ET ILLVSTRE SEI-
GNEVR, MESSIRE PH? lippe Huraut, Vicontc de Cheiicrny, Cluneclier des deux Ordres du Roy,-Garde des féaux de France : Gouucr-ncur amp;nbsp;Lieutenant general pour là Ma-jeftc cs Prouincesd’Orleans,pais Char-train,Eftampcs,Bloyfois,Dunors,Am-‘ boifeamp;L Lodunois.
amp; Onseignevr, l'honneur que te reçoj de IJo'^er le profit qui mettent des graues dfiours que tant de
1 grands perfinnages tiennent or-ï àinairenietd ^oflretahle^^mont 1 tellement affe^ionné , que pour a ij
-ocr page 4-tefinoigner auec I obligation ^014^ ané^f^ur moy,Ladeuoüoti que t’ay à vo^^ire feruice: latjjer ingratement périr tant riches traits de toutes fciencesamp; profeßions : le me fuis en refoluj de communiquer auptigt;^ blic , lesfibieéds qui ne peuu^nt eîire que propre nourriture degCquot; nereux efprits. le confiderois dll' commencement que cefii^it baijfer ^o^re grandeur adrefer narreffi familiers ceux qui fe tiennent d’ordinaitt aux repas communs. c::JïCai£ con-trebalançant l’importance grauité de ceux-cj rien ne fern blé deuoir de^plaire à c'eluj, qui fauorif tout ce qui peut prof fiter a be^at. lïauantageß Iés
Grecs,
-ocr page 5-files Latins,fi mefmes tOMs Chre~ fiens ont toufiours eLiimte honorable, de mettre ces deuis parefi erit, comme plw rafiu gt;^ferieux, afieure’L^ue les autres c^uifi traittent ordinairement en prt-ué,de gay été de cœur, fan s molette contrariété dauis , par laquelle s efclarcifl mieux ia^verité ^e toutes chofies : pourquoy ne 'COUS defdierois-te ceux, la -plufi '^artdefquelstuous aue’L^ffatfbn-neZjde^'oLirebien dire, amp;nbsp;affeu-refparla refolution de qiioLire bon lugementl fe me perfiiàde bien,que la TLraditiue nfi^fira tehque 'VoLire grandeur amp;nbsp;U rnatiere mefme du hure' tiaert-^ent^.ç^L^ais corn au plaifir^o-lontaire d'vngrand,^ous necon-
S. iij
-ocr page 6-(^uele franc'vouloir qui me ^ouf-ßa chercher les moyens de 'vous ■flaire amp;nbsp;profitera la poflerité. le preuois aufii que 'vousy deficou-urire‘^ß)udatn, maintes chofs qui nefiont qùentameesi laperfe-édton dejquelles fiera diautatplits defiiree du Lecteur : que pour U 'va rieté de fis ra resfubicôts^elle ne peut estre qu agréable d toutes co-ditions de perfionnes. Al au 'CO' fire naturelle bontém'excufiera fi chargéd affaires amp;nbsp;par accident plus que de 'volonté, ie mefit^^ troutié\conforme à l’ArchiteUe, lequel ayant deffegné leplan d fiuperbe L^alais, n’a eu lofirq^^ d’en represéterpartie^ laifiantdeçà de-la les attentes du fiurplff-
-ocr page 7-D’ailleurs Oïl^on-feigneur^l'ou-urier efl frequot;^ de ^ous^ qui mef~ mes aies matériaux en main la 'volontéprefle a les employer en tdou plus hault edifice qui'vous pourra 'venir à plaifir : pour ne détourner lequel de tant d'ocçu-pations publiques , ie ficray fin, prianti)ieUj
^^:^onfieigneur,'vous augmenterfies graces de iouren lour.
De Ta ris J ce 2. luin, ly S 2.. pa r,
/
Voftrç tres-humble ÔC tres-obeifTantferuitcur Lance
lot Voifin, Seigneur de laPopellinierc.
ä iiij
-ocr page 8-rN T-D I s C o r R s 'DE'
I ^uthcHr ,ßtr le motif, le but nbsp;nbsp;nbsp;fiiet des
trois Alondes.Oit il tmite outre ce, du nittit-rel de la vertu.Des lettres, du merite nbsp;nbsp;des
pyofejfeurs d'icelles. Q^il y a autant ou plus de terres adefcouurir, ejue de nouueaudef couuertesDes moyens pour^areiir vn ef.tt de partialité':!^ fedtttons. Des tjualite^j, habitations ,panchement forme ^centre de l.t Terre. Des parties de ÜT'niuers. Du leuer, du cours coucher du Soleil.Des.y^ntipo-des.,.Antoiciens nbsp;nbsp;nbsp;Perioiciens de ce monde,
plufeurs autres chofes mémorables.
Motif de l'autlic'jr à rcptclêincr ce qui crt: connu de l’Viiiuers.
O M M E le deuoirJe I l’obligé ne fe borne d v-nc fimplc rccognoi^* lance, mais feilend a vnc haute louange des __merites de Ibn bienfai-tcur:au fcrablabic ne m’cllanc allez d’a-uoir fouuent protcllc à Monlèigncur le Gardefeaux de ma dcuotioii à Ibn fetuice:
-ocr page 9-AVAN T-D I S C. D E S III. MONDES. Uy bic délire faire paroiftrc,que fi fa feule Vertu l’a poulfc à m’hpnorer, mon defir ne fcmploira qu a reprefenter cc qui a nour-ry l’obligation que i’ay à luy eftre deuo-tieux. Laquelle entretenue par les graues difeours que fay fi fouuent tire de luy, des Seigneurs,amp;: autres notable^ petfonnages qui luy affiftent (apres que retire du Con-lèildu Roy,il allaifonne fes repas des plus ferieux ôc profitables propos qu’on y peut mettre auant) m’a fi fort affcôtionné à re-cognoiftre mon deuoir, que ie me fuis re-folu d'en publier quelques vns : notamment ceux par lefqucls l’cftat des Turcs, Peifans amp;nbsp;autres Afiatiqiics font exprimez amp;nbsp;refolus par fou iugcmcnc, auquel le relie des alTillans fc voulut conformer.
Quant au but de mô deflcin,ic ne me fuis ptopofe autre fin., que de faire entendre à La fin que nozRiere-neueux les merueilles des iu-gemens de Dieu en la dcfcouuertcdes In- fé'areffinr des Oriêtales nbsp;Occidentales,par les plus «û
eftrangcsclfecis qiiçja nature produit ia-mais;Sô aucc la tat louable gaillardife des Italiens,Portugais,amp;:Efpagnolsjfi curicu-femét hardis de fexpofer à tant de morts: la pauurcpauurcté du Frâçois,quin’a iuf-qaes icy oie tentet fi louable riy pareille
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cncrcpr ifc. Ic fais au refte fi peu dcftat du labeur que i’ay pris à recueillir tant de dif-cours pour les repartir en trois liurcs, que ic n’en recherche ny efperc aucune rcco-penfCjfoitque iela deufle, foitque ich peufle auoir. le ne demaderois pour tour, que recueillir les cfprits amp;nbsp;courage des François trop endormis fous le voile des plaifirs modainSjàdrelfer quelque loing-tain voyage à l’cxêple de fes voifins ; pour du moins honorer la natio de quelque généreux exploit. l'ay,graces à Dieu, occa-fîon de ne defirer, moins encor enuier le bien d’autruy.Aufurplus tcllcmct façonné de nature,que i’ay touGours efte de co-traire auis à ceux qui mal-contcns de leur condition,attribuent à autruyla difgracc de leur particulier: pour -ce que f’ils confi-deroient bien tout, amp;nbsp;fe demiflènt de paf-Gons extraordinaires, ils en trouueroicnc la principale occaGon en eux plus qu’aux De la rcco- Pfinccs OU Magiftrats, de l’ingratitude amp;nbsp;gnoiflance peu de foin defqucls ils fo plaignêt. ce que amp;nbsp;comm”’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;temps, plus que
l’on fe doit pout ccux du pafle. Cat les Grecs, les La-pottet ca la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Percs, ôi Gaulois, voire tous noz
poutfuite , w . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. I
d’icellc. dcuacicrs en quelque temps amp;nbsp;pais qu us ayent elle, ont drefle les mefmcs plaintes
-ocr page 11-des trois mondes.
que ceux de nolbe fîecle, voire aucc pareille occafion. Careftans toutes chofes fubicûcs à vn éternel changemêtdes meG mes matières de raefeontentement qui fc prefentent,leur font aduenuës pour Icsfai-rcplaindre defcniblablcs perfonnes amp;nbsp;a-uec peu different effed qu’à nous: aucuns eftans oubliez,d’autres recognus,nombre de me(prifez,amp;: plus de deux tiers fe repaif fansffvn cfpoirqui fera toulîours mal propre confolation des miferablcs. le tairay ce qui cft tant vulgaire amp;nbsp;fi renouucllé par les plus fameux eferits des crées,Latinsamp;r autres ; Que l’entretien feureté de tous eftats.dcpédcnt plus du loyer amp;nbsp;de la peine,en la rccognoiffance de la vertu amp;nbsp;pu-nitio des forfaits, que d’autre chofe.Ie dis feiilemçt que prefque tous les Magiftrars ont en cela tou flours fuiuy fuiurontà l’aducnir leur propre humeur,ou l’inclina-tion naturelle de leur nation, ou les deux cnfemble: Si d’vn humeur particulier ils font peu foigneux du profit d’autrhy, pen-fezvous leur pouuoir changer le naturel pour voz plaintes’S i le naturel de la natio, encor moins:c5mc il y en a qui font fi remuâtes amp;nbsp;peu atreftees, que ne fc pouuas affeff ionner long temps à vn obicct, elles
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ent de penfees foiidain : amp;nbsp;auffi toft quittent leur conception pour la premiC' rehncaticqui ieprefentera. A plusforte raifon 1Î ces deux occalions fc rcncocrent cnfembic,comme il aduient fouucntavn eftat corrompu, ou mclincs quand il decline feulement, des bonnes qualitcz de fon premier fondemét. Mais ce qui nous deuroit plus faire tenir bride en note deuoir elf,que la fuite de nofbc dif-grace nefcmble deuoir eftrc attribuée tant aux autres qu’à nous-mcfmes, qui le plus fou-uct enflez d’vnc vainc apparccc de vertu, pcfons mériter ce qu’on retient plus qu’on ncdcfnic auvray merite. Etoiiltrcceji quclqu’vn mente pour quelque grace d’ef prit ou fignalc fcruicc, il en recherche U rccognoiflancc pluftofl, ou hors le temps, ou bic d’vnc autre façon qu’il ne dciiroir. Il faut laifTcr meurir,corne le fruid,Ic merite de la vertu : lequel prefenté en- temps qui ne luy cft propre,ne perd moins fa grace,que le fruid auancc ou cucilly hors fai-fou , Elit fon gouft naïf amp;nbsp;faneur naturelle. Il fe finit faire cognoiflre amp;nbsp;auoir j.i donné quelques atres de valeur amp;nbsp;d’vn futur mente,premier que requérir :àfn de ne tomber au vice d’indifcretion ou d’irn-
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portunité fafcheulc. Ce qui ne doit edrc attribué,qu a faute d’efti c pratic à mefna-gerlafiueurde ceux qui ont pouuoir de
I, le ri^cognoiftre. Il aduient aiiHi que les pourfuiuans ont fi peu de grace, que la lumière de leur fimple vertu, cil aifémêt of-fufqucc par la rencontre de quelque im-perfeâion ; ou qu’vn certain , mais fccret mal-heur, les fuit de fi pres pour proui-dens qu’ils foient, que tous leurs defleins tournent à rebours, ferablables au malcontent , auquel le maiftre curieux de re-cognoiftre fes feruices, ayant prefente le choisdedeux coffrets fermez ,rvn plein d’or,l’autre de plomb,amp; le voyatOclIrc ar-mftédupire: dit que fapauurcté tefmoi-gnoit vn malhcur,caufé pour ne procéder allez difcrcttcmct en fes aftions.On peulc dite,que la vertu,particuliere qu’elle foie, nclaillc de mériter rccompcnfe. Mais la fin du bien ne doit eftrc que l’honneur,na-
I turellc rccompcfc de la vertu; ou l’amour au public,lequel vous a dés voftre naiflan-ectant oblige, qu’il vous tient redeuablc iufques au dernier de voziours. Et comme l’on regarde plus a l'intention du bien faifant,qu’à l’adion d’iceluy: aufli le ferui-ceeftaflez rccognu,ûonle reçoit gaye-
-ocr page 14-Poutquoy amp;nbsp;en qui la vertu veult cftre reco-gnuë.
A V ANT-DIS COVRS ment amp;nbsp;à front ouuerc. D’ailleurs on dira que la vertu (è contente bien de foy-nief-mc. Mais que pour paroiftreparadions extérieures amp;nbsp;profitables au communies richeflèsjles honneurs,amp; autres aduanta-ges mondains, luy font comme des ailles pour voler au profit de celle focieté humaine, fans Icfquelles la vertu pour forte qu’elle foir,croupira fans produire plus de lumiei'c,que faiôl fouz la cendre le brafier ardant. Sans doute ie l’auoücrois ailemêc vers ceux, qui pour leur pauure condition n’ont moyen de faire cognoillrc leur bone volonté,que par Icfecours d’autriiy-Si fault-il qu’ils attendent fans rien violenter ; confiderans qu’en toutes chofes amp;nbsp;à tous hommes, les fouhaits ne s’acco-plirent iamais anollre defir. L’entrefuito des accidens humains cil telle,quel’vric empelche l’autre, amp;nbsp;par fois cclluy-cy auance ccfliiy - là : le tout ellant fi variable ôc incertain, que comme il ne fault faflèurcr de rie, aufli ne fault-il delèlperer d’attaindre au but de lès prerenfions. En quoy les plus auilèz farment de patience, contre tout ce qui leur fçauroit arriuer de contraire à leursdclTeins:amp; toufiours c6-llansjtoufiours clpians les ocGafions,ô^
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attctifsà tourner toutes occurrcces à leurs aduantagesjils Ce voyent en fin iouïr de cc qu’ils ont plus attendu. D’auantage la di-fttibution du loyer, ne fc fait félon le défie mefmc de ceux qui le pcuuent faire. Car les clhts font chargez de fi grand nombre d’accidens, qu’on ne peut toufiours pen-Icràladeuë rccognoiflàncc de la vertu, loint que les plus pres amp;nbsp;fauoriz des princes, Py font préférer. La recompenfe doc le fait d’ordinaire pluftoft par hazard que par diferetion preuoyance, encor que le Prince aye bonne volonté de contenter vn chacun. Outre plus les moyens ne fc prefentet fouuêt fi à la main, que les pour-fuiuans fe fantafient:obftans les neceflîtez publiques amp;nbsp;particulières quifuruiennenc al’impourueuc aufqucllcs ils faut promptement remedier. Et quand ils fc prefen-teroient, fiefl-cc qu’il faut du moins laif-Ict à celuy auquel vous vous addrefTez, quelque licence de libcralifèr félon fbn na turelamp;: volonté, pluftoft que le violenter afuiurc voz paffions. Mais ceux qui ont des moyés fans l’aide d’autruy : me fcmblc ^uilsfedoiuent monftrcrauffi courageux anefabaifier pour mendier ces faucurs,amp; tnaintenir la reputatiô de leur vertu, fans
-ocr page 16-La vraye te-conipcfe de vertu eft l’honneur amp;nbsp;amitié.
AVAN T-D I S C O V R S I’auilir amp;nbsp;profaner paradions tant fcrui-les; que généreux à ne fc defcouragei'jains pourfuiure la continue de leurs operatiÓs louables, tantpour nionftrerquèlafinamp;-but d’icelles, n’a elle que le defif d’vn vray honneur amp;nbsp;amour a la patrie, que pour obliger touüours d’auatage ceux mclincs qui voudroient faire les fours amp;nbsp;aueugics à la recognoiflànce de yoz graces. Cat c’eH: la vraye grandeur, voire le plus alTeu-ré tcfmoignage d’vn cœur généreux, que de fobliger tout le monde par bien-füts: amp;nbsp;fipoflîble eftoir,ne iêfaire redeuabic d’autruy. Mais d’autant que la condition de l’homme eft tellement formée,que les reciproques deuoirs ne font moins ordinaires que neceflaires en celle focietehumaine ,1c naturel magnanime fera le plus de bien, amp;nbsp;en reccura le moins qu’il pourra. Mais le tout auec difcrction. Il n’aura donc autre but, que l’honneur du public. Voire quand tous ceux de fon aage fe-roientfiauares, queluy delhier cell honneur qui ne leur coultchen. Et prendra La pofteti- pour derniereïefolutionjquc du moins la téeft vndes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccile qui couronnerafuffi-
jptincipsux * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.lt;
hiitdu rer- fammcnt amp;nbsp;dvnc mémoire crcrncile-tueux. menr honorable,le précieux merite de tant
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tanrgcncrcufo adiôs;c’eft celle,à laquelle les g.i! ans-homes doiucnc tirer amp;■ auoir pour bure en leurs defleins. C’eft de celle lt;iontparloit cz braue guerrier,ce dode grand pdiiticRomain,dilànt: Qii’il ay-Wîoic mieux qu’elle f’enquift pourquoy On ne luy auroic cfleuc des flatucs pour honorer (a valeur,que pourquoyon luy en auroit drefle.Car le premier taxe la bc-ftifeà ne dilccrncr,ou l’ingratitude à ne l'ctognoiftre rexccllcncc de (i gcncrcules âmes.Mais le lccôd,!.a nulle valeur, ôc notoire infuffilàncc,de ceux qui furctent les honeurs.La vertu eft h grade de loy,qu’cl-lededaigne de rechercher,ains venirc-ftre recherchée pour le biê, amp;nbsp;le précieux threfor qu’elle Pafleure de porter ; encor ne vent elle dire recherchée par tous,ains pat gens de bien amp;nbsp;d’honneur. De là vier, que le généreux, mcfprilànt plulboft que techerehant ces apparences mondaines, nebonctera les rccompenfes ny les per-fonnesmefraes qui les pcuucnt donner, Pilsnc méritent d’eftre recherchez,pour la conformité de quelque vlt;tii qui reluyfc cncuxuàtfcn Eiur qu’il vieillifle eu poui-menadcs,l'anonchalant à compter les panez de la court des Princes. D’auantatre
La vertu ne vent nclict-fl:ei ny e-fljc ielt; iicr-tliec de tous.
O
C
-ocr page 18-AV ANT-DI s COVE, s comme ce n’eft allez de conccuoir chofe bcllCjGonnelamcc en pratique pour le biendeqiiclqu’vnzauflî n’eft-ce allez de rechercher la rccognoilTance d’vn bien fait ny d’en difcourir,fi l’on ne iu^ biedn merite premier que du falairc. Car telle pelé habile,qui ne l’cft: amp;nbsp;tel merite cccy, qui ellindigne de cela. Prcfque tous en lômmc le trompent au iugement de leur fuffilàncc. D’ailleurs il Euilt confidcrcrla qualité, tant du mérite que de ceux def-quels vous attendez quelque chofc.Car fi elles font conformes, vous deuez plus ef-percr que fi elles font differentes ; comme fl vn tailleur d’habits ou maillrc maçon prefente vn chefd’œuurc de fon cftatà vn médecin : ou vn home de lettres quelque liurc defes conceptios à vn Prince, le naturel duquel n’aymc que les armes, ou vn bon chcual amp;nbsp;armes à preuuc, à celuy qui cft du tout paifible. Car bien qu’il le doive recevoir à face ioyeufc,fi ell-ce qu’il ne femble tat oblige à la recognoifrance,quc fl fon inclination eftoit femblableau naturel du prefenj^Enquoy toutesfois les ho mesfe font toufiours oubliez, autant qu’a prefenter chofes indignes de la grandeur des Princes,amp;: fbuucc impoffible pour feu-
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lcraêtgaigncrargêc amp;nbsp;filer leur miferablc vie au hazard d’vnc more on des-honneur immortel. Sreficrare lé vouloir obi igerau gland Alexâdre Macédonien de îny radier lî artifteincnt le crand mont Athos, 411 il reprefenteroit en forme humaine fon efligie an naturel, tenant d’vnc main vne
Defcotqui font cntic-prfdrc aux Princes chofcj trop enraiigcs. Hcr. 1. l’appelle üino-crates.
'’illeauflîgiâde que l’vncdcs mieux pen-plccsde Grèce, ôr de l’autre verfant affez dcaux pour faire vncrinicrc aufl'i grolle lt;1110 le prochain fleurie,doc ce Roy le mo-lt;li’''icoinmc tenant trop de l’impofliblc: fcKdifferent de ccluy qui appointa fi bic i’Alqiicrnifte,lequel l’iifleuroit de coucr-hrtous métaux en or pur, amp;nbsp;le rendre par CO moyen le plus richequi fut iamais. Car 3yant tiré tout ce qu’il peut,il fçeut fi dex-tmmét fe retirer,qu’d n’a laide que le vent pour allumer les charbons de les pipenx fourneaux.Bien plus mitérablc fin eurent les defleins qu’on fit prëdrcà N cens Roy dEgypte pour faire ioindre parvn long, htgcamp; fort profond canal l’eau du Nil à , hffierRougerde laquelle on peuftparcc
moyenaller cnia mer de Ltuât amp;nbsp;d’Occident auec grand profit de toutes natios. ' Ce qui fut en fin laifl'c apres la mort de hx vingts mil pionniers, pour l’impoflibilitc é y
-ocr page 20-Ö»Ia recö-pëfedss ués Hc lettres.
AVANT-D ISCO VRS dßl’ocuurc difeiK aucuns, amp;les autres de crainte que toute I’Eayptc de fuft inondée dcauxde la mer Rouge qu’on iugea plus haute que le pays.-ou parle commandement dcroracle,quiditqucce fcroitla comodiiédcs Barbares. Ainii telsouuriers refterenifinsrccognoillàncc de leursla-beurs mal fondez amp;nbsp;mal conceuz. Audi bien que ceux qui cntrcprindi ent de cou-•per l’cntrc-deux de l’Achaic 8c de la Mo-ree,pour frire couler la mcroi'i elH’Acro-corinthe fous Demctriu,s Celar, Gains amp;nbsp;autres Princes. Mcfmes ceux qui perfna-dercntàrEmpercur Nero, de prendre le piCjSd pour exemple aux autres y trauail-1er comme pionnier. Car aucun n’en peut iamais venir à fon hSneur. D’autres an rebours font de trop petits feruices pouren tirer 11 grande recompenic qrt’ils fimaginent meritcr.Comme la plus-part desgés de lettres,qui de leurs fimples opinios exprimées en vn hure nouueau, par forme de commentaires ou autremer, attendent plus qu’on ne iuge leur deuoir doncr: tant pourcc que le naturel des lettres 8c fcicn-cesncplaift d’ordinaire amp;nbsp;naoncq’prcf-que pieu qu’à ceux qui ont quelque con- 1 fortuite d’humeur, auec l’imagination amp;
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repos: que pour la multitude des eferi-uains, le nombre effréné dcfqucls a touf-ioiits fait perdre la grace óemorite de la va cation,mcfmemét auiourd’huy qui fe Eiic plus de liures qu’on ne fçauroit trouucr de prefens. Enquoy on deuroit difeerner les bonsd’auec les inutiles.Carc’cif vnepro-felfion qui profite à lafocietc humaine, amp;nbsp;qui d’ailleurs eft corne la mere qui mieux nourriftjcflcuc amp;: aduanceplusle bon on mauiiais bruit que tout home pcutacquc-lir en ce monde. Ce que l’on peut cognoi-ftrccnfrâçois I.amp; Henry 2.noz Roys de tres-heureufè mémoire êedegrad meri-tc.Mais Henry plus recommendable que François,côme avant beaucoup mieux af-fèuré rcftar,amp; plus accreu l’eftéducdcfon Royaume : quand ce ne feroit que pour la ptinfede Calai.^ amp;: autres terres q les Anglais tenoient,qu’il a par ce moyen cbaffe defrancc. La prinfe dcMets,dcThion-uillCjVoyqge pour la liberté des AHcmans contre 1 Empereur Charles 5 loinct l’al-liancc amp;nbsp;bonne confederation aucc fes 1 voifins.-quc ne fit iamais fon père, la rouf-
Du iNffciét merite des Roys I tJii-çois I. amp;nbsp;licniyi.
iours déplorable prinfe duquel à Panic,A: I l’cfhange Concordat qu’ji fitcnltalic,out
plus preiLidicié à la Eiaec amp;nbsp;à l’Eglifè Gal-c iij
-ocr page 22-AVAN T-D I S C OV RS , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;licanc, qiic toutes les defortiincs qu’eiit
jamais Henry, lequel ticancmoins cilpri-
I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ué de ce nom de Gräd que tous les lieclcs
aduenir ne fçaiiroient oftet à fon Pere. Pourquov ? d’autant que la profèirion des me rcmiiè ictti'cs abalbrdics depuis Charlcmaigne ^ar ^u7amp;'’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;par toute l’Europe,iniques cnûn
auec'qucl Iƒoo-vcueillcc en Italic,par aucuns Grecs fruift en fuitifs de Conftatinoplc,prinfc rauagce nKnunt?' ' Turcs,fut tellementcmbraircc pat ce Roy,qu’ayant à la perfuafion du Cardinal du Bellay amp;nbsp;de Guill.Budé fait reformer les Colleges amp;nbsp;Vnincrfitcz de fon RoyaumCjcftably ccluy de Câbtay à Paris pour les leçons publiques que les plus dodes de l’Europe en toutes lagucs di-fciplincsyfaifoienr, Icuraflîgna bons gages pour vue continuelle inftnidion de laieuncflcdctoute la Chreftiente: où ß grand nombre fut veu en peu de temps,amp;: y profita de forte,que trauaillas tous à l’en-uy les vns des autres, amp;nbsp;le tournât en fin ce vertueux cobat priuc en public, de toutes les nations de l’Europe, à qui emporteroit ceprisamp;i’t quot;Tineurdeplus fblidc dodri-neique tous vnfemble côlpirâta vne deue recognoillance de fi grand bien vniucrfcl, iugetet ne luypouuoic moins doner que
-ocr page 23-DES TROIS MONDES.
Ictiltrc de Grand, de Père des lettres amp;nbsp;de reftaurateur de toutes bonnes feien-
ces ; ancc tant d’autres louages d’vn mode devertus qui reluifoient cnluy, que Pii eiift elle leplus accomply Prince qui fut jamais, il n’eu ft fçcu elite plus honorablement recommande vers la pofleritc. Sans doubte les eferits illuftrent fort la rcs 111 dir. c-vertu pour petite quellefoit, comme ils defguifcnt Ibuucnt le vice pour le faire vertu, en forte qu’on le iugeroit lachofe plus dcfirable qui foit en la nature: au rebours abbaiffent cnlaidiflentfi bien les graces d’vn perfonnage qui pourra c-ftre hay,quc la pofleritc le tiendra pour le plus abominable du monde, voire toute fa race odieufe à fon occafion,les hifloircs furtout. Car fl elles ont acquis quelque credit vers le peuple pour élire vrayes, o’u bien ordonnées, ou pleines d’cloqucnce, ou autre grace qui les face rccómSdcr,foic d’clles-mcfmcSjfoitdcla qualité dcl’au-tbeur : aucun ne fçauroit plus empclchcr quclapollcriténefucccde a la vieille im-prcirion,quc les premiers en auront con-çcu.Tcfmoingnombre d’hiftoircs Grecques,Latines,Françoifes,Italiennes,Efpa-gnolcs,amp; autres fi chargees d’cuidês men-c iiij
mci't, fcii-uci'taiiâccr, eóftruer ou reculer I.i icpnration des homes plus qu’autre choie qui foit au moiidc.
AVAN T-D 1 S C O V R S fbnges, qti’onl’efincrucillc que les Iiom-niesn’onr les yeux aßezouueiTS, pour les biel) remarquer.Cellpourquoy pluficurs graus Princes fc font efforcez de contenter CCS gens de lettres, plus que beaucoup d’autres de plus grand merite. Mais puil-que telle forte de gens ne rncnct autre vie que coatcmplatiuc, morne, chagrine, fcdécaircifemble à pluficurs que ceux qui bazardent leurs biens, leur creance, leur vie, l’honneur, amp;nbsp;tout ce que Dieu leur a donné pour le Prince, fous lequel ils font nez eu habituez pour le repos, grandeur amp;feurctc de l’cllac, font dignes de plus grand fàlairc;corne ceux qui mettent plus du leur, prennent le moins amp;nbsp;profitent d’auanrageàautruy. Aufîi les rcconipcn-fe^ en font plus honorables, amp;nbsp;de grand profit. Vrayefl qu’elles ncfôt de telle duree que celles qu’on donc aux plus doctes, fi les gens de lettres ne leur douent les aif-Ics de leurs eferits, pour volera l’crcmitc des ficelés aduenir. Comme ils ont fait! a celles de Chrifloflc Colo Génois, lequel ayant acquis à ftfpagnol plus de richeilès que tous les Roys fes deuanciers n’eurent oncqncs,futrccognu du dixiefmc dcics clitcCois J du droiét de Noblcflc, degré de
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Chei!alcric,piiiiilcge de charger(csar-mes cnercLifIüns,amp; d’honneur tel que luy Coiom, amp;nbsp;amp;nbsp;toute fa lacc, voire la nation niefmcà fiiffilaine occaiîondcfenprcualoir.Tous uerdenou-Icfqiicls aduantages ncantnioins Riflent u-an nI'h-(ieiia cnfcucliz, êé u’culfent fccu venir de Itiy iniques à nous, fins le bicn-Euâ des lies en per-liiftoritns Elrao-nols : qui pour conferucr quot;,quot;'f h mémoire d’vn fl courageux exploit, ont bæ fait des hiâ cognoilhc à tout le mode la digne rc-compcnle queleur Prince hr,à fi penible, f azardenx, Se d’autant plus glorieux def-lcin,quela plus-part des PrincesChre-ftiens, le noltre fur tous , VAnglois,Portugais , l'Efpagne mefmc n’auoient daigné prellet feulement fouie,à l’ouuerture que l'Italien leur faifoit pour fellédic fi auanc éccombler tant foudain le fons de leurs tliiefors ; qui lont ncàntnioins les deux tins, pour lefquellcs ptc,lc|ue feules, tous les Rovs de ce temps combattent li oblli-nérneiit,perdent tant de biens 8c de bons hommes contre leurs voifins. Or comme la terre cR eftvangcmcnt grande: la parel- , , fe,lacouardilc,Ölt;: indifcrction des bom-bestelle, qu’ils ne veu'enten dclcouurir tencsàdc -d’ananiatic que leurs vieux Peres leur en
ont trace par clerif.li le fault allcurcr, covuetK^.
-ocr page 26-A V ANT-D r S COVRS en refte beaucoup plus à coguoiftrc,voirc en quelque carrier des 4. principaux du inonde vous dc/îrcricz aller,que noz modernes n’en ont faiôtvoirzamp;r qui nepeu-4 lient dire moindres en quantité de routes Ibrtcs de richcfics, exquifes fingulari-tcz,amp;: prodigieux miracles de nature: fi nous allions l'adrdîe les moyens de les aller rechercher, notamment vers le Mi-dy où nation aucune n’a donné. Carefiât le monde reparti en deux, pour le Portugais amp;nbsp;l’Efpagnol parle Pape Alexandre é. celuy - là s’dl contenté de courir vers Orient, cdluy-cy à l'Occidenr, comme l’Allcmant amp;nbsp;l’Anglois au Septem-trion. Mais vnfciil n’a donné attaintefur les terres Aullralcs qui font h grandes, amp;nbsp;par confcqticnt fubiedes à toutes fortes de temperatures, aufii bien que l’Amérique où fdltrouué le Pérou nouuelle Callillc ; qu’elles ne pcuucnt dire moins pourueuës de richcfl'es amp;nbsp;choies fngulic-rcs que les autres. Veu notammcntlcur longue amp;nbsp;large dlenduë, laquelle nous occafionne de l’appellcr monde incognu: poureeque ddcotiucrt iln’alçcupourlâ grandeur dire particulièrement recherché, encor moins conquis ny peuple, fau-
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tcd’hoiDmcs rcccllàircsà tels cffcäs.LeP quels ne peunent cflrc tirez d’Efpagnc ny Portugal 5 lt;i nul peuplez qu’vu chacun Içait au rcf’pcâ, de la France, laquelle peut mettre hors la cinquicfmc partie des Gens Gnsaucune iucoir.modité. Auis en lcroic plus honnorcc, peut cQic mieux alleu-reeque plulicurs ne peurroient penlcr. Cell:où les Princes de ce temps dcuroicc faire inonilre de l’inutile puiilance de leurs lubieéhs, Ibit pour illufl:rcr,cftcndrc, ou enrichir leur edattfoit pour diuerrir les palhons des plus mutins,pour le conti-nucl exercice des armes que tous grands obui« aux Princes ont toujours iuge ncceflairc au plnsfcur entrcticn d’vn cdattrcllcmblans rçs.tcdiuôs, au bon Médecin qui puro-e par fueurs, amp;mi'autres , liai nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;accidcnsüui
evacuation de lang corrompu, ou autre- csbraulcm, ment le corps cacochimeamp;s plein de mau- pu's eu fin uaifes humeurs, pour obuicr à la maladie quilcfaifiroitauHitoft. Carc’cftchofèal- puurbiét'ô-feurce que fi l’Efpagnol n’eu ft ennoye aux Indes ja defcouuertcs par Colom; tous les plus mauuais gamemens de fon Royaume , Si notamment ceux qui apres les guerres de Grenade contre les Mores, ne voulotcnt retourner à leur meftier,ou vacation ordinaire ; euflent remué mefnage
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OU donné Foccafion à quelques nouuclle-Ictcz cn Efpagne, fils n’cun'cntcfte employez ailleurs. Comme ils monftrerent bien aux Indes, où ils fufciccrenttantde fcditionsamp; querelles qu’ils fentre-ruinc-renr pretquc tous. Si que FEfpagnc eftoic aflèz empefehee pour y enuoyerdenou-ucaux d’an cn an; A quoy les condamnez par indice à diuerfes peines , nedoient laidez des derniers, non-plus qu’enPor-Roud’Ef^a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pei-ipic IcBrcfil defera-
gne amp;nbsp;lt;lc blablcs âmes ; à l’exemple des Grecs, Ro-Portiigal mainsamp;:pluiîcurs autres nations,qui ti-jWsfounii roicncainiiprofiétpour le public des cogens .nix^ damnez à trauaillcr aux minières, carrie-mIcs'amp;^Oc- res, Vautres œuures que la République cidcntales lugcoit necclKurcs OU profitables à l’Efiat: Jiftes l’A- autrement que nous qui failôns tout mcriquc.le . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i i i n. ,
Btclit Si Pc- mourir,fors peude beliltresqu on cnrioyc aux galères. Auparfiisie vous repreiente Qu^il ne fc mondc en trois mondes,ccd à dire, faut arrefler r’Vniucrsen trois parties (afin que l’on ne
Jquot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘quot;ïiosco'rimc les enuieux,les
bien extra. ignorans,amp;fupctditieux ne font que trop ujgas qiiaJ coudumiers) chacune deiqucllcsi’apncl-rintentiodc , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, \ i r i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;r
rhôme cft le monde a la façon de noz premiers Ma-cogueuë. tclotsamp; voyagcurs,lefquels ayans defeou-uert i’Amerique amp;: terre Audralc,qu’ils
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trouucrenc plus cftrange amp;dcplusgran-deeftenduë que tout cc qu’ils auoientia-tnais vcu, leu, ny ouy dire, les appcllerenc autre Monde amp;nbsp;Monde nouncau .• comme noz François appellent encor la Grad Baye amp;nbsp;autres cartiers de pefchcries,Tcr-rcsNcufues,encor qu’elles fuient, pcult eftre, plus vieilles, c’cll à dire, premieres defcouuertes, que l’Europe qui nous a produit apres noz deuanciers. Et par fem-blablc, inciter la icuneflë dormante amp;nbsp;peu foigneufe, d’effeduer les vrayement Beaux exploits d’honorablement mefna-ger en telles conqucftcs,lcs grands moyês qu’elle prodigalife en choies qui ne luy apportent qu’vn vent Si. fumée , non le vray corps
dcfolidc honneur.
-ocr page 30-)W V pnr-fus,ilncfeßin't aricllcr au tiltve Hti Ij' urc, qui porte lesTrûi5 MP Mondes.le(ç.’yamp;ci-oy des le premier aagcdc
en a qu'vn: le parle icy en n»ardor,5C comme entre mariniers, feiquels ayans deïcouucrt fi nouuelles rerres, de fi grande cftcnduë, tant chargees de diuers peuples, pourucucs de tant de fortes deri-cheflës, d’exquifes fingularitcz de nature,ne leseftimoientqu’vn autre amp;nbsp;noii-ucau Monde, qu’ils ont ainfi appelle pour le mieux differeter du vieil allez cogneu, louz le repartement de l’Europe,Afrique, amp;: l’Aile. Ce n’ell donc pour introduire rien de nouueau: moins encor pourre-nouucllcr les diuerfes opinions des ancics Philofophcs Grecs, dclquels nouslom-mes contraints de prendre tout ce que
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nousaiions des Mathématiques, Philofb-phie naturelle, Loix, Médecine amp;nbsp;autres fcienccs. Car les Latins n’y ont faidque doner atteinte ,amp; encores du petit doigt; 11,que hors la police amp;nbsp;les armes efquelles ihont autant precede les Grecs, vous ne trouucrcz pas grande recommandation en eux. Vray cft,quc parlât des Grecs,aucuns dclircroicnt qu’on ne fabufaft, comme on a Etid iufqucs icy:pcnfant que tons IcsPhilofophesSz autres Authcursancics, dcfquels Ariftotc, Platon amp;nbsp;autres, nous nbsp;nbsp;Dy quels
difent auoir prins leur fçauoir , feuflent ^douVn-Grccs, Car ils font pour la plus-part Afia- tendrequâJ tiques ,amp;nommément d’Ionie, Dorie, quot;quot;RafleHts Æolic 3 amp;nbsp;cartiers voilins ou des lilcs' Grecs au-prochaines : dcfquels mefrnes la langue
Grecque a efte Eiide nbsp;nbsp;drclî’ce plus que La langue
d’autres cartiers,â ce qu’ils maintiennent. Grecque. Mais 'apropos, Pythagorc a elle le premier des Gentils, qui a nomm c le contenu de Tvniiicrs, Monde, pont l’ordre qui q pinions eftcniccluy. Et Empcdoclc, que le cours Hiuc^sdes
1 du Soleil cftoit la circonfeription des bor-
' nés Se termes du Monde, Se que cela eft le «ombre fon confinement. Pluficurstoutesfois,onc 'l'^^todcs. fàift difference entre le tout,rVniticrs, IcMondCjlc Vuide, l’Infiny.Les S roi-
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PliitJesrpt. ones ont tenu dicPlutarqne qu’il n’vauoit x.clup.r.amp; quvn Monde qu ils appclloicnc tont ï-diap.ï. lafubftancc corporelle. Ccqu’Empcdo-cie confelToic, mais que le monde amp;le tout ditferenco cnt.Car Ie Monde n’efloic qu’vnc petite paiticdu tour, amp;nbsp;que Ic teile elloicvne partie oyfeiiic. Platon preu-uoitlcieul Monde, amp;nbsp;que toutclloitvn pat trois raifons; par-ce qu’auttcn’.ent Ie Monde ne (croit parfait, iSl n’auoittouc cn foy. Qia’il nc (croît(cmblablcàfon patron, (’il n’crtoit vniquc. Etqu’il ncfctoit incorruptible, f’ilr.’y auoit quelque chofc liorsdcluv. Mais Plutarque luv rcfpond que le Monde cd parfiià, amp;nbsp;(i ne comprend tourcs cbo(cs;car riiommc eft bien partaid, amp;: (’d ne contient tour. Puis qu’il y a pludeurs exemplaires tirez d’vn patron, comme es ftatuës, es maifons ,amp;:és peintures. Et comme cft-i] parfiiâ,dit-il, iibors de luy quelque ebofe pcult tourner? Incorruptible ncpeultil cftre,attendu qu’il a edé faiid. Or qu'il y ait multitude infinie de Mondes dit Mctrodorc,il appert en ce qu’il y a des caufes infincs. Car fi le monde cd finy, amp;nbsp;que les caufes dont il ed compolé foient infinies, il eft force qu’ils (oient aulfi infinis. Caria où font
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font tontes les canfes, là cft- il force que foientatiiïilescflèâs. Or font lescauics du Monde les Atomes ou IcsElemens. Plutarque mcfmC en autre cndroir,di(pu-te pour amp;nbsp;contre la pluralité des Mondes. Miiscn finfercföult'a vn. Vray eft qu’il, induit Ctcoinbrotus, sireurant que Platon a combaru l’opinion d’aucuns fur la pluralité. Mais qu’il auoit touliours douté du nombre certain amp;nbsp;precis. Pour-cc que concédant qu’dyauoit apparcnceau dire de ceux qui en mettoient cinq, {def-quels Homere a cftéle premier, donnant les trois à trois Ehctix, amp;nbsp;les derniers, qui font la Terre ßc Ciel,les lainàns commû’) envn chacun Elément, ilfeH; tenuàvn, peurdeconfuhon. Nous liions aulîl que A'exandre le Grand qui n’aiioit encor conquis la moitié-dc ce vieil monde,pleura oyant A.naxarqucdilputer de la pluiaü-tédecesmondes,fdché dei’impolTibili-tequ’il prefumoie à les donner cous, veu fos petits ptogrez à la conquerte d’vn feul, filon ne veut inrepreter cela coin me i’av dit ailleurs. Mais Archcfilaus MileliusdiÉ ciplc d’Anaxagore (qui premier amena d’Ionie en Athenes la Phy lique, à l’occa-fiondequoy il fut nommé le Phyiîcicn)
Plutar.,iu li-urc du de-rlir. Se dc-Eiilicrnciit dis oracles.
Plutarque a I hure d’£i.
P’.iit.aiilirtre du eo lici t. d’el|Uit.
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!
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auflî finit la Philofophie naturelle en liiy. Socrate inAcuid par Archclaus dilciplc d’Archefilaus, introduifànr l’Etique pour la reformation des moeurs, a tenu publiquement que le Monde eftoit ctcrnclamp;: infiny,comme fit Archclaus fon difciple, qui le perfuada à fon auditeur Xenophanes Colophonius,lequel monftra les quatre Elcmcns, amp;nbsp;qu’il y auoit des Mondes infinis. Voire fut le premier qui maintint que tout eftoit incomprchéfiblc. Meliflus Samiusparejllcmentdilciple de Parmenides afteura l’vniuers infiny, immuable Se immobile, comme Zeno Elcate fon compagnon fouz mcfmc maiftre,difoic qu’il y auoit plufieurs Mondes, qu’il n’y auoit rien de vuidc,ôe que les hommes furent engendrez premièrement de la terre, puis le trouuerent auoir l’habitude de generation en eux. Son difciple Leu-cipus Elcate, affeuroit toutes chofes cftre infinies S^ réciproquement muablesen-tr’ellcs-mcfmes. L’vniuers infiny,plein d’atomes St: vuides neantmoins, auquel plufieurs Mondes feftoient creez pat la rencontre des corps tombans en ce vuidc. Democritc mefmc de Milet auditeur Pythagorien , fouftint qu’il y auoit
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Mondes infinis, mais corruptibles, comme fit Diogenes Apoloniates difcipic d’Anaximcncs,amp; pluficurs antres,ont par diuerfcs raifons foudenu la pluralité des Mondes réels amp;nbsp;naturels ,nônfaf!:iquc-ment elleuez en l’air comme d’autres pèlent,dilans que comme feulement de 14. lettres fc compofoienc vnc infinitédeli-urcs,ainü de ces petits corps amp;nbsp;atomes fi fubtiis, (c faifoient diuers Mondes : fem-blant àMetrodore chofe mal proportioh-neeen Nature,s’il n’y auoit qu’vn feul Monde en ceft infiny : autant qu’il cih-moic ridicule n’auoir qu’vn cep ou raifin en vne large vigne , ou vn cfpi feul en vnegrande campagne de bleds. Pline roclmc des Latins fcmbic auoir efiéde celle opinion. Orphée penfoit bien que Gaiienfhift chafçunecftoilefeufi: vn Monde, au dire phil. de Galien.Ladancc dit que Zenophanes maintenoit qu’il y auoit des hommes de-meurans au fein concauitcdclaLunc.
Anaxagoras amp;nbsp;Democrite qii’ily auoit en icelle des champs, monts vallées. Hc-raclide amp;: les Pythagonens dit Plucarcnc, u.d«opm. ontafTeuré que chacun Aftrc ell vn Mo- •’? P'V*‘ J» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-1- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/r. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Tlicouoro
oc,contenant vnc lerre,vnÆr, amp;:vn jc materia Ciel, en vue nature etheree amp;nbsp;infinie, amp;nbsp;mundo.
ï y
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comme il fc voit és vers Orphiques.Stimme qu’ils y mettent des arbres amp;nbsp;animaux quinze fois plus grands que ceux de la terre , de la couleur de laquelle eftoit la Lune , d’ou a Lucian puifé tout fon diicours, de vera nmrmttone.kui^À en font venues les fibles amp;nbsp;comtes de plaifir de noz vieilles accroupies pres du feu. Il y a eu mefnics des Stoiciés, qui ontdourc,f’il yauoitdes peuples au Soleil: quifijtroccafion que
, Anaxagoras Clazomcnius ayant dit, que le Soleil eftoit vne matière de fer enflammée amp;: plus grande que le Pdoponefe, au-ioiirdhiiy Morccjfuracculed’impicté amp;nbsp;banny d’Athenes, quelque intcrccflîon que peuft faire Pericles pour luy. Mais Plutarque dit que Silene necroyoitfeu-Jement qu’il yeuft infinis mondes :ains que chacun eftoit infiny. Etquoy? trcti-uefon cftrangc telle diuerfitc d’auisen-tre CCS payenSjVeu que les luifsamp;noz Théologiens à l’aduis d’aucuns,y ont auflï lourdement choppéqu’eux ? Les Talmu-diftes maintiennent qu’il y en adixneuf mil:amp;y a des Théologiens qui parlent de plufieurs Modes. Baruc en mctfcpt,côme Clement.in Origene, Clcmcc dilciplcdcs Apo-cpift. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftres dit félon Oi igene en ion liurc Peria-
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chon, que la mer Occane n cil nauigable, amp;nbsp;que les modes qui font derrierede gouvernent parla prouidcncc de Dicu.Sainél Hicrofmcaufll allègue cefte mcfme autorité fur l’Epillre de ûinâ Paul aux EphclicnSjOÙ il eftdir. Tout le monde eflcn malice. Mais telles audotitez ny lespaflâgcs du nouucau Tellamcnt, où il cil fait! mécion d’vn autre monde, que le diable cil Prince de ce mode,Öz que le re-gnede Icfus Chrift n’ell de cellui- cy ; ne nous doiucnt détourner de fancicnc foy, pour croire qu’il y en ait d’autres, loue ce mode que Dieu a creé, cil Ciel, Aër, Anj^.contre Tcrre,Eau,amp;: les chofes villbles (comme ditfainä; Augullin)ÔZ le tout fe maintien- cœip/ ' nent l’vn l’autre : ce qui cil appreuué pref-que de tous Gentils ôz Chrelliens, ores qu’Arillotc fcparelc ciel du monde. Le Royaume de lefus au relie cil fpirituel non corporel, ôz l’appelle autre Monde, comme nous dilons autre vie ôz autre fie-cle. Ainfi que dit Eldras,Le tout-puillant afaicccmôde pourpluGeurs;Sz'i’autrc,qui ellla gloire des ames bié- heurculcs, pour peu. Mais Chrill cfllcigncur decclluy-cy,comme le diable decclluy- là. A’nlî metme que Py thagorc a dit, que des deux
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Plut.i.ca.7. principes rvhicé clloic Dieu, amp;: le bien des opi. des qui ell la nature de l’vn amp;nbsp;rentcndciiienr: que le nombre binaire indefiny eftoie le diable, Se le mal à qui appartient toute la multitude materiele, amp;nbsp;tout cemon-dc vifible. Quant à Clement, il apeulc cftre entendu les Mondes ricrc de 1’0-cean, pour les climats, parardlcs, amp;di-uerfes parties de la terre. Comme Pline amp;nbsp;autres appellent la Scandinauie, la Go-tie amp;nbsp;Hic Taprobanejauiourd’lwy Zamo-tra. Mefmes Plutarque diet qu'Epicure tenoit pour mondes, fern blables climats amp;nbsp;parties des terres Icparces de la grand terre ferme.
Si h terre nbsp;nbsp;nbsp;Quant aux qualitcz qui pcuucnt ren-
eft habita- Jpg aucuncs parties de la terre habitables ble en tou- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. i
tes fes pat- OU non ; pretquc tous les anciens ontiuge tiesamp; des les trois parties du monde inhabitables-pi'nionT tTt Car outrc ceux quc ie mentionne au pre-des anciens mict liure, Albert Ic gl ad tient pour niau-n«fur°cdr uüifcdemeurelespaysquilbntàcinquâ-tehxdegrcz du Su,amp;qu’ilcft impollîble que le Cartier qui eflfouz la Tramontane i foit habité. Car où la nuid dure vu mois ' dit-iljle froid cil intolerable. Anthoine Bonfinhift. Bonhn dit à ce propos, qu’és Iflesdela amp;nbsp;Boem mer Glaciale, les loups perdent les yeux
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pour l’extremité du froid qu’ils y fôuffrct. Enfommc prcfque les Grecs amp;nbsp;Latins anciens modernes font de ceft ad uis,amp; laplus-parc mcfmc de noz Chrcftiens, Acefte occafion Diogene amp;nbsp;Anaxagoras niaintenoient qu’apres que le Monde fut compofé,amp;: les animaux forcis ^produits lt;lc la terre; que le monde fcpancha ne fçay comment de luy-mefme,cn la partie vcrsMidyù l’aduenture par diuine proui-lt;Jcnce, afin qu’il y euft difcnt-ils aucunes des parties habitables autres non, par fioidexceffil^parembrafemët par temperature. Mais Empedocles fouftenoie ^ud’Acr cédât à la violence du Soleil,les Poles panchcrcr,amp;que ccftuy ducofté de la Bifcfèleua contre-mont: ccluy du Sus, fabaiHà, par confequet tout le monde. Mais Leucipc difoit,quela terre cnclinoit auMidy pour lararité qui cft es parties méridionales : d’autant que les Septétrio-nales font aftraindcs par les froidures, amp;nbsp;Icsoppofitescnflamccs.Et Dcmocritc dit pourcequel’Aercft plus imbecile vers le Midy,la terre croiiLrnt panchc de ce cofte là: d’autatque le cofté du Nort cft inrepe-té,amp;au cotraireceluy du Midycfttcperc: Scpour cefte raifon il pcfclùrcc coftelà î iiij
Du panclie ment de la
Terr e.
Plu.1.cap. 8. dcsopin.dcs Philolo.
LE S V I E T
Ciufes Jes mîjj/itions dcspeuplcs.
Qu: la terre cft habi
tée en toutes Tes particscoii-tre l’aduis des anciens.
où la terre proJuid plus de fruits. Quj aufli peuk ertre U uiloii que les migratios Se desbordemensdes peuplcsfc fontfiiiî du Nurt amp;nbsp;Oriêc au Sus amp;: Occident,plu-ftoft Se plus fouuct que de Ponct amp;nbsp;Milt;ly auNovt amp;nbsp;Orient .comme les hilloires anciennes nous cnlèigncnt. Mais le premier des Grecs qui afleura le Munde ba-biré du cofte des zones tempérées, ft’t Parmer.ideà l’aduis de Plutarque,fuiny depuis par aucuns. Solin toutcsfois parlât delà longue amp;nbsp;fort faine vie des Hypet-borees amp;nbsp;A rimphecs qu'il loge droiteinet fouz le Ppl Aréique, monftrc bien la terre y ellre habitée. Comme fait encor m'cux O’aus le grand Archcucfque d Vlpa'®, Ablauc hiftoric Got,GaIcot de Name au liurc des choies incoenuës au vuluaire. Saxegiamairien amp;nbsp;aunes. Pourlcrcgàrd de la zone rorridc,quc les vieux Peres tóe h ardente quelle pourroit en vn moment rolbr àr mettre en poudre ceux qui le vou-droient loger deflouz : Aucrrois prenne quelle clt peuplee Se le peut habiter, par Arift. 4.hure du Ciel amp;du Monde. Aui-cenne en là doélrine z. Se Albert le Giâd au 6. de la nature des lieux : qu'elle elf plus teperee pour la vie des hommes que
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leszoncs des Trepiques. Si on croit que la mer foiten tous lieux froids amp;cliauds,peuplée de poifl'ons, pourquoy non la terre.^ Bien que le viurc ioic plus commode fous U zone torride: pour clbe le chaud plus amy de la nature que le froid. Ainfi la terrene fera defpeuplce, que par faute d’eau amp;nbsp;de viande. loinétque l’homme ,eftant fait de rerrc(commc tous Payons,Iuifs,S«: Chreftiens confeflcnt) ilpcult viure fur quelque carrier de la terre qu’il voudraiat-tcndumcfmcmentquc Dieu commanda fins dilhnebon de lieux à noz premiers parés Adam amp;nbsp;Eue de croiftre, multiplier amp;nbsp;remplir le monde. Ce qu’il n’cuft fait ce fcmblcjf’il eufl veu le monde inhabita-ble en la plus part de (es parties. Plutarque jjg op,n. mcfinc ditqucPythagorcellimoit la zone bruflee habitable amp;: tcmperce: comme celle qui eft au milieu de la zone dEdcamp; de celle d’Hiuer.
Pour venir à la forme de la terre,ie me c.n. tairay de l’opinion d’aucuns Philofophes, j“ mefincment de Philolaus Pythagovicn, qui maintenoit qu’il y auoit trois terres,amp; que le milieu du mode cftoit feu comme le foyer de l’vniucrs, la féconde la contre-terre, la troificfmc celle que nous habi-
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tons,amp; qui tourne au tour la contreterre. Occafion que nous ne voyons ceux qui font en celle-là comme Antipodes amp;nbsp;autres. le n’en cognois qu vnc, bien que ic fçaehe qu’il y air peu moins de diucrfité d’auis entre lesanciês amp;nbsp;mcfmes entre les noftrcs.furla forme,q lùr la qualitéd’iccl-De b forme Ic.Carlcs Thcologiens qui (ciedâs hors deb terre leurs profcflîons ont voulu difeourir de lcracîi?.* ' telles chofcs,fy font À l’aduis d’aucuns tref lourdement abufez, fàind Auguftinno-tamment, Ladance amp;nbsp;pluficurs autres. Parmenidc Elcatcs difciple de Xenophanes a le premier des anciens fouftenu, que la terre cftoit ronde , globeufê amp;nbsp;poïee comme vn centre au fin milieu du monde, eftablilfant deux elcmens, le feu corne ouurier,amp;la terre pour fa matière,def-quels toutes ebofes fo formoiêt auec peu de mixtios,comcZeno fon difciple main-tenoit.Thalcs aufîi amp;nbsp;les Stoïques l’ont te-Diog.Lacrr. nuc rondc cômc vnc boule. Tellement lib.i. de vit. que plufieurs anciés meuz de leurs raifons amp;:auâ:orircz, l’ont penfé ronde, amp;nbsp;qu’il y auoir des peuples Antichtones. Platon mefmes a eonfefTe les Antipodes,mais ils s.Âug.io. ne nous en ont laiffé les dcmôftratiôs, qui c J Je cime, fut occafion à s. Augulbn de croire bien
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h rondeur de la terre, niais de nier qu’il y ciift des Antipodes fous nous: eftimât que l'eaucouuroit tout le defl'ouz delà terre qui ne nous apparoifldit:amp;: auiîî que ceux (luieferiuent des Antipodes,lesdifont dc-æeurer fi loing de nous,qu’il eftimoit cela fabuleux amp;nbsp;impoflîblc- Mais La’3:ancca LaaJefil. bien plus hardiment nyé la terre ronde, lafferniant plate, afin qu’il peuft mieux probablement cÔfuter l’opinion des Gentils,qui nous ont monftré par leurs cforirs, quela terre fouftcnoitlcs Antipodes auflr aiféinent,que nous qui leurcftionsAnti-podcs,amp; eux fur nous. Enquoy nous devions Eure nolh'c profit,remarquant en ces boiisdoclcurs la fragilité de la nature hu-
O
niaine. Car pouffez d’vn aidant défit d'a-ocantir la doctrine pay enne, pour pluftoft aiiancer la noftrc : ils le font fi aheurtez à foudain condamner amp;: contredire les opinions des Gentils,qu’ils n’ont à raduentu-rc trop bien regardé comme ils affeu-roient les leurs. Et nous en voyons au-iourd’huy, qui nayans employé vn bon an aux cftudes , condemnent néant-moins comme faulfês amp;nbsp;impies les opinions qu’ils ne fçauroient tiicn enten-dre.Ainfi qu’il aduint auec vne plus gvan-
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L E S V I E T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I
Aiunt.j-Anal.
de tifècdcs plus dodes à Boniface Eucf- | que de Majcnce Nonce du Pape Zacha- ' neen AHeniaignc,enuironl’an7 4y-i^- î quel peu verfé aux bonnes lettres, amp;nbsp;ne pouuat loL)ffrirrhci'e(îc(comiTie il parloir) de Virgile Euefqucde Salcburg en Allemagne,foulreiianc qu’ilyauoicdcs Antipodes, amp;nbsp;le prellànc de fe dcfdirc, comme voulant introduire denouucaux homes, amp;nbsp;parconfequêt vn nouueau Icfus Chrift pour Médias, fur par Virgile appelle dc-uant Vtilon Roy des Bohemiens, poury vuider le different par difputcs deuât per-fonncs capables d’eniuger. Mais Boniface fait venir dcsJettrcs de Rome au Roy Vcilo,par Icfquclles en fin la cauiè de Virgile cft condemncc amp;nbsp;tenue pour hcrelic. Voilà comme il n’ert raifonnable,afin que ie taifè infinis autres tels exemples, moins encor expedier pour vn bon cncrctiend’e-ftar,de condemner les choies qu’on n’entend. Car telle précipitation de iugemér, premièrement fait perdre l’honneur défi chauds Ccnièurs,amp; peu à peu renuerfe les partis qui fe formoient pour vnc plusfeu-re Sâ longue duree d’eftat.
Brief fi la terre cft ronde amp;nbsp;habitée en routes les parties,fcnfiiit qu’il y a des Aff-
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tipodcs.des Antoicicsamp; Perioiciês.c’eft
.idire,dcs hommes marchât fur celte ron- Anticbtôs, dent de terre pieds cotre pieds les vns des autres,plus ou moins lelon la diflancc des lieux ; lefquels par ce moyen lemblent a-uoir h telle en bas amp;s les pieds haults. E n • quoy la diuerlitédes auis humains a touG-iours cité fort grande.La plulpartdes Gc-tilsles ont nié:amp; de ceux qui les ont con-
fcfféjla plufpart ont penic qu'on nccom-muniquoitaucceuxzpour laraifón generale qu'on ne pouuoit palier par l Occan en l’autre Hcnaifphcre-.OTCs qla terre fuft rondcjamp; pour la zone bruflatc qui en cou-pelc chemin. Des Chreftiens ceux qui nient la terre ronde ,amp; la tiennent plate, fen moquent,cftimans importlblc cotre nature, de marcher b telle en bas,amp;: pieds contre mont : raefmemcnt Ladan-
Laftan.Fif'
S,Aup.6.c.
CCamp; S.Auguftin pour ce d’ailleurs qu’ils s.dc la Cni n’en auoient rien trouuc en l’Efcnturc fainfte, Sr aulTi pour fc defueloppet de la Ecbymol. ncceftitccn laquelle ils fuflent tombez.
dc mciftrer, confeflant Ics^Vritipodcs, cô-tneilsfcroient delccduzd’Adam amp;: Eue, ainfi que nous amp;nbsp;autres de ce Hcmifphe-redcfquels S. Auguftin fait voifins de la Cité de Dieu qu’ill’cll propoléde repte-
-ocr page 46-o ri ge ne 3c S.IeroGne dirent que Clenieui difciplc des apoftres a le premier des Clireftienï parlé des Antipodes, tufebe pre-par. Euang. liiî.c.so.
Î4-amp;5«.
L E S V r E T
fenter. Toutesfois bien que la pai*olc3c Diçuncnoiis en cfclarcilîê rien, rcl’cn-fuic qi?ils ne (ôicnc.Car comme c’eil iW' pieté de chcrchcrailleurs les Articles de noilrc foy : anfli eft ce vne fupetftition trop grande,de ne croire amp;nbsp;ne penfer vray que ce qui cil exprimé par icelle: rejetrans ce que tous les autres liures nous expofent pour la commodité de celle vie humaine, loinél que la Bible mcfmc, porte la terre ellre ronde, amp;nbsp;que le ciel folcil l’cnui-ronnenr. D’où il fcnfiiir, que tous hommes ont neccllàiremcnt leurs telles droites vers le ciel, Sties pieds fur terre Car en quelque collé qu’ils le ticnnent,ils font comme les rayons d’vnc roue de charette, qui fe tiennent fermes au moyeu amp;nbsp;trou oi'i ils font quand la charette roule : fans qu’aucun d’eux foit en la roue plus droid que l’autre,ny plps hault ny plus renuerfe. Voire que plufieurs maintiennent que les Apollres allèrent en parties contraires, ô£ qu’ils fcpouuoicnt dire Antipodes, puis que lainél lacques le Majeur fils de Zebc-dee(lc corps duquel on dit dire en Galice) fut en région droiélement oppofccà celle où fut làincl Thomas, qui fut l’Inde. Car les Indiens amp;nbsp;Elpagnols ont les pieds
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pofcz vns aux anti cs:amp;: bien que cc ne foie luftement felon le diaincire de la terre; toutesfois la difference qu’ilya, cffquafi nulle.Etoresqu’Oecercscc grand Philo-foplic Pythagorien , Sc des Latins Ma-crobe auec quelques autres, ne diuifcnt ccftVniuers qu’en deux tiers comme en deux Mondes, qu’ils maintiennent fepa-rez par l’Occan : l’vnc repartie en Europe, Afrique, Sô Afic: Sc l’autre qu’ils affi-grientaux Antipodes,tirant vers le Midy loubs l’Antartiqueifi cft-cc que la curieuse amp;nbsp;gctilc expericcc des mariniers Chre-ft'ens,lcur feroit cognoilhc amp;nbsp;toucher au dlt;’'gt,f’ils viuoienr,que ce monde d’Anti-P^delembleeftrece que nous appelions terre Auftrale amp;nbsp;monde incogneu,feulement dcfcouuert amp;nbsp;non cogneu ny peuple d’aucuns Chreftiens.. Terre dis-ie fê-Pîrcc par peu de lieux des Indes Occidc-mles.qui font vers l’Oeft, auiourd’hüy appellee le nouu eau Monde,amp; où tous les 'voyageurs de ce temps ont dcfcouuert les Antipodes ou Antichtons, Perioiciens amp;nbsp;Ântoiciens à ceux du vieil Monde, amp;nbsp;fort efclarcyparpteuue de l’ccil,cequetous les anciens Grecs amp;; Latins amp;nbsp;Chre-l^lensnacfmcs, n’auoiçnc qu’imaginaire-
-ocr page 48-LE S V I E T ment fdifcncaucûs) coceu en leur cfprltà fçauoir que les Pciüins qui habitée en- ti-n)a,au Cu(co Arcquippa,amp;: lesReys pres des ly. degrez de l'Équinodial, font Antipodes à ceux quiviucntfur reinboiicheu-re du flcuue Inde,à Calccut,Zeillt;tn,terres Peiipîfs qui amp;nbsp;Iflesd’Ahc Orientale. CômelcsMo-font Ann- Iflcsd’cfpiccrics.lc (ontauxErhio-podcs.An- * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r
tiqi’cs amp;nbsp;pes^que nous appcllos de Ciuince.Mclinc Pcfiqucs les plhte ailcure que 1 lile Taprobane, au-iourd’huy Zamotra,(ous I’Equinüâial,eft des Antipodes. AufTi noz mariniers di-fent ces Ides, amp;nbsp;les Ethiopes qui cukitiéc latine du Nil entre fa fource amp;t rifl^ de Meroc, Antipodes vns aux autresrcommc les Maxiquansde l’Ameriquelcfontprcf quede ceux de l’Arabie hcureuicÇamp;de ceux qui habitent le Cap de Bonne cfpc-rance, Ainfi les Antoiciens delà Guinée fout ceux de Calccuf,amp;: les Perioiciesde cefte Guinee ibnt les habitans de Cufco au Penr.Er bien que l’on cofondeauioiir-d’huyccs termes, les comprenne l’on fousce mot d’Antipodes,occaiion que les matelots mettent pour Antipodes de la nouuelle E/pagne ceux du Cap de Bonne clpcracc,qui Conenoz Antoiciens.-he/hee qu’ils ne le Iontsd’au tant qu’ils ne demeurent en pais
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rent en païs contraires amp;nbsp;oppofites comae les Antipodes, ny diners comme les Antoiciens,ains en carrier de mefme tc-pcrament.Et pour le vous mieux donner àcognoiftrc : les plus afleurez Cofmo-gMphesnous ontdiuiféla terre amp;nbsp;chaeû Méridien en 4, parties ayans entre elles certain regard Se proportion.Nous foin- . .
• T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;îToiMi traf
^cs en la prctïiicrc, J_«cs 1 croicicns tquinoéHaUnr Periques du mot Grec, fignifiant circum ötó/Mwtes, font ceux qui demeurent
tour de nousfouz vn mefme Méridien »*lt;/»’»« «6 «fie Sefouz mefme cercle pararellcamp;;
IcCqucls nous communiquons en toutes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ver.
chofes. Car nous habitons fouz mefmc-f’“^'/’“™'quot;’
11) nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/- I nen»,»Malt;Cf»,
zoncjamp;auons Icslailons de 1 an cigales iucceux: voire cfgalc diucrfué de ioursquot;*^’^’quot;quot;’quot;quot;-^cnmfts. Mais ayant le iour, ils ont 1»*;^^^^*^ nuift. Vray efl: qu’ils n’ont fi toft le Soleil »gt;«1««. i qn’ilfc cache de nous: comme ceux des^;^’'’'quot;;^quot;;; i Iftes Fortunées, aucc ceux qui font en la pop»;». Peu-tegiondes Sines. La troihefme de ceux*^*^quot;®,®?.^“' »■11- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tourhabi-
qui habitent contre nous que les Grecs tans, nonamêt Antoici ou Anticoles, qui font ccuxlcfquelsen mefme cercle Meridie Ubitent a cofte de nous : ayant cfgalc Se hielme latitude du Pol Auftral aucc
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nous, amp;nbsp;cfgale longueur, amp;nbsp;Ics faifons lemblablcs à nous:mais non efgallemer, ny au mcfmc temps.Somme quclcs An-toiciens des Efpagnols amp;nbsp;Alemans font ceux de la riuierc de Plata,amp; les Patago-nesquifontaudeftroitde Magellan;
ceux de lanouuelle Efpagne, font An-toiciens à ceux de Caftille. Ainfi les Antipodes ou les Antichtons tiennent h quatriefme partie des habitations de la terre, qui ontles piez diredement tout' nez contre nous, aufqucls noftre Nadir eft leur Zenith, amp;nbsp;voyent telle hauteur du ciel que nous,amp; n’auons rien de commun auec eux, ains toutes chofes cotrai-rcs.Car quandle Soleilnous laiftcles ardeurs de l’cfté , rhyuer leurfaidfcntirfa rigueur: quand nous auons le iour, ils ontlanuicamp;finous auons les iours les quot;nbsp;plus longs,les Antipodes ont les plus longues nuits Se les iours plus courts.
Some que la refolutio de tous les plus Xtnieufdela dodcs, amp;nbsp;l’expericncc ordinaire nous »»rrr/rewewt. coguoiftre , quc la terre cft habitable en toutes fes parties, amp;nbsp;toute ronde en foy: tant pour la perfedion S«: infinité de cefte forme plus que d’autre; que
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parlacourfeamp; tour rond que le Soleil faiâ chacun iour auec vne incroyable amp;nbsp;nul comprchéfible legerctc, amp;nbsp;auflî par
Equinoxes J les cclipfcs lunaires, amp;nbsp;la pratique des mariniers qui d’ordinaire ^nuironnent tout le monde, partans de l’Europe pour aller par le deftroid de Magellan aux Indes amp;nbsp;Ifles Orientales, d’oü ils retournent au premier porc amp;nbsp;au rebours. Ce qu’ils difent ne pouuoir faire fila terre n’eftoit ronde, SiC parconfe-Quent les autres trois elemcns rods, fouz lefquels ils ont dcfcouuert les Antipodes amp;Àntichtons, Antoiciens, Pcrioicicns, Vautres peuples allez cogneuz parles plus experts Geometres,encore qucplu-fieurs ayent penfc que la terre fuft platte comme vne table. Anaximenes la dit de forme d’œuf ou pomme de pin,aucûs de Pyramide ou de colomnc,comme Anaximander amp;nbsp;Dcmocrite qui la difoient rode comme vn plat, maiscreufeau milieu, amp;nbsp;Lcucipe ayât forme de tabourin. loind: que donnant au centre du monde telle propriété qu’aux centres de chacu- rondeur de Ueschofes naturelles, qui cftdc tirer par Vnraouucment naturel amp;nbsp;fectet de tous
^fian, Gem, Fri^^n an tres les nomment mal firo-f rement tou-tesfoie „/inti-ques dyParec-^ues,
flut. 3. c. to. de f loeit, fhil.
Centrede teugt; tes chofes, fa {irejirieti en chacunes tticeües.
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-ocr page 52-tile feu eß It' ^tr »u fefant.
LE SVBIECT coftcz les chofes plus graues amp;nbsp;folidcs à foy, come l’Aimant attire fc fer de tous collez.- la terre qui cil la plus graue, fera cfgallcmêt attachée au centre du mode, amp;nbsp;de tous collez : par confequent fera ronde, ainfi les autres elemcns qui fc ra-gentautourlc centre félon leur qualité, bien que prcfque tous en exemptent le feu,qui femble touliours moter en haut, ne confiderans que l’air qui ell plus graue, force le feu de quitter l’air:comrae la pierre iettcc en l’eau, la cotrainôl de motet. De là fuit que cognoillàns la propriété du centre par fes ctfeds, ne feront cf-bahis fi les hommes pcuuét marcher Ü relier droiôls de tous collez de la terre ronde. Car cela vient de la propriété du centre qui les retient amp;: tire à foy, comme participans de la qualité graue de la terre, de laquelle ils font faiéts: tcllcmét que fi par violence ne nous tenions dtef-fez, le centre nous attireroit, amp;nbsp;tomberions cllerndus fur terre . D’où fc peut prcndrcjdifent auctins,la raifon naturelle,pourquoy tous hommes amp;nbsp;autres animaux ne prenent leur repos naturel que couchez amp;nbsp;non debout : mcfmcslapluî
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part des peuples de cctiiondc prennent leur repas cftendus; biê que d’autres l’attribuent à l’impuiflance des iambes, de toufiours porter la pelânreur de tout le corps. Mais pour retournera la rondeur de la terre: fi elle Silcs eaux cftoient de forme plate, lors que le Soleil s’apparoi-ftroitfurvnlicu, ilferoitcn vnmoraent veu par toute la terre :amp; coutesfois les vns ontleleucr du Soleilpluftoft que les autres. Non qu’il fe leuc en effeâ:, car il ne couche amp;nbsp;repolc iamais, cftant en perpétuel m.ouue ment. Ains feulemct qu’il apparoift pluftoft en vn lieu qu’en l’autre, à caufe de cefte rondeur. Cequicft vndes plus notables poinds des Ethniques,contre l’opinion vniuerfclle receuc detous, Qiie le Soleil efehaufe pluftoft aucune terre que les autres : d’où eft vc-uuëla diftindion ancienne des principaux carriers du Mondcjainfi diftinguez neanttnoinslclonl’imbecillitc delà na-turchumainc, qui ncpcutveoirtoutle cours de ce grand flambeau celcfte, plus que felo la vraye amp;nbsp;naturelle courfed’i-ccluy: lequel difenc aucûs, ne rccognoift enfoy Orient,ny Occident^non plus que
Du leutr eouchtr du tg. leil, fis'tlyiu Oriinl OcciJtut tt farttti il (« JUtndt,
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de Midy ou Septccrion. C'eftpôurquoy Pythavore, Platon , Ariftotó , amp;nbsp;autres 1. f.IO, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;O ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;z-gt;‘
tlet tiennent, que I Orientclt la droiac par-■***^’ î’ tie du monde, amp;î l’Occident la gauche: bien qu’Empcdoclc tnette là partie droi-' • ôte vers le Tropique d’efte, êe là gauche . àceliiy d’hyucr'; nous infttuis en autre efcole, auÔhS apprins qtic tout a cfté créé de Dieü:amp; notamment ce grad luminaire, pourefehàufFcr SiViuifier le Monde. Parqudyil^êillU quiraytfcom-mecô à tourner d’vri'bout à l’autre, droit oubiäiZantcortiftie on le voit.'Autre-raéntïî ceftè optnidn’eftoit approuuce, infinies m'aximeSTèdeües de töUSjamp;am’ plcthent defduirtcs és liuresdcs^Çentils, coccriiâns les mdé^jts'des hommes, qua-litcZ dés terrés, nahirel forte tant des animauîf, qu’licthcs,minéraux^ Si. àutres chofes, feroient aifêmcnt rcnuctfces.
Au refte Lcôleur, ne t’arrefte pour ce mot de Génois amp;nbsp;Cafthageôis,oresque les autres dient Gencuois amp;nbsp;Gavtbagi-niens.L’appetitde chofes nouuellcs ne m’a poulfc à me differenter d’eux. C’eft le propre de ceux qtii n’ont moyen defc • faire cognoiftre, que par telles petites amp;nbsp;legeres loucntios. Deux raifons m’y ont
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wüitc. Prcmicremcnr, que pour embellir vnc lâgiiCjil l’a faut rendre riche,dou-CCamp;fignificatiuc.LaricbelTcfecognoift embtUir-vn» rn la copie, amp;nbsp;abondance de termes: fa douceur, qu’ils fe prononcent aiféraenr, gt;iofFenfans lcs ouyes de ceux qui les lisent ou entendet. Mais le principal point »le la beauté gift en la fignification, que chacun terme exprime difertement le propre naturel de chacune chofe. Tou-rcslâgues qui n’ont ces trois graces, ne bnc encor’ venues au point de leur beau-rC) 8: demeurent fort cfloignecs de leur petfedion. D’ailleurs,ic confidcrois que ceux de Genes en Ligurie ou riuicrc •leLcuant, n’euffent fçeu eftrc difcer-nez de ceux de Geneuc parce mot de Geneuois,lequel mcfmc eftbeaucoup plus propre à ceux cy qu’aux Italiens. Comme ie trouuois fort mal propre de dcduirelc nom de peuple de Carthage du Latin Cartha^inienfes, amp;nbsp;en faire Car-rhaginicnsplultüft que Carthageois, du terme Carthage naturel 'a la nation, loint que le mot eft plus court amp;nbsp;fans fu-petfluité, ce que nous pratiquons és autres noms peu différés,Châpenois,Nor-
ô üij
-ocr page 56-LE SVBIECT DV LIVRE, mans, Bretons, Albigeois,Bourdclois, de Champagne, N ormandie, Bretagne, Alby,’Bourdcaux,amp; tels autres que noz perçs ont prins du naturel delà langue Frânçoiic, non de la Latine, comme aucuns ont fort improprement faifl: en d’autres.
PACIS ET BELLI ARTIBVS.
Sommaire du premier Hure.
-ocr page 57-SOMMAIRE DV PREMIER
LIVRE DES TROIS MONDES.
AI s O N s, Exemples, autorite^Z^par leJqMelles les ancies Grecs^ Latins^ prej^ue tous modernes ß font perßade^i^^
la terre eßoit inhabitable en la plupart de (es endroits .Q^ tout l’Occean neß pou-uott nauj^er^(^ ijue Fier des deux Poles ne-fioit moins intollerable pour ßn extreme ßotdeur^que celuy qui eßoit fous la Tione tornde pour ß brußante continuelle chaleur.
L’opinion des Modernes ßrla forme des J^autres^ naui^ation des anciens Grecs confutee.
Raifons exemples, autorité':!;^ par lef-quelles on peut monßrer que les anciens ont autant t'ojxçc, (ç;' dcf ouucrt les mefmes
terres que nous.
Q^es ßnt les l/les Ple^fcrtdeSy Fortunées , celles de Canarie du cap verd en Mfr/que.
-ocr page 58-Les z^ojarfs naui^ations des Phenictms Perjès y lutfs , Æ^tptiens Crees Carttt-geois^Mlt;tcedontes^ Latins autrespeupltt anciens^furdiuerfes Äiers:(^ notammêi fur le P ere des eaux l'Occean:aucuns par curio-fitéde cognoißre choßes rares, les autres pour le deßrde profiterau trafi,c de marchan--difie : où eß parlé de l'ifie Ofir naut^attott du Roy Salomon,
6 les Ejfia^nols Portugais^vont cer-cher ailleurs par leurs defiouuertes, ce lt;iue les Romains leur auoient auparauant enlc' ué. Et comme toute ÜEßagnefut auare-ment deff^uree par diuers eßrangers,pour en tirer ces dorees entrailles donezienoitun grand tribut au Senat de Rome.
7 la fource de noßre ignorance touchât l'ejlat defi'ouuerte des anciens, ne vient ijue de la faute de leurs Hißoriografes» .Aucuns deßuel^i^tgnorans ^autres pitref-ßux^plußeurs trop paßionnez^^ lu partpauures fans moyens de fientjuenrde cetjut eßoitle plusvray, prefuetcHS poser toutes ces (jualita;;^ enfemble, nous ont reprefinté les occurences de leurs temps en clercs d'armes quißns auotr neveu ny maniéß cotentoient de remplir leurs nar^
2
yt^deftiulx bruit! 'L'au-deutlle contuns M f)ofulas.
8 L’Ori^ine^ naturel •vices•vertut lan^e^ *^quot;(5, Jciences armes z/ojTa^es tant par tnerque par terre de la nation Greque.Et comme nouuelle menteufè, mjterraint (y diuißeenplußeurs petits eJiatStelîena peu donner torigine des fciences, ny faire de Randes entreprißs non plus que de lon^s “^^y^^es ßrmer.
9 Source merualleux effe^ls qu’aucuns donnent à la mer Mediterranée, de laquelle les autres mers naißent lußues au Palus Meet, ou mer Noire.
î 0 Nombre des Mers nbsp;nbsp;fort grands lacs qui
^ecroijfcnt nbsp;nbsp;ne diminuent pour l'abodan-
f^edes fleuues qui s’y rendent', à caußdequoy •aucunspenßnt qu’ilsfè defehar^ent par certains nbsp;nbsp;ßcrets coduitsßus terre en éOccea.
Commencement des Nauires . Comme
par qui rendus àleurperfcéiion ßes peupla enfnßßnt oßletterfur mes-pour leurplai-profit : auecla monflrueuß forme ies grands vaijfeaux que les Macédoniens Iloys d Egyptefirent mettre en mer.
T) ou les Grecs ont tiré leurs (ciences:.y4flro-»smie Geografie nommément. tes plut
-ocr page 60-renomme:!^ Geogyafei Grecs. Letsrfubti-litéremarc^uable^ les inuentions qutlsers ont htjje aux Latins : qu'aucun de ces deux peuples ne les a véritablementfçeu exprimer,
1^ Vêla^andeur moyens qu’ont eu les Perßs a faire de hautes entreprißs lon^s voyages fur mer nbsp;ßr terre.
14 valeur des Grecs tomba peu à peu depuis qu'ils furent ajfuiettis à [Empire des Macedoniens.Et notamment deßors quepar la ruine d'iceuxfs Romains s’approprièrent [Empire fur les Grecs : defquels plufieuïS ^ands perfonnages ne daignèrent mefites apprendre la langue.
Les nauigations ipy* trafic des Romains. Corn’en quel temps, contre qui nbsp;nbsp;nbsp;à quelle
occafion ils baßiret nbsp;nbsp;equipperent premiè
rement Nauires. Et qui premier deux drefa conduit armee en mer,
16 Vefcouuertes voyages des Romains tant par mer quepar terre ,^^7* de la grandfaute de leurs Hißorio^afes. De leurs Cartes amp;nbsp;Geografes plusfameux: notamment de Pto-lomee .yilexandrin. Comme les anciens dref-ßient leurs routes en mer conduifoient leur vaififeau à port defiré.
-ocr page 61-3
^ 7 Tradttiueque t^utheur'veut tenir Àîave-preßntation destrois Mondes,^ quetonne doit faire eßat d’aucune Hißotrejila Geografe fort œil droit nbsp;nbsp;lumière naturelle, ne
marche deuant. Enquoy neatmoins tout Hißorio^rafes de quelque temps langue qu’ils filent ^ont toufioursfailly corn’ à pluquot; feurs autres chofis.
18 ^yant party Hvniuers en trois parts : il re^ prefente le'Vieil mode en fies trois parties frtque, ^fie^ Europe chacune particulièrement auec les noms ziST* affietes des principales prouinces nations d’icelles, quifi treuuent tatfir les coßes maritimes auiour-dhuy toutes defiouuertes qu’es parties qui fnt en terre plaine.
I9 Diuerfies occafions que les peuples de l’Europe ont eu de tout temps, à firtir de leurs pais pour conquérir terres eßranges.
2o des diuers Eßats qu’on a toufi
tours 'veu es Effagnes itifiues à eeux des Gots, .Arabes Sarrasins : fir lefqtiels les Chreßiens ont peu à peu drefieceux qu’on y voit àprefient, qui tous obeißent au Caßil-lan fins lequel le nouueau Monde fut defi-couuert.
Qrigine progrestßu Royaume de Portti-a lij
-ocr page 62-^dl. Q^and, pourtptoy,^ par tjui furent ejiablü les Comtes puis les Ducs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en fin
Us Roys de Portugal. Leurs conquefles fur les Barbares (if africains.Leurs defcouuer-tes nbsp;nbsp;voyages fur mer. Des Canaries cÿ*
Uur nom . De l’E^utnoHial . Les Grecs (f;* Latinstaxe^i^^par les Pilotes de cetetnps-Le Caßel de Mine voyais du Roy Salomon. Royaume S^dem en Arabie non moins finement occ'iipé, que le Roy perfidement mis à m ortpar vn Bajfa que le Roy des Turcs enuoyoït contre Us Portugais pouraf ßurer Us coßes d’Afrique (y* d’^fie contre leurs dcfcentes: (y empefcher qu'ils ne diuer-tiffent à Lisbonne le trafic qui de l’Orientfe faifiit au Golfe de Perfè (y- mer rouge, pnif en Alexandrie (y* autres cartiers Mahume-tans (y Chreßiens.
i-2- Conqueßes des Eßagnols Jur la Barbarie-^3 L'a fie reprefèntee tant en corps (y general, qu en fis membres (y partictflieresdef eripttons descoßes^ maritimes vers le Su amp;nbsp;l'Ôriant.
2^ Dtuersportemens des E-Jfiagnols j (y Port à conquérir ^peupler j cÿ* maintenir ce qu ib ont defcouuert.
^5 QjfilneJiiut long temps faire la guerre
, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4
’^nenution,
Qjk les Portugais ont trounébeaucottf»plus ^fdi^cultéàcocjueriri^ peupler l'Orient^ ^ue les Ejpai^ols l'Occtdent. Naturel, E-Jiitt^ 'valeur des Indiens Orientaux. Que ^(s Lettres, .Armes, .Artillerie^ .Arts Sciences ont eße trouuéesen Orient.
'^'1 Origine pro^e:\dela Société des Iédites par le prefche trauailßeßjuels les Por-^^ais^ Eßa^ols ontpenjemieux main~ tenir ce cjuils ont deßouuert conquis,que par l'effort de leurs Armes,
. La Carte des trois Mondes doit fuiurc cefte page.
-ocr page 64-premier livre des
TROIS MONDES.
