop enterré dans les ruines. La divifion du chapiteau eft facile ; il faut feulement obferver, lorfqu'on fait les chapiteaux Tofcans ou Doriques, que l'abaque ou tailloir faille plus que l'ove d'environ un quart de partie, parce que s'il étoit à fleur du point où la circonférence de l'ove le tou- che, ces deux membres fe confondroient dans les pilaftres de ces Ordres. Pou^l'entablement, il n'eft pas affez {impie pour être efti- mé ruftique, ni trop riche pour refïembler au Dorique. La cymaife eft formée par un ove qui n'eft couronné d'aucun filet, ce qui eft particulier à cet Ordre. Pour ce qui eft du larmier, il eft bon de le rçfouiller de quelque canal, ô£ , comme difent les ouvriers, faire la mouchette pendante, parce qu'il deviendroit trop pefant, étant laifïe maffif. La faillie de la corniche a deux parties plus que fa hauteur. |
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DE L'ORDRE DORIQUE.
our faire le partage de la hauteur de l'Ordre Dori-
que fans piédeftal, il faut en divifer toute la hauteur en 10 parties, une desquelles fera le module que l'on divi- fera en i z parties égales, comme celui de l'Ordre Tofcan. On donnera un module à la bafe ôc à l'orle inférieur de la colonne. La hauteur du fût de la colonne, fans y corn- prendre cet orle, fera de quatorze modules, ôc le chapi- teau fera d'un module. Les quatre modules qui relient ( ôc qui font le quart de la hauteur de la colonne avec fa bafe Ôc fon chapiteau, comme nous l'avons dit ci-deffus) feront pour l'entablement, c'eft-à-dire, pour l'architrave, la frife ôc la corniche ; enforte qu'on donne un module à l'architrave, un module ôc demi à la frife, Ôc autant à la corniche. // ejl aifé de voir que ces hauteurs particulières de la corniche y de la frife & de l'architrave font les 4 mo- dules de l'entablement, ôc que ceux- ci joints avec ceux de la colonne, de la bafe ôc du chapiteau, font les 20 mo- dules dans lefquels nous avons dit qu'il falloit divifer toute la hauteur, jL) o r u s, Roi d'Achaïe dans la Grèce, ayant bâti le premier
dans Argos un temple de cet Ordre, qu'il dédia à Junon, donna occaflon de l'appeller Dorique ; les Olympiens en bâtirent un à Olympie, qu'ils dédièrent à Jupiter ; ôc les habitahs de Delos en élevèrent un à Apollon, où, à la place des triglyphes, il y avoit des lyres. Vitruve, dans la Préface de fon feptieme Livre, rap- porte plufieurs temples de cet Ordre. L'Ordre Dorique eft fur-tout recommandable, en ce qu'il a fourni
la première idée de l'Architecture régulière, & que toutes fes par- ties font fondées fur la poution naturelle des corps folides. Les Romains fe font donnés de grands foins pour le mettre en œuvre dans toute la régularité, ÔC les monumens où ils l'ont employé, |
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de qu'ils nous ont laifTés, font allez connoître l'eftime qu'ils fai-
foient de cet Ordre, quoiqu'il vînt originairement de la Grèce. Le théâtre de Marcellus eft le plus ancien &: le plus régulier de ces monumens ; les métopes & les triglyphes y font diftribués avec une grande jufteiTe j mais il eft vrai auiîï qu'il étoit facile de faire cette diftribution exactement fur une furface toute unie, fans aucun avant-corps ni arriere-corps, telle qu'eft la partie de cet édi- fice qui fubfîfte encore; car comme on ne Voit plus les retours par où les portiques fe joignoient au théâtre , on n'oferoit pas afTurer que la diftribution des métopes & des triglyphes ait été auffi régu- lière dans tout le refte de l'édifice. Cet Ordre eft en effet le plus difficile de tous à mettre en œuvre, car la diftance de fes colon- nes étant déterminée par les efpaces des triglyphes & des méto- pes , elles ne peuvent être eipaeées félon les cinq manières de Vi- truve. Auffi cet Auteur excepte-t'il cet Ordre de la règle générale qu'il preferit pour tous les autres. L'entablement a le quart de la hauteur de toute la colonne, & cette hauteur ne peut être aug- mentée ni diminuée pour quelque raifon que ce foit. Ses entre- colonnes ne le règlent pas tant parle nombre des modules, que par celui des triglyphes ; & il ne peut y avoir entre deux colonnes moins d'un triglyphe ni plus de cinq ; l'on ne compte que les triglyphes qui portent fur le vuide, de non pas ceux qui font à- plomb fur les colonnes. L'accouplement des colonnes, dans cet Ordre, eft plus contraire à la régularité que dans aucun autre , ôc il ne peut même fe faire fans tomber dans l'un des défauts qu'on remarque au portail de l'églife de faint Gervais, ou à celui des Minimes ; ouvrages de Meilleurs de Brofte & Manfard, deux des plus grands Architectes de ce fiecle. Au portail de S. Gervais, l'Architecte , quoique fort éclairé dans fa profeffion, ne s'eft point aflujetçi à faire le métope quarré, 6c il y a apparence qu'il n'efti- moit pas cette règle d*Architecl:ure capable de contraindre les Or- donnances, puifqull n'a pas fait difficulté de faire la même chofe au Dorique du Palais du Luxembourg ; mais il n'en eft pas moins \ vrai qu'il fe permettoit une licence d'autant moins excufable, qu'il devoit favoir que c'eft de la difficulté de diftribuer avec précifion toutes les parties de fon entablement, que l'Ordre Dorique tire fa principale beauté, & qu'il tient en quelque façon le premier rang entre les autres Ordres. On ne trouvera pas ce défaut dans le portail des Minimes, mais pour l'éviter ôc pour afïujettir la frite |
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D'A RC H ÏTÈ CTVRE.
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dans fes règles , nonobftant la difficulté des retours, il a fallu que
les bafes ÔC les chapiteaux des colonnes qui grouppent avec les pi- laftres dans lefdits retours , fe confondiflent au point de leur ren- contre ; & c'eft le premier exemple ou cette autre licence ait été pratiquée. M. Manfard s'y eft extrêmement diftingué ; on y recon- noît un fond d'étude ô£ de génie, ôt une précifion dont il étoit feui capable ; auffi quoique Ja distribution de fcs métopes èC de Ces trigîyphes foit d'une extrême juftefTe à l'hôtel de la Vrilliere èC au château dc Maifons, il donnoitda préférence au portail des Minimes fur tous les ouvrages qu'il avoit fait jufqu'alors. A la porte de la maifon des Marchands Drapiers, rue des Déchargeurs à Paris, faite par M. Bruant l'aîné, les métopes font quarrés, Se les bafes m les chapiteaux ne fe confondent pas ; c'eft que les pi- laftres ont la même diminution que les colonnes* Cependant il eft évident qu'aucune de ces manières n'eft dans l'exacte règle, et que l'accouplement des colonnes eft impraticable dans l'Ordre Dorique. Que fi c'étoit une néceffité abfolue, & qu'il y eût un pilaftre accouplé avec la colonne, il faudroit obferver un replis dans l'architrave & la frife, afin de former un avant-corps fur le nud du pilaftre ; & de l'angle rentrant faire un métope quasré jufqu'au triglyphe à-plomb fur la colonne ; l'on ne pèche plus alors contre la règle, & les chapiteaux & les bafes reftent dans leur entier. Une fépulture antique, près d'Albane, rapportée dans le Livre du Parallèle deTArchitecture, la porte de l'hôtel de la Vnlliere, ôf les veftibules ou portiques du château de Clagny , font des exemples antiques & modernes qui ont allez d'autorité pour confirmer cette pratique. Une autre difficulté qui fe rencon- tre dans cet Ordre, eft lorfqu'il fe trouve diftribué dans un pan coupé, &c qu'il y a dans les angles obtus que forme ce pan coupé, des pilaftres brifés , comme on en voit au portail de l'églife des Minimes ; car l'entablement étant obligé de fuivre la même ligne que les pilaftres, il arrive que le triglyphe qui eft dans la frife & qui doit tomber à-plomb du milieu de chaque pilaftre, eft plié, ce qui eft encore contre les règles , & femble répugner à. une fo- lidité apparente, qui fait le caractère de cet Ordre : ôc de-là il refaite qu'à l'exception du plan circulaire y cet Ordre n'en peut fournir d'autre que celui que décrivent la ligne droite 6c l'angle droit. Cependant lorfqu'on eft dans la néceffité de l'employer dans les quatre piliers qui reçoivent la retombée des panaches |
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d'un dôme ou voûte en cul-de-four , ainfi qu'on en peut voir un
exemple à l'églife du noviciat des Pères Jéfuites, il faut obferver avec le plus grand fcrupuie que les triglyphes êç métopes plies foient félon leur proportion dans tous leurs retours; car cette règle eft inviolable, elle eft le fondement de la beauté de cet Ordre, 6c fans elle non-feulement il feroit entièrement défiguré , mais il n'auroic même aucune fupériorité fur l'OrdreTofcan. Une autre attention qu'il faut avoir, c'eft que lorfque l'entablement Dori- que forme un pan coupé tel qu'on vient de le décrire, il faut, dans ce cas-là, fupprimer dans la corniche les mutules, qui ferotent, s'ils étoient plies, un fort mauvais effet, outre que les gouttes fous ces mutules , s'il y en avoit, Se les ornemens fous le plafond du larmier, n'auroient aucune grâce. Le Dorique de la cour du palais Farnefe à Rome, qui eft de Michel-Ange, eft fort régulier, auiîi-bien que celui des Procuraties neuves dans la place de faint Marc à Venife qui font de Scamozzi, $c l'on peut citer comme un excellent exemple la bafilique de Vicence, qui eft. un ou- vrage de Palladio. Balthazar de Sienne a porté fon exactitude jufqu*au dernier point dans la cour du palais de Maffimi, près de faint André de la Vallée à Rome, car n'ayant mis fur fon Ordre Dorique qu'une corniche architravée, il a efpacé les gouttes dans l'architrave avec autant de juftefTe que fi la frife y eût été \ les quatre colonnes qui font dans cette cour font d'une admirable proportion, Il feroit à fouhaiter que tous les autres Architectes enflent été auffi fcrupuleux obfervateurs des règles de précifion qui font inféparables de cet Ordre ; mais il eft arrivé que plu- fieurs rebutés par les difficultés , ont eu la témérité de bannir de cet Ordre les métopes àc les triglyphes. L'antique 6c le mo- derne en fournirent des exemples. C'eft ainfi qu'il a été pratiqué au Colifée ; 6c quoique cet édifice ne puifle pas être regardé com- me un chef- d'oeuvre d'Architecture , mais plutôt comme un co- lolFe de maçonnerie, plusieurs Architectes modernes s'en font autorifés, èc ont négligé de diftribuer leur frife fuivant les règles données. Bramante a fait cette faute au palais de la Chancellerie à Rome, 6c Raphaël au palais de Chigi dans la Longare. Mais le plus confidérable de tous les édifices où l'on a pris cette licen- ce , font les portiques de la grande: place de l'églife de faint Pierre du Vatican. Il eft vrai que le Cavalier Bernin eût eu aflèz de peine, s'il eût voulu faire jufte la diftribution de fa frife, parce |
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e fes colonnes étant fur une ligne circulaire > celles de dedans
nt plus ferrées Ôc d'un plus petit diamètre que celles de dehors |
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qui font plus grofïes, & les unes &c les autres font cependant fur
un même plan & fous un même entablement ; d'ailleurs la dîftri- bution régulière de fa frife étoit impraticable, en ce que les deux portions du cercle qui ferment fes portiques, tant intérieurement qu'extérieurement, ne rentrent pas dans elles-mêmes, mais fe terminent à des façades qui les rejoignent & où font les entrées, ôc que de plus il y a encore des colonnes accouplées dans les avant-corps. Il n'en eft pas de même du Colifée; il eût été très- facile d'en faire un Dorique régulier, parce que c'eft un ovale par- fait, dont la furface n'eft interrompue par aucun "corps faillant. Je pourrais rapporter ici quantité d'édifices, où cet Ordre a été exé- cuté d'une manière vicieufe, mais cela ne conduirait à rien , & d'ailleurs comme il n'eft: rien de fi dangereux que de fe fîngularifer dans les chofes qui font fondées fur la raifon, Se confirmées par l'ufagë, il n'eft pas moins pernicieux de mettre fous les yeux de ceux qui veulent s'inftruire, les ouvrages des Architectes qui fe font relâchés des bonnes règles, de qui n'ont eu quelquefois que trop de fuccès ; car enfin il faut l'avouer à la honte de l'efprit humain , fouvent les bonnes chofes ont peine à fe faire goûter, tandis que ce qui eft réellement mauvais , rencontre une admira don trop générale. |
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^^^ P ortique Dorique fans piédeJlaL. s -
YUAND on voudra faire des galeries ou portiques
d'Ordonnance Dorique y il faudra (comme Ton a dit ci-deffus) divifer toute la hauteur en %o parties, l'une def- quelles fera le module, Se diftribuer enfuite les largeurs de telle forte qu'il y ait 7 modules entre deux trumeaux, .&. que chaque trumeau en ait 3 de largeur ^ de ceçte ma- nière lçs hauteurs &les largeurs feront bien proportion- nées; la hauteur des jours ou vuides fera double de leur largeur, Se les métopes Se triglyphes fe trouveront exacte- ment diflribués, comme il eft aifé de le voir dans le def- fein ; il ne relie plus après cela qu'a obferver que la faillie de la colonne hors du trumeau foit d'un tiers de module plus grande que le demi - diamètre de la même colonne, afin que la faillie des impolies ne paiTe point le milieu de la colonne : c'ell une règle qui, en pareil cas, eft commune à tous les Ordres. V-i et te arcade conferve encore la même proportion que la Tofcane qui a
le double de fa largeur, mais il refte deux modules depuis l'arcade jufques fous l'entablement; ainfî lorfque l'occafion demanderoit de la faire plus haute, cela fepourroit fans faire une faute, parce qu'il vaut mieux qu'une arcade ait en hauteur plus du double de fa largeur que moins. Si on faifoit l'entrecolon- ne de quatre triglyphes, comme au Palais Farnefe, il faudroit alors mettre un focle fous la baie de la colonne, afin de rendre l'arcade d'une plus belle pro- portion, 6c ne donner qu'un module à l'efpace qui refte entre l'arcade 5c l'ar- chitrave. Le grand efpace qui refte à celle-ci j a donné lieu d'y faire régner l'aftragale ; cependant comme cet Ordre eft de foi affez folide, il faut porter l'arc le plus haut qu'il fe peut, afin de rendre l'ouvrage plus léger. C'eft ce qui n'a pas été obfervé au Colifée. La diftance depuis l'arc jufqu'à l'entablement eft extrême , puifque la colonne a 16 pieds, Se l'arcade n'en a que xi Se 5 pouces. Au théâtre de Marcellus, les colonnes ont %$ pieds 7 pouces, & les arcs zo pieds 11 pouces, ëc ces colonnes ne faillent que de la moitié, de forte que l'impofte excède le demi-diamètre. La même faute a été faite au Palais Farnefe ; la corniche Dorique architravée du petit Ordre du veftibule, qui fert d'impofte, coupe prefque la colonne en deux; mais ce défaut eft encore plus fenfible au Colifée, où les colonnes ne faillent que d'un fixieme de module. |
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PORTIQUE DORIQUE SANS PIEDESTAL
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Portique Dorique avec piédejlcd.
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i Ton veut bâtir des portiques ou galeries d'Ordonnan-
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ce Dorique avec piédeftal, il faut divifer toute la hau-
teur, en vingt-cinq parties ôc un tiers, & de Tune de ces parties en faire le module. La diftance d'un trumeau a l'autre fera de dix modules, & la largeur de chaque tru- meau de cinq ; par ce moyen l'on trouvera la jufte diftri- bution des métopes Ôc des triglyphes, ôc le vuide des ar- cades fera d'une bonne proportion. Leur hauteur fera dou- ble de leur largeur y ôc aura par conféquent 20 modules, comme on le peut voir en cette figure. J'ai déjà dit que les entrecolonnes de plus de cinq triglyphes, nïécoient
guère praticables, & l'on peut juger par ce portique, combien, fi on en met- toit jufqu'à fixj l'Ordonnance paroîtroit foible, quelque folidite qu'elle pût avoir, à caufe de la grande portée de l'architrave. Il eft certain que celle-ci ne feroit pas fupportable fans arcades, & même fi les colonnes étoient ifolées, il faudroit que les claveaux de l'architrave euflent une grande portée dans le mur pour fubfifter. L'inconvénient de cette grande faillie de l'architrave a obligé des Architectes à faire faire à leur entablement un retour en avant- corps fur la colonne : cette manière eft à la vérité plus folidej mais ces refauts dans l'entablement rendent une Ordonnance mefquine, fur-tout lorfqu'il n'y a qu'une colonne montée fur un piédeftal, parce qu'alors le refaut que l'en- tablement eft obligé de faire, forme un avant-corps trop«troit, ainfi qu'on le peur remarquer aux arcs de triomphe à Rome. Or la plus grande propor- tion qu'on puifTe donner aux entrecolonnes dans les portiques, eft de les faire de la moitié de la hauteur de l'Ordre j cette proportion qui eft reçue par l'u- fage, & qui eft félon les règles, ne peut être augmentée. G'eft celle qu'on à fuivie dans le portique Dorique fans piédeftal, qu'on a rapporté ci-devant, & qui devient par ce moyen aréoftyle, y ayant huit modules d'une colonne à l'autre, & les colonnes en ayant feize de hauteur. Les alettes ou jambages de l'arcade paroîtront peut-être trop forts par rapport à la colonne qui n'oc- cupe guère que le tiers de la largeur du piédroit j l'on pourvoit en diminuer quelque chofe , & augmenter par conféquent l'ouverture dé l'arcade , mais cela dépend de la charge qui feroit au-deflus. Enfin l'on ne peut fe difpenfer de faire pofer ces jambages fur un petit focle qui ferr de retraite au pied de l'arcade, fans quoi elle paroîtroit pflfer à crû, ce qui feroit un fort mauvais effet. 4P |
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PORTIQUE DORIQUE AVEC PIEDESTAL
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Piédejlal & Bafe Dorique,
e pjédeftat Dorique doit avoir cinq modules & un
tiers de hauteur; l'impofte de l'arc qui eft deffiné ici5 fera d'un module , Ôc fes moulures fe diviferont de la manière qu'on les voit marquées par les nombres dans le dejffein. I l n'y a point d'exemple antique qui autorife l'ufage des piédeftaux dans
l'Ordre Dorique j & ce qui fait croire que les Anciens ne lui en ont jamais attribué , c'eft qu'ils ne lui donnoient pas même de bafe. Vitruve s'explique alfez clairement fur cet article, outre qu'au théâtre de Marcellus, à celui de Vicence, à ce morceau antique près de Terracine, rapporté dans le parallèle, & au temple de la Piété, dont Palladio fait mention, qui tous font d'Ordre Dorique, il n'y a aucune bafe ; le Colifée eft le feul bâtiment antique où l'on trouve l'Ordre Dorique avec une bafe, mais elle eft de caprice, ôc ne peut fer- vïr de règle. Il eft difficile de juger de la raifon qu'ont eu les Anciens de retran- cher cette partie de la colonne qui lui eft fi néceffaire} car fi c'étoit à caufe que cet Ordre étant ordinairement pofé fur le rez-de-chauffée, il y avoir à craindre que la bafe ne fe ruinât promptement, pourquoi en mettoient-ils à d'autres Ordres plus délicats, pofés de même fur le rez-de-chauffee ? C'eft pour- quoi les Modernes qui ont eftimé cet ufage un abus de l'Antiquité, ont affecté à l'Ordre Dorique la bafe Attique, ou celle que Vignole a imaginé le premier pour cet Ordre; elle y réuffit fort bien, & fe diftingue afTez de la bafe Tof- cane. Cette bafe de Vignole a été employée au portail de faint Gervais, dans la grande Salle du Palais à Paris., Ôc à Rome, aux portiques de l'églife de faint Pierre du Vatican, fans parler de beaucoup d'autres Ordonnances, où l'on s'en eft fervi avec fuccès. On obfervera que l'anneau ou ceinture au bas du fût de la colonne , fait ici partie de la bafe, ainfi que dans l'Ordre Tofean ; ce que quelques Architectes n'approuvent pas. A l'égard des cannelures, cet Or- dre a les tiennes particulières : ce font celles de Vitruve , pareilles à celles de certains tronçons de colonnes, qui fe voient dans l'églife de faint Pierre-aux- liens à Rome. Les unes font creufées félon le triangle équilatéral, & d'autres félon la fection des diagonales du quarré, qui eft la manière de Vitruve, & celle où les cannelures font les plus profondes : cependant peu de Modernes s'en font fervis ; parce que fi elles ne font point taillées dans du marbre ou de la pierre dure , les arrêtes fe peuvent émouffer , d'autant plus aifément qu'elles font vives- & fi on les met en pratique, il faut néceflairement dans les pi- laftres une côte fur l'angle. |
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D'ARCHITECTURE.
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COURS
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Entablement Dorique.
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C
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E morceau d'Ordre Dorique à été tiré du théâtre de
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Marcellus à Rome r que j'ai cité pour exemple dans ma
Préface. Il retient dans le deflein la même proportion que dans l'antique. |
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a diminution de la colonne eft de deux parties de modules, de chaque
côté, de forte que le diamètre fupérieur relie de vingt parties. Le chapi- teau eft divifé en trois parties égales 9 ainfî que l'ordonne Vitruve , dans le chapitre troifîeme du quatrième Livre. Ce profil eft tiré du théâtre de Mar- cellus, & comme il y a des dentkules dans la corniche, il en réfuite que Vi- truve n'a point été Arehire&e de cet ouvrage, comme quelques-uns l'ont cru, puifque dans fon Livre, l'Ordre Dorique eft fans denticules. Il étoît contem- porain d'Augufte 8c fon Ingénieur, on n'en peut pas douter j mais comme il étoit allez avancé en âge , quand il offrit à Augufte fes dix Livres d'Architec- ture , il eft à préfumer qu'il n'auroit pas manqué de faire mention d'un bâti- ment fi confidérable,s'il l'eût fait, & cela eft d'autant plus probable, qu'il n'a pas oublié de parler de la bafilique de Bano, qui eft le feul ouvrage que nous fçachions avoir été fait par lui, mais dont il ne refte aucun veftige. Dans le choix que Vignole a fait des profils antiques , il s'eft peu éloigné des mefures générales, il a feulement rendu les membres de chaque partie proportionnés entr'eux, comme dans cet entablement Dorique, où il a donné plus de hauteur au larmier qui étoit trop mince pour fa faillie. Ce qu'il a augmenté fur quel- ques moulures , rend la corniche égale à la frife, comme elle doit être. Il faut remarquer que la plate-bande ou chapiteau des triglyphes fait ici partie de la corniche, & non pas de la frife, comme au théâtre de Marcellus : il faut encore obferver que les triglyphes de Vignole n'ont pas tant de faillie que ceux de ce théâtre, puifqu'ils n'ont d'épahTeur que deux demi ■ parties de modules, ce qui fait que les canaux qui font ou doivent être creufés en angle droit, fe trouvent enfoncés dans la frife , défaut qui eft confidérable , & qui eft fur-tout fenfîbîe dans les deux demi-canaux des côtés qui font ceintrés, au lieu que les autres font fermés quarrément. Pour les gouttes elles font rondes, ' ainfi que Michel-Ange les a faites au Palais Farnefe^ la cymaife de cette corniche lui eft propre. Au portail des Minimes, M. Jvjknfard a mis à la place de cette cymaife une doucine, qui porte trois faillies différentes, une pour la corniche de niveau j une autre pour le fronton, & la troifîeme qui eft pref- que à-plomb, pour les côtés du fronton, afin d'éviter de faire une crocette,. ou d'avoir la cymaife du fronton plus haute (comme aa portique de Septime Sévère à Rome), êc il a aufli mis des gargouilles ou mufïles de lion à cette cymaife rampante, comme il y en avoir au frontifpice de Néron, |
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pi iî. D'ARCHITECTURE.
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COURS
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Entablement Dorique.
J'ai compofé cet autre morceau d'Ordre Dorique de plu-
fîeurs fragmens d'antiquités de Rome ; Se j'ai reconnu par expérience qu'il reuffit parfaitement, étant mis en œuvre. . -. es deux entablemens Doriques que Vignole propofe 9 font compofés fi
élégamment, 8c font fi accomplis dans toutes leurs parties, qu'il n'eft guère poffible de déterminer auquel des deux on doit donner la préférence. Le pre- mier de ces profils, qui eft purement antique, eft le plus léger, & par confé- quènt femble convenir mieux pour un Ordre qui régnerok dans l'intérieur d'un édifice, Se qui ne pourroit être confîdéré qu'à une petite diftance ; l'autre au contraire qui eft plus mâle, & dont l'invention eft de Vignole, paroît fait pour être placé à l'extérieur, 8c dans des lieux où il n'y a pas de point d'éloignement fixé. Ce dernier profil a été mis en œuvre avec fuccès au portail de faint Ger- vais, excepté que les murales font maffirs êc fans gouttes , ainfi que Léon- Baptifte-Alberti les a faits. Ces murales ou modillons, dont Vignole a enri- chi cet entablement, femblent avoir été tirés d'une antiquité qui eft auprès d'Albane , rapportée dans le parallèle , 8c qu'on voit exécutée fans aucun chan- gement à la porte de l'hôtel de Créqui, en face du château des Tirailleries. Le chapiteau eft le même que le précédent, avec cette feule différence, qu'au lieu des trois annelets, Vignole a mis à celui-ci une aftragale avec un filet. La frife a deux faces, & les gouttes font encore rondes, comme les ont fait Palladio & Scamozzi, étant pliisxaifonnàble de les faire rondes que quarrées, puifqu'elles repréfentent l'eau qui tombe des canaux des triglyphes. Les deux demi-canaux font aufii ceintrés par le haut j Jean Buland les a fait ceintrés par leur plan 8c par le haut. Les triglyphes n'ont pas plus de faillie que dans le profil précédent. Quant aux métopes, Iorfque les ornemens ont trop de faillie pour faire leur effet, on les peut refouiller dans un quarré pratiqué dans le métope, fi l'Ordre eft grand , comme on le peut voir à l'Ordre du noviciat des Jefuites du Frère ÎVjartel-Ange. Cet entablement eft réduit fous les mê- mes proportions-que celui du théâtre deMarcellus, 8c l'on ne peut s'éloigner de cette proportion. On ne doit point imiter le Sanfovin, qui, à la bibliothè- que publique de faint Marc a Venife, a donné-à fon entablement le tiers de la colonne : ce qu'il a fait eft fans exemple, les édifices antiques 8c modernes approuvés ne fournifTent rien de femblable. Il y a des occafions où l'on retran- che la faillie de cette corniche, 8c où il ne refte qu'une face depuis Pove juf- qu'en haut, ce qui fe fait pour éviter qu'on ne puifTe communiquer du dehors dans les appartemens, ainfi qu'il a été pratiqué dans la cour du château de Vincennes, dans celle des cuifines du Louvre> & à l'hôtel de Lionne, 8c pour lors on appelle cette corniche, mutilée. |
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Membres
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du Cliapitee
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Cl.FiisaroLe. cuOlix>eJÊ.
Xi, Quarts derond txiiue
dOv&f repcmxtantifur 20, Cannelures de las Co Confie;. HFa^-^s 0tt/(xDtdzerë\
F, Ta/on, a/rayes de,\-Ta
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H.z '~c oxtspeateface..
L.2. oztsgrcatcLe>faces.
TÇLBcnicuer de CerméaCnaval,
Is, JMutidej-.
~N£.leur Talon,,
N, Oou/e.r jcnis Le. mutzue. .
O. Gueulas carotte .
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CHAPITEAU ET ENTABLEMENT DORIQUES
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Plafonds des corniches Doriques.
La forme de ce volume ne ma pas permis de mettre les
plafonds de ces corniches avec tes profils 3 comme Us font dans 4'original qui efl in-folio ; je fuis obligé, pour éviter la confujîon, d'en faire une planche a parc, fur la même échelle, i_j a hauteur de la corniche de cet Ordre efl: déterminée par celle de la frife
à laquelle elle doit être égale j ainfi elle devient trop bafle pour fouffrir une plus grande faillie que celle d'un demi-module plus que fa hauteur. Celui qui a bâti le théâtre de Marcellus, a fenti cette difficulté, & pour y remédier, il a imaginé d'incliner par devant le plafond du larmier de fa corniche j cela augmente l'apparence de la faillie : que fi l'on ajoute une mouchette pendante & un canal refouillé fous le devant du larmier, alors le profil paroîtra plus gigantefque 8c plus noble, comme on le peut voir à la cornich; du portail des Minimes. On orne rarement le chapiteau, Il ce n'eft de quelques petites rofes. Les fleurs de lys qui font ici dans le gorgerin, ainfi que dans le plafond du tailloir, font les armes de la Maifon Farnefe, qui en porte fix d'azur fur un champ d'or. D'autres ont mis dans le gorgerin de la colonne une couronne de laurier, comme à la porte du palais Juftiniani à Rome j d'autres ont aggrandi le gorgerin du chapiteau pour y mettre des feuillages, & l'on en voit un exemple remarquable dans la falle des SuilTes au Louvre. Les pilaftres avec ces chapiteaux ont quelque reffemblance aux pilaftres Attiqnes, ce qui peut faire un genre d'Ordre qu'on nomme Attique en lui donnant fa baie. Pour les métopes, les Anciens avoient coutume de les orner de vafes ou de pateres , & de têtes de victimes décharnées, ce qui avoit rapport à leurs facri- fices; mais comme ces ornemens font arbitraires , l'Archite&e a la liberté d'y en mettre de tels qu'il juge à propos, pourvu qu'ils foient propres au lieu. Il faut feulement qu'il obferve que fi le métope eft brifé dans l'angle en retour, il ne conviendroit pas d'y même un bouclier ou autre ornement, dont il ne parût que la moitié à chaque face, comme a fait le Sanfovin à la biblio- thèque publique de faint .Marc à Venife, & Daniel Barbaro dansfon Com- mentaire fur Vitruve ; mais ce qui eft de plus eiïentiel, c'eft que le métope foit quarré, car autrement on tomberoit dans le défaut de la grande falle du Palais, où les deux arcades du rond font inégales, & oîî il y a un demi- pilaftre de moins du côté (Je la plus petite : ce qui fait que la diftribution de la frife n'eft plus régulière. ■'■:■ ^j^- .
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B.. Quacsses o%i PafitxeauTX. . |
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G. Onap làexiu.' an Triglypne.'.
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PL.l3.^ PLAFOND S DES CORNICHES DORIQUES
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DE LORDRE IONIQUE,
'Ordre Ionique fans piédeftal fe difpofe en cette
forte. On divife la hauteur donnée en vingt-deux parties de demie, & une de ces parties fervira de module. Et parce que cette Ordonnance eft plus égayée que la Tofcane & la Dorique, &. qu'ainfî elle demande plus de precifion dans la mefure de fes membres y on divifera le module en dix- huit parties > la colonne comprife. Le chapiteau &: la baie eft de dix-huit modules. L'architrave contient un module & un quart, la frife un module Se demi, la corniche un module trois quarts : ainfi tout l'entablement eft de quatre modules & demi, qui eft le quart de la hauteur de la co- lonne. . Les Athéniens, par le commandement de POracIe d'ApoI»
lon , envoyèrent en Afie treize colonies fous la conduite d'Ion,, qui fonda treize grandes villes dans la Carie qu'il avoit con- quife, de cette province fut appellée lonie de fon nom. Une des plus considérables de ces villes étoit Ephefe, où l'on bâtit un temple à Diane d'un autre Ordre que le Dorique, &e ce fut l'Io- nique dont je vais parler. On y en éleva auffî. un de même Or- dre à Apollon,.. et un à Bacchus. Ce qui fait voir que les Ordres particuliers aux Nations n'ont pas été affe&és à certaines Di- vinités; contre l'ufage que nous prétendons en devoir faire, qui eft pourtant judicieux. Car lorlque Ton confacre une églife à quelque faint Martyr, on afFe£fce avec raifon d*y employer l'Or- dre Dorique, parce que c'eft l'Ordre des Héros , & que les Martyrs (ont les Héros du Chriftianifme : de même que l'on |
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met en œuvre l'Ionique 8t le Corinthien pour les Vierges & les
couvens de Religieules. Il ne faut donc considérer les Ordres que par leur force ou par leur délicatefle , & par rapport à leurs proportions.. Les ornemens anciens 6c qui rellentent le Paganif- me, non-feulement ne font plus d'ufage pour nos bâtimens, mais encore nous doivent être odieux, Ci ce n'en: dans quelque déco- ration de théâtre, lorfquon y repréfente une Tragédie tirée de |
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D'ARCHITECTURE,
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la Fable ou de quelque Hiftoire ancienne. C'eft pour cela que
Vitruvc demande que rArchitecte ait connoiffance de l'Hiftoire, étant indigne qu'un homme d'une fi excellente profeffion ait be- foin de fecours étranger, & de l'efprit des autres, pour orner les édifices qu'il confirait. L'Ordre Ionique peut encore tirer fon ori- gine des Caryatides, puifque fes volutes imitent les trefTes des che- veux de ces femmes captives. Sa proportion eft, félon Vitruve, de huit diamètres 6c demi; mais la plupart des Anciens lui en ont donné neuf, & il y a peu d'exemples où l'on ait diminué de cette proportion. Au théâtre de Marcellus, la colonne avec la bafe & le chapiteau a vingt-un pieds &; onze pouces de hauteur fur deux pieds cinq pouces de diamètre. Pour Vignole, il en a réglé la jufte hauteur à neuf diamètres, étant raifonnable que cet Ordre qui tient le milieu entre le Dorique 6c le Corinthien, ait aufli une hau- teur proportionnelle entre les deux. Ses entre-colonnes font de quatre modules &C demi, 6c par conféquent euftyles, qui eft la meilleure manière ; l'entablement a le quart de la colonne comme aux autres Ordres. Il faut obferver que la diftribution des denti-; cules fe doit rencontrer la plus jufte qu'il fe pourra faire, quoique |
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cela ne paroifTe pas de conféquence, Se que cela ne foit prefque
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pas fenfible. Ce font des attentions qui conviennent aux Architec-
tes qui fe piquent de régularité dans l'exécution de leurs ouvrages, 6c qui par-là favent fi bien fe diftinguer du commun. Palladio, Scamozzi 6c Viola ont mis des modillons au lieu de dentkules dans la corniche de cet Ordre, contre le fentiment de Vitruve, qui prétend que les denticules le caractérifent, 6c le rendent diffé- rent des autres Ordres ; ce que ces Architectes ont fait, fondés fur l'exemple du temple de la Concorde, fitué derrière le Capitole à Rome, mais qui n'a pas acquis le même degré de réputation que le théâtre de Marcellus ; parée que cet édifice a été brûlé long-tems depuis fa conftru£Hon, 6c qu'à en juger par les bafes des colonnes angulaires, qui font différentes des autres , on pourroit penfer qu'il a été reftauré des débris de plufieurs édifices, ce qui n'eft toutefois qu'une conjecture ; car les défauts pourroient être une fuite de fa mauvaife exécution. Ce que cet Ordre a de Sin- gulier au-defïiis des autres, c'eft que les faces de devant 6c de derrière de fon chapiteau font différentes de celles des côtés ; toutefois de cet avantage qui lui eft propre, il en réfulte une dif- ficulté , lorfqu'il faut que l'Ordonnance retourne de la face anté- |
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D'ARC HIT ECTURE,
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rieure d'un édifice à la latérale, à quoi on a trouvé pour expédient
de faire le chapiteau angulaire, comme il a été pratiqué au tem- ple de la Fortune Virile. Il y a encore un femblable chapiteau de marbre plus beau que celui dont je viens de parler, qui fert de liège dans le jardin des Chartreux de Termlni à Rome. Scamozzi ôc plu(ieurs Architectes modernes ont donné à l'Ordre Ionique un chapiteau qui tient de la partie fupéiïeure de l'Ordre Compo- rte , &c qui imite celui du temple de la Concorde dont les qua- tre faces font pareilles. Pour lui donner plus de grâce, Jorfqu'on s'en fert, il faut que la volute foit un peu pendante &; ovale. Il me femble auiîî qu'il feroit plus à propos de donner à ce cha- piteau le tailloir du Comporte , que le tailloir du chapiteau Ionique ordinaire, qui eft quarré. Et comme on a rapporté ci- devant deux Ordres Doriques qui ont chacun leur beauté parti- culière, il y aura pareillement deux Ordres Ioniques ; celui de Vignole, tel qu'il eft ici, ÔC celui de Scamozzi, dont le chapiteau a les quatre faces égales, le tailloir Comporte, la frife bombée, Se la corniche avec des modiilons, & l'on pourra lui donnei; la bafe Attique, quoiqu'elle appartienne à l'Ionique antique. |
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Portique Ionique fans piédejlal.
JLes portiques ou galeries d'Ordonnance Ionique fe-
ront ainfi difpofés. Les piliers ou trumeaux auront trois modules d'épaiffeur ; la largeur des vuides fera de huit modules & demi, Se leur hauteur de dix-fept modules, qui eft le double de la largeur, & qui eft la règle générale qu'il faut régulièrement obferver en toutes les arcades de ces fortes de portiques, toutes les fois que, par quelque raifon particulière, l'on n'eft pas obligé de s'en éloigner. /IlPB.is l'Ordre Tofcan, l'Ionique eft celui qui fouffre moins de difficulté
dans la difpofîtion de fes entre-colonnes & portiques. Les denticules de fa corniche ne 1'afluj étrillent pas à la même précifion que les triglyphes du Do- rique , & les modillons du Corinthien. Les alertes ou piédroits de ce porti- que ont un demi-module, & comme la colonne en a dix-huit, & que la hau- teur du vuide de l'arcade eft de dix-fept. modules, il refte un module depuis Le deffus de l'arcade jufqu'à l'entablement. La plus belle proportion des ar- cades eft d'avoir de hauteur le double de leur largeur ; mais notre Architecte n'aftreint pas à fuivre religieufement cette règle, quand la néceffité oblige d'en ufer autrement. Cet Ordre pouvant donc être placé au-deflus du Dorique, il lui faut donner alors un peu plus de hauteur que le double de fa largeur, afin que fa proportion ne paroifTe pas moins agréable que celle du premier Ordre fur lequel il pofe; c'eft ainfî qu'au théâtre de Marcellus,, l'arcade Ionique a neuf pieds de large fur dix-neuf de haut, &t eft plus large de plus de trois pou- ces que Farcade Dorique au-deffbusj ce qui a été fait pour rendre les alettes ou piédroits proportionnés à la colonne , fans s'arrêter à faire porter à-plomb le vuide fur le vuide, Se le maflïf fur le maffif. Au contraire toutes les arca- des , tant celles du premier que celles du fécond Ordre , font de même largeur au Colifée, & celles du fécond Ordre font plus baffes que les premières. De ces deux exemples les Modernes fe font fait des règles pour la proportion de leurs arcades mifes au-deffus les unes des autres ; ils ont fuivi l'exemple du Colifée pour la largeur des arcades, 8c celui du théâtre de Marcellus pour leur hauteur. J'obferverai encore qu'il faut fur-tout éviter de faire les arcades des Ordres délicats , plus étroites que celles des plus maffifs, lorfqu'elles font l'une fur l'autre, parce que les piédroits du deffùs feroient plus larges que ceux de defiTous ; alors, outre que Palette ne feroit pas proportionnée à la co- lonne , ce feroit une faute contre la folidité. |
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Portique Ionique avec piédeflaL
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our faire des galeries ou portiques de l'Ordre Ioni-
que avec piédeftal, il faut divifer toute la hauteur donnée en z 8 parties & demie. Le piédeftal avec fes brnemens en contiendra fix 5 qui font le tiers de la hauteur de la colonne avec fa bafe & (on chapiteau, fuivant ce que nous avons dit devoir être obfervé pour tous les Ordres; la largeur des yuides ou des jours fera d'onze modules> $c leur hau- teur de vingt-deux. Enfin la largeur des piliers fera de quatre modules, comme on le voit marque par nombres dans le deffein. I i es règles générales que donne Vignole, ne font que pour les bâtimens
d'un feul Ordre, & où les portiques font au rez-de-chauffee 5 parce que s'il étoit befoin d'en mettre plufieurs les uns fur les autres, il feroit impoflible de les exé- cuter avec la précifion de ces mefures} il faudroit qu'ils eufTent tous un piédeftal ou qu'ils n'en eufTent point du tout, fionvouloit que lesvuidesdes arcs, & les maflifs des jambages fe répondifïent à-plomb : il efî facile de le démontrer. Par exemple, fi on vouloir faire un portail comme celui de faint Gervais, & que l'Ordre Dorique n'eût qu'un focle comme à ce portail, & l'Ionique un pié- deftal rfuppofé auffi qu'il fut nécefîàire de faire des arcades de même largeur à chaque Ordre : alors les alettes ou piédroits feraient bien plus larges à l'Ioni- que , & encore plus au Corinthien, êc les diamètres des colonnes ne dimînue- roient pas proportionnellement ; cependant fi jamais Toccafion fe préfentoit d'employer enfemble tous les cinq Ordres, il faudroit que le diamètre inférieur du Corinthien fût plus petit que le fupérieur de l'Ionique, Se ainfi des autres Ordres. Il faudroit bien fe garder d'imiter ce qui a été fait au Colifée, dont les quatre Ordres ont les diamètres égaux, afin d'avoir les arcades égales de treize pieds fept pouces de large chacune. Michel-Ange en a ufé autrement dans la cour du palais Farnefe ; les arcades du rez-de-chaufTée ont dix pieds un pouce de demi d'ouverture , 8c celles du premier étage onze pieds quatre pouces, ce qu'il a fait, afin que les alettes de fes arcades fufTent proportion- nées à leur Ordre , le Dorique ayant deux pieds quatre pouces & demi de dia- mètre, & l'Ionique deux pieds feulement; mais cette manière fe pratique rare- ment par les Modernes. Les jambages diminuent comme les Ordres, & les arcades font plus larges à proportion de la hauteur que leur donnent les Or- dres plus délicats; le théâtre de Marcellus doit en cela être fuivi comme un exemple de grande autorité. |
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D'ARCHITECTURE.
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PORTIQUE IONIQJJB AVEC PIEDESTAL
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Piédeftal, Bafe, & Impofte Ioniques.
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à corniche de l'impolie qui eiHëi deffinée., a un mo-
dule de haut\ ôc là faillie eft d'un tiers de module. On peut voir par les nombres qui font marqués au deffein, la mefure de les moulures particulières, auffi-bien que celles du piédeftal & de la bafe. JL/ e s piédeftaûx de cetOrdre qu'on trouve dans l'antique, font ou continus,
comme celui du temple de la Fortune virile, ou par avant-corps & arrière- corps , ou efcabeaux impairs (comme les nomme Vitruve) ainfi que ceux du théâtre de Mareellus Se du Colifée. Le piédeftal Ionique du temple de la Fortune virile eft le feul qui ait une bafe y celui du théâtre de Mareellus n'en a point, & au Colifée, il n'y â qu'un chanfrein à toutes les bafes des piédef- taux. Philibert de Lorme a fait un piédeftal continu à l'Ordre Ionique qui eft au rez-de-chauffée du château des Tuilleries, qui peut pafter pour un mo- dèle des plus accomplis. L'Ordre Ionique de Vignole qui a été aftez exaéte- ment mis en oeuvre au portail de l'églife des Pères Feuillans de la rue faint Ho- noré,, a un piédeftal femblable à celui-ci, excepté que le dé n'en eft pas fi haut, mais le focle fur lequel pofe la bafe du piédeftal, eft auflî plus élevé, enforte que tout le piédeftal approche de la proportion du tiers de la colonne. Otte baie de la colonne Ionique (qui eft celle de Vitruve ) ne fe rencontre
à aucun édifice antique. Les Archite&es. modernes font aflez partagés fur le choix entre cette bafe ëc la bafe Attique. Les fedateurs de Vitruve, tels que Serlio, Barbaro, Cataneo, Viola &BuIant fe font fervis de la bafe de Vitruve, comme étant efTentielIe à l'Ordre Ionique -y de Lorme l'a auflî employée, & y a ajouté deux aftragales au-deffous du filet fur la plinthe. Mais ceux qui fe font fait une loi de fuivre l'Antique, ont préféré la bafe Attique, autorifés par l'exemple du temple de la Fortune virile, du théâtre de Mareellus & du Colifée. Michel-Ange , Palladio, Scamozzi & la plus grande partie de ceux qui ont employé l'Ordre Ionique moderne , ont aufïi mis en œuvré1 la bafe At- tique dans tous les bâtimens qu'ils ont faits, &: où cet Ordre s'eft "rencontré j toutefois il fe trouve à Paris beaucoup d'édifices considérables où la bafe de Vitruve a été pratiquée, de ce nombre font le Palais des Tuilleries, le por- tail des Feuillans, les églifes des Petits Pères &; des Barnabites, & le palais Brion dans la rue de Richelieu. Cependant il faut convenir, & en cela l'on ne craint point de s'éloigner de l'opinon de Vitruve, qu'il n'y a nul parallèle à faire entre ces deux bafes, la bafe Attique * eft parfaite dans toutes £qs parties, l'autre eft un aflTemblage de moulures, qui n'ont aucune proportion entr'elles. * On trouvera ci-après, planche j8 , la bafe Attique avec fes mefures.
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pi 18,
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D'ARCHITECTURE.
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61
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PIEDESTAL BT BASE IONIQUE
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r<y-in-\\
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COURS
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6i
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Entablement Ionique.
/W reporté au difcours fuivant le texte qui eft en cet en-
droit dans l'original > parce qu'il ny eft point parlé de l'entablement y mais feulement du chapiteau 3 dont je don- nerai le profil dans la figure flavante, • L e plus fur moyen de juger fainement dans tous les arts de l'excellence de
leurs productions, eft de comparer les plus belles avec les moindres, ainfi le parallèle de ce profil avec celui de Vitruve & avec ceux du théâtre de Mar- cellus, du Colifée & du temple de la Fortune virile, fuffit pour faire connoî- tre combien la proportion relative des parties au tout, s'y rencontre dans un degré fupérieur. Si Vignole a fuivi quelque exemple antique dans la compo- fition de ce profil, où il règne une fi belle proportion dans l'ordre des mou- lures, il aura fans doute imité un entablement des Thermes de Dioclétien , qui ne fe voit plus, mais que M- de Chambray a rapporté dans fon Parallèle de VArchitecture antique <£• moderne } fur la foi de Pirro Ligorio. C'eft un des plus parfaits profils de l'antique, fuppofé que Ligorio ait été fidèle dans fes mefures, & plus exa£b que dans celles qu'il a données du temple de la Fortune virile, dont le fieur Defgodets a fi bien fait remarquer toutes les erreurs. Quant au profil du théâtre de Marcellus, il paroît bien matériel pour un Ordre fi délicat, mais c'eft peut-être auffi parce que l'édifice eftcoloffal, & que les corniches qui régnent circuhurement femblent demander d'autres propor- tions que celles qui font fur une ligne droite. Je ne m'arrêterai pas à critiquer celui du Colifée, il eft trop femblable au profil Dorique qui règne au-delTous. Un des plus beaux profils modernes de cet entablement eft celui du portail des Feuillans, qui eft formé avec exactitude fur celui de Vignole, à la réferve de la frife qui eft bombée. Les trois faces de l'architrave doivent être telle- ment proportionnées , qu'elles foient comme de cinq à fept 3 &c de fept à neuf j & fi l'on fuit l'origine de l'architrave & de la frife, l'architrave doit être plus haute que la frife, parce qu'elle repréfente la poutre, & que la frife tient lieu des folives qui portent fur la poutre, 6c doivent être moins greffes. Vitruve qui donne aux frifes qui font dénuées de fculpture, le quart de hauteur moins qu'à l'architrave, femble s'être fondé fur ce raifonnement. Cependant fi on ' veut qu'une frife faffe un bel effet, il faut liai donner plus de hauteur qu'à l'architrave \ 8c en voici la raifon, c'eft que la faillie de la cymaife de cette | architrave cache une partie de la hauteur de la frife, outre qu'elle a toujours meilleure grâce, lorfqu'elle eft plus grande, quand même elle feroit fans o rne- ment. La proportion que Vignole donne aux denticules, eft différente de ce//e de Vitruve, 8c s'accorde plus avec l'antique : leur plan eft quarré, leur hau - teur eft fefquialtere de leur largeur, 8c l'efpace a la moitié de cette largeur. |
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pt.i9. D'ARCHITECTURE.
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O. Frise- aoea (rri/arij- ej^J
Candélabres etv&cu? reud, lifej au/Venv&l&culntcnur*. "êâde Pau/hue^, P. Mqucheitcp'endettée;
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U.jff.. CHAPITEAU ET ENTABLEMENT IONIQTJES ' _^
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C 0 V R S
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Chapiteau Ionique.
uoique l'on ait defïiné dans cette figure la manière
de faire le chapiteau Ionique, & que Ton en ait donné le plan de le profil, néanmoins pour en faciliter l'intelligen- ce, nous dirons qu'il faut tirer deux lignes à-plomb, éloi- gnées Tune de l'autre de deux modules qui paffent par le milieu des yeux des volutes, Se s'appellent çathethes. Toute la volute doit avoir de haut feize parties de modules, def- quelles il y en aura huit au-deffus de l'œil qui fera de deux de ces mêmes parties, & les fix qui relieront, feront au- deffous de l'œil de la mime volute. L'on a defliné dans la figure fuivante la manière de décrire cette volute, & l'on y a brièvement expliqué (autant que le peu d'efpace a pu le permettre) de quelle manière il s'y falloir prendre pour la tracer. LjE chapiteau Ionique eft fingulier , ainfî que je l'ai fait remarquer ci-defTus,
en ce que les faces- des côtés font différentes de celles de devant & de der- rière. Ce chapiteau préfente dans deux de fes faces des volutes qui fe rejoi- gnent par les côtés par des efpeces d'ornemens , qui refTembient à un oreiller, & c'eft ce que les ouvriers appellent le baluftre, que la hauteur des volutes détermine. Le tailloir doit être toujours quarrç, & Paftragale du haut de la colonne ne fait pas partie du chapiteau, mais il appartient au fût, félon Vi- truve, ainfî que M. Perrault l'a fait voir dans fes notes. Or il eft néceffaire d'en être inftruit, parce que le fût de la colonne peut être d'une autre matière & d'une autre couleur que le chapiteau. Cependant fi l'aftragale étoit taillé de quelque ornement, il pourroit appartenir au chapiteau; mais ce cas arrive ra- rement ; il ne s'en trouve point d'exemple antique & peu de modernes. Il faut ob- ferver encore, que quand le fût de la colonne eft de marbre, Se que l'aftragale en fait partie , le chapiteau paroît trop bas, s'il eft de pierre : on en peut juger par ceux de la fermeture du chopur de l'églife des Mathurins, rue S.Jacques, Il y a des éditions de Vignole, où les cannelures ne finiftent pas quarrément par le bas, comme je l'ai exprimé dans la planche 18 ., qui repréfente le piédef- tal Ionique ; mais j'ai cru devoir fuivre la première édition comme la plus sûre. Je ne fçache point d'autre exemple antique de ces cannelures, fe terminant quarrément, tant par le haut que par le bas, que celles des colonnes du temple de Vefta à Tivoli \ & l'on ne voit point que les Modernes les aient imitées. mammmmmmBmmmœmmmKmmmi
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pi. 10.
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D'ARCHITECTURE.
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CHAPITEAU IONIQ_UE
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Manière de tracer la Volute Ionique.
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Y A n T tiré la cathete de cette première volute , & une au-
tre ligne qui la coupe à angles droits au centre de l'œil de la vo- lute , on divife l'œil de la manière deffinée en cette figure à l'en- droit marqué A : on commence par le point marqué i ; de ce point- la comme centre, & de la difiance de ce -point à la partie fupérieure de la cathete, on décrira un quart de cercle qui ira rencontrer la ligne qui coupe la cathete à angles droits; enfuite tranfportant la pointe du compas au point marqué i, & l'ouvrant en telle forte qu il reprenne la fin de Carc précèdent, on décrira un autre axcjufquà la partie infé- rieure de la cathete, ôt l'on fera ainfî trois tours de fuite des centres 3, 4s 5 5 <>, 7, 8, 9, ro, 11. La groiîèur du liffcel qui eft le quart de la hauteur que la première révolution laiflè au-defïus de foi, fe trouvera aifément, en partageant en quatre chacune des parties qui ont fervi de centre à la première volute _, 8t l'on décrira fur ces 12 points 12 arcs de cercle, qui achèveront les trois contours de l'épaiffeur du liftel. |
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V ignole n'eft pas le feul qui fe foit fait honneur d'avoir recouvré le trait
de la volute de Vitruve : Salviati , Peintre fameux, fe l'eft aulîi attribué, Phi- libert de Lorme dit l'avoir trouvé fur un chapiteau ébauché, dont la volute étoit tracée avec fes 13 centres j dans l'églife de fainte Marie de-là le Tibre, bâ- tie des débris de plufieurs édifices antiques 3 & Goldman, Géomètre, en a ima- giné une que je rapporrerai ci-après à caufe de fa perfection. Il arrive rarement qu'on les faiîe femblables à celles du théâtçe de Marcellus, c'eft-à-dire, arafées par-devant, comme celles de Vitruve, de fes Interprètes & de Vignole. Cet arafement ayant paru trop plat à plufîeurs Architectes, ils ont fait faillir leurs volutes Ioniques, à l'imitation clés volutes Corinthiennes \ ôc c'eft ainfî qu'il a été pratiqué aux Thuilleries, au portail de S. Gervais, & à celui des Feuil- ians j tandis que d'autres les tiennent renfoncées. Les Sculpteurs, qui ne cher- chent qu'à plaire à l'œil, trouvant qu'une volute toute unie, quelque régu- lier qu'en fut le contour, devenoit trop pauvre , & ne produifoit pas un effet alïèz agréable, y ont introduit de petites branches de laurier , de chêne, ou de lierre, qui partant d'une fleur placée au milieu du chapiteau, viennent fe terminer auprès de l'œil de la volute, Scamozzi a fait fon chapiteau angulaire d'après celui du temple de la Con-
corde ; les volutes en font ovales , & quelques-uns, comme le fieur Boiïe, fe font efforcés d'en donner le trait géométriquement j mais le contour de cette volute, tracé géométriquement, devient très-difforme, & ne fe trouve pas dans la pureté des règles 3 ainfî il le faut néceflairement tracer à l'œil, êc le ren- dre le plus gracieux qu'il eft poflible ; & c'eft où l'Architecte peut donner des preuves de l'excellence de fon goût dans le deflèin. |
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D'ARCHITECTURE.
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pi. xi.
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07
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jcu^eùf, aiiAteu/ de* couuive/ieer le\r arar d& cei^cle/ <fUJ~ la/Cam^ts/ e&- *fur las Luy 7%e/ a ua/ la/ coupe; a/ajzalej- drcnàr,- iu^e^ le\r uaivej' poixx^tuees— 1 ^t,j.,2Jil 2,5 C, 3,4-JD, ebLermjJtea^ a,ce<f IcqnéJ" au-ùarttproloTLgee*f quai/ œsfcuuzrciydxifVif le^r aras de/'-cercle/ auchornvet Vo tute^p at~cea ue/ pcu~ ce/ // ixjxerty le\r Jeux araf a ut/ <?&< ruu.>ent< a yanl~
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MANIERE DEIMCER LA VOLUTE IONIQUE. |
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COURS
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«8
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Autre manière de tracer la Volute Ionique.
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n peut encore décrire la volute Ionique en cette manière.
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Tirez la cathete de 16 parties de module, il y en aura <? au-
defîus du centre, &; 7 au-defTous. De ce centre tire% 8 lignes qui divifent la circonférence du cercle en 8 parties égales, à commen- cer par la partie fupérieure de la cathete : faites enfuite le triangle rectangle BCD, dont le côté BC contienne neuf parties de mo- dule, èc le côté CDfept de ces parties. La figure marquée de nom- bres en explique allez la conftru&ion. Ce triangle étant ainfi achevé avec les divifions du côté BC , il les faut rapporter fur les huit lignes qui divifent la circonférence, félon l'ordre qu'on les voit marquées par nombres dans le deflèin , Se l'on trouvera le contour d'un point à l'autre , comme par exemple de 1 à 2, en cette forte : on mettra le pied du compas au point 1, on l'ouvrira jufqu'au centre de l'œil de la volute, 6c de cet intervalle on décrira un arc : gardant enfuite le même intervalle, du point 2 on décrira un pareil arc ; Pinterfec- tion de ces deux arcs fera le centre de la partie de la volute com- prife depuis 1 jufqu'à 2. De la même manière, pour trouver le centre de la partie de la volute comprife entre 2 6c 3 , mettant le pied immobile du compas fur le point 2 on le fermera jufqu'au centre de l'œil de la volute ; de ce point comme centre, èc de cet inter- valle on décrira un arc, 6c enfuite du même intervalle & du point 3 on fera un autre arc qui coupera le précédent en un point qui fera le centre de Parc de la volute compris entre 2 Se 3. On pra- tiquera la même chofe à l'égard de tous les autres points. JL/es cîeux manières que Vignole propofe pour décrire la volute, la pré-
cédente eft la plus facile à comprendre. Il faut obferver que le centre de l'œil de la volute n'eft point celui de l'aftragale ; & cela fait que le chapiteau en devient plus haut, fk dans les proportions de celui du temple de la For- tune virile. Pour ce qui eft de la féconde manière de tracer la volute par le triangle, elle eft fort ingenieufe ; mais l'exécution en eft très-difficile, à caufe de ces centres qu'il faut trouver avec les fections qui fe font dans l'œil de la volute. Notre Auteur l'a explique affez clairement, quoique d'abord il pa- roiffe affez obfcur, mais pour peu qu'on y faffe attention 3 on le poutra con- cevoir facilement. |
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D'ARCHITECTURE.
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Lœiù dey las Volute/ Ç^.jiurauJau/ aaté^D B, ses d ï^ure- en : 6" p a rites ea a-les, eùc-lvacmui de/cèsparties. ens 4, autres p ardeur. .Peu' Laits les poux/bs de,ces. acvtSLo-rzs, ans lire; des Ita rv&f auu doruteixbsur Lescotes CS>. loxis lespouvùr don/?—• ans as oesoitis. |
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AUTRE MANIEREDÊ TltACLTL LA VOLUTE, IONIQUE.
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Defcription de la Volute de Goldman.
Quoique les deux manières, dont Vignole fe fertpour tra-
cer la volute Ionique y foient bonnes & faciles, particuliè- rement la première s de la façon que je [ai corrigea, & expliquée au bas de la planche 3 ne'anmoins celle que Goldman a inventée, & qu'il appelle la volute de Vitruve recouvrée, étant abfolument la plus parfaite* tant parce quelle eft géométriquey que parce que le liftel de la vo- lute y eft tracé avec la même juflejfe que le premier con- tour, jai jugé a propos d'en donner ici la defcription, z l'œil de la volute, dont le diamètre AB fera comme dans les
précédentes de % parties de module, en 4 parties égales par les diamètres AB, DE; enfuite fur le diamètre AB prenez de part ôc d'autre du centre C les points 1 ôc 4 qui partagent chacun des demi-diametres CA, CB en deux également, & ainfi la ligne 1, 4 fera égale au rayon AC Sur la ligne r, 4 dé- crivez le quarré 1, 1,5,4, dont le côté 2, 3 touchera le cercle de l'œil au point E. Du centre C tirez aux angles 2, 3 les lignes C 2, C 3, Enfuite divifez le côté 1,4 en fix parties égales aux points 5, 9, C 12, 8 : par ces points tirez aux diagonales C 2 , C 3 les lignes 5,6,9, 10,12,11,8,7 parallèles au diamètre DE , ôc les lignes 6, 7, 10, 11 parallèles au diamètre AB. Les points 1,2,3, 4> 5> 6 » 7» 8, 9, 10, 11, 12 feront les centres du contour de la volute, dont vous vous fervirez en cette forte. Du point 1, comme centre ôc de l'intervalle 1 F, de 9 parties de module décrivez le quart de cerclé FG qui fe terminera
à la ligne i, % prolongée : enfuite du point 2 ', comme centre ôc de l'intervalle 2 G, décrivez le quart de cercle GH, que vous terminerez à la ligne 2 , 3
prolongée ; femblablement du point 3 ôc de l'intervalle 3 H, faites l'arc HI, terminé à la ligne 3, 4 prolongée j & ainfi des autres j ôc après avoir opéré de la même manière fur tous les autres points, vous aurez achevé le premier trait de la volute de Goldman. On trouvera les centresdu contour de la volute intérieure en cette forte ;
Cherchez une ligne qui foit àÇ r, comme AS eft à AF, ce qui fe fait ainfi : Faites un triangle quelconque, dont le côté affok égal au côté AF, & l'au- tre cbîèfu, égal à la ligne C 1, prenez fur le côté aft la partie //*, égale à FS. Par le point /tirez ft, parallèle à fu 3 ôc cette ligne fera la quatrième .proportionnelle que vous cherchez ; portez cette ligne de part ôc d'autre du centre <C fur le diamètre AB , Ôc la divifez en 3 parties égales : par les points de la divifion tirez fur les diagonales C 2, C 3 des parallèles aux lignes 1,2, 5 , <?, &c. ôc vous aurez 12 points qui vous ferviront à décrire la volute in térieurç de la même manière que vous avez tracé l'extérieure. |
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pi.i}. D'ARCHITECTURE.
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VOLUTE DE GOLDMAN
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COURS
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DE LORDRE CORINTHIEN.
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our faire l'Ordre Corinthien fans piédeftal, on divi-
fera toute la hauteur donnée en vingt-cinq parties égales, l'une defquelles fera le module que l'on partagera en dix- huit, comme l'on a divifé celui de l'Ordre Ionique ; l'on peut voir dans la figure les autres diviiions principales , 6c la largeur des entre-colonnes qui eft de quatre modules deux tiers, tant pour empêcher que l'architrave ne fouffre par une trop grande portée, que pour diftribuer les mo- dillons de la corniche de telle forte qu'entre leurs compar- timens égaux, il y en ait toujours un qui réponde fur le milieu de chaque colonne. Une jeune fille de Corinthe étant morte, fa nourrice mit fur
fon tombeau un panier, dans lequel étoient renfermés quelques petits vafes qu'elle avoit aimé pendant fa vie ; & pour empêcher que la pluie ne les endommageât, elle couvrit le panier d'une tuile. Il fe trouva par hazard une racine d'acanthe à l'endroit fur lequel le panier fut pofé ; la plante vint à pouffer au printems, ôc ce panier fe trouva environné de feuilles &C de branches qui, conti- nuant à s'étendre, fe recourbèrent fous les coins de la tuile, ôc for- mèrent une manière de volute. Le Sculpteur Callimachus, furnom- mé Pinduftrieux par les Athéniens, en conçut l'idée d'un chapiteau qui, dans les mains de cet ingénieux Artifte, prit ce tour gracieux, ôc cette noblefïe qui règne dans fa magnifique compofition, C'eft ainli que Vitruve rapporte l'invention de l'Ordre Corinthien; mais Villalpande traite cette hiftoire de fable, 6c il allure que le chapi- teau Corinthien doit fon origine aux chapiteaux du temple de Sa- lomon, dont les feuilles étoient de palmier. Quoi qu'il en foit, il eft confiant que l'Ordre Corinthien eft le chef-d'œuvre de l'Archi- tecture, Vitruve ne lui donne point d'autres proportions que celles de
l'Ordre Ionique, ainfi le fût de fa colonne ne paroît plus grand, que parce que le chapiteau en augmente la hauteur. Cet Au- teur ne lui afFe&e point non plus d'autre entablement que celui de l'Ordre Ionique, $c il prétend que la bafç Attique y peut fervir, |
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Sasis
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pL 2,4,
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pi. 14.
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D'ARCHITECTURE.
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C 0 V R S
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auiïi-bien qu'au Dorique ôc à l'Ionique. Mais ce fentiment de Vi-
truve eft d'autant moins recevable, qu'il n'eft appuyé fur aucun exemple antique. Bien loin de cela, les plus beaux Ordres Corin- thiens qui nous reftent, ont une bafe particulière : leur colonne avec la bafe &c le chapiteau, qui eft orné de feuilles d'olivier, a dix diamètres, le chapiteau en eft plus haut d'un tiers de module que celui de Vitruve qui a des feuilles d'acanthe, & l'entablement, qui a des modillons en confoles, & quelquefois des denticules avec des modillons, eft bien différent de l'entablement Ionique. C'eft encore une opinion particulière à Vitruve, que plus les
colonnes font grêles, plus elles doivent être ferrées les unes con- tre les autres, à la différence des colonnes qui ont plus de groilèur, lefquelles doivent être efpacées plus au large ; mais l'on ne voit pas que cette pratique ait été reçue par les Anciens, ôc fi elle l'a été par les Modernes, il y en a fort peu d'exemples ; encore ce n'eft que dans le cas que les colonnes foient ifolées. En général les anciens Architectes ont afFeété de ferrer toutes leurs colonnes. Comme ils avoient pour objet la durée de leurs édifices, ils obfervoient dans leur conftru£tion , de leur donner beaucoup de folidité , fans avoir égard à la dépenfe. Or ce qui oceafionne le plus ordi- nairement la ruine des édifices , eft la trop grande portée des entablemens ; Se il n'y a point d'autre moyen pour l'éviter que de multiplier les colonnes , en diminuant la largeur des entre- colonnes ; & voilà la raifon pour laquelle il fe trouve dans les reftes de l'antiquité plus de pycnoftyles & de fyftyles, que des trois autres manières. Car laiffant à part les compofitions d'Ordre Dorique & d'Ordre Ionique, dont il s'en trouve peu,où les colon- nes foient ifolées, prefque tous les entre-colonnes Corinthiens font fort ferrés. Ceux du porche du Panthéon, dont l'exemple eft d'une très-grande autorité, font prefque fyftyles, ou de deux diamè- tres, & ceux du dedans diaftyles : ceux du temple d'Antonin & deFauftine font pycnoftyles, mais ceux de la bafilique d'Antonin, Se ceux du temple de Jupiter Stator dans le Marché Romain font plus approchans du pycnoftyleque du fyftyle; aufli les architraves de ce dernier monument font la plupart d'une pièce. Cependant les Modernes n'ont pu fouffrir cette difpofition de colonnes û. fer- rées , parce qu'il leur a femblé que c'étoit une imperfection dans un porche de voir des^colonnes cacher le chambranle de la porte y d'ailleurs comme il fe rencontre ordinairement entre les colonnes |
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des portes, des arcades 6c des croifées dans les Ordonnances mo-
dernes , il eft de toute néceffité, pour les y pouvoir loger, d'éloigner les colonnes. On y eft fur-tout contraint, lorfque l'Ordre n'occupe qu'un étage, car lorfqu'ii règne dans la hauteur de deux étages, les entre-colonnes deviennent, fans y rien changer, plus que diaf- tyles, ou de trois diamètres, par proportion aux portes, arcades ou croifées qui y font placées. L'Ordre Corinthien eft fans contredit le plus magnifique des Or-
dres , il a été employé au-dehors 6c au-dedans du Panthéon, 6c à la plupart des temples antiques, au moins ceux qui font d'une excel- lente Architecture 6c des bons fiecles. Il ne faut donc pas s'éton- ner fi Michel-Ange n'a point fait de difficulté, non-feulement d'en faire le principal ornement de la magnifique églife. de S. Pierre , mais auffi de le répéter dans le même lieu, puifque les Ordres du dehors & du dedans de cette églife, la plupart de ceux des autels, & ceux du dôme, font Corinthiens. Son exemple a été fuivi par la plus grande partie des meilleurs Archite£bes, 6c l'on ne voit guère d'églifes confidérables bâties à Rome ou à Paris depuis le dernier fiecle, oii cet Ordre n'ait été employé avec fuccès. Enfin fi le defir de fe fingularifer a fait produire dans ces derniers tems quelque Ordre nouveau, tels, par exemple, que des Ordres fymboliques def- tinés à certains ufages, 6c en particulier l'Ordre François, fur lequel une infinité de nos Architectes fe font exercés à l'envi l'un de l'au- tre, on les a vu imaginer des ornemens finguliers , propres à carac- térifer le nouvel Ordre fur lequel ils travailloient ; mais ils île fe font jamais cru permis de s'éloigner dans ces nouvelles compofi- tions, ni de la forme générale, ni des proportions 6c des mefures de l'Ordre Corinthien ; préjugé bien favorable pour cet Ordre d'Ar- chitecture, & qui fait bien voir qu'il eft impoffible d'atteindre à un plus haut degré de perfection. On n'ignore pourtant pas qu'il y a des efprits qui ne pouvant foufFrir aucune contrainte, débitent hardi- ment qtïe c'eft une timidité mal placée de n'ofer s'écarter des pro- ductions des Anciens ; & qu'il eft indigne de s'en rendre ainfi le fer- vile adorateur ; mais qu'ont-ils donc à oppofer à cette fimplicité ma- jeftueufe, qui eft inféparable de la beauté dans les ouvrages de ces premiers Maîtres de l'art ? Seroient-ce ces licences effrénées, ces compofitipns bizarres, dans lefquelles une trop grande vivacité de génie, & peut-être trop de mépris pour l'antique, ont fait tomber le Cavalier Boromini, 6c tous ceux qui ont eu le malheur de le fuivre ? |
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Portique Corinthien fans piédefiaL
Les arcades des portiques de cet Ordre fans piédeftal, fe font
de la manière qu'il eft marqué fur le deffein par les nombres, en- forte que le vuide de l'arcade ait 9 modules de large fur 18 de haut, êc que la largeur des jambages ou trumeaux foit de 3 modules. I l eft affez furpreriant que les Anciens, qui ont été fî réguliers dans la distri-
bution des moindres ornemens des Ordres, aient prefque toujours négligé de faire tomber perpendiculairement fur l'axe de la colonne les modillons de la corniche Corinthienne. Le temple de Jupiter Stator, dont il refte trois colon- nes dans le Marché Romain , eft le feul exemple antique où cette régularité fe trouve obfervée j au lieu que datas le Panthéon & dans la plupart des autres édi- fices de quelque autorité, les modillons font pofés affez indifféremment ; ce qui pourroit faire croire que les Anciens regardoient cette précifïon comme fuper- flue. Les Architectes modernes ont penfé fur ce point bien différemment; ils ont voulu que le milieu de chaque modillon tombât à-plomb du milieu de cha- que colonne, ÔC qu'ils fufïènt efpacés de façon que les caiffés qui reftetoient dans leurs intervalles fous le plafond du larmier, fuffent toutes quarrées de éga- les entr'elles. Cette diftribution des modillons eft devenue un fujet d'étude très- férieux, & l'on ne fauroit exeufer M. le Mercier de l'avoir négligé dans l'églife des Pères de l'Oratoire , où les modillons font inégalement efpacés, &c ne ré- pondent pas au milieu des pilaftres, lui qui s'y ctoir rendu fi exadr, dans l'églife de la Sorbonne. On ne peut trop exhorter les Architectes qui aiment leur ré- putation , à ne point négliger cette partie de leur art. Pour le faire avec plus de précifion, il feroit bon qu'ils deffinaffent un plan général du plafond de leur corniche, afin d'y pouvoir diftribuer les modillons avec plus de certitude, & empêcher qu'ils ne fe confondent, lorfqu'ils viennent à fe rencontrer dans les retours que forme la corniche, lorfqu'elle couronne quelque avant-corps. Lorfqu'on eft obligé de faire régner une corniche fur une ligne diagonale, comme dans un pan coupé, ou fur les piliers qui portent les quatre pendentifs d'un dôme, il faut plutôt s'attacher à rendre le modillon parfait que l'efpace quarré, ainfï qu'il a toujours été pratiqué dans les plus beaux édifices. Un mo- dillon pointu n'eft certainement pas fupportable; qu'on en juge par le portail latéral de l'églife de S. Sulpice à Paris , bâti fur les defleins du fleur Gittard } où on ne l'a fait ainfi, que pour conferver quarré le panneau qui renferme une rofe fous le plafond du larmier. On ©bfervera encore que lorfque la corniche regne circulairement dans l'intérieur de quelque édifice, alors il eft à propos d'imiter les modillons du Panthéon qui font plus étroits à la tête qu'à la partie attachée à la corniche, de laquelle la ligne des côtés des modillons & des pan- neaux des rofes eft tirée : ce qui eft d'autant moins fenfîble, que le diamètre de cette circonférence eft plus grand. Mais fi la corniche circulaire règne exté- rieurement , il vaut mieux ne point faire les panneaux des rofes tout-à-fait quar- rés, que de rien changer à la forme des modillons. |
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Portique Corinthien avec piédefiaL
A. l'égard des galeries du même Ordre avec piédeftal,
elles fe conftruifent en cette forte. On divife toute la hauteur donnée en yz parties égales, l'une defquelles eft le module; la largeur des vuides eft de jz modules, 6c leur hauteur de 15 , 6c quoique cette hauteur foit plus que le double de la largeur, elle ne-laiffe pas d'être très-pro- pre à cet Ordre, qui demande d'être plus égayé que les au- tres. Les jambages, ou trumeaux, ont quatre modules de large, comme on le voit marqué en cette figure. |
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i-/ e t Ordre eft le feul où Vignole forte de la jufte mefure de la hauteur des ar-
cades qui doivent avoir le double de leur largeur, ce qu'il a fait fort à propos, tant pour rendre l'ouvrage plus délicat, qu'afin de biffer peu d'efpace depuis le fommet de l'arc jufques fous l'architrave, & pour rendre la confole utile. On obfervera à cette occafion, que lorfqu'il refte un efpace confîdérable entre l'arcade 6c le defïbus de l'entablement, ou lorfque l'arcade n'eft accompagnée d'aucun Ordre, il eft plus à propos de mettre à la tête de l'arc quelque tête ou mafque, que des confoies, à caufe du peu de faillie de l'architrave ; & il faut éviter de placer avecScamozzi des mafques fur les confoies ou clefs, rien n'é- tant plus défagréable. 11 n'eft pas néceflaire de donner aux confoies beaucoup de faillie, leur largeur fera d'un module par le haut, &: les lignes des côtes fe- ront tirées du centre de l'arcade. Il eft facile de connoître combien une grande faillie eft défectueufe en comparant les confoies des arcades del'églifedefaint Pierre avec celles des arcs de triomphe de Titus & de Septime Sévère, qui outre leur trop grand relief, font encore chargées, l'une de la figure de Rome triôHiphante , & l'autre de la ftatue d'un Empereur , figures qui font prefque ifolées, ce que les Modernes ont judicieufement évité. Comme on ne voit pas le profil de la confole que donne Vignole, on peut juger que fon tailloir étant à rieur de l'architrave, elle a autant de faillie que le vif de la colonne, ce qui eft extraordinaire pour fon peu de largeur & de hauteur. Celles que Michel-Ange a mifes aux arcades Doriques du palais Parnefe, n'en ont pas tant, & en ont encore plus qu'il ne faut. 11 eft encore néceftaire de parler d'une licence introduite de notre tems, & dont on trouve un exemple aux grandes portes du Palais-Royal, qui fufKt feul pour en faire connoître l'abus. Cette pratique confîfte à couper l'architrave 8c la frife d'un entablement au droit de deux ou quatre colonnes , faifant régner tout droit la corniche, pour lui faire porter un balcon qui eft foutenu dans le milieu par une forte confole avec deux ou quatre claveaux aux côtés. L'on fent aflez combien cette lourde mafle de pierre doit produire un effet infupportable à la vue. |
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Piédeftal & Bafe Corinthienne.
v31 le piédeftal Corinthien avoit, comme dans les autres Ordres 3
Je tiers de la hauteur de la colonne , il fer oit de 6 modules deux tiers ; mais on lui peut donner 7 modules ; tant pour le rendre plus fveltc ô£ plus convenable à la délicatefTe de cet Ordre, que pour faire enforte que fa hauteur foit double de fa largeur, fans y com- prendre la cymaife ôc la bafe, comme on le peut voir par les nom- bres de la figure. Je ne parle point du refle, {avoir de la bafe ôc de la corniche du piédeftal, parce que leurs mefures font marquées en détail dans le defTein, aufîi^bien que celles de l'impolie de l'arc. I Jans l'endroit où Vitruve parle des théâtres, il veut que le piédeftal ait
en hauteur le douzième du diamètre de l'orcheftre, dont la colonne doit avoir le tiers pour fa hauteur j ôc ce qui revient au même, de qu'il établit pour règle générale, la hauteur du piédeftal doit être le tiers de celle de la colonne. Il eft pourtant vrai que les Anciens n'ont pas toujours obfervé cette proportion ; car fi les piédeftaux qui portent les colonnes des petits autels du Panthéon, & ceux des aces de triomphe qu'on voit à Rome , ont plus que le tiers, ceux du Colifée, de l'amphithéâtre de Nifmes & de quelques autres édi- fices femblables, n'ont guère que le quart de la colonne. Ce n'eft donc pas fans raifon que Seamozzi, & même ceux des Architectes qui prifent davantage Vignole, & qui fuivent fes Ordres, n'approuvent pas la hauteur de fes piédef- taux. Il a donné à celui de fon Ordre Cofinthien 7 modules de hauteur, c'eft- à-dire , une mefure qui approche affèz de celle de plufieurs piédeftaux Corin- thiens & Compolîtes antiques; car, par exemple, le piédeftal de l'arc de Ti- tus a 8 pieds & un pouce, & la colonne 2.0 pieds ; celui de l'arc de Septime Sévère a il pieds 5 pouces,.& la colonne 17 pieds Se un pouce; & celui de l'arc de Conftantin a 12 pieds & un pouce, tandis que la colonne a i<5 pieds 10 pouces. Tous ces piédeftaux font encore plus hauts que celui de Vi- gnole ; cependant ils ne le paroiffent pas tant, ce qui vient de ce que les bafes fk; les corniches en font plus hautes ; le dé n'ayant pas plus d'une fois & demie de fa largeur, ce qui a été obfervé aux piédeftaux des faces latérales de l'arc de triomphe du fauxbourg S. Antoine. A-Tégard de la bafe de cet Ordre, elle lui eft propre, êc participe de l'Ionique & de l'Attique, ç'eft une imitation de celles du Panthéon _, qui font d'une élégante proportion, & de celles des trois colonnes du Marché Romain, dont on a fupprimé l'aftragale qui eft fur le tore fupérieur. La bafe que Philibert de Lorme donne à cet Ordre, eft extra- vagante , elle a trois tores ; il dit l'avoir vu dans la Rotonde, mais il n'a pas été plus heureux-dans Cette obfervaûon, que dans celle du quàtrierne Ordre du Colifée, qu'il allure être Compofite. |
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^Jiîouiures de la B afe deîaCoïoime
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~Sr.FtUt.'X..Scotie inférieure. X. dcoâie Supérieure.. C £•■ £ or& o up çrtetLr.
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Moulures
delà Corniche du Piede *H. Js*egle>< el Corujé uud&sj-ou
I . ^f/raça/e.KFnfeJL,Fi/et. M. ^dslrqgale.N.Gorçe.V. Gouûere. Q. TalOTVa>ray&r de* Coeur B-, Fileù ôdJ&eqleC. |
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Plârfdu C/iatn/eau
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duPiedeftal ,Xare or/iedeiiii^ela^.
Gueule reiwerve'e ai>ec\
JHù'M&s- de< refend.lL^4jlrnaa/e.
Parties JuDé
F- Jte^r/e eùCorcqé a ude.A.niJ-,
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PL PIEJ)ESTAX ET BASE CORINTHIENNE 71
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Plan & profil du chapiteau Corinthien*
I l fuifit de jetter les yeux fur le plan & le profil de ce
chapiteau Corinthien, pour en connoître toutes les mefu- res. Le plan du chapiteau fe trace de cette manière. Après avoir fait un quarte dont la diagonale foit de quatre mo- dules, on élevé fur un de fes côtés un triangle équilatéral, comme on le voit exprimé dans le deffein : enfuite du fom- met de ce triangle, pris comme centre, & de l'intervalle R 4, on décrira un arc de cercle qui fervira a. former le creux de l'abaque, ou courbure du tailloir. Les hauteurs des feuil- les, des tigettes Ôc de l'abaque font marquées dans le pro- fil , de même que la faillie des feuilles &; des tigettes, qui fe termine à une ligne tirée de la pointe de l'abaque à l'aftragale de la colonne. Le refte s'entend aifément, pour peu qu'on y faffe attention. O
n a plufieurs exemples antiques où des colonnes Corinthiennes font
couronnées par un entablement Ionique, tels que font, par exemple, celles des petits autels du Panthéon ôc du porche du temple d'Antonin 8c de Fauf- tine ; & s'il en faut croire Vitruve, l'entablement Dorique a quelquefois été' mis fur des colonnes qui avoient le chapiteau Corinthien, fans que l'Ordre cefsât pour cela d'être Corinthien ; auffi fait-il remarquer que le chapiteau eft la partie qui caractérife particulièrement les Ordres. Mais fans entrer dans cette difcufiîon qui nous meneroit trop loin, nous nous contenterons d'ob- ferver que le chapiteau Corinthien de Vitruve, qui n'a que deux modules de hauteur , y compris le tailloir, eft trop bas, & qu'on ne doit pas héfiter de donner la préférence à celui de Vignole. Cet Auteur s'eft renfermé dans la pro- portion des plus beaux chapiteaux antiques, dont il a fait un choix fi judi- cieux, que les plus parfaits de ces chapiteaux ne font pas exécutés dans de fi juftes proportions que le fien, quoiqu'en général la différence foit peu fen- fible. La hauteur qu'il a donné aux feuilles eft prefque la même qu'au Pan- théon , mais à l'égard de la faillie , celle des feuilles du fécond rang paroît trop forte , ainfi qu'on en peut juger par l'infpection de la planche 2.9, où le cha- piteau eft vu de face, ce que Vignole a fait pour l'égayer davantage. Palladio a au contraire trop reflerré ces feuilles contre le tambour, ce qui fait paroître fon chapiteau pefant, mais Scamozzi qui tient la faillie de ces feuilles dans une moyenne proportion, a le mieux réuffi. Dans tous les chapiteaux antiquesj |
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jB . Ooste des iPeu*Me*r . C. Ji-evers cnu Ccurbwe
JD. FctLill^uf dus rm/*&L . E-. Petvte.r i/eiulleif. F. VbluteJ-.. G". CClUli&O L&T:
H.Pedées Fo/ul&r ouJfelie
I. F leur du^PeulLoxr-. |
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IC. Fa..retCdachelcrtL.Tarne>
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tenus renverse.
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Paru.es
au Clxapife au renverle. ÂŒ.ffeeéttrnj' au.drcn^du/rtsl N. desfciulle.r. Ci.des Caullco les, P. des Vô lu ter. ÇyCoi^nc du. Ihiilcrir . r Peu}. 33.
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IL. T, •utftyL^ £qutla£eraL-*^
p. oxir b~cuïet~ là, acruroure eue Taillent^. S . L Latte Ou'cuùiire tjuzs ------
jrvara ue la, Saillced&r fetiill&r.
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JPLAg_ET PROFIL DU CHAPITEAU CORINraif^
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la difpofition des feuilles eft prefque toujours différente, tant pour la hauteur
que pour la faillie ^quelquefois même les Anciens ont mis au premier rang des chapiteaux de leurs pilaftres trois feuilles de front, comme on le peut voir au frontifpice de Néron, & aux thermes de Dioclétien. Quant à t'efpe- ce des feuilles, il y en a d'acanthe, d'olivier, de laurier & de perfil -y mais de ces genres de feuilles, quoique Virruve préfère celles d'acanthe, celles qui paroifTent mieux convenir à l'Ordre Corinthien, font les feuilles d'olivier, qui ne font pas fi confufes. Ce font celles qui ont été le plus fouvent em- ployées par les Anciens, fi l'on en juge par les monumens qui nous relient. Mi- chel Ange en a orné les grands chapiteaux de l'églife de faint Pierre , & l'on a pratiqué la même chofe à l'églife du Val-de-Grace j car pour les chapiteaux des églifes de la Sorbonne & des Prêtres de l'Oratoire, ils font de feuilles d'acan- the. Chaque feuille fe refend ordinairement en cinq, comme les doigts de la main , à l'exception de celles de laurier qui ne le font qu'en trois j la partie re- courbée , qui fait un revers, eft refendue en cinq parties dans les feuilles d'a- canthe, & en onze parties dans les feuilles d'olivier. Les Anciens ont tenu les chapiteaux des pilaftres qui font fans colonnes,
plus hauts que les deux modules & un tiers que l'on donne à ceux de la co- lonne j & l'on ne peut manquer en cela de les fuivre, parce que le pilaftre n'ayant point de diminution , fon chapiteau devient trop large par en-bas, & paroît trop quarré : cet alongement du chapiteau a été pratiqué dans les plus belles églifes, & fur-tout au nouveau bâtiment du Louvre, où les chapiteaux Corinthiens font dans une très-belle proportion , tant ceux des pilaftres qui décorent la face du côté de la rivière, que ceux des colonnes de la face prin- cipale, quoique ceux-ci foient un peu plus hauts que la proportion ordinaire de deux modules & un tiers. Il eft allez difficile de pouvoir bien faire les feuilles & les ornemens du cha-
piteau des pilaftres , lorfque les chapiteaux font plies dans les angles rentrans : ou lorfque les pilaftres font entiers dans l'angle, 8c que les deux faces font égales au diamètre , ainfi que ceux du grand fallon de Clagny, car foit que le pilaftre foit plié de fa moitié en angle droit, comme dans prefque tous les édifices où il eft employé, ou qu'il foit plié en angle obtus, comme ils font fous le dôme du Val-de-Grace & ailleurs, il faut tâcher que les feuilles qui font dans l'angle faiïent le même effet que fi elles n'étoient point pliées. Pour cet effet il faut élargir les demi-feuilles qui font dans l'angle, afin que leurs revers courbé foit de même largeur que celui des autres feuilles. Pour les volutes, lorfque le pilaftre eft plié dans fa moitié, ou en angle obtus ou droit, il feroit à propos de faire entrelafler les hélices ou petites volutes, comme elles le font aux chapiteaux des trois colonnes de Campo-Facclno à Rome, quand même celle des chapiteaux à face droite ne le feroient pas. Pour ce qui eft du tailloir, il ne doit y avoir d'ornemens que furie quart-de
rond qui le couronne, parce qu'autrement il y auroit de la confufion j ce qui fe peut remarquer au chapiteau Corinthien des thermes de Dioclétien, rapporté clans le Parallèle \ & l'on doit bien fe garder d'en faire les angles aigus, com- |
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me au temple de Vefta à Rome, quoiqu'il paroiffe que Ykmve- ait été de ce
fentiment, Il refte à parler^des cannelures, qui font une imitation des plis des vêtemens
dont font revêtues les figures que les colonnes repréfentent. Elles doivent être en plus grand nombre aux colonnes: grêles qu'aux plus groffes j c'eft pour- quoi il y en doit avoir vingt-quatre arU fût des plus délicates, & même trente, ainfi qu'il s'en voit à de certaines colonnes antiques. Pour les pilaftres ils en doivent avoir fept, parce que de même que le diamètre de la colonne eft: à fa circonférence à-peu-près , comme de fept à vingt- deux , ainfi le pilaftre qui a la largeur du diamètre , aura fept cannelures, Ôc fera comme de fept à vingt-quatre : or ce nombre qui ne doit jamais être moindre ( quoiqu'il fe trou- ve quelques exemples antiques,du contraire) eft plus proportionné que celui de neuf, qui rend les cannelures des pilaftres de beaucoup plus étroites que celles des colonnes, outre qu'aux angles des pilaftres, où la largeur de la côte de la cannelure n'eft pas fuffifante pour la folidité, il eft bon d'y mettre un aftragale ou baguette, comme il fe voit au Panthéon. La profondeur des can- nelures doit être d'une portion de cercle, dont le centre fe prend fur la ligne de la circonférence de la colonne, & non pas fur une ligne droite, comme fî la colonne avoit été taillée à pans. L'on doit imiter celles des colonnes du dedans du Panthéon , qui ont aflez de profondeur, quoiqu'elles n'aient pas tout-à-fait le demi-cercle. Il n'en eft pas de même des pilaftres qui font au mêrn« endroit, les cannelures n'en font pas affez renfoncées. Il faut encore obferver que les cannelures doivent fe terminer par des portions de cercle „, tant dans la partie qui touche à la bafe, que celle qui eft voifine du chapi- teau; le temple de Vefta eft le feul exemple antique, où elles foient fermées quarrément, mais la pratique en eft vicieufe. On peut introduire plufieurs or- nemens dans les cannelures, comme des rofeaux qui montent jufqu'au tiers du fut feulement, defquels il fort de petites branches de laurier ou de lierre, ou bien de groftès baguettes arrondies par les bouts, & qui occupent le tiers ou la cannelure toute entière. Ces colonnes ainfi ornées , font appellées ruden- tées; mais ces rudentures& ces ornemensqui font pour affermir & rendre plus folide la partie d'en-bas des colonnes, ne doivent y être mis que lorfqu'étant fur le: rezrdei-chauflee, les côtes des cannelures font en danger d'être rompues. |
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COURS
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Chapiteau & Entablement Corinthiens.
Cet entablement eft; tiré de plufieurs édifices antiques
de Rome, mais principalement de la rotonde, ôc des trois colonnes qui font dansle Marché Romain : j'en ai comparé les principales parties , & j'en ai fait une règle qui ne s'é- loigne point de l'antique. Cette règle me donne une telle proportion, qu'il fe trouve toujours un modillon fur le mi- lieu de la colonne ; &: que les oves, denticules , arceaux & fufaroles font exactement pofés l'un fur l'autre , comme on le peut voir en cette figure. Les nombres qui y font mar- qués par modules & par parties de modules, fuppléent aifé- ment à une plus longue explication de fesmefures. Le mo- dule eft divifé en dix-huit parties, comme on l'a dit ci- devant. V^/est le fentirnent des meilleurs Archite&es, que la hauteur des entable-
mens doit diminuer à proportion que les colonnes font grêles, parce qu'elles font moins capables de porter un lourd fardeau ; ainfi, félon cette opinion, h" l'entablement Dorique a le quart de la hauteur de la colonne , le Co- rinthien ne doit avoir que le cinquième, & l'Ionique la moyenne propor- tionnelle entre les deux. MaisVignole ne s'eft point affujetti à cette règle j il a cru que les exemples antiques doivent être d'une plus grande autorité, s'attachant fur-tout à ceux qui croient le plus'univerfellement approuvés j & fur pe principe il a donné à fon entablement Corinthien le quart de la hauteur de la colonne. L'architrave Se la frife font de même hauteut, quoi- que la dernière foit ornée de fculpturés. Ce qu'il y a dans la cprniehe de re- marquable , ce font les modillons & les denticules enfemble, contre l'opi- nion de plufieurs 5c de Vitruve même , qui prétend que ces deux ornemens font incompatibles. Mais la raifon qu'il en apporte eft bien foible 9 puif- qu'elle eft uniquement fondée fur la fuppofition que les denticules tiennent la place des chevrons, Se que Us modillons expriment les forces. Auffi ne voit-on pas que les Anciens ayent fait difficulté de mettre enfemble ces deux ornemens dans le même entablement. Le temple de Jupiter Stator dans le Marché Romain, celui de la Paix, celui de Jupiter Tonant, la place de Nerva, l'arc de Conftantin & quantité de bâtimens modernes font autant d'exemples qu'on peut citer du contraire. S'il y avoït quelque raifon pour re- trancher les denticules, ce feroit, lorfque la corniche eft taillée, pour éviter la confufîon, comme on a fait au portail du Louvre. |
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D . Fleur du Clian cteaic.
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ganjen'ulles des ejoulieres |
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CHAPITEAU ET ENTABLEMENT CORINTHIENS
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COURS
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DE TORDRE COMPOSITE
Vignole ri a point donné les entre-colonnes, ni les portiques
de cet Ordre y il a cru quon pouvoit lui appliquer tout ce qu'il a dit du Corinthien, & il s'efl contenté de rapporter les différentes moulures dontfes membres particuliers font compofés ; j'ai cru néanmoins que pour la perfection de l'ouvrage , il fe mit bon d'en donner les figures > comme dans les autres Ordres, X-i e s Romains, qui fe font rendus recommandables par leur po-
litique 6ç par leurs armes, voulant auffi fe diftinguer des autres Nations dans leurs édifices, inventèrent l'Ordre Compofite que l'on appelle Italien, ôc que Scamôzzï nomme, avec plus de raifon, l'Ordre Romain, qui eftfon véritable nom ; car le nom de Compofé peut être donné à toute autre compofition d'Architecture, ou capri- cieufe, ou régulière. Le Corinthien avoit toujours été l'ornement des temples 6c des palais, èc les Architectes de cette république Pavoient toujours employé dans leurs ouvrages, jufqu'à ce que Ti- tus ayant ruiné la ville de Jérufalem, il lui fut élevé par le Sénat ÔC le peuple Romain un arc de triomphe, qui fut un genre de bâti- ment auffi. nouveau que l'Ordre dont ils en décorèrent les façades. Cet Ordre, reftraint dans les mefures Corinthiennes, en retint enco- re la -bafe de l'entablement, il ne fe diftingua que par le chapiteau, qui n'étant qu'un compofé de l'Ionique Ôc du Corinthien, loin de faire honneur à fes inventeurs, ne fervit qu'à faire mieux connoître leur peu de génie, & à aiTurer à la Grèce eette fupériorité qu'elle s'é- toit fi juftement acquife dans les arts. Les Romains en reflètent eux- mêmes 11 perfuadés, qu'ils n'oferent prefque jamais mêler leur nou- vel Ordre avec les Ordres Grecs. Il efl: néanmoins vrai que dans la grande falle de Thermes de Dioclétien, de huit grandes co- lonnes de granité de quatre pieds quatre pouces de diamètre qui s'y trouvent, il y en a quatre Corinthiennes &; quatre Comportes, dont les chapiteaux font la feule différence. Les chapiteaux Compoii- tes de cet édifice ayant été ruinés, ils furent reftaurez par Michel- Ançe, lorfque ces Thermes furent donnés aux PP. Chartreux pour en faire leur églife. Michel-Ange eft un des premiers qui a pris la même licence dans l'églife de faint Pierre ; de trois chapelles qu'il wammmmKmmmmmmmmm
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ENTRE-COLONNE COMPOSITE
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y a dans chaque cul-de-four, celles du milieu a des colonnes
dont les chapiteaux font Compofites, & celles des côtés en ont de Corinthiens fous un même entablement, ce que Charles Ma- derne a continué de faire dans la prolongation de la nef de cette églife, où des trois chapelles qui font dans trois arcades, celle du milieu eft d'Ordre Compofite, 6c les deux autres d'Ordre Co- rinthien. Cette composition eft, comme on l'a vu, autorifée par !'Antique ; mais il n'en eft pas aînfi de la manière dont les Moder- nes en ont ufé, lorfqu'ils ont mis le Compofite fur le Corinthien. Il eft confiant que le Compofite eft moins délicat que le Corin- thien , & que c'eft avec raifon que Scamozzi le met après l'Ioni- que , 6c qu'il prétend que le Corinthien eft le\comble de la per- fection & de la richeûe de l'Architecture ; mais l'ufage prévaut fouvent fur les meilleures maximes 6c fur les raifons les plus foli- des. Les plus, belles façades des églifes de Rome font ornées du Corinthien & du Compofite pardelTiis, &C l'on ne voit point de Compofite qui porte un Corinthien. Le portail de l'églife de faint Ignace du Collège Romain, ceux des églifes du Grand Jefus, de fainte Marie in Campitelli, de faint André délia Valle, de faint Charles de Catinari , de faint Vincent 6c faint Anaftafe, de fainte Martine 8c faint Luc, 6c de fainte Marie in Via lata, font des exemples modernes qui peuvent avoir alTèz d'autorité pour établir cet ufage, qui eft encore confirmé par le Louvre, les Tuilleries êc les églifes de la Sorbonne, du Val-de-Grace, èc des Jefuites, rue faint Antoine. On ne peut pas cependant difeonvenir que les trois Ordres Grecs font fumTans pour orner quelque bâti- ment que ce foit, en leur donnant à chacun, félon fon caractère, la richefîe des ornemens qu'ils peuvent recevoir fans confufion. Le portail de faint Gervais en eft une preuve, à laquelle il eft im- poffible de fe refufer. Mais ceux qui ont mis le Compofite fur le Corinthien, ont pu alléguer pour raifon, que non-feulement ils ont voulu rafîembler toutes les richelïès de l'Architecture, mais qu'après avoir fait régner le Corinthien dedans 6c dehors les tem- ples qu'ils ont élevés, 6c ne reliant plus que le portail à terminer, ils ont été contraints d'y mettre le Compofite pour atteindre à la hauteur du comble, ou bien ils fe feroient vu dans l'obligation de répéter le Corinthien, comme au portail des Jefuites, rue faint Antoine , qui, malgré la quantité de fes ornemens, eft bien infé- rieur en beauté à celui de laint Gervais. |
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D'ARCHITECTURE.
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Notre Architecte a exécuté l'Ordre Compofite de fon Livre
dans l'églife du Grand Jefus à Rome, où Ton peut juger du bon effet de les proportions fie de fes profils. Quant aux plus beaux mo- dèles que nous en fournit l'Antique, les arcs de triomphe de Titus fie de Septime Sévère tiennent le premier rang, ceux du temple de Bacchus fie de Tare des Orfèvres ne leur étant pas com- parables. Vitruve, qui prétend avec raifon que l'Ordre Corinthien eft le
terme de la magnificence, fait mention de certains Ordres qu'on pourroit, félon lui, nommer Compofés ; mais comme il ne leur attribue point d'autres proportions que celles de l'Ordre Corin- thien, fie qu'il ajoute que ces fortes de comportions ne font distin- guées que par les divers chapiteaux qu'on peut mettre fur le fût de la colonne Corinthienne ; il eft indubitable qu'il n'a point eu con- noifTance du Compofite régulier, qui en effet a été employé pour la première fois à l'arc de Titus bâti depuis la mort de cet Auteur. Palladio donne moins de hauteur au Corinthien que l'Antique,
pour en donner davantage au Compofite. Mais Vignole, qui a tou- jours fuîvi l'Antique le plus fcrupuleufement qu'il lui a été pofîî- ble, a attribué au Compofite les proportions du Corinthien, parce qu'il a cru avec Vitruve, qu'il ne changeoit que par la figure du chapiteau ; fie s'il lui a donné un entablement différent &c d'autres parties, il les a renfermées dans les mefures Corinthiennes. Les denticules, que cet Architecte a placé dans la corniche, deman- dent à être diftribuées avec encore plus de précifion que dans l'Or- dre Ionique ; parce que le membre, où elles font taillées eft plus fort, fie il ne faut jamais manquer de faire tomber à-plomb une denticule fur l'axe de la colonne, comme il a été obfervé à l'arc de Septime Sévère. On trouvera dans la fuite toutes les parties de cet Ordre avec leurs mefures particulières. |
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COUR S
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Portique Compofke fans piédeftal.
Il femble qu'après avoir traité des proportions des arcades Corinthiennes _, il ne
rejle rien à dire de celles-ci j puifqu elles font renfermées dans les mêmes mefu- res ; & c'eft ce qui m'a déterminé à parler en cet endroit des arcades en général. J_/E plus grand inconvénient qui arrive lorfqu'on met les Ordres les uns fur
les autres, eft que les arcades qui font bien proportionnées dans le premier Ordre, quand, par exemple, il eft Dorique, deviennent défeétueufes dans le troi- fieme, s'il eft Corinthien j à mefure que les Ordres s'élèvent, les entre-colonnes deviennent trop larges, à caufe qu'il eft néceflaire que les arcades & les jambages répondent à-plomb les uns fur les autres. On remédie à ce défaut par une licence, dont on voit peu d'exemples dans l'antique, qui eft de recouper l'entablement au droit des colonnes, & de lui faire faire retour, de manière qu'il n'ait pas plus de faillie dans les entre-colonnes que le pilaftre, lorfqu'il y en a derrière la co- lonne , & qu'il ait encore moins de faillie, lorfqu'il n'y a point de pilaftre -y cela étant ainfi l'on a moins à craindre que la trop grande faillie de l'entablement ca- che le pied de l'arcade, & la falfe paroître trop écrafée. Que s'il y a un fronton dans cette partie, le tympan devient brifé, & le maffif qui refte fur les colonnes en for- me de deux coins, fert à fupporter la corniche : c'eft ainfi qu'il a été pratiqué au portail de faint Gervais, à celui du Val-de-Grace & à plusieurs autres façades -y & cette manière eft plus fupportable que cette autre pratique, qui confifte à fuppri- mer l'entablement dans les entre-colonnes, pour avoir la facilité d'élever l'arcade jufques dans la partie qui auroit dû are occupée par l'entablement, lequel ne règne plus que fur les colonnes, & va mourir en retour dans le mur -y ce qui eft d'autant plus vicieux, qu'il eft contre toute vraifemblance que la fenêtre ex- cède la hauteur du plancher qui eft marquée par l'entablement j aufli ne trou- ve-t'on rien de femblable dans les bâtimens réguliers. Au Capitole à Rome, la grande fenêtre du balcon du milieu eft d'une compofition bizarre, dont l'e- xemple ne doit point être reçu ; l'entablement des perites colonnes qui accom- pagnent cette fenêtre , retourne dans l'embrafure, & l'ouverture de la fenêtre monte jufques dans le tympan \ ce qui a encore été pratiqué par Pierre de Corton- ne au portail de fainte Marie vin ia lata, où l'arc qui entre dans le fronton, obli- ge l'architrave defuivre fon contour circulaire : licence d'autant moins excufable, que l'Archite&e pouvoit fort bien fe palTer de mettre un arc en cet endroit-là. Il n'eft pas plus raifonnabie de faire régner un double bandeau autour des arcades, comme on l'a fait aux croifées ceintréesdu troiiîeme étage du gros pavillon du Louvre, que ce double bandeau rend extrêmement pefantes. C'eft une autre in- correction défaire retourner tout l'entablement, en manière de bandeau d'arc, au-defîus d'une grande arcade ; l'on en a cependant plusieurs exemples, & ceux qui voudront juger de l'effet d'un femblable entablement qui fait l'office d'archi- volte,peuvent confulter une porte faite depuis peu à l'égUfe de fainte Marie Egyp- tienne , rue de la Juffîenne, & la porte de l'hôtel de Conty, ci-devant l'hôtel de Lorges, rue neuve faint Auguftin. On voit encore des arcades où le bandeau d'arc retombe fur l'importe qui eft foutenue par des confoles, & par conféquent porte à faux: j'ai fait mention de tous ces abus,afin de les éviter autant qu'il fe peur, |
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l'ORTI^UE COMPOSITE SANS PIEDESTAL
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Portique Compoflte avec piédeftal.
Ce difcours efl pour répondre à Scamo^i 3 & pour faire voir que Fignole a fuivi
L'Antique i tant dans la difpofition de [es portiques, que dans Cépaijfeur de [es piliers. ;;|; Scamozzi reprend Vignole d'avoir fait les piliers ou jambages de (es arca-
des trop longs &: trop étroits» particulièrement dans les Ordres Corinthien Se Compofite , quoiqu'ils ayent quatre modules de large. Cependant fi l'on fait réflexion fur la force des jambages, qui dépend de la charge qui efl: au- deiïus, on conviendra que ceux de Vignole font fufEfans pour y élever juf- qu'à trois Ordres , parce que ceux qui approcheront le plus du rez-de- chauflee feront plus courts , 8c que le plus délicat ne portera que {on enta- blement avec quelque baluftrade, 5c s'il n'y a des arcades qu'au rez-de- chauffée, 8c qu'elles ne portent rien, ils onr fuffifamment de force, la foli- dité confiftant dans la largeur du tableau ou côté du pilier fous l'arcade. La règle que Vignole donne d'un module pour le bandeau de l'arc, eft celle de prefque tous les antiques. Mais ce qui m'a femblé répugner à la folidité, c'eft lorfque des arcades portent un mur percé feulement de quelques croi- sées , de forte que le maffif porte fur le vuide, comme auColifée, où au-deiïiis de trois Ordres d'arcades , il s'élève un mur percé de fenêtres affez petites: ce qu'a imité Michel-Ange dans la cour du palais Farnefe, 8c que Vignole a évité dans la façade du coté du Tibre. Les portiques ne devroient, ce fem- blé, porter qu'une terraffe, comme aux Palais des Tuilleries 8c du Luxem- bourg , ou du moins n'avoir rien de plus pefant au-deflTus , comme aux lo- ges du Palais Vatican. Mais pour en revenir à Scamozzi, s'il a condamné les jambages des portiques de Vignole , à caufe de leur foibleffe , quel juge- ment a-t'il pu faire des colonnes feules, qui portent des parties d'édifices? Le palais de la Chancellerie, qui étoit fait de fon tems, & bâti par Bra- mante, lui en fourniffoit un exemple : on y voit un double portique foutenu par de fimples colonnes ifolées, qui reçoivent les retombées des arcades, 8c il règne cependant encore un étage au-dellus du fécond portique. La cour du palais Borghefe eft environnée de femblables portiques, mais qui ont plus de grâce, parce que les arcades en font foutenues par des colonnes couplées, ce qui devient moins fec, & fatisfait davantage à" la folidité apparenre. Enfin pour achever de répondre à Scamozzi, on peut lui objecter, que quoique les bafiliques, telles que font celles de fainte Marie Majeure, de faint Paul, 8c plufîeurs autres, ne foient pas des exemples d'Architecture régulière , étant faites dans un fiecle barbare & ignorant} cependant depuis le tems qu'elles fubfiftent, on peut juger de la force des colonnes feules qui portent de grands murs 8c des plafonds \ 8c à plus forte raifon on peut approuver les piliers des portiques de Vignole, qui ont non-feulement une folidité apparente, mais eiîentielle , quand ils ne feroient que quartés dans leur plan fans aucune colonne. |
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PORTIQUE COMPOSITE AVEC PIEDESTAL
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COURS
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Piédeftal & Bafe Compojïte.
