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Huybert van Bucheil (1513-1599)

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L’Hiftoiré de France..

Enrichie des plus notables occurrences furuenues ez Prouinces de l’Europe amp;pays voifins,foit en Paix foie en Guerre: tant p®urîe fait Seculier qu’EcIefiaftic: • Un iußj^ues a ces temps» *

TOMES’ECOND.

AVEC SA TABLE.

A la Royne ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Mere du Roy.

De ^imprimerie.

19gt;- ^byabamH.

J

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gt; c/;rquot;vsgt; À D A M nbsp;éncores qu il n y aye chofe en ce monde fi grande ny

honorable que le fouuerain Empire furies homme|^ntre i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lefquels les Roys paroiflent haut efleuez comme Lieutenafts de

M Dieu, pour les conduire amp;gouuerncr. Ce neftalTeztouteâfôis au Print ode commander, s’il n’y aporte les moyens propres à l’entretien de fön Eftat. Car bien qu’il feuft le plus excellent de fon aage, en toutes gratis. Si eft-ce que le naturel foible, voire

gliflant au mal plus qu’au bien : ne peut parmy l’eternelle variété de toutes choies qü’il he fö corrompe alfez toft amp;nbsp;en fin donne entrée à la corruption de tout fon Royaume. Veu que la ftiute du Prince, grande felon la grandeur de la puiflàn-ce : eft dautant plus trouuée mauuaife yque par exemple elle s’eftand au prejudice de fes fujetsi qui fe conforment plus volontiers à fes portemës bons ou mau- • uais qu’ils föyent : qu’aux vertueux effets amp;nbsp;fages remohftrâces d’autruy. N^irt-dre encor luy féra l’auantag« d’auoiFtrouuë le plu?excellant peuple amp;nbsp;le plus aile à manier qu’il feaiiroit fouhaiter; Commentons difent que lés François fë laiffent conduire à l’appetit de leur Roy;Gar ces melmes accidens qui font bPon*A;4^ cher les Princes altèrent au femblable le naturel de leur peuple. Woz premiers peres ont efté à noftre refpeôl,plus fimplesamp;debonnaires qu’on ne föauroit croire . Tous lefquels neantmoiiîs allans de mal en pis ; ( comme toutes ehôfes em-pirent au long aller ) ont laiffé enfans pirç^ qu’eux. Et nous encor plus mefchans que nos ayeulx, produirons des faruiuans au refpetft de la malice defquelz nous ferons eftimez meilleurs qu’ils ne fçaûroient eftre. Bien qu’il femble à au- • cuns, que nous fbyons paruenus à l’extreme vieillefle d’iniquité : jfioàlæilg l’infedion dePnoz vices nous put de fi loin^ : que nous ne pouult;iis melmes fôuffrir le remede , pour nous guérir de tant de maux: Tel à tousjours efté 5 eft fera le naturel à tous hommes que pour eftre plus duids au mal qu’au bien , à la corruption qu’à l’amandement : cette vertu de laquelle vn peuple fè faift remarquer fur le refie 4ps Nations , ne peut eftre de longue durée . ^ar fe changeant enj:ous Eftats ; elle s’altere peu à peu amp;nbsp;en fin dégénéré és vices amp;nbsp;imperfeéiions qui luy font perdre fa lueünfi le P rince n y remedie par vn fignalé deuoir: Ce n’eft doncîe commandement ay l^bonté du peuple qui rend le Prince bien heureUx:veu que ces qu:^itez tiennent trop de l’incertaniiMais la continue d’vne vertu fölidcjqui peut obuier à tous incôueniés. Et ores que tous doiuent eftimereftr^de leur deuoir, d’en empefcher l’entrée: nbsp;nbsp;*

Cela

neantmoins femble plus particulier à ceux qui ont le defir de commander; • nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Aa ij

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Car, encor qu’ils pcuflcnt régner afleurez tout le cours de leur vie ne fe donnans peine de l’auenir.Sy ëft-ce que ne deuans s’eftimer nez pour eux feuls. Ains aufli pour tous autres à qui ilz peuuent proffiter (^’ilz ont tant fbit peu de cefte gene-reufè vertu qui nous fait aynier amp;nbsp;honorer à tout jamais) le deuoir d’amitié vers le pays amp;Iercfpedqu’ilzdôiueiy à leurs fuccefleurs : les pouflèront àcerchcr tous moyenide profiter à autruy. Et fur tout d’aflurcr plus que d’eftandre leur EftaC à l’auenir , comme dilbit ce Roy de Sparte, Qu’il laiflbit le Royaume à les enfàns : non de plus-grande eftandue, comme là femme vouloir; ains de plus-. longue^ de glus ferme ôc honnorable durée qu’il ne l’auoit eu de fes deuan-• ciers. Les moyens y font alfez clairs (Madame) qui ne doibuent eftrc pris d’ailleurs que du contraire à ce qui caule la ruyne de tous Empires. Car comme il n’y à que la volonté de^Di e v , amp;nbsp;la fuitte des chofes de ce monde ( de^elIes D i e v s’ayde, comme de caulçs fécondes à fa volonté ) qui changent, ôi: ruynent les principautez. Aulfi le Roy qui fe conforme au vouloir Celefteamp;qui d’ailleurs fçait bien remarquer le motif des accidens humains : affin d’y pouruoîr felon l’occafion : il eft impolfibU qu’il ne regne auec tout heur amp;nbsp;contentement. Cell pourquoy les plus auifez des anciens tpreuoyans en I’incopfiance de ce monde, les aecidens qui pourroyentchanger vneMonarchie : ( Comme le bon Pilote preuoit l’orage amp;nbsp;dextrement refifte au fortu-nal qui le menalfe) s’efuertuerent de trouuer vn moyen,lequel arreftant la malice des homme^ les* tint tousjours prefts ou peu eflongrftz du chemin de vertu. En-treles plus fameux de la mémoire ancienne, Moyfe fit alfez cognoiftre, dref-• fant la forme du Gouuernement Ifraélitic; ce qu’il auoit apris dgs plus excellans Eftets du pairé:amp; particulièrement remarque en la Monarchie des Egyptiens. •Cctaccortamp;refofuCappit^ne,inlpiréde D i b«v: perfuada le peuple d’If-raël à fe conformer à fa volonté : 1^ propolànt les diuins Commandemans pour •arr^fter les aétions de l’amc, amp;. la Police pour le reglement de tout le relie qui conferne le Maintien de celle vie humaine. La reuerence amp;nbsp;crainte diuine, eut telle force, que les hommes du commancemênt, n ofoyentpenfer amp;nbsp;moins faire que le contenu des faintes Coix; fi prelïees dictent les fundions de l’ame par lefouuenird’vnefaintepieté.Puislesflatuts Politics amp;nbsp;ordonnances de lalu-llice , regierent fi bien les fujets au relie; qu’auec.ledeuoirdes Magillrats, celle focieté humaine commença de fe mieux porter que parauant. Et creurent demieux lesEllats,tât que les fages Princes fe monllrerét affediônez à la conlerultion du public plus q«e de leur particulier.Mais comnTe tout hommfc variàble de naturel amp;nbsp;amy de changement s’ennuie au long aller d’vne chofe, amp;nbsp;fur tout fi elle luy geinele naturel: pour le defir que toutes créatures ont à leur franchife. Les hommes le font peu à peu émancipez tant de ces ellroits liens de Religion: (que la malice des Jjommes puis lesHerefiesfirentmelpriferd’vn chacun ) que de la violence des lulligiers : bonne part defquelz rendirent eux mefmes la jullice amp;nbsp;profelfion^’icelle redicule à ceux qui jugent de la vaccation felonie merite des Officiers. Ces deuxpilliersvraisfondcmens des Républiques , ainfi corromguz par le depraué naturel du peuple, que|e Prince ne fça-uoit ou ne daignoit reformér: occafionnerent bien toll aprez la ruyne de tout l’e-Hat, Si bien que les Nations voyfine?y furuenans à la trauerfe n’eurent fort affaire ( Si les feditions n’en auoyent ja précipité la fin) à lesruyner par

• nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’elfon

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i’effort de Icürs afmes. Comme donc l’entretien de cohduitte d’vne vertu foli-de ) plus que fi le Prince ranaenc la conduitte de fon Eftat au principe de ceux le-lo’rt lé m'odelle defquels le fien fut drefl'é par fes deuanciers : le fera jouyr de la plus heureufe Republique qili viue entre les hommes {. Ainfi maniant les aflfei-res felonie naturel des hommes de cc temps: il n’eft que trop certain que tout ira de mal en pis. Geft la raifoniceft le clair exempled’vne vertu notoire qui peu-uent regier, voirC eternifer vn Efiat. Au rebours, la nonchalance des Chefs, laiP fans les âffâires fe conduyre par hazard fins prcuoîance amp;nbsp;felon l’humetir des hommes qui en tout temps amp;nbsp;en tous lieux ont gauche à leur deüoir^ à efté la principalle occafiôn de la corruption: puis d’vne*ruyn^ entière de toutes Republiques; De la vient que tous cchx qui ont dilcouru des affaires d’Eftât fur les hommes eftiment les Republiques peu différantes ànoftre na-turel.L’vn amp;nbsp;fautre difent-ils^ ont leur naiflanee, grandeurcorruptioi^t fin commune ä toutes chofes. L’vn amp;nbsp;l’autre ont leur excez amp;nbsp;caufes de mquot;^liadies, elles fe changent amp;nbsp;altèrent en forte de leur premiere intégrité : que fi par la force d’vn accident non grçueu : efles. ne tombentdu tout: fans ddh^te parue-nués à leur Vieillefl’e amp;nbsp;dernier periode ( que nature difent-ilz ordonne à toutes chofes ) faudra qu’élles fouffrent la ruyne^qu’ilz eftiment ineuitable : Oppinion, toUtes^-fôis auffi efloignée de raifon, que ennemie du deuoir requis à 1 entretien de cefté ’compagnée mondaine , Car pour s’éftré trop* liez eh la eonfideratioq des chofes-hâturelles : Et i^auoir dreffe les yeux plus haut que porté l’eftendue de cfe bas' monde : ( ce que les plus auifez des anciens ont tous]ours blafme ) ilz ontpriuez eyx amp;nbsp;les lcurs,du plus beau amp;nbsp;affeuré moyen qui fe puiffe trouuer • à ■maintenir amp;nbsp;perpétuer la vie dés Republiques. Lequel bien pris amp;nbsp;pr^jtic-qué^^peybauec lecoi^s étorniferl^homdecetteéMonarchfe Fyançoife.. Ceft quéfe'Prihce fé reprefenteyauoiréfté mis de D,-Iie y,.non feullerrient pour cômmander : Ains pour fefaireaymer^ adiflirer de tous les fiens, par lès ter-» tueux'exemples de fa bonne vie./ Ce n’eft pas le commabdeuicnt qui fait le grand Roy : Ce n’eft pas l’eftandue de fes pays ; nonplus que le naturel guerrier-,l’obeiflance, ny la riclîeftè ou refpritefueîllé de fbn peuple w Et comme refpondit Agefilaus ce braue Roy^de Sparte à ceux qui tuy haut loüoyent la ma-gnificqûe grandeur du R;oy des Perfes. Pourquoy éft-il plus grand que moy s’il n’eft plus j ufte?Les ^yras amp;nbsp;Barbares payens ont tout eda de cômun auec nous voire y querellent auâtage.Ceft’dc fe rëdre admirable par les e^ts an-ciehne'Vértü.ixs beaux hayons de laquelle req^iréntpremieremeht pdmimtîles au menu populaire ceaxjqui en eftoyct mieux fournis.Piûsilesfireht appellerNo-blesamp;par grades difterë8,efleuer en fin peu à peu augôuuernemét de toUt le peU pie. Lequel pour fefaçonner voire prendre à plaifir'd’imiter fonPrince:(la vie du-qUèl àtôüsjours efté pour reigle auxfujets)en fin fera de tel naturelamp;prédra pareille habitude q le-foiiuerainjtellemêt ejue laRepublique maintenue par vnPrince déUotieux, preuoyanc ôpBon jafticier: peuple d’ailleürs par vue Nation de rhefihe hümeur amp;nbsp;volonté : nepourra fouftfir aiÂre changement que;de feien eh mieux'amp;jamais demalenlpisv^MAD am e puis que la vertugrauéèau cœur d’aucuns de voz anceftrçs premiers peres : les à rendus fi îemarquables fur tous les ■‘autres qu’ilz en ont acquis létitrerde Nobles; Entre lefquelz ceux qui la faifoient plus paroiftre au profit de tous, ont efté faits amp;nbsp;nommez Princes,

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Roys amp;nbsp;Monarques : Ceft bien raifon que celle niefme vertu qui à commancé cefte Nobleflèamp; grandeur en Fame de voz deuanciers : l’entretienne amp;: confer-ue au deuoirdevoftreRoyalleMajefté. Doncques Madame ce grand D*i E V J qui nous à donné le Roy Tref-chreftienvoftre filz Lieutenant de (à Majefté pour nous gouuemer : recerche de luy amp;nbsp;de vous tant pour voftrc particulier qye celuy de nqi. François amp;nbsp;afleurance de cefte Monarchie : que nous- cftimans dignes de voftre fceptrc, amp;nbsp;vous conformans aux vertueux exemples de ces anciens Chefs, amp;nbsp;Policeurs d’Eftats : vous nous mainteniez libres amp;nbsp;afleurez en l’exercice de la Religion amp;nbsp;juftice tant neceftàires entre les . hommes . Vous nous preferuiez de tous accidens qui nous pourroient ad-uenir pour le différend de Religion premièrement : de laquelle l’on ne fe peut paffer jion plus que de la lumière du Soleil. Les hommes laiffez hors la bride de la pafl^lle de D i b v ; feront comme poulains efehappez qui ne s’afujedirontai-fèmtnt au joue des Loix humaines. Ains bien que reprins, fè jederont aux châps des la premiere occafion,pour s’efcarmoucher à la fuitte de leur plaifirs. Ce bon DIE v di-je*fbus la puifTance duquel tous Roys regnqi^veut auffi que vous nous reformiez la juftice.Que vous nous la donniez entière. Et leuiez le mafque â ceux qui la defffuifent amp;nbsp;en abufent fouzl’aaôlorité de fon nom.Or comme la Religio ne peut eftre réglée amp;nbsp;moins entretenue fi elle n’eft appuyée de la juftice.Laquelle au reciproque à belbin d’vne deuotieufe pieté. Eftant la Religion jufte, amp;nbsp;la juftice de foy fainte amp;nbsp;Religieufe . Auffi l’vne amp;nbsp;l’autre doiuent de neceffité, c-ftre maintenues par la Paix qui les preferuera desexcczamp;indignitezquelles • fouffrent au cours des guerres C iuilles. La douceur de la Religion amp;nbsp;luftice ne pci|{ compatir auec la cruauté de ces troubles François. La voix del’vneamp; l’autre, efttropfoîblcpour fefaireentendie parmy les horribles cliquetis de nos fànglantes armes. Combien donc marheurcuxamp; à jamais defplorablefe-lt;a FEftat de ceftujr autres-fois fi*florifïànt Royaume ! Sy à l’appetit de ceux qui fous je «e fçay quel prétexté, vous veullent faire viure en perpétuelle guerre : nous fbmmes contraints de continifcr à nous rougir les mains du fang de noz voyfins amp;nbsp;autrement Kons amis ? Ce Royaume ne peut ainfi durer. Et DIE V ne vous à conduit au milieu de^nous, pour nous faire paflèr la vie en perpétuelles Séditions. Veu doncques Madame ,rvrgente neceffité que nous auons d’vn bon amp;nbsp;long repos: redonnez nous la Paix , laquelle fes Trcfchrc-ftien^^l^s ô/^pere grand, nous acquirent par l’effufion du fang de nozancef-tres. Rai|enez nous au paifiblc^ heureux Eftat*, auquel vous eftes née, auez cfténourrie : amp;nbsp;efieuéc pour nous commander. Et n’y auraccluy de nous, je le dis autant eflongné de flaterie que je fuis graces à D i e v dç contrainte amp;nbsp;neceffité: qui ne s’eftime heureux de fupplier D i e v pour le maintien de voftre grandeur amp;nbsp;afleurance dc^voftre Eftat. Lequel je fupplie le tout-puif-fânt accroiftre d’heure à autre en toute profpcrité, à l’honneur de cet Empire amp;nbsp;contentement des fujets aftèz miferables pour ce têps: les portemés defquelz j*ay ofé vous reprefenterpar?e labeur: non moins pour vous faire cognoiftre quelles fècouffes cete Monarchie à receu, non pour le mal’heur amp;nbsp;difgrace de la fortune.(Car l’homme auifë n’apreuue autre defaftrc,que le cdhrroux deDieu amp;nbsp;la faute des idiots. ) Mais par l’animeftx différant de diuerfes amp;nbsp;fimulées pafi fions mondaines: Que pour donner à cognoiftre à chacun le naturel,les moyens

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la grande amp;nbsp;petite valeur des François : lefqucls ôu leurs luruîuans, pourront juger amp;nbsp;peut eftre agréer* ines frais, ttion temps amp;nbsp;trauail à courir ça amp;nbsp;la,fur le* ftenduë de ce Royaume amp;: pays eftrahgiers ( afin de ramafler tant de faits notables couchez, en cete Hyftoirepour ne laifler mourir auec le corps le nom des plus genereux : ) autant que la hardiefle du plu» humble de voz feruireurs à vous offrir ce qui peut eftre à l’auis d’aucuns,ne merite d’empefeher la feüë d’vneMa-jefté* Perfuadë neantmoins que rien ne peut eftre grandement profitable au fu--jet, que ce qu’aprez D i e v le Pnnee fauorife : ôc qu’eadeffeins hauts amp;nbsp;loüa* blés i le vouloir vous eft aflez: je ne crairis voüs prefönter ce qui ne peut defpla* ’ ire auxplus curieux des chofès gentilles. Lcfquels pourueus d’vn cœur franc ôé genereux prenent tout en bonne part: nbsp;jugent les adions des hommes, félon

le defir duquel elles p^teat plus que par l’euenement n’y oppinion dt^om^ mun. Viuez contente en fheireufc jouyftânce déroutes graces diuiweR

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'L'BÎÇ^ ELLE N CE . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 Hifloyre.

’O N. ne fçauroit plus dignemant exprimer le meri te de l’Hiftoire que lappellant M aiftrelTe èc vrâ^ T refor de la vit humaine, N ourrice de la •mémoire des Temps,amp; en vn mot la vr *yc efcolle de fàgefle de tou-létc dci’Hi- te vertu. Or fi la mémoire eft Treibr de l’entendement, fans laquelle les adions? tcTvacJ”^ des homme?rcfteroient manques amp;nbsp;inutiles rL’hiftqire aufli fera la con(êrueamp;: “°”’' feul moven d’affranchir d’vn eternel oubly, les dits amp;nbsp;faits mémorables de tous humains, amp;nbsp;de la Nature mefme. A ce j occafions amp;nbsp;qu aprez la cognoiflânee de Dieu, l’homme n’a que fon plaifîr lie profit pour la principalle fin de fà vie ( deux accidens en la rencontre defquclz gift le fbuuerain bien de ccte vie mondaine, ) lefquelz l’Hiftoire fornit plus que toutes autres vacatjpns qui ne dônent que l’vn • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ou l’autre voire fort maigrement. Et qu’outre la cognoiflânee, l’amour amp;nbsp;crain-

Or comme le monde eft le General fujet ôke l’Hiftoire: laquelleyprendlesa-dions Celeftesnaturelles amp;hùmaincs pour matière: ne difeourantmoins des caulés fur-ellementaires amp;nbsp;de l’Ordre mis au monde pour y comtempler l’ad-• mirable pouuoir amp;nbsp;l’incomprehenfible jugement de Dieu : que des progrez amp;

L’hiüojfc le ne m’eftendray point en long difeours pour monftrer combien font grans îouabjcque nbsp;nbsp;moycus quc l’homme peut tirer de lldiftoire pour difeerntr le bien du mal,le

iXnccT Pæfit^u dommage,l’honneui^e ce qui eft def-honnefté:Suiure la vertu amp;nbsp;fe retirer du vice:auec autres mil traits qui fe peuuent dautât mieux comprendre par rHiftoirc,que par le narré des fciences : qi/icelles n’ont qu’vn re^it d’vne fimplc raifon que chacun penfeauoiraufli bonne que celuy qui fe veuj: mefler d’enfei-gner.Mais l’Hiftoire outre la raifonjàl’exéple des chofes pafleeszdefquelles cette raifbn

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râifon eft tclleméf fortifiée quelle ne laiflè rie à douter qui puifle retarder rhôme delà fuyure amp;nbsp;mettre en effct.Encor eft-ce tout ce q les fciéces peuuét apporter de bien a riiôme.Mais l’hiftoire à mil autres traits excellésamp;:neceflàires,a.fçauoir qui ne pcuuent toutes-fois ellre coprins par autre moyen que de l’hiftoire.C orne apprendre à fe bien porter en fon deuoir,a bien manier fon melnage, policer vne ville,gouuerner vn cftat,remédier aux changenltns, pouruoir aux inconueniens prochains,procurer les mutations de mal en mieux, amp;nbsp;plufieurs autres enfeigne-mens fort notables amp;nbsp;necelfaires.-lefquels on peut prendre aucunement des Phb lolbphes,Ofateurs,Theologiens amp;: autres.Mais non fi bien ne fi amplement que de l’hiftoire.Encorfautdl qu'ils les ayent premièrement prins amp;nbsp;puife^defhi- • ftoire cognoiflance du pafle.N’eft-ce pas vn fingulier proffit que vous tirez de rhiftoire,qu’eny voyant toutes fortes de vertus recommandées d’vne louange perpetuclle:amp;au rebours tbus les vices ôc^imperfedions mefprifées , d^ous mefmes amp;: par inftind fecret de nature, uous foicz poufle d’vn defir d’iu^eur d’enfuyure ceux que tel difeours vous faid cognoiftreauoir efté fi vertueux ? Et au contraire hayr amp;nbsp;detefter ceux-cy qui n’ont fait que noircir leu» honneur amp;nbsp;eonfcience d’vn blafme eternel ? par vn mefpris auquel ils ont efté tenus par vn banniflèment infame ou par quelque punition qu’ils ayent fouffert en leur vie? N’eft pas le foudre de Guerre Scipion l’Africain, digne d’etemelle mémoire de s’eftre fi heureufement conformé à l’exemple de Cyrus, duquel la vie exprimée par Xenophô,non tant au (iefir de la vérité, qu’au patron amp;nbsp;reflèmblance d’vn fâ-ge amp;nbsp;vaillant Prince,fut fi bien engrauée au cerueau de ce chef RdTnain amp;nbsp;par luy mefine heureufement pratiquée, que non feulément les grandes guerres qui • nbsp;nbsp;*•

furuindrentenÊfpaigne n’y finirent pour l’eftonnementamp;meruei lies que chacun auoit conceu de luy , ^pour 1^ mefpris de tous les Oappitaines quH a- \ uoient precede. Mais les voleurs amp;nbsp;brigans mefçnes l’eurent en telle reuercnce, qu’ils le furent veoir amp;nbsp;parler,pour changer l»ur cruauté amp;nbsp;Barbarie en l’humai-^ ne amp;vertueufe douceur qu’ils fèmbloicntveoiremprainte en la fq^eêc naturel de ceft Empereur.Qpelle autre raifon que du proffit excellent,euft feeu auoir ce grand Turc Soliman,en ce qu4le premier de fa ra qui auoit jufques là mefpri- (mitatiou féamp;fuv les lettres:feit tourner en vulgaire les Commentaires des Guerres de Cefar? Aufli en peu de temps adjoufta-il a fon Empire l’Afic mineuramp; bonne par nbsp;nbsp;nbsp;•

tie de l’Afrique.Qui mefmes auoit aiguillonné Cefar à l’imitation de femblabîe vertu que Alexandre le Grand,duquel lifant les viâoires,nc fe pewt tenure plo- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/

rer.Pour ce que fe voyant en l’ùage auquel ce Roy Grec auoit ja doi|ite partie dumondenl n’auoît encor rienfaid digne de fes conceptions. Qui a efté occafion de tant de belles conqueftes à Alexâdre,que b vertu d’Achilleèlaquelle Homere(fanslaPoefie duquel ce Roy ne pouuoit dormir à fon aife ) auoit re-prefenté en fon Poefnié par plaifir plus qu’à la vérité. Le feul fouuenir des vertus amp;nbsp;vidoires de Miltiades, n’efchauffa-il jas tellement le cœur à Temiftocle qu’il n’en pouuoit doriftir journe nuit pour le defir de fe rendre tel ou plus grad q luy? Mais pour biffer en arrière, ces exemples eftran^rs. C^i a rendu Charigs ein-quiefme Empereur tant honoré par ceux de fon temps,quc ce qu’il s’eft propofé d’éfuiure les fàTds de Loys ii. Roy deFrance?La vie duqutl il portoit toufiours aucc luy reprefentée és fidelles eferits 4e Philippes de Comines Sieur d’Argen-t ton eu Poitou?Qu’els’fontles TheüIogiês,Philofophes,Legiftes ou autres Au-

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teUrs qui vous pôürf oient àifïli arfedionner à la vertu? Les aftcîehs confiâerans lé fMiofophie merueilleux proffit qu’on peut tirer de la Philofophie, l’ont bien appelle conduite de noftre vie,Pôur ce notamment qu’elle nous defcouure fi an naif le bien Sile mâl,qu’il femble ne tenir qu’àThomm^ s’il ne fuyt le pire amp;nbsp;prend le meil-leur,pour s’accommoder en toues cholèsjvoire s’y rendre heureux amp;nbsp;tres-con-tent.Tous ces enfeignemés de vertu neantffioins reprefêntez en ces beaux traits de Philofoplîie ne fçauroient produire aucun fruit.Pdur ce què ce font liuz amp;fim pies difeours de la raifonexprimée par la paroUe fans effed,fi le tout rt’eftoit rap porté à la pratique.C’eft a dire à l'exemple du bien amp;nbsp;du mal qui autres-fois fe-• roit adienu ét aduiendroit d’heure à autre à chacun homme,ainfi que l’on le voit par l’hiftoire'.Ioint que le difcours d’efprit quelque bonne raifon qu’il aye pour fondementm’cli jamais tenulî vray n’y alfeuré:que ce quiapaflelcfäitamp; quia jael^pratiqué.D’autantqu’vn chaCunellfi amouréUxdelà conception amp;ju-gei^OTWju’il le prife ordinairement plus queceUuy d’vn autfe.N ’eftimant point tantTauis Öt difeours d’aurruy,qu’il luyvueille bailler l’authorité de croire ceS enfelgrïemeiis,cofflme fi c’eftoit chofe dót le Laid: eu£l palfé deüailt fes yeuxzou qu’il feuft alfeuré eftre aduenue aupârâuant.Or l’hiftoire n’eft que la conferue amp;

alTeurancé de celle pratique.Doncquej la dodrine qu’on en prend à bien plus de plaifir,plas de grace,amp; entre melme auec plus d’efficace en noz elprits, que ne qu’on tire de la Philofophie ou autres fciences. Dauautage n’eftant l’iii-cdicé, Di ftoire qu’vn vray narré de plufieurs exemples particulies:ils font beaucoup plus ueamé'î^ ptoptcs à efthoüuoîr Ôr enfeigner que les àrgumens, régies,preceptes,ny autres • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' fortes d’enfeignemens impérieux des Philôlbphes'; D’autant que les exemples

piaifîr amp;pro font particuliers,arreftez fur chacun fait,accompagnez amp;efclarcis par la lumière prel'entcnt de toutes leurs circfenllances Jdaisles demqpftratiops des Philolbphés amp;nbsp;autres Câfemble. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'


font generalijs,amp; tendent plus .à dóner à entendre amp;nbsp;prouüer quelque chofe. Ou ^îes^xemples paflàns outre,font prefentez pour mettre etl öeuure Sgt;c exécuter : ne monftrans {tellement comme il faut faire, ains impriment vne alfeôtion de vouloir ainßfaire,par vne inclinatió naturelle qus^ous hommes ont à imiter.Côrtie Von voit les femenccs des verftis qui relient es cotirs généreux, s’elueiller par v-ne jaloufie amp;nbsp;certaine emulation de ceux qu’on leur dit eftre ou auoir efté en degré pareil à eux. Et comme en Noblelîê de lang amp;grandeur d’Eftat,ils ne veulet ceder à aucümencor moins le veulent ils faire en gloire dé faids vertueux: fembla bles àceux quîils voyent couchez par l’hiftoire. Outre ce les exemples ont plus d«^Âni^ a nous perlùader,pour la beauté delà vertu qui y eft emprainte.La-quelle à telle force,que par tout ou elle le voit,clle le fait delireramp;aymer.Bt pour ce quelle eft toulîours fuiuie de la vérité: elle plaift amp;nbsp;proffite encor j)lus que la PhilofophienelaPoelîe quilafflafque amp;defguifeésfaids quelle recite. Dau-trepart y a il fciéce,pour auoir la cognoilTance dé laquelle les lettres ne vous font necelTairesamp;auoir clïe ja auparäuat inftruit des premiers traits és autres Iciéces? Corne on did qu’eftans toutes jointes amp;nbsp;vnies par melmes liens,!’vne ne fe peut copreçdre que par l’ayde des tutres^ce qui ne le peut faire qu’auec vne logueur de temps amp;nbsp;peine infinie.L’hiftoire feule vous difpenfant de ces fraiz amp;nbsp;trauaüx n’a befoin du fecoursH’aucunes d’icelles,Aîhs eftât toute natiô cftrieufe de tranf* ferer toutes fortes de liures en là langue naturelle (lans parierde moyens qu’on a de confeiuer la mémoire des chofes autrement que par eferits ) elle s’entend ou f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de

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de viuc voix, ou par la fimple ledure qu’on y veut faire, fans aucun Dodeur, Or le fondement dp ce plaifir,vient de ce que le naturel de tout homme^e plaift en la cognoiflance de chofes diuerles qui y font plus qu’ailleurs. A caufe comme difent aucuns qu’ayant noftre nature vne affedueufe inclination à fon bien fowie Diueffit« raimelle le va cerchant en tout ce qu’elle cuyde beau ou bon en ce monde. Mais ne trouuantparmy ces choies caduques rien dequoy fe contenter fous la voute du Ciehelle s’ennuye amp;fe fafche bien toft de fi longue peinc.Si qu’errât enla témérité de fes appetis,elle ne ceftè de changer continuellement, jufques à ce qu’e-ftant vnie à cefte fin demiere de fon bien fouuerain(ou eft la perfedion de toute beauté amp;nbsp;bonté ) fes fouhaits lèrôt à vn coup alTouuis.Soit que la fliuerftté nous plailè pour la nouucauté:laquelle eft agréable ànoz {èns,veu le defir qui eft naturel à tous hommes de fçauoir amp;nbsp;cognoiftre toutes chofes. Et pour ce que plus de choies diuerlès feprelehtent en l’hiftoiÂ: qu’ezautres profeflions: l’efa^ di-uers amp;nbsp;adif de loy (comme la nature melme eft diuerle amp;nbsp;fe plaift en lî v^eté de lès adions,)le refiouit plus en la diuerfité d’icelles qu’en la ledure de toutes autres fcienceszlefquelles ne vilàns qu’a vne fin,amp;ne s’eftendanS que fur vn fiijenfafchent pluftoft qu’elles ne refiouilfent l'homme de fi longue eftude.Mais l’hiftoire nous plaift encores dauâtage,qiie le plaifir n’y eft pas feul, ains refiouit amp;proffite enfemble.Car corne la ledure qui n’apporte qu’vn vain amp;nbsp;oTfeux plai-fir aux lifans,ne peut contenter les plusaduifez :non plus que celle qui proffite fcuUement làns plaire amp;nbsp;refiouir les lèns pour les adoucir par quelque allegemêt de plaifir.A ufli celle qui a ces deux points reciproqUes,eft déliré e S vniuerlèlle- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

ment rcceuë de toutes fortes de gens.C’eft pour cela que Alphonfe Roy de Na- • pies fort malade à Capouezvoyant que les Médecins ne luy proffitoient de gen: refolu de ne prendre plus d^Medecins,fe meit à lire Quinte^urfe des faids amp;nbsp;geftes de Alexandre le Grand:efquels il print fi grand plaifir,que nature s’en for-tifiantjfurmonta peu a peu la grandeur amp;nbsp;obflfnation de fon mal. Si que retourné» lain il donna congé à fes Médecins ne failànt plus côte d’Hipôcras^ Galien au prix de Quinte Curlè.Pour mefmc occafion Ferdinand Roy d’Elpaigne de malade qu’il eftoit,le meit au prelniereftat de lànté, pour le bien que la ledure des

hiftoires de Tite Liuc luy en moyéna. Et quoy de Laurens de Medicisjfumoni-mé Pere des lettresdequel fans aucune ayde de Médecins,bien que fort mallade fut aufli toft gueryqu’il'eut leu le faid notable de Conrad troifiefine Empereur Proffit, lequel refolu de faire mourir Guelphe Duc de Bauieresôc ruyne^auci les habitans qu’il tenoit ja long temps afliegezjçn fin vaincu par les g: importunes prières des Dames amp;nbsp;Damoifelles de la villc:il leur permit de fortir vies amp;nbsp;bagues fauues:pourueu qu elles ne prinftènt de la ville q ce qu elles pour-roiét emporter fur leurs efpaules.Mais elles non moins aflèurées que pitoyables y bifiàns tous leurs biens,emportèrent fur elles le Duc,leurs marys, leurs peres enfans amp;nbsp;tous les parens amp;nbsp;amys quelles peurent. Dequoy l’Empereur mefine reçeut vn fi mcrutilleux contentement: que deflors il pardonna au Duc Ton cnnemy, enfemble à tout ce dont U auoit parauaft fi fort juré la ruynç. •

Maihentati*

Doneques comme il n’y a rien qui vienne parfaid en la lumière de ce monde amp;quclcsfcienCesmefmescontemptatiues(lefquelles conîiftans plus en confi-derations d’cfprit.qu autres adions) nefe propofent autre fin que imaginatiue amp;nbsp;l’exercice fans cfted de Ten rendement humain ) n ont eu leur commcncemét

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parfaid

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pärfait»Ains adjouftans les derniers à l’inuétioh de ceux qui les auoic ht precede nous ont en fin amené les fciences fpeculatiues à tel eftat que l’on voit : au iour-d’huy * life faut alfeurcr que l’hiftoire à précédé toutes autres dodrines Tiieo'ôgic. me^ine la Theologie àefté beaucoup plus fimple au commencement^ que lors que noz premiers peres , fe contentans de regier les adions de leur vie , feuflentlpirituelles ou terriennes corporelles , felon la remohftrance amp;nbsp;faint aduertilfement d’vn Prophete ou autre Miniftre du vouloir facré : ils n’a-uoient le cerueau embrouillé en tant de douloureufes confiderations: qui nous font depuis furucnues par les traditions des hommes qui fe font ingerez de faire ’ autant de liuÆs amp;nbsp;comrhentaires fur ce qui eftoit fimp le amp;nbsp;vray de foytqu’ils a-uoiét de jugemens diuers les vns des autres.Or deuant qu’il y euft aucun corps deliùres facrez c’eft à dire forme exterieure de fcicce Theologalled’hifioire inef merÄnt Ecclefiaftique foit Mofaiqul^jfoit C^reeque^Egyptienne ouautres: nous auog jatlonné amp;nbsp;entretenu la mémoire tant des nommes defquels Dieu s’eftoit voulu feruir pour l’entretien amp;accroiflemcnt de fon Eglife:que de tout ce qui concernoit fon faint vouloir.Encores efi-il plus certain que laiurilprudence,c’eft à dire la fcience des loix amp;nbsp;j uftice:à efté dônée amp;nbsp;maintenue par la faueurde l’hi-ftoire plus que par autre difcours que |^s iurifconfultes en ayent fait. Gar corne cefte profefiionne eonfiftoit anciennemat foit entré les Hebricux foit entre les Perfes,Egyptiés,Grecs,Romains,Gauloisamp;autreszqu’enlatraditiue deecrtah lurifprudcn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Je loixicroifiaiit la malice des hommes, cr«ut aufti le defir de fe priui-*

legieramp; exempter de ces liens fi eftroiéts.Si que les homes tafchans de les fnter-• prêter accomoder aux occurreces amp;nbsp;faire entédre folô leur fens amp;nbsp;appétit de ce V qu’ils vouloiêt faire:ont en fin drelîé défi gros volumes, q la fciece en a efté der puis beaucoup plu? renômée^mal aifée à^tendre^qu’elle n’eftoit lorsque l’hi-ftoire feulle comprenoit ce qui eftoit le prihcipal d’iccllé, auee les rioiris amp;nbsp;vie

•deceux qui auoient efté les plus Âghalez aux Gouuememcs de chacun peuplci AinfidelaN^decîheamp;aufresé • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. J r.

Au refte il n’y a Art,Science,ne vacation, «lefinement de celles que,, nous àp-péllons â(ftiues,amp;: dont la fin gift plus à faire quelque chofe vifible amp;nbsp;corporcllé qu’a contempler ny trauailler d’efpriu^ui n’aye prins vie de l’hiftoire.Car eHé îefc ' • a mis en auant amp;nbsp;les conferiie plus qu autre ehofe.N’^ôcpas noz deuancierspre-ihXmpH iTiierement remarqué par vn long amp;nbsp;aflidu vfage,plufieurs faiéls amp;nbsp;accidehs parie denn- ticulfog^u’ilf ontmis en apres parefcrit com’nie pour- les,xonforuer .^auiwefor ’° *'’ • d^ncm^e?Leurs nepueux venans apres en auoîr CÔnfideré d’autres amp;;ràppor-té les leurs -auec les premiers qu’ils efclarcHfoiént par vn bon difcours de raifon y adjouftans les caufes à chacun accident-jpuis leur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;apres leurs’fihs auf-

quelles chacune occurrence fe referoitren oht faid vn art amp;nbsp;feiencc telle que par la faueur de l’hiftoire qui en eft corne mere amp;nbsp;gardienne^ l’homme.en peut tiri^r les moyens poUr s’en feruir a fon befoiri, comme nature veut que toutes chdfes tournent au proffitamp;contenfetnentde*l’homme.

Oiitre ce,je dis quel’hiftoft-e eft non feullement plus ancienne que toutes au^ tres fciences.Maîs qu’elle a eU cours entre les hommes deuât mefine l’vfagû des lettres*Car comme tiles ne furent inuentéts toutes àlafbis*Aint par diuers hoôi mesjén diuers temps,eri diuers pays, amp;^ourdiuerfes occafions l’vnc aprcsl’au-fré polir s’en feruir en fin a'mîcux exprimer amp;nbsp;plus fidcllemént conferuerde dif-

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cours de la raifonrdeuant l’inuention de lettres, les hommes ne perdôient pour tant la mémoire de ce qui fe pafloit,non plus que de ce qui s’eftoit faid aupara-uant eux.Car ils laifloient le fouuenir des belles chofes paflees,qu ils faifoiçnt apprendre de main en main par cœur à leurs enfans. (Comme mefmes les Grtcs appeloiét Nomi pour le chât)qui eftoiér conferuées en la mémoire des hommes par léchant des vers,efquels elles eftoient rédigées pour les apprendre, chanter amp;nbsp;s’en fouuenir plus aifément.Et la Poelie femblablement eftoit ordinairement chantée és feftesjeux ôc feftins publics . Les Barbares mefines habitans es terres Neufues Occidentales,fans conlèrue d’aucunes lettres,ont certaine cognoif-fânce de bien huid cens ans parauant l’arTiuee des Elpagnols en celais 15,laquelle ils gardent encor par leurs danfes amp;nbsp;chanfons qu’ils appellent Areytos. C’eft pourquoy les Grecs l’appellent hiftoire , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nçn pas

comme ils difent tous nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pource qu’elle n’arrefte le cours amp;nbsp;flu^e la

mémoire. Ains feullement du temps, la cognoiflànce duquel feroit aôtreçient perdue. Qui fait que l’homme ne^fe peut amp;nbsp;ne fe pourra jamais palfer de la co-gnoifîànce amp;nbsp;recerche cj^Sichofes humaines.Si fait bien de tous art5,fciences,amp; autres vacations, tefmoins tous amp;nbsp;tant de peuples nouuellement trouuez. Car routes nations ont, linon les lettres amp;nbsp;efgrits d’vne lèmblable forme : du moins quelques autres moyens, pour conceuoir amp;nbsp;retenir la memoke des ^us belles chofes qu’ilz iugent deuoir eftre fçeuës du palfé, pour inciter amp;nbsp;rcigler les furui-uans à lèmblable deuoir. •

Somme que s’il eftoit aulTi aifé à chacun,de recueillir amp;nbsp;appliquer à fon vfage les enfeignemens que donne rhiftoire,comme infailliblement c’eft la regle de la • vie humainenc ferois d’auis que tous homes entralfent promptement amp;nbsp;de gfin-làut és riches amp;nbsp;belles campagnes des hiftoires. (Sar fçauroft-on imaginer cho-feplusplaifanteouprofïitable que d’eftre alfis au theatre de la vie humaine, le-quel eft rcpreî^nté en rhiftoire?merueilleulèifient bien fourny de tout ce quf eftb requis pour fa perfedion?app rendre amp;nbsp;deuenir fage fans auciîh dager amp;nbsp;aux def-pens d’autruy:recueillir toutes Ibftes d’exemples pour les appliquer commode ment à Ibn vfage amp;nbsp;en tous eulnemens? Voire qu’âuoiraflifté au confeil des plus grands du monde,traittans des chofes d’importance:lc trouuer aulTi à l’executio qui eft vne chofe que nous délirons entre plulieurs autres? Amaflèr en là memoi- nbsp;nbsp;nbsp;•

re tous les temps du monde qui autrement leroit impolTible pour la brieueté de , celle vie? Voir le cômencement,rauancemét amp;nbsp;la fin des MonarcÂes?G^noiftre clairement les^atfes des maux que le public amp;^articuliers fouffrent?Encn^s hautesamp; mal-aifée s à voir quelqu’vn qui marcheamp; tombe au dâger deuant vous? N’eftre iamjis delpourueu de certaine experience?E t pour le faire court, par les chofes palfees preuoir fagement(ce qui eft le propre d’vn homme auifé)rauenir en tous fes’euenemens amp;nbsp;iuger du prefent comme il apparnent? Or puis qu’ainft eft que tant plus vne hiftoire eft riche amp;j)laine de bons enfeignemés:mieux doit De laieâu-on eftre preparé en approchant de fa ledure.Veu aulfi qu’il y a autant de difficul- gj’*' té à bien iuger des faids d’autruyrque des fiés pr^pres.Et que perfonoe tât clair voyant puiflions nous eftre en ce monde,ne fçauroit bien confidercr la vie d’au- aucc difctc-truy qui ne peutrcgarderàlalienne.fls’enfuit donc qu’ily a biéaffairea manier les hiftoires comme il appartient.Et qu’Il ne faut pas feullement audir quelque prudence ciuille,mais eftre bien réglé aucours delavie,auant qu’approcher de

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Ïa.Sinó qu’ö vucilc extrâüagüer amp;: eftre âgifé ïans ceÏÏê dVnè facó hiiferabie par les vaines imaginations du monde. Car corne il aduiêt en vn baquet fumptueux richement fourny de toutes fortes de viandes délicates,les vns taftent de cccy amp;*de 'Gelajaucuns en petit nombre s’arreftët a vnmefme mets.Ceux qui ont trop grandappetittrouuent tout bon^amp; chacun prend plaîfir felon qu’il a lepailais difpofë.En telle forte toutésfois que l’ on doit tenir mefure:felon que la complexion du corps amp;nbsp;nature le requiert enprenât nourriture certaine,(impie, non cor fompué amp;nbsp;conuenable au corps humain,le plus qu*il eft poflible.Autrementfi l’ô exccde,ou fi l’on force fon naturel, le repas apporte plus d’incommodité que de plaifir.Sembjâbiement encores que l’on voye mille chofes differentcs,millc con-feils diuérs en toute celle variété de la vie humaine : Si que chacun juge de fes dépottemens amp;nbsp;de ceux d’autruy felon fon fens amp;nbsp;apprehenlioh. Si eft-ce qu’il n’y lfau vnfeul ’cheminàlavrayeveftu, amp;nbsp;tout hornme qui le luit dextrement, doit ^Ire eftimé viure comme il eft requis; Les autres reflemblent à ceux qui ne tiennent aücüne mefure és banquets ; car ils ont infinies viandes deuant les yeux qui leur chAouillent l’appetit.Ce pendant ils ne peuvent trouuer ny en leur vie ny en celle d’autruy,chofe qu’ils deliberent refolument fuyure, amp;nbsp;ne fçauent ou tirer.Or fi nature à rien donné à I’honjme pour en vfer ou s’en abftenir: c’eft a fa vie amp;nbsp;a celle des autres, âquoy il doit regarder de bien pres * Mais qui eft-ce je Vous prie qui rapporte au côpas delà vertu,toutes les parolles, toutes les adiós amp;nbsp;celles d’autruy,pour le moins auHi exadement qu’ü prendra garde aux viandes qui luy ferot prefentées,amp;qui ne s’eftime trcs-fuffîlant amp;habille à juger de tout? : Ceft mcrucilles combien les hommes fe trompent en ceft endroid,eftimant que l’e^riture d’vne hiftoire enfeigne celluy qui jette les yéux deflus, Veu quelle fournift feullemen? matière pour apprèndr». Eftartf de tel vfagesque les viandes d’vn banquet,c’eft a dire fefuant aux peffonnesjfelori quelle trouue leurs éfprits , difpofcz.C’eft pourquoy nous en’Voyons aüeuns tran^ortez, delà douceur des -mots, amp;nbsp;caurir tellement apres qu’ilz perdent le meilleur. Telles gens ne prof-fitent non plus a lire les hiftoires qu’a ouyr îbuer d’vn Luth. Ils palfent autant de temps polir eftre incoiltinent^pres trauaillez de t^elquefoücy plus fafeheux que au parâuantiGar il n’y a nul vray plaify* que celuy qui tend à la vertu. Les autres font aigüillÔnez feullemet de cefte rcfplêdiflante Image de gloireamp;s’y fc laiffent transformer. Tant l’elprit humain eft ployable en tout’ce qui a luftreôt grad aj * par^fi^i^ais îela ne leur ffert de rien,amp; ne fe fouuiënent pas q les beaux exëpleÿ lîÔntenus és hiftoires ne font pxopofez à ceux qui fiiyuët la vdttif, finon affin de mefprifer la gloire fi elle ne fe prefente pour loyer vertueux : amp;nbsp;fe porter mode-ftement quand elle nous accompagne. Ét comme perfonne d’clpriyaffis ne faid fon comte d’afpirer à mefme gloire,qu’en viuant comme ceux qui y font parue-nus par mefrne vertu.Toutesfoj^ nous en voyons plufieürs,qui pour auoir leu de belles ehofes,font les fuffifans amp;nbsp;s’éftimët je ne fçay quoynelTemblant aux Bafi teleurs qui veulët faire les Princes apres auoir defpouillé l’haLit de quelque Roy qu’ilft reprefentoict fur vn efAaffaut.il y en a d’autres amp;nbsp;en grâd nombre qui ne prennent plaifir qu’a chofes nouuelles amp;nbsp;eftrangçs, gens de cœur bas,qui à la façon des idiots eftiment plus vn manteau d*efcarlate,que celluy ^ui le porte.Et la pourtraiture de^quelque embleme que l^Authcur amp;nbsp;difpofitió d’icelluy. Au refte quoy quel’vn des principaux buts de l’hiftoire, foit de refueiller la ftupidité des a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hommes

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hommcsdes munir contre tous les dangers .Et que tant d’exemples y contenus qui ont vne tres-grande efficace pour perfuader les bons ccrueaux, tendent a cela principallement-.il adulent au contraire , neantmoins par la vaine aflèurancc eu laquelle prelque tous hommes s’endorment : n’eftimans que les mal’heurs d’au-iruy leur touchét en rien. De forte qu’on entend amp;nbsp;lit les plus mémorables cho-fes du monde fans y prendre garde en forte que*ce foit.Il s'en trouve encor d’autres qui veullent mesfnies contreroler la principalle partie de l’hifto^irc , comme s’il falloir eferire les chofcSjiion pas ainfi qu elles font aduenues, ains comme elles doiuét aduenir.Par ainfi celle audace d’vne part,la ledure definefurce amp;nbsp;con-fufe de liures de l’autre, faid que comme par les humeurs corrorflpues,4a fanté corporelle empired’on acquiert auec la mauuaife habitude de jugement, vn ren-üeriement de raifon qui doit eftre la plus faine amp;nbsp;mieux réglée en noftre vie. Et n’a l’on jamais vocation arrèftée.Bref comme la nourriture ne fert de rien nbsp;nbsp;nbsp;in-

tempcrans:aufli l’on ne recueille fruit quelcôque,de tout ce qu’on lit.Etfnr ^m-ble qu’il y â preique mefme confideration à lire l’hiftoire, qu’a bien examiner là vie.La premiere difficult^ procédé du renuerfement de noftre difcotrsjqui nous pouffe ou noftre deffr encline, amp;nbsp;non pas ou les exemples de l’hiftoire nous de-uoient attirer viuemet.Mais cefte cy n’eft^Jas moindre que les hiftoires meftnes deforiuent les chofes aduenues d’vn tel ftil,qu’ils ne fe contentent pas (f attirer le Ledeur.Ains aufli s’arreftans à leur gouft,amp; voulant y faire accommoder les au-tres:cntrepofent leur jugeifiens,pri{ent cccy ou cela le plus qu’ils peuuent. Se faiiâns accroire qu’on doit fuyure tout ce qu’ils trouuent bon.Si en cela ils pro-cedoient à la bqpne foy , il feroit aifé de s’accorder; ou ne point s’arrefter à leur HiftorietJ dire.Mais il feroit à defirer en tel fiecle mefmement,que les hiftoriés ne flataflent pas tant les Ledeurstreffèmhlans au»Cuifiniers qi»i ontplusTi’cfgardàrappetit qu’a la fanté de leurs maiftres. Ainfi donc nous fommes fouuent trompez amp;nbsp;par noftre jugement amp;nbsp;par le préjugé de ceux qifi ne fe contentent d’eferire les «ho, fes fimplement. l'Hyftoriê eft l’interprete des chofos aduenuA.S’ilgt;i le jugemêt corrrompu,il en prend de fon oeuUtc,comme quand vn bon vin deuient punays cftant mis en vn puant vaiflèaufou gafté par quelqilfe autre mauuais artifice. En-quoy on ne peut remarquer qu’vne extrenae ignorance ou imppofture infuporta-ble.Ne voyez vous pas que prelque tous Hiftorisen,attribuét les grâds exploits nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

à la fagelfe amp;nbsp;force des hommes?Si que de fols,ils en font des enragez par telle flatterie?Car encor que toute leur eognoiflànce ne puifle apprelfcndejJ|^ho-fes qui paroifltnt aux yeux:quê leur force amp;nbsp;vigpeur ne monte non plÇs qS^l-le du ver de terre. Toutesfois il ne faudra qu’vne vidoire de peu de confequence pour leur pçrfuader qu’ils font dignes de gouuemer tout le monde.Au contraire l’Hyftorien craignant Dieu,cndifânt que les affaires font exécutées voirement par l’induftrie amp;nbsp;force des hommeszmais que lajjrouidcnce de Dieu conduiét le tout,deliure les hommes de folie amp;d’idolatriequi n’eft pas moindre mal que l’autre.Cet aduertilfement n’eft à autre 5n que pour bié faire preparer tous ceux qui veullent feuilleter les hyftoires,premier que db venir à la ledurc d’icelJes. Et les rendre alfeurez qu’il y faut entrer fort diferettemêt. Si non il adviendra a telz cftourdys,comme à certains villageois,qui fe trouuans au iSc d’vne ville entreret en vne belle boutique d’Apotiquaire^ apres s’eftre afriandez fur les dragées, confitures amp;nbsp;autres chofes plaifantes à la bouche : cftimans que le refte des dro-

• nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gue«

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gUes eftoient de mefrae faueur humèrent roudain,aualerent engloutirent tout ce qu’ils y trouuerentîdont lés vns deuindrent mallade$,amp;les autres tellemet fre ûetiquesjqu’outrela rifée qu’ils apprefteregt à toute l’armée, s’ils ne moururent • bien toft,tourmentez de langueur:ne fçeurent onques fe remettre au premier e-ftat de leur fânté.Car comme il ƒ a des commoditez amp;c incofnmoditez en noftre Vie,auni l’hyftoire qui éft la viue Image d’icelle,incommode,ou accomode beau coup ceux qui s’y veulent adonner.Mais l’exellence ôi. proffit de l’yhftoire fe co-gnoift encor mieuxjpar la vie eternelle que les hommes amp;nbsp;tout ce qui eft porté par ce difeours, y reçoiuent. Car toutes chofes vieilliflent amp;nbsp;meurent en fin par le Cours^u temps.Les fciences mefmes encor qu’elles foient vn merueilleux don d’efprit : periflènt en fin,ou par le cours des guerres,ou parles innondations d’eau»negligence des hommes ou autrement. Puis comme le temps enfante par foisMc grands efprits,differens des premiers : c^ux-cy renouuellent ce qui s’en efl decadêce,ou eftoit ja mort n’en reliant plus que la feulle mémoire portée par l’hylloire.Contre laquelle,chofe du ryonde non pas le temps mefme qui pert tout:n8 peut rien.A celle occalîon vn Romain diét fort auifement que Sala-mine Ille Grecque mourroit plufloll,que les chofes qui y auoient ellé faiéles par les Grecs.Aulfi fut elle depuis engloiitie par vn Deluge d’eaux, comme Egire, Bure,Heîie,Crete:de laquelle nous ne voyons auiourd’huy que le tiers de ce que les anciens ont cognu qui pour ce l’appelloientEcatÔpolis.Qif ell-il puis peu de temps aduenu fur Hollande,Frife amp;nbsp;pays voilins Septentrionnaux ? elquelz, on voit encor en plufieurs endroits les bouts des clochers amp;nbsp;autres ruynes de grandes villes couuertes d’eaux,côme vous voyez que la mer gaigne ^n plufieurs au-tr«endroits?Tout cela ell perdu amp;nbsp;n’en relie plus que la mémoire portée par les eferits des Hylïbriograpbcs qui en ont^ouludenner la cognoilTance à leur pollerité.Mais l’hilloire ne mourra iamais, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ ;

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Du Vintquatnéme Liure


B T} Tàe r^^iitheurà la pourßiitte de fin hifioire.L'Eflat de France mil ciru] cens fieptante.Totlf ^e^ de guerrefe retirent enleursmaifionSsdrlt^Chefs ’Froteftansàlali^chelle. Le A^ariage du F^yaueclA fille de L'Empereur continue' amp;nbsp;accomplytfuecgrandes magnificences,Les Frinces Proteftans d'Allema,-gne enuoyent ttyfmbafi'adeurs au pour luy congratuler ce AEariage nbsp;nbsp;l'entretien defon Fd^ de paix: a4ux

points, ae la harangue defc^uelz il refpond, ios renuoye honorablement.Les Catholiques Protefians commen cent a fe plaindre les vns des autres .Occafion aux Protefians d'enuoyer députez, en Court pour y faire entendre leurs doléances:^ au Ppy d'enuoyer Commijfaires par toutv fies Prouinces,çfi entr'autres le Mare fichai de Cofii fié (fi Proutiere Maifire des Ppejueftes à la Pnchelle: tant pour auifier auec la P^yne de Tfiauarre^ lt;s..4miral aux moiens plus propres a maintenir le Royaume en Patx:que pour ouurir propos d'vnMariage entre le Prince de Bearn (fi fia fieur, (fi aufiid'vne guerre contrePEfipagnol. L'Edit de paix y efi examiné.Et fur ce les Protefiâs s'efiendent fort enlonguesplaintes de l»poure execution d'iceluy.lt;i.^Equoy le Marefichalrefpond. Desbordemens dePiuieres.Efimeutes àpouen en7formandye,0renge en Dauphiné (fi autres endroits fur leÆonfederez.Ta-xês fur eux par lettres duPyy, aßn de payer le cinquième de leur reuenu,forsles7fiobles,poHr le payement de leurs Peifires.Synode^ la Rochelle general pour les Protefians. Entrée du Ppypuis ae la Poyne das P arts.Les Ppys de France couSiurriters defieoir (fi tenir leur lit de jufiiee au Parlement de Faris, (fipourquoy. L'authori-te ae cefie Court (fi de la chambre dorée.Harangue que le Ppyy fit (fi la force quil vet^ efire donnée à fies E^tz. arreèlei!^ en fion fieulpriué Confieil fians autres remof^ances.Fumulte a Farts pour la Croix Gafiine (fi léoccafion. P,e T(oy enuoya Teligny à la F^chelleitdt pour ajfieurer les Protefiâs de fion bon -vouloir enuers eux:qtià la pour fiuitte du Mariage dentre le Frince de Bearn (fi Madame Marguerite fi fieur :(fià la guerre de Flandres, pour les filtre -venir en Court, Surquoyla Ppyne de Ffauarre efi confieillée diuerfiement (fi de diuers endroitz. f,lle -va à Fartsfionfilz eflant à Bloys bien fuiuy de PLoblejfie Protefiante en Court, zMariSge du J^ince de Condé^ Madame la Marqûifie de E^fle fille dufiu Duc d^ Neuers.Mariage de r.,4miral (fide la Contejfie D’entramont tn Sauoye .tfiLfariage deTeligny auec Loijide Coligny fille de l’itHmiral. Lignerolles l'-vn des grans mignos de fion Excellence efi tué en Court. Odet de CoBgny Cardinal de Chafitllon, -voullant s'embarquer a aimptone port d'.Angleterre pour reueoir la France, efi en poifionnépar -vnfien fieruiteur qui depuis efi deficouuert,pendu^ efi,-trang lé co mme Efiion meurtrier à la F^chelle. •

SO V s auez veu pdr le narré des chofès pafleesj feftrange cours des guerres tant Françodès que circonuoifynes:de la milêre delquelles vous ayant tilg par vn Edit de paix: je^ne vous laiflôis, à/non auis, moins de plaifir en la confideratiosÂÎÂI^g^s fl rares:qu’à moy de proffitSc contentement elperé en lheureule jouïffince d’vn repos fi deuo tieuièment attendu. Mais puis que le vouloir de ce grand Dieu, tranchant le cours de lailc qu’il nous aucyt laifle goufter par deux années: a conuerd noftrc plaifir en vn fi faicheux ennui: auec f occafion m’eft crue la volonté, de vous reprelênter ce qui nous eft furuenu depuis ce temps: auquel le malheur de ce Royaume,ou pour mieux dire la trop ingenieulê fiib-tilité d’aucuns, nous a fi peu fait relpirer de fi longues’fe penibles ceuruées : afin de mieux nous efchauifer à la pourfuitte de la carrière que leur faute a fait prandre au refte des Francois,mal auiièz plus que mefehâs toutesfois,de feftre lailfé mener a findiferet appétit de ceux quiont abuie de leur creâce.Malheur,malheur à ceux,quAie le plailênt qu’au mal^^amp;plMs mal heureux celuy qui de naturel mefehant, fencourage a faire mal par falïèurance qu’il prend de couurir Scceler IcFmeichancetez à chacunJ'Car que les hommes le tÂilfent: les autres choies animées,voire la terre qui tient le corps enlèu^i: fær qui a donné palïàge a îAmepour aller haut ou bas:amp; Dieu mefine crieront la defcouuerte de leurs iniquitez.Qi^c chacun en Juge a la capacité de Ion fens: me fuffift d’hiftorier bien qu’auec plus de fidelité,que d’eloquence,le?

Bb

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Nouembre.

i î 7 O.

L’HISTOIRE DE FRANCE.

merucilleux portemens de nos contemporains pour ne faillir a mon deuoir d’eternilêr au profit de nos rierc nepueus, la memorable rencontre des plus effranges choies qui auindrent jamais en aucun ellat de ce monde. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Eftatdcla France l’an mil cinq cés fepcantc.

Doiicqiics pour joindre à la mémoire du pnlîcjc Ibuuenir des renouuellées {editions Fran-çoifês.L’an mil cinq cens lêptantCjl’Éilat de ce Royaume cftoit tel que la paix Idlennellemet jurée par les {jlus grans de fvn amp;nbsp;fautre collé: receuë, émologuée, puis en fin publiée preß que par tous les Parlemcns de France:chacun congealcs trouppes mclîncmét les ellrangeres. Puis les Catholiques amp;Protcllâs reprindret le chemins de leurs maifons efquclles beaucoup n’auoient ellé veus depuis trois ans : voire que plufieurs des Confederez notammant, que le • bruit tant 4c faits d’Aimes plus que la vérité, auoit lait morts: trouiierent en grand deß • plaifir leurs affaires domclliques en autre ellat qu’ils n’elperoient. Quelques femmes melmes remariées au dcceu de leurs maris. Peu le réconcilièrent auec ceux qui en furent l’occafion.

Plufijurs patientèrent, aucuns lé tindrent à la vengencc, le relie y pourueut lélon le cœur amp;nbsp;mofcns qu’vn chacun pouuoit auoir. En general tous les bons Catholiques amp;nbsp;Confederez, coiiMlt;»les pales mariniers efehappez d’vne grolle ôc’longue tempefle: dreffoient leurs prières au Ciel, pour les bien heurer à l’auenir d’vne affurée bonafïé, d’vn temps clair amp;nbsp;férain, lequel changeant les ennuis paffés auec vn plaifir {Mefènt: leur fill voyr le relie de leurs jours accompagne du repos tant defiré. Des Chefs Proteflans «ucuns fuyuirent les Princes qui fé retirèrent à la Rochelle auec la Roync de Nauarre: comme l’Amiral, le Conte Ludouic de Nanffiu, Teligny,la Noucamp;plulieurs agtres pour y attendre en plus de féureté,difoient ils, . l’executiftiamp;auanccment de cefte paix.La Charité,SancerrcôêCognac reccurét les gamifons

Protcflantcs que le Roy y auoit ordonées pour deux ans portés par l’Edit:cfquellcs les Princes mirent tels Gouucrneiirs amp;nbsp;foldats qu'ils voulurét.Mais la Rochelle n’en recent pour ne con-treuenir aux^jneiens priuillcgcs que les Roys trcs-Chrefliens luy ont donné amp;nbsp;de pere en fils continué jufques à ce jour.Ainfi la plus part des vns ôc autres falïéuroient de la bone volonté

• du Roy à l’entretien de la paix:qui eft en France le principal point a c^ effet,veu la deuo-tieulc rcucrence que les fujets ont fi long teps rendue à leurs Princcs.Le Roy mefine pour da-uJhtagc imprimer c«lle oppinion au cœur des liens: jnduitpar la Royne û mere qui ne cer-choit que dignes alliances à lès enfans: pouffé d’ailleurs piff vn inllint naturel qui le mouuoit ‘ a le moyéner vne femme pour en tirer vn fucceffeur à la fleur de Lys: fc relôlut de mettre vnc Mariage (fe pftimptc fin au propos encommencé Âc Ibn mariage auec Madame Ylâbeau féconde fille de Charles amp;nbsp;fEmpereur N^^ximiîian.Dôt on prenoit encores vn plus grad augure d’vne paix durable: tant

Yfjibcaii nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»

d’Autriche pour le doux amp;nbsp;fimple naturel de celle Princclïè débonnaire,amp; de naturel conforme à toutes


(rd°equot;cEm nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quepour la coi^ideration du perc, v^u le deuoir d’Empereur de procurer

pereur Ma- VU reflabliffemcnt de paix en laChrcfticnté.C’ell pourquoy les plus auiles receurent vn grâd ximilian. plaifir de celle alliance: à laquelle le Roy amp;nbsp;Roync fa mere clloicnt aùffi menés, tant par le • relpeél de îancicnne Noblcllc de la mailôn d’Aullrichc:quc du grade qui honoroit le pere fur des^omaîs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;léigueurs de ce temps. Auoüé de tous les Potentatz le premier Prince de la Chrellien

té:biei^më les »litres comme Souuerains en leurs terres,ne rcconoiflént fEmpire,ny autre lifl^^rccbmonde pour fuperieur en chofe qui Ibit.D’autant que par la dejterité de leurs de uanciers, ils fé font acquis fur la nonchalance amp;: fetardilé des Empereurs Rommains,3ufquels

l’Empereur

cellui ci a fuccedé: la louuerainneté de leurs Ellats.Occafiô qu’ils le tilrent Roys par la grace pi°,fiX7 Dieujcomme ne rçconoilîàns autre occafion de leur grandcur.Outre ce feguillonnoit à ce Roisamp;Prin- vn défit d’cftraindre plus fort que jamais ^ancienne conléderation d’entre les nations Gauloi ftîcns ne re- Germaine: amp;nbsp;fuccelfiuement entre la Françoile amp;nbsp;Allemande. Brief toutes choies lèm-conoillént bloient facheminer auî^ienamp; repos ffe ce Royaume.Les propos de mariage auoient ellé enta-1 Emoercur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tcmps amp;nbsp;fi bien pourfuiuis la ptix faiéte, que le mariag« conclu amp;; arrellé par

en neu.

ÎEmpereuramp;les députés par la mt^llé trcfchrefliéne:Nicolas de Neufville dit villeRoy Con Mariaec de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’Ellat:iy fut enuoyé pour relôudre des particularitcz qui fi pourroient pre

Phiiiippc lènter.La premiere fille de Maximiliâ elloit ja promilè auRoy d’Elpagne demeuréveuf depuis mic a*^ ^*^1* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Elilàbeth leur clu Roy Charles. Scs dciSc freres Princes de

premiere fil Boheme amp;nbsp;quelques autres lèigneurs,DamcS|^ Damoilclles la condiiirent par mer en Elpa-ic de l’Em- gneamp; y demeurèrent quelque temps pour mieux l’habituer aux façons Elpagnollcs. Ayans les pereur. cholès pris tcl aiianccment pour la féconde: le Conte de Rets premier Gentilhomme de la • nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chambre

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LIVRE V I N T Q^V A T R I E M E. 2.

chambre alijourd’huyMarcfchal de Gondy fut enuoyc vers rEfnpcreur,aucc ample pouiioir d’exécuter Icfurplus: Ipecialle procuration à Ferdinand frere de l’Empereur pour eß poufer par parolle de prelênt au nom amp;nbsp;comme procureur du Roy,Ylâbeau fa niepee. Ce qui le fit à Spire, où les Eftats d’Allemagne eftoient alTemblez, pour auilêr donner ordre aux affaires de l’Empire. Ce qui donna occafion à l’Empereur d’y mener VEmperierc fa femme amp;nbsp;fâ fille pour faprocher tousjours de France amp;nbsp;y paTacheuer le mariage encomniancé. Les fiançaillçs furent faites en la grandeEglilê pari’Archenefque de Mayence Eledeun où fe treuucrent les Seigneurs affemblez pour la diette Imperialle, le vint amp;nbsp;deuxième d’Odobre. Puis l’Empereur donna charge de conduire fa fille à l’Archeuefque de Treues Eledeur de l’Empire, laques Dclfs parauant Chanoine de celle Eglifè: tant pour la charge que cell Electeur a de tout temps d’eflre Chanccllier amp;nbsp;Surintendant des affaires de France en Alleffiagne: que pour en eflrc Seigneur voifin,amp;au relie tenu pour fuffifant à cell effet: alfillé^de l’Euefi que de Strasbourg,du Marquis de Badcamp; du Conte de Solern auec plufieurs autres Seigneurs Ù Gentils hommes Germains. Elt; pour entretenir Fiancée la vefuc du Conte d’Araitibcr-ghe qui lui elloit vn fidele Truchemgnt pour entendre la volonté des Seigneurs Frayais: auec plufieurs autres DamesSc Damoilêlles de nom. Lc.Roy auertidefonacheminemenfen France,donna j niques à Mezieres pour îattendre amp;nbsp;receuoir. La Ville efl frontière fur les marches de Champagne^ de Luxembourg au de là la Meufè.Bien que la place fbit p«iteôclêrrée: le tout ncantmoins fut preparé 9eîc)rte,que d’vne place de guerre on en fit vne ville de pópe amp;nbsp;magnifîcence.De là là Majellé enuoya le vint quatrième Nouembre lesDucs d’AnjouSc d’Alençon lès frétés amp;nbsp;le Duc de Lorraine jufques à ^dan quatre lieüës'de Mezieres {^ur la re-ccuoir. Afin que tout ainfi que lôn Excelêce auoit ellé chefamp; condudeur des Armées Ciuil-les en temps pleins de calamité: qu’il full aulfi en temps de paix, d’Amitié amp;nbsp;d’Alliance fraternelle: le premier à receuoir cc^que là Majellé deuoitauoir pour le plus cher amp;nbsp;prccieux en ce monde. Pour les accompagner elloicnt les Ducs d’Aumalle, de Guile, de MÔtmorcnci amp;nbsp;plufieurs autres. A leur arriuée laDuchellè de Bouillon fille du Duc de MontpencierSe Dame de Sedan pawfôn mary, rendit Ibn fruit. Aucuns la melme nuit remarquerét vne Elloil-le fur le Challcau fi claire amp;nbsp;luilànre, qu’encor’ que le temps full pluuieux amp;nbsp;plein de njjp-ges: cfclairoit toute la place amp;nbsp;Ibn f ontour^omme fi c’eulliellé vn pctiffioleil en plein midi îclpace de demie heure. Ce qu’ils prindrent en bon augure comme fi les Allres fe voulaient ' resjouir d’vne telle rencontre, dont beaucoup clperoj^nt vne grande félicité auenir à ce pp-ure amp;nbsp;tant delôlé Royaume. Les autres interpretoient cell accident pouifhonneur Sc auan-cement particulier de la mailbn de Bouillon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Auertis que la Fiancée auoit couché à Üougi deux lieues de Sedam en Ibrtircnt le vint quatrième NoucmbreSc la rencontrerei^ entre deux villages BSlan amp;nbsp;Bazeilles.Donc defeendus amp;nbsp;l’auoir auec toutes fortes de courtoilês reuerences, honnorablement reccuc: remontèrent à cheual pour la mener à Sedam :ou arriuée 8? delcendant de fon coche pour monter les • dcgrczdu Challeau, le Roy .lêtreuua à la rencontre qui elloit alléén pofte de deux lieues par de la Mezieres palfé par vne Calcmate en habit deguifé, ôc le vilàgc couucrt de Ibn man- • teau pour voir là dcllinée : dont aucrti Ibn Excellence print occafion de iTiy nipi^i^rle collé du Challeaft pour la faire tourner celle part,aiant le viûge nu amp;nbsp;la telle couuerte^mi Scoffion le Cliapeau par dclfus: dont le Roy parti,retourna aflèurer la Roynclà mere de cc qu’il auoit veu à Ibn defir amp;nbsp;contentement. Le fellin fut magnifique ou la Fiancée Ibuppa à part. Venuz d’Mezieres defeendirent en la grande Salle des fellins où la Roync mere accompagnée de Meldames Claude amp;nbsp;Marguerite de France la premiere Duchclïè de Lorraine amp;nbsp;des Cardinaux, la rcceut:amp; apres les reuerences elle la^onduièl en Ij Salle haute où le Roy îattendoit, lequel l’auoir falué amp;nbsp;parlé quelque peu à elle fut,menée en là chambre repolêr attendant le Ibuper auquel elle fè trcuua le lendemain. L’Eleèlcur aiant faièlla rcuerence àfà Majellé lui en fit dcliurâce en telle Ibrte.Les députez de L’Binpercur entrez en la chambre du Roy,fa Majellé y arriua auec grand’ fuitte amp;nbsp;la Fiancée apres, fe tenant contre L’Eletleuf. Puis îvnde lès Doéleuiÿ commence à déduire ci^Latin telle nue, les accojjjlsamp;traièlés de maria- Deliurancc ge falèls Sc promis entre le Roy Charles ScYlàbel. Les fiançailles faièles à Spire par Fer-dinant Archeduc Daulltich en vertu du poÄioir à lui enuoyé. La charge des'députez'

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Nouembre.

I J 7 i.

L’HISTOIRE DE FRANCE.

pour la mener amp;nbsp;mettre és mains du Royilaquelle confignation amp;nbsp;deliurance ils faifoient prequot; fêntement, amp;nbsp;fiiplioient la Majefté appreuuer tout ce qui en auroit efté fait: elperansque ce Mariage lèroit grandement vtile à la Chreftienté fèour l’vnion des Princes amp;nbsp;nations vœfi- ' nés. Alors l’Eleâeur dit en latin qu’il prefèntoit au Roy, Ylabellà femme fuiuant la charge. Priant Dieu que le Mariage reülcift à bonne fin. Adonc furent leuës par le Secretaire Brulardqui auoit le departement d’Allemagne, les lettres de pouuoir en latin par lefquelles les Eleôleurs Eliefque de StrasBourg, Marquis de Bade amp;nbsp;Comte de Holers eijoient nommez: puis Moruillier Euelque d’Orléans amp;nbsp;Garde des lêaux, ( feftant le Chancelier l’Holpital retiré en là mailbn,)auoir Iceu du Roy la relponce: dit en latin que le Roy auoit veu amp;nbsp;entendu le contrad de mariage qu’il appreuuoit, amp;nbsp;receuoit auec grand contentement Yiâbel pour feftime :Taquelle il ^romettoit aymer Sttraider comme ce qui luytouchoit le plus: remercioit au parfijs les députez de leur peyne. Ce fait l’Eleâeur la prefenta au Roy,amp; à la Royne mere. Le Roy la iàluë: là mere fembraça amp;nbsp;baiiâ, la mettant entre deux. Puis elle fut menéc?lê parer pour les elpoulailles d’vna robe de toille d’argent couuerte de perles, amp;vn graiK^anteau Royal demis de velloux viollet lèmé lt;ie fleurs de lys d’or, bordé d’hermines moBcneté, dont la queuë tenoit plus de vint aulnes de longzfur la telle vue Couronne à îlm perialle enrichie de grans diamans, rubis amp;nbsp;elmeraudes de prix excecif.Le Roy habillé d’vne robbe de toilie d’argent couuerte en borderie de perles amp;nbsp;fourrée de loups ceruiers comme lès trois frétés les Duez d’Anjou, d’Alençon amp;nbsp;de Lorraine. La Ducheflè de Lorraine amp;

Ordre amp;nbsp;ccrimonics tenues au mariage

Madame Marguerite en auoient de pareilz.

Alloient dixfcpt rancs de Lanfquenets rfe la Royne portans les coulleurs. Puis les Suiflès du Roy amp;nbsp;de fes deux freres, ïêpt tambours, lêze trompetes fuiuis de plufieurs Gentils-hommes les Cheualliers de rOrdre.Apres marchoient ceux du Conlèil du Roy à robes longues Franœ°^*^' develloux noir.Puis les Chancelliers de la Roynemere amp;nbsp;du Duc d’Anjou. Les Ambaffa-deurs.Les qifetre heraus d’armes: Les Seigneurs Allemans.Lés Cardinaux amp;nbsp;Duc de Guilê » portant le bafton de grand Maiftre au milieu des deux huilTicrs de la Chambre, tenans leurs * maflès d’or. Le Roy fuiuoit,à gauche duquel eftoit l’Eleôteur. Puis le Mtrquis du Mayne au lic^ du grand Chambellan. La Royne Ibuftenüe par ion Excellence amp;nbsp;le Duc d’Alençon à gauche portans la qutuë delôn manteau. Madar»e de Monrpenfier, les Princefles d’Auphin amp;dela Rochefur-yon. La Royne mere conduite parle Duc d’Vzez, portant là queue la Diÿne de BrelTuire leur du feu Duc d’hampes. La Duchelfe de Lorraine. Madame Margue-riteJ-.es Doüairiere^de Guifeamp;de Nemours.Madame de Guiicamp;de Neuers.LaConneftable

La Maref chalfe de Montmorenciamp; plufieurs autres vellues de toille d’or amp;d’argcnt.Et les filles de deux Roynes julques à lèptante cinq vellues 5e toille d’argent frizé : la rue couuerte de drap: Les côpagnies de la garde (fh Roy des deux collc/jufques à l’Eghlè nollre Dame où le Cardinal de Bourbô les elpoulâ le vint fixiéme Nouébre.Le Roy aagé de vint ans dés la fin de • luin dernier amp;nbsp;la Royne de lêze au mefine tnoys fatal pour la nailTance de deux qui le deuoiêt rencontrer en mariage.Le tout fait furent jettez efcuz pilloletS: amp;nbsp;nombre de tellos pour lar-• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gelîè Royalle. Et fut par le heraut proclamé à haute voix le mariage de leurs Majellez : allans

les Awn^lniers^u Roy cercher les poures par toute la ville pour leur dôner argent.Les tables fiUrotleruies pour le difiier marchans deuant la viande, les trompetes amp;nbsp;Hérauts le genou en terre quand ils approchoient de la table du Roy : fiiiuis des Maiftres d’hoftel duRoyamp; des deux Roynes portans le bafton de Maiftre d’hoftel par bas, fiiiuis par le Duc deGuilè grand R nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;portant le bafton efleué.Puis les Seigneurs SeCheualliers de l’Ordre qui portoient les

® plats. Le Roy fut lèruy de panetier par le Prince Dauphin, d’Efchanlôn par le Duc de Lon-gueuillcjd’Efcuier trençhant par leDjic d’Aumalle. Lé Roy eftoit au milieu d’vne longue table fous vn days de toille d’or amp;nbsp;d’argent: à droim luy eftoit la Royne amp;nbsp;à^auche laRoyne mere: fous laRoyne leDuc d’Anjouamp;fon frere apresXa Royne mere eftoit accoftée de ffiledeur pres duquel eftoit U Ducheflè de Loltaine. Puis de l’autre cofté vis^àvisde l’Eledeur eftoient les Atîîbaflâdeurs du Pape, du Roy Catholique, d’Elcoflè amp;nbsp;deVenilè. Y auoit deux autres tables és deux coftés deja Realle:rvne pour les E^clefiaftics, pour les Sieufs Allemans, amp;nbsp;les Dames de Montpencier,Princeflè Dauphinamp;de Nemours.L’autre pour les Duc de Monroen-cicr^a Prîceflè de laRoche,laDoüairiere de Gftfe la Ducheflè deGuilèôc laDame de Brefliiire: les

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LIVRE VINTQJVATRIEME.

