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Huybert van Buchell (1513-1599)
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Huybert van Buchell (1513-1599)
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REVRS et DETESTABLES
IMPIETE t DES ATHEI-
ÏTES, tlBERTlNS, £T autresefpritsprof.inesde ces derniers temps.
£fcrite pour la confirmation des infirmes en la Foji de l'F^tifi ChreÜienne^^ maintenant mtfe en lumière
t’Ait, BaRVCH C a N E P h I V îii
'lt;1,4 g Eiy Er e,
Pour lean Durant.
M. D. L X X X 11.
Id coignee trenchant de louuner inuißhle Ja deßa donne an pied de ces arbres mefchans, (ans ßuLltfier ernpefihent les beaux champ £tn apportent lt;jue fùc-venimeux nutßble^
-ocr page 15-PHIVS A SES FRERES VRAIS CHRES t'Y ENS ET lcdcurs débonnaires, Grace Se paix par noftrc Seigneur lefus Chrift.
0 N SI B ERANT des (juelqaes Années que il A pieu AU TjrAy Dieu tout-bon tout-puiJjAnt me reuelerfon Fils lefus chrifi en fon fAinÜ E-UAngile: tout indilt;^ne que ie fuû m'Appe/ler au feré Miniltere d'iceluy combien Satan le ferpent ancien (f Prince de ce monde ^dej^loye de rufe s (^forces à l'encontre de celle unique vérité, afin d’empef cher le cours libre d'icelle, faire que les hommes ne putfient voir luire au milieu de fes tenebres obfcures, celle grande celesle lumière,ni ouyr celle bonne nouuelle^
-ocr page 16-E P I s T R ï.
ne receuotr en leurs cœurs celte douce confo^ lation de leurs consciences, reltaurant Jgt;re^ deux fèul remede à, totts leurs maux^(^ thre-for de leue falut, aßn ejuilsne feyentguer^ de (a 'ueninteufe rnorSure du péché, ne /tli-urez de la ntort perdition eternelle .Etlci, dejjus comme ie pourfuy le cours de ma vocation , ayant rencontré entreplußeurs autres empefchemens de celteße le voye deJa-lut,vne large pepiniere de bourgeons d'amer tumeyC'eßalfauoir dAthéisme brutal,de hla Jphemes horribles,(^ d’vn prophane meßris du vray Dieu tuge Çauuerain. Outre le mal trop c'omun ^5“ßprofondément enraciné des idolatries, (up er Hit ion s (ß dißfolutions du monde. A ceHe caufe eßantpique en mocœur femondde redre en ceci yuelyue humble deuoir a mo Dieu,à fon Eghfe, nbsp;nbsp;4 totes mes
prochains , pour fa gloire, à l'exemple de mes honorez Peres nbsp;frèresfideles ouuriers
en I' edifice de fi mai fon, apres luy auoir demandé l'afitstance de fon S. Efirit eju il a pro miße à fies enfians,tay entrepris ce petit Trai Eté,lcyucl i'offre aux pieds de fia maielté, ers fon Eglifie, edifice fur le pur fondement de /es fain fis Prophètes nbsp;nbsp;Apoltres, ejui efita^
pierre ejletfe nbsp;nbsp;trefiferme a/fiauoir naître
Sei“
-ocr page 17-E P I s T R E.
Seigfieur Ie fus ehr iß. Et 'vous declare (lecteurs )cjutlny a rie» du mien .,fi»o» feulement mon infuffifance (Is- rudeffe, auec quot;vn bon deÇtr tjue Dieum 'a. donné de l'auance-meltt d e Çon regne Si donc vous y récontrez du bien ^comme ie l’ejfere au Seigneurdagloi re en foit à luy fcuf^le grandmerci a fes excellent feruiteurs , du fainci labeur deffuels ie me fuis aidé comme de bonnes matières propres a faire ceiiepiece^ pour aucunement feruira l'édification de fon Eglife -, parmi tant de preaeux ioyaux cjue fies vrais riches y ont apportez nbsp;nbsp;nbsp;encores y ofirent tous les
tours. Ce ejue i'ay entreprins fous l'ajfeurante de fa débonnaireté, de laquelle il receuott bien à gré des mains de fonpeuple ancien, non feulement l'or (f l’argent des riches, (f leurs autres bagues precieufes pierreries, mais außi des poures leurs petits moyens, corne poils de cheures,peaux de moutons de taf(fons,bois (fr huille, pour faire fon ancien tabernacle. Jouyffez donc leCteurs,desgraces de ce bon Dieu,(f le prieUfauec moy qu'il luy plafe les voir fructifier e» nous tous à fâ gloire nciirefalut. La grace d’iceluy foit uuecvsus. Amen,.
-ocr page 18-I ABLE DES POlNCTS amp;nbsp;chapitres de cctraidc.
Lefiremternombrefignifie le chapitre, le (ecoad. la page.
Des caufis de riiorriUe ^tbeifine mejjiris dn-vri^ Dieu : ^de Jiniiiîieiu^ementquireliiitenees chefis.
Chaf.i.fa^.i.
Preuues communes c^u’ily a -vn fiul Dieu créateur yOouuer-neur amp;nbsp;iu^e du monde, i^dercireurc^ftupiditédes
Chaf.i.jia^.j.
Dêilui^iotude plußsUTs Tâijôns nAturelles demonsl^i'ans il y avnfieul Dieu fuffifiuites four rendre tous hommes inex-oßMts- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CI,af.ifar.S4.
Des deuxtefiiioi^na^es ferfetuels (fr iiiuincibles du ■vray Dieu, cjuifint la creation rçr^ouuernement du monde, les faincles Jefiritures. Et de l’ancienneté authorité d'icelles, Chaf.it-gafi.iifj
De l'excclléce diuine vérité des frofheties eirreuelations du -vieil Te?lament fremiere partie de l'Eficriture faincle. Chaf.'i.fa^.ó^.
Des reuelations diuines du nouueau TeHamet autre partie de la faincle Efriture. Et delà miraculeufe conferuation de la ßihle fteree parmi tant d'ennemu,leurs rufes amp;nbsp;tant de troubles amp;nbsp;eonfuftoiis, des le commencement iufcju'à ces derniers temps. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Chap.ô.pao.-/^,
Descaufisdumejpris des faincles Efiritures. Et de l'a^ ueuolement du monde obsliné en gt;ftbeifme (p- fipertlitions, contre le fiandale qui en renient. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Chap, -y.par.^c^.
Des caufis de raneantiJJ'ement de Chrifi fous la croix,ejr de fis vrais memtires en ce monde , auec les membres de l'.^iite-chrifitirdesfiduéleurs, gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Chaf.S.pao.sto.
Eriefue refilution delapiirefoyChresliennepar lafarole de Dieu. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Chaf.Ç.pao.sqz,
Recueil de ce traiclé par forme d'exhortation à tout lep^enre humain,ajiii de cercherle vray Dieu en fa parole dt leurfalut
»u fill fill /efm Cliri^.
fiJortator
tJ or tat or feel mm Satanof fduxerat orbem.., Chrt^tcolâf^ pios numina vana eiocens.
^cflaltn vttenebrie tegerentur Indtcra denfe, Suslullit e medio lucida 'verba. Det.
eurn re^ttutt Domintu mortahbits etgrie., Mtllia multa hominum hoc lurnine beta dedit.
Id^.^ dolens hoFiis pafm zizaniaJpurgit, T)obloreflt;jy tpßs dtuidtt arte noua.
tQufi ctreumbftetens cacum certamina vulgtu Cornu t incertHm,nec putat ejfe louantj.
Pgt;ed piaregnafidern popull^z'no orefatentur fonfnfu^jpio e/uern Detu ip/eprobat..
Impie cede Deoarnpietas iam tartara fruet.
V ana /ùpernttio,cuntiâç,f,£da ruante.
B. A. C.
-ocr page 20-ANTOINE ZAMARIEL,
A l’a VTHEVR.
Frappe,comba ces monßres hommes belles Brife leurs telles.
Ton couflelas caché dedans leur flanc
Boitte leur fing:
Et eju'à iamais cefle race maudite Soit deficonfite_gt;.
le uoy le ciel qui d’vn fl ni coup de foudre Les met en poudre,
Et l’onde veut au profond de la mer
Les abyfiner:
La terre veut les enfioutirau centrée Dedans f on ventre.
De l/i
Sur ces Geans e]ui ofent farieux BrAuer les deux,
Puü qu'auec toy le ciel,la nier,la terre
-ocr page 21-ATHEOMACHIE con
tenant VNE BRIEF VE inftruâion aux infirmes de l’Eglife Chreftienne,contre l’impiété des A-theiftes amp;nbsp;infidèles de ces derniers
temps.
*Des cattfes de C j^theißne (^horrible mefprii de Dteu,lt;:^ de f»n tuFte iugement fur lei Arheiïîes.
CHAP. I.
Theïsme eft vnc infcnfce opinion de l’homme abruti s’efgarant en fes difcours,hors de la droite confidcration de foymefme,de tout ce môdc,;k de toutes creatures, iuiiju’à ce ■ comble d’impiété de s’cftorcer à nier Dieu Créateur tout-puiflant -, ou la prouidencc 8c gouuernement general 8c particulier de tou- rf.ÿ4. tes fes créât très. Celle frencfie procédé de la
corruption des hommes tombez par lepe- Gen.6t ebé originel, faute de nos premiers parents Adam amp;nbsp;Eue : efquels 8c en leur generation la clarté d’entendement a cftéconuerticen ^5,
A.j.
-ocr page 22-tcnebres,la bonté du vouloir en malice,amp; Ia
moderation des appétits en excez amp;nbsp;diflblu-pßtion.Et fe font leurs cnfans amp;nbsp;fuccelfeurs encores plus auant corrompus, mefme quelques vns iufques à celle derniere infeélion o’Atheifmc. Duquel l’eftrange amp;abfurde o-pinion a elle forgee par Satan noftre perpétuel ennemi,de ces efpailfes tenebres de l’entendement humain aueugié (^uant auxeho-j.Cor.i. les diuines , 8c de 1’infidelite 8c malice du j.clt;,r.4. cœur endurci aux vices,à fin de leur arracher
Jelt. Jaq.l, 1.54m. 28. I.Rbh XI.
i.Cer.io.
Rfutt.Z.
tout remors de côfcience,les pouffer en tout abandon d’iniuftice amp;nbsp;difrolution,amp; les précipiter en l’abyfmc de perdition éternelle. Mais celle opinion d’Atheifme ell fi ellran-ge amp;nbsp;remplie d’abfurditez,que mefme Satan fon inuenteur ne peut faire qu’il n’en ait hon te, comme furprins en toutes fes menteries, fingulierement en celle ci.Et pourtant nous voyons comment il l’a defaduouce ouuerle-ment, tant es fainélcs Eferitures pleines de tcfmoignages, qu’il a elle contraint de reco-gnoillrelevray Dieu, 8c ployer fous fes or-dônanccs,que par tout es hilloires des Payés remplies de fes tours, rcfponfes amp;nbsp;ouurages. Et puis en tout ce qu’il a fait faire à fes di-uins:ôf aux poures idolâtres amp;nbsp;fuperllitieux. Il croit donc qu’il y a vn vray Dieu éternel, infini,fon iuge rcdoutable,amp; tremble fous la puilfance des horribles iugemens d’iceluy, de l’qbciliancc fidele duquel cell efprit delloyal
-ocr page 23-C H A P. î»
defloyal amp;nbsp;fes complices fc reuoltercnt. Premièrement quand de leur propre intérieure i.Pier.i.' corruption amp;nbsp;volontaire malice, ils abandon nerent leur reng, principauté amp;nbsp;celefte origine, quit tans toute vérité amp;nbsp;iufticepour s’employer à mentir, amp;nbsp;tant qu’en eux eft, renuerfer la gloire de Dieu leur créateur, amp;nbsp;auec eux abyfmcr les mifcrables hommes, lefquels ce Serpent ancien a feeu perfuader amp;nbsp;Gen.j, feduire par fes menfonges en leur rebellion
amp; defobeiflance contre Dieu, amp;nbsp;par ce moyé î-les afluiettir auec foy à perdition. Combien donc que Satan amp;nbsp;fes Anges apoftats amp;nbsp;malins ayent perdu la iouynance de la gloire de Dieu amp;nbsp;beatitude celefte , fi ne pourront-ils iamais deuenir Atheiftes ni effacer de leur na turc fpirituelle,!’intelligence amp;nbsp;claire conoif fance du vray Dieu leur créateur amp;nbsp;iuge. Car ce font efprits amp;nbsp;non pas chair fort expers amp;nbsp;fauans,amp; ne font fuiets à l’ignorance des po-ures humains aueuglez en leur nature charnelle. Mais voici à quoy ceftefprit malheureux pere de menfonges amp;nbsp;de meurtres, employe fa viue intelligence,amp; prend fes plaifirs amp;nbsp;foulas, c’eft qu’ayant ainft creué les yeux des âmes, obfcurci leur entendement, tranf-formé la lumière de leur fens amp;nbsp;raifon en profondes tenebres d’ignorance quant aux chofes diuines qui appartiennent àleurfa-lut, amp;nbsp;le bon de leur volonté en rebellion amp;nbsp;tnalicCjil prend matière de ceft aueuglemcnt
Aà)lt;
-ocr page 24-4 Athfomachie
des hommes dont il forme en leur vaine pcO l fee ce monftrc horrible d’Athcifme,aucc in- c crédulité obftinee amp;. cndurcilfement defefp« t ré:afin d’effacer de l’ame toutcrefte del’iinJ i ge de Dieu, affauoir, vérité, iuftice,fainélete I amp;nbsp;certitude de l’immortalité gloricufe de U g refurreétion des morts, amp;nbsp;du redoutable iu- c gement aduenir.En fomme pour eftouffer amp;nbsp;d efteindre du tout ces petites eftincelles de b r lumière de raifon reftces en l’ame apres b 6 cheute de l’homme, amp;nbsp;corruption venue de r fon péché : voire arracher par ce moyen tou- 1' te honte s’il pouuoit,amp; la difference entre le c bien amp;nbsp;le mal, amp;nbsp;ainfî confequément eftran- fl gier la confcience ou la cauterifer, rctrâchcr, p amp;nbsp;rendre pourrie voire du tout infcnfiblo ii Mais fl eft-elle mal-gré luy immortelle. Et h combien qu’elle fe pafme amp;nbsp;fouffre des def- ti fauts pour quelque temps, fi eft-ce néant- h moins qu’elle n’expire point du tout,ains re 8 uient toufiours finalement à elle, amp;nbsp;demeure y pour iainais en tous hommes plus certaine) r; plus forte amp;nbsp;redoutable que mille bons tef- h moins contre vn malheureux brigand attrap c pé amp;nbsp;mis à la torture pour fes forfaits. Mab fi ceft défia beaucoup fait à Satan qu’il leur fi puiffe öfter à vne fois toute bride amp;nbsp;rc- fi mords de la confcience tandis qu’elle demeu t, re ainfi affoupie.Car il trauaille à cela de toU tes fes rufes amp;nbsp;forces, pour apres plus aife- y ment les pouffer cà amp;nbsp;là par l’impetuofité de
leurs
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O leurs appetis desbordez iufqu’à vn plein aban y don de diflblution amp;nbsp;licence à tout mal, afin de les loger finalement auec luy en l’abyfme, ,} recueillir de leur ruine la defeiperee confo-[£ lation des miferables, amp;nbsp;ainfi affouuir fa ra-[gt; ge enuieufe de noftre falut. Voila comment P ce fin amp;nbsp;malicieux ouuricr fait en ceften-ÿ droit les miferables Atheiftes beaucoup pî-[j res que luy-mefme.Mais cefte derniçre pefte 13 amp;nbsp;poifon fi eftrange par luy verfee fur le geii le re humain, ne peut iamais faifirle cœur de l’homme que par vn fupreme amp;nbsp;tref-iufte le courroux 8i iugement de Dieu,lequel en ce-fte manière venge le precedent mcfpris de fa f, parole fur vn tas de monftres amp;nbsp;moqueurs e, infidèleshypocrites, voluptueux, orgueil-H leux , rebelles, enfans d’ire amp;nbsp;de perdi-f tion, lefquels finalement à bon droiél il de-kiffe du tout, les priue de fes graces diuines, ■e amp;nbsp;comme incorrigibles, mis en fens reprou-t« ué amp;nbsp;defpourueus d’vn droit iugement de Ct raifon, les liure au bourreau infernal amp;nbsp;à f leurs conuoitifes feruantes d’iceluy.En quoy p ce grand Dieu demonftre du ciel clairement jJ fon ire fur toute l’impieté amp;nbsp;l’iniuftice des ji hommes, lefquels détiennent comme pri-fonniere en l’iniuftice de leur cœur fa vérité toute manifcfte,amp; cefte generale amp;commu-lU ne cognoiflance d’vn feul amp;nbsp;vray Dieu engra uee haut amp;nbsp;bas, au ciel, en la terre, amp;nbsp;en leur le amc amp;nbsp;propre vie,afin qu’ils foyentpunis [S ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A.iij.
-ocr page 26-6 Atheomachiï
comme ils le méritent, amp;nbsp;que finalement ib fentét pour leur iuge plus terrible qu’vn fcü confumant, celuy qu’ils ont comme ÇeaiH entrepris d’abbatre de fon throne celeftei bannir de leur confcicnce amp;nbsp;renier Sauucut^ comme aufli leurs femblables , anciens moqueurs, au premier aage, le recogneurent fi' paiement à leurs defpens quand ils furent df la mort faills au collet, amp;nbsp;abyfmez par le de-luge; lefquels auecleur puante mémoire ont efté en execration, non feulement aux fide-les^ains mefmes aux profanes amp;nbsp;payons, amp;nbsp;le font encores à bon droiél, comme ceuxqu* eftoyent des monftres en nature hommes* chicns,hommes-beftes,amp;’ facrileges defefpe* rez qui ont mené guerre ouuerte à Dieu amp;nbsp;« leurs propres confcicnces,à la raifon amp;nbsp;à leitf propre vie,en tafehant amp;nbsp;s’efforçant d’abolif amp;nbsp;desfaire celuy qui feul a fait eux-mefiueS amp;nbsp;toutes creatures,lcs nourrit amp;nbsp;les fouftiét) amp;nbsp;fi peut foudroyer en vn moment les corps amp;nbsp;âmes en la gehenne des enfers au grâd fet* de fon ire, brafier de rage amp;nbsp;defclpoir qui nt a’efteindra iatuais.
-ocr page 27-O' fr Je kquot; ■nt le'
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CH ^V. II.
R afin que nul ne puifle dillî-mulcr la generale cognoiflan-ce de Dieu, le fainât Efprit a prononcé par l’Apoftrc aux Romains, chap.i. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce qui
)(l
fe peut cognoiftre de Dieu a eftc manifefté aux hommes: car leschofes inuifibles d’iceluy comme fa puiffance infinie amp;nbsp;fa Deité cternelle , fe voyent par la creation du monde cftans confidcrees cnfes ouuragcsjafin qu’ils foyent fans cxcufc,pour-cc qu’ayans cogneu Dieu, ils nel’ontpoint glorifié comme Dieu par vne droite obeif-fance à fa maiefté, amp;nbsp;ne luy ont rendu graces de fes œuures amp;nbsp;benefices, ains fe font cfga-rezen la vanité de leurs difeours, amp;nbsp;cuidans eftre fageS font deuenus fols. Cela fe voit ma nifeftement es Atheiftes amp;nbsp;moqueurs qui foulent fous les pieds de leur impiété defcfpe rec cefte cognoiiTance naturelle engrauee en tous hommes, affauoir, qu’il y avn feul Dieu eternel,infiniamp; incomprehenfible, en quiamp; par lequel nous Yiuons,auons mouueracnt ic A.üij.
-ocr page 28-B Atheomachie
cfTencc. ComiTielesPaycnsmcfiTies,auec celle petite cftinccllc de raifon demeuree a-pres le péché amp;nbsp;cheute d’Adam, ont bien rc-cognu amp;nbsp;confeflé par leurs eferits en telles lèntences amp;nbsp;lemblables, C’eftque nous fom jnesle lignage de Dieu. Que toute nation fait amp;nbsp;recognoit qii’il y a quelque Dieu quji gouuerne toutes choies. Que nous cognoif-fons Dieu par fes ceuures. Que quoy que nousjayons de nature,tout cela nous eft donné de Dieu amp;nbsp;lumière amp;nbsp;refpiration. Qu’il y avn Dieu qui preuoit amp;nbsp;gouuerne toutes chofes, amp;nbsp;qui eft éternel. Que le monde eft gouucrné parlaprouidencede Dieu,laquelle pouruoit aux chofeshumaines, non feulement en general, ains auffi à chacune d’icelles en parti culier.Et que toute iftue des affaires de ce monde aduient felon fon vouloir, propos amp;nbsp;confcil. Et tant d’autres innume-rables tcfmoignages qui le pcuuent recueillir de leurs liures. Quoy nonobftant,les Athees amp;nbsp;moqueurs ont refuc qu’ils font nez à l’a-uanture amp;nbsp;d’eux-mefmes. Q^e leur araeeft mortelle,amp; qu’ils font abolis en la mort corne les beftes brutes. Et mcfmes ils abufent en leurs blafpheraes amp;nbsp;moqueries des lieux làcrez de l’Efcriturc, ou le fainél Efprit introduit amp;nbsp;oppofe les folles opinions du fens charnel, amp;nbsp;les fermes raifons de l’homme fpt rituel amp;nbsp;régénéré, les vnes aux autres , pour nous en donner fa diurne refolution, comme
de fait
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défait il l’a donnée efdites Efcritures,8é mef meefdits paflages,ainfi qu’ils verroyent s’ils ouuroyent les yeux pour la voir amp;nbsp;cognoi-ftrejSe vouloyent,comme Ion dit,tourner le fucillet. Mais ils s’amufent à prendre pour conclufionbien prouuec,ce qui eftlà mis feu lement en queftion amp;nbsp;difpute , fans en daigner attendre ne voir la rcfoîution.Et pourtant ne font autre chofe que profaner la pa^ rôle de Dieu à leur plus grande condamna-tion;comme quand ils lifent au Pfcaumc49. Que le plus fage de ceux qui mettent leur fiance en leurs biens,eft comme le fol,amp; Icm blable aux beftes brutes qui periflet du tout, ils laifTent en arriéré l’autre partie amp;nbsp;la con-clufion du Prophete (comme auffi elle n’appartient aux moqueurs finon pour leur faire leur procès) c’eft, combien qu’ils fe rendent brutaux amp;nbsp;au rang des beftes qui perifient du tout,qu’il y aura vn matin à !’aduenir,qui fera comme l’aube du iour en la fin de cefte nuiôl obfcure des côfufions du monde, c’eft afiauoir l’cfpoir du dernier iugement,auquel les fainfts amp;nbsp;droituriers iugeront les malins amp;nbsp;domineront fur eux Cela fera ma-nifefté lors que tous les infidèles amp;nbsp;malins obftinez feront abbatus fous le marchepied de ce grand Roy des rois, amp;nbsp;fouueram iuge de ce monde noftre Seigneur lefus Chrift, amp;lors fera ouuerte la ioye amp;nbsp;deliurancede tous fes membres, des grands iufqu’aux plus
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pctis. Quand il retirera Fame fidele de Ia puif fance de la mort en la recueillant afoyqui eft la vieeternelle, amp;nbsp;la beatitude perdurable. Parainfi ce que dit le Prophete demeure ferme, affauoir que cefte mort corporelle au regard delà vie prefente appartiét vrayemét à l’hômc charnel quelq grand amp;nbsp;efleuc qu’il foit en ce monde,pui$ qu’il n’a point d’intel-ligéce fpirituelle. Ce qu’il recognoiftra trop tard amp;nbsp;à fes defpens en fon iflue de ce mode. Autant en font les difciples ou feélateurs de Protagoras,amp; d’Epicure , quant au liuredc l’Ecclefiafte , fingulicrcment fur les chapitres troifieme amp;nbsp;neufieme, là où le fainél E-fprit declare la vanité, les defordres amp;nbsp;l’horrible côfufiô aduenue par le péché de l’home en toutes ces chofes balTes,variables amp;nbsp;corru pttbles, efquelles les pourcs humains font fi enueloppez amp;nbsp;eflourdis, qu’ils nç peuuent d’eux-mefmes difeerner l’amour de Dieu d’a uec la haine d’icel uy enuers fes creatures par tout ce qu’ils voyent ca bas ; car ces bons le-éteurs delaiiïans la propofition du Prophete trefclaire, contenue au neufieme chapitre, c’eft aflauoir que les iuftes amp;nbsp;fages auec toutes leurs œuures font en la main amp;nbsp;protediS de Dieu,amp; parainfi au faifleau de vie amp;nbsp;d’immortalité, au lieu, di-ie,d’eflcuer leurs yeux au ciel pour adorer, inuoquer amp;nbsp;feruir ce grand Dieu qui nous a créez, amp;nbsp;a donné l’e-fprit à l’homme pour paruenir à la viefpiri-
tuellc
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tuelle amp;nbsp;perdurable, au rebours ils retiennent le mufeaufiché en la fange de ce monde , amp;nbsp;concluent de quelques lentcnces ron-gnees qu’il n’y a point d’autre vie que cefte-ci vaine amp;nbsp;tant miferable,amp; qu’apres la mort • il n’y aura aucune difference entre les bons amp;nbsp;les mefchans,non pas mefme entre les hommes amp;nbsp;lesbeftes.La mefme côclufion vraye-ment brutale font-ils, fur ce quieftditau troifieme chapitre dudit liurc, alfauoirque Dieu auoit créé les hommes excellens, mais qu’ils ont dégénéré eftans devenus ignorans amp;nbsp;beftes quant à eux. Là où le Prophete regarde à la corruption amp;nbsp;cheute de l’homme, amp;nbsp;au péché originel,lequel ayant efté ignoré en general par les poures Payens amp;nbsp;leurs Phi lofophes amp;nbsp;doôfeurs, qui ont eftimé que leur nature eftoit faine, amp;nbsp;partant deuoit e-ftre fuiuie.A efté toutesfois aucunement def couvert amp;nbsp;apperceu par quelques vns d’i-ceux, comme par vn entre autres qui en a ef-crit ainfi, le voy bien les chofes meilleures, amp;nbsp;ielesapprouue : mais i’enfuy les mauuai-fes. Or ccsAthcesamp; moqueurs delaiflcnt le verfet precedent, lequel contient comme v-ne briefue refolution de ce liure-la. Mefme eftant rapportée amp;nbsp;coniointc auec ce qui eft mis pour conclufion d’iceluy en la fin du chapitre dernier, enfeignant que Dieu iuge-ratantleiufte que l’iniufte au temps prefix amp;nbsp;eftabli à toute chofe, ic fur toute ceuvre.
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Mais voila, il fuffit aux moqueurs abrutis d’en rongner pour leur part ce qui eft dit dés le dixneuGeme verfet dudit troificme chapitre iufqu’à la fin d’iceluy, pour en faire leurs triomphes à leur perdition. Il eft là touché voirement que l’homme naturel ou non régénéré ne fauroit comprendre les chofes di-uincs,ne la difference de ce qui aduient quâc à cefte vie amp;nbsp;iffue mortelle tant aux hommes qu’aux beftes. Et là deffus leur raifon corrompue amp;nbsp;toute la viuacité de ces difeou rcurs frénétiques conclud amp;nbsp;s’arrefte à ce poinél, que c’eft donc tout vn de la vie.amp; de la mort de l’homme amp;nbsp;de la befte : d’autant que le corps de l’vn amp;nbsp;de l’autre eft créé de la poudre amp;nbsp;s’en retourne en icelle ; fins que ils daignent méditer amp;nbsp;confiderer ce dont tout homme doué de raifon eft informé amp;nbsp;conuaincu doublement en fon intelligence amp;nbsp;par les remors de fa propre confcience,af-fauoir l’immortalité de l’ame, laquelle au iour de la refurreétion fera reueftuc de fon corps à vie perdurable. Voila donc les erreurs où ils font abyfmez, amp;nbsp;les belles refo-lutions de la grande fageffe charnelle amp;nbsp;du fens infenfé amp;nbsp;abruti. Or le but amp;nbsp;l’intetion du fainél Efprit eft bien autre tant en ces di-uins eferits fus alleguez,qu’ailleurs,veu qu’il affigne les hommes à ce beau matin du fieclo auenir, auec promeffe de leurdeliurancede mort amp;nbsp;de leur vie, amp;nbsp;doux repos des efteus çnU
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en la ioye de leur Pere, amp;nbsp;adiourne tous iu-ftes amp;nbsp;iniuftes au dernier iugemcnt,lcftjuels il a créez excellens,combien qu’ils fc foyent abrutis par leur cheute èc corruption. Et pourtant il les exhorte viuertient a fa crainte amp;nbsp;à ouir amp;nbsp;fuyure fa parole, quittans les fa-crificcs amp;nbsp;deuotions des fols , amp;nbsp;prononce qu’il fera bien à ceux qui craignent D ieu:rc-prend la ieunelfe cfgaree amp;nbsp;luy annonce le iu gement, l’admonncftant d’auoir des l’enfance le Seigneur deuant les ycux.En fin il con, clud que le corps humain tournera repofer en la terre : mais l’efprit d’iceluy s’en retournera à Dieu qui l’a donne,amp; fi declare que le but amp;nbsp;refolution de fa difpute cft ceci,qui cft comprins en ces briefs mots, alfauoir craindre Dieu,amp; garder fes commandemens, car ceft le tout de l’homme : d’autant que Dieu amènera toute œuure en iugement, lequel fera de tout ce qui mefme elt caché foit bien foitmal. Voila le bon fuc que les hommes doiuent tirer de ces paflages de l’Efcriture Ginéte en lifant ou efeoutant icelle,(comme les abeilles fauentbien tirer leur miel doux, de maintes fleurs qui mefme font fort amc-res) amp;nbsp;non pas transformer,ainfi qu’ils font, comme s’ils eftoyent araignes venimeufes, la pure douceur en venin amp;nbsp;mortelle poifon. Mais s’ils n’euflent volontairement mefpri-fcla naturelle cognoiflancc du Créateur amp;nbsp;gouuerneiu de ce monde,laquelle eft engra-
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uee en leur ame, reluit haut amp;nbsp;bas au ciel amp;nbsp;en la terre, amp;nbsp;particulièrement tant d’e-ftincelles de la raifon qui encores rayonnent en leur intelligence, amp;nbsp;mcfmes fe font voir es efcrits des Payens, ils ne fuflent iamais cheuts en celle baffe foffe de Satan amp;nbsp;gouff re de perdition defefperee. Toutesfois il va bien de ce qu’ils ont beau cracher contre le ciel, blafphemer, detefter amp;nbsp;nier Dieu amp;nbsp;fa vérité immortelle , car il eft amp;nbsp;fera à iamais l’Eternel,feul Dieu viuant amp;nbsp;fidele, qui nefe peut renier foy-mefme ; voire fera leur dernier iuge bon gré mal gré qu’ils en ayent.
chap. III.
L eft vray que ces moqueur» de la vérité de Dieu amp;nbsp;des tef-moignages d’iceluy , fe rendent fl defefpercz que d’ofer nier tout à faiét le vray Dieu amp;nbsp;cefte diuine vérité enregi-ftree en l’Efcriturc fainâc, auec le remors dé leur propre côfciéce qui fouuét les refueille^ atout le moins en leurs emineris perils amp;nbsp;deftrelfcsi
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deftreffcs, amp;nbsp;que cc n’eft point quelque fim- -plc brutalitc,raais vne rage d’cfprit que d’o-fer met le confentement vniueifcl de tous aages amp;nbsp;de toutes les nations du monde,let-quelles ont efté par le fens commun conuain cues de conduites à rccognoiftre comme on Ic peut recueillir de leurs efcrits , qu’il y a quelque Dieu, amp;nbsp;pourtant ces monftresamp; moqueurs fc rendent totalement incapables d’eftre enfeignez par quelque raifon , veu qu’ils luy font guerre ouucrte. Comme fi quelqu’vn nioit que le clair Soleil luife en plein midi,attcdH aufli qu’ils font ainfi qu’vn malade frénétique amp;nbsp;furieux,lequel fuit corn mepoifon le précieux medicament quiluy pauoit feruir de remède tout prefent à fa maladie , amp;nbsp;de reftauration de fa bonne (ante. Pourquoy ils méritent d’eftre renuoyez au iugement de Dieu amp;nbsp;delaifCcz en leur condamnatiomcar il n’y eut iamais peuples, fuft-ce mefnics entre les plus barbares anciens qui n’aycnt detefte auec horreur cefte fupremc impiété, amp;nbsp;qui ne Payent condamnée amp;nbsp;punie auec tref-feucrcs iugemens : ni iufques aux Turcs, Payens, amp;nbsp;voire fauuagcs abrutis, amp;nbsp;iufquesaux poures fupcrftiticüx de ce fiecle prefent,Icfqucls fe perdent en cui dant à leur intention faire feruice a Dieu, il n’y a nuls,di-ic,qui ne condamnent par la de-monftration de leur vainc folicitudc.fol zele amp;nbsp;pernicieufe diligence apres leurs fatras amp;
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Atheomachie
folies deuotions, ces monftres Atheiftes dot nous parlons. Toutcsfois en faneur des pauures ignorans, qui font noftrcfang amp;nbsp;no-ftre chair, amp;nbsp;encores quelque image, bien que toute dcsfiguree.du fouuerain Dieu créa teur amp;nbsp;Sauueur qu’ils renient amp;nbsp;perfecutent: amp;nbsp;qui par faute d’entendre amp;nbsp;d’eftre bien aducrtis du peril, y trebufehent facilement, . pour donc leur donner moyen de pou-uoir aucunement defcouurir les ablurdi-* tez, fauffes confequenccs amp;nbsp;lourdes conclu-fions qui reuiennent des opinions infenfecs des Athees amp;nbsp;moqueurs de Dieu : nous les prions de s’elucillcr vn peu d’vn fi profond fommeil, amp;nbsp;au moins defeendre iufques dedans cux-mcfmcs amp;nbsp;iulqu’àla confideration de ce qu’ils ont de plus excellent, amp;nbsp;qui leS eilcue en dignité par defius les beftes quelques grandes,rufccs amp;nbsp;fortes qu’elles foyent. C’eft le difcours humain, la raifon amp;nbsp;l’intelligence de l’homme , lequel a cefte faculté admirable de difeourir de tout le monde, ciel,terre,mer amp;nbsp;toutes chofes hautes amp;nbsp;baffes,paflées, prefentes amp;nbsp;auenir ; amp;nbsp;de rccer-cher les caufes occultes de tentes chofes , amp;nbsp;les fecrets des ficelés anciens, amp;nbsp;de pouruoir aux affaires prefens fv aucnir , fi efiongnez . qu’ils foyent, amp;nbsp;non fe 'cment appartenans à leurs perfonnes, ains aux generations aue-nirdaquelle intelligence amp;nbsp;raifon de l’homme, quelque aueuglcc qu’elle fort es chofes diurnes,
-ocr page 37-diüincs.à caufe du péché originel, eftant tou tesfois accompagnée de la confcience,amp; re-ueillee de fes aiguillons, aura toufiours aflcz dequoy en la contemplation de l’homme tnefme amp;nbsp;de fes facultcz , es miracles de fa creation, compofition amp;nbsp;conferuation : puis auffi en ce grand miroir du monde amp;nbsp;des crcatures,pour les rendre du tout fans exculê deuant le fouuerain iuge qu’ils refufent a-uoir pour Sauueur. Que donques les hommes eftans ainfi refueillez, amp;nbsp;quelque peu attentifs à ces chofes, fe regardent l’vn l’autre, amp;nbsp;fe confiderent eneux-mefmes s’ils neveu lent contempler le ciel auec les grandes armées amp;nbsp;beaux ornemens d’iceluy. Car mef-me la moindre des eftoillcs bien confidercc, fuffira à tout homme raffis amp;nbsp;doué de raifon pour luy faire cracher au vifage des Atheiftes en deteftation de leur rage defefpcree, car mefme les pourcs Payens auec l’eftincelle de cefte raifon naturelle ont pour le moins con feifé amp;nbsp;recognu auoir receu de Dieu le regard de leurs yeux eüeué là haut au ciel pour admirer amp;nbsp;magnifier le fouuerain Ouurier d’vn tel ouurage, au contraire des beftesbru tes courbées contre la terre:amp; s’ils ne fe fou-cient de méditer cà bas l’immortalité glo-rieufcjdont ils fe font rendus indignes, qu’au moins ils prennent la patience pour leur vti-lité de contempler la terre, amp;difcourir de ceS chofes baffes, comme de leurs propres per-
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A THFOMACHIE
fonnes, leur eftre, origine, accroiffemens amp;nbsp;C confcruation.Puis apres de la generation,al- ■ h teration amp;nbsp;corruption de toutes (features ’ t mortelles , de leurs merueilleux change- h mens amp;nbsp;reftauration : de ce qui leur aduient ' * d’ordinaire,amp; fouuentesfois extraordinairement. Qifils confiderent ce grand air corn- ! munàtous,duquel ils viuent amp;nbsp;refpirent, amp;nbsp;les variables mouuemens d’iceluy par lafor-ce des vents, lefquels nous fentons, oyons le grand bruit, amp;nbsp;en fentôs les terribles effeds. lt;nbsp;Et toutesfois il n’y a nul qui puiife afleurer ï d’où c’eft qu’ils fortent,ni oil ils vont,fleurs ' Ci cachots, ne leurs threfors, amp;nbsp;que ces mo-queurs s’en aillent vn pcuàleurefcolepout apprendre leur leçon, mefmes en leur grand auditoire de la mer : là feront-ils bien contraints fans que leur iuge y employe autre fergent que leur propre confcience, de tan-tolt fe refiieiller,amp; condamner leurs faufles
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opinions,car ils y verront les œuures metueil p leufes de ce grand Dieu tout-puiflant. Ét j i[ comment foudain qu’il commande à fes j m vents,il les fait bondir amp;nbsp;fouffler horrible-
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ment: alors leur terrible tormenteefleuelcs vagues amp;nbsp;flots de la mer,adonc les nauires amp;nbsp;les hommes qu’elles portent montent vers le cieljamp;defcendentaux gouffres, de forte que leur ame defaut,amp; s’efcoule au peril du naufrage,amp;au fentiment des horreurs de la mort toute prcfente.Ils font csbranlc2,amp; tremblét comme
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ƒ comme l’yurongne, amp;nbsp;tout leur fens auec , ; leur induftrie amp;nbsp;trauail leur defaut,car ils feil 5 tent la force des portes, hcBgt;utsamp; officiers de leur luge, les vents,les efclairs,les foudres,le t tonnerre, les greffes effroyables amp;nbsp;le feu ar-. dent de fon ire. Adonc font-ils changez bien . tort amp;nbsp;foudain de bertes abruties en hom-t. mes de bon entendement, de difcours amp;nbsp;rai-. fon,adôc recognoiffent-ils qu’il y a vn Dieu, » amp;nbsp;que la puifTancc infinie fur toutes chofes , crt es cieux. Lors ils crient amp;nbsp;gemiflent à t Dieu, l’inuoquent amp;nbsp;l’appellent à leur aide 1 en leur dertrefle de mort, amp;nbsp;félon fon bon , plaifir il les deliure miraculeufement de leurs r 1 »ngoifles. Il change la tormente en calme, amp;nbsp;1 les ondes courroucées s’appàifent, lors ils fe - refiouyflent,car il les conduit au port dcfirc. » Adonc ils glorifient le Seigneur, fa miferi-- ) corde amp;nbsp;fes mcrueilles entre les hommes, î • Mais afin que dauanture en oubliant le paffe 1 peril de la mer ils n’oublient Dieu,apres que c ' ils fe verront raffeurez fur terre ferme, com-5 me fait la plufpart des homes, nous les priôs - de confiderer en plus grand repos ce quife î fait auffi en terre,amp; qu’ils ont iournellemcnt t deuant les yeux. Siquelqu’vn voitvnemai-; fon amp;nbsp;fon bartiinent, fera-il fi brutal de cui-: der qu’elle ait fon ertre d’elle-mefme,de for-. ' tune ou d’auenture?Pluftort le fens commun : ■ amp;nbsp;l’entendement naturel ne luy didera-il t pas le contraire? Certes la maifon par ma;, î - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- B.ij.
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nicrc de dire, cricroit fi elle auoit vne bouche qu’elle a cité faite par quelque ouuricr, car c’eft toute m^iere morte en foy-mefme, tant s’en faut qu’elle ait quelque intelligen-' ce amp;nbsp;raifon qui n’eft donnée ni aux elemens» ni aux creatures quelles qu’elles foyent,cxce' ptéles Anges amp;nbsp;les hommes.Commentdôc peut-il tomber en l’entendement des hommes depenfèr amp;nbsp;iuger que cefte grande mai-fon du monde vniuerfel, l’eftendue de l’air que nous appelons le cicl,puis la mer,la terre, amp;nbsp;toutes leurs merueilles amp;nbsp;parties, qui neantmoins font fuiettes aux alterations,cor ruptionsamp; changemens parlefquels onco-gnoit vne chofe créé, œuure caduque amp;nbsp;per if îable, ayent eu leur cftre d’elles-mefmes, ou fe foyent faites amp;nbsp;bafties d’elles-mefmes, ou d’auanture amp;nbsp;fans ouurier ? Quelle dialectique amp;nbsp;façon de difeourir amp;nbsp;argumenter cft cefte-la? Certes telle que feroit cefte-ci, i’ay trouuc à ma naiflance ma maifon toute faite amp;nbsp;meublec, amp;nbsp;donc ma maifon a fon cftre d’elle-mcfine: amp;nbsp;a efté faite auant tout têps, de fortune amp;nbsp;d’auanture.Et qui pourroit fup porter telles abfurditez,amp; vne fi belle conclu non? chacun ne diroit-il point amp;nbsp;à bonne raifon qu’vn tel homme feroit hors du fens, n’ayant rien de l’homme que la voix amp;nbsp;la face ? Pourquoy donc ne recognoiflons-nousà voir l’ceuure amp;nbsp;l’edifice de ce grand monde, fon ouurier amp;nbsp;créateur le vray Dieu cternel?
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Car puis que tout le inonde eft vne œuure, (comme tout fens humain amp;nbsp;radis lereco-gnoitaifement, en confidcrantfa mafle, fa. compofitiô 8c fes parties, fes elemens amp;nbsp;leurs effcfts, fa conduite amp;nbsp;pcrfeucrance admirable,amp; parmi tout cela les alterations, corru-ptions,reftaurations amp;nbsp;changemens que Ion voit en cefte grande œuure, ) elle a donc eu quelque ouurier. Et puis que tous les hommes 8c toutes creatures, aucc toute leur fagef feûnduftrie amp;nbsp;force,ne fauroyent creerme fai re au vray amp;nbsp;accompli naturel, feulement v-ne petite moufche,ni eftant morte la faire re-uiure, non pas faire vn brin d’herbe, ils n’en furent donc iamais les ouuriers. Il le faut donc cercher plus haut amp;nbsp;au deffus de toutes creatures.Or c’eft ce grâdDieu cternel,tout-puiflantamp;tout-bon. Dauantage puisqu’ils ne fauroyent empefeher le cours des Aftres amp;nbsp;pianettes , les mefures des iours amp;nbsp;des nuifts , les diuerfes faifons de l’annee, ni le füuffle des vents,les fecherelfes amp;nbsp;les pluyes, les grefles amp;nbsp;les bruines, gelees amp;nbsp;frimas, ni les tonnerres amp;nbsp;foudres, ni le chaud 8c le froid.Ce font donc chofes conduites amp;nbsp;gou-uernees d’ailleurs que de leur fens,amp; de leurs mains : car aufli ils ne font iamais bien d’accord enfemble touchant icelles , amp;nbsp;leur opportunité pour vn chacun d’eux amp;nbsp;pour (es affaires amp;nbsp;defirs,cnfon particulier. Caries vus Youdroyent le ferain, le fee amp;nbsp;le chaud;
B.iij,
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les antres au contraire fouhaittent la fnil' cheur amp;nbsp;les pluyes,voire en mefme temps,«quot; mcfme iour amp;nbsp;heure. Et neantraoins toü' leur vouloir amp;nbsp;pouuoîr,amp; toute leur fagelllt;i authorité, grandeur,multitude, richefles^ forces n’y peuuent rien. Il yadoncvnfifquot; Dieu créateur amp;nbsp;ouurier, feul digne, feul 6' ge amp;nbsp;tout-puiflant, amp;nbsp;feul propre amp;nbsp;fuffifaß' a conduire amp;nbsp;gouuerner fon ouurage,amp; cdgt; fîce qui eft le monde. Dauantagc la grandquot; difference entre toutes autres , de ce fouu«' rain Ouurier, comparéauec tous ouuriers entrepreneurs terriens, fc recognoit en ced* Premièrement qu’ils ont tous neceflîté cercher amp;nbsp;recouurer des matières propres’ faire leur œuure,amp; luy donner fa forme, à«quot; qu’elle puiffe feruir à la fin amp;nbsp;vfage pouf' quoy elle eft faite. Comme ils ont befoin d« pierres ou briques,amp; autres matières pour h' re vne muraille: de la terre ou du metail poUquot; faire des pots : du drap pour coupper vn v«' ftementjdu bois pour faire va nauire, du fequot; pour vne coignee, auec les autres chofes, 2quot; les inftrumens qui à ce peuuent feruir:amp; ain* fl aduient des autres entreprifes de tous oU' urages:amp; puisl’œuure cftant parfaitc,les ouuriers fe déportent du foin amp;nbsp;labeur de 1’ maintenir amp;nbsp;conduire, amp;nbsp;delaiffent le gou-uernement de leur œuure amp;nbsp;l’entretenemenquot; d’icelle,à la diferetion de ceux pour qui elle s ejfté faite. Mais noftrc Dieu amp;nbsp;fouuerain ou-tarier
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uricr a de rien amp;nbsp;fans aucune matière créé ciel, terre, mer, amp;nbsp;auec le temps toutes cho-fes, amp;nbsp;en fix iours ale tout façonné,difpofé amp;nbsp;ouuré par fa feule parole, amp;nbsp;à fon bon plai fir: amp;nbsp;en a referué à foy-mefrae feulement le foin pcrpetuel,lc fouftenement amp;nbsp;gouuerne-ment tant general que particulier, comme il appert clairement par ce qui en a efté déclaré ci delTus.Et pourtât tous hommes demeurent conuaincus, que tout ainfi qu’ilafalu autre fagefle amp;nbsp;force que celle qui cft creee, limitée amp;nbsp;finie, pour créer amp;nbsp;façonner tout ce grand monde,auflî ne peut-il eftre foufte-nu,conduitamp; gouuernéni parles creatures, ni par autre moyen, ni d’autres mains que de celuy feul qui en a efté le créateur infini amp;nbsp;l’ouurier nompareil : dont s’enfuit que tous ceux qui nient faprouidence Diuine amp;nbsp;conduite generale amp;nbsp;fpeciale de toutes amp;nbsp;chacunes fes creatures amp;nbsp;œuures, ouy iufqu’à vn pafrereau,amp; iufqu’à vn chcueu,ceux-la,di-ie, font auflî bien Atheiftes que ceux qui nient qu’il y ait aucun Dieu , encores que ceux-ci en aduouënt quelqu’vn,mais oifif,ou vn fan-tome,amp; nô point le vray Dieu tout-puiflant, lequel fc fert bien de fes creatures comme d’inftrumens amp;nbsp;moyens de fon vouloir,m*is il ne leur refigne point fon empire amp;nbsp;autbo-rité. Et s’il aduient que Satan amp;nbsp;fes forciers amp;nbsp;magiciens, amp;nbsp;fes autres mefehans ouuriers amp;nbsp;innrumens facent beaucoup de chofes B.iiij.