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e piédeftal Compofite garde les mefures du Corin-
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thien, Se n'en eft différent que par les membres de la
corniche ôc de la bafe, comme on le peut aifément re- marquer : c'eft par cette raifon que je n'ai pas jugé nécef- faire de faire des entre - colonnes , ni des arcs propres & particuliers à cet Ordre, m'en rapportant à ce que j'en ai dit, en traitant du Corinthien. J'ai marqué feulement la différence de la bafe, du chapiteau & de fes autres orne- mens, comme on le voit en (on Heu. | t e piédeftal de l'arc de Titus eft un des plus beaux qu'on puifte propofer
pour cet Ordre, & particulièrement la baie qui eft la même que Scamozzi donne au Corinthien , & qui eft riche de moulures. Il arrive rarement que cet Ordre foit placé au rez-de-chauflee , mais quand il y eft mis , il faut nécefïài- rement pofer un focle fous le piédeftal pour rélever j & il eft alors prefque impoffible de fe fervir des proportions de Vignole, parce que le dé ne peut plus être de la hauteur qu'il lui a donné : mais il faut prendre garde aufli de ne pas faire un focle fi. haut qu'il diminue trop confidérablement la hauteur du piédeftal , comme dans la cour du Louvre au fécond Ordre, où le focle & la bafe feuls ont plus de la moitié de la hauteur du piédeftal > dont le dé n'a pas même autant de hauteur que de largeur ; tk lorique le piédeftal ne peut pas être plus haut que la fixieme partie de la colonne, il vaut mieux ne met- tre qu'un focle fous la colonne, comme au portail du Louvre. Le piédeftal Compofite de la fontaine des faints lnnoeens, rue faint Denis, eft un des mieux proportionnés. La plupart des Archite&es mettent des Tables, ou en faillie , ou renfon-
cées dans le dé des piedeftaux, fans confidérer fi, le caractère de l'Ordre le demande. Celles en faillie ne conviennent qu'aux Ordres Tofcan & Dori- que, Se celles des trois autres Ordres doivent être renfoncées; mais ni l'une ni l'autre de ces manières n'ont prefque jamais été pratiquées par les An- ciens. En effet elles femblent répugner à la folidité, & convenir davantage à des acroteres de frontons & à des piedeftaux de baluftres ou de figures. Pour la bafe de cette colonne, elle paroît plus belle que la Corinthienne, parce que cette double aftragale , qui a quelque chofe de chétif, ne s'y trouve plus j éc c'eft en quoi çonfifte toute la différence qui eft entre ces deux bafes : celle- ci étoit à un Ordre Corinthien des thermes de Dioclétien. Or il eft bon dans tous les Ordres que les bafes & autres parties concourent à les diftinguer, ainfi que les chapiteaux. |
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Plan S profil du chapiteau Compofae.
L E plan & le profil de ce chapiteau Compoilte fe font de la mê-
me manière qu'pii l'a expliqué en traitant de l'Ordre Corinthien ; Ja feule différence qui s'y trouve, confifte en ce qu'au lieu des cauli- coles qui font au chapiteau Corinthien, celui-ci a des volutes fai- tes à la manière de celles de l'Ordre Ionique. Les anciens Romains ayant pris une partie du chapiteau Corinthien 6c une partie de l'Ionique , en firent un Compofé, dans lequel ils raifemblerent ce qu'il y a voit de beauté dans l'un ôc dans l'autre de ces deux Ordres. Ji ce que Vitruve dit pour expliquer l'intention des anciens Romains fur
l'invention du chapiteau Compofîte, étoif vrai, il en faudroit inférer que le chapiteau Compofite feroit plus beau que le Corinthien, puifqu'il renferme les beautés de cet Ordre 8c celles de l'Ionique j cependant quelle que foit fa ri~ che(l?e, & quoique de tous les chapiteaux qui ont été imaginés depuis ceux des Grecs , il n'y en ait point qui ait autant de grâce que celui-ci., il ne peut point entrer en parallèle avec le Corinthien j il paroîtra toujours plus pefant. Ce qui le cara&érife plus particulièrement, & en quoi il diffère du Corinthien, font fes volutes qu'il emprunte du chapiteau Ionique. Les Anciens l'ont ordinaire- ment enrichi de feuilles d'acanthe ou de perfîl, préférablement à celles d'oli- vier. Ce n'eft pas qu'on ne puifïè auffi l'orner de feuilles d'olivier : on en a un exemple dans la cour du Louvre ; on ne peut même s'en difpenfer, lorfqu'il fe rencontre dans la même compofitîon un Ordre Corinthien qui a des feuilles d'acanthe, comme dans l'exemple cité. Les trois plus beaux modèles de ce chapiteau font ceux des arcs de Titus & de Septime Sévère, & des thermes de Dioclétien j Se entre les exemples modernes , un des plus considérables eft celui de la grande gallerie du Louvre, ouvrage également grand & magnifi- que. Parmi les chapiteaux de cette gallerie, il y en a de mieux taillés les uns que les autres, & particulièrement quatre, où, à la place de la fleur, il y a une H couronnée , qui eft la première lettre du nom d'Henri IV, qui l'a fait bâtir. Ce qu'on a remarqué, en parlant du chapiteau Corinthien, au fujet de la fail lie des feuilles, peut encore s'appliquer iciymais pour la hauteur du chapiteau des piiaftrés, il femble à propos de lui en donner plus qu'au Corinthien ; pani- que ce chapiteau, réduit dansles proportions du Corinthien, devient trop quat- re, comme il paroîtà la fontaine desfaintslnnocens j il eft plus haut de z par- ties à l'arc de Titus , quoique ce foit le chapiteau d'une colonne. Quant aux cannelures, elles font au nombre de 14, comme au Corinthien, & pour ajouter quelque chofe à leur richefte, on y peut introduire des rofeaux jufqu'au tiers du fût, defqu.ls fortîront de petites branches, ainfî que Philibert de Lorme en a mis à l'Ordre Ionique du palais des Tuilleries : cet Ordre deviendra par ce moyen le plus riche , comme le Corinthien eft le plus délicat de l'Archite&ure. |
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D'ARCHITECTURE.
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Profil angulaire du Cnnpitcai.
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PLAN ET PROFIL DU CHAPITEAU COMPO 5 ITE
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COURS
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Chapiteau & Entablement Compojïte.
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Lette partie d'OrdonnâJaçe Compofîte, qui com-
prend le chapiteau., ^.architrave,,.la frife & la corniche, eft: tirée de plufiëurs morceaux qui fe trouvent parmi les An- tiquités de Rome; je l'ai réduite aux mêmes proportions que l'Ordre Corinthien, & parce que les mefures de ces parties font exactement marquées dans la figure , elles s'y font affez connoître elles-mêmes. L-i E s proportions de cet entablement font Ci femblables à celles
de l'Ordre Corinthien, que la corniche n'a que deux minutes de moins de faillie , èc que les hauteurs des trois principales parties font auffi les mêmes. L'architrave eft imitée du frôntifpice de Né- ron, 6c d'un temple que Palladio dit avoir été dédié à Mars, ÔC qui eft appelle la bafilique d'Antonin dans le Livre des édifices anti- ques de Rome du fieur Defgodets. Mais Vignole, en prenant le mo- dèle de fon architrave dans l'entablement de la bafilique d'Anto- nin , n'a pas jugé à propos d'en imiter la frife qui eft bombée d'une manière allez particulière, ôc qui paroît divifée en trois parties ; la partie courbe étant entre deux liftels. Il a préféré la forme de la frife de l'arc de Septime Sévère qui fe termine en adouciflement, Ôc vient fe joindre par un congé au liftel fupérieur de l'architrave, ainfi que Palladio l'a pratiqué dans fon Ordre Corinthien. La plu- part des Architectes modernes ont cependant penfé différemment,, ils ont cru que cet Ordre ayant emprunté dans fon chapiteau les or- nemens de l'Ionique, il devoit auflî participer du même Ordre dans fon entablement, ôepar cette raîfonils lui ont donné une frife bom- bée , qui eft celle de leur Ordre Ionique. Comme l'Ordre Compo- fite doit fe diftinguer par fa richefle, la frife en doit être ornée de fculpture, ainfi que les moulures. Lorfque les Anciens ont enri- chi leurs frifes de rinceaux d'ornemens , ils ne leur ont pas donné un grand relief, imitant l'effet de la broderie, & Fon prétend mê- me que c'eft de-là que leur vient le nom de frife, nom emprunté des Phrygiens qui ont excellé dans Fart de broder. Mais lorfqu'ils ont voulu y exprimer des facrifices 5c des fujets d'hiftoire, ils ont donné alors un très-grand relief aux figures, comme on le peut voir à l'arc |
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de Titus Se à la place de Nef va; ainfi on ne doit pas être furpris (î
elles fe font li fort ruinées. Ce grand relief a été imité par Jean Gou- jon dans la cour du Louvre à l'Ordre Compofite : cet excellent Sculpteur y a repréfenté dans la frife des enfans entrelafles avec des fêlions qui font taillés avec tant d'art que cette frife eft eftimée par les eonnoifîeurs un des beaux morceaux de fculpture qui ait été fait. Mais il faut avouer que cette richelfe apporte quelque confu- sion , pour peu qu'on foit éloigné de l'objet. Les ôrnemens que Michel-Ange a mis dans la frife de fon Ordre Ionique du palais Farnefe, n'ont pas un ii grand relief, ôc je croîs que la fculpture des frifes n'en doit pas avoir davantage que celle du temple d'An- tonin &c de Fauftine que Vignole a imité dans fon Ionique. Ce relief doit être réglé par la grandeur de l'édifice, par ladiftance du lieu d'où il doit être vu, & par le caractère de l'Ordre auquel il eft employé. Il faut auffi que les ôrnemens y foient mis avec jugement & précaution, enforte qu'ils cara£térifent le genre d'édifice : c'eft ainfi qu'on connoît que trois colonnes, qui font enterrées fur le penchant du Mont Capitolin, fervoient à un temple, parce qu'il y a dans la frife des inftrumens de facrifices ; & l'on pourroit citer beaucoup d'autres bâtimens antiques , &: fur-tout des temples, qu'on juge avoir été dédiés à telle ou telle Divinité par l'infpecfcion de quelques ôrnemens fymboliques qui y font reftés. La frife peut auffi recevoir des inscriptions, comme au portique du Panthéon, & dans une infinité d'autres édifices, tant anciens que modernes ; èc lorfque l'infcription ne peut tenir toute entière dans la frife , on en peut graver la fuite dans les faces de l'architrave , comme au même Panthéon ; en rabattant les faces èc les moulures de l'architrave, èc les mettant au même arafement que la frife, com- me il a été pratiqué au temple de la Concorde, ôc au grand por- che de la Sorbonne dans la cour. Les Architectes ont prefque tous été de fentimens difFérens fur
l'entablement de cet Ordre ; mais Serlio eft un de ceux qui s'eft le plus fingularifé, en lui donnant la corniche du couronnement du Colifée, qui, à le bien prendre, eft encore trop ruftique pour un Ordre Toican. L'arc de Titus, le premier bâtiment où l'on a corn, mencé à employer l'Ordre Compofite, eft dans les proportions de l'Ordre Corinthien; auffi fon Architecte ne lui donne pas d'au„ tre entablement que l'entablement Corinthien. Les colonnes d'Ordre Compofite de la grande falle des thermes deDioclétien |
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D'A RC H IT ECT U RE.
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qui font fymmétrie à des colonnes d'Ordre Corinthien, ont aufïiun
entablement Corinthien» Ce même entablement couronne en- core l'Ordre Compofite de la cour du Louvre, ce qui a été prati- qué ainfi, parce que l'Ordre Corinthien qui eft au-deffous, a pour entablement celui de Vkmve, qui eft le même que l'entable- ment Ionique de Vignole, A l'égard de la grande gallerie du Louvre, elle eft couronn.ee de l'entablement Corinthien, afin de lui donner une plus grande faillie, ôc l'on a même tenu les mo- dillons beaucoup plus longs qu'à l'ordinaire. Il étoit néceffaire, pour que cette corniche fît fon effet, vue de l'autre côté de la rivière, qu'elle parût gigantefque ; 6c il n'étoit pas moins important qu'elle dominât pareillement dans l'intérieur de la cour,puifque cette cour a plus de cent cinquante toifes de large. Vignole plus judi- cieux, a imité l'entablement de l'arc de Septime Sévère, dont il a rectifié le profil, &: il s'en eft fervi avec fuccès dans l'églife du Grand Jefus à Rome. Cependant d'autres Architectes ne voulant pas fe fervir de l'entablement Corinthien , & trouvant que celui de Vignole approehoit trop de l'Ionique, lui en ont affecté un particulier, femblable à celui du frontifpice de Néron, & avec des mutules fans ornemens ; mais cet entablement ne pouvant pas être orné félon la délicatefTè convenable à cet Ordre, convient mieux pour les dehors que pour les dedans, comme on le peut voir au portail de Téglife de Sorbonne , à celui du Val-de-Grace, & en quantités d'autres bâtimens élevés à Rome ôc à Paris. Cet en- tablement devient auffi trop fimple, lorfqu'il n'y a ni modillons, ni denticules, comme à la fontaine des faints Innocens. On doit conclure de tout ce difcours que l'entablement de Vignole eft le plus propre de tous pour les dedans, de celui du frontifpice de Né- ron pour les dehors, particulièrement lorfque la diftance d'où on le doit voir eft confidérable, fie que l'Ordre eft élevé. |
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io4 COURS
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Plafonds des Corniches Corinthienne & Compofîce.
Afin d'éviter la çonfufîon, J'ai tranfporté ici les plafonds des cor-
niches Corinthienne & Comporta & les ai mis fur la même échelle s pour en faire remarquer plus dijlinclement les parties* L-e plafond étant la partie la plus apparente clans la corniche, & celle qui eft
le plus à couvert, il n'eft pas furprenant qu'on l'ait enrichi de tous les orne- mens dont elle pouvoit être fufceptible : ainfi dans la corniche Corinthienne qui ne peut être affez belle ni affez riche, outre les modillons, on a mis encore dans le plafond des rofes renfermées dans de petits panneaux ou caiflès. Ces ro- fes étant rondes, il en réfulte que les caiffes doivent néceffairement être quar- rées ; & la régularité de cette forme a paru tellement efïèntielle à quelques An- ciens, que pour ne la point altérer, ils y ont, affèz mal-à-propos, facrifié la dif- tribution de leurs modillons , qui, au moyen de cet arrangement, ne fe trou- vent plus à-plomb fur l'axe de la colonne. Vignole au contraire, en obfervant de faire tomber fes modillons perpendiculairement fur le milieu des colonnes, ne s'eft point affujetti à faire les caiffes des rofes quarrées, ce qui eft un autre dé- faut ; car H eft de toute néceffité pour la perfe&ion du Corinthien, que les mo- dillons répondent fur le milieu des colonnes, & que les caiffes des entre-mo- dillons foient parfaitement quarrées, ainfi qu'il a été obferyé dans les ouvra- ges modernes faits avec exactitude. D'autres Atchite&es ont ferré tellement leurs modillons, qu'ils n'ont guère laiffé que l'efpace d'un modillon entre- deux} ce qui ne leur a pas permis de mettre des rofes dans le plafond. La grande gallerie du Louvre en fournit un exemple. Je ne fai fi l'Architecte de cette gallerie n'auroit point prétendu que les modillons tenoient la place des folives du plancher fous le comble, & qu'ainfi ils dévoient être efpacés tant plein que vuide, car il n'a mis des rofes qu'aux retours des avant-corps & aux angles, ÔC ces rofes, comme au temple de la Paix Se au Colifée , n'ont point de caiffes, parce que le larmier eft un peu trop foible pour les recevoir; elles font la plupart appliquées au plafond, & tiennent avec des boulons de fer. Les Anciens ont affecté de faire les rofes différentes dans le plafond d'une même corniche ; ce qui produit une variété affez agréable, 8c ce qui a été imite par les Modernes. Dans le plafond de la corniche du dedans de l'églife de faint Pierre, elles font prefque toutes différentes; & cette corniche, avec fes retours, a plus de trois cens toifes de continuité fans interruption., & rentre dans elle- même. Il faut obferver de donner aux caiflès des rofes plus de profondeur qu'à la moulure qui en fait la bordure , comme, elles font dans ce profil, parce que l'obfcurité que caufe cette profondeur contribue à faite détacher la rofe du fond de la caiffe , & ces rofes ne doivent jamais remplir tout-à-fait l'efpace du fond. On les fait de différentes manières, comme j'ai déjà dit; les unes font renfoncées en dedans, comme des pateres de facrifices, & du milieu des |
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D'ARCHITECTURE
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C'orniche Corinniietuic ?
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Lofnic/w composite
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I>1.36.
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PLAFONDS DES CORNICHES CORINTHIENNE ET COMPOSITE
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autres il pend une graine qui femble former un gros bou&on ; mais fur-tout lorf-
que la quantité empêche de les pouvoir faire toutes différentes, il eft à propos que celles qui font répétées foient des mêmes feuilles que le chapiteau & les modillons. Si les ouvrages étoient de marbre, Se que les chapiteaux & bafes fufTent de bronze, on pourroit alors faire les modillons Se les rofes de même métal. Les feuilles dont les modillons font enrichis font ordinairement les mêmes que celles du chapiteau, & quelquefois au lieu de feuilles, on y ap- plique d'autres ornemens ; c'eft ainfi qu'aux modillons de l'arc de Titus, il y a des dauphins, Se qu'il y a de petits aigles à ceux de la corniche Corin- thienne qui fert d'impofte à l'arc de Conftantin : les modillons du temple de Neptune étoient enrichis de coquilles. Quelquefois on voit des modillons qui font attachés à une petite table, & le
portique du Panthéon en fournit un exemple j mais l'on ne comprend pas pour- quoi l'Architecte de la maifon quarrée de Nifmes, qui eft d'ailleurs un très- beau morceau d'Architecture , les a mis à contre-fens de ce qu'ils doivent être, faifant paroître par le devant la partie par laquelle ils doivent être attachés à la corniche : exemple unique Se extravagant. Le modillon eft différent du mu- tule en ce qu'il velTemble à une confole pofée en encorbellement. Ses deux en- roulemens doivent être tracés avec beaucoup de grâce, principalement lorfque l'ouvrage eft grand : les nervures de ces enroulemens, qui viennent former le baluftre à la tête du modillon, doivent paroître fous la feuille de revers, en forte que la légèreté de cette feuille n'en cache point le contour. On ne peut propofer de meilleur modèle en ce genre que les trois colonnes de Campo Vac cino à Rome , où les modillons font travaillés avec une propreté infinie. Sca- mozzi enfeigne le moyen de tracer ces enroulemens, mais ces fortes de con- tours géométriques n'ont jamais ni la grâce, ni la légèreté que leur fçait donner un Architecte qui s'eft formé une bonne manière de delïiner • toutefois pour fatisfaire ceux qui en voudroient faire l'opération en grand furie carton, j'ai joint ici la pratique de Scamozzi réduite dans les mefures de Vignole. La faillie du plafond excède de beaucoup celle des mutules au frontifpice de
Néron, Se Scamozzi a obfervé une pareille faillie dans fes entablemens Corin- thien & Compofite, mais cette faillie tft inutile j fur tout dans l'entablement Corinthien j fi ce n'eft dans un bâtiment coloffal, comme l'églife de S. Pierre du Vatican. Le plafond de la corniche qui y règne dans l'intérieur, excède la faillie des modillons de prefque la largeur de la tete d'un modillon} mais aufli pour avoir cette faillie , le modillon eft retiré en arrière, de telle forte que par le profil, fon enroulement ne paroît qu'à moitié, ce qui eft défectueux. Les denticules des corniches Corinthienne Se Compofite de Vignole font quarrées par leur plan , Se ont fix parties j l'efpace entre deux en a trois, & leur hauteur doit toujours être fefquialtere, ou une fois Se demie de leur largeur, Se non pas comme aux thermes de Dioclétien, où elles font plus larges que hau- tes. On a mis ici une pomme de pin à l'angle faillant, comme à l'arc deSep- time Sévère , Se il faut faire enforte qu'il y ait toujours une denticule à plomb iur l'axe de la colonne j comme à cet arc j ce que Vignole , qui eft fi régulier, |
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n'a pas obfervé. Quoique ces minuties foient de peu de conféquence, elles mar
quenc dans un ouvrage l'étude de l'Archite&é & l'exactitude des ouvriers. A l'égard du plafond de la corniche Gompofite, fa beauté confifte à con-
tourner avec grâce la grande doucine qui foutient le larmier ou la mou- chette pendante. Cette moulure peut recevoir plufieurs fortes d'ornemens, comme des canaux avec des rofeaux ou bâtons & des feuilles de diverfes for- tes, particulièrement de l'efpece de celles du chapiteau ; il fe met toujours Une grande feuille dans l'angle pour lev raccordement des canaux. Les gargouilles qu'on mec aux cymaifes, doivent être pofées à-plomb du
milieu des colonnes, ou du milieu des modillons, lorfqu'on en met autant qu'il y a de modillons, comme à la corniche du palais Farnefe, Ôc à l'en- tablement Corinthien deVignole. Elles fervent à égoutter les eaux de la cor- niche par une petite rigole qu'on taille fur la cymaife : il n'y en doit avoir qu'aux cymaifes qui font de niveau, ainfi. il n'en faut point aux cymaifes rampantes ou circulaires des frontons, ôc c'eft mal-à-prppos qu'on en a mis au portail des Minimes : comme c'eft la néceiîké qui les a fait naître, il faut toujours y conferver de la vraifemblance, quand même ces gargouilles né ferviroient que d'ornement : ÔC c'eft encore par la même raifoh qu'il ne lès faut jamais employer dans un lieu couvert. On les orne ordinairement de muffîes de lion : mais on y peut encore introduire d'autres ornemens, com- me des mafques ôc des têtes d'animaux, ôc même on voit de petits foleils dans des fleurs aux gargouilles des trois colonnes de Campo Faccino. |
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Importes Corinthienne & Compofite.
j'ai rapporté ici l'impofte Corinthienne, qui, dans ['origi-
nal eji avec le piédeftal, & je l'ai fait ppur en faire pa- roître les parties plus en grand. J'y ai ajouté une impojle Compofite qui manquoit au Livre de Vignole, & je l'ai mife dans les mêmes mefures de la Corinthienne. JLi'Imposte eft une partie fi effencielle dans la compofition des Ordonnan-
ces , que lorfqu'il n'y en a point, il femble , quelque exactitude qu'on ait apportée dans l'exécution de l'ouvrage, qu'il y ait un jarret ou coude à l'en- droit où la ligne courbe de l'arc fe joint à la ligne 4-plomb de l'alette ou pié- droit, ce qu'on peut obferver à la porte du palais Farnefe, à celles des écuries de Verfailles, à la porte du nouveau bâtiment du Louvre du côté de la ri- viere, &en une infinité d'autres endroits. On nr doit pas aurefte être étonné de ces Ululions de la vue j elle en impofe fouvent, & fi l'on y fait bien atten- tion, l'on remarquera que dans les frontons, le filet fur le larmier qui eft la bafe du triangle, fi le fronton eft pointu , ou la corde de l'arc, s'il eft rond, paroît fe courber infenfiblement vers le milieu * quoiqu'il foit effectivement droit. Feu M. Manfards'en étoitfans doute apperçu, car foit qu'il y ait voulu remédier, ou du moins rendre ce défaut moins fenfible , il a augmenté de grof- feur ce filet au-deffus du talon qui couronne le larmier à l'Ordre Dorique du portail des Minimes j mais comme cela n'empêche pas tout-à-fait que fa cor- niche ne prenne cette courbure que l'optique y fait paroître , ainfi que nous l'avons obfervé , il fe peut fort bien qu'il n'ait çu d'autre intention, en forti- fiant ainfi ce petit filet qui eft en cet endroit la dernière moulure de la cor- niche , que de le rendre moins fec Se moins facile à fe ruiner, à quoi il n'eft pas expofé, lorfqu'il eft fous la cyrriaife. Mais pour revenir aux importes, on peut dire que celles de Vignoles font très-régulières : on lui doit favoir gré de n'avoir pas fuivi la plupart des bâtimens antiques, où elles ont une fi grande faillie, qu'elles femblent être plutôt des corniches d'entablemens que des couflînets deftinés à recevoir, la retombée des arcades. Celui de l'arc de Septime Sévère a plus de moulures qu'une corniche Ionique, Se celui de l'arc de Conftantin eft une corniche Corinthienne avec des modillons. C'eft de-là qu'eft venu l'abus que les Modernes fe font permis, de donner à leurs importes une faillie qui excède celle des pilaftres ; ce qui fait un très-mauvais effet y fur-tout lorfqu'on voit les importes de profil. Michel-Ange lui-même, tout grand Architecte qu'il étoit, n'a point évité ce défaut dans l'églife de |
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faint Pierre, où l'importe eft plus faillante une fois que le pilaftre; il a d
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un plafond à la mouchette pendante de cette importe , dont la faillie eût
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pilaftre eut été un peu plus faillant: & M.deBroffe, Ar-
chitecte du portail de faint Gervais, eft encore tombé dans la même faute, |
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Pl 37-
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car quoiqu'il fe foin fervi dans fon Ordre Dorique de l'impolie de Vignole,
qui n'a de faillie qu'un tiers de module, elle eft cependant encore trop fail- iante, eu égard au pilaftre qui a une moindre faillie. Il y a trois manières de fe fervir de l'importe pour éviter cette faillie au-delà du corps du pilaftre ; la pre- mière eft de fe contenir dans la régie de Vignole, qui eft de donner le fixieme du diamètre à la faillie du pilaftre, Se c'eft la meilleure manière-, la féconde eft de tailler l'importe & le bandeau ou l'archivolte de l'arc dans le maffif du mur, donnant de largeur à l'avant-corps à côté du pilaftre , la faillie de la bafe , comme on l'a fait aux arcades de l'églife du Val-de-Grace : ôc la troifieme manière eft de multiplier l'importe, & faifant une plate-bande continue, l'orner de quelques moulures qui fartent de petits cadres, ainfi qu'il fe voit à la fon- taine des faints Innocensj ou les remplir de poftes , guiliochis , entrelas & autres ornemens , comme à la façade du Louvre du côté de la rivière Se dans la cour. Quelquefois l'entablement d'un Ordre devient l'importe d'une arcade ou
d'une voûte, comme au Panthéon, au temple de la Paix Se aux thermes de Dioclétien , Se nos églifes modernes , où l'on en a fait ufage avec fuccèsj en foumifTent une infinité d'exemples. Pour lors il faut que la faillie de la corni- che de l'Ordre foit relative à la grandeur du lieu} car tout édifice, où il ne fe trouve pas une relation parfaite de proportions, ne peut jamais plaire , Se l'on remarquera en partant, par rapport à l'intérieur des églifes, que la hauteur du vaitFeau doit, le plus qu'il fe peut, approcher du double de fa largeur. Il eft nécelTaire que l'importe qui n'eft point prife dans le maffif du mur,
règne entre les colonnes ou pilaftres , quand même il n'y auroit point d'arca- des , Se qu'elle ferve de corniche ou couronnement aux niches ou croifées qui fe rencontrent dans la même Ordonnance j cela contribue beaucoup à la déco- ration des façades, & Scamozzi le recommande fort. A l'égard de l'importe prife dans le maffif du mur , comme elle eft au Val-de-Grace , c'eft une licence des Architectes modernes qui, dans la févérité des règles de l'art, ne doit pas être tout-à-fait approuvée j l'on ne doit jamais en effet altérer la folidité du maffif; il ne convient point d'y fouiller aucun ornement , mais il les y faut plutôt faire faillans, ainfi que l'ont prefque toujours pratiqué les Anciens, comme on le peut remarquer aux renommées Se autres fculptures qu'ils onr mis aux tympans des arcades de leurs arcs de triomphe. L'archivolte ou' bandeau d'arc fert à cacher les joints des voufToirs d'une
arcade, lorfqu'on n'en veut pas faire appercevoir l'appareil. Ce membre d'Ar- chite&ure (de même que les chambranles des portes) conferve ordinairement le même profil que l'architrave. Il doit avoir un peu moins de faillie que l'im- porte. Vignole en détermine la largeur à un module, qui eft une fort belle proportion , parce que s'il étoit plus large, il ne feroit pas proportionné aux alettes & aux colonnes, & l'arc paroîtroit trop pefant j &c Ci au contraire il étoit plus étroit, il ne fernbleroit pas qu'il pût recouvrir les croflettes des cla- veaux qui ferment l'arc. Il y a quelques édifices antiques, de le théâtre de Marcellus eft de ce nombre , où cette partie a été omife , ce qui fait un fi mé- I |
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chant effet, qu'il femble dans l'exemple cité que ce foit une arcade ruftique
alliée avec un Ordre délicat, tel qu'eft l'Ordre Ionique où fe rencontrent ces arcades fans archivolte. Il y a d'autres Architectes qui ont imaginé de faire retourner en archivolte la corniche d'un Ordre, mais on ne doit prendre cette licence que lorfque la corniche du même Ordre fert d'impofte à l'arc, ainfï qu'il a été pratiqué à la porte de l'Hôtel-Dieu, rue de la Bucherie, & au portail des Invalides. Je ne parle point ici des diverfes manières d'orner les arcades. Je n'ignore
pas qu'on y peut introduire des plate-bandes avec des feftons, des guillo- chis & d'autres ornemens qui fervent d'archivoltes -y mais il ne s'agit ici que des Ordres dont toutes les parties doivent avoir entr'elles une telle relation j que tout y foit orné félon le caractère de richeiïe ou de fimpliciré de l'Ordre dont il fait partie ; de forte que voyante chambranle d'une fenêtre ou d'une porte , l'archivolte 3c l'importe d'une arcade, on punTe dire cette fenêtre, porte ou arcade eft Dorique ou Ionique , &c. C'eft ce que Virruve a eu in- tention de faire connoître, lorfqu'il nous a donné des portes Doriques, Io- niques & Atticurges. L'impofte & l'archivolte Compofîtes que je donne félon les mefures de
Vignole , peuvent recevoir des ornemens fur leurs moulures, comme les Co- rinthiennes , mais l'on doit obferver de n'y en mettre que lorfque les moulures de l'entablement font ornées. |
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Chapiteaux Antiques & Bafe Attique.
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'o h trouve parmi les Antiquités 4e Rome une diverfité
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prefque infinie de chapiteaux qui n'ont point de noms par-
ticuliers, ôc que Ton peut toutefois comprendre fous le nom général de chapiteaux Gompofîtes, d'autant plus qu'ils fuivent les principales mefures de ceux qui tirent leur origine de l'Ionique Se du Corinthien. Dans quelques-uns de ces chapiteaux il y a des animaux au lieu de tigettes & de volutes, ôc dans d'autres des cornes d'abondance, ou d'autres ornemens convenables au fujet auquel ils étoient défîmes. Les aigles qui tiennent lieu de volutes, ôc les tê- tes de Jupiter qui font, à la place des fleurs, avec des fou- dres au-deflbus, dans le premier des chapiteaux qui font deffinés en cet endroit, montrent qu'il eft tiré de quelque temple confacré à Jupiter ; de même l'on peut dire que cet autre chapiteau qui a quatre grifons au lieu de volu- tes , ôc quatre aigles au milieu qui tiennent chacun un chien dans leurs ferres, étok employé au temple de quel- que autre Divinité. La proportion de ces chapiteaux eft la même que celle du Corinthien, dont il nejl différent que par ces animaux qui y ont été ajoutés. |
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e s Egyptiens ont été les premiers qui ont gravi leurs penfées fur des
pierres, Se qui faifant parler les marbres , par le.moyen de leurs hiéroglyphes, ont voulu tranfmettre àia poftérité les principes de leur Philofophie. La Sculp- ture , quoiqu'alors informe , fignifioit beaucoup de chofes, qu'elle ne pourroit i pas exprimer à préfent par de grands «bas-reliefs : ainfi cette Hation fa vante a fait coanoître qu'on ne devoir jamais épargner ni travail, ni matière pour im- mortalifer les productions de TeCprit. Les Anciens voulant perpétuer la mémoire de leurs grands hommes, ont encore eu recours aux monumens ; & pour; mieux faire connoître à ceux qui viendroient après eux, quel avoit été leur def- I fein en conftruifant ces bâtimens, non-feulement ils y ont placé les images de leurs Héros, mais ils fe font encore étudiés à les enrichir jufques dans les moin- dres parties d'ornemens fymboliques Se propres au fujet. Nous devons à cette; |
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Pl.)2. D'ARCHITECTURE
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Cnaptteait c) un Temple de Jupiter
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attention particulière des Anciens une partie des connoifïànces qui nous ont
fait pénétrer dans les fecrets les plus cachés de l'Antiquitéj car après les inf- criptions, nous n'avons point de guides plus sûrs que les relies de la Sculpture antique, pour nous amener à cette connoiffance. C'eft par l'infpe&ion de ces fculptures que nous jugeons que tel temple a été confacré à telle Divi- nité, & en quelle occaiion, & pourquoi les arcs de triomphe ont été érigés. Car chaque religion , ainfi que chaque peuple, a tâché de fe diftinguer, tant par les fytnboles des Divinités qui étoient l'objet de fon culte , que par (es armes & les devifes. Après que les Grecs fe furent fait connoître par leurs Ordres Dorique, Ionique & Corinthien , &: que les Latins fe furent diftin- gués des Grecs par le Tofcan &c le Compofite, ils affectèrent encore les uns 5c les autres d'ajouter aux ornemens de ces Ordres les attributs de leurs Divi- nités, comme on le peut voir par les chapiteaux qu'on rapporte ici, & tant d'autres dont il feroit trop long de faire le dénombrement: & il ell ar- rivé dans la fuite que les Ordres n'ont retenu leurs noms qu'à caufe de leurs proportions. Auffi Vitruve prétend-t'il que nul ornement ne peut faire chan- ger ces proportions, quand il dit que l'on peut mettre fur la tige de la co- lonne Corinthienne des chapiteaux de toute efpece j ainfi les pégafes ou che- vaux ailés qui étoient aux chapiteaux des colonnes du temple de Mars, rap- portés par Palladio 8c Labacco , n'ont point fait nommer ces colonnes l'Or- dre de Mars ; car étant dans les proportions de l'Ordre Corinthien, elles n'ont point celfé d'être réputées Corinthiennes. Sur ce principe il feroit difficile de faire quelque Ordre nouveau qui pût retenir le nom de la Nation qui l'a inventé, ou du Prince pour qui il a été fait. A. l'égard du choix des orne- mens, il dépend du jugement de l'Architecte, qui doit y apporter le même foin que dans la difpofition de toutes les parties de l'édifice. Il doit même les adapter fi à propos, qu'il foit toujours prêt à rendre raifon de la fin qu'il s'eft propofée, en les faifant de telle manière. Que fi le fujet n'eft pas capable d'ornemens fignificatifs > alors il fe faut contenter des ornemens propres & particuliers à chaque Ordre. Enfin quelque ingénieux & finguliers que foient les ornemens', il les faut toujours renfermer dans les proportions antiques, desquelles ii^eft difficile de s'éloigne^ fans quitter la belle manière. |
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btte bafe, que Vitrùvé appelle Antique att Chapitre troi-
fieme de fon troiiieme Livre, parce que les Athéniens l'ont in- ventée et s'en font fervis les premiers, fe met en œuvre indiffé- remment Tous les colonnes Corinthiennes, Comportes , Ioniques &C Doriques ; néanmoins elle convient mieux à l'Ordre Compo- rte qu'à aucun autre : ce qui n'empêche pas qu'on ne puifïè la to- lérer dans l'Ordre Ionique, quand on n'y emploie pas celle qui lui eft propre. Pour ce qui eft des autres Ordres, j'eftime qu'elle ne leur convient en aucune manière ; ô£ il ne me leroit pas diffi- cile d'appuyer mon fentiment par beaucoup de bonnes raifons, mais je ne veux pas contredire une licence u généralement reçue : il me fufHt de faire voir , fuivant Tordre que j'ai tenu jufqu'à pré- fent, quelle eft la divifîon de {qs parties, qui fe mefurent par le module divifé en dix-huit minutes, comme dans les Ordres Ioni- que & Corinthien. V^ette bafe efl: .d'une beaucoup plus belle forme que la Corinthienne,
quoiqu'elle ne foit pas fi riche de moulures, & l'on voit par quantité d'e- xemples que nous fournirent les édifices antiques, qu'elle a fervi encore plus à l'Ordre Corinthien qu'à tous les autres Ordres. Elle fe trouve aux temples de Vefta, de la Paix, d'Antonin & deFauftine, au frontifpice de Néron Ôt aux thermes de Dioclétien : outre qu'elle eft encore à l'arc de Conftantin & à la bafilique d'Antonin, avec un aftragale au-defïus du tore fupérîeur. Les Modernes, fondés fur ces exemples, l'ont employée dans tous les Ordres indifféremment, excepté au Tofcan. Michel-Ange s'en eft fervi dans les de- hors de l'églife de faint Pierre, &: lui a donné une proportion admirable : elle eft aufli au-dehors &c au- dedans du Val-de-Grâce. La fcotie, qui eft une des principales moulures de cette bafe, eft tracée fur le modèle de plu- fieurs bafes antiques, & Vignole a donné la pratique pour en tracer le con- tour géométriquement; mais cette cavité qui entre dans le liftel fur le gros tore, réufïït mal dans les ouvrages de pierre, parce que l'arrête de ce liftel- devient fi vive, qu'elle n'a plus de foutien , & fe cafTe aifément; aufli fe trouve- t'elle rarement cdnfervée dans les bafes qui font au rez-de-chauffee,& à portée de la main y &c c'eft ce qui fait qu'on ne voit prefque plus de liftel aux bafes des pilaftres des églifes des PP. de l'Oratoire &: des Petits Pères à Paris. "\ |
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Manière de diminuer les colonnes.
Lj a diminution des colonnes fe fait en plufieurs maniè-
res , entre lesquelles je décrirai les deux qui pafTent pour les meilleures. La première Se la plus commune fe prati- que ainfi : Après avoir déterminé la hauteur Se la grofFeur de la colonne, avec la quantité dont on veut qu'elle di- minue depuis le tiers jufqu'au haut} on décrit un demi- cercle AA fur le diamètre de la colonne à l'endroit où elle commence à diminuer ; Se Ton divife, en autant de parties que l'on veut} l'arc de ce demi-cercle compris entre l'ex- trémité du diamètre de la colonne 3 Se la perpendiculaire BB, tirée du haut du fût fur ce diamètre : enfuite Ton divife les deux tiers de la hauteur de la colonne en autant de parties égales que l'on a divife cet arc ; Se les interférions des perpendiculaires tirées par les points de divijîon de l'arc* Se des tranfverfales qui pajjent par les points de divijîon de la hauteur de la colonne donneront autant de points par le/quels la courbure que l'on cherche doit pajjer; ainfi que Ton peut voir dans la figure : cette manière peut fervir pour les colonnes Tofcanes Se pour les Doriques. |
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Autre manière de diminuer les colonnes. -
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'aï trouvé de moi-mêmeTautre manière de diminuer
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les colonnes,. Se quoiqu'elle foit moins connue que la
précédente3 il eft pourtant ailé de la comprendre par la figure. Les niefures de la colonne étant déterminées, comme il a été dit ci-devant > tirez au tiers de la hauteur la ligne ED'indéfinie <S'perpendiculaire à l'axe de la co- lonne, laquelle paffera par le point D; prenez la diftance DC 3 Se la reportez du point A au point B de Taxe de |
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z. iDianietrc de, rejxfle trient........> de-la Colonne 3. Diamètre de la, diminution,
E Potnttf dé- la. dimmiUroru par retraites, __ B
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colonne ; tirez la ligne AB , & la continuez jufqu'en E :
de ce point E, tirez autant de lignes qu'il vous plaira^ qui couperont l'axe de la colonne en autant de points difté- jrens : fur chacune de ces lignes & au-delà de l'axe vers la
circonférence, portez de ce côté la diftance CD , tant au- deffiis qu'au-deilous du tiers de la colonne ; & cette dif- tance vous donnera autant de points que vous voudrez, par lefquels paffera une ligne courbe qui fera le renflement
& la diminution de la colonne, Cette manière peut fervir pour les Ordres Ionique, Corinthien & Conipofite. 11, y a deux chofes à remarquer dans la tige de la colonne, fa-
voir la diminution ôc le renflement : la diminution imite le tronc des arbres, dont apparemment les premières colonnes étoient faites ; & le renflement imite le corps humain, qui eft plus large vers le milieu que vers les extrémités. La diminution fe fait en ' deux manières, ou dès le pied , comme font la plupart des colon- nes antiques de granité , ou du tiers en haut, comme le font gé- néralement toutes les colonnes de marbre & de pierre. Quant à celles de granité, il ne s'en trouve guère qui ayent un contour agréable, parce qu'on les cnvoyoit des carrières d'Egypte toutes taillées fans exactitude ; l'on peut juger du peu de foin des ou- vriers qui les tailloient, par la manière dont l'aftragale de les cein- tures du haut ôc du bas , ainfi que les congés, font profilés. La diminution depuis le bas eft la plus naturelle, mais elle eft moins agréable que celle qui fe fait depuis le tiers. Les Architectes go- thiques n'ont point obfervé la diminution, &; leurs colonnes font cylindriques ; auffi. elles font appellées Piliers , à la diftinction des colonnes. Or cette diminution eft plus ou moins fenfible, félon la grofleur ou la délicatefTe des colonnes. Les Tofcanes font plus reiîèrrées par le haut que les Doriques, & ainfî des autres. Pour ce qui eft du renflement des colonnes, les Architectes
font fort partagés fur ce fujet ; ôc comme il ne s'en trouve point d'exemple antique, 8t qu'il n'eft pas même fur que Vitruve en ait voulu parler, lorfqu'il a dit qu'il faut ajouter quelque chofe au tiers de la colonne ; on peut croire que les anciens ne l'ont point con- nu, Henri Woton, dans fes Elémens d'Architecture, traite ce ren- |
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D'ARCHITECTURE.
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flement du plus abfurde abus de l'Architeaure ; toutefois l'ufao-e
de renfler les colonnes à leur tiers eft fi pratiqué parmi les Mo- dernes , qu'on ne voit prefque point de colonnes qui ne foient renflées. C'eft pourquoi on a cherché plufieurs manières pour ren- dre ce renflement agréable ; mais il faut fur-tout obier ver, que moins il eft fenfible , & -plus il efl beau , & par conféquent il fait un très-mauvais effet lorfqu'il eft trop refleuri, ainfî qu'aux co- lonnes Corinthiennes du portail de l'églife des Filles de fainte Marie , rue faint Antoine. Vignole entend que fur les points donnés pour la diminution
le renflement de la colonne, on pofe à une ou plufieurs repri- fes une règle mince, d'une pièce s'il fe peut,;qui fe courbe félon îefdits points , & que par cette règle on trace la ligne du contour. Cette opération fe nomme l'Epure ( qui cft 'k deffein au trait du profil qui fe fait fur un mur enduit de plâtre. ) JDe tous les Archi- tedes anciens & modernes, Vignole eft le premier,qui ait donné des règles du trait de diminution & du renflement des colonnes: Sa manière eft fort facile, elle eft reçue de tous les Architectes ' & elle eft -pratiquée par les ouvriers, toutes les fois qu'ils ont à tracer le trait d'une colonne dans fa grandeur effective. Si le fût efl: de plufieurs pièces & par tambours, il faut marquer les affifes fur l'épure, afin de guider les Appareilleurs ; mais lorfqu'une telle colonne eft montée en pied, comme il eft impoflîble que la pofe foit bien jufte, il eft nécefTaire de la ragréer ; pour cela il faut prendre une règle,,que l'on taillera fui va nt le contour extérieur de la colonne, & la pofer de champ contre le fût de laxolonne • ©*i l'y fera promener, & l'on ôtera le fuperflu du fut, jufquâ ce qu'on voie que la règle touche également par-tout; cette rep-le èoif être d'une pièce de bois fec, & également flexible par-tout ou de plufieurs pièces bien ;aflemblées. ' |
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izo COURS
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Defcription de la première conchoïde des
Anciens.
La manière que Vignole a inventée pour la diminution des
colonnes Ioniques, Corinthiennes & Compofaes, efifort ingénieufe ; mais elle ne fait que marquer les points de diminution en certains endroits, fur lefquels il faut po- fer la règle fu'want laquelle il faut décrire méchanique- ment le contour du fut de la colonne. On a obligation a M. Blondel de nous avoir fait remarquer que [infini- ment dont Nicomede s'efi fervi pour tracer cette ligne, étoit propre à décrire tout dun coup cette diminution. Voici quelle en eft la confiruclion & l'ufage. (Jet infiniment eft compofé de trois règles de bois ou de métal GF, ID,
HA, dont les deux GF & ID font attachées enfemble à angles droits, en quelque point de la règle FG, comme ici en D. Dans le milieu de la rè- gle FG on entaille, fuivant fa longueur , un canal à queue d'aronde ; on en fait autant le long de la règle HA, & cette cannelure s'étend indéfiniment vers l'extrémité H, mais elle fe termine en K, enforte que la diftance AK foit é&ale à la diftance CE. Cet inftrument étant ainfi préparé, la grofleur de la colonne & le point E étant aufli déterminé, comme Vignole l'enfeigne, prenez, dans la règle HA, la ligne AB, égale à la ligne CD, & attachez au point B par deflbus un bouton de bois ou de métal, qui coule jufte dans le canal de la règle FG; attachez-en un autre femblable au point E de la règle ID qui remplifle juftement la grandeur du canal de la règle HA : fi vous difoofez la règle FG le long de l'axe de la colonne, enforte que le point D réponde à l'endroit du renflement : il eft évident que la règle AH étant mue fur les pivots B 9 E, l'extrémité A décrira la ligne courbe dont Vignole fe fert pour la diminution Bc le renflement des colonnes Ioniques , Corinthiennes & Compofîtes. Car fuivant la conftrudion & l'ufage de cette machine, le point E eft toujours l'origine d'une infinité de lignes, dont les parties BA, com- prifes depuis l'axe de la colonne jufqu'au cpntour de fon rendement, font égales entr'elles. |
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D'AR CHITECTURE
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Manière de tracer le contour des colonnes torfes.
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our décrire le contour des colonnes torfes femblables
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à celles qui font dans l'églife de faint Pierre de Rome ,
il faut premièrement en faire le plan, comme vous le voyez dans la figure, dans laquelle le petit cercle du mi- lieu marque de combien l'on veut que la colonne foit torfe. Divifez ce petit cercle en huit parties, & de chaque point de divifion , tirez des lignes parallèles à l'axe de la colonne, que vous partagerez auffi en quarante-huit par- ties égales jéw autant de lignes perpendiculaires a l'axe: par les points d'interfeciion de ces lignes & de celles qui, paf fant par les points de divifion du petit cercle, ont été tirées parallèles a l'axe, vous formerez la fpirale du milieu qui vous fervira de centre de la colonne, & fur laquelle vous rapporterez les grofTeurs correfpondantes à chaque ligne tranfverfale, comme il eft aifé de le voir dans le deffein. Il faut feulement remarquer que les quatre nombres i, 1,3,4 qui font marqués fur le petit cercle du deffein, ne fervent qu'à décrire la première moitié de circonvo- lution en montant, parce que c'eft du centre qu'il faut commencer la première montée. Il faut fuivre dans tout le refte la circonférence du petit cercle, hormis à la der- nière moitié de circonvolution d'en-haut, où il faut dere- chef fe fervir des quatre points dont on s'eft fervi pour la première demi-circonvolution d'en-bas. .Les colonnes torfes font d'une invention extrêmement an-
cienne , s'il eft vrai qu'il y en ait eu dans le temple de Salo- mon, & que quelques-unes de celles qu'on voit aujourd'hui dans l'églife de S. Pierre du Vatican , ayent fervi autrefois d'ornement à ce fameux temple; car l'Empereur Titus ayant dépouillé ce magnifique édifice de fes plus précieufes richefïès, l'on prétend |
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au, contour,
D . ^^Caoey au,' Oatheie ■ de la_J Cq unifie .
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MANIERE DE TORSER.LBS COLONNES
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qu'il en enleva auffi ces colonnes torfes, qu'il mit dans le temple
de la Paix à Rome, d'où elles ont été tranfportées depuis dans la bafilique de S. Pierre. Il eft certain que ces colonnes torfes, qui font de marbre, font fort anciennes, fur-tout celle qui eft dans la chapelle du Crucifix ; depuis un tems immémorial elle a toujours été expofée à la vénération des fidèles, & l'opinion, qu'elle vient du temple de Salomon , eft fondée fur une tradition reçue depuis plufieurs ficelés. A l'égard des autres colonnes torfes, qui font dans l'églife de S. Pierre, il y en a deux dans la chapelle du S. Sacre- ment, à l'autel de S. Maurice, Se huit aux quatre balcons des pi- liers du dôme, qui ont été ornés par le Cavalier Bernin : mais les plus belles ôt les mieux proportionnées de toutes celles qu'on con- naît, font les quatre de bronze du grand autel de la même églife, qui eft un des plus beaux ouvrages de Bernin. Il y en a une à Pa- ris dans la chapelle d'Orléans aux Céleftins, qui porte dans une urne le cœur d'Anne de Montmorency, elle eft de Germain Pilon, fameux Sculpteur ; enfin il y en a fix au grand autel du Val-de- Grace, qui mettent le comble à la richeûe de ce fuperbe temple. Comme cette colonne ne fauroit être trop riche, on lui donne
ordinairement le chapiteau, le piédeftal &: les autres ornemens de l'Ordre Compofite qui eft le plus riche des Ordres, de Ton peut même encore augmenter la richeiîe du piédeftal, en mettant dans fes tables des ornemens convenables au fuj et, ainfi que doivent être ceux de la colonne. Ces colonnes ne font pas propres dans la compofirion d'un bâtiment; parce qu'ayant plus de richefïe que de folidité, elles ne peuvent porter tout au plus que leur entable ment ; mais elles font un très-bel effet lorsqu'elles font ifolées. Se qu'elles ornent un baldaquin, ou qu'elles portent quelque ftatue ou quelque vafe. L'on eft perfuadé qu'une colonne de cette efpece, placée au milieu d'une place publique, la décoreroit encore plus magnifiquement qu'un obélifque. Vignole eft le premier qui ait donné des règles pour çracer cette
efpece de colonne. Lorfqu'il fait mention de celles de S. Pierre, il veut parler de celles des balcons des quatre piliers du dôme car les quatre grandes du baldaquin n'étoient pas encore faites. On trouvera fur la même planche , où j'ai donné le trait de la colonne torfe, une femblable colonne dénuée d'ornemens & ombrée, ce que j'ai cru devoir faire, pour mieux faire connoître l'effet de fon contour. Je remarquerai encore, pour un plus grand ..... —-----—-----------~-^-~—------- |
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éclaircifïèment, que fi l'on veut faire ces colonnes plus ou moins
torfes, il faut augmenter ou diminuer le petit cercle marqué B, parce que les circonvolutions- de la fpirale interne, ou axe fpiral, s'éloignent plus o*u moins de la catbete de l'a colonne,. & par con- féquent des fpirales du contour, parce qu'elles font parallèles à la fpirale interne, enforte que le renflement que fait chaque circon- volution eft égal au diamètre du petit Cercle B. Les' deux lignes parallèles EE (ont diftantes de l'axe dé la colonne de la largeur du diamètre du petit cercle, ôc marquent que le contour de l'axe fpi- ral ne les doit pas excéder, comme les deux autres parâlléîes; FF, font voir que Taxe fpiral doit rentrer en-dedans, pour en donner la; diminution ; mais cela paroît mieux 3 quand l'opération- eft faîte en plus grand. Pour peu que l'édifice foit même confidérable, il eft ab- solument nécefTaire de faire un modèle grand comme l'ouvrage, pour conduire les Appareilleurs, particulièrement lorfque ces co- lonnes font de plufieurs blocs de marbre. Vignole remarque encore que les vis de deux colonnes en fymmétrie , doivent toujours être torfes au contraire l'une de l'autre, e'eft-à-dire, que les con- tours renflés d'une colonne foient en oppofîtion avec les mêtrieé contours renflés de l'autre colonne qui lui fait fymmétrie, &, ainft des contours creux ; ce qui a toujours été pratiqué, afin que les ornemens fe rencontrent de fymmétrie ; car rarement fait-ôn Ces colonnes fans les enrichir de quelque ornement',< qui eft toujours plus fort dans le creux du contour de la vis que fur ce qui eft renflé ; l'on eft auffi dans l'tifage de les canneler jufqu'au tiers, & ces cannelures, qui vont en fpirale, fuivent le même contour que la colonne. On obfervera à cette occafion que les Anciens-ont quelquefois enricfïi leurs fûts de colonnes de îcmblables cannelu- res en fpirale. Il fe trouve des colonnes antiques de marbre 6c de porphire qui font cannelées ainft depuis le bas jufqu'en haut, 6c qui font finguiieres autant par la richefTe de la matière que par le travail, qui n'a pu fe faire qu'aiveG beaucoup de teins 8c de pa- tience. |
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Des colonnes torfes ornées.
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J'ai cru au il étoit à propos, pour faire connoître que cette
colonne réuffit avec des ornemens très-riches > d'en donner deux des plus belles en exemple. JLv e Pape Urbain VIII. ayant fait enlever les bronzes du porche
de la Rotonde, en fit faire des canons pour le château S. Ange, S>C des colonnes pour le baldaquin de S. Pierre , dont le Cavalier Bernin fut l'Architecte. La dilpofition de cet autel eft de quatre colonnes ifolées qui portent une efpece d'amorthTement ; elles ont près de quatre pieds de diamètre ; elles font torfes, èc font cannelées jufqu'au tiers, les deux autres tiers étant enrichis de pampres de vigne ôc de feuillages, avec des enfans, de la main de François du Quefnoy, dit le Flamand. Le chapiteau 8e l'entablement font Com- pofîtesjôcil n'y a que la corniche qui pafTe d'une colonne à l'autre; car à la place de l'architrave Se de la frife, il y a une campane at- tachée fous la corniche. La proportion de cet entablement eft en- tre le quart 6c le cinquième de la colonne, ôc le piédeftal, qui eft de marbre, a de hauteur près du tiers de la colonne. Toute cette ma- chine, depuis le pavé de l'églife jufqu'au fommet de la croix qui eft au-deiïùs des amortiffèmens en confoles, a plus de feize toifes. Pour combler la magnificence de l'églife du Val-de-Grace, que la Reine Anne d'Autriche a fait bâtir, on a élevé autour du princi- pal autel fix colonnes de marbre pareilles à celles de faint Pierre, Ces colonnes font plus torfes que celles de Vignole, ôc font can- nelées jufqu'au tiers : elles ont un peu plus de deux pieds de diamè- tre, ôc font ornées de feuillages de laurier, de palmier de de gre- nadier ; le piédeftal en eft Corinthien, haut environ du tiers de la colonne; la bafe eft Attique*, Ô£ le chapiteau Compofite. L'archi- trave eft Compofite, 8é la corniche Corinthienne avec des mo- dillons : tout l'entablement a le cinquième de la colonne. Ces colonnes font difpofées fur un plan circulaire, & chaque colonne porte fon entablement, qui fe rejoint par un gros faifeeau de bran- ches de palmier. Cet excellent ouvrage eft digne de la piété d'une fi grande Reine, & eft une preuve de la capacité des Sieurs le Duc Architecte, èc Michel Anguier Sculpteur. |
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Entablement de couronnement,
L/ e t entablement réuflit fort bien , étant mis en œu-
vre, ainiî que je l'ai éprouvé, l'ayant employé plufieurs fois pour fervir de couronnement à des façades. Quoi- qu'il foit de mon invention, j'ai cru qu'il étoit bon de le mettre à la fin de cet Ouvrage pour la fatisfa&ion de ceux qui voudront s'en fervir. La proportion qu'il a avec le relie de la façade, eft telle que toute la hauteur étant divifée en onze parties, l'entablement en contient une , & le relie de la façade les dix autres : fes mefures particu- lières fe voient aifémenr. dans le deflein, \<f u o iqu'i l y ait des bâtimens qui ont pour couronnement des
corniches ou entablemens de quelque Ordre, dont ils retien- nent le nom ( comme j'ai dit dans la Préface ) il eft toutefois plus à propos, fi l'on a delTein d'inventer quelque corniche particu- lière 5 de l'employer en cette occafion, &c c'eft en ce genre d'ou- vrage ou le génie de l'Architecte paroîx beaucoup, parce qu'on en peut inventer mie infinité , comme il s'en voit à la plupart des pa- lais à ïtpme ôc ailleurs. Mais il faut que cet entablement ou cor- niche ait la même proportion avec la malle de l'édifice, que s'il y avoit un Ordre au-defîous qui embrafsât au moins deux étages, ou- tre celui du rez-de-chauflee ; car c'eft un abus qui s'eft introduit de nos jours, que la corniche qui couronne le bâtiment, ait moins de faillie que celles qui régnent au-deflbus, amfi qu'il a été pratiqué en plufieurs édifices. Cette licence ne fe peut tolérer que dans le cas oii au-dejTus d'un Ordre qui décore une façade, on élevé un Atti- que pour marquer les pavillons du milieu ou des angles, comme aux ailes du château de Verfailles. L'entablement que donne ici Vignple, eft d'une fort belle compofition , c'eft un alfemblage du Corinthien & du Dorique, aufïi avoue-t'il qu'il s'en eft fervi en plu- fieurs oceafions fort heureufement, La largeur du triglyphe en con- fole, qui n?a que deux canaux, ef| égale à celle du modillon, L*ar- chitrave ef|une impofte Dorique, ayant dix-huit parties de hauteur, qui eft Je module, dont les minutes fervent à divifer les autres parties. |
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"tgnole a donnedes deffeins de portes ; mais il m'a paru
qu'il ne s'éto'it pas aj[Je% étendu fur cette matière * puif- que non -feulement il navoit accompagné fes planches d'aucuns dffc&ws^ mais qu'il navoit même donné des deffeins de portes que d'une feultiefpece. J'ai cru devoir y fuppléer en expliquant chacune de Jesplanches, & y joignant mes pbfervations ; j'ai donné outre cela des def feins de tous les genres de portes 9 & je les ai fait précé- der iundifcôurs, oïl f ai raffemblé tout ce que j'ai ima- giné qu'on pouvoit dire fur cefujeu V ï t îlu v e établit dejtrois fortes de portes;, (avoir, la Dori-
que, l'Ionique et l'Attiqùe ou Attieurge, mais fon texte eft fort obfcur en cet endroit, ôt il y a tout lieu de préfumer qu'il a été corrompu, puifque les proportions èc les ornemens qu'il donne à ces portes, ont très-peu de rapport avec ce qui nous en refte de l'Antiquité. Ce qu'il dit de plus à propos, eft qu'il faut faire des portes propres à chaque Ordre, qui par une compofition particu- lière puiflent faire reconnoître qu'elles appartiennent au Dori- que ou au Corinthien, ÔC ainfi des autres, quand même elles ne feroient pas renfermées dans une ordonnance de colonnes ou de pilaftres. L'on peut voir ce que Scamozzi a écrit fur cefujet, c'eft celui de tous les Auteurs qui en a traité le plus amplement. pour ce qui eft du rétréeiflement des portes par le haut, dont
parlé VitruVe, Ôc dont nous n'avons d'autre exemple antique que celui du temple de la Sybille à Tivoli, il eft difficile de comprendre pour quelle raifon les Anciens l'ont pratiqué ; c'étoit peut-être pour faciliter les vehtàuxdèia porte mobile à fe fermer d'eux-mêmes ; cariyoilà^qu'ori peut imaginer de plus vraisemblable, bc ce qui!ïfèul pé||t-faire excjifer ce défaut, qui d'ailleu'rs blefïe les règles de lâfblidîtëT Julierï Sangalloeh a'îlïrïïëux de cette forte fous le portique Dorique du palais Farnéfe, '& l'on tient que celles qui fè voient dans le palais de la Chancellerie , font de Vignole : mais quoi qu'il en fbit j dette manière de porte ne doit être placée que dans le mur en talus d'une place de guerre, où elle peut faire |
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D'ARC H' ir E CT U R E.
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un bon effet, parce que les piédroits en étant inclinés, fuivent par
leur difpoution la pente naturelle du mur, Se fervent comme d'arc-boutans à la plate-bande ou fermeture de la porte. Les Anciens avoient, comme nous , des portes de différentes
grandeurs pour des lieux fervans à divers ufages : celles des tem- ples ou des bafiliques étoient quarrées ou à plàee4>ande ; à la dif- férence des portes publiques, de celles des arcs de triomphe ôc de celles des théâtres, amphithéâtres 6c portiques qui ne 1er- môient pas : ces dernières étoient formées en plein ceintre. Mais il paroît affez inutile de s'arrêter à ce que les Anciens ont ob~ fervé à l'égard des portes , puifque la difttibution de nos plans 6c la décoration des façades de nos édifices eft bien différente des leurs. En général les portes , telles que nous les pratiquons au- jourd'hui , fe peuvent ranger fous trois eiafïes , favoir, les gran- des , les moyennes 6c les petites. On met au nombre des gran- |l des les arcs de triomphe, comme ceux de Titus, de Septime Severe &C de Conftantin, qui font à Rome , 6e à Paris, les por- tes de S. Antoine, de S. Denis, de S. Martin Se de S. Bernard j qui font autant d'arcs de triomphe ; on pourroit encore citer plu- sieurs autres arcs qu'on voit tant en Italie qu'en France. Après font les portes de villes qui fe ferment, dont l'Architecture doit être d'un goût mâle & folide, fur-tout celles des villes de guerre. Les portes des églifes 6c celles des palais, hôtels ôc maifons con- sidérables , qu'on nomme portes-co chères, font encore du nom- bre des grandes portes, ainlî que les portes de clôtures, com- me celles des monafteres, cours 6c parcs, qui peuvent être dé: corées fort à propos d'un Ordre ruftique ou de bofTages. Il eft né- ceflaire qu'elles foient couronnées d'un fronton pour y placer les armes du Maître, 5c que ce fronton foit orné de fa corni- che en-dedans comme en-dehors. La plate-bande de ces fortes de portes doit être plutôt courbée par-defTous que droite ; elles doivent au plus avoir de hauteur une fois 8>c trois quarts de leur largeur. Il eft nécelFaire que ces portes foient foutenues de piliers- boutans derrière leur ouverture, qui ayent autant de faillie de- puis la feuillure jufqu'à leur face, que la largeur des ventaux, pour les y ranger dans l'embrafure qui doit être hors d'équerre au moins de l'épaifleur des battans. Les côtés du dehors des pi- liers-boutans , doivent être d'alignement avec le corps qui porte le fronton, pour éviter un 'retour dans la cbrmche de côte. |
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Toutes les portes où paiTent des charrois, doivent avoir neuf
pieds de largeur au moins. Entre les portes moyennes , il y a les bourgeoifes ou bâtardes, qui ne doivent point avoir plus de fix pieds de largeur, ni en avoir moins que quatre, pour être d'une belle proportion. Les petites portes de deux pieds & demi ou trois pieds de baye, fervent d'entrée principale aux maifons des Particuliers ; mais elles font lî peu considérables, qu'il fuffit d'en avoir fait mention. Les grandes portes étant celles qui font les plus fufceptibles
d'ornemens d'Architecture, feront la principale matière de ce difcours. Leur plus belle proportion, tant de celles qui font fer- mées quarrément que de celles qui font ceintrées, eft d'avoir en hauteur le double de leur largeur dans l'Ordre Ionique ; un peu moins pour les Ordres maffifs, de un peu plus pour les Ordres dé- licats : de quand même il n'y auroit point d'Ordre à la façade d'un bâtiment, la porte doit retenir la proportion de la {impli- cite ou de la richene de tout l'édifice. Outre les portes rondes de quarrées, il v en a d'autres qui approchent de ces figures, comme celles dont le ceintre eft en anfe de panier de furbaifïe ; de en- fin d'autres qui font bombées ou un peu ceintrées dans leur plate- bande , de dont le trait le plus parfait eft la proportion du cercle qui fe fait fur la bafe d'un triangle équilatéral dont le fommet eft le centre. Pour les portes à pans , de celles dont le linteau eft brifé en trois parties, comme celle de l'hôtel de Condé, elles font d'une composition fi vicieufe qu'on ne fauroit trop les évi- ter , ainfi que tout ce qui eft diclé par le caprice , de qui s'écarte des règles ordinaires. Comme la principale porte d'un édifice eft la partie la plus re-
marquable dans la façade, on peut, lorfque le lieu le permet, en faifant faillir quelque Architecture au-dehors , diftinguer la porte d'une maifon confidérable d'avec celle d'un Particulier. Elle peut être ornée de colonnes, comme celle de l'hôtel de Puflbrt, aujourd'hui l'hôtel de Noailles, rue S. Honoré , fi la rue eft large ; ou fi la rue eft étroite, on peut prendre la port© dans un renfoncement fait au mur de face, comme feu Monfieur Man- fard l'a pratiqué à l'hôtel d'Aumont, rue de Jouy : de lorfque le peu d'efpace de la place qu'on veut ménager, ne permet pas de faire ce renfoncement, il fe faut contenter de quelques pilaftres ou avant-corps de peu de faillie, ce qui eft beaucoup mieux que |
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des colonnes ovales ifolées, èc nichées dans le mafîîf du mur,
telles que font celles de la porte du monaftere de fainte Catherine- du-Val des Ecoliers, rue de la Couture. Mais il eft afïez rare préfentement qu'on foit ainfî gêné par le
terrein. Les hôtels qu'on a bâtis depuis un nombre d'années, tant dans le fauxbourg faint Germain qu'en d'autres endroits de Pa- ris , occupent prefque tous de fi grands efpaces, que les princi- paux corps-de-logis font ordinairement entre cour Se jardin, ô£ que la porte-cochere qui donne entrée de la rue dans la cour, eft pratiquée dans le mur de clôture, Ainfî comme on n'eft pas dans la nécefîité de ménager la place , l'on eft allez dans l'ufage de former une efpece de demi-lune au-devant de la porte- cochere, &: de la loger au fond de cette portion circulaire, C'eft ainfî qu'on l'a exécuté au palais Bourbon, à l'hôtel de Soubife, à celui d'Eftrées, ôc en une infinité d'autres hôtels. Ce renfon- cement fait un très-bel effet -y il annonce l'édifice, &c lui donne un air de grandeur, outre qu'il laiflè allez d'efpace pour décorer la porte de colonnes qui y conviennent d'autant mieux, qu'elles ne font point expofées à être ruinées par la rencontre des voitures publiques. Ce renfoncement devient néceffaire lorfque la rue eft bîaife, Ôt que le bâtiment eft planté quarrément , car au moyen de ce renfoncement, il eft facile de racheter le biais, en difpo- fant la porte de façon qu'elle foit parallèle au corps du bâtiment, comme on le peut voir à l'hôtel de Roquelaure & à celui de Lude, rue de Grenelle, Des deux portions de cercle qui accompagnent la porte, l'une fe ralonge, 6c l'autre fe racourcit. Par tout ce qu'on vient d'expofer, l'on comprend aifement que
les portes-cocheres ne font prefque plus engagées dans le corps du bâtiment, elles font la plupart ifolées , &: les ornemens de fculpture dont on les couronne les rendent très - magnifiques. Cependant lorfqu'elles font corps avec le bâtiment, & qu'elles font couronnées d'un balcon , il doit y avoir un avant-corps au- delà du chambranle, qui foutienne la naifïance de la faillie du balcon, quand même il porteroit fur des confoles ou encorbel- lemens ; cette faillie doit fembler porter de fond, quoique le bal- con porte à faux, &: c'eft pour cela qu'il faut éviter de l'attacher à cru au mur de face. Il y a encore d'autres grandes portes qui ne font composées que
de deux piédroits ou jambages pour en porter la fermeture, avec |
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un linteau de fer pour en recevoir le battement : ces portes, que
quelques-uns nomment Flamandes, comme celles du Cours de la Heine, celles de l'hôtel de Conty '& du chefnil à Verfailles, ôcc'; conviennent aux maifons de campagne Se aux jardins , & peuvent être ornées de quelque Ordre ruitique, dont l'entablement cou-^ ronne chaque jambage, avec quelques figures ou vafes au delTus ; &C lorfque le mur de clôture eft fort bas, ou feulement fermé d'une grille, on peut mettre avec allez de grâce un amortifTement de chaque côté, A ce fujet, il eft à propos déparier des portes &c clôtures de fer
qui ferment un lieu, fans ôter la vue du dedans. On en fait préfen- tement de fi riches, &c où le fer eft manié avec tant de dextérité, que l'art ne peut pas aller plus loin : ces portes font compofées de barres de fer qui ont différens noms, félon leurs grpfïeurs qui fe mefurent par lignes, Le chaffis qui enferme le battant d'une porte, eft compofé d'une traverfe en-haut, Se d'une en-bas, d'un barreau montant de côtiere 6c d'un barreau montant de battement, qui font ordinairement de fer quarré bâtard, depuis quatorze jufqu'à vingt- quatre lignes de gros ; les autres barreaux font de fer quarré com- mun d'un pouce, ou de carillon de neuf à dix lignes, qu'il faut ferrer plus ou moins, félon les ornemens qui enrichiffènt les cfpaces, comme les anfes de panier, les confoles adofTées avec graines, dards Se flammes, les entrelas 6c poftes de diverfes manières, des fleurs, fruits & feuillages, & une infinité d'autres ornemens qui fe font avec de la tôle relevée, ou du cuivre fondu. On fait les enrou* lemens des panneaux avec du fer en lame de trois lignes d'épaifïèur, fur la largeur du chaffis du panneau ou du barreau; les ventaux fe mettent dans le chaffis dormant, compofé de fes deux montans de côtiere & de fon fommier ou barre d'entablement, & s'arrêtent fin- ie battement de fer à plat. Les portes confidérables font ordinaire^ ment terminées par un couronnement, pour mettre les armes ou chiffres du Maître de la maifon. Enfin ces fortes d'ouvrages peu- vent recevoir des ornemens magnifiques qu'il feroit trop long d'expliquer, & qu'on peut voir au château de Verfailles, qui ren- ferme tout ce qui fe peut de plus rare dans cette forte de travail, La grille qui ferme le chœur de l'Abbaye royale de faint Denis, eft encore un ouvrage digne d'être vu, & d'être étudié. Les moyennes portes confervent les mêmes proportions que
les grandes ; on met au nombre de ces moyennes celles des |
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grands appartenons, celles des principaux efcaliers &c des veftU j
bules, celles qui accompagnent la grande porte d'une églife,& uiie infinité d'autres, qui doivent être proportionnées à la grandeur du bâtiment, ôc à l'ufage du Heu auquel elles fervent. Quant aux petites portes , comme celles des garderobes , petits cabinets, efcaliers de dégagement , ôc toutes celles d'appartemens des moindres maifons ; elles doivent avoir fept pieds de hauteur fur deux à trois pieds de largeur, pour y pafTer plus commodément. Voilà ce qui regarde les proportions générales, qui ne font pas
déterminées (î précifément, qu'on n'en puiiîè fortir félon l'occa- fion &; le befoin. La iltuation des portes dans un bâtiment n'eft pas de moindre
conféquence que leur proportion. Dans une façade, la principale porte de l'édifice doit toujours être au milieu; mais lorfqu'il ar- rive que la distribution de la place ne permet pas de lui donner cette Situation, il eft à propos d'en feindre une pareille vis-à-vis, à une égale diftance du milieu du mur de face. Il faut éviter de faire de ces portes-cocheres balles, qui n'ont guère plus de hau- teur que de largeur, mais lorfqu'on y eft obligé , le meilleur parti qu'on puilTè prendre, eft de faire une arcadecre belle proportion, êc d'y pratiquer une entre-foie, dont le bâtiment ne reçoit pas peu de commodité, &L la face ou croifée de cette entre-foie eft beaucoup mieux revêtue de menuiferie avec des compartiment qui ont rapport à ceux des ventaux de la porte, que non pas de maçonnerie, qui paroît toujours pefante, particulièrement lorf- qu'elle eft mal deffinée, comme celle de l'hôtel de Vie, rue faint Martin. Ces portes ne peuvent avoir moins de huit pieds de large dans une grande rue. Il faut auffi prendre garde de mettre les por- tes principales trop près des encoignures de l'édifice, parce que cela eft contraire à la folidké. Pour les portes intérieures, elles doivent, autant qu*0£ le peut,
fe rencontrer de fuite dans les pièces de l'appartement, éç former une enfilade ; 6c lorfque le bâtiment retourne d'équerre, il Eut faire enforte que l'enfilade foit terminée par une fenêtre j ces percés produifent des effets heureux, qu'il eft de l'habileté de l'Architecte de favoir bien ménager: le palais Bourbon eft en ce genre un des meilleurs exemples qu'on puiflè propofer. La grandeur des portes? doit êtçe proportionnée aux pièces: ci-devant on ne leur donnoit guère plus de quatre pieds de large dans des appartemens confl- |
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dérables : maintenant on n'en fait guère qui ayent moins de cinq
pieds, 8c on leur en donne même jufqu'à fîx; celles du grand ap- partement du château de Verfailles ont cinq pieds fur dix, ôc réuf- fifTent fort bien ; au lieu que celles du palais Farnefe à Rome, qui n'ont que trois pieds èc demi fur fept, paroifTent trop pentes pour un aufli grand édifice. Ces petites portes étoient autrefois fi fort à la mode, que dans la plupart des réparations des vieux hôtels & châteaux, on commence par aggrandir les portes, ce qu'il a été nécefTaire de faire à celui des Tuilleries, où elles n'avoient que fix pieds de haut. Les portes doivent être rangées en enfilade à dis- tance égale du dedans du mur de face : êc fur-tout il faut obferver que le dofleret ou piédroit attenant le mur de face, ait depuis le tableau de la porte jufqu'au nud du dedans du mur deux fois la lar- geur du chambranle, pour peu que les pièces foient grandes. Les portes doivent répondre à-plomb les unes fur les autres, dans les différens étages, afin que le vuide porte fur le vuide ; &: aux gran- des portes pratiquées dans un mur épais, on peut faire en arriere- voufïure le defïbus de la plate-bande depuis la feuillure pour la dé- charger. Les portes des pièces principales, comme des veftibules , fallons & falles, tint à l'entrée qu'à 1-iflue des grands cfcaliers, doivent être en face d'une fenêtre, ôt le plus qu'il fe peut, au mi- lieu de la pièce, quand elle ne fert qu'à dégager deux grands ap partemens. Dans les pièces qui font plus de parade que d'ufage, 3uand les portes ne peuvent pas être au milieu, ôc qu'on eft obligé
e les ranger auprès des fenêtres, il en faut feindre d'autres à roppofite. On les enrichifïbk ci-devant de miroirs, pour rendre le lieu plus clair & plus agréable ; mais aujourd'hui on fe contente de figurer la même porte, ainfi qu'on l'expliquera plus ample- ment dans la fuite, en parlant des lambris. Les ornemens qui accompagnent ces portes, font les cham-
branles, frifes, corniches , frontons &c confoies, qui doivent être mis fort à propos ; mais les frontons ne conviennent pas fi bien au-dedans qu'au-dehors des appartemens, & les corniches en doi- vent avoir peu de faillie, ainfi que les confoies qui doivent porter les corniches. Ces confoies ne fe doivent point pofer à crû fur le mur/, mais fur quelques avant-corps ou montans parallèles aux çh ambraiiles pour les foutenir : il faut auflî éviter de mettre de la fculpture trop pefante fur de petits frontons, comme il s'en voit jen beaucoup d'endroits à Venife. La frife au-deflus de la porte
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entre la traverfe du chambranle qui fert d'architrave à la corni
che doit avoir les proportions d'un entablement, réglé félon le caractère de l'Ordre ; ces fortes de frifes peuvent recevoir quel- ques ornemens de fculpture fort à propos. - Il refte à parler des portes mobiles qui ferment l'ouverture d'une
porte. Les Anciens les faifoient allez fouvent de bronze, & les compartimens imitoient ceux de nos panneaux de menuiferie, comme font celles du Panthéon 6c celles de S. Jean de Latran, qui étoient au temple de Saturne ; mais cet ufage n'eft plus : la dépenfe èc la pefanteur exceffive de ces portes les ont fait rejetter. Il ne s'a- git donc ici que des portes de menuiferie. Celles au-defîùs de trois pieds de largeur, faut ordinairement à deux ventaux ou battans, ce qui les rend plus légères, & les fait ranger plus facilement dans le tableau de la baye. On les attache fur le chambranle, s'il eft de bois , ÔC cet ornement joint à la frife & à la corniche andefTus, fert d'encadrement à la porte a placard, laquelle eft à deux pare- mens, toutes les fois que de l'autre côté du mur il y a un autre chambranle qui recouvre le revêtement de l'embrafure de la baye. Les ventaux doivent refter, le plus qu'il fe peut, de leur hauteur dans les grandes portes, à moins qu'on ne foit gêné par une entre- foie, & fi la porte eft ronde, ÔC qu'on y pofe un dormant, il oc- cupera la partie ceintrée, l'impolie continuée fervant de linteau. Il y a auffi des portes quarrées qui demandent un dormant,
parce que le tableau de la porte eft fermé en plate-bande, & que l'embrafure eft ceintrée, comme à la principale entrée du Louvre ; il faut alors qu'il y ait un dormant dans la partie ceintrée, pour bif- fer l'ouverture des ventaux libres. Mais lorfque cette difficulté ne fe rencontre pas, il faut laiiîèr les ventaux de leur hauteur, parce que le dormant devient trop petit 6c eft inutile ; &, c'eft de quoi la grande porte de l'hôtel de Conti fournit un exemple. Quant aux compartimens des portes mobiles, particulièrement
des portes-cocheres, il y faut peu de panneaux, &: que celui d'en- bas foit arrafé comme du parquet; que les battans &: traverfes foient à proportion de l'ouverture de la baye, & que la richefïè des quadres & des moulures foit conforme à la décoration de l'Ar- chitecture. Les ornemens de fculpture y doivent avoir peu de re- lief; & il faut faire enforte qu'ils fe trouvent pris dans l'épaifïèur du bois, fans y être adaptés , ôc tâcher qu'ils portent quelques !! marques qui fanent reconnoître le maître de la maifon. |
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î8 COURS
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:*/ Porte ruftique d'Ordre Tofcan.
£/o/z «*« pas de connoiffance que cette porte ait été mife en
œuvre par Vignole> mais plujîeurs Architecles s en font fervis en divers édifices avec fucçès. Cette porte peut être appellée Ruftique, parce que les pare-
mens des pierres font en boflages piqués, et elle eft d'Ordre Tofcan, parce qu'elle a pour couronnement l'entablement de cet Ordre. Voici quelles en font les proportions. La hauteur étant dé- terminée, il la faut divifer en trois parties, dont deux font pour la hauteur de l'ouverture de la baye, &c la troifieme pour la partie qui occupe depuis le defTous du linteau jufqu'au-deiîus de la cor- niche. La largeur de la baye eft de la moitié de fa hauteur, 5t chaque jambage a de largeur la moitié de celle de la baye. Les joints des boiîages, lorfque les arrêtes ne-font pas arrondies, doi- vent être enfoncés à angle droit, de forte que le refend puiiïè être rempli par l'équerre, comme on le voit à la figure A. Il n'y a que les pierres à boffage qui doivent être piquées, afin que les autres parties, comme l'architrave Se la frife, fe détachent. Lefocle , qui eft ici trop bas , devroit être à hauteur de retraite, d'environ trois à quatre pieds. Les claveaux de la plate-bande font tirés du même centre B, qui eft le fommet d'un triangle équilatéral, dont la plate-bande eft la bafe, Se tous ces claveaux font à croflettes , dont deux montent dans l'architrave, la clef dans la frife, & les autres fe vont raccorder avec les affifes de niveau, enforte que par l'appareil ces pierres fe peuvent entrete- nir fans aucun mortier. Il fe trouve à Paris trois portes de cette manière, dont l'une eft dans la rue Coquilliere, l'autre derrière la maifon profefte des Jefuites, rue faint Antoine, àc la dernière qui eft la plus belle, &: qu'on tient être du fieur deBroffe, eft dans la rue desAuguftins du grand couvent; elle eft couronnée d'un entablement Dorique : mais toutes ces portes ne font pas d'une n belle proportion que celle de Vignole. |
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PORTE RUSTIQUE D ORDRE TOSCAN
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Porte dejjînée pour l* Illuflrijfime & Révérendijfime Cardinal
Farnefe y & qui devoit fervir d'entrée principale au pa- lais de la Chancellerie, JLfE Cardinal Raphaël Riario, neveu du Pape Sixte IV, fît bâ-
tir le palais de la Chancellerie, des pierres qui furent enlevées d'une partie du Colifée ÔC de la démolition de l'arc de Gordien. Bramante en fut PArchite&é. Il reftoit plufieurs ornemens à faire dans l'intérieur de ce palais, le Cardinal Alexandre Farnefe étant Chancelier de l'Eglife Romaine, donna ordre à Vignole de les achever, 6c cet Architecte y fatisfît; mais ce defïèin que je rapporte ici, qu'il avoit donné pour la principale porte, ne fut point exécuté : la porte qui fert préfentement d'entrée à ce palais, fiit bâtie depuis par Dominique Fontana, pour le Cardinal Mon- talte. Je vais rafïèmbler les principales obfervations qu'on peut faire au fujet de cette porte de Vignole. Elle a de hauteur le dou- ble de fa largeur ; la partie depuis la fermeture jufques fous la plate- bande de l'entablement, a deux modules , 6c le chambranle en a un : elle eft plus élevée que le fol de la rue de fix degrés qui font en pente, ôc qui n'empêchent pas l'entrée des carrofTes, parce qu'ils n'ont au plus que deux ou trois pouces de haut fur deux pieds de giron : ces fortes de degrés fe font à Rome de bri- ques pofées de champ, qu'on retient par une bordure de pierre dure, ou de marbre. Le chambranle tombe à crû fur le feuil fans retraite ; mais il feroit beaucoup plus à propos que le focle qui eft fous la colonne, fût continué fous le chambranle, ôc y formât une retraite. L'Ordre d'Architecture qui accompagne cette porte, forme un avant - corps confîdérable, ce qui a été fait pour avoir un balcon plus fpacieux au niveau du premier étage. Les jambages de la porte s'avancent jufqu'à l'alignement du milieu des colon- nes , qui font ifolées de la faillie du tore de leur bafe, ce qui pro- duit un maffif qui aide à foulager la portée de l'entablement : la diftance qui eft depuis le mur de face jufqu'au nud de la colonne, fait que le métope en retour eft trop large d'un demi-mqdule. La baluftrade qui fert d'appui au balcon, a de hauteur près de la fîxieme partie de tout l'Ordre. |
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PORTE POUR LE PALAIS DE LA CHANCELLERIE
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Porte du bâtiment de l'Illufiriffime & Révérendijjime
Cardinal Farnefe > a Caprarole. E t te porte eft encore Dorique, comme la précédente, mais
elle eft plus haute, 6c n'a que cinq triglyphes dans fa friie. La hauteur de l'ouverture de fa baye eft de deux tiers de module plus que le double de fa largeur, ôt elle eft fermée en plein ceintre, les jambages ont enfemble la largeur de l'ouverture; l'archivolte eft dénuée de moulures, 6c règne en arrière-corps fur les alettes. Le corps d'Architecture qui décore cette porte, forme un avant-corps au-delà du mur de face d'un module de faillie ; la hauteur, depuis la fermeture du ceintre jufqu'au-deiïus de l'entablement, eft la moitié de la hauteur de l'ouverture : les mutules qui font placés dans la corniche, font efpacés éga- lement , comme s'il y avoit un triglyphe à la place de la clef, qui monte jufques dans la frife, 6c qui étant plus large qu'un triglyphe, rend les métopes qui font à fes côtés plus étroits qu'ils ne devroient être. On ne voit des deux pilaftres que la baie 6c le chapiteau, le refte eft caché fous les pierres de refend qui for- ment un ruftique auutour de la porte, où elles font diftribuées avec afTez d'art ; chacune a de hauteur un peu plus d'un module, y compris la largeur du refend, de forte qu'on en compte treize fur le nud de chaque pilaftre ; ainfi le pilaftre entier avec fa bafe &c fon chapiteau a feize modules, qui eft la hauteur qu'il doit avoir ; la corniche eft couverte d'un glacis pour l'écoulement des eaux : & c'eft ce qui fait qu'il n'y a point de gargouilles dans la cymaife, L'Attique qui fert d'appui aux fenêtres du premier étage a de hauteur fe tiers de la largeur de l'Ordonnance, fans fon focle : la corniche qui vient mourir contre le focle de cet Attique, marque le niveau du premier plancher, Se fert de cor- don aux cinq baftions qui flanquent les encoignures de ce châ- teau. Mais ce qui mérite une attention plus fînguliere, c'eft que Vignole 6c les plus grands Maîtres ne fe font jamais éloignés dans leurs Ordonnances des grandes proportions , comme du double, du tiers, du quart, du cinquième, 6cc. 6c c'eft le principe de la beauté effective qui paroît dans leurs ouvrages, quoique le détail n'en foit pas toujours auffî correct que leur manière eft grande 6c hardie, |
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D'ARCHITECTURE.
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A . Ji cutart «r.
B .Travetv&r. C-. Pann-eMux . |
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IX C&rpttf/ante
F, %AAitqtuy, |
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1~~7, ^rSAroM
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pl,4S., POILTB DU CHATEAU DU CAPRAllOLE P»<,.,43.
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C 0 U R S
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Le Cardinal Raphaël Riario fit bâtir dans la forme qu'elle
ejl a préfent, l'églife de faim Laurent in Damafo, ainfi nommée y parce quelle a été fondée par le Pape S. Da- mafe f&la renferma dansfon palais de la Chancellerie ; depuis 3 le Cardinal Farne fe y fit faire cette porte fur les dejfeins de Vignole. I u i s qu e j'ai dit ci-devant que les portes reçoivent le nom de
l'Ordre dont elles ont pour ornement quelques parties : celle-ci peut être appellée Corinthienne, puifque fa corniche eft ornée des modillons de cet Ordre, La hauteur de l'ouverture a un peu plus du double de fa largeur, &; le couronnement, depuis le defïbus du linteau jufques fur la corniche, a le tiers de la hauteur de l'ou- verture : chaque jambage, depuis le nud du mur décoré de pierres de refend juiqu'au tableau, a le tiers de la largeur de la baye; toute l'Architecture n'a d'autre faillie au-delà du mur de face que celles des moulures; le chambranle eft Corinthien, ayant trois fa- ces, &c chaque montant a de largeur la moitié du chambranle ; ces montans, auffi-bien que le chambranle, tombent à cru fans focle fur le feuil, qui eft une marche moulée ou quarderonnée. Les confoles font ici leur véritable office , Comme on le peut voir par le profil, elles ne fervent pas feulement à décorer, mais à porter & confolider la corniche qui eft d'une élégante compofition;, elles font un peu étroites pour leur hauteur, èc reffèmblent à celles que Vitruve appelle Prothirides, dont le profil eft arrafé. Le cavet qui fe contourne fur le gramd enroulement des confoles, ôt la plate- bande des modUlons , qui forme un petit plafond, font ingénieu- fement imaginés, La frife eft bombée, Se peut être taillée de fculpture de peu de relief, On remarquera que les pierres au mur de face, qui eft fans retraite, font pofées en liaifon, comme l'or- dre de la conftruéfcion le demande. Ce deflein eft mefuré par mo- dules déterminés par la largeur de l'ouverture de la porte qui en a cinq; la corniche a de faillie deux de ces modules, Cette porte eft pratiquée dans la façade du palais de la Chancellerie, èc com- me la compofition ne tient rien de la décoration de cette façade, elle fait fentir la différence qui eft entre les ouvrages de Bramante ôc eeu?c de Vignole. |
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pL 47- D'ARCHITECTURE.
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Cette porte eft dans le fallon du palais Farnefe. Elle ejl de
l'invention de Vignole, qui n'a pas peu contribue' a ren- dre ce palais magnifique par plufîeurs ornemens de portes> de fenêtres & de manteaux de cheminées qu'il y a fait. \^j e t t e porte a d'ouverture de baye le double de fa largeur, qui
eft la même proportion qu'ont les précédentes. Le couronne- ment, à compter depuis le defTous de la fermeture jufqu'au-defïïis de la corniche, a trois onzièmes de cette hauteur; le chambranle a deux: de ces onzièmes, &; chaque jambage, dans lequel eft com- pris le chambranle, a deux feptiemes de la largeur de la baye. La corniche, dont la faillie eft égale à la hauteur, eft Compofite, elle a des mutules & des denticules, & quelques moulures en font tail- lées; elle paroît cependant un peu forte pour une porte, telle que celle-ci, qui eft placée fous un portique à un premier étage. La frife eft ornée d'un fefton de feuilles de laurier. Il eft à propos, d'obferver, au fujet de ces fortes de frifes, que le relief de leur fculpture ne doit guère excéder le renflement d'une frife bom- bée , parce qu'autrement ces fculptures paroifTent pefantes, comme on le peut voir aux croifées de la galerie d'Apollon au Louvre. Pour mieux faire entendre ce que j'ai dit ci-defïus, que Vigriole
a enrichi après-coup le palais Farnefe de plufîeurs ornemens, il eft nécefïaire en cet endroit d'informer ceux qui n'ont pas vu bâtir à Rome, de la manière dont on y conftruit les édifices. A Paris on taille dans le chantier l'Architecture &: toutes les faillies qui doi- vent entrer dans une façade, & on les pofe à mefure que le mur s'érige; mais à Rome le corps des murs étant ordinairement de brique, on adapte après-coup les faillies ôc les ornemens par incrus- tation avec des crampons de fer, comme on fait ici à l'égard du marbre. C'eft la raifon pour laquelle on voit dans cette dernière ville plufîeurs bâtimens qui n'ont pas été achevés, & où il refte de ces ornemens à pofer, tel eft le portail de l'églife de S. Jean deb Florentins dans laflrada Julla. Il en etoit de même du palais Far- nefe ; ce magnifique édifice étok commencé depuis long-tems, ôc il reftoit à y incrufter plufîeurs ornemens, lorfque Vignole fut chargé par les Cardinaux Alexandre 6c Ranuce Farnefe de lui don- ner fon entière perfection. |
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Des Fenêtres en général.
Comme les fenêtres ne font pas moins nicejfaires que les
portes dans la compofition des édifices, j'ai cru quil étoit pareillement utile d'en expliquer les différentes efpe- ces , & d établir les proportions qui leur font propres, La même raifon qui a fait comparer à Scamozzi la principale
porte de l'édifice avec la bouche, lui a fait dire que les fenê- tres étoient femblables aux yeux, puifque, de même que cet or- gane, elles reçoivent la lumière de dehors, 6c l'introduifent au- dedans. Mais comme nous ne faifons pas grand cas de ces défini- tions fubtiles qui n'ont rien de fort important, nous les abandon- nons volontiers; &: pour nous renfermer dans quelque chofe de plus utile, nous allons fixer les proportions des fenêtres, décrire les ornernens qui leur conviennent, en un mot nous allons tâcher de ne rien omettre de tout ce qui a rapport à cette partie du bâti- ment. Elle y eft fi efTentiellement néceflaire, que fans elle, les demeures des hommes ne difFéreroient point des cavernes obfcu- res des bêtes féroces. Avant tout, il faut confîdérer que la grandeur des ouvertures
des fenêtres doit être proportionnée aux lieux qu'elles éclairent, parce que fi elles font petites &: trop éloignées, le lieu devient obfcur: èc fi elles font trop grandes & trop proches les unes des autres, elles aiFoibliiTènt le mur dans lequel elles font percées, &, outre l'excès du froid èc du chaud qu'elles procurent, elles caufent tôt ou tard la ruine de l'édifice. Lès fenêtres, de même que les portes, fe peuvent ranger fous
trois claflTes, il y en a de grandes, de moyennes èc de petites. Les grandes font les vitraux des églifes Ôt des bafiliques, les ar- cades des galeries ou loges & corridors qui font l'office de croi- fées, & les principales fenêtres des (allons plus grandes que celles du refte de la façade. Les moyennes font toutes celles qui éclai- rent les appartemens : & enfin les petites font les croifées d'entre- foies ou mezzanines, les lucarnes, les œils-de-bœuf, les fou- piraux, &: autres petits jours fervant à éclairer les moindres pie- ces , comme font les petits cabinets de les garderobes, ou les |
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pièces qui, comme les celiers, les bûchers 6c les caves, n'ont pas
befoin de grande lumière. Quant aux différentes formes des fenêtres, les quarrées longues
en hauteur, Se celles qui font ceintrées dans leur fermeture, font les plus parfaites; car il y en a de rondes, d'ovales, 6c de quarrées longues en largeur, dont il ne fe faut fervir que rarement, 6c quand on y eft forcé par le raccordement du dehors au-dedans de quelque nouveau bâtiment avec un vieux, ou pour éclairer des entre- foies ôc de ces petits appartemens bas que les Italiens appellent mezzanines, ÔC qui font fort en ufage chez eux, pour s'y mettre à l'abri des grandes chaleurs. A l'égard des fenêtres quarrées, elles ne peuvent fervir que dans les Attiques. Les vitraux des églifes tiennent le premier rang entre les gran-
des fenêtres ; ils font ordinairement percés dans la voûte, 6c leur baye eft déterminée par la grandeur des lunettes qui doivent ré- pondre à-plomb fur les arcades ; fur quoi il eft bon d'obferver, que t'arrête de la clef de ces lunettes doit être éloignée de chaque côté du milieu de la clef de la voûte d'un fîxieme de fa circonférence, afin qu'il refte entre deux lunettes le tiers du berceau de la voûte dans fon entier. Lorfque ces vitraux ont environ de hauteur le dou- ble de leur largeur, ils font fuffifamment grands pour éclairer la nef d'une églife; leur chambranle doit être à-plomb, ôc orné de fortes moulures ; 6c ils doivent être ceintrés dans leur ferme- ture , fuivant le ceintre de la lunette. Les fenêtres de la croi- fée d'une églife, ainfi que celles de l'extrémité de la nef adofïee au portail, ont beaucoup plus de grâce, lorfqu'elles font cein- trées félon le ceintre de la voûte, avec un appui quatre, que lorfqu'elles font ovales en hauteur ou en largeur, comme à la croifée Se au portail de l'églife de faint Louis des PP. Jefuites, rue faint Antoine. Ces fortes de fenêtres peuvent être plus lar- ges que hautes ; 6c c'eft le plus ou le moins de largeur de la croi- fée de l'églife qui détermine leur baye ; quelquefois même elles occupent toute la partie ceintrée au-deiïus de l'entablement, com- me à l'églife de Sorbonne. Plus les arcades de la nef font lar- ges, comme celles de faint Pierre du Vatican, plus la retombée des lunettes eft éloignée des arcs doubleaux, ainfi les lunettes font plus étroites, 6c conféquemment les vitraux. Au contraire il y a des lunettes dans le berceau d'une voûte dont le ceintre commence à partir prefque du pied ou naifïance de la lunette, |
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& telles font celles du Val-de-Grace ; mais les vitraux percés
dans ces lunettes en demi - cercle , deviennent écrafés ôc trop bas pour leur largeur, qui eft prefque égale à l'arcade qui eft def- fous. Lorfqu'on veut éclairer une églife par le cul-de-four, il eft plus à propos de mettre un vitrail dans le milieu, que d'en mettre deux féparés par un trumeau, comme on l'a fait à f'églife de faint Louis des PP. Jefuites : fi l'églife eft petite, comme au noviciat des mêmes PP, Jefuites, il vaut mieux n'y en point mettre. Il faut évi- ter de faire defcendre les vitraux des chapelles des ailes ou bas cô- tés, trop près de l'aire du pavé, ni les trop élever, comme aux églifes du Grand Jefus & de faint André délia Valle à Rome, où elles font percées au-defTus de l'impofte de l'arcade. Ces fortes de fenêtres doivent être plus grandes, s'il y a des bas côtés, que s'il n'y avoit que des chapelles feules le long de la nef. Autrefois on y pratiquoit des meneaux ou croifillons de pierre, qui fervoient à retenir les chaffis ; mais comme on a reconnu qu'ils ôtoient beau- coup de jour, on y a fubftitué des meneaux de fer. Il eft inutile de mettre dans la croifée d'une églife des vitraux au-deflbus de l'en- tablement du grand Ordre, lorfqu'il y en a déjà au-defïùs ; parce qu'outre qu'ils ne fervent de rien, puifqu'il vient affezde jour par le vitrail fupérieur, ils occupent en cet endroit la place d'un au- tel qui, étant orné de colonnes ou de pilaftres, eft très-propre à décorer le mur qui refte grand &: limple dans cette partie. Les fenêtres d'un dôme , qui font prifes dans le tambour, ôt qui font élevées au - deiïus de l'entablement du couronnement des pendentifs, font beaucoup mieux d'être ceintrées dans leur fer- meture , quoique tournante fur leur plan ( comme celles des dô- mes de la Sorbonne &c du collège des Quatre-Nations à Paris, êc de faint Charles deCatinari à Rome ) que d'être fermées en plate- bande , comme au Val-de-Grace de à la plupart des autres dô- mes : elles doivent avoir en hauteur deux fois & demie leur lar- geur, parce que l'élévation où elles font, les fait paroître baffes, &C leur décoration doit être relative aux ornemens des Ordres d'Architecture qui enrichifTent tant le dehors que le dedans de la tour du dôme. Outre les églifes, il y a encore de grands lieux, comme les fal-
les publiques ou bafîliques, qui peuvent recevoir la lumière des jours pratiqués dans leurs voûtes. La grande falle du Palais à Pa- ns, qui eft confidérable pour fa grandeur , eft fort mal éclairée, |
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Se elle ne le feroit pas même encore allez, fi l'on ouvroit les ronds
qui font dans la voûte, dont les jouées des lucarnes dans le com- ble (croient-fort grandes, comme on le peut remarquer à celles qu'on a percées nouvellement pour éclairer l'autel. Le feul moyen pour donner du jour aux deux berceaux de cette falle, eût été de laifTer ouverte par un grand arc la partie ceintrée au-defTus de l'en- tablement des deux fonds de la voûte.; cette grande ouverture au- roit donné beaucoup plus de jour que les deux ronds que l'Archi- tecte s'eft contenté a y pratiquer : il l'a fait amfi. pour donner plus de force au pignon du comble, en y mettant un pilier-boutant au-dehors; mais il eût pu mettre deux jambages dans le ceintre, 6c faire trois grands vitraux au lieu d'un feul, comme l'a pratiqué fort judicieufement le Cavalier Bernin à la nef de faint Pierre, qui n'étoit pas auparavant fuffifamment éclairée. Pour les grands (allons, comme (ont ceux des Tuilleries, & de Clagny, Se ceux du palais Farnefe, du palais Barberm ou de Paleftrine, Sec. s'ils font placés dans le milieu du bâtiment, qui eft leur véritable place, ils doivent être éclairés par deux Ordres de croifées l'un fur l'au- tre, dont les appuis foient de niveau avec les autres croifées des appartenons, quoique ces fenêtres foient plus grandes 6c de dif- férentes figures que les autres. L'on fuppofe que ces grandes pie- ces occupent la hauteur de deux étages, ôc en effet ils ne doivent jamais en occuper moins. Après les grandes fenêtres fuivent les moyennes, qu'on nomme
aufli Croifées, parce qu'autrefois on en partageoit la baye par plu- fieurs croifillons ou meneaux de pierre, comme il s'en voit en- core au vieux Louvre Se ailleurs : c'eft par les moyennes croifées que les appartemens des étages quarrés reçoivent du jour. Leur proportion dépend de leur fituation, c'eft-à-dire 9 fi elles font au rez-de-chauffée, au premier, au fécond, ou troifieme étage, Se cette proportion dépend encore de la hauteur de l'étage diffé- rente félon la grandeur des édifices. Toutes les fenêtres des bâti- mens particuliers & des autres lieux défîmes aux ufages ordinaires, ont toujours depuis quatre jufqu'à cinq pieds de largeur, fur une huateur proportionnée à celle du plancher, de forte que leur plate- bande doit être éloignée du plafond autant que la corniche le pourra permettre. Ces croifées font prefque toujours fermées quar- rément : leur appui doit être haut de deux pieds neuf pouces, ou trois pieds au plus, Se Fon ne doit point lès faire plus bas, fous prétexte de |
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tirer plus de jour,à moins qu'on n'y mette une baluftrade de fer ou
de pierre, pour empêcher qu'on ne fe précipite, en regardant au dehors. On obfervera à cette occafîon, que lorfque la fenêtre eft pratiquée dans un mur épais, on doit abatre le mur dans l'embra- fure au droit de l'appui, pour pouvoir regarder plus facilement au dehors, & c'effc ce qu'on appelle alléger. Le deiîùs de l'appui doit avoir un peu de pente pour rejetter les eaux. En général voici ce qu'il faut fuivre pour régler la hauteur des
fenêtres. Si l'étage a,par exemple, douze pieds fous folive3 la cor- niche de la chambre ayant un pied de haut ou environ, Se l'appui trois, il en réitéra huit pour la hauteur de la fenêtre, qui fera le double de quatre qu'elle doit avoir de largeur ; 6c ainiî à propor- tion des étages plus ou moins élevés. La meilleure règle pour ranger les fenêtres, eft de les efpacer tant plein que vuide; c'eft- à-dire, que la largeur du trémeau foît égale à celle de la fenêtre, Ôc que vers les encoignures il y ait de diftance de l'angle du bâti- ment au tableau de la fenêtre un tiers ou un quart plus que la lar- geur de la fenêtre. Lorfque dans les corps-de-logis fimpîes, il y a des pièces qui font percées des deux cotés, les fenêtres doivent répondre, &C s'aligner l'une l'autre ; cette régularité eft autant né- cefTaire pour la bonne conftru£tion , que pour la belle décoration. Il faut auffi obferver une même diftribution de fenêtres dans les fa- çades des bâtimens en aile qui fe regardent, de s'il n'y a qu'un mur vis-à-vis d'une aile de bâtiment, on doit y feindre le même ordre de fenêtres. Dans ce cas-là même, & loriqu'on ne veut rien épar- gner pour faire un édifice fomptueux, on peut placer des chafîis à verre dans le renfoncement de ces fenêtres feintes, afin de mieux tromper, comme on l'a fait à l'hôtel de Beauvilliers. A l'égard des fenêtres des grands édifices, celles de l'étage au
rez-de-chaufTée ne doivent avoir au plus que trois pieds de hauteur d'appui en-dedans, quoiqu'il en paroifle davantage au-dehors, par- ce que l'aire de cet étage eft prefque toujours élevé à hauteur de re-r traite : au lieu que dans les bâtimens particuliers, ces fenêtres doivent être élevées au-defïus du pavé de la rue de plus de cinq pieds, pour n'être point vu au-dedans par les palîans, &c elles doivent être encore grillées ,, pour la sûreté. Les fenêtres au rez-de-chaufïee font mieux d'être à plate-bande bombée, qu'autrement, parce que cet étage étant ordinairement voûté, les arneres-voufïures fe rac- cordent plus facilement avec les lunettes des voûtes, dont la re- |
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tombée eft âu-defïbus de la fermeture des fenêtres. Souvent aufîî on
prend ces fortes de fenêtres dans des arcades dont ellës^ fuivent alors le ceintre, comme au château de aux écuries de Veuilles : la largeur de leur baye doit avoir environ les trois cinquièmes de celle de l'arcade ; de forte que fi l'arcade a dix pieds de largeur, la croifée en aura fix, le chambranle fera d'un pied de chaque coté, & il reftera un champ d'un pied, auflî de chaque côté ; mais lorfque ces fortes de fenêtres ne font pas dans une arcade, elles n'ont guère de hauteur plus de deux rois leur largeur prife fous l'angle du fommier de leur fermeture. Les fenêtres du premier ou bel étage doivent être les plus hau-
tes , & il eft néceflaire que leur chambranle en-dedans de l'appar- tement monte jufques fous la corniche qui reçoit la voiuTure du plafond; ainfi l'élévation de cette corniche règle la hauteur des fe- nêtres y qui ne doivent pas être moins larges de cinq pieds, ni plus larges de fîx, ôc qui doivent avoir de hauteur un fixieme plus que le double de leur largeur, comme celles du bâtiment neuf du Lou- vre, qui ont fîx pieds fur quatorze, 6c qui font fermées quarré- ment : mais fi elles font ceintrées, comme celles du château de Verfailles , qui ont beaucoup de grâce, elles peuvent avoir de hau- teur deux fois & demie leur largeur, le chaffis reliant dormant dans la partie ceintrée. Les fenêtres du fécond étage doivent avoir de hauteur une fois
êc deux tiers de leur largeur ; Ôc celles du troifieme une fois & de- mie de cette largeur, qui doit être égale dans toutes les fenêtres de fymmétrie d'une façade, Ôc l'on y doit fur-tout obferver que les fe- nêtres répondent à-plomb les unes fur les autres, 6c que leurs ap- puis 8c leurs linteaux foient au même niveau en chaque étage. Il faut même, pour la régularité, en feindre aux endroits où quelque fujétion qui fe rencontre dans les dedans, empêche d'en ouvrir. Les fenêtres pratiquées dans un Attique, qui s'élèvent au-deiïîis d'un Ordre, doivent avoir la proportion de celles de l'étage qui eft au-dellous. A ce fujet on remarquera un abus qui n'eft que trop fré- quent, & contre lequel il faut être très en garde, c'eft de couper la frife & l'architrave d'un grand entablement, pour y faire mon- ter l'ouverture des fenêtres , comme à la grande galerie du Lou- vre , èc à d'autres grands édifices. A l'égard des petites fenêtres appellées mezzanines ou bâtardes,
qui ont plus de largeur que de hauteur, &; qui fervent pour les pe- |
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tits étages, elles doivent être aufîi larges que les grandes qui font
au-deflbus. Les lucarnes des étages en galetas, telles que font celles rapportées dans la planche 45?, & marquées A, B, C, doivent avoir, fi elles font de maçonnerie, un cinquième moins de largeur que les fenêtres de deflous ; èc celles de bois revêtues de plomb, un quart moins de largeur que les autres fenêtres de la façade, afin de paroître plus légères. Ordinairement on les fait bombées, & on leur donne de hauteur environ une fois ôc demie leur largeur; quel- quefois aufîi on les fait en plein ceintre ; les plus belles font celles des petites cours des écuries du Roi à Verfailles : mais il faut fur- tout éviter de couper la corniche au-devant de chaque lucarne. Il y a auffi de petites lucarnes appellées (Eils-de-bœuf, dont on trouvera des exemples défïgnés par les lettres D, E, F dans la plan- che 49. Ce font de petits jours ronds ou ovales pratiqués fur les combles Se fur les dômes, tant pour donner de l'air à la char- pente, que pour égayer un dôme qui paroît toujours pefant, à caufe de la contexité de fa figure courbe. On peut beaucoup varier la figure de ces œils-de-bœuf. L'ufage eft de n'en mettre fur les dô- mes qu'un rang ou deux , comme à celui du Val-de-Grace. Cepen- dant le dôme de faint Pierre du Vatican en a trois rangs de feize à chaque rang, qui font un merveilleux effet ; mais aufîi ce dôme eft-il unique dans fa grandeur, ayant hors oeuvre plus de vingt-cinq toifes de diamètre. Il paroît inutile de faire mention des jours qui fe prennent dans
la frife d'un entablement de couronnement, comme il s'en voit en plufïeurs palais d'Italie, ni aufîi d'autres petits jours en ovale couché, percés dans les tympans èC au-defïus des frontons, puif- que ces fortes de jours n'étant que de petits trous qui diminuent la beauté du bâtiment, & dont on ne reçoit qu'une médiocre commo- dité, il faut les éviter le plus foigneufement qu'il eft pofïïble. Quant aux demi-fenêtres, elles ne font plus en ufage ; celles qui font cou- pées en biais, pour s'afïujettir au rampant d'un efeafier, ne font pas plus fupportables- Les lucarnes damoifelles, flamandes Se ca- pucines, aufîî-bien que les moindres œils-de-bœuf, font fî peu confîdérables, qu'elles ne méritent pas qu'on s'y arrête. Il refte à parler de la décoration des fenêtres. Un chambranle
uni fait l'ornement des plus fîmples; enfuite font celles qui ont un chambranle avec des moulures 6c une corniche au-defïus ; puis celles qui ont un chambranle avec des eonfbîes & un fronton mm
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fans montans aux côtés du chambranle , comme il s'en voit au
vieux Louvre : & enfin les plus riches qui font accompagnées 1 de colonnes, de frontons, de confoles & de baluftrades , com-
me font celles de Michel-Ange aux ailes du Capitolc, &: celles de plusieurs portails d'églifes , dans le nombre defqucls on peut mettre celle de la loge de la Bénédiction à faintPierre, celles de faint André délia ValLe & du collège Romain à Rome, de celles du portail du Val-de-Grace à Paris. On peut auffi fort à propos intro- duire dans la façade d'un palais ces fortes de fenêtres, dont la compolition étant plus riche, fert à en distinguer le milieu, où le plus fouvent il y a un fallon au-defïùs d'un veftibule ; la fenêtre peut être en cet endroit plus grande &: ceintrée, quoique les autres foient quarrées. Mais pour lors il fout que la porte au-defïbus foit enrichie à proportion, comme celle qui fert d'entrée principale au palais de Monte-Cavallo, laquelle porte une grande fenêtre à bal- con , d'où le Pape donne la bénédiction. Les ornemens de ces fortes de fenêtres doivent porter de fond, & non pas en faillie Ôc par encorbellement, comme celles du fécond étage du palais Far- nefe , où il y a des colonnes qui portent à faux fur des confoles. Les proportions des chambranles, des montans, corniches, fron- tons ôc confoles, dont on décore les fenêtres, font prefque fem- blables à celles des portes. Quand on couronne les fenêtres de frontons, il effc à propos de mêler alternativement les frontons triangulaires & les ceintrés, 6c pour cela il faut que le nombre des croifées foit impair dans les façades des édifices. Outre ces fortes de fenêtres qu'on peut rendre fort régulières, il y en a d'autres qui fortent de la proportion ordmaire ; telles font, par exemple, celles qui font eompofées d'une arcade portée par des colonnes ifolées, dont l'entablement retourne dans l'épaifFeur du mur, Se où, de la diftance qui eft entre ces colonnes & les pi- laftres adofTés contre l'épailTeur du mur, il fe forme deux fenêtres qui accompagnent l'arcade ; on en voit un exemple au portique de la baillique de Vicence , bâtie par Palladio , Se il y en a encore une de cette manière dans la falle royale du Vatican , de une au- tre dans l'églife des Théatins à Paris, qui eft autant ridicule que les autres font élégantes. Après avoir parlé de la proportion & de la décoration des fe- v
nêtres, il refte a traiter de leurs fermetures, qui fe font ordinaire- ment de bois : comme rien ne contribue davantage^ rendre les |
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appartenons agréables que là clarté, Ton ne fauroit rendre trop
légers d'ouvrage les chafîis de menuiferie qui ferment les fenê- tres : on y doit mettre le moins de carreaux qu'il eft poffible. Les croifillons qui les féparent doivent être fort étroits, ainfi que les ménaux, montans & traverfes, &; les guichets beaucoup plus hauts que larges. Ces règles font générales. Les particulières dé- pendent de la grandeur & de l'ufage des lieux. On fait à préfent plus de chafïîs a verre que de croifées à panneaux de verre, parce que ces chafîis fe peuvent ouvrir par deux, quatre ou fix ven- taux (*) qui portent leur battement, fans avoir de ménaux mon- tans dans le dormant, ce qui eft défagréable à voir, fur-tout dans un bel appartement. On a imaginé plufieurs fortes de feuillures, pour empêcher le vent de pafler, & l'on pratique une gorge à la traverfe d'en-bas, ou pièce d'appui, pour jetter les eaux au-dehors de la feuillure. Pour les volets, il eft à propos de les brifer, û étant d'une feule pièce, ils ne peuvent pas fe ranger dans l'em- brafure. Les ornemens de fculpture dont on les enrichit doivent avoir peu de relief, & être pris dans l'épaiffeur des panneaux, ce qui ne fe fait guère qu'aux grands édifices, parce qu'à préfent on les peint d'ornemens grotefques en camayeux , ou en couleurs différentes, dont les plus riches font à fond d'or : le parement des volets eft ce qui pofe contre le chaiïïs, &: qui fe voit, lorfque les volets font ouverts. Les compartimens ôc les divifions des pan- neaux , des guichets, des carreaux de des volets changent, com- me j'ai dit ci-deftus, à proportion de l'ouverture de la fenêtre • la pratique en apprend davantage fur ce fujet que toutes les règles qu'on pourroit preferire. (*) Cecife rapporte au teins que Davilcr ècrivoit, car aujourd'hui les chajjis à verre ne fe
font plus qu'à deux ventaux : on parlera bientôt des règles qu'il y faut obferver. . |
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Fenêtre du Palais Sachetti.