Jes trompettes lônnoient tousjours : le diïîier fait le grand aumofiuer dit graces : Et le héraut proclama de rechef le mariage à la porte, ou Ion fit largclTc. Puis on commança la danlê, laquelle finie tous le retirèrent c» leurs chambres, atendans pareil feftin au foir* Le vint huitième, de MarillacSc de faint Bonnet Surintendans des finances firent prelèns aux Seigneurs Germains. AfEledeur d’vn buffet de vefljlle d’argent doré de grande valeur: amp;nbsp;aux trois autres chacun leficn de douze cens efeuz. Bien quarante autres eurent chaînes d’or. Ce fait le Roy ayant refolu fbn retour, ordonna Madame Magdaleine deSauoye vefue du Conneftablc Dame d’honneur de la Roinc, amp;nbsp;en fbn abfence pour fâ vicilleflè Madame de Dampierre de la maifbn de la Chaftagneraye en Poitou,Merc de la Comteflè de Rets. Et pour Cheualicr d’honeur lui fut choifi le Comte de Fefeo. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Les*Eie-

Comme le Roy facheminoit à Paris, les Electeurs fêculiers amp;nbsp;autres Seigneurs d’Aile- éfewsamp;au-magne lui enuoyerent leurs Ambaffadeurs pour lui tefînoigner le grand plaifir qu’ils rece- ” uoyent de l’alliance prinfêen leur pais :amp;auffi pour le prier d’entretenir fbn Edit de paix: yent cogra-veu le defir qu’ils auoient que fon Eftat le maintint auffi heureux qu’ils le fâuroient J’^rer tuier leRoy du plus intime amp;nbsp;affeétionné PrinceMe laChreftienté. Les Ambafïàdeurs venus àyrfiers-Cofterez lui firent cette harangue le vint quatrième Décembre 1570- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Sire, Les Trefilluftres Eleóleiyrs Palatin amp;nbsp;de Saxe amp;nbsp;de Brandebourg, Richard Duc de Bauietes, George Çr^leric Marquis de Brandebourg, Ludouic d^itemberg, gue des Am Guillaume Lantgraue de Hefïè, lean Albert Duc de MecKelberg ôc Charles Marquis de Bade nous ont ici enuoyez pour declarer à voflreMajefté la grande joye qu’ils ont rcceu de la nouuelle Alliance entre la Majeftè Imperialle amp;nbsp;la voftre : efperans que doiefîiauant, d’vn commun accord, vous ccrcherez de remedier aux grans maux qui trauaillent la Chre-ftientè. Et que Dieu par fà ûinte grace vous donnera vn heureux fuccez de fi vertueufê en-treprifè. Ce qu’ils le prient de*tres-bon cœur de faire, en telle fbrte que fbn fàint Nom en Ibit loué, amp;nbsp;tous gens de bien en reçoiuent contentement. Ils efperentaufîi quelle fera caufê non feulement d’entretenir, mais auffi d’augmenter îamirié qui a efté de tout temps • entre les predeceffAirs de voftre Majeftè amp;nbsp;les leurs. Ce que voftredite Majeftè a affez déclaré par la refponce qu’elle a faite aux lettres que quelques vns d’entr^eux vous efcriuirÂit de Hildeberg ÎEfté païfé. Pour tefinoignegt; doneques qu’fis ont délibéré de correfpondrc à la finguliere affeélion que voftre Majeftè par ladite refponce démontré auoir non feulement enuers eux, mars auffi enuers tout lEmpire : ils nou« ont donné charge d’offrir de leur pMX • à voftre Majeftè toute amitié,plaifir, amp;fèruice:amp; vous congratuler dlt;? la paj^ par laquelle vous auez par voftre bonté amp;nbsp;lâgeftè apg^ifé les pernicieux troubles qui auoient efté à leur grand regret fufeitez en voftre Royaume. Et parce que la bonté de voftre nature, ne voftre aage n’ont point permis que voftreMajeftéaieefteaucunementcoulpabledcsmauxparci dauant auenus. Dieu a regardé voftre Royaume de fbn œil de pitié, vous mettant au cœur cefte fâinte affeCüon à la paix que vous auez démontrée, qui a efté le fèul moyen de confer- • ucr vos fujets amp;nbsp;voftre Eftat.-Dbnc ( Sire ) puis que le bien de la paix vous cft deu, amp;nbsp;la caufê des maux de la guerre à autrui: tous ceux qui défirent voir voftre Efta^^orifïànt, efpe-rent, que vous cfïàyerez de confêruej la grande reputation qu’auez acquifê, en la fbifSÄ^j^^ tre îauis amp;nbsp;volonté de plufieurs. Laquelle ne pouuez mieux confêruer qu’en perfêueranc en ce vouloir de faire viure vos fujets en repos amp;nbsp;tranquilitè : en gardant inuiolablement à chacun la liberté que par voftre Edit de pacification leur a efté promifê. Si vous le faites ( Sire )amp; qu’il y ait quelqu’vn qui felfàye d’empefeher voftre deffêin, amp;nbsp;de nouueau troubler voftre Eftat : Nos tref Illuftres Princes amp;nbsp;Seigneurs nous ont enuoyez ici pour figni-fier à voftre Majeftè qu’en ce cas ils emploieront toutlt;e qu’ils ont de forces amp;nbsp;de pouuoir pour vous aider a refifter à telles entreprifês, amp;nbsp;piaintenir voftre Royaume en paixamp; repos.

Confiderez (Sire) que la multitude du peuple, comme dit le Sage, eft la Couronne du Roy : amp;nbsp;le principal commandement, amp;nbsp;la principale L(^ que Dieu amp;nbsp;nature ont ^onné aux Rois amp;nbsp;aux Princes, C’eft la confêruation de leurs fujets. Ceux qui de/îrans vous induire a ne garder point vos promeffes-^difent, qu’il eft impoftble qu’vn Eftat dure auquel il y a diuerfité de Religion : parlent autrement qu’ils ne penfênt : ou ils fbntigno- cntoustêps rans de ce qui feft fait par ci deuant: amp;nbsp;de ce qifi fe fait encores en plufieurs grans amp;nbsp;florilfans Eftats. Nous ne parlerôs point de lEftat desTurcs, où Ion ne force la confcience de’pcrfbnne:

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Décembre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

amp; mclmes les MoinesChreftiens habitans au Mont Athos qu’on appelle maintenant la fointe montagne reçoiuent tous les ans aumolhes du grand Seigneur pour prier Dieu pour là lâu-té^amp; pour la conforuation de fon Eftat. C’eft vne*chofo alTeurée qu’au Royaume de Pollo-gne qui eft vn des plus grans de la Chreftienté: la Religion Grecque amp;nbsp;la Romaine ont eu lieu de tout temps. Et melm’en pli^fieurs villes y a Eglifo des deux Religions. Et depuis quelques années la plulpart de la NoblelTe y fait profeffion de celle des Proteftans : amp;nbsp;fi ne voyons point que pour cela l’Eftat foit troublé, amp;nbsp;les grandes charges font enrr’eux indiffe-rément diftribuées. Le changemêt de religion qui feft fait en Allemagne fcmbloit au com-mancement bien plus eftrange, que ceux qui fo font maintenant. Et touteffois ÎEmpereur . Charle^fi pu^nt amp;nbsp;fi auifo Prince apres auoirpar plufieurs années délibéré fur tel affaire: . accorda par prouifion à Ausbourg fan mil cinq cents trente,la paix que nous appelions de la Religion. Et fan mil cinq cents cinquante cinq,ladite prouifion fut conuertie en Edit perpétuel. De laquelle paix nous jouïflbns encores à prefont: amp;nbsp;viuons en repos amp;nbsp;en amitié les vnsÂiéc les autres. Et les Proteftans nefont moins affeôti(?nncz que les Catholicques à fu-uenitwn^ affaires de la Majefté Imperialle quand la il:ccffité le requiert. Et combien que les Êuefques de Rome ayent efté affez diligens a folliciter ceux de lEmpire qui font encores fous leur obciflànce, à ne nous point endure^-, ils n’ont point efté fi mal-auifez que de vouloir troiftiler leur Patrie, pour obéir aux paffions d’auqruj. Ferdinand de tref heureufo mémoire a efté autant affeôiionné a fEmpire Romain que Prince de fon temps: amp;nbsp;touteffois a enduré que la Religion Romaine fo foit changée en Siterie amp;nbsp;Lufotie qui font Prouinces de fonRlt;^aumc deBoëmc: amp;nbsp;vnpeu auant là mort en quelques lieux d’Auftriebe. Mais (Sire) fur tous vous doit efinouuoir fexemple de finuiéliffime Empereur Maximilian noftre fouuerain Seigneur amp;nbsp;Prince. Car comme voftre Majefté fa choifi pour Pere, aufli elle doit auoir pour exemple en ce que vos deux EftaÄ ont de commun par enfomblc. Perfonne n’ignore qu’il n’ait ottroyé aux feigneurs amp;nbsp;Gentilshommes d’Auftriebe non fou-* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• lement la liberté de leurs confeiences : mais auffi de dreffer Eglifos à la forme de celles des

Proteftans à certaines conditions, lefquelles il leur a jufqucs à prefont fhuiolablement ob-

Guerres Ciutlles produifent Dcaiicoup de maux amp;nbsp;d’InjuRices,

levées. Et pour iïal|pr feulement qu’à ce qui cft voifin de noftre temps, depuis que Con-ftantin le grand eut receu en lEnl^ire Romain lÂlt;eligioH Chreftienne : Il ne conrraignoit point pour cela les Ethnicques de changer leur religion: fexercice de laquelle ils retindrent libre j niques au temps de Theodofe q»i ferma les Temples des idolles,parce qu’il les voyoit fréquentez dlt;^eu de gens, amp;nbsp;quafi tant Iculement de ceux qui en auoyent quelque proffit. L’on dilputoit ce temps-la que c’eft autre choie jJ’ellrebonfujed,amp;eftrebonChrcfticn: car combien qu’vu fujet lôit d’autre religion que fon Prince : il ne lailfe point pour cela lui faire lëruice où la necéffité le requiert. Comme nous voyons les Rois de Pollognc amp;nbsp;de Molcouuie ^uoir fous leur obeilïànce graqd nombre de Tartares amp;nbsp;MahometiRcs, lefqucls les ferueiit hdelement aux guerres qu’ils ont contre leurs voefins,amp;mefmes contre les autres Tarures qui lont de mcfme nation amp;nbsp;de melme religion qii’eux. Plufieurs Princes Chre-ftiens, èc entr’^tres l’Euefque de Rome,endurent les luifs: defquels ils tirent grand proffit. NiA^HTcgons ces exemples (Sire ) pour relpondre à cqux qui»ont tousjours tafehé de per-luader à voftre Majefté qu’elle ne doit endurer en fon Royaume aucune*diuerlité de Religion. Ils deuroyét penfer que la liberté que vous accordaftes à vos fujets il y aura neuf ans a ce mois de lanuier : fut caufe que plufieurs vindrent à la conoilTancc de la Religion reformée, de laquelle aucun danger ne peril ne les a peu diuertir : car c’eftàÔieu fculqui a puilTance fur les conlciences des hommes, qui melrnes ne l’ont pas fur la leur propre : tant s’en-faut qu’ils 1« puilTent auftir fur celle d’autrui. Il femble que ceux qui furent caufe des premiers troubles amp;nbsp;guerres ciuiUes en voftre Royaume^n’anoyent pas expérimenté combien peut la religion au cœur des hommes qui ont la vraie crainte de Dieu : car ils^en|pient que la crainte d?perdre la vie Scies biens feroit que perfonne ne foforoit oppofor à leurs delïèins. La neceffité puis apres a conduit les choies plus auant,mais comme les Sages ont tousjeurs juge, il faut regardlt; aux guerres ciuilles qiii a le tortducom-mancement. Car depuis qu’elles font côman^es,infinies injuftices le font d’vn cofté amp;nbsp;d’au tre,cftimant vn chacun cela eftre licite qui fort à la cônforuauon.Il feft cômis en ces guerres des

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LIVRE VINTQ^VATRIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4'

des exemples d’inhumanité qu’on n’eut jamais penfè deuoir eftre commis par vn peuple duquel la douceur a elle par Cl deuanttant renommée. Toutesfois lâborité eft encores apparente , en ce qu’il'a tousjours accepté la Paix quand voftre Majefté la leur a propolee, Sgt;c fcQ: fubmis à voftre obciflànce. Nous auoni veu peu de guerres Ciuilles aux autres nations qui n’ayent pris fin par la totalle viéloire de fvne des parties ,amp; la ruine de l’autre; oubieif de toutes les deux : furuenant vn tiers qui les opprimoit. Telles viéloires comme a dit quelque Sage ancien ont eu bien fouuent en elles plusse mal que la guerre mefmc. Car communément ceux qui font viélorieux fo laiflènt mener à leurs paflîons, ô^commettent infinies cruautez; les vus par defir de vengeance, les autres pour auoir le bien de finnocent, fouuent lui font acroirc qu’il a fait chofos où il n’a jamais penlé. Et combien que les Rois amp;nbsp;Chefs fo foient eflayez quelques fois de modérer telles viétoires : il eft peu fouuent aduenu qu’ils layent peu faire . Mais Dieu n’a point permis ( Sire ) qu’on foit venu .Tte poftiél en voftre Royaume : ne que vos mains, ou celles des voftres, ayent en Paix commis quelque chofo dont la pofterité les puifiê acculer. On ne debaroit pas en ces guerres de la grandeur de voftre Majeflé,car il n’y auoit jàcrfonne d’vn colté ni d’autre qui ne la defiraltanais ontlou-toit de celle queîEuefquede Rome a»vfurpce en la Chrcfliènté, pour laquelle maint(^fi'il fiifcite infinis troubles ,amp; fait confumer les forces que Ion deuroit-oppofor aux Turcs parauenture fltallie fora la premiere qui fenfontira. Vous deuez , Sire, eftimer vosfujetz, qui fo font fouftraitz de fon obeilïàncc, ?n ce vous cflre plus fideles qu’ilz ne veulent auoir en ce monde autre Seigneur ne faire hommage à autre qu’à vous . Et certes les Empereurs de la Germanie ne receurent jamais tant de dommaiges de leurs ennemis eftrangers: que leur a apporté falfcôtion que leurs fujets ont j^rtées aiixEuefques de Rome q^ii yfou-loient anciennement fufeiter troubles quand bon leur fombloit. Ne croyez donc point (Sire ) fon confo‘il,ni de ceux qui craignent que le feufeflaignanten voftremaifon,ne fallume en la leur. Ains eftimez i^ue ceux qui vous confoillerontd’obforuer inuiolablement ce que vous auez promis par voftre Ediél de paciffication : vous foront fidelcs^fujetz amp;nbsp;for-iiiteurs, bons voefins amp;nbsp;amis. Eten cas qu’il y ait quelqu’vn qui entreprenne de le violer contre voftre vouloir foit de vos fujetz ou autres : nous fignifions de rechef à voftre Majefté qu’en vn tel cas nos Tres-illuftres Princes feront tousjours prefts d’employer ce qu’ils de forces amp;nbsp;pouuoir pour vous a(der a nuintenir voftre EÂat en paix 8c en repos. Et d’autant qu’ils voyent à quoy tendent les praticques amp;nbsp;defïèins de fEuefque de Rome : ils veulent bien qu’il fâche qu’ils ont délibéré d’auifor doi^iauant de plus pres qu’ils n’ont f^t jufques à prefont à n’eftre point furpris; Sefoppofor plus viuement à.fos cruelz defïèins qu’ils n’ont fait par lepalïe. Entre les caufos deffiifdites ils ontoccafion de fofhefoontenter de ceux qui ont efté les auteurs des Troubles en ce Royaume, par ce que les leuées de gens en Allemagne, les paffoes 8c montre^ tant de l’vn des cofteî que de l’autre : ont porté de trefi grans dommaiges à quelques vns d’entr’eux.

Il refte ( Sire) que nous prions Dieu qu’il mainfîenne voftre Majefté en cette fâinte aflfeéli-on qu’elle a motrée jufques à.prcfont à la paix :amp;lui faire la grace de bien toit voir fon Royaume en fon ancienne fplendeur amp;nbsp;réputation. Pour à quoy paruenir nous efperôs que laRoine fora tousjours d’accord auec ^ous, enfuiuât en ce la fâge clemence amp;nbsp;generofife de cem^ont elle eft yfTue. News efperôs aulfi que la Royne mere de voftre Majefté ayant long têpsgoïl^ uerné cet Eflat,c5me vn nauire en pleine mer battu de tous coflez d’orages Sc de tormens: amp;nbsp;l’ayant en fin côduit au port de paixamp;de repos: ne permettra pas qu’on le remette derechef à la miforicorde îles vents. Nous croyons aulfi que Monfoigneiir voftre frere ne fora pas moins defireux de côforuer fâ Patrie que voftre Majefté melmes.Et ne doutôs point queDieu ne lui baille affoz d’occafion d’exécuter heureufomét en autre^chofos cette mande venu qu’il a fait conoiftre à tout le monde en fâ premiere jeuneffo.Nous efperons que Monfieur le Duc voftre frere tous les Princes dt voftre fang, amp;nbsp;autres Officiers de voftre Couronne: brief tous ceux qui ont quelque paît au gouuemement de voftre Eftat: paieront combien ils font redeua-bles à leurPatrie,amp; qu’ils ne fâuroiêt faire chofo qui leur foit plus pemicieufo que Me 1/fouil-1er du fong de ceu?^qu’elle a produits : ni chofo plus loüable que de Ij maintenir en repos amp;nbsp;y faire florir la vertu. Ce que nos tres-Illuftres Princes vous fupplient trefiaffeétueufoment de

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Décembre, J î 7 O.

Le Roy ref pond aux Ambafla-deurs d’Allemagne.

L’HISTOIRE DE FRANCE.

faire.Et pour cet effeél nous ont icy enuoyé,foffrans de leur part a faire en tel cas tous offices de bons parens amp;nbsp;voefins,anciens amis amp;nbsp;léruiteurs de voltre Majefté : ils vous prient aulfi de croire qu’autre cholé ne les a fait tenir tels propos finonle fingulier defir qu’ils ont de voir ^llre Royaume florilïànt en paixôc en tranquilité:*car ils ne doutent point que voftre Majellé de foy melmc n’entende trop bien tout ce qui lé pourroit dire en tel cas:amp; qu’elle n’ait gens en Ibn làge Conléil qui faduertiflé d« tout ce qui eft necelïàire. Le vint quatrième Decébre le Roy ayant de^vifue voixamp;par eferit entendu ce q les Ambalfadeurs ont eu charge de luy expo fer, fa Majellé leur fit relpôce qu’elle mercie en premier lieu de toute la plus grande affeélion mefdits Seigneurs les EleéleursôcP rinces de la Cordialle demÔllration qu’ils luy font deleur fingiiliere bienueillanceôc amitié:ayâs enuoyé lelHits Amballàdeurs pour lé conjouïramp;congra tuller %|jec el^ de la nouuelle alliacé quelle a nagueres côtraélée auec l’Empereur parle mariage de là fille: laquelle alliance elle veut bien faire entendre à mefdits Seigneurs Eleôleursamp; Princes auoir principalement defirée pour auoir conu qu’ainfi que ledit Empereur tient le premier titre ôedegré d’honneur entre les Princes Chrelliens:Dieu luy a donné aulfi de grans lén^ prudences, amp;nbsp;excellentes vertus de magnanimité,clenTence amp;nbsp;bonté, qui lé doiuent délirer 11141 haute dignité. Outre ce fell tousjours montPé affeélionné a procurer amp;nbsp;maintenir vnîionamp;heureux repos en la Chrellienté. A quoy lintétion de ladite Majellé eft de luy coref pondre, auec telle volonté quelle elpere au plaifir 4e Dieu que leurdite commune alfiance léruira grandement pour ellablir vne alîéurée tranquilité par«tcuite la republique Chrelliéne. Et fi dauantage elle a ellimé que la bonne amp;nbsp;parlàitte amitié qu’elle a par naturelle inclination auec mefdits Seigneurs les Eleélcurs Princes de la Germanie: amp;nbsp;qui luy aellé comme héréditairement lailfée par fes pere amp;nbsp;ayeuhfera par le moyen de ladite Alhance tousjours de plus en plus corroborée, qui font les principaux fruits qu’elle en a efperé amp;nbsp;defire tirer. Et pour le regard de l’autraÇoint de congratulation,qui eft de la paix qu’il a pieu à Dieu d’e-ftablir en fondit Royaume.Elle leur relpond qu’elle nedout?point que mefdits Seigneurs les EleéleursSc Princes fé refténtent ôc fouuiennent de la grande amitié amp;bienvueillance que les Roys de tresheureufé mémoire Henryamp;François pere ôcayeul de fàdite Majefté ont porté aux Princes de fEmpire leurs predecefïéurs: ne reçoiiient tousjours vne granâe joye amp;nbsp;plaifir de cft|u’ils verront fuc(ÿder amp;nbsp;fé promouuoir pour le bien,proffitamp; vtilité de ce Royaume:com me a efté la pacification des trou^es.Et prend entonne part les fàges amp;nbsp;prudens records que mefdits Seigneurs les Eleéleursamp; Princes luy ont fait faire pour fentretenement de ladite pa-cification.Car il n’y a rien en ce mondfc qu’elle ait tant à cœur,nia quoy plus conftâmant elle perféuere, qu^ trauailler de mettre amp;nbsp;conféruer la paix vnion amp;nbsp;repos entre fés fujets: comme le vray Scfeul moyen de la profperité des Royaiyaies amp;nbsp;Eftats. Chacun auffi a peu voir corne fés fujets n’ont point pluftoftpontrdl’enuye qu’ils |qoient de venir à la conoiffancc de leur deuoir: qu’elle ne les ait benignement embrafles amp;nbsp;receus en fà bonne grace. Au furplus le Roy prie trefàfFeélueufémét mefdits Seigjaeurs les Eleéleurs amp;nbsp;Princes de côtinuer enuers luy celle bonne volonté qu’ils démontrent. Et qu’ainfi comme luy fuyuant les veftiges de fés anceftres amp;nbsp;de fà naturelle inclination: les ayme amp;nbsp;eftime aUec toute fincerité de cœur amp;nbsp;d’affeélion autjjit qu’il eft poffible : eux auffi luy voullans mutuellement correfpondre, fé ti-gj^ffïlfféurez qu’en tout tempsamp;occafion ils trouueront fàdift: Majefté prompte amp;nbsp;entièrement difpofée a employer les moyens que Dieu luy a donnez fàns rien y efpargner pour la con féruationSc acroiflément de leurs dignitez amp;nbsp;honneurs.

Débordé-mens des

L E Samedy fécond jour de décembre mil cinq cents léptante,le Rholne fleurie renommé ay ant efté retenu en fon cours impétueux par vn accidét aduenu en vn deftroit ou il pafïé nom-Riuicres de mé le pas de Leclufé pres Geneue: fenfla tellement que fur les vnze heures de nuiâ: il fe des-Royau ß impetueufémwt autour Ly«i amp;nbsp;fit vn rauage fi horrible qu’il emporta beftial, hom-mesjfemmesjamp;enfans jufques a enleuer les meftairiesamp;grâges des chqjnpsjdontles Lyonnois fé trouuerent en grande perplexité: ayans l’eau bien haute en diuers quartiers de leur villejSc voyaii^ quelques Arches de pont^u Rhofheamp;des maifbns ruynées par celle violence qui dura j niques au Lundy enfuyuant.Ge fleuue desbordé fit de grans dommages és autres endroits du D’auphiné amp;nbsp;Languedoc. Vn moys auparauit y aiioit eu vn pareil del«gc en Anuers amp;nbsp;le léziéme de Nouembre Ferrarre auoit efté furieufement agitée d’vn tremblement deterre auec

grandesamp;eftrages ruynes.Le Pau d’ailleurs fèltoit aufli desbordé fort impetueulêment gaftant beaucoup

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LIVRE V I N T QJV A T R I E M E.

beaucoup de pays a fentour.Tour fhyuer fuyuant fut extraordinairement afpresamp; rigoureux. Tellement que ce Rhofne tant roide amp;nbsp;impétueux amp;nbsp;les autres Riuieres de France donnèrent caufes fe-paflage long temps aux hommes,aux CheuauxSc Chariots qui vouloient pafler fur la Glace, condes pre-Les Naturaliftes farreftoient aux caulcs lêcôndes,attribuans foccafion du tout à ce que f Au«p tomne preceddent auoit efté eftrangeSc fort pluuieux.Mais d’autres regardans plus haut failli elles fôt cx-roient que les extraordinaires effets de la nature:ne preiâgeoient rien moins qu’vne violente rigueur fur les humains,les eftranges portemens deiquels vray jouet de ce faux pionde: vous Plaintes ièront ci apres reprefènrez auec merueille de la maliceôc vaine incôftâce d’vn chaeû de nous,

Le Roy eftant à Villiers Cotterets fur les plaintes des Catholiques iè tourmentans de fin- interpréta commodité qu’ils receuoient par l’Edit de paix és articles qu’ils propofêrent: déclara ià vo-t Z r 1 gt;rr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r 1 1 nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- dit de paix

lotite en clclarcnlant aucuns qui euHent peu lembler douteux: en reftreignant dtaiftresfSc cal- faice’par la fat ceux que ho luy fébla corne on peut voir fi Ion en rapporte la ledure au côtenu de l’Edit,

Les Proteftans au fêmblable ne le trouuans tous alïèurez pres leurs voefins ou ils feftoi- ion. ent retirez apres la paix amp;nbsp;le dilàns fort incommodez en autres chofês: firent entendrejeurs Plaintesdes dolleances à la Royne de Nauarre*amp;: Admirai qui le tenoient à la Rochelledelquels en adrfbr-tirent leurs députez qu’ils auoyent enuoyez enCourt pour receuoir les plaintes amp;remftiftjj^n ces de leurs confederez: afin de les faire conoiftre au Roy qui leur prometoit y pouruoir lè-lon le belbing.Les députez elloient Bricqeiemaut le pere,Telligny,la Nouëamp;Cauagnes:mais Députez Telligny alloit amp;nbsp;venoit portaiafla volonté des vns aux autres. Voila comme à peyne fortis d’vne longue amp;nbsp;malheureulë guerreûls lêmbloient le dilpolêr au commancement d’vne autre Court, lêdition, ou du moins a le preparer les vns aux aigrres fuffilàntes occafions pour renouuellcr vne plus furieulê guerre que les palfées. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Donc lt;v e s fur les plaintes qui commançoienta le drelïèr d’vn amp;nbsp;d’autre collé fur fen-treden de l’Edit pacific: le Roy enuoya à la Rochelle le Marelchal de Colle amp;nbsp;Proutiere Maif refchal de tredes Requellesauecluy,pouralfeurer la Royne de Nauarre, Amiral amp;autre là bonne ^„g^giig^^ volonté à l’entretenement deIbn Edid: conférer auec eux, efclarcir amp;nbsp;relbudre aucunes am- pour enteti-biguïtez qui lêmbloient occafioner les mefeontentemens reciproques dont nous auons parlé: afin que le tout rapporté pardeuant là Majellé,y ordonner comme il trouueroit par Conlêil. teftans. Mais Ipecialemant pour metre la Royne deNauare en propos du mariag« de lôn fils Prince^e Bearn auec Madame Marguerite là'lêur:amp;l’Amiral ez termes d’vne Guerre qu’il motroit auoir nbsp;nbsp;nbsp;’

volonté de faire au Roy d’Elpagne fur le païs bas,pour reparer plufieurs offences receuës de là part.Et fur ce leur perluader de venir en Court, auec aÂêurance qu’ils y lêroient tous les bién • recueilis. Or pour toucher au point public, eftansalfemblez le premier Panuieji i 57 i. la i^yr. Proutiere joignâc le i .amp;le zy.article de l’tdity remarqua vne côtrarieté:voullâs neantmoins nditdePaix interpreter le tout en faneur des Catl^liques qui deuoient r^uoir leurs meubles apparens no examiné en pris par voye d’hollillité en têps de Guerres. Surquoy f Amiral remontra qu’il valloit mieux commencer par les plus grands: n’eftant a elpergr que les petis eulïênt railbn de ce qu’ils cerchent fi on la dénié aux principaux:comme on refùlê la ville de lEllore à la Royne de Na-uarre:amp;:au Sieur Prince de Côdé,Valleryamp; autres places.Sy qu’il n’a aucö moyé de le mettre à couuert. Ajoutant qu’aucuns des Protellans pourueus de benefices amp;nbsp;bien»Eclefial^ucs n’ot encores peu ellre remis éli la jouilïànce d’iceux lêlon l’Edit.Bien touteffois que l’^^liift (bit plus grand à ceux de la Religion qu’aux Catholiques Romains:Si efl-ce qu’ayans efté lût cela confideré que telle recerche entretiendroit pluftoft vne aigreur amp;nbsp;partialité, qu’il n’a-meneroit de bign amp;foullagement:luy lêmbloit qu’il valloit mieux laiflêr ainfi le texte, remettant àla Religionamp;confcienc des cômilïàires l’execution de l’article pour la reftitution des meubles.Quand au 5. article ponant reftitution de la Religion Catholique en la Rochelle, les Commilïàires y pouruoiront auec les Maires amp;nbsp;Efclftuins aufquekjufqu’à ce jour les Ca tholiques n’en auoiét fait inftâce.Sur le cinquième apres que la Proutiere eut dit qu’on fêten doit autrement que les Côfederez: aflàuoir qu’au lieu ou a^ra choifi le Sieur de haute juftice fou principal domicilie il y fbit refident: fins que le lieu puiftê eftre cenfe ny réputé fbyprin-cipal domicilie ny ayant qu’aucuns de là famille: amp;nbsp;que l’Amiral dit qu’il fê tenoit au tex-re,amp;qu’autremct iWaudroit rôpre toutle refit de l’article.LeMarefchàf dift qu’il rapporteroit le tout au Roy pour en auoir fi volonté. Sur 8. Proutiere remontra que d’autant que le Roy auoit accordé l’exercice de la Religion pour le Gouuemement d’OrIeans,Touraine, le

B b iiiij

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mayne amp;nbsp;païs Chartrain outre Sanccrrc, au bourg de Maillé, fur l’alïèurance que les Sieurs

de Telligny amp;nbsp;de la Chalïètiere lui donoient que le Sieur de Loüé haut lufticier de Maille fy condefcêdroit:que maintenant hir la plainte dudit Sieur de Maillé là Majefté diloit n’cntcndrc je forcer à receuoir le Prefche. Surquoy Telligny ouï amp;nbsp;qu’aulfi il fut fait plainte pour Cham-paigne amp;nbsp;Brye à Villcnoce où il n’y a point de faux-bourgs: amp;nbsp;appartient ledit Villcnoce à vn de la relligion : de Mailli la ville où|j’y a ville ne faux-bourgs pour Bourgongne: pour Bre-taigne de Belcheret qui eft au Sieur deLaual. Que puis qu’il plaift à fa. Majcüé remuer celui de Maillé, que lêmblablement il remue celui de Villcnoce, Mailly la ville amp;nbsp;Belcherel ; atten-du que lors de feftablifïèment deldits lieux il fut accordé qu’il ne fe feroit elchange ni tranlla-tion que du conlèntement amp;nbsp;parties ouïes. Le Marefchal accorda pour ceux de ïôn departc-. nbsp;nbsp;ment jJ’y pc|if noir : mais qu’il lêroit befoin de fe üruir de la tranflation de Maillé pour les au-

. nbsp;nbsp;nbsp;tres de Villcnoce amp;nbsp;Mailli. Qiæ neâtmoins faudroit obtenir declaration du Roy En tout eue-

nement. Letres audit Sieur de la Frontiere, par lefquclles le Roy attendant que le Sieur Maref chai y pourueuft veut quercxcrcicc fe continue à Maillé. Sur le i o. pour la deffence d’exer— cilt;^ de religion amp;nbsp;dilcipline, fors és lieux permis fut veu vnC ordonnance imprimée amp;nbsp;intitulée, Âréionnances du Roy fur les deifcnccs de tenir Efclt;»lle amp;c. ni lire en quelque fcience que ceîbit en chambre ou publicq, fils ne font commis de la Religion Catholicque Romaine, a-ucc l’arreft de Parlement. Les lettres du 4. Odobrg lignées Dolu: par lefquelles il eft plus accordé que dtmandé. Le SieurMarefohal ditn’en auoir rien obljrué, ains fuiui l’Edit. Comme auflî le Sieur Amiral a dit qu’il eftoit bondefuiure I’Edid. Sur le 2j. la Frontière dit que ceux de la Religion ne fopouuoycnt fuiuant l’Edit dire exemps des charges ordinaires amp;nbsp;extraordinaires impofocs durât les troubles non plus que les Catholicques. Fut relpondu qu’or qu’il ne foit bien exprimé,amp; à caufe du mot, impoferont, qui fe référé an futur : fi eft-ce qu’e-ftant cet article joint anec le dernier qui porte qu’ils foront defohargez de toutes impofitions faites ou à faire il ni en faut d’autre amp;nbsp;fnree à efté remis au RÂy.

, Apres cela ils remontrèrent és melhies termes qui fniuent par forme de difoours au Maref • • cesde^ro- chai amp;nbsp;commiflàires, comme lesinjuftices, indignitez, deffiancesamp;fonpçons elqueUeslon reftansen feftoit tousjours eftudié d’entretenir ceux de la Religion : eftoient cauft amp;nbsp;foui motif de b phTme au naiftàncc,nourriture amp;nbsp;accroiflèment des troubles en ce Royaume:Que le principal but où il Marefchal foftoit vifor pout cftablir vn bon 8c four repos efte^t de leuar toutes ces deffiances d’vne part d’antre. Pource lui vouloiét remarquer les juftes occafions qu’ils en auoient: le priant que • s’il içaitquelà Majefté en ait en aucine, les vouloir declairer. En premier heu que depuis le commenc^ent des premiers troubles ceft Edidde pacification eftoit le troifiéme qui a-uoit efte fait. Que mefine anec le focond y anoit eu^rticles focrets comme à ce dernier. Qu’és deux premiers chacun auoitbienjgt;euconoitre comme on s’eftoit gouuemé amp;quelonlça-uoit aflèz comme là Majefté auoit refifté de tout fon poiuioir anec quelques gens de bien qui aiment ceRoyaumeamp; qui preuoioent les inconueniens amp;nbsp;incomoditez qu’vne guerre y pou-• noie apporter^ pour empefeher le cours des malheurs qui fo preparoient. Que neantmoins la force de ceux qui pour leur ambition amp;nbsp;inimitiez particulieres'Sc pour faire leur profit de la • ruine de ce Ro^iime ont commandé au Roy, à fon Confoil amp;nbsp;à tout fon Royaume: à efté tel-lejjj^^econnë amp;nbsp;reuerée qu’on n’a peu empefoherle cours dedeur impetuofiré : enqnoy on pouuoit conoitre que leRoy eftoit tout ainfi qn’vn maiftre de nauire qui afoh butamp;delTein de foire vue routte: Ôc ceux de fon equipage en venllent faire vne autre tonte contraire. Q^il n’y a point de doute que ceux qui meinent le vailfoan, ne le conduifont la part qu’ils voudront, quoy que ce foit contre la volonté du maiftre. Et eft ce que maintenant lonajnfte occafion de craindre quand Ion voit que ceux qui ont cy deuant forcé la volonté du maiftre de ce vaif foau: ont toute pareilfoepuiflànce amp;«ntorité qu’ils auoient au parauant. Qu’ils n’aient auflî maunaifo aflèétion qu’ils eurent jamais enuers nous: elle eft aflèz telmongnée par les effets tout contraires à ce qui à efté promis, par les forces que le Roy entretient fous propos qui ne font gueres moindres que fil auoiÂ^ne bien forte guerre. Lelquelles outre les ruines du peuple amp;l»s (îcfiènces inutilles' qu’elles apportent, dont il foroit trop plus raifonnable de les retrancher veu mefinewentles dettes amp;nbsp;grande^ affaires que fa Majefté a for les bras: ne peu-uent remarquer autre chofo finon vne deffiance que le Roy a de ceux de la Religion : ou bien que Ion leur veut encor courir fus: ainfi que ftnafoit fomer le bruit partout. JEt ne peut on

pas

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LIVRE V I .N T QJV A T R I E M E. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6.

pas pcnfêr furquoy on pourvoit fonder vne occafîon de deffiance defHits de la Religion: veu que depuis le commencement des premiers troubles jufques à prelcnt: ils ont fait entieremêt tous les deuoirs amp;nbsp;fubiniflîons que fidelles ôc affedionez iêruiteurs amp;nbsp;fujets pouuoient faire. Et outre toutes ces précédantes demonftrations ce deuoir dernier auquel ils font fubmis obligez à paier plus qu’ils n’ont vaillant amp;nbsp;n’ont de moien: couronne tellement leur œuure qu’il n’y à aujourd’huy perfonne qui ne puiflè aifoment reconoitre de quelle fincerité ils marchèrent quand on vit que lors qu’il à pieu au Roy leur ottroier l’exercice 8e leur Religion, il n’y à eu condition fi dure qui leur ait efté offerte, qu’ils n’aient volontiers accepté: tant pour leur deuoir de leurs confciences: que pour faire conoitre au Roy l’enuic qu’ils auoient d’auoir fâ bonne grace. Et pour leuer auffi les fauflès perfiiafions, impoftures amp;nbsp;calomnies , dont ils eftoient tant outrageufoment taxés. Aiant trop mieux aimé paier lesTolies 3e ceux qui ont efté caufo de ces maux, amp;nbsp;qui de gayeté de cœur ont fait ce qu’ils ont voulu: que de contefter amp;nbsp;farrefter 8c par cela empefoher le bien d’vne paix tant neceflàire en ce Royaume: encores que la neceifité 8c contrainte (comme chacun fçait) aie fait faire aufdits del^e-ligion tout ce qu’ils ont fait: ne voulons pas auffi entrer en juftification pour ramentgq^ir les occafions qui les auoient meuz de prendre les armes qui ont efté coneuës 8c jugées de chacun eftre tresjuftes 8c legitimes. Mais d’autant qu’il y à quelques points 8c parucularitez fort occaln claires 8c manifeftes pour les deux dernieres prinfos d’armes, fomble bieneftre Apropos d’en °eft,ueLcs coucher 8c remarquer quelques vns. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i“ prote-

Le premier donc eft la conjuration 8c confpiration faite à Bayonne: laleuée desSuiftès auLVpnT pour l’execution d’icelle qui furent leuez fous pÆtexte dupaflàge du DucD’Alq^ en Flan- les armes, dres: 8c neantmoins encores que ledit Duc D’Alue fut pafte les firent auâcer jufques àChafi teau Thierry ville prefque au milieu du Royaume. La rupture de la paix faite à Longiumeau par la refolution de fo faifir de to«s les Ponts 8c paftàges comme ils firent. Les entreprifos du Cardinal de l’Orraine pour furprédre feu Monficur le Prince de Condé 8c Mdhfieur l’Amiral quand ils partirent de Noiers, 8c ceux qui eftoienr deftinez pour ce faire. Qwnt au lieu de faire-fairc raifon au^it Prince des injuftices generales 8c indignitez particulières faites à luy par la requefte qu’il enuoia au Roy par vn fien Secretaire contenant auffi l’occafion deÄn departement; ledit Secretaire fut arrefté 8e^mprifonné: 8c ledit Sieur Prince arriuant à Cofiie luy fut apporté lettres par lefquelles eftoit mandé aux Baillifs 8c Senefehaux de luy courir fus 8c à ceux qui l’accompagnoiét comme à rebelles 8c criminels de leze Majefté. La bulle expe- , diéepar le Pape en luillet pour l’alienation des cinquantemilleefous des biens des Ecclefiafti-ques par laquelle datte fopeut aifément juger qu’eleauoit efté refoluë au paraiitt: 8c auoit on-conuenu du temps pour l’obtenir. Et l’Euit fait au mois de Septembremilcinqcensfoixan-te 8c huit par lequel ils font reuocqu^r au Roy tous les autres precedes Edits. N’eftoit ce pas fo moquer delà Majefté? 8c nous vouloir entretenir en vne continuelle deffiance de tout ce qu’ils nous promettroient jamais ? Or maintenant pour toutes les adions 8c deportemens dont • on vfe enuers nous: nous n’auohs pas moindre occafion de deffiance que par le pafte: veu mef mement comme nous auons ja touché vn mot ci deuât que ceux qui ont efineu fufeité 8c en- • tretenules troubles: font eu« mefmes qui ont aujourd’huy toute l’autorité publiqui^njeur mains; tant des aftnes que juftice 8c finances, intelligence ancienne auec les AmbaftadeÄs efträgers qu’ils entretiennét ez ligues8c aftbciatiôs qu’ils ont faite parla ruine 8c exterminatio de la Relligion.C^e Ion entretient auffides gens de guerre fans propos.Que toutes les villes qui ont tenu pour ceux de la Religion 8c celles qui ont rendu la plus prompte obeifTâce, fot celles aufquelles lonmetdesgarnifôsScquireçoiuét les pires amp;nbsp;rigoureux traitemés: les chargeât Sc foullât extraordinairemét. Bref il fomble que Ion vucillc (pr eux pratiquer toutes les rigueurs de l’Edit: en paftàntfous filléce tout ce que les Catholiques font, 8c ce fous la faneur, fuport 8c côuiuécs deeGouuerneurs 8c Magiftrats. Que pource qui côcerne le fait de la Royne de Nauarre 8c Meffieurs les Prices 8c autres,l’ô n’e à autre chofo conu que b^es pa-rollcs 8c fâs aucun effet, en ce qu’on tient écores les places de ladite Dame, cômeî’Eflorc.En ce que dés le dixiéoieAouft dernier on nousgafta Brillac fieu deftiné (ipur les prefohes. La dc-claratiô que le Royà fait depuis l’Edit, à Villiers Cofterets qui rogne 8c reforre l’Edit de paix enplufieurs articles. La façon que Ion fo gouifeme tant au fait de la compagnie de Moficur le Prince de Nauarre que de fon Gouuemmét ou Ion luy baille pour Lieurenât le Marquis

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lanuier.


L’ HISTOIRE DE FRÂNCE.


I î 7 I.

He Villars qui non feulement ne Teft venu cercher comme il doitamp; que fâ charge le requcr-roit, mais ne luy a pas feulement cfcrit. Q^e Monficur le Prince de Conde ne peut rentrer en fà maifôn a Valleri:amp; que ceux d’Achon fe vantent qu’il mourra trois cens GentishÔ-me dcuant qu’ils en fôrtent. Q^e vn Baftard de LanfTac cil plus fauorizé qu’vn bail ard de Bourbon .Le reffus que fait Moruilliers d’expedier les prouifions fur les articles fccrets:amp; la rclponce qu’il fait de ne le voulor faire pource qu’ils ne font pas emologucz à la Court, qui eft fo moque? du Roy amp;nbsp;vouloir rendre fâ parolle amp;nbsp;promeffes feintes. Que Ion enuoie par toutes les Prouinces de ce Royaume pour fouoir quel moicn amp;nbsp;volonté Ion a dextermi-ner ceux de la Religio, amp;nbsp;quarid il fera temps. Chofos que Ion feait de ceux mefînes qui font en telles charges emploiez amp;nbsp;qui f en vantét.C^c le Châcelier de l’Holpital auoit cfté demis pour fombler trop homme de bien. Que Ion à enuoié en Efpagne, Portugal, Italie amp;nbsp;autres lieux pour fàuoir ce que chacun voudra contribuer pour cell clFeól. Qnil fell fait vne alfem-blée es quartiers de la Guyenne côpofée de douze ou treze y alfiflant entre autres le Sieur de la A^flettc: où il à cflé aduifé qu’il n’efloit pas bon de rien «ommencer encores amp;nbsp;principal-leme^ cependant que la Royne de ISlauarre amp;nbsp;Meflî»urs les Princes amp;nbsp;autres qui efloient en(Jbres à la Rochelle feroient enfomble. Mais que cela ne pouuoit plus gueres durer, amp;nbsp;qu’il falloir ou que ladite Dame amp;nbsp;Meffieurs les Prince^ fen allaffent à la Court oùfe rctiraffent en leurs maifcns. Qriefils alloient à la Çourt c’efloit là ou ils les demandoient. S’ils fen al-loient en Beam Seils n’euflènt les moiens de fè fàifir de leurs perfonnes en y allant: quand ils y feroient il fallo it mettre de fi bonnesgarnifons le long de la Riuiere de Garonne Se autres paflages gu’ils n’euffent plus de moien 9e fo rejoindre aux autres forces: Se que par ce moien la partie facheueroit aifoment. Qiæ Ion à auifoSe deffeignéauec vn ingénieux pour forriifier Broüage, Se que Ion y doit commencer au mois de Mars prochain, qui eft l’vne des les lainrcs pl^’^ iufignes Se ouuertes defhances qu’ils nous puiffent deltiffer. Le Marefchal répliqua en des Catho- pcu de parolPcs à tout Cela quc comme il faffeuroit de la bonne volonté du Roy Se de ceux cliques fur qyj apres fà Majefté tiennent les premiers rans en fonConfeilpour entretenir vn long Se agréable repos à tous fos fujets: Aufli ne pouuoit il penfor que la moitié dt tant de plaintes ne Cüfcdcrez fti^iènt eflongnes de vérité: fe perfuadant bien qu’ils les croient telles, mais que cefte crédulité leur vient en partie d’vne crainte que telles dîofos n’auiennent ( comme tous f imaginée

Refponcc du Maref-chaldc Code auec

mens des

eftre preftz où ja venu ce qui plus les paflîonne ) en part ie aufti d’vn faux rapport que gens éceruelez amp;nbsp;mutins de nature, leur fogt trop fouuent plus que de vérité qui y foit. Laquelle ne luy pourroit eftre celée en chofos de telles confoquence. Partant, les prie de les raier de leur cerucauj'^ffin que de chofos fauffesn’en forteqf vnvray effet prejudiciable àtoutl’Ef-tat pour le repos, pour le plaifiramp; auancemét duquel maitenir: tous bons citoiens doiuét oublier les injures paffées pour grandes quelles foient, iffqu elles ont tousjourseftépoftpo-fées par les plus vertueux de la mémoire ancienne, à la confideration de la chofo publique. Mefinemcnt aujourd’huy que l’occafion fen prefonte plus belle que jamais par ceft Edit de paix accordé, puis juré inuiolable d’vne part amp;d’autre.Qûand à ce qui concerne le malcontentement de quelques particuliers, indignez que l’Edit n’eft en tout amp;nbsp;par tout execu-téàl|(|^proffit.Te prince hors le commandement duqyel no»s ne deuons imaginer aucu-nr€nôfe: le veutamp; fentend executer ainfi. Eftant fi bon au refte, fi raifonn*able amp;nbsp;tant amateur du bien indifferement d’vn chacun fien fujet : qu’il ne différera de prefter louïc amp;fatfi-faire aux plaintes qu’on luy voudra faire, foit pour le regard du paffé, foit pour les occurrê-ces qui fo prefontent chacun jour. Mais comme apres iexces d’vn gros orage Si rauine d’eau: la terre pour fochcqu’ellefoit ne peutfi toft que îorage eft fini,boire toute l’humeur dot elle fe voit couuerte: Ainsfjutpar neceffi^ qu’elîefiicce cette liqueurpeu à peu amp;nbsp;auec le temps: ou bien que fimpetuofité d’vn vent foc,amp;fou lient la viue challeur d’vn agréable Soleil luy aident à enleucr ce quelle a de furcroift amp;nbsp;la defeharger d’autant: Ainfi, bien que nos partialitez aient pris fin par vne bonne amp;nbsp;affeiWéc paix: la tempefte neantmoins de nos guerres plus que ciuille^efté fi grande: nous a chargé le cœur de tant amp;tant de forte de mefoontentement que la mémoire ne fendent fi toft effacer de nofVe efprit. Celuy qui plus «ft offencé, ne peut fi toft digerer famertume de fos douleurs: aucun pour bien compofè qu’ilfoit, ne peut oublier fl foudain le fouuenir de fos pertes, amp;nbsp;vieilles injures que les plus forts luy ont fait endurer: fi l’autorité du Prince n'y remedie par {’expedient d’vn bon Confeil. Ou en cas que diftrait par

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LIVRE VINT QJV A T R I E M E. 7 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;?

les occurences de diuerfes confiderations : II fcmblc balancer vers l’vn plus que l’autre parti; nous n’atendions le remede de la longueur du tempsde cours duquel nous apportant nouuel-les occafiôs d’employer nos Elprits à d’autres cholèsmc nous perfuadera feulement,ains auljj nous forcera par tat d’eftrangcsamp;ditiers accidês qui fembarafïènt à toute heure es affaires des hommeside mettre fous pied le fôuuenir de nos anciennes douleurs,pour nous conduire plus heureufèment es affaires qui fc prefenreront à l’auenir. N^is s’il faut juger du merite des plaintes par la juftice des occafions: Qui les a plus grandes que nous qui fommes contrains vous craindre plus en paix qu’ê guerre?L’efpace des deux as que les troubles ôt duré:nous,ne vous doutiôs amp;ne vous craigniôs que bie peu,pource que nous jouïôs tous à belles armes defeou-uertes: afïèurez que vous ne teniez la campagne qu’a noftre ruine. Aujourd’hq^ eu e]^ard au . fidele deuoir que tous bons fujets doiuent a leur Prince: nous ne vous deuons foupçonner. Car obeifïàns au Roy amp;nbsp;nous repofâns fur l’Edit de paix:nous vous deuons eftimer amis, voi fins, parens, compatriotes ,*• alliez amp;nbsp;conjoinds par vne melme obeif^nce que nous deuons à vn feul Prince. Mais confideram vos aéhons portemens, nous fommes contraints fTqpus auons fhonneuramp;la vie des noflres e« quelque pris:nous deffier de vous amp;nbsp;vous fbujjç»nner plusque jamais.Quelles occafiôs fçauriez vous auoir de faire en la Rochelle tous enfèmbife fî long fèjour?Si durant la Guerre on entar^oit propos de paLx, vous preftiez les deux oreilles, tous curieux,difiez vous,de reuoir vos maifônsamp;cheres familles.Ce défit q, le deit accroiftre au log alleramp;plus il efl; déliré :^eft il efùanouy en d’eux ans?Il y a outre ce pres de fix mois que la paix eft faite: amp;nbsp;néanmoins vous n’auez mis le pied hors la ceinture de la ville. Celuy làns doute lèroit habile homme qui perliiaderoit aux Catholiques que vollrc fi long f^our n’eft occafionné que de la crainte du peril que vous pourriez encourir en vos mailôns.Car maints Seigneurs des voflres demeurent és leurs,en bon repos amp;nbsp;telle aflèurance qu’ils eulïènt feeu defirer. Au relie quand le Roy dtfireroit vous auoir, il ne le feroit en ce temps : autrement il fèroit trop mal auile, amp;nbsp;le voulant faire il n’y procederoit contre vn, d’eux ne trois Chefs:ains le voudroit mieux alTeurer qu’en cela. Moins y demeurez vous pour vne meilleure expedi-tion de vos publiques alfaires.Car la Royne de Nauarre SiMeflieurs les Princes,ont telle cre ance vers le relie qu’ils fen repolêront biê fur la fuffifance de leur Confeil.Si bié que d’efif e tant de Chefs enfèmble fi long temps amp;nbsp;etÂieu qui commande à la mer amp;nbsp;à la terre; amp;nbsp;qui par conlêquent vous donne les intelligences auec toute nation:efl vn merueilleux fbupçon à tout le parti qui vous a eflé contraire. Qui plus efl îajjpointement amp;nbsp;entretien que de freche • mémoire Ion a fait ici des principaux Chefs amp;nbsp;Soldats de voflre confederation|par le moyen amp;nbsp;diligence defquelsvous fèroit aife de faire vne prompte leuée de gens de guerre: auec lefquels Ion fe fâifîroit auffi toll des villesamp;autres places voefines du gouuernement d’Onis: ne leur rabat tant lôit peu, ains leur^aufTe fort l’opinion qîi’ils ont conceu de vos delïèins. I^’auantage que font en ce haure,en Broiiage, en Réamp; colles prochaines,tant de hauires ef quipez en Guerre coûtas les vns fur lElpagnol, l’autre fur le Portugais:celluy-ci fur le Fran- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

çois Ceux la fur les premiers-qü’ils rencôtret pour les piller?Quandil n’y aiiroit autre mal q les equipages defeendus en terre attendans la vente de leurs buttins, amp;nbsp;cependant forcez de * viures,fôiit contrains fellargiefur terre pour rançonner les premiers qu’ils treuuent,H^^ monde d’autres ifleommoditez diredement contraire à l’Edit. Cela fèul vous deuroit eftre plus grande occafion de rompre tout amp;nbsp;defhuer celle ville de fi grolTe gamifôn: que n’efl la fècrette intelligence que vous prétendez auoir à les entretenir.

S V R la premiere fut relpondu que quand lefdiéls Sieurs Princes elloient arriuez à la Ro- Refponce chelle amp;nbsp;plus d’vn mois apres: il n’y auoit nuis gens de guerre entretenus: amp;nbsp;que Ion auoit eflé contraint le faire quad 15 auoit entêdu que luy d’w collé venoi%auec grades forces de refchal de pied amp;nbsp;de cheual:Et de fautre cofté le Marquis de villars auec nôbre de Compagnées. Auf-fi que de toutes parts Ion voioit entoures les villes renforcer les garnifôns Cathohques.Mais qu’il feroit bien aile de remedier à cela. Et qu’ils feroit bUn aifes de calfèr ceux qti’ikauoi-ent, pourueu que le mefme fut fait par tout. Surlafeconde,qu’onnelè pouuoit départir qu’on n’euil mis lareiglemêt qu’il conuenoit mettre par tout ce Ro)»ume pour laleuée des deniers qu’il falloir pour faire le paiemêt des d^tes êquoy Ion clloit en toutes fortes obligé. Et quelque diligence amp;nbsp;folicitaüon qui en eult eflé faite: Ion nauoit feeu obtenir vne lèule prouifion. Et que facilement on n’auoit pas nouuelles des députez qui efloicnt à la Court

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Mars 1571. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

pour fcauoir fil fc trouuoit quelque difficulté amp;nbsp;lt;{u’il falloir bien eftre enfèmblc pour pour-uoir a telles dclpefches. Car aucun ne les voudroit faire eftans fèparez. Que Ion fesbahifïôit bien des difficultez que Ion faifoit pour celazveu que c’eftoit choie de fi grande coniêquence. tt comme le Roy eftoit obligé ainfi que ceux de la Religion: il ne falloir point faire de doute qu’à faute de payement amp;nbsp;aux termes promis,qu’on ne fift faire arreft fur tous les marchans amp;nbsp;marchandiies de Francc.Et que cela ièroit cauiè de rompre tout le traffic. Au refte qu’ils ne fai Ibient rien fur mer que bien auouëzjvoire de tel auquel ieul ils auoient a rendre conte de leurs aélions. Voila le ibmmaire des deuis, eiquels iê paiïèrent la premiere amp;nbsp;fuiuante journée de l’an 1571. Se retirant toft apres le Marefchal pour en faire le raport à iâ Majcfl:é:dont en

, auint œ que^e vous feray entendre en autre endroit.

Naturel de I ne fefinerueillera de l’eftrange naturel de fhomme,lequel( iân s parler d’vn millier g^c°amp;*^dif- fautes ) pour iâ legeretéôc peu de diferetion en toutes choiês,ne peut eftre rendu concret. tent amp;nbsp;treuue tousjours quelque choie qui luy deiplaiftèVoire qui pis eil, pour rendre les autre^ àhffi dciplaiiâns que luy:leur donne iâns ceifê nouuellc»occafions de mal contentement. Maiipgmm’en toutes compagnies bien que le plus grand nombre ioit des malauiiez: iè trÂiue tousjours quelques vns, la vertuamp;difcretion deiquellcs tempere les defirs exceffifs du reite de la troupe.La France auifiiiôuftenoit bon nombre de Seigneursamp; autres auiiêz periôn-nageSjla iâgtife amp;nbsp;modeftie deiquels apaiiâ peu à peu fexceciue chaleur de ceux qui pour tel les amp;nbsp;autres confiderations que vous entendrez; euiïènt auifi toil voulu mettre le feu aux e-touppesdequel nous euft apporté vn mode de maux plus grans fans comparaiibn que les pre-miers.C^r lans doute comme Ihommc empireSc n’amende jamais pour quelque raiiônamp;vcr-tueux exemple qu’on luy iâche propoièr;plus nous yrons auantSc plus croiilraauec la mahee de Ihomme,l’incroyable calamité de ces Guerres Ciuilles.Confiderant lefquelles me iêmble que comme le corps cacochime amp;remply de mauuaiiès hu«ieurs:or que par la fuffizance de quelque boiî Médecin il iêmble auoir repris iâ premiere diipofition: fi n’en peut toutesfois la

peut aflopir pout bonne ôc bien faitte qu’elle feultme peut fi bien remettre feftat enlbn entière diipofi-»edu pafc Qtie les membres d’iceluy ne reflêÿitent les incommoditez pailees.Les guerres ciuillcs ref fêmblcnt,aux l’ymats,loches ôc telles autres vermines glueuiês, lefquelles rampans fiir terre amp;nbsp;fur les fruiéts d’icelle, laiiïênt tousjours la marque de leur excrement glutineux: mefinement fi les feditions font longues amp;nbsp;fi enragées que les Hançoiiês. Car outre le mal plaiiânt fouuc-nir du pafle:elles ne laifïcnt que trop de reite de miiêres^ calamitez aufquelles il vaut mieux fermer les yeux,que cercher à tous propos les moyês de fen venger:ciperans que le temps plus

i’iucr grad. année îhyuer fut merueilleuiêment froid, j ufques a gltcer fi fort la Seine,le Rofîic Se Autres fleuues,que les beites chargéesamp;charriots pailbient deiïus. Les fruiétS en furent fort endommagez en Prou ence amp;nbsp;Languedoc:encor que le clymat y foit plus chaut qu’ailleurs:plu-fieurs mefmes en ont perdu les membres aucuns en font morts en Françc.

Mars 1571. E N Mars mille cinq cens iêptante vn femeut vue iêdition a Rouen, laquelle aigrit encores d’auantage les cœur sja vlcerez des vnsamp;autres comme vous entendrez.Suiuant la pennif-Sedition a leRoy donnojt à tous haut^ufticiersamp;ayans fiefs de haubert en Normandie de pou-Rouëiiponr uoir faire preiches,entretenir tous exercices de Religion:amp;y receuoir tous ceux quifivoudroi le Prekhe. ent tiouuer. Boudeuille amp;nbsp;Proteftans de Rouen qui n’en cit diitant que d’vne demi licuc:cn obtindrent d’abondant nouuellc ^rmiffion de François de Mont-morency Marcfohal de Fran ceSd lwly*de Rouen: dont aduertis les Catholiques dehbererêt les empefcher.Les Proteftans

JJ fi acheminent le 4. M^s vn Dimanche de grand matin.Ceux qui fortirent les premiers par la thoiiqucsq po^tc Cochoiie,n’eurentempefchemêt. Mais ceux qui les fuiuoient furent moquez, injuriez, ^epoferxne aucuns bien baftus par ceux qui fê treuucrenrà la porte qu’ils gardoient.Car encores fefoient les gardes en plüfieurs villes de France,comme Rouêu Orleans. Toloze, Parisamp;plufieurs au

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LIVRE V I NT Q5‘A T'R‘I EME. 8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■

ties villes qui n’auoient voulu pofer les armes: quelque requefte que les Proteftans euflènt prelèntce à cell effeót. Or comm’en telles animeules-cntreprifes,de petis commencemeus OU fefchauffc à choies plus grandes: Les Catholiques délibérèrent de leur empefeher le r»-touramp;les battre fi bien qu’ils n’auroient plus enuie d’y'retourner: ce qu’ils firent au retouncar en aiant tué 15. les autres elchaperent qui çà qui là tellement blcficz amp;nbsp;fi fort battus qu’a-uec leniiie ils perdirent le moyen d’y retourner fi louuentqu’ils eufient fatt.Soiidàin les plain tes en font faites au Roy par les deputez:lequel eftant lors-à la chafiè cn Tèùraine fo montra fort indigné cotre les autheurs d’vu tel remuëment;commandaau Marefohalilè Montmotéh cy de s’y acheminer auec telles troupes de Soldats que la force luy demeuralt:afîn d’e« faire puis apres juftice exemplaire à toute laFrance.Et auec luy deuxConfeillers au#arlci»cnt de • Paris pour faire le proces à ceux qui en feroient coulpables.Mais entrez ch vÂleles autheüfs■ Tauoienr ja gaigné a fuir, aucuns des petis furent pendus amp;nbsp;les-effigies de 5 ,0 0'. aiitfè's porterct la peine de corps euadez. Aucuns furent bannis,les autres punis par la bouiceijj bien qu’auec le tepms la chaude mémoire de ce faitfcfcoula de la pa'ffiô deS hommcSjfailàhs tôir leschofos vn peu autres qu’elles n’eftôicnt parauant. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ : .i.. ••

P E V auparauantvnefemblablefodition auintenQrcngcvilIcdeD’auphinéquiappar- ^^“lonen tient a ceux de Nanflbu portant titre detf*rincipauté, en laquelle neantmoihs le Roy tehoit Oaup^^nc^ tousjours garnifon au ChafteMi pour mieux fafleurer de la villcamp; du plat pars côntre les eii-treprifos d’vn eftranger.Vous aucz veu cornent par l’Edit elle deuoit eftre rêduc'â'fon 'propri ctaire. Et que de lès fujets ceux qui auoient fuyuye parti des Proteftans fi pourroient retirtr amp;nbsp;viure en toute liberté de confcience, laquelle leur lutdeffendue parles Gathe^iques du lieu, fou dainqu’ils furent de retour. Car yayans fait entrer nombre dé Soldats du Contât Veneffin: ils prindrent les armes auec eux, amp;nbsp;fe mans fur les Gonfederez en tiærcnt grand nombreamp;quelques femmes mclnies auec eux, lailïàns fort bleccz ceux qui reftoient de cefte cfineutte:amp; y euft eu plus d’infolenceamp; cruauté fi ceux de la Garnifon (à laquelle commàh-doit Mont mejan y lailïé par le Marefchal d’Anuille folon la commiffion du Roy 'qui îenuoïâ • en fouGouiicrnemcnt pour y faire entretenir l’Editjn’cn euflènt retiré bcaucoup:lefquels fof-tans en ville appaiferent en fin la fedition peuple elmeiuDont le Roy auerti par les plain tes que les députez luy en firent,amp; le Prince d’Orenge auffi: il luy permit d’y eniioyer tels que bon luy fembleroit pour tenir la ville amp;nbsp;Chafteauenfohnom:amp; gôuuerner les fujets comme il verroit efire a faire par raifon.Surce il y enilbia Berchon à quilavillcamp;toutlepaïs • fut rendu fous l’obeiflànce du Prince. S’oudain qu’il fut là, fails faire autre rcc«che du palTé il cômanda à tous au nÔ du Prince,qu’ilseuffent a viurc pàifiblement les vns auec les autres Scfiiiure la formeamp;teneur de l’Edit paix'.fi^uffrant chaef^arti le libre cx.ercice de la Reli gion contraire à la ficnnc.Lcs autheursamp;côplifles du faitfeîloient retirez hors la ville pour leLirfoureté:mais confiderez les paifibles portemans du Gouucrneur: mefiue qu’il lïaffiftoit aux prefehes ni autres exercice.s de Religion proteftante : falfeurcrentpeu à peu . Et en fin retournèrent en leurs maifons, où ils demeurèrent paifibles par quelques mois:lelqucls ex- , pirez il fait prifonniers tous ceux qu’jkpeut appréhender coulpables de tel ateident.^is ai ât obtenu cómiffi^ du Roy pour en foiré jufticc:il en fit faire le procès par nôbre d’Au^w» amp;nbsp;autres gens de Confeil qu’il fit venir des prochains fieges de D’auphiné amp;nbsp;Languedoc, par l’auis amp;nbsp;jugement defquels il en fait pendre amp;nbsp;eftrangler quelques vns:lcsabfons punis en figure amp;nbsp;cogfifquc les biens de ceux qui ne leur fombloicnt mériter la mort. Tout cela fait à la pourfuite du Comte Ludouic:lcquel refidant lors à la Rochelleamp;y auoir receu les plaintes dés fujets de fon frere,cn enuoia demander juftice au Roy peu apres q le Marefchal de Cofl'é fut parti de la ville. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Voila comme en plufieurs endroits du Royaume, les Proteftans difoient auoir Proteftans grandes occafios de fe plaindre:amp;mefinc generallemêt pajLtoute la Frâce ils fo tormentoiét fort des patentes que le Roy auoit enuoyées par tout fon Royaume à la diligenco»des^rin- leur reuenu ces, ncantmoins Amiral, la Roche-fouccaud amp;nbsp;autres qui eftoient pleges amp;nbsp;rcfponclans du total poilr faire paier à tous les Proteftans ^uturiers le quint dcni?{‘de leur reuenu pour Reiftres. acheuer le paiement des Reiftres qu’ils auoicilt fait venir en nombre de fopt mil cinq cens ôc fix mil Lanfqucncts Ions le Duc des d’eux Ponts mil cinq cens foixante neuf. Car le Roy leur en àuoitauancé vne partie pour les mettre hors duRoyaumc.Ils difoiét que c’cftoitfâns

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;raifon

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Mars rjzr. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

raifon 8c ittipofllble de le fairejveu les grandes pertes ^incroyables inconucnics qui leur cRoi ent auenuz tout le cours des guerres. Auec ce qu’il leur falloir nourrir, gager les Miniftres fuuenir à plutieurs autres fraiz. loint qu’ilz n’eftoicnt exempts de paier les tailles ordinaires amp;nbsp;autres impofitions du Roy. Par ainfi ce taux extraordinaire les ennuioit merueilleufe-ment. Voire que plufieurs ne frefluentoient les prefches amp;nbsp;ne fe dirent de la Religion de deux ans apres afin de n’eftre cotizez. La plus part neantmois pour l’efpoir quilz auoiét en la durée de la paixamp; defir de voir l’exercice de leur Religion libre par tout.Laifoient tout ce qui leur eftoit pofl'ible, amp;nbsp;aflèmblerent les Commiflaires à ce députez grande Ibmme d’argent cnpeudemois.

Rocheîie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;me^e temps les Eglilês Proteftantes de toute la France voulant reftablir l’Eftat amp;

pour les pro difciplinc des Eglilês dont la plus partauoient cfté ruinées par îinfolencc des guerres: obtin-teftans. drent du Roy lettres amp;nbsp;permilfion de falïêmblcr 8c tenir vn Synode general à la Rochelle. Le fupplians d’y faire alfilter des Catlioliques ceux que bon luy lêmbleroit, affin de voir amp;nbsp;luy ra^rter leurs portemens amp;nbsp;ce qui y feroit traité 8c relôlu.Tlufieurs Miniftres amp;nbsp;autres aiant cha^aés Eglilês fi treuuerent .Entre autres AnthointfChandiou,Nicolas des Galarsamp;beau-cotip d’autres. Tous lelquels elIeurentThcodore de Befze pour y prefidenpourlequel lesPrin-ces auoiét prié le Senat de Geneue de l’y enuoier.i.a Royne de Nauarre, les PrinceSjf Amiral amp;nbsp;plufieurÂutres des plus remarquez Protefians y affifterenfcOny propolà beaucoup de cho fês nommément le moi en de reftablir lesEglifes diffipées. Puis on lê relblut fur le point de la doôlrine. En apres,» la dilcipline Eccleluftique fut milê en auant. On y parla auffi de quelques ceremonies en l’adminiliration de la CeneSc de plufieurs autres cholês partie defquelles Rirent relôluës,Ics autres différées au prochain Synode.

Entrée du nbsp;nbsp;nbsp;Incontinent après la paix, les Parifiens auoient commencé a faire leurs preparadfz pour

Roy àParis. l’entrée du ^oy, laquelle fut différée j iifques à ce mois de Nîars. Tant afin de la faire plus magnifique, amp;nbsp;faire juger à tous que le Roy ne vouloirpenfêr qu’à la paix: comme toutes les fi-• gures amp;nbsp;inferiptions de cefte entrée le demontroient,auec lefquelles eftoient meflez plufieurs vers Grecs,Latins 8c Fraçois à la loüange du Roy, de la Royne mere, amp;nbsp;3u Duc d’Anjou.En-lt;Âres que le peuplc,parifien mefinement, fê fcandalifiift aflêz, de ce qu’au lieu d’obfêruer les jeufhes deCarefine en prières, humbles 8c fôbre^euotions:lon ne parloir que de jeux,feftes, danfêsamp; autres mondanitcz.Dont les Catholiques tournans tout à la faueur desConfederez:

• eftimoient le Roy fê vouloir peu,à pe« emanciper d’vnc Religieufê fêruitude, au plaifir de la liberté Prote^ante.Le Mardy fixiéme jour de Mars fur les dix heures du matin le Roy arriua aux faux bourgs SaintDenis,où il monta fur vnEfiifiafaut pour voir paffer les compagnies des Eftara de la Eftats de la Ville, amp;pour ouyr 1^ harangues,amp; receuoy; les lalutations qui luy feroient faites vdledcPar Jg leur part. Les Moines amp;‘Prebftres auec leur equipage marchoient les premiers, fuiuis de LvniucrfitéjDoéieurs és arts 8c des Leé^eurs duRoy.Le Reéleur en queue aiant fês douze • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Bedeaux auec leurs maflês d’argent doré.Et apres eux les Procureursamp;Mefïàgers des Natiôs.

Ceux la paffezvint le Corps de la Ville.Premierement dixhuid cens hommes de pied,choifis • de tous les meftiers,dont furet faites trois bandes, Auatgarde,bataille8irieregarde diftinguées couleurs .Puis les menus officiers de la ville jufques Æ nombre deCent cinquâte:ils eftoict fuiuis de cent harquebufiers à cheual ayant trois trompettes deuât eux.Apres marchoi ent les cent Archiers 8c les cent Arbaleftiers fuiuis d’vne trouppe de cent jeunes homes en-fans des principauxBourgoisSc marchas de la ville en fort braue equipage amp;*tous à cheual:la plus part fur cheuauxd’Efpagne, ou autres chenaux de fêruice. Apres ceux la marchoiét les æaiftrcs des œuures deCharpêterie,Maçonnerieamp;Cappitaine de l’Artillerie de la ville auffi à cheual, puis leshuiét Sergens la defille montez. Marcel preuoft des Marchas fur vne mulle haruacheé de yelous noir à franges d’or les fuiuoit, derriere lequel eftoient les quatre Elchc-uîns fur mulles. Les Procureur,Receueur 8c Greffier fuiuoient. Puis les fêze Quarteniers, vintqi^tr^Maiftres ou garde del^Iarchâdilê,amp; trente deux des principaux Bourgeoisamp; notables marchas.La compagnie duCheuallier duGuet compolee de cent cinquante hommes, dót cinquante eftoiét Cheual aians deuant em^ledit Cheualier nômé Teûu armé richement 8c accompagné de fês Lieutenâs ôcGuidon.'^noit apres les vnze vints Sergés à pied, les quatre Sergens fiefiez à Cheuahles cent Notaires, les trente deux Cômifïàires du Chatellet,puis les Sergens de la douzaine de la garde du Preuoft de Paris qui les fuyuoit bien monté, riche-a • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ment

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LIVRE V I NT QJZ A T RI EME.

ment armé amp;nbsp;habillé amp;fiiiiu de trois Lieutenans Cinil, Criminel amp;nbsp;particulier ; puisde^ deux AuocatzSc Procureur du Royamp; des vint quatre Conlcillers du Chaftellet aians en queue quelques autres Auocats ie Procureurs. Ceux-la palTez venoient les Generaux de? Gcncrat« Monnoyes auec leurs fix HuilTiers amp;nbsp;Greffier, fuiuis des deux Prefidens accompagnez des desMonuo-Changeurs Sc autres Officiers de la Monnoye. Les Gens«dc la Court des Aides venoient a-pres : 8c 3-itec eux marchoit le General des Finances en la charge de Paris. Text fuiuant ve-noient les Prefidens,Maiftres CorredeursSc auditeurs des Comptes. Puis les gens du Parle- Comptes, ment aians deuant eux leurs Huiffiers fuiuis des quatre Notaires amp;nbsp;Greffiers criminel 8c des Parkaienc. prefentations; Le Greffier ciuil 8c le premier Huiffier portât robe d’elcarlate, vn bônet quarre de drap d’or fourré de menu verd clpuré. Les fix Prefidens venoient apres vÄus dt leurs grades Chappes d'cfcarlatte,leurs mortiers de velous noir bâdez de toille d’or en la telle ainfi qu’il elt accoullumé. M.Chrillofle de Thou premier Prefident auoit fiir felpaule gauche de là chappe trois petites bandes de toille d’or à la differéce des autres.A leur queue eftoieat les Prefidens dcsÉnquelles amp;ConÆillcrs tant Laiz que Ecclefiaftiques. Les deux Aduoc^ts de» 8c Procureur General. Tous aprochaifs de lEfchafaut y montoient pour faire leurs ha?agilt;s Enqueues, au Roy : pres duquel elloient fes deux Freres, le Duc de Lorraine,le Prince Dauphin 8c plu-fieu autres Princesôc grans Seigneurs. Birague Chancelieramp; dix Maiftres des Regueftes. Le Preuoft des Marchans ayant faislà harangue,les Clefs de la ville furent prelèntées aiiRoy.Peu de temps aprez commancerent a marcher ceux qui elloient de fa maifon amp;nbsp;fuitte. Aflàuoir les Maifon de Maiftres des Requeftes,lcs deux Huiffiers de la Chancellerie. Les Grand AudicncerSc corn-mis du Côterolleur. Le Châcelier Birague fuiui de fon Efcuyer,Secretaire 8c de lêsTaquais.