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merueillcufes, amp;nbsp;d’œuures iniques amp;nbsp;mef-chantes, c’eft par vn iufte ie fècret iugement de Dieu , lequel tref-iuftement l’ordonne ainfi,amp; lafehe la bride aux mefchans,qui par apres befongnent rnefchamméf quant à eux, amp;nbsp;par mauvais moyens, voirefouuentauec merueiÜeufe efficace d’erreur en toute puif-fance amp;nbsp;fignes amp;nbsp;miracles de menfonge, afin que tous ceux foyent iugez qui n’ont point creu à la vérité. Car Dieu veutainfi punir les pechez des hommes, chaftier amp;nbsp;amender les Fautes defon penple,combleramp;: confommer la malice amp;nbsp;iufte damnation des mefehans, amp;nbsp;mettre à l’efpreuue amp;nbsp;en veuë de tous fes dons cxcellens de la foy amp;nbsp;patience des fiens, en leurs tentations amp;nbsp;afflictions. Finalemét veut monftrer la iuftice de fes redoutables iu gemens , amp;nbsp;la viétoire que rapporte fa puif-fance, fagefle amp;nbsp;vérité , des combats de fes ennemis, amp;nbsp;de tous leurs efforts ruiez, vani-tez amp;nbsp;mentcries.En quoy faifant il tire la lumière des tenebres, amp;nbsp;le bien feruant à fa gloire, du mal que font les mefehans : def-quels il fe fert par vn fecret moyen mal-gré eux: car ils ne feruent point à Dieu quant à leur intention peruerfe, mais au Diable amp;nbsp;à leur mefehante volonté : dont auffi ils font payez comme ils le méritent. Et de cela. Dieu nous a donné des prcuucs amp;nbsp;bons tef-moignages pour iamais,es exemples amp;nbsp;conduite de fon peuple ancien:car ainfi a-il ren-uerfé
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uerfé les rufes malignes, l’iniuftice amp;nbsp;les cruels efforts des Rois d’Egypte,amp; la grande ® armeeeftouffeeen lamer. Et ainfi auoit-il ® parauant deffait les illufions enchantcraés de leurs forciers amp;nbsp;magiciens, defqucls les » ■ nbsp;nbsp;fauffes couleuures amp;nbsp;ferpens furent deuorez
par levray ferpcntjfait de laverge deMoyfc, quot;nbsp;qui puis apres fut conuertie en fa premiere' nature,amp; a contraint finalement ces abufeurs de recognoiftre le doigt amp;nbsp;vertu du vray ’ Dieu, mefme en ce que leur efficace d’erreuç ’ eftant empefehee, ils ne peurent iamais con-trefaire la vermine des poux qu’il enuoya » tant aux hommes qu’aux beftes. Et fi a touf-‘ jours de mefme, feellé par effeél la vérité de ’ nbsp;nbsp;nbsp;fa parole,contre toutes les menfonges amp;nbsp;vai-
’■ nés entreprifes defesennemis,comme cela ' ’ fe voit par tout CS eferitures 8c mefmement ■ f en deux exemples bien expres , affauoir de ' ¥ Saul obftinc à tuer Dauid fon gendre , amp;nbsp;le
5 priuer du Royaume d’ifrael à luy promis, car il y paruint finalement apres que Saul luy eut fait bonne iuftice de foy mcfme,fe tuant comme defefperé,dc fa propre main.Et fein-blablemcnt de Sennacherib autre perfecu-teur, amp;nbsp;horrible blafphemateur de fa diuinc maiefté, lequelfe vantoit de faccagtr amp;nbsp;de-, ftruire lé bon Roy Ezechias,fon Royaume amp;nbsp;le fainâ: temple de Sion net de toutes idoles? mais il fe trouua court amp;nbsp;menteuf, car le Dieu viuant qu’il auoit fi mefehamment
-ocr page 46-Atheomachie blafphemé, fc monftra fon iuge fans appel, toiit-puilfant fur tous fes dieux, amp;nbsp;toutes fes ' grandes armees, dont il fit tuer par vn Ange en vne nuid cent quatre vingtsamp; cinq mille hommes. Puis liura Sennacherib condamné ; aies executeurs, qu’il ne fit point venir de loin, car ce furent les propres enfans d’iceluy qui le tuerent comme il faifoit fes folles dénotions deuant fes images. Voila l’ouurier amp;nbsp;le gouuerneur Eternel qui a toufiours ou-urc puilTamment par la force de fon bras: mefmcs il a defployé l’œuure de fesœuures en noftre Redemption , 8c vnefpeciale conduite de fa diuine fagefle en l’aneantilfemct, prodition, condamnation 8( mort de fon Chrift, amp;nbsp;en fon exaltation glorieufe,comme le feul moyen pour glorifier fa iuftice amp;nbsp;fa mifericorde infinie en punilfant les pechez de fes efleus fur fon Fils innocent,amp; leur fai-fant grace par iccluy. Et toutesfois quât aux inftrumens, qui furent les faux aceufateurs, le traiftre vendeur, le iuge treC-inique, amp;nbsp;les cruels desbordez meurtriers amp;nbsp;executeurs de telle iniuftice, ce fut l’œuure la plus iniu-fte amp;nbsp;la plus execrable qui fut iamais faite,amp; dont ces mefehans ouuriers ont auffi receu leurfalaire. Or ce fouuerain ouuri^r a conduit en toute iuftice cefte œuure toufiours depuis, amp;nbsp;apres l’afcenfion de lefus Chrift contre tous les efforts des luifs amp;nbsp;Payens,Ies rufes des Philofophes Gentils, les menteries amp;nbsp;fauf-
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amp; fauffetez des preftres des idoles , amp;nbsp;les » cruautez de tous les princes amp;nbsp;peuples ido-* latres,amp; ce par tout amp;nbsp;en toutes nations par-mi lefquelles il planta fon fainft Eu^ngile. Ce qui fe peut voir tant es hiftoires de fon
• Eglife, que mefmes es liuresdesPayens amp;nbsp;® aduerfaires, lefqucls Payons en diffamant fi 'f mefehamment la doélrine amp;nbsp;religion de
Chrift, ont ferui de tefmoins mal-grc eux, ÿes da an des combats amp;nbsp;delà viiffoire qu’il a obtenue denschre ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’aage en aage,contre tous fes ennemis vain
' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eus en leurs victoires, ruinez amp;nbsp;deffaits de p/fjj ’ ‘
* leurs forces par ce chef de l’Eglife Chre- nfiritsdif ftienne,laquelle femblant eftre par eux vain- famamira eue amp;nbsp;efteinte, les tue amp;nbsp;demeure furuiuan-te amp;nbsp;immortelle en tous fiecles. Ainüa.-ü
' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;conduit amp;nbsp;gouuetné fon edifice,amp; l’a foufte- racUe,
nu amp;nbsp;maintenu pour l’amour de fon nom Julian,
' inuoqué en fon Eglife, amp;nbsp;vit éternellement pour toufiours le conduire , amp;nbsp;amener fon
* ceuure à ce beau rcnouuellemcnt promis , au ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dernier iour.Et cependant il a toufiours ou-
’ U ré fans peine,amp;ouure maintenant en lefus ’ Chrift fon Fils coeternel auec luy, il mon-ftre plus expreffement comment il conduira ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;fouftiendra cebaftiment iufqu’àfon der-
‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nier retour en iugement, car c’eft en luy, par
' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;luy,amp; pour iceluy, qle pere a tout créé amp;nbsp;îbu
’ ftient toutes chofes, Hebr.i.Coloff.i. amp;nbsp;nul ■ ne peut venir au pere q par luy, amp;nbsp;n’y a point ’ de falut en aucun autre : ni de vie éternelle qu’ê la pure conoiffâce de fon pere, amp;de luy.
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laquelle aduouc amp;nbsp;retient la marque de co-gnoifl'ance en perfedio du feul amp;nbsp;vray Dieu enfon éternel iugement, ineuitablc à tout homme fans Chrift;amp; en làmilèricordc infinie femblablement inaccefiîble amp;c inutile à tout homme fans le mefme moyenncurle-fus Chrift , en la mort duquel ce iugement a. efté fatisfait, cefte mifericorde gratuitement offerte aux fideles Chreftiens moyennant la foy en iceluy,hors duquel tous hommes , mefme les idolâtres amp;nbsp;fupcrftiticux font déclarez auflî bien fans Dieu en ce monde,par rApoftrc,Eph.2.Et voila ce peu qu’il a fallu toucher en paffantjq^uant à l’ouurier k créateur du monde qui en: fon ouurage, Ôc quant au gouuerncmcnt admirable d’iceluy. Maintenant pourfuiuons la preuue naturelle qu’il y a vn feul Dieu d’vne effence infinie, caufe premiere, amp;nbsp;but ou fin de toutes cho-fes. Si nous voyons du feu allumé,ou de l’eau en quelque vaifreau,ou les foufflets pouifans l’air par les mains d’vn forgeur, ou les tuiles couurans vue maifon,ferons-nous fi brutaux que de n’entendre point d’où font prinfes amp;nbsp;tirees ces chofes élémentaires ? Penferons nous qu’elles foyent d’elles-mcfmes, ou venues d’auenture amp;nbsp;formées des atomes? Certes le fens commun,laraifon naturelle amp;nbsp;l’ex-pcricncc ne nous permettront point cela. Mais nous fommes tous fauâs en ces chofes, amp;nbsp;bic rcfolus que ce feu cft prins d’autre feu, ou de
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OU de la pierre amp;nbsp;du fcr, cu des rayons du So leiljOu d’autres matières propres à cela : que Veau auffi eft tiree d’ailleurs , ou recueillie des pluyes: que le vent pouflé des fouftlets eft recueilli de ce grand air commun, duquel mefme tous animaux refpircnt: amp;nbsp;que les tui les amp;. briques font matière de terre , tirée de fes foffes,formée par les ouuriers,amp; cuifte au fourneau.Paffons donc plus outre,êc venons àleurfource amp;nbsp;caufe premicrc.carceschofes font faites d’elemens corruptibles en eux- . mcfmes, amp;nbsp;qui aulTi fouucnt fc changent amp;nbsp;communiquent les vns es autres ,amp; lont fu-iets à leur alteration,deftruftion amp;nbsp;abolitiô, car le feu fe pert amp;nbsp;s’cfteint,reau s'empunai-fit amp;nbsp;fe confume es vaifleaux iufqu’à la dernière goutte, l’air amp;nbsp;le vent fc corrompt, amp;nbsp;le fouille palfant s’efuanouyt, voire ceft air commun fouuent infeélc les hommes, amp;nbsp;eau fe des peftes amp;nbsp;autres maladies, amp;nbsp;la mort. Et quant à la terre on voit que c’eft vne creature morte,matière infenfible, pefante amp;nbsp;cor ruptible,qu elle eft aulTi fuiette à continuelles alterations, accidens amp;nbsp;changcmens,com me au fcc, à l’humide, au chaud amp;nbsp;au froid. Et que contre fa granité naturellc(par vn mi racle furpalTant tout le fens humain) elle qui fouftient amp;nbsp;appuyé tous hommes mortels amp;nbsp;animaux qui marchent en icelle, neâtmoins eft fouftenue d’aillcurs,cnuironnee de lair amp;nbsp;du ciel,ôc clleuee hors des eaux de la grande
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mer pour donner place amp;nbsp;habitation ainC homes amp;nbsp;aux terreftresanimaux, autrement, fans nulle doute, toute cefte maife de terre fcroit incontinent couuertcamp; fubmergec» felon fon naturel,aucc tout ce qu’elle contient au profond des eaux fur lefquelles elle cft affermie amp;nbsp;appuyee par fon créateur. Et cefte fufpenfion de la terre amp;nbsp;de la mer en l’air qui les enuironnc, fc voit amp;nbsp;cognoit naturellement par les hommes dcdrfcoursamp; raifon, en confiderantlc cours feulement du foleil amp;nbsp;de la lune à l’cntour de cefte maffe ronde amp;nbsp;plus euidcmmcnt par ceux qui voya gcnt en la mer. Puis donc que nous cognoif-fons ces chofes amp;nbsp;fommes côuaincus en nous mefmes puis qu’il faut ncceflairemét qu’elles ayent leur fource amp;nbsp;commencement d’ailleurs , amp;nbsp;leur caufe premiere, Qu’cft-ce qui nous empefehe linon noftre ms^pris, ingratitude amp;nbsp;malice obftinee , d’en recognoiftre le fouuerain créateur , l’ouurier amp;nbsp;tref-fage conduéleur? amp;nbsp;de luy en apporter amp;nbsp;chanter les louanges, hymnes amp;nbsp;cantiques d’aélion de graces, que non feulement fes Prophètes amp;nbsp;hdeleseflcus, mais auffi leseftrangersde l’alliance de vie,Paycns,Philofophes,Poetcs, Orateurs, Legiflateurs amp;nbsp;Doôtcurs médecins plus anciens amp;nbsp;plus célébrés entre les vieux autheurs, ont chanté amp;nbsp;laiffé parmi leurs eferits comme des grains d’or cftince-lans parmi le fablon de leurs difcours.Et qui
donc
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donc nous retient plus de le glorifier comme feul Dieu,eterncl,infini,inuifible amp;nbsp;incorruptible? lequel pour fa gloire nous a créez a-ucc toutes ces chofes d’vne nature corruptible,limitée amp;nbsp;finie,amp; nous a fait ce corps cor ruptible d’elemens corruptibles, afin de fc difcerner comme Dieu infini amp;nbsp;incorruptible par delfus toutes fes œuures amp;nbsp;creatures, lefquelles il maintient amp;nbsp;conduit par fa puif faute parole, amp;nbsp;les altere, change,rcftaure amp;nbsp;conferue felon fa iufte volonté,comme il fera iufqu’au dernier iour de la deftruélion amp;nbsp;re-nouuellemét d’icelles.O poures humains qui niez voftre principc,fource amp;nbsp;feul fondemet fur lequel vos fuftances amp;nbsp;perfonnes fubfi-ftent ! qui vous monftrez ainfi horriblement cnforcelez amp;nbsp;abrutis par Satan en voftre infidélité! Nous cognoiflôs tous que toutes cho fes qui font en nature amp;nbsp;haut amp;bas en ce mode, ne font point d’vne forte. Car il y a des corps celcftcs amp;nbsp;des corps terrcftres,mais au tre eft la nature des ccleftes amp;nbsp;autre celle des terrcftres.Dauâtagc autre eft la nature du fo-lcil,amp; autre celle de la lune, amp;nbsp;mcfme vne c-ftoilc eft differéte d’vne autre eftoilc. Quant aux corps terrcftrcs,autre eft le corps de l’hô me,autrc celuy de labcftc,amp; du reptile, amp;nbsp;de l’oifcau,amp; du poiffon.Mefme entre les grains - des feméces il y a difFercnce,cômc aulTi entre leurs corps amp;nbsp;leurs plates defâllesDieu les or ne amp;nbsp;reueft apres qu’ils ont efte femez nuds.
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Il faut donc qu’il y ait quelqu’vnpar Icqud clics aycntcfté iadis faites amp;nbsp;creces, Si du-quel elles aycnt rcceu leur premiere origine! amp;nbsp;auflî leur particuliere propriété par laquel j le elles font difccrnecs les vnes des autres, Si ƒ que toutes leurs efpeccs auec leurs genres re uiennét à leur vniucrfalité, par laquelle nous n’entendons pas vne infinité comme font leS Philofoplies, Payens , amp;nbsp;hommes profanes quilesenfuiucnt, mais en laiflant cefte infi' nité au fcul Dieu éternel amp;nbsp;infini, nous prc' nons vniucrfalité plus cftroitcment amp;nbsp;pout toute l’œuure de Dieu en cefte creation dû monde. L’vniucrfalité d’icelles eftcfpandue amp;nbsp;difccrncc en Ceß genres, efpeccs amp;nbsp;indiui-dus. Comme pour exemple,l’homme cft dif ferent des heftes , amp;nbsp;les beftes terreftres font differentes des oifeaux amp;nbsp;des poiflons, amp;nbsp;puis l’cfpcce des bœufs eft differente de cells des chenaux. Apres, les creatures d’vnc mef-mc cfpccc font finalement difcerncesl’vns de lautre félon les proprietez indiuiducs ou j infeparables de chacune d’elles en fon parti- j culicr. Ainfi fe difeerne vn homme d’aucevn { autre homme: mcfme parla mcrueiüeufe dit ; fercnce de la fcmblancc non fcmblablc des faces humaines, amp;nbsp;de la voix amp;nbsp;parole d’vn chacun,car on difeerne amp;nbsp;recognoit vn hort me d’auec les autres au vifage amp;nbsp;au parler fi on l’a frcqucnté.Mais encores fans ccla,Picr- 1 re n’cft point Simon, amp;nbsp;laquesn’cft point
Matthieu. '
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Ktattbieu. Comme auffi le bœuf du laboureur n’eft point l’autre bœuf qui tire auec luy.ains chacun retient à part foy fa propriété indiuifible.Or toutes ces proprietez infe-parables fe reduifent amp;nbsp;reuiennent à leurs efpeces, comme tous les humains à l’efpece de l’homme. Toutes les efpeces diuerfes rc-uietinent à leurs genres, comme l’efpece de.s tourterelles amp;nbsp;celle des pigeons aü genre des oifeaux,amp; tous les genres differents, comme des animaux terreftres, des oifeaux de l’air.
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des poiffons aquatiques, reuienncnt à vnc v-hiuei fàlité de toutes chofes » laquelle eft cé que nous appelions du nom de creature , ou truure du creatcur.Ccfte vniüerfalité donc a Vne fource amp;nbsp;caufe premiere d’icelle, car l’v-hiuerfalité de tous ces genres amp;nbsp;efpcccs ne peut eftre defoy-mefme,ni s’eftre faite d’cl-^ Ic-mefme, car fes genres, fes efpcccs Ôê pro-prietez indiuifibles monftrent tout le contraire en elles , ôc pat leur naturelle généra
tlon,alteration amp;nbsp;corruptiomentant qu’elles defpendcntde cefte Tniuerfalité, comme di-tiers rameaux prouiennent d’vn arbre,amp; l’arbre dcfpend de fa racine, amp;nbsp;font luiettes à ftre engendrees, produites, altérées amp;nbsp;cor-’s rompues. Puis d’icelles prouient autre generation amp;nbsp;produélion des le commencement iufqu’au dernier iour. Nous ne parlons ici, ôc pour ce regard,ni des Aftrcs ni de toutes autres ebofes qui ne peuucnt engendrer amp;nbsp;pro-C.j.
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j4 Atme OMACHI E duirc en leurs cfpcccs,lefqucllcs font toutcf r/101 euidéinen t fuicttcs à alteration amp;nbsp;chan' gement: amp;nbsp;reuiennent à ccftc vniucrlalité toutes creatures. Mais nous inliftonsfcuU' , ment fur les chofcs qui produifcnt felô leurs cfpeces, comme nous lauons qu’vn homiuC engendre des autres hommes,amp; meurt, puis ces autres homes en engendrent des autres» amp;nbsp;meurent en leur temps.' Or fi nous voU' Ions meurement difeourir, amp;nbsp;de la confidc-ration de l’homme qui fc meurt à prefent, S eft porté en terre, palfer outre, monter plus haut, amp;nbsp;recercher degeneration en génération,la fource amp;nbsp;l’origine de ceft homme-la» certes l’intelligence humaine amp;nbsp;la raifon naturelle quelque debile amp;nbsp;corrompue qu’ellf foit, nous conduira comme de branches ei’ branches à en trouuer amp;nbsp;recognoiftre la racine , amp;nbsp;à conclurre qu’il y a eu quelque bout amp;nbsp;commencement de la génération premie-, re, amp;nbsp;d’vn certain homme duquel tous les Gm.i. hommes font defeendus. Ce commencenict la, ce bout amp;nbsp;cefte fource, c’eft la création ôt l’œuure d’vnfeul Dieu: car il faut neceflaire-ment que cefte vniuerfalité de toutes chofes mondaines reuienne amp;nbsp;fubfifte en ce que nous appelons Eftre.Or ceft eftre n’eft point du rang amp;nbsp;nombre de toutes ces chofes corruptibles amp;nbsp;creees, lefquelles s’y reduifent St y mbfiftent. Car s’il en eftoit,il feroit corru-ptible,amp; finalement ne feroit plus,amp; partant nefe;
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35
tie feröit point ceft eftre ; duquel le propre eft de iamais n’auoir eu commencement de fon eflcnce, amp;nbsp;de perfeuerer eftre, 'amp; durer à toufiours, amp;nbsp;n’auoir iamais fin. Ce feul amp;nbsp;vray cftre-là, auquel nous fommes tous, eft vn feul Dieu viuant, tout-pui(fant, eternel, infini ƒ incomprehenfible amp;nbsp;inuifible; enla feule vertu duquel.toutcs chofes creees fub-fiftent;amp; làfe reduifent comme à la feule eau fe efficiente amp;nbsp;premiere de leur origine ; car nous appelons fubftance creee toute chofe qui fubfifte, foit chofe fpifituelle comme les âmes humaines, amp;c les Anges, ou corporelle Comme les corps, amp;nbsp;les matières vifibles, amp;nbsp;lefquelles ont leur hauteur,largeur amp;nbsp;profon deur limitées, amp;nbsp;leurs mefures. Puis doc que ces chofes fubfiftent, ou bien elles ne feroyét pas fuftances,amp; quelles ne peuuent fubfifter d’elles-mcfmes,ni fans fondement d’ailleurs.
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il faut recognoiftre neceffairement qu’elles fubfiftent en vne caufe premiere,amp; vertu fou ueraine qui eft excellente infiniment par def fus icelles,amp; laquelle n’eft point de leur rang amp;nbsp;ordre,ni de nature créée amp;nbsp;finie. Car mef-m« les Anges amp;nbsp;les efprits des hommes font creez amp;nbsp;finis par vn bout, amp;nbsp;ne remplifient point toutes chofes, 8c ne font point par tout, combien tp’ils foyent efprits immor-tels,car lors qu’ils n’eftoyent point,ils ont rc ceiï leur commencement amp;c origine en la ver tu de cefte premiere caufe, laquelle fi elle c-C.ij.
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ftoit de nature limitée amp;nbsp;finie, feroit final^' ment deftruite amp;nbsp;abolie par femblablealt^' ration que fes œuurcs amp;nbsp;creatures fentenf» auffi toft qu’elles ne font fouftenues amp;: viu'' fiees par icelle, amp;nbsp;lefquelles àl’occafion d«’^ deftruâion leroyent toutes en vn moment anéanties amp;nbsp;perdues. Ainfi fe deftruifoyrnt l’vne l’autre par elles-mefmes Sc leur contrâ' rfeté amp;nbsp;difcordc , celles qui font créature* compolces des elemens, car naturellcmci’^ les chafes élémentaires, c’eft aifauoir le feU» l’air, l’eau Si la terre font chofes contraire ainfi qu’il appert par leurs proprietez ds chaud, de froid, de fee, amp;nbsp;d’humide. Que (gt; feulement elles eftoyent du tout contrair?® l'vne à l’autre, fans quelque fecret accorda V' nionamp; reduélion a leur caufe premiere qült; cft cefte creation, clicsleroyent abolies leur difeorde. Tant s’en faudroit qu’elles p^® feueralfent en leur train, amp;nbsp;eulfent,comme les ont notoirement, accord amp;nbsp;concurrencé en la generation amp;nbsp;produélion des creature® mortelles , lefquelles font compofees de ce® quatre clemcns,côme cela fe recognoit clah rement en la generation amp;nbsp;compofitifin adquot; mirablc de rhommc,duquel la maffe de fanff contient les diftinétes proprietez de ces me® mes elemens,c’eft aflàuoir, du feu,la cholere® de l’air,le mouucment ; de reau,le flegme; de la terre, la melancholie. Outre ce qu’o®® recognoit par toutes les parties du corps hu
main
-ocr page 57-main cependant qu’il eft en vic. Il faut donc confeflerque ceschofes élémentaires ont e-fté créées, amp;nbsp;font alliées, fouftenues amp;nbsp;con-feruees par cefte vnique amp;nbsp;infinie vertu du Dieu viuant,car on ne fauroit prefuppofer ce qui toutesfois eft tref-veritablc, aflauoir que il y a vniucrfalité de toutes chofes à laquelle tous les genres amp;nbsp;efpcccs fe reduifent amp;nbsp;re-uiennent,qu’il ne faille neceffairement reco-gnoiftre que donc cefte vniuerfalité auec tous fes genres amp;nbsp;cfpeces s’en retourne amp;nbsp;re--uient à fa feule amp;nbsp;vraye origine, laquelle eft la créât ion par cefte vertu incomprehenfib.le amp;nbsp;infinie du créateur amp;nbsp;vray Dieu. 11 eft doc ce feul eftre, feul cternel, lequel s’eft déclaré tel aux peres anciens,amp; s’eft nommé foy-mef me lehouah, ceft à dirc,Celuy qui eft. Lequel aufli aefté recognu par les Payons , amp;nbsp;nom-mé 'àv, 8c[Ens, c’eft à dire l’Éxiftent de foy-mefme, amp;nbsp;qui donne eftence amp;nbsp;fubfiftancc à. toutes ebofes qui fubfiftent au mondc.Nous voyons donc que les miferables qui nient le feul amp;nbsp;vray Dieu cternel, créateur amp;nbsp;gou-uerneur de toutes chofes, nient leur fonde-« ment,amp; tafehent d’öfter cefte premiere cau-fe,a{fauoir, l’eftre, la fource,la vie,l’accord,le lien amp;nbsp;le fouftenement d’icelles, amp;nbsp;de leurs propres perfonnes en particulier. Partant ils font auec leurs abfurditez , eftranges opinions J amp;nbsp;monftrcs d’erreur, du nombre de ceux, Icfqucls,comme dit l’ancien prouerbç.
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font des infenfcz auec la raifon.Mais laiflbns les à part fons les liens du iugement de Dieü) amp;nbsp;paflbns plus outre à Ia preifue amp;nbsp;demon-flration que comme il eft tout clair qu’il y 1 c»n(rcZcs D’cu eternel Si infinijaudî il ne peut y ei’ idciei auoir plufieurs:ains n’en y a qu’vn feul.Tou-/quot;perfli. tes chofes amp;nbsp;fuftances font corporelles , oi’ fpirituelles Se incorporelles. Les corporelles ne font point d’elles-mefmes , car elles font notoirement compofees de plufieurs fini' pies amp;nbsp;diuerles chofes. Comme cela fe reco-gnoit en l’homme,qui à bon droit eft appelé vn petit monde, amp;nbsp;pourtant elles ne font point Dieu,amp; nepcuuenteflre parraifon réputées ni eftimecs Dieu. Car Dieu eft vne, fimpleeternelleeflerice increee, fpirituelle, indiuifible amp;nbsp;infinie,ce qui ne peut conuenif à aucune chofè corporelle.Qu^ant auxfuftan-ces incorporelles amp;nbsp;fpirituelles, comme font les Anges tant les bons que les malins, amp;nbsp;les araes humaines, fi nouseftions fi brutaux Si inlenfcz que d’eftimer qu’elles foyentd’el-_lcs-mefmes,il s’enfuiuroit que ce feroyent au tant de Dieux, car à la lêulc propriété de Dieuconuient vn eftre de foy-mefme. Que fi cela eftoit, (qui eft vne euidente abfurdité) comment donc n’y auroit-il point de Dieu s’il y en auoit vn fi grand nombre?Et puis ce ’ feroyent des terribles Dieux que les anges malins,cfprits immundesA diables: amp;les a-mes des parricides, empoifonneurs, meur
triers,
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triers, forciers,bandoliers,brigands,vfuriers, efcorcheurs du poure peuple, paillards amp;nbsp;a-dulteres,yurongnes,fodomites,inceftueux amp;nbsp;corrupteurs de nature, de I’honncftete commune amp;nbsp;desfainfts mariagcs,parlefquelscft continue amp;nbsp;droitement entretenu le genre humain. Mais comme il n'yaau monde que vn folcil ,vne maffe de terre , vne mer, vn air . commun, amp;nbsp;toutes chofes créées tendent amp;nbsp;reuiennent à quelque vnité, comme les en-fans à vn pcre,les citoyens à vne cité, les Républiques à leur corps d’eftat, les regions d’vn royaume à vn Roy,aufli il n’y peut auoir qu’vn feul Dicu,lequel n’aime point l’iniqui té comme font les malinsiains il eft parfaitement bon, fainél amp;nbsp;iufte, ennemi amp;nbsp;vengeur de toute mcfchanceté. Cognoiffons donc que les creatures, tant fpirituelles que corpo relies nefontpointDieux, ni faitesd’elles-mefmes,amp; pourtant elles font d’ailleurs amp;nbsp;de quelqu’vn ; amp;nbsp;ceftuy-la duquel elles font creees, fouftenues amp;nbsp;gouuernees, eft le feul Dieu , car aufli s’il y auoit plufieurs Dieux, (ce qui eftabfurdeamp; impôffible) il faudroit Îu’ils fuflent ou pareils ou inégaux, s’ils c-oyent pareils, chacun d’eux auroit donc fa Deité pareille amp;nbsp;egale aux autres, mais Dieu qui eft vne fimple,infinie effence, amp;nbsp;non pas, compofee, ne peut eftre parti amp;nbsp;diuifé en pie ces amp;nbsp;portions. Car il ne feroit plus ce Dieu entier,feul tout-puiflaiit,infini amp;nbsp;incompre-C.iiîj,
-ocr page 60-4® Atheomachie 1 henfible,d’autant que,ces plufieurs Dieux ffquot;quot; royent autant de portions amp;nbsp;parties de A Deité,amp; parce ils ofteroyent fon infinité,U-, quelle feroit abolie amp;nbsp;changée en certain« tnefure,fin amp;nbsp;limite, au regard de chacun de ces Dieux-là,amp; des vns enuers les autres. Paf ainfi il n'y auroit plus de Dieu, car il n’y aU' roit plus ceft infini quieft le feul Dieu. Etfi cesDicux-là eftoyent inegaux,les moindres Dieux entre eux ne leroyent point Dieux, car il y auroit vn inegal par dellus eux : ma’’ nous auons entendu que Dieu eft vne fimpl« eflence toute parfaite amp;nbsp;accomplie en foy' mefine , infinie amp;nbsp;incommunicable à autre qu’à foy-mefme. Or par telle pluralité de Dieux amp;nbsp;inégalité des vns aux autres, ce Dieu-là plus excellent entre les autres ne pourroit eftre le tout entier,parfait,amp; infini: car il ne feroit point ce que fes autres compi gnonsferoyent, lefquels par ainfi auroycnï pour le moins quelque portion de cefte infinité pour leur part de Deité,8f pour leur regard le rendroyent par ce moyen aucc eux tous, vn faux Dieu imparfait, fini amp;nbsp;mefuré, d’autant qu’ils rongneroyent chacun pouf' foy quelque portion de fa Deité : laquelle donc par ce moyen ne feroit plus infinie : amp;nbsp;par ainfi feroitdeftruite. Cars’ilyauoitplu-îieurs Dieux ou pareils, ou inégaux, ils feroyent autant de feparez amp;nbsp;indiuidus, chacun les vns des autres, Partant ils feroyent rendus
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rendus mcfurez amp;nbsp;finis, chacun d’eux à part, amp;nbsp;au regard des autres , rompant cefte im-
W menfe infinité de l’vnique eflcnce diuinc. car iquot; la pluralité d’eflences emporte fepatation, comme nous voyons que plufieurs hornig nbsp;nbsp;mes font feparez amp;nbsp;diuifez les vns vns des au
tres. Or toute diuifion amp;nbsp;feparation empor-i' te fa fin , fon bout, amp;nbsp;limite d’vne chacune *' chofe feparable d’auec les autres. Dont il s’enfuyuvoit qu’il n’y auroit plus cefte Deité infinie , amp;nbsp;toute puiffante en perfection. Et partant il n’y auroit point de Dieu,ce qui eft; plus faux amp;nbsp;abfürde que la faufteté mefme.
■ Car comme il a efté prouué par lesraifons ® fus déduites, l’entendement humain eft tout ® nbsp;nbsp;informé amp;nbsp;conuaincu,fans aucune refte d’ex-
® eufe, voire auec le tefnaoignage de fa propre î nbsp;nbsp;nbsp;confcience qu’il ne peut contredire,aflauojr,
‘ nbsp;nbsp;nbsp;qu’il y a vn feul Dieu créateur,gouucrneur amp;
* iuge du monde. 11 refte donc à tous hommes capables de raifon, de cercher la parole de ce
’ vray Dieu en fes fainCtes Eferitures , amp;nbsp;es ’ lieux amp;nbsp;fainCtes affemblces où elle eft pure-i ment annoncée amp;nbsp;expofee, pour entendre fa gt;nbsp;pure volohté afin d’y obéir, comme il eft tref ' raifonnable.Et pour le dernier de nos argu-’ mens, nous prions qu’on pefe amp;nbsp;confidere encores ceci, contre la refuerie brutale amp;nbsp;les
' calomnies des Atheiftes qui font couftu-j rniers de dire touchât les fainéles Eferitures ^ue Içs hommes en ont peu eferire , ce qu’ils
-ocr page 62-41 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;AtHEO MACHIE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1
ont voulu, amp;nbsp;forgé d’eux- mefmes, c’ell les Chreftiens refpondcnt là deflus.que fi l’h» ! ftoire facree de la creation du monde,efcrit£ parle Prophete Moyfe,eftoit telle que difènt les moqueurs amp;nbsp;blafphcmateurs de DieuX' fauoir cfcriture faite à plaifir, comme vn tas d’hiftoires fabuleufes, le temps donc amp;nbsp;U nombre des années commencé auec la creation du monde,amp; depuis continué amp;nbsp;decla-, ré des le commencement de la fainfteBibk iufques à la fin, fc trouueroit moindre amp;nbsp;au deifous du temps de plufieurs hiftoires des peuples anciens: lefquelles fe trouueroyent donc beaucoup plus anciennes que le temps de cinq mille cinq cens amp;nbsp;neuf ans qu’il y a par le conte des années depuis la creation du monde eferite en la Bible iufques à Chriftle Seigneur,amp; depuis Chrift iufques à l’an pre-fcnt,mille cinq cens oélante vn.Et fc trouuc-' royent des autres cfcriturcs amp;nbsp;hiftoires qui contiendroyent vn nombre d’annees lefqud les monteroyent iufques à des fiecles infinis, voire fi le monde cftoit eternel amp;nbsp;de foy-mefme, car il y auroit force hiftoires des régnés amp;nbsp;des guerres qui par millions d’annees auroyent précédé noftre compte des ans du monde deftus déclarez, amp;nbsp;courus dés la création iufques à l’an prefent qui font cinq mille cinq cens amp;nbsp;neuf ans : Icquçlles hiftoires ne furent oneques, amp;nbsp;ne feront iamaistrouuees au monde. Car quant à la refuerie des Egyptiens
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ptien^ qui ont babillé que leur ancienneté pafloit de fix mille ans la creation du monde, cela a efté à bon droit touliours moqué, mefme parlesPayens.Maisau contraire,l’iii ftoire fainéle pourfuiuie amp;nbsp;côtinuee par con te des années depuis le commencement de la Bible, par Moyfe amp;nbsp;les autres Prophètes a- ’ pres luy, a efté louee amp;nbsp;renommee eh tous aages par le propre tefmoignage des plus an -tiques autheurs qui ayent eferit: amp;nbsp;pafte d’an cienneté toutes les hiftoires amp;nbsp;chroniques mondaines qui furent iamais, comme il fera fim. veu plus amplement ci-apres en fon lieu, qu’elles fe rapportent toutes beaucoup plus bas amp;nbsp;au deflous des années du monde Icf-quelles Moyfe a commencé de conter à la creation.De laquelle amp;nbsp;du temps d’icelle, ou de chofe aucune qu’on puifte penfer auoir e-fté faite fous le ciel deuant ce temps-la, les hiftoires amp;nbsp;chroniques du monde fe taifent, •car elles n’en feeurent iamais rien, ni pas vu des hommes qui ont eferit entre les Payens, finon ce que l’ancien Prophete Moyfe amp;nbsp;les autres Prophètes apres luy en ont eferit, amp;nbsp;leuren ontapprins par leursliurcs. le laifte encores à parler ci-apres en fon lieu propre, des -admirables prophéties amp;nbsp;prédirions qui font contenues es eferits de Moyfe des autres Prophètes, lefquels effeéts amp;nbsp;accom-pliffcmens font aduenus au temps amp;nbsp;par les moyens prediéls amp;nbsp;aflîgnez félon le certain
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44
tcfmoignagc non feulement des fideles, aiïi* auflî des hiftoriens profanes. Voila en fom-mc ce que nous auons voulu recueillir amp;nbsp;toi* cher pour refpondre par des raifons humaines , amp;nbsp;par argumens du fens naturel, fur U* cauillations des moqueurs de Dieu (non pas pour eux, mais pour les infirmes amp;nbsp;ceux q*quot; ne font incurables, ni encores du tout def' pouillcz de raifon) d’autant qu’auec ceux q**' nient les principes éSc fondemens, amp;nbsp;la lain-fte Efcriture,lcs fideles Chreftiens ne doiuc* amp;nbsp;ne peuuent difputcr vtilementpar la raifon haute amp;nbsp;fupernaturellcde la foy, laquelle eft engendrec amp;nbsp;nourrie es elleus enfaflS de Dieu, par le fainâ; Efprit au moyen d« l’ouyc de fa pure parole. Et cefte parole eft la feule amp;nbsp;vraye raifon de noftrc raifon,la tre* fage amp;nbsp;parfaite confeillere des confcienccs,^^ lapuiifancc de Dieu à noftre falut.De laqiiel le toutesfois il a efté expedient de faire ci-deflus mention,amp; fera encores ci-apres,pou* l’inftruftion amp;nbsp;premunition des’ ignoranS' lefquels en general font conuiez à cefte parole, amp;nbsp;à la feule fontaine de vie qui eft mani' feftee en icelle,c’eft aflauoir noftre Seigneur) feul Sauueur amp;nbsp;rédempteur lefus Chrift, lo' quel eft le vray Dieu amp;nbsp;la vie éternelle , eU' gendre du pere éternellement amp;nbsp;fubfiftau* enl’elfence diuine auec le fainél Efprit qu* procédé du Pere amp;nbsp;du Fils, duquel feul Dio** diftinót en fcfditcs trois proprietez ou per-foniieS)
-ocr page 65-Chap. ini. 45 ties, 8c ncantmoins indiuifible 8c incorru-ptible , foit tout honneur amp;nbsp;gloire à ia-mais. Amen, o'*
î nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C H A P. 1 I I I.
R combien que ce grand Dieu foit le tout-puiflant amp;nbsp;furafant à foy-mefme, fans qu’il ait aucun befoin de tefmoignages d’ailleurs,ayant en foy de toute éternité, fa gloire tref-par-
faite 8c accomplie, comme il l’atoufiours f nbsp;nbsp;eue,8c l’aura à iamais , neantmoins il a voulu
'* dcfployer 8c faire voir celle grande gloire: 8c '' comme il auoit etcrnellemen#dctcrminc en foy-mefme de créer quand il luy plairoit tout ce grand monde, 8i. fes part ics, enfem-
■' ble le temps, les faifonsôc la duree d’iccluy: Cehf.i. , amp;nbsp;aulfi les Anges, l’homme Sc toutes autres Cra.i. creatures , ainfi l’a-il fait par fa feule parole,
** gouuernant 8i fouftenant le tout par icelle, '1 amp;nbsp;c’eft afin d’en tirer fon Eglife, le nom- .Wjt.is.
!gt;
-ocr page 66-4lt;5 Atmeomachîe
bre de fes edeus, membres d’iceUe pour y ftre adore,inuoque, obci Sc loué felon fa pquot;' re parole, auec les féaux amp;nbsp;facremens d’icell' depuis le commencement des fiecles iufqu’’ la bn, defquels eflcus il veutcftreferui aiä' mais comme de vaifleaux précieux de fi mgt;' fericorde au haut palais de fa gloire : ,amp; lu/ plaift de laifler toute la refte pour vaiffeau’“ de fon ire en leur corruption, perdition malice volontaire. Tel a efte fonconfeil ad' mirable pour glorifier fà mifcricorde en cfleus,amp; fontrcC-iufteiugement fur les au-' très,voire diucrfcmcntamp; admirablement eU ces deux troupcs.de tout le genre humain* Zfow.i. lequel cft tout couîpable (par la cheutevo-lontairc amp;nbsp;corruption du premier pereA-^'ÿ dam)dc rebellion amp;nbsp;damnation éternelle. Et pourtant il appelle par fa parole ces pourcf J^phs.z. criminels amp;nbsp;dignes de mort, à vie amp;nbsp;faluh moyen de la redemption laquelle
I liiy*f‘ic^'mc iufte iuge du monde,a dcfploye^ Cr i6. nbsp;nbsp;nbsp;du fien Si offerte à tous fans acception de pcf
./ea» J. fonncs,ou apparences des hommes,en celuy mefinc par lclt;Jkiel Si pour lequel il a vnc fois creéj Si par lequel aulli ilfouftientA' gouucrne toufiours ce monde vniucrfcl, amp;nbsp;ZVcHer. 8. mcfmc en eft ordonné le fouucrainiugc Jeani. pout Ic dcmicr iour. Ccftuy-là cft fon fcul Fils naturel amp;nbsp;cocternel, qui fans aucun pe-ché a prins à foy noftre nature humaine amp;nbsp;toutes nos infirmitez amp;nbsp;mifcrcs, Ccftalfa-
uoif
-ocr page 67-C H A P. I ï T I. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;47
voit îefus Chrift le iufte, lequel à fou retour des cieux qui fera au dernier iour arrefté ii'i pour la confcruation de ce monde , mettra p/ioî. 1« finàreftatcorruptible’amp; caduque d’iceluy, ^ehr.t. d èc au temps, à fon cours, fesefpaces mcfu-
* ’ nbsp;nbsp;.1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n O c 1 1 -/îpor.iO.
»' rcs ; recueillira tous les etleus amp;nbsp;ndelcs i' Chreftiens en la vie éternelle, enuoyant tous i'j les infidèles obftinez aux abyfmes des en- •^w^rciiî.
fers, Si tormens du feu qui ne fera iamais e-!» fteint. Combien donc que cefte création amp;nbsp;1' ce gouuernement admirable du monde, foit eS vn premier amp;nbsp;tref-ample tefmoignage du J-' feulDicutout-puilfant, fi eft-ce que pour pß g. îfl nous coproduire encores vn autre plus clair, m ■ Si plus propre, vtilc Si neceffairc à noftrc fa-/ lut, amp;nbsp;nous enfeigner plus priuement qui I'; Sequel il eft, amp;nbsp;de quelle âffeiftion enuers it I nous,amp; quels nous fommes de nouf-mcfmcs, ;S. alTauoir, corrompus, enfans d’ire, amp;nbsp;perdus t) i quant à nous, il nous a donné le diuin thre- pf.19. e for de fes fainéles Eferitures, que nous appe-•i Ions la Bible. Ce font les liures canoniques :t du vieil Si nouueauTeftament, ou vieille Si
nouuelle Alliance, feule reigle de noftrc foy, Âew-i®.
is defquels nous parlerons ci-apres. Et ceux-là it font les fidclcs tefmoins qu’il a voulu met-it tre en auant , non pour befoin qu’il en e = euft , mais pour le noftrc, Icfqucls demeure-tl ront toufiours irreprocbables tefmoins pour
nous certifier de fa vérité , amp;nbsp;pourfccllcr, pƒ g
t Si comme crier inceffamment Ôc tout haut, '
-ocr page 68-48 AthîomachIë qu’il y avnfculDicu viuant Sauucur de lol* Eglilc ; lequel auiïî cft le iuge amp;nbsp;vengeur lt;)' fon mefpris contre tous fes ennemis dcfefpC' rcz.Or ce vny Dieu fc declare manifefteraét le feul autheur de rEfcriturefainôlc,amp; luy-mefine l’a diétee par fon fainét Efprit^
Prophètes,Euangeliftes 81 Apoftres, PrC' mierement par les chofes diuines qui fon* traittees là dedans, efquclles reluit fa fagcfi“ ' incomprehenfiblc fous Vne tref-fimplc niere de parler fam ilierc amp;nbsp;commune à toUSi iufques aux plus groflïers des hommes, amp;nbsp;h' iCorî quelle n’cft point en paroles attrayantes la fapicncc humaine,mais en euidertee amp;nbsp;cW re demonftration de fon Efprit amp;nbsp;diuin^ vertu,amp; y refplcndit comme le pur or eftin“ celant parmi Icfablon: puis apres par lap»', rctc de la dodrine toute celcfte,amp; la mâieft' des matières d’icelle foils des paroles coD' temptibles au monde orgueilleux, amp;nbsp;parla fouucrainefiindctc,equitc 8c iuftice quipJ* tout y eftremarquable, mefmes es deuxtâ' Eli'S de fa loy amp;nbsp;diuins commandemens.Da' uantagepar la fermeté immuable despriæ cipes 8c rondemens fur Icfquels celle doctrine facree cft appuyee; amp;nbsp;finalement par la rité toute manifefte des grandes amp;nbsp;admira-' blcs Prophéties ou diuines reuelations là degt; dans contenues, cftans comparées aucc les feéls amp;nbsp;accomplilfcmcns infaillibles d’icel-Ics. Et comme ce vray Dieu eft l’ancien del jours»
-ocr page 69-Chap, iii i.