Quoique &t^^e^0mê^^^^0§§0^j^0e> comme elle Je
trouve dans plufieurs éditions de/on Livre, f ai cru ne la devoir pas omettre, V_j ette fenêtre eft une de celles de l'étage au rez-dc-chauflee du palais Sa-
chetti dans lajlrada Julia à Rome. Elle eft du deffein d'Antoine Sangallo , ôc il y en a de prefque femblables à l'étage au rez-de~chauffee de palais Far- nefe , qui a été commencé par le même Architecte. Je vais raflembler ici les obfervations que j'ai cru devoir faire au fujet de
cette fenêtre. Le chambranle m'en paroît trop large; il ne devroit avoir que le fixieme de l'ouverture de la baye, &il a plus que le cinquième. Il n'en eft pas de même des montans qui accompagnent le chambranle, ils font dans leur véritable proportion , étant plus étroits que le chambranle. La corniche & la frife, qui fervent de couronnement à cette fenêtre, ont enfemble le quart de la hauteur de la baye s 8c font de beaucoup trop hauts j les confoles qui foutiennent les extrémités de la corniche, font auffi faillantes que le lar- mier de cette corniche, ce qui eft; un défaut, & elles font arraféespar les cô- tés j pour celles d'en-bas qui portent l'appui, elles font d'une hauteur excefli- ve , èc qui furpaffè la largeur de la baye-, elles font auffi larges que le cham- branle : l'appui a trop de faillie , ainfi qu'on le peut voir par le profil, 8c la tablette eft ornée de moulures trop chétives 8c trop confufes. En général on ne peut pas cependant méprifer cette compofition, qui ne pèche que dans des proportions qui ne font pas affez légères. C'eft ce qui m'a engagé à changer les proportions de cette fenêtre j en con-
I fervant la même compofition ; j'ai augmenté la hauteur de la baye , 8c lui ai «lonné plus de deux fois fa largeur. Le chambranle marqué E n'a que le fixie- me de cette largeur, 8c j'ai diminué la corniche 8c la frife, qui n'ont plus que les deux cinquièmes de la largeur de la baye. Les confoles qui portent l'appui, font, à ce que je penfe, d'un plus beau profil, 8c moins hautes, elles font un peu plus étroites que le chambranle, 8c portent fur un fpcle plus haut. L'abajour eft fermé en plate-bande bombée. G'eft à préfent i'ufage d'élever de terre l'étage au rez dechaulîée , afin de le rendre plus fain &c plus agréable, 8c de profiter de l'étage fouterrein pour les néçeiîités de la mailon. J'ai marqué dans la baye les compartimens de trois volets pour trois guichets à carreaux de verre. |
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FENFvSTRR DU PALAIS SACHETTI.
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Fenêtre de Vignole.
Cette fenêtre eft du.dejjein de Vignole ; mais l'on n eft pas
ajjuré du lieu ou elle a été exécutée. La compofition de cette fenêtre eft plus fimple & plus régulière que la pré-
cédente : elle a beaucoup moins de hauteur que le double de fa largeur, ce qui peut faire croire qu'elle a été Faite pour un étage voûté au rez-de-chauffée. Son couronnement eft un peu trop fort, les trois parties qui le compofent ayant les deux cinquièmes de la hauteur de la baye. Le chambranle (dont le profil eft prefque femblable à celui de l'archivolte Dorique) a un peu moins que le quart de la largeur de l'ouverture, 8c paroît d'une affez bonne propor- tion : mais on ne peut approuver fon trop de faillie, qui cache une partie de la frife. Pour remédier à cet inconvénient, qui eft considérable , il faut pren- dre dans le mur répaifTeur des deux faces du chambranle, de façon que le nud de la frife tombe à-plomb du filet qui couronne la grande face dans ledit chambranle. Je ne puis encore m'empêcher d'obferver que l'appui de cette fe- nêtre eft trop fimple j U eft porté par des confples qui font enrichies de mou- lures avec des nervures, & qui font arrafées par les côtés. J'ai cru rendre cette fenêtre d'une plus belle proportion en y faifant des
changemens, comme à la précédente. Je lui ai donné de hauteur le double de fa largeur : le couronnement, qui n'a en tout guère plus de hauteur que la moitié de la largeur de la baye, en eft moins pefant. La corniche eft mieux profilée , le chambranle eft foutenu par un arriere-corps qui a la même faillie que la frife j l'appui eft orné de «moulures, &c les confoles qui le portent, font moins hautes & moins faillantes ; la baye eft remplie d'une croifée à carreaux de verre. J'ai ajouté le plan du piédroit d'une fenêtre, pour en faire connoître le détail des parties, & les noms ufïtés par les ouvriers. L'on y remarquera, ainfi que dans le profil, que l'appui de la fenêtre eft allégé dans l'embrafure, & que les feuillures font tracées d'équerre, pour y pouvoir loger le chaflis dor- mant , ce qu'on néglige de faire en Italie, ainfi qu?on le peut remarquer fur les plans des portes de Vignole & de Michel-Ange,, rapportées dans le cours |
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de cet Ouvrage.
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FENRSTRE DE VIGNOEE.
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PENESTRE CORRIGER.
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COURS
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Des fenêtres avec banquettes & balcons.
Les appuis de fenêtres 3 que ton faifoit ci-devant a trois
pieds au-deffus des planchers 3 occupoient une partie de la baye y ce qui en faifoit paroître la proportion trop quar- rée & trop écrafée ; ces maffes de maçonnerie portant a faux fur le vuide des fenêtres qui étoient au-dejjous, il arrivoit fouvent que les plate-bandes trop chargées safi faiffoienty & que les joints s"écartoient. Cette même char- ge fcàf oit pareillement ajfaijfer les linteaux échauffés par les plâtÉs y ce qui caufoit enfin la deftruclion des murs de face & des trumeaux dans lefquels ces appuis étoient en liaifon. On y trouvoit de plus cette incommodité y qu'on ne pouvoit regarder en-dehors qu'avec peine a caufe de Vépaiffeur des murs. V_, e s défauts ne fe rencontrent plus dans les fenêtres qui font
aujourd'hui en ufage. De la manière dont on les conftruit, les murs font moins chargés, la proportion en eft plus légère, ÔC la variété des ornemens de fculpture 6c de ferrurerie , dont on les orne , en rend la décoration plus agréable. Outre que les appar- temens en font mieux éclairés, l'on a aufli plus de commodité pour regarder en-dehors, foit qu'on foit affîs fur celles à banquet- tes, foit qu'on fe promené fur celles à balcons. Les banquettes, qui font la première efpece de fenêtres, ne
différent des anciens appuis de maçonnerie, qu'en ce qu'elles font fort baffes, n'ayant que treize à quatorze pouces de haut au-defîiis des planchers. On en fait faillir les tablettes au-dehors des façades, & on les foutient fur des efpeees de vouiïures, comme en la figure A de la planche cottée 51. a, ou fur de petits avant-corps portés par des culots ou autres ornemens, comme dans les figures B & C, ou bien on les fait en tour ronde comme dans la figure D, en foute- nant la partie la plus excédente fur des efpeees de confoles en car- touche, accompagnées d'autres ornemens ; ou enfin comme elles font repréfentées dans les deux autres figures , dont celle E eft une |
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D'ARCHITECTURE.
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efpece de continuation de plinthe faifant avant-corps, & l'autre F
une efpece de foubafTement en forme de piédouche. On pofe fur ces banquettes, au-dehors des croifées, de petits
appuis de fer d'environ vingt à vingt-quatre pouces de hauteur , dont les culots 6c feuillages font dorés ou bronzés, 6c le fer pjat 6c quarré noirci. On s'eft contenté d'en donner ici deux exemples, mais l'on en trouvera encore quelques-uns dans la fuite à l'endroit où il fera traité de la Serrurerie, 6c d'ailleurs on en a fait graver beaucoup depuis peu, ("* ) auffi-bien que des balcons, auxquels on peut avoir recours, iî l'on en a befoin. Les tablettes de ces banquettes font de pierre dure dans la partie
qui excède en-dehors ; mais dans la partie intérieure des cham- bres , le defïus fe fait de marbre, ou lorfqu'on veut éviter la dé- penfe, on fe contente de le faire en menuiferie. On loge des tiroirs dans le deffbus qui eft creux, 6c Ton y ferre ce qui eft commode ou incommode dans un appartement, La féconde efpece de fenêtres eft avec des balcons ou plate-
formes en faillie, que l'on place ordinairement dans le milieu des façades des bâtimens, ou bien dans les extrémités, lorfqu'il y a des pavillons ou d'autres avant-corps ; on en peut voir des exem- ples dans les élévations du côté de l'entrée, 6c du côté du jardin de la maifoja ci-après, fîfe rue d'Enfer, pi. 6. F ; 6c fi ces exemples ne fatisfont pas, on pourra confulter le Livre de VArchiteciure Françaife '(**.), qui contient les plans 6c les élévations de tous les principaux édifices qui ont été bâtis dans Paris 6c aux environs depuis environ trente ans: on y trouvera des fenêtres de toutes les efpeces. Gomme les balcons font deftinés pour s'y promener, l'on deC-
cend les croifées en manière de portes jufques fur le plain-pied du parquet , ce qui fait appeller cette efpece de fenêtres, Portes croifées. La plate-forme qui excède en-dehors eft au niveau du plancher.
On y obferve feulement un petit rebord ou rejet d'eau du coté de la croifée, pour empêcher les eaux de la pluie de couler dans les appartenons. On borde cette plate-forme avec un appui de fer (*) Ces deffeins de portes & de fenêtres, ainfî que ceux de ferrurerie, Ce vendent fifparé-
ment, par livrets de (ix feuilles, à Paris , chez Jombert. ( ** ) Cet Ouvrage eft actuellement en quatre volumes in-folio, qui Ce vendent chez le mê-
me Libraire , 400 livres far le grand nom de Jefus , & 300 livres fur le grand raifin. |
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qu'on appelle auffi Balcon, pour empêcher les accidens, &: on
la foutient fur des confoles , comme en la figure G, & quelque- fois fur des mafques ou mufles de lion, &c autres femblables in- ventions. Cette plate-forme peut être arrondie fur le plan à fes deux extrémités, ôc dans ce cas-là l'on fait fuivre au balcon le même contour circulaire ; l'on a remarqué que cela réuffiffok fort bien, & devenoit plus coulant de moins fec qu'un angle droit. On a encore remarqué que les balcons de fer, où l'on faifoit ré- gner un ornement courant dans toute leur longueur, fans aucun panneau montant, faifoient un très-bel effet. On en a fait depuis peu quelques-uns dans ce goût-là, & la dextérité des ouvriers a applani toutes les difficultés qui auroîent pu furvenir dans l'exécu- tion. Mais pour en revenir aux plates - formes des balcons, on peut auffi les faire porter fur une trompe circulaire , comme en la figure H, &c comme il a été pratiqué fort ingénieusement à une maifon particulière fife rue de Varenne, où les retombées de la trompe font reçues par des confoles qui, placées en cet endroit, font un très-bon effet. Lorfqu'on met un grand balcon dans le mi- lieu de la façade d'un bâtiment, on lui fait prefque toujours em- braffer toutes les fenêtres de cet avant-corps ; êc fi l'édifice eft considérable, il vaut mieux faire porter ce grand balcon par un ordre de colonnes que fur des confoles, qui n'ont jamais le même air de grandeur. Les croifées de menuiferie s'ouvrent le plus haut qu'il eft pof-
fîble ; car ce n'eft plus guère l'ufage de les ouvrir fous une impofte : bien loin de cela, on les fait quelquefois ouvrir iufques fous les cor- niches , afin de donner plus d'air dans un appartement ; mais il ne faut jamais couper ces corniches, que lorfqu'on y eft contraint ; ce qu'on peut faire néanmoins quelquefois dans les entre-foies èc chambres bafîes. On ploie les volets de ces croifées dans les em- brafemens, ce qui leur fert de lambris, êc n'embarraffe pas les glaces pofées dans les trumeaux. Pour qu'ils fe ploient mieux , l'on obferve que le guichet qui fe ferme le premier ait moins de largeur que l'autre. Quand le lambris de l'appartement eft orné de riches fculptures, on en met auffi fur les paremens extérieurs des volets. Quelquefois l'on fait excéder le lambris au droit de la fenêtre, de façon que le volet étant logé dans l'embrafure, vienne d'alignement avec le lambris, & que tous deux ne forment en- femble qu'un même angle. L'on évite par-là de faire paraître le |
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volet par l'endroit de la brifure qui ne fait jamais un effet agréable,
èc le revêtement de l'embrafure fe fait d'une façon beaucoup plus régulière. Mais alors il faut pratiquer derrière le volet une efpece de refïbrt qui le faiïe revenir en-devant, lorsqu'on le veut fermer, fans quoi il y auroit de la difficulté à le tirer de derrière le lambris, L'ufage d'éclairer les appartenons autant qu'il eft poiîible, eft tellement goûté, que dans les palais, on va jufqu'à fupprimer les petits bois des croifées, êc à la place des vitres, l'on met de grandes glaces qui font retenues par des tringles de fer doré : c'eft ainfi qu'on vient de le pratiquer au palais Bourbon, Lorfque l'appartement eft expofé au Nord, ôc qu'on veut le dé-
fendre du vent & du froid, on met au-dehors des croifées de dou- bles chafîis à verre, mais il faut alors avoir attention que les petits bois èc les battans des deux chafîis foient iî bien repartis, qu'ils fe rencontrent jufte vis-à-vis l'un de l'autre, lorfque les croifées font fermées. Le plan d'une de ces fenêtres à doubles croifées qu'on donne ici dans la planche 5 i. £, tiendra lieu d'un plus long dis- cours. On fe garantit de la chaleur, en abaifïaiit au-dehors au- devant de la croifée de gros treillis doubles qui fe remontent d'eux- mêmes , en fe roulant fur un rouleau creux qui renferme des ref- forts ; c'eft ce qu'on nomme des flores. On les cache de telle forte dans des feuillures pratiquées dans le tableau de la fenêtre, qu'ils ne paroilïènt point en-dehors. Mais comme on a obfervé que ces flores, en arrêtant les rayons du foleil, empêchoient l'air d'en- trer dans les appartemens, on a eu recours depuis à un autre ex- pédient. L'on ferme les fenêtres avec des efpeces de jaloufies ou chafîis de bois qui s'ouvrent en-dehors, comme des contrevents, de fur lefquels font afïemblés à égale diftance des tringles de bois en abajours, qui font le même effet que les flores à l'égard du fo- leil , &c laifïènt circuler l'air dans la chambre. On nomme ces jaloufies des Perfïemies ; mais elles font moins propres pour la ville que pour la campagne, où elles égayent une façade, lorf- qu'elles font peintes en vert. Pour empêcher aufîi que l'eau n'entre dans les appartemens, on pratique aux chafîis à verre des rejets qui égouttent l'eau en-dehors, Se Ton fait les feuillures des petits bois allez profondes pour y loger les verres qu'on maftique enfuite avec une certaine compofîtioja qui s'endurcit à l'air, &c qui faifant écouler l'eau, empêche non-feulement que les bois ne pourrifîent, mais encore que le froid ne pénètre dans les appartemens. |
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La façon de ferrer les croifées eft nouvelle, §c extrêmement
commode; l'on n'y emploie plus de verroux, de bafcules,de targettes, ni de toutes ces ferrures qui ne contenoient jamais bien une croifée;, ftir-itout lorfqu'elle étoit d'une certaine grandeur, Ôt qui demandoient plufîeurs opérations, quand il falloit ouvrir ou fermer une croifée* Aujourd'hui l'on a fimplifié ces opérations au moyen de l'espagnolette qu'on a imaginé. Elle confifte en une lon- |
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4ans lefquels elle roule. A chaque extrémité cette tringle fe termi
ne par un coude ou crochet qui entre dans une gâche pratiquée dans les traverfes du bâti dprmant de la croifée ; on les y fait en- trer ou fortir, félon qu'on veut ouvrir ou fermer la croifée ? en fai- fant agir une main-tournante qui eft branchée fur la tringle, &c qui fe range fur un mentpnnet, Lorfque la croifée eft fermée. Lorfqu'il n'y a point de traverse au bas de la croifée, ce qui arrive, lprfqu'on veut arriver de plain-pied fur le balcon, alors la croifée fe ferme par en-bas par le moyen d'un verroux à douille monté fur l'efpa- gnolette. L'on conçoit que la croiféeentretenue dans toute fa hau- teur par la tige de l'efpagnolette, ne peut plus fe déjetter. A cette utilité, il fe joint une autre commodité ; c'eft que par le moyen des tenons qui font branchés fur l'efpagnolette, & qui s'accrochent .dans des anneaux montés fur les volets, les volets fe ferment d'un feul coup avec la crpifée ; on peut dorer toute cette ferrure pour une plus grande magnificence. L'on en trouvera le développement dans la planche cottée. 5 i. i>, qu'on a ajouté, afin de mieux faire Cpnnpître la ftructure des croifées ? telles qu'on les fait aujourd'hui. |
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Des Niches en général.
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Il ne Je trouve point de niches dans le Livre d Architecture
de Vignole ; cependant puifque cet ornement contribue no- tablement a la décoration des édifices, & que leurs pro- portions approchent de celles des fenêtres > j'ai cru quil feroit utile d'en parler. Vj omme la régularité de l'Architecture provient de l'harmonie
des belles proportions, aulîi tire-t'elle fa richefTe des excellentes fculptures dont elle peut être ornée ; &c comme le corps humain eft le plus parfait objet de la Sculpture, ce n'eft pas fans raifon qu'on en a placé la repréfentation eft plusieurs endroits des édi- fices dans des renfoncemens pris dans les épaifïeurs des murs, auxquels on a donné le nom de niches. Les Anciens avoient cou- tume d'en ufer ainft dans leurs temples , bafiliques, palais , bains, & autres bâtimens magnifiques, où ils mettoient les images de leurs Divinités & des grands perfonnages; 8c nous le pratiquons encore aujouixThui dans nos palais &: dans nos églifes. Il y a de deux fortes de niches ; favoir, les petites 6c les grandes.
Les unes ôc les autres ont des proportions &: des ornemens diffé- rens, 8c font fimples ou riches, conformément à la décoration du refbe de l'édifice. Les petites niches font pour les ftatues en pied, nues ou vêtues, 8c pofées feules ; les grandes font pour les grouppes, ou figures jointes enfemble par quelques-unes de leurs parties , ou pour des colofîes. Quant à leur forme, il y en a de ceintrées par leur plan $c par leur fermeture, èc ce font les plus ordinaires ; leur plus belle proportion eft qu'elles ayent en hauteur le double 8c demi de leur largeur, 8c qu'elles foient creufées en demi-cercle. Il y en a d'autres qui font quarrées, 8c qui étant renfoncées d'une certaine profondeur dans le corps du mur, font fermées quarrément. Les proportions générales des niches fe prennent du caractère
de l'Ordre qui décore l'édifice , de celui de la ftatue, 8c de l'endroit où la niche eft fîtuée. Du caractère de l'Ordre , s'il eft ruftique ou délicat; de celui de la ftatue, fi elle eft pefante ou fvel- te, nue ou drapée ; 8c de la fituation de la niche, fî elle eft au rez- de-çhaufTée , ou dans une fituation plus élevée. Les ftatues d'un pi. y
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D'JR CHI TE V TVR E.
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caractère mâle, telle qu'eft, par exemple, celle d'Hercule, font
pour les parties inférieures d'un édifice, au lieu qu'on doit réfer- ver pour les parties les plus élevées les figures d'un caractère plus léger ; Ôt par une fuite de ce même principe, les niches, où l'on place des figures de la première efpece , ne doivent entrer que clans les compofitions des Ordres folides, tel que le Dorique, êc les autres conviennent pour les compofitions des Ordres délicats. Plus ces dernières niches font placées dans une diftance éloignée de la vue, plus elles doivent avoir de hauteur ; au lieu qu'il furfit que celles qui font le plus près du rez-de-chaufTée, aient de hauteur deux fois & un quart de leur largeur. Il faut encore obferver que plus les niches font élevées, plus les figures qui y font placées doivent être petites. La règle générale eft que les yeux de la figure foient au niveau du deiTùs de l'impolie, car c'eft mal-à-propos que Palladio a mis le deflus de l'impofte au nœud de la gorge, comme on le peut voir dans fon Livre, ou il parle des falles des Anciens, à la manière Corinthienne &C à l'Egyptienne ; les figures y font trop fortes pour les niches, quoique ces niches foient de belle proportion. Ainfi toutes les fois que les niches dans lefquelles il y aura des figures, feront placées dans une fîtuation fort au-defîus de la vue, elles augmenteront de hauteur ; leur proportion, félon Sca~ mozzi, fera de deux fois ôc trois quarts de leur largeur ; car quoique la tête de la* figure né paiTe pas réellement le defïus de l'impolie, elle paroît le furmonter de beaucoup, lorfqu'elle eft vue de bas en haut, de monter même jufques dans le cul-de-four de la niche. Michel-Ange a bien fenti cet inconvénient, &c cela l'a engagé à tenir les fécondes niches, qui font entre les grands pilaftres Co- rinthiens du dedans de l'églife de S. Pierre du Vatican, plus hau- tes que les premières d'une demi - largeur, quoiqu'elles foient égales en largeur : on peut au contraire remarquer à l'arc de Janus à Rome, & dans la cour du Louvre, le mauvais erïet des niches du fécond Se du troifiemeOrdre, qui font beaucoup trop petites. Il ne convient point de mettre des niches entre les pilaftres ou colon- nes, lorfque Tefpace, entre les colonnes, eft trop ferré, comme on l'a fait au portail du Val-de-Grace ; encore moins d'en placer fur des encoignures ; cela deftitue l'angle de la folidité, qu'il doit avoir. Il faut aufîî prendre garde, s'il fe trouve plufieurs niches pofées les unes au-deflus des autres, que l'efpace qui refte entre deux, ait au moins deux fois la largeur de la niche, autrement elles font trop |
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proches, ôc c'eft ce qu'on peut obferver à celles de l'églife de la
Sorbonne. Quant au plan des niches, le demi-cercle eft le plus par- fait; fi, comme celles de l'églife desThéatins, elles font plus pro- fondes, la figure ne fe découvre parafiez ; ôc fi elles font trop pla- tes, l'on eft contraint de faire avancer en-dehors la figure fur quel- que cul-de-lampe, comme au grand autel des Minimes, ou fur une confole renverfëe, comme à l'Hôtel de Ville de Paris, ce qui produit un porte à faux tout-à-fait défagréable. Lorfqu'il règne des boflages dans une façade, &: qu'il s'y ren-
contre des niches, il vaut mieux terminer les bofïages à l'entour de la niche, que de les faire régner par derrière la ftatue. Cette façon de décorer les niches, dont on voit un exemple dans la fi- gure marquée I,, n'eft bonne tout au plus, que pour des grottes ; Se jamais les figures n'y font placées à leur avantage ; car pour qu'on puifle bien juger de l'élégance des contours d'une ftatue , il faut que cette ftatue fe détache fur fon fond, qu'elle s'y deffine ; & les boflages produifent un effet tout contraire. Il eft donc plus à propos d'entourer alors la niche d'un chambranle uni, ou vien- nent mourir les refends, comme à la figure II. ou bien de les terminer près de l'arrête de la niche de leur épaiffeur 4 comme à la figure III. ou enfin d'arrêter les refends fur la niche même, comme on le voit pratiqué à la figure IV. |
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Les niches quarrées font le moins en ufage ; il s'en trouve ce-
pendant dans des bâtimens antiques, du nombre defquels font le temple de la Paix ôc l'arc de Titus, ôc dans quelques édifices mo- dernes. Michel-Ange s'en eft fervi dans l'efcalier duCapitole, Jac- ques de la Porte au portail de Péglife du Jefus à Rome, & Philibert de Lorme au château des Tuïlleries. La proportion de ces niches approche de celle des rondes. Celle de l'efcalier du Capitole, où efl placée la ftatue.d'Uranie, a de hauteur deux fois fa largeur, Ôc de profondeur le tiers de fon ouverture. Toutefois, quoique l'ufage des niches quarrées ne foit pas auffi fréquent que celui des niches rondes, il me femble que l'attitude de la figure qu'on y doit met- tre, en doit feule décider. Si elle eft fort faillante, ainfi que l'A- pollon de Belvédère, je trouve que la niche quarrée lui convient mieux que la ronde, qui eft. bien remplie d'une figure, dont la con- tenance eft /impie, comme celles de l'Uranie , de la Flore, ôc au- tres figures de femblabie caractère. Lorfque dans une façade, les fenêtres font aiïez éloignées les
unes des autres pour pouvoir mettre dans les trumeaux des ni- ches d'une grandeur proportionnée aux fenêtres, ôc que ces ni-, ches font au même niveau que les appuis des fenêtres, on les peut décorer de la même façon, 6c les placer dans un renfoncement de la grandeur des fenêtres. Celles du grand portail du Louvre font de cette efpece, Ôc réuffifTent merveilleufement bien en exécution ; mais lorfque l'efpace qui eft entre les fenêtres, n'eft pas allez large pour donner aux niches la même décoration, elles doivent être plus petites, ôc un peu plus élevées que l'appui des fenêtres, Se d'une Architecture particulière, qui foit peu chargée de moulures ôc d'ornemens, parce que la figure en fait la plus grande richefle: elle doit toujours y être élevée fur une plinthe, 6c quelquefois fur un piédeftal en adouciftement, comme dans la figure marquée D, qui a plus de grâce qu'aucun autre, ainfi qu'on le peut remarquer aux deux niches entre les colonnes Ioniques de Pavant-corps du milieu du château de Versailles du coté du jardin. Les grandes niches pour mettre des grouppes ou des figures
coloftales, font ordinairement au bas étage; elles font ouvertes jufqu'à Paire du plancher, comme celles du portique du Panthéon, celles du portique du palais Farnefe du côté du Tibre, ôc celles de l'orangerie de Verfailles ; aux portiques du Panthéon ôc du pa- lais Farnefe, elles ont le double de leur largeur. La hauteur du pié- |
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deftal dépend de la figure dont on remplit les niches, parce que
h* c'eft une figure feule en pied, le piédeftal ou focle doit être moins haut que pour une figure aiïife, ou pour un grouppe. Lorf- que ces grandes niches font dans une façade où il y a des arcades, elles retiennent les mêmes impolies ôc les mêmes archivoltes. Celles dont Michel-Ange a décoré le dehors de l'églife de faint Pierre, font d'une fi élégante proportion, &t ornées avee tant de fagelTe, qu'il ne faut point chercher de meilleurs modèles. Elles ont été faites pour des grouppes de figures. On met au rang des grandes niches celles qu'on nomme Tabernacles, ôc de ce genre font les petits autels du Panthéon, dont je parlerai ci-après. Il en eft des niches, ainfi que des portes Ôc des fenêtres ; leurs
ornemens doivent être proportionnés à leur grandeur. Elles peu- vent être ornées par le bas d'un piédeftal de la largeur de leur ou- verture & qui faille médiocrement en-dehors, à moins que la fi- gure n'avance beaucoup le pied en-devant, Se l'on y peut tailler un bas-relief, comme à la niche A : rarement on y met un cantala- bre ou chambranle fimple fans impofte, Ci elles font ceintrées. Lorfqu'on n'eft pas aflujetti à fe fervir de l'impolie de quelque ar- cade dont on retranche les moulures, il faut prendre la niche dans un renfoncement quarré avec un beau chambranle, des mon- tans, des confoles, des corniches ôc un fronton qui ne foit ni brifé , ni trop chargé d'ornemens dans fon tympan , ni de feflons fur fon archivolte, qui doit avoir environ un fixieme de l'ouver- ture : alors l'impolie fe terminera dans les côtés du renfoncement. Il n'eft pas befoîn de clef faillante ; ou du moins fi l'on en met une, elle doit être de peu de relief: il ne faut jamais mettre de maf- que à la clef d'une niche, mais plutôt une confole de fculpture, parce que ce mafque fe trouvant au-deiïus de la tête de la ftatue, fait un mauvais effet. Souvent on retranché l'impolie 8c l'archi- volte, comme à la niche A ; 5c dans ce cas-là on peut, avec beau- coup de grâce, placer une coquille dans le cui-de-four de la ni- che , pour peu qu'elle foit enrichie à proportion, ce qui a été prati- qué en beaucoup d'endroits. Il y a encore des niches dont les jam- bages font ornés de deux pilaftres furmontés par une petite corni- che architravée qui fert d'impolie à la niche : mais ces pilaftres ne peuvent être que chétifs, Ôc cette manière eft mefquine. Enfin s'il y a quelque occafion d'enrichir une niche, c'eft lorfqu'elle termine quelque fuperbe galerie ou portique , Ôc qu'elle eft feule dans |
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une façade : la niche B en préfente un exemple.
Outre ces efpeces de niches dont je viens de parler, il y a en-
core d'autres compofitions auxquelles on peut appliquer le nom de niches, à caufe qu elles en ont la figure, telles font les arcades renfoncées en ligne circulaire, qui font dans la tribune de l'églife de faint Pierre du Vatican, ôc où font les tombeaux des Papes Paul III. êc Urbain VIII. les fix des petits autels dej.a croiféc, ôc les quatre qui font fous les piliers du dôme, où font quatre ftatues coloiïales en pied. On fait encore de petites niches, ou renfoncemens, ovales, ronds
ou quarrés, pour placer des bulles qu'on veut mettre à couvert, ainfi qu'il y en a à l'hôtel de la Vrilliere Ôc au Palais-Royal, êc dont on trouvera des exemples dans la planche 5 2, aux endroits marqués I & K. Le bufte n'y doit pas être tellement caché, qu'on ne puilTe pas le voir de profil ; c'eft pourquoi on a coutume de le tirer un peu en avant, Ôc de le faire porter en partie fur une confole. La place la plus convenable pour ces fortes de renfoncemens, eft en- tre les archivoltes des arcades ; ils ne réunifient pas 11 bien dans les trumeaux 8c autres jambages montans. Les coquilles ou culs-de-four des niches fe voûtent de diverfes
manières, félon leur grandeur, 8c félon ce que peuvent porter les pierres : les petites fe ferment d'une feule pièce, mais les grandes le voûtent en trompe par claveaux, c'eft la pratique la plus ordi- naire, ôc dont on a un exemple dans la figure E ; elles fe voûtent auffi en tas de charge, lorfque les affifes régnent de niveau, ôc qu'elles font fermées par une clef qui fait le même effet du couffi- net, comme à l'orangerie de Verfailles, ôc ainfi que je l'ai expri- mé dans la figure G. Quoique la quantité des ftatues augmente notablement la ri-
chefTe d'un édifice, toutefois le trop de niches dans une façade f comme à celle de l'Hôtel de Ville de Paris ) eft défectueux ; c'eft pourquoi on peut fort à propos, dans les cours Ôc dans les jardins, mettre des figures fur des piédeftaux hors d'œuvre devant les plus larges trumeaux à côté des portes, ou entre les colonnes fans ren- foncement dans le mur; mais il faut alors que ces figures foient bien terminées de tous côtés. Quant aux grouppes de figures fem- blables à celui d'Alexandre Farnefe dans le fallon du palais Farnefe à Rome, à ceux du ravifTement de Proferpine dans la Vigne Ludo- vife , ôc d'Apollon ôc Daphné, dans celle de Borghefe, à ceux de |
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la Renommée du Roi & de l'enlèvement de Proferpine à Verfail-
les y &c à une infinité d'autres qu'on pourroit nommer, comme ils ont plus d'étendue que de (impies figures, ÔC que toutes les vues en font ordinairement riches, il eft mieux de mettre ces grouppes fur des piédeftaux ifolés que dans des niches ; au contraire celui de Perfée & d'Andromède dans le même jardin de Verfailk/s, pourroit être placé dans une grande niche, parce que la vue de çter- riere ne repréfente qu'un rocher aride. Il faut encore remarquer au fujet des niches, que celles qui font
élevées de terre, font dans la Situation la plus convenable ; que le mur, où elles font pratiquées, doit être luffifamment épais pour que la folidité n'en foit pas altérée, èc que quelques belles qu'elles Soient, elles font toujours un mauvais effet fans une Statue. On ne peut terminer ce difcours, fans faire remarquer qu'il y a des endroits où elles ne doivent jamais être placées. On citera, à cette occa- sion , l'églife de là Sorbonne, ou l'on en a mis dans le berceau de la voûte au-deSïus de l'entablement, ce qui fait le plus mauvais effet, fur-tout fi l'on confidere que les figures n'y peuvent pas être mifes à-plomb, & qu'il faut de néceiîité qu'elles paroiSTent tomber en avant. Il n'eft pas moins ridicule de placer une niche entre les corniches rampantes d'un fronton brifé. |
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Niches en rétables d'autels.
Les huit grandes niches qui font dans l'intérieur du^Panthéon y & dans kfquelles
étolent autrefois placées des idoles j m'ont fait naître l'idée de femhlables ni- ches _, qui pourraient fervir de retables d'autels : j'en-donnerai isi deux dejfeins dijférens. (Quoique les niches du Panthéon , dont je viens de parler, foient d'un
grand goût, & d'une proportion beaucoup plus élégante que celles du même genre qu'on voit dans les bains de Paul-Emile à Rome, il m'a paru cependant qu'elles péchoient par trop de hauteur, eu égard à leur largeur, Si qu'elles étoient auffi trop profondes. Le premier de ces défauts vient de ce que le renfonce- ment de là niche tombe jufqu'à terre, Ôc le fécond ., de ce qu'elle eft quarrée par fon plan, J'ai cru pouvoir me permettre de changer quelque chofe dans la propor- tion de ces niches, & pour les faire fervir à mon deffein,voici ce que j'y ai obfervé. En général j'ai confervé là même Ordonnance j j'ai placé mon corps d'autel en- tre les deux colonnes j je l'ai élevé fur trois degrés, auxquels j'ai donné 15 pou- ces de hauteur, Se ma table d'autel,qui peut avoir huit pieds de longueur, a trois pieds & un quartde hauteur : les deux gradins, qui portent un pied, montent auffi haut que le piédeftal de l'Ordre Corinthien, au lieu que dans le rétable où j'ai mis l'ordre Ionique,ces gradins fe terminent dans un focle placé audeffus du piédeftal. J'avoue que ce focle au-deffus d'un piédeftal, eft une licence, mais je n'ai fait que fuivre ce que j'ai trouvé établi à l'arc de Titus, & dans plufîeurs rétables d'autels à Rome, où cette licence a paflfé en ufage. Les deux niches font auffi larges l'une que l'autre, leur plan dépend de la difpofition du grouppe j un demi-ovale de profondeur leur fuffit. On peut cependant en faire qui foient quarrées parleur plan, ou qui ayent la profondeur d'un demi-cercle , lorfqu'on a à y placer des fujets étendus, tels qu'un Baptême de faint Jean , un Noli me tangere j &c. Les colonnes peuvent être ifolées ou adhérantes au mur, Se il eft libre de leur fubfti- tuer des pilaftres, félon l'exigence des cas, & même de fermer la niche avec un tableau. Les deux Ordres que j'ai choifï, m'ont para les plus convenables : au refte cess deux retables, qui ne fe distinguent que par la régularité de l'Archi- teéture, font fufceptibles d'une infinité d'ornemens. Les églifes de Rome en fournhTent des exemples fans nombre, tous plus magnifiques les uns que les au- tres. Pour contrafter, on doit mettre à la niche quarrée un fronton ceintré, & à celle qui eft ronde un fronton triangulaire. Ces fortes de niches avec un pié- deftal de la hauteur de ceux des colonnes, font encore propres pour recevoir quelque noble figure affife, comme feroit le Moïfe de Michel-Ange, ou le group- pe de Laocoon de Belvédère. Le Cavalier Boromini en a imaginé de cette ma- nière j qui font un effet furprenant dans la nef de l'églife de S. Jean deLatran, que le Pape Innocent X. a fait reftauter fur les defleins de cet Archite&e. Leur plan eft ovale , elles font ornées de colonnes Compofites de marbre verd anti- que , & dans l'entablement il y a une couronne antiqqe, mais les profils en font auffi irréguliers & bizarres que la compofition en eft ingénieufe. Le Pape Clé- ment XL y a fait placer les ftatues des douze Apôtres, exécutées en marbre par le Chevalier Rufconi, M. le Gros, & les plus habiles Sculpteurs de Rome. |J |
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Niche du fallon de Clagny.
Comme les niches fervent non-feulement à décorer les dehors des édifi-
ces s mais encore à enrichir les dedans, & particulièrement les vefli- bules, [allons & galeries ,> f ai rapporté cette niche pour fervir d'e- xemple > & pour faire connoîrte V effet de fis proportions particulières. J.L y a peu de maifons royales en France qui puifTent le difpu-
tef au château de Clagny, pour la juftefle des proportions , §ç l'admirable précifion qui règne dans toutes les parties de fa déco- ration. Ce château 3 que le Roi Louis XIV fit bâtir auprès de Ver- failles pour Madame de Montefpan, eft le premier ouvrage de ré- putation de Jules-Hardouin Manfard, èc celui où il a donné des preuves plus complettes de l'excellence de fon goût. Mais il eft inutile de s'arrêter à en difcuter toutes les beautés, nous nous bor- nerons à faire l'examen des proportions de la niche du fallon de ce château, qui fait la matière de ce difcours. Le grand fallon, où elle fe trouve placée, en face d'une autre niche femblable, occupe le milieu du principal corps-de-logis, Se fert de paffage pour aller au jardin, ÔC comme de veftîbule à deux grands appartenons qu'il fépare. Il eft décoré par dedans de pilaftres Corinthiens de deux pieds de diamètre, &: d'un Ordre Attique au-deflus, & éclairé par douze fenêtres, fix fur la cour, &; autant fur le jardin. C'eft entre deux de ces pilaftres qù'eft placée cette niche : elle a de hauteur en- viron un tiers de fa largeur, ou, pour s'exprimer plus clairement, quatorze fixiemes de fa largeur ; fa profondeur eft en demi-cercle, de elle eft élevée à-près de cinq pieds de Paire du pavé. L'archivolte a de largeur la iixieme partie de l'ouverture qui détermine la lar- geur du piédeftal ; l'impofte, de même proportion que l'archivolte, règne dans le fond de la niche, êc le cul-de-four en eft orné d'une coquille. L'efpace depuis le deftus de la niche jufques fous l'enta- blement, eft occupé par un bas-relief qui eft très-bien compofé pour la place. Comme on a négligé jufqu'à préfent de mettre une ftatue dans cette niche, je me luis hazardé à y placer celle de Flore, dont l'original eft dans le palais Farnefe à Rome, èc je l'ai choifi préférablemcnt à d'autres ftatues, parce que la niche n'ayant pas de hauteur deux fois &c demie fa largeur, il m'a paru que cette figure revêtue d'une draperie, qui a de l'ampleur, remplifibit très- bien la place Ôc convenoit fort à cette proportion. |
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2 Toiser ou j.2,j\£cd;
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Des Cheminées.
De toutes les parties de la décoration, aucune ne s'eft
plus reffentie de la vicijjitude des modes que les cheminées, La façon dont on les décoroit il y a une vingtaine d"années a déjà vieillie 3 & l'on ne peut plus du tout/apporter le goût de celles qui étoient les plus efimées dans le tems que l'Au- teur de ce Cours d'Architecture compofoit cet Ouvrage. Il étoit donc inutile de rapporter les dejjeins de cheminées qu'il avoit propofés pour modèles 3 puifqu'ils ne font plus ujîtés T & par conféquent les descriptions dont ils étoient accompa- gnés 3 deviennentfuperflues ; mais en ne les faifant pluspa- roître dans cette nouvelle édition y nous avons jugé a propos de conferver ce que IAuteur avoit écrit fur les cheminées. Ony apprendra du moins ce qui sohfervoit dans la compo- fuion de ces anciennes cheminées, ô l'ony trouvera d'excel- lentes remarques par rapport à leur conjlrucîion, qui font encore aujourdhui de pratique ; nous y avons feulement fait quelques corrections dans les endroits oîi il a paru que l'Au- teur ne s'expliquoit pas avec ajje^ de clarté. Nous avons auffi rapporté la cheminée du palais Farnefe du dejfein de Vignole ^quoique nousfentïons bien qu'elle ne peut être d'au- cun ufage, mais cefl ici touvrage de Vignole y & l'on ne peut rien omettre de tout ce qui le concerne, L A différente température de l'air contribue à Pufage plus ou
moins fréquent des cheminées dans les édifices ; le peu d'e- xemples qui nous en reitent des Anciens, & Pobfcurité des pré- ceptes de Vitruve fur ce fujet, font juger que Pufage des étuves qui composaient chez eux des appartemens< entiers échauffés par des poêles, leur faifoit négliger cette partie du bâtiment, que la néceflité, en notre climat, nous a contraint de rendre un des prin- cipaux ornemens de nos habitations. Scamozzi donne trois for- tes de cheminées, mais leurs proportions font bien différentes |
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de celles qui font en ufage parmi nous. Tous les ornemens des ï
cheminées qu'il nomme à pavillon, qui étoient fort à la mode I de fon tems, font de grande dépenfe, chargent beaucoup les I planchers, & diminuent notablement par leur faillie la capacité du i lieu où elles fervent: ainfî, fans s'arrêter à ce qu'il a écrit fur ce fu- I jet, nous diftinguerons trois fortes de cheminées, des grandes pour I les cuifines, les galeries, les falles Se fallons : des moyennes pour i les anti-chambres, les chambres ôc les grands cabinets ; 8c des pe- i tites pour» les petits cabinets &C les garde-robes. | Les cheminées des cuifines doivent être rangées dans la clalTe des I
grandes, mais il ne convient point d'y mettre aucun ornement ; i leur manteau, fait en hotte ou figure pyramidale, doit être élevé à 1 environ fix pieds de l'aire du pavé ; leur âtre fera haut de fix pou- I ces, &c leur contre-cœur fe fera de brique, pour réfifter à la grande i chaleur.On met ordinairement fous le manteau, qui occupe fouvent I la longueur du mur contre lequel il eft- adoffé, dans les grands édifi I ces, le potager, qui eft; un fourneau à hauteur d'appui, fur lequel I font rangés, à certaines diftances, des rechaux pour le fervice de. la I cuifine. On pratique auffi dans l'intérieur de ces cheminées des fours I pour la pâtiflèrie. Dans les grandes maifons, où il faut que ces i. cheminées fbient plus fpacieufes, leur plate-bande fe ferme en pierre, | au lieu que dans les médiocres, on fe contente d'un manteau de i fer. Les cheminées des falles, fallons &: galeries font les plus ma- I gnifiques, elles peuvent avoir fix à fept pieds d'ouverture entre leurs 1 jambages, quatre à cinq pieds fous fa plate-bande, SC depuis deux S jufqu'à deux pieds & demi de profondeur d'âtre. La corniche de la gorge doit être fort élevée, 8c hors de la portée de la main; celle I qui fert de couronnement au manteau, doit être la même que/1 celle qui règne au pourtour du plafond de la falle, &. il faut obier- 1 ver, fi ce plafond eft: ceintré avec des courbes, que cette corniche I doit avoit peu de faillie, & qu'elle ne peut pas être retournée au I droit de la cheminée, parce que le tuyau, qui paroîtroit dans la § partie ceintrée, feroit un mauvais effet. Lorfque la falle eft longue | en manière de galerie, comme celle de l'Hôtel de Ville de Paris, i on peut mettre une cheminée à chaque extrémité. \\ Dans les grands bâtimens, les tuyaux fe prennent dans les murs, i
qui doivent avoir plus de deux pieds & demi d'épaifïèur ; mais cela I ne fe peut pas faire folidement dans les bâtimens médiocres où les K murs n'ont d'épaiileur qu'autant qu'il en faudrait pour loger le m |
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tuyau qui, outre les deux largeurs de brique qui le forment, doit
avoir un £iéd de paiïage; de forte que les murs de refend, qui doi- vent entretenir ceux de face, en feroient fort affoiblis* Autrefois les cheminées ëtoient adofTées les unes devant lès autres dans les bâtimens particuliers, mais comme elles chargeoient les plan- chers , ôc avançaient trop dans les chambres, on a corrigé ce dé- faut, en les rangeant le long du mur, & en dévoyant les tuyaux, comme on le peut voir dans la planche 5 5, où le plan eft celui au niveau de l'entablement 0, 6c par conséquent de l'étage en ga- letas, ôc le cinquième , compris celui du rez-de-chauffée. Les tuyaux B C des chambres, êc ceux E G des cabinets font dé- voyés, 6c les autres montent tout droit. Pour les tuyaux de l'étage en galetas, dont les enchevêtrures a a portent les âtres, ils font doublés fur les autres, ainfl que les tuyaux H 6c G, Or comme le dévoyement d'un tuyau de cheminée eft défagréable à voir dans une chambre, on peut pratiquer des armoires dans les vuides K, qui rendent la chambre régulière, ôc la cheminée n'a alors de fail- lie qu'un petit corps d'un ou deux pouces, qui peut être couronné fous le larmier fans reflaut dans la corniche de la chambre. On peut auffi laifler les vuides I pour foulager le tuyau \ on nomme ces vuides une Hotte. Quant à la conftru£Hon,il faut éviter que lesbois, comme les pou-
tres ô£ les folives d'enchevêtrure £ qui paflent auprès ou entre les tuyaux, foieiit apparens; ils doivent être recouverts de plâtre de 4 à 5 pouces d'épaifleur , entretenu avec des chevilles de fer, faifant porter les âtres fur des barres de fer */, nommées barres de trémie, de crainte des accidens du feu. Les tuyaux peuvent avoir 3 ou 4 pieds de longueur fur 10, 12, à 15 pouces de largeur. Les folives d'en- chevêtrure b ne peuvent porter que dans la moitié du mur mitoyen, fuivant la Coutume, 6c les autres folives dans des chevêtres çj ou fur des fablieres. Les languettes des tuyaux e doivent: avoir trois pouces d'épaifleur, & être de plâtre pur ; on les entretient par le moyen de fentons, qui font des tringles de fer coudées à chaque extrémité, dont on forme une efpeee de chaîne. Dans les grands bâtimens ces languettes fe font de pierre ou de briques, &c ont au moins 4 pouces d'épaifleur; les tuyaux ou fouches qui paflènt au-defliis du comble, fe conftruifent de la même manière. Il faut obfèrver, par rapport à la fltuation des cheminées, qu'elles
ne doivent jamais être adoflees contre le mur de face entre les fe- |
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TUYAUX DE CHEMINEES DEVOYEZ.
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nêtres , ainfî qu'on le pratique à Venife, parce qu'elles chargent le
mur, 8c que leurs (bûches, qu'on eft obligé d'élever trop haut hors du comble, font tellement ifolées, qu'il eft difficile qu'elles puif- fent réfifter long-tems aux effbts du vent. Les cheminées doivent, autant qu'il eft pofïible, fe préfenter en entrant, mais rarement doivent-elles le trouver en Face d'une porte, ou il fe doit plutôt rencontrer une fenêtre ou un autre vuide. Il eft plus à propos que la cheminée foit contre le mur de refend de la ialle, que dans le fond de l'appartement, êc devant les croifées, Se qu'elle occupe le milieu du mur, ainfî que dans un cabinet ; mais dans une grande chambre, elle doit occuper le milieu du mur depuis le pied du lit jufqu'au derrière du mur de face. Les moyennes cheminées ne différent des grandes que dans
les proportions qui varient, félon que le lieu eft plus ou moins grand. Ordinairement elles ont environ quatre pieds de largeur fur trois pieds de hauteur, Ôc dix-huit à vingt pouces de profondeur. Le chambranle d'une grande cheminée peut avoir un feptieme de la largeur de l'ouverture, ôc pour les petites un huitième. Le foyer, qui eft la partie qui s'étend depuis l'âtre jufqu'au parquet, Se qui fe fait en pierre ou en compartimens de marbre, pour éviter les accidens du feu, doit être auffi long que le chambranle fur 15 à 18 pouces de large. Les gorges fe font de difFérens profils : celles en adoucifTement font les plus ordinaires ; on les fait auffi en frife à-plomb, 6c alors il refte une tablette furie chambranle. La cor- niche de la gorge ne doit pas avoir plus de faillie que de hauteur, ôc elle doit être élevée à hauteur de fix pieds du plancher, afin qu'on ne puifïe pas renverfer les vafes dont elle peut être ornée. Lorf- que le plancher eft fort élevé , ôc que l'efpace qui refte depuis la corniche de la gorge jufquesfous celle qui couronne le manteau, eft trop haut Ôc étroit, n'étant que de la largeur du tuyau, il faut mettre au-deffbus du quadre quelque bas-relief en longueur qui lui ferve de foubaiîement. Les petites cheminées doivent avoir au plus quatre pieds de lar-
geur , ôc jamaismoins de deux pieds ; quelquefois en leur donnant quatre pieds de largeur, on ne laiffe que deux pieds d'ouverture pour l'âtre, 6c dans les efpaces qui reftent dans les côtés, on pra- tique des niches où l'on met les uftenfiles de la cheminée. On nomme ces fortes de, cheminées à l'Angloife, mais elles ne con- viennent que pour de petits cabinets ; leur plate-bande eft ordi- |
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nairement
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nairement ceintrée, ainu* que leur plan dans les encoignures de l'â-
tre ; ou à pans avec trois plaques de fer fondu, afin que la chaleur étant refïerrée, fe porte avec plus de force au-dehors. Mais la ma- nière la plus ordinaire, eft de faire les cheminées quarrée% avec un contre-cœur de fer fondu qui efb de peu de dépenfe 8c de grande utilité, tant parce qu'il renvoie la chaleur, que parce qu'il contri- bue à la confervation du mur. Ces contre-cœurs font ornes de fculpture en bas-relief. Lorfque le bâtiment efl confidérable, on en fait fondre exprès avec les armes ou les chiffres du Maître de la maifon. Il y en a depuis 2 pieds jufqu'à 4, qui fuffifent pour une cheminée de 6 pieds d'ouverture. L'ufage des poêles eft à préfent allez commun, on en fait de terre vernifiee, de fer fondu, ou de tôle. Bien des gens préfèrent les .premiers, parce que la chaleur qu'ils répandent porte.moins à la tête; on fe fert cependant plus communément de ceux de fer fondu : on les met dans les anti- chambres & dans les falles à manger, &c l'on fait pafler dans les cheminées le tuyau par où fort la fumée. La diftribution des fauches de cheminées qui pafîent par-delà le
comble,.ne doit pas être négligée. Elle doit être.la plus régulière qu'il efl poffible, il y a même des occasions où il eft néceffaire d'é- lever de fauffes fouches, pour fymmétrifer avec d'autres qui font réelles. On doit auffi obferver de les tenir,.le plus qu'on peut, d'é- gale grofleur, &c toutes de pareille hauteur, c'eft-à-dire, élevées de trois pieds au-deiïus du faîte ; h* le comble eft brifé 5 elles doivent pafler dans Je faux comble, &C Ci elles font le long des murs mi- toyens, il faut les ranger fur leur longueur 8c toutes enfemble, quand même le corps-de-logis feroit double. Quand elles font trop hautes, parce qu'on y efl: contraint par les bâtimens voifins, on les doit retenir avec des barres de fer. Il doit y avoir à leur fermeture quatre à fîx pouces de jour pour l'échappée de la fumée fur une lon- gueur proportionnée à celle du tuyau, avec un petit adoucifïe- ment a.u-deflus. On les couronne avec un fimple plinthe qui porte un larmier, étant inutile d'y mettre d'autres ornemens que quel- ques tables; rarement on y introduit de la fculpture, comme à celles du Louvre,, où la confufïon des ornemens empêche qu'on n'en puifle diffckguer -le travail |
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Cheminée du palais Farnefe,
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e t t e cheminée eft dans la chambre oit couchoit 111-
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luftriflime & Révérendiflîme Cardinal Ranuce Farnefe
du titre de faint Ange. Elle eft faite de marbres de diver- fes couleurs. |
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E portique ou galerie du premier étage du palais Farnefe ne
règne que fur trois côtés de la cour. Le quatrième à main droite en entrant du côté de la place, eft occupé par un petit appar- tement de trois ou quatre pièces. C'eft dans la plus grande cham- bre de cet appartement, qui a deux croifées fur la cour, 6c dont la voûte eft peinte par Annibal Carrache, qui y a repréfenté par dif- férens fujets de la Fable, les avantages de la vertu fur le vice, que fe trouve cette cheminée. Elle eft prife dans PépaifTeur du mur de refend, qui fépare ce petit appartement d'avec le grand. La lar- geur de fon ouverture eft d'un peu plus de quatre pieds, £c la hau- teur de trois pieds 6c demi, qui font environ les cinq fixïemes de cette largeur. Le chambranle a de largeur un de ces fixiemes. La frife èc la corniche font d'égale hauteur, 6c ont chacune près d'un pied. Cette cheminée eft travaillée avec beaucoup de propreté ; elle eft étoffée de marbres précieux 6c rares, 6c le fefton de fruits eft fait de pierres de rapport qui les repréfentent dans leurs cou- leurs naturelles. Il n'y a point de bufte dans l'exécution, mais feu- lement une petite niche fans figure. Toutes les cheminées qui font dans les palais de Rome, 6c qui ont été exécutées fur les def- feins des plus habiles Architectes, font de même manière que celle- ci. Le goût qui règne aujourd'hui en eft £ fort éloigné, que la dé- coration de ces cheminées doit paroître d'une pefanteur exceffive. Mais avons-nous fujet de nous applaudir de notre goût qui, en voulant rendre les parties de la décoration agréables par la légèreté des ornemens 6c la variété des formes, dégénère en une lèche- refîe 6c dans une petite manière, qui nous doit faire appréhender qu'infènfiblement on n^oublie tout-à-fait cette noble {implicite qui conftitue le vrai beau dans tous les Arts l |
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é ,* ^'ARCHITECTURE.
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iiHNiiiiiii,,liuMii,ii,iiHniHiliiiHiiiiii.iiiiliiliMliNmMiiilMMu|MliiMi,,i,.,iiMiiimiiilli......i..........>.........iiiiiiniini......iMiHiniimniiriiiimiiiiiiiilIlllllllllliailllli
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CHEMINEE DU PALAIS FAllNKSlî
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PI. 56.
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Des Cheminées nouvelles.
Iln y avoit prefque rien de particutier dans les anciennes
cheminées, qui les diflinguat les unes des autres. Leurs chambranles étoient toujours quarrés > & compofés des mi- mes moulures , ainjî quon vient de le voir. On y pratiquoit des gorges en cloche & en baluflre x qui les rendoient aujfipe- Jantes que les ornemens dont on affecle de les enrichir au- jourd'hui 9 font légers ; on les chargeoit d'une prodigieufe quantité d'ornemens qui avoient prefque tous beaucoup de relief \ ce qui y caufoit de la confufion & de la malpropreté, par la difficulté qu il y avoit d'ôter de leurs cavités la pouf fiere qui s'y amaffbit : les corniches & les ornemens fail- lans quife trouvoient a portée de la main, s*écornoient fa- cilement y & on les falifjbit bientôt 3 en pajfant auprès, ou en les frottant ; enfin elles n avoient point l'agrément de la variété qui ejl fi recherchée préfentement, & en quoi confifle ejfentiellement la beauté des compofitions d? Architec- ture. C'efi ce qui a déterminé a fupprimer dans cette édition les deffeins de cheminées qui avoient paru dans les précéden- tes. Ceux qu'on leur a fubflitués, font dans le goût préfen- tement en ufage ; & l'on fe flatte quon les approuvera ^ puif que çefi une imitation de ce qui sefi fait de plus efiimé dans ce genre depuis peu de tems. J_,es formes qu'on donne préfentement aux chambranles des
cheminées, font moins communes & plus gracieufes. On les cein- tre quelquefois fur leur plan, en tour ronde & en tour creufe ; Se l'on ceintre encore fur l'élévation la traverfe qui leur fert de plate- bande. Outre cela Ton y introduit des pans coupés, des pilaftres, des gaines, des confoles, Se d'autres ornemens. Le mélange des marbres de couleurs différentes, & des ornemens de bronze doré u'on y applique, détachent ces différentes parties^ & y produi- |
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nt beaucoup de richefle ; car ce n'eft plus guère que dans les mai-
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D'A RCHITECTURE.
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fons des fîmples particuliers, ou dans les pièces qui ne font point
décorées, que les chambranles fe font en pierre de liais. Les tablet- tes qu'on pofe fur ces chambranles en fuivent le plan, ôc elles ont afTez de largeur pour y pouvoir pofer plufieurs chofes dont on a be- foin, ôc dont l'on cherche à fe débarrafTer, lorfqu'on eft auprès du- feu, La facilité qu'on a d'avoir de grandes-glaces ,.a donné lieu d'en
enrichir les cheminées ; ces glaces fervent à faire paroitre leslieux plus grands qu'ils ne font, 6c à répéter les*enfilades des apparte- mens; outre qu'on a le plaifir,,en s'y mirant, d'appercevoir, fans fe détourner, ce qui fe paife derrière foi, &: ceux qui entrent dans l'appartement, ou qui en fortent. On les fait monter le plus haut j qu'il eft polîible, ôt il eft de la plus grande magnificence de les te- nir d'une feule pièce ; mais lorfque, pour éviter une trop grande dé- penfe, on fe détermine à les faire de plufieurs pièces .Jl faut avoir grande attention que la jointure de la première glace fe trouve au- defîlis de la hauteur du plus grand homme ; car rien n'eft fi déplai- fant que de fe voir le vifage coupé en fe regardant dans une glace. L© haut des glaces forme prefque toujours un ceintre, §c l'on
s'étudie beaucoup préfentement a varier ces fortes de contours. Plus ils font extraordinaires, & plus ils plaifent ; peut-être auffi que ceux qui aiment la {implicite, y remarqueront trop d'affectation, auffi-bien que dans les contours des tableaux 6c des panneaux dont on couronne les cheminées. Lorfque le corps de la cheminée fe fait en marbre, on y appli-
que des ornemens de bronze doré,,mais le plus fouvent les che- minées fe revêtifTent de menuiferie, ôc les ornemens, qui doivent avoir peu de relief, fe fculptcnt en bois. On n'eft plus dans la pra^ tique de les peindre en marbre, on fe contente de vernir le bois 8c même juiqu'aux ornemens, lorfque c'eft du bois de chêne d'Hollande d'une belle couleur,~ôc fansnûeuds ni défauts; ou bien on les-peint en blanc , ÔC quelquefois en vert, en bleu , en citron £c autres couleurs, dont les plus*douces font les meilleures; cet ufage s'eft établi depuis qu'on a remarqué que ces couleurs fai- foient briller davantage la dorure. Les chandeliers ou girandoles à plufieurs branches, qui accom-
pagnent ordinairement les glaces de cheminées, fe remplùTent de bougies qui, en s'y réfléchifîànt, femblent fe multiplier, ôc aug- mentent même la lumière dans l'appartement. Ces-chandeliers, |
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'on nomme des bras, fe font le plus ordinairement de bronze
ré d'or moulu. On en voit cependant qui font enrichis de cryf- |
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taux j ôc d'autres qui font compofés de rieurs &c d'autres ornemens
de porcelaine montés avec beaucoup de dextérité ; mais ces der- niers ne conviennent que pour de petites pièces. De même les gi- randoles qu'on fait porter à de petits génies, ou qu'on fait fortir d'enroulemens qui prennent naiffance fur les angles de la tablette du chambranle, comme on en voit dans le grand fallon qui pré- cède la galerie du Palais-Royal, ne conviennent que pour des lieux auflï vaftes que celui-là. Ce feroit ici le lieu de parler des proportions des cheminées, mais
au lieu d'entrer dans ce détail, on a cru qu'une defcription exacte des defïeins de cheminées qu'on propofe pour exemple, fuffifoit, fur-tout ayant eu l'attention de mettre au. pied de chacun de ces defïeins, des échelles fur lefquelles il fera facile de prendre les di- menfions de toutes les parties qui entrent dans leur compofîtion. Les defïeins de cheminées qui fe trouvoient dans les précé-
dentes éditions, ne donnoient qu'une idée générale de ces fortes de comportions , parce qu'étant fur de trop petites échelles, les parties n'en étoient pas aflez développées, c'eft ce qui avoît en- gagé dans celle-ci de ne donner que des parties en grand, c'eft-à- dire, des defTeins de chambranles, de couronnemens ôc de bor- dures de glaces, car voilà en quoi confifte toute la compofîtion d'une cheminée. Cependant, pour ne rien laiffer à defïrer, on a fait précéder ces defïeins de celui d'une cheminée dans fon entier : ce feul exemple a paru fuffifant, parce qu'on en doit encore rap- porter plufieurs autres dans la fuite de cet Ouvrage, en traitant de la décoration des lambris. Cette cheminée qui occupe la planche cotée 57, efl propre
pour un cabinet. Sa décoration eft îîmple, tout le corps de ta che- minée étant occupé par une glace qui fe termine par le haut en anfe de panier, êc dont la forme eft afïèz heureufe, Ce corps eft foutenu par deux pilaftres qui l'élargifTent, & lui donnent une plus belle proportion, & qui réufïifTent d'autant mieux en cet endroit, que les arrieres-corps du chambranle femblent faits pour les por- ter. Ces deux arrieres-corps font aulli un très-bon effet, ils nour- ri fTent la mafïè du chambranle qui eft bombé par le plan, &: le font paroître moins fec. On a eu foin d'orner cette cheminée de bras 6ç d'un feu, afin qu'on pût favoir la place qui leur con-' |
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vient; &C on l'a accompagné d'un lambris dont les panneaux fe
raccordent avec les parties de la cheminée. Les deux planches fuivantes, cotées 5 8 # &; 5 8 £, contiennent
quatre defleins différens de chambranles, dont les deux premiers peuvent fervir dans des anti-chambres, falles à manger & cabi- nets. Celui qui eft au haut de la planche eu: en anfe de panier, fôrné dans le milieu d'une coquille dans un cartel; lesdeux angles font en pan coupé, fur lequel eft appliquée une confole, & je chambranle eft foutenu de chaque côté par des arriéres-corps qui fervent à rendre fa composition plus mâle. Il effc bombé, 6c la ta- blette fuit le même contour, ainfî qu'on le peut voir par le plan» Le fécond defïein de chambranle eft dans le même goût que le
précédent; il n'en diffère qu'en ce qu'il eft fans arrière-corps, & que le foyer a beaucoup plus d'ouverture, ce qui fait qu'il con- vient mieux pour de grandes pièces, où il eft befoin de faire un plus grand feu. Ce chambranle eft encore accompagné de fon plan ôc de celui de fa tablette. Les deux chambranles de la planche 5 8 £ font infiniment plus
riches que ceux qu'on vient de décrire, 6c peuvent être placés par cette raifon dans les galeries , fallons, chambres de parade ,&c. Leur forme &: leur décoration eft à-peu-près la même. L'on voit à l'un & à l'autre des confoles qui,ployées fur l'angle du cham- branle, rachètent par le haut des cartels qui reçoivent la faillie de la tablette, & le milieu de la traverfe eft encore orné de fembla- blés cartels. Tous ces ornemens font un effet très-riche lorfqu'ils font de bronze doré, réparés avec foin, &; appliqués fur des mar- bres choifïs, ? On trouve dans la planche 59 a deux defleins de couronne-
mens de cheminées, ornés dé tableaux. Le premier, qui eft dé- coré d'un goût plus mâle, eft propre pour la cheminée d'un grand appartement, tel qu'un fallon, galerie, chambre de parade, &c„ Le tableau fait mafîe, & fe lie avec les ornemens qui partent de la bordure de la glace. Celui du fécond deflein eft au contraire placé au milieu d'un panneau de forme irréguliere, Se fa proportion eft relative au choix des ornemens qui, étant plus délicats,, ren- dent la composition de cette cheminée convenable pour des piè- ces moins vaftes, tels que peuvent être des cabinets ou des garde- robes. Les deux pilaftres qui accompagnent cette cheminée y & qui font arrière-corps,, peuvent être ceintrés par leur plan:„ &C. |
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former deux tours creufes qui rendroient encore cette compofi-
don plus légère. La planche 59 b repréfente encore deux couronnemens diïFé-
rens de cheminées, de l'on y a joint les deffeins des traverfes d'en- bas, qui pofent fur la tablette du chambranle; car il n'eft plus guère d'ulage que la bordure de la glace tombe quarrément fur la tablette, on-lui donne prëfentement des contours variés qu'on lie avec des ornemens qui ont rapport au relie de la composition. Quant aux deiTems de couronnemens qu'on donne ici, ils ibnt moins riches que les précédens , 6c femblent faits pour des appar- temens qui n'ont pas beaucoup d'élévation, ô£ oii l'on veut porter la glace le plus haut qu'il eft poffible, afin qu'elle ait une belle forme, Voilà pourquoi il ne ie trouve point de tableaux dans ces deux couronnemens, mais feulement des;panneaex enrichis d'or- nemens. Le premier téuffiroit dans un fallon ou dans une galerie, les trophées qui couronnent la glace devenant afFez forts pour qu'on les puiile diftinguer, quoique placés à une certaine diftai*- ce ; l'autre qui e-ft plus fimple, eft d'une forme affèz belle, Se con- vient dans un lieu qui n'exige pas une grande décoration. L'on a tenu les ornemens de la planche 59 c plus grands que
les précédens, afin d'en faciliter l'exécution ; 6c pour ne point mul- tiplier les planches inutilement, & donner en même tems de la variété, on a mis fur celle-ci deux deiTems de couronnemens, c'eft-à-dire, une moitié de chacun. Ces couronnemens font des plus magnifiques qui fe puiflent exécuter, & les formes en font aulïî fages que le comporte Je goût dominant qui ne fouffre plus ces contours unis èc fimples qui étoient fi recherchés des Anciens. La planche 5 9 d contient encore deux défichas difFérens de cou-
ronnemens de cheminées, qui ne confident que dans des orne- mens de fculpture fans tableau; &c comme ces deux oompofitions occupent moins d'efpace que les précédentes, on a profité de la place pour mettre fur la même planche deux deficins de traverfes. Ces quatre derniers deffèins de couronnemens de cheminées ont été exécutés à Paris fur les defîeins duiieur Pineau Seulpteur,..qui, après avoir été employé par le feu Czar, eft revenu à Paris depuis quelques années. -Gn a déjà remarqué que Pufage.le plus ordinaire étoit de dorer tous les ornemens ; on ajoutera qu'ils ne font bien "leur effet, qu'autant que l'ouvrier les fait faire détacher par Foppofition du mat & du bruni. On obfervera encore, que quel- |
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que parfaite Se quelque recherchée que foit la fculpture, elle
n'aura ni légèreté, ni contour gracieux, ifi le Doreur n'a foin, après l'avoir enduite de plufîeurs couches de blanc , pour recevoir fon or, d'en refouiller exactement les ornemens. Après avoir donné des deffeins de cheminées de toutes les dif-
férentes efpeces, il ne relie plus à parler que des cheminées pro- pres pour les premières anti-chambres. Le plus fôuvent on fe con- tente de faire paffèr la tapifTerie au-deiTus du chambranle, les gla- ces étant peu convenables pour des lieux défîmes pour des gens de livrée, ou de peu de confîdératîon; cependant on les décore quel- quefois d'un tableau enfermé dans un bâtis de menuiferie pofé fur un.Attique, à la hauteur de fix pieds, y compris celle du cham- branle, & l'on affecte de tenir l'ouverture du foyer plus grande qu'aux autres cheminées, parce que celles - ci font deflinées à chauffer plus de monde, Ôc que le feu qu'on allume dans ces pre- mières pièces, fert à corriger l'air froid, & à l'empêcher de pé- nétrer jufques dans les chambres occupées par les Maîtres. Les grilles ou feux qu'on place dans les foyers des cheminées,
pour y arranger le bois.8c le faire brûler plus promptement, font encore des ornemens qui contribuent beaucoup à la décoration des cheminées ;.on en fait de magnifiques qui font ornés de fculp- turcs de bronze doré, mais on les doit regarder plutôt comme des meubles que comme des ornemens dépendant de l'Architecture. On en peut dire autant des garde-feux qui font préfentement en ufage, & qui fe mettent devant les cheminées pour empêcher les tifons de rouler fur le parquet. Ils font à jour ôc fermés avec des fils d'archal dorés. Le principal objet des cheminées efl d'y faire du feu, 8c l'on
feroit fort à plaindre fi, après avoir pourvu à leur décoration, on ne pouvoit pas en ufer; or il n'arrive que trop fréquemment que la fumée auxquelles les cheminées fontfujettes, oblige d'abandon- ner des appartemens. Cette incommodité provient quelquefois de la mal-façon du tuyau, ou de la difpofîtion des cheminées; car fouvent une porte, une fenêtre changée dans une chambre, caufe ou fait cefTer la fumée; mais prefque toujours l'expofîtion du tuyau au-defîus du toit en efl la caufe, tk. l'on ne fauroit apporter anez d'attention pour remédier à une incommodité aufîi fâcheufe. |
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De la diflribution des plans, Se de la décoration
des façades.
Après avoir traité fépetrément de toutes les parties qui en-
trent dans la compofition d'un édifice, j'ai jugé qu'il étoit nécejjaire de donner un defiein de bâtiment 3 ou elles fe trouvaient toutes rajjemblées} afin qu'on pût mieux ju- ger de la proportion relative que toutes ces parties doivent avoir entr elles , & combien elles acquièrent de beauté 3 lorfqu étant réunies> elles font mi/es chacune dans la place qui leur eft propre. Les règles particulières de l'Architecture font d'une fi grande
étendue , qu'il s'en préfente toujours de nouvelles, félon les nou- veaux fujets que l'on traite ; mais mon defTein n'étant préfente- ment que de parler de celles qui font générales, je me fuis reftraint dans deux termes, qui font la diftribution des plans, & la déco- ration des façades, qui comprennent tout ce qu'on peut dire fur cette matière. Et partant delà, j'ai cru qu'on me, permettroit de produire pour exemple un grand corps d'hôtel de mon invention, où j'ai tâché de renfermer beaucoup de parties fans confufion. Ce bâtiment eft moindre qu'un palais, que la forme de ce volume ne m'a pas permis de pouvoir donner, & il eft auffi plus confidérable que la maifon d'un Particulier s qui ne pourroit fournir que peu de préceptes. J'ai choifi, par préférence, un édifice propre pour l'habitation, parce que le befoin qu'on en a fréquemment, en rend la compofition plus utile, èc je l'ai fait de mon invention, afin d'avoir la liberté de le tourner d'une manière où les commodités les plus en ufage fe pufïent rencontrer. Je ne doute pas qu'on ne s'apperçoive d'abord que dans cette
difpofition j'ai préféré la fymmétrie & la magnificence à une dif- tribution plus ménagée. J'avoue que s'il y avoit, par exemple, fur la même étendue de place, une baffe-cour féparée pour les écu- ries àc remifes ; que fi le bâtiment n'étoit point doublé , n'ayant que deux étages quarrés, fans les offices àc le galetas, ou enfin s'il n'y avoit qu'une aîle, ce feroit toute une autre difpofition : |
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mais j'ai cru que dans ce deflèin je de vois propofer un exemple
où la beauté de l'Architecture l'emportât fur l'économie d'un père de famille, qui diftribue plutôt fa place fuivant les ufages qui lui conviennent, que félon les règles de la belle décoration. Cepen- dant, quoique cette maifon tienne beaucoup du palais par le de- hors , les appartemens ôc leurs dégagemens s'y trouvent afïez heu- reufement tournés, Se les pièces n'en font point afïèz grandes pour qu'on puifle dire qu'elles confomment la place, m fi petites qu'elles ne foient proportionnées à la malTe extérieure de l'édifice; Pacquifition de quelque place auprès de celle-ci, dans laquelle on rangerait les bafïè-cours, rendroit cette maifon un hôtel accom- [ pli. Je ne m'arrêterai point à faire l'examen des différentes distri- butions qu'on pourroit faire fur cette même place : comme de hlf- fer le grand corps-de-logis fîmple, de doubler une des ailes, &c. car un Architecte qui a du génie, peut fe retourner d'une infinité de façons fur un même fujet. Je me renfermerai dans la diftribu- tion que j'ai imaginé, qui me femble la plus avantageufe, pour inftruire en termes généraux des préceptes qui deviennent infinis par rapport aux règles particulières. Mais pour revenir à la defeription de cet édifice, il eft fuppofé
afiis fur une place de ving - deux toifes &: demie de largeur, fur environ foixante ôc quinze toifes de profondeur, dont le bâtiment en occupe vingt-cinq; d'un côté ce bâtiment fait l'encoignure d'une rue, & de l'autre il eft appuyé contre un mur mitoyen : il eonfîfte en un petit corps-de-logis fur le devant, qui communique par le moyen de deux ailes à un grand corps-de-logis double qui eft au fond d'une cour environnée de toutes parts de bâdmens ; & cette cour a quatorze toifes Se demie de largeur fur quinze toifes de profondeur, fans y comprendre les faillies des avant-corps. |
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Plan des Offices.
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'Étage fouterrein, ou celui des offices, n'a que dix pieds ôc
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demi fous clef; on peut cependant lui en donner douze, pourvu
que le terrein ne foit point trop humide. Il eft diftribué en deux fui- tes de pièces nécefTaires, de forte qu'il y a deux cuifines & toutes leurs dépendances, avec des caves fuffiiamment. La defcente aux offices, marquée M, fert pour les pièces P qui font plus grandes que les pièces Q, lefquelles font deftinées pour le plus petit loge- ment, ôc auxquelles on arrive par la defcente N. Les marches de ces defcentes ont fix pouces de hauteur fur douze à treize pouces de giron. On entre dans la cuifine P i par deffous la rampe ponc- tuée de la defcente M. Cette cuifine a fa cheminée en hotte marquée P io, un four 6c un potager. Le garde-manger marqué P i eft plus petit, comme il doit être, que la dépenfe P 3 qui eft dégagée par un corridor. Le paftàge P fert de dégagement à la cuifine, à l'office , à la falle du commun, 6c à la plus grande cave, qui pourroir fervir de ferre pour des fleurs pendant l'hiver. La falle du commun eft fort éclairée, étant dans l'encoignure du bâtiment, 6c recevant des jours de deux côtés. La defcente aux offices marquée N, conduit à toutes les pièces marquées Q. La falle du commun marquée Q eft dégagée de la cuifine, comme il eft d'ufage. Le garde-manger Q 5 eft fermé par une cloifon à barreaux, éclairée par le paiïage Q 4 auffi - bien que le bûcher Q 10 à côté. La cuifine Q 6 a fa cheminée en hotte Q 9 dont le manteau peut être fermé en plate-bande de pierre plutôt qu'a- vec un poitrail, 6c elle a four & potager. La dépenfe Q 7 eft dégagée de l'office Q 8 par l'efcalier O. Il y a trois foftes d'ai- fances , deux fous les defcentes M 6c N, & une autre marquée Pu, qui eft fort éloignée du puits ; car il faut obferver que les puits doivent toujours être éloignés des folïès d'aifances de trois toifes au moins. Les abajours qui éclairent les pièces de cet étage ont quatre pieds de large fur deux pieds 6c demi de haut, ils font bombés dans leur fermeture, 6c doivent être en glacis depuis leurs appuis jufqu'à quatre pieds de l'aire du bas. Tous ces lieux, excepté les bûchers 6c caves, doivent être pavés de petit pavé de grès avec mortier de chaux 6c ciment, èc l'on peut paver de pierre les falles ôc offices du commun, pour plus grande propreté. Il faut faire |
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des pierrées, pour conduire les eaux des cuifines dans les terres,
ou mener ces piepfées jufqu?au cloaque public,, ou à la rivière j û elle n'eft pas éloignée. Cet étage fouterrein eft voûté de trois ef- peces de voûtes , lés pièces marquées P i, P 4, P 7, P 8 , P 9 , &Qr, Q 6, ainiî que la defcente M, font voûtées en voûtes d'ar- rêtés , Ôc les pièces P 5, Q 5, Q 7,Q8, ôc Q 10 ,.de même que la defcente N, font voûtées en berceau avec lunettes*; toutes les autres avec les paffages font voûtées en berceau en plein ceintre. Les endroits marqués R expriment les maffifs de la fondation des perrons qui doivent toujours être fondés de quatre à cinq pieds au-defïous de la première marche. Quant aux fondations de tout le bâtiment, la profondeur qu'on leur doit donner dé- pend de la fituation ; il fuffît de dire que la fouille en doit être faite jufques fur le bon ôc vif fond: ôc il faut faire les tranchées de la largeur feulement des murs, qui doivent avoir quatre pouces d'em- pattement au-delà de la première aiîife de pierre dure, qui doit être enterrée de iîx pouces au moins. Le puits doit être fondé fur un bon rouet de bois de chêne bien aflemblé. Iï faut obferver que fi la fofle d'aifance ne peut pas être éloignée du puits, à caufe du peu de place, il faut en ce cas, outre le mur du bâtiment, con- tre lequel la fofTe eft adofTée, faire un contre-mur de moilon avec mortier de chaux ôc ciment de dix-huit pouces d'épaifTèur, ôc de plus le pavé du fond dé la fofTe doit être en glacis depuis ce con- |
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tre-mur.
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COUR
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P/a/z *& Re%-de-chauffée,
JL e plan de cet étage eft celui qui détermine la distribution de
toute la place., & celui qui règle les autres plans „■ tant ceux du défions que ceux du demis. Il doit toujours être élevé de terre, autant pour tirer les.appartenons de l'humidité, 8c pour empê- cher qu'on ne puiffe regarder du dehors au-dedans, que pour fa- ciliter la lumière aux abajours de l'étage fouterrein. L'aire de cet étage eft élevée ici de terre de trois pieds £c demi, & l'on y arrive !, par fept degrés. Les écuries & remifes fuivent la pente du pavé de la cour, & cette pente , qui peut être d'un pouce par toife, procure l'écoulement des eaux, &C fait que le bâtiment du fond de la cour, paroît élevé en fcene de théâtre, Et même, afin que la cour paroiife qnarréelorfqu'on y entre, il eft toujours à propos de la tenir plus profonde que large. Le bâtiment fur l'entrée ne monte que jufqu'à la hauteur du pre-
mier étage, il a dix-huit pieds d'épaifTeut, ôc il eft flanqué au- dehors par les ailes qui forment deux pavillons faillans de dix-huit pouces : la principale porte marquée 16 a dix pieds de large ; l'é- curie, u% 18 9 peut tenir huit chevaux, 6c l'écurie 14 en contient cinq; car il faut quatre pieds de large pour un cheval de carrofTe, êc trois pieds 6c demi au moins pour un cheval de felle, fur huit pieds de longueur, compris la mangeoire ? ôç l'on doit laiftèr cinq pieds d'échappée au derrière ; ainfi une écurie fimple doit avoir au moins treize pieds de large, &C la double vingt-deux pieds , afin qu'il refte fix pieds de paflage entre les deux rangs. Mais fur-tout il faut obferver ? pour règle générale, que le jour doit venir d'elle haut, ôc frapper fur la croupe des chevaux, Se jamais au-defîus de la mangeoire, fi ce n'eft aux écuries doubles qui feraient mieux éclairées r>ar les deux bouts. , , On a pratiqué les remifes de carrofTe dans une des petites
aîles qui lient le corps de bâtiment de l'entrée avec les deux pa- villons qui flanquent le principal corps-de-logis. Ces remifes, marquées 11, ont huit pieds de largeur fur près de vingt pieds de profondeur, Ôc ce font autant d'arcades. Il fuffit de fept pieds de largeur pour chaque carrofTe dans une bafïe-cour, lorsqu'une remife, qui fert à loger plufieurs carrofTes, eft entièrement ou- verte pardevant fans aucune réparation. Dans ce cas, c'eft allez |
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de vingt un pieds pour trois carrofïès fur vingt pieds de profond
deur. Il y a des entre-folles au-deiTus des remifes, auffi-bien que fur Té curie marquée 19 ; on y monte par les efcaliers 10 8c 17, La diftribution des appartenons confifte en deux grands apparte- mens complets C &: D, 8c un petit en aile E. Le grand corps-de-logis eft double, ayant huit toKcs deux
pieds d'épailïeur, non compris la faillie des avant-corps qui avan- cent fur la cour de vingt pouces, Se autant fur le jardin ; ainfï il a huit toifes cinq pieds quatre pouces, le tout pris au nud du mur au-deiTus de la retraite. Le veftibule A, qui n'a que dix-huit pieds dans œuvre fur douze, paroît plus fpacieux, à caufe du grand ef- calier B, dont il n'en: féparé que par une grande arcade ; 8c les trois portes qui percent le bâtiment au point milieu font égales. Ce grand efcalier Bafa pieds de longueur de marche fur envi- ron cinq pouces cinq lignes de hauteur, 8c fur près de quatorze pouces de giron, ce qui efl une belle proportion pour la faci- lité de monter. Il conduit par trois rampes au premier étage avec trente-fept marches, compris les trois du veftibule, qui font par- tie de la première rampe : les marches font ornées de moulures, 8c ont chacune deux lignes de pente, enforte qu'au-devant elles n'ont environ que cinq pouces &. un quart. L'appui de la rampe, de deux pieds neuf pouces 8c jufqu'à trois pieds de hauteur, doit être plutôt de fer que de pierre, tant pour gagner de la place, que pour rendre l'ouvrage plus léger. La règle générale des efcaliers, dont on ne doit guère s'éloi-
gner , eft de donner aux marches fix pouces de hauteur fur un pied de giron, 8c quatre pieds de longueur ; mais fur-tout il faut évi- ter les reflauts dans les appuis rampans, c'eft un défaut qu'on peut remarquer au grand efcalier du Palais-Royal. Dans les quartiers tournans, dont il faut tâcher de fe palier , le plus qu*il fe peut, pour les principaux efcaliers, le giron des marches tournantes doit au. milieu être égal au giron des marches droites. Le nombre des marches de chaque rampe doit être impair, félon Vitruve, afin que le pied droit qu'on pofe fur la première marche, fe trouve le premier fur le palier. Il ne faut pas que les rampes foient fort nombreufes en marchés fans palier, 8c elles ne doivent pas pafîer dix-fept à dix-neuf degrés ; ainh, dans les maifons ordinaires, on peut bien monter à chaque étage en deux rampes. Les grands fcaliers ne doivent guère monter plus haut que le premier |
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étage, comme on le voit auu plus beaux édifices qui ont été
conilruits depuis quelque tems. Cependant, en Italie, les grands efcaliers montent jufqu'en haut, £c l'on s'y eft conformé au palais du Luxembourg, parce que les appartemens, au-defliis du pre- mier étage, font encore considérables. J'ai fait monter celui-ci juf- qifau fécond étage , ce qu'on peut retrancher, en augmentant l'efcalier de dégagement S, & le-faifant plus large, à commencer au premier.étage, Quoique l'efcalier E %, en aîle, monte au premier étage tout d'une rampe, il ne laifTe pas d'être fort aifé, parce que les marches droites en font auffi. faciles que celles du grand efca- lier, ôc que les tournantes ne lont pas pointues au droit du noyau qui eft évuidé>; ce que j'ai fait auiîi, pour faire voir un beau trait de charpenterie de cette efpece. Pour les marches des efcaliers de dégagement, il fuffît qu'elles ayent depuis vingt pouces jufqu'à deux pieds &c demi de longueur de marche. Les plus grandes pièces font fur le jardin, cinq occupent l'é-
tendue de toute la façade, la grande falle communique aux deux appartemens C Se D , ôc les fépare ; elle a trente-quatre pieds de longueur fur vingt-trois pieds de largeur, ôc quinze pieds ôc demi fous folives , ahili que toutes les pièces de cet étage. L'anti-cabi- net D i efl égal à Panti-chambre G z ; le grand cabinet D 3 eft quarré : on en peut fupprimer, fi l'on veut, les deux cnoifées fur la rue ; la chambre de parade C 3 eft plus profonde que les autres pièces. La falle à manger G 7 peut fervir d'anti-charn- bre à la chambre avec alcôve pour coucher G 4., Ôc la garde- robe G 6 fera éclairée par un jour de coutume , en cas qu'il n'y ait point de bâtiment adofle contre le mur mitoyen T ; cette garde-robe a f©n dégagement par l'efcalier C 8 dans le vef- tibule E 1, ainfi que le cabinet Cf. De l'autre côté la çhamr bre pour coucher D 4 a fa garde-robe D 5 dégagée par refca..- lier du fond S. On peut encore entrer dans cet appartement par le veftibule D 9 Ôc par TantU.chambre D 6> Pour les deux petites -pièces D7 & D 8, jolies doivent avoir des entre-foies au-deflus. L'appartement E en aîle a fon anti-chambre E 3 : la chambre E 4, qui communique à la garde-robe E 6 par le paf- •fage E 7, ôc cette garde-robe 6c l'anti-cabinet E 8 font dégagés par l'efcalier E 9 , par lequel on monte 3. des entrc-foles fur ces ■petites pièces. 1 Le moindre appartement, pour être complet, doit avoir quatre
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pièces ;
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ioï!
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pièces : favoir, une anti - chambre , une chambre ? un cabinet,
& une garde-robe qui doit toujours être dégagée par quelque petit efcalier. Lorfque ces garde-robes ne fe peuvent pas rencontrer au même plain-pied que les autres pièces , on les peut prendre à l'é- tage au-delFus, ou à celui au-deflbus, en entre-foie, ou autrement, & il faut des cheminées dans toutes ces pièces. Souvent les gar- de-robes ne font pas fort éclairées 3 parce qu'elles (ont enfermées entre les autres pièces, &: contre un mur mitoyen, comme la gar- de-robe C 6. On fait quelquefois une petite cour pour éclairer toutes ces garde-robes. Mais ces petites cours deviennent ordinai- rement des cloaques, par la négligence des domeftiques qui y jet- tent des ordures. Toutes les portes des appartemens C & D ont quatre pieds de largeur : &; les croifées cinq pieds. Il eft nécef- faire, pour la fureté, de mettre des grilles de fer à celles qui font fur la rue, ainû* qu'aux abajours. Les cheminées font prifes dans les murs de refend, qui ont deux pieds & un quart d'épaifleur, ce qui eft une grolïeur fuffifante pour ne pas craindre que ces murs foient affoiblis par les tuyaux qui parlent par-dedans : il faut cepen- dant encore à chaque étage des ancres & des tirans, pour retenir les murs de face. Les trois perrons de la cour ôc celui du jardin, marqués 20, font quarrés : cette forme les rend plus commodes de plus durables. |
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Plan du premier étage. Planche 62.
E premier étage eft aufli appelle le bel étage, parce qu'il
contient l'appartement de cérémonie &: les pièces de parade. En Italie, il eft le mieux meublé de le moins habité, d'autant que le Maître de la maifon eft toujours logé au-defïtis, pour avoir plus de repos ; en France, il eft ordinairement occupé par les Dames. Il doit aufli y avoir au même plain-pied un petit appartement pour la commodité. La diftributîon de cet étage eft ici prefque pareille à celle du rez-de-chauffée, étant réglée par les murs de refend qui ne peuvent pas changer. La hauteur des pièces fous folives eft de vingt pieds. Le grand palier au haut de l'efcalier, fert de vefti- bule, & le palier en retour dégage l'appartement par le moyen de l'efcalier S. La grande falle G H eft encore la principale pièce de cet étage, elle eft de même grandeur, et fait le même office que celle du rez-de-chauffée ; lorfqu'on y veut manger, on peut dref- fer le buffet fur le grand palier. Les deux anti-chambres Gi& H i font égales , &: la chambre de paradé G 3 fe communique en retour avec le bâtiment en aile. Lorfqu'on eft arrivé à la dernière pièce qui fait l'encoignure du bâtiment, on peut voir avec plaifir la fuite des pièces en enfilade de vingt-deux ôt vingt-quatre toifes de longueur. Il eft important, dans les diftributions des plans, de ménager, autant qu'il fe peut, ces fortes de points de vue dans toute l'étendue du bâtiment. On peut même les prolonger par le moyen de glaces que l'on place aux extrémités, en face des portes. La chambre G 4, deftinéc pour coucher, eft ceintrée dans les an- gles du fond, d'un côté, pour faciliter le dégagement, & de l'autre cette portion ceintrée laiile une place dans la garde-robe pour une chaife de commodité. Le cabinet G 5 eft aufli dégagé par le paf- fage G 7. De ce cabinet, l'on entre dans le fallon G 8, qui fait par- tie de la galerie G 9 : ces deux pièces ont enfemble quinze toifes & demie de longueur, de on les peut décorer avec de la peinture 6c de la fculpture. La terraflè L, pratiquée au-deflus du bâtiment de l'en- trée , doit être couverte de plomb, elle fert de communication aux deux ailes, ôt dégage l'appartement K par le fallon K 5 , qui peut aufli fervir de chapelle. De ce fallon, on communique à la cham- bre K 2 par le palier de l'efcalier K 6 fans paiïer par le cabinet K 3. L'anti-chambre K 1, plus grande que la chambre, fert de falle. |
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L'appartement H eft dégagé par l'efcalier I &C peut communi-
quer à l'étage du. rez-de-chauflee par l'efcalier H 9 qui monte auffi au-deflus. L'anti-chambre H 7 peut fervir de falle pour manger : la chambre de parade G 3 refte prefque quarrée, le lit placé, quand même il n'y auroit point d'akove ; la cheminée eft au milieu, ôc cet efpace doit être quarré depuis le pied du lit. L'on a pratiqué des armoires aux côtés de la cheminée de cette chambre, pour cacher la faillie du tuyau de celle de deflbus qui ne peut pas être pris dans le mur mitoyen T. La chambre pour coucher H 4 avec alcôve, a fa garde-robe H 5 éclairée parmi jour de Coutume, la- quelle fert auiîï pour la chambre de parade, & eft bien dégagée. Si on veut ménager un petit appartement, dont le cabinet H 6 foit la chambre, ranci -cabinet H 10 deviendra l'anti-chambre, au derrière de laquelle fera la garde-robe H 8, 8c il pourra y en avoir encore dans des entre-fols pratiqués au-deflus des deux petites pièces. Toutes les lignes ponctuées, qui font au pourtour des pie- ces dans ce plan & dans le précédent, expriment la faillie des cor- niches des plafonds. L'étage quarré au-den'iis de ce premier étage, eft encore con-
sidérable, ayant quinze pieds fous folives ; 8c comme la distribution ne peut pas s'éloigner de celle de deflous , on a jugé inutile d'en donner le plan. L'étage en galetas a onze pieds fous l'entrait, qui eft au droit du brifis du comble. Les murs de refend qui fervent de ferme Ôc demi-ferme, obligent encore à la même diftribution ; mais la plupart des grandes pièces y peuvent être diviféesen déplus petites, excepté celle qui eft fur les fuies, qui fervira de garde- meuble, ôc il doit y avoir un corridor qui palïè fur toute la lon- gueur du corps-de-logis, pour dégager les petites pièces qui n'ont qu'une feule croifée. Les cabinets d'aifance doivent être pris dans cet étage au-defïùs des grands efcalîers, au droit defquels parlent les chauiïès ; & les ventoufes fortiront avec un tuyau de plomb un peu au-defîus des cohibles. Voilà ce qui concerne la diftribution du plan de cet édifice ; il faut paffer maintenant à l'explication des élévations. |
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Elévation du grand corps-de-logis. PL 63 A,
Un emploie le terme dç décoration en plufieurs fens, mais on
s'en fert plus généralement pour exprimer l'aiTemblage des par- ties dont on enrichit l'intérieur des édifices Se leurs façades ex- térieures. Il doit y régner une exacte fymmétrie, enforte que tou- tes les parties oppofées 6c parallèles doivent être également diftan- tes du milieu 6c pareilles en hauteur. C'en: de l'union 6c du rapport de ces parties que réfulte ce qu'on nomme l'enfemble de l'édifice, dont l'harmonie des proportions eft le fondement. Les Ordres d'Ar- chlte&ure contribuent notablement à la décoration ; mais il faut que les parties que ces Ordres renferment, comme les portes, les fenêtres, les niches, 6cc. ayent les proportions qui leur font pro- pres, 6c les ornemens convenables à l'Ordre, fans lefquels l'Ordre le mieux exécuté apporteroit de la confufion plutôt que de la richefïe. A l'égard de la décoration des façades extérieures, il eft bon
d'obferver que les Ordres d'Architecture ne conviennent pas à tou- tes fortes d'édifices, parce qu'il faut, pour les mettre en œuvre, de l'étendue, de la hauteur 6c de la diftance : il feroit ridicule de voir la façade de la maifon d'un Bourgeois dans une médiocre rue, dé- corée de grands pilaftres qui embraflafTent deux étages ; Ôc d'ailleurs on peut enrichir fort à propos une façade, fans fe fervir d'un Or- dre. Sur ces principes, il faut fuppofér que le bâtiment qu'on pro- pofe ici pour exemple, n'en: pas feulement confidérable par l'éten- due de la fuperficie de la place, mais auffique la bonté du quartier, la largeur de la rue, ôc les avenues doivent exciter à une auffi gran- de dépende que celle qu'il faudroit faire, pour le mettre à exécu- tion , fans quoi il ne conviendroit pas de le décorer fi richement. Le grand Ordre Ionique, qui contribue le plus à la décoration de cet édifice, pofe fur un foubaflemcnt ou embafement qui règne fur un même niveau,tant au-dehors du bâtiment, que dans l'inté- rieur de la cour; ôc cet embafement, qui occupe toute la hautcur de l'étage au rez-de-chaulTée, eft couronné par une plinthe qui marque le plain-pied du premier étage. Sur le devant de cet hô- tel , ce foubafTement ne porte qu'une baluftrade, 6c fur les petites ailes une Architecture fimple. La grande porte d'entrée, ou porte- cochere, eft accompagnée de deux piédroits faillans qui portent des |
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trophées , 6c il y en a de pareils au-dedans de la cour: le mur de
face du côté de la rue eft fimple, n'étant orné que de chaînes de pierres de refend avec des tables. L'extrémité de chaque aile qui. donne fur la rue, forme un avant-corps couronné par un fronton qui fert de pignon au comble. La principale porte qui donne entrée dans le grand corps-de-
logis au fond de la cour, eft placée au milieu du bâtiment en face de la porte-coehere ; elle eft en arcade, Se elle a fept pieds de lar- ge fur treize pieds de haut fous clef, 8c de chaque côté font trois fenêtres bombées dans leur fermeture, ayant cinq pieds de large fur dix de haut. Toutes ces ouvertures font percées dans l'embafe- ment qui fert comme de piédeftal à un Ordre de pilaftres Ioniques de trois pieds deux pouces de diamètre, & de vingt-neuf pieds de hauteur. Ces pilaftres, qui embrafïènt deux étages, ont des chapi- teaux fuivant la manière de Scamozzi, de font couronnés par un entablement compofé d'architrave, friie 6c corniche. Les croi- fées du premier étage ont douze pieds de hauteur, non compris la baluftrade d'appui qui eft prife dans la hauteur du focle des pilaf- tres , qui a trois pieds, Ôc celles du fécond étage en ont huit. Ces deux étages ne font point féparés par une plinthe, parce qu'ils font renfermés dans un même Ordre ; des confoles avec des fef- tons fous l'appui des croifées du fécond, remplirent le nud qui ref- teroit dans cette partie. L'entablement n'a que le cinquième de la hauteur du pilaftre. L'avant-corps du milieu fait faillie de l'épaif- feur d'un demi-pilaftre, ôc porte un Attique qui s'élève à la hauteur du brifis du comble, 6c qui a environ le tiers de tout l'Ordre ; le fronton qui le couronne, détermine la hauteur du faux comble, de forte qu'avec un pareil fronton fur le jardin, il fe forme quatre noues d'une pente égale ; les tympans de ces frontons font ornés des armes ôc chiffres du Maître de la maifon. Les lucarnes du comble ont quatre pieds de largeur fur cinq pieds de hauteur, de- puis le defTiis du chêneau : elles font bombées avec cymaife 6c confoles, 6c font de bois revêtu de plomb; les Touches des che- minées font rangées de fymmétrie fur le courant du comble „ dont elles furpafTent le faîte de trois pieds. |
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COURS
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Elévation dune des mies & coupe du grand corps-deAogis.
Planche 63 E.
Les deux grandes ailes font décorées de la même manière que
le principal corps-de-logis qu'elles accompagnent, mais les pe- tites aîles qui s'étendent jufqu'à la rue, ôc qui bordent la cour, ont une décoration particulière. L'étage au rez-de-chauffée eft orné de cinq arcades de huit pieds de largeur, dont les jambages ont trois pieds, 6c qui d'un côté renferment des fenêtres bombées, & forment de l'autre côté des remifes. Suivant le plan, l'élévation d'une des aîles qu'on donne ici, auroit dû préfenter cette dernière façade, 6t l'on y auroit vu les fenêtres mezzanines des entre-fols pratiqués au-deflus des remifes ; mais j'ai préféré de donner l'au- tre façade qui fait un effet plus régulier. L'étage au-deflus n'a d'au^- tre décoration que des fenêtres avec leurs chambranles, des appuis 6c des corniches ; la porte croifée, qui donne entrée fur la terraftè, eft plus riche, elle eft au milieu d'un petit corps de deux ou trois pouces de faillie; 6c elle eft ornée d'un fronton avec des confo- les 6c des moncans. Ce bâtiment n'a de vues fur la rue que celles qui font percées à l'extrémité de chaque aile. Il fait équerre, 8c donne fur deux rues, ainfi qu'on l'a vu par le plan. La façade d'une des ailes, qui donne fur une de ces rues, eft lemblable à celle du côté de la cour, excepté qu'au lieu de fenêtres 8c d'arcades, l'embafement eft décoré avec des chaînes de pierre de refend 8c des tables, comme au mur de face. La façade fur le jardin eft per- cée de onze croifées, 8c la décoration eft encore la même que celle du coté de la cour ; le milieu eft pareillement occupé par un avant-corps : ainû cette décoration devient uniforme 8c de grande manière, n'ayant point de petites parties. Quant à l'afpecl:, toute la feene de la fabrique paroît riche par cette gradation de terrafïe, de petites 8c de grandes aîles, & d'Attique fur l'avant-corps du | milieu ; la vue latérale eft encore belle de dehors, particulièrement à l'encoignure , d'où l'on découvre la façade fur le jardin par-def- fus le mur de clôture marqué &, qui ne doit pas être plus haut que la plinthe du foubaflement, laquelle lui fert de chaperon. La coupe montre l'intérieurçies appartenons, 6c fait connoître
la hauteur des pièces. On y a exprimé avec autant de détail que l'échelle l'a pu permettre, les cheminées, les portes à placards |
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D'ARCHITECTURE. %Q?
èc les lambris, tant ceux à hauteur d'appui, que ceux qui revêtent
les embrafures dés portes ÔC des croifées. Les plafonds de l'étage au rez-de-chauffée font unis, &C feulement retenus par des corni- ches , mais ceux des deux étages au-deflus font ceintrés avec des courbes portées fur les corniches ; ces derniers plafonds peuvent être peints de compartimens & d'ornemens rehaufles d'or. Dans les fallons, galeries &C pièces élevées, on peut fort à propos faire des compartimens d'Architecture, avec des ornemens de (tue 6>C même des figures. Mais il eft d'une grande conféquence de traiter avec jugement le relief de ces ornemens, qui doit être plus ou moins fort, félon la grandeur du lieu qu'ils décorent. Les planchers qui paroiffent dans ce profil, ont peu d'épaiiïèur, étant fans poutres, mais feulement avec des folives de brin d'un piecj. de gros. Entre les plus grandes pièces, le veftibule, les paliersf des efcaliers ôc les ialles doivent être pavés de marbre ou de pierre de liais mêlée avec de la pierre de Caen. Les autres pièces principales doivent être parquetées. Au fujet de quoi il eft à propos de faire obferver, que l'ufage de la menuiferie eft plus fréquent à préfent qu'il n'a ja- mais été, tant pour la fanté que parce que les compartimens de lambris en peuvent être ornés de peintures & de fculptures, qui tiennent lieu de tapifferies. La plus belle menuiferie exige que les panneaux foient grands, d'une bonne épaifleur, ôc afTemblés avec des clefs. Les lambris ne font quelquefois qu'à hauteur d'appui, d'autres fois ils montent jufqu'à la corniche de la gorge de la che- minée, & fouvent ils vont jufques fous le plafond: Ci le lieu eft mé- diocre , il eft alors plus à propos d'en faire les corniches en bois qu'en plâtre. Le parquet fe fait, ou en échiquier, ou en lofange, 6c fouvent on les mêle enfemble ; il doit avoir un pouce ôc demi d'épaiiïèur fur trois pieds en tout fens, pofé fur des lambourdes de trois à quatre pouces, fcellées diagonalement. Quand même la chambre ne feroit pas d'équerre, le parquet doit être quarré,parce que les frifes £c les plate-bandes qui l'enferment, rachètent le biais, \. . . .
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COURS
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De la nouvelle manière de dijlribuer les plans.
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L n'eft pas poffible de donner des règles pofitives fur la ma-
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nière dont on doit distribuer les plans ; la fituation du bâti-
ment, fon plus ou moins d'étendue, les fujétions d'un emplace- ment régulier ou irrégulier , l'ufage que prétend faire de fa mai- fon celui qui fait bâtir, la dépenle qu'il y veut faire, font autant de moyens différens, qui font changer la diftribution des plans, de qui en font varier les règles à l'infini. On fe bornera donc à quel- ques obfervations générales fur l'arrangement des pièces qui com- pofent un appartement, Se en faifant remarquer l'avantage des commodités &: des dégagemens qu'on peut leur procurer, on relèvera les défauts ou l'on tombe , lorfqu'on s'éloigne de ces |
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règles.