E Tout-puiilànt, qui tant en general que particulier, nous fait vcoir les merueillcs de fa grandeur fur toutes chofes humaines, élémentaires, amp;nbsp;ccle-fticlles ; a premièrement crée
le monde, puis l’a peuplé d’hommes pour les y faire côtcmpler rcxcellcncc de fes œuures en la iouylfmcc de ce qu’il y a voulu produire pour les accommoder . Mais foit que d’accident ou de naturel, foie de contrainte ou volonté, foit que par hazard ou foigneufe difere-Silesiirret tion ils aycut cogncu, puis cultiuépcuàpeula nounelicmtM diucrfitédc tant de terres ; le different eft vieil tirfcouuertes rcfolu, Içauoir fl les païs defcouuers pat «Ht tfit con- de ce temps ont cfté incogneuzauxpre-vtuues aux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i i . r j
fremierj l’e- uucrs pcrcs, OU a aucuns dc Icurs delcendans. rti.Duà a»- Prcfquc tous tiennent pouralfeuré, que Dieu fHHt dt /eurs poulfânt les hommes pour entreprendre cho-defitnaans. hautes amp;nbsp;extraordinaires,quand comme 11 luy plaift ; dénia aux anciens la dcfcouuerre des terres ncuues, qu’il a fait recerchcr aux Italiens, Portugais, Efpagnols,amp; autres ; aucevn tel fuccez toutesfois, qu’outre la remarque dlt;t l’humeur cotrairc à ces deux derniers peuples
-ocr page 65-DES TROIS MONDES. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;$
*n cc qu’ils fe font fi diuerfement portez en la 'Iffcouiicrte , conqucftc, Sc maintenue de ce P^is ; y admirent vn mcrueillcux iugement di- fiere ßant-quot;‘n : non'moins en reftrange cruauté des Efpa- lemy deUc« pols( comme ils confclïcnt euxmefmcs l^uts eferits) punis par leurs feditions propres, ponuans iouïr paifiblcs d’vnfi grand Bien; eut e» fient
3''’au merucillcux naturel des Indiens, richef- te '«incroyables amp;nbsp;autres chofes prodigieufe-
TM.» n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I »T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cotre Sepulue-
‘nent cltranges que la Nature a produit en ces fjifloria-'fgions. De l’auantage defquelles ils fe veulent grafie de •iautantplus preualoir fur toutes les nations l'empereur binantes, qu’ils fe perfuadent auoir elle les pre-
I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i\i ir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mejtnejcetitt^
^ærs de tout Ic monde a les dclcouurir amp;nbsp;rairc edit tongnoiftre à tout le reftc des humains : com- enl’btfloire quot;’cli Dieu les auoit efleuz entre tous les viuis S^quot;trale det fciils dignes de iouïr d’vne tant extraordinaire Bneur. A vray dire la cognoilfancc en a fcmble ia,^, ',fieiiuel finouucllc amp;tant eftrange, qu’auec I’amour 7 lt;» demwre lt;l^'’chacun porte à fon ficclc, mefprifant Ic palTc ; la plulpart fe perfuadc, ces terres n’auoir iimaiscftc pratiquées ny cogneues par vn feul clem.Strmt. des anciens appuyez aulfi de l’authorité de Cie- eii».s tij. ment qui maintict qu’il n’y a homme qui puif-
i’/-v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;zh ,4 11 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Laol.Firm.
erlOccean. Ce qu Albert plus nouucau confirme: loinól qu’ils ont cftimé la Zone tor- autres. lidc fl brûlante qu’elle coiipperoit chemin à ceux lefquels voudroient trauerfer pour aller en l’autre Hemifphcrc. Les Théologiens amp;nbsp;'/»‘fns
. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Greet Idtit
autres qui le lont accs occahons touliours mo- autrui quez des Antipodes, des AntequeSj Pareques, Q^ue la terre autres peuples que les Grecs amp;nbsp;Latins néant- ejlois inha'ji. mouis alTeuroicîiî faire partie de ect vniucts;
-ocr page 66-PREMIER UV RE tthletnfilufi- aucuns marchans à contrcpied, amp;nbsp;les autres e»(Zra«fj. , moins à gauche que nous. Pline mef-tua nauiga- QUI a tait eltac de rechercher iniques aux blepourl'tn- plus ratcs 8c fiiigulicres chofes de ce. monde, son;,eruf»re confellc bien qu’il y auoit pluficiirs milliers de panures nauigans de fon fiecle. Mais il dit tout Zu« Tor- qu’il uy luoit vng feul en fi grand Empi-wWe. rc qu’eftoit le Romain, qui fift voile pour def-couurir quelque nouncantemepenfas les aucu-in.z.e.^s. gles gc incenlez, diôt-il, à autre chofe qu’à l’a-iiarice. Bien atitremét que les Grecs qu’il loue d’aiioir efté beaucoup plus curieux en cela que PZ»».î ».I. Jes Romains , Autant en diôbil des generaux d’armecs Romains,qui dotèrent la Mauritanie, Getulic,Numidie,amp; autres régions d’Affrique. Ils eftoient tous fi addonnezà bombances amp;nbsp;fuperfluirez,qu’ils en recherchèrent les forefts feulement pour y tronuer Citronniers amp;nbsp;dents d’Elefans pour en fiiire des meubles amp;nbsp;orner leurs mailons. Et les rochers de Getuliepoury pefeher des pourprcs,amp; s’en feruir à la tenure, ^lus que pour y defeonurir quelque chofe rare afin d’embellir leur efprit par côgnoifiace des P/w.4. (.j£. chofes fingnlieres. Il diél aillicurs quel’Occeâ, Septentrional eftoit parauant inconu aux Ro mains, defquelz fculcmct Cefar le premier dô-na fur l'Angleterre. Apres lequel fon ncueu Augufte, amp;nbsp;fes dcfcendàs enuoicrent quelques vns dcfcouurir le Septentrion, amp;nbsp;nul depuis, iufqucs au tempe de Vcfpafian. Aucun, dit il, nepallà la foreft Calidoine diète Dumblain en Efeofle. Or qu’Agrippa die qu’elle aye huift
-ocr page 67-DESTROIS MONDES. nbsp;nbsp;nbsp;amp;
cent mil de long amp;nbsp;300 de large ; mais didt-il tlle fut naguercs dcfcouùcrtc par le moyen de l’Empereur Augufte, duquel l’armec trauet fat toutes les codes de la Germanie auoit pafic la mer de Suede, Stdefcoiiucrt vng grand monde de mer Glaciale versies Scytes(qu’il faut eroire eftre la PrulTe 8c Liuonic ) laiffant neat-inoins fi grans pats qui s’eftendent depuis Botnie Sc Suede, iufques fous le pôle Ardic. Puis Voulant retirer l’homme curieux de la recherche de ce que nature femble nous vouloir cacher delà terre; apres qu’il a diôt que La moitié cft ceinclc de l’Occean amp;nbsp;pres du tiers du refte couuertde-plufieuis Mers amp;nbsp;e.aux douces de tant de flcuues, cftangs, lacs amp;nbsp;autres eaux: De cepeuqui refte, diôt il, le Ciel en yenanchc beaucoup par fon intemperance , Cardes cinq Zones ou particsc,fquellcs le Ciel eft diuilc, les deux extremes qui tirent vers les deux Poles Atdiquc amp;nbsp;Antardliquc, rendent inhabitables les deux parties, qui leur font fubieftes , par leur extreme 8c perdurable froideur : de forte, que ces régies clloignces des bénins afpefts des Adres doux amp;nbsp;amiables , font en continuelles tenebres.Car le peu de iour qui y eft,eft obfcur plein de brouillas 8c gelee.Quant à la partie du Ciel, qui regarde le milieu de la terre, pour-eequç c’cftle chemin continuel du Soleil, le quel y bat de près, amp;nbsp;à plomb : elle en eft Inhabitable par ce moyen . Les autres deux parties, qui font entre la Zone cnflambcc 8c les Poles, font de bonne temperature, comme auflî foBÇ
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les parties de la terre qui leur lont fubicâes. Toutesfois encores y a il celle incoinmoditc,
!»«ƒ. O J4.
flrm. r, j, 4.
qu’on ne peut ailcment palier d’vne partie te-Ttelom. Cof- perce en l’autre à raifon de la ZoncTorride,qui cft au milieu. Et par ainfi l’intemperace du ciel rend les trois parties de la terre inhabitables, Soilfi. Ce- Aulîi n auoicnt les Grecs amp;nbsp;Latins dcicouuctt que peu de terres : comme outre les raifonsK autorité? fufdites, monftre la diuifion qu’ilsfi-rét des climats amp;nbsp;Parallcles.Car ils ne cognoif-fcntqucy.ClimatSjdcpuis Meroe en Aftriqiie iufques à Boriftcncs , aufqucls les Modernes
ont adioullc deux autres , iufques en Danemark: amp;nbsp;en peut on eftablir davantage iufques à Botnie amp;nbsp;autres pais plus approchans du Pole Aróliquc,auiourd’huy plus conus que iama« amp;nbsp;au rebours depuis Meroc, iufques à l’Antar-tique.Ainfi des Parallèles que Ptolomce leplus fameux amp;nbsp;certain Allrologuc que nous ayons, a mis au 21. pallant par Mlle de Thylela dernière du monde aux anciens. D’autant qu’ils
n’auoienraucune cognoillànce delà Mer qui va iniques Ibus le Pole Arótiq comme nos Pi-Z/m 5 £■ 1 O Et bien que les anciens Grecs amp;nbsp;Latins ay ont eu la cognoidànce amp;nbsp;pratique des vents: frecif.^a- comme montre la diuifion qu’ils en ont fait en yîron.f. 1 s, douze tant maiftres que leruants: lefqucls mef-l’ex d, nics-nous allons prins d eux . Voire qu il loita la Mappe- prefumer que leurs maiinicrs en ayêt bien pra-wsBlt;/r. tique dauantage. Mais que l’ignorance ou autre fuite de leurs Lliftoriografcs, nous les aye celez . Si cft-cc que la premiere diuifion que
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nous en faifons, puis le rcpartcmcnt fécond amp;nbsp;tiers,fuiuys d’vne exade amp;nbsp;particuliere decla-ratio de tous les rums de vens qu’on peut imaginer necelTaircs à toutes nauigations; fait pre-fumer,quc Dieu nous a voulu auantager d vue grace fpecialc fur eux tous. A ce propos ic mef-mcrueillc de Cclie Rodigin.qui cite Arrien Hi-ftorienGrec,auquel on adioufte tantdcfoy, qu’ileftappelle rechercheur de la vérité, pour ■uonftrcr que comme Hannon Carthaginois fut party aucc vue armee,des Colonnes d’Hcr-rule,ou cilla ville de Calix Eiilànt voile fur la MerOcccane, lailïà Libye ou Affrique à gauche,fm^lant vers l’Ocll amp;nbsp;puis tournant au Sus Sccofte de midy, rencontra plufiems empef-chemenstcar fur les grandes chaleurs des AftrcS ârdans, comme en partie du monde einbrafec, l’eau luy commcncca à faillir , ne pouuant boire de celle qui luyrcftoit toute puante amp;nbsp;corrompue. 11 entendoit outre ce de merucilleux tonnerres, entremêliez d’cclairs côtinuels, qui leuraueugloicnt les yeux,amp; leur fembloit voir tomber du Ciel de fort grandes flames de feu, de manière qu’il leur fallut tourner arriéré. Celle parlant du Paradis tcrrellre,allégué ce palTa-ge,pour monllrer qu’il elloit au lieu, où cil leParadis terrcllrc, amp;nbsp;que tous ces figues en venoicnc,pour cmpcfchcr Hanhon amp;nbsp;fes gens de palier outre : le rcfl’ouuenant de ce qui en cil efcrit auliure de Gcnclc.Que Dieu mit vu chérubin deuant I.i porte , auec vue eljjcc flamboyante, qui le tournoitete tous collez pour
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garder aucun d’entrer ; 11 eft ncantmoinc plut croyable que ce Capitaine conduit fa flotte iniques àlEquinodlialamp; au deflbus delà Zone torride ou brûlante, au temps que la grande chaleur caufoit tels effeôls, au moyen dcfquels il s’en retourna fi cfpouuanté .mais s’il eut attendu le temps propre, il eut peu pafler outre, comme fit Colon . lequel allant defcouurir les Indes, cognent qu’il eftoit au deflbus la mef-ine Zone, où eftant le vent calme, les nauires demeurèrent trois iours fans clpoir de palTer outre ny fiuuer leurs vies : auec prcfquc pareils effcdls qu’à ce Carthageois . Puis comme le temps fe fut refraifehy, ils la paflerent fans aucun danger : amp;nbsp;nous fçauons maintenant que pluficurs la pafiét tous les iours, pour aller aux Indes. Strabon riiiftorien amp;nbsp;Theologien cf-crir, ejue l’cfpcc auec laquelle Dieu mit le Séraphin a la porte du paradis, f’appclloit Vcrfatilc, „ , ou tournoyante, pour ce qu’elle fc pouuoit S »latent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;îi r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Qx
forr/Jt’ lt;nbsp;doit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;moycH cllc Ic tourna,ôc
rtflietflam- donna lieu a l’entrce d’Helie amp;nbsp;d’Enoc. Cora-hôyante dit bicn quc Nicolas de Lyra l’entende autrement ihirubttt, (iifant que la Zone torride amp;nbsp;brûlante, cftqit Pefpee de feu que le Séraphin tenoit, parla-cjuclle on ne pouuoit palier à caufe de fa grande chaleur. Mais celle opinion cil nulle comme i’ay ditjôc l’cxpcricce nous l’a faiél cognoi-llre. Somme l’opinion vniuerfellc cll,qu’aude-Là de la ligne Equinodliale vers le Midy,nefc trouuc qu’vnc mer dcmcfurcmcnt large qu’ils appellent Atlantique, eC'au dedans quelques
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IflcsbrufleeSjgaftecs amp;nbsp;ftcriles poiir l’cxccfliiic chaleur du Soleil . Mefmes fc perfuadent telles raifons, que la nauigation des anciens 4« ..»«.»i n’cftoit 1Î grande ny tellement códuióhequelap‘“f^«« noftre : ains que n’ayans defcouuert ces terres scufues, ny les coftes d’AfFriquc ny l’Afic meß-tne ; ils fe contentoient de tranequer auec leurs voifins par petits nauircs, efquels fans bouifd-le,eguilleny autre guide marine qui les peuft conduircen haute mer,ils rodoient les coftes, tgt;eperdant iamais terre de veue ; crainte d’vnc Borafque qui les enfondraft ou cflongnaft fi hicn qu’ils ne peuftent iamais retourner.Et que poutccjdifent ils, Homere ne fait mention que des nauites qui nageoient amp;c vogoient à dou-hlcs raines .Mais le grand trafic quelcsEthio-
, Perfes, luifs, Caldecns, Phe-niciens, Grecs amp;nbsp;Romains ont rait auec plun- fint habiu'u ctiis peuples eftongnez deux, comme leurs eC- 8^ tow« ctipts tcfmoignent : amp;nbsp;ks groft'es armees que cesnations ont iede furies Mers tant de Leuât'^'* que de Ponat, fcmblcnt alîeurer le cotrairc.Car oy le riche trafic, ny les grandes armees ne fc peuuenc conduire à veuc de terre,laquelle mcT-•feeft beaucoup plus dangereufe au gros nauk te que la haute mer.C’eft à faire à petits efquifs, ou vailTeaux de deux liens, qui n’oferoient approcher des courantes. Quant à Homere,or' que fes eferipts feuftent croyables en cela ( def-quelzi’aymonfttc ailleurs combie ic doute amp;nbsp;suce quelles raifons ) fi cft-ce qu’au defiiom-hremcût des vaiflèaux Grecs fourniftans au ren-
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furiesér- VOUS de l’armcc qui fe drelToit au haut« rrif» d’/jé d’AuIidc fui la Mer Euboec diôtc Ncgrcpont mtre. pour aller mettre le fiege deuant Troye en A--île mineur ; il mentionne plufieurs nauircs qui n’alloient qu’à la voile, amp;nbsp;qui auoient chacun Q»e lesna- Cent amp;nbsp;fix vingts hommes. Dequoy Ion peut wre/ ny la inferer qu’ils n’eftoient moindres que les no-naiti^acion ß:fes Je deux à trois cens tonneaux chacun.Cat ^‘efiogt;t‘bea»- P®“*- vn moyen voyage,aller en guerre: teit^ dtjftren- fùut que les deux parts des homes foient mate Jej noflrtt. riniers, matelos, pages amp;nbsp;maneuures amp;nbsp;le tiers de combat.Si qu’vn nauire de trois ccts tonneaux à la charge, ne doibt porter plus de cent foldats amp;nbsp;le relie manœuures : encores la moi-tie moins fi Ion va en long voyage. Or compte cePocte treize cens oôtante trois nauircs qu’il alTeure profonds amp;nbsp;legers : lefquels firent voile en Phrigie pour le fac amp;nbsp;ruine de Troye.Par ainfi faut conclure que ces vailTcaux Grecs n’culTcnt feeu auoir chacun plus de cent hommes en tout, encore faut il entendre cela des plus grands; Autremét nous aceuferons à bon droit le poëte de mêlongc,veu que les plus grades armées nauales desRoys de Perfe,Darius amp;nbsp;Xerxes les plus grands feigneurs du inonde en leurs temps, n’auoicnt que de mil à douze cens voiles félon la leucue qui en fut faiôte en Delos , Il fe faut donq’ alfeurer qu’Homcrc comprend en fi grand nombre tous les moyens amp;nbsp;petits vaificaux, veu la petitellc de celle nation qui ne fiüfoit encor lors que coinuieccr à lener la telle amp;nbsp;le faire voir à fes voifins.Puis ailleurs ;
faifint I
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faifant courroucer Achille le plus vaillant d’èux tous, contre le General Againcnnon qui luy auoitdc brauadc enleuc Brifeis fa captiue qu’il aymoit fort : ,luy iure qu’il ne combatra iamais pour lüy ne pour fon entreprirife, cohere les Troyens ; mais fc délibéré mettre les voiles au Vent pour fe tirer en Phtie, où il cfpere eftrc en troisiours. Ce qui ne fe pouuoif faire à la rame ains falloir nccelfairement fayder des voiles. Puis les erreurs amp;nbsp;longs voyages d’Vlilfe Sc autres tefmoingnages qu’on peut recueillir d’Ho-tnerc amp;nbsp;autres, mohftrent allez que jes Grées wlechoient les colles des rerres voyageans fur ®er ; de la forme amp;nbsp;conduiéle des Nauites i’eri parlcray vne autre foismon plus que leurs vaif féauxfulTcnt ü petits qu’ilz ne s’ofalfent mettre ■ en pleine mer pour hafter leur voiage.Dailleurs entre autres courfes fur Mèr, les deux voyages ■ ■ ’ • ^’Americ Velpuce, és années mil cinq cens vn; Igt;fgt;terrct -amp;niil cinq cens deux : Ceux de Magellan amp;nbsp;de tiamaqui paflerent 1 Equinoctial « toutes IcS Valeurs de celle Zone torride des ancics inaç-celîlble, font deferoire leur aduis, Tellemcht lt;iu’aiicuns alfeurent que ces terres ont elle co-gneues amp;nbsp;peuplées à plufieurs fois, amp;nbsp;par di-nwfès halions. Le dilcours que les Egiptiens ■ fcét de l’ifle Atlantique à Solon,depuis broüil-lépar ce Grec, amp;nbsp;plus encor’ obfcilrcy pat les g * Wees imaginatiues de Platon, leur fert de gran- dw i^dei te-lt;1« coniefturès. Odtre ce,fi l’bpiniô de Gori- «■»‘Imf.i. Çalo Fernadez, d’Ouiedo amp;nbsp;Valdes capitaine «lu Challeau S. Doniinique , hillorien de b
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’7?« l’Empereur Charles 5.cft auflî vraye que vrajï féblablc:les Gorgones cftans parl’aduis de tous Ftrnmdint DOS mariiiicrSjlcs Ifles du Cap-verd fur la coftf fondes For- d’AfFriqueiles Hcfperidcs ne pcuiict cftreaiitrcs tunees q les Ifles de rAnicriquc tcrrc ncufue,commela ^nebs'crecs Cuba auiourd’huyFcinâdina,lamaica Hayti,di-K autres an- 01e ifabellc autrement Elpagnole ou de S. Do-CMMJ onrƒ»- niiniquc,Borriquc,Dcneada,MarigalantcJ.'au-^nu:eflafrc- nbsp;nbsp;nbsp;Jcfconucitcspar Colomb.Tellcmétqutlf^
ç«» n en ejt eßongnee cuusto » deux cens lieues.
uns heldin- Gfccz Romains,amp; autres modernes ferôtaccu-nisufi^ues à fcz d’erreur, qrri difent q les Hcfperidcs font les /'txifwier(ç»e fortunccs que nous appelions Canaries, contre la preniierc cofte d’A urique. Veu qrtc les anciens Autheurs difent que des Gorgonnesaux Héfpcridcs,y a quarante iournees de nauiga-tion, laquelle ne peut dire moindre que de
Orÿ»f Frâ- huit cens lieues amp;nbsp;plus, voiic à bonne voile, «fat Or nous trouuons auiourd’huy telle diftance, mere^farlie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’Efpagnc à CCS ifles ncuucs Hcfpc-
JDetascofiu- fidcs , amp;dcs Gorgonncs Cap-verd aux Cana-Irts df itdas rics( quc Ics ancicns nommoient fortunecs)n’y ^JelFr^^d' ®lieues, loinû que d’Efpagnc léreigt;r‘înt' Catlarics y a deux cens cinquante lieues, amp;nbsp;^atnttnant delà à la Dcfrc.ade premiere iflc de rAmcriqiic les fi effets- dcfcouucrtc par Colomb fept cens cinquante. c‘'^'rsts‘ ® fainû Dominique ils content cent cin-le^cùi^ii^ quantc,amp; aucunsjdcux cens lieues, faifsntainfi non (eUts dès mil cctit Cinquante où douze cens lictiës.Tcl-Caf-yert, Icfncnt que ft ces rncicirs Autheurs Ont cognen fli»gt; de s. Hcfperidcs ; Ceux cy concluent qu’ils ont ia coftede m» dotinc dcuX Ci trots ccnsiicucsplusau.-uit, *gt;wnxlt;. pour currcufcmcnt rcchci;chcr la grand terres.
-ocr page 75-■ DES. TROIS MONDES. lO «Continent, depuis nommée Ameriquc.Voi- art.ç. lencfepeuuent perfuadcr que les Caitagcois , plus renommez pour le Eriét de la Mer qu’au- plus ^St tresde ce temps là ( comme yenuz de Tyramp; nMrffc.iw 3 Sidon Phéniciens plus fameux amp;nbsp;plus expers
Voiageurs de la mémoire ancienne ) fe foient * contentez d aller aux Canaries amp;nbsp;Fortunées if-IcsalTcz prochaines de l’Aifriquc.Ains comme nation couraeeufe, ayent palTé outrç.loinôk queccsilles prochaines lont pentes amp;nbsp;de pc- iß,beDu t» htzreuenuz. Plutarque aufli raconte que ccr-5. Vtminh tains Mariniers Efpagnolz ou Ciliciens nou- ‘i'** Ftt^ lacllemcnt arriuez des deux iflcs fortunées,trou ucrent Sertorius qui fuitif de Rome comme j-„ia yi, l’vndes chefs du party de Marius, ia dccedc, e- 5e«.r. Hoitdefcendu d’Affrique en Efpagncau dcfl'us ticlabouchedeBeiisquife defehargeen lOc- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’
«an Atlantique : ou les ayant ouy diuilcr de la Cuadal-liMuté, faute amp;nbsp;terroir fertil de ces ifles, cflqn- où t/i gnecs d’Affrique cnuironiiy lieues (en la ptefentation defquellcs neantmoins Plutarque s’abufefort) les cftima cftrc les champs Elifiens * 9« Gréez, amp;nbsp;le feiour des âmes bien heureu-lôs, tant recommandées par Homere . Si que l’éuieluy print de s'y retirer amp;nbsp;y acheuer, exept des guerres qu’il voyoit fe preparer amp;nbsp;hors des mifercs de ce monde,le refte de fi penible vie; cncor’queFlorusledieauoirp.'.irc iufquesà CCS iUcs. Mais que fi tort que les Corfaires Cilicics quincccrchoient tj guerre ou butin eil oüircnt lovent,Icquiâerent là pour s’employcrà rc-Bicdre Afealius filz Diphta au Royaume des“
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QtfeZnPoc- j^arufiens en AfFriqüCjlcfqucIs toütesfois ilnt faut croire cöhihic aucuns font, cflrc teux là o qui cftoicnt venus des ifles iortunées i ny mef-flns lotn (jue mes Efpagnolz, mais pluftoft Portügais.’Vculc où defcendit ce capitaine Romain qui fai-fion*thrèf- fol*^ partie de Lufitanic. loinôt que Florus l’A-bregeur de T.Liuc les nomme Lufitanicns qui font auiourd’huy lesPortugais de la plus part,amp; au pays dcfquelt Scrtonus drclTà l’annce de laquelle il combatit puis apres les Romains fc-courus des Efpagnols. Et d’ailleurs, qù’il cft plus vray fcmblable que de toutes les nations d’Efpaigne, les Portugais ayeiif pluftoft amp;nbsp;plus loing voiagc queles Caftilans ny autres : qui fiour cftre en terre fernïe loing de Mer , n’ont CS commoditcz nc'ccflàircs aux lôngueS naui-gations,telles qu’ont eu les Lüfitanicris Sz Poi-tugais qui. ont tôufiours tenü les coftes Maritimes de l’Occèan . Car comme la vertu amp;nbsp;le
vice auftî les defleins amp;nbsp;inucntiôns deS homines fe forment, fc conduifent, amp;nbsp;exécutent felon les occafioils amp;nbsp;moyèns qui fc prefentent plus propres aux Portugais'. Ù’autre part, que Hano Carrageois defcouurit par coirimendç-ment du Senat toutes les coftès d’Affriquà,iuf-quesà vu degré de l’EquinoiUiataucc rappött aux Seigneurs dè Cartage d’infinies fingiuati-tczqu’ily auoitveu, voire comme difent au-ciuis, fit le tout depuis la Mer d’Efpagne iuf-ques en Arabie aucc fon armee, felon que les ïhcmoircs qu’ilen làilTa tefmoigncrct, lefqüels tournez en latin par le cofinmcndcment du Sc^
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hat Rpipain,furent vn long çemps fprt cyrlcu-Icmcnt gardez au trcfor public.Et de ce ruelme temps les Cartaginois qui eftoient lors fi rcnq-inezjdcpechcrcnt Hiiniloaucc armee de mer pour aller dcfcouurir tout le refte de l’Europe. Etfc perfuadent que ces voyages ne furent les premiers entre les Cartageois. Cornel. Nepo$ didl aulïi auoir veu de fou temps vn Capitaine, lequel fuiantla fureur du Roy Latyrus eftoit Venu de la mer rouge iufqucs en la mer d’Efpa^ gnç. Et Gelius A ntipater diét auodr cogneu vn •uaçhantpfpagnol qt.i traficquoit iulques en Ethiopie .Aulîi Caius Cæfar filz d’Auguftc,re-cogneut les enfeignes des nauires Elpagnolz perics pat fortune en la mer rouge . Les voyages de lafou, Thefce, Perfeus, Hercule amp;nbsp;autres Capitaines auatureux (que les Grecs difent auoir çfté deleurnatiou,lcs Ægyptiens ôc Phe-niciciens de U leur ) toutesfois entremeflez d’infinies fables à la façô ele la Çrece menteref-le.Vofipn^efmes les longs voyages des nauires du Roy Sjalomon qui luy rapportoient de troisçptroisans tant d'or, perles amp;nbsp;autres ri-ehelTcsinnumerablcs ( encores que d’autres af- , „ .
•eurent qu’ils ne pafloient les coftes d’Ethio- ptolamtet pie) Sc les voyages de Polibe par l’aducu dç mys d' deScipion apres la ruine de Carthage lur les‘ƒ, 7“'/'’//'* coftes d’Affrique , mefmcs d’Eudoxe Alexan-dtin, qui entreprint de circuit toute l’Afrique, de la m-r foubz leRoy d’Egipte Ptolojnce, ne leur font reuae^ ti qu’autant de dfcouuertcs en pais loinetains amp;nbsp;mcognus,encor que ces Chers ny autres nay et
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eu l’aduis ou d’hciir aflez pour nous en cnuoyçf la mémoire par eferits ou autres moyens . Cat comme pedantes ilz fe font voulu mefler def-crirc l’hiftoirc de leur temps en forme d’efeo-Jiers, ne rempliflàns leur papier que de ce que le bruit cômun amp;nbsp;vau-de ville aportoit à leurs buyes. Sans auoir l’efprit ny dextérité de s’enquérir foigneufement de ces Capitaines de ce qu’ils auoient veu. Aufîi peu heureux amp;nbsp;mal pourueiiz de graces amp;nbsp;de moyens eftoient ces chefs, à nous reprefenter tant de belles chofes qu’ils pouuoient auoir remarqué en fi longs amp;nbsp;hazardeux voyages. Si bien que la hardielle d’entreprendre voyager manquant aux vns; rdoqucncc à bicu'exprimer les chofes veües aux autres,ÿc la libéralité des Princes à rcconoi-trele trauail d’eux tous; ils n’ont eu Hiftorio-grafe digne des belles occurrences de leur teps, dilcoutâs trop en general,fins rien particulari-h fer de beau. Vray cft qu’Hcrodote racompte
que Ncco Roy d’Egypte , duquel eft faiâe J mention au viel tcllamcnt , fit rechercher le
tour, grandeur amp;nbsp;efiendue de l’Affrique pat certains mariniers de Phcnice, Icfquels la tournoyèrent toute , fi qii’ayans outrepaflè lEqui-noétial, curent fur le Midy le folcil à droifte comme vers le Nort, les ombres à gauche. Somme qu’ils n’efiiment Alexandre le Grand, lors qu’il fe fafcha de n’auoir domté qu’vnmode , de pluficurs qu’on luy difoit eftre habitez; fi lourd de fe fantaficr d’autres Mondes,qui fiif fent au Ciel ou en l’air haultz cflcucz par fm
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ïûy,comme pluficiirs penfent. Mais qu’il n’af-piraitqn’àlaconqueftcdes autres terres fépa-l'fts des ficnnes, amp;nbsp;non encor à plain defeou-Ucttespar ceux de fon temps ; tcfmoings les Toiages, les belles deftouuerres Sc rapportz finguliers que Nearcus, amp;nbsp;Oneficritus les Ad- i r x* ’’iiraulx luy firent, des chofes exq uifes par eux '^wè's fur les colles d’Orient amp;nbsp;autres terres ‘niques alors inconucs. Et le dernier defqucls 'n laidà de fi beaux memoires par efcrit,que les Romains fen font depuis fort aidez, loinct ce que Pline racomte, que toute la mer de Lcuant
des Indes, fut delcouuerte par l’armec des ^icedoniens au temps de Seleucus amp;c Antio-qui donnèrent leurs noms à ces Mers fan» perdre de veuc l’Elloilc du Nort. De l’autre co-iledudelltoict deGilbatar, dit Pline, la plus grande partie de la Mer Meridionale,amp; des co— fes de Barbarie amp;dc Mauritanie le traficque ’uiourd’tiny. Le furplus de celle Mer amp;nbsp;de 1’0-ticutale,le3 vidloires d’Alexandre le Grand ren-dent bon tefmoignage de ce qu’il y a defeou-“trt.oùila faitl voile. Sans doubte il cil pref-que incroyable que les anciens n’ayec premiers defcoiiiiert ces terres, veu la grandeur de leurs «celles Empires , qui auoient tant de commo-ditczpour ce faire ; l’clprit plus cfueillé, plus de biens, moins d’inconllincc, autant de curio-feé, d’auaricc ic d'ambition que nous. Qm au-roit porté la Medaille grauee de la lace d Au-gufte Empereur es minicrcs de ce pays, qui en fetcniioyee au Pape par lelaâ Rufflis Archeuef-b iiij
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que de Conftantin? Et ne faut eftimer qu’elky futlculc. Dira l’on que Seneque ptcdiloit ces tPremieres defcouuctes ? ou feulement que celés dont il auoit ouy parler, feroient vnc autrefois par fécondé reuolution des temps, rcnôii-ucllee à quinze cens ans apres G mort? quand il efcriuit.
Tijthis Jaunit Itfrtmiert»-. trelei Grtti nnainei re-^ttt i la f«»' daifle dit
tn ffur.
Venient annis
Seculdfieris quibus Occeanui vincula rerum laxet ineens Pateat tellus.Tiphtjquenouas ‘ Vete^at orbes t^eefit terris vltima Thyle.
' chenu viendra, qu/vn deJbordlt;dOcceiti{ quot;pèfiouurtrA hautain, vne Iffrre nouuelle Mondeneuffera'VoirleTtphis Marean LorsTl^lene nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la derntereiße belle.
dira Ion de ces vers Sibilins que ques Nauarchus cfcript aiioir cfté trouiicz^’^’’ mil cinq cens au derrière du Promontoire de U Lune ( on l’appelle Roçhan de Sinna } eofte amp;c bort de l’Occeàn, grauez au carré pied deftal d’vne colorane, vidant lé Roy de Portugal? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
Voluenturfixa litevis nbsp;nbsp;ordineréélu
Cum videas Octtd,enSy Orientis opes Ganses, indusTa^us, erit mirabile vifiu.
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pierres toumerot pur lettres coques
^cctdeai tit ^verras tPOrient les trejors
linde nbsp;nbsp;T Agus de richejjès incogneues
ffihdge trafic chArgerdt tous leurs bords.
ffat. q». r.
. Seneque le fcmble declarer exprelTement en pr. yoytz^ U CCS Iïiotz,Q^»f«»» entm eß qutd aIgt; vlttmu btttri-
HirbMiAvCque ad Indes mterucet ? PAttcsßtme-[HmdterumJfAtMm ,ß mutm juut ventus intfie-mereattrum “’f.Q^lleeft la diftance Sc quantité du ehe- »«»»(gt;»/ Ulin qu’il y a depuis les dernières coftes d’Eipa- ünn^uur, gne iufques aux Indiensîde peu de iours fi vous 311CZ vent en poupe qqi puiîîè remplir voz voi- ii„„ N,\um Jes .quot;Cet amfhcur qui eftoir au commencement lt;»«f mare fa-de la Monarchie Romaine, voire qui dit auoir peu ouir Ciceronharfnguanr,h’en parle autre-Jnenthuc*comme fi toute ceftç nauigation que no Z Chreftiés font d’Europe aux dernières fins de la grande Afie, feuft aufli cogneuc amp;nbsp;vfirce , entre les Rpmams qu entre noz Portugais. Et n’yad‘apparéce à fubtilifcr,qu’ilparledes Indes Meridionales ou Ethiopiénes prcsla Merrou- drent-rnttfi ge. Car il fc full autremet expliqué : lôind que nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»
uuanccdu marchandée curiohtc des nutres Romains ayans defcouuert iufques là , ne les culTent voulu laillcr fi près de l’Empjre Romai fans les cfguillôncr à palier outre pour gaigner les richefiès, amp;nbsp;voir les grades fingularitcz q ia les Grecs amp;nbsp;les Romains mcfmes difoicnr curq colonie par tout femccs és Indes Orientales, outre l’Inde amp;nbsp;le Gange, les deux plus grands flcuucs qüçles Grecs y cogneurétiamais, Aûec
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ce qiic la naiiigition par eux flire depuis rclquot;-paignc iufques aux Etùiopes, eiloic beaucoup plus grande ôc fans couiparaifon plus difficile que ce qui leur rcftoit iufjucs eu Afie, 3c au delà des conqueftes d’Alexandre . Ceux qui ont fait les longues routes , fçaucnc le grand dager qu’il y a, amp;nbsp;que rrouucrctlcs premiers qui don blercnt le Cap de bonne efperance qu’ils nommèrent le Lion de la Mer, pour lesperils de mort où ils fe trouurrcntàla dcfcouuerte d’i-celuy, qui eft fur les deux tiers de celle premiere naiiigatiô: en laquelle iniques en la Mer rouge ils n’y emploierét moins de deux mil lieues. Que dira l’on pour reprendre la nauigitioSep-tcntrionale, de certains mirchans Indiens, Icf-rhnt c.67. quels ppudez d’vne temperte, amp;nbsp;fortune de rcmpa. A'e-Met, arriuerét es colles de Suede, amp;nbsp;Germanie, Metcllus Celer lors conful
aucc C, AiTranius, amp;nbsp;Procolul OU gouuctiicur du pays par les Rom ains, peurent afleurer que la nauig .uiou de ces pays aux Indes eftoit finon ouiiertc, du moms portîble à gens hardis Sc in-durtrieux? Mef nés qu’en rifledclapau voifîne delà C’iine, plu leurs morzfe remarquent au ■ langage des habitas, conformes à ceux des Ifla-dois, pour m arque de l’ancien commerce qu’il y a peu auoir autrefois. Aulfi Strabo raconte qu’au teps du Roy Ptolomec Euergetcs Ægyp-tlen, vnEudoxenauigca trois ou quatrefoisde Calix en Indie. Et que les gardes de la Mer Ara-biquedidèe Rouge, apportèrent à ce Roy vn Indien en prefent, quie/l pour monrtrer que
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c'eftoit l’Indc Orientale, veu que le prefent n’eut efté nouueau ny agréable à ce RoyEgiptic fi pres voifin des Indiens Méridionaux, quife vindrent habituer en l’Ethiopie. Autant en faut il dire de ces Indies,qui fous Fcderic Barberouf feEmpereur, srriuerét par Mer à Lubec en Allemagne, plus de deux cens ans deuat cefte dernière defcouucrte des Portugais. Si le liure des mcrucillcufcs narratios eft d’Ariftote corne au-cûs veulétjil dit,q les Cartageois dcfcouurirent vne grande ifle, au delà les Colônes d’Hercule ' fort fertile.Mais dcfertc,chargee toutefois d’vh nôtre de groflès foreftz,d’vnc grande quantité dediuets fruiâ:z: jnefmes de plufieurs fleuues portatifs amp;nbsp;marchans, toutefois que l’on ne Pourroit aller du continent en cefte ifle que par ænauigage de plufieurs iours: amp;nbsp;que côme les Naaigattmi Cartageois y alloiét fotiuent, mcfmes que plu-fieurs allechéz de la fertilité de la terre s’y cafàf- ^,1^^ fentamp; vouliiflcnts’accomnioder;lefouucrain
Magiftrat fit deffenfe à tous fur peine de la Occea-ntort de plus y nauiger ; fi qu’il en fit retourner tous ceux qui s’y cftoict retirez, crainte que s’ils venoient à peupler, ilsfc feufl'ent appropriez (lel’ifl^ amp;: fe teiioltans de la fubicékiô de Car-thage ils n’en amoindrirent d’autant le bien amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•
Commodité de l’Eftat, outre le dcfpciipleincnt piatcnin delaScigneuric p-arVablencede tant d’hommes f nr. lefquelss'y voudroicnttranfportcr. Tellement qu’aucuns eftiment cefte ifle eftre l’Efpagnole de Colora pour laifler la defeription de Platon dccefte grand ifle Atlantique en l’Qccean,fi
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fort peuplée qu’aucuns vculét dire cftre l’Ame-lique. n a leu, du moins oiiy parler des; beaux amp;nbsp;riches voyages que faifoit faire ordinairement le Roy Dauidamp;lbnfilz Salomon fur Mer, à fin defe p.ouruoir d’or, d’argent, amp;nbsp;toutes autres chofes. les plus finguliercÿ qu’ils iugeoiêtpour enrichir le Templç dcDieu,qui fut en fin dreffe par le fecours des Roys voilins dedans Hierufalçm 143. deuant les fondc-naentsde Carthage didl lofeph. Et combien qu’aucuns ne rcftcndcnc plus loing qu’à la Met Rouge, en laquelle ils raechét l’illc Vrphen qu? nous difons Oplhr, fieftee que les autres l’af-:^fcb.^.c.f. fêuréteftrc ésçoflçs d’Ethiopiç: plufiçurs mcf-“ Efpagnes, amp;nbsp;les nouueaux auif llles Oc-.luan.ifftph cidcntalcs nouucllcmét dcfcouucrtes. LailTant autrtt ce que diôtDiodorc Sicilien de lanibole Se la forme de fon pain fait de Canes femblablcs aux des Indiens;amp; mefmcslecUuisde Midas J’/«. O Sa- ïipcc Silene de la gradçur amp;nbsp;infinité des peuples h». du continent fort eflogné de l’Europe, Lybic, amp;nbsp;Afic, qu’ils nommét iflcs; luba filz dcccliiy qui fecourut Petreus contre, Cefar, eferit quq la Mer fe nauigoit de fon temps depuis les co-lomnes d’Hercules iufques en Inde. Puis met les ifles qu’il nomme Gorgones contre les Hef perides que nous difons du Cap-verd. Vray cft que Sebola diôl que des Gorgones iufques aux; Hefpçridçs y a quarante iouts de nauigatiom Tc]icmcn.t qu’il faudroit par là prendre l’Efpa-gnole.amp;.fcs voifincs pour Hcfpcrides comme i ay 4it cy dcfliis. le laide ce que les Poètes
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Gréez amp;nbsp;Latins ont barbouillé des Gorgones; car comme paumes efeoliers amp;nbsp;gens de lettres «Qu’ils eftoient, fins auoir iamais forti de Grèce ne d’Italie, ils ne. poiiuoient en auoir alfeurcc Cognoillànce. Mefmes ce que Xenophon Umpfaceniis dit que le Cap. Hano Cart.' geois lt;icfcouiint les Gorgones ouiltrouuades femmes merueilleufcmét viftes amp;nbsp;difpoftcs: deux «lefquelles il print amp;nbsp;en pendit les peaux velues amp;cfcailces au Temple de luno a fon retour, pour eternifer la mémoire de fon voiage. Si les anciens n’auoitnt voyagé auloing, pourquoy diroiêt ils en leurs eferitz, que la fcicncc Allro-notnique, Se remarque des eftoillcs cft nccef- f/omtr. eii laite à dreiler le cours delà nauigatiôî Alcxan- l'oJtf.JCe-dreleGrand n’eut iamais entcprinslc long liaZardcüx voyage des Indes fins la conduidc •l’Oneficritc , Dionet amp;c Beton, amp;nbsp;la defeou- Eitfeb. 14 e.' nerte des codes d Afie qu’il faifoit faire par feS f. 4-années de Mer, que ceux là condui/ôient. Non plus que l’Empereur Augufte permit ait Prince Claudius fon nlz, d’entreprendre le voyage de feuant, que premier il n’euft fait defcouurit les Mers amp;nbsp;codes dé ces Regius par le Cofmo-pphe Dionifius. Audi fit Nero defcouurir l’Ethiopie, amp;nbsp;les Royaumes de Melinde, Ma-gadazo,Qmloat amp;c autres codes Méridionales;
pat bons Pilotes foüdcnuz de grodes armées •le Mer, deuantque d’entreprendre d’aller en Ces pais. Dauâtage qui ne fçait ce que le làinét ^Iptit prononce par ce heraut Euangelique: Sue llt; fon de la diuincparoUc a elle entendt}
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par tous les fins de la terre? Et mcfmes que MZ doôleurs tiennét que les Apoftres efleuz pouf annoncer le vouloir Cclcfte à toute natiô, ont efté difpcrfez por tous les coins de la terre habitable ? à fin d’inftruire ou côuaincre les igno-tans amp;nbsp;opiniaftree en leur falut? ce qui faitper-fuader à pluficurs, que S. Mathieu dodeur des Indois a pafié, ou quelques vns de de fes difei-plesjiufques à l’Amérique amp;nbsp;autres carriers. Ce qu’ils n’cudènt fçcu faire fi la nauigation n’euft elle bien ouuerte. De faiôt quelques nations Américaines fe treuuent fi bien formées à la plufpart des vertus morales, pleines de fi bons amp;nbsp;graues difeours des chofes naturelles, du deluge, des conflagrations, de la fin du Monde, de la mort, de l’immortalité de l’ame, des peines apres la mort, 5c tels autres préceptes, qu’il n’y a apparéce qu’ils ayent efté iftruidz ailleurs qu’en l’cfcolle de quelques Chreftiens. La do-ftrinc defqucls aye efté depuis par longue fuc-ceflîon de temps, obfcurfie par diuerfes traditi-nés que le meflinge d’autres nations leur auroit apporté. Dauantage Lucian parlant de certains Hiftoriens de fon temps. Qjaant à ce, dit il, qui doit aduenir aux Indes cy apres, il promeét de l’efcrire. Puis de donner vnc carte à ceux qui nauigent en la mer exterieure.Ce fait les repre-nans de trop de vanterie. Ce ne font pas là, ad-ioufte il,feulemcnt des promefles.Mais le proè» me entier de fon hiftoirc Indienc, ôc le troilief* me tome de fes eferis. la les Gaulois Celtiques, amp;nbsp;quelque petit nôbrc de Mores aucc CalEu*
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ont tous pafle le fleuue Indien. Puis ailleurs, il disque Ctcfias filz de Ctcfiochc de Gnidic, a tferit chefes des Indes qu’il n’a veu ny entêdu: amp;que knibole a fait des comptes furpaflàns lacôniune creance fur ce qui fc trcuue en l’Océan. Somme toute, que ces amp;c autres tcfmoi-gnages nous doiuent faire foy de l’indufiricufc diligence amp;nbsp;hardie curiofité des anciens à naui-ger loing en plaine mer; fans nous flater contre le vray amp;nbsp;vray-scblable, pour nous fauccment pteualoir de ce qui nous appartient.
Non que ie vueille fruftrer les plus bardiz de Ooftre temps du merite de leur genereufê en-treprinfe: nommément les Portugais amp;nbsp;Elpa-gnols Icfquels d’vne fort louable curiofité, oie ^n’obfcurcie par vn vil defir de pratiquer autre
que la vertu:ont voulu retracer ou à leur amp;nbsp;purquey •Utedciiancer les pas de tous les anciens à la. tentent tßrt ^efcouuertc de nouueaux Mondes. Cat ie leur ^oudrois en cela donner plus d’honneur qu’à ^o*****“^* toutes autres nations . Premièrement pource •lu lls ont elle les prcmieis de nous, àfe hafar-•Icràü longs, penibles ê: dengeteux voyages. Secondement la perte qu’ils ont faite de tant •1 homes, ne peut cftrc de moins rccognue que ^occla, Mais encor plus pource qu'ils ne font aller rechercher ce qu’on a autrefois, finon flusauidemétdu mois aucc suffi peu de droit, ttchcrché fur eux. D’autant que comme l’Efpa-
a toufiours efté eflimee fertile en èr, ai get,-^Wes métaux lies Phéniciens plus grands Voyageurs U plus fins marchas de leur temps,
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en ont tant tiré,que les Africains entre Icfquds le vindrent en fin habituer les Cartageois, eurent cnüic d’en auoir leur part. Sur Icfquds les Romains eniamberent n auantageufement, qu’ils leur ofterent en fin toutes lès minières du pays, Icfqiielles leur eftoient plus proffita-bles que toutes celles enfemblc qu’ils entrete-noient és autres Prouinccs : n’ayans pour leur auarice infatiable, plus de pitié des panures ef; flaues qu’ils achetoient, amp;c y faifoient fans cd-fc trauailler amp;nbsp;mourir de coups, que les Efpa-gnols ont ce iourd’huy de ces Indiens amp;nbsp;autres clclaues qu’ils achètent à mdiiic fin. Somme, qu’il n’y eut veinc,cntraille,ny partie intérieure delà terre Efpagnolle,' qui ne fuft renuerfee amp;nbsp;rhife au Soleil, par l’impitoyable auarice des Romains. Si que le pays en fut à la parfin tout r’uiné. Mcfmc que crainte de femblable accident j ils firent defifenfe publique de chercher mines par l’Italie, prçuoyans la ruine, ou du moins l.a difformité d’icelle, par telle licence rZw.j.e.io. ^ui rend I’liornme fi affeftionné a foh proffit.
Auffin’yailricn qui enlaidific plus vnc belle contrce,qu’vn tel foiiifiemcnt de tanières : qui d’aiiantage prepare beaux moyens aux incon-ûcnièns destremblc-terrc,quî preiudicicnt tant àlafocietéhumainc.Les Latins toutesfois nous । aflciircnt que le Senat amp;nbsp;Empire , fc tourmen-foient fi peu pour l’cnnhy des Efpagnols,qu’ils j faifoiént toufiours confiniter le trauail de ces j clapiers, pour efpuifer la terre de fes métaux. Voire que l’Enlpcreur Augufte fit retirer lés Ef-pagnols i
-ocr page 89-DES TROIS MONDES. fj pagnols des monta’gncs,en la plaine,3c defccn-'Ite és,campagnes, pour y habiter les villes de-’ ^Wtes, amp;nbsp;y cirer l or qu’on y auOit dcfcouuert. ^flraement entre les Cantabriges, Allures,amp; leurs voifins. Donques les Efpagnols n’ayans troiiué de beaucoup fi grande tèfillancc «à la tonquclle des liidcsüccidcntales,qu’ils lcroiét âdomterl’Italie, s’ils fevouloient venger des Latins fur les Italiens leurs ncueux, y veulent vfcrdc pareille rigueur ,amp; pratiquer mcfmes pallions,que les Romains ont fait fur eux au-ttesfois En quoy ils fcmblcc auoir quelque oc-tafion d’oublier l’iniure paircc,s'ils le pouuoict Contenter du biéprefcnt,cn ce que coiaduis par , . Vn Italien aux premieres illes de ces Indes; puis addreflez par vu autre chefltalié en la terre fer- jimme ref-iric,nommée de fonnom Amctiqucil’on diroit fuct Fi»-qucccs guides leur aycntcflé comme deftinez rtrtm. pour expier l'outrage tpuc leurs aneeltres auoict fait, amp;nbsp;par vn long téps continue fut toutes les Efpagnes; deftournas la peine fi iuftemet méritée fur l’innocence de ccivc qui n’cnauoicnt non plus de cognoiflancc que de moyens,pour tefifter à leur diflimulcc fureur. Mais de cela v-ne autrefois. Pour cefte heure ie dis feulement, que depuis que i’ay hanté la mer, amp;nbsp;rapporté l'excellence des anciés en toutes chofcs,àcc peu defuffifance qui eft en nous; ic n’ay peu croire qu’ils ayét cul’cfprit fi morne,amp; le coeur fi auil-li,ou l’heur tant contraire, qu’ils ayent ignoré ny la Théorique, ny la Praétique de fi belle amp;nbsp;tantproffitablc vacatiô,fi elle cftoit bic rcgicc,'
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7' D’où peut cftre donques venu ccfteopinioB Hißeno^ra- ''ulgaitc amp;nbsp;tant cnuicillic au ccnicau de noz fhti. gens amp;nbsp;de noz anceftrcs mefmcs,cjuc les anciés n’ont voyagé fi loing que nous? De pure ignorance à laquelle les anciens ont donne fourcc première driginé : mcfmcinent les Hiftorio-graplics : vn fcul defqucls ne nous a fuffifam-lUcnt repreFente l’cftat de fon ficelé amp;nbsp;pays naturel. Vray cft que ie me perfuade parplüficurs raifons,quc les Égyptiens, les Càldecs amp;nbsp;autres peuples qui ont dcuancc leS Empires Gréez, en ont aficz lai/Tc de tcfmoignagc. Car ils ont efte beaucoup plus curieux de lailTcr comme pat h crédité à leurs enfans amp;nbsp;rierc-nepueux, voire par fécaux publics, la mémoire des plus notables chofes qui fc pafloient en leurs temps. Mais les cruelles guerres ciuilcs amp;nbsp;eftrangeres, les inondations d’eaux, bruflcrtiens, gcneral-Ics conflagrations, tremble-terre, amp;nbsp;rets autres accidens extraordinaires, aufquelS la force hu-maincpeut mal-aifémcntpouruoir, chinant ce bien à leur pofterité, en Ont raclé les traces par tout le Monde: aulqucls les Greci ( nation peu à peu ramaflcc de pluficurs pc^uples ) fuccedans fcmblent à d’aucuns s’eftre voulus contenter He l’honneur qu’ilz ont acquis és lettres, plu* qu’en la pro fcflion des armes, ny autres Vac-cations.
9. nbsp;nbsp;nbsp;Car encores qu’ils n’ayctpcu,qué par vn fort
long temps,amp;ordinairc fréquentation des voi-
• lîns,dreflèrlcur langue,ils ont {î dcxrrcmcnt exprimé cc qu’ils furent chercher entre lcrefte
b
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des trois MOKDES. 18
'^Egyptiens, Aflyriens, amp;nbsp;autres touchant Ia tognoiUancc des chofes diuincs, humanes , amp;(. naturelles: qu’ils s’y nloyenncrct aucc Ie temps «wj,©-/«K-Vnmcrucilleux honneur. Voire tel credit entre l«plus prochains,qu’aucuns d’cux(la plus mé-tnifc nation du monde) ont ofé attribuer l’origine des fcienccs à leurs predecefleurs Gréez, bfqucls toutesfois ont toufiqurs elle appeliez parleurs voirins(comme mefme Solon Platon ontlaifle par eferit) peuple nouueau, ieunc nation, amp;nbsp;quin’auoit aucune cognoiflance des thofes anciennes : comme le Preftre Egyptien Kprochoit à Solon, y ayant voyage pour apprendre leurs difciplines.veu que laGrccç pour ■«occafions qu’on verra cy delTous,terre nou-uellc, amp;nbsp;comme de frais relaiflce de la Mer qui l’auoit vn long temps couuette à fon desborde-inent, ne pouuoit enfeigner à fes peuples rien quifuft ancien,comme l’Egypte, laquelle aulfi ftuns-toft que defcouuertc, fut peuplee par les E-thiopes , qui auoient cfte garantis ( par le moyen des montagnes ) de celle grande inondation Méditerranée. C’ell pourquoy Platon eft contrainâ: confelTer, que la langue des Barbares, ainfi appelloicnt ils toutes autres nations , cftoit premiere que celle des Grecs : amp;nbsp;Atiftote qu’ils auoient prins les fcienccs des Barbares. Comme Hérodote, en la recherche dcPfamctis-Roy d’Egypte, que la langue des Phrygiens Afiatiques cftoit la premiere. Ce qui fc peut aifément aflèurcr, parce que nous dirons cy deflbus de l’inucntion des nauircs
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Nat.qu.7-f i5.OlÇ.
art niaritin entre les Grecs. loinél que Varff) toufiours cftimé le plus dofte des Romains, maintiét que toutes les fciences Sc difeiplines furent inuêtces,amp; conduites à leurs perfcftiôs entre les Grecs en l’cfp.acc de mil ans.Ce qui le doit entendre de l’elc'larciflément, ordre, amp;nbsp;meilleure traditiue d’icelles. ■ Autrement comme eullent elles peu reccuoir leur perfeftioU en {i peu de reps,!! les Grecs n’en eullent prins les fcmences d’ailleurs? Veu mefme qu’il n’y a aucune icience qui foit cnco» venue à fi perfe-ftion ? Au téps de Democrite ils n’entcndoict comme rien en l’Aftrologie. Eudoxus mefme côfcflè auoir efté emprunter chez les Egyptiés le mouuement des Aftres, comme fit Conon; Mais Epigcneamp; Appollonius Mindius,rccher-cherêt cclà 8c pluneurs autres chofes des Cal-deens.L’obleruarion des corps ccleftes,dit Se-neque eft nouuelle, Sc depuis peu de iours entree mefme en la Grèce. Nous cfmerueillons nous,dit-il,qu’vn fi rare amp;nbsp;fi excellent fpeéla-cle du Monde, n’eft encores réduit foubz certaines regies ? amp;nbsp;que les fins amp;nbsp;commencemes ne font encor bien cognus de ces Aftres,entre le coursamp;rccours defquels y a fi grad interiial-le?ll n’y a pas mil cinq cens ans,que les Grecs ont commencé de donner noms amp;nbsp;nôbres certains aux cftoilcs.Mefines il y a encores aiiiour-d’huy pliifieurs peuples qui ne ccfgnoiftènt le Ciel que de face amp;nbsp;premiere vcüe ; qui ne fça* uent pourquoy la Lune deffaut, s’obfcurcift amp;nbsp;eclipfe. Le foing ne nous a faift que ces iours
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paffèz certains de cela, Vn temps viendra qui pat vue longue diligence,nous cfclarcira ce qui nous cft plus caché. Vn lîcclc ne fufiift à la re-çkrehe de tant de cliofcs. Vn aage feul ne peur Bien vacquer .àla comprehenfion de tour le Ciel. Il ne finit donc requérir des Grecs pour leur ieunelTe peu de duree, fi grandes chofes rureL-.~,c.y. comme l’on feroit des plus ancicnes ôc grades ‘i' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•
Monarchies. Quant à la icunclfe de celle nariô (non pour iioltre regard , mais pour ceux de leiirtcmps) ieneferay que fimplemcnt reciter eVr-cj paipk l’opinion de ceux qui en veulent difeourir à «s* plaifir,fuyuans la trace d’aucuns Autheursfans en rien afleurer : veu que la mémoire de toute ancienneté fcmhlc élire contraire à ce qui fuit.
Vn chacun en prcndim ce qu'il luy plaira,comme d’vn contre-aduis amp;nbsp;Paradoxe que les anciens propofoient pour refucillcr amp;nbsp;fubtilifer l’elj.irit de la icunefle, plus que pour y rien ar-refter d’alîèiiré.
Ainfi mainticnnet ils la nouueauté des Grec» ^peuples voifins, procéder d’vn delbordemét de la grand mer,laquelle rongea par fuccelîion de temps les colles d’Affrique : ou corne difent aucuns,minant peu à peu le pied des môtagnes Gibatar ou Calpe amp;nbsp;Abila.cn fin s’cflanç.a plus outre, pour faire la mer Mcditcrrance,couur.ar amp;i.JcrbijK de fes ondes ce qui clloit autresfois terre def-couucrtc,paut la plufpart, biê qu’aucuns alTeu-tent que tel rauage d’eau vint d’vnc extraordinaire fureur, comme la Mer aulTi bien que les autres Elcmcns a fon naturel, ôfordinairc mou-
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pcment, amp;nbsp;quclqucsfois fon extraordinaire cflancçmçn't, qui fc faid apres la rcuolution de certains temps, foit par vnc vertu occulte en içcllc, ou par l’influence de quelque autre force qui vienne de plus haut, félon les Aftro-logucs': Gomme que ce foit, difçnt-ils, elle O ; lt;nbsp;lt;nbsp;(fc ttencha fi viucment la Cofte qui ioignoit les A» Mer Me- tcrres, que nous appelions auiourd’huy Affri-Affcanéf, que amp;nbsp;rEfpagne, que aptes telle ouucrturc, /fZff Arijlote, nouuant le pays plus bas que l’endroit qui luy
^ornoit fon allcure premiere, elle inonda amp;nbsp;Xi, Pline. Z. couurit auec vne perte merueilleufc, tout ce nnt.htfl. ch. qu’elle rencontra iufqucsàces Prouinces qui ?o. 9i.9x.fï 5lt;cftcndcnt fur l’Afie mineur. Siqucpalfani par tout où elle ne trouuoit rcfiftancc, chan-î. C'eßan- gea fort eftrangcmcnt la face de toute la ter-Kitrd’hny le fç aptcs auoir tàiôt les Mers Adriatiquei, Æ-gee, 3 l’Helefpont, 4 le Propontidc , $ le ßtpirieieri. » ot't tuxin , 4 le Boiphote , J Cimnic-i'Archipel. 4. tien , amp;nbsp;Palus Meotidc, g, qu’aucuns ticn-le deflrait Je nent iieantmôins cftrc la foutce des autres plufieurs vn Golfe dcl’Oc-ie,iiy le yitl- gt;nbsp;amp;nbsp;ne ptocedct de la Mediterranée coin-X“«« Dar- ine les autres Mers,pource qu’il s’eflance tou-Janelt, q»e jours courant yers la Mer Maiour ( qui eftoit le Pont Euxin aux anciens) fans fe retirer ny per. Jif Per- „ gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e ■
fit couurit Je teHotcr commc ront les autres Mers : contre nauirei pour cc quc maintient vn des plus fameux Hifto-pa[feràla riographes des Romains, qui nous alfeiite *GTfct“ ^’^iiôirvcu flotter ôi reflotter, voire redou-p/»(».i.f.^7. hier de cours, au pris dos autres Mers,amp; s’y amp;• 4.f, IJ. eftrc expres tranlporté, pour en voir lomouue-
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ment. Somme, que ce cruel desbordcmcnc 5. Jtjfn futcaufeà plufieurs peuples, de fe retirer aux
pays qui depuis ont elle nommez Scyric amp;nbsp;A/arA/o-Taffâric ; amp;nbsp;à d’autres de donner aux Indes amp;nbsp;r.«.
Ides Toifines, comme Pline didt, qu’il ne faut «f-s’cfmeniciller, fi tant de perfonnes le font teti-rczenTartarie.vcu les grandes cftendues dÇc^jja. «pays.
Voire,qu’ils font fi hardis de maintenir le liôt nbsp;nbsp;”»
delà Mer Méditerranée, Golfe de Venize, amp;nbsp;“ire^G- tie \tr nbsp;nbsp;t’iif nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1
Mer Ægce ,nauoir efte parauant que grands Palus amp;nbsp;Marcs profondes, efquclles le Nil. ^rt. 10. lcRofne,lePo , le Danube, Boriftenes, Ta- f:euxf^râdtt nais, amp;nbsp;autres flcuucs fe dcfgorgeoicnt, Cans «oiftre pouï çclà ; comme les grands flcuues foiut^pt»- j de Chcfcl, autresfois dit laxarte, Abia, amp;nbsp;d’au- ßtun fltmts tuns Abianus , autresfois Oxus, Sc plufieurs /«’»‘ififortir autres ne pcuucnt faire croiftre la Mer Cafpic, didc Baenu, en laquelle ils fc defehargent; comme d’autres font au grand Lac de Kitay en Tartaric : amp;nbsp;ceux qui font ccluy, au mitan du-quel cft celle tapt renommee ville de Tcmi-ftitan, Capitale de Mexique. Plufieurs flcuues en Affrique, amp;nbsp;ailleurs, en font autant es Lacs deLibic, Icfqucls neantmoins reçoiuent toutes leurs eaux, fans les rendre en apparence qp’àla terre, fur laquelle ils font. Mefmemcnt les Lacs de Botnie,amp; ceux qui font cptrç Gotic nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,«7.0
amp;Succie,lc$ riuages dcfqpels, font bordez 108. deminicrcs d’atgent, Sc autres mçtaux. Mais fur fous le Lac Blanc, en grandeur conforme à
C nq nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6./-o.,r
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la mer Cafpic,lc Vcncr qui a cent trente mil de longueur qui font quarante quatre lieues,amp; prcîqu’autât de large,où y a pluficurs Ifles fort peuplées de belles villes amp;nbsp;bourgades, auquel entrent vingtquatre grandes riuiercs : les lacs Mcllcr,Vcter,amp; autres infinis qui ne croiflent en apparence,ny ne diminuent aufli. Tel cft le lac Afphaltitc nomme Mer morte en Iuciee,qiii reçoit le fleuue lourdain, fans augmenter neât-moins pour la venue de fes eaux. Qui faitpen-fer que toutes ces petites Mers, rendent leurs eaux à la plus grande,par deifous terre. Car ne s’cflongnans gneres de l’opinion deThales Mi-leficnexcellent Philofophc quidiloir,laMer fouftenirla Terre, commefielle nageoit pat dclltis ; ils feperfuadent que ces petites Mers s’cfcoulcnt Si diftilcnt peu à peu dans la grade, par incognus, miis certains conduits que la terrç a de fon naturcb.àlaquelle tous les Philo-fophes ont tonfiours donné fes veines parlef-quelles fes efprits fe mcuucnt,vont deviennent, comme ceux qu’ils attribuer aux autres clcmes; entendans tous fimplemcnt, fans Allegoric ce qu’HQmcrc,Hcfiodc,amp; autres Poètes GrcczSc Latins ont nomé l’Occea pere des cauxipource qu’il les recueille toutcs,bicn que par differents conduits : C’eft pourquoy Neptune Roy delà ïi Mcr,eft par eux appel lé (X quints terra: corneayat toute puilfince d’csbraler à fon plai-*'• 6^ fir corps amp;nbsp;malfc terreftre qu’il porte fur fon dos. èrroingt;«»s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Autrcmct,disétils,
il faudroit par ncceïTitc q ces gras laczamp;pctitcs
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Mers, creu(lent par continue defeentede tant amp;fi grands Hcuucsqui fy rendent ; amp;nbsp;néant-moins on n’en defcouurift iamais l’accroiflè-ment ny diminution d’icelles, Ainfi difent au-ciinsauoircfté le commencement de la Mcdi-Krraneennaintenans en outre que l’Océan aiât fait fa courfe par vne fi grande impetuofité, fc retira puis apres, mais peu amp;nbsp;par longues fuit-tesde temps, aux lieux qu’il trouua plus bas pour y faire la Mer qu’on à depuis tiltre de divers noms félon les terres amp;peuples qui l’auoi-finoient; auiourd’huy Mer Mediterranee amp;nbsp;de Htmiote. 1-euant.rapportans à cela ce que difent les plus vieuxautheurs Gréez que la Mer couuroit tou oj ftlaterrc qui depuis fut appellee Ægypte, iuf- ^.4. vlm. 1.. ques aux plus hautes montagnes de l’Ethiopie 8-
plaines d’Arabie.Et ce qu’Homere afleure en fon Odiflcc, que pour aller de 1’1 fie de Pharos en terre ferme d’Ægypte par Mer, on n’y mettoit moins de vingt quatre heures, d’vn iourcnticr,voire ayant vent en poupe amp;nbsp;à fou-baif.ôc tels autres paffages ancicns,lcfquels fils font aulli certains que vray femblables, il faut lt;le neceffité, que l’Occea apres auoir delbordc-•nent couru amp;nbsp;couuert toutes les Prouinces qu’il rencontra, iufques à ce qu’il euft trouué les montagnes pour arrefter fa courfe, ou que manquant d’eau, qui peu à peu falloir dimi-nuant,il fc foit peu à pcu.arrcftc, SiC en fin retire plus près du lieu defon entree, pour faire amp;nbsp;prendre le nom de Mer Méditerranée: Ainfi fut il du pais inondé par ce moyen,qui depuis a eu
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)enom de Grèce. Si bien que ceux qui culti-y oient la terre deuant que le nom Grec luy fut donné, faute de Mer, ne fçauoient que c’eftoil de nauigation. Puis ceux qui la peuplcrct aptej vn tçl deluge d’eaux, fallut qu’il? conlafTent {iluficurs lîecles, deuapt que former leur belle anguc Si leurs efcritsmy qu’entreprendre rien de beau. Mais la ieunefle de la nation fe peut monftrer,outreceque leshiftoires en remarquent , de ce qu’elle a tire prcfque toutes fes polices, guerres, rcglcmens, amp;nbsp;forme de viure des peuples voifins,lçfquels ont continué leur} puillànceçau teippsplus flcuriflànt de la Grèce ; laquelle comme dcfmcmbrec en plufieiirs petits cftats, ne peut iamais faire grandes cho-fes,nyparMer ny par terre, au rcipcâ: de ces grandes Monarchies de la Inmiere dcfquclles fipuillànce a cftécomnic ofFufqucc. Ou fan$ daute leurs Hiftoriographes ne fe font pas ac-quidez de leur deuoir , nous taifans ce quj cftoit le plus remart^uable de leurs lîecles. Car 7quot;' nous ont lailTc, encor trop maigrement, «rf /aùl lu que trois voyages de Mer,des Argonautes fouf fur Jalon, fous Hercules amp;nbsp;Perlens. Mais lafon ne qu’au Pont Euxin,cn La Colchide pres les d»i Ibcricns. Car fes conqueftes fur les Mçdes amp;nbsp;tuuttf, Armeniens font douteufes, veu le peu d’hommes qü’il auoit, Sc cc qu’on diél de luy auoit elle fait en Grccc,aumefnic temps. Moins encor fa defeente par le Danube dans la Sauc, pour monter contre les eaux iufqucsen Ift»? amp;nbsp;Sclauonic,fans aucune apparence ny d’occa,-
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lion, ny de poflîbilité. Qi^ diriez vous donc des Hiftoriens autres qui nous veulent faire croire que fon nauirc Argos fortant du Saue, monta dans le flcuue Nauport en lftric,parmy les hautes montagnes des Alpes, porte en fin faute d’eaux, fur les efpaulcs des Argonautes iufquesen lapide courte la marche Trcuifanc oheïlTante aux Vénitiens î où les Compagnons Soldats,Matelots, amp;nbsp;Mariniers,la trainerent fous le mont qu’ils cauerent expres pour l’ar-relier là, cncorque Volfgand Lazius,Georges rL4 Vernheramp; autres irtaintiènnent,quc ces nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jql
turiers ayent donné,iufques contre la Dalma-yy^^j^°^^j^ rie à Czyrcknitz amp;nbsp;au Palus qui fy voit ap- enfadefiri^. pelle Lugeus par Strabo, auquel defeendent Gohot.Çf des moiitaenès qui l’enuironnent , certains ruilleauxque nombre de cauernes englouti!-fent, fi proprement faides que les Argonautes en font dits autheurs pour plus commodément nauiger par delfous : tant les anciens fc font pieu , mcfme deuant la Religion Chre-fticnne, à dcfduire leurs races, l’origine de leurs ellits, eftabliflcment de leurs villes, illuftratiôs de leurs pays,amp; toutes autres chofes defquellcs ilz péfoi'ent acquérir hôneur,de la nation Grec-quc;amp; les autres des TroyenS,nations auflipcu tognucs l’vne que l’autre , amp;nbsp;dont les effeôls fontprefque auflî incertaîs de l’vne que de l’autre, fi vous les reprenez de leurs premiers com-méccmcns.Thefee ne fut fi loing,amp; ne palfi les Ifles voifines de la Grcceî Hercule fut en Phri-gic,Pcrfeus palfa outre amp;nbsp;dcfcouurit les coftes
-ocr page 100-PREMIER LIVRE d’AfFriquc, Mais la negligence des Autheiin Grecs à dcfcrire ecs voyages a efte fi grande, ou la malice des hommes à nous cnuier amp;nbsp;faire perdre le bien de ceux qui en auoient au long difeouru fi deplorable, que ioinr le menfonge naturel à celle nation,l’on ncpeut encores rien croire de ce peu qui nous en relie par eferit. Ceux qui ont difeouru des portemens d’Alexandre Macédonien, nous alïcurcnt qu’il cn-uoya par deux bris nauiger fur Mer pour def-touurir les Indes Orientales. Mais c’cll tout : encor que plufieurs facent metion des memoires qu’en laillà Onclîcritus fon Admirai, par le commandement du Roy, pour enfagir la po-llcrité. Car de dii c quclz nauires, quel équipage, quelle conduiôlc,qucl fruitl, heur, ou malheur de leur voyage, ny iulïjues où ils furent, nonplus que ce qu’ils firent, ny le n3turcl,pau-uretc, eflat, richclles, armes ou autres conditions de CCS peuple« qu’ils defcouuritcnt,vn féal mot. Doneques la icuncllc ou nouueautc du pays Grec à l’aduis d’aucuns, le nombre amp;nbsp;diucrlitc d’cllats particuliers cfqucls la Grece a toufiours elle dcfmcmbrcc iulques au Macc-Çaufei friar- donicn amp;nbsp;Romain'.furcnt l’occafion quelle ne P'^^ tant entreprendre ne lî heureufement fi tous fes membres n’cuirent fait mer fouric!'- qu’vn coips folidc. Puis à ce qu’aucuns difent, foMMur faj$ l’amour extreme qu’elle a porté aux fcicnces fpcculatiucs, amp;nbsp;à cultiucr fi laguciaucc lafitua-tion du pays cnclaué en terres fermes amp;nbsp;bicri clloignecs de l’Occcan; Icmbicnt auoir elle les
-ocr page 101-DES TROIS MONDES. ij tmpefchcmens que les Grccz ne firent de grads voyages amp;nbsp;dcfcouuertcs des pays femblables aux noftres : ou fils en ont faidt, faute de leurs Hiftoriographes trop muetz en celle partie, pour n’auoir pradhique aucune condition de vie (]i!C celle des lettres ; nous n’en pouuons rien croire.Mais il cil plus vray-femblablc,qua lanarionayt pluftoft manque à fon honneur, que les Aiithcurs à leur deuoir, veu les raifons quedclfus. Mcfmemcntlanouueautédu peuple,ôcce que les plus vieux eferits nous allèu-tent de l’inucntion de chacune cliofe en Grèce: enquoy Ion peut remarquer la ieunelle ouan-eicnneté d’vn pays amp;nbsp;nation beaucoup mieux qu’enautre chofetles relies d’Orphcc,Komerc, Hefiode,amp; autres premiers cfcriuains Grccz fcgneufemcnt leuz, nous en font allez de foy. l’iris l’origine amp;nbsp;façon tant des armes, de la guerre, de viurc, d’habitz, des maifons, Reli-gion, police, amp;nbsp;autres cliofcs qu’on voit aife- uirei-.amp; cot» uiêt les Gréez auoir prins depuis peu de temps rie leurs voifins : que des nauircs mefmcs Si art f' 1''quot;'^
. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;niiercmet ie~
“«itin. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,
Premièrement les Grccz, ne fçaehans que e’eftoit de nauircs, n’ufoicnt que de petits vaif-leaux pareils de grandeur à noz feaphes amp;nbsp;ba-ftcletz qu’ils faifoient de trônez d’arbres creusez, aucuns d’cfcorces d’iceux bien coulues,les autres de cuir amp;nbsp;peaux de belles accommodées felon leur moycnstcom’ il n’y a pas encor’ longtemps qu’en certains carriers d’Angleterre, Irlande, Efcollè, Sc autres endroits Sep ten-
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trionaux ils cn vfoient:ainfi que font aüiouf-* T.(.’i6. d’huy ceux des terres ncuues dont ie vous par-/ leray aillcurs.'commc, Pline diót, apres Timcc, que Jes Anglois, amp;nbsp;Efcollois alloient en l’Iflc Myétis quchr l’cftain aucc Efquifz d’oficrs,cou fuz cn cuir,que fur le Nil on faifoit en Egypte des barreaux de Papier, des loncs amp;nbsp;des Canes qui leur feruirent aflez, bien que foibles aux c»m- ventz amp;nbsp;tendres à la vague, Etquoy de no2 ), vieux pères Gaulois î Celar dilanr auoir vaincu les Bretons de la cofte de Vancs,Nantcs amp;nbsp;voi-lîns coin’ efpouucntcz de la nouucllé forme des longs nauires,qu’il fit drefler fur Loire, amp;nbsp;armer de gens mcfincs du païs qu’il y façonna^ ne fcmble il pas allcurér qu’ils n’auoient enCor veu lors que de petites barquettesîMaiS ic luy demaderois corn’ ilz eulTcnt dés lors tant voyagé cn Angleterre, Iflcs voifihes amp;nbsp;tant d’autres lieux. Ailleurs nous monftreronslc tort qu’il leur a fait poiir fhonorcr à leurs dcfpcns. Don-ques les Gréez tirèrent la forme amp;nbsp;l’vfagedc leurs petitz vai/Ieaux dès Syriens, ÆgypticnSj ou Affricains. Car aucuns difent qu’Atlas in-uenta les nauires amp;nbsp;commença l’art de nauiget. Vray cft qu’ils fen fçaaoicht incommodement aydetnufques à ce que les Copcens habitans de Bcotic près du flcuuc amp;nbsp;lac did Ccphife,eurcnt apporté l’vfage des rames amp;nbsp;auirons, entre les Grccz.-cfueillans leur clprit par la ncccllîté que ils cn auoient, à fubtililer amp;nbsp;chercher d’ailleurs plus grande commodité de trafiquer par entre eux. Puis comme apres ncccffitéj l’auariccamp;
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''ouutaux. Les Platecns comballerent les pre-’quot;■«s la iuftc largeur des vailTeaux.Icarus inué-^1« voiles.Mais Æolus fut Ie premier autheuf la pratique d’iccllcs, àToccafion dequoy il lateftimc Dieu des vents.Lé maft amp;nbsp;Antennes *'*rcnttrouuees par Dedalus,Iês Ty renier, s for-^’’ftentles ancres qu’Éupalalnus fit à deux dêts ^otn* Anacarfis fubtiliza Its Harpons, amp;nbsp;Périples les CrocSjMains amp;nbsp;Agrafes pour crampô-”'1 vnnauirc au combat.Aufli Tiphis eut l’IiÔ-''eur d’aubir le premier donne regies pour le ^ouuerncmcnt des nauires, Si Minos d’auoir Wc le premier, armee fur Mer, Somme que «s Gréez adioufterent tant d’inuentions vnes lût autres,pour drefler amp;nbsp;redre accomplies toutes les parties du nauire, qu’en fin ils oferent Huiftcr leurs coftes deveue. Si fabahdonne-tent peu à peu à l’incertain de la grand Mer,qui ’'urfit congnoiftre leurs voifins,aucc lefquelz Ils eurent peu à peu la cominoditc de trafiqücr tout ce qui leur eftoit befoing. Qui fut occa-Hoa aux bons efprits inuehtif ,felon les occa-HonSjde baftir plus grands vaificauk. Si que troiflànt leur courage amp;nbsp;fubtilitez auec le gain ^ui fe faifoit par ce commerce; ils façonnèrent des Nauires propres aux vents amp;nbsp;aux ramcs,cn Ptlmc, amp;nbsp;tempeftcjcn petite amp;nbsp;haute Mer, à toutvfagc en fomme. Tellement que celle nation curieufe plus qu’autre du monde, iufqucs a trauailler fon cfprit en chofes inutiles amp;nbsp;ridi-fulej, à remarque Damaltrcs Eriélctcn pre^
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mier inuenteiir des Galcres à deirx par banc I. J'. Thucydide donne l’honneur à Aininoclcs Co-Jofiph. ^nt. rinthien de celles à trois, amp;nbsp;Ariftote de celles»
4. aux Cartageois. Ncfidlon de Salainincy en miôl cinq,Xenagoras de Syraeufe fix. Mais les autres en attribuent I’inuMtion à Bofphore e. charpentier renonirrié en fon-temps entre les i.frdpar«. Calchcdoniens.Dcpuis Mnefigetoh en mitiiif diôt le précepteur de
Nero, telle a elle la maladie des Grcez, de rechercher le nombre de la Chiorme d’VlylTe, quelle auoit elle faiéle la premiere de l’Iliade ou de rOdillee, amp;nbsp;telles autres vaines charges d’cfprit, qui ne vous cnGgiflcnt, amp;nbsp;ne rendent plus ou moins vertueux, fi vous les Içauez ou rhiloibpha- non.mais plus importun que doûe fi vous en nm f-t Plin, parlez.Us maintiennent que lafon ieunc Gen-nat. hifl. til-homme Grec,curicux d’apprendre.en la con fideration des chofes cftranges, drclïà le premier 5c ht equippermbon nauire aupieddil àf-yct celerem fnont Pclie diót Aigo du nom du charpentier, voyage pour le r’adouber au b befoing.-ou pour Ca vitclFe à caufe qu’il fut trou lié leger 5c de bonne voile;ou pour la troiippc des icunes gens choifis en Argos qui accompa' gnerent leur Chef. Mais i’ay remarqué en plus , d’vn lieu, que Danaus fuitif d’Ægyptc auoit j efté l’ingenicux premier de tel vailfeaii, qui 1 pour ce fut depuis appelle Danac. Mcfines di-fent les Latins qu’il fiit le premier qui fc mit fur Mer en nauircs,5: que parauant Ion n’vfoit y.f.jÂ. que de radeaux que le Roy Eritra auoit inuente
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poür palFer d’vnc ifle en l’autre de la Mer Rouge. Si vous u’airnei mieux aùcc d’autres attribuer cela à ccùi de la Natölic amp;nbsp;Afic mineur, qui premiers cheuauchcrcnt la Mer en la guerre qu’ils firent aux Traces trauerfiins l’Hele-ftont auiourd’huy b tas fiiihdt George. Aufli faut-il croire que les Grecs ont prins la pluf-part de toutes leurs conghoilTances de ce peuple, amp;nbsp;des Egyptiens. Doneques après les petits,les barques amp;nbsp;barqucrolleSjdont on donne l’honneur aux Phéniciens, comme des Brigan-tinsauR Rhodics,amp; aux Cypriens des Hurques amp;Caraques;ils baftirét les grands nauires à fix, fept,huid,ncuf,dix,vnzc,amp;: douze bancs de rames qu’Alexandre Macédonien fit fai‘re,amp; Pto-lomee Sorer Ton fucccifcur Roy d’Egypte à quinze, dit Philoftcphanus, bien que d’autres euattribuent l’inucntionà Demetrius, qui en mitiufqucs à trente. Mais comme le défit de l’hôme eft infatiablc,Ptolomee Piiilopatcr fui-üant Roy Egyptien furnommé Triphon,en fie
, drefler vn qui auoit quarante bancs, long de 1 deux cens quarante coudees, trente huiét de lar-i ge,haut de quarante huid, quatre gouucrnaux 1 longs de trente coudées chacun,Scies rames de ’ ; trente huid, fi bien plombées par vn bout, 5c 1 tclletuent proportionnées à l’autre qu’elles le
pouuoient bien remuer, deux pro'ùcs Si deux pouppesauee feptbecs, dcfquctsl’vn faduan.* $oit plus que les autres, ayant quatre cens Ma- iJeMr.
