DECLARATION VERITABLE DE LA BATAIL-LE FAICTE A IVRY LA CHANSSEE Le 14.DE Mars, Par Victoire Obte-nuc â MaieRc Henri quatricfinc Roy defrancç Sc de Nauarre,fîircciix de la ligue.
Snfèmbk les articles de lagrace nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fa (sMaiefie a
fasäes at^Sssißesatsfarti contraire.
jjjîprîmc d’en l’an ■ M P xc.
-ocr page 2- -ocr page 3-eßrite Monsieur ßoufjat haillifde Langres.
ÄOnfieurRouflat, Ila pleuaDieu m accorder cc que i’auoiyc Ie plus defiré, d’auoir moyen de donner vnc baraille à mesennemys, ayant ferme fiance qu’eftant la,il meferoitlagraced’enobtcnirlavictoire.Comme il cftaduenu ce louid’huy, vous aucs cy deuant enten-ducommcapreslaprifede Honfleur,le leur vins faire leuer le liege lt;îuil2 tenoyent deuanclavillede Meulan,amp; leur prefentant la bataille,qui! y auoit apparence quilz deuflent accepter ayans deslors deuz-fois aultant de force que le pouuoyc auoir,mais pour efpercr lepou-Uoir faîte auec plus d’aflcurance, il la voulurent différer iufques à ce quilz euffent ioinds x v.Ianccs que leur cnuoyoit le prince de Parme commcilzont faiéf depuis quelque lours amp;nbsp;deslors publièrent par tout quilz me forccroycnt au combat en quelque lieu que ie f uflè, amp;nbsp;pcnfoyentauoirrecouucrt vncoccafion fort aduantageufe de ne venir rencontrer au Siege deuant la ville de Dreuz. Maisie ne leur ay pas donne la peine de venir iufques làcarfitoft queie fuc aduerti quils auonycnt pafle JaRiuierede Seync amp;nbsp;quilz tournoyent la tc-fte deuces. le me rcfolus de remette pluftot le Siego, que de fa illir de venir au deuant amp;nbsp;ayant feeu quilz eftoyent a fix lieues audi Dreux, l’cn partis Lundy dernier x 11. de cc mois amp;nbsp;vnis loger a la ville de Nonnancourt qui cftoit a trois lieues d’cuiz pour ypafler la Riuiere. Le mardy ic vins prendre le logis quils vou-loyent pour eux amp;:ou eftoyent défia arriuez leurs marechaulx des IcgiSjic me mis en bataille des le matin en vne fort belle pleynne, à v-ne lieue prez de ccluy quils auoyent fa óHe iour precedent, ou ilz pa-tuft aufli toft auec toutte leur armée,mais fi loing de nous que ie leur eufle donné beaucoup d’auantagcdeles aller chercher fi auant.
Et me contentai de leur faite guitter vn village qui eftoit proche de moy, duquel ilz f eftoyent faius en fin la nui«ft nous contraignit, fdiafcû de fe loger,ce que ie fis aux villages les plus proches, cc iour-d’uy ayât faid de bon matin recognoiftre leurs contenâce, amp;nbsp;m’ayat efte rapporté quils f eftoyent reprefentes, mais encores plus loing quils n’auoyent faiôt hier, le me fuis refolu de les approcher de fi près que par neceflite il fc faudroyçt ioindre,comme il eft aduenu fur
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cs entré dix amp;onzs heures du matin que les eflant allé chercher, iuiqucouilseftoyent plantes, dont ils no nt iamais auancè que ce 3uils ont faiâtde chemin pour venir a la charge. La bataille c’eft onne, en laquelle Dieu a voulu faire cognoillre quel.» protection efttoufîours ducofté delaraifon car en moings d’un heure apres a-uoir iettes toiittes leurs furies amp;nbsp;choleres en deux ou trois charges quils ont faides amp;fouftenucs, toutteleurcauallariea comroancèà prendre parti abandonnant leur Infanterie qui eftoiten tresgrand nombre,ce que voyans leurs Suiffès ont eu recours à ma mifericordû amp;nbsp;fe font rendus le Colonnel, Capitaines foldats,amp;drappcaux. Les LandtsKnccht amp;nbsp;Francoys n’ontpaseu le loifir de