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Pour donner une idée plus parfaite de la manière dont on les
peut mettre en pratique , on a jugé à propos de rapporter ici di- vers exemples de batimens, depuis huit à neuf toifes de face juf- qu'à quarante, dont quelques-uns ont déjà été exécutés avec fuc- cès, &: d'autres feulement projettes. Celui qui fait bâtir, forme ordinairement la première idée de fon
plan fur ion ufage Ôc fes commodités particulières ; ôc après avoir fixé fa dépenfe, il laiffe à l'habileté &; à l'expérience de l'Ar- chite&e à arranger ces idées de telle forte , que l'irrégularité de la place, ni les différentes fujétions qui s'y rencontrent, ne l'empêchent pas d'en compofer un tout enfemble commode & agréable. La difpofition générale du plan eft la première chofe qui de-
mande une plus férieufe attention. Un bâtiment, pour être bien placé, doit avoir une entrée avantageufe, fe bien préfenter , être dans une 'bonne expofirion, 8t éloigné de tout ce qui pourroit y apporter 4e l'incommodité. Le principal corps-de-logis n'eft jamais mieux placé qu'entre
la cour de le jardin , quand l'emplacement permet qu'il y en ait un ; non-feulement parce que les vues en font plus agréa- bles , & qu'on y eft moins expofé au bruit de la rue , & à la vue des domeftiques Ôt des étrangers , que parce qu'il eft fort^ in- commode d'être obligé de traverfer une cour pour aller à un jardin. La méthode qu'on avoit ci-devant de placer fur la rue |
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D'ARCHITECTURE,
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2,05
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le corps-de-logis, & de faire fuivre les cours, qui n'étoîent fépa-
rées des jardins que par des grilles de fer, n'ayant pas tous ces avantages, c'eft avec beaucoup de raifbn qu'on en a changé la dif- pofîtion. Néanmoins comme il n'y a pas de règles fans exception, il faut demeurer d'accord qu'il eft quelquefois plus à propos de faire le corps-de-logis fur la rue, comme, par exemple, lorfque la place à bâtir eft fîtuée fur une place publique, ou lorsqu'elle eft en face de l'enfilade d'une grande rue, ou pour quelque autre confîdéra- tion femhlable ; de alors on doit placer les appartemens de para- de fur le devant,.& ceux de commodité en aile, dans le double, ou fur le derrière. La féconde obfervation générale qu'on peut faire , c'eft de pla-
cer les offices & écuries de telle forte que les appartemens n'en foient point incommodés. Ce qui le peut faire de trois manières différentes , félon que l'emplacement le permet. La première, c'eft de les placer en aîle, lorfque le terrein eft ferré, ainfi qu'on le peut voir dans le plan A de la planche 63 C, où. les remifes St écuries occupent l'aîle gauche , 8c les cuifînes &C offices l'aîle droite. On expofe, autant qu'on le peut, les cuifînes au nord, pour empêcher que la chaleur ne corrompe les viandes ; au con- traire, pour éviter l'humidité, les écuries doivent être expofées au midi, & les remifes au couchant, afin que le foleil ne nuife point aux carroifh,, La meilleure fîtuation des cuifînes &. des écu- ries eft à l'extrémité des ailes 8c fur la rue, afin de pouvoir faire l'enlèvement des fumiers, fans palier par la cour principale, & pour en détourner les urines des chevaux; on fait pareillement écouler par des éviers les eaux èc les immondices des cuifînes, ainfi qu'on l'a ûbfervé au plan A. La féconde manière, c'eft d'y pratiquer, quand le terrein a
affez d'étendue, une ou plufîeurs bafïe-cours, comme il s'en voit au plan B, planche 63 D. On y voit placées les cuifînes, offi- ces.^ écuries, remifes, caves, puits, auges, &c. C'eft dans ces baffe- cours qu'on lave les carrofles, qu'on étrille les chevaux, qu'on décharge les charrettes, ôc que fe fait tout le fervice de la maifon ; enforte que la cour principale n'eft jamais falie ou em barrafïee, & que le corps-de-logis n'eft nullement incommodé du bruit, à caufe de l'éloigiiement. ' r Enfin quand on a fuffifamment de place pour deux bafîe-cours,
alors on diftribue dans l'une les falles du commun, les cuifînes, |
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les offices, Se chambres d'Officiers ; 6c dans l'autre, les écuries,
les remifes, les lieux communs, les greniers, 6c les logemens des domeftiques ; ainfi qu'on le peut remarquer fur le plan C plan- che 63 H, & celui D planche 63 L,oii toutes ces différentes pièces font arrangées d'une manière fort commode. C'eft ainfi qu'on a coutume préfentement de difpofer ces parties
du bâtiment; aimant mieux que les domeftiques viennent fervir de plus loin 6c à plats couverts, que d'être encore expofés aux incommodités inféparables des fouterreins. On les voûtoit ci-de- vant avec beaucoup de dépenfe, pour y loger les cuifînes 6c offi- ces; mais comme elles n'étoient éclairées que par des abajours, 6c qu'elles manquoient d'air , l'humidité corrompoit les viandes. Les eaux n'ayant d'écoulement que par des cloaques S>c puifards, fe corrompoient 6c infe£toient les cuifînes ; d'où cette mauvaife odeur, jointe à celle du charbon 6c des viandes, s'exhaloit en- fuite jufques dans les appartemens, dont elle gâtoit 6c noirciflbit les meubles ; outre qu'on y étoit fort incommodé du bruit que fai- foient les domeftiques en montant 6c defeendant. Il faut pourtant avouer que le fcrvîce de la table fe fait diffici-
lement lorfque les cuifînes font placées dans un trop grand éloi- gneraient , 6c qu'on eft obligé de traverfer des cours pour arriver à la falle à manger. Il eft alors nécefTaire d'un plus grand nombre de domeftiques pour que le fervice puifïe fe faire à propos ; 6c l'on ne peut manger avec délicatefTe, à moins que l'on ne mé- nage dans ce cas-là une pièce pour y faire réchauffer les mets, 6c rétablir l'arrangement des viandes , qui âuroit pu être altéré dans le tranfport, fur-tout dans le tems de froid 6c de pluie. Le mieux eft de pratiquer un dégagement pour aller à couvert de la cuifine à la falle à manger, 6c quand on ne le peut pas de plain- pied, il faut au moins y arriver par les fouterreins, ainfi qu'il a été pratiqué dans plufieurs maifons nouvellement bâties à Paris ou aux environs, dont on trouvera les plans dans VArchitecture Fran- çoife, ci devant citée. Après avoir déterminé la fituation 6c la difpofition générale d'un
bâtiment, il faut examiner fi l'on a afTez de terrein pour y trouver dans un feul plain-pied toutes les pièces 6c commodités nécefîai- res, ce qui eft fans doute plus beau 6c plus commode ; ou pour les diftribuer, s'il n'y a pas aflez d'étendue, dans des étages difFérens |
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les uns au-deffus des autres.
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On nomme cette première efpece de bâtimens à un étage
bâtimens à l'Italienne, parce qu'à l'imitation des Italiens, on en cache ordinairement hs combles par des Attiques ou baluftra- des, de forte qu'il fembîe qu'il y ait des terrafîes au-defîus. Gom- me les planchers de ces bâtimens font fort exhauiTés, ils ont toujours un air de grandeur 8t de magnificence. Mais ce qui les fait le plus eftimer, ce font les commodités qu'on y trouve ; de n'être point obligé à faire de grands efcaliers , dans la place deC- quels on le ménage quelque pièce commode ; de s'épargner la peine d'en monter les rampes, ce qui eft fort fatigant ; de n'a- voir perfonne logé au-deflus de fa tête, qui caufe du bruit; d'avoir à côté de foi tout ce qu'il faudroit aller chercher dans des éta^ ges plus élevés; ôc enfin d'être à portée de fe promener à fon gré dans un jardin, dont la vue toujours préfente, donne beau- coup d'agrément éc de gayeté à un appartement. On en peut voir un exemple dans le plan ci-après C planche 63 H. Ce bâ- timent a été projette pour être élevé fur une grande place proche les Chartreux à Paris. Les pièces qui compofent les appartemens, y font fi bien ménagées, qu'il ne s'y trouve rien d'inutile. Le veftibule d'entrée conduit à deux anti-chambres, l'une à droite, & l'autre à gauche, êc chaque anti - chambre eft commune à deux appartemens, l'un [de parade Se l'autre de commodité ; de telle forte que ces quatre appartemens principaux n'ont qu'une feule entrée compoiée de trois pièces qui leur deviennent communes. Le nombre des veftibules & anti - chambres , qu'on appelle
Îùeces perdues, parce qu'elles ne fervent en partie que pouf
es domeftiques, n'eft pas fi confidérable dans ce genre de bâ- timent qu'il le feroit dans d'autres, ou les appartemens feroient diftribués les uns au-deiïus des autres, dans des étages différens ; car alors il feroit nécefTaire de placer au-devant de chacun deux anti - chambres, ce qui compokroit huit pièces inutiles ou per- dues , au lieu qu'il ne s'en trouve ici que trois pour tous les ap- partemens. Par-là on voit combien la dépenfe d'un bâtiment à un feul étage eft moins confidérable : car quoique les fondations tk, couvertures ayent plus d'étendue, d'un autre côté les murs font moins élevés, ôc n'ont pas befoin de tant de fondation ; on évite la dépenfe des grands efcaliers , ôc le nombre des plan- chers ; les fouches des cheminées font moins élevées , ôc l'on |
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épargne beaucoup d'autres dépenfes qu'il feroit ennuyeux de rap-
porter. Auffi il ne faut pas s'étonner fi cette forte de bâtiment de- vient d'un tel ufage qu'on n'en fait prefque plus d'autres à plu- rieurs étages, que lorfque le terrein trop ferré ne permet pas de trouver dans un même plain-pied toutes les commodités qu'on fe propofe. Pour garantir les appartement bas de l'humidité, on les élevé
de plufïeurs marches au-defïus du rez-de-chauffée des jardins ôc des cours; ôc pour les rendre plus fains, on les voûte par defïbus, ou bien on fait des aires ou maffifs de maçonnerie fur le terrein ; ce qui conftitue dans une moindre dépenle, mais qui ne remédie point à l'humidité comme les voûtes. Les perfonnes qui croient qu'il y a du rifque à coucher dans un
rez-de-chauffee, fe contentent d'en faire pendant le jour leur ap- partement de parade, ôc fe retirent la nuit dans de petits apparte- niens.de commodité qu'on pratique exprès dans les entre-fols ou dans des Attiques. C'eft de quoi l'on trouvera un exemple dans le grand bâtiment D de quarante toifes de face , qui fera rapporté ci-après, planche 6$ L. Ce grand hôtel devoit être exécuté fur une place de grande
étendue proche celui des Invalides à Paris. Le biais de la rue n'em- pêche point la régularité du bâtiment; ce biais fe trouvant caché par la diipoiition particulière de la porte ôc de la cour, qui ne per- met pas qu'on puifle comparer enfemble l'intérieur de la cour ôc l'extérieur de la rue. La grande cour d'entrée eft d'une forme affez extraordinaire ; les pans coupés , les portions circulaires ôc les parties quarrées y produifent une variété fort agréable. Les deux galeries, fous lefquelles on peut fe promener , ont quelque chofe de grand ôc de noble ; elles font décorées d'arcades ôc de pilaftrés Doriques qui régnent au pourtour, ôc font terminées par une ba- luftrade qui cache les combles, ôc qui fait préfumer qu'il y a une terraflè au-defïus. Trois grands avant-corps de colonnes , avec des amortifïèmens au-defïus occupent le milieu des trois faces principales de la cour : le plus confidérable eft oppofé au vef- tibule , & accompagne la porte d'entrée, les deux autres à droite ÔC à gauche, conduisent aux cours ôc baile-cours des écuries Ôc offices. Le grand corps - de -logis eft placé au fond de la cour , fur le jardin, entre deux ailes baffes terminées par des baluftrades , telles qu'il y en a aux.cotés de la cour, ôc le |
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tout eft décoré du même Ordre Dorique. Le pavillon du milieu
fe diftingue par un fécond Ordre ôc un fronton, Se la manfarde avec amortiflèment, qui élevé ce pavillon au-defïus du refte du bâtiment, fait bien connoître qu'if renferme le fallon , qui eft la pièce la plus confîdérable des appartemens. Le veftibule d'en- trée du côté de la cour, conduit à plufieurs appartemens , les uns pour l'été, d'autres pour l'hiver, Bc quelques-uns pour les bains. Le grand fallon à l'Italienne, qui eft au milieu , s'élève, comme le veftibule, de toute la hauteur du bâtiment, enforte qu'il ne refte au premier étage que quatre pièces de chaque côté, qui fe communiquent par un balcon qui circule dans l'intérieur du vef- tibule, èc ces huit pièces compofent deux appartemens de com- modité pour l'hiver. La féconde efpece de bâtiment, font ceux où reflerré par le
peu d'étendue du terrein, l'on eft obligé, pour avoir beaucoup de logement en peu d'efpace, de diftribuer les appartemens par étages les uns au-defïus des autres, en la manière qu'on le voit dans les exemples A & B, dont le premier, planche 63 C, n'a qu'onze toifes de face ou environ. On y trouve cependant deux beaux appartemens pour une maifon bourgeoife d'un particulier aifé ; l'un eft au rez-de-chaufTée, 6c l'autre au premier étape, la manfarde fourniftant toutes les autres commodités nécefïaires. Mais comme ce bâtiment n'a rien de particulier dans fa décora- tion, fit qu'on ne l'a mis ici que pour donner un exemple de la ma- nière dont on peut diftribuer un plan, pour y trouver tous les dé- gagemens et commodités qui fe peuvent pratiquer dans une pa- reille étendue de terrein, on n'a pas jugé à propos d'en donner les élévations. Le fécond bâtiment B planches 63 D, E, F, G, a été exé-
cuté à Paris, rue d'Enfer, proche les Chartreux. Quoiqu'il ne foit pas aufïi considérable que le bâtiment D dont on a parlé ci-devant, H ne laifle pas que de renfermer beaucoup de logemens & de com- modités, fur-tout depuis les nouvelles augmentations qui y ont été faites ; car cet hôtel, qui n'avoir que feize toifes de face fur le jar- din, lorfque le fieur le Blond le fit bâtir, ainfi qu'on le peut voir par les planches qui étoient dans les éditions précédentes de ce Cours d'Architecture, en a préfentement vingt-fept ; ce qui fait que le nombre des pièces eft prefque doublé, de qu'on y trouve deux baffe-cours féparées, dont celle qui eft fur la gauche, a une |
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iffue très-commode dans la rue. Cet hôtel eft fourni abondant
ment de remifes 6c d'écuries, mais il paroît, qu'en y faifant des réparations, on auroit dû penfer à accompagner les cuifines d'une falle du commun, d'offices , & de femblables pièces qui font eilentiellement néceffaires dans un édifice de cette importance. Les angles de la cour principale du coté de la rue, font formées en pan coupé , ce qui en rend la forme plus agréable, Ôc l'on en a profité pour y placer la loge du Portier. Cette cour n'eft fé- parée des baffe-cours que par un fimple mur d'environ douze pieds de haut, ouvert dans le milieu > pour donner entrée aux baffe-cours; celle qui eft à droite eft fur un plan circulaire, ôc produit, étant vue de la cour 5 un fort bel afpect. Le principal corps-de-logis eft diftribué en deux grands appartenons qui occu- pent l'étage au rez-de-chaullëe du côté du jardin, 5c en un petit appartement pour l'hiver, qui donne fur la cour. On en trouve autant au premier étage, ôc le corps de la manfarde contient en- core d'autres chambres dégagées par un corridor qui les fépare, Sç qui régnant dans toute la longueur du bâtiment, eft éclairé par les deux extrémités. La décoration des façades de ce bâtiment eft affez (impie, fur-
tout celle du côté de la cour, dont tous les ornemens fe rédui- fent à un balcon foutenu par des confoles , qui eft au-deffus de la porte du veftibule, & qui marque le milieu du bâtiment de ce côté-là. Celle qui regarde le jardin eft plus riche 6c d'une belle étendue. Le corps du milieu, qui s'élève plus haut que les deux arriere-corps qui le flanquent de chaque côté, a quelque chofe de rnajeftueux. Un grand perron enembraffe toute la longueur qui eft percée de neuf fenêtres ; les murs jufqu'à la hauteur du premier étage, en font ornés de refends, les fenêtres du premier étage font en arcade. Plus les parties s'approchent du milieu de l'édifice, plus elles font enrichies, car les trois fenêtres du milieu font oc- cupées par un grand balcon, 5c il y a des tables dans les trumeaux des arcades. Toute cette partie de la façade eft terminée par un Attiqué couronné par une baluftrade qui vient mourir heureufe- ment contre le fronton qui eft au milieu, La terraffe, qui fert comme d'embafement à cette façade, ne contribue pas peu à lui donner une belle proportion, Ôc à la faire paraître avec grâce ; elle prépare à un jardin d'une très-belle difpofîtion , qui accompagne eçt hôtel, $i l'on eft curieux de le voir, on le trouvera gravé dans |
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le tome premier du Recueil cité déjà plusieurs fois, & qui eft in-
titulé l'Architecture Françoife. Il refte maintenant à expliquer la fuite &: l'ordre des pièces
d'un appartement, l'ufage de chacune en particulier, & les dé- gagemens qu'on y peut pratiquer , pour trouver les commodités requifes. Un grand appartement doit être au moins compofé d'un vefti-
bule, d'une première anti-chambre, d'une féconde anti-chambre, d'une chambre principale, fallon 3 ou cabinet de compagnie, d'une chambre à coucher, de plufieurs cabinets, fuivant l'ufage & la condition des perfonnes, ht de plusieurs garde-robes pour lès commodités riéceuaires. Le veftibule eft un lieu qui conduit ordinairement au grand ef-
calier, & qui précède toujours les anti-chambres. Il fe diftingue par fa porte d'entrée qui eft fort grande, &: qu'on ferme rarement. Quelquefois on l'ouvre en colonnade, &: telle eft l'entrée du vefti- bule du grand bâtiment dont on a parlé, ainfi que de plufieurs hôtels, dont les plans & les élévations font rapportés dans VAr- chitecture Françoife _, mife au joue par le /leur Blonde! de l'Acadé- mie d'Architecture. Ceft dans le veftibule que fe tiennent en été les valets pour attendre les Maîtres, ou les reprendre en fortant. Les premières anti-chambres font deftinées au même ufage,
pour y retirer les domeftiques ÔC les valets en hiver, de les met- tre à l'abri du mauvais tems; on y met ordinairement des poêles, autant pour les échauffer, que pour empêcher Pair froid d'entrer dans l'appartement voifin. Les fécondes anti-chambres fervent à faire attendre les gens qui
méritent plus de diftin&ion. Ces fortes de pièces fervent auflî quel- quefois de falles à manger. Il eft cependant afTez d'ufage de deftiner un lieu particulier pour
la falle à manger ; on la place le plus près qu'il eft poflible des cui- fines, & l'on y pratique un buffet qui ne confifte préfentement que dans une grande table de marbre, accompagnée de lavoirs"où l'on fait tomber de l'eau pour rincer les verres & pour le fervice de la table. Ceft ordinairement près des fécondes anti-chambres que l'on
place les chapelles dans les grands hôtels, après en avoir obtenu la permifliori de PEvêque. On en doit tenir l'entrée fort grande du côté de l'Anti - chambre, afin que ceux qui y font raflèmblés, |
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pour entendre la Meile, puitTent voir ce qui fe paffe à l'autel,
lorfque la porte de la chapelle eft ouverte ; 6c l'on doit réligieu- fement obferver que l'endroit qui eft dans l'étage- au - defTUs, ne foit point habité. On met dans ces oratoires des prie-Dieu pour l'ufage du Maître , 6c on les décore fuivant la convenance du lieu. La chambre d'afîembîée, ou le fallon, eft ordinairement enfuite
des fécondes anti-chambres. Ceft un grand lieu, ou chambre de parade, où l'on reçoit les gens qualifiés. On y donne à manger par diftin&ion, on y fait des concerts, 6c l'on y donne à jouer, com- me dans le lieu le plus diftingué de l'appartement. La chambre à coucher qui vient enfuite, eft plutôt de parade
que d'ufage, quoiqu'on puifte y coucher en été ; car pour l'hiver, on fe retire dans de petits appartemens plus bas, moins aërés ,6c plus faciles à échauffer, : Le grand cabinet eft le lieu où l'on reçoit les perfonnes avec les-
quelles on a à traiter d'affaires • on les difpofe de manière qu'il y ait une petite anti-chambre pour y entrer, fans pafïer par l'enfi- lade des autres pièces, Ceft dans le fécond cabinet où l'on doit travailler, &; où doit
être le bureau ; 6c c'eft auffi à la fuite Se au bouc de ee cabinet qu'on place une galerie, quand le terrein le permet, afin d'être à portée de s'y promener, pour fe délafler du travail. La galerie eft l'endroit qu'on s'attache le plus à rendre magnifi-
que ; elle doit toujours être plus longue que large. On y étale tout ce que l'on a de plus précieux en meubles, en tableaux, en mar- bres 3 en bronzes, 6c autres curiofîtés pareilles. On pratique à côté du fécond cabinet, un petit lieu appelle
arrière-cabinet ou ferre-papier, pour y mettre en sûreté les pa- piers , l'argent, 6c autres chofes de valeur : on le grille ordinaire- ment , on n'y entre que par le grand cabinet 9 6c il ne dpit y avoir aucun dégagement. Les garde-robes font des lieux de commodité attenant les cham-
bres à coucher, §C qui doivent avoir leurs dégagemens 6c forties particulières, pour que les domeftiques ne foient pas continuel- lement obligés de paflTer .par J'appartement du Maître. Comme il n'eft pas néceflaire que ces pièces foient fort élevées, on prati- que .ordinairement des entrer fols au-defïiis, pour en augmenter le nombre. |
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La grande garde-robe fert quelquefois de chambre à coucher,
lorfqu'on eu: incommodé. On y place la toilette, on s'y habille, 6c on y change de linge ; mais c'eft dans celle qui eu: au-deffus qu'on met les armoires qui renferment les hardes, èc que couchent les valets, ou les femmes de chambre, pour être plus à portée de rendre leurs fer vices ; ôc l'on a foin qu'il y ait toujours quelque lampe allumée la nuit. La troisième garde-robe fert de lieu de commodité. Au lieu de
chaifes percées dont on fe fervoit autrefois, 6c dont la mauvaife odeur fe communiquoit aux appartemens, on creufe préfentement des folTes fort profondes, enforte que l'eau y puilîe monter, 6c on leur donne peu d'étendue : on les confirait de moilon à pierres fé- ches, &c l'on y pratique des ventoufes ou barbacanes, afin que les matières liquides fe mêlant avec l'eau, s'écoulent, 6c fe perdent plus facilement dans les terres par ces ouvertures. Les chaufîes au- defTus montent jufques fous le fiege d'aifance, 6c fe font de moi- Ions piqués pofés en ciment, 6c de trois pieds de largeur en quarré, pour éviter que les matières ne s'y attachent en tombant : èc pour en exhaler les vapeurs, on y pratique «Je larges ventou/es de po- teries , qui montent jufqu'au-defîus du comble. Comme la ma- nière de compofer ces fortes de lieux eft fort nouvelle, en voici le détail. Le fiege efl femblable à une banquette ou canapé, dont le lambris de deflùs qui fe levé, 6c fe rejoint au fiege avec juftefïe, renferme par-deffous le couvercle de la lunette, pofé fur un bour- relet de maroquin. Sous la lunette du fiege efl un boiffeau de fayence en forme d'entonnoir renverfé , &c ce boifïèau eft encaft é dans un cercle de cuivre attaché au fiege par des tringles montan- tes qui fe vifTènt par-deilbus. Une foupape ou rondelle de cuivre entre précifément dans la feuillure de ce cercle; elle y eft attachée par une charnière, 6c fa queue eft attachée à la bafcule du fiege, enforte qu'en levant le lambris du fiege, on fait ouvrir la foupape, laquelle fe ferme pareillement lorfqu'on le baille. On dégorge j un tuyau dans le boifïèau par le moyen d'un robinet, èc l'eau q i en fort avec impétuofîté, à caufe de l'élévation des entre-fols ou eft le réfervoir, lave de telle forte le boifïèau Se la foupape, qu' 1 ne s'y attache ni urines, ni matières qui puifTent caufer de mauvaifes odeurs. On branche fur la même conduite un autre tuyau, au bout duquel il y a un robinet ployant qui, étant tiré par le moyen d'un regiftre, fe place directement fur le milieu du boifïèau, & poufïe |
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2.1
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en l'air une petite gerbe ou jet pour fe laver, fuivant les faifons, à
l'eau froide ou chaude, lorfqu'on eft fur le fiege. Ces ajoutoirs s'appellent flageolets , èc fur leur conduite, on en branche une autre plus petite, où eft foudé un robinet qu'on ouvre pour fe laver les mains, & l'eau en eft reçue dans un bafïin qui fe décharge dans la chaufTe d'aifance. Tels étoient les lieux de commodités qui étoient ci-devant en ufagej mais on en a imaginé depuis qui font beaucoup plus en vogue 8c infiniment plus commodes. Ce font ceux qu'on nomme à l'Angloife ; on fe réferve d'en donner la defcription &c les développemens dans l'endroit où l'on traitera des nouveaux lambris. C'eft encore dans le voifinage des garde-robes qu'on place l'ap-
partement des bains ; comme on y doit chercher la fraîcheur, l'ex- pofltion au nord eft la meilleure, &: c'eft encore par la même rai- Ion qu'on pave de marbre l'endroit où eft la cuve des bains, & qu'on le lambrifle jufqu'à une certaine hauteur avec des carreaux de fayen- ce , le refte des murs Ôc le plafond fe peignant en grotefques fur un fond blanc. La cuve pour le bain, qui eft de cuivre, fe remplit d'eau par le moyen de robinets emmanchés fur des conduites qui y portent de l'eau froide ou de l'eau chaude, fuivant le befoin. On fait ordinairement précéder la falle des bains d'une petite anti- chambre, & on l'accompagne toujours d'une chambre avec un lit, pour s'y repofer après le bain; quelquefois l'on y met auprès une étuve. Les moyens appartenons font compofés d'un moindre nombre
de pièces, & les petits à proportion ; le tout fuivant les ufages & l'état des perfonnes pour lefquelles ils font deftinés. On connoîtra par les divers plans qu'on a rapportés pour exemples, quelle eft la manière de les difpofer , ôt d'y pratiquer des dégagemens qui les rendent commodes, &c l'on y verra en même-tems quels font les lieux où l'on doit placer les Calles à manger, les falles de bains, les orangeries & autres pièces plus ou moins confidérables d'un bâti- ment. Que fî ces difrerens plans ne fatisfont pas encore a fiez, l'on pourra confulter le Livre de Y Architecture Françoife, Ouvrage que nous avons déjà cité plufieurs fois, ôc dont on ne peut faire allez de cas, puifqu'étant un Recueil de tout ce qui s'eft fait de plus confl- dérable en bâtimens, on ne craint point d'affùrer qu'on y puifera de beaucoup plus utiles leçons, que dans tous les difeours qu'on pourroit faire fur cette matière. Il ne refte plus qu'à faire le détail |
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des baiïè-cours, pour faire remarquer quelles font les différentes
commodités qu'on y peut pratiquer ; mais avant que d'en parler, il efl à propos de faire obferver qu'on doit toujours ménager auprès de la porte d'entrée , une petite chambre à cheminée pour le SuifTe ou Portier* Les pièces néceffàîrcs pour le fervice des cuifines, font les fal-
les du commun, les lavoirs, garde-manger, rôthTerie, ôcc. Les falles du commun font toujours placées attenant les cuifines ; ce font des lieux fans cheminée, où l'on difpofe des tables avec des bancs fcellés aux côtés, pour y fervir à manger aux domefliques, ôc empêcher qu'ils n'embarranent la cuifine en s'y rafïèmblant. Les lavoirs font de petits lieux ou Ton met une pierre pour y la-
ver, fablonner ôc écurer -les vaifTelles, ôc pour dégager la cuifine, à laquelle ils doivent être joints. Lorfqu'on a de l'eau en réfervpir, ce qui efl d'une grande commodité, on la conduit en ce lieu par des tuyaux. Le garde-manger efl la pièce la plus nécefTaire : elle doit être
grillée pour la fureté des provifions qu'on y ferre; on y met auffi la déferte des tables, ôc elle doit être éloignée du fojcii, aucant qu'on le peut, afin que la chaleur ne gâte pas les viandes. La rôtiiïerie efl un autre endroit pratiqué dans les grandes cui-
fines, autant pour y ferrer les volailles ôc le gibier, que pour y pi- quer les viandes , ôc elle doit être expofée de la même manière. La diflribution de ces petits lieux procure une infinité de com-
modités , qifon ne connohToit pas autrefois ; chaque chofe fe trou- ve rangée dans fa place, ôc l'on ne fait plus les cuifines que d'une médiocre grandeur, au lieu qu'on étoit obligé de les faire fort va£ tes auparavant. On les voûte en pierre, quand le lieu le permet, Ôc crainte du feu, ou du moins on les lambrifTe en plafond. Une cuifine, pour être commode, doit avoir des potagers d'une lar- geur convenable, pour y préparer les potages ôc les ragoûts, ÔC l'on y pratique au-defTous de faux planchers pour recevoir le feu Ôc la cendre qui tombent des rechaux. Elle n3a pas moins befoin d'un four pour la pâtifTerie. Mais la plus grande commodité qu'on puifTè délirer , c'efl d"y avoir de l'eau en abondance, foit par des tuyaux venans des réfervoirs , foit ? au défaut, par la proximité d'un puits placé dans l'une de fes encoignures. Lorfqu'il y a de petites cours voifincs des cuifines, on y ferre le bois fous des apentis ; mais lorfqu'il n'y en a point, on fait enforte que la |
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defcente de la cave le trouve dans la cuifine, ou du moins atte-
nant, afin d'en enlever le bois à fur ôt à mefure qu'on en abefoin. Les offices doivent être compofés de quatre pièces dépendan-
tes l'une de l'autre. La première fert de commun pour les Officiers de la maifon ; c'eft en ce lieu qu'eft la féconde table ou celle du Maître-d'hôtel. Il doit y avoir un petit fourneau, une pierre à laver, une étuve, 8c les autres commodités néceftaires pour le travail de l'Officier. Le fécond office eft entouré de tablettes, fur lefquel.les fe po-
fent les vafes 8c vaifTelles, 8c garni de tables où l'on arrange les defïerts ; le defTous de ces tables contenant des armoires pour fer- rer le linge, le pain, 8cc. C'eft dans ce lieu que l'on va déjeûner, 8c fe rafraîchir dans les maifons de campagne. La troifîeme pièce, qu'on appelle Aide-d'office , doit être gril-
lée. C'eft proprement le garde-manger de l'Officier, où il ferre les provisions , les delTerts , les linges 6c les vaifTelles d'argent. La chambre à coucher de l'Officier , doit être attenant, afin de veiller fur les vaifTelles 8c autres effets dont il eft chargé. Toutes ces pièces doivent fe communiquer Tune l'autre, pour
la commodité de l'Officier : mais lorfqu'on n'a pas afTez de lieu pour les placer dans un même plain-pied, on met l'aide-d'office 8c la chambre à coucher de l'Officier dans les entre-fols au-defTus du commun Se de l'office, &c l'on pratique un petit efcalier parti- culier pour monter de l'un à l'autre. Les caves au vin doivent être précifément au-defTous des offi-
ces , afin que l'Officier y puifïe defeendre commodément, 8c y veiller plus facilement que s'il en étoit éloigné. Dans les hôtels d'une grande confidération , on pratique trois
écuries, ou bien l'on diftingue dans une feule trois endroits difTé- rens ; l'un pour les attelages de chevaux de carrofTe, l'autre pour les chevaux de felle, 6c le troifieme pour les chevaux entiers, ou pour ceux qui font malades. Mais dans les maifons d'une moindre diftinction, on les proportionne à l'ufage des perfonnes pour qui elles font deftinées. On pave ordinairement les écuries à quatre pieds près du mur
ou de la mangeoire , le furplus fe bat, en falpêtre, ce qui conferve le pied des chevaux. On pratique aufîî un ruifTeau dans le milieu avec une pente pour l'écoulement de l'urine des chevaux. On ménage au bout de l'écurie un endroit particulier pour y
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ferrer les harnois, & les raccommoder, ÔC c'eft ce qu'on appelle
Sellerie, àc l'on pratique au-deflus des foupentes où couchent les palfreniers. Dans les grands hôtels, on y pratique encore des forges, afin de n'être pas obligé de fortir dehors, pour faire ferrer les chevaux. Les cours à fumier doivent être voifines des écuries ; on y place
les lieux communs pour les domciliques : elles doivent avoir leur fortie ÔC dégagement du côté de la rue, pour en enlever les fu- miers , foit par une porte, foit par une fenêtre grillée, fans être obligé de les paflèr par la cour principale. Le puits doit être placé à la porte de l'écurie, ou dans l'écurie
même ; il la margelle en eft à l'affleurement du pavé , elle fera re- feuillée pour recevoir une trappe qui en bouche l'ouverture. On attache au-deflus contre le mur un balancier qui fait agir un corps de pompe, dont les tuyaux montans fe déchargent dans les auges, où l'on abreuve les chevaux. Les greniers à foin font ordinairement au-deflus des écuries.
On y pratique dans les planchers de petites trappes par où l'on jette le foin, afin qu'il ne foit pas mouillé dans le tems de pluie. On y fait auffi un retranchement pour l'avoine, d'où elle tombe par un tuyau de communication dans un petit cofFret difpofé au-defïous dans l'écurie ; ce qui eft plus commode, èc moins- embarraflant que les grands coffres qu'on y plaçoit. Il n'y a rien de particulier à dire des remifes de carrofTes, fi ce
n'eft qu'on y pratique préfentement des barrières ou courfieres triangulaires, par le moyen defquelles les carrofîès qui y font pouf- fes , le rangent dans leur place, même pendant la nuit, fans-pou- voir s'en écarter. C'eft aufîi au-deflus de ces remifes qu'on loge ordinairement les domeftiques, &, leurs chambres font dégagées par de petits corridors. |
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iit COURS
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Des Efcaliers.
N'ayant trouvé dans la première édition de ce Livre, que
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:oupe aes pierres ; ion a cru q
cejjaire d'en compofer un Chapitre exprès, d'autant plus que ce nefl pas la partie la moins conjiderable d'un edi-*- fice 3 & qu'au contraire il n'y en a guère qui demande plus a attention. Et pour en donner une plus parfaite intelli- gence? après avoir parlé de ce qu'on obferve présentement dans la manière dont on les conflruit, on a rapporté plu- Jîeurs exemples differens, qui apprendront comment on les peut décorer. A commodité & la beauté font les deux chofes principales à
quoi l'on doit avoir égard dans la compofition des efcaliers. La première demande qu'un efcalier foit bien placé ; Se comme c'eft ordinairement la première pièce qui fe préfente à ceux qui en- trent, on y joint un veflibule où les domeftiques reftent en atr tendant leurs Maîtres, Il faut auiïi qu'un efcalier fe préfente de telle forte qu'on ne foit pas obligé de fe détourner confidérable- ment pour y arriver. On y doit placer des paliers ou repos entre les rampes , afin de n'être pas obligé de monter un étage tout d'une traite. Les marches, pour être aifées, doivent avoir peu de hauteur, & les girons doivent être d'une belle largeur, afin que les rampes foient douces, 6c ne fatiguent pas ceux qui montent. Enfin on fe fert de toute l'indurtrie de l'art, pour faire enforte .que les colets des marches, ou les girons attenant les limons ou tablettes rampantes, foient égaux, &: qu'il n'y ait jamais deux marches de fuite qui ne foient féparées par un giron , ainfi qu'on le pourra remarquer dans les exemples iuivans. . La beauté des efcaliers confîfte en ce qu'ils foient bien éclai-
rés 9 que la cage en foit régulière, décorée avec fymmétrie , & que tous les ©raemens qu'on y emploie, foient d'un goût foli- de 6c mâle ; que le plafond en foit fort élevé, ôc furmonté par |
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^ARCHITECTURE.
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des courbes ; que les rampes foîent larges ôc foutenues en l'air,
enforte que les paliers foient fort élevés au-delïus de la tête, ôc qu'on ne foit pas obligé de pafler par-defTous des rampes ; que les premières marches ayent un contour coulant, ôc qu'elles ail- lent , en s'arrondifTant, gagner le mur d'échifre qui vient fe ter- miner en cet endroit, ôc y former une volute. Il faut auffi que le vuide de l'efcalier foie fpacieux, ôc qu'on voie d'un coup d'oeil, en entrant, toutes les rampes ôc le plafond,. au- milieu duquel on fufpend une lanterne de verre pour éclairer l'efcalier pen- dant la nuit. Les rampes de fer contribuent auffi beaucoup à la décoration des efcaliers : l'on en trouvera ci-après divers exem- ples , dans l'endroit où l'on traitera de l'ufage du fer dans les bâ- timens. Les efcaliers fe conftruifent en pierre, ou en bois. Ceux de pierre
font ordinairement deftinés pour être les principaux ou grands ef- caliers d'un bâtiment. On les compofe de diverfes manières, en les foutenant par des arcs ôc voiuTures rampantes ou droites, ou en tour creufe. Les grands paliers fe foutiennent auffi fur des voufïùres en plate-bande par Je devant avec des lunettes ; ou fur des culs-de-four ôc trompes , &c. Mais lorfqu'on veut épargner la dépenfe , on fait de charpente les planchers des grands- paliers, ôc l'on fe contente d'appuyer les arcs rampansde ces-memes^ ram- pes contre les marches des paliers. Il n'y a guère que les petits efcaliers qui fe faffènt en char-
pente. Ils fervent à monter aux entre - fols, aux féconds ap- partemens Ôc aux galetas. Ils dégagent auffi les garde-robes des appartenons, afin que les domeftiques y puifTent tranfporter li- brement ce qui eft néceffaire, fans paiTer par les appartement On obferve régulièrement qu'ils ne foient point emrnarchés dans des cloifons au derrière des chambres à coucher , à caufe du grand bruit que cela caufe. Pour remédier à cette incommodité, l'on pofe des dalles de pierre fur toutes les marches de char- pente, ce qui rend le bruit plus fourd, ÔC c'en: cette pratique fi utile qui a donné l'idée de conftruire de grands efcaliers avec beaucoup de propreté Ôc peu de dépenfe, en cette manière Le corps de l'efcalier étant de charpente, on pofe fur chaque mar- che des dalles de pierre qui portent la moulure par leur épaifieur, ÔC Ton peint en couleur de pierre tous les bois appareils des marches, des limons ôc des courbes rampantes. .Après que la mmûmmwmmnmmm nui im'immhhiihi mSmmSmmâmmûSmmSâââ^mmm
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coquille a été ravalée en plâtre & badîjonnée, l'on marque fur
le tout de faufîes coupes 8c aflemblages, qui font que ces fortes d'efcaliers ont toute la refTemblance ÔC la beauté des efcaliers de pierre. Mais comme les dalles de pierre qui recouvrent les mar- ches, ont peu d'épahTeur, Se qu'elles pourroient fe cafter, li l'on y laifïbit tomber des fardeaux pefans, on doit avertir les domefti- ques d'y avoir attention. Dans les divers exemples d'efcaliers qu'on a raffemblés ici,
on n'en trouvera aucun de dégagement; on a jugé qu'il étok inu- tile d'en donner , parce qu'il n'y a aucune règle certaine pour leur difpofition, qui dépend de la grandeur de la cage où ils font placés, des fuj étions des portes, des entre-fols, 6c de la hau- teur des planchers auxquels on eft aiïujetti pour le dégagement des appartemens ; outre qu'on n'y pratique aucune décoration, n'ayant égard qu'à l'utilité feulement. Le premier efcalier, planche 63 Q, qu'on propofe ici pour
exemple, peut convenir pour une belle maifon bourgeoife , ôc peut s'exécuter également en pierre ôc en charpenterie. L'inté- rieur en eft décoré d'une manière fimple, mais de bon goût. La façade A eft le côté marqué BC fur le plan ; on y a feint deux ren- foncemens qui fymmétriient aux fenêtres oppofées : l'autre façade D eft le côté marqué CF fur le plan ; le côté BE lui étant en- tièrement femblable. Les courbes ralongés du plafond en ren- dent la forme fort belle. Cet efcalier eft exécuté à Paris dans une maifon de la rue faint Martin, appellée l'Hôtel de Vie. Il eft du deffein du feu fîeur Girard, Architecte ôc Intendant des bâti- mens de fon Alteftb Royale Monfeigneur le Duc d'Orléans, 6c exécuté fous fa conduite. La deuxième planche cotée 63 R, donne les plans Se éléva-
tion du grand elcalier du château de faint Cloud, dont l'inté- rieur eft décoré d'un Ordre de pilaftres Ioniques de marbre, avec des arcades régulières qui le rendent très-riche. Le veftibule A, qu'on trouve en entrant par la cour, eft allez régulier ; les deux rampes BB laiftent entr'elles un paiïage qui conduit au jardin du côté de la pièce d'eau en fer à cheval ; de forte qu'il y a deux entrées principales à cet efcalier, Tune du côté de la cour", &. l'autre du côté du jardin. Les portes de dégagemens des appartemens qui font aux côtés dudit efcalier, ont leur for- tie fur ,1e palier D. Ce n'étpit pas une médiocre difficulté de difpqfej
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D'A RC H IT E CTURE.
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difpofer cet efcalier comme nous le voyons, à caufe de fes diffé-
rentes fuj étions : mais M. Manfard, premier Architecte ôc fur-In- tendant des Bâtimens du Roi, les a fui-montées avec beaucoup d'induftrie„ La troifieme planche cotée 63 S, donne l'idée d'un efcalier
très-riche, mais d'une compofîtion fort extraordinaire. La première rampe B fe trouve en face de la porte d'entrée A; elle conduit au palier C, fur lequel on trouve deux rampes en demi - cercle DD, qui fe rejoignent au deuxième palier EE, Ôc par ce pa- lier , qui fe trouve au-deffus de la porte d'entrée, on arrive à une rampe F, d'où l'on monte à un troifieme palier G, fur lequel on reprend deux rampes en quartiers tournans H, qui conduifent aux deux extrémités du veftibule, 5c du côté des appartemens oii l'on a defïein d'aller, 6c qui font foutenues par deux trompes ram- pantes ôc en tour creufe. L'intérieur du veftibule ÔC l'efcalier font décorés d'un Ordre Ionique enrichi de figures de relief ôc de bas- relief. La partie qui fépare l'efcalier du veftibule, n'eft foutenue que par des colonnes qui joignent enfemble ces deux pièces d'une manière fort particulière, ôc dont on voir peu d'exemples. Le quatrième efcalier, planche 6} T, eft auflï d'une compofî-
tion pea commune. On trouve au rez-de-chauflee, en entrant, un veftibule A de forme circulaire, dont la partie du côté de la cour eft toute ouverte, ôc foutenue par des colonnes. On y monte par le milieu, ôc de deflus le premier palier B on monte par deux ram- pes circulaires CC, qui fe rejoignent enfemble au premier éta- ge, dans un veftibule pareil à celui du rez-de-chaufTée ; ôc l'on trouve fur le deuxième palier E, des rampes FF, qui fervent aux dégagemens des appartemens. La décoration de œt efcalier eft des plus riches qu'on puiiïe exécuter, ôc peut convenir aux plus .magnifiques bâtimens. Mais comme ces deux derniers defTeins d'efcaliers avoient paru
trop compofés à plufieurs perfonnes, ôc qu'on a reconnu qu'ils étoient d'une trop difficile exécution ,on avoit penfé à les fuppri- -mer dans cette nouvelle édition ; cependant, après y avoir réfléchi, on les a confervé, 6c l'on y a joint deux autres nouveaux defïèins d'efcaliers, dont on a fait choix dans ceux qui ont été exécutés à Paris, ôc qui ont acquis le plus de réputation. Le premier,,planche 6$ V, moins recommandabîe par fa déco-
ration que par la beauté du trait, eft celui de l'hôtel de Matignon, |
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exécuté fur les deffèins & fous la conduite du fleur Bruand, Archi-
tecte du Roi. La eage n'en eft pas grande, puifqu'elle n'a que dix- huit pieds de large fur environ vingt-cinq de long. Il eft éclairé avantageufement ôc très-aifé à monter; mais quoique la proportion générale en foit fort belle, fon principal mérite confifte , comme on l'a déjà fait remarquer, dans la hardiefTe avec laquelle tout cet. efcalier, qui eft de pierre, eft fou tenu en l'air. La rampe E, qui monte depuis le fécond repos jufqu'au premier étage, eft portée par trois courbes qui prennent naiflance fur le nud du mur, & qui forment des lunettes éc des voûtes d'arrêté dans leur plafond. Il n'a pas fallu moins de çénie pour foutenir le grand palier F du premier étage, qui communique a deux appartenons ', il porte iur un arc furbaifte en anfe de panier, dont les retombées fur les murs de re- fend prennent leur naiflance fur des culs-de-lampe marqués G. La précifion de l'appareil lépondà la fingularité du trait, & fait regar- der avec juftice cet efcalier, par les gens de l'art, comme un chef- d'œuvre de coupe de pierres. C'eft ce qui nous a déterminé à lui donner place dans ce Cours d'Architecture, de à lui accorder la préférence fur plufieurs autres efcaliers dont la décoration eût été plus riche. Nous en donnons les plans au droit du rez-de-chauffée & du premier étage, ôc la coupe fur les deux fens. Celle marquée i eft prife fur la ligne AB, 5c celle marquée i fur la ligne CD. Le fécond efcalier, planche 63 X, a été exécuté fur les def-
fèins de François Manfard à l'hôtel d'Aumont, rue de Jouy, à Paris. Le veftibule qui lui fert d'avenue eft décoré d'un Ordre Dori- que d'une élégante proportion, & dont l'entablement eft diftribué avec cette précifion que cet habile Architecte a mis dans tous fes ouvrages. Ce même Ordre qui règne dans un périftyle qui précède l'efcalier, en rend l'abord extrêmement riche, êc fait paroître l'ef- calier plus grand qu'il n'eft en effet. La cage eft à-peu-près de mê- me grandeur que celle de l'efcalier précédent, mais la difpofitîon des rampes eft beaucoup plus finguliere, quoique moins hardie pour le trait. La marche de palier au premier étage, eft portée de fond fur un mur qui eft ouvert dans le milieu par un grand arc fur- baifTé, Ôt c'eft au droit de ce mur & de cette ouverture que com- mencent les premières marches de la rampe de l'efcalier, qui continuent à monter fans aucun repos jufqu'au palier du premier étage. Les marches tournent autour d'un noyau dont le rampant, qui eft extraordinaire, laifïè dans fpn milieu un vuide où l'Archi- |
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D'ARCHITECTURE.
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tecT:e a logé allez ingénieufement la figure d'un griffon qui tient ui
écufïbn renfermant les armes de la famille d'Àumont. Il a auiïi pratiqué une niche dans le mur d'échiffre, pour lui donner plus de légèreté. La baluftrade, qui fert d'appui à cet efcalier, eft de pierre , & formée par des entrelas ; la corniche du plafond eft d'un excellent profil, elle couronne une fuite de métopes d'une forme nouvelle, qui font enrichis d'ornemens de fcuîpture , àc qui font un très-bel effet. Des deux plans que nous donnons , l'un eft celui du reZ-de-chaufTée, Ôc l'autre, celui du premier étage ; Ôc des deux coupes, celle marquée i eft prife fur la ligne AB, ôc celle mar- quée z fur la ligne CD. Nous ajouterons à tous ces exemples, deux autres efcaliers
d'une excellente compofition, dont les plans 8c les élévations ont été gravés dans VArchiceclure Francoife : l'un eft celui de la Reine, & l'autre celui des Princes , qui le trouvent exécutés dans le château de Verfailles. |
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COURS
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De la Charpe rite rie.
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A près avoir parlé de la distribution des plans, êc avoir donné
des exemples de la manière dont on peut décorer les façades des édifices, je vais maintenant traiter de la Charpenterie 6c en expliquer les différens afïèmblages. C'eft une des parties les plus néceflàires de l'Architecture, 6c qu'il eft important de con- noître à fond. Les ouvrages les plus confidérables de cette efpece font les toits ou comblés, & les efcaliers ; par les combles, on entend tout ce qui couvre les édifices, même les dômes des égli- ses. On les fait plus ou moins roides, félon les climats où l'on bâtit. Dans les régions feptentrionales, on les tient fort élevés , à caufe de la quantité de neiges & de pluyes qui tombent dans ces pays-là ; au lieu que dans le Levant, où il pleut rarement, on fe contente de couvrir les maifons avec des terrafïès. En Italie les toits font fort bas, mais en France, l'ufage Ôc la néccffité obligent de les tenir plus hauts, ce qui ne les rend pas d'une proportion défagréa- ble. Ils ont allez de rampant dans nos climats, lorfque leurs côtés font égaux à leur bafe, ôc qu'ils forment un triangle équilatéral par leur profil; quand on les veut faire plus plats, on doit au moins fuivre la proportion des frontons. Le comble à deux égoûts eft le plus (impie 6c le meilleur ; il doit plutôt être en croupe qu'en pi- gnon fur l'extrémité d'ttn feMment, à moins qu'il ne foit arrêté par un fronton qui lui fbëp de pignon. Cependant depuis quelque tems on a mis fort en ctiàge les terribles brifés, qu'on appelle aufîi à la Manfardc On s'en eft fervi au château de Clagny 6c aux écu- ries du Roi à Verfailles, êc il fau-t avouer que lorfqu'ils font d'une aulîi belle proportion que dans ces bâtimens, ils terminent l'édifice avec beaucoup de grâce ; mais au contraire lorfqu'ils font trop hauts, ils paroiiïènt l'accabler. Le comble brifé a cet avantage qu'il rend l'étaee en galetas fort habitable 6c prefque quarré, 6c les jouées des lucarnes fort petites ; mais auffi l'inégalité de la pente de fes deux égoûts eft un grand défaut, puifque le comble, depuis le chêneau ou égoût jufqu'au brifis, eft roide comme un talut, 6c le faux com- ble doux comme un glacis, de forte que les neiges qui font fur le faux comble, féjournent long-tems, èc les autres s'écoulent promptement, 6c même ne s'y arrêtent pas. Ainfî ceux qui con- damnent les toits d'Italie, tombent dans le même défaut, il c'en |
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DJRCHITE CTURE.
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efl un, en fe fervant du comble brifé, puifqu'on n'a qu'à proloM*
ger un peu le faux comble fur un petit exhaufTement des murs de face, de ce fera un comble à l'Italienne, &C l'étage en galetas de- viendra quarré. Mais fans m'arrêter davantage à cette difeuffion , je vais donner trois figures pour faire connoître le développement du comble brifé. La première figure repréfente le plan drefle fur Vétcîon qu'on
nomme enrayure, qui eft fafïemblage pofé au niveau des plate- formes , qui fert de bafe au comble, ôc les autres parties au-defîus en raccourci. La féconde figure donne le profil ou ralongement des bois d'une ferme dans leur étendue avec le courant du comble, dont les chevrons &c les empanons font brandis fur les pannes, &: les éreftiers efpacés de quatre à la latte. Les plate-formes , dont on fe fert à prêtent, font fort utiles, parce qu'elles fontd'aflèmblage à leurs retours, et entretiennent le comble par les pieds des for- ces qui y font entaillés, aufîï-bien que les pas des chevrons ; de- forte qu'ils ne poufîent point au-dehors. Toutes les autres parties de la ferme fe font aflèz connoître par la figure, il fuffit feulement d'établir pour règle générale de la proportion du comble brifé, que le vrai comble doit être incliné en-dedans de la moitié de fa hauteur, & le faux comble élevé auffi de la moitié de la largeur d'un de Ces côtés, Se cette proportion eft plus agréable que celle du demi-cercle qu'on divife en quatre parties égales, qui eu: la pro- portion que JofephYiola, Architecte Italien, a donné à l'armature qu'il a imaginée, pour ceintrer Ces arcades. Il fa mile à la fin du premier Livre de fon Traité d'Architecture, &> l'on feroit afïèz tenté de croire que le deflèin- de ce eeintre a pu avoir fourni l'idée du comble brifé. La troifieme figure fait voir le comble à la Man- farde couvert d'ardoifes, &: garni de plomb. J'ai rangé fur la même planche les développemens d'un comble à deux égoûts & de deux combles en dôme, afin qu'on puifïe avoir une notion générale de tout ce qui fe peut faire dans ce genre ; les noms que j'ai mis à cha- que pièce, les font afïez connoître, fans qu'il fok btfoin d'une plus ample explication. J'avertirai feulement que le comble à h, Manfarde eft celui du bâtiment que jTâi propofé ci-devant pour exemple dans la planche 63 A. Je rapporte auffi dans les quatrième & cinquième figures- de
la planche fùivante 64 B, le plan & le profil d'un efcalier qui eft marqué E 1 fur le plan général du bâtiment de mon invention,* |
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COURS
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planche 61. Ce n'eft pas un ouvrage peu difficile en charpenterie
qu'un efcalier de cette efpece ; il faut favoir débiter le bois, 6c le tracer avec juftefTc, pour trouver les limons 6c les appuis en cour- bes rampantes, le tout de bon afTemblage, fans y employer d'au- tre fer que les boulons qui retiennent les rampes dans les murs de la cage de l'efcalier ; les baluftres fe font tournés ou quarrés, droits ou rampans, èc taillés à la main, qui font ceux qui réuffif- fent le mieux; les marches des efcaliers font toujours moulées par- devant , 6c doivent être délardées pardefïbus, afin que la coquille de l'efcalier puifTe être ravalée proprement^ Il y a de plufieurs au- tres formes d'eféaliers de bois, auiïî-bien que de pierre, comme ceux à vis 6c en limaçon, mais les plus beaux font évuidés dans le milieu, 6c portent en l'air. Outre ces pièces de charpenterie, je donnerai encore fur la planche 64 B le plan 6c le profil d'un dô- me avec tous les développemens de fa charpente, 6c j'y joindrai l'élévation d'un pan de bois marqué VI, pour en faire voir les pie- ces, qui ont des noms particuliers; au fujet de quoi il eft bon d'a- vertir que les pans de bois pour les façades de maifons ne doivent fe pratiquer que pour épargner la dépenfe, éviter la charge 6c gagner de la place, 6c pour cette raifon ils deviennent néceiiaires dans les bâtimens en aile, afin que ces bâtimens ayant moins de faillie, prennent moins fur la cour. Les pans de bois 6c cloifons fe pofent au premier étage fur un poitrail, S>c dans les moindres bâ- timens au rez-de-chauffée fur une afiife de pierre, ou fur deux, lorf- qu'il faut qu'elles foient à hauteur de retraite d'un mur de face de maçonnerie. Autrefois les poutres étoient plus en ufage dans les apparte-
nons , à préfent on fe fert de folives de brin depuis huit pouces de gros jufqu'à un pied, 6c elles fivffifent pour des pièces de vingt- quatre pieds dans œuvre; mais comme les bois de brin ne font pas toujours équarris 6c avivés , 6c qu'ils ont même un peu de flache, il faut les recouvrir, 6c cela engage à faire des plafonds en plâtre, qui font plus beaux que des bois apparens ; mais cette pratique ne rend pas les planchers fi durables ; car le bois enfermé s'échauffe, 6c fe pourrit plus facilement ; auffi ces fortes de plafonds font-ils ra- rement en ufage dans les bâtimens publics 6c les maifons de com- munautés , où la durée ed préférable à l'embelliiTèment : d'ailleurs fi ces plafonds ne font pas bien lattes à lattes jointives avec deux doux à chaque folive, 6c que même le plâtre n'y foit pas employé wmmm■■■1111 Swi
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D'A R C H IT ECT U RE.
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de fuite, ils font fujets à s'éclater. Toutes les fois qu'on efl obligé
de fe fervir de poutres, il faut garnir de plomb les bouts qui portent dans le mur, ce qui fe doit faire auffi aux folives de brin, à moins qu'on ne les pofe fur des fablieres. Les poutres doivent être bien équarries avec moulures fur l'arrête, ôc pofées fur leur fort, ainfi que toutes les folives des planchers, qui feront pofées de champ &; non de plat. Les travées feront les plus égales que faire fe pourra, 8c elles doivent répondre milieu pour milieu aux croifées. Il y a des afïemblages de pluiieurs manières ; les meilleurs font ceux qui font les plus jufr.es avec des tenons & mortoifes bien chevillés : ce qui ne fe pratique prefque pas en Italie, où les bois des combles ne font entretenus que par des entailles 6c des liens de fer. Quant aux grolïeurs des bois, il efl confiant qu'on les doit em-
ployer de grofïeur convenable à leur longueur, ce que la pratique montre allez aux ouvriers , &c ce qu'il efl toutefois néceffaire d'expliquer dans les devis; car cet ufage fe trouve bien différent, félon l'intérêt de ces mêmes ouvriers. Sur quoi on peut dire, que depuis qu'ils fournifîent les bois au cent, au bas prix qu'on leur de- mande, ils ne peuvent y trouver leur compte qu'en [es employant d'une groflèur inutile, ce qui charge trop les bâtimens , ôc ils épargnent le plus qu'ils peuvent les afïemblages, afin d'avoir beau- coup de cent de bois 6V. peu de journées d'ouvriers. |
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COURS
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De la décoration des Jardins.
Lafcience de l'Architecture embraffe toutes les connoijfan-
ces qui fervent tant a la conJlrucHon qu'a la décoration des édifices ; ainji comme les jardins en font infeparables, & contribuent notablement à leur embellifjèment, j'ai cru qu'il étoit utile de traiter en général de la maniere.de les décorer* Lt'ES fituations différentes des parcs & des jardins, tant par rap-
port à leur étendue qu'à l'inégalité du terrein 3 donnent lieu d'en varier à l'infini la difpolitîon. Mais le plus grand art confifte à bien connoître les avantages &c les défauts du lieu, afin de profiter des uns &; de cprriger les autres, §c fur cette règle former (on def- fein, en ne remuant que le moins de terre qu'on pourra, parce que cette dépénfe eft toujours très-forte, & qu'elle paroît peu de chofe aux yeux de ceux qui n'ont pas vu auparavant l'état des lieux. En général on peut réduire la difpofition des jardins à trois
efpeces différentes ; la première eft de ceux qui, un peu plus bas que l'édifice , font tout-à-fait de niveau, comme eft celui du Palais des Tuilleries ; les féconds font en pente douce, réglée par l'obligation de deux rez-de-chauflee, comme le parterre des couronnes , ou du nord, Se l'allée d'eau à Verfailles ; enfin les troifîemes font par chutes de perrons & de glacis avec des pen- tes , comme le jardin de Marly. Dans quelque cas que ce toit, il faut tenir pour règle générale de ménager les plus belles vues qu'on peut remarquer du bâtiment, & de faire enforte qu'é- tant éloigné du bâtiment on n'en perde point îafpecl:. Deux cho- fes contribuent à cette pratique : la première eft, que les allées foient percées avantageufement, afin d'en rendre les iiïues agréa- bles par la découverte, qui eft d'autant plus belle qu'elle a plus d'éloignement, Se que les objets en font plus variés; & la fé- conde chofe à obferver, eft que les pentes foient réglées de telle manière, que nonobftant les perrons & les glacis, on décou- vre du bout de l'allée principale, la malle de tout l'édifice. C'eft ainfi qu'il en faut ufer par rapport aux jardins de campagne, ou Ton a la liberté de s'étendre, & de profiter de l'étendue du lieu ; |
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D'ARCHITECTURE.
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car pour les jardins qui font renfermés dans les villes, il faut s'ac-
commoder à la place qui eft ordinairement petite, parce que le ter- rein y eft cher, êc qu'on y eft ferré de près par les maifons voifines qui en bornent la vue. Ces petits jardins de ville font ordinaire- ment drefîes de niveau parfait ; mais il faut nécefTairement que le bâtiment foit plus élevé que tout ce qui l'environne ; ainfî if faut defcendre dans le jardin, tant de front que par Jes cotés. Mais pour revenir aux jardins dont l'étendue permet une in-
génieufe compoiition , voici quelques - unes des règles générales qu'on y doit obferver. Le parterre, qui eft la première pièce qui fe préfente en entrant, doit être , autant qu'on le peut, de la lar- geur du corps du bâtiment, les allées des côtés prifes en-de- hors; èc en lui donnant une longueur proportionnée, il faut faire enforte que de l'extrémité on puifïe diftinguer toutes les par- ties de l'édifice. Il faut encore que les ornemens de broderie fbient mis fans confufion, & pour les faire détacher davantage, le fond du parterre doit être labouré, ôc de terre noire, ôc le dedans des feuilles fable ; ce qui fe doit pratiquer ainiî aux parterres dont les plate-bandes font coupées , ôc qui ont un petit chemin qui les détache de la broderie ; ôc au contraire à ceux dont les plate-ban- des ne font point coupées, ÔC qui n'ont point de chemin qui les fé- pare, il faut que le champ du parterre foit fable, comme les gran- des allées, ôc que le dedans des feuilles 6c des fleurons de la bro- derie foit noir ou rouge ; ce qui fe fait, en les remplifTant de mâ- chefer ou de tuileau brifé. Le buis doit être petit ôc bien garni ; il eft de peu d'entretien ôc de longue durée. Le parterre eft ordinai- rement entouré de plate-bandes qui, dans les petits parterres, ont quatre pieds de largeur, 8c qui en ont cinq à fix dans les grands : on les garnifïoit de fleurs ôc d'arbriiïeaux verds, comme épicéas, ifs, houx, buifïbns ardens, ôcc. mais à préfent, l'on a fupprimé des parterres tous ces arbres verds, auxquels on donnoit des formes particulières, & Ton en a ôté même jufqu'aux ifs, pour n'y mettre que des fleurs. Les différons genres de parterres fe rédiùfcnt à qua- tre efpeces; mais l'on ne fauroit donner de règles certaines pour en marquer les proportions. Les parterres font un compofe de lignes droites ôc de lignes courbes, d'enroulemens mêlés avec des grotefques , morefques , arabefques , frifes , targes , pal- mettes, guillochis, graines, fleurons , Ôc autres ornemens arbi- traires , dont la beauté confifte à n'être jamais répétés, ôc à être G o-
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tracés avec grâce fur le terrein. Un Architecte qui a du génie, qui
a acquis une belle manière de deffiner, & qui, pardefTus tout, eft né avec du goût, fe peut faire diftinguer dans cette partie de fon Art. Le premier genre de parterre eft celui qui eft fait de broderie,
entouré d'une plate-bande découpée , 6c d'un chemin fable qui fépare le champ de la broderie d'avec la plate-bande. Ce par- terre doit toujours être mis defTous les fenêtres de la maifon , comme le plus beau 6c le plus noble, Le fécond eft compofé d'un maffif de buis, au milieu duquel
tourne en ligne parallèle un cordon de gazon du tiers de fa largeur, 6c les grandes places qui reftent de différentes figures, ce maffif placé, font remplies de broderie. La troifieme efpece de parterre eft de pièces coupées en compar-
timens , pour mettre des fleurs, 6c compofé d'enroulemens de lignes droites 6c courbes, dans lequel on fe peut promener par des fentiers faits à ce fujet en lignes parallèles aux pièces. Ce parterre eft entouré, comme les autres , d'une plate-bande coupée en di- vers endroits, garnie d'arbrifTeaux 6c de rieurs. Tous les chemins en doivent être fables, 6c les pièces du compartiment remplies de bonne terre, mêlée de terreau ou de terre noire, pour les détacher du fond. Le quatrième eft un parterre en compartimens de gazon com-
pofé comme celui ci-defïus , à l'exception que les pièces en doi- vent être beaucoup plus grandes Se plus larges, afin d'avoir autour de chaque pièce une petite plate-bande de deux pieds feulement, remplie de terre noire pour mettre des fleurs , 6c il faut féparer le trait de buis du gazon que l'on coupe parallèle au contour de cha- que pièce; ce parterre a fa plate-bande comme les autres, 6c les fentiers plus larges que ceux du parterre de fleurs, à caufe que les compartimens font plus étendus, auffi ne fe peut-il faire que dans un grand efpace, 6c c'eft ce qu'on appelle Parterre à l'An- gloife. On peut, quand la faifon eft douce, changer la décoration des
jardins, en y mettant des caifTes d'orangers, de grenadiers, de jafmins, de lauriers-rofes, 6c d'autres arbuftes dont on fait des allées, 6c en garnifTant les parterres 6c les planches de vafes rem- plis de fleurs , avec des caifTes aux encoignures des quarrés. Lorf- que les fleurs commencent à fe faner, on les renouvelle, 6c pour |
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D'ARCHITECTURE.
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cela il en faut avoir de réferve dans des pots qu'on tranfporte &■
qu'on enterre dans les parterres, ainfï qu'il fe pratique dans les jar- dins de Trianon. Rien n'efb iî magnifique que ces différens chan- gemens de décoration dans un jardin. Les allées, tant celles qui léparent les parterres, que celles
qui diftinguent les bofquets, font ou parallèles à la ligne qui paiTe parle milieu du bâtiment, ou de traverie, retournées d'équerre, ou biaifes fur cette ligne, ou diagonales. Les allées entre les parterres ou à l'entour, ne doivent pas avoir moins de douze à quinze pieds, mais elles peuvent être beaucoup plus grandes , pourvu qu'elles foient proportionnées aux parterres ou aux autres pièces qui les accompagnent, &C qui forment l'étendue de ce qui fe préfente à découvert, en descendant au jardin. Les allées font ordinairement de niveau, ôt quelquefois avec de la pente, qui ne doit jamais être trop roide, parce que, quand elle excède trois pouces par toife, les ravines les gâtent ; à quoi on peut re- médier par du gazon qu'on met au milieu des plus grandes allées, & au pied des paliiïades, comme à l'allée royale de Verfailles. Il faut que les allées foient fablées, & un peu élevées au milieu de leur largeur , afin que l'eau puifTe s'écouler des deux côtés. La meilleure précaution dont on fe puifTe fervir pour conferver les allées, c'efr. de faire une aire de recoupes de pierres de dix- huit pouces, bien battue , &C réduite à un pied d'épaifleur ou environ, fur laquelle il ne faut que peu de fable pour les en- tretenir dans une grande propreté ; c'eft le feul moyen pour em- pêcher qu'il n'y croifle de l'herbe, ôc que les taupes ne les endom- |
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magent.
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Les cours, avenues ôt allées principales, tant de front que
de traverfe, font fouvent accompagnées de contre-allées de la moitié de leur largeur, à moins que l'étendue de la façade du bâtiment ne fafîe fortir de cette régie, parce que la plus grande beauté des avenues d'ormes , eft que les branches des arbres des principales allées fe touchent par leurs extrémités, & que les contre allées forment des berceaux. Il eiï nécelîaire pour cet effet d'élaguer les arbres de tems en tems , pour les faire profi- ter, & on doit difpofer leurs branches pour leur faire prendre cette forme. A l'égard des allées de charmille , leurs contre - allées doivent être fort étroites fans proportion avec les allées, afin d'y pouvoir trouver de l'ombre de du frais. Les principales allées, |
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&c de ce nombre font celles qui font oppofées directement aux
façades des palais , fe plantent de maronniers d'inde & d'ifs entre-deux; parce que les ifs, qui font taillés en pyramide, garniffent les tiges des maronniers qui font nues. On peut auffi faire des allées ou routes dans un parc, elles fuffïfent de cinq à fïx toifes : ÔC il s'en fait même de moindres , excepté la prin- cipale qui regarde le bâtiment, qui doit être plus large, afin d'en prolonger la vue autant qu'elle fe peut étendre ; car comme c'eft un avantage qu'elle foit terminée par l'horizon du lointain, c'eft auffi un défaut de la faire finir contre un mur de clôture. Il eft nécefïaire qu'il y ait des palifïades de charmille le long des murs de l'enclos , qui fouvent en rachètent les biais ou coudes , les allées étant droites. Quand plusieurs allées fe rencontrent à un même point, elles forment une étoile, ou une figure ronde ou à pans, du centre de laquelle il faut ménager les plus beaux points de vue. Pour la pente des routes, comme fouvent l'inéga- lité du terrein les rend trop roides, & qu'il ne peut y avoir de ga- zon, ni d'aire de recoupes , ni de fable, puifqu'on s'y doit prome- ner en carroffe ; il les faut accommoder de telle forte, qu'avec la terre qu'on ôte de la crête ou fommet d'une éminence le long d'une allée, on en comble le fond, quand même on devroit un peu enterrer les arbres des côtés. Il faut tâcher, en applanif- fant le tout, que la pente foit d'une feule ligne ; c'eft pourquoi, afin de connoitre la quantité de terre qu'on en doit ôter, il fe faut fer- vir d'un bon niveau, & en une ou plufieurs ftations,marquer exac- tement la pente naturelle de l'état du terrein y parce que c'eft par ces profils qu'on règle les points de vue, enforte qu'un objet ne nuife point à l'autre , $c qu'on apperçoive tout ce qui peut être vu d'un même afpecl;. Les bois font anciens, ou nouvellement plantés : & comme
c'eft un grand avantage de trouver un vieux plant de haute futaye, parce qu'on poiTede ce qui ne peut croître qu'avec beaucoup d'an- nées , il en faut abattre le moins qu'on peut, lorfqu'on y ouvre des allées, des routes & des bofquets ; & fi ces bois font à claire- voie en certains endroits, c'eft dans ces clairières qu'on peut faire des bofquets, fans couper beaucoup de bois , ni remuer quantité de terre, &: l'on en doit accommoder les figures aux différentes fituations , qui ont toujours leurs avantages, lorfqu'on en fait profiter. Il y a plufieurs manières de décorer ces bofquets.. L'on |
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y peut introduire des théâtres , des labyrinthes , des falles de
bal ôc de feftin, des belvédères , ôc plufleurs autres pièces de diverfes figures, dont on voit allez d'exemples. Si l'on plante un jeune bois fur un terrein inégal, il faut planter les plus grands arbres dans les fonds, parce qu'ils s'y portent mieux, à caufe de l'humidité, ôc placer les bofquets figurés fur les hauteurs, pour jouir de la vue, On fait aufîî dans les bofquets de certains parterres de gazon en
compartimens de diverfes figures, enfoncés ou relevés en glacis couverts de gazon, Ôc bordés d'arbres verds, qu'on nomme bou- lingrins ; ôc fous ce nom on en comprend d'autres qui différent plus ou moins de cette compofition, dont les plus riches, qui font entourés de palifTades de charmille percées d'arcades , forment un jardin particulier, comme le boulingrin de Saint Germain- en-Laye. Les quinconces repréfentent affez bien les promenoirs des Anciens rapportés par Vitruve ; ce font des allées d'arbres égales ôc parallèles, croifées par d'autres allées en échiquier ; ôc l'on s'en fert pour remplir quelques efpaces, comme celui qui refte entre les bouts des avenues d'une patte-d'oie. Si les jardins de niveau, ou avec une pente réglée, ont leur
beauté , à caufe de l'uniformité de leur terrein , qui efl plus com- mode pour la promenade, ôc de moindre entretien ; ceux où il fe rencontre des chûtes ôc defeentes* n'ont pas moins d'avantage par leur variété, ôc leur vue en eft d'autant plus riche, qu'il femble que ce foient plufieurs jardins qui fe communiquent par des glacis & des perrons ; mais il ne faut pas que ces chûtes ôc def- centes foient fi précipitées, qu'il y ait trop à defeendre dans un médiocre efpaee. On retient les terres par des glacis, ou par des terrafîes de maçonnerie ; le talut des terrafîes doit être à proportion de leur hauteur, Ôc les murs en doivent être garnis d'arbres verds en paliflade, ou de charmille. Les glacis fe cou- vrent de gazon pour entretenir les terres ; leur pente , pour n'ê- tre pas trop roide, doit être au-defîbus de la diagonale du quarré, parce qu'autrement l'humidité tombe en bas, ôc que Je haut devient aride pendant l'été. Lorfque les terrafïès font élevées, il efl nécefîaire d'y mettre un appui, ou une baluftrad;e de pierre ou de fer, mais fi elles ne font hautes que de fix à fept pieds ., il fuffit d'une tablette de pierre dure. Les plus beaux perrons font quarrés, ôc il faut qu'ils foient doux & peu nombreux de \ |
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marches ; ainfi. leurs degrés peuvent avoir quinze à feize pou
ces de giron fur fix pouces de hauteur, compris trois lignes de pente que doit avoir chaque marche, afin que l'eau, en féjour- nant, ne pourrifle pas les joints de recouvrement, Les rampes ne doivent guère palier le nombre de treize à quinze marches , fans un palier de deux pas de largeur auffî long que le perron, I qui quelquefois eft retenu entre deux échifFrcs qui fe terminent par des focles, ou par des murs de terraiTe, comme celui du jar- din de Verfailles, par lequel on defcend à la fontaine de La- tone, ou qui eft retourné d'équerre, comme le grand perron de Marly. Les berceaux , qui non-feulement ornent les jardins, mais qui
y apportent encore beaucoup de commodité, font ou naturels , ou artificiels. Les naturels fe font par les branches entrelaiTées des arbres, de les artificiels font faits de fer avec des treillages d'écha- las de cœur de chêne bien planés ôc drefTés, qui forment des pi- laftres, des montans, & autres corps d'Architecture. Il ne faut pas que les berceaux foicnt fort élevés j ils en feront plutôt couverts de verdure, & ils conferveront mieux la fraîcheur ; il fuffit qu'ils ayent de hauteur un tiers plus que leur largeur, èc le ceintre en doit être furbahTé, comme ceux de Sceaux, qui font d'un beau contour. Les berceaux font terminés par des portiques ou des cabinets de treillage , décorés d'Architecture , & couverts en dôme avec quelque vafe pour amortiffement ; les cabinets de treillage de Clagny, ornés de colonnes Ioniques, font des plus beaux. On gar- nit les berceaux de chèvrefeuille, de vigne-vierge, ou de jafmin commun. Outre les palhTades de charmille pour revêtir les murs, on fe fert encore de treillages qui fe raccordent avec les ber- ceaux, & font garnis des mêmes arbrifTeaux. Un médiocre jar- din de ville, eft bien terminé par un berceau avec deux cabinets de treillage. L'oranger eft un des plus beaux ornemens des jardins , à caufe
de fa fleur, de fon fruit, de fon odeur & de la verdeur de fes feuilles qui fubfiftent pendant l'hiver ; mais comme il vient d'un il climat beaucoup plus chaud que le nôtre, &; qu'il périrait fi on " le laiiïbit expofé à Pair durant le froid, il a fallu chercher des expédiens pour le conferver èc le garantir des rigueurs de cette faifon. On bâtît pour cet effet des ferres appellées orange- ries , où Ton peut fe promener l'hiver, comme dans une gallerie. |
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Il s'en voit prefque dans tous les jardins, pour peu qu'ils foient
confîdérables. Les croifées de ces bâtimens doivent être expo- fées au midi, ÔC bien fermées de chaffis & de contre-chaffis pen- dant l'hiver. Les parterres des orangeries doivent être /impies, parce que les orangers , qui en font la plus grande beauté, for- ment les allées ; ainiî il n'eft pas néceiïaire de broderie, ni de fleurs, mais feulement de compartimens de gazon avec divers enroulemens, comme au parterre de l'orangerie de Verfailles, qui efl la plus grande de la plus magnifique qui ait été faite jufqu'à préfent. Quelque bien cultivés que foient les jardins, ils paroiflènt peu
agréables fans des fontaines d'eau jailliiïantes, qui en animent la beauté. L'induflrie, dans la diftribution des eaux, conlifte à faire enforte qu'une petite quantité d'eau paroiflè beaucoup. Et comme un petit baffin, pour le milieu d'un grand parterre, feroit ridicule, il ne faut pas auiîî qu'une grande pièce d'eau en confomme la meil- leure partie. La grofleur de l'ajutage &: la hauteur du jet doivent être proportionnées à la grandeur du baffin, a/ïn que le vent ne chaiïè pas l'eau au-dehors : la figure ronde, quoique la plus com- mune, efl la plus belle ; les bords du baffin peuvent être revêtus de gazon ou de marbre avec un beau profil, ou du moins d'une fimple tablette de pierre , ôc l'eau qui relie dans le baffin doit venir jufqu'au-deilbus de la tablette; le fond doit être pavé de caillou de vigne, ou de petit grais avec du mortier de ciment, ou bien revêtu de plomb. Dans les allées en pente on peut faire des cafeades par baffins,
qui fe communiquent par des rigoles ou goulettes, ou par nappes ou chutes dans un baffin continu. Il faut que toutes ces pièces, fur- tout les nappes, foient fuffifamment garnies d'eau. Avant que tou- tes les eaux des fontaines s'écoulent par leur décharge, elles fe peuvent rendre dans un grand baffin, dont on peut faire une pièce d'eau, ou même un canal, s'il y a de la longueur^, dans le plus bas du jardin ; & pour cet efïet il feroit à propos de réduire en canal un ruifTeau ou une petite rivière qui pafleroit par le parc, comme on a fait à Chantilly. Les réfervoirs qui font au plus haut du jar- din , doivent former quelque figure régulière. Quant aux jardins 3 m n'ont pas l'avantage d'avoir des eaux naturelles rafTemblées ans un réiervoir, il faut y recueillir les eaux pluviales, ou en tirer d'un puits par le moyen d'une pompe. |
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On embellit encore les jardins par de petits bâtimens appelles
Grotes, imitées des antres qui font dans les montagnes. L'Ordre qui les décore par-dehors doit être ruftique, 6c le dedans enrichi d'ornemens maritimes,. de pétrifications , de glaçons, de mafques ôc de feftons de coquillages fans confufion, afin que l'Architec- ture ne perde point fa forme, nonohftant la rocaille. On les orne auffi de figures &c de fontaines, ôc elles doivent être expofées au nord, pour conferver la fraîcheur. Les ouvrages de fculpture contribuent avec beaucoup de
magnificence à la rîchefïè des jardins, mais fur-tout les figures ôc les grouppes qui s placés dans une niche de • treillage ou con- tre une paînTade, font un beaucoup plus bel effet. Les vafes, les colonnes &: les obélifques, qui doivent être ifolés, fe met- tent aux bouts des rampes, aux coins des perrons, aux baffins, aux encoignures des parterres de broderie ? ôç au milieu de ceux de gazon. Le jardin potager, qui n'étoit autrefois qu'un verger fans au-
cune décoration , eft devenu aufli régulier que les autres jardins : & outre l'utilité des fruits qui en proviennent, il a encore de l'agrément par fa difpofition : fes carreaux font bordés de plantes odoriférantes Ôc de fimples, fes couches couvertes de légumes, 8c fes planches 6c compartimens en pièces coupées, garnis d'ar- bres fruitiers nains. Les efpaliers décorent fes murs de clôture. Si le potager eft d'une grand© étendue , on le fépare en plufieurs jardins, pour ^partager les efpeces. de fruits, Se pour avoir un plus grand nombre d'arbres en efpaliers. La melonniere 6c la figuerie font placées féparément, de dans la plus belle expofi- txon. Pour décorer l'extrémité d'un jardin de ville, dont la vue eft
fouvent bornée par le pignon d'une maifon voifine, on y peut faire un portique de treillage, comme il fe pratique aiTez fouvent, lorf- que ce n'eft qu'un mur de clôture. Celui du jardin de l'hôtel de Louvois eft un des plus parfaits exemples de cette efpece de dé- coration : mais quand le pignon eft bien haut, on y peut peindre à huile, ou à frefque , quelque pei:fpe£tive d'Architecture , com- me il s'en voit d'une grande beauté à quelques hôtels , lefquelles auraient eu tout le fuccès poulble, fi les enduits fur lefquels elles ont été peintes ayoient été auffi. bons que ceux qu'on fait en Italie. |
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D'A RCHITECTURE.
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Après avoir établi des règles générales pour la diftribution & la
décoration des jardins, il ne me reftoit plus qu'à en faire l'appli- cation , ôc à propofer des exemples ; mais comme je n'ai pas de£ fein de traiter ici à fond cette matière, qui demanderoit feule un volume, je me fuis borné à un jardin de ville, ôc j'ai clioif! un emplacement régulier ôc d'une étendue convenable, que j'ai fup- pofé être le jardin de la maifon dont j'ai donné ci - devant les plans dans les planches 61 Se fuivantes. J'ai varié de plufîeurs fa- çons les defTeins que j'ai imaginé pour cette place, autant pour donner à choifîr, que pour avoir occasion de repréfenter les quatre efpeces de parterre. Le premier defïèin a 45 toifes de longueur fur une largeur de plus de 2 2 toifes, ôc renferme, entre une terralîe de quatre toifes de largeur ôc un treillage des plus riches qui fe puiiîent faire, un parterre de broderie avec un maflif tournant de gazon , ôc un rond d'eau, au milieu duquel eft un jet. Le fécond a fur la même largeur environ 30 toifes de longueur
avec une allée au milieu, qui partage deux efpeces de parterres : celui marqué A, eft du même genre que le précédent, ôc te nomme à i'Angloife: l'autre marqué B, eft de broderie renfermée d'une plate-bande .coupée. Le baffin de différente forme eft un peu grand, eu égard au parterre ; mais bien proportionné à la demi-lune en amphithéâtre qui termine avantageufement ce jardin, ôc dont la diffcribution du bâtiment eft fuffifamment expliquée, fur la planche. Enfin le troisième, à-peu-près de la même difpofition que le pré- cédent , a du côté C, un parterre de gazon comparu, renfermé dans une plate-bande coupée garnie d'arbriiTèaux : ôc du côté mar- qué D, un parterre de pièces coupées, formées de traits de buis nain pour des rieurs, auffi avec des arbrifïeaux. On voit devant le bafîin , qui eft varié de deux façons, d'un côté un magnifique treil- lage , ÔC de l'autre une orangerie décorée d'un Ordre Dorique. Voilà ce que j'ai cru qu'on pouvoit imaginer de mieux pour la dé- coration de ce jardin. Daviler n'ayant parle des jardins qu'en général, & leur décoration
ayant entièrement changé de face , on je croit obligé d'avertir qu'il y a un Ouvrage complet fur cette matière, qui ejl intitulé, la Théorie ÔC la Pratique du Jardinage, & dont on vient de donner une nouvelle édition fort augmentée^ qui renferme tout ce qu'on peut defirer fur ce fu- jet. Il Je vend, ainjî que tous les autres Livres d'Architecture, cheç le même Libraire qui vient de réimprimer celui-ci. |
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DE LA MATIERE
ET DE LA CONSTRUCTION DES EDIFICES.
Ayant fait connoître dam la Préface de ce Livre, combien
la pratique efl utile a l'Architecte ; & ayant ci-devant parlé en général de la forme des édifices > je me fuis trouvé infenfihlement engagé a dire quelque chofe de leur matière & de leur confiruclion , dont la connoifjance efl infèpara- ble des autres parties qui contribuent a rendre l'Archi- tecte autant intelligent dans l'exécution de l'ouvrage , qu'il le doit être dans le deffein. |
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j A pratique du bâtiment ne confifte pas feulement dans la par-
faite connoiflance de la qualité & du prix de tous les matériaux qui entrent dans la composition des édifices : mais encore dans l'art de les favoir employer aux endroits où ils font propres, & félon les règles de la bonne conftruéHon. Deforte qu'il ne fuffit pas feulement de bien drefTer un devis, mais il eft encore nécef- iaire d'entendre bien l'attelier, c'eft-à-dire, de veiller à l'exécu- tion de l'ouvrage, de telle forte qu'il n'y ait point de matière diffi- pée , ni de tems perdu, & que dans les ouvrages les plus diffici- les, on reconnoifTe la dextérité àc l'application de celui qui les a conduits. Le meilleur moyen pour parvenir à la connoiiïànce des matériaux, c'eft de les favoir travailler; car il eft confiant que perfonne ne connoît mieux la pierre que celui qui la taille, ni le fer que celui qui le forge ; mais comme chacun ne peut pas être ouvrier de profeffion, on peut encore, fans la pratique , acquérir cette connoiflance par le moyen de la théorie, & c'eft ce qui m'a déterminé à traiter ici de la qualité des matériaux, &' à expliquer enfuitc leur ufage dans la conftru&ion des bâtimens. |
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DE LA MATIERE DES ÉDIFICES.
DES PIERRES PROPRES A BASTIR.
I...-es matériaux, ainfî que les manières de les employer, font
differens, félon les divers pays : mais comme il feroit prefque in- fini, ôc d'une trop longue diicuffion d'en faire le dénombrement, je ne m'attacherai qu'à parler de ceux dont on fe fert à Paris. La fituation avantageuse de cette ville a beaucoup contribué à fon ac- croiflement ; les matières les plus néceffaires pour bâtir, n'en font pas éloignées, & celles qui lui manquent, y peuvent être facile- ment apportées par la navigation. La matière la plus utile dans les édifices, c'cft la pierre, &: fous ce genre on comprend les mar- bres de différentes couleurs , les roches de diverfes cfpeces, & les pierres des carrières. Les dernières font dures ou tendres , & ap- prochent plus de la blancheur que d'aucune autre couleur, ôc elles font diverfement employées ielon leurs qualités de leurs grandeurs. Entre les pierres dures, celle d'Arcueil qui effc proche de Pa- ris , eft la plus recherchée, à caufe de fes bonnes qualités ; car elle réfîfte au fardeau, s'entretient dans l'eau, & ne craint point les injures du tems ; auffi s'en fert-on, par préférence, dans les fondemens & pour les premières affifes des bâtimens. La meil- leure eft la plus dure, la moins coquilleufe, fans moye ni moliere. Il s'en trouve depuis quatorze jufqu'à vingt & vingt-un pouces de hauteur nette & taillée. Le bas appareil eft de neuf à dix pouces fans bouzin. Il s'en trouvoit autrefois d'un pied de cette forte, mais à préfent il eft rare; ce bas appareil fert à faire des marches, des feuils , des appuis , tablettes & cymaifes. Il fe trouve en- core à Arcueil un autre bas appareil appelle cliquart de fîx à iept pouces, plus blanc que l'autre, qui reiTemble au liais , &c qui fert aux mêmes ufages; mais cette pierre étant graiTe, eft fu- jette à la gelée , c'eft pourquoi il faut qu'elle foit tirée 8c em- ployée en été. Il fe trouve à Ârcueîl de la lambourde de hauteur de banc, de
puis dix-huit pouces jufqu'à quatre ou cinq pieds, mais on la moye ou délite , parce qu'elle ne s'emploie pas de cette hauteur ; quand elle eft bien choifîe, elle eft plus blanche , 6c réfîfte autant au far deau que le S. Leu. , . ,,....,.. * , ; . H h ij
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Mais comme les bancs d'Arcueil ne fe fuivent plus comme au-
trefois , les Carriers fe font jettes du côté de Bagneux près d'Ar- cueil, ôc du côté de Mo'ntrouge, où ils trouvent des mafles moins profondes, dont les bancs fe continuent plus loin : la pierre qu'on en tire eft de même qualité que celle d'Arçueil, mais il eft vrai qu'elle eft plus remplie de moye, plus fujette à la gelée, ôc moins propre à réfifter au fardeau. La pierre de S. Nom, qui fe tire au bout du parc de Verfailles,
eft prefque de même qualité que celle d'Arcueil : elle eft grife & coquilleufe, fon banc eft prefque autîi haut que le S. Cloud, &; on s'en fert pour les premières afïifes. La pierre de Liais fe trouve hors de la porte faint Jacques
derrière les Chartreux: elle eft pleine, dure & blanche, êc reçoit bien le poli : elle fert à faire des baluftres, des entrelas , des appuis, des tablettes, des rampes, des échiftres d'efcaliers & du pavé : on en fait des bafes, des chapiteaux èc des corniches dans les ouvrages qui fe font avec foin, ÔC elle eft auffi très-propre pour la Sculpture ; cette pierre porte depuis fix jufqu'à dix pou- ces de hauteur. Le Liais rofe eft le plus blanc 6c le plus plein. Le Liais feraut eft pris du premier banc de la même carrière : il eft fi dur, 6c fi difficile à tailler, que les pointes d'acier re~ broufTent en le travaillant ; il porte fix, fept à huit pouces de hauteur. Après la pierre d'Arcueil, celle de S. Cloud eft la meilleure de
toutes ; elle eft blanche, un peu coquilleufe , ayant quelques molicres, mais elle fe délite difficilement; elle eft bonne à l'eau, &. réfifte au fardeau: elle fe pofe fur PArcueil, Se fert aux façades des bâtimens : on en tire auffi des colonnes d'une pièce de deux pieds de diamètre , & on en fait des baffins êc des auges ; j\ y en a depuis dix-huit pouces jufqu'à deux pieds de haut nette & taillée. Au fauxbourg faint Jacques il fe trouve de la pierre grife ap-
pellée fouchet, qui eft trouée de poreufe, ÔC qui reflemble à celle d'Arcueil , mais elle n'eft bonne ni dans l'eau, ni fous le fardeau ; auffi ne s'en fërt-on que pour les moindres bâti- mens : elle porte douze, quatorze, quinze à feize pouces de haut. Au même fauxbourg il fe trouve du bas appareil de pierre
dure , qui n'eft pas 11 beau que l'Arcueil : il fert à faire de petites |
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D'ARCHITECTURE.
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marches, des appuis & des tablettes, il porte fix, fept, huit à neuf
pouces de haut. On tire auffi de la lambourde de deux fortes au fauxbourgS.Jac-
ques, dont l'une eft graveleufe, Se fe mouline à la lune, Se l'autre, qui eft verte , ne réiifte pas à la gelée , & fe feuilleté : elles s'em- ployent particulièrement aux façades ; leur banc eft de dix-huit, vingt, vingt-deux à vingt-quatre pouces. En fortant du fauxbourg S. Germain jufqu'à Vaugirard, il y
a des carrières où fe trouve une autre pierre de fouchet & du bon-banc. Ce fouchet eft une pierre dure, grife, poreufe Se pleine de fils, elle fe prend au-defïus du bon-banc ; elle fert aux fon- dations des grands édifices , & dans les batimens médiocres, on l'emploie aux voufToirs Se foupiraux de caves, Se aux jambages de portes Se croifées ; *elle porte dix-huit à vingt pouces de hau- teur. Le bon-banc eft une pierre fort blanche qui fe mouline, Se qui ne
réiifte pas trop au fardeau ; elle fubfîfte n'étant expofée ni à l'hu- midité , ni au-dehors j le meilleur eft celui qui a un lit coquilleux Se quelques molieres ; il eft auffi le plus blanc : on s'en fert aux fa- çades dans l'intérieur des batimens, Se pour faire des appuis &; rampes, on en tire auffi des colonnes \ fa hauteur eft depuis quinze jufqu'à vingt-quatre pouces. La pierre grife dure de Vaugirard fert aux premières affifes : elle
eft grade, fujette à la gelée, Se fe mange à la lune ; elle porte dix- huit à dix-neuf pouces de haut.. La pierre de Meudon eft femblable en qualité à celle d'Ar-
cueil, mais elle n'eft pas fi propre à réfifter aux injures du tems ; elle fert à faire des premières affifes, des marches Se des tablettes : la moindre eft fort trouée, Se porte quatorze à dix-huit pouces nette Se taillée ; il s'en trouve des morceaux d'une grandeur extraordinaire : les deux cymaifes des corniches rampantes du fronton du portail du Louvre, chacune d'une pièce , font de cette pierre. ...,« Le ruflic de Meudon eft rougeâtre, fort coquilleux, &: n'eft pro-
pre qu'à fervir de libage ôc de garni dans les fondations des piles des ponts Se des quais, Se aux encoignures des autres batimens : fa hauteur eft de quinze à dix-huit pouces. La pierre de Monteffon, près de Nanterre, eft blanche, d'un fort
beau grain : elle porte neuf à dix pouces nette Se taillée ; on s'en |
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•14e
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fert pour faire des baluftres, entrelas , ôc autres ouvrages des plus
délicats.
A la vallée de Fécamp, au-deftus du fauxbourg S. Antoine, il y
a aufïï de la pierre dure qui gelé, quand elle n'a point jette ion eau
de carrière : elle eft auffi haute que le Meuclon.
Il fe trouve à la chauffée près de Bougival, une nature de pierre
approchant du liais, & qui a le même grain ; mais il faut obferver, que du côté du lit dur ou de delTus, il eft néceiïaire de moyer cette pierre de quatre pouces, à caufe de l'inégalité de fa du- reté : ainfi elle ne porte plus que quinze à feize pouces nette ôc taillée. Toutes les pierres ci-defTus mentionnées, fe vendent au piedfu-
perficiel fur leur hauteur, ou à la voie compofée de quinze à vingt pieds cubes. Outre la pierre franche des carrières, il y a le mollon qui en eft
la portion la plus tendre, èc le libage qui en eft le plus dur. JLe moi- Ion eft quelquefois de la même qualité que la pierre d'une carrière, & quelquefois plus tendre: le mieux équarri éc le mieux gifant eft le plus recherché, y ayant moins à tailler. Il y a auiîi des moilons durs de meulière, comme celui de Verfailles, qui tient de la na- ture du caillou : il eft bon pour les fondations, n'étant pas fujet à pourrir dans l'humidité. Le moiloîi d'Arcueil eft de même qualité que la pierre, il eft bon
pour les fondations, & fe tire des vieilles formes & des ciels de carrières; celui des carrières des lambourdes du fauxbourg S.Jac- ques , eft bon pour fonder, voûter & faire des puits. Le motion de la vallée de Fécamp eft de même qualité que la pierre, il eft bien fait & bien gifant, comme celui d'Arcueil, Le mollon de S.-Maur eft encore de bonne qualité. Comme il n'y a point de carrières où il n'y ait du moilon, celui
qui n'eft pas bon pour bâtir, fert à faire de la chaux ou du plâtre, dont le meilleur eft celui de Montmartre ; ou bien il eft rebuté comme boudin, & du tout inutile. Tout le moilon fe paie à la toife cube, & l'Entrepreneur le fait entoifer, Le libage eft une pierre imparfaite, qui eft employée brute, ne
pouvant être taillée proprement: c'eft de toutes les efpeces de pier- res la plus dure, étant ordinairement faîte de vieilles formes èc ciels de carrières ; elle fe paie à la voie qui en porte cinq, flx ou fept quartiers, on l'emploie dans les fondations. |
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Les pierres qui font apportées des endroits les plus éloignés,
& dont on fe fert à Paris, font celles de Sentis3 deVemon & de Tonnerre, La pierre de Sentis , à dix lieues de Paris, qui eft auffi appellée
liais3 eft blanche, dure & pleine: elle porte quatorze à quinze pouces de haut ; elle eft: propre à faire les plus beaux ouvrages, èc même de la Sculpture ; elle vient à Paris par la rivière d'Oife qui fe décharge dans celle de la Seine. La pierre de Vernon , à douze lieues de Paris, eft: dure & blanche
comme le S. Cloud^W s'y trouve des cailloux qui la rendent difficile à tailler : on s'en fert à pluiieurs ufages, mais principalement pour faire des figures : elle porte depuis deux jufqu'à trois pieds de haut. La, pierre de Tonnerre y à trente lieues de Paris, eft plus blanche,
auffi pleine , & n'eft pas fi dure que le liais : elle porte feize à dix- huit pouces de hauteur. Comme elle eft chère, on ne s'en fert que pour des figures, des colonnes, des rétables d'autels, des tom- beaux &c autres femblables ouvrages. Les pierres tendres font faciles à tailler, & fe durcifîent ordinai-
rement à l'air; la meilleure eft celle de S. Leu, à. dix lieues de Paris, par terre : mais quand elle n'eft pas bien choifie, cette dureté n'eft qu'aux paremens extérieurs, où il fe fait une croûte, ôc le dedans fe mouline. Les carrières de S. Leu fourniflent de trois fortes de pierres en
trois différences carrières, qui font le Trocy ? le S. Leu,Se le Fer- meté. Le Trocy eft une pierre ferme , pleine, blanche, qui ne fe dé- lite point; elle eft bonne pour les façades, & la Sculpture s'y taille proprement : il s'en trouve depuis deux jufqu'à quatre pieds de haut. Le S Leu eft une pierre plus tendre, plus douce, plus jaune & de pareil blanc que le Trocy. Le Vergeté eft une pierre dure, ruftique &c trouée : elle eft bonne dans l'eau & fous le fardeau, elle eft de mê- me hauteur que le S. Leu ; on en fait des voûtes de ponts, d'écu- ries, de caves, de on l'emploie dans d'autres lieux foûterreins & humides. ïl fe trouve à S. Leu des pierres de toutes fortes d'échan- tillons , même au Binar, elles fe vendent au tonneau qui contient: quatorze pieds cubes. ; r. . Il y a auffi une efpece de Vergeté à Carrière fous te Bois,dont le
banc franc porte comme le S. Leu, mais elle eft plus cendre5.plus grisâtre & veinée, & ne réfifte nullement au fardeau. |
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Voilà en général les efpeces de pierres qu'on emploie à Paris.
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y a encore d'autres carrières, dont les pierres ne font pas con-
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idérables en comparaifbn de celles dont il eft parlé ci-deiïùs.
Or comme par fucceffion de tems il a été perdu plufieurs car- rières Se qu'il y en a qu'on a abandonné, on en a aulîi décou- vert de nouvelles. L'on peut remarquer dans la conftru£bion des vieilles églifes , châteaux êc autres bâtimens à la moderne , qu'on appelle Gothiques, qu'ils lont plutôt bâtis de pierre dure 6c ruftîque que d'autres fortes, parce qu'en ces tems - là on fe fervoit des entamures des carrières qu'on découvroit, & qu'on avoir plus d'égard à la durée future qu'à la beauté préfente. D'un autre côté le dépérifTernent de certains édifices confidérables , fait connoître combien il eft important de bien choifîr les pier- res , &c de les employer aux endroits que leurs qualités requiè- rent. Car on ne doit pas douter que de certaines pierres feroient bonnes en de certains endroits ; mais auiîi que d'autres pierres y feroient incomparablement meilleures : ce que l'expérience montre allez, & ce que ceux qui font bâtir ne confiderent pas par trop de ménage, particulièrement pour des édifices qui ne fubfifteront jamais affez pour conferver la mémoire des grands perfonnages qui les ont élevés, §C l'ufage pour lequel ils ont été bâtis. Le grais , qui eft une efpece de roche, fe trouve en divers en-
droits: il fe coupe $c fe débite comme les pierres des autres car- rières , & fe taille avec une pioche &. à rebours ; il y en a de doux ou tendre , & de ruftïque ou dur. C'eft de ce grais tendre qu'on voit des ouvrages taillés avec une grande adrefTe , ôc l'Architecture y peut être coupée proprement. Le plus beau 6c le meilleur eft le plus blanc, fans fils, égal en couleur ôc dureté : fes paremens doivent être piqués, Mais fi le grais a quelques avantages, il a le défaut qu'il eft d'une grande charge, qu'il ne fait pas bonne liaifon , & glifîe, &. que les arrêtes s'en érnouiTent : aufîi n'eft-il propre qu'à faire des ouvrages ruftiques, comme des cafeades, des grottes & des fontaines, telles qu'il y en a à Vaux~le-Yicomte.. Toutefois la néceffité contraint quelquefois de fe fervir de cette pierre, & il s'en voit des bâtimens confidérables, particulièrement à Fontai- nebleau. Le grais dur n'eft bon que pour paver : il fe taille de trois
grandeurs, les plus gros quartiers font de huit à neuf pouces |
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cubes.
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D'ARCHITECTURE.
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cubes. Il s'affied à fec avec du fable de rivière, & c'eft avec des
quartiers de cette grofleur qu'on pave les mes & les grands che-. rhins ; l'échantillon commun eft deux à feptpouces, Se fe pofeavec du mortier de chaux &c de fable, & fert à paver les cours; le pe- tit échantillon, qui eft de quatre à cinq pouces, s'emploie avec du mortier de chaux Se de ciment, pour paver lés écuries, cuifines ôc autres lieux fervans aux néceffités des maifons. Les paliers, veftibulcs & falles font ordinairement pavés de
pierre de Liais, mêlée avec de la pierre de Caen, ou d'ardoife, dont |
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pavé
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rme des compartimens de figures différentes. Toute forte de
fe toife à la toife fuperfîcielle. |
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DES MARBRES,
ET DE LEURS DIFFERENTES ESPECES.
ou s le genre de marbre, on comprend le porphyre, hfirpen-
àn Se le granité, qui ne différent des autres marbres, que par leur dureté extraordinaire. Il faut considérer les marbres comme antiques, ou comme modernes. Par les antiques, on entend ceux dont les carrières font perdues ou inacceffibles à notre égard, de dont on ne voit que des morceaux reliés des anciens bâtimens ; &C par les modernes, ceux dont les carrières font ouvertes, &. dont on peut tirer des blocs d'échantillon. Entre les marbres antiques , le porphyre , qui eft eftimé le plus
dur, fe tiroit autrefois de la Numidie en Afrique ; & les plus grands morceaux qui s'en voient à préfent, font les colonnes de fainte Sophie à Conftantinoplc, qui patient quarante pieds denaut. Les Anciens en faifoient des baflins de fontaines , des cuves de bains, & des tombeaux. Celui à qui l'on a donné le nom de Bae- chus, &c qui eft dans Téglife de fainte Confiance près de celle de fainte Agnès hors des murs de Rome, une autre fous le porche de la Rotonde, qui eft d'un excellent profil, & auquel reiTem- ble celui de Patricius & de fa femme, dans l'églife de fainte Ma- rie Majeure auffi à Rome, & la cuve de Dagobert à faînt De- nis,en France, font de ce marbre. On pourroit encore citer quan- tité de colonnes, de moles 6c de vafes qui en ont été faits , & il fe voit même des figures & des buftes de la même matière. Cette pierre reçoit bien le poli; la plus belle eft celle dont le |
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rouge eft le plus vif, ôc les taches les plus blanches ôc les plus
petites. Il y a auffi duporphyre gris, dont les taches font noires, 6c qui
eft moins dur que le rouge. Lejèrpentin eft une autre pierre qui fe trouvoit en Egypte : il
s'en voit encore dans quelques édifices antiques, employé dans des compartimens de pavé ôc de lambris, mais les morceaux n'en font pas fort grands: les Italiens, à caufe de fa rareté, ne l'emploient que par incruftation. Sa couleur eft d'un verd brun avec de petites taches quarrées ôc rondes, mêlées de quelques veines jaunes ôc d'un verd pâle ou verd de ciboule. Cette pierre eft auffi dure que le por- phyre 5 6c fe travaille de même. Le granité, qui fe tiroit de la Thébaïde, eft de deux fortes, l'un
dont le fond eft rougeâtre ôc tacheté de blanc, ôc l'antre bleuâtre ôc tacheté de gris : cette pierre eft fort dure, ôc reçoit mal le poli. Les obélifques du Vatican, de faint Jean de Latran, de la Porte du peuple, ôc tant d'autres, ainfi que les colonnes du porche de la Rotonde, du temple de la Concorde, ôc de la plupart des ba- filiques à Rome, font de granité, ôc il eft évident qu'il n'y a point de pierre dont on ait tiré de fi grands morceaux. Par la quantité des troncs de colonnes qui fervent encore aujourd'hui de bornes dans tous les quartiers de cette ville, on peut juger qu'elle étoit fi com- mune, que non-feulement les édifices publics, mais encore la plu- part des maifons des particuliers en étoient ornées. Mais ce qui eft le plus étonnant, ce font les grands blocs qui s'en trouvent, 6c dont quelques-uns font d'une fi prodigieufegroiîeur, que, ne pou- vant ie perfuader qu'ils aient pu fortir d'une carrière, on a ofé dire que les Anciens avoient le fecret de mettre les pierres en fufion, ôc de faire une composition qui acquéroit la même qualité que le marbre le plus dur, & a laquelle oh pou voit donner telle couleur qu'on defiroit. Mais cette vieille erreur ne mérite pas la peine d'être examinée pour en faire voir l'abfurdité. Il paroît par la quantité des fragmens qui reftent de divers mar-
bres , que les Anciens, qui en avoient en abondance, les em- ployoient plutôt folides que par incruftation. On verroit cepen- dant plus de grandes pièces de marbres précieux, fi l'on n'en avoit pas débité autant qu'on en a pu découvrir pour en revêtir par com- partimens le dedans des édifices modernes; il y a une infinité de differens marbres antiques que les "Italiens ne connoifTent que fous |
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le nom de mlfchiati ou mêlés, ce font ceux ou il fe rencontre des
taches ou des veines de différentes couleurs : bc fi quelque couleur y domine, comme le rouge ou le verd, ils les appellent alors roffb antico s verde dntïco > ôcc. telles font les colonnes des niches de l'églife de faint Jean de Latran, qui font d'une fïngulicre beauté, ôt dont le verd tire fur l'émeraude. Le marbre noir des Anciens n'étoit autre chofe que la. pierre de
touche ou de parangon : il venoit d'Egypte, ÔC l'on voit encore au pied de l'efcalier du Capitole, des fphinx taillés de cette pierre. Quant au marbre blanc, il fe droit de plufîeurs endroits de la Grè-
ce ; mais celui de Tille de Paros, fi renommé par les Auteurs an- ciens , ôc dont la plupart des ftatues antiques font faites, étoit le plus confîdérablc : il eft un peu jaunâtre ôc tranfparent, 8c plus ten- dre que celui que nous avons à préfent, ce qui fait qu'il approche de l'albâtre, quoiqu'il ne foit pas fi blanc. Si les Anciens n'ont rien épargné pour la découverte des mar-
bres , les Modernes ( particulièrement en France ôc en Italie ) n'ont pas eu moins de foin de les rechercher: ôc ce qui fait qu'on a tant découvert de marbres inconnus aux Anciens , c'eft que la plupart des terres d'où les Grecs 6c les Romains faifoient venir ceux dont ils fe fervoient, font aujourd'hui polTedées par des peuples avec qui nous n'avons point de commerce : ainfi la néceffité nous a fait ren- contrer chez nous ce que l'ingratitude des Barbares nous auroit pu refufer. Le plus beau marbre blanc vient aujourd'hui de Carrare, où il
s'en trouve des blocs de telle grandeur qu'on veut : il eft dur 8c fort blanc ; quelquefois il s'y rencontre des fils ôc des cryftallins durs. Il vient aufïi du marbre blanc des Pirenées, qui n'eft pas fî beau que celui de Carrare, Ôc qui eft de même qualité que le marbre blanc antique, quoiqu'il ne foit pas fi dur. Le marbre noir, qui vient de Dinan , eft plus parfait que celui
de Namur3 qui fe débite la plupart en Hollande pour du carreau, dont on fait un grand trafic. Près de Carrare il fe trouve du marbre blanc veiné de noir3 com-
me à Barbançon du noir veiné de blanc* Il fe trouve dans les Pirenées un marbre appelle brefche y & il
s'en voit de plufîeurs fortes. Il y en a de la grife ôc de la noire ; à la grife s le gris domine, mêlé de blanc ôc de jaune pâle: ôc la noire a des veines blanches. La brefche d'Italie eft noire ôc blanche, quel- |
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quefols mêlée de violet ; ÔC la petite brefc/ie de Sarave^e eft blan-
che, violette ôc jaune. .; ._.. ;i . Le portoro eft un marbre noir, veiné ou taché de jaune : le plus
beau eft celui où le noir Oc le jaune font plus vifs, ôc plutôt par ta- ches que par veines : il fe tire des Alpes près de Carrare. Le marbre de Sicile eft rouge brun, blanc Se verd rayé.