, . iours, auffi a-il voulu que l’hiftoire perpe-i“’ tuelle contenue efdites Eferitures fainéles.
111^ it’ 'fC' ƒ?
paffaft de toute ancienneté , amp;nbsp;du temps amp;nbsp;ficelé auquel elle a commencé d’eftre raife pareferit tout autre temps amp;nbsp;toutes les au-., tres hiftoires amp;nbsp;eferitures des nations de tout le monde fi antiques qu’on les puifié trou-uerdcfquelleshiftoires desPayens amp;nbsp;nations reuicnnent toutes au deffous , amp;nbsp;fort long temps apres.Et que cefte-ci feule continft le
illS)
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nombre des ans depuis la creation amp;nbsp;commencement du monde iufqu à la venue du Rédempteur promis,nombre di-ie tant iufte amp;nbsp;ft certain qu’il ne s’en trouue point de tel, car cjuant au temps auquel Moyfe Prophete de Dieu amp;nbsp;premier efcriuain des fainótesE-fcritures a commencé d’efcrire manifefterr
ti' IJquot; Hquot; ti'
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ci
ment fous le Seigneur, on le peut au moins recueillir (amp;fans preiudice de tout ce qui en pouuoit des lors auoir efte fait) d’vn paffage entre autres lieux qui fe lit au liure d’Exode, chapitre dixfeptieme. Eàil eft dit que Dieu luy commanda d’efcrire ; amp;nbsp;ce en l’an mcfme de l’iffue du peuple d’ifrael hors d’Egypte,amp; de la creation du monde deux mille cinq 1515, cens amp;nbsp;treize. Sur quoy les lefteurs font ici aduertis que les années depuis ladite création lefquelles font notées cà amp;nbsp;là en ce trait, té, font calculées felon la vérité defdites Ef-
d
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critures, apres les fideles feruiteurs de Dieu qui ont trauaillc heureufementencecontç.
D.j.
Atheomachie
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amp; fupputation. Et pourtant,qu’on ncs’arrt fte pas en ceci, au conte amp;nbsp;calcul des hifto*' res,annalcs ou chroniques humaines, amp;nbsp;d’ä* tres efcriuains qui n’ont point enticrcmO’' fuiui l’efcriture fainfl:e,amp; par ainfi fe trouve' difeordans d’icelle, bien fouuent les vu’ d’auec les autres. Or qu’on cerche diligeiV' ment toutes les antiquitez amp;nbsp;les eferits J' tous hommes,de toutes nations,qui puiHfö’ auoir feulement apparence de temps certai® âuquel tels eferits ayent efte faits ; puis aprf’ qu’on conféré ce temps-là auec les chofes K' Citees ôc enregiftrees par le fainél Prophet' Moyfe, le temps auquelillesamifcsp’t eferit. On en verra manifcftementladitfe' rence, on en verra di-ie, l’excellence amp;nbsp;l’an- P cienneté qu’il a en ceft endroit par deffquot;’ tous autres hommes. Quant aux fables S dcfguifêmens des profanes. Poètes, PayenS p Grecs amp;nbsp;Latins,lefquels toutesfois font ton* M venus fort long temps apresMoyfe,onn’! verra en fomme que des menfongesmanift' ftes, 8c parmi tout cela, quelques corruption de la vérité auparauant eferite par iceluy,h’ ® quelle ceux-là auoyent peu aucunemét ouy’ g amp;receùoirdemain, en main ou retirer deft* *■' eferits: ou qui auoit efté racontée de pere o” fils,des le temps de leurs anciens pcres,gui^‘' rent les enfans amp;nbsp;fuccefleurs des trois hlsd*' Noé , lequel fut fécond pere du genre hV' b main amp;nbsp;reftauratcur des nations du monde* V
toute*
-ocr page 71-Chap. îîiî.
toutes iffues de fapofterité depuis le deluge f ; Vniucrfcl.Ces trois enfans furent Sem, Chara Ge».c lor nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ „ couure affez es eferits des Payons parles pro-' j près noms d’iceux enfans de Noé» Si de leurs fuccelTeurs, lefquels fort long temps douant
j amp;nbsp;laphet, dcfc|uels font defeendus tous les amp;nbsp;8. hommes amp;nbsp;familles de la terre .Et ceci fe def-
çiv
■ J, tels efcrits,amp; hilfoires profanes,âuoyentefté Z J nommez par Moyfe. Car les Payons tefmoi-jjj gnent que les peuples ont fait de ces anciens ■ jj pereslcurs idoles amp;nbsp;dieux. Et conàme de la-phetylapetM, ainfi ont-ils tire de ïiwam,lanni, amp;nbsp;Ion, d’autant qu’ils ont retenu les lettres
' Hebraiques, ou la valeur d’icelles, feulement l’accommodant à leurs langues amp;nbsp;lettres,
(J, pour en mieux aifer la prononciation à leur mode.Mais aufli qui voudroit monter cnco-
j tes plus haut, Sc rccercher le vieil temps du premier aage qui a précédé le deluge, félon
■ que nous auons de Moyfe l’hiftoirevnique de ce temps-là en la fainéte Bible i on peut bien aifement recognoiftre que les Efcri-uains SiPoetes Payons ont receu des noms anciens meÜez parmi leurs fables amp;nbsp;menton
' ges ,lefquels font tirez de la fainéle Eferitu-L te. Et mefme leur faux DieuP'M/clt;«»»,n’elf mal-aifé à dcmafquer, Si recognoiftre qu’il
• f,) fut homme mortel, amp;nbsp;l’vn des fils de ceft au-je tre Lamech,i(^ premier bigame qu’on puiffe c}cn.4^ trouuer par eferit, amp;nbsp;vilain corrupteur de
1 J, l’ordonnance du fainéf maiiage,amp; lequel de*
CCS
-ocr page 72-5i Atheomachi«
fcendit de la maudite race du meurtrit^ Cain, laquelle fut toute exterminée amp;nbsp;efteii* x te par le deluge.Ceci fe môftre mefme par £ meftierdece Vulcain qui eftoit de forger k! armes, comme declare Moyfe, amp;nbsp;par fond*!
nom, car il eft là nommé T huvalcain nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j
vous laiflez la premiere lettre, qui eft fcruil' Se mife pour former le nom à la maniéré j Hebrieux, il vous reftera ce t'ulcain. Car o® fait qu’entre les Hebrieux leur lettre a, qui n’a vn poinôl dedans foy, eft prononc^^ J parnoftre v,confonant. Et quant au nomj la femme de ce Vulcain appelce
qui fignifie Belle en noftrc langage,ou coifl' j me parlent les Latins VenuHa, n’eft-cc pasl^ nom duquel la fignification exprime la vaigt;^* j beauté, qu’ils ont tant celcbree de Icurvib'' ne deefle amp;nbsp;paillarde Vemu ? O bien dig”* race amp;nbsp;famille de ce maudit Gain! Et cepe”' dant voila des beaux dieux amp;nbsp;idoles desp”' ures nations des Payens,cntre vnc formilH^' re d’autres de mefme valeur, dont toutesfo” J les noms ont efté tirez de la fainéle Efcrit”' reparla rufe de Satan, afin que d’vn tas d« ‘ Geans exécrables , violens oppreffeurs de® Hommes , adulteres amp;nbsp;brigands deieipereïi fleftris amp;nbsp;condamnez en la parole de Die”' le premier apoftatamp; menteur Satan en co”' trefift des dieux amp;nbsp;abominables idoles. C”' gnoilfant bien ce vieil ferpent expert amp;nbsp;uant en toute malice,que iamais les hornm”’
-ocr page 73-Chap, i iiiè
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de’ oe JÎ' cee
(quelques aueuglez Sc corropus qu’ils foyent par fon vdhin de péché) ne pourroyentdu tout effacer de leurs âmes immortelles vu fentiment de la Deité engrauee en icelles, amp;nbsp;nefc pafferoyent iamais de quelque religion comme chofe coniointe infeparablement à leur propre confciencc, laquelle les refueillc toufiours finalement, amp;nbsp;les traine auec hor-
i»! lîi' ,I1(: 5
rible frayeur à fou examen fecret comme des criminels à la gehenne fous leur iuge. Mais paifons outre, amp;nbsp;pour tantoft fortir dehors du propos entamé touchant Icscfcrits fabuleux des poetes Payens, notons que qui en voudroit prendre la peine, il trouueroit que leurs difeours pour le meilleur qu’on y puif-fe trouuer, ne font finon des corruptions de la vérité des fainéles Eferitures de Dieu, ou des chofes qui là dedans font rcuclees en menfonges amp;nbsp;narrations profanes. Comme on le voit en ce qu’ils efcriuent de la creatiô
lie' 'oi!
tü' de de’ •fil fill ji*' X
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du monde, du gouuerncment d’iceluy, de la Onide ’ diuine vertu laquelle fouftient amp;nbsp;nourrit in- i.dela.'Ht terieurement toutes chofes,de la confomma-tion des deux amp;nbsp;de la terre par le feu au der-nier iour. Et aucunement de la reftauration du monde amp;nbsp;de toutes chofes, en vnbon or- i. dre hors de tant de confufions procedans des pcchez ; defquelles chofes ils pouuoyent a-uoir receu quelque moyenne amp;nbsp;obfcure co-gnoiflance tiree des liures facrez des fainfts l^ophetes, tranûatez d’Hebrieu es autres
54 Atheomachie
langues. Et en entendoyent quelques mcf au moyen de la difperfion du peuple d’lfi’' cfpars par toutes les prouinccs de l’Einp*'^ Romain, amp;nbsp;par tous les quartiers du moni'
*’quot;^'3' Car ce peuple auoit permiffiô d’y tenir k'gt;' Synagogues, 8i de faire leurs lectures puW*
18 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;laLoy 8c des Prophètes. Mais leß*“'
poètesfiateurs des hommes, deftournoyci* ' tout cela de la perlbnne du Chrift j Redci”' pteur promisjamp; qui eftoitlors attendu,poquot;’ l’appliquer'faulfement par flatteries Princes amp;nbsp;à leurs faux dieux amp;nbsp;idoles. Lai^ fons donc là tous ces fardeurs amp;nbsp;mcnteiif' qui ont ainfi ofé corrompre la pure veritclt;l‘ Dieu, amp;nbsp;parlons des hiftoriens des Gentil*' pour entendre comment ils font tous venquot;* auffi depuis Moyfe, amp;nbsp;ont eferit fort lon-temps apres luy. Et que ceux-ci mefmes oP* rendu quelque tefmoignage à iccluy amp;3if (diuins eferits, lequel doit bien fuflirepouri' moins,à conuaincre les hommes, que Moyl^ a efté en nature,amp; deuant tous ceux-là.NoP* auons entendu qu’il a conté d’vne fuite ptf' petuelle tous les ans depuis la création il* monde iufqu’àfon temps.Comme cela cftH eile à recueillir de fes liures, amp;nbsp;de fon con'* des ans de la vie des premiers peres depuj* ^«»•4 Adam iufqu’au Patriarche Abraham; amp;nbsp;pu’* encores à fesfuccefleurs de Pere à fils, aft'
JFxe.6. uoirIfaac,lacob,Leui,Caathj,Amram,amp;pu** 7, Aaron, amp;nbsp;Moyfe mefme, enfans dudit Angt;' raff'
-ocr page 75-C H A P. I ï I I. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;55
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rim.Et qu’il a rcceu charge expreffe æeferire pour le plus tard, Van depuis la creatiqn du monde deux mille cinq cens amp;nbsp;treize, amp;nbsp;de ’'Squot;?' fa vie Van oólantiefme.Èt a pourfuiui fes hi-ftoires facrees iufques cn Van de fa mort, amp;nbsp;du monde deux mille cinq cens cinquante troiszor depuis ce tcmps-ly,Dieu atoufiours tellement pourueu àVauanccment de fa gloi re amp;nbsp;edification de fon Eglife, que Vhiftoire perpétuelle d’icelle amp;nbsp;de la fuite tref-certai-ne des années du monde a cfté continuée amp;
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)iii* fl’' ,v'’ 1quot;' lllgt;'
mife par eferit par fes Prophetes.Comme cela fe voit es fainfts liurcs qui traittent amp;nbsp;con tiennent le gouuernement de lofué amp;nbsp;des luges, puis de Samuel amp;nbsp;des Rois de ce peuple, iufqu’à la tranfmigration en Babylone,amp; des autres gouuerueurs qui leur ontfuccedéa-pres le retour d’icelle. Et finalement le Prophete Daniel a déclaré le refte du temps,ceft afiauoir les années quatre cens nonante , de-puis ladite deliurance des Iuifsamp; retour de Babylone,au moyen de Cyrus Roy de Perfe, ko». iufqucs à la mort amp;nbsp;refurreétion de Chrift 4?® 'lt;quot;5 Rédempteur promis auxfainfts percs,qui eft noftrc Seigneur lefus eternel fils de Dieu, vray Dieu amp;nbsp;vray homme,lequel s’eftant ap-paruviuant apres fa mort amp;nbsp;refurreâ;ion,voi reàplus de cinq cens fideles tefmoins à vne fois, outre fesautres manifeftations,monta vifiblernent au ciel cn Van du mondetrois ’’ mille neuf cens foixante amp;nbsp;vn.Main tenant fi i y 61. ,
D.üij,
-ocr page 76-5(5 Atheomachie nous rccerchons toutes lea hiftoires de toutes les nations du monde dont les eferitsfon' paruenus iufqu’ànoftre aage,le temps le pic-ancien duquel il y cft fait mention, ferad' / leur antique deftrudion de Troye, parl^’
Grecs. L’hiftoire d’icelle a efté deferite pâ* Diflif. Diélis de Ville de Crete, qui mefme tefiult;3*' j/amtre. gne y auoir efté prefent: depuis par HoiB* ' re amp;nbsp;plufieurs autres. Et à cefte deftruftioni Diedare. Diodore Sicilien, renommé entre les hifto' riens,commencefcsIiures.Or icelle eftadu^ nue felon le commun iugement amp;nbsp;calcul de* homesfauans, feulement enuiron trois ce”® cinquante amp;nbsp;huiél ans deuant la fondation de Rome. Ce temps-là reuient à l’an fixiefff^ du gouuerncment d’Elon iuge du peuple Ifrael mentionné au liure des luges. Et cd’ ' fut trois cens feize ans deuant la premier’ Olympiade, nombre des Annales des GrecS' Tellement que ladite deftruftion de Trop’ fe trouue eftre aduenue feulement fous l’a# -a 8 3 8. du monde deux mille huiét cens trente huid'
Quand donc nous confentirons que le temp’ le plus ancien auquel les chofes par eux efo* tes,feroyent aduenues,foit vn temps certain» amp;nbsp;que leur narration foit veritable, encore’ le Prophete Moyfe fe trouuera beaucoup plus ancien que tous les premiers efcriuain’ des autres nations, qui font en grand noifl' bre , amp;nbsp;defquels nous voyons encores le* - . . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vien*
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vicuxliures en cc dernier temps en leurs pro pres langues. Et qu’il a mis la main à la plu-3quot;' me, amp;nbsp;a commencé d’eferire fes diuines rc-A'j’ uclations de la creation amp;nbsp;conduite du mon-i*’' de iufqu’à fon temps, 8c fes hiftoires facrces
8i Prophéties touchant l’Eglife de Dieu, pour le moins trois cens amp;nbsp;vingt cinq ans 0*' deuant tous les autres eferiuains dont ilfoit tquot;* mention ou quelques nouuelles au monde;
0”' c’eft alfauoir en l’an du monde deux mille xjxj.
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cinq cens amp;nbsp;treize. Sur quoy nous noterons encores ceci contre les profanes moqueurs, qui ont dcfgorgc ce blafphcmc enorme entre autres, que ce monde eft éternel amp;nbsp;de foy mefme, que s’il eftoit ainfi qu’ils ont fonge, amp;nbsp;qu’il n’euft pas eu ce commencement ef-crit par Moyfe , il fe trouueroit donc -par ^out amp;nbsp;en toutes langues plufieurs hiftoires' voire de fieclcs infinis, amp;nbsp;plufieurs chroniques de maints aages amp;nbsp;des vieux temps qui auroyent précédé les fiecles dont Moyfe a raconté les années. Comme nous voyons que lafainfte Bible fe trouuc par tout au mi lieu de tant de fortes d’ennemis forcenez a-.
3!»-
fi pres la deftruire, perdre amp;nbsp;abolir, brufter amp;nbsp;.fl» exterminer du monde les liures d’icelle, il y
a défia fi long temps : ce que toutesfois ils J? n’ont peu accomplir amp;nbsp;ne pourront iamais. fl$ Et fe voit ladite Bible encotes en fa propre 9' eferiture amp;nbsp;langue, amp;nbsp;entoures autres des c’ nations les plus célébrés amp;nbsp;plus renommées:
-ocr page 78-58 Atheomachiï ou pour le moins (e trouucroyent quclqquot;*^ hiftoiics qui auroyent efté eferites dcUi®' que Moyfefuft ne au monde.Et pourtant*^'' les contiendroyent depuis leur temps amp;nbsp;pofition iufqu’à prefent, plus de nôbre d 3quot;' nces de ficelés,que le conte des années Q''' nous recueillons de lafainéle Eferiturei^^ ques à ccncannce prefente mille cinq
*581. oftante vn, des la natiuitc de Chrift.Lcci'’J conte du temps pafle des la création iufqn’ cefte-dite année , renient à cinq millec'”''' censamp;ncufans.Or telleshiftoires nefetrlt;^ lient point,amp; ne furent iamais : ains à Mop amp;nbsp;à fes fideles eferits, les autheurs profan'’ amp;nbsp;hiftoriens des Gentils onteftcdiuinenif* contraints de rendre quelque tcfmoignsg’' mal-grc eux leurs calomnies, menlong^ amp;nbsp;dcfguifcmcns, par la force inuincible'^’ vérité. Et par ainfi ils ont ferui de certifit’' leurs à toutes nations de la venerable amp;nbsp;bif* rccognuc antiquité d’iceluy amp;nbsp;de fes faind* eferits. Car aucuns d’entre euxonteferit^ poté ceci, comme vue chofe toute notoif* de leur temps , aflauoir que es parties d’0' T'i-o’n«. rioit amp;nbsp;de Syrie il y auoit eu vn Abrahi® ifracl, 8c mcfme vn lofepb, lequel, difei)'' ilsacftél’vn des fils dudit Ifrael, vendupâ* fes frères, amp;nbsp;emmené en Egypte. Puis lt;ju’^ fut rcceu en Cour, amp;nbsp;tenu bien cher du Ro/i auquel il auroit prediél la griefue famin'' Tellement que fans le diuin confcil
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donna(par lequelIc Roy admonneflé, comquot; mandala recueillette amp;nbsp;referue deshleds dequot; uant le temps de ladite famine, ) I’Egyptc equot; ftoit perdue,amp; que finalement les fuccefieurS alTauoir Moyfe, amp;nbsp;tout fon peuple ili'us d’Equot; gyptc,parucnus au mont de Syna, ont confacre le fcptiefmc iour pour leur Sabbath ou Ævo.xo. repos. le laifle là les difcours bien diuers de celle eftincelle de veritc,que ces hiftoriensy adiouftcntdulcur,comme profancs,ayans e-fte mal aduertis amp;nbsp;deceus parla rule de Satan , ainfi que nous pouuons cognoillre en conférant leurs eferits auec la fainéle Bible. Et fur ce que les moqueurs de Dieu amp;nbsp;de fa parole ofent bien auancer que Moyfc amp;nbsp;les fiensont peufupprimcr amp;nbsp;abolir toutes hi-ftoires precedentes, faites deuant leurs eferits pour mieux les authorifer,nous lailfons au iugement de tous hommes de fens ralfis,fi celapeut amp;nbsp;doitauoir quelque lieu ou ombre de creance entre les hommes de difcours amp;nbsp;de raifon, lefquels mettront en confi deration le peu de moyens amp;nbsp;la qualité contemptible au monde de ces poureslfraelitcsbcr gers amp;nbsp;gens de beftail, amp;nbsp;qui pis eft, expofez aux oppreffions de dure feruitude fous leurs puilTans ennemis amp;nbsp;mauuais voifins : amp;nbsp;qui feront compara ifon d’iceux auec les grands Rois amp;nbsp;peuples de la tcrre,Babyloniens,Egy ptiens,Syriens, Romains amp;nbsp;autresPoten-tatSjlefquels auec toute leur authoritc, leurs
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cdiâs,forces amp;nbsp;armées,n’ont iamais peu ab» lir les fainóls liurcs eferits fimplement pJf nos pourcs bergers : ni conferuer leurs royjquot; les librairies fauorifees de tout le môde.Cef' tes cela doit faire rougir de honte cesfagcS qui fe monftrent fols en parlant comme ah feoureurs fans difcourir,amp; voulans ifiger des chofes fans enquérir. Or quant à l’integrite du Prophete Moyfe, les Chreftiens en font fuffîfarament efclaircis amp;nbsp;refolus parl’authn rite de l’Efprit de Dieu, lequel en donne excellent tcfmoignage par toute l’Efcriture tant au vieil qu’au nouueau Teftament, coin me de fon origine amp;nbsp;lignage,eftant defeendn de Leui arrierc-ncueu du fainél Patriarche Abraham, audi de fa miraculeufe conferuJ-tion amp;nbsp;deliurance de la mort,amp; des eaux,doi: il fut tire, amp;nbsp;en a eu ce nom Moyfe , en leuf langage : puis fa royale education amp;nbsp;nourri-ture,fon amour enuers fon peuple affligé, fa magnanimité à mefprifer lès humaines grandeurs.En préférant la iufte caufe,amp; l’op probre de Chrift Rédempteur lors attendu,gt; tous les eftats royaux amp;nbsp;grands threfors d’Egypte, Dauantagefes fouft'rances longues ameres, pour la defenfe d'equité Sc droiture» amp;nbsp;pour la deliurance des poures affligez, diuinè vocation en la charge amp;gouuerne-ment de fon pcuple,fa patience,debonnaire' té amp;nbsp;perfeuerance fidele en la difficile execution de cefte charge fi pefante : amp;nbsp;le don fin-gulief
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gulicr de Prophetie amp;nbsp;de fes diuins miracles tant eftranges Ôc fupernaturels, qui ont cftc toutesfois admires amp;nbsp;celebrez de tout le
i' monde. Mais il y a outre tout cela vn pOinél t' bien aifé à remarquer,amp; qui eft plus que fuf-fifant pour conuaincre la raifon humaine à recognoiftre l’intégrité de Moyfe. C’cftque t*, nbsp;nbsp;combien que s’il euft voulu fort aifement fe-
tc Ion les hommes, il pouuoit occuper lamoor narchie amp;nbsp;dominatiô, pour fes enfans amp;nbsp;leur lû pofteritc,fur tout ce peuple d’iftael, Sc auec r cela,fur les deux royaumes amp;nbsp;fertiles pays re-duits fous fa main, amp;nbsp;conquis outre le lour-
(I* dain : ce neantmoins il a delaiifé fes cnlans 11* Gerfom amp;nbsp;Eliezer,amp; leur pofteritc,hommes priuez du plus fimple eftat d’entre les au-
V tresLeuites. Et lefqucls enfans font mefme demeurez fuiets aux Sacrificateurs fuccef-üf ' feurs d’Aaron,amp; aux magiftrats gouuerneurs h d’ifrael. Toint qu’il a luy-mefme deferit amp;nbsp;enregiftré fes propres fautes plus notables amp;nbsp;celles de fa maifon,côme de les frere, fœur amp;nbsp;neueux,amp; les redoutables iugemés de Dieu, chaftimens amp;nbsp;punitions d’eux tous. Defquel ? les chofes tout fon peuple eftoit tefmoin, en ÿ nôbre de plus de fix cens mille pcrfonnes.Et egt; nbsp;nbsp;pourtât ils pouuoyét defdirc Moyfe amp;nbsp;l’accu
fl fer de faux, tât alors que pour les fiecles à ve-’/ nir, s’il euft cftc tel que de rien feindre en y fesaétions, amp;nbsp;enfeseferits: amp;c de fuppofer V quelque faufleté entre eux. Corne touchât fa
V
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pcrfonnc amp;nbsp;lesficns , fa vie 8c £cs miraclcsi fes cfcriturcjs)amp; fa fin. Là où par le contrail® tous les Hebricux amp;nbsp;luifs qui ont cftc dcpui’ flioyfe ce tcmps-là, il y a délia maintenant pres J® mnurutla trois millcans, amp;qui font encores difperfc* par tout le monde : Icfqucls font en fi granlt;i nombre que s’ils cftoyent réunis en vn corp de peuple amp;nbsp;en vn cftat,Icur multitude feroi' innumerable, amp;nbsp;pourroit eftonnerlespb’ grandes nations de la terre. Ceux-là, di-ie» ont tous rcccu de leurs anciés peres, de leut’ Rois amp;nbsp;Princes,de leurs Sacrificateurs 8c anquot; ceftres, de pere à. fils , amp;nbsp;de main en main, d'vn confentement admirable, au milieu tant de coniufions amp;nbsp;dillîpations, ontjgarJ® ' amp;nbsp;gardet toufiours en leurs Bibles les faind’
eferits de Moyfc en leurs propres lettres langue Hcbraiquc,comiTic véritablement Ü' lires facrez 8c diuins,amp; tels rccognus en toU' tes nations. Aucc l’excellent tefmoignage J® l’authorité 8c fainfteté d’iceluy, que Die* rnefme luy arendu, 8c les Prophètes amp;nbsp;Ape ftres en leurs eferits, voire auffi les cftrangcf* 8c anciens autheurs d’entre les' Payens. O qu’en general ont rccognu tous hommes fens raflis, amp;nbsp;capables de ce nom d’homiu®* fans en excepter quelqu’vn, fi ce n’eftoycf* des monllrcs en naturemaoqueurs abrutis, dcfefpcrez. Et voila quant à ce que nous aquot; liions à remarquer de l’authorité fierce^ ancienneté fouucraine de nos premieres Et'
critiif®*
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critùres de la fainde Bible, amp;nbsp;de 1’cxcellencc w jjC amp;nbsp;dignité de Moyfe premier efcriuain delà vraye hiftoire du commencement du mon-i)i) de, amp;nbsp;de la nailianccdcrEglife que Dieu a j£ choifie amp;nbsp;tiree d’iceluy, pour y eftrc par elle (ci parement cognu, adoré, inuoqué amp;nbsp;ferui, loué èc glorihé cnfonfils bicn-aimé noftro fçi Seigneur Icfus Cbrift . amp;nbsp;felon fa parole Fa— gjl crcc iufqu’au iour de fon dernier iugeraent, )ij) amp;nbsp;de la confommation des Gecles,auquel cl-
Ie fera toute recueillie cn la gloire celefte d’i-celuy hors des opprefl'es des malins ordon-j,)gt; nez à perditioUjCn la gehenne du feu éternel.
â’
i: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rexcellency dititne vérité des Prophe-
ji- rier du viel Teslament, pretnicre partie de PE •
firtturefatnPle.
CHAP. V.
(1lt; iCt ot
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Vis que nous auons ci-deffus prouuc l’autborité des Efcri-tures du vieil Teftamcnt, qui la premiere partie de la Bi- S.^ujit-ble facree ( amp;nbsp;dont parlant vn fl'” bon dodeur ancien a prononcé. Que les îuifs portent le lime par la ledu-rc duquel les Cnreftiens doiuent croire, 8c
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64 Atheomachie
Cen.i^g.
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qu’ils ont efté nos libraires .11 nous faut auf^ toucher quelque chofe de l’infaillible ver*** diuine qui fe manifefte clairement en ture fainéfe par l’effeél ScaccoinplifTeinti** des Prophéties contenues en icelle. Et p®** commencer par le vieil Teftainentj Ou**' que Moyfe a eferit de la creation du moO*!' amp;nbsp;l’origine de 1’Eßlife de Dieu, les cHoft^ qui luy en ont efte diuinement reuelcesd^’ déclaré la fpcciale faueur de Dieu enut*: Sein fils de Noc amp;nbsp;fes fucccffcurs,(duquel defcendue la race de l’Eglife ancienne Chrift Rédempteur, felon la chair,) PuisI* recueil amp;nbsp;aficmblce des autres nations en 1*' doption des fainfts. Ce qui fut promis^ du inonde mille fix cens cinquante fcpt,auf' ceft paiole de falut pour nous : Aflauoir (]'’ laphet amp;nbsp;les fiens qui font les nations®' Paycns defqucls nous foinmes iflus, feroyf' llnalemcnt attirez amp;nbsp;recueillis dedans !’£[? fe de Dieu es tabernacles de Sein. LaqueU' Prophetie a cfté accomplie par la prédit* tion du fainét Euaneile annonce en toutf nations par les Apoltres, en la vertu incoJ' prehenfible du fainét Efprit, lequel à bn leur fut enuoyé du ciel en l’an du inoH'l^ trois mille neufs cens foixante vn. IccW Moyfcaauffi eferit la Prophetie de Vorig*' ne de Icfus Chrift noftre Rédempteur, feR*“ fâ nature bumainc, amp;: du temps de fon adu^' neincntprediót par la bouche du patriarc^-
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Chap. v.
; lacob à Ion trefpas en l’an du monde deux
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'' mille trois cens amp;nbsp;quinze, amp;nbsp;afligné apres le ipS* temps que la domination feroit entièrement oftee à luda amp;nbsp;à fes fiicceifeurs : lequel eftoit 1’vn de fes douze fils, amp;nbsp;n’auoit pour lors au-thorite publique,fuperioritc,ni aucune appa rence de la pouuoir obtenir, mais s’eftoit retiré en Egypte comme fuiet à Pharao,aucc
.fit!
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0' fon Pere lacob , Si tous les fiens ên nombre feulement de feptanteperfonnes. Et duquel luda eft finalement defeendu ce grand Roy
;1 nbsp;amp;nbsp;fainét Prophete Dauid, duquel eft iffu no-
2^’ ftre Seigneur ïefus Chrift felon la chair.Qui eft néaumonde au temps du regne du pre- Ram.i. mierHerodes Idumeen, pour lors Roy de lu dee, en l’an trois mille neuf cens vingt amp;nbsp;3919«
1'^'' neuf.Outre plus iceluy Moyfe a eferit la Pro-phetie de la vocation des Payens à la foy amp;nbsp;alliance de falut, amp;nbsp;le retranchement des luifs pour leur infidélité, auecleur horrible ' fit deftruétion dénoncée l’an du monde deux I*;' mille cinq cens cinquante amp;nbsp;vn, Si par quels fi* guerriers amp;nbsp;moyens, alfauoir, par les hom-
mes desCithins, qui denotoyent les forces de l’Empire Romain,amp; qui mefmes deuoyét j, venir contre les luifs d’outre mer,amp; en naui-
ICS .Ce qui a efté fait fous l’Empire de V efpa fienpar Titus fon fils amp;nbsp;fes armeesRomai-j i^ nes, comme lofephe luif mefmele recite bien au long; amp;nbsp;cela l’an quatre mille depuis 4000. l’’J' la fondation du monde. Confequemment
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Moyle a conioint à la fufditc prediólion cel' 1 Ic aufli de I’entierc ruine de l’ancienne Repu- ’ blique grand empire de Rome,voire pour lt;nbsp;iamais. Ce qu’on cognoit clairement eftre 1 aduenu.Et les nations du monde retranchées 1 de celle vieille Rome Ie tefmoignent fiiÆ- ’ famment. Or cela fut à plein vérifié lors que ) l’Empereur Auguftulus quitta Romc,amp;fe ' depolà de l’Empire l’an du monde quatre ] ' mille trois cens nouante huiét, amp;nbsp;de la nati- ’ uité de Chrift quatre cens feptante. Et lors Odoacer eftranger fe fit Roy particulieren ' Italie. Mais ce qui eft plein de miracles en tous aages depuis le temps de Moylè, c’eft Pe«M8. qu’il nous a prediél que la declaration défi ' doârine celefte de noftrefalutferoit main- ‘ tenue, rcftaurce amp;nbsp;remife fus par la bonte * de Dieu en fon Eglife voyagere au trauers ' de ce monde. Comme auffi nous voyons par * les hiftoires fainéfes amp;nbsp;profanes,qu’il eft ad- ' uenu toufiours depuis. Et comme il aduient ; iournellement encores deuant nos yeux,mal gré Satan,amp; toutes les rufes amp;nbsp;forces de lu/ amp;nbsp;du monde employees pour l’efteindred^ l’enclorrc aufepulchre ténébreux d’ignoraU ce,par la malice obftinee des hommes,comme chacun le peut voir manifeftement, amp;nbsp;1* aprediâ quant amp;nbsp;quant la viôloireinefpC' , ree, amp;nbsp;dautant plus gloricufe que ceftepa' rôle de vie, obtiédroit toufiours finalement, amp;nbsp;qu’elle emporte mefme en ces derniers temps
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temps de Royaume en Royaume, amp;nbsp;de pays en pays, amp;nbsp;aura encores ci-apres, iufqu’àce que le nombre des efleus du Roy des Rois le lus Chriftjfoit accompli. Apres Moyfe, David amp;nbsp;les autres Prophètes ont prediâ les mefmes chofes que deflus.Comme on le voit par tout aux lacrez liures des Pfeaumcs,amp; di-uinesreuclations. Mais expreflement de la pß, g perfonnede Chrift, amp;nbsp;de les deux natures amp;i6.
' tant diuine qu’humaine ,vnies amp;nbsp;coniointes infeparablcment amp;nbsp;diftinftementenfemble, aulfi de fon extreme aneantiflement pour no ftre falut, de fes fouffrances, croix ignomi-nieufe, amp;nbsp;dures affligions, de fa mort amp;nbsp;re-furreôion,de fon afcenfion glorieufe, de fon final iugement fur le monde, amp;nbsp;de fon Royaume eternel en fon Eglifc.E.t tout cela pre- pf.^o.amp; did enuiron les mille ans deuant la natiuitc wi. du Seigneur, affauoir fous les années de la creation du monde, deux mille neuf cens amp;nbsp;»95®-cinquantc:amp; nous auons noté ci-defliis que Icfus Chrift eft né l’an trois mille neufcens 3 9^9' vingt amp;nbsp;ncuf.Lcs fainds Prophètes,Efaye Sc Daniel illuftres entre les autres, non feulement font renommez entre les Hebrieux ancien peuple de Dieu, amp;nbsp;les Chreftiens, mais aufli entre les Payens amp;nbsp;nations cftrangcs qui en ont ouy parler. Et leur mémoire eft à bon droit en rcuerence amp;nbsp;louange à tous peu ' pies. Or ces deux Prophètes entre les autres ont amplement prophetizé l’aduenement de
E.ij.
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Chrift Rédempteur cterncLplufieurs centaines d’ans auant qu’il full manifefté en chair, quiamp; quel il feroit, amp;nbsp;tout fon miniftere pour nous.Comme Elîtye a predidl fa nature diuine, amp;nbsp;fon liumanité,fa conception,amp; na-tiuité miraculcufc du ventre d’vnc vierge. Puis aufli fa doélrinc,fcs miracles, la mort amp;nbsp;paffion pour nos péchez, au reng des malfaiteurs; fa refurrection glorieufc,amp; fon Royau meeternelamp; fpiritucl en fon Eglife:amp;ale tout déduit fi clairement qu’il femblcauxllt;; éieurs bien attentifs auoir pluftpft efcritv-ne hiftoire de chofe prefente à fes yeux, amp;nbsp;fon temps, que non pas ce qui cft depuisaH-uenu plus de fix cens ans apres la mort de ce Prophete. Le mefme Efaye a prophetizeJs,^ Cyrus le premier Roy de Perfe, amp;nbsp;a predid fon propre nom aucc la deliurance du peuple de Dieu par fon moyen,amp; la rccdification rf» temple de Icrufalcm, plus de fixvingts ans deuant que ce temple-là euft efte deftruift,^'’ deuant que Cyrus fuft né. Car Efaye Prophe tifoit fous le Roy Ezechias enuiron l’an du jjoo. monde trois mille trois ccns:amp; Cyrus a conquis l’Empire des Alfyriens, amp;nbsp;adeliurtie peuple des luifs hors de Babylonc l’an trois 5471. mille quatre censfeptante amp;nbsp;deux. Quant» fJan.t. Daniel qui fut emmené captif en Babylonc, »0- ècü. vefeu encores quelque temps apres ladite deliurance des luifs.outre la fainéieté d’i-celuy remarquable en toute fa vie, fa pieté, fes
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Chap. v. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6^
fes grandes cfpreuues amp;c fouffrances, pour le pur fcruice du Dieu viuant,entre fes dons fpi rituels, diuines vifions amp;nbsp;reuclationsparluy expofees en fon liure. Il y a ces deux poincis à remarquer, qui font plus que fuftifans pour renger tous hommes de fain entendement,amp; qui ont de refte quelque raifon, à la reueren-ce amp;nbsp;obeiflance de la foy amp;nbsp;doétrinc de falut contenue en l’Efcriture fainfte, ouy à la foy vniquedenoftre Seigneur lefus Chrift. Le premier poinôl cft la declaration par luy faite à Nabuchodonofor Roy de Babylone en la fécondé annee de fon regne , qui fut l’an du monde trois mille quatre cens amp;nbsp;deux: amp;nbsp;la- 34 ot. quelle fut confermee par deux diuerfes vifiÔs touchant la premiere monarchie des Baby- Din.t. Ioniens, amp;nbsp;les trois autres qui la deuoyent fuiure au monde,amp; finalement le cinquiefme Royaume tout fpirituel, celcfte amp;nbsp;eternel du fouuerain Roy des Rois,noftre Seigneur lefus Chrift. Lequel deuoit en fa faifon con-fommer toutes fes quatre monarchies tant des Babyloniês,Pcrfes, Grecs, que Romains. Ce qu’il afait,amp; eft aduenu ; premièrement cnBalfafar, petit fils deNabuchodonofoc, par le moyen de Cyrus amp;nbsp;Darius, l’an trois 3471; mille quatre cens feptante deux: puis en Darius le dernier,par Alexandre le grand.Mace-donien, enuiron l’an trois mille cinq cens no 3 $94. nante quatre: en apres es fuccefleurs amp;nbsp;compagnons d’Alexandre ou leurs heritiers, par
E.iij.
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Augufte Cefar enuiron l’an trois mille neu^ cens: amp;nbsp;finalement es fuccefteurs de Cefar, leurs idoles,par le bras inuifiblc amp;nbsp;diuinevcf tu de Chrift, amp;nbsp;par le glaiue de fa bouche^ foufïlc de fes leures qui eft la pure predicî' tion de fon fainét Euangile en ces dernicf^ temps. Lequel a efté prefché par tout le luo” de par fesfainéls Apoftres, difciples amp;nbsp;i-nâf' tyrs,amp; feellé par des miracles infinis,mefiuc® par leur propre fang. Car ils font morts e” multitude innumerable pour cefte pure VC' rité de rEuangile:amp; en mourant ont rcnuef' féda menfonge auec les idoles,fuperftitions» Sc foies dénotions du monde Comme encO' res à prefent font leurs vrais fuccefteurs en leur pure doôlrinc,fuyuans purement leurrei gle contenue en l’Efcriture fainôle , Sc fouf-frans toutes iniures, calomnies, perfecutióS) cruelles morts,horribles rauages amp;nbsp;tormens-pour la defenfe de cefte mefme vérité. Car ü faut que Chrift auance ainfi fon regne:lequel Pan.!, eft la pierre couppee fans mains ni moyens de ce monde, pour la confommation des re-ftes de toutes ces monarchies, amp;nbsp;de toutn. hautefte qui s’efleue contre luy, afin qu’il fa' ce cognoiftre que cefte petite pierre eft vrayf mentdeuenue la grande montagne remplit' fant toute la terre, c’eft à dire qu’il obtienne paifiblement fon Royaume eternel qui ne fera iamais diflîpé ni delaiflcàvn autre: mais confumeratout, amp;nbsp;fera eftabli à iamais. E'
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voila 1’expofition du fainél Efprit par la bou ehe mcfme de Daniel. Laquelle Prophetie a efté vérifiée entre les fideles, ia des lors que rEuangile{puiflancc magnifique de Dieu en fàkit à tout croyant,amp; odeur de mort à la per dition des infidèles) a rempli depuis l’enuoy du S.Efprit,toutes les contrées amp;nbsp;regions du monde.Mefme,bien ouuertement fous l’Em pire de Conftantin le grand, enuironl’an du monde quatre mille deux cens foixante:amp; de 4^ lt;5®; la natiuité de Chrift trois cens trente deux. Et s’en pourfuit encores de prefent la refiau-ration en ce dernier temps amp;nbsp;vieillefledu monde obftiné,qu’il y a ia deux mille cent amp;nbsp;fept ans paflez depuis ladite reuclation de Daniel, de l’an du monde trois mille quatre cens amp;nbsp;deux, iufqu’à l’an prefent de Chrift, ° mille cinq cens oÂante vn,qui eft de la créa- i $ 81. tion du monde cinq mille cinq cens amp;nbsp;neuf. ƒ509. Et lequel Royaume fera finalement accompli en toute perfeélion au dernier lourde ce fieclecorruptible, lors quenoftreSeigneur lefus Chrift baillera le Royaume eternel à Dieu fon pere, apres auoir mis fin à toute principauté,pniftance amp;nbsp;force:car il faut que il regne au milieu de tous fes ennemis, tant qu’il les ait mis fous fes pieds. Et l’ennemi * qui fera deftruit le dernier,c’ eft la mort. L’au tre point remarquable entre tous, qui eft au liure du Prophete Daniel, c’eftlareuelation qu’ilarcceuë de l’Ange celefte en l’anpre-
E.iiij.
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* '' mier de Darius amp;feptante ans après Ia dclÏul ditCjCnl’an du mode trois mille quatre cens fcptante vn, amp;nbsp;deuant la mort amp;nbsp;paflion dc Chrift,quatre cens nonante ans, en laquelle prophétie par fcptante femaines d’ans, lef-quelles font ledit nombre,il marque l’an def nier de la vie mortelle de noftre Seigneurie-fus Chrift,auquel an il deuoit foufirir la mort comme il a fait,non pas pour foy, ni comme l’ayant méritée,ains feulement pour nous: amp;nbsp;par icelle nettoyer amp;nbsp;purger le péché,finir b vifion amp;nbsp;la prophetic, amp;nbsp;nous amener la in-fticc eternelle. Outre-plus que la cité dele-rufalem amp;nbsp;le fainél temple feroyent totalement deftruits par le Prince du peuple à ve-nir,afl'auoir en la quatrième Monarchie, qu* fut celle des Romains, comme tout cela 400 0. accompli de fait,en l’an du mode quatre mille, amp;nbsp;de la natiuité de Chrift l’an fcptante dcuxiefme.Dauantagc que ce nonobftant, le Seigneur confermeroit l’alliance de fon E-uangile à plufieurs,comme il a fait par luy amp;nbsp;par les Apoftresamp; martyrs, Pafteurs amp;nbsp;docteurs , amp;: le pourfuit encores à prelent, Se pourfuiura hifqu’au dernier iour,au falut des fideles, amp;nbsp;à la condamnation des mondains incredules.Le mefme,Daniel aufli,iufqu’àlî Dan n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;predict ouuertement les
' continuelles afftiitions, croix, P erfecutions. Si miraculeufcs deliurances des fideles de
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l'Eglife de Dieu iufqu’au dernier iour aucc les deftoyautez amp;nbsp;rcuoltemens de plufieurs jj d’entre iceux, fous les rauages, cruautez amp;nbsp;ijj confufions de l’Antechrift 8c des fiens, per-
petuels ennemis du fainift Euangilc. Finalement la triomphante viétoirc de Chrift feul Sauueur tout-puiflant, amp;nbsp;la deliurance fpiri-tuelle de tous fes efieus eferits auliurc de vie.