1 linicrs Sc quatre mil de Lhiotme, aucc peu moins de trois mil Soldats.On y emploia p.oiu:
d
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h baftir la matière necclTaire à cinquante gale-res de cinq bancs. Puis pour la mettre en Mer amp;cn voir l’vßgc.ony rangea plus de quatre mil rameurs,amp; quatre cens mariniers, nccelTai-res aux autres manœuurcs, amp;nbsp;non moins de deux mil huiélccns cinquante Soldats diftri-buez CS lieux de combat.Ce faiâ:,vn Phénicien ingénieux entreprit de la ietter en mer.Ce qu’il fit par vne longue amp;nbsp;large folle qu’il commanda Elire, tenant de la Mer, au lieu où elle auoit elle dreffee : aucc IcS roulleaux,traucrfes, amp;nbsp;autres engins qu’il y iugea nccelïàirés. Mais comme ce grand corps ne r’apportaft qu’vn haut amp;nbsp;large edifice immobile amp;nbsp;bien fondé en terre, a U ill ne le remua-il iamais.’fcruant de Ipedacle Si monftrc de la grandeur Egyptienne plus quC d’autre chofe qui fut profitable à aucun. Ainfi qu’il aduinr au Roy Trcfchrcfticn,qui fit dref 1er ce grand nauire fur la cofte de Bretagne, lequel raute d’elprit, à le bien baftir ôu remuer, demeura inutile à Breft, où en fin il f cft perdu, amp;nbsp;les frais incroyables iugez ncccllàircs toutes fois à laperfeélion d’iccluy.
le fçay bien qu’on m’obieftera qu’il eft im-' polTible que les Grecs n’ayent plus voyage que ic dis;amp;mefmc qu’ils n’ayent raidi tout le rond de la tcrrcjfur l’vn amp;nbsp;l’autre Element ; veu tant de belles declarations qu’ils en ont laiftcpar ef crit, cfquellcs ils nous reprefentent tout le mode, amp;nbsp;fignamment toutes les Prouinccs de l’V-niucrs,n particulieremét, que vous les iugeriez venir tout de frais d’en faire la reueuc.Defaiftji
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àSn de mettre à part les autres fcicnccs, ils ont cftéficxpers Géographes,qu’ils fcmblcnt n’y auoirricn obinis;voitc que Ids Latins qui font venus depuis,mefmes tous les autres payens, iSc nous tbus auflîjii’auons autre lumière qui nous cftlaire en cefte fcicnce que des Grecs. Quand ieconfidere ce qui refte deTimec,Hccatce,Phi Plin'2.c.S7, lemon,Euphorus,Philiftidcs, Silenus, Artemi-doruSjPolibius, Statius, Sebofus, Xenophon, I-ampfaccnus,Dionifodorus, cftimé le plus cS-* fommé Geometre de fon tcmps,amp; Dicearchus qui eut charge Si colnmiflioh des Roys de fon temps de mefurcr amp;nbsp;compalfcr les Montagnes, Mais fur tous Eratoftene qui n’a eu fon pareil jos. enfubtilité de fcienccs,mcr:ncment de Geogra phie, dit Pline; amp;nbsp;le tant fpeculatif Hyparchus, tlui feft fi fort addonné à la correftion des ocu-nres de ce Grec. le dônerois volontiers la main 3l’opinion du vulgaire, auec lequel ie me fuis autrefois perfuade que fi les Grcez n’cuflcnt loing voyagé Sc circuy le Monde, ils ne nous eulfent fçcu lailTertant de beaux liures, où toute la Geographie fcmblecftrefi parfaiélement exprimée, iufqucs à y partiCularifer fort menu, le nôbre,fertilité,richcirc,pauureté,forme,pcu-pladc,beauté, temperature. Si toutes les quali- • tez de chacuiie iflc,amp; region de l’Vniucrs.MaiS auflï venant à conliderer les deux moyens que lliommta pour conceuoirêc apprendre *. Iça-uoir la Théorique amp;nbsp;ptaéliqué, c’eft à dire, la fonce d’autniy Si l’expcrience de fon particu lier lie me perfuade, veirka confidcr.irion de
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fiin. t.th, ioi.
b qualité de cc peuple Grec, amp;nbsp;autres rai/ônî cy deflus difcourucs, mcfmcmcnt que les plus, habiles d’eux auouoicnt tenir le plus beau amp;nbsp;meilleur des autres nations, qu’ils appclloient Barbares, Egyptiens, Phéniciens ßcSiricns fut tous:quil$ ont appris la plus de ce qu’ils ont cf crit des plus anciens Géographes qu’eux. Puis tollmans leurs eferits en leur langue, ont de leur langage afctc , fi bien cnrichy de raenfon-ges amp;nbsp;par rois de belles confiderations, les in-uentions des prcmicrs,que rien n’y fcmblc mâ-quer àplufieurs. Vray cft que i’en retire aucuns de ce nombre, amp;nbsp;n’y veux comprendre Onefi-critiiS, Diognet amp;nbsp;BctonAdmiraux.de l’armcc d’Alexandre allant aux Indes, non plus que Patroclus General des armées de Mer de Selcucus amp;nbsp;NicanOr les fiicccllcurs, à defcouurir le relie des Indes; nypluficurs autresautheurs Gréez qui ont demeuré aux Indes,aux gages des Roys Indiens, comme Megallencs amp;nbsp;Dionyfius qui alla aux Indes par lacommillîon du RoyPto-lomcc Philadelf, qui tous ont lailTé de beaux memoires de leurs voyages, amp;nbsp;déclaré les forces que pouuoiét auoir ces Roys Indicns.D’ou fçauroit venir d’ailleurs la brouillcric diuer-fité qui cft entre eux fur la dimenfion de la terre en fa longueur, largeur, amp;nbsp;circonférence î Sur celte variété, vray tefmoignagc de leur incertitude; la fubtilité Grecque fc fit accorte-ment paroiftre par l’inuention de Dionifôdo-rus,lequel pour li’auoir aucun,contradiâeuf fur la profondeur de la terre, de laquelle il vo»-
-ocr page 109-»ES TROIS MONDES. 2? loitrefoudrc par arrrft, ordonna qu’on mirt en fonfepulchre apres fi mort vne lettre qu’il ad-drcîToÊt à fes furuiuaris, laquelle portoit la inc-^urccxaôtedepuis iccluy iufqucsau centre de terre.Si que fes parens venus .à fon fcpulchre pouty parfaire le relie de fes funérailles à la façon Grecque,trouuerct celle lettre par laquelle le deffühôl faifoit entendre aux viuans, qu’il e-ftoit allé depuis fon toinbcau iufques à l’autre ^gt;ouc de la terre diamétralement, amp;nbsp;qu’en ce dietnin il auoit trouué de comte faiól qu.arantc deux mil ftades.Vous pouuez penfer les beaux difeours que firent les autres Geometres quand l'mt celle lettre leur fut communiquée : iugeans tous qu’elle auoit eflé enuoyee du centre du Monde. Et veu qu’il y auoit 42. mil ftadesde-z.i font mil puis ce my-centre de la terre iufques à vn bout /’•«, ‘lui d’icelle ; que prenant toute la circonférence, la ^'’”y ’““'• terre pouuoit auoir 250.mil Hades de circuit. Pline toutesfois adioulle encor à ce calcul uiil ftades pour la coherance de l’vniuers, qui fait toutes chofes fe rapporter l’vnc à l’autre. Si que la terre feroit la 96. partie de to’ l’Vniucrs. 11 faut donques afleurer qu’il auoit prins cclà des premiers, dcfquels taifant le nom il defro-boit riiôncur comme plufieurs autres Si C,rccT nommément. Ou quec’eftvn pur menfonge Grec.Autant en penfe Ion d'Hiparcus Pliilofo-i phetant loué par les Latins, comme celuyqui pins cfclarcit laffinité d’entre l’homme amp;nbsp;les aftres,aucc la communicatio que les cfprits des -hommes ont auec le Ciel,duqucl auffi ils parti-
d iij
-ocr page 110-PREMIER t I V R B cipcnt.Car il monta iufqiics à telle aflciirace Je fon fçauoir,qu’il oCa bien inuctoner les eftoilcs amp;nbsp;les laifler par comte à ja poftente, affignant des rancs ordres à chacune, inuenta mefmcs certains inilruments que les Ajlrol. appellent Règles de Ptolomec, d’autant qu’il lesaclclar-cics amp;nbsp;mieux reduiét en pradique pour remarquer l’allîcttc, grandeur, naiflàncc,cours, crue, déclin amp;nbsp;mort de chacune. Voire que fa tradi-tiue y cftoit fi familière difent les Latins, que les hommes en eufient quafi peu vfer corne dç chofe hereditaire, pourueu qu’on euft trouue homme fuffifant pour comprendre fes inuen-tions, amp;nbsp;fc porter comme legitime heritier d’icelles. Somme q la prcfomption cft grade pour peux qui maintiennent que Icc Arabçs qui de tout temps ont efte amp;nbsp;font encor auiourd’huy les plus grâds traficqueurs qui foient es mers de Midy amp;nbsp;Oriéf.amp; les Æthiopicns,lcfqucls deux peuples or,t toufiours cultiué les coftçs de cefte mer rouge amp;nbsp;Perfique furent les premiers des Grccz,Latins,amp;Chrcfticns qui aient praâiquc l’vfrgcdcs Natures amp;nbsp;voyages maritins: Car les Indiens de autres Aliatiques,voire les Occidentaux enauoient i.a la congnoillince amp;nbsp;vfigc: comme PEfprit de tous peuples efl: alfcz fuffißt pour fubtihzer Içs commodiicz de cefte vie humaine en telles amp;nbsp;autres inuentions plus inge-liieules que celles là ; les vnes moins belles que les autrcii.toutcsfois,fclo qu’il pl ai ft à Dieu qui diftribue les quai irez des relions amp;nbsp;temperatures de l’air ( dont les Vhilofop lies amp;nbsp;Médecins,
-ocr page 111-DES TROIS MONDES. x8 ont iugc procéder la diipofition des cfprits hu-niains) aux vns plus qu’aux autresunais aucuns de ces Arabes fcfpaudans pour diuerfcs occa-fionspar la Syrie, Pbœnicie, amp;nbsp;autres carriers les plus prochains de la Mer Mediterranée lors qu’elle eut arrefté fçs flots amp;nbsp;dcfbordeincnt, monftrcrentjdifent aucuns, aux Grecs ce qu'ils Voulurent, de la manière de les dreflçr fie conduire en mer, ce que tafeherent d’enfuiurc Sgt;c augmenter tous ces peuples, qui depuis l’arrcft de celle mer fcftre ramaflez depluficurs con-Kecs apres vue logue reuolution de tcmps,ont prins Je nom d’Elincs,Achei,Grcci,amp;:autrcs tels tiltres que diuers autheurs leur ont voulu don-ner:fc môllrans peu à peu fi curieux d’honneur, aucuns de leur profit amp;nbsp;plufieurs de l’vn amp;c l’au tre,qu’ils ont fait alfez de beaux volages par le Woyen de celle nouuellc Mer,Arabique amp;nbsp;Per-lîennc fur le vieil Occcan,pour dcfcouurir choies fl ellrangcs, que plufieurs en tiennent vue grande partie pour menfongcrc, amp;nbsp;difcoiiruç aplaifir pour contenter plus que pour aduan-rctle leéleui cn la cognoiirançc dcchofe certaine dont il peull faire proffit. De fe fantafier donques corne prcfque tous font cj l’inucntion amp;nbsp;premier vfage des Nauircs voire des moindres amp;petitz bateaux, vienne des Siriens qui ont toufiours demeuré en terre ferme, ny des Egyptiens enfans amp;nbsp;vpic peuplade des Ætliio-P« qui ont eu la Monarchie de leur temps, ny des Gteez, moins cnçor des Latins plus nouveau peuple qu’eux, il n’y aucune apparence d iiij
-ocr page 112-PREMIER LIVRE de raifon, fi VOUS remarquez bien lentrcfuite des accidens humains qui vous font toutesiois difeours des premieres hiftoircs de ce monde. Par confequet Il vous fentcz,aucc ceux qui tiennent que les
Grcez ayent faiél Iqngs voyages qui fe puilicnt cfgallcr ou prcualoir à ceux de nos Portugais,
Italiens amp;Elpagnolzj telle enaefte l’occafiori les moyens que ie vicn de dire, ou que pour les raifons cy deuant difcourues,vous eftimicz, qu’ils n’aycnt eu le cœur, Pelprit, ou dexterite de f abandonner à fi gerands abifmcs d’eaux que porte l’Occeanûl ne faut pourtant afleurer que d’autres anciens peuples n’ayent autant voyage fur mer que nous auons peu faire.Veu principa Icment qu’ils ont toufiours eu les moyens plus beaux d’y faire plus grands progrez que nous, le me perfuade àcnpluftoft que les Pçrfcs 4^“ ayenrbien voyagé de leur temps. Tant pourçe que l’Empire confinoit à la grand Mer Occea-rie amp;nbsp;à l’Arabie. : que. pour la force amp;nbsp;grandeur de celle Monarchie . Car comme Tes pen’s cftats ne pcuucnt faire de grands exploits,auf-fi les puifiàns Empires ne pcuucnt faillir qu’yn excellent perfonnage ne fe rencontre parn^iy eux , lequel fauorife des grands moyens que Ion cllat luy donnera, entreprendra chofes du tout impolfiblcs,à telles amp;nbsp;fi foibles républiques. Si Salomon petit Roy de ludce amp;nbsp;pays voifin, a eu le cœur amp;nbsp;moyens d’enuoyer de trois en trois ans vnc flotte de nauircs auec celle du Roy Hiran,pour donner aux confins
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d’Ethiopie,OU comme difent aucuns, en Efpa-gne, amp;nbsp;les autres es terres Atlantiques, où cft ltPeruamp; Caftille d’or, qu’ils interprètent fon vray Ofir,amp; y tirer tant d’or choies fingulie-rcs que fes geps en rapportoient: ce grand Roy de Perfe, qui fai foie trembler le monde de fn Puiflance, amp;nbsp;que Dieu aduouë maintenir fur hterrepour dominer fur tant de nations,n’euft nbsp;nbsp;p„j-f
ilfccu donner plus auant ? veu que demandant mantlant * a tous les peuples qu’il fc vouloir alTubiettir. l'eau amp;nbsp;la terre, il fe difoit Scinneur fouucrain pela terre amp;nbsp;de la mer ? Ce qui elc a prelumer pourplufieurs chofes que douslifons de celle l'u'on r*»-Monarchie ésliurcs anciens ; veu mcfmcs les grandes amp;efFroyablcs armees qu’ils ont mis fur Wer. Xerxes mefmement qui couurit tout 1’ElIcfpont de nauires Perfans : amp;nbsp;qui voulant punirla mer Ægee, de ce qu’cnflcc de quelque latuenuc de vents,elle auoit laiflé brifer aucuns de fes v.aifleaux, amp;nbsp;çnfondrer les autres, la fit hattre Se fouetter,comme par forme de chafti-inent qu’vn Seigneur faidl à Ion efclauc.Et Cy-tasKiclinc autre Roy de Perfe , lequel acheminant fon armee pour prendre Babylon, Se
Wtne deccquvndcs chenaux de ion char a- iturt^rdJcr Mit efté emporte par le fleiiue Guide, qu’il pc- .»f tßrt foitpafler à gué ; iura qu’il le feroit fi pcftit,quç les femmes mefines le pourroient palier à pic fcc. Si qu’arreftantlà toutes fes troupes , il fill tant qu’il luy olla fon cours, le diucrtilîànt en ttoiscens foixantc conduits, qui luy ofrerent bforce de fes eaux , li les Gréez n’ont failly dç
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c[ui flni »nt ill't-Jtré les Crics
faire ce Prince Tvn desgrandsCapitaines dé fón tcïiips, qui auoit tant dc bons Chefs à fon Confeil, amp;: qui par tant de diucrftfs rencontres auoit ia apprins combien font grands les auan-tages qui fe pcuuent prendre en Guerre,des oc-calions qui le prefentent y fi tranfporté dc colc-ie,amp;: pour fi peu perdre l’vne des grandes com-tnoditez qu’il pouuoit elpcrer en la foudaincr té de û haute cnrreprife. Somme que lesGrecz fcplaifansà çultiuer la plus belle langue qui femblcauoiriamaisefté : fe font, au dire d’aucuns contentez de fe faire renommer par leurs çferitz,entre tous les peuples dc leurs ficçlcs, plus que par l’effort dc leurs armes,qu’ils n’ont gueres faiél fentir auant fur les cftrangcrs, foit par terre, foit par mer. Car leur voyage eu Phrygicpourla ruine de Troyc,n’cft certain, pour doute qu’on a dc l’au tireur. Leur expedition en Perle,pour fecourir le jeune Cyrus contre fon frère aifnc Artaxerxes, fut fi courte amp;nbsp;fi mifcrablc,que fans l’honneur dc Icurcon-ftance,Qn n’en deuroit faire cftat. Tellement qu’aucun n’a illuftré celle nation par terre que peu de Lacedcmoniens,qui donnèrent en la petite Afic: fors Alexandre , lequel ilz nereco-gnoiflbicnt Grec, appcllans mefmcs Philippes Ion pcrc,Roy des Barbares : toutesfois il leur acquift plus d’honneur en fes conqueftes d’A-fic,qu’autre n’auoit fait parauant luy.Cc neant-meins venu au monde, en forme d’efclair qui palîc amp;nbsp;rcpalïc en moins dc tien : fes hautz ex-
;z eurent la fin prclque auffi foudaùilt;gt;
-ocr page 115-Dis TROIS MONDES 56 (Ju'fnauoir efté le commencement. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Xrt i
Si que l’Empire Macédonien defmembréà îant de Capitaines, qui fe firent Royteletz des l'Fmfire pays les plus commodes qu’ils peurent fiiifir: Crtc. »clailTans aux Gréez qu’vn vain défit de leur sncienneliberté : fut occafion que depuis ce-premiere feruitude, ils ne fe Iceurent iamais rclcurr,ny de biens,ny d’honneur, ny de crean-tt vers leurs voifins: delquelz ce pendant les Romains croilTans par l’atfoibliflcmcnt des ftftcs du Macédonien: ne leur apportèrent plus de cpmmoditcz qu’ils auoient eu des au-tKs:viuans tant cfclaues, amp;fipriuez de repu-'âtion,queprcfque tous les Médecins, Précepteurs , Maiftres d’efcolles, amp;nbsp;efclaues Ro-iiuins eftoient Gréez, defqucls ils fe feruoient a telles vacations peu recommandables en la République pour vn long temps: mefmes plu-Heurs grands perfonnages n’en daignoient apprendre la langue pour belle qu’elle full, com-roc difoit Manus : Q^celuy feroitvn grand tieshonneur de parler la langue de ceux qui ne femblpicnt nez, que pour le feruicc des autres.
Les Romains toutesfois paruenusau plus xrt. iç. grand Empire de leur temps, ne defmcntircnt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dt
guercsles Grcez en l’Art amp;nbsp;Pratique denaui-gcr.Encores qu’ils cfcriuét,que pour traffiquer amp;auoir cllape en Diofcuric,fur la riuicrc d’An-temon en la contrée de Coraram, fondée par . I»/ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r \ r n Vltn.b.cA.
les Mcngrelicns près, la mer Calprcjilz le pour-Beurent de cent trente truchements, pour
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négocier aucc Jes nations qui leur eftoient fub-iettes en nombre de trois cens parlantes toutes diuers langages. Mais cela ne fortoit gueres les bornes de la Mer Méditerranée, voire fera-blcnt à plufieurs, y auoir toufiaurs efte moins pratiquez amp;nbsp;vfitcz qu’eux; veu mcfmemcnt que Içs charges de dreller,cqiiipper, amp;nbsp;conduire les nauires, eftoient ordinairement donnçi aux Gréez. Tellement qu’ils fe feruoient aux combats de Mçr, plus de leur hardieflè amp;in-dufttieufe fubtilitc,que delà leur propre.C’eft chofe aftcurce, que comme ils ont efte près de cinq cens ans prernier que fortir d’Italie,ne s’employans qu’à combatte les nations Italiennes leurs voifines, qu’ils domterent en fin; auflî n’auoient ils pas grand affaire de Nauires, ne voulans fi toft s’eftendre fur Mcr.apdclà d’Italie. Car, ores que pour feçourir leurs alliez qui tenoient les Coftes delà Calabre amp;nbsp;Sicile, ils euftent ia guerre cotre les Cartageois les plus puiftàns en AfFrique, Efpagne, Se fur la Mer Liguftique : Si cft ce qu’ils n’auoient aucuns nauires pour faire la guerre fnrMcr,voire vn feul vailfeau qui fuft au public ; ains s’ay-doientjCnSicile bailleurs desnauiresdes Ta-rentins, Locrois, Rhcgins,amp;autres leurs afib-perfuadez par Appius Claudius rntrtlet jiZ- Conful auec Fui. Flaccus quatre censno-tnaiin, egt; nante ans de la fondation de Rome , de paflet la mer en Sicile, pour fccourir les Mamertins rtntarmet (-Qnj-j-ç Jçj Cartaseois : A: pourcc de faire amp;
d’cqmpcr nauires a ceft cfteCt ( a caïuc öcquöy
-ocr page 117-BïS TROIS MONDES 3» “fotfurnommé Codex, pource que les an-’■■fnsappclloient Codex vn raflcmblagc d’aix ^(iepiccesdebois: mcfmes.les tables publi-*
fc nomnioient Codices (dont vient le •quot;ot de Code à vn iiuie ) ils drellcrcnt armee de [ixviagts vaifTeaux, dont les cent voguoient ’riiiq bancs de rames, 8c le refte à trois, qu’ils ^Ppellerent Qinnqueremes , ôc Triremes: eh-
en cmpruntercnt-ils le moule amp;nbsp;patron
*1 vne à cimj bancs , que les Carthageois a-’Soient lailîe à la cofte, plus que demy brifcc.
quatre cens nonante deux, ils en donnèrent Uchai^c à C. Duellius, aflbcié de Cornelius Afina Conärlz, lequel , ores qu’il n’euft que fiifioings 8c Clriormc nouuelle, fans autre ap-prcntiîïagc que ccluy que les compagnons a-upient faid dans le fable qu’ils failoient mou-noir, comme s’ils eufient efté en l’eau : il accc-Ptaneantmoins le combat naual qü’Hannibal lny prefenta : où luy ayant enfondré quatorze tiauires,amp; prins trente autres auec fept mil Hommes,outre les trois mil morts au conflict, tetourna le premier, triomphant d’vne viftoi-icmaritime,auec vnc prcrogatiuc qu’on luy donna, d’auoir les clairons amp;nbsp;haut bois détînt luy, fonnans au retour de fouper. Audi Heureux qü’Hannibal infortunc, lequel tefu-giant d’vn autre aufli malheureux confliôt en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘
Carthage ; fut mis en croix, pour exemple aux p^ßi autres d’vne fl grande lafeheté. Surquoy Baif ««»■/■où il dit qui a d’vne dodt curiofité difeouru fur les na- JîegM uircs Grecques amp;nbsp;Romaines, fera leu auee dif-
 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;490K Proplt;
-ocr page 118-Igt; R E îA l E R. t 1 V R Ë crchon difant, Que les Romains cinquïnt^ mant nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;apres les Confuls Atilius Rcguliis Sc Man-
»«mTirferac lius commcnceftnt de voir armee naualc pout oubié pout eux , n’ayans iufques là autre fcognoilïàncc di côuutiifa nauires que des brigantiris, fuites, amp;nbsp;autres pe* faute il aut . yg^jj^^y^jauec lefquels lesCorlaites defeen-fnfe ^uin^t- doicnt en terre, pour piller les cbltcs. Car «s »«. deux furent Confulz l’an enfuiuant de Ducllius qui premier triortipha quatre cens nonantc deux,d’vnc viéfoirt nauale qu’il gaigna fur «s Alfticains, ia feigneurs de la plus grande partie de Sicile.
Somme, que les Romains ne voyagetet guc-• res, où leurs Hiftoriographes font fort à blaf-mer de nous auoir teu leurs exploits. Qui de tous les Hiftoriograplies Romains nous a rc-prefenté les beaux déllcings dès Empereurs Au-gulle, Neron,amp; Uutrès, és voyages qu’ils firent faire pour defcouurir les Mers iufqucs à lors clofes, Sc colles Septentrionales, depuis le dc-llroit de Gilbatar,iufques en Prulle ScLituanie, (1 ce que dit Pline cil vray ? Non plus que ks voyages de Terre par l’Affrique, amp;nbsp;les deux E-thiopics ? Florus fcul dit, que les Seres Sc In-tler.^. nbsp;nbsp;nbsp;diens, vindrêt faire prefens à Augullc,de perles ƒ
pierres prccicufes Sc Elcphans.Auquel voyage ils employèrent quatre annecs,monllrans bien {gt;ar leurs vifagCs brullez,demy cuits,amp; fort haf cz, qu’ils venoient d’vn pays ôù l’ardeur du Soleil clloit en clFcèt fort different du Icur.Eu-trope auffi parle de ces prefens Indiens : mais il » le tranche« court que rien plus. Quiaparti-
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fuîariféles exploits amp;nbsp;conqueftcs de Comcl. Balbus , qui dcfcouurit triompha des Gara-®'3ntes leurs voifins ? Aufli peu ont ils parlé ‘^'Vefpafian,qui foLibz le bon-heur de l'Empc-'lt;^w,paira plus outre. Nous fçauons que Sei-Pb enuoya pluficurs vailTcaux armez foubz 'Hiftoriogtaphc Polibius.aucc charge de cir-'»it toute cefte plage d’Aflrique,amp; luy rappor-''rtc qui s’y trouucroit. Lequel luy fit certains comptes des foreftz, ée mont Atlas , que ceux eftoient de retour, maintenoient vomit
Stîndes flammes de fculanuiél, amp;nbsp;ouirvn Stand bruit de Satyres,amp; autres Dieux defo-ttftz, menans belle vie auec toutes fortes d’in-Btumentz ; mefmcs quUercule amp;: Perfens dó. ‘'«ent iufques là,mais c’eft tout.Etfilcs Gara-■quot;anresne furent tous defcouucrts, à caufe du •langer des chemins .. encor que fouz \\'fpafian 1«Romains trouuaflcnt vu chemin plus court pouty aller, le ne nie pas que les Orientaux ‘’ayentouy parler des Romains. Car ilz fem-blent auoir faiôt courir le bruit de leurs armees vertu de leur Police, prefquc par tout l’Vni-«ers. Mais c’eft de renom , amp;nbsp;par vn ouy dire 'culcment. Comme ils ont aufti bien ouy par-1« des Empereurs de Conftantinople, amp;nbsp;Sultans d’Egypte, fucceifeurs des Romains. En quoy fe trompent fort ceux de ce temps, qui ayans voyage aux Indes,amp;voyans que ces peuples appelloicnt Rumes, c’eft à dire Romains, IcsMamelus, amp;nbsp;autres que le Soldan d Egy--pte enuoya I y O 7. pour fecoutsaux Roys de
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Calccùt amp;nbsp;Cambaic, contre les defeenteS dri .d:i Portugais, qui diuertifToient leur trafic.'cfti-i»- merent que les Romains y auoient elle, Câl /fpb. re*e»M ils ne les appelloient ainfi que pour n’auoir on-ques ouy parler d^autres nations, tant que des lei Romains, de la valeur amp;nbsp;excellente Rcpubli-iniiit Orit- que dcfqucls IcutS anccftics leut auoient lou-bwjc uent parlé;loinót que ces Mameluz fc difoient po^rd’auantage fe pteualoir,hcri-Sold^n d’E- 8c vrais fuccellèurs de ces tant glorieux Romains, la valeur 8c difciplinc dcfquels ils louoientplus que d’autres' nations: iniques à ce qu’ils fccurent que les Turcs, Sarrazins, amp;nbsp;autres Mahometans auoient cfté vaincus amp;
defpouillez, prcfque de tout cc qu’ils auoient conquis en la Sirie, Iiidee, Palcftinc, Sc quartiers voilins par les François, amp;nbsp;allociez loiiU Godefroy de Bo'ûillon : car lé renom des François fut fl grand par toutes les Prouinccs Oric-tales, qu’il effiiça prefque le fouuenir des au* tres. Mefmcs que lors que les Portugais dcl-cendus es colles des Indes, commenccrentà négocier aucc ces peuples, 8c faire cognoiftre leur vie, portemrns,difcipline militaire, amp;nbsp;autres aélions conformes à celles des François,ilz .It/ cgt; Jç5 appellcrcnt Franks, amp;nbsp;vfent encor auiour-terme à l’endroit de tous les Chre-t'OricM. ftiens qui vont là des parties Occidentales. le fçay bien que fi on veut iuger les Latins pat ce qu’ils ont lailte par efeript : que nous dirons iquilz ont voyage par tout, amp;nbsp;faift le rond de rVniucr»
-ocr page 121-Dli TROI s M ON Ó £ s l’VniucTS. Car ils reprcfcntcnt toutes Pro*-lÄnccs,toutes Mers,ton fomme tout ce qui cft comprinsloubz la voûte des CieuS. Comme M, Agrippa qui reprcfenta la carte vniuerlcllc détour leMonde.L’Empercur Auguftcqui fit parfaire le Portique où cftoit porrraicfe ceftc carte. Pline, Ptolonlcc, Pomp.MelajStvabo, amp;nbsp;pluficurs autrcs,qui.ofit ce fcmblc, cxaétcment tncfuré la longueur,largeur amp;nbsp;entière circonfe-tencc de Wniucrs par leurs Gcogr.iphies, def-quellcs mefmcS ce grand Mathématicien Pto-lomee,qüi viüoit depuis eux foubz l’Empereur Antonin,s’eft bien feeu preualóir.Mais c’eft cô-•île nousauôns dit, des Grcez qui n’ont pref-qiicricn veu en cela, que par le rapport desE-gypticns,Phenicicns,amp;autres leurs deiiancicrs. Les eferipts defqucls ils ont efté curiculcment techercher iiifques en leur propre pays ; amp;nbsp;depuis feeu fi bien agencer,embellir,difpoferamp; -enrichir par mille fleurs de leur bien dire Grcc^ lt;)ue les Latins, fc font contentez de croire amp;nbsp;mettre en leur langue prefquc toutcé qu’ilzy önttroiiuc.Enquoy les plusaduifez remarquée aflèz de fautes qu’ils leur attribuent, aucunes pouraiioir donné trop de foy aux Géographes Gréez. amp;nbsp;autres à vnc indiferetion de nous cn-uoyer par efetit ce qu’ils n’auoicnt veu, hy entendu ; comme Agrippa, de la longueur amp;nbsp;largeur des ifles d’Angleterre amp;nbsp;voifmes, puis des codes Septentrionales iufqucs en Prufle. Mais Plines’eft encor monftré d’vn iugement plus t’iJ.s.f.jti précipite, en ce qu’il aflcurc contrel’aduis de
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tous, amp;nbsp;la praétique des mariniers amp;nbsp;voyageurs terreftrcs( ou fonliurc cft merueilleufc-nrent fautif) que l’Europe eftplus grande que l’Afie.vn peu moins que de la moitié de l’Auc, amp;nbsp;qu’elle eft deux fois plus grande que l’Affri-que,amp; vn fixiefme d’auantage. De forte que l’Europe tontient le tierSjSe le huid de toute la terre •. l’Afie le quart amp;nbsp;le quatorze ; amp;nbsp;l’Affri-que la cinquicfinc,6c la foixatiefme partie; affin rZxn.i f.éé. ie inc taife d’autres fienncs fort eftrangcs «7.0' loS. opinioni : comme que la terre nage au milieu del’Ocecan, comme vnclUe mouuantej ou quelque boule icttec en 1 Eau. Quant à la conduite des nauiresjôc art maritin,qu’obferuoicnt les anciens; il faid encor plus de foy de la faute ; affin que ie ne die infuffifancede leurs Hi-ftoriographcs,vn feul defqucls,de quelque langue, amp;nbsp;quel téps qu’il aye vcfcu,nc fait tant foit peu de mention de la forme que tenoienteeux de fôn temps à la guide de leurs vailTeaiix.Dôt il ne fe faut prendre qu’à eux, non aux Poètes /itmtr.ll. nbsp;nbsp;nbsp;Aftrologues, Muficicns,Médecins,Philofo-
phes amp;nbsp;autres, car ils ont leur certaine amp;nbsp;particuliere vaccation d’efcrirc. Tout ce qu’ils nous Plm.7.e4fi. en ont lai(Ié,eft qu’Homcrc,amp; peu d’autres,di-fent que les Mariniers regardoient quelques Eftoilcs pour guider leur nauigation ; Et Pline qui allcurc que les Phéniciens prindrent garde les ptemiers au cours des A ftres, pour faire plus feure route en Met. Mais l’Hiftorien doit s’elgayer fur toutes chofes notables, de. quelque pro feffion qu’elle foit. Et deuoient cftie
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cela plus curieux qu’en mil autres vains difr tours, efquclz ilz fe plaifent tant. loinâ: le beau amp;nbsp;tant rare feerçt de Nature. Puis les mcritcilleufes comnloditez que tire Phuinain genre de telle gt;5; fi hardie conduite de Nauircs. Qui cft l’occafion de nous y faire eftendre plus ?ulong6i àloifir en autre endroit. Veu que lclieu amp;,l^ qualité de ce petit narré fài€l à la dtfrobee^e le permet.Car i’efperc vous faire Wir les moyens que tenoient lcsGrcczamp; autres nations, àfe'guider amp;parinener fur toutes Mers. Puis ce qu’y adioufterent de diffe-lent les Romains, en apres ce que les Iuifz,A-»btSjMoreSj Indiens amp;nbsp;autres , y ont depuis praftique ; pour fin comme les Chreftiens S’y portent, Difçours qui ne fera moins plaifant pour la recherche des antiquitez, que croffi-tablcjàceux qui en voudront faire l’expe-riencc.
: Pour ce coup îe nay voulu fiionftrtr que les differents aduis des hommes de ce temps, fur la defcouuerte de terres fi effranges. Sur-quoyn’eftant mon naturel, d’embrallcr aucun parti en chofe tant incertaine , moins ïticor de iuger du merite d’aucun, par la feule rencontre des occafions ; ains plus loft par la continue des vertueux cffedlz de ceux qui vifent au public, plus qu’à leur particulier. le ne marrefteray à vous difeourfiÿ' filesfubicûs du Roy .tref-chreltien,ont efte les premiers à, defcouurir ces. terres, comme «iijciinj difent , amp;nbsp;qu’il s'en efl toufiourü
lt;r 1,
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trouiic d’aulfi aiianturciix, d’aufli pleins d’aiia-rice amp;nbsp;cuiiofitc,qu’cn autre nation: ou s’ils ont cfté Flamâs,Anglois,ou Italics natiós peu moîJ touftumieres à voyager, y a fix vingtsans que les Efpagnolz amp;nbsp;Portugais. Ou fi Dieu a vou-, lu particulièrement gratiffier ceux c.y fur tous autres dccepriuilcgc. Duquel ncantmoinsilz h’ont pas tant recommande la faneur amp;nbsp;noblef îè,que faiél remarquer à tous Chrcftle'îfs, luifs, MufulmâsjIdolatreSjamp;InfidcleSjla vtdne infuf-fifance du naturel de I’hóme : duquel lapaflîon jpour bonne qu’elle foit,voire employee en vertueux fubicdjfe laific neantmoins fi toll cortó-prc,aux occafions ôc apparences mondaines, Ti-sMrtja»«/« qu’on doit faire gradeliat de ceux quepardif-haLitablci, cretion(non par fortune commune aux bien amp;nbsp;mal aduifcz)ont eondtiit leurs defleings à béne fin.le ne m’employcraÿ doc qu’à diuifer ce que les hommes iugent habitable, en monde vieil* neuf,amp; incogneu. Le vieil comprend l’Europe, l’AffriquCjamp;rAfie.Le neuf, toute i’Amerique a-uec les terres dites neuues, Labrador Éotih tap- îaod, Puis les autres continentes depuisledc-fttllmt ttrre ftroit de Magellan,iufqucs au Nort,Royaiimcs Jti faptgAyj, de Quiuira, Aniam , amp;nbsp;autres contiguës cont-f nojire pfifes fogj la ncuuc Efpague. L’inconnu nous ^ena '* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Auftralc, appellee par les Efpagnolz
amp; Portug.T'errx de//«e^»,qucFernand Magellan (bien que d’autres le furnomment de Martiti BoEmien)palïà Ibubz le bon-heur, amp;nbsp;aux def-pens de l’Elpagnol, l’an mil cinq cens vn ,pout dcfcouurirla Mer du Su, par laquelle il eher-
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cJioit les MoJiicques. Or d’autant que les Peuples, les defcouuerrcs dcfquels nous enten-teefclarcir à chacun, font partis de l’Europe pour conquérir ce Monde nouueau ; amp;nbsp;que lt;1 ailleurs,il Z ont conquis amp;nbsp;peuplé en menue ' ' temps, prçfquc toutes les coftes d’AfFriqueamp;
Ane, principaux membres du vieil monde: Mc femble qu’il cft expedient vous donner v-Sample amp;nbsp;particuliere deferiptiô de ces trois jfepartemeni patties, deuant que toucher à noz defcouucr-'es. Car comme la Geographie cft l’œil natu-eel.amp;la vraye lumière de l’hiftoirc : tout nar-'eferatoufiours obfcur, amp;nbsp;nefçauroiton bien eoniprendrc aucun difeours pour vray qu’il o/’«»-^ft,fi Ion ne cognoift premièrement les lieux, •'humeur du peuple, amp;nbsp;la qualité du pays du-^uel on entend parler. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;F./fagwl:^
Cevieil monde embrafle de l’Occcan, eft pref-H^’enfon demy tiers retranché par la Mer Mc-•iiterrance; laquelle feparant dés le deftroit de amp;nbsp;„S ^•ilbctar l’Europe de l’AfFriquc,ayant ictté par- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yenle
tic defescaux iufqucs à Venize, pour borner ^quot;i'juondie •esGréez 3c Italiens, faict l’Archipel ou Mer Ægce, qui diuife les Grcez de la Natolie. D’oû Pîffantl’Hclcfpont, SsPropontide, coule par futnjîc eißc •'c Bofphore, entre l’Afic, amp;nbsp;Conftantinoplc, dtuißotfffdS poutfaircle PontEuxin, amp;nbsp;Paluz Meotides, où fe defgorgc le Tanays, qui retranche les fins / quot;nbsp;^el’Europe, 3c d’Afic Septentrionale : comme, da
•c Nil fepare les AfFriquains des Afiatiques. ti~ Ainfi * l’Affrique bornée au Icuant, de la Mc-'iiteitanceau Nort, Sc de l’Qcccan au refte : cft quot;‘t
»'j
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tßtnJrt fepartie en quatre principallcs Prouinccs. ta l Ettrtpti»!'- J noble eft la Barbarie, amp;nbsp;où font les titres Je Tar- blancz. Depuis le mont Mcics,a trois cens tarie, cSfre- jtiil d’Alexandrie, elle court la cofte maritime
Aiaf- iufqucs au deftroit de nonatc iournecs en lon-^Ja'^e ^“orf' , 8c de quinze en trauers, du deftroit cl-S.’jviclat amp;nbsp;prend les pays voilîns de l’Occean, pour fi-(y taustes les nit à Mcllà, au chef du mont Atlas, amp;nbsp;au Mi-
lt;î la Aier
It.
fur les racines de ce grand mont,compre-li la Alt, quot;nbsp;Royaumes amp;nbsp;feigneuries de l’Egypte Septtttima- deçà le Nil, de Barca, de Thunes, Bugié,Algiet Trcmiflân,Fez, Azamor, Ducala, MarroqueSi peu d’aütres ,quc les malaifees aduenücsdes *feu‘)[‘lti*‘ief- niontagnes, ccllent 8c contregardent de leurs voifins.Ladeuxiefinedifle Numidie pays des
cQuuertei^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i z .
moJtrnei a'n Palmcs , nommee des Arabes Billcd^ulgcrid, fontmentiS- .• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;•” quot;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■' nbsp;nbsp;nbsp;—
neetîts Pr»* gt;wô-atfx
^arba» rie.
tient au leuant la ville Eloacat, cent mil d’Egypte, s’eftendant iniques à Nun fur l’Occean; le mont Atlas vers la Tramontanc du Nort,amp; les
Arcnes de Lybic au midy : contenant quelques
Lrf r.yhie d'viffrtijue.
Royaumes,comme Seb, Billcdulgerid, amp;nbsp;vers l’Occean, Azanata, Argin, Toffian, amp;nbsp;autresde petit nom,que les Portugais ont defcouiiert.La r.a NumiJie troifiefine eft la Lybie, laquelle nommée Sarri ^ ■^ffriqut, par les Arabes, prefque toute làblonneufe, amp;nbsp;par ce moyen comme deferte, prend vers le Nil, les confins d’Eloacat: coftoyant Atlas,iuf-ques àl’Occean : referree de la Numidie versie Nort, 8c des Noirs au Midy; Iciquelzcorn-
„ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, mandans à la quatriefme Prouincc, tiennent
A/ôirscff nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Orient au Royaume de Goaga, iniques a
^ffssijxe. Galata d’Occident. Puis ont la Lybic au
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Nort, amp;nbsp;du refte iufqucs à la Mcr Occeane Vers kWidy : Leurs Royaumes font fur le fleuuc Niger qui croift, deferoift, engrclfe amp;c desbor-lt;lccomi-ne le Nil:qui fur occafion à aucuns •1«anciens de le dire prendre inefme fource, amp;nbsp;à d’autres modernes de le tenir pour vne des branches du Nil; auec peu d’apparence tou - [,c/i»ydei '«fois à l’une 5c l’autre opinion. Outre les O Royaumes des Noirs, le Portugais enadeC- delahautt lt;:ouuerc de grandi amp;nbsp;riches furies coftes de l'Oeccan, comme Tombut, Melly, Senega, Guincc,Gilolo,Melcgete, BeniUjSe autres ; au- mcfrefin lt;îinsdefquclz,trenchans la pointe du Cap de ^'onncefperance amp;C au delà, font tenuz par ^oys Mahumetans amp;nbsp;autres Idolâtres : fors nombre de Royaumes, aufquelz foubz le nom et dtf-deChrift,commande deçà amp;nbsp;delà le Nil, le ^oy de la haute amp;nbsp;balTe Ethiopie, dit Preftre-lean iufqucs à la Mer Rouge: amp;nbsp;le Sultan d'E- stitiéntri^, gypte, qu’aucuns veulent nombrer entre les imtamment PionincesdAffriquc, en ce qui depuis le Nil defmisleflc»^ regarde la Barbarie, laiiïànt ce qui cfl; au pont le commencement d’Afie : laquelle s’ef-tendant fur les deux Arabics,amp; au delà le Golfe Latirff nc\ Perfiquc.contient vers le Soleil Icuant.tout ce oatlaißenen OjUi fuit les coftes de la Mec Indienne, amp;nbsp;l’cn-tiedeux des terres cfquclles s’eftendla Moiiar-tniedes Perfes, iufqucs à la Chine, Quinçay, la Tartarte, dcGathay, Tartaric le grand Cam ou Em-pfreur, de laquelle commandant depuis la c-Mer Orientale les flcuues Cormoran,mont
JHrZ* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;. S nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» »er J
djYlon,amp;Albic, iiuquesala Mer de Bachu,. 4HX ftncieas,
C iiîj
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X’Kwr» trt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Scithic: rend l’cftenduç
freftnletfeli gnindc fcigncuHc voifinc vers le Nort /f/ G’fo^«- i^c la Mofcouic , qucTanays qui fe rend à lî phrs'iimari- 'J'an.'idc la iMer maiour, dcuile de lEurope, n^rt ‘]uf ont Laquelle outre les Royaumes de Suede, Nor-fayt'âppri)-’ «cge,Finland, Fininark,Lapie, S er finie, Corc-fbans du Ptl lie, Biartmic, Botnie, Nouogardc, amp;nbsp;autres yfrelbjue peu connus,amp; plus prochains des heureux Hy-iuf-jiKi^itxpcrborccs foubz le Pol Aréique,vcrs le Nort gurltianaçf 1 Empire des Allemans, aucc les Royaumes de Cnt:^ Mofcouic, Polognc,Dancmark , Holande, if-Znttnsa- les d’Angleterre,Efcoirc,amp; Yrland« les Gaules t^ao- pjp la France à rOccean,i’Efpagncamp; l’Italie H' au Midy: puis la Grèce, amp;nbsp;les pays qu’arroufe le Danube au Leuant. Et bien qu’autresfois de loy Payenne, amp;nbsp;Idolatriquç, comme prcfque tout le Monde; amp;nbsp;depuis la venue du Meflias peantmoins, faite Chreftienne. Prefquc tpiitc anciennement foubz l’Empire Romain : mais au déclin dé fes bonnes mœurs, dcfmcmbrcc par rimpourucuc defeente des Septentrionaux pe s’eft vcué moins tourmentée par diucrfto d’eftats , ennemis le plus fouucnt les vus des, dt tSt autrcs( qui tous ont accreu leur pctitciTc de la Stflais lt;n grandeur d’vne fi fameufe Monarchie) que par l'puTope. Lt furuenue des nouucaux cftrangcrs enjambas fur eux, par l'occafion de leurs partialitez plus que par les autres moyens fuffifans à leur ruine; les Turcs mefmcmcnt amp;nbsp;Sarrazins.
Pourcc que nous n’auons affaire pour le pre-T.t?. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’Afic è( d’Affrique, nous
laiflcrons l’Europe à vn autre fubicû. Or bien
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qu elle ne face le tiers de la moindre des deux rit t/^urd i autres parties de ce vieil monde : fi eft ce que ƒquot; ntttüit toufiours mieux peuplee que l’AfFrique 8c l’A-lie, pour belle amp;nbsp;riche qu’elle foir, a produiél lt;les Princes qpi fe font monfirez plus grands d’cfprit amp;nbsp;de courage, que d’eftenduë de pays: tu ce qu’aucuns des premiers forcez de defehar ger leur pays/ionaflez fertil pour tantdeper-•onnes,amp; chercher ailleurs demeure plus commode, autres meuz du fcul defird’vn honneur immortel .• amp;nbsp;des Chreftiens, alfez de Princes poulfcz d’vn zclc ardent à conuertir les eftran-gersàlacognoiflancedu filz de Dieu:Pluficurs d’vncinfatiableconuoitifedç fenrichir, amp;ac-croiftte leurs feigneuries : 8c ceux de noftre temps, animez par toutes ces oçcafions enfem- l’i:„ro^e ont Wc, ont hazardc leur vie, leur bien, leur hon-^cur,amp;conference, à troubler l’aife de ceux
qui comme frères domcftiqucs,en cçfte grande ^„1, maifon mondaine, ne demandoient qu’à palier cjuenr temt ie rede de leur iours en paix 8c contentement de ce que le Ciel amp;nbsp;la terre leur enuoyoient pour le fouftien de celle vie humainc:nous fai-fins voir 8c à leurs voifin», par le changement amp;nbsp;ruine de tant d’eftats, qu’cncor que ccluy ne fi doit rien clmerueiller,qùi auec la grandeur diuerfitc de ce monde,iu^c les channemens, amp;tantde variables alterations en toutes cho
ses, n’auenir que par vne certaine voire ctcrncl-fimcntarrcllee éternité diuine:Si-ell ce que ce-fi nous doit d’autant plus refondre àvn Chrétien dcuoir,quc confiderant la foiblçilc de no?;
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* (cns amp;nbsp;nul arreft de nos aólions : voire en vu tnot la vaine vanité de tous mortels,Dieu nous fcmod amp;nbsp;conduit comme p^r la main,confidc-rans fi eftrangcs amp;nbsp;ordinaires varierez humaines à efincruciller fa toute-pudfance,adorer fon läinlt;ä nom, l’inuoquer en toutes chofes, nous afleurcr en liiy feul, Sz ne farrefter tous qu’en, lès promefles, Icfqucllcs feules ne f alfLiicnilciU à aucune mutation-
Or laillànt pour vn autre fubiecl les con-queftes des Payens Gauloisiie ne pretends parler que des entreprifes Chreftiennes fur les inr fideles ; encor tairay-ic celles de noz anceftres lôuz GodefFroy de Bouillon amp;nbsp;autres Princes Fr2nçois,mefinement en Afie amp;nbsp;Affrique pour l’exaltation de noftre foy Chreftienne, à la diminution de ridolatrique, amp;nbsp;Mahumetanc, 'lefquclles tenoient enforcellez les cerueaux de prefque tous les peuples AfFriquains, amp;nbsp;Afiati-ques fous la vanité de leurs Dieux amp;nbsp;faux Pror phete Mahomet.Mo delFeing n’çft que de vous clclarcir, le motif, progrez amp;nbsp;finale execution de ces delcouuertes Efpagnoles êi Portugaifes; plus renommées, mais prefque aulfi. peu con-gnuesque les voyages raaritinsde lafon, des Argonautes , de Petfeus amp;nbsp;autres Capitaines Çrccs, fameux pour leurs hardies amp;nouuellcs entreprifes de leurs temps. Or comme l’homme auifé fenfagift par la faute d’autruy, ic les repeteray des leur commencement,amp; les pour-fuiuray iufques à noftre temps, aiicc tel ordre d.çs années que le difeours en fera plus cfclarcy.
-ocr page 131-DES TROIS MONDES. jS ^fort ai'fé,nc m’aydant que dü propre récit de ftux qui ont voyagé, ou qui du moins en ont it plus vcritablemét cfcrit.Au rapport defquels ’cnlacctay çe que i ay veu amp;nbsp;praôtiqué fur Mer 3UCC les Portugais, ScEfpagnolz, pour ne déduire chofes fi rares en apprenty, comme plu-ficuts ont fait iufques icy. Sans doute ceux qui ontvoulu donner cognoiflance de ces defeou-•icrtcsàlapofterité.lê font mefpris en pluficurs fhofeSjles vns n’obfcruant 1 ordre du temps qui fot inerueilleufement en tels affaires. D’autres tommençans les defcouuertes fans les pôuffiii-We, pluficurs au rebours n’en traitas que la fin, qui fcft paffé de leur temps;amp; fi,i’ofc dire ^parlant auée vneeftrange paffion qui les a fcrt reculez de la vérité : fins les reprendre de leur longs amp;nbsp;trop prolixes difcoursmy mefmcs 'l'ie la plus part ne pOuuoicnE auoir certaine eognoilfanccjde ce qu’ils entreprenoient de diC eourirpour n’auoir cfté fur les lieux, ny veü la toer que par eferitz .'la Nauigation amp;c longue pratique de laquelle, cft en cecy plus necciûi-'e que le beau langage, ny tous autres artifices dont les cfcriuains font couftumiers d’embellir leurs narrez. Or pour ce que les defcouuertes dont ie veux parler,ont cfté tai-éfes par les peuples qui habitent l’Efpagnc, cfquels font com-pùns les Portugais ; il cft tref-ncccftâirc que '’ous fçaehiez amp;nbsp;en peu de parollcs,l’eft.it de cc puys,amp;: comme ces deux nations vnics, fc font leparces pour chercher l’honneur, amp;nbsp;proffit qui Icurpeuft cftrc particulier.
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'A R T. 10? nbsp;nbsp;nbsp;L’E/pagne ( fouz laquelle vont les tiltreîd«
Diiurs ehan Lufitanic lic Portugal ) dés long temps poflê-P^*' peuples pftrangcrs , Africains jr,H. mefmemcnt Gaulois amp;nbsp;Phéniciens, vint en h puiflànce des Carthageois, que les Romains chalTercnc, Icfquels furent en fin forcez de e^' der aux nations Germaines amp;nbsp;Septentrionales; entre lefqucl? les Gotz y ont les plus vieux commandéjiufques à ce que Roderic aiant ofte la Couronne à Vitiza pour fes criiautcz, força la Cana fille de lulien Comte de Septa en Afigt;' que,qui leur eftoit obei'ifinteifi que luIicn curieux de venger fon iniurc particuliere par la ruine du public, perfuada, amp;nbsp;en fin donna pai-fage au Prince des Arabes Mufii ( qu’aucuns ap pciloicnt Miramolin ) fouz la recognoiffancc de l’Empereur de Babylonc d’enuoier Vlit,pn'S y fut en pcrlonnç aucc fi grand nombre de Sarrazins qu’en deux ans ils ruinèrent le Royaume des Got^, amp;nbsp;fenfaifinerent enuiron l’anfcp cens quinze, de toutes les Elpagncs, apres h mort d’infinité de Chreftiensnors des Afturcs» amp;: CantabrcSjdcfqucls cinq ou fix ans apres,Palagins amp;dc Nauarre Garfius,fôrtirent des montagnes pour raflcmblcr le refte des Chreftiens, 6c y regaigner par vn long temps,ce qu’on leur auoit ofte en deux années : mefinement aptes trois großes defeonfitures de Sarrazins en Gau-lerlcfqucls ayants cftablis leur fiege à Cordubc non contens de reftenduë d’Efpagne, couroict l’Italie, les ifles amp;c les Gaules aucc vn piteuxta-ùage : iufqucs à ce que les Roys de France let
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durent faift referrer en leurs premieres conquests. Efqucllcs ce petit rcftc de Gots, fccourus Scs François, regaigna peu àpeufes premiers ’uantages, par leurs difleUtions ciuiles neant-®oins,plusquepar autre moyen, iufques en linmiltroismiefiuemcntau regne d Humeya; lequel voyant Hiflàn Roy chafl'é : le fit ïaluer lloy par troupes de ieunes gens qui le fuiuoict, fcfpondant à l’vn qui luy confeilloit de caller temps, n’accroiftre par feditiôs le malheur
Sesfiens,amp; inefmcs (c garder des inconueniens 'lui luy pourroient auenir d’vn trop indiferet Serirdccommandèr.ile«^»M^X_»29' fturceitur- sgt;temigt;le demain fatbits de mey (eqtdtl n‘ extreme
’quot;w finira. Ainll déclina le Royaume de Cor- « Silbe; Car piiis apres felon qu’vn chacun des Icigncurs Arabes, fc voyoit plus fauorile j fc fSloit cllire, amp;nbsp;refidoit icy où là, comme bon lüy fembloit : dreflans les Chreftiens ce pendît leurs formes des Royaumes qu’ils gaignoient liitci'ix.Commc celuy de Lcon,de Caftillejd’Aquot; ’^îgon, Galice, amp;nbsp;ainfi des autres : iufques à ce Sue les Couronnes maintenues par Vue conti-tiuelle fuite de léurs delccndans,ayent efté afe-fteesaux races qui commandent aiôurd’huy en
î tes cartiers ; aufquellcs les aiittcs feigneuriei ! ont efté comme par celles incorporées au prin-eipal amp;nbsp;plus noble domaine de la Couronne S’vn chacun ; comme celle de Caftille eft prel-que toulîours venue de pcrc en fils à Henry quatricfmc filz de lean fécond, lequel pourueu Sc la Couronne,amp; aflignant fomme de deniers
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Tur le rcuenu de fes terres à leao Roy d’Aragon amp;nbsp;Nauarre:aflbpit Ies vieilles querelles de l’A-ragonnois 6c de fon pere. Il eut ifabcllc de leannc fille d’Edouard Roy de Portugal, bien que plufieurs tiennent qu’elle fut fuppofee,vcii qu’il eftoit inhabile pour engendrer.Puis aiant rat quelques allez heureufes entreprifes contre les Mores 6c Sarrazins, décéda : u fille eftant mariee à Fernand filz de. lean Roy d’Aragon dfc Nauarre,pour le decez d’Alfonce fon fic-i,y à U Ca. retlequel appcflc dc Icannc derniete de la race Royne de Naples, contre Loys d’An-iX nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;joUjla remit en fon Royaume,amp;apres quelques
variables accidens,y mourut paifible,par ain-fi Fernand Roy d’Aragon amp;nbsp;de Caftille par là femme, gouuernans enfembic amp;nbsp;efgallement ,com’ il eftoit pörtc par le contrad de mariage, leur Royaumes : reeeurent du Pape le tiltre de Catholiques, pour auoir ofte le Royaume de Grenade aux Mores Africains.y ayans comma-dc fept cens quatre vingt ans, dçfquels toutes-fois il ne peut fi biê perdre la racc,quc plufieurs ne fc rctirallcnt es montagnes de Grenade; il chalïà aulîî les luifs de fes terres,fils n’aimoient mieux recoghoiftre la foy Chrcftiénç,puisefta-blit l’inquilition contre les nouucaux baptifez, rccidiuas en leurs premieres fan talies qu’ils ap-pelloieiit Maranes. Sous le bon-heur, fraizamp; authorité de cc Prince 8c Princclfe, le nouueau monde fut defcouuert à tous les humains,cônic vous verrez apres que ie vous auray deduiôl l’o-iiginc 6c progrez du Royaume de Portugal.Cî
-ocr page 135-DES TROIS MONDES? 4Ó ie tiens pour neccflàirc deuant que donner Commencement àhoz dcfcouucrtes, d’autant ^0 il a toufiours fait branche au tronc d’Efpa-pour mieux dire fcft monftré corn’ vn petit rameau forty de la branche de Galice, que *etronc d’Efpagne portoitjfors depuis quelque V ^P^jQtic 1 indultiieulc hardielTc de lean, l’ef-oamp;decevieil arbre pour le faire louche de plu-“tursieûons qu’il aproduid, tant en Europe, ^fcque, Afic, que nouueau monde. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•
Alfoncc fixiefme,fait par longue fucceflîon A R T. tri ^oy de la plus part d’Efpagnc mil foixants fix, O ^yant prins Tollcde fur les Mores,dôna le Por-‘(tgal occupé par les Sarrazins (qui faifoit por- anmt de P»f c*on de Galice) au Comte de l’imbourg Henry ‘Ctond, fils de Guillaume Baron de Icinuille amp;nbsp;^tic de Lorraine,par fuccelfion de Godefroy de Modillon amp;nbsp;de Balduin fes frères Roys de Icru-Jâlcmitous trois fils d’Euftace iS.Cômte deBo-°8nc,amp; d’ide fille amp;nbsp;feule heritiere de Gode-«oy Duc de Lorraine.Car ce Comte accompa-Stic de bon nombre de Gentils-hommes Fran-
Sois'.nommement de Raymond filz de Guillau ’®oDuc de Bourgongne,de Raymond Côte de Holofe amp;nbsp;plufieurs autres, poulTé d’vn defir ^honneurjamp;r d’accroiftre la foy Chrcfticnc l’e-ftoit allé fecoiirir bien empefehé en la guerre q ‘WMores amp;nbsp;Sarrazins d’Efpagne luy faifoient. Ou il fe porta fi venueufement qu’il luy donna outre le tiltre de Comte de Por tugal,Tircficlà naturelle en mariage pour la recognoifsacc •^5 les vert’amp;fignalcz fciuices qu’il lui auoit fait
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en guerres palFccs. Auquel zJfoncc fon filz fur-nommé Henryquez fucceda, qui fc fie appelle Duc, puis Roy de Portugal, amp;nbsp;retira prefquc tout, amp;nbsp;mcfmcment Lifbonne des mains Sar-razines, apres la memorable bataille qu’il gai-gna fur cinq Roys Mores-.pour le fouucnir def quels,ou cônie difent les autrcs,des cinq play es qu’il y reçcut(appcllé Roy par fon armeejehat-gea l’Efcufibn qiie fes fuccelîchrs portent, auquel cinq autres petits fortt grautz. Il fit fon Royaume feudatairc Sc cenfier au Pape Eugcnc troifiefme, lequel auflî luy donna de grands priuileges amp;nbsp;immunitez. 11 régna iufques en l’an 1186. que fon fils Sanchc eut Àlfoncc fécond, fuiuy de Sanebe fécond , puis Alfoncc troifiefme , Denis premier , Alfoncc quatrè, Pierre amp;nbsp;Fcrnad fuiuy de lean premier, baftatd tiré de l’ordre de Citcaux dont il cftoit maiftre, pour prendre la Couronnedaqucllc il affrachit de la rccognoilTmcc qu’elle auoit roufiours re-du au Caftillan : puis curieux de croiftre la réputation,amp; aggrandir l’cftéduë de fon Royau-irît.'voy aht d’ailleurs les courfes ordinaires des aneitit- Motes qui dcScpta amp;nbsp;ports de Barbarie def-nt ytüe d'j4f cendoient és coftes de Portugal, d’où ils ne fe * rctiroient qu’aùcc infinis dommages, enuoyi vne armee pour la prcndrctellc f cftoit rendue pour la commodité du trafic, la mieux peuplée amp;nbsp;ciuilifcc de la Mauritanie, dont elle cftoitca-pitalle.du dedans amp;nbsp;dehors de laquelle on peut voir lariuicrede Grenade fur le deftroit, iufques à dilccrlier les elpcccs d’animaux d’vn cô-
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ftcà l’autre : car il n’y a que douze mil en lar-Jcur.Lcs Portugais la prindrent aifement : Car tomme les habitans fuyoïcnc pour aduertir le Roy de Fez de leur venue amp;nbsp;de la prifc.-n’en Voulut laifTer le feftin pour la fccourir, ains fit tontinuer le bal.tant vue vaine amp;nbsp;parefleufe at-fcurancc de fes forces luy faifoit mefprifer nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i-
les ennemis. Arzilla voifine de Septa luy fut fubinife tributaire par les Romains,puis aux Gots amp;nbsp;de là aux Mahometans,par deux cens »ns iufques à ce que les Gots amp;nbsp;Anglois la pillèrent,y mans plus de trente mil petfonncs,fi qu’elle reftadeshabitee par trente ans,en fin les Princes de Cordoue la repeuplèrent, amp;nbsp;f cnri-chifToit peu à peu par le trafic,quand les Portugais la prindrent en mefme temps que Septa. D’où ils menerét prifonniers en Portugal tous l«liabitans,defqucls eftoit Mahomet aucc fon petCjlà retirez pour la rcuolte d’aucuns de Fez. , Car celle ville fut afliegee amp;nbsp;enfin prife par Sau, pendant lequel fiege le Portugais enuoya /gt;quot;ƒ«., fonarmee en Arzilla, où ce Mahomet amp;nbsp;fon pne furent pris amp;nbsp;tenuz captifs fept ans. Mais apres auoir paye fa rançon amp;nbsp;depuis receu amp;nbsp;appelle des Feriicns.il la furprint aulfi toft,met-tant les Mores efclaues en libertéitoutesfois les
Chteftiens fe retirèrent au Chafteau.’où ils fçeu T'anima f»f tent fl long temps temporifer, promcôtans de h drflra,t fe rendre de temps en temps, que fecours leur v.4 vintfouz Pierre de Nauarre, lequel força le Roy de debufqutft, amp;nbsp;furent depuis tous fes , tffottz vains à la l’auoir, y ayant le Chef bafty r« /»»z U
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oTZ- vnt fortcrcllc amp;nbsp;bien pourucu de tout Ic be-* ioin, Taneia futaudi attiibnceàSepta.iufques a Eaourd i.\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i'quot;^zi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/•
qt^'aticHfis nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mahometans I cn emparèrent,aucc
fourcffitr. Arzillaj d’oil les habirans fc retirèrent à Fez.
Surcc Ic general de Farmee Portugaile y cnuoia
’ ‘ ” vn Capitaine aucc ttoiipcs qtii la tint pour le dNnt^lca Roy,pourcc qu’cllc eft d’importance amp;nbsp;frotic-r'f. des monts de Guynieres, ennemis des Chre-fticns.Mais vingt ans au parauantjes Portugais uutlt;-n placti y auoient eile battus par deux foi'iCazarElza-rv f’efloient ëquot;quot;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;æ Palais imncur, Cite qui leur
»IJuiettM,p„:s eftoit voilînc,fut baftie par Mafor Roy de Ma-ho»r«fi^g,. roc,lequel pallant prcRjuc tous les ans en Gre-diHicilinicnf.fit baftir celle ville qui lt;« Jefeo;tH‘rtr dclcoiiuve toute la riuicre de Grenade à l’obieôt fur Mtr let d’icelle.Lcs Portugais neatmoins l’ont furpris. nftesd'i^f. Tettequin voifine fut aulîî prife fur les Gotz frgt;gut, four xialionictans cn mcfmc temps. Depuis r» Jin ouvrir f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• i a t ? • i 1
le trafic det l^s Vortugnis la priiidignc amp;nbsp;pat la fuitc dcs lu-Jndei crdts bicans elle demeura 69.3115 defcrte,iufquesà ce Mtlugurs, qu’elle fut tcdrcdcc par vn Capitaine de Grtna-f'r de Almada fi fort renóme es Guerres d Efpagnc» efftcerns def , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, r 'J
gueltes ,l a- 4’^quot; P'^la aiicc Ic Roy a Fez,apres q dom Fernaa ucttouj far- '^oy d’Elpagnc l’eut chall'é de fon Royaume.
Donques apres que lean premier eut pris Septe la plus grande amp;nbsp;riche de la colle de Barbarie,ciiricux d’auancer fon nom,Ion proflit,8c la Religion Chrcfticnnc, enuoya dcfcouurit U colle d’AftfiqueîPuis Henry fon fils poulfa on-trciSi que plus on luy rapportoit chofes eftran« ges amp;nbsp;plus luy croilTbit l’cnuic de fçauoir. Tel-Icment que ce défit fuiuy de 1 induftrieufe hat*
-ocr page 139-DES trois mondes, 4» ^iiciTe de (es capitaines amp;pilotes,luy delcouiiriC bcsucoup de nations amp;nbsp;prouinces nouuellcs. Faifant neantmoins ce pédant forte guêtre aint Roys de Fez en Barbarie i iufques à coilrir tous les ans les coftes d’Afafy amp;nbsp;Mulîà prouinces de-J)cndâtes de Fez,aucc grandes inCôinoditcz des Mores amp;nbsp;Barbares. Ce qu’ils ont depuis telie-Inent cóntinuc^que l’aprétiflagc de la icune no-blelFc fe faifoit pluftoft cotre les Mores en Barbarie qn’cn autre lieu.Voire qu’vn icunc gcntil-bôme n’eftoit veu de bon œil par le Roy Eina-tgt;ucl,filn'efl:oitfis;nalépourquelqu’aôtedcVa-leut qu’il eufb fait lut les Barbares.Üf comme le gencreiix cfptit dciîrc toufioilrs cognoiftre pader auanf.FIcnry fit eu peu de téps courir fes Carauellcs iufques au Cap de Nom, ainfi diét pource qiAiucü n’auoit oie paficr outrciqui eft fn lacontreedeSus fouz Maroc prêfquevisà vis des Canaries, les jJus prochaines Ifles de Portugal apres Madère. Puis infatiable en co^ gnoiflace de chofes rarC', amp;nbsp;pour toufiours pl’ 'ncômoder fes ennemis,il donna charge de paf-leroutre.Et bien q par deux fois on luy r’appor qu’ô n’auoit trouué qu’arenes à pl’ de trois cens lieues de là:Si eft-ce q luy croiflant de iour lautre le defir de cognoiftre,f’aflcurant de choies remarquables qui y eftoient,par le hazard amp;nbsp;’lifficultc qu’ön luy rapportoit eftre à les aller ttalitm lt;iefcouilrir,eh dôna la charge à Antoniotin vfe- «quot;f «’»»frt It denier gcntil-nSme Genois,amp; à Lôys Cadamo quot;***' He Veniticn,qui lors venus de Venife au Cap de flHm. S.Scbafticn pour aller en Flandres trâfiîcquer,
f ‘J
-ocr page 140-PREMIER 1 I V R ï frmîtridef- f offrit à luy faire feruicc, pour la réputation «»«rt pm- qxi’auoient lors les Vénitiens au faid de la ma-plts^amp;-[tfrns . iffqùcls amp;nbsp;les Genois auflî,faifoient lors prefque tout le trafic delà Chreffienté,par la £fpa^nigt;!) Mer de Leuant:mefines en ce temps mil quatre «’/’ff» J O f» çens cinquante quatre les Efpagnols n’auoicnt fn Iti ^le defeouucrt,ny les Portugais,fors le Cap de Nom, amp;nbsp;les files de Port-faind, d’où ils tirent ©• «xtrfx. le ßng de Dragon, prenant la gomme qui di-ftillede l’arbre encifé de couleur de ßng, 5ilc bon miel, auec l’iHe de Madcre fa voifinc 1590. enuiron vingt quatre ans parauant le voyage de Cademofte,amp; les quatres ifles de Canaries,à trois cens vin^t mil dclà,qui font Lanzerotte, Fort-auenture,la Gomcre,amp; le Fer, dont Ferc-ra Gentil-homme de Seuille valïal du Roy d’Ef pagneeftoit Seigneur. Vray eft que Guillaume de Betencour François Normanr, auoit coquis fur les Mores Lanzerotsp mil quatre cens cinqlt; Mais fes heritiers la vendirent aux Elpagnolz, defcjuels elle vint aux heritiers de Fernad Arias du Seiauedra Gentil-homme de Seuille, le Fef amp;la Gomere, au Comte dom Guillem Peraça vallàl du Roy Catholique;cftâc les autres trois, la grande Canarie, Teneriffc amp;nbsp;la Palme,peu-J'eitamßno- niees amp;nbsp;comiuandees par Idolâtres que depuis lesÉlpagnols ont fubiugucz. Toutes au relie nominees Canarics,pour la belle race des grans chiens qu’elles produiloient,que les Latins no-J’lin.tx. 31. moient C«»«, comme ils racontent que luba Roy de Mauritanie voifin d’iccllcs,cn auoit fait ƒgt;/;»• I. amener de fort gtails. Où des Canaries peuples
-ocr page 141-DÏS TROIS MONDES. 4J prochains des Nig'ites qui les pourroict auoir peuplées comme n’en cftans fort cflongnez, amp;nbsp;lt;lcfqucls parlent les Latins,pluftoft que de fub-hlilcraiicc nos nouiieanx pilotesjcfquels igno fins l’ancienneté defduifent le mot de Canaries des Canes lefqiftllcs y font en quantité, de de grand proffit pour le fucre qu’on en tire.Ioint, difent ils, qu’on ne voit aucuns chiens cnçes hles,f’ils ny font portez, lefqucls mefmes n’y éeuiennent plus glans qu’ailleurs. Mais elles tftoient nominees Canaries plus de deux mil ins par-auant que le mot de Cane ny l’vfage du Sucre y full: trouué. Et ne fe faut elhahir fi les chiens n’y font plus tels.Car il n’y a rien qui ne fc perde. Et pcuuenr depuis fi long temps eflre iucnuz allez d’accidens pour en faire perdre l’cngeice amp;nbsp;la mcmoipc.Où font les beaux chenaux de Thellalicîlcs grans loups de Lycaonicè. les grans moutons de Rarbaric î les afnes d’Arcadie î AlLcurezvous que h l’on n’entretenoit foigneufement la race des chenaux d’Efpagne, amp;nbsp;chiens dogues d'Angleterre que la race fen perdtoit bien tort. Chacun toutesfois pourra fuiure tel auis quebon luy fcmblera, lachofe ne vaut pas l’opiniatrer.Au furplns les Venitics amp;nbsp;Génois ne defcouurirent que peu au de là la tiuiere de Scnega(aux anciens,Nigcr)ne pafl'ans. niefme à leur fécond voyage outre Cafamanfa amp;nbsp;le Cap Rouge, près lcc|uel ils dcfcoùutircnt vnfleuuc, par eux nomme faindle Anne, où la Mer demeure à monter quatre heures amp;nbsp;huiét àdcaallcr,aucc fi grande impetuofité de la con-f il)
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currcncc des ondes montantes, que c’eft chofe incroyable des courantes qui l’y voyent. Cat^ peine cftoient ils arreftçz par trois ancres, encores fallut il defplaccr, voyans la vague plus forte que le yent à pleine voilc.Puis Dom Henry enuoya Pierre de Seintre vrf de fes Efciiycrs, qui pallant outre rccognut le Cap de Sagrcs, apres le Cap de Verga : Mais citant mort, Ion neueu Allonce ne fit qu’entretenir,fins defeou-urir cliofcde nouueaupourla btiefueté défi vie : Toutesfois lean fécond fon fils fit donner iufques aux terres,que les Grecs amp;nbsp;Latins cili-moiciit inaccplfibles,pourl’infiipportahle cha-Vftjninadi^ Içur qu’ils fç fantafioient fouf la ligne Equino-Cre« ü Lt- allege eft la borne du ciel qui diuife le Zodia-fâr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deux parts cfgalles;ainfi nommee,p()ur-
rinttri it que Ic Solcil cftant en celle partie du ciel, le.
iourSc la nuicl font çfgaux)amp;fit donner outre, oil le Soleil fc tourne de là partie Meridionale, Là les marjnicrs ayant perdu de vciië le. Pole Arûique, marquèrent d’atittes cftoilles au ciel Méridional contraires à celles duNort,pour dreflèr leurs cartes amp;nbsp;routes félon icelles : depuis y trauaillat à l’cnuy vns des autres, vipdrct au grand Promotoire qu’ils nommèrent Tour-mcntueux,pour les iLingcrs des vents 5ivagucs furieufes dont ils cftoient battus.Au retour del quels il fut par le Roy lean nom mé Cap de bone efpcrancc, pour le ioyeux efpoir dç paficr de là aux Indes,mais La mort luy en fit laillçr l’eue-nement à Emanuel, qui comin.apdaà Ferrand Laurent d’equipper quatre nauires fouzVafqiiç
-ocr page 143-DES' TROIS MONDES. 44 ®ûGâina;puis en depekha d’antres, pour dou' Wer la poindc de ce Lyon nwitin;pcu à peu ic lt;^ognoiftrc,puis peupler les coftes de toute l’At-frique. Voyla çoinine la gçnereufc curioüté des Portugals depuis la prinlc de Septa, Tangy, amp;c Arzilla, defcouurit amp;nbsp;fréquenta IçsçoÙes amp;nbsp;Royaumes de Tcmefua,Azainor,Ducala, Haf-Wra,Maroc,Meflà,Sus,AnfoliiijAzanata, Sala-ü,amp; autres carriers de Lybic : Puis delcendus à Senega,Tombu,Budoniel,Mely,amp;autres Roy-’timcs cftendus pres du grand fleuue des Noirs douncrent à la Guinee, Gillolo,amp; au Cap de Ttef-puntas, à vingt lieues duquel entrans en tfrrcjilsdrellcrent le Caftcl de Mine,tant pour t mieux alfeurer contre ces Barbates, que pour y drell'er vnc forme d’eftape amp;nbsp;magazin, qù tout le rcuenu amp;nbsp;trafic, yant du Roy que des Portugais, fc pourroit tendre, pour de là le tranfporter à Lilbonne quand l’occafion fy pre fenteroit. C’eft là où la mine d’or fe trouue, SjC fetitrcticnt par le trauail, tant des païfans que Portugais, où fe battent la plufpart des ducats de Portugal.Delà ils palfetent aux Royaumes deMclçgctc,Bcuy,Biafcar,Mcdra,Dainiut, Manicongo, amp;nbsp;trauerfans les defçrcs de la pro-«incc incognuc aux apçiçn?, que les Perfes amp;nbsp;Arabes nomment Zanzibar , doublèrent en grande aainte Sc longues difiîcültcz la dange-reufepoinâc du Cap de bonne efperançezpuis tollmans à l’Eft,furent au Royaunyc de Cepha-la, où ils dreflerent vnc forme dç nouucllc mine, y trouuana lçpaysticlieçixox,ay,qucl ntef-f iitj
-ocr page 144-■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER LIVRE
l^îflei'o- nies plußenrs eftimenteftre l’ifle d’Ofir.tant fhir amp;nbsp;vtya renoinincc és GinéJs eferits, amp;nbsp;fi famcufe pal nauigations des fubiefts amp;nbsp;vaiflcaux du Roy Salomon : lequel y pouuoit enuoycr par la Mer Rouge, autrement fein Arabie, en peu de iours, petits hafards amp;nbsp;moindres frais que nous. Ce que i’ay remarqué, afin qu’on ne fa-bufiift plus, penfans cefte mine eftre celle de Mclegete, donc i’ay parlé ailleurs.Ce faiét,nió-terent au Royaume de Mozambic,où ils enten dirent parler du pays des Amazones, qui cftoit plus en terrciPuis à Quiloa,Mcli,Madagazo,amp; autres contrées voifinesdu Roy des Abiflins Chreftiens,qu’ils ont dcfcouuert,frequente, amp;nbsp;mcfmes fecouru contre les Mululmans amp;nbsp;idolâtres fes voifins.
Or comme l’elprit de I’bomme eft infatia-ble en cognoillànce de chofes rares, telles nou-ueautez les aflèébonnercnt à palier Fiflc amp;nbsp;de-ftroit de Babel Mandei, partie du fein Arabie, Rtytiumt autrement Mer Rouge, pour entrer au riche «T^11«» 0ceu- Royaume d’Aden,qui faiét partie d’Aiman(au-man'sjffa nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;appellee Anibieheureufe) depuis quel-
o/inannte que temps occupee par grande defloyauté, fur Turque tn le Rôy naturel par Soliman Baflà gouucrneut grandi; dtf- d’Egypte ; Lequel ayant charge de l’Empereur Turcs de dreflèr ârmec de dix mil hommes pour netto ycr les coftes Orientales des Portugais, qui-empefehoient tout le trafic d’Alcxan-dric.amp;autres prouinces du Turc amp;nbsp;des Mores, feftant erhbarqué à Sues defeendit en Aden, comme cliez vn Prince amy de fon maiftte:
-ocr page 145-DES TROIS MONDES. 45 mais il y fit peu à peu, amp;nbsp;foubz diuers pretexted «tret tant de gens, qu’il s’en fit maiftre,la pil-I3amp;faccagea entièrement .• puis fit pendre amp;nbsp;tftranglerle Roy qui l’auoit fi courtoifcnient tfccuamp;accommodé fon armee de tout lebc-^oing, pour les aigres reproches de fa defloyau-Elle auoit mil cmtj cens feize vaillamment tfpoullc les furieux afiaux du Sultan d’Egypte, ®r que quantité de fes murs fufient ruez par tWc. Vous verrez ce qüe les Portugais ont fea pius auant en la defeription de l’Afic, Somme, que les Capitaines Portugais, qui depuis Vafque de Gama furent enuoyez pour (Iflcouurir,ont faiôt cognoiftreaux cafaniers leurs temps amp;nbsp;riere-neueux, plufieurs gran-belles Prouinces, mefinement les Chre-fiiens d’Ethiopie, des Indes amp;nbsp;grande Afie,aHX Chreftiens de l’Europe, auecvn merueilleux plaifir amp;nbsp;proffit auffi de ces peuples,amp; de leurs ^oys mefmes; plufieurs d’eux neantmoins ont tellement recherché 1 aile amp;nbsp;repos des peuples puifibles, amp;nbsp;tellement appaifé les guerres que autres fe faifoient par enfemble que tous ne dhentpas auoir eu occafion de fe refiouyrde ‘survenue. Car en general,il n’yacofte de foit en AlFrique, foit en Afie, depuis le lt;ltftroit de Gilbatar, iufques au Cap de Lampo lilt la Chine,où ils ayent trouué quelques •^oinmoditez aifees, que foubz ce prétexte de ftuffiquer feulement comme de marchanda ’’'archand, ilz n’ayent à grands fraiz, longue perte de temps, labeurs incroyables , effrange»
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diïêttcs,amp; hazarciz nicrucilleux de leur vic, a? cheté les biens,la vie, l’iionncur, ôc liberté de ceux qui n’cuflcnc dcfbourfc vn Marauedis pour les çnuoyer quérir de fi loing,amp; quilz onç neantinoins fceu ranger en partie à leur dc-uotion,n’auançans nioins leur proffit Sc reputation par tout le Monde, que les auanragesde Princes : dcfquels le Roy lean 1. eftoit Jtani.-rers couftumicr de dite Si prorefter à tous, qu’il ne ƒ«» feuflt. rcchcrclioit pas tant les richcllcs Sc choies fin-gulicrcs de l’Orient pour fon particulier, que pour en fubuçnir aux necclfitcz de fes fubiets. Voire qu’ayant ouy dire à ceux qui luy racon-toient les plus notables chofes qu’rlz trouuoict CS hiftoireSjde la leôturc dcfqucllcs il fc plaifoit fort : qu’il y auoit vn oyleau ,dit le Pclican,Ic-qucl pour redonner la vicà fes oyfclcrs, quil voyoit tendre à la mort pour la morfurc du ferpent qui les auoit cnucninicz, fc hccquetoit fu^î celle le parpic, iufqucs à ce qu’il les con-Iiuft réanimez par fuflifantc cfFufiô de fonpropre fang ; chargea pour deuife le Pélican, aftn de tcfmoigncr le foing affedueux qu’il delibc-roit auoir de fon peuple en toute fi vie. Au fc-ftcjle pays de Portugal, autrçsfois co,inpris,du moins pour la plufpart fouz le tiltxc de Lufica-uic,fut depuis la feigncuric des Romains cn-tcdu par çc mot de Gtiliee,Sc dit r«r/»^4//4,pout-nom” nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftoit la ville amp;nbsp;le haute plus com
mode renomme en tout ce Royaume de Gali-cc:ou comme difent prcfque tous les hiftoriens Elpagiiols 3c Portugais pour la dcfccntc dcs
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Gaulois, qui comme les Celtes leurs voifinsa-noient laid furies I bores amp;nbsp;Efpagnolz,defcen-^ircnt,amp; E'ecommoderent en ce pays par eux conquis. C’eft chofe aflèurec que les Gaulois ûnt couru,amp; de tout temps faid voir Sc crain-“ircl’cffoicdc leurs armes en pluficurs terres tfoanocs, voire prefque par toutes les parties _v., nbsp;nbsp;nbsp;,
Ou monde, nombre delquelles portent enco-tolenom de Gaule, pour aflèuré telmoignage loù, u fl gsnereufes entreprifes, auec la mémoire f^manti/e 'lofqucllcs feil perdu petit à petit le defir de les cniuyurc entre leurs ncrc-neueux,tant vnc vap ne amp;nbsp;lourde parefle d’entrepredre chofes hau-t«,tientles t Iprits des François engourdis,qu’i-guorans ou peu curieux de la foiide vertu de toutes'chofes, ils ne font cRat que de l’appa-flt;:uce exterieure.
Us Efp.igiiols ce pendant nô moins curieux
•l’iccroiftre leur rcputatiô,quc s’alleurer cotre , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
fuites MorefqucSjlefqllcs ils voyoiét iour Sc dts afiagnola nuit piller leurs coftcs,fc trauailloict fort d’en- f**' ttfprédre fur euxunefmcinent fouz le Roy Fer-nid d’Aragô,apres la memorable vidoire qu’il gdgna fur lesGrenadins.Car ils ne ceifoict notâ-•nétapres la retraite du Roy amp;nbsp;des plus fignalez Mahometâs enAfnquc,dc courre toutes les co-Us delà Barbarie.amp; fur toutes celles de Fez amp;nbsp;Garet, enfilas to’les liaurcs,ports,anfresamp;plages ^u’ilvoyoiét praifez à furprédre,tcnirou piller, 'ufqs àTripoIy de Barbarie,maiftrisât tâtoft les ‘des,come de Bclys.Gerbes,amp; autresttantoft fè ^ifsat des places de terreferme duGarct,corne
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Mclala amp;nbsp;Chafafa; dcThelcnfin, compie de Horan, Marfa Elcabit, pour cn retirer le grand nombre des Chreftiens efclaues,quc les Mores y auoient menez de leurs courfes piratiques: Puis Bugie,Tunes, Tripoly , amp;nbsp;autres places. Voila les principales de fcouuertes, qu’ont fait, tanties Portugais,qu’Efpagnolz fur les coftes d’AlFrique : Venons à particularifcr les defcouuertes de la grande Afie.