Le femncolin eft gris, jaune 8c rouge, Se tranfparcnt en quelques
endroits, comme de l'agathe ; le plus beau eft fort rare ôc fort cher : il vient des Pirenées. Le marbre d'Antin lui reftèmble beau- coup ; l'un ôc l'autre fe délitent aifément. Le verd de campan eft rouge 6c blanc; ôc le verd qui y domine
eft veiné , tacheté ôc inégal ; il fe trouve aufîi près de Carrare du verd qu'on nomme d'Egypte ^ en Italie, Ôc d'autre verd appelle Verd de mer. On tire près de lajainte Baume en Provence du marbre blanc ôc
rouge, mêlé de jaune prefque femblable à la brocatellei mais il.eft filardeux. Le marbre de Languedoc a le fond rouge, veiné 6c taché de
blanc ; ôc celui de Narbonne eft d'un rouge pâle, couleur de chair, mêlée de taches blanches. Le marbre de Rance eft rouge avec des veines blanches ; il s'en
trouve des blocs de telle grandeur qu'on veut. Celui de Hou eft mêlé de rouge ôc de blanc qui y domine, il eft auffi dur que le Rance, mais il s'y rencontre des fautes ; celui de Gauchenet eft blanc ôc rouge, plus tanné que le Rance. La brocatelle vient d'Efpagne du côté d'Andaloufîe : elle eft mê-
lée par taches, de gris, de blanc ôc de jaune. Ce marbre eft rare; les quatre colonnes du principal autel de l'églife des Mathurins à Paris font des plus beaux ÔC des plus grands morceaux qu'on voie de cette efpece. Par le dénombrement que je viens de faire des marbres, on
peut avoir connoiffànce de la plupart de ceux qu'on emploie au- jourd'hui. Ils fe vendent tous au pied cube, ôc leur prix dépend de la rareté du marbre ôc de la grofïeur du bloc : ils font prefque tous de même poids, mais de différente dureté. Le marbre n'a point généralement de lit, ôc il eft fujet à s'éclater , à caufe des fils qui s'y rencontrent, outre que l'inégalité de fa dureté, ôc les clouds qui s'y trouvent le rendent difficile à tailler, particulière- ment celui d'une même couleur, comme le blanc. Tous les |
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marbres reçoivent aiîez bien le poli ; mais il eft nécefïaire que
les paremens en foient bien drefTés au cifeau, quoique fciés, parce qu'étant luifant, les paremens gauches Se par ondes y font fort fenfibles. DE LA LIAISON DES' PIERRES.
1 A R Je mot de liaifon, on entend deux cliofes dans l'art de bâ-
tir ; l'une eft la manière d'arranger les pierres enfemble de telle forte qu'étant enclavées les unes avec les autres, elles ne fafïent qu'un corps : èc l'autre fe prend pour le mortier ou matière qu'on emploie humide, autant pour remplir les joints ôc le vuide qui fe rencontre entr'elles, que pour les lier les unes avec les autres ; & c'eftde cette dernière liaifon dont je prétends parler en cet endroit, parce que fes bonnes qualités ne font pas moins nécefïàires à con- noître que le choix des pierres. Le mortier qui compofe la meilleure liaifon eft ordinairement
fait de chaux êc de fable; ÔC quand ces deux matières font de bonne qualité, elles s'unifient enfemble de telle forte quelles entretien- nent les pierres & les moilons, 8c ne font qu'un même corps : d'où il arrive aftez fouvent que dans la démolition des* anciens édifices, les pierres fe caftent plutôt que de fe fépareiv Le meilleur fable eft celui de rivière qui eft graveleux : enfuite
le fable rouge ou blanc, mais qui a le grain le plus gros ; & enfin le fable noir de cave. Il faut fur-tout obferver que le plus fec , &: celui qui s'attache le moins à tout ce qu'il touche, eft le plus propre pour bâtir. La meilleure chaux eft la mieux cuite,, la plus blan- che, la plus grade, &c celle qui n'eft point éventée. Il s'en fait en divers endroits, ou la pierre le trouve propre pour cet effet, 8c oii le bois à brûler n'eft pas éloigné, parce que la cuifïbn rend cette matière fort chère ; c'eft auffî pourquoi l'Entrepreneur rabat au Marchand les bifeuirs oucailloux qui relient dans le bafîin-, lorf- qu'on éteint la chaux. Celle de Melun eft.fort eftimée, parce qu'ou- tre qu?eîle eft de bonne confîftance , elle foifonne plus qu'aucune antre. La chaux fe mefure avec une efpece de muid compofé de fix futailles.- Il faut que le bon mortier foit compofé de deux tiers de fable Se
d'un tiers de chaux ; il y a autant de défaut à mettre trop de chaux qu'à l'épargner ,. mais l'on doit fe régler fur la qualité du fable ; |
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parce que moins le fable fe rencontre des qualités ci-deftus décl
rées, plus il faut de chaux; c'eft pourquoi on met quelquefois de cinquièmes de chaux fur trois de fable, mais jamais la moitié. Toute forte d'eau n'eft pas propre pour détremper la chaux : la meilleure efç celle de rivière , de puits ou de citerne : on ne peut point fe fervir de celle des marais, ni de celle de la mer. Le mor- tier , pour être bon, doit être broyé 6f corroyé dans le baffin, afin que la chaux ôt le fable foient bien incorporés enfemble; ce qui fe connoît, lorfque n'épant pas trop abreuvé, ceux qui le broyent ont de la peine à retirer le rabot du baffin. Il fe fait auffi du mortier de ciment pour les ouvrages qu'on
fonde dans l'eau, qui réfifte plus à l'humidité que celui du fable; parce que le tuileau qu'on y mêle a déjà été cuit. Le ciment de tuileaux concafTés eft meilleur que celui de briques ; il fe broie avec de la chaux vive > dont un tiers fuffit fur les deux tiers de ci- ment. Cette efpece de mortier fert anffi à la liaîfon des pierres, 6c l'on en fait des aires ou couches, qui ne faifant qu'un corps fort dur, fervent à conferver le defïus des voûtes expofées à l'air. On peut encore paver les aqueducs , canaux 5ç baffins de fontaines de petit caillou de vigne bien lavé ôc nettoyé, qu'on emploie avec le mortier de chaux vive 5c de ciment. Le pl.âtreeft une matière fort nécelTaire, ôc qui contribué le plus
à la propreté 6c à la durée de nos bâtimens : fes bonnes qualités font d'être bien cuit ,■ blanc 9 gras Se point éventé. Le meilleur fe fait à Montmartre près de Paris. Il y a auffi plufîeurs autres carriè- res oii le moilon Te trouve propre pour cet effet ; cependant ce moilon, quoique bien gifant, n'eft pas bon pour les fondations, parce qu'il fe mouline $c fe pourrit k l'humidité, Le plâtre ferf pour la liaifon, pour les crépis, enduits 6c rayalemens : On l'em- ploie au gros, ou au panier, ou au fas, félon les divers ouvra- ges, le haie le fait mieux fécher. Quand le plâtre pur eft fec., il eft aune dureté extraordinaire ? comme on le peut remarquer aux tuyaux & languettes de cheminées qui ftibflftent , quoique fort minces. Le plâtre eft fujet à fe gercer 5c à fe fendre, lorfqu'il eft employé dans la gelée 6c qu'il ne feche pas à loifir, ou bien lorf- qu'il n'eft pas travaillé de fuite ôc avec Part que la pratique enfei- gnc. On mefure àPans le plâtre au muid ? qui fait trente-ftx facs, ou trois voies, Au défaut du plâtre on fe fert de ftuc, particulièrement en Ita-
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D'A RC H IT E CTU RE,
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lie, autant pour les faillies d'Archke&ure, que pour les figures 6c
les ornemens de fculpture : mais il n'en: propre que pour les de- dans , 6c en France il ne s'emploie qu'à la Sculpture. Pour faire une figure, on commence par l'ame ou noyau, avec un mortier compofé d'un tiers de chaux, 6c de deux tiers de fable de rivière, ou de poudre de brique en pareille quantité r ce qui fait un ciment allez dur : & on achevé enmite la ligure fur cette ame avec un mor- tier d'un tiers de chaux vieille éteinte , 6c de deux tiers de poudre de marbre blanc ; ce qui eft proprement le vrai ftuc qui fe travaille avec refpatule,labrolTe, 6c quelques linges rudes pour finir. Cette matière fe confervc long-tems, comme il paroît en piufieurs édi- fices antiques, où font reftés des ornemens de ftuc depuis plufieurs liecles. Il y a encore des mortiers de moindre qualité èc cônfiftartce que
ceux dont il eft parlé ci-delîus, mais dont on ne fe fert que par épargne, ou parce que les matières ne fe rencontrent pas,pour les faire auffi bons que les autres ; le moindre eft celui de terre fran- che détrempée avec de l'eau, ou de terre jaune avec un peu de paille hachée, 6c quelque peu de chaux : on nomme ce mortier, de la bauge. Il fe fait aurTi du mortier de chaux ôc de fable blanc, au lieu de plâtre, pour les enduits 6c ravalemens, comme à Fon- tainebleau, Il n'y a que la néceffité qui doive contraindre de fe fervir de ces fortes de matières. DE L' V S AGE D If FER
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DANS LES B ASTI MENS,
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n connoît, par les reftes des édifices antiques, que Tufage
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du fer n'étoit pas autrefois h" commun qu'il eft à préfent ; on fe
fervoit alors du bronze, qui eft plus durable que le fer; mais les Anciens ne l'employoient pas en ft grande quantité que nous fai- fons le,fer, ils ne mcttoicnt que quelques crampons de bronze pour entretenir de lier enfemble les pierres. Tout le fer qui s'emploie dans les bâtimens, fert ou à la foli-
dité ou à la fureté, ou a l'un 6c à l'autre. Celui qui fert à la foli- dité, eft réputé gros fer, comme les tirans , ancres, linteaux, plate - bandes , boulons, manteaux de cheminées, barres ,de trémies, 6cc. Et celui qui fert à la sûreté pour la fermeture des |
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lieux, eft appelle fer de menus ouvrages, comme ferrures,
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pentures, fiches , targettes, loquets , &c. Ce n'eft pas qu'il
n'entre auiïï du gros fer dans ce qui regarde la fureté, comme les barreaux des ctoifées, Ôc les barres Se fléaux pour fermer les portes. Le fer, dans les édifices, a cet avantage que par fon moyen un
mur de moindre épaiffeur fublifte mieux qu'un plus gros où il n'y en a point. On met à préfent les ancres dans œuvre aux murs de face ôt entaillées dans les chaînes de pierres , parce que lorfqu'el- les paroifToient au-dehors, quoique cette manière femble plus fo- lide, les façades en recevaient une grande difformité. Mais com- me le fer .enfermé dans la pierre -Se le mortier eft fujet à fe rouil- ler , on fe fert d'une précaution dans les édifices considérables, qui eft de l'envelopper de plomb mince ; ce qui, à la vérité , ie garantit un peu de l'humidité de ia pierre, mais ne peut cependant empêcher qu'il ne jette fa rouille au-dehors. Pour revenir à rufage du fer, il eft important de n'en mettre
que dans les endroits qui en ont befoin, ôc qu'il foit d'une grof- feur convenable, parce que non - feulement la dépenfe en eft grande, à caufe du poids, mais auffi parce qu'il divlfe la liaifon dans les petits murs. Ainfi la quantité du gros fer n'eft utile que dans les grands édifices, où les pierres étant des plus gros quar- tiers , l'altération qui s'y fait pour les percer Ô£ boulonner, n'eft pas fenfible,. Le fer eft principalement néceffaire pour empêcher les arcs &
les plate-bandes de s'écarter; auffi eft-ce le feul remède pour rete- nir les édifices qui menacent ruine , ce qui n'arriverok pas li, par une judicieufe précaution, on en avoit mis en les bâtiflant. C'eft par le moyen du fer que les ouvrages Gothiques que nous appelions moderjies , fubfiftent avec admiration, ce qu'on recon- noît parleur démolition, où il ne fe trouve pas une pierre au-deflus des maffîfs , qui ne foit icellée en plomb avec des boulons ou des goujons de fer, La folidité des édifices demande que les grofteurs ordinaires du
gros fer,.tel qu'il eft livré par les Marchands, ne foient pas dimi- nuées;: il faut fe contester de le forger des longueurs & formes né- ceiTaires dans fes extrémités ; car un tarant ne manque pas par fa grofFeur qui eft d'environ .quinze lignes, mais plutôt par l'œil ou le crochet, -lorsqu'ils ne font pas bien forgés. Or c'eft dans |
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D'ARC H..I TE C TUR E.
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le choix de ces grofïeurs que confifte l'économie de celui qui con-
duit l'ouvrage., d'autant que l'ouvrier ne s'attache qu'à multiplier les cents de fer; ainii il faut que l'Entrepreneur fçache ce qu'une ancre, un tirant & les autres pièces doivent avoir de gros, 6c par conféquent de poids fur leur longueur, à proportion de la grandeur de l'édifice. Les manteaux de cheminées ont ordinairement de grofîeur douze lignes fur quatre à cinq pieds de longueur, les lin- teaux & plate-bandes quinze lignes, 6c les barres de trémies, qui font de fer plat, trois pouces de large fur fix lignes d'épaifïèur : mais il eft impolîible d'écrire fur ce fujet, fans entrer dans un dé- tail ennuyeuxj à caufe de la variété des ouvrages, & de la diffé- rente pratique des ouvriers. Tout le fer qui parole au-dehors doit être imprimé de quelque
couleur, pour éviter la rouille ; on le peint en verd dans les jardins, &C l'on peint en noir les portes des veftibules, les ramoes d'efea- liers, les balcons, & les clôtures de cours, chœurs d'égJifes &c grilles de couvens, dont on peut dorer fort à propos les liens &: Tes ornemens , tant de fer enroulé , que de tôle relevée , félon la dignité du lieu & la dépenfe qu'on veut faire. De tous les ouvrages de Serrurerie, les rampes d'efcaliers ôc
les balcons & banquettes font ceux où le deffèin a le plus de part. On faifoit autrefois les premiers par grands panneaux,ou par pilaflres en manière de baluffcres qui répondoientà chaque marche; mais.à préfent la règle générale pour la diftribution des panneaux èc des pilaftres dans les rampes, eh1 de placer les panneaux dans les ram- pans, & les pilaflres dans les quartiers tournans. On fait commen- cer la rampe au~de(ïùs de la volute, ôc l'on met en cet endroit ou un pilaftre montant, ou une confole. A l'égard des ornemens, il faut -éviter le travail inutile, qui ne produit que de la confufion; èc ilfaut,ob£erver comme une règle dont on-ne doit point s'écar- ter, que la diftribution des ornemens & des divers cnroulemens foit faite fia propos, que le delîein ne fbit pas plus chargé dans un endroit que dans un autre, êc que tous les vuides ioient à-peu-près également efpacés. Il faut être fort réfervé à mettre des ornemens de tôle relevée, fur-tout dans les rampes d'efcaliers, parce que ces ornemens de tôle rendent l'ouvrage moins à jour, amafîent de l'ordure, ôc accrochent les habits en palTant ; 6c lorfqu'on y en met, on leur doit donner peu de faillie. La hauteur des ram- pes doit être de deux pieds huit pouces,-ou de.trois pieds. Les |
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règles générales qu'on vient d'établir pour les rampes, peuvent
auiîi fe rapporter aux balcons. On fe contentera feulement d'ob- ferver qu'on en fait préfentement qui font ceintrés dans leur élé- vation en manière de baluftres , 6c Ton en a donné ici un exem- ple, fans prétendre vouloir autorifer cette nouveauté. Le fer des menus ouvrages qui fervent à la fureté , confifte en
plufieurs pièces qui n'ont a autre ufage que d'ouvrir 6c fermer les lieux, comme les ferrures, verroux , targettes , loquets, fiches fimples, à doubles nœuds 6c~à vafes, heurtoirs, boutons, ro- lettes, entrées, crampons 6c autres qui doivent être proportion- nés aux portes, croifées 6c placards , où ils font appliqués. Il fefait préfentement de tous ces menus ouvrages qui font d'une grande richefle ; on ne fe contente pas de leur donner des formes plus gra- cieufes qu'autrefois , on les enrichit encore d'ornemens ciielés, 6c l'on va même jufqu'à les dorer d'or bruni. C'eft fur-tout dans les fer- rures que l'on fait plus de dépenie ; on en voit qui font travaillées avec la dernière délicatefîe, ôc qui font enfermées dans des panne- tons de cuivre enrichis d'ornemens, qui fymmétrifent avec la gâche pofée vis-à-vis, à qui l'on donne la même forme, ce qui fait un très-bon effet, ainfi qu'on en peut juger par la repréfentation qu'on en trouvera ci-après dans une des planches de décoration de lam- bris. A l'égard des autres menus ouvrages de Serrurerie, on a cru qu'il fufHfoit d'en donner des exemples dans les deux planches 65D 6c 65E, 6c qu'il étoit inutile de les décrire, 6c comme on a parlé ci-devant des efpagnolettes avec allez d'étendue, au fujet des fe- nêtres , on renvoie à ce qui en a été dit. Quant à la qualité du fer propre à ces fortes d'ouvrages, on doit
y employer le meilleur, qui ne foit ni aigre, ni cafTant, mais bien forgé, bien limé, poli 6c rivé; les reiTbrts ôc mouvemens en doi- vent être faciles ôc folides ; les clefs des ferrures ni trop pefantes, ni trop courtes, 6c le panneton ne peut être allez bien évuidé. On a fait depuis quelque tems beaucoup de menus ouvrages
dans les provinces, que les Marchands vendent à la douzaine, ce qui eft d'un grand foulagement pour ceux qui font bâtir, tant à caufe du bon marché, que parce qu'il ne faut que le tems de les pofer. On trouve des garnitures, même pour les plus grands pla- cards , 6c cela a paru fi avantageux qu'on s'en eft fervi pour quel- ques maifons royales. Il faut toutefois avouer que ces fortes d'ou- vrages ne peuvent être ni fi bons, ni fi convenables aux endroits' |
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où on les veut placer, que ceux que font les Serruriers, qui y ap-
portent d'autant plus de foin qu'ils y font engagés par un plus gros intérêt ; mais il faut auiîi convenir qu'ordinairement les Serruriers fe fervent de ce même expédient, Ôc vendent ces ouvrages de de- hors comme s'ils étoient faits entièrement de leurs mains, après y avoir feulement poli ou changé quelque chofe. En général le fer, pour être bon, doit être d'un grain fin, clair
& égal, fans pailles, doux à la lime, fans fautes dans la longueur de fes barres, bien droit ôt bien équarri. Je ne prétends pas parler ici du fer dont on fe fert pour les machines, parce qu'il n'eft point de grofïèur ordinaire, & qu'il le faut forger exprès Se de figure bien différente de celui des bâtimens ; Se pour ce qui eft de l'a- cier, comme on ne s'en fert que pour les outils, je n'ai pas cru qu'il fût néceflaire d'en parler, d'autant plus que d'autres en ont traité alTez amplement. DES BOIS QU'ON EMPLOIE
DANS LES BASTIMENS.
Lj e s bois dont on fe fert le plus ordinairement pour la conf-
truction des édifices, font le fapin, le châtaigner, & le chê- ne. On fait des folives ôc des chevrons de fapin, qui ne char- gent point les murs; mais comme ce bois fevermoule aifément, on ne doit jamais l'employer dans les bâtimens confîdérables» Il n'en eft pas de même du châtaigner, l'on prétend qu'il n'eft fujet à aucune vermine, 6c l'on en voit d'anciennes charpentes, qui fe font merveilleufement bien confervées ; cependant l'on doit donner la préférence au chêne, autant pour la bonté de fa con- fiftance que pour fa durée, car il fe maintient dans l'eau , à l'air & enfermé dans les bâtimens, félon qu'il eft mis à propos en fa
place. Toutes les efpeces de chêne fe rédaifent principalement à
deux, qui font le bois tendre ou gras, qui eft propre pour les ouvrages de menuiferie, & celui qui eft ruftique de dur, &t qui convient pour la charpenterie : fes qualités dépendent autant du terrein où il eft crû, que de Pexpofition du foleil qu'il a reçu. Le bois tendre eft celui qui croît au-dedans des forêts, dans un bon fonds de terre, fans être beaucoup expofé aux rayons du foleil ; |
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le ruftique au contraire vient dans une terre forte, ou dans un fonds
pierreux 6c fablonneux, & au bord des forêts oii il eft exppfé à l'ardeur dufoleil la plus grande partie du jour. Or comme le mauvais emploi des bois dans les bâtimens eft fort
dommageable, on ne fauroity apporter trop de précaution, afin de n'être point obligé de retirer de méchantes pièces de bois pour leur «n fubftituer de- meilleures, comme il arrive a(Tez fouvent, peu de tems après que le bâtiment eft achevé ; c'eft pourquoi la connoif- fance des bonnes ou mauvaifes qualités du bois eft abfolument né- cetTaire à un Entrepreneur ; parce qu'il eft garant pendant quelques années du dépérilTement fenfible du bois qu'il a employé, 6c qu'il eft obligé d'en mettre d'autre en place à fes frais 6c dépens. La mauvaife qualité du bois procède de deux caufes, ou de fa
propre constitution, ou de ce que fa coupe n'a pas été faîte à pro- pos. De tous les défauts dans le bois, la roulure eft le plus considé- rable. Le bois roulé fe eonnoît lorfqu'on y remarque plufieurs cernes dans fon pied ôt qu'il ne fait pas de liaifon, enforte que la fève de la croiffance d'une année ne fait pas corps avec la précé- dente, 6c ainfi. des autres. Le bois gelif eft encore une efpece de roulure que la gelée a fait gercer j 6c il n'eft pas encore bon à bâtir. Le bois tranché eft celui qui n'étant pas de fil eft fujet à fe cafter, car il y a des nœuds vicieux qui coupent la pièce, ainfi que les ma- landres, qui font des nœuds pourris. Pour te bois mort en pied, il n'eft nullement bon, parce qu'il fe pourrit dans les lieux humides, 6c qu'il fe pulvérife dans ceux qui font lecs. Quant à la coupe, il eft autant dommageable d'abattre les bois
dans leur jeunefle que lorfqu'ils font fort âgés 6c fur leur retour; 6c c'eft ce qui a donné lieu à plufieurs Ordonnances de nos Rois pour la confervation des forêts. On a fenti de quelle importance il étoit.de ne pas lailTer les propriétaires des bois maîtres d'endïf- pofer félon leur volonté, ainfi l'on a établi des loix qui prefcrivcnt l'âge 6c la faifon dans laquelle les bois propres à bâtir doivent être abattus, 6c qui empêchent qu'il n'arrive aucun dépérhTement dans les forêts. Le chêne, pour être de longue durée, 6c pour en avoir de grandes pièces , doit être coupé dans fa force, depuis en- viron foixantè ans jufqu'à deux cens, parce qu'il dépérit toujours au-delà de deux cens ans , la. nature ne lui fourniiTant plus cette fève qui le faifoit croître 6c l'entretenoit en bon état. Il faut auffi ! obferver qu'il doit être coupé dans le décours de la lune, 6c pen- |
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D'A RCH ITECT URE.
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dant les mois de décembre , janvier àc février. Il peut être em-
ployé la même année pour la charpenterie ; mais comme il ne fauroit être afTez (ec pour là mcnuiferie, on ne doit s'en fervir que trois ou quatre ans au moins après qu'il a été coupé, 6c mê- me lorfqu'il a été gardé douze ou quinze ans dans un lieu où il fe puifTe conferver , il eft encore meilleur èc plus facile à tra- vailler. Tous les bois dont on ufe dans les bâtimens,-font où de brin,
ou de fciagè. On entend par bois de brin , un arbre dont la tige , de ronde qu'elle étoit, eft équarrie & réduite à quatre faces, les quatre dofles flaches en étant ôtées. Les pièces les plus parfaites font les plus droites, fans aubier ni flaches, ni nœuds vicieux, & dont les arrêtes font bien avivées : fi la pièce eft forte on peut, des dofïes flaches., en tirer quelques plate-formes. Le bois en grume eft celui qui n'eft point encore équarri ; cet équarrifîement réduit la pièce aux deux tiers de fa groiïèur. Le bois eft une matière fi utile qu'on tâche d'avoir peu de dé-
chet en le débitant ; ainiî lorfque la pièce n'eft pas droite, ou qu'elle a quelques nœuds vicieux, on la débite, & de ce bois tortu, on tire des courbes qui fervent aux dômes , aux combles arrondis & aux plafonds. Il y en a de plufieurs échantillons ou groffeurs ordi- naires, dont on fe fert dans les bâtimens communs, & qu'on trouve chez les Marchands ; car pour les ouvrages extraordinaires, il faut envoyer dans les forêts des perfonnes intelligentes, qui les fafïènt débiter des groflèurs dont on a befoin, & fur-toutobferverquele bois de charpente ne fe fafïè point de branchage, fi ce n'eft pour quelques courbes. Les plus grandes poutres ne peuvent guère avoir que fept à huit
toifes de longueur fur deux pieds de gros, èc les plus petites appel- lées poutrelles, quinze à feize pouces de gros fur quatre toifes de longueur, & ainfi des autres à proportion; pour le bois d'un pied, on en fait les fermes des grands combles, èc les planchers des grandes pièces , où l'on emploie auiïî des folives- de fapin, mais le chêne eft toujours le meilleur, èc tous ces bois doivent être de brin. On fe fert auffi de bois de brin court pour les courbes ram- pantes èc limons des efcaliers, cZ autres endroits, 6c ce bois fe taille par un grand délardement. Quant au bois defeiage, on le débite ordinairement de bois courts 6c gros ; & des pièces qui font les moins faines pour être mifes en œuvre de leur grofleur, |
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on en fait des folives depuis cinq Ôc fept pouces de gros jufqu'à
huit à dix pouces fur douze, quinze ôc dix-huit pieds de longueur. Les poteaux de cloiCon ôc d'huifferies font de cinq à fept pouces de gros fur diverfes longueurs, ôc ceux des cloifons qui portent à faux, ôc qu'on laifTe creufes, afin de les rendre légères, font de tiers poteau refendu qui a quatre à cinq pouces de gros. Le che- vron eft ordinairement de quatre pouces de gros fur douze pieds de longueur, Ces bois fe trouvent de toutes ces grofTeurs fur les ports ou dans les chantiers, Le bois fe toife à la pièce , qui eft réglée à douze pieds de long
fur fîx pouces de gros, enforte que les quantités au-deffbus ôc au- deiTus le réduifent à celle-ci, pour la facilité du toifé. Le marché fe fait au cent de ces pièces, dont dix compofenc le millier. DE LA COUVERTURE
DES COMBLES,
Kjn couvre les édifices de différentes manières, eu égard à
leur dignité, à la dépenfe qu'on veut faire, aux matières que le pays produit, Ôc à la pente des combles. Les plus bas qui font prcfque en tcrrafle, Ôc qu'on ne découvre pas du pied du bâti- ment , à l'imitation de ceux du Levant ôc d'Italie ? doivent être couverts de cuivre ou de plomb ; 6c l'on voit auflTi quelques égli- fes anciennes ôc dJautres édifices confïdérables, dont les combles qui font fort roides , font pareillement couverts de plomb.. Quant à l'ardoife , on en couvre les hôtels Se maifons de diftin£tion; car pour les maifons particulières, elles font couvertes de tuile qui fe peut faire facilement en beaucoup d'endroits. On fe fert auiîi de bardeau pour les appentis, à caufe de fa légèreté. A l'é- gard des autres matières dont on couvre les bâtimens, comme les écailles de roches dont on fe fert dans les Alpes , dans les Py- rénées ôc autres pays de montagnes, elles ne font pas affez confi- dérables pour mçriter qu'on en fa{Te meption, *
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D'ARC HIT ECTVRE.
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Du Plomba
e meilleur plomb, qui vient d'Angleterre, eft le plus épuré,
le plus doux, dont les tables font bien liées Ôc fans cafîures. Il s'emploie ou noir, ou blanchi. Le plomb noir fert pour les ter- rafles , chêneaux , canons de goutieres y chauffes d'aifances, fcellemens de crampons de bronze ou de fer, ôc autres ouvrages ou l'utilité eft préférable à la beauté ; cette forte de plomb a afièz d'épaiiïeur quand le pied en quarré pefe dix à onze livres. Quant aux tuyaux de fontaines , leur épaiflèur dépend de la grofTeur Ôc 'de la pente de la conduite 5 il en eft, de même des réfervoirs ; on doit régler l'épaifleur du plomb fur la quantité d'eau qu'ils contiennent, ce qui eft une connoifTance particulière réfervée à ceux qui font profeiîîon de la fcience Hydraulique ; mais il eft confiant que dans ces circonftances, il eft toujours fort à propos de tenir le plomb plutôt épais que mince. Le plomb blanchi, non- feulement eft utile fur les couvertures, mais d'un grand ornement aux endroits où il eft employé, comme aux enfaîtemens , amortif- femens, bourfaux, ennufures, éreftiers, bavettes de chêneaux, cuvettes, tuyaux de defcentes apparens, ornemens de goutie- res , ôc lucarnes de toutes fortes. Il fuffit, pour ces fortes d'ouvra- ges , que le pied quarré pefe neuf à dix livres. Le plomb fert au/fi en table mince pour les joints des pierres ôc des marbres, Audéfant du bronze qui coûte beaucoup, on fait de la fculpture avec du mé- tal , qui eft une composition où, fur du meilleur plomb, on met la quatrième ou cinquième partie d'étain, félon le plus ou moins de relief qu'ont les ornemens ôc les figures. Ce métal eft facile à ré- parer, ôc la couleur de bronze ou d'or qu'on y donne, laifTe à dou- ter de quelle matière on s'eft fervi pour cette fculpture. Le plomb fe paie au millier de livres, compris la façon ôc la. pofe. La foudu- re, qui eft de deux livres de plomb fur une livre d'étain, fe paie à la livre féparément. Du Cuivre*
»3i le plomb a {es avantages, il a anffi fes défauts; car outre qu'il;
eft d'un grand poids , il eft fujet à fe cafïèr, ôc par conféquent d'un grand entretien ; c'eft pourquoi on peut fe fervir, comme en Suéde, de cuivre réduit en tables minces d^environ deux pieds de large, dont on couvre fort à propos les combles, quelque pente |
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où inclinaifon qu'ils aient. Il entre fort peu de foudure pour join-
dre ces tables, parce qu'elles s'aiïemblent par des replis qui for- ment des arrêtes en leurs joints montans environ d'un pouce de haut s ce qui facilite l'écoulement des eaux pluviales. Cette prati- que eft excellente, 6c c'eft ainft qu'eft couverte l'aile droite du château de Verfailles ; mais comme le cuivre eft fort cher en France, il n'y a que des peribnnes très-riches qui puiiïent faire de,telles dépenfes. De l'Ardoife.
l-% y a de deux fortes d'ardoife, la dure Se la tendre. La dure,
qu'on nomme pierre d'ardoife, fert,pour faire du pavé 6c des ta- bles , 6c la tendre eft celle qui fe débite de telle epairîèur qu'on veut, 6c qui fert pour la couverture des combles. Il s'en trouve en France dans l'Anjou & à Mezieres * mais celle d'Anjou eft la meil- leure, parce que celle de Mezieres eft verdâtre., le feuilleté, 6c s'en va en pourriture. La beauté de l'ardoife confifte à être bien noire, bien équarrie 6c d'égale épaiiTeur. Il y a de l'ardoife de plu- fieurs grandeurs : la quarrée forte a.onze à douze pouces de long fur fept à huit pouces 6c demi de large, èc s'emploie à quatre pouces de pureau ou d'échantillon. L'ardoife fine eft de même grandeur, mais moins épaifTe de la moitié. Il y a enfuite la rouge noire qui eft de même grandeur , 6c le rebut de la forte , dont on fe fert le long de la rivière de Loire,. L'ardoife appellée grofie ou rouge noire eft de quatre fortes, la plus grande a quinze pouces de long, à laquelle on donne le tiers depureari. La,féconde a un pied,avec quatre pouces d'échantillon. La trpifieme dix pouces, fur trois poli- ces 6c demi de pureau ; ,6c enfin la petite huit pouces de long, fur trois pouces de pureau. On fait la cartelette de la plus belle ar- doife., elle a huit pouces de longueur.fur quatre à quatre pouces 5i demi de large, avec trois pouces 6c demi'de pureau. On taille ces ardoifes en écailles,, pour les dômes ^ clochers, combles cour- bes 6c à l'impériale. On emploie l'ardoife fur des lattes de fente avec des contre-lattes de feiage.. Les lattes de fente ont quatre pouces de largeur fur quatre pieds de longueur , 6c font attachées avec deux clous fur chaque chevron. Les contre-lattes de feiage font de mpme longueur 6c largeur, ^c de quatre à.cinq lignes d'é~ paiiTeui;. . . , |
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UARCHIT ECTURE.
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De la Tuile.
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A près l'ardoife, la tuile plate efl la matière la plus convena-
ble , pour couvrir les maifons ; il fe trouve en plusieurs endroits de la terre propre pour la faire, mais elle eft beaucoup meil- leure en certains lieux qu'en d'autres. La meilleure tuile vient de PafTy près de Paris, 6c de Bourgogne ; pour celle du fauxbourg faint Antoine, elle eft fujette à fe feuilleter 6c à tomber en pourri- ture. Il y a de deux fortes de grandeur de tuile, celle du grand & celle du petit moule, car pour le moule bâtard, on ne s'en fert plus. La tuile du grand moule porte un pied de long fur huit pou- ces & demi de large, avec quatre pouces de pureau; êc celle du petit moule, à laquelle on donne trois pouces un quart de pureau, a neuf à dix pouces de long fur cinq pouces ôc demi de large. La tuile , pour être bonne , doit être bien cuite, bien droite, Ôc doit fonner clair, lorfqu'on la frappe. Il y a aulîi des tuiles creufes ou flamandes , mais elles ne font guère en ufage ici. La latte à tuile a deux pouces de large fur quatre pieds de long, ôc la contre-latte pour la tuile en a autant, s'il y a quatre chevrons à la latte ; mais s'il n'y en a que trois, il faut de la contre-latte de fciage. Toute latte & contre-latte, tant de fente que de fciage, doit être fans au- bier. Les couvertures fe mefurent à la toife fuperficielle. Et comme ces fortes d'ouvrages fontfujets à de grandes réparations, il efl plus avantageux aux Bourgeois de donner au Couvreur une fomme par an pour l'entretien des couvertures de leurs maifons, que d'être obligé de les réparer il fouvent, comme il arrive quand on néglige cette précaution» DES VITRES.
i-j'usage du verre plat a été inconnu aux Anciens ; ils fe fer-
voient d'albâtre ou de corne fort mince pour fermer leurs croi- (écs, & fe défendre des injures de l'air ; mais ces matières , quoique précieufes , n'avoient pas l'avantage du verre'; car com- me elles font moins diaphanes, la lumière paiîbit difficilement au travers, & les chambres en devenoient obfcures. Il y a en France de deux fortes de verre, le commun êc le blanc. Les plus beaux verres viennent de Cherbourg, qu'on nomme Verres de France, Ôc les moindres de Lorraine. La beauté du verre confifte à être |
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droit, clair, fans bouillons ni boudins ; on l'emploie en panneaux
ou en carreaux. Les panneaux font ou à petits carreaux, ou à pan- neaux de bornes. On donne à ceux-ci diverfes figures de compar- timens, & les plombs dans lefquels ils font aflemblés, doivent avoir au moins trois lignes, & cinq au plus. Mais ce n'eft plus l'u- fage de faire de femblables panneaux. On ne fait plus de chaifis qu'à carreaux, de même les carreaux de verre fe font préfentement d'une grandeur extraordinaire , afin de rendre les appartemens plus clairs. On les loge dans les feuillures des petits bois, & on les y arrête avec des pointes de fer; 6c pour empêcher les vents coulis, on colle au pourtour du papier en-dehors, ou bien on garnit les joints d'un maftic qui durcit à l'air ; mais cette dernière pratique a fes incommodités, car on ne peut lever les vitres lorsqu'on les veut nettoyer, il les faut laver fur le tas. Le principal appartement d'un palais peut fort bien être vitré de verre blanc, ôc quelquefois de glaces. Le verre de France fe vend au panier , qui eft de vingt- quatre plats de deux pieds 8t demi de diamètre, de chacun defquels on peut tirer quatre pieds de verre. Le verre de Lorraine, qui eft jette en fable, fe vend au ballot, qui eft de vingt-cinq liens, & chaque lien de fix tables, dont chacune fait deux pieds èc demi de verre. Les ouvrages de vitrerie font payés au pied fuperficiel, tant les carreaux que les panneaux. Les carreaux qui paflent un pied, augmentent beaucoup de prix, ôc fe paient à la pièce ; les Vi- triers font obligés à la pofe, aux liens , pointes & verges de fer fuf- fifantes. DE LA PEINTURE ou IMPRESSION
DANS LES B ASTIMENS.
JLar le terme de peinture dont on fe fert ici , on ne prétend
pas parler des diverfes parties de l'arc de peindre, mais feule- ment des couleurs qu'on emploie fur le bois, le fer, le plomb, 6c toute matière qu'il convient peindre ou imprimer d'une ou de plufieurs couches, autant pour la conferver que pour la rendre plus d'union par une feule couleur. La plus belle couleur eft le blanc, parce qu'il augmente la
lumière , & réjouit la vue. Il y en a de plufieurs fortes. Le blanc de cérufe ôc le blanc de plomb s'emploient à l'huile : pour les |
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D'ARCHITECTURE.
détremper, après qu'ils font broyés, on y ajoute un poifîbn d'huile
de noix par livre de couleur, ou demi-poiffbn avec autant d'huile de térébenthine. Le blanc de Rouen s'emploie à détrempe avec la colle de gans , Se pour le rendre plus beau, on fait la féconde couche de blanc de plomb ou de cérufe. Le blanc, qu'on nomme des Carmes, Ce fait fur des murs bien
fecs avec de la chaux de Senlis éteinte, où l'on met de i'alun ; on prend le deflus qui eft le plus pur, dont on met cinq ou iîx cou- ches , Se quand il eft fec , on y pafTe la main avec un gant blanc, pour le rendre plus luifant. Le mélange du blanc avec du noir d'os, de charbon, ou de fu-
mée, produit la couleur grife. Il eft nécefTaîre de pafTer un lait de chaux fur les vieux murs, avant que de les peindre en détrempe. Le jaune fe fait d'ocre qui s'emploie à l'huile Se en détrempe : il faut plus d'un poiftbn d'huile par livre de couleur, Se on en met deux couches, dont la première doit être plus forte d'huile que la féconde. La couleur d'olive fe fait avec de l'ocre jaune, du blanc ou du noir de charbon. Le brun rouge ou rouge brun eft un ocre brûlé, Se il s'emploie comme l'ocre jaune. On peint avec du bleu d'Inde, ou d'émail, ou avec de la cendre bleue les orne- mens ou grotefques qu'on veut peindre en bleu fur des fonds blancs. Le verd dont on fe fert pour peindre les treillages, les por-
tes, grilles Se bancs des jardins, fe fait de verd de montagne ; on l'emploie avec du blanc de cérufe , Se l'on en peint la féconde couche (la première étant de blanc pur) Se après on met le verd de montagne pur, qui devient plus beau avec le tems. Le verd de gris eft moindre , Se noircit davantage que celui de montagne. Le tout s'emploie avec l'huile de noix, qui eft meilleure que celle de lin : on fe fert d'huile grafle, de mine de plomb Se de coupe- rofe, pour faire fécher les couleurs qui peuvent être couchées fur la pierre, le plâtre, le bois, le fer Se le plomb. Tout ce qui eft expofé à l'air fe fait à l'huile 5 on réferve pour les dedans les cou- leurs à détrempe. Lorfque la menuiferie eft travaillée avec foin, Se que le bois
en eft d'une belle couleur, on y donne feulement quelques cou- ches de vernis qui fe fait avec de la gomme adragant Se l'efprit de vin, après y avoir pafTé une colle de gans : on fuit la même pra- tique pour le vernis de Venife. On fait auffi un vernis d'huile grafTe 7T^
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& de litharge bouillies enfemble, lorfque les lieux font humides,
6c pour les dehors. Pour peu que les appartemens foient décorés, on dore les
moulures & les ornemens dont les lambris font enrichis, laiffant les panneaux & le refte blanc, ou couleur de bois. Voici en quoi confîfte la pratique pour dorer d'or en feuilles. Après avoir mis plu- Heurs couches de blanc, on pofe une couche d'ocre jaune ou de rouge brun, ôc on paffe un or couleur, fur quoi on applique l'or en feuilles. Il fuffit qu'il y ait deux imprefiions fur le bois, & trois fur le plomb, mais fur le fer, pour le garantir de la rouille, il en faut cinq ou fix, dont la première eft de blanc fort légère, ôe les autres d'ocre ou de rouge brun, fur quoi on pofe l'or couleur, en- fuite l'or en feuilles. Quant à l'or bruni fur le bois, on met cinq ou fîx couches légères de blanc, puis l'affiette compofée de bol d'Arménie; les ornemens de couleurs peuvent être à fond d'or mat &; bruni. Les camayeux fe font d'une belle couleur, en y obfervant les
jours & les ombres ; mais les plus riches font ceux dont le fond eft d'azur, &: les figures rehaufTées d'or. Les jaunes fe nomment ci- rage , & on en peint de plufleurs fortes, félon le goût de celui qui les fait faire & l'union que demande le refte des ornemens. On peut auffi imiter le bronze qui fe fait de pluiieurs maniè-
res; favoir, rougeâtre, jaunâtre & verdâtre. Pour faire le bronze, on fe fert de cuivre battu &: broyé , qui, plus il eft au feu, plus il rougit. Cette couleur fe peut employer fur le plâtre, le bois, le fer 6c le plomb. Pour la rendre rougeâtre, on y mêle du rouge brun; pour la faire jaunâtre, on fait la couche d'ocre jaune pure; & en- fin lorfqi^'on la veut faire verdâtre , Ôc reffembler au bronze anti- que, il faut y pafTer une couleur d'ocre jaune avec du noir d'os. Non-feulement on fe fert de la peinture pour contrefaire les mé-
taux , mais auffi pour imiter les marbres ; au fujet de quoi il faut obferver de ne point feindre de marbre ce qui n'en peut pas être effectivement, comme les ventaux des portes, & les guichets des croifées. Il faut varier les marbres félon les parties de l'Ar- chitecture, enforte que l'architrave §£ la corniche étant d'une couleur, la frife foit d'une autre. De même dans les lambris, le bâti doit être d'un marbre différent des quadres, & les qua- dres d'un autre marbre que les panneaux. Quand on veut épar- gner la dépenfe aux cheminées, l'on fe contente de faire de mar- |
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D'A RCH IT E CT U RE.
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bre la tablette du chambranle, &: l'on peint en marbre le refte
du chambranle qui eft de pierre de liais ; car pour le corps de la cheminée, ce n'eft plus guère l'ufage de le peindre en mar- bre. On doit prendre garde, en variant les marbres, que les couleurs
ne fe détruifent ipoint par un trop grand contrafte; 6c que les par- ties remplies de moulures (oient peintes de couleurs tendres, pour en mieux diftinguer les profils. Tous les ouvrages de peintures en impreilion, fe mefurent à la
toiie fuperficielle, ou fe marchandent par travées de planchers, toifes de lambris, par placards 6c croifées. Quant à la dorure, on la toife au pied bc pouce fuperficiel. Voilà en général ce qui concerne la matière des bâtimens, qui
peut fuffîre pour en avoir une idée. Il eft préfentement à propos de faire connoitre l'emploi de ces matériaux , ôc c'eft en quoi coniîfte la conftruction. DE LA CONSTRUCTION
DES EDIFICES. k
1 au la conftruction, Ton comprend autant la forme que re-
çoit en particulier chaque partie féparée , que l'art d'afTembler toutes ces parties. Les règles générales de la conftru&ion font, que tous les murs i oient bien drefles de niveau èc d'alignement, à-plomb en dedans, 3c avec les retraites, fruits ou taluts nécef- faires au-dehors, 6c bien retournés d'équerre : que les moilons &c les pierres foient bien en liaifon avec mortier en quantité & qua- lité fuffifantes, bien fichées & jointoyées, les paremens des pier- res bien unis : que les voîites & plate-bandes foient bien en coupe ; Se que le tout foit ragréé proprement. DE LA MANIERE DE PLANTER
LES B ASTI MENS. J
IL e premier foin qu'on doit avoir dans la conftradKon,. eft de
bien planter le bâtiment, lorfque la fituation en eft détermi- née ; or comme dans les plans qu'on levé journellement > on |
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remarque, par les inégalités qui s'y rencontrent, que cette partie a
été négligée ou mal entendue, particulièrement dans les anciens édifices , & fur-tout dans les Gothiques : il eft bon d'avertir que l'art de planter un bâtiment confifte autant dans le plan bien coté, que dans l'exactitude ceux qui ont la conduite d'en efpacer les juftes diftances fur le terrein. Quant au plan qui eft uniquement du fait de l'Architecte, il faut obferver que plus on le charge de me- fures fans confufion , plus il eft intelligible ; c'eft pourquoi, outre les mefures générales des longueurs des façades, ôc des autres grandes mefures, du milieu des portes ôc des croifées, il faut en- core que la précifion des mefures en détail quadre avec les géné- rales. Il eft auili néceftaire de coter les points ôc les ouvertures des figures circulaires, les épaifteurs des folides en tous leurs retours, & les diftances des vuides : & ne point craindre de répéter les mê- mes mefures, parce qu'on ne peut afTez, par preuve ôc contre- preuve du général ôc du détail, s'afïurer qu'il n'y a point d'erreur, pour ne laifTer aucun doute aux Entrepreneurs. A l'égard de l'ouverture des terres,il fuffît de planter les piquets
ou jalons, ôc de rendre les lignes de la largeur des empattemens marqués fur le plan : ôc lorfque la fondation eft à hauteur pour re- cevoir la pierre dure , on doit apporter toute l'exactitude poffible à pofer la première affife; c'eft pourquoi il faut fceller des fapines quarrées plutôt que des perches rondes, ôc bien étalonner les me- fures par des hoches , fur lefquelles paflent les lignes bien jaugées parallèles , ôc retourner d'équerre ce qui le doit être ; ôc fur-tout obferver l'ouverture des angles gras ou maigres, félon qu'ils font marqués fur le plan, ôc enfin s'étendre autant qu'on le peut, parce que plus l'opération eft grande, plus elle eft fûre. Les Pofeurs doivent commencer par les encoignures des extrémités, par les avant-corps ôc par les piédroits des portes. Lorfqu'il y a beau- coup de fujétion dans les plans , à caufe de leurs retours ôc de leurs figures extraordinaires, il eft néceftaire, pour plus grande fureté, de faire un enduit fur le mafîif de la fondation, où YeC- pure étant tracée , les Appareilleurs puiftènt en lever des pan- neaux , & tracer enfuite leurs pierres avec des cartons : ôc lorfqu'on a quelque figure elliptique à décrire, il ne faut pas commencer par la tracer fur l'enduit ; mais il eft néceftaire d'en faire aupara- vant l'opération fur le carton le plus en grand qu'il fe peut, ÔC de coter les centres ôc les points de diftance, afin qu'on puifte tracer |
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l'épure au premier coup, ôç qu'on évite la confufion des traits
qui trompent fouvent les Appareilleurs. Or comme il arrive quelquefois que le terrein fur lequel on
trace n'eu: pas de niveau, mais avec de la pente ou des relîauts , 6c que le plan ne fe doit raccorder qu'au plain-pied d'un rez-de- chaufTée, il faut conduire Ja iigne du taiut en telle forte, que fe jugeant par les encoignures, le mur du talut foit dégauchi bien pa- rallèle dans toute fon étendue, nonobftant la ligne de pente des terres ; car le défaut, en ce cas, eft fort fenfîble. Pour ce qui eft du nivellement, il faut qu'il foit bien retourné, parce qu'on ne peut être sûr d'un trait de niveau que par cette opération qui fe fait, pofant deux dofles ou jalons, contre lefquels on vérifie par les repaires les mêmes hauteurs que l'on a prifes avec le niveau de part & d'autre. Voilà en partie ce qui regarde l'art de planter les bâtimens..
DES FONDEMENS.
D E S E D I F I C E S.
1V1 aïs toutes ces précautions deviendroient inutiles, il l'édi-
fice n'étoit pas bien fondé ; 6c comme c'eft la partie la plus ef- fentielle du bâtiment, & qui demande le plus d'attention, il eft bon de faire obferver qu'on fe doit gouverner différemment, félon les différens terreins qui fe rencontrent. Autre chofe eft de fonder dans un lieu fec, autre chofe dans un endroit humide : Se cepen- dant il faut trouver autant de folidité dans l'un que dans l'autre» Dans le premier cas, il fuffit d'afTeoir les fondemens fur le bon fond ; dans le fécond, c'eft-à-dire, dans l'eau, dans les terreins marécageux, & dans ceux où il fe trouve de la glaife, on fe fert de pilotis, & même de grilles. Il faut éviter de trop éventer la glaife avec les pilotis, c'eft pourquoi on ne doit pas les y employer auiîi fréquens que dans un terrein où il n'y à point de glaife. Les terres font ou naturelles , ou rapportées, &c le bon &: vif
fond n'eft réputé tel, que quand on a atteint un terrein maffif & folide qui n'a jamais été découvert. Le tuf eft le meilleur de tous les terreins ; mais il fe trouve pourtant des terreins fablonneuxiùr j lefquels on peut fonder folidement, lorfque le fable fait corps |
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L'ouverture des terres ne fe doit faire que de la grandeur nécef-
faire pour les épailTeurs des murs : de forte que les tranchées & ri- goles ne doivent avoir que la largeur de celle des murs, Ôc en cas que les terres foient fujettes à s'ébouler, U les faut entretenir avec des étrefdlons ôc des doiTes. < Quelquefois il arrive dans les édifices qui ont une grande éten-
due , que le terrein n'eft pas de niveau ; mais avec diverfes pentes, félon les accidens de fa fituation. Le bon fond s'y trouve plus ou moins en contre-bas dans des endroits que dans d'autres ; alors l'on eft obligé de faire les fondations par redens ou reflauts, autant pour ménager la maçonnerie , que pour ne pas éventer le bon fond. Il eft cependant plus avantageux d'aiTeoir la fondation fur un fond bien dreiTé de niveau dans toute l'étendue du bâtiment,,parce qu'il tafle également par-tout. Quant à la conftruction des fondations, les principales encoi-
gnures , ôc celles des avant-corps dans les bâtimens confidérables doivent être delibage; 8t les murs de moilonsqui garniiTent encore ces libages ne doivent pas être bloqués contre les terres, mais levés d'alignement bien parallèles, de les moilons pofés en même- tems fur leur plat, à bain de mortier. Cette conftruction eft beau- coup plus folide que celle qui fe fait à diverfes reprifes ôc par épau- lées ; ce que les Anciens ont évité, car on remarque que le maffif de leur fondation forme une platée de toute l'étendue du bâti- ment. Les empattemens des murs doivent être obfervés tant au-dedans
qu'au-dehors, ôc proportionnés à l'épaifleur des murs. En général les fondations doivent avoir d'épaiiieur un quart plus que les murs pris au droit de la première affife de pierre dure ; de forte que fi le mur a deux pieds d'épaifïèur, la fondation a^ïra deux pieds &. demi, ce qui eft trois pouces d'empattement de chaque côté : mais lorfque les murs pafTent trois à quatre pieds d'épaifTeur, cette règle n'a plus de lieu, parce que cet empattement dépend autant de la charge du deflus que de la hauteur de la fondation des voûtes dont il faut retenir la poufîee. Les premières affifes doivent faire parpin dans les médiocres
murs, ou du moins de deux pierres l'une, c'eft-à-dire, de deux quarreaux &: d'une boutifïe , le tout en bonne Se fuffîfante liai- fon. Les affifes doivent régner le.plus qu'il fe peut de même hauteur, autant pour la bonté de la conftruction, que pour la |
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beauté
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propreté, font layées, traverfées de polies aux grais, ôc les pierres tendres bien raggréées au fer; &c les unes8C les autres doivent être ébouzinées jufqu'au vif, en les taillant, enforte qu'il n'y refte ni bouzin, ni tendre, de qu'il n'y ait ni fil, ni moye, ni veines jaunes. Or comme on emploie les plus grandes pierres aux encoignures de piédroits, auffi les moindres fe répandent dans Je cours de l'affife, dont le claufoirne doit pas avoir moins de largeur que de hauteur; de s'il eft. néceflaire de boulins pour échaffauder, faute de bayes, les trous, pour loger les boulins, doivent être de la grandeur de ce claufoir, afin qu'ils purifient être remplis d'un quarreau, lorfqu'on levé l'écharFaud. On laifle quelquefois l'Architecture en boflage, tant aux cham-
branles qu'aux archivoltes, bandeaux, tables de petites corni- ches, de dans les endroits où il doit y avoir de la fculpture; parce que les moulures, étant coupées fur le tas, font plus propres ; Se l'on reconnoît par quelques refbes de bâtimens antiques, que les Anciens le pratiquoient ainfî. On peut aufïî laiilèr les pierres en boflages de deux l'une, d'autant que l'ouvrage en paroît plus uni- forme , de les arrêtes des pierres font plus vives, que fi elles avoient été taillées dans le chantier. Il arrive fouvent que des hauteurs d'afîifes ne reviennent pas, parce que les Appareifleurs ne s'accor- dent pas en leurs mefures, 8c que les Pofeurs n'apportent pas tout le foin néceflaire dans l'exécution, mais un habile Entrepreneur ne foufFre point de défauts auffi eiTentiels. Je pourrois encore faire |
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plufïeurs autres remarques fur cette partie de la conftru£tion;mais
il vaut mieux renvoyer à la pratique qui enfeigne une infinité de chofes qu'il feroit difficile, de peut-être inutile d'expliquer ; 5c |
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d'ailleurs l'expérience jointe à l'intérêt, rend aifées les opérations
les plus épineufes. '% |
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DE LA COUPE
DES PIERRE S. \
\a a partie la plus difficile de la conflruction, eft l'art de la
coupe des pierres , autrement le trait, que Mathurin Jouffe nom- me le fecret de l'Architedture. Les principes de cette feience font fondés fur la Géométrie ; & de l'opération qu'on fait avec l'é- pure, on pafle à l'exécution, en traçant des pierres qui doivent Mm
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remplir le vuide auquel elles font deftinées, quelque irrégulier
qu'il foit. Les meilleurs ouvriers font leur capital de cette prati- que , Se font d'autant plus recommandables qu'ils font bons Appa- reilleurs ; c'eft pourquoi un Entrepreneur, fans cette connoiffance, eft moins eftimé que fon Appareilleur. Elle eft auffi fort néccffaire à l'Architecte, afin qu'il ne mette rien dans fes defleins qui foit im- poffible dans l'exécution ; Se que lorfqu'il propofera quelque ou- vrage extraordinaire de cette nature, il puiiïe indiquer des moyens de rendre les voûtes autant agréables &. légères, que folides & hardies. Mon intention n'eft point de m'étendre fur une matière auffi am-
ple que celle-ci, qui demanderoit un volume, Se fur laquelle des Auteurs (*) ont fait des Traités complets. Je n'ai point eu deflein de donner la conftrudfcien, ni le développement d'aucune pièce de trait, parce que je ne ferois que répéter ce qui fe trouve dans les au- tres Livres ; je me contenterai d'expliquer les termes de cet art ôc la nature des voûtes, afin de faire naître dans l'efprit de ceux qui liront cet ouvrage, le defir de pénétrer plus avant dans la connoif fance d'une partie fi utile à F Architecture, èc pour laquelle les dis- cours ne fuffifent pas, mais où les opérations font absolument né- cefïaires. Le plus sûr moyen pour apprendre la coupe des pierres, eft de couper les pièces de trait avec des folides, dont le meilleur eft la pierre de S. Leu, Se de prendre quelque habile ouvrier pour fe conduire, parce qu'il foulage, Se qu'il inftruk en même tems. La févérité des règles de la Géométrie eft inférieure à la pratique, de même ique la méthode des cherches ralongées vaut mieux que les figures géométriques, d'autant qu'en cet art la pratique eft pré- férable à la théorie. La pierre fur le chantier étant brute ou velue, fa première pré-
paration eft de l'équarrir, Se d'en tailler les lits 8e les paremens, il faut qu'elle foit bien retournée, Se point gauche, afin que l'Ap- Îtareilleur y puhTe tracer ce qu'il convient, félon la grandeur de
a pierre qu'il doit ménager, parce que le déchet des groftes recou- pes eft en pure perte pour l'Entrepreneur. Les ouvrages de moin- dre appareil font les carreaux Se les boutifles dont on érige les murs continus, les piédroits Se les encoignures. Toutes les bayes fe fer- ment ou en eeintre, dont les pierres fe nomment vouffoirs, ou en plate-bande avec des claveaux. Les ceintres font ou en demi-cercle ( * ) Le Père Dcrand, M. Di la Rue, & M, Fréter,
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parfait, ou en plein-ceintre, ou furbaifTés, ou furmontés en tiers
point ou lignes paraboliques, ou biais , ou rampans, ou l'un & l'autre. Les plate-bandes font ou droites, ou bombées, Ôc quel- quefois avec arriere-vouiîure par derrière. Les voûtes peuvent être nommées régulières ou irrégulieres
dans leurs formes, à caufe des fujétions de.leur ufage èc de leur raccordement. On entend par voûtes régulières, celles qui n'ont ni biais, ni rampant, ni talut, ôt par les irrégulieres, le contraire. Chaque vouflbir a fix faces, deux panneaux de douelle, dont l'un eft intérieur ou d'intrados, & l'autre extérieur ou d'extrados ; deux panneaux de tête, dont l'un de front fait parement de l'arc par-de- vant , & l'autre paroît derrière, fi la pierre fait parpin, ôt deux pan- neaux de lits qui font cachés dans le corps de la maçonnerie : tous ces panneaux font oppofés. Les joints font ou de lit, ou de tête, qu'on nomme auflî joints de coupe, qui font les joints en rayons tirés du centre des arcs de plein ceintre. Il y a aufîi des joints mon- tans & des joints de lit ou de niveau dans les cours d'aflifes, & ce dernier joint doit fuivre le lit de la carrière, car autrement la pierre feroit mife en délit ; ce qui s'obferve auflî aux arcs & voûtes où les joints de lit font ceux de la carrière, fans quoi la ruine des voûtes & plate-bandes arrive fouvent par cette mal-façon. Le couflinet d'un arc ou voûte, eft la dernière pierre ou impofte qui couronne le piédroit, & reçoit les premières retombées. On fe fert de divers inftrumens pour tracer les voûtes Se leurs
vouffbirs, ôc outre la règle, la faufletk la vraie équerre, le niveau, le plomb & les autres outils communs dans l'art de bâtir, on met en ufage la fauterelle, qui eft une équerre mobile pour prendre l'ouverture des angles, & le beuveau, dont un bras fert à tracer la curvité du panneau de douelle, &C l'autre le joint de lit ; quelquefois les deux bras en font creufés & bombés, Ôc toujours mobiles. Les échafles font des lattes ou règles minces, fur lefquelles on marque avec des hoches d'un côté les voullbirs, & de l'autre les retombées. On trace les pierres par panneaux, ou par équarrifïement ou dé-
robement, &c l'on trouve dans les Auteurs les opérations qu'il faut faire pour tracer une même pièce fuivant ces deux manières. Celle par panneaux eft la plus ingénieufe, 5c elle eft plus entendue que celle par équarriffement, avec laquelle on ne peut pas toujours faire ce qui fe fait par panneaux. L'épure ou le deffein de la pièce du trait, étant tracé auflî grand que l'ouvrage, on en levé les panneaux |
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avec du carton, du Fer blanc, ou quelqu'autre matière mince, puis
on les applique fur les pierres pour les tracer. Il faut auffi avoir re- cours à l'épure pour tracer par équarriflement, parce qu'en pofant le beuveau fur la figure, on le rapporte fur la tête du parement pour y tracer la curvité de l'arc, 8c le bras qui eft droit, marque le joint de lit ou de coupe. Dans les traits difficiles, on n'arrive pas tout d'un coup à tracer jufte, &c comme il faut recouper de la pierre, il eft à propos de lailîèr plutôt les joints gras que maigres. Les voûtes prennent leurs noms de différentes figures qu'elles
reçoivent ; de leur plan, foit quarré ou barlong, rond ou ovale , droit ou biais; 8c de leur profil, comme en plein ceintre, ou furbaif- fé & en anfe de panier, ou rampant. Les voûtes différent des pla- fonds, en ce qu'elles font toujours concaves, 8c leur profil ceintré, & que les plafonds font droits ou en plate-bande quelquefois bombée. La plus fimple voûte, & qui pouffe le moins, eft le berceau en
plein ceintre; & pour le décharger, 6c en empêcher l'écartement, aufli-bien que pour y donner un jour, fi l'on en a befoin, on y fait des lunettes de diverfes grandeurs. Lorfqu'un berceau eft rampant par fon profil, & qu'il n'eft pas parallèle a la furface de la terre, il eft appelle defcente, qui eft biaife, quand les jambages de l'entrée 8c de la fortie ne font pas d'équerre avec les murs latéraux du ber- ceau ; en talut, quand le devant de l'entrée eft incliné ; 8c rampant, fi le ceintre en eft corrompu, & tracé avec une cherche : ces def- centes rachètent ordinairement un berceau en plein ceintre, com- me celui d'une cave , d'une voûte fphérique , ou fur le noyau , ou de quelqu'autre figure. Il y a quelquefois des fujétions qui obligent à prendre des paf-
fages ou des jours de côté ; pour cela on fe fer.t d'un trait nommé biais pafTé , dont le plan des piédroits parallèles eft biais, & l'arc qui ferme la baye eft auiïi biais Se parallèle ; la corne de bœuf en eft différente en ce qu'elle prend fa naififance d'un point, 8c s'aug- mente de la largeur du piédroit oppofé, qui eft biais par fon plan; ainfi c'eft une moitié d'un biais pafïe. Pour foulager les larmiers 6c les plate-bandes, 6c retrancher
du maffif, depuis la feuillure d'une porte ou croifée jufques dans fon embrafure, on les bombe par le dehors, ou bien on fe fert de l'arriere-vouiTure de Marfeille, pour faciliter l'ouverture des ven- taux d'une porte mobile ceintrée par le haut. A l'égard de Parriere- vouflure de faint Antoine, non-feulement elle décharge la plaie- |
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bande, mais fa figure , qui eft le plus fouvent en plein ceintre, &
bombée par fon profil plutôt que réglée, eft plus agréable ; & lorf- que les murs font épais, ô£ que la fermeture dans l'embrafure des croifées eft ceintrée , la lumière fe répand plus abondamment vers le ceintre ou le plafond de la chambre. Ces arriere-vouffures ra- chètent quelquefois un berceau droit ou rampant. Il faut remarquer que fouvent les plus beaux traits de la coupe
des pierres n'ont pas toute la grâce du deffein, & que le merveil- leux qui s'y rencontre femble répugner à la folidité, comme il pa- roît aux portes fur le coin, dont une trompe porte l'encoignure en l'air, & aux portes dans l'angle, qui font encore quelquefois biaifes, de forte qu'elles paroifTent difformes à caufe de leur fujétion, ôc moins naturelles que celles qui font en tour ronde, ou en tour creufe. Pour les trompes, il faut qu'il n'y ait que la néceflitéqui les fafïe mettre en œuvre , comme celle dans l'angle rentrant, qui fert à porter en l'air un cabinet ou un dégagement, pour ne point repafîer par les principales pièces d'un appartement. Quant à la trompe fin- ie coin, on s'en fert ordinairement lorfque la porte eft dans l'en- coignure, pour faciliter le tournant aux charrois, elle porte en l'air l'encoignure d'une maifon, & eft fort hardie ; mais elle tire au vuide. Il y a des trompes de plufieurs figures , comme de rondes , d'on- dées , ou à pans par le devant, & bombées ou réglées par leur pro- fil , ôc même des rampantes, & plus elles ont de montée, plus elles font folides ; mais à bien confidérer ces fortes de traits hardis, ils fervent moins à décorer le bâtiment, qu'à faire paroîtrel'induftrie de l'ouvrier. Les voûtes d'arrêtés font, ou quarrées, ou barlongues, comme
celles en arc de cloître, qu'on nomme maîtreiïès voûtes, &; leur différence confifte en ce que les voûtes d'arrêtés font formées de deux berceaux qui fe croifent, & qui, comme des lunettes, for- ment des arrêtes qui fe coupent en un point ; &C les voûtes en- arc de cloître, ont des angles rentrans en diagonales, à la place des- arrêtes faillantes ; les vouflbirs s'en font par enfoiirchemens,,& elles font fermées par des clefs en croix; il y en a de droites, de biaifes* de rampantes & d'autres figures. Lorsqu'on ne veut pas furbairler ces voûtes, & qu'elles n'ont pas allez de montée pour leur donner le plein ceintre, on en ferme le milieu par des plafonds quarrés on à pans. La plus parfaite voûte, c'eft la fphérique, ou en -plein ceintre, &
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quoiqu'elle forme un hémicycle concave, elle fe ferme en diverfes
! manières, comme en triangle ou en quarré parfait ou barlong, ou à plufieurs pans, & de même quand elle eft furbaifTée. Ces fortes de voûtes qui forment afTez fouvent la coupe d'un dôme, portent fur une tour ronde décorée d'Ârchite&ure, ô_ cette tour eft foutenue par quatre pendentifs, fourches, ou panaches, dont le plan de fond eft quarré, ôc de chaque angle d'un ou de deux points naifTent ces pendentifs creufésen cul-de~four4 qui fe terminent dans le haut,& vers la fermeture des quatre grands arcs qui portent le dôme. Les affifes régnent de niveau, êc les joints de lit font en coupe comme ceux d'une voûte en cul-de-four, C'eft un des plus parfaits &: des plus utiles traits de maçonnerie. On nomme voûte fur le noyau, lorfqu'un berceau règne à l'entour d'un pilier en tout ou en partie, comme en demi, ou en quart de cercle fur fon plan. Entre tous les ouvrages de trait, les efcaliers font les plus con-
fîdérables, à caufe de leur utilité, à laquelle, nonobftant les fixe- rions , il faut joindre toute la grâce dont l'art eft capable : le befoin qu'on a de la coupe des pierres pour leur conftru_Hon, fournit plu- fleurs moyens pour les rendre agréables, furprenans & folides dans quelque cage qu'ils foient renfermés. On les divife généralement en grands & en petits, ôc ils font quarrés ou barlongs, ronds ou ovales : les quarrés ou barlongs font ordinairement à repos, parce qu'il n'y a rien de plus difForme ôc de plus incommode que les quar- tiers tournans dans les efcaliers un peu confîdérables ; ils font voû- tés en lunettes & en are de cloître avec deux ou quatre noyaux, ôc les berceaux en defeentes fur les rampes. Les plus beaux (ont fuf- pendus en arc de cloître à repos , & fans reiïauts en leurs retours. Il y a dans les grands efcaliers plufieurs accidens qui en rendent la conftru£Hon difficile, comme lorfqu'on a peu de montée pour fermer un arc qui doit foutenir le grand palier dé communication, qui reçoit la butée de la rampe, ôc qu'il y faut encore conferver dans le defTous des lunettes pour quelque jour ou paflage ; car alors on eft obligé de fermer en plate-bande bombée les arcs dans le tiers au moins de leur étendue, Pour les efcaliers ronds ou ovales, qu'on nomme à vis, les plus beaux font à jour, 8t fufpendus en l'air, en- forte qu'il refte un vuide à la place du noyau ; ce qui, non-feule- ment les rend plus aifés, mais aum furprenans 8c agréables lorf- qu'on les voit du haut en bas. La vis de faint Gilles, qui eft un des plus difficiles traits, fe fait ronde ou quarrée. |
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Voilà le dénombrement des voûtes les plus ufîtées dans les bâ-
timens; & fur les principes qui fervent à les coaftruîre, on en peut établir une infinité d'autres qui tiennent de la nature de celles-ci, 5c qui n'en différent que par la fujétion de quelque raccordement. Quant à la conftru&ion de leurs traits, il faut confulter les princi- paux Auteurs qui en ont traité. Philibert de Lorme eft le premier qui ait ouvert le chemin à cette fclence inconnue aux Anciens, &C qui l'ait réduite par règles, mais il ne s'explique pas allez claire- ment. Mathurin Joufîe s'eft rendu plus intelligible aux ouvriers , &c il paroît par fon Traité, qu'il étoit confommé dans la pratique. Quant à Girard Defargues, dont Abraham Bolfe a mis les écrits au jour, il fèmble qu'il ait voulu, étant bon Géomètre, cacher la con- noifïànce de ce qu'il enleigne par fa manière univerfelle, Se par l'affectation des termes dont il fe fert, qui ne font point en ufage parmi les ouvriers. Le meilleur de tous, au goût de ceux qui joi- gnent la pratique à la théorie, eft le Père François Derand Jefuite, qui en a fait un ample volume avec tous les éclaircifïernens nécef- faires par difeours èc par figures ; aufîî eft-ce celui que les ouvriers recherchent le plus; & on le donne aux apprentifs, comme le plus sûr guide pour parvenir à la connoiffance de cette partie qui n'eft pas la moins difficile de l'Architecture. Mais quoique ces Livres foient d'un grand fecours, les Appareilleurs ont depuis peu trouvé des manières encore plus abrégées & plus faciles, comme il paroît dans les nouveaux bâtimens, & dans les derniers ouvrages qu'ont j donné fur la coupe des pierres le fîeur De la Rue ôc M. Frezier. Il relie à parler des machines èc des échafîàudages, qui font com-
me les bras de la ' conftru&ion, & dont l'Entrepreneur doit être au moins informé, fuppofé qu'il ne foit pas Machinifte ; parce que le fervice d'un attelier public ou particulier, n'avance qu'autant qu'il eft bien équipé. Les plus fimples machines font le levier dont l'abatage a beaucoup de force; l'écharpe qui, avec un cable, ferc à enlever les médiocres fardeaux , ôc la chèvre les plus pefans ; lefinge, qui agit par le moyen d'un treuil à bras; les verrins, pour travailler par fous-œuvre ; èc le vindas, pour tirer les gros fardeaux qu'on ne peut charier. Les autres machines qui fervent aufli par le I guindage à enlever les fardeaux, & qu'on peut appeller compoféesy font celles qui tournent verticalement avec une crapaudîne fur un pivot ou tourillon enté fur un arbre, comme la grue à tambour» dont le col peut être augmenté d'une écoperche : celle qu'on nom- |
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me engin , qui ne diffère de la fimple grue à tourniquet, que par
fon fauconneau; &, enfin la fonnette, avec laquelle on enfonce jufqu'au refus du mouton les pieux fouvent garnis d'un cercle de fer en leur couronne. Toutes ces machines fe montent ôc dé- montent pour les ferrer avec les équipages dans les magafms & ba- raques, après que i'attelier eft fermé, & pour s'en fervir dans le befoin. Les plus légers échaffauds, qu'on nomme volans, font faits de
doiïès portées fur des écoperches, baliveaux &c boulins fcellés dans les trous, ou étrefillonnés dans les bayes des murs, ou fufpendus avec des cordes, ôc ils fervent pour ériger les murs des moindres édifices. Ces fortes d'échaffauds furfifent pour porter en sûreté les Pofeurs, Contrepofeurs, Ficheurs , &c. qui reçoivent des Lou- veurs & Bardeurs, les pierres du pied du tas, pour les mettre en place: ils fervent auiîi aux Tailleurs de pierre, pour ragréer les ba- levres des façades de pierre de taille : $c aux Maçons qui font les ra- valemens, auffi-bien qu'aux Maneuvres qui les fervent. Les grands échaffauds d'affemblage qui portent de fond , font conftruits de pointais pofés fur des couches ou chantiers, 6c contreventés avec des arcs-boutans pour foutenir les travons, fur lefquels pofent des planchers continus à une hauteur de plinthe ou d'entablement, comme il a été fait avec une dépenfe toute royale dans la conftruc- tion de la façade du Louvre, dont l'échaffaud avoit la longueur de cette façade, c'eft-à-dire, plus de quatre-vingt-dix toifes. Les étayes , étançons & chevalemens garnis de leurs chapeaux & couches, font encore des efpeces d'échaffauds qui fervent à étre- fillonner, & a étayer dans les reprifes de réfections des édifices dépéris dans leurs fondations &. empattemens, Voilà une partie des machines dont la connoiffance eft abfo-
lument néceffaire aux Architectes, Ingénieurs, Entrepreneurs , Charpentiers, Infpe£leurs, & même aux Piqueurs, Terraffiers, 6c autres perfonnes qui font profeiTion de l'art de bâtir. |
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REMARQUES
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SUR QUELQUES BASTIMENS
DE VIGNOLE.
y a beaucoup à profiter dans Vétude des Ordres\d'Architecture ; ce
font proprement les élémens de cet art 3 & l'on ne peut même préten- dre à la qualité d'Architecte qu autant quonfe les eft rendus familiers par une pratique confiante & fuivie. Jai déjà fait connoître l'excel- lence de ceux de Vignole, & combien cet Architecte eft fupérieur aux autres par la jufteffé de fes proportions , le bon goût de fes profils , & le choix de fes ormmens. J'ai aujji rapporté quelques autres parties d'Architecture de fa compofition , dont j'ai fait obftrver les beautés ; mais j'avoue que l'étude de l'Architecture demande encore à être pouf fée plus loin. Il en eft de cet art, comme de celui de la Peinture. Il faut) dans l'un & dans l'autre >favoir exprimer chaque partie en par- ticulier ; & l'on n'y a fait encore aucun progrès 9fi l'on ignore l'affem- blage de ces parties, & qu'on ne puiffe pas en compofer un tout. Cefl donc autant pour la gloire de Vignole que pour l'utilité de ceux qui cherchent à acquérir des connoiffances dans l'Architecture, que j'ai cru devoir rapporter quelques Ordonnances entières de fa compofition 9 qui fe trouvent dans les éditions les plus amples defon Livre, En les étu- diant t l'on fe formera le goût s & tonfe remplira L'efprit de ces idées qui ont rendu Vignole aujfi grand dans l'Ordonnance générale de fes édifices } qu'il étoit correct dans le détail des parties qui les compofent. Si j'avois voulu montrer la fécondité defon génie, faurois pu rap- porter encore plufieurs autres de fes ouvrages dont il efi fait mention dans fa vie ; mais comme il a donné la préférence à ceux-ci 5 il y a apparence que ce font ceux qu'il efiimoit le plus, & que les autres né- toient pas afièj confidérables 3 ou qu'ils font demeurés imparfaits, |
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FAÇADE DE L ÉGLISE DE SAINT ANDRÉ
hors la Porte du Peuple à Rome.
L e chef de faint André ayant été apporté à Rome, de Modon,
ville de la Mofée , en l'année 1462 , le Pape Pie II, accompa- gné de tout fon Clergé, vint jufqu'à Ponte-Mole, pour recevoir cette relique des mains du Cardinal BeiTarion, &: Ton érigea pour lors, dans l'endroit même où elle a voit repofé , une chapelle avec une fbatue de marbre St un autel en l'honneur de cet Apôtre. Depuis, fous le pontificat de Jules III, la Confrairie de la Trinité des Pelle- rins , voulant conferver là mémoire de cette ira nflation, lit bâtir dans un lieu peu éloigné de la porte du Peuple, cette petite églife, qui eft très-recommandable par la beauté de fes proportions. Vi- gnole qui bâtiflbit alors dans le voifinage la Vigne du Pape Ju- les, fut choiû" pour en être l'Architecte, ôc il voulut en faire un petit temple ifolé dans le goût antique. Le plan eft un quarre long qui porte fur quatre pendentifs une coupe ovale; l'autel étant pris dans un renfoncement pratiqué en face de la porte d'entrée. La proportion de cette églife, par le dehors, eft telle, que l'étendue de la façade dans toute fa largeur, eft égale à la hauteur de l'Ordre & du maffif au-defTus, qui porte la tour ronde du dôme, fans y comprendre le perron. Ce maffif a de hauteur les deux cinquièmes de l'Ordre, & la tour ronde, à laquelle il fert de bafe, eft prefque auffi haute. Le dôme fort furbailTé, eft porté fur trois degrés, comme il s'en voit au Panthéon. Les pilaftres font d'Ordre Corin- thien, &: leur entablement a le cinquième de leur hauteur. Le profil de la corniche eft fort fimple fans modillons ni denticules, àc le fronton eft d'une belle proportion; en général toute cette compofition forme un beau tout enfemble. On pourroit feulement y trouver à redire que les fenêtres font de beaucoup trop étroites pour leur hauteur, elles font fermées au Heu d'une plate - bande, en coquille de niche. Cette petite églife eft bâtie, partie de Te- vertin & partie de brique, ôc eft exécutée avec beaucoup de pro- preté. |
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PL. 67. ELEVATION DE EEGEISE Î>E S. ANDRE. P^.^ss,
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COU R S
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DEDANS DE UÉGLISE DE S. ANDRÉ.
Le dedans de cette ëglife eft décoré d*un Ordre de même
genre 6c de même hauteur que celui du dehors ; mais qui , au lieu d'un entablement, n'eft couronné que par un architrave de près de deux modules de hauteur. Les pilaftres qui font dans les quatre angles, font plies, &: reçoivent les retombées des pen- dentifs du dôme. Le refte de l'Architecture eft fort iimple, & ne confifte qu'en ravalemens ; l'impofte de celui du milieu eft muti- lée. Le renfoncement, au fond de l'églife, qui fert de fanc- tuaire, eft ouvert par une arcade qui a de hauteur plus du double de fa largeur. La corniche au-defïus des pendentifs, &c qui cir- cule autour de la coupe, eft Corinthienne, Se eft au même niveau que celle du maffif de la tour ronde qui eft en-dehors. L'enfonce- ment de la coupe ou cul-de-four, eft prefque en plein ceintre fur la longueur de l'ovale, & a environ le tiers de l'élévation, depuis le pavé jufqu'à la clef de la voûte. Ce lieu, quoique petit, ne pa- roît pas afTez éclairé, puifqu'il ne reçoit la lumière que par une médiocre croifée qu'on voit par le profil, car les deux petites fe- nêtres du portail ne donnent pas beaucoup de lumière. Si l'on en juge par ce profil, cette églife eft fondée dans toute fon étendue. La forme de ce petit édifice donne occafion de faire une obfer-
vation, c'eft que, lorfque le plan ou la coupe d'une églife eft ovale, il eft plus à propos d'entrer par la pointe, comme à celles de faint Jacques des Incurables dans le Cours, 6c de faint Charles |
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Cavallo, parce qu'en entrant par la pointe de l'ovale, la vue refte
plus fatisfaite, le lieu paroiflant de plus belle proportionne qui fe doit auiîi entendre des .veftibules 8t fallons, tels que font ceux de Vaux Ôc de Rincy, bâtis fur les defTeins de M. le Veau. |
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D'ARCHITECTURE,
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pi. 6t
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Pi. 6$. PROFIL DE li EG'LISB 1)E S? ANDRji iv.»*5.
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48<5 C 0 U R S
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L'EGLISE DU GRAND JESUS
A ROME.
J'ai dit, dans la Vie de Fignole, qu'ayant été prévenu de
la mort, il n'éleva cette églife que jufquau-deffus de l'entablement du grand Ordre de l'intérieur, & que Jac- ques de la Porte l'acheva. Ceft pourquoi elle ne je trouve point dans aucune des éditions de fon Livre. Cependant faurois cru faire tort a fa mémoire , après l'avoir mefu- rée & deffinée dans Rome, de lafupprimer , d'autant plus que cet ouvrage eft un des plus considérables qui refient de cet ArcKitecle. 1-je Cardinal Alexandre Farnefe commença cette églife de la
Maifon profefTe des PP. Jefuites, en l'année 1568 , fur une place qui futxacquife pour ce fujet, du vivant de faint Ignace, êc qui eft fttuée près du palais Altieri, entre le Cours &. le Capitule ; mais ce ne fut qu'au commencement du fiecle dernier que la mai- fon qui fert d'habitation à ces Pères, fut achevée par le Cardinal Odoard Farnefe. La longueur de l'églife, dans œuvre, eft de trente- fix toifes, la largeur de la croifée eft de dix-fept toifes, ôc celle de la nef de huit toifes cinq pieds ; les arcs doubleaux qui portent la coupole ont fept toifes quatre pieds ; &c le diamètre de la coupole eft de huit toifes ÔC demi ; celui de la lanterne eft de huit pieds. Telles font les proportions générales de cette églife. Le grand Ordre Comporte qui règne au pourtour de l'églife
dans l'intérieur, eft de même proportion, & les profils en font îem- blables à celui que Vignole a donné, & qu'on a rapporté ci-devant. Chaque pilaftre a trois pieds onze pouces de diamètre, &: huit toi- fes de hauteur, compris fon entablement, qui a le quart de la hau- teur du pilaftre. La hauteur de la voûte fous clef eft de près de quinze toifes ; ce qui eft en proportion à la largeur de la nef, une fois è£ trois quarts de cette largeur, Depuis le pavé de l'églife jufqu'à l'ouver- ture de la lanterne, il y a vingt-fept toifes §t un pied ; c'eft-à-dire, trois fois &£ un huitième le diamètre de la coupole ; Se de ce même |
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'ARCHITECTURE.
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pavéjufqu'aufommetde la croix, on compte trente toifesôc demie.
La difpofition de cette églife eft en croix latine, dont le fond eft terminé en demi-cercle. Les pilaftres y font accouplés; mais les jambages qu'ils décorent en font un peu trop étroits ; enforte que les alettes des piédroits des arcades relient maigres, ôc l'archi- volte disproportionné. On a pratiqué des tribunes au- deffus des ar- cades. Les pilaftres qui revêtent les quatre piliers du dôme èc qui reçoivent les arcs doubleaux, fe terminent en retour dans 4 petits pans coupés ; de forte que le chapiteau & la bafe paroilTent mutilés, ce que l'Architecte a fait pour donner moins de naiflance aux pen- dentifs de la coupole, car fans cela, il auroit fallu diminuer la nef, ou augmenter le diamètre de la coupole. Cette diftribution de pi- laftres dans les piliers du dôme a été fuivie à l'églife de S. Louis des PP. Jefuites de la rue faint Antoine, à Paris ; mais elle fe trouve traitée beaucoup plus correctement aux églifes de faint Jean des Florentins à Rome, & de la Sorbonne à Paris , où le pilaftre en retour eft plié de fon demi-diametre, & accouplé avec 1011 pareil; de forte que les bafes & les chapiteaux fe confervent en leur entier, ôc l'archivolte des quatre grands arcs a plus de grâce, ayant de largeur un demi-diametre. Le dedans de la tour du dôme ou tambour eft décoré d'un
Ordre de pilaftres Comportes, entre lefquels font placées alterna- tivement des niches avec des figures de ftuc, & des crolfées. L'on fent bien que II les combles qui viennent mourir contre la tour du dôme, qui n'eft pas fort élevée, avoient pu permettre de percer des croifées aux endroits où l'Architecte a mis des niches, il n'auroit pas manqué de le faire, puifque cette tour ne pouvant être éclairée que de quatre vitraux qui ne fuffifoient pas pour don- ner du jour à la coupole, il a été obligé d'ouvrir huit lucarnes en abajours au-defTus de la corniche. La voûte de la coupole eft de 'brique fans charpente , & c'eft ainfî que font conftruits tous les au- tres dômes de Rome ; & il faut avouer que cette matière eft plus propre qu'aucune autre pour la conftruction des voûtes, car outre que par fon moyen l'on évite la dépenfe, la charge, &t le péril de l'incendie, on facilite beaucoup le raccordement de la décoration du dehors avec celle du dedans. Quant à la décoeatîon extérieure de ce dôme, elle n'a nulle grâce ; la tour en eft trop baiTe pour fa circonférence, &; ne femble porter que fur le comble ; les lu- carnes en font trop iimples, & le contour du dôme eft écrafé, |
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COURS
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outre que Sx figure octogone eft moins belle que la ronde.
Comme les dômes font les plus magnifiques ornemens dont on
puifle fe fervir pour terminer les églifes, &c leur donner un air de majefté, il faut s'appliquer fur-tout à les rendre bien proportionnés. Et en même tems qu'on doit chercher à augmenter la furprife de les voir foutenus.en l'air dans l'intérieur de l'églife, on doit avoir une attention particulière de les faire paroître foîides parle dehors, & porter de fond fur un maffif fuffifant, comme fur unfocle quar- ré ou vont fe terminer les combles, enfuite fur un autre maffif à pans, ôc enfin fur un maffif rond qui ferve de bafe à la tour, La hau- teur qu'on doit donner à l'Ordre dont on les décore, dépend en partie de la grandeur du diamètre du dôme, ainfi plus un diamètre eft grand, plus l'Ordre doit avoir de hauteur. Mais li le diamètre du dôme eft exceffif, cette règle n'a plus lieu, parce que fî ( par exem- ple ) l'Ordre de la tour du dôme de faint Pierre avoit même pro- portion à l'on diamètre extérieur, que celui du Val-de-Grace l'a au lien ; comme celui du dernier a trente-un pieds, qui eft près de la moitié de dix toifes Se demie qu'il a de diamètre extérieur, il fau- droit que l'Ordre de celui de faint Pierre, au lieu de fept toifes &c demie qu'il a, en eût treize, qui eft la moitié de vingt-fix toifes qu'il a de diamètre extérieur, & il feroit alors d'une pefanteur ôc d'une proportion à ne pouvoir être fupporté. Si la belle décoration rend les dômes recommandables, la gran-
deur de leur diamètre intérieur ne mérite pas une moindre confî- dération. Un des premiers ôc des plus grands qui aient été faits, eft celui de fainte Sophie à Conftantînople, qui a dix-huit toifes de dia- mètre, ceux de S.Marc àVenife, de S, AntoineàPadoue, 6c ceux de Milan 8c de Pife font encore afTez grands, mais la proportion n'en eft nullement belle ; ils font fort mal éclairés, ÔC leur décora- tion tient de la manière Gothique. D'ailleurs tous ces dômes, fans en excepter celui de fainte Marie del Flore, à Florence, qui eft d'une beaucoup plus belle proportion, portent de fond. Il étoit réfervé au fameux Michel-Ange d'imaginer fur ce fujet quelque chofe de merveilleux, ê£ qui n'eût jamais été tenté avant lui. Cet exeellënt homme entreprit de faire porter en l'air fur quatre arcs doubleaux, qui, en fui vaut le plan circulaire du dôme, rachètent quatre pana- ches ou pendentifs, un dôme d'une auffi grande étendue que ce- lui de S, Pierre, qui a vingt &C une toifes àc demie de diamètre dans œuvre; mais ce qui d°ic paroître bien plus furprenant, àc qui ache- |
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vera de donner une idée terrible du grand génie de cet habile Ar-
chitecte ; il imagina ce deiïein hardi avec tant de précifion, il fçut prévoir avec tant de difcernement tout ce qui pouvoit contribuer à en afîurer l'exécution , que , quoiqu'il n'en eût formé que le pro- jet , on a pu, long-tems après fa mort, conftruire ce dôme, en fui- vant de point en point Ces modèles, tk qu'on n'a rien eu à y réfor- mer. Ce fut Jacques de la Porte qui fut chargé de ce foin fous le pontificat de Sixte-Quint. Ce dôme eft le plus grand qui ait été fait, il a le même diamètre que l'églife de la Rotonde , ce qui eft immenfe. En-dehors comme en-dedans, il eft orné des plus riches Ordres de l'Architecture, fou contour eft très-agréable, & il eft terminé par une lanterne d'une admirable proportion. Quoique le dôme de l'églife de l'Hôtel Royal des Invalides à
Paris foit inférieur en grandeur à ceux de fainte Sophie & de faint Pierre, puifqu'il n'a que douze toifes &c demie dans œuvre, il les égale néanmoins en magnificence. Il n'y a rien de mieux traité que fa décoration, tant intérieure qu'extérieure. Le piédeftal, l'Ordre de pilaftres , l'attique, la baluftrade, & les autres parties qui dé- corent le tambour fur lequel porte la coupole, font par retraite èc empattemens ; aucun corps ne nuit à l'autre, & toutes les parties par gradation tendent à la figure pyramidale qui donne la grâce 6c la légèreté aux dômes. M. Manfard, qui en a été l'Architecte, s'eft efforcé de répondre en cette occafion à la piété ÔC à la magni- ficence du Roi. J'ai voulu donner en pafTant quelque idée de la eompofition des
dômes, afin de faire connoître en quoi confifte leur beauté. Mais pour revenir à l'églife du Jefus, je n'ai pas jugé à propos d'en don- ner le portail, quoiqu'il fe trouve dans quelques éditions du Livre de Vignole , parce qu'il rfeft pas de cet Architecte, mais de Jac- ques de la Porte, èc qu'il ne répond nullement à la beauté 6c au bon goût de l'Architecture de cette églife. Ce qui feul peut le ren- dre confidérable ? c'eft qu'il eft exécuté fart proprement en pierre deTevertin. |
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LA VIGNE DU PAPE JULES
A R O M E.
Quoique ce bâtiment, l'un des premiers que Vignole ait
fait a Rome , ne foit pas d'une manière aujfi correcte que .. celle qu'on remarque dans fes autres ouvrages, toutefois
comme fa difpofition efl de bon goût y j'ai cru qu'il nefe- roit pas défavantageux a cet Architecte de le rapporter en cet endroit. |
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e T édifice fert d'entrée à la Vigne que le Pape Jules III fit
bâtir au fauxbourg du Peuple près de Ponte-Mole à Rome. Le principal palais de cette maifon de plaifance efl fur un coteau, à l'endroit où commence le mont Pincio, et il en: en partie du def- fein de George s Vafari, Peintre renommé. Quant à cette partie du bâtiment, elle forme, jointe avec quelques autres corps-de-logis, une avant-cour dont le plan n'efl pas considérable, & dans laquelle font diflribuésquelques logemens nécefïaires pour une métairie: lé tout efl à préfent fort mal en ordre. Toutes les faillies de l'Architecture de cette façade font de oierre
de Peperin , ôc les murs font de maçonnerie avec un crépi. Le çôrps-de-logis efl fîmple, il renferme au-dedans un portique. La décoration du dehors confifte en un Ordre Tofcan orné de boca- ges, formant au milieu de la façade un avant-corps de deux pilaf- tres ôc de deux colonnes engagées d'un quart de leur diamètre dans le mur. Les boflages ont moins d'un module de hauteur, &; ne régnent point au droit de l'impofle qui efl commun pour la grande porte 6c pour les niches ; ce qui interrompt le contour du fût de la colonne. Les chambranles des croifées, qui font char- gés de bofTages, font trop étroits, d'ailleurs les boflages ne con- viennent point en cet endroit, mais.plutôt aux encoignures. L'on remarquera à cette occafion, que Pufâge fréquent que l'on fait de cet ornement, s'efl tourné en abus, car au lieu de ne l'employer qu'à des bâtimens rufliques qui peuvent fembler n'avoir pas été faits avec toute la propreté que demande la bonne conilruétion, |
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D'ARCH ITECTURE.
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on s'en fert indifféremment dans des édifices où. il n'en: pas per-
mis de laiiïèr appercevoir la moindre négligence. Cependant on ne peut pas disconvenir, que le boiîage ou la pierre de refend ne foit plutôt un défaut qu'un ornement dans une façade, puifqu'il fait paroïtre les joints plus grands qu'ils ne le font effectivement, èc que la beauté d'un bâtiment confîfte à laiffer douter, lorfqu'il eft bien appareillé, s'il eft fait d'une feule pierre. Mais pour fuivre l'examen critique de cette façade , l'on obfervera que les pilaftrcs angulaires, lî éloignés de l'avant-corps du milieu, font difpofés d'une manière mefquine, Ôt qui tient encore de celle de plu- sieurs palais de Rome bâtis dans le tems du renouvellement des beaux Arts, & particulièrement de celui de la Chancellerie; à quoi il faut ajouter que l'entablement retourné fur chaque piiaftre, forme aufïi des avant-corps trop étroits. L'Ordre qui règne au pre- mier étage eft Corinthien, ôc il n'y a point de colonnes, airifi qu'au rez-de-chauffée : fon entablement avec des confoles, qui couronne la façade, cft imité du quatrième Ordre du Colifée : c'eft le même que Serlio donne à fon Ordre Compoiîte. Toutes les portes, fenêtres 6c niches font bien proportionnées : mais les fe- nêtres du premier étage font mal décorées ; les chambranles, les confoles & les montans en font fort étroits, l'adouciffement au- deffus de la corniche de ces fenêtres eft pefant, ôc le couronne- ment de mauvais goût, ainfi que le cartouche dans la table d'appui. Les fouches des cheminées s'élèvent trop au-deffus du faîte, & les chapiteaux qui les couvrent pour empêcher que le vent ne falTè rentrer la fumée, font d'un mauvais goût. Toute la façade pofe fur un embafement qui règne dans toute l'étendue, àc qui formant une faillie, peut fervir de fiege ; il eft orné d'un profil prefque fembla- ble à celui qui eft en pareil endroit au palais Farnefe. Enfin quoi- que les parties de cet édifice, prifes féparément, ne foient pas d'une grande correction, le tout enfemble réuffit affez bien, èc particu- lièrement l'avant-corps du milieu, qui eft d'une élégante propor- tion. |
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LE CHASTEAU DE CAPRAROLE
DANS LE PATRIMOINE DE S. PIERRE.
Vignole ayant terminé le cours de fa vie en achevant cet
ouvrage 3 je l'ai réfervé auffi pour le dernier de fon Li- vre ; & comme il ejl le plus considérable qu'il ait bâti > j'ai tâché d'en donner la reprefentation autant exacte & intelligible, que la grandeur de ce volume me l3a pu per- mettre, JL» E château de Caprarole, éloigné de Rome de vingt-fix mil-
les , du côté de Vîterbe, eft: dans une Situation fi extraordi- naire , qu'il a fallu toute la force du génie de Vignole, pour fur- monter les difficultés fans nombre qui fe préfentoient, &; pour en faire en même-tems un édifice autant admirable dans la compo- fîtion de toute fa mafTe, qu'il eft bien pratiqué dans le détail de fes parties. La dépenfe qu'il a fallu faire pour mettre ce château dans fa perfection, a été immenfe, 6c digne de la magnificence du Car- dinal Alexandre Farnefe qui l'a fait conftruire. Ce palais eft bâti fur une colline environnée de précipices 6c de rochers qui font renfermés par d'autres montagnes plus hautes que la colline; de forte qu'en y arrivant par une vallée où vient fe terminer la princi- pale avenue, on refte étonné de la fcene furprenante qu'onre un fi fuperbe bâtiment dans un lieu fi folitaire & fi fauvage. Cette fitua- tion, toute finguliere qu'elle eft, ne laifïe pas que d'avoir fa beau- té, 6c les difFérens rez-de-chauffées raccordés par des chûtes de perrons 6c de terrafles qui montent jufqu'au plus haut du jardin, qui fe termine à la cime de la montagne, produifent un afpedl: fort agréable. La nature du terrein efl un tuf fort dur, dans lequel on a taillé,
comme dans une carrière, toutes les pièces des fouterreins, defti- nées pour le fervice du palais , que l'art a coutume de voûter ail- leurs avec des pierres. Les deux bâtimens des baffes-cours des cô- tés font beaucoup plus bas que le rez-de-chaufFée du château, 6c ne font pas parallèles à la ligne du milieu, parce qu*ils font ferrés par des rochers inacceflibles. Le plan du palais eft une figure pen- tagone préfentant cinq faces qui répondent avantageufement aux |
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D'ARCHITECTURE.
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objets qui leur font oppofés, 6c les baftiôns qui flanquent les cour-
tines, de même que les folles, donnent à tout l'édifice un cer- tain air de grandeur qui ne fe trouve point en quelque château cjue ce foit, ce qui provient de l'union &c du rapport qu'ont enfemble ces parties de l'Architecture militaire avec les ornemens de la ci- vile. Si les grands efpaces marqués 34, qui reftent en terrafTe de- puis la contrefcarpe du fovTé jufqu'à la clôture, de qui font deftinés pour quelques parterres 6c jeux d'eaux artificiels, en étoient enri- chis , les étages fupérieurs jouiroient d'une vue très-agréable. Les jardins font ornés de terrafles, portiques &: fontaines, 6c parti- culièrement d'une grotte champêtre, où la nature eft imitée avec beaucoup d'artifice, 6c dont le plan n'a pu entrer dans cette plan- che. Les parterres font prefque au niveau du premier étage, n'étant qu'un pied plus bas que les terrafles des battions, 6c les ponts pour y defeendre, s'abattent en bafcule. Il y a à chaque extrémité de ces ponts deux grandes ffcatues pofées fur des piédeftaux au niveau de la baluftrade. Quant au château, la cour en eft petite, n'ayant que onze toi-
fes de diamètre, ce que les Italiens affectent pour procurer de la fraîcheur au-dedans, Elle eft cependant fupportable de cette gran- deur, le bâtiment n'ayant que deux,étages, 6c d'ailleurs elle ne fert qu'à éclairer deux portiques circulaires l'un fur l'autre, de deux pieds un quart de large. Le grand efcalier à vis monte depuis le plus bas étage jufqu'aux plus hauts appartemens du troifteme , 6c la rampe eneftfoutenue par quatre Ordres de colonnes: les premiè- res font Doriques, & les autres Ioniques, Corinthiennes & Corn- pofites. Il s'en voit un de pareille ftru&ure avec des colonnes Do- riques dans le palais Barberin à Rome. Toute l'étendue du plan n'eft diftribuée qu'en deux grands appartemens avec toutes leurs commodités ; la chapelle 6c la grande loge font au premier étage. Le refte s'explique afîèz par les renvois de la Table qui fe voit aux côtés du plan. Les charrois peuvent monter par les rampes du fer-à-chevaî, 6c
par les rampes 5 & 6, 6c les chevaux feulement par le grand per- ron 14 6c par les rampes 37. Or comme une des principales beau- tés de cette maifon confifte dans la manière dont les pentes 6i les chûtes y font traitées, l'on a marqué avec des lettres les différens rez-de-chaufîee, pour rendre le plan intelligible. Âinfi A, on fe termine l'avenue, eft plus bas que B de vingt-un pieds, qu'il faut |
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COURS
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monter par le fer-à-çheval » & B plus bas que C de quatre pieds
huit pouces, qui eft la pente de la grande place marquée i z. C eft plus bas que D de vingt-un pieds qu'il faut monter par le grand perron, & D, rez-de-chaufTée des terralTes à l'entour du folïe, eft plus bas de vingt-un pouces que E, rez-de-chauiTée de la cour du château. F, un peu plus élevé que les parterres, eft plus haut que D de vingt-fîx pieds & quatre pouces, ôc G, où l'on monte par des efcaliers plus loin qui ne peuvent pas tenir dans cette planche, eft plus haut que F de vingt-deux pieds quatre pouces ; ainfi. G eft plus haut que A de quatre-vingt-feize pieds, êc le refte de la pro- fondeur du jardin fur la pente de la montagne, & c3eft de ce point de vue, que par un contraire effet à celui qui paroît en y arrivant, on voit ce bâtiment en contre-bas de l'endroit G, qui eft prefque de niveau avec le faîte des combles, |
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ÉLÉVATION DU CHASTEAU
DE CAP RA ROLE.
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l feroit difficile d'imaginer rien de plus magnifique, ni de plus
régulier que la décoration de ce château. L'étage en talut fert comme de bafe à tout l'édifice, ôc l'étage au-deftas, qui cft celui du rez-de-chauiïee, a un caractère de folidité qui convient très- bien pour porter l'Ordre Ionique qui règne au premier étage ; ôc comme il eft naturel que plus le bâtiment s'élève, plus il acquiert de la légèreté, Vignole a imaginé ingénieufement d'y mettre un Ordre Corinthien 6c un double rang de fenêtres. L'étage des of- fices eft éclairé par des abajours pratiqués dans le talut, qui ont leur glacis en-dehors, ce qui produit une eipece de décoration. Les holTages qui ornent les façades dans l'intervalle des baftions, font bien partagés, comme on le peut voir plus en détail à la grande porte Dorique qui eft rapportée ci-devant, page 143. Les autres Ordres font diftribués avec toute la régularité polîible, ils ne s'é- tendent point jufqu'aux encoignures du bâtiment; l'Architecte les a fupprimés dans cette partie, & a préféré d'y mettre des bofïages, prévoyant bien que des pilaftres ployésfurun angle obtus, tels que font les angles de cet édifice, feroientun allez mauvais effet ; ou- tre que ces angles, décorés de boiïages, flanquent mervcilleufe- ment bien les façades, 8c en font paroîtrela décoration encore plus riche & plus mâle. L'entablement avec confoles 6c métopes, pref- que femblable à celui du couronnement qu'on a vu ci-devant à la page 119, eft mis fort à propos pour couronner toute la maffe de l'édifice, ainfi que la baluftrade pour le terminer. A chaque angle de cette baluftrade font placées les armes du Cardinal Farnefe. L'intérieur de ce palais eft décoré avec le même goût ôc la mê-
me intelligence. Des pierres de refend ornent le foubalïem ent qui porte un Ordre de colonnes Ioniques engagées du quart de leur dia- mètre, Se la difpofition du plan circulaire de l'un & de l'autre étage cft fort riche. On ne peut voir les combles du dedans de la cour, lis font difpofés d'une manière que toutes les eaux fe viennent ren- dre dans un canal qui les conduit dans des tuyaux de defeente ; de forte que les façades du dedans &: du dehors ne peuvent être en |
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dommaçées de l'eau
res, ôc le corridor de |
qui eft rejettée par des égouts ou par des goutie-
: l'étage des galetas eft ingénieufement éclairé. |
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COURS
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Quoique ce bâtiment ne foit pas d'une grande étendue, les par
ties font fî bien en grouppées qu'il renferme beaucoup de pièces, particulièrement dans le haut, 6c l'on y peut loger un grand nom- bre d'Officiers. L'étage B, qui eft le bel étage, contient autant de grandes pièces que l'étage A au rez-de-chauiTée de la cour, 6c l'on a ménagé dans l'un ôc dans l'autre plufieurs entrefols. Dans l'éta- ge C il y a foixante chambres, trente-fept du côté D , avec qua- rante entrefols ou chambres en galetas marquées E, & du côté F il v a vingt-trois chambres. La hauteur du palais, depuis le cor- don du talut jufqu?au-defTus de la corniche du couronnement, eft de quatorze toifes, fans y comprendre le belvédère G ; &c depuis le pavé de la cour jufques fur la cprniclje Ionique, on compte neuf toifes deux pieds. Ce palais n'eft pas feulement confidérable par la beauté de l'Ar-
chitecture, il f eft encore par quantité de peintures ingénieufernent imaginées, dont il eft enrichi, ôc qui font répandues dans toutes les pièces. Dans les grandes falles font repréfentées les belles actions des hommes illuftres de la Maifbn Farnefe, &: leurs alliances. La plupart des chambres ont leurs noms, les unes font dédiées au fommeil, au filenee &: à la folitude, êc les autres aux vertus 8c aux faifons qui y font repréfentées avec leurs attributs. Annibal Caro, Poëte fameux, $c l'un des plus beaux efprits de ce tems-là, a fourni l'idée de tous ces fujets agréables, qui ont été amplement décrits par Georges Vafari, dans la Vie de Thadée Zuccaro qui les a peints la plupart, aidé de fon frère Frédéric, |
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OBSERVATIONS
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D'ARCHITECTURE.
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OBSERVATIONS
SUR LA VIE ET SUR LES OUVRAGES
DE MICHE LANGE
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Le rapport qu'il y. a entre les ouvrages et Architecture de
Michel-Ange & ceux de Vignole, fait que dans plufieurs éditions du Livre de ce dernier Architecte, on a cru faire un préfent utile au Public 3 que d'y joindre , par forme de fuppliment y quelques-unes des productions de Michel- Ange. Elles m ont paru d'un fi grand goût 9 que j'ai penfé que ce feroit rendre un nouveau fervice au Publie, que de les donner accompagnées d'obfervations, ce qui na- v oit point été fait jufqù a préfent. Et comme j'ai taché de faire connaître le mérite de Vignole, en rapportant les principales circonftances de fa vie, j'ai voulu auffi, en donnant un abrégé de celle de Michel-Ange 3 propofer cet excellent homme comme un modèle accompli de favoir <& de vertu, a ceux qui cultivent le Dejfein. |
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fuo iqu'un travail opiniâtre foit un puifïaiit moyen pour de-
venir habile dans les Arts, il faut pourtant convenir que iorf- que la nature fe déclare en faveur de ceux qui les embralTent, elle leur rend infiniment plus facile ôc plus court le chemin qu'il faut tenir pour y exceller. Michel-Ange, deftiné à devenir un homme du premier ordre,
naquit avec ces heureufes diipofîtions l'an 1474, dans le pays d'Ar- rezzo, d'une famille noble, ifîùe des Comtes de Canofle. Son père Louis Simoni Buonarotti le voulut faire instruire dans les Lettres &: dans les exercices convenables à fa condition, mais la forte in- clination qu'il apporta en naiflant pour le deiïein, s'étant dévelop- pée, il fit voir par des efïais prodigieux pour fon âge, qu'il ne lui | étoit pas permis d'embrafler une autre profeffion. Il fut mis chez un |
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298 C OURS
Maître qu'il furpaiTa en fort peu de tems ; à peine avoit-il quinze
ans, qu'il modeloit déjà, & qu'il travaillent en marbre fi excellem- ment , qu'il y avoit, dans fes ouvrages, de quoi exciter l'admiration des meilleurs ConnoifTeurs, L'accès qu'il eut dans la Maifon de Medicîs, où l'on confervoit une infinité de belles chofes, mais fur- tout l'amitié qu'avoit pour lui le célèbre Laurent de Medicis, qui ne le confidéroit pas moins que s'il eût été un de fes propres enfans, l'encouragea de telle forte , que redoublant le travail, il acquit en peu de tems des connoiflances fort au-deflus de fon âge. Ayant fait un Crucifix de bois pour l'églife du Saint-Éfprit à Flo-
rence, & le Prieur lui ayant donné un logement dans ce monaf- tere, il pafla un long-tcms à deffiner d'après nature ; & par l'étude des corps, dont on lui permit la difïèction, il fe rendit bientôt fi profond dans l'Anatomie, que defïinant toutes fes figures avec la plus grande préciiîon, ôc plaçant les mufcles dans leur véritable fi- tuation, il devint le plus hardi Deffinateur qui ait jamais été. Dans les premiers défordres qui arrivèrent à Florence, lorfqùe la famille des Medicis en fut chaffee, Michel-Ange fe retira à Bologne &; il y fit quelques figures de marbre au tombeau de faint Dominique. Mais l'envie, qui lui fufeita des compétiteurs, lui ayant fait quit- ter cette ville, il retourna à Florence, où il continua à faire d'ad- mirables ouvrages de Sculpture. Michel-Ange n'avoit pas encore vu Rome ; un incident imprévu l'y conduifit. Il avoit fait en mar- bre un Amour endormi, 6c cette figure avoit été vendue pour anti- que au Cardinal de S. Georges, qui, ayant reconnu la fraude, n'en avoit conçu que plus de defîr de connoître l'habile homme qui avoit fu en împofer aux connoifTeurs les plus expérimentés. Il man- da Michel-Ange, qui, en arrivant à Rome, y trouva fa réputa- tion déjà établie, pour lui, frappé de la beauté des plus parfaits an- tiques, il ne fut point fe flatter ; il reconnut combien il étoit encore éloigné de la perfection de fon art, ôt s'étant mis à étudier tout de nouveau, il s'efForça de joindre à la connoiffance de la nature, la belle manière de l'Antique. Ce fut pour lors qu'il fit pour un Gen- tilhomme Romain cette belle ftatue de Baechus, qui eft préfente- ment dans la gallerie du Grand Duc, & qui s'y foutient au milieu de tout ce que l'Antique a produit de plus accompli. La Notre- Dame de Pitié, qu'il fit en marbre, à-peu-près dans le même tems, pour le Cardinal de Rouen, & qui eft: à préfent dans la chapelle des Chanoines de faint Pierre, augmenta encore fa grande réputà- |
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A RCHIT ECTURE.