Quelque elpace apres,fuiuoit le Preuoft du Duc d’Anjou accôpagné de lèsLieutenant ^Archers. Cent chenaux legers fous la charge de Monrrueil grand Preuoft de France.Dc Camby Capitaine des Guides fuiui defes 4. guides entretenus à la fuitté du Roy. Aptes vindrent les Pages des GenulshÔmes Capitaines,Contes,Cheualiers de lordreamp;Marelchaux de France bien montez fuiuis dudit grand Preuoft auec tous les Officiers. Apres eux elloient lesCa- * pitaine,Lieutenât,Eiîïèigne 8c Archers de la garde du Duc d’Alençon.Les Capitaine,Lieugt; tcnâtamp;Archers de la garde du Duc d’Anjoi^^Les Gentilshoipes de la chSbreSc quelque gras Seigneurs. Les Cheualliers de Tordre tous richement armez ayans calàques de drap d’or amp;nbsp;d’argent fort bien montez fiir grans chenaux. Les Gardes des SuiftesduRoy 8c de les freres marchoiét apres fuiuis des HauboisSc Trompettes. ApÆs les pourfuiuans treze Herautzamp; le Roy d’Armes vellus de leurs cottes. Puis quatre Pages du Duc de Lorrainc,fix dh Duc d’A-* lcnçon,fix du Duc d’AnjouSc treze du RoyiTrois elcuyers d’elcurie,dont Tvn portoitle manteau royal,Tautrc le chappcau,amp; le tie^ les gâteles. Le premier efcuyer portoit TArmet royal couiicrt du Mantelet royal de velous pers femé de fleursde Lys d’or trait fourré d’hermine amp;nbsp;couronné d’vne grande couronc dole.Apres marchoiét à chenal les Merefehanx de Danuil- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

le 8c de Tauanes fiiiuis des lômmehers d’Armes du Roy à pié. Puis marchoit le chenal de parade du Roy ayat à Tarçon de la'lèlle la MalTe d’vn cofté'amp; TElloc de Tautreamp; mené par deux • cfcuyers d’efcurie.Lc Cote de Charny grand Efcuyer marchoitapres bié montÇ amp;arm^^r-tant en efeharpe Tef^ée de paradt du R®y. Le Duc de Guylc grâd Maiftre de France le coftot^ oit à main droite portant fon Ballon de grand Maiftre.Le Roy fuiuoit,amp;eftant arriué à la porte S. Denis 8c apres auoir efté làlüé de TArtillcrie fo mit fous vn Ciel de velous pers fort enrichi de broderie d’^r porté par les quatre Efoheuins : 8c puis par autres julques au grand Tem-ple,amp; de là au Palais. Il eftoit armé d’vn hamois blanc curieufement poly, graué 8c enrichi amp;nbsp;paré par delTus d’vn làye de drap d’argent frizé, excellent 8c tref richement garni de cane-tillesôô frizé d’argét.Le relie de fon habillemct eftoit de m^me fort lùmp’Iueux. Son chapeau de toille d’argét auffi bordé,enrichi 8c garni d’vn cordon d’or de grade valeur auec vn panache blâc femé de grand nôbrede belles perles: eftat monté fu^vn exccllétamp;braue cheualbor dé amp;caparalfonné de mclrne parure q fon foye: aiant deuât lui les laquaisamp;efouyers d*el^rie.

Apres eux eftoit Tvn des portemâteaux,THuiffier de Tordreamp; de la châbre,les 24. Archers de la garde du corps.Sur le derrière duPoille à drÆte eftoit le Marquis de Âayéne grâdChâbel-lâ,derriere lcRoy. Pres de lui eftoiêt les deux freifs duRoy.Puis le Duc deLorraineamp;lePrin ce Dauphin fuiuis des deux Ducs de Nemoursamp;d’Aumalle,Meru,Thoré,Candalc,Contedc Rets,Lâlàc,dçs 2oo.gctilshômes,Nâc6 vidafine de Chartres,duMâsScvicôted’Auchiauec les

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Mars,1571. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

Archers des gardeszde Chemaux Maiftte des cercmonies.En tel ordre le Roy pafla par lame S.Denis amp;nbsp;vint du grâd Chaflcllcc au Pont noftrc Dame. Puis defeendit au grand Tcmplcôt •de là reuint au Pallais où il lôuppa le loir habillé d’autres veilcmens magnifiques Royaux.

Le lendemain les Preuoft des Marclians, Eleheuins autres Ofticiers de la ville de Paris, lui allerer prelênter vn magnifique pillent d’argent doréamp;de fort grand prix.Specialcmét à eau-fe de la fàçog.C’cftoit vn grâd pic d’eftal fouftenu par quatre Dauphinsdur lequel eftoit drcl-ParScL'^au chariotdc triôphe trainé par deux Lyons portant a dis Cybellc,Neptunc!,Plutonamp; lu-Roy. no:amp;fur deux Colônes cftoit vn lupiter reprefentant le Roy auec là demie accouftuméc P i-

ETE ET I V s T I c El ayant fut là telle vne couronne Imperialle loullenuc d’vn collé par llt;»bec dk'u Aigle pole fur la crouppe de Ibn chenal : amp;nbsp;de l’autre collé par le feeptre qu il tcnoit.Aux quatre coings du pié d’cllal elloiét les figures des quatre RoisCharles,aflauoir le grandjle quint,le feptiéme amp;nbsp;le huitiémc.11 y auoit aulTi des Eferiteaux latins à la louage delà Mcÿc,des Frcrcs,de la fœur amp;nbsp;du Roy rcprelentez par les dieux amp;nbsp;deelïès fus nommez.

* L’entrée du Roy ainfi laite leDimanche vnziéme de M5rs,les Elchcuins lurent auerris que Ij^tflnelêroit Couronnée à faint Denis le Dimanche vintcinquiéme jour du melmeMois, 8c au leudi enlùiuant feroit Ibn entrée en ladite ville afin qu’ils enflent a le tenir prellsamp;pour-uoir à toutes choies comm’ils auoient fait à lentiée du Roy. A quoy ils cômancerent a donner ordre en toute diligence : fi bien quelle y fut receuë lt«vintneufiéme auec prefquc plus Fraix excef- niagiiificcnce que le Roy. Somme que tel portoit le quart, tel le tiers amp;nbsp;tel le tout de Ion fis és indif- teiienu lurlès efpaules. Plus heureux ei:j^ores que ceux quilôus le vain elpoir de Court, d’e-crets des lire yefjs recompenlèz de îvn d'eux le virent en fin deuoir amp;c prelfez de payer beaucoup François, .qn’üs n’auoicnt vaillant.

S V R ces entreffaittes le Roy curieux de bien régler la luftice de lôn Royaume amp;nbsp;fes Officiers coiwmis à la diftribution d’icellc: fut confeillé auofï fait vne entrée magnifique dans la Les Rois de Capitalle ville de fon Royaume,amp;la Roine apres lui: d’aller au Parlcmét de Paris côme prin-FrdWce cf- cipalde tous lesSoiiuerains lîeges de la luftice deFrâeeiaccôpagné des pnncipauxSeigneurs crezpur e^Olfii-'ærs dc la Courône.Pour remôtrer ce qu’on lui auoitlait entcdKamp; le dcfirqu’il auoit autonicr la que la luftice fuft «iiftribLîée à gui elle eft deuL On eftime railonnable en vn EftatRoyal que lufticcen jjj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pj-jnce lôit recueillie amp;nbsp;obfcruée côme loy lôuueraine entre tous fes fujets.

nient. Mais au moyé du mauuais naturel ôc du peu de jugement des homes: joint la varieteamp;incer-• titude des accidés : le Roy melmc a te plus grand intereft qu’il y aye quelque forme amp;nbsp;apparente folénâé a faire paffer fm vouloir en force de loy amp;nbsp;d’ordônance publique. Mefmcmcnt qu’outre ce que la volôté du Prince eft dautât pins fujetre a eftre lurpnftôécircoucnuë qu’elle eft fongneufêmét efpiée : il ikauient que trop fôuu^ que les fàutes en font irreparables tant Pailemeiis lui qu’aux fiés.Lcs Parlemés doneques n’eftans inftituez à autre fin que pour reprefenter la • amp;ieur auto- Majcflé du Roy en l'égalle diftribution lt;ic la luftice qu’il veut eftre faite par toute l’eftenduc nté, Re fes terres: Les Rois de France ont tousjours entretenii cette folennelle façon de faire : auflî • toft que facrez Rois ils ont fait leur entrée à Paris,declarant leur vouloir fur la difpofitilt; n du R^^ume: Ä^autorifer la luftice amp;nbsp;venir au lieu principal de tout le.pais ou elle fadminiftre:

*pour exhorter fes Officiers a y bien faire leur deuoir.Leur dt^nant entr’autres choies a entendre que tous Eftats font maintenus par la Rehgionamp; Iuftice,fàns laquelle voire l’vne d’icel'es les principautez ne peiiucnt eftre maintenues :amp; telles autres choies qu’on leur a difoouru parauant qu’y aller. Le Parlement eft compofé de plus de fix vints Confei|lcrs, diftribuez en dri'aHs pfuficurs Chambresîchacunc defquellcs a deux Prefidens. La principalle eft la premiere qui fe-tient en vne Salle dont le lambris eft tout d’or nioullu,amp;: fappelle la grand Chambre qut n’eft que pour vuitftr les appellaffons vcrballes en laquelle on plaide à huis ouuert. Es autres Ro^cn foîi on vuide les proces par efcript. Le lit de luftice du Roy y eft. C’eft a dire qu’il y va quelques Parlement, fois felon les oCCurrences qui prefentent: amp;nbsp;fê fied fur vn tapis de vêlons fêvné de fleurs dc Remontran Ly^amp;lt;fur fou chcfcft vn richcpoilc de drap d’or : les Pairs amp;nbsp;autres Seigneurs à fos coftez: Ch.1Ü^^7 Prefidens amp;nbsp;Confeillers de çà amp;nbsp;de là chacun en fon rang. Le Roy Charles fuiuanr aux Gens cette loüablc couftffme des anciens y fut le douzième Mars amp;nbsp;leur tint ces propos.

Comdc ' Tant plus je confidere la dure amp;|iuerfe fortune,que j’ay courue depuis mon auene-Paricmcut ment à la Courône: plus j’ay a louer Dieu,amp;lui rendre graces de la protcélion qu’il a prifè de mes jeunes ans contre l’injure du temps : plus auflî je conois îobligation que j’ay àla Roine ma

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LIVRE VINT QUATRIEME. lo.

ina Mere, laquelle me'voyant entrer en mon regne en fi bas aage que je ne pouuois par nature aiioir encores acquis fexperienceamp; jugement necclBirc pour gouuernerdemoy-mcfme vn tel Eftat : anbralß la charge de mes affaires, pour incomparable affeôtion qu’lie me portoit: amp;nbsp;depuis a tousjours fôuRenue auec telle force prudence tant de 13beur,'de foing St vigij lance: que je reconois lui deuoir apres Dieu le fâlut de moyamp; de mon Royaume: duquel voi-ant maintenant les troubles par la prouidence Diuine apgaifèz : S)C moy en faage-.auec les ans, elle m’a donné conoiflànce de ce qui plus appartient à l’honneur Si deuoir de^bon Roy. Ce que fur toutes chofès de ce monde je defire: amp;de pouuoir eftablir fi fêurement le repos de mes. fujets qu’ils ne retourneront jamais aux calamitez qu’ils ont fôuffertes. Et que par le benefice de la Paix je peux guérir amp;nbsp;refoudre les playes faites par finj ure des troubles : comme je voy que pour feffet de mon intention il eft trcfineceflàirc de mettre viuementla rq^i àfgeuure. • le fuis bien refolu de le faire fans perdre temps : me confiant amp;nbsp;appuyant tousjours fur la prudence de la Roine ma mere, laquelle ne faudra en fi bonne œuurc m’aider félon fon zele ac-couftumé. le m’afïèure auffi que mon frere le Duc d’Anjou fy euertucra de fà part autant que je le defire. Il a ja par fi bons tefnlbignages fait prenne de la vertu: il m’a porté fi fingulieraaf-feélion : amp;nbsp;en toutes choies rendu taftt d’obeilïànce : que pour ces confiderations,amp;«p#urce qu’il eft mon frere,que là prolperité depend de la mienne : amp;nbsp;qu’il a plus d’intereft que^ul autre ;çres moy au bien de mon Eftat : 1^ lui ay donnéla Superintendance Sc charge princi-palie de mes affaires: bien cer^in qu’il fen acquittera tref dignement amp;nbsp;à mon contentement félon la fiance que j'ay de lui. Mon frere le Duc d’Alençon lui aidera dorelhauant a porter ce faix.Voulant en fécond lieu pour la fraternelle amitié que je lui portejSi pour lés merites : me rcpolér fur lui de toutes les honorables charges que je lui pourray départir. Comme donques je léray Iccouru de leur trauail amp;nbsp;vigilance : l’elpere auec le bon Conléil d’eux amp;nbsp;des Princes,Seigneurs amp;nbsp;autres notables pcifonnages de mon Confeil : que Dieu fauorilànt ma bonne intention me fera la grace d^remettre mon Royaume en là force amp;nbsp;fplendeuj. Or c’eftant aujourdhui prelentée foccafion de venir en ce lieu fuiuant la loüable couftume des Rois mes predecelïéurs:j’ay voulu vous rendre participas de ma deliberation:amp;lur icelle vous declarer aucuns points app^henans à voftre Eftat amp;nbsp;profeflîon, afin qu’informez de ma volonté,vous-vous y acquitiez du deuoir que j’y recerche.Ie vous diray que de tous leynaux auenus en nf6 Royaume par la malice du téps : celui que^lus je deplore, 5c auquel je treuue le remede plus difficile, eft la corruption des mœurs en toutes fortes d’hommes amp;nbsp;de la difeipline en tous E-ftats. En quelque part de mon Royaume que je tourne les yeux: je voy les cholés defuoyées c*rronpus, de leur droit chemin,defordônéesamp;confulés: IpecialemétfEftat de la luftice fi^cfreiglé,qu’à peine v voit-on plus fancienne marque d^la ReligionSc difeipline qui y doit eftre. le n’entens pas dilànt celafiire prejudice à fhôneur des gens de bien : mais vous declarer auec mô grand regret vne vérité que nul ne peut ignorer. Parquoy dautant que de la luftice principalement dcpaid la prolperité d’vn Eftat amp;nbsp;le repos des fiije|s d’icelui : j’ay propofé procéder viuement à la reformatio des abus : en quoy je defire que vous Superieurs des autres luges en fadmini- • ftration de la Iuftice,fàciez les prémiers voftre deuoir.Et vous aiâscet hôneur de me reprefen- parki^n« ter en ce lieu,fîege premier amp;nbsp;plus ancien de ma fouueraine luftice: cómenc^ par vous-mef- de Pan«, mes a reformer les abus qutpeuuept eftre par cours de temps entrez en cette corhpa^fce.^ laquelle par fautôrité que je lui donne je cômunique ma plus royalle preeminence. le me re-pofé fur elle de la charge dont je fuis plus relponfable deuât Dicu,5c redeuable enuers mes fu- jeuéir. jets: la vie amp;nbsp;fhoneur defquels j’ay mi s en vos mains.Toutcs lefquclles cholés lignifient aftéz la bonne côfciênce amp;nbsp;intégrité de vie qui doit eftre en vous. le vous admonefte doneques de cercher fongueulément fil y a quelqu’vn d’entre vous taché de vice qui ne foit tolerable,amp; le corriger làns diffimulatiô:afin q le fcandaleamp;le blafme »e redonde furious.Ne fouffrez auarî-ce demeurer en cette maifon:’chaftéz-en toutes faótiós amp;nbsp;partialitcz. Ni permettez brigues ni menées,vices trop répugnas à luftice.Delquels neantmoins je voy qu’en fopinion des homes cete côpagnéc n’eft pas exempte.Ie le vous di mal volontifts.Mais c’eft afin que vous v pour-uoycz,amp;que vos bons deportemens à l’aucnir efteignent ce blafme de fopinion des firmes,

Au demeurant, je vous commande de garde« eftroitement mes Edits éc Ordônances : amp;nbsp;pen- nbsp;nbsp;Edits a

léz que je vous ay mis en ce lieu pour obéir à njs loix : non pour leur commander ni les mef-prilér. Si for la verification des Edits ou autres lettres que je vous enuoirey: vous trouuez

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„ , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t ' H I S T Ô I R F t) E F R À Sf C fe.

difficulté fur laquelle arreftiez qù’il me falle faire remontrances : faites les fins vfêr de loft-Autoritéamp; guciir je les oiray volontiers. Mais auffi je veux que vous aiant declare mon intention’, puiflancé VOUS y obeiffiez fins cftrc Cil difpute aucc moy qui fuis vodre Roy amp;nbsp;Maiftrc :qui ceneik racn?dé'quot; jjueux que vous CG qui le doit amp;nbsp;peut faire pour le bien amp;nbsp;neceffité de mon Eftat. Les affai-Franceau- tesduqueljc rcferuc à moy Icul. Parquoy regardez a vous contenir modeftement dedans rateurs desquot; nbsp;nbsp;nbsp;bonics dc VOS Eftats qui font eftgbbs feulement pour ùdminiftration de la lullicc, corre-

Roys abai- (ftion des cnmcs,amp; faire obforuer mes Edits ôe ordonnances. Obcilîàns à mes commande^ Æ^anioin ægjjj. j’auray occafion de me louer de vous : amp;nbsp;vous gratiffier des honneurs amp;nbsp;loyers cen-dignes à vos merites. Qui les mclprifora ne deura trouucr cil range fil tombe en mon indignation . l’ordonne à vous Prefidens, de vous alîèmbler aucc quatre Conlcillers dc ma • Court^cls qu’elle députera à tels jours amp;nbsp;heure extraordinaire que vous auifcrcz : amp;nbsp;au lieu . que bon vous Icmblcra, foit en ce Palais où fvne de vos maifons. Et enfemble regarder c6 que jugerez expedient pour le bien de ma luftice amp;nbsp;reformation des abus qui f y commettent : dont vous drelTerez memoires amp;nbsp;articles que vous m’enuoyerez le plus promptement qu« Circle pourra* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

E»uiiron ce temps furuint à Paris vn tumulte entreffe peuple, lequel euft efté fort danger Tumulte de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n’euft efté bien toll appaifé : tant par l'autorité du Roy que de la Court de Parlement

Paris pout amp;nbsp;dcs principaux Bourgeois dc la ville. Durant Igs j. troubles Galline riche marchand de la croix Ga- Paris auoitêllépar arrell du Parlement pendu amp;cllrangléppurauoirfouffert contre les E^ dits du Roy les prefohes cllrc faits en fi. maifon, fes biens confilquez au Roy, amp;nbsp;fi maifon mile par terre: en la court de laquelle pour exemple du fait, on auoit drelïé des deniers pro-uenans dc la vente de lès biens : vne croix îorée fort magnifiquement faite de'forme pyramidale en laquelle fon procès eftoit graue tout au long auec la forme de fon execution.La Roi-ne de Nauarre amp;nbsp;lAmiral importunez par les heritiers de feu Gaftincamp; généralement de plu-licurs Proteljans parifiens ; remontrèrent fi fouuent au Ro^que telle croix n’eftoitqu’vn lignai mémoire odieux des troubles palTçz, 8^ vne occafion d’apporter mille querelles qui • en pourroient auenir: Qu’il permift qu’elle full abatue lelon que portoit fon Edit, par Ic-qiiel la mémoire des choies pallecs doit dire olléc de toutes choies. Maft lui aiant d’ailleurs les Catholiques remontre que le peuple eftoit fort indigné de cela : amp;nbsp;qu’il eftoit à craindre qu’il ne fe refoluft d’empefeher fos Officiers, amp;nbsp;^uc de ce n’auint vn grand fcandalc à Paris mere de la France, que toutes les autres pourroient fuiuie ; il permit qu’elle full remuée au • cymetiere des Inocens : en quoy il peafoit contenter vus amp;nbsp;autres. Les Confederez fohei-teurs de ce fa^, en ce que par le remumant, lignominie des condamnez prenoit fin : amp;nbsp;les Catholiques en ce que lesProteftans demeuroteyttousjours notez reftantla croix en fon entier au veu de tout le monde.C^ccafion que peu à peu ils en foliciterent la ruine amp;nbsp;fi viue-ment, que fur la fin dc l’an par les itérées julTions de fi l^lajefté, les Officiers de la ville y te-nans la main auec tous les Guets: elle fut ^atue de nuit pour éuiter vne plus grande cimente que la premiere, en laquelle neantmoins le peuple indigné de ce fefineut amp;nbsp;fefchaufa dc • forte que fe ruant fur les maifons des Proteftans, il en pi Haï roi s fur le pont noftre Dame; fc licentiant jufqwes la,quc fil n’euft efté tenu en bride par Marcel Preuoft de Paris: le Cheua-h#r ^ffGuet amp;nbsp;quelques autres d’autorité fuiuis des /v'chier.^ Sergens de ville Scplufieurs autres : dont ilsfeftoient pour cet effet 8c par le commandement du Roy accompagnez : fins doute, aucun Proteftant conu en Paris n’euft demeuré en aftèurance à fi maifon. Les Magi-ftrats de ville courans dc çà de là auec leur fuitte en armesamp;mcttans bonne garde par les can-toris:effraierent tellement cette populace apres deux ou trois renuerfez morts pour exemple Naturel du auxauttcs : que le tout fe porta mieux qu’on n’elperoit : faifins voir en fomme que comme P il n’y a rien plus fier èc infolent en ^rofperité que le peuple: Auffi riy a il rien plus craintif. Députez doux amp;nbsp;humble en aduerfité : quand il fc voit forcé de paffer à la diferetion d’autrui. Sans vont^îaRo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;poftc Sgt;c Craint à la diferetion du plus puiflànt.

chelle afleu Comc fcs choiès fo paffoient Ânfi,les députez des Princes firent vn voyage à la Rochelle ’^es dda bs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^urct la Roinc de Nauarre,les Princesamp;ceux qui leur affiftoiét de la merueillcufe vo-

ne volonté îonté qle Royfèmbloiftuoir a maintenir fon E«kt de paix:amp; nômément le bon vouloir qu’il du Roy ver» Jgur pottoit cu particulier. Qif il y auoit gr^d cfpoir que la Roine Mere amp;nbsp;fon Excellence tórc venir quitâs peu à peu de leurs premieres rigucurs(qu’il falloir adoucir par quelques bons fèruices) en Court. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fo confor-^

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LIVRE VINTQV ATRIEME., ' ii

le cotiformcroient à mefoc volonté. Que le Roy proteftoit foi ment qu’il vouloir reco-noitre amp;nbsp;auancer ceux qu’il trouueroit les plus fuffilans de Ion Royaume à lui faire lèruice. Qiïeux en particulier auoient eftezfort bien receusj carcflcz amp;nbsp;honorez de beaux prefens quela Majefté leur auoit fait : outre ce qu’il le montroit fort affeéhonné à deux chofes, del* quelles on lui auoit parlé dés le commencement du traité de Paix.Au Mariage dentre le Prince de Bearn, amp;nbsp;Madame là fœur: Puis à fcntrepnfc in païs bas. Mais poiirce que choies de telle conlêquence ne le pouuoit pas auancer que par fentreueuë conference de ceux qui plus auoient de pouuoir à l'execution d’icelles; fa Majefté déliré fort qu’ils huilent trou-uer à Blois, où ils feront les bien receus comme ils ont charge de leur dire amp;nbsp;les en aftèurer.

Aucuns eurent cesnouuelles aggreablcs ; d’autfes eftoient d’auis de ne rien précipiter: ains meurement auilêr ôc aux moyens de les exécuter, amp;nbsp;à la conlêquence «pres 1« fait. • Lapins part n’y trcuuoient que tout auantage pour en mieux afteurer le repos du Royaume, Seen particulier ÎEftat de la Religion Proteftante. Surce de Biron fur enuoyé parle Roy à la Rochelle induire amp;nbsp;perfuader tant la Roine de Nauarre que les Princes amp;nbsp;lAgairal de fachemincr en Court, pour lauancement de chofe fi grande: les afleurant en telle Ibrte du vouloir de là Majefté qu’il n’y fîîloit rien plus: leur remontrant que la fimpleflfe1fc:^it trop grande de loulfrir efcouler lî belle occafion, à IhonneurSc profit de toute la France. L’occafion perdue ne leur reftoit qu’vi»vain repentir de leur faute palTéc ;amp; vn dclplaifit merueilleux que le Roy, la Roine fa Mere amp;nbsp;autres plus apparens apres eux, côneeuroient à bon droit fur les Proteftans : jufques a ramener, peut élire, les affaires à leurs premieres nuferes dcfquelles les Confederez ne felôient q^ie lôrtrr, que le Roy commençoit tellement a aimer : que les Seigneurs de Guylèamp;autres qui plus lêmbloient les fauorifer, a-uoient efté comme forcez fc retirer de la Court, pour le peu de carelfe amp;nbsp;maigre vilàgequé le Roy leur fefoit. Toutelfois ils ne furent conlêillez d’y aller fi roft. Ainfi lailïàns faire les entrées du Roy amp;nbsp;de la Roine à Paris : la Roine de Nauarre demeura encore quelque temps à la Rochelle auec le Prince de Bearn fon Fils ; lequel accompagné de fon coufin Prince de Condé, eftoit retourné de la rcueuc de fes païs où il eftoit allé, tant pour conoi- • tre amp;nbsp;contanter lêsTujets : que pour voir les places, mefines les frontières de ion Royaume: amp;nbsp;y ordonner felon le befoin. Or defiroii^e Roy merueilleufement lt;^ie ce Mariage print vne fin, tant pour icruir de rafrechiflèment des anciennes alliances entre les maiiôns de Val- cntreiePnn lois, celles de Bourbonamp;s d’Albert (Icfquclles deux jointes tiennent le Royaume de Na-narre pour ce jour) que pour eftablirvn meilleur nfcien d’appaiierSc aftèurer ÎEftat de la Aftigucrke France : oftant aux Confederez tous ibupçons qu’on leur vouluft nuire à fault;«jiir. Et pour-ce qu’il voioit plufieurs grans peftônna^es, tant eftrangers que naturels de ion Royaume, lui defconièiller ce Mariage comm^illegirime, Sequi nepguuoiteftrè que pernicieux à îvn amp;îautrc parti : veu la proximité du iàng amp;nbsp;la contrariété de Religions. Il pria le Pape lui enuoyer vne dilpenlè, tant pour raiion du iàng, q^ie pour la diiference de Religioss : amp;nbsp;qu’il pemiift au refte qu’on y viàil des ceremonies qu’on treuueroit les plus propres amp;nbsp;expedien-tes pour le bien des aftaires dotait ion Royaume : pour la confideration duquel amp;nbsp;de toute ÎEgliiè Catholique il difoit faire cela plus que pour autre reipeôf.Mais il en Âu refui^Sc ne feut que par le moien que nbsp;nbsp;diray.ailleurs. Ce Papefappelloit Pie 5. natif deBofto^titf PapePie j.

ville Lombarde pres Alexandrie, cflcué de fort bas lieu à cefte haute dignité. Il auoit autres-fois efté Inquifiteur de la Foy cotre les hérétiques à Millan,où il fc porta fi fidele amp;nbsp;diligentj qu’apres plufieurs grades il fut eileu Cardinal ; amp;nbsp;en fin Pape de Rome. - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Confultatî-

Ayant donc le Roy Charles fait porter ce teimoignage de bonne volonté à la Roine de Na- on pour le uarreamp;au Prince de Beamiôn Fils; apres plufieurs remercimésôc telles autres parolles d’ho-ncur:îoffre ne lui iêmbla de moindre importance q maÂ.iie a execute pour la diuerfité dere ligiôs.Au moyen dequoy elle employa quelque tëps pour auifer à loifîr fur ce fait de confeié-ce.Car aujourdhui lesSeigneurs,voire les pens particuliers pour fi peu de moies qu’ils aient: fe diipéicnt eux mefinesSc fort libremét du deuoir du fang'qui red les parties proeî^es aaretes defang°amp; îvne de îautre.Vray cft q les Politics diibicnt que côme les loix amp;ordreCiuil proeeWét d’o- parenté n’ piniô plus que d’vnc vérité q nature aye eft«bly pour ce fait: qu’aufli^ellc côftitution depéd weentre^ies de îautorité amp;moyé particulier du Prince acof ,qui faitamp;dÔne les ordonnaccs à iès fujets ic- grans,amp; lô le naturel,tant d’eux que des affaires qui fe prefèntét. Et pource qu’il n’y a rien d’etcrncl

Cciij

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“quot;•*»7». nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANGE.

aflèiiré en ce monde : faut de neceflîté que ceux qui font eflcuez au Gouuernement d’vn Eftat tel qu’il foit : changent les loix amp;nbsp;diuerfifient l’ordre politic felon la diuerlîté des oc-cafions qui foffrent. AulTi que l’occurrence d’vn fi grand bien à venir qu’ils elperoient de 1« conjondion de deux fi proches parens: leur auoit fait aifement contreuenir à telle corn ftitution obforuéc par leurs deuanciers, de laquelle ils ne fo voudroient emanciper lâns grande confideration : ne fuft-ce q»ie pour la crainte que les Seigneurs qui fécondent le Prince en fonJEftat: amp;nbsp;peii à peu le refte des particuliers qui prennent droit a fe conformer aux mœurs amp;nbsp;façon de faire de leur Souuerain : ne fattribuafient en fin pareille liberté de renuerfer ce que les anciens ont auifément ordonné pour le four entretien de tout 1 Eftat. Doneques la Koine de Nauarre craignant feulement que la confcience d’elle èi. de fon Fils y flirt bicfféegt;Elle en demanda premièrement fauis d’aucuns des plus renommez Miniftres de la France: puis des autres, tant Nobles que de ceux dont elle voyoit le jugement de quelque prix au maniment des affaires de ce monde. Sçauoirfi le Mariage pouuoiteftre legititne entre deux perfonnes de Religions fi differentes, Elle en eut de viue voix amp;nbsp;par lettres la refolution de plufieurs : la plus part defquels conclurent la conjonction legitime Coiÿ:^? îopinion de plufieurs autres toutesfois, lefquels ne fo fondans moins fur la raifon Diuine que fur les portemens humains : amp;nbsp;fur tout raportant les actions paffées à celles de leur temps gour mieux juger de lauenir: faffoi^oient qu’il ne pouuoiteftre fi heureux qu’ils defîroienc Ainfi donc bien que la parolle de Dieu y centrariaft, la raifon Ciuillc ne-antmoins feruit de fondement aux Politics pour baftir ledifice dont je vous parlerayen autre heu. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Sur ce le Mariage eft conclu amp;nbsp;affeuré pour le Prince de Beam, fans que le Roy fift grande difficulté pour le different de Religion : feulement vouloit que fà fœur fuft mariée en face d’Eglifo fuiuant les ceremonies Romaines : comm’ auffi il obtint vne difpence du Pape pour la confoiiguinité d’entre les pour-parlez. Le Pape cependant qui n’appreuuoit cette alliance,amp; craignoit qu’elle ne fuccedaft au prejudice de la Religion Catholicque aiant en-• iioié le Cardinal Alexandrin fon Neuen vers les Rois d’Efpagne amp;nbsp;de Portugal pour les in-di^ire a guerroyer le Turc, amp;nbsp;entrer en ligue auec fa Sainteté amp;nbsp;la Seigneurie de Venife: défi pcfcha auffi toft vers àcelui Cardinal, ÎEuefque S^uiati ( qui auoit auffi charge d’empefoher ce Mariage en France ) affin qu’il pratiquaft îalhance des Rois de France amp;nbsp;de Portuga par le mariage de Madame Marguerite auec le Portugais Dom Sebaftien. Occafion que le Legat • Cardinal auoir negotié en Portugal ftiiuant la volonté du Pape : paffa foudain en France,amp; lors mefme q«e la Roine de Nauarre facheminoit en Court, qu’il trcuua amp;nbsp;outrepaflà courant la pofte fans mefme la faluër. Ce fût en Mars cjai’il fut fort fauorablement receu, traité amp;nbsp;•conduit à la Françoifo, fans neaniinoins emporter rien lt;^s fins pour lefquelles il eftoit principalement venu : fçauoir pour la rupture de ce Mariage pour fouuerture de l’autre : non plus •que pour joindre le Roy Trefichreftien à laJigue fainte. Mais feulement vne promeffe qu’il fo montreroit tousjours le fils ainé de l’Eglifo : amp;c que tous fes dj^ins ne tendoient qu’à la fou-I aR^ine de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;honeur amp;nbsp;auancemant de la religion Catholicque : dontîé Pape receuroit de grans tefi

Nauarre amp;nbsp;moi^ges daiü peu de temps. nbsp;nbsp;nbsp;'

* ^^ent^ant la Roine de Nauarre fut tant folicitée d’aHer en Court qu’ei^ fin accompagnée Coure quot;nbsp;du Conte Ludouic amp;nbsp;plufieurs autres elle fut treuuer le Roy à Blois : duquel,amp; de la Roine Mere notamment elle fut amiablement receuë, comme de tous les autres. Brief, le Mariage de fon Fils apres plufieurs menées amp;nbsp;difficultez faites fiir quelques points futen fin conclud amp;nbsp;arrefté. Conformes neantmoins de volonté au principal : controuerforent vn peu fur les acceftbires d’icelui. Sçauoir eft des ceremonies amp;nbsp;du lieu auquel tout fo parache-ueroit. La Mere du Pftnce ne vouliîît permettre que fon Fils efpoulâft ni mefmes fuft fiancé à la Catholicque : amp;nbsp;euft pluftoft confonti la rupture du Mariage accordé que les ceremonies Romaines. • La Roine Mg'e ne fo montroit moins roide à fentretien de la ReUgion pour lgt;coMfcieace de fa fille. Surquoy le Roy pria fort la Roine de Nauarre d’accorder cela tant à lui qu’à fà fœur, Que les ceremonies fe fiffont à faccouftumée. Lui remontrant en outre que le deuo^ de fà grandeur lui cJInmandoit de bénir fànélifier le Mariage de là fœur à l’ancienne forme de la Reli^tn que fos Pères lui auoient lailfo de main en main, comme heritage qu’il vouloit garder en fon entier. Mais voiant la refolution contraire

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L 1 V R h VINT A r R 1 Jl M b. 12.

contraire de cefte Roine dit tout haut ( comme en cholerc ) qu’il dilpenlêroit là ïôeur des liens ordonnances tant de îvne que de l'autre Religion : amp;nbsp;qu’il les feroit elpoulèr par autre pluftoft que le Mariage le rompift. Cefte parolle comme venue d’vn tel Roy courut aulïi toft par toute là Court: efueillant les Elprits des François à conlîderations aulft diuerlès qu’«-ftoient legeres les alfedions qui les palïionnoient. Les Proteftans ailes de la parolle, en pre-noient vn plus aftèuré prefage d’vn bon repos à venir. ^u contraire, les Catholicques fen •’ montroient fort indignez,dilàns que le Roy changeoit d’humeurs : que les Huguenos lui deft roboient le coeur peu à peu : amp;nbsp;qu’auec le temps il pourroit aulïi quitter la Religion ancien-ne pour la nouuelle. Grand nôbre des vns amp;nbsp;des autres neantmoins y prenoientplailîr : corn- François amp;nbsp;me Ion voit les François li affeôbonnez vers leur Prince qu’ils prennent à honneur de îimi- leur doter amp;nbsp;enfuiure en mœurs, parolles, habits, contenance amp;nbsp;toute forme de vie qB’il vont tenir, jg fSnncc'^a-Voire que plulîeurs melmes des plus remarquez au Royaume dilènt,hautamp;clair,qu’ils n’ont ucciaraifô amp;nbsp;ne veulent fuiurc autre religion que celle du Prince telle qu’elle lôit. Qui eft vn grand • point a bien maintenir vn Eftat à fa deuotion,fi le Prince en Içait dextrement vier. Et n)f lêm-ble que fi deuotieufe reucrence*vient d’vne habitude que le naturel des anciens fujets gan-gnez par les bons amp;nbsp;vertueux portenlbns de leurs Princes,ont lailTé comme héritageift^irel amp;nbsp;ordinaire à leurs enfans amp;nbsp;riere neueux du jourd’hui. Car il n’y a rien qui force plus vn peuple a honorer lôn Seigneur, que la vertu amp;nbsp;douceur naturelle qu’il praticque amp;nbsp;fait voir au proffit des fiens. La rigueur les fait craindre, amp;nbsp;confequemment peu aimer : encor cefte crainte amp;nbsp;froide amitié ne durerôt que pour le teps que durera Toccalîon de craindrezeô-me le Ibuuenir de tant de choies palfées nous foi-^alTez conoiftre. Mais la douceuramp;dilcreti-on neantmoins demeure au cœur, amp;nbsp;produit lès efteéls tant que les homes qui en ont receu

plaifir ou proffit lè peuuent remuer fur la terre. Voire que decedans ils font leurs enfans heri- uaiicdes Vc tiers de celle volonté, non moins que du refte qu’ils leur lailïènt en heritage. Car lî par fauis

des plus excellens naturels quiTurent oneques : les vices, les maladies amp;nbsp;impqffeétions tant tage a leurs du corps que de îelprit des peres, defeendent comme fuccelfion naturelle aux enfans : beau-coup pluftoft la vertu, les gracesSc autres bonnes impreffions de felprit, vont prandre melme • liege au cœur des enfans (notâmêtfils lônt bien nez ) qu’elles auoient en leurs parens dece-déz. Ainfi lut en lin conclu que les promis des Elpoux à venir,feroioßt receuës par le Cardinal de Bourbon,hors les ceremonies de Œglife Romaine. Qimd au heu nupual,la Roine R«“ de Nauarre ne vouloir accorder que ce fuft à Paris ;pource qu’elle j ugeoit celle ville trop Ca thohcqueamp;peu affedionnée tant à la mailon deBlt;furbon qu’à celle de Nauarre. Mais le • Roy inftftant au contraire : lui remontra qu’il ne vouloir changer l’ancienne 8lt;loüable façon de faire que fes predeceflèurs auoient entietenu julques ici: de célébrer les Mariages Royaux en la Capitale de leur Royaume. loigt que tous en prandroîpnt vn plus grand tefinoignage,amp; plus ferme affieurance d’vne bonne paix, fi les nopccs y eftoient faites comme fiir vn Theatre de toute la France. Qui peuuoit au refte mieuxàamp; pluftoft fournir tout ce qui lèroit requis amp;dcmandé d’vne amp;nbsp;d’autre^a^ue la Capitale de tout le Royaume? Fut en fin accordé que tout fe feroit à Paris, amp;nbsp;le plusl^idain qu’on pourroit. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Eftans ainfi ces chofes amp;nbsp;autres dont je parleray ailleurs reciproquemêt acÂîrdées : LRoi- jg NauTrre ne de Nauarre promit qu’ell? feroiwenir lôn Fils auffi toft qu’il auroit drefte Ibn train^t en à Paris, telle relblution partit de Blois pour aller à Paris lieu deftiné à faccompliflèment du furplus. Le Prince Peu apres fHeritier de Nauarre vinttrouuer leRoy àBlois,fuiui de maints fignallez Sei-gneurs amp;nbsp;Gentilshommes Proteftans. Le grand nombre delquels pour lè monter à pres de cinq cens Bien qualliffiez : rendoit la trouppe fi grolfe, que plufieurs faprefterent aftèz d’oc-cafion d’en murmurer. Là fut conclu le Mariage entre les deux parties amp;nbsp;ceux qui auoient p puiftànce fur elles. Les principaux Articles du Contraft portoient. En ce melme temps on condéamp;de preparoit le Mariage dentre Henry de Bourbon fils ailhé du feu Prince de Condé auec Ma-rie de Cleues la plus jeune des filles de Neuers furnomm^ Marquife d’Ifles riche amp;nbsp;de meft me Religion que lui. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• « Mariage de

Durant ces propos,l’Amiral veuf de Charlotte de Laual (decedée à Orleans dés 1« deuxi-

émes troubles ) lè Maria auec la Fille du Gbmte d’Entramont enSSüoye, amp;tant pour lès tç^-g ^’En-vertus que pour la recommandation de fes T^ceftres bien renommée en lôn pals amp;nbsp;quar- tramont üers circonuoifins. Le Duc de Sauoye îauoit voulu marier auec vn Gentilhomme fien làuo-

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

, rit. Mais elle n’y voulut condelccndre pour aucunes confiderations, qui retardèrent ce Mariage. L’Amiral y employa la faueur du Roy, lequel en efcriuit afFeâueuïêment au Duc : fau-' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;thorite duquel lui eftoit neceÆiirc, en ce melmemenr qu’à îoccafion du feftin de cc Mariage

Mariage de defcndu qu’aucun de qualité n’euft 2 le marier en fes terres auec eftrangers lâns lôn Teiiigny a- Iceu. Le Mariage le paracheua dans la Rochelle auec peu de magnificence : comme fc fit aulfi dcî’Amiral Telligny auec Loilè de Cotgny fille de l’Amiral qu’il auoit long temps pourchaflee.

En ce tenjps Lignerolles fut tué en Court parle jeune Villcquierfon ennemi, alTifté du Ligneroiies Conte Charles,S. leanfrere de Montgommery èc autres. Et bien qu’il fuft le plus grand mi-tueenCoutt jg Monfieur, fi eft-ce,poutce qu’aucun n’elpoulbit la pourfiiitte qu’en failôit la vefue: on dit que la mort lui eftoit caufèe pour auoir failli enuers ceux qu’il honoroit. Surquoy cha-., • nbsp;nbsp;cun jugeant 4e foccafion particuliere félon la conoiflànce des affaires de Court : les plus aui-

^conftancc rdfoluoient au peu de fèureté grand’ inconftance qu’on voit és habitudes des petis ende Court. U ers les grans à qui ne marche diferettement amp;nbsp;ne preuoit à lauenir. De fimple Gentilhomme il^ftoitvenu Cheualicr de Lordre,Chef d’vne compagnée d’hommes d’Armes amp;Gou-uerneur pour fâ Majefté en Bourbonnois par la grande faue*ir qu’il auoit de lôn Maiftre.

Çrftflefine ûilôn Odet de Coligny Cardinal Euefqife amp;nbsp;Conte de Beauuois qui depuis le LeCardi- Commencement des troifiémes troubles auoit refté en Angleterre pour entretenir laRoine nal de Cha- affeôlionnée amp;nbsp;lècourable aux Proteftans : amp;nbsp;la Paix faite employé pour le Mariage de Mon-de^rÀmkal ^cur amp;d’elle*: voyant le peu d’elpoir qu’il y auoit: appellé par l»n freie îAmirafpart de Court meurt cm- pour fembarquer à Amptone. Mais empoilônné par vn fien valet de Chambre au lêntir amp;nbsp;AngîcterrT ’^^’igcr d’vne poiumc : mourut au gran(;^regret des Reformez. L’empoilônneur fut depuis faifi amp;nbsp;en qualité d’efpion exécuté à la Rochelle, où il confelß, tout.

Mais pource que je me fuis propofé pour fujet à mon hiftoire :1e plus memorable de cc qui feft paffé de nos jours és Prouinccs de la Chreftienté : je fuis d’auis de laiflèrpour vn temps 1^ mlt;noirc des choies Françoilês, amp;nbsp;vous reprelènter les eftranges remuëmens des ■ ‘ Turcs contre les Italiens amp;nbsp;Elpagnols : lefquels fe diligentent d’alïèmbler leurs forces pour • nbsp;nbsp;garentir fille de Chypre de la puilfance ides Mahometans. Pource que fentreprilè eft fon me

morable, tant pour le merite de fille en laquelle a efté fvn .des plus renommez Royaume qui dependift de fEnnpire d’Orient: que pour la ^uerfité de lès euenemens merueilleux: ' me lèmble expedient vous faire entendre en peu de parolles le naturel de fille

amp; la forme de lôn Gouuernement, pour mieux vous efclarcir de

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- combien de Maiftres êlle a changé. Et comme de la main des

• Pœteuins elle eft en fin venue aux Vénitiens par droit de bien lèance comme les plu« forts fur la race de Lufigne». Vous y verrez aul^ quelle peine ont pris les Chreftiens pour le

Othomans. —

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SOMMAIRE. W

Du Vintcinquiéme Liure •

(

ä nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;E. S T A T ancien,changement ç^firtilitéde l'jflede Chypre. Auec les droits Cr pretenßons que

Chreftiens Cr Vrinces de Foy contraire y querellent. Les préparatifs Cr efforts de l'armée fl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des XJenitienspour la deffndre:armée naualle des Vénitiens, Effa-

»(?/ƒ Cr^Mres Chreflienspour rompre les deff 'eins du Turc.Leurs diuißonsCrpstrtialitez.,Famagoufle principal haure de Chypre affiegée, batue Crprife auecgrffidesnortalite des Chrefliens: auffi malheureux à la defence de T^icofle Cr autres cartiers de Chy pre, dont le Turc ßfrit feigneurà la grande perte desUenitiens Cr deshonneur de la ligue Chreflienne trop lente CrpeuaffeElione'ea fecourirles Cypriots. Pourßite des deff’eins de la Guerre'en Flandre: l'’'^mirai enfn perfuadé va en Court ou le zJFfarefchal de'^ Coffé enuoyépar le ‘F.oy àla^flochelle pourcefl effeéllemena.Lafiiuorablement recueily de tous,conflilleauTi.^y de fatiguer auecla 'F^ne d'^îy^ngleterre Cr l^s Allemans.Puis ouure les occasions ft“ moyens défaire la Guerre a l'Ffpagnol.Ce fait retiré a ChafltUon enuoyele Capitane Minguetiere defcouurir en mer. Les eauxß desbordent. Tremble terre effouuantable.L' Ambajfadeurcßle Cardinal Alexâdrin Tf^once du Tape veullent deflourner le Foy de ce Mariage Cr de la Guerre du pays b as,au/quels il reffond.La 7^^ egotiation élu Cardinal Alexandrin vers PEPfagr^l Cl“ Portugais: tant pour les liguer auec fa fainteté ^Aes 'Uenitiens contre le Turc: qu^our enta mer vn propos de tJilLariage entre dom Sebaflien Foy de Portu^ Cr^^adame zAiarguerite de Francefœur duFsy.

Hypre eft fvne des belles amp;nbsp;plSs riches Iflc de la Mediterranée. Elle a vin amp;: huille en abondance, aflèz de froment : les met»ix d’airain amp;nbsp;de cuiurey faifon*ierent le temps palTé, amp;nbsp;le vitriol fleur d’airain amp;nbsp;le Ladanoi^ aufli.Le Camelot en ijient faid de poil dellié des cheu-resdaimant, le fèl blanc dur comme pierre, lefucre amp;nbsp;coton en telle abondance que lesVcnitions en foumifloient toute fEurope deuant la defcouuerte queles Portugois amp;nbsp;Elpagnols ont fait de leurs Indes * Orièrï^Iês amp;nbsp;Occidétales des reuenus delquelles ils foumiflènt au-jourdhuy toute la Chreftienté.On y trouue auflî Agaits,Eme^dcs,

Criftal, ametifte fimple amp;nbsp;aiftres choies excellentes. Elle a elle en lômme fi riche de toutes les nations domtées par les Romains: aucune ne remplift plus leurs trelôrs que celle la réduite en Prouice parCaton Ibus Ptollomée dernier RoyEgypte.Auflî l’appelloiêt les Gréez Mfle Macarie,c’efi: a dire heureulè.On ne peut dire fi les habitas font naturels(qu’aucuns nom met Indigenes:lesGrecs Amphtochtones)ou eftrangcrs.Mais la cômune voix emporte qu’ils font mellez de Grecs,Feniciens,Syricns,Egyptiensamp; Eftiopiens.Soit que le mellange du peuple de diuers humeurs aye caufoles délices amp;'Corrupft)n des Chyjtites: ou le naturel du pais abondant en tout ce qui apporte plaifir à l’homme: ou bien loyfiueté en laquelle ils ont vefou long temps: C’efte Ifle a gaigné le nom de la plus lubricqueamp;difl’olluë nation du mon de.Et croy qu’à cefte occafion lesGrecs ont feint queVenus y eftoit née,ou quellefulUDame de cefte Ifle:laqueIIe à lexemple peut eftre des Babyloniens d’Aflyrie,où pour couuriÆs pail lardifos ouurit à ce qu’aucuns difont l’Efccile à la lubricité des fiîfcs, lefquelles pour fo marier fo preftoient aux eftrangei; : ifin que du jfis de leur chaftetc clles,achetaflènt celuy qui les voudroit pour mari. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C c iiiij

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

Quand à l’Eftat amp;nbsp;gouuernement du peuple : fi nous voulons recerchcr l’Eftat ancien de u«nement* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parler fuiuant ceux qui nous ont laifle ce qu’ils en auoient aprins: nous ne paf

de Chypre, ferôs la Monarchie des Egyp tiens qui fafujedirét îlfleamp;depuis eux melrnesamp;les Chipriens dpintez par les Perles reconur ent le Perlàn pour Seigneur. Mais fil en faut parler par conje-ôl:ure,nous deflFaillât la mémoire de choies anciénes:je me perfuadeq Chypre tant qu’elle a e-fté Ille,amp;lors qu’elle tenoit à la terrienne de Sirie:a tousjours luiui la fortune de celuy qui a maitrilè lès vqf fins. Les Egyptiés n’y les Perles n’ont eftez les premiers qui ont doté la Sirie, Greceamp;Illes de leuat.Les Allyriens,Medes ScEthiopiés ont premier qu’eux ellédu leur puifi lance fur les nations de l’Afie amp;nbsp;Alfricque.Mais pour ne fembler vouloir amener qlque choie nouuelle:jeme tiendray à ce que difent Hérodote,Strabonjofepheamp;autres hiftoriens qui • telmoignêt q»e celle Ille elloit gouuernée parRoytelets que lesGrecs appelloientTirâs.Puis • nbsp;nbsp;domtée pas les Egyptiens, Perles amp;nbsp;Macedonicns:en fin la lèigneurie de celle Ifleamp; des au

tres prochaines ell venue aux Romains au temps de Ptolomée dernier Roy Egyptien lôusCa ton,qpi par le commandement du Senat lui donna forme de Prouince. Depuis la Republic-que Romaine changée en Monarchie, amp;nbsp;icelle diuilee îvnê Orientalle amp;nbsp;fautreOccidental-le Empereurs Orientaux qui auoient leur fiege ÎConllantinople pour les Chrelliens: mamtindrent Chypre deuotieulè julques à la venue des Sarrazins. Lefquels côduits par Hot-man(quatriéme Amiral ou Prince Sarrafin)lbus fEaipire de Conllantin fils d’Heraclée la pillèrent toute, comme ils firent aulfi îan 747. fous îAmiral M*ruan au temps de Conllantin Copronyme. Puis les Arabes fous Aaron frere de Mofeh au temps de Charlemagne qui en jouît par quinze ans,amp; j niques à ce que Nÿcephore ayant chalTé Yrenée amp;nbsp;fon fils Conllantin, la racheta auec la paix à deniers comtans. Continuans les voyages de la terre Sainte fous G odefroy de Bouillon amp;nbsp;autres Princes : Regnaud de Challillon Gaulois Prince d’Antioche y alla auec armée amp;nbsp;fen fit Seigneur, voyant que les Grecs ne la pouuoient tenir: reco-noilïànt tout^lFois ÎEmpereur des Grecs comme aulfi appefloit-lon les Cypriens Grecs. Depuis fan I I ÿ !• lors que Phillippes Roy de France amp;nbsp;Richard d’Angleterre pallèrent en la • terre Sainte contre Salladin qui auoit pris lerulàlem : Richard elgaré fur mer par tormentc fut contraint d’aborder en Chypre.Dont les Grecs lui delFendirent fentree qu’il gagna en fin ncantmoins : faccagsKnt fille,amp; failànt prifonniej^Ilàac Comene homme faélieux amp;nbsp;vfurpa-teur de fille contre le vouloir de fEmpereur fon parent. D’où auoir prins force deniers, olla-ges amp;nbsp;mis garnifons par tout : fen va en Palelline le joindre aux autres.Les Princes ellant lut • leur retour,amp;; voyant le Royaume de Ârulâlem perdu, duquel Guy de Lufignan elloit Roy : Royî d’An- Richard lui pgrfuada de le quitter amp;nbsp;prandre celui de Chypre ( car les Grecs ne portoient til-gleterrc co- tre que de Seigneurs de Chypre) en payât aux Tenaplers certaine fomme qu’il auoit emprun-leru^aiem^^ donnant Celle Ille en gage) amp;nbsp;qu’il quittail le^roit du royaume de lerulàlem de La maifon Syrie. Ce que fit Guy. Ainfi les Anglois lè font portez Rois de lerulàlem: amp;nbsp;les Poeteuins,de €»Poitoquot;u Chypre: dont ils ont paifiblemët jour par • 8 ans jufques à ce que les Vénitiens leur aient pretend les ollé par finelîè. Voici Comment. A Guy mort làns hoirs Ei^çr^n frere fucceda, lequel ef Ylàbel vefue de Henry Compte dç Champagne amp;nbsp;lèigneur de Tyr eut pour accroif Chypre amp;nbsp;lèmem Cell’ antienne peuplade amp;nbsp;Colonie de Phéniciens mere de Cartage amp;nbsp;autres places. T^r amp;nbsp;s dô R'-hs^cc les Allemâs recouurit amp;nbsp;fortifia la ville de Bamch.Ivfais les gran§ maillres desTem-Colonies piers amp;nbsp;de fHofpital faint lean en lerulàlem qui nourrilfoient Marie fille de Girard de Mont-de Phenicî- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la donnefeiit à lean de Brenne Prince de Vienne en Dauphiné en mariage: delàpointant

baft^Cana- du Royaume Emery qui ne lè foucioit,difoit-il, des affaires de la terre Saintegt;dont il mourut gc,Gades jg delpit. Et lui fucceda lean fon fils à lean Henry de Lufignen qui afpiroit au titre de Roy de feile amp;c lerulàlem qu’il voioit tombé és mains des Allemans. Mais mourant fan 125 o.Alexandre de Lufignan vint à la CoRronne lècourfl par les Génois. Et de fon temps S. Lois 5». vint en Chypre,^ de là en la terre Sainte. A cet Alexandre lucceda Henry 2. qui premier fortifia Famago-lle.Et la fin toute lèmblable àP^olemaide perdue par les Chrelliens. Hugues de Lufignan vint a»es4|ui lè portoit aulfi Roy de lerulàlem. Et pour la recouurer palTà en France pour accorder les Princes Chrelliens partialilèz, failànt Roy de Chypre deuant que partition fils Pierre. Hugues mour/R au voyage i 2 . SoiTfils Pierre incité par le Pape Vrbain 5. vint à Genes,cn Allemagne amp;nbsp;en France;puis en duyenne à Edoüar Prince de Galles qui le lècou-rut d’argent (comme aulfi fit ÎEmpereur Charles 4.) pour vnir les Chrelliens contre les Sar-rafins

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LIVRE ViNTCINCtyiEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;14.

rafins. Mais refuze il enuoya nombre de François amp;nbsp;Anglois, lefquek furprindrcnt Alexan drie amp;nbsp;la faccagerentm’y demeurans que trois jours. Puis iè retira en Chypre ou i 3 7 2. il fut tué par fon here en Nicofie.Le premier iêptébre Pierre fo fils luy fucceda fecouru par les Vcmticnsamp;Gcnoys que ion pere auoit amené amp;nbsp;fut Couronne à Famagofte le i o. Oétobre,* 137 2 .au Couronnement duquel le premier lieu fuft donné aux Magiftrats des Vénitiens. Les deux Nations auoient leurs Cytoyens en Chypre aus« vn Podeftat ou Conful pour faire droiâ fous îautorité duRoy à ceux de la nation que les Infulaires aimoient plusiencores que le Roy féblail porter lesGenois pour le droit d’hoipitallité qû’ils auoient pratiqué enuers luy

feu fon pere: occafion que le lendemain plufieurs d’eux vindrent en armes au Palais.Ce que rapportèrent les Vénitiens au Roy qui les fift précipiter du haut des feneftres en bas. Et de mefme challeur on rccercha tous les Génois leiquels on fift mourir n’en rechai^pansiqu’ vn * bien blefte qui en porta nouuclles àGencs.La charge de venger cete injure fut dônée à Pierre Fregolê auecDomenu Catanée lefquels affiftez de 14 mille hommesamp; 700 chçuaux affiege-rétamp;prindrét Famagofte par le moyen de la Royne Clcre qui haiftbit ceux qui auoiét follici-té fon fils à ce Maflàcre, lefquels fîîrent mis en pieces. La paix fut donnée au Roy à condition que lesGenois retiendroiét Famagoftê^le Roy fobligea de leur paier pour quelques 4 O. mille Efeus de tribut amp;nbsp;pour oftage les deux fils du Prince d’Antioche qui auoient auflî follicité le Roy contre euxamp;Iaques de LuÂgnan lequel ils enfermèrent à caufê qu’il auoit tafi ché fenfuir enFrance pour machiner cotre la Seigneurie.Le Roy pour fo venger fo joiuél aux Venitiens.Efpoufe la fille de Bernabon Seigneur de Milaro lequel luy enuoya 8. cens hommes à cheiial.Et la fille conduite à Venifo fuft par s Cornaries menée en Chypre. Famagofte affiegé par mer le port fut gaigné. Mais la ville tenant bon, fallut fo retirer à grand perte. Ainfi les Génois y demeurèrent par 5. ans apres lefquels Pierre mort les Infulaires nomerent laques fon Oncle prifonnier,Roy: que les Génois accompagnèrent de dix Galleres:ou arriué, leur donna à puramp;a plain Famagofte en reconoiftànce du traiéfementamp;bô deuoi# enuers lliy amp;nbsp;fobligea à quelques milliers de Ducats par certaines années. Ayant régné 18. ans laiflà fon fils qu’il auoit eu en prifon,heiitier:lequel tafoha par la corruption de quelques vns auoir Fa • magofte:tout fut dc/couuert,les traîtres punis amp;nbsp;la ville mieux gardée que parauant. Il laffie-gea à 2o.ans auec telle animofîté qu’il jura n’en partir que la Barbe ne luy grifonnaft amp;nbsp;qu’il feroit mourir ceux qui luy parleroient de fo retirer.Or comme leGouuemeur luy remôftraft les plaifirs receus de la Seigneurie:Refpondit que la Courtoifie de Genes eftoitfondée furfv-furpation du bien d’autruy. Mais il falut leuer le fiege Marriuée de l’armée qu’amena Anthoi- • ne Grimald qui aprouifionna la ville.Puis retiré renient le Roy au fiege,refollu 4e fauoir par famineamp;fift fermer le port afin que focours4Ïy viures n’y entraffont.Mais lesGenois obeiflàns afllegé. lors aux François y enuoyerent arguée fous Geoffroy B^uciquant Marefchal de France Gouuerneurà Genes qui vainquit le Roy, auquel il donna telle conditions de paix qu’il voulut; puis retourna en France. En ce temps Mel^hée Soudan du grand Caire fo fouuenant de la prife amp;nbsp;rauage d’Alexaiidrie_par les Chypriens vint en Chypre 141 mettant tout a feu amp;. fang: amp;nbsp;les InfuUairesenroutte print le Roy prifonnier,faccageaNicofieamp; emmena Soidan.^. prefque tout le peuplecaptif.Puis le Roy rançôné de fix vinrs mille Efousamp;trikutaire,retour na mourir fan 1432. laiflîns deux enfans, Anne fiancée à Loys fils du Duc de Safibye gilean de peu deffet qui en féconde noces efpoufà la fille d’vn des Seigneurs de la Moréedes Palcologues,ennemie des Ceremonies Romaines que fuiuoiét les Chypriês fur lefquels elle commandoitplys que fon mary jufques a y introduire la Religion Grecque. Elle auoit vne nourrice qui la gouuernoit amp;nbsp;fo nourrice vn fils quifaifoit en cefte Ifle tout ce qu’il vouloir.

Le Roy auoit vn Baftard nômé laques de grand cœur amp;rufè aux afFaires:amp; de la Royne He- differentes laine vne fille nomméeCharlotte qu’il donna à lean fils 9u Roy de Portugal qui fuft appelle pour S urinrendant aux affaires duRoyaume,fo fachans lesChypriens d’vn gouuernement de femme;qui remift tout en fon premier Eftat. Occafion que le fils de la nourrice le fift mourir de poifon amp;nbsp;le tout fut encor remis comme au parauant. Si que le fils de cefte jiourrice traiôtoit mal Charlotte qui fen plaignant a fon frere Baftard occafionna la mort de edit em-poifonneur.Ce laques qui alpiroit au Royauirte eftoit Euefque de Nyt^fîe contre la volonté de l’Eglifo Romaine qui le foauoit Baftard.La Rfyne pourfuiuât le meurtre du fils de fo nour rice fift que ce BaftardfortiftSc fen alla à Rodes:amp;parainfi fit le mariage delà fille auec Lois

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

fils du Duc de Sauoye qu’elle prefloit de venir pour foppofcr aux defleins du Bafiard, lequel • fuiuy de lêcours reuint amp;nbsp;campa deuant Nicofic. Où tous les ennemis occis le v eift maillre de la place. Le Sauoyen eftant lëcouru des Vénitiens, le Baftard le gouucmant pari’auis de • A. Cornarie ^enitien qui luy donna vne Barque auec cent partilïàns: fenluit en Alexandrie.

Où fuiuant les Conftantonopolirains(qui en leurs querelles faidet desTurcs qui les alTujectif Ibient puis apres: ) il demande lêceurs au Soudan côme au Seigneur Ibuuerain de Chypre:lê plaignant qu’il fils heritier auoit efté challe par les François. Le Soldan manda à Loys qu’il lôrtill lailTant le Royaume à fonValTal.Mais luy ayant fait entendre que les Baftards ne fucce-- , dent;il fi accordoitj lâns lôn fils qui meude pitié du Baftard fill tant que laques fut déclaré

Roy:amp;venu en Chypre tout fut ficn fors le fört de Cerine où Loysamp;fô lècours le retira.Char • nbsp;nbsp;nbsp;lotted fen«ne le retirant ores aux Rodiens pour auoir gens qui furent rompus: or au Pape

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Piejores aux FrançoisSc tantoll au Sauoyen ne peut rien lairc:fi que Loys quiéta la place amp;nbsp;le

droit au Royaumeamp;lê retirât en Sauoye lè fift Hermite comme Ion pere grand Aymé qui fut depuis Pape a Ripaile: eftantlà femme nourrie par les Papes. laques elpoufa Catherine ftUc duVeniticn M. Cornare laquelle mourant 1470 illailîà grolle amp;nbsp;eut trois enfâns que le Sfcffat Vénitien fift lôudain conduire àVenife,où ilsTurent bien entretenus leurs vies durât: Min que s’ils eulTent eftez en fille ils n’culfent lèruy de couuetture à ceux qui fen fuftent vou lu feruir pour remuer mefnage: laques ordonna «jue fi le fruiét legitime venoit à mourir la RoyncCatlicrinc jouïft duRoyaume:amp;jufques à ce que l’enfant fuft paruenu en aage pour te nir terre.Il ordôna 7. hommes aufqucls il recômanda l’Eftat dont y auoit aucunsChypriens, aucuns Vénitiens,d’autres Elpagnols Catalans. Clurlotte cependant vraye hcritiere fauorilee de lean Saplan grand Coneftable amp;nbsp;du Comte de Tiypolydeux deslèpts Gouuerneursde Chypre: enuoya vers Mocenicque general Vénitien qui lors failôit la Guerre en Afie:le prier d’auoir la caulc jxaur rccomniandée:qui luy relpond qu’il luy ferort to ut plaifir autant que le pubhc fe p^urroit cftandre:lè Ibuucnât des biensamp;Ccurtoifies receus par lès predelîeceur s. Mais qu’il y auoit vne obligation particuliere de la Seigneurie vers le Roy laques deffunét: feljnjulc duquel en eftoit fille adoptiucamp; enceinte de laquelle IcSenat tafeheroit de garder le ii^Tn niatl fiæît d’hcritagc au fruiél qui en Ibrtiroit. Au refte qu’elle n’eftoit lèulÆ à qui laques auoit cred’Eftat. ’ofte le Royaumc,aigs auffi aux Génois qui en aÿ)ient la meilleure partifeftônant qu’elle pen loir que les Royaumesamp;Ieur conqueftes ne depwdoient pas tant des loix que de la force des armcs.Pourceeftoitilrefbludedeffendrela d’emmedu Roy: amp;nbsp;de fait y mit fortes Garni-• Ions pour les Vénitiens. Mais les Elpagnols entre autres Pierre d’Auille Collonnel de îinûnterie,4e Comte de Tripoly, RiccieMarin Neapolitain amp;nbsp;Archeuelque de Nyco-fic, Catelain qui eftoit des lêpt Gouuerneurs^ commencèrent a dreflèr menées pour en delmonter les Vénitiens. Cet ^rcheuelquc eftant Naples Ambafladeur pour le Roy laques lorsqu’il mourut, confeilla à Ferdinand fils d’AlfonceRoy de Naples defe faire Roy de Chypre.Les moyens eftoient l^mariage de luy amp;. Catherine vefueamp;d’vn Baftard ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Ferdinât auec la Baftarde du Roy de Chypre,lequel auroft pour fô droit le tiltre de Prince

de Galliléeamp;douze mille Ducats de rented que Ferdinandleréndroit deffenfeur de Chypre contre tous.Ciomme il le preparoit a la deffcnce,il fut deuancé par Mocenique.Les partiaux de Ârchcuelqueneantmoinsprenans les armes denuùSt tucrftitau logis de laRoyne, Paulin Lappc vn des premiers de la ville amp;nbsp;le Médecin de là Majefté. Cornare amp;nbsp;Benbe fon Ne-ne U cerchezamp;en fin rendes auec promeflè de vie lâuue furent tuez par Riccieamp;TriftanGibc let Chefs de la conjure.Puis les Elpagnols entrèrent au Palais Se prirent la Baftarde du feu Roy aagée de fèpt ans qu’ils fiancèrent par Procureur au Baftard de Ferdinant : lequel ils a-uertirent detout.Les Infullaires:aulfi enuoierent vers la Seigneurie Vénitienne pour luy faire troiiuer bon la mort de Cornare:fof^ant la Royne d’eferire à Mocenicque que l’arrogance amp;nbsp;auarice de l’occis en auoient efté caulê:amp; qu’elle auec fôn fils eftoit libre amp;nbsp;qu’elle gouuer-noit làns deftourber tout le Royaume. Cependant les conjurez dilpolbient de tout.Vray eft que George Contaren, leur miTquelquc empefehement jUlquesalavenuë des Galleres de Superence Lieutenant de Moceniqueslequel relfufé par les conjurez de rendre les fortereflès I e droit des à la Royne:y fait veuirMocenicque par lequekout fuft apaifé fuians les Conjurez où ils peu Venitiés au rent, amp;nbsp;y laiflà Garnifons fiiffifântes contre|outes cntrcprilcs. En fin l’enfant meurt naturcl-dc’cbTOrc. leæent ou par accident qui luy hafta la mort. La Seigneurie retira la Royne Catherincj apres me

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Livré V i n t c ï M ojz i É m é

U tîiort de laquelle les Vénitiens font portez inaiftres amp;nbsp;ligitîmes heritiers de Chypre CoiA-rne pères de Catherine ; leperéfolon la Loy entrant csbiensamp;fucccflîonsdcfesenfànsiEt \;n ont jouy par cent ans en toute liberté fons y auoir jamais cfté inquiétez h’y du Turc n’y dü jurt fur It Soldan julqucsa l’an 1570. que le Turcapourfùiuy les delpendanceS des Royaumes conquis furie Soldan d’Egypte comme à tous Princes ( melmement à Ceux qui ont Ta- “ nantageamp; les forces en main ) le droid,comme difoitBrejjne Roy Gaulois aux Romains :ou du moins faparéceSepretexte de raifon ne manque jamais pour recercher ce dÔti|s ont énuie.

S r le Soudan du grand Caire amp;nbsp;lêigncur d’Égypte pretend droit ( comme dit le Pape Pic, amp;nbsp;la mémoire des chofospalfoes le tefinoignent ) fur les Mes de Chypre amp;nbsp;de Rodes gotiidàn Àk comme delpendantes amp;nbsp;hommageàbles à la Couronne de Paleftine fur li^uelle il comrnen- Caire en E-doit par les vidoires que fos deuànciers auoient autresfois eu fur les ChrefticnsyeTujc au-jourdhuy fucceflèur d’Egypte ne pouuoit auoir foute n’y du droit riy d’aifedion a quereller de amp;nbsp;Chy'* ces'Mes.Si que rien luy fembloit empefoher la pourfuite de ce qu’on luy auoit ofté:que les tre P'*'“ ues qu’il auoit accordé à l’Ambalfodeur Vénitien qui luy eftoitallécongratulerfonauene-ment à la Couronne apres le dece?de Sultan Soulimanfônpere qui auint i 5 6 71 deuant Siget en Allemagne auec lequel il^auoient inuiolablement entretenu II Treue dé^fan I S 3 9 “ Et parce moyen feftoient merueilleufoment enrichis, Ôcacommodez leur places de tout ce qüi leur eftoit befoin: n’eftagt inquiétez d’aucuns, par le moyen de la Neutralité qu’lis entretenoient és Guêtres que les Chreftiens auoient cependant auec les Barbares. Mais Selim venant à la Couronne: L’Empereur Maximilian amp;nbsp;celuy des Perfes ayans fait treues auec luy: SialfujedifArabic amp;nbsp;autres Prouincés qui feftoient reuoltées: ne manquoit Venitîthi de défit non plus que de moyens d’entreprendre fur les Occidcntaux,delquels il hailToitplus ÎEfpagnohfur lequel il deliberoit fo venger des pertes paftees:fo prefontant nommément aflèz fouorableoccafion pour la guerre des Mores qu’il deliberoit focôurir en Grenade contre le Roy Philippe.Maisfon Conièil iil^enieufomét corrompu luy fit changer d’auis, 4,eftournant l’orage fur les Vénitiens qüi penfoient jouir d‘vn plus longamp; aflèuré repos. Entre autres lean Mique Eipagnol qu’on dit foru des luifs que Ferdinant chaflà d’Eipagne: fort rufé tant pour la viuacité de fon Eijlrit que pour les voyages amp;nbsp;trafficqs qu’il auoit foiéts en plufieurs lieux de la Chreftienté: met en auant au Turc les incommoditez amp;nbsp;déshonneur qu’il réccuoit de? cefte Seigneurie,à loccafion de Chypre enclïuée parmi les terres de fon Empire: Ihonneur amp;nbsp;rchion-proffit merueilleux qui auiedroit à tous fos fujets dé la ptifo d’icelle:Ia couftume desOtomans ^„4 quj venus à laCouroiiile de cOrhmencér leur regne par quelque haute entreprifo, afin de furpaflèr ou du moins efgaller la gloircamp;grâdeur de leurs Anceftres.Que lEmpire bafti f^f telle façon défaire à pris fi heureux progrès amp;nbsp;auancçmentfi lionnorableen la couftume d’icelle: que Chypre, comme autre chofo rte le peut mieux accroiftré: auffi rien ne le fçauroit pluftoft abaiflèr amp;nbsp;perdre du tout, que fi par vné pareflè amp;nbsp;feneantifo baftarâe^ les fucceflèurs meiprifoient d’acroiftre leur Eftat pour là jouïftànce du prefont^Oneques Prince excellent n’a rien eipar-gné pour obtenir ce grade honneur, qui rend les viuàns fomblables aux cèlcftesjen ce * que par ce moyen ils font conhnrde tous amp;nbsp;rendus immortels à toute etemitéi Que cefte occafion le rendroit plus loüable que tous fos predeceflfours,pourueu qu’il ne l^àiflàft efoou 1er. Car comme le temps fen aulfi l^occafion tourne foce, fenuolle, voire defdaigneuOef tre meiprifoe,fo reiroltc au parti contraire. Qi^ fos deuànciers auoient élfaié par armes la fuffi-fonce de tous mortels: plufieurs delquels ils auoient domté auec grand honneur. Mais quel trophée de toute gloire leur auoit efté bafti par les viéloires qu’ils auoient obtenu fur les Chreftiens nommément fon pere: lequel du viuantd’vn des grans Empereurs qui ayeefté en Occident, feftoit fait Seigneur de Rodes amp;nbsp;prefque de toute la Panoine amp;nbsp;dé plufieurs villes obeiflàntes à la Seigneurie Venitienne?Qif il fo réfomuint à combien de fois il auoit fait trébler toute la Chreftienté par la venuëamp;memorables exploits des deux effroiables ar mécs qu’il auoit fait camper pour la prifo de Vienne Bolleuerd de lAllemagrte ou pluftoft de toute la ChreftientéiQuellcs pertes il a fait foufFrir à tous IcsCÂreftiens au dernier fiege de Mal tes. Et bien que la fortune luy euft efté contraire en Allemagne : conftànt neantmoin/ert là refolution il deliberoit d’vn coeur genereux 5* inuincible de faire voirie dernier effeét de là puilfance deuantVienne,fi la mort enuieufo du cimble delà gloire: ne luy euft trâché le fil de fi beaux delfoins.Et croy que Dieu (difoit il )vous reforuant la prifo de cefte placeÔûconquefté

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

de Germainedl a laiffé,prendre a fes laniflaires Sighet amp;nbsp;Iules deux forterefïès que les Chre-ftiens eftimoient imprenables, comme pour vous appreftcrle chemin à la prife de Vienne. Puis luy auoir remonftré qu’il ne deuoit craindre aucun Prince mortel,ioir pour la paix qu’il , auoir auec les Empereurs Chreftiensamp; Periàn: loir pour les Guerres amp;nbsp;diuifions qui tor-mentoiét la France amp;nbsp;i'Èfpagne.Que îltalie diuiice à tant de Potentats,n’eftoit peur le bâder contre vnefi grande puilïànce qu^a fienne. L’Angleterre,Pologne amp;nbsp;autres ne demandoiét qu’à viure ai paixamp; font trop eflognez pour luy nuire en aucune lbrte:concluoit que la plus belle occafion fè prelèntoit de prédre Chypre fur les Vénitiens: puis fc ruer lîir Candie amp;nbsp;de Venifela nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Vierge ( ainfi appellét les Venitiés la capitallc de leur Seigneurie pour n’auoir, dilènt

Vierge, nbsp;nbsp;ils,jamais cfté prillt;)laquelleairujeôlie Ôc Rome par apres:vous ferez vray amp;nbsp;aflèurc fuccelïèur

• des Çmpq^ursRomains.Cequivouseftailedefairc,confiderélepeudcmoiens qu’ont les . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Chreftiens de vous en reculer: mefmement les Vénitiens autres d’Italie. Car bien que la

mémoire du pafle, recommande plufieurs des geftes qu’ils ont autresfois heureufement fait: celle gaillarde vigueur neanunoins amp;nbsp;le los de leur ancienne difeipline miliataire feil efua-nouye par vn fi long repos auquel ils fe font nourris j ulquts à prefent en toutes delices mon-daiaot : a briguer honneurs, a trafficquer amp;nbsp;courre nbsp;amp;nbsp;là pour fenrichir comme marchans

lt;Jli’ilsfbnt:quifait qu’il y a peu de Soldats parmy eux amp;nbsp;moins encores d’experimentez Capitaines: occafion qu’ils font forcez de fier leur iglut amp;nbsp;fèurcté de leur Seigneurie, à la Foy des eftrangcrs qu’ils foudoient pour la conduite de leur guerre. Dont pourroient ils au refte trouuer la grande prouifion de viures qui leur fera neceflaire pour dreflèr armée contre la voftre $ D’où viendra tant d’argent qui leur faudra pour fuuenir à tant amp;nbsp;tant de frais qu’ils y feront contraints de fairc?Ils ont eu loifir amp;nbsp;moyens d’amaflèr de gratis deniers depuis qu’ils ont changé la guerre à la paix: les particuliers font riches qui aideront au public: ils ont de grâds reuenus,plufieurs Doancs,gros péages amp;nbsp;gabelles. Mais tout celaamp; beaucoup d’auan-tage felpui^raen peu de tempsToint qu’ils font grans def^ens à la confcniation de leurs places,entretic de leurs Olficiers,empefcher que leur ville ne fo face terre ferme, amp;nbsp;autres occu-rences qui fo prefentêt d’heure a autre. Qui me fait criore puis que les terres de leur Eftat corne à l’Efpagnol ne font jointes: Ains fort foparées les vues des autres : Que leur trefor n’efl fi ^rand qu’on chanty. Au rebours tous moiens vous abondent, toutes chofcs vous rient,amp; ne refte qu’vn ferme propos amp;nbsp;coufageufo refoluuÂi d’cxecuter ce qu’on vous pr0pofo:chofo ai-foe fi vous rêtreprcnez.Ils fc pourront liguer auec quelques vns des Princes Chrefticns:mais • telle confederation n’cft jamais duraljle, tachant chacun à foire fon proffit: loint les deffianccs qu’on voit i^aiftrc à tous propos parmi tels colleguez.