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Auflila refurreélion de ceux-là en la vie eter nelle;amp; celle des infidèles amp;nbsp;pcrfecuteursen perdition amp;nbsp;infamie perpétuelle. Sur quoy ceci eft bien à noter que Daniel a prediél les guerres, trahifons amp;nbsp;cruautez qui cftoyent à venir entre les Rois de Midi amp;nbsp;d’Aquilon,
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eau regard de la terre de ludee) c’eft à dire les Rois d’Egypte amp;nbsp;de Syrie , voire enuiron deux cens ans deuant qu’elles aduinfent. Et en a eferit celamefme que leshiftoriens profanes ont depuis tefmoignc par leurs liures, eftread ienu amp;nbsp;auoir eu entier accompliffe-ment, car Daniel eut ces diuines reuelations enuiron l’an trois mille quatre censfeptante; 3 47 o. Et Antiochus furnomméTheos.regna enuiron l’an 367 o.Lequcl Antiochus eft notam 5 ® 7 o,
ment defigné par le Prophete Daniel,en pre difant le mariage d’iccluy auec la fille du Roy d’Egypte, 8c puis la mort proditoire d’icelle, auec les guerres qui s’en enfuiui-, rent. Et c’eft cela que nous auons voulu ’ choifir Sctoucher ^uant au vieil Tcftament,
qz A T H E o M A C H I T entre autres innumerables tcfinoignages^’ tref-fermes argumens contenus en icclnVi pour inonftrer que les Efcriturcs fâinâcSi comme a dit l’Apoftre, (ont diuinement in' fpirces. Et que les hommes de Dieu ont a.rïm.j. lé amp;: eferit eftans pouffez par le faiiift Efpdt) 2.Pter.i. fans qu’il y puifle refter aucun fcrupule,ni cafion de quelque iufte foupcon de prcfoni' ption , ne de fraude ou fauffeté quelconque’ Mais au contraire, les effeds miraculeuxS^ l’entier accompliffement des chofes ft eftran ges amp;nbsp;lointaines qui font là dedans prédites» ^lefquellcs depuis font notoirement adut' nuesàpoindl nomme:amp; aduiennentencoieS tous les iours en ce qui en peut refter à faire» mefme deuant nos yeux, ft nous Icsfauious voir amp;nbsp;conftderer : leur feruent amp;nbsp;feniiroflt iufques au dernier iour, enuers tous ceux qui les pourront patiemment lirc,ouyr,confercf amp;nbsp;examiner, comme de féaux authentiques» amp;nbsp;de tefmoins fans reproche, pour vue claire preuue de la facree vérité contenue en icelies' Et confequemment fourniront vne confo lation infinie, amp;nbsp;confirmation de foy inuiU' cible à tous vrais Chreftiens membres d*!'” feul chef amp;nbsp;Sauueur lefus Chrift : amp;nbsp;au coU' traire, le proces tout parfait, amp;nbsp;la fentence minutée de condamnation eternelle fur tous les ennemis rebelles à fon Euangilc,amp; perfe' Mitt.18. cutcurs des fideles Chreftiens baptifez Ç® fon nom.
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73
7)es reuelattons dtuines contenues au nouueMt T eFLament,autre partie de tEfcrnure Jain^le: de la conferuation miraculeufe. d'icelle, au miliett de tant d'ennemis,tr0ubles nbsp;nbsp;efforts tendans à la
fupprimer, des le commencement iuß^u a ces derniers temps.
CHAP. VI.
Efcendons maintenant à toucher auflî quelques poinfts de,s chofes qui nous font pre-diftes au nouueau Teftament qui cft la derniere partie de la fainéle Efcriturc , contenant
l’effed amp;nbsp;raccompliflement des’ promcfTcs defalut:'amp; lequel eftoit figuré par l’ancien auquel ces promefles fe trouuent en nombre infini, tant en la Loy de Moyfe, qu’aux Prophètes amp;nbsp;aux Pfeaumes:qui font les trois par ties efquelles noftre Seigneur lefus Chrift luy-mefme l’a voulu diftinguer amp;approuuer comme de fon cachet diufn, parlant à fes di-fciples apres fa mort .11 eftoit,dit-il,neceifai-re, que toutes les chofes qui font eferites de moy en la Loy de Moyfe, amp;nbsp;es Prophètes amp;nbsp;lue 14. Pfeaumes, fulfent accomplies. Car il cft ainfi efcrit,8{ jinfi falioit que le Chrift fouffrift amp;
-ocr page 96-yo nbsp;nbsp;nbsp;ATHEOMACHIE
rcflufcitaft des morts autroificfme iour^^^ qu’on prcfchaft en fon nom repentance million des pochez en toutes nations,en p. mencant depuis lerulalem.Or vous cftcsK'' moins de ces chofes , Icfquelles ont eftévW' P’ •ycment accomplies. Et ce qui en peut touchant fes membres fideles,la predicatioquot; del'Euangilc, amp;nbsp;la dure perfecution à cault d’iceluy, le pourfuit iournellemcnt au moquot;' de,pour vn gage amp;nbsp;aflcurance que pas vn W mot n’en tombera par terrc,amp; ne demeure^ point fans effeét. Voyons donc commenta'’ , files predications faites au nouueau ment font recognues véritables par leursd' , feéls. Simeon homme ancien amp;nbsp;fidele en Iquot;' ruGlem,ayant prins l’enfant lefus, peu apf^® j le temps de fa naiflancc,entre fes brasjdcch' ra qu’il eft vrayement celuy duquel défia tao^ ’ de fiecles parauant,les fainéls Prophètes Dquot;' uid amp;nbsp;Efayc,auoyent prediâ: la vertu,cond'” ’ tion amp;nbsp;reiedion en ce monde. Et prophetif* des diuers effeds de fon Euangile, difan'’ Voici ceftuy-ci eft mis pour la ruine amp;nbsp;pout la refurredion de pluficurs en Ifrael, amp;nbsp;pour figne auquel on contredira. Ces chofes font-elles point aduenues amp;nbsp;accomplies tant en la ruine amp;nbsp;reiedion des luifspour leurre* hellion obftinec,qu’en la vocation des Payés amp;nbsp;Gentils, qui eftoyent aflîs en la region d’ombre de mort? Et quant à ce que Simeon nomme Chnft vn fignc ou butte de contra-didion»
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dióhion,celaa cftc vérifie, non feulement au
' J cours de fa vie terrienne, par l’cnuic S: mali-ce des Sacrificateurs, Dofteurs, Scribes amp;nbsp;Pharifiens, abufeurs des luifs, mais aufli de-puis en la plufpart des hommes , tant luifs
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lt;|uc Gentils obftinez en leur incrédulité, par tous les quartiers de la terre , comme on le voit par lesfainélsEuangiles, les Aélesdes Apoftres, 8c hiftoires Ecclefiaftiques.Et pareillement es eferits des Payens amp;nbsp;des Rabins desluifs qui ont eferit depuis fa natiui-tc.Et ont tire contre cefte bute leurs flefebes de blafphemes, amp;nbsp;dcfployc toutes fortes de rufcsamp;forces pour contredire à luyamp;àfon Euangile.Les luifs habitans à Rome enuiron trente quatre ans apres fa refurredion, par-loyent ainfiàl’Apoftre fainftPaul, qui auoit cité là emmené prifonnier pour cefte vérité: Q^nt à cefte fèftc,difcnt-ils, il nous eft no- •^‘•^•*8. toire qu’on luy contredit par tout. Voila cornent le Clirift tant attendu a cfté receu,amp; la predication defon Euangile: voila, di-ie, la prophetic de Simeon accomplie pleinement en foixante fix ans apres qu’il l’eut pronon-cccjvoire fuiuant l’anciénc complainte d’E-faye, difant fur cefte contradiéiion 8c reic-âion de Chrift, Qui eft ccluy qui croit à no ftre predication, amp;nbsp;à qui cft-ce que le bras du Seigneur eft reuclé? il eft mcfprifé amp;nbsp;reietté. des hommes. Aucc vn long difeours que fait là le Prophete, desfouffrances amp;nbsp;mort igno-
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niinicufe du Fils dc Dieu, amp;nbsp;du benefice noftre redemption. Que donc nous ne iamais fcandalizcz ne deftournez dcl’Euan'ifj, gilc du Seigneur lefus , comme s’il n’efto'^ipç point le Chrift; dautant que toutes nationsi‘j.g luifs amp;nbsp;Gentils , ScleursEmpereurs , Rois» Princes amp;nbsp;luges, Gouuerneurs amp;Pafteursi ont contredit amp;nbsp;contredifent encores, paU^ p] la plus grande part,à cefte mefme veritéîvoi' çf re à l’imitation des luifs obftinez contre W pj propre Sauueur promis à leurs peres, carib efte ainfi prcdicî Si preordonnc.Au contrai p^ re que celle generale amp;nbsp;perpétuelle contra^ diélion auec les perfccutiôs ordinaires,noui j.j feruent de plus grande confirmation, èi J* ri vraye marque pour recognoiftre amp;nbsp;fiiiutclf ç. Rédempteur: car cefte contradictionn’c^ y, point encores ceftee ni accomplie, ains dure-ra d’aage en aage fur le dos des fideles Chre-ftiens qui font entre les peuples idolâtres) g luits aucuglcz amp;nbsp;endurcis. Turcs cnforcek^i jj amp;: moqueurs abrutis, amp;nbsp;entre les faux Chre-ftiens enyurez d’humaines inuentions, amp;lt;1^ fi la coupe des abominations prediélescnl’A- j pocalypfe dcl’ApoftrcS.Ieanpartout,no- j, tamraent es chapitres treizième, dixfeptief- j me amp;nbsp;dixhuiélielme: fous le regne de l’Ante c chrift, amp;nbsp;iufques au iour prochain amp;nbsp;deter- j mine qu’il fera du tout aboli.Ce qui aduien- r dra amp;nbsp;fans doute par l’Efprit dc la bouche j du Seigneur lefus,lequel parle en la pure pre
dicatioii
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44ication de fa parole. Et pour eneftrebien jaffeurez, Vapoftre fainft Paul 1’a notoircmêt y‘’’.prophetifé ÔC comme marque au doigt, di-^'^faiat, Que la iournee de Chrift ne viendra ;o''lpoint que premièrement ne foit aduenue la ipS’ireuolte, que ne foit raanifefté amp;nbsp;defcou-jiît'uert le fils de perdition j Qui s’efieue contre 10',Dieu iufqu à eftre afiis comme Dieu au tem-011* pic de Dieu,8lt; fe monftrant foy-mcfme tpu’il o''ieft.Dgt;cu.Etplus outre,l’Apoftre pourfuitla cO* prophétie de la desfaite amp;nbsp;aboliffement d’i-il* ccluy,nonobftant l’efficace de Satan en toute puilîancc, fignes amp;nbsp;miracles de menfonge amp;nbsp;(i' abufion d’iniquité,en ceux qui periffent; dau giJ* tant qu’ils n’ont point receu l’amour de vc-û* rité pour eftre fauuez.Et pourtant D ieu leur fl£ enuoycra efficace d’abufion à ce qu’ils cro-'cü y ent à menfonge •• afin que tous ceux foy ent fC'. iugez qui n’ont point creu à la vérité, mais ont prins plaifir a iniquité.Cepcndant le Sei
•eS, gneur lefus a pourueu aux fiens en ceci pour et) lesappuyetjlesrctenir àfoy 8c les rendre ad-(£gt; uifez de bonne heure, afin que les grandeurs, j£ forces ,rufes, richeftes toute lafplcndeur, authorité amp;nbsp;puitfance del’Antechriftamp;du monde, ne les esblouylfent point, 8c ne les j(- deftournent apres luy en perdition. Pourtât ,(£ ce grand Roy des Rois leur a prediét l’adue-.(/ nement 8c la qualité toute fpiritucllc de fon regne inuifible, odieux 8c iricfprifé au moirée de, difant qu’il ne viendra point, 8c ne s’efta-. itc o''
-ocr page 100-80 Atheomachib blira à la façon des royaumes terriens, aût- j, grand luftre, pompes amp;nbsp;apparences hunw'l ç nés, mais au dedans de fesfideles. Etquh n’eft point de ce monde,ni appuyé ou deren ç du par les forces mondaines, car elles font le plus ordinairement contraires que les hiftoirestât fainftes qu’autres le te moignent : car il n’y a pas eu quelqu’vne df quatre Monarchies ou Empires fouuerain du monde qui n’ait oppreflé fon Eglifet* certain tcmps,amp; en plufieurs maniérés,coin me elle le fera iufqu’au dernier iour,toufioiigt;' en quelque façon que ce foit , amp;nbsp;en diueo lieux : combien que ce Royaume fpirituf* cefte Euangile du Royaume des cieuxn’o^' amp;nbsp;n’empefehe point cà bas les domination amp;nbsp;puiflancesfupcrieures, ni la police amp;nbsp;goii^ uernemens de ce monde, mais les confam^ amp;nbsp;leseftablit. Carauffi, Dieu feul cncftl*
Matt.zt, Jiem. 15.
fondateur,lcs donne à qui luy plaift,Iesmaif tient amp;nbsp;authorife, en y afiuiettiflant, (foi^ toutesfois l’obciiTance de fon Empire cc0 amp;nbsp;fouucrain)toutcs pcrfonncs,grands,petis! Paftcursöc brebis,fans excepter homme que^ conque, ne mefme Prophete, ni Apoftr^' Commandant exprefi'cment à tous d’y oH' tendre amp;nbsp;de reuerer auec humble amp;nbsp;loyak obciilance, tous fuperieurs, Rois amp;nbsp;PrinceS) Gouucrneurs amp;nbsp;Magiftrats, amp;nbsp;de leurpay^' tous deuoirs, tributs amp;nbsp;péages. Non pow’ par feintifc oq crainte depunition, ainshde-lenie”’
-ocr page 101-C H Â P. vi’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;8i
lèment,amp; pour l’obligation delaconfciencC jit, enuers Dieu ; lequel les a conftituez en ceft ' ƒ, honneur, charge 8c vocation pour fon ferui-
ce; 8c en eft le protefteur 8c garent.Auffi voit
, on communément que ce feul Roy des rois,
' nbsp;nbsp;amp;nbsp;Seigneur des feigneurs les furhauffe en
gloire, les fait florir,8c les bénit de lignee,de
' ÿ fantédoogue vic,profperité,honneufSjrichef
■„ fes 8c forces,renuerfant leurs ennemis,quand
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oiquot; off!' ff'quot;!
ccux-cifont leur office défions Princes,com mevraisPafteursamp; Peres de leurs peuples amp;nbsp;fuietsfpour l’vtilité defquels ils ont efte crcez amp;nbsp;ordonnez de la dinine prouidence.) Et truand ils hébergent amp;nbsp;maintiennent en
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fe, qui efteftrangcreamp;voyagcrc au monde, cerchant meilleur pays, affauoir le Royaume celcfte,amp; la cité de beatitude glorieufe que Heb.m Dieu luy a pteparee fur les cieux. Ainfi a-il bénit amp;nbsp;fait profperèr ces grands Rois, Da-uid,Salorapn.lofaphat,Ezechias,Iofias,Con üantin,Theodofe,amp; tant d’autres. Aucon-traire il adulent foüuent, mefmcs au milieu
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de la courfe de cefte vie mortelle,queDictt arrache en fon ire, ceux-là qui fontobftincz à empefeher amp;nbsp;renuerfer fon Regne en terre, qui eft le facré Miniftere de fa pure parole. Ainfi qu’il a renuerfé amp;punihorriblement les anciens perfccuteurs,Pharaon,Achab,lo-tam, 8c tant d’autres en fon peuple d’ifracl; puis Antiochus,Herodes, fes enfans amp;nbsp;leurs
-ocr page 102-Si
AtHEOMA CHIE
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femblables. Aufii Néron, Domitian, Iuliarf) amp;nbsp;leurs compagnons en méfmes cruautcï entre les Ccfars, Se tant d’autres en diucrfo contrées de ce monde,en tous aagcs,amp; de ix’ lire temps,defqucls perfecutcurslcs noms voyent es hiftoires, amp;nbsp;font chroniquez pouf mémoire execrable à iamais comme le non’ de Pilate gouuérneur Romain , au fymbok desApollres. Et cela pour s’eftre addonne^ amp;nbsp;endurcis à perlecuter le Seigneur en fa pO' urc Eglife,amp; a vouloir exterminer, bannir chaffer fon faincl Euangile qui cft fon regn^ Ipirituel, loin d’eux,amp; de leurs eftats qu’il leur a donneZjfans qu’ils ayent confiHe-ré ne recognu que c’eft pour le cours de l’E' uangilc,amp; reduélion des efleus reftans enco^ res à appeller, amp;nbsp;par les fainéles prières fideles,que dure encores en ce mode. Daiiai’ tage nous font prediôlcsaunouucau Tefe' ment les perlècutions domcftiques,les . d’inuentions humaines, amp;nbsp;de perdition, f*' perftitions confufions horribles qui 1' uoyent affliger la Chreftienté dedans (o'/' P‘ mcfme,en diuerfes maniérés. Comme défait : elle a efté miferablement defehiree de fes da mcftiques,apoftats,hcretiqucs,amp;par Mah«-met ßcl’Antechrift Romain. Or celle cll‘^ condition en ce pèlerinage terrien défont' ° frir toutes fortes d’opprcffions,dautant qu’^* le efpere au Dieu viuant ennemi des vices desidûIes.Et le Seigneur lefus l’a prophétie luy-mcf'
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Uy-meftne,predifant aux fiens, Vous aurez angoifle au monde, mais ayez bon courage, i’ay vaincu le monde. Et encores,Ils vous li-urcront pour eftre affligez, 8c vous tueront,
amp; ferez bais de toutes gens pour mon nom. Plus, S’ils m’ont perfecuté.auffi vous perfe-cuteront-ils; Sc mefme le temps vient cjue tjui vous tuera gt;nbsp;cuidera faire feruice à Dieu. À quoy aufli les Aciens dofteurs de l’Eglife s’accordent en plufieurs paiffages de leurs cf-crits, entre lefquels aucuns ont dit exprefie-
, ment, Que celuy qui eft perfecuté enfuit le- S-Tirofme, J fusChrift; mais celuy qui eft oppreffeur amp;nbsp;, perfecuteur fuit l’Antecbrift. De fait, ceux
qui deuorentne fontPafteurs ne brebis, car
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^llesPafteurs amp;nbsp;brebis ne fauent que paiftre,amp; .^jlnonpas deuorer: mais ce font loups amp;nbsp;lions ■J qui ne fauent point paiftre , ains defebirer, ! tuer amp;nbsp;deuorer les brebis. Or elles feront re-
■ J itirôes viues amp;c entières des gouffres de leurs . I entrailles au dernier iour. Cependant il faut '’jquelavrayeCbreftienté foitainfi traitteeSc ’ perfccutee par celle qui fauflement fe nom-i me Cbreftienté , laquelle en lieu d’vn feul
,(j ! Ghrift feul efpoux amp;nbsp;mari,en reçoit reclame, couebe en fon lift à milliers. Maisla vraye
j'jE Eglife de îefus Cbrift eft vnie purement à 1 fon mari,amp; crucifiée auee luy par l’Eglife des J t malins Principaux Sacrificateurs, Dofteurs de la loy, Scribes, Pbarifiens 8c leurs tyrans É eftlaues ôc ftruiteurs. Les raeftnes Dofteurs
-ocr page 104-ga AtheomacMie_ XÄeriMrd anciens tefmoienét auflî,que les premi^V*’ delà (on~ cmprellez apiecutct Ics vrais uerfion de mébres de Chrift, font ceux-là qu’on 5.^4»/. tenir le premier reng amp;nbsp;auoirlaprincif'L
en l’Eglife Chreftienncdefquels d’vne ce effrenee puilfance abfolue nicttt'jj^^ feu SiC à fang la cite de Dieu. Quant éies de perdition amp;nbsp;defuqycmcns apK’|j.g tres reigles que lareigle vnique de cft d’eftre purement Chreftiens de feul nom duquel il nous faut eftre6'‘j^,J (car il n’y a point de falut en aucun comme le declare S.PicrrejNous qu’en a prophetifé l’Efprit de Dieu bouche del’ÀpoftreS. Paul parlant dtuSeurs mefmcs de l’Eglife. Ils fe f, d’entre vous-mefmcs,dit-il,des honufl^’tlic noncans choies peruerfes pour attireri fciplcs apres eux. Et l’Apoftre S.Pifff'fnç prophetilc ainfi,Il y aura entre vous 4en doéteurs qui introduiront des fcétes dition, amp;nbsp;par auarice feront marchand jnl vous. Combien que Satan n’a point a^'qu, de les fufcitcramp; mettre en œuure infl^doi pres la mort des làinâs Apoftres: *”’(01 défia commencé de leur temps,coinm^^ftrc voyons que S. Paul s’en plaint ia de p ».Csr.i. aux Corinthiens,difant,Chacun de
!• Moy ie fuis de Paul : Et moy d’ApoH^^^fj moy de Cephas: (qui fignifie Pierre) ter de Chrift. Chrift eft-il diuifé ? Paul a^' •
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, iucifie pour vous?Ou,auez-vous eftébapti-gt;'^j^zaunom de Paul? Et toutesfois ce mal n’a ' Jeu eftre euitc; mais toute la Chreftienté eft ’*’implie de ces diuerfes fcétes, 8c reiglesbeau '•'Ç^up pires que l’abus des Corinthiens. Car ^corcs de prefcnt,les vns difent,!^! ous fom-^’’^ pes de l’ordre de reigle d’vn tel faincl ; nbsp;nbsp;nbsp;les
tores d’vn autre »car il y en a en grand nom-)re, de forte que tout cft plein d’autresPa-l''|toi'is d’ordres,reiglcs 8i fe(ftes,amp; d’autres in-’f’ierceifeurs »médiateurs aduocats, au lieu ju’il n’y a amp;nbsp;ne peut auoir chef ni aduocat i^Su’vn feul lefus Chrift, duquell’Apoftre S.
|ean dit ainfi, Nous auons vn aduocat en-gt; bers le Pere, affauoir lefus Chrift le iufte.Et i ^’‘XPaul dit,que Chrift eft à la dextre de Dieu, ijeam, fait requefte pour nous , amp;nbsp;qu’il y a vn
Jbicu, amp;nbsp;auffi vn Moycnneur entre Dieu amp;nbsp;les hommes,lefus Chrift homme,lequcl mef nous commande de prier Dieu amp;nbsp;dcluy demander,non pas au nom des Anges ou des ‘^jProphetes ou des Apoftres, mais feulement enfonnom,amp;enfomme dit »Toutes chofes que vous dcmâderez en mon nom,il les vous 4 .donnera; voire qui feront felon fa volonté, Aomme l’expofe S. lean en fa premiere Epi-fftre. Plus au mefme nouueau T eftament en oquot; la premiere Epiftre de l’Apoftre S.Paul à Ti-o’^’lnothee au chapitre quatriefme » Le fainft ‘’’’^fprit a notamment predift qu’es derniers ^'’'Aemps aucuns fe rcuolteroyent delaïoy de i-' ; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;E.iij.
-ocr page 106-8lt;^ Atheomachie j l’Buangile, s’amufans aux doélrines des bles, enfeignans menfonges, defendans marier,amp; commâdans de s’abftenir des vM des que Dieu a creees pour en vfer auec afl'j de graces.Et pourtant au fécond chapitre'*-l’Epiftreaux Colofliens, il auoit debon”^ heure admonnefté les Chreftiens de ce là, de fe bien garder des faufles deuotions qquot; des lors s’introduifoyent par les fauxAp'*^ ftres,mcfmesen diftinélions au manger boire, en la difference des feftes amp;nbsp;autf'! JfLc.iÿ. tours» au feruice des Anges amp;creatute“'
Lequel feruice fpirituel des confeiene^ n’appartient à autre qu’à Dieu feul, carih* eferit, Tu adoreras le Seigneur ton Dieu» ? à luy fèul tu feruiras. Mais ces abus font tour jours creus amp;nbsp;augmentez depuis le temps fainds Apoftresamp; difciples du Seigneur,‘î’® font morts pour defendre amp;nbsp;feeller de Ifi^ fang cefte pure vérité de l’Euangile. Etpquot;'* le monde en a fait des patrons, aduocats^ interceffeurs, (comme auflî il a dreffé fes Motions aux Anges contre leur defenfet*' preffe)amp; leur a-on bafti des temples, chap^* les amp;: autels en leurs noms contre leur doi^ ne.Pour laquelle maintenir,eux tous amp;nbsp;Chrift mefme, font encores à prefent ped^ cutez au monde en la perfonne des Chreftiens qui la veulent fuiure amp;nbsp;gardât' Combien que cependant chacun voit clatf^'. ment les fruids pourris amp;nbsp;maudits quif’’'’ prourn'i?
-ocr page 107-Chap, v i. 87 ’ prouenus de toutes ces dénotions,facrilcges» amp;nbsp;inuentions humaines. Car par le mefpris Si prohibition du fainft mariage(que le S. E-fprit appelle honnorable,amp; couche fans macule,amp; qui eft ordonné pour tons qui en ont befoin) le poure monde eft rempli d’infame-tez,adultercs,paillardifes amp;nbsp;autres infeétions de Sodome amp;nbsp;Gomorrhe. Aufli par les differences des iours amp;nbsp;des viandes,regne l’hypo-crifie amp;nbsp;l’opinion facrilege de ponuoir mériter amp;nbsp;gagner les pardons des pechez,amp; paradis. O blafpherae horrible contre noftre Seigneur lefus Chrift,par lequel feul nous a-uons rcmiffion de nos fautes,amp; falut! Car il a fait la purgation d’iceux,amp; luy feul eft noftre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•'
merite, car fon fang précieux nous purge amp;nbsp;nettoye de tout pecnc. Et parles feruices di-uins qu’on a faits amp;nbsp;dreffez aux Anges,amp; aux fainfts qui ont vefeu en ce mode, cefte vraye cognoiflance de noftre Seigneur lefus, amp;nbsp;de fon propre amp;nbsp;perpétuel oftice d’Interceffeur vnique, Mediateur Si Aduocat, Prophete, Dodeur, Roy amp;nbsp;Sacrificateur eternel, feul chefamp;SauueurdefonEglife, aeftédutout amp;9. obfcurcie,amp; comme enfeuelie amp;nbsp;efteinte.Or l’efprit de Dieu , les Anges, les Apoftres amp;nbsp;voire les fainds dodeurs. anciens ont condamné expreffement toutes telles dénotions amp;nbsp;feruices de la confcience, invocations des fainds retirez de ce monde , offrandes Si fa» crifiçes, Si finalement condamneront les i»
F.iiij.
-ocr page 108-88 Atheomachip, dolatres. Aiiflï au noHueauTeftamentnoU* t; eft predióhc Fincredulité obftinee du moO' t de, amp;nbsp;des Athciftesamp;moqueurs de Die» a de fa parole,leurs blafphcmes horribles, nbsp;nbsp;nbsp;p
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Z«(i8.
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pris de leur falut,amp; fon redoutable amp;nbsp;derni^ c iugement fur eux. Comme quand le Se*' j gneur luy-mefme a predift à fes Apoftres r qu’à fon retour des cieux en iugement â** 1 mo)nde,tout y fera plein de confunonsjd’i***' 1 pieté,d’iniuftice,d’extorfions,amp; d’vne extre- f me amp;nbsp;defefperee ftupidite. Et pourtant t nous auons bien là deffus à prier Dieu amp;*” lt;nbsp;nous laffer. Car cuidez vous, dit-il,quan(ll' c fils de l’homme viendra qu’il trouuefoyequot; t terre? 8c encores, Comme il aduint es iou** i de Noc, on mangeoit, on beuuoit, on faifo*' 1 des mariages,iufqu’au iour que Noé entra ei* j l’arche, amp;nbsp;le deluge furuint qui les deft'* t Auflî es iours de Loth on mangeoit,on beü- t uoit,on achetoit,on vendoit, on plantoit,î^ j on edifioit : mais au iour que Loth fortit J* lt;nbsp;Sodome, il pleut feu amp;nbsp;foüffre du ciel q**‘ i les deffit tous : ainfi en fera-il au iour que If lt;nbsp;fils de l’homme fera manifefté. SainâPauh 1 prophetifé de ceci en diuers lieux de fes E' 1 piftres, 8c mefme en la fécondé à Timothet lt;nbsp;au chapitre troifieme, difant, qu’il viendtJ ] es derniers iours vn temps fafeheux, carier t hommes feront auaricieux,contempteursdf j Dieu, defiiaturez calomniateurs , cruels gt;nbsp;i tiaiftrff» «
-ocr page 109-Ch AP. VI. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;89
traiftïcs, amp;nbsp;addohnez à leurs voluptczplus toft qu’à Dieu. L’Apoftre fainft Pierre amp;nbsp;J auffi fainft lude ont predift le mcfme. Sc plus expreffement encores touchant ces laio-j{( qucursdeDicu,Atheiftcs,Epicuriens, volu- ' ji, ptueux Sc diffolus, defquels la terre cft char-j{i gee notoirement, amp;nbsp;gémit fous le faix de J,J leurs blafphcmes, iniuftices 8c enormitez.
Et voici les propres mots de cefte prediéfion faite il y aplus de quinze cens ans : affauoir, ^5 qu’il viendra es derniers iours des moqueurs (iS cheminans felon leurs appctits,amp; difans. Où eft la promeffe de fon aduenement ? car tou-jD tes chofes perfeuerent ainfi, mais ils igno-rent volontairement que les cieux ont prins ÿ leur eftre iadis, amp;nbsp;la terre dedans l’eau par la. parole de Dieu, amp;nbsp;que le monde d’alors elf peri par vn deluge d’eau, mais les cieux amp;nbsp;la terre font referuez pour le feu au iour du iu-gement,Sc delà deftruélion desmefehans. Cefte prophetic n’eft-ellc point en ce temps
(ji ici bien recognue veritable ? Que refte-il |{ donc maintenant, ô Chreftiens, en vn tel a-jj bandon amp;nbsp;deluge de tous vices qui couurc la terre , fmon d’attendre le fubit amp;nbsp;final jt deluge de feu , amp;nbsp;l’embrafement de l’ire de fj Dieu , ce grand feu , di-ie, qui deuorera tout le monde ? C’eft aufli la dernicre des |{, prophéties du nouueau Teftament, amp;nbsp;qui a-j, uoitefté défia reuclee fous le vieil,auxPatriar ,5, çhes amp;nbsp;Prophètes; amp;nbsp;entre autres à Moyfc,
-ocr page 110-90 Athfomachie I Dauid, Efaye amp;nbsp;Malacliie: ëi dontlcS\ gneur parle amplement au chapitre vinq quatrième amp;nbsp;vingteinquieme de S. Ah’', thieu, predilant qu’il viendra es nuesdutf auec puiflance ëi. grande gloire, amp;nbsp;tous l’’ faindls Anges auec luy, amp;nbsp;Ce lerra fur le de fa gloire, recueillant les benits en fon Rlt;' gne celefte , 8c prononçant aux malins cruels cefte horrible fcntcnce, Allez mauJi® au feu cternel qui eft prepare'au diable S' fes Anges. Et ceux-ci iront en torment etc’' ncl, mais les iuftcsirontenlavieetcrnellf-Ce iu^emrtit dernier eft aufli predilt;ftamp;lt;if' nonce par les faincls Apoftres en toutt* leurs Epiftres, 8c aux Aétes, Se en l’Apocalj' pfeliuretout rempli de prophéties amp;d)û'' nés rcuelations des confufions de ce derflh' temps, perfecutions continuelles, abomin*' tions amp;nbsp;cruautez de l’Antechrift amp;nbsp;du moC de obftiné, 8c de leur deftruftion 8c gloire éternelle appreftee là fus auxfidde Chreftiens, tormentez amp;nbsp;accablez de raü^ ges amp;nbsp;perfecutions en terre.Mais,dit VEfpf’ de Dieu,Aux craintifs amp;incredules,auxes'' crables 8c meurtriers,aux paillards amp;nbsp;ciupo'' fonneurs, aux idolâtres 8c à tous menteuA leur part fera en l’eftang ardent de feuamp;lt;l* fouftre,qui eft la mort fécondé. A cela fe«P' porte cefte prophetic de l’Apoftre.S.Pauh' la fécondé Epiftre aux Theftaloniciens chs' pitre premier,difaiit, que le Seigneur Iefu$gt;’ monftK^
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monftrera du ciel auecles Anges de fa puif-fance,amp; auec flamme de fcu,faifant vengeance contre ceux quin’obeiflent à fon Euangi-
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lc,lefquels feront punis de perdition éternelle àfavenue. Oyons dôc'favoixauiourd’huy /j’dr.:}, fans delay er à demain, amp;nbsp;fuiuons promptement ce qu’il commande à tous, difant, Kc -pentez-vous amp;nbsp;croyez à l’Euangile. Car qui ne croira fera condamné, d’autant qu’il n’a A/jm. point creu au nom du Filsvnique de Dieu. Il t2z 16. y a encores à noter finalement vne prophetic amp;nbsp;promeffe reiteree aunouueauTeftament qui auoit défia efté donnée à l’ancien peuple de Dieu, laquelle eft eferite au chapitre premier de la premiere Epiftre deS.Pierre, c’eft que la parole de Dieu demeurera éternellement. Voirc,dit-il,ccftc parole qui vous a e-fte annoncée. Et c’eft cela que promet lefus Chrift mefme,difant,Le ciel amp;nbsp;la terre paffe- 5/^^^ ront, mais mes paroles ne pafferont point. Cefte diuine parole nous a efté delaiîlee en l’Efcriturefainéte, dontl’Efprit de Dieu cô-
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mandcparlabouche de l’ApoftreS.Paulau premier chapitre de l’cpiftre aux Galatiens, Que fi les Apoftres mefmes venoyent, ou vn Ange du cieleuangelizer autrement que cefte parfaite vérité contenue en l’Euangile, il foit anatheme, c’eft à dire en malédiction, Car aufli ilprotefte au vingtiefme chapitre des Actes qu’il a fidelement annoncé tout le eonfeil de Dieu.Or cefte parole du Seigneur
91 Atheomachie
nous eft demeurce faine amp;nbsp;entière par G mtquot; fericorde.Et ladite prediction a eu toufiours en certains lieux fes efteéts Glutaires,comme elle auoiteu entre le peuple ancien d’ifrael» malgré Satan amp;nbsp;PAntechrift, amp;nbsp;toutes fes ru fes amp;nbsp;forces,amp; toute la rage du monde:qui » fait toufiours fes efforts de la perdre amp;abo-lir.Comme iadis le Roy Antiochus Epipha-nés figure de ce maudit Antechrift, fousl’au ^760. du monde trois mille fept cens foixante, qui eft paffé il y a défia mille fept cens quarante quatre ans,employa fes ediéls amp;nbsp;fes threforS) I. J/acA. I. fej armees amp;nbsp;ics forces pour faire perdre amp;nbsp;bruflerlesliuresderEfcriture fainlt;fte,tueramp; exterminer tous les fideles qui ne fe vou-droyent rcuolter de cefte facree doélrine. Et ce tyran exerça des horribles cruautez amp;nbsp;per* fccutions, toutesfois il n’en peut iamais venir à bout,ains le Roy des rois(auquel ce mal heureux faifoit la guerre, pour maintenir affermir l’idolâtrie) le frappa, amp;nbsp;lors ilfeco-gnuttrop tard fa cruauté amp;nbsp;fon iniufticeifi mourut miferablement. Et apres luy fon fils perdit aufli le Royaume amp;nbsp;la vie, amp;nbsp;fut occis par l’armee de fon fucceffeur Demetrius.Dc-puis ce temps-là les imitateurs d’Antiochus auec toutes leurs forces amp;nbsp;armees fe font toufiours efforcez amp;nbsp;s’efforcent encores à | prefent par tous moyens d’abolir ceftç vérité, amp;nbsp;de tuer amp;nbsp;exterminer les fideles qui lu gardent,
-ocr page 113-Chap. vi.
gardent, amp;nbsp;quifuiuentlapuredoétrine d’i-(/ celle ; amp;nbsp;exerceront mcfmes cruautez, iuf-
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ques au terme que Dieu y a mis, lequel ils ne pourront paffer •. ncantmoins cefte celcfte prophetic aura fon cours amp;nbsp;fes cffcéts au fa-lut des vrais Chreftiens, amp;nbsp;à la perdition des perfccuteurs incredulcs-.c’eft que la parole de Dieu voire aucc fon Eglife demeurera éternellement, car l’Eternel l’a dit, parlant ainfi: Voici mon alliance auec eux, mes paroles ne bougeront point de ta bouche, ne de la bou- ‘ ehe de ta fcmencc , ne de la bouche de la fe-mencc (Te tafemence,ditl’Eternel,dcs maintenant amp;nbsp;dorefnauant à iamais. Voila quant aux marques manifeftes de la facrcc vérité du Dieu viuant,contcnue aulEbicn aunouucau qu’au vieil Tcftament, amp;nbsp;mcfme déclarée plus familièrement au nouucau. Et auffi quantàlaconferuation miraculcufe amp;nbsp;perpétuelle de VEferiture fainélc, laquelle eft demeuree par l’infinie bonté, puiffance amp;nbsp;grace deDieu à fon Eglifc , amp;nbsp;luy demeure toufiours faine amp;nbsp;entière au milieu de toutes nations,amp; parmilcs tcmpeftcs,troubles,per-fccutions amp;nbsp;furieux efforts de Satan,dc l’An-techrift amp;nbsp;du monde, des le commencement qu’elle a efté infpiree amp;nbsp;eferite , comme elle demeurera encores infailliblement iuRpucs au dernier iour auec icelle Eglifc. Là ou par le contraire la plufpart des eferituresmondaines font perdues, ôcmefmes les grandes
-ocr page 114-943 Atheomachîe
l.Pier^z.
1, Cor,
librairies aflemblccs amp;nbsp;foi^neufement gîf' dees aux defpens des grands Rois, amp;nbsp;Mona^ ques anciens de la terre.Lefqucls aulîï finale' ment font efcoulez,effacez amp;nbsp;perdus auec les torrens de leurs forces.Mais l’Efcriture faiH' die Si l’Eglifc , bien qu’elle foit càbastant contemptible, eft neantmoins immortelle' car ƒ elle Eferiture amp;nbsp;le tefmoignage lt;le Dicu,fk’ l’Eglife eft fa maifon fpirituelle, foi’ dec fur la viue roche amp;nbsp;pierre angulaire, qui eft noftre Seigneur lefus Chrift, vray Die” bénit éternellement. Amen.
CHAP. VII.
O N c\v E s fi nous fommes troublez en nouf-mefmes ? voyant que l’Efcriture fainfte eft ordinairement quafi paf tout le monde ficontempti- . blc,rcicttee,amp; mefmeblafphc race outrageufement, haye, moquee de plu-fieurs des grands amp;nbsp;fages mondains contern-pteufs
-ocr page 115-C H A t. VIA nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;9$
pteurs de Dicu,voluptueux,auaricicux amp;nbsp;fu-
-, pcrftiticux: Sc des peuples qui volontaire-P ment ignorent lefculamp;vray moyen de leur falut : lequel gift cnlapure cognoiffance amp;nbsp;j5 obciflance de cefte parole de vie ; amp;nbsp;ft cela nous fcandalize eftrangemcnt qu’elle n’a jjt point d’entree en plufteurs nations du mon-j; de,nc'dcdans les cœurs,amp;confciencesftupi-j{ des amp;nbsp;endormies, d’vq ft grand nôbre d’bom ,0 mes Sc qu’encores enlaplufpart de ce petit j) nombre, au milieu duquel Dieu l’a publiée ,0 nbsp;nbsp;amp;nbsp;logee, par fa grace, elle ne peut defploy er
fes eft'câ;s amp;nbsp;fa pleine vertu,ne faire fructifier fes auditeurs en fes dignes fruifls de repen-
j tance 8c reformation vrayement Cbreftien-g ne : Qu’il nous fouuicnne de ce qu’à eferit * l’Apoftre S. lean au chapitre troifteme de J. fon î-uangile, 8c qui font les propres mots
du Fils de Dieu noftre Sauueur, (afin qu’vn ft . grand fcandale n’esVranle ni deftourne ceux qui fontcappelez) c’eft que la caufe d’vn tel mcfpris, Sc par confequeat de la iufte condamnation du monde, fe trouuera es mondains. Pource que la lumière de vie eftant ve nue au monde obfcurcie de profondes tene-bres de péché, les hommes ont mieux aimé lestenebres de menfongc,que la clarté de ce-ftc Parole,dautant que leurs œuurcs eftoyent mefehantes. Comme les mal-faitcurs fuyent , 8c hayffent la lumière de peur d’eftre defcou ueïts , 8c que leurs mefehantes œuurcs ne
-ocr page 116-^6 Atheomachié
foycnt cognucs amp;nbsp;reprinfes. Mais ceux qui portent en vérité amp;nbsp;en rondeur de bonn^ confcience, viennent volontiers à la 1 umier^ comme vrais enfans d’icelle. Voila doncN Icule malice,amp; mauuaife confcience de l’ho'j me,gui luy fait mefprifer,moguer 8c reicttt^3 fon lalut, guelgue ignorance qu’il fache alk'J gucr pour fon excufe, 8c pour vouloir excüq fer le monde auec foy j 8c par ainfi fe cach^q dedans la multitude des mefchans. Car ctf n’eftqu’hypocrifie de toutes fcsbelles inteH' j tions 8c çxcufes, 8c de toutes fès deuotioH*' mondaines,car il en cache amp;nbsp;couure comnilt; d’vn manteau les tenebres de fon cœurm»';
lin, fon infidélité amp;nbsp;fcs ccuurcs mefehantesq 8c en defguife aucunement fa mefehante^^-laide vie,afin de s’y mieux entretenir amp;nbsp;cou-urir, pour viurc à fon appétit, 8c nonpoin* fous la regle de la parole de Dieu, car il demeure fourd amp;nbsp;aueuglé en fon amc, pourtf qu’il ne veut point ouutirfes oreilles ne yeux. Il cft ignorant,amp; fans fcicnce de laVO'J lôté defon créateur8c fouuerain iuge,pour-j cc qu’il ne le veut ouyr parler, amp;nbsp;n’en veutf’^ uoir dauantage que ce qui luy plaift, 8c s’e® : penfe bien repofer fur la côfcience d’autruyq Mais comme ceux qui auront péché ayansl’j Loy,feront iugez parlaLoy : auffi tous ceuti qui auront péché lans la Loy, périront fan^ la Loy,car ils font tous en eux-mcfmcs.amp;en Adam leur ocre, enfans d’ire de leur nature • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c’en
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Chap, v t i.
97
à dire condamnez ; tellement que leur ignorance leur feruira de condamnation , en lieu
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dc les excufer, 8c. qu’vn chacun portera fon , propre fardeau d’infidelité amp;nbsp;d’iniquité, au dernier foufpir de fa vie, amp;nbsp;au dernier iuge-ment de Dieu,quoy qu’il s’en cuide bien def-charger par autre moyen que par l’obeiffan-ce dc l’Euangile .Qim fi nous cerchons encores quelque caufe plus haute d’vn tel horrible mefpris de cefte parole diuine, fouuerai-nemét digne d’eftre reueree, receuë ôc obeye de tout le monde^cognoiffons que cela eft vu arreft fccret du grand ïugecelcfte. Qui pour fe manifefter le feul Dieu amp;nbsp;iuge du monde. Dieu,di-ie,parfaitement iufte 8c parfaitemét mifericordieux, a enclos tout le genre hu-
I main fous vne tref-iufte condamnation, la
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quelle Adam a tiree fur foy amp;nbsp;fa pofterité de fon plein gré amp;nbsp;fans contrainte. Ce qui eft aduenu afin que ce grand Dieu fe fift voye 8c. ouucrture par ce moyen,à l’execution de fon decret amp;nbsp;prop os éternel, 8c defployaft tant fes iuftesiugemens fur le monde toutcoul- Rom.], pable deuant luy, qu’auffi les threfors de fa tSr 5-mifericorde amp;nbsp;de falut offerts à tous en no
ftre Seigneur lefus Chrift , amp;nbsp;toutesfoisre-ccus feulement des elleus qu’il a de toute c-ternité ordonnez à la vie eterncllc,lefquels il appelle au temps de fon bon plaifir amp;nbsp;par l’ef ficace de fon fainél Efprit à la foy de l’Euan-gilc pour les iuftificr amp;nbsp;glorifier en iccluy
• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;G.j.
S)8 Atheomachie
mefnie Icfus Chrift, felon que declare par la bouche de l’Apoftre S. Pau’’* premier chapitre de l’Epiftre aux Ephefif”' 11 les a efleus en fon bien-aimc,deuant laio*’ dation du monde, nous ayant donnéalt;:‘^ gnoiftre le fecret de fa volonté en nous auons ouy la parole de vérité amp;nbsp;boi'^ nouuellc de noftre filut. Il nous a donc d*’quot;’ né ce priuilege fpccial, amp;nbsp;en nous eflifan^' iericordieufement, il a iuftement delaill*^!^ autres. Ainfiqu’ileft eferitau chapitrent“' fieme de l’Epiftre aux Romains,l’ay aiincl^' cob,amp; ûy hay Efau.Car il dit par Moyfe»!’“* ray merci de celuy à qui ie voudray faire in'* ci, amp;nbsp;feray mifcricorde à qui ie voudray mifericorde. Et qui es-tu qui répliqués co^ trcDieu? Le potier de terre n’a-il pas pnilquot; lance de faire d’vne mcfme malle de terre.“*.
vailTeau à honneur amp;nbsp;autres à deshoniit“*' Car Dieu veut ainfi monftrer fon ire, amp;nbsp;fs*** cognoiftre fa puilfancc, endurant en grao*^ patience les vaillcaux d’ire appareillez à pt*' dition ; amp;nbsp;monftrer les richelies de fa glo*^ es vaifteaux de mifcricorde qu’il a prépare“! gloire, amp;nbsp;lefquels aulli il a appelez, car nit^ me quand le nombre des enfans d’ifraelf*' toit comme le fablon de la mer, fi n’y aura-* de fauué que le refidu ; car pluficurs fontaf pelcz,mais peu font efleus, comme a dcclaf* le Seigneur au vingt-deuxiefme de fain** Matthieu, dauantage au dixfepticfme
-ocr page 119-C H A V. VIT. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;9?