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non. Mais il faut retourner avec lui à Florence, èc nous allons l'y
voir enrichir cette ville de cette excellente ftatue de David, en marbre, où il s'effc furpafïe lui même : nous l'y verrons entrer en lice avec le fameux Léonard de Vinci ; concurrence dont les fuites fu- rent infiniment utiles aux gens de l'art, car les deux cartons que ces deux grands Maîtres firent alors, devinrent une école de Def- fein pour tous ceux qui voulurent fe rendre habile dans cette partie. Le Pape Jules II ayant fuccedé à Pie III, qui mourut en 1503 ,
ce fouverain Pontife appella de nouveau Michel-Ange à Rome, ôc lui propofa de faire fon tombeau > 8c comme il étoit grand dans toutes fes entreprifes, il voulut que ce tombeau fût entièrement de marbre, 8c orné de quarante figures fans les bas-reliefs êc les orne- ra ens. Michel-Ange n'avoit que vingt-neuf ans Iorfqu'il entreprit cet ouvrage. Le Pape l'envoya à Carrare avec de l'argent, cher- cher des marbres, dont il fit venir une grande quantité ; mais fa Sainteté ne trouvant point dans la vieille bafilique de faint Pierre, de place propre pour mettre un tombeau d'une aufïï grande éten- due , elle réfolut de faire rebâtir cette églife, &; elle en pofa la première pierre l'an 1508, fur les deflèins de Bramante. Michel-Ange ne pouvoit s'accorder avec cet Architecte dont
les manières impérieufes étoient tout-à-fait oppofées aux fiennes , 8c Bramante ne pouvoit, de fon côté, foufïrir les vifîtes que le Pape rendoit à Michel-Ange, & les bienfaits dont il le combloit. C'eft pourquoi il arriva dans la fuite, que foit que le Pape eût changé de réfolution, ou qu'on eût rendu auprès de fa Sainteté, de mauvais offices à Michel-Ange, il ne fut plus reçu à la Cour avec la même liberté qu'auparavant, 8c l'entrée du palais lui ayant été refuféeaflez brufquement, il quitta Rome encore plus brufquement, 8c fe re- tira à Florence. Il étoit même réfolu d'aller trouver Soliman qui le demandoit pour faire un pont deConftantinople àPera; mais il en fut détourné par fes amis. Le Pape tâcha en vain de le faire reve- nir , il ne put rien gagner. Il lui ordonna de le venir trouver à Bo- logne ; mais après ce qui s'étoit pafîe , Michel-Ange n'ofant paroî- tre devant le Pape, il fut réfolu à Florence qu'on l'enverroit avec la qualité d'Ambafladeur, afin que le caractère de perfonne publi- que, le mît à l'abri de la colère du.S. Père. Quand il fut aux pieds de fa Sainteté , elle lui fit un reproche de ce qu'elle avoit été obli- gée de le venir chercher, 6Z. ravie de joie de le polTéder, elle le re- tint en le comblant de préfens. Pendant fon féjour à Bologne, il |
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oo COURS
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fit en bronze la ftatue de ce Pontife de grandeur du triple du natu-
rel , pour mettre au portail de faint Pétrone; mais quelque tems après cette figure, à laquelle il avoit donné une attitude mena- çante, convenable au caractère de Jules II, fut traînée par la ville, & mile en pièces par la faction des Bentivoglio, 6c le métal en fut vendu au Duc de Ferrare qui en fit faire une pièce d'artillerie qu'il nomma la Julienne. Dans cet intervalle Bramante diiïliada le Pape de faire travailler
à fon tombeau, comme étant un fujet de mauvais augure, & croyant tendre un piège à Michel-Ange, ê£ faire voir qu'il étoit fort inférieur en l'art de peindre à Raphaël fon neveu, il perfuada à fa Sainteté de lui faire peindre la voûte de la chapelle Sixte. Mi- chel-Ange entreprit avec chagrin cet ouvrage, auquel il travailla feul pendant vingt mois, Ôc qui ayant été découvert le jour de la Touflàint, étonna tout Rome. Il continua enfuite de travailler au tombeau de Jules qui mourut en 15 13. Pour lors Léon X, de la Maifon de Medicis, qui étoit monté fur le trône de S. Pierre, l'o- bligea d'aller à Florence, pour faire le portail de Péglife de S. Lau- rent. Ce ne fut pas fans regret que Michel-Ange quitta le tom- beau de Jules, dont il y avoit quatre figures finies, & huit ébau- chées; car outre qu'il étoit perfecuté, pour l'achever, par le Duc d'Urbin, neveu de ce Pape, c'étoit le plus grand ouvrage de Sculptu- re qu'il dut efpérer de faire de fa vie,6c qui devoir fixer fa réputation. Léon X mourut en ï 5 11, & il ne fut plus queftion du portail de
faint Laurent. Adrien VI, qui lui fuccéda, n'avoit aucune affec- tion pour les Arts ; mais il ne tint le faint Siège que peu de tems , &; en fa place fut élu, en 15 23, Clément VII, de la Maifon de Me- dicis, qui envoya encore Michel Ange à Florence, pour bâtir la bibliothèque &: la facriftîe de faint Laurent, & pour faire les fé- pultures de fes ancêtres ; tous ouvrages qu'on voit aujourd'hui dans cette ville, &c qui font des plus beaux de Michel-Ange. Sous ce pontificat la ville de Florence fouffrit un grand fiege ; le Pape s'intéreflbit au rétabliiTement de la Alaifon de Medicis qui en avoit été chaflee, à caufe qu'elle empiétoit fur la liberté des Flo- rentins , & les Chefs de la république s'y oppofoient. Michel- Ange fut chargé du foin de fortifier cette ville, &; il défendit, par fon induftrie, pendant un an le clocher de faint Miniate, de l'artillerie des ennemis. Le fiege n'étoit pas encore fini, qu'il fut obligé de s'enfuir à Venife, où, à la follicitation du Doge Gritti, |
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D'ARCHITECTURE. 3oi
il donna un deiTein pour le magnifique pont de Rialto. Paflant
par Ferrare, le Duc Alfonfe lui ayant dit galamment qu'il étoit ion prifonnier, il le retînt auprès de lui, & le traita avec tant d'hon- nêteté , qu'en reconnoifïànce il fit dans la fuite pour ce Prince, un tableau de Leda avec quelques autres ouvrages. Enfin les trou- bles étant appaifés à Florence, Clément Yll ordonna à Michel- Ange d'y retourner, pour achever la fépulture des JVÎedicis. Ce- pendant les fucceiTeurs de Jules II pourfuivoient vivement Michel- Ange; ils prétendoient qu'ayant reçu feize mille écus, il devoit, avant toutes chofes, terminer le tombeau de ce Pape, & il auroit immanquablement fuccombé à leurs pourfuites, fi Clément VII n'eût interpofé fon autorité , ôc n'eût obligé le Duc d'Urbin de fe contenter de la furprenante ftatue de Moyfe, & d'un tombeau tel qu'on le voit dans l'églife de faint Pierre-aux-Liens à Rome. Michel-Ange peignit enfuite le Jugement univerfel dans le fond
de la chapelle Sixte. Mais Clément VII, qui le lui avoit ordonné, n'eut pas la fatisfa£tion de le voir parfait, car il mourut en 1534. Paul III, de la Maifon Farnefe lui ayant fuccédé, fit peindre à Mi- chel-Ange la chapelle Pauline, & lui fit achever ion palais qui avoit été commencé par Julien Sangallo. Michel-Ange donna les defîeins des trois Ordres d'Architecture qui en décorent la cour, & il fit enfuite le veftibule de l'entrée principale fur la place, & le grand entablement qui termine fi heureufement le corps de ce palais qui, bien que petit dans fon étendue,n'ayant que trente toi- fes de faces fur trente-huit de profondeur, eft toutefois le plus ma- gnifique de Rome. Michel-Ange bâtit aufli alors le Capitole mo- derne , que le Pape avoit deflfein de remettre dans fon ancienne fplendeur. En ce tems-là mourut Antoine Sangallo Architecte, Se le Pape
rebuté des contefbitions qui naifïbient tous les jours au fujet de la fabrique de faint Pierre, fit un bref par lequel il déclara Michel- Ange Architecte de cette églife, & approuva fon modèle bien dif- férent de celui que Bramante avoit commencé, de de ce que San- gallo avoit continué. Ce chef-d'œuvre d'Architecture, qui furpafïe en grandeur 5c en magnificence tout ce qui a jamais été fait en ma- tière de bâtiment, formoit alors un plan différent de celui auquel nous le voyons réduit aujourd'hui, car il étoit en croix grecque, & il eft préfentement en croix latine. Ce que le Pape Paul Va fait dans la fuite , autant pour augmenter la grandeur de ce temple, |
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qu'afin qu'on ne fe trouvât pas d'abord fous la coupe en y entrant.
Charles Maderne fut l'Architecte de cette augmentation, &: ter- mina le corps de l'églife en 161 z. Michel-Ange étoit abfolu fous Paul III, lorfque ce Pape mourut ;
& Jules III lui ayant fuccédé en 1550, il ne reçut pas moins de marques d'affection de ce nouveau Pontife que de fes prédéceffeurs : il en fut puiflâmment protégé contre les Fabriciens de faint Pierre toujours portés pour les créatures de Sangallo. Jules lui propofa de conftruire un palais fur le maufoléed'Augufte ; mais ce grand projet s'évanouit par la mort de ce Pape arrivée en 1555. Marcel II, qui vint enfuite, eut encore beaucoup d'eftime pour Michel-Ange, auffi-bien que Paul IV» qui le confirma Architecte de faint Pierre par un nouveau bref contre les Fabriciens, & contre Pirro Ligo- rio , Peintre & Antiquaire , qui faifoit courir le bruit que Michel- Ange, âgé pour lors de quatre-vingt-un ans, étoit tombé en en- fance. Le Pape, pour lui montrer qu'il étoit peu touché de ces bruits, lui envoya quelques quartiers des penfions qui lui étoient affignées, pour prendre foin de la Fabrique de S. Pierre; mais fon défintérelfement les lui fit refufer, difant qu'il ne travaiîloit à cet édifice que pour la gloire de Dieu. Il y avoir cependant tout à craindre, que Michel-Ange venant à manquer, fes idées pour l'é- glife de S. Pierre ne fuflent enfevehes avec lui; fes amis lui en ayant fait fentir l'importance, il donna les mefures, & fit faire fous fcs yeux le modèle du dôme de ce grand édifice, qui fut approuvé par Pie IV, fucceiTèur de Paul IV, décédé en 1559, préférablement à ceux qui lui furent préfentés. Ce Pape le voyant fort avancé en âge, lui donna alors, pour le foulager, Vignole, qui, dans la fuite, fût élu Architecte de la Fabrique de faint Pierre. Enfin Michel-Ange mourut le dix-fept de février 1564, âgé de
quatre-vingt-huit ans & huit mois, après avoir paile la plus glorieufe vie dont un homme de fa profeffion puifTe jouir. Il fut confidéré de tous les Souverains de fon tems; ëc comme il n'étoit tourmenté ni par l'ambition, ni par l'avarice, & qu'il n'étoit attaché qu'à fon travail, il n'amafla pas de grands biens, eu égard aux occafions qu'il eut d'en gagner. Il chérifîoit la retraite préférablement à la vie tu- multueufe de la Cour, quoiqu'il y fût bien reçu ; ainfi fon humeur particulière le faifoit quelquefois paflerpour altier & bizarre, bien qu'il fût naturellement humble & timide. Il aimoit la lecture, fai- foit allez bien des vers, ô£ fréquentoit les plus beaux efprits de fon |
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D'ARCHITECTURE.
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tems. Il étoit porté à fecourir la jeunelTe, 6c ii eût volontiers fait
des Elevés, s'il eût trouvé des fujets dîfpofés pour profiter de fes enfeignemens. Auffi difoit-il qu'il n'appartenoit qu'aux Nobles d'exercer les Arts. Il aimoit fur-tout la fobriété 6c la continence, vertus nécelTaires à ceux qui font profeilion des Arts , parce qu'il n'eft rien de fi contraire aux exercices de l'efprit que les débauches du corps. Michel-Ange étoit de moyenne taille, large d'épaules, de forte complexion, Se d'un travail infatigable. Il avoit le vifage grand, les yeux vifs, le front large, le nez gâté d'un coup qu'il avoit reçu dans fa jeunelTe, 6c la barbe claire Bc fourchue. Il fut fu- jet à la pierre fur la fin de fes jours, 6c fa vue, qui étoit diminuée, lui fervit de prétexte pour ne plus travailler, afin de ne rien faire d'in- férieur à ce qu'il avoit fait dans la force de fon âge ; 6c comme il avoit eu la prudence de fe retirer du travail fort à propos, il fe con- tentoit de dire fon avis fur tous les ouvrages qui fe faifoient dans l'églife de faint Pierre. Il n'y eut pas d'homme fçavant dans l'Ita- lie, qui ne lui donnât des éloges après fa mort: 6c BenedettoVar- chi, Poète fameux, fut chargé par l'Académie du DefTein de Flo- rence , de compofer fon Oraifon funèbre. On lui fit des obfeques fuperbes dans l'églife des faints Apôtres à Rome, mais fon corps ayant été porté à Florence, on lui en fit encore d'autres plus ma- gnifiques dans l'églife de fainte Croix, 6c là il fut mis dans le tom- beau de fes ancêtres. Le Grand Duc Cofme I, pour marquer l'efti- me qu'il faifoit d'un homme qui avoit été l'honneur de fon état, voulut bien donner les marbres qui font aujourd'hui l'ornement de fa fépulture ; 6c Léonard Buonarroti, neveu du défunt, y fit placel- fon bufte au milieu de trois ftatues de marbre qui repréfentent les trois Arts que ce grand homme avoit fi heureufement cultivés pen- dant fa vie. |
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Porte du Peuple fituée a l'entrée de la voie Flaminia ,
ou dufauxbourg du Peuple a Rome. Vj e t t e face de la porte du Peuple eft celle qui regarde le
fauxbourg. Le Pape Pie IV donna ordre à MichekAnge de la dé- corer, comme l'entrée la plus belle et la plus fréquentée de la ville de Rome. L'autre face en-dedans de la ville rreft qu'une efpece de ravalement que le Pape Alexandre VII y fit faire l'an 1655, lors de la réception deChriftine Reine de Suéde : mais le Cavalier Bernin en a traité l'Architecture, quoique fimple, d'une manière qui n'a rien de petit. L'ordonnance de cette porte de Michel-Ange eft Dorique, & le diamètre de fes colonnes d'en- viron deux pieds, eft déterminé par des colonnes de granité an- tique, qu'il a été obligé de mettre en œuvre. Le peu de grofïeur de ces colonnes fait que la baye eft médiocre ; l'entablement eft recoupé par deux avant-corps, dont l'intervalle eft de fept tri- glyphes : les efpaces entre les colonnes font ditriglyphes de belle proportion ; ce qui a donné place pour mettre deux ftatues de mar- bre blanc de faint Pierre & de faintPaul, l'une 6c l'autre exécutées par François Mocchi. Les piédeftaux font par efcabeaux impairs, L'attique eft un peu fort, ayant plus du tiers de l'Ordre, Les ar- mes èc les cornets d'abondance, pofés fur un champ de brique, font de marbre blanc , artiftement travaillés d'après le modèle de Michel-Ange, |
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pL 6p.
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pi. 74.
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Porte Pie 3 appellée autrefois Viminal, Jltuée a l'extré-
mité de la voie Nomentane, a la tête de la Strada Pia, qui conduit a Monte-cavallo >fur le mont Quirinal a Rome. I j a porte qui étoit en cet endroit Te nommoit anciennement
Viminale, à caufe qu'elle étoit fur le mont Viminal, & No- mentane , parce qu'elle conduifoit à Nomento ? petite ville dans le Latium, aujourd'hui la Campagne de Rome. Mais elle a changé de nom depuis que le Pape Pie IV a fait drefïèr la grande rue 6c le chemin, S>C qu'il a fait rebâtir cette porte en l'état qu'elle eft ici repréfentée. Au premier afpecl:, on n'y trouvera peut-être pas toute la régularité que demande la févérité de l'Architecture ; mais elle eft du nombre de ces productions ou il eft permis à des Maî- tres , tels que Michel-Ange, de fortir des règles ordinaires fans s'égarer. La compoution en eft fort ingénieufe, Se ft convenable à l'endroit où elle eft placée, qu'elle fait un effet furprcnant. La baye n'eft pas grande, n'ayant que douze pieds de largeur fur une fois Se cinq fixiemes de hauteur. La fermeture eft à pans, & un peu trop furbaiflee. Cette plate-bande en trois parties, qui n'eft pas d'un fort bon goût, 6t qui eft ce qui mérite le plus d'être repris dans cette porte, a cependant été imitée au château de Chilly, Se aux portes de l'hôtel de Condé Se du collège des Jefuites, dit de Louïs le Grand , à Paris. Les pilaftres approchent de la propor- tion Tofcane. L'entablement ou faux Attique eft d'une compou- tion qui ne tient point des Ordres; l'arc dans la frife foulage la plate-bande. Quant au fronton, il eft affez en proportion, mais les confoles qui en remploient le tympan font d'un goût auffi bizarre que le refte. |
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TBj. P tJeuniche j-ouf la Table .
Hc/u-iu: ad iz pu?a.r. |
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Pl.75.
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PORTE PIB.
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COURS
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Porte de la Vigne du Patriarche Grimam>dan$ la S crack
Pia h Rome,
Au-dessus des quatre fontaines, & plus loin que les thermes
de Dioclétien, en tirant vers la porte Pie, on trouve la Vigne Grimani, dont Michel-Ange a fait la porte. L'ouverture de cette porte eft petite, n'ayant que fept pieds de largeur, 6c fa pro- portion eft en hauteur le double de cette largeur. La décoration en eft ruftique, & l'Ordre, qui eft Dorique, à caufe de fes profils , n'a point de triglyphes dans fa frife. Les colonnes font attachées d'un tiers de module fur deux pilaftres, dont les moulures, qui font aux bafes ôc chapiteaux, fe continuent, ou fe confondent avec celles des colonnes, ce qui peut être un défaut, mais qui eft plus fupportable que de voir l'impofte palTer deilus les pilaftres, comme Michel-Ange l'a pratiqué à cette porte : c'eft une licence dont il n'y a aucun exemple. Les bofïàges ont plus d'un module. Le petit Attique eft dans fon nud de la largeur de la baye, ôc égal en hauteur à l'efpace qui eft depuis le defïbus de l'arc jufqu'au- deiïùs de la corniche. Les acroteres ou petits piédeftaux ont quel- que chofe de chétif ; leur véritable proportion eft qu'ils ayent dans leur nud un peu moins que la largeur du haut du fût de la colonne. On monte à cette porte par quatre degrés rampans, de le focle qui fert de ftege ôt en même-tems de piédeftal aux colonnes , n'eft pas d'un beau profil, étant chargé de trop de moulures ; il reflèmble à un baiîîn de fontaine, enforte que ces colonnes font fort mal affifes : un ample focle conviendront beaucoup mieux. Il
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D'ARCHITECTURE*
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Zgjgjg_PB LA VIGNE DTJ PATRIARCHE GRIMANI
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COURS
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Profils de la Porte du Peuple 3 de la Porte Pie, & de celle
de la Vigne Grimani a Rome. |
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L y a deux moyens de donner le profil d'une porte, ou en la
coupant par le milieu , ou en en faifant voir le côté ; & c'eft fui- vant cette dernière méthode que j'ai donné les profils des trois portes dont il s'agit ici. Celle du peuple eft pratiquée dans une mu- raille qui a beaucoup d'épailleur, &• qui renferme quelques ïoge- mens, au lieu que la porte Pie eft percée dans un {impie mur. Les décorations de ces deux portes font appliquées fur la furface du mur qui ne fait point de retour, ainfi elles ne préfentent point de vues latérales. Les profils que j'en donne fervent feulement à faire connoître les faillies de tous les membres d'Archite£ture qui les compofent. A l'égard de la porte de la Vigne Grimani, quoiqu'elle préfente deux afpects, il paroît par le profil qu'elle n'eft point dé- corée en-dedans. Le genre différent de ces portes me donne occafion de faire ob-
ferver, qu'à l'égard des portes de ville, elles doivent pour l'ordi- naire avoir afTez d'épailleur pour y ménager dans l'intérieur quel- que logement ou corps-de-garde, &; pour mettre à couvert dans les embrafures les ventaux de leurs fermetures : au lieu qu'une porte de clôture n'a guère plus d'épaifïèur que le mur dans lequel elle eft prife. Quant aux faces latérales des portes de ville, elles ne doi- vent pas être deftituées d'ornemens, particulièrement lorfqu'elles font à découvert. C'eft un défaut à la porte faint Denis d'être aufli fimple par les faces qui fe préfentent du côté du Cours, qu elle eft magnifique par celles qui regardent la ville &: le fauxbourg. Quant à la décoration de ces fortes de portes, lorfque la rue du fauxbourg eft continuée parallèle à celle de la ville, èc que la porte n'eft point ifolée, les faces en doivent être décorées diffé- remment, èc l'on doit faire paroître la plus riche vue du côté du fauxbourg, à caufe de l'abord. A l'égard des portes de clôture qui fervent d'entrée principale , elles doivent avoir deux paremens, afin d'être également belles du côté de l'entrée de du côté de la cour qui fait face à la principale façade de la maifon. |
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D'ARCHITECTURE,
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pi. 77.
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PROFIL PROFIL
DE LA PORTE DE LA PORTE
T>U PEUPLE PIE |
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PROFIL
DELA PORTE
DE LA VIGNE GRLMANT
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PROFILS DES PORTES PRECEDENTES
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Porte de la Vigne du Cardinal Sermonette , qui commence
au bas du mont Quirinal 3 & s'étend jufqu au fbmmet de la voie Pie, nommée anciennement Alta Se.mita, a Rome. V^uoique cette porte foit d'une compofitioti tout-à-fait ruf- tique, elle eft cependant d'une belle proportion, la baye ayant de hauteur le double de fa largeur qui eft de fept pieds éc demi ; l'Ordre eft Compofite , ayant une bafe Tofcane, $c les bofïages en pierres brutes , font imités de ceux de la porte majeure, autre- fois Porta Nœvia. L'entablement ( compris la cymaife ) a le quart de toute la colonne ; èc les piliers-buttans ou contreforts des co- tés, ternîmes par des confoles bien proportionnées, lui donnent beaucoup de grâce &: de folidité. On y monte par quatre degrés rampans de briques pofées de champ, éc retenues par une bordure de pierre dure. L,e fronton eft brifé avec enroulemens dans le goût de celui de la porte Pie; la table , qui eft placée au milieu fur un petit piédouche, a quelque chofe de mefquin. L'Attique avec ramortiiTement termine alTez bien ; (1 ce n'eft qu'on pourroit trou- ver à redire à la répétition des enroulemens ; les têtes, qui n'y font pas un ornement fort convenable, font antiques. L'on pourroit en- core trouver à reprendre à cette porte de ce que la baye en eft pe- tite pour la maiTe d' Architecture qui l'accompagne, ôt que la char- ge au-delTus, plus haute que l'ouverture m^mç,, eft trop forte. |
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D'ARCHITECTUPP
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PQRTEJ)E LA VIGNE DU CARDINAL SERMONETE Rr
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Porte de la Vigne du Duc S force 3 au fauxbourg du
Peuple.
C^ette porte peut être appellée Dorique, fi l'on a égard à
l'Ordre qui la décore, & elle eft rufttque, à caufe de fes bofla- ges ; la baye a de hauteur le double de fa largeur, qui eft de près de fept pieds. Les boflages des contreforts font en pointes de dia- mant, qui doivent toujours être en angle droit. La bafe des pilaf- tres eftTofcane , ainfi que le chapiteau, mais ces pilaftres ont la proportion de l'Ordre Dorique, qui eft de huit diamètres pris au nud. Les vouffoirs en boffages ruftiques couronnent le ceintre de la porte avec beaucoup de grâce, &c rendent la manière de cette Architecture grande ; pour l'entablement, il eft trop fort, ayant plus du quart de la hauteur du pilaftre. L'Attique a les deux tiers de tout l'Ordre, & le milieu en eft occupé par un bas-relief qui renferme une infcription que le Cardinal de Carpi, qui fit conf- truire cette Vigne, y fit mettre en mémoire de ce que le Pape Pie IV l'avoit fait Cardinal. Cet Attique eft furmonté par un fron- ton de mauvais goût, qui eft à trois pans, ÔC qui pourroit être fup- primé, de même que les trois pommes de pin; car ni l'un ni l'au- tre ne font pas dignes de Michel-Ange, & l'on pourroit encore fouhaiter que les confoles ruftiquées fuiTent un peu moins foibles ; elles ne femblent pas en effet affez fortes fous l'entablement. Le bas-relief repréfentant des aigles qui portent un fefton, eft anti- que ôc de marbre blanc : le refte de la porte eft en pierre. |
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D'ARCHITECTURE.
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pL 79.
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COURS
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Profils de la Porte de la Vigne de Sermonette, ô de celle
du jardin du Duc S force.
x a r les profils des murs de clôture qui accompagnent ces por-
tes, on voit que le mur de la première a quinze pieds & demi de hauteur, 6c que celui de la deuxième en a douze, à prendre au reZ-de-chauiïee de la rue , qui eft différent de celui de la cour, à l'un 5c à l'autre, de trois pieds Se demi, qui eft une grande hau- teur , eu égard à ce qu'il n'y a que quatre ou cinq degrés pour rac- corder ces deux plain-pieds ; ainfi quoique ces degrés ayent beau- coup de giron èc de pente, ils font encore difficiles à monter pour les charrois. Les murs ont environ deux pieds d'épaifïèur, ôc n'ont point de chaperon. Il feroit cependant à propos qu'ils euffent au moins un profil en bahu pour l'écoulement des eaux. Ces deux portes ont au-dedans une décoration femblable à celle du dehors, excepté qu'à celle de la Vigne Sermonette, les colonnes font fupprimées, Se qu'il n'y a point de pilaftres à celle du jardin du Duc Sforce. Quoique ces deux portes ne préfentent pas beaucoup de largeur de face par les côtés ; comme elles ne font pas proches d'aucun bâtiment, ÔC qu'elles font percées dans des murs de clô- ture bien d'alignement, on les découvre de fort loin, & elles font un bel effet. |
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PROFIL DE LA
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PROFIL DELA
PORTE SFORCË |
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Le Capitule moderne de Rome, bâti fur les ruines de l'an-
cien y aujourd'hui nommé le Palais des Conservateurs du Peuple Romain. I , e Capitole, où réfidoît autrefois le Sénat Romain, qui de
cet endroit gouvernoit le monde entier, n'étoit dans fon origine qu'une (impie eoliine, fur laquelle Romulus avoit établi un afyle pour ceux qui voudroient fe joindre à lui, dans le deiïèin qu'il avoit conçu de fonder la ville de Rome, Il l'enferma de murail- les , èc cette efpece de citadelle s'étant accrue fous les Rois fes fuccefïèurs, le vieux Tarquin réfolut d'y bâtir un temple à Jupi- ter. Comme on en creufoit les fondemens, on trouva la tête d'un homme; découverte, qui fît augurer que Rome deviendroit la ca- pitale du monde , Se qui fit donner le nom de Capitole à la colline fur laquelle cette découverte s'étoit faîte. Le refpect qu'avoient les Romains pour un lieu où leur République avoit pris naîiîance, fît qu'il fe remplit en peu de tems d'édifices considérables. Les diverfes incendies qu'il efïuya , ne fervirent qu'à le rendre encore plus magnifique. Sylla, Vitellius & Vefpafien le rétablirent fuc- ceffivement, èc toujours avec plus de fplendeur. Mais Rome ayant été pillée &C prefque détruite par les Barbares, èc la perte du bon goût y ayant fait pour le moins autant de ravage, le Capitole, après avoir été reftauré par plufieurs Papes, étoit près de tomber de ca- ducité , lorfque Paul III projetta de le relever fur les deflèins de Michel-Ange. Ce fameux Architecte commença par jetter les fon- demens de l'édifice qui fe préfente en face, & qui fert d'habitation au Sénateur de Rome. Le grand efcalier à deux rampes, qui y monte, fut bâti fur Ces defïèins de fous fa conduite. Il y plaça au milieu, dans une niche, une figure antique de porphyre, repré- fentant Rome triomphante, afufe, & ayant à fes côtés deux en- claves qulil ne fit qu'ébaucher ; plus loin contre les murs d'échifre des rampes, font deux figures couchées, dont l'une repréfente le Nil, ôc l'autre le Tibre. Michel-Ange n'eut point d'autre part à cet édifice, qui étant refté imparfait à fa mort, fut continué fous le pontificat de Clément VIII par Jacques del Duca fon difciple, & terminé par Jérôme Rainaldî. Il n'en eft pas de même du pajais des Confervateurs du peuple
Romain, qui occupe une des ailes du Capitole ; il eft entièrement |
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D'À RCH IT E CT URE.
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du defîein de Michel-Ange, Se il eft autant remarquable par la belle
composition, que par l'excellence de fon exécution. L'on en trou- vera ici le plan Se l'élévation. La difpofîtion du rez-de-chauiïee confifte en deux portiques, l'un
interne, Se l'autre externe, foutenus par foixante- huit colonnes d'Ordre Ionique d'une invention Singulière, qui ont plus de deux pieds de diamètre, Se qui font de Tevertin Se d'une feule pièce. Quoiqu'elles femblent toucher au mur, elles font cependant ifo- lées, mais comme Michel-Ange vouloit donner une largeur pro- portionnée au portique, il a été obligé de les nicher dans l'épaif- leur du mur. Ces colonnes portent des plate-bandes qui ont près de douze pieds de portée, Se dans l'intérieur du portique il y a entre les colonnes des jambages revêtus de tables, qui font fermés d'une plate-bande pareillement décorée de tables renfoncées, dont la portée eft auffi de près de douze pieds. Les foffites ou plafonds de ce portique font ornés de grotefques de ftuc, fort proprement tra- vaillés. Toutes les pièces de cet étages font voûtées ; il y en a fix pour les chambres des Communautés d'Artifans, Se le refte fert pour des bureaux Se autres lieux néceflaires à un Hôtel public, ou Maifon de Ville. L'on monte au premier étage par deux rampes, dont les voûtes
font fort riches de fculpture, Se qui font éclairées par une petite cour de plain-pied- avec le palier interpofé entre les deux rampes. Cette cour eft ornée de quatre grands bas-reliefs repréfentant le triomphe de Marc-Aurele, Se l'on trouve fur le palier deux excel- lentes ftatues antiques, Uranie Se une autre Mufe. La grande falle des Confervateurs, qui eft au premier étage, Se qui paroît ici dans la coupe, eft ornée de peintures,de même que la falle d'Audience qui fuit. Le Chevalier Jofeph d'Arpin a repréfenté dans la grande falle les actions héroïques des anciens Romains; le combat des Horaces Se des Curiaces occupe toute la face marquée F. Toutes les pièces de cet appartement font décorées avec une magnifi- cence convenable à la dignité du lieu. Les plafonds en font re- tenus avec afïèz d'induftrie, Se font portés par des corniches Se des lambris dorés. Quant à la décoration extérieure, ce qui mérite le plus d'y être
confidéré , eft le mélange des Ordres Corinthien Se Ionique, qui réuffit en cet endroit avec tout le fuccès poffible ; les grands pilaf- très Corinthiens foutiennent toute la marTe de cette Ordonnance; |
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leurs piédeftaux ornés des moulures convenables à cet Ordre, ont
environ de hauteur deux neuvièmes du pilaftre ; la bafe des pilaftres pofe fur une double plinthe, comme à l'are de Titus. Comme les chapiteaux font à une grande diftance de l'œil, Michel-Ange les a tenus un peu plus hauts que la proportion ordinaire, afin qu'ils pa- nifient moins quarrés. L'entablement a plus du quart du pilaftre, qui eft peut-être un excès dans la proportion , 8ç la baluftrade qui a un peu plus que le cinquième, eft trop chargée de piédeftaux; auffi les travées des baluftres paroiflent-eUes trop petites, quoique les pilaftres foient diftans les uns des autres de fept diamètres. L'enta- blement n'eft pas recoupé, mais continué fur une même ligne, ce qui fait un grand effet. La corniche de l'Ordre Ionique n'excède point le nud du pilaftre Corinthien, & les renfoncemens pris dans le corps du mur, qui portent de fond fur les jambages, déchargent non-feulement^les plate-bandes , mais donnent moyen par une lar- ge retraite, de décorer les fenêtres avec des balcons. Celle du mi- lieu, diftinguée des autres par fes deux frontons ôc Ces confoles de mauvais goût, n'eft point de Michel-Ange ; elle eft du deffein de Jacques del Duca fon difciple, qui prit la conduite du bâtiment après fa mort.
Le comble n'a de pente que la moitié de fa hauteur, ce qui fe
voit par le profil \ l'on y peut remarquer auffi la pratique des Italiens pour l'affemblage de la charpenterie, différente de la nôtre. Leurs fermes font en décharge fur le tirant, car pour l'entrait, il eft coupé au droit du poinçon, & fe foutient en décharge ; ces fermes font affemblées fans mortoifes ni tenons , mais feulement par des en- tailles àc embrevemens ; les Italiens font dans cet ufage, parce qu'ils prétendent que les mortoifes coupent la pièce. Leurs for- ces font quarrées ; leurs pannes font des plate-formes miles affex proche les unes des autres ; &. les chevrons font comme des mem- brures ; tous ces ouvrages de charpente, font fort légers , &c d'une grande portée , particulièrement fur les grands fallons, parce qu'en Italie, on ne fe fert que de fapin , & rarement de chêne. Mais ce qui rend ce palais infiniment confidérable, ce font
les précieux reftes de l'antiquité qu'il renferme. Outre la ftatue équeftre de bronze de Marc-Aurelé, qui eft au milieu de la pla- ce , Ton y trouve celles de Cefar & d'Augufte de marbre , la colonne roftrale de Duilius , les faites confulaircs, les tables des anciennes loix des Romains, 5c plufieurs autres monumens |
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UAR CHITECTURE.
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aufîî précieux. Et comme le plus grand honneur que pouvoient
recevoir les anciens Romains, étoiî d'avoir leurs ftatûës bu leurs noms écrits dans le Capitole, le même honneur a été décerné à ceux d'entre les modernes qui depuis deux ou trois fiecles, fe font illuflrés, Se ont mérité de la Patrie. C'efi dans cette intention qu'on a placé dans la grande bafilique du fond de la cour, les ilatues des Papes Paul III Se Grégoire XIII, Se dans la falle des Conferva- teurs, celles de Léon X, de marbre, de Sixte V Se d'Urbain VIII, de bronze, Oc la médaille de Chriftine, Reine de Suéde. Dans le cabinet duConfeil, fe trouvent celles de Marc-Antoine Colonne, d'Alexandre Farnefe, de Jean-François Aldobrandin, de Charles Barberin, Se d'autres Généraux de la fainte Eglife, qui ont rendu fervice au Saint-Siège dans divers emplois. Les inferiptions qui accompagnent ces figures, font connoître les actions les plus écla- tantes de ceux qu'elles repréfentent. Le Pape Clément VIII avoit commencé de faire bâtir vis-à-vis
du palais des Confervateurs une autre aile femblable ; mais cet édi- fice ayant été interrompu, il ne fut achevé que fous Innocent X par le Cavalier Charles Rainaldi, Se l'on y voit dans l'intérieur la ftatue de ce fouverain Pontife par l'AIgarde. On y admire auffi le plus riche ailemblage qui ait jamais été fait de ftatues, de bulles Se de bas-reliefs antiques. Le Pape Clément XII qui pendant fon pon- tificat a embelli la ville de Rome d'une infinité de beaux édifices, a cru ne pouvoir mieux travailler à la confervationde ces précieux relies de l'antiquité, qu'en les rafïemblant dans un lieu public, d'où il ne fût plus permis de les faire fortir ; & le Pape Benoît XIV, heureufement régnant (*), a jugé le projet fi beau Se fi utile, qu'il ne néglige rien pour le porter à fa plus grande perfection. Le grand perron à degrés rampans, par lequel on arrive au Ca-
pitole, Se la baluftrade qui porte les ilatues deCaftor &dePollux, les trophées de Marins, ou plutôt de Trajan, Se la colonne Mil- liaire, font du deflein de Jacques de la Porte, & préfentent un ma- gnifique afpec~fc, à quoi ne contribuent pas peu les deux fphinx an^ tiques de pierre de parangon ou de touche, qui font au bas du perron, Se qui y fervent de fontaines. Voilà en général ce qui concerne le Capitole. Je vais maintenant donner quelques parties en grand du palais des Confervateurs, ( * ) Ceci ejl écrit en 1770.
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COURS
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Porte principale du Palais des Conservateurs du Peuple
Romain au Capitole.
LiETTE porte eft la plus grande des fept qui font fous le porti-
que du Capitole ; elle a de hauteur plus du double de fa largeur, qui eft d'environ fept pieds ; le chambranle a deux treizièmes de cette largeur, & les conloles qui Soutiennent les croffèttes font arrafées. On prétend que les croffèttes font un ornement aux chambranles des portes, 8c je ne diffimulerai point que cet orne- ment a plu fi fort à des Architectes modernes, qu'il le trouve des fenêtres de palais oh il y a jufqu'à huit de ces croffèttes ; mais pour moi, je trouve que c'eft plutôt un abus qu'une beauté dans PArchitecture, &: je ne puis les approuver, quoique je n'ignore pas qu'elles foientfondées fur un exemple antique, qui eft le tem- ple de la Sybille à Tivoli. J'étendrai ma critique jufques fur les cartouches, tels qu'il en paroît un au-deffus de cette porte, lorf- qu'ils font multipliés à l'excès dans une composition d'Architec- ture ; ce goût d'ornement, qui a été imaginé par les Peintres & les Sculpteurs d'Italie, étoit paffe jufqu'en France, & l'on y remarque des bâtimens de bon goût dont la régularité eft fort altérée par ces figures difformes qui ne lignifient rien ; mais il en eft préfentement entièrement banni. Ce n'eft pas qu'à la place d'une table un car- touche bien deffiné &; mis à propos n'ait de la grâce, mais il n'ap- partient qu'à ceux qui ont un jufte difcernement, de s'en fervir. On en peut dire autant des confoles, des mafcarons, &; de quan- tité d'ornemens femblables, qui ne réuffiflènt qu'autant qu'ils font placés dans des endroits convenables. |
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D'ARCHITECTURE:
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PRINCIPALE PORTE DU CAPITOLE ft,.i5.
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V
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Porte et une des chambres de Communautés d'Artifans,
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s le portique du Capltole. ,
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l y a iîx portes pareilles à celle-ci fous le portique du Capitole,
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qui font d'une afTez belle composition. Elles ont d'ouverture le
double de leur largeur, &: le chambranle qui les environne ne confifteque dans un gros talon avec un filet. Les deux pilaftres dans les deux montans, font en gaine de terme avec des canaux &. des rudentures jufqu'aux deux tiers. On trouve peu d'exemples de cette efpece de pilaftres \ l'on n'en connoît à Paris que deux qui ornent la porte de l'hôtel d'Erfiat, dans la vieille rue du Temple. Le petit I entablement 6c le fronton qui couronne la porte 3 font d'un bon goût, &: les confoles plattes en manière de corbeaux, y convien- nent afïèz. Le nom de la Communauté à qui la chambre eft def- tinée, eft écrit dans la frife. Le tympan du fronton eft à jour avec un ornement de fer afïez bien travaillé : tous ces frontons font triangulaires, à la différence de ceux des fenêtres du pre- mier étage qui font ceintrés. Le point qui fert de centre pour tracer ce fronton eft le même qui ferviroit à tracer le ceintre de la fermeture de la porte, en cas qu'on voulût la fermer en plein ceintre, au lieu qu'elle eft fermée ici par une plate-bande quatrée ; pour le trouver, il n'y a qu'à prendre la moitié de l'ou- verture de la baye, ôc la reporter en contre-bas depuis le defTous de la plate-bande, & de ce point l'on décrira un cercle qui fixera la hauteur que doit avoir le fronton. |
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pi. 84.
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Fenêtre a balcon au premier étage du Palais des Confer-
vateurs du Peuple Romain au Capitule. \^j e s fenêtres font percées dans un maffif au-delTus des plate-
bandes qui font portées par des colonnes Ioniques du rez-de- chauflee, 8c l'on a déjà fait obferver le grand art avec lequel Michel-Ange avoit retiré en cet endroit le mur de face, pour dé- charger les plate-bandes, ÔC pour avoir occafion de décorer fes fe- nêtres aulïî richement qu'il l'a fait. Leur ouverture eft cependant petite pour la façade d'un fi grand palais; elles n'ont que quatre pieds un quart de large , fur un peu plus du double de cette largeur, à prendre depuis le defïus de la tablette d'appui du balcon. Leur chambranle n'a que le cinquième de cette ouverture. Du refte la décoration de ces fenêtres eft très-riche, Les colonnes à moitié engagées dans le mur, qui font placées de chaque côté, ont neuf diamètres, Se par conféquent la proportion de l'Ordre Ionique, mais elles font Doriques par leur chapiteau, L'entablement a le cinquième de tout l'Ordre, compris le focle fous labafe qui eft At~ tique ; la corniche retournée fous le fronton , donne infiniment de légèreté à cette compofition. La diftance, depuis le delTbus de la plate-bande jufques fous l'entablement, eft égale à la hauteur du même entablement; ce qui paroît un peu pefant, On fe peut fer d
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délia Valle & de faint Ignace du collège Romain à Rome. Mais il
faut fur-tout obferver de ne pas faire porter aucune partie de cette décoration à faux, ou fur des encorbellemens de confoles , com- me au palais Farnefe. En ce cas, lorfque la faillie qui doit porter cette décoration n'eft pas fuffifante, il conyiendroii: mieux d'y mettre des pilaftres que des colonnes, |
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cintre ou Sp/ierujue . |
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COURS
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Elévation de front & par le coté d'un des chapiteaux
Ioniques du portique du Capitole. 1_j A figure extraordinaire Ôç nouvelle de ce chapiteau m'a fait
naître l'envie d'en donner la repréfentation , pour faire connoî- tre qu'il y a des comportions hors de la févérité des règles qui deviennent heureufes lorfpu'elles partent d'un grand fond de gé- nie. Ce chapiteau a, ainfi. que le chapiteau Ionique antique, les deux faces différentes; fcs volutes ovales $ç pendantes rentrées en fpirales ôc contournées avec grâce, font un effet plus riche que fi elles étoient arrafées, comme elles le font au théâtre de Marcelhis, Sa hauteur eft d'un module deux tiers, dont le tambour, compris fon orle, occupe prefque la moitié, ôc l'abaque eftjtufîi haut que l'ove^ joint à l'orle au-deflbus, Cette partie, depuis le dellus de Paftragale où commence le chapiteau, peut être d'une autre ma- tière que celle de la colonne, par exemple de bronze, quoique le fût de la colonne foit de marbre ; fans craindre ce qui arrive aux autres chapiteaux Ioniques, où Faftragale n'eft point réputée du fût, quand elle eft taillée de grains 6c d'olives; La vue que ce chapiteau préfente par le côté, ne paroillant pas allez riche pour celle de front, j'ai hazardé d'orner de feuilles d'eau 8ç de refend une des cloches ou campanes qui forment le baluftre, ôc j'ai laiiTé l'autre liffe pour donner à choifir ; j'ai aulïï pris la licence d'introduire un rinceau d'ornemens dans la volute, Sç des canaux dans le tailloir ôç le fforçerin, 6c j'ai fubftitué une tête plus eracieufe à la place du malçaron qui m a lemble un peu trop levere; mais je ne voudrois pas qu'on s'imaginât que je l'ai fait dans la vue de corriger Michel- Ange, je n'ai pas aflèz de préïbmption pour en avoir feulement eu la penfée \ je ne l'ai tenté que pour m'exercer, M, le Mercier, Ar- chitecte, a mis en œuvre ce chapiteau à l'Ordre Ionique du vefti- bule du grand pavillon du Louvre, avec la bafe Dorique de Vi- gnole , moins foibie que l'Attique, parce que ces colonnes étant pofées au rez-de-chauuée ôç fans focle, il étoit néceffaire que les bafes fuffent folides. On en voit encore un exemple aux quatre co- lonnes qui portent la châffe de fainte Geneviève, que le Cardinal de la Rochefpucault ? P^chi Commendataire 4? çefte 4-bbaye ? a fait élever. |
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A.CL de front. B.Cli apiteau décote.
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D.Coussinet, ou ini/ur/re.
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,ou Campane.
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pa<j. 3ag.
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CHAPITEAU IONIQUE DE MICHEL-ANGE
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COURS
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BASES ET CHAPITEAUX CORINTHIENS
ornés de feuilles d'acanthe ôc d'olivier.
Après avoir fait réflexion combien il eft utile à ceux qui defjinent ou
qui modèlent l Architecture, de traiter les ornemens avec un goût & une prècijion qui répondent à l'excellence des proportions ; j'ai cru qu'il étoit néceffaïre de donner en grand deux des plus beaux modèles du chapiteau Corinthien, & deux des autres du Comporte, afin de rendre plus fenjïb les les efpeces de feuilles qui les décorent. Les Anciens, auflî bien que les Modernes, femblent avoir affe&é de va-
rier à 1 infini les ornemens de fculpture dont ils ont enrichi leurs chapiteaux. Les uns ont choifi un genre de feuilles, ôc ils l'ont imité d'après le naturel : d'autres en ont imaginé de pur caprice; mais il eft confiant que les feuilles d'acanthe &c d'olivier {ont préférables à toutes les autres; elles ont un ca- ractère de beauté , qui en a fait recevoir Tufâge dans la meilleure Antiquité. La plante d'acanthe, à qui l'on eft redevable de l'invention du chapiteau Co- rinthien, eft de deux efpeces, la cultivée & l'épineuse, dont Pline fait men- tion au Chapitre vingt-deux de fon vingt-deuxième Livre. C'eft de cette der- nière, qui eft la moindre, que fe font fervis les Sculpteurs Gothiques; & ils Ppnt encore mal imitée. L acanthe cultivée eft plus refendue, plus découpée &: affez femblable au perfil ; & j'en ai beaucoup vu à Alger fur les côtes de Bar- barie , où cette plante fert de haye aux jardins; elle porre une fleur qui tombe par chute de gros boutons, ainlï qu'on l'a imitée aux grands chapiteaux Co- rinthiens de l'églife des PP. de TOraroire, rue faint Honoré. Ces chapiteaux peuvent être propofés pour exemple de feuilles d'acanthe travaillées avec goût; l'on y peut joindre ceux des arcs de Titus, &deSeptime SevereàRome, qui font Compofites, & ceux de l'Ordre Corinthien de la cour du Louvre. Quant à la feuille d'olivier , elle fe trouve employée à prefque tous les chapi- teaux antiques les plus approuvés, & aux plus beaux chapiteaux modernes: les grandes feuilles font formées par plusieurs bouquets de cinq petites feuilles chacun , & il s'en trouve auflî de quatre feuilles, comme aux temples de Vefta & de Mars le Vengeur. Les canaux des tigettes font quelquefois tors en fpirale, comme aux chapiteaux des trois colonnes de Campo vaccino à Rome, où les hélices font entrelafîees, & où la fleur eft une grenade. J'ai compofé ces bafes Corinthiennes, l'une d'après celle du Panthéon , &
l'autre fur celle du temple de Jupiter Stator à Rome : à celle-ci il y a un aftra- gale de plus au-deftus du tore ïupérieur. |
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Pl.fy. BASES ET CHAPITMUX CORINTHIRNS ■ n9,33 j.
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BASES ET CHAPITEAUX COMPOSITES
ornes de feuilles de perfil & de laurier.
JLes grandes feuilles qui enrichiiïent le chapiteau Compofite, font en mê-
me nombre » & arrangées dans le même ordre que celles du chapiteau Co- rinthien j mais comme il convient que ces deux efpeces de chapiteaux foient caractérifés différemment, il paroît plus à propos d'employer au chapiteau Compofite les feuilles de perfil & de laurier, & de réfervet pour le chapi- teau Corinthien celles d'acanthe & d'olivier. La feuille de perfil eft la plus découpée de toutes, 5c celle qui convient le mieux aux ouvrages délicats qui s'exécutent en métal. Celle de laurier eft prefque femblable à la feuille d'o- livier , excepté qu'elle eft plus grande & un peu ondée : c'eft pourquoi il ne faut compolef fes bouquets que de trois ou quatre feuilles. Les volutes du chapiteau Compofite (qui font les mêmes que celles de l'Ordre Ionique mo- derne) doivent être trèv-rîches & ornées de fleurons, parce qu'elles conftituent le caractère de l'Ordre Compofite, & que c'eft particulièrement en quoi cet Ordre diffère du Corinthien. Elles fe traitent de deux manières, ou quand elles femblent fortir du vafe du tambour du chapiteau , & pour lors elles font appellées volutes naififantes , comme celles de l'arc de Titus, & celles de Vi- gnole, de Palladio & de Scamozzi : ou lorfque leurs tiges font droites, & qu'elles partent de derrière la fleur de l'abaque, comme aux chapiteaux des arcs de Septime Severe , & des Orfèvres. Les oves de ce chapiteau peuvent être fleuronnés, quand l'ouvrage eft riche & grand; la rofe qui lui eft la plus pro- pre eft une efpece de fleuron panaché, comme il s'en voit à la plupart des cha- piteaux antiques. Quant à ce qui regarde le travail des chapiteaux, il faut que dans l'ébauche le galbe des feuilles foit bien contourné; que ces feuilles foient bien refendues, & obferver qu'en les dégageant, pour leur donner de la légè- reté , elles ayent pourtant afiez de folidité, par le moyen des tenons qu'on laifle derrière , pour qu'elles ne foient pas fujettes à s'écorner, ni à s'éclater. On doit éviter fur-tout de donner dans le goût fec , c'eft-à-dire, d- faire les arrêtes du contour des feuilles rrop vives , ce qui les feroit refTembler à de la 1 tôle découpée. Les chapiteaux deviennent au contraire quelquefois pefans, lorfque les feuilles n'en font pas allez dégagées ni évuidées. J'emploie ici, pour le chapiteau à feuilles de perfil, la bafe Compofite de
Vignole , qui a un aftragale moins que la Corinthienne, & pour celui à feuil- les de laurier _, je me fers de la bafe Afrique, que je regarde comme la plus ré- gulière de toutes les bafes. |
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BASES COMPOSÉES ET CHAPITEAUX SYMBOLIQUES.
JL e s meilleurs Architectes conviennent qu'on ne peut inventer de chapi-
teau plus parfair que celui de l'Ordre Corinthien ; auffi lorfqu'ils ont voulu met- tre au jour quelque chapiteau fingulier, ils fe font contentés d'imaginer di nou- velles efpeces de feuilles, ôc d'y mêler quelques ornemens fignificatifs qui fer- viffenr d'attributs à leur édifice. S'il en faut croire Jofephe l'Hiftorien, l'Ordre du temple de Salomon étoit Corinthien j & Vilalpande donne aux colonnes myftérieufesdu porche de ce temple, qui avoient deux coudées de diamètre, les proportions Corinthiennes; prétendant que c'eft dans cette fource divine que les Grecs ont puifé les proportions qu'ils ont donné à leurs Ordres d'Architec- ture. Les chapiteaux de ce temple, fuivant la defcription qu'on en trouve dans le troifieme Livre des Rois , étoient faits de branches de lys, mêlées avec des grenades, tels à-peu-près que les a défîmes Vilalpande ; mais comme je n'ai pas trouvé qu'ils euflenc la grâce de celui qui eft dans le Parallèle d'Archi- tecture de M. de Chambray 3ap\ eft de feuilles de palmier, arbre fort commun dans la Paleftine, j'ai préféré ce dernier exemple ; j'ai feulement pris la liberté d'y mettre une tête de bélier, au lieu de rofe, &c pour volutes des cornes de ce même animal ; fymbole des victimes qu'on offroit dans le temple. Ces ornemens font très convenables pour des églifes dédiées à de SS. Martyrs, parce que le pal- mier eft le fymbole de la victoire que ces Héros du Chriftianifme ont remportée, lorfque , comme des victimes innocentes, ils ont répandu leur fang pour la foi. Lorfqu'il fut queftion d'inventer un chapiteau pour un Ordre François, en- tre plusieurs productions qui parurent alors , celles qui approchèrent davan- tage de la difpofition & des mefures Corinthiennes, furenr reçues avec le plus d'approbation. On s'y étoit fervi, au lieu de feuilles , de pennaches difpofées de la même manière que les feuilles d'acanthe &c d'olivier ; elles étoient de plumes d'autruche, qui font flexibles, & qui font un revers affez naturel; mais ces plumes paroifïent avoir quelque chofe de chétif en elles-mêmes , & elles demandent d'être accompagnées d'autres ornemens; c'eft pourquoi, outre la couronne que M. Perault avoit pofée fur l'aftragale de la colonne, j'ai ajouté les cordons des Ordres de faint Michel & du faint Efprit, que M. Girardon avoit introduit dans un chapiteau qu'il inventa alors ; & j'imagine, qu'en or- nanr les volutes de plumes de coq, & mettant la tête de cet oifeau, ou un foleil à la place de la fleur, ce chapiteau fera un très-bel effet, & digne de la Nation chez laquelle il a été inventé. J'aurois pu donner encore plufieurs au- tres defïeins de chapiteaux fymboliques, car dans les chofes d'imagination, il eft aifé de donner l'eflbr à fon génie, mais il m'a paru que ces deux exemples étoient fufHfans, d'autant plus que l'ufage en eft affez peu fréquent. A l'égard des bafes, j'ai fuivi mon génie en les compofanr, & quoiqu'elles
foient moins chargées de moulures que les Corinthiennes, je crois qu'elles fe- ront encore très-riches §n exécution, fjar-tout celles dont les moulures font taillées d'prnemens. |
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BASES COMPOSEES ET CHAPITEAUX SYMBOLIQUES
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CANNELURES RUDENTÉES ET ORNÉES.
Les rudentures & les dijférens ornemens quon introduit
dans les cannelures font très -propres a enrichir les co- lonnes délicates. J'ai fait choix > dans les ornemens que je donne ici 5 *de ceux qui m'ont paru les plus convenables. I^bs colonnes antiques de marbre font ta plupart cannelées, & quelques-
unes , du nombre defqueiles font les Corinthiennes de l'arc de Conftantin , font rudentées avec des bâtons jufqu'au tiers, & d'autres font avec des ruden- tures plattes, comme il y en a dans le Panthéon : mais il s'en trouve peu dont les cannelures foient remplies de feuillages. Cependant comme ces ornemens ne font pas plus contraires à la folidité que le pourroient être les feuilles du chapiteau Corinthien , on né rifque rien à en orner les colonnes les plus fvel- tes, félon la qualité de l'ouvrage ôc de la matière. Les colonnes qui font dans l'intérieur des édifices devant toujours être plus riches que celles du dehors, ces cannelures ornées y font très-convenables, fur-tout fi les autres membres de l'Architecture font d'une richefie proportionnée, & que les moulures foient taillées & la frife fculptée. Les pilaftres des lambris de revêtement, & les colonnes des alcôves 6c des rétables d'autels & de menuiferie , qui font can- nelées , font plus fufceptibles de ces fortes d'ornemens, qui peuvent être coupés dans le bois avec beaucoup de propreté & peu de travail* mais ceux qui font .à jour, comme les;rubans tortillés, les feuilles tournantes fur des baguettes, Sec. s'exécutent mieux étant faits de métal. On peut border de baguettes les cannelures, & l'on en peut mettre encore fur les côtes, comme il y en a aux colonnes de l'églife de fainte Agnès hors de Rome , mais l'ouvrage en devient trop confus. Lorfqu'on taille des ornemens dans les cannelures, on en doit di- minuer le nombre, pour les dégager davantage, enforte qu'au lieu de vingt- quatre cannelures, qui eft: le nombre ordinaire qu'on donne à l'Ordre Corin- thien , il n'y en ait que vingt, lorfqu'elles font ornées, & il faut alors que cha- que côte n'ait environ que le quart de largeur delà cannelure. On difpofe ces ornemens de différentes manières, ou les faifant.fort.ir de rofeaux de la lon- gueur du tiers du fût, comme aux colonnes Ioniques des Tuilleries , ce qui eft la meilleure manière; ou en les efpaçant fans rofeaux, comme lorfqu'il n'y a dans chaque cannelure qu'une branche au bas, une autre au tiers ou à la moitié, Se une troifieme au haut j ou enfin par petits bouquets mêlés alterna- tivement dans les cannelures. |
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pi, $10.
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122.
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Rudenlure plaie .
Ruacniure a ùastpu*
Rua , à oai/aeéée .
Roseau et Laurœr,
Rûifealf et- Lierre .
Rudenture a cable ,
Ru a en t. a /eu tu es
...a-e rete/ia , .
Ru,/, à coraeteUe.
Peui/Lt
a joui*.
Ruoajis ioru/les.
Perlés etOltues.
Rinceaux,
Cuiotr .
Tiae ae /e util es
cteau .
Titjè a\*4canuu•.
Turc de rosettes ,
Patawttes.
Laurier eù roses .
Feu tués ae Ctiesne .
uofies rieuroti/ies.
*- t -
Enlrelas ae feui/tes
ae. ré/èttà,, .
E/itte/as ai'fe. -—^ cOqutt/eS.
Hoiujuets deLaurœr. Postas //euron/ies* Grotesque,? et roses. iToncs coudes et roses. R/Uretas avec ros&f. {Pige ae Lis, |
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Pl.vo. C AKNELU R£S flUDENT RTC S ET O RNEES
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Vv
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COURS
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C O L O N N E AVEC DIVERSES
BANDES.
Quoique les colonnes de cette efpece ne joient pas fort en
ufage y cependant comme il s en voit de très-belles oh la richeffe & le travail nom point été épargnés , j'ai jugé que celle-ci ne Jeroit pas à rejetter 3 la variété de fes or- nemenspouvant la faire mettre en œuvre avec fucces dans |
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plufie
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urs ouvrages.
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l eft confiant que la beauté naturelle d'une colonne eft: d'être d'un feulbloc
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de pierre, ou de marbre, '& qu'elle ne doit tirer d'ornement que de la grâce de
fon contour ; mais comme la matière ne permet pas toujours de faire des co- lonnes d'une feule pièce, & qu'on eft fouvent obligé de les faire de plufieurs tambours j les Architectes fe font avifés, pour en cacher les joints, d'interrom- pre la. longueur du fût par des boffages, quelquefois pareils, & d'autre fois mêlés, qui la rendent ruftique., ou de mettre des bandes , à égales dillances, fur un fût cannelé, pour faire la colonne plus riche. Deux chofes font à obfer- ver à l'égard de ces bandes, leur difpofition & leur variété. Elles fe difpofent différemment, félon le cara&ere de l'Ordre & la richeffe du travail. Aux co- lonnes Ioniques des Tuiîleries, il y a cinq bandes dans la hauteur du fût, dont chacune eft couronnée d'une ceinture de feuilles d'eau, & la première bande eft au-deffus de la naiffance des cannelures, ce qui n'eft pas de même aux colonnesTofcanes du paffage de la galerie du Louvre, où la première bande des fix qui en ornent le fût cannelé, pofe immédiatement fur la bafe j ni aux colonnes Compofites du portail de faint Etienne du Mont, où il y en a huit qui laiffent neuf efpaces ou tambours , dont les cannelures fe terminent quar- rément. Les profils qu'on donne à ces bandes, & les ornemens dont on les enrichit, peuvent être diverfifiés fur une même colonne \ on y peut introduire des armes, des devifes, des fymboles , des compartimens, &c. le tout accom- modé aux lieux Se aux perfonnesj enforte que ces ornemens variés devien- nent fignificatifs. Cette colonne à bandes peut encore être conftruite d'une autre manière : fon fût cannelé fe peut faire en marbre blanc, & fes tambours en marbre de couleur. Quanta la proportion des bandes, elles ne doivent pas avoir plus d'un module de hauteur, afin que le nud du fût paroiffe davantage. Enfin quoique la pureté de l'Architecture n'admette point ces fortes de colon- nes , on peut néanmoins s'en fervit avec fuccès dans des grottes & dans des jar- dins, lorsqu'elles font ruftiques, & lorfqu'elles font traitées dans le genre déli- cat , à des décorations de feenes de théâtres, à des arcs de triomphe pour des entrées publiques, à des catafalques pout des pompes funèbres, &c. |
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D'ARCHITECTURE.
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Yi ancle à Ji as>iiette
auec Jorics coudes,
culots et roses ^4. *s£itses de panier et fleurons 23, Batiac à, Jviilcl
avec leS^4nnes île,? France soutenues ae jPa/mes et <zc? Lanne/s C. |
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Vi aride à Tal
arec couronnes et
queues ae Rion D Roses, Culots eà _c ntrelaS Xi/ . |
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Bande
avec Aili-ao-ala qui a uJiseSd'ez'awe/ et cuto&f aenj/nes jF*. cotiu'arlmieiis ne ' Li'slels Ct, |
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uau.de a Cavef
qui a eiilrcnuf et
culots II, Joncs et. fleurons I. |
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Baiicie avec
Quart de rond
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qui a entrçuis __i tiens et oueucs__-
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de Paon K .
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COLONNE AVEC DIVERSES BANDES
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DISPOSITIONS DE COLONNES
ET DE PILASTRES.
Pal raffemblè ici toutes les différentes manières de difpofer & de group-
per les colonnes & pilaflres 5 & je me fais borné à en donner le plan, parce que j'ai bien fenti qu'une élévation ne rèpréfenteroit qu'imparfaitement l'effet de ces comportions ; & comme elles ne font pas toutes exemptes de défauts 3 j'en ai pris occafion de critiquer quelques difpofîtions qui 3 pour avoir été mifes en œuvre dans des ouvrages approuvés > n'en font pas moins vicieufes, X outes les inventions ayant eu pour principe dans les Arts, le dent de
la nouveauté, il s'eft fouvent rencontré des Architectes qui, pleins d'imagi- nation , ont cherché des figures extraordinaires, Se les ont produites, autant pour fe fingularifer, que parce qu'ils y étoient contraints par quelque fujétion particulière. Ainfi les uns ont fait des colonnes ovales, pour en diminuer la faillie y d'autres des colonnes à pans , pour recevoir plusieurs retombées j Se des colonnes torfes à jour à deux- ou à trois tiges, pour avoir occafion de montrer jufqu'où l'on pouvoir porter la délicateflè du travail* Dans certaines occafions l'on a pratiqué des efcaliers à noyau, ou fufpendus dans les colonnes cblofla- ies, pour y monter comme dans une tour. Quant à la difpofition des colonnes & pilaftres, la néceffité contraint quelquefois de prendre des licences j mais il faut éviter celles qui font positivement contre les règles de Part, comme de doubler ou de flanquer les colonnes & les pilaftres, parce que cette pénétra- tion de corps mutile les chapiteaux, 8c les confond. Pour les colonnes liées & cantonnées, comme il n'y a aucune néceffité de les faire de cette forte, c'eft un abus qu'il faut abfolument rejetter ;*on doit plutôt chercher à ifoler les colon- nes qu'à les trop engager ou nicher j c'eft pourquoi lorfque la place ne permet pas de mettre des colonnes, il faut prendre fon parti, Se n'y mettre que des pilaftres. Les grouppes de colonnes femblent encore fort inutiles, d'autant que cette multiplicité de colonnes ôte le plus bel effet des porches, périftyles Se au- tres colonnades, quieft de paffer librement entre les colonnes. AufliVnruve dit qu'on ne doit pas ferrer les colonnes plus près que le pienoftyle, JLe pilaftre plié eft auffi faux dans fon principe, que celui dans l'angle eft vrai j car le pilaf- tre ifoléj appelle Ànte, étant parfaitement quarré, on doit fuppofer qu'il eft engagé dans le corps du mur, Se que ce qui en excède le nud, n'en eft qu'une face ou une encoignure. À l'égard des pilaftres ébrafés, c'eft une fujétion d'un pan coupé, & il faut obferver que les deux moitiés du pilaftre foient chacune plus larges que leur demi-diametre, pour dégager les hélices & la fleur, ainfî qu'il a été pratiqué à l'églife de S. Pierre de Rome. Je remarquerai à cette occafion, que lorsqu'il n'y a point de tribune, ni de niches entre les pilaftres dans le pan coupé, comme à la Sorbonne, l'entre-pilaftre doit avoir au moins un demi- diametre. |
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D'ARCHITECTURE.
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Colui
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Col O MIC Ovule
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Colonne à Pans Jumelée Wrufte'e ColonneTorfe
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Colonne Ado lie C r^ 1 -v-r' 1 '
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Colonnes Ci'entes
a Vue avec noyau h Tls |
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Colonne Fiaiioiiee
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Colonne Angiilaire
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Colonne et- Pilaftre Lie z
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Colonnes Cantonnées
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PLst,. DISPOSITIONS DE COLONNES ET PILASTRES P«â.34
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COURS
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DIVERSES ESPECES
COLONNES
Extraordinaires & fymboliques.
Outre les colonnes ordinaires dont il efl parlé dans le cours
de ce Livre, voici le dejjein de plufieurs autres efpeces de ce principal ornement dArchiteclure, que je donne autant pour faire connoître jufqua quel point on les peut varier, que pour exciter ceux qui ont du génie a produire quelque chofe de nouveau & de raifonnahle fur ce fujet, J-/ES colonnes, que la néeelîité feule avoit fait imaginer, &
qui n'avoient d'abord été employées dans les édifices que pour les rendre plus folides , ne furent plus confidérées dans la fuite que comme une partie efTefttielle de la décoration : non-feule- ment on s'en fervit pour porter des corps folides dans les édifi- ces les plus remarquables, mais on les plaça en une infinité d'en- droits où l'on auroît pu s'en paffer, fi l'on n'eût confulté que les règles de la folidité; on en fit de toutes fortes de grandeur, &L l'on y employa toutes les efpeces de matières ; l'on poufla mê- me la magnificence fi loin, qu'on en fît de colofîales qu'on éleva pour fervir de monumens,. De-là cette infinité de colonnes fîn- gulieres que. les Àrchite&es ont imaginé dans tous les tems , 8c que fufage a fait approuver. On peut les divifer en trois clafTes; la première eft des plus grandes appellées Coloffales, qui font toujours folitaires, Û qui font un ornement particulier, détaché de toute ordonnance d'Archite&ure, La féconde, des moyennes qui entrent dans la compofition des bâtimens , Ôc qui ont leur ufage, comme les ordinaires. Et la dernière, des petites,qui fer- vent à enrichir les tabernacles, cabinets de marqueterie, buffets d'orgues, horloges, pendules & autres .ouvrages délicats. |
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D'ARCHITECTURE. Hf
Les colonnes coloflales font mafîîves ou creufes, ftatuaires
ou zophoriques, triomphales ou hiftoriques, ou enfin aftrono- miquesi De toutes ces colonnes, l'hiftorique peut pafler pour la plus augufte, parce qu'outre la ftatue d'un homme illuftre qu'elle porte, elle repréfente encore fes actions héroïques dans les bas-reliefs dont on l'enrichit : mais il faut avouer que no- nobstant cet avantage, il y a quelque confuiîon dans la richefïè de fon travail, principalement lorfque les fujets y font traités dans un bas-relief continu en ligne fpirale, comme aux colon- nes Trajane &-Automne ; au lieu que Ci ces fujets en étoient fé- parés par bandes avec des infcriptions, les fujets fe diftingueroient beaucoup mieux, & outre cela elle feroit encore chronologique, parce qu'elle contiendroit les faites d'une vie auffi beureuïe que glorieufe. Il n'en: pas néceilaire que la colonne que je nomme triom-
phale foit creufe ; j'en ai enrichi le fût de toutes les différen- tes couronnes qu'on décernoit dans l'antiquité aux Guerriers qui s'étoient fignalés par quelque aéfcion d'éclat, ôC ces couronnes y font mifes fort à propos pour cacher les joints des tronçons ; mais on pourroit encore placer, pour plus de magnificence, dans les intervalles qui font entre ces couronnes militaires, les armes des provinces, & des profils des villes conquifes par le Prince ou le Héros en l'honneur duquel cette colonne a été érigée ; ce qui pourroit encore faire donner à cette colonne le nom d'Hono- rable. Pour la colonne aftronomique, elle doit être creufe; parce que
ce n'eft proprement qu'une efpece de tour ronde, dont le fommet doit fervir d'obfervatoire pour y coniidérer le cours des aftres. Il y en a une de cette efpece dans l'hôtel de SoiiFons à Paris, que la Reine Catherine de Medicis y a fait élever ; & c'eft fur fon modèle que je donne celle qui eft ici. La colonne phofphorique eft de mê- me genre, & doit être auffi colofTale ; on peut même la faire d'une énorme grandeur ; la place qui lui convient, eft à la tête d'un mole, ou devant la chaîne d'une darce, ou d'un baffin de port de mer, pour y fervir de fanal. Quoique la colonne roftrale qui eft à Rome, & qui eft peut-
être la feule qui ait été faite de cette efpece, foit petite, on pour- roit néanmoins , fur cette idée, en ériger une côlbfïàlc de marbre de couleur, dont le piédeftal, la bafe Ôc le chapiteau feroient de |
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marbre blanc, Se les poupes Se proues de vaiftèaux Se de galères,
de même que la ftatue, feroient de bronze doré ; 6c il n'y a point de doute que ce monument érigé à la gloire du Roi dans quelque ville maritime, devant un arfenal, une maifon-de-ville, ou quel- que autre édifice public , y conviendrait mieux qu'une ftatue équeftre qu'on pourrait lui élever. Or comme les colonnes colofTales font purement de magnifi-
cence , il eft néceflaire qu'elles foient élevées dans de grandes pla- ces, pour être vues d'une diftance proportionnée, Se que ces places aient une décoration conforme à la dignité du monument. C'eft ainfi que les Anciens l'avolent pratiqué dans le marché de Nerva Se dans celui de Trajan qui étoit aufli riche d'Architecture que la colonne de cet Empereur, qui fubfifte encore , eft recommanda- ble par le nombre Se la beauté de fes fculptures. On voit encore par les ruines de plufieurs antiquités, combien
ces places accompagnées de colonnes étoient en recommanda- tion chez les Anciens, 6c même on juge par ce qu'en ont écrit les Hiftorieas, 6c par de certains efpaces qui font reftés vuides, de la figure £c de l'ufage de ces places,. Elles leur tenoient lieu de nos halles? de nos foires ôc de nos marchés; mais quelquefois aufli ils avoient moins en vue l'utilité publique que l'ornement de la ville Se le plaifir du peuple, 6c alors ils en faifoient des hipodro- mes, des cirques , des théâtres 9 des xyftes, des paleftres , des naumachies , des viviers, Scc^ La beauté des places publiques procède de leur régularité Se de
lafymmétrie des parties qui fervent à leur embellmement : parleur régularité, on entend l'efpace dans lequel elles font comprifes, qui doit être d'une figure parfaite, comme ronde ou ovale, quarrée ou oblongue, enforte que les angles Se les cotés en foient droits ; la fymmétrie demande que l'Architecture en foit uniforme, c'eft-à- dire, qu'elle règne également à l'entour, avec un portique public; ou qu'elle foit refpeétive, les bâtimens des côtés oppofés étant égaux, ou même différens , pourvu que ce foient des palais , des hôtels, 6c autres bâtimens considérables. Quant à la fituation d'une place, il eft important qu'elle foit plutôt devant une grande rue, comme celle qu'on a bâ*i à Paris fur le terrein qu'occupoit ,ci - deva&t l'hôtel de Vendôme, ou celle des Victoires, à la- quelle aboutirent plufieurs grandes rues, parce qu'on découvre la place plus facilement qiie fi elle étoit renfermée dans uneifle de |
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quartier 9 comme la Place Royale qu'il faut aller chercher.
La meilleure difpofition d'une place, eft quand elle eft traverfée
d'une grande rue par le milieu, qui fouvent eft croifée par une autre rue, ainfi qu'on l'a pratiqué dans la ville deVerfailles &c dans les nouvelles villes qu'on plante de fymmétrie. Quant aux retranche- mens qui fe font, autant pour l'utilité publique que pour l'embel- lifTement des anciennes villes, fur le terrein des maifons qu'on conftruit de nouveau, afin de rendre les rues plus larges & plus droites ; il faut obferver que non-feulement les maifons des Tues drefTées d'alignement fe bornoyent, en fupprimant les faillies èc avances fuperflues au delà des murs de face réglés par le Voyer ; mais on doit aufli faire des entre-coupes en certains carrefours, ôc des pans coupés aux encoignures des rues, pour faciliter le tour- nant des charrois, &C en rendre les entrées & les illues commodes. Les colonnes milliaires dont je donne ici des exemples d'après
celles qui font auCapitole, étoient autrefois enufage chez les Ro- mains qui les plaçoient fur les grands chemins, ainfi que les pier- res & termes milliaires, pour marquer les diftances des lieux, &c dans leurs carrefours, pour enfeigner les différentes routes. Ils ne leur donnoient pas les proportions des colonnes ordinaires, mais ils les tenoient plus courtes ôc plus maffives, pour leur donner plus de folidité, & empêcher les vents auxquels elles étoient expofées, de les renverfer. Quelquefois ils leur faifoient porter un globe, mais fi l'on en rétabliiToit aujourd'hui l'ufage, il me paroît qu'il faudroit, pour les rendre plus utiles, qu'elles fuiTent auffi Gnomoniques par le moyen des cadrans folaires , qui marqueroient encore les heures du jour aux voyageurs. Les colonnes funéraires ou fépulchrales font ordinairement feules Se d'une moyenne grandeur, ainfi que les limitrophes & les indicatives. Il y a dans l'églife de faint Cloud près Paris, un exemple d'une colonne funéraire, qui porte une urne dans laquelle eft renfermé le cœur du Roi Henri III, & c'eft d'après cette colonne que j'ai compofé celle que je rapporte ici. Les colonnes extraordinaires de moyenne grandeur, qui font
celles qui entrent, comme j'ai dit, dans la compofitibn des édifi- ces, fe peuvent varier de plusieurs façons : on peut faire les rufti- ques d'autant d'efpeces qu'il y a de boflages. Les colonnes bandées font enrichies de fculptures fur leurs bandes, & ce qui paroît du fut, eft cannelé. Mais toutes ces colonnes, de quelque matière qu'elles foient, même fufible, ne doivent être employées que par |
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rapport au lieu qu'elles décorent; ainfi les colonnes en baluftres ne
conviennent qu'aux clôtures qui fe font en bois, en fer, ou en bronze. Les belliques, auxquelles on donne la forme de canons, font pro- pres aux portes des citadelles, des arcenaux 6c des fonderies : cel- les qu'on nomme Menianes, aux balcons ou menianes qu'elles {©«tiennent : les marines couvertes de glaçons ou de coquillages, aux grottes, fontaines, nymphées 6c pifcines : les colonnes feuil- lues 6c paftorales, aux portiques des jardins, grottes fatyViques, lai- teries , 6c autres batimens champêtres ; & celles de treillage, aux berceaux où les pilaffcres conviennent encore mieux, Se font de moindre faillie 6c dépenfe: 6c enfin les hydrauliques auxcafeades; ces dernières fe font de pluueurs manières ; Ton peut faire fortir du haut un bouillon ou jet d'eau qui, en retombant, forme des nappes droites ou en fpirale, comme celle que je rapporte ici, 6c qui eft une imitation d'une colonne femblable qui eft à Frefcati. Les petites colonnes fe font le plus fouvent de matières précieu-
fes, comme de lapis, d'agathe, d'avanturine , ou de divers jafpes rares ; fur quoi il faut obferver que les veines ou taches de ces pier- res choifies foient petites à proportion des colonnes, 6c que leurs couleurs les détachent du fond contre lequel elles font pofées. Il y en a auiTi de diaphanes, telles que font celles de cryftal, d'al- bâtre , 6c d'autres pierres tranfparentes. Ces petites colonnes font ordinairement faites au tour; la plus finguliere eft la torfe évuidée à jour, qui fe fait de deux manières , ou de deux tiges torfes à l'en- tour d'un noyau, ou de trois tiges tournées en fpirale. Il s'en voit de marbre de cette dernière forte, qui peuvent pafïerpour un chef- d'œuvre en ce genre. Il fe fait auiTi des colonnes fingulieres pour les décorations de théâtre ; 6c ce font celles où un homme qui a du génie, a un plus beau champ de s'étendre; 6c d'autres qui ne font pas moins iufceptibles d'invention, qu'on peut appeller Lumi- neufes, 6c qui fervent pour les fêtes, 6c principalement pour les illuminations: j'en ai vu de cette dernière efpece qui renfermoient des lumières en-dedans, 6c dont le nud étoit formé par des tranfpa- rens peints avec art, quifaifoient la nuit un effet des plus furprenans. Voilà une partie des colonnes extraordinaires qui méritent d'être
reçues dans la pratique ; toutes les autres qui pallent fous le nom de compofées, 6c qui non-feulement s'éloignent des proportions ordinaires, mais qui font encore chargées d'ornemens confus qui ôtent la grâce de leur contour, font des productions méprifables, 6c |
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dont on ne doit pas exiger que je donne des exemples. De ce nom-
bre font les colonnes qui ont des ceintures à l'endroit du renfle- ment, comme il s'en voit à l'églife de faintEuftache à Paris: celles qui font ruftiquées avec de petits boiïages en pointes de diamant,, comme à la Maifon blanche de Gaillon près de Rouen, ÔC quel- ques autres d'un goût auffî pervers. Le chapiteau eft le principal ornement de la colonne, ôc comme
fa beauté conhfte dans la proportion, le choix ôc l'arrangement de fes feuilles, je n'approuverai jamais qu'on fubftitue, à la place de ces ornemens qui lui font propres, des figures, des animaux, des tro- phées , des mafques, Se autres figures de caprice qui ne font que des productions imparfaites, fans defîein, ni rapport d'ufage » ôc dont les bâtimens Gothiques, auffi-bicn que pltafieurs Livres, font remplis ; mais il faut excepter de cette règle les chapiteaux des co- lonnes fymboliques , lefquels, quoique compofés, ont leur beauté particulière, à caufe des attributs convenables dont ils font enri- chis. Lorfqu'on regratte d'anciennes façades pour quelque raccor- dement ou réparation, & que ces façades fe trouvent décorées dans un goût qui tient du Gothique, il faut retondre toutes les faillies inutiles ; de, s'il eft poffible, plutôt incrufter des bafes , chapiteaux &C autres membres, que de répéter ce qui eft de mauvais goût, dans la partie neuve qui eft à conftruire. Il feroit aifé d'accommoder à nos ufiges la plupart des colonnes
extraordinaires; l'on pourroit, par exemple, élever fort à propos une colonne militaire dans un endroit fignalé par une victoire, parce que la colonne, particulièrement l'Attique, étant un mo- nument durable Se ifolé, elle recevroit avec ordre, fur fon fût & fon piédeftal, des inferiptions fît trophées qui marqueroient les plus notables circonftances d'une expédition. On peut conclure de tout ce qui a été dit ci-deiTus, combien il eft important à ceux qui ont la direction des ouvrages, aux Architectes qui les inventent, & aux Sculpteurs qui les exécutent, d'avoir connoillance de l'Archi- tecture antique, foit par les voyages 3 foit par l'hïftoire, ou du moins de s'en faire inftruire; car ce n'eft ni la richefTe de la matière, ni l'excellence du travail, ni la grande dépenfe qui rendent les ouvra- ges recommandables: ils ne le font qu'autant que les convenances aux lieux, aux ufages ôc aux perfonnes y font gardées, ; |
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DIVERSES ESPECES
DE PIEDESTAUX
EXTRAORDINAIRES.
Les plans & les élévations des piédeftaux extraordinaires
que je donne ici, ferviront a montrer que cet ornement d'architecture peut être traité différemment > félon la grandeur & Vétendue des Jlatues ou autres compojitions auxquelles il doitfervir de bafe. J. l n'y a guère de partie dans l'Architecture qui foit plus arbi-
traire que le piédeftal, 5c où Ton puifle prendre plus de licence : je ne parle ici ni des acroteres, ni des piédeftaux des Ordres. On ne doit point craindre de. s'écarter des règles, puifqu'il n'y en a point de preferites par les exemples de l'Antiquité, & que les Ar- chitectes modernes n'en ayant écrit que très-faperficiellement, ils ont laifTé la liberté de donner fur ce fujet l'efïbr à l'imagination. C'eft ce qui m'a fait hazarder de donner les deffeins qu'on voit ici, qui pourront réuflir fi l'on veut prendre la peine d'en defïiner les profils en grand, Se d'ajouter des focles qui manquent à quelques- uns, le peu de grandeur de ce volume ne m'ayant pas permis de les y mettre. J'ai tâché d'en donner de tous les genres, trop heu- reux fi ce foible elTai peut faire naître la penfée à des Architectes ôc à des Sculpteurs plus habiles que moi, d'en inventer de nou- veaux 6c de plus parfaits. Quoi qu'il n'y ait point de proportion déterminée pour le pié-
deftal, & que fa hauteur dépende de la fîtuation èc de la figure qu'il porte, cependant quand il eft au rez-de-chaufTée, tant dans l'inté- rieur que dans l'extérieur des édifices, on lui donne ordinairement les deux tiers ou les deux cinquièmes de la hauteur de la figure: & plus elle eft maflive, plus le corps du piédeftal doit être fort & bas, comme on le pratique dans les Ordres, où le Tofcan,qui eft le plus court & le plus mafîif des Ordres, eft toujours mis au rèz-de- chauiïee. |
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Autant que les piédeftaux des Ordres doivent être fimples & ré-
guliers, autant ceux-ci font-ils fufceptibies de formes ingénieufes èc extraordinaires, & cela dépend du caractère, de l'attitude & de la fituation des figures. Les moindres piédeftaux fervent à porter les | ftatues en pied, qui font ou antiques, ou reftaurées, ou enfin mo- dernes ; entre lefquelles il y en a de nues, comme font la plupart des ftatues grecques; & de vêtues, comme les ont faites les Ro- mains: & les unes & les autres repréfentent ou des Divinités, ou des Héros, ou des Princes; ou bien ces ftatues font fymboliques ou allégoriques* Mais comme toutes ces figures font de propor- tions différentes, félon le fexe5 l'âge &; la qualité , il faut aufîi que le piédeftal foit différent de hauteur, de profil ôc d'ornemens. Le piédeftal qui doit porter une figure fvelte n'eft point le même que celui qui convient à une figure d'un caractère folide. Quant aux pié- deftaux figurés par leur plan, qui ont des retours ou pans coupés, ou qui font flanqués, arrondis ou échancrés en leurs encoignures, ils fervent plus ordinairement pour porter des figures légères : au lieu que ceux avec avant-corps ceintrés ou droits font propres à re- cevoir des figures ou grouppes qui ont des animaux ou des attributs à leurs pieds, lefquels portent avec grâce fur ces parties faillantes. Les piédeftaux des figures affifes ou à genoux, comme font cel-
les des Papes & Prélats, desMagiftrats & des Hommes de Lettres, qu'on érige dans les parvis ou places devant les églifes, dans les chapelles, &c près des maufolées, fépultures & autres endroits , doivent être moins hauts que larges, ces figures ayant plus de plan que celles qui font en pied. Si l'on a plufieurs figures d'une même hauteur à placer, il eft plus à propos, pour la variété, de fe confor- mer à leurs caractères ôt à leurs attitudes, que de fuivre une uni- formité de fymmétrie pour les piédeftaux ; principalement lorf- que ne faifant point partie d'une jOrdonnance d'Architecture , ils font répandus dans un grand efpace, &£ qu'étant ifolés, cha- que piédeftal fait un fujet féparé fit indépendant. Mais il faut au moins obferver dans les fallons , galeries, ou allées, que les piédeftaux des figures refpe&ivement oppofées , foient pa- reils. Les piédeftaux de figures couchées, telles que font les fleu-
ves , rivières, Sec. comme font celles de l'Océan , du Tigre, l| du Nil Se du Tibre, qu'on voit au Capitole & au palais de Bel- védère à Rome, doivent être en longueur, êc avoir peu de hau- |
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teur; ils peuvent auffi. avoir leur dé en talut, 6c l'on peut diminuer
le nombre des moulures de leur corniche 6c de leur bafe. Mais à l'égard des piédeftaux qui portent des figures de femmes couchées, comme la Cléopatre, la Nymphe à la coquille, 6c d'autres figures d'une proportion aufli délicate, les profils en doivent être légers, 6c l'on ne peut guère fe difpenfer d'introduire des ornemens dans leurs tables. Les piédeftaux triangulaires par leur plan, font les plus extraor-
dinaires 6c le moins en ufage : ils peuvent fervir à des colonnes fu- néraires , qu'on peut accompagner de figures repréfentant des ver- tus , des génies 6c autres attributs, placées fur les encoignures ; on s'en fert aufli pour les lutrins des églifes 6c en d'autres occafions , 6c il s'en voit encore qui portent des obélifqucs d'eau à l'arc de triomphe de Verfailles , lefquels font ingénieufement imaginés. Ces piédeftaux fe font de divers profils, comme à-plomb, en adou- ciflement, en baluftre, 6c ces derniers font imités des autels an- tiques des Payens , 6c particulièrement du trépied d'Apollon Py- thien à Delphes, La grandeur 6c la forme des grouppes, qui font ordinairement
ifolés, règlent le plan 6c la hauteur de leurs piédeftaux: par con- féquent ceux qui ont plus de figures 6c plus d'étendue, doivent avoir des piédeftaux moins hauts que les autres. Ce principe établi, s'il falloir faire un piédeftal pour le grand grouppe qui eft au palais Farnefe, oh font repréfentés Zcthus 6c Amphion qui s'efforcent d'attacher par les cheveux Dîrcé aux cornes d'un taureau furieux, il faudrait qu'il eût peu de hauteur, &c que ce ne fût qu'une manière de focle avec une bafe 6c une corniche : parce qu'autrement la ter- raffe de ce grouppe étant trop élevée,une partie de l'ouvrage feroit au-deÛus de la vue, 6c ne fe déçouvriroit point, Au contraire le grouppe de Laocoon Se de fes deux enfans, demanderait un pié- deftal plus haut, 6c pour que ce piédeftal devînt d'une proportion élégante, il faudrait que la face de devant eût en largeur une fois 6c un quart de fa hauteur, 6c que le dé fût un parallélogramme en longueur : on peut donc établir pour précepte, que plus les group- pes font hauts avec peu de plan, tels, par exemple, qu'un ravine- ment de Proferpine par Pluton, ou de Pandore par Mercure, plus leurs piédeftaux doivent être hauts ; 6c l'on obfervera que les pié- deftaux de figure ronde, 6c ceux qui font échancrés ou arrondis par les encoignures, conviennent même mieux pour ces fortes |
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de grduppes, que ceux qui font quarrés par leur plan, parée que
toutes les vues en font plus riches. Les figures équeftres, qui de tous les monumens ftatuaires font
les plus fuperbes, doivent être placées fur des piédeftaux d'une ma- gnificence convenable au fujet Se à la fituation du lieu. La propor- tion de ces piédeflaux dépend abfolument de la grandeur de la figure pour laquelle le piédeftal eft fait ; mais il ne doit pas être trop haut, de crainte que la ftatue étant dans une trop grande élé- vation, on ne puifle pas juger de l'excellence du travail Se de la ref- femblance du Héros. C'eft pour la même raifon que ces ftatues, quelques grandes qu'elles foient, ne font jamais un bon effet, lorf- qu'elles font fituées fur le faîte d'un édifice. L'on doit encore ob- ferver, que comme il y a une différence fenfible entre une grande & une médiocre ftatue, les piédeftaux en doivent être proportion- nés de telle forte, que la figure, comme principal objet du mo- nument , attire plus les yeux de ceux qui la regardent, que fon piédeftal qui ne fert qu'à la porter. Les ornemens qui conviennent à ces fortes de morceaux d'Ar-
chitecture , font les confoles, montans, pilaftres, feftons, tables, bas-reliefs, 8c autres ornemens de Sculpture qui doivent être figni- ficatifs , ôc faire partie du fujet. Il faut que le tout foit élevé fur un focle avec un ou deux degrés en manière de lièges, & s'il y a des grouppes aux faces, ou des figures aux encoignures, il eft né- ceffaire qu'il y ait alors un embafement fuffifant pour les porter. Ces fortes de piédeftaux doivent aufîi être entourés de bornes liées avec des chaînes de bronze, comme on le pratique aux places Se palais d'Italie; ce qui a effectivement un air de grandeur que n'ont point nos herfes Se barrières d'hôtels, plus propres pour des car- rières ou lices de manège, que pour garantir des charrois le pied des murs de face. Il faut encore que la grandeur des ftatues pédeftres ou équef-
tres , foit proportionnée à l'étendue de la place qu'elles décorent. Or comme une grande ftatue conviendroit mal dans une petite place, parce qu'il n'y auroit pas un éloignement fuffifant pour la bien confidérer ; auffi une petite ftatue, dans un grand efpace, paroîtroit chétive, quelque belle qu'elle fût. C'eft pourquoi ft la ftatue équeftre de bronze de Marc-Aurele, qui n'a que onze pieds un quart de longueur fur douze pieds de hauteur, convient dans la place du Capitole, qui eft médiocre, Se où Michel-Ange |
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3P. COURS
l'a élevée : l'on conviendra que celle de Louis le Grand, qu'a
fait le freur Girardon, Se qui a dix-neuf pieds de longueur fur dix- neuf Se demi de hauteur, eft proportionnée à la place au milieu de laquelle elle eft érigée, laquelle a foixante-cinq toifes de lar- geur , fur foixante-dix de profondeur, Il faut auffi obferver que la principale face de la ftatue fe doit préfenter du côté de la princi- pale avenue qui conduit à la place, cette difpofition eft préférable à celle d'une ftatue qui regarderait les bâtimens qui environnent la place, Se qui ne préfenteroit qu'un afpect de côté à l'entrée de cette place. C'eft ce qui a été obiervé dans la difpofition heureufe de la ftatue équeftre d'Henri IV fur la place du Pont-neuf, à Paris ; Se l'on a eu la même attention, lorfque M. le Duc de la Feuillade fit ériger dans la place des Victoires la ftatue pédeftre de Louis XIV, faite par le iîeur des Jardins ; on lui fit regarder les deux rues des Petits-CJiamps, dont elle termine agréablement les iiïiies ; de même en élevant la ftatue équeftre de Louis le Grand au milieu de la place de Vendôme, on n'a pas manqué de la tourner du côté' de la rue faint Honoré, qui eft une des rues des plus paflantes de Paris. Or comme dans ces monumens on fe propofe une durée égale à
la mémoire des grands perfonnages pour qui on les élevé, il eft be- foin que les piédeftaux deftinés à porter une auffi grande charge que celle des ftatuçs équeftres de bronze „ foient bâtis folidement. Ainfi non-feulement il faut que le maffif au-defTous du rez-de-chauflee foit bien fondé Se avec beaucoup d'empattement., mais il faut en- core que le .corps du piédeftal foit conftruit des plus grands blocs de marbre qu'on pui.iïè trouver, pofés en liaifon mffifante, Se rete- nus en Jeurs lits pat des crampons de bronze. De forte que fi la maire en eft fi grande, que les quartiers de marbre n'en puifïent pas traverfer la longueur , ils faiTènt au moins parpinfur la largeur, 6c que le garni ou noyau, s'il y en a, foit d'une pierre très-dure, Se bien enijée avec les quartiers de marbre. Enfin tous les piédeftaux expofés à l'air ne doivent jamais être faits par incruftation ou pla- quis : cette pratique eft abfoiument yicieufe dans tous les ouvrages extérieurs qui font expofés à l'air. Il refte à parler des ornemens & des inferiptions qui contribuent
à la richelTe des piédeftaux, Les principaux ornemens, après ceux qui font du refTort de TArchitecture, font les bas-reliefs hiftoriés, les trophées Se les attributs, qui doivent avoir rapport aux fujets que portent les piédeftaux ; Se il y faut toujours obferver peu de relief ?
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relief, pour empêcher qu'ils ne fe ruinent, ôc pour ne pas diminuer
la fol'idité apparente & effe&ive que doit avoir un piédefbl. Les infcriptions qu'on grave dans les tables des piédeflaux, fer-
vent non - feulement à donner quelque notion de l'hifloire d'une figure ou d'un grouppe, 6c à en expliquer les attributs, mais auffi à faire valoir l'excellence du travail ; cette interprétation du fujet fatisfait infiniment celui qui le confidere ; car quoique la Sculpture, toute muette qu'elle eft, fe faiTe entendre à ceux qui la regardent avec attention, il eft néanmoins confiant qu'une favante ë£ courte infeription en vers ou en profe, ôte les doutes qu'on pourroit for- mer fur la difpofition , les habillemens, les armes, de autres fym- boles d'une figure, qui ne s'expliquent pas affez d'eux-mêmes. Les Italiens font fort curieux de faire valoir par ces fortes d'épigraphes ou infcriptions, jufqu'à des fragmens antiques, qui quelquefois ne font pas plus considérables que des ouvrages modernes d'une mé- diocre beauté. On met au rang des piédeftaux les pieds ou tiges qui portent au
milieu des baffins. figurés, les coupes, champignons, coquilles, &c. des fontaines jaillifTantes, & d'où fortent divers jets d'eau, comme girandoles, gerbes , chandeliers, cierges, lances d'eau , Ôtc. qui font l'embellifTèment des jardins. L'on en trouvera le dé- tail dans l'explication des termes d'Architecture, que j'ai compofé pour fervir de fécond volume à cet Ouvrage. Le fcabellon, qui fert à porter un bufte, eft encore une efpece
de piédeftal ; fa proportion doit être haute &C menue en manière de gaine de terme. Il s'en fait de marbre, ou de bois peint en mar- bre. Les fcabellons doivent être fans ornemens, du moins l'on doit fe contenter d'y mettre les attributs des bulles qu'ils portent, com- me un caducée pour Mercure, un trident pour Neptune, &c. ce qu'on peut encore obferver fur les gaines des termes. On nom- me auiîi fcabellons certaines faillies qui, au lieu de confoles, fer- vent à porter des bulles dans les façades, comme il y en a à celles du palais des Tuilleries. |
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DIVERS BALUSTRES
D'APPUI
Les piédefaux des baluftres étant une fuite des acroteres,
qui font la quatrième partie d'un Ordre élevé fur fon piédeftal 3 les baluftres qui en doivent remplir les inter- valles , font des ornemens autant utiles pour la diftinc- tion de chaque Ordre, que pour les diverfes comportions ou ils font employés , ainfi que le font connoître les def- feins que j'en donne ici. 1 l y a fujet de s^étonner qu'entre tant d'Architectes qui ont écrit,
il s'en trouve fi peu qui aient établi les proportions y de qui aient donné les profils des baluftres, auiïi-bien que des piédeftaux qui en renferment les travées. Peut-être qu'ils ont négligé cette partie de l'Architecture, ou parce qu'elle leur a paru peu confidérable, ou parce qu'il n'eft refté aucun fragment antique, dont ils aient pu ti- rer quelque exemple. Cependant après qu'on aura fait réflexion fur l'ufage des baluftrades, d'autant plus néceffaires, que fans elles ils y auroit du rifqué à fe promener fur les balcons & fur les terraiTes, de qu'outre cet avantage, elles augmentent encore la rîcheffe des façades ; on ne trouvera pas inutile que je me fois expliqué avec quelque étendue fur une partie de l'Architecture aufïï confidérable. La proportion des baluftrades doit, félon mon fentiment, être la même que celle de l'appui ou accoudoir que Vitruve nomme po- dium , dont la hauteur eft à un peu plus ou moins de trois pieds d'enfeuillement, quelque grand que foit l'édifice ;•&: il eft nécef- faire que cet appui foit élevé par-dehors fur un focle fuiïïfant, pour dégager la baie de la faillie de la corniche qui, fans cela, cacheroit la meilleure partie de la baluftrade. Les profils des piédeftaux ou acroteres, qui entrent dans la composition de la baluftrade, doi- vent être fimples ou riches de moulures, fuivant le caractère de l'Ordre qui décore le bâtiment. Pour en donner des exemples fen- fibles, la tablette de la baluftrade de l'orangerie de Verfailles, qui eft décorée d'un Ordre Tofcan, n'a qu'une fimple face, au lieu |
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qu'au périftyle du Louvre, la bafe 6c la tablette de la baluftrade
font ornées de moulures avec des tables dans les piédeftaux, parce que les colonnes de ce périftyle font Corinthiennes. Les trumeaux &c les ouvertures qui fe trouvent dans les façades, déterminent la longueur des travées des baluftrades ; mais lorfque la décoration d'une façade confifte dans un feulOrdre, &C que les colonnes ouïes pilaftres embraiTent deux étages, les tablettes des baluftres ont alors une portée qui ne permet pas de les faire d'une pièce ; dans ce cas- là on peut mettre un petit dé au milieu de la travée, & faire la ta- blette de deux pièces qui portent fur le dé, fans qu'on foit obligé de faire retourner au droit de ce dé les moulûtes de la bafe & de la corniche de la baluftrade. Que fi. la portée eft médiocre, il n'eft pas befoin de tant de piédeftaux; c'eft un défaut qui fe fait icntir aux baluftrades des ailes du Capitole, où les piédeftaux font fi fréquens, que les travées n'ont que trois ou quatre baluftres ; au lieu que pour être d'une belle proportion , elles en devroient avoir au moins fix ou fept. L'on peut établir une règle de proportion pour les baluftres, com-
me il a été fait ci-devant pour les colonnes ; car le baluftre étant une efpece de petite colonne ronde, quarrée, ou à pans : il faut que les proportions ôc les profils en foient différens pour chaque Ordre. Ainfi j'imagine cinq efpeces de baluftres réguliers qui, quoique d'une même hauteur, feront de caractère différent : le plus maffif èc quarré fera propre au Tofcan, l'octogone au Dorique, & le rond de plufieurs fortes aux trois autres Ordres. Mais entre ces baluftres, le Corinthien doit être eftimé le plus parfait. Le culot de la poire de l'Ionique ôc du Compofite peut être enrichi de godrons ou de feuillages, èc la plinthe de leur bafe doit avoir plus de plan que l'a- baque de leur chapiteau avec gorgerin. La plus belle proportion qu'on puhTe donner au col du baluftre, c'eft qu'il ait le tiers de la groflèur de la panfe qui aura les deux cinquièmes de la hauteur de tout Je baluftre pour les plus maiîifs, & le tiers pour les délicats, & qui fera égale à la largeur de la plinthe de la bafe; fur quoi on éta- blira le diamètre ou la groffeur du baluftre. Voilà les règles géné- rales qu'il faut tenir pour les baluftres des Ordres : la grâce de leur contour dépend du bon goût de l'Architecte, 8c de fon habileté dansr le defiein. La difpofition & l'efpacement des baluftres font réglés par leur
proportion ; & comme ils ne doivent guère avoir que depuis vingt |
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jufqu'à vingt-quatre pouces de hauteur, Se qu'ils ne font affujettis
à aucun ornement, tel qu'eft le triglyphe, le modillon, ou autre partie d'entablement ; il les faut efpacer enforte qu'il y ait au plus, entre deux poires, la largeur de leur col. Il faut éviter de mettre deux moitiés de baluftres aux extrémités des travées, parce que cette mutilation ne fait pas un fî bon effet que s'ils étoient tous ifolés, cependant on ne voit guère de baluftrades où cela n'ait été fait. Quelquefois on feint des baluftrades en taillant dans des appuis des baluftres de demi-épaiiïeur, ou un peu plus, com- me on en peut voir à la demi-lune &C au quai du collège Ma- zarin; mais cette manière n'a point de grâce, parce que les ba- luftres ne fe détachent pas allez de leur champ, & qu'ils paroi fient plutôt maffîfs que légers. Enfin lorfque la tablette a beaucoup de largeur, Ôc point de moulures, mais feulement une fimple face, & qu'ainfi l'épaiiïeur des baluftres n'eft pas fuffifante pour la por- ter; on peut mettre derrière un parpain d'appui en manière de de- vanture , qui fervira de fond à ces baluftres, quoiqu'ifolés, ainu" que le fleur Bruant l'a pratiqué dans la cour de VHotel Royal des Invalides. Comme les baluftres doivent toujours être au droit des vuides, de répondre à des intervalles de pilaftres & de colon- nes , c'eft un abus de feindre des baluftrades devant les trumeaux & piliers d'une façade, ainfï qu'il y en a à la Maifon de Ville de Lyon : & c'en eft encore un plus confîdérable que d'en mettre fur les corniches rampantes d'un fronton pointu, comme aux églifes de fainte Marie de la Victoire &: de fainte Suzanne, fituées près de la place de Termini, & des greniers publics à Rome. Les baluftres des efcaliers doivent être quarrés, parce que ceux
qui font ronds, font un mauvais effet, lorfqu'ils font rampans, com- me on le peut remarquer à Pefcalier de l'hôtel Seguier, à préfent l'hôtel des Fermes du Roi ; l'on peut cependant remédier à ce dé- faut en faifant les baluftres droits , de en lalffant de petits focles de pierre, en forme de coins , deffus & defîous, comme il a été pratiqué au grand efcalier du Palais-Royal. Les baluftres de bois font tournés, ou faits à la main ; les derniers , qui font quarrés , fuivent ordinairement la rampe, 8e leurs moulures inclinées font parallèles aux limons. Et comme on ne fe fert de ces baluftres que dans les médiocres efcaliers, on leur donne d'épaîffeur un peu plus que la moitié de leur largeur, & on les fait contourner félon le dé lardement des courbes rampantes des limons &e appuis, Jorfque le |
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jour de Pefcalier eft fuffifamment grand; mais s'il eft petit, Se que
le plan de cette cherche ralongéc foit dans une tronche, c'cft-à- dire, une courte pièce de bois de dix-huit ou vingt pouces de gros, on laifTe le tournant maffîf fans baluftres, comme aux petits efca- liers ronds Se ovales de dégagement, qui font d'une grande fujé- tion ; c'eft pourquoi les Experts toifent quarrément de leur groffeur ces bois affibiblis, pour les évaluer. Ce qu'on vient de lire au fujet des baluftrades de bois pour les
efcaliers, a rapport à ce qui fe pratiquoit dans le tems que le fieur Daviler mit £bn Ouvrage au jour pour la première fois ; car pré- fentement ces fortes de baluftrades ne font plus en ufage, on leur a fubftitué les rampes de fer qui conviennent beaucoup mieux dans ces endroits-là, où l'on ne peut mettre affez de légèreté. Outre les balcons, terraflès, fofTés à fond de cuve, fauffe-
brayes, Sec. Se toutes fortes d'efcaliers où les baluftrades font ab- ioiument néceffaires, parce qu'elles leur fervent d'appui ou de garde-fou, il y a encote d'autres endroits où elles fervent d'encein- tes , comme aux fanctuaires Se aux autels, aux trônes Se tribu- naux , aux crédences Se buffets des falles de feftin Se de bal, aux chambres de parade où elles renferment l'eftrade du lit, Se dans les jardins aux bords des bannis de fontaine, à l'entour des falles, allées Se buffets d'eau, Sec. Dans tous ces endroits, ces baluftrades n'étant point affectées à aucun Ordre, leurs baluftres peuvent avoir des figures particulières Se des ornemens convenables au lieu qu'ils décorent, Se à la matière dont ils font faits ; auffi s'en voit-il à double poire, en vafe, en piédouche, Se même en gaine de terme, qui ayant la partie d'en-haut plus forte que celle d'en- bas, ont cependant beaucoup de grâce s'ils font delïïnés avec goût. On en fait encore de ruftiques ornés de glaçons Se de ro- cailles, qui conviennent pour les grottes Se baffins de fontaine. Les baluftres fe font ordinairement de pierre dure ; Se celle qui
eft la plus pleine, comme le Liais Se la pierre de Tonnerre, eft la meilleure, parce qu'elle fe taille Se tourne proprement, Se qu'ainfi les moulures des baluftres en ont le facome ou profil plus vif, quel- ques petites Se délicates qu'elles foient. Et comme il ne faut que de petits morceaux de pierre, un Entrepreneur peut fe fervir des reftes Se bilboquets de fon attelier, pourvu qu'ils foient de pierre dure Se pleine, La meilleure manière, pour arrêter les baluftres de pierre , eft de leur laifïer un tenon d'environ un pouce d'épaiffeur, |
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à un pouce ÔC demi près du bord de leur plinthe 6c abaque, pour
les enca&xer par eataille dans les fôcle ôc tablette : mais cela doit être iî jufte, que n'y ayant ni regain, ni refuite, il ne foit befoin de cale, ni de goujon pour les-arrêter, ôc empêcher de branler. A l'égard des tablettes, on les retient avec des crampons de fer ou de bronze, coulés en plomb. Les baluflres des plus fuperbes efcaliers fe font de marbre, comme ceux de l'efcalier de S. Cloud ; on en fait de bronze à jour; d'autres maffifs, comme au grand ef- calier du Roi à Verfailles ; ôc il s'en fait encore dd fer doré, ainfi qu'on le peut voir à la fontaine des bains d'Apollon dans le petit parc du même lieu. On nomme encore baluflres les pieds des bénitiers îfolés, parce
qu'ils en ont la figure, Se ceux des cuves de fonts baptifmaux, qui font dans les chapelles des fonts ou baptifleres des églifes. |
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DIVERS ENTRELAS
D'A P PU L
Comme les entrelas font des efpeces de baluftres, & qu'ils
conviennent particulièrement aux rampes des efcaliers, j'ai cru en devoir parler en cet endroit 3 & j'ai choifi ceux qui peuvent être exécutés avec plus defucch, & qui l'ont été dans quelques ouvrages de considération* I j e s entrelas ne font pas moins propres que les baluftres pour remplir les
appuis évuidés : Se comme ils font formés en manière de guilloehis, de plate- bandes & d'ornemens entrelafTés & répétés, ils font un bel effet , & réuffif• fent pour les efcaliers, parce qu'il eft aifé de leur en faire fuivre le rampant. Il fe fait de plusieurs fortes d'entrelas; ou de tout-à-fait évuidés avec de (im- pies plate-bandes, comme ceux des efcaliers à jour du jubé de faint Etienne du Mont, Ôc des tribunes de l'églife des Pères Feuillans, rue faint Honoré, ou d'ornes de quelques feuilles ou culots, comme ceux des tribunes de l'églife des Invalides ; ou enfin d'évuidés en partie avec des gravures & ornemens de bas-relief dans les endroits les plus maffifs, tels que font ceux du portail du Louvre; car s'ils étoient en l'air, ils ne pourroient fubfifter. On peut auffi donner le nom d'entrelas aux baluftres qui font liés &: entrèlalfés enfemble par quelque ornement , comme ceux de Tefcalier à deux rampes parallèles du château des Tuiileries. Les entrelas, ainfî que les baluftres, doivent être de pierre dure & pleine ,
& la même pièce doit porter le focle &c la tablette ; chaque travée doit être d'un feul morceau entre deux piédeftaux, comme au grand efcalier de l'hôtel de la Vrilliete, aujourd'hui l'hôtel de Touloufe à Paris , où elles ont plus de douze pieds fur trois pieds de haut. J'ai réduit à cette même hauteur les entrelas que je propofe ici pour exemple. La folidité qui leur convient, demande peu de moulures à leurs focles & à leurs tablettes : l'on pourra choiiir dans les différens profils que je donne ici, ceux qui conviendront le mieux. Les entrelas & baluftrades des bâtimens gothiques font faits en manière de
petits portiques & trèfles. Les Architectes de ces tems-là s'en font fervis fur les tours ôc au pied des flèches des clochers , aux voûtes ou galeries en-dedans des églifes, ôc à celles de dehors, pour pafler entre les culées des piliers & des arcs-boutans, aux pignons 5c aux frontons, &c. Ils fe plaifoient auffi à les faire porter à faux fur l'extrémité d'une corniche, ainfi que les créneaux & machecoulis des vieux châteaux. |
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DIVERS ENTRELAS
D'APPUI
Comme les entrelas font des efpeces de baluftres} & qu'ils
conviennent particulièrement aux rampes des efcaliers y j'ai cru en devoir parler en cet endroit, & j'ai choijî ceux qui peuvent être exécutés avec plus defucces> & qui l'ont été dans quelques ouvrages de considération* ILj e s entrelas ne font pas moins propres que les baluftres pour remplir les
appuis évuidés : Se comme ils font formés en manière de guillochis, de plate- bandes & d'ornemens entrelafles & répétés, ils font un bel effet, & réuflif- fent pour les efcaliers, parce qu'il eft aifé de leur en faire fuivre le rampant. Il fe fait de plusieurs fortes d'entrelas \ ou de tout-à-fait évuidés avec de Am- ples plate-bandes, comme ceux des efcaliers à jour du jubé de faint Etienne du Mont, 5c des tribunes de l'églife des Pères Feuillans, rue faint Honoré , ou d'ornés de quelques feuilles ou culots, comme ceux des tribunes de l'églife des Invalides ; ou enfin d'évuidés en partie avec des gravures & ornemens de bas-relief dans les endroits les plus maflifs, tels que font ceux du portail du Louvre ; car s'ils étoient en l'air, ils ne pourroient fubfifter. On peut aufli donner le nom d'entrelas aux baluftres qui font liés Se entrelafles enfemble par quelque ornement , comme ceux de l'efcalier à deux rampes parallèles du château des Tuilleries. Les entrelas, ainfi que les baluftres, doivent être de pierre dure & pleine ,
& la même pièce doit porter le focle & la tablette} chaque travée doit être d'un feul morceau entte deux piédeftaux, comme au grand efcalier de l'hôtel de la Vrilliere, aujourd'hui l'hôtel de Touloufe à Paris , où elles ont plus de douze pieds fur trois pieds de haut. J'ai réduit à cette même hauteur les entrelas que je propofe ici pour exemple. La folidité qui leur convient, demande peu de moulures à leurs focles & à leurs tablettes : l'on pouh'a choifir dans les différens profils que je donne ici, ceux qui conviendront le mieux. Les entrelas & baluftrades des bâtimens gothiques font faits en manière de
petits portiques Se trèfles. Les Architectes de ces tems-là s'en font fervis fur les tours & au pied des flèches des clochers, aux voûtes ou galeries en-dedans des églifes, 5c à celles de dehors, pour pafler entre les culées des piliers & des arcs-boutans, aux pignons ôc aux frontons , &c. Ils fe plaifoient aufli à les faire porter à faux îur l'extrémité d'une corniche, ainfi que les créneaux & machecoulis des vieux châteaux. |
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pi. 9*. D'ARCHITECTURE.