X R T. J.J. L’Afie eftimee par quelques vns, la plus gran-rtfre- dc portion de la terre habitablci^ cncor qu’au-ftntet tant tn (-yns des anciens n’appellent qu’Ifles ces trois Tai’^'fn'fc'i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;monde , eft fepareede I’Euro-
pc par le fleuuc Tanays,de I’Affrique parle /«»»foZùrti Nil, ou comme veulent noz Géographes, pat dtferiftumt Jg defttoit qui eft entre la Mer Méditerranée,amp; d’Arabie , l’Occean l’enuironne desau-ridttnalu. t^cs coftez. Auiourd’huy noz Géographes font de deux aduis en la diuifion d’icelle: aucuns la confiderans en fa mafte, les autres en ce qui eft maritin amp;nbsp;le plus cognu: les premiers cn remarquent cinq Prouinccs principales, dont la premiere amp;nbsp;limitrophe d’Europe vers le Nort, obéît au grand Duc dc Mofeouie, bornée de la mer Glacee du fleuuc Obey, du lac Kitaia,amp; du dcftroit d’entre les mers Cafpie amp;nbsp;Euxinc. La féconde eft la Tartarie,fubictte au grand Cham,ayant pour limites la mer Caf pie,le mont Imaus,amp; le fleuuc luxartç au dy,l’Occean au louant amp;nbsp;au Scptétrion,laMof couieà l’Occident. Les Turcs tiennent la troi-flcfmc partie, laquelle contient celle eftendue
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®'^pays, qui eft entre les mers Euxinc, Ægee, ^editetranee, l’Egypte, la Mer Rouge, ou
^tabicqucjla Perfique, le fleuue Tigris, la Mer ^Pieou de Bachu, amp;nbsp;le deftroit qui eft entre ^'llc, amp;nbsp;la Mer Euxine ou Mer Maiour, Souz ’’luatticlme eft compris le Royaume de Per-'»aboutilTant à celuy des Turcs vers Occident, grand Cham vers Scptcntrion,au fleuue In-quot;r à Orient amp;nbsp;au Midy à la Mer des Indes.La 'nquicfirve partie eft celle que nous difons les quot;des Oricntalles, ainfi appellees du fleuue In-'‘quot;a, amp;nbsp;la haute,diftinguee delà balLc parle J'ange, fleuue treC-renommé. Outre lequel, “s Géographes anciens Gréez, Latins, amp;nbsp;au-*'«,femblent n’auoir ricn'connu de certain, ^atc Paul Vénitien, en fauâ trois parties , la grande, la petite, amp;nbsp;la moitoyenne. Ces Indes ‘Ont gouuernces par vne infinité de Roys amp;nbsp;l^dgncurs de grande cftendue, aucuns defquelz plus prochains font vaflaux du grand Cham,du ^opny,amp; du Roy de Portugal. Pour le regard.
pottz Sc lieux maritins, depuis le Golfe de laMer Rouge iufques au Promontoire, appelle Cap de Lampo, au trentiefmc degré de la latitude Septentrionale : les Portugais font ®taiftres de la plufpart, amp;nbsp;en tirent quelque tribut. Les Ifles d’Afie, fpecialement en la Met Indienne, font Sumatra amp;nbsp;Taprobane,' Zeilan les deux Zaues , Burneo, Celebo, Palo-lian,Mindanao, Gilolo, les cinq Moluques,Ia-pin,amp; infinies autres petites, lefquellcs on' dcfcouurc aucunement en cartes vniuerfellcsî
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fur tout en celles du doôlc Mercator, amp;nbsp;J’AlJ' dre Thcuet,Gcogrlt;-y)hcs de noftre tcrnps.Qw' ; à la dcuxiefnic diuiuon, on la repartift en neuf portions,dont la prcmiei'e tommencc atiGolR de la Mer Rouge,amp; finit à celuy de la Mer Pff' fique. La fécondé s’efleue de ce Golfe de Perf« iufques au fleuucindus qui fe defgorge cnl Oe ccan,amp;coftoyc le Royaume de Cambaye. U troificfmc depuis la ville de Cambaye iiifqufS au promontoire de Comory, La quarricfme commente à ce promontoire : La cinqüicfnie au Gange : La fixicfinc au Promontoire d« Cincapura, au dclfus du Malaca ; La fepticfnic au grand flcuuc nommé Menam,que ceux dtf pays difcnt fignificr la mere des caux,lequcl tra-uetfelc Royaume de Siam ; La huiticlffiC s’ef-tend de là iufques an Cap de Latnpo, promontoire renotnmé , nbsp;nbsp;le plus Oriental déroute la
terre ferme, au milieu de la cofte maritime do grand Royaume de China î La ncuficfme peU hantee des Portugaisfencor qn’ilz foient montez plus haut vers l’Orient, iufques aux Lègues Sc Iapanois)cftfi grand,qu’on ignore fi c’eftif* le oh terre ferme, continuée iufques à l’autre bout de la China, Or pour retourner à lapre-micre portion de ces neuf,depuis le Golfe de la Mer Rouge, qui eft fitué en latitude de doua« degrez amp;nbsp;deux tiers, iniques à la ville d’Adcn, capitale du Royaume,l’on cótcquaratelicuïs, amp;nbsp;d’Adcn iufques au Cap de Fcrtachc, quieftà quatorze degrez de demy,cent lieues Entre tes exttemitez font fituecs Abia,Ar,Canacó,Brum,
-ocr page 151-BES T É. Ô I S MOMDÉS, 4S ^rgcl,Sael,ville capiralc du Royaume d’Hcrit, Cayem amp;nbsp;Fartach , ville d’vu autre Royaume appellee d’vn mefmenom, amp;le peuple Farta-:hin ; De là iufques à Curia Maria y a feptante jeucs, amp;nbsp;au milieu du chemin fe crouuc Dual-3r,ville fournie du meilleur encens de toute Arabie, amp;nbsp;en plus grande ejuantite que nul ’utrclicu. De Curia Maria iufques au Cap de ^azalga tc,qui cft à vingtdeux degrez amp;nbsp;demy, on conte fix vings lieues de pays defert amp;nbsp;fte-'gt;h.A ce Cap comméce le Royauhic d’Ormus, amp;tlc la ville d'Ormus,en trauerfant la Mer iut— 'pics au Cap de Mocandam y a quatre vingt feptlieiies. Dece Royaume font Galaiatc, Curiate, Mazcaca , autres iflcs ; la dernicre litlqucllcs nommée Lima,eftà huit lieues de Cap de Mocadan, que Ptolomce nomme
Si. le met à vingt trois degrez amp;nbsp;dc-’quot;yiinais noz Géographes le mettent à vingt en ceft endroit finit la premiere diuifion. Boutie pays compris entre les deux limites d’i-^'llc,que les Arabesappellent Haiman,amp; nous ‘Arabie hc'jreufe, cft la plus fertile amp;nbsp;habitée trois Arabics,trauerfant le Cap de Mocan-'‘^»1. A l’autre qui eft vis à vis, nommee la-’l«cttc,nous entrons en la féconde portion.qui 'ft petite amp;nbsp;peu habitablc,à caufe de la nauiga~ fton qui fe trouue perilleufc. Le pays eft quafi ft'lert,autreslois dit Carmayne. Auiourd’huy Ifttrac Aian, où font les Royaumes de Macoan
Guadel , qui ont pour principalles places pnadcliGalata,Calmeteamp;Diu,fis à la premiere ‘'ouche du fleuuc Indus vers l’Occidet. On cq-
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r.tflfttT its I:td:sAßati-qitts.
tc deux cens lieues depuis cc Cap de laqutttf iufques au flcuue Indus. La troiuefme portion contient cent cinquante lieues,depuis la pointe de Diu iufqucs au Cap de laquettc, trente huit I'cucH,amp; delà droit parnaer lufquesaDiu ville du Royaume de Giizarette ouCambayc, cinquante lieues : amp;nbsp;de Diu,qui eft à vingt de-grez amp;dciny iufqucs à la ville de Catnbaye,» vingt deux degrez font cinquante trois lieues: amp;nbsp;de Cambaye iufques à Goga , dix ou douze lieues. En cefte cdenduc eft comprife vnc grande partie du Royaume de Guzarate, en-femblclaProuincedes peuples nommez Bez-butz qui habitent es montagnes.'La quatriefme portion commence à la ville de Cambaye. amp;nbsp;finit au Cap de Comory, tirant en longueuren-uiron deux cens nouante lieues de bon pays qui eft toute la fleur des Indes, amp;nbsp;qu’on peut diuifer en trois parts, aucc deux grandes riuie-res qui le trauerfent d'Occident en Orient. La premiere part feparant le Royaume de Decan d’auec celuy de Guzarate, qui le toucheau Septentrion. La fécondé trenchant le mefine Royaume de Dccan, d’auec celuy de Bifnagar, limite du Golfe de Bengala, les deux riuieres fortans de deux fontaines en vnc haute amp;nbsp;Ion.* gue montagne nommée Gare, .à l’Orient de Chaul, amp;nbsp;(ont à quinze lieues de largeur l’vne de l'autre, la plus Septétrionale nommée Ctu-fuar,amp; l’autre vers le Midy,Bcnhora, lefqiicllts apres aflez longue Gourfe,{cioignent enfcmble. amp;nbsp;appelle once fleuuc 'Vui ganga, lequel le
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dcfchargc cn la foflc dite Gange , entre deux portz. nommez Angcllij amp;c Picholidc , à vingt deux degrez ou enuiron. Ce Ganga^ ou Guen-ga,cft de merueillcufe largeur,à caufe des riuie-tes qui entrent dedans, amp;fon eau efteftiinee . S»indeparceuxdupays:tellcmcntquelesSei- * incurs empefehent que les habitans cn pui-gt;tnt,amp;n’y aillent fc lauer, qu’ilz n’aycnt payé Quelque tribut. 11 y a vnc infinité de riuiercî tn ces trois partz de noftre quatricfmc portion d’Afic.Enla premiere part,qui cft celle de Gu-ïatatCjl’on conte depuis la ville de Cambaie, •ulqucsau flcuucNcgotana ou Mandona,fep-'âte lieues, où font pour principales villes Ma-’^l'igan.Gaudar, Barochc,Surrarc amp;nbsp;Raucbpuis 'nluyuant la cofte Nofeari, Gandiny, Daman, banu,Tarapor,Qucliuain,Agacin Biaza, où
Portugais ont vne citadcllc,amp;. à Chaul,qui 'n eft à treize lieues. Là commence la fécondé pîttiufqucs aux derniers boutz du-Royaume de Deçà,ayant feptatc cinq lieues d’cfpacc;fça-Uoir depuisChauI iufqucs au fleuue de Zangui-amp;t vingt cinq licücs,cn l’clpacc dcfqucllcs font ®îndc,Sifardan, Calancy, ik Dabyl. De Zan-piifar iufques à Sintacora, dernière place de Decan, cinquante lieues, cfquellcsfe voitCci-^ipor,Carapatam,lmaga, Banda, Capora, amp;nbsp;la femeufe ville de Soa.La troificfme part depuis
Royaume de Dccan,iufques au Cap de Co-®ory,conticnt cent cinquante liciies,5t a force bourgades Sfpctitesvillcs en l’cfpacc de quaran-ttcinqlicücSjfubicûcs au Roy de Bifnagartcô*
g
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itie Onor, Barticala, Bendor, Bracelor, Braa-inoT,Carcara,Carnate, Maiigalor, amp;nbsp;autres : le rcfte conrtnänt cent licücs,qui s’appelle la cof-tc de Malabar, cft fubîcél à plufieurs Roys» dont les principaux font ceux de Calecut, Ca-lanor. Cochin,amp; Colam.Quatau Cap deGo-niori, c’eft le bout de l’Inde dedans le Gange, qu’on appelle maintenant Indoftan amp;nbsp;Inde balle, vers le Midy, amp;nbsp;là fe terminent les Royaumes de la Cofte de Malabar , finillànt aulfil^ , quarriefmc portion de l’Afie.Nous nenousar-refterons maintenant à la defeription des ifles: La cinqiiiefmc portion comprend la cofte du Golfe de Bengala , où il y a trois principaux Royaumes, Bifnagar en longueur de deux cens lieues, Orita de cent amp;nbsp;dix, amp;nbsp;Bengala de cent foixante,amp; finit cefte portion à Chatigan, port deMer. Tour au fond duGolfede ce port iniques à Malaca, feconfidere la fixiefine portion contenant trois cens quatre vihgtz lieues, c’eft l’autre cofte du Golfe de Bengala, ou ƒ voyét les Royaumes deVerma, Aua,Pcgi!i,Sc3in amp;nbsp;Mâlacâ. L’autre cofté regardant l’Orient, tn laquelle font les Royaumes de Cambaic par.CaCUchim failt;ft la feptiefme portion, deux autres dernières font Coftiprifes en China,diuifee en quinze Royaumes delongo® amp;nbsp;large efteuduo, Acte qui s’eftend par deU iufqucs au Septentrion ; n’âpyant cfté'encottS bien dcfi:ooucrt ,il fuffira de le marquer pon* le prefent. En Iomi«c,ôn peut dire que la pr^ Hiicrc opinion fc rapportc à l’Afte terrcûif * ?
-ocr page 155-DES TROIS MONDES. Jq fccondc à 1’Afic maritime, cn laquelle les Portugais ont faid quelques conqucl1es,bafty des citadelles ,amp; faiii certaines villes pout laieu-tetc de leur trafic .• le tout eftant bien peu de chofeàcomparaifon dece,furquoy ilzn’ont droit aucun.
Ce n’a pas efté faute de volonté,ains de puif- t. fînee ; ioint qu’ilz ont trouué des gens courageux,fubrilz,amp; qui ne fe font lailTez goutman-dcr.comme ont fait les Indiens Occidentaux, Ucf-cruellcmét traitez pat la Dation Efpagnol-le)laquelle a faiét d’vn pays peuplé, vndefert Horrible. Mais quant à rOtient, encores que Hs Portugais ayent faccagé amp;nbsp;butiné cn quel-£ ejucs endroits: qu’aucuns pai»culicrs fç foient j eriu^au en Uionftrez barbares, infidelles, auarcs, amp;nbsp;autre- lequot;rs eiefet»-
^enttrop palfionncz; fi eft- ce qu’auiourd’huy “«eee/, H n’y en a prefque point dç marques ; amp;nbsp;les autres marchand,, voire les luifs, Mores, amp;nbsp;au- « très Barbares y rraffiquent tellement à taufe de quot;nbsp;Hrichelfedespays, qu’ily aalfez pour les vns
amp; pour les autresi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iXnif'
Qui plus cft,cncor que nous ayons veu de ’ '' ' grandes viétoires obtenues par les Portugais, fi eft-ce qu’à la fin ilz felaflercnt les premiers de Hire la guerre, ayans appris aux Indiens dé cô-Hatre mieux qu’ilz ne taifoient y a cinquante oufoixante ans. Si bien qu’on leur pouuoit ■üftement reprocher ce que les Lacédémoniens Hifoient à leur General d'armee, retournant blcifé d’vne batailler Qifil auoit trop long tftnps «nttetenu la guerre contré fes cnnemUi, ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g gt;j
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qui s’efioicnt faits d’apprentis maiftres aux ar* met; car la continue de la guerre leur auoitfait ^rattiquer les moyes, dont eux- mcfmcs ^foiét, a caufe dequoy il tftoit tref cxpitlltmcnt def* fendu de ne guerroyer long temps auecvficnation , de peur qu’apprenant leur art amp;nbsp;difcipli-nc militaire,elle ne le façônaft trop bien contre eux. A caiifc dequoy,force fut au Roy de Portugal amp;nbsp;à fon coijfcil,d’auifcr à vn autre moyen de maintenir l’eftat des Indes,que par les atmeî veu que la guérie conlommoit peu à peu toutes les forces du R(lt;yauinc ( petit, panure, mal peuplé, amp;nbsp;peuagueny) qui eftoient nccefïàireJ pour d’autres endroits: fur tout en Baibaric,ou les Portugais perdoient tous les ans quelques places, ôc grand nombre d’hommes, lans faire grand progrez fur l’enncmy.
tXRT.lÄ. fßat des ïfortit^aie fot les CDpes de I ^fn Orstts-
Brief,ou moins heureux,ou plus mal aguer-ris,ou inferieurs aux Elpagnolz, en vaillance, dextérité d’cfprit, amp;nbsp;autres moyens nccclîàires à l’execution de fi hauts dcllèins,que d’alTubiet-titrant deProuinccs pour accroiftre la réputation amp;nbsp;auantages de Portugal ; ilz fc font ad-dreffez à des peuples fi diuers en toutes chofeJ, à ceux que les Elpagnolz ont bouleucrfc desla premiere vcüe: qu’il ne le faut elmerueillers’ilz onrfaiâ fl petit progrez en leurs conqiicftes, au refpeéf de ceux qu’ont faiét leurs voilinses Indes Occidentales. Voire s’ilz déclinent àl’a-uenir peu à peu, en cas qu ilz n’appuyent leurs pretenfions.que fur l’effort de leurs armes. Car ilz ont trouué la plulpart de ces Orientaux li
-ocr page 157-DES TROIS MONDES 5I courageux, tant fubtils,fi obcillans à leurs chefs fibicdifciplincz.pourueuz Je tat Je fortes J'ar-Hes,amp; autres moyens propres à repoufïvr tou-tCi injures amp;nbsp;violences, qu’ils s’en font eux-mefmes efmerucillcztmais veu qu’ilz pratiquée les lettres qu’ils fc difent asoir de temps infiiiy, f'quot;!’'quot; pir le moyen delqucllcs ilz exercent toutes (or irfl.uu' tes de contemplations iSc fcicnccs humaines; la lgt;clle police, l’inftitiition des artz , l’artillerie grotTc amp;nbsp;menue ; voire les autres belles inuen- ' dons commodes à la vie humaine , qu’aucuns Chreftiens nous ont voulu faire croire auoir lubtilizé,pour fe faire admirer de nouSj le itioycnner vn loz perpétuel,aux dcfpés de ceux M'jUelz ilz Içs auoient prins aux voyages amp;nbsp;daficz qu ilz auoient faid auec cux.Qje pour-rions nous dire de ces peuples, finon que fuy- t»'!!««’©“ Hans l’aduis d'aucuns leur donner cell auanta- keHo gc, que rOtient a produit les femcnccs 5c ori- *”*“'ƒ « h». gines de tous arrz.de toutes fcienccs,5cdes plus Mies inuentions,quc l’on a touGours iugé ne-cefTaires à la conduite de celle focictc m ondaine? D’où les peuples contraints depuis de quitter le lieu naturel, par feditions ou guerres ef-trangeres, famine, pclle,brunemens, trcmblc-terrc,inondations d’eaux, ou tclz autres extraordinaires accidents,couftumicrs de chahgcrla Gee de la terre, voire de tous autres Elemens, pour s’habituer és parties d’Occident; cft vtay leinblable auoir apporté les fources amp;nbsp;vrais raojellcs auec eux, dcfquclz leurs vo iîus fi fûient tellement accommodez peu à peu,qu’c i
g ri) .
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fin la fciécc amp;nbsp;vfagc en foit venu iufqiies à ceux de noz anccftres qui ont eu l’heur de les con-noiftrc amp;nbsp;pratiquer,puis nous Icsenuoyci pat Z« lgt;ayi c!r efcrit,oii autrement, en tel cftat que nous les feuplti d o- voyons pour le iourd'huy.Ioinél que ces quar-Vtnl combien . T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ir i-ii- ri rT»
Cy pourijUDy Orientaux que le Soleil daigne clchaultet preferahlei Ics premiers, ont toofiours cfté bien peuplez, a»* Occidt- pourucuzd’vn air mieux tempere quclenoftrc, propre à hi naillîmce lt;5c generation, non feule-inét de toutes chofes terreftres, ains sufli fecôs en cfprifz plus netz .plus fubtilz,amp; de plus longue vie que les Occidentaux. Outre ce,les extraordinaires accidens qui pcuucnt tout à coup effacer de U mémoire des hommes toutes les belles iniicntions d’iccux,y ont cfté peu fouuct lentis,ôc ont moins tourmenté cés régions que les noftfesidcfqucllcs mcfmcs nosanceftres ont cfté forcez de fortir pour diuerfes occafionsamp; en diners temps,plus fouuct qu’eux à nous, qui d’aillcprsauonstoufiours cftélevray iouctdc fortune du Monde,c’eft à dire,les pim expo-àiKicanti, fêzà tous changemcns humains, notamment pout cftrc le Variable fubicél de tant d Empires amp;nbsp;Monarchics,rndiennc,Aftyricnne, Perfe, E-thiop ienhe,Egyptienne, Scitiquc,Tartarefque, Septentrionale amp;nbsp;Turcomanci Vnc feule toutes lefquelles nclesa oncqiies peu fübiu-giier: comme fi i’inde le Gange, amp;nbsp;les hautes montagnes,defquclles ilz prénhieh^fqutre Sc l’OcccartJeurfulPjnt donnez pôùr'àflèurees barricrefa mieux dcffcndreleür libëitc', contre tant de mouuemens eftrangcrs. Tellement qu^
-ocr page 159-DES TROIS MONDES. 5I lien inftruitz,policcz,poiirueuz,amp; aguerris de tous ceinpsjils ont tellement continue leurs Eß-tats, fans reccuoirfi grandes alterations que nous,qu’il ne fe faut esbahir fi les Portugais les ont trouucz plus roides,quc les Efpagnols n’ôt faiftlesIndiens Occidentaux, trop efloignez du continent de la grande Afie, pour auoir eu tognoilfancc des moyens de ccux-cy. Somme •• s tjucnfin les Portugais furent forcez de pratir quer vn autre expedient que l’effort de leurs armes,pour f habituer amp;nbsp;continuer leur trafic en ces pays,qui fut tel que ie vous diray.
Dôcqucs les guerres pafTecs és codes de Ma-labatCSMolucques amp;nbsp;ailleurs,auoient-tant ha-talTé les Portugais, qu’ilz commençoict à liayr Itmcftier. Mcfines plufieurs des particuliers, confer^tr le 5’affricndans au gain,quittoicnt pcuàpculc• train des armcs,tellcment que les foldats per--doient celle ardeur remarquée du temps des Viceroys, Almcide, amp;nbsp;Albuquerque notamment. D’auantage les Indiens cftoient tant a-giietrispar vnccontinue de combattre, qu’ilz ipprenoient toutes les inuentions de leurs cn-netnis, pour s’en ptcualoir contre ceux qui les Iciirauoient enfeignees. loinôf que les Princes amp;nbsp;feigneurs des Indes fentretenoient tellement, que le Confeil de. Portug-al apperccuoit bien qu’auec le temps furuiendroient de nouvelles tempeftes, aufquelles l’efpcc ne renie-dicroit, rieftant alfez forte. D’y procéder par. AtnbalTades, ou belles parolles, les Indiens “e fe lailfoient pas affinci; -, au contraire fi.
g 1”)
-ocr page 160-PREMIER LIVRE
1’occafion foffroic dc pratiquer quelques ni« fes, ils eftoient fort habilles a tromper amp;nbsp;fur-prendre .■ d’ailleurs les nauigations ordinaires du Roy, efpuifoicnt les finances. Puis les perils amp;nbsp;naufrages, failoient que la perte efgalloit le gainitellement que le icune valloitpas lacha-dclle.'à quoy les Capitaines amp;: officiers aydoiet rfiat J» bien. Car ilsnepcnfoicntpourlaplufpartqiu dt fcjtipJir leurs coffres, tellement que fi le Roy dtf- auoit quelque chofe, il cftoit toufiours leder-eouiKrtet amp;nbsp;niet, amp;nbsp;faifoit OH la part au plus efloingné pat-jtj niy telles incommoditcz.ll y àuoit cela de bien que le Roy eftoitenbon mcfiiageauec l’Empereur Charles 5. n’auoit guerre contre aiinin Prince de l’Europe:amp; quât aux affaires dcl’Af-frique les garnifons fc maintenoient tellement quellcment. Apres beaucoup de difeoursau côfeil de Portugal, pour troiiuerquelqu’entre-' deux qui à l’aducnir adouçift amp;nbsp;retint aiifiinc-ment les Indiens;il fut auiféde fayder delà RcIigion;Qiielques vns fc reprefentas le ffiiidt qud’onen voyoitcftre procédé au Royaume de Congo amp;nbsp;autres endroits, par le moyen des Religieux amp;nbsp;nombre de Icfuites? Il va quatre fedles és Jndec, la premiere de demy-Chreftiés. La fécondé de Mahumetiftcs.La tierce de luifs, la quarricfme d'Idolapres de diuctfes fortes. On cftima donc qu’en gaignant les Mahume-tiftes amp;nbsp;Idolâtres, ou partie d’eux,cc feroit l’ap-piiydcTEftat amp;du trafic en ces quartiers. 11 falloir feulement des inftrumens pour entamer cefte befongne amp;nbsp;la pourfuiure courageufe-
-ocr page 161-BE8 TROIS MONDES.
•nent : à quoy ils nc trouucrcnt ger fjucles Religieux amp;nbsp;Icfuitcs. Lcfqi tnuoyez par fiicceffion de tçmps, fc font fort multipliez en l’Inde haute amp;nbsp;baflc : iufques à monter en Pifle de lappan és Royaumes de la Chine amp;nbsp;autres endroits, tant des ifles que de mrte ferme : Voicy en trois mots quel fut le commencement amp;nbsp;progrez de la focieté des éetniers.
Ignace deLayuolaBifcain,Gentil-homme ART. 17. aflez pratic aux armes, ayant perdu la iambe Online étoiâe par vne Canonade, comme il tenoit fort en Pampelune alïîegec des Françoistne fut itfMtti. pluftoft deliuré par eux, es mains defquels la ville rendue,il tomba , qu’ayant confideré les ^anitez de ce monde, fe refolut d’en quitter les apafts, amp;nbsp;fe vouer du tout à pauuretc amp;nbsp;Religion. Pource fachemina en lerufalem,d’où retourné à Barcclonne amp;nbsp;Alcata profil ta tellemét tsfeiences de Philofophie amp;nbsp;Theologie nofli-rnement, qu’ayant long temps enfeigne contre l’aduis des Inquifitcursde lafoy, il fe retira à Paris en Feuricr mil cinq cens vingt-huiét : où ayant cftudié àMont-agii iufques en l’an mil cinq cens trente cinq, recent dix compagnons refolus de faire mcfme profefiîon que luy.d’cn-feigner amp;?'pra6tiqucr les œuures de charité.
Pource fen allèrent à Rome fe faire auoucr du Pape amp;nbsp;confirmer leur defiein. Puis fcfpandi-rent àVcnizeamp; autres endroits d’Italie à ces mefincs fins:fe nommans Icfuitcs comme de la comp.-ignic de lefusamp;non d’Ignace. Ce fait
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mil cinq cens trente huid, fc r’aflcmbicrent 1 Rome pour mieux fonder vn aflèurc cftabliflc-ment de leur focicté : faifins vœu depaunrece, chaftetc amp;nbsp;d'obedience. Or comme fur ces cn-trefaiiâcs., lean troificfmc Roy de Portugal, full conlêillc de peupler la foy Chreftienne es Indes, amp;nbsp;qu’il euft mandé à laques Goiiean principal de fainéie Barbe, que fil cognoilToit quelques gens de bien pour euuoyer aux Indes ■ qu’il i’eh aduertill, l’allcura de ceux de Rome:
Ce qui luy fit enuoyer au Pape pour Ambaflà-deur pierre Mafcaregne, qui faddrcllà à Ignace, lyy donnant lesJettrcs du Roy.-Icqucl tou-tcsfoii ne luy donna que François Xauicr Na-uarrois, SiC Sinyo.n Rqderic Portugais, Icfqiiels allèrent à Lifbonne mil cinq cens quarantc:où depuis furent nommez Apoftres.Ignace cependant demande par le Cardinal Galpard Conta-rin, permillion d’amplifier la compagnie : affin que mourant ils laiflaflcnt des fuccefîèurs, puis la confirmation par eferit. Surquoy l’vn des trois Cardinaux députez pour y auifer, trouiia tant de raiibns pour empefclicr la creuedefi diuerfes religions, qu’il fut long temps reculé de Iqn efpoir. En fin toutcsfôis il obtint le xxyfi. Septembre , mil cinq cens quarante, pourueu que le nombre qu’ils rcceuroicnt ne montallpJus de Ibixanre en tout : amp;nbsp;qu’il fiif-ïènt bien c/próuuez douant la confirmation. Sur ce lefcpticfine Auril, Xauicr fembarquaà Ei/bonne pour les Indes, demeurant Roderic CM Portugal pour dreficr vn College de leur.
-ocr page 163-B î s T k’o I s mondes. 54 compagnie à Coimbre, qui fut comme la pépinière d’Oricnt.Dc faid,mil cinq cens quarante ^eux, on enuoya en Goa Métropolitaine de toutes celles que le Roy tient és Indes,pour en ätclTer vn autre : lefqucls font tcllemét accreuz qu’en Coimbre y a pres de trois cens perfon-ues,5t en Goa bien deux cens. Defquels deux Colleges principalletnent, a pris foütce tout CO que ceux de leur robbe ont fait en lappan, Chine, Petfe, Ethiopie, amp;nbsp;autres pays Idola-tres.Xauier donc defeendu en Goa où,amp; ayant pratique à rHofpital,amp; autres lieux il voyoit hc beloing, fut à Comory,'de là à Machacar, puis aux Moluques, amp;nbsp;à Mot, d’où il fut à lappan conuertir plus de quinze cens lappa-nois. Toutesfois les fçaehant deftournez par 1« Chinois : or qu’il fut deffendu d’entrer en la Chine , fur peine de mort aux cftrangcrs, (trainde que la pradique de leurs mœurs ne corrompifl'ent celle des naturels. ) Il fy achc-Uiina neantmoins. 11 mourut le dernier No-Uembre mil cinq cens cinquante deux, en la chambre de fon nauire. Et comme il auoit ordonné, les Portugais remportèrent fes os enterrer à Goa. Somme que le nombre a mer-ueilleufement creu depuis mil cinq cens quarante trois, que le Pape Paul les confirma de-icchef le quatorziefme Mars ; Icur-permettans ) d’y reccüoir autant de perfonnes qu’ils cii trouucroient propres. Depuis les'autres Pa-pes les ont toufioùrs confirmezquot; amp;nbsp;fauonlêz ; , • de plufieiKS priuilcge$. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;h rau. -, o V
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Tellement qu’cn Italie ils ont cinq prosin' ces,celle de Rome qui contiét treize Colleges fins la maifon des Profez, nouices,amp; quelques refidenceSjOÙ les Colleges ne font encor dref-fez. Sicile fait huid ou neuf Colleges, Naples fix. Milan fix, Venize huid. Celle de Portugal en a neuf, fans les refidences d’Affrique, amp;fe$ prochaines. Celle d’Orient fix,amp; feize refiden-Ces.-le Brefil trqis,amp;fix refidences. Les quatre d’Eipagne cinquante deux, tant Colleges que maifons de Profez amp;nbsp;Nouicc .Les deux de finde d’Occident au Peru, Sc Mexique, ont huift Colleges, cinq refidences, amp;nbsp;huid maifons de nouices. Les deux de G.iule en France amp;nbsp;Aquitaine : La premiere a huid Colleges, fins quelques autres qui fe commencent. L’Aquitaine fept. Celle de Flandres Icpt,aucc quelques refi-dences amp;nbsp;maifons de nouices. Les trois d’Alle-inaigne font au Rhin, en la haute Allcmiignc, amp;nbsp;Vienne auec dix-fept Colleges, fans les rclï-dences Sc maifons. Polongne a cinq Colleges; Suede, Tranfiyluanic, amp;Mofoouie, quelques refidences. Somme vingt deux Prouinces, dix maifons de Profez, cent cinquante fix Collèges, douze maifons de nouices, amp;nbsp;trente trois refidences.
Vous ayant fait cognoiftre les dcfcouuer-t’t PoTtn- res,conqueftcs,amp; peupîades,tant des portugais gtHontfjid que Jes Eljaagnols en AfFrique, amp;nbsp;grande Alie; promefiè mefemondde vous fiire enten-/■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftfccc qu’ils ont flit au monde neuf, bien que
•urejjitSH.j d’vn aufli diuers fuccez qu’en Adrique. Caries
-ocr page 165-DBS TROIS MONDES. JJ
Portugais y ont fait voir leurs auantages auflî
Petits, veu les grandes terres amp;richcflcs mer-î*' «quot;« ey Utilleufcs que les autres fy font moycnncz.quc l«E(p?gnols en ƒ ffrique, pour la quantité de pays amp;nbsp;riches traffics que les Portugais y entre- iptnJut Jtt gt;icr.nent. Premièrement donc, ievous repre- f’rtt'i««-fenteray l'Amerique. Puis vous diray comme 1« Efpsgnols fe font portez à la defcouuerte amp;nbsp;conquefte d’iccllc, tant contre les Indiens, que Françoisjles cffcûs amp;nbsp;diuers efforts defquels igt;’y leront oubliez. Non plus que lesraifons ^u’vns 6c autres allèguent pour fe maintenir Seigneurs proprietaires de ces pays,qu’ils fem-lgt;lcnt vouloir départir comme feroient les plus proches voifins vne foreft peuplce de beftes, Hui n’auroiêt aucun aueu.Vous verrez en apres ^oinme les Portugais en voulurent auoir »puis ’ITcurer leur part, quand ils curent ebafle les bançois. Aucc les voyages defquels, le naturel
façons de faire des Saunages y feront repre-Itntees. Pout fin,de quelle forte ces deux peuples fe font comportez, pour dcfcouurir les riches Iflcs des Moluques , amp;nbsp;fappropricr le grand traffic qui en tcuient à toute rEurope.
Fin du premier Hurt.
-ocr page 166- -ocr page 167- -ocr page 168- -ocr page 169-Sommaire dv second li
vre des TROIS MONDES.
vX rcprcfentationde l ^mcrt-que dite nouticdu monde , (y~ fJAr aucuns, terre du Pciou par d’autres, Inde Ooccidcntale, mal proprement, pourquoy. Commencement , Ct^pro^rel^deladejccuuirte
de ces terres Occidentales par chrifi.Co'omb.Ce-ncuois.L'^rt de naut^uer entre les chrefiiens. Cotrabl du ppy d’Aragon auec Colvm pour faire (efle defcouuerte.Desifles Canaries.pßran^e def-fein d’yn malcontent pour ne yeoirfon mente rc-eonu.lettres des chreßiens admirée: des Indiens, ^compenße de Colom retourne' en Eßp.pourfadej' I cottuerte.pepartemet du monde ^ue le Pape .ytle-I Jflt;î».6.ƒ4i^ entre les Pays d'pfpa^ne, cr Portu-1 ^al.Des terres par eux defcouuertcs,ct^ a deßcH-I wir..ytuec l'original delà Bulle.
I } Secondhoiage de Colom aux Indes Occidentales. I Des Caribes,Canibales ou Mange homes.PaïUardi-1 fe cr infolence des chreßiens.
4 Source cr guériront du Mal de Kerole, dite ailleurs mal de Naples mal Frant^ois. .yfuec les raifons pour^uoy. .ytutre mal des Niguas e's Indes.
5 In calomnies des Eßacrnols cotre Colomb fint cait-fes ^u il retourne mal trtùblé de tous , Cf- mßa V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A
meurt Je JeJ^Iaißr.Defeoutterte Je la tfrrefirme Ve la Mexique,masnn,religio», richefes ,genti-lejfes granJeur Jei Mexinquains.
VuperH,Je laCußtlle J’or, Jes maurs Jes habitas en ces pays,auec laprmfe, cr ration ßrs^e G?quot; Jcsloyale ruine Ju ^oy ^iaba!ipa,cr' Je Jón rßat.rour lequel tant Je feJitions CT' jaiiure-te’^yjontfuruenucs entre les l’i'i^rres ^l' ^‘^gnfles.
y Dejcoituerte Cr cenJitions,tanl Je Panama que cartiers quot;yocfins.
Yy
S Defiouticrte Jes François, ^nglots, f'cnitiens, Ejjagnols ey?'- autres,yers les parties Ju Nort. l^oyage Jes François 'a la pion Je Fyprßnta-tionje la terre, Jufort y Jr eßepar les François: Des mœurs c^r portemens Jes Saunages, les moyens que tinJrct les F.ßagnols pour en ihß' fer le François.
IO Voyage Jes François- Gafcons,foubs le Capitaine ^nurgues BourJelots, pour regai^ner la FloriJe, Cr- faire Jes Fßagnols ce qu’ils auoient faill Jet
François.
11 ont eße les premiers Jefeoutfrettrs Je la Fieri Jes (yr pays yeeftns. .y^uec les Jitters moyens qtt'tlsy tmJrent pour s’en ajleurer, mefmement des religieux J’Eßagne. Delà coße Jes Molues-
Faijons qu'aleguent les Ffagnols pour femain-tenirfetgneurs c^‘ yrays proprietaires Je toutes les Indes OtciJentate.'-,dcni la FlenJe fait porno: Ca-autres terres Jifceuuertes par les FrançoU, ^ngleis,.yflrmans,F'entiicns,C^ autres.
1} lÇe(po»ce des François nbsp;nbsp;nbsp;autres natids aux pre-
lenftons des Fjpagnols ce- portugais fur la fiquot;
-ocr page 171-^neurïeJes ißes Orientales Occidentales.
gt;4 Deßottuerle des autres terres yoeßnes de la flo~ nde.
C*ntbales.l{atß)ns des Barbares contre le Pape % t^^ßa^ne Des ^md^nes, CPquot; lt;i'où la fiter-te de cefle opinion eßprocede'e.De la terre du Bre~ fddesgrandsßenHes,Oregl4n,Maragnon, nbsp;nbsp;Jf
flate : auec les .Amal^ônes qu'aucuns Efiagnols 'feulent faire croire y auoir yen.
-ocr page 172-SECOND LIVRE DES TROIS M O N D £S.
I E N lt;]iie rAnifn’giic ni.'ji cûé toute dcfconucrtc ny sf' iuicttic^du moins entière-ment pcupice cómt fenrJo
parties ijuc les Ffp.ignols ont troiiuc Jes plus riches; fichl-cccju oniuticnc pour eftcnduc du NorC au Midy prciuuit foinic de deux prefi^ii'lûes r^oiezGon- PcninfuJes,I’vnc touteslois plus grade des si‘t/,Fern.o- f^‘eis cpicrimtrC: à fçauoii celle du Nort itteilii.l’ Cie- peu contnic Se moites peuplée ejue celle dutui-eo.CorteiA/dy.TcIlemct fjucftncoukurcou de/lroit cjui
Ircués entre Pana-cujnian.sd- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Dros, tranché (potiry farre
joindre rOcean à la Mer du Pu,) ce fer oit les deux plus grandes Ifles du Mc:dc : ït telles tcu-Alaicon xt-tes fois fc dcbaorcnt appcller ces deux pais, le ’i^mârâ\'e‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;clefcjuels cil beaucoup plus grand que
m^^an. \'ej- i^oilrc Eur ope, lequel commençant vctî lerni-p-io. £eii:^n cly arr de/lroiä de Magellan par la region des ythuit^Leul, Gearrs de Pantagôs, fait au dclfuslarichepro-^j'^^^^elu Peru.Puis fcflcndanc rufqucs au de-' flroir aux deux extrernitez duquel font les villes E/pagnoles de Panama amp;nbsp;Nombre de Dros retourne à droiôlepour faire le pays des Canr-baies, air delà dcfquels forrt les Brelîlians entre
-ocr page 173-DESTROlS M O N D F. nbsp;nbsp;nbsp;3
5 les plus grands fleuucs dn Monde Orglanamp; I Param igacut autrement Rio de plata , partie
1 defquels Lont comme fuiets au Roy de Portu-' gal tantpourceque l’Italien Vctpuce dclcou-Iutitccftetcrreàlesfriiz,que (cion le rcpaitc-tnent faiót par le Pape Alexandre (ixielm*, entre luy amp;nbsp;l’Efpagnol, dont nous parlerons aillent mieux à propos. La partie Septentrionale eómmeedes ccdcftroit oLicft la Caftilc Neuf-ue,Mexique,Meclauacam,lucatam , aucetout teqiiicft lùr le Golfed’icclüy, amp;nbsp;autres regios tomprinfes fous la neufue Efpagnc ; laquelle a pourfa droite la Floride, lanouuellc France, puis Canada, terre de Corte rcalis, V ftotiiland ^autres,auccgrand nombre d’ifles que nos
j Ptançoisdefcouurirentallansàla grand Baye l pdckcr des Moulues qu’ils ont dés long temps l icfeouuertcs.Mais le carrier gauche de la nou-I Uellc Efpagnc n’eft (îconneu ; comprenant les j,g«-l rôttécsquis’approchentdela mer Vermeille, „„^41 ,.11. j Marata,Toceac,Tol,Quiuira, Anian 3e autres d« 1»-1 rpi’aucuns penfent toutesfois eftre ioinftes à des.
1 l’Afic du vieil monde. Au parfus la partie Mc-l tiiionale où e(F le Peru , eft appellee des Efpa-I gnols terre ferme, pourec que dés leurs pre-1 tiiiers voyages auc Colom, ils ne defcouurircnt
(pueles ides Cuba,Fernandine,Hayti 5e autres Fuis enhardis de pafler outres , ils vindrent «ttctctrc,laqucllcvoyans fl grande , Senclaquot;quot;'*'’'^'’' ttouuansffte comme les autres , Vappcllcrcnt terre ferme, 8c Inde Occidentale pour la ref-fcmblancc que les premiers defcouurcurs dires
’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A iij
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à Colo au oir trouué entre ces pars, amp;nbsp;les peuples qui les cultiuenr,aucc les Indiens d’OticC; ou poLirceque cepiloctcqui mourut: à fonretour chez Colom à Madère, eftant fur fa route pour aller à finde Ethiopiéne où le Portugais traffiquoit , fut porté par la tcinpcfte es Ifles d’Occident qu’il trcuua plus profitables que le Cartier auquel il cftoit coutumier de négocier; amp;nbsp;par ce les nom 11 ndes, fort mal proprement toutcsfoiç veu la dift'eréce qu’il y a entre l'vnamp; l’autre pays, bien qu’Arift. die que les Gréez uXn/J, I. rffpenloientquc l’AfFrique futioinéle à l'Indie d’Afie voiant és mœurs la mcfme fauuaginejamp; (êmblablcs Elcfans.loinéh que Pline dit, qu’o alîèurc y auoir double Ethiopie, l’vne Orientale l’autre Occidêtale.Voire que le mot d’in-dcàdctouttéps efté commu àplufieutspays-Notamment aux Méridionaux amp;nbsp;ceux d’Orient. Caries Géographes amp;: Hifloricns tant Gréez que Latins, ont alllgné vu pays d’Inde fur l’Ethiopie. Mefmc Pline faid mention des viinlf' * Mines d’or qui (c cultiucnt es indes Septen-'
1.2 trionales amp;nbsp;des Indes en A fie, outre celles de ledfs fndlt;s G.ingcsivoiredes Indes SeptentrionalesScdes
Indcs de La Gaule. Puis cette terre fut appellee i'ï eir Oroi Amérique, du nom dcceluy qui premier def-couurit,non cette partie froide tirant au Nort, ” ains la Meridionalc.-cóme vous verrez ailleurs au voyage d’A incric V efpucc, car il faut toii-, cher les defcouucrtcs de ces pays.
Bien que les Efpagnols amp;nbsp;Portugais tiren de grands proffits de leurs defcouuertcs.-lepret
-ocr page 175-DBS TROIS mondis. 4 wier honneur toutes fois en doibt cftrc rendu il’Italien. C.irlanon moins dofte que genc-tciifchardiefe du Génois Florentin , Vénitien afpiuns à la conqncfte eFvn honneur immortel ioinft l’elpoir d’vn proffit extraordinaire qu'ils fc reprefentoient Jeuant les yeux; leur fit mettre bas tout obieft de crainfte, pour conduire ces deux nations és lieux defquel ils dechalFcnt tous autres Chretiens pour le iourddauy. CaJemolFe Venitié, Antoniti Genoisqaremicremcnt fc hafarde- ion Ginois tent pour defcouurir en faneur des Portugais, cjuintamp;ci toiitcequicfloitdel’Affrique Sc Ethiopi •, au delà leCap.de Nom , comme ic vous ay dift
.11' r,t. „ r r-i - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I ■ I- lednitspoMr
ailleurs. Puis Vclpuee Floretin pour la m ime i Nation reconnut des terres dont le Portugais n’a voulu qu’on parlalF depuis. Mais Chrifto-flcColom Génois d’honneftes amp;nbsp;panures pa rens de Sauonne ouNerni,onbicndeCugn-t-o tirant fa race de Paleftic en Plaifance de Lombardie,dofte, vifjCuricux des chofes rares; apres auoir vn long temps voiagé pour le trafic en la Merdelcuat, alla veoir Lifbonc amp;nbsp;autres endroits de portugalamp; d’.Aftriquc’.nonr rillant de fe ttauaux,vic fobre amp;( efcharcc,Do-mcnic Colom fon pere fort aagé ; efpioit ton-tesfois l’occafion pour employer les defirs de fon cœur amp;nbsp;de fon cfprit,peu contant de viurc oifif fans honneur entre les Chreftiens. Ad-uint fnrceqn’vnnauirc qu’aucuns maintiennent conduit par vn François,les autres Ef^-gnols: fut iette par latcmpefte fur les ifles de la
A iii)
-ocr page 176-SEC (J nd livre terre depuis nommée Inde Occidentale. Soie «jn’il Paye ainfi nommés la treiniant.o'i le peuple femblablc en quelques choies aux Orientaux defquels il vcnoit-ou pource qu’il laiii-geoi!:concincntc,amp; nô fcparéc de l'Inde Orié-iLyTnit’-cvt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;9”- loir, ce dilgracié Pilotey
jlt;ou,\r; y ni auoir remarqué ce que le temps amp;nbsp;Cd lulfilan-ce Iny donna le moyen, la tempefte pailccan bout de cinq mois retourne en Portugal aiice quatre mariniers^ le relie mort du changemét d’acr Se autres inconueniens) fut recucillypar Colom (oità Madère,loit au Cap de Verd, ou autres lieux où il le retrouuall ü heureux pour cîîrc biéenfeigné par ce Pilote de tout ce qui’il fçauoit. tcllemétque ces mariniers amp;nbsp;leur Pilote mors en peu detemps lans qu'on ayeiamnis iccu depuis nouuclles deux, non fans foupçon de l’Italien qui Icslogeoitd enuie luy redoubla de voir iSt cfFcélurcr ccqnc l’autte n’auoitqiie delîèigné fur l’afèurancc de fon fçauoir, ou de tjucIcdcffunclluyauoitrcprelcnté.Carcn'
J5O0. cores que l’arc de nauiger s’enfcignall lorsés cfcolles : routes-fois peu fehazardoient’dclc mettre en pratique, fors comme prefque tous en la Merde Icuant amp;nbsp;codes d’Europe, Iclchât Iquot;s codes amp;nbsp;ne les pcrdâtdc veue quelemoins qu’ils pouuoicnr,non punéiiicliemcnt nyp.ar 1'clcuatió du Soleil, vc du Norc auecl’Allrola be,I’ai balelîCjball-') de Iacob, amp;nbsp;autres inftru-mcns.dcsmoyenslciilznon Iccœurny l'Efprit lujUnanqiioycntà la pourfuirte de ccddCcin. rourceenuoy Barthelemy Colom fon frcrc,
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Soliciter par offre de grans trefors amp;nbsp;longue tftedue de terres, Héry fcptiefmc peredcHéry liuifticfmc Roy d'Angleterre. Mais luyamp;le tôfcilauquel il auoit donné charge d’auil'cr fur Kfait.lcrennoyerctaucc moqueries. Mclmcs IsRoy de Francc(commc nous iugeons les ac-^dcnsàl’aparcncc amp;nbsp;non à la vérité folidcamp; ’Naturelle) non plus dom lean Roy de Por-^i^gal duquel il s’eftoit fait vallal , marié natiiralizé en fon Royaume ; n’en firent plusd’cflat. Surquoy venu en beuillc . amp;nbsp;veu •luedom Henry dcGufman premier Duc de ^IcdinaCcli n’en renoit compte; fc defcouurit
Loys de la Cerda premier Duc de Medici , duquel il fut tenu pour affronteur, bien Hoaucuns tiennent que ce Duc voulut armer pour Colom en fa ville du port fainélc Marie. Mais que le Roy amp;nbsp;Roync Catholique luy ilcftendircnt, aufquelz, en fin rcfuzé amp;nbsp;rcicéfé prefquc par tous les fouucrains, il s’adreifa- Et qu’il aye apres tous fes moiens , confom-’’lé vu longtops en pauureté amp;nbsp;dcfdains ,fans 'Hrcbien ouy parfept ans, pour les exceffi-■i« richeffes qu’il prometoit en tant de pays, «qu’ils tcnoict tout pour impoffible, ioint la pwureaparéce du perfonnage cflranger ; deux 7’alitcz aufquelles on a toufiours de trop près «gardé-.conifat ncantmoinsen fes pourfuits Sc ''ffeutace de l’auenir ; il fuiuoit toufiours la Courtjfc retirant en la maifon d’Alphonce de Qmntauilla recepueur general des Finances
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des Roy amp;nbsp;Roync Catholique,homme notable amp;nbsp;curieux dctrecenir les perfonnesde merite. En la faneur amp;nbsp;priere duquel, qui l’aiioic feulderous les Efpagnols nourry amp;nbsp;affifté: fut en fin connu du Cardinal d’Efpagnc Ai-cheuefque de Toledo Dom Pierre Goncaledc Mendoçi,qui luy prefta l’oreille , Iciugrant d'efprit amp;nbsp;d’entreprifc. Par ce fut oüy du Roy
*7-**quot;' ÿi.
de la R'jyne par fon moyen amp;nbsp;du receiicur. Si qu’aiant fait voir fes memoires amp;nbsp;inftru-éfions, le lecours fut refolu amp;nbsp;contraft faith vingt fepticfme Auri!,mil quatre cens nouante deux entre les Roys Sc Colom au carapte-nant le fiegcdeuant la villede Grenade contre les Mores:e(f ans ces Princes en la ville de fain-té Foy qu’ils auoient fait BaQir .au meillieu de leur armée,laquelle en chafTa les Mores en fin, apres leur dem eu reen Efpagnc depuis l’an fept cens vingt. Tellement que celle guerre, que Colom ccaignoit deuoir cllrc rempcfcheinmc de lès dellcinsen futl'occafion premiere . à fin d’cllablir la foy Catholique en ce noinieau monde, Aeenchall’er l’Idolâtrie come ils vou-loient challer la foy Morefquc pour alfurer h Catholiqueen toute lEfpagne. Ainfiayâtdone à Colom fes prouifions amp;nbsp;lettres Royaux, on luy fit deliurcren. AnJalufie trois nauires telz qu’il dem indoit 3uecgens,viures, armes, amp;nbsp;toutes telles munitions qu’il voulut. Et pource que l’argent eRoit courr,au moyen des fraiz de l’armée;Loys de fainél Angel Cotrol-Icur de l’ordinaire,en preflapour le voyage: le
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fonttift faid Ie vingt fepticfmc Aur il, parde- Contra^ Jet ’iïntlefcccetairc lean de Coloma,amp; confirme Pwptiuilegequi luyfutdonnc cnla ville de^“^quot;* ^renadc.troificimeiourluyuatjo.Auril.por- j,fcauurt-'oiccntr’autrcs conditions qu’il ptendroit le„t„,^es u. ’lixicfmc des droits amp;nbsp;rentes du pays qu’il def- Jet. fouuriroit pour le Roy.Ce qui luy aefté paie. Puisk Ion filz Dom lacques Colom deuxiel-■quot;e. Admiral J amp;nbsp;apres k Dom Loys Coló troi-'icfme. Défait Colom s’en alla en la ville de f »los de Moquer donner ordre à fon voiage, lu’il commença le troifiefme Aoufl: * menant trois Pinçons pour Capitaines amp;nbsp;Pilotes de fcnauircs tous de Palos, comme la plus part ^autres mariniers lufqucs à (ix vingtz hom-'t'cs.ptcnans la route des Canaries inconnues 'ufques au regne de Dom lean de Caftille fc-tond du nom.rcgnât fous la tutelle de la Roy-»cDonnaCatherinc fa mere.Car l’an mil quatre cens uftante trois,Pierre de Vera Cheual-licr de Peres delà Frontière, amp;nbsp;Michel de Moxique,conquircnt la grande Canarie amp;nbsp;les autres ifle au nom de Fernand amp;nbsp;Tfabel, fors
1» Palme amp;nbsp;Teneriffc qu’Alfoncc de Lugo i.« ijles Ca-conquit par leur commandement qui le firent quot;‘”'0 Cr lieutenant de T ener ife. Les habitans eftoient ^*^^*^”* Mores Se Saunages fans feu, pain, vin, vefte-tnens,loy,Police,ny armes, que fruitz natu-telz,cau,pcauxdcbeft:cs,pierrcs Sc ballons ef-guifez par des prierres.Lcs premieres Iflcs font »deux cents lieues d’Efpagnc, Lançatotc Se le ïetïdeux cens quarante, toutes comprinfes i
-ocr page 180-SECOND LIVRE cinqinncccincj o'j foixaiiK lieues ou eniiiron; allîzcs depuis le vint qiiatriclnic iniques au vint ncufnicfme degré de l’EquinoéHal vers le Pol Aréliquc.Ainlî noni;nce,difentplu!îeurs, pour la quâpté des Chiens qui y ont efté veuz grans amp;nbsp;beaux,mefinement en la grande.Bien qu’aucuns de noz miriniers veulent tirer ce mot Canarien des Canes qui rendent lefucre en quantité. L’.air y ch doux amp;nbsp;tempéré, occa-ïîon des grans fruits qui y viennent. Colom y ayant faicteguadc.prins bois,chair, poilFou amp;nbsp;autres neceflîtez, partit de la Gonaerc Icli--xiefine Septembre , mil quatre cens nouante deux niuigcant aucc tant amp;nbsp;Ci continues incô-moditez,que l :s m triniers, fur tous les Pinçons le voulurent en fin faire mourir comme abufeur.Lors mefines qu’ils virent vne grande prairied’hôrbcs/urleau penfans cHi'c perdus. Mais les ayant pa(îe,ils virent que c’eftoient feuilles qui vonc flott.ls entre deux eaux,quai! en la fuperficic de la Mer , amp;nbsp;felon le temps A' agitation des canes coururent çà amp;nbsp;là; par fois au milieu du Goulphc, parfois plusloingSt direz que ce font grans prez iauncs-vcrts,amp;de couleur pailéc. Surquoy pour les contenter, les aiîcura que dedans trois iours Us verroienc terre, ce qui auint. Car le vnziefmc Oâobrc /gt;iMrnTv1^ir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ganahami l'vne des Lu-
fi»mcrItère- c^yos. Or pout cc que le marinier de L’epe qui WW. le premier auoit veu terre, retourné en Elpa-gne n’cuft aucun prefont à lacouftume deh Mer ; de de/pits’en alla en Afrique où il renya
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fafoy , amp;nbsp;ne fit depuis que trop de maux aux Chreftiens. A la dtfcouucire, l’Amiral amp;nbsp;autres de loyefe mirent à genoux chantans le Te ßnm Itutdamus, ne pouuans tous fe faoulcr de Wer amp;nbsp;embrafl'er Colom d’vn fi heureux exploit. 11 demeura trente iours depuis les Canaries à venir là. defeendu il prit polîeflîon du lieu qu’il nomma fainél Saluador. amp;de là fut à Baracoal’vn des ports de l’ille Cuba vers le Mort, d’où par les indiens nus amp;nbsp;volontaires, fe fitmener à Hayiiancrant vers le Noitau port Real,comme il le nom.raa,où il fit expres toucher fa Capitane pouroccafion d’y laifler gens Soudain leCaciqucîc’tft le Roy(Goaca-Dagarijtraitta amitié aucc les fions ,defqutls ceslnfulaires rcctuoicnt quantité de fenetes, cfpingles,coutcaux,tfguilles, amp;nbsp;autres choies pour de l’or; amp;nbsp;les viures qu’ils donnoient en efehange. Forme de contraâ beaucoup plus fimplc Sc anciennCjComme dit lelurifconful-tcRomain, que la vendition amp;nbsp;achapt prati- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-
quée feulement entre les hommes depuis laquot;'quot;'’ cognoillàncc de l’or,de l’argent, amp;nbsp;autres ma-titres dcfqucllcs on foimavnccfpcccdemon- d'tjclKi-^c noyé courante,pour fubuenir au deffault de ce deveni^,,,,,, que les hommes n’auoict pour donner en troc demarchandife , amp;nbsp;rcccuoircequileurefioit nteeflairc. Mais la corruption des hommes y a trouué tant de fubtilitez que la ronde f mplef-fe de l’ancien elthage, eft par aucuns beaucoup plus louée que les fines amp;nbsp;malicieufes inuen-tions que les hommes ont trouué pour fc de-
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Lttlrtsdts
Chrtßitnsm admit alitn du Indiens,
Culom retour ne en E/pa-^ne foire l'on rapport aux tLoys Catlio-liijues, 4. Mars, 14 9J-
s que àLif-
Q^nf Ät«. dtns mémo
rables en £f. pap^ne l'an i49t:
ceiioir en cette forme de nouucau c6trafl:.Puii ayant Colom reconnu la terre, bafti vnfort quaré du nauire ropu, où il laifla trente huiél hommes,vn Chef amp;nbsp;Chirurgien pour recon-noiftre mieux le pays amp;nbsp;en apprendre le langage afin de luy feruirde truchemésàfon retour: / l’eretira de l’Iflc Ifabclle ,ainfi nômcc,du nom de la RoyneCatholique, pourtireren Efpa-gne faire fon rapport ; lardant les Indiens fort cfmcrucillez de leur hardielTe à fiirniontcr tant de perils , non moins que de leur auaricc pour chercher fi loing les ordures de la terre: amp;nbsp;des lettres qu’ilsenuoient les vns aux autres Lefquelle ils regardoient en grande reuerence croyâs qu’elles auoict quelque efprit,amp;qu’el les parloient comme les hommes par quelque diuinitc plus que par arc humain. Voyez nia merueillc ne vient pas d’ignorance plu du merite de la choie admirée. Il arriua bonne le quatriefme Mars mil quatre cens no-nante trois , d’où il fut à Palos en cinquante iours de fa départie des Indes : ayant demeure pres de trois mois à defcouurir les Lucayos, trois mois à fonfeiour amp;nbsp;retour à Lilhonne où il fut porté par la tempefte. Ainfi l’an m“ quatre cens nonante deux furent remarqueï en Efpargnequatreaccidens fort mémorables air Royaume . La prife de Grenade fut le* Mores amp;nbsp;luifs lcdouzicfme lanuier. Etfurh findcluillet les luifs chalîez hors leRoyaU' mc.Lefixiéfmc Décembre vn dcbalfe conéi' tion natif de Remeufe en la principauté de Ca-
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tî!ogne,dit Ichâ de Canamares, dóna au Roy îBarcslonnevncoupd’Lfpéefurlccol, fi dan-Jfteux qu’il en penlamouiir,amp; bien qu’il fuft ol,ce qu’on connut à l’opinion qu il auoit idlrejRoy f'ilciift tué Fernand : fi fut il iufti-ÓCcomme traître. Coloiu ariuaà Barcclonne ^infuiuant mil quatre cens nouante trois en ^uril,appoiTant auRoy jaliori de danger de fâplaye,nouuclledc ladefcouucrte des Indes, 'lyfirtf^üttbienreccu aucc fix Indiens , nom-^fcde Perroquetz amp;nbsp;autre fingularitcz. Les Wiens demandans Baptefmc furent baptifez ’idquels les Roy Catholiques aucc Ûom lean ^Eiir fils amp;nbsp;heritier J furent parrins l’vn nom-’’cFernadd’Aragon,parét du Roy Goagaua-'ij l’auttcDom lean de Caftillc que Fcrnâd ''Wutauoirprès defoy.Mais il mourut deux ‘”5 apres. Les autres retournèrent aux In-«sauecColona, auquel les Princes firent de Krccmf^ce “tauxpiefcns. Entre autres luy confirmèrent
priuilege en Rarcelonnc, le vingt huiélief-'quot;tMay, inil quatre cens nonanre quatre :1c l'ttnt noble,luy donnèrent comme à fes de-fttndâsjtiltre d’Amiral perpétuel de ces Indes toinmede fief noble ; amp;nbsp;que tous fe nommaf-WOom , aucc les armories Royalles de Ca-We 5c de Leô,mtflécs amp;: départies aucc d’au- * 't«,approuuans les armoiries enncicnncs de la '’rc.Faifant des vus A: des autres vu efcufibn 'l'tnbrc,auec vn chafteau d’or en châp de gucu Its'.ayant les portes amp;nbsp;feneftres d’azur, Âe vu Wn de pourpre, ou de couleur de meure en
-ocr page 184-SECOND lIVRÎ champ d’argent, auec vnc couronne d’or lanï-pal'sc rampant comme les Roys de Caftile, amp;nbsp;de Leon le portent. Le chafteau amp;nbsp;Lion au chef de l’EfculTbn Jc Lion à gauche. Les deux parties de l’Efcuflon diuifccs en façon de Man-teaUjà'droitc vne inerties eaux perfes Si blan-' chcs,amp; y eft figurée la terre ferme de ces Indes qui comprend quafi La circonferéce de ce quartier, laiflant le delTus ouuert. De (orte que les deux pointes de ce pays figurent le Midy amp;nbsp;la T ramôtanc amp;nbsp;ledcllous qui fignific l’Occidet, eft vnc terre toute d’vne fuitte q v.a d’vne pointe à l’autrc.Entrc ces pointes la mer eft chargee de pluficurs ill es, amp;nbsp;la terre amp;nbsp;les ifteSjfort vertes, gainicsdcpluficurs palmes amp;nbsp;autres arbres Car ils n y perdent iamais leur fueille, ou bien peu,Secncctte terre ferme plufieurs couleurs matifccs amp;nbsp;femées de grains d'or,pour dénoter les mines. A gauche cinq Ancres d'or cnchâp d'Azur pour le tiltrcd'Amiral perpétuel de ces Indes. Les armoiries de Colo au bas, ceft afça-uoir la partie haute de Gueules ou fâguinéc,amp; au defibus vnc barre d'A zur'en châpd'or. Au fommet de l'Efcuftbn vn heaume d'eftat au naturel de huiéf fcneftres,aucc vn Timbre d’azur amp;■ d’or, ôc fur le heaume pourcrefte vninonde rondamp; vnc croix rouge dclFus, amp;en ce inonde la terre ferme amp;nbsp;ifics painftes commedef* fus,amp; hors rEfculfon en vn roulleau blancccs Icttresdcfablc:
Pur
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Por nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ptr Leo»
i^ueuo Mondo hall4 Colon. Pour Cttßtlle four Leon ÎLoutteAU Monde troutM Colom.
Puis en fa faneur firent lieutenant General dcl’IfleEfpagnole Bartelemy Colom fon fro K,auec autres biens qu’ils luy donnèrent.
Premier que l’y faire retourner neantmoins turent le don amp;nbsp;confirmation de ces indes pat Alexandre fixiefmc Pape , auquel ils auoient tnuoyé apres fon efleftion pour le rccognoi-ftte, amp;nbsp;fc foufmettre à luy , à fin qu’en ce faillit auec plus iuftctiltre.leur bodelfein d’amplifier la religion Chrellienne full: plus auto-tifé.Et partant le Pape donna ces indes au Roy amp;nbsp;Roync amp;nbsp;à leurs fuccelTeurs es Royaumes 1 de Caftillc amp;c de Leon, amp;nbsp;tout le furplus, fuy-
uant la droite ligne de Pol à Pol,par diamètre tit toHt le mS de cent lieues , outre les Ifles des Açores amp;nbsp;de «l* no«««* celle du Promotoirc ou Capo Verde, amp;nbsp;de là luiuant de point a point tout ce qui le pouuoit ttouuer au MôdCjdcquoy aucun'Prince Chre-ftien n euft pofleffiô aôtuelle.Et du depuis fut accorde entre les Roys dcCaftille amp;nbsp;Portugal,qui iacn auoit defcouuert d’autrcs,quc de-
1 puis CCS ifles iufques à trois CCS feptante lieues ,, , vers l’Occident on fift: vne ligue de Pol à Pol, 8t ce qui feroit entre cette, ligne, amp;nbsp;la fufdite € far lac^tl fut de Portugal. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;** * my-far-
AlexandRî Euefque , feruiteur des Moud* fauitcurs dcDicu,anoftrctrcf-cher fils «nle-fufehrift Ferdinand Roy, amp;nbsp;à noftre trefehere nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
B
-ocr page 186-SECOND IIVRï fille en lefusChlift Ifabelle RoyncdeCaftille, de Leon,d'Arag0,de Sicile amp;deGrcnadefaJut, bcnediôlion Apoftolique amp;c. Puis nyit reciti la tiffiouuerte telle ^uet’ay dit,Ciquot;Jon deßraypevr fier le chrißianijme : il adiouße^Et afin que par la largeflè A poftolique,vo’ entrepreniez plus vo- ■ lontiers amp;nbsp;d’vn grand courage la charge d’vnc fi haute cncreprife:dc noftre propre mouucniét fins auoir cCgaid à aucune requefte qui par vo* ou par autruy no’ pourroit auoir cfté presétee; mais feulemêt efineuz par noftre pureamp;fraclte liberaliré,amp; pour quelques fccrettes caufes.no* vo’ douons toutes les Ifles amp;nbsp;terres fermes qui ont ia cfté trouuces ôfqui font encor à trouiicr, qui fontdefcouuertes amp;à defcouurir,verrOc-cidec amp;nbsp;Midy,tirât vne ligne droite du Pol Ar-«ftique au Pol Antarûique, foit que ces ifles amp;terrcs fermes trouuéesamp; à trouuer,foiéc vers le eroy qu'il l'Indie.ou vers quelqucautrccarrier.Nousen-feinmpeou tendôstoutesfois queceftelignefoitdiftâtecet 9“ lieues vers hOccident amp;nbsp;le Midy des ifles que ^es'rnipf' vulgairement onappellc Azores , ou duCap-e[lolt;^néesil'v. vcid. Nous doncpat l’authotité de Dieu tout-ne Jtt au'rtj puifsâtquino’àcftébailléecnlapersônedeS. celles dtCaf. Pierre,amp;de laquelle nous iouifsôs en ce Mode, ■ver lefians comc Vicaire de lefus Chrift, Vous douons a-ucc leurs fcigncurics, villes, Chafteaux lieux autres ha-t- villagcs,droifts,iurifdilt;ftions,amp;toutcsautrcs, coHppiusi aé appartenances Sc deppendances,toutcs les Ifles ce i en .r tcrrcs fermes trouuécs amp;nbsp;à trouuer, defeou-~jers l iiertes amp;nbsp;à defcouurir depuis ladiâe ligne vers l’Occident amp;nbsp;le midy, qui par autre Roy ou
-ocr page 187-DES trois mondes IO Prince Chreftié n’eftoiêt point pollcdccs adu-'llcmétjiufqucs au lourde Noël dernier palïe, duquel commence la prelcntc année mil quatre Jtsnonäte trois.-lors que quelques vncs des IC-‘öfufdites ont eflé trouuces par vos Lieutenâs ^Capitaines. Lequel don nous eftédons en la Münne de vos heritiersSc fucceflcursRoys de Caftillc amp;nbsp;de Leon, amp;nbsp;les en faifons feii^neurs ’Wc plaine amp;nbsp;libre puilTance, authorité- èc iu-fiÜiélion fur icelles , ne voulans neantmoins ’^efroger au droid d'aucun Prince Chreflicn, ^uiaduellement en auroit polTedé quelques /lt; donaifin ''nés iufqucsau iour fufdidde la natiuité de noftre feigneur Icfus C hr ill. Dauantage neus ''oiis mandons que luiuant la faintle obedien-que vous neus deucz, fuiuant la promef-ftque vous nousauez faide ( laquelle nous ne doutons point que ne gardiez entieremet pour lîgrandcdeuotion amp;: Royalle Maicfté quieft tnvousjvo’ enuoiez aux fufdites ifles Je terres fermes des gens de bien^craignâs Dieu, dodes, ^luans, amp;nbsp;experts pour inftmirc les habitans •ufdits en la foy Catnoliqiic,amp;pour les abreu-uerdebôncsme'.Ks : vous enchargeans de vous eniploier fongncufen-iét aux ebofes fafdites. Et dauere part nous dépendons fur peine d’cxco- toMsjicysd'y niunication à toutes perfonnes de quelque di- allero» in~ gnitc que ce foie, fuffe Imperiale amp;nbsp;Royale,de quelque eftat,degré,ordre, ou condivio qu’elles foiêt, d’aller ou enuoier fans auoir permiffiô de vo’,de vos Heritiers Scfuccelfcurs fufdits,à aucii nesde ces illesamp;ccrres fermes quisot iadefeou
Bij
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ocrt«,amp; font encor à dcfcouui ir vers l’Occident amp;nbsp;lemidy.fuiuant ladite ligne f,uc nous entendons palfcr du Pol Arftiqueau Pol An-tardliq.ou du C ipuerd vers Occidct Sc Midygt; nonoflant toutes autres conflitutios Si oidon-nances Apoftoliqucsàcc contn iresuyambô-, nccôfiancc^ueceluy qui eft diftnbureur des Empires amp;nbsp;leigneuries,conduita vos aélions, /î vous pourfuiucz vne fi lainóle amp;nbsp;louableen-treprife:amp; vos Si trauaux auront en brief vne fin treshcurcufe,qui apportera vne gr idc gloire amp;nbsp;vne félicité nonpareilleà tout le peuple Chrefticn.Mais parce qu'il feroitdifficile que CCS prefentes fufRnt portées aufdits lieux, ou il (croit befoininous voulons que pareille foy foie adiouflcc comme à ces prefentes aux cop-* pics qui ferôt fignées par main de Notairepu-olic fur ce appel lé,amp; (èellécs du feclde quelque pcrfonnecóftitiice en indignité Eccicfiaftiquc, ou de quelque Cour d’Eglife. Q^aucundonc ne foit fi téméraire d’enfraindrc Si venir au co-traire de ce qui eft porté par ectuy noftrc man-eoxiw»quot;*»»« dement,exhortation,rcqucflc donarion,côccf-tti Ln^tut-1’0'1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;conflitution, decret delfcncc,
inhibition amp;nbsp;volonté Et G qucicun foit fi hardy d’attenter au contrairc.qu’ils s’affeure d’encourir l’indignation de Pieu tout puifTant Je des Apoflrcs S. Pierre amp;nbsp;S.Paul. Donneà Rœ mcàS.Picrrcrande l’incarnation noftre SeP gneurmil quatre cens nonâterroisjcquatricl-
4.M45t4jj.medcsnonesdcMay,amp; le premier an de no-(Ire Pontificat.
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Pourcefte caulclcs Portugais diftnt que le «ftcdiiLcuant leur demeure,enquoy lEfpa-gnol Ouiedo dit qu’ils s’abufent grâdeméc,pat ce que toutes les l lies de l Eipiceriedu Maluco, de Bruncy,ou Ion préd la Canelle amp;nbsp;toutes l’e-fpicerie,amp; lercftedumôde retournât par l’Odent iufques à la premiere ligne du Diamètre notée és têt lieues des iflcs des Açores amp;nbsp;du Capo verde, font ce prinfes en la Bulle amp;nbsp;donatio du Pape.Suiuant laquelle aueûs Religieux let-dcz,ise de vie approuuee,furent enElpagnc pour aller aux Indes pl.'ter la foy Chrcfticnnc 3ueç Cülô.Entrc lefquels fpecialemét fut cfleu pour ce faire Bnnl de l’ordre (aint Bcnoift natif de Cat31o:ne,auquel le Pape donna plain pou-noir de placer gouueinei l’Eglifeen ces quar tiers,corne à Prélat amp;nbsp;chef des P reft tes amp;nbsp;Religieux qui lors palfci étés Indes pour exercer lofficc diuin amp;nbsp;pour la couerfio de ces Indies, y portas les ornemes,Croix,Calices,Images amp;nbsp;tout ce qui eftoit ncceflaire pour parer Se orner lestéples qu’ô y baftiroit. Ce lont les difeours des Efpagnols.Mais les Portugais en parler,cô nbsp;nbsp;j, culom
tnci’ay ditaillieurs Oforius entr’autres amp;nbsp;les InJft Ucci plus appreuuez parmy eux, aufquels ie réuoyc dlt;»». leleéteur pour venir à la (econde delcouuerte—
Colomauoirapresdreftetoutefonarméelor- ART. j. titàvoilesdcfploiées leMercredy 15.de icptc l)rei495 Seenuiron l’aube du iouv defploialc^ ’5.-lt;f-i49î-Voiles de l’Amiral tuiuy des autres qui eftoient-en tout dix fept voiles .aufquels y auoir cinq cés humes de fait,fort bic équipez, pourueuz d’ar-
B il)
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mes,de munitions, viurcs, 5c de tout ce qui e-rtoit nccciriirc.Ptcmieremcnt rcconutvnciflc qu’il nomma Dclfcad.1,(1 toft qu’il Peuft veue, pour le de/îr que luy 5c ceux de la flotte auuiét de voir tcrre.-5c incotinent apres envie vneautre qu’il appella Marigalcte du nô du principal nauirc ou efloit l’Admirai,nommant aind à fa fatafle routes les autres qui font en ce Climat du Note, afur ou de Polà Pol.Dcfquellesdu codé tramotanc la premiere 5c plus prochaine Guadalupe , la Rarbade, la Guia,le Sombrero 5c autres qui en font encor’ plus prochaine/ô me l’Anegada. Depuis laquelle vers le Ponent font plulîeurs petites ides que l’on appelle, Las Virgines . Plus outres efl l’ifle Boriqucn qu’on appelle maintenant S3inôHcan,fort riche 5c des plus notables vers la part Auftrallc de l’ifle Delleade de laquellceft plusprochai-ne l’ifle Dominicaainfl nôméc par l’Amiral, par ce qu’elle fut defcouuertc le Dimanche. Plusvn autre qu’ü appelle Los Todos fandos, 5c vers le Midy eft Matinino qui cômeaucuns Croniqueurs ont voulu dire, efloit pciipléeamp; habitée d’Am32oncs,mais ils ont côtroiiuécela.Toutes lelquellcs,5c la plus part des voefi-ncs cfloient peuplées d’Indiens Sagitaitresappeliez Caribes,qui vaut autant à dire en lague vaillas amp;nbsp;hardis qui trempent enuenimét leurs flèches d’vnchcrbe fi mot-telle,que la plaiecn cfl incurable 5c fansremc-dc.’deforre que ceu.x qui en font frapez, meii-rentcomme enrages,5c en ic debatas fortilsfc mordet les mébres du corps 5c Ce tourmentent
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Come infcnfcz de la grade douleur qu’ils feiltet fi quclqu’vn en efehappe, cefl: par grande dieteamp; parla vertu d’aucunes med-tines appropriés contre celle poifon Jclquclles toutes-foisprofitent peu.Mais fi d’auâtiirc qutlqu’vn 'n guaritjc’ell par ce que l’herbe à eflé mixtiô-■leede long téps,ou par faute de quelque ma-tierc veniineiize de laquelle elle auroit ellé cô-Pofée.Car les Indies ont en plufieurs lieux di-iietfcsmanieresde mixtioner ecte herbe. Or les Sagitaires de ces iHes qui tirât de telles Hcches roâgét chair humaine/xcepte ceux de l’ifle Bo hque,corne plufieurs autres de la terre fcimc. diofcellrâgc,ancicneroutesfois amp;nbsp;ordinaire à plufieurs.Car les créez l atins^: autres no* af-Iturct qu’é Scithic, Afriq amp;nbsp;autres lieux ne fe trouuoiét que trop de mâge-hômes qu’ils no- canibaltt uioiét Antropophaccs autres mefmcs qiiif
L • - 1 I n 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;O nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- I hommes amp;
Boiuet dedas les telles des mors,amp; portoict les déscntortillées des cheueux dcsdecedez au lieu phages. de chaînes ou coliersicóme font auHi plufieurs en la terreferme des Indes Occidétalcs.le diray ailleurs côme,quant amp;nbsp;pourquoy cela peut c-ttre auenu entre les humains. Apres que celle aimée eut palfc l’ifle de Borique ou S luâ-.ellc vint à celle de Haïti que no’ appellos tfpagno le,amp;print porten Septebremil quatrecés no-nante trois au port de Plata, qui cil la code du Nort, amp;nbsp;de là Pen alla en rifabcllc qui cil tout du lóf; de la code vers l’Occident .Puis à Mote Chrido où regnoit le Roy Goacanagari qu’ô appelle maintenât Puerto reakOr vn fié frere
B iiij
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Paillardife iouifloit de cc pays ,amp; luy auok donné cede ^i'chreßi^s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en laquelle l'Amiral auoic lailFé tié'
quot; te huit hommes au premier voiage, que les Indiens auoient tuez', ncpouuans plus loufFrit leurs excès amp;nbsp;outrages.Car mefpriGuislecon-feilz amp;nbsp;commandemens de leur chef, ilspre-noient leurs femmes, en faifoient leur volonté auec autres violences amp;nbsp;fafeheries comme gens defordonnez nbsp;fans conduicte, fcpa-
rez les vns des autres,vn à vn.deux à deux, amp;nbsp;au plus trois au quatre cnfcmble, en diuers lieux dedans le pays, amp;nbsp;à leur fantafie. Si que continuans leur defordre,les Indiensconfpire-rent de les tuer tous, croias fermemet que ia-mais autres Chreftiens ny debuoient reuenir-Some que l’auarice,l’ambition amp;paillardifede l’Efpagnoljdôncrcnt prompte fin à la premiere peuplade des Chreftiens aux Ifles de l’Ame-rique,commelonfceutdu depuis des Indiens mefmes pour les caufes que deflùs. Tellement qu'auerty de la verité,s’en retourna en l’ifabel-le pour la peupler,amp; y ficcdificrvncville,qu’il fournit de ceux qu’il auoit amené iufquesà cinqccns homes, amp;nbsp;la nomma tlabelle, en mémoire de laRoyne Donna Ifabclle.Cete fut la fécondé peuplade des Chreftiens és Indes,en cette ille de Hayti appellée maintenant Efpa-gnolle: Sc dura cette Republique iufques en l’a mil quatrecens nonâtehuiél. Cestrétc huift furent les premiers, habitans amp;nbsp;bourgoisgui pafièrétdel’l.'abellacnccte Cité de SAnBtDo^ comme ic diray cy apres.
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Or puis que les richeiTes amp;nbsp;autres infinies A. R T. 4. '’mmoditez de ces Indes font communiquées *tousChrcfl:iens,mcfmemcnt aux François
Italiens: Il fcmble raifonnablepuis qu’ils quot;’’■iflènt du bié amp;nbsp;trauail de FEfpagnol,qu’ils ’y'ntauffi part à leur mal,à leurs ennuis amp;nbsp;fa-Jtrics. Donques comme l’Iflede Hayti Ila-^Hejucla premiere peuplée, plus grande, riche, amp;nbsp;plus renommée de toutes les au-apporta elle aux Efpagnolsles deux fins grandes incommoditez qu’ils ayent fenty 'quot;toutes leurs delcouuertes:amp; leiquelles ont '“’’tinné entr’eiix de iour à autre, bien que no Standes ne fi dangereufes qu’au commence-JtntjilsontfaicI.L’vnccomuneàtous Chre-ænsmcfmcmcnt François amp;nbsp;Italiens,quieft que aucuns quot;l^erolle.Car pour laiifer en arriéré l’opiniô difent Mal
Médecins amp;nbsp;de tous aurres,qui en tirent la «l'NapZeser. “ttccd’Italie,àl’occafiondequoy le vulgai-''^appelle maldeNaplesiamp;encorqucccftin '“»uenient ne foit apparu aux François que quot;ts amp;: depuis le voyage de Charles huiûief-'quot;quot;àlaconqueftc du Royaume de Naples par ^’François; Si eft-ce qu’il faut tenir pouraf-
*''té, qu’il n’a pris fource que de l’Ifle Efpa-Wle diète Ilabellc.D’où porté aucc les mon-
■*’tsde l’or de ces Indes par les Efpagnols mil îquot;3trc cens nonatc (îx que Colom retourna i^Ut la fécondé fois en Efpagne : creut tn for-
5 gt;nbsp;qu’elle pailà en fi grande vigueur en Ita-.»lorsquele grand Capitaine Gouçalo Fer-
*quot;^52 de Cordoua y fut enuoyé aucc vne grof-
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fc armée par les Roys Catholiques Capitaine General pour fecourir le Roy d’Aragon Fernand dcuxiclme contre lt;nbsp;harlts huifticlrae Roy de France.Si bien que fe m Jlans les Ef-pagnols Caflillans, Arragonnuis, amp;nbsp;autresa-uec les Italiens amp;nbsp;Italiennes; amp;nbsp;elles depuis -auec les François.qui apres le retour de Charles en France, y firent longuement la guerre: ceux cy laporterent amp;nbsp;femciét depuis fi aiiapt au naturel des femmes , que par le feiil 'attouchement aucuns la prenoient de ceux 3e celles ?[uicn cftoiécinfeéEcz felon que portoit ladi-pofition des perfonnes. A caufe de cela les
François amp;nbsp;autres lappelloicnt Icmal Je Naples ,amp; les Napolitains le mal François. F.fii-mans tous peut cftre que la paillarJife des Fri-çoisluycufl:apporté. Le premier qui fut remarqué en eftrc attaint , l’auoir apporté de Hayti en Efpagne, fut le Commandeur Moffen Pierre Marguerite.domeftique du Roy Ca tolic , lequel au oit accompagné Colom, fe plaignanstoufioursdefes douleurs fans aucune apparence de Verolle toutesfois. Mais tod apres mil quatre cens nouante fix, Ion apper-ceut cette maladie entre aucuns Courtifansà lafuittedu Roy d’Efpagne. Car parauant elle ne fe voioit qu’en gens de balle qualité , dont plufieursmouroient, tant pource queleraal cftoit violent, que fautes de remede à vn mal finouucau amp;nbsp;inconnu à tous Médecins,encor qu’il full allez connu aux Indiens, lefquek comme Dieu met le repos contre la peine, le
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14
bien pres du mal, amp;nbsp;le rcmede ayfé, commun amp;voifin de la maladie lî gencralle , f’en (ça-nentbien guairir. Car ils ont herbes , arbres amp;nbsp;plantes fort cxcclltntes amp;nbsp;propres à cette amp;
' îutrtsmaladieSjCntr’autresle Guayacanqu’au ois veulét dire efl:rcrHcbeneamp; le laint boysy^;„^fj/,^j_ ciiPalma fan ta.Mais d’autres feparét le Guaya-can, (duquel le premier vfage entre les Efpa-gnols, futen Ifabellc ) du fainét boys qui Ce ttouueen l’iflc de Boriquen diôte faint lean. o»«eJ».x.c/, LeGuayean s’efl: trouuécs ifles terre ferme
lt;n 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t 1 nbsp;nbsp;1- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XI delhtit.ynt^.
la coîitree que les Indiens nomment fNa- detin^ Srando, y en a plus en ces Indes que de Pins d,,, 'n Efpagne. raifon dequoy le mal n’eft fi cruel aux Indies qu’à autres:car leur eftant cô-'quot;iin, ils s’en guariffent comme nous icy de la galle. Toutesfois la guarifon eft lubieéteà
' grande dicte, amp;nbsp;en bcuuant de l’eau en laquel- Lem^id, ironfaiâboüillirdecefainétbois.-mais fans j la dicte J il eft plus dangereux que profitable, paiitrc mal vient des Niguas, beftelcttes qui prtenansen lapoufiîcredeterre , amp;: fautelans tomme puces, fe mettent entre peau amp;nbsp;chair, 'ifmangeantcxtrcmcmentjamp;fi promptement t'tinelcs ofteauec lapointedcl’cfpingle, elles,«« det Ef-yrnengendrent tant d’autres, que ne s’en allâs/’“^'»/»,«»-poiirfroter,en fin les menbres enflent , pour-'’’'^quot;^®quot;quot;* «far,«: reperdent peu à peu.
Pour retourner à Coló, come il employoitf^f,' d» io fesfens à dcfcouurir les ifles voifines, leurs Pri»ce, amp;nbsp;ticheflès amp;nbsp;cômoditez,il fut aceufé de trop grâ 'quot;•■quot;''i *1® rigueur amp;nbsp;cruauté vers les Efpagnols,
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auCquels il commandoit comme fouuerain, di-foient-ils: amp;nbsp;par enuie de les vertus, luy mirent à fus qu’il fraudroit les droits du Koy.que mef-mesil celoit lillcdcs Perles qu’on luy auoitde nouucau enleignée, amp;nbsp;telles autres cilomnits. A’ioccalîon delqucls rappelle par Fernanden ' Efpagne,comme la plufpart des Princes ne lont que trop liibieéls aux premiers rapports des flatteurs amp;nbsp;calonniateiirs mcfm,ment;puiss’c-ftre fuffilamment laue de telles impolluresil y retourna pour la troiiîefmc amp;nbsp;quatncfmc foys.où iieantinoins il n'ciifl grand loilîrde fe iourner,croilïànt l’enuie defes graces entre les flateurs de Ion Prince.- auquel retourné pout l’en informer, mourut peu apres l'vndes plus renommez perfonnages de l’Efpagnc; I ouiHant toutesfois de tous les priuileges faneurs que i’ay dit luy auoir cfté données. Son filz mefmcs Sc autres defeendans, alliez des plus fignallécs maifons d’Efpagne, tant par lès fauorablcs odrois,que partes grades richelîès qu’il auoit tirédefesdefcouuertes: ont toufiours porté le nom amp;nbsp;armes de Amiraux des Indes, cfquelles plulîcurs Capitaines amp;nbsp;foldats mirent depuis
toute peine d’acquérir honneur amp;nbsp;chcuancc, parladefcüuucrtedc terre ferme, puis que les Terre feront iflcs cHoiét ia recônucs.Entr’autre.s Francifque desiniesfar pcinandezdc Cordoua partâtdel’iHc deCuba «7«»» O-f»zn- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
ù nommé: Fcrnindinejccogneur mil cinqcés dixfcpt la Pointe de las Mugcres. Puis celle tic Cotoheen laProuincede Y ucitan.Mais batu par les Saunages Sc retourné en Pille,Francifeo
ment defea»-nertet.