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lean,il prie le Pere celefte, non point pour le monde,mais pour ceux lefquels le Pere luy a donnez du monde, amp;nbsp;ceux qui croiront en i-ccluy parleur parole. Or tous ceux-là font ceux qui obeift'cntàfonEuangile, Si dont il parle auhuiéfiefme chàpitre de fainft lean, difant aux incrédules îk malins ; Qui eft de
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Dieu il oit les paroles de Dieu pourtant Vous ne les oyez point, à caufe que vous ne-ftes point de Dieu, mais afin que les hypocrites ne Ce trompent eux-mefmes, notons que cefte ouye emporte quant amp;nbsp;quant l’o-beiffance de Foy,car autrement ouyrVEuan-gileamp; la volonté de Dieu, Si- cependant ne changer point de vie, amp;nbsp;ne s’en foire que fe-courrelesaureilles, ceftouyr à double condamnation , comme dit le Seigneur ; que le Luc lU feruiteur qui a cognu la volonté de fort mai-
'* ftre, Si ne l’a point faite, ferabeaucoup plus griefuementbatu. Pourtant il préféré l’obeif lance de l’Euangile à toute l’excellence de fon parentage terrien,difant,Qui eft ma mere, amp;nbsp;quifont mes frétés? Ceux-là font ma mere amp;nbsp;mes frétés qui oyent la parole de Dieu amp;nbsp;la mettent en effeéf. 11 declare auflï
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qu’il ne favitpbint cercher debeatitude amp;nbsp;de falut dehors de cefte parole facree'.Qu^and v-nc femme d’entre le peuple elleuantfavoix, luy dit,ce quieft veritable,Bien-heureux eft le ventre qui t’a porté. Si les mammelles que ta as fuGcees'.adonc il dit, Mais pluftoftbien-
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lOO AtHEO MACHTE
heureüx font ceux qui oyent la parole Dieu amp;nbsp;la gardent. Et à bon droit, car en 1^ foy de cefte parole, la vierge Marie a efté 3^' clarce bien-ncureufe amp;nbsp;fauuee, comme £1*' lue I. zabet luy a dit, Bien-heureufe eft celle qn'* creu:amp; aufli nods y eft offerte la remiffionlt;l‘ nos péchez par lefus Chrift, ce qui eft noftf* fouueraine beatitude,comme le fainét declare au Plèaumc trente deuxicfmc,amp; null' par l’Apoftre au quatriefmc des Roma’Uj' Nous voyons donc clairement à quoy il tiquot;' que fl peu de gens entrent amp;nbsp;cheminent cefte voyc eftroite de l’Euangilc qui meint’ falut : amp;nbsp;qu’au contraire la groffa multitult;l' du monde, entre amp;nbsp;s’en court à vau deroü’* parle plain chemin large amp;nbsp;Ipacieux qui®’' ne à perdition. C’eft en fomme poureeqquot;’ ' ceux qui demeurent ignorans, ou obft®’’ ennemis de l’Euangilc amp;nbsp;rebelles, nefoquot;’ point des cileus amp;enfans du perecelcfte/ de fon Eglife, ni de la femence legitime 3gt;' celle, laquelle Eglife a cefte promeffe quelt’ enfans feront les efeoliers amp;c enfeignez 3’ ’Dieu. Et par ceux-là feulement, lafapientf diuine parlant en l’Efcriture fainélc, feratt' cognule, obeye Si iuftifiee, comme elle mtf' me le declare au dixième chapitre defain^ lean, difant, le cognoy mes brebis, amp;nbsp;f®* cognu des miennes. Mais quant aux inert' dules, il leur dit, Vous ne me croyez poinb pourec que vous n’eftes point de mes brebiS’
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Mesbrebis oy ent ma voix,amp; ie les cognoy,amp; elles me fuyucnt, Sc ie leur donne vic éternelle. Ce font ces petits en renoncement d’eux-mefmes,en nombre, quaUtcz Sc apparences mondaines, contemptibles Sc mal traittez au monde, dont il parle ailleurs , en difant,Pcre Seigneur du ciel amp;nbsp;de la terre, ic te ren graces ^e tuascacbéces cbofesaux fages amp;nbsp;entendus, Sc les as reuelees aux petis, car ton bon plaiftr a efté tel. C’eft ce petit f nombre en coraparaifon des mondains , le-quel il confole amp;nbsp;a(feure,difant ,'Ne craignez il! point petit troupeau, car il a pieu à voftre pe e* re de vous donner le Royaume. Ccrcbez ce jÿ Royaume deDieu amp;nbsp;fa iuftice,amp; toutes ebo
, fes vous feront baillees.Mais quant aux mo-queurs obftinez, ils ne veulent amp;nbsp;ne peuuent
ƒ croire,à caufe que l’Rfprit de Dieu en a don-né l’arreft, difant par labouebe de l’Apoftre
/ fainâ; lean, apres le Prophète Efaye, 11 a auauglé leurs yeux, amp;nbsp;a endurci leur cœur d’i' afin qu’ils ne voyant des yeux, n’entendent (ci nbsp;nbsp;nbsp;de cœur,8c ne foy ent conuertis ne gueris,tel-
ÿ lament qu’ils ne croiront point celle œuurc (iCf nbsp;nbsp;nbsp;que Dieu fait en leurs taps, quandbien on le
leur rccitera,ains la mafpriferont coma efua-nouys enleur fans. Si ell-ce qu’ils en fentirôt nJ nbsp;nbsp;nbsp;finalementles effcamp;s par la vengeâce terrible
'i)j! nbsp;nbsp;nbsp;que ce grâd Dieu viuant defebargéra fur eux,
(P nbsp;nbsp;nbsp;pour le plus tard en leur dernier iour, 8c puis,
(iti parfaitemét au dernier iugemét de ce môd», ,15' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;G.ii'j,
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-ocr page 122-jox Athfomachie
Nc foyons donc par trop fcàndalifez s’ils n’ cognoiflcnt point cefte œiiure de lareftâ''; ration de l’Euangile,en ces derniers temps* difficiles amp;nbsp;perilleux.Piiis qu’il aeftëainfis' rcftc au ciel contre tous les enfans d’intidfli' te, obftinez dautant qu’il leur plaift ainlii^ lefqucls pechent librement amp;nbsp;volontaif^' ment quant à eux, amp;nbsp;fans aiWiine contraint amp;nbsp;pourtant en feront iuftement punis. W efinerucillons-nous de ce miracle fpirituf' qu’ilen y ait quelques vns qui croyent,amp; qquot;' les fideles Chreftiens rendent graces immo’' telles à Dieu de leur foy amp;nbsp;repentance q*)' font fcs dons précieux,amp; glorifient fa mifef*' corde fur eux, fes tref iulles iugemensft' les incrédules, lefquels auffi n’ont rien (1$ quoy murmurer ni répliquer contre faiuft*' ce: car comme la vie éternelle eit vn pur doquot; d’iceluy à fes fideles par le moyen amp;nbsp;feul rite de fon Fils lefus Chrift. Auffi la mortc' ternelle eft aux incrédules amp;nbsp;rebelles conti* fon Euangile,vn iufte falaire de leur pech«-'^ propre malice obftinee, car ils perifient’ leur efeient, amp;nbsp;trouueront amplement C eux-mefmes, en leur volontaire ignoran** rebellion amp;nbsp;malice, amp;nbsp;en leur propre co”' fcience la cauffi plus claire amp;nbsp;plus prochain* d’eux,de leur perdition,fans qu’on fe trau ail' le de la leur cereber plus haut, car il fuffit qn* Dieu a parlé à leur confcience, dont ils m»' jgt;rifent les remors amp;nbsp;vifs aiguillons ;amp; q“*
-ocr page 123-Chap. vu.
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fon Fils noftrc Seigneur Icfus appelle iour-,11! ncllemcnt par fon Lu an g lie toutes fortes de jd gens, difant à tous, fans exception ni excufe j,sgt; nbsp;nbsp;de perfonne, Repentez-vous,amp; croyez à 1’E-
fiji uangile,car qui ne croira point fera condam-^eli' nc. Outre ce qu’ils font tous appelez au vray ƒ but de leur creation, excellente fans compa-jje- raifon par delTus les poures belles brutes, jt«' nbsp;nbsp;c’eft affauoir àbonnorer le créateur Dieu vi-
iölt;', qii' ’à
di
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|)i! uant par la fiance amp;nbsp;obeiffance à fa parole* (jdi inuocation de fon nom, amp;nbsp;aélions de graces qÿi de fes biens (comme entre les Payensmef-mes il y a eu quelques Melcbifedec ,Iob, E-libu amp;nbsp;autres tenans celle voye;)amp; plufieurs autres qui en tallonnant auec leurs difeours en ont fort approché. Dauantage à fuiure l’exemple de tous les fainéls Peres anciens amp;nbsp;fideles, voire depuis Adam iufques à ces derniers tempsEt le cofentementàl’Euangi le de tant de nations Chrefliennes,amp; de tant de fiecles paffez qui fe recognoit pour vne marque de la doélrine diuine de la vraye E-glife de Dieu, arrellee àl’Eferiturefainéle,
j} Si au fymbole des Apoftres, qui eft la pure £(1 confeffion de Foy de tous les Chreftiens, Si ,£( nbsp;nbsp;nbsp;a la Loy de D ieu réduite à l’amour d’iceluy.
,ji. Si de noftre prochain , Eoy qui eft fi iulle Si flC nbsp;nbsp;nbsp;fi fainéle qu il n’y a que redire,fi neceffaire Si
profitable ,mcfme pour reiçler celle vie, Si pour conferuer Vhonnellet c priuec Si publi-
L nbsp;nbsp;nbsp;que,Si le droit d’vn chacun, Sc entretenir la.
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-ocr page 124-104 Atheomachie focicté humaine,que fans icelle, qui a efté-Dieu engrauee naturellement es cœurs if hommes,puis mefme publiée par efcrit, peuples amp;nbsp;nations de tout le monde, les bares amp;nbsp;pourcs Payens n’euflent peu fuW'' fter ni leurs eftats : ains tout le monde fer«* incontinent renuerfé amp;nbsp;du tout abyfiut'' confiifion : amp;nbsp;toute honnefteté, propritquot; d’vn chacun,droiture,vérité, amp;nbsp;mefme toü^ (cureté de cefte vie caduque feroit efteinte* abolie par la licence desbordec de mal-rb’’ Si mal- faire, laquelle eft réprimée amp;nbsp;reten-' en quelque bride, au moyen de cefte loy^' uinc,engrauec en la confcience qui a conHn'; naturellement les pôures Payens à faire qquot;'' ques bonnes loix politiques fur ce fondt' ment diuin, voire feulement quant à la fcc»* de Table qui touche le droiâ des homn't*' amp;. le repos public de la vie prefente: car q®' àlaprçmierc Table de cefte Loyamp;purfo' uice de Dieu,les hommes ne peuuent iarnaU paruenir d’eux-mefmes, ni par tous ces W*’' yens qui ont efté maintenant touchez, à et' fte vraye amp;nbsp;falutaire cognoiflance de Dit”' amp;font tous defnuez du falut amp;nbsp;de la vie eteP nclle,exceptez feulcmet ceux quidc fa pu”* mifericorde font régénérez amp;nbsp;rcnouuelezp”’ fa parole, amp;nbsp;par fon fainft Efprit en la dt noftre Seigneur lefus Chrift. Et ce mal eft’ l’occafion de la çheute amp;nbsp;péché d’Adam, q^
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a fait que les dons naturels de l’homme ont b, efté corrompus, amp;nbsp;les dons fupcrnaturels • concernansla vie bienheureufe à venir, per-
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dus, comme a bien noté vn des fideles anciens parlant felon l’arrcft du Seigneur. Tel-Icment que noftre raifon amp;nbsp;intelligence humaine eft aueuglee à difeerner les chofes di-uincs, amp;nbsp;toute la bonté de noftre vouloir eft perdue en matière de choifir amp;nbsp;fuiure ce qui eftpuremcntfelonDieu. De forte que toute la fageffe mondaine, amp;nbsp;toute la dextérité de l’homme naturel ne comprend point les cho fcsquifontdcl’lLfpritdeDieu, car ellesluy i.Cor.t. font folie amp;nbsp;nelespeut entendre; mais il s’a-hurte, choppe amp;nbsp;trebufehe au beau premier degré del’entree de cefte diuine cognoiffan-ce. Pretnierement fur ce poinét, s’il y a vn Pƒ.14. Dieu,ilrefueamp; eftime qu’il n’en y ait point, ou qu’il en y ait pluGeurs , ou qu’il en y ait
' quelqu vn, mais tel qu'il le forge amp;nbsp;imagine en fa vaine penfee; non pas le mul vray Dieu parfaitement amp;nbsp;infinement iufte, mifericor-dieux amp;nbsp;tout-puiffant, par la prouidence amp;nbsp;ordonnance duquel toutes chofes font conduites à vne certaine bonne fin au regard de luy amp;nbsp;de fon confeil tref-fainét amp;nbsp;tref-iufte, quoy que l’intention des malins ouuriers 8c leurs œuures quant à eux, foyent iniques 8c mauuaifes comme contraires a fa volÔté de-
claree enfafaiwfteLoy.Dôt ilfenfuit q tout borne qui efthors deUfoyamp;de l’obeiftâce dq
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AtHEOMA CHIE
puis apresq”' cefte eflencc’
I’Euangilc eft vraycment fans Dieu au dc,amp; fans efpcrancc , comme le faind Efr auffi le declare an fécond chapitre des Epi’^ ficns.En apres l’homme non régénéré chüf pc amp;nbsp;defaut au fécond degré de ccfteviä)' cognoiflancc de Dieu, a (l'a noir, qui eft amp;. quel ilcft, quand il ignore ïâ nature éi’J' ne: premièrement quant à fes proprieteni“' ftinites incommunicables J qui foiit^*' trois perionnes, afiauoir le Pere, fou fus Chrift,amp; le faind Efprit: aux proprietez communes à Dieu,Iefquellcs font qu’il eft Efprit indiui^ blc, infini, qui a de foy-mefme fi toutj puilfanccjfagcife,bonté, vérité, miferico'^ amp;nbsp;iufticc,parfaites,infinies amp;nbsp;éternelles. que le fens de l’homme non regeneré,ne liant entendre nccomprendre par fes raifo^• 8c difeours aucuglez, à cefte occafion il fond tout en lieu de difeerner, ou diuifep’ pieces amp;nbsp;met comme en diuorcc amp;nbsp;coiiib les chofês coniointes 8i qui font toufio^ bien d’accordîou s’en moque amp;nbsp;nie franc!’*'
ment tout ce qu’il ignore,amp; qu’il veut ig”®’ rer: mefprifant de s’enquérir de la Parole*' Dieu,amp; decercher en icelle des bonnes!*' nettes,amp; voire demander des yeux pour clE* illuminé: ou quandl’homme ignore ladi*' ne volonté touchant fa prouidcnce amp;nbsp;duite generale amp;nbsp;particuliere , dont il a . parlé ci-deftus, laquelle prouidence leE*' Cham*'
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Chap, v i i.
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charnel eftime eftre nulle, amp;nbsp;que partät nuis des affaires du monde n’en font gouucrncz, regardez ne conduits, ni les euenemens d’i-ceux (duquel erreur commûeft forti ce nom M profane de fortune) ou eftre imparfaite , amp;
que pormant tous les affaires du monde amp;nbsp;1'^'’ leurs euenemens , amp;nbsp;chacun d’iceux cn fon
particulier, ne font pas regardez amp;nbsp;gouuer-nez par icelle prouidcnce.Et de ceft autre cr-reur font procédez les prétextes amp;nbsp;opinions s^, impies,que la matière, le confeil humain, amp;nbsp;les moyens ou inftrumens fontlacaufc cn-
. tierc des chofes qui aduicnnent,foitbien foit mal, amp;nbsp;aufqucls le fens charnel rapporte Icf— dites chofes, fans pouuoir monter plus haut o’’ iufques à cefteprouidence de Dieu tout-puif . faut, qui eft feul la caufe fouucraine amp;nbsp;treC-ƒ iufte de toutes chofcs.fanstoutesfoisqu’au-
cun péché ou iniquité foit cnluy , ni vienne ■/, de luy,ne foit en fon œuurc , tref-iufte quant
àluy, bien qu’il y ait œuurc mauuaifc quant
aux manuals ouuriers amp;inftrumens. Comme nous cn auons tant de tcfmoignages amp;nbsp;d’exemples par toute I'Efcriture, amp;nbsp;fur tout /j. au myftcre de noftre falut, cn la mort de no-
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ftre Seigneur lefus Cbrift'; ou bien le fens charnel eftimc cefte fainfte prouidece eftre X violente amp;nbsp;inique gt;nbsp;non pas iufte comme elle
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eft, dautant qu’il voit que communément amp;nbsp;quaft d’ordinaire lesinnocens font iniuriez, calomniez,opprcfCeZjaccablez, Si cc par les
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malins amp;nbsp;mal-viuans , Icfquels ccpendiquot;'' ' fleuriffent, amp;nbsp;leurs enfans apres eux en monde, d’où procèdent plufieurs murmut^’j d’impatience, fcandæles amp;nbsp;blafphemes, coO' tre la.parfaite iuflicejde Dieu,pourccqquot;* j l’homme naturel aueuglé, ne voit amp;nbsp;ne pe®’ 'attendre le iufte iugement que le fouucW*’! iuge du monde fait amp;nbsp;fera finalement tât bons que des mauuais, amp;nbsp;de tout ce quid* fait, foit bien foit mal ; amp;nbsp;le bien de fa gloit* qu’il veut tirer par fa fagefie incomprehenli'| ’ ble,de ces maux amp;nbsp;horribles confufions, lef'* quelles par le péché font entrees,amp; ont la ’’’ ' gue en ce monde amp;nbsp;au cours de cefte mortel' le vie, amp;nbsp;encores quand le fens charnel igno* re amp;nbsp;ne peut entendre ni approuuer l’acce-: ptionfpeciale amp;nbsp;particuliere que ceftetref-* iufte volonté de Dieu fait de chacun defei) cflcus en fon Fils lefus Chrift, efleus, di-iti; des toute éternité, amp;nbsp;non pas acception des perfonnes ou apparences d’hommes. De b' quelle acception diuine la raifon charneU* ne fait rien du tout,tellement qu’il n’y a ho® me qui en puifle comprendre quelque choft fans l’Efprit de regeneration amp;nbsp;ce don précieux de la foy es promefTes de falut,lefquel' les nous font defployees es faincies Eferitu-res, amp;nbsp;par le S. Efprit feellees en nos cœurS' Partant il faut que l’homme foit addrelTé^' ait recours à la predication de ces excellen- ' tes promefTes,moyen ordinaire pour auoir U ’ foy
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foy qui cft vn don amp;nbsp;ceuure du S.Efprit, car elle cft par l’ouye de la parole de Dieu. Et
' .1 fans cefte foy nous ne pouuons obtenir ne certitude de noftre eleétion Sc adoption, , ni l’cffeift amp;nbsp;le bien d’icelle qui cft noftre fa-
1.. lut. Cerebons donc amp;nbsp;fuiuons cefte parole ,J de vie, perfeuerons conftamracnt en l’ebeif-
fànced’iccllc,condamnons nouf-mefmes tou tes nos fantafies, opinions amp;nbsp;confeilsdela f ; chair amp;nbsp;du monde qui feront tant foit peu y contraires à cefte vnique vérité amp;nbsp;voye de l'I falut, amp;nbsp;ce faifant nous apprendrons de bien
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en mieux, mefrae le S.Efprit fecllcraen nos cœurs ce fecretincomprehcnfible de noftre elcâion ,amp; nous en afteurera iournellement
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par les fruiäs dignes de repétance t^u’il nous fera produire, nous côduira iufqu’au dernier foufpir, en toute vérité, amp;nbsp;finalement à la iouyflance des chofes excellentes qui nous font offertes amp;nbsp;promifes en icelle, lefquclles font tref-fermes amp;nbsp;affeurees aux fideles,quoy qu’elles foycnt fi outrageufemcnt mefpri-fces, moquces,mefcreues Sc contredites par la foie amp;nbsp;infenfee fageffe, ou rage du monde infidèle jobftiné à fa ruine amp;nbsp;perdition.
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L rcfte mafntcnant Vn poinâ à dcduire lequel ne pouuantc-ftre Gomprins ni approuuc' la raifon aueuglee du fens hu' main. A ce defaut il adulent que les moqueurs de la fagcflc de Dieu, font de leur ignorance vn voile fut leurs yeux qui ne font défia que trop obfcuf' cis,à ce qu’ils ne puiflent cftrc illuminez deh clarté du lainâ; Euangile en leurs efpaUfes tencbrcs, ni ramenez de leurs erreurs amp;nbsp;con-duitsen lavoycde paix A: defalut. Ce mef-inc poinét aufi'i n’eftant clairement entendü UC coniprins de pluficurs Chreftiens infirmes, craintifs, amp;nbsp;qui n’ont pas beaucoup prô
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fite en la foy de l’Euangilc, ni en la cognoif-Ence de fon naturel, Ôc de fa condition qui eft d’eftre mellc auec ramertume de la croix, amp;nbsp;toutes fortes d’affliftions 8i perfecutions au monde,trouble grandement leurs cfprits, de forte qu’à cefteoccafion les vns n’en veulent ouyr parler, les autres s’en eftrangent amp;nbsp;s’en retirent à leur double condamnation. Poiirquoy il le nous faut fouuerainEmcnt vui der. Or c’eft vn myftere ou fccrét, pourtant que nous y apportions la rcucrenceamp; l’humilité requife: amp;nbsp;qu’il nous fouuienne de retenir en bride nos curiofitez,murmures amp;nbsp;ré
pliqués en nousafluiettiifant au bon vouloir amp;nbsp;arreft du Seigneur. Et pour vray il ne nous faut trop esbahyr s’il eft mal entendu 8c mal comprins des mondains,profanes, lafehes amp;nbsp;craintifs qui aiment trop leur peau, amp;nbsp;le monde plus que Dieu: car ccfte amour 8c crainte charnelle les empefehe amp;nbsp;enforcele igt;'l de fes illufions. Or ce poimâ eft touchant ■I’M l’extreme aneantiffement.l’ignominicjcroix,
I affli(âions,milèrcs,mort cruelle amp;nbsp;honteufe, 1'^ I lefquelles noftre Seigneur lefus Chrift a fouf iC I fertes pour nos pechez, commençant à fouf-l’l frir des le commencement du monde en fes
I membres efleus, comme AbGl,'Noé,Abrahâ, r l lfaacjacob,lofeph Si leur pofteritejes Pro-ifquot; 1 phetes amp;nbsp;vrais fideles.Puis en fa perfonne des D1 fa natiuité,laquelle a cfté tref pourc, comme t'l hors du train commun des moindres hora-fd 1 ■ I I t6
-ocr page 132-ni Atheomachie
mes de la terre: amp;nbsp;au rang amp;nbsp;condition d£$ poures beftes, aflauoir en vn efiable, dedans vne creiche.Pourtant à bon droit il s’eftcoifl parc en fon abieélion , non pas à quelqu’vfl des moindres hommes du monde, mais à vn poure ver de terre, comme on le void en l’an cicnne prophetic de fa paffion au Pfeaurns vingt deuxiefmc. C’a doncefté bien loin du rang amp;nbsp;de celle maiefté infinie du Roy des rois. Dieu de gloire manifefté en chair,d’a-uoir eu vn tel palais amp;nbsp;logis à fon entree en ce monde. Puis apres, fa nourriture amp;nbsp;fa renommee entre les luifs orgueilleux a elle contemptible, fa vie mortelle des lors iuf-ques au dernier foufpirvne perpétuelle croix! car il a elle continuellement perfecuté, calomnie, moque, blafphemé,outragé, aflailH amp;nbsp;hay prefque de tous,finalement en fa mort reiettc du monde finon de quelques petits Si contcmptibles: puis abandonné de les propres difciplcs amp;nbsp;domcftiques,vendu,trahi di renié par aucuns d’entre eux, accufé, pour-fuiui, condamné amp;nbsp;exécuté à la mort de la croix, voire la mort cruelle amp;nbsp;infime entre toutes autres, propre amp;nbsp;fpeciale aux plus de-fefpercz brigands du mode.Et par qui toutes ces chofes ? c’a cfté par tous les plus honno-rcz,eftimez, redoutez amp;nbsp;obeys d’entre les fa-ges , les grands, puiffans amp;nbsp;riches en fa nation , c’elt aifauoir par les Princes amp;nbsp;les luges,tant ccclefiaftiqucs que ciuils. Puis cru-
-ocr page 133-•1^1 lit» vfl vn ai»,
les 'â' eigt; •C'
cifié à l’inftance,pourfuite,amp; par le commun confentement du corps de fon peuple. Et finalement eftant rePTufeité, monté au ciel, amp;nbsp;fa mémoire honnoree par quelques perfon-nes Icfquellcs l’auoyent aimé,ouy,fuiui 8c te-ftifié qu’il eftoit viuant,e{leué fur les cicux,amp; iuge du monde,(mais en petit nombre d’hô-mes 8c fcmme3,8c gens prefquC de nulle cfti- quot;nbsp;me 8c reputation enuers le monde orgueilleux,) ces tefmoins-là ont efté perfecutez de mefme, menacez, fouettez, batus,emprifon-
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hez, lapidezjSe mis amort cruelle comme blafphemateurs, feduftcurs, feditieux, fefti-ftes Si perturbateurs de tout Ic monde. Et encores toufiours depuis, mefrncs aprefent qu’d y a tant de temps efebeu depuis fa nati- i s 8 uitc, tous ceux qui purement l’ont fuiui, aimé amp;nbsp;ferui, amp;nbsp;qui le fuiuent amp;nbsp;feruent enco-tes comme leur Seigneur amp;nbsp;leur Dieu, feul Sauueur amp;nbsp;Rédempteur,felon la doélrine de fon fainft Euangile eferite plr fes difciples 8c Apoftres,n’en ont point eu de meilleur marché , ains vn traittement tout de mefme. Et font calomniez,pourfuiuisjaguettez,oppref-, nbsp;nbsp;fez.dechaffez, faccagez amp;nbsp;par toutes fortes de
' tormes exterminez amp;nbsp;mis à mort tref-cruel •
O'
y
le Se infame, en touslieux,en tous temps, 8c au milieu de toutes les nations où ils peuuét eftre defcouuerts amp;nbsp;faiGs. Mefme fans aucun
, tefpeét d’aage ni de fexe, de commun pays*
1 nbsp;nbsp;de voifmage,d’alliance,affinité nbsp;nbsp;parenté,ni
ri nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H.i,
-ocr page 134-iï4 Athiomachi«
aucune compaflion ou mifericordc. Cc cf'** ne defaut point du tout aux plus malheureux amp;nbsp;exccrables parricides, boutefeux, peftifcquot; rcz,empoifonneurs, adulteres amp;nbsp;brigands tout le monde. Et encores apres leur mort, leur mémoire eft pourfuiuie, chargee amp;nbsp;accablée de toutes fortes d’infamies, calom- j laies amp;nbsp;blafmes notoirement faux. Et cela, fans honte ne vergogne qu’en ayent les menteurs j calomniateurs , mefdifans amp;perfccu-teurs, lefquels aulTi en rapportent grande reputation,credits, honneurs, eftatsamp; recoin- . penfesdes mondains amp;nbsp;de leur Dieu, qui eft ' Satan Prince de ce monde,en lieu de la méritée punition.Ces choies fi cftrangcs à noftrÇ chair,au feus commun, amp;nbsp;raifon naturelle, contraires Sc difficiles à digérer aux hommes fenfuels amp;nbsp;non regenerez, ont vne merueil* leufe force amp;nbsp;efficace d’abufion pour deftouf ner les hommes grands amp;nbsp;petîs arriéré ; l’obeilTance de l’Euangile de Dieu, qi.fi tou- ' tesfois eft la pure doctrine amp;nbsp;feule voye de falut : voire mais, c’eft enuers les infidèles, obftinez, hypocrites, amp;nbsp;tous ceux qui font leur Dieu de ce mondc,amp; de leur briefue vie mortelle, amp;nbsp;de leurventre, lequel n’a point d’oreilles pour ouyr Dieu parler,ne Ibn con-' lêil amp;nbsp;fes raifons. Mais elles ne pourront H“quot; gt;nbsp;mais tant faire que Dieu ne foit Dieu, i confequerament le tout-puiflant, fagc,bon, '
véritable
-ocr page 135-C H A P J V I I li nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;115
veritable, amp;nbsp;iufte infiniment, pour en lafai-fon par luy determinCe , monftrer qui aura jy vrayement gaignéle deflus, 8c emporté fina- i.cor.io» lement la viftoire. Mais qui vaincra? ou luy, ou les hommes, qui tous ne font deuant luy que bouë,fange amp;nbsp;poures vers de terre? Certes il deftruira tous les confeils, la hautclfe 8c 1 les forces qui s’efieuent contre luy amp;nbsp;la vérité de fon Euangile, 8c. tous les efforts, f ufes, malices, menfonges, cruautez , iniuftices du monde mauuais,qui n’eft que fa creature.Ec fera cognoiftre par effeél qu’il a iuftement ordonne toutes ces chofes,prefide fur icelles, 8c fien adeuers foy l’arreft, contre-rolle, de-finement, amp;nbsp;l’iffue tref heureufe pouriamais pour fes fideles perfccutez; au contraire tref-horrible amp;nbsp;maî-heureufe pour tous fes ennemis obffinez, traiftres de fa gloire amp;nbsp;de leur propre falut. Or ce fera à leur dernier foufpir pour le plus tard, fi pluftoff leur mi-ferable confcience ne les met en lagehen-ne amp;nbsp;toiture , ( comme elle a bien fou-uent fait à l’endroit de plufieurs ) que ceux-ci verront amp;nbsp;fentiront à leur ruine amp;c perdition , ce qu’ils n’auoyent iamais creu, c’eft qu’il y a vrayement vn lefus Chrift eternel , viuant amp;nbsp;regnaAt qui eft le vray Dieu 8c Seigneur de gloire éternelle , vn Euangile qui eft la iculc vérité , amp;nbsp;droite voye de falut, vn ce-
H,ij4
-ocr page 136-iiô Athfomachik
lefte paradis aflcuré aux fideles ChrefticnSi^* vn enfer amp;nbsp;feu eternel de l’ire de Dieu, oii' uert amp;nbsp;apprefté pour iamais à tous les obfti' nez infidèles cruels amp;nbsp;defloyaux. Et puis fera encores au dernier iour de ce monde d' du que nbsp;nbsp;ruineux qu’ils le fentiront au dou
ble , en corps amp;nbsp;en âmes à la refurreélion leurs propres corps, amp;nbsp;en ce iugement vni'i uerfel, duquel l’es miferables dilent plaifan'quot; ment,que le terme vaut l’argent.Mais ectet'^ mc-làlera chervédu quâdl’executeur deb^'' reur de Dieu les aura faifis au collet, foudai® lors qu’ils n’y auront prins garde, amp;nbsp;n’aurôt le dernier en bourfe, ne dequoy pou’ payer vne telle dette, car il n’y a pour ce d“ chet amp;nbsp;acquit aucun threfor qui conuienu’ Sc fuffife,que le fang précieux de Chriftqu’d’ ont reietté amp;nbsp;foule aux pieds, entant qu’u® eux cft.Cependant tous les fideles amp;nbsp;craigi”’ Dieu,quelques foibles amp;debiles qu’ils foye** auront afiez de rampars amp;nbsp;feront toufiou®*,; munis fuflifamment contre les batteries Si®* faux de Satan,du monde,amp; de leur chair,pfO'l pres fens amp;afFeólions, carceluy quiviiefoU’ les a appelez à la foy de fon Euangile, Icsdifcerne de tous hypocrites,moqucurs^‘ desbordez, eft le Dieu veritable, lequel le ƒ ayant promis amp;nbsp;feelleen leurs cœurs leur lut, ne permettra iamais qu’ils foyent tenW’-outre ce qu'ils pourront porter par la ved®; de fon faind Efprit,ains donnera l’ilfuc
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11 tentation, afin qu’ils la puiflentfouftenir. Mais pour refpondrc maintenant touchant lescaufcs tref-iuftes cnuers Dieu, de cefte abiede condition amp;nbsp;aneantiflement qui fut en Chrift , amp;. qui dure encores en fes membres fideles viuans enterre, depuis qu’il eft montées deux, afin de fortifier les confeien-
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ces debiles, amp;nbsp;confermer de plus en plus celles qui font faines amp;nbsp;bien refolues, il nous faut retenir ce qu’il nous en declare en fa parole. Premièrement qu’il a tout fait pour foy Prtu.ià. 8c pour fa gloire , voire le mefehant pour le iour de la dcftrudion.Puis apres qu’en atten dant ce iour-là auquel il veut monftrer fon ire amp;nbsp;faire cognoiftre fa puiftance infinie, il endure en grande patience les malins, vaif-feaux d’ire amp;nbsp;reprouuez, lefquels font appareillez à perdition, car il eft fi parfaitement bon amp;nbsp;mifericordieux qu’il faut que fes mi- . fericordes foyent defployees ici bas fur tou-tesfesœuures amp;nbsp;creatures, amp;nbsp;que lesmef-chansmefmes en foyent conuaincus Scplus inexcufables viuans amp;nbsp;mourans , amp;nbsp;puis au dernier iugement. Confequement que d’autant qu’il eft vengeur de tout péché, 8c fou-uerain iuge du monde,il faut que toute la race d’Adam coulpable corrompue amp;nbsp;peche- Gagt;.6.
* ƒ reffe, le fente amp;nbsp;recognoiffe tel,afl'auoir,pu-niffeur des vices,par effeél. A raifon dequoy ayant éternellement efleu en lefus Chrift fon ' J fcul Fils tous fes membres heritiers de fon H.iij.
lit'
118 A T H E OM A CH IE
regnc,amp; reictté le refte auec Sata n en la damnation du feu éternel qui luy eft affig”'' Si à tous infidèles obftinez, ce grand Dgt;^”' di-ie, veut auffi fe monftrer amp;!: faire cogn”*' Üre en cefte vie prefente, ennemi amp;nbsp;veng””' des péchez qui fans cefle bourgeonnent 3’^' dam noftre Souche en nous tous fes enf®”’ iufqu’à la mort, comme le fuç d’vn aibf’ monte de fa racine en tous fès rameaux. nous en fommestous infeélez amp;nbsp;pourris^” nous-mefmcs, 8c n’y a d’excepté que lek” iufte Mediateur amp;nbsp;fecÔd Adam lefus Chru’j Pourtant,comme Dieu fait fentir fes inifef' cordes en cefte vie terrienne auxenfansJ^ perdition amp;nbsp;malins, (Icfqucls iouyffent if pour la plus part de grande profperité, foquot;* difposamp; vigoreux, amp;nbsp;ne font point trauaü' lez ni affligez auec les autres, ains font enflf d’orgueil amp;nbsp;fierté, engraiflez de tousaifo iniurieuXjcruelsjOpprefteuTs des bons: voir* ' effrontez blafphematcurs de Dieu, notoire' ment iniuftes amp;nbsp;mefehans : amp;nbsp;toutosfoisc® paix amp;nbsp;repos acquièrent tant amp;nbsp;plus de H-chelfes , puis meurent doucement, amp;nbsp;delaif lent abondance de delices à leurs enfans^' fuccefleurs.) Semblablement ilplàiftàc* grand Dieu iuge du monde, que fesfidelesj enfans fentent en cefte briefue vie fes chafti' liiens paternels, la haine qu’il a contre le pC' phé, Ôi combien il luy defplaift. Et pourtanti veu
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Veil que tous pcchent amp;nbsp;I’ofFenfent, mcfm,o les meilleurs plufieurs fois en ceftevic,amp; défaillent tous àfe iuger douant luy, comme poures coulpables , pécheurs amp;nbsp;dignes en eux-mcfmes de la perdition éternelle des ai}-treSj illes iuge, chaftie amp;enfeigne paternellement par fes verges temporelles, afin que leurs pechez amp;nbsp;deffauts ne paruiennent iuf-ques au comble à la mefure des mefehans re-. feruez pour fon dernier iugement. Et qu’ils ne fe perdent auec le monde amp;nbsp;nefoyent condamnez auec les mondains obftinez, lef-quels s’enyurent de leurs aifes amp;nbsp;delices, amp;nbsp;s’engraiffent à leurs appétits comme desbe-ftes de proye pour la cuifine des enfers tandis que les fideles Chreftiens boiuent continuellement à grands traits l’eau d’an-goifle en toutes fortes d’affliélions. Mais cependant le Seigneur declare que les mefehans en leur grande profperité font en mauifcfte peril comme deffus la glace j d’où à leur fin il les précipité en ruine e-ternelle , amp;nbsp;lors ils cognoiiTent trop tard que leur profperité amp;nbsp;leur aife mondain n’a efte qu’vn fonge vain , amp;nbsp;qui fe trou-ue faux apres le yefueil : Au contraire que les fideles font fouftenus par la dex-tre diuine en leurs temporelles deftreffes Matt.x?. de mort, amp;nbsp;puis receus au dernier fou-fpir de leur vie en fon palais d’honneur,
Hàiij,
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Atheomachie
/Itbr. 7.
Par ainfi apres qu’il lésa exercez amp;nbsp;chaftK* comme chers enfans , amp;c pour Icurtcftifi^' qu’ils ne font point baftardsgt; ainsheritiefSi finalement il les reçoit en fa gloire,mais dî* tant que toutes les affliélions amp;nbsp;punition’ temporelles des pécheurs ne fernen trient’ tout, pour réparation amp;nbsp;fatisfadion des J*' chez deuant Dieu , duquel le iufte courroU* eft infini contre le pechc: il a ordonné cefî®! parfait amp;nbsp;iuftemoyen de fatisfaire à fa iufr ce infinie pour les pechez de tous fes efleus» voire de tout le monde,s’il obeiifoit à l’EuaO' gile. C’eft qu’il a enuoyé fon feul Fils lef”* Chrift eternel pour les poures mortels, k' quel s’eftant fait homme parfaitemét fai”^ Si iufte, s’eft mis amp;nbsp;conftitué pleige, rcdeiquot;' pteur amp;nbsp;feul payeur,par fon entière obeifla”' ce au iugement de fon pere celefte pour no*’® tous poures detteurs, coulpables de mortC' ternelle, amp;nbsp;qu’autrement fuflîons demeuf^? à iamais fous icelle: lequelauflicftantdo” nature diuine en forme de Dieu infini tout-puiflant, n’euft point réputé à quelqn® rapine de fe manifefter au rnonde,vrayeniÇ'’5 egal à Dieu fon pere : amp;nbsp;toutesfois il s’eft a' neanti foy-mefme pour nous, ayant prins la forme naturelle de feruiteur, fait vrayeme”'’ àlaftmblance deshommes, amp;nbsp;trouuéenft' con corporelle vray homme,« s elt abban'; ; foy-mefme ayant efté obeiflant auPere in*' ji ques à la mort de la croix, fuiuantles ancien' ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lies
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nesçropHeties. Pourquoy Dieu l’a fouucrai- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’
V** nement e(lcuc,amp; luy a donné vn nom par def itit’ {us tout autre nom ou dignité, afin qu’au
nom de lefus, tout genouil le ployé de ceux qui font es cieux,enla terre amp;nbsp;deffous la ter-ol'* te ; amp;nbsp;que toute langue confeffe que lefus Clirift eft le Seigneur en la gloire de Dieu ƒ fon pere. Ainfi Cfirift nous a rachetez de la O«* malediélion de laLoy, quand il a cfté fait en fa mort pour nous malediftioujcomme il eft fti eferit, Maudit eft quiconques pend aubois, afin que labenediélion éternelle nous aduint parlefus Chrift, laquelle auoit cfté promife
(4I à Abraham par la ïoy. Car ce qui étroit im-IC' poffibleàlaLoy (affauoir de nouspouuoir ift iuftifier parl’entiere obcifl'ance d’icelle, veu !»' que tous en font tranfgreffeurs amp;c condam-iiv nez, dautant qu’elle eft foible en noftre chair iiÿ rebelle,') Dieul’a fait ayant enuoyéfon pro-(' pre ïils en forme de chair de péché. ï-t ainfi e* de péché a condamné amp;nbsp;puni le péché en la (l chair, afin que la iuftice de la foy en lefus S Chrift fuft accomplie en nous qui ne chemi-a® nons point felon la chair amp;nbsp;fens corrompu al de noftre naturel ; mais felon Vcfprit amp;nbsp;re-t‘ nouuellcment del’Euangile. Et voila com-l» mentlefusChrift nous a cfté fait de par Dieu it fon pere, fapience outre laquelle rien autre V ne nous eft neceflaire d’enquerir ne defirer.
Puis iuftice parfaite, amp;nbsp;abfolution deuant le ƒ iugement de Dieu, fandification 8lt; purga-
5
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tion de toutes nos fouilleurcs, amp;nbsp;rançon S'* le prix entier amp;nbsp;vnique de noftreracheté deliurance de lacaptiuitc perdurable des cO' i /Zetr î nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cruel empereur de la mort amp;nbsp;pr'æ :
‘ ce ténébreux de ce monde, alTauoir le diabl^i auquel le pecheur Adam s’eftoit mal-hciirlt;;'' fement vendu Si aflerui pour,luy amp;nbsp;les fie’’’ à la mort éternelle.. Voila, di-ie, comme'’* (ô poures humains, tardifs à croire aux fai”' êtes prophéties, paroles du fouuerain il a falu que le Chrift amp;i Seigneur de gloif®' fuft ainfi fait homme, Si anéanti, amp;nbsp;fouffri'*! toutes ce« chofes pour nous : afin qu’efta”*' vray homme il peuftfouifrir amp;nbsp;mourir,car^i ' Dcité ne fouffre amp;nbsp;ne meurt point, amp;nbsp;qu’quot;-ftantvrayDieu tout-puiflant amp;nbsp;homme’”' diuifibleil obtint vidtoire de lamort,amp; 4”* ainfi il en traft en fa gloire celefte, luy fculi”' fte Si fans péché,pour recueillir amp;nbsp;y faire c”' trer les poures pécheurs repentans amp;nbsp;iuft’' fiez par lafoy en iceluy.Le tont felon qu’il’' uoit efté predift es fiecles anciens logteinf’ au parauant par fes Propljctes j amp;nbsp;entre toi” les autres plus expreflement par les dcif”’' dits Dauid, Efaye Si Daniel. C’eft aufliquot;®! que lefus Chrift mefmc apres qu’il fut refl”' feité des morts déclara à fes difeiplesefpo”' uantez d’iccluy, amp;nbsp;cuidans voir quelque d' pritou fantofine, comme font tous les fa”/ chrifts des idolâtres, quand il leur ditainw Taftez-moy Si voyez: car vn efprit n’a”’!
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cHair ni os, comme vous voyez que i’ay , amp;: leur monftra fonvray corps, fes mains amp;fes pieds; mefme encores à l’vn d’entre eux, par trop rétif amp;nbsp;incrédule, fon cofté ouuerc, fcs playes des doux receuës en fa mort, maneca , deuant eux,amp; leur dit, 11 eltoit nccedaire que toutes les chofes qui font efcrites de moy en laLoy de Moyfe , amp;nbsp;es Prophètes ScPfeau-ines fuffent accomplies.Et ainfi falloit que le Chrift fouffrift, amp;nbsp;reflufcitaft des morts au troifieme iour: Si qu’ô prefchaft en fon nom repentance amp;nbsp;remilTion des pochez en toutes natios.Or vous cftes tefmoins d^ ces chofes: comme aufl'i ils ont efté auec vous encores plus de cinq cens autres hommes fideles, qui tous finalement enfcmble Vont veu à vne fois vrayement relfufcité amp;nbsp;viuant. Def- ’ quels plufieurs ont vefeu fort longuement apres fon afeenfion faite vifiblemcnt es deux, à laquelle les Anges comparoiifans leur teftifierent qu’il reuiendra ainfi qu’on l’auoit veu monter. 11 a donc efté neceffai-re qu’il fuft ainfi pour vn temps deffait, amp;nbsp;qu’il mouruft pour nos pechez, afin que la gloire de la iuftice iuftifiantc deDieu,luy demeuraft entière amp;nbsp;parfaite enfaifantmi-fericorde de fa pure grace à fes efleus, tous pécheurs amp;nbsp;coulpables dont iceluy Icfus Chrift noftre Seigneur eft pleige amp;nbsp;Redompteur, amp;nbsp;duquel l’amour incomprchcnfible
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eniiers nous,eft plus certifiée amp;nbsp;admirable,^ fa viéioire dautant plus glorieulc,qucluy3ii’ fl mourât a deftruit Satan auteur de la mort’ j/tbr.i. Se la mort mefmc, amp;nbsp;en a deliurc tousfo membres efteus qui eftoyent captifs amp;nbsp;aftH' icttis à la peine amp;nbsp;lèruitude éternelle. 0' maintenant fi on répliqué, Pourquoy dont fouffrent encores les fideles Cbreftienstan' de maux en ce monde, amp;nbsp;puis finalcmen' meurent, fi le pèche amp;nbsp;la mort ont cfté def' faits par la mort de lefus Chrift ? C’eft daU' tant qu’il n’a point fouffert ce qu’il a fouffc** pour nous remettre amp;nbsp;cftablir enreftatmoquot; dainamp; mefinevie que nous auôsperdueptt Adam : mais pour nous tranfporter amp;nbsp;rions faire entrer apres luy en l’immortalité eek' fte meilleure vic,bcaucoup plus excellent^ que cefte-ci.Ce qui ne fe peut faire que nous ne paflions par beaucoup de maux iufqries hors de ce monde corrompu, defordonneS rempli des confufions du malin, amp;nbsp;par le dC' ftroit de la mort à la vie.Pourtant cefte mo^^ corporelle combien qu’elle foitprocedeedquot; péché duquel les reliques font encores plus fainéts amp;nbsp;fideles durant toute leur vit terrienne , ne lenreft toutesfois impofees*’ recard du confeil éternel de Dieu, commt depart vn iuge feuere amp;nbsp;vengeur courrouc*^» ains comme depart leur Pere tref-mifcricot' dieux,lequel par cefte briefue mort attire 1Ö fiens plus pres de foy en fon regne gloricuS’ Parquoy
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Parquoy cede mort en lieu deles accabler de fes frayeurs amp;nbsp;de les engloutir en fon abyf-me.les récréé par le benefice de lefus Cbrift, amp;nbsp;rcfiouit leurs efprits au milieu de leurs tri-ftelTcs amp;nbsp;larmes corporelles, car elle leur fait voir l’cntrec ouuerte de leur vraye maifon, leur tref-ferme cité amp;nbsp;pays defire, amp;nbsp;recueillir le fruiél de leur foy, perfeucrance patience Cbreftiennc , affauoir le falut éternel. Dauantage il y a ces raifons à confidercr fur les affliftions amp;nbsp;perfecutions des vrais Cbrc-ftiens en cede vie, outre tout ce qui ena edé touebe ci-deuant, Qræ cede cd la volonté trcf-iudeamp; le decret de Dieu tout-puiffant, que par plufieurs afdiftïons nous entrions eu fon reposbien-beureux amp;nbsp;Royaume cternel. Qtte nul ne foit troublé en fes affligions,car nousfommesordonnez a icelles, amp;nbsp;toutes ces chofes tournent en bien à ceux c^ui aimét
Dieu, appelez par fon arred, pour eftre faits conformes à l’image de fon bds ■. car nous fommes appelez à cela, veu que Cbrid afouf fert pour nous, nous laiffant exéple afin que nous enfuiuions fes pas*, c’edauffi ce qu’il nous ordonne pour nodre entree enfonef-cole; difant, Si quelqu vnveut venir apres moy,quilrenonceafoy-mefme 8c qu ilcbar ge de iour en iour fa croix8c me fuiue ,car quivoudragarder ou efpargner fa vie,la perdra. Mais quiconque perdra fa vie pour l’a- ’ mour de moy 8c de ïEuangile lafauuera.