prendre celle refolution.car il y en a cftè taille en pièces plus de x 11. cens des vns amp;aultant des autres,le relie prifonnicrs,amp;mis en route dans le bois à la mercy des pay fans, de leur caualleric il y a neuf céts à mille morts amp;nbsp;4. à 500 de delmonts amp;nbsp;grand nobre de bleflee ou prilônniers fans les vallets qui font en grand nombre lans ce qui f cil noyé au paflàgc delariuiere D’ure quils ont paffe àlurg pour la mettre entre eux nous. Le relie des miculx montes fell lauuc à la fuite,mais ce a eile aucc tresgrand de fordre ayants perdu tout leur bagage. le ne les ay point abandones quilsnaycnt elle pres de Mante ou lo y me vint ad-uertir que on leur a ferme les portes, fi cela cil, II n en demeureront paslà, amp;nbsp;efpcrc que la vidoire fera entière oui eft défia Dieu mercy nié aduaeêe. Leur cornette blanche m’eftdcmourccamp; ccluyquila portoit,prifonier dix ou x v. autres cornettes de la cauallaric^ deux fois dauatage de leur Infanterie,toute leur artillerie,Infims Icigneurs prifonniers,amp; des morts vngrand nombre, mefmes de ceulx deco-mandement. le ne me fuis pas encores amufc à faire recognoiftrei maisic fcay qu’entre autrcle Conte d’Egmont qui effoitgeneralde toutes leurs forces qui leur cftoyent venue de flandrcs,a elle tués leur prifonniers difont que toute leur armée, clloit de 400c cheuaulx amp;nbsp;/làijM. hommesdepied, dontie croy qu’ilnclcn eftpas lâuuclc quart quandà lamicneclle pouuoitellrcdezmilIechcuaulsaSmiL le hommes de pied,mais de celle cauallarie il m en arriua depuis que ie fuc en la bataille,le mardi le mccrcdi plus de ^oo cheuaulx mef^ mes en la derniere rrouppcla ncblcllc de Picardie qui amenoit le feigneur dehumiers qui eftoit de 300 cheuaulx arriua vn demy heuquot; reapresquclc combat clloit commcncc.CeftvnccuurcmiraçülcuÂ
-ocr page 5-4 de Dieu qui m’a prcmicrcmét voulu doner ccftc refoluüô de les at ra cquer amp;puis lagracedela pouuoirûheureufcment accomplir,auU fialuyfeulencftlagloircamp;decequi enpcult par fa permiuîon appartenir aux hommes elle eftdeue aux princes officursdelacoron-nc,Seigneurs ^Capitaines amp;nbsp;atoute la noblcflè qui fy eft trouuce,amp; y amp;C. accourru aucc tel ardeur, amp;nbsp;fi eft fi heureufement employée que leurs prcdcceftaire ne leur ont point laifte deplus beaux exemples delagenerofitèquilsenlaifterontenccfaidàlcur pofteritc comme f en fuis grandement content amp;nbsp;fâtisfaiét, l’cftime quil les font do moyamp;quilsont veu queic ne les ay voulu employer en lieu dont ie ncleurayauffiouuert le chemin. lefuistoufiourseftéà lapourfuyte deJavidoireaucc mes confins les princes de Conti, Duc de Monc-penfier,Conte de Saind Paul, Maréchal d’Aumont,grand prieur de France, laFrimouille, lesSicurcdela Siehe amp;nbsp;deSiuryamp;: pluficurs autre Sieurcamp; Capitaines, monfieurle Marechal de Biron cftant demeure au corps de L’armée pour y attendre de mes nouuelles, qui iront corne Icfperc toufiours profperât,aydantDieu, vous entendres par ma prochaine dcfpcche,qui de bien près fuyura ccftc cy,plus amplement les particularités de ccftc vidoirc. Dot ie vous ay bien voulu cependant donner aduis,pour ne vous différer pas plus longemet, leplaifirquc icfcayque vousenaures. levons prie aulft d’en faire parta tous mes autres bons feruiteursde la prouincc amp;nbsp;fur tout do faire redre graces a Dicu,lequcl ie prie monticur Rouflat vous maintenir en fa üindegardc. £ferit au camp de Rony le 14. Mars /59O«
Signe
HENRY
Erplusbas '
Potier.