DIS TROIS MONDIS. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;15
, ^tMontcio naturel de Salamanque,cut le gou-toncment de Y ucatan,amp;charge d'en faire la ’ ^onquefte,en laquelle il crauailla fort,pour tra-wtvne oiiuerturc à l'entrée du Royaume de
, fcique depuis nommée laNciifue Efp.igne. ^îrlucccdantà Fernandez au gouuerntmcnc ^^Cuba, Diego Ve lalquez, enuoya lehan de ) ^liiialia l’an mil ein q cens dix-huit, Ion cou-feaueedeux cens Efpagnolz, lequel delcendii ’Aeuzamit amp;c Champoten, païs de thalle : de ^’vtnu aujport Déiî'eadajamp;à lariuiere qu'il J’oirmadelon nom Griualia,retournant à Cu-fit monftie de t.anr de richeflcs, que l’i-nuie ffdoiibla au relie des pins craii ûjfzd'y voyi-Èft-Si que Fernand t'ertez Ffpagnol naturel i^fMcdelin,paint defainóllaques de Cubalc •li’i huiéliefroe Nommbre mil cinq cens dix-•’tuf,auec cinq cens cinqnâtc Efpagnolz pour ^deendre à Acuzamel.Puis prend 1 abalcho amp;c ^antoncban.fi qu’apres longues dfficultcz Compte le païs de Mexique,préd le Roy Mon-
?'nima,amp;peuple la neufiie Efpagnc,auec plusieurs autres pais circonuoilîns. Car le Roy de eourtoilicallaaudcuat,amp; 1 auoirmcncen Ion G-gentilklfet Palais excellant,amp; fort richement meuble,luy liit,vous elles en vollrcmaifon, repofez vous, îfvous rcfiouyllez.Mais pourreconnoiflance, Iautre luy otlafon Royaume, grand, riche amp;nbsp;lgt;ifn policé:il efloir nommé Montezuma pour üfagclFe 5e grauitéjpar iouril changeoit qua-i Irt fois d’habits fans en reporter vn feul, man-gtoit feul.la mufiquc ic autres pafle- temps de-
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uantliiy,amp;mil foldats à fa garde. Sa vailTelle Mrurd Oquot; re nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n’cftoit jamais ici uic qu’vnc fois
ligiendei ne aiiccmil reucrcnccs. Vingt des plus belles amp;nbsp;xiquans. grandes dames luy donnoyent par ordre à lauer les mains.Tous fedefehauflbyent pour entrer au PalaiSjamp; nulnel’oifoitrcgarder.Laprincipale ville cft en vn lac de trente lieurs, dcmy-doux amp;nbsp;dcmy falé- Achacun marché qui fc fai-foit de cinq en cinq iours,y aucit cent mil per-fonnc,qui de toutes parts y apportoient toutes forces de proiiifions amp;marchandifeauecgrande policc:trafiquoyent par efehange fans mon-noyc.gens idolâtres, qui au Teucali principal tcple.rcconnoiflent dcu.\ mil dieux différends denoms,auqucls ilsfacrifient les hommes: du fang defqucls ils les arrolent , amp;nbsp;en mangent la chair.Ils ont tours aux temples amp;nbsp;autelz, près defqucls il prient aucc plus de cinq mil Preftres en leurs temples:chacun ayant fa charge, y reiîdans fans ccfïc, auqucls parle le Diable, amp;nbsp;leur commande de lacrifier les hommes.Ils s'eft baptize en la neufue Efpagneplus de dcuxmilions d’Indiens , difent les Efpa-gnols,qui viuent amp;nbsp;fe policentà la Chreiben-ne.Cortez en fomme prit Montezuma foubs bonaccueil.-puisy auoir fait mourir plufîeurs Indiens,tant en combat qu’autrement ; fe rend maiftre de quelques places. En fin le cours de fesentreprinfes fut retardé parla furuenue de Pamphile Naruatz, que Diego Velafques cn-uoyaauec nombre d’hommes pour conquérir le pais qu’il auoit defcouuert premier que
-ocr page 199-î DESTROISMONDES i 6 portez.Mais apres plufieurs côbats, en fin les flpagnols fortent de Mexique, par la reuolte jJ'SlnJicns. Contre lefqucls ncantmoins Cor-marcha fi relolucmcnt auec neuf cens hom-r^tsqif Arqucbufiers,quepiquiers,halbardiers îtbalefttiers, qu’en fin letroifiefme Aouft ^■Icinq cens vingt vn, il ficn fit Maiftre apres 'quot;’is mois, parla mort de trois cens mil In-Jtns, amp;nbsp;cinquante Efpagnols aidez par plus ^«ntmil Indiens qu’il banda contre les Âle-'quot;Si affeôluvufemcnt que les Homm«. Puis i^ottez fit rebaftit la Mexique bruflce, es eaux l^^iielle les Indiens auolcnt ietté leur or amp;ri-I^Wes infinies en delpitdes Elpagnols, qui ne Firent fçauoir d’vn feul des prifonniers, les ’'»x où ils les auoient iettez ; quelques tortu-cruautez qu’ils leur pculïcnt faire fouf-
W- Les Mexiquans n’ont point de lettres, ƒ '®''s feulement ceitaines figures à la manière “ * vieux Egyptiens, pour exprimer leurs
.inceptions , qu’ils entoilent comme linge ptapilferic.L’an leur cft de trois cens foixante hirs, dedixliuit mois à vingt iours chacun: '’rslescinqioins qu’ils en tirent comme in- rojj amp;leMr ^caîaircs. Le fils ailné entre le commun,licri- Au^l^rui. Jt'Mais entre les Roys amp;nbsp;feigneurs, le ftcre amp;nbsp;^nepueu plufloft que le fils.Les Roys prénec Jiielqiics places de l’Eftatpiour en Apannager ^tsenfans.Leurs ceremonies font grandes à l^clleûiô du Roy.-duquel IcgrâdPrclke tire le ^ent amp;nbsp;le coniure de garder la Religion dç
IJeriliers
SECOND tlVRS
leurs Dieux,maintcnir laiuftice amp;Jesloix Je leurs anceftres. Puis iIs fcmetcenr à dancer amp;nbsp;faire chcre.Les autres Roys viennent après/ prendre la conßrmarto de leur eHaC. Ils tiennét les âmes immorrelles^iouilTanres du bien ou du mal qu'elles ont faiôl en ce Monde îles petits font cntcrrezjes grans bruûez, puis enfcuelis. A la mort des Koysils tuent plufeurspcrfon-
, nbsp;nbsp;_ neslibrcs Se efclaues. A la nailfanceils diient, I
naiff^ntt des nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;crcaturc tu CS venu au Monde pour 1
hommes. fouifric Sc cndurer^foulfrc douc Siendurc:puis | luymetrctvnmorccaudcchauxés mâchoires, j Baptepne. comme diCans (ju‘il I craconucrty cn poiicierc: Il ilsferedouilTentforence premier ioar auquel r on luy donne le nom. Ce faiôtiuy donnent p vne ßechePii eft rnaïle^ou vn fuzeau (Ic'ed fil-le,Sik deux mois delà , les portent au temple où le Preftrelcurdónelc/urnom.Lepereeba- V /lieIes ßls Sc Ia mere Ies Piles : cinq ans palfez on les enuoyeau téple pour les enfeignetjCaril p yareuenu pour cep effeót. Si vne femme diuife H OU plaifante auec vn home, elle en ep chaPiée, n Sc meurt 1'vn SePautre d'adultcre.llsprennent p pluricursfemmes,aucunsles ont par elePion p Trmmes cs- des parcns,Ps autres les defrobentfplupeursles r letsrs ctndt- acbeptent, en certains endroiSts ils men ofent p ***'”• aaoir qu’vne,ils Ies font trauailler comme ef- P clauesa Plier,coudre, tiPre, Sc autresauutes. U On Ies marie à quinze ans, Sc Ies hommes à I vingt. On Ies répudié pour adultere,Perilité ou If autre vice,autrenicc onnepeut. Ils font to' fort p luxurieux,Iarrós,menteurs,Idolatres, Etpout H
le com- I
-ocr page 201-DES TROIS MONDES nbsp;nbsp;nbsp;I^
comljle de cruautez ne leur reftc qu’à boire ifcfang des homes.Ils ont du vin de Maw aucc '’Uamp;miel dont ils Penyurct. Mais ils ont des ftclcruatifs. Les Peres peuucnt vendre leurs , ^fans,amp; les maris leurs femmes : Mais deuant îüatrc tefmoins le larron eft faid efclaue f’il ■'S rend content ; la fécondé fois il cft efcorchc ’nfacrific. Qui vend le libre, ileft faiôf efcla-’quot;cdcluy mcfme. Qui engrofsitfefclaue il eft 'Uaue du fils qui en vient:lls auoient iuges in-^tieurs , l’appeldcfquels alloitpardeuantlcs kens du Roy qui iûgeoicnt en dernier ref-Kûtt, En la conquefte de Cortez y a douze Wehez foubs vn Archeuefque, dont le R oy ’Je Caftille a obtenu le Patronage du Pape ^aul troifiefme,outrc plufieiirs monaftercs de ^tligicux. Or qu’ils forent fuieftz du Roy Catholique, fi eft-ce qu’ils ontvn Roy qu’ils 'flizentdu mefme lignage que les anciens e-l^oient lors de la conqucftc;au deffaut def-îgt;iels,ils en choifillcnttcl qu’il leur plaid, puis* ‘ft confirme du Roy Catholique. Leurs ar-font arcs, fléchés , lances-gayes , efpées Rondelles, S/C boucliers gentiment faifts amp;nbsp;ri-ft'Cttient ornez, aucuns mefmes eftoient d’or, ilsfccouurcnt la telle amp;le corps iulquesaux ?rcues.
Qrant à la terre qu’on doit proprement ap- A R T. lt;. MIer Amerique(bieri qu’Amcric V efpncc n’en
dcfcouucrt que ce qui approche du Cap ƒ l^inél Auguftin au deftfoit de Magellan ) en la- nuit i’tr
C
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quelle eft le Peru amp;Caftillc d’or : elle à cfté parciculicrcmentdcfcouueiTe, amp;nbsp;peuplée par plulîçursamp; à plufteurs amp;nbsp;diuerfes fois. Le pre mier qui defcouuric la Mer du Su, amp;nbsp;entra en laCaftilled’or, fut Vafeo Nanez de Balboa naturel de Badaior.il entra en terre ferme aucc Anthoinc Dehogeda, naturel de Cuença, qui fut vn des Capitainesde Colom contre Coa-nabo.Et y vint mil cinq cens huicf aborder à I2 prouince de BrauajOu il baftit amp;nbsp;peupla. Mais fîmarheureufement qu’il fut forcé de fe retirer à fainél Dominique : Depuis y fut le Bachelier Martin Fernandez de Enciiofon grand Alcade , qui futau GolfedcBraua : fondais garde, vainquit Cemaco, princla Cké de Da-rien, I 'appellant fain üeMarie de 1‘Antigue.Sur cc V’al-voa,amp; Encifefe partializcrent, iufgues à cc que Encife cha/Fé de cede terre, il demeura gouuerneur de deu.v cens cinquante E/pagnols en l’Antique donnantplus auanr,rompt le Cacique Garerai, amp;nbsp;s’accorda aucc Gomagre. Or foadain que Panchiaco ßlz aifnéde Comagre, luy cutertfcignéla Mer du Su,VaIvoahominc determine part de Sarien^fuyai de cent nonan-tcEfpagnoIs, le premier Septembre mil cinq
cens treizCfSe auccgrans trauaux, vint à Qua-reca,doana iufqucs à vneMontagne, aaeefep-tantefepcEfpagnols ^ d'où il vit la Mer du Su. Lors il rendit graces ù Dieu, Sc en pritpolTef-/jon.le vingt cinquieime Septembre,Atauffi du Golphe fainäMichel.Puis vintà Tumaco,a-ueclequel ayant faitpaix^il eut qualité dcpergt;
-ocr page 203-des trois mondes. i8 ItSjOr amp;nbsp;autres rjthcircs: en fin retourne à Da-j tienledixneufic(me lanuicr mil cinq cens qua-' torze,apportât fans les Perles plus de cent mil ' Caftillans de bon or , lailFant apres plufieurs Wailles ( où il ne perdit vn Icul homme } plu-ficurs Roys amis du Roy Catholique. Pour ce ^uela terre efl tref riche en or, elle fut nom-j 'quot;éc Caftil.le d’or,c’cfl: là où fe voient Nombre 'litDios, amp;nbsp;Panama ports de Mer à l’opofite Ivn de l’autre , fi r l’Atlantique amp;nbsp;fiïr la Mer ^uSu où cftPanamaiElle n’a quedixlept lieues /Istraucrfc. Si quefeparant l’Amérique oùeft ' l'Peru de laneiifue Efpagne , Pempefche que I K ne foit la plus grande ifle du monde. C.'eux HeDarien prennent deux ou trois femmes au plus, mais les Seigneurs tant qu’ils veulent, Pourueu qu’elle ne foit feur, mere ne fille, c-i Hungere ny inegale de condition. Ils les ven-il^nt amp;nbsp;en foht comme ils veulent , mefme-'»entfiellcs n’enfantent.fort ialoux.auffi font *llcs paillardes. Us fepeignçnt à la guerrciontj^i^^^^^ pour armes fléchés, piques, lances, boucliers, u^HsitceuK 'ondelles,amp;cuira(rcs.Gr,ands danceurs d’Arey-He n, gt;os. adorent pour Dieu le Soleil , amp;pour fa'‘’«’‘^ f’'‘7 l'tnme la Lune; en leur temples bien ornez Icruis par Preftres honorez pour la religion amp;nbsp;’’'tdecine.bonnc Si breue iuftice,dôtles caufes Hnilfcnt en trois iours.Cette terre ain fi defeou-'“^rteeuefoudain Perdrarùsd’AuillapourGou n^tneur, qui fe renoiten Panama. Lors Diego 'lAlnaagro, Fronçois Pizarre,amp; Fernand Lu-I riches amp;nbsp;anciens en ces tcrres,cntrerét en
C ij
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compagnie pour profiter de ce qu’ils de/couurî- nbsp;nbsp;J
roient loubs le congé du Gouuerncur,mil cinq I vingt-cinq, auec deux cens Efpagnuls en ’ Mert, deux nauircs,amp; trois Canoes.Mais apres longs f hazards,peines infinies. Si kvoyîs arriuezen ' vn païs belliqueux Si cnncmy:laifleiét Pizarre pour retourner, lequel demeurant auec douze 5 copagnons en vne ifie qu’il nommaGorgonne, 15 pour les fontaines qui y font.-patienta iufquesà if la venue du nauired’Almagro, retourné pour I' luy cnuoierfecours,aucclcquclildônaiufqucs nbsp;nbsp;r
àMôtupe,(V àChirarpuismirenterreàTuni'
bez (cefont lieux du Peru ) Pierrede Candie,
lequel retourné tout e/bahy des grandes riebef-
fes duRoy Atabalipa,fit auflîrofiprédre la vol-
ennutsSimciveilleiixhazards.Ainïiil reeouriie II Gouucrneur Si Amiral ditPeru^Sineufiie Ca- i ûille^aucc Fernand,lean , Si Gonzale Pizarre P Ces frères,Si François Aiarcin d’Alcantara.Cet- P reprouince Si leßcunc du Peru eft en lamer r du Su , deux degrez /bubs l‘Equinoâ:ial, Iarge II dcnnl lieues , amp;nbsp;douze cens de longueur, en nbsp;nbsp;il
rondeur quatremil cinq cens cinq. François P Bezera Capicaine de Pedoarias , partant de
Conjagrc auoit donné iufques à la pointe de
Pinans. Mais cifrayé de ce qu'on l’a/Ièu raque
la nation edoit trop fauuage Si belliqueufe, i' f en retourna. L es autres difent que Valdos a- r uoit auHi eu cognoillance du Peru , de For, Il
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; pierres amp;nbsp;efmeraydes quiy eftoienc. Mais pi-I^îrre en a emporte l’honneur amp;nbsp;proffit mortel pour la rccognoiffiince de fes peines. Or eftoit commep; Itbruiddclaricheffiede ces terres la forefuen-;^4)Terong^f fe, Si parloit-on fort des richeffies du Peru, /treroa, îloandil arma pour la dcfcouuertc. Defembar-^oé.il fuit la cofte, bien que fort mal ailce amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f
i plaine d’eaux iufquesà Graque,où les bubes amp;nbsp;laverollc print à plufieurs pour leur infatiablc ^uplement auec les plus belles des Saunas'. Mais palîanc outre amp;nbsp;enuoyant vingt mil pefans d’or à Almagrc pour luy renuoycr plus liegens, fut iufquesà port vieil, d’où il entra
'0 l’ifle de Puma fort riche, amp;nbsp;peuplée de gens ^dliqucux, lefquels neanrmoins furent en fin Pointez, amp;nbsp;contrainéfs lailfer leurs richeffies, *nnes, ôc vaificllcs dorées, mefmes ne fe peut la/w/îe, Jîtentirle Gouuerncurde Puma : fi ialouxde 1^^ femmes, qu’il faifoit coupper le nez amp;nbsp;par-'■«honteufes à ceux qui les gardoient amp;nbsp;fer-
■•oienc, à la façon des Enucques, Turcs, amp;nbsp;au- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1
ttcs Mufulmans. De là il fut à Tpmbez. Puis pouplafaimâ Michel cnTangarada, amp;nbsp;fut au pottde Payta, y afficurcr fes nauires:pour apres déminer à Caxamalca,f alliant auec les Pohe-'^os, peuples qu’ils treuuerct à my chemin pour fairetefte au Roy Atabalipa qui le venoit trou-quot;st, amp;nbsp;fçauoir ce qu’il vouloir dire , n’eflant
autrement en armes pour le peu de doute qu’il jiencïtre lt;nbsp;’uoit de fa venue. Mais Pizarre ordonne fes
§cns,difpofequelqueslegieres pieces,comme : P°ur la bataille : amp;nbsp;failànt fonner les tropettes ** ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C iij
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amp; tambours pour Signal de choquer contre ceux qui n’auoient porte leur Prince en chaire ' d’oriulques là , Cinon par forme de parade Se 5 tiiompheiciituentautantqu’ils veuJenr,prcn-nentJcRoy, amp;nbsp;rompent tout fans aucunere/î- 'f ftance.fîrcntpromittreà ce Princepourfaran- ' H çon ce qu’ils voulurentj'vnc foisapres l’autre, 3c leuren donna plus qu’ils n’eun’enE oféfou- f hairter.Fin que le Roy fut cnçor tue apres tout lt;1 çelà.Pizzarretiradeuxnnl marcs de bon arget, î vn million trois cens ’’jngt hx mil amp;nbsp;cinqu^ite ( poisd’or: fans latabled ordu Roy, quipefoic vingt-cinq mil f allillas. Il elloitde la race des nbsp;nbsp;nbsp;I
IgnaeSjplusnobledu Royaume,qu’on appelle i Orcioncs pour les ornemens, difent aucuns, t qu’ils portent aux Oreilles, tous gens deguc- I reiilsfont venusdeTiquicacaen (.’ollao,qua- ■ t tante lieues de Cufcoeapirallc du Peru. fonpe- i rcs’appelloir Guayauacaps, quiconquitàfor- nbsp;nbsp;nbsp;I
ce d’armes le Royaume de Quito , amp;; le marii 1 aucclaRoyncqui luy produit ^rabalipa, le- nbsp;nbsp;nbsp;i
fut fftit fils. On fedefchaii/Toit pour en- 1 ligionsda trcroù il cftoir.amp;merofoir-on regarderen par- i reniiun,» lat. Aiiis la telle 3c les yeux bas,gcnoux fléchis, I attendoictfi rcßwfe courte ôe graue. 11 n’auoit 1 meuble, en facuifinc mcfmes,qui ne full d'or. I Les Preftres n'y font mariez,to’ vellus de blae. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I
Ils offrent aux Dieux que chacu adoreàfafan- t tafic f bien que les premiers Ibienc le Soleil Sc i la Lune ) hommes,cnfans,belles,«?c routes for- nbsp;nbsp;nbsp;J
tes de fruits amp;nbsp;d’herbes : ilsleslauentdclâng | humain,parlct auec le Diablc,amp; à leurs Dieux 1
-ocr page 207-DES TROIS MONDES. lO Ö1 langue eftrange, .affin de ne rien communi-ÿier au peuple. Il y a des monaftercs de Rcii-Jieux amp;nbsp;Religieules. lis cotippent le nez o-Killcs à ceux qui gardent les femmes, amp;nbsp;font • mourir celles qui fc laiflènt aller, âi couppenc pieds à ceux qui les déshonorée. Pizarre depuis print Cuzco contre Mango Roy , frere ^’Atabalipa,O'à il amaffia beaucoup pl' d'or que pMauant, amp;nbsp;fur tour aux Sepulchres amp;nbsp;meures d’or amp;nbsp;d’argent. Cufco eft parles dix-fept •Icgrez audelàTEquinoélial. Ils croyentlare-hrreétion du corps,amp; l’immortalité des ames. Altuagrc fut à Chily pour la conquérir, quar-'icrversIedeftroiótdcMagcllan , non fort cf-longnc des Pantagons qu’Amerit defeou-• iritgrands comme Geans. Puis venans Piz-îîrre amp;nbsp;Alemagrc à f’entre-quereller pour hiirs conqucfksamp; butins .• enfin Alemagre fut rompu , fcntencié amp;nbsp;exécuté à mort par iufticc de Pizzarre qui luyfit trancher la te-ûcen public comme mutin amp;nbsp;rebelle , à Cuf-comilcinq cens quarante. Il eftoird’Eglife, fuperbe, diligent, fort, courageux,Iibcral, amp;nbsp;u’eut oncq’ de femme ; vray cft qu’il eut, Dom Diegod’Almagro d’vne Indienne de Panama, fernand amp;nbsp;Gonzalc Pizzarre coquirent Colao terre riche d’or amp;nbsp;d’argét Puis Fernâd retour-UaenEfpagnepour en auoircharge, oùilfut pris par commandement du Rov pourdiuerfes plaintes qu’on fit de luy,amp;mené à la Mothe de Medina Ccli. Ce pendat croiiToient les faéfiôs I gt;u Pérou entre les Pizzariens amp;nbsp;Almagriftcs, Ciiij
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Frfrtfsy r,- Dic^ocj}oi[ Chef. De /bite que FranciP ' co Pizzarre tombant en leurs mains,)’mourut le vingt quatrie/me luing mil cinq cens qua-rente amp;vng.Il cüoic baftard de Gonzallo Piz-zarrc Capitaine en Nauarre. Audi to/l qu'il fut né à Truxillo , futlaiiréàla poitedel'Eglife, où vnetruycpaflant luy prcÆalcs tcttes quelques iours. Puis gardales pourceauxà fonpc-rcpourvu temps: lefquelsayant vniourperdus Penfuit à Seuillc, amp;nbsp;dcl^palfa aux Indes, nefeeut iamdislire. Ilfutauce Vifeo Nahez de Valbosaladc/councitedclamer du Su. it cdoic gradier, robu/lc, vaillant, franc,grand loueur , peufcplaifant en la beauté d’habits, aulîîpeu fongueux de fonfalut que de fa propre vie. Sur ces entrefaites Gouzalle Pizzarre CantUe. cdoit allé vers Q^ro pour chercher la candie,qui cil vn gradarî^re, portât femblablefueil-le au laurier, il y en a des motagues toutes cou-uertes, ils furent an amp;nbsp;demyen ce voyage fort jnal aifc;amp;:ne retouruaà Quito q la moiciéde deux cens Efpagnols qu’il y auoitmcnezrencor en d panure cllat qu’on nccônoillbit,non plus que les cheuauxamp; be/lcs de charge qu’ilsman-gerét prefqucto’-Sur cePiegod’Almagrofelît gouucrneur,amp;capital cnnemy de Pizzaridres, pommelle j (-0„o]£(. bon-TclIcmct q l’Empcrcur Char-f^rTEmpe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cmquieinie pour nicttrele pays en paix: rut
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reur Charles côtiaint y cuuoicr Iclicccié Vacadc Calfro,na-r.auK /nJes turcl dc Mayorga, Oydor Auditeur dc Vualla-fM,r vaMcrej^ijj . lequel aucc grandifsimes trauaux venu sre elles. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pulsàRoys ; allcmbla dx cens Ef-
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fpagnols.Diego en auoit quatre cens bien ar-'quot;ez,nombre de cauallerie,fi que la bataille fut ; foides à Chupas.Mais Diego vaincu fc retira à ^ulcOjOÙ pris par les fiens mednesjeut la telle , ^Knchée par le commandement de Vaca. Sem-
■Se que les feditions Chrcllicnnes y furent ^■grandes , qu’il y mourut ^vn million amp;nbsp;dc-’’’y d’Indiens, amp;nbsp;plus de Efpagnols.-quifai-'“ient moins d’eftat d’eux que de belles . Qui -fut occafion que l’Empereur informé de ces Gràtmmtncts ^flbrdres,enuoyapourvice-Roy Blafco,Nu- amp;reigltmës quot;cz Vcla,aucc quelques ordonnances pour.le So'auernementdes Indes, la courdefquelles il 'ftablitàNôbrede Dios, Icdixicfme lanuier, •quot;il cinq cens quarante quatre. Mais il y eut ?Undes difficultez, contrcdiôls amp;nbsp;cmpeichc-•quot;ens par tout à la publication de ces ordonnances comme prciudiciables à la recognoif-(ànces de tât de peines amp;nbsp;hazards qu’ils auoit ^ufFcic.s à la dclcouuerte,côquellcamp; peuplade de ces païs. Si que Nunez prilonnier, Gonzal-InPizzarrc fut clleu general, Gouucrncur amp;nbsp;Procureur du Peru, capitaine des foldats. ^oire queil met quatre ces homes en'câpagnc, ^nt à cheual qu’à picd,auec Icfqucls il fait par •iede fa volonté. Eqtr’autres le faéleur Guillc Piiarez de Caruaial, vouloir tucrBlafco Nunez npognelades en Luna. Mais fuyât à Truxillo Ifsauditeurs Icprindrent, amp;nbsp;le mirent en la Café de Cepedaauditeur.Puis l’cnuoyerentcn Pfpagne auec le licentié leâ Auarez Auditeur.
pendant Pizzarre fc fortifioit en Cufco,amp;
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François de Caruaial fon nniftrc de Camp pouriuyuoic aucc vn grand heur lesennemys. Signe Pizzarre print la ville des Roys, y entrant aucc plus de /ixccns Elpagnols armez, amp;nbsp;artillerie prcfle à ioucr . Puis le licentie Icâ AluarczCut charge des Auditeurs gui fît mille mauxipourfuiuy neâtmoins,fut malheureux en (es dclfeins, pendant gu’aucuns Ce declarerct pour l’Empereur côtre tous fes partiaux . Entr’autres Diego de Silua, amp;nbsp;Diego Cctcno de Cintad Rodrigo,gui futefleu Capi taine general.Mais en fin fut rompu par Caruaial pres Chayan . Or l'Empereur curieux d’aflcurercespa'is, amp;nbsp;les mettre en paix : puis /«««if»«wj/gu’vn Lion n'y auoit fçeu pouruoii-,y enuoya farrempt- vn Regnard,le doiâeur deLagalca.clcrcdeNa reurfour^/)- ujj-fc Padilla, du confèil de l'Inguifitions, de plus grand efpritgiie de difpofitió corporelle, amp;plus fin gue hardy en tels affaires. A rriué,fé fortifiade Centeno ftiiuv de douze cens Efpa-gnols,auec lefguels il preféte bataille à Pizzarre gui ia conilloit pour fuir aucc guatre cés o-âante Efpagnols.Sôme gu’i! fur rôpu.Cefait, Lagafca fe vid en peu de temps deux mil bons Efpagnolsde combat, efguclsil contoiteinq cens cheuaux: en fins’eftre bien recherchezfê rencontrèrent en Xaguixagana.- mais aullî tort: gue les armées fe voyans Cepeda eut pafTe à Lagafca,prcfguc tous les autres guitterét Piz-zarre.Surguoy lean de Acoftaluy voul.it per-fuader d’cn faire autant. Allons plus-tort mourir comme Chreffiens, dit-il, car oncgucs en-
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’’Ony ne me vid tourner cfpaulcs,amp; furccchar J Jîintà fon pouuoir, fut pris par le fergée Ma-; tot Diego deVillaVicencio naturel de Xerez exec»ti. l'‘'^laFronticre,puisdônéen garde à Centeno, .Jtt anlîi toll la telle tranch ce comme rebelle, toneufîefmc Auril,mil cinq cés quarate-huit, i^Caruaial pendu, puis mis en quatre quar-?'tsfur Taagc de quatre vmgts quatre ans. Ce Wft Lagafca fit le repartement des Indiens
Jgt;treles Efpagnols. Il ordonna les mines de Caruaial. 'otofsiles plus riches du monde à Centeno, ^aux autres à qui luy fembloit bon . En tou-; '^^ces menées, Lagafca y peut employer neuf
mil pefans d'or, amp;nbsp;en enuoya vn mil-Itonamp;dcmy à l’Empereur, amp;nbsp;autant quien-’^Hoit au particuliers . Puis s’embarqua en ''*‘llcr,mil cinq CCS cinquâce,aprcs peu moins quatre ans que l’Empereur l'auoit enuoye, lequel le pourueut de l’Euelchc de Palencia, Pûutrccognoiirancede fes peines . LesOffi- Prf l'âpre 'tors du Koy receurent vn million amp;nbsp;huift 'jns mil pefans d’or , auec fix cens mil marcs '^argent , du quint amp;nbsp;rentes du Roy , hors 'îq«ifeperdit,amp; fut employé es affaires que '^“fliis.-quimontoit à fomme incroyable . Peto proprement cft la coffe qui court depuis ^!toà Chilly en montagnes,vallons amp;cam-pagnes ,dont les mines des vallons font les toîilleure. Les montagnes viennét de la neuf-J^^^Pagne, Icfquellcs paffant entre Nombre ’'Dios amp;nbsp;Panam3,traucrfent tout le Peru iuf ^ues au deffroïc de Magellan ; d’où fourdcnc
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plufieurs belles riiiiercs, qui courent s’em- jj boucher es mers du Su,(5c Nort. Les campa-gnes 8c vallons font bien peuplez, riches en raines amp;nbsp;beftial. Ceux du pais tiennent qu’au-rrcsfoisy a eu des Géants,les llatues deïqucls j feretrouuentau portvieil, non loin deTru- j xillo.cn Colly. En la campagne de Xauxa y a nbsp;nbsp;i
vn fleuue, duquel eftant le grauier fel,Ies eauî ç toutesfois en font douces . A Chincaya vne ; fontaine de merueilleufe vertu, fon eau con-uertilEmt les matières qu’ô y ietee,d’vne en au-rrefortdiucrfe.Iln’yauoitchcuaux, nybæuf ny mules,nyafneSjChieures,chiensnyautres nbsp;nbsp;।
belles,Jufquesau temps de Blafco Nagnez, le- j quel y en mena amp;nbsp;les y lailTa, ou ils ont infi-nimentptoduiól. Ils dilcnt qu’il 117 eut oncq’ ’ pelle ny autre dangereulè miladie, ßgne de j grande bonté d’aer. Ils n’ont aucune monnoie j ny vlàges de lettres. Pou r ballir leurs temples 8c palais, ils tirentde gros cartiers de pierre qu’ils pouHent 8c l'eusni: à force de bras l'vn furlautrc . Les ponts fur les riuieres fe font par des cordes d’cfcorces d’arbres,attachées deçà 8c delà portans vn panier dans lequel on palîc payant pour l’entretien du pontrleurs ar- nbsp;nbsp;nbsp;f
mes font fondes,arcs,fleches, piques, haches, hallcbarbcs, aucc les fers d’or amp;nbsp;d’argent amp;dc , cuiure. Ils ont quelques cafquets de metal,de ; bois amp;nbsp;d’or. Ils content, vn,dix,cent,mil,dix nbsp;nbsp;j
cens, dix mil, dix cens de mil, amp;nbsp;tiennent le ! nombre par pierrcsamp; nœuds en cordes de cou-leur. Leur pain 8c vin cil ^e Maix comme ail- nbsp;nbsp;J
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fcuis. Us n’oblcrucnt guercs les degrez de pa-'tnté en mariagesjiion plus que la loyauté en ■ceux.Us en prennent tant qu'ils peuuent. Aucuns Oreions prennent leurs feurs- leurs cou-(lînihéritent non les fils ; fihon entre les Ingas ^autres fcigncürs . Us font grands menteurs, litrons, cruels, paillards, Sodomitcs,ingrats, litishonnenr ny honte : fahs charité ny vertu U terre eft fcrtillc,vn grain d’auoine réd trois’ ttntscfpics, 8i de froment deux cents,ailleurs ^ois,amp; nul moins d'vn cent Lachture rcncï “tiq cabris,du moins deux, amp;nbsp;ainfi des autres, l-tsmorts {’cnfeuelilfent amp;nbsp;les Seigneurs Ptm l’aument aucc leurs armes,meubles,fruits,pa-'
amies amp;nbsp;fcruitcurs. Ailleurs cclà ne Ce fait Pis lls ne croyent l’immortalité de l’amc. Le» Miens en general, font auiourd’huy tenus dé Il tourt, tant aflîdus aux mines, fi battus amp;nbsp;'quot;gt;1 traittez que rien plus:quelqucs ordonnais que Charles cinquiefrne y vyz peu faire tat grande laconuoitife humaine pour defen-ô^ailer cette mere commune de ce qu’elle ne 'ithoit tant pour fingularité de lacnofé, que pour le peu de proffit qu'elle voioit y eftre.Si 'opinion des hommes n’auoit ia en ces amp;nbsp;au-5^$ chofes, maitrifé ta raifôn Se vzûxc qui eft 'schofes humaines.Les Euefehez font à Cuf-Jo,Qmto,amp;Charcas , l’Archeucfque en los Myes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ART. 7
t’anamaeft vn peuplechetifamp;t mal fain,tou Vanamit.
^^fois le lieu eft renômé pour le pafTage du Pc ^'’^NöbredeDio«, amp;de la tout fe porte aux
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Ëfpagncs ou de panama à Ja neufue E/pjgrie C’eft vn eueJehe ôi. lieu de grand trafic: la terre cft fcrtille Si y a del’or.amp;'fiirJa code quclqs perles. I Is adoroient le Diable,baifent les pieds au fils ou coufin heritier de leur Roy qui vaut autant qu vneiurcment, eledion amp;nbsp;coronation.Il y a grande quantité de perles en Mlle Perlet. Tarare,aucunes grandes comme auclanes, amp;nbsp;d’autres comme noix muicadcs,y en a de vingt cinq quilates amp;nbsp;de trente qui s’ed vendue douze cens Caftillans, laquelle depuis tomba es mains de l’Emperiere, elle viennent és hui-tres,difent aucuns,comme purgation aux femmes,amp; lont d’autât plus bas en merqucl'hui-tre ellgrande, telle fc tire auecquinze,telle vingt tcllc'trcnte perles,amp; telle fois deplus de cent. Mais petites amp;nbsp;moins y en a font plus bellcs.qui font les plus blanches amp;plus rondes.Les Indiens font nez, propres amp;nbsp;forcez neantmoins par les cfpagnols à fc couler en mer pour Ids pefeher , d’où ils ne retournent tous . La proiiince de Nicaragua defcouuertc par Gil Gonzalez de Auila,amp; depuis peuplée par François Hernandes au nom de Pedranas d’Auila:ellgrande,faine,amp;-peufcrcille.-roramp; lés perles y font de moindrcvalcur,en quelque ifles prochaine les hommes ont leurs mailons dans les arbres IIs ricnnet les faços Mexiqiiai-ncs,plufieHrs douent par honcur Icursfcmmes à leurs Caciques pour les defpuceler.lls ne cou chent auec elles quand elles ont leurs fleurs. Ils les quitter Si prénent le dot fi elleepaillar-
-ocr page 215-BBS TROIS M ONURS 24 Jent 'premier qu’eftre mariées.'elles fontordi-'’’irementrnaiiuaifesjpuis bonnes mariées.Ils 'faiuent peignent en parchemin comme tfux de Culhua. Les Preftres fe marient fors 3ux qui oyent les confcflîons. Us facrifient ^öhommes . L’enfeignc des procefifions eft la l'S'iredu Diable tfleiiéefur vne pique,portée P«le plus honorable des preftres que tous fuy ’■tnt en chantant amp;nbsp;benillant le Maix, amp;nbsp;l’ar-’’hnt auec du fang.le coupent amp;nbsp;departiftent ''•mmele pain beniftdes Catholiques.Quanti-
dit communément lt;7Mlt;«nw«/4,qui veut
Jgt;rcarbre pourry ou lieu arbu , eft entre deux quot;'ontagnes vomiftantes le feu,comme le mont '^■bcl, pays fain amp;nbsp;riche. Petro de Auarado quot;âturcl deBadaior, compagnon de Fernand J^nez, amp;nbsp;Tvn de fes principaux Capitaines ‘’conquit le douziefme Auril, mil cinq cens ''jt'gcquatre.- baftitfaind lacques, amp;nbsp;peupla ^’utres lieux.Puis mourutpresde Cathlaen 'J’Ribatant, mil cinq cens quarante vu, à trois '’Hieuss de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;b’cftre trouuc cruel Sc
quot;’grat.bien que vaillant enlaconquefte delà ’ciifuc Efpagncis'en alla au Peru mil cinq cés '’etccinq,aucc cinq cens Efpagnols. Maisa-P’ts quelques difFerens qu’il eut auec Pizzare XAlifeo. Je Almagrc fc retira à nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Puis cfpoufa
‘’’deux lœurs par difpence du Pape.Dona Frä-
O nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de la Cuena, qui mourut
'quot;Utes deux fans cnfansjcn la tépefte de Guatt-'quot;^‘1. Xalifco dite neufue Calice fut conquife 'quot;il cinq cens tréte-vn par Nunno de G iifman
-ocr page 216-n E M î E R. LIVRE mier inuenteiir des Galeres à deiix par bsnf' Thucyi. I. J'. Thucydide donne l’honneur à Aminocles Co' Jofefb. ^int. rinthicn de celles à trois, amp;nbsp;Anftote de celles*
4. aux Cartageois. Nefiôlon de Salainincy miôl cinq,Xcnagoras de Syraeufe fix. Mais ks autres en attribuent l’inuemion à BofphofC tufeh.io. e. charpentier renomnié en fon-temps entre H i.,jgt;ripar^. Calclicdoniens.Dcpuis Mnefigeton en mitii''quot; ’• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le précepteur de
Nero, telle a elle la maladie des Gréez, de chercher le nombre de la Chiormc d’Vlyfc quelle auoitefte faiéle la premiere de ITliadc ou de rOdilïee, amp;nbsp;telles autres vaines charges d’cfprit, qui ne vous cnGgiflent, ôi ne rendent plus ou moins vertueux, fi vous les fçauez oii FbiloTb/iha- nontmais plus importun que doâe fi vous en n«» gt;1 Phn. parlez.Ils maintiennent que lafon icnne Gen^ 7. «4». hifi. til_homme Grec,curieux d’apprendre.en la con fideration des chofes eftranges, drclfa le premier défit equipper vn bon nauirc au pied du i/iyàrrt/frtn» mont Pclie diôl Afgo du nom du charpentier, lequel auffi fit le voyage pour le r adouber au mchg.Cic. I. bcloing.-ou pour la vitclie a caule qu il rut trou Tu/chI. lié leger amp;nbsp;de bonne voiletou pour la troiipp' des ieunes gens choifis en Argos qui acconwä’ gnerent leur Chef. Mais i’ay remarqué en plus d’vn lieu, que Danaus fuitif d’Ægyptc auoit efté Pingenieux premier de tel vailfeau, qui ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour ce fut depuis appelle Danac. Mefines di-
fent les Latins qu’il fi.it le premier qui fc mù fur Mer en nauires,5é que parauant Ion n’vfoit rUiiï j.c.jb. que de radeaux que le Roy Eritra auoit inuente pour
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DES. TROIS MONDES. 15
four palîèr d’vnc iflc en l’autre de la Mer Rou-Jf- Si vous n’aitncâï mieux aùcc d’autres attribuer celà à ceuk de la Natölic Se Afie mineur, premiers cheuauchcrcnt la Mer en la guet
ta qu’ils firent aux Traces trauerCins l’Hele-^ont auîoürd’huy btas fiiihót George. Auffi but-il croire que les Grecs ont prins la plufi-pMt de toutes leurs conghoiflànccs de ce peu-pbjScdes Egyptiens. Doneques après les pe-ùts,lcs barques amp;nbsp;barquerollcs,dont on donne llionncuraux Phcnicictis, comme des Brigan-^ Uns aux RhodicSjSc aux Cypriens des Hurques ^Graquesiils baftirét les grands nauircs à fix, bpt,huid,neuf,dix,vnzc,amp; douze bancs de ra-jUcs qu’Alexandre Macédonien fit fai‘rc,amp; Pto-‘oiuee Soter Ton fuccclfcur Roy d’Egypte à quinze, dit Philoftcphanus, bien que d’autres tuattribuent l’inuentionà Demetrius, qui en Utitiufqucs trente. Mais comme le defir de ^bóinc cft infatiablc,Ptolomee Piiilopater fui-“ Uant Roy Egyptien furnornmé Triphon,en fit Wervn qui auoit quarante bancs, long de 'i'uxccns quarante coudées,trente huid de lar-haut de quarante huid, quatre gouucrnaiix
‘ongs de trente coudées chacun,amp; les rames de ’ Uente huid, fi bien plombées par vn bout, amp;nbsp;'tllcftient proportionnées à l’autre qu’elles ic fouuoient bien remuer, deux prbiics amp;nbsp;deux - , ,, •-fl 1 r f f I Gaiertâex-pouppes auec lept becs, dclqucls 1 vn l'aduan.* $oitpliis que les autres, ayant quatre cens Ma- deur. Aniers amp;nbsp;quatre mil de Chiorme, aucc peu *Uoinsde trois mil Soldats.On y cmploia poiuJ'
d
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autres quartiers de Jà Baie, comme les Itoche* lois Rochelai au deça,amp; autres Françoisdau-tres lieux en cefte grande terre nommée Nou-thts “cHLit Fiàce,depuis Chilaga,Canada, Moco^, ' amp;c Norombcrga.Des ifles Lucayos deicouucr-tes par Colom qui font biéquatre ces, lapluf grande a vingt-huiéldegrcz, les femmes cou-urent leurs fccrettes parties,amp; les viergesnon. Chicora amp;nbsp;Gualdapeauiourd'buyCapde S-HC lene,amp; flcuuc Iourdain,font à trente-deux dc-grez.Les hômesy (ot fore hauts,c0me Geas^aa prisdes autres. Les Preftresparfumetauee certaines herbes le peuple allac en bataille pour Icbiéheurer-.fonz médecins, nemangetchair, Prtflru grands idolatres,ellimas celuy le plus qui plus Aftitcmt. donne aux idoles . Ont charge d’enterrer les nbsp;nbsp;j
morts.-diïputent de rirnmortaliré , ordonnent du loier Sc de la peine,Le Roy pour honnorcr
celuy qui luy plaiil,tourne la rede fur I'efpaa~
le gauche fans parler. La vefuc fc peut remarier
tish dt Seri H fon mary meurt par iu/lice, û narurellemct, ' jittn diûedt noT2.L’i(Jc de Boriqucii, dite S. leanjCfl dedix-S.Im», fçpp dix-buiét degrez Sc quinze lieues de rÉ/pagnole. court derE(l,à I Oed: depuis cet- j te iûe tirant au Nort, la terre e(l riche d’or, f tirant au Su,de pain,fruiüs,herbes,amp;: pefche- j ries.Lcpeupleed plus vaillant qu’àS.Domini- nbsp;nbsp;‘
que,les façons de laquelle ils gardent. Âurefte ils v/ent fort de Guayaeâ,lequel y croid abon- nbsp;nbsp;I
damment. Aucuns te nomment le faine bois, ; Diego de Salazar ie de bien remarquer en la conquede de hide , amp;nbsp;vn chien audî nommé
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Bezerillo, de couleur rouge^S: gueule noire:
, lequel rccognoilîant fes Capitaines, Sz obéis- lit fane contre les Sauuases.tiroit commune paye
J - 1 , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ri-® nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;III -
deloldat pou rie bien porter contre les Indies „imt fayt , qu'il defmembroit à toutes relies. Les Efpa- four hur gnols auoient la côquellc des Indes, plulîeiirs tel chiens qu’ils auoient accoullumé contre 1 es Indiens, cotnme à la chalfe d’autres belles, Sc
' pource nelcs nourrilïoiét que de chair d’hommes qu’ils mettoient en quartiers commecha-ponsjÄt autres volatillesdont ils Icsnourrif-foient: comme faifoient aiiffi les Indiens des Efpagnoîs pris en guerre. La Floride fuit,lcs
' cllranges accidens auenus, en laquelle meritét bien deles particulariferdc temps en temps, amp;nbsp;plus menu que les autres defcouuer-tes.
Voyons donc î’habilclTe amp;nbsp;l’infuffifance du Frànçois’.laquellcrapportée àla generolîtéde l’Italien,Portugais,amp; Efpagnol,inciterapcut meu’iafalt cllre,mais d’vnc pafsion honteufe, le cœur de i,rt. nos contemporains amp;nbsp;furuiuans à plus haut entreprendre , amp;nbsp;fe mieux conduire que nous n’aiions faiél lufques icy . C’cll là le principal fruiôldel’hilloirc: la fuitte amp;nbsp;continue de la-quelle vous fera veoir les clfais defcouuer-par 5a». tes que nos François ont faiôl fur les terres neufues comptinfes fous le nom des Indes Oc cidentales,amp; notammet la Floride. En laquel-levous ingérez s’ils fe font mieux aceSmodez, S’il ont efté plus ou moins malheureux que les Efpagnoîs amp;nbsp;Anglois. Mon dclTein eft dc
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VOUS rcprcfcntcr le voyage que l'an i 5 y. les François firent en la Floride par le coinnian-demenc du Roy Charles p. Mais poiircc qu'ils auoient voyage parauant, i’en repredray lefu-ied de plus haut. Comme le naturel de tous pcuples,amp; du François mefmcment.eft d’imiter les dclîèings Se actions d’autruy. le bruit de la defcouuerte de tant de riches amp;nbsp;eftrangcs pays par les EfpagnolsSe Portugaism'eutplu-toft couru par l'èflcndùc de rEurope,que toutes nations maritimes Se les François fur tous^ fc fentirent piquez d’vne en nie de faire le fem-blablc en quelques endroifts où ceux-là n’a-uoient donne atteinte . Car ne s’e/limans rien
moindres qu’eux,ny en la nauigatiô,ny au fait des armes,ny en autres vaccations ; ils fe per-f‘’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’ils rt’auroient pas tout defeou-
mt tHcoma nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ittondc eftoitd’alTcz grande e-
fiendae pour leur faire voir de ioilr à autre ebofes plus nouuelles Se efiran^es que lesac-lt;o»»r/ritrrM couftumces.D’autrcs moins paiCibles fe laifTas »•»fl»*’. polJèdcr à vnc certaine ialouzie.qui dordinai-re accompagne l’heureux fiiccez des nutablcs cnrrepriies.Te perTuaderenc que fans fe bazarder à tant de perils qui fiiiuencceux qui dcl-couurent Se peuplent nouuelles terres. Se tels que les Efpagnols fur tous auoient pratiqué, (des premiers dcfquels les deux parts moururent mifcrablcment deuant que iouyr en paix de ce qu’ils auo'entrrouu6,qu'ilspouuoiét iu-llemét donner is endroits par eux de/couuerts comme pays cômuas,Se qu’aucun Prince ne ft
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pouuoir attribuer fi les naturels Ju lieu nc fc dónoient à lay quelque propriété qu’cn pretc-diftle Koy J’Efpagne pour auoir Ic premier faiél (lcfcouurir,amp; d’ailleurs en auoir don par
lt; titulier du Pape Alexandre lîxiefme : veu que l’vn ny l’autrc,difoient ils n’auoit droit aucun au bien d’autruyîNon plus qucccluy qui def-touuriroit le païs de Tartane le le peut attribuer. Les Portugais mefmes qui ont vue telle fJünation des pays Orientaux, que ceux là des Occidentaux,ne s’en dilent Seigneurs en pro-Pricté^ors de certans endroits . Ains fculemét pour l’vfage du trafic qu’ils y pretendent pri-üatiuement à toutes autres nations. Ainfi plu-lîeurs François fondans fur ces confiderations leurs entreprinfes de defcouurir nouueau M6-éeiaucuns finglcrent àlOell qui abordèrent en l’Amerique, les autres donnèrent vers le Mort.Nombre print la route d’Afrique amp;nbsp;d’E thiopic J comme ie vous montreray en autre endroit, à finde ne cofundre l’ordre du temps 5e fuite des matières.le nc parleray icy que des flo-Diepois qui foubs lean Ribaud Normand, remis en grace amp;apointc du Roy foubs les ordonnances de la Marine, firent l’an mil cinq cens foixantecinq fuiuant fonpremierdcHcin de peupler en la floride mil cinq cens foixantc vn. La Floridccft vnc coftequi prend forme d’vne longue pointe de terre au continent de l’Indic Occidentale du cofte qu’elle fe courbe vers le North : laquelle f’cftend com’vnc l’ianche, Sc k iette enuiron cens lieues en mer
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vers Midyaiant 50. de large,- e llecftà plus de 600.lieues de la Vray croix protdc laneufueEf pagne au Golfe de Mexiq, du coftédu Ponefj vers le Midy elle a l'iHe de Cuba tjui en eft bic sfeent cinquâtelieues.Au Leuant auoifinéede i’iflede Bahana amp;des Lucayes ou Lucoifes. La pointe de cette terre demeurent par les vingt cinq degrezaudeça lequinoâial tirant au Pole ArófiquCjamp;tPeftandantse'flargiftpeu a peu vers le Nort-eft. Pres de ce Cap y a force balFcs amp;nbsp;petites ifles appellee des Martirs aucoftéde Leuat.Ce fut là où Ribaud defeen-du la premiere fois,fut bien recueilly des Saunages. Et y auoit drefTe vn fort,auquel il donna nom de Charles-fort. Puis y lailîàntvint fix foldatsfoubs la charge du Capitaine Aubert,fe mit à fon retour en intention de louer en France le plus d'hommes, de femmes amp;nbsp;ar-tifans qu’il pourroit pourpeupler toute cette prouince, Scy fonder vnc retraite alFeuréea fa nation contre tous ceux qui la voudroient molefler Ccs reliez fc comportèrent allez bien pour vn temps. Mais en fin partialifez pour la punition d’vn foldat que le Capitaine fit pendre ; amp;nbsp;le dccradcmenc d’armes d’vn autre, qu’il auoit confiné d.ins vne ifle cflôcnée trois lieues du fors: ils firent mourir leur Cher. Puis retirerentle foldat banny. Ce faiêtclleu-rent pour Chef le Capitaine Nicolas, qui les gouuerna bieUjiufques à ce qu’ennuyez de n’a-uoir nouuelles de France,amp;lcur manquant les viures, refolurent de faire vn brigantin pour
-ocr page 223-DIS TROIS MONDES 18 yretourncr s’ilnevenoit fccours de bref, encores qu’aucun n'en fçeuft l'art d’en baftir vn? 5 ï-c vailfeau Eiid,prièrent les Saunages de leur •lonner des cordages , ce qu’ils font, amp;nbsp;en rc-i compenfc leur lailîerent leurs coufteaux , fer-' pcs,mirouers,amp; tels autres meubles,Ce faiéf, . ayant cherché lapoix-raifine par les bois, ; cnci(cntlespins,faps,amp; autres arbres gomeux 'iont ils tirent allez pour le goldronner.Fircnt ’ufsi amas d'vnc efpece de moulfe pour l’eftou-Prr amp;nbsp;calfeutrer. Puis drelferent les voiles de leurs chemifes, amp;nbsp;drats de lidz. Ainfi ict-1 'eten mer au premier bon vent, les calmes amp;nbsp;tonalTes les faifirent aufsi toll, où l’eau douce ®etous viures leur faillirent.Si qu’tn trois fep-'ïiaines n’auanccrent vingt-cinq lieues,forcez lie ne mager par iour chacun que douze grains detnil pour homme. Mais cela failly, les fou-lærs, collets, cuirs amp;nbsp;parchemins furent engloutis. Ceux qui eljaierent l’eau de mer en a-loicnt la gorge bruflée amp;nbsp;boyaux elcorchez, ’uec d’eftranges tourmés.Tellement que d*au-'ersaymoient mieux aualer leur vrinc . Sou-dain apres le vailïcau s’ouurirdetous coftez; ‘'epouuans franchir l’eau amp;nbsp;fur ce vn flot de quot;'er amp;nbsp;vent fi impétueux les vont prendre, Qu’ils brifent le vailfeau d’vn cofte : fi que palTans les vagues deflus ne tenoienr plus de letter l’eau , fi le plus courageux de 'ous ne les euft encouragez, auec promefles de veoir la terre. Tellement qu’en trois iours Us fulfent tous perils de defcfpoir. Mais s’e-
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Areainfî sydes à ietcer beau : demeurèrent cn-cof trois iours fans boire amp;nbsp;manger . En fin a-f,nt ''yintvi:opolc qu’il eftoit plus expedient qu’vn ‘Ztquot;’quot;'' roourufl: que tous. Cc foit tomba fur le banny, qyj fyt J amp;nbsp;la chair eigallc-partie à tous,aprcs qu’ils eurent beu fou riiy'faute' fang tout ch au d. En fin auoir bicnbranilcfur -»-»-«»ile; amp;nbsp;mer ils defcouurirent la terre de Bretagne, dut Uien,,ent tuf- j| j furent fi ioyeux qu’ils l’aillèrent errer le ^einniefais nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l^mcrcy des ondes . SurccvniRa-
\^dagt;icilt berge Angloile rapprochât,5c aucuns reconus (iieneauset- ils Curent à boire amp;nbsp;à mâgcr.Maisles Anglois ^neur en ' Jqs plus dcbilcs lailfcz,emmcncrcnt le refteen les prefenteràlaRoyne,qui tteieleuran- cftoit lors Cil dclibcratio d’eiiuoycr cn la nou-gtnffe. r/ea». uclle Francc, où ia pluficurs auoient voyage, que Bretons que Normans,amp; Bifcains. Depuis Laudoniere y fut auec trouppc de foldats; Y demeurât iufques à la venue de lean Ribaut: lequel eut commilîîon du Roy Charles par le credit de Gafpard de Golligny Admirai de yê- France, d’equipper fept nauires , auec le tiltrc roxil c» lean pouaoir dc Iieutenât du roy cnccs quartiers. ^thanltala exprclîè dcfcnfc de n’atte nter enouelque I , autres pays que ce rulr , lignammant del El-pagnol. A ins que finglant droiâ: ils n’alla/fent qu’à la Florider. Cette charge diuulguéc,pluficurs le furent trouuer pour l’accompagner au voyage,meuz toutesfois de diuerfespaf-fions,les vns pour vnc feule curiofitéde veoir Ce rcconnoiftrc le pais: les autres pour employer à quelque exercice le temps qu’ils ne vpu-
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Wfit dépendre à leur premiere vacation,de la-î^dleles guerrcj ciuiles les auoienc delbau-plufieurs pour le grand elpoir de iou ir de ^nt de belles amp;nbsp;riches chofes qivon leurpro-Pû(oit,amp; que la F loride promcttoit,lc fuffifant 'quot;ntentement de tout ce que l’homme pour-‘“itdefircrxe pays Kccuant du Ciel vne faueur '^gulierc, n’eftant glacé ny gelé de la roidc f'oideur du Septentrion : ne rofty amp;nbsp;bru fié de lîtdeurdu Midy.Que les champs fans eftreau-oinemcnt exercez , produifent aflez dequoy four fouftenir la vie de ceux qui le peuplc-foient. Qu,il fcmbloit que pour en faire vn P»ysdes plus riches amp;nbsp;fertils du mode : n’eftoit ''^uis que diligence amp;nbsp;induftrie, veu la bonté la terre : qu'ayant fon eftendue du Midy au Septentrion, quafî en pareille longitude que quot;oftre Europe, amp;nbsp;fa latitude de vingt trois de-grcz.eftant affez fouuent frappée des rayons de fon haut Soleil,reçoit en elle force chaleur,tc-petée toutesfois.non feulement de la fraicheur (le la nuiéljOU de la rozée du cicl,mais auffi des. gtacieufes pluy es en abondance, dont le gazon en vient fertile, voire de telle forte que l’herbe fort y croift en hauteur cflrange. Q^llc eft ri-dic d’or, amp;nbsp;de tous animaux, fleuucs plaifans, luccarbresdiuersjtendans gommes odoriférantes.Somme qu’en quatre ou cinq mois que le voyage fut retardé à grands frarz, fc trouua alTcz de gens.Si que la monftrc faide à Dieppe pourchoifir les plus propres, amp;nbsp;paye donnée pour fix mois.aucuns fc formans vne confeien-
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ce d’vn tel voyagc.eftoiinez aafTi de la face barbare de la mer, fe rcrircrent fans à Dieu, lors qu’ils virent qu’on vouloir embarquer. Ce fut en May où trois cens hommes que femmes amp;nbsp;artiiàns, montèrent es nauires que la tempefte ictta auhaurc, puis en l’ifle de Vuich, dont le quatorziefîîieluing ils fe mirent à la route de la Floride, tenans la mer deux mois fans rien def-couurir que l'vne des Antilles , ditte la grand Lucoife,des paifansVocaiouques de vingt-fept degrezde latitude , iufques au quatorziefmc Aouft qu’ils arriuerent à la Floride : puis allèrent mouiller l'ancre à la riuiere deMay,enten-dans par vn Elpagnol efehappé d’vn naufrage, que les François eftoient à plus de cinquante Cariine fin lieues plus haut au Norc,amp; conduirêt le vingt tvoUîcfme May trois vaiiîcaux à la Carline,fur on itiu. riuiere où edoic Laudoniere, place commode, tant pour la riuiere qu’elle a d’vn cofté,amp; le bois de l’autred'vnquart de lieueloing,que du beau champ entre le fort amp;nbsp;le bois , amp;nbsp;vn coftau plaifant, couuert d’herbes hautes amp;nbsp;ef-peiTes , qui reçoit vn eftroit chemin faidpai eux pour aller à la fontaine dans le bois. A noir defeendu les viures amp;nbsp;autres meubles au fore: ils refiouïrent allez les compagnons qui fe contriftoient de la faute de leurs viures , les hommes y font de beau vifage,droidts Sc quar-rez, d'vn teint tirant au rouge. Chacun village à fon Roy, la peau marquetée d’eftrange façon,tous nuds. Mais la femme porte vn petit
-ocr page 227-DBS TROIS MONDIS. J» lie de pelifTe de quelque animal pour cou-^lanature, cheueux longs amp;nbsp;proprement quot;'fea la telle , ce qui leur fert de carquois, ^ils tirent loudain amp;nbsp;dextrement leurs fle-*’’larrons,mais gaidêt le mariage auec toute îiitur. S ont en guerre cotre les peuples fron-'quot;'sdediuers lägages,auec arcsamp; flcches.Mai-'quot;^dc figure rôde corne Colombiers, fondées *Sros arbres, couucrtcs de fueilles de Pal- ’’ ^ßjils n’ellimêt rien plus beau ne riche que quot;fdes plumes d’oifeaux viuent de racines, herbes Si poiflons,defquels ils tirent la
■dlcamp; f’en feruent comme de beurre. Pour
■'d,ils ont le mil en abondance , haut de fept gros côme le tuiaud’vne canc:le grain
’’’’Cvn poix, l’efpy long d'vn pied,la couleur ’■quot;mede cire frefehe , ils le froilfent ôc meß-^tlafarinc pour faire leur Migan qui e(lcô-p«;„ '*iiollrc Rix.mais il nefe garde:Ils ont forces àiFlar«!»«, ballardcs rampâtes auxarbrcs:fans vfa-
■‘detirer vin: leur callînct ou boilfon fe faiél 'i'«rbes compolées de telle couleur que la err-ƒamp;. Force bois, 8c par confequent force be-’^huuages defquelles il leur faut donner gar-
Ils mangent les Crocodillcs qui ont la ^lit blanche amp;nbsp;de tel gouil que le veau, •’rnme Ribaud accommodoit amp;nbsp;mettoit fon '^endeffcnce : cinq nauires Efpagnols dont ’■'eftoit de deux à trois cens tonneaux, arri-riJtftnr en le trente vn Septembre parmy les redez^ defihlt;ijfer les ^coftepour la garde des vailïèaux,crians qu’ils l’aient cnnemys. Mais les François ayans
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JMis à la voile, les Efpagnols ne les poimaiiSii- gt;1 uoir à la cache le retirent en la riuierc des Dau- |( fihins'ponr communiquer aueç les Saunages de (, a ruine des François. Surce riband relókition (j prinfc de combattre fur mer, de crainte qu’au-trement les vailfeaux prins ils nfeuifcnt plus de moyen d’enuoyer cq France,lc dixiefmc Scptc-brc, fait reueuc ôc encourage fcs gens anfquels il auoit ioiqt les plus fignalez de Laudoniere, puis fe met à fuiure les Efpagnols. Maisleiour fuiuant les nauires batus d'vn cftrange orage, f cfcarterét durant la tcmpefle iufqucs au vingt troiiiefmedu mois. Les Eipagnols cependant delcendus en terrc,amp; auoir gaignez les Sauna-ges.fafehcz des pilleries que les François f leur migeans viurcsjleur ftiioiéc de leur mil amp;nbsp;au-EttErpn- ‘^bofes : faclians par eus que Laudoniere inoltfurpre. n’auoit €n fou fort que deux cens tant d’hora-uentlefoTt mes,d’artifins,femmcs,cnfans amp;nbsp;autrcs mala-Franpn^ ai . furprindtent le fort par le guichet ouuert, vingtiefme Septembre, conduits des Sauua-tranchant d, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;boys, e/langs amp;nbsp;mares.-mettans tout
au fils de l’cfpée dans leurs lits où ils les trou-uerent dormans à la Diane, fors Laudonicrè lequel fuiuy de fa Garcc,iauce la palilfade amp;nbsp;fc faune corn’il peuft, lailîant pour porter la peine de fcs fautes, fcs foldatz amp;nbsp;autres auffi paref-feux à la garde que leur chef.- aucuns autres ef-chappe les mains fanglantcs des Eipagnols, (qui portoict les petits enfans au bout de leurs hallebardes amp;nbsp;pertiGncs)fc garentiiîàns es na-uires qu’vn des François gardoit à la riuierc
-ocr page 229-DtSTRÖlS MONDBS. jr ^tpas pres la boucherie desEfpagnols , Icf-quot;fls pointèrent les pieces du fort contr’eux. ' l’isàcaufc du temps pluuicuxamp; quelles c-“‘întmal accofnmodces , ils n*cn furent cn-.^magez. Ce qui futoccafion que PeroMc-chef, leur enuoya vn trofnpcttc pour 1er ''^uader de ic rendre à bonne compofition.ou 'l^iffer armes amp;nbsp;nauircs pour fc retirer plus la riuiereauec les autres vailTeaux. Et ’'lùrfafoy il leurtiendroit ccquiferoit ac-’’^é. Aquoy ceux cy ayans rcfpôdu, que d'au-?^uïl ft’y auoit aucune guerre entre leurs ’ys amp;nbsp;nations, ils aüoicnt depùis fix mois eu ’’’’iiandemcnt de leur Prince pour faire ce •^y^gc, aucc exprefle deficncedc fa maitflc ic ’’’Amiral, de n'aprocher feulement d’aucune ’’t d'Efpagnc, Toutesfois que s’il les vou-’quot;quot;c empefeher en la ionylEance de ce qu’ilr '’ænt dcfctuuert,amp;t vouloient peupler parle '’’’dement du Roy tref Chteftié .■ ils les trou-’’’oient preft à maintenir leur auantage. Dót ’’^Ipagnols mcrucillcufement indignez, amp;nbsp;’’’gnans que fils laiflbicnt celle troupe f’ha-'’“cr en cede code qui fait portion de leur A-quot;'ntjuc J ils ne gaignafient plus auant pays au dommage du trafic ic reuenu de leur na-: refolurent de leur faire le pis qu’ils pour-’”fnt,amp;lcs incomoderen toutes fortes.Pour« Me ietterent la plus part d’eux fur les corps ^’’Icccdcz, aufquels en veuedes François,ti-les yeux aucc les pointes des dagues , amp;
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les iettoient vers l’eau auec allez d’iniures du . nom François.Tellement que leanRibaud fils jf du Chef relié pour la garde des vailïèaux, vjîi prins les réchappez du foiT,amp; ne lâchât où, ny en quel cllat eftoit fon pere, crainte de pis,met les voiles au vétaueclenauirede Mailatdpour f en retourner en Frahce le vingt-cinquitfra« Septembre.Les nauires fe perdirét de vcuè tout aulïï toll. L’vn defquels en fin apres auoirex-tremement foulfcrt, arriua à la Rochelle où il fut accommodé de tout le befoing: Son pere ce |ç pendant tou Hours battu de la tempellc qui rc-doubloitjfut en fin efehoué à la colle au dclfiis lariuiere de May , enuiron cinquante lieues ayant couru par tout fans rencontrer les Efpa-gnols à l’occafion que deflîis. Ainfi les vaif-féaux rompus amp;nbsp;munitions perdues .-fcs gens toutosfoisgangnercntlatcrrciforslc Capital-ne la Grange, lequel fepenfant guarentir fur vn mats qu’il auoit embralféjfut en fin englou- tj ti par la force des Ondes. Or comme vnmal n'auient gueres feul : ains efl d’ordinaire fuiuy d’vnoupluficurs autres: filsfctreuuerentga' jj garentisde lamer, la faim les alTaillit encorde . plus près. Car demeurant huiéliours fans cho- L fc quelconque, il ny auoit forte d’herbes à la main qu’ils ne mangeallcnt. Le neuficfmeiour ils trcuucrent vnc barque auec laquelle ils pen-foient faire fçauoir leurs nouuellesà ceux du fort, iufqucs auquel y auoit par terre douze lieués Sc cinquante par mer. Et leur falloir tra-uerfer la riuicrc des Daufins, profonde Sc lar-
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Me quart de lieue- Ainfiils calfutrerent la ^ue de leurs chcniifes au lieu d’eftou-
Comme ils curent enuoyé feize hom-'quot;esau fort pour auoir fccours, ils defcoutirent le fort vne compagnée d’hommes en ar-quot;’^Sjl’enfeigne deiployée en lacampagne, auf-Ms pour l’extrémité de leuriïiilcrc,bié qu’ils ''îreconnuiïènt Efpagnols, lehan Ribaut cn-parler de fe rendre à honnefte compofi-CcqueVallemande(ainfifefeitnommer jChef ) proteftade foyde gentil-homme amp;nbsp;quot;'•oldat , àlacouftume de l’Efpagnol dit-il, (ifoßtinn Je ’’’Uers tous mcfmcmcnt François , duquel il ßy iurei. *Çoit toufiours courtoifie de faire bonne Mrc, Puis ayant faiôt paffer Ribaut amp;nbsp;tren-fiens en vne bai que à l’autre riue , les fit
M lier deux à deux les mains derriere : dont ^ioautamp; Dotigny fc plaignoicnt fort. Mais ’sllemande les prioit de patienter, difant fai-’^tclàpour les mener plus feurement au fort 'quot;i'on leur tiendroit promeflè, maisf'cflre en-Ws des officiers de marine , amp;nbsp;tels autres î'Rs propres à la nauigation qu’ils gardèrent ^ut Pen feruir : fit feparer les foldats, contre jPqiælsvnecompagnée, fortansdu fortaucc ■’I'S efclatâs de trompettes.fifres amp;c tambours.-'ptefenta pour donner les plus beaux coups ’tfpées amp;nbsp;de hallebardes qu’ils peurent à
liez . Si qu’ayant en demy heure gai-le champ par fi falc amp;nbsp;fanglantc viétoire, ‘“emportèrent le deshonneur de perfidie Ôc
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dcfloyauté trop infignc. Car pcndantcelàVa* Icmandc importuné de promtfTc paf Otigny fiC Ribaud : n’cuft pluftoft tourné le nez de coftc marchant plus outre.- qu'vn feruitcur les dague par derricrc,lcs faifarrt mourir d'vn nombre de coups Ce faiétdrelîèrcntvn grand feu deioye, auquel auoirentairé tous les corps de fes fol-dats, femmes amp;nbsp;enfans, les meirent en cendre: difans que ceftoient mefehans Luthériens venus là pour infeftcr cette nouuelle Chreftien-tcparlafcmcncedelcurshcrefies. Puis efeor-cherent la peau du vifage aucc la longue barbe de Ribaud,les yeux,lc nez amp;nbsp;oreilles,enuoyas ainfi le mafquedeffiguré au Peru pour en faire des montres,amp; afiùrerccluy qui auoitenuoyc Pero Melcndcs de fon expedition. Les retournez en France ce pendant firent de grandes pleintesau Roy par le crédit de l’Amiral , du deshonneur qu’il auoit reccu en la perfonne de ccluy qui reprefentoit fa maie/lé en fes earners, de la perte de tât de bons hômcs,amp;aurres biens qu’ils y auoient lai(ïe.Si que le Roy f en cftant plaint au Roy d’Efpagne,il defauoüa le fair,cô-mandant qu’informations en fudènr faides en la neufue Efpagne. Mais les Autheurs nclaif-foient de fe parmener en Efpagne, amp;nbsp;ailleurs, lufquesàcequ’ilfuruint d’autres affaires , amp;nbsp;vnej forte pluye qui laua la playe, amp;nbsp;en ofta le fang la mémoire duquel feffaça bien tort de la tefte des grands. Si que les petits en entreprin-drent la vengeance furtousceux qu'ils ont depuis trouué en mer,ou ailleurs à leur auantage
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DES TROIS MONÙÎS. 35
Entr’autres leCapit. Gourgues gcntil hom- A R T.io. ’’’cBourdclois,poulie d’vn delir de vengeance, ^rcIeuerPhonncur de fa nation, emprunte de ‘«aniis,amp; vend partie de les biens pour drcller rZoni/cijS;, fournir de tout le bcfoin trois moyens naui- fiubs le c.i-f^s,portans i5o.loldats,atice oélantc mariniers 1’“'quot;’'^ ^Hoilîs foubs le Capitaine Cazeiiouc Ion licu-^'“^^.{’owfc-'fnant, amp;nbsp;François Bourdeioïs mailtrclur les l’iatelots. Puis party le vingt-deuxiefme Aoult »»oZj frt les auoir quelque temps combatu les vêts Nlt;»'»‘’^ c?-
^tempeftes contraires fur la code de Barbarie, ^nfin 11 delcend au Cap Blanc d’où les Portu- * Slis qui y ontbafty vn Chafteau dicl Arguil, pour la rctraKStô.amp; feuretc de leur trafic,incite- y-»»»!. isnttrois Roys Ncïgrcs pour l’en chafler.Mais 'nauoir fort amoindry le nombre aux premie-‘‘fs rencontres, amp;nbsp;en route licence de f’y accom-'Ooder ; il part pour defcouurir le Cap verd, (l où il prend la route des Indes Occidentales.-’gt;ùayanttrauerfélamcrduNort, aborde âl’if-J'Dominique tenue des Barbares , amp;: celle de
Germain de Porto Rico,commandée par les Efpagnols, où ils trouucrcnt de lègues figues, bouges au dedans, qui leur rendoient l’vrine de 'ouleur de fangipuis furent à laMonne, ifle ha-^litécdes Saunages, le Roy dcfquels feftoyalc françois.Cc fait,co(loyât la terre ferme vers le Cap de la Belle, vn vent côtraire le ietta à l’iHc
Dominique, diéle Ifabelle,amp;Efpagnole,où
• il fit aiguade malgré les Efpagnols,qui liiy del-liitretfauCap S.Nicolas,où il faifoit calfeutrer f'snauires)fccouTsdepain quiluy manquoit,
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pour des toiles de Rou é portées à cefte fin.’toii-tcsfois patientant amp;nbsp;aiioir calfeutré amp;nbsp;accommodé fes nauires,eft encor forcé de ten ir à Tille Coubc Cuba des anciens. De là fut au Cap S. Antboinc au bout de Tille de Cube, elloignée , de la Floride enuiro deux eenslieué'Sj où le Capitaine leur déclara fo dcllèing qu’il leur auoit toufiours ccléjles priant «Scadinonnellantdenc l’abandonner fi pres de Pennemy, fibicn pour-ueuz,amp; pour vue telle occafiô. ce qu’ils luy iu-rerent tous, voire fi ardemment qu’ils nepou-uoiét attedre la pleine Lune à palier le dellroit de Balaam. Ains defcouurircnt la Floride aflèz toll,du fort de laquelle les Efpagnols lesfalue-rentde deux canénades, eftimans qu’ils fullènt de leur nation , amp;nbsp;Gourgucs leur fit pareille laine pour les entretenir en cet erreur, affin de là fiirpre'ndre auec plus d’auàtagc palTant ou-Yioride. trcncantmoins , amp;nbsp;feignant aller ailleurs iuf-ques à ce qu’il eut perdu le lieu de veue. Si que la nuiéf venue il defeend à quinze lieues du fortjdeuant la riuiere Tacatacourou,quc les François ont nommcSeinc,pourcc qu’elle leur fembia telle que celle de France. Puis ayant defcouuertla riue tonte bordée de Saunages, pourueuz d’arcsamp; fleches,leurenuoya fon trô-pette pour les aircurcr f outre le figne de paix | amp;nbsp;d’amitié qu’il leur faifoit faire des nauires) qu’ils n’eftoient là venus que pour renouer l’amitié amp;nbsp;ancienne confederation des François auec eux. Ce que le trompette exécuta fi bien (pour y auoir demeuré des premiers foubs Lo-
-ocr page 235-EESTROIS MONDES. ^4 dónicre) qu’il mpportadu Roy Satirouajepl’ f grand des autres Rcisraucclcs offres d'amitié quot;7 vn clicureuil, amp;nbsp;autres viandes pour refraickil-IciTient. Puis fe retirèrent dançans en figue de duration pi-,-.. ioye^pour auertir tous les Rois parens de Sati-toua^ d’y retourner au lendemain contrafter a-mitié aucc les Françoisdont le chef faifoic ce pendât fonder le gué de la riuicre pour fes vaii-fcaiix amp;nbsp;commodité de négocier aucc ces Sau nages t defquels au lendemain matin fe prefen-terent le grand Roy Satyroua, les Rois Taca-tacouru,Halmacanir,Ætoré,Harpaha,Helma-capé, Helycopile, Moulona amp;nbsp;autres les pa-) tens amp;nbsp;alliez J auec leurs armes actouftumees. ‘ Puis enuoycrent prier le general François dedefcendrCjCC qu’il fit auec les efpées amp;hàr-^uebuzes, lefquelles il fit laiffet apres que les Saunages (fien plaignans ) curent par les re-ttionftrancesde Gourguelaiffé,amp; fait pareille-toét emporter les leur com’cn tefmoignagc de teciproque affcurance, ne demeurât que l’efpée (•(,/« de faite auFrançois. Cefaid , Satyroua l’cfiant allé'i« ttoiiuer, le feit feoir à fa droiéle, en vn fiege de bois de LcntilquCjCouucrt de mouffe expreffe-•tient fait ff molable au ficn. Puis deux des plus anciens arrackerent les ronces,amp; autres kerbes lt;luitftoi^ntdeuâc eux,amp; auoirbien nettoyé la place, tous f’afîîrent à terre en rond. Surquoy Goiirguc voulût parler,Satyroua le deuâce,luy deduifant les maux incroyables, amp;nbsp;côtinuclles tndignitez que tous les Sauuages,leurs fempes enfaris auoienc rcccuz des Efpagnols depuis
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-ocr page 236-leur venue amp;nbsp;ruine des autres François.- aueclc de/ir perpétuel de fe bien venger de tât in/îgne trahiion , non moins que de leurs oftènies par-ticulieres,pour la ferme amitié qu’ils ont touf-iours porté aux François, iî on les vouloit aider. Aquoy Gourgues preftanr le ferment, Sc confederation iuréc.-il leurdóna quelques pre-lens de dagues, coufteaux, miroucrs,haehes,a-«eaux, fonnettcs,amp; tels autres meubles à nous ridicules, mais précieux à ces RoisJefquels en outre, veil l’offre déplus grade largefîè, lûy demandèrent chacun vne chemifepour veftir ka-lementaux iours lolcnnels , amp;cfirc enterrées aueceuxàltHr mort. Ccqu'auoir eu, Saty-roua ayant en rccompcnfe donné au Capitaine Güurgucs deux cordons de grain d’argent pendus à fon col , amp;nbsp;chacun des Rois quelques peaux de Cerf accouffrées à leur mode, ilsfe retirèrent dançansamp; fort ioyeux,au-eepromef-fede tenir le tout fcctcr, amp;■ d .-'mmer aumcfhic lieu bonnes trouppes de leurs fubieds tous cmbaflonrrez pour fc bien venger des Efpa- I gnols. Cependant Got rgucsayantfortinter- i rogé Pierre de Bré du Haute de Grace, autre- i fois efehappé ieune enfant du fort à rrauers les J bois, pendant ejne les Efpagnols tuoient les autres François , Se depuis nourry par Satyroua, qui le donna lors à ce Chef : feferuir fort de fes aduis : fur Icfquels il enuoya reconnoiflrc le . fort,amp; l’eftat des ennemis par quelques vns des nbsp;nbsp;I
liens, conduits par Olotaracanepueu deSaty- i roua qu'il luy auoit donne pour cet effeü Scaf- nbsp;nbsp;■
-ocr page 237-DES TROIS mondes. J) Durance d'uftampcs, gentil-homme Comin-gso!s,amp;: autres qu i' tnuoyoit rcconnoiftrcPe- fianpn, ftatdes ennemis. Oüt* c ce il luy donna vn ûen notammét Je fils tout nud coin'ils lont tous , amp;nbsp;celle de fes‘■‘'«*9'' '^'quot;-fonincsqunl aymoit le mieuv^aagce de iS,ans, quot;'O'”*?“quot;’' , ''tduede moulfc d’arbîcs, leiquels furent trois
lours és milites iulques .T cc qu’on fut venu de hreC'lejlxt larccognoifl’ar'cc^dc que les Rois culîcnt four- J« Ffp't-fiyau rendé-vous.