Le Turc s'arreftant à ces remonftrances amp;nbsp;auyes qu’on luy fit entendre d’ailleurs , de^e-Refponce vn Chaoiis ( ceft à nous vn Heraut ) auec le Secretaire de l’Ambaffodeur Vénitien pour des Veniti- demander Chypre,amp; en cas de refus leur dénoncer la guerre:que les Vénitiens en fomme preens au Turc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;redition de ce qu’ils dirent tepir par droit de fucceffion amp;nbsp;juftement. Au forplus

• ne s’eftonnerent des menaces Turquefques tant pour auoir efté auerti de leurs menées ( comme chofos preueucs esbranlent moins le cœur des hommes^ effie pour lefpoir qu’ils auoient de rendrevaigs les efforts ennemis.Quant à fauertiffoment, ils lauoient receu de Conftanti-Vcniücnne. no]#ifc:amp; par vn prefoge qui leur vnit le 15. Septembre, par lequel ils foupçonnerent que leur repos ne foroit de longue durée. Ce fut que fur la nuiél le feu fo prift. aux poudres de lArcc-nac pour grande que fuft la dilligence à les garder.Si qu’en vn moment 5 o. Cacques brufle-Brulemcnt. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;injpetuofité que toute la ville en trembla: trois Tours en furent abbatues où egt;

ftoient les poudres amp;nbsp;y eut tel effroy que tous s’eftimoient comme perdus. loint que peu au paraiiant on mit vn liuret en lumière predifont que ce jour y auroit des tonnerres amp;nbsp;foudres fi effroiables que tous j^s cdiffices femiroiét par terre. Le nouùeau mur de Muran où Ion foit le verre à vn mille de la ville fuft mis bas,fors du cofté de Mura amp;nbsp;tout le monaftere des Dames de Ccleftrin toutes lefquelles ( fors vne qui mourut) en furent mutilées.Aucun vaifleau tou-tesfois n’y fut bruflé fors quelques vns d’enfondrez. Toutes les verrieres de Muran rompues amp;le fcnngrâd qu’5 fouît de Padouë,Treuife jufques en Iftrie amp;nbsp;Dalmatie. Si le Senat n'euft mis quelques mois a^int 800. Cacques de paudre en cinq ou fix forts de pierre couuers de lames de plomb en diuers endroits: la ville qpft veu fon extrémité. En mefine temps le feu fo prit ne fpait-on comment à Conftantinople où il brufla infinité de maifons. Auffi les Mofoen uittes

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LIVRE V I N T C 1 N Q^V I E M E. i

uittcs bruflerent toute la poudre que le Turc failbit garder à la Tane fur le Flcuue Tanais amp;nbsp;y Préparatif» mourut grand nombre d’hommes: La dilligence de pouruoir à tous inconueniens fut de pre-parer amp;nbsp;enuoier tout ce qu’ils jugerent necelïàire pour fortiffier Trenitc Tamalle premieres le que ter villes de Chypre au jourd’hui nommée Nicofie qui ed la principalle amp;nbsp;Famagofte la plus «-ehe pour le beau port qui y eft. Cependant auoir Içeu les préparatifs de l'Armée naualle du Turc amp;nbsp;des exploits que failbienr fes gens en lllirie amp;nbsp;Dalmatic: amp;nbsp;que ja. Bernard Moripetre Chef des leurs y elloit mort: y ordonnèrent pour fucccHcur Fabie Canat : amp;4îrcnt toiÿ:e dil-ligence d’auancer leur Armée de mer. Cependant ils arrellercnt tous les Turcs en vn lieu de Venilè,amp; lêllcrcrent leurs biens du lean de la Seigneurie :pource que le Turc en auoit autant Turcs amp;nbsp;Ve faid aux Vénitiens traffiquans en lès terrcSjSc auoitfait arrefter François Barbare leur Ambaf-

ri nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ir- gt;nbsp;r \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ii. A icftcznvnc

ladeur n’eltans permis a aucun de lortir qû aucc la garde. Puis aiant donne laRiargêde 1 Ar- part sX d’au-mée de mer à Hierolinc Zian le 2 j. May luy mettant Ibllennellement l’enfeigne laint Marc en main fuiuant la couftume: luy comanderent le preparer au pliiftoft pour le voyage. L’Ef pagnol aulïî arma fes Gallcres a*ilquelles lè joignirent quelques vailïcaux Génois pour le (e-cours Vcnitien.L’armée Turquefqug neantmoins prit la route de Chypre delcouuerte au pre mier Juillet pres Paphos. Dont auant les Turcs mirét toutes leurs forces à terre à SafllR^ lâns aucun empefehement encor qu’Allor Bâillon fut d’auis de leur empefeher la delccnteSc les principaux de Nicolie qui prelènterenr Requefte à ces fins. Mais Nicolas Dandule Gouuer-neur amp;nbsp;Horocas Collateral ne le permirent, veu le peu de gens qu’ils auoient amp;nbsp;qu’il ne falloir d’elgarnir les places. loinét qu’il y auoit _jo.millc jufques aux ennemis amp;nbsp;amenoiet pour exemple que force Paluicin fort eftimé pour IcWrs par les Vénitiens au fait de guerre auoit eu mefmes auis au Senat de Venifè.Les Stradiots (ce font chenaux legers amp;nbsp;auant-coureurs)qui Nicoficaf-cftoient à Saline fe retirerent fous Roques à Nycofie,dcuant laquelle comparuft partie de ^cgé. l’Infanterie Turcquefquelàns43anonn’y Cauallericle 2. luillet qui donna cœur à Palaflè Fanécn de fbrtir dcffusjmais il ne fuft creu, amp;nbsp;le lendemain le refte y vint canfper amp;nbsp;cinq ces chenaux Turcs tirèrent vers Famagofte pour fè fàifir de paflàges Se garder les fèconrs amp;nbsp;vi- , ures d’entrer en Nicofie.il y pouuoitauoir lors ij. cens hommes de deffenceltaliensj Grecs • amp;nbsp;infullaires : mais la pefte qui y auoit commandé par-auant y continuant en auoit ja emporté beaucoup. Leur Cauallerie eftoit de cifiq cens Stradiots ôe quelqfte Cauallerie des Bans amp;nbsp;tiere bans amp;nbsp;nombre de volontaires. Les Turcs auoiét4. mille chenaux fix mille laniftài-res,amp; 2 5. mille autres Soldats.Le pauillô du General Muftata Baftà eftoit fur les mots man-lt;lians,amp; là contre fopinion des Infulaires creuEns y trouuerent eau douce qui les acommodî fort/eftendans jufques à demi quart de lieuë de Nycofie fe prefentans aflèz |^ur attirer les afi fiegez à l’efcarmouche lefqucls furent empefehez de fbrtir pour vn temps : en fin y eftans tué leurCollonel d’Infanterie CortA Macédonien le coiflmandement de ne fbrtir fut plùse-ftroittementpubhé amp;nbsp;entretenu: quoy voyant les Turcs dreftèrent leurs Caualliersjtréchéesj Aprocbcsamp; terrafes amp;nbsp;Icuées auec vn fon au mont S. Marfne efleué en baterie auec vue incroiable dilli- baterijs de» gence qu’ils continuerenrjoin-Tg«: nuiôl:,nonobftant les Canonades des affiegez: d’où ils corn-mencerent la baterie fur les maifbns amp;nbsp;courtines de la ville. Ils en dreftèrent vn autre à fàint • George de Magnane dont 4s tiroient aux maifons amp;nbsp;deffenees.' Le 5. au ccRtftau Mjjgueritè entre les forts de Confiance amp;nbsp;Po*docataro,amp; le 7. fur la colline du mont Tomandie : de la ils firent leur aproches jufques à la contr’-efearpe pour batte mieux la muraille amp;nbsp;vis à vis des quattrebaftions de la ville firent 4. autres forts à 50. pas pres des murailles, amp;nbsp;par quatre jours bâtirent dés le matin jufques au foir les quatre forts auec fbjxanteCaftöhs fans relâche, fors trois heures fur le midi pour refrefehir le Canon à caufè de la gràhde chaleur qui eft là. ti ' Mais voyans les coups vains,dont les balles fengrenqjent dans le terrin mol: fè mirent à pion-ner efleuant des terraffes d’vne merueilleufe hauteur. Si que nonobstant les Canonnades vin-drent à la Contr’-efearpe par trenchées dont ils jefioient la terré contre Sedans le fofte de la ville endommagcaiLs fort ceux qui fe prefenterent à la nwraille. Leifrs forrs efioieilt bien fofi . ,. fbiez bien flanequez amp;nbsp;fafeinez de tous collez des fafcihes que la Caùàllyrie a^oj^oit:pour-ucus de bonnes côtr’-efearpes amp;nbsp;autres hynitions neceflàires qui j^s coutiroient des Canonnades Se coups d’harquebufe des affiegez.Su jce ils dehbererent abattre leihaut des Tours fur-quoy vnc faille fut refoluë de mille Fantalfins côduits par Pioneiï Se Albert Scote.' Sonic Je» : Plaifâtin lefquels fbrrirent le 15. Aoufi fi refblument qu’ils gaigncrentde'ùx fortSjinettans en

teleffroy

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L'HISTOIRE DE FRANCE.


Aouft,


' tel effroy tout le camp que fi la Cauallerie les eu ft fuiui amp;nbsp;donné en flanc au chaut du combat comme ils fateendoient, l’ennemi euft receu vnc merueilleufo perte. Mais ponrcc qu’on n’auoit efpoir qu’é la Nobleflè:on ne la voulut fouffrir dehors.Si que l’ennemi fo reconoifiànt tourna telle fi furieufoment qu’il mit les Chrelliens en defordre ; cent furent faits prifonniers les Chefs tuez amp;nbsp;plufieurs y demeurèrent, le refte fo retira en ville: occafion qu’on ne permit plus aucune fortie:fi bien que les Twres firent de la en auant ce qu’ils voulurent, amp;nbsp;les batti-renten tant tk fortes par 45. jours amp;nbsp;notammctaii 15.aflàuts qu’ils leur liurcrent:que de i cens ne leur en refloit 'ÿ 00. hommes de deffencc. Auec cc toutes munitions mefinement la

poudre cômenpa à leur faillir. Occafion qu’ils enuoierent à plufieurs fois à Famagofte amp;nbsp;à la montagne faire entendre leur neceffité par lettre chiffrée.Mais l’ennemi garda û bien les pafta-• ges qu’él priiÂous les mefiàgiers fors lean Baptifte Colomb qui retourna fans proffit, amp;nbsp;leur • monftroient les Turcs les lettres furprifès: afin que defêfperez de focours ils fe rcndifîent fans Aflant furi attendre îextremité laquelle fo prefonta le dernier Septébre,auquel les quatre premiers Chefs entreprindrent d’enleuer chacun fon fort amp;nbsp;mettre tout au ^1 de felpéc. Ils commencèrent dés lepoint du jour,amp; firent tant par rafrechiffoment d^foldats que le Baflà de la Carmanie forÿ. vif fort de Podocataro prefque tous les Grecs amp;nbsp;Italiens y cftans morts hônorablemét; ft d^aiTaut?' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;empefcher Horacas auec fes frétés amp;nbsp;le Capitaine Palaftê fuiui de plufieurs autres

(qui tous y demeurèrent) que l’ennemi fécouru n’eiftraft par la,dedans là ville auec telle furie amp;nbsp;fi fonglant carnage qui dura par fix heures,qu’il vaut mieux fen taire que de n’en dire affoz. Voire que ûns la venue de Muflafa qui promtft la vie à ceux qui fairroiét les armes ( chacun combattant encores CS rues amp;nbsp;cantons de Iwille comme ils fo pouuoient rencontrer: ) Les les itaUcns Turcs n’en euffont pris vn foui à merci. Cela fut le moien à 2 5. ou 30.. des principaux de fe 'TTfPopulace. Prefque tous tiennent qu’outre les fautes cy defiùs commifos en Chypre' dc n’auoit cmpcfohéla defoente à Salines par 2 5. milles Frmjeomates qu’on y euft peu Ic-amp;priie dc per Scfairc voiir en bataille fur les monts aux ennemis:auec autres forces qu’on y euft peu afi Nicofie. nbsp;nbsp;f^j^bler : ôc le peu de faillie qu’on fift à Nycofie dés le commencement : qu’on euft encores

• peu repouffor l’ennemi auec la Cauallerie qui eftoit en la ville,monftât à j o o. Stradiots outre les bans amp;nbsp;riere bans,amp; les volontaires qui faifoient le nombre de mille tous bons hom-L’enrrc-vil- plufieurs autrefmoiens eheuaux:dont on c^ft peu accommoder les harqucbuziers.Ec le amp;nbsp;mur difoiit quc d’Andule ne fe feruit pas d’vne commodité qui eftoit en villc,fpauoir d’\ n large en uns apUenc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;depuis les muts jufques aux maifons de la ville où il eftoit aifé de difpcfer bô-

pomeria. fne Cauallerie à vn befoin amp;nbsp;troupe de lÂrquebuzicrs pour donner en flanc à l’ennemi. On dira que les faufcs faites font aifées à remarquer. Il ne faut pourtant fen taire, puis que les premiers dc la nation qui a failli les remarquent. Ioinôl‘que fi nous auons efprit nous enfâgirons en mefîne ou fomblable occurrence par la faute d’autruy fi elle nous eft donnée à entendre. Autremet fi les fautes des premiers nous font cachées : mille erreurs fur mefme fujet ne prof-fiteront de rien amp;nbsp;viurons lors corne belles 13ns difereuon. Non foulemantau feit de la guer

Nicofic,

Confcil en l’Armée na-uaile du Turc fur la Batailc.

rezmais aulfi eu la Politique amp;nbsp;és autres affaires particulières arhancun.

Chrcftiens

Muflafa auoir laifïe4.mille Fataflins amp;nbsp;mille Chenaux pour garnifôs à Nicofie fous le goii iiernei^t de Mifftafer fvn des principaux Chefs: tira droit à Fagiagofte. Surquoy les Turcs auertis quel Armée uauale de s Chreftiensvenoit reloluë tic les charger: Aly General de mer qui auoit quatre cens vaiffeaux entre lefquels y auoit cent foixante Galleres bien pourueuës êc fournies de. cent bons hommes chacune.Soixante Galeotesjtrois Vénitiennes amp;nbsp;fix Mao-ncs a porter viures, autant de palandres pour les chenaux, dixhuit grolfes naux marchâ-des amp;nbsp;le refte Caramulâls : n’eftoit d’auis de prendre le hazard.Mais l’opinion de Muflafa fut fuiuie qui dit que fe feroit contre la gr^deur amp;nbsp;Majefté de l'Empereur s’ils refufoient le cô-Armée de bat. Promettant à tous que la libéralité du grand Seigneur les reconoitroit chacun félon fon ‘ mcrite.Lors tous les efclaues Sgt;c autres inutillcs au côbat mis à terre pres Famagofte où tous re rompe amp;nbsp;feftoient ja rendus: amp;nbsp;fapreftant chlt;un à fon dcuoir:enuoierentdeux Nauires au Cap Saint cCcûchcz Euphanilt;^ilt; anciennement le promontoire Acmas amp;nbsp;de la plus outre pour prendre lan-idy. gue du deflèin des Chrcftiens. Mais auflî toll qu’i^ feeurent qu’il retournoient chacun en fon Armée de païs:aucc viie joyc incroi^le reprenans les cap amp;nbsp;autres lailîêz en terre ils leuerent l’ancre qucfqüè'ft feziéme Oélobre. Pyaly prenant la route dc Âonftantinople amp;nbsp;Haly de Rhodes emmenant retire char- fe fleur dc la jcunçlTe Cypuottc ttcfors amp;nbsp;infinies dclpouilles pour prefenter le tout à Selim gée de butin nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gÇ

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LIVRE V 1 N T C I N 1 b M b.

Zi Mahomet le principal Balcha y auoit entre autres vn grand Nauire chaîné de diuers bu-unsjou cftoient aufli les poudres amp;nbsp;vnc Damoifèlle entre autres laquelle eftimant le péché de captive qt« mourir volontairement, moindre que le mal amp;nbsp;deshonneur de tomber entre les mains des vidorieux: Et plus grande loüange de mourir auec honneur û chaftete gardée: que de viur(*dgt;autrcs deshonnorée en feruitude perpétuelle: mit le feu aux poudres qui bruflereut tout fors 5 où «i“«' ôquot;. Turcs efehapez à la nage pour en porter certainesnouifelles.Semblable à la Grecque Hip- amp;nbsp;nsj,e. po:laquelle le voiât és Nauires de lès ennemis aima mieux le précipiter en l’eau ^ue d’eftre vi olée.Comme fit Digne belle par excelléce en Aquilée:laquelle voiant les foldats d’Atile Roy des Huns rauir, violier,amp; renuerlèr tout:aima mieux lè précipiter d’vne Tour de là mailôn au fleuue Natilbn: que de pratiquer la mercy des vidorieux. Vray eft que ces deux ne perdirent que leur vie amp;nbsp;celle cy auec la ficnne celle de plufieurs centaines d’autres. MaS fi aAa elle là loüange d’auoir afranchi par vne ü prompte mort, la vie de tant de perlônnes qui aurremée culïènt velcu plus que miferablcs en ce monde.

Quand à farmée de mer Chrétienne amp;nbsp;du deuoir qu’elle fit poiif deliurer lllic de la fiîr- uaiTca« * ce Turquelque, voyci corne le tout lè^ortazLes Vénitiens mirent la leur les premiers ciyner. Cbreftiens Puis fElpagnol leur enuoialôus lean André Dorie ó'o.Galleres bié equippées amp;nbsp;fournicstle tout le befoin. Le Pape à mclme elfcdt en arma quelques vues, aufquelles le joignirent celle du Duc de Florence fous le cômandemem de Marc Anthoine Colone: Ez deux arméesy a^ uoit plufieurs perlônnages fignallez tant pour la Noblellè de leur race que pour la rare vertu dont ils eftoient recômandez au fait miiiitaire,nômémentauec André Dorie eftoit Alüarc Bacian ,Iean de Cardone, amp;nbsp;Afeague de la Corrft en la foy vaillance amp;nbsp;pratique duquel lèuroit fort le Roy Phillipe.Partis de Meftinc amp;nbsp;atriuez à Otrâte,fc retirerétfur la fin du mois precedent au port de Sude ( jadis Amphimalée en Candie) amp;fe joingnirent à l’armée Vénitienne. Ce fut là qu’ils mirent en »^liberation fil falloir aller lècourirChypre.Les Vénitiens amp;nbsp;j^^ifons Itallicns conclurent au lècours,mais Afeague pour Dorie amp;nbsp;les Efpagnols,dir toflthaut Zi de- qui empef-puis le fit rédiger par efcript:qu’ccor qu’ils ne füllet venus qu’à celle fin amp;nbsp;que c’eftoit la plus belle amp;nbsp;loüable entieprife qu’ô fçauroit fàire.Si eft-ce qu’il eftoit d’auis que premierquehmS. jç charger cerà fexecuuô d’icelie,on feuft alfeuré de deux chofcs,la i. de ÎEftat Zi dclïeins de fénemji: VArmee^ £t à celle fin îon depefeha 2 .Galleres vers Chypre pour predre lâgue taf de ÎEftat de Chypre queXfe-quedeîArméeTurquelque.La a.fçauoirfEftat de l’armée Venitiéne, d’autât que de jour à courirChy autre ils eftoiét auertis du deffaut des viures amp;nbsp;lôldats qui y maquoient.Afin mclme de doner ' plus de cœur aux autres de bié fairc:Il dit luylèmbletton qu’on reuifitaft tous les vaillèaux Reuctædc lt;lc îarmée Reaile Zi vouloir que le General des Alïbciez,lès Lieutenas Zi autrft mébres Ibuf frilïènt le mclme en leur endroit.Mais que*voiât côbien lentemét les alliez rafrelchilïbiêt leur Armée tormentée de pelle Zi dilette €e viurcs:auoit dit qu’Â ne pouuoit arrellcr là, plus haut que de ce mois de Septébre:Lcqucl terme encore qu’il feftimaft plus long qu’il ne falloir, Zi Septembre qu’en 8. jours on pouuoit aller de Candie à Chy^re:ncantmoins il fatedroit leallemét Zi non % plus pour la charge qu’il auoit .delbn Prince de retourner lôn Armée fi autre occafion ne le prelèntoit. Surce il enuoia les 2. Galées pour elpies. On ne fill monftres néanmoins que 15. jours apres la rcmôftrancc:amp;gncores auec telle ruze que pour faire croiftre le nobre d«i^ Soldats qui desfailloient le General Vénitien auoit ( dit il ) tellement dilpofè fes Naux elquifs Zi Galleres que le lôldat le pouuoit aifèment tranlportcr d’vne en autrc;amp;: que de luy il auoit fait voir à lœil toute lôn Arxmée aulfi belle Zi bien fournie qu’on en Iceut délirer d’vn tel Roy. Et corne il vilîtoit quelques vailTcaux Venitiens,il vit à clair deffaillir la 5. partie de la Chiorme vogueurs,matelots amp;nbsp;homes neccllaires à la marine:melme qu’ô auoit fait palîèr plufieursma-telots pour lôldats.Si qu’il n’y en auoit vnclèulle qui pc^ft fournir en lôldats,en matelots,cent hômcs.Partant lôn auis eftoit qu’auât toutes choies on raffrelchill amp;nbsp;armaft bié à point toutes les Galleres Venitiénes .Q^ cela full fait par d’autres que les Capitaines qui auoiét la charge d’icelles:amp; làns les pillottes Zi Mariniers qu’ô auoit mis amnôbre des lôldats à la rcueuë. Puis qu’ô allait refolumét charger l’éncmi.Les 2 .Galeotes elpies n’outrcpallèrétfille dtf S^arpâthe où quelques Grecs leur dirét que fénemi au^it réduit les Galleres à i tfo.Lcs Venitiés toutes fois ne prenoiét ces railôns en paicmët,alleguâ^e deshôneur q les E^gnolsacquetxoiêt ; ,Si venus fi auât ils fe retiroiét à la vcué de fénemnâns îauoir veu enface.La hôte, d’aiiqir tât cô-lümé d’argét fas aucun proffit.Le dômage euidét Zi infinies incômoditez dôt ils .çiwrgerôiéc

Dd

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L’HISTOIRE DE FRANCE.'

^es Vciïr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Tcncmi reliât le plus fort fur les Venitics,ils l’ccouragcroicr par viie rat foudahic

tiens aux rctraittc de les fuiure amp;nbsp;enuahir les terres fujettes aux Roy d’Elpagnc. Qi^i’aii relie ils ne phnF ^ouhTfc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lureux. Car encor que lenobre des gallans homes qu’ils auoict amené loir eklar-

la'^^ci par la difgrace d’vne pelle: Jaqlle caulée par le châgemét de fair 8c de la nourriturcjcn auoit bataille, enleué plufieurs millicrs:amp;que lèmblablemét les viures leur foicntaccourfis:!! leur relie allez neanmoins pour fournir à la bataille, qui ne peut élire que Ibudaine courte li tous y marchent d’aulu bon pied qu’eux. Marc Anthoinc Colone fur tous fiff ecHcnnoit à celle refolu-LeGradedc tion, lôit qu’il vill Ics forces ballantes à cell effed: ou que feguillon d’honneur le pouflbk all delîr d’vne gloire immortelle qu’il penlôit le moiennerpar vne tant fig,nallée viéloire que 1« cîi^fl celle la, en^aquelle il fe promettoit le commandement fur tous les Chelz comme Lieutenant des chref- Ju Pape: non moins que s’il y eull enuoié vn Legat ou Patriarche: encor que André Doric deballit ce point d’honneur : ne voulant reconoillre aucun fur luy ne fes troiippes. Dorie nc-Arracc ^ntmoins û accorda en fin les batailles ordonnées demanda la pointe. Ainfi le dixlêptiémc chreftiéne. Septembre auant jour firent voille en nôbre de cent quarante Galleres, vnze grolîès Naüx amp;nbsp;hui^auires marchans:le lendemain ils raderent auOamp;nal d’entre Rhodes amp;. Scarpantc atteil-dÂis des vailïèaux les moins legiers, lefquels venus ils palTerent vn peu plus outre 8c le garèrent près terre ferme. Ayans ainfi finglé trois ;oiy;s de bon vent: la tempelle les fit arrellerà FroidesEaux où Dorie mit derechef fon opinion en auant,augrty qu’il fut de la prilê de Nico-fie:Et quel’arméc Turquefque n’elloit moins forte que le premier jour fexculânt fur le foiblc élquipage des Veniticns.Le General delquels y conlentit voiant la làifon fi auancée Comme aucuns ont lailfé par eferit, concluant à qiielque autre deflèin amp;nbsp;nommément,à la finprilë de Negrepôt. Ce que Dorie contredit pour ellre le lieu trop auat én terre ennemie, leur Armée difcômodée de tout 8c laquelle pourroit ellre enclolè en fArchepelague d’où îls nelçaurôi-ent lortir làns combattre l’Armée ennemie.Concluoit plultell d’entreprendre fur Durazo OÙ Caltro-nouo où ailleurs fur la Morée:furquoy fut rclbluquc f Armée fe retircroit. Ainfi le lendemain arriuerciit à fille de Scarpante au port de Trillan où Dorie requill auxLigues que

* nbsp;nbsp;nbsp;làns aucun interell de leur amitié,il luy full loifible de partir auant les aiftres: délibérant Ib re

arer par f Archipclague, 8c tirant la routte des Illes Zante 8c Cephaleriie aller quérir la Sicile dont il clloit parti. A quoy on luy fit entendre qfetoùs defiroient aller de compagnie julquês à Candie, 8c de la à Zante d’où chacun le pourroit retirer où il voudroit : ellantà ctaindre

• ( difoient ils ) que fi fennemi Içauoit^leur d’esbandade, il n’enuoyall fur la queue les cent Galleres qu’^ auoit prelles au deshonneur de tous 8c domage particulier des plus malheureux . En fin apres plufieurs parolles piquantes les vns aux autres nommément de Colone vers Dorie 8c Charles Dauallos: Dorie promit de les accompagner pour tout le mois. Ainfi le vint-lêptiémc Septembre tous prindrent la routte cfe Candie, où allant Colîône perdit deux Galleres du Pape qui furent enfondrées par fimpetuofité des vents. Arriuez à Candie Ä Comte le General de f Armée Realie print conge de fes alTociez auec toute courtoÿfie reciproque de Martine- du moius en aparcncc, pour tirer à Melfine port de Sîcile'où ii'ramena fon Armée entière. guemort. . Entre lesÿlus remarquez de f Armée Vénitienne mourut en ce voyage Hyerofme Com

te dalt;Martincngue qui auoit ellé enuoyé par le Senat ^Fama^lle auec authorité 8c charge Punition de d’y mener trois mille hommes combattans de renfort. L’armée de retour à Courfou, fut en-æA?méç joinél par le Sénat à Augullin Bàrbadicque de def apointer de toute charge Hierofine Zian Venier Ge- Scnatcur 8c le mener prifonnicr à Venilè: au lieu duquel fut mis Sebaftien Venier lors Gourerai de nemeur à Corfou. Plufieurs racontent maintes 8c dîuerfos occafions de ce fait, attribuàns A v^nhiéne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;defcentc en fifle 8c la prifo de Nycofié: tant y a que la punition des Generaux mal

heureux n’a point eft^ particuliere aux Cartageois. Car il n’y eut one nation qui ne reCêt-chafi: le Chefd’Armée pour le defàftrc auenu en ÎEfiat quad il ne fopouuoitcouurir d’aucun ficn notable deuoir pour obuier à tel inconuenient. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

L’Armée Vénitienne cependant,ne demeuroit oyfiue à Corfou-. Car comme aucuns d’E-pire, awJJurdhui Albanie eurent perfuadé les Vénitiens d’armer trois mille Fantaffins pouf prendre le fort de la (^ymere que trois cens Xiircs gardoient 8c donné oftages du bon de -uoir qu’ils y promirent ^re:lesChreftiens fuiuis de milleGrccs qui le joignirent à eiix aflàil-lirctfi refolumét leRocherSc leCollau duCnafteau que les cnemis hors d’elpoir de focoùrs, fabandonnerent (ccoiilanslanuiél par vn vallon pour fen fuir fils n’eulîcnt eflcz fuiiùs 8c plufieurs

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LIVRE VINTCINQJIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i8.

pluficurs d’cux taillez en pieces. Ceux delà Garn ilbii Tu rquefquc de Nouocaftro cependant, furprindrent deux Galleres Sc’lept vaifleaux Vénitiens qu’on enuoyoit pour la deffen-cc du fort du Cataro.Surce Quirin Lieutenant de celle Armée de mer auec vingtquatrc bon« nés Gallcres vint à la Morée pres le Golphe de Marine où il afliegea par mer amp;nbsp;par terre le fort bafti depuis deux ans pour falïcurance dupais, Sife^ranlafi bien à Canonnades qu’en cinq heures il l’emporta; y fàilânt mourir cinq cens Soldats : ralâ le fort duque| il emmena à Santes vingtquatrc grolïès pieces de fonte. Auec cela depefeherent Marc Anthoine Quirin deux mille ’ auec quatre grolïès Naux Setreze Galleres qui portoyent deux mille Soldats dellitepour ra- Fantafins. frclchir ceux de Famagolle où ilarriua en neuf jours amp;fceut par AllorBailon combien ils elloyent preflèz par îenncmy( qui auoit huitGallcres au port deConllancc o* il an^it ba- • jfti vnfort pour cmpelcher fentréc en la ville aux Infulaircs: ) qu’il pouuoit emporter ce fort pendant qu’il lortiroit pour abatte la Tour que le Turc auoit drelïee ; le tout relôlu, Quirin furprint les Turcs endormis,prit vneGallere, en mill trois à fons amp;nbsp;les autres en fuitte.Ccpen-dant qu’Allot forçoit la tour où il tua quatre cens Soldats amp;nbsp;en tira deux pieces d’Artillerie.

Ce fait Qmrin print les plus riches*marchandilcs amp;nbsp;toutes les bouches inutillesàdgt;^er re pour les mener en Candie où failânt voille vn peu eflongné de Famagolle il le rua fur quatre Galleres amp;nbsp;vncNau qui portoyent buit cens lanilTaires amp;nbsp;lôixante mille pieces d’or amp;nbsp;deux Caques pleine d’Alpres q^i’on enuoyoit de Conllantinople pour la lolde des aflîegeans.

Le vingteinquiéme Auril les Turcs en nombre de deux cens mille hommes pour lelpoir du butin de Famagolle qu’on dilôit beaucoup plu^ grand que de Nycolîe : campèrent deuant la ville au lieu qu’on dit Pome d’Adam,ayant planté au bout d’vnc lance la telle de Dandulle Gouucrneur de Nycolîe par le commandement de Mullafa pour d’auantage les ellonner: drelîerent leurs plattes formes, trenchées amp;nbsp;autres préparatifs de batterie qu’ils auançoyent Armée du auec vne extreme diligence par faide de quarante mille pionniers deuant que fArmce Chre- J p llienne arriuall, comme le bruit clloit. Le Capitaine Goet mort, la charge de îArtilIeric fut mag^oßc. donnée à Nellor de Marunengiu;, Surce trois cens Cytoiens auec autant d’harquebuziers sailédes Itahens lôrtircnt fur^ennemi,mais vne partie y ellant demeurée auec peu d’elfeél on delfendit affiegez. leslâillics àfaduenir. Le dix neufiéme May le Turc commence dix fqfts pour la batterie 5e Icptante quatre pieces. Dont quatre BafiIiqiTes elloyent d’vne delmefurée grandeur amp;nbsp;prenoit cel^^urie (apres auoir bien battu les maifons de ville amp;nbsp;fort endommagé les habitas) depuis la porte Limillè, julques à L’arcenac. Etlbudain les breches jugées raSonnables ils donne-rent lalîàut en cinq endroits des Bafiliques auoycnt battu la Tour Nappée amp;nbsp;t^^nte trois Ca- cinq en-nous la porteLimilfe, dclfendue d’vn haut rempart amp;nbsp;d’vn bon Rauclin où Farrella le General Mullafe:Et afin que les alTiegez ne ré^aralïènt les brcches:llt;ÿ Turcs auoient fi bien flaneque leurs rampars que les harquebuziers qui y elloyent accommodez endommagèrent fort ceux qui le monllroyent aux remparemens. O ccafion çpie lean Marmorie ingénieux pour les cou-urir: drelfa des tables amp;nbsp;mantellens dailies appuiées de cheurons entrauerlèz pour mieux défi * rober la terre à ce necelfairc. Mais comme il fy mpefehoit, vne balle l'emporta de ce monde au grand regret de tous. Voyans donc les Turcs auoir allez rempli le folfé de «rre amp;nbsp;fait chemin efgal pour aller au ramplk ils fi»ent vne porte à leur fort. Et afin de n’ellre veuz lortans de là: ils drelïèrent aux deux collez des delFences de cheurons entrauerlèz continuez julques à la muraille le to ut a felprcuue du Canon pour ellre armez de claies, facincs, terre prelTée amp;nbsp;lacs pleins de laine,cotton amp;nbsp;telle autre matière amortilïànt la violence du Canon. Ainfi le rendirent Maillres du Rauclin, du Rampart Nappée, d’Andrutic, du fort du cap Saint, de la Courtine forterelTe du haute par le moyen des mines qu’ils y firent, auec vne diligence amp;nbsp;indullrie grande. Les alfiegcz voyans les rampars perffus : eurent retours à toutes fortes de feux artificiels qui endomagerét fort îennemi : outre le pris d’vn Ducat propofé à tous ceux j qui aporteroiét vne de ces balles de laine.LcSeigneur Magie Cheuallicr amp;nbsp;ingénieux auoit la i $ 71-charge des côtremines auec lelquellcs il efuata trois mines duTurcLe 21 .luing le^Turcs mi- Aitaut rc-rét le feu à la mine de la tour du haute amp;nbsp;foudain Giambelly fut ordoné pourfaflaut auquel il pouffé, alla auec vn grâd nôbre de foldats fi furieulèrflét que fäsPierrc des C3fcs, Nellor de Mattiné-gueamp; Allot Baillofuiuis de pluficurs autres,lalkille clloit perduc.L’énemi repoulTéauec gra de perte pource que lalfaut auoit duré cinq heures, à la rcueuë des Chrelliens cent y furent defirez: amp;nbsp;pluficurs d’eux par la faute de ceux qui ne Içauoyent pas lancer les feux. La nuiél

• nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Dd ij.

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luing. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

’ nbsp;nbsp;’ fuiuante lettres leur vindrent de Candie les afïèurant que l’Armée de mer faiianç'oic pour les

fêcourir, mais cen’cftoit que pour leur faire prendre cœur: la furie du Canon continua fàns celle contre laquelle ils ramparoyent denuiét les breches déroutes matières pour ri* ches quelles fullènt. Le vingtlcptiéme luin, les Turcs mirent le feu à la mine du rempart quifift telle ouuerturc qu’elle defêouurit tous les Chrcltiens alTiegez. Mullafa prelênta* uoit ja dilpof» tous les gens pour falTaut nbsp;nbsp;pour les encourager leur remonftra qu’à ce jour

fîniroyent leurs trauaux amp;nbsp;les alïcuroit du pris de leurs vidoires palTces veu les fors des cn-nemys par terre j le nombre de Chreftiens fi diminué ; la faute qu’ils auoycnt de toutes

Remonitra- cholcs. Que fhoiineur n’y lêroit moindre ayant la pofterité cefte journée pour jamais re* ral^Ti^quot;'^'que poury paruenir il falloir vaincre cefte ftulc journé. Que la for* pourcncou- tune qui n’abandonoit aifèment ceux quelle à vne fois courtifte : leurdonnoit les moyens fôFdaVs^àr- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ceux la meftnepar lelquels ils auoycnt afliijetty le Royaume de Chypre, aflàuoir

-Haut. vn cœur généreux amp;nbsp;conftammant relblu es plus hautes amp;nbsp;dangereulès entreprilês comme eftoiteefte ty. La honte que ce leur lêroit fils eftoyent forcez à delfnordre la ville qui lêul-leiefton en toute fille par ceux qu’ils auoycnt tant battus amp;nbsp;qui lônt aujourd’hui aux derniers aboys. Qften tout cas il valloit mieux mourir en combatant que dénigrer tant Ibit peu celle vertu qu’ils auoyent receuë comme heriftge de leurs Anccllres auec vn tel Ibupçon de coüardilê.Q^’ils combatoyenr juftement pour retirer ce qiie les Vénitiens auoyent lou-ftraid à leur Empereur, lequel Succelïêur des Soldans du Caire ( fur lefquels ceux-cy ont emporté Chypre ) nepeuuoit que juftemcntdemander ce qui cil lôrti de lès Anceftres. Si les Vénitiens en ont iouï ce à cité par la débonnaire libéralité de noftre Prince, enquoy ils le monftrent bien ingrats : amp;nepcuuent qu’ils n’en Ibyent toll punis par le julle vengeur des offences. Ne voulez vous leur dilbit il apres, vous vcngei^de tant de braues Seigneurs Capitaines amp;nbsp;Sfildats que ceux-cy ont cruellement mis à mort en fi juftes querelles ? Vous ne gt;nbsp;l^auriez mieux vous rendre indignes amp;nbsp;de l’amitié qu’ils vous ont portée, amp;nbsp;du Nom que • vous auez renommé par tout le monde fi vous en mettez la vengeanc^lbus le pied. Auec t^s propos amp;vn rare exemple qu’il monftroit à tous de bien faire Ibn deuoir à falTaunefi chauffa tellcmentle fœur de tous les alfiftans qi^ feftoit à qui feroit le mieux. Mais Neftor Martinengue lôuftintfi relôlument cefte premiere chaleur que les autres luy venansdelê-cours peinent faire reculler tous les Turcs qui combatirentpar fix heures auec grandepcnc Harengue nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;plus alïêurcz.Trente moururent d Chreftiens amp;nbsp;fixCapitaines de nom:comme aulfi du

dcl’Euclijuc dcLinuflc pourani -racrles Chreftiens à fouftenir r^aut des Turcs.

Aflaut.

Raueltn gaigné par les Turcs

Friquaflèc

pour

les Turcs,

collé du fortSt tour du haute où les Turcs y perdirent encores plus. Neftor euft la cuillê perlée d’vne harquebuzade : amp;nbsp;bien que le deleljxjir les forçait d’eftre relbllus:l’animculc harengue amp;nbsp;continues remonftrances «leantmoins delEuefiiuc deLimifte (quiportant la croix en lès mains mettoit toute peine d’encourager la troupe) leur aida beaucoup: Infiftant fur finlàtiablc cruauté des Turcs en cas de vidloirc : les inlbllences amp;nbsp;desbordemens qu’ils pra-ticquent fur les Captifs. Qu)ils ne combattent que pour vn fol. apetit de regner. Mais eux prenoyent les Armes pour la deffence de leur Religion, de léur païs, biens, femmes, 8c enfant ( qui lôTit les choies qui plus animent les hommes en ce monde) .Somme que les femmes 8c filles fi monftrarent fi courageulcs qu’elles nt craignoient le melier parmiles lol-dats pour leur porter tout ce qu’ils auoientbefoin. Les Turcs firent Icpt autres remparts plus Autre Bate- prochains de la ville oii ils portèrent les melmes Canons dont ils deliberoient foudroier tout, riefurieufe. Ug auoient encores d’autres pieces qu’il y amenerent:fi bien que le vinthuitiéme luillet ayant tiré cinq mille Canonnades ils mirent prelque toutes les dcffences 8c rempars en poudres fils ne les cuffênt drefle fort pres les vns des autres. Le lendemain ils aftàillirent encor le Rauellin 8c Ramparts Napée « donnèrent falfaut en trois autres endroits où ils furent repoulTez, toutesfois ils gaignerent leRauelin. Pource que Neftor voyant les picquiers ne fi pouuoir aiféement manier pgur îeftreflêur du lieu: Il les fift retirer : dequoy les autres feftonQoytnt, 8c comme ils fêretiroyent les Turcs entrèrent pefle mefle pour fen fàifir : Qjjoy voyant les affieecz mirent le feu à la fricaflee. Laquelle auec vn horrible Ipeélaclc griller enleua plus de mille lures Schien cinq|cens Chreftiens. Ainfi ne reftoit du Rauellin que lamineauoitenleué, qu’vne pente que le llirc minoit encore : Puis tirant la terre du foffe

Ce ramparoyent riere la porte à laquelle ils pendirent vne hcrlê pour la jetter s’y lennemy y

çntroit.

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LÎVRë V î K t C I N Q^V I È M Ë.

Ciittoit, deuant laquelle ils drelïcrenc leurs rempars, amp;nbsp;le préparèrent de {emporter i fur Saiiië, lelquels Aftor amp;nbsp;Loys de Martinenguc lôrtirent firent mourir plus de fix cens Turcs Eateries i-ê=. par la mine à laquelle ils mirent le feu. La delTus les batteries furent renouuellées * Et pour nouudleesi garder leurs deffences amp;nbsp;terraces, ponts, elchelles ôe mantelets du feu Artificiel, Les ChreftiensSc les Turcs les couuroyentde peaux amp;cuir de boeuf mouiléj jettans au bas force chanure, lacs de laine amp;nbsp;telle autre matière : Æ tout bien enlacé auec des cordes^

Outre ce le Turc aflèmbLa force boys dont on faiéldes torches àcaulê qu’il brûle ailement Moicnpour amp;nbsp;qui put outre mefure . Puis le jettoyent en la ville tout allumé auec des cheurons amp;nbsp;^vn ƒp^ace i lates bien poilTées dont il lôrtoit vne flambe fi grande qu’on ne pouuoit feftaindre amp;nbsp;dura l’ennemi par quatre joursjdont les Chreftiens furent contraints parlextreme puanteur qg de l^fumée le retirer en ville qui dôna moyen aux Turcs de trauailler en plus grande liberté3amp; faprocher des rampars amp;nbsp;murailles de la ville. Laquelle cependant endurcit îextremité de la force des Famd^ du feu, amp;nbsp;de la faim. Lesafiies, chiens, chats, amp;nbsp;chenaux eftoyent mangez amp;nbsp;n’y auoit que du pain amp;nbsp;des feues, duvintiigre méfié auec l’eau pour breuuage qui leur faillit peu apres. Les principaux de la ville conftderans cela: Sclanancement des rampars amp;nbsp;autflt; préparatifs de fennemy qui croifibit de nombre de courage par troupes nouuelles amp;nbsp;tomes autres choies necefiàires que Selin leur eijuoyoit. Que de cinq mfilé Italliens n’en reftoit que cinq cens, encores bien ajjbatus. Les plus vaillans des Grecs morts.Qu^il n’y auoit aucun elpoir de lêcours. Prièrent les Chefs amp;nbsp;mclmement le Seigneur Bracaden d’auilêr à quelque bonne compofîtion pluftoft qu’atendre la ruine de cefte ville.Qu^ils auoyent tolls feitsleurdeuoir jufqueslà; tant qu’eîpoirles àfiîhftenus. Que les choies eftoyent en tel Eftat d’vne part amp;nbsp;d’autre qu’il n’y auoit auc une apparence de vie fy on pourfuyuoit .QiTil falloir le garder de tomber és inconueniens de ceux qui fopiniaftrent lâns moien amp;nbsp;qui en fin ^ûr^îndui-nepeuuent obtenir ce qu’ils ont t)piniatremcnt reffule . Que l’exemple en eft^it tout frais rcaffiegez au mal-heureux fuccesdeNicofie.Queîennemy n’eftoitfi barbare que de violier là foyfy àeSpofition il la vne fois promilè comme ils monftrerent à Rhodes, Bude amp;nbsp;autres lieux. Somme que nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

c’eftoit allez obey Sux defîrs d’acquérir honneur: amp;nbsp;qu’ils auoyent fulfilàmment làtisfaiôlait deuoirdc leurs charges tant pour leur particulier qu’ü elgardàla Se^neurie Vcnitieniilfc* Le General mift peine de leur öfter toute Aainte, les alïèurant du prompt lècours: amp;nbsp;pour- Aflaut. ce dcpelcha vne lettre en Candie pour fauancerle vingtneufiéme luillet.Les Turcs mirent Aflaut par le feu à leurs mine qui fit vne grande ouuerture par laquelle ils allèrent à l’aflàtit où ils furent repouflèz auec perte d’vne part amp;nbsp;d’autre:comme aulfi il aduint le lendemain ^îaflàut qu’ils donnèrent par mer au haute .Si que croiflànt d’heure à autre les incommoditez des àlfîegez, notamment la faute de blé amp;nbsp;de poudre; ils conclurent rendre la ville à honnefte compo-fition. Pource le premier Aouft treSes leur furent accordas amp;nbsp;deux oftages donnez d’vne 1571. part amp;nbsp;d’autre attendans les Articles delà compqfition qui furent que tous auroyent la vie compofîds entière: qull iêroit loifible aux Gouuerneurs, à leurs compagnons amp;nbsp;Soldats defortir armez deFamagtfr amp;nbsp;bagues làuues, l’enfeigne defî)loyée, cinq pieces d’Atûllerieê*: trois des plus beaux ehe-uaux qu’ils euflènt amp;nbsp;qu’en lèurcté ûiis empefehement ils lêpourroyent reiyet en Candie: que des Grecs ceux qui vouairoyentjè tenir au pais jouyroient de leurs biens comme^u pa-rauâtfâs les ennuier pour le fait de Religio.Muftafà general figna cela amp;nbsp;le porta fort courtois vers les Seigneurs lôrtis de la ville à ceft elfeól.Occafió que plufieurs le ittiret és vaifleâux pe-fansfe retirer en Câdie. Le 8. Aouft BracadéenuoiaNeftor deMartinêgue faire entédre qfur le loir il iroit luy dôner les Clefs laiflànt Tiepoly en la forterelïè qui la luy liureroit aulfi toft.

Le priant cependant d’auoir tous les Chreftiens pour recômandez . Aquoy Muftafa dit qu’il verroit volontiers Bracaden pour le merite de les verttfc. Promettant de traiter les Chre- tion grande ftiens en telle lorte qu’ils n’auroyent occafion de mal contentement. Martinengüe retourné à Bracaden amp;nbsp;prelque tous les autres Chefs auec cinquante Ibldats furent courtoilèment rcceus par Muftafa qui les fit leoir. Mais apres les auoiEntretenus de diUers propos commença à les callomnier leur mettant fus ainfi qu'aucuns dilênt, que la nuiél paflee ils a-* uoyent tué quelques prilônniers Turcs. Et «omme ils foi voululïèmçurger il les fit tous gâ-rotter amp;nbsp;conduire ( eftans làns armes à la teni^ du Lieutenant Generäl ) lur la place où ils furent tous mafiàcrez en là prelèncc: fitcoupper les oreilles à Bracaden amp;nbsp;le failànt jetter

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Aouftjiçyi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

2:s”Turcs tctrc. Quc UC te vient deliurer,difoit-il,celuy que tu adores,amp; tels autres blalphemes. fiirlesChrc- Plus de cinquante furent lors tuez, amp;nbsp;ceux qui Feftoyent mis fur mer faits Captifs. Entré en ftiens rédus Ja ville,fit pendre amp;nbsp;cftrangler Thripoli .Neftor de Martinengue caché chez vn Grec contre-op 1 lon^^ cômâdemét publié du Gcneral,( qui fut de denócer tous Italiens fur peine de la vie ) fo rendit à vn Sangiaz ayant charge de Cauallerie auquel ilpromift cinq cens ducats pour ranpon qu’il paya dans fopt fomaines parla libéralité de qirclqu’vn qui aiioit auôlorité vers les marchands Franç’ois venus au Camp de la ville de Lepte en Barbarie. Voyant toutesfois qu’il le vouloir mener en fon Gouuernemcnt contre le Fleurie Euphrates : gaigna vn pefeheur Grec auec lequel fo mift en vne Barque amp;nbsp;de nuid conduit à la voille faite de deux chemifos, ar-. riucrem à L^ide,puis monta en vn Nauirc François qui alloit en Candie, où bien receu amp;nbsp;. accommode d’argent amp;nbsp;d’habits ( car il n’auoit qu’vn lac ) par le Seigneur Latin Chcuallier Romain,futbienrecuillyàVcnifoparle Duc Loys Mocenique où il recita tout ledifoours de Chypre : Le Vendredy que les Turcs honnorent fort ils conduirent Bracadenaux lieux artàillis par eux où ils lui faifoyent porter la hôte amp;nbsp;baifor l»terrc comme il paftoit deuànt le

lez morts

Gcniji^J : puis fdleuerent aux antencs des Galleres pour le monftrer à tous Chreftiens en deftfion. En fin endurant d’vn cœur généreux amp;nbsp;inuincible à toutes peines ( fouffi-ant left quelles encor auoit ilia coiïftaiicc de reprocher auTurc fon infidèle cruauté plus que Barbare ) lefcorchercnt vif : la peau emplie de paille mile en vne Gelere fut liée à Icntcne amp;nbsp;portée Nombre fo long de la cofte de Sirie. En foptante trois jours que dura le fiege furent jettées cent qua-Jcscanona- ranté mille Canonades. Des Seigneurs Turcs furent occis. Les Sangias d’Arabie de Natolie plus fgna- amp;deTripoly. Soliman Bey Fregats, Franiburat Muftafabey. Des Chreftiens tant au liege que par llnfidclité du General Anthoine Bracaden, Aftor Bailon Federich Bailon amp;nbsp;Loys f ànw’ofte. nbsp;nbsp;Martinengue, le Cheuallier de la Lance Commiflàire general de l’Armée. Dauid Nucic

Maiftre de Camp. Miguan Perufin, Sigilînond Comte de Cafolde, François de Loby Cre-monois, François Troncauille, Hanibal Adam de Firme, Scipion de Tyferne autrement de

* CycadcCaftel, Charles Raganafoe de Cremone, François Strace, Robert Maluetie, Celât d’Auerfo : Bernardin d’Augubie, François Bugon de Veronne, laqifts de Fabien, Seba-ftéen du Soleil Florentin : Erafine de Firme, Bartliclcmy de Cernos, lean Baptifte de Riuart amp;nbsp;lean Francilque Vénitien. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

E N ce temps neantmoins fo Turc ne fo fiant en fos forces tant qu’au fecours du Ciel : fit Deuotion* publier vn Ediden Conftantinople qjic tous ordres amp;Eftatsfo milfont en deuoir amp;nbsp;inuo-dc Turcs, qualfont la faneur Diuine pour la viéloire tant de ceux de Chypre prifo à la veuë de loileufo Armée des Chreftiens pleins de partiaUitez Ôc differens d’honneur: que de fon Armée de mer

Moiensque doit tenir vn Prince pour cftrc heureux en paix amp;nbsp;en guerre.

dont je VOUS parleray tantoft. Et comme tous eftoyent en ce deuoir la prinfc de Famagofte Sc la redudion de tout le Royaunîe de Chypre à là puilïJnce luy fuft anoncée: Dont il reccut vn tel amp;nbsp;û grand plaifir qu’il en fit rendre tefinoignage en toutes les terres de fôn obeiflàncc par infinies fortes de liclïè. Et mefinc en aucrtit l'Empereur Chrellicn 8c le Duc de Salline par gens expres que le Baflà de Bude y enuoya pour les faire participer au plaifir qu’il en rc-ceuoit. Deuo^on a la vérité qui deuroit faire rougir la plus part de nos Chreftiens : Lcf-quels rtc fadônant qu’a fe moyéner toutes fortes de plaifiiÿ m5d«ns:feftimét eftre bié aquitez de leur deuoir Fils ont cômâdé vne proceflio pour rédre gracesd’vnc viâoirc ja obtenuë:pour laquelle gaigner neatmoins ils n’êpîoiét aucun moic n’y d’elprit n’y du corpsme regardas que veu l’incertain euenemêt de toutes chofes (amp;notâmentés faits de guerre amp;nbsp;gouuernemcnt d’Eftats ) : Il ne faut fo repofor fur l’elpoir d’vn bié auenir:ains pluttoft mettre toute peine de preuoir aux incôuenics qui nous peuuét öfter le fruit de ceft elpoir. Ce qu’ô ne peut mieux faire q par deuxmoiés. J’ar les œuur» de pieté amp;nbsp;deuotiô enuers Dieu, qui manie tout à fon plaifir:amp; par l’obforuariond’vne bonne juftice:'laquellc n’entretiendra moins le bon ordre politic en temps de paix que la difeipline millitaire en toutes les guerres qu’on foauroit mener . Ce faifant il n’y à doute qilfe tous hommes ne fiftènt tellement leur deuoir : que les Princes amp;nbsp;autres efleuez à la côduite d’eftatfen verroient plus heureux qu’ils ne foauroient

Occafion de la ruine desEftatsSe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

des maux pcnfor. Et au rebours, nbsp;nbsp;melpris amp;nbsp;contrauenwon a ces deux points qu'on peut dire vraye

qurnou^a- ôcprfocip^hefource non de ces deteftables guerres ciuillcs feulement: Ains aulfi de tous les uicnnent. maux qu’aie jamais fouffert ce poure Ôc defole Royaume. Mais de cela vne autre fois plus à loifir


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LIVRE V I N T C I N QJV I E M E

loifîr. Laiflôns donc L’Othoman jouir paifiblement de fi belle conquefte puis que les Chrefi tiens ne font pour ce coup autre deuoir de luy debatre îhonneur amp;nbsp;proffit menieilleux d’vne fi haute entreprifè. S'ils drefTent quelque chofe contre luy, ie le vous feauray dire auffi toÂ: permettez moy feulement de reuoir mon pays, pour vous bigarrer mon difeours des préparatifs que les François font à leur propre ruine. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Dés le traité de paix, lesCôfederez auoicnt fait entendre à fâ Majefté qu’entse tous les moi- Moyens ens pour nettoier fôn Royaume de toutes partialitez amp;nbsp;le maintenir en vh long amp;nbsp;heureux pourofter repos, le plus expedient eftoit de faire la guerre contre vn ennemy eftranger : ou du moins «icEanct . cmploier hors le Royaume les forces lelquelles n’y peuuans demeurer oyfiues, prennent la moindre occafion pour fuffifânt prétexté à faire la guerre entre elles mefine: fiff le pius beau parez à la, de la France. Car comme les perfônes pour fi peu mal difpofees quelles fe treuuêt: pour ob-uier à la malladie qui fè forme en elles peu à peu : fè font tirer du fàng ou prennent purgation eu bien par viollent exercice amp;nbsp;autres moiens, tafehent d’éuacucr l'humeur pe chante qui les menace d’vne malladie prochainc.Ainfi le bien auifè Prince amp;nbsp;tout autre qui a Sur-intédance ,, , - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J' .lt;./-/•• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Move pour

fur vn peuple: le voiant partialneen Tachons qui ne promettent que guerres ciuile S oi^io- preicruer bre des plus grans fâchez ou mal conteus foit du Prince foit de la dilpofition des affairesm’a- Eftatde tendra pas leffeél de ces mal-contentemc«s qui ne frudiffient que (éditions : ou guerre contre îeftranger qu’ils amèneront «ix mefînes dans le pays. Ains pour y obuier de bonne heure il diuertira leurs Efprits ailleurs amp;nbsp;les emploians pour le féruice du public contre vn eftranger il purge par ce moien le corps de Ibn Eftar de ce^ui le pourroit troubler amp;nbsp;abattre en peu de , temps. Les Côfederez donques luy auoiêt fait cette ouuerture d’êuoier tant de forces qu’il a en fon Royaume ( lelquelles n’y peuuent demeurer qu’en mauuais melhage veu la mauuaitié du temps ou pluftoft corruption des hommes ) Conquérir les terres neufues dont les Elpa- -gnols lé penlént aproprier:ou d’ ’itreprcndre la conquefte du pays bas. Se failàn^fors de leuer dix mille bons fantalfins amp;nbsp;trois mille Caualliers: la moitié delquels porteront tiltré de No- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

blefté qui lâcriffieront volontairement leur vie pour lôn léruice, honneur amp;nbsp;feftenduë de là • puilTance en fvne ou l’autre entreprilé qu’il luy plairoit dechoifir. Etauec ce quele promît qu’ils en raporteroient excederoit làns comparailbn le peu de frais qWi luy en conuiendroit faire pour le commencement delvn des (feux defléins. PourcequeleRoyauoittousjours remis lexecution de tels affaires à vn autre temps: ne leur declarant qu’il full de contraire ou conforme volonté a eux en cela: ils eftimerent (aulfi fcft qu’il leur en fit rafrelchir la memoi- * repai; leurs deputez)qu’ilyauoitauilcamp;trouué aparentes les cômoditez qu’Ils luy auoient autrefois déclaré. Et pourcc ils y entendirent amp;nbsp;fi alfeélionnercnt plus que jamais, nommément fur la conquefte du pays bas, A^piant quele Roy pou« n’ellongncr lés forces de lôy ne vouloir entreprendre fur mer.Aquoy les pouflbit fort Ludouic Compte de Nalïàu, frere du Prince d’Orenge. Quant à eux ils trouuoient alïéz d’occafions pour en baftir fentreprilé amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

aftéz de moiens à la bien conduire,lé fantafiaiis encor plus de commoditez apres fheurculc execution d’iccllc. Voyci en general les railbns, moyens amp;nbsp;auantages qu’ils mettoient en a-uant. Le relie procédé de la d’exterité du General qui conduit fœuurc. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LesocaGSs'

Premièrement la haine antienne qui eft entre les François amp;nbsp;les Bourguignons aux vieilles qu^°propo.^ querelles delquels l’Elpagnol à fuccedé:nommément pour les brulemcns,pillages amp;nbsp;merueil- foienc au leiifes pertes que du temps de l’Empereur Charles 5 .amp; de Ion fils ils ont faits fouffrir aux Frâ- ^ßjs'pou® çois en Picardie, Champagne, Bourgongne, Piemond amp;nbsp;L’ombardie depuis 40. ans en ça: entreprédre Outre ce fon fçait aftéz quel eft le droit que le Roy de France querellé fur plufieiirs villes que jupgy^ßj^ l’Elpagnol luy tient au païs bas. L’indigne amp;nbsp;eftrange cruauté cômilé par les Elpagnols Ibus Petro Melendes, àlaFleuridefurleanRibautamp;autresIfrançois quitftoient allé peupler le pais fous fautorité amp;nbsp;commandement du Roy. L’injure tout de frais faide au Marquis de Final 8c la reduélion de tout ce pais en la puilïànce de fElpa^ol, crainte qu’il ne le rendift au François comme il deliberoit faire. Le mauuais traiélement que le Roy Philipp» a fait à la fœur du Roi là lémme tât qu’elle à efté en pleine vie làns plufieurs autres particularités qu’on ne peut raconter. Les moiens de bien conduTre le fait lônt le nombre^e 15. mille bons homes Confederez qu’ils falïéuroient de leuer polr cell clFeél : amp;nbsp;pres de la moitié d’autant de Catholiques volonuires. Les intelligences qu’ils auoient au païs fur plufieurs places à l’exé-

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

pie dcfqiiellcs nombre d’autres promettoient fe tourner de leur coHé: Si le Roy audorifant îentreprilè: auançoient peu d’argent duquel ils cfperoicnt peu apres trouuer ailèz dans les villes nbsp;au plat pais pour la côduitte du tout.L’affeclion mcrueilleuic que tout le pais bas, Bour

gongne mefme porte au Prince d’Orengcs amp;nbsp;à les frétés. Au côtraire la haine incroiable qu’ils ont tousjours porté à lEipagnol^ notamment depuis la venue du Duc Daine duquel ils le ddènt fi eftrangemêt traitez qu’ils aimeroient mieux fouffrir la rigoureuic Seigneurie de tout autre Prince que de lEipagnol, contre lequel il n’y à doubte aucun qu’à la faneur d’vn beau commencement tout le pais ne fe rende à la deuotion du Roy de France: duquel ils le conoif fènt encor en beaucoup de lieux les plus anciens fujets amp;nbsp;vafiàux. Quæit aux commoditez . le graiÿl hoiÿieur qu’aquerroit le Roy de la reduôiion d’vn tel pais à fou obeiiïànce : le proffit . merueillenx qu’il y en viendroit quand il fe voudroit contenter de la moitié des Taxes amp;nbsp;im-pofitions qu’y leue lEfpagnol; amp;nbsp;à les fujets auffi pour la commodité du trafficq qui eft plus grand en ces quartiers qu’en aucun autre de l’Europe . Auec mille autres auantages qu’il en pourroit tirer lôit qu’ri vonluft faire la guerre à vn eftrangiA: ou que fe maintenant en paix il defirefipraticquer la l'impie debónaireté amp;nbsp;fiddle obeiTTacc de ces peuples vers leur Seigneur. SJRime que toutes chofès bien debatnes le Roy en voulut parler au Comte Lodouic lequel - retourné à la Rochelle afin de mieux celer fôn jeu, fit courir le bruit de vouloir fe mettre fiir mer pour faire la guerre à fEfpagnoJ . Défait il commanda drofier tout fbn equipage: amp;nbsp;ne re-ftoit que le vent. Mais tournant bride il allafôudain trouuer le Roy en habit dcfguifè pour te nir la chofe plus fècrette. Le Roy luy fit entendre lafFeôlion qu’il auoit à l’acheminement de fi belle entreprifê: qu’il n’y efpargneroit lès moiens non plus qu’à maintenir le Prince d’Orenge amp;nbsp;les frères en leur entier.Qu^il auoit au refte affez d’occafion defe retirer de la confederation faite auec fElpagnol qui a tousjours ennuie la grandeur de la France. Qu^il ne falloir pourtant aller legpremcnt amp;nbsp;a lindifcrette en telles entreprinfès. ^ais que la chofè bien délibérée amp;nbsp;les inconucniens preueus on auiiafia y procéder par les plus expediens moiens qu’on pour-roir trouuer. Sur tout les auertiflbit qu’ils ne fe fiafîênt en la paix que leur Roy vouloir faire auec eux par lentremife de ÎEmpercur Maximilian: le fômmaire de laquelle eftoit. Q^e le -,p. Prince d’Orenge Ôc^s frétés feroient remis en tous leurs biens dont ils jouïroient à l’auenir veut faire paifiblemcnt amp;nbsp;en toute affeurance. La memoireou pafle mifê en oubli pourueu qu’ils pofâfi paixauec Ics Armes amp;nbsp;ne fiffent aucunes entreprifês cotre le deuoir defiijet :amp; qu’ils p^ïàffét leur d^Orènge* vie hors les terres de fon obcifTance.Outre ce le Roy Charles luy promet plus qu’il n’eufi feeu amp;nbsp;fesfrercs. cfperer:efcrit ^uorablemét à fon frere le Prince d’Orenge l’auertifïànt par luy qu’il fill la plus grande leuée qu’il pourroit en Allcmagne,amp; ne cefTaft cependant de baftir, amp;nbsp;de jour à autre entretenir nouuelles intelligences és villes du païs bas attendant les occafions à meurir pour commencer îentreprifè que deffus.

Ainfi donc le mariage du Prince de amp;nbsp;la Conquefte de Flandres efloient les deux • principalles chofès, aufquelles Charles faffeâionnoit le plus. Et pource qu’il vouloir auoir Marefchai nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’Amiral fur le tout: outre les premiers qu’il auoit depefehé à la Rochelle il y enuoya

de Coiïe à Artus de CofT^Marefchal de Gounord, tant pour aflèurer les Princes de fà bonne volonté la Rochelle nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour affeôtionner le Prince de Beam à ce mariage. Et fur tftut perluader à l’Amiral faire

le voyage de Court. Ce qu’il pouuoit mieux faire qu’vn autre pour l’ancienne conoifïance amp;nbsp;amitié qu’ils auoient eu enfemble tant en France qu’en païs eftrangcr à la fuitte des guerres e-ftrangercs. Auec ce les députez qui efloient retournez en Court luy auoient referit que veu les parolles amp;nbsp;portemens tant du Roy que de la Royne amp;nbsp;autres Seigneurs: Ils ne voient rien qui le deufl retarder d’y aller. Ses Seigneurs de Montmorency mefme fes confins n’oblioient rien pour le hafler: vcuKju’ils fèmblofét gouuemer le Roy qui les auoit appelé ceux de Guyfè retirez de Court: faffeurant par lettres que le Roy auoit vne mcrucillcufè volonté de le recon-cillier auec le Duc de Guyfè pour mieux fèferuir de luy amp;nbsp;de fon Confèil au maniement des affaires duRoyaume:amp; qu’il cômÂiçoit fort à porter bonne affedion aux Proteflans.Pour le-uer mefme toute crainte à l’Amiral de s’y acheminer,le Roy luy enuoia lettres de pouuoir me ner cinquante Gentilshommes armez pour fàfèHrctéjufques à la Court, où en fin le Maref chai luy perfuada d’aller amp;nbsp;fy conduiôl auec Ifjn nombre de Gentilshommes. Là ne fut plu-floflarriué qu’vn nombre infini y accouroit pour le voir comme chofè eflrange. Le Roy le receut

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LIVRE VINTCINQJIEME, ai.

reccutamiablementamp;aucc grind honneur fappellantfônpere. Siquelereîcuant comme il fè fut mis de genoux pour luy faire la rcuercnce,protcfta qu’il n’auoit veu jour de fa vie plus ; agréable que celuy auquel il faffeuroit voir la fin de tousles troubles, amp;nbsp;le commencement Court fauo-du repos de (ôn Royaume. Entre autres choies luy tint ces propos en riant : nous vous tenons auec nous maintenât vous n’en partirez pas comme vounvoudrez. La Roine mere, lôn Excellence, le Duc Dalençon gencrallcment prefque tousles plus aparens de la Court, le rcccu-rent plus fàuorablement qu’il n’eulflçeu elperer. Et qui plus eft toutes ces courtoilics furent lôudain fuiuies d’vne grande libéralité du Prince qui luy fit deliurer de fon elpargne cent milles liures pour recompenlèr les pertes qu’il auoitfait aux guerres palïees.Plus luy donna le re-uenu pour vn an de tous les benefices qu’auoit tenu fon frere Oder de Chaftdk^ Caftlinal êc Euelquc de Beauuois qui eftoit décédé à Hantone d’Angleterre comme nous auons dit ailleurs. Outre ce luy fait deliurer cômilîîon puiflànce lignée de là main pour reccrcher tous les meubles que j’ay dit ailleurs luy auoir eftéenleucz àChaftillonôc ce les faire rendre par commandemant. Teligny lôn gendre fut aulfi honnor ; de plufieurs bien faits.CauagnesCon-lêiller à Tololê fut pourueu d’vn Ellat de Maifire des Requeftes. Somme que plufîeiiif remarquez entre les Proteftanslèntirent la libéralité du Prince au grand contentement du relie amp;nbsp;delplaifirmerucilleux des Catholique: melhaement de ce que l’Amiral fut remis On-lêiller au priué Confeil de là Majcllé pour tenir ranc fur tous les Marefehaux fors fur le Duc de Montmorécy ellant Duc amp;nbsp;Pair de Frâce. Le Roy luy demâde fon auis des choies qui plus luy lèmbloient d’importance. Communique fouiient a luy en lècret,luy delcouure toute len-treprinfe du pays bas, amp;nbsp;le voulant faire General de fArmée, luy dit qu’il entend que tout lê manie amp;nbsp;conduifoparfon authorité. Il le monllroit en fomme fi priué amp;nbsp;fauorable à cell homme amp;nbsp;ceux qu’il aymoit: que les Catholiques jaloux d’vn fi grand amp;nbsp;tant inelperé honneur craignoiêt que leRoy nedeuint Huguenot. Veu qu’il les fauorifoit tcllemeht que tout le manioit en Court par fauis amp;nbsp;entrcmilês de leurs Chefz. Lelquels rafehans d’auancer fentre- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

prinlê du païs bas, n’obmetoicnt rien a propolèr au Roy de ce qu’ils penfoiét profiter .à ce def • foin. Or pource qu’entre toutes choies necellàires à vue entreprinfo de guerroier quelqu’v^: il ell fort auantageux de lê rendre amis tousjes vœfins de celuy qu’on x't ut ataquer: on mit en auant de faire ligueamp; ferme confederation auec la Royne d’Angleterre Scies Princes d’Allemagne defquels autrement on pourroit ellre incommodé. Et pource que les Protellans François auoient eu de longue main grande amitié vers cft nations : l’Amiral fut emploie pour auilêr aux plus expediens moiens à ce faire. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Pour le regard d’Angleterre la ligue lê pouuoit ailement faire tant pource que lAnglois craint que le François ne lê joigne à iElpagnol qui luy ell onnemy: que pour mieux alîêurer ce auec le trafic amp;nbsp;comerce des deux nations duquel depend le principal de la richclïê Anglefchc.

Autre comoditéfeprefeiita lors. Alïàuoir que les»Angloisdefiroient fort trouucrvnhonno- , rable parti à leur maillre^ non ruoins que les François au Duc d’Anjou auquel falliance de telle Roine feroit fort auâtageulê Sc au reciproque fort honorable la compagnie d’vn frere de Roy de Frâce:amp; duquel fheur luy auoit desja acquis vn reno immortel pour t5t de hautes cn-treprifes qu’il auoit miles afin.’Le Matefchal de Mont-morency eut charge d’y aller mettre la Royne d’Angleterre amp;nbsp;fon Conlêil en propos de îvn ôc l’autre point. D’autres furent enuoiés en Allemagne mefmcment vers ffileéleur Pallatin auquel le Roy lêmbloit porter vne alFeôli-on meilleure amp;nbsp;plus ouuerte.il auoit melmc choifi leDuc leanCafimir fon filz pour fon pen-fionnaire Scie Duc Chrilloflc puilhé pour le retirer en Court auec entretenement digne de fà maifon. Il auoit aulfi enuoié lean Galeas Fregolê Génois vers le DuC de Florence pour la-cômoder d’argent qui luy auoit promis deux cent mil Sucats Icfquel?il vouloir emploier à L’Amiral îentrcprilê du pays bas. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Smlfc

L’Amiral voyant ces cholês ainfi acheminées, demanda^ eut en fin conge pour reuoir là retire à maifon Sc fujets de Challillon fur loing : fexculànt d’vne plus longue demeure erK^ourtfur chaftillon, îimportance de fes affaires : aufquelles pour linconuenient des guerres palTées il auoit juf ques Jà fort mal pourueu. Il y receuoit fouuent lettres Sc melïàges du.Roy qui lui demaiidoit par fois fon auis és matières de conlêquence efi^ielles il montroit ne vouloir rien refoudre fans en auoir fon opinion: le priant mclme de retourner au plufloll qu’il pourroit. Ce pen-

Dd iiiij.

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Le Capitaine Mingiie-liere enuo-ye par L’ami rai defeou-

L’HISTOIRE DE FRANCE.

dant pour mieux fc preparer à fexecution de ce qu’il auoit entrepris, il depefoha le Capitaine Minguetiere vers les parties Occidentalles amp;nbsp;quelques autres auec lui pour bien remarquer urir les lieux: amp;nbsp;les auoir elfigiez apres le naturel, drclfer vne parfaitte reprefontation de tous ces tcsOccidé- quartiers tout autre que ceux quifen font mêliez jufques ici. Mais il fut depuis pris en com-bat à rille Elpagnolle,oii tous lès ^ns tuez il fut mis aux Galeres d’Elpagne.

Eauxdesbor idées.

L’Automne de cet an fut fort incommode tant aux perfonnes qu’aux fruirs de la terre pour la vehemence amp;nbsp;continue des pluyes: lefquelles creurent fi fort qu’elles firent desborder plufieurs fleuues amp;nbsp;riuieres en France : côme Scinc,Loyre, amp;nbsp;le Roine aux Efolulès mefmemant

Tremble terre. Ferrarç.

Elpagnol fâché des portemens • • du Roy.

pres deGenciie:ou îcau découlant des montagnes peu à peu mâgea fi auant vn grand quartier de pilt;y;re qi^ tombée dans le Rofiic empefeha le cours ordinaire de ce fleuuequlques à le faire remonter en haut. Le fauxbourg de la Guiloticre fut prefque tout ruiné amp;nbsp;les fondemens des maifons minez par l’inondation amp;nbsp;delgorgement du fleurie : mefine partie du pont fait de pierre tomba dans l’eau. Grand nombre de maifons és bourgs amp;nbsp;villages les plus prochains du Rofire en furent abifinez amp;nbsp;plufieurs perlbnnes furprife? de nuit par ce desbordement d’e-auxy finirent piteufement leurs jours. On vit auflî pÄfieurs tremble-terres auec gradiflîme pÂte amp;nbsp;diffbrmation des lieux elquels ils le lêntirent nomméement à Ferrare,Padouë amp;nbsp;V c-nilè par trois fois nommément par deux Mois àFaf rare qui en fut prefque ruinée comme i’ay dit ailleurs amp;nbsp;en vn village contre Generic duquel les mailbn« tombèrent par terre amp;nbsp;auec les arbres def racinez le fond amp;nbsp;campagne changea de forme : peu de perfonnes touteffois en prenoient prefâgc de nos maux à venir,aiant le refte des hommes égard à fexterieur des Princes plus qu’à autre choie' digne de marque : prefque tous en fomme viuoient contens, amp;nbsp;fi ef peroient encor mieux de îauenir.

Entre ceux qui le montroient fort mal alfcôrionnez aux portemans du Roy en faucur des Proteftans ^eftoir le Pape Pieamp; le Roy d’Elpagne,lcfquels fui felôient ouriertement entendre par lettres le dclplaifir qu’ils en receuoient. A quoy le montroit fort diligent lAmbafiàdcur Elpagnol le plaignant à toute heure amp;nbsp;en tout temps au Roy Charles des entreprifes qui le bralfôicnt lôus main contre Ibn Maiflre: amp;nbsp;que tous dilôient que le Roy autorilbit tout, dont ft fexculôit pour le intenter au mieux qui lui eftoit poflible.ToutelFois les Confederez voyant que cet Ambalîàdeur alïïftoit d’ordinaire aiT Conlèil ori le tout le demenoit: remarquant

Doil les Pruceftav

d’ailleurs les propos affeéüonnez que fElpagnol tenoit fouuent ores à la Roine Mere, ores à fon Excellences^ les focrets deuis'qu’fis auoient cnlèmble la plus part du temps: fit penlèr au-prirentocca cunsquetous ne tiroientàvne mefine corde: fi que prenant de là amp;nbsp;de telles autres choies non de lou- r i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i m r- r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• t • / i i

pçon. occalion de remarquer plus auant:plus ils ^informèrent de chacune particularité, plusilscn-troient en foupçon comme nous dirons ailleurs.

LePape Pi-e veut détourner le Aariageamp; les porte-més du Roy Charles.

LcCardinal Alexandrin Legat en France.

Le Pape Pie auoit ja enuoié feCardinal Saluiati vers fa Majefté pour le détourner du marriage de la foeur auec vn hercticquc(comijie il difoit)le priant lui ^nner vn plus lain amp;nbsp;heureux party. Mais volant le Roy refolu au paracheuement de ce que delTus : il manda à fon Neuen le Cardinal Alexandrin(qu’il auoit enuoyé en Elpagne vers le Roy Philippe pour les affaires de laljgue dont je vous ay parlé:) de tourner en France le pluftoft qu’il pourroit. Le le conoilfoient pour lauoir veu coufturler ; amp;nbsp;que fon Oncle aians quelques moiens le mit premièrement en vn monaftere, d’où Ibrti par degtez en fin le fit Cardinal. Sa charge con-fiftoit en trois points. Qu^il perfuadaft le Roy d’entrer en la làinte ligue contre le Turc ennemi de la Religion Chreftienne. De donner là lôeur en mariage au Roy de Portugal plulloft que celui de Nauarre : amp;nbsp;fcllongner des propos amp;nbsp;conuerlàtions des hercticques de fon Royaume : falfourant qu« tels deuis ni* lui pouuoient apporter qu’vne alfourée ruine de fon E-ftat amp;nbsp;à fon Royaume voire à toute lEglife Catholicque vn dommage euident amp;nbsp;alfouré.

Refponce du Roy aux trois points du Legat.