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E'xtrait d’une Leßre de monfteur delà Tuillerie eferite de Mante le 22. tour de lt;i^ars g 0,
Ous auons eu en cefte vidoiretoutle bienqneeufli-onspeu defirer, de laquelle apres Dieu qui eft le Seigneur des armces nous deuons remercier le Roy feuL Car Jamais Cxfarnefitrien fi braue amp;nbsp;généreux que ce Prince qui ayant de fa main tuè lêpt ennemis,prinft luymcfmevndrappeau amp;luyfeifieme dcsfic quatre vingt cheuaulx alapourfuite fans que graces a Dieu ni luyni (oncheualfurentblef /cs,amp;fi ilmarchoittoufiours vingtpas deuant les autres. Nedirons nous pas que ceft Dieu qui l’a mefine conduid, amp;accôpagnc de fes Anges À luy donques en foit gloire eternelcmenc.
CAPPITVLATIONDES
SVISSES DE LA LIGVE MOYENNANT
La Grace Et Miséricorde Qyè Le Roy leur a faiôt â la bataille amp;nbsp;desfaids du Duc de
Mayenne trouppes de la LigueyCnzïQ ScA/rfwreau Normandye lei4.Mars 159Q. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
^ars I s 9 oßtle nouueau au Camp du Roy M lt;iLMlante,
' nbsp;nbsp;Po ur les Suiftes de la Ligue renuoyçs dans leur pays.
eEur fera baille vncômiflàirc pour les coduircamp;reme-ner aucc honeftes Icftrcs à leurs lupericurs cotenas que encores que les Suiftes ne fuient pas dignes de les bone gracesamp;mifcricordc pour auoir côtreuenu aux lcrrnês de la paix perpétuelle amp;nbsp;derniere alliance. Tou tes fois pour la bonne amitié que la Maieft. leur porte amp;nbsp;pour leur feule con-^deration. Il les leurs rcnuoyeamp;Ies prye de faire aux rcnuoiéstellcs
repn-
-ocr page 7-reprimandes de leur faulte qu e les autres ne tombent à 1’aduenircn fcmblables. Autrement faMaicftcchangcrafaclemencecnla lufli* cr,{clon Ie debuoir de la g ucr e.
Pour les mefmes c onlide rations le commiflairc baillera de la parr delà Maicftc les enfeignes drappeaux à leurs fuppericurs dot ù inaieftè leur faid prefent, enc ores q uc ce foit contre le droit de la gue-tc,pour que les enfeigne s font les marcques de vidoire.
Sera baille amp;: expédie vne commiffion à yaluy commiflairc pour faire bailler gratuitement du pain amp;nbsp;du vin aux SuiflTes, amp;nbsp;outre il leur fera baillé vn efeu a chafeun que le Roy leur donne.
Moyennant la grac c que le Roy leur faid. Ils lureront de ne con-trcuenirlamais auxfermensdu traité de paix perpétuel, amp;nbsp;dernier alliance enfcmbic de retirer les copagnies quil ont fo ubs leur regi-mët à Paris amp;: aulicurs en ce Royaume fil y en a, amp;nbsp;leur feront bailles paflcportsamp; left tes.
Promettant aufli de faire tout ce quils pourront pour retirer les co-pagnics des Suifles qui font a lyonamp;digeô outre celles de leurs regiment.
Leur fera baillé vne trompette pour aller a Paris pour leur cxcu-fes amp;nbsp;proteftations amp;c. pour retirer les enfeignes de leur regiments qui y font.
S adrefleront pour le regard de leur payement comme bon leur ^blcra tat au Duc de Mayenne que autres qui leur en ont rcfpodu.
F I N.
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