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Que donc il nous fuffife de fa grace eterneilf' car il a déclaré que fa vertu fe parfait en infif' mité,amp; iacoit qu’il ait.eftc crucifie parinfif' mité, neantnioins il vit par lapuifrancelt;l^ Dieu. Pareillement nous quelques petits^“ foibles que^nous' foyons , viurons auec W parla raefme puiffance : fi nous fouffroHj auec luy nous rognerons auffi auec luy, cafquot; faut que nous foyons en quelque maniegt;* faits conformes à luy en fes fouffrances, poitf eftrc rendus par luy conformes à fa gloire félon toutesfois la raefme de conformiteit'’ membres amp;nbsp;du corps auec le chef ; car il faH^ que les membres, pour auoir en eux vied'* chef, le fuiucait fans diuifton,amp; qu’ils paflt'’' apres luy, amp;nbsp;qu’ils foyent tous comme ma'' tyrs de volonté,encores que tous ne fout' frent pas egalement.Cependant cefte paroi' de la croix des vrais Chreftiens,c’eft à dired' ceft extreme aneantiflement que noftre So*' gneur lefis Chrift a porté amp;nbsp;fouffert po**’ nous,amp; que maintenant de fa gloire celefto* font encores, amp;nbsp;fouffre comme chefen*'’ membres fideles perfecutez cabas ,eftrcp“' tec folie au faux iugement de ceux qui por'*' fent ; mais elle cft fageffe amp;nbsp;vertu de Die**’ nous qui obtenons falut par la foy, elle fcandale aux luifs incrédules qui iugen'^ attendent toufiours vn Chrift Roy terriea'i elle cft folie aux autres nations infidèles, ‘1“'
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Chap. vtïi. ny he veulent ouyr ne receuoir celle parole, dautant que leur fcns naturel amp;nbsp;raifon charnelle ne peut comprendre les chofes diuines, ne ce fecret que Dieu nous fauuc amp;nbsp;deliurc ainfi pat vn qui a efté crucifié, amp;nbsp;nous viuifie 1 par celuy qui a efté mis à mort: ne qu’il fort lt;nbsp;viuant amp;nbsp;regnant en la gloire cclellc amp;nbsp;or-jjj donné fouuerain iuge du monde au dernier iour.Elle eft encores en horreur à pluficurs, qui neantmoins fe vantent d’eftre Chreftics, amp;nbsp;lefquels ne voulans a peine toucher du
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bout du petit doigt à ccfte vrayc croix du Tils de Dieu, c’cft à dire fouffrir innocemment amp;nbsp;iniuftemcnt aftliftionpour maintenir la pure venté de fon Euangile, hi amender amp;nbsp;changer leur mauuaifc vie.fe couurent de fupcrftitions, dc peintures, Ggiacs 8c idoles,de croixbien aifees a porter en leurs cbap peaux 8i cbappelets, pour efcbapper amp;nbsp;s’en-
1, trctenir en leurs aifes amp;nbsp;commoditez terrien
■XV
nés: mais telles croix 8c. moqueries duSau-ueur crucifié , leur feront en la fin de leurs ’ 1 iours vne charge terrible 8c trop pefantc,qui accablera leurs âmes detloyales s’ils ne fe ra-uifent, en ruine Sc perdition eternelle. C’eft pourquoy aufVi nous voyons communemét
■ 'j quelesfainéles affembleesdesEglifesChre-'Y nicnes ne font recueillies de beaucoup de fa-
ges mondains, mcfme l’Euangile n’etl point prefehé ariec exquife 8c affettee fagetfe de pa -rolcs,afin q ce^e croix 8c abieftion de Chrafk
ctt'.
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128 Atheomachiè
Jioyn'i-
pour nous,ne foit oubliée amp;nbsp;anéantie, ni ii de beaucoup de puiffans,amp; de riches,nC’ beaucoup de Nobles. Mais Dieq a efleii'’ choies foies de ce monde, foibles, villes ‘ melprifces, pour confondre les chofes^*^ amp;nbsp;fortes , 3c a elleu celles qui ne font po*quot;' , f pour abolir celles qui font, ou qui ont gf’’ de fplendeur amp;nbsp;apparence magnifique*' monde, afin que nulle chair ne le puilfeg^*^ rificr deuant luy, c’eft à dire ne fe puilftsf puyer fur fes propres valeurs , ne vanterd’^ fculbrin de merite, ne d’aucun moyeu quelque falut d’ailleurs que de la foy gnoifianec d’vn feul Sauueur lefus Chriflr que celuy qui fc glorifiera, fc glorifie leui' ment au Semneur, c’eft à dire en fa feulei®*
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J.Pier.l.
fcricorde S^inour gratuite.Et finalernei’* veut par ceft aneantilîement, croix étions,que fa diuine vertu amp;nbsp;Ics-graces tuelles qu’il donne cà bas aux fiens/oyenti^ fes comme des bonnes armes à refpreuuei' foyentrecognues de mife, amp;nbsp;de force diui' pour abbatre toute hautefle qui s’efleucallt; contre de fa vérité. Et que l’efpreuuc foy beaucoup plus precieufe que For quip* rit amp;nbsp;neantmoins eft lt;^prouué par le feu,ilt;’^ manifeftee à fa gloire, amp;nbsp;leur reuienne àh» neur quand lefus Cln ift fera reuelé amp;nbsp;deft'” dra des cieux en iugement, c’eft ce qu’ilno^ dit par la bouche de l’Apoftre S. Pierreps' lant ainfi, Bicn*airnez ne trouuez pointé ftranj
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ftrange quand vous eftes comme en la foutje naife pour Voftre cfpreuue, ains entant que vous cômuniqucz aux fouffrances de Cbrift. (jlt refiouyffez vous, car fi vous eftes iniuriez ^1 pour le nom de Cbrift, vous eftes bien-beu-
reux. Et de fait, gardez que nul de vous ne jjÿi fouffre eftant meurtrier ou larron,ou malfai-
lt;)* ?
teur; mais fi aucun eft perfecuté ou affligé comme Chreftien,qu’il n’en ait point de bon te,ains qu’il glorifie Dieu,car le iugement de Dieu commence par fa maifom amp;nbsp;fi premièrement par nous,quelle fera la fin de ceux qui font rebelles à l’Euangile ? Quand leur ame defefperee tremblant deuant fon iuge, tiree amp;nbsp;gehennec par le bourreau de fa propte co -fcience, fortira de ce monde, amp;nbsp;delaiifera le
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corps à la pourriture, attédant beaucoup pis, affauoir leur punition redoublée par les tormens infinis de leurs propres corps. Quand, comme dit?Apoftre, la parfaite iuftice du fouuerain iuge rendra iufte affliétion à ceux qui nous affligent, amp;nbsp;deliurance à fes poures affligezffors que noftre Seigneur lefus fe mô-ftrera du ciel auec les Anges de fa puiflancc, amp;nbsp;auec flamme de feu, faifant vengeance de
'à nbsp;ceuxquinecognoiffent point Dieu, amp;nbsp;qui’^'”*
'k n’obeiffent point à l’Euangile, lefquels ferôt U punis de perdition eternelle de par la face du a Seigneur lefus, 8c par la gloire de fa force.
* quot;/ Quand il viendra pour eftre glorifié en fes fauléts qui font tous les fideles Cbreftiens*
1CÏ
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rengez à FobcifTance de fa pure paroJc;app^‘ ïez uinéls d’autant qu’ils font purgez de toU- j tes leurs fouillcurcs 8c offenfes , lauez par b j foy en fon fang précieux: amp;nbsp;fandifiez, c’eft’ t dire Icparez des infidèles, confàcrez à icelu/ j comme fes brcbis,hors du train desboucsfi' 1 j les amp;nbsp;immondes,amp; de la troupe des pécheurs ( obftinez, plongez en leurs ordures amp;nbsp;iniqui' lt;nbsp;tez, 8c qu’ils font retirez dedans la berger'^ ] en fon Eglife compagnie vniuerfellc amp;nbsp;facreC i communion des lainéls, vrais Chreftiens 1 fidèles obeilTans à ChriftfclonfonfainâE' j uangilc, Icfquels auffi feront finalement ai- i fociez à tous fes Anges elleus, amp;nbsp;aux efprits 1 bien-heureux qui les ont précédez amp;nbsp;font re nbsp;nbsp;1
tirez de ce monde, amp;nbsp;condamneront le inon- 1 de obftiné par leur foy amp;nbsp;confiance en ce df t nieriour-là, lors qu’ils relfulcitcront en h ï vie glorieufe : amp;nbsp;les infidèles moqueurs, ta- t lomniateurs 8c pcrfecuteurscruels 8c dcfefp^ lt;nbsp;rez en l’opprobre amp;nbsp;tonnent du feu eternd* « Là fcntiront-ils la main pefante du Seigneuf nbsp;l
de gloire qu’ils ont percé, blafphemé Sc d' J lomnié: amp;nbsp;lequels ils crucifient encores tou* 1 les iours en fes membres fideles,amp; rcceuront nbsp;nbsp;1
le iufie loyer de leurs CEUures,amp;condigner«* i tribution de leur mauuaife confcience,Ia' } quelle toutesfois, s’ils la vouloyent efcoutef J patiemment,les redargue tant amp;nbsp;plus, lésai- nbsp;1
cuillonne amp;nbsp;les defdit dedans leurs cœurs» lt;nbsp;Mai» beaucoup plus clairement,voirc deuant nbsp;1
tous
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,lt;«1 tous hommes de raifon, en çcci dont chacun jj/l peut iugcr, c’eftqu’eftans femblablesàleur 131 pere auteur de menfonge,ils fe contredifent l manifeftement,amp;; font contraires à eux-mef-mes en appelant les fideles Chreftiens , des ry '■ poures fols, amp;nbsp;fedufteurs des hommes. Car 10 en premier lieu, fi ceux qui felon le nom de
' Chreftien, fuiuent vn feul Chrift Sc fon pur .[£ ï-uangile. font des fols, ceux- ci donc qui les
I tiennent pour fols, Sc qui quant à eux s’efti-g- 'i ment fi fages amp;nbsp;les mieux aduifez du monde, pourquoy fe monftrent-ils eftre non feule-
1 ment fols, ains forcenez amp;nbsp;pires que Icsbe-1 ftes fauuages en perfecutant amp;nbsp;defehirantain ,1 fi des poures fols? Certes les tormenSjOppref 1 fions, prifons, geheimes, cordeaux, gibbets, ' ïoues, feux Sc autres fupplices de cruelles ’ morts, n’ont point efté dreifez ni employes _ quelque part que ce foit de tout le monde, contre des poures fols , ains communément on les nourrit,on les entretient,on ne les ca-tefl'e que trop ponr rire de leurs folies, amp;nbsp;ce priuilege des fols les difpenfe à tout dire 8c faire. Et pourtant les fideles Chreftiens ne font pas fols, car on ne leur permit iamais de iouyr de ce priuilege , 8c cela eft tout prouué ?ar les hiftoires tant ecclefiaftiques que pro-ânes, mefme eferites depuis la mort de no-ftre Seigneur lefus Chrift iufqu’ à prefent,le- Mart quel auffi fut appelé infenfé, voire par les uenstSe neantraoins fut tantperfecutç» Sc
i ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
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puis mis à la mort horrible Je la croix. tels ont efté reputez les fainéls Prophètes^* ApoftreSjComme on le peut recueillir de 1*E' feriture fainébe, mefmes en l’hiftoire de l oi’' ftion de lehu Roy d’ifrael, amp;nbsp;au proces fä*' contre S.Paul prifonnier,douant FeftusC^* uerneur de ludee ; Qim R d’autre part lesn' deles Chreftiens font des feduéleurs du pc*' pie , comme noftre Seigneur lefus Chriftî' les tefinoins ont auffi efté iugeztels, encof^ moins donc, font-ils fimples amp;nbsp;fols, car'^ poures fols font ordinairement trompez^ feduits,amp; non pasfedufteurs des autres.Nb'quot; fi ceux qui fuiuent la pure doftrine du fit’* Euangile eftoyent des feduclcurs, ils fer oyt les bien-venus entre les mondains, conin'* les feduéleursonttoufioursefté, amp;nbsp;fi no“’ en voulons quelques exemples, n’en auo»’' nous point tant amp;nbsp;plus es fain ôtes Eferiturf' alTauoir les forciers amp;nbsp;deuins feduôteurs Roy Pharao amp;nbsp;des Egyptiens, les Pr ophetf de Baaljfcduéteurs d’Achab amp;nbsp;d’Ifrael, amp;nbsp;l'*’ Sacrificateurs,Scribes Si Pharifiens fedu' éteurs du peuple des luifs. Ils feroyentdo”'; comme ceux-là es cours des Rois de cemoB'; de en toutes delices charnelles, commefo”’: l’Antechrift Si- les fiens, feduéleurs Si defti” ôteurs des poures peuples,amp; larrons des’quot; mes, confcienccs, corps amp;nbsp;biens des ChK' ftiens par fi longuesanncesjuiuant cequifji auoitefte déclare es diuincs prediôtionS)®
■ “ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;meun?'
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Chap, vut? 135 mefme tout à pie in par S. lean en I’Apoca-lypfe.Par ainfi ils ne fcroyct pas affligez touf iours en toutes fortes,comme ils font par les faux Chreftiens en toutes nations» amp;nbsp;nefc-royct es cachots amp;nbsp;dcftreffes auec les fainfts Prophètes, Elie, Michec, îeremie amp;nbsp;les autres , amp;nbsp;mefme auec noftre Seigneur Icfus Chrift condamné amp;nbsp;mis en croix» corne bla-fphemateur,feditieux amp;feduéleur:amp; aueefes fainéts Apoftres 8c martyrs innumcrables, ainfi pcrfecutez, traitez amp;nbsp;maniez de mefme cÔme blafphemateurs amp;nbsp;feduéleurs,des tout le teps paffe iufques à prefent,fuiuant ce que le Seigneuren auoit prediél. Mais quant aux vrais feduéteurs de ces derniers têps,outre ce que chacun peut iuger de leur puante amp;nbsp;orde Vie,ils font faciles àrecognoiftre amp;nbsp;difeerner par leur doélrine » examinee parla parole de Dieu »voire à ceux qui prennent pour aide à leurs yeux les claires lunettes de cefte paro-le,amp; qui ont oinét leurs yeux du collyre d’i-cellepoury voirjclair, laquelle nous declare que les feduéleurs font ceux qui font Phil.^. leur Dieu de leur ventre, qui aiment plus la gloire du monde que celle de Dieu , qui fe fourrent par les maifons pour te-nir les femmelettes captiues à leurs dénotions , amp;nbsp;par auarice, racine de tous maux, font marchandife des âmes , qui aneantif-fent la Loy eternelle de Dieu viuant par leurs vaines traditions, amp;nbsp;feruices humains
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amp; mondains,qu’ils appellent diuinsiquiâflf' fi enfeignent doctrine des diables, en dcfequot;' dant de fe marier pour renuerfer amp;nbsp;plongé' le monde en paillardifes, adulteres amp;nbsp;autre* enormitez de Sodome ScdeGomorrhci^J commandant de s’abftcnir des viandes,^ font des fcétes de perditiô fous autres noi”’; amp;nbsp;patrons de leurs ordres, que de Chreft'fJj amp;nbsp;d’vn fèul chef noftre Seigneur lefus ChnlP beaucoup pires que les Corinthiens repn^ par le S.Éfprit pour auoir dit, Moy ie fuis de Paul,amp;moyde Cephas, ou Pierre, amp;nbsp;d’Apollos, car encores a-on forgé diuers autres Patrons en grand nombre , lefquels oD'; drefle leurs regies, frètes amp;nbsp;doctrines de pef'i dition, du tout contraires à celle, des faind^ Apoftres contenue en la pure parole de i fur laquelle la vraye Eglilè Chreftienne dj fondée, amp;nbsp;laquelle nous conduit amp;nbsp;retient’ vn feul lefus Chrift fëul chef amp;nbsp;fondenicfj de cefte Eglife. Et finalement que ceux-]* font lêduéteurs qui diront au peuple, Chrilt eft ici ou là en la terre , es deferts ou dedafl* les cabinets : amp;nbsp;ordonneront difference J Jours amp;nbsp;de feftes, amp;nbsp;dénotions diuines au* Anges amp;nbsp;aux creatures.Car elles n’appartic” nent finon au créateur amp;nbsp;feul Dieu , amp;
V queluy-mefme commande amp;nbsp;ordonne enw parole: non pas au plaifirdeshommes,carcu qui leur cft excellent eft abomination deuat Dieu.Enfomme ceux-là font fedudeursî^*'
■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;- nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qyjls
-ocr page 155-quels pour fouler leur çonuoitife ont attrap-pé amp;nbsp;afluietti à eux qui ne doiuent eftre que fuiets, leurs Seigneurs amp;nbsp;facrcz Magiftrats, Rois,Princes,Barons,Nobles amp;nbsp;autres, amp;nbsp;a-uec les Seigneurs leurs fuiets amp;nbsp;leurs aines, corps amp;nbsp;biens pour le plus beau amp;nbsp;le meilleur des heritages terriens, auec leurs titres, honneurs, dignitez immunitez par leurs hy-pocrifies amp;nbsp;inenfonges de leur purgatoire vray purgatif des bourfes amp;nbsp;bonnes-maifons, amp;nbsp;du retour des aines des trefpalfez en leurs inaifons, fondement de leurs richelfes amp;nbsp;de-lices, couuerture à tant d’adulteres amp;nbsp;paillar-. difes dont ils ont rempli la terre, car ce faux purgatoire a efté l’vn des plus propres moyés aSatan pour abolir ou enfçuclir le feul purgatoire des Chreftiens qui eft le feul merite • du précieux fang de noftre Seigneur lefus Chrift, amp;nbsp;pour eftablir l’Antechrift fe difant chef de l’Eglife de Dieu,amp; s’attribuant l’autorité diuine amp;nbsp;humaine fur tous, amp;nbsp;l’appuy de tout cela eftabli par vifions, plaintes, bruits amp;nbsp;tempeftes des diables en femblancc des parens amp;nbsp;amis trefpalfez, ou bien fouuét des preftres amp;nbsp;moines ou autres perfonnes a-poftces à cela,iufques à ce dernier temps que la clarté du fainél Euangile prefché a chalfc au loin ces tenebres,bruits amp;nbsp;vifions, amp;nbsp;a e-fteint ce feu de purgatoire graces à Dieu. Et voila pour vne bonne partie des marques des feduâeurs outre les autres, amp;nbsp;telles fpeciales
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de leur chef l'Antechrift,fe difant cftreD' amp;nbsp;commandant comme Dieu furlesRo'® nations de la terre.lefquellesdefignentlet^’ de fa manifeftation fix cens foixantefm apres celle de Chrift, fa perfonne faux phete : fon lieu amp;nbsp;fiege Rome: fon authoquot; comme s’il eftoit Dieu : fcs forces mödai” amp;nbsp;fes cru au tez,meur tres des martyrs: amp;nbsp;u amp;nbsp;deftruftion par le glaiue delà parole» font déclarées bien au long es epiftres Apoftres,amp; mefmes en l’Apocalypfe de S“ où l’on void que les fedufteurs ne font perfecutez, ains perfecuteurs, amp;nbsp;qu’ils garde de foufïrir perlecutiÔs amp;nbsp;tormésp’’ l’Euangile, ni de monftrer vn vray rcnonClt;' ment de leurs corruptions amp;nbsp;plaifirs, niv’* perpétuelle croix,oppreffio amp;nbsp;fouffrâce pû* le Seigneur amp;nbsp;pour là pure vérité,amp; en fo^ . me,toutes fortes d’iniures, calomnies, a®'quot; éiiós,deftru6i:iós,martyrcs amp;nbsp;cruelles raoit’’ carilsne voudroyent point eftre feduélcui* à ce marché-là. Et plufieurs d’eux ne vo“' droyent fouffrir vn petit de feu auboutil* leurdoitgt, mais ils font en repos amp;nbsp;à leal* aifcs,en grade authorité,credits amp;nbsp;honneuft auec toute affluence de delices amp;nbsp;richeöe^ vaines toutesfois.ce nonobftât pour les auoit amp;nbsp;en iouyr en cefte vaine vie, ils eftouffe»' leur conlcience, amp;nbsp;tirent les poures peuple* aveuglez comme eux,par millions en lafoff' infèrnale.Ce qu’ils font en les alléchant amp;nbsp;rt* tenant
-ocr page 157-tenant à eux par vne ouuerte licence àtoute impiété,rebellion contre laLoy amp;nbsp;la parole expreffeduDieuviuant,permiflion de toute iniuftice, violence, cruauté beftiale cotre les vraisCbreftiens, abandon à diffolutions amp;nbsp;desbordemens : amp;nbsp;à fe difpenfer par lettres amp;nbsp;bulles de leurs indulgences,pardons pour ar-gent,amp; pèlerinages atout mal,amp; les amufent cependant par les beaux luftres, mafques amp;nbsp;fplendeurs des faux honneurs,plaifirs amp;nbsp;profits de ce monde pcriffable, efquels l’œil amp;. le cœur charnel fe plaift volontiers; côme font i**, beaux temples,chapelles,autcls,palais,richcs vai{feaux,ornemens,veftemens d’or,d’argét, 0^ de pierres precieufes, amp;nbsp;de foye, rcliipuaires, tableaux,marmofets,idolcs, peintures,tapif-fériés,luminaires,encenfetnens,cloches,fon-0^ nbsp;nbsp;nettes, orgues, mufuyue defeouppee, fables,
'1''^ . fotteslegédes.farceriesôc plaifanteries,amp;les détiennent captifs amp;nbsp;garrotez de leurs liens, tt* iougs des côfciences vagues amp;nbsp;incertaines, c6me monitions,côfcffions auriculaires, cx-communications profanes , fulminations efpouuantaux de leur purgatoire amp;nbsp;lyrobes, vl* inuention des Pay eus amp;nbsp;desPoetes 8cPhi-i** nbsp;nbsp;lofophes des Gcntils,comme de V irgile ,Vla-
{St nbsp;nbsp;ton amp;nbsp;autres; Sc fous la terreur Sc contrainte
lil du glaiue mondain amp;nbsp;des armes amp;nbsp;forces ter- « ■o' nbsp;nbsp;tiennes.Kuectoutcsfois desbelles promefies
ci de falut moyennant Yobferuation de leurs fonges, penitences charnelles, 8c deuotions;
e nbsp;nbsp;amp;nbsp;fur tout moyennant argent, offrandes amp;
-ocr page 158-138 A T H E o M A C HI É fondations , voire toute afleurance aux pli“’ mefehans amp;nbsp;plus exécrables rauiiTeurs, vfii' riers, adulteres, inceftueux amp;nbsp;paillards, trai' lires,pariures,meurtriers,bandoliers,empoi' fonneurs defcfperez, d’eftre neantmoinsfö payant, des plus heureux du mode auec eu«, voire en leur paradis , c’eft à dire au gouftr® ! des enfers. Ainfl a eflé feduéleur Mahoffl^^ quiaenforcelé vue grande partie du moiiils par faloy charnelle amp;nbsp;infernale de VAlcoran» pire eft l’Antechrift maintenant defeou-uert en fa doélrine pleine de blafphemcs,hy-pocrifies,idolatries,empoifonnemcns Si abo minations fardees du facré nom de noftf^^ Seigneurlefus Chrift, à la maniéré desfof-ciers amp;nbsp;magiciens qui en abufent de mefmcs en leurs enchantemens. Et tels ont efté, font amp;nbsp;feront iufqu’au dernier iour tous les fedU' ftcurs despoures âmes, quoy qu’ils feignent amp;nbsp;defguifent, encores qu’ils fe transformaf fent en Anges de lumière ou en Apoftres» car ils ne fauroyent cacher leurs cornes quad ils annoncent autre doélrine que le pur E-uangile, qu’ils ne foyent recognus eftre ana-theme amp;nbsp;en malediélion par l’expresarreft de Dieu viuant. Mais plufieurs d’iceux n’ont garde de fe transformer en quelque Ange de lumière pour tromper ainfi les hommes clair voyans par quelque luftre de vertu de bonnes mœurs, de fainélc vie, ou quelque eftin-celle de crainte de Dieu. Car, excepté ceux qui
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qui font retenus parla raifonamp; honneftcté naturelle au milieu de fi horribles confufiôs, leur plus claire lumière en ces chofes-là,n’c{l que profondes tenebres plus cfpaifles que cel les d’Egypte, leur plus grande fagcfle vn pro fane mefpris de Dieu : amp;nbsp;leur plus parfaite fainâetcjtoute pollution amp;nbsp;renucrfement de la pureté Chreftienne, honnefteté humaine, amp;nbsp;loy naturelle,amp;en fomme vn abandon de-fefperé aux desbordemens enormes,amp; à tou-te l’extorfion des vieux Geans abyfmez par le deluge, amp;nbsp;des peuples exécrables de Sodome amp;nbsp;fes autres villes foudroyées par le grâd feu du ciel. Oràcefteoccafionamp; pour tels fcan-dales amp;nbsp;achouppcmens mis entre les nations / du monde pour l’Antechrift amp;les fiens,en leur doârine pleine d’herefies amp;nbsp;blafphe-mes,amp; au moyen de leur vie diffolue amp;nbsp;Epi-curienne,perfidic,cruaute2,rapines amp;nbsp;desbor demens, plufieurs d’entre les poures demeu-rans des luifs difperfez par le monde, en mul titude prefque innumerable, font empefchez amp;nbsp;deftournez de venir à la fainâe Foy de no-ftre Seigneur lefus Chrift iufques à prefent, aimas mieux payer gros tribut à l’Antechrift mefme, qui à ce moyen les fouffre amp;nbsp;les defend en leurs blafphemes horribles contre Chrift amp;nbsp;fon Eglife,que de changer leur do-ftrine amp;nbsp;ceremonies confommees par le Seigneur en vne telle Chreftienté fi contraire an vray Chrift amp;nbsp;remplie d’idoles amp;nbsp;diffolu-
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AtHEOMACHIE
tions condamnées par toute la parole lt;1' Dieu tant au vieil Teftament qu’iîs encores,qu’au nouueau cftabli par noftreSa* ueur.Auiîî les Turcs amp;nbsp;Mahometiftes quir^' cognoiflent le lourd abus de leur faux Pfæ phete, amp;nbsp;de fon vilain Alcoran, toutesfois demeurent plongez en cefte mer de toute* bercficsamp; bourbier d’infidélité, pour rhof' rcur qu’ils ont de l’idolâtrie des peuplesq»* fe difent Chreftiens, finalement plufieut* de ceux que le peuple eftime Chreftiens,^ ‘ qui en ont le nom,amp; pour crainte amp;nbsp;refpelt;^ des hommes feulement 6n feignent quclq“' chofe, amp;en apparence adorent l’Antechrifc fc moquent toutesfois de toute religion, font le faut au gouffre d’Atheifme, en tout3' bandon d’impieté amp;nbsp;diffolution,ouy pour ut plus croire ne d’vn ne d'autre, quelque mW que les plus rufez facent au milieu du fimpl® peuple, amp;nbsp;fl ofent affezouuertemententre quelques vns leurs familiers, nieramp;defad' uouer le Sauueur noftre Seigneur leW Chrift, amp;nbsp;la facree vérité des fainftes Efoi-tures , amp;nbsp;fe moquer defcfpercmment de ' Dieu , de fes commandemens amp;nbsp;defénfes, promeffes amp;nbsp;menaces : de fon celefte puf^' dis amp;nbsp;d’enfer: de l’immortalité des aines, de la derniere rcfurreâion des corps hu-mains: amp;nbsp;appeler fables amp;nbsp;mcntericslafi' créé parole de Dieu: amp;nbsp;fols opiniaftres W fideles Chreftiens, qui des plus de quinze cens
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cens ans Vont fuiuie amp;nbsp;la fuiuent,îc qui fouf-frent toutes cxtremitez pour la pure vérité d’icelle , mais ils fentiront à leur maudite mort à qui c’eft qu’ils fe prennent, auec les faux-prophetes de la befte dont aucuns font morts magiciens, diaboliques, amp;c autres A-tbeiftes defefpcrez. Et toutes ces ebofes font Dieu-merci toutes cogneuës amp;manifcftes, non feulement au iugement de Dieu amp;nbsp;de fes Anges , mais auflr des hommes qui ne veulent flatter amp;nbsp;mentir, ne fermer les au-reilles ôc les yeux , amp;nbsp;qui craignent plus Dieu que le monde , amp;nbsp;redoutent cefte horrible fentence de Dieu viuant , eferite
[ par fou fainft Prophete Efaye, en ces paro-S les; Malédiction fur ceux qui difent le mal i cftre bien, amp;nbsp;le bien eftre mal ; qui ract-1 tent tenebres pour lumière , amp;nbsp;lumière pour tenebres.
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s,
'Briefue re/blution de la doElrine de lavf^ foy Chreshennepar la parole de Dieu,
CHAP. IX.
O V R cefte caufe ayans ini' qucs ici par la grace de cfclairant noftre raifon nntn' relie Sc fens humain , par '* clair flambeau de fa parok'*' créé, fuffifamment defcouu^’' les cachettes de cell efprit immonde SaW Prince des tenebres,amp; le malinueteré,lt;]anl| monde eftirae cftre quelque grand bien»’ nous faut maintenant toucher en brief qnd' quespoinâs principaux de ladoftrinedeH'' micrc amp;nbsp;de falut, oppofant le bien de la pn'^ foy contre le mal de l’impiété amp;nbsp;infidélité? afin de conduire noftre ceuure àfon but gt;9“' eft de confirmer les debiles en la foy du v«! Dieu amp;nbsp;noftre Sauucur lefus Chrift, amp;nbsp;prémunir contre les peftiferes erreurs amp;nbsp;bfquot;' taies abfurditez de l’Atheifme monftrueuî!» amp;nbsp;des fuperftitions diaboliques de ces def' nicrs temps. Mais c’eft à vous que cecis’ad' dreflc, hommes, aufquels ce nom excellent d’homme, à la difference despouresbefttS brutes,doitöftreattribué, qui encores quelque rcfte de lumière d’entendement^
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de raifon, demeurez corrompus es enfans d’Adam apres le peebé. Et qui n’auez point i« defpouille tout le fens commun, 8c n’auez e-
fté transformez par Satan en des horribles Geans 8c monftres infernaux, c’eft à dire en des forcenez moqueurs de Dieu viuant, 8c blafphcmateurs defefperez de fa vérité fa
crée, comme font ceux que voyezviure8c . ƒ mourir obftinez en leurs exécrables blafphe-
mes, Icfqiiels fans doleance,8c ftupides pour le prefent, cuident bien auoir eftouffé pour iamaisleur miferable confciencc, 8c pourtât s’efgay eut tout àl’aife a mener guerre ouucr-teàDicu 8c à fa vérité manifefte, mais ils
font tout ainfi que despoures infenfez (qui ', fermans les yeux contre le clair Soleil, nient
ll'
qu’illuife en plein midi) amp;nbsp;fe creuent les yeux de rentendement par faift d’auis, afin de ne voir ces deux grandes lumières de Dieu, 8c n’en auoirla fruition, lefquelles cependant cfclairent diuinement 8c refplendiiTent au trauers de ce monde ténébreux,ingrat 8c ob-ftinc.L’vnela creation,fouftenement 8c cou
duite de toutes chofes vifibles 8c inuifibles, ' laquelle fufamp;t pour les rendre du tout incxcu fables’. 8c l’autre fpeciale à falut, la doéfrine
8c difcipline de l’Euangile 8c pure parole de Dieu. C’eftdoncàvous,bommes dociles 8c
tpi toutesfois eftes encores en tenebres, que , ie pretens donner (ecours, amp;nbsp;à tous ceux qui pat la vanité de aoftre nature corrompue, 8c
pl
C5 el
81
-ocr page 164-144 A T H F. OMACHIE par ignorance amp;nbsp;legcreté font faciles à glif' fer amp;nbsp;trebufchcr au mortel precipice d’A-theifmcjou par faute de cercher Je feul moyc amp;nbsp;remcde de leur fpirituellc amp;nbsp;vrayc libertC) pourroyent demeurer enlacez amp;nbsp;entortille* es liens d’infidelitc,d’idolâtrie amp;nbsp;fuperftitiô) amp;nbsp;par ainfi tomber en perdition etcrnellf' Finalement c’eft aufO à ceux lefqucis enbo» nombre ayans efté appelez à rEuangilc,amp; re* ceus en l’Églife Chrcftienne,toutcsfois pour la plufpart,n’ont point tant profite qu’ils dc'; uoyent en la cognoiflance de leur £âlut,nien la neceflaire refolution par le Seigneur fi er pres commandée d’vn plein renoncement de nous-mefmes 8c denoftre fcnsamp; iugemen*^ aueuglé amp;nbsp;corrompu, pour fuiure fimplemet celle pure parole dont ils font efclaircisSj enfeignez quelle eft la feule doélrinc de û- ‘ lutSf de vie , amp;nbsp;pourtant qu’ilnous y faute-beir lans aucun contredit. Or donc receiie* ici ce qui vous y cil offert amp;nbsp;declare en briet) outre les chofes qui en dependent,amp; y appa* ■ tiennent, amp;nbsp;Icfquelles ontefté ci-defluscii maints endroits touchées,concernans la pu-re amp;nbsp;vrayc foy des Chreftiens, 8c cela pont vn gouft feulement de l’abondance de do étrille que vous deuez-cercher 8c tirer iour-ncllement de la parole diuine comprinfees fainâes Efcriturcs. Preraiçtement nous apprenons de celle facree parole amp;nbsp;croyons en toute humilité de cœur qu’il y a vn feul pieu!
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'A; oy' ttf’
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Dieu:amp; cnfon eflcnce diuine,infinie amp;nbsp;éternelle,trois perfonnes,affauoir le Pere,le Fils* amp;lefainótEfprit. Non pas pour penfer que ils foyent diuifez 8c feparez, en la maniéré que nous entendons que trois perfonnes humaines font trois diuers hommes. Mais nous croyons qu’il y a en ce feul amp;nbsp;vray Dieu éternel trois proprietez- diftinftes amp;nbsp;incommunicables de l’vne à l’autre perfonne, tellcmct quelePere n’eft point le Fils ne le S.Efprit, èc le Fils n’eft point le Pere ne le S.Efprit, amp;nbsp;le S.Efprit n’eft point le Pere ne le Fils. Et toutesfois ces trois diftinéles perfonnes ne
, font point trois Dieux : mais vu feul Dieu e-[ ternclamp;indiuifible.Le Pere,commelafour-l ce amp;nbsp;premier en ordre, a éternellement en-1 gendre fouFils , qui eft comme la fontaine 'I où fe defployctoute cefte fource.Et le fainét
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Efprit procédé du Pere amp;nbsp;duFils, comme comme l’eau viue découlant à grands amp;nbsp;perpétuels ruiffeaux de cefte fourcc amp;nbsp;fontaine. Ainfi peut-on encores prendre quelque petite foible comparaifon de Vamc humaine, fon confeil ou entendement, amp;nbsp;fa volon-, té: qui pourtant ne font pas trois amcs.Sem-t blablement du Soleil, de fa lumière, amp;nbsp;de fa
O' 1 chaleur jlefquelles trois proprietez diftinâcs )(' : ne font point trois Soleils , combien qu’à. eS vray dire, nulle lirailitude, ne raifon humai-
■ .ne, ne langue, ne plume ne pourra iamais cx-£it ■ primer amp;. tomprendre vn tel myftere Sc fe-
,li • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;K.j.
■
-ocr page 166-tret diuin. Mais le mefme fainct Efprit riW' prime amp;nbsp;fccllc cs cœurs des cfleus amp;nbsp;fideles Chrefticns,au moyen de la parole de DicUiÄ^ par le don prccieux de la toy qui eft engendrée amp;nbsp;nourrie par icelle parole.De laquelle nous oyons amp;nbsp;croyons que ce feul amp;nbsp;vraf Dieu viuant a créé de rien ciel, terre, mcr,S: toutes chofes vifiblcs amp;nbsp;inuilîbles,amp; les fon-ftient,conduit amp;nbsp;gouuernc en general amp;ei' particulier par fa fainéte prouidence, fagetf^t amp;nbsp;vertu infinie amp;nbsp;incomprehenfible : en tirant la lumière des tenebres, amp;nbsp;le bien défi gloire, des maux que font les malins, amp;nbsp;qf* âulfi en font iuftement punis, fans ce qu’il ait iamais iniquité en luy, duquel la volonté efl la reigle de parfaite iufticc. Dauantag^ nous apprenons d’icelle parole , amp;nbsp;croyons que le Fils eternel de Dieu , noftre Seigneur lefus Chrifteft defeendu en terre au temps determine amp;nbsp;promis es fainéles Prophéties) amp;nbsp;a prins amp;nbsp;Vni à foy noftre nature humainf) alfauoir corps amp;nbsp;ame, aucc toutes nos mife-, res amp;nbsp;iilfirmitez,fans aucun pcché,eftantco^ ■ ceu miraculcufemcnt du fainét Efprit amp;nbsp;At' delà vierge Marie.Tellement toutesfois j cefte ficree vnion cft fans aucune confufio'^ , ne diuifion des deux natures, caria Dcitcoti ■nature diuinc de Icfus Chrift cft amp;nbsp;demeuré toufiours increecjimmcnfe amp;nbsp;infinic;amp; fi*s* ture humaine inefurec de fes propres fins» comprinfc,tenant lieu amp;nbsp;cfpace deVray hon’
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ftïé auec fes propres dimcnfions d’vn vray corps humain,fans que cefte humanité facreé qui cft glorifiée amp;nbsp;non pas engloutie ni abolie , foit à vne fois rcellement par tout, ni en diuers lieux amp;placcs.Et neâtmoins ces deux diftinôfcs natures en iceluy côiointcs,font v-ne feule perfonne indiuifible,amp; qui eft le Icul Médiateur, fcul Aduocat amp;nbsp;Sauueur. Car là où eft l’humanité du Fils de Dieu, y cft la Deité indiuifiblemcnt amp;nbsp;perfonnellement coniointe,combien que l’humanité d’iccluy hc tiét amp;nbsp;n’occupe pluficurs lieux à vne fois» ains vn lieu certain, amp;nbsp;fa Deité eft par tout infiniment.Parquoy Chrift cft par tout; mais non pas tout ce qui cft de Chnft , amp;nbsp;qui ap-fartient à iceluy,alfauoir fon humanité.Or le ere celcfte nous a dcfployé fon amour amp;nbsp;par faite charité en fon feul Fils Icfus Chrift, l’ayant donné à la mort de la croix pour l’v-nique amp;nbsp;parfaite purgation, rcmiflîon amp;nbsp;redemption de tous nos péchez , amp;nbsp;de coulpe, - , amp;nbsp;de peine.tant de la faute première, corruption amp;nbsp;cheutc originelle d’Adam amp;nbsp;d’Eue, que des tranfgreffions amp;nbsp;mauuais fruiéls qui prouicnnent de cefte racine pourrie en tout le genre humain. Et apres que le mefme Pere l’a retiré des liens de lamort amp;dufepul-chrc,amp; relfufcitéau troifiefme iour.il l’acile-uc es cieux à fa dextre,amp; en fa gloire incom-prchenfiblc pour l’accompliflement de no-ûre iuftification, amp;nbsp;pour nous y cftre perpé-
K.ij.
-ocr page 168-tuel amp;nbsp;fcul Aduocat, Mediateur amp;nbsp;Iiitercef' fcur. Iceluy-mefme nous ayant ordonne d« prier fon Pere feulement en fon nom, amp;nbsp;df î’attédre des deux iufqu’au dernier iout qu’d reuiendra aucc l’armec de fcs Anges pouriu-ger les vifs amp;nbsp;les morts. Cependant il faut que le del le contienne felon qu’il eft vra/ homme -, ce qui n’cmpcfche iamais quefclofl fa nature diuine, fpiritucllcamp; infinie, ilnc rempliife toufiours les deux amp;nbsp;la terre,amp; toutes chofes fans permiftion ne confufioi' auec aucune d’icelles,mais il eft fpedalcmct ! enfes fideles Chreftiens, amp;nbsp;au milieu defes faindes affemblccs faites en fon nom, en 11 predication de fa paroleamp; enl’adminiflra-tion des Sacremês amp;nbsp;féaux d’icelle, par la ver tu de fon S.Efpritjamp; par vn moyen fpiritueL amp;nbsp;néant-moins trcf-certain amp;nbsp;veritable, d'' il fait bien conioindre les chofes efloigntrs ■ par diftance de lieux, de forte que diftâceiU' cune n’empefehe point que noftre Scigneuf lefus Chrift vray Dieu amp;nbsp;vray homme natU' rel amp;nbsp;indiuifible,nc foit entier auec nous,^ tref-prefent en fon Eglife, amp;nbsp;au miniftere^^ prédication de fon Euangilc,amp;€n l’admini' ftration du Baptefme amp;nbsp;de la Ccne,OH les fi' deles communiquent amp;nbsp;rccoiuent nonléu-' lement les fignes amp;nbsp;facrcmcns vifibles, nii’’ auflî la chol? fignifiee, qui eft lefus Chr'fi ' mefmc,amp; la fubfiance de fon corps amp;nbsp;de foi* läng cil vie ctcrncllc:mais c’eftpar vn moye»
Ipiritud
-ocr page 169-Chap. IX, 149 foirituel,non pas charnel,amp; par la bouche de foy,combien que fon humanité foit, comme a efté dit,au cicl,amp; non ailleurs,perfonnelle-ment coniointe à fa Igt;eite, laquelle Dcitc remplit infiniment toutes chofes, eft au ciel, amp;nbsp;partout ailleurs, fans qu’il nousfoit bc-foin ne loifible de cercher vne prefenec charnelle d’iceluy,ni aucun moyen charnel de par ticiper corporellement amp;nbsp;charnellement à i-celuy : ni autres merites amp;nbsp;interceifions que de luy feul : nid’auoirefperance ne recours à creatures quelconques ccleftes ne terreftres, pour paruenir àfalut.Car comme il nous tc-uifie par la bouche de l’Apoftre fainct Pierre au chapitre quatrième des Aétes des A-poftres, Il n’y a point defalut en aucun au-tre, amp;nbsp;n’y a point d’autre nom fous le ciel qui foit donné aux hommes par lequel il nous faille eftre fauuez. Et pourtant que on ne s’abufe point en alléguant la miferi-corde infinie de Dieu pour abufer d’icelle, S( cinder obtenir falut de luy, fans la pure foy en fon feul Fils lefus Chrift, ni pen-fer auoir quelque foy , fans la pure parole , alliance amp;nbsp;promefie de Dieu, car la foy cft par l’ouye de cefte parole di-uine. EtjCn fomme , Qm croit au Fils il a /ean.i.;. la vie éternelle. Mais qui defobeit au Fils ne verra point la vie : ains l’ire de Dieu i.cor.tf. '■ demeure fur luy. Et voici l’arreft celeftc,
K-xQ.