Comme il alloit en Court il treuua la Roine de Nauarre qui fy acheminoit aufli. Dequoy a-uerti, crainte qu’elle ne le deuaiftall : prend la pofte, amp;nbsp;donnant à trailers là compagnie lans la làluer ni aucun de la troupe : picque pour auoir le deuant : dont plufieuts le rrouuerent defoourtois : attribuait neantmoins le tout à 1» contrariété de religions l’exculèrent aucunement. Receu amp;nbsp;traité magnifiquement eut|pour relponcc à lès trois points qu’il eftoit preft d’entrer en ligue auec les Princes ne le voul.ât rendre indigne du nom de Roy Tref chreftien

que

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LIVRE VINTCINQ^VIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;22.

que (és dcuanciers luy ont laifle cntfautres tiltres d’honneur fur les autresPrinces, mais que fins rien précipiter il falloir attendre amp;nbsp;en laiflèr meurir les occafions: voire les éuenemens de telles choies qu’on verra tourner à de mcrueilleux auantages à route laChreftienté. Poui^ le fait du mariage: Il ne pouuoit ion honneur fiuf,reuoquer la promeiïè qu’il en auoir fait au Prince de Bearn: mais ibuhaitoit que le Pape faifeuraft qyne tout cela iê dreifoit à bonne fin: voire à l’honneur amp;auancement de lafoy Catholique. Meimeque l’extraordjnaire faueur qu’il montre aux Huguenots ne tend à autre fin. Il prioit donc bien fort le Pape Pie le tenir pour tref-chcr amp;nbsp;premier Fils de fEgliic Carholicque. Ce fait il tire vn aneau de ion doigt amp;

lepreicnte au Cardinal pour marque amp;nbsp;ailèurance qu’il ne départira jamais de fobeif fince du fiint Siege Apoftolicquc : que le Cardinal refufi neantmoins, ^fint,

que la parole du Roy j urée fuifit: le fuppliant de perfifter conftam-ment en vn fi fiint auis. Ainfi expédié apres peu de jours

il part deffrayé amp;nbsp;fi fuitte par tout le Royaume j uf quesàLÿon,où il fut honnorablement rc-

ceu amp;nbsp;ftaitté.par les Ecclefiafti- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• •

ques : amp;nbsp;autres Fran- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

• 5:ois.

* * / ■

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Du Vingtfixiéme Liure.

ES OLV TJ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;préparatifs du Senat ZJelhtien poitr refifler au Turc, contre lequel en leur

fitueur le Pape, le T^y d'Efpagne, le Duc de Florence nbsp;nbsp;autres Potentats Je liguent auec eux pour

les fecourir d'vnegrojfe jJrmée TJaualle ^u’Hi^dreJfentfiub^Ja charge de Dom Jean D'Aujlriche firjjiaturel de Charles Empereur cotre ^li Bajeha General des Turcs. Le Qouuérneur du Mtlan-neXjJourleT^yd'EJpagnebat (gr prend Final tjui Je'vonlloit^eclarerpartijan du François. Sur les pourfuittes ijue la vefue cp- Ijeriticrs du Jeu Duc de Çuyjîjàijiient contre P Amiral pour la mort d'jccUuydeT^oy l'accorde auec le fils ai fineplus proche apparent l^eritier du deffitnt. L'EJlat de la France mil ciwj cens Jeptâte vn. Charles dAuflriche fils de l'Empereur eji marte auec la fille duTJuc de 'Bauiere.e^rmée de mer Turejuef-^ue (Jr fis exploits. Candie (Jr fitfirttltte. cy^rmée de terre pour les Turcs contre les Vénitiens en Albanie. Plu^ fleurs places de laejuellefe reuoltent duTurc fouJ^P eJfoir des Tenitiens .‘E^gufi amp;nbsp;/2 JSJeutralité. Dulcingue (Jr autres places rendues au Ttrc. Courfis des Turcsfur le Ç olfi de Venifi. Qirfile definduë contre les Turcs par les fimmes habandennées de leurs maris .tALoiens lt;^ue tindrent lesTenitiens à fi bien conduire en tel ajfaire (Jr trou-uer argent. Armée'Ff auatle des Chrefiiens. Les ConfiiPfcJr dejfeins djéelle. JA Eoy de Tunes demande ficours aux Chreftieus pour ejlre remis en fin quot;J^oyaume. Ordre deslt;iArmees Chrefiienne nbsp;nbsp;Turquefijue pour le Condtat

naual. Punition en PArméeparvnChefparticullierJànslefceudu Gencral.'E^fi duVenitienpour efchaujfer PeEJpagnol à la bataille. ‘E.econoijfance reciprotjue des deux armées. JJarengue des deux Generaux pour la bataille des particulliers ChejJ^aleurs Soldatz.. La bataille, 'viÿoire (Jr grace s rendues àDieu parles Chreftiens JPour piuoy (Jr comment la plus part des grans Confitliters du Turc fint Chreftiens reniéf. Ceux ^ui ontjiut la guerre à leur pays, Jt aliens (Jr Ejpagnols. Plaintes au Egy de France par les Confidereffùr la nulle execution de fin Edit de paix. Libéralité (Jjquot; alegrcjfe de la Seigneunee de Venifipour les nouuelles de la viPlotre, Dejfeins du Eoy Selim Turc apres ^lle perte. Dejfeins de P Armée de la ligue. U armée des Tenitiens (Jr fis exploits.

Ligue des Princes Chreftiens contre le Turc.

A mémoire de cePrelat Italien me fait lôuuenir du poureEftat auquel j’ay n’a guc-res laifïe laSeigncurieVenitiénedaquellelapfus part des Princes Chreftiés entrete-noiét de prières enuersDieu amp;nbsp;de grades copafliSs plus que d’autres iècours qu’ils fapreftaflènt de lui dôner contre vn fi grand ennemy:vers lequel neantmoins les Sénateurs ne fe monftrerent jamais cftonnez non plus que deïpoufueus de moyens. Car au plus chaud de leur^affaires : curieux de remédier à la perte deChypre qu’ils craiguoient (ne lâchât encore la prile de Famagofte ) Confiderans d’ailleurs |a puilknee de celuy à qui ils auoient affaire, amp;nbsp;la leur auffi: crainte de perdre dauatange amp;nbsp;pour rauoir ce que deffus: le mirent en fantafie de recercher quelques Princes Chreftiens d’vn aide amp;nbsp;prompt fecours en leurs affaires. Surquoy lePape Pie cinquième fauança le premier non feulement à leur eftre fêcourable. Ains à moienner vne ligue aflèurée de quelques Seigneurs Confèderez contre le Mahome-ran.Etpoutcc apres quelques propos,allées amp;nbsp;venues de leursAmbafradcurs( qui eftoiêtpour l’EfpagnoljAnthoine ferenot dit Gwnduclle amp;nbsp;François Pacieco Cardinaux:aueclean Zuni-que fbn Ambaflâdeur pres le Pape Pie. Et pour lesVenitiens Michel Surian amp;nbsp;lean Superan-ce ) En fin M. AnthoineColone fut enuoié par le Pape leRoyCatholique vers la Seigneurie de Venife pour négocier fur Äs articles d’icelle.Qui furent que pour refifter amp;nbsp;nuire aux infidelles’par mer amp;nbsp;terre ils mettroientdeux cens Galleres amp;nbsp;cent nauires de chargc.Four-niroient cinquante raille Fantaflins amp;nbsp;quatre mille cinq cens hommes de chenal, artillerie, viures, argent amp;nbsp;toutes autres chofcs|fieceflaires,La ligue eftant perpétuelle, les forces fe trouucroiét d’an enan en Mars ouAuril au plus tard, en la mer de leuant pour les emploicr par

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LIVRE VINES IXIEME.

pâr IcsGeneraux en toute diligêce contre les ennemis deChrift.Et que cependant lesAmbaf^ fadeurs desPrinces traiteroient tous les ans à Rome enAutomne ce qui iè deuroit faire au Pmi temps fuiuant contre fennemy. Le Pape amp;nbsp;les Cardinaux fourniroient douze Gallercs poUg* ueuës de tout le beioin. Et pour farinée de terre trois mil hommes de pié amp;deux cens feptante d’armes. L’Elpagnol les trois parties des frais (ie toute la guerre. Les Vénitiens les deuxfixiéme. Fourniroient aulfi eux deux ce àquoyle Pape eftoit oblige j^r la Ligue de mil cinq cens trente fept à condition que diuilé en cinq fEfpàgnoI en paietoit les trois amp;nbsp;les Vénitiens le refte.Au lieu dequoy ils armeroient vintquatre Gallercs d’hommes amp;nbsp;de toutes autres chofes. Au reftequi contribueroit le pluslcueroit aulTileplus amp;àl’egaldefauance lèroit paie fur le butin.Qu’on prendroit viures és lieux ou Ion ic trouueroit à pn» rail«inablc: * amp;nbsp;ne fçauroit le Seigneur tirer prouilîon du lieu que les Confederez n’euflènt premièrement leué ce qu’ils verroient neceflàires pour l’Armée. Si ÎElpagnol eftoit aflàilliparlcTurciLe Venitié luy fourniroit ^o. Galleres pourueuës d’homes amp;nbsp;autres choies cômeluy reciproque ment auVenitien aflàilly premier. Autant fi l’vn ou fautre entrcprcneitfurle Turc ne demandant rien à aucun d’eux. Les trois Chefz aflîfteroient en toutes confultatious, Ce vfift^oit tout à. la pluralité des voix.LeGeneral tant par mer que par terre lèroitDom lean d’Auftriche s’il ne pouuoit affifter au voiage ou Conifti le Sieur Anthoine Colone Duc de Paliane lcroit Chef. Le General neantmoinsnc pourroit porter là bannière. Ains la commune à la Ligue de laquelle il le nommeroit le Principal Capitaine. Es entreprifes particulières celuylèroic Chef que’fliroient ceux pour l’amour delqueîs el^p feroit faite: lieu eftoit relêrué à tous autres Princes Chreftiens d’y entrer, auec les frais, que le Pape feroit tenu dexorter à y entrer. Les places côquilès lêroient parties entre lesConfèderczlèîonfaccord fait mil cinq cens vint huit làufqueTunes,Algier,Tripoly,demeurcroientàl’Elpagnol,mais tout autre butinlêroitparti à chacun lélon qu’il y doit 3uoir.*Ragoulê eft franche de toutes incommoditez.Des querelles amp;nbsp;contention furuenans pour le fait de la Ligue la decilîon en eftoit deferée au Pape amp;c lès lùcceflèurs. Qu’il lcroit permis à aucun de faire accord n’y conuenanceaucune auec le • Turc ûns le conlêntement des alliez. Depuis fut dit que de tous les differens d’entre gens de guerre Colone en demeureroit arbitre. LesAmbafladeurs obligerét leur foy,biens amp;nbsp;honctir de leur Prince à finuiolable manutention de tout cela. Et fut ligné amp;nbsp;lèélle de leur Armes, le contrad autentique qui en fut fait par Anthoine Marquelàn Dataire du Pape publié en plein Conliftoire le vingtième May mil cinq cens lêptante v« .Publications,procelîîons amp;nbsp;feftes en furent faites aulïi ailleurs, notamment à Venilë où ils reprelènterent la viétoiroBJu’ils en elpc-roient pour mieux encourager leurs hommes.

En ce temps comme chacun des coljeguez leuoient gens appreftoient toutes cholês pour îentreprilê que dclTus. Le Marquis de Final retiroit quelques fuittis de Millan amp;nbsp;autres terres Final battu Iraniennes dedans Final place forte fur la terre amp;/ronticre Gctioilê ( dont touresfois il ne te- jesE^pa-noit rien amp;nbsp;ne fc reconoiflbjt valî^ d’aucun Seigneur) Beltrand d’AIbuquerquenepueu du gnoisleitf. Duc d’AlbuquerqueGouuerneur deMillan auoit fait leuée au Milanes amp;Lombardie julques à quatorze mille Fantalins dont y auoitmilleElpagnols naturels, huit mille Italiens amp;nbsp;le refte Allemans pour le fait de laLi^ue qui»tous^rindrent la route deGennes.LesElpagnols iê dou-tans de quelque intelligence entre le Marquis amp;nbsp;IcsFranpois qui le pouuoient rendre maiftres de la place, menèrent ces troupes auec faruUerie par le commandement du Roy Philipes de-uant Final où les enlèignes de fEmpercur amp;nbsp;duMarquis eftoient arborées qu’ils bâtirent pour Bcant:julqucs à ce que le Marquis làchans qu’il venoit plus grand nombre de pieces amp;nbsp;(ans ef poir de (êcourstaccorda qu’il (ôrtiroit auec les fiens armes amp;nbsp;bagues (àuues:la place demeurât au Roy Philipes pour y mettre telle garnilôn qu’il aui(è?bit: Le Marqftis jouïflàntdu reuenu l'f inin*. de la jurifdition du pais comme au parauant le liege. Ainft fortit le leziéme luing mil cinq ’ ’ cens feptante vn. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.1;, . Le Duc de

Le Roy de France cependant auoir conlîderé que le vieil different d’entre le fftü Duc dé Guifê amp;nbsp;f Amiral le renouueloit: melrne que le Duc de Guilê eftoit frelchement retourné en dez parle Court bien accompagné: tellement que plulTeurs eftimoient qü’il néftudroit à foccafton de

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■./'■•ft nbsp;nbsp;nbsp;.-X. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1- nbsp;- poüifültcs

venger la mort de Ion pere lur celuy auquel il imputoit le fait:Poür obuier a plus grand inco- i-jueles heri-uenient fit tant qui les accordai les fit jurer entre lès mains de ne ïè rccercher àïaucnirqile ycishrent

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jgt; ; • ' fur la mort

d amitlC. deleurperC

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

d’amitie.Ce qui Icmbloit à beaucoup deuoir cftaindre du tout les anciennes querelles d’entre ces deux maiîons: veu nommément la proteftation qu’en auoit autrcsfois fair l’Amiral deuât Je Roy amp;nbsp;l’arrcft qu’en donna là MajeÛé en fon priiiéCôfeil mil cinq cens loixante fix, duquel la fiibftance propres mots furent tels. Aiant la Dame de Guilè vcfuc de feu meffire François de L’orraine Duc de Guyfe ei^n viuant Pair, grand Maiftrc 2gt;c grand Chambellan, de France tant qa lôn nom que comme Tutrice amp;nbsp;Curatrice de lès enfans le vintgfixiémeNo-uembre mil cinq cens Ibixante fix prelènté rcquefte ( en laquelle lès enfans Feftoient lignez ) à là Majefté tendant afin de luy eftrc permis de faire cotre les chargez 5c coupables pourfiiitte de ce que delTus en la Court de Parlemét deParis Sc y faire porter les pieces clbins par deuers ladite MajcAéifurquoy il auroit déclaré qu’il retenoit à luy 6c à fon Conlèil la conoiflànce de la matière principalle 8c de tout ce qui en depend pour auoir le tout veu en Ibndit Conlèil, faire droit à ladite Dame ainfi qu’il appartiendroit par railôn. Et pour cefi: cffeél auroit ladite Majefté (alfiftée de laRoyne là mere) fait aflèmbler les Princes de Ion lang, Sc autres Seigneurs Marefehaux de France Chcualliers de fon Ordre ScVonfeillers en fondit Confcil cy dejPdRf nommez. Et en là prefcnce 8c defdits Sieurs ffit faire leélure des confelfions de feu ' lean de Poltrot foy difant Sieur de Merey ( exécuté à mort pour ledit homicide ) enuoiées au Roy par là Court de Parlemétà Paris en vertu de 1« lettres patentes 8c commandement;8c de toutes 8c chacunes les pieces Ipecifiées audit aCfc du dixlèptiéme de cedit mois. Et rapport des autres pieces, Ades 8c Requeftes produites parla ditte Dame ,8c icelle ledurc 8c rapport fait à là Majefté : auroit ce jourd’hui fait (ÿitendrc aufdits Sieurs Cardinal de L’orraine 8c Dame de Guylè comme lèmblablement audid Sieur de Chaftillon Amiral de France les per Ibnnes appcllécs 8c alfiftans auditCôlèil pour Içauoir fils entendoient en reculèr aucuns.Lel^ j quels Sieur Cardinal de L’orraine 8c Dame de Guylè auroiêt déclaré qu’ils ont prelènté Re- | quelle au Rcy comme à leur Souuerain 8c naturel Seigneur: 8c non à autre remettant à luy d’ordonner en ce lait ce qu’il luy plairoit. Ce que ledit Sieur Amiral auoit de là part en lèm- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

blable relpondu, qu’il lè remettoit aulfi à ce qu’il plairoit à û Majefté d’en ordonner. Apres nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

lelquelles declarations auroit là Majefté mandé ledit Sieur de Chaftillon Amiral 8c à luy en- ’ joint 8c commandé declarer en là prelèncc 8c des fulHits ce qui eftoitde vérité dudit homicide, en ce que l’on îen auoit voulu charger 8c acculèr. Lequel auroit relpondu qu’il auoit cy deuant dit alfermé 8c déclaré à là Majefté comme il dilôit declaroit 8c affermoit encor corne

• deuant Dieu, qu’il n’auoit fait, ni fait faire ne aprouué ledit homicide .Le Roy tout ce que delfus bien entendu 8c au long examiné,8c apres auoir pris furce l’auis des fusdits Princes,Seigneurs 8c gens de lôn Conlèil qui tous furent d’vn mefine auiszdeclara ledit Sieur de Chaftil- 1 Ion Amiral de France purgé dej^hargé8c innocait défait dudiél homicide 8c des charges que fon luy vouloir ou pourroit cy apres pour ce regard imputer. En impolà filêce perpétuel à lôn Procureur General 8c à tous autres.Êait inibitions 6c deffences tant aulclittes parties que tous autres d’en faire cy apres aucune recerchc 6c pourfuite, ores ni pour fauenir loir par voye de lufticeou autrement:8c à tous luges d’en prendre aucuneCourt 8c conoiflànce.Puis ledit Seigneur prit^s parties en là làuue garde leur enjoignant de viure en amitié lôus lôn obciflamp;n ce fans aucune entreprilè de fait les vns à fencons?»lt;les autres ftireélement ou indireôlement. Declarant ceux defdittes parties leurs parens amys ou aliez qui contreuiendront à ce jugement: auoir encouru crime de leze Majefté, comme infraéleurs de paix 8c perturbateurs du repos publicq, 8c leurs perlônnes 6c biens confifquez : lelquels audit cas il vnit 8c incorpora au domaine de là Couronne. Deftèndit outre ce là Majefté lôus les peines que delfus à toute perfonne de quelque quallité que ce lôit de contreuenir à cell Arreft ne iceluy reuoquer en doute.'Voulant iceluRelire enuoyé ^toutes les Courts de Parlement Bailliages 8c Scnechauf lees d’icelles pour y eftre leu publié 8c enregiftré à ce qu’aucun n’en pretendift caulè d’ignolt; rance. Fait audit Conlèil auquel eftoiêt prelens Monfieur frere du Roy,les Cardinal de Bourbon, Prince de Condé,Duc de Montpencier 8cPrinccD’auphin, Princes du làng.Les Ducs de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Longue-ville 6c de Neuers Pairs de France le Duc de Montmorency aulfi Pair 8c Coneftable j le Chancelier,de Vidlle-ville 8c de Bourdilldn Marelchaux de France 6c de Moruilliers. i Le vingmeufiéme mille cinq cens lôiîAnte fix au Chafteau de Mohns en Bourbonnois amp;nbsp;prononcé aux parues le dernier jour dudit mois. Nonobftant tout cela neantmoinsena-

uint

• •

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uinc ce que je vous diray en autre endroit mieux à propos.

Pour le regard de fEilat de la France en general par le coun d’vn anamp; demi tous lès François viuans en paix, fentretenoient û fâmiliaircment par communitez de deuis, comerces^^fta^de Is conuiues amp;nbsp;autre forte d’amitié: que auec le temps le Royaume euft recouuert fes pre-mieres richclïès : veu faifeâionnéc diligence d’vn chaQ.in a remettre par tous moiens de proffit,la perte du palTé: fi le malin ciprfi d’aucuns n’euft peu à peu peruerti le bqjn naturel des autres qu’ils tirerent en,fin à leur cordelle. Surquoy on peut remarquer deux chofos. La bon- France feb té de la terre fi fertile en France : qu’à peine la fçauroit on cfpuifor. Puis là variété amp;nbsp;legere in-confiance du naturel François,qui oublie auffi tofi fos pertes qu’il eft prompt a fo remettre all gte în- * train de fos premiers malheurs : auffi foudain a defirer la paix, que volontaire a ptandr# le ha- coniiant. zard d’vne guerre pitoiable.

Pour retourner à la Ligue aians les Confoderez donné le Rendezvous de toute l’Armée à

Meffine de Sicile,Venier General vénitien amp;nbsp;M. Ant.Colone General des Galleres du Pape Armée na-V furent les premiers. lean d’Aftfirie parti de Barcellonne vint à Genes le luillet.d’bù “^'^ desCœ •I -lÄ nxT-- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-11 nbsp;nbsp;-r»- nbsp;nbsp;nbsp;i-r.- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• fcdcrezdc

ilauertit le Pape amp;nbsp;Venmens de la \^nue. Ilauoit les deux Princes de Boëme qui AÂient chrift con* conduit leur fôeur au Roy d’Elpagne : lefquels fen allèrent à MantoUë, amp;nbsp;de là trauerfànsTes Alpes tousjours bien fefioyez,arriuerent Allemagne vers le Duc de Bauieres où ja fEm-pereur auec Ferdinandamp;Charfos fos enfans, la Roine de Pologneamp;autres Seigneurs eftoient Aouft i^^t. arriuez.Là le ay.d’Aoufi les noces d’etre Charles d’Aufiricheamp; la.fille du Duc de Bauieres jgpgæ'* furet célébrées en grade magnificêce.Iean d’Aufirie arriué à Genes auoit enuoié quérir ï 5. pfreur Galleres oui fattendoient à Naples. Ceux qui les alloient quérir furprindrent deuant Citta- ,

t « nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r 1 c fl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n- 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1' «Aultficnc

veche deux galeotes Turcquelques, lelquelles auoicnt pris vue barque Cnrcltienne dans la- amp;dela fille quelle, outre la marchandifo y auoit vn tombeau de Marbre magnifiquement ouurc que lé ßameres Pape Pie 5. fàifoit porter à Bofoo^etite ville de Lombardie doU il efioit natif, iifo près Alexandrie paliere jadis Cefàrée: Il y auoit cent Turcs amp;nbsp;dix Chrefiiens efolaues. Toutes chofos {»reftes lean d’Aufirie part de Genes aueC 12. Galleresamp;arriua à Meffine le 24, Aoufi: amp;fur • a fin du mois lean André Dorie auec 12 .Gallcres,amp;le jour fuiuant Quirïnamp;Caual auec ko. ’ quot;nbsp;Nauires en guerre,de(quels ils efioient Lieutenans fous le General Ven^r.Le Conte de Sà^ ne vint auec deux mil hommes, dont il audit charge-pour les Vénitiens. Etle ç. Oéfobre Dom Aluarez Bacian Marquis de lâînte Croix auec ^o. Galleres. Puis 12. autres. Comme ’ ' les troupes fa4embloicnt,le Pape enuoya à lean d’Aufirie vn Goufanon amp;nbsp;Enfoigne de couleur azurée qu’il auoit auparauant fàcré en vne proceffion faite à Rome au ddÿis duquel e-ftendart efioient les amioiries d’Aufiricheamp;des Princes de la Ligue. Nous les lairrons aflem blcr amp;nbsp;accommoder de routes chofos,pour dire ce que les Ti^rcs braflbient contr’eux d’aiitrè cofté: car qui ne fçait les affaires que d’vne partie,il ne peutauoir vn plaifif entier n’aiant que la moitié de fon defir. Pour mieux vous efolarcir 1^ tout, jeireprandray faffilire des Turcs dés le temps amp;nbsp;les lieux aufquels je les ay ci ddfus laifïèz: afin démieux 'éoritinuef ' le fil dé môù hiftoire par vne enticre fucceffion 3’vn temps à autre fans interrompre fordre lai fuitte d’aucune chofo.

.01'

Le Seigneur des Turcs flat«»par fjacureine-fiirrez deTèütreprifo' de Chypre, confidetàm Deflèins d’ailleurs les forces qu’il pouuoit mettre en mer contre lësCbrefiiens : fàifoit efiat débieri des Turcs, tort tellement rongner feftenduë'de laSeigneurie deVériifè qu’ils àtarôiénfalfoz affaireä nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;™

der ce qu’ils auoient en Italie. Et bien qu’on feufi àuerti de la Ligue qui fo braflbit contre-fui quelque, entre les Princes Chrefiiens : fi eft-ce que veu les differenS qui auoicric jà^taht de fois elripef ché les exploits qu’ils fattendoient faire - mefme la jaloufic d’honnéUr qbi jes mit'cntel dif cord qu’ils n’eurent feulement la venu de prandre la routé de Chypre pburfo^QurirFàfhà^qz fie prifo à leur veuë au grand amp;nbsp;infame défi honneur de la Çhréfiienté: Il n*efp'eïfoitqHè^éêfifi \ i ci fuft de plus heureux effet que la premierc,ni celle de Charles Empërëui-', amp;nbsp;des Vemtfoùs *' cotre fon pere.-Iaquellc pour fomblab les occafiôsfenalla'bî^ofi en funiéèiSîtbicn Aliéné îiii manquans d’ailleurs Confoillers pour lànimer à ce à quoy là fortuné’ fiàntC amp;nbsp;fon riatUfëî.fo mcTdcs'’^ fombloient pouffor:fit Icucr jufques à 50. mil hoifîmés qn’il dOnhaiirAlyBifchadcs’pre-' Turcs,feu miers de la porte, auquel il joignit Fertau Bafohaipour cpmmarider fiir tefrë Aly fur mer. ; [g/llpwr Cette Armée qui eftoit de deux cens trente trois groffos Galle res àucénomb'fé d^autrés'S/âif“ d’icelle, foaux partie de Confiantinoble le i 5 . Auril 1571. vint premièrement fnrgir à Cafirorofiöj

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Aurii, Ij7t. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

dou ils prindrcntIa routte deNcgrcpont où ils fpalmerent, refirent ^accominodcrcnti’ar-' mée de tout le bclbin. Ochyaly Roy d’Algier amp;nbsp;celui de Tly-poly fy vindrent rendre. Ni eut pas mefine trcnteGaleotes de Corfaircs commandées pour fy trouuer qui n'y fulïènt fousCa-racoffe amp;c autres gaignans leur vie a pirater fur mer. Puis entrez en îArchipel fallerent mettre à fabry au port de Sude (autrefois-dit Amphimaléc ) qu’ils priiidrent. Heftie Dapricomc Daretiue où ils prindrcnt bien huit milles âmes Chrefticnnes. Ils rauagerent la Candie que les anciens appelloient Crete Ifle grande amp;nbsp;riche, autrefois peuplée de cent belles Citez:au-jourdhui n’y en a que trois: Candie, (Colonie de Vénitiens qui donne le nom à ÎIfle) Canie Caniiicau- Retime. L’Ifle n’eftoit guère moins grande que Chypre riche, mais fans riuicres nauigea-Cret»amp; fa bles; lans qeltc aulli qui porte venin,renommee pour les bons vins qu on nomme Maluoiiie fertilité, nbsp;nbsp;dont Tes habitans trafiquent par toute la terre : chargée de beaux fàppins amp;nbsp;autres arbres pro

pres à nauires. Soudain mirent en terre deux mil hommes en mefine temps que François lu-ftinian y fift defeendre huit cens Corlès aiiec lelquels amp;nbsp;autres Infulaires il les força de regai-gner le bord. Mais au lendemain venus plus forts ils pilloient amp;nbsp;bruloient tout : faccagerent Biceijiebaftic en Retin emmenans grande multitud« d’Infulaires : fi les Corfes amp;nbsp;autres du pfts ne les cufïcnt combattis vaincus amp;nbsp;tué plus de douze cens des leurs. Le refte, fâuué l’armée fit voile vers Cerigo,Zante amp;nbsp;Cephalenie, qp ils fâceagerent tout : amp;nbsp;emmencrent plus de fix mil perfonnes. De là firent la route des monts Acrocjraunes dits de Chymarioti : où ils arriucrenr comme leur armée de terre afiîegeoit la ville amp;nbsp;fort de Dulcigne.

Or pour entendre quelle eftoit cefte armée de terre, quelle îoccafion de fà venue, quels les tcircTur C^efs,les exploits amp;nbsp;fuccez d’icelle, faut’entendre qu’au bruit efpandu de toutes parts de la ijuefque en Ligue Scaffembléc des Chreftiens .-pluficurs Grecs, Albanois amp;nbsp;autres vœfins des terres Ve-Albanie. nbsp;niâcnes efîeiierent le cœuramp; defir à leur premiere libertéifi bien que fimâginâns pour auenu

ou pouuoir aifément auenir ce qu’ils defiroient : firent eftat de prandre les armes contre les Turcs qui Tes maiftrifoient,pourueu qu’ils fuffent afièurez de fècours de la part des Vénitiens. Les Gouuerneurs dcDulcigneamp;Antinarifalliercntauec trois cens Epirotes ou Albanois,par Albanie fe Ic moien defqucls les païfâns amp;nbsp;autres Grecs deiioient le reuolter du Ti#c pour les Vénitiens reuolte con nbsp;nbsp;dcmandans que fix mil hommes bien armez,à quoy ilz fobligerent pourueu que cesGou

en faneur • uemcuis Ics fccourûlTent d’artillerie amp;nbsp;de fblda« de leur garnilôn pour les conduire. Et pour dciVeoiciés faflèurcrd’vn amp;nbsp;d’autre cofté ils demandèrent deux cens oftages qu’on leur donna prefque • tous parens ou alliez. Ainfi ces Grecj prenans les armes incitèrent le refte à reuolte : leur remontrant quel fruit amp;nbsp;honneur leurpourroit auenir fils fe pouuoient moyenner la jouïflàa-Hjjçrté. ce de cete liberté amp;nbsp;viurc félon les loix amp;nbsp;inftitutions de leurs anceftres: defquels ils auoient cfté fi long temps priuez fous la tyrannie du Turc. Se voians touteffois repus de parolles amp;nbsp;que pour néant ils attendoiét l^fécours Vénitien : fe pFoftemans deuant le General des Turcs qui les enuironnoient de toutes parts le fuplicrent d’auoir pitié d’eux. Les deux cens oftages • euffent cfté liurcz au Turc fils n’euflent eTchappez des Albanois fort irritez contre ces Gou-t«reTu* uemeurs qui perdirent vne belle occafion de mettre touteÎAlbanic,amp; peut eftrc à fôn exem-lt;juefque. plefdifôient ÿs) toute la Grèce en liberté. Auffi tôft que le bruit fur efpandu à la porte de Se-j lim qu’aucuns en Albanie fblicitoicntfés fujetg^à^olte.Achgia fvn des principaux Bachatz de la Court amp;nbsp;le Belyerbcy de Grcce firent fôuâàin feuee de fbixante mil hommes qu’ils rne-nerent vers Scutariamp; enuoierent quelques trouppes à Suppôt,doù les affiegez en fin dcféfpe-rez de fècours fè retirèrent à la ûueur de la nui6t:amp; n’y trouucrcnt lesTurcs que quinze pçr-fonnes fans defence. Mais tüerct plus de quatre cens hommes amp;nbsp;tout ce qu’ils trouuerent aux villages. Ce pendant vne Gallere partie de Corfou chargée d’hommes amp;nbsp;de marchandifés vint fùrgir à Dulcigye pour les auertir que îarmée Turquefquc y venoit. Çaracoffe la.poiur-Ragoufins fuiuitauec fès galeres, amp;nbsp;l’euft prinfé fi les Ragoufins ne lui euflent ouuert vne affeurée rfr u^fent qui Kaittc Cil leur port : contre lequel Caragoffe voulant fauancer : à coups d’artillerie fut forcé ’leur plaiR. dc fc rcurer irrité contt'eux poiftcc qu’aiant commandement par lettre de Sclim(qu’il mon-troit)fuTleGolfcdeVenifçils empefehoient fes conqueftes. De là, veuë la refolution dc la Scutari, ville il affaillit amp;nbsp;ruÿ^a vne forterefle prochaine aucc fon Eglife, amp;nbsp;vn Monaftere dc ^ntBc-Scodre nbsp;nbsp;nbsp;noift. Scutari ( qu’on nommoit anciennerqent Scordc amp;nbsp;pour railbn de laquelle feulement

, les Turcs menèrent premièrement leurs Forces en Albanie ) eft en la cofte d’Illirie fur vne haute montagne entournée de rochers d’accez maLaifc .-en vn paflage fi fertilfe qu’on y eft contraint

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LIVRE V INTS IX LEME. / nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;25.

contraint d’enchaflèr les Haras affin qu’ils ne creuent de trop de greffé. De là fachemlna* rent à Vlcine au jourd’huy Dulcingue. Pline ùpelle Olchinium: dit qu’au temps paffe onlcnommoit Colchinium pource que les Colchiniens lauoyent baftic. Dont le natu*,‘ rel de ces Kabitans efl: tel qu’ils ne peuuent aymer aucun effranger. Comme ils le ba-tôycnt auec quatre Canons mal-aylcméntamenez pari« montagnes leur Armée de mer ' arriua, occafion que les affîegez par mer amp;nbsp;par terre nrent accord auec Porjaii General ,, de terre le huitième Jour du liege, pour fortir à condition que les Soldats ScCytoiensne ■jferoyent point offencez . Que les Soldats fortiroyent armez amp;: bagues ûuues ÎEnfeigne tompofidô au vent, amp;nbsp;leur preteroyent quatre vaiffeaux pour les conduire à Ragoule. Sara Marti-* ' nenguey eommandoitaucc bon nombre de Soldats François qu’il auoit mcngt;(apips les • guerres de France finies ) au fcc ours des VenitietiS. Il difoit amp;nbsp;quelques autres Chefs auf-* fi: que dés le commencement du fiege auanr la venue de l'Armée Naualle des Turcs, Voyant la faute de viures ôi. autres choies, il conlêilla aux Soldats le retirer auec les vaif lèaux qui leur reftoyent encor a» port, ou qu’ils le rendiffént à fennemy. Mais qu’ils le relôlurent de tenir bon. lufques à ce qué faute de viures ils furent forcez de compofe» lt;J^e de luy dés le quatrième Jouf fêlant deuoirdc Chef il fut blefle d’vne Canonnade amp;nbsp;porté demymort en lônlid. Si que lors dela^venucdc lArmèc de mer ; les Soldats effonnez. luy demandant lôn auis de ce.qu’ils deuoyent faire : n’eurent autre relpoiice finon qu’il ne falloit point demander confeil à vn mort, 5? qu’ils le gouuernalfent lèlon l’opportunité. Mais d’autres de nommément des Cytoiens, telmoins aflèz fulpeéls en matière de Capitaines: àuoireu liberté dilôyent que les Vénitiens n’auoyent celle Jufques au Jour de la redition d’amener viures amp;nbsp;toutes choies neceffaires. Et qu’on auoyt enuoyé du Golfe de Ladrim auant, trois Galleres pour leur porter Artilleries de toute forte. Lelquellcs ne partyrent de Dulcingue qu’vu jbur deuant la venue de l’Armée Naualle. Comme que , , ce feuffle Turc miff les principaux de la ville amp;nbsp;quelques Soldats aux Galleres: dequoy les offageslê doutans facheminerent en certain logis, où voyant qu’on les cerchoit, aime- , rent mieux lé dclfenflrc, faire mourir plufieurs affàillans amp;nbsp;bruller auec le logis que d’entrer aiLX Galleres.Ceux de Budea auertis de tout,8c ne voians moiê de rçjiffcrjfenfuirêt:auelt;? leurs biens amp;nbsp;familles vers Cataro. La Garffifon receut ceux de faérion les autres vagant Çaamp;la furent lâgmentez par les Turcs . Ceux d’Antiuari furent fi eslfaycz-delaprinlé de Annuan. Dulcingue que leur Gowernevr Alexandre Donat enuoya Ibudain vers le • Turc la luy offrir aux melînes conditions qu’il accepta. Et y auoir mis c^q cens Soldats autant qu’à Dulcingue fccut que plufieurs familles embrafferent le feâc Mahome-tane.

F E R T A V T furce, relôllut auec le General de mer prendre la routte du Golfe de Cataro Jadis ZeinRizonique: mais entré en LArcJripcl ils perdirent quelques Nauires par la tormente des vens Auffraux : puis cefléz ils arriuerent le huitième Aouft à Nouo-caftfo s.Aouft. * traitant doucement les priionniefs pour alecher le reffe. De fait ils enuoyerent lémondrC ’ Cataro entre-meflans à menaces déroute rigueur, belles promeffés d’vndcmx traitement en cas de redition. Mais auÂi toff giiq jp^rnifon eut refolument rcipondu qu’on n’en feroit rien. Us firent mettre tous leurs prifonniers aux ceps amp;nbsp;à lauiron, délirant Marti-nengueauectreze Capitaines, quatre Sénateurs Vénitiens, leurs familles amp;nbsp;deux Gai* leres pour le conduire fidellement Jufques à Vcnilê. Martinengue fè plaignoit que le General fàuçoit fa foy, ayans promis deliurer tous les Soldats Mais les Turcs difoyent qu’il n’cftoitàprefumerqu’ilvouluft violier fà foy pour des Soldats amp;nbsp;qu’il euff pluffoft retenu Ceux qu’il deliuroit. Cataro eft en la Dalmatie au Stin Rizoniquofort peuplé amp;envn territoire fortille Jadis les Rizons cultiuoient ceffe terre.Mais linfôlencc de guerfe les força de quitter pais amp;nbsp;fc retirer là.Les Turcs dreffans si.double Canons fur de hauts rampars ba tent le fort amp;nbsp;les murailles.Mais les affiegcz fbrtyrent fi refoffiment,qu’ils n’eurent le loifîr de ' remener leur Artillerie en leurs vaifléaux.Ochyali amp;nbsp;Caracoffé cepcdàt aians eu dix Jours du General de mer pour voltiger auec d'o.Galleras amp;nbsp;endomager les haur» Venitics le plus qu’- amp;Caraco(iè ils pourroict:mirent a feu amp;.fang tout ce qu’ils rscontroient. Puis affiegerct Corcirc la noire ou Milane qu’on nomme Curfote alfize çn la mer Adriaticque eflognée de Ragoufe bien

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Aouft. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

* ’ 7 quatre vints mil. Antoine Contarcn Gouucrncur lâchant la deliberation de l’arméejanimoit amp;nbsp;prcparoit les Infulaires à la defFence.Mais les voians fi près,il fenfiiit le premier fiir vne Fre» Généreux qjj’jj tenoit prcftc à ceft eflfeôt: à l’exemple duquel les Citoiens amp;nbsp;Infulaires fe retirèrent defetnmes â Ragoulêmc reliant en Curfole que vint cinq hommes amp;nbsp;quatre vints femmes Iclquelles plus ràfiiucdes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;virilles que leurs maris* armées amp;nbsp;amballonnées à la Ibldade : deffendirent û ge-

Turcs à ban nerculêmenj leur ville queles Turcs prindrent parti de retraite pour le vent de Nort qui coin» d onnées mcnçoit à tellement mutiner les ondes qu’il y auoit aparence d’vne grolle tcmpelle prochai-ne» Ainfi Ochyali commença razer la colle du Contient, pillant les places de Lilhe, Bru-■ cie, Lilîèjles Ifles de Dalmatie amp;nbsp;plufieurs autres du Golfe de Venilc. Si bien que tant luy • que Çarac^ emmenèrent plus de lèize cens perlbnnes, caprines brulans tout ce qu’ils ren» • contrôlent.

En ce temps la Galleote des Princes de la Ligue partie de Meflînc, puis d’Otrantc pour Corfou : n’ayant que douze hommes fut prilè par vne Turquelque, amp;nbsp;conlêquemmant les lettres qui d’auis aux Chreftiens de leuaut, de ce qui feftoit palïe pour la Ligue. Si bien quc4a» porteur reprelèntéau General ôcàla Torturé pour deîcouurir les entreprilês Chre-lliennes : Iceurcnt tout ce que delTus, amp;nbsp;partie de ce que je difay cy apres ; occafîon qu’il delpelcha vers Selim l’auertirde tout. Puis le «iixhuiôliéme Aoult prit larouttedeBudot trouué Vide fut rafëc. Caracos alla vendre oartie deles prilpnniers à Ragoulê, où ils furent liberallement deliurezde feruitude : amp;nbsp;eult tout vendu lânsla crainte du General qui fen leruoitdcforças.Le vint lêptiéme îarmée farrellaàlaValonc,où cllefacreutde trois mille lanillâiresamp;d’autant de Spachis efleus outre les ja Icuez au Gouuemement d’Albanie: auquel Dulcingue özAndnari furent attribuées. Ce fait le General prent la routte de Corfou y failânt defeendre huit cens Cheuaux amp;nbsp;mille Fantalfins, qui fiiccagerent tout: donnant Corfou jufques am^faux bourgs qu’ils alfiegerent amp;nbsp;brullerent en^articis nonobllant les Canonades aiUegé par q ui Icur pleuuoyent du fore. En fin cinq cens Fantalfins amp;nbsp;mille chenaux fortirent de Cor-ks rww fou fibrufqucment qu’ils les firent retirer : prindrent quelques prifonniers vn Rais renegat dit Balfo compagnon de Caracos Cotycéen de nation, pour lequel oR vouluft donner la-Armée Tur- ÎJ^ues Malatclle Go^uemeur en Ilhrie amp;nbsp;deux autres de marque aucc dix milelcus. Ainlî queff|ue à nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’aller au Sein de Corinth^atendre fur le Golfe de ‘Lepante emmenant

deux Naux Vénitiennes chargées de marchandiles pour y accommoder Ibn armée de tout ce • qui luy fcfoit befoin. Le Courcier^enu en toute diligence aucc commandement de demeurer au f^c de Cataro, amp;nbsp;hyuerner là près : ou de donner bataille fi fenrumy le prclên-toit : Fut renuoyé porter auertillèment des Maires qui auoyent changé depuisjpour auoir fur-ce lauis amp;nbsp;mandement de Selim.

Moiens que

VenitRD ” Les Vénitiens de leur collé préparons auec vh foin extreme tout ce qu’ils Içauoicnt fbiencon- neccllâire à leur armée: voians d’ailleurs queles forces font vaines en la campagnefilc aftairesamp;^ dclfaut à la maifon : auilèrent de trouuer moién pour encourager les hommes fc rendre à Icut dcuoir,^ dc faire vn fons de deniers pour les necelfitez de la guerre. Commandèrent en kuT nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’implorer l’aide du Ciel paiijJûjâLiieurc» leurs affaires tant par prières

deffencc. particulicre|^ue publicques en proceflions, jeunes, oraifens, amp;nbsp;autres tels moyens ordinaires en tel cas : prians tous les Potentas Chreftiens d’en commander le fèmblable en leurs terres: Ce qui fut fait en Italie, France jElpagne, Allemagne amp;nbsp;ailleurs. Puis firent Moiende publier que tous Cytoicns euffont fous grandes peines a donner par efont dans deux moys faireirgent jg nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jg biens amp;nbsp;reuenus annuels, tant en leur fujeélion qu’ailleurs : afin

que de là on viftcc qui foroit le phis expedient pour la Seigneurie. Enuoyerent Placide, Ragafonen Sicile pour leur apporter prouifion dc tous blez. Son Aifoé laques.Ragafon cftoit de retour de Conftantinople, où il auoit efté ( en grand peril tontcsfois, eftimé y eftrc pour autre occafion ) pour mdjzenner la deliurance des Turcs arreftez àVenife, amp;nbsp;dei leurs à(^oNSTANTiNoPLB:cc qu’il finmais retournant fut arrefté par le fils de Mahomet principal Bafehaqui ne le lailTa que par rançon. Pour auoir meilleure femme de deniers fut ordonné au Confeil qu’on fulpendroit pour quelques jours les gages qu’on donnoit aux Gentils-hommes qui eftoyent en Magiflrat. Et la moytié des prouifions diftribuécs en com

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LIVRE V INTS I XIEM E.


2 (S'.


mun: amp;nbsp;qu’on ofteroit anx Luarantes lamoytiéde leur reuenii par fix mois. Puis delibe' faire argent rcrent pour empelcher le Turc de monter plus haut au Golfe deVenife: défaire trois for~ LeColfe de terelfes. L’vne à luftino Poli fiir le Golfe de Triefte, l’autre à Pyran au pais Tergeftan,amp; la ycnde fw-troifiéme à Vtin au Friol. Auec ce ils auoyent loin qu’il n’y euft en ville aucun ennemy do- quot;nbsp;meftique. Aufli que parauant on auoit pris deux Conftantinopolitains dclguilêz en Hermites .Pourueurent à ce que les Chefs ne deftobaflent plus la paye des Soldats comme a-iioit fait vnde Rauene Pelegrin qui fenfuit apres le fait. Prefqueen mefme temps vint à Efpionsdcf-Venife vn Ambaflàdeur que le Turc enuoyoit en France: que la Seigneurie arrefta ptifôn-nieramp; le fit conduire à Veronne pour le garder en vne Tour. Le Seigneur d’Ax forti de la maifôn de Noaile eftoit lors à Venife voulant aller en Conftantinople Amb:^deqf pour • le Roy de France qui fift ( mais en vain ) grande inftance de le deliurer comme perfônne fran-che3amp; allant à vn Prince auec lequel ils auoyent toute: amitié amp;nbsp;alliancc:joint qu’il ne faifbit que palier par la ville.

Iay tiré îarmée Turquefqwe de Conftantinople. le lay conduite en plufieurs lieux du Golfe de Venife amp;nbsp;de Catarojcnfin jeîayfàit rader au Golfe de Lepanto: oùjejalaifïè pour s’accommoder amp;nbsp;attendre le mandement de Selim. levons ayde mefîne main rej^e-fêntelennuy des Vénitiens pour tant de jnifères quecefte armée apportoit à leurs fujets: la crainte qu’ils auoyent d’en r^ceuoir d’auantage : les moyens qu’ils fubtilifôyent pour y ob-uier, amp;nbsp;en fômmelEftat auquel ils auoyent acheminé leurs affairesîtant pour fe garentir par terre5que pour fè préparer à vne vengeance par mer,contre les pertes receuës de leur ennemi. Refte donc à vous faire voir les portemens de farrnéc Chreftienne, comme elle marcha pour trouuer fon ennemi5amp; quelle fut la rencontre.

Les principaux Chefs delà Ligue Chreftienneafïèmblez àMeflîne cependant que ^.^çeCje-îe refte des vailïèaux, hommes Ä prouifions venoyent qu’on accommodent farrnéc de confeiîs tout cequiluy faifbit befbing: tindrent Confèil de ce qu’ils deuoyent faire quand farmée qu’elle prit, feroit en Eftat. Sur cefte deliberation qui dura trois jours y euft diuerfes opinions:pour-ce qu’ils n’eftoyent ^duertis que farmée Tu rquefque eftoit refblucde les attaquer: occa-fion qu’aucuns furent d’auis d’aller affieger Nouocaftro. Les autres tourner en BarbJ-ricjveu mefme que le Roytelct eftoit là vAu depuis peu de jours,faifânt grande inffance qu’on le remift en fbn Royaume perdu. L’opinion qui emporta,fut de ceux qui remonftre- Roy de Turent qu’il falloir premièrement qu’on arreftaft qucft-^c qu’on deuoit faire fi fennemy re-tournoit à Conftantinople auant qu’ils îeufîènt rencontré. Et auffi que fil ^ftoit preft à eßre remis combatte fi l’onluy deuoit donner la bataille. L’vn de ces points refblu, on délibéré-roit puis apres des moyens qu’on deuroit tenir à l’xécution. Et pource que le fait eftoit de grande confcquence,ils trouuerent bon d’auoir aufli l’auis lt;Tes plus fameux au fait Millitairc de cefte troupe, encorqu’ils n’afliftaflènt au Côfèiyequel n’eftoit compofe que de lean d’Au-ftrie,Rechefèn fbn Lieutenant,Sebafticn Venier,Auguftin Barbadicque amp;nbsp;vn Secretaire auec * Marc Anthoine, amp;nbsp;Pompée,’Colônes, lefquels faffembloient deliberoyent amp;refbluoycnt fi Ceux qui fêcrettcment qu’aucun n’en pouuoit rien prefumer. Entre autres Afcagne déjà Corne y fut appellé: l’auis duquel fut la rcfclutiojj^^itJ^yJuipart. A cefte occafion je ne m’empefeheray la Ligue, de ce que les autres y voulurent conclure. Il remonftra qu’il y auoit trois chofês, chacune defquelles deuoit retarder vn General de fè mettre au hazard d’vne Bataille. Qiwnd le dommage receu eft plus grand que le bien de la viéfoirc. Lors que François Duc de Guy-d’Afcagne fc General des François en Italie prefènta la bataille à Ferdinand de Tollede Duc d’Albe: l’Efpagnol euft mal fait fil euft accepté le combat. Car quand bien le François y euft dó que de receu du pire, il ne perdoit que cefte armée amp;nbsp;l’autre nfcttoit en hazard tout l’Eftat de fbn Maiftre. Le fécond, quand on peut voir que l’armée ennemie eft pour fè rompre bien toft de la Ligue, fbit par diffentions fbit par faute de viures ou par maladie amp;nbsp;autres accidens. L’Empereur RaifSs pour Charles cinquième voyant que l’armée de la Ligue Snftlcaldique faite entre les Protc-ftans d’Allemagne n’eftoit pour durer: ne voulut jamais accepter le combat, aufli fut il miUe. viélorieux . Le troifiéme, quand le Genwral eft plus foyble.J/ous ne deuçz doij-ter des deux premiers points. Car quand nors fèrions rompus, fi eft-ce que les moyens nous reftent encores affez grans pour nous deffendre de îcnnemy, Que fi fheur nous

Ee ij’

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. nbsp;_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRAïQCE.

Septembre.

î 7 !• rît,peut eftre, que les Grecs le reuolteroht contre le Turc amp;i. autres grans auantâges hoüs fcft pourront venir. Pour le refte, celle armée cil fi belle, fi gaillarde amp;nbsp;fi bien pourueuë de tout le befoin: qu’il ne nous relie que le courage d’entreprendre. le confelïe que la plus part des foldats Elpagnols font bifoings amp;nbsp;nô encor adroits au fait millitaire nô plus que nos Italics que les Allemans ne font accouRumez à la guerre de mer* Voire que peu fçauentlnanier far* quebuze.Mais l’armée ennemie n’ctl guere mieux conditionnée: veu que lan pafléy cil mort de pelle amp;nbsp;aiftres maladies plufieurs vieux foldats: joindl le grand nombre de morts en Chy* pre hommes dellite. l’en dirois autant du nombre amp;nbsp;condition des vaillèaux. Qiwnt au relie je fuis fi peu verfo aux praticquès de mer que i’en attendray le Conlêil d’vn autre, fors que je vous confoillc de vous fier en partie au hazard de fortune: d’autant que jamais chofo ne fut Fortune;amp; îoiidîitte cn guerre que la fortune n’y ayt eu là part pour fon loz amp;nbsp;auôlorité. Som-hazard. me qiie fortans d’icy cn diligence vous preniez la routte de Brindes ouCorfou.Car auoifinez delennemyjvousfçaurcz lERat de fes affaires amp;nbsp;plulloll à Corfou fi faute de viures ne Vous dellourne. Car ce lieu ellant plus furlepaflàge,fafméey repalïèra le retirant à Corn llant^^le. Sur tout ie vous prie que partant d’icy vouifoiez tous relolus au combat quelque paigt;quefurle chemin vous le rencontriez. Pourcedésicy donnez ordre à fapareil qui lcra commode amp;nbsp;neceffaire à celle refolution. Car fi vous attendez à délibérer fur la veuc del’en-nemy: Ilauiendra que vos cœurs ellonnezdelà venue, foront poucez çaamp; là lâns Içauoif quel conlêil prendre n’y quel moien praticquer au combat .’Aquoy le conlbtmala pluralité des voix:fi que la refolution prinlê d’vn foudain departjtous fy môllrerét fort de liberez.Puis ondeffertdit fur groffes peines de prendre le nom de Dieu en vain amp;fentrequercllcr. Ori commanda aux Capitaines, Maillrcs amp;nbsp;Patrons des vaillèaux de voir que tout full accom* mode amp;nbsp;prell en certain temps .Que chacun exhortall lès foldats à leur deuoir. EuGene-ral on leur remonllrâ la lullice de la caulè pour laquelle ils» alloient au combat* Et que pat ainfi D I E V ne pouuoit que leur eflrcfauorableen bien failànt. Puis on fit jurer aux Ca-* • ^esc^efs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, foldats amp;nbsp;autres de faire leur deuoir en tout ce qu’ils Içauroient leur conlèruer amp;

chreftiRis doiit ils lèroient requis. Alfilloit aufurplus aux pro celfionsamp; prières publicques qui vou-dânpouHa nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;difference des Religions.

bacaülcNa' L E lèziéme Se^embre îarmée leua fancrcf compolee de deux cens huit Gallercs, fix «alle, groffes Naiix, vinteinq Nauires de charge, amp;nbsp;quarante tant Fulles que Fregat es amp;nbsp;Galleen • tes. Les hommes de combat monteront à plus de vint-cinq milles touchant paye amp;nbsp;bien deux mille venus au fecours auec grand nombre de Gentils-hommes qui y elloyent à leurs delpcns. Aifti colloyans la Calabre ordonnèrent des troupes comme je vous diray. lean de Cardone Colonel des bandes Siciliennes fut deftiné auât-coureur de la Flotte à trente mil

Ordre amp;nbsp;difpofition des vaif-feÿixChrcf* tiens pour la bacille.

deuant auec huit Galleres. Deftx delquelles feroyent Vénitiennes pour cipier le chemin de Jennemy,lè tenant le foir huit ou dix mil loing de la Flotte : amp;nbsp;conduiroit deux Barques pour auertir Iarmée des occurrences. ^il defcouuroit vne troupe de Nauires qu’il efti-« maft cftre lennemy: iltourncroità i’armée fe remettre au lien ordonné. lean d’Auftrie, Venier amp;nbsp;Colone îèroyent enfemble en la bataille auec foixante quatre Galleres. A la droite de Dom louan, la Generalle du Pape oùjèroit Colone J^ieutenant General de la Ligue amp;nbsp;à fon collé la Capitane de Sauoye que^ommandoit de Ligny où eftoit le Prince d’Vrbin. A gauche la Generalle des Vénitiens, amp;nbsp;à fon collé la Capitane de Genes où eftoit le Prince de Parme. Les deux derniers qui faifoyent ailes à la bataille elloyentla Capitane de Malte: celle de Pol lourdanVrfin, amp;nbsp;celle de Loumeline. A gauche amp;nbsp;à la poupe de la Reaile pour conlèrue elloyent la Capitane du Commandador Major, amp;nbsp;la Patrone d’Efpagne. .^idré Dorie ^uoit falle droite auec cinquante Galleres. Barbadlc-que la gauche auec cinquante trois, Aluare Bacian, faniere garde auec tränte Galleres, d’eP quelles y auoit douze Vénitiennes * Puis fut ordonné que tous les Capitaines gamiroyent amp;nbsp;dilpolèroyent fi bien leurs vailfeux,qu’il ne r elleroit aucune elpace entr’-eux pour dônef moyen à fennemy d’entrer cn leurs rancs dont pourroit venir leur perte. Tous les autres vaifi féaux rangez comme ^ffus. Et pourcc auroyeyt hommes expérimentez en leurs brigantins ô^vaiffeaux legers pour dreffer les ailes amp;nbsp;rancs, comme il auoit efté ordonné:lailïàns quelque intcruallcentre les deux cornes amp;nbsp;le corps de la bataille, capables de trois ou quatre Gal-' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lercsi

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Livré vîntsixîëmë.

icrcs : afin que chacimcdes Flotós peuft librëmeht mouuoir cohime là hèceflité ftqüeirüiù Aufli toll que les Flottes fëroyent en ordre fc rueroyent peu à peu fur l'ëniiefny don^ nant fur tout garde que nulle Gallere empefehee heurtafteontte ùvoyfihe j dont les Pilotes auroyent charge : autrement feroyent pünis cohime on auilêrOit. Six groflès NàuS: iroyent vn ou deux mil deuant là flotte, ahn de coiiurit fil fe poüiloit ÿ le front dë làt-niée: ce qui fè peut faire fi fénemi marche à la couftumécTes râcs drefîez fen croiflànts de Lii* ne.François Dode Capitaine de ces Naux fut deftiné pour faire qu’aucunë ne feflôgnaft dëà autres,ains marchaffent enfemble.Si elles fe trouuoiét en tel lieu durât le côbàf qu’elles pëüf fênt côbatreamp; euflènt le vent à gré:qu’elles aflàilliflènt l’ennemi la part où ils vërtoiet luy poü uoir porter plus de prejudicciSi le vent manquoit on qu’elles fuflènt fi eflbngnées qu’elles hë nbsp;nbsp;,

peuflent dôner fecours; Cefàr d’Aualos qui en eftoit Capitaine où l’autre feroit cnàrger leurs efquifs d'hàrquebuziers fournis de rout:qui lèroient conduits au milieu de la bataille' attédâs le comandement des Princes de la Ligue.Les Capitaines feroient que les fôldats ne tiretoient qu’au befbin contre lënnemi i Le*armées prefies à combatre : tous Chefs exotteroientleurs gens à bien faire par les raiforts fuflittcg-Bacian deuoit aller auec diforetion au fècôürs ((e^plui preffez amp;nbsp;prendroit garde que îennemi n’cuft fon arrière garde pour luy fournir d’efoortf amp;nbsp;îupportpour voirquel nombrele Turcauroitdevaiffcaux amp;nbsp;jugeaft lequel foroit meilleur af faillir vhe partie ou le tout en gros:amp; tourner fô induftrie où il verroit le plus d’affairès.Les 4. Gallercs à deux bancs fo deuoient tenir pres les poupes des groffes Gallcres, amp;nbsp;à chàciîrte dix harquebuzes à croc auec deux groffes pieces d’artillerie. Et du commâneernent du cohîbat deuoyent donner fur les moindres vaiffeaux cnfiemys. Eftans ainfi tous fiir le depart t le General eniioya à chacune des troupes principalles des Goufanons amp;cnfoignes diuerfos pour fentreconoiftre ,commandant qu’on en mift dans toutes les Galleres. Sa bataille eut la bannière de couleur azurée * i.a Realie portoitvn grand Crucifix amp;vn Impede nóftre signais amp;nbsp;Dame de pitié. Et vn autre des armes de tous ceux de la Ligue.Et au Cafeis vn (^ntelet bleu j auec tous ceux de la bataille.La corne gauche portoit vn gallardet jaune à Ihofté amp;nbsp;àla cot- ciueftiénc. ’ ne vn verd à la peno*amp; à la ricre gârde vne bandiere blanche fur la poupe.

Sinolant fur celle refolution arriuerent à Sparuimenty où aucunes firent àigüadë, d’autféB faccommoderent de boys amp;nbsp;autres chofos d«nt le lieu les pouuoit aptoprier.Puis mettant à la icntc à U voillcjtindrét la routte de Corfou dans le Golfe d’Otrantc jufques au cap des collonnes nom me par les AnciensLacimie. Là eut quelque different entre lean d’Auflrië qui vouloir faire , Aiguade amp;nbsp;Venier qui luy dit qu’il n’en auoit befoin de douze jou ts. Ainfi ne firent grande diligence de marcher en tout le voiage, foit faute de rames aufquellcs plufieurs^’cftoiënt af-lêz duits: foit qii*il fâUufl tousjours quelque accommodement à telle Flotte amp;nbsp;foutiént pour ' ' le peu de volonté qu’auoieht bcaucoiJp de fo hafler. Voire qfte iâns fafluce dù Gërtéral Vénitien ( qui ne vouloir perdre fi belle occafion de r^re du tout,ou du moins diminuer la puif fânec du Turc par mer auec peu de perte des Vénitiens quand fheur y euft côtrarié ) on n’euft nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

donné bauille. Car plufiëuts Chefs eftoient mal affeôlionnez. Venier enuoia lors dire à lean d’Auflrië qu’il le doutoit qu’il y eufl quelques vns à fon Confêil d’autre relô|^ution que luy. vriisdcvlt;gt; Et aufli pour les diuerfos occurrences qui fumindrent encor depuis comme vous verrez fuf-fizantes à les defeourager : fi peu fefffleoTSntmal liée ell au jourdhuy famitié entre les humains. Levintvniéme ils Cnuoierent Quirin auëc vint Galleres reconoiftre.vintrois Nà- it.SéptébrÉ uires qu’ils auoiertt de fcouuert* Mais on les raportaConfedetcz.Püis eriuoierent quatre vaif- ‘ féaux prédre lâgue.Lors vn Briganun de Famàgbfle parti dé Chypre le huitième luillet amp;nbsp;de Candie vintquatre pôrtant lettres au General Vertier ; luy dit que Famagoflë hé pouuoit plus tenir fans fécours amp;nbsp;autres lettres deCaodie poult;lefquellesöh^öyoit qu’ils auoyent enuoié 700. Soldats en Chypre aoofcaquts de poudrcs,deux de vinaigre, des boùllcts,cuir à chauflér amp;nbsp;autres choies. Difoyët aufli ceux du Brigantin qu’ils auoyent eflé pourfuiuis de lennemy qui efloyent pres du Golfe de Lepante. Le iè. So^fernbrë arriuerent à Corfou, où ils attendirét le relie des vaifléaux plus pelants. Et firét fort cllroites deffenccs dë nS rie mander hors fille de ce que côceiioit farmée; De |^à ils futènt à Lëncinic cap blac de Corfoù. Monftré, Là les Nauires clpionnes reuindrêt,aireurant que fennemi elloit à Lcpante:pUis les Generaux firent reueucs de leurs armées amp;nbsp;vne monllre generalle où furent treuuez huit milles foldats ChrèiUénç. feë lij.

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Oftobrc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’ H I S T O I R E . D E FRANCE.

* 7 Efpagnols douze mille Italics, trois mille Tudcfqucs amp;nbsp;trois mille aucnturicrs,nG|;.comprins les Marinicrs.leâ d’Aurtric ïè pouimenâc de tous collez chacun luy faifoit la laine d’ârqucbu-lades fl les coups n’culïèut cllez deflendus crainte d’auoirfaure de poudre*. Comme le Veni* •tien failôit reucuc de la l.cnc vn Capitaine auec 5 o.lôldats Italiens de ceux que lean d’Aullrie luyauoitprellé:lêtrcuuanscn la Gallere de Calerge Retimois le querellèrent auec ceux du vailTeauiSc en fin le bourierét fi bicü que plufieurs tuez les autres rellcrcnt fort blelIcz.Vcnier y enuoia deul corn agnies defquelles le moquans y renu ou f Amiral amp;nbsp;q.autres compagnies pour luy amener ces iadieux: Lefqucls firent en lorte qu’ils rcpoulîerent toutes ces bandes en Puniton Je prclêncc de Venicr qui y alla:amp; la Gallere enuironnée prelque tous furent taillez en pieces. fcdRioRs^ Chefs mutins furet prins amp;nbsp;conuaincus furentaufiî toll pendus au mats de la Gallereoù fanl lequot;feeu .leurs (^)rpsfurent par vne heure lcruât d’exemple aux autres. Or jàçoit que tous dilôicnt que du General Vcnier ne pouuoit moins faire pour Ion honneur amp;nbsp;conlêruation de Ibn autorité : fi cll-cc que le General de l’armée fen tint pour grieuement clFencc.Ltiy Icmblant que celle jurildidliô luy appartenoitfur tout autre : mcfmes que les criminels elloiont fes loldats : occafion que celle nuiéyc palfa en grande crainte d’cimente d'vnc part amp;lt;l’autre: chacun General ellant au Cô-Icièaucc tousfes Chefs. Le lendemain toutesfois ils ne parlèrent que d’ordonner les batailles, amp;fy portèrent corne fils eufient voulu combattre: chacune des trois troupes auoit deux grof les Naux deuant lôy pour fen couurir amp;nbsp;garder,portant chacune q.vints pieces d’Artillerie Sc fix cens homes. Mais lean d'Aullrie ne parloir plus amiablemcnt n’y auec honneur de Venicr il ne le nommoit plus de lôn nom ny de la qualité. N’enuoioit plus fçauoir de fes ncuuelles SC cllimoit^n que Colone ne luy efloit guère plus aflcólionné: nommeemét pourccqu’il auoit cfté efieu arbitre de tous les differcns de l’armée. Failans voille neantmoins arriuent au port 4, Oftobre, Guilchard. Etau 4. Oûobre fccurent la perte dcFamagofte du p.Acuft:ayansles loldatsellé

‘ trois jours làns poudre amp;nbsp;autres choies necelïàires à leur defence : Içeurent en Ibmme ce que je vous ay d*t ailleurs amp;nbsp;que les affaires de Candie le pertoient ü mal que fi fennemy fy ruoyt • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les Infulaires fen iroient à fa deuotion fils n’auoient prompt lêcours. Ce qu’ils auilercnt pi c-

pourpier^ la patience de lElpagnol de Colone cil digne de loüangeivoire d’exemple a tous qui lent à k'ràceux qui bouiffans dechollere ou laute de jugement le laiffenc trahf inter'eft^par- porKt a cc qiff plus les palficne. En ce qu’ils ont vertueuiement pref etc le refpcét du publicq tieuher. nbsp;nbsp;à la coiifideration de leur particulier : encor que ce particulier impettaü ce quelques choies

publicques.Carhnjure qu’ils rc?euoictnercdôdoità ^xplus qu’a leurs nations qu’ils replc (entoient. Voire au General de tous ceux qui les auoient eilens pour Generaux de laiméê • Chrellienne. D'autant que par ce fait on (fonnoit taifibkmcnt à entendre que chacun party auoit failly à bien cllire vn fuffifant Chef, puis qu’vn fous Chef rntreprenoit de fonauterité priuée la punition de tels forfaits :m(’ntrant par là qu’ils n’efloient capables de punir i e fait: puis qu’il lefaiToit fans leur en parler. Et fcmbloKà beaucoup ^le Venier bien qu’oflèncé amp;nbsp;en fa perfonne la Seigneurie qui l’auoit pourueTTSJWimfiat pour le maintenir : deuoit poiïr-.. ttnt demander reparation de celle faute au General qui luy eull fait radon par le Conlcil dei Chefs. Et quand bien il luy en eufl dénié juflice:il eufl deu neantmoins patienter attendant vne occafion plus fauorable que celle la qui leur montroit l’armée ennemie tout contre eux refbluë de les deffaire : vfânt de laquelle il jouoit fi lElpagnol amp;lltalicn partialilcz contre luy (comme mil autres Chefs enflât fait ) le feulïènt desbandez de la Flote: a perdre lef forces de la Seigneurie fur mer: puis ellre caufe de la faire réduire au petit pied amp;nbsp;luy meline rccerchédccefait, ( comme d’ordinaire les Princes jugent les choies amp;nbsp;pelênt les entreprilès felon feuenemétd’icelies plus qu’à la railönSz équité.) lamais exemple ne fut plus remarquable que celui dedeuxgransCapitainesGrecsenfaitjCnlieuamp;occafionlêmbla-ble. Xerce Roy des Perlâns auoit couuert toujc la mer de jenelçay quantmillionsd’hcm-mes pour la ruine des Ärecs nommément des Athéniens. Ariftide Sc Temilloclc deux des grans Seigneurs d’Athenes auoient de grandes querelles cnfcmble ; fur le point de combat

tre.

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LIVRE VINTSIXIEME. 28.

tre, Ariftidc vint prier laiitre de mettre fous pied les riottes pàflees julqiies apres la guerre, amp;nbsp;le porter pour la confideration publicquc corne amis en icelle : l’autre nôfl moins généreux ne lui eut pluftoft accordé, qu’Ariftidc lui ouurc le vray moien de combatte amp;nbsp;emporter la viâoirc fur les Perles ; lequel treuué bon de tous,amp; apreuué par Eurybiadès Lacedemoniea General delArméc fut heureulèmentpraticquc à l’honneur immortel dtftoïité la Gietc, 04 roiitte infame de lArmée ennemie, laquelle (ans cela euft aiïèrui toutes les nation, aufqucb lescommande aujourdhüi le grandTurc. Dautres jugeoientpourVenier,felon les citcon-llanccsdufait: eftimans que lean d’Auftrie n’euft fait-aucune raifon de cela aux Vénitiens: amp;nbsp;n’y en auoit par grande apparence pour beaucoup de raifons. Ce qui euft tourné non leu--lementau grand def-honneur du General ôc de la Seigneurie, mais au dommagerrcp^rable nbsp;nbsp;,

de toute l’Armée pour lauenir : laquelle dorefnauant cuit fait ii peu d’eftat de ce General qu à fexcmple des vns des antres les loldats n’culïent frit conte de lès commandemens. Si que venant le jour du combat aucun ne lui euft obci,amp; full le tout tourné en confijiîon malhcureu-lè. Il remontroit aufli la grandeur^autorité amp;(. conlcquence du fait punifTable fur le champ amp;nbsp;6ns delay. Lequel en tels affaires empkc tousjours la matière plus qu’il ne tarnende. EUièienc en outre qu’il valoir mieux profitant au Publicq amp;nbsp;punilûnt vn forfait : contreuenir à ce ^ui fèmble railônnable en general amp;nbsp;fe mettreuis apres au deuoir de 6tis6â:ion (fi elle y efche- • oit) que de Ibuffrir ce qu’en tout cas peut aporter plus de mal que de bienà la generale amp;nbsp;particuliere difpofition des affaires, enfui liant en ce fatiis de ceux qui ont dreffé les loix Romaines. Ainfi la difcrction des vns fit doucement écouler la^bouillante challcur des autres.

Si que par apres ils délibérèrent du furplus de leurs affaires : où fut refblü d’afîàilhr les ceux forts du deftroit de Lepante; puis fortifier Zantc amp;nbsp;Cephalonie, pour ce fait,amp; fecours ecin-miin enuoyé en Candicjfé retirer pour hyuemer chacun chez fôy : à ce Occafionnez difoient les Occidentaux pour n’auoir dovitailles que julqucs à la fin d’Oéfobre. Et ditpn que lean d’Auftrie ni ceux qui taccompagnoient ne trou noient bon que î Armée entraft au Golic de Lepante ccrcher îennemi comme vouluient les Vénitiens, entr’autres Sebaftien Venier amp;nbsp;Barbadicque : remifntrans par plufieurs raifons qu’on y deuoit entrer, amp;nbsp;là inueftir lAimee euiL ncs Turquefque: promettans à tous vne heureufè viétoirc de telle entreprife^n fin fut refolu quB '• n o‘«-Barbadicque iroit auec huit Gallcres à la iBouche du Golfe, efl'ayer d’en tirer les Turcs. Et comme ils eftoient és termes d'çxecuter cette refolution,Venier ( ja bien auancé en mer ) en- „Kitr. p. ..r uoya affeurer lean d’Auftrie que cinquante Galleres dgs T lires feftoient dêfmembrces;amp; def emparant l’Armée auoient pris la volte de Leuant: afin que ÎEfpagnol ne fift pliÿ aucune drf- iombat. ficulté d’entrer au Golfe : comme de fait la refolution fut lors prife d’y entrer: encor que par-auant fbn confcil euft pris autre auis comme j’ay dir. Mais à nouucllcs occurréccs nouueaux Gonfeilsque le Turc leur prépara ccîlnme je vousdiray.AtilfileCheuallier Gilandrade rc-uintla de prendre Langue, affeurant que f Armée dez Ennemis eftoit à Lepanto attendant îoccafion de charger les Chreftiens. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Le General Turc qui lors fafoit la cofte de Lepâto; aucrti de la refolution de Sclim à dôner BatailUamp;de facheminemét des Chreftics pour cet effet : auoit enuoyé nôbre Corfaires en diners endroits pourefpicramp;Jiii raporterTE^de leur armée. Caracos entr’autres môtéfur ncünoiitrc vnBrigantin,v6 de telle induftrieamp;fhaftiuété qu’il eut loifir de prédre langue enCallalire de l’Eftat de l’Armée : reconoiftre la Flotre amp;nbsp;retourner en faire fon rapport fans aucun danger; mais il raporta le nôbre des vaiftèauxbeaucoup moindre qu’il n’eftoit;fôit qu’il fe fuft trop ha ftéàlcs côrer, ou qu’il ne peuft voir la Flotte de l’ælle gauche laqlle auoit à dos l’Ifle qui l'ê-pefehoit de la reconoiftre : qui fut occafion au General Turc de fè refondre à la bataille: di-fant cotre les raifons des plus vfitez aux attaques maritimes : qu’il en aiioit expres cômandc-métde Selim,8cqu’il fafleuroit d’emporter l’honcur.Ainfi lefeptiéme Octobre les deux Frégates efpies retournerét auertir les Chreftiens que l’ArméeTurquefque les venoit trouuer,amp; Harangue feftoit mifè à la voillc le mefme jour ayaiit vent en poupe. B! en mcfme inftant lean d’Auftrie fit mettre le carre à l’arbre amp;nbsp;la Flamme à la Peno (corne les autres diftnr arborer l’Eftédart) Chrcihen pour fignal deBataille.Commâdanc leuer toutes lesBanieres,En6ignq|^Fanôs, Guidôs,Ban-derollesSc mettre tous autres Drappeaux au vent;amp;quc tous faflèmblaffènt au, fbn du double à la vift.,Kc Canô.Lui accôpagne de LoysCardone amp;nbsp;lean Sote fon Secretaire les alloit tous vifitât àuec nbsp;nbsp;nbsp;Turc.

lt;lt; « « '»’•L

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L'HISTOIRE DE FRANCE.

vn port joycuxôd vi(âge riâc pour mieux animer chacfi à Ion deuoir-.auquel il les exorta tous: leur reprelcntaiit la Julie occafion pour laquelle ils côbatoient,l’honneur immortel, le proffit incroiable qu’ils y gâgneroientpar vnc viôloire fi rcmarquable.Qiïé leurs bras guidez par la faueur celelle repofoient les richeflès,l’honneur,la gloirc,la liberté, la toy, la Religion Chre* ftienne:non deux teulement, ains de tous les Baptilêz au nom du Meffias.Au rebours l’enne* mi triomphant de leur honneur èc defpouillc,pourroit mettre vn million d’Ames Chreitiem nés en perpétuelle captiuité.Qiïils fe preparaflènt done amp;: tè tinlTènt:preft6 au mot amp;nbsp;fignal dc la bataille.Et côme Dieu veut quelques fois par petites choies amp;nbsp;depeu de cofideration pre-fâger grans accidens auenir : le mot redoublé de viôloire que pluficurs lbldats crièrent,à la départie d^ce Prince, futoccafion a beaucoup de bien elperer.de cette entrçprilê: voici l’ordre qu’ils tindrent au combat: Le Prince Elpagnol eftoit au corps de la bataille compofèe de (52. Gallercs deffendues de trois Capiranes, au milieu delquelles eftoit la fienne, à droit celle de Colonc auec lequel eftoit Pompée, Ion frere Romegas,Michel nepueu du p’apc amp;nbsp;autres

Ordre de l'armee

Chreftiene. Sgignem-j Italiens. À gauche eftoit Venicr quc fuiuoitla Capitane de Contarin Maripetre amp;nbsp;I^ij Lorcdan:puis la Capitane Genoile où eftoit /»Prince de Parme, amp;nbsp;apres la Capitane d^auoye,commandée par de Ligny: auec luy le Prince d’Vrbin. A lælle de la bataille eftoit la Capitane des Malrois commandée par Pierre lyftinien amp;nbsp;à gauche eftoit le Capitane Lo-meline en laquelle eftoit Paul Vrfin. Apres les remonftrances de chacun Chef, les prières à Dieu amp;.le desjeuncr;on fut tout esbahy que le vêt qui Jufques là auort fauorife l’ennemi peu à peu faillit fè tournât en vue fi grande malace qu’à peine pouuoiét ils remuer leurs vaiffeaux fans rames-.qin donna afl'ez de loifir aux Chreftiens de fê preparer amp;nbsp;renger leurs batailles.Le General Turc auoit renuoié apresCaracos deux î enegats fur deux Brigantins legers reconoi Rccoijoiiß- ftre l’armée qui le firét fi bié,qu’cn fâchant l'ordre amp;nbsp;fEftat il perdit beaucoup de îopiniô pre-niv^imponé niierc:nommçcmenr de ce qu’on luy rapporta le nombre pl»s grand, l’ordre amp;nbsp;refolution à la de la viftoi- bataille amp;nbsp;le meflinge des vaiffeaux Occidentaux auec les Leuâtins:non moins que les autres

'de laVtaü- Soldats qui lâutelloient de Joie au premier raport de Caracos. Ils ne perdirent cœur le. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pourtant,ains eftoient à qui deuançeroit fon compagnon quoy qu’il fut àeffendu fur peine de

la vie d’outrepafter la Realie.