Ladefmarchc conclue, 5e le Rendé-vousdo-
• r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 1' 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»♦ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• .•^‘’quot;***’2«
Heaux lauuagcs au delà la rniiere Sahnacani, iUr:J,cnsal. (les noftres Somme, ils beurent tous en grande Uns tn^utr-folennitc leur brtuuage ( diéf Cafline, faief de retour mieux lus de certaines herbes ) accouftumé quand ils
, ''ont en lieu hazardeux , lequel à telle force*
' ^ü’il leur ofte la £oif A: la faim par vingt-quatre
■ ficureSjôe fallut que Gourgue fit femblant d’en lgt;oire:puis leucrent lcsmains,amp; iuferettous ne Iabandonner iamais-Olotocara le fuiuit la pic-(lueau poing, Peftans tous rctrcuucz à la riuie-
' redeSaranala non fans grandiflîme peine,pour la pluye amp;nbsp;lieux pleins d’eaux qu’il fallut paffe, amp;nbsp;qui les retardant leur accroilToit la faim ustrouuant rien que manger par les chemins, n’eftansencor dcfcenducla barque des proui-fions qui luy venoient des nauircs,à la gatde taeômodement defquels il auoit lailîc Bourde-lois auecle refte des mariniers. Orauoitilfccu lt;]uelcs Efpagnols eftoient quatre censhom-uiesde dcftencc repartis entrois forts dreftez flanquez, amp;nbsp;bien accommodez fur la riuierc de May : le grand fort principalement, com-
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fl/ff JejK/- fnencép.ir les François, puis accommodé par iîjr’flt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;laplusdangcrciilc amp;nbsp;principale auc-
niie duquel, ils auoicnc faift à deux lieues plus bas amp;plus proche de l’cmboucheurc, deux autres petits foirs lelcpclsla huiere entredcuxfe dcfFendoicnt (ous fix vingts foldats , nombre d’artillerie, ÿc autres miinitiôs qu’ils y tenoicC-Depuis Saracary iufqucs à ccs petits forts y a-uoitdeux lieaés, qu’il trouua fort mal-aifces pour les fafcheux chemins Si pluyes continuelles. Puis part de lahuierede Catacouru a-iiec dix hart^iebuziers pour reconnoifiie le premier, Se I afiàillirà ladianedu matin luiuat ce qu’il ne peut faire pour l’iniure du ciel amp;nbsp;obicuritéde la nuiél.Le Roy Helicopilcle vo-yat fafché d’y auoir failly, l’afièure de le côdui-rc par vn plus aife, bié que plus lég chemin. Si (lucleguiciârpjr les bois, lemeine cnveuédu fort, où il recogneut vn cartier qui n’auoit que certains commenccmens de folîez. Si bien
qu’auoir faiét (onder la petite riuicrc qui fe rend là, attend que la mer montant feuft re
tournée pour la faire palîcr.àfcs gés fur les dix , „ nbsp;nbsp;nbsp;. heures du matin , au lieu où il auoitvcu vn pe-
Lft Fftincon ... nbsp;nbsp;nbsp;I-. ntr/ri n
faßtut l 't O- nbsp;nbsp;nbsp;hors entre la riuicre Se le tortfafin de n’e/rre
uiir^[Ilura- vcu paficTamp; ordonner (csfoldats) faifiintatta-
taqurrle^rt- cher les fourniiTicns aux morions, amp;nbsp;porter cfpées deharquebufes cUeuéesen lamain,crain-rc que l’eau quileurvcnoirfurlaccinél’ure, ne les trépafi. où il trcuucrcnt fi grande quatité de grolJès buidres, Se les efeailles (i tranchantes, queplufieiirs en furet blecez Sr autres perdirét
-ocr page 239-des trois mondes 36 ■tursfouliers.Toucesfois auflitoft paffezjd’vns ’rieur Françoifê f'appreflentaucôbat Li veille ^eQiulîmodü en Apnril 1568. Telleinciic que I '‘uuignes pour employer ce feu de bône volô ■. ’e, donne vingt harquebiiziers àfon Licuie-quot;itCazenoue , aiiecdix rnariniers chargez de Pots3c grenades à feu pour brufler la porte: Pnis attaq le fort par autre endroit apres aiioir peu harenguéCes gens fur l’cdrage trahilon lucces Eipagnols auoiét iouez à leurs compa-Snons. Mais apperceuz venans telle bailfcc à, iruxeens pas du forr,!e canonnier monté fur la ’trracedu fort,ayant crié Arme Arme ce font iftançoisjleur enuoya deux coups de couleuri-’’îportant les armes de France , prinle fur la Uudonicre. Mais com'il vouloit recharger pour le troifiefme coup, Olotocara no appris à §arder fou rang,ou plus cranfporté de palîion, ‘’'Otefur la plattcforme, luy palTa la’piquc à ffauers le corps défia mort.Surquoy Gourgucs 'quot;aiiançant , Sc auoir ouy crier Cazenoue que 1k Efpagnols forcis armez au cry de l’alarme, f’cnfuyoient; tire celle part amp;nbsp;les enferme de forte entre luy amp;nbsp;fon lieutenant,que de loixâtc vn fcul ne réchappa que quinze referuez à mef-■»epeine qu'ils allaient faiét porter aux Fran-Çois.LesEfpagnolsdc l'autre fort ce pendât ne Klfent de tirer canonnades, lefquelles incom-■iiodoicnt beaucoup les alfaillans ; encor que pour y rcfpondrc ils eufléiis ja placé amp;nbsp;plu-ficurs fois pointé les quatre pièces trcuuées au premier fort. Sur quoy Gourgue fe iettelui-
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Lfj Franfon yy'^jg quatre vinffts harquebuficrs, dans Jabar-gt;ôf atta^u.r ‘1“® 9“' troiluala bien 3. point pour palier le fécond tort dans le bois ioigiiaiit le fort, duquel il iugeoit det tffa. quelesaffiegez lortiroientpour le làuuer fous Ja faueurdu bois,dtdanslcgrand fort qui n'en cftoitelloigncque d’vnelieue. Puislesfauua-ges impatiens d’attendre le retour de la barque , fe iettent tous en l’eau, tenants leurs arcs amp;nbsp;flèches efleuéesen vne main , nageans de l’autre brasxn forte que les Efpagnols voyans les deux riues couuertcs de lî grand nombre d'hommes,pcnfertnt fuyr vers le bois.mais tirez par les François , puis repoullcz par les Saunages, vers lefqucls ilsfc vouloientretirer, onleurofloir la vieplullolî: qu’ils ne l'a-Hoient demandé. Somme que tous y finirent leurs iours fors quinze de ceux qu’on referuoit à punition exemplaire. Siirquoy le Capitaine Gourgues ayant faid tranlportcr tout ce qu’iltrouua dudeuxiefine fortan premier où il vouloir fe fermer pour prendre rcfolution LesFranfoit conttclc grand fort duquel il ne fçauoit l’e-amp;S4nu,!çet flat : en fin vn fergent de bande l'vn des pri-fepreparent fonnicts, l’allèura qu’ils y pouuoienteflre pres pauratta^^uir cents bien munis foubs vn braue Gou-leernndlort, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ r r ■ i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i r
uerneur qui ly reroit battre attendant Ic-cours. Si qu’auoir eu de luy le plan, lahau-feur,Ies fortifications amp;c auenucs, puis drelfé ' huiél bonnes eich elles, Si faiôf foufleuer tout le pays contre l’Elpagnol.afin qu'il n’cufl nou-uelle,nylêcoHrs,ny rctraidé d’aucune part, it délibéré fortir. Ce pendant le Gouucrneur
-ocr page 241-DIS TROISMONDES. J7 '•’üoycvn Efpagnol defgiiifc enfauiiag« pour ''connoiftre btftacdes Frauçois . Et bien ;^coiiucrt par Olotocira, fubtiliza tous les 'I ‘''oiens qu ils peut à leur pcrluadcr qu’il eftoit e^manj. ^'Jfceond fortjduquelefchappé, amp;nbsp;ne voyant
Saunages de toutes parts, elpcra plus,di-foit-il, en la mercy Françoife à laquelle ilfe 'öioitrendre defguilé en Saunage, crainôle
reconnu il ne fiifl: mafi'acrc par ces Barba-^fs.'confronté tontesfois auec le lcrgent de bâ-^^amp;connaincu eftre du grand Fort, l’efpion fiitdelarcfcrnc.-aprcs qu’il eut adeurc Gonr-?Wsquconledifoit accompagné de deux mil i ftançoiSjCrainftedefquels deux cens foixantc ^nircftoient d’Elpagnols au grâd Fort edoiét ’flezeftonnez. Surquoy Gonrgnes refolu de l^prcll'ercn telle efpouuante, amp;lai(Emtfon ^•iicigne le Capitaine Mcfmcs auec quinze bar luebuiîers pour la garde du Fort amp;nbsp;de l'entrce ’lelariuicrcifaiótde nuiót partir les Saunages , pour s’cmbufquer dans-les bois de ça de là la fiuierc.puis part au matin, menant liez le fer-gtne Sc l’efpion pour luy monftrcr à l’œil ce qu’ils nauoient faift entendre qu’en peinture. Acheminez Olotocara déterminé Saunage qui û’abandonnoit iamais le Capitaine, luy diét *111’11 l’auoit bien ferui amp;nbsp;faiél tout ce qui luy îuoit commandé : qu’il s’afleuroit de mourir îucombatdu grand fort, auquel tontesfois pour la vieil ne vouloir faillir. Mais le prioit Redonnera fa femme ce qu’il luy donneroit s’il en rechappoit:à fin qu’elle l’enterre auec
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luy,pour cftre mieux venu au village desef-pries. Auquel le Capitaine Gourgues apres l'a-iioir loué de fa fidelle vaillance, amour coniu-gal,amp;foing genereux d’vn honneur immortel , reïjxind quhl l’aimoit mieux hoiinorer vif que mort, amp;nbsp;que Dieu aidant il le ramener oit viéloricux . Des la defcouuertedu fort lesEfpagnols ne furentchiches de canonna-des,mefmement de deux doubles couleurines, Jeiquelles montéesfurvn bouleuertcomman-doient lelongde lariuiere gai firentioud.iin gaigner la montagne couuerredebois au Capitaine Goargas: du pied de laquelle commence le fort iufquc au delà duquel cotinuoit h forell.Si qail cuit afTez de couuertures pour S’en approcherfaus ofFenic. Audi deliberoit il de demeurer là iufques au matin qu’il elloic reColii d’airaillir les Efpagnols parelcalade, du codé du mont où le folfc ne luy fembloit af-fez flanqué pour la deifenfe defies courtines, amp;: d'où partie des liens poarroienc tirer les I alTiegez qai fe deicouuriroicnt pour mainte- I nir le rempart pei-idant qae le refte monte- j toit. Mais le goaaernearaaanea fan deCa- r Ure, failant forcir Coixance harquebuziers, lef nbsp;nbsp;nbsp;l
qaelsco.ilez Iclogdes foTez, fan teerencpour nbsp;nbsp;nbsp;I
defcoiiarir le nobreSe^valear des Frâyois,vingt defqaels le mecctns foalas Cazenoae encre le fore eax ia forcis, leur coapenc la rccraiâe, padanc qae Goarg ies com nindeau relie de r les chargeren tcÆe, mais ne cirer que deprez^ p iX coaps qui porcalfenc pour pais-apres les L
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'ägtnentcr plus ailémcntà coups d’cfpcc. Si Jie tournant le dos auffi tort que chargez,amp; 'flèrrez parle Lieutenant,tous y dcnieurerct. ^5t le refte des afliegez furet fi effrayez,qu’ils '’“feurent prendre autrerefolution pourga-‘’■ntir leur vie , que par la furtte dans les bois •prochains : où neantmoins rencontrez par les latches des Saunages qui les y atccndoient(l’v-quot;'dcfquellcs perça la rôdelle amp;le corps d’vn ^(pagnol,qui en tóba mortjfurent aucuns cô-'fîins détourner tefte, aimans mieux mourir par la main des François qui lespourfuiuoict: ’.äffenrans de ne pouuoirtrouucr lieu de mi-æticorde en l’vnc nyl’autre natiô,qu’ils auoict {'•gallement ic fi fort outragé.fors ceux qu’on ' rtferua pou r exem pie à l’aduenir. l e fort prins ^ttrouué bien pourueu de tout Icbefoin: quot;ûtiimémcnt de cinq doubles couleurines,amp; î'Utre moyennes,auec pluficurs autres petites '^ttoutes fortes, amp;nbsp;i8. grolfcs caques de pou-!^tt;toutes fortes d’armes que Gourgue fit fou-il’in charger en la barque, non les pouldres Sc ’litres amp;nbsp;meubles,d’autant quele feu emporta ■’’ut par l’innaduertance d’vn Sauuage,lequel ^f’ifatit cuire du poilfon, meir le feu à vne traL 1« de pouldrc faide amp;nbsp;cachée par les Efpa-Siiols,pour feftoycr les François au premier Cutuéucrfant le magazin amp;nbsp;lesmaifons qui 'Ploient de bois defap : Les reftes des Efp»-äiüls menez auec les autres,aprcs que le Chef æureut remonfiré l’iniure qu’ils auoient fait üccafiô à toute la nationFrançoife;furent
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tous pendus aux branches des mefmes arbres qu auoient e/lé les Fraçois cinq delquels auoienc elle eftrin^Li par vu Efpagnol, qui fc trouuant à tel dclaftre confcllà fa faute, amp;nbsp;la iufte punition que Dieu luy failoic fouf^ ■- frir. Mais au lieu de l’efcriteau que pero Mc-
£fcr!teitux fanrtpita
amp; tt tteaux mor tuAiiesaax Ewnroij O'
tUi
tidi.
landes leur auuit donné, portant ces mots en Elpagnol, le nefay cecy com’ a FrMÇois,mMS c»m fh nbsp;nbsp;Lutbeeiefts, Gourgae fit eferire en vne table de
lapin auec vn fer ch and, le nefiiy cecy com' 4 ^nols^ny com’tt Mariniers,mais corn' à traifires, quot;V«' leurs cr meurtriers : Puis fe voyant panure de
gens pour gardât ces forts, moins encor pour les peupler; crainte aulli que l’Efpagnol qui» terres prochaines ne s’y raccommodaft.ou les Sauuages s'en preualcuflènt cotre les François fifaMaiefté y vouloir enuoyer, relolu de les ruiner.De fai(3:,apres auoir alîèmblc,amp; en fin perfuade à tous les R.oys Sauuages de ce fai* re.' y firent courir leurs fubicdzdc telle af-1.« forts ha- fcétion, qu’ils renuerferent tout,amp;: mirent les n« « la rlo- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rej; ferre ^^^s vn iour. Ce
«Zf/nXT«- failt;âdc Gourgue,pour retourner à fes naui-bio rcs lailïcz en la riuicre de Seinc,didcTacata-couroujà ly. lieues de là,enuoye Cazenoiic amp;nbsp;L«l’artillerie par eau. puis auecSo. harqiicbour ft mettrnt a jjrmïs fur le dos,amp; mcches alluméçs,fui-uis de quarante Mariniers portans piques, pour le peu d’alTeurancc de tant de Sauuages: va par terre rou'iours en bataille, trouuant les chemins couucrs de Sauuages qui le venoient
-ocr page 245-D £ s T R OI s MOND F, S 39 llonnorcr dcprelens amp;nbsp;louaiiges,coni’aulibc-tateuc de tous les païs prochains . vne vieille fntr’autres luy dit, qu elle nele loucioitplus ’Icmour ir, puis que les Efpagnois challcz clic (’Uoit vne autre fois veu les Fiançoisà la flo-'ide.Somme qu’arriuc, amp;nbsp;trouuant les naui-tfs acconmodez, amp;c le tout prt A à faire voi-fcconfeilleles RoispcrfiAcr tn amitié cô-f^deration ancienne qu’lis ont eu aucc le Roy ’i'^France.quiles défendra contre toutes na^ dons. Ce que tous luy promirent,fondans en 1‘anncs pour fon depart, OlotocaraJiir tous: tPoiir appaifer Icfquels il leur promit d cAre de l'ttourdans ii.Lunes (ainlî content-ils les an-i’Ks) amp;nbsp;que fon Roy leur enuoyeroit armée, ’force prefens de couAeaux, amp;nbsp;toutes autres diofcs de bdoing. Tellement que les auoit li-''ntié,puis aAcmblc les ficus , rendu graces à î^ieu de tout le pafic depuis fon embarquemet ®fpricr Dieu pourvn heureuxrctounle 3.May
8. toutes chofes furentappreAce,Ic Ren-' lié-vous donne , amp;nbsp;les ahcrcs leuccs pour faire '’oile fi à propos, qu’en ly.ioursils firentvn-^ccens lieues,d’où continuant le 6. luingar-duerentà la Rochelle, le 54. iourdeleurdc patrie de la riuicre de May : n’ayant perdu que lîpatache amp;nbsp;huit hommes dedans, auec nom-drede gentils-hoir mes, amp;nbsp;autres demeurez *BX combats des forts . Apres les careAes amp;nbsp;bons traiélemens qu’il receut des Rochc-‘ loisjil fit Voile vers Bourdeaux,d’où il print la I pofte pour aduertir le ficur de Monluc dece
-ocr page 246-SECOND II VRI qucdcirus, aducrty ncannnoins de dix-huit pataches, amp;c vne robcrge de deux cens tonneaux chargées d’Efpagnols, IcftjueJs allturez du dcfaftrcde Ja Floride, amp;nbsp;qu’il eftoità la Rochelle,furent iufques à Che-de-Baye le propre jour qu’il en cfloit p2rty: amp;nbsp;le fuiuirét iufques à Blaye.- f mais il eftoit ia dedans Bourdeaux) pour luy fai retendre vn autre comte defon voyage que celuy dont il reiîouyfrfortplu-/îeurs Françoisdes Normans fur rous,qui tou-tesfois n’ont Jamais rien entreprins contre les E/pagnels qu’à la deirobee amp;nbsp;en courfes parti culicres, cfquclles ils ont fait mourir infinité d’EfpagnoIs : moins encor le fils de lean Ri-baud, le corps duquel ils ont fait feruirpour engreficr les bois de la Floride . 'De puis,le Roy Catholique aducrty qu’on n’auoit feeu prendre Gourguc.- ordonne vne grande fom-mede deniers à qui luy pourroit apporterfa tcftc.-priant en outre le Roy Charles d’en faire iuftice comme d’vn auéfeur de fi lânglant ade, contreuenant à leur aliancc amp;nbsp;bonne confederation . Tellement que venu à Paris pourfe prefenter au Roy, luy faire entendre auec le fuccésdefon voyagc,lesmoyens qu’il auoitdc remettre tout ce païs en fon obei/Iance,à quoy il protefiuit d’employer fa vie, amp;nbsp;tout ce qui luyreftoitdc moyensieut recueil amp;nbsp;refponfc tant diuerfes, qu’il futen fin force de fe celer long temps à la Cour de Rouen, près S. Ger- ' main,enuiro l’a 1570. amp;nbsp;fans l’afliftâcedu Pre-fident Marigny,en la maifon duquel il demeu-
-ocr page 247-DES TROIS MONDI S. 4O Uqueli]iicsiours,amp;du Reccueiir de Vacqui-icrri^intvlt ^lx,qui luy a toufioiirs eftc vray amy.il tftoir mortdn endanger. Ce qui falcha fort Dominique dcC4/,/M(»f Gourgues.confidcrâtfcsferuices faits râtàluy
' ^u'àfcs predccelTcurs Roys de France. 11 eftoit natif du mont de Marfan en Guyenne, amp;nbsp;employé pour le fcruice des Rois Tref- C hreftiés
' entoures les aimées faiéhes depuis 25.à 30.ans en fin eut charge amp;nbsp;tiltre de Capitainejoufte-
' nsnt en vne place pres Siene, aucc 30. loldats, les efforts d'vne partie de l’aiméc Efpagnole, 'lelaquclle prins d’afraut,amp; tous les fens taillez en pièces , fut mis engalere pour tefinoi-î ?nagc de bonne guerre, amp;nbsp;bien rare faueur ! Efpagnole. Mais le vaifTeau faifant route vers llaSicillc prins des Turcs, menéà Rhodes, 5c ' Conftantinople: fut à peu de temps reprins par Romeguas,commandant à l’aimée de Mal-fe.Parce moyen retourné enlamaifon, drelïc vn voyage fur lacoftcd'Affriqnc, d'où il tourne au Brefîl,amp; vers la mer du Su.Puis curieux
! Je vanser le nom Francois : donc à la Floride ' ’nectcl fuccez que vous aucz veu- Si que rcdii par continues aôbons guerrières, terre(lrcs,amp; niaritimes, non moins refolu Capitaine, que pratic mari nier .• fe fait redouter de l’efpagnol, rechercher par la Roync d’Angleterre pour
Inmcritcdc fes vertus. Somme qu’il cft 15S2. n nhüifî par Dom Anthoinc pourconduircen ôltrc d’Amiral,la flotte qu’il dclibcroic enuo-ytr contre le Roy dEfpagnc: qui s’efl dés l’an pafTé faify de Portugal , comme le plus pro-
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chc ou plus habile à fucccdcr à Dom Sebalîicn dernier Roy, mort en bataille contre le Roy de Fez en Barbarie. Mais party de Paris pour allerà tours yrcrouldrc dctoiiclelarplus: c(l faiCy d’vne maladie cjiii l’enlcua de ce mon-
Rrfiƫ gt;nbsp;r J grand regret de ceux gui le cognoii-
It^uent les ^oicnC. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,
Efpagnols Or pourcc gu’entr’autres rniCons ejue les El-four/emain p.ignols allcgucnt pour s’approprier h Flori-dc,amp; la deftendre par toutes voyes,il imiucié-, lient pu'ils l’ont de/couuertc deuant tousau-
tenir la fei-^ncurte amp;
fra/frietéJe
toHteibshi- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P‘gt;pe kurenafairdon
elesOceiden- parlabullc dii doii General des Indes Occi-tales,efyuel- détalcSjdclquelles cettc contrée fait portion: les 1.1 i-bii.le jç vous veux ciclatcir de la premiere connoil-eU comprtn- „ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, i r-i ■ i o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ i r
ft^^auiris wncedeJarloride,amp;:parquideicouuerte, aha tiT.csiefeou- qu’ou nefiy abuzcplus.
aertesp4r bs Franci/que Lopez de Gomara, hidoricnEf-JFruicots, pagnol, en donne l’honneur à vn El'pagnol 'î^â'i'Li'ss’o »omméican Poncede Leon: ôc k fand pont: eittres. verifier vnc maxime qu’il tient pour indubita-ART.ii blc,amp;ce pendant eftfauhe. Alhiioirquetou' res les Indes ont edé delcouuerres par lesEfi de U rbiide_ paghols,escepté ce ejui fut ti ouue par Chrido fieCoIomCareedbiencbofeadeurecquecc ts'ontl^'pre- vn Pilotc Vénitien qui la delcouuritj hn miersdefeo» cjuatrc cens nonanre- fix^ainfi commehc- 1 iieits hs I»- tcRa vn gentil-homme Italien grand Pbilofo- I do; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^iarl-iciTi^ricien, cpiU’anoic ouydeia
bouche: amp;nbsp;y en auoit encore a/îèz vi ‘ i uanrs de ceux ejni edoienr allez auec luy en ce j voyage^qui Peu/îciit peu demanrirs'il eut edé /
autreme fit i
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’ütreinent. Voicy les propres mors Je ce gen-^gt;1 homme, qu’il dit à quelques feigneuis de ytnize fur le propos dcsvoiages de l'elpitei le.
, Ne fçàucz vous pointjdic il, à ce propos d’al- Stbaßicn r,4 trouucr l’Indie Orientale par le vent dc«^!« k'nutie Noriueftjccquefrtvndcvülliecité de y an-
^5,qui eft (1 expert au fait de lanauigation,amp;^j^,,,,.^yj,^,,gt; ils la Colmographie, qu’il ii’a point pour le 'ourd’huy en tfpagne ion pareil? xÀulii lafuih-hnee l’a tellement auante, que le Roy luya
: «ionné lafur-intendaccdetous les Pilotes qui quot;luigct en l’Indie Occidentale, de forte qu’ils “t peuuent y aller, ne fc mefler de ceil ait que par fa permilîion . A raifondequoy ilsl’appel-hne le grand Pilote: ceft le feigneur Sebaflien Gàuotü , que ie fus veoir il y a quelques années que ieftoy à Seuille: amp;nbsp;le tfouuay perfon-»age fort accort,amp; de bonne grace.. Apres fes catcircs amp;bon recueil ilmcmonilraplufiturs lînguralitez qu'il auoit : amp;nbsp;entr’autres vue grande Mappemonde où tfloient marquées amp;nbsp;derittes toutes les nauigations paiticulieres, tant des Portugais que Caftellans. Et me con-
I taquefon pereeftantparty de Vtnize, s’eftoit ' allé tenir en Angleterre pour y faire train de inarchandifc , amp;nbsp;qu’il l’auoit mené quant amp;nbsp;loy iufques à Londres encor bien icunc : tou-tesfois non pas tant qu’il n’eut'défia cflu-dié aux lettre humaines , amp;nbsp;en la Sphere,au refteque fon pere mourut enuiron le temps que les nouucllcs vindrent que Chtiftofle Coulom auoit dcfcouuert la cofte des Indes,
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amp;nc feparloit: autre chofe à la cour du Roy Henry iepeieCme , qui regnoic lors en Angleterre ; dequoy chacun difoit que c’e/loic vneinuention pluftoft diuineque humaine, d’auoir feeu trouucr le moyen d’aller parle Routtfot^r Ponenten Lcuant. CebruitduieigneurCo-uikr/iaf le Jom m’cnfla tellement le cœur, que ie delibe* NortauLe- jg faire auisi quelque chofe fcgnaléc, 5^ ceuriicjiie «ont 11 fuit parle a Jamais. Et tachant par la furToeft. lt;^ifon de la Sphere qu’en prenant ma route droid' vers le NorrhucH^i’aconrcirois de beaucoup le chemin pour aller aux Indes deLe-iiant.ie refolus de le faire entendre au Roy le fey,lequel en fut leplus content du monde, A: mefitequiper deux Carauellesàfês defpcs Somme ie party d’Angleterre l’an mil quatre cens nonante fix , fur le commencement de l’crté,ëe feis voile vers Noithucft, penfant ne trouuer terre du monde queiencfuflènt àla cofte de Catay, 8e de là monter versl'Indie. Mais au bout de quelques ioursdclà, icme treuiiay bien loing demon compte, amp;nbsp;bien pres d’vne terre qui fuiuoyt la Tramontane. । Si vous veiftesiamais homme bien fafcbé,ce futmoy . NonobRant le ne laiiîay pas d’aller 8e monter le long de la cofte vers le North, nbsp;nbsp;nbsp;'
pour veoir fi ie croinierois point quelque Golfe qui tournaft versie Northue/l,iniques,à ce cjue ie fus à cinquante fix degrez de noflre Pole. Eifantlàicvcisque la coftetournoit ' à lE/l ; de forte que lors ie perdy toute ef- i perance de trouuer quelque deflroit ou paf 1
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ûge de ce collé là .• Ec commenç.'iy à rclaf-cher pour rencontrer encor la colle deuers l’E-quinoôtialjCn intention toulioiirs d'y trcuucr
, lt;juclque ouucrturc pour traiierfcraux Indes, r/o,-,;;, jf/-amp;la fuiuy lî longuement que ie vins iniques counate ftr accllequ'on appelle auiourd’huy la Floride, G« le ne palîày point plus auant, parce que nos viurcs accourcillbient défia fort : amp;nbsp;m'en re- antdéîtMt tournay de la en Angleterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5»eieiE//i4.
Ce fut donc ce Gauoto qui dcfcouurit^'«»^ y fe premier la Floride pour le Roy d’An-/™*-gleterre , de forte que les Anglois y ont , plus dedroiélqiie les Efpagnols: fi pour auoir j droiél fur vnpays il fuffill de l'aivoir veu le ' premier . Au lurplus ce voyage donna fi ! grand bruit à Gauoto, qu’eftant de retour en Angleterre, amp;nbsp;l'ayant troiméc toute pleine de troubles amp;nbsp;de guerre, il fe retira en Efpagne, où il fut trefbien rccuilly par les Roys Catholiques Ferdinand amp;Yiabelle, quiluy firent efquipper des vailTeaux amp;nbsp;l’emioycrent defcouurir le long de la colle du Brelil. Il y Brtjîljffiou-fut amp;nbsp;finela iufques à la çrand riuicre delà platte, ou 11 entra amp;nbsp;nauigea contremontcc^^,^,. uras de mer,qui le mena bien hault, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^„ol.
Le premier qui fut apres luy à la Floride fut leâ Ponce de Leon qui elloit Adelentalo (c'ell àdire Gouuerneuramp;Admiral)de Fille de quéqu’ôappgt;cllcauiourd'liuy FilledeS.Icâdu utrttpar la Port-riche, qu’il anoit conquife amp;nbsp;pacifice,a-yiz fait amener prifonnier en Efpagne, vn lean
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Zcion Michel Diazdeux officiers de Roy en ôcfte meünci/Ie , à caufc de leurs conciliions amp;nbsp;inauiiais porcemens. Ces deux firent tant moyennant la faueur de l’Admirai Dom Diego Colô ßls del'Ainiral Chriftofle, qu’ils furent réintégrez amp;nbsp;remis par le Roy en leurs Ellats. Puis apportèrent quant amp;nbsp;eux lettres du Roy à l’Amiral, par Ici quelles il luy choit permis de mettre tels officiers en Tille faind lean que bon luy fcmb'lcroit. AaiTi ruit que lean Póceeut entedu ces nouuellcSjil Icdoub-ta bien qu’il ne faudroit d'fhrc ohé de là à la pourluitte de fes ennemis. De forte qu’il dc-îibra de les preuenir amp;nbsp;daller conquérir quelque nouueau pays . IlcfquipadeuxCaraucl-lesàfes delpens ,amp; partant de Boriquen l’an mil cinq c\ns douze, print la route du Nort, amp;nbsp;au bout de quelques iours dcfcouuritlcs iflesde Bimini, kfquclles font au delà l’ifle de Cuba tirant vers le Norr. Au mcfinc temps 11 courut vn bruit en ce pais là,qu’il y auoit v-nc fontaine en l’idc Boniquc.quifaifoitraieu-nirles gens: peut cftrcquc les Indiens auoiét Fcntiùnf Iciïié ce bruit pour fc moquer des Chreftiens, lit iBuuâct. qui furent bien fols de le croire, ôc y en eut af-fez qui prindrent peine à chercher cette belle fontaine de louuancc. Entr’autres le Capitaine lean Ponce fut plus de fix mois apres errât amp;nbsp;tracalTant d’idc en ide, amp;nbsp;fi n’en deuint pas flus icune pour celà.Toutcsfois il dcfcouurit an mil cinq cens douze vnc pointe de terre ferme, à laquelle il mit le nom de Floride, à
-ocr page 253-DIS trois mondes 45 cauCc qu’il ycftoit abordé le propre lourde Paf ques fleuries. Mais pour lors il n'y ht autres chofe, que faluer amp;nbsp;baifer cette terre fans la / touchcrnctournantenfoniIlcdcS. leanrcfo-lu d’y drelier vn equipage pour conquérir la FloridCjOÙ il cfpcioit trouiicr de grands biens amp;nbsp;d’y fonder quelque cftat florillanr, Vcicy •ce qui luy aduint.Ilauoit iabcaucoupdufpen-du pour cquippc vue flotte à (es dcfpésitoutes-fois il fe rclolut depoiirliiynre, ée faire voile en Elpagnc pour demander la conquefte le goiiucrnement de ce païs neuf:Quant il y fut: , il y fit vue partie de ce qu’il voulut- Il prefenta j au Roy Catholique vn difcoiirsdccc qu’il a-iioit defcouucrt, amp;nbsp;obtint de luy letiltrcdc d’Adclantadode Bimini êc la conqueffe delà Floride, en conflderation de fes bons Icriiices, amp;nbsp;moyennant la faucurde fon maiflrc le Grad Ciômâdcur de CalatrauaPierreNunez de ouf' man gouucrneur de l’Infant Dom Fernad qui fut depuis Roy des Romains amp;: Empereur. Mais rilRic ne fut pas telle que les premiers traits:amp; comméça fon malheur auant queia* o» mais il fut arriuc en la Floridc,à l’occafion des Caribes ou Canibales qui habitent les ifles de MariealantCjde Gualalupeja De/iata, la Do-menica,Matitino,Todos los fâtosJ’Antiqua, la Barbara, l’Annegada, la Guglia,Sonbrcro, San Chriftoual, la Gratiofa amp;nbsp;antres qui font en ec quartier-là. Car pédant qu’il effoit encor en cfpagnc, nouuellcs vcnoicntdc iout à autre que tous ccu.x qui s’approchoiét de leur ri-
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tia^e eftoient malTàcrcz , amp;nbsp;mangeoieiit les plus opiniâtres à la dcftcnfe.Surquoy il cichap pa de dire que s'il plaifoit au R oy de luy faire cquipper amp;c armer quelques vaillèaux, il cfpc-roit en bref deffaire tous ces Saunages, amp;nbsp;d en nettoyer le pays.Le Rov le prit au mor,amp; luy fit donner deux Carauclles fournies de gens amp;nbsp;dlt;^munition$,auec commandement d’aller cotre les Caribes auanr. que fe retirer en fon gou-uernement. Ils s’y en alla l’an mil cinq cens qu;nze,amp; la premiere terre où il aborda fut l’i' fie Guacana, auiourd'huy Guadalupe. Aulîi toll que les Saunages defeounrirent de loin ces nauires, ils fe vont tapir das vn bois allez pres du riuage.aucc leurs arcs bien entoifez attendant les Efpagnols de pic coy: amp;nbsp;ne fe mortrc-rentiufques à ce qu’ils virent que le Capitaine eut mis pied à terre aucc quelques côpagnons. Car lean Ponceellanc venu moüilleràlaradc d’vue riuicre : fit entrer vue barque par l’em-boucheure,pour aller prendre de l’eau douce, amp;nbsp;fit defeendre quelques femmes au bort de la riuiere, pour y lauer le linge laie des nauires. Or luy mefmeeffoiten la compagnie, Stnefe don toit de celle ambufeade. Ce pendant voicy ces archers Saunages qui fortet de leurs cachet tes, lors qu’ils apperceurét q les Efpagnols e-ftoiét alLez loing du riuage amp;nbsp;retraite, iiquc les cnuclopans par deuant Se par derrière,les panures lauandicres furent faifieslespremie-res,puis la ^lus-part de ceux qui leurfaifoict elcortc; le Capitaine mefmcs eut vn coup de
-ocr page 255-DES TROIS MONDES 44 flèche, amp;nbsp;n’eut plus grand hafte que de regai-gner la barque luy dcuxiefme.Ceux des Caia-uelles demeurez à la rade, voyant puis-après CDmme ces Saunages rotift’oient fur le Barba-■■005(115 appellent ainh leur grillcs)les femmes les compagnos qu’ils auoient lardez; amp;nbsp;en fiifoient des belles carbonades ne trouuercnt ^’■pediéc plus beau que de fe retirer amp;nbsp;mettre leur chef à lauueré. Lequel ayant rencontré fi . ■l'ai pour le commencement, connut allez amp;nbsp;îfop tard,qu’il y auoit bié à dire, entre fc van- rZondf. t£rd’vncchofe,amp; lamettrccn execution.Tou ■«fois ne voyant encor occafion de dcfefpoir, J tomme pcrfynnc courageux, il prit la route ■ de fiiiiét lean , auec l’vnc des Carauclles: ' l’autre s’en retournant en Efpagne,porter nou-üelies comme les Saunages cftJiétaufsi prefts démanger Efpagnols que iamais , fi on vou-loit leur en enuoyer. Ce pendant Ponce amaf-lefoldats, drelTè vncequippageàfainéUean, lard de grands defpens pour aller prendre pof-lefsion de fon nouucau gouucrnement, amp;: vend la peau premier que de prendre l’Ours. Mais à peine eftoit il defeendu à la Floride,que vnegrofiè trouppede Saunages, au lieu de ca-telTcr le gouuerneur, le rcceurent à grands coups de flèches,amp; le tuèrent,auec la plus part de ceux qui auoit menez . Il cft vray qu’il n’en mourut pas fur lecham : car il eut encor le loifir de fe faire porter en rillede Cuba où il décéda: de forte qu’il ne peut prendre poflef-fion de la Floride ny cnfavic,nv en fainoir.
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Voilà comme la Floride fut deflors remarquée amp;nbsp;cHrenée du firg des Efpagnols, amp;nbsp;nommément du premier hlpagnol qui lauoicdefeou-îierte amp;nbsp;baprizée.Depuis les Efpagnols furent log temps qu’ils n’y olcrentallcr pour lemaii-iiaisbruiû qui couroit, qu’il n’y auoitàgai-gner que des coups. Toutesfoisen fin Ferdinand de Sotto qui auoit eflé vu des Capitaines de François Pizzare à laconqucfle du Peru,(ou il auoit bien faitfcs befongnes à lapri-lédu Roy Atabaliba,entre autres ilauoitcu le coeffin couuert de groflès perles lt;5e ioyaux,fiit lequel il eftoit afsisjpenfant que la Floride fut s’ia autre Peru , en demanda la conquefteà l’Empereur, amp;nbsp;l’obrint,’oùils’enallaenui-ron l’an mil cinq cens trente quatre,auecvnc flotte de cinq cens Efpag nols, bien en couche. Mais n’ayans autre chofe en fa teile que des Ff diihindde mines D’or,il s’amufii à les chercher çà amp;nbsp;là, fans fe foncier de bafliramp;peupler fur lacoile.
^ouuctnemet nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*
'àelafMr. Si quc voyant qu il ne trouuoit ccqiiilcher-choit-il fe mita tourmenter amp;nbsp;geheimer les petits feigneurs de ce pays , quand il en pou-tioit prendre, pou leur faire confelfer oùils Içauoiént del’or.Finalement.s’eilre donnéaf fez de peine à liiy amp;nbsp;aux autres , il y mourut au bout de cinq ans , amp;nbsp;prefque tous ceux qu’il y auoirmenez. A près fi mort, la Cour cllant àVaillcdolid , mil cinq cens quarante quatre , quelque gentils-hommes demandèrent cóge d'y aller pour la conquérir. Entr'aii-tres Itilien de Samano, nbsp;nbsp;Pierred’Ahumada
-ocr page 257-DIS trois MD N D I s. 4^' Mais ne l'Empereur qui cftoïc lors en Allemagne, ne fon filz le Prince d’Efpagne dem Pfii-lgt;ppe,ne la voulurent donnera perfonneiparcc (îuele ConfeiVdes Indes n’cn efloitd’auis , amp;c
trouuoit meilleur que l’onyenuoyaft quelques Religieux pour preicher ces S aunages, que des Capitaines amp;nbsp;loldats pour les faire de-* ucnir Chfeftiens à coups de hallebardes. Auffi Relin,eitx en I fut ce enuiron ce temps que nombre de Rcli- treinennétele ■ gicux retournans des Indes prefehoietpartou-i tel'Efpagne, que Ton auoit grand tort lt;fcma-ftincr ainfi les Indiens, de les prendre efclaucs, f,ar la feule (l’cnuoyerdes loldats aux Indes,qui pilloient,/’“™//«. ftnt
fuoient J rauageoient tout comme en pays de tonquefteau lieuqueces Barbares pourroient®quot;. quot;
i venira laconoillnncedc Dieu par ceux qui les prefeheroient en leur langnc.tèfmoing les gräte plaintes amp;nbsp;animeufes remonftranccs qu’cn fiten plein conleil d’Elpagne rEucfque dom tere Barthelemy de las Cafas, qui y auoit demeuré longtemps: amp;nbsp;fes rcfponccs à Sepulue-fiaCroniqueut du Roy , qui les fouftenoit.Some que celà fut caufe que l’on enuoy.a des pref-cheurs en la Floride, amp;nbsp;ailleurs. 11 y eut vn frète Loys Cancel de Baluaftre,qui f’offrit de pafferen la Floride auec quatre aurrc.s lacobins quifepromettoienteonuertir tout ce pays-là miffi toll qu’ils y feroient arrinez’Doncqucs ils partyrent d’Efpagne l’an mil cinq cens quaran- !ƒ Aii tî neuf. arriuez,frcrc Loys met pie à terre auec '
j fes quatre compagnes, amp;nbsp;au lieu que les Capi-I taines demarine,amp; les gouucrneursEfpagnols
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cftoict couftumiers de falucr d’intrade ccspays là coups d’artilleric pour eftroyer les Sauua-ges.-ceux-cy Rapprochèrent tout bellement du riuage lans dire mot, n’ayans autres armes que croix rouges en main. Les Sauuages ne faillirent point de fe troiiuer là de bonne heure, amp;nbsp;en bône trouppcimais ce n’clloit pas pourouyr le fermon. De forte que quand frere Loys commença à les prefeher, ils ne daigneret efeouten ains lîfllans amp;nbsp;hurlansà leur mode, chargerct delFiis à grands coups d’cfpccs de bois , Sede mallues, ßricl ils cxploiélerent en forte que de cinq,ilscn a Ifom meren ties trois, amp;nbsp;au tant de mariniers. Car les deux autres Jacobins gai-gnerentau pic, Sc lefauuercntdans leurnaui-t e, aimas mieux fe garder pour confcU'eurs que d’cllre martyrs de lï bonne heure 11 y eut vu ieune homme f quiauoitellé autrefois laquay de feu Ferdinand de Sotto toujours demeuré là depuis la mort defon maiftre) lequel fefiu-ua dans le nauire Elpagnol, leur contant comme les Sauuages auoient clchorché ces panures Moynesqu’ils auoienttuez,roftis mangez membre apres membre. Puis en auoient pendu La peau , amp;nbsp;le cuir de la telle auecla couronedans leur temple. Depuis ce temps là IcsEfpagnoIsny frequencerent pas fort: tant à l’occalîon de ce, corne aulîî pourcc que ce pays là n’auoitpas lebriiiéld'ellre fort riche en mi- ' lies d’or,ou autre lîngularitcz qui vallulfentla peine d’y aller aucc rat de peine amp;nbsp;tels hazards, i En fomme voilà tout le droicl qu’vns amp;nbsp;autres
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-ocr page 259-des trois mondes. 46 ’'Uuenc prétendre en la Floride, ia plus reno-’’^îpourlemal que pour bien qu'aucune na-'•’’’ayereceu.
' ^antaux François,ily a plus defoixanteamp; Frafoit quels '“^aeans qu’ils ont defcouucrt la cofte des
‘‘quot;liies qu'on appelle cômunemcnt Bacalaos '* ’’^aufe que ceux du pais appellêt ainlî cepoif- co/lesJeMo-‘'’lî)laquelleert:enuironà la hauteur de Frâ- tues itictes '■'Ile fut premièrement dcfcouuerte l’an mil SacaZaoj. 'quot;'’Icens quatre, par les Normans amp;nbsp;Bretons î^'y vont pefeher tous les ans. A raifonde-?*ôyle Cap, ou la terre neu fue commence à fe ?itnerdu NortàrOucft, { qui eft enuiron à pifteens lieues de Diepe)Pappclle le Cap des 5^ôs.Quâtàlacort:c qui eft depuis le Cap des 'fêtons iufqsà la Floride,(laquelle dure enui-“^fpt cens lieues)clle fut defcouuertc l’an mil ^•jeens vingt -quatre par vn grâd PiloteFlo-‘quot;tin nommé lean de Verrazano, lequel y fit 'quot;srsvoyages au nom du Roy François amp;nbsp;de ’J^tgente. Il cfloit fort expert au fait de la na-Mô,amp;auoit délibéré,moicnnât la faucuröc ““ralicc du Roy François,dedcfcouurir toute ^Pîrtye de ce continent des Indes iufques fous '^oie,non feulement en fumant le long de la ^l^e,mais mefmes en pénétrât le pl’ auât qu’il
(croit poffible au dedans des terres. Et auec 'pcrfuader au Roy d enuoyer là des gens pour ’(’iter en quelques endroiéts de ces quartiers 'J^l’air eft auffi tépcrc, amp;nbsp;le terroeraulîi fertile ^onfçauroit defirer : auec fort belles riuie-
fort beaux ports de Mer, fi grans amp;nbsp;fi ca-
-ocr page 260-SECOND LIVRE pables,qu’il n’y a flotte de nauires qui nepuifle ), renger aifement dedans. Mais ainfi qu’il pcfoit mettre pic à terre en fon dernier voyage auecj^ quelques compagnons de nauirc, il fut tué amp;nbsp;,nangc par les Saunages. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\i
ART. 12. Voicy les raifons{amp;:larcfponceàicelles)park lefqucllcs ils maintiennent la propriété des în-Occidentales leur appartenir priuatiuemét leqtntleiEf- autrcs.LcsFrançoisfdifenc-ilsJfontvfiit-k pantois pour nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. n 1 nbsp;nbsp;nbsp;‘
je maintenir patCUrS dc la Floildc amp;nbsp;dc tOUtCS (CS COlKS cICS il fei^neurie 1 ndcs où ils oot planté Ics ai mcs dc F rance.Car j.
G-projnteté tout cc pays là cft noftic. Premièrement par ce l’auons dcfcouucrt occupé les [irc-elrntaies ef- rngt;^rs.Scconderncnt,pourccquc iafainôlctéen ejuelles la a faiél donation perpétuelle amp;nbsp;irreuocablcaiix FtorideeTi Roys CatholiqucSjpoutciix amp;nbsp;pour Ics leiits, dont nous auons bulles /ignées amp;nbsp;bic feellécs.
Tef^uuer^e? icrccmcnt nous auons eu La peine d’y peupkt faritsFran- d’accommoder le pays, apres l’auoir conquis foii,Kniloit^ à noz dcfpens,peines incroyables, amp;nbsp;be/Fulion Kenitiens^ Jc nofltcfang. Aquov ils adiouflcnt Ics peftcs jçjjJ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les François.Nefçait k
II »
onpas bicn,difcnc-ih, combien de maux nous P ont faift les Corfaircs François, amp;nbsp;comme ils L nolt;is viennent braiicr tous les ions en nosifles L ÉfpagnollCjde Cuba,du Portvkhc, voire fur la Ç cofte des Indes? Apres que nous auonsbienfué amp;nbsp;tranaillé à tirer l’or desmines du Peru , SiC que nous nous en penfons retourner en noftre pays,pour y iouvr du fruiétdenoz labeurs : il £ faut rendre comte en chemin à ces maudits vo- l(jj leurs, qui n’ont autre pcinc.quede branflcrftir
-ocr page 261-Des TROIS MONDES ƒ7' ' : nous attendant à leur plaifit; amp;nbsp;ne font ’“Icience de nous dcfchaiger de tout l’or amp;nbsp;'^’^S^nc qui eft dedans nos vaiÜcaux j (ans por-'^iionplusdereipcélau Roy Catholicàqui le menons, qu’à vn fantofiïie de paille. 5e f cfbahir 11 quelquefois nous leur vedons ’ cher noftrematchandife,amp; fi prenons no-' ''reuanchs quad nous lapouuons auoirîOu-’ ''«là nos cens qui firent l’excciinô de la Flo-cftoiciit bien aucrtisquc laplulpaitdes '’nçois là palfez, elf oient Luthériens amp;nbsp;Hu-^tnots, qui venoient pour y drefi'er des Con-^’’ticulcs à leur mode, amp;nbsp;faire la figure à tous ''-M^oySjôe à tous les Princes de la tcrreicom-^icne fçay quels autres firét il y a vingt deux 'fiiigt trois ans en lacoftedu Brcfil. Nous ’*Œons cfté grandes belles Ci nous cuffions cn-pulluler des hcrcfics au propre pays ou auons nous mefmes planté la foy Chienne auec la pique amp;nbsp;la hallebatde.Pour quoy ^•cc que noftre Roy porte le tiltre de Catho-(luCjfinon affin qu’il deft'ende la foy, amp;nbsp;qu’il ’fleure contre toutes fortes d’herefies par le 'onde vniucrfcl?Luy feroit-ce pas vne grande ontc f’il faifoit cela ailleurs, amp;nbsp;le fouftroit en quot;paysque le Pape luy adonné. Voireàeon-fltion d’y planter amp;nbsp;amplifier La foy Catboli-iocî Pour mefmes raifons les Portugais ont flfiiiché de la France Antartique(qu'ils appcl-'ntltous les hérétiques qui y eftoient ; les Ca-^fllans ( qui font auffi bons Catholiques pour *nioins Jne lairront pas vnHuguenot ep toute
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la Floride,ny en route voftrc belleFranccnou-uelle s’ils peuucnt.
ART. I}. Surquoy ilfemblcbien, amp;nbsp;relpondent les ^efponct des i^rançois, que fi leur caufe n'efi fondée en rai-
irunco« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;moins 1’eft clic fur la for- ' J
nattos - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;î
««ï frétai. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quant au droid qu’ils pretendent en
fions des Ef- CCS pays là,ils n’cii ontgucresdauantagequecc /iaÿwlsamp; que leur elpee leuren donne,curieux deprati-rcfponcc que rit Brenus General des desiße^o'rquot;?. Gaulois foitis dcItu-rpayspoutcoqucrirnou-tnlesoeoc- ucllcs tctrcs, lors afsicgcans Clufi ville de (idtntales. Tofcanc , en faneur de laquelle trois des Fa-biens auoicntclléenuoyez de Rome pour fça-uoir l’occafion d'vne telle entreprinfc contre cette place leur allociée amp;nbsp;la faite cellèr. Les
Clufiés,dit-il,nous font rortjCn ce quenepou-uans labourer qu’vn peu de terre,ils ende/îrét toutesfois tenir beaucoup, fans en départirai grand nombre d’eftrangers que nous femmes. C’eft le mc/rne tort qu’autresfois vous faifoiéc ceux d'Albc,lcs Fidenates, les Ardcates autres ancfmes les Veies Capenates, Falifques, Vol/qucs amp;nbsp;to’ ceux que vous guerroyez quad ils vous refulcnt ce que vous leur demandez pour vous accommoder amp;nbsp;cilargir. En quoy il n’y ad’iniuflicc , ains fuiuczlaplus ancienne déroutes lesloix , qui donne aux plus forts ce quetenoient les plus foibles. LcsDicuxmcf-mes vfentdecedroidf de Nature Sc les belles aufsi,lc naturel delquelles eft que les plus puif-fantes f auantagent fur les moins fortes, foir en terre, foir en l’aer , foir en la mer où les plus
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Dis trois mondes. 48 S/os poilîons fc rcp.Tin'cnt des plus petits. Ain-les François arncre-fils de ceux-là relpon-^®sà ladon.ation du Pape Alexandre fixiei-,’’’e, par laquelle il faitllesRoy d’Efpagneamp; l’oitiigal leigneurs Sgt;c polîtfl'eurs ablolus de 'eûtes les i/les ôe terre ferme defcouuertes amp;c à ’Iflcouurir, auectous les bourgs , chafteaux, ''’lleSjamp; iurifdiftiosdeFlndie Occidentalerlls pi^enncntcclà comme vn moyen propre, que le l’îpc ( ne voyant autre Prince qui querelaft ces Metres ) a voulu tenir pour les mettre hors du ófferend auquel ils eftoient prehs de tomber, ^ymàtmieux le vuider à leur proffit par vn tel quot;'pedient, que de les fouffrir venir aux armes, P^tlclquelles ils euflent plus cfpandu de fang llhrcftié, querhonneur profit de telles deV-'“uiiettes n'cuft vallu.Mais qu’au refteil n'cn-'^udift jamais en priucr les autres Princes. Car Kferoitvneiniufticededoncrcequi n’eft pas '■fn. Secondementd’alicnervne chofefans le '®nfentcment de celiiy à qui elle eft,voire meß-ipfs contre fa volôté.Et fi ccluy qui donneain-^’fftiniuftc.-celuyqui le prend vaut il mieux? ^ît c’eft choie toute certaine que les Indiens quot;ont iamais confenty à telle donation. Et Joand les Efpagnols la leur ont alléguée, ou ils ƒgt;! font mocquezjOu fils ont conlenty de leur *’gt;tepart de leurs terres, ça elle à la charge que *kfelairroiét tuer premiercmét, amp;: puisenter-^tfoubs le fable. A quel titre donc elf-ce, ou Çiele Pape, difcnt-ils, à donné ces pays là,ou lue l’Efpagnol les a pris?Dauantage,pofé le cas
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te deux cens lieues depuis ce Cap de laquetU iufques au fleuue Indus. La troilicfme portion contient cent cinquante lieues,depuis la pointe de Diu iufques au Cap de laquette, trente huitlicucsamp;delà droit patiner iufquesàDiu ville du Royaume de Guzarette ou Cambaye, cinquante lieues : amp;nbsp;de Diu,qui eft à. vingt de-grez amp;demy iufques à la ville de Cambaye, à vingt deux degrez font cinquante trois lieues: amp;nbsp;de Cambaye iufques à Goga , dix ou douze lieues. En celle ellcnduc cil comprife vnc grande partie du Royaume de Guzaratc, en-lemblelaProuince des peuples nommez Bez-butz qui habitent és montagnes; La quatriefinc portion commence à la ville de Cambaye. amp;nbsp;finit au Cap de Comory, tirant en longueur en-uiron deux cens nouante lieues de bon pays, qui eft toute la fleur des Indes, amp;nbsp;qu’on peut diuifer en trois parts, auec deux grandes riuic-res qui le trauerfent d’Occident en Orient. La premiere part feparant le Royaume deDc-can d'auec celuy de Guzarate, qui le toucheau Septentrion. La fécondé trenchant le racfiut Royaume de Decan, d’auec celuy de Bifnagar, limite du Golfe de Bengala, les deux riuicrcs fortans de deux fontaines en vnc haute amp;nbsp;Ion-' gue montagne nommée Gate,.à l’Orient ds Chaul, 5c (ont à quinze lieues de largeur l’vnc de l autrc, la plus Septétrionale nommée CtU' fuar,5c l’autre vers le Midy,Bcnhora, lefquellcs apres aflèz longue Gourfe,fcioigncnt enfcmblt, Rappelle once fleuue Vui ganga,lequel if dclcharg«
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tóhargc cn la foflc dite Gange , entre deux ports nommez Angcllij Se Picholidc , à vingt iltuxdcgrez ou enuiron. Ce Gangaj ou Guen-de merueillcufe largeur,à caufe des riuie-qui entrent dedans, amp;fon eau efteftiinee .
^ïinólc par ceux du paysztellement que les Sei- * ^curs empefehent que les habitatis cn pui-''nt,amp; n’y aillent fe lauer, qu’ilz n’ayent payé Mque tribut. 11 y a vnc infinité de riuicrcs
*0CCS trois partz de noftre quatriefmc portion 'lAfie.Enla premiere part,qui cft celle de Gu-^fîte,l’on conte depuis la ville de Cambaic, *’}*quesau fleuucNcgotana ou Mandona,fep-’’telieues, où font pour principales villes Ma-'lgt;igan,Gaudar, Barocbc,Surrarc Sc Raucbpuis '®luyuantlacofteNofcari, Gandiny, Daman, J^’*’u,Tarapor,Qucliuain,Agacin Biaza, où Portugais ont vne citadelle,^:, à Ghaul,qui
à treize lieues. Là commence la féconde
P’niufqucs aux derniers boutz du Royaume Deçà,ayant fcptàtc cinq lieues d’cfpacc-.fça-'jolt depuisChauI iulques au flcuuc de Zangui-’tvingt cinq lieues,cn l’clpace dcfquelles font ^âodcjSifardan, Calancy, amp;nbsp;Dabul. DeZan-^'làt iufqucs à Sintacora, dernière place de ^fcan, cinquante lieues, cfquellcs fe Voit Cei-^potjCarapatam.lmaga, Banda, Capora, Si la ^■fleufe Ville de Soa.La troifiefme part depuis Royaume de Dccan.iufques au Cap de Co-^ty,contient cent cinquante liciies,St a force ^ttrgadcsSfpctitesvillcsen Ecfpacc de quaran-cinq liciies,fubictles au Roy de Bifnagarzcô-*
-ocr page 266-de dire que tout ce qui cft pris par force cfiang« de maiftre, amp;nbsp;appartient au vidorieux. Car il faut prcfuppofcr ce qu’ils nedifcntpas ; Afla-uoir quetellc vidoircamp; telle côquefte ne peut eftre ne iuflc ne legitime , fi premièrement la fource Sc occafion de la guerre ne l’eft.Car qui-côque enuahit oü pofledc autrcmct,cft aullî in-iufte feigneur de ce qu’il a côquis,qu’vn brigâd efl- delà Dourfe d’vn marchâd à qui il a coupé la gorge.Puis qu’elle raifô amp;nbsp;quel tiltre ont ils eu de faire la guerre aux Indies : de les prédre pour cfclaucsjamp;côfequemment d’occuper leur paysî Efi-ce par droid de bône prife,comme qui pré-droit vn Sanglier, ou vn Cerf à la'chaiïeî Pour ce que to* animaux fauuagcs qui vioct enl’air, ou en terre, naturellement font communs, amp;nbsp;deuiennent propres de celuy qui les prend le premier. Encor faudroic-il que ce fut en terre neutre,ou cômune.Il faudroitauflî mettre ces Indiens, non au rang des hommes, mais entre les belles brutes. Et de faid, ils leur ont bien monllré qu’ils les tenoient en ce rang làiquand ils f’en font lcruis, amp;nbsp;ficn feruent comme vous feriez d’vn afnc.ou d’vn chcual de loage, encor qu’ils les ayent fait baptifer.Toutesfois qui fe-roit difputer vn de ces pauures Barbares In-pZuMrqwrcÿ' dieus contre vn Efpagnol, (comme l’autrefoid l.tfCÙJf. le pourceau Grillus contre Vlyfïcs) ilsluyre-roient confelfcr que les Efpagnols qui les do-minent tiennet plus de la befte qu’eux.Etpour fioired^liou. verifier; il ne faut que lire ce qu’en eferit vn »W * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Milannois,lcqucl à demeure aux Indes,amp; faid
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■^SHerre aucc I’Efpagnol contre les Indiens f’f quatorze ans.dit que les Indiens Ians aiioir
die cn dialeélique, pemicnt pcrtinemiPtnc . '^'.'atcgoriqucincnt, que les Efpagnols qui rangent leur pays , font plus dangereux que les
Saunages, plus furieux que les 1} ôsjplus 'Croyables que n’eft le feu , ny les caux,ny que “utee qui eft de plus violent amp;nbsp;dclreiglcaiï J“lt;le.aulli les vns les appellent efeume de mer, ^autres les nommée du nom des plus furicu-*sbeftcs,amp;viuantes de proye qu’ils ayent en pays. 11 y en a mcfme qui les appellent
comme qiiidiroiE,Monlieur le Diablc,il ^vray que c'eft comme par honneur forcé: •’tTuira cell IcurDicu.Mais tant y .a qu’ils rc- Gon'. n-^Wentbien, pource que comme dit Oluiedo ^’pitainediiChalleau dcS.Pominiquecnl‘1- , ’Micj-'vil deleurs propres hiftoiiens ce nom om '« : / ^iiiicnt fort bien à quelques vns.Car il eft al- “ ^ées Efpagnols cn ce pays-lày dit-il ; lefquels ’’ 'lans mis leurs confeicnces, Sc toute crainéle .t
Dieu amp;nbsp;des hommes en arrière, yontfaiél,, ^^Saâcs quin’elloient pointaélcs d’hommes: “ î’âis de dragons amp;nbsp;infidelles :8c fans auoir re- ‘‘ P^ftà hümanité quelcôq«e,ont cfté caufe que “ '^aucoup d*Indicns,qui fe fulfcnt peu conner-t Sc cllre fauuez, fc font miferablemét perdus lt;« ^deffaits par diners gères de mort.Et bien que “ ’^pauures gens là nefe fuHènt iamais réduits, ’* ’»ty a qu’en les lailFant viure, ils pouuoict c- „ acvtiles pour Icfcruice de voflre Maiellc (cc-f '‘f’adreirc à l’Empereur Charles cinquicfmc) ••
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- amp;nbsp;pour le foulagcment mefmcs des Chreftics.-quot; lt;Jlt;plu(ieurs endroits de la terre ferme ne Ccroicc *• pas entièrement dépeuplez amp;nbsp;deferts comme ” on les veoitauiourd’huy.Ce pendant ceux qui ’’lontcaufedeccdegaft , nomment ce pays ain/î „ deshabité, le pays conquis amp;nbsp;pacifié. Voilà ce • , qu’en dit vn Chroniqueur d’Efpagne, quicon-n damne par ce moyen toute la violence dont ils ” ont vfc pour fe redre maiftres ablolus du pays.
Puisdonc que les Elpagnols n’ont autre tiltre en ces terres que le droiéf d’occup-atiö amp;de for-cc,pofé le cas que ce filtre foit rcceuable,qu’elle occafion ont ils eu de l'attaquer fi furieufe-mentauxFraçoisiCar (ivn pays defiituéd’ha-bitans cft à ccluy qui l’occupe le premier.ies François doncontautâtde droift qu’eux en la Floridciamp;autres codes de ce continent, où les Efpagnols n’ont encor bady ny forts ny villes. Mais les Efpqgnols l’ont defcouucrtc les premiers. On leur nie par le voyage de Gauoto 149 ô.feizc ans pour le moins auant que iamais Efpagnol en eudeu la veuc : Mais or qu’ainfi fut Penfuit il.- les Efpagnols ontnauiguéle log d’vnccode.-clleeddôcàcux.Ccmefi Dieu n’a- j uoitfaitlamcFamp; la terre que pour lesEfpa-gnolsamp; les Portugais,qui empefehent auiTi câc : qu’ils pcuuct que François n’aillct au Brcfil,ou à la Guynéc,'ou en l’ifle dcSumatra,ny en d’antres lieux où ils trafiquent. Ne voilà pas,difenc ils, vnmerueilleux gouffre d’auarice amp;nbsp;d’ambition en cesges icy, de vouloir occuper mille
-ocr page 269-DES TROIS MONDES 5I fois pi’ de pays qui ne leur en faut, 5e qu’ils n'c pcuucc peupler ? Neft-ce pas vne enuie pareille ’celle du chien d’Elopc? Ils ne peuplent pas en , ^^Floride, ilsontaifez d'autres lieux qui font ^ciîa peuplez amp;nbsp;accommodez , amp;nbsp;fi ne veulent ‘ouffrir que d’autres y pcupIét.Si le Capitaine ^ibautamp; les Fraçois qui fuiétlàjCuirent prins ferre en l’Elpagnole, ou en quelque cofte de la ffrcr ferme des lndes,qui euft elle aûucllement poflèdée par le Roy d’Efpagne, amp;nbsp;habitée par ^csEfpagnolSjamp;cufsét voulu f’habiter làmau-?rc euxnls euffent eu quelque raifon de les tm-. pefeher ce ftmble.Mais voilà vn grad pays qui füurroit nourrir quatre fois pl’ d’habiràs qu’il quot;’y aiée qui Je tous cfiragers aimée plus le Frâ~ ÇoiSjamp;haiirent plus JEfpagnobil aimet mieux ncantmoins qu’il demeure en friche,amp; que les barbares dânez meurétcnlcur ignorâce , plu-HoftquclesfoufFrir d’apprendre à connoiflre bieu,amp; à viure en quelque ciuilité ’ Pour fin les Efpagnols difent que f’ils n’eullcnt efté Luthériens : ils fe fuflenr contentez de leur öfter lemeilleur amp;nbsp;le pjusbcau,felôlacouftumedc la guerre , amp;nbsp;les euffent renuoiez iolimcrrt tn France , auec vn beau bafton blanc en la main , comme les François leur ont faid ailleurs. Mais de nous amener, difent-ils, des huguenots aucc leurs femmes amp;nbsp;enfans, pour peupler de là comme en ce pays , que nous a-üonsacquis àlaChrcftienté : ils proteftentdc ne l’endurer. Mefmesquc les Ecclcfiaftics fiiy-Rint la court de France, les auoient aduertis de
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,cc defTeitijde Pinipcrration de la charge Jccom-milfion de leurs gens pour y venir. A uec alFcu- , fance que le Roy de tous les Catholiques Fran- J ' ÇO1S feroient fort ioycux,Ci tous ccs huguenots j citoict cnuoiez pour pafturcaux poillons.Voi- '■ j la pourquoy nous croyons difent ils, auoirfait vn oeuure fainte amp;mcritoirc d’auoir prelle noz j ’ mains au bon vouloir de la fainteté,pourcxtir- j ' per fes ennemis capitaux comme eftans prote- jr éfeurs de I’Eglife militante , amp;nbsp;miniftres de la i|' f-,inreamp; iacrcelnquihrion d Efpagne.Stirqiioy 1 ' les Fracoisleur demadentPiltn’eftoictpashó- ' mes amp;Chrcftics,veu q ceux qu’on appcilehu* gucnotscnFranccdifcntle P/tternoßfr. Qu’ils j croyent amp;c confeflent le gräd amp;pctic Credo tout j du long amp;qu'ils font baptifez au nom du Pere, J dll Filz,amp;du S.Elprit.Puis fily a quclqucloy qiii pvimetre tuer les homes auat que les auoir oiiys,amp; d’auoir fair leur procés, quelques coupables qu’ils hmblcnteftre.S’il y araifon amp;or-donnuiccquipermetteà vn Chreftiendemaf-facrer vn Chrelfien , melme de fang froid, fans que l’autre (oit olFenfé? La doélrine amp;nbsp;la vie de noffre Seigneur Iclûs Chrill chanre bien le contraire.-car comment permcttoit-il d’alîàillir les Innocens, puis qu’il commande expre/lè-ment de pardonner à ceux qui nous offenfent, amp;nbsp;lay melines a prie pour les ennemis mortels! En outre monftrcnt qu’vn Chreftien , qu’on prerend cllrc deuenu heretique, ne doit eftrc I mallàcré lâns connoidânee de caulê. Et où font ( Icsloix, difent ils, où les Canons qui permet-
-ocr page 271-DBS trois mondes. 51 ffntcclà.’Lcs ordonnâces des Empereurs com-•'landent que les hcreriqucs foient punis. Mais files ne donnet pas lict nec à quelque bouchers , °ii à des foldats d’en faire l’executiôauant que Ifs iuges en ayent connu .• aulîi ne fut ce iamais fHofe pratiquée en ( hreflienté, de condamner punir vn hcrctique,auant qued’cftrcexami-
•lé par quelques bons Euciques , ouy amp;nbsp;convaincu deuant des iuges compttans,(uy liant les fonftitutions Imperialies. Les affaires des Frâ-fois toutesfois n’é font point mieux allez peur tout celà.ains font en fin les Efpagnols demeu-icz maiftres paifibles de la terre Floride.
Au delà la Floride vers leNort , les pays de A RT. 14. Canada, Mocola,Chilaga,aucc leurs colles, amp;nbsp;Itgolfc fainôl Laurens ont clic defcouuerts amp;nbsp;iala,gclfes. nommez par les François, amp;nbsp;à caufede ce ap-peliez France neufue. T ellemcnt que fils euf- ir^ctniufiie. fent peu fc maintenir à la Floride , ils euf-fent commandé vne fi grande longueur de riches terres qu’ils eufiènt eu affez d’occafion defe contenter.Mais il femblc qu’ils n’aycnt ny le cœur ny l’entendement d’y peupler, comme donc f en veulent ils approprier, amp;nbsp;plus encor tn tirer le proffit ? Pamphile de Naruaez conquit amp;nbsp;peupla le fleuue de Palmes mil cinq cens vingt fept,auec fix cens Efpagnols, amp;nbsp;cent “ cheuaux.Ils arriuercten finàvnifle qu’ils nô-nierent de Malhado, pource que les Efpagnols fi f y mâgeoient les vns les autres. Les femmes fc couurct d’vne peau d’arbre fi deflié q vo’la iuge^'*quot;^ riez fine lainc,amp;lcs vierges de peaux de belles.
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Le peuple y eft fort guerrier, amp;nbsp;le pays panure. A luar Numcz, Cabeça de Vaca fuy ui de Cjuarrc comp.ngnonslèuls rcflczde trois ccnsdefcen-dus en terre,auec Naraaez, voyagea par tout a-ricc grands ennuis amp;nbsp;pauurctcz. Les hommes n’y coucher auec les femmes enceintes iufques à deux ans paftèz les laidènt h elles fontfteri-P.fnttcB, les pour fc marier à d’autres. LaProuincede Panuco fut defcouuerte par Fiancifque de Ga-r.iy , auquel les Indiens tuèrent quatre cens Ef-p.agnols , moitié defquels fut lacrifiée amp;nbsp;man-gée,amp; leurs coeurs mis en leurs temples.Grâds *quot;t ^olt;lo’''‘gt;it^’'j,i^ß]-'’tres.L’iftel?ma’iquedite S la-IjMi. ' nbsp;nbsp;qnes,entre dixfcpt CU dixhuitdegicz,amp;vingt
f rf it i 'ur fmcLigc à Lurmtvy,
cinq lieues d« Cuha,amp;.' autant de J Efpagnolle, defcouuerte par Colô, eut Pierre Martyr pour le premier Abbé qui y fut iamais. Chroniqueur des Rois Catholiques : elle a cinquante lieues Cuba. de long, amp;nbsp;vingt en large. Cuba à trois cens licuesde long, amp;nbsp;foixantedix de large, va de l’EftârOcft, a vingr-vn degré, riche d’oramp; pefeherie , au refte comme l’EfpagnoIc. quand jifarites nt VU Roy Ic marie,tous les autres Roys connoif-fentf.i femme premier que luy s’il eft Preftre, les autres Preftres luy font le pareil,amp; ainlî d c tous, ils lailKnt leurs femmes pour legeres oc-ca'ions.Mais les femmes ne peuuct lailfer leurs maris,defquellcs ils font peu aimez pourleu r hougrcrie.Lors yeften quâtité,mais peu hn.11 n’y .a vn feul Indic encor q elle fut fort peuplé e car ils font to’ morts és mines de l’Efp.agnol ou autrtmc'jtat on les fait trauaillcr.Colôdefcou-
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urit le Cap de Honduras qu'il réma port de CaxinaSjils viuct corne en Mexique, pres de làinû Pierre y a vn eftang fort grand où le véc fait renucrfer les bois ious la terre ou pour mieux dire les iflcttcs auccles arbres quelles fouftiennent. Colcm dcfcouurit Veragna mil cinq cens deux amp;nbsp;en fut gouucrneur.Dic-gode Nicutfa mil cinq cens huit peupla le no de Dieu puis fe perdir.Tant cette coftc que Ni-cucfaamp; Baftidas, fee celle qui court du Cap de laVeiaà Paria cfl peuplée d'Indiens Mangc-HommeSjCcmbatans auec flèches enuenimées acaufedequoy on les nomme Caribes amp;nbsp;Ca-mhalcs,ficrs,cruelsjrciokis,fo de miftcs,idola trcs,amp; pour ces amp;nbsp;autres vices il furent iugez Rebelles Sc donnez efclaues à qui les pourroit domter. Ceux de Cartagenc, font en la mcfmc toftcjdcfcüuuerts par Alfoncc dcHogeda, auquel ils tuèrent foixatc dix Efpagnols, puis les mangcrenr.lls combattentauecfléchés,cfpccs
rondelles.De la Hogeda fut à Tiripidi deux ou trois lieues au dedans la terre, où il perdit plufieurs hommes mourans de rage tous ceux que les Saunages touchoient de leurs flèches, les voyans abaiflez pour amalfer l’or laifle douant eux,qui fut occafion qu’y laiflànt François Pizzarre pour fon Licutcnât,il retourna d'où il eftoit venu. L’an mil cinq ces deux Rodrigo de Baftidas dcfcouurit Tenu grand fleu-ue amp;nbsp;haute commode pour la Grenadc,amp; l’a fit»»:. mil cinq cens neuf y aborda le Bachelier Enci-
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fo aucc François Pizarre qui voulant hareguer Jesindienspourlcsperfuaderqu’ils fc rendif-fenr fubieds au Roy d’Efpagne, auquel le Pape auoit donné ces pays.Ncreccutpourrefpo-fe finon que tel Pape faifoit bô marché du bien d'aucruy,amp; qqecc Roy deuoiteftrefort paii-ure,amp; Prince bien mal appointé de fon Dieu veu qu’il cherchoit par tant de hazards ce qui neluy appartenoir.Les femmes y combattent auffi bien que les hommes, tant à Cartagene z /raiyóujqQij Chimirao, (5c mangent ceux eue elles PcnfeueHlîèntaucc IcufS exquiies, fi jRoy d£lfa(]u on a trouué lèpulchre de vingt-cinq mil S,-*- pefansd’or Rodrigo dtfcouurit aufli fainde
Martre mil cinq cens vingt-quatre. Ils ont force or Secuiurc qu'ils dorent aueclciusdc Saurceitta certaine herbe,amp; ont pcrlcs,efmcraudes, ial-fmKndeiA- pcs,amp; fafirs,calccdoincs,ambrc ôcc.Jeurs mai-propres amp;nbsp;pcintcs,plufieurs ont cou ronnes de Preftres, auflî les appellent on cou-ronncz.Lesfemmesy vontà la chaife amp;nbsp;à la guerre aucc l’arc voc.finsdcs Caribes Mangc-hommes-A dix ou douze lieues de fainû Matte, ils entrèrent en vn grand fleuuc, versie Ponent appelle le Grand fleuue, auquel Je licentie Ximenezdefeendu en vn valon ditde los Alcancares,acoftaleRoy Bogota qui auoit quatre cens femmes, chacune defquellcs pou-uoit auoir autant d’autres femmes qu'elle voulo it.On luy leuoit dererrelafaliuc.lcpcu pie prend refolution de la guerre des idoles.
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^ardct les teftes des capcifs:adorct le Soleil amp;nbsp;laLan.'.ilsicufnécdeuxmaiscn l’âfansmâger i,ufntt. fel ny touchera femme.Ils ont des monaftetes pour y ferrer les filles amp;nbsp;enfans amp;nbsp;chaftient h's fautescomme tuer amp;nbsp;paillarder. Les freres Hf,./*/««. amp;-■ confins héritent, non les enfans. De là les Elpagnols furent à la montagne des Efmcrau- , des à cintj drgrezde l’Equinodial, amp;nbsp;fut le feigneur Samodo auec eux^où ils en prindrent mil huiót cens fort fines, failant ouuertureà ceuz qui y furent depuis. Les armes amp;nbsp;coutumes delà neufue grcn.ade font comme en Bo-gota.On dit qu'entre les .Panches ennemis des Bogotas y a vnc contrée où les femmes font Roynes amp;nbsp;commandent. Il y a Chancellerie en laneufuc Grenade comme en la vieille.
Somme que Colon defcouurit mil quatre cens nonâte neuf.tout l'ctredeuxdu Cap de la Vela amp;nbsp;le Golfe de Paria. Cctc cofte comprend Ve-nczula,Curiana,Chiribici amp;nbsp;Cumana. Vcnc-nezuana eft en vn lac dit Maracaibo. Ceux de Tarare ont des fayes iufques aux piez, fans couflure, 3c y en a fi feminis en tout, qu’il ne leur reflc que m unellesSc force pour côceuoir à eftrc vraies fémcs.-idolaftres peignas le diable ide des côme ils le voiét 3c luy parléc: les Preftres y fot médecins, demandans aux malades s’ils croyét qu’ils le puifsét guarir puis luy barbotet pour Icguarir certains mots par vnecane oufaibata ne.Cülô defcouurat 1498 .laprouince de Cuba ga;la nôma Ifl: dcsPeilcs,qiii y fôt en quâtité. Si qu’au bruit de cc,PicrreAlfôcc Nunez auec
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la permiflïó des Roys Catholiques fut iufques à Paria; vihtalacoftede Cumina, Maracapa-na,Flechado,amp; Curiana,proche de Vcnzuela, Les femmes vontchafîèr. Car les hommes ne font que la guerre en Cubaga cft la neufue Ca-dix,à dix degrez amp;nbsp;demy.On dirque pres Cu-baga y a des poilïons rcilèmblans hommes du nombril en haut,ez bras,mains amp;nbsp;chcueux,le relie poilfon. Les Cumanoisfont gloire d’a-uoirlesdents noires, appellans femmes ceux qui les ont blanches, amp;nbsp;belle ccluy qui a barbe. Les filles lont toutes nues. Les riches ont tantdc femmes qu’ils veullent, amp;nbsp;les enfermét deux ans douant que les fiancer. Les femmes dancét amp;nbsp;baient à p.artaucc la mariée. Les homes au contraire: elles nctrauaillcnt comme pointàfe delchargerdelcurfruiél. lis l’enterrent ou fecouu rent auec rameaux ou herbes. Ilsont Lyons,Tigres, Pards, Pors-elpics,Sa-lemandres, qui tuent en mordant. Leurs flèches font de ionc, le bout enuenimé par le fuc Prfn'quot;« dfi lt;l’vne herbe dite fang d'afpic, amp;c d’vne autre Srfwfct-Tfj. mixtionnéc auec les telles des fourmis vénéneux. Danfans à leurs felles,ils fe tiennent 5c rclpondent vns aux autres,corÔnez deplumes, 8c empanachez gentiment. Adorent le Soleil, 8c la Lune, comme mary amp;nbsp;femme fur tous Dieux. I Is ont nombre d’idoles, amp;nbsp;vnc forme de croix S.Andrc,dont ils chalîent lesfantof-mes 8c vifiôs de nuid,amp; la mettét pres les pe-. tis n ai (Tins. Leurs Prcllres 8c Médecins font nomez Piaches,grâds,Negromacics.guariirct
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Suecherbes amp;nbsp;paroles,fiicccans parlas amp;nbsp;fou- . . fpiranSjCroyct 1 immortalité de 1'ame, pclans lt;}ii'elle mage amp;nbsp;boiuc,amp; que c’cft l’Elcho qui taetp, ‘ refpond. L'an mil quatre cens nonantc fepr,
Colom defeouurit la terre de Paria amp;nbsp;entra au
Golfe par la bouche némee duDragon,y treu-iiant la terre fi frefehe èc iouefue de toutes
odeurs, qu’il la iugeoit vn Paradis tcrrtfirc. Puisvinta cinqdegre2amp; demyde PEquino-ftial, penfant mourir de chaleur iufques à ce qu'il arriuaft en kifle de la Trinité.- d’où lamer commence^ croiftre iulques au Golfe de Magellan. L’acr y cft comme à Cumana.LcCap CapJt.s.
iainób Aiigiiftin fut delcouucrt par les Pinçons □ In fitn /11- î-ifnnipr inil rinn rmç ni'i îls vciicnt
a la fin de lanuier mil cinq cens ou ils vciient
, /■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r • O J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘‘‘
de fort grands hommes vue rois amp;nbsp;demy plus que houstbraues amp;nbsp;furieux, auec arcs amp;lan-ZerPon«^«/ ces pou rcombattrCjilsfe chargèrent de Brefil, de Sandal amp;nbsp;autreschofes,commed’efcorcCdc i-erreJuSre certains arbres qui lembloicnt canellc-afTeuras ßi.
y auoirarbresquedix-fept ne (çauroient cm-brafier. Le fleuue Orcglan a d’emboucheurc
plus de cinquante lieucs,aucuns le difent Ma-tagnonjUailfant en Quito près Mullabamba.
Il court prelque toufioursà val de l’Equino- rZmw c«-ftial mil cinq ces lieues, comme dit Orcglan, ilfaiét plufieurs ifles.Lcs Pinçons le defeou-utirent l'an mil cinq cés,amp; quarante trois ans depuis Orcglan y nauigea , le nommant des Amazones pour auoir tcu des femmes à fes ri- Ama^o««. ucs armccsjcontre lefqucllcs il luy falut com-bntrc.Cc qui n’cft de merueillc,vcu qu c Pacia
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amp; ailleurs la coiiftume eft aux femmes de con» batre comme les hommes, comme i’ay dit en autre endroit. Maragnon cft trois degrez an delàl'Equinodial, ayant d’ouucrture quinze Iicucs,auec plu/îeurs illes peuplées, qui pro-duifenr baufmes, odeurs , encens meilleurs qucl’Arabic.Ils ont vin de Datilles, ôe autres fruids.Vincét Yatues Pinçô le defeouuritmil quatre censnonâte neuf qu'il dit eftre vn aiiec l’Orcglan . Du Cap S. Augu/linftifquesaa flciiue de Plata, ils mettent fepteens lieue-s^ lean Dias de Solis naturel de Lebrixaledet couurit mil cinq cens douze.lcs naturels le no-ment Paranaguaza.Les aucuns Paramagacuc, qui fignifie fleuuc,.cômc mer. Puis y anoir veu argent,amp; chargé de bre/îl,s’en retourna en El-pagne. Dó Pierre de Mendoze voilin de Gua-dix,y fiitmil cinq cens trente, anec douze tra-uires,amp; deux mil hommes, mais il mourut au chemin. L’an mil cinq cens quarante vn fiita-cofté par l’,Adelantadoh,amp; gouucrneur Ainar Numez Cabeçade Vaca naturel deXcrez, qui fe perdit en la Floride. Il auoit leiié quatre cens Efnagnols, quarante fix cheuaux.Mais l'ayant fait prifonnier, lenuoyerentcn Efpagnc. Il y peupla vn lieu auquel les naturels (ont fort legers,iufques à prendre les beftes à courfe. Vi-uent cent cinquante ans mais Mange hommes. Sebarticn Gauot Vénitien qui auoit iadef couucrla Floride, cuidant aller aux Indes O-rientaleSjpour le Roy Henry feptiefmc d’An-gleterre^y fut aufli: lequel y auoit feme cinqua,
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tedeux grains defroinenr en SeptembrCjCn^^^^'/j. tecueilliten Décembre cinqiiate mil-La eft faine, riebe d'argent, perles 8i. pierres pre* cieufes, large vingt cinq lieues d’entrée, amp;
‘ croift comme le Nil, prenant fource du peru, trente cinq degrez fui rEquinoéfial.LcS Efpa-gnols ont fi fort monté contre l’eau, qii’cn fin üi vindrent iufques au Peru,difent ils.
fin du Second hure.
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LIVRE DES TROIS Mondes.
E s defcouureï fJ4y~ lie de l ^mericjue nommee le Breßl.Ou ils fefortißent contre les Port uo-ctss Ciuuxo-es. Pussy aeltbe'centpeuplerßtti ^tChcualter Pquot;/lle ^ctn^non.
O lt;J
Ordre que le PJouuerneur y met. 'Different ^gt;^treluy les pens pour Lt Religion- : aucc Lt ^efcription du ItcußeLt defcete üy* rtutereprtn-tipale.
] Ndturel façon défaire de ces Saunages^ ^Ant en paix qu'en guerre, fait en leur 'vie ou en leur mort, auec les diuefes opinios de Ce peuple.
Les François partialifeTc^potir le different de Religion,quittent le Brefilpour fè retirer m France,que Eille gangnon ejl contraindl faute dhommes,de futureapresdailfant l'artiUeriede France aupouuotr triomphe des Portugais,
-ocr page 282-ƒ Lts quot;voyagesquEmeric Veßgt;uceFleuren-' tm.ßt en l'Amérique au Breßlpour le Roy de Portugal.
6 Commet^quand leBreßlfut defcouuert, ha^ttfét^peuplé:f)u'is dtuers Gouuernemes ou Capitaineries eßabltes pour I'aßcurance du pAÏs par les Portugais ‘.auec les reprefentatios des plat gi-ansfleuues du monde, Mara^on, Oreglan ou des ^maei^nes ParanambacucßiFi Rio de Plata fleuue dlArgent.Ft des lefuites que les Roy sy ont enuoyépour prefcher Cy* conuertir les Sautiages’.non moins que pour contenir les Chreßiens en deuoir.
7 Dangereux effeFis Cy* notable exemple pour les Malcontentemens de court,en Fernand Magt; gellan Gentil-homme Portugais : qui fâché de fon P rince,fe reuolta à Charles cinquiefne Em-fereur.^uec les moyens que les Rois de Portugal tiennent pour entretenir les plus vertueux de le/tr Eßat.
8 Reglement entre les Rois de Caßile de Portugal, pour les defcouuertes tat du vieil que nouueau monde, ^uec le iugement qu'on doit tenirßr les routes de mer,és longs voyages meß mement»
2 Voyage de Magellan Portugais, pour deß couurir les riches Jßes des Moluques ,fous le bo heurßats authoritédu Roy d Ejfagne:auec
-ocr page 283-ie naturel des Geas Patagons-. les difettes (juefs ^ens endurèrent fur mer, c^les ccmbats cjutl eut fgt;our le Roy de Z'ehut contre celuy de Mat -tA,ou il mourut duec flufeurs des fens.
îo Comme le refle des Efagnols defcouurk les Moluques De ce qutls négocièrent auec aucuns Rom d icelles pour l'EmpèreUr^^des efi-ceries ^utls en tirèrent pour f mettre au retour.
n Cowwe les Efpagnols furent deuotieuf-ment receuT!^ en SeutUe ; ayant Sebaften de CauofaiEl dedansfn »autre diEi la t^ittoria, le rond de la terre , tant du vieil que nou-Uean monde,nelaifantÀdefouUrir que bin-cogneu,terre../^ußralequi luy demeuroit àgaU' ehe Dont dfut fort honorablemet recogneupar I Empereur.
li Dijferend renoUuellé entre les Efpagnols Portugais pour la defouuerte , ftgneurie trafic des Moluques , fr le repartement du monde fat El entreux fous l’authorité du Pape .Alexandre fxiefne : auec la dfpute de leurs depute's^^pour vuider « différend a l'amiable: enfmblela rife moquerie d'vn enfant fur le departement du monde que faifoient ces deux Rois fns Eaduis des autres, ny de ceux mefnes defuels ils partageaient le bien fans les Ouïr.
aa ij
-ocr page 284-li Nouttelle flotte de neutres EfliA^nols en-uojeeaux Moluques'.Auecvn diflours des rat-flons (juuns Autres allèguent pour fl:n main-ten tr fli^eurs-Jes combats quits en eurent, puis leur accord. Nonobflant lequel, l'Efla^nol en-uoje de rechef gens de guerre contre les Fortu-gais-.qut toutesfots fle/ont maintenus tuflquesA Dom Sebaflien,maiflrespaifltbles du traflc des tflptceries, au grand dommage des Efpa^ols, Leuanttns Muflulmans.
14 Confldrationsflurladeflcouuerte du troifl teflne Monde. Guedes raflons de ceux qui fle •veulent contenter de cequi efl deflcouuert de celles des autres qui plus aflifs veulent outre 4 l'exemple des anciens.
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LIVRE DES TROIS
mondes.
E narré des premier amp;nbsp;fe-•'article cond liiires,a faid voir de prcmicfquot; quel heur les Poriiigais, E/pagiiols amp;nbsp;françois furent alîiftez en la conque-fte des terres Nciilucs. Et lurtout coiiinic la vaine
ment infatiable conuoitife d’honneur amp;nbsp;profit, niaifttifc l’homme en forte, qu’il ncfaiA difficulté, ains prend à fingulicrplaifir, de s’abandonnera mille morts ; Iculctncnr pour fc fantafier la (eignem ie de ce dont il (çait quelquefois ne pouuoir iouïr en cfteél. Mclme qu’il perdroitlcbien, ou la vie, l’honneur amp;nbsp;confciencepourempcfcher qu’vn autre peuft tirer quelque commodité de ce qui ne luy (ert de rien. Puis les differens, voire par fois contraires moyens,que ces trois nations ont tenu pour l’affcurer de la propriété amp;nbsp;vlage de tant de richelTcs, que ce vieil amp;nbsp;nouueau Monde leur fembloit auoir produit. Le difeours de ce dernier lime, vous côfirmera encore mieux ce que deflus, par les poures cliais que la na-
aa iij
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tion Françoife fie à la defcouuerte, conquefte, amp;nbsp;peuplade de l’autre portion Américaine, dit le Brefil, amp;nbsp;des Portugais Tierra de fanda crux, où vous ne verrez choies moins eftran-ges qu’en tout ce qui vous a cftédeduiôtcy deuanr.
rojax* L’an mil cinq cens cinquante cinq, Niço-Dorant deProuins en Brie,depuis furnom-fi-flc,leBrt meVille-gangnon.VilamiraldcBretaigne, fil,partie Me- Chcualiet de Malte, autrement de 1 ordre de r^un-iZed» faintSUcan de ierufalem : fafthé dcsperfecii-^nuri^M. Luthériennes, amp;nbsp;de quelque uefplaifir rcceu a Breft en Brctaignc où il fetenoit; fit entendre (aptes auoir déclaré fon dellein à l’Amiral de Chaftillon) à plulîeurs peilonna-ges,ôcen diners endroits du Royaume : ejue des long temps il auoit non feulement vne extrême enuie de fc retirer en quelque pays; lointain, où il peuft viure en liberté de fa con-fcicnce, mefiuemenc en la terre de Brefil, l’vnc des plus fertiles parties de l’A merique : Mais aulli qu’il defiroit d’y preparer lieu à ceux qui fy voLidroient retirer, pour euiter les perfecu-tions de la France. Galpard de Colligny Amiral loua fon dellein : amp;nbsp;l’ayant faiét trouucc bonau Roy Henry, fouz elpoird’cllepdrele nom f rançois, dçfcouurit les grandes richef-fesamp; autres profits dont il pourroitaccoiit-moder fes païs ; amp;nbsp;fur tout conuettir tant d’a-mesfauuages à laconnoiflàncc de Dieutluy fit donner deux bons nauires fournis de tout lebefoin,amp; dix mil liurcs pour le voyage. Ainfi Ville-gangnon accompagné d’André
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Thcuct aiïez connu pour fà Cofmographie Françoife amp;nbsp;autres œuurcs loijables,pourucu de bon nombre d’hommes, de Pilotes, mari-. niers,matelots,amp;artizans, foiiï l’alleurance de les maintenir amp;nbsp;faire viurc à la proteftan-te, part en May, amp;nbsp;apres pluficurs amp;nbsp;diucrfês dimcultcz y territ en Nouembre. Se logeant premièrement fur vn rocher, à l’cmbouchcu-red’vn bras de mer ou riuiere d’cauc fallee, que les Sauuages appclloicnt Ganabra,qui demeure près les vingt-trois degrez au delà l E-quator.Mais challc par la violente des ondes, l’auançapresd’vne licuë, tirant fur les terres pour l’accommoder en vue Ifle parauant inhabitée. Où fes meubles amp;nbsp;artillerie defehar-gee: il traça vn fort pour faflëurer contre les Sauuages amp;nbsp;Portugais. Lclquels ayans de log temps par- auant defcouuert ces terres, y ont drcll'éplufieurs forts pour en défendre les entrees à toutes nations. Sur-ce apres qu'il eut racommodé, chargé de Brcfil amp;nbsp;autres roar-chandifes fes nauircs pour les renuoyer en Francejalfeurcrl’Amiralamp;autrcs de fou voyage, amp;nbsp;tirer nombre d’hommes de femmes pour peupler;depefeha vn homme pour en tirer le nombre de perfonnes amp;nbsp;quatitédcpro-uifions qu'il lugcoit luy cftrc nccclTaircs; afin d’y drefler forme de Republique Chreftienne. L’Admirai fit tant que Philippe de Corguille-rcy diéh du Pont, retiré près Geneuc, amp;qui auoit efte fon voifin pres de Chaftillon fur Loing ,auec les prières de ceux de Geneuc, promit, bien que fort aage , de conduire la a a iiij
-ocr page 288-TROISIEME LIVRE troupe,queplufieursaccreiircnt degayetéde cœur; encor qu’on les aducitift de cent cinquante lieues qu’il failloic faire par terre Sc plus de deux mil par mer: aucc ce que pour pain on y mîgeoit d’vnc certaine farine,faifte de racine, point de vin ny d’habitation telle qu'en France, viandes du tout differentes aux noftrcs, les aflidus amp;nbsp;impitoyables Hots de tac de mers, l’extremc chaleur de la Zone torride, amp;nbsp;la difference du Pole Antartiqueà ccfluy-cy. Lcfquels encouragez par l’Admirai, aHcu-rezque rien ne leur manqueroit,amp; qu’il en enuoyeroird’autres, partiient furiefept 1^56. amp;nbsp;allèrent de Rouan à Honfleur en Normandie, où Bois le Comte, Ncueu de Ville Gan-gnon equippoit aux defpens du Roy trois bons vaifl'eaux, efquels près de trois cens fol-dats,artifans Matelots l’cmbarquercntle lÿ. Nouembre.auec cinq icunes hommes,autant de filles gouucrnces patvne femme, les premieres Françoifes que les Barbares veirenr iaraais ,amp; des habits dcfquels ils fcfmerueil-loicnt leplus. Apresles fanfares ordinaires à telle départie, ils ancrèrent a la rade de Caux, vnclieue furie Haurede Grace,oùlareuciie faidcà raccouftumcc,ils Ce ietterent en merle io.Nouembre. Puislaitfansla coffe d’Angleterre à droitte , quiterent la Manche poutfc mettre en la grand mer. Si que pouffez d’vn Nordcfl, fe retrouucrent à la hauteur du Cap fainôl Vincent ley. Décembre,pres duquel ils deualifcrentaffcz d’Efpagnols amp;nbsp;Portugais, à la façon de ceux qui fctrouucnt les plus forts
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Cur nier. Entre lefquels le droit fort de la bouche du canon, plus que de railon aucune qui fepuilfetrouucrpatmytellesgcs. Oren vou-loient-ilsà ces Nations ; pource quelles défendent aux François fur tous,la defeente es terres qu’ils difent auoir premiers d,c(couucr-tes, Mefmcmcnt ccux-cy de la terre du Brcfil, Voire tout le contenu, dés le deftroit de Magellan,qui demeure par les j4.degrcz du collé du Pole antartique iulques au Peru , amp;nbsp;encores par deçà l’Equator : l’en difans ainli mai-Ares amp;nbsp;les autres vfurpaicurs iulques à auoir efeorché vifs êc autrement tyrannilénombre de François , nommément de Normandie plus couftumiers à y voyager qu’autres,Icf-c]uels ne l’y ttouuerent les plus fins ny les plus lorts. Sept iours apres, razans le Golfe de las Yeguas, Ôcfccoulans à droittede Porto fin-toôcMadere, ils abordèrent les Ifles Fortu- amp;nbsp;lices, tant chantées amp;inal congncücsparlcs la ifles ter-Gizci Romains. Noz Mariniers mefmes ‘«»ecs. n’en parlent que de fcpt,mais il y en a bien plus ; les principales lont la Gracieufe,Lance-iotCjFort-aucnture, la Palme, la Gomicre, la Feramp; Pic de Tanaril, qu’aucuns difent ellre le mont Atlas des anciens, Allcsrance, iSr la grande Canarie, qui a donne le nom à toutes les Illcs, ou à l’occafion des beaux chiens que on y a veu autrefois,comme dilent les anciens, contre ceux qui deduifent ce mot de la quantité des canes dont on tire le furi e. Elles font habitées d’Efpagnols, encores que les Frâcois les ayent tenues au:res-foisamp; par-auant eux
-ocr page 290-commei’ay dit ailleurs. Aucuns Icsfiruentpat les vnzcdegrczau deçà dcrEquator,ainfilc-roicnt fouz la zone torride.Mais elles demeu-icnt par les iS.tirans au Poleartique,fetrom-pans de ly.Puis razerentà i.lieues pres la Barbarie , pais des Mores, plat amp;‘fort vni vers le Cap de Bajador. D’où fc voyans le vent à flöte^ à fouhait, prindrent la largue en haute mer, où ils faccommoderent de dorades, rc-ejuiens,tortues de mer,bonites,albacores,mat-fouins, amp;nbsp;autres fortes de poilTons qu’ils vo-yoient auec grade mcrueillc amp;nbsp;bons à mager. Mcfmement les dorades, puis les grandes amp;nbsp;hideufes balcncs, IcsgrolFcs troupes de poif-fons volans. Mefraement les alouettes ou eftorneaux, volans-prefque auflî haut hors l’eau qu’vne pique, amp;nbsp;foiiucnt pres de cent pas loin, amp;nbsp;quelquefois fahurtans aux mats des nauires, tomboient dedans amp;nbsp;fe lailfoient prendre. Il eft de prefque mefmc forme que le haren, vn peu plus long amp;nbsp;rond, auec petits barbillons fouz la gorge, amp;nbsp;les ailles comme chauucs fouris, amp;nbsp;prefque aulîî longues que tout le corps,dc bon gouft amp;nbsp;fauou-reux à mangcr.Et pource qu’on n’en a point veu au delà le Tropique de Càceriaucuns efti-ment qu’aimans la chalcur,amp; fe tenans fous la Zone bruflante, ils n’outrcpalFcnt delà ny dé-çà le Pole. Ils ne font jamais à repos. Carde-dans l’eau les albacores les chaUcnt pour les niangcr,amp; fils Portent certains oifeaux marins les attendent pour fen repaiftre. Oyfcauxâ priuez,quc pluficurs fcpofansfurles mats,où
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amp; cordages des vaifleaux, ils fc laiflcnt •tendre à plaihr,gros come corneilles d’appa-''nceunais à manger comme paflereaux : de •liimage gris,comme efpernicrs : n’ont qu’vn •oyaUjdeles pieds p'ats corne de canes.Lcs La-•Hisalfeurent qu’aux Iflcs de la mer rouge amp;nbsp;‘Dites des Indes, fe trouuoicnt tortues ti grâ-^ts,quc d’vne coquille on en pouuoit couurir :*Dem.iifon logeable,ou faire vailTeau naiiiga-pe.Cellcs-là ne lonr pas fi grandes.Mais vne a iffi au difiicr de quatre vingt hômçs, dont le ‘tftauoit pres de trois pieds de large, forte amp;nbsp;tlpeflcà l’auenant, de laquelle ou forma vue jliclle targe. Le bon vé; failli fur les trois à qua- • i‘rc dçgrcz au deçà 1 Equator,où la nauigation ffttoufiours difficile amp;nbsp;dangetcufe,poui l’in-fonftance ôrdiuerfité des ventsquiy foufflent •nftnihle : ils trouucrent le calme amp;nbsp;pluye en-ttemeflez dcquclquevcnts qui durèrent peu: ftfleuansdes tourbillons grains de vents fiviolens, qu’ils-eftoient fouuent contrains l’amener amp;nbsp;mettre à la cape. Mais la pluye y put fl fort,amp; l.i chaleur elf oit fi extrclmc : que Içs goûtes cnieuoient dt gtofics puftules amp;nbsp;Veflics de la chair où elles tombaient. Ils n’a-Uoient rien au relie pourfedefilterer,eflant l’eau douce toute infedfe amp;nbsp;puante,amp; leur bifeuit pouiry. Somme qu’auoir tourné près de cinqfepraaincs en telles mifcrcs, vn Nord-Nor ell les poullaau quatricfme Feurierrail cinq cens cinquante Icpt , fouz l’Equino-clial ; airili ditpource qu’en toutes faifons les
, iours amp;nbsp;les nuiéls y fontefgaux. Et quand le
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quot;L'^meri^ue ^ttand dejion far Qtit,
Soleil eft droit cn ccfte ligne, fçauoir deux fois l’an , vnziefme Mars amp;c troifiefme Septc-bre,les jours amp;nbsp;les nuidls iont eigaux par tout le monde. Si que les habitans louzlcs deux Poles participans leulemenc ces deux ionrs de l’an du iour amp;nbsp;de lanuiôt, déslclen-demain les vns amp;nbsp;les autres chacun à fon tour perdent le Soleil de veue pour demy an. Ainfi lequatriefmeFeurier allansa tontes voilcsfc trouuercnt fort approchez du païs qu’ils cher-choient, où commencèrent à voir le Polean-tartique, que nous appelions l’cftoillc du Su, amp;nbsp;les autres du Midy, autour de laquelle y a certaines autres en croix, qu’ô appelle la croi-fee du Su, où’ils remarquèrent non feulement qu’on ne peult voir eftât droit fouz l’Equator les deux Poles, cômeaulîi il fehle par la Sphere. Mais mclmcs n’en pouuat voir J'vn ny l’autre, il fault eftre cflongnez d’enuiron deux dc-grez du collé du Nort ou du Su pour voir l’vn ou l’autre. LetreziefmcFenrierfctiouueient (prenans la hauteur à l’A llrolabc) auoir le Soleil droit pour Zeni amp;nbsp;cn la Zone, fi droit fur la tellequ’impollible deplus. Come ilscon-noiiroicntaux dagues plantées furie Tillac, qui ne rédoient aucune ombre.’ voyansfurecs entrefaites nombre de balaines amp;nbsp;les plaifans dauphins, fuiuis comme capitaines degroffes troupes de poilfons. Et le vingtfixicfincFc-urier, furies huit heures du matin defcouuri-rent la terre du Brcfil, partie de l’Amsriquc, ainfi nommée du nom d’Amcric '^efpucc Florentin , qui premier la dcfcouurit mil quatre
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''■îsnonantc fcpr. Ainfi ayons laiflé la terre ^fsMargaiats alliez des Portugais, amp;nbsp;ennc-^gt;sdes François: puis delcenduz au C.ip de ^^icjOÙ leurs alliez les Tauoiipinanbaoultsles “ftoyertiir,ouircnt nouucllcdc Villc-gangno 'irciitc lieues de là. Siijuc le k-ptieline Mars iîy.ayant la haute mer à gauche vers l’Eftjils ^trerentcnla Riuicre de Ganabara,que les portugais nonunent de laneiro: pour ce peut ^tc qu’ils la dcfcouurirét leprcniicr lanuier. ^is chacun defeendit en l’Iflc,amp; Fort appelle
Colligny par Villc-gangnon , en mémoire ^tl’Admiral; où le dixiclme Mars Ville-gan- ^rrhtudes Ironies rcçeuc amiablement ,auec promefle ^’y planter la foy. Puis tous an'cmblez envne Petite falle au milieu de l’Ifle, leMiniftrcM. jii l’icrreRichierfdcpuisMiniftrc delà Rochel-''jtiómc de riflc)fic le premier prefehe au Fort lit Colligny,qui fut bien tort mis en defenfe à 'îvenue de tant de gens qui trauailloiét com-■ScàPcnuy.