-ocr page 170-150 Atheomaghie
Que les idolâtres amp;nbsp;les infidèles n’ont point d’heritage au Royaume des cieux.Doncqu^S par la foy en lefus Chrift,nous fommes iufti* fiez, purifiez amp;nbsp;régénérez en nouveauté de vie pour le lè/uir en fainôleté amp;nbsp;iuftice,fpirgt;' tuellcment amp;nbsp;fans idoles, ni humaines iniie» tions, mais félon fes commandemens, def ; quels la fin amp;nbsp;le but eft charité de cœur puf» j J amp;nbsp;de bonne confcience,amp; de flt;^ non feinte’
car cefte obciflance à Dieu eft vn cuident j 'ral.f6 t^ftnoignage que noftre foy eft viue amp;nbsp;vra- i ye, amp;nbsp;non pas morte ne feinte, amp;nbsp;que nous fommes vrais membres de lefus Chrift viui' fiez »reformez amp;nbsp;conduits par fon fainâ Ef '0W.8. prit, amp;nbsp;que nous auons efte en effeéf appelé’ a falut comme vrais efleus à la vie eternelle, Or pour engendrer amp;nbsp;nourrir cefte foy en f^’*'** nous, il fe fert du fainft Miniftere de fon E- j
uangile,amp; des deuxSacremens,aflauoirleBa ptefme amp;nbsp;la Gene qui font les féaux de fo” alliance de falut faite aucc nous, amp;nbsp;de noftrf incorporation, renaiftance ou regeneration« lauement amp;nbsp;nourriture ipirituelle en foH çorps amp;nbsp;en fon fang précieux, voire entière-ment en iceluy vray Dieu amp;nbsp;vray homme, i de la conionélion de nous tous fes fideles les vns auec les autres comme vrais membres v-nis en iceluy:de noftre privilege d’adoption, fht.i. dudroiftdenoftrebourgeoifiecelefte,amp;de
noflrc fainéfc cômunion en fon Eglife ehre (tienne, fondée amp;nbsp;edifice fur la pure doétrine , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;quot;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;defes
-ocr page 171-Chap. ix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;151
de fes Prophètes amp;nbsp;Apoftrcs,amp; le fcul fondement eft le mefme lefus Chrift,lequcl a don né des Paftciirs amp;nbsp;Dodeurs en icelle iuf-qu’au dernier iour pour l’œuure du Minifte« re,amp;pour l’édification amp;nbsp;conduite par bon ordreamp;fainéledilcipline de famaifon,la-Juelle eft l’Eglife du Dieu viuant(amp; non pas es idoles amp;nbsp;fantofmes mortes ) colomne amp;nbsp;appuy de vérité,amp; non pas des menfonges amp;nbsp;inuciitionshumaines, qu’il a fi exprefl'ement condamnées. Voire a ordonne par l’Apoftre ,,„ que 11 quelqu’vn, ruit-il vn Ange du ciel, annonce autre chofe que le fainét Euangile, il foit anatheme,c’eft à dire maudit,amp; en exe cration. De laquelle fes e Iléus amp;nbsp;vrais fideles font deliurçz, eftans recueillis à fauueté dedans fon Eglifc,quieft la communion facree de tous les fainfts amp;nbsp;vrais Chreftiens qui croyent en luy amp;nbsp;s’arreftent à luy, lefquels luy font feparez , deliurez amp;nbsp;acquittes de tous leurs péchez par fa mort, amp;nbsp;nettoyez en fon fanß précieux qui nous purge de toute i-niquitc, tellement que nous fommes com-muns en tous fes biens,heritiers de Dieu fon j, pere, amp;nbsp;coheritiers auec luy en fon Royaume eternel, mais il nous faut fouffrir auec luy, afin d’eftre glorifiez en luy à noftrc dernier foufpiramp; iffue de cemondc,lors que nos âmes feront recueillies au celefte repos,es tabernacles éternels auec luy,amp; beaucoup plus parfaitement au dernier iour,enlarefurrc-,’-^quot;'-’^’
Kàiih
-ocr page 172-Cen.^. z.jRfif.i.
ftK IJ.
IÇi Atheomachie étion de nos propres corps,auquel il viendf^ en fa gloire,reifufcitcra tous les morts,amp; 1^''’ aflisen iugemcnt pour iuger amp;nbsp;fes iuges^ tout le monde. Et pour transformer noftr^ corps vil 8i corruptible, afin qu’il foit conforme à fon corps glorieux en la vie éternelle, car les âmes humaines ne meurent pas» ni ne dorment point,ains l’efprit humain retourne à Dieu qui l’a donnc.Doncqucs elles demeurent amp;nbsp;viuent à Dieu , le Pere desel-pritSjle Dieu viuant des viuans, comme ceh eft manifefic par fa rcfponfc rendue à Moyle, par le tranfport d’Henoc amp;nbsp;d’Elie, au ciel,le but des fainfts Patriarches, la conference de Moyfe amp;nbsp;d’Elie auecle Seigneur lefusen 1» montagne,l’hiftoire du poure nommé Lazare conlolé, amp;nbsp;du riche cruel tormentc, amp;nbsp;du brigand conuerti au gibbet de la croix, amp;re-ceu en paradis. Mais la perfeftion fera lors qu’il couronnera pleinement de gloire immortelle la foy, la fainéletc amp;nbsp;patience de fes fidelesau dernier iugement,amp; enuoyeratous les infidèles amp;nbsp;obflinez en corps amp;nbsp;en ame a« feu éternel. Quand, di-ie, il efiuyera toutes larmes des yeux de fon poure peuple, amp;nbsp;n’y aura plus dueil, ne cri, ne trauail en eux, ains fera pour leurs oppreffeurs, amp;nbsp;tous hypocrites amp;nbsp;diflolus ennemis de fa vcritc:commeil en prononce le dernier arreft au chapitre vingtvniefme de l’Apocalypfe de fainef lea, difant, Qu’aux craintifs amp;nbsp;incrédules, aux
çxecra-.
-ocr page 173-exécrables amp;nbsp;meurtriers, aux paillars amp;nbsp;em-poifonneurs,aux idolâtres amp;nbsp;à tous mctcurs, leur part fera en l’cftang ardent de feu amp;nbsp;de foulphrCjC’eft aux abyfmes des enfers.Et voi la ce que nous auons fommairemet recueilli de la fubftance de celle pure parole de Dieu amp;doélrinevniquc de falut, tant pour l’in-ftruftion des infirmes amp;nbsp;ignorans de la fact eedoélrine del’Euangile , feule vraye foy des Chrefticns,amp; de tous ceux lefquels le Sei gneur appclera encores en fon Eglife : que auffi pour confeffer amp;nbsp;tefmoigner deuant le Dieu viuant amp;nbsp;fes Anges efleus, amp;nbsp;deuant tous hommes , noftre vraye amp;nbsp;vnique foy Cbreftienne amp;nbsp;Catholique, felon'quc nous l’auons apprinfe amp;nbsp;rcceuc de luy-mefme,par
1 la pure doftrine de fes fainfts Prophètes amp;nbsp;l Apoftres , afin que chacun vray Ghreftien 1 puiffe difeerner amp;nbsp;recognoiftre celle foy Sc l pure religion,par l’examen de la fainde Efcri I ture qui ell comme 1^ vraye pierre de touche 1 pour cognoillrc l’or, amp;nbsp;par le fymbole des I Apoftres qui ell le pur fommaire de celle do I ftrine.dontle fens amp;nbsp;l’expofition fe doit pu-1 rement rapporter amp;nbsp;couenir audit fymbole,
' l aux dix commandemens du Seigneur, amp;nbsp;à la I V forme de priere qu’il nous aordonnee de fa i bouche, amp;nbsp;q tous les infidèles, perfecuteurs i amp;nbsp;aduerfaires de la vérité de Dieu demeurent 1 inexcufables deuant fon iufte iugement s’ils 'Il ne fe repentent. Suiuant ce commandement
I 8c fentence de noftre Seigneur Icfus Chrift,
-ocr page 174-154 A T H E G M A C H I R nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I
Amendez vous amp;nbsp;croyez à l’Euangile,ca? Q®* j .JtotM.i. ne croira fera condalTmc. Certes nous conj'i paroiftrons tous deuant le fiege iudicialyf Cliriftjlors qu’il viendra du ciel, comme j ïThetf.ï declare par l’Apoftre, amp;nbsp;fe monftrcra
les Angesde fapuifTancc, amp;nbsp;auec flambe®^ feu, faifant horrible vengeance de ceux q®* n'obeiflent point à fon Êuangile, lefquels feront punis de perdition etcrnellc,amp; n’y a®' ra lieu d’exeufe ni d’abfencc d’aucun,afinq®^ chacun rapporte en fön propre corps felo® aura fait, foit bien foit mal, aflauoit les rruiôts de la foy, ou de l’impiété amp;nbsp;incre-, dulité.A ce grand Roy des Rois amp;nbsp;fouiierai® ; iuge du monde , foit tout honneur amp;nbsp;gloire : àiamais. Amen.
i
Recueil
-ocr page 175-CHAP. IX.
R fus donc,peuples amp;nbsp;nations du monde creatures du vray Dieu tout-puiifant, inuifiblc amp;nbsp;infini,formées pour feruir à fa gloire amp;nbsp;louange, amp;nbsp;qui e-ftes appelez de par luy par la trompette delà prédication de fon tuangile au falut éternel, voire fans acceptiô ni cfgard aux apparences des hommes, puis qu’il vous eft manifefté par les chofes fus dcclairecs. Que voftre mortel ennemi Satan le faux Dieu amp;nbsp;Prince de ce monde ayant iadis ruiné le genre humain , cft le feul inuentcur amp;nbsp;autheur de péché, d’infidelité rebellion contre Dieu, amp;nbsp;des horribles confufions amp;nbsp;de la double mort qui s’en enfuit: amp;nbsp;non con tent encores de cela,a mis au monde cefte der niere poifon amp;nbsp;pefte incurable des âmes, af-fauoir l’opinion cnragee qu’il n’y ait aucun Dieu, ni immortalité des âmes ne iugement j aucnir, ni aucune autre vie , outre l’erreur amp;
-ocr page 176-I5lt;$ iAtHEOMACHIE
les contraires abus des idolatries,foies dénotions amp;nbsp;fuperftitions humaines : Quittons donc amp;nbsp;fuyons diligemment ce parti malheureux: Efloignons-nous du feu deuoraiit de celle forge amp;nbsp;fournaife embrafee déperdition: Fuyons ce vieil dragon infernal,irréconciliable ennemi de nos vies,amp; il s’enfuira J Pier nous, lequel necefle iamais de circuirb ! Jebi. terre amp;nbsp;de tracafl'cr par icelle, à l’entour des j poures humainsjcomme vn lion bruyant,cef j chant toufiours quelqu’vn pour deuorer. Mais cognoifTons qu’il n’y a autre moyen de ; luy pouuoirrefifterqueparla foy,amp; laquel- ' le nous ne pouuons auoir , garder ne retenir qu’en receuantrEuangile, amp;nbsp;renonçant à no lire fens naturel,amp; raifon aucuglce.Condaffl nons donc nous-mefmes, auec nos peruerfes volontez amp;nbsp;affeétions defreglees qui font toutes autant de traiftres confeillersdcno-ftre ruine amp;nbsp;perdition, car tout cela eft corrompu en noftre poure naturc,dcpuis l’ofFcn fc d’Adam, quant à la cognoiflance des cho-fesdiulnesamp; de tout ce qui appartient à no- । ftrefalut. Pourtant cerenons lumière amp;re-ftauration d’enhaut : Receuons de noftre j Dieu amp;nbsp;Sauueur en fafainfte parole le clair j flambeau de fon Efprit,le confeil amp;nbsp;feurc ad-dreffe de nos vies, pour auoir le feul amp;nbsp;parfait rcmede à tous nos maux. C’eft le don précieux de la foy neceffaire à falut, engen- , dree
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dreeS; nourrie de l’ouye de l’Euangile, dedans lequel nous trouuerons ce threfor incomparable , lefus Clirift, fon fcul merite, tous fes biens amp;nbsp;dons irreuocablcs de la grace , rcmiflion amp;nbsp;pardon de tous nos pcciicz, amp;nbsp;de la coulpc, amp;nbsp;de la peine ou punition d’iceux: amp;nbsp;la vraye penitence, regeneration ou rcnouuellemcnt fpiritucl de noftre nature peruerfe, changement miraculeux, amp;nbsp;reformation de nos mauuaifcs vies, amp;nbsp;la paix affeuree ou reposbicn-heureux de noscon-fcienccs, fans ceci toufiours troublées amp;nbsp;a-giteesde diuerfes doutes,horribles remors, aiguillons du ver qui ne meurt iamais, 8c ' de perpétuelle inquietude 8c frayeur du feu
eternel de la fureur de Dieu, Icfquels maux
(C
fontchaffez de nous par cefte foy amp;nbsp;pleine certitude de noftre falut en vnfculDîcuôc bomnic fcul Sauucur amp;nbsp;Moyciihcur lefus Chrift. Adorons donc le vray Dieu éternel tout-puiffant, toutbon amp;nbsp;tout fage, yc-ritablc amp;: iufte, afl'auoir le Pcrc, le ïils amp;nbsp;le fainftEfprit, trois petfonnes diftinftes, amp;nbsp;toutesfois vn fcul Dieu. Rccognoiflons Sc glorifions fa fainfte maiefte en l’admirable creation , conduite , conferuation Sc perfe-uerance dunaondc amp;nbsp;de toutes ebofes. amp;nbsp;puis de chacune d’icelles particulièrement fous fa diuine prouidence , amp;nbsp;plus familie-renient au clair miroir de fa parole facrcc,
-ocr page 178-158 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A T H F O M A C H 1 E
comprinfc enrEfcriturcfainfte. Louons^: remercions inceflamment cefte bonté in^' nie de tous fes benefices amp;nbsp;œuureshaut^^
bas cfpandues, amp;nbsp;partout à l’entour de nou$ amp;nbsp;dedans nous- mefmcs qui fommes fon 0^' uragc.Et fur tout célébrons amp;nbsp;magnifions» iniiericordc incomprehenfiblc defployccai* myfterc de noftre falut, qu’il nousotfrcdj fon Euangile.Approuuons amp;nbsp;fcellons par vi j uefoy qu’il eft le Dieu tout-puilfant amp;veri' | tablc.Fortifions amp;nbsp;appuyons nortre foy de 1* 1 certitude de fa parole amp;nbsp;cognoilfance de6 ' parfaite vérité, en conférant aueeicellelcs : infaillibles cffeéls de fes fainéies prophéties amp;nbsp;diuincs rcuclations qui nous y fontdoti-nces:amp; parla droite confideration de lacon-1 feruation miracuîcufe des liures facrez de ; l’Efcriturc fainétc laquelle nous cft demeit' ■ rcc pure p*ar la grace amp;nbsp;vertu diuine des le commencement iufques àprefent, nial-gte Satan, amp;nbsp;au milieu de fes fuppofts, forcenez» perfecutcurs de l’Eglifc Chreftienne, mi tant de tempeftes, troubles, changcniens amp;nbsp;confufions de ce monde, amp;nbsp;pourtant afleii rons-nous en la mefme vérité ccleftcSe in- ; faillible,que cefte Eferiture diuine demeurera laine amp;entiere iüfqu’au dernier iour amp;nbsp;ad-uenement de noftre Seigneur Iefus,qui eftle vray Dieu bénit éternellement, manifefte en chair,prefehé aux nations,creu au mondere-])ellc, cnlciié en la gloire ccicfte, Sc iuge ad-ueiiif
-ocr page 179-' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C H A P. y. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;159
k üènir de ce monde, afin que cefte parole fer-
U UC à condamner les rebelles obftincz contre • l fa vérité, êc pour lettres de grace à tous les vrais Chreftiens fondez 8c affermis en vn feul
J ïefus Chrift,mais pour nous y retenir 8c arre ' I fter pleinement, laiffons toutela piperie de M Mtilofopbic charnelle qui n’eftque folie de-uant Dieu aucc tous fes argumens, ergots 8c
M conclufions infernales. Dont aulTi le puant M Atjacifmc 8c les idolatries, fupcrftitions Se . 1 herefics font proôcdccs,8c que les pourcs in-î* l fideles qui ont encore quelque fentiment 8c ' I frayeur de Dieu en leurs coeurs 8c confcicn-l nbsp;nbsp;ces,8c défirent d’eftre quelque fois bicn-heu
I reux , apprennent d’abbatre 8c deffaire ce l Géant Goliath,lourd iugement charnel par l fon propre coufteau aiguife à cefte pierre de y 1 la parole diuinc, 8c puis de monter par ce ' 1 petit rcfidu de l’intelligence 8c raifon humai y 1 ne, par la confideration de ce monde 8c de , I toutes creatures,8c fur tout d’emt- rncfmcs,8c l delà compofition de leur corps,tant admira-I ble,8c des fens diuers d’iceluy, amp;nbsp;des facultcz ' l de leur ame excellente par dclîuslesbeftes,8c ** I chofes creecs,8c par vn ralfis difeouts de tou-
1 teslcsoeuurcs dufouuerainDieu,8c confidc-' I ration de leurs proprictez, efpetcs, genres 8c '' 1 vniuerfalité d’icelles, (comme par des bons ' j degrez) iufques au feulcftrc 8c à la cognoif-® fiance d’iceluy qui eft le ficul Dieu éternel, * nbsp;nbsp;nbsp;créateur amp;nbsp;gouucrncur du monde, afin que
-ocr page 180-i6o Atheomachié
Gen. 49-JJan.9,
Hehr.l.
Jean i.i.
i.Tint.z. l,Jean î.
fes poures hommes Ic feruent amp;nbsp;Ie glorifient felon fa pure parole,en fc rengcant amp;nbsp;afiuiet' tiffant humblement au facré Miniftere fi' celle. Adorons fon confeil admirable,par lequel ayant éternellement arrcflc en foy mef-me le feul moyen de noftre falut, il l’a voulu defploycr amp;nbsp;manifefter en fa. propre faifo» par luy déterminée. Quand il s’efttantpri-uement déclaré à nous le feul vray Dieu parfaitement iufte amp;nbsp;parfaitement mifcricof- • dieux,en puniifant à toute iufte rigueur défi droite iufticc, amp;nbsp;pardonnant de pure graft par la libéralité de fa miïericorde infini«» tous les pochez de les eilens en fon Fils vni-que lefus Chaift le iufte,pleige des pourcs pf ' chcurs,Sauueur de fes fideles, amp;nbsp;iuge des in- ! crédules,hypocrites amp;nbsp;malins iuftcmcntcon 1 damnez à la mort eterncllc,amp; peines infinies ; de fon infini iugement, comme pécheurs rebelles , amp;nbsp;obftinez contempteurs de fa inife-ricorde,amp; des lettres de fa grace. CerchonS amp;nbsp;retenons conftamment noftre falut amp;fou-uerain bien en luy feul,car il cft noftre fagef fe,iufticc, fanééification amp;nbsp;redemption. Et fon fang précieux efpandu pour nous, nous purge amp;nbsp;nettoyc entièrement de tout p«' ehe : au feul nom d’iceluy,fans autre, nous a- ' lions falut, il cft noftre vniqueMediateur, Aduocat, Interccifeur, Sauucuramp; Rédempteur, car il cft Dieu amp;nbsp;homme en vue per-fonne,qui pourtant, feul a peu fauuer amp;nbsp;fi’^’^
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frîr plcincment,amp; réconcilier à Dieu fon père iuftement courroucé, les pourcs hommes iranfgrelleurs , iuftement condamnez. Or ayant tout accompli il cft monté es cieux^ amp;nbsp;î* eftlàcontenu félon fa nature humaine iuf-qu'au dernier iour du iugement du monde. Ètneantmoins felon fa nature diuine amp;nbsp;infinie il réplit deux amp;nbsp;terre. Et eft auec nous, amp;nbsp;nous voidamp; oit,nous»amp; nos plus fecrettes penfees par tout amp;nbsp;à toute heure. Ce que nul Angeni homme,ou creature quelconque ne peut faire,car ils ne font point Dieu,ni eflén-te oufubftance infinie, ains feulement font de nature créée amp;nbsp;limitée,amp; pourtant ne peu uent à vue fois occuper diuers lieux, ne voir ni ouyr les chofes abfentes amp;nbsp;eftoignees de leur prefence.Prionsdonc,bcniflonç amp;nbsp;louôs noftre Dieu amp;nbsp;Perc celefte par fon feul Fils bien-aime,comme aufli il nous commande fi
expreffenient que nous demandions en fon nom.Tenons nous rengez en fa vraye Eglife Ghreftienne qui a pour marque le pur Mini-ftere de fa parole facree, amp;nbsp;retenons conftam y ment la doftrine , les Sacremens amp;nbsp;la difei-
plinepar luy ordonnée en icelle. Et que no-ftre foy produife en chacun de nous plantu-
quot; reufement en faits amp;nbsp;en dits, amp;nbsp;en toutes les A/att.iS;
parties de noftre vie j fes vrais fruiéls amp;nbsp;teC-iquot;' ttroignages de noftre repentance , fimplicité I' Si charité non feinte : auec toute modefticj
patience amp;nbsp;pcrfeuerancp Chreftienne iuf-
l6i Atheomachie
qu’au dernier foufpir. Prions pour tous,^’ voire pour nos pcrfccuteurs, bcnillonsccu’’ qui nous outragent, calomnient niaud*' fent, procurons Icurfalut, faifans coniW^ vrais Chreftiens tout bien amp;nbsp;cordial feruic^ à tous* amp;nbsp;voire à ceux qui nous hailTciH^ * perfecutent mortellement. Dauantagc co*’' ' auifons-nous amp;: nous maintenosenuersnos magiftrats, fupcricurs inferieurs, amp;nbsp;le”” ’ iufticiersiofficicrs 8i. commis,amp; tant foyc”*' ils bons que difficiles, en toute humble obe” fance amp;nbsp;fuiettion, comme ce grand D*e” •Roy des rois,^^ l”Sc des iuges le nous ordo” ne par fa parole, car ils ne régnent quep'** luy,amp; par fa volonté, amp;nbsp;font conftitucz.O' , beis maintenus par fonauthoritéamp; vert” ; fccrettcdaquelle ne laifle point impunis ce”** i qui violent l’ordonnance de fa fainéte MaiC' J fté,par laquelle il commande à tous fuietsde ; leur rendre entière obeiifance en toutes cho* fes qu’ils ordonneront, non contraires ne rcquot; pugnantes à fa parole, fans déroger à fo” autnoritéfacrec amp;nbsp;fouuerainc,car il s font pa” iceluy créez amp;nbsp;ordonnez Peres amp;nbsp;pafteursde leurs fuiets,afin que nous menions vie paih' blc fous eux en toute pieté amp;: honneftetéJa' quelle eft rnefine neceifaire aux plus barbares nations pour l’eftat amp;nbsp;conferuation de lalO' cicté humaine. Et dautant que la volonté de noftre Dieu, regle de touteiuftice,amp;q”” nous foyons ici bas affligez en bien faifanqS:
excrecü
-ocr page 183-Chap. x.
èxetcez par diucrfes maniérés de tribulatios, Pf-Voire efprouuez amp;nbsp;examinez comme l’or pre cieux dedans la fournaife de ce monde man-uais,embrafé du feu dn iugement diuin, le- j quel commence en fa propre maifon paffaiis 1.3.4. en cefte efpreuue, afin que nous y foy ons repurgez amp;nbsp;rccognus de mife , amp;nbsp;que nous ne pourriffionsen nos pechez amp;nbsp;offenfes continuelles , amp;nbsp;qu’elles ne paruiènnent au comble, amp;nbsp;que ne pcnfiîons finalement auec les infidèles, comme bois amp;nbsp;charbons qui s’en Vont en cendres amp;nbsp;à néant ; ains que par di-iicrfes croix amp;nbsp;oppreflfions nous marchions amp;nbsp;entrions au Royaume de Dieb apres fon Fils IcfusChrift noftrc chef comme fes vrais hienabres, pour paruenir à la femblancc amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,
conformitépromife defon corps glorieux,amp; à là participation de fa nature diuine, en l’im mortalité bien-heureufe , propofons-nous pour exemple ce grand Dieu amp;nbsp;Sauueur qui 4’eft fait vray homme pour nous , lequel ih-nocentSc iufte a porte nos douleurs amp;nbsp;lan-gueurs infinies. Et pour enfuiurc fes pas, renonçons à nous-mcfmes, à l’cxcefluie affe-ôion de cefte pourfc vie, vainc, caduque, amp;nbsp;briefuc,à toutes nos deffianccs des promefles de noftre Dieu,amp; de fon fecours, amp;nbsp;aux confiances terriennes, vains appuis du bras de la chair, pernicieux allechemens amp;nbsp;aifes de ce monde, amp;nbsp;à toutes nos craintes d’iceluy,de fesfurieufes menaces, amp;nbsp;des dommagesSf
L.ij.
-ocr page 184-^^4 Atheomachiè dangers qui toufioiirs en grand nombreff prefcntcnt aux vrais fideles. Cela failin’ tucf. chargeons amp;nbsp;portons conftamment, Si
joùr en iour la vraye croix du Seigneurie' fils , amp;nbsp;de fes afflictions , opprobres , in-jures amp;nbsp;tourmens « endurans pour fa parole amp;nbsp;vérité faeree , amp;nbsp;pour innocence» toutes oppreffions qu’il luy plaira , amp;nbsp;qui font briefues amp;nbsp;tranfitoires , pluftoft que de renier vilainement celuy qui nous a ll chèrement rachetez , veu cjue nous tomberions par noftre lafehete aux peines ' douleurs éternelles , car il cft , amp;nbsp;demeurera toufiotirs fidele. Pourtant fi nous a' uons honte de luy amp;nbsp;de fon Euangile,^! fi nous le rénions, il fe faura bien aduouét amp;nbsp;maintenir , amp;nbsp;nous defaduoucra amp;nbsp;re-comme traiftres de fa gloire , Si Jil noftre falut , douant fon pere amp;nbsp;fes ges, fuyuant ceft arréft immuable : Depar-tez-vous de moy ouuriers d’iniquité, cat ie ne vous recognoy point. Car aux laf-ches, craintifs, idolâtres amp;nbsp;mefehans leut part eft affignee en l’eftang de feu amp;nbsp;de fouffre ardent à iamais. Si donc par noftre deflôyauté nous cuidons làuuer nos vies# nous lès perdrons. Mais fi nous les abandonnons amp;nbsp;les perdons pour l’amour de luy amp;nbsp;^54' de fon Euangile, nous les aurons vrayement
'' jÇâUuees par iceluy, car par ces temporelle’ difr
-ocr page 185-Chap. x'. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;165
ff diffieultez comme au trauers des efpines Si efpais buiffons, nous pafions outre iufqu’»
jf luy. Nous entrons en la poffeflion amp;nbsp;pieu ! ne iouyffance delà dignité glorieufe des en-' fans de Dieu, de la ioyc amp;nbsp;focietc des Anges
quot; î edeus, des fainéts Prophètes , Apoftres,
1 martyrs amp;nbsp;vrais fideles Chreftiens défia glorifiez de l’heritage incorruptible du r Royaume cclefte amp;nbsp;beatitude glorieufe de
la vie éternelle, laquelle lefus Chrift nous
’ a acquife en fa mort amp;nbsp;par fon précieux fangt Car à cefte vie bien-heureufe nos vrais ocres fideles depuis Abel le iufte iuf-ques a noftrc Seigneur lefus Chrift , amp;nbsp;dc’,-puis fa mort amp;nbsp;paCfion iufqucs à prefent,
J ont ainfi toufiours pafte. Et finalement y
*■ font entrez par mefines croix amp;nbsp;affli-étions. Car pour cefte mefme querelle amp;
® defenfe de la vrayç Poy au Dieu viuant, félon fa pure parole , ils ont ainfi cûé traittez amp;nbsp;careftez au monde , exercez amp;nbsp;Zfetr.n; efprouuez par toutes fortes d’iniures, ca-lomnies , moqueries , outrages , blafraes gt;
. battures , liens amp;nbsp;prifons. Ils ont efté ri-goureuferaent chaflez , lapidez , fouettez, feiez, efténdus gehennez , ils ont efté tuez de glaiue , amp;nbsp;par autres cruels fup-plices de mort infame amp;nbsp;inhumaine, mais pƒ u6. ce nonobftant precieufe deuant le Sei-
j gnsut lefus , lequel ils out conftaraaaeiu
-ocr page 186-Atheomachis
aduouéamp; fuiui, voire plufieurs d’entre eux efchappez des mains lang lantes des meurtriers, ont cheminé cà amp;nbsp;là defnuez amp;nbsp;dcf-pouillez, amp;nbsp;aucuns d’eux couuerts de peaux de beftes,dcftituez, abandonnez de tous, affligez amp;nbsp;tormentez extrêmement,defqucls le monde furieux n’eftoit pas digne , errans 8t vagans es deferts, amp;nbsp;par les montagnes,cachez es cauernes des rochers , amp;nbsp;es trous de la terre, tellement qu’ils ont trouué plus de pitié amp;nbsp;d’humanité es beftes lauuages que non pas aux hommes. Nous donc auflî veu que nous fommes enuironnez d’vne fi grofle nuce de tant de martyrs anciens amp;nbsp;nouueauSi amp;nbsp;detousaages, amp;iufqucsàprefent, oftons amp;nbsp;fecouons de nos efpaules cefte pefante charge de nos conuoitifes, craintes amp;nbsp;affe-étions terriennes , laquelle nous accable eu chemin, amp;nbsp;le péché qui nous enueloppef* aifement. Et pourfuiuons courageufement noftre briefue courfe par la vie prcfentc,amp;3U trauers de fes afïliélions,iufques à l’entreedc l’autre vie glorieufc amp;nbsp;perdurable q nous eft propofee.Ne plaignons le trauail pour obtenir ce plein repos, amp;nbsp;ce prix incorruptible de gloire, qui eft noflre Seigneur lefus , auec beatitude éternelle. Regardons en hautàce chef glorieux amp;nbsp;confommateur de noftre foy, lequel pour la ioye immortelle qui luy çftoit propofee, amp;nbsp;à nous par le feul merite ù’iceluy, a fouffert les horribles tormens amp;nbsp;la mort
-ocr page 187-U mort de la croix , ayant mclprifé toute la honte ÿ ignominie d’iccllc.Puis cfl reffufci-tc,monté es deux, amp;nbsp;s’eft afl'is à la dcxtre de Âom.g. Dieu eftant là intcrccfl'eur , Moycnneur'amp; t-ieam. feul Aduocat pour nous. Confiderons bien ce grand Roy de gloire qui s’eft fait homme amp;nbsp;afluietti à la mort horrible de la croix pour fauuer les pourcs amp;nbsp;infames pécheurs,lequel CS iours de fa chair a fouffei t telle contradiction Si oppreflion des grands, des fages amp;nbsp;puiffans de ce monde,amp; mefme des Sacrifica-teurs amp;nbsp;Dodeurs de fon Rglife d’Ifrael,amp; du nbsp;nbsp;nbsp;,’8.
corps de fon peuple fpecial, à l’encontre de foy, afin que ne nous laflions point de fouf-frir pour fa veritc,amp; de pcrfcucrer,defaillans en nos courages. Mais pour prendre poftef-fion de fon Royaume éternel qui nous eft af-feuré par iceluy, retenons fermement la gra-ce de la vraye foy amp;nbsp;patience inuincible, par laquelle nous feruions au feul vrayDieuvi-uant auec reuerencc amp;nbsp;crainte , car il eft vn feu confumant fes ennemis obftinez. Or ce grand Roy des rois amp;nbsp;redoutable iuge de tout le monde, eft défia comme à la porte pour iuger amp;nbsp;chaftier par le grand feu de fon ire le monde amp;nbsp;fes mondains , car les fignes qu’il a predids amp;nbsp;dénoncez en fönt tous ap-parens amp;nbsp;manifeites, aftauoir toute infideli-té,apoftafie de l’Antcchrift amp;nbsp;des fiens,reuol temens de la pure foy de l’Euangile, erreurs, difçords amp;nbsp;dçffaut de vraye charité, mefpris
-ocr page 188-168 Atheomachie
horrible de fa vérité,hypocrifics,blafpHenifS tous communs,fraudes amp;nbsp;deiloyautez,iuï‘'‘' ce, rapines, paillardifes, desbordemens i-plein abandon à toutes diffoliitions. Et pîf' f mi tout cela, les iniuftiçes toutes manifeft^*»' amp;nbsp;les meurtres amp;nbsp;cruautez monftrueufes^' xercees à l’encontre de TEglifé de noftreSd'
• gneur lefus Chrift amp;nbsp;fes membres, pont defpiter du tout amp;nbsp;prouoquer fon ire iufqut’ au bout. Veillons donc, 6 Cbreftiens, veü' Ions amp;nbsp;prions, car le grand feu de fa dernifft Sc tref-iuftefureur eftallumc,amp; ncfuffitpb’ à ce grand iuge de chaftier le monde antU' ij. glé, obftiné amp;nbsp;endurci par fes fléaux amp;nbsp;p«quot;’' tions ordinaires de tant de guerres, fàmiDt^i ; feux, tremblemens de la terre, fterilitez, fci' î cherefles, innondations, vermines, peftes,^ rage des beftes deuorantes, ou autres execquot;' tions amp;nbsp;exploits de fes iugçmens temporeis' Mais défia fes dards ftipremes,fes feux brufls^ par ardeurs éternelles, amp;nbsp;fa dernière fouéte font tous prefts, en la forge de fon ire poUf dcuoreramp; confumeren feu le monde iucof' rigible.Preuenons donc fa iufte fureur, coU' rons au deuant, amp;nbsp;au remede vers fà miffti^ corde en vraye foy,repentance, amp;nbsp;charitéi'O feinte. Recourons, di-ie, à fn mifcricorde £■* toute humilité, amp;nbsp;perfeuerons en fainiSfS pieres deuant ce grand Dieu amp;Pere de no-lire Seigneur Icfus Chrift au nom d’iceluy» | Iclon les comraandemens,pronielfes Si | pl«^
-ocr page 189-pies cjue nous en auons en fa parole, afin que enlafaueur amp;nbsp;vertu d’iccluy nous puifiïons au milieu de toutes les teinpeftes amp;nbsp;executions de fa iufte vengeance,fains amp;nbsp;faufs fub-fifter en repos de nosconfciences dcuant fon fiege iudicial,auquel nous auons tous à comparoir pcrfonnellernent,amp; fairs exeufe aucune, ni exception de perfonne quelconque; . pour alors rcceuoir felon nos œuures amp;nbsp;ƒ fruiâs, ou tefmoignages de nofire vraye foy lefalut,ou de noftre infidélité amp;nbsp;rebellion la condamnation amp;nbsp;perdition eternelle, de laquelle font quittes amp;nbsp;deliurez tous ceux qui viennent à refuge en pure obeiflancc de foy à ce fouuerain Pafteur de nos âmes, amp;nbsp;fcul Sau ueur noftre Seigneur Icfus Chrift, auquel a-ucc fon Pere amp;nbsp;le S.Efprit,trois perfonnes vn feulDieueternel, appartient amp;nbsp;ferarendue tonte gloire amp;nbsp;louange à iamais. Voire,vien donc, 6 Seigneur lefus. Amen.
-ocr page 190-amp; recueil des principaux poinéis de la pure Foy amp;nbsp;Religion , confeiTcc Sc fuiuie d’aagc en aage par la vraye Eglilc, contre les erreurs âc l’Antechrift, amp;nbsp;autreshe-retujues.
■Deut. 4. It.
-Vjn.ij,
Aiatt.iS.
t.Iean
Pf.t.
item.Z.
MO» arne veut chanter à ta gloire infinie, O grand Dieu créateur de tout ce fl vniueth rDonctnrlfire moncœurtçfl ma lâoue mesveth St çiue tonfatnH S.^ritme conduife (fl benie, Religion,
Dure religion eflfuture ce lt;ju ordonne La parole de Dieu.Mau fieper^tion E ft future (fl maintenir humaine inuention, lugezdonc lUitement latpuelle eflfaintle (flbotttH-
Chriftianifme du vray Dieu.
Le C hr es ben croit en Dteu,eternel,tnuifibl(gt; Infini,tout-putjfant,en trois propriétés, OÙ toutesfiis n'y a e/uelejues variétés, Ne trois Dieux,mats vn flul,parfait,tndtuifibit
Diftinécion des trois perfonnes en Dieu-‘Dieu le Pere engendra,voire éternellement Son Etls defafubtîance,(fl de ces deux proct^^ LefatnblSsfirit.d’iceuxl' vn,F autre neprecelt;itgt; Mais fint vn Dteu,fins fin (fl fins commecemit'^' Creatiol’
-ocr page 191-lyi Creation du monde.
Jlcreatoutderienparßtpule parole, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cina.i,
Le ctelJa terre/eaujes celeries eifrits, L’homme,la lèmrne auffi^tofl après cheuti nbsp;nbsp;pfis^
Ettoutee ^ut Pubfisîe,(^ rampe,nage,ott -vole.
Création cognue parla fainfte Efcriturc. .n.
‘Parfy nous apprenons ejue le monde pa pitt, ^tereé duSetqneur,afin ej/ue detnon^rance llßitderinfime fùpreme puijfiance Ee ce grand Dteu viuattout bon toutparfàit.
Le temps. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pf.iot.
Il n’y a point de temps en fon éternité:
Mais il créa le temps auec ce grand ouurage, poinU e^ttil luy a pie» tjuelejue marque tgt;m~ Monsbrer en I'toniuers défia dtuinité. {brage îin amp;nbsp;but de la creation. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Citn.ïgt;
Dieu ayant fitit le monde,y fit fion home matsirç,.
Pour en tirer l'SgUfi ß poUertté, Afin /elire firuifilonß uerité. Cà bas iufi^ts à la fin de ce fîecle terrellre. L’auteur de pecKc Satan,amp; fa cbeutc. M ais Satan reuolté défi droite origine, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cen.^,
j Pi».imenteur meurtrier des le commencement, 1 nbsp;nbsp;A fiiit I homme pecher,lequel premièrement nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-u.^-
Futcreéiulbe fiin^àFtmagediutne, Z«4igt;8.
Péché originel,cheute de l’homme.
L’hôme ayant tranfigrejfié ce que Dieu ordonna, t-Cor.». A défioué les fiens des graces immortelles,
1 nbsp;nbsp;Corrompu cè“ galbé lés graces naturelles,
' 1 nbsp;nbsp;Et fur tousles humains double mort amena.
-ocr page 192-1-î
Corruption amp;confufion du mondt“« /tom.8. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;corruptton s rfl au large effandue
J'f.ioi. ^ttr tout ce monde ba!,dot}t l'homme auoitrtCi^ Gen.z.^. Le pleingouuernement auant iju^e^lre deceu
Du venin de péché, qui a telle eslendue, Qu’il n'y a pat vnßttl en l’humaine naturt^ Exceptéle vrayT^teUilefus Chrtfihomme ne,. yy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Qutn aiteEléde corps nbsp;nbsp;déame empoifinne,
itom.-i.y,. P tir le péché d'Adamfragile creature. J-yhe.t. L’cleélion amp;nbsp;reprobation ctcrncllc.
Le Lere en ßn fulfils de toute éternité, vatffeaux défi, mifiricorde, ieai, 6.1$. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ttttire à fin Chrift,^ grace leur accordti
£s autres pumjfant leur infidélité.
Caufes de falut amp;nbsp;de perdition.
Âlais le fidele efieu recerche fi indicé f-tfilut en L’amour,bonté,grace (ÿr merci
1 eai, J. nbsp;nbsp;50« Dieu par fin fiul F ils: nbsp;nbsp;le mefehant
^imn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ouue fin damnernent en fi propre malict-
Efprcuuc de l’eleéiion.
/?o;n.8. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Le fidele cognotfi au vray qu'il efi efieu,
Su ePfrouuant fi fiy par fis frut^:s,patience, i.Tim.i. Charité,loyauté,ç^ bonn^onfcience:
L t fuyant les appafis de ce monde poilu.
'fefmoignages de reprobation., f Du mefehant ob'stiné la confidence crie z.Sam.'.,^ condamnation en fin cœur endurci: z.Pier.i.' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;filutenutene fiuci,
Atns court a l’abandon en fi mauuaifi vie-
-ocr page 193-I Öicu s'eft monftré parfaitement bon amp;nbsp;iufte I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;au falut de fes elleusk
I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Veternel,infiniten douceur (fi tuEtica
I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fut grace aux efieus en parfaite bonté,
I E-t punt leurs pechez. à toute extrémité, I Etifinfils fiutpayeur deEhumaine malice.
I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Prouidence diuine.
1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Dieupar fiproutdence,ordonne en I’Tiniuers
I nbsp;nbsp;Et fi dextre conduit toutes chofis creees
l nbsp;nbsp;Qtu u'.fqùa vn cheuet/^par luy fint difftofies,
I nbsp;nbsp;'Errant te bien,du mafdes mefehans (fi peruers.
'1 Le francarbitre,atfcrui par Adam.
Âom.8.
i.Cor.i. gt;
Atah^o.
Gen.î.
£cd.7.
3elt;izgt; J.tu
zAdam créé, pouueit ne pecher.ne mourir, ■Ayant arhicrefranc.Mait apret ßn offenfi iJe peut autre cjae mal, ëtChri{l parficlemence Donne aux ßens ne pouttoir ni mourir nt périr.
Perdition de tous humains qui font fans
r/.3r.
£JU. Pf-^4.
laFoy de Chrift.
U y a franc arbitre à pe cher librement, Maùi non d fitre bten,i^ fi garder de vtee: le perdit par fit fiute nbsp;nbsp;malice.
Et a fierait les fient à mort nbsp;nbsp;damnement.
T out les enfiins d’Adâ fint pécheurs enfant d't Afieruis à péché,efi ny a homme franc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;( re Ffit.z.
Sinon ceux que lefus affranchit de fin fing, que fichent vaniettrt du franc arbitre dire, Aftranchiflemct des hommes ferfs de pcchék l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C^ttflfiul nous affranchit de ce cruelfiruage
I nbsp;nbsp;nbsp;De péché (fi d’enfir,afin qued’ame (ÿ* corpt
I nbsp;nbsp;nbsp;i^out firuions à iuiîice,lt;fi’ telt fint not accords
I IQm nous auons en don le celesle heritage.
/frtitS. Luc t.
Z
Aueuglcment de l’homme naturel.
CarnoM nefimmes pointftiffijàns à bien i.Cor.i. - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mefrnepenßr oiuelt^ue choßlie bon-
Pi lit Z noHrtßtffßnce eflde lagrace vn don, ‘ Donnant le bien penßrj^icn vouloir bien lefus Chrift Sauucur amp;nbsp;Reconciliateur Js tous leselleus.
Jean j.j. ' Larefilution de la Foy ßatholiejue Efl telle,dont il ^ut tout le monde aduertir, JHebr.i. Quil n'y a a4nge,ejleu,vierge,j4po/lre,ou r/i^ Sauuez ^itepar leflu vrayDieu Sauueurvniili'^' La promcfTe de fakit.
Adam iugéa mort, eutpromeffe de viè Tofi apres ßnfirßtH, Dieu dißnt tjue le Fdl Semence de la ^mme,au temps à ce prefix La teste brißroit duferpentplein d'enuie.
Le dcpoft de l’alliance de falut. Gen.^. oé,SernyAbraham,Ifiac Ifrael, Ont receu du Seigneur la parole de graced Debra. M.ifi comme en depofi es mains de cette ract lufqud l’aduenement de Chrifiimmanuel.
L’Eglife de Dicu,amp; celle des malins. Gen-i.^. L'Egliß du Seigneur en Adam commencer Lors celle des malins en ßamßmonstra, Ff’A- Etl'vne contre F autre enfirteguerre entra;
ßintle fèuffre encor fins iiniyue tnßnße, L’iflue diuerfe des deuxEglifes contraires-
DEgliß des malins au deluge périt, PttiseutreßurceenCham,pouriußeju'alaiot(f^^^ üJatt.z^. Chrifl,par ijuißra aux enßrs confinée, Mais elle meurt viuant,l'autre mourantfiord-
Pafol*
-ocr page 195-Parole de Dieu regle dclafoy.
£« parole de Then eft le ßulfindernent
'S« lafty de l’S^ltfe,!;^ l^ touche nbsp;nbsp;la regle
DelavieChrefhenne/hommeftdeß'egle Pf.^i9‘
^utpenftydit ou ftiit,lt;yuel^ue choft autrement. Veut.^.
Sommaire de l’Efcviture fainfte. i.Ti«.j.
En l'Efcriturefain^le eft toute la leçon nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lucr^.
.^^apprendre nous deuons de Dteu nbsp;fa iuElice,
£t de noHre mefchefç^ comme il eftpropice Attxmembres de fin Ftls,leurvni^ue rançon.
Les deux parties de la faindte Efeaiture.
L’Sfcriture contient la Loy EEuangile.
La Loy rend conuatneut let hommes de péché: 'Pour les en deliurer l'Euangile efl prefehé, Salutaire aux croyans,aux autres inutile.
j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pin amp;nbsp;but de la Loy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PcmmSJ
Soj« la Loy s'attendait le Sauueur aduenir,
I Souuentfignifié par tantdefacrifices, Etdefingelfandupour les fautes vices, ” tAfin de l'homme à Chrift conduire nbsp;nbsp;retenir.
Le tbrefor de l’Euangile. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,
, L'Euangile fteré monEire 'fefut venu, i Et auoir accomplice ^ue les facrifices nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hdrr.y.
! FiguroyentfoM la Loy,fa charge çfy fes officet, 1 Ettjuelfruill (fy profit naiu eu eftreuenu.
\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Incarnation de Chrift.
j ' L’eternelEils deT)ieuapris nature humaine gt;nbsp;Conceu dufainilEEfrit,^ de laviergené,
,(t 1 nbsp;nbsp;Vray'Dieu,vray home aufti,aux humains ordoné
1 nbsp;Afn ijue E homme à Dieu il conduifi nbsp;nbsp;rameme.
-ocr page 196-Les benefices de Chrift,amp; rcmede cûhtW les tentations.
! ur 1. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Le Perela nommé IefM,SauHeur:Chriflgt;0^^
T)'enhaut du fainll £iftnt à plein ßns rntfn’’^’ fi****^ ^’enßr,^ de figrace pure
i .Pterr.i. ficrtfians au Tere now conioint.