Surce l’armée Turqiielque reflèmblant a vnc f^eft elpeflè amp;nbsp;bien toffuc:vint à fouurir amp;nbsp;e-Ordre amp;nbsp;ftendre les cornes en forme de croiflànt.Lc Jour eftoit beau,amp; le clair Soleil enuoioit les raiôs dcïarnK^ tltoit aux ycux des Turcs qui les empefeha d’ordonner fi bien leur »bataille qu’il euffent peut Turqucfquc eftre fait. Aly amp;nbsp;Portau conduifoientTe corps de Bataille compofée de cent vai^^èaux,deffen,-ducparMu^!lfaCeleby grandTreforietTramontantAcmabeyamp; ton frere fils de Aly, Amat Aga,Sangcat de Feutrant, Alys Caiga Sagias de Calliopoly,Caracos Cambée fils d’Hairadcn Malamur Sangeas de Mathehn,®ely Saliman Guder Gbuuerneur de lifte de Chios,Caflam-bey Gouuerneur de RodesjProuin Aga Sangeas de Napoly deMoréc,DiaparCeleby Gou-• uerneur de Calabe,Darolagan,Dom Dorneine,Berinebol,Ofman Rcul,Agada Ciafafér,Dra-

mius Rays amp;nbsp;pluficurs autres denomjSc firent Chefs de lælle droite Mahomet Bey auec 55. Galleres. Les Agadel Baflà,Siroc Saguiat d’?*Icxandrie,Caurlaus Afifcans,Dragan Vftrelâga amp;nbsp;autres luy aflîftoicnt.Ochiali print 4. vints dix Gallercs pouj^la gauche auec Caracciol amp;nbsp;Crabe les enfans Caragial Carabine ôc pluficur^ï?t5??5perimentez Scigneursj auquels affi-saint Force ftoicnt grand nombre de Pyratesamp; Corfaires pour affronter lælle droittçde lean Dorie amp;saiiit comme la.plusforte.

Flour amp;nbsp;Paul lon freie auoit

l’autre.

Voguans les deux armées de td ordre amp;nbsp;difpofition que nous auons dit, amp;nbsp;faprochans tous-ciia ’e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Generaux pour ne faillir d’vn fèul point à leur pretcnte:emploiercnt le refte du

d vnepartic temps à remonftrer le deuoir à lcurs^hefs,Patrons amp;foldatspour les animerau combat en-e7 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;viffet en eux aucun ligne de faute de courage. Le General Turc entre autres cho-

£t le Duc les leur mettoit deuant les yeux ( encor qu’il n’euft pas beaucoup d’opinion non plus que les de Sarne nbsp;autres Turçs que farinée Chreftiene les d’euft attendre ) Les grans auantages qu’ils auoycnt

J ufque.s kS gangnez fur les Chreftiens.Que l’Empire des Otomans en eftoit tellement auancé General UC le bruit de leurs viôloires auoit Ja plufieurs fois fait la ronde de cell vniuers: Ce fçroit doc Turc amp;nbsp;des vne grande faute à eux^ à Jamais puniflâble,fi au lieu de coroner d’vn honneur entier le com Gcncrauxl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de fclicitez par la vi(5loire qu’ils efperoient tous d’emporter fur trois petis Princes

leurs Chefs joints conttc eux:Ils le laiflbient gourmander à Je ne fçay quels foldats de trois Jours.Qu’ils fc

V / 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fouuincirnt

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LIVREVINTSIXIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2^»

îouinnflciit cju’eux mcfines vieux (oldats de fi long temps aguerris auoient fait contre l’Enipe'' teur Charles cinquième amp;nbsp;depuis contre Philipes fôn fils,qu’il n’auoient efté moins heureux contrôles Vénitiens. Qif ils atioient couru amp;nbsp;fins aucune refiftance ces jours pafïcz toutes leurs terres amp;nbsp;en peu de jours ajouté à fEmpire des Othomans le Royaume deChypre.Vou-* driez vous démentir la gloire de vos ades pâlies vous lailfins vaincre à ceux que vous auez tant de fois rompus? Ne vous afleurez-vous pas que fi vou? emportés l’honneur de celle journée toutes les richellès amp;fingularitez d’Italie vous font propofèes pourlemÆndreprisdu merite de vos vertus?Qiti vous elleueront foudain à l’entiere amp;nbsp;riche côqucfte de toute ffim rope, foule partie du monde qui vous relie a conquérir ? Au rebours fi faute de courage vous lailfoz gangner le delTus aux Chrellicns: que fçauriez vous elperer qu’vne promue amp;nbsp;trelmi- nbsp;nbsp;,

. forable vengeance de tant Si tant d’outrages que jufques icyvous leur auez fait foufffir? Et outre la detellable foruitude en laquelle ils vous tiendront cfclaues toutes vos vies: vn deshon* neur à jamais amp;nbsp;jgnominie perpétuelle pour vous amp;nbsp;tous ceux qui forepofont fur le boîl £’heuramp;la heur qui vous à tousjours accomjjagné. Lequel ne vient que du bon vouloir amp;dela peine fOTtuneque qu’on prend à bien faire fon deuoir és^hofos efqiiellcs on eft cmploié.C’ell ce qu’on à^us-jours dit que les perfonnes le faifoient la fortune eux melrncs:car fàifins leur deuoir ils vertfti- ncnc aux ent à bonne fin de ce qu’ils entrcprenoiét:Si pource les difoit on heureux.Mais fils foublioi-ent, tous leurs deflèins fen alloient en fumée Sc les affaires leurs fuccedans, comme on dit,à contre poil: on les nommoitmllheureux,mal fortunez Sitres-miforablcs.Afin donc que vous entreteniez Si le renom Si les effeôls du pafie: qu’on voie fortir de vous ce que tous gallans hommes doiuent monllrer à vn befoin. Le deuoir qu’on requiert de vous n’ell impolfible n’y malayfo:il ell en vos mains.C’ell que vous alîéuriez que Dieu Si fon grand Prophete Mahomet vous foront aujourd’hui fauorables, guideront vos harquebuzades, conduiront vos Cy-meterres Si adrdforont tous les c®ups 'qui fortirpient de vos Galleres: comme fins leur alfîf tance vous n’auez entretenu ce grand Empire auec moindre félicité que vos deuanciers font heureufoment bafti: Vous auez à tenir pied ferme contre fennemi iulques à la mort : garder bien vos rancs, vou% focourir les vns les autres: recharger promptement Si fur tout fé tenir * forrez, Si combattre tousjours fouz le drappeau: car fil y à aucun qui faute de cœur fo retira du combat,je m’affoure qu’on obeyra au conanandement que j’ay fait deftiettre foudain le feu dedans fon vaifièau.

Ainfi voguoient les deux armées en bonne deuotion de fo rendre chacun maiflrcffo de fon ennemy. Le commencement de la bataille vint de læll^ gauche Venitiennelpuis de la batail* le qui en ce fut fuiuic de la Corne droiéle.Voicy comment.Ie vous ay dit que ritn ne deuan-çoit les trois flottes Chrefliennes que fix groflès Naux remorchées chacunes par deux Galleres fubtilles qui les deuoient laifièr Si fcprendre leur ranc fui4e point du combat.Il y en auoit deux à chacune flotte, pour les premieres afronter les Turcs fur lefquels elles vomirent tant de feux,Boulets, chefiies,rafoirs, cartouches, cloiftr. Si telles autres Diableries enuenimées • fortans de la bouche de ces quatre vints piecesD’artilleric portées en chacunes d’iceIles,queI-‘ les firent vn horrible meurtre des Turcs: outre le desordre des Galleres qui ne^ouuoient tenir leur ranc contre la furie d^cefte tempelle. Les Chefz Si Patrons neantmoins pour auoir veu aflez d’autres tels combats ne fefWfflSRÏÎt^ fi grand deluge: ne faifoient compte de cris amp;nbsp;piteufos plaintes des demy morts : ains d’vne opiniâtreté Si courageufo refolution outre-pafi forent ces Naux Si reprindrent leur rancs premiers que de charger les Chreftiensi Sur lefquels fauançans tirerent tant de Canonades tant de coups d’arquebuze, de flefehes Si autres traits pour vengeance du premier efohec: que plufieurs Chreftiens y finirent leurs jours. Les furuiuans defquels fauançans de pareille animofitc leur r^ondirent de mclme: enuoiant tout ce qu’ils pouuoient de malediélion fur les premiers: Si en cell inflant les deux armées d’extre-ment conduises Si fiuançans d’vne vogue redoublée pour fo joindre Si agraffer bord contre bord, fentre-heurterent fi lourdement que les pointes Si clptrons en l’eau,donnerent aflez de moiens aux vns Si aux autres de venir aux mains. Il eft malaifé de reprefonter l’Eftft auquel ces deux années fo fontirent lors réduites: fi cejïeft que le bruit cftoit ^grand Si confus que tous les grondemês du Ciel n’y enflent efté ouys; les plaintes des my morts,lcs cris des bleflez Si parolles des vns aux autres: n’eftoient foulement vaines. Ains pour néant commandoient lesChcfsjfins proffit on battoit leforpat Si matelot: tout ce qui fo faifoit ne pouuoit venir que

Ee iiiij.

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

de b fbuiienance du commandement pafleou d’vne praticque de guerre que ceux qui fcC toient veux en tels affaires auoient treuué la meilleure .Somme que le redoubté tonnerre des Canonsje continu hurlement des ftropiats amp;nbsp;autres qui bien blcçez fenalloient pafture aux * poillons: le froiJfis Scrompement des Galleres, le bruit qui fe failbit ésvailfeaux coulans au fons: les cris amp;nbsp;choleres des Chefz de Galleres entrc-mcllcz d’vne cffroiable image de mo;t qui le parmenoit de tous coftczdêbans l’elpelfe Sgt;c puante fumée detant de Canons amp;nbsp;harque-buzades qifi lortoient de tous coftez à la ruine des plus malheureux? n’eftonnerét en rien Sc n’empefeherent aucunement les plus lâins de foire le deuoir que vous entendrez qu’ils firent à fabordade.

C E V X qui fo font retreuuez en telles attaques 3 peuuent aile ment juger combien il failbit chau^ èi ^ngereux en ce combat.Car encor que les coups deCanons amp;nbsp;harquebulâdcs cefi foflent apres la charge pour feftre aprochez de ii pres que le loifir leur full dénié de recharger pour la iêconde ou troifiéme fois : fi cft-ce que les coups de picques amp;nbsp;autres long bois, les coups d’elpées,cimeterres,efi;ocs,couftelats,fechcs,caill«ux3 amp;nbsp;telles autres armes que la fu-reu^bien fouuent plus que la diferetion mettoit en anain au plus efchaulfez: firent plus de rtfeux biéquenon tant de peur que toutes ces bouches à fcu,^. coups defquels ne portoiet le plus fouuent de dix qu’elles vomilïbient. Mais le Soldat voiant fon ennemy fi pres: ne pou-uoit faillir vn lêiil coup de lès armes ordinaires. Ceux des hunes,poupes amp;nbsp;Challcaux nem-mement, fendommageoient fort:pourcc qu’ils tiroient plus tîroit amp;nbsp;alîèurément que ceux du bas. La milcre eftoit grande pour tant de blecez, ftropiats amp;nbsp;autres qui fen alloierit mourir à la veuë de leurs parens amp;nbsp;amis fons qu’aucun euft Icpouuoirde Icuraydcr. Car encor que chacun vaiftèau fuft pourucu de les Chirurhiens fournis de tout ce qui leur folloit: amp;nbsp;aians au Clins d’eux leurs fers amp;nbsp;inftrumens au feu tous rouges amp;nbsp;prefts de couper le membre t Ifcncé crainte que le venin ne montaft plus haut àla ruine detiMit le refte: les autres pourueuz de toutes fortes de medicamens pour tant de playes qui le prefentoient en vn moment. Si cft-ce que la quantité des malades cxcedans le nombre des Chirurgiens: pliifieurs auec le fong qui • nbsp;nbsp;nbsp;decouloit fons rcmede: perdoient la vie au lieu du combat: comme d’aiftres bruflez des feux:

rfirtificiels aimoient mieux fo précipiter en feau pour y trouuer quelque rafrelchilTement à fextreme chaleur d’vn^ grand mal : que plus lo«g temps attendre les receptes de tous les Médecins. Les plaintes amp;nbsp;clameurs de ceux la neantmoin.', non entendus des autres pour le bruit du combat n’en defeourageoient aucun d’y bien faire le deuoir. Voire fi animer d’autât plus que chacun falfeuroit faproche?du point de la viétoire tant attendue : laquelle fut dou-teufo amp;nbsp;incÂtaine pres d’vne heure, riant tantoft la fortune à ceux qu’elle habandonnoit fou-dain pour fauorifor les autres, or icy ores la, d’vne courfle fort inconftantc amp;nbsp;variable folon le fnTortftantc portemét de ceux qu’elle voioiAien ou mal côbattre Jbur nnemy.En fin ncantmoins rcfoluë La Realie de fo montrer partiflàne de fvn deux: fanarence de la vidoirre fc montra premièrement du jurque cofté de laRcalle de lean d’Auftrie:laquene comme la premiere auoit funeulcmcnt abordé la biend'eften I'calleTurquefque d’Aly BafTa ( en chacune defquclles eftoit les plus adroiéis amp;nbsp;courageux Juëamp;cnfin Soldats de toutes les deux armées:)fittcl deuoir qu’apres vn long amp;nbsp;furieux combat, aucuns Faquot;*™«du ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la rambade gagnée fo jetterent dedans^foinis de plufial’rs qui vouloient eftre partiftî-

Gmcral pans de fhonneur amp;nbsp;profit,8caufli des coupsqi^îP^'pStlrroir trouuer. Mais le General Turc ne démentant vn foui point de fon deuoir: ne fit là feulement le deuoir de Chef commandât à tout ce qu’il folloit faire en telle extrcmité,amp; ordonnant de toures chofos en homme pratic amp;nbsp;vieux guerrier: Mais auffi armé de bonne eftoffe auec la targue pour fo garentir des coups ennemis amp;nbsp;le cimeterre en la droite pour refroidir les plus efohauffez: fit le deuoir d’vn auflî vadlantfoldat qu’il eftoit poffible:à ^exemple duquel tous lesSeigneurs,Capitainesamp;foldars qui facompagnoientlè rdblurentfi bien à toute extrémité premier que perdre auec ce vaifi foau la vie amp;nbsp;honneur qu’ils feftoient conforuée jufques là: que force fut aux Chreftiens bien battus de fo retirer: lailfons plufi«iirs de leurs compagnons roides eftandus au pied des Turcs qui les mirent foudain hors lebord.Dont indignez le plus genereux,preftèz d’autre cofté par leurs Chefz noumment par lean d’Auftrie amp;nbsp;autres qui faccompagnoient qui leur reprefon-toit la honte amp;nbsp;veilai^erie d’auoir laifle fortir de leurs mains le plus grand honneur amp;nbsp;butin qui fut jamais fait fur mer, que de gangner les incroiables richeflès d’vn General des Turcs: fanimerent fi bien les vns les autres qu'ils franchirent encor la rambade:puis donnant plus

auant

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LIVRE V-I N T $ I X I E M E. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;50.

allant aux defpcns des plus mal-heureux(lefquels d’vncamp;d’autrc part tomboienr qui en îcau qui au pié de î’ennemi)forcercnt le General Sc le refte des furuiuans de fe retirer au Ciraficau de poupCjCelolu d’y efprouuer tous moiens pour garentir le vaiflcaujlc bon eu wanuais heur duquel il Içauoitdeuoir eftreiuiui detous'Ceuxdefonarmée.Maiscommele bonioldat re-* double de lorceSc de courage quand il lent les premiers traits de Ion entrcprilê auoir cité fui-uisd’vn bon heur: les Chrelliens combatoient lors de jaîoufieà quigangneroit premier le heu de cette retraite : amp;nbsp;fut cette mutuelle enuie fi fortunée qu’ils entrèrent d5 tous coftez rcmpliflàns tout de cris effroyables de ceux qui fen alloient à la mortrfailàns ruilTeller le lang des Turcs qui n’auoient plus autres armes que les plaintes de tous les coftez du vailîèau.

D'eux tous, le plus remarquable fut vu Ibldat Grec de Macedone feruant à îArcenac de Ve--Sôl(!,-yGrec nife,qui fadreftant au General le renuerlâ mort à les piés : pour la reconoilTancc (ffiqueT lean d’Auftrie le fit Cheualier, amp;: lui donna tteze cens Ducats de rente annuelle pour entre*-tenir ce grade aueo tel honneur qu’il meritoit, outre la bougette qui auoit efté au feu General, en laquelle on treuua plus de ix mil pieces d’or. Soudain la tsfte en fnt éleuée fur vue pique,îaq.iellelean d’Auftrie porta lon^emps pour animer les fiensamp;defcourager dautjqjf les autres qui combattoint ailleurs : puis abattant les enfeignes Turcquesy fit arborer les Chft-ftiennes.

Comme les deux batailles de ces Generaux cftoient aux priles : Baftien d’Aluaro deftiné pour l’Arriere-garde amp;nbsp;lecourir Ceux qu’il conoiftroit en auoir belôin : voyant vne Capirane Turcque voguer en diligence pour inueftir la Realie Efpagnole:!ni va au deuant, amp;nbsp;lui liufa vn tel combat que plufieurs d’vne part amp;nbsp;d’autre y demeurèrent. Et peut eftre qu’il n’en ciift eu le dclTus fans lafurucnuë de celle qui portoit Cefar Daualos,Picrre de Padille,Pierre Ve-lafque amp;nbsp;plufieurs Chcualliers Neapolirains : qui combarirent fi refolument que la Turcque cedant au bon heur des Chreftié-etout fut mis au fil de îefpéc,qui nefe voulut rendre à merci. En mefme temps Portau combattoit M. Antoine Colone qui adextroit lean 3’Auftric amp;• lui donnoit beaucoup d’affaire: car trois vaifîcaux eftoient fur vn.Et fans la furuenué d’vra.au- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• •

tre qui portoit trois cens harquebufiers eflcus, c’eftoit fait du Romain. Car encor que les» • Turcs ne fuflènr fi bons barquebuziers que lesChreftiens,fi eft-ce que pour eftre la plusparik adroitsamp; bien fournis de flechez enuenimé«: beaucoup plus en euflenflènti les coupxmorr tels. Mais ces nouueaux barquebuziers les defcochans des hunc':54auttes lieux doù ils coin-» ,„ort. baoxiient : aidez auffi par la Cbiorme à laquelle on auoit promis liberré fils fâifoient leur fte-uoitau combat: fallut que Portauamp;fès côpagnons quitSftèntauec la viedefpoifde la vióbotre:’

le vous ay dit que chacune des deux Armees eftoit repartie en trois Flottes, quot;ftuteeiieant-' moinsfaffronterent prefque en mefmetemps: occafion quele rccitftesparticiilaritcznlt;en-pouuanr eftre fi foudain que le fait: le^ic vous puis reprefent«: fi toft comme les autres Flot-: tes ont combatu. Car au mefme inftant que les batailles fè font abordéesc les Cornes auffrfê’ j'’Armées font entrebatues,voire plus cruellement que lesBatSilles.Du moins,lé combarÿ fwrplusdong fc joiguenc» amp;nbsp;plus fanglant,bien que non 11 remarquable pour la condition des deux Generaux.jOohyap nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

h qui conduifoit près de cent bons vaifîcaux : alla refolumet cercbcriean Andre DórleiGhtef’ delà Flotte droite côpofce de dnquâte cinq Gallercsamp;dcux grofïès Niufsqnimarebo^êt ded.

lunt: lefquelles firent vn grand m.lffflWÎ!^rïrcs. Mais paffant outre reprenans dre pour fè venger de telle perte : donnèrent fi viuement furie Génois aflifté'd’OCfauc’Goni' zague,Vincent Vitellidc plufieurs autres Chefs : que bon befôin lui fut d’buurir fEfpntamp;emd ployer tous les fèns à fâ defenfè : notamment, pource qu’il aUoit affaire à vn dcsqilus rùfèz à- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

droit amp;nbsp;vaillant Chef de îarmée. loint auffi qu’il auoit desbandé du mdifeu de la Flotte^port)'' bre de Galleres, pour prandre lauantage du vent amp;nbsp;charger fur les ailes, de la Flotte Turqü'efi que. Voire que Ochyali fen fufl^ndu maiftre veu le grand deuoir de Tui amp;nbsp;de tous lesfiens qui cotnbattoient à fon exemple : fi Lois Rechezen Lieutenant de lean d’Auftrieb éjuil^-trf^ omphoit de la Realie Turque) voiant vne troupe de Gallercwaller de renfort for André Dorfé

amp; quepartiede fês Galleres eftoient efeartees: n’euft prié le Prince Efpagnod de mefl^amp;rlaRt!-alle à ion fècours : laquelle lui vint fort à temgs: amp;nbsp;commença la bataille a fefgallöTtfo‘diligence, refôlutionôc cruauté d’vne part Se d’autre. Car outre ces Seigneiu s,Vafques CifüiCTia-do5Andrade,amp;François Donc venus auec ÎEfpagnol Se quelques autres Galleres qtŸîTefui-

.. . . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ iWrent

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L‘ H I S T Ö ï R E D E E RA N C E.

ùirent ycombatoientfi opiniâtrement qu’Ôchyâlli lèhtit la fortune bailTer l'es elpaules. Sûr ce vne Capitane Elpagnolle en laquelle eftoit le fils du Duc de Cafl.illc,Iean Vcîalque, Alc-^’Ai'”gc* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Torcl amp;nbsp;plufifeurs Cheualhers de Catclcgne:dcfcouuiant vneTurque vogant ça amp;nbsp;là

ncraîpris. apparance de relôlution: luy coururent fus amp;nbsp;la prindrentaucc grande difficulté toutd-fois: où ils tro uucrent les enfans d’Aly autresfoisGcncral de celle armée qui cerchoient leur pere de tous collés: ignorans encor l’accident qui luy efloit auenu: amp;nbsp;par ce moien le Iccu-rent toutàlôifir: pendant que Pierre lullinien Chef des Galleres de la Religion de Sainél lean de Malte affaillyde trois NauxcfquipéescngucrrG:failôit tel deuoirauec la feule Câpi-cane de la Religion: qu’il cn prit les deux,falTeurant de l'autre fi quelques vàiflcaux Turcs à la ddcouuertc de lenlëigne de Saint lean le ruans fur luy:n’euflcnt tué plus de ein quante bra-ucs Cfieuaffiers fur la Rambadc: amp;nbsp;fulïènt entrez dedans: fi deux de ces compagnes n’y fulTét fiiruenuës fort inopinément: au bruit ddquelles il fort de laChambre de poupe qui lêulc luy reftoit poùr garent de la vie: amp;nbsp;bien que fortblecé firent en forte toutesfois qu’ils curent la raifon des ennemis. Ochyali fur ces entre faites lëcouru d’wi nombre frais de Galleres feifoit partjgdcce qu’il vouloit liir les Galleres de Andre Dorie,dix dcfquellesèlloient ja fiennes amp;^uinze autres luy venoient de renfort à fon lecours:fi lean deCardône General de la Flotte Sicilienne ne leur fut allé au deuant aucc huit Galères. Ainfi leur ferma le palTage julques à tant que la Reaile full au Iccours de Dorie.Ainfi furent prinlês ces Turcques par la fiirucnuë d’autres Chrelliennes. En la Gallere de Cardonne qui n’elloit pas au commencement du combat: elloicnt le Duc d’Auila Scplufieurs autres Cheualhers SicilicnszHenry de Cardonne,lean Oforic amp;nbsp;Diego Henriques qui auoit fur ces Galleres cinq cens Efpagnols choifis: la plus part defqucls furent bien blecez. Mais voyci qu’on luy rapporte,le grand bruit amp;nbsp;confu-fion qui eftoit cn l'année pour quelques vailïêaux qui feftoient mis en fuitte, que les Chre-llicns ne pourfuiuirent pourtant : ains tomerent telle où ilsvirentfcnnemi refifter plus gail-lardemenr a leurs compagnôs. Dont Ochyali prenant augure de mauuailê iirue:quitte les vail^ lèaux pris pour tirer à la bataille, dont plus il fa proche peu à peu combatant tousjouts heant-

• moins:il voit allez toll que tout eft rompu:amp; le mettre en fin avau de roiKte qui le fait penlêr à b retraite . Mais les Chreftiens le lâifirent d’vn lieu par où ils jugeoient qu’il d’euft pàlïèr. De-quoy fo doutant OclTyali comme auile qu’il eftoit : fit à îautre bande fo coulant le long de ter* re ferme où il ralîèmbla quelque trente Galleres:vers lelquelles la plus part des fiens le lâuuc-rent à nage. Si le Turc n’en cull aiirfi vfé: vii foui n’euft réchappé de la bataille. Le Prince foft dain Bacian, Dorie amp;nbsp;quelques autres le pourfuiuirent jufqucs à ce que les tenebres de la nuid leur eriWeffcndiflcnt la fiiitte: à la faucur dclquclles il fo retira auec quclq uc trente vaifo Les Com» foaux. Och iali penfoit de la retraite quand Barbadicque amp;nbsp;Mahomet Bcy entretenoient leurs de Barba nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;combat,amp; Ics dcuxGciftralles agralFccs tainte?de läng, fumâtes de feux, pleines de

dicque Ve-nitien amp;

Mahomet Dey fe coni' bâtent.

Charogtics amp;nbsp;de plufieurs autres blecez : faifoient tout effort pour emporter le pris de la viéloire . Mais le Turc gangnoit de nombre amp;nbsp;d’autre chofe le Barbadicque , encor qu’il fill tout le deuoir d’vn gallant Chef, focondé de QuiVin amp;nbsp;Canal Lieutenant du General Vénitien ; quand Baden duquel la charge eftoit de fecourir auec fostrante Gai* lercs les plus*preffez:luy vint en aide : Lors.commença l^hance fo montrer à fauanta-tage des Chreftiens : aulqucis outre ce le vcnHetoumanfauorable que la fumée tant des ca-nonades que coups d’harquebuze en fut portée contre la face des Turcs : fi que ne pouuans bien voir les Chreftiens pour les attaques comme ils l’cuffent voulusreüx ali contraire defooü urans leurs armes amp;nbsp;vaiffeaux à leur aifo: le combat fut fort defàuantagéuk aux Mahomettans

Barbad t

qui perdirent grand nombre d'hommes premier que de combattre à leur aile. Plufieursde leurs ennemis ncantmoins y finirctijleurs jours, entre autres Barbadicque eut vnoeilcrcuc d’vncoup de flèche Sont il mourut furie foir âufant regfltté de tous ceux de l'armée qui «luemcuc-. le conoilloient oùauoientouï parler de lès vertus : qu’autre qui foit mort cn celle journée.

On dit qu’auoir demandé à qui «ftoit demeurée la vidoirc amp;nbsp;fçeu que les Chrelliés l’auoict emporté»il en remercia Dieu amp;nbsp;en mourut beaucoup plus content.Ainfi fit Epaminondc ra-

porté dertri mort cn la targue de la bataille de ^cudres qu’il auoit gagnée contre les Lacédémoniens. La Gallerc Se Mahomet Bcy prilc,amp; les autres preflees de court tant par les Gallc-res Vénitiennes que celle de l’arriere-garde leur fut impoflible de refifter à l’auantage qu’y a-uoient ja gangne les ChrèlUcnSj amp;nbsp;fallut cn fin quitter le jeu amp;nbsp;fe lâuuer à qui mieux,vers le lieu

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LIVRE VINTSIXIEME.

iieu où chacun verroit quelque nombre de G alleres Turcques bnlcmbic: qui An comihe j’ày dit vers la cofte Ibus la faueur d’Ochyalh lequel n’eut loifîr d’attendre toutes celles qui peu à peu fuflènt rendues : lefquelles à cette occàfion furent priïès fâceagées par le viâoneüXi Somme qu’entre tous les moiens qui lêruirent d'auancer la viôboire aux ChreftiensjOrt en re~ * marque deux fur tous : Le vent qu’ils eurent en Poupe dés le cÔjmenccment du combat : lequel portant la fumée amp;nbsp;puanteur de tant de canonades tn la veuë des Turcs: les empelchà fort de mettre en ordre amp;nbsp;encourager les leurs fi bien qu’ils enflent fait autremcift. Puis la re-ïbluë opiniâtreté dé la plus part de dix mil Forçats Chreftiens, lefquels aulfi toft qu’ils virent l’apparence de Victoire pour les Chreftiens,ne voulurent plus ramer, quelques baftonnades qu’on leur fift fentin Ains au contraire fe fâifilfiins de pierres amp;nbsp;cailloux deftinez fur la cour-fie pour eftre ruez fur l’ennemi : les lançoient contre les Turcs, plufieurs centaines deî^juels en furent renuerfez dans l’eau.

Apres aüoir rendu graces à Dieu dvnctàiitfiguaiéeViiftoire, ils firent la reueuë des pri-fônniersamp; efclaues: entre lefquels ifs trouucrent douze mil Baptifèz aux fers,amp;le refte Payens la viftoirt amp;nbsp;Chreftiens reniez qu’ils firent tous içourir : tant pour les punir de la faute qu’ils ont g3m-mis de renier leur loy,c’eft a dire lEftat de leur pais, amp;nbsp;leur Foy de Baptefme:'que pourfcs chteftîén» maux qu’ils ont fait depuis endurer à la Chreftienté : fbit en public faiiant la guerre à tous reniez pris Royaumes amp;nbsp;autres Eftats Chreftiens : foi? en particulier à vn million d’ames Chreftiennes qu’ils tyrannifent quand ils les treuuent en leur puiflànce plus que les autresTurcs,voire que pourquoy^ les Saunages propres.Voici la raifôn qu’auoiént les Princes de la Ligué de faire cela. Vn chà- tes Chrci cun fçait que ffiftat du grand Turc eft tellemêt bafti amp;nbsp;continué,que les plus gras Seigneurs nbsp;nbsp;nbsp;reniez

âpres lui,amp; ceux qui ont les plus beaux Eftats amp;nbsp;charges de plus grande authorité, font les fout”pr«^ié Chreftiens reniez; â fégal dcfquels depuis que le nombre des Renégats a creu en fès terres : il Turfc,amp; n’efleue que peu de Turcs à fi grandes dignitéZi Soit qu’ilnetrouuebonnifèuràl’auenir, d’agrandir fi fort les naturels de fès terres (comme aucuns Politics difènt que ce foitvn des Mathià. meilleurs moiens que le Prince puifïè pratiquer au plus fèur entretien de fon Eftat ) ou qu’il trouue plus de fidelité amp;nbsp;fuffifânce en ceux-ci qu’en autres. Pour la fuffifancc, je me le perfu- Chrtlièrii ade aifément: veu le naturel du païs defquels plus des deux tiers de ces renégats fortént, afià» uoir Italie amp;nbsp;Efpagne * le m’afîèurerois enc«r plus à leur fidelité ; non i^i’ils fbient meilleurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

de nature que lesTurcs:maisla crainte d’Vne extreme punition affeurée: amp;nbsp;qui plus eft la honte immortelle de renier encor vne féconde loy : foit en la faueur des Chreftiens ou autres h^mes ne Payens: quelque grand aôfe qu’ils pcuflèrit executer co*htre leur Seigneur : les tient en deuoir plus que la raifon ni la bonté du naturel. Defquelles deux qualitcz ifs fè montent bien def bon7c du ni pourueus,en ce qu’ils ont vne fois renié leur Loy amp;Baptefme,comme fi leur faute eftoit irté-miffible enuers les hommes qui par rânontrances ou par le êours du temps pardonnent tou- ou de honte tes offenfes: lefquelles enfémble ne fçauroient eftre aflèz grades pour faire defèfperer vn hom- 0“ P“«^-me de la bonté du Prince.Car je me perfuade que tous ces Renégats qui gouuernêtlEftatde • Selim, rte font banis de leurs*païs que pour fautes particulières contre LEftat, ou contre leur fèmblable: amp;nbsp;nul pour le fait de Religion. Et croy que la feule occafion de tant de renimans eft la crainte de punition juftij^u non. Si elle^eft jufte, le renegat eft condamné. Si injufte, tant derc-comm’il fe treuue des Prinws amp;nbsp;3ÇÏ^W?Tff^îon feulement ingratSj,ainsauffi tant cruels en leur ingratitude, que boufehans les ouïes à toutes raiforts : amp;nbsp;cerchans auec ce tous moyens ftiens. de defînonter vn perfonnagé de tout honneur,S^le faire mourir en fin comme vilain : lui qui à ie coeur haut ,1a raifon baffe fè laifïè piper à fbn courroux : fi que pouffé d’vn aueuglé défit de vertgeance ne fe tormente de la loy ou foy qu’il tienne pour fé venger. Si eft-cc que tel de-uroit auoir deux confiderations deüant les yeux. La pr^miercj que to^ites chofès font varia- ^ons fur ic bles ; amp;nbsp;n’y a paffion de haine, d’ingratitude, de cholere amp;nbsp;autres affeôtions humaines qui ne P®“ change auée le temps, amp;nbsp;les moiens que les hommes y apportent. Us doiuertt donc efperer que le cœur de ceux qu’ils ont offencé changera. Secondement,quand vn difgratié auroit la plus äpparente occafion du monde de fè refïèntir du tort qu’on lui tient : fi doit il ptnfèr que comme les fautes font particulières, auffi ne fgn doit il addrefïèr contre lEftat^ ne contre autres que ceux qui font auteurs de fon dafaftre.jQui ne jugera Muftafa General Turc côman-dant en Chypre : cruel outre la capacité de la condition humaine : d’aiioir ainfi contre fa foy traité barbarement les affiegeaen haine de-la Seigneurie de Venifè? Aucuns de laquelle lui

auoiehf

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Raifon,

Grans pet-fonnagcs qui ont fait la guérie à leur pays.

Athées amp;nbsp;les incóue-niens de L’atheilhic.

L’HISTOIRE DE FR A’N C E, auoient efté enncinis?Car oe n eft pas afTcz de dire que cela eft fait: ainfi font les autres de grâd cœur. len’euflèfceumc vanger autrement: ains il faut voirfilyarailbnenccqui fc fait : amp;nbsp;m’aflèure qu’il n’y à homme pour tnefehant qu’il foit:qui ne vueille qu’on die.qu’il a raifôn en ’ ce qu’il fait: ou du moins qui ne cerche quelque couleur ou beau prétexté à fon deffein.Autrement fi nous oftions la raifôn d’entre les hommes,nous ne ferions plus differents des beftes que de face amp;nbsp;parolle. Auffi ceux^ui ne voudroient conduire leurs aôfions qu’au plaifir de leur feule volonté ,feroienr incontinent mis hors de la compagnie des hommes: pource qu’ils ofleroiêt le Soleil du monde,priuans les hommes de la raifôn qui eft le vray bien de cefte co-pagnie amp;nbsp;fôcieté humaine. La plus part d’eux fe voians defpouillez de toute raifôn pour cou-uerture demurs aóles: ont recours aux exemples des anciens. Et difâns qu’ils ne font rien de nouueau qui n’aie efté pratiqué par les plus excellens perfônnages qui furent onques:.voirc es plus exccllésEflats qui furet jamais amp;nbsp;peut eflre fèrôt à fauenir-.Ils amènent l’exéple d’Alcibiade; Temiftocle Arate qui fè fônt rendus à l’ennemi de leur païs: pour leur monftrer les vrais moiens de dompter la Grèce amp;nbsp;la rendre de hbre, fouie amp;nbsp;efclaue de leur puiflànce. Ils en r^ontent autant des Romains,côme de Coriolan.-lequel curieux de fc venger de quelques Romains fallà faire Chef de leurs ennemis: qu’il amena viéforieux jufques aux portes de Rome: laquelle il cuftprifcamp; fàccagéefàns les gleurs de fâ mere qui le firent retirer: amp;nbsp;fut depuis tue par fes Soldats mefine:enquoy je dis qu’il faut c^nfiderer deux points. Premièrement que toutes chofès fè doiuent juger par la raifôn,amp; non par exemplcs:fefquels àla vérité affeéfionnent les hommes à les enfuiure: mais ce doit eftre quand ils font fondez fur la vertu, fiirlebicn,fùrfhonnncur, amp;nbsp;bonne reputation. Somme que le merite déroutes aéfionsfê doit prendre de la vertu : qui n’cft que l’efFeôf de la raifon: amp;nbsp;non pas de îexemple des hommes: autrement les plus mefehans deuroient eftre auffi toft imitez que les gens de bien. An nombre defquels ny ces Grecs ny ces Romains ny autrcstjui auront fait fèmbJables chofès: ne feront jamais mis: encor qu’ailleurs ils fe foient monftrez fâges, vertueux amp;nbsp;pourueus de bonnes parties. Mais comme tous hommes fônt nez en corruption, c’eft à dire de parens ja corrompus de Pere en fils: ceux là ont rendu en cela trop fuffifànt tefmofgnage de limbecili-«é amp;nbsp;fragille condition des hommes: fè defuoians tant foit peu de la raifôn, laquelle ils n’ont feeu ou n’ont pas voullu laiflèrmaiftrifèr leurs gaffions. Temiftocle mefîne ne la il pas bien tefmoigné en ce queauoir defcouucrt la plus part des deffèins amp;nbsp;fècrets delà Grece aux Per-fâns, crainte d’eftre efleu Chef de fcmreprinfè amp;nbsp;contre fon nays ( qui nous doit apres Dieu eftre plus cher que nos propres parens )11 fe fit fôudain eftoufïer par la beuuande du fàng tout chaud du taffreau que à ces fins il auoit fait tuer? Luy-mefîne donc à condamné les autres Grecs amp;nbsp;f omains de ce qu’ils ont pafTé outre amp;nbsp;fait ce qu’il à eftimé trop deteftablc aux Dieux amp;nbsp;aux hommes.Second. fl y a grande difference*d’eux à ccux-cy;car ils ne changcoict que de païs,non de Religion n’y confcience, qui eftoit toutç vne entre ces Paiens: encor qu’il y euft diuerfité de Cerimonies: mais en General tous adoroient les faux Dieux,aufqucls ils attribuoient toutes paffions humaines. Et non pas nousé[ui nous arreftons à la vérité d’vn Dieu certain.|ls ne changeroient pas mefme de loïx ne façons de faire de leurs païs. Ains prefi que tous les retenoiciit chez les dftrangers. j^jjjscçux^ pour eftre mieux venus prennent plaifir de fuiure Religion amp;Loyx contraires pourd’auantange flSplaire à leurscnnemis:cntrc lefquels ils peuuent viure auec leur Religion premiere. Reflèmblans aux petis enfans,Icfquels choierez de peu de chofè,fè vengét par leur mal amp;nbsp;propres:defpês quad ils péfènt bié déplaire à leur mere: fils la reffufènt de difîier ou prendre chofè qui leur fèroit profitable. Si cela ne les retient,du moins la confideration fuiuante les doitenfagir. Qifils ne fônt aimez ny mef mes refpeôfezque poyr lefpoir de fè»uices: aufquels morts on ne fen fôucie non plus que de chiens. Dauantage ils ne peuueni profiter àaucuns,ny auancer leurs parens amp;nbsp;amis. Car ils n’ont point d’heritages parmi les Turcs. Outre ceils deuroient creuerde defpit de la honte qu’ils font fouffrir à leurs parensalliez d’aiioirvnRenegatcn leur race: mefmementfil fait la guerre^u païs.Mais pource que tous cesReniez eftoient ja fans Dieu amp;nbsp;fans foy aflèurée: en aiant depuis razé touj^ce qui leur en reftoit de/nemoire au cerneau: ils ne fe peneront de telles confideratiôs: ains les diront propres à ceux defquels afïèruis fôus le lien des oppinions amp;nbsp;inuentions humaines: ( entre lefquelles ils mettent la Religion Ce police ) ne peuuent penfèr ny faire que ce qu’on leur à apris: non plus que le fèruiteur ne^rtira des bornes amp;nbsp;traditiues defôn

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LIVRE VINTSIXIEME. 52»

de fön maiftre. Et fc imocquent ainfi de notre fimplcflè, qui nous eft ce pendant plus lêure, honnorableamp; auantageufè en îvn amp;nbsp;îautre monde que tout îeftat de leur mifêrable vie. Mais il cft temps de retourner à ce qui pafTa apres la bataille perdue par le Turc*

Ainfi la Bataille finie, les Generaux amp;nbsp;autres Chefs fe mirent à genoux: remercians Dieu Graces à bien deuotieufement de la viâoii^ qujl leur auoitenuovée àihonneur Sc profit de toute la Chreflienté. Venier vifita lean d’Auftrie, amp;nbsp;le priant d’ounlier lepafTéjfembraflèrent fort af- fur les feôlueufêment:emploiantlcreftedu jour amp;la nuid mefinefiirle lieu delabataîllearacon- Turcs, ter amp;nbsp;ouïr le récit des faits amp;nbsp;chofès mémorables qu’vns amp;nbsp;autres auoient execute. Les Generaux commandans à chacuns Chefs d’amonnefter leurs foldats à ne fc perfuadcfque telle fœlicité vint d'eux,ni d’aucun moien humain : ains de la püre hberalité celeftei^qu^e ils . deuoient tref-humblemcnt remercier du bienamp; hôneur qu’ils auoient tous receus en fi heu-reufê amp;nbsp;notable journée. Le lendemain ils firent reueuë des morts, des Galleres prifès amp;nbsp;perdues: amp;du Butin que l’ennemi leur auoit laiffé. Des Chreftiens moururent lean amp;nbsp;Bcrnar- des chref-din de Cardonne Efpagnols, Virgàiie amp;nbsp;Horace Vrfins Romains. Des Veniticns,Barbadique Benediél Supcrance, Contarin Maripc*re,Vincent Quirfn,Hierofme Contaren,Marin lt;îon-taren,Iean Loredan,André Barbadicque, François Bon, Marc Antoine Lande, Antoine Fîf Quali-gu« amp;nbsp;plufieurs autres auec lean Baptifte,Benoift Cypriot,laques Mctie de Cheronefc, Antoine Eudemonique,Cydon Jaques Tricin, Vicentin: lerolme Bifânce de Cataro, André Calergue amp;nbsp;Malatefte Rimini la vaillance amp;nbsp;dextérité defquels en fait de mer, confermcrenc ce queplufieurs difent: que les Vénitiensfont fort entendus au combat Naüal. Somme que les Chreftiens y ont perdu huit mil hommes :au lieu defquels ils recouurerent douze mille Nomke Chreftiens que les Turcs tenoiét efclaues à la chiorme. Lon tient que des Turcs quinze mil nbsp;nbsp;Turcs,

mo unirent au combat: amp;nbsp;plus de fix mil prifonniers. Des plus fignallez eftojent Haly G epe-ral,Acmetbey commandant fur la» Ianiftàires,Afàmbey fils Daiiafthnamp;fôn fils Mahome t ßey Gouuerneur de Meteline, Gyder Bcy Gouuerneur de Chyos, Capfàmbey Gouuemeur de Rhodes, Prouin Aga Capitaine de Lebyde,Muftafa Celeby grand Treforicr.AffisCaiga, Sangeas de Gallipoli» Tramontant qui comandoit fur la Gallere Reaile, Caracosamp; plufîeurs autres. Les prifonniers principaux furent Mahomet Bey amp;nbsp;Sambey enfans du General. Ma* hometBey, Sangeas de Negrepont. Syroc Bcy pris auecfâ femme, îvne des plus belles de Turcquie. Ceux-ci fe fàuuerent. Ferrant Ochyali, Murat Rays auec fon fils Benonofè. Ally le Chef amp;nbsp;Prince des Pirates, Carapero eftoit allé en Chypre auec vint groflès Naux des 2 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

parties de Conftantinople: ainfi ne fe treuua parmi les coups. Centfoixante Galleres furent prifès,quarante percées amp;nbsp;enfondrées amp;nbsp;foixante fuftes,brigantins amp;nbsp;autres vaiffSux pris. Le Chafteau de poupe de la Reaile eftoit excellSment beau amp;nbsp;plein de.grandes richeffes amp;nbsp;fin-gularitez trois fois plus grande queues autres Galleres. Lt Grec qui auoit tué le General Turc y prit {Eftendart,duquel il vendit la hampe à vn Orfeure de Venifej: amp;nbsp;en tira grans deniers : pource que le manche eftoit d’argent doré fort gros amp;nbsp;maffif, graué autour de lettres • T urquefques qui portoient telle fubftance d’vn cofté. Dieu fauorifè amp;nbsp;ascroift les fideles,amp; Dieu efeoute Mahomet és dignes entrcprifês. De hutte. Dieu, il n’y a point d’autre Dieu,amp; Mahomet eft le Meffager de Dku. Le Senat fçnuoya racheter, donnant par chacune once le double de ce qu’elle valloit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qdÇccttepîec^'uft mife auec le refte du butiia amp;nbsp;defpouil-

les ennemies au trefor de la Seigneurie. Puis chacun General depefeha courrier pour auertir fon Prince de tout ce quefdefTus. lean d’Auftrie'enuoya au Pape lEftendart'pris au General Turc pluftoft qu’à fon frère, tant pour'le reconoiftre Chef de la Ligue^u’en recompence de celui qui lui auoit enuoyé à fon departement. C’eft affez de cette bataille, crainte qu’vn fi long difeours ne nous fift perdre la mémoire des affaires 4^ France.

I E vo v s aylt;Jitci deuant, qu’cncor que la pluf part des Confederez François culîènt occafion de mener vie paifible amp;nbsp;contente en ce Royaume : qu’aucuns neantmoins tant pour ^cs phia-le refjjcâ: du General,quepour leur particulier: eftimoient a«oir affez de raifon à fè^plaindre: usdesCon. Que l’Edit n’eftoit entièrement obierué comme le Roy l’auoit promis : notamment^our les Roquot;furcc impofîtions qufon faifôit fur eux contre la teneyr de l’Edit. Pour les gai^ifons Rcalles qui te- syc fon noient encor en LanguedojDauphinéSc ailleurs. Pour nombre d’autres groffes villes qui n’auoient laifïe les armes, amp;nbsp;gardoient tousjours les entrées comm’en guerre. Pour n’auoir pasenucte» enuoyé Commiffaires par tout à l’execution dx l’Edit. Pour l’exercicc de la Religion, qu’on

nçvow-

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oftobte, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’ HISTOIRE DE FRANCE.

* ’* ne vouloit rcccuoir en tous les lieux portez paricelluy. Pour le reftablilïèmcnt des officiers Proteftans en leurs Eftats premiers. Punitions des côntrauentiüns àlEdit 8c pluficurs autres matières portées par les articles generaux qui en furent prefêntez au Roy:amp; relpondu par luy * leant en ion priué Confeil le quatorzième Oélobre mil cinq cens fèptante vn. Comme vous verrez auec la lille amp;nbsp;partement desCommiffiaires deputoz par là Majefté pour l'execution Si entretenement des articles de la conferance.

^ràurpu- PREMIEREMENT pout effeûuer ce que là Majefté à accordé pour le payement des fentez au Reytres luy plaifê faire paier la fomme de quatre cens cinquante mille liures, dbeuë à cefte Prouftan^r Septembre à Francfort. Relponce. Le Roy à cy deuant prefté à Meffieurs les Princes Et re^ôdus Si à ceux q^ii les ont accompagnez,.la Ibmme d« deux cens mil liures pour le Licenciement Reytres : laquelle ils auoyent promis luy rendre Si rembourcer dés le premier jour de

tres. lêni^ année. 2. Neantmoins fil ne plaift à là Majefté Âirc rendre à ceux de la Religion ce qui Lcuées de à^fté leué fiir eux de fimpofition dernièrement faite pour le payement des Reytres Si S uillès: au moins qu’il luy plailè ordonner que les exceffijfes taxes lôient rcueuës Si ce qui à efté in-ftas pour le juftement prins Si Iciié fur eux leur lôit rendu. Et pour les teçnes enfuiuant de ladite fubuen-paiemet des exempter ceux de ladite Religion du payement d’iceux. Relponce. Quand à rendre ce ’ qui àefté leué ou exempter pour îauenir ceux de la Religion pretenduë reformée de la fub-uention que le Roy leue fur Ibn peuple en trois ans: c’eft’choie que là Majefté ne peut aucir-nementaccorderjcftimans qu’àfvnionSi concorde de lès fujets appartient grandementlegal-Utÿ de traiôhemcnt Si indifferente contribution aux charges publicques. Mais pour le regard de la prouilion ordonnée pour la moderation des taxes exdtffiuesjlàditc Majefté entend quel-Çonoiflace Je Ibit oblèruée: Si a ordonné fur icelles toutes expeditions necelïàires. ?. Interdire auffi à de tels de-

«icz par les officiers de Blois Si d’Anjou caftez comme luges ja interdits par les lettres de là Majefté cotre Si au prejudice de la relèruatiô pâf elle faite à foy Si fô priué Côlèil de la' conoif cot^îe cô cettematiere.4.0rdôner executoireamp; côtraintc eftre depefehée cotre les cottiles pat tenuene les Comiftàircs ja deputez:à mettre inconünent les deniers és mains des Receucurs qui par ceftemarie- lefdits Commiffaircs font OU lcront eftablis. 5. Et d’autant que contre ÎEdit en plufieurs vil-, les Si pays,I?s impofitiôs faites durât les troubles ont efté leuées fur ceux de la R eligion : Si en Accordé, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pjufieurs impofitiós ont efté fàitcs depuisÎEdit fur iceux pour les dclpéces paftees,voi

re tous les jours font oélroiéeslettres pour en faire en’termes generaux,clquelles ils fontcoti lez cotre ÎEdit dont ils font entièrement ruinez. Plailè à là Majefté ordoner comme elle a fait

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftre rendus Si inhibitions déformais en vertu de quelcoriqucs* lettres obtenues ou à obtenir

les cotilèr pour les delpenccs palfées. Et afin qu’il n’y foit feit fraude qu’à la cotilàtion delHits deniers qui leront impolèz à la requefte desjdj^yl^^ffifteiw^t. Relpoûce.Le Roy entend qu’és cotilàtions des deniers qui îè feront déformais és villes S^ays : S’il ny a nul Conful Efi cheuin, Conleiller ou autre deladite aflèmbléequi foit de la Religion prétendue reformée foit appelle ordinairement quclqu’vn de ceux de ladite Religion pour y affifter fi bon leur fc-. ble Si voir qu’ils nafoient induëment furchargez ou cottilèz contre la teneur de ÎEdit Si où FoVent ils feroient en faire plaintes à là Majefté pour y pouruoir. 6. Plaife aufti à là Majefté faire vui-Icuces de der les garnifons qü^ont és pays d»Languedo,Dauphiné Si autres n’eftant de frontière, veu Dwphhé nbsp;nbsp;nbsp;grandefouHe du peuple ^ui a efté julqucs icy Si ne cefte encor pour lesincommoditez qui

amp;c. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y a tousjours d’auoir des foldats pour hoftes en là maifon Si vne garnifon dans vne ville. Rcl-

poncc. Jl a efté'pourueu fur le •ontenu en ceft article, aiant le Roy defehargé lès fu jeds dés gamifofls autant-qu’il luy à efté poffible. 7. Et pour îexecution de IEdit feire.pofer les armes Armes foiéc aux villcs dc cc Royaiime. Et afin que les viljcs d’Orlcans, Lyon, Montpelier, Tololè, Si le deDauphiné forent rcmifes en la paciffication ordonnée y pouruoir de perfonnages, tat pour îaminiftrauon des villcs Si pays que diftribution de la lufticè, amateurs dc paix Si affe-dionne?; aîoblèruaûon de ÎEdit. Et faire vuiderauciuis qui notoirement troublent le repos delditcs

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LIVRÉ ViNTSÏXiÈMÉ. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3^

•ilefdiâcs villes Se pays. Refponcè . Sera donné ordre à ce que les habitans des villes ne portent aucunes Annes dans icelles. Et que certain nombre d’entr’-eux bienQu’aJifiezamp; lef-ponfablcs puiflènt tenir des Armes en leurs maifons, amp;nbsp;non autre fous les peines des Edits. • Audi fa Majeftc fera elcóiion de certains Maiftres des Requeftes ou autres bons Confoîl-1ers pour enuoycrez villes amp;, lieux plus necelïàires : afiijd’y faire garder fesdits Edits amp;nbsp;Ordonnances. Huitième. D e p v t e r des Commiflàires pour ^execution ^e fon Edit aux pays de Lyonnois, Dauphiné amp;nbsp;Prouence, attendu que Monfieur Molle qui eft en Commiflaf Languedo y eft occupé pour long temps, amp;nbsp;Monfieur de Mafparault député auecluy, à cefte fin s’en reuiennent, amp;nbsp;les y faire aller au pliiftoftrveu qu’il y a ja quatorze mOys que ÎE- pour cxccu-ditcftfaiét duquel Icfdids pays nejouïflcnt prefque point. Rcfponce. Acfté jipoKueu fiir le contenu en ceft Article, amp;nbsp;fera mandé aux CommilTaires ja députez Ou autres én ' leur deflfaut de promptement le rendre fur les lieux pour exécuter le contenu en la Com-milTion qui leur aellé enuoyée. Neufiéme. Qve fexercice de la Religion foit cftably ez lieux ordonnez par îEdir . Et premièrement au Gouuernement du Lyo/7zjois,oii tous Religion les deux lieux cftablis par fEdit font ôfifez amp;nbsp;pas vnreftàbly. Relponce. Les faux-boffrjjs toitcftabli, de Charlicu demeureront fuiuant lEdit pour l’vn des Prefohes accordez à ceux deladiéle « Religion Refformée: amp;nbsp;au lieu de SaintJDenys delà Val fera mandé au Sieur de Man-delût, amp;nbsp;aux.deux Commilïàirgs ordonner l’execution de l’Edit de Lyonnois : Ouyr ceux deladiCle Religion, amp;nbsp;autres qui y pourront auoirinterefl:,?c leur pouruoir de lieu commode pour ceft effeét dedans trois moys, dont ils aduertiront le Roy incontinant. Cependant faMajeftéleurà ottroyé pâr maniéré deprouifion dépouuoir faire lediét exercice en la Grange de leârt Preuoft, aulieu de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Nonobftant que lâditte Grange eft

au pays du Dauphiné attendu que c’eft pres de la ville de Lyon , amp;nbsp;pour la commodité de ceux du pays de Lyonnois,amp;Par prouifion lêullement. Dixiéme. Et pareillement ez villes appartenantes à là Roync Mere, amp;nbsp;Mclfieurs Freres du Roy elquelles pour la re-ftrinûion qui a cfté faiéle depuis l’Edit, amp;nbsp;contre la teneur d’icelluy à Villiers Cofteretz , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

lediét exercice eft Æuocqué en doubte. Relponce . Les Prefehes demeureront où ils^ font eftablis,amp; au furplus fora fuiuy le reiglemcnt de Villiers coftret». Vnziéme. Aufli vn grand nombre de maifons des Sieurs hîuts lufticiers, incontinent on eft reuoqué en doute par longs proces de la haute luftice. Pour à quoÿ remedier, plaifo à là Majefté ordonner qu’en veriffiant par lefdiéts Sieurs hauts luûiciesp fommairement, amp;nbsp;laps entrer en * diftention de filtres, qu’ils eftoyent jouyflàns de la haute lufticeauant lesTeoubles: ils foyent remis eii l’Eftat qu’ils eftoyent lors, amp;nbsp;leur foit permis lediét exercice : lauf à debat-KC les droids de la haute luftice. Ejpuziéme. Qv’ i l pl^ife à là Majefté faire executer

le reftablilTement des Officiers ordonné par l’Edid: ce qui n’a efté fait. Premièrement quant foiéc remis, aux Officiers Domeftiques du Roy, l’exemple desquels caulc vue imitation aux inferieurs Magiîlrats de troubler par tous moyens les autres Officiers au reftablilïèment amp;nbsp;jouïlïànce paifible de leurs Eftats.Relponce. Pource que l’Eftat de la maifon du Roy n’a peu eftre chan-gé,il a efté fait Eftat à part des Officiers Domeftiques de là maifon eftaris de la Äeligiön Prétendue Reformée qui foront pajrz fuygg^ujj^amp;Jeur fora pourueu par cy apres. Treziéme. De mefmeles Preuofts des MSfffchaux, Lieutenans, Archiers amp;nbsp;aütres Officiers des Preuo-ftcz,qui nonobftant l’Edit voyrela plus part ayans Ordonrtanêes pour eftre remis: Sont toutesfois hors de leursEftats. Résponce. Pour lePréuoft,Lieutenant,Greffier,amp; Archiers de Lyonnois: la Sentence donnée par le liege de la Marefchaucée fortira effed, amp;nbsp;Louys du Four foy dilànt pourueu de l’Eftat de Preuoft audid Lyonnois viendra eftre ouy. Et quant aux Lieutenans amp;nbsp;autres Officiers de la PreuSftéd’Anjou, autres Preuoftez, amp;nbsp;Officiers d’icelles feront remis fuiuant l’Edit. Quatorzième. Pareillement les Capitaines des Chafteauxnepeuuentyeftre remis. Ainsaux Anciens eftordonné qu’ils jouy-ront de leurs gages qui font communément fi petis que leftits Offices font tous/o^irs mc-furez plus au relped de la dignité amp;nbsp;autres, que des emoulumens : les autres du tout def pofledez fans recompencè. Relponce. Le Comté de Choily jouira de tous droiéls, prerogatiues amp;nbsp;emoulumens de Capiaine de Dourdan amp;nbsp;garde de la Foreft, lauf l’habitation du Chasteav: laquelle pour cértaincs caufes demeurera en l’Eftat qu’elle eft de prefont. Et quant aux autres Capitaines feront remis fuiuant lEdit. Qv i n z i e m e.

Ff.

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L'HISTOIRE DE FRANCE.

Auflî les Baillifs amp;nbsp;Scnefchaux de robbe longue, amp;nbsp;lefdits Licutenans generaux, font dem is de leurs Eftats combien qu’il ne fut pourueu à leurs Eilats. Et par ainfi qu’ils ne fuflènt corn-* prins en l’exemption portée par lEdit : Et quant a ceux qui comme comprins en ladite cxê-• ption ne rentrent en leurs Eftats, la recompence de lEftat de Conièillcr leur eft dcnice :

En forte qu’ils n’ont ny office ny recompence. Plaifo à là Majefté ordonner que fuiuant IE* dit leur fora baillé vn Èftat de Confoiller de la Court amp;nbsp;du grand Confoil,en payant ou rece-uant le fur^us de lalufte valleurfolon qu’il eft porté par l’Edit. Refponce. LesBayllifsamp; Senefchaux'de robbe longue Lieutenans generaux,amp; ceux au lieu deiquels n’a efté pourueu au parauant lEdit: rentreront en leurs offices fuiuant le vintfixiéme Article. Et quant à ceux au lieu de^uels à efté pourueu, amp;nbsp;qui par confoquent ne doiuent entrer en leurs offices par l’Edit: leur fora pourueu d’Eftats de Confoillers aux Cours de Parlement, amp;nbsp;parti c-ulie rement au Lieutenant de Bar fur Seine. Seizième. Autres qui auoyent efté pourueuz en filtres d’Offices, neantmoins leurs lettres leurs eftans delpechées par forme de Commiffion par certain rciglement ordonné deuant les foconds troables: font definis de leurs Offices, amp;nbsp;^urs commiffions reuoquées iàns qu’ils ayent e« aucune recompenfo. Ains d’Officiers ifttables font rendus priuées perfonnes. Plaira à iâ Majefté les remettre en leur Eftats pour le moins rembouriânt les pourueuz durant les troubles. Relponce. Poureequ’ilya Ar-reft donné auec connoiflànce de caufo amp;nbsp;grande deliberation au Confoil du Roy qui fait dccifionde ceft Article. Et qu’on alegue contre ledit Arreft, qu’il eft donné contre vn particulier qui n’a d’efduit finon ce qui eftoit de fon intereft au moyen dequoy il ne doit préjudicier à l’vniuerfel, ôcceux qui ont fomblables caufos : à efté auifo que le tout fora rapporté au Roy. Stirquoy ledit Seigneur declarant là volonté à ordonné que ceux qui ont efté pourueus par Commiffion rentreront en leurs Eftats comme fils enflent eftépourueus en filtre d’Office : amp;nbsp;leur en foront baillées lettres. Etipour le regard du Lieutenant du Maiftre des Eaux amp;Forefts d’Orléans, eft ordonné que tous deux rentreront, amp;nbsp;le dernier receu fora l’alternatif, amp;nbsp;en l’abfonce de l’autre . Dixfoptiéme. Et combien que l’on ayt remis quelques vns de la Religion en leurs Offices : Si eft-ce qu’on fie leur a rendu que •que la moytié de leurs Eftats. Poureequel’ona ordonné que ceux qui eftoyent pourueus durant les troubles jouïroyent par concurrente où alternatiuement: qui eft autant que les priuer de la moytié des emolumens de leurs Eftats. Encores l’on dénié a ceux qui ont voulu rembourfor ces pourueus durant les troubles, d’y eftre receus: ce qui plaira à là Majefté leur permettre. Relponce. On ne peut accorder ceft Article là ns rcünirvne partie des Offices de France, amp;nbsp;y mettre vne diuifion perpétuelle pource qu’il à tousjours efté à la diforetiondu Roy de faire amp;nbsp;créer tous Offices alternatifs, laiflàns les gages aux Anciens, amp;nbsp;ceft Article a ja cy deuant dïlé débattu amp;nbsp;vuide .* Dixhuitiéme. Es maifons des villes afifemblées d’Eftats Generaux amp;nbsp;particuliers, nul de la Religion n’y eft receu pource que les Magiftrats Municipaux des villes pnncipalles furent par vn Edit de l’an mil cinq cens foixante cinq, mis par le Roy tous Catholiques amp;nbsp;ont prefeüeré depuis. Dont il auient que plufieur^impolitions font ordonnées par lefdits Catholiques, amp;nbsp;tombent fur ceux de la Religion: lefquels ne font ouys n’y apijglfo^ n’y à la délibération des impofitions d’icelle. Plaifeà là Majefté pouruoir à ce qiælous'prctRte d*!ffelle Religion telles oppreffi-ons amp;nbsp;pilleries qui fo font eldiéfes aflemblées amp;nbsp;hoftelz de villes ne foyent tollerez à la foulle amp;nbsp;ruine de fon peuple. Et que ceux qui ont offices perpetuelz efdiéles villes amp;nbsp;pays foyent reftablis en l’exercice, gages, penfions, amp;nbsp;emolumens d’iceux. Relponce. Ceux qui tenoyent offices perpétuels des villes y feront remis s’ils en ont eftez oftez. Quant aux impofitions y a^efté pourueu Jur autre Article. Et pour le regard des aflemblées d’Eftats en fora parlé au Roy qui fcraauerty s’il luyplaift delà forme qui fo tient en chacune Prouince efdides aflemblées d’Eftats, auant ordonner fon bon plaifir fur l’cntrete-nement amp;nbsp;affiftance défaits dc4a Religion en iceux . Dixneufiéme. En la ville de P A R I *5 les Proffeflèurs ont eftez'du tout priuez de la faculté de lire ez foiences qui n’appartiennent en rign à UReiio i o,n , amp;nbsp;des lieux amp;nbsp;places des Colleges: par les relponces faites à VilliersCoterets contrel’exprcstexte de l’Edit. Plaifo à là Majefté fàire garder l’Edit làns reftriélion, comme eft expreflement porte par icelluy.

Relponce:

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Livré viMTsixiÉMÈ. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^4.

Rclponcc. Ya cfté pouriieu par les refponccs qui ont eftez faites fur iemblablcs Articles meP mes dernierementàVilliersCoftrets. Et depuis le Roy a ordonné que ceux qui exerceront aujourd’hui tels Eilats amp;nbsp;charges neferont inquiétez n’yrecerchezfouspretextedela Re-« igion. Et quand lefditcs places vacqueront, faditte Majefté y pouruoira de telles perfonnes Miniftres quelle auilera. Vintiéme. Par mefme reislement a efte délfendu aux Miniftres d’habiter ail- ^5 leurs que és lieux où fexercice de la Religion cil permis contre la liberté otroyée par le qua- bon leur tricme Article de ÎEdit à tous ceux de la Religion » Plailc à là Majcfté calTer telle deffence. Reiponce. Il n’eft beioin de prouifion generalle en ce tegard d’autre que lêlon tEdir.Et aliénant occafions particulières y fera pourueu felon l’occurrence 580 a ces fins fera mandé aux Officiers des villes auertir là Majefté de ce qui le prclcntera en ce regard. Vint^iérrit. Ordonner pour faire pratiquer ce qui n’a eûé execute de l’Edit par les Commifiàires qui n’ont fait qu’y pafièr : amp;nbsp;pour punir les contraueUtions qui fc feront deiormais: eftablir certains luges en certaines Prouinces non paffionnez. Reiponcc. Sera mandé aux, Commifiàires qui feront enuoyez félon fautre precedJiit Article qu’ils reprennent les arremens des Commifiàires precedens» Et le fèmblable aux luges Ordinaires des lieux qui en l’abfence d’autres CoiÂgt;ifi fàires feront chargez de l’execution de l’Editi Vintdcuxiéme. Plaifcau Roy pourueoir fur les Requeftes des Gentilshommes amp;nbsp;habitan« du plis Meffin amp;nbsp;Marquifàt de SallufTes Sc villes Noh-'r-i a» qui en dependent. Depuis le lioy à ordonné que tousles Gentilshommes amp;nbsp;autres hàbirans de Mets amp;nbsp;pays Meffin auront pour l’exercice de leur Religion: le lieu de Mouthoy fans qu’- saUuccs,'^ ils puificnt faire ledit exercice ailleurs audit pays.Toutesfois ne feront fecerchez pour le fait Remis au de la Religion n’y contraints faire aucunes chofes contre la liberté de leur confciences. Et fè- Koy-rontau refte egallement traitez comme les autres habitans dudit pays Catholiques. Pour le regard de Salluflès, les Miniftres amp;nbsp;autres perfônnes detenus pour le faiél de la Religion feront eflargis amp;nbsp;les habitans dudift pays ne feront reccrchez pour le fait de ladke Religion n’y contraints faire chofès contraire a la liberté de leurs confciences, amp;nbsp;feront traitiez comme nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

les autres fujets Catholiques fàns diftinélion de Religion, fàufs qu’audit Marquifàt de Sal- leCtt. tac liiffes n’y aura aucuTie afiemblée n’y autre exercice de Religion prétendue refforiïiée. , vtmii'c. Quant aux habitan, le Roy en referira au Papeamp; à Monficur le Cardinal d’Armignaé par deuers lefquels il enuoyera homme efpres de fà part. Et pour le regard de les aü-tres fujets où ils feroyent empefehez en la jouïflànce des biens qu’ils ont audit pays : y ferapourueu par les Officiers de fa Majefté tout ainfî à^ue pour les Catholiques felon l’ar- * reft donné en fôn Confêil à Paris le vinteinquiéme d’Oéfobre, mil cinq censàbixante fix. Vinttroifiéme. Qu’ilplaifeà fà Majefté faire jouir ceux qui font de la Religion qui ont Benefice? des benefices deleffeCl amp;nbsp;executior^ des Articles accorde^ par fà Majefté en fefànt ÎEdit de pacification. Rcfponce. Sera drefté vne declaration pour cell effeét aux termes les plus fuportables que faire le pourra. Vintquatriéme. Plaifc au Roy deffendre à tous luges qui aient u , pourraifôn de ladite Religion veulent empefeher, que les Peres amp;nbsp;Meres Tuteurs §d;Cu-rateurs n’ayent l’éducation amp;nbsp;nourriture de leurs enfans amp;nbsp;mineurs tout ainfi qu’ils au-royent s’ils eftoyent Catholiques. Reiponcc. Toucliant les Tutelles fur le# deux voyes propofées de prrferer le Pere oa de^jiu^Jj^Ceuftumes des lieux, en fera parlé au Roy.

Sa Majefté à ordonné queTSTPeres ne feront*empefehez en la nourriture Scinftiturion de leurs enfans felon leur Religion amp;nbsp;confciencc. Apres la mort defquels ils feront entretenus en la melhie Religion en laquelle leurs fufdits Peres les auroyent nourris, amp;nbsp;ce jufques à îaage de quatorze ans complets, amp;nbsp;lors ils demeureront en leurs libertez. Vinteinquiéme* Plaifeau Roy calTerSe declarer nuis tous ArreftsSe jugemens par lefquels ceux qui ont voulu eftre receus en offices : ont efté chargez d’infonfler de leur R^igion, amp;nbsp;ordonner vLkht que lEdiél qui ne permet eftre faiéle diftinélion de perfônnes, fera gardé amp;nbsp;obferué. eftrerectus Rcfponce. Quand à la reception des Officiers de ladite Religion ; Il n’eft befôin d’autre declaration. Voulant là Majefté que fôn Edit fôit entretenu. Vintfixiéme. Plaifeau Roy ordonner que fuiuant l’Article vinttroifiéme de fon Edit, tous Arrefts donnez depuis les troubles contre ceux de la Religion feront caffez, amp;nbsp;les panics remifcs en ÎÉllat qu’ils c- teftans. ftoyenr au parauant les troubles fans faire diftinélion qu’on a voulu faire depuis,amp;: contre l’Edit. Rcfponce. L’Edit auralieu au vintroifiéme Arücle d’iceluy fors en ceux qui eftoyent de-

Ff ij.

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L’ H I s T o I R E DE FRANCE.


La petite paix de l’an 108.


Prefcrjpti-ons.


Gainifon de Ëlaie,


• •Prifesfur mer. •


mandeurs où qui de leur fccu,Se volontairement ont delFendu amp;nbsp;qui n’ont point eftéjuge:^ ablcnsamp; par forclufion.Nc tenant en ce les prilônniers pour prefens.Et fur la difficulté concernant ledit vinttroifiéme Article defEdità caufèdes jugemens amp;nbsp;procedures de la paix d’entre les deux troubles derniers: en fera fait rapport au Roy pour fijiauoir fi l’on tiendra pour paix où pour guerre le temps de l^petite paix. Le Roy pour donner toute occafion de repos à vn chacun: veut bien que ledit Article vinttroifiéme de ÎEdit foit eftendu amp;nbsp;ait lieu au téps de ladite paix d’entre les deux ArreftsSc juge men s donnez en matières ciuilles pendant le dit temps n’aians cfté demandeurs ou prefens defendeurs volontaires fans crainte où empri-fônnement de leurs perfonnes. Vintlèptiéme. Et que fuiuantl’Edit au melme Article, toutes prefcjiptic^s conuentionneles, couftumieres ou legales dont le temps eft efeheu urantles troubles: feront tenues pour non aueneuës.Relponce. Touchant les preferiptions mentionnées audit Article : Les parties feront ouïes fur îinterpretation de l’Edit quand il fenpre-fentera quelque different. Vinrhuitiéme. Plaifê au Roy declarer que les fruits de îannée mil cinq cens feptantc prins par voye d’Hoftillite quilTefloienten nature lors de la pu-bliûttion de l’Edit ne pourront eftrerepetez . R e f p o n c e . Sefàuttenir àfEdit: amp;nbsp;les c* particuliers fc décideront au Confeil priué félon leurs circonflances. Vintneufiéme. Plaifc au Roy comme il a caffé les Garnifons, rei^cquer auffi les Gouuerneurs particuliers des villes,amp; pouruoir à ce que la Garnifbn de Blaye vuide,fi ginfi fa Maiefté le treuue bon:ou qu’elle ne vine amp;nbsp;commette les exaélions furie peuple comme elle fait journellement. Neat-moins que l’exercice de la Religion qui en a cfté ofté par la viollence des Soldats de laditte Garnifbn y foit remis fuiuant iEdit,amp; les mortes payes de la Religiô foi et remis en leurs char-ges.Pour les Couucrneurs particuliers remis au Roy pour le fait de Blaye. Refponce. Depuis fà Majefté a déclaré fon intention fur ceft Article qui cftquc l’exercice de laditteReligiô fera aux faux-b(jurgs où autre lieu prochain plus cômode pouFeux amp;nbsp;la Gamifon oftée de ladit te ville. Trente. Plaife au Roy declarer que les prinfes faites tant fur les fujets que Efpagnols amp;nbsp;autres eftrangers fin mer deuant la publication de tEdit faitte à la Rochelle ne feront recer-chez: Nonobftanr tous Arrefts donnez contre aucuns particuliers amp;nbsp;ctlbimifïions décernées


Ä fAmbaffodeur d’Efpagne pour la generalle recerche des depredations par luy prétendues. Des remonftrances faites contre la Commiffioifde îAmbaftàdeur d’Efpagne fera fait raport à fâ Majefté.Refponce. Le Roy a ordonné que les cômiffiôs obtenues pour la recerche des pro ces amp;nbsp;jugemensinteruenus fus /lesditjps prinfes: furferront jufques à ce que autrement par fâ Majefté enfœtordonné,amp; où il fora requis de permettre lefdits progrets amp;nbsp;executions defilit-tes commiftions amp;nbsp;jugemens: déclarera que les eftrangers fes voifins alliez amp;nbsp;confederez fo peiiuent bien contenter de mefine traktement qu’il fait à fes fujets naturels par fon Edit. Qui eft foubliance des chofes auenuês durant les troubles.!rente-vn. Plaifo au Roy ordonner que les fils amp;nbsp;filles qui auront excédé l’aage dlt;jvintcinq ans,amp; qui pour la diuerfité des Religions auec leurs Peres amp;nbsp;Meres où autres parens qui les ont en charge n’ont efté colloquez en Mariages: pourront fuiuantle droit, fomarier fansque'àfaute des coiifontement des fuf


Mariages 4’enfans Proteftans fans le feeu


despateni. JftsIcurpiiifj^ rien eftre imputé, n’y en leurs honneurs, n’y enfiiccclfion amp;nbsp;autres droits.

Responce. SvrIcs Mariages des cn^Jjjjj^^junr^Religjpn que leurs Peres qui fe marient fans leur congé: à ce que les peres ne fespuiflentaeslîîflter : Il ne faut point de Loy Enterremäs Particuliere pour ce regard. Trente deux. Que les enrerremens és lieux où texercicc eft: permis, fo puifïént faire le jour, amp;nbsp;és autres lieux. Que les places appartenates à ceux de la Religion ne leurs feront oftées, amp;nbsp;faire punir ceux qui ont defcnterré les morts depuis Baftimens ÎEdit publié. Refponcc. Sur lesfopultures,ÎEdit fora obforué. Trente trois. Plaife au de'ï'cTtho- declarer fon iuicnrion fur le» defpouillcs amp;nbsp;démolitions faiâes durant les troubles liques. employées en autres baftimens, qui toutesfois fo congnoiffent encor. Refponce. Touchant la matière des demolitions fora parlé au Roy: S’il treuuera que bon foit lesdittes matie-officiers res mifês en œuure ne foyent enlfliées. Le R o y trouue bon qu’il ne foit fait recerche de tel-dçs villes, les chofos pour le regard dc cc qui feft paffé durant les troublcs, foit pour repeter les matières où feftimationd’i(^lles ce qui fo treuuera ipis en œuure. 5 4' Que les Officiers des villes Mariages, efleus durât les troubles au lieu des decedez demeurerôt en leurs Eftats. Refponce. Pour les

Officiers des villes feront les parties ouïes quand elles ne fe pourrôt accorder. 5. Pource que fur le fait de^ Mariages dc ceux dc laditte Religion ont cfté faits,amp; fo font par les Officiers amp;

Miniftres


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LIVRE VINTSIXIEME.

Miniftres du Roy des jugemens amp;nbsp;ordonnances au proffit dcfduâ de la Religion, pläirä à fà Majeftc y pouruoir.Refponcc.Lc Roy à refêruc àfoy la conoiflànce Se jugement des differens qui auiendront fur ceft article lefquels y feront rcuocquez quand ils Ce prefenteront fans que • chofê qui puifïè auoir elle faite: apporte aucun prejudice à l’interprétation quefâMajefté pourra faire de fbn Edit. Trente fix. Plaifc au Roy ordonnât que lès luges conoiftront des di-ferents des mariages amp;nbsp;autres caufès qui entre les Catholiques ont accouftum« eftre jugées par les luges Ecclefiaftiques. Sans que ceux de la Religion foi eut tenus comparoifire deuant eux.Et neantmoins que és cas efquels le Pape ou Euefques ont accoultumé de bailler difpecc indifferammenticeux de la Religion feront tenus pour difpenfcz ou prendre difpcnce du Diipcncc. Roy ou de les Officiers. Refponcc. Sera regardé a prendre vu expedientztänt fiff les (îifpen-ces que fur les jugemens de tefïènce de Mariage,amp; en fera prins auis des Prefidens amp;nbsp;Gens du Roy au Parlement à Paris.