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A.Eitirelas ovales, et JS, Qttarrex avec Culots et Fleurons
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Exitrelas eu Gmllocliis avec Gra.vttx^ée
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Eaitrelas de Balïiilre;
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Entrelas de Platchaudcp
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DIVERS ENTRELAS D'APUI B«
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DIVERSES ESPECES
DE BOSSAGES.
Quoique j'aie fait remarquer que les bojfages ne dévoient
pas être regardés comme un ornement des plus réguliers de V Architecture y je ne laifje pas de donner les de [feins de quelques efpeces quon peut mettre en œuvre > & qui font le plus approuvées par tufage. Les Ordres d'Architecture ne font pas toujours les feuîs ornemens qui dé-
corent les façades , on y emploie auffi quelquefois certains membres faillans qu'on nomme généralement Boflages ou Pierres de refend , & l'on s'en fert à décorer les jambages d'encoignures, les boutifles , étrieres , fous - poutres , &c. mais il eft néceflaire de les adapter fi à propos, qu'ils conviennent au caractère de l'édifice j c'eft pourquoi il y en a de ruftiques, & d'autres qui le font moins. Or comme la diftribution des différens Ordres fe varie dans les dif- férens étages , il faut auffi pratiquer la même chofe pour les boflages, enforte que les plus ruftiques, comme les troués & les vermicules , foient mis aux murs des fofles & foubaflTemens des édifices, & aux grottes & fontaines, & que 1er autres, à proportion de leur relief, foient employés aux étages fupérieurs j l'on a eu cette attention à certains endroits du Louvre , & il feroit à fouhaiter qu'on y eût obfervé par-tout la même régularité. On fe fert quelquefois d'une même efpece de boffage pour décorer toute la façade d'un bâtiment. Ceux qui font quarrés, & qu'on nomme pierres de refend, & les boiTages à anglet, font les plus ufités : car pour ceujc en pointe de diamant & quarderonnes avec liftel, on ne les emploie plus guère. Les bolïàges à doucine & à cavet font des plus légers entre ceux qui font ornés de moulures ; ils peuvent être em- ployés dans des Ordonnances Ioniques ôc Corinthiennes , comme à des chaî- nes d'encoignures , quand il y a quelques avant^corps décorés de ces deux Or- dres. Il s'en fait quelquefois qui font taillés de fculpture , ou chargés d'orne- mens gravés dans de petites tables ; mais quelque riches qu'ils foient, on ne peut s'empêcher de lestaetrre au rang des autres boflages9 parce q/yls excé- dent le nud'.du mur, Ôc qu'ils font répétés de fuite dans une même décoration. Toutes les pierres fur lefquelles doivent être taillés les bofTages qui régnent dans une façade, doivent être réduites à une même hauteur , fans avoir égard au déchet de la pierre, parce qu'il faut que lés joints de lit foient entre les re- fends , & les joints montans à côté. En général fi l'ufage de cet ornement eft fup- pprtable, c'eft plutôt dans les façades fimples que dans celles dont les Ordres font le principal ornement, & où les bofTages apporteroient de la confufion. |
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ECTURE.
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COURS
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E NT A B L E M E N S
POUR LES FAÇADES,
E T CORN ICHE S
POUR LES APPARTEMENS.
Véritablement de couronnement de la composition de V'i-
gnole, que j'ai rapporté ci-devant a la page 119, ne donnant pas une idée ajjè^ çomplette de tout ce qui fe peut faire dans ce genre, j'ai jugé nécejfaire d'ajouter ici plu- sieurs profils de mon invention, tant pour les entablemens des façades, que pour les corniches des appartemens, m étant conformé a ce que j'ai trouvé exécuté, & qui m'a paru avoir plus de réputation. \_J e toutes les faillies qui décorent les Mtimens, les corniches
font, fans contredit, les plus utiles, parce que non-feulement elles confervent les paremens des murs, en les garantifïant de la pluie, mais qu'elles les couronnent encore avec grâce, La pro- portion générale de la hauteur Ôc faillie des entablemens dépend de l'ex hautement de l'édifice, de la diftance d'où il doit être vu, ôc de fon caractère ; s'il eft fimple ou riche, iî c'eft un bâtiment public ou il c'eft la maifon d'un particulier. Un Architecte fe rendroit méprifable s'il employoit dans un bâtiment de peu d'im- portance un entablement qui ne conviendroit que pour un Palais: auffi y a-t'il différens genres de corniches , & pour les fuivre tou- tes, je vais commencer à parler des plus Simples. Les moindres corniches font celles en chanfrein, qui ne font
compofées que d'une moulure couronnée, comme un gros talon, un quart-de-rond, ou une doucine avec quelque filet ou afbagale ; elles fervent aux bâtimens ruftiques des fermes &C maifons de campagne, comme granges , érables , colombiers, preiïbirs , mou- lins à eau, tours de moulins à vent, ôcc. 6c à quelques édifices deflinés à des ufages particuliers, comme font les manufactures |
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de toutes fortes, les plâtrieres , tuilleries , falpêtrieres, fonde-
ries , corderies, favonneries , écorciers, boucheries , échaudoïrs, brafïéries, verreries > crônes, Sec. Une corniche délicate ôe riche de moulures conviendrait fort mal à tous ces bâtimens, qui bien loin d'avoir befoin de quelque décoration, doivent montrer par l'extérieur une folidité effective. Ces fimples corniches, qui fe prennent dans une aiîife de pierre, fervent à Contenir un égout de tuile qui en augmente la faillie. Les autres corniches font compofées, comme celles des Ordres
d'Architecture, d'une cymaife, d'un larmier Ôc d'un encorbelle- ment ; &: de celles-ci, il y en a de plus grandes 6c de plus petites, de plus fimples & de plus riches, félon la convenance du lieu où elles doivent être placées. Les corniches architravées viennent en- fuite , ce font celles ou l'architrave eft jointe immédiatement à la corniche, fans en être féparée par une frife ; enfin il y a d'autres corniches qui ont les trois parties de l'entablement, corniche, frife & architrave, mais qui font plus ou moins compofées ; car comme toutes ces corniches ne font point fourni/es aux Ordres, on eft le maître de les ordonner ôc d'en arranger les moulures com- me on le juge le plus à propos. Ce n'eft point la multiplicité des corniches dans une même fa-
çade qui en fait la richeiïe, bien au contraire, il faut fe garder de met- tre des corniches à la place des cours de plinthe dans la décoration des façades, à moins qu'il n'y ait des Ordres d'Architecture à cha- que étage, qui y obligent, comme, par exemple, à la façade du Louvre, où il y a trois Ordres d'Architecture, un à chaque étage. Hors ce cas-là , c'eft un abus de mettre des corniches aux endroits où un cours de plinthe fuffit. Suppofé même qu'un pavillon s'élevât plus haut que le refte du bâtiment, il faudrok éviter d'y faire régner la corniche ou entablement qui ferviroit de couronnement à l'édi- fice , mais il feroit plus à propos , fi le flanc de cet avant-corps ou pavillon étoit afTez large, d'y faire mourir ou terminer la faillie de la corniche, de d'en retrancher enfuite quelque membre, pour la faire régner en manière de plinthe au pourtour de ce pavillon ; iî cependant cet exhauflement de pavillon ne confiftoit que dan9 un Attique, il ne faudroit pas héfiter d'y faire pafïer la corniche qui eft au pied du comble, &; qui couronne l'édifice, parce qu'à le bien prendre, cette forte d'exhauftement qu'on nomme mal-à- propos Attique, n'eft qu'une réduction du galetas en étage quarré ; |
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&c que le bâtiment doit être cenfé terminé à l'endroit où le com-
ble commence. Quoiqu'il en foit, l'on obfervera en pafïànt que l'ufage des Attiques nous en: venu d'Italie, de que cette compofi- tion d'Architecture ne contribue pas peu à rendre les palais de ce pays-là de grande manière, car du refte on ne voit prefque dans au- cun ni correction de profils, ni jufte application des ornemens. Lorfqu'un bâtiment fans aucun Ordre d'Architecture eft fort
exhaufTé, de qu'on veut lui donner un air noble Se diftingué , com- me un Hôtel-de-ville et de Monnoie, un Palais pour rendre la Juftice, ou quelqu autre édifice public, un entablement entier lui convient beaucoup mieux qu'une corniche feule ; la malle entière de l'édifice en eft beaucoup mieux couronnée ; car pour les bâti- mens facrés , comme les églifes fîmples , à bas côtés & à doubles bas côtés, Ton y doit employer, dans les façades, les Ordres d'Ar- chitecture, à l'imitation des temples, tels que le tetraftyle, le proftyle, l'amphiproflyle, ôcautres dont Vitruve donne les propor- tions ; ainfi ce font ces mêmes Ordres qui déterminent le genre d'entablement qui y convient. Mais pour revenir à ceux dont on couronne les édifices fans Ordre d'Architecture, dont je viens de parler, je remarquerai qu'on les peut compofer de pluficurs fortes, De ces entablemens ou corniches de couronnement-, les uns ont la même proportion que s'il y avoit un Ordre au-deflbus qui embraf- fât la hauteur de tout l'édifice, & qu'on eût feulement fupprimé la frife de cet entablement, tels que j'en ai rapporté deux dans la planche 98 A, que j'ai nommé Entablemens architraves ; d'autres n'ont ni frife, ni architrave, ainfî que Michel-Ange l'a pratiqué à la façade du palais Farnefe, où il a mis pour entablement une cor- niche Corinthienne ayant, au lieu de frife, une bande ornée de fleurs de lys, ôc en place de l'architrave, un fimple aftragale avec un filet,. Mais Ci l'entablement eft tout entier, on doit enrichir la frife de eonfoles, .&£ la corniche de modillons, ainfî que je l'ai fait dans les deux exemples d'entablemcns de couronnement que je prppofe pour modèle dans la planche 98 A. J'ai fuivi dans leur compofition ce que les palais de Rome offrent de plus parfait dans ce genre; car la plupart ont pour couronnement de fort beaux en- tablemens. L'on peut pratiquer d?efpace en efpace dans les méto- pes barlongs, de petites fenêtres en travers pour éclairer un étage en mezzanine, plutôt que de prendre ces fortes de jours dans une frife lifle, oommç il a été fait à l'un des pavillons du collège |
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Mazarîn ; ce qui paroît un percement fait après coup.
Dans les pays chauds, où les combles font fort bas, on ne fait
point de chêneau, mais l'on fe contente d'un fîmple égout au niveau de la corniche qui renvoie les eaux loin des murs de face. Et à l'é- gard des grands édifices, on taille des rigoles ou goulettes fur les cymaifes de pierre dure, qui font les dernières arafes, 5c les eaux fortent par les canons des gargouilles : mais lorfque la chute de ces eaux eft trop rapide, à caufe de la roideur du comble, & qu'un chêneau eft abfolument nécefTaire pour les recueillir, il faut qu'il paroifTe le moins qu'il eft poffible. L'on fait perdre l'eau dans des puifards conftruits exprès, en les faifant pafTer dans des tuyaux de bronze, logés dans l'épaifteur des murs, comme on l'a fait au châ- teau de Clagny. Mais il arrive un inconvénient de cette pratique, qui eft que fi ces tuyaux ne font pas fufEfamment larges, ils s'en- gorgent pendant les gelées ; c'eft pourquoi lorfque les murs font médiocres, il vaut mieux, pour la confervation du bâtiment, met- tre les tuyaux de defeente en-dehors avec une culiere au bas, pour pouvoir réparer plus facilement ces tuyaux, lorfque le befoin le demande. La plupart des corniches des palais de Rome font taillées de
fculpture; elles fe travaillent avec d'autant plus de facilité, qu'elles fe font de ftuc fur un noyau de brique ou de tuf, & que le mortier de chaux & de pouflolane qu'on y emploie, a une qualité toute par- ticulière pour retenir les enduits de ftuc, Se leur fait prendre liaifon avec la brique ou le tuf. Ordinairement les Italiens font leurs en- tablemens exceffifs en hauteur & en faillie ; mais fi c'eft un défaut qu'on peut leur reprocher, demeurons aufîi d'accord que ceux qu'on fait en France font trop chétifs : la plupart de nos Archite&es, après avoir aiTezbîen conduit leurs édifices, les terminent prcfque toujours mal par des corniches trop petites. Cependant quelque petite que foit une corniche , il faut nécessairement que la mou- chette maîtrife dans le.profil; &: qu'elle foit pendante, pour em- pêcher les eaux de couler contre les murs de face. Lorfque les corniches qui fe font fur les murs de maçonnerie, pour
recevoir les égouts des combles, ou pour porter le chêneau, ne font pas de pierre, on les fait de moi Ions pofés en faillie &c bien en- liés, avec queue & portée fuffifante, qu'on recouvre de plâtre, pour traîner ces corniches au calibre; & à l'égard de celles des pans de bois, deftinées au même.ufage, elles fe traînent pareillement en |
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COURS
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plâtre, ÔC font retenues au chapeau avec des harpons, chevilles &
dents de loup dé fer; ce chapeau eft fait d'une plate-forme ou ma- drier, qui a plus de faillie que le pan de bois, Se qui eft chanfrei- né pour recevoir la corniche. Puifque la corniche eft eftimée un ornement néceffaire, c'eft un
abus d'en interrompre le cours au droit des lucarnes d'un étage en galetas, auifi cela ne fe pratique qu'aux moindres maifons ; pour peu qu'un bâtiment foit confidérable, on laiiïe régner la corniche, fe contentant de retrancher la faillie de l'égout au droit des lucarnes des murs de face feulement ; car pour les murs mitoyens, il n'eft pas permis d'y pratiquer ni des goutieres, ni des égouts, fi. ce n'eft par un droit de fervitude qui donne la décharge des eaux d'un comble ou d'un évier fur l'héritage contigu ; mais comme cette charge ou fervitude apporte beaucoup d'incommodités, il en naît fouvent des conteftations pour l'interprétation des titres, ce qui oblige à plu- rieurs dcfcentes &c virltes d'Experts, pour les régler par leurs rap- ports qui doivent être faits, félon laCoutume locale, ÔC eu égard à la néceffité de la fituation. Il faut donc éviter autant qu'on peut ces fortes de fujetions. On ne met des corniches dans l'intérieur des édifices, que dans
les pièces dont les planchers font lambrnTés, ceintrés, ou à foffites ; car pour les planchers dont les bois font apparens, les corniches n'y conviennent point, Ces fortes de planchers à bois apparens, fe font de deux façons, les plus ilmples font ruinés Se tamponnés, Se ceux qui, dans les bâtimens considérables, font enfoncés, doivent être conftmits de bois d'équarriflage, fain & net, bien refait, lavé, corroyé, Se quarderonné avec lambourdes contre les poutres Se fa- blieres , pour recouvrir les folins. Ces bois apparens fe confervent plus long-tems, que lorsqu'ils font renfermés fous un lambris de plâtre; c3eft pourquoi on fait de cette forte les planchers des mai- Ions de communauté, comme monafteres, presbytères , féminai- res, infirmeries, Calles d'Académie, claiïès de collèges, ouvroirs, hôpitaux, hofpices, Si autres lieux où la durée eft préférable à l'or- nement. On y peut faire quelquefois des corniches de menuiferie, qui couronnent les lambris, comme aux réfectoires de l'Hôtel Royal des Invalides, appelle aufîi Hôtel de Mars. Les moindres corniches des chambres fervent à cacher les fa-
blieres entaillées fur des corbeaux de fer qui les portent: celles des jcabinets, qui font les plus petites, n'ayant que cinq à {îx pouces, fe |
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font de bois, fi la pièce eft boifée; & parce que ces petits lieux font
au plain-pied des appartemens, on en diminue l'exhauflement, ou en faifant un ceintre en manière de voûte en arc de cloître, ou bien un faux plancher, autant pour empêcher le bruit par ce vuide ou foupente, que pour rendre le lieu plus chaud. Mais ce que Da- viler remarque en cet endroit, ne s'obferve plus aujourd'hui, tou- tes les corniches fe font en plâtre, même celles qui couronnent les lambris, ainfi qu'on le fera voir ci-après ; & à l'égard de la dimi- nution d'exhauiîement dans les petites pièces, elle fe fait en prati- quant au-defïus d'autres petites pièces en entrefol, qui fervent de garderobes : ce que nous avons déjà fait obferver, en parlant de la nouvelle diftribution des plans. Quant à la hauteur des corniches , la plupart des Architectes
donnent à celles des chambres plafonnées un dixième de la hauteur de la chambre, ôc cependant une corniche d'un pied paffera pour forte dans une chambre de dix pieds d'exhatuTement ; c'eft pour- quoi le douzième , qui eft un pouce par pied, fernble une plus juffce proportion pour les pièces depuis huit pieds jufqu'à quinze d'ex- hauiTemcnt, enforte que dans une pièce de quinze pieds d'éléva- tion, il y auroit une corniche architravée de quinze pouces. Pour les pièces qui font au-defïus de cette hauteur, 6c ou l'on a coutume de mettre des corniches compofées dans le goût des entablemens, un dixième conviendrait mieux. La faillie des corniches qui font fous les plafonds doit être plus grande que fous les ceintres : ainfi ces dernières corniches auront un peu moins de faillie que leur hau- teur, &L les ceintres doivent prendre naifïance èc porter à faux en- viron au tiers de cette faillie depuis le nud du mur. Il faut que les architraves de ces entablemens de dedans foient petits, avec deux faces au plus, êc les frifes médiocres. On les peut enrichir d'orne- mens continus , comme rinceaux, feuilles d'eau & de refend, &c. ou interrompus par des çonfoles feules, ou accouplées de divirfes cfpeces, ornées d'écaillés, de canaux & de mafques ; de dans les métopes quarrés ou barlongs qui refirent entre ces confoîes, on peut repréfenter en bas-relief des feilons, des trophées , ou d'au- tres ornemens fymboliques, Les moulures en doivent être tail- lées alternativement, & le larmier ravalé avec poftes, guillochîs, ou entrelas moulés ou taillés fur le tas : un cordon de fleurs, ou une moulure ronde avec des godrons de relief, ou en creux, y conviennent aflez pour cymaife, lorfqu'elles font fous des cein- Aaa
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très. Il fe fait quelquefois des corniches à des renfoncemens quar-
tés , ou en cul-de-four avec un gros faifceau de fleurs, foutenu de quelque moulure, comme au fallon octogone de Marly. Il y a auiîî des corniches particulières pour les renfoncemens
des quadres des plafonds, & pour les ouvertures rondes ou quarrées des lanternes de pierre ou de charpenterie, qui terminent les dô- mes , ou qui fervent à éclairer des efcahers, des fallons, des dor- toirs interpofés entre deux rangs de cellules, 8c des combles en- trapetés fur des corps-de-logis doubles ; mais on ne peut fixer de proportion pour ces fortes de corniches, parce que leur hauteur Se leur faillie, auilî-bien que leur profil, dépend de l'exhauiTement êc de la capacité du lieu. Les corniches de dedans fe font ordinairement de ftuc ou de
plâtre traîné avec un calibre chantourné, & les ornemens en font moulés & poftiches ; rarement fe font-elies de pierre, fi ce n'eft aux veftibules, efcaliers, êc autres lieux ouverts. On peut dorer les corniches tout-à-fait, ou en partie, ou les feindre en marbre, de les ornemens de couleur de bronze. Toute corniche ou archi- trave qui doit couronner un lambris de revêtement, doit porter en-defïbus une faillie fuffîfante pour recevoir le corps de ce lam- bris ; cette faillie doit avoir environ un pouce dans les pièces tapif- fées, ôc l'on y fcelle des tringles au-defTous dans des tranchées, pour y attacher les tapifferies. La corniche qui eft interrompue dans le pourtour d'une pièce, fait un mauvais effet, mais fi l'ouver- ture des fenêtres monte trop haut, ôc que la place qui refte entre la plate-bande de la fenêtre & le plafond, ne foit pas alTez haute pour recevoir une corniche avec frife ôc architrave, on peut pren- dre la licence de couper au droit des fenêtres l'architrave & la frife, fe contentant d'y faire régner la corniche ; l'on eft affez fou- vent obligé de le faire dans de vieilles maifons où l'on fait des ré- parations , changemens ou augmentations. |
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UARCHIT ECTURE.
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CORNICHES NOUVELLES
POUR LES APPARTEMENS.
Comme il riy a rien de changé dans la composition des cor-
niches & entablemens des façades extérieures , on s'ejl contenté de donner de nouveaux profils des corniches > telles quelles s'exécutent aujourd'hui dans l'intérieur des appartemens. \^_j e qu'il y a de fingulier & de nouveau dans les profils des corniches qu'on
pratique aujourd'hui, c'eft que les frifes font fort grandes, & que les cy- maifes & architraves font fort légères. On ne les peint plus en marbre , mais on les dore quelquefois entièrement, 8c le plus fouvent on les peint de blanc : les ornemens de fculpture, moulés , qui font appliqués par-defTus, étant dorés, 8c les moulures diftinguées par des filets d'or. Ce n'eft plus guère auffi l'ufage de tailler des ornemens fur les moulures
des corniches, on fe contente d'enrichir les frifes d'ornemens courans ou ren- fermés dans des métopes barlongs entre des confoles. Mais de toutes les cor- niches , celles qui font préfentement le plus en vogue, font celles à vouflure; l'on a remarqué qu'elles étoient plus légères, & par conféquent plus convena- bles pour les appartemens , où l'on atTe&e aujourd'hui une extrême légèreté. Cette efpece de corniche a encore un grand avantage fur les autres ; elle fait paroître les appartemens plus hauts qu'ils ne font en effet, & comme elle a une grande fuperficie, elle eft fufceptible d'un plus grand nombre d'ornemens : d'ailleurs comme elle anticipe fur le plafond, elle en diminue l'étendue, 8c le fait paroître moins nud. Il s'eft fait depuis quelque tems de ces corniches extrêmement riches, où Ton a même, fi on le peut dire, prodigué les orne- mens de fculpture, aulîi-bien que la dorure. L'architrave de ces corniches qui couronnent les lambris, règne ordinairement au pourtour de la chambre & fuit le même plan j mais il n'en eft pas de même du cadre qui eft appliqué fur le plafond, on lui fait prendre une forme ceintrée dans les quatre angles, car on eft à préfent ennemi de tout angle, & même de toute ligne droite. On les interrompt le plus qu'on peut, fouvent aux dépens de cette belle fimplicité qui eft inféparable du bon goût, & l'on place dans les angles & dans les milieux de la frife ou vouflure des cartouches enrichis d'ornemens de fculpture , dans lefquels on introduit des bas-reliefs, ou des fujets peints en camayeux. Le mélange de la Peinture & de la Sculpture ne peut que produire un bon effer, |
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& il feroit fans doute à fouhaiter qu'on traitât ces deux Arts plus en grand
qu'on ne fait aujourd'hui dans les bâtimensj car à peine accorde-t'on une place à la Peinture au-defliis des portes & des trumeaux de glaces ; Ôc la Sculpture ne confîfte plus que dans des ornemens prefque toujours de petite manière. Il y auroit bien d'autres chofes à dire fur ce fujet, mais ce n'en eft pas ici le lieu, notre deffein eft de parler des corniches , ôc nous allons don- ner divers exemples de celles qui fe pratiquent préfentement. Les deux corniches cottées A ôc B de la planche 98 C ont des confoles
dans leurs frifes, avec cette différence, qu'à celle qui eft marquée A, il y a des métopes d'ornemens , Ôc qu'il n'y en a point à celle cottée B. Les frifes des deux corniches C, D , font enrichies d'ornemens courans , au lieu que celles cottées E, F, étant du genre appelle architrave, n'ont ni frifej ni ornemens. Toutes ces corniches conviennent pour des galeries, fallons & autres grands lieux. > ' \ Il n'en eft pas de même des quatre profils de corniches cottées G , G, ils
font plus {impies, & ne font propres que pour de petits appartemens bas. On peut auiîi les employer dans les companifnens des lambris, ôc aux cheminées, portes, fenêtres, tables d'attente, &c. A l'égard de la grande corniche cottée H, elle eft en vouïTure &c du genre de
celles dont on a parlé au commencement de ce Chapitre. Elle eft des plus ma- gnifiques , & d'une invention nouvelle. Son architrave, qui règne au pour- tour de la chambre, fe joint au cadre appliqué fur le plafond par une vouf- fure ©rnée de petits pilaftres d'Attique plats rachetans des têtes de confoles qui foutiennent le cadre : on diftribue ces pilaftres par rapport aux fenêtres & aux cheminées, & l'on remplit les métopes d'ornemens convenables aux lieux. La planche 98 D offre encore deux autres delTeins de corniches à vouf-
fure, & l'on y peut remarquer l'effet que produifent les cartouches placés dans les angles rentrans, ou dans les milieux de ces efpeces de corniches. L'on en donne les plans & les profils, qui en feront mieux connoître le dé- tail , qu'un plus long difeours. |
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EN GÉNÉRAL.
Les compartimens étant des ornemens convenables a toutes
les parties de la décoration, j'ai cru que je ne pouvois mieux terminer cet Ouvrage que par un Chapitre qui traitât de leur diverjité. J. l n'y a point de terme qui ait plus d'étendue dans l'art de dé-
corer les édifices , que celui de compartiment ; car on comprend fous ce nom toutes les figures régulières qu'on fait prendre aux revetemens des murs, tant extérieurs quinteneurs, ou par 1 ap- plication des moulures &c des ornemens qu'on y introduit, ou par l'afïemblage <k. l'oppofition des couleurs des diverfes matières qu'on y emploie ; ainft toutes les efpeces de ravalemens, les lam- bris , tant de bois que de marbre, ou de pierre, les ornemens des voûtes, plafonds èc fofitcs, les aires de pavé, en un mot toutes les décorations des fuperficies fe rangent dans la clafle des com- partimens. On appelle auffi compartiment tout ce qui forme-en matière de
vitrerie, non-feulement les panneaux de bornes, 6c autres figures qu'on peut géométriquement compaiTèr fur le fignage & le verre, pour être enfuite mifes en plomb ; mais encore entre les verres peints, ceux qui peuvent être caves & grefés, pour en recevoir d'autres de différentes couleurs par encaflrement, & former diver- fes figures, comme pièces de blazon, hiftoires, &c. tant de verre d'une feule couleur, que de celui qu'on nomme d'apreft. Ces pan- neaux compofent les formes qui garni lient les vitraux des fenêtra- ges des églifes, & font bordés de pilaftres , frifes , filotieres , en- trelas, guiliochis , Ôcc. &c les chailis de fer qui retiennent ces pan- neaux, font quelquefois difFérens dans un même vitrage, comme à celui de la fainte Chapelle de Paris, qui eft un des plus beaux qu'on connoifle pour la vivacité des couleurs. |
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La difpofition & le mélange figuré de tuiles rouges, blanches
& verniflees fur les couvertures, forment encore un genre de com- partiment, comme il s'en voit à quelques anciennes églifes, & aux tourelles de plufieurs vieux châteaux, dont les chapiteaux cou- verts de tuiles gironnécs, ont de deux rangs l'un rouge & l'autre vernifTé. On doit être foigncux de conferver ces fortes de com- partimens quand on remanie à bout les couvertures pour les ré- parer & en refaire les folins, ruilées , arrêtieres, crêtes de tuiles, faîtières, & autres plâtres. Enfin le mot de compartiment sîentcnd de la divîfion des rues
&: quartiers d'une ville ou d'une carrière, des fentiers d'un par- terre, ôc des allées d'un jardin ou d'un parc , & c'eit, dans ce lens que le prennent les Italiens pour fignificr la diftribution du plan d'un Palais, d'un Conclave, d'une Chartreufe, &c. DES C 0 M P A RT I M E N S
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U RS DE FACE,
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J-j a décoration extérieure des murs ne confifte, afïez fouvent,
que dans la propreté de la conftru&ion. Lorfque l'arrangement des matériaux eft fait avec régularité, qu'ils font bien enliés, ôc que chaque nature de matière eft traitée fuivant qu'il convient, il fe forme naturellement fur les paremens extérieurs des murs des compartimens qui leur donnent une efpece de richefTe. L'on ne fauroit donc apporter trop d'attention dans l'emploi des ma- tériaux. Le foin avec lequel les Anciens faifoient leurs différentes maçonneries étoit extrême, ôc nous doit fervir de leçon; les unes étoient recouvertes par ruderation, & les autres par trullization, félon que l'ouvrage le requérait. Ce que Vitruve a écrit fur ce fu- jet mérite d'être lu; la plupart de fes Commentateurs, ôc parti- culièrement Jean-Antoine Rufconi , ont ajouté des figures qui éclairciffent fon texte, 6c qui par cet endroit ne doivent pas non |
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Pi
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us être négligées.
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Il fe fait aujourd'hui de plufieurs fortes de maçonnerie ; celle de
blocage ou de limofinage gobeté , ou crépi, eft la moindre; celle de moilons d'appareil eft plus propre , lorfqu'ils font bien ébouzi- nés & liaîfonnés; que les bords des paremens en font relevés avec des cifelures, & que le refte en eft rnftiqué, comme aux pavillons |
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du portail des PP. Minimes de la Place Royale à Paris. La maçon-
nerie de brique apparente, qui eft avantageufe pour la variété des compartimens dans les façades, fe fait de deux manières, ou en conftruifant les piédroits & faillies de pierre 6c les panneaux de brique ; ou en faifant les faillies de brique 8c les panneaux de moi- Ion couvert d'un crépi. La maçonnerie qu'on fait de quartiers de grès efmillés &c piqués , n'eft pas d'un bon ufage, parce que le grès étant pouf, ôc ne tenant pas bien fes arrêtes, fes joints Te ca- vent facilement. La meilleure &c la plus confiaérable de toutes les maçonneries, eft celle qui fe fait de quartiers de pierre en liaifon. La propreté du ragrément fait valoir la beauté de l'appareil ; c'eft
pourquoi on marchande aux Tailleurs de pierre le ragrément des façades 8c des voûtes, les refends, les bofTages & les cannelures des colonnes & pilaftres. Il faut non-feulement retondre les bolTes & balévres, 8c tailler les ornemens à la place des boflages qu'on y al aûle s; mais on peut auiîi obfervér des compartimens, particu- lièrement dans les voûtes; ce qui fe doit non-feulement pratiquer aux bâtimens neufs qu'on ravale, mais auiîi aux vieilles façades qu'on regratte. Les murs de moilon peuvent être proprement recouverts de ta-
bles de crépis ou d'enduits de mortier ou de plâtre renfermés par des corps, ou par des nailFances badigeonnées ; ou recevoir des faillies, comme bandeaux , cours de plinthe, appuis féparés ou continus, 8c quadres bien proportionnés , 8c profilés avec la pro- preté dont les Maçons travaillent le.plâtre à Paris, Se les Stuca- teurs le ftuc en Italie ; les panneaux , entre ces naifîances ou faillies, peuvent auffi être briquetés ; ce qui rend Pafpe& des façades fimples fort agréable. Quand les murs de maçonnerie ne font ni pendans, ni bouclés avec ventre, ôc qu'ils n'ont que quelques crevafTes ou lézardes, on obferve, en les réparant, des compartimens dans les renformis, crépis 8c enduits, comme à un mur neuf. |
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DES COMPARTIME N S
DES LAMBRIS.
L'es compartimens des lambris étoient auiîi difFérens chez les
Anciens que les matières dont ils les faifoient étoient dîverfes , eu égard à l'ufage des lieux. Dans les fépultures, catacombes, & autres endroits fouterreins, ils fe fervoient plutôt d'ornemens de ftuc 6c de peinture à frefque, que de mofaïque 6c autres ou- vrages de pierres de rapport, dont ils décoroient leurs cyzicenes, cénacles , odées, exedres , mufées , falles, étuves 6c repofoirs de bains ; 6c ces compartimens, où ils employ oient les marbres les plus précieux, étoient relevés par l'éclat de l'or, de l'argent 6c du bronze en lames, dont ils les enrichiffoient ; car l'ufage de l?or en feuilles n'étoit pas pour lors inventé, 6c les Anciens fe fervoient rarement de tapifTeries : ainfi la variété 6c la richefTe fe rencon- troient tout enfemble dans ces lieux, où les Anciens aimoient à faire parade de leur magnificence. Les lambris de revêtement des murs fe font aujourd'hui dans
l'intérieur des édifices par compartimens de pierre , de ftuc, de plâtre, de marbre , ou enfin de bois. Ceux de pierre font propres aux veftibules fimples ÔC figurés, aux efcaliers de diverfes efpe- ces , aux fallons, 6c autres lieux qui n'ont pas befoin de meubles ; 6c ces lambris font renfermés dans quelque Ordonnance à la- quelle ils fervent de fond. Les lambris de ftuc ou de plâtre font, ou coupés, ou traînés fur le tas, 6c leurs ornemens font le plus fouvent, ou moulés , ou poftiches. On les emploie dans les mê- mes endroits que ceux de pierre. Comme on bâtit félon les lieux, Se qu'il eft de l'habileté de l'Ar-
chitecte de favoir profiter de la matière qu'ils produifent ; loffqu'il fe trouve des marbres de différentes couleurs, on s'en peut fervir avec avantage pour exprimer les différentes faillies, comme pilaf- tres, entablement , impoftes, archivoltes, compartimens, 6c au- tres parties qui forment ce qu'on appelle Architecture. La variété des couleurs contribue à faire détacher toutes ces parties, èc la dé- coration n'en reçoit pas peu de beauté, Mais il faut avoir attention que les couleurs des pierres s'aftortiflent, car il n'eft, par exemple, rien de fi défagréable que de voir des cduleurs tranchantes qui fe détruifent l'une l'autre. Si l'on veut juger du mauvais effet que |
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produifent
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produifent.de femblables couleurs trop voifines l'une de l'autre, il
n'y a qu'à entrer dans l'églife des grands Auguftîns à Paris, Ôc y examiner le jubé décoré de colonnes & de tables poftiches de marbre noir fur un fond de pierre blanche ; au lieu que fi le champ eût été de brèche, ou de blanc veiné de gris, le noir ne feroit pas un contrarie auiîi infupportable ; & c'eft ainfi qu'il en faut ufer tou- tes les fois qu'on eft obligé de fe fervîr de marbre noir dans les Or- donnances des tombeaux, où ce marbre convient particulière- ment. L'églife des PP. Bénédictins de S. Georges Majeur à Venife, bâtie par André Palladio, qui eft un ouvrage digne de la réputation que ce grand Architecte s'eft acquife, offre un fpe£fcacle bien diffé- rent ; tous les marbres qui y font employés font fi heureufement afïbrtis pour les couleurs, qu'il en réfulte une harmonie parfaite, &; il faut avouer que cette harmonie ne fe trouve prefque point ailleurs dans un fi haut degré d'excellence. On peut citer encore pour un des plus beaux exemples de cette union des marbres, la chapelle de Notre-Dame de Pitié dans l'églife de S. André délia Valk à Ro- me, laquelle renferme les tombeaux de quatre Seigneurs de laMai- fon de Strozzi, qui font l'ouvrage de Michel-Ange. Car pour ce qui fe fait préfentement dans ce genre à Rome, où l'on incrufte des églifes entières avec des jafpes de Sicile, ôc d'autres marbres auffi éclatans, on ne peut disconvenir qu'on n'y obferve pas allez de repos dans la diftribution des couleurs de ces différens marbres, & qu'à force de vouloir rendre les batimens magnifiques, on leur fait perdre de leur beauté qui confifte dans cette union fi défîrable des parties avec leur tout. Le marbre s'emploie de deux manières, pour former les com-
partimens des lambris , ou par un revêtement de toute leur éten- due , ou par incruftation de tables, quadres &: faillies poftiches fur la pierre, ou fur le ftuc qui leur fert de fond. L'une & l'autre de ces manières fe font encore ou avec des faillies de divers marbres fur un fond d'une même couleur, comme aux grands" efcaliers du châ- teau de Verfailles, ou avec des marbres arrafés, polis & maftiqués fur des dalles ou tranches de pierre, ainfi qu'aux embrafures & jouées des portes & croifés du même château. Les lieux qu'on peut re- vêtir entièrement de marbre, font les églifes, chapelles, vefti- bules, fallons &: falles à manger ; car pour les pièces des apparte- mens fervant à l'habitation, ce n'eft pas l'ufage de les revêtir de marbre dans toute leur hauteur & leur étendue j on ne fait en mar- |
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bre que le lambris jufqu'à hauteur d'appui, en obfervant néanmoins
que les placards des portes de fenêtres le foient dans toute leur hau- teur. Quant aux manteaux de cheminée, il eft bon, pour plus de variété, que le chambranle étant d'un marbre, le manteau foit d'un autre marbre différent ; parce qu'un ouvrage fait d'une même forte de marbre, paroît plus pefant que celui dont chaque partie eft dif- tinguée par la diverfîté des couleurs. On voit en quelques villes d'Efpagne èc de Portugal, des com-
partiment afTez bizarres, qui font imités de ceux des bâtimens des Maures qui ont été autrefois pofïefïèurs d'une partie de ces royau- mes , Se qui y ont laifïe divers monumens dignes de leur magnifi- cence. Les mofquées, lavoirs, minarets, ferrails , kiofques, pa- godes, & autres édifices dont on trouve des deferiptions dans les relations des voyageurs qui ont été dans l'Afîe, font décorés dans le même goût. Les compartimens qui ornent les murs, les voûtes, & même le pavé de ces bâtimens, font formés par un af- femblage de carreaux de porcelaine, & autres terres cuites de di- verfes formes 6c couleurs, dont l'effet efl extrêmement brillant : car dans tout le Levant, l'on ne connoît point la beauté des pro- portions; on y facrifie tout à la vivacité des couleurs, & à une certaine légèreté dans les formes, qui malheureufement ne com- mence que trop à prendre du crédit parmi nous : trifte effet de la décadence du bon goût dans des pays qui en furent autrefois les dépositaires. |
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OUVEAUX LAMBRIS
DE MENUISERIE.
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Les lambris qu'on fait préfentement fcrnt fi diffirens de
ceux qui je pratiquaient il y a quelques années, qu'il ne convenoit pas de laijjer fubjifter dans cette nouvelle édition des defjeins dont on ne pouvoit plus faire aucun ufage ; cefl pourquoi l'on a pris le parti de fupprimer ceux quijetrouvoient dans les précédentes éditions, & d'en mettre en leur place d'autres plus nouveaux ; & com- me de toutes les parties de la décoration, celle-ci devient la plus intérejffante, on a cru devoir augmenter le nombre de ces deffeins, & on les a accompagnés de remarques qui enfeigneront tout ce qu'on y doit obferver de parti- culier. »5ous le nom général de lambris, nous comprenons feulement
ici les différentes efpeces de revêtemens de menuiferie en com- partiment , qui fe font pour la décoration des appartemens , comme les trumeaux de glaces, les portes à placards, les che- minées , les buffets, Sec. Ces efpeces de lambris fe réduifent à deux principales ; les lambris d'appui, Ôc les lambris à hauteur de chambre. Les premiers, qu'on ne place qu'au pourtour des falles & des
chambres tapiffées, n'ont que deux pieds Se demi, ou tout au plus trois pieds fix pouces de hauteur. Comme on exhaùfïe beaucoup les appartemens, on s'en fert pour revêtir les murs au-deiïbus des ta- pifleries, & empêcher que l'humidité ne les pourrifle, 5c que les doffiers des chaïfes ne les ufent. Les féconds fervent à lambrifîer ou boifer les chambres dans
toute leur hauteur, depuis le deffus du parquet jufqu'au-deffôus de la corniche. Comme la continuité ôc la refïèmblânce des m<e- |
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mes panneaux dans un même lambris, ne produit rien de fort
fatisfaifant pour les yeux, on y introduit des quadres, des ta- bleaux , Se des pilaftres difpofés avec fymmétrie de diftance en dis- tance , ôc qui répondent aux parties qui leur font oppofées. Les ornemens qu'on y diftribue à propos concourent encore à en augmenter la richcfTe. On affecte de donner beaucoup de légèreté 6c de variété à tout ce qui compofe les lambris. Les ornemens doivent être fort délicats, 6c laiffer beaucoup de vuide entr'eux. On en voit qui le difputent pour la beauté du travail avec les ou- vrages de cifelure les plus recherchés ; on peut citer cntr'autres les ornemens de la gallerie de l'hôtel de Touloufe à Paris, quoi- que la dorure leur ait fait confidérablement perdre de leur perfec- tion. Les formes des quadres fe varient à l'infini, & il n'efr, pas né- cevTaire de leur donner beaucoup de relief; on en peut dire autant des parties de lambris qui forment des avant-corps; leur faillie doit être peu coniîdérable, car rien n'eft û* défagréable que de voir des reffauts trop marqués dans une même continuité de lam- bris. Plus les panneaux font grands, plus ils font un bel effet. C'é- toit autrefois l'ufage de les feparer par des frifes , 6c on ne favoit guère leur donner d'autre forme que celle quarrée. Les connoif- fances des ouvriers n'alloient pas plus loin, mais aujourd'hui que la menuiferie s'efl: extrêmement perfectionnée, ôc qu'il n'y a plus de forme, quelqu'irréguliere qu'elle foit, tant fur le plan que fur l'élévation , qui ne s'exécute facilement ; on s'étudie tous les jours à en imaginer de nouvelles , ôc nos Architectes ont affurément de quoi s'applaudir de leurs heureufes découvertes. Mais ce qui relevé particulièrement la beauté & la magnificence des nouveaux lam- bris , ce font les grandes glaces qu'on y incorpore , 6c qu'on place fur les cheminées, en face de ces mêmes cheminées, dans les tru- meaux des fenêtres , 6c jufques dans les angles de la chambre, que l'on forme pour cela en pan coupé. Tant de glaces dans un même lieu ne peuvent manquer d'y produire un coup d'œil charmant. Plus les portes des chambres font hautes , plus elles font un bel
effet ; elles ont quelquefois jufqu'à douze pieds de hauteur. Le plus fouvent on les ferme quarrément, mais lorsqu'elles font bombées dans leur fermeture, 6c qu'on veut que les ventaux des portes fe ran- gent dans l'embrafure, il cft néceffaire de remplir le ceintre avec un panneau, ainiî qu'on le voit exprimé dans les planches 98 de 99 A. Souvent on répète les placards des portes aux extrémités des en- |
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filades d'appartemens, pour faire croire qu'il y a par-delà d'autres
pièces, &, ce qui eft trè-commode, ces placards s'ouvrent & for- ment des armoires. On enrichit le deflùs des portes avec des ta- bleaux, on y peint quelquefois des ornemens grotefques, ou l'on y met un panneau de menuiferie enrichi d'ornemens de fculpture, de fouvent, pour une plus grande variété, on y place un tableau au milieu de ces fortes d'ornemens. Les gerfures, les nœuds & les différentes nuances qui fe ren-
contrent ordinairement dans les bois qu'on emploie pour les lam- bris , font des défedtuofités auxquelles on remédie en pafTant par- deiïiis une couleur. Le blanc eft une de celles dont on fe fert le plus communément pour peindre les lambris. On dore les filets èc les ornemens, pour les distinguer du fond, &; jufqu*à préfent on n'a rien imaginé de plus propre pour éclairer un appartement, rien qui coûte moins , & qui cache mieux tous les défauts qui fe ren- contrent dans les ouvrages de menuiferie. Cependant on s'en eft dégoûté depuis un certain tems ; comme on a reconnu que Je blanc fe falifïoit èc s'écailloit aifément, on lui a fubftitué une couleur de bois clair à détrempe, fur laquelle on imite les difFé- rentes nuances &: les ondes du bois ; on vernit enfuite cette cou- leur, ce qui lui donne un grand éclat. On peint auffi préfentement les lambris en couleur de citron, en verd & en d'autres couleurs, mais on n'ofe pas afîurer que cette nouvelle mode ait un Jong cours. Il n'en eft pas de même du vernis qu'on met quelquefois feul fur les lambris , rien n'eft plus noble ; mais comme cette compofi- tion eft tranfparente, on ne peut l'appliquer que fur les bois choifis èc fans défauts : on s'en fert particulièrement pour les lambris des églifes &C des monafteres. Il nous refte préfentement à donner des defTeins des différentes
efpeces de lambris, afin que les préceptes qu'on vient d'établir, étant appuyés fur des exemples, aient plus de force, Se qu'on en puifïè faire plus aifément l'application. Comme les lambris ne font compofés que de plufieurs pièces répétées avec fymmétrie, nous avions réfolu de nous contenter d'en donner féparément quel- ques-unes dont il auroit été facile de faire des compositions entiè- res; mais lorfque nous avons fait réflexion combien il étoit impor- tant de varier la décoration des lambris, fuivant l'efpece & l'ufage des pièces où ils dévoient être employés, nous n'avons pas cru pouvoir nous difpenfer d'en donner des comportions entières, que |
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nous ferons fuivre par des parties féparées, mifes fur une plus gran-
de échelle, afin d'en mieux faire connoître le détail. . -s Nous avons eu attention que dans ces defTeins de lambris
il y en eût pour toutes les pièces d'un appartement , & même afin qu'on ne pût pas nous reprocher d'avoir obmis quelque chofe d'eiïentiel, nous les avons fait précéder par la décoration de l'in- térieur d'un veftibule, qui eft la première pièce qui fe préfente avant que d'entrer dans l'appartement. Ces defleins offriront encore des cbmpoiitions de cheminées, des portes & des croi- fées, de nous efpérons qu'ils feront goûtés , puifque nous ne propofons rien qui n'ait déjà été exécuté dans pluîieurs hôtels confidérables de Paris, Se qui n'ait mérité une approbation gé- nérale. Comme les veftibules font prefque toujours entièrement ou-
verts, Se qu'étant uniquement deftinés à annoncer une magnifi- que fuite d'appartemens, ils ne font jamais habités ; il ne convient pas de les décorer autrement qu'en maçonnerie ou en pierre, $e l'on ne fauroit trop en écarter tous les ornemens qui leur feroient perdre cette belle (implicite qui en doit faire la principale richefïe. Ceft fur ces principes qu'eft décoré le veftibule dont on donne ici le plan & l'élévation dans la planche yy A. Son étendue eft d'environ vingt-fept pieds, 6c il en a dix-fept de hauteur. La face qu'il préfente eft celle qui eft fuppofée devoir être vis-à-vis de l'entrée de l'efcalier. Sa décoration confifte dans un Ordre de pilaftres Doriques qui régnent au pourtour, &c qui font élevés fer un focle &C couronnés d'une corniche à vouiïùre qui racheté un cadre appliqué fur le plafond, afin de faire paroître cette pièce encore plus haute qu'elle n'eft. Deux de ces pilaftres renferment au milieu une niche d'une afTez belle proportion, dans laquelle eft placée une figure montée tur un piédeftal, ce qui l'élevé Se la rend plus agréable à la vue. De chaque côté font deux portes qui donnent entrée dans les appàrtemens ; leur couronnement, qui n'eft qu'une fimple table , dont une confole marque le milieu, eft fîmple Se réunit très-bien en exécution , de même que le cham- branle, ou bandeau, en anfe de panier qui renferme chaque porte. L'on en a varié les placards de menuiferie qui s'ouvrent deflius un impofte, le panneau ceintré qui eft au-deflus étant dormant ; car il eft bon d'obferver qu'on a tenu les bayes de ces portes plus hautes du côté du veftibule, pour leur donner plus |
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de grâce , mais qu'en-dedans l'appartement elles ne montent
que jufqu'à l'impofte. On eft fouvent dans la néceiîîté de faire de iemblables raccordemens dans les hauteurs des portes d'un même appartement. Du veftibule on entre naturellement dans la première anti-
chambre, où l'on ne met ordinairement que des tapifleries au-def fus d'un lambris d'appui, ainfi qu'on l'a déjà obfervé ; mais pour les fécondes antichambres qui fervent auffi dé falles d'aflem- blées, il eft d'ufage de les décorer plus richement, &c l'on en trouvera un exemple dans la planche 5)9 B. Cette composition de lambris, qui eft d'aftez bon goût, préfente la face oppofée aux croifées, ou à la cheminée d'une féconde antichambre. La porte par laquelle on y entre, & qui peut auffi être celle qui donne entrée dans les autres pièces de l'appartement, eft placée dans le milieu, ce qui a donné lieu de faire fymmétrifer les deux parties de lambris qui font de chaque côté, & de les rendre éga- les. Chaque panneau eft foutenu par deux pilaftres qui font arrière- corps & qui montent dans toute la hauteur de la pièce, au lieu que les panneaux font couronnés par des tableaux qui font une va- riété très-bien entendue avec le deflus de porte, qui eft un panneau. On a mis fur la même planche le plan de ce lambris, qu'on peut aifément ceintrer dans les quatre angles de la chambre, car on eft préfentement affez dans cet ufage depuis qu'on a reconnu que ces angles devenoient inutiles , puifqu'on n'y pouvoit pas placer de meubles. Les fécondes antichambres fervent quelquefois de falles à
manger, ôc c'eft par cette raifon qu'on a jugé à propos de ranger en cet endroit le deffein d'un buffet qui occupe la planche co- tée 99 C. Ce buffet peut être incrufté de marbre , ou de pierre de liais, ou lambriffé de menuiferie. Il eonfifte dans un renfonce- ment qui occupe un des côtés de la chambre ; on y a placé une table de marbre, ou de pierre, foutenue par des confoles, au- deftous de laquelle on peut pratiquer un petit baflin de pierre, pour y mettre rafraîchir les bouteilles. Les deux côtés de la table font accompagnés de deux niches renfoncées r & ornées d'attri- buts aquatiques, comme de tritons, dauphins , & mafcarons de plomb doré, qui jettent de l'eau dans de petites cuvettes au- deffôus, d'où elle s'écoule dans les cours voinnes, aùffi-bièn que celle du baffin qui eft au-defïbus de la table. Le fond du buf- |
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fet eft orné d'un petit Attique avec confoles , au - deflus du-
quel on place un tableau qui repré fente ordinairement des fruits ou des fleurs, des concerts de mufique, ou d'autres fujets agréa- bles. Celui-ci repréfente, fur un fond de treillage enrichi de rai fins èc d'oifeaux , un bulle de Cornus Dieu des feftins, couronné de fleurs ôc de pampres de vignes par deux petits fa- tyres. La chambre à coucher vient enfuite. C'eft le lieu le plus ha-
bité , & dont la décoration par conféquent doit être riche, fans être chargée d'une trop grande quantité d'ornemens, &: c'eft ce qu'on a tâché de rendre dans la planche cotée 99 D, qui pré- fente une décoration de lambris propre pour une chambre à coucher. On a choifi le côté où fe trouve la cheminée ; celui qui lui fait face devant être décoré de la même manière. La porte cil placée dans la partie qui eft la plus voifîne des fenê- tres , et elle eft dans l'enfilade des autres portes des appartenons. On lui a donné pour couronnement un panneau enrichi d'orne- mens de fculpture, qui a paru préférable à un tableau 3 parce qu'il y en a déjà un fur la cheminée. De l'autre côté de la cheminée, ôc à l'oppofite de la porte, eft un grand panneau à double cadre entre deux pilaftres qui font avant-corps. Ce panneau eft enrichi d'ornemens dans fes deux extrémités , 6c celle d'en-bas prend une forme finguliere qu'on a fait fuivre au panneau du lambris d'appui qui eft au-delTous, ce qui fait un efFet allez heureux. C'eft de ce côté4à que fe doit placer le lit dans le fond de la chambre, le pied tourné en face des croifées. » Il arrive auffi quelquefois que le lit fe loge dans une efpece d'al-
cove, ainfi qu'il eft exprimé dans la planche cotée 99 E. Outre la magnificence 9 ces fortes de renfoncemens ont encore une utilité particulière, car il refte alTez de place aux deux côtés pour y pouvoir pratiquer de petites garde-robes, ou du moins des dé- gagemens pour arriver aux autres garder-robes. On y entre par les deux portes qui accompagnent ï'aleov©, àc elles font éclai- rées par des ouvertures fermées de glaces qui font le même effet que des defïùs de portes. Cette alcôve eft des plus riches ; on a varié la décoration des deux portes, afin qu'on eût de quoi choifir. La décoration de lambris de la planche cotée 99 F, convient
également pour une chambre à coucher, ou pour une falle |
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d'aiïèmblée ; elle en repréfente la face du côte des croifées. Ces
croifées, qui font à banquettes , font garnies de leurs chaffis à verre 8c de leurs guichets, ôc leur fermeture par le haut eft aiTez Singulière; elle eft en anfe de panier, qui fe replie dans le milieu, èc vient fe joindre à une coquille qui forme la tête d'une confole plate qui règne dans le plafond de l'embrafure, 8c va s'appliquer contre le nud de la croifée , ce qui fait un très-bel effet dans l'exé- cution. Il refte entre les deux croifées un trumeau aiTez large pour recevoir une grande glace qui pofe fur une table de marbre, portée fur un pied en confole de bois doré ; la bordure de cette glace eft d'une forme nouvelle; des palmes, qui y prennent naif- fance, vont fe joindre au couronnement auquel font fufpendus les attributs de l'Amour, qui tombent avec grâce fur la glace , 8c contribuent beaucoup à en augmenter la richefle. Des deux autres côtés des croifées, dans les angles de la chambre, font des pi- laftres qui font fymmétrie avec d'autres femblables pilaftres en retour, lefquels font fuppofés régner dans les autres faces de la chambre. Les grands cabinets font des lieux de parade qui doivent fe
diftinguer par la richeffe ôc la délicateffe des ornemens. La plan- che cotée 99 G, offre une décoration de lambris de cette efpece. On y voit au milieu une cheminée d'une belle proportion, qui a pour couronnement un tableau ; elle eft entre deux panneaux de lambris enrichis d'ornemens légers, ôc qui font variés ; car on a eu attention que tous les ornemens qui font répandus fur cette planche fuiîent différens, afin de les multiplier, & qu'on pût faire choix de ceux qui plairoient davantage. On a obfervé la même variété dans les deiTus de portes ; quoique les formes en doivent paroître un peu extraordinaires, ce font pourtant de ceux qui font le plus en vogue, &: il s'en fait même encore de plus bizarres. Des deux portes dont ils font le couronnement, l'une fert pour entrer dans le cabinet, ôc eft une fuite de l'enfilade des appartemens, au lieu que celle qui eft de l'autre côté, eft feinte, & niife feule- ment pour la fymmétrie, à moins que pour quelque nécelîité, on ne fût obligé de pratiquer en cet endroit une porte de dégage- ment , & en ce cas il fuffiroit d'ouvrir un des ventaux. Les grands apparj:emens font toujours accompagnés de petites
pièces moins exhauffées, où l'on fe retire volontiers pendant l'hi- ver , parce qu'il eft plus facile de les échauffer. On y pratique Ce c
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de petites chambres à coucher, où l'on place le lit dans des ni-
ches femblables à celle dont la planche coté 99 H, donne un exemple. Le lit occupe toute la largeur & la profondeur de ces niches ; ôc comme il eft difpofé de façon qu'il préfente par-devant la face de côté, on y met deux doffiers 6c deux chevets, afin d'ob- ferver une exacte fymmétrie. On a déjà fait connoître, en parlant des lits en alcôve, Pufage que l'on peut faire des deux efpaces qui refirent de chaque côté de la niche. On fe contentera de remar- quer ici, que comme le peu d'élévation du plancher ne permet pas d'éclairer ceux-ci par les deffus de portes, il eft à propos d'y mettre des portes vitrées, à moins qu'on ne puiffe tirer du jour d'ailleurs; ôc c'eft ce qu'on doit rechercher, car des portes de me- nuiferie font toujours un bien meilleur effet. La planche cotée 99 I, offre le deffein d'une niche d'une autre
efpece, qui convient pour un petit cabinet. Ces fortes de niches occupent ordinairement le fond d'un cabinet, en face des croi- fées, afin qu'étant affis fur le canapé, fopha, ou lit de repos placé dans le renfoncement, on puiffe jouir d'un coup d'œil plus fatisfaifant ; & fouvent on met une grande glace dans le fond du renfoncement, pour répéter les objets du dehors. Les deux parties de lambris qui accompagnent cette niche, font de deux deffeins différens ; la décoration de l'une eft un panneau qui fait avant- corps fur deux pilaftres interrompus dans leur milieu d'une façon finguliere, lequel a pour couronnement un autre panneau ovale, qui peut auffi recevoir un tableau; l'autre côté eft occupé par une grande glace qui s'élève depuis le lambris d'appui jufques fous la corniche. On peut choifir de ces deux deffeins celui qui fatisfera davantage. Les deffeins de lambris qu'on vient d'expofer, nous paroifïènt
fuffifans pour fe former une idée générale de l'arrangement des dif- férentes parties qui entrent dans leur compofition; il s'agit préfen- tement d'en faire connoître le détail, & c'eft ce que nous allons faire au moyen des defïeins contenus dans les huit planches fui- vantes dont nous donnerons l'explication. Les deux couronnemens de croifées de la planche 99 K, ne
conviennent que pour des fallons, veftibules &: autres grandes pièces ; le goût maie de leurs ornemens & dUleurs profils ne per- met pas non plus qu'on les travaille autrement qu'en pierre. Le premier de ces couronnemens qui embrafle ingénieulement le |
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haut d'une croifée ceintrée en anfe de panier, a été exécuté dans
la maifon de campagne de M. Bellanger, à Stain, près faint De- nis ; & l'autre l'a été dans le fallon qui précède la chapelle du château de Verfailles. Les deux autres couronnemens de croîfées de la planche 99 L,
font d'un genre différent, &. font compofés pour être exécutés en menuiferie. Celui qui eft en vouimre avec une agraffe en cartel, qui racheté le nud du lambris , eft d'un deiîèin riche & nouveau, qui réulîiroit dans une gallerie ; au lieu que celui qui eft enfuite, éc qui, quoique plus (impie , eft cependant encore fort orné, conviendroit mieux dans un fallon, ou falle d'afïemblée. L'Or- donnance de ce dernier eft un panneau placé au-delTus d'un cham- branle bombé, avec lequel il fe lie par le moyen d'une agrafFe d'ornemens. On eft prefque toujours obligé dans les galleries ÔC les fallons,
qui s'élèvent ordinairement plus haut que le refte des pièces de l'appartement, & qui quelquefois même embrallènt deux étages, de tenir les portes dans une proportion qui foit relative avec les autres parties de la décoration de ces grandes pièces ; mais il arrive que ces mêmes portes étant affiijetties aux mêmes hauteurs des autres portes qui font en enfilade , on n'a pas la liberté d'en chan- ger la hauteur des linteaux, ôc que par conféquent on ne peut pas en ouvrir davantage les bayes ; dans ce cas-là le feul parti qu'il y ait à prendre, eft de loger les portes du côté du fallon dans une arcade, &c de remplir le vuide depuis le delïus de la porte juf- ques fous la clef de l'arcade, par des comportions d'ornemens. Or comme les fallons 6c autres grandes pièces femblables, font allez fouvent revêtues de marbre ,.il eft plus à propos d'en couron- ner les portes avec des bas-reliefs de marbre, ou du moins de ftuc, qu'avec des tableaux. Que £ l'on y veut placer de la peinture, il faut que le tableau, qui doit être environné d'ornemens convena- bles , foit plutôt un fujet peint en camayeu rehaufTé d'or, qu'un fujet d'hiftoire colorié , parce que le brillant des marbres nuit à la peinture, & la tue. C'eft ainfi qu'on en a ufé dans le couronne- ment de la porte du fallon de la Paix, par où l'on entre de la grande gallerie dans l'appartement de la Reine , à Verfailles. Le tableau de forme ronde, qui eft logé fous le ceintre d'une ar- cade en anfe de panier 8t qui couronne la porte, eft peint en camayeu rehaufTé d'or. On en trouvera le defïèin dans la planche Ccc ij
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cotée 99 M, fuivi d'une autre pareille compofition qui ne diffère
de la première qu'en ce que l'arcade qui renferme le deiîus de porte eft en plein ceintre, et que le tableau, qui eft en poire, pofe fur un trophée compofé des inftrumens des Arts. On a déjà fait obferver que lorfque la fermeture des portes étoit
en ceintre, il n'étoit pas poffible de ranger les ventaux de ces por- tes dans les embrafures ; cependant quand on eft aiTujetti, pour fui- vre l'uniformité de la décoration d'une pièce, de leur donner cette forme, qui d'ailleurs produit toujours un fort bel effet, on peut fau- ver cet inconvénient en pratiquant un deiïlis de porte dormant, qui eft renfermé dans le chambranle de la porte, & qui defeend jufques fous l'ouverture des deux ventaux auxquels il fert de batte- ment. Ces compofitions font nouvelles, & ont réuffi dans tous les endroits où on les a employées. On en donne deux exemples dans la planche cotée 99 N, qui tous deux font d'un goût fort lé- ger, fur-tout par rapport aux agrafFes de fculpture qui lient le ta- bleau 6c le chambranle, & qui marquent le milieu de la porte. Les appartemens ne font pas tous d'une même hauteur; il y en
a qui font plus bas, ôc cependant les portes doivent toujours avoir une élévation proportionnée à leur largeur, de forte que l'efpace qui refte depuis le deiïiis des portes jufqu'au plafond, n'eft pas affez coniîdérable pour y pouvoir loger un tableau, qui deviendroit d'ail- leurs d'une forme trop écrafée. Il eft plus à propos pour lors d'y mettre un panneau de menuiferie, environné d'une bordure chan- tournée, &. accompagnée d'ornemens dans le goût des deux def- feins de femblables deiFus de portes que nous donnons dans la planche cotée 99 O. La façon la plus ordinaire de couronner les portes dans les ap-
partemens, & fur-tout dans ceux de parade, eft d'y mettre des ta- bleaux renfermés dans des bordures enrichies d'ornemens de fculp- ture dorés, fur un fond de menuiferie qui pofe immédiatement fur le chambranle de la porte; la largeur de ce chambranle détermine celle du couronnement, qui doit monter jufques fous la corniche de l'appartement. Les deux deifeins qu'on propofe pour exemples dans la planche 99 P font dans le goût le plus nouveau; ainfi l'on ne doit pas être étonné de ce que les formes en font aulîi capri- cieufes. Les deux deiTeins de couronnemens de glaces , qui font fur
la planche 99 Q, font deftinés pour des trumeaux placés entre |
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deux croifées. On auroit pu y introduire des tableaux ; mais com
me cela auroit confidérablement diminué delà hauteur des glaces, &: qu'il eft à propos que ces trumeaux de glaces foient portés le plus haut qu'il eft pofiible, l'endroit qu'ils occupent étaot prefque toujours privé de lumière, on a préféré d'y mettre des ornemens de iculpture, qu'on a tenu très-délicats, parce qu'étant à portée de la vue, il eft aifé d'en diftinguer le travail. Les traverfes d'en-bas de ces deux trumeaux , qui pofent ordinairement fur une table de marbre à hauteur du lambris d'appui, font au pied de chacun ; & afin qu'on ne pût pas prendre une faillie idée de la proportion de la hauteur de ces trumeaux, on a féparé le couronnement ôc la tra- verfe par un intervalle, ce qui a donné lieu de mettre fur une mê- me planche deux delTeins au lieu d'un. La planche cotée 99 R, offre encore deux autres couronnemens
de trumeaux de glaces, traités dans le même goût que les précé- dens, & qu'on peut faire fervir non-feulement à des trumeaux en- tre des croifées, mais qui peuvent encore être mis au-dclîus de glaces placées vis-à-vis d'une cheminée , en les encaftrant dans des lambris, ou les accompagnant de tapiilèries, fuivant que le lieu eft décoré. Après avoir parlé de toutes les efpeces de lambris, il ne nous
refte plus qu'à faire connoitre la façon dont on décore préfente- ment les garde-robes, auxquelles on a donné le nom de Lieux à l'Angloife. Quelque précaution qu'on prît par rapport aux petits lieux qui étoient ci-devant en ufage, Ôc dont on a fait la defcrip- tion à la page 217 en traitant de Ta diftribution nouvelle des bâti- mens, on n'avoit pas encore pu empêcher que la mauvaife odeur ne fe répandît quelquefois jufques dans les appartemens, fur-tout dans les changemens de tems ; mais depuis qu'on a inventé ceux qui font le fujet de ce difcours, on n'a plus rien à craindre de fembla- ble ; auffi ne fait-on point difficulté de les placer à la fuite des ap- partemens , Se de les décorer même avec richefle. On en fait qui font entièrement incruftés de marbre, d'autres dont une partie des murs eft revêtue de carreaux de fayence, 6c le refte, ainiî que le plafond, eft peint en grotefques, qui font des compositions d'orne- mens légers, dont le célèbre M. Audran a fçu tirer un grand parti ; mais prefque tous font lambriiTés de menuiferie, ôc tels font ceux des appartemens du Roi & de la Reine au château de Petit-Bourg, qui font d'une magnificence extrême. On les a rapporté dans un |
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des volumes de Y Architecture Françoife ; mais comme peu de gens
font en état de faire de telles dépenfes, on a cru qu'il valok mieux propofer ici pour exemple un de ces lieux à V Angloife, dont la décoration eft fîmple &L de bon goût, àc qui a été exécuté dans une maifon de Paris, qui fe diftingue par la beauté de fes orne- mcns. L'élévation, la coupe, 6t le plan qu'on en donne dans la plan- che 99 S, en font fuffifamment comioître le développement; ce- pendant, pour ne rien lahTer délirer, nous allons en décrire toutes les parties le plus exactement qu'il fera poiîible. Le ilege, qui en fait la principale partie, eft logé dans le renfoncement d'une niche entièrement revêtue de menuiferie ; il eft de marbre , ôc fermé en- defîus par un couvercle en manière de lambris de menuiferie, qui fuivant le befoin qu'on en a, fe levé, ou s'abat fur la lunette, qui eft ordinairement garnie d'un bourlet couvert de maroquin. Tout le corps du iîege eft de marbre, comme on vient de le dire, cette ma- tière étant préférable à la pierre qu'on y emploie quelquefois, parce que le marbre étant plus uni, les matières font moins fujettes à s'y arrêter. Ce fiegeeft creufé dans fa longueur en manière d'auge, dont le fond forme un plan incliné qui va en pente jufqu'à l'endroit le plus profond, où eft percé un trou fervant d'entrée à la chauffe d'aifance. L'entrée de ce trou eft fermée exactement par le moyen d'une bonde ou malïè de plomb, qui ne fe levé que lorfqu'on y veut faire pafTer les matières, pour lors on levé d'une main cette bonde, & de l'autre main on lâche un robinet , &: il fort d'un tuyau qui eft placé à la tête de l'auge, un jet d'eau qui part avec tant d'impétuoftté, qu'en un inftant toute l'auge eft balayée, & qu'il n'y refte abfolument aucune ordure. Aprèt quoi fi l'on veut fe laver , foit à l'eau chaude, foit à l'eau froide, on amené par le moyen d'un ajutoir un des deux tuyaux coudés, qui fe range au milieu de la lunette, Se qui y forme un petit jet d'eau. Voilà en quoi confifte la méchanique de ces petits lieux qui font préfente- ment fort en règne. On peut encore, pour plus de propreté, mé- nager dans la même chambre où ils font placés, des armoires pour y ferrer du linge, &c des tablettes fur lefquelles on range avec fymmétrie des yafes de porcelaines renfermant des pots-pour- ris, qui font des comportions de parfums & d'herbes odoriféran- tes, mêlés enfemble, pour corriger la mauvaife odeur. On ne croit pas avoir rien omis ici de tout ce qui concerne les
lambris ; ft cependant on n'eft pas encore fatisfait du nombre de |
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defleins que nous avons rapporté, on peut avoir recours à ceux
qu'on a fait graver d'après ce qui eft exécuté de plus beau dans les principaux édifices de Paris, ÔC qui fe vendent féparément chez le même Libraire, par livrets de fix feuilles, en attendant qu'ils pa- roiffènt dans le feptieme volume de Y Architecture Francoije. |
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ASSEMBLAGES ET PROFILS
POUR
LES COMPARTIMENS
DE MENUISERIE.
o n fe fert rarement de lambris de bois dans les pays chauds,
a caufe que les infectes, dont ces climats abondent, s'y engen- drent & s'y multiplient, & que le bois fait perdre aux apparte- mens une partie de leur fraîcheur ; mais pour en France éc dans tous les pays voifins du Nord, ces lambris font fort en ufage &: d'une grande utilité, car ils rendent les lieux fecs ôc chauds, & par conféquent fains, &; habitables peu de tems après qu'ils ont été bâtis ; outre qu'ils épargnent des meubles dans les pièces d'une médiocre grandeur, ôc dans celles qui font les plus fréquentées. Les lambris de bois fervent encore à corriger des défauts dans les pièces, comme un biais , ou une enclave caufée par quelque tuyau de cheminée, à côté duquel on pratique des armoires dont les guichets confervent la même fymmétrie que le refte du lambris. Mais comme nousfommes entrés ci-devant dans tous ces détails, il nous fuffira de rapporter ici ce qui concerne l'aflemblage des lambris de des autres parties de la menuiferie dont il a été fait mention dans ce Cours d'Architecture. Ces afTemblages fe font de diverfes manières ; favoir, quarré-
ment, à bouement, à anglet, en adent, à queue d'aronde, 6cc. dont nous donnons des exemples dans la planche cotée ioo. Le bâti des lambris, qui renferme les panneaux, doit former des compartimens proportionnés & féparés par des corps ou pilaftres ; ôc il faut fur-tout éviter les petites parties ; défaut qui étoît fort ordinaire autrefois. On faifoit fervir tous les bouts de bois, enforte |
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qu'il y avoit des panneaux fi petits qu'ils étoient élégis & pouffes
à la main fans alTemblage, êc les plus grands n'étoient faits que de bois de cinq à iïx lignes d'épaiffeur , appelle panneau ou mai- rain. Aujourd'hui le bois qu'on emploie pour les panneaux eft épais au moins d'un pouce, & comme les panneaux font ordinairement fort larges, on joint plufieurs ais qu'on colle enfemble. Les pan- neaux font aflemblés à rainure dans leurs bâtis , on élégie dans le bois même les moulures dont ils font enrichis, de lorfqu'il s'y rencontre des ornemens de fculpture, ou ils fe rapportent après coup fur les panneaux de moulures, ou, ce qui eft bien plus pro- pre , ils fe prennent dans le bois même. Il entre un très-grand nombre de moulures dans la composition
des lambris, ôc l'habileté de l'ouvrier confîfte h les pouffer avec propreté, & que lés arrêtes en Soient bien vives. Ces profils doi- vent être éïégis dans la pièce même, de pouffes dans une membrure d'une épaiffeur fufKfante, de n'être jamais plaqués. A l'égard du choix des profils, il dépend de la capacité de l'Architecte. En gé- néral il faut obferver que les profils des chambranles aient plus de relief que les cadres des ventaux, des placards (impies, de à dou- bles paremens de de leurs embrafures, parce qu'il n'y a rien qui rende la menuiferie plus pefante que les cadres dont les moulu- res excédent les autres parties qui les renferment. Une autre obfer- vation, qui n'eft guère moins importante, c'eft qu'il faut que les profils de menuiferie foient plus légers que eeux deftinés pour la pierre. Il y a de certaines moulures qui leur font affectées, tels font les baguettes, les demi-cœurs de les boudins, qui, dans quelque Situation qu'on les mette, fe préfentent toujours avantageufement; de c'eft pour cela qu'ils réuffifïent dans la compofîtion des profils des cadres, qui dans une même Ordonnance fe voient en divers afpe£ts«. Outre les différentes efpeces d'affemblages on trouvera fur
la planche cotée ioo un nombre de profils que nous ofons afTiirer avoir été compofés avec foin. Ceux qui avoient été donnés dans les précédentes éditions avoient vieilli, de n'étoient plus d'au- cun ufage; les nouveaux que nous leur avons fubftitués, confïftent dans le développement d'une croifée fermée de fes guichets, plu- fieurs profils de portes avec leurs chambranles, de des profils de cadres pour des panneaux de lambris. :<'- Xes plus beaux ouvrages de menuiferie font ordinairement |
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ceux qui fe font pour les églifes, 6e pour les maifons de Commu-
nautés. On voit dans quelques églifes des rétables , taberna- cles , crédenees d'autel, œuvres , formes, confelfionnaux, bancs, chaires de Prédicateur à rampe courbe, ècc. 6c dans quelques monafteres , des* lambris de revêtement de chapitres 6c de ré- fectoires, des armoires & tablettes de bibliothèque, 6c autres morceaux de menuiferie, qui, pour avoir été travaillés à loiiîr 6c de bois fort {ce , font d'une propreté achevée, 6c peuvent pafTer pour des chef - d'eeuvres. Aufli eft-il d'une grande importance de n'employer que du bois bien fec pour les aiîemblages, puifqu'au- trement les panneaux venant à fe déjetter, ou à fe cambrer, les languettes quitteroient infailliblement leurs rainures, 6c laifTe- roient en fe retirant des vuides infupportables. Il ne doit aufli y avoir dans le bois ni nœuds vicieux, ni tampons, ni futée : tous défauts qui en diminuent la propreté. Les moindres affemblages de menuiferie font les volets 6c con-
trevents fufpendus 6c à couliiîe, les portes collées 6c emboîtées ; celles qui font brifées ou coupées pour les fimples fermetures de boutiques, magafîns, échopes, Sec. 6c comme ces ouvrages font arrafés, Se feulement garnis d'emboîtures, ils ne peuvent recevoir aucun compartiment. |
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DES COMPARTIMENS
DES VOUTES ET PLAFONDS.
Lorsque les Anciens ont enrichi leurs voûtes 6c leurs pla-
fonds de compartimens où ils femblent avoir prodigué les plus beaux ornemens, ils avoient fans doute reconnu que quand on entre dansliri lieu; la vue fe porte d'abord aux parties fupérieu- res, 6c qu'ainfi il étoit befoin que les plafonds offriflent un af- pect agréable. C'eft. fur ces principes qu'ils ont travaillé, 6c tous ceux, qui font venus depuis ne fe font jamais écartés de ces pre- mières règles. L'Architecture Gothique , quelque difforme qu'elle foît par le mauvais goût de fes mafearons, chimères , harpies, |g;iiimberges 6c autres femblables ornemens, s'y eft elle-même foumife ; ,6c elle efb vraiment digne d'admiration dans les com- Ddd
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partimens de fes voûtes, formés par des arcs doubleaux, liernes
de tiercerons qui prennent nailïance des branches & croifées d'o- gives. Il y a de ces faillies ou nervures qui font détachées de la douelle des pendentifs, 5c qui ne lailïent pas déporter des culs-de- lampes, lanternes à jour, ôc autres caprices retenus par des bou- lons de fer avec un travail $c un artifice extraordinaire. Ces nervu- res font ordinairement de pierre dure, 6c les pendentifs de moïlons d'appareil ou de brique, ou de plâtras bien maçonnés à bain de mortier; il s'en voit même qui font épigeonnés de plâtre pur, & fi minces qu'ils n'ont que trois à quatre pouces d'épaifTeur fur une alîèz grande étendue. Ces voûtes rendent des fons harmonieux que ne produifent point les autres voûtes, fur-tout quand il y a des vafes Se ventoufes cachées dans les vuides de leurs reins, pour augmenter la repercution de la voix, êc former des échos. Mais quelques furprenans que foient ces ouvrages de l'Architec-
ture Gothique, il ne convient point d'en faire le parallèle avec les c*ompartimens des voûtes èc plafonds des édifices qui ont été conftruits dans les tems de la bonne Antiquité. Les premiers ne méritent d'être regardés que pour le travail, les autres au contraire fe diftinguent par l'excellence du goût, 6c l'on ne fauroit voir fans admiration ce qui en fubfifte encore dans les plafonds des arcs de triomphe, dans le temple de la Paix, Se fur-tout dans le Panthéon à Rome, fans parler d'une infinité d'autres monumens dont on nous a confervé les deiTeins. dans les Livres d'Architecture, èc dans plufieurs recueils d'antiquités. Les anciens Architectes ont été imités par les modernes, &; ceux-ci non contens de ce qui avoit déjà paru, ont encore imaginé de nouvelles façons de décorer les voûtes des éghfes , des galeries & falles des palais, &c générale- ment tous les plafonds ; mais avant que d'entrer dans le détail de ces compofïtions , il paroît néceflaire de parler de la conftruc- don des voûtes * félon la diverfité des matériaux qu'on y em- ploie ; car c'eft de-là principalement que dépend le choix ôc la dif- pofition de ces ornemens. Les meilleures & les plus légères voûtes fe font de brique ou de
moilon, & après que les ceintres en font démontés, ôc qu'elles ont reçu un enduit de ftuc ou de plâtre, on y trace avec la pierre noire des eompartimens, félon le raccourci de la cherche qu'on en a fait. Les Stucateurs & les Maçons en ufent ainfi pour toutes for- tes de Voûtes, même pour les irrçgulieres , comme les biaifes, |
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les rampantes, & celles ejui font, en canonnière. Léon-Baptifte
Albert eftime fort une invention dont il croit que les Anciens fe font fervis pour conftruiîre , 6c divifer avec, facilité les comparti- mens de leurs voûtes, & qui fe pratique ahmî. Les armatures ou fermes des ceintres étant établies de diftance en diftance fur les travées de foliveaux, de dofTes, ou de cannes, on fait une efpece de noyau, où font en relief les renfoncemens, 6c en creux les faillies que doivent avoir les. ornemens de la voûte à conihiuire ; on moule avec foin le modèle bien terminé, enforte que les creux font le parement intérieur de la douelle ; puis on maçonne le corps de la voûte avec des briques 6c carreaux bien en coupe, ou avec des blocages à bain de mortier de chaux & de pouiïblane, ôc le ceintre étant démonté, 6c le noyau bien dépouillé , l'ouvrage fe trouve fait avec juitefïe ôc propreté, & il y a fort peu à ragréer. Les ornemens de compartimens de ftuc , ont plus de grâce étant dorés fur un fond blanc, 6c fe détachent davantage que s'ils étoient entiè- rement couverts d'or, comme on le peut remarquer dans les plus belles églifes d'Italie, entre lefquelles celle de faint Pierre de Ro- me eft d'une richefle 6c d'une variété merveilleufe pour ce qui con- cerne cette forte de travail. Quant aux voûtes de pierre, elles fe conftruifent autrement que
les précédentes, car on laifîe les bofïàges continus des arcs dou- bleaux 6c des clefs pendantes, 6c les côtes des coupes ôc culs-de- four. Mais il faut obferver dans cet appareil, que les joints ne cou- pent point les moulures ni les ornemens fur leur longueur. Or comme les compartimens de ces voûtes doivent répondre au corps d'Architecture d'où les arcs doubleaux prennent naiffance , 6c fuivre le caractère de l'Ordre ; il feroit à propos que les comparti- mens les plus fimples , qui font propres à l'Ordre Dorique , n'euf- fent que quelques tables barlongues ; que ceux de l'Ionique fuiTent avec ravalemens de ornemens mêlés alternativement, 6c ceux du Corinthien avec divers i-enfancemens garnis de ro/es, OU avec des
entrelas doubles ou des rinceaux de feuillages. Il n'en: pas nécef-
faire que les plate-bandes jsn manière de guillochis 6c d'entrelas qui féparent les panneaux, foient trop chargées d'ornemens ; il faut au contraire éviter la confulion qu'occafionne la trop grande ri- che ffe du travail ; 6c je ne puis mieux faire fentir le mauvais effet que produit la profufion des ornemens, qu'en renvoyant à la voûte de Péglife du Val-de-Grace. Ces fortes de voûtes, 6c particulié- |
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rement celles des dômes, doivent être extradoffées avec propreté,
à caufe de leurs entrecoupes, c'eft-à-dire, que les queues des pier- res en (oient coupées également, enforte que le parement exté- rieur foit auffi uni que celui de douelle. Tous les compartimens des voûtes font de deux genres, ou
grands, ou petits ; les plus grands font formés de grands panneaux qui en renferment d'autres plus petits, difFérens & ornés de gro- tefques, chiffres 5 médailles , devifes, &c. enforte que ceux-ci ne fervent que pour accompagner les plus grands qui contiennent les principaux fujets peints ou exécutés en bas-relief. Les petits compartimens fe font quarrés, lofanges , ronds, ovales, hexago- nes , octogones, Se d'autres figures parfaites, ê£ remplis d'autant de fortes de rofes qu'on en peut imaginer, qui conviennent à cha- cune de ces figures; & comme ils fe répètent, ils doivent,dans les coupes, diminue!- de grandeur & de relief, à mefure qu'ils appro- chent de la fermeture, & même par raifon d'optique, il faut que le profil de l'enfoncement des caiffes foit un peu en glacis par en-bas ( mais non pas fi fenfiblement qu'au Panthéon ) afin qu'une partie des ornemens n'en foit pas cachée. Les caiffes des compar- timens des voûtes rampantes des efcaliers, font mieux étant creu- fées d'équerre d'après la douelle du berceau, comme à l'efcalier en périfty le droit du Vatican à Rome, que d'être à-plomb, comme à celui de l'Hôtel de ville de Paris. Quelque convenable que foit la fculpture pour la décoration
des voûtes ôt plafonds, &c quelque bel effet qu'elle y produife , il faut pourtant avouer que la peinture y réufîit parfaitement, & qu'elle a même, dans cette partie, un avantage confidérable fur la fculpture; car étant plus légère, les plafonds qui en font enri- chis paroiffent être élevés davantage , & femblent même être percés. Cependant comme une voûte chargée de fculpture, pa- roît plus pefante, &: que celle qui eft entièrement peinte femble n'avoir pas une véritable folîAiré ; il eft coti&ant que du mélange de la fculpture & de la peinture, il fe peut faire un compofé bien parfait, fi la difpofition en eft heureufe. Dans ce ca«4à il eft à pro- pos d'enrichir de fculpture les arcs doubleaux qui prennent naif- fance de fond, pofer des figures de ftuc fur les corniches & atti- ques , d'où partent les premières retombées , & peindre le nud de la voûte &: de fes lunettes, comme il a été pratiqué avec fuccès dans plufieurs égiifes & palais d'Italie, & à Paris dans la galerie |
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ïyAïïCHlTECTURE.
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d'Apollon 6c dans l'appartement de la Reine au Louvre, dont
on ne peut affèz prifer la beauté de l'Ordonnance. Quelquefois on peint dans les plafonds des fujets hiftoriés, renfermés dans des compàrtimens qui font pareillement peints, & qui imitent les figures ou ornemens de fculpture de relief ; & c'eft ainfi qu'en: exécuté le magnifique plafond de la falle du palais Barberin à Ro- me , qui efl le chef-d'œuvre de Piètre de Cortonne, 8c celui du fallon d'Hercule à Verfailles, qui fait tant d'honneur à M. le Moyne; ou bien on fe contente d'y repréfenter des compàrti- mens peints de grifaille ou de marbre, û. rehanfTés d'or. La peinture à frefque a cet avantage qu'elle fe conferve long-
tems belle, pourvu que l'enduit foit bon , ôc fait avec les matiè- res &c les précautions nécelTaires , comme on le pratique en Italie. C'eft une erreur de dire qu'elle ne convient point pour ce pays- ci ; les belles frefques de Fontainebleau avoient encore, il n'y a pas bien des années, un éclat que les tableaux à huile peints dans le même tems, ont perdu. 11 feroit donc à defirer qu'on>fît un ufage plus fréquent de cette efpece de peinture qui réuflit particu- lièrement dans les plafonds. La coupé du Val-de-Grace , peinte par M. Mignard , 5c celle que M. le Moyne , premier Peintre du Roi , vient d'exécuter dans l'églife de faint Sulpice, font des plus beaux ouvrages de cette efpece qui foient à Paris. Outre la pein- ture à'l'huile ôc à frefque, il y a encore celle en mofaïque faite de petits morceaux de verre de diverfes couleurs, avec lefquels on imite d'après un carton peint, les teintes 8c dégradations de la peinture. Cette matière eft fi durable qu'après piufîeurs fîecles elle reprend fon luftre, étant lavée fimplement avec de l'eau. Mais comme cette pratique demande beaucoup de tems , Ôc qu'elle mené à de grandes dépenfes, on en ufe afTez rarement, Se l'on n'en trouve même des morceaux d'une grande étendue que dans l'églife de S. Pierre du Vatican , qui en tout genre , peut pafTer pour la première merveille du monde. JLoi-fcju'ime route n'a pas une gran- de fuperficie, cC qu'on la veut rendre extrêmement riche, on la peut incrufter de marbre avec des pierres de rapport, comme il s'en voit à la chapelle de la fépulture des Grands Ducs à Florence. Les coupes ou culs-de-four doivent non-feulement être furmon-
tés de la hauteur d'un focle fuffifant pour les dégager de la faillie de la corniche qui couronne l'Architecture, mais encore avoir leur contour formé par deux lignes paraboliques, afin qu'ils pa- |
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roiiIent parfaitement fphériques de leur point de vue. Il faut don-
ner peu de faillie à ces corniches:,, & il slen voit dans quelques églifes d'Italie, dont la projec^ure, qui n'a pas' la moitié de la hau- teur de la corniche, eft augmentée par dés ombres peintes, qui donnent une apparence de relief aux moulures qui ne, font pas affez faillantes. Cette pratique réuffit particulièrement, lorfque l'Archi- tecture eft peinte en couleur d© marbre. Il refte à parler des plafonds des chambres de des autres pièces
des appartemens. Ils fe font en France fur un latis, contre lequel on fouette du plâtre, dont on fait un lambris bien uni. La plus belle difpolition qu'on puilïè donner aux compartimens de ceux qui font ceintrés en manière d'amfe de panier fbait furbailTée, eft de laifTer la partie du milieu occupée par un grand fujet d'Hiftoire ou d'Architecture feinte en perfpe&ive, qaç, parl'apparence d'un ren- foncement, femble augmenter la capacité du lieu; ce qui eft avan- tageux pour les pièces qui n'ont pas un grand exhauftement. L'on met des compartimens , ou des fujets en longueur avec cadres de diverfes figures, dans les parties ceintrées, ôc pour ôter la dif- formité de l'angle rentrant, on en arrondit les coins $ ôc l'on place des ornemens en bas-relief, ou en camayeu, ou bien des figures de ftuc ; mais il faut fur-tout éviter de donner trop de faillie aux profils des cadres. Les plafonds droits, appelles aufïï fôffîtes & lambris, font de
deux efpeces ; les uns qui paroifïènt les plus pefans, font enrichis de compartimens en faillie bordés de cadres fur un fond uni ; 6c les autres, qu'on nomme à l'Antique, &c qui font les plus beaux, fembient faits d'un aflemblage de poutres en compartimens. régu- liers qui laiilènt des renfoncemens bordés de corniches architra- vées avec des rofons dans les plus petits efpaces, ôc dans les plus grands , des génies , guirlandes , grotefques , devifes & autres ornemens peints à fond d'or, ou d'or à fond d'azur. La plate- bande, en manière d'avehîtrave, Ju Jeilous de ces efpeces de pou- tres , eft enrichie de guiliochis, entrelas , ôcc. continus entre deux liftels avec des rofes-en forme de culs-de-lampe aux endroits où elles fe croifent. La conftruclion de ces fôffîtes fe fait avec des corniches volantes de bois de fapin, retenues par des liens &: har- pons de fer à des poutrelles ou folives palTantes, en forte que l'ou- vrage étant fort léger, le plancher n'eft point fujet à s'arener, outre que le deflus n'eft pas ordinairement habité. Il fe voit beaucoup de |
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ces foffites ou plafonds en Italie, dans des bafiliques ôc à des fal-
lons de palais ; ôc l'on en a exprimé la conftru&ion dans la planche cotée 8 2, qui repréfente le profil duCapitole. Il y en a auflî au châ- teau du Louvre 8c à Fontainebleau, qui font d'une grande étendue. |
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DES
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NOUVEAUX CO MPARTI MENS
D'ORNEMENS
POUR LES P L A F O N'D S,
J\ près avoir rapporté tout ce que d'Aviler a écrit fur les com-
partimens dont on enrichillbit de fon tems les plafonds, il eft néceflaire de faire obferver ce qui fe pratique aujourd'hui à cet égard. La décoration des voûtes des églifes eft toujours la mê- me, mais celle des plafonds des chambres Ôc autres pièces des appartenions, a extrêmement changé. On ne connoît plus ces riches compartimens dont on ornoit les plafonds des fallons ôc des galeries où des figures ôc des ornemens de ftuc diffcribués avec goût, enfermoient des fujets d'hiftoire peints à huile ou à frefque , Ôc les faifoient fî bien valoir; on les a rejette fur le fonde- ment que c'étoient des nids d'araignées, ôc des réceptacles de pouffiere ; ôc l'on en a fait autant de toutes fortes de figures ou de compofitions d'ornemens peints fur la furface des plafonds, parce qu'on a prétendu que les chambres où il y avoit de femblables plafonds étoient moins gayes le jour, ôc qu'il falloir la nuit un trop grand nombre de lumières pour les éclairer. On préfère donc aujourd'hui les fïmples plafonds de plâtre dont la blancheur rend effectivement l'appartement plus clair par fa réverbération ; 8c fï la peinture eft encore admife dans les plafonds, ce n'eft que dans les galeries ôc les fallons. A l'égard des autres pièces d'un apparte- ment le plafond en eft tout uni, ou il eft enrichi dans fon milieu d'une rofe d'ornemens de fculpture en bas-relief, traités dans le même goût que les ornemens de la corniche qui eft dans le même lieu ; ordinairement ces rofes font fort chargées d'ornemens qu'on affecte de tenir légers ôc de peu de faillie ; on les laiffe blancs, ou |
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COURS
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on les dore, 8t du centre fort un anneau auquel eft attaché un cor-
don qui foutient un luftre ou chandelier à plufîeurs branches de bronze doré d'or moulu, ou enrichi de cryftaux de roche ; ceux-ci qui font magnifiques, font préférables, parce qu'ils mul- tiplient la lumière des bougies. A l'égard des plus petites pièces, au lieu de mettre de la fculpture dans leur plafond, on peut le peindre d'ornemens grotefques fort légers fur un fond blanc ; ce qui fe fait fur-tout, lorfque le lambris eft peint de la même ma- nière. Il entre dans la composition de ces ornemens des fleurs, des oifeaux, des animaux, 8t une infinité d'autres chofes de caprice qui font un effet très agréable. L'idée en vient des Anciens, Ra- phaël les a fait revivre, 8c M. Audran s'y eft diftingué dans ces derniers tems : nous donnons ici des exemples de ces différentes façons de décorer les plafonds dans la planche cotée 102. |
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DESCOMPARTIMENS
DU PAVE3. JL e mot de pavé fe doit entendre ici, autant de toutes les aires
pavées fur lefquelles on marche, que des matières qui les affer- miflent. Je divife ces aires pavées en deux clalîes ; la première comprend toutes celles qui peuvent fupporter les charrois, 8c la féconde celles des pavés polis qui fervent tant dans les dedans que dans les dehors des bâtimens. La néceiîité qu'on a du pavé , 8c l'utilité qui en provient, ont
toujours engagé à ne rien épargner pour fa conftru£tion &: fon en- tretien. Les dépenfes 8c les travaux que les Anciens, ô£ particu- lièrement les Romains, ont fait pour rendre leurs chemins plus pratiquables, 8t en faire de nouveaux, font immenfes. On en peut juger par les chemins antiques qui fubiîftent encore, &c par les ref- tes de eeux qu'on découvre tous les jours, 8c qui a voient été com- blés par la fucçefTïon des tems. On en voit qui font taillés dans le roc, d'autres qui paffent au travers des montagnes qu'il a fallu per- cer exprès; les fleuves, les çtangs 8c les marais n'étoiènt pas en- core des obftacles capables de les arrêter, lorfqu'ils avoient une fois conçu le defTein de former un chemin fuivi. De-là vient la quan- |
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pi. ioi.
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4e*
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droit ___
n.slîies de- Chaussée >.
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c. B^ani/tur d. Pointe £.Forme. (J-. Caïuveau-vL.
e. JKevers de Pave . II. Conlrejusuelles. iJUbrces.
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Jjrcque.r de-ttlal
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Pave antique aie pierre de Rose de Pave, degrais
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m. crvuauroii* n, e/i> <if pratique à/uints incertains . et de p terre de G
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Carreauyz. à^ôaùriur rompus. Carreaux, octogone*?.
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Carretuvx impartes, pa<j.+ei
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PAVEZ DE GRAIS BRIQUE ET CARREAU Eee
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PL,
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4oi COURS
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titë d'aqueducs que l'on retrouve tous les jours. Les uns cachés
fous terre, Se les autres formans plufîeurs rangs d'arcades à un ôc jufqu'à trois étages, tel qu'efr, celui du Gard en Languedoc, fur lequel on marche encore, fervoîent non-feulement a détourner des ravines Se des ruifïèaux qui auroient pu ruiner les chemins ; mais fouvent encore à joindre deux montagnes pour rendre la voie plus droite Se plus praticable. C'étoit principalement dans les oc- cafîons où il étoit néceffaire de conitruire des ponts pour faciliter le paflage des rivières, qu'ils ne craignoient pas de faire de grandes dépenfes ; Se l'on admire encore un grand nombre de ces édifices entièrement de marbre qui fubfïftent depuis plufîeurs fiecles ; on remarque que les Romains étoient afTez dans l'ufage d'en faire les arches en plein ceintre Se extradofTées, Se les avant-becs des piles plutôt arrondis qu'en triangle. Ils donnoient le nom d'aquatiques a ces fortes de chemins qui traverfoient des rivières ou des ma- rais : 6c c'eft ainfi que nous pourrions aufîî appeller nos ponts, chauflees, turcies , levées, moles, digues, abreuvoirs , grèves, ports de mer Se de rivière, Se tous les autres chemins fondés dans l'eau. Le fol de ces grands chemins*antiques, de quelque mauvaife
confîftance qu'il fût, comme de glaife, de vafe, ou de tout autre terrein peu folide, étoit ordinairement affermi par les décombres Se terres je&ifïes des villes voifines, Se par des matériaux qui fe trouvoient fur les lieux , ou qui pouvoient y être apportés des en- droits les plus proches. Les aires des uns étoient faites de gravois Se de cailloux maçonnés avec chaux Se ciment ; celles des autres d'écaillés Se d'éclats de roche ou de rabot, Se celles des plus magni- fiques chemins, de quartiers de pierre dure à joints incertains, qu'on nomme aujourd'hui pierre de pratique. Il y avoit même des che- mins doubles , où la voie des charrois étoit féparée par une berme ou banquette élevée au milieu pour les gens de pied, avec des mon- toirs à cheval, Se des pierres milliaires d'efpace en efpace. Telle étant la voie Appia 3 dont on rencontre des vertiges confidérables, lorfqu'on va de Rome à Naples, Se qu'on approche deTerracine. Le premier travail néceflaire pour drefTer les grands chemins ,
eft le transport Se vuidange des terres, dont il faut ménager la dé- penfe, en telle forte que pour les régaler, le déblai d'un coté, fafîè le remblai de l'autre, ce qui fe connoît par les témoins ; que les berges aient afïez de glacis pour ne fe pas ébouler dans les tran- |
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D'ARCHITECTU R E. 4%
chées; que les fondis foient comblés, & que les endroits efcarpés
foient loutenus de fils de pieux couronnés d'un chapeau fufKfant pour fervir de bordure, ôc retenir les dernières mortes: ou plutôt de murs de maçonnerie en talus avec des contreforts qui buttent les terres, & des barbacanes d'efpace en efpace pour en empêcher la pouflee, ou des chantepleures pour l'écoulement des eaux des dé- Dordemens 6c des ravines. J'ajouterai que quand les chemins n'ont point de berges, & qu'ils ont beaucoup d'étendue au-delà des chauf- fées de pavé, il eft: à propos, pour les maintenir d'une égale lar- geur, que les bornes &: témoins des héritages qui leur font conti- gus, foient fixés par les Arpenteurs ôc Grands-Voyers des ponts ôc chauffées , afin que par fucceflion de tems ou par autorité, les Particuliers n'anticipent pas fur les voies publiques. Le grès eft la meilleure de toutes les matières pour paver, parce
qu'il rend les chemins autant commodes pour charier, que pour aller à pied & à cheval, pourvu que fon parement foit bien uni, fans bofïesni flaches ; quelorfque les Paveurs l'afteyent fur une for- me , ou couchis de fable, ou de gravier, ils obfervent les pentes, revers, pointes ôc ruifïeaux fuffifans ; Ôc qu'on y fafïe fouvent des recherches. Le pavé dont on affermit les aires eft de trois for- tes; le plus gros, qui eft prefque cubique, ôc"qu'on afîied à fec, eft employé pour les grands chemins , rues , coûts, Sec. Le moyen qu'on afîied à bain de mortier de chaux & de fable, fert pour les banquettes des quais, les terraCes, arriéres-cours, 8t autres lieux à découvert ; & le petit, maçonné à bain.de mortier de chaux & de ciment, pour les lieux humides, comme écuries, fourrières, angards , buanderies, Se pour les cuifines, boulangeries, four- nils , fommellerics, falles du commun, &; autres pièces du dé- partement de la bouche. On mêle auffi avec ce petit pavé d'autre rpavé de pierre à fufîl, ou de pierre de Caen pour former des rofes, (des lofanges et autres compartimens dans les grottes, fontaines, cafeades, crypto-porti<jues ,&: autres bacimens hydrauliques. Là cour du château d'Efcouen, près Paris, bâti par le Connétable de Montmorency, eft pavée dans ce goût-là avec un foin infini, èc c'eft un morceau fingulier dans fon efpece. La brique pofée de champ en liaifon ou en épi, fert de pavé dans les rues des villes où il n'y a point de charrois, comme à Venife, & l'on en fait en- core ufage aux banquettes, àc autres chemins relevés pour les gens de pied, | b
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La féconde efpece de pavé eft celui qui eft uni, fur lequel il ne
peut point pafTer de charrois, 6c qu'on emploie, tant dans le de- dans que dans le dehors des bâtimens. Il y en a de trois fortes ; favoir, celui oh l'on emploie des carreaux de terre cuite, celui qui fe fait avec des dales de pierre, & celui de marbre. Les terraûes qui font élevées fur un terre-plein ou fur des voûtes, peuvent être pavées de toutes ces matières ; maïs il-faut obferver qu'à celles qui le font de pierre , 6c qui fervent de couvertures aux maifons, les joints foient coulés en plomb ou maftiqués. On couvre auffi ces -terrafles, ou de tables de plomb qui font mieux jointes à ourlet que foudées à couture, ou de carreaux de brique pofés de plat, ou enfin d'une aire de mortier fait de ciment mêlé avec de la chaux ou du bitume,, comme on le pratique chez les Levantins, Le carreau de terre cuite, qui eil aujourd'hui d'un grand ufage,
ie fak de âiverCcs formes & grandeurs ; le plus ordinaire eft à fix pans, grand ou petit, 6c fert pour toutes fortes de planchers. Le grand carreau , qui eft à huit pans, eft employé avec un petit car- reau verniffe en quatre. A l'égard du grand carreau quarré , il ne fert que pour les âtres de cheminées, & quelquefois pour les ter- ralïes, ou pour carreler les moindres jeux de paume. On fe fert encore pour carreler les chambres, de brique unie de huit pouces de long fur quatre de large, pofée de plat avec un petit carreau ver- nifTé au milieu de quatre de ces briques, ce qui produit un com- partiment en manière de bâtons rompus. Pour les carreaux de fayence, qu'on nomme d'Hollande , 6c qui font la plupart quarrés, ils fervent pour les petits cabinets, les appartemens de bains, les grottes 6c autres lieux frais. La meilleure figure de carreau eft celle jqui fait le plus d'enclave 6c de liaifon, 6c telle eft l'hexagone. Pour afTeoir le carreau , le plancher étant hourdi, on met un peu de charge, & on établit des cueillies de plâtre pour drelTer de niveau Je carreau; mais parce que le plâtre renfermé eft fujet à bouffer, les Carreleurs gâchent du. pouffier ou repous arec le plâtre en car- relant, dont cependant la force eft diminuée par ce mélange. On fait auffi des aires de plâtre fur le hourdi des planchers, qui
étant bien drefTés, bien fecs , imprimés d'une ou plufieurs couches de couleur à l'huile, ou frottés, font allez propres ; mais ils ne font pas comparables à la composition du gyp, dont on fait des com- partimens de diverfes couleurs, femblables aux marbres, & cette forte d'aire, qui eft un marbre artificiel, ne faifant qu'un corps% |
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èc recevant le poli, feroit d'un bel ôc grand ufage , fi elle n'étôît
pas fujette à s'écailler £c à s'éclatter, particulièrement lorfque les planchers s'afFaifFent., Depuis quelque tems on a trouvé une com- position qui reçoit pareillement le poli, 6c qui, loin de s'écailler, réfifte même au cileau. Comme on lui peut donner telle couleur qu'on veut, on lui fait imiter le marbre, 6c quelquefois le bois, de façon qu'en y traçant, quand la composition eft encore tendre 6c fraîche, la figure d'un parquet, on croit marcher fur un véritable plancher de bois ; 6c, ce qui eft un grand avantage, on n'a point la même crainte à avoir du feu, comme lorfque la chambre eft par- quetée. On plancheye les aires de certains lieux, comme les falles,
dortoirs, cellules, parloirs, ouvroirs de couvent, 6cc. avec des planches de fapin ou de chêne à rainure àc languette, qu'on chafFe 6c fait joindre à force de coins; ou du moins on les plancheye avec des ais de bateau. Mais le parquet eft infiniment plus propre, 6c l'on n'eft plus guère dans l'ufage de plancheyer autrement les ap~ partemens. Le parquet eft un affemblage de menuiferie de trois pieds ôc un pouce en quatre, compofé d'un chaffis 6c de plusieurs traverfes croifées quarrément ou diagonalement, qui forment un bâti appelle carcajfe, qu'on remplit de panneaux retenus avec lan- guettes dans les rainures de ce bâti, le tout à parement arafé. Lorf- qu'on le pofe, on obferve de féparer chaque feuille avec des frifes alTemblées à pointe de diamant, 6c l'on difpofe les feuilles de façon qu'elles fe préfentent par l'angle à ceux qui entrent dans l'appar- tement. Le pavé poli de pierre eft ordinairement en ufage dans l'étage
au rez-de-chauflee. Dans les églifes, tréfors, charniers de ci- metières , cloîtres , chapitres, chaufFoirs , 6cc. on emploie de grandes dalles de pierre de pratique en forme de tombes. Le pavé régulier fe fait de carreaux de pierre pofés quarrément, ou en lo- fange, 8c bordés Je pJate-bandes; Se Von s'en ferz dans les lieux où l'on répand de l'eau, comme les cuifînes, falles du commun, lave-mains 6c réfectoires, èc dans ceux où il faut de la fraîcheur de de la propreté, tels que font les apothicaireries, laboratoires, répertoires 6c théâtres anatomiques, écoles, 6cc. Le carrelage de pierre de liais, de carreaux à huit 5cà fix pans mêlés avec de petits carreaux quarrés ou triangulaires de pierre de Caen, eft propre pour les veftibules, galleries baffes , falles à manger , ôc |
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C 0 V R S
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paliers d'efcaliers. On en trouvera dîfFérens modèles de compar
timens dans la planche cotée 103. Il fe fait auiîi des çompartimens en manière de labyrinthes, compofés de frifes 8c'de fentiers en guillochis, &. il s'en voit un de cette forte dans la grande églife de faint Quentin en Picardie. Ces fortes de pavés de pierre, doivent être pofés fur des aires de mpilon, êc après qu'ils font drelTés de niveau par des repaires, il les faut arrêter par des cueillies d'efpace enefpace, 8c les caler, enforte qu'ayee de petits abreuvoirs on punie remplir le defïous de coulis ou de mortier clair, jufqu'à ce qu'il n'y refte plus de vuide. Les pavés de marbre fe font par grands ou par petits çomparti-
mens. Les plate-bandes des grands çompartimens font réglées par les dimensions des ayant-corps Ôc arriere-corps des pilaftres, par les pans coupés, portions de cercle, $C autres accidens des plans figurés. Les pineaux doivent répondre aux çompartimens (les voûtes ôc foffites, Ôc fe diftinguer par des marbres de diverfes couleurs, comme il s'en voit dans les plus belles églifes, Il fe fait dans les figures rondes ou ovales, des çompartimens de rofes de diverfes manières, c'eft-à-dire, en étoile firmple 8c double, en feuil- les de rofes, en queue de paon, §c en lofanges curvilignes, que les Marbriers nomment à points perdus ; ce font ceux qui font mar- qués Y dans la planche 103, ôc c'eft de cette dernière manière qu'eft le pavé de la chapelle du château d'Anet, qui répond à de pareils çompartimens de la voûte; ce pavé eft peut-être un des premiers qui ait été fait de cette efpece, Or comme ce comparti- ment paroît d'abord difficile à comprendre, voici la manière de le tracer. Le grand diamètre delà rofe étant déterminé, de mê- me que celui du petit rond qui doit occuper le milieu, on partage en deux parties égales l'efpaçe qui eft depuis le dedans de la plate- bande jufqu'à la im-face extérieure du petit rond du milieu, 6c l'on décrit enfuite;un cercle qui pafljb pas: ce point de divifion, 8c qu'on dîvife eh &utanc$e parvms^oa. âsgrÂs.qu*on veut; &: de chacun de ces points 4e divifion, comme centres, ouvrant le compas jufqu'à l'extrémité oppofée du petit rond du milieu, on trace les arcs qui étant recroifés, donnent les lofanges curvilignes. Il faut obferver que plus le. cercle fur kquel fe fait la4iviiion,eft gtand, plus on doit le divifer en un plus grand nombre départies, afin que les carreaux foient dans une plus belle proportion, comme font ceux qui font fous le jdôme 8& dans les cjiapelles.de. réglife.du-Val-detlGrace à Paris. |
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407
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mtmmQHBmigŒm®
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Il faut éviter fur-tout de faire des compartimens quarrés dans une
figure circulaire, qui n'ont aucune grâce, comme on en peut ju- ger par le pavement du Panthéon; auffi n'y à-t'il pas d'apparence que ce pavé foit auffi antique que l'Architecture de ce temple : 8c il eft même évident par les plinthes des colonnes Corinthiennes, qui font prefque enterrées, que c'eft une reftauration faite du tems de Septime Sévère. Or comme les trop grands compartimens ne conviennent point
dans de médiocres eipaces ou ils font hors de proportion, de mê- me les petits ont quelque chofe de chétif dans un grand lieu; par- ticulièrement ceux qui relîèmblent à ces figures que les Vitriers emploient dans les panneaux des vitres, comme il y en a dans l'églife de l'abbaye de Joyenval près fâint Germain-en»Laye. La plus grande partie des églifes modernes d'Italie, préfente au con- traire d'excellens modèles de pavés de marbre, 6c fans fortirdela France, Péglife de l'Hôtel Royal des Invalides, & les châteaux de Verfailles, de Clagny & deTrianon, offrent tout ce qu'on peut defirer de plus fuperbe 8c de meilleur goût dans ce genre de compartimens; le'marbre y eft traite dans le goût delà marquete- rie , avecune délicâtefTe & une juftefïe de travail que rien n'égale. A l'égard des petits compartimens de marbre, ils fe font de mo- faïque, ou de pierre de rapport par plate-bandes entrelaflees quar- rément, ou en rond, qui renferment des figures extraordinaires : le tout arrêté avec un bon maftic, & poli par-defïus ; c'eft ainfi qu'eft fait le pavé de l'églife de fainte Sophie, aujourd'hui la mof- quée du Grand Seigneur à Conftantinople, 8c celui de l'églife pa- triarchale £c ducale de fei rit Marc à Venife. Quant aux choix des marbres, non-feulement il faut que l'union
£>C le contrafte des couleurs s'y rencontrent, comme aux lambris de revêtement, mais il eft encore nécéfTaire qu'ils foient à-peu-près de même dureté , parce que les uns s'ufant plus facilement que les autres, il s'y feroit des inégalités. Et comme la pierre &. le marbre ne conviennent pas enfemble, par la raifon que l'un eft plus dur que l'autre, de même le porphyre 8c le granité ne doivent pas non plus être employés dans le pavé avec d'autres marbres plus ten- dres , ainfi qu'on en peut faire la remarque à quelques pavés anti- Iques, qui, parce qu'on n'y a pas apporté cette précaution, font préfentement tous raboteux. Voilà une bonne partie des règles qui concernent la matière, j |
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a o u r s
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4o 8.