C E faiâ,Villc-gangnon cftablit ceft ordre, articie 'lu’outrc les prières publiques qui fe feroient îQuslesfoirsayans laiflebefongnc,les Mini- Ordreijui fttesprefeheroient là deux fois les Dimaches, Viüe-^an^HS tous les iours ouuriers vne heure duratique
Its Sacremens feroient adminiftrez ôc la dilci-pline Ecclcfraftiquc 5c forme de la policeipra-tiquee cotre les côtreuenans. Or bien qu’ils ne Hiflcnt tous fort difFcrens au commencement Differcm tnlaRcligion:fi eft-ce que depuis que l.i plus part d’eux curent vne fois célébré laCcnc,fe- c„isduBre-ftrangerentpeu à pculesvns des autres. Car fil.
-ocr page 294-outrepluficurs points, tous ne confentoient pas à et que les Minifttes enfeignoiét, que I e-fus Chrillpar la vertu de fon (aitid Elpritfc cômuniquc du cicipour nourriture fpintucllc à ceux qui reçoiiicnt les lignes en foy : ains maintenans que le corps n’clloit changé en iceux,ncpouiioicnt appréhender autre madu-catiô que corporelle,reelle amp;nbsp;clFcólucllc.Tou-tesfois il enuoya quelques vns en France pour en auoii l’auis des plus fameux qu’vns qu’autres.11 enuoya aufli au Roy Henry, dix ieunes fauuagcs pris par les alliez amp;nbsp;véduzà Villc-ga-gnon no baptifez:defqucls le Roy fit prefenrà qui bon luy fembla.Oràla fécondé Cenciour dePétecorte,alleguârqnc S Cyprian amp;nbsp;S. Clement auoict eferit,qu’en la celebration d’icelle il failloit mettre de l’eau au vin;il vouloir que celàfe qu’on creuft que le pain amp;nbsp;levin confacré profitait autant au corps qu’à l’amc. Qjfil falloir melier du fel de l’huille auec l’eau du Baptcfmc. Qjfvn Minilire ne fe pou-uoit remarier en fécondés nopces félon le dire de S.Paul à Tin)Othce,que rEuefquc foit mary d’vue feule femme,amp;plulicurs autres maximes efqucllesillcurdonnaàcognoillre qu’il vouloir tout remuer à fa fantalie, corne Vice- Roy amp;nbsp;fouuerain en ces carriers. Somme qu’il leur monftra alfez roll apres, qu’il vouloir ellablit la Religion Catholique en ces païs Ce qui fut occalion d’alicner les cœurs de la plus-part de fesgenstaufquels il défendit ne bailler plus les gobelets de farine de racine que chacun recc-uoir par iour.Tcllcmét que bandez auec ceux
-ocr page 295-Des trois mondes* t H^iluy reftoientdeuant la venue de ccux-cy; quot;’n moins mal contens, pourcc qu’il les te-’oit cnchaincz.’amp;punis rigoureufcmcnt,pour 'fcju’ils aiioient coniuré le iciteren mer, au '''oycn qu’il les faifoic trop exccffiucmcnt tra-**illcr amp;nbsp;mal nourrir.’fc retiterct aucc les Säumiges,attendant qu’vu nauire du Haute euft fa ''iurge de Btcfil pour retourner en Frâce.Entrc ^qucls eftoit Lcry qui en a fait vn difeours, ’yant demeuré dix mois en ces cartiers. La ri-•iercdcGcncure demeure Iclon les François
vingt-rroifiefmc degré au-delà l’Equino- Gtnmretu ^ial,dtoiól fous le Tropique du Capricorne, GMabar^ fort de mer bien frequente par le François en '»code duBrcfil,fauançant furies terres. Elle •tnuirô douze lieues de long, amp;nbsp;en quelques 'odtoids fept de largc,cnuitonncc de montagnes alTez hautcs.Laifsât la mer pour y entrer, ilfautcoftoyer trois petites Ifles inhabitables, ^cfquellcs on fc doit bien garder,catrcmbou-thcurçen eftfafcheufc.Puisil y fault paflervn deftroit de demy quart de lieue en largeur,ayât iucofté gauche vne haute roche amp;nbsp;plus auant *niutredccent pas de tour, duquel les flots forcèrent Vilic-gangnon de defeendre fes pic-Ces, amp;fe fortifier à vne lieue plus auât cnFlflc, de demie licucf de circuit, fix fois plus longue lt;luclargc,cnuironnec de petits rochers à fleur d’eau qui empefehent que les nauires n’en approchent qu’à la portee du canon.n’y pouuant les barques mefincs approcher que du cofte du port à l’oppofite de l’aucnuc de ha grand *ncr.Ayant deux môtagocs aux deux bouts, il
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fit faire fur chacune fii maifonnettc, 5c furie rochcraumitandel’lflefamaifon: autourla- ' quelle cftoicnt les autres cafes pour le prefclie lt;nbsp;amp;nbsp;demeure du refie , aucc gros bouleucrds 1 pour rartillcric,rcuefiuz de telle quelle maço- , i ncric. Le relie des lotjes comme les Sauuasjcs I en onrefiéles oiiuriers,aufiî les ont ils bafiya I leur mode, aflàuoir de bois rond 5c coiiucrts II d’herbes. Qiu fur tout ce qu’il nomma Col- ]
Lnancc antarîique. Car les Fran- J 4»tdrt/5lt;(«. çoisne tenoientrien en terre, fors quelques ( mailonnettcs le long de Geueurc,au lieu qu’ils J nommèrent la Briqueterie,5c vn montdiâle ' ’ mont Henry,5c l’autre Corguileri du nom du '1 Chef Quatre lieues plus auant que l’ifie Fran- nbsp;nbsp;(
çoifey en a vne autre nommée la grande Ifle . habitée des Tauoupinanbaoults,aueclcfqucls ’ ils trafiiqijoient librement.
ARTICLE L E pays y efi bon 5c fertil à tout, roufiours ’ ?• verdoyant comme en May. Les hommes 5c ’
Katurel fir fcmmcs nuds,prcfquc fans fbv, fans lov,ny rc-façons de j4t- ... n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• r ' c ‘ ■ s
re des ^me- l'g’on.iJs 1 eiitraiment fort, toutes fois ; iTiais * ricains,ni,m- haycnt d’autantlcurs cnncmis.-contrclefqucls snrz,fgt;arau. ils voiit au combat par ordrc,Ies plus aagez les lielss^^*^*' P’'C'T^’‘^^5gt;lt;^ôduirsparlepIus vieihaueeflefehes
5c großes malfues. Viuent (ains iufquesà cent ’ amp;: fix vingts ans,ôc cotent leurs aages par Lu- ' nés,(ans foucy,ambition,auaricc, glouionnie, nbsp;nbsp;’
parcfie,cnuic,ialoufie 5c telles autres paßlons ' fources denoz malheurs- Attendu la region ’ chaude où ils habirér,ils ne font pas tant noirs J que bazanez. Ils ont le douant de la tefte raze comme religieux, 5c Je derriere pendant. Les
femmes 1
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femmes vont cfchcueiccs amp;nbsp;les oreilles pet-tees de pierres verdes, amp;nbsp;les homes les teures: fc bigarrent de diuerfes couleurs, mefmemcnc du fruid Genipat qui tient fort, llsf’cmplu-tnaiTent des plumes des poules, dont les Portugais leur ont porte l’engeance.Ils ne Icmcnt »y plantet, bien qu’auiourd’huy les Poitugats yayansbled amp;nbsp;vin, raôftrcnt que la terre y eft propre à touttains viuent de deux fortes de ratines nommée» Aypi amp;nbsp;Moniot.Iefquelles en trois mois deuiennét groffes comme la cuilTc d’vn homme,lôgucs de pied amp;nbsp;demy: puis les fethent au feu iur le boucan par les ftmmes (car les hommes ne fen meflcnt)où à forte de les racler les mettent en farine,amp; dans de grades poifles de terrcs,mcttcnt cefte farine fur le feu la remuant fans celle amp;nbsp;fe forme comme dragee d Aporicaire.Ils en font vue qui fe garde mieux pour porter en guerre. L’autre qui fetnble du mollet de pain blanc tout chaut à tnîgcr,la prenas le«, hc auec les quatre doigts, Us la iettent dextre.nent en bombe amp;nbsp;n’en fçauroiét faire pain qui fuft bon, mais bien de 11 boüillie.Le Maniot n’eft bô qu’en farine, amp;nbsp;tftpoifon mange .lutremét Mais bit n que les lgt;ranthes foientaifeesà rompre comme che-t’fuottes; autant neantmoins qu’ôn en fiche 'U terre,autant de grolTes racines dans trois ’'lois. Ainli le Maix ftrt de bled ailx Indiens. ('inJttSrt-Êllcs plantent aulfi de l’Auaty, qui cft comme fihent. liled Sarrazin, pour mclme ctfcôl pour faire
’ 'in blât amp;nbsp;clairet. Apres qu’elles ont decoup-pc l’A y pi nbsp;Maniot auffi menu que les raucs à
bb
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P 'Htén
mettre au pot par deçà, amp;nbsp;fiit boullirpaé morceaux aucc eau dans grans vailTcaux de terre , les voyans amollies, laiflent refroidir. Ce faift,accrouppies au tour du vailTcau (car les hommes tiennent cela indecent à eux) prennent des rouelles, les mafehent dans la bouche, reprenans chacun morceaul’vR apres l’autre aucc la main, amp;nbsp;les remettent dans d’autres vaifTeaux de terre qui font tous prefts fur le feu auec Vn bafton jiuA ques à ce qu’il foit affez cuir, fans le couler ny palfcr ; ainsverfant tout cnfemblc dans d’autres plus grand^, apres qu’il a vn peuefeume couurans les vaiiTcaux, elles le laiflent repefet quelque cfpacc de teps. Ainfi en font clics da ce gros mil Auaty pour le brcuuage qu’ils nô-ment caouin, dont ils fe coiffent mieux que toutes nations du monde, ne mangeans tou-tesfois quand ils boyuct, auflî ne boyuent-ils en mangeant comme nous. Ne mangent qu’à leur faim en quelque teps que ce foit,fans dire motamp;à part,Mais ilscaouinent cnfcmbleés fcftcSjOu quad ils tuet amp;nbsp;manget leurs prifon-niers ennemis,amp; dâfcnt en rod aucc des panaches liez fur les reins,fcparcment des femmes amp;dcs filles qui dâfcnt à part.Ils magentlc Ta-pinoufsôforte de vachc,des fangliers,poif50s, fruits, poules,phaifans amp;nbsp;autres belles :dcs crapaux, des ferpens Se autres animaux qu’ils boucanét.C’eftàdircilsfichéten terre quatre fourches de bois,grolles côme le bras, difiâtes en quarre de trois piedz,cfleuccsdedeuxamp; demy.’ fur icelles des baflonsàtrauersàdeux
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fets pres l’vn «ie l’autre en forme de grille qu’ils nómét bouca:mcttct la chair dtfliis par pieces amp;nbsp;auec du bois fee au delToüs quinc fed que feu let amp;nbsp;peu de fumée,la tournet de lt;lcmy quart en demy quart d’heure,amp; la laifséc ciiyrc tat qu’ils veulent . La guerre qu’ils font 6’cftpourauaricc,paillardife,ambitiô ny autre tôuoitifc,que pour veger leurs patens amp;nbsp;amis llortSjamp;masez en ces querelles. Ils ont leurs _ ucapcs,qui lont leur elpees amp;nbsp;mallucs de bois ;touge ou noir,rôdcs ou en oualle au bout , amp;nbsp;lieux paumes de largeur.-cfpelTcs d’vn pouce, ’fichas corne vnc cognée.Puis leurs Orapatz, qui font leurs arcs de mcfmc bois dur, plus foides que les nofttcs.LCS fléchés ont vnc braf icdclôgucur de trois pieces : le milieu du ro-feaujlcs autres parties de bois noir, fi bic rapportées aucc petites pelures d’arbres qu’ipof-^Blc feroit de mieuxiau bout ils mettet des os Pointus de demy pied de quelque bois de Ca-‘‘tsen façon de lancette amp;nbsp;piquant de mefme, ^ffouuct le bout d’vnc queue depoiflbn , qui 'ftfort vcnimcufc,amp; depuis la venue des Por-’Ugais amp;nbsp;François vncpointe de clou à leur c-'tple.Leurs rondelles font du dos dccuirfcc îfcfpais duTapirouflbu ; befte raportant en ?fideur, forme amp;groflcur d’vnc vache fans 'Ornes;largcs,tondcs amp;nbsp;plates:ils ne fen cou-^fét pas au combat nudz qu’ils foiét,afin que ne les cmpcfchc; ains leur feruét pour fou-‘tenir les coups de flèches des ennemis. Ils fôt 'file-fois dix mil cnfemblc fous la guide des Mlards, amp;nbsp;en queue pluficurs femmes leur bb ij
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tfamrt Ju InJttin.
PrlftniitTI mangez^.
portct leur ncccflîtc.Marcher amp;nbsp;logéencant- d moins par ordre fans Marcfchal de logis. Au- H cuns portons des cornets qu’ils nomment Inu- Hi bia, gros amp;nbsp;longs de demie pique ,amp; au bas bf'ut large de demy pied corne vn haut bois: It foiians au milieu des troupcs,auec fifres amp;nbsp;flu-tes.faidesdesos des bras amp;nbsp;cuifles de ceux lô qu’ilsont marge, dtlqucllesils nccclfent de t haiollei pour inciter d’en faire autant à ceux .iç contre Itfqucls ils marchct.S’ils vont par mer, di ils coHoyét la terre dans leurs barques plates, ;lt; nommées Y gat, faidles ch.it une d’vnc feule 5) clcorcc d’arbre peic du hau t en bas, pour ein- 5 quantchommes, vogar.s auec vn auiion plat fl parles deux bouts qu’ils ticnnet au milieu: Ils tafehent premièrement à furprendic.Si que |f| nombre des plus hardis allas vnc iouineede- lt;( uant,attendront vn iour cachez fur terre le fi moyen de fuiprcndrc tous ceux d’vn village. }gt;( Car rien n’cft ferme, Si tuent tout : autrement il’ fils fc rencontrent à la defcouucrte,dcmcnans Jt les bras ils crient amp;nbsp;fifflct fi fort que merueil- fi les, co'jurans l’air de coups l'e flc(clie5,amp; fe tt combattent iulques à la vidoire,quicftd’cm- lt;i mener les prifonniers amp;nbsp;les manger, en ven-dans quelques vns aux Chrefliens leurs alliez-Ils traidei.t délicatement lc.s prifonniers,a’uf-quels ils donnent des femmes, voire leur fille tt pour les (eruit en tout amp;nbsp;la inarieraiicc luygt;,'lè non des hommes aux femmes prilonuicret. *11 Puis au tour bien emplumanc,iojeux 8c (e'iî- 'll tant a’ar.oir tant rue amp;nbsp;mange d’eux,cft lié pstjti deux Sauuagcs, l’vn à dioiôt l’autre à gauche,ƒ
-ocr page 301-DES TROIS MONDE sJ II ^’vne corde de coton ou cfcorce d’arbre,fi fer-*»c par le milieu du corps que bois les bras il 1c peut rien remuer. Ayant liberté de letter à , loiis les alîiftâs qui font quelques fois plus de Itois mil,tant de pierres qu’on luy aura là por-Icpour ccftefFcôt.Puis celuy qui le tcnoit pri-^nnicr bien emplumé amp;nbsp;qui n’aura paru tout lciour,fc prefentant auec fon efpee,luy démâte fil n’eft pas des Margaias leurs ennemis. Il fit que ouy ,amp; qu’il a niâgé fes patés amp;nbsp;qu’on «vengerabien. Cefaiftluy donne fidroich oubs l’oreille, qu’il le rend mort : amp;auflîtoft femme amp;nbsp;autres qui le feruet, ayans vn peu Heure à fes picds,font les premiers à le decou-«?ctamp; manger. Dont les vieilles fur tour font -plus friandcs,qui apportent de l’eau chaude amp;nbsp;licspierres aiguifeespour le lauer amp;nbsp;decoii- J,s de chair Pcf.auiourd’huy les Chreftiens leur ontap- himutim. lt;portédescouftcaux,chacuncnafa part corne fvn pourceau. Car ils mangent tout, fors les ■fients qu’ils enfillent pour clcharpes, amp;nbsp;les os pour fifflets,amp; aucuns pedent les teftes à leurs 'ïfes.Ils boucanent les pieces comme i’ay dit, en font autant des enfans qu’ils auront cuz , inleur prifon,tant ils défirent öfter la memoi-, le de la race ennemie. Le meurdrier Ce fait fou-. ^lin incifer les mamelles,cuifles amp;nbsp;fcfles,qu’il ; Jcint d’vn ius pour demeurer à iamais, afin de ,‘lcnionfttcrplus vaillât.Commeils n’ont for-i,,1'cd’cftat,nyrov,ny loyiauffi n’ont-ils aucu-rilcfoy.EtbienqucledircdcCic cron foit te-,(Wude tous, qu 11 n y apeupic ii lauuage,qui ;,i’ayefcntîment d’vnc diuinité : toutesfois ils bb iij
-ocr page 302-TKOISIESME LIVRE ne connoiflent aucun Dieu, cclcfte ne terrien : amp;nbsp;par confequent fans formulaire amp;nbsp;lieu depute pour faflembler,prier amp;c feruir Dieu ! ils viuent en toute liberté, fans nommer mefmes ny diftinguer les iours par noms, ne cotter les fepmaines , mois ny années; tout leur eft vn . Us nombrent amp;nbsp;retiennent feulement les temps par les Lunes. (Les **’■**»’“• Peropins, qui font cinq cens lieues au delà, factifioient au Soleil amp;àla Luneés Temples à ce deftinez amp;nbsp;auoientloy »police amp;nbsp;forme de religion. ) Ils ne fçauent auflî que c'eft d’eferiture, amp;nbsp;n’ont catafterc pour fignifiet chofe qui foit. Ils craignent le tonnerre qu’ils nomment Toupan : amp;nbsp;comme les Chreftiens leur difent que c’eftoitle grand Dieu qui fai-foit ain(î tout trembler, refpondoient qu’il ne valoir donc rien, pource qu’il les cfpou-pantoit de celte façon . Ils ont vn bon fens naturel, amp;nbsp;deuifent contre l’auarice amp;nbsp;autres pallîons des Chreftiens, qui fe mettent à tant de hazards pour aller chercher le bien d’au-truy, amp;nbsp;preuoyent de h longue main à l’adue-nit comme fi terre leur deuoit Faillir; euxfc jmmtrtaliti contcntans de ce qu’elle produit de foy. Ils croyent l’immortalité des âmes, amp;nbsp;que celles des plus vertueux ( c’eft à leur dire qui ont plus tué, amp;nbsp;mangé d’ennemis ) vont derriere les hautes montagnes,où ellesdan-çent és beaux iardins , auec celles de leurs ayeulx, comme aux champs Elifiens des Poètes . Celles de ceux qui n’ont défendu le pays , vont à Aiguan qu’ils nomment
-ocr page 303-DIÎ TROIS MONDES. nbsp;nbsp;nbsp;IX
diable , qui les tourmente inceflammcnc. Us font tant tourmentez de ceft cfprit quils nomment aum Kaagere , quils en , demandent fecours ; fc tourmentans en mille forces iulqucsàle voir en diuerfes formes de belles; promettant de croire en Dieu fils en pcuuent cftre deliurez. Mais le peril pat ' le, la mémoire en eû perdue. Et bien que tous les Philofophes anciens ayent ignorélarefur-icôlion,rHiftoire des Indes Occidentales Riaintient, que ceux de Cufco amp;nbsp;voifins la ctoyent. Mefme comme les Efpagnols fouil-, loyentles fcpulchres pour y trouucr de l’or, iettanslcs os deçà delà , les prioient ne le faire pas, afin den’cmpcfchcrleur refurredio. Apian aulïl le maintiét entre les Celtes. Tout Cela fert contre les Athées, quinereçoyuent DîMti celà, ny les diables qu’ils difent feules alFe- DmonsioM ftions. Car elles ne (croient tant vehementes, pour faire ce que Aignan fait entre ces Ame-ticains.Donc cestrois points les rendent in-cxcufables deuant Dieu, tant en ce monde qu’en l’autre. Car il eft dit par rApoftie,qu’o-tes que nicu es temps palTez aye lai(Te tous les Gentils chtminer en leurs voyes : que cependant en bic faifant à tous, enuoyant la pluie ducielamp;les faifonsfertiles, ilnefcfl iamais laiffc fans tcfmoignagc. Si donc ils nelerecó' noilTcnt, cela vient de leur malice . Car l’in-uifible de Dieu fe voit par la creation amp;nbsp;effeds du monde . Outre ce ils ont de faux prophètes amp;nbsp;abufeurs nomez Caraibes; Icfqucls allans de village en village , leur bb iiij
-ocr page 304-TROISIESME IIVRI font croire que coramuniquans auec les cf-prits, donnans force à qui leur plaift, pour vaincre leurs ennemis , amp;nbsp;faire croiftre les fruiâs amp;nbsp;racines de la terre. De trois ou quatre en quatre ans, ils font vnclolen«ité,oùlcs villages voifins fallcmblent, les hommes Ic-parezdes femmes amp;nbsp;elles des cnfans,dixon douze Caraibes au milieu qui murmurent, , puis efleuent leurs voix hc,he,hc, he. A quoy Ä»»» 10. les femmes amp;nbsp;enfans rcfpon lent plus bas. Ce Dances Jet fait (’clcliauffeiit Cli.ins amp;nbsp;hurlans fi fort.qu’el-jnJiens les fembTcnt roinbctdij hault mal. Puiscliss ^MatfonsvU ci'fans reuz, les hommes chantent d’vn dt accord mcriicilleux bien que naturel, en mai-tùeuredet foiis tondes amp;nbsp;longucs commc Ics treilles de jitJtens. bois pirdeçaamp;couuertures d’herbes ou braches longucs de cinquante,foixante,quarre vingts ou cent pas Là eu trois ronds amp;nbsp;nombre de Caraibes au milieu des hommes,pte» l’vn de l’autre fans fe tcnii pu la main ny (ans (c bouger d’vue place, courbez fur le deuanr, guidans vn peu le corps, remuans la i.ambc amp;nbsp;Eieddroiiff ,1a main droiôle fur les fefies,lc ras amp;nbsp;main gauche pcndans,danleat amp;nbsp;chà-tentvn long temps. Les Caraibes'richement parez de bonnets amp;nbsp;btaflelets de bcllesplu-mes de toutes couleurs : en chacune main vn
Maraca qui font fonnertes faiôles d’vn fruiiâ plus gros qu’vn œuf d’A uftruchc; afin difent ils,que l’efprit parle puis apres dans icelles, amp;nbsp;les font founcr à toutes reftes. Lefquels fauâ-çans Si Autans en deuant,puis reculant en arrière; ramuent dcplacc.Cc que ne font Icsau-
-ocr page 305-DBS TROIS MONDES. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1}
ttcs.Etfouucnt prenans vnc canc de bois longue de cinq pieds,au bout y ayans de l’herbe petun feche amp;nbsp;allumee;cn fe tournans amp;nbsp;fou-Hans de toutes pars la fumee d’icelle fur les autres fauuages leur difer.t : Afin que vousfur-tnonhez vos ennemis, receuez tous l’efprii de force. Ils chantent fi mclodieufiment d’vnc Voix plaintinc amp;nbsp;comme enroiiee, amp;nbsp;danfint aucc telle cadence amp;nbsp;refrain fi iufte à la ballade, que c’eft merueillc : finillànt deux ou trois heures aprcs,ils frappent du pied contre terre plus fort que deuât,amp; apres que chacun a crache deuantfoy, tous d’vnc voix pionon ent trois fois,he,hua,hua.D’ordinairc ils y regrettent leurs anceftres fi vaillans, à ce que difent Icstruchcmcns de Normandie qui y ont les z premiers defeendus. Toutesfois ilsfc confo-lent en ce qu’aprcsleur mort,iis les iront trou-lier derriere les hautes montaignes où ils dan-feront amp;nbsp;fc refiouyront auec eux . Puis ils menacent à toute outrance les Ouctacas amp;auttcs ennemis d’eftrebien tort pris amp;nbsp;mangez pat cux,comme leur promettent les Caraïbes. Ils entrcmeflcnt en leurs chanfons : Qiu les eaux feftans vnc fois dcfbordecs, auoient couuert toute la terre, où tous les hommes, fors que leurs grans pères qui fcfauuercnt fur les plus haults arbres de leur pais, furent noyez. * Voylà comme faute d’cfcriturc ils ont ainfi que les Poètes,falfific I’Miftoire du dclugc,dôt leurs anciens ont ouy parler. Les Caraïbes y , font puis apres traitez gorgiafcmcnt.Lcfquek de village en village font accouftrer en chaf-
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TROISIESMB HVRE que maifon de CCS hochets OU fonnettes Ma-racasauec force pJumaflerie. Lefquellcs ainfi parées hchanslcplus long du haftou qui eh à trauersdans terre,amp; les arrengeans, ils commandent qu’on leur donne à boire amp;nbsp;à man-tiolttrie iet gcr,faifans croire que ces fruiâs Si cl'peces de courges ainfi crculées,parées Si dédiées,mangent Si boiuent lanuift. Si que les tenans ainfî par quinze iours ou trois femaines, leur diftribuent fainôteté,amp; qu’en les Tonnant i’eC-ptit parle à cux,fort fâchez h on prend les via-des à ce dediées, non moins que li on dit que les Caraïbes mangent cclàamp; qu’ils les trompent. Vn vieillard ayant auceplufieurs autres entcntiucmçnt efeoute leur parler de Dieu; luydift enfin qu’ilstenoient de leursprede-ccfièurs, qu’ilyauoit beaucoup de centaines d’années qu'vn Mairfils nomenc ainfi le François ou cftranger) vertu amp;nbsp;barbu comme eux, ayant crté en leur terre, auoit annonce le vray Dicu,auqucl ilsnc voulurent croire; amp;nbsp;en figue de maledidio il en vint vn autre qui leur donna l’cfpcc, dont depuis ils fertoient toul-iourscntrctuez.Si bien que tous fe mocque-roient deux, fils changeoicntde fi ancienne crcancc.Nicephorc récitant l'Hirtoire S. Matthieu,dit bien qu’il aprcfchél’Euagilcau pays des Canibalcs qui mangent les hommes, auffi font ceux-là.Et outre y a vn pays non fort cf-longné de ces Brcfiliens,qui crt tel.Puis S Paul le prenant du P(êaumc,Lcur fon,dit-il, ert allé par toute la terre, amp;nbsp;leurs paroles iufquesau bout du monde. Ce que pluficurs attribuent
-ocr page 307-tgt;BS TROIS MONDES. I4
aux Apoftrcs amp;fucccflcurs qui ont ptcfchc en fi lointaines prouinccs: voire iufques en Indic amp;nbsp;Tartaric, où y a encores des Chreftiens. Quant à leur fourcc,rauthcnr dcrhiftoireln- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tjj.
dicnne, penfeque leurs anceftres chaflczpar Icsenfans d’Ifracl de certains quartiers delà terre Cananéenne, amp;nbsp;mis dans des vaiflèaux, auroient elle iettez là, d’où ils n’auroient peu aller ailleurs. Ils ont tant de femmes qu’ils en peuuent nourrit, amp;nbsp;attribuent l’abondance à galcntife. Elles viucnttoutcsfois paifiblcsSc lansialoufic, ores quetoufiours l’vnefoitla plus agrcable.Ils ue prennent leur mcre,flt;xur, ne fille à femme : mais tous les autres degrez leurs font bons. La feule proraefl'e ou fimplc icfuz du perc.fâit ou rompt le mariage. L’a-dultere du cofte des femes leur eft en tel hor-reur.quc fans autre loy que naturelle,elle peut eftre tuée par fon mary,ou du moins répudiée amp;nbsp;renuoy ce aucc honte, V ray eft qu’auant le mariage on ne foiâ: difficulté de Icspoftituct au premier venu. Et bien que la région foit chaudc,ils ne font fi paillardsqu’icy.Lc rranail d’enfant n’cftgrand,amp;fi eft de peu d’heures, fen allans les femmes trauaillcrauffitoft. Les peres les nomment de noms d’arbres, fruidfs, arcs amp;nbsp;telles chofes à plaifir. Et leur font ordinairement des petits arcs,flcfchcs amp;nbsp;efpées, pour les habituer à la vengeance de leurs an-ceftrei. Leurauoir noué le boyau,couppent le refteà belles dents;amp; fans linge le mettent en nbsp;nbsp;z
vn liôt de coron pendu où ils couchent, Sc aucc petites pieces de bois Icsnettoyent fans
-ocr page 308-lobbert I.
tr.fol’
TROISIBME IIVRÏ autrcfoingny maifoDjlespcinturans de cou-leurnoirc amp;nbsp;rouge.Ilsaymcnt plus les mafles, amp;ncfadonnent qu’à chafler les belles,tuer amp;nbsp;mangerleursenueniis, les femmes Eiifanslc relic amp;nbsp;trauaillaus plus que les hommes. Ils ont la compagnie des femmes leerer, amp;nbsp;non en public. Lelqnclles n’ont point de fl, urs, amp;nbsp;fi fourmillent en enfans contre le dire des Me* dccins amp;nbsp;Philofophcs.Ils fentr’aymet amp;nbsp;f’en-trcfccourcnt. Mais leurs rares querelles fefi-nillent fans fccoursd’autruy fur le champ. Le blefleur ou meurtrier reçoit la peine de pareil ou talion,par les parens de l’oficnfé. Ils ne demeurent que cinq ou fix mois en vn lieu. Si qu’cmportanslcur grandes pieces dc'^ois amp;nbsp;grandes herbes de pindo, elloffc amp;■ couucrtu-re de logis.-vont à vn quart de lieue de là planter leur village,qui retient le nom premier. Ce qu’ils difen t faire pour châgeans l’air f en trou» ucr mieux. Que fils failoient autrement que leurs grans petes,ils mourroient foudain.Cha-cun Moulfaca peic de famille, a fes terres qu'il choifit fans foing de partage ny bornes comme noz auaricieux. Leurs meubles fontlnis, lits de coton en manière de retz ou filets à pef chcr,amp; autres tiflùs comme caneuas,longs de quatre à fix pieds , larges d’vne bralTe aiiec deux boucles de coron aux deux bouts pour les pendre amp;nbsp;lier.Les femmes font le mcfnagc amp;nbsp;vaifTcaux de terre qu’elles polilfcnr comme plomb d’vncliqueur blanche amp;nbsp;les peignent gentimcnt.Char un ellr.mgcr prent vn Moufi fàca en chacun village cemme patron, duquel
-ocr page 309-DIS TROIS MONDES.
ilcft fort bien traiâc,aymcamp; fccouru contre tous.Mais 11 k fault aller voir deuant qu’aller aillcurs.Ils mangent amp;nbsp;boiuét à terre,amp; pour-cc qu’ils ayment fort le feu,ils demeurent peu fans en auoiv,nicfmemcnt la nuid amp;nbsp;crainde d’Aignan. Ils ont deux tfpcccs de bois: dont rvncptcfeiucauflî tendre que fil eftoitàdemy '* pouiry,amp; l’autre fort dur: L’ayansaguifcaufli poindu.qu’vn fufeau pat vn des bouts d’vn bafton dur:long de deroy pied: mettentcefte poindc au milieu d’vne piece de l’autre tedre, couché plat cotre terre,ou fur vn bois,amp; tournant fort fouda;n ce bafton entre les paumes des maiqs lomme fils vouloiét percer l’autre.’ mtyend’tn de cefte royde agitation de ces bois fichez l’vn Autir. dans l’autre,fort non feulement lafumee,mais auflî telle chaleur, qu’atiec du coton ou fucil-Ics feches d’arbres prtftes comme à nous le drapeau bruflc ou cimorccpresicfufil ,lefcu fi prend auflî toft. Les malades fc font fuccer aucc la bouche,le lang amp;i humeur de la partie offenfec par l'vn dcleurs amis,S:quelques fois par des abufeurs dids Pagcz,qui eft à dire Barbiers ou Médecins, qui leur font croire qu’ils arrachent leur mal.’voire qu’il leur prolongée la vie.Outre les fieures,amp; maladies à eux cora-muncs.bien que non tant qu’à nous cxceflifs amp;nbsp;en climat moins tempéré que le leurils en ontvnc incurablcnommccPiau,laquelle bié qu’elle vienne plus de paillardifc qu’autremét; fi prend-elle auflî aux ieiincs qui en font couverts comme de verolc.’fe conucttiflàfit en pu-ftules pl,us larges quclepoulcc,quifcftendcnt
-ocr page 310-TROISIESMM t i V R B par tout le corps iufques au vifage, amp;nbsp;en por«! tent les marques à iamajs. Si le malade ne demande viures, iln’enauroitdedix ans,amp; ne
laifle l’on de boire, chanter amp;nbsp;dancer pres de Juy. S’il meurt j c’eft pitié des hurlcmcns amp;nbsp;plainéles.des femmes raefmemcnt qui racontent fes louanges de bien tuctamp; mangcrles hommes fur tout; côme en Ecart amp;nbsp;quelques endroits de Gafeongne. Demie heure apres la *”**'^' mort, amp;nbsp;luy aiioir lié bras amp;nbsp;pieds, cnueloppc
de fon lit de coton,cft enterré en vnc folTe ro
de amp;nbsp;profonde 5c prcfquc tout debout auec quelques colliers ^plumalfcrics qu’il aura le plusaymé, comme les Indiens du Perufont leurs Rois amp;nbsp;Caciques auec quantité d’or Si pierres precieufes.Et noz Celtes ancicnnemet auec le plus beau de leurs meubles, amp;nbsp;la femme quilesauoir le plusaymé. Et de crainte qu’Aignanles deterre amp;nbsp;mange foudain, ils mettent fur terre, farines, volailles, poiffôns, caouin amp;nbsp;autres prouifiós pour repaiftre l’ef-prif.continuans iufques à ce qu’ils eftiment le corps pourry.Prefque comme les Rabins lu-J.14. lt;laïques,qui tiennent que le corps eft laifle en jfa.6^.14. la puiflanccd’vn diable nommé Zazel ouA-zazel,qu’ilsdifenccftrc appelle Prince du de-Viablts^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Leiiitique. Voire que pour confirmer
géant les «fl crreur,ils dcftoumcnt Ics paflàgcs do l’Ef-maris. criturc où il eft dit au Serpent. Tu mangeras la terre tout le temps de ta vie.Car puis,difent ils,que noftre corps cft terre amp;nbsp;limon,amp; delà poudre quot;de la terre qui eft la viande du ferpenr, illuy cft fuict iniques à ce qu’il foit trafmué en
-ocr page 311-Bes trois mondes. iS Jiaturc fpititucllc.AuflîPaaifanias racopte d’vrt diable Euritonius, duquel les interprétés des t^elphiens ont dit,qu’il deuoroit la chair de» iîiorts,amp; n’y lailToit rien quelles os, Ainfi les i Brefiliens laiflàns leurs villages amp;nbsp;mettans des Couuertures de l’herbe nômeePindo fur les fe-pulchres.rcconnoifTent leurs cymetieres: amp;nbsp;fî les femmes fy rencontrent,elles rcnouucllent leurs pleurs.
Doneques ne pouuat Villc-gangnon,Vice-Roy en ces quartierSjCÔpatir auec la plufpart de CCS homes reformez'.leurauoir défendu 3c retiré l’ordinaire defesviures, la demeure en fon fort, amp;nbsp;reietté de la côuetfâti» des autres, ils furet contraints fe retirer à la Briqueterie: où ils demcurcrent deux mois, 3c iufqucs à ce qu’ayans promis fix césliuresàvn Maiftrcdc nauirc qui chargeoit du brcfil,poiurc lôg,cot-tons,gucnons, faguoins,perroquets,6c autres chofés rares, eftant fur (on retour en France, fembarquerent le iiij,Ianuier,i5y8. auec le cô-gé 8c pafTe-pott du Viceroy. Leqlncantmoins dông à ce maiftre vn petit coffret, cnucloppc de toille circe(à la façô de la mcr)plcin de lettres qu’il enuoyoit à plufieufs,aucc vn procès fait cotre cux,amp; vn mandemër expres au premier luge à qui on le bailler oit enFrace,qu’en Vertu d'iceluy on les rctinft ôcbruflafl comme hérétiques. Toutesfois auoir finglc en plaine mer auec grâds dagers 3c fi extreme famine, q tout mage iufqu’aux rats,oyfeaux8c couucrtu-res des coffres 3c rôdelles,ils eftoict prefts à fc mâgcrl’vu l’autrcjils virer terre le vingt-qua-
ARTICtE
4«
Turtle det Francell fe retinrent du
Breßl.
TROISIMSMB LIVRE
tricfmc May. Puis aucuns dcfccndcnr à Ho-dicinc,autres à Blauet amp;nbsp;Hanebou f’auoiifcï des luges aufquclson prcknta ces inforina-tions.Mais ayans plus de pitié d eux que d’en-uiede Iciirmal faire, fc retirèrent où bon leur fcnibla.Depuis ViJicgangnon ne rcceuant fc-cours d’aucun cndroiótdc la Fiance, veu les nouuclles que ces refehappez firent courir de fes porte mens; amp;nbsp;les Portugais le voyanspeti aymé amp;nbsp;afliftedes ficnsjcntreprindrcntdcluy cnicucr fonfortauec l’ayde des Margaias !lt;. autres fauuages. Si bien que crainde amp;: d’ap-prehéfioi) qu’il eut d’eftre boucane pariceux, ou crucifié par les Portugais, il quitta bié toll le par .-ramenant en Frâce tout ce qu’il y auoit ferre de plus beau amp;nbsp;lingulier 11 laillà neant-moins quelques (oldats dedâslefortjaufquels il pcomift fils tcnoicnr bon deux mois, de retourner auec Iccours.Mais allaiIJis par plus de quinze cens Portugais, amp;nbsp;chaudement pour-fuiuis,furent dans quinze lours faute de poul-dres amp;nbsp;munitions contrains de Ce rendre à cô-fiofit ion de vie fiuue.Qii’ils eurent en partie, es autres demeurans tfclaucs des Poitugais contre l.i foy iuree, le rt lie des François clga-rczç.1 amp;nbsp;là,bien qu’abandonnez de leurs cô-p.ignons jà en h lurc nfei peur reuoir la France,le vovans aicoinp.'gncz degens mal aguerris, m.il-ent.etinuz, voue du lont alengouris dcfiminc amp;nbsp;autre:, paniircrez : picmier qu attend! e la fu(eurd--l’lt; nm-inv ft. letirtrcntaucc les fauuagts-l.nHànsà !.i dilciction des ennemis deiouïrdelàfortcicJlêbaltieaux d.Ipens du Roy
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du Roy deFrancCjàlafucuramp;trauaildeplu-fieurs gens de bien . L’artillerie marquée des armes de France, auec fes armes amp;nbsp;autres mu-. nitions deguerre, furent portées à Lisbonne principale ville de Portugal en triomphe amp;nbsp;1 trophée de viéf oire. Les François ainfi retirez ! en terre auec leurs aliénez, vefeurent depuis ; àlafauuagine, iufques à ce qu’aucuns trouuc-j tent moyens auec le temps defe defrobcramp; I paiïer en France és nauircs Normans, qui def : tendirent amp;nbsp;chargèrent en ces carriers, mais plus rarement amp;nbsp;plus fecrettement que par le ’ pafle. Somme que tout le fruit de l’entcprife de Villegangnon mal conduite amp;nbsp;malheurcu-fement exccutée, futvn peu de renom,que les différends de religion qu’il continua depuis iufques alamort, pareferits imprimez contre les Proteftans, luy acquirent parmylc peuple François : fruftré parfa propre faute d’vn rené éternel,fcmblable àceluy q Chrifto ; fle Colô Génois,Americ Vefpuce Florétin,ies Pizarres,Cortez,Albuquerq , Pedraluarez amp;nbsp;autres capitaines Efpaguols amp;nbsp;Portugais, ont acquis par l’heureux progrez amp;nbsp;louable hn de pareille entreprinfe. SommequeleGouuer-I Heur du Brefil pour le Roy de Portugal falfcu-tade toute celle code; en laquelle les François dans peu de mois dcliberoient de def-■ cendre à centaines poury ellablir fous Ville-gangnô vnlicu de refuge à tous ceux qui tour-i nientez pour quelque occafion que ce full, I tulfent mieux aymé fuiure le hazard du bien
amp; du mal qu’ils y culfcnt peu trouucr. Auquel ce
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Premiere def-emuerte du Breftl par les PtttHgais.
cc Viceroy n’ofaperfîftcr, crainte d’cftrcrc-iioqué amp;nbsp;puny comme hérétique, ainiique portoicntles lettres qu’il rcceut de pluficurs delà Court, auffi toft qu’ils entendirent par Je raport des premiers, les grands moyens qui ry prefentoient pour y auancer la do-(îîrine de leurs ennemis. Voicy quand, par qui amp;nbsp;comment les Portugais ont defeou-uert , peuple , fortifie amp;nbsp;police rout ce pays.
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Au fécond voiage que les Portugais firent fous le Roy Don Emanuel pour la dcfcouucr-tedosIndes Orientales: Pedraluarez Cabrai partit de Lisbonne le neuficfmc Mars mil cinq cens, comme il eut delcouuert le Cap verd fuyuant la cofte de Barbarie, pour doubler le Cap de Bonne cfpcrancc, fur pouffé f ur la co-fle de l’Amérique. D’où auoir defcouucri le pays beau amp;nbsp;les fauuages d’antre port que ceux de la Guinée, fut confcillé d’y tenir, amp;nbsp;pour ce cercher vn feur abord. Ce qu’il trou-ua au Haute que depuis il fit appellcr Porto feguro, tant pour l’aiféc dcfcente,quc pour l’y eflrc veu frac delà tcmpeftcamp;borafqu-^ qui corn mençoit à fc Icuer. Defccdu,il vit au l en-demain lesfauuages comme efmerucillcz de leur venue amp;portcmans, contrefaire tout ce qu’ils fiifoyct à La Melle amp;nbsp;aux prières qu’il fit faire pour rendre graces de leur defcentc. Ce qui luy acreut le vouloir de defcouurir plus outre . loiiit qu’il fe perfuadoit que ces fimples gens reccuroyent aifement relies impreflions dedodirinc qu’on leur don-ncioit. Pourcc ayant mandé au Roy Ma-
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DES TROIS M O M D E S. iS
Mucl tout ce qui en eftoit : eut mandemenr auec nombres denauires accommmodez, de palFer outre,« la defcouucrte de tout lcpaïs:amp;
‘ ainfi peu à peu toute cefte cofte fut connue amp;nbsp;vfurpeepar les Portugais. Deuant que palfer outre, ievousdiray comme l’Italien Americ j Vefpuccladefcçuurit.
j Apres que Vefpuce futretourné enSeuile article delà delcouucrte des Indes Orientales fous le 5-' Roy Fernand de Caftille, délibéré de fe repo-lier pour apres retourner encor en l’ifle
Perles ; Manuel de Portugal l’ecuoya prier de Us ttrns l’aller trouucr en Lisbonne, amp;nbsp;le fit en fin vc- Ne»fues four hit, pour fous fon nom amp;nbsp;frais defcouurir autres terres. Ainfi partant de Lisbonne le dixicfme luillct mil cinq cens vn,print la veuc delà grand Canarie, amp;nbsp;fit voile Iclon lacofte d’Afrique vers l’Occident : où rafraîchi, cou-laiufquesà la cofte d’Ethiopie , outrepaflant auCapdeVerd, Et pource qu’il vouloir aller àl’Oftre parle Golfe Atlantique : drelia le Cap au Su:Si qu’en foixante fept iours batues de pluie amp;nbsp;autres grans orages nauigeansen luin toufiours pres l’Equinodial tendât l’om-breauMidy, arriuaà vne Iflequ’il iugea cf- Brefilpremie-'lorignee defept cens lieues vers Lebec, Et îu xvij . Aouft dcfcouurirent les terres Neufucs,païs doux amp;nbsp;vcrdilfant (dontils prindrent pofleffion au nom du Roy ) i'hargé debrefil amp;de cafte ; bien peuplé de '/îuuages cruels, fous la ligne vers Oftre.Mais ’yant enuoyé cinq hommes auec vn fauuagc
*^ud comme ceux de l’Amérique, ils les
cc ij
-ocr page 316-TKüISlESME LIVRE mangèrent. Sortansde là tirèrent entre le Ic-nantamp;le Siroc.Etauoir bien couru,vindrent au cap qu’ils nommèrent de fainét AugulHn, faifans voile par Libeccio huit degrez hors l’Equinoûial, Veil öfter. Luisen trouucrent d’autres plus humains; mefmes que trois (’embarquèrent volontairement pour Portugal. Celait auancereiit tant vers Aufter,'qu’ilsfe virent hors le Tropique de Capricorne . De forte que le Pole Antartique fe leuoit (ur l’o-rizon trete deux degrez, ayansja perdu Vrfa Mineur, amp;nbsp;la Maicut reftant fi balfe qu’à peine femontroitàlafin de horizon ; qui leur fut occafion defe gouucrner parles cftoilles de l’autre Pole; qui font plus claires, plus grandes amp;nbsp;en plus de nôbrc que celles du noftre, defcouurâs pres de fept cent cinquante li-jcs de celle cofte depuis le Cap de fund AugU“ ftin en dix mois . Toutesfois ne peut defeou-urir mines d’or ny d’argent. Si cjucrefolus de feiertet en vne autre mer, nauiguerent par le vent deSiroedes le quinziefmeFeuricr, que le Soleil l’approchoit de l’EquinotSiahrcrour-nans versl’hemifphere deSeptentrion; enfin fe retournèrent fi auàt que le Pole antartique cftoithautamp; hors de noftre orizon cinqua-tc deux degrez, cflongnez du port d’où ils cftoient pai ris bien cinq cens lieües. Ce fut le troifîcfme Auril que La tempefte fefieuafi grande , que tous penlbicnt périr : amp;lc feptiefme Auril virent les nuits de quinze heures , pourcc que le Soleil cftoit à la fin d’A-rics. Et lors ils defcouurirent la terre Neufue
-ocr page 317-DES TROIS MONDES. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le,
courans vingt lieues pourl’attaindrc .Or bien qu’elle foit belle, fi eft- ce que ne pouuans aucuns le remuer pour l’extrcmité du froid, brouillards amp;nbsp;obfcurité du temps : conclurct de retourner en Portugal. Car feiournans là d’auantage, ils efioient en danger d’eftre perdus, faiians les vœuz de pèlerinage amp;nbsp;autres accouftumez poureneftre (orris fansincon-uenient. Apres ce ils nauiguercnt cinq iours à grand courlc amp;vcnt en pouppeaucc le feul bourfet neantmoins, encor bien bas, entre
la Tramontane amp;nbsp;le Grec, pour aller rcco-noiftre la colle d’Eriopic qui cftoit loin de treize cens lieues. Ainu le dixiefmc May arri-Uerent près la ville de Serre-Lyone. Etlclcp-tiefmcScptembrc mil cinq cens deux à Lilbô-iic, ayans employc quinze mois amp;nbsp;vnze iours en celle nauigation: fans iamais voir l’Eftoil-le tramontaHc, ny l’Vrfii Maicurny Mineur que l’on appelle la corne, forcez de le régler par les eftoilles de l’autre Pole.
Seconinjiya-de t'effuce a» Brefit,cu^■ dant ader a Malacafeur le forta^ait, Malaea a fin ^rand traffic en Orient.
Puis fut employé pour dcfcouurir la ville de Malaca en Orient, pour le btuitdc tant de richelTcs qui y clloient.commc en vn magazin amp;retraittc de tous les nauircs qui viennent delà Mer Gangetique amp;dc l’Indienne, non moins que Calix, qui cil le logis de tousvaifi féauxpalTans du Icuantau Ponant. Malacha cil plus au leuant que Calicut, amp;nbsp;plus haute partie du Midy, en hauteur de trois degrez denollrc Pole . Tellement que le dixiefme May mil cinq cens trois, fut auec fix nauircs auxifles de Cap verd. Puis ayans le Sirocen ce iij
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dt aarint.
poupe, furent à Sierre-Lione, fè dcftournans de leur chemin pour 1’orgucil du General qui vouloir barre ce peuple amp;luymonftrer Ies forces. Mais la tempefte leur fit quitter, pour nauigucr par le Sudueft entre leMidy amp;nbsp;Garbin : où ils coururent trois ccnslieuës outre l’Equinodial vers Oftte. Ce pendant le dixicfme Aoull le nauire des prouifions de l’armee, fe perdit contre vn rocher d’vne petite Iflc, qu’ils defcouurirent non iainais habitée; à deux millicües de Lisbonne, n’y treu-uans rien que eaux clercs,arbres hauts amp;nbsp;vers, taupes d’eftrange groff'cur , canars à deux queues amp;gtos ferpens . Ainli Vcfpuce fc voyat efgaré du General de l’armee par ce dc-faftre: amp;nbsp;ayant fait fa prouifion, partit delà auec le vent d’entre le Midy amp;nbsp;Libcc, en gardant l’ordonnance du Roy, qui porte: que toutes nauires perdues ou fcparces de l’armee oudefon Capitaine, drcflàircnt leur chemin vers la terre qu’ils auoient defcouucrtc au premier voyage . Parce defcouurirent le port nommé la Baya de Tutti Santi auBrefil fous le Cap faindt Auguftin, entre la riuicrc du Brésil amp;nbsp;celle de faindl François : diftant trois cens lieues de l’Ifle inhabitée , oùilsfurent deux mois quatre iours, attendant le Capital- « ne qui ne vint point, Puis auec fa conferue, defcouurit enuiron deux cens foixantc lieues, amp;baftitvn fort àvn haureoù illailfa vingt-cinq hommes, y arreftans cinq mois faute de gens amp;nbsp;prouifions ne pouuans palfer outre. Puis aians pacifie le peuple voiün du
-ocr page 319-DES TROIS MONDES. 20 forr,oùilslaiflcrcn£ douze hommes cnuitail-Jez pour fix mois, portez d’vn vent entre le Grec, amp;nbsp;la Tramontane dit Noruod cft,arri-uertnt en feptante iours à Lisbonne ledix-huidiefmc luin, mil cinq cens quatre. L’af-fiette de cefte terre cft audelTiis dcladroiôlc ligne de l’Equinoftial du coftc d’Oftro dix huiddegrez,amp; hors delàfeigncurie de Lisbonne cinquante dcgrcz amp;nbsp;encor plus à l’Occident.
Les Frannçois toutesfois , Normans fur article. tous amp;nbsp;les Bretons, maintiennent auoirpre-iniers dcfcouuerts cestcrres:amp; d’ancienneté, trafiquer auec les fauuages duBrcfil contre la riuiere de fainâ; François au lieu qu’on a de- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„
puis appelle port Rcal.Mais comme en autres laijfent fait-chofes mal auifez en celà, ils n’ont eu l’efprit nbsp;nbsp;d’fntmde-
ny difcrction de laificr vn (cul efcrit public pour alfeurâce de leurs deffcins auffi hautains 'î'tùrs' beauv amp;nbsp;généreux q les autrcs.Tellemct que le Por- jeffeint, tugaiscômcdela théorique amp;nbsp;experience au fait des voyages amp;nbsp;defcouucrtes maritimes, fupetieurs à toutes natiôs: auflî en celà fe veut il attribuer l’auantagc d’eneftre paifiblc fei-gneur par le moyen de Pedraluarez. Lequel pour lailTerauant que partir nom cternel àcc-fte belle Prouince, fit haulTer au pl* haut de la plus grade arbrierc qu’il peut, vnc croix beni-fteauecroutes les folennitez qu’y peurét pratiquer les Preftres qu’il y auoit menez.La nô-tnantainfi terre deS.Croix,dôtils celcbrétla fefte en Portugal au j.dc ce mcfme mois.Ioint l’ordre des Chcualiers Portugais,qui portent cc iiij
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Ia Croix pour leur marque ordinaire , Les François feuls l’ont nommée terre deßrefil par ignorance de cequedelTus, amp;nbsp;qu’ils y ont trouué ce bois à cômandement : encores qu’il n’y Ibit qu’en vne contrée, laquelle mefme en frMeCroix porteaflèz d’autres fortes. loint que la terre fourijitay les tient couleur vermeille plus qu’autre. Donc-/■rÆncoM s’ot quesla Prouince de làinôte Croix iugeepar iMznmf« ter- jes Portugais partie de l’Amérique, l’vnedes Ttdii ßrtCil. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 J r
quatre parties du monde, de Ion cerammccc-ment demeure à deux degrez de i’Equi-nodial versla bande duSus.D’où amp;nbsp;par mefme codé du Midy, ellefcftcd à quarante cinq degrez.'eftât ainfi vne partie fouz la zone torride amp;nbsp;l’autre fous la repérée,corne afleure Pero de Magalhanez à Dom Louys Pereira gou-uemeurés pays de Sus. On la dit reprclentcr Vjprtjitnn Informe d’vneharpc,ayât versl’Eftle Royau-famdecroix “IC de Côgo S)C Aagola amp;nbsp;le Cap deBôneef autremtnt d» perance qui luy eft oppofite. fit l’Occident les iBrefil, hautes môtagnes du Peru. Au Sus, la terre
Auftralc de laquelle le feul deftroit de Magellan la feparc. Et la tient on la meilleure Prouince de toute l’Amerique , amp;nbsp;qui mefme ne manque demynes d’or amp;nbsp;d’argent, outremil autres coramoditez dont le Pérou Si autres ont faute. Voirelaplus fiinc de toutes, pourcc qu’elle ne reçoit que les vets Nor-deft. Sus amp;nbsp;le Sueft. On y comptent les trois plus beaux fleuues qu’on aye iamais veu amp;: Ltfltutu des A fçauoirceluy des Amazonnes,qu’au-t^ma^eitnei nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Efpagnols toutcsfois nomment
d^Ore^U», Orcglan du nom du Capitaina nauigant
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dcflus. Si qui àfon retour afl'euroit auoirveu trouppes de femmes comme Amazones équipées en guerre pour luy defendre la defeente à la colle, lieft à demy degré de l’Equinoôtial vers le Su; amp;nbsp;donne peu plus peu moins de trente lieues d’emboucheure : prenant fource d’vniac eflongne de cent lieues de la mer du Su, procédant des montagnes de Quito. Car les Efpagnols y ont nauigé fix cens lieues en auant.Le fleuue Maragnon diftantplus decét i, lieues de l’Oreglan.fc delbouchant en mefinc Mara^non. mer ayant fept lieues de large, n’eft gueres moinslong. Ilprcndfource des montagnes du Peru en la Prouince de Cufco, l’vn des ic-iours de ce grand Roy Alabalipa, qui fournit vnc fi mcrucillcufc rançon à François Pizarre. Il n’eft pas fi plein d’eau, ne fi profond auffi. Qui fut occafion aux Efpagnols d’entreprendre à dcfcouurir les terres par lelquclles il paf-fc,amp; le recercheriufqucs à fa fource; Mais n’y feeurent defeendre plus de deux cens cinquâ-te lieues.Et afin de lai fier les grands fleuucs de S . François, duquel amp;nbsp;des terres prochaines les Portugais difent qu’on peut tirer grande quâtité d’or,dc ParagOtilu amp;nbsp;autres,ic ne par-leray que du plus eftrange de tout le monde, que les fauuagcs nomment Paramagacuc. Les Efpagnols,des terres dcfquels il croift amp;nbsp;def-cend, amp;nbsp;pres ducjuel on a dcfcouucrt des mines d’or,l’appellct Rio de Plata; les Portugais Rio da Prata,qui entre en mer large de quara-telieués.Il fe rend nauigable plus de trois cês lieues delong,amp;faiôl vnc infinité de belles
-ocr page 322-Gtuutmt-mens ,Capi~-tatneries polices des ^ortu^ais tis t^iHeri‘liee.
T R o I 5 Iï 5 M J LIVRE riches amp;nbsp;grandes I fies, occafions des grandes batrures amp;nbsp;dangers qui f’y rencontrent. Les deux premiers courent vers le Nort,amp; ceftui-cy fc drelTé vers l’Orient. Au refte la Prouince de fainôte Croix cft au-iourd’buy réglée amp;nbsp;maintenue fouz le Roy de Portugal par huiét Capitaines ou Gouuerneurs,chacun defquelz d’eîlenduëpour le moins dejo.lieücSjrecon-gnoill fou chef,(on Eucfque amp;nbsp;(on luge, qui tous reCpondentau mandement du General c-ftably fur tous : foit Capitaine, foitEuefquc, (oit de Jufticc.’premicrement inftituée par le Roy Dom lean tiers du nom,qui les y enuoya f hoilîs pour le merite de leurs vertus; auec forces, vinres, poudres, artilleries, amp;nbsp;autres moyens necellaires pour fyaHcurer aux lieux qu’ils trouueroiét les plus propres à tenir tout Icrcflc en (ubieftion. Ce qu’ils rirent parla douceur du rraftic amp;nbsp;conuerfation familière: bien autrement que les Elpagnolsqui contre l’aduis des leluites amp;nbsp;autres Ecclefiaftiqucs qu’ilsmenoientauec eux, leur confeillansla douceur, n’ont dompté leurs Indes que par forcc,tromperics amp;nbsp;plus eftrâgc cruauté qu’on Comme tel nefçauroit croire. Puisenjambans pcuàpeu l‘‘ni“''quot;rtc^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;liberté de CCS fiuujges qu'ils
és'indcs^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelquefois pour leur donner oc-
cafion de les faire retirer plus en terre : (efont rcllcmétaircurez des coftcs,quc peu yfçau-roiçnt defeendre qu’à leur mcrcy,( ils ne prennent plus versie Nott. Le Portugais atouf-iours eu vn tout autre buten fes defconuertes qucl’Elpagnoljquifcd voulu rendre feignent
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abfolu amp;nbsp;par force de tout où il a mis le pied. Mais ceftuy-cy ne cherchant que le profit qui luy pourroit venir de traffiquer auec toutes les nations tant en Orient qu’au Ponanqioint qu’il n’eft fi peuplé ne fi pratiqué aux armes q l’autre; fcft contenté du profit au commerce, laillànt les peuples en leur liberté premiere. Entre lefquels reft feulcmét referué quelques endroits fur les aducnucs des colles où il a ba-fty des lieux forts; non pour mettre le peuple en fcruitudc,mais feulement pour y auoir vne afi'eurée retraite à fes marchadifes : amp;nbsp;defédre les entrées en ces pays à toutes autres nations qui pourroient accourcir fon gain, felon qu’il cil porté par l’accord que le Pape Alexandre fitjiDy-partilfant en deux, (au grand mefeon-tentement toutesfois des autres Princes ) de l’Orient en Occident toutes les terres nouuel-lement defcouuertes entre ces deux Princes. La premiere amp;nbsp;plus ancienne peuplade des Portugais en l’Amérique fappelleTamaraca; ainfi nommée d’vnc petite Ille où elle fut premièrement drelféc. Pero Lopze deSoufiilut le premier qui lacoquill amp;nbsp;gaigna furies Frâ-çois qui la tenoient en route liberté. Elle a vn grand amp;nbsp;petit haute fort commodes. L’autre cil Parancnbuco,que les François corrompét en FernanbuCjd’où ils tirent du fucrcalTez bô, de grand nombre de canes qu’on y entretient amp;cultiuc foigneufement. Maisiln’ell blanc nyfinet quedcMadere. Duarte Coelho la conquit,amp; peupla fut vn haut, contre la mer, cinq licüesde Fille Tamaraca. Et fut le lieu
Se[gt;4rtemtnt amp;nbsp;diuerfts ffuplades Jet Portugais an B refil de merii^ne.
TROISIESME LIV RE
nommé Olinde,qui eft auioiird’huy bien peuplé amp;nbsp;de grand trafic. Cinq lieues en terre Iga rocu,autrement la ville dos Cofmos, eft aulli bien peuplée amp;nbsp;fort fréquentée, tant pour la demeure du Capitaine en Ion gouucinenicnt, que pour lafaueur qu’ils tirent des lauiiages voifias. La troificfinc eft la Baia de todos os fintos,qu’ils nomment la terre du Roy.En laquelle demeure le Gouaerneur, l’Euefque amp;nbsp;Liouidor general de toute la cofte. Francilco Pereira Conrinlio la conejuit amp;nbsp;peupla premièrement par force: mais en fin les (aunages le repou!rerenr,amp; luy ayansfaidlaftlier prin-fefutreconquKc amp;nbsp;peuplée par Tliome de Sonia premier Gouuetnenr general decefte cofte.Elle tient trois beaux villages eftongnez cent liciies de Parananbuc: amp;nbsp;rcfidelcGou-uerneuràlainél Salnador, baftieparThomc de Soulà.L’autre qui cftoit la prcmicre,eftau-iourd’huy nommée Ville Velia : amp;nbsp;quatre lieues dans terre eft Patipc,baftic le long de la baye, belle iS: grande pour y receuoir toutes lortcs denauires.La quatrielmc de dos llheos cil deüeà lorge du Tigucire do Correa Gcn-til liomme de la chambre du Roytpar le commandement duquel Damcida la fut peuplera trente licuésde la baye de tous les Saints, le long du fleuue où entrent les nauires,auquel lesAlmadies des lauuages amp;nbsp;conterains apportent parla riuierc tour ce qui leur eft be-foin. La cinquicfmc nommée Porto Seguro, fut conquife par Pero docampo Tourinhoà trois lieues de Dos Ilhcos,qui eft de deux vil-
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lageSjCntrclefquels palFc le Hciiuc où entrent les vaifleaux, dilt;St port aircuré pour la bonne ladcqii’il y a. La lîxicfme cft celle de (àndo Spirito, conquifepar Vafco Fernandes Cou-iinho,qui peupla en vnc petite Iflccflongnée de foixante lieues du bon port,aiitremct Porto Seguro. C’eft la plus fertile ôc mieux pour-Ueué capitainerie de toutes, pour l’abondance des poifTons amp;nbsp;diuerfité de challèquelc fleuueamp;les bois luy donnent. Lafepticfmc eft du Rio de laneiroditc Genabara parles fiuuagcs amp;nbsp;par les François Gencurc,conqui-lè fur eux alï'ez légèrement comme ie vous ay diteydeffus, par Man de SaGouuerneur de toute la colle. La peuplade eft nommée faindl Sebaftten, cllongnce foixante cinq lieues du fainél Efprit, le long du bras de mer qui entre fept lieücs en terrc,amp;à cinq de trauerfe au pl’ largejamp; au plus cftroit de l’cmbouchcurcà vn tiers de lieue. Au mitau,ellc laill'e vneioquc de cinquante lix braflesde fond ôc vingt lîx de large, pour vnc fortcrclTe imprenable l’aftcurance de toute radiicnuc.La Lùiûiefmc amp;nbsp;dernierc eft celle de fainôt Vincent,coquife par Martin Allôcc de Soufa,qui a qiiatic peuplades,deux fizes en vnclftc,qoi diuife V'n bms de mer, lequel entre en terre en forme de ri-uicrc, eflongnees dcGeneure quarante cinq lieücs.La bourgade de faint Vincent eft belle, l’autre de Todos Santos eft pour le (ctour du Capitaine ou fon Lieutenant, Ofticiers amp;nbsp;Confcillcrs du gouuernement. Cinq lieücs tirant au Su, y en a vn autre due FLtauhacin.
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Douze lieues plus auant en terre, cft le village faint Paulo, que les peres de la coinpanhia, dreflerent amp;nbsp;peuplèrent de la plus-part des habitans nez des Indiennes du lieu amp;nbsp;des Portugais. Il y a vnc Ifle versie Norr,que cft bien pourueue d’artilleries pour défendre l’entrée que les Indiens amp;nbsp;autres auoient accouftume de prendre en ces endroits. La focietc des le-fuites a fort profite en ces cartiers amp;nbsp;mieux aC feurél’eftat du Roy qu’il n’eftoit, comme ic vous ay dit ailleurs,vous defcouurant la four-cc amp;nbsp;progrez de celle compagnée: encor que le Capitaine laques Sore Vice-Admiral des ProtellanSjl’an mil cinq cens feptante, enict-tall quarante en l’eau, auec toutes leurs reliques, amp;nbsp;autres meubles qu’ils portoient au Brefil,pour la conuerfion des infidèles,
ARTICLE
7.
Fernl^d
^tQan Getil» homme
tus-dis m.iï-eenlent ii'vn rrfit) rfe Jon lioy,lui “ J
Reftc la dcfcouucrte des Moluques, fi riches en clpiccries. Le difeours dcfquellesi’ay de propos délibéré remis à ce lieu : pour-ce qu’elles ont cllé defcouucrtes par l’vne elt; l’autre de ces nations, amp;nbsp;qu’elles y ont femblé vu temps trafiquer comme en terre commune, ou du moins propre au premier occupant, loint que le moyé par lequel l’Empereur Charles cinquiefme en eut la congnoilîance entendu de tous,fcruira peut-cllrc d’aduertilTcmcnt aux Princes amp;nbsp;aux fubiets d’vn notable exemple,à ne fe mal contenter fi fort de leur Roy, ijuilcuraura fait quelque{afcherie,qu’ilsmettent Ion Eftatamp;Jepays de leur naifiancc eu aucun hazard. Poury acepierirplus dcfoy,ic n’y adioufteray rien du mien :ains prendray
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le tout del’Hiftoire de Portugal ; iufqucs à y vfer prcfque toufiours des propres mots de l’Authcur, Le tout vint de Fernand Magellan, Gentil-homme Portugais de grand cœur amp;nbsp;hautes entreprinies, qui auroic fait prenne de fa vaillance amp;nbsp;addrefle tant es guerres des Indes,que contrelesMores en Barbarie.La cou-ftumeeftoiraheienneen Portugal,que les fer-uitcurs domcûiqucs du Roy feuflent nourris à fes dcfpens en fa maifon. Or d’autant que le nôbre des domeftiques acrcut (à caufe que les fils des officiers du Roy fucccdoient aux places de leurs peres, amp;nbsp;que plufieurs autres e-ftoiétenroolicz auccles domeftiques à caufe de leurs bós fcruices)il ferabloit trop mal-aifé d’apprefter viande pourtant de gens. Cela fut caufe que les Rois de Portugal donnèrent pé-fion d’argent à leurs domeftiques, afin de n’c-ûre plus fubiets de les nourrir: ainsleur per-tnirct de fe traiter à leur fâtafie, amp;nbsp;ainfi aduinc q chacun receuoit fes gaiges tous les mois.Or eftoiét les viures à fi vi]pris,qla fommed’ar-get affignee fuffifoit rât petite fuft clle;maintc-«antquelemôdeeftcrcu, amp;nbsp;que les viures autres chofes neceftàircs à la vie humaine font récheries de beaucoup,ceft argét dót l’ó auoit quelque refte au bouc du mois,ne fournir pas àladefpéfcdedeuxiours. Toutesfois à caufe que les Portugais ne fcftimét honorez, finon cftâc de la maifon dHROy,chacû tafehe en toutes fortes poffibics de toucher tels gages tous les mois,aufti arc’ement que fi c’cftoit quelque bien grande fomme.Et tome ils n’ont louhait
Itdeuoir pays, peur fi doner à l'Ef. papnfil, rij“ fous fes frai HZ, dejceuurir let Meluclues , lity perjuadat de les maintenir contre le Portugal!.
TROISIEME LIVRE
plus grand d’eftrc couchez cnl’eftatdes ofB-tiers doineftiques du Roy, aufli tiennent-ils que leur honneur croift félon la fomme qu’ilz reçoiuent.Car il y a diuers offices,tellement q celuy quieft en plus haut degré, a auffi plus gros gages. Les Gentils-hommes ferums y font en plus grand nombre que nuis autres officiers: neanrmoins à caufedes degrezde noblcflèjles gages ne fontefgaux, amp;amfi felon la valeur d’icéaxon iuge de la noblelTc de chacun, amp;nbsp;eftime-on plus noble celuy qui reçoit le plus. Or bien que ce iugement foit prcfquc toufiours faux,d’autant que plufieurs obtiennent par hazard ou importunité,ce qui nedeuroit cftrc donné qu’à la vertu amp;vraye iioblclîc : ce nonobftanc les Portugais gens ambitieux, amp;nbsp;qui cuident que l’accroift de quelque pongnée d’argenr,les face plus gràds Gentils-nommes,font grand bruit fouucnt pour ceftepaye, comme iî de celà dependoit leur vie amp;nbsp;honneur. Or Magellan maintenoit que fes fcruiccs meriroient rehauHcment d’vn demy ducat furies gages de chafque mois, ce queleRoyluy refuiâ, craignant d’ouurir la porreaux ambitieuxidont Magellanf’offenfa iî griefuement qu’il quitta le party du Roy, fauia toute promeilc,^ mit l’eftar en extreme danger. Et combien qu’il nous faille fuppor-ter les outrages d’vnc République, aualler doucement les dcfplaihrs que les Rois pères dcl’Ellat nous font,amp; que nous foyons rede-uables de noflre vie au pays duquel nous la tenons ; fiçft-cc que xMagclIan tonçcut vu tel dcîpit
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■ defpic dureffus dcccdeiny diicar, qu’à (on pofliblc iltaftha de ruiner (à patrie, pour laquelle il deuoie volontiers mourir an befom. Car Icschofes envindrent là, que les deux ' Royaumes d’Efpagnc amp;de Portugal furent ftir le point dele perdre . Somme que Magellan l’oublia iufqucs là de penlcr qu’il luy c-lloit loiliblc d’eftre pariure en quittant par tcfmoignage public la fdclitc par luy dcucau Roy amp;nbsp;à la patrie. Aulîî ne ft il difficulté de fc retirer incontinent vers Charles Roy d’Ef-pagne.'luy donnant à entendre que les iHcs Moluques lîtuccs au delà la Cherronclfc d’or, appartenoient au partage du Roy de Càftille, Ce qu’Emanüelles vlurpoit lur fon comparti-fant. 11 mena quant St ioy Roderic Palier,qui faifoit de l’Alltologue, pour ficher mieux cefte opinion en l’éntendement de Charles. Aluarez de Code lors Amballàdeur enElpa-gne le prefente à Charles, luy ramentoit l’alliance des deux Roys,que c’eftoit choie mal feante àfa grandcurdc prefter l'oreiHcà telles gens, qui controuuoient impudemment amp;nbsp;faifoient accroire ce que bon leurfembloir, enau’ffi vaine Sc mefehante confciencequ’ils auoient abandonné leur Princc.Que tous homes, fur tous les Roys, dcuoientrcicûcramp; dctefterles traillrcs; St que lesfauorifer, c’e-ftoit nourrir vnepefte allez forte pour arracher le nom Scrauôlorité Royalle du cœur des hommes.
Charles qui eftoir de douce nature,cômen-çoit à fermer l’oreilic à ces nouueaux trou-dd
ARTICLE.
8.
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Xt^lonmt tntTt lts .Riystlt Ca-flitlt ör Je Tertu^al peur let Jef-tenmrtes Jes tares Neitf-ttes.
Internem fur les reuses Je la mer fait par les Pûr-luxais.
ucursdcMoluqucs, files Seigneurs d’Efpa-gne ne reufTent perfuadé d’embrafler toutes occafions propres pour agrandir fon Empire. Pourtant ordonna que Magellan auroit quelques nauires pour aller trouuervn autre chemin en Orient ; car par l’alliance traitée entre les Roys lean fécond amp;nbsp;Fernand d’Aragon, lors qu’ils arreftetent que chacun pourtoit fans offenfer l’autre, dcfcouutiramp; conque-ftertout ce qu’il pourroitjil fut ordonne que les Efpagnols ne fuiuroient la route des Portugais, ains en prendroient vue du toutop-pofite ; aflauoir que les vns vogucroient en Orient, les autres à l’Occident, pour enui-ronner le globe des mers ôc de la terre. Par ce moyen il cftoit permis à chacun d’eux, attendu que le contenu de la mer amp;nbsp;de la terre n’a de mefurc en longitude amp;nbsp;latitude que trois cens foixante degrez , de dcfêouurir amp;nbsp;fubiuguer la moitié de ce nombre, le Méridien feruoit de borne. On appelle Méridien vne ligne imaginée au ciel depuis le Pole Artiqueiufques àPAntartique; laquelle (quand le Soleil y cntrc)monftre aux habitans diredemét pofez fous icelle qu’il eft midy ; amp;nbsp;côfidcrce en fii longueur ( qui eft l’cfpace terminé del’Oricnramp; del’Occidenr, ) eft attente fix degrez ou enuiron diftant de Lisbonne. Or l’erreur de Magellan amp;nbsp;des autres qui l’ont fuiuy, fur ce qu’ils debatent que les Molu-ques appartiennent au Roy d’Efpagne, eft procédé de pluhcurs cauies. Premièrement c’eftvn ordinaire, que quand nous ouurons
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Yn chemin non frequente au parauanr/amp; lequel nous ne pouuons remarquer par certaines montagnes , deftours ou autres tels lignes apparens, il fcmblc beaucoup plus long, fur tout en la nauigation, oùilcftiift-pomble de limiter Fefpacc denoftre route par monts, vallées, ny par aucunes marques certaincs»D’auantage ceux qui fingier en mers incognucis,pour fc vâter mieux, amp;nbsp;faire qu'on les eftirne beaucoup, allongent les lieues de moitié, afin que chacun les regarde par elba-hificment comme gens rcuenuz d’vn autre monde. Il y a cela encor, que les mariniers Se pafiagers non verfez en Agronomie, quoy qu’ils difent, fe trôpct,pcnfans tenir la droidc route, lors mefmes qu’ils ne font finô voguer derumben rumb, amp;nbsp;errera l'aucniure. Pour prcuue dccelà, l’on fçait qu’entre les fleuues Indus amp;le Gage n’y a que dit dcgrçz d’cipacc, Se toutesfois Ptolomcc leur en donne trente. Ce perlonnage tres-dode Géographe, n’a-üoitpas veu le pays, ainsfc contentoit d’ef-crire ce que quelques hommes dignes de foy, mais peu exercez en telles chofcs,luy en fai-foiententedre. Orcuxfaifans voile du fleuuc Indus vers le Proipotoirc de Cori, qui fefted fortauant versie Su; ceux de l’Europe, fpc-cialemcnt les Portugais, furet trompez encor parvn autre moicn ; c’eft qu’eftas delà le Cap de Bône efperacc, amp;nbsp;voulans doubler à voiles defployces vnc autre poinde qui feftend plus doucement au Su , penfoient auoir beaucoup plus fait de chemin, que les nauircsagi-dd i)
-ocr page 332-I R o I s 1 I s M B LIVRE tccs çà amp;là des vjgucs efmües n’eufîcnt peu faire:carcefte cofte de làlc CapdeBóneefpe-rancc du Su au Nort, cft de merueillcufe longueur, les venrs qui foufllcnt de l’Eft font an-niuerlàircs amp;nbsp;fort impétueux en certains téps de l’anneeicome auffi le flus amp;nbsp;reflus cft vehe-luét à mcrucillcîà caule de la hauteur de la mer gouuerncc par le cours de la Lune. Eftant ainhdonc que les vagues chalfces d’incroia-ble violence de l’Eft ou Orient à l’Oueft, amp;nbsp;repouft'ces parles colles qui leur font àl’op-pofitc, roulent au Su, où rotiucrturc cft plus aifec : amp;nbsp;que delà pointe fufmentionnee elles courent plus viftcamp; plusloingdela le Cap de Bonne cfpcrancc que l’on ne pourroit ai-Icirient croire ; cela retarde la nauigation des Portugais. Du coramcnccinent amp;nbsp;lors que celà n’eftoit pas bien congnu, ils penfoient a-uoir beaucoup plus auancc qu’ils n’auoient. Toutes ces caufes ont aullî engendré vn autre erreur, c’eft que les limites des régions ont elle mal marquez par les Efpagnols ôc Portugais : qui ontadioufté leurs Emrcsà celles de Ptolomee. Sicft-cequcle diftcrcnd furuenu à. caufe des Moluques, 1eruic d’vnc choie aux Portugais: c’eftcju’ils lurent beaucoup plus diligensà marquer les dillanccs: ce quinefe peut faire commodément que par les chan-gemens delà Lune. Car puis qu’il fiut qu’en certain tcifipsla I-uncdecioift'e pat l’inrcrpo-htion de la terre : on ne Içauroir marquer ce delaut de clarté en melhxs heures ; pourec qu’il cenuientla nuit furuenant plulloft eu
-ocr page 333-DES TROIS MONDES. 2/ Inde qu’en Portugal qui cft plus à l’Oçci-dcnr, que le defauc de la Lune qui fc fait en mcfme temps nousapparoilFe àdiucrfes heures, Doneques la mefure des heures vuidetou-tc celle dilpute, car en chacune heure le Soleil l’auance de quinze degrez.Or des gens cx-pcrsjhien inftruits amp;nbsp;refolu? en cela par Pierre Nonio le plus excellent Mathématicien entre les Portugais, ont remarqué, que depuis l’ern-houcheure du flcuue Indus iuhjucs au plan de Lisbonne, la courfe du Soleil dure fix heures, depuis .leflcuue Iqdus iufques aujx dernières bornes des Iflcs Moluquesvcrs Qrientjl’on compte quarante deux degrez : lefqucls ad-iouftez nonantc,feront cent trente deux: Si vous yadiouftez eneqr trente fis dçgrczd’ç-ftenduë depuis Lijsbouee à l'Occident terminez au Meridian, pofé pour limite aux Roys d’Efp.agnc amp;nbsp;de Portugal, vous trouucrez cent foixantc huiçt degrez, Encor felon ce calcul rclteront aux Portugais douze degrez àdcfcouurir- : amp;nbsp;pourront occuper tout ce quieft fouz ces douze degrez finis faire tort à nul prince Chrcllicn : tant fen faut que Magellan ou autre puillèàbon droit adiuger les Moluques aux Roys d’pfpagnc. Sieft-ce que vnc telle difputc troubla fort l’Efpagnc,de forte que les deux Rois Princes de bô naturel,parens,.âlliez amp;bons amis, furent fur le poinét de fentrcgucrroyer,parlamauuajftiéde Ma-gel'lan. Or le Roy.-entencLant par Colle fon Ambaflàdcur ccqni;flt;spaflbit , aflembla fon confeil, afin d’y aduifer;' mais on n’y oonclud dd iij
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rien . Coftc ce pendant rafchoit à retenir Magellan pat belles promellcs, amp;nbsp;par fois ie con-tcaignoit d’eftte perplex en fon opinion. Toutesfois efperant plus grande rccompcn-fe,fil perfeucroit en fa rcuolte, que demeurant fidele : il ferma l’oreille à (es rcmonftran-C0« Sc belles paroles, Ainfi auoir négocié à fouirait auec leRoy d’Éfpagnc; Magellan amp;nbsp;Falier prenent le chemin de Seuillc: Mais Palier dclplaifanr de s’eftre ainfi oublie, mourut de trifte (Te au bout de quelques iours.