A L I ONDcfârches, Maiftfe des Requeftcs.AMeaux.AunlIotConfciller à Paris: Mont- temensdes pellier, Bellieure Confêiller. à Grenoble. Reins, Bariot Maiftre des Rcqueftes amp;nbsp;Pref^ent au grand Confcil. Dauphiné, Villencufue Prefident à Bordeaux. Orleans la Renyc Conf»l- par fa Malet au grand Confeil. Le Mans deThillyfbre Prefident à Roüen. Tolofè Rogier Confêiller à J'-’^^eduRoy D nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_. r JJ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pourlcxecu

Paris.Bordeaux Fumée Maiftre des Requeftes. Perigueux Dugatz Prefident de Bretaigne. tinn amp;nbsp;entre Bretaigne Bouguemare.Roueii^Guiotard Confêillerau grand Confêil. Prouence, Ange-noux Confêiller à Paris. Voila les moyens que pràtiquoiênt les François pour fê maintenir delà Coiifc en repos, auquel je les veux laiffcr quelque temps pour reprendre les Vénitiens qui me veu-lent faire raconter le plaifir extreme qu’ils receurent des nouuelles de la viétoirc gàngiiée au Golfe de Lepanto fur le grand Seigneur des Turcs,amp; ce qu’ils firent de memorable puis a-pres.Viuoient en grand cfmoy:tant pour les pertes pafïees que pour la crainte que les affaires attendent ne feportaflênt encor pis. Mais aians fccu que farmée eftoit partie de Meffine,autc tel ordre amp;nbsp;refolution que nous auons dit: Ils commencèrent a mieux efperer. Ainfi attendans fort eu- les de l’ar- • lieux nouuelles de ce fucces. Le dixhuitiéme Odobre, arriuafur le midy au port de Venifê, Vinfroy, luftinien Jêpefehe par Venier deux jours apres la bataille. Entré au port fit tirer vng Canonnade,amp; foudainalla droit au Palais du Duc à Saint Marc,aprochSnt duquel il fit fbu-uét plôger quatre enfêignes Turquefques pour rejouiftace, à laquelle tous arriuas file à filcjÔc nbsp;nbsp;1571.

voians la Gallere chargée de butin, redoublerent vidoire à pleine bouche,amp; ne fut fi toft def Noùuellcs cendu qu’il fut porté fur les efpaules de la multitude juéques en la Court du Palais: où de gc-noux dit au Duc qu’il lui apportoit les meilleures nouuelles que de cêt ans on tMft ouï:Etfoü viâoirc à dain les lettres de Venier furet Icuës tout hautaucc vne incroiable liefïê de.tous, 8c nommée-^ Vcnjfc. ment du Senat qui luy donna lordrc de Cheuallerie,8c luy giift vne chefne d’of au col poUr le feruicc fait à la patrie. Et auec ce fut renuoié en farmée. Cependant les Ambàfûdeurs des Princes vindrcnt au Palais fesjouïr au nom de leu»Majefté de fi bonnes nouuelles. Defquel- , les ils firent bien toft certain^ leurs Majcftez,nomméement celuy de Frâce le Roy Charles le vintiéme Odobre qui enuoia lettres à ÎEuefque de Paris pour en faire faire les prieres,procef-fions amp;nbsp;feuz de joye quelque confederation qu’il euft auec le Turc. Prefquc t jlis les Poten-tas d’Italie y enuoierent, pojj^e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de grades lieffes. Le Senat ordonna que les

Criminels de mort prifonniers:8c les detenus pour ne les auoir déferez apres le cri public pro neut ie pour mettans fàllaires aux dénonciateurs : fêroient mis en liberté. Les larrons fous vintcihq du cats Sc qui ne feroient afïêz fors pour tirer tauiron de mefme. Les condamnez aux Galcres y ferui rc. roient la moitié du temps prefix. Si cefte moitié eft expirée fêront a plain deliurez fors quelques infames forfais exceptes en îordonnancc. Lesprifonniers pour dettes moindres decent vinteinq ducats auroient la Seigneurie pour paicur. Si âudefrus,les auditeurs accordetoient . les parties. Vne chofê y fut remarquable qu’aucun ne porta ducil pour leurs parens, alliez ou préféré au amys decedez en la bataille-' tant la reprefêntation du bien^ublic, auoit effacé lâ mémoire patticuiicr. des pertes particulières és cœurs d’vn chacun. Comme les Lacedemoniens apres k journée des Termopylesoù fous Leonides, les trois cens Lacedemoniens furent toüS tuez par les Pcrfês.Et dautât que Venier auoit prié le Senatt d’êuoyer noncueaux (îliefs de Galleres amp;nbsp;de Reconoif-la Noblcftê jeune pour le mettre au lieu des morts:On efléut i 5.des premiers de laNoblefïe, amp;nbsp;au lieu de Barbadicque laques Surâce home de merite.Fuîs môterêt tous fur la Gallere de luftinien auec les prefens que le Senat enuoioit aux Chcfs.Au refte le Senat fit crier que qui

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ff iij.

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

dc'chcfz nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vific trahitre quiauoit rendu Antiuari forte d’Art amp;prefque imprenable'

mal faifans nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;attendre le Canon: il auroit mille efeus amp;nbsp;celuy cinq cens qui en apporteroit la tefte: de-

Icurs deuoir clarant ce Gouuerneur villain amp;nbsp;infame confifquant lès biens à la Seigneurie vùnt de pareib

Lettre en-uoice depuis la victoire par 1 a

le luftice àfendroit d’Emile Vlin qui eftoit fon Confeil,amp;: fe courrouça fort contre le Gouuerneur de Curfole qui feneftoit/uy. Cependant la Seigneurie remercia Dom lean d’Ain ftrie du bon^deuoir qu’il auoit monftré vers elle amp;nbsp;toute la Chreftienté par lcttrcs:dont late^ neurfenfuit.

Combien grande amp;nbsp;de quelle importance eft cefteviéloirc que Dieu à oélroié à la Chreftienté auec les trcs-heurcuxnom du Saint Pape amp;nbsp;du Roy Catholique, amp;nbsp;par le moien de Seigiwuric la boi*té,v«tu,amp; vaillaiice de voftre Alteffe: elle d’elle mefines le peut affoz conoiftre amp;nbsp;con-au Seigneur ftdcretjveu qu’en ce bien fortuné Jour de la viéloire n’ont efté foulement brifoes les forces de Dom lean cc tant defloial amp;nbsp;cruel Tiran, amp;nbsp;que par tant d’années il a defploiées contre le fidellcpeuple d Auiiric. (3hreftié. Mais auffi a efté aux Chreftiés ouuerte la porte de fà ruine amp;nbsp;la voye de l’aqueft de l’Empire,duquell’Empereur voftre Pere eftoit heritier:le recouurement duquel on voit clai-rc^ftvt que Dieu tout puiflàntauec vn fi braue comnfencement, amp;nbsp;auecques tant manifeftes demonftrations de fà grace amp;nbsp;faueur enuers voftre AIteffe:là voulu a elle reforuer.Et pour par fournir fi haute entreprifo à la grandeur amp;nbsp;gloire lt;i’icelle,à laquelle veritablemêt nous tenons . amp;nbsp;recônoiftons obligez nos Eftats,nos vies amp;nbsp;nos afïeótions:»ous luy offrons tout noftre pou

uoir,noftre volôté amp;nbsp;noftre foy.Car tant que celle noftre Cité de Venife durera:elle aura fou* uenance amp;nbsp;mémoire de ce grand bien receu de volire Altcflè:qui eft a la vérité tel qu’il fobli g€ amp;nbsp;requiert plus les faits que les parolles de celle noftre republicque: laquelle amp;nbsp;nous tous comme à toutes occurrences elle treuuerapromps amp;: prêts a JaleruirSc obeynaulTi en pourra elle voir claire amp;nbsp;manifçfte aparence eu nos vilâges amp;nbsp;en nos cœurs,ft oneques nous pouuôs reccuoir taiK de graces du Seigneur Dieu:amp; tant de fàueur^e voftre Alteflé’quc delà voir en celle Cité rendue tant alfeótionnée à la fplendeur de lonncm.Nous avions pareillement receu grand plaiftramp; contentement à loccafton de ce que de celle bonne viéloireeft participante la Majefté du Roy Catholique pour f intereft amp;nbsp;conlcruatiô de lès Roiaumes amp;nbsp;Eftats:amp; que ftnt d’Ames Chrefti^nnes ont par melîne moien efté deliurées amp;nbsp;comme aflèurées de depredations milèrables.Certainement ( Prince SeremlTime ) ces heureux éuenemens font de telles confoquéces:que de tant moins nous deuons amp;nbsp;pouuôs douloir de l’efufton du làngChre-• fticn amp;nbsp;de la perte de plufieurs Cheu^lereux Seigneurs, lefquels reforuez à mourir en fi bra-ues amp;nbsp;glorieus entreprifos:ont auec grand honneur premièrement lâuué leurs ames,puis de-liurez leurs parens, Amys,Cytoiens,amp; toute la Chrellienté de mains tant Impies amp;nbsp;Barbares conforuans amp;nbsp;accroilïàns la foy Religion Chreftienije par la ruine amp;nbsp;deftruélion des conjurez ennemis d’icelle.Dont fo peut conoiftre que ft lefus-Chrill noftre Sauueur à ft log téps amp;nbsp;par tant de ftecles dclaié, à donner vne tgnt ftgnallée amp;nbsp;remarquable viéloire à fon peuple: Il luy a toutesfois en fin donné pleine de tout bien amp;nbsp;de toiite dperance de l’accomplir amp;nbsp;par faire auecques la mefme main de voftre Alteflè.Combien que cy deuant il ait icelle deniée a tât de Roys,E»ipereurs,amp; Papes qui tôt à diuerfes fois procurée amp;nbsp;reclamée, amp;nbsp;qui mefines en ont efté eftimez dignes.Voiez donc amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de combien elle eft obli

gée amp;nbsp;redcuable à là diuine Majefté:amp; fi elle en cefte cauïe qui toute touche amp;nbsp;appartient au fidelleforuicedeDieu: doit fuiure les commencemens amp;nbsp;premiers Arreftsde tant heureufo fortune,amp; en elperer de Jour à autre meilleurs amp;nbsp;plus auantageux fucccz. Car chacun peut clairement voir que la Majefté diuine par quelque priuilegefingulier, fappellcpourda def-fendre amp;nbsp;maintenir la gloire de fon nom. Laquelle vocation voftre Altefle ne peut faire refus d’accepter amp;nbsp;embralfor de tout fon c8eur, comme venant de la main de Dieu pour l’exaltation de fon Saint Nom : grandeur de vous amp;nbsp;de voftre frere le Roy Catholique. Quand à nos forces amp;nbsp;focours, voftre Alteftè fen doit preualloir amp;nbsp;afleurer de tant qu’elle en peut de-firer : Et dauantage fo promettr^la rebellion de plufieurs peuples fiijets à fon ennemy auec îafliftance amp;nbsp;aide des autres Chreftiens : Lefquels combien qu’eftrangers amp;nbsp;lointains: font Ja eftneus amp;nbsp;de plus plus felmouueront de la viétoire d’vn fi grand Prince amp;dela diuine inlpiration qui fora tousjours à voftre Altesse fourc guide en tous fos pen-fomens amp;nbsp;deffoins : amp;nbsp;fort bouclier en toutes telles fomblables fortunes amp;nbsp;heureux pro-grets. Ainfi fora rccouuert amp;nbsp;rendu aux Chreftiens le fâint Sépulcre de leur Sau

ueur

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LIVREVINTSIXIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3^.

iiciir lefus-Chrift amp;nbsp;grans Empires acquis à voftre nom éternel/ cment afleurez à voftrc AI-tefle à ceux qui en delcendront. Qui (cront en toutes occurréces amp;nbsp;perils gardez amp;nbsp;dépendus par ce bras tout puiflant^ par lequel aujourd’hui vous combate z amp;nbsp;lequel tient en main fefpéc nuë de fon ire contrefennerni commun pour rendre,vos conqueftes plus alléqréçs ; quot;amp;• les louanges de vos victoires plus dignes amp;nbsp;dclirables. Or Ibmmes nous bien certains que de tout ce que nous vous relcriuons vollre Alteffc a d’elle m^fine alTcz grande c^nciilamp;ice.Mais elle nous exeufera ü luy plaift de tant dé hârdiefîè qu’elle remettra fur^fe rertrps^relènt Scïiir le deuoir, obligation amp;nbsp;deuotion noflre entiers elle. Laquelle Dieu noftre Seigneur vueille conferuer amp;nbsp;accroiftre en toute profperité de tant que defire toute la Chrchicnrc. Il euft pour

gt; r ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• ri nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 f 11’ T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;victoire «H-

Ion dixième,leize Galleres Sc y. cenç'vint elclaues amp;nbsp;le dixième du butin i Le P^c vint-lept nibué. Galler es,dixneuf gros Canons, trois Canons à pierreiquarante deux petis Canons, amp;nbsp;douze cens efclaues. Le Roy,huittante vue Galleres, tränte huit gros Canons, fix Canons à pierre, huittâte quatrepetis Canons,deux mille quatre cens elclailês .La Seigneurie autâç.Puis Dom lean d’Auftrie le chargea de repreieter les Seigneurs T tires au Pape pour en faire à Ion plaifir.

Selim aucrti huit jours apres de ceik perte: ne voulut parler à aucun de tout le jour ^tant -(^jeratîô il eftoir ennuyé. Et le relie de lès fujets encor plus;ceux mefinemenr qui ne làuetîPque c’elWc deSclim amp;nbsp;de La guerre craignoîet fort de perdre leur liberté: s’y maginant de voir les Chrellicns à leur troulïès. Mais Selim confiderant bien ceft inconuenient: ne plaignoir pis tant la perte que le nouueiie de deshonneur qu’il en receuoit, Æ reprelèntant les glorieux actes de (es deuanciers. Etn’euft e- celle vidoi-fté qu'il fe relîbuuenoit par fois qu’aucun d’iceux auoienr receus ballonnades de la fortune: pour croire que tout eft incertain 8c variable en ce monde: joint la frefehe conquelle de Chi* pre qui le moderoit vn peu: Il en euft.efté beaucoup plus falchc. Si bien qu’en fin il le rcfoult d’oublier la perte palTée, ralïèrfibler toutes lès forces amp;nbsp;cmploier tous lès moiens pour lè vem ger des Chreftiens. Puis il comnundà que lAmbalïadeur Vénitien 8c tous les fumets des Ne-nitiens,du Pape amp;nbsp;du Roy Catholique fiilïènt prilônniers. En apres aians fait magnificque-ment les oblèqucs des morts,amp; loüé ceux qui felloient les mieux portez à hfrencontre: cha- ' cun faprelle au mâtkement de Selim, qui elloit encor àAndrinapoli cependant que celuy qui nbsp;nbsp;•

auoit la charge des ports er Arcenats lè dilligentoit à ballir amp;nbsp;armer nouuelles Galleres 8c r» faire les vieilles.Fut en outre enjoint lèueremant à tous Beglerbeys 8c Saîigiacs des Prouinces que chacun d’eux equipallvncGallcre, fur le printemps. Les Generaux Ch rellicns d’autre DefTemsd« collé arrellerent de finformer des Captifs,en quel Ellàt elloient les forts de le Lepânto,Nerite nbsp;nbsp;nbsp;Ligue

8c autres prochains. Et bien que les Captifs les dilènt bîen pourucus:Gabriel Serbelon néant- Chreûiénc. moins y fut enuoié pour reconoillrc tout.Cepedant fut arrellc qu’on n’alfiegerftt places que les Galleres ne fulfent milès en leur entier.Et pource que îhiuer ne le pouuoit Ibuffrir, lean d’Auftrie amp;nbsp;Colone confultans enlènlblc relblurent de lè retffer à Melfine,où ils arriuerent au commencement de Nouembre.

Venier aiant rabillé là Flotte enuoia tränte groflès’Naux dè glierfe aüec fix mil Ibldats qu’l-talliens qu’Albanois: aulquek commandoit Paul Vrfin pour alfieger le fort Marguerito.Si bie amp;nbsp;fes ex-que falloir preflè de fix Canons 8c force harquebuzades: Les alfiegez lè rCndiraitpar compo-fition le quinziéme Nouembr^ 8c le razeren^^r ne le voir tenable. Vne autre troupe auoit donné à Supot que les Tur£wSk)id^pnigt;,lclqi*Sls l’abandonnèrent brullans comme ils lè rc-tiroient tout ce qu’ils trouuerent le long de la marine. De là furent battre la Valo nne encor que la pelle full fort elchaulfée en ce pais là. Le Senat Vénitien cependant drellbit tous prepa ratifs pour auoirvne belle armée lur mer à ce printemps:^ ccrchoientplus grand nombre de grolïès Naux voians le pgafit que ces fix auoient fait : clquclles quatre lèuls hommes moururent. Elloient aulfi en deliberation de drelîèr armée par tgTe,craingnant que le Turc ne les af làillift par là. Tel elloit fEllat de fEmpire des Ûthomans, de la Seigneurie Vénitienne: du Royaume d’Elpagne 8c des Ellats tant du Pape que des autres particuliers Seigneurs d’Italie. Mais c’eft alïèz de celle matière pour le coup. Voions cowme le Royaume d’Angleterre lè pomporte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

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Du Vintfeptiéme Liure

S S E A/ 6 il E E desz^ilordsd'iii^ngleterretnaleontemdelaforTne duÇou-uernernent. Leprogrei. fin d'icelle. Tutt ^ndepourttoir à la fuccejfion le Duc de T^orfol autret fejleuent contre la oyne EUl^beth. L’occafion amp;nbsp;malheureufefin de leurfioutleuetnent. LeDucprifinnier condarXnéexecuted mort auec 1st occafiont forme du proces. La Tour ou Chafteau de Londres f capitalle d'Angleterre sfteduê lelongde laTamiß^Ouletreßr^Lyons, armes autres meuble importuns à F Eftat fint ferres,Les tjuerelles entre les'ßoynes d'si^ngleterre d'fifcofii.Bruit fiurd parla France d'vneguerre contre vn eflranger. Armee de Stroffi ç^Baron de la Garde auec

fes Cf alleres en Brouage^ autres c ofies pour aller en mer, Tfatfance d'vn filz. auT^oy d’Efiagne, ifregoire tre-xjeme esleuéau Tapat:tjHi confirme la Ligue contre le Turc, Armée de^ Ligue. Le Duc de Afayene puifne'dè CuifibtenßiHy deTfobleße Fraçoifi va auficoursdesUenitiens, quilere^oiuent honorablement .Tourßittes, conclufions csC les articles du traittéde ALariage entre le Prince de Beam (ß zAdadame zAlarguerite .zALort de Jeanne d'Albret B.,oyne de T^auarre fin Tefiament, L'ay^miral preße retourne en Court a Paris, Les oc-cafions de rnotens qu'il déduit au Ti.py pour faire tourner la guerreCiuillefar r£faagnol*à la defeharge de la Fra-far le pays bas, Fflat de la Flandre dr des ConfidereTfXDrdre que donne le Duc d'Alue au pays bas, Breilhe de autres places de Holam^ fi rendent au Trince d’Orenge: ^^is la Zelande de les occafions de la reuolte de F le fin-ghe deplufieurs autres lieux. Les Troteftans François, la P^ne d'Angleterre de les Efeoffois aydent aux Con-fiderez Flamant. Accord entre l't^nglois de FEfaagnolpour le traficq.zALons dellalenciemes farprifispar le Comte Ludouic d“ lesFrançois: auec leur repr^entation de ordre qu’ils y donnèrent. Armée des Confidere^en Zelande dquot; fis exilons. Aial-contentement desAnglois de François Confiderefen ces quartiers. L’occafion de la perte de toute atfcipline militaire de de Finfilence de nosfildats. La vertu nullement reéfeFlée de moins reconuë. Le d'EPfagne enuoie le Due de Aiedtna Cely Çouuemeur en Flandres, qui eFl battu des Gueux de Flefam-ghe, zZfont afaiegé de battu par le Dut d'Alue. lenlis de fit trouppes allant au ficours du Trince d'Or enge, def-faitespar les Flamans de EJfiagnols. Le Chef de plufieurs autres prifinniers.

E VOUS ay'cy déliant reprefent^ÎEftat du Royaume d’Angleterre dés fauenement d’Henry huiéliéme à la toronne. du pays: auec les plus notables accidensquiluy aiiiedrent. Et fur tous les changemens de Religion tant au regne d’Henry que de s Edouard, de Marie û fcuramp; d’Yûbjlu^ii ifiamp;^LÛÜuy'^ifques à pre/ent. Refte mainte-

Aflemblées de nobrede Seigneurs amp;nbsp;Gentilshommes Anglois mal contas de l’Eftac

nànt à vous efclarcir les plus mémorables parîicularitez qui luÿâiiindrcnt,apres qu’auoir chaf fc la Religion de fa fœur: elle y eut remis celle qu’y auoit parauant elle introduit Edoüard fur les commencemens jettez par Henry huidtiémepere de tous. Ce qui luy fut occafion de plufieurs troubles comme je vous veux faire entendre.

N O M B R E de Seigneurs amp;GentilzhommesAnglois mal-contarts de IEftat, Si fafehez du Gouuernement non »tnt d'vne femrflc, que de ceux qui luy eftoient plus fauorits: faftcmblc-rent fur la fin de fan mil cinq cens foixante neuf,afin ( difoient ils ) de remettre la religion Catholique amp;nbsp;le maniement des affaires en leur ancienne fplandcur. Et auffi cuitans Its troubles pour le rc- quî poutjoient furuenir euAnglfterre apres le decez d’Elifàbcth fans enfans ( Côme ils la j u-metrre amp;Ia geoient hors d’efpoir d’enauoir ) y donner ordre félon îauis cômun desEftats. Refôluz en cas Ca±oHque nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;laRoyne fuft déclt;»ifeillée par ceux dcfquels ils enuioient la faueur,de la forcer à ce qu’ils

en leur en- cftimoient necefïàirc au bien publicq du Royaume. De fait les Comtes de Northombellanc uer.Auçc d’Oucûmclland amp;nbsp;autres affemblerent le plus de gens qu’ils peurent au quartier d’Yorck: de-fiberca

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LIVRE VINTSEPTIEME.’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^7.

libérez d’entrer au païs, fi on ne vouloit faire droit à leurs demandes. Mais la Roine qui ne Iwmoîcn* trouua bonnes leurs fins: non plus que leurs aflèmblées: affiftcc de la plus grand parr^dc tout ^oynquot;pour le Royaume: rompit aifement leurs delTeins par leuée de gens qu’elle fit amp;nbsp;commanda làirc«fôprc coup au Conte de Sufiex Prefident amp;c Chef du Conicil de là Majeftc en ces quartiers. Si bien que les petis elgarez qui çà qui là au bruit de la venue de tant de gens contr’eux, les Contes fuitifs du Royaume: tout le païs fut en peu de jours i«mis à la premiere deuotion. Voici les occafions que ces mal-contans pretendoient pour juftificr leur leuée. Puis f Arreft qu’Eliza-beth’leur Roine donna contr’eux : que j’aime mieux vous faire lt;onoitre par leurs propres mots amp;nbsp;placards qu’ils femerent par f Angleterre, que par aucun autre difeours miens.

N O V s Thomas Conte de Northombelland Charles Conte d’Oueft melÄnd, A tous fc-les fideles fujets de la Roine,amp;à tous ceux de la vieille RcligionCatholicque: Salut.Sçachez mépâr les que nous auec plufieurs autres bien difpofees perfônnes tant de la Nobleflè que autres: auons promis noftre foy à fauancement de cette noftre bonne volonté amp;nbsp;intention qui eft que yo- «e pour fai-yans plufieurs defbrdres amp;nbsp;ambitfcufès perfônnes auprès de la Majefté de la Roine, auoir par fubtils amp;nbsp;cauteleux moyens, amp;nbsp;pour fauancer eux mcfmes, mis fous le pié la vraie amp;nbsp;CÎt]^- au telle, licque Religion ordonnée de Dieu : amp;nbsp;par le mefme abufe la Roine amp;nbsp;deftruit le Royaume, ccrchans amp;nbsp;procurans maintenant la ruine de la Noblelïc d’icclui. Pour cet effet nous femmes affemblez pour y refiftcrpgr force, ou pluffofl: aueefaide de Dieu amp;nbsp;vous bon peuple: afin de pouruoir a redreffer telles chofês defôrdonnées: amp;nbsp;mefmes a reftablir toutes couftu-mes amp;nbsp;libertez anciennes à lEglife de Dieuamp; de ce noble Royaume.Craignansamp; preuoyans que fi nous ne le feifôns nous mefmes : nous y pourrons efire contraints amp;nbsp;forcez par les E-ftrangers: au grand hazard amp;nbsp;peril de fEftat,de nos païs: aufquelles chofês tous fommes obli-gez.Dieu fàuue la Roine.Puis par la publication de ces placards, la Roine fut confêillée pour mieux rompre leurs forces amp;nbsp;delîêins,de publier en tous endroits leur jugemcnt«8c condamnation portée par cet Arreft. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;

L A Majefté de la Roine ayant efté fur la findefEfté diuerfêment informée de quelques Cogjcae murmures fêcrets q8i fê feifôienr en auciflis lieux de la cofte d’Yorck amp;nbsp;en ÎEuefehé de Du- “ rant : amp;nbsp;mefhies de plufieurs mauuaifês Aflèmblées faites en icelles paraies tendans à rebclli- ne d’Angie-on: Defquelles encores que par la premiere ^formation la vérité en ait efté aflêz conuë amp;nbsp;cf ['écoutes clarcie. Ce neantmoins,fâ Majefté n’auoit voulu fen donner garde de fi près, jufques alors deNonhé-que par autres fecrettes aflêmbléesamp;conuenticules req^uuellez par lesContes de Northom-belland amp;nbsp;Oueft melland, auec plufieurs autres perfônnes fùfpcôfes leurs comfliftes, ladite laud. Majefté en ait efté plus perfuadée auec ce que lefihts deux Comtes fàifbientpar tous lieux amp;nbsp;places ouuertc declaration qu’ils en croient les autheurs. Syrquoy le Comte de Suflêx Prefident du Confêil de là Majefté aux parties tendantes au North,Iui en auoit donné fêmblable auertiftement: amp;nbsp;mefmes de la rumeur qui court d^ tels bruits mauuais fôudainement venus amp;nbsp;aufli toft paftêz : amp;nbsp;aufli de ce que toft apres il auoit mandé lefHits deux Contes pour*conférer auec lui defHits bruits, lefqucls comme ils ne pouuoient dcfhier ce qui en eftoit : prote-fterent en toute fimulauon qu’ils eftoient mnocens de tels aéfes. OfFrans d’expefer leurs vies propres contre tous ceux qui^trcmaiidgt;*oi«Jt^e violer les loix. Surquoy faftêurant ledit Sieur Prefident,ne leur pen^ïP^uIement de f?retirer : mais aufli leur donna charge amp;nbsp;pou-uoir d’examiner d’eux-mefmes le fait d’iceux bruits. Touteffois dautant que le feu amp;nbsp;preten-te de leur trahifbn eftoit desja tant allumé amp;nbsp;auancé, que la flamme amp;nbsp;fureur en croifloit de plus en plus : ladite Majefté pour ne vouloir entrer en quelque fôupçon de fà Noblefle:amp;de-fireufê de voir lefdits Contes defehargez d'icelles calomnies : amp;nbsp;pour mettre fon peuple hors de crainteamp;en repos: manda audit ficur Prefident de venif par deuers elfe.Surquoy ledit ficur Prefident ayant defîors(comm’ il fêmbloit)defcouuert quelque chofe dauantage de leur mauuais propos amp;nbsp;deflêins : tendit en premier lieu de les adoucir amp;nbsp;foire venir vers lui par fôn cf crit;afin de confulter fur cet affaire. En lieu dequoy ne firedî lefihts Contes que diluer auec refponccs friuolles,lefquelles donnèrent occafion audit ficur Prefident, de les requérir de rechef plus affedionnément que par deuant,d’aller le trouucr: ce qu’ils lui defhiercnt lors tout ouuertement. Tellement que la Roine aigrie de cela, leur fit expedier fês propres lettres de commandement: à ce qu’ils euftent a comparoir par deuant ladite Majefté : dont nonobftant ils auroient fait refus,Voire meûnes auât que lefiiitcs lecrçs leur euflènt efté dcclarce$:auoient

• nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ef üüj

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Noucmbgt;T, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

’ Ja au melpris de fàditc Majcfté, fait aflcmble r de tel nombre de gens, qu’ils auoient peu,qui • n’eftoienttoutesfois en grand nombre: parce que les plusfagcsamp;honncftes auoient rcfufé de les accompagner. Et de là entrez en vne ouuerteamp; actuelle rebellion : fe font fortifiez en Armes,amp; en appareil de guerre: jufques a forcer maifons Eglifos : amp;nbsp;faire pluficutsproclamations fous leurs propres noms amp;nbsp;de leur authorité. Pretendans d’cfmouuoir les fujets de Ûdite Majefté de fuiure leur parti, ccmme fils eftoient perfonhes capables de rompre amp;nbsp;fu-uertir les lo’x: menaçansamp;intimidansle peuple,ores qu’ils ne peuflent paruenir à leur deflèin amp;nbsp;pretente : que les eftrangers entreroient au Royaume pour îaeheuer. Faiiâns entcixirc amp;nbsp;amp;nbsp;publier dauantage: qu’ils ne pretendoient rien moins que d’attenter contre là Majefté.Qm • eft tqptcfif^^s vn prétexté dont les Trahiftres Se infradeurs du bien amp;nbsp;repos publicq : fe cou-. urent ordinairement. Aucc ce que leur qualité amp;nbsp;fuffil^cc bien remarquée, fera conoitre o-culairemcnt qu’ils font deux perfonnes aufli mal choifisamp; mal habiles en toutes chofos : que autres qu’on.pourroit trouuer en ce Royaume. Tellement queû Majefté a bien apcrccu que I/grand’ poureté defoits deux Contes, îvn ne retenant qw’vnc petite portion du bien perdu de ifs Anceftres : amp;nbsp;l'autre prefque confomme tout fon patrimoine : les auroit peu induire de ffleueramp;faccompagner fous couleur de plufieurs perfuafiôs d’vn grand nombre de gens fauteurs amp;nbsp;defoiperez : pont làtiffaire à leur priuée neceflité amp;nbsp;ambition. Laquelle touteffois ils ne pourroient deguifor ne couurir lâns prefomption tref certaine de trahifonamp;entreprifo contre ladite Majefté amp;ÎEftat de fonRoyaumç de long temps cachée amp;furfifo par ceux qui les ont à ceci prouoquez: auec ouuerture de quelques autres plus gcncralles entreprifos. A cau-fe dcfquelles,il a fcmblé bon à ladite Majefté d’auertir tous fos bons amp;nbsp;loyaux fujets de la trà-hifon,rebellion amp;nbsp;mauuais comportemens dclHits deux Contes ( contraire au naturel de la Noblelïcjqui ont ouucrtement amp;nbsp;trahitreulèmcnt entré emrcbellion, amp;nbsp;rompu le repos public,lequel auoît desja continué en ce Royaume par Iclpa« de vnze ans amp;plus. Ce qui rend ce fait dautant plus deteftable amp;nbsp;dclplailànt à Dieu (qui nous auoit donné cette longue paix) amp;nbsp;montre leur manifefte ingratitude entiers leur fouueraine Dame: és mains de l«]uelle tou-• . telFois leldits deux Contes auoient par ci deuant en particulier amp;nbsp;par piuficurs fois fait pro-^èflîon de leur foy amp;nbsp;fidelité. Parquoy ladite Majefté a enjoint amp;nbsp;exorre tous lès bons fujets, d’êpioycr tout leur pouuoir amp;nbsp;moiens,tant pou» la conlêruation de ladite Paix comunc: que pour aprehender amp;furprandre au pluftoft que polTible fera : toutes maniérés de perfonnts • qui feront amp;nbsp;montreront quelque faucur, de fait,conlêil ou parollc aufdits rebelles amp;nbsp;à leurs entreprifos amp;nbsp;alfociez. Et combien que ladite Majefté ait ja voulu amp;nbsp;commandé audit Conte de Sulfox%n Prefident amp;nbsp;Lieutenant General aux parties du North : de les proclamer amp;nbsp;publier Traiftres amp;: Rebelles contre fa. Couronne amp;nbsp;dignité. Aulfi veut amp;nbsp;entend ladite Ma-/efté que d’abondant amp;nbsp;afin d’dfter tout prétexte d’i^ioranccjpar ces prefontes: leflits deux Contes de Nortombelland amp;nbsp;Oueftmelland, leurs complilfosjadhcrans amp;nbsp;fauorits: foient te-

• nus,publiez amp;nbsp;reputez pour tels en toutifon Royaume,Païs, T erres amp;nbsp;Seigneuries de fon o-beilïànce. S’alfourant ladite Majeftéjquc cet auertilfomenefera fuffilànt à tous bons amp;: loyaux fujcts,pour Ijs retenir en leurs deuoirs amp;nbsp;les garder d’eftrefoduits par Icfdits Rebellcsamp;lcurs complices : nonobftant quelques remontrances ou publicat^ns qu’ils pourroient auoir faites ou faire par eux,ou ceux qui n’ont pas la^ace d^îî^ csÂix: ains pluftoft d’émouuoir tumultes à la ruine du Royaume amp;nbsp;du peuple. Donné au Chafteau de VVinfors, le vint quatrième jour de Nouembfc mil cinq censfoixante neuf audouziémeanduRegnedefaMa-jefte. Dieu lauue la Roine.

Mais comme vn inconuenient n’auiet gucres foui: ce ne fut le dernier ni le moindre mou-uemêt que la Roine ^ntit en fos pa'ié venir de fos fujets pour inclines occafions.Car bien que les premiers autheurs de telles entreprifos fulfont horsrfi elb-ce que la Caufo amp;ivray motif d'f ceuxrcftans en fon Royaume: il ne pouuoit long temps manquer de Chefs qui rcnouucl-lalfont les melmes mal-contcnta»nens : notamment apres qu’ils eurent veu ce tumulte apaifo par le Cbnfoil, conduite amp;nbsp;prefquefoule creance de ceux qui leur fombloient au pris d’eux comme nouueaux venus, tant à tEftat de Noblelfojqu’au rangamp;s manimés d’afaircs qu’ils tc-noient en leur puilïànce. Or comme ceux qui ccrchent toute faucur amp;nbsp;appui de tous : man-dienttous rrtoiens amp;nbsp;occafions pour y paruenin Au motif que delTus, ceux-ci ajoutèrent qu’il foroit bon puis que la Roine ne vouloir declarer par îauis dcsEftatsvn fuccclfour à la

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L I V R E V I N T s Ë P T I Ë M E. 58.

à laCoiU'oiine : de pouriioir Marie Stuärd (Roinc d’Efcofle prifonniete en Angleterre). Roine du Pais, par le Mariage d’vn Seigneur Anglois qu’on lui donheroit. Veu que la Couronne luy âpartenoit : amp;que pour en auancer feffedt : le Roy d*Eipagneamp; autresPrin^ ces voifins ne leur manqueront de lêcours * Pource le Duc de Nolfolc fur mis enjeu, a-greé de tous comme aiant le plus de moiens qu’autre du Royaume. Lequel au reciproque aL lechc par fefpoir d’vnc Couronne Royalle: promit d’y faire fôn pofTiblcj pourusu que le tout fuft tenu fecret amp;nbsp;diligenté. Ce que la Royne Elifâbeth trouua bien mauuais auffi toft qu’elle en fut auertic: doutant de pis à fauenir.Encores qu’elle fift lèmblant faprouuer,craignant irriter la NoblcHè. Laquelle le voiant de plus en plus reculée de Court (ans grade ne Eftats: par ce que laRoyncne pouruoioit à la fucceflîô,relblut faire par force ce qu’elle n’auÂ't pefl obte^ nir par belles parolles amp;nbsp;douces remonftrances : Içauoir eft faire declarer laRoyne Marie d’E-coiTc Royne d’Angleterre amp;nbsp;auancer fôn mariage auec le Duc deNolfoc qui les pouflôit à la roue. Premièrement ils atirerent |c fecretaire Secile en tel lieu qu’ils eufïènt peu faire de luy à leur plaifir où ils luy firent trouuer b^n celle leur deliberation de faire ( non par force^ declarer à la Royne va fucccfièur. Mais retourné luy perfuada le halter pour remédier à tel in«Ô- i-« Anglois lien ient premier qu’il pallàll outre. Ce fut d’enuoier quérir le Duc de Nolfoc pour parler à elle; qui y vint : lequel luy aiant juré qu’il n’attentoit à rien moins qu’à ce faire Roy ne autre Royne en choie contraire à laMajefté fut »enuoié: amp;nbsp;lôrti de Londres le retira en û mailon fous la garde d’vn Chcuallier de l’Ordre amp;: quelques douze hommes que la Royne luy donna. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ried’ Ecofle.

La Royne enuoie vers les autres, amp;nbsp;en auoir gangné quelques vns: les fait desbander amp;nbsp;ef-garer les vns des autres. Puis auoir Iceu leurdelïcin, renuoie quérir le Duc: lequel venant Nolfoc pn-fut rencontré par le Capitaine des gardes amp;nbsp;mené prifonnier à Londres. Doù nous le ferons forcir quand il fora temps. Les autres làchans fon enpnfonnementfo retirèrent ailleurs amp;nbsp;alTc^ blent près de deux mille Cheuaux amp;nbsp;autant de gens de pied que piquiers qu’ârbaleltiers, Année de croilîànt le nombre de jour à autre.Contre lelquels foudain laRoyne leue amp;nbsp;enuoie fô armée la Royne fous la charge de tro^s Lieutenans,amp;: à bandes feparées,qui fe montoientà vint cinq mil hom-mes: en retenant autant pres d’elle àVueft moullier contre Londres.Et de fait deflors de ce^ lujcts. alTemblécs elle fo trouua allez eftônée, julqugs à réforcerfos gardes: amp;nbsp;n(«lailfoit-on entrer les perfonnes fi legerement que par le palfe.Ce que Secile amp;ChamcrlanSur intendant des finâces îaifoient : làchans bien que c’eftoit plus à eux amp;nbsp;leurs confors à qui on en vouloir qu’aux au-très. Et de fait falfombléeen armes de la Noblelfo auoi» efté faite entre autres occafions pour entrer en Londres prandre les trois que delTus, remettre les loix Catholiques âfla Noblelfo aux Eftats acouftumez.Le DucdeNorfoc eftoitle principal Chef, mais d’autres auoient ja drelTé la partie amp;nbsp;lauoient mis en j»i pour mieux authorifer felFeôl des mefeontentemens qu’ils auoient d’eftre reculez de la comunication des charges amp;nbsp;honneurs de Court. Aquoy ils joignoient le dclplaifir de voir la Religion Catholique comme en melpris par tout le Roi* du rcniu- • aume: puis la mauuailê dilpofition des affaires. Le changement de la Religion amp;nbsp;reculement des anciénes amp;nbsp;plus noblesFamilles d’Angleterre: au lieu delquelles ot^ receuoit de nouuc- contrôla aux qu’eux amp;nbsp;nombre d’eftran^ers qui rie pcuuent (difoient ils) eftre affeftionnîz au bien de fEftat) corne les naturels. Et;jî^oyjHe peu d’I^at qu’onfaitd'llire vnluccelfourà laCoU; ron.ie apres le deces de la Royne: la rtîort de laquelle ne pourra ce failànt apotter qu’vne fof^ me d’Eftat, plein de mifores Sê calamitez: par les guerres ciuilles qui viédront entre ceux qui débattront de laCouronne. Us communiquerét cefte intelligence auDuc d’Alue pr Italien au Pape amp;nbsp;Roy d’Efpagne: puis auRoy de France amp;nbsp;deuoit on liurer aux Efpagnols du Duc vn haute commode alfoz pres deDoures: lefquels entrans en Angleterre trouucroiét les gens du lieu ( où eftoit la Royne d’Efooffo pnfonniere ) en armes pour fà^eliurance. Norfolc auffi en armes iroit àLondres, où la Tour foroit foudain prinfo par fos partifàns. Éttout le pays de Nort plus Catholique qu’ailieurs fo reuoltcroit: amp;nbsp;eri pgudc temps mefines en Irlande on changeroit l'Eftat amp;nbsp;gouuernemcnt du pays.Sur cefte intelligêce au commencement de l’an mil cinq cens foptante deux le Roy eftant à Blois le mariage de Monficur d’Anjou auec la RoyneElifàbeth fut mis auât; pour mieux y paruenir, deFoix y futeniftié amp;nbsp;luy fit-onentc-dre que tant de chofos amp;nbsp;fi grandes fo braffoient contrefàMajcfté, qu’elle ne fenpouuoit ga-rentir que par laffiftancc de la fleur de Lys.La Royne y prefte forcille plus pour tirer conoifo lance de fos entreprinfos que pour fcffeét du mariage, auquel fon Confoil ne preftoit gueres

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;forcille,

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landler. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;forcille la Royne le porta en forte neàntmoinSjqu’aucuns François Iiiy dcfcoiiurcnt ce quf’ IR'

defiroit fçauoir premier que de 1 euer armée. L'entreprinfê de tuer ces trois Seigneurs f ut cô-• muniquée à plufîeurs mefme au Comte de Pembrot qui ne la trcuua foure ne bonne d’autant que pour eftre tousjours le Secretaire pres la Royne faudroit le tuer déliant fa Majcflc: difànt qu’il fo dcclaroit cnnemy de ceux^jui fentrcprendroient.Aufli cella ne fut execute: joint que Sicile qui aqpit efpionspres de chacun d’eux pour lesefclarcr: enf utaucrticc mcfhie jour,. Bref les Chefz de la Royne fauançent contre eux amp;nbsp;pource que l\ n des Chefz trop craintif amp;nbsp;parefïèux ne mit allés toft les gens en ordre comme vouloientaiicunsJoindquepluh-cursfaparelfoient de fournir au rende-vous pour la crainte de leurs parens amp;nbsp;amis japrifon-• niers tn la »ur, qu’on menaçoitde mortfoudaine: amp;nbsp;qui dailleurs leurs mandoient qu’ils • na’tentaflént, rien d’autant qu’ils voioient la Royne en fort bonne volonté: on les furprint de forte que fans attendre le choc tous fenfuirent à la premiere defcouuerte de îarméc: amp;fe retirèrent qui ça qui là hors le Royaume les vns en Flandres pour fuiure la grace du Roy d’Efpa-gne. Les autres en Efcofîé .Les Irlandois aufh fe reuolterent fous vnChefqu’ils efeurét. Mais c^a^ie dura comme rien. Puis on procéda contre le Duc deNorfolc Sciés complices parle Scnefohal d’Angleterre aflifte de neuf Comtes, f Amiral 8c dixhuidl Barons.

L B douzième jour de lanuier la Royne d’Angleterre voulant le proces criminel de Thomas Hauart Duc de Norfolc, eftre fait: feit alfembler les Pairs de fon Royaume pour alTifter Cnmmeî jugement dudit proces. George Talbot Comte de Shercuufburg y reprelénta la perfonne du Duc de degrand Maiftre En fonabléncç la garde de laRoync d’Elcolfefutcommilé à Raphael Saldcr ^ois*conCheuallier. Puis, la Royne y fit venir huit autresComtes auec dixlépt Lords entre Icfquels la , damnée à proccdutc fut tcllc quc IcDuc fut attaint de crime câpitaI.Ce qui plus fenchargea ou qui dÔ-quot;'lanuiéf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grande conj eôlure de ces portemens fut vne milfiuc trouuée en fon Cabinet laquelle

157X. ilfefforça renuerfer fus vn fien Secretaire à qui il auoitau précédant baillé des blancz-fignez de là main dilànt que la lettre en eftoit fvn. La premiere de ces charges fut pour auoir pratic-neveigpnT* qué d’elpoufer clandeftinement la moderneRoyned’Efeofléau defcciidecelled’Angleter-aucun Prin- re.Contreuenant par là 8c failàntbrefche à ÏOrdonnace 8c ftatuts de l’an mil quatre cens vints «eftran- deffeiidant à tcgis Anglois d’elpoufer vn Prince ouPrincellé de pais eftrangicr làns le faire au préalable entendre au Roy ou Royne dî^ngleterre. Lalcconde que le Duc feftoit entremis de la fedition cfmeuë en fan mil cinq cens foix âte neuf au pays de Septentrion d'An-• gleterre: dont le pays fut mer iieilleuf^ét troublé ôc en dômagé 8c laRoyne trauaillée par les principallcs^enées 8c pratiques d’icellui Duc. Pour ces occafioins il fut làifi 8c par le commandement de laRoyne lcrré en la tour deLondres attendant qu’on luy fift fon proces.Mais en fin la Royne le fift ellargir comme j’ay dit faiûnt entej^dre par lettres 8c melTages à la Royne d’Angleterre qu’il eftoit grandement marry 8c repentant d’auoir prefumé elpoulér celle d’Efi collé: prometantfous fon feing 8c léel ne Ig melier jamais plus auant du fait dudit mariage n’y * en autres cholés regardans la condition 8c ÎEftat de ladite Royne d’Efeofté. Toutesfois il fc trouua que la premiere pratique d’entre ladite Royne 8c ledit Duc nonobftant ces repentances 8c promeflés faites, au contraire auoit tousjours continué fins interruption, Par les artifices 8c menées d’aucuns perfonnages qui Ig^ ont fait p^rç^aine clpcrance: tant durant îemprifonnement de ce Duc que depuis fon eflargiflément enfi maifon julques à ce qu’il fut dernieremant remis en la tour. Outre ce fut attaint d’auoir mis toute peine de priuer la Royne defonRoyaume 8c fe faproprier: changer ÎEftat de la Religion 8c republique: inciter pour ce les fujets à rcuolte: 8c que pour mieux executer telles entreprifes fichant le terme qu’auoit tc-nuMarie na’gueresRoyne d’Efcoflé( laquelle difoient ils fattribuantle nom 8c tiltre deRoyne d’Angleterre: 8c auoir conjoint fts armes d’Angleterre 8c d’Efeofté en fon cachet 8c vail-folle d’argent: vouloir par ce moicn priuer la Royne Elizabeth legitime Royne d’Angleterre) auroit neantfnoins contre tout deuoir de vray fujeôl voulu fo joindre par mariage auecMarie: à elle enuoié lettres à ces fins, 8?preléns reciproques qu’on appelle en France fouucnance 8c en Angleterre Trotons. Luy auroit prefté grande fême de deniers 8c fait plufieurs telles cho-fos nonobftant que dgftence luy auroit efté faite de paftér outre au mariage ce qu’il auoit promis 8c figne de fi main.Le troifîémc quad certains rebelles fé font efleuez n’a guère au quartier de nort 8c iceux contraints de fé retirer cnEfooflé, Anuers,Brabant. Et a procuré de leur feirc tenir argent amp;nbsp;pareillement à efté adhérant auxScigneurs d’Efeofté ennemis defcouucrts

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LIVRE VINTSEPTIEME. 39-de là Ma/cfté • Le quatrième, qu’il auoit eu intelligence amp;nbsp;lècrette pratique auec ÎEueP que tic Rome Pape pié: aucc le Roy d’Elpagne le Duc d’Alue.Qu’il deuoit receuoir argét du Pape amp;nbsp;gens de guerre du Roy le tout par fentreprinlè du Duc d’Alue.Quc celle menée auoit efté conduite par vn Italien nommé Robert Rudolphi. QiTil auoit promis mettre fus vnc bonne amp;nbsp;forte armée de ceux de là nation pour mettjj^e en liberté MaricRoyne d’ElcolIc l'elpoulêr de chaflèr fa Majellé de fes Royaumes amp;nbsp;Eftat. Le cinquième gue cinq let

tres de creance furent deliurées à cell Italien Ivne pour le Duc d’Aluc, fautre pour le Pape la troifième pour le Roy d’E^agne. Le Duc les aprouuant comme ellans faites en fon nom amp;nbsp;les aiant lignées fltalien partit d’Angleterre le lèzième Mars milcinqcens lèptantevn. Et le treziéme de la Royne Elizaleth. Le fixième Roben Rudolphy aiant fait lès diligqficcs ÿers le nbsp;nbsp;nbsp;•

Duc d’Alue ScEuelque deRome fit tenir les premieres le dixhuiéliémeAuril audit an.Le Duc les aiant rcceu commanda à vn lien Secretaire les déchiffrer amp;nbsp;les mettre en vulgaire. Luy les leut le 2 5 . Auril amp;nbsp;les garda : le Sommaire elloit que le Duc d’Alue auoit donné bonne audience à Robert amp;que les Cdhfederez lè rinlïènt prells quand le Roy enuoieroitgens de guerre en Angleterre. Le lèptiéme quê le lèzième luin fuiuant il reccut lettres du Pap» par lelquellcs il promettoit toute aide pour mettre Marie en liberté puis exécuter lôn entreprinlè amp;nbsp;deliberation. Qe’îI auoit comploté auec autres de mouuoir nouuclle Rebellion pres de Londres.Quc la ville lèroit foiÿéeamp; cependant certaines compagnies palTcroient du pays bas à vn haute d’Angleterre le plus conuenable à ce faire amp;nbsp;en ceft eftat les forces eftrangercs fallieroient aucc les rebelles amp;nbsp;pourfuiuroient ce qu’ils auifèroient eftre le meilleur amp;nbsp;le plus expedient de faire contre la Royne amp;nbsp;fes Eftats. (^e ces entreprilès amp;nbsp;de lès complices n’ef-toient point fèulement coneuës eferites amp;nbsp;conclues: mais aulfi les meflàgiers furent d’Angleterre defpechez en Carefine dernier vers aucuns mal zelez enuers la Royne d’Angleterre por-tans autorité de les aftèurer des mÄens amp;nbsp;deliberations des Principaux de la côfpjration.Ou-tre ce qu’il auoit aulfi projeété que au mefine inftant qne f Angleterre lèroit enuahie,l’Irlande lèroit quand amp;nbsp;quand aflailfie amp;nbsp;furprife: afin d’autant plus diminuer les forces de la Royne d’Angleterre où au iTioins les diuertir de la pouuoirlècourir Sedeffendre. Que par melme main la Royne d’Efcolfe lèroit enleuée hors du lieu où elle cftoit detenyë en habit delguile* oudeforceenmouuanülèditionau RoyauirÄ : Ôcpar ainfi rcmife en liberté amp;nbsp;publiée Roi-ne d’Angleterre amp;nbsp;d’Efcolfe,amp; que Ibn fils le Prince lèroit pareillement mené en Elpagne a-uec lèmblables deliberations tendans a lèmer feditions nbsp;nbsp;troubles en Angleterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lu^cment

Pour conoitre de ces charges, les Pairs furent (comme dit eft)aflèmblez par ordonnance de Ia Roine qui apres le lèrment prefté par deuant les luges deila Quefiief-benche ainfi appeliez par terme du païs,de bien amp;nbsp;equitablement juger lèlon leurs confeiences : fi ledit Duc eftoit tie Nor coulpable ou non : lè retirèrent en vne chambre à fefeart pofir en délibérer amp;nbsp;bailler leur a-uis, appellé par termes Anglois,Vcrdiél. Pendant cette Confultation,Ia loy ncjles permet de d’vn boire,manger,auoirfeu ni chandelle,ou parlera perlônne,licen’eftauxtclmoins produits enmeCapi* contre l’aceufé: ou pour fçauoir’fils eftoyent d’accord du fait en charge à eux commis, g^èurrer Ne pouuoyent auffi différer a remettre ladccifion du négoce à autre fàifôn i^ainçois falut qu’ils faccordaftènt du fait de nbsp;nbsp;D^, auant que partir de là. Apres ils en firent leurs raports

aufdits luges fur labfôIutioiWlTcdflaamnatioi^uditprifbnnier«. Et pource qu’ils le treu-uerent Criminel: prononcèrent par leur Verdiél que félon Dieu amp;nbsp;en leur Conlcicnce il e-ftoit coulpabledes cas dont il eftoit chargé. Qui fut le dixlèptiéme jour de lanuier. Cela fait les luges lui demandèrent quels moiens amp;nbsp;deffences il auoit pour fexempter amp;nbsp;garentir de

la peine ordonnée par la loy : ou pour empefeher que jugement de mort ne fenfuiuift. Mais Norfolc cS-n’ayans lès railons amp;nbsp;deffences efté trouuéesîreceuables: il fut condami^ à auoir la tefte tran-chée Se renuoyé à la prilôn en attendant le temps de lôn execution. Tquteffois parce que plu- té amp;nbsp;pour-ficurs autres eftoient chargez du mefine fait cftans encores detenuz en la grolïèTour de Lon-dres, lôn execution fut fiirfifè jufques à tant que leur procez Êift inftruit amp;nbsp;parfait. Semant le Duc par maniéré de dire d’vne Efponge pour efprcindre amp;nbsp;tirer de lui tout ce que ton pou-uoitpour efclarcir la vérité amp;nbsp;circonftances du fait : comme auffi des egtrcprilès de lès corn- clergé eft plicesôc alliez. Surquoy faut noter que par la loy d’Angleterre: fi quelqu’vn eftant conuain-eu de crime(celui de leze Majcfté excepté) reclame le benefice de lôn Clergé auant que ju- nier en An-gement de mort fôit donné, cette loy eft ceremoniculè julques là: Et tant les ordres de ÎEgli-

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lé

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r HISTOIRE DE FRANCE.

fè(qui ont depuis acquis la natureamp; forme de loy politique) ont jadis efté en reuerance chc les Anglois : que le prifonnier n’eft débouté de Ibn Clergé : ( que Ion peut qualifier quail comme tonfiire ) Mais leslugcs font venir par deuant eux le Curé ou le vicaire de la parroifle * oùilsfontaficmbleziluy donnans charge de juger en là confcience fi le prifonnier qui eftà la barre jaux fors aux liens: merite jouyr du benefice de fonClergé.LePreftre luy baille vn liuredes Pfeaumes de Dauidamp;luy monftre amp;nbsp;marque vn verfot pour voir fil peut lire ou non. Alors Tes luges demandent au Curé en ces termes legit vt CLERicvs?fiI refi pond NON L E G 1 T les luges le deboutét du priuilege de fonClergé.Mais fil relpond que en fa confcience. legit vt clericvsIcs luges le reçoiuentau benefice de fon Clergé. , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cel^fait l^xecureur de la haute juftice prefont, d’vn fort chaud auquel ell graué la lettre .F. fi-

gnifiant Felonie: luy imprime au mufole de la main feneftre. Puis efl deliuré à ffiuefque dio-ce-foin pour eftre jugé felon les loix Ecclefiafticques. Les fêlions,larrons, volleurs amp;nbsp;autres malfaiteurs font receuz au priuilege de leur Clergé. Sauf ceux qui font attaint de crime de Mort du Majefté, ou ceux qui ont defrobé vn guelding ou filtre befte cheualline. Ainfi le Duc DuedeNor- ne ^s côplices n’en pouuoiét jouyr,bien que plufieufs d’eux le requiflét. Et eut en fin la tefte tftnchée deuant la tour. Premier que mourir, encor qu’on luy haftaft fon decez fi eut il loifir de parler au peuple amp;nbsp;luy faire entendre qu’il eftoit aceufo de beaucoup de chofos vrayes, parmi lefquelles fos ennemis lui en auoient fuppofè beaucoup nbsp;nbsp;fauflès. Confcflà donc auoir at

tenté au Mariage de cefteRoyne fans lefoeudefo Princefle qui fut foccafionpourlaquelb il fut premièrement mis prifonnier en la tour.Ce qu’il reconoiflbit luy eftre auenujuftcmét auflî en auoit il demandé pardon à la Royne: laquelle meué de douceur amp;nbsp;compaifion luy re-mift la punition delà faute apres que il luy eut juré de fo porter à l'auenir tel qu’il deuoit. Ce qu’il reconoiflbit pourtant n’auoir fait. Ains auoir retombé en fo premiere faute. Se vouloir aufli defoharger de ce qu’on luy imputoit auoir conipiré eSntre lEftat de laRoyne: par le mo-ien des négociations des NunceduPape amp;nbsp;autres enuoiées par le Duc d’Alue. Confoflbit feulement auoir failli en ce qu’il n’auoitdefoouuert les complots qu’il faifoientau prejudice • de fo Maiftrefle. Quant à ce qu’on le difoitPapifte protefta ne fauoir eife amp;nbsp;ne feftre en aucu

•ne façon. Ainfi mourut conftamment le plus grand Seigneur qui fuft en Angleterre apres a-uoir recommandéîes eqfans à la Roine. Laquefle bifoura de les auoir pour recommandez. Et jouît fon fils de fos biens fors de Thonneur de Duché qui lors eftoit foui en ce Royaume:

• nbsp;nbsp;Plufieurs furent foifis en mefine temgs : dont aucuns furent exécutez, les autres fo fouuerent

de viteflè en Flandres,Franceamp; ailleurs où ils penfoient demeurer plus librement en la foure-té de leurs vies.Or pour vous faire entedre fur quoy eftoit apuiéfeipoir de ce poure Seigneur.

Le fondement de toutes ces chofos eft tel. Le Roj^Henry huitième d’Angleterre : eipoufo plufieurs femmes: la premiereTœur de Charles depuis Empereur, vefue de fon frere Arthus qui touteffois ne laUoit one conuë à cau^ de fon bas aage corne Ion difoit : de-laquelle il eut * Marie,puis il répudia la mere faifont declarer le mariage inceftueux amp;nbsp;la fille baftarde, pour tipoufor vneDamoifolle Angloifo nommée Anne de Boulen de laquelle nalquit Elizabeth a prefent Royale. Mais luy auoir fait trancher la tefte en publicqpour quelque foupçons il fo maria auec Semer de laquelle il eut^doüardqj^uy^^cedaamp;r mourut en l’aage de foze ans. Marie quoy que déclarée baftardegt;^utRoynepariW51onté du peuple cfineu contre les grans dupaïsSc fpeciallcment contre le Duc de North-ombelland qui auoit fait fon fils Roy par le mariage de luy amp;nbsp;de leane de Suffolk a qui il difoit apartenir la Couronne par teftament d’Edoüart qui l’auoit inftitué fon heritiere. Mais le pere,Ie filsamp;la breu eurent les teftes tranchées.Puis Elizabeth fucceda à fo fôeur Marie decedée fons hoirs. Henry huitième eut trois foeurs:I^vne fut marié»au Roy d’Ecofle dót fortit laques Stuard lequel eut en fo coudes noces de la Douairière de Longueuille fœur du Duc de Guyfo vne foule fille Marie qui efpoufo François deuxiémc,Roy de Frâce.Par ainfi Elizabeth venant a mourir fons hoirs Marie Stuard fille de fon coufii^ermain demeuroit fil n’y auoit autre empefehement Royne des deiftt Royaumes. Mais du viuant de Henry huitièmeaucuns tiennent que le Parlement d’Angleterre auoit a^refté que les enfans de cefte fbeur du Roy marié enEcoflè n’y les defoen-dans d’iceux ne pourroient hcriter à la Couronne d’Angleterre pour les confiderations qu’auoient eues les Eftats du Royaume autheurs dudit Arrcft.Venons au refte des particu-laritez de Londres.

La Tour

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LIVRE VINTSEPTIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;40.

La Tour eft vne grande place carrée,hors amp;nbsp;contre le 'circuit deLondres: aiant en chacun La tout- ou coing vne tour pour deifendre lès courtines cntournées de fcau qu’on a delrobé de la Tarai- ^J^Londre» Ce. Dedans fenceinte de ce quarre le voit nombre d’edifices deftinez a plufieurs Eftats va^ Capitalle cations d’Artilâns, qui n’y trauaillent que pour la Roine. Laquelle y a les maiftres Officiersôc ƒƒ g ouuriers de la Monnoye du Royaume : car on ne bat moynoye que là,amp;la plus commune eft (ur h Riue le Schelin qui vaut neuf fols françois : amp;nbsp;le demi qui en vaut quatre fols amp;nbsp;dem^. Quant à for nbsp;nbsp;nbsp;T“™quot;

ils ont îAngelot amp;nbsp;le noble Edouard. L’or amp;0 l’argent y font en leur pureté plus grande beau-coup que parmi nous : qui falcifîons tout:amp;nous melmes. Elle y a aulïi lès Armuriers, qui ne d’Aiigleter-trauaillent qu’a faire ou nettoier les armes qui y font lî belles amp;nbsp;en telle quantité qu’il y en a f’-’-pour vn grand nombre de milliers d’hommes. Ellelt;y a là canonnerie amp;nbsp;tels autres ellÿts qui • font necelïàircs à la defènlè d’vn Royaume. Puis féleue au milieu de ce quarré vne groflè amp;nbsp;belle Tour en forme de Donjon qui commande à tout le rcfte.Et là eft fongnelilèment gardé l’Arcenac. IcTrefordclaRoine, qui eft grand pouiTe peu de grans affaires qu’elle a eu depuis fon aue- Threfor nemenr à la Couronne : amp;nbsp;les biêns de plufieurs Seigneurs Gentilshômes amp;nbsp;autres, lelquels ■ confilquez amp;nbsp;réunis à la Couronne Irrt augmentent fort le rcuenu que lès predcceflèulfe gnt tousjours fait garder là dedans, pour la lèureté qu’ils y ont treuué plus grande qu’ailleurs. Si bien qu’encor que la forterellè ne foit bien flanquée ni accômodée comm’ on les lait aujour- Lions amp;. au-dhui : elle lèroit neantmoins difficile a prendre. A l’entrée de cette fortereffè elle fait garder fes Lions 8ê autres belles làuuages: animaux qu’elle fait fortir le premier de fan pour les faire qu’on fait combatte en veuë de tous contre les dogues.(Ce font beaux, hardis amp;nbsp;puiftàns chiens) con-tre lesOurs les Taureaux amp;nbsp;autres animaux faroulches pour en auoir amp;nbsp;dôner plaifir au lieu contre le s où elle lè retreuue au commancement de fan. Et couftumierement lors qu’elle fait fon pro-grez que nous pourrions nommer reueuë de fon Royaumeamp; pourmenade par lès terres com- Progrez de me faifoient anciennement les bdlisRois: tant pour fe faire voir à leurs fujets : que pour les conoiftre,remédier à leurs plaintes,amp; en general dôner ordre aux affaires de leurRoyaume re. , par fauis de gens de bien qui les fuiuoiétpour Conlèil.Bien autremét que nos premiers Rois Reujficquc de France: amp;nbsp;Charlffmagne melme lequel dit Eguinard fon Chancelier quelque part qu’il fa*i’oicnt _ euft befoin d’aller foit en aflèmblée, foit pour autres affaires il fe fefoit lÿener fur vn charriol: les bons que des bœufs tiroient, amp;nbsp;qu’vn bouuier ct^duifoit à la mode vrlageoilè. Mais la rulée cor-ruption de nos hommes melprilèroit ailement la vertueulè fimplicité de ces Anciens, qui fu- aumes. rent plus grans que ces moqueurs ne feront jamais. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Sur ce commancement d’année I 572. on lèntit en France vn remuëmen|^e nouuelle guerre qu’on difoit eftre drelfée contre vn Eftranger: 5ô penfoient la plus part que ce full fEfi des Francez pagnol: pource que le bruit de la conguefte de Flandres croiflbit de jour en jo ur : encor que le Roy vouluft qu’on en drelfaft les préparatifs le plus couuertemenr qu on pourroit : crainte d’üffcncer fi ouuertemët contre la teneur de fallj^nce de fon frere Philippe.Les Proteftans au contraire fi portoient à defcouuert pour tirer plus grand nombre d’hommes: amp;nbsp;auec ce f Amiral amp;nbsp;le Conte Ludouic confèilloient amp;nbsp;preffoient le Roy de diligence: lui remontrant qu’en tels affaires toutes chofès meuremêt dchberéesamp; preftes à feffeél : la tardiueté n’y pou-uoit qu’amener vn grand dommaM amp;nbsp;perte d’occafions irreparables : notamment pour la refoius defcouuerre des Confèils amp;nbsp;pï^araufs, que feÄnemi pourroit faire au contraire. la quantité d’argent auoit efté enuoyé au Prince d’Orenge,auquel le Roy mandoit qu’il fè diligentaft de leuer la plus grande Armée qu’il pourroit,amp; la faire defoendre au païs bas pour là, joindre les fiens. Il en auoitaulfi fait deliurer à f Amiralamp;Conte Ludouic pour cet effet. Dauatage pour leucr autres troupes de gens fans grans fraiz on faifoit courre vn bruit fourd, qu’vn grand Sei- Pérou amp;nbsp;gneur entreprenoit vn voyage au Pcrou,la plus riche terre de toutes les^efcouuertes par fEfi «chefles pagnol pour le prlleramp;y faire riche le foldat à jamais : ou du moins combattreamp;deffaire f Armée Efpagnole retournant de là comme elle vient tous les ans chargée de tout le reuenu Armée de profit que le Eoy d’Efpagne fait en toutes fès terres: qui fè nWmte le moins à neuf ou dix mil- ß^niaTe lions d’or, fans grande fomme d’autre argent pour les particuliers amp;nbsp;infinité de riclies mar- pouraïler chandifès qu’on en amené en queuë, amp;nbsp;en la faueur de f Armée du Ro]^ Pour ce fait ils don-noient le rendc-vous de leurs gens amp;nbsp;Natures en Brouage amp;nbsp;Bordeaux. Le moicn eftoit que les Efpagnols ayans cfté plufieurs mois au voyage cafïèz amp;nbsp;alangouriez, amp;nbsp;la plus part malades pour les incommoditez de fi longues routes amp;nbsp;diuerfité de climats qu’ils paflènt: le ren-

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de-vous

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Aurii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’ H I S T Ö I R È t) E FRANC E.

* 5des-vous pour fc rafrefehir auxEffores: Ifles appartenantes à lEfpagnol cfquelles ils terriffent ■ amp;nbsp;fe refont peu à peu attendant l’armée nouuelle qui en mefme temps fort d’Efpagne pour les •aller raffrefehir de nouueauxfoldats: crainte que fi quelques ennemis abordoient la premiere arméefi mal menée comme j’ay dit: On ne prit auec les trefors du Roy touteequiferoit aporté du Pérou . Le François qui pour trois ans de guerre ne demande qu’vn mois de bon temps pour fj remettre fur les armes: n’eut pluffofl focu le vent de telle entreprilê qu’il ne fe mit aux champs pour trouuer chefz dignes de commandement. Lcfqucls nemanquerét non plus: car ils falTeuroient tellement de ce butin, que la plus part vendirent les vns leurs terres, les autres partie d’icelles, aucuns les arrenterent à longues années: prefque tous fobligerent • nbsp;nbsp;à leur%crca»ciers qui leur fournifïbient argent pour fê mettre en conche, cquipper nauires en

François.

Creance

• guerre, amp;nbsp;auoir fuittc d’homes afïêurez pour faire d’autât plus vne mcillcüre main fur l’Efpa-gnol.Somme*liuc l’on eufl jugé le François n’auoir jamais fenti aucune incommodité prece-Lcgcrctédu dente. Si grande eft la legereté de fêsEfprits.Et plus grande encor la deuotion qu’il porte aux Princes amp;nbsp;Seigneurs qui luy commandent pour faire abf^ument ce qui leur plaiff : fans au-trgnftnt fenquenr fil y à raifon ou moien afïêuré de l’êxecuter.Leur fuifit qu’il y aie quelque

deSeigne- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

ursFraçois apparence. levons parlerayplus amplement decefte entrepnfe en autre endroit amp;nbsp;plus a fut le peuple.


propos.

Royne d’An gleterre.

IE vous ay cy defTus fait entendre comme le Roy auoit ewuoié leMarefchal de Montmo-îeRo dcquot;*^ rency en Angleterre pour deux fins. La premiere pour traiter vne Ligue offenfiufc amp;nbsp;deffen-France amp;nbsp;la fine entre luy amp;nbsp;la Royne d’Angleterre.L’autre pour fonder fil y auroit moien de faire leMa-riage de Monfieur fon frere auec la Royne. Monfieur luy auoit donné à cts fins vne bien ample procure contenant pouuoir d’y negotier promettant d’auoir agréable amp;nbsp;apruuer tout ce qu’il y ncgocieroit. Pour le premier il trouua celle Princeffe amp;nbsp;ceux de fon Confêil en bonne deuotion.Le fécond point, fut fans cffeél.Soit que MonTieur aie depuis reuoqué fâ procu-

Mariage de Monfieur ^auec la Roy

ne d’Angleterre ft le

peut faire,

re: ou que le Confêil de la Royne n’aie trouué le Mariage de la Royne afïêuré pourtEflat du païs: veu tinegallité d’aage ou pour le peu d’affeéliô qu’ils ôt prefque tous d’eftre comandez î par vn Prince effranger. Tefmoin le RoyPhilipes qui y fut afiêz mal traité amp;nbsp;tous fês Eipa-^nols encor pis. Mais la Ligue fut fi bien pourfuiuie d’vne part amp;nbsp;d’autre y aiant le Roy em-ploié la faueur que les Princes Proteflans Français peuuoient auoir vers laRoyne : que le Ma-refohal de retour, elle fut arreflée à Blois le dixneufiémc Auril mil cinq cens fêptantc deux*

Eftans député d’vne part François dc^Montmorcncy, René de Biragiie,Sebaftien de ÎAubf pine: Efiiel ÿ Paul deFoix pour lcRoy de France. Et Thomas Hehuuicd VValfinghuan Am-baflàdcur pour laRoync d’Angleterre. L’amiral Clinton y fut puis apres enuoié pour lavoir fôllemnellement jurer au Roy amp;nbsp;publier à Paris. La^ubftance portoit qu’ils lêroient tenus fen-tredeffendre cotre qui que ce fut: allié jamy/rere ouCoufin de tvn des deux fans aucune exception de perfônes, parenté, caufe ou^lliance,qui puiflè eftre entre tvn deux amp;nbsp;leurs vaf ûux. S’entrcayderôt de huit vaiflèaux armez chargez de douze cens hommes auitaillez pour deux mois amp;munitionuezauxdefpensdequienaura beîcgt;in:amp;defixmil hommes de pié, paiez felon l^ifte faite par qui fen ïêruira.Les François obeyront à tAmiral ou fôn Lîeutenat d’Angleterre amp;nbsp;au reciproque des Angloi^La Royn^j^li|f^e fix mille à pié pourra eflire cinq cens lances qui reuieudront à trois mifle cheuaux paie^ia Françoifc. En plus grand befôin pourrot demâder plus grand aide tvn de tautre à leur difcretiô.Cas auenât que les fu jets des collegucz feront arreflez comme l’Anglois amp;nbsp;Lois enFlandreSjHaihautjArtois, Bra-bat, Holâde, Frifê,Pologne,Prufîèj amp;nbsp;tous autres lieux: leRoy fera tenu de les redemader fils ne font en icelluy pays dedans dixhuit jours:en Italie dedans vînt trois: enEfpagneamp;Portugal dedans trantc trois:fiM'a tenu arreftef les fiijets amp;nbsp;biens de l’arreftant jufques à ce que tout foit refiitué amp;nbsp;au rebours .Les Anglois ne feront recerchez en France pour le fait de Religion. Trafiquerot en lieu ou dans quatre mois feront accordez,amp; y auront eftapes amp;nbsp;magafins auec Confèillers amp;Côfuls pour leurfhit: exempts de fujedion:au benage, fujets aux gabelles qui faccorderont entre les Colleguez amp;nbsp;dans ledit temps fans fê pouuoir aucunement augmërer. Auront tels priuileggs que jadis en Anuers,Bruges, Berghes. S’efforceront tous deux de pa-ciffier rEfcolïè.Rcmcttrontés mains de l’Efooffois ce qu’ils enauroient nouuellement occupez dedans 4o.jours.N’entreprendmnt riendeffus non obftât laRoyne qui fê plaint aucuns d’eux ont follicitéfês fùjetsà rebellion amp;rcccufcs rebelles. Pourra pourfuiure fês aôlions*

- nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cominfr

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LIVRE VINTSEPTIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4t..

Comme auffi le Roy cn pareil cas. Si guerre ou difïcntion vient entre les Colleguez apres en cftre auertis auront foLxante jours de terme à prendre garde à leur fait: apres Icfquels pourrôt eftre arreftez.Depuis amp;nbsp;le 15. luin 15 72. le tout eftant raporté à laRoyne d’Angleterre cftant 9 à VVesmonfterpresLondres:cllejurad’oblerueriamp;: entretenir tout le traité, le 14. delônre-^ gne cn la forme qui fuit, tournée du latin comme les pret^îdens articles. Nous Eliiâbeth par la grace de D i e v Royne d’Angleterre, France, amp;nbsp;Hibernie defenfèreflè de la4by: promettons ôc jurons cn parollc de Royne amp;nbsp;foy de Princefle Chreftienne és mams de tres-illuftre Duc de Montmorency Pair amp;Mare{chalde France, Gouuerneuramp; Lieutenant Generalen ÎIfle de France pour le tres-ferenilfime amp;nbsp;tres-puiffant Prince Charles .9. Roy de France amp;c. Et dllluftres amp;excellens perlônnagcsPaul de Foix, Confêiller au priué Confêil dtdit ft'ince “ amp;nbsp;de Bertrand de Salignac Sieur de la Motte Fenellon Cheuallier de fOrdre du Roy de France amp;nbsp;fbn Ambaflàdeur ordinaire pres de nous, fur les lâincles Euangilles de D i e v: que nous entretiendrons amp;nbsp;ferons entretenir inuiolablement amp;nbsp;fans aucune contradiétion tous amp;nbsp;chacuns les pads, conuétions, amp;nbsp;articles du Traide,Ligue, Côfederation amp;nbsp;eftroite amitié conclue amp;nbsp;arreftée le 19. Auril palTé entreTnes Ambaifadeurs amp;nbsp;ceux du tres-ièreniflîme amp;nbsp;ftcÿ-puiflànt Prince Charles neufiéme par la grace deDieuRoy deFrance noftrc frère amp;nbsp;bon allié fans lôuffrir qu’aucune chofe y foit inuouée par nous ou nos fujets diredement ou indirede-ment au contraire ou prejudice dudit traidé en quelque forte ou maniéré que ce foit-Entef nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ '

moin dequoy nous auons mis noftre main en ces prefentes en noftrc Palais de Vves monfter ’ quinziéro luin mil cinq cés foptante deux amp;nbsp;de noftre regne le quatorzième figné.Elifobeth.

Sur la finde cefte année le Roy Philipeseuft vnfils de la fille de l’Empereur dont on fit toute forte de lieftè en Elpagne amp;nbsp;en Italie mefine. le 17. Décembre en firent à Rome tout autant pour mefine occafion. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pagne

Sur la fin d’Auril le Pape Pie cffiquiémc mourut:fous le Pontilficat duquel je vous ay did ailleurs que la Ligue Chreftienne auoit eu commencement. Au bruit de fon decez diuul-gué par toute la Chreftienté : plufieurs Euefques amp;nbsp;Cardinaux facheminerent à Rome • pour yen eflirevnd’?ux qui luypeutfuccedcr. Le Cardinal de Lorraine entre autre y fut^ par le mandement du Roy Tres-Chreftien. Lequel aftèuroit àlaRoyn»de NauarreSc autres Confederez luy auoir donné bons amp;nbsp;îinples memoires au nouucau Pape pour luy moyenner vne dilpence fuffizânte à ce Mariage: les delays St remifos duquel commen-çoyent à fafeher les Protestans qui fembloyent^ foupçonner quelque chofo . Mais le plaifir qu’ilsreceurent de l’abfonce du Cardinal, elperans manier le Ro Ylt;plus librement que jamais: leur fift aflèztoft effacer telles confiderations du cerueau. Les Cardinaux alTcmblez cfleurent le Cardinal Çon Compaignoquif^fitnomer Grégoire treziéme Sacré le neufiéme May lequel dona la dilpence amp;nbsp;confirma cefte Ligue Sainde entre les Princes, fobligeant aux mefines conditions que for^predecefleur. Ce qui fut occafion qu’à , fon exemple Sc par les remonftrances qu’il leur en fit: chacun fefuertua pour ytrauaillerà bon efoient, amp;nbsp;fournir à tout ce quails verroyent neceflàire pour redrelfer vne autre belle Ar-mée.Le Pape deliura îeftendart de feglife à Romegas corne Lieutenant GeneraW’ic^llefous Marc Anthoine Colone pour^ gujj! feftoit v^leureufoment porté cn la guerre dernière contre les Turcs deuant Cêp^to . Et afin que lArmée de l’Eglife fut mieux pourueuë: Il donna puilfance à quelque Cardinaux d’abfoudrc routes petfonnes tant feculiers que reguliers en donnant de leur bien felon leur qualité; dont il elperoit tirer vn grand fons de deniers. D’autre cofté lean d’Auftrie diligentoit la fîenne au plus de fon pouuoir, pour la mener à Corfou : Lieu où fe deuoit aftèmbler toute l’Armée Chreftienne dont il deuoit entor eftre General. Lequel memoratif des injures palfées auoit tanrlt;àid enuers la See gneurie de Venife qu’elle mit vn nouueau Lieutenât fur icelle ( bien cotre la couftume) en la Li^cCh^re* place de feuBarbadique qui repreféteroit le General par toute farmée,lequel toutesfois ne fc- fticnne. roit rie fans IcCôfoil amp;nbsp;auis deVenicr;leSenat y nôma pour Lfeutenât laqueFofcary ey efgard à la rccomadation de fes vertus. En peu de jours les Venitiés eurêt drefle la leur;amp; fe rendit à Corfou attendâs lesConfederez de jour à autre.CependantSara de Martinêgue aiant ralféblé Corfou. nouuellcs troupes afficgeaNouocaftro en Dalmatie fur le Golfe de Cataro amp;c preflbit fort la Nouo Ca-garnifon Mais le Gouuerneur Dalbanie au defpartementduquel eft cefte place, y venant aucc main plus forte, luy fit d’efinordre ce Chafteau amp;nbsp;fe retirer d’où il eftoit parti. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nengue.