Si domines l’ennemi en la mort te propofi, ■Pphe.i. 'La, coulpe de péché, nbsp;nbsp;ta corruption,
Ton intuïltce aufitclr ta punttton, Rerfgt;onen lefwChrifltem'ajfeureçfrrtpofi , Car il A prins ma chatr,^ ma tranfirefio» Surfin dos tulle fitnbl, réparé ma mahee, Stpourmoy accompli laparfiiteiu^ltce, i-CorT ^tportéen fi gt;nbsp;ort ma condamnation.
A eiléabbaijfc pour m'efleuer es deux, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I
s .Pier.^. Pourepour me tirer de cePie boue poudre, 1 Trahi pour me gar der,t^tugé pour m’abfiuirti ( 1 Pi^ i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;meguenr en fin fingprecieux.
Matt.iT.
Pcm.^.
P-tAr.s,.
Pom. 5.
t.
i.Pier.i.
Puis fiché en la croix de malediSlton, T)efcraché,blaSj)hemé,(^ mis à mort cruelle, fl nia le drotd acejuis de la vie immortelle, (jliitre,beatttude,(^ benediHion.
Car mort pour nos pechex.,tl efl refiufcité nbsp;nbsp;nbsp;1
P««s nous remettre en vte,c^ pour noitre iuilicf' ; Tarßn obetffdnce auons accès propice Au Pere,contre nous lusiement trrtté.
C'efl r Agneau pur nbsp;nbsp;net,occis pourfitisfi^l
liA Pgt;ieu pour nospechez.,fi refirredion T^fous releue de mort tjf condamnation, luîtes affranchis du toug deiaduerfiire.
Def^
-ocr page 197--,
})e (orceijtte Sat^in na i^ue voir ^retendre ^afidelei^meflenté enie/iu Christ, Vif membre d’iceluy, mené de fén Eéfrit, CarleT*ere enßnEile ne trouue ^ue reprendre.
lean
Hfhea.
ican^i
0 ahyfmefins find de l'amour du Seigneur!
!Qms’efiliHré 'a mort pour moy fi creature: Ay ant V ni a ßy ceéîe humaine nature Eour monfilut heureux! A luy fiittout honneur.
Afcenfion amp;nbsp;retour du Seigneur erl iugement.
fl efl monté es tieux.a prins pojfeffion
Igt;u Royaume éternel pour nota y faire place: ; nbsp;nbsp;V tendra finalement luger F humaine race,
i.TheJJ'.l.
I nbsp;nbsp;Enuoyant les mef :hans à leur perditioni
Refurreftion des morts.
Au dernier tour feront les morts rejfufcitez.. Les fideles iront en la vie eternelle.
loh f-fa.rô.
V,iit.it, fean 5. î. Cor. If.
.Rom.8. sEfhe.l.
’•^««»5.4
Les malins ßuffrirontpeine perpétuelle Pourvu tuFie loyer de leurs peruerfitez-Pleine afleurancc de falut.
Le S.SFfra a mis dedans ma confidence ■ nbsp;nbsp;nbsp;Le fiau de monfilutsnonobPtant les combats
J Sow Icfiuels maintesfois ie me retrouue bas. l Mais lu fby le deffia regagne en patience.
d't La foy en Chrift eft I’inftrumcnt de no-, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftreiuftification.
' Lefilut m'appartient,yui ftiis viuifié il* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;£» ßnßngprecieuxreceu en ßn Sglife;
J.64
ZÎOOT.J.Ï,
' iuFltfeparfiiy en fipromejfe excjutfè i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;me dit tu fer as en Chrtfi glorifié.
-ocr page 198-178
/fow.j.ç. nbsp;nbsp;nbsp;C'efl cesieflule Foy 7«« nom fait recedoff
lefm ChriH: (ÿ fl s biens,fl tnFUceparfiitte Et la vie en fl mort cjui la noslre a desfaite, Luc.ij. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(jH-vn brin de flint flit en nostre poituoif'
Difference dcfoy,amp; de vain cuidcr»
Lafly afource,vie,c^ parfait aliment JlDtn.ïO. De la bouche de Dieu en flpureparole. jdutrement ce n'eflfiy,mais vn cmderfi'tuole, Stpeché dont la mort flra le payement.
A!dit. J Jaq.i,
i./iouio.
Contre l’hypocrifie, (fle^e fiy n'appartient au rebelle hypocriti, Redargue de Dieu nbsp;des propres remords
De fln impiété',pire /^ue mille morts: Et ^ui dedans fin cœur afl flntence efcrite.
L’hypocrifie cft rebelle à Dieu.
t^tnfl comme Saul en Fespargne reflrtit Desproyes d’j4malec: comme ylchab defttdfl’ .(^and Benadab captifflin flufrenuoyA, Dont ilsflnt condamnez,fins excttfltjuiflrdt“
L’obciffance Chrefticnnc.
i54»i.iç nbsp;nbsp;Car pure obetffance d. la parole vaut
Mieux ejue toutflcrifice (fl offrande tantgrufi Deut.4.11 ^ffon fluroitapporter deuant la digne flice • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;De ce grand Dieu auquel contre dire neffdt-
Laluitte de la foy.
La fiy a ^^uehjuefiis luitte contradiSloire Etrepugnance 'a Dieu,atnfi ç/uen Iflrael Ceti.^z. ^''f-'^‘^pl^’'‘'gt;^ttuons,:^tttaulieuPhanuel ^uec l'Ange lHttta,(fl obtint la vifloire.
-ocr page 199-. *79
Mais Celil fèrt a^n Jig namßrtifier
Sn nosmaux dangers.Cependant la clocheure tarret defnoué,noui inslratt de bonne heure Gen.^ti iAfintir nos défauts,o' nous humtbert
Niótoire de la foy.
tAinß luitta la fy z,elee du T^rophete, Pour fin peuple pécheur, tat i^ue Dteu l’e^fargna, La Cananee atnß de Chrtfi ce mot gagna, femme,grande efl ttifiy,ta demande fiiu faites
L’encombrier périlleux de la foy.
Sou!)f«f außi la fiy luitte auec deßffioir. Chancelle ^verßroitjans lagrace (Jy promeße Le Dieu,comme deffous les cendres enßthleße prefcjue s'eDceint,puisßuffle'ßfint voir.
/’f.77. ytom.7. l.Cor.io.
louas
tAinß luitta Dauid figure de Chrtfimefme, aiinßluittentfouuentfis membres voyagers, Contre Satan,la chatr,le monde (fi fit dangers. Le péché fi l’enfir,fi fin horreur extreme,
L’oraifon.
nfiHais l'oraifin,defiy fidele meßdgere, forte au ciel deuant Dteu les vœux de fin defir, Lt rapporte pà bas SeffeSl de finplaifir, lAllant fi reuenant d'vne courfi legere.
uticl.io.
Jean 14.16
Reglement de la priere, amp;nbsp;dé l’abus en icelle.
Lieu veut esîre prié pour le bien de fàgloire Ln nos necejfitez,fi d’vne affecten ^i reepuure ßr tout pleine augmentation Le fin regne ici b as,fia iu^hce fi viéhtre,
PfSO.
M.ij.
-ocr page 200-180'
Xfa.9. Joelz, Jean 14.
ƒ/ A fait ces te loy tjtton Ie prie htmb!emtnt_ Sans recourir ailleurs.promettant aßii'tancti £ t requérant de notu gloire reconnoij]ancegt;_ Pour les biens ijuil nous fut continuellement-
Vil feul Moycnncur Si Aduocat.
l.T'rà.x.
j.Jean ï. Jiem.S.
Mais nous auons vn fui luile M ediatei(tgt; Pt tenant le milieu entre nous nbsp;nbsp;le ‘Pere;
C'efi fin Fils ^efiss Chrifl^ui s'eflfiitnoilre Pn noFlre humanité pour eétre Rédempteur-
JJan.^, Jean 14, JUom.'è, ^éi.^
Pf.J.
■£ccl.^.
^u fiul nom de ^efus Aduocat des efetH PIous receuons filut,ficours (1^ deliurance-Prier par autre nom c efi damnable ignoraritt' Pt ne frons par autre,ouis,ne bien-voulus-
Un y aejue Dieu fui,infini,eternel, côgnotfe les cœurs,(^' oye la priere, Pn tout temp s,en tout lieu,Qj' en toute manicft’ Pxauçant nos (ouFftrs d’vn amour paternd-
^foc.n. i.Cor.1.3,
£ccl.ÿ.
iJean z, P/a.6:i. Jere.u,
Jltni.tj.
ProH.i6.
Les Anges nont fiuffert,vif tant les hunnti^^’ Qùon les ait adorez. Les Apostres en haine Ont eu ce lourd abus,combien plus chofvai»t P fl prier les abfns,(^ leur tendre les mainst
Certes ejuiconejue vaprier autre /jue Dttt*
£ t par autre Aduocat t^ue le fus Dieu (fl Jlcrie apres les fiurds, nbsp;nbsp;autant de dieux t»”'
De finds aura reijuis,ilfirge en ce bas liett*
Si tjuel^ue Roy mortel publie fin edili PseUats^pays de fin obeifldnce, Le rebelle fiet tombe fius f put fiance;
Et lt;]ue deuiendrA donc P idolâtre maudif
-ocr page 201-Les Teeres avcitnsjes Prophètes au/fi, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Gm.n.
HifcipU's nbsp;mxrtyrs,^ leurßmencepure,
lamaü iautre ejue Dieu reijuerir nont eu cures ‘Donnans vn vif patron à tous de fatre ainfi.
Prières mutuelles des viuans.
quot;Bien doiiiet les viuats çà bas en maint défaut L'vnpour l'autre prier ^chacun donc s'y employe: Mais le fitniltre^faffe,abfnt.de ce^le voye IJ e peut voir ne fàuoirrien de ce yuil nousfiMt.
Taques ƒ. Coloff.^. lïcbr. IJ.
Æa/.ÿ.
Contre le fcandalc d’impietc.
Ffhe.l. '• lean 17 • Rom.^.
5î«
0rfH'4«r les mondains mattere de la gloire TtHtügementde Dieu.nete fiutesbahyr De les voir obritnez en tout mal s'eßouyr.
P lush fi fois ePlôné devoir quelque homme croire. Regeneration amp;nbsp;-vrsiye penitence.
Pfaa-ï.Cor.i„
Qr l'homme naturel de fiy ne peutcompredre Les chofs de FELßritfiefquelles toutesfiaL, Folie à fin aduis-.mais d'vne autre frçon Haute fitrituel/e elles peuuent s’apprendre.
10'
«h
C'efidelaviue voix aontl'eternel enfeigne ^es efieus appelez^renais de l'EL^irit fainil, l^uàle fiuuent aujfi d'vn courage nonfitnt Selon qu'il les attire renge à fin enfiigne.
Rom.i. ïiitny. Rfhe.t. Jean 6.
Jtan'^. Luc 1. Rfhe.s. JJebr.S.
Son EPfrit efclatrcit l'humaine intelligence, Eenouuelle le fins,le cœur (ÿ volonté,
1 A l'image de Dieu iuFlice (jr fàinFleté,
Science de filut,^ vraye penitence.
Le Chreflien trebufché,recourt à ßn bapteßne, merite de Chrtfl,à la communion
Dan.^. l.Pier.l, i.ïeam.
Défi, chatr fi» fing.toute autre opinion ‘Ifjjiquevenin de mortietrfit tnorfire mefmt.
M.üj,
-ocr page 202-Lc vray purgatoire.
r/r4.
I.Cer.l.
JJebr.i. l.Iea/i I.
C^r Ie plus innocent ßuuentpeche ici è/ts, A'f ais Ja purgation des la faute premiere juß^itau potnH de Ja mort (ff ojfenß derniert j4illeurs ^u'en lefus Chrtßne Jitrouuerapas-Lc feruicc diuin.
C'cjlfiruir au vray Etieu auoir en luyfand'-JExJi îo luyjiulinuoi^uer,jùiure fis mandemens:
Pf-3^-Jtfat.zn.
Jean I.J, Colejj. I. Z/etr.r.
J.Tim.6.
Jeanïi.
SoUjfrtr pour fin fiinél nom iniures (ß tormtüS'-Le bénir (ß louer auecperfiuerance.
Marque du vray Chreftien.
^uiconyue eftvray Chreéhen croit, retienti‘ aduoue
lefus (JhriJl chef Prophete ß Sacrificateur, Seul Roy ßirttuefß Jiul Legijlateur:
Et luy obeijfant radore,inuo!^ue (ß loue, Foy amp;nbsp;charité infeparablcs.
Corne le ßu nefipointfins chaleur (fr lumitff» i.Tm.t. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;Stay Chreflien laßy reluit en chanté,
Jacj.i. ^iti aimant le Seigneur en pure intégrité, i.lean.-^.^ j4iine aufßi (in prochain d’amourfiinéle (ßentitft
Vnioh Si concorde Chrefticnne.
j.Cer.n.
Car corne auec le chef les mehres ßnt d’accof^t ' jd ut rement demeurer ne peut le corps en ellre: j Atnjî du corps de Chrtjl.vray mëbre ne peut tfgt;f i
Deuoirs de la charité.
Af at. 1Î. J^ehr.j, /»Je I.
Or tous (ont nos prochains,pource tous ajji^tf‘ T)euons aimer,aider,conß 1er (fr defindre. £tle ttice dr dejàut corriger (fr reprendre Car à ce nosire chef now a tow obligez...
Parole
-ocr page 203-Parole de Dieu,doftrine amp;nbsp;féaux de charité. Et pourtant le Seigneur à charité conute
quot;D'vn à vn fis enfàns.Etlesfieuxficremens Sont de cePie vntongages document D’vn renatPire commun,tPvne mefime vie.
Mat.ri. leamS' A.Cer.iO,
Parole dcfalut,amp; féaux d’icelle ou Sacremés»
Dieu propofi aux humains fi parole tref-digne leain^. ^uec deux Sacremens i}ui luy (ont comme fiaux
£fhc.l.
Jiiim.9,
Pour yntr afin Ftlsfis efieas ç^vatfieaux D'honneur enß maifin,par Jàff^ace bentgne. Nourriture fpirituclle parole amp;nbsp;Sacremens.
La parole de Dieu fiât l'homme pur nbsp;drotPi
Membre du çorps de Chrifi,!^ fide fi ßtbSPance Le fidele nourrit:mais plut grande abondance De vie es Sacremensfie remplit nbsp;nbsp;accroifi.
Jean 6.
Sacremens fans parole de Dieu inutiles.
Or puisque les deux fiaux de noPlreprtutlege
Sontioints àla parole prédication
*Dufiilut des ChrePliens fiiire diuifion
gt;1
De ce (jue TDieu conioint., nePt-ce pas fiàcrilege? Comment donc peut donner quelqtivn les Sa
cremens
Sans preficherdu Seigneur la parole cherie. Et fins lettre les fiaux ? ejuelle baPlelerie EPi-ce d'entretenir tels enfircelemens?
De l’abus amp;nbsp;corruption es Sacremens. Quelle rebellion cJ- fierté detePbable, Efl ceci d'adioupier au'Baptefme le fil, Lesconiurations dit'Breuiaire Mefifiet, Eluile,fiu eéf crachat,ord abominable?
M.ùij,
I.C«r.ir.
DeHr.4.itgt; Mat.19.
J7eut.4.
AUtt.i').
16,
184
Etpriuerles Chreshens dugage precieuX Afitt.16. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contre (on ordonnnrKt^
i.Cor.n. Etvn feitl,bant^ueter,totti fripins contenance, N'efi-ce pointvn firfàit^rand ((r pernicieux?
Dauantage d'ofèrfè mettre au propre heu | P/HQ. 2)« Sacrificateur lefiti Chrifl:pour offrande ' Heh-T.^ Pâtre de luy au ciel,n'efi-ce lafichetégrandtf J Cor^u nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dtt,Erenez,non pas offrez à
Eten con^ituant enleuritiuxficrtficct
Pf.no. Ee pardon despechezpourles morts nbsp;nbsp;les vtfigt;
/Jebr.j.7. N'ont-ils par ce moyen àChrtflffs drotfls rauùt , Anéanti fià mort,(ff volé ßn off ce?
Contre l’idolatric de la tranfTubftan-tiation.
Helos quelle fihe,ou pluflofi quelle rage Coltff.y Elf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ (ouftemr que ce qu'on va mangeh
£t que le ventre humatn va ffns doute purger, Mare 7. Soit le vray lefius Chrifi-,tout-putffant,bon fii(f^.
Conucnance de tous les diuins Sa-creinens.
Les per es dljfrael ont-ils creu que lapeou Couppee d’vn en^nt fijHettre (if conuenancel t.Cer.to. La manne chair humatne,(if f eau fang d'aUi^ii' Pxod.n. Etpaffdge ou chemin en fithftance vn agneau? | X17 îo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Apofiressmartyrs (fi fatnéls,des metHeuii 1
I. Cer.10^
Slffommans eau,pain, (fi vin cesfainÜsgages ^.Pier.i.^. Et dufang de ^efus,n' ont-ils eflé recors, le pain e^iott DteUid'vfr et autres langages? j
Declare-
-ocr page 205-Declaration du Baptcfme.
ÜAptefme eflßicremet Atujuelfeaufam nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ner.-^.
^tpreßnte le de lefM, lauement
»ospechez,dr t^ui fait changement nbsp;nbsp;nbsp;y.lean i.
^enoïire naturel à vie fainEle nbsp;nbsp;dtf^ne. /Jcbra.
Baptcfme des enfans des Chreftiens.
Comme aux enfans H ebrieux la circonctfon ^ourfaertment defy iadts fitt appliquée, marque du Baptefme auf i contrnuniyuee '^ott eSire à nos enfans pour mefme occafion.
Declaration de la fainfte Cene.
La Cene eft vn bantjiuet auyuell'amefidele nbsp;nbsp;Mmaó.
Leçoitparvrayefiy,leeorps,lachatr(ÿ’ftng Luezz. Le lefus àfalut^pourde luy fipatjfiant, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;°quot;
Croishe en luy,^ pafier à la vie eternelle,
L’vfage des Sacremens.
Ccwe le pain vin fubüate vn corps humain, , ■riinfi de lefus ChrifieflnoLlre ame nourrie, Lautant yue de fa mort elle tire la vie Par lafiy t^uiluy/ert (if de bouche (^demain. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘
Vraye communion de Chrift eft par moyen fpirituebnon naturel.
oui mangeons heuüons la fiibH^ance reelle Lu corps ^fangde Chrifi par la bouche de fiy, ’-Cor.it. Comme prend noilre corps lesfignes dedans fiy;
O manducation toutefitirttuelie !
Necefsitc dç la parole amp;nbsp;des Sacremens.
Or de boire manger noLlre corps a beßin
■Pour ellrefiuilenu en la vie mortelle:
■^infipour euiter la mort perpétuelle nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
■4yonsiournellemeut depaiilre l'ame foin.
-ocr page 206-18(S
L’cfpreuue ncccflaire es Sacremens.
Aïats cjM aux Sacremes du Seigneur eomutii^^ I.Cor.ii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yepenrance fins dtlellion,
p^tnd lt;}ue lefigne à fi damnation, ^inßtjueßt ludof tratsire apoiiat initjue.
Marques amp;nbsp;reglement delà vraye Eglife Catholique.
L'Sghfia Jefiu Chrifl effiuxfitritnel 5' ßit,luy obett,!^ ßs enfans eßeue
T..Ciir.u. nbsp;nbsp;nbsp;a ! r JI ! nbsp;nbsp;nbsp;! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•' . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,
J^eut 4. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a tceluypesgoHuerne relette
MAtt.4. Selonfifiinüe loy,d'vn cours perpétuel.
Ignorance de la parole.
i/Z)e.4. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s'ePltme fihreSlten (yy rne^fiifiouignntt
La parole de Dieu ßn in^uilton,
Lent.6 U nbsp;nbsp;nbsp;double nbsp;nbsp;accrotfifi condamnation
Deuantee iuge droiSl lequel il deshonnore.
Renoncement de nous-mefmes;
veut e^re Chre^tie tel viure mont« Renonce donc aßy,fitue Chrifi,(y- s’adonne jgt;p,fi ßuffrtrplußeurs maux,attendant la couroniii 14. En la croix du Setgneurfins crainte de pent.
La vie Chreftienne.
Tite i. Lagrace du Seigneur s'eß à nous apparue j4ßn lt;jue renon pans a l’infidélité Et aux defirs mondains,vtutons en pieté ^uéltce amp;nbsp;temperance,attendant fi venue. Du ieufne Chreftien.
Vjff I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ieufite pur fitnEl eflvne aide trefi-honni
M nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-ti. l’oraifiit de fiy,pour nous humilier,
T.«c 5. Réprimer nofitre chair,mieux l'ame lier t. t- or.y, fi„ dettoir,^uand elle s’abandonne.
-ocr page 207-iS?
Du faux ieufne.
! L'homme ne ieufne pat obïîtné à mal-fatre;
Ou cuidant monter le celeüe ftour, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iitatt.6.
mettantfitnbietéen z/tande om en tour., nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i.Tin-4'
Car ceft opinion à Die» toute contraire. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;
DesdifTolutions.
fva replonger aux dijfolutions
'Ile ce monde periters,ßiit ainß tjne la truye nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pier.i.
Laijuelle fins profit e/uelcjuvn laue nbsp;nbsp;nbsp;e/fiuye,
Veu i^u’elle ß recouche en fis pollutions.
Touteplaifinterie (f- chofiyut ne peut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pflie. 4.4.
Edifier la ßy, commeieux,rnommertes, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Aiatt.it.
Ounces ideuinemens,babils,yurongneries, Cela courrouce Dieu,lay deflatfl nbsp;nbsp;luy put.
Scandales à Riir.
L!efcandalifiaucuniains donne bon exemple jctarc^. zAtous en fàibls dibls. Car malheur auxhu-
mains nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Alatt.iS.
Four les achouppemens qui en renuerfint maints, Car plufiofl mal cjue bte F home enfiiit cotemple.
Scandales à mefprifer.
Mais fi en prend de toy fcandale,fiins meffait, Ou pour tes fitnbls propos,ou pour ta bonne vie, nbsp;nbsp;i.Cor.i.
Peurfiti,marche deffus la malice Fenuie, Galat.^. Lgt;e telsfcandalizez. Dieu approuue ton fàiFl. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t-Tim.i.
Droit vfage des chofes indifferentes, amp;nbsp;de la
liberté Chreftienne.
Etpource eyiitly chofis indifférentes /lom.14 Dont Fvfi.ge en tous lieux neflfins tranfgreffion, ly, Garde fiiy ce yui efl d’édification, ßtitfianc a bien ufir de ces chofisprefintes.
-ocr page 208-i88
Miniftcrc de la parole de Dicuà Mat.iS. 'Dien donne les Daïteurs pour ßnpeuplt^'gt;^‘ Marc i6. Pf pat_^re fes brebis de pure vérité^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(dufff
Pxhorter.corrioer en (on atithortté, i-t les pourespecheurs a fa crainte redutre.
Vocation des Pafteurs amp;nbsp;conduftcurs. MeLr.^. nbsp;nbsp;nbsp;Le fèrititeur de Dieu ne fi fiurre (oy-mefme
^gt;te I. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;conduire t £glijê,atns il y efl commis
eleÙion:çfr au befitn defmis, fyî’e'^. chtfyne ChrtfifèulEuefyuefupreme. i.Pier.z. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Difcipline Ecclcfiaftiquc.
Matt 18 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;honnesiement toute chofiy^çfparordrh
i.Cor.ir. contention en l'Egliféde Dieu, /fom.ii. Selon la circonllance,affaires.,temps q- lieu.
Etfiit rhomme reprins leyuely cercheà mordu-L’édification amp;nbsp;iurifdiftion de l’Eglifc,Si l’excommunication.
ƒ:ƒ/)lt;. 1. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jefus C^rifl efile chef de l'Egltfe ßn corpSt
leanC. Saparole efl la vie,^puis la dtfctpltne eflcomme les nerfs,cfy fait cj/ue la dobbine j.Cor.^. ‘ (Nourrit lesmembres vifs,tes autres lette hors. i..rlgt;e^f Difference de l’Eglife Catholique, Si de h Papale Romaine.
Pfle.t. IfE^glife a le fus Chrtflpour fon chefviuififl^ Meb.t.^. EtfeitlLegtflateur,Prophete,Prebllre(f;- Rop Dent.4. p^ Papauté fait Dieu fin Pape çfl tientfà loy.
lugez. en fens raffls laquelle efl Catholique.
Pier Z Cognotffezque le nom d'Suefque vniuerfel t-.fle.i.4. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chef Catholique,auffl peu à quelque hotne
Coloj].i. L^oure pecheur caduc,peut appartenir comme
Sa tc.He peut nourrir tout ce monde mortel.
-ocr page 209-1S9
lt;K
Cefi:vnfeulfefus fhrifidontPcJfence diuine A veitu noPlre chair,qui peut tout ce grand corps De ^Pgltfe nourrir,de fia vie,lt;^ fes morts €n vie releuerparfia putjfance digne.
fathilique n’eft point qui croit la loy de Rome: Mats qui croit l'Suangile,!:^ croit en lefus C^rtjl, Lome ontereu tous lesfiàtn£ls,hatfifiins I’.Antechnfl iTbcff.z.
fiyfioy (Ir Chreiîtens bnfe,finie O' afiomme. ■'^poc.i^.
Declaration de l’Antecbrift, fon regne Sefa fin amp;nbsp;deftrnftion.
L'Antechrifi neflvn homme, aint vne tarante T)ts ennemif de Chrifl ç^defi i/erité^ E^cace d’erreur,amas d’impiere', Laquelle au dernier tour fera toute finie,
C’efila fitterfiion longue nbsp;nbsp;centtnuelle
Les‘Lapes apoiîats,du vray Chnfl enneraif, quot;Lautfians fies honneurs tjùtlne leur a remis, Etfiir laChre^tentéputffancevniuerfelle.
Mais comme des Romains rfimpirc s'en alla Parpieces peu à peu,ainfi a fin tma^^e ^uiefila Papauté,vient rutne nbsp;nbsp;dommage
Depays en pays,e^ijui 'ne void cela?
Eghfeduvray Dieu fortifie ton coeur, fiarSatau defchainé,fi bePie fin prophete t/iuec toute leurfirce efficace infiHe, Eten tofiferont drffatts par ton Prince vainqueur.
-Xfoc.iÿ.
Mefines il réduira des gens de toutes fines, Pois,Prtnces c-r Darons,peuples,gràds frr mentti, nbsp;nbsp;nbsp;f
Lefiquels diuinement vrais Chrétiens deuennsy 60.
Ef4.4ÿ.
H air tnt la paillarde fn potfins plMjirteJgt;
-ocr page 210-190
Traditions humaines font abomination»'
/«f 16 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;plt;irole en l'Egh/e ordonneHi
Mat.i«,. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ßmarier,ßrger^rtes tet^
i.Tim.^, Irlandes deier/er,prier les fiuiEls auffi^
£t prier pour les morts ftinr de Dieu conâamnti!‘ L’abus des taux articles de foy forgez par l’Antcchrift.
Jfehr 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;abus, meße s (j/ pur^atetref
Aiat.i'i. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;pardons,car leßus a l'èuffert
J.fean i. La mort pour nos pechez,i:lr luy/eul s’eß offert iffor.i. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ßn Pere,au fflut desvatffeaux deJd dlutri’
Sepulture Chrcfticnne.
lue i6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ChreHtten décédélôtt mis honnenementj
^po(-.i4. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enfôn repos: (ff cjuon ne ff trauauk
Pf.u6. ad prier pour les morts.Ce n\fl choie cftii vat'lt ^u'à tromper piller:ffns autreßndemenb-Larctraitte des decedans.
Matt.7. nbsp;nbsp;nbsp;ffaraupoinlddu trel^as Tarne depart (ßtirt
lugement ffcret de ce grand Dieu, ,ixfu repos de ffißy,ou bien au triste lieu ‘Lgt;eßn impiétélt;jui ta ronge cz defchire.
Des fiiperieurs amp;t magiftrats amp;nbsp;de leur fa-cree authoritc.
JDan.z. nbsp;nbsp;nbsp;Adagifirats ffntde Dieuffèyent bös ou infidelttgt;
ProH.i. îlleurffaut obéir,d tons leurs ediTts
Matt.11. TJon contraires a Dteit,ßttenffiits ou en dits. Ceux ijui fint aittremetfint mefme d Dieu rebeUt^'
Le bien public qui en renient.
(fiar cjuelt^uegrand dejordre nbsp;nbsp;horrible dtfrlj
J.Pim.z, l.Ptera.
^ue Ion y fiche voirßilny auoit ne Prince, Ne luge en vn pays.tofifiroit la prouince
£n déflation.Honnore donc le Roy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Leur
-ocr page 211-Leur puiifancc eft limitée amp;nbsp;fuiettc à l’Empire fouucrain de Dieu.
tifhîaii celuy cjut contraint fin peuple à deuenw'
'Rebellecontre Dieu.fi daurade fevriue
.filr I ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;$ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^•'7. Sxod.t.
Defon authorire,pourtant homme ^ut Z'tue fiomplaire ; ? luy dott,atns d Dieu fe tenir.
Du fainft mariage.
Mariage eft pour tous honnorable,i;ft la couche s.Cor.7. Sans tache de peche:mais le Seigneurfira
lugementdes paillards: celuy ejtti le fera nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;JExo.zo.
^^tl s'amende.autremët c eft d'enfir -vne fiuche. ’’
Deuoir des mariez.
Chrifl efl chef du wAn, nbsp;nbsp;luy chef de fà ßmme
Lxtjuelle tl dott atmer.pouruoir garenttr: ï-t elle afin martfe doit ajfnteftir.
Quivtole ces loixfe perd ó'fe diffame.
Couuerture des femmes Chrcftienncs, leur raodeftic amp;nbsp;filence enl’Eglife.
Si lafimme napoint de votle on couurechef T.n lafiitnUe ajfemblee ott afflïlent les Anges, Elle aeî^i/e T)teu en fes fdpons estranges, ^'ellefe couure donc,ou bienrafefin chef.
£fhe.^.
ColcJJ.^.
l.Cor.il.
Lafimme fitt auffi en filence en l’Eghfe Sansyofer parler; fi elle ne fint Entendre clatrement ce ijui s'y dit ç^fiiit. Demande en la maifin au mart^titll'tn^tr}tife.
Deuoir des grands aux inferieurs.
T’très meres fetgneurs,(^ matjtres lt;:^maifireffes
Sont obligez. àTDieu tyui lesfatt dominer nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;JFfft.d.
Surenfiins fistets de les endoElnner nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t.Tim.i..
‘Deparole d'e.xemple à future fies addreffes.
l.for.14.
Dcuoir des inferieurs enuers les granJ^« - ‘Demefine les enfinstfinetseér/eruieeurS Sont tenus deuant Dieu de rendre obeifianctgt; Et ferutee loyal à la droite putfiance Des Princes cr parens, nbsp;nbsp;matPlres eéf tutettU'
AZwc 12. Mat.6, t.Cor.z. £jlhe.i^,
J.Car.6.
Dcuoir d’vnion fous vn Dieu amp;nbsp;Pcr^' Hommes, now auons tous vn Dieu,Setl’gt;^
amp; Pere, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Et tow ßmmes d*vn corps les membres
tls! Et tow ß-eres fœurs nefl- ce pas grand rneß'^’ D’ePtre tant dwifeZiClr cruels ßere à fiere?
Orfinow ofienßns ou le chef,ou du corps Âtembregrand ou pent,now cerchons la ruint *Dii grand temple ficrè de la bontédtuine, Laquelle deéirutra ceux-la iiéf leurs difeorist
^xt.zo.
Vrau. i^. 18.
Eßue donc l’inferieur au maieur obetjfe, E.tceluy lt;^ui nefatt, apprenne dufàuant, Ee grand aide au pent,le fàge aille deuant Condtnfitnt P idiot,en bonté (p- tuélice.
Confolation des vefucs.
La vefue delaiffee ait fin recours à Dieu,
J.uct.
1 efw fin eP^oux,i^ en fà loy médité, Et priant nuiét O’ tour, s'exerce pr fillictte z/tux ouurages térfiutéls de la Eoy en tout lieO-,tHtnfifiirfis ennuis,en fis ßuiptrs (pr larmeigt; igt;y4u milieu des mespris,torts nbsp;nbsp;defioyautez
J’-XO.ll.
zyós.
‘De ce monde orgueilleux cér plein de cruautei.. Elle aura definfeurle puijfant Dieu des armes-
ConEl«
-ocr page 213-gt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;193
Contre le rcuolteincnt de la foy.
Si nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;renonçant à F£nangtle.,penje
Sauuer amp;nbsp;garentirßvityil la perdra: Et le gain de ce monde heiae ne luy vaudra Eien au gouffre d'enffr.TJotla fi recompense.
Du iurement fainôl ou prophane.
SDteuordonne iurerenfin nomfiinElementy En iusiice,au prochain pour chofi nonprouuee, ^urer par autre nom cefifiiute reprouuee, £tfiperdent tout ceux ejui iurentfflementj.
Péché contre le S.Efprit irrcmifsible. (■ :Q^iveut anéantir tl^renuerff au poffible] La vérité de Dteu e^uil cognoificlairemenL,, Eilouffantle remors qui le point viuementj, Efl perdu, trehufché en fiute irremiffihle.
Le but de notaire vie efique glorifié Soit en nous le Seigneur:donc toute maperfinne Chante,loue a iamais,iS!‘ les graces refinne 'Du vray Dieu qui m'a fhit amp;nbsp;tria iu^ifié.
Matt.10. ctriö. Z»c 11. z.Ttm.t.
Ext.io, Deut.6. /«re.4.5.
laq.j.
Mdtt.il. I.HC iz.
l.Iean $•
r/d.4?. l.Cor.6-r/ioj. ï'9-Jîom.8.
Brief Dialogue Chrcftien,contenant vnfom maire de la pure foy en lefus Chrift.
‘/’«Zf que le S lEl^r it commande que fiyons T'reéls'àrendre raifin de ce que nous croyons, Di moy es-tu Chreïîien? le le fisispar lagrace Du vray Dieu tout-puiffant:en lieu que de la race D’Adampoure pecheur,t'ellois enfiint de mort, ètproye du Lion qui l’ame elfie c-r mord.
N.j.
Jeanl, Jîomq. Ifhe.z. /iebr.ii
Jiom.T,
lob. 10.
tesn 1.3. ^eSi-ct Iju'eflre ChreJîien? ceflcroire en lefui ( homme, Fils de Dieu, Rédempteur, le vray Ltieu (fvr/l F,t ne cercherfilutniJeferer en fimme Kers Dieu ejue par luy fi ul,fi Ion lefimtl Efirit. Qm t'a mis en ce monde? vn fiul Dieu tref heoif-Fourejuoyy es-tu mis.^pour auanterfàgloire fioniointe à monfiilut,aux combats nbsp;nbsp;viUoire
Gen.6, Jtfa.i. Jlom.3. Pf.ll.i4.
Lie fiàgrace tfy bonté contre mon cœur malin.
Mais eiuesi.^ee e^ue l)teH veut lt;^ue tn frcesi^ monde
Jean T.
Pf-^7. l.Tim.z. i.Jeam.
l.C'or.l.
ôDeut.^.
Pourfigloire auancer là ou tout mal abonde? Là ou tant de militer s en ftiperilition E t vices luy fintguerre a leur perdition? .Que taye en luy fiance nbsp;nbsp;à luy fiulrecottrS
.Auec humble oraifin en ma faute difitte. Par vnJêul jlduocat leßss Chrtfi ma cachetttt
Ma rançon,mon eJfgt;oir,mon aide nbsp;nbsp;mon ficourt’
Et ijue ie me fiufinette à fin obeijfiance I.XQi.ie).' Sousfis commandemens;(fr c/uen dits (fr enfiii:’ i.Thef.y. glaces de bouche qt cœur pour fis dons faills,
Ti te 1.
Jtfatt 3. Gal. 6, l,Tier.lt;).
Je luy rende toufiours.KoUafin alliancet Comment fi recognoitle ChreJtien au milieu De toutes autresgenslcjuand ilvitiuJiemetttj’ Ne faisant mal à nuhains cordialement., 'Bien a tout,en fùiuant (on bon perefin Dieu: Gardantfibrieté en fiitts,en dits,en vie, £ngeJles,en habit s ,en regards (fr maintien. Sans exces ni abus indigne du Chreslten Duejuel doit la penfie e lire plus hautrauie:
-ocr page 215-Ft pour conctufion en viuantfiinHement Separe'de fiutlleure,(-r de cœur (ff de mtne, Des fiiperilitions,lefijuelles abomine Dieu leijuelenfira ternble iugement. ■l^aispuis tj!ue tu defauts fiuuentpar iniuFUcei F t maints desbauchernens (f“ profination, Contre cesie droiture reformation Fn wayefiinSleté,auras-tu Dieu propice? Vray efl ^ue te defdu.Mais Chrifi a fitisfàit Mourdtpour mes pechez.,(^s[ui vit pour m’abfiu-Ftfin EFfritme fiit repentir (Ir refiudre nbsp;nbsp;f dre.
.rilefiiiure,ajfeuré encepleige parfait.
'Fourfùi donc attendant cedie heureufi elferance, A/att 14-apparition de la gloire Q“ vertu
Du grand Dieu lefius Chrtfi,leejuel a reueEtu Ft prins nature humaine à noFlre deliurance. PhUiiip.ti
i.Pier.t.
JaqA. l.Theß'Ai.
j.Iean $. j.Tnn.4.
zThejjA.
j.leanl.
Pam.4. /ere.^t. P/.i^o. He\ir.'r‘
Epigramme des damnez amp;nbsp;des fauucz.
l.Cor.Ä
I tan A.If,
Pjihe.t, fiam.n,
Veux-tu e^e fiuue'? »e t'abuß donc pat, Jlfrut e^e Chreiîiegt;j,lt;ÿ' natten le trelpas. L le mende efiperdu hors du re^ne celi^jue ^uicontjue ne cognoit Dieu ÔT fin Ftls vni^ue. Ft tout fint de nature enfant d’ire ôf maudtts, Sauuages oliuters exclus de paradis, Horfmis ceux i^uientez. en Chrifi oliuefianche. Sontfiiits par teeluyfà belle nbsp;nbsp;viue branche:
C‘ux,di.ie,^ui (ont bons firmens au fip exejuis Du fie ^fing dutjuel ce bien leur eftac^juis. 7 ous autres fint pourris en leurßuche maudite^ Totu autres.fini exclus de la vie benite:
/eam^^ Pem.'}. Eflie.if. l.Ccr.Ä
N.ij»
-ocr page 216-:
Idolâtres^ P ay eus,prophams obPiinez^ ß**destinez ücm. lo. tttgernent de Dieu qui s auance pir euXt ^cl, i. Comme fur les ChrePiiens le fàlut lgt;ien-heureus!gt;
X^i croit ou qui annonce autrement,il blajphemt: Cal.t. nbsp;nbsp;£f fuPt-ilmeßne vn Ange,efl maudit anathemt'
Du fouuerain bien, qui cft le plaifir, l’honneur amp;nbsp;la richelfe perdurable.
J, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“Sf/7e efl la mer:la terre plue que tondes
Le cielptus beau que mer cß terre ronde.
P P ig. nbsp;nbsp;Doux efl le miel: le fùcre encor plue doux:
Mais la douceur du ciel les pafle tous.
Pf-i. L’honneur des Rois eflgrand îfp admirables La mateAé celePie efl adorable.
Grand efll’auoirde l’auare marchant:
i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lue grand le bien que le cielva cachant,
(far la beauté,la douceur (fl 1‘eshme, £t le profit qu’on trouue fius la cime Du cielvouSlé,flnt'vne ombre de biens Et bien co gnus fint aujfi vains que rien. Laideur,amer,honte ,^mmage (fl perte Sont la cachez.Mais qui à porte ouuerte Et va dedans,le haut bien qui fisfiit,
P fa 64. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;beau,doux,P honneur (fl le profit,
i. Cer.z. Cerchez humains en la fiinéle parole Itan 10. Dhuis pour entrer, a ce bien nonfliuole,
Car a la mortvoflre rien s’enfuira: Mais la parole au bien vous conduira»
Pes
-ocr page 217-Des
moqueurs de Dieu amp;nbsp;defon inge-ment fur eux.
Les ebn^inez mot^ueurs de leurßunerai» iuge, Pf.io Sérient à loifirde Ia vie aduenir, Lttien veulent ouyrejuellt;]uepropos tenir, ■^ins eflence bourbier tout leur bnt^ reßt^e-Lelsfurentles Geans i]ue noya le deluge, les Sodorneens.Mais comme au fiuuetiir licol gibbet duquel on va punir
Q^elqueßis vn mefchant,tlgojle crie à boire, I^aißnt mine qtttl n’a de mort crainte ou mémoire L'uis va faire le fiiit,ç/ tremble toutfrtlleux: eAtnfi ces platßnteurs à leurßutpérilleux Lu gibbet des enßrs,ßyent melancholie,
Lt find de la mort qui leur rotde col lie-, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pf. 7^
Mais au faire le fiut,horrible trernblementj
Lera leurs ris des crss,(^ leur toye hurlement,. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
Lors ils conßfßeront e^re vray.fol ne croit
Le mal qùilva cerchantßufqu’à ce qiiil reçoit.
De paradis amp;nbsp;des enfers, contre les Epicuriens amp;nbsp;moqueurs.
T^uis que rien neß void qui n’ayeßn contraire, Leßu,rtau:rair,la terre: zfr Iti vie,la mort: Maladie,ßnte:lapaix,guerre amp;nbsp;difeord: Le noir,le blanc:le mal, le bien tref-filutaire: Le clair iour,ßmbre nuibl: bon-heur,aduerfité: Lagloire,deshonneur:richejfe,poureté:
-ocr page 218-L'ignorance J^anotr:leiïou.iCyramer nbsp;nbsp;fatg^' ■
Pf.n.
Veut. ?1.
Pßt.66.
Van.ti.
Vue i6.
Le log,brtefUe haut,hagele pieingrat,'vuüie Et rhumtdeje ßc:le chaud,le rude froid; La la ioye,le duetble tortue iuïte drotiil: Pouuez-voM dôc humatnt voirfitu le haut cii‘^ lt;iy4lires cÿr fiux brillant, fins refondre En memotre cect? Fait a epté iadts yn Iteu latd tout contraire à ce beauparaàis'-C'efl t’enfir tenebreux,c'efl le terriblegouffi't Plein du vent foudroyant arelent enfin Par la tu Tie fireur de Chrifiiuge eternel, iQtfi en fin paradis regne paternel AJJemble fis efieus,tant en ce monde hays. Et ch a fie les malins aux enfirs leur pays.
De l’immortalité des amesamp; refurrcólióii^* corps humains en vie perdurable»
r.fu.6.
l.Cor.ï^,
Gen.i.i.
Vxcd.j.
Home puis ejue tu vois çfr mourir nbsp;renad^
Prou.16.
En hyuer (f/ printemps la plante ^ui fin eilft ad bien moindre beaucoup ijtie toy poure mottd ^ut as corps admirdble el^rtt immortel zaM iracle du grand Dieu tyui t'a fiait fin im*l^ i^dfin d'auoir de toy vn fiecial hommage De tant de biens dons lt;^ue dedans lt;fi hott^^l Jla multipliez tout pour l'amour de fiy. Leiyuel ainfiiju'tlejfivne efience eterneüe 7* e veut auoirtejmom de fi gloire immortellti Ores nbsp;nbsp;a tamais,t'ayant tci donné
Difeours nbsp;iugement,firme nbsp;nbsp;façonné
^uicfiice efileuee à fi maifin cele^e, Çe /y U il n'a pM donné à finfinfie beéle,,
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efit'apourueu (jr iointa ta raißn Confcience immortelle, nbsp;nbsp;^tii routeßtßn
Te ref neille reprend,^ t'accufi te ittge, T’ adtournat tour nbsp;nbsp;nutSt au throne du grad wge,
Qui te rend conuaincu par toy nbsp;nbsp;par ß Loy^
Ft^ offre à ton ßlnt F Euangtle de F oy; Leite tes yeux en haat à la vou^te celiyut Ft à cefl ornement ßperbe nbsp;nbsp;rnagntfiyue
Des Affresflamboyansilear coar/e,leurs ßiours Learmefftre des ans,des mois,des nutU:s nbsp;nbsp;iourst
Ft leur temperature,^ par fits Fine lenience DeFairchangéenchaud^ ou fi-otd oupluyeim-
Lesventsimpetueux,les tonnerres bruyant, i Lesfiudres boute-ßux tout le monde effrayant.
La gelee au Printempt,(j‘ lagreffi en Automne l Qu deuant oHapres,yuimotffonrtche bonne I Ftvendanget auffîgaFte toutalafiis, 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nous irritent Dieu par trop ßituentesfils.
( Fuyant donc ce grand monde (y toute creature, Adore levray Dieucreateurde nature. F t ffntant tes defi(uts.,ta mtffre nbsp;nbsp;nbsp;ta fin,
Fxoy.
Lut 15,16,
l ßuoijue lefiu Chriff ffulSauueurtreßbenin. l nbsp;nbsp;Car fiches c/ue ton corps defcend en pourriture
1 Mais l’amevit toufiours de diuinefrFltire, I Ets'enva deuant Dieu pour fijentence ouyr^ £tß vraye eff tiifiy,de fi gloire iouyr: Tuis elle reprendra ton corps a la venue Du vray Dieu le fus C hrtff en la celeFle nue i ß^ agneaux efleus 4« ciel affemblera. ■ £t les boucs c-y les loups aux enfirs iettera.
Job 19. l’fiô,
le-tn s, l,t or,l
t»*
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