Q_y A N T àMagellan,il l'embarquaauec vne flore de cinq nauircs, ayant toutepuiflan-ce de vie amp;nbsp;de mort fur les CapitaipeSjfpldats, pilotes amp;nbsp;matelotsamp;i fit voille le dixief-me ioür d’Aouft mil cinq cens dix-neuf, pour dcfcouurir les pays qu’il n’auoit oiic-ques veux, ne ( difent aucuns) ouy homme quienfiift retourne : ains pat opinion feulement fè perfuadoit d’y pouuoir aborder. Comme il n’y achofetantfoit difticilc,qu’vn homme de grand cucur amp;nbsp;prcfTc de defcfpoir, n’entreprenne. Magellan partit de ScuilleôC du port fainft Lucar de Barraméd.a menant deux cens trente fept hommes , tant fol-dats que Matelots , entre lefquelsy auoit quelques Portugais , en cinqnauires, dont la Capitainelïè fappclloit la Trinité. Les autres Viftoirc , fainót Antoine, la Conception amp;nbsp;fainft lacqucs: ayant pour maiftre Pilote lean Serran bien entendu au fait de la nauigation . Apres auoir pafTé les Canaries amp;nbsp;les Iflcs de Cap vcrdjcflant au Cap de fainâ
-ocr page 335-bis TROIS MONDE s. 18 Auguftin, print fa route entre midy amp;nbsp;Occident, aucc intention de nauiger iufques à ce qu’il trouuaft le bout, coftoyantla terre ferme de plus prez qu’il pouuoit. Us farrefterent beaucoup de iours es pays ftuez à vingt deux ou vingt-trois degrei de là l’Equateur. Et à la fin de Mars mille cinq cens vingt, arriucrent à vncplageà quarante degrez, où ils hiuerne-rent iuîqucs en Aouft, pourccquc le Soleil courant lors versie Pole Artique,lc froid amp;nbsp;la glace régnent en ce quartier, tirant vers l’An-tartique.Ce pendant quelques Efpaignols mirent pied à terre pour aller vcoir quel pays c’cftoir,portans des miroirs,fonnettes amp;nbsp;autres mcniics befongnes pour changer. Les ha-bitans accourent au riuage cfmerueillcz de voir des vailTcaux fi grans amp;nbsp;des hommes fi petits.lls ofioient amp;rctiroicntdclcurgoficr vne flèche pour eftonner les Efpagnols, amp;nbsp;portoientles cheueux rongnez en couronne comme Pteftres, fie entortillez aucc vn cordô de fil,auquel mclmes font attachées leurs flèches quand ils vot à la chafle ou à la guerre, a-ucc fouliers de bergers veftus de peaux de bc-r ftcs.S’cftâs fait figne les vns aux autres .enfin fept harquebufiers allerer iufques à trois lieues nbsp;nbsp;nbsp;pcnta^.
dedas le pays en vne maifô couucrtc de peaux, „t, partit de au milieu d’vn bois fort cfpais. Celle maifon l'i^menqite cftoitpartic en deux, l’vnc pour les hommes, l’autre pour les femmes amp;nbsp;en fans, amp;nbsp;yauoit lors cinqGcans, amp;nbsp;treize autres petfonnes.
au tltla la ri-
uitreJt Plate ^et Jie définit ^uil allait (hert her.
femmes amp;enfans,plult; noirs que ceux des pais voifîns,Ayans traite leurs hoftes à la façon du dd iiij
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paysjc kndemain trois de ces GeansPachc-minercnc aucclcs Eïpagnols vers la flotte, amp;nbsp;inarclioicnc aufli vifte qu’vn clicual. Mais deux d’cntr’cux fcrctirercnt,lc troiflefme tenu de plus court fut mené à Magellan, qui le trai-tüa doucement,5c luy dôna quelques meniies 5c petites befongnes pour l’apriuoifer.Finalc-ment pourPen alfeurcr, on le voulut lier,mais huit Elpaignols n’en peurent venir à bout: pourcc on l’cnchairia. Toutesfois depuis il ne flt que braire,amp;pardcfpit Pabflenant de manger mourut de faim . Ces peuples font appeliez Patagonnes, à caufe (diiént aucuns) de la deformicé de leurs piez : Ils parlent du gofier, mangent beaucoup, ftlon leur corpulence, amp;nbsp;à raifon de la temperature de l’air .-font mal-vcftus, au relie bons archers, grands chafleurs , amp;nbsp;prennent en leurchaf-le des autruches , renards, chcuures fau-uages 5c autres belles. Magellan mit pied à terre, amp;nbsp;fit camper fes gens ; mais parce qu’il n’y auoic villages ny perfonnes qui apparulfent, les Efpagnols tombèrent en piteux eflat , endurans fi grand froid 5c telle famine, qu’aucuns en moururent. Or Magellan metroit vne eftroiâe reiglc aux v.inres, afin que le pain lur tout nede-faillill point, voyant le defaut, lancceflitc amp;C le danger : amp;nbsp;que les neiges amp;nbsp;le mauuais teps duroict toufiours.Auparauantil auoit perdu vn Capitaine Efpagnol nomme lean de Solis, amp;:foixantefoldats qucles Canibales auoient mangez, pourcc qu’ils Peftoient fourrez trop
-ocr page 337-DES TROIS MONDES. 29 auant en terre ferme, pour l’enquérir ou pays. Somme que les Capitaines amp;nbsp;autres de la flöte le prièrent de retournet en Efpaignc , fans les faire mourir en fi grande, extreme amp;nbsp;tant milêrablc pauureté , cherchant ce qui n’eftoit en nature, fc contenter d'nuoir veu des pavs, où iamais Efpagnol n’auoitfrequc-tény mis le pied.- Larelponfe fur, que ce luy feroit grand honte de ( en retourner pour fi peu de trauail, tafdiant neantmoins de les encourager par beaucoup de rcmonflranccs ; amp;nbsp;cenonobrtant ils ne ccflcrétdc l’importunçr. Si le prellcrcnt tant -que de cholcrc ilcom-mança’à leur faire telle, en fit prendre Si cha-ftier quelques vns. Ce qui ne fit qu’irritcrlcs foldats iufques à dirc que ce Portugais les mc-noit à la mort pour faire fa paix auec ionRoy. Eftans ainfi diuifez,ils fembarquerenttousa-ucc Magellan , mais des cinq nauires il y en auoit trois qui ne vouloicnt obeïr. Ce qui Pc-ftonnoit, craingnant qu’ils ne raflàilliflcnt amp;nbsp;ruinaflent. Sur celle peur, vn de ces trois rc-poufle par les flots de la mer arriuant vers la riue,lâns que les mariniers y prinflènt garde par ce qu’il clloit nuit, vint fe letter fur la Ca-pitainelle de Magclla,ec qui redoubla la peur. Mais aulfi toll il cogneut la faute. Si arrclla le nauire fans fefinouuoir. Si que les autres deux le voyans en l’obciflànce du General, fe vindrent aulfi rcgcrversluy.Alors il fitpredre deux des plus mutins, Si lailTa fut terre vn fol-dat amp;nbsp;vn prellrc,lefqucls incitoient chacun à reuoite, leur baillant pour toutes armes leurs
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t efpccs amp;nbsp;vn petit fac plein de bifcuit pouc chaftiment de leur conlpirationzcc qui adou-cit forties autres- Au partir de là,Magellan pouriûiuit fä. route vers le Pol Antartique.có-templaqtattenciucment tous les deflours des plages qu’il rcncontroit,afin d’y defcouurir amp;nbsp;remarquer quelques paiTages.U tardoit beaucoup en chacun carrier où il arriuoit. Vn iour cftantvisà vis d’vne pointe nomméeSainde Croix,à Pinftant feflcua vn tourbillon qui poulTa contre les efeueils le plus petit vaiiTeau des cinq.lcqucl fut brifc.Toutesfois les kom-mcsamp;tout ce qui eftoit dcdans,furent fau-ucz.La peur reprint Magellan, voyant le ciel troublé, l’airremply de tonnerres Setempe-ftcs,la mer enflée,amp; la terre glaccemeatmoins il ne laifla de courir plus bas amp;nbsp;gaigna vn autre Cap qu’il furnomma des Vierges,mciùrala hauteur du Soleil amp;nbsp;fe trouua à cinquâte deux degrez amp;nbsp;demy de rEquatcur,c’eftoit à la my-nuiéhCefl; endroit luyfembla efttcvne grande defeente ou courante d’eaux,amp; péfant que ccfuftlcpaiTage qu’il chcrchoit, enuoya les nauiics pour f’en informer pl’ au vray.cômà-dant aux Capitaines qu’au bout de cinq iours ils y retournaiTcnt. Deux rcuindrent,amp;comme la troifiefme tardoit trop, les autres firent voile: elle eftat puis aptes de retour en ce Cap des Vierges,amp;ne trouuant les autres,Aluarez de Mefchitc Capitaine d’icelle amp;nbsp;Eftiennc Gomcze pilotc,firent lafeher l’artillerie amp;nbsp;allumer des feux, pour fçauoir nouuclles de leurs compagnons,lefquels il attendirct quel-
-ocr page 339-DESTROIS MONDES. nbsp;nbsp;nbsp;}O
ques iours. Alqarcz vouloit entrer au deftroie, difant que fon oncle Magellan auoit prins ce chemin. Mais IcPilottc amp;nbsp;les autres pour la plus-part,vouloicnt retourner en Efpagne: amp;nbsp;_ lurce difFercnt,Gomczedonn.i vncoupd’ef-pec à Mcfchitc,amp; le mit prifonnicr, l’acCufant d’auoir confeillc Magellan de traiôtcr le foldat amp;nbsp;le Preftre à la façon fus déclarée, amp;nbsp;qu’il c-ftoit caufe de la mort des autres Efpagnols: puis fit voile vers l’Equateur, emportant les deux Geans Patagoncs qui raourutét fur mer. Ils arriucrenr en Efpagne huid mois apres fc-ftre départis de Magellan; qui ce pendant tarda beaucoup à palTcr le deftroit: Mais voyant l’autre pointe,ilrendit graces à Dicu,ncpou-uant tenir contcnâce, tant il cftoit aile d’auoir ttouuc vnpallàgc pour aller en la mer deMi-dy.parlaquelle il efperoit airiucr bié-toftaux Moluques dontilattédoic de grans honneurs amp;pronts.Lcsdeux emboucheuresde ce partage auiourd'huy appelle, Defttoit de Magella, font en vne mertne hauteur de cinquante deux degrez amp;nbsp;demy. Oforius luy donc vint lieues de lôgucur,aucuns lui en attribuut quatre fois d’auantage, Icconfiderâsen fesdcllours.Ilva d’Orient en Occident amp;nbsp;a quatre Ijcucs de largeur, amp;nbsp;en quelq endroit d’auâtage; fort pro-fôd,croiflant plus que diminuât,amp; court vers IcMidy couuctt de plufieurs Illcs, garny de bons ports.ayant les deux coftes fort hautcsamp; {deines de rochers. Le pays voifîn cft ftcrilc. amp;nbsp;c froid y dure quart toute l’année, la terre c-ftât couuette d’arbres amp;nbsp;de cedres très-hauts:
Dtßrtlt dtf.
TROISIESME L I V R«
rol Ant ar-
il y a des auftruches amp;autrcsgrans oyfeaux, ancc piuficurs beftcs à quatre pieds d'eftran-ge forteJa mcr cft fertile en fardincs,arondel-Jes de merjoups niaiins, dont les peaux fer-iicntdc vefture aux habitans,amp; de balaincs, des os dcfqucllcs ils font des Barqiicstcomnae nuf!ï ils tont d’arbrcsjamp;lcs calfeutrent auec de la fiante d'antas, qui efc vnc forte d’animal de la grandeur des vaches de l’Europe. Au demeurant le Pole Antartique n’y afcschoilles de la forte de celles d u Pole Artiquetcar on les voit cnfemble non gucrcs cflongnécs, amp;nbsp;vn peu obfcures.Au milieu d’icelles il y en a deux alîc^pctitcs amp;non gucrcsluifintes, amp;nbsp;qui tournent vn peu : icelles font le Pole Antarti-que.LçsElpagnolsellâs au milieu du deftroit, virent cinq cltoiücs fort claires en elgallcdi-ftançel’vnc dcl’autrc en forme de croix, amp;nbsp;non tort cflongnécs des deux autres .•telleméc que cefte croix eft auiourd’huy prinfc pour marque du Pole Antartique à ceux qui de deçà paàfenr l’cquitciK. Apres que Magellan eut trauerfé le defttoit,il ht tourner les proues à main droicte,amp; print fa routte quafi par derriere le Soleil pour régaigner l'Equateur, par-ce que delfoubs iceluy lont ftuccs les Moluques qu’il chcrchoit. Il fut trois mois amp;nbsp;demytans veoie terre , fur vue mer paihble fauÿ aucune tourmente my falcheufc naiiiga-tion : mais les vimes commençoient à faillir, tellement que fes gcnsrifauoicnt qij’vne once de pain par iour, bcuuoiét l’eau toütc pua-te, Ce f.iifoient cuite leur ris aucc eau marine.
-ocr page 341-DES TROIS MONDES. 3I Si que les niafchoires leur cnHcrcnt de telle forte,que dix-neuf Efpagncls en moururent, amp;nbsp;trente en furent fi malades qu'ils ne pou-' noient remuer bras ny iambes,le relie ne valat ' guercs mieux. Durant ces miferes, ils firent Bien quatre mil lieues en celle mer paifiblc, lans defcouurir que deux petites Ifies defertes où ils ne virent que des oyleaux amp;nbsp;des arbres: à l’occafion dequoy ils les appellerent Infor-' tunccs,amp;fonc à deux cens licües ouenuiron l’vne dclauctc, l’vnc à quinze, l’autre à neuf degrez deJ’Equateur. Si la nauigarion cuit cite pcrillcufe, iamais Magellan amp;nbsp;fesgens n’eufl'eur gaigne pays à temps:ains cullènt fer-uydepafturc auxpoilfons, Finablcrnent ils arriucrent àluuagana qu'ils appellerentl’illc des bons figues à onze dcgrcz,où ils le repeu -rent abondamment, amp;:y troiuicrentdu coral blanc. Apres ils rencontrèrent tant d’J lies en-femblc qu’ils nommèrent cell endroit Je mer l’Archipelague; maisles premiers curent le nom d’iHes des larrons, parce que les liabir.'s defrobent aulfi fubtilcment comme (ont ces coureurs nommez Bohemiens ouEfevurjens en Europe.Le,s hommes y ont les dents noires ou rouges par artifice, fçftu.dicnt à porter les cheueux longs iufqucs au nombril: les femmes iufques aux talons, amp;nbsp;les lient autour de leur corps enformedeceindurc. Ils portent des chapeaux de fucillcs de Palmes quelques façons de brayes de mefinc matière pour fe couurir. D’Illc en 111c les Efpasinols ■.i.’i^’ne-rent nnablcmcnt celle dcZcbjr,où
* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;O
-ocr page 342-TÙOISIESME LIVRE fit drcflcr vn cftcndard en figne de paît , tiret rartillcric,amp;dcfccndrc nombre des ficus en terre pour porter quelques prefens au Roy,amp; delà mercerie pour changer. Le Roy nomme Hamabar print plaifir à telle arriucc, amp;cn-uoya prier Magellan de venir en rifle: ce qu’il fitamp; y fut bicnreceu, mcfmes ccRoy amp;Ia plus part de fes fubieds fc firent baptizcr.Puis a la requefle de Magellan enuoya melfagcrs auxhabitansdesifles voifincs , les priant de venir prendre amitié auec les Éfpagnols, ce que firent aucuns des petites Ifles plus prochaines,Mais ceux de Mata ou Mauta ,qui e(t vnc a fiez grande Ifle à huift ou dixlitües de Zcbut,ne voulurent ou n’oferent venir pour Vamour de Ciapulapo leur feigneur,lequel exhorte par Magellan de fc rendre tributaire de rEmperenr Charles cinquicfme, firrcfponfe qu’il n’obcïtoit à ccluy qu’il n’auoit jamais vcUjCncores moins à Hamabar. Ce pendant afin de n’cflrc cftimé inhumain, il enuoya quelque beftail que les Efpagnols deman-doient. Magellan penfant faire tort à fa reputation fil laiflbit ainfi Ciapulapo, paflaaucc quarante foidars en 1’1 fle de Mata, où il brufla quelque petit fort, dont les infulaircs firent fcmblant d’eftreeflonnez, amp;' enuoycrent corne en fccret à Magellan bon nombre de che-yrcs demandans pardon, amp;nbsp;fcxculans fur leur leigncur,auquel ils rcxhortoict de faire guerre,ou bien qu’il leur cnuoyalt quelques Elpa-gnols bien armez pour faire telle à Ciapulapo,amp; qu’ils leur liutcroicnt l’Iflc. Magellan
-ocr page 343-DES TROIS M û M D E S. 0 ne (c doubtanc de la tromperie, retourne la nuidaucc (oixantc foldats bien equippez en trois barques,amenant audi Hamarquiauoit trente barques pleines de fes fubieds* Il euft bien voulu combatte incontinent: mais d’autant que par vn traiâc (pccial, il auoit promis àCiapulapo de ledcfficr auantqucde venir aux mains,ß d’auenture il luy fai foie guerre, il l’cnuoya fommer de fc declareramy ou enne-my.Ciapulapo fie vne rcfponfc hardie amp;nbsp;pleine d'iniures; puis auflî toft fit fortir trois mil hommes en campaigne, partis en trois bades, Icfqucllesilrcngcaprcs de l’eau, fc retirant a cofté pour le garantir de rartillcric, amp;dcla feopterie des harquebufiets. Ce pendant Xla-gellan fort de fes barques aucc cinquante foldats,fe iettat en l’eau iufqucs an gcnouil, parce que les barques ne pouuoicnt approcher pres de terre, à raifon que la riue cftoit toute pierreufe : puis alla pour charger les ennemis quil’attcndoientdcpicdcoy, fans auoirefte endommagez des harquebuzicts ny de l’artillerie. Lors Magellan fe iugea perdu,amp; fans la honte qui le retint,il euft tourne le doz : auflî ne fabufa-il pas, carauflî-toft que fes gens approchoient tant foit pcu,c’cftoit fait d’eux. 11 leur commanda donc de fc retirer ; Mais en cefte retraiéle huidh de les foldats amp;nbsp;quel-ques-vns de Zebut furet tucz:luyamp; vingt autres blclTez la plus-part aux jâbes aucc flèches éucnimccs.LcsMatanois ayas cefte ruze de ne dcfcochcr finon cotre la partie qu’ilz voyoiét delârméc. Finalement Magellan fut tué d'vn
-ocr page 344-TROISIEME 1 I V R I coup de flèche qu’on luy tiiaail vi/âgc,fon calquer tftanc tombé à coups de pierre amp;nbsp;de piques; il rcceut deux autres coups, l’vn en La jambe, l’autre eftant tombé amp;nbsp;qui le perçoit roue outre, tellement qu’il mourut entre terre amp;nbsp;eau,mettant fin à fl haute entreprinfe, fans iouyr du bien qu’il cfperoir de tant de tra-uaux.Celle rencontre aduint le vingt-feptief-meiour d’Auril,mil cinq cens vingt amp;nbsp;vn. A-pres la mort de Magellan,les Efpagnolsef-leurcnt pour leur Capitaine lean Serran grad pilote de l’armée: ce pendant ils l’amufoient à changer aucc les habitans de Zebur quelques merceries à de l’otjdU fuccre,du gingembre, dclachair,dupain,amp;autres chofes pour aller aux Moluques;d’autrc-part les blcllcz fc gue-riflbient amp;nbsp;londoit-or. les moyens de conquérir Mata.Or côme pour l’vnc amp;nbsp;l’autre entre-piinlcils eulî’cnt affaire d’vn Efclaue nomme Eîenry truchement de Magellan , iis le pref-l'oient de le leuer.Mais èftant blclfé d’vn coup de flèche cnucnimce,il ne pouuoit aucunemet i'c bougcrpourlagrâdcdoulcür qu’ilIcntoir, ou bien ne vou'oit félon qu’aucuns péfoient, rellementquc Serran Ictempelloit cotreluy. Edouard Barboze beau-pere de Magellan, amp;nbsp;Beatrix là vcufuc,lc mcnaçoicr. Cclacnàigrit Eîenry,qui pour le venger amp;nbsp;rccouurcr la liberté, communiqua fccrctcmcnt auecHa-mabar, amp;nbsp;luy conicilla s’il vouloir demourcr feignent de Zebut de ruer les Elpagnols ; dilar que c’clloict gés auares, qui apres l’cllre feruis deluv pour défaire Ciapulapo vfurperojent fon
-ocr page 345-DBS TROIS MONDES. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;JJ
fon lOc.faifans ainfî par rout où ils mctroicé le picHamabar les creut, Se incontinent pria à difncr Serran amp;nbsp;cous ceux qui luy voii- ' droicnr tenir compagnie, difant leur vouloir bailler vn prefcnc pour l’Empereur, puis que ils fen vouleient aller. Ainfi Serran amp;nbsp;trente Efpagnols fen allèrent au Palais dcHama-* bar, fans penfer ce qu’on leur bralfoit. Mais comme ils difnoict tous furent tuez à coups de piques amp;nbsp;d’cfpcc,excepté Serran qui tiou-ua moyen dcfefauuct. On arrcHa tous les autres qui eftoient par-my l’Ifle, amp;nbsp;huit d’É-ccuxfurcnt depuis vcndusàdes marchands de la China. Les Zebutins mirent aullîpar terre les croixamp;lcs images qucMagellâ auoit faid drclTer, fans fc foncier de leur Baptcfme amp;nouuellc profeßion de Chrcftiçntc. Les hiiloricns Portugais, difent que Magellan apres auoir fccoutu Hamabar, amp;nbsp;deffaid Ciapulapo,fut tué en Zebur, au banquet fuf-mentioné aucc lean Serran, Edouard Bar-bofe fon. beau-père )amp; vingts Efpagnols. Quoy qu'il en foitmourut de mort violé-tc, auant qu’auoir vcu. les Moluques par luy tantdehrces. Ceux quicAoient reliez dans les nauires, entendâs le mallàcre qu'on auoit faid de leurs compagnons, parles clameurs de lean Serran qu’ils lailTerent au riuagc fans qu’on ait fçeu depuis qu’il deuint, Icucrcnt les ancres, amp;nbsp;guidans les voiles voguèrent à raduenturc quelque temps. Car bien que lean Carual leur Capitaine promit de les le-tnenet aux Moluques : ß ne fçauoicnt-ils
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lors quelle foute tenir.
artuo.
Les £»els arnnet Melu-^«•s.
1 L s cftoicnt lors cent amp;nbsp;quinzt? hommes dci'cftèjauec trois nauires,dontilbruf-Icrcnt l’vne par contrainte : ne leur reftant que la Trithitc amp;nbsp;Viâ:oire,aucclefquellesils abordèrent en vne Iflc nommée l’uloand, fuictre au Roy de Burneo,oùils prindrent deux hommes qui les menèrent cnBurneo mefmes. Puis enuoyerent prier le Roy de leur permettre la defeéte pour trafiquer aucc fes fubieds. Ce qui leur fut accordé, amp;nbsp;apres quelque feiour en la ville où aucuns d’eux fureiit^ itiâgnifiquement traiôtez, il fit remirent àla-v'oilc en vne autre Ifle, calfeutrèrent leurs nahîyes , puis arriuerent à Mindanao amp;nbsp;Sanguini’Au partir de là apres auoir beau-conp toufnoyé, ils rencontrèrent vn ionc oubàtehu de la China quialloit auxMolu-ques,duquel ils empruntèrent vn Pilotte quilesconduifit en Tidorc, l’vne d’icellcs, en laquelle ils abordèrent fur la fin du mois d’Odobre l’art mil cinq cens vingtamp;vn. Le Roy de cette Iflc Icsrccueillit auccgrand honneur, amp;nbsp;eux luy firent quelque ptefens, amp;nbsp;déclarèrent cftrc venus là pourtrafiquer, amp;nbsp;pour le bien du païs,âdiouftans vnJong dilcoursàla louangcdc l’Empereur Chaïlcs cinquiefme leur Prince,auquel ce Roy de Tidorc promit fidelité j les priant d’attendre cncorés deux mois pour charger des cfpice-riesnouucllcst maislcür rcfponfc fut,qu’ils ne pouuoicnt attendre , pourec que-leurs naiiircs cftoicnt dciny pourris, amp;nbsp;failloit ne-
-ocr page 347-PES TROIS MONDES? Î4 ceflairemcnt fc retirer. • Mais quand au bouc de deux ans , ils retourneroient atitc Vhé flotte de cent cinquante vailîcaux cha^gezde ‘ . tnarchandife. Là deflTus ils denjanderent fi les Portugais trafiquOient en cefte Jflc:amp; entendans que fi, en dirent tous les maux du monde, artetmans que tout ce qui eftoit depuis Malacaiufques aux Moluqucsapparte-noicaiiRoy d’Efpagnc. De rèchef ils prièrent le Roy de leur faire vendre les cfpiceries quifetrouueroicntcn Tidore ; encores que clics ne fuflènt frefehes : ccqu’ils folicitoient fort, afin de fe retirer d’heure, craignans d’e-ftrcfiirprins amp;mal 'traiûez des Portugais, qui tnaintcnoiént les Moluques cftrc de leur dcfcouurcment amp;nbsp;fouz leur partage. Com-’ melon amalFoit letelpiccties pour charger CCS-deux vaificaux, les Efpagnols commen*-cerenrà vendre leurmarchandile àquot; l’encan, amp;nbsp;cnuoycïent ibllicitet d’amitié le Roy de Tctnata , amp;nbsp;luy firent des prefens. Mais poureeque quelques années aupjtr-àuantil î’eftoit allie auec le Roy de Portugal, il eferi-uit incontinent à Georges d’Albuqucrqile Gouucrneur de Malaca, l’aduertiflant de te qui fepaflbit. Dont Albuquerque donna ad-uertiflementau vice Roy amp;nbsp;au Roy de Portugal, par hommes expres cnuöycz de Malaca, afin que l’on pourueuft à la garde de CCS IfieSjcny faifant baftir vne fortereflè. Les Efpagnols voÿâsqucle Roy de Ternate ne tenoit comte de leur élire ainy,aircürcrenc celuy de Tidorc, qu'à leur retour ils con-
, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5? ‘j
-ocr page 348-ART.
TRO ISl B M E tl y R E traindroicnt ceux de Ternate de faire hommage à 1’Empcteur, Quand le Roy de 1 ido-re les vit refolus de f embarquer, il fit amaller toutes les efpiccrics qu’on peut recueillit en rille,amp; c{i çhatgea-on les deux nauites Efpa-gnolcs.,La plus part de lt;;cs efpiccrics appar-tenoient au Roy amp;nbsp;aux'Portugais, qui les anoiein amaireeScn l’an mil cinq cens vingt, detroiç lônçôo batteaux de MalacaquideC-'' chargèrent en Vide de B.lchian,pout ce qu’ils n’auoietît la commodité de faire voile iuf-ques en M^laca raefmes, l’vn de tes ba-fteaux appartenoit àjŸU'marchand, qui en aiioit la commilhon pourlçsaffaircs du Roy ■ de Portugal fouz l’authpritc. de Gftfpar Roderic fori faéleur. Voioe que pluficurs lacs dc^cesjcfpiccries eftoient marquez du nom deceux aufquels il appiartenoicnt. Maiâles Elfîgnol^'auôicnt telle hafte de cnieucrdc peqr d’cftrC chargez parles Portugais* qu’ils acheptojent' la matcliandife au quadruple,' Ayansemply leurs nauircs,ilshiifl'crcnt quch quesfaéteurs on-iTidore anec.dela mercerie, ^promirent au Rovdc haftir à leur retour vne forteÇitadelle : laiirant'. pour gagequa-rante dipçr/cs pieces de canon , force atb,a-Icftes, harquebufes, amp;nbsp;autres armes* Puis ils rembarqueren-t amp;nbsp;partirent de Tidorc au mois de Décembre mil cinq cens vingt Si.vn. Or pourcc que la Capitaineire nommée la Trinité tiroit grande quantité d’eaU j ils faccordèrent que lean.^ebafticn do Cauo fen iron en Efpagne dedâs le vaifleàu'noia-
-ocr page 349-DES TROIS MONDES. 35 mé Vióboire duquel il eftoit pilote par le chemin que font les Portugais ; amp;nbsp;que l’autre vaiifeau eftant rabillè amp;nbsp;calfeutré, de péîlr d’aurre inconuenient, prendroit vne route ' plus feure amp;nbsp;abregee paflant fut le partage derEmpercur, amp;nbsp;fen itoit furgir à Panama ou prendre port en'la cofte de la nouuclle Efpagnc. Pacainß lean Sebaftien partit aucc foixante compagnons : amp;nbsp;ayans palfé par plufieurs Iflcs, comme il chargeoit du Sandal blanc en Timor,fcfleua vn tumulte aucclcs habitans, tellement qu’aucuns Efpagnols y rehabitablt, furcnttuez.L’onzicfmeiourde Feurier 1522. duviàl IcanSebaftien partit de Timor entrant en la mer Orientalefurnommcc de Lantchildol, prenantfaroutecntrelePonantamp;IcGarbiri, coumirqae iailfant la Tramotanc à main droite.de crain-te qu’en approchant trop de terre ferme, il ” fuft defcouucrt des Portugais ; amp;nbsp;apres auoir ‘lt;î palfé entre Sumatra lailfee à gauche,amp; Pegu, g^iKhe. Bengala, Cananor, Goa, Cambaié,legoulfe d’Ormus amp;nbsp;toute la colle de l’IndcOtientale à droite, pour doubler plus fcurcment le Cap dcBonne efpcrance, il defcfndit iulqucsau quar.intc-dcuxiefmc degré vers le Pole An-tartique: amp;nbsp;demouva fept fepmaincs dclfouz ce Cap, voltigeant touliotirs à voiles hautes, pour ce qu’il auoit en proue les vens de Ponant amp;nbsp;maillrail qui l’cmpcfchoicnt d’auan-cer,tcllemcnt qu’il eut à combatte les vens, les vagues amp;nbsp;tourmentes auec mcrueillcus hazards. Ce Cap de Bonne cfp’çtancc cftà trente quatre dc^cz amp;nbsp;demy dérEquatcur c c iij
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vers le Pole Antartiquerà feize cens lieues du.Cap de Malaca : citant la plus dangereufe pointe de toutes ks mers du Monde. A l’oc-caiion dequoy on l’appelle le Lyon de mer, pour les grands vensôïlcs impetuofitez qui y font ordinaires. Quelques Éfpagnols fen-tans la faim amp;nbsp;les maladies qui prefToient prefque tous ceux du nauirc , cftoient d’auis d’aller ancrer au port de Mozambique, où les Portugais auoient vn fort. Mais les autres fçaehas bien qu’ils y feroient encor plus mal traidez que lur mer, dirent qu'ils aimoienc mieux mourir, que de prendre autre route que celle d’Efpagnc. Puis reprenans courage, ils pafTerent le Cap de BonneEipcrancc amp;nbsp;aucc vn vent propre, nauigerct deux mois entiers fans approcher de tcrrcuellemcntquc Contact des pcndanç ce temps vingt-amp; vn d’eux mouru-SJj’Oÿitls. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;difette amp;maladic.On iettoit les corps
dans la mer, Se àcc que recite Marc Antoine Pigafaitc Cheualicr de l’ordre de S. Icanprc-fenten toute la nauigation, dont il a cleric vn liure imprime,amp; quiafaid fonrccitau Pape de tout ce qu’il y veit; les corps des Corfs flertas Chrefticus flottoient furl’eaula facedefTus: fuimer. mais ceux des Indiens le vifage deflbus. Au reflc fans vne fpcciale affiflancc de Dieu lean Sebaflien 3c tous fes compagnons fuflcnt morts de faim. Or comme ils clloicnt réduits à toute extrémité, ils approchèrent d’vnc des Iflcs du Cap verd, nommée S. laques,appartenante au Roy de Portugal : Où lean Seba-ftien fit defeedre enuiron treize foldatspout
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aller pmfcr de l’eau , achepter delà chair amp;nbsp;du pain, amp;nbsp;louer des Negres pour tirer à la pompe,par ce que le nauire tiroir force eauë, amp;ceux de dedans eftoient prefque tous malades. Ilsobtindrcnc quelques mefures de ris. Mais y voulans retourner pour-la féconde fois, le Capitaine quicommandoit en l’Illc, arrefta prifonniers ces treize,voulant fçauoir oùils f’eftoient chargez de ces efpiccrieszà caufe qu’ils auoient offert payer en doux de girofle les viures qu’ils achctcroicnr. Il arrefta auflîl’cfquif, Seen vouloir faire autantdii nauire,fi Sebaftien n’cuft incontinentleuc les ancres amp;nbsp;les voiles:Somme q«e le 7. iotir de Septembre il entre au port de S. Lucàrdc Barrameda auec dixhuit feulement, les plus dcffaiâs ôc rompus qu’il cftoit poffiblc. Les treizearreftez enl’lflcde S. lacques, furent foudainrclafchez parle commandementçhi Roy de Portugal. Selon le côte tenu de iour cniourdurant letemps de leur nauigatiort, qui dura trois ans moins 14. iouts, ils firent 1 4 4 6 o.lieucs,vogans au tour duMondc d’Orient en Occidétj Sc paiferent fix fois par dcifouz la Zone torride. Le 8.Septembre entrèrent en SeuillCjSc tous en chemife nuz pieds amp;teftes auec vne torche en la main,feu allèrent au temple prier Dieu, pour les auoir deliurez de tant de morts. 11 y a quelques années que le Drack Anglois ay at faidl le rohd delà terre, eft retourne en fon pays,aflifté en cdàd’vn plus grand heur queForbifter, quincdcfcouurit que certains pays Septen-
Du log •voya gt detrou ans qutlt Dracl^ aulrt! A» ont faicl fur mer ces uns^ajjeg.
e e iiij
-ocr page 352-TROISIESMt IIVRI ttionaux fouz Ie Pole Artiquc;mais ccluy-cy chargé de biens Sc plus cncor du grand hoti-ncur que la Royne Elixabech,couilumicrc de rccognoiftrc la vertu d’vn chacun, luy auoit fatâuufques à Ie créer cheualier de l’ordre de la iarcetiere,a grande occahon de fe conteter. Toutesfois qu’elle garde les memoires de fa nauigation ,afin qu’ils ne foienc publiez. Ie ne doute point que pluficurs neluypctfua-dent de retenir telles inftruclions, afin qu’elles ne foient communiquées aux eftrangers, ny mefmcs à fes fubieds. Mais ic nefçay, fils ont grande railon de ce faire : car la communication ne peult eflre qu’à l’honneur de fa nation, fi elles font telles que les autres peuples en puifient tirer profit ou quelque commodité. Et au rebours vn defdain Sc mal contentement que tous, 5c raefmemét ceux qui défirent voyager en receuront contre tels qui leur enuient cebien. loint que l’on fc tient aifeuré qu’il ne peult auoir faidt ce rond que par ou fouz les parties du Zodiaque retraçant les routes des Efpagnols ,ou celles des Portugais, defquels ceux-là vont aux Moluques par l’Occident,amp; ceux-cy par l’Orient : ou bien par le Pole Artique, trauerfant le defiroit d'Anian que plufieurs eftiment faire la feparation d’Afie amp;nbsp;del’A-raerique. Outre pl*les Gtecs,Romains,Car-thageois 8c autres,ont-ils rien teu de beau qu’ils péfalî’ent profiter à la poftcritéîles Por-tugaisamp;Efpagnols aulfi foigneux de leur profit particulier q ceux-çy fçauioient cilic,ont
-ocr page 353-DES TROIS MONDES. 37 ils iamais rien caché de leurs voyages amp;dcG couuertesîMcfmes des iugemens q tous doi-uent tenir aux longues routes : Ains qui plus cft, iufques à teprcfcntet leur embarquetnét, pourfuitte amp;nbsp;fin de leur entreprinfe, auec les hauteurs du Polc,clcuation du foleil amp;nbsp;méridien: punéluations, degrezde longitude amp;nbsp;latitude, diuerfitez Sc dangers des marees, bancs, rocs amp;nbsp;hautes dangereux. Voire iufques à remarquer és Cartes marines,Ia diuer-ntcamp; puiflancedetousles vents amp;nbsp;plus petites confiderations des rumbs d’iceux. le me tairay du François:car il eft fi defireux d’honneur Sf defamitié d’vn chacun,qu’il luy tarde bien qu’il ne communique tout ce qu’il a faiét de beau, le n’entés toutesfois d’aucuns, qui à la façon des riches amp;nbsp;aueuglez auari-cieux , aiment mieux que leurs memoires pourriflent en leur cabinet,ou foient paftu-re au rats, ou apres leur decez feruent à, quelques vils offices : que de les communiquer pour en tirer profit en faueur amp;nbsp;confideratiô du public. Ce quei’cn dis toutesfois aptes plufieurs autres qui defircroient auec leur conrentemet particulier en gratifier d’autres, comme tout bien doit cftrc communique, loint qu’on fçait que nous n’auons encor’af-fez bien tecogneu tout le monde , ny mefme les fins de l’Amérique amp;nbsp;d’A fie, pour iuger fi c’efi cotinent ou feparatiô. Nó plus quels sôc les peuples fouz le Pole Artique, quels fouz l’Antattique : ny laterrc Auftrale qui donne apparence d’eftreriche, belle amp;nbsp;mal peuplée
-ocr page 354-TROISISSM E 11V R1 neantmoins. Sans parler des confiderations du ciel amp;nbsp;de la mer, en la fpeculatiô defquels, plus les mariniers amp;nbsp;aurres entrent, foit en difeours foit en pratique, plus y treuuent de-quoy douter amp;nbsp;cultiuer leurs elprits. Tellement que fi tous ne rapportent leurs diuerfes amp;nbsp;particulières remarques, pour de la conference d’icelles eu faire en fin par foigneufe remarque des plus notables accidens qui fe paf-ferontdeuant leurs yeux, vnc fcience parfai-dc, digne pafturedecegrand efprit : nous viurons amp;nbsp;nosrierencueux par noftrc faute, toufiours ignorans. Si que n’allans iamais droid,nous ne ferons tous que taftonner deçà delà, de comme aueuglez en plein midy, choper à tous coups cfpclfes tenebres d’vnc ART IX brutale ignorance.
Differendre- L’empe revr donqucs rcccut vn mer-tumuUé entre ueillcux Contentement au récit de cefte naui-
la £/fgt;4gnelt gation : entendant qu’on pouuoit aller aux Moluques par fes pays mcfmes , amp;nbsp;de ce nunerte dés nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;apporta quc quelques Roys amp;nbsp;fei-
Meluques fur gnciirs de CCS Ifles s’eftoient rendus fes tribu-Z«K/gt;4««»e«Maircs. 11 remercia amp;nbsp;rccompenfa de grands d» biens lean Sebaftien pour les bonnes nou-^'mx^foub^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rapportoir. Cclà fut incontinct
ÏMthorité du public pat tout, 8c le différend autresfois ef-Tufei^ltx, men, pour le partage que le Pape auoit faid
du Nouueau Monde, ferenouuellaentre les
Portugais ScEfpagnols, par les rapports de Jean Sebaftien, qui fouftenoit que les Portugais n’eftoient point encores entrez aux Moluques. Ceux du confeil des Indes, confcille-
-ocr page 355-D B s T R o I s MONDES? 38 rent rEmperciir de faire continuer la naüiga-tiô amp;nbsp;trafic de rcfpicetie, puis que celà cRoic Vn moyen detcceuoir de grands deniers amp;nbsp;s’artcurcr d’vn reuenu ineftimablc : qu’auçc celà fes Royaumes amp;nbsp;fubieds s’cnrichiroient fans faire grande dcfpenfc. L’Empereur fui-uant ceconfcil, commanda que l’on conti-nuaft ce trafic. Ce qu’entendu par le Roy de Portugal,amp;: cofiderant les maux qui en pour-roiét aduenit d’vnc part amp;nbsp;d’autre,pria l’Empereur de n’enuoyer aucune flotte aux Mo-luqucs, que premièrement on n’euft difputé du partage, amp;nbsp;veu à qui elles appaitenoient: autrement ce feroit donner occafiô aux Efpa-gnols amp;nbsp;Portugais de s’cn,tretuer,quand ils fe letrouueroicnt en ces Ifies. Apres quelques allées amp;nbsp;venues, ils accordèrent que ce different feroit vérifié par gens entendus en Geo-graphic,amp; par pilottes cxpets:promcttans Sc iurans auoit pour agréable ce qu’ils en refoudroient en femblc. Les Deleguez de l’Empereur amp;nbsp;du Roy de Portugal fe trouuerentà Vadaioz, amp;Elbcs, villes prochaines amp;nbsp;contre le flcuueGadiana qui faiôt les frontières des deux Royaumes, au commencement de l’an mil cinq cens vingt-quatre, où apres a-uoit perdu du temps en quelques ceremonies pour fçauoir où fe feroit la premiere en-trcucuc,amp; qui patleroitlepremier,finalemét ils accordèrent defe vcoiramp; fiilüer à Caya, qui cft vn ruifl’eau feruant de borne aux Royaumes de Caftillc amp;nbsp;de Portugal, au milieu du chemin de Vadaioz àElbcs. En apres ils
-ocr page 356-TROISI ESME LIVRE s’atTembloicnt à Vadaioz amp;nbsp;l’autre fois à Elbes. Ain fi fureur pluficurs iours à examiner les globles , cartes marines amp;nbsp;rapports des Pilotes: puis entrèrent en difpute du partage, des degrez de longitude amp;nbsp;latitude, des premiers defcouuteurs ôc nauigateurs aux Mo-luques: chacun voulant faire fa caufe bonne, dont leurs hiftoriens ne s’accordent nullement, corne il en appert de ce qu’Oforius en difcourtjSc de ce que Gomara Efpagnol en eferit au j.liu. de fou hiftoire generale des Indes Occidentales. Ils furent en (omme deux mois fans vouloir rien refoudre, amp;nbsp;finalemét les Députez Efpaignols marquèrent la ligne du partage entre les deux Rois par le milieu du globe à 1480. mil de fainft Anthoine, qui cft rifle la plus Occidentale de celles du Cap verd, fuiuant la capitulation faiûc, (comme ils difent ) entre les Rois d’Efpaigne amp;nbsp;Portugal: amp;nbsp;là delFus prononcèrent fur le bord dcCayaleurfentenceau proufit de l’Empereur, laquelle ne futapprouuee des Portugais. Ainfi fe départirent fitns auoir rien con-clud. 11 aduint lors vn cas pour rire, amp;nbsp;neat-moins qui vaut la peine d’en toucher quelque mot. Comme les députez de Portugal venoient à l’aficmblce ordinaire, amp;nbsp;palToient vn ruidcau nommé Guadiana: vn petit enfant gardant du linge que fa mere aiwit lauéi puis eftendu pour feicher , leur demanda fi c’eftoient eux qui deuoient venir pour partager le Monde auec l’Empereur. Ayans relpô-duqueouy, l’enfant Icua fa chcmifeamp;lcur
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monftra fon derrière, difant tout haut, Marquez la ligne par le milieu de ce permis . Ce traid de rifee vola incontinent par tout,dont les vnsrioyent, les autres cftimoient l’enfant auoir efte apofté par quelque particulier pour femocquer des Portugais,ou pluftoft des E-fpagnols amp;nbsp;Portugais cnfcmble. Quant à la capitulation fur laquelle les députez Efpa-gnols fondèrent leur fcntence pour adiuger les Moluques à l’Empereur,voicy ce qucGo-mara en dit au liure fufmentionné.Les Efpai-nolsamp; Portugais auoient fort contefté en-fcmble,pour la mine d’or dcfcouuertc enGui-nce mil quatre cens feptante deux, du temps d’Alfontc cinquiefme Roy de Portugal. Ce trafic cftoit d’vnmerucillcux profit, d'autant que les Negres, pour choie de petite valeur, bailioient de l’or à poignées. Il y auoit encores cela, qu’Alfonfe pretendoitle Royaume de Portugal eftre ûcn , à caufe de fa femme nommee leanne. Mais ces querelles prindret fin parla bataille que gangna Fernand Roy de Caftillc contre Alfonfe à Tcmulos prez la ville de Toro. Et quant à la mine de Guinee, ilia quitta, aimant mieux guerroier les Mores de Grenade, que trafiquer auec les Nc-gtes. AinfileRoy de Portugal demeura fei-gneur de cefte mine, amp;nbsp;de tout ce qu’il pou-uoit conquérir en l’Afrique.Ce qui cftoit rai-fonnable, attendu que le commencement de fesconqueftes vint de Henry Prince de Portugal . Le Pape Alexandre fixicfmc ayant entendu le defcouurcmcnt du nouucau Monde
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£tiól par ccs deux Rois, amp;nbsp;les debars fiiruc-nus entr’eox, à qui en fcroit Je maiftre: defon propte moiuiement, amp;nbsp;dc fa pure volonte ( fondée fur le pouuoir qu’on luy attribue fur tousles Royaumes amp;nbsp;pays du monde) donna aux Roys dc Caftillclcslndes,amp; aux Rois dc l'orcugal toute la colle d’Afrique,à la char ge dcconucttirles panures Barbares à la Religion . Etafinquel’vn n’entreprintrien fur l’autre, il fit tirer fut le Globe vnc ligne tombant dc Septentrion au Midy qui paircroit vers l’Occident plus de 400. mil loing dc Fv-ncdeslflcsdu Cap verd, afin qu’elle ne tou-chaft fur l’Afrique qui appartenoit au Roy de Portugal. Celle ligne tranchoit en deux tout le Mondc,amp; feruoit dc borneaux conquclles de ces deux Rois, la partie Orientale domeu-rantaux Portugais, l’Occidentale aux Efpai-gnols. Mais le Roy lean fécond ayant Icula bulle amp;nbsp;donation d’Alexandre,qui auoit ain-fi faiâ: ce partage à la requeïlc des Ambafli-deurs de Portugal .• commença à fc plaindre duRoy d’Elpargnc, quiluyCôuppoit par tel moyen le chemin à fes conquclles amp;nbsp;richef-les. Il appclla donc dc cefte bulle, demandât qu’outre ces quatre cens mil, la ligne full mi-Icvcrsl’Occidcnt àdouze cens mil . Et aulfi roll depefeha des vailTcaux auec Pilotes amp;nbsp;Géographes des plus expets pour colloycr toute l’Afrique s’il clloitpofliblc. Le Roy d’Elpaignc voulant viutc en paix, confenne d’appointer ce dilFerend. Dc forte qu’ils cn-uoycrent à leurs AmbalTadeurs amples me-
-ocr page 359-DES TROIS MONDES. 40 moires pour en dreller vn nounel accord de« uant le Pape, confentant ccluyd’Efpaignc qu’outre les quatre cens mil la ligne fuftmi« fcplusversCccidentàioSo.mil. Ce qui fut confermé depuis en la ville de Tordèfillas le 7, de luin mil quatre cens nouante quatre. Nos Rois ( dit Gomara)pcfans perdre le pays pour l’oûroy qu’ils auoictfaiôt de ces 1080. miljgaigncrcntau contraire les Moluques, amp;nbsp;plulicurs autres Ifles trcs-richcs. Et le Roy de Portugal par fa demande fe trompa,ou fut deceu par les fiens mcfmcs, qui ne fçauoient pas cebiéencor’oùeftoicnt fituecs ces Ifles. Mais Oforius efl de tout autre auis, comme il appert en ce qui a eflé difeouru cy deuanr. Surquoy les plus fçauansamp; mieux praties es nauigations, ont toute liberté de confideret les globes amp;nbsp;cartes marines, puis prendre le compas amp;encftimcr ce qu’ils verront plus approcher de la vérité. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,
Tant y aquelesEfpagnols amp;nbsp;Portugais ART. 15. continuèrent leur nauigation aux Moluques auec fort diuers accidens aux vns amp;nbsp;autres: caries Confeillers de Charles luy furentoc-calîon d’enuoyer vne autre flotte de cinq na-uires pour baftir vne fortereire enl’Ifle dcTi-dore, dont frere Garfie de Loaifa Cheualicr defaindt lean, fut General, s’embarquant en Septembre mil cinq cens vingt-cinq poiir palier le deftroidk de Magellan: mais ils fe débandèrent toll apres : tellement que le plus petit vaifléau vint furgir en la nouuelle Elpx-gne; deux autres s’efcarteicnt par vne tour*
-ocr page 360-T R o t s I B M E LIVRE mente dont l’vn foubs la charge de George Manriches print port en l’ifle de Viccya, auquel le Roy de cefte Iflc feignant cftre amy entra en fonvaifTcau aucc nombre de gens, tua Georges amp;nbsp;lacqucs Manriches frères à coups de poignards empoifonnez, amp;nbsp;arrefta ptifonniers tous leurs foldats . L’autre vaif-ïcau périt en vne illc nommée Caudiga.Loai-fa mourut fur mer en luillct mil cinq cens vingt-fix, laiflant la charge de fon nauirc, nommée Viôfoire, àvn gentil-homme Bif-cain, nommé Martin Ignignez: lequel arri-uant pres des Moluques en lanuier l’an mil cinq cens vingt-fept, aucc l'autre vaifleau reliant des cinq, entendit que les Portugais a-iioicnc citadelle amp;nbsp;armée en l’ifle de Ternate: Pourtant il recueillit en fa capitaineflclcs foldats de l’autre vaifleau, lequel il fit brufler, amp;nbsp;fctrouua accompagne de trois cens Efpa-gnols bien cquippez amp;nbsp;refolus, aucc Icfqucls ilfuyuirfa routte, amp;nbsp;arriua incontinenten Mlle de Mor, où George de Menefez Portugais efloitarriué peu auparauant . Apres a-iioirdcfcouucrtque c’eftoient Portugais,il fe ferra au Golfe de Camafo appartenant au RoydcTidorc. Etpourcc que les habitans cogneurent que c’eftoient Efpagnols alliez de leur Roy,ils leur firent bô accueil.- amp;nbsp;d’autre -part les Efpagnols leur promirent venger le fac, amp;nbsp;embrafement de Tidorc faiû par les Portugais amp;nbsp;leurs alliez: tellement que les Infulaires leur faifoient diuers prefens , amp;nbsp;fournilToicnt cedontles Efpagnols auoicnc faute.
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faute, fans prendre argent ny recompenfe d’eux. Garfic Henriquez ayant entendu que l’on auoit defcouucrt deux vaiiîèaux ( c’e-ftoient ceux de George Menefez ) prenans la route de Ternate fans pouuoir àrc lî c’e-ftoient Elpagnols ou Portugais, fit embarquer Torca pour les dcfcouurir. Il entra dedans vn caracore ou barque du pays,auec fon truchcinan amp;nbsp;quelque Mandarins. Et fçcuc à Camafo lieu appartenât au Roy de Terna-tc,qu’ilyauoitpresdclà nobte d’Efpagnols alliez aucc les Infulaires de Tidorc. Cotre.! retourné Henriquez enuoya Manuel Faucon amp;nbsp;feptante Portugais en deux bafteaux accompagnez de Cachil d’Aroes amp;nbsp;de fes gens en douze barques. Faucon eftantà mi-che-inin enuoya parl’AuditeurJe lafotterclïè, v-nclettre deGarficà Martin Ignignez general des Efpagnols,auquel ceft Auditeur la por ta , afin que fouz ce pretexte il peuft veoir, combien il y auoit d’Efpagnols au nauitc. I-gnignez n’ignorant pas cefte ruzc,luy donna loifirde veoir amp;vifitertout ce qu’il voulut, afin que les Portugais ( defqucls il fçauoit les moyens par le rapport des Infulaires) fulfent d’autant plus cftonncz:amp; ne lailfa de refpon-dreaux lettres dcGarfie, luy offrant beaucoup de plaifirs. L’Auditeur party Ignignez fuyuitfaroutte, amp;arriua en Fille de Tidoree puis fit drclTer à l’emboucheure du canal, deux bouleuards de pierre, les munit de l’Artillerie defonnauire pour garder l’entreedu port, le naoi^ front aucc quelques
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pieces, ôf reflcmblant àvndcsbouleuards. Faucon ayant ouy le rapport de l’Auditeur, ne voulut fe bazarder au combat contre les Eipagnols, ains retourna vers la Citadelle amp;nbsp;rendit compte de fon voyage à Henriquez,à qui au bout de quelques ioursvint vn meira-ger de Ignignez, difant cftrc venu en Tidorc par le commandement de l’Empereur fon fouuerain amp;nbsp;feigneur des Moluques, qui c-ftoient en (on partage, amp;nbsp;auoientefte def-couucrrcs par Fernand Magellan fon Lieutenant, qui en auoit prins polTcflîon pour fon maiftre, lequel auflî les auoit obtenues par la fcntence donnée à fon profit contre le Roy de Portugal , Que depuis la defeou-ucrtedcces Iflcs, on yauoitlaiflc trente E-pagnols, amp;nbsp;elFably vncfaôiureriejoùil ya-uoit beaucoup de bien , amp;nbsp;quarante pieces d’artillerie. Mais les Portugais auoient tue les Efpagnols, pillé les biens, enleuc l’artillerie, amp;nbsp;outre plus bafty vue Citadelle fur les terres de l’Empereur fans fa permiflion. Qu’il vouloir donc fçauoir qui les auoit elmcuz de ce faire, afin d’endreifer vn procez verbal, amp;l’cnuoyerà l’Empereur. Henriquez fit rcfponfe quclcs Moluques amp;nbsp;autres Ifles voifines n’appartenoient ny n’auoient ia-mais appartenu à l’Empereur, 5c n’elloicnt aucunement de fon partage; que la fentence donneeà fon profit.auoit efté prononcée par des Efpagnols fes fubiedfs, qui n’euflent ofé juger autrement : que les luges Portugais a-uoient prononcé au contraire, amp;nbsp;adjuge les
-ocr page 363-DES TROIS MONDES. 4I Moluquesau Roy de Portugal , tellement que cela ne feruoitdc rien . Encores moins d’allcguer le voyage de Magellan, veu que plus de dix ans auant fa nauigation, elles a-uoiéteftédefcoiauertes par Antoine deBreix fouzle congé d’Alfonfc Albuquerque lors Viceroy des Indes,an veu amp;nbsp;fçeu de Magellan mcfme,lequel eftoit aucc de Brcu en ce voyage. Et toutesfois depuis, pour defpiter le Roy de Portugal, duquel il eftoit fubicél naturel, auoitfaufemét donné entendre à l’Empereur Charles, que les Moluques eftoient de fon partage, amp;nbsp;promis les aller defcouurir parvn nouucau chemin , où il auoit finalement reçeu le falaire de fes trahifons contre fon fouuerain leigneur.Qrfalors que ces Ifles furent defcouuertes par Antoine de Breu, plufieurs Roys d’icelle deuindrent amis du Roy de Portugal: amp;nbsp;fc contentèrent que les Portugais trafiquaflent aucc leurs fubieds, comme ils auoient continué depuis. Et qu’à la requefte du feu Roy de Ternate, celuy da Portugal auoit faid baftir vnc Citadelle en rifle. Antoine Britio y cftant venu pour cell effed, auoit trouuéquelques Efpagnols en l’iflede Tidorc, Icfquelsil enuoyaau Viceroy des Indes, poutee qu’ils ne raonftroient congé du Roy de Portugal de trafiquer és Moluques, Icfquelles apparrenoient au Roy lean troifiefmc, au nom duquel il comman-doit cnIaCitallc,rcfolu de la garder iufques à ladcrnicre gouttedcfonfang,conttctou8 ceux quis’en voudroient emparer, ôcclor^
-ocr page 364-TROISIESME 1 I V R E re les palTagcs à toutes perfonnes, tant Efpa-gnols qu’autres qui voudroient nauigucr amp;nbsp;trafiquer partes Iflesfans fa licence. Pourtant prioit il Igniguez , de venir promptement en la Citadelle, amp;nbsp;que s’il ne vouloir y loger, on l’accommodeioird’vn lieu à part, où il pourroit habiter feurement ; requérant aurefte que les Efpagools n’achetaflent point d’efpiccries, d’autant qu’elles appar-tenoient au Roy. Qu’en cas de refus, il les rengeroità deuoir auec les armes fins crainte de reprehenfion , puis que c’eftoit pout le feruicedu Roy de Portugal fon Prince feigneur fouuerain . Le mclFagcr fut ren-uoyc aueccefte tefponie: ce nonobftantl-gnignez perfeuera en fes demandes amp;nbsp;con-tefterent aifez long temps par efetit fans prendre toutesfois autre refolution. Or quat Henriquez vit que les Efpagnols ne bou-geoient de Tidore, amp;nbsp;haulFoicnt le prix des cfpiceries, il délibéra de les en chalFcriEt fur vil foit s’embarqua auec cent Portugais Sc grand nombre degens du pays en des Cara-cotes amp;nbsp;autres vailFeaux: ils chargèrent trois pieces d’Artillerie, la plus gtofl'e en vn ba-ftcau , amp;nbsp;les deux autres fuft vue fülle amp;nbsp;vn Calalus, qui ne portoient que certains Capitaines auec les Canoniets amp;nbsp;Matelotz . La fülle qui vogoit deuant, fut dcfcouucrte par les Efpagnols encores qu’il fut nuiôl,lefqucls commencèrent à canonner de l’vn des boule-uards auec telle recharge qu’ils tucrent vn ma tclor,efmorcellcrcntlamain du Patron qui
-ocr page 365-DESTROIS Mondes. 43 tenoic Ic gouucrnail amp;nbsp;cndómagerent le gou uernal mefme.Toiitcsfois le Capitaine de celle fülle fe print à batie le bouleuard de li grade furie que fa piece crcua, amp;nbsp;fut cótraint le retirer pres du Calalus, attendât qu’on euft amené vn autre canon de la Citadelle, lequel fut braque vn peu auant iour dedans la fülle. Le matin venu Henriquez fit ioüer fes trois pieces contre les bouleuards. Sur lefquels les Efpagnolsioucrcntde leur artillerie de telle impetuofité,que les Portugais,pout fc garen* tir reculèrent fi loing que leurs boulets don-noient dedans l’eau, dont les Efpagnols fai-foiene^des rifees amp;nbsp;huées cllranges . Henriquez n’ofoit approcher aueefes Caracores, qui clloiét fi foibles qu’vn fcul coup de canô les enfondroit. Celle elcarmoacheayat duré iufqucs à midy.les Portugais voyans qu’ils ne faifoientque pcrdrcleurspoudres amp;boulcrs, fc retirent en vn goulfe prochain, enuoyans quelques barques quérir des poudres en la Ciradclle.En attendant leurretour,Correa le fadeur amp;nbsp;quinze autres, defeendirent en ter-rcpourallctmcttrcle feu en vn villagealfis fur vn collau. Mais dcfcouuers par les Pipa-gnols,on les empefeha d’aller plus auanttmcf mesCorrearcçcut vn coup d’arquebuzefouz l’oreille, dont il tomba demy mort;amp; eurent fes gésalTczd’alFairc à l’emporter amp;nbsp;gangner leur barque. Henriquez fc retira finalcmét en fa Citadelle,fans rien entreprendre depuis: amp;nbsp;d’ailleurs les Efpagnols demourerent cois, à caufe que leur nauirc commença à s’ouurir amp;nbsp;ff iij
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s’emplir d’eau, tellement qu’il coula aU fond fans qu’ils en peulTcnt rien fauuer, Lalaifon venue pour faire voile en Malaca , Henriquez fit fes efforts décharger quelques vaif-feaux pour le Roy. Mais d’autant que les particuliers payoient mieux les cfpiceries aux Mores, ils ne rccueillerent prcfque rien: amp;nbsp;voulant vfer de fon authoritc, il cuida tout gafter, àcaufcquefesgens aymoient mieux leur profit, queceluydu Prince; tellement que fur le commencement de lanuier il en-uoya demander fccours ou gouuetneur de Malaca , pour donner ordre aux affaires de fon maiftte és Moluques, amp;nbsp;faire tefte aux E-fpagnols demeurez és Ifles de Tidorc amp;nbsp;Gi-lolo. Quelque temps apres George deMe-nefez , enuoyé de Malaca par Mafcaregnc pour gouuerner les Moluques, fut contraint hiuerner es Ifles de Papne, fans faite autr« choferemarquable. Orfitoft queianauiga-tion fe monftra commode, il fingla vers l’ifle deTarnatciouarriucenMay, mil cinq cens vingt-fepr, entedit que les Portugais eftoient en guerre contre les Efpagnols afliftez des In-fulaires de Tidore amp;nbsp;Gilolo.Ce qui le mit en grand peine, pource que fes gens pour la plus part eftoient morts durant Phiuer, amp;nbsp;les fur-uiuas auoiét befoing de rcpos.ll laiflà en mer deux vailfeauxbié armez amp;nbsp;entra dans quelques efquifz pour approcher de la Citadelle. Incontinent Gatfic Henriquez accourut au deuantjbien ioyeux qu’on le vint defgager tat
-ocr page 367-DES TROIS MONDES. 44 1 propos du peril où il cftoir, n’ayant gens ny moyens pour refiftcr aux ennemis : amp;nbsp;tour foudain remit la place es mains de Menefez, telle que Bntio l’auoit lai (fee, dont il eut aélc par main de Notaire. Martin Ignignez Capitaine des Elpagnols entendant la venue de Menefez,l’enuoya bieu-veigner,amp; luy offrit paix amp;nbsp;amitié, fe plaignant fort de Garfie, lequel, n’auoit iamais voulu demourer en bon mefnageauec les Efpagnols, ains cftoit caufe de la perte de leur naiùre : auoit tue vn des leur, amp;nbsp;b le (Te trois autres. M eue fez le remercia, promettant de demeurer amy : toures-fois il exeufoit Garfie amp;nbsp;prioit Ignignez qu’il monftraft celle amitié par effedl , en fc retirant du milieu des infidèles pour venir loger en la Citadelle de Ternate, oùil feroitreceu amp;nbsp;accommode à fou contentement . Pour ce qu’il ne fit point de rcfponfe , Menefez luy enuoya vn eferit au commencement de luin , par lequel Ignignez amp;nbsp;les fiens e-lloient fommez de fortir promptement du pays amp;nbsp;de toutes les 1 fies Moluques : a-ucc defenfes d’y acheter aucunes fortes d’efpiceries . Surquoy Ignignez renuoya vn elcrit par lequel il laifoit la mefme fommation à tous les Portugais : amp;nbsp;depuis ils perdirent du temps amp;nbsp;beaucoup de papier apres telles contellationsau bout defquellesils accordèrent vne treue, iufques à ce que l’on euft mandement d’Efpagne ou del’Inde, decequelesvns amp;nbsp;les autres au* roient à fairc.Et fur- ce ils commenccrct à co-ff iiij
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ucrfcr amp;ncgocierpaifiblcment enfetnble,!és Capitaines enuoyans des fingularitez amp;nbsp;pre-fcns les vns aux autres. Ncatmoins Ignignez Alt dcftourné d’entrer en la Citadelle dcTer-natcpatleRoydeGilolo amp;Cachil d’Aroes, qui »ftoicnt contens que les afîaires demeu-r a (Te ne en fufpens, afin de fe maintenir ; ce qu’ils ne pouuoicnt fi aifément faire enteps de paix. Sur ces entrefaites Martin Ignignez vint à mourir, auquel fucced.! Fernand de la Tour.Cequ’entendant Menefez, il enuoya gratifier Fernand, amp;fçauoirs’il vouloir entretenir la treue faite entre luy amp;nbsp;Ignignez: ce que Fernand refuza, tellement que les armes furent Icuecsde touscoftez . Au relie lorsque les Efpagnols amp;nbsp;Portugais elloient furie point des’entreguerroier plus cruellement que iamais, (pecialcment és Moluques: furuint vn accord entre l’Empereur amp;nbsp;le Roy de Portugal, qui aflopit preique tout. Nous deferirons icy ce que les hiftoriens Elpa-gnols en récitent d’vn commun accord • A-presla fentenco donnée furie fait des Moluques par les députez de l’Empereur au profit de leur maillre; le Roy lean troifiefme fit fon polfible d’empefeher que les Efpagnols n’yallaflcnt trafiquer: fans toutesfois pou-uoir rien obtenir, comme les difeours pre-cedens le monllrent . Quelque temps a-pres l’Empereur cfpoufa Ifabelle fœur du Roy de Portugal , lequel réciproquement print à femme Catherine fœur de l’Em-pcieut. Par le moyeu de celles alliances, le
-ocr page 369-DES TROIS MONDES. 4^ négoce de l’cfpicerie fe refroidit vn peu, amp;nbsp;ce pendant le Roy pourfùiuoit fon beau fre-re d’eftre laifle paifible en pofleflîon des Moluqucs ,à quoy l’Empereur par l’aduis de quelques confeillers ne vouloir entendre, loint que quelques vns tafehoient par diuers rapports inciter l’Empereur à pourfuiure ce-ftenauigation; amp;nbsp;mefracs de faire quitter la place aux Portugais aceufez d’y auoir rudement traidc les Efpagnols. Sur ces contefta-tions, l’Empereur qui auoit vne infinité d’affaires fur les brasàcaufc des guerres contre le Roy de France, amp;nbsp;pour l’eftat d’Alemagnc amp;nbsp;d’Italie où il vouloir aller en grand appareil pour fe faire couronner: amp;nbsp;fetrouuanr lors bien court de finances, engagea ce qu’il pretendoit aux Moluques,amp; tout le trafic de l’efpiccrie pour la fomme de trois cés cinquante mil ducats, que le Roy lean fournit l’an mil cinq cens vingneuf, fans adioufter à l’obligation aucun temps : laifians le procès en mefmc cftat qu’il cftoit demouré au Pont deCaya. LeRoychaftia le doôleur Arzeuc-dede ce qu’il auoit promis les deniers fans autrement terminer l’obligation, qui fem-bloit luy preiudicier, amp;nbsp;tenir les chofesen fufpensà l’auantage des Efpagnols. Orceft engagement fut alfcz fecret, amp;nbsp;contre la volonté de plufieurs du confeil d’Elpagne, qui fçauoient le profit que le public amp;nbsp;les particuliers pouuoient tirer de ce trafic des Ifles Moluqucs : Mais l’Empereur palïà plus outre, fans que l’on ait peu fçauoir au vray, qui
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L'emperiur Churlts V. 4 fttfl det ffAlS txcißifs fDurlit Frd-
Itatii.
Pcfineut depuis à ne reftitucr au Roy les trois cens cinquante mil ducats, amp;nbsp;quereller fon droit ou en iuftice,ou par les armes corne l’on auoit commencé.Melmcsil fut plufieurs fois confeilié de ce faire :amp; nommément en l’an mil cinq cens quarante huift, les piocu-‘ rcurs de la Diette fe ttouuans à Valledolid, le fuppliercnt de donnera ferme pour trois ans au Royaume d’Elpaigne ce trafic des efpices: à la charge qu’ils reinbourfcroient lcRoyde Portugal des trois cens cinquante mil ducats: qu’ils defchargeroienc toute l’efpicerie au portdelaCorugna,defigné par l’Empereur des le commencement de cefte nauigation: amp;nbsp;les trois ans expirez il difpoferoit de ce trafic felon quebonluy fembleroir. La ref ponfc de l’Empereur (qui eftoit lors en Flandres) fut de defendre qUe l’on ne luy parlaft plus de celle affaire. Dont plufieurs furent cllonnez amp;nbsp;offenfez , les autres eftimerent qu’il y auoit quelque communication plus fecrette encre l’Empereur amp;nbsp;le Roy de Portugal : amp;nbsp;que les trois cens cinquante mil ducats auoient elle fuiuis de plus grandes Tommes, fournies puis apres parle Roy pour l’a-chapcabfolu des Moluques. L’empereur ayat tant d’armees , de penfionaircs , garnifons amp;nbsp;feruitcurs à entretenir,que l’or d’Orient amp;nbsp;d’Occident n’y pouuoit fuffire, pour les rai-fons que chacun qui a veu les hiftoires amp;nbsp;co-gneu les portemens de ce Prince, fçaitalTez remarquer de foy-mefme. Or dcuanccclàamp;
-ocr page 371-DÏS TROIS MONDES,’ 46 depuis auffi, pluficurs portèrent grand enuic aux Portugais pour ce trafic: dont la defehar-ge cft eftablic à Lilbonne,amp; Anuersice neât-moins la iouïlîànce leur en cft demeurée iuf-qucsàprefent. Toutesfois l’an mil cinq cens quarante deux , les Efpagnols cflaycrcntde retourner aux Moluques, y cftant enuoyez par Antoine de Mandoze, Viceroy de la nou-uclle Efpagne,foiizla conduite du Capitaine Vilalobos, lequel arriué és Iftcs de Tidore amp;7jilolo,fut bien rcccU des Rois d’icelles ennemis des Portugais. Mais vne tourmente furuint qui mit à fond les vailfeaux de Vilalobos : tellement que luy 5c fes foldats tombèrent en la puift'ancc des Portugais,aufqucls ce trafic eft demeuré depuis, quelques entre-ptifes que les Efpagnols amp;nbsp;autres ayent faites pour l’attirer à eux. Deux ans apres le Roy donna fa fille Marie aagee dedixfept ans pour femme à Philippes d’Auftriebe, fils de l’Empereur, Prince amp;nbsp;heritier de Caftille, lorsaagé de dixfept ans amp;nbsp;quatre mois. Les nopccs furent folcnnilces en la ville de Salamanque, amp;nbsp;l’an mil cinq cens quarante cinq au mois de luillct, Marie accoucha d’vnfils nommé Charles, mort en prifon, où il auoit efté rcfcrrcl’an 1568. au mcfme mois de luil-let. Depuis cefte année iufques à fa mort'le Roy lean demeura paifible en tous fes pays, excepté en Barbarie où il perdit quelques places, amp;nbsp;quatre Carauclles,aucc bon nombre de gens qu’il enuoyoit aufccours d’vn Prin-
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CC More : Icfquellcs pertes iln’apprchcndoit pas fi forr, qu’euft fait fon pere qui cftoit fort îpcculatif, amp;nbsp;remuant. La principale intention de lean j. cftoit de fe maintenir en bon mefnagcaucc l’Êmpcrcur fon beau pere: amp;nbsp;* de conferucr le trafic des Indes amp;nbsp;Moluques ’ à la Couronne de Portugal, ce qu’il obtint auflî. Et de nouucau vn peu auant fa mort, il mariale Prince lean fonfils aifnc,àIcanne PrincclTe deCaftillc,amp; fille de l’Empereur Charles,au grand contentement des Efpa-gnols amp;nbsp;Portugais, dont on fit de grandes dcmonftrations dcioycàLifbonnc. Maislc Prince mourut toft apres , amp;nbsp;luy fucceda Dom Sebaftien, la vie amp;nbsp;portemens duquel nous referuons pour vn des plus fcgnalez fubieôls d’vne hiftoirc auenir.
AKT. 14. R E s T E la reprefentation du troifiefme monde, duquel vous ne fçauriez auoir autre cognoiflànccquc de n’en rié cognoiftre, fors que c’eft vne terre tirant au Su, ou midy,à trente degrez au delà de l’Equateur, de beaucoup plus grande eftendue que toute l’Amérique, feulement defcouucrte par Magellan, lors qu’il pafta le deftroit qui fait l’entre-deux de ce païs Aufttal, amp;nbsp;du cartierMeridionnal de l’Amérique pour aller aux Moluques. Le défit de voir lclquellcs,nc luy permit ou bailla enuie, de feulement faire defeendre vn feul des fienspour y recognoiftre les peuples ou naturel de la terre. Quelques autres y ont depuis defeendu, mais fans y auoir defcouucrt
-ocr page 373-DES TROIS MONDES. 47 chofc grandement profitable, pourn’auoir ofé abandonner la cofte. Nous nefçauons rien d’vn fibeau,d’vn fi grand pays, amp;nbsp;qui ne peult auoir moins dcricheflcSjny autre fingularitez que le vieil amp;nbsp;nouueau Monde: amp;nbsp;le tout par noftrc parefic plus que des anciens, qui d’ailleurs ont allez faiôt d’autres chofes pour fe rendre fignalez à leur pofteri-té. Car comme ils ont eu les grands eftats amp;nbsp;les raerueilleux cfptics qui fe font à diuers temps nourris fouz les ailles de fi fameulc Republiques; aufli ayans beaucoup plus de moyens que nous, ils fe font ce fcrable faiôt vcoir plus indullrieux en plufieuts chofes notables que nous, qui nez au debrifement de ces hauts eftats anciens, du corps dcfquels les Clneftiens ont faiôt prefque autant de membres amp;nbsp;menues parcelles qu’ils cftoient de nations, ne pouuons (difent aucuns) pour exeufe, feulement fuiure les pas de noz vieux pères, veu les foibles moyens de noz petits eftats.Toutcsfois qui confiderera q la nature ayant jà faiôt tracer par noz anceftres le commencement de choies grandes, femblent cf-guillonnct leurs furuiuans à la viue continue plus qu’au defefpoir de fi hauts delleins,nous ingéra pcult eltreinexcufables en cela. Veu mcfmes que les eferits de noz anceftres, nous cfclacilfent des moyens qu’ils y ont tenu, l’imitation dcfquels nous feruiroit de grands préparatifs à pourfuiurc ce qu’ils n’ont enta-méjcc femble, que pour nous lailfcr vn beau
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fubieót d’honneur immoreel. Les autres neat-moins qui finifTans leurs defirs pat 1*0 bieét de chofes raifonnables, iugent que la nature ne nous vcult dôner de cognoilFance plus qu’ils nous eft de befoin , eftiment auoir aflez faiôt pour le deuoir de l’homme, en la dcfcouuet-tCjConqueftcs Si peuplades de plus de terres, que les anciens ne virent ou ne cogneurent iamais. Et comme il fault eftimer que nature ne feflargit pas tout à coup ny à vn feul,ain$ qu'elle diftribuc fes graces auec difcrction, felon le temps Si les perfonnesàquiellefe veult communiquer : auHî que nofttc deuoir eft de viurc contens en l’heur que Dieu nous a enuoyé depuis cent ans, pourlailfcrla def-couuerte du furplus del’vniuers à ceux qui viendront apres nous premiers, féconds ou autres quels qu’ils foient,qui fe voudront pe-neramp;fc bazarder comme nous auons faiôt. Nous ne deuons (difcnt-ils)cftre fi ambitieux ne tant gloutons, que de rechercher la nature humaine de nous faire cognoiftre tour, non feulement culatcrrç,ains aulfiau ciel, aux elements, és fciences, deircins,amp; aôlions des hommes.Côbien penfez vous que la nature tienne de chofes fecrettes, que l’humaine capacité ne cognoiftra de long temps3 de quelle partie d’vn fi grand œuurc qu’cftl’v-niuers, penfez vous noftre veue eftrecapable? Celtiy qui l’a faiôt,qui le viuifie,qui l’entretient Si conduit, fe retire de noftre imbécillité , pour fe donner à congnoiftre par foy
-ocr page 375-DES TROIS MONDES. 4 St feule amp;nbsp;moyen extraordinaire. Pluficursa-ûions mcfmes qui approchent de fa diuini-tc, nous font obfcuresiou ayant le fubieót d'icelles remply noz yeux, quittent noftrc veuë pour leur f oiblelle. Soit qu’elles foient fi fubtilcs querhumaine fragilité ne les puif-fc comprendre ; foit que Dieu nous en ayant donnéla feule apparence, les retire à foy , amp;nbsp;fen referuc la pure congnoilfance. Nous ef-merucillons nous donc, fi quelques grands ouurages de la Nature nous font incogneuz, veu que Dieu cache la plu s grande partie de l’vniucrsî Combien de nouuclles fortes d’animaux fe font faids vcoir à nous,incogneuz de noz pères ? Dieu ne veult que les yeux des hommes voyent tout .'les peuples dufieclc aduenir fçauront, combien d’autres chofes nous ont elle couucrtes. Et bien qu’ils fc pourront prcualoir fur nousdela congnoif-fance de nombre de nouuelles : fi moutont ilsignorans de plufieurs autres que leurs def-cendans apprendront dcnouueau: amp;nbsp;en reliera encor alTcz d’autres incogneues pour exercer les fens de leurpolletité. Les chofes excellentes ne fc communiquent toutes à vne fois, les dodlcurs mefmes de chacune fcicncc, referuent dcsfecrets à ceux qui les liront plus d’vnc fois. La Nature ne diftribuë fes chofes facrecs à vn coup. Ellimons nous initiez feulement en la congnoilTancc d’icel-Içs : amp;nbsp;qu’elle nous veult faire apprendre à l’huis Si au commencement de l'entree, pK-
-ocr page 376-TROISIEME LIVRE mtcr que nous introduire plus auant. Les fe-crctsnc fc vulgarifent,ains font referiez amp;nbsp;commclespluschcresmarchandifcs, arren-gez en l’arriére boutique : aucuns defquels ont cfté rnis en veuë de noz peres,partie nous font sfferts, amp;nbsp;le refte dcftinépourla pofte- • rite. Mais quand î les belles chofes viennent lafehetnent amp;nbsp;à grande difficulté ennoftre pouuoir, mcfmcmeut à parefteux ou qui preferent leur plaifir à chofes fi rares. Ne fe fault fafeher toutesfois, de dcfcouurir fi tard chofes fi cachées, ny de tirer en haute lumière fe-crets fi bas enterrez: Ce mefme à quoy nous trauaillons tous le plus,qui eft d’eftre bien vicieux, n’eft encore venu en fa perfeftion. Les vices font encor à leur progrez : le luxe amp;nbsp;defbordement de mœurs trouuc d’aage en aage, voire de iour à autre quelque moyé pourfolier,amp; nous faire congnoiftre fort in-fenfez. La paillardife fe faiót remarquer de nouuellcs vilcnnics. Les délicates mignoti-fes , fubtilifent de plus mois amp;nbsp;féminins moyens pour f’abyfmcr vn iour en lamer de diflblution. Et corne dit en la reprefentation des mœurs de fon temps, ce graue précepteur de l’Empereur Néron ; Nous nauons encor aftczbanny lavirilité de nous. Nouseftat-gnonspar legerere amp;nbsp;d’vnc cftcmincepoli-lefte de corps, tout ce qui nous refte de bonnes mœurs. Nous deuançons lesmignardi-fes des filles, amp;nbsp;chargeons les fards des pu-tâîns, que les prudefemmes ne daigneroient porter
-ocr page 377-DES TROIS MONDES? 4^ porter. Noz doigts font courbez d’an eaux, amp;nbsp;à peine fe peult la main remuer pour la pefanteur des pierres precieufes. Nous ne penons que d’eftre bons ingénieux, pour ef-feminer ce qui relie de malle courage en nous : amp;nbsp;dciguifer cefto apparence de vertu, que nous ne pouuoiis deipouillerfi toll que nous voudrions. Vous efmerueillez vous donc fi la fagefle n’eft encor venue en fit per-fedion ? Les parceles de noz folles mefeha-cetez,n’ont iul'qucs ici peu produire vn corps parfaidcmenc vicieux. Le delbordement croift deiour en iour, amp;nbsp;n’eft encor monte aufcftcdefon periode. Eftant ne,il commença de temper, puis marcha , courut en apres, pofte maintenant, amp;nbsp;fe hafte fi fort de patoiftre, que noz ricrcs-neueux le pourront voir monte près de fa dernière grandeur. Nous luy preftons la main, amp;nbsp;luy aidós tous,iufqucs à luy afteruir noz pieds, noz fens amp;nbsp;tout ce qui nous refte de pouuoir. Mais qui fapproche de fagelFeî qui fe peine delacarefterîqui mefmes laiuge digne d’eftre feulement enuifagee î fi ce n’eft qucl-qu’vn, amp;nbsp;encor aux heures de pluyes, de legeres maladies , ou autre accident qu’il eft loifible de perdre, amp;nbsp;qu’on ne fçauroiten-uoyct auec tel quel autre palTe-temps. Voilà ce que difoient les Stoïques Romains, authorifans la nature en la diuerfiré de fes adtions,pour exeuferl’ignorance del’hom-mc qu’ils veulent ce fcmble appatefier fouz
SS
-ocr page 378-TROISIESME LIVRE le prétexte de la foibleffe dcfcsfcns,àn’en-ployer fes moyens qu’à maintenir te qui leur efteogneu amp;nbsp;certain ; (ans fc fatiguer à rechercher l’incogneujincertain amp;nbsp;le dangereux qui eft fouz la voûte de fi grand ciel.Vcu iicantmoins la mcrueillculc difficulté dont * la nature a enclos amp;nbsp;côin’armcc la perfcéfion de chacune chofe : les plus aduifez femblent fefofmalifec de la parede de ceux, qui ayans les moyens en main pour commencer, puis cfbauchcr les choies : ferelaidcntà Icurplai-fir, defdaigneuxde trauailler pour en apres enuoyer ces premiers traits à leur poftente: laquelle y apportant ce qu’vne longue dih-ge.icc y pourroit adioufter, en fin ameneroit Je tout à raccornpli(Tcmentamp; dernier point qu’vn aage feul ny plufieurs fieclcs mefmcs ne fçauroient venir, mefmement és chofes aifees, belles amp;nbsp;profitables, comme feroit la recherche de ce ttoifiefme Monde. Vrayeft qu’és chofes compofees amp;nbsp;fut tout en celles qui dependent de f’adion de rcfprir, comme font les arts Sc fciencc$,la difficulté y eft fi grande pour Ifs approcher feulement de leur petfedion, qu’elles femblent tenir de l’im-polfiblc,amp;par ce porter quelqueexeufe,fi le merite toutesfoisne croidoit auecles dif-ficultez. Mais en celles qui ne font q fimples allions, ouuertement formées de la nature, amp;jà communes à tant de millions d’autres mains : fcpctfuadent que c’eftdefdaigner nature meftne, ouïe deuoir d’humanité de ne
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rrauaillcrà tirer honneur amp;nbsp;profit de chofe fi facile amp;nbsp;tât auanrageufe à tout le fiecle auquel on vit. Car f’il fault iuger des chofes incogneuës à l’apparence amp;nbsp;par preuues vray femblablcs : veu que Dieu n’a nen faid que bon amp;nbsp;profitable à l’humain lignage:veu l’endroit où ce troificfmc monde ell fituc, 5c la grande eftcnduc de fes prouinces : il eft du tout impoiliblc qu’il n’yayechoferaerueil-Jeufecnplaifir,richcHcs, amp;nbsp;autres commo-ditezà la vie humaine. Quand il n’y auroit rien de memorable, la curiofitc feroittouf-ioursloucedu Prince qui l’autoit faidvifi-rer. loint que les moyens d’vn Roy n’y font point nccciTaircs, ains feulement d’vn fim-plc Seigneur aife qui en voudroit fairel’cn-ttcprinlc. Car auiourd’huy noz pilotes ôc mariniers vont deux fois plusloingà leurs propres defpens. 11 fault bien dire que nous n’auons pas ces beaux cfguillons de vertu qui pouffoient les anciens, amp;nbsp;mefmcment les Payens pour entreprendre toutes chofes hautcs’.Â: plus mal- aii'ees ils les trouuoicnr, plus f’efchaulfoient-ilsà lapourfuitte. Non iculement les particuliers , mais lesjtftats mefmcs de ce tépsfc trauaillentfi fort pour gangner vne bataille , pour forcer vne ville, dompter vn petit pays, en Comme pourfe moyenner vn aduantage qui en fin Ce treuuc de peu de duree. Si mal-afleurc. Voilà vn Monde qui ne peut eftre rempli que de toutes fortes de biens amp;nbsp;chofes tres-cxcellentes:
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Il ne fault que le dcfcouurir. Il feruira du moins cy aptes pour leccuoir la purgation de ce Royaume ; les autres nations nous ont frayé vn fi beau chemin. Sans doubte fi elles eftoient fi fournies d’hommes que la France, elles n’culfent tant cftcà le peupler Scculti- • uer. Car il nepculteftre qu’aufli beau amp;nbsp;autant riche que l’Amérique. Ce fera pour le moins rccompcnfer la faute que noz premiers Princes firent de mefprifer les beaux aduis que Colom Gencuois leur donnoir, d’enuoyer defcouurit les Ifles amp;nbsp;terres Occidentales, dont il leur promettoit tirer plus de rcucnuqucdc leur pays naturel. Mais comme ceux qui ne iugcntqu'à l’apparence, ne faifant beaucoup d'eftat d’vn Italien fimplc-ment veftu amp;mal accommodé du refic,ils laiflcrcnt aller la riche proye à l’Epagnol, qui depuis leur en a faid vne forte guerre, amp;nbsp;prefqu’a battu leur
Royaume.
-ocr page 381-privilege.
P .A R lettres patentes du Roy noßre Sire données à Paru le b.^unl i y 8 z.fimees de Vabresfellees du^and Seau de cireiau-' ne y il eß permis à Lancelot Voißn Seigneur de laPopeÜiniere de faire imprimer, ou, quand par qui bon luy ßmblera,'vn littre par luy faiEi, intitulé les trois Mondes : defen^ du à tous autres Libraires nbsp;nbsp;Imprimeurs,qu'à
celuy auquel il donnera, de l'imprimer ou faire imprimer, ziendre ny débiter [lendant le terme de fix ans fur les peines nbsp;nbsp;comme plus à plein
eß déclaré efdites lettres.
J
Acheué dbimprimer pour la fécondé edition en Septembre, i j 8 i.
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