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la conftru&ion £c la forme des édifices. Mais comme l'art de
bâtir eft infini par rapport à la diverfîté des lieux &; de leurs ufages* qui demandent des formes différentes, ôc auffi eu égard aux matiè- res que chaque pays produit en particulier ; je déclare que les maximes que j'ai avancées, ne font que des règles générales fon- dées fur les meilleurs exemples. Mon but, en compofant cet Ou- vrage, a été principalement démettre toutes les perfonnes qui ai- ment l'Architecture en état d'en parler pertinemment ; &c à l'égard de ceux qui étudient cet art dans le defiein d'en faire leur profef- fîon, j'ai tâché de leur rendre cette étude utile &C facile, en leur applanilTant bien des difficultés qui ne le préfentent que trop ordi- nairement aux commençans. Quoiqu'il s'en faille beaucoup que j'aie épuifé tous les fujéts, je crois cependant en avoir dit allez fur chacun, pour donner matière à de nouvelles obfervations, dont on pourra tirer beaucoup de fruit, fi celui qui les fait allie la prati- que à la théorie , àinfi que je l'ai fi. fort recommandé dans tout le cours de cet Ouvrage. Je m'eftimerai heureux, fi je puis avoir contribué à la perfection d'un art auquel je me fuis entièrement dévoué, 6c que je regarde comme le plus néceilàire de ceux que les hommes pnt imaginé pour rendre leur vie plus douée. |
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TABLE
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4°9
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TABLE
DES MATIERES.
- A ,
Ac A n t h E : fes efpeces &; fon ufage dans les chapiteaux ,
page 320.
Accouplement des colonnes : défaut dans le Dorique, avec exemple, p. 36. Comment fe doit faire celui des pilaftres avec les colon- |
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nes, 37
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Acroteres, leurs proportions, 308. Ont donné origine aux baluftra-
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les,
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3 54-
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Aires ,'comment pavées chez les Anciens ,402. Comment ©Mes îe
font aujourd'hui, 403, &c. Celles de plâtre & de gyp pour les planchers, 40 5. Alcôves, leur utilité, 3 84.
Allées dans les jardins: leurs efpeces, & moyens de les conferver,
235. Leurs largeurs & leurs iflues, 236. Amphithéâtre, ou Arènes de Nifmes 3 autrefois colonie des Romains
en Languedoc : fon Tofcan trop ruftique, 22. Amphithéâtre de Pôle en Dalmatie, ibid.
Amphithéâtre de Vérone en Italie : confufion de fes boiïages, 25.
Antichambres, ufage des premières & des fécondes antichambres,
215. Les fécondes antichambres fervent quelquefois de falle a manger, 383. Manière dont on peut décorer une féconde anti- chambre, ibid, ^ Appareil* ce qui contribue à fa beauté, 375. Pratique k obferver
pour fa propreté, ibid, Appartement 3 ce qu'on doit obferver dans fa diftribution , 200 &
202. Combien il faut de pièces au moins pour former un ap- partement, 200. Arrangement & fuite des pièces d'un grand appartement ,215. Moyens appartenons, leur diftribution, 218 Arbrijfeaux, quels font ceux qui conviennent aux parterres, 2 3 3.
Arc de Conftamiriz Rome: proportion de fonpiédeftal, So.Difpro-
portion de fon impofte, 112. Et bafe de fon Corinthien, 115. BHBB
Fff
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Arc des Banquiers, vulgairement des Orfèvres , dans le Marché
Romain: confuiion de fes ornemens, ^zge 12. Fournit un exem- ple de l'Ordre Comporte, 91. Arc de Gordien, autrement Y Arc des Portugais dans le Cours à Ro-
me : quand & pourquoi démoli, 140. Arc de Janus à Rome : difproportion de fes niches, 170.
Arc dé Septime Severe à Rome : proportion des clefs de fes arca-
des, 78. De fon piédeftal, 80. De fon Ordre, 91. De fon cha- piteau, 98. Frife de fon entablement, 100. Difproportion de ion impofte, 112. Arc de Titus, dans le Marché Romain : proportion des clefs de fes
arcades, 78. De fon piédeftal, 80 & 96. De fon Ordre, 91. Beauté de fon chapiteau, 98. Reliefs fa frife , 100. Ses mo- dillons extraordinaire, 100. Ses niches, 176. Arc de Triomphes à Paris : proportion de fon piédeftal, 80.
Arcades, leurs proportions ordinaires, 16 & 56. Difficultés dans
la pofition des arcades les unes au-deflus des autres, 58 & 92. Réfutation de ce que dit Scamozzi touchant les piliers des ar- cades Corinthiennes ôc Comportes de Vîgnole, 94. Architecie, les qualités requifes pour le rendre accompli. Préface,
Doit fa voir l'Hiftoire, 54. Et avoir étudié avec foin T Archi- tecture antique, 547. Architectes > Sculpteurs & Peintres cités dans cet
Ouvrage.
Leon-Baptiste Alberti , Florentin , Architecte qui a écrit de
l'Architecture : Mutules de fon Dorique , 48. Son opinion fur
la conftruction des voûtes des Anciens, 395.
Galeasso Alessi , de Peroufe , Architecte à Gènes , a fait un Deiîcin pour l'Ffcurial. Vie de Vignole.
Alexandre Algardi , de Boulogne 3 Sculpteur ÔC Architecte : fa ftarue d'Innocent X au Capitole, 321.
Jacques Androuet , dit du Cerceau, Architecte: fon goût pour l'Architecture, dont il a écrit. Préface.
Michel Anguier , Sculpteur François , a travaillé au Val-de- Grace, 126.
Joseph-Cesari d'Arpin , Chevalier de S. Michel, a peint dans ^ le Capitole, 319. |
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DES MATIERES. 4x1
Claude Audran , de Lyon, a excellé à peindre des ornerriens
ou grotefques , pages 389 & 400. Daniel B a rb a ro, Vénitien, Patriarche d'Aquilée, qui a traduit
6c commenté Vitruve : défaut de fa frife Dorique, 50. Secta- teur de Vitruve dans le choix de fa bafe Ionique, 60. Jacques Barozzio, dit Vignole, Architecte 6c Peintre: fa
naiflance. Vie de Vignole. Son inclination pour les Arts, ibid. Son premier voyage à Rome, ibid. Il y defline les monumens d'Architecture antiques, ibid. Son voyage en France: fon retour à Boulogne, 6c les ouvrages qu'il y fait, ibid. Il travaille pour le Cardinal Alexandre Farnefe, 6c bâtit l'églife du Jésus , ibid. Ses autres ouvrages à Rome,ibid. Il conftruit le château de Capra- roîe , ibid. Son Dcflèin pour l'Efcurial préféré aux autres, ibid. Il établit les limites des Etats du Pape 6c du Grand Duc, ibid. Sa mort, £c où enterré, ibid. Hyacinthe Barozz 10, fils de Vignole, Architecte. ViedeVi
gnole. Pierre-Berettini de Cortonb, Peintre 6c Architecte: fon
goût pour l'Architecture. Préface. Critique de fon portail de iainte Marie in via lata, 92. Son plafond de la falle du palais Barberini à Rome, 397. Jean-Laurent Bernin, Napolitain, Chevalier de l'Ordre de
Chrift, Architecte, Sculpteur 6c Peintre fous plufïeurs Papes : fes ouvrages rapportés dans ce Livre, 38, 114, 126, 151,284 & 304. Alexandre le Blond , Parifien , premier Architecte du Czar:
hôtel bâti fur fes deiïèins ,213. Son Traité de la Théorie 6c Pra- tique du Jardinage, 241. François Blondel , Profeiïèur d'Architecture, & Maître de
Mathématiques de Monfeigneur le Dauphin : fon opinion fur l'origine de l'Architecture, 18. Il s'eft fervi le premier de l'inf- trument de Nicomede pour tracer la diminution des colonnes, 120. Michel-Ange Buonarroti , Florentin, Peintre, Sculpteur 6c
Architecte, quand, de quelle famille , Se ou il eft né, 297. Son inclination pour le DeiTein, 298. Sa rétraite à Boulogne, ibid. Son voyage à Rome, ibid. Il commence le tombeau de Jules II, 299, Il fe retire mécontent à Florence ; vient trou- ver le Pape à Boulogne, ôc y travaille, ibid. Il peint la chapelle mâmëSSSmmmSSm
Fff ij |
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TAS L E
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Sixte, page 300. Il retourne à Florence pour le portail de l'églife
de faint Laurent, y bâtit la bibliothèque, & fait les fépultures des Medicis, ibid. Il fortifie Florence, & en fondent le fiege , ibid. Il s'enfuit à Vënife, pafTe enfuite à Ferrare, 8c revient à Rome , 301. Il y peint le Jugement univerfel, ibid. Il achevé le palais Farnefe, &C fait le Capitole, ibid. Il eft fait Architecte de S. Pierre, ibid. Son modèle pour le dôme préféré à tous les au- tres, 301. Sa mort, ibid. Son portrait &: fon caractère, 303. Ses obfequcs ; &C où enterré, ibid. Sa manière de profiler plus har- die que correcte, 8. Ce qu'il a obfervé dans la proportion des niches, 170. Ses difFérens ouvrages, 304 & fuiv. Chapelle de Strozzi dans l'églife de faint André délia Valle, bâtie fur fes deffeins, 377. François Boromini. de Bliïbne dans l'Etat de Milan, Chevalier
de l'Ordre de Chrift, Architecte & Sculpteur : fon goût pour l'Architecture. Préface Ses licences dangereufes à fuivre, 75. Ses niches à faint Jean de Latran, 176. A bâti l'églife de faint Charles aux quatre Fontaines à Rome, 284. Abraham Bosse , de Tours , Graveur qui a écrit de l'Architec-
ture , a cherché le trait de la volute Ionique ,66. Et a mis au jour les Œuvres du fieur Defargues, 279. Bramante Lazzari, d'Urbin, Architecte delà Fabrique de
. S. Pierre fous pluCieurs Papes : fa manière de profiler. Préface.
Palais de la Chancellerie de Rome, bâti par lui, 38 & 140. A
donné les defïèins de l'églife de S. Pierre, lyy. Compétiteur de
Michel-Ange, ibid.
Jacques de Brosse , Architecte du Roi : fon Tofcan au palais
du Luxembourg, 24. Et fon Dorique au portail de faint Ger- vais, 36. Jacques Bruand, Architecte du Roi: comment il a traité le
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Do
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ri crue
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Liberal Bruand , Archïtedte du Roi : fon efcalier de l'hôtel de
Matignon, 226. A donné le defïein de l'Hôtel Royal des In- |
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valides, 357.
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Jean Bulan , Architecte : fon goût pour l'Architecture. Préface.
Ses triglyphes, 48. S'eft fervi de la bafe deYitruve pour l'Or- dre Ionique, 60. Pierre Bullet , Architecte du Roi, a bâti la porte faint Martin
à Paris , 24. ,. |
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DES MATIERES.
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Callimachus , Sculpteur Athénien, furnommél'Induftrieux, a
inventé le chapiteau Corinthien, page 72. Les Carraches , fameux Peintres Bolonnois. Vie de Vignole.
Annibal, l'un d'eux, a peint dans le palais Farnefe, ibid. ôc 186". Pierre Cataneo , Siennois , Architecte qui a écrit de l'Archi-
tecture ; fectateur de Vitruve, 60. Roland Freard Sieur de Chambray, qui a écrit de l'Archi-
tecture : fa divifion des Ordres. Préface. Ignace Danti , Religieux Dominicain, a mis au jour laPerfpec-
tive de Vignole. Vie de Vignole. Vincent Danti , Architecte du Grand Duc de Tofcane, a fak
un de£Tein pour l'Efcurial. Vie de Vignole. François DERKAND,Jefuite,qui a écrit de l'Architecture ; efti-
mé pour la. coupe des pierres, 179. Girard Des argues , Lyonnois, Géomètre qui a écrit du Trait
& de la Perfpective : pourquoi peu intelligible aux ouvriers , 279-
Antoine Desgodetz , Parifien, Architecte qui a écrit de l'Ar-
chitecture : fon exactitude à mefurer les édifices antiques de Rome. Vie de Daviler^ & page 61 & 100. Gabriel le Duc, Architecte : élégance de fes colonnes torfes
au Val-de-Grace, 126. Jacques del Duca, Architecte, difciple de Michel-Ange, bâ-
tit le Capitole fous Clément VIII, 318. Louis de Foix, Parifien, Architecte de l'Efcurial. Vie de Vi-
gnole. Dominique Fontana, de Mili en Lombardie, Architecte fous
Sixte V- à. Rome : a bâti la porte du palais de la Chancellerie, 140. N.Girard , Architecte, fon efcalier à l'hôtel de Vie à Paris, 224.
François Girardon , de Troyes, Sculpteur du Roi, fon chapi-
teau françois , 334. Sa ftaïuc sfqueftre de Louis le Grand, 352-
Nicolas Goldman, Holîandois, Géomètre, inventeur d'une volute Ionique, 66 & 70.
Pierre le Gros , Parifien, Sculpteur à Rome : fes ftatues d'Apô-
tres dans l'églife de S.*Jean de Latran, 176. Jean Goujon , Sculpteur 8c Architecte : beauté de fa frife Com-
porte au château du Louvre. |
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TABLE
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Martin des Jardins, de Breda, Sculpteur du Roi: fa ftatue
pédeflre de Louis le Grand, 352.
Mathurin Jousse , de la Flèche en Anjou, Architecte, a écrit de la coupe des pierres, 273. Jugement du Traité qu'il en a fait, 279. Jules Romain, Peintre fameux, difdple de Raphaël, & Archi-
tecte. Vie de Fignole. Antoine Labacco, Architecte, a donné dans fon Livre d'Ar- chitectute les plans & élévations du temple de Mars, 114, Christophe Lombard , Architecte du dôme de Milan. Vie de
Vignole. Philibert de LoRME,Lyonnois , Abbé de S. Martin-lès-Angers,
& Atchite&e, qui a écrit fur l'ArchiteAurc ; idée de fon goût. Préface, A donné le trait Ao U volute Ionique antique, 66. Sa ta/eCorindiienne, 80. Erreur dans laquelle il eft tombé aufujet du quatrième Ordre du Colifée, ibid. Il eft le premier qui ait écrit du Trait ou Coupe des pierres, 279. Charles Maderne , de Cofme en Lombardie, Architecte de la
Fabrique de S. Pierre fous Paul V. en a augmenté-la nef, 302. François Mansard, Architecte: fon goût pour l'Architecture.
Préface. Belle ordonnance de fon portail des Minimes, 36. Juf- tefle de la diftribution de fes métopes Se de fes triglyphes à l'hôtel de la Vrilliere ôc au château deMaifons, 37. Différen- tes faillies qu'il a donné à la cymaife de l'entablement Dori- que, 46. A remédié à un inconvénient que produit l'Opti- que dans la corniche des frontons, 108. Sa porte de l'hôtel dAumont, 132. Efcalier de fon deffein dans le même hôtel, 226. Lules-Hardouin Mansard, Chevalier, premier Architecte 6c
Surintendant des Bâtimens du Roi : fes ouvrages rapportés dans ce Livre : l'Orangerie de Verfailles, 24. Le château de Clagny, 178. L'efcalier du château de S. Cloud, 224. Le dô- me de l'églife des Invalides, 289. Martel Ange , Frère Jefuite, Architecte: fon Dorique du no-
viciat des Jefuites à Paris, 48. Jacques Melighini , Ferrarois, Architecte du Pape Paul III.
Vie de Vignole, Jacques le'Mercier, premier Architecte du Roi : fon goût pour
rArchitecture. Préface. Son chapiteau Ionique au Louvre ,328. |
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DES MATIERES.
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4H
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Pierre Mignard , deTroyes, Ecuyer & premier Peintre du Roi,
a peint la coupe du Val-de-Grace, page 397. François Mochi, Sculpteur, a travaillé à la porte du Peuple à
Rome, 268. François le Moyne, Parilîen, premier Peintre du Roi : fon pla-
fond du fallon d'Hercules à Verfailles, & celui de la chapelle de la Vierge de l'églife de S. Sulpice à Paris, 397. Pierre le Muet, Architecte & Ingénieur du Roi : fon goût pour
l'Architecture dont il a écrit. Préface. Nicomede , Géomètre fameux de l'antiquité, Inventeur de la
conchoïde, izo. Sebastien d'Gy a , Flamand, Architecte de Philippe IL Roi d'Ef-
pagne, adeffiné avec beaucoup d'exactitude les thermes de Dio- ctétien , qui ont: été gravés 6c rrrb au jour «1155-8, 16. André Palladio, Vicentin, Architecte de la république de Ye-
nife, qui a écrit de l'Architecture : proportions de fes Ordres. Préface, Sa manière de profiler, 16. Son Tofcan, 24. Son chapi- teau Corinthien, 82. Et fes niches, 170. A bâti l'églife de S. Georges à Vemfe, 377. Claude Perrault , de l'Académie des Sciences, oc Médecin de
la Faculté de Paris 3 a traduit ôc commenté les dix Livres de Vi- truve, & a écrit de l'Architecture, 64, Son chapiteau Fran- çois, 334. Balthaxar Peruzzi, de Sienne, Peintre , Sculpteur & Archi- tecte : fon Dorique dans la cour du palais Maffimi à Rome, Germain Pilon, Sculpteur François, a fait une coïonne torfe
aux Céleftins, 124. Jacques de la Porte, Romain^ Architecte, a achevé l'églife
du grand Jefus à Rome. Vie de Vignole & 289. A bâti le dôme de S.Pierre, 289. Et a fait le grand perron pa* le<j«ci on monte au Capitole, 321. François Primatice, Bolonnois, Peintre & Architecte, a tra-
vaillé pour le Roi François premier. Vie de Vignole. Pyrro Ligorio, Peintre & Antiquaire, peu exact dans les mefli-
resdes édifices antiques qu'il a deiîiné, 6%. Jaloux de la gloire de Michel-Ange, 302. François du Quesnoy, dit le Flamand, Sculpteur : les fculptu ■
res des colonnes torfes du baldaquin de S. Pierre font de lui ,126, |
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'4i g T A B L E
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bu
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Jérôme Rainaldi , Architecte , termine le palais du Capitole,
page 318. Charles Rainaldi, Romain, fils du précédent, Architecte:
Ton goût pour T Architecture. Préface. A achevé une des ailes du Capkole, 321. Jean-Antoine Rusconi , Commentateur de Vitruve, 374.
Camille Rusconi , Milanois, Sculpteur: fes ftatues d'Apôtres
dans l'églife de S. Jean de Latran à Rome, 176. Raphaël Sanctio , d'Urbin, Prince des Peintres, 8t Architecte
fous Jules IL & Léon X. Papes. Le palais Chigi, dans la Lon- gare, eft de fon deflein, 38. A fait revivre l'ufage des ornemens antiques nommés grotéfques, 400. Joseph Porta, dit Salviati, Peinf^» * recouvré la manière
antique de tracer la vnWc Ionique, 66. Antoine Sangallo , Architecte de la Fabrique de S. Pierre fous
plufieurs Papes, 301. Julien Sangallo, Architecte, a commencé le palaisFarnefe à
Rome, 130 & 301. Jacques Sansovino , Florentin, Sculpteur èc Archite&e, a bâti
la bibliothèque de S. Marc à Venife. Proportion de fon enta- blement Dorique, 48. Forme de fes métopes, 50. Vincent Scamozzi, Vicentin, Architecte de la république de
Venife : le rang qu'il donne à fes Ordres. Préface. La définition qu'il en donne eft obfcure, 17. Régularité de fon Dorique aux Procuraties neuves à Venife, 38. Son chapiteau Ionique, 55. Ses volutes, 66. Il blâme les piédeftaux de Vignole, 80. Son chapiteau Corinthien, 81. Comme il nomme l'Ordre Compo- rte, 88. Il reprend Vignole fur la proportion des jambages de fes arcades, 94. Enroulemens de fes modillons, 106. Inutilité du rapport qu'il trouve entre l'Architecture &: le corps humain , 148. Ses nic-hos m 170. Et fes cheminées, 180. Sebastien Serxio , Bolonnois, Architecte qui a écrit de l'Ar-
chitecture : fa manière de profiler, 14. Proportions defonTof can, 24. Sectateur de Vitruve, 60, Son entablement Compo- rte, 141. Pellegrino Tibalpi , Bolonnois, Peintre $t Architecte, a fait
un delTein pour PEfcurial. Vie de Vignole. Louïs le Veau , Architecte, a bâti les châteaux de Vaux $c du
Rincy, 284. |
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Georges
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DES MATIERES.
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Georges Vasari * d'Arezzo, Peintre & Architecte, qui a écrit
les Vies des Peintres : a travaillé à la Vigne du Pape Jules II, page 290. Et a fait la defcription des peintures du château de Caprarole ,296. Jeàn-Baptiste Vilalpande, Jefuite, Auteur d'une Defcription
du temple de Salomon : fon opinion fur l'origine du chapiteau Corinthien, 72. Et fur les proportions de cet Ordre, 334. Léonard de Vinci, Florentin, Peintre fameux, Compétiteur
de Michel-Ange, 299,
Joseph Viola Zanini, Padouan , Architecte, qui a écrit de
l'Architecture : fon entablement Ionique, imité de celui du tem- ple de la Concorde, 54. Sa bafe Ionique, 60. Semble avoir fourni l'idée du cômblo tarifé, 229. Vitruve , Architecte d'Augufte, le foui des Anciens dont il nous
refte des écrits fur l'Architecture. Préface. Son opinion îur l'ori- gine de l'Architecture , 18. Sa bafe Tofcane, 24. Sa manière d'elpacer les colonnes Tofcanes, ibid. En quel tems il vivoit, 46. Sa bafe Ionique, 60. Ses volutes Ioniques, 66. Son opi- nion fur l'origine de l'Ordre Corinthien, 72. Son fentiment tou- chant les entre-colonnes , 74. Hauteur qu'il donne aux piédef- taux, 80. Les feuilles de fon chapiteau Corinthien, 84. Sa doc- trine touchant les proportions des Ordres, 114. Defcription de fa bafe Attique, 115, A parlé du renflement des colonnes, 118. Ses efpeces de portes ,130. Et fes confoles, 144. Henri Wotton, Anglois, qui a écrit de l'Architecture, eftime
le renflement des colonnes un abus, 118. ;:. Thadée & Frédéric Zuccaro, ont peint dans le château de
Caprarole. Vie de Vimole, 8c p. 196, Architecture : fon origine, ôc les variations qu'elle a fouftert. Préfa-
ce. Moyens pour en bien juger, ibi4- Différence de la Gothique d'avec l'Antique, 5. . ,, - ..... -'
ArchiteBure Françoije. Ouvrage qui porte ce nom, cité p. 210,
215 , 218 & 227,
Architrave: inconvénient de fa grande faillie, 42. Pourquoi doit
être plus haut que la frife, 61, Proportions des trois faces de l'architrave Ionique, ibid. Archivolte : à quoi deftiné ,110. Sa proportion, ibid. Défaut du
théâtre de Marceilus fur ce fujet, ibid. La corniche fert quel- quefois d'archivolte ,111. |
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I
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TABLE
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4i8
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Ardoifes , fes efpeces , d'où elle vient, fes grandeurs, fes formes &;
fes ufages, page 264.
Arithmétique a fcience néceiTaire aux Architectes. Préface. Art, ce que c'eft. Préface. En quoi confîfte la difpofition naturelle pour les Arts, ibid.
Afpeiï d'un bâtiment, comment il doit fe préfenter, 106 & 232. AJJemblages 9 quels font les meilleurs dans la Çliarpenterie 3231. Diverfes manières d'afïemblages pour les lambris, 392. Et pour
les autres ouvrages de menuiferie, 39,3.
AflragaU) quand peut-il faire partie du chapiteau ou du fût de la colonne Ionique, 64 & 328.
Attique, fon ufage, &: le parti qu'en ont fçu tirer les Architectes Italiens, 366.
Attributs, doivent être diiEWiS ielon les fujets, 13. AuteC de S. Maurice dans l'églife de S. Pierre à Rome, fes colon- |
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nes
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torf
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es, 124.
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Autel de l'églife des Minimes de la Place Royale à Paris, défaut
de fes niches, 171. |
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B
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B
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Ains de Paul Emile à Rome, défaut de leurs niches, page 176.
Appartement des bains, fa place, 8e la manière de les déco- |
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rer, 218.
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Balcons, à quoi deflinés, §c comment on les décore, 163 &
Baluftradesi leurs proportions, 354. Ornemens de leurs piédeftaux
&£ acroteres ,356. Quelle doit être la longueur de leurs travées, ibid. Comment on feint des baluftrades, 357. Celles de bois pour les efcaliers ne font plus d'ufage ,358. Balufîrœs , leurs proportions par rapport aux Ordres ,356- Leur ef-
pacernent, 3 57. Leur forme oc dirpoiîtlondans les efcaliers,ibid. Mauvais effet des baluftres ronds rampans, ibid. Ornemens qui y conviennent, & leur matière, 358, Manière de les arrêter, 359-
Bandes de colonnes, leur proportion Se leur diverfîté, 338.
Banquettes, efpece de balcons, leur defeription àc ufage , 16z ,
163 & 257.
Bafe, l'Ordre Dorique n'en avoit point chez les Anciens, 44. |
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L'antique ne fournit aucun exemple de la bafe Ionique de Vi-
tmvc, page 60. Difproportion de Tes membres, ibidt Diverfité des opinions des Architectes, & exemples rapportés fur ce fu)etyiè>id. Celle que Philibert de Lorme donne au Corinthien n'eft pas fup- portable, 80. Les bafes ainfî que les chapiteaux contribuent à la différence des Ordres, 96. Pourquoi la bafe Attique eft la plus belle 8c la plus ufitée de rArchite&ure, 115. Contour de fa fco- tie, ibid. Bafilique d'Antonin à Rome, fon architrave imitée par Vignole,
100. Bafilique de Fano, par qui bâtie, 46.
Bafilique de Vicence, par qui bâtie, 8c quel eft l'Ordre qui la dé-
core, 38, Bas-reliefs de l'Hiftoire de Marc-Au*el^ placés au Capitole,
319.
BaJJzns de fontaines, manière de les décorer, 139.
Bâtimens , différens de ce qu'ils étoient il y a deux ficelés. Préface.
Pourquoi ceux qui font fans Ordres d'Architecture retiennent le nom des Ordres, 10. Manière de bâtir à Rome, différente de celle ufitée à Paris, 146. Les bâtimens doivent dominer fur les jardins, 23 3. En quoi confifte l'art de planter les bâtimens, 271. Comment ils doivent être fondés, ibid. Pratique des Anciens fur cefujet, 272. Bâtimens à l'Italienne > ou à un étage : leur commodité èc defcrip-
tion ,211. Leur dépenfe peu confidérable, les a rendu d'ufage préfentement, 212. Defcription d'un grand bâtiment de cette efpece, ibid. Exemple Se defcription d'une féconde efpece de bâtiment, ou les appartenons font diftribués par étages les uns au-delïus des autres, commodités qui y font pratiquées, def- cription de fes façades, 213. Berceaux dans les jardins, leurs efpeces, leur décc*-«e*<m^ &; de
quels arbres on les couvre, 238. Biais, comment on peut les racheter, 133.
Bibliothèque de S. Laurent à Venife, par qui bâtie, 300.
Bibliothèque de faint Marc à Venife, quel en eft l'Architecte,
48. ~ . Bois qui s'emploie dans les bâtimens, 259. D'où procèdent fes
bonnes ou mauvaîfes qualités, ibid. Danger qu'il y a d'en em- ployer de mauvais, 260. Ses défauts, &; le tems de fa coupe, J |
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G§§ H
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^xo T A B L E
ibid. Bois de brin & de fciage, ce que c'eft, ÔC comment il fe
débite, z6i. Groffeurs des bois doivent être proportionnées à leurs longueurs, 222. Comment ils fe toifent, %6z. Défauts de ceux qu'on emploie aux lambris, & le moyen d'y remédier, page 381. Bois de haute futaye, bel effet qu'ils font dans les jardins, 236.
Bofquets dans les jardins, leurs figures èc leurs décorations, 237.
Bojjàges, ce qu'on doit obferver lorfqu'on en met fur les colonnes,
25. Où l'on en doit faire ufage, 290 & 361. Abus qu'on en fait, 291. Leurs diverfes efpeces, 362. Quels font les plus ufités, ibid. Leur proportion, de quelle doit être leur difpoiïtion, ibid. Boulingrin 3 ce que c'eft, 237.
Brique , la meilleure matière pour voiV^-, 2S7.
'-rondes, on en enrichit le« ^*mbranlcs de marbre des cheminées,
18S. Comment on peut imiter ce métal en couleur, 268. Buffets /lieu oii on les place ,215. Manière de les décorer, $c ce
qu'on y pratique ,383, C
K^Abimt. Grand cabinet & fécond cabinet, leurs ufages, 21e.
Comment on les décore, 385. Arrière-cabinet, ou ferre-papier,
fon ufage, ibid.
Caijfes fous le plafond de l'entablement Corinthien doivent être quarrées, 76 & 104. Vignole a négligé cette règle, 104, Quelle
doit être leur profondeur, 106.
Camayeux, comment ils fe font, z6%. Cannelures, d'où imitées, 85. En quel nombre elles doivent être aux colonnes de aux pilaftres, ibid. Leurs proportions ÔC les or-
nemens qui y conviennent, ibid. de 3 3 6.
Capitole de Rome, par qui premièrement bâti, de pourquoi ainfî nomm „ $ j5. Par qui augmenté, de par qui reftauré, ibid. Sous
quel Pape rebâti, de la difpoiition ,319. Ses peintures , ibid. Sa
décoration extérieure, 320* Statues êtornemens du dedans, ibid.
de 321. Par qui achevé, ibid. Eft devenu depuis peu le dépôt de
quantité de ftatues, de buftes, de d'autres précieux morceaux de
Sculpture antique, ibid.
Cariatides 3 on s'en fert pour porter des entablemens, 13. Carreau , fes efpeces, & où chacune eft propre, 404. Manière de raffeoir, ibid. ; / ^. '■■■■■>■■., ,■> ^\- . v.V- '■■'.'v- ;-*•* *M'tï<è
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DÈS MATIERES.
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42,1
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Cartouches, doivent être placés avec grand difcernement,/?^ 322.
Cafcades, leurs différentes efpeces dans les jardins, 239.
Caves au vin , où doivent être placées, 220.
Chambranles de cheminées fe font préfentement en pierre ou en
marbre, 188. Nouveaux defTeins de chambranles, 191.
Chambre à coucher, il doit y en avoir pour l'été et d'autres pour l'hiver, 115. Comment doivent être décorées, 384. Celles à coucher pour l'hiver doivent être peu exhauffées, 386. Chapelle du Crucifix dans Péglife de S. Pierre, l'on y voit une co- lonne torfe qu'on dit être du temple de Salomon, 124. Chapelle de Sixte au Vatican, fes peintures, 300. Chapelle de la fépultùre des Grands Ducs dans l'églife de S. Lau- rent à Florence, beauté des compartimens de fa voûte en pier- res de rapport, 397. Chapiteau, l'Ionique antique, fa forme, 54. Difficultés qui fe pré- fentent dans fes diftributtons, 55. Chapiteau angulaire du tem- ple de la Fortune virile, ibid. Chapiteau Ionique inventé par Sca- mozzi, ibid. Origine du Corinthien, 72. Le chapiteau elt la par- tie qui cara£térhe davantage les Ordres, 82. Le chapiteau Co- rinthien de Vignole, préférable à celui de Vitruve, ibid. Les cha- piteaux pilaftres Corinthiens & Comportes, quand ils font feuls, doivent être plus hauts que ceux des colonnes, 84. Diverllté des chapiteaux qui fe trouvent dans l'Antique, 114. Quoiqu'enrichis d'attributs particuliers, ils n'en confervent pas moins le nom de l'Ordre dont ils ont les proportions, ibid. Différence de l'Ionique de Michel-Ange d'avec l'Antique, èc d'avec celui de Scamozzi, 328,, Quelles feuilles conviennent mieux au chapiteau Corin- thien & au Compoiite, 84, 330 & 332. Comment on les doit travailler, 332. En quoi confifte fa beauté ,347. Charpenterie, plus ancienne que la maçonnerie ,18, Combien elle eft néceflaire dans PArchitecture, 228, Explirai-^-«<^fês par- ties, 229. Celle des italiens airrerente de la nôtre, 320. Châffe de fainte Geneviève à Paris, portée par quatre colonnes Ioniques imitées de Michel-Ange, 328.
Çhajffîs doubles , leur ufage Ôc commodité ,165. Château à'Anet, compartimens du pavé fr de la voûte de fa cha- pelle, 406. Château de Caprarole, fa fituation, la nature de fon terrein, 6c la . figure de fon plan, 292, La manière dont les pentes y font trai- |
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42-2,
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^ tées, 293. Idée de fa décoration, 295. Sa principale porte, 141.
Nombre de fes chambres, 296. Et rîchefTe de fes peintures,ibid. Château de Clagny près Verfailles, comment l'Ordre Dorique y eft
diftribué, page 37. Comment font plies les pilaftres Corinthiens de fon failon, 84. Ses niches, 178. Ses cabinets de treillage, 238. Puifards qui reçoivent l'eau de fes combles, Ôt leur incon- vénient, 367. Château de S. Cloud, fon grand efcalier, 224. Baluftres de cet ef-
calier, 359. Château de S. Germam-en-Laye, fon boulingrin, 237.
Château du Louvre à Paris, comment eft traité le ruftique de fa ga-
lerie, 24. Ornemens du chapiteau Dorique de fa falle des Suif- fes, .50. Le Compofite y couronne.J*Corinthien dans la décora- tion de la cour, p^ E^uzt du chapiteau Comporte de la ga- lerie du Louvre, 9S. Les fculptur.es de fa frife Compofite, 182. L'entablement Corinthien du dedans de la cour, 103. Diftribu- tion des modillons de l'entablement de k galerie, 104. Ses croifées, 154 & 156. Ses fouches de cheminées, 185. Colon- nes de fon veftibule, 3 2 8, Et celles du paffage de fa galerie, 33 8. Château de Maifons à quatre lieues de Paris, fon Ordre Dori-
<lue' 37»
Château de Marly à quatre lieues de Paris, difpofîtion de fon jar-
din, 232. Corniche de fon failon, 369. Château de Petit-Bourg, bâti par M. le Duc d'Antin, magnificence
de fes lieux à l'Angioife, 390. Château de Rincy à trois lieues de Paris, fon failon, 284.
Château de Sceaux à deux lieues de Paris, fes berceaux de treilla-
.' gp, 238. ■ ■■ ; t ^ _ , 1
Château des Tuileries, bâti par Catherine de Medicis à Paris, fes
colonnes Ioniques, 24. Et leur bafe, 60. Ses portiques, 94. Or- nemens éa fû* Arfes colonnes Ioniques, 98 S" 338. Ses niches quarrées, 172. Son jardin-, 232. Entrelas de fon efcalier, 36b. Château de Trianon dans le parc de Verfailles , fa pépinière de
fleurs ,235.
Château de Vaux-le-Vicomte à.huit lieues de Paris, fes cafcades bâties en grès, 248. Forme de fon failon, 284. I Château de Verfailles à quatre lieues de Paris, fon Attique, 128. Ses ouvrages de lerrurerie, 134. Les portes de; fes appartèmens, 136. Ses croifées, 154. Ses niches, 172, Son jardin, 232. Com- |
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DES MATIERES.
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ment en: couverte fon aile droite, 264. Baluftres de fori grand
efcalier^ 339. Compartimens de marbres de fes efcaliers, 377. Château de Vincennes près Paris , entablement Dorique de fa
cour, page 48. Chaux, quelle eit la meilleure, 253.
Chemins , ceux des Anciens étoient faits avec des dépenfes immen-
fes, 400. Différentes façons d'en faire les aires, 403, Gonftruc- tion des grands chemins pour les rendre plus praticables, ibid. Cheminées 3 en quel pays font le plus en ufage, 180. Leurs efpeces,
ibid. Manière de dévoyer leurs tuyaux, 182. Leur fituation dans les appartemens, 184. Leurs ornemens, ibid. La hauteur de leurs fouehes ,185. Cheminée deVignole au palais Farnefe ,186, Dé- fauts des anciennes Uxominées, 188. Variété, richeiïe 6c com- modité des nouvelles, 189. Chemine pour un cabinet, 190. Différens deffeins de chambranles ,191. Deffeins de couronne- mens de cheminées, ibid. ôc 192. Cheminée d'une chambre à coucher, 384. Cheminée pour un grand cabinet, 385. Différen- tes manières d'étoffer les cheminées, 189. Cheminées des anti- chambres ,193. Ufage des glaces, èc des chandeliers à branches ou girandoles dans les cheminées, 189» Combien il eft impor- tant de remédier à la fumée, 193. Ciment3 quel eft le meilleur, 254.
Clefs d'arcades, quelle doit être leur faillie > èc comment elles
doivent être ornées, 78. Cotisée, amphithéâtre de Rome, bâti par l'Empereur Vefpalîen,
imperfection de fon Dorique, 18. N'eft pas un ouvrage corre£b, 38. Proportions de fes arcades Se de fes alettes ou piédroits, 58. Correction de fa corniche de couronnement, 102. Quand a été en partie démoli, 140. Collège Mazarin ou des Quatre-Natlons à Paris, vitraux de fon
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(ôme.
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151. Mezzanines de fes pavillons, 3r£-
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Colonnades Ioniques, leur diipoiition fouffre peu de difficultés * 5 6.
Colonnes, leurs différentes efpeces, 17. Leur origine, 18. Manière
de les efpacer félon Vitruve, 14.& 25. Les colonnes Doriques antiques, pourquoi fans bafe, 44. Deux manières de diminuer les colonnes félon Vignole, 116. Raifons de leur diminution, 118. Pourquoi les colonnes de granité font moins belles en proportion que celles de marbre, ibid. Les Gothiques n'ont point obiervé de . diminution, ibid. Le renflement des colonnes n'a point été prati-
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42.4
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que par les Anciens , §t l'opinion de Wotton fur ce fujet, ibid.
Manière de les diminuer félon M. Blondel, no. Manière de tracer les colonnes torfes félon Vignole, m. Antiquité de cette efpece de colonne, izz & 124. Elle a plus de richeiïe que de folidité, ibid. Il fe trouve des colonnes antiques dont les cannelures vont en fpîrale, 125. Exemples des plus belles co- lonnes torfes,n(î. Proportion de l'entablement qui leur eft pro- pre, ibid. On peut enrichir le fût des colonnes de cannelures, }}6. Difpofîtion 6c variété de celles qui ont des ceintures, ôc les endroits où elles conviennent, 338. Différentes manières de difpofer les colonnes, 340, Défaut des grouppées, ibid. Leurs efpeces 8c leurs divers ufages, 342. Ornemens qui conviennent aux coloffales, ibid. Colonne hif£or»Vc ? £.ùtf- Triomphale, 343. Aftronomique, ibid U^AlhIc , ibid. Utilité c-u'on peut tirer des colonnes milliaires, 345. Colonnes funéraires, ibid. Les co- lonnes doivent convenir aux lieux qu'elles décorent, ibid. & 347. Petites colonnes, quelles matières on y emploie, 34e. Co- lonnes fingulieres pour les illuminations, ibid. Où conviendroit une colonne milliaire, ibid. Colonne Trajane à Rome, eft un Tofcan irrégulier, 22, Sa bafe,
30. Eft de grandeur coloiTale, 343. Combles, dilFérens fuivant les climats, n§. Leurs efpeces, ibid.
Avantages èc défauts du comble brifé, ibid. Leur aftemblage & leur couverture, 229, Compartiment, ce que c'eft, 373. Compartimens qu'on voit en Ef-
pagne, imités de ceux des Maures ,378, Rapport de ceux du pa- vé avec ceux des voûtes, 406. Manière de tracer celui à points perdus, ibid. Comment fe font les petits compartimens, 407. Ordre Compojite 3 fon origine ,88. Eft différent de celui qu'on nom-
me Compofé, ibid. Les premiers bâtimeus où il a été employé, ibid. Ses prop.orri.ons. ibid. &ç 91, Exemples où cet Ordre eft em- ployé avec le Corinthien, 89 2? 90, Kit toujours pofé au-defïus du Corinthien, 90. En quoi confîfte fa richelîe, 98. Ses plus beaux modèles &. fes proportions fembjables au Corinthien, ibid. On lui a fouvent donné l'entablement Corinthien, 102. Çonflruclion , ce qu'on entend par-là, 269,, Ses règles générales,
ibid. Contre^cœurs de fer pour les cheminées, leur utilité 8c leurs orne-
mens, 185. |
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DES MAT 1 ER E S.
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Ordre Corinthien3 fon origine, 71. Opinion de Villalpande fur ce
fujet, ibid. Sentiment de Vitruve fur l'entablement 8c la bafc de cet Ordre, peu conforme aux exemples antiques, 73. Pour- quoi tant répété par les Anciens & par les Modernes, 74. Per- fection des proportions Corinthiennes, ibid. Eft le comble de la perfection ôc de la richefïe de l'Architecture, 90. Corniches, fervent quelquefois d'archivoltes, page ni. Leur utilité,
3 64. Leurs différentes efpeces, ibid. Leur différente conftruc- tion par rapport aux lieux où elles font employées & aux Ordres, ibid. 3c 365. En quelles occaiions elles peuvent fervir de plin- the, 365. Leur raccordement contre les pavillons, ibid. Leurs proportions, ;>66. Comme elles fe font à Rome, 367. Corniches de couronnement, fervent fouvent d'égout dans les pays
chauds, 367. Leur conftru£tion fur les mura Je maçonnerie ôc les pans de bois, ibid. Abus de leur interruption, 368. Corniches, où conviennent dans l'intérieur des bâtimens, 368. Leurs,
ufages dans les chambres, &: leur conftruction, ibid. & 370. Leurs proportions, 369. Leurs ornemens, ibid. & 370. Leur faillie, 370. Ne doivent pas être interrompues, ibid. Quelle faillie doivent avoir celles des coupes ou culs de four, 398. Corniches nouvelles. Ce qu'elles ont de particulier, 371. Corniches
à confoles, & à ornemens courans & fimples, 372. Corniches à vouiïure, leur defeription, & où elles conviennent, 371 & 371. Coupes de voûte, quel doit être leur contour pour être parfaitement
fphériques, 398. Cour y quelle pente on lui doit donner, 198. Quelle eft fa plus belle
forme, ibid. Petites cours pour éclairer les garderobes, leurs défauts, 201. Pourquoi les cours petites chez les Italiens, 293. Cour à fumier, où doit être placée ,221. . Couronnemens de cheminées, ornés de tableaux ou d'ornemens de
fculpture, ipï rAiimnnpmpn<: de.powaap S*-^ ^icuieéS, 3°7s
3S8. Cours de la Reine planté au bord de la rivière de Seine fous la Ré-
gence de Marie deMédicis, fes portes, 134. Croifces, pourquoi ainfi nommées, 152. Comment on les ferme,
157. Defeription des nouvelles croifées, 164. On leur donne le plus d'ouverture qu'il eft poffible , ibid. Couronnemens qui leur font propres ,387, Nouvelle manière de les ferrer, 165. Voyez Fenêtres. |
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II
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Crqffettes, abus plutôt qu'ornement en Architecture, 322.
Çui/ines, leur expofîtion, 209. On les plaçoit ci-devant dans les
foûterreins, incommodité qui en réfultoit, 210, Quelles font les pièces qui en dépendent, 219. On doit pratiquer des dé- gagerons pourfervirà couvert, 210. Ce qu'il faut pour les ren- dre commodes, 220. |
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Ecoration, quelles en font les règles, page 204. Les Ordres ne
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conviennent pas à toutes fortes de décorations, ibid.
Denticules affectées à l'Ordre Ionique, 54. Leurs proportions, 62
& 106. Deffein, eft le principe des A f*■* Préface, page xxviij.
D'itunetjv d& U colonne au droit de l'aftragale, fouvent égal au
diamètre inférieur dans l'Antique, 32. Ceux des quatre Ordres du Colifée égaux, 8c pourquoi, 58. Diminution des colonnes, de deux manières, 116, Origine de la di-
minution ôc du renflement, 118. Dijlribution, en quoi elle confifte, 194. Varie fuivant la difpofîtion
& l'étendue du terrein, 208. Obfervations générales fur la dif- tribution des plans, ibid. ôc 209, En quoi confifte la difpofîtion générale d'un plan, 208. Pourquoi le principal corps-de-logis eft mieux entre cour & jardin, que fur la rue, ibid. Les principa- les pièces doivent avoir leurs vues fur le jardin, 200. C'étoit au premier étage qu'on plaçoit ci-devant le plus bel appartement, 202. Diftribution d'un bâtiment à un étage ou à l'Italienne, 211. Diftribution de bâtimens à plufîeurs étages ,212 &fuiv. Ordre des pièces d'un grand appartement, 215. Où l'on doit placer les offices & les écuries, 209, 210 & 219. Dômes,, en quoi confifte la beauté de leurs proportions , Z87. Qui
eft Je premici cp.*± « *^" ***** <i»^nppr , , 8^ Développement de la charpenterie d'un dôme, 230. Comment on les confirait à Ro- me, 287. .. Dôme de Vèglife du Jefus de la maifon profefTe des Jefuites à Ro-
me , fa décoration & la manière dont il eft éclairé, 287. Figure de fon plan, ibid. Dôme de i'égltfe des Invalides à Paris, fon diamètre, fa décoration,
. 8c par qui bâti, 289. SurpalTe en grandeur 5c en beauté tous les autres dômes;., ibid. |
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iUi^^MÉÉÉÉtal
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DES MATIERE S.
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Dômes de faint Marc à Venife, de Saint Antoine à Padoue, deMi-
lan, 8ç de Pife, leurs proportions ÔC décorations, page 288. Dôme defainte Marie delfiore à Florence, porte de fond ,188.
Dôme de faint Pierre à Rome, fes trois.rangs de lucarnes, 155. Son
diamètre, ibid. Se" 288. Par qui bâti, 289. Dôme defainte Sophie à Conftantinople, fon diamètre, 28$,
Dorique, ( Ordre ) fon origine §c les bâtimens où les Anciens l'ont
employé, 34. Où il convient, ibid. Avec quelle régularité les Anciens l'ont mis en œuvre, 35. Difficultés qui fe préfentent dans fa diftribution, 3 6. Comment fe peut faire l'accouplement de fes colonnes, ibid. Exemples de Doriques réguliers, 3 8. Dorure de différente manière dans les bâtimens, 268. Comment
elle fe toife , 2^57. B
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Ea u , fes qualités pour faire le mortier, page 253.
Echaffauds, comment ils fe doivent faire, 280.
Ecuries, fîmples ôc doubles, grandeur qu'elles doivent avoir, 6c
comment doivent être éclairées, 198, Leur expofition Ôc fîtua- tion, 209. Il doit y en avoir trois dans un grand hôtel, 2 20. Leur différent ufage, ce qu'on y pratique, des pièces qui les rendent commodes, 221. Ecuries de Verfailles 3 leurs fenêtres, 154. Et leurs combles,
228. ' ^ . Eglife de fainte Agnes, hors de Rome, ornement de fes colon-
nes'33^'.
Eglife de faint André 9 hors la porte du Peuple à Rome , en quel tems, fous quel Pape, Se par quel Architecte elle a été bâtie ,
282. Ses proportions par-dehors, ibid. Et fa décoration par- dedans, 284. Eglife de faint André délia valle des Thêatins à Rome, du âeffe'm
de Pierre-Faul Olvieri, Ai cmcccic oc sculpteur : grande fenêtre de fon portail, 156& 326. Ordre de fon portail bâti fur les def- feins du Chevalier Charles Rainaldi, 90. Vitraux de fes chapel- les, 151. Accord des marbres dont eft revêtue la chapelle de la famille des Strozzi dans cette eglife, 377. Eglife des Grands Auguftins à Paris, critique de fon jubé, 377.
Evtife defainte Catherine de la Couture à Paris, défaut des colonnes
ovales de fon portail fur la rue, 13 jL 8LÏLhh ij
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Eglife de faim Charles alli Catinari des Barnabites à Rome, du def-
fein de Rofato Rofati & de Jean-Baptifte Soria, Architectes, quels Ordres ont été employés à fon portail, 90. Obfervation fur les vitraux de fon dôme, page 151. Eglife des Pères Chartreux à Rome, bâtie par Michel-Ange fur les
thermes de Dioclétien, fournit un exemple du mélange des Or- dres Corinthien &; Compofite dans une même compofition,. 89. Eglife de faim Etienne du Mont à Paris s entrelas des efcaliers de
fon jubé, 360. Eglife de faim Euftache à Paris, ornement de fes colonnes, 347.
Eglife des Pères Feuillans à Paris, entrelas de fes tribunes, 360.
Eglife de faim François Xavier du novî^*c ^cs Jefuites à Paris, ré-
gularité de fa frife Do.-^-, 37. Et par qui bâtie, 48. Egtife de faint Georges Âlajeur à Venife, beauté de fes marbres, &;
par qui bâtie, 377. Eglife de S Jean de Latran à Rome, fes portes antiques de bronze,
137. Par qui reftaurée, 176. Compoiîtion de fes niches, ibid. Et beauté de leurs colonnes, 251. Eglife de S. Jean des Florentins à Rome, commencée par Michel-
Ange , distribution des pilafïres dans les piliers de fon dôme , 287. ' Eglife du grand Jefus à Rome, quand Se par qui bâtie, 2 8 6. Ses pro-
portions , fa difpofîtîon ô£ fa décoration, ibid. Son dôme, 287. Et fon portail, 289. Eglife de S.Ignace au collège Romain à Rome, du deffèin de Do-
minique Zampieri, furnommé le Dominicain, Peintre, & d'A- lexandre Algardi, Sculpteur, Ordres employés à fon portail, 90. Son vitrail à balcon, 156 & 316. Eglife de l'Abbaye de Joyenval% pavé de fes chapelles, 407.
Eglife Je faim I.aurent in Damafo dans la Chancellerie à Rome,
fa porte, 6c par qui bâtie, 144. ..... Eglife de faint Louis des Jefuites à Paris, Ordres de fon portail, 90.
Ses vitraux, 150. Et décoration des piliers de fa coupe, 287. Eglife de S. Louis des Invalides à Paris, bâtie par Jules-Hardouin
Manfard, Surintendant des Bâtimens du Roi, beauté de fon dôme, 289. Et de fon pavé de marbre, 407. Entrelas de fes tribunes, 3 60. Eglife de S. Marc} Ducale & Patriarchale de Venife, fon pavé, 407.
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DES MAT 1ER E S.
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42-9
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Eglife des Filles de fainte Marie de la Vifitation à Paris, du deflein de
François Manfard, défaut des colonnes de fon portail, page t"î 9. Eglife de fainte Marie in via lata dans le Cours à Rome, du def-
fein de Pierre Berettini de Cortone, défaut de fon portail ,92. Eglife de fainte Marie Majeure à Rome, fa difpofition, 94.
Eglife de fainte Marie Egyptienne à Paris, défaut de fon portail., où
l'entablement fait l'office d'archivolte, 92. Eglife de fainte Marie de la Victoire à Rome, les baluflrades mifes
fur le fronton de fon portail font un mauvais effet, 357. Eglife des Pères Mathurins 3 ou Trinitaires à Paris ,'les colonnes de
fa clôture du chœur, en quoi blâmables , 64. Celles de fon autel font de marbre de brocatelle, 252. Eglife des Prêtres de fOrutoJre de Jefus, rue faint Honoré à Paris,
du deiTein de Jacques le Mercier, critique rie la diftribution des modillons de fon Ordre Corinthien, 76. De quelle efpece font les feuilles de fes chapiteaux, 84. Défaut de fa bafeCorinthien- ne , 115. Eglife de faim Paul à Rome, fa difpofition, 94.
Eglife de faim Pierre fur le mont Vatican à Rome, quand & par
qui a été rebâtie, 299 & 301. Difficultés furmontées par le Cavalier Bemin dans la diftribudon de l'Ordre Dorique qui en- vironne la place au-devant de cette eglife, 38. Bafe des colon- nes Doriques de ce portique, 44. Pourquoi le Corinthien fait le principal ornement de cette eglife, 75. Défaut de Fimpofte du dedans, 108. Beauté de fa bafe Corinthienne du dehors, 115. Ses colonnes torfes antiques, 122 & 124. Son balda- quin, 126. Ses vitraux, 150 & 152. Sa loge de la bénédic- tion, 156'. Proportions de fes niches, 170. Beauté de celles de dehors, 173. Eglife de faint Pierre in vincoli à Rome, cannelures de fes colon-
nes Doriques, 44. Eglife de faint Quentin en Ficardie, ion pavé, 406. Eglife de fainte Sophie à Conftantinople, fon pavé, 407.
Eglife de la Sorbonne à Paris, bâtie par le Cardinal de Richelieu
fur le deffein de Jacques le Mercier , belle diftribution des modillons de fon Ordre Corinthien en-dedans de Péglife , 76. Ordres employés dans fon portail, 90. Architrave de fon porche dans la cour, 102. Vitraux de fa nef, 150. Ceux de fon dôme, 151. Défaut de fes niches, 171. Comment font diftri- |
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430 TABLE
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bues les pilaftres dans les piliers de fon dôme, page 287.^
Eglife de S. Sidpice à Paris, défaut de fon portail latéral bâti fur les
defïèins du fleur Git tard, 76. Plafond de la coupe de fa chapelle de la Vierge ,397- Eglife defainte Sufanne à Rome, abus de la baluftrade de fon por-
tail, 357. , . / . .~ , Eglife des Pères Thèatins à Paris, irrégularités de fes vitraux ,156.
Et de fes niches, 171. Eglife du Monafiere Royal du Val-de-Grace à Paris, du deiTein des
iîeurs François Manfard, le Muet, 6c le Duc, par qui fondée, u(j. Son importe Corinthien du dedans, 110. Son baldaquin, 126. Ses vitraux, 151. Plate-bande de fa voûte, 396. Sa coupe, par qui peinte, 397. Pavé de fon Aùuie iSC de fes chapelles, 4°7-
Emablemens, doivent être proportionnés aux colonnes, 8 6. D'oii Vignole a imité fon entablement Gompofite, 103. Quand les
mutules ou denticules y doivent être employés, ibid. Beauté d'un entablement de couronnement de Vignole, 128. Propor- tion des divers genres d'entablemens, 364 & $66. Convien- nent mieux pour couronner des édifices publics qu'une corni- che, 366. Ce qu'on en peut retrancher, Se comment on les peut enrichir, ibid. Leurs défauts en France 6c en Italie, 3 67. Entre-colonnes, doctrine de Vitruve ôc des Anciens fur les entre-
colonnes , 74. Règles que les Modernes ont obfervé fur ce fujet, ibid. Difficultés des entre-colonnes Doriques, 38. Entrelas d'appui, où ils réuffiiTent le mieux, 3 60. Leurs proportions s
ôç leurs ornemens, ibid. Quel eft le caractère de folidité qui leur convient, ibid. Forme des entrelas Gothiques, 6c où on les pla- çoit, ibid, Efcaliers _, doivent être ordinairement précédés d'un veftibule,
222. Xcur kautpnr de marches, ôc leur giron, 199 & 222, Nom- bre des degrés de leurs rampes, 199. Leurs elpeces, ibid. 223 & 278. Les grands efcaliers ne doivent monter que jufqu'au premier étage, 200. Beauté des efcaliers de charpente, ibid. Proportion des marches des efcaliers de dégagement, ibid. Leur conftru£fcion, 8t ce qu'il y faut obferver, 230, À quoi defti- nés, 223. Incommodité des efcaliers de charpente, ibid Leur conftru£Hon avec dalles de pierres, bc leur ufage, ibid. Diffi- cultés des efcaliers, caufées par leur fujétion, 278. Difpofitlon, |
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DES MAT I E R E S,
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commodité, beauté & conftrucTdon des efcaliers de pierre, 223,
Leur décoration, ibid. Exemples de deux efcaliers d'une déco- ration très-riche &c d'une composition extraordinaire, 224 & 225. Efcalîer du château des Tuileries à deux rampes parallè- les , 360. Efcalier du château de S. Cloud, fes fujétions, 224. De l'hôtel de Ylc à Paris, ibid. De l'hôtel de Matignon, beauté de fon appareil ,226. De l'hôtel d'Aumont, ibid. De la Reine 6c des Princes à Verfailles, page 227. Efpagnoktte dont on fe fert présentement pour fermer les croifées,
fa defcription, 1.65. Etage j diftribution de l'étage foûterrein ou des offices, 196. Pour-
quoi l'étage au rez-de-chauffée plus élevé de terre que le pavé, 158 & 198. L'étage au ^z-de-chauflee règle le deflus 5c le def- fous, ibid. En quoi confîfte le bel étage, 202. Diftribution de l'étage en galetas, 203. , Etoile dans un parc, ce que c'eft, 236,
Examen des ouvrages d'Architecture, comment il fe doit faire.
Préface, pages xix. & xx. Exercice dans la pratique des Arts, ce que ce c'eft. Préface, xxiij.
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jfAçades3 en quoi confîfte leur décoration,/?^ 204. Ce qu'il
faut obferver en les regrattant, 347. Moyen de rendre agréa- ble Pafpedt des fimples façades, 375. Fenêtres, leurs ouvertures doivent être proportionnées aux lieux
qu'elles éclairent, 148. Leurs efpeces, ibid. Proportions des grandes &: leurs exemples, 1 50. Proportions des fenêtres d'un dôme, 151. Fenêtre du milieu d'une façade diftinguée par fes ornemens, 152. Proportions & fituations des moyennes fenê- tres ,153. Ufages &c proportions des mezzanine, r j j. Décora- tion des fenêtres ^ibid. exemple des plus belles, 1 5 6. Leur ferme- ture, 157. Peinture & Sculpture de leur menuiferie, ibid. Fenê- tres de Vignole, 15 8 & 160. Où celles à balcon peuvent être mifes à propos, 326. Leur décoration doit porter de fond, ibid. Défauts & incommodités des anciennes fenêtres, 162. Fenê- tres nouvelles à banquettes, leur composition, décoration, 8c commodités, 161 & 163. Fenêtres à balcon, où elles convien- nent, leur ufage ôc leur defcription, 163. „ |
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TABLE
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431
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Fer, peu en ufage chez les Anciens, page 255. Utilité du gros fer
dans les bâtimens, ibid. Se z 5 6, Moyen d'en empêcher la rouille, ibid. La quantité n'efl utile que dans les grands édifices, ibid. Ses grofleurs doivent être proportionnées aux longueurs, ibid. Le fer qui eft au-dehors doit être imprimé de couleur à huile, 2 5 7. Quel eft celui qui doit être employé aux menus ouvrages ,258. Qualités du fer,page 159. Feuilles, les plus propres pour les chapiteaux, de comment doi-
vent être difpolées èç refendues, 84, 98, 332, 334 <& 3 3 6. Figurés, proportion êc folidité de leurs piédeftaux, 351 & 352..
Proportions qu'elles doivent avoir pour les lieux qu'elles déco- rent , Se leur difpofition dans les places publiques, ibid. Figures de Sculpture, rapportées dans r^Zivre. Celles de Moyfe, 176
& 301, De Non-^-XW"^ de Pitié, 298. De Rome triomphante 6c de deux efclaves, 398. Du Nil & du Tibre, fleuves, ibid. De deux Sphinx, 2 51 & 3 21. Et des Papes Léon X. Paul III. Gré- goire XIII. Sixte V. Urbain VIII. ÔC Innocent X. 321. Fontaines jaillijfantes 3 principal ornement des jardins, 239. Leurs
efpeces ôc leurs décorations, ibid. Fontaine des Saints Innocens à Paris, proportion du piédeftal defon
Ordre, 96. De fes chapiteaux ,98. De fa corniche, 103. Et de fonimpofte, 110. FoJJè d'aijance, où doit être placée, 197.
Fouille des terres, comme elle fe doit faire, 197 & 402.
Frefque, forte de peinture qui fe conferve long-tems belle, 397,
Exemple d'ouvrages de ce genre faits en France, ibid. Frife, origine de.ee nom, 100.Règle de fes ornemcns, ibid. Beauté
de celle du Louvre ,102. Peut recevoir des inferiptions, ibid. Fronùfpice de Néron , grand bâtiment antique à Rome, difpofition
extraordinaire des feuilles de fes chapiteaux-pilaftres Corin-
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*r S^n architrave, 100. Et fon entablement avec mu
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tules, 103.
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Fumée, manière de s'en garantir, 193,
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KX Alertes, leur difpofition & leur utilité ,216. Celle d'Apollon
au Louvre, belle ordonnance de fon plafond , 397.
Garde-feux nouvellement en ufage ,193. |
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Garde - mangers ^
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DES MATIERES.
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Garde-mangers , leur commodité, page 220.
Garde-robes 3 leur commodité & description, 116. Grande garde-
robe fert de chambre à coucher, 6c pourquoi, 217. Petite gar- de-robe ou lieux de commodité, ibid. Description des foflcs, chauflès & fiege d'aifance qu'on y pratique, ibid. & 389. Génie dans l'Architecture, en quoi il confiite. Préface.
Girandoles y ou Chandeliers à branches s qui accompagnent les che-
minées, fe font de bronze, de cryftaux, ou enrichis d'ornemens de porcelaine, 189. Grandes girandoles pour les galeries ôc |
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fallons, 190.
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Glaces 3 on en met prëfentement aux croifées, 165. Elles forment
un beau coup d'œil dans les appartemens, 3 80. Sur-tout quand elles répètent les objets de dehors, 386. Glaife, précautions qu'il faut prendre pour fu»<W dans les terreins
où il s'en trouve, 271. Goûts j pourquoi différens en Architecture. Préface.
G rais, fes avantages 6t fes défauts, 248. Utilité dugrais dur, ibid.
La meilleure matière pour paver, 403. Greniers à foin, leurs difpo fixions, ôt quelles font les commodités
qu'on y doit pratiquer, 221. Grilles ou feux de bronze doré pour les cheminées, 193.
Grottes dans les jardins, d'où imitées, 240. Leur décoration &
leur matière, ibid. Grotefques, fortes d'ornemens, par qui inventés, 400. Où ils con-
viennent ,398 & 400. Grouppes> en quoi ils différent des figures, 175. Proportions de
leurs piédeftaux, 350. Grouppes rapportés dans ce Livre: ceux d'Alexandre Farnefe, 175.
Du Raviflement de Proferpine, par le Cavalier Bernin, ibid. 6t 350. D'Apollon & de Daphné, par le même, ibid. De la Re- nommée de Louis XIV par Dominique Guicii , ibid. De Perfée & d'Andromède par Paul Puget de Marfeille, ibid. De Laocoon
antique , de trois figures, 176 & 350. De Zethus, Amphion ôc Dircé antique ,350. De l'Enlèvement de Proferpine, par Fran- çois Girardon, 175. Du Raviflement de Pandore, 350. Gyp3 forte de compofition dont on fait des aires en compartiment de plufieurs couleurs., 6c qui imitent le marbre, 405, |
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Hôtel dAumonts rue deJouy, décoration de fa porte, p. 132.
Son efcalier, 216.
Hôtel de Condè} rue du même nom, fermeture de fa porte, 13 2 & 306.
Hôtel de Conti, ci-devant l'Hôtel de Lorge, rue Neuve faint Auguf- tin à Paris, du defTein de M. Manfard, défaut de fa porte, 92.
Hôtel de Comi à Verfailles, compofition de fa porte ,134. Hôtel de Çrèquh à Paris, Dorique de fa porte, 48. Hôtel d'Effiat, rue du Temple à Paris, pilaftres de fa. porte, 3 24. Hôtel d'Efirées , rue de GrenelK ^ïpolition de fa porte, 133. Hôtel Royal J#* J™>-utiaes 3 du defTein de M. Bruand, baluftrades de fa cour, 357.
Hôtel de Lionne, rue Neuve des Petits Champs, fon entablement Dorique, 48.
Hôtel de Louvois , rue de Richelieu, treillage de fon jardin, 241. Hôtel de Puffort, aujourd'hui l'Hôtel de Noailles , rue faint Honoré, décoration de fa porte ,132.
Hôtel de Roquelaure , rue de Grenelle , comment le biais de la rue : y eft racheté, 133. Hôtel Seguier 3 ou des Fermes du Roi s mauvais effet des baluftres de fon efcalier, 357. .
Hôtel de Ville à Paris, du defTein de François de Cortonne , défaut de fes niches, 171 «S* 174. Compartimens de la voûte de fon
efcalier, 396.
Hôtel de la Vrilliere^ aujourd'hui l'Hôtel de Touloufe} près la place dés Vidoîres, du defTein de François Manfard, juftefTe de
l'Ordre Dorique de fa porte , 37. Et entrelas de fon efcalier,
360, BeaULji d&o ome*mt»ric At= frnlprnre rie fa galerie 3 3S0.,
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J Ardins , la difpofîtion de leur terrein de trois efpeces, page 232,
Ce qu'il y faut obferver en général, ibid. Moyens de les varier, 234 & 240. De régler leurs pentes, 237. De décorer ceux de ville, 233 & 240. Difpofîtion du jardin potager, ibid. Traité du Sieur Le Blond fur cette matière, 241. |
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D E S M A T LE R E S.
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Impofle trop failiant, pourquoi abus en Architecture, z6. Utilité
. de l'impofte aux arcades, ôc fes proportions, 108. Trois maniè-
res de traiter l'impolie, 110. Injcaptions ^ de quel ufage dans les bâtimens, 321. Et leur utilité
dans les piédeflaux, 353. Infiniment pour décrire le contour de la colonne, comment com-
pofé félon M. Blondel, 120. Joints des pierres, leurs efpeces, 275..
Ionique, [Ordre) fon origine, 52. Bâtimens les plus confidérables
où il a été employé, ibid. L'ufage qu'on en doit faire, ibid, Ses proportions, 54. S'il peut y avoir deux Ioniques réguliers, 55. ï^jAmbris de revêtement, ce que c'eft, page 379. Lambris d'ap-
pui &; à hauteur de chambre, leur ufage , ibid. Leur difpofition ôc compofition, ibid. Leurs compartimens chez les Anciens, 376. Comment on les fait aujourd'hui, ibid. 377 & 38a. Lambris avec trumeaux on panneaux de glace, leur place, ibid. Où con- viennent les lambris de marbre, 377. Ufage ôc utilité de ceux de bois, 391. Leurs afTemblages de diverfes manières, Ôc leurs compartimens ,392. Proportions de leurs panneaux, 380 & 392. Qualités du bois dont on les conftruit, 393. Comment on les peint, 381. Divers exemples de lambris; décoration d'une fé- conde antichambre, 383,. D'une chambre à coucher, 384. D'une fa lie d'affemblée, 3 8 5. De grands &; petits cabinets, ibid. & 3 86. Et de niches, ibid. Compartimens des plafonds ou foffi- tes, 398. Lanternes de verre pour éclairer les efcaliers ,2-83.
Lavoir, à quoi utile, 219..
Liaifon, ce qu'on entend par ce mot, txSJ&- -- _r "•"'.' .
Lieux de commodités, ce qu'on y pratique, 217. Defcnption de ceux nommés à PAngloife, 389.
Lucarnes , leurs proportions &; leurs oniemens, 155. Combien on
en doit mettre fur les dômes, ibid.
: ^■':'::;.;:;.- '.; m- '■ ) :
lAçonnerie, fes efpeces, page 374. Avantages des unes et dé-
fauts des autres, 375... : _. ;>.'- i>v*.;. . /„„,-. |
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Maifon blanche de Gaillon 9 fes colonnes ruftiquéés, page 347.
Mai/on des Marchands Drapiers à Paris, Dorique de fa porte, 37.
Maifon quarrée deNifmes 5 les modillons y font mis à contre-fens,
106. Maifon de Ville de Lyon 3 défaut de fes baluftrades ,357.
Manteaux de cheminées, comment fe font ceux des cmfines, 1S1.
Proportions qu'on donnoit ci-devant à ceux des appartenons, 184. Inconvéniens des ornemens qu'on y praciquoit, ô£ qui ne font plus d'ufage, 188. Marbres, ce qu'on entend par marbres antiques ôt modernes, 149.
Pourquoi les Anciens les employoient plutôt folides que par incruftation, 250. Pourquoi quelques carrières de marbres an- tiques perdues, 251. Noms, q^*-ds &> couleurs des marbres, ibid & fuiv. I-i»«« d\>\x ils fe tirent, ibid. Ce qui en augmente le prix ,251. Défauts des marbres, ibid. Comment on les imite en Peinture, 268. Comment ils doivent être variés dans la déco+ ration, 377. Leur emploi dans les lambris, & les lieux qui en peuvent être entièrement décorésyJbid. àc 378. Marché ou Place de Nerva, bâtiment antique à Rome, fa corni-
che , dans laquelle il y a des modillons &. des denticules, 86. Sa frife chargée de fculpture, 100. Menuiferie, ce qui en rend l'ufage fréquent, 207. Progrès qu'elle a
fait, 380. Menus ouvrages de Serrurerie, propreté avec laquelle on les fait au-
jourd'hui, 258. Qualité du fer qu'on y doit employer, ibid. Métopes, pourquoi ils doivent être quarrés, 37. Ornemens de
fculpture qui y conviennent, 48. Mélanines} petites fenêtres pratiquées dans les frifes, 366.
Modèles, leur utilité. Préface.
Modillons , les Anciens les ont pofés avec allez peu de régularité,
y6. Etude vlca M^prne*: fur ce fujet. ibid. Les pointus défec- tueux, ibid. Forme que doivent avoir les cailTes de leurs rofes, ibid. Exemples de corniches où il y a des modillons & des den- ticules enfemble, 8 6. Leurs feuilles femblables à celles du cha- piteau, 106. Différence du modillon &; du mutule, ibid. Ceux des trois colonnes de Campo Vaccino, eftimés les plus beaux y ibid. Manière de les tracer félon Scamozzi, ibid. Module 3 réduction de celui de Vignole en trente parties, pourquoi
inutile. Préface. Pourquoi le module préférable aux mefures par- |
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DES MATIERES.
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457
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ticulieres, comme pieds, brafTes, cannes, Sec. Préface de Vtgnole.
Mortiert comment il doit être fait pour être bon, 253. Le meilleur
& fes utilités, 254. Ses qualitésypage 255. Mofaïque^ fon emploi 6c fa durée, 397. L'églife de S. Pierre du
Vatican eft le feul endroit où l'on en voie des morceaux d'une grande étendue, ibid. Moulures 3 leur contour établi fur la Géométrie, 5. Leurs eipeces,
6c comment elles fe tracent, d>. Leurs ornemens, 10. Doivent .être taillées 6c HîTes 6c alternativement, 12 & 369. Murs9 fervitude des mitoyens, 3^8. Efpeces des compartimens
des murs de face, 374. Leur ragrément, 6c comment l'on re- couvre ceux de moilon, 375. |
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lches , leurs efpeces Se leurs formes, page 168. Doivent être
du même caractère que l'Ordre qui décore l'édifice, ibid, Leur fituation, 6c les ftatues qu'on y place, déterminent leurs proportions, 170. Qui font celles qui font eftimées les plus par- faites, 171. Pourquoi elles font mal aux encoignures, ibid. Autres endroits où il faut éviter d'en mettre, 175. Ornemens 6c propor- tions des niches ruftiques, ibid. Niches quarrées les moins en ufage, Se où elles conviennent, 172. Grandes niches pour des grouppes fe mettent au rez-de-chauiTée, 6c exemple,ibid. 6c 173. Ornemens des niches, & à quoi ils doivent avoir rapport, 173. Abus fur ce fujet, ibid. Niches ou renfoneemens pour les buftes, 174. Manière de voûter les niches, ibid. La trop grande quantité de niches dans une même ordonnance eft un défaut, 174. Niches appellées Tabernacles, ce que c'eft, 6c exemples, 176. Niches fervant à décorer les autels,ibid. Niche du fallon de Clagny, 178. Niches pour mettre un lit ou un canapée ,386. |
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ces, comment on les diftribuoit ci-devant, 196. Les pièces
qui en dépendent ; favoir, premier Office ou Commun , fécond Office, 6c aide d'Office, leurs commodités 6c ufages ; difpofition des offices pour être commodes, 220. Incommodités des offi ces foûterreins, 210. |
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TA B L E
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Orangeries, leur expofltioii, leurs ferres 6c leurs parterres, pages
238 & 239. Orangerie de Verfailles, fon Ordre d'Architecture, 24. Cul-de-four
de Tes niches, 174. Et fon parterre, 239. Ordre, principal ornement de l'Architecture, Préface, Ordre &
Ordonnance, ce que c'eft, 17. Mélange des Ordres, pourquoi eft'un abus en Architecture, 18.. Leur origine, ibid. Noms par- ticuliers que leur a donné Scamozzi, 20, Ceux de Vignole, pourquoi faciles à exécuter, 21. Inconvénient de placer les Or- dres les uns fur les autres, 58 & 92. Les Ordres fymboliques doivent retenir les proportions de l'Ordre Corinthien, 75. At- tributs & ornemens de l'Ordre François , 3 34. Ornemens fi\ y- en a d'indifférens & «Autres tfgnificatifs, 10. Doi-
vent convenir 3"^ C>«Jres, 12. Et aux lieux qu'ils décorent, 13, 334 &. 338. Opinion de Vitruve touchant les ornemens des Or- dres,, 114. Ornemens qui conviennent aux colonnes, 336' & 338. Et aux cntablemens 8ç aux corniches de dedans, 369, 370 -6*371, |
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^/tfzV Barberin, ou <& Paleflrine à Rome, bâti par le Pape Ur-
bain VIII, fur les deileins au Cavalier Bernin, fou Çzllon ypage 152. Et fon grand efcalîer, 293.. Palais Borghefe à Rome, bâti par le Pape Paul V, fur le defTem de
Charles Maderne ôc autres, fes portiques, 94. Palais Bourbon au fauxbourg S. Germain, difpolîtion de fa porte,
133. Ses croifées fermées de grandes glaces ,165. Palais de la Chancellerie à Rome, fes portiques avec des colonnes,
514. Ses portes qu'on dit être de Vignole, 130. Par qui bâti, ÔC d'où les pierres ont été tirées, 140. Son églife, 144. Gpût de lOIl Arc h. itr^/Vnre. 2,e> v
Palais Farnefe à Rome, régularité du Dorique de fa cour, 38 &
40, Proportions de fes arcades, 58. Ordonnance du troiiieme Ordre de fa cour, 94. Sculpture de fa frife Ionique, 102. $ki- £ gularité de iès portes du deiîein de Sangallo, 1.30, Défauts de
celles de fes appartemens, 136". Ses prnemens du dedans, par
qui achevés, 146 & 186. Ses fenêtres au rez-de-chaulîee, 158.
$es grandes niches , 173. Son étendue, 301. Et défaut desfe-
* «êtres de fon fécond étage, ,326.
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DES MATIERE S.
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439
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Palais Majjîmi près S. André délia Valle à Rome,, régularité de fon
Dorique, & beauté de fes colonnes, page 38. Par qui bâti, ibid. Palais de Monte-Cavallô à Rome, du defïein de Flaminio Pontio,
fa loge de la Bénédiction, 156. Palais d'Orléans â dit de Luxembourg à Paris, fon Tofcan régulier
orné de bofïages, 24. Proportions de fes arcades, 28. Diftribu- tion de fa frile Dorique, 36. Terrafïes de fes portiques, 94. Son grand efcalier, 100. Palais Pale/lrine. Voyez Palais Barberin.
Palais du Duc de Parme à Plaifance, par qui bâti. Vie de Vignole.
Palais Royal à Paris, fon Tofcan régulier, 24. Défaut de fes gran-
des portes, 78.. De fon grand efcalier, 199. Et de fes baluftres, Palais Sachetd à Rome, par qui bâti, & fes croifdes, 1 y g.
Palais du Vatican à Rome, fes loges, 94. Voûte de fon efcalier
en périftyle, 39 e. |
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Panneaux de lambris, les formes en doivent être variées
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380.
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Plus ils font grands, plus ils font un meilleur effet, ibid.
Panneaux de vitres en plomb, ne font plus, d'ufage, z66<
Pans de bois 3 leur utilité fit leur afTemblage, 230.
Panthéon, le plus fameux temple des Anciens, aujourd'hui Sainte
Marie de la Rotonde à Rome, beauté de fon Corinthien, 74. Comment fes modillons font diftribués, 76. Ses bafes propofées pour exemple, 80. Ses cannelures, 85. Infciïption de fa frife, 102. Ce que devient fon entablement Corinthien du dedans, 110. Ses portes de bronze, 137. Ses niches, 173. Ses taberna- |
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cles, 176. Défaut de fon pavé, 407.
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Parquet , fes efpeces, 207. Et où propre, 403 & 404.
Parterres, leurs efpeces, 234. Leur décoration, ibid. Exemples de
parterres, 241. .; „„ ,, Pavé, ce que c-vfl-..,. &r r^o vfjy^s*.,,.,_+»* £ jCi'y. lies Anciens n'é-
pargnoient rien pour fa conftru£fcion, 400. Le grès, pourquoi la meilleure matière pour paver les chemins, 403. De combien de grandeurs il y a de pavé de grès, &: où chaque efpece efl propre, ibid. Manière de Paflèoir , ibid. Efpeces & ufages du pavé poli, 404. Diverfes figures de {es compartiment,405,406, | 8tc. Choix des marbres pour fa conftruction, 407. Matière £c figure des petits compartimens de marbre, 406 Se 407. Peinture, ou ImpreJJion, en quoi néceflaire dans les bâtimens, 1 66.
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Avantages de celle qui eft blanche, 267. Comment fe font les
différentes couleurs, ibid. Ce qui en détruit le bel effet, 269.
Comme fe toife la Peinture, ibid* Comment fe peignent les
lambris, page 281.
Perrons, quels font les plus beaux, & le nombre de marches qu'ils doivent avoir, 238.
Perfiemus s efpeces de jaloufies pour garantir du foleil les apparte- |
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mens, 165.
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Perfpeiïive peinte > fon effet, & ou elle convient, 240.
Piédejlaux de Vignole blâmés par Scamozzi, §0. Régie des Anciens
fur ce £n)ety ibid. Différentes proportions de ceux pour des (la- mes, 348 & 349, Leurs efpeces, ibid. Les triangulaires, à quoi deftinés, ôc d'où imités .3f** ornemens dont on les peut enri- chir, 351^ 35 2. Ce qu'il faut obferver pour la folidité de ceux deftinés à porter des figures coloffales ,352. Pierres, leur utilité &: leurs qualités, 243. Leurs différentes efpe-
ces , & les lieux d'où elles fe tirent aux environs de Paris, ibid. & fuiv. Avantages des pierres tendres, 247. D'où dépend leur bonté,ibid. Avantages des pierres dures êc ruftiques, 248. Pour- quoi le ménage fur ce fujet, eft un abus dans la pratique de bâtir, ibid. Manière de tracer la pierre, 275. Pila/Ires, différentes manière de les difpofer Se de les accoupler,
340. Défaut du pilaftre plié, ibid. Et fujétion de l'ébrafé, ibid. Ce qu'il faut pbferver lorfqu'on les charge de cannelures, 85» Places publiques , riches d'Archite<5ture, 8c magnifiques chez les
Anciens, 343 & 344, D'où procède leur beauté, 344. Avanta- ge de leur fimation ôc difpoutîon, 345 & 352. Plafonds , les lambriffés de plâtre pourquoi moins durables que
ceux de bois apparens, 230, Comment ils fe font en France, 398. Difpofitign des compartimens & ornemens de ceux qui font ceintrés, ççc. tôtte-, Qh^Io £*«* i<,a j4*» f^porhes, ibid. Leur conftrucHon, ibid. Nouveaux compartimens d'ornemens dont on orne les plafonds, 399. Plan y ce qu'il eft néceffaire d'obferver pour fa diftribution, 194.
Le plan du rez-de-chauffée règle celui des autres étages, 198, Comment il faut rapporter un plan iur le terrein, pour planter Tédifice, 170. Il doit être cotté, ibid. Et doit fe raccorder fui- vant les différentes pentes ,271. Planchers, leur différente conft-ruclion. par rapport aux lieux, 368,
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DES MATIERES. 441
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& leurs aires de plâtre, page 404.
Plâtre, fon utilité & fes bonnes qualités, 154. D'où vient le meilleur, ibid Où & comment il s'emploie, ibid. Ses défauts,
tk. comment il fe niefure, ibid.
Plomb, fes qualités, fes efpeces ôt fes ufages ,2.63. Son poids fur fon épaiiTèur, ibid. Son mélange pour la foudure , ibid* Et fes
défauts, ibid.
Poêles, leur ufage & leur matière ,185. Ponts antiques3 leur forme, 402, Portail de S. Etienne du Mont à Paris, fes colonnes Comportes avec bandes, 538,
Portail des Feuillans,. rue S- Honoré à Paris, foïi Ordre Ionique, 60. Beauté de fon entablement, 6*. Et fes volutes, 66.
Portail de l'églife de S. Gervais à Paris, diipoiîtion de fes colonnes Doriques, 36. Leurs bafes , 44. Leur entablement, 48. Ses vo-
lutes Ioniques, 66. Les trois Ordres Grecs y font employés, 90. Son fronton fphérique, 92. Et faillie de fon impolie Dorique,
110.
Portail de S. Laurent à Florence, Michel-Ange en a donné des |
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clefl
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eins , 300.
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Portail du Louvre, belle proportion de fes chapiteaux Corinthiens,
84. Sa corniche, 86. Ses niches, 172. Les cymailes dt fon fronton d'une feule pierre, 245. Entrelas de fes baluftrades, 360. Poria.ilde l'églife des Minimes de la Place Roy aie à Paris, licence que
lArchitecle y a pris dans la diitribution de fon Ordre Dorique, 36. I! Peftimoit plus qu'aucun autre de fes ouvrages, 37. Cy- maife de fon entablement, 46. Son larmier, 50. Ses gargouil- les, 107. Maçonnerie de Ces pavillons, 375, Portail du Val-de-Grace à Paris, quels Ordres y font employés, 90.
Son fronton, 92. Sa grande croifée du milieu, 156 & 316. Et fes niches. 170. . . , ... ......«......•/-■:■■-" Portes, leurs proportions, 130. De combien de fortes en établît Vi-
truve, ibid. Doivent fuivre le caractère des Ordres, ibid. Exem- ples de portes qui peuvent être appellées Doriques, 140 & 141. Autre exemple d'une porte Corinthienne, 144- Exemple d'une porte ruflique, 138. Portes du deiTein de Micliel-Ange, 304 «S5 fuiv. Pourquoi quelquefois rétrécies par le haut, exemples anti- ques ôc modernes de femblables portes, ibid. Différentes efpeces de portes ,131- Exemples &: proportions de grandes portes, j 3 . Kkk
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Défauts de celles qui font fermées à pans, Se exemple, ibid. &
306. Doivent être décorées fuivant les places, 131. Bel effet de celles qui font dans un renfoncement formé par une portion cir- culaire, 133. Exemples de portes bâties nouvellement dans ce goût-là, ibid. Il eft plus à propos de les tenir ifolées, qu'engagées dans le corps du bâtiment, ibid. Porte cochere couronnée d'un balcon, ibid. Portes Flamandes, 134. Celles de fer, ibid. Où elles conviennent, ibid. De la fituation des portes ,135. Les An- ciens les faifoient de bronze, 137, Portes de clôture, ou de ville, comment doivent être décorées,3 10. Leurs faces latérales le doivent être pareillement, ibid. Portes de chambre , leurs proportions qui varient fuivant la grandeur
des appartenons, 136. Comment on décore les placards defti- nés'A fermer les bayes , ôc leurs couronnemens comment déco- tes , ibid. Defcription &; ornemens de nouvelles portes d'appar- . temens, 380 & 387. Comment on les ferme quand elles font ceintrées, 388. Et lorfqu'elles communiquent d'un appartement exhauffé dans un plus bas, ibid. Porte du château de Caprarole 3 d'Ordre Dorique, 142,
Porte de la Vigne Grimani à Rome, par qui bâtie ,308. Ses pro-
portions, ibid. Et fon profil, 310. Porte Majeure 3 autrefois Porta Ncevia à Rome, fes boffages , 2 5
& 3I2' ■
Porte S, Martin à Paris, par qui bâtie, &C fon ruftique, 24. Porte du Peuple à Rome, par qui commencée, quand & par qui
achevée, 304. Statues qui l'accompagnent,^^. L'Ordonnance de fa décoration, ibid, Et fon profil, 310. Porte Pie à Rome, par qui bâtie, 306. Sa compofition extraordi-
naire, ibid. Et fon profil, 310. Porte de la Vigne Sermonette,fa compofition, 312.. Son défaut,ibid.
Et fon profil ,ji^. Porte de la Vigne Sforce, pourquoi & par qui bâtie, 3 14. Sa déco-
ration ôc fes proportions, ibid. Son profil, 316. Portiques de l'églife de S, Pierre à Rome, par qui bâtis, 3 8. Impoffi-
bilité d'y diftribuer avec régularité l'entablement Dorique, ibid. Poutres, pourquoi moins en ufage qu'autrefois, 230. Précautions
pour les conlerver, 231. Pratique, eft nécelTaire à l'Architecte. Préface ècp. 241. En quoi
elle confifte, ibid. |
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DES MATIERES.
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Procuraties de S, Marc à Venife, par qui bâties, èc de quel Ordre, 3 8,
Profiler, pourquoi l'art en efl nécefïaire à l'Architecte, 8. L'art de
bien profiler dépend autant du Defïein que de la Géométrie, 9. Pourquoi il eft mieux de s'exercer à profiler d'après les ou- vrages exécutés, ibid. Ertquoi confifte la différence des manie- .res de profiler, page 14. Profils 3 ceux de Vignole imités d'après l'Antique. Préface* C'eft
un grand défaut de les charger de trop d'ornemens , 1 u Proportions , raifons de leur changement. Préface. Celles des
Ordres différentes à caufe de leur fituation , félon Vitruve. Préface de Fignole, 3. Il en eft de même à l'égard des arca- des, 56. Opinion de Vitruve touchant les proportions, 114. Les grandes fui vies 'paHh» meilleurs Maîtres, 141. Puits, ùl meilleure fituation, 196, Et comment ildoitetre fondé,
197. Sa place, fa commodité, &c celle des pompes, zzi'. <3
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\Jl7inconge, fa difpofition, 237..
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R
Agrément 3 comment il fe fait, & comment il fe marchande 4
375-
Règles , les générales préférables aux particulières. Préface. t Remifes de carroffes , leur grandeur,,,198. Leur expolîtion, 209.
Leurs barrières ôc courfïeres triangulaires, 221. Renflement des colonnes, ce qu'en ont dit les Auteurs, ôc comment
il fe fait, 118 & 119. Rofesyles Anciens ont affe&é de faire différentes celles qui font en-
tre les modillons d'une même corniche, 105. Ce que Michel- Ange a imicc d^nc S. p;cl <<= J* iw«xv,, côte?. Comment les An- ciens les ont faites, 106. Celles qui font aux entablemens du Temple de la Paix & du Colifée à Rome n'ont point de .caillés, ' 104. Rodfferie 3 fon ufage, 2-19.
Rudentures , leurs efpeces, Se comment traitées, 336.
Rues , ce qu'il faut faire pour le.s rendre belles ôc commodes, 345;
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K'kk ij
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I A B L E
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<3Able3 fes qualités, & le meilleur pour bâtir, 253. Le fable
blanc fert quelquefois au lieu de plâtre, page 255. Sacriflie de S. Laurent à Florence, où font les fépultures des Prin-
ces de la Maifon de Medicis, par qui bâtie, 300. Salle du Palais à Paris, bafe de ion Dorique, 44. Et défaut de fa
fiïfe, 50. . Salle Royale du Vatican à Rome, manière dont elle eft éclairée, 156.
Salles d'affemblées, comment il convient de les décorer, 383 & 3 8 5.
Salle du commun s fon ufage, 219.
Sallon de la paix à Verfailles, coudoiement de fa porte, 387.
Sallon de Clagny. A'é^Jlcion de fes pilaftres, 84. Et fes niches, 178.
Scutpture, celle qui entre dans la décoration des Ordres ne doit pas
avoir trop de relief, 78. Les Egyptiens lui ont donné naiilance, 112. Son utilité dans la décoration, 114. Comment celle des dedans doit être traitée, 207. Et celle des jardins, 240. Sellerie 3 fon ufage ,221.
Socle, fa différence d'avec le dé Se le piédefbd, 30. Sa proportion,
&C où il convient d'en placer, 96, Sofites, leur conftru&ion, & où font fort ufités , 398 & 399.
Sainte Sophie, mofquée du Grand $eîgneur à Conflantinople, fes
colonnes de porphyre, 249, Et fon pavé de mofaïque, 407. Souches de cheminées3 leur diftribution au-defTus du comble, &
comment on les décore, 185. Moyen de les retenir lorfqu'elles font trop hautes, ibid. Statues, ce qu'elles repréfentent ordinairement, 349. Proportions
des piédeftaux qui conviennent à chaque efpece, ibid. &: 350. Doivent convenir aux lieux qu'elles décorent, 351. Celles def- tinées pmir les places publiques doivent être proportionnées à l'étendue des places, ibid. Statues rapportées dans ce Livre. Celle d'Hercule antique, dans le
palais Farnefe, 170. D'Apollon antique, eftimé l'Apollon Py- thien des Anciens, 172. De Flore, ibid. Des Apôtres à S. Jean de Latran, 176, De Moyfe par Michel-Ange, ibid. De S. André, 282. De Bacchus, 298. De David, ibid. De Jules fécond, 300. De S. Pierre 6c de S. Paul, 304. De Rome triomphante, 318. De la Mufe Uranie ,319. De Marc-Aurele, 320&35i.De Cefar |
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MATIERES.
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DES
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S>c d'Augufte, 310. Des Papes Léon X, Paul III. Grégoire XIII.
Sixte V.. Urbain VIII. & Innocent X. au Capitole, pi ï. Des Généraux de la fainteEglife, Marc-Antoine Colonne, Alexan- dre Farnefe, Jean-François Aldobrandin êc Charles Barberin, 311. De Caftor & de Pollux, ihid. De Louis le Grand , équef- tre &: pédeftre, page 3 52. Stores mis en ufage pour garantir de la chaleur, 165.
Stuc, à quoi propre, 255. Comme il fe travaille, ôc fa durée,ibid.
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1 Ablés'dans lespildeflauxs comment elles fe doivent faire, 96.
Taille de pierre, comme elle f© Joir faire, Ôc comme elle fe mar-
chande, 273. Temple d'Antonin & de Faufline à Rome, pourquoi fon porche efti-
mé Corinthien, 8z. Simplicité de fa corniche, ibid. Sculpture de fa fiïfe, 102. La bafe Attique y eft employée, 115. Temple deBacchuskKome, fournit un exemple antique de l'Ordre
Comporte, 91. Temple de la Concorde à Rome, modillons de fa corniche, \6. Son
chapiteau angulaire, 66. Sa frife arrafée pour recevoir une inf- cription, 102. Matière de fes colonnes, 250. Temple de la Fortune Virile à Rome, mauvais goût de fon entable-
ment, 14. Son chapiteau angulaire, 55. Et ion embafement, 60. Temple de Jupiter Stator à Rome, fes entre-colonnes, 74. Et fa
corniche ornée de modillons ÔC de denticules, 26. Temple de Jupiter Tonnant à Rome, fa corniche eft une autorité
pour approuver l'union des modillons & des denticules dans l'entablement Corinthien, %6. Temple de Neptune à Rome, plafond de fa corniche, 104.
Tempk de la Paix à Rome, défaut de Ca rrs™±<?l**, s. Rofes fous
le plafond de cette corniche, 104. Sa bafe Corinthienne, 115. Et fes niches quarrées, 172. Temple de Salomon, fes chapiteaux, 72 & 334. Et fes colonnes
torfes, 122. Temple de Vefia ou de la Sibille à Tivoli, cannelures de fes colon-
nes, 64. Sa porte plus étroite par en haut que par le bas, 130. Et les crodettes de fon chambranle, 322. Temple de Vejla à Rome, l'abaque extraordinaire de fon chapi- |
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I
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TABLE
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teau , 84. Et fa bafe Attique , page 115,.
TermiîiL:., autrefois /« Thermes ou Bains de Dioctétien il Rome, ©nt
été levés avec foin par SebafKen d'Oya, 16. Proportion élégante d'un entablement de cet édifice rapporté par cet Archite&e, 14. ... Profil Ionique qui s'y voyoit, 61,. Mélange des Ordres Corin-
thien 6c Compofite dans fa grandefalle, 88. Le même entable- ment règne fur ces deux Ordres, 10z. Ses profils trop chargés d'ornemens, 12. Beauté de fes chapiteaux: Compofîtes , 98. Mauvaife proportion de fes denticules, 106. Eft un des édifices antiques où la bafe Attique eft employée, 115. Terrajjes, leur utilité dans les jardins, 2 3 7. Et fut les maifons, 40 3.
Leurs aires, comment pavées, ibid, \; Terrein, fes différentes efper<-, -7*• 5es défauts, 400. Et com-
ment afièc«iïï"40£ Théâtre deMarcellus à Pvome, beauté de fon Dorique, 36. Grof-
feur de fes colonnes, 40. Son entablement Dorique, 46. Pla- fond de fon larmier, 50. Proportion de fes colonnes Ioniques, 54. Largeur de fes arcades, 56. Et de fes piliers ou jambages, 58. Son entablement Ionique, 61. Et fes volutes, 66 & 328. Théâtre de Vicence dans l'Etat de Venife, fon Dorique fans bafe, 44.
Théorie & Pratique du Jardinage, ouvrage cité page 241,
Tombeaux, ornemens de ceux des Anciens, 376. Les marbres qui
leur conviennent, ,377. Tombeaux rapportés dans ce Livre, ceux de Paul III, 13 & 174.
D'Urbain VUE 174, De Bacchus, 249. De Patricius & de fa femme, ibid. De Jules fécond, 301. De Michel-Ange, 303. Et de la Maifon de Strozzi, à S. André délia Falle, 377. Ordre Tofcan3$zs qui inventé,, 22. Il ne s'en trouve point d'exem-
ple dans l'Antique, ibid. Employé par les Modernes à des bâti- mens.confidérables, 24. Ses architraves de bois ne font plus en -uiage,, iùliJ. F«î* xx%\<9xrsz rniVique qu'avec des ornemens > ibid. Treillages , leur ufage dans les .jardins, 238 & 240.
Trumeaux de glaces, bel effet qu'ils font dans les appartenons,
c 0-8o, .Comment on les couronne, 389. ^ r c- Tuile, fes efpeces, fes qualités &: grandeurs, 165, Ou ie fait la
.meilleure, ibid. Compartimens qu'on y^obferve, 374. Tuyaux de defcente.km avantage oc leur incoiivéniejit, y&j.
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& E S M A T I E R Ê g.
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^^^ass^BasemKsa^^mÊewamÊa^miÉaiààaBamaKBs
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mis9 on en met fur les lambris, ce qui fait un bel effet,
pages 189 & 381. Verre plat, de deux fortes,.265. Son ufage inconnu aux Anciens,
ibid.Hn quoi confifte fa beauté, ôt comme il s'emploie rfe vend & fe toiie, 166. Vefiibule, fa place & {on ufage, 215 & 3^2. Sa décoration, 3S2.
Vigne du Pave Jules , par qui bâtie. Vie de Vignole *, Se page 290.
Examen de la décoration de fon entrée, 290. Vitres, comment on les maftique, %66.
Voyages, néceïTaires à l^rcKitefté. Préface.
Volets des croifées, comment fe repIienrec-^.JU>gent dans les em-
brafures, 157 & 164. Volute , manière de tracer la volute Ionique félon les Auteurs SC
félon les ouvriers, 66. Volutes ovales de Scamozzi & de Boffe, ibid. Volute de Vignole, décrite de deux manières, 68 .Pourquoi celle de Goldman plus parfaite, 70. Volutes des chapiteaux des trois colonnes Corinthiennes de Campo Vaccino à Rome, entre laflees avec art, 84. Comment traitée dans le chapiteau Com- pofite,33i. Voûtes, leurs noms & leurs efpeces, 276 &fuiv. En quoi elles différent des plafonds, ibid. Quelle eftla plus parfaite, 278. Ar- tifice & compartimens des voûtes Gothiques-, 394. Et pour- quoi plus harmonieufes que les autres, ibid. Compartimens des plus belles, d'où imités, ibid. Quelles font les meilleures voû- tes & les plus légères, 395. Pratique pour leur conftruction, ibid. Les ornemens de leurs compartimens doivent être relatifs aux Ordres, ibid. Proportions, figures ôc ornemens de ces compar- timens, 396, L'avantage qu'elles tirent du mêlant A*> la Sculp- ture ôc de la Peinture, 397. Saillie qu'on doit donner aux corni- ches d'où les voûtes prennent naiffa nce ,398. |
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Fin de la Table des Matières*
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I Y / 2720
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LANCELOT.
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P R I F I L E G E D U ROI.
LO ITIS , par la grâce de Dieu , Roi de France Se de Navarre : A nos amés & féaux Confeillecs les Gens
tenans nos Cours de Parlement , Mantes des Requêtes ordinaires de notre Hôtel , Grand Confeil , Prévôt de Paris, Baillifs , Sénéchaux, leurs Lieutenans Civils, Scautres nos Jufrkicrs qu'il appartiendra. S A t b t. Notre bien amé Jean-Baptiile Coignard fils , l'un de nos Imprimeurs ordinaires Se de notre Acadé- mie Françoife, Libraire à Paris , Nous a fait expofer qu'il eil fur le point d'entreprendre l'impreflion d'une Collection des fiiiloriens de France depuis l'origine de la Nation : Et comme cet Ouvrage, autant utile à la République des Lettres , que glorieux à notre royaume, engagera l'Expofant dans des dépenfes confîdera bks , il nous a. très-humblement fait fupplier de vouloir bien , pour l'aider à fupporter les frais d'une fi grande entreprife , Lui accorder nos Lettres de Privilège , tant pour l'impreflion dudit Livre , que pour la réimpreiîion de pluiîeurs autres dont les Privilèges font expirés ou prêts àexiv'—~> «*»ariï pour cet effet de les imprimer ou faire réimprimer en bon papier & bea'ux cara^*— t ^n-ant la reuille imprimée Se attachée pour modèle fous le contre-fcel des PreT/»«"-*»•■ * mei CAUSES , voulant favorablement traiter ledit Coiguard, & encourager par ûm exemple les autres Libraires Se Imprimeurs à entreprendre ces éditions utiles pour l'honneur de la France Se le progrès des Sciences , Nous lui ayons permis ÔC accordé , permettons & accordons par ces Pré- fentes , d'imprimer ladite ColUSiqn des Hifloriens de -France depuis l'origine de la Nation; & de faire réim- primer les Livres intitulés, Aichiteéture de a"éviter, &c. en tels volumes, forme, marge, caractères, conjointement ou féparément, & autant de fois que bon lui femblera ; Se de les vendre , faire vendre 8c débiter p2r tout notre Royaume, pendant 1? terns de vingt années entières & conféçutives , à compter de la date des Préfentes Se de l'expiration des ptécédens Privilèges : Faifons défenfes à toutes fortes de Perfonnes de quel jue qualité Si condition qu'elles foient, d'en introduire d'impreflîon étrangère dans aucun lieu de notre obéiflance. Comme au0i à tous Imprimeurs , Libraires Se autres, d'imprimer ou foire im- primer, vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire lefdits Livres ci-deffus fpécifîés , en tout ni en partie , ni d'en faire aucuns Extraits , fous quelque prétexte que ce foit, d'augmentation , correction , chan gemenc de titre, même de traduction en Langue Latine , Langue Grecque, Se en quelqu'autre fotte de Lam gue que ce puifle être , eu général ou en particulier, ou autrement, fans la permiliion exprefle & par écrit dudit Expofant , ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de confifeation des Exemplaires contrefaits , de dix mille livres d'amende contre chacun d;s contreyenans , dont un tiers à l'Hôtel-Dien de Paris , l'au- tre tiers audit Expofant, Se de tous dépens, dommages Se intérêts ; à là charge que ces Préfentes feront enregiftrées tout au long fur le Regiftre de la Communauté des Libraires Se Imprimeurs de Paris, dans trois mois de la date d'icelles j que ïimprcflîon defdits Livres fera faite en notre Royaume, Se non ailleurs, 8c que l'Impétrant fe conformera en tout aux Réglemens de la Librairie; Se notamment à celui du dixième avril 171J ; Se qu'avant que de les expofer en venre , les Manufcrits ou Imprimés qui attr ront fervi de' copie â l'impreifibn defdits Livres, feront remis dans le même état où les Approbations y .auront été données , es mains de notre très-cher Se féal Chevalier Garde des Sceaux de France , le Sieur Chauvelin ; 5c qu'il en fera enfuite remis deux exemplaires de chacun dans notre Bibliothèque publique , un dans celle de notre Château du Louvre, Se un dans celle de notre très-cher Se féal Chevalier Garde des Sceaux de France , le Sieur Chauvelin : le tout à peine de nullité des Préfentes, Du contenu dcfquelles vous mandons 6c enjoignons de faire jouir 1 Expofant pu fes ayans caiife, pleinement 8c paisiblement , fans foufFrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement. Voulons que la Copie defdires Préfentes , qui fera imprimée rout au long au commencement ou à la fin defdits Livres, foi foit ajoutée comme à l'original. Cômii,.»j,M;s aU premier notre rîuiilîer ou Sergent , de faire pour l'exécution d'icelles , tous actes requis Se néceliaires , fins^acniiuiui..- —«— ,—s—^i:_„.» s, ..„„„uji*.^ cl«miui de I-Uro , Cliarte Nor- mande, ÔC Lettres à ce contraires: Car tel cft notre plaifir. Donné à Paris le cinquième jour du mois de Mars , l'an de grâce mil fept cent trente-trois, Se de notre Règne le dix-huitième. Signé, Par Je Roi en fon Confeil. S a 1 n s o n , avec grille & paraphe. Regiftre fur le Regiftre VIII. de la Chambre Royale & Syndicale des libraires & Imprimeurs de Paris ,
A/", jjS. jW.~~f}î" conformément aux anciens Re'glemens , confirmés par celui dy. %% Février J73.J. A. Paris , le j. Juin 175 5. Signé, G. Martin , Syndie. J'ai cédé à Monfîeur Mariette mes droits au préfent Privilège pour le Cours d' 4rchittftun de d'éviter'feu-
lement. A Paris ce premier Septembre 1735. J. B. Coignard , fils. '■' 'i'[ ' :
Regiftre fur le Regiftre VIII. de la Chambre Royale des Libraires & Imprimeurs de Pans , page 691. conformément aux Réglemens , & notamment d l'Arrêt du Confeil du jj Août 1703.. ji Pétris le 14 Septem- bre 17?3. Signé, G. Martin, Syndic. |
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