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Aurii, 157z. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’ HISTOIRE DE FRANCE.

En ce temps amp;nbsp;au bruiét de la grande Armée que le Turc par les moiens que je vous ay dit ailleurs dreflôit: plufieurs Gentils-hommes amp;nbsp;autres de France que d’vne que d’autre Reli-

• gion,{ortirent du Royaume fous la charge amp;nbsp;conduite de Charles de Lorraine Marquis aujourd'hui Duc dcMajenne pour fo treuuer aux entreprifos de la Ligue contre les Turcs, lef quels on difoitfo preparer pour le Âege de Malte. Arriué à Venifo la Seigneurie luy fit de Duc de Ma- g^ans honn»urs amp;nbsp;à tous ceux de (a fuittotant pour la mémoire de celuy duquel il elloit for-jenne va en ti,que pout la recommandation de fes vertus : notamment luy donna la charge amp;nbsp;conduite Italie cotre nbsp;nbsp;nbsp;tulipes volontaires, lefquelles eftoient venues en grand nombre de toutes pars a ce vola

les Turcs,

ge pour la deffence de la foy.

Armée Chreftien' ne fit Tur-qucfquc.

Eh finies troupes des Chreftiens joindes à Corfou : L’armée fut vn long temps le long de la Cofte de la Morée : puis entre Modon amp;nbsp;Coron amp;nbsp;julques à flfle de Lerigo au-tresfoisdite Cytherée. Ils furent aufli à Nauarrein amp;nbsp;bâtirent le Chafteau qui eft pofè for vnejettée de terre en mer: attaquèrent Modon que nombre de Gallercs ennemies fauori-foyent outre la Garnifon du dedans : aprocherent par fois fi pres fArmce Chreftienne amp;la 'ÏpFquelque qu’on n’en elperoit qu’vne grolTe amp;nbsp;fondante bataille : defaid le bruit en a couru tel par la Chreftienté.Maîs il ne fo chargèrent jamais en gros amp;nbsp;fe retirèrent en fin chacun chez foy làns faire chofo grâdemêt memorable,pour n’auoir chacun General fçeu treuuer les moyens de prendre auantage for fonennemy .Retournons maintaiant aux affaires de Fran-

C'tinuatiô

du°Pourpàr- La Royiie de Nauarre en ce téps folickée de venir en Court à la conclufion de îa^nce en-ntr^k nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y voulant prandre auis de lès amis ScConfoillers: les trouua fort differens.Oe-

Pdncc de' cafion que le temps amp;nbsp;la précipitation la refolurent pluftoft que fapparence des raifons qu’on

Nauarre amp;nbsp;la Iceur du

luy alleguoit. Ainfi dflpofoc,dcpefcha gens pour aller en quelques endroits dedans amp;nbsp;dehors Roy. le Royaume vers aucuns hommes doéles failâns profeflîon de là Religion: lefquels elle prioit • Confeilsdi- înftamment luy donner auis, fi elle pouuoit accorder ce Mariage amp;nbsp;corn’-elle fy deuoitgou-uers^u’eut uemer làns bleflèr là confoience ny nuire aux Eglifos reformées. Proteftant qu’en ceft endroit N^arrcfulhy eu aucun autre elle ne vouloir en forte que ce full rien entreprandre fi on luy monftroit quilyeullmal.Lasrelponcesfurent diuerfos Jclon l’humeur des perfonnes à qui elle en dc-mandoit confoil. Ceux qui regardoient fimplement à la Paix: amp;nbsp;ne confideroient que fappa-

le Mariage de (ônfils Prince de

Francourt

amp; autres.

lement eftoient dauis: ains aufli prioient la Royne de Nauarre de ne perdre fi belle occafion. Q^Iquestutres vn peu verfez aux affaires amp;nbsp;manicmens de Court eftoiét de contraire auis. Ils prioient la Royne de Nauarre de côfiderer quels tours on auoit jouez au feu Roy fon mari amp;nbsp;defquels elle (çauoit faire d^beaux difeours fouucQtesfois: l’vh delqiiels mefines auoit efté cforit amp;nbsp;publié fous fon nom pendant les derniers troubles. Que la Royne mere auoit de gras moiens Que le Roy eftoit acofté des cnitemis mortels des Princes amp;nbsp;de tous ceux de la Rcli-gion.Que la Royne de Nauarre ne pourroit jouît du Prince fon fils folon fon intention apres qu’il foroit marié:attendu qu’il prenoit vne femme de plus grand elprit qu’elle ne pcfoit.Aufli que la lk)int Mere ne laiflèroit tellemét fon gendre,qu’elle ne le tint côme par le picd.Qu^en cas qu’elle vouluft remuer quelque chojê^|ie Iauroitlt;qlâ^iflànce folô qu’elle à vne infinité de deffeins amp;nbsp;de moiens pour les cxccuter.Et que fi l^nncc de Nauarre perfoueroit en fâ Religion:tant fen falloir que ce Mariage appottaft quelque proffit : qu'au contraire c’eftoit comme vne fomêce de troubles.Attendu que le Roy,n’y le Duc d’Anjou fon frere ne le pour roient voir de bon œil.S’ils luy faifoient bon vflàge,ce feroit pour le mettre en manuals mclha ge auec les Catholiques.Q^e de penfor auancer la Religion par tel degré: c’eftoit temps per-du,veu que les chofts eftoient en tel train amp;nbsp;la maifon de Valois tellemét enuelopée auec les Catholiques,que les Huguenots auroiét encores fort afiàire quelque foucur qu’ils euflcnt.IIs remonftroicnt dauantage,auct^t que le Prince de Nauarre print parti ailleurs : il en foroit redoutable a fos ennemis. Et n’auroyt faute d’appuy, tandis qu’il fauoriforoit les Huguenots à bon efeient. Aucontrairc ne pouuoit beaucoup auancer de l’autre part pour beaucoup de raifons qiiUls alleguoyent. Quelques Confoillers de la Royne de Nauarre defi-rans voir ce Mariage acomply pour leur grand bien auenir qu’ils en attendoyent : n’eurent faute de répliqué à chacun de ces points. Ils difoyent doncq, que le traittement fait au

• feu

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LIVRE VINTSEPTIEME. 42.

feu Roy de Nauarre eftoit procédé de l’inimitié de ceux de Guylê : aufquels deux accidens on pourroit facillemét remedier.Que ce Mariage deiârçonneroit entieremêt ceux de Guyiê alors que lesPrinces Sc l’Amiral auec euxjauroient tel accez versie Roy qu’ô fe deuoit propo* lêr«Quc lâ Royne Mere ne pouuoiteftre en cholcre contre le Prince de Naiiarre, amp;nbsp;que ce-* fie alliance fadouciroit. Joint que venant fur faage elle v»udroit pluftoft le resjonïr auec iês enfans: que les mettre en mauuais mefiiage l’vn contre l’autre. Et qu’elle aimoit^ tendreméc là fille, que fou gendre auroit part à celle affieélion. Que fi le Prince de Nauarre eftoit lôu-* lient pres du Roy fon beau frere: ce lêroit vn moien pour aider grandement à ceux de la Re-ligion:amp; qu’on donneroit tant bon Cohfeil à ce Prince,que les filez de là belle mere ( quand ores elle entreprandroit ) lêroicnt bien allez a romprc.Et que lî nouueaux trouble^uruélioiet: elle ne pourroit faire violence à Ibn Gendre qu’à famanifefte confufion. Que la perlcuerance du Prince de Nauarre en là Religion, pourroit faire que le Roy voudroit entendre la vérité des cholêsiamp;allèmbler quelqueConcile national pour remettre tout en meilleur train. Q_uon chejuiroit bien des Catholiques:La plus part delquels n’ont autre Religio que celle des Prin-ces.Et que le Duc d’Anjou n’entreprandoit rien pendant que le Roy porteroit bon vilag»à Ibn beau frere.Que lî le Prince de Nauarre refulbit ce partide Roy cholere extrêmement, fen falcheroit. Qiie la Royne Mere ne digereroit facillement vn tel melpris: amp;nbsp;que ve nant le feU à le rallumernl n’y auoit apparence que d’vne milere extreme.Ils ajouftoiét que le parti eftoit recommandable pour la bonne grace,Noblelïè amp;nbsp;auantages que la Royne Mere feroit à là fille bien aimée,Iaquelle auroit le fons du coffre.Et quant à ce qu’on trouuoit eftrange ce nou-ueau Conlèiblls repliquoient qu’on ne le deuoit cftonner,li pendant la fureur des armes : cela n’auoitefté mis en auant.Que fardeur des courages eftant corne efteinte, le Roy bien con-lêillé de diuers endroits:aiiroit trouué ce bon amp;nbsp;làint expedier pour ralier lès fujets: amp;nbsp;que ce ftoitluy faire grand tort,d’eftimer qu’il full lî mcfchant,dc vouloir par le moien de là fœur, le vanger de ceux dcfquels il n’auoit jamais peu esbrâler les cœurs auec toutes les forces. Qu’il auoit infinis autres a^aires:amp; que tant de telmoignages de G lîncere volonté, ne deuoient e- • ftre tant pris de trailers. Et que c’eftoit faire tort à la Majefté Royalle de l’auoir en telle repiu ration, (^and aux ceremonies du Mariage, lcroit aile à en accorder. EPque le Roy amp;nbsp;Royne là Mere n’eftoient pas lî fcrupuleux.Q^e pour le bien de la paix ils accorderoient à la Royne deNauarre peut eftre plus quelle ne penlbit. Que Madame léroit ce que lôn frere luy co- * manderoit: amp;nbsp;eftoit lî bien aprilé qu’elle lôuffriroit d’elke enleignce. Et n’eftouperoit pas les oreilles quand le Prince feroit parler ou prelcher quelques Miniftres en là prelêllte. Quant au refte,ce n’eftoient nouuclles qu’on deuil legerement receuoir: attendu que lî on vouloir cônlîderer le tout de bien prcs,les rapp®neursfepourroient bien fort tromper. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Mais quelques autres dedans amp;nbsp;dehors le Royaume auertis de ce pourparlé,amp;: priez bien exprelïement par la Royne de Nauarre îen relôudri?: luy en firent de notables auertilïèmens. nés de diuc» La lômme delquels cotenoit en fuhftace. Que les promelTes de Mariage amp;nbsp;les Mariages mef-mes faits entre perlônnes de diuerlès Religions elloient valables: amp;nbsp;melmes entre les Infidel* mais non les amp;Idolatves,encorcs que les Mariages ne foient du tout làns quelque tache : ?ntant qu’ils ne le font point en la crainte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du noij»d(iDieu. Toutesfois Dieu conlèruateur du raifons.

genre humain,u'a pas tellement ollé toute difference du bien amp;nbsp;du mal de l’entendement des plus mefehans: qu’ils ne mettent grande difference entre la conjonélion du Mariage, amp;les villains desbordemens de plulîeurs. A plus forte railôn le Mariage eftoit ferme entre deux parties dontl’vnc craignoit Dieu, amp;nbsp;que ^infidélité de fautre ne pouuoit rompre ce lien. Autrement Saint Paul n’euft jamais confeillé à la partie fidelle, de demeurer tant peu que ce fbit auec l’Infidclle. Et en apliquant cela aux perlônnes dont eft queftion : Dilôycnt ne pran-dre cemotd’Infidellesen là lignification generalle, mettans difference entre les Papilles amp;nbsp;autres peuples qui n’ont du tout connoilïànce deDi|v. Finablement concluoyent qu’il eftoit loylîble faire Mariage : pourueu qu’vne partie conlcntift d’habiter auelt;? l’autre, fans que celle qui n’eftoit de la vraye Religion vouluft contraindre l’autre à chofes illicites. Mais la difficultéeftoitde fçauoir, ficela eftoyt expedient. Efpourmonftrerqu’il ne feftoit.IIs alleguo'ient que le Seigneur aiant voulu que les Ifraëlites faliafïènt auec ceux de leur nation:auoit môftré le danger qui pouuoit auenir failànt autremét. Allàuoir diuers maux que fexpericce a finalement dcfcouuerts. Qtf il y auoit bien quelque exception à cela: Afu-

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Gg ij.

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May.

I 57X.

L’HISTOIRE DE FRANCE.

qu’va Iftaëlite pouuoit cfpoufcr vnc eftrangerc. Mais auec certaines cautions amp;cônfidera-tions fort expreflès. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f Apoftre n’auoit pas dit fans caufe qu’il ne faut point facoupler a-

•uec les Infidelles. Les Peres amp;nbsp;Anciens Doreurs de PE” life afïàuoir Tertulian, Ciprian,Hie-rofmCjAuguftin entr’-autres auoient fort condamné ces Mariages. La partie affedionnée à la-vraie Religion Ce mettre en grand dSnger d’eftre tirée par l’autre à vanitez amp;nbsp;Idolatries. Que Salomon amp;nbsp;pluficurs autres Roys de luda, en eftoient de beaux miroers. Et qu’il falloir confi-derer les grans maux auenus par telles conjonétions. Ce confideré fuplioient la Royne de Na-uarre de bien auifêr premièrement fi le Prince fbn fils pourroit point eftre par tel moien attire a quitter fà Religion. Si Madame fôeur du Roy auoit quelque affedion non feulement à ce Princ?:ains* uffi à la ReligiÔ.Ou fi elle promettoit vouloir acquieffer à raifon.Ils luy mettoiét en auant les inconueniens. Que fi elle venoit à mourir la Royne Mere auoit de merueilleux moiens pour esbranler fôn Gendre. Qu’il y auoit peu d’apparence que la fœur du Roy peufl Cl toft oublier la Court où la quitter fi foudainement. Et qi^ demourant elle n’auroitfaute de gen^our la côfermer en fà Religion.Sur tout quad l^Mariage fèroit acôply. Et qu’elle auoit afftz d’allechemcs pour obtenir beaucoup de celuy qu’elle efpoufêroit. Ils ramanteuoiet auffi à la Royne de Nauarre ce qu’on auoit braffé au feu Roy fôn mary, fan t 561. quand le Pape amp;nbsp;les fiens pourfuiuoiét de faire diuorce entre ledit Roy fon mary amp;nbsp;elle à caufê de la Religio. Auffi luy propofôient ce qu’elle n’ignoroit pas fEftat de la C6urt,amp; finallcment lire de Dieu fi en ceft endroit elle faifôit chofè quelconque contre fà gloire. Ces auertiflèmensfurent en-uoiez és mois de lanuier amp;nbsp;Feurier 1572.3 foccafion defquels la Royne de Nauarre eftoit

fort trauaillée en fôn Efprit.Et quoy que quelques vns luy fiffent les chofes fort doucesamp; plat fàntes.Si cft-ce qu’elle y voioit beaucoup de difficuItez.Lors mefmement qu’elle confideroit à quelles gens elle auoit affaire.Toutesfois eflant refôluë q^c ceMariage n’eftoit illicite: elle conclud auffi ne faire rien dont û confeience fuft bleflee n’y fhonneur Eftat de fen fils reculé. Et euiter toutes occafions de mal; autant qu’il fèroit poffible : amp;nbsp;qu’eftant pres du Roy clleperdroit la vie pluftoft que de promettre quelque chofè qui fuft côsre Dieu-.lequel pour-iioiroitaurefte.Qu^iluyfutoccafiondefachemineren Court pour y effeduerce qu’elle a-uoit tant débattu enTbn efprit.Mefmemét à la pcffiiafion de Francourt fbn Chancelier amp;nbsp;quel ques autres lefquels oppiniaftres du commencemét aucontraire :amp; peu à peu esbfanlez,enfin faffeôliônerêt fi fort à la conclufiô de ce Mariage parles hautes promeftès amp;nbsp;vaines efperâccs dót ils fè laiflèrét apafter:qu’ils poufl^êt cefte Princeffe àfachemincr enCourt qu’elle trou-ua à Bloys. Âiis y auoir refb*lu tout prefqu’au defir de leurs Majeftez:elle en part pour treu lier amp;nbsp;preparer à Paris tout ce qu’elle jugeoit neceflàire a fauâcemêt amp;nbsp;perfeóliódu furplus.

La Roync

Doneques la Royne deNauarre arriua dans Paris l^quinziéme May pour y recouurer les deNauarre beaux joyaux dont elle rauloit parer la fblennité nuptialle defbn fils. Mais elle n’y eut »eurtàPa- long temps fejoumé qu’auoir curieufèmdht recerchéle plus de fingularitez dont onfè pou-dôiunœ de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;retournant fè fèntit furprifè d’vn mal qui luy fis rendre fefprit le dixiéme luin au

fa dernière cinquième de fa maladie. Aucuns difènt que pour auoir trop pené ce jour, amp;nbsp;feftre repofec volonte, fueur: vnc pleurefie fenleiia de ce monde, n’ayant pour la. foiblefïè de fbn corps eu la vi

gueur de refifter à la violence du mal : elitäres qu’efî**fwiift aagée de quarante trois à quarante quatre ans gt;. Plufieiirs murmuroyent qu’on luy auoit empoyfbnné le cerueau, parfodeur des gans perfumez qu’on luy prefènta. Ce neantmoins afin d’enleuer l’oppi-nion à chacun, on luy ouurit le coffre, amp;nbsp;n’y fut trouuée marque de poifbn aucune. Ains fèullcment vue inflamation amp;nbsp;mal de poumons qui luy auoit caufe la ficure continue . Dr bien qu’elle ne fuft regrettée de tous: fi fut elle plainte amp;nbsp;defirée de ceux qui la fureur voir que d’vne que d’autre Religion. Le Roy mefme, la Royne Mere, fbn Excellence, le Duc d’Alençon,amp; leurs maifbns en chargèrent ledueil par expres commandement, pour tefinoignage du grand de^laifir qu’ils en receuoyent. Puis le corps embaumé amp;nbsp;mis en Cerdieil, fut honorablement conduit en lieu où Henry fbn pere fut inhumé. Deuant que mourir elle fit vne longue remonftrâce à TignonuilleGouuernante de fà fille Caterine, pour la luy reciter amp;nbsp;croire le bon Confèil du Prince fbn frere.Pour fin fèntat (bn corps afoiblir,amp; de ic^yne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;redoubler fit fbn teftamét le S.Iuin.Par lequel auoir ordôné de fà fepulture au cômun

dcNauarre. tôbcau de ces Anccftres,fàns pôpe,amp;fuiuant fà Religion:cômande à fbn fils de viure amp;nbsp;main tenir tous fès fu jets felô icellc:eftre auteur amp;nbsp;loial gardien de Ca fœur jufques à fa voir mariée • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à vn

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LIVRE VINT SEPTIEME.


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àvn Prince digne d’elle amp;nbsp;de mefme profeffion : Tenir le Prince de Condé amp;nbsp;le Marquis de Conty comme fes propres freres amp;nbsp;les entretenir auec l’Amiral en toute vnion pour lèruir à Dieu:linftitue fon heritiervniuerfêllelon le contraddemariage d’entrefon Pere amp;nbsp;d’clle:amp; • les conuentions accordées entre le Roy amp;nbsp;elle furie mariage de luyfonfilsamp;de Madame Marguerite. Voulant que là loeur prenne fa legitime lêlon le droit elcrit, èc les couftumes des lieux où lesbiens lcront aflis:aucc toutes les bagues amp;nbsp;joiaux tant liens qu’à elle engagez: ou l’argent qui reuiendra du def engagementjpourueu que le grand Colier amp;nbsp;le grand Ruby balay engagez en Angleterre demeurent héréditaires à la mailbn de Nauarrc.Luy donne auf fl par precipu làbordeure d’Elîneraudes.Voulantquelbn fils paie les gages de trois années compris celle cy,à tous fes Officiers amp;nbsp;Seruiteurs.Luy recommandant ffir tous d^BeaifUois, nbsp;nbsp;nbsp;*

FrancOLirt,amp; de Berune,comme Tignonuille à là fille.Priant lôn Coufin le Cardinal de Bourbon,amp; le Conte de Coligny Amiral d’ellre executeurs de celle fienne dernière volonté.

On ne lailfa pourtant de continuer le propos encommencé du Mariage du Prince de Bearn aujourd’hui Roy de Nauarre, Souuerain de BeariijDuc de Vcndolîne,d’Albret,de Beaumôt, amp;c. Pour le preparer d’vne amp;nbsp;d’autre part à îacomplillcmcnt d’iceluy.Lequel fut lî dilig^iif t lolicité que le tout fut arrellé,puis exécuté comme vous entendrez. Quant aux Articles conclus amp;nbsp;fignez le vnziéme Auril mil cinq cens lôixâte douze àBloys, par Charles, Catherine amp;nbsp;Ieanne:contre lignez par Fizes Brulard amp;nbsp;Pinard ils eftoienttels.

Premièrement ledit Seigneur Roy en faueur amp;nbsp;contéplation dudit Mariage donnera eh dot à madite Dame fa foeur la lomme de ^oö. mil efeus d’or Soleil, vallans 54. Iblz l’cfcu: amp;nbsp;ce cntrèT pour tous droits fucceffifs paternels amp;nbsp;maternels. Et moieiinânt ce, en palïànt le contraâ: de Mariage fera ladite Dame les renonciations requilês à IclHits droits lùccelïifs paternels amp;nbsp;ma- Madame terncls au proffit dudit Sieur Roy amp;nbsp;de lès fuccellèursÿc aians caulè; amp;nbsp;promettra les ratiffier le lendemain des Nopces, amp;nbsp;mon^it Sieur le Prince promettra auffi par melrne contraél de “ l’authorilèr pour faire ladite ratificatio.Pourcc que les grans amp;nbsp;importans affaires dudit Sieur Roy,rincômodité du téps,ôô les delpences qui luy tombent fur le bras:ne peuuent permettre • défaire deliurcr en argent contant la Ibmmede 300. mil elcus corne il defirecl’edit Sieur fera, emploier ladite lômme en achapt de rente au^enier douze fur la ville de ?aris. Duquel reue-nujladite Dame là fœur jouira amp;nbsp;par lès mains: afin quelle ait meilleur moien d'entretenir honorablement comme il conuient a là grandeur,l’Ellat de là mailôn.Que deldits trois cens mil efeus les deux cens mil demeureront propres à la dite ôamc : fes fuccelïèurs amp;nbsp;ayans caulc. Et les autres 100. mil elcus Ibrtiront nature de meubles. Et du jour que lelHits Sieur Prince amp;nbsp;Dame feront eljjoulêz : Ils lêront vnis amp;nbsp;communs en tous biens meubles amp;nbsp;conquells immeubles faits durant amp;nbsp;confiant Icusdit mariage. La Royge Mere du Roy pour le fingu-lier amour qu’elle porte à Madame là fille: luy donnet« la lômme de deux cens mil liures tournois: laquelle lêra*emploiée en achapt de rcteÂir la ville de Paris pour ellre propre à ladite Dame, lès fucceffeurs amp;nbsp;aias caufe amp;nbsp;de laquelle elle jouira par fes mains pour l’entrete-nement de lôn Ellat. Monfieur, amp;nbsp;Monfieur le Duc donneront pareillement à madite Dame leur fœur, chacun d’eux lalômme de vint-cinq mil liure, failàns enfemble la lôftnme de cinquante mil liures. Laquellelol^jj^ra pareilJpBlgiit emploiée entente amp;reuenu annuel qui demeurera propre à ladite Daine amp;nbsp;aux liens. En cas de dilïôlution dudit Mariage par le trefpas dudit Sieur Prince: Ladite Dame furuiuant lôit qu’il y ait enfans ou non ; Il fera en fon choix amp;nbsp;option de fe tenir à communauté du bien: ou‘renoncer à icelle. Et en cas de renonciation, elle demeurera franche, amp;nbsp;quitte de toutes dettes amp;nbsp;ypothecques de ladite communauté: encores quelle fefuft obligée durant ledit Mariage. Pourra neantmoins ladite Dame reprandre deux cens cinquante mil elcus de trois cens miPa elle donnez par la Royne là Mere, amp;nbsp;les cinquante mil liures auffi à elle donnez par Meffieurs lès freres amp;nbsp;tous les autres biens qui luy pourront ellre elcheus amp;nbsp;auenus durant le Mariage, par fucceffion où donation de fes parens amp;nbsp;Amis: auec lôn doüaire amp;nbsp;tous lès habillemens baguesBamp; joyaux 8c vaiffelle d’argent feruans amp;nbsp;dellinez à là perlônne amp;nbsp;à lôn vûge ordinaire à quelque fomme qu’ils lè puilïènt monter: Enlèmble les bagues amp;nbsp;joyaux qui lu^ auront ellé donnez en faneur dudit Mariage par ladite Dame Royne de Nauarre, amp;nbsp;ledit Sieur Prince. Lelquels pour obuicr àl’auenir à tous troubles, lèront mis en inuentaire. Le cas auenant que ladite Dame dcccdc auant ledit Prince: amp;que dudit mariage n’y eull cnfans:les Succeflèurs ôc

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lanuicr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

ayons caufe de ladite Dame, auront recouureront toutes les bagues amp;nbsp;joyaux par elle ap-portezamp; contenus en linuentaire qui en aura efté faitjauec ledit Sieur Prince:pourueu qu’el-

daft ladite Dame amp;nbsp;qu’l y ait enfans de leur mariage : elle aura faminiftration amp;nbsp;Gouuerne-ment de leurs perfonnes amp;nbsp;biens meubles tant qu’elle demeurera en viduité : amp;nbsp;julques à ce que lefdits enfans lôient paruenus en aage : les fils de dixhuit ans amp;nbsp;les filles de quinze. Sans qjie^adite Dame loit tenue rendre compte ni payer aucun reliqua : pourueu aulfi qu’elle entretienne lelHits enfans, qu’elle lôutienne amp;nbsp;garde les droits amp;nbsp;lâtifface aux autres choies de Douaire mailôn. Ledit Sieur Prince douera ladite Dame de quarante mil liures de rente amp;nbsp;reuenu annuel pour en jouir par elle la vie durant, lors que doüaire aura lieu. Et ce fur le Duché du Vendomois, lès appartenances amp;nbsp;deppandances. Et où le trouucroit leditDuché ne valoir de reuenu annuel ladite lomme de quarante mil liures: lcra fait fuppléement julques à la con entrance de ladite lômme fur le Duché de Beaumont, ou autres terres amp;lèigneuries plus commodes à ladite Dame à lôn choix amp;nbsp;option. Laquelle pouruoira à tous Offices amp;nbsp;Benefices d’icclles Seigneuries qui lui feront baillées en affignation de lôndit doüaire : amp;nbsp;fi aura en icelles tout pouuoir : auec la ville amp;nbsp;Chafteau de Vend?)lme pour lôn habitation qu’il lui meublera de tous meubles, ornemens amp;nbsp;vftanciles, julques à la lômme de trente mil liures.

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LIVRE VINTSEPTIEME.


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immeubles prelêns amp;nbsp;à venir de ladite Dame, de quelque part qu’ils lui foient auenus amp;nbsp;ef* cheus. Ladite Dame Roine de Nauarre pour la finguliere afFcÛion qu’elle porte à Monfieiir ‘‘ le Prince Ibn Pils,Ôlt;: afin que lèlon fa. dignitéamp;grandeur il ait plus de moyen d’entretenir lôn • Efiatdui dclaiflèra de prelcnt f vfufFruiôiamp;jouïflànce de la haute amp;nbsp;ballè Conté d’Armagnac: fruits,proffitsamp;reucnus d’icelui,auec le depos des offices ^benefices: ÔC generalemet de toutes choies dependans defdits Contez fans rien relcrucr. Semblablement lui rcm^tra Si quite-ra en faneur dudit Mariage les douze mil liures de douaire qu’elle a fur toutle Conté de Harle amp;nbsp;autres biens dudit Sieur Prince. Monfieur le Cardinal de Bourbon en faneur amp;nbsp;contem- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i -

plation dudit Mariage, Ô£ pour laffeétion qu’il pone à Monfieur le Prince lôn neuen : cou-fermera an profit dudit ficur Prince, les dénonciations amp;nbsp;renonciations de9«fucc»ffions * paternelles amp;nbsp;maternelles ci deuant par lui faites en faneur du deffund: Roy de Nanar-re Ion frété. Et outre a donné audit Sieur ce qui lui elf deu de relie de la lômme de cent mil liures par la Tranf adion faite Si pallee à Paris: par laquelle il a elfe accordéamp;tranfigé entre ladite Dame Roine de Nanarr^Sc ledit fieur Cardinal pour la fucceffion de la mailôn d’Alençon. Spécialement pour les terres db Challeau-neuf amp;Thimeraiz. Fait à Blois le vnzfbjjie Auril mil cinq cens Ibixante douze. Ainfi ligné Charles,Catherineamp; leanne. Et contrefigné Fizes,Brulart,Pinart.Voila Ivn des principaux DclTeins du Roy fort anancé: reprenons maintenant les préparatifs de fautre, fçauoir cil ÎEntieprinlè fur Flandres par les feeretes menées de lAmiral.

levons ay dit que ÎAmiral,auoir cllé quelque temps en Court le retira à ChallilloniOU le Roy amp;nbsp;plufieurs autres lui elcriuoient Ibuucnt: amp;nbsp;melmemét pour le faire retourner, ven que les affaires qu’il fçanoit ne le pouuoient conclure ni acheminer làns là prelènce .Soit qu’il fut lêcrettement ponlTé d’vn inlf ind naturel: ou que les remontrances de îAmiralleamp;antres qui îaccompagnoient valulïèiit tantlîlr lui : il ne ponnoit predre la relblution d’y aller; alléguant pour fes principales exeufes le peu d’amitié que lui portoient les Parifiens de tout téps, amp;nbsp;le nôbre d’ennemis qu’il fçanoit auoir en la mieux peuplée ville deFrâce. A quoy le Roy relpôd l’aris^ viét qu’il n’auoit occafîdh aucun e de craindre ce peuple. Qu’il n’olèroit rien attenter contre Ibn vouloir. Et quant au relie, il auoit fi bien pourueu pour le tenir en bri^e : qu’il n’en denoit craindre aucun remument. Et de fait il auoif ellroitcment commandé par lettres Sc melTages à Marcel Preuoll des Marchans qu’il fill en forte qu’il n’auint aucun fcandale à Paris pour la prelènce de f Amiral : autrement qu’il lui en fçauroit bi^ faire rendre compte. A ces mefines • fins la Roine Mere amp;nbsp;fon Excellence lui auoient auffi elcrit.Si bien qu’il y auoit yandc apparence que tons fy den Jïènt porter paifiblement. Et pour y mieux obuier,le Royamp; la plus part des Seigneurs dé France y vindrêt pour folennilèr ce Royal Mariage. Et outre ce pource que le Roy elloit refolu de le paracheuer encor que le Pape ne lui enuoyall dilpenle: il auoit mâdé grand nombre deNoblçlïè pour y affiller.LaI^oin^deNauarre,les Princesamp;antres en anoiêt auffi amené beaucoup de leurs partilâns,amp;en venoit tous les jours: fi bien que tous treuuoiét ellrange la longueuramp; lente parelfè(comme ils difoient)de fAmiral : vers lequel le Roy auoit cxprelfoment enuoyé Cauagnepour îalïèurer du tout:amp; le haller de venir. Sur|[noy Briqne-maut voiant qu’il ne fauancoitcour ^ela:lui refont bien au long au nom duRoy pour lui per-fnader de plus en plus a fo dili^STEn fin il viTl^^aris, où il fut receu comme au parauant.

Auquel le Roy communiqua foudain la refolution qu’il auoit pris tant fur le fait du mariage, que pour fentreprifo de Flandres: montrant de craindre bien fort que la longueur qu’on y te-noitify prejudiciaft en quelque chofe. AquoyîAmiral joyeux de le voir fi deliberéipour defeharger par ce moyen tout fonRoyaume de tant de malheurs qui lemenaçoient fi les guer res ciuilles enflent continué : lui en parla aflèz généralement. Mais en fia le Roy lui auoir dit qu’il en vouloir auoirfon confeil,notamment for les moiens qu’il falloir tenir à la foure conduite de tels deflèins: amp;nbsp;qu’elle fin le toutpourroit reüffir : auec les cômoditez amp;nbsp;incommo-direz qui en pourroient venir d’vne part amp;nbsp;d’autre: Q^el^es jours de delay paflez qu’il a-uoiteudcfàMajeflé pour y mieux auifer, parla ainfi: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Harennû«

Sire, encor que la contrariété des humeurs Françoifès, amp;nbsp;les longue^ recheutes de cefte vieille maladie caufoc par le différend de Religion : ne peuuoient faire luger de voflre Eftat coiisni A* que la ruine d’icelluy : ou que du moins il deuft laifler partie de fos membres amp;nbsp;de fo force: nn'il de pieu neantmoins comme le foui Médecin qui en celle maladie dcfofpcrée luy pouuoit don- ter*

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

auRoy rcmcdc: fait tant.dc graces à voftre Majefté de le voir guary: remis amp;nbsp;refaid fus pied. Rc-Charlcs la ffg de le preiêruer d’vne recheute: le maintenir par tous les moyens en (ante loifibks 8c: pof ks p^Fsb» ^itgt;les. A cecy n’y a rien plus propre qu’vn exercice prins à temps qui conlômme les mauuais contiel’Er- humeurs qui les pourroient caufèr amp;nbsp;confirmer ce qui entretient la fânte. C‘eft d’entrepran-fint deÙeC* guerre dehors pour entrcjpnir la paix dedâs.Et comme tous bons politicques ont de charger le tout temps ^it mettre vn énemi en tefte a vn peuple aguerri de peur qu’il ne le deuiene a lôy de°Gucrres nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Chacun Içait comme le François malaifement, qui a goufté les armes les peut laifïèr

«iuilcs. amp;nbsp;comme fôuuât degayeté de cœur par faute d’ennemi,il querelle ion compagnon amp;nbsp;amy mefincs. L’Italien, l’Allemant, le SuilÊ:, la paix faite retourne à fon mefticr,lc François deipri

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qucs vues.Pour conclure que fi les torts receus qui rendent la guerre jufte Ce lailTent en arrie' re ou fc dilatent plus long temps, voftre aôtion paflerævoftre droit deuiendra tort amp;nbsp;voftre caufe legitime lemblera pretexte amp;: le point à îapetit cautionné dont foccafion qui fe tnonftre , vous ne la pourrés laiflèr làns y laiflèr de voftre honneur:vous ne la pouuez dilaier (ans perdre le proffit de la pourfuite. Et fi on me dit qu’il faut plus auo^r d'efgard au proffit general 'de la Chreftientéqu’au voftrepropre, veu qu’ileftau joutd’hui empelché contre le Jure : c’eft encores vn desvieils coups d’eferime de fes Anceftrcszqui contre tous le lont parez de là guerre des infidelles vfans fous ce beau manteau de plus d’infidcllité enuers les fidelles que le Turc enuers ceux qu’il tient pour infidelleSjSil eft ft zélateur, qu’il commence a reftablir les Princes en tout ce qu’il leur retient,amp; vfurpe reftabliftànt voftre Majefté en fes Paârimcgncs: vn Roy de Nauarre en fon Royaume, autrement d’autant eft il plus à hair que le Turc. Qtfe plus eft haiflàble le chien qui mange l’autre, que le Loup meftnes. le laifle qti’oncques'îoh n’oit parler que par proces qu’ait ma partielt;ontre qui ce foit je fois teftu 'de différer niôftia-dion amp;nbsp;pourfuitte. Mais qu’eft ilbCfoinores dé dilputer-ficllefe doi't'faircî'Confiderônspln-toft comme elle fe doit conduire amp;nbsp;enitetenir.Vous lauéz ja commencée Sire, amp;nbsp;quel^ÿ mine qu’il face autant vous en fçait il de gré que lî vous auiez mis armées en Campagne fous vos Enfeignes, amp;nbsp;y enfliez efté en propre perfonne » Qinnd il voit que voftre Majefté à receu,fauorifé,honnoré, amp;nbsp;gratiffié le Comte Ludouic de Nauffeau en là Court amp;nbsp;autres Seigneurs amp;nbsp;gctilshomes qu’il riêt pour rebelles,quad il feait que voftre Majefté à cômunic-qué aucc le Seigneur de Genlis rcuenu de Mons,en clperâce de retournerSc mener des forces amp;nbsp;chofes encores qui palfent plus outre,que peut il autre chofe penfer linon que voftre Majefté luy voudroit nuire:mais qu’elle fait couuertcment ce qu’ouuertement n’oferoit? L’Elpa-gnol ( Sire ) n’en penfe pas moinszautant vous eft il ennemy pour luy auoir monftré voftre ef pée que pour îenauoir battu. Autaftt pour auoirdefeouuert des lignes de mauuailè volonté que pour en auoir produids les effeds:en temps amp;nbsp;lieu ils le vous garde.Mais voftre Majefté fe doit fouuenir que le premier coup en vaut deux. La guerre n’eft point jufte feulement, mais necelfeireli l’onze veut en auenirvne très perilleufe:amp; vous declarant vous ne faides point vn ennemy mais combattez celluyqui eft desja faid. Mais poujee que maint bon proces fe pert quand la partie eft plus forte quÄe droit; amp;nbsp;que le moyen de pourlûiure def-faut, je veux maintenant monftrer que la pourfuitte vous eft tres fàcille : amp;nbsp;ce tant pour îaugmentation de voftre force depuis la paix faide aue^ques luy que diminution de la lien-ne. La Guerre ( Sire ) ce fait plus par fer que par or,plus par hommes que par arg^t.La force des hommes conlifte en ce qui eft dedans le pays lotis nous:amp; dehors fous noz alliez, amp;nbsp;en toutes les deux vous le paflèz. Dedans vos pays au lieu que jadis le peuple fuioit les Armes,!! les fuit au lieu qu’il fermilfoit: il ^ute au fon du tambo’ur.L’elpée du Gentil-homme eft aguifee du Bourgeois d’efrouilléé le foc du Rboi^reur forgé en coufteau. Autant que voftre Majefté a de Bourgades autant de Garnifonsamp; pepinieres de Soldats, amp;nbsp;non Bifoings mais trelâguerris aiant plus veu de fîcges, routes,elcarmouches, furprinfes en vn an des guerres ciuilles,qu’en dix: julques là que qui obeiflbit en vos guerres commande ain^eftrangcrs;

amp; qui cftoit Capitaine, a tiltrei^e C^lonnel.Etfi fon me did que ce n’eft rien d’auoir des Soldats qui ne les haobeiflàns,8^l!?lcs làdiôslloïTïlu tout amorties y mettet la defobeilïàn-cc.Ie relpôs qu’être les homes particuliers amp;nbsp;lîmples foldats n’y a point de fadiô:que fil en y a reftét entre les Chefs,amp; les oublierôt à voftre parolc:voire melines à lédroit de l’ênemi où îvn mettra le bout du pied,fautre tafehera à mettre le talion corne fon à veu à la prinfe du Haute , lors voftre Majefté verra qu’elle auantage a celluy qui fe fert des liens fur celuy qui fe fort d’eftrangers. Le fujet fert amp;nbsp;obéit comme fils,feftranger comme feruiteur,leferf pour fe vie amp;nbsp;pour fon honneur auec expedation de fes feruices eftant à la veuë de fon Maiftre 8c Prince pour fe voir de luy recompenfer ou chaftier.L’eftranger,fert feulement pour acquérir des biens:fil ne vous coufte rien,il n’obeit qu’à demi,amp; ores t^i’ilfoit de voftre folide on n’en peut jouir qu’aux couft amp;nbsp;confentement des parties d'or attire amp;nbsp;le fer le repouffe, for fatte-reScla pceur de mort fen retire, amp;nbsp;comme chacun laiflè les biens pour l^vie feuucr: pour ne fe hazarder, feftranger laiflè la vie pour le butin qui feulfinuite a combattre. le laiflè que

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L'HISTOIRE DE FRANCE.

forces cftrangeres font tousjours fupportees en vn Royaume,amp; que le degaft d’vn pais en cft trop plus grand, amp;nbsp;tant que le Cytoien efpargne le läng de fon Concitoien, feftrangcr elpar-gne le fang de fon ennemi plus que celle du Paylân:quoy qu’ami confédéré il foit. Dont je laiffe a penler à cclluy qui a veu la France non aguerrie quand la NoblelTe fit tefte à fltalicn, E{pagnol,Allcmant, Angloisamp; lesReitresliez enfomble:cc quelle feroit aujourd’hui que toute quallité de gens tout aagé,5i a peine que je ne dis tout foxe, eft accouftumé amp;nbsp;expérimenté aux armes. Or les Eftats du Roy d’E^agne ne font pas pour le jourd’hui ainfi: car ou tre que fElpagnc n’eft pas fi peuplée comme la France : les Gentilshommes de toute ancié-neté marchent folon le contrat qu’ils ont aucc le Roy:n’eftans tenus que deffendre le pais colore qi^i faflàilliroit amp;nbsp;ne paflent trop volontiers les monts Pirenées : comme ainfi foit que voftre NoblefTe va cercher la guerre là où elle cft feu ftee en la mer glacialle où en la Zone tor .ridc.Au plus grand Camp que tEmpereur ait jamais fai(ft,nc fe trouuercnt oneques plus de fop;.mille hommes de pied Efpagnols enfemble, amp;nbsp;quelque fopt ou huit ces cheuaux legers. S’il feu tire de nouueaux fe foront Bifoings tels que celtx, qu’à ce grand befoing le Duc de Mgdinaceli a amenezdemi defaiéls de la mer en Flaifdres. Cependant il faut que ÎEfpagnc fburni.ftc à tout, car eftant la couftume de lElpagnol de réduire les pais en Prouinces, amp;nbsp;pour la dcffiance,amp;; befoin qu’il en a, amp;nbsp;tenir par tout Citadelles Garnifons contre fos fu jets il faut qu’il en enuoic és Royaumes de Naples,de Cicille amp;nbsp;Naiiarre,Barbarie amp;nbsp;pais bas,amp; a Millâ il en faut maintenant vn bon nombre contre le Turc amp;nbsp;tous les ans pour les Yndes dont elles demeurent en tout bien dépeuplée. Les Royaumes de Naples amp;nbsp;Cicille amp;nbsp;l’Eftat de Millan ont affaire a fournir îarméc contre le Turc amp;nbsp;Cicille pour eftrc pres de Naples a befoin de grandes Garnifons comme plufieurs autres lieux,amp; fi fon me dit que pour la vidoire de fan paffé il n’y ait que craindre de ce cofté là, vn peut coup deffobé n’a pas mis vn fi fort ennemi en terre qu’il ne fo puiffe promptement releuer, il nous ap|)refte la mort cependant que nous triomphons delà ficnne, oneque ne fo vit grand Empire qui n’ait vengé la perte au premier jour, pour maintenir fon peuple en fobeiftànce craintiue,amp; l’ennemi en peur amp;nbsp;outre ce que en la guerre commencée pour vn foldat ou Capitaine qu’il a perdu,les (Srtftiens en ont perdu deux, rifle de Cypreconquifolâns efooir de la luy arracher, fuffit bien pour paier les frais des Galleres amp;nbsp;in/îrumens denauigage qu’iJlaperdus : joindque quand il fovoudroitre-pofor, la Ligue contraindroit le Roy d’Elpagne de pourfuiure la vidoire apres auoir vaincu, d’vfor de lavidoire. Du bas pais t^e jadis nous a donné plus de trauaux que toute l’Elpa-gne il peut attendre plus de domaige que de proffit. Car outre ce qu’il a perdu le coeur, amp;nbsp;du peuple amp;nbsp;^e la Noblefle qui cft en bon François plus qu’à demi auoir perdu le pais, vne bonne partie des Gentilshommes eft exécutées ou banie les ordonnances qui môtent à 5.mil chenaux ou fix cents lances à cinfl cheuaux pour lance %us la charge de quatorze Capitaines: n’en fourniroient pas mil aujourd’hui: car pfiir n’auoir efté paiez des trois années entières la plufpart font fans cheuaux amp;nbsp;armes amp;nbsp;le pays mal fourni de cheuaux faids. Bref plufieurs pour fuir la fodition font allez paflèr leur temps en diners lieux,comme ez Courts de l’Em-perenr,amp; dJtalic.D’Infantcrie il n’en foauroit trop auoir:car outre ce qu’il a vinthuit places où ibuent garnifons ordinaires fur les confins de voftre Maj^é,il a tant de bonnes villes,dÔt il craint la reuolte qu’il ne les peut pas nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à demi. iJfÂ^ndes, j’ofo dire fans crainte d’y

paflèr mefurc qu’elles fôt la foiblelfo d’icclluy:Car eftât que qui acquiert pays,amp; non force il fornine d’autant que ce pays acquis ne luy donne point d’honneur, ains faut que l’Efpagnc fen depenplepour l’en peupler, tellement qu’il luy en anient comme ceux qui acquièrent par quelque faneur, vn honneur qui requiert delpence amp;nbsp;ne donne point moicn d’en faire. Q^apres maint calçnl de l’aubert font contrains de faire banqueroutte: Si l’on me dit qu’il eft armé par mer,amp;; que voftre Majefté ne reft,amp; que les Gaulles en font demi enuironnées: je f accorde, mais il ne nous peut nuire fur la cofte de la grand mer:car il n’y a que Galleres fur la mer de leuant,la cofte detanguedo eft forte aflez,celle de Prouencebien que non for-tiffiée {ftr tout bien cft elle fortiffiable à peu de frais:fil met pied a terrrc,le pays eft par nature amp;nbsp;par exercice agueriy pour les r’embarrer comme il feft veu à Marfeille ou Charles le cinquième fo heurta deux foisenbam puis courant nos coftesilfe deflied’aucc les Vénitiens auec Icfquels il eft ligue contre le Turc que luy eft befoigne fur les bras ) Qui fempefehera aflèz, voila quant aux forces intérieures cft il affoybly amp;nbsp;vous grandement renforcé. Venons mainte-

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maintenant à celles de dehors qui confiftent en ce qu’on peut efperer des alliezamp; confederez Il faut ici côfidercr que depuis que la France démembrée par partage,feft raflemblée fous vn Prince:jamaisffifpagnelêulequoy qu’elle aie efté reünie de melrne: ne la oie attaquer.Mais * ce qu’en auons eu de dômage a elle par les forces d’Allemagne haute amp;nbsp;balïè:ou d‘ Italie reünies toutes ou parties d’icelles fous l’Empereur Charles amp;nbsp;Ig Roy Philipe fon fils,auec l’alliance des Anglois qui ne nuifoiet gueres moins Si fouuët auec îautorité du Pape.Tellemét q tout calculé,onques neperdifines bataille ou lEIpagnol Et le quart de l’armée ennemie.Si par force Aftuce de il ne vainquoit:moins par fon aftuce qui ce peut comprendre en vn mot,de ne dire jamais ce Efpagnol. qu’il fait:Sc ne faire jamais ce qu’il dit. Ains pluftoft nous à tourmété par faftuce des malcon-tans amp;fubornez qui fo retiroient vers luy,que par force amp;nbsp;fineflè fubtille qui fuft e»luy.X)res nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

ne fommes nous plus ainfi.L’Anglois requis,jadis elpoufoit la querelle de tous nos voifins c5 tre nous à telle q uellc deffence. Mais la Royne Elilâbeth vous eft Confédérée Si fon ennemie comme la premiere oflfencée. loint que pour fenuie qu’elle a de Zelande pour les Anglois nouuellement defeendus àFlAin^, Si pour les hoftilirez palïees entr’-eux:elle y pourra aifément condefeendre. Elcofle ne nâus doit pas nuire pour la trelàncienne Ligue quWl^ a auec noftre natiÔ. Et ne le voudroit pour la haine de linquilition d’EIpagne.Et ne pourroit, Veu là foibleflc ordinaire pour les fadiôs du Roy de la Royne amp;nbsp;des Hameltous brigâs le gou uernement eftranger qui fentre-trauaillent allez eux melmes. L’Allemagne qui le temps paf le nous battoitaious prefte aujourd’huy la main Si nous prefonte vneLigue qui ofte d’vn coL té les forces de l’EIpagnol amp;nbsp;de lautre double lesnoftres. L’Empereur quieft Chefde ceft Empire ôc poureftre beaupere de tous deux, fo pourra en ceft endroit monftrer neutral.Et fil fo formalife pour le Roy d’EIpagncou pource qu’il eft fon beau filz, beaupere amp;nbsp;Coufin gcrmain:ou par la fucceflion dont par le nailïànce de .D. Ferdinand il eft joint:fo fora auec peu d’effeéf aiant le Turc voifîn en Hoi1grie,qui durant les trefues par fos continuelles courfos luy fait peur Si apres la fin d’icelles qui n’eft trop loin luy fera la guerre tout à bô efoiét.Lcs Eccle fiaftiques,partiepour lapoureté neluypeuuent donner aucun focours : partie pour la haine qu’ils ont à l’EIpagnolEt ceux qui ont plus depouuoir Si de vouloir pour eftre nos voifins Si limitrofes de peur d’eftre comme entre deux forefts enforré entre voftr^Majeftéamp;lcsPro-teftansm’oforontfesbranler.Et encores queqfR à de fargentfomble enpouuoir tirer des hom-mes:fi eft ce que ou peu ou tard en tireroiêt les Elpagnols,fi les Princes Proteftans les vouloi-ent empefoher de tout leur pouuoir Si autorité: laquelle ils emploieront tres-volontiers à la • ruine du Roy d’Elpagne leur capital ennemi fils fo voient côjoints auec voftre I^ajefté. Les Grifonsamp;les Suilfos des fopt cantons font tousjours à voftre deuotion. Et les autres qu’ils prifont plus que tous autres en guerre:ne veullent,côme ils parlent,védre leur lang: lequel ils donneront librement en celle occafion dont deppend en partie le repos de leur Eftat. En Italie le Pape eft ligué auec l’EIpagnol: mais eftans^u jgjurd’huy fos canons pour la plus part en-clouëzamp;fes forces engagées en la guerre du Turc qui eftvnennemy contre qui le plus grand de toute la Chreftienté auro’it bien affaire: de fos deux mains il ne vous fçauroiten-quoy nuire . l’ajouftcray que lOIfice du Pape fomble eftre plus toll de fo lÿetrre entre deux combattans que fo ranger auec l^vn d’eu^: fi_au grand dommage de la Chreftienté cha cunnevoioitle contraire.Les quot;^fiïfiens pounfesifelmcsempefohemensne nous peuuent rien faire.Et joint la Ligue qu’ils ont auec voftre Majefté:fe moftreront neutres.Et afin qu’ils ne fo glorifient point de la touche qu’ils donnèrent îan paffe au Turc: outre mefme que leur Seigneurie eft en tel Eftat pour celle Ligue que viétorieufo ou vainque elle Fabaiffe tous les ans d’vn quart: ils viuent Si fc maintiennent par le trafic qui eft en Lcuant ou Ponent ou en AlIemagnc.Du Leuat pour caufo de la guerre ils n’apportent rien.Et pourtant n’ont que por ter en Ponent tellement que d’vne melme barrière leurs deux portes font fermées. Ainfi la guerre defire grans fraiz: les fraiz fo font par le traffique Si la guerre fempefohant n’y à moien de la maintenir longuement. Maintenant .D. leand’Auftricïle, ou pour le foupçon qu’il a de voftre Majefté:ou pour felperance de quelque bon fuccez en Barbarie, ne veut aller en le-uant: en ce cas il rompt la Ligne que le Roy d’Elpagne a auec les Vénitiens. Dont fera bien aifè à faire la paix auec lefdits Venitiés fi mattés qu’ils ne peuuét à la lôgue attâdre de la guerre que la ruine de leur Eftat amp;nbsp;du particulier. Et faire tomber tout forage fur les terres de fEIpagnol.Tous les Potentats d’Italiepour vne mutuelle haine ou enuie: viuent en perpetucl-

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le

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le deffiaiice: contribuent fi peu qu’ils ont de trop,contre leTurc.Et encores qu’aucuns ibietlt comme tributaires au Roy d’Efpagne; ou pour mieux dire à lès gages: le ne fçay fils le défirent voir fi grand. Et ores qu’ainfi fuit, les Italiens ne fentrebattent que volontiers à qui premier paflèra les Alpes. Le Duc de Sauoye eft par le traité de la paix amp;nbsp;par la nature de fon E-Ilat : enfermé de tous coi'lcz neutre: amp;nbsp;quand il voudroit eftre de la partie : iêroit plus enclin à votre Majefté qu’au Roy d’Efpagne: partie pour îalliancc,amp; partie pour la Duché de Milan qui eft trop fort amp;nbsp;trop pres de lui. Refte a voir les moiens neceflàires à la conduite de cette guerre. Les vns eftiment les deniers nerfs d’vne Armée. Les autres y preferent les hommes: Comme que ce foit, fvn amp;nbsp;l’autre vous eft à main amp;nbsp;à plaifir. Vofttc Royaume fourmille de genbqui •€ demandent que, ou eft-ce? Et ne fut oneques la France tant chargée d’hommes, loit pour la Caualerie, foit pour îlnfanterie: l’vne Ô4 îautre mal difeiplinée. Mais puis que nos troubles y ont amené le defordre: auec le nom, fujctamp; occafion de la guerre, fo change-aifomcnt la formeamp;conduitte d’icelle. Mefmement lors lt;^ie le foldat fo retreuuant loin de retraite amp;nbsp;faucur en païs cftranger : verra finfolcncc de fon naturel arreftée par la rigueur d’vne ^utition autonfée de votre Majefté :pourueu auflî^u’il foit bien payé amp;nbsp;fàtifFait en la reco-noiflànce de fon deuoir.Or la paie ne vous peut manquer pour la liberalle deuotion que tous vos fujets vous rendront: fi vous les defehargez de nos mutineries demi cnuieillies és entrailles de la France. Tous y contribueront plus largemcnt,amp; auec plus de gayeté de cœur qu’on ne Içauroit croire. loiiit les moiens que vous aucz desja prefts. D’ailleurs, bonne troupe de Nobleftc autres inefinement de noftre Religion, pafleront partie du temps à leurs propres fraiz. Et qui eft bien a confiderer : veu l’offre de plufieurs eftrangers, on pourra faire la guerre en te! pays dont les naturels fourniront la plus part des moiens à voftre Armée : félon les ouuertures qu’on vous en a desja fait. Dautre part llnfonterie ne vous montera gueres plus à payer que d’ordinaire.Tant parce qu’en temps de paix il v(?us en faut vn grand nombrcEt re-duifânt la guerre comme il faudra au païs de fennemi : la guerre mefîne fournira le refte amp;nbsp;payera à demi les foldats. le laiffc que les Ecclefiaftiques ne voudroient pas eftre moins liberaux contre leftrangcr,qu’ és guerres ciuilles.Non moins volontaires enuers voftre Majefté qu’enuers vos pred^ceftéurs qui au befoin aucunesfois ont prins la moitié, voire prcfque tous . leurs reuen us amp;nbsp;le fond mefîne. le ne toucheray point aux Anates amp;nbsp;autres droits fuffifans de payer ce qui fera extraordinaire de cette Guerre. Si Ion me dit que le Roy d’Efpagne ait moyen d’emprunter la Bource d’Anuer^qui eft tout fon principal fondement : elle ne lui aidera pas bcaucqÿp. Car par les ports de mer que tiennent les Gueux : la trafficque eft nulle,amp; par confequent la Bource mal garnie. Les Marclians ont tant prefté qu’ils en font las:amp;fi peu qui leur en refte pour la haine qu’ils portent à fa façon dg Gouuerner : il n’eft gueres à fon commandement: amp;nbsp;la ville d’Anuerseft tellement endettée, qu’elle ne facqukeroit point pour deux millions d’or : tant qu’il faut qu’elU: enfprunte à é. 8. amp;nbsp;12. pour cent. Les Geneuois depuis la pnnfé de Final qui leur importe de 6^0000.liures tous les ans de perte : ne font plus fi affedionnez à lui. D’ailleurs ne peut il efperer. Et partant eftant voftre Majefté plus forte que lui en ^ns de guerre amp;nbsp;égalle en finance : n’y a doute que la guerre ne vous foit facile à entretenir.Or nous pouuons donc jufteméj^cileme^t^j^ la guerre à fEfpagnob.mais ou? Premièrement ne la faut faire qu’en vnlieu: car pour auoir embraffé la guerre en plufieurs lieux tout en vn temps : nous auons ruines touté nos entreprinfés. Il n’y a meilleur qu’à la Romaine ou Turqyefque, mettre toutes fés forces d’vn cofté : de peur que mangeans trop ne digérions mal,amp; nefoions contrains de reuomir. Et ce lieu ne doit point eftre ÎEfpagnc : car c’eftvnpaïs montagneux, aiiantageux pour le tenant :amp; où la Nobleflé eft forcée de fé défendre, qui autrement ne bougera du pays. Pour fItalie, il faut palier les Alpes : amp;nbsp;chacun fçait que quoy que le pays ait efté engraiflé de noftre fâng amp;nbsp;honneur : jamais les Lis n’y ont peu bien florir. Il faut (Sire) entreprandre for le bas païs, où le peuple vous appelle : où foc-cafion vous inuite : où la diuifÂn vous ouurc les portes de villes, amp;nbsp;vous fait breche raifon-nable pour donner fafïàut à tout le païs. luftement irez vous fur les juftes pretentions qu’a-uezfurFlandrcs,Arjpisamp;Henaut,aufquelsla féulc auerfité a fait renoncera vos predcccf feurs:amp; en viendrez facilement à bout ayant fennemi loin amp;diftrait: amp;nbsp;vos forces ôc de vos alliez tout à fentour. Pour ce faire votre Majefté pourra traitter accord auec le Prince d’0-nnge qui tant par vne bonne amp;nbsp;forte Armée qu’il a au païs : que par Icscœurs du peuple enclin«

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clins à luy,corne liberateur:vous y pourra beaucoup fcruir.Et fans cloute ne demadera pas mieux,côfideré qu’ores qu’il profpere à Ion gré dedâs le pays jniques à le mettre entre lès mains' il ne fe peut maintenir que par vne alliance amp;nbsp;faueur. Et apres faire la guerre comme amy du « pays amp;nbsp;ennemi des ennemys du pays.Vangeur de la tirânie amp;nbsp;reftituteur de la libertc.Car pour bien côquerir faut comencer parlacoquefte des cœurs Si le relie viêt apres tout à lôn aile. Et pource qu’il lèra belbin entretenir comme és premieres guerres de.Piedmont, vne Icure difeipline: Et par conlèquent bien paierie lôldat, afin qu’ellant payé il ne pille : Et fil pille n’ait dequoy fe plaindre d’ellre puny: Mettre vne bonne amp;nbsp;fulfizante armée tout à vn coup, pour faire grolfe g uerre Se courte. Et non de petis camps comme jadis car fi elle dure, la traf^ fique faut,le païs le ruine, le peuple fattiedit fe rend prompt à le reuolter. AfiaiWr le «œur • du pays, amp;nbsp;non frontières qui elt la vieille eferime, dont les coups ne portent que fur les bras ôc fur les jambes. Car ainfi couppez vous la racine des nerfz, delquels deppend tout le mou-uement.Etn’y aura danger qu’elles couppent les viures, car vous lêntantfuffilâmmentfort pour les deliurer: elles ne le voudront le faire. Et ores qu’elles le voudroientne pourront partie pour ellre petites places capables de peu de gens, amp;nbsp;partie pour la mer qui vous ciÂlg-nera afièz, laquelle vous lèra ouuerte par tout. Delfier le Chef du pals en battle, par le fiege de quelque ville Capitalle, riche amp;nbsp;foible comme Bruges. Et fil fuit le choc il ne fuit la perte car le prenant d’alTaut ou par compofition, vous y gangneres beaucoup d’autre amp;ily pert toute la fienne. Et fil le veut hazarder il hazarde toutfuccezamp; le joue en vn coup de dez. Apres îauoirprinle pour inuiter lesautres:fi c’ell par accord, rendre lahberté; rellitucrles immunitez-.augmenter tes priuilleges:amp; diminuer les exaólions. Si c’ell par alfaiit, monllrer exemple de rigueur en la perlbnne non du peuple mais de quelques Chefz hays du peuple mefme. Ne faheurter point en vne petite place forte ou le gain ell petit amp;nbsp;la perte grande, quand ne feroit que du temps. Mais en lieu dont la furprinlè acquiert réputation par tout les pays. Ce faifant les murailles tomberont en vollre main d’elles melmes: amp;nbsp;les portes fouuri-ront fans y mettre la Çlefz. L’aiant acquis, vollre Majellé le pourra facillement garder: non , par gamilôns ny citadelles, aiant fennemy fi loing: mais comme vray Prince par les ralèr plus toll amp;nbsp;les mettre és mains des villes.Et ainfi lè^ôt les murailles gardées parles hommes qu’au-ncs premièrement acquis par vollre libéralité amp;nbsp;débonnaireté: amp;nbsp;non les hommes alïèruis amp;nbsp;captifs par rampars de murailles bailies pour les emprilônner. Or à plaider ce proces, les défi pens ne palferont point le principal. Car fil y à de f hongeur, vollre Majellé y aura du proffit nbsp;nbsp;*

en quoy vous mettrez voftre ennemi fort loin. Et luy qllerez le moien de regarder fiir vollre Court. Vous euiterez la defpence de gamilbns: aiant pour frontière ou lifierele Brabant. Ou fi lesBrabançons vous ellizent: laMeuztbien remparée ou remparable de tous collez: amp;nbsp;leuts priuilleges veullent qu’au cas qu’aucuns d'icei^lôit rompu ils Ibient ablôus du lèrment pre-llé à leur Prince amp;nbsp;en liberté de fe donner à qunts veulent. Et plus commode de Princes ne peuuent auoir qu’vn Roy dePrançepourla railôn qu’il n’elloresde dilcourir. Enlômme vous acquérez vn païs auquel n’auez prouince qui le puilTe comparer en grandeur, beauté, richelïès, peuples villes amp;nbsp;commoditez tant de mer que de terre amp;nbsp;dont lâns fouiler perlônne vous pourrez chacun an tirer vi^||jj]»on d’of^^ii^ement vous redoutera fi puilïànt voyfin. L’Anglois vous rclpeélera, ne fe pouuant commodément palïèr du commerce auec le pays bas. Autant en fera le Danois amp;nbsp;le Suede. Vollre peuple fen enrichira pareillement. L’Elpa-gnol comme en ellant loin de terre lâns elperance d’y reuenir amp;nbsp;forclos de mer y aura perdu le plus beau.Et vous (Sire ) qui aures auec Ihonneur immortel receu le proffit incroiable de telle viéloire:lèrez àtauenirfi crainél de vos contraires: tant chéri amp;nbsp;honoré de vos amis amp;nbsp;alliez que vollre bon heur vous tracera alTez toll le chemin pour ellre le plus grand Monarque de la Crellienté. Ce que le Roy prenoit de fi bonne part qu’on leull jugé jouyr desja du moins en expeélatiue de tout ce qui luy elloit propole. Et fi alfeélionnoit tellement qu’vn jour de delay lui lèmbloit dix ans entiers:jufques là qu’il ne le plaignoit que des tépoylèmens d’aucuns. Surquoy lAmiral lè conformant à lès hemeurs : pour luy complaire dauantage; Delays st falfeuroit outre ce que lâns doute en matière de guerre les delays Scnamiles lônt fort dange ^emponfe-renies: amp;nbsp;outre les incommoditez dont nous auons parle ailleurs, il dilôit qu on deuoit bien craindre que les intelligences ne lèperdilïènt par telles longueurs, amp;nbsp;que les perlônnes pra-ticquées ne manqualïènt de cœur au belbin: ou fulîènt gangnez par fennemy ou changealfét

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’auis

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L. HISTOIRE DE FRANCE.

’ d’auis penfant pour lès longueurs que les moiens ne fuflcnt fi prefts ne fi beaux qu’on leur a fait entendre. Pour ces raiîons on pourroit perdre des occafions belles amp;nbsp;fortauantagculês à • faire choies de grande importances pour tout le Royaume. Surce comme là Mafefté luy euft dit que ce n’eftoit alïèz de conceuoir choies hautaines: qu’il faut élire bien allé lire de lès moiens pour y ateindre: luy demand) quels hommes il y voudroit emploier.A ce l’Amiral falïèu-re de trois ipil Gentilshommes. Et comme le Roy luy euft aulfi nommé quelques vns des Catholiques qu’il deliberoit emploier: il demande les noms des principaux de ceux que l’Amiral luy auoit nommé pour les conoiftre mieux :amp;lc pria d’en faire ync lifte pour la luy don-ner.Ce qu’il fitipuis luy dit qu’il dreftàft les compagnies amp;nbsp;dônaft les commilfions à tels qu’-• il auifèroiétant de pied que de chenal: commande à lès Threlbriers luy deliurer l’argent qui • lui faudra emploier làns toutesfois l’aftreindre à y mettre la caulè de la deliurance des deniers: amp;nbsp;qu’vn mandement ligné du Roy à la defeharge du Threforier y liilfilôit. Puis elcriuit à Monducet Ibn Agét vers leDuc d’Alue qu’il draft deprilôn ôcfauorifift le plus qu’il pourroit en fon nom tous ceux qui de la desfaite de Içnlis lè treuueroient és mains des Elpagnols. Ce fit en partie. Somme qu’il proteftoit vouloir faire la guerre à jeu delcouuert.

P O V K retoitner à îentreprinfe de Flandres: les Confederez y voiant le Roy fort aftèdio-né 5 ne pouuoient penlèr que le tout ne fe portail bien: occafion qu’vn chacun des Chefz fai-foit eftat d’y emploier la plus part de lès moiens, voians que tout y eftoit fi bien auancé. Apres melmement auoir feeu qu’on auoit ja partagé le pais bas:le Roy prenant pour foy ce qui eftoit outre Hollande, Zelande amp;nbsp;Frilè qui demeuroient paracortau Prince d’Orenge aulècours duquel il promettoit enuoier l’Amiral auec vue forte armée. AttanJant laquelle Strolfi amp;nbsp;le Baron de la Garde furent depelchez pour drelïèr armée de Galleres 8c vaiflèaux rons fur la colle de Bretaignc:aux fins d’empefeher que l’armée que ÎElpagnol pourroit enuoier en Flandres ne peut delcédre amp;nbsp;prej udicier aux troupes de f Amirâl.Ce fut lors que les Proteftàs co-mécerét le jeua defcouuert,ôc lè hafter pluftoft q le jour des intelligéces ne portoit:tant pour la crainte que leurs menées ne fuflènt defcouuertes amp;nbsp;deuancées par f erjf mi veu ces logueurs de Court : que pour y embarraftèr le Roy : ou du moins luy oller toutes matières 8c occafions de remilès:L’^miral auoit ja enuoié non^re de Gentilshommes 8c Capitaines au pais bas:8c les autres fur les frontières n’attendoient que le jour de l’execution 8c pluficurs d’autre Entrepiife cofté pour effeduer leur commilfion: qui auoient tous tant de chenal que de pied le rendc-fur le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vous en la Picardie à vne journée degaris. Alors leComte Ludouic,la Noue, lenlis, 8c quel-

ques autre.^artent deParis pour l’exej:ution de leurs entreprilès: auiquclles deuant que venir je fuis d’auis pour mieux vous donner le tout à entendre: de vous reprelènter ffiftat du Prince d’Orenge 8c du pays bas. Ce qui me fera reprendreja matière de plus haut.

Difeours le vous ay autresfois fait conoiftre le vrai nwtif 8c malheureux progrez des troubles de Flades affaires dtes.Vous y auez veu la prôte relblutiô Silcflnoiés qu’ôt eu à fe maintenir, ceux qui folèrent jeFiandres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deflèins du duc d’Allie 8c de Ibn armée. le vous y ay aulfi fait voir la poure ilTue

de falTeurance que le Cote d’Aiguemôt 8c lès lèmblables prenoient de leur merite, plus que de leur deuc«r:attâdans les effeéls d’vne bien contraire humeur Efpagnolle qui par vne mort bôteulè leur fit lèruir d’exéple à tousceu^juÿiôp fimpi^^jipmal félèz ne lè defiét de ceux,lc party defquels ils ont olfécé.Ie ne vous ay teu non plus combien de fois lesCôfederez Flamâs fe font armez:quel heur 8c malheur les à voulu acompagner: combien de fois ils ont pratique les diuers euenemens d’vne guerre incertaine. Somme vous feauez l’heureufe pour fuitte que l’Efpagnol fit en terre ferme fur les troupes du Prince d’Orenge, Comte Ludouic 8c autres Seigneurs, contraints en fin de quiter la Flandre pour relFugier tantoft en Allemagne, ores en France 8c maintenant ailleurs où l’elpoir d’vn gratieux recueil les pouuoit conduire. Leur dernier coup,fut l’an mil cinq cens lbixanteneuf,qne lèretreuuans en Flandres affiliez d’vne troupe de Germains qu’à pié qu’à cheual: Ils choifirent pour le plus expedient de laiflèr leur païs 8c faller joindre aux Français quiparlaueu du Prince de Condé 8clous la charge de ' lenlisjivîoruilliers 8c autres drelïoyent forme d’Armée en Picardie pour lè reallier à leurs frères qui les attendoyeiÿsen Poitou: pluftoft que de tenter derechef le hazard d’vne guerre au païs où l’Elpagnol auoit plus d’auantage qu’eux:elpcrans les affaires Françoilès reduittes à tel parti qu’ils lè fantafioiet .-retourner enféble pour plus heureufemét abatte les cornes à lElpa-gnol,triomphant de leurs defpouilles.Leur deliberation toutesfois ne pouuant reùfcirf comme il

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me il n’y a rien plus incertain que l’euenemêt du dellèin de îhomme) Au moicn de quelques differents qui furuindrent entre les Chefs Allemans: ils drelïèrent la tefte de leur armée vers Allemagne: ou paruenus plufieurs Collonelz donnèrent les noms au Duc des deux Ponts qui drefloit vne armée pour les Confederez François. le vous ay par fêmblable fait entendre * comme quand amp;nbsp;en quel lieu ces deux armées Françoifès amp;nbsp;Germaine ( non les deux Generaux qui moururent premier que fê voir en mefme arméeamp; prefque mefme mois) fê joindrent po urvenir au fîege de Poitiers amp;nbsp;la bataille de Montcontour: vn peu deuant laquelle le Prince d’Orenge laiflànt fès deux frétés enFrance fut fblicité par les Proteftans François de retourner en Allemagne praticquer nouueau fècours: veu la longue fuitte que la pefte de ces guerres de France, fèmbloit trainer à ceux qui confideroient les affaires de plus pres: ajjns e:j^ard nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

que quant elles finiroient pluftoft, fè fèroit autant de préparatif /a drefle pour les guerres de Flandres,aufquelles les Chefz amp;nbsp;principaux Capitaines François luy promelt;âoient toute af-fîftance . loint qu’ils efperoient que fi le Roy condefcendoit de bonne vogle à vne Paix fêure: luy perfuader entreprendre ou du ifioins conniuer à la conquefte de Flandres: tant pour la facilité de îentreprifè, veu les moiens qu’Üs auoient d’.vn amp;nbsp;d’autre cofté:qu’eu efgard au gigt;nd auanuge qui en viendroit à laCouronne.Mais les guerres de France eurent long traid:amp; cft moiens furent pctis,à faire brâler gens de guerre qui ne marchétqu’auec la croixSdabaniere.

Ainfi pafTafan 11570.amp; 1571.amandier auecpeu de fruit le fècours des Allemans: auec lesquels il demeura j ufques en fan 1572. qu’aiant receu moiens de France amp;nbsp;Allemagne (comme je viens de dire)il drefïà fix mille Reitres amp;nbsp;nombre de Lanfquenets auec lefquels il ehe Ucours entreprit de redefeendre au pais bas : En mefme temps que le Comte Ludouic, Amiral amp;nbsp;au-tres fbllicitoient fort le Roy à cette conquefle. L’Eftat en fut drefïe : le pais mefme diuifé qui deuoit eftre au Roy,amp; qui au Prince,cas auenant de la conquefte paifiblc. Deffein qui reuffit auffi mal que celui de Lois 11. qUf vouloir diuifèr les biens de Charles dernier Duc de Bour-gongne auec fEmpereur Maximilian : lequel refpondit plaifâmment à fès Ambafïàdcurs a-pres leur auoir fait le difeours des deux côpagnos Allemans, qui pour auoir le lôupper franc de leur hofte;lui auoKt védu la peau de lours qui gaftoit tout le pais deuant que f auoir tué:a- nbsp;nbsp;nbsp;•

uifôns (dit-il)premièrement a gagner vne bataille fur lui amp;nbsp;conquérir fôn pais paifible:puis nous le parugerons en fèureté amp;nbsp;à loifir. /I^ant touteffe e Roy Charles prefté foreille amp;nbsp;confènti à toutes les ouuerturcs des Confederez : fèmbloit ne treuuer rien plus beau ni plus auantageux à la fieur de Lys .De fait il fournit argent à la praticque, aux intelligences amp;nbsp;à la nbsp;nbsp;•

conduite des troupes : il permit leuer hommes en Ion Exjyaume: Et à f Amiral amp;autres Chefs d’y aller. Commanda aux Gouuerneurs des Frontières fauorifèr en tout ce qu’ils pourroient îentreprife du Comte Ludouic. Si bien qu’aprochant le jour prefix à f execution de plufieurs fècrettes praticques dreflees par le Comte Ludouic amp;nbsp;autres fiir maintes places du païs: amp;nbsp;a-uoir fait fes préparatifs comme il peut : prit cAiigé du Roy afïèz lècrettement amp;nbsp;auec peu de gens entre au pais pout furprendre Mons,capitale ^e Haynaud,amp; Valencienes : faftèurat que fur h Flan* les autres Chefs feroient leur deuo’ir fur le refte des places efquelles ils auoient entretenu juf dre amp;nbsp;nuques là leur intelligences. Faifanteftat qu’aiant toutes cesplaccsàdeiiotion:^lpourroiten fujcts àu peu de temps dreffer forme d’TVméc^au moi^ des François qui marcheroient a fon fècours: RoyCatho. amp;dc plufieurs fuitifs Flamensî^allons: LeRJSWs crainte de fEfpagnol ne viuoientqu’au plus obfcur des bois amp;nbsp;Forefts de ce païs : occafion qu’ils en ont efté fiirnomméz Bouguilli-ons. Auec ce joints à f Armée que fôn frere auoit: il faifôit eftat d’eftre le plus fort à la campa-gne. Et en fin fEfpagnol chaffé du païs,amp; chacun remis en fâ naturelle liberté:fafreuroit d’aï- derci pour fement effeéiuer la promeftè faite au Roy de France. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Flandre.

Or pour mieux vous foire voir les moiens defquels ils fè font fèruis tant pour leuer homes amp;nbsp;argent : que foutenir les frais de la guerre laquelle je vous veux reprefènter:me fèmble ex- Ordre amp;nbsp;le-pedient vous faire premièrement entendre fEftat auquel le Duc d’Alue aiant chafïe le Prince d’Orenge tan mil cinq cens fbixante huit, comme je vouslt;y autreffois difeouru :policcoit aurais ba». tout le pais bas pour l’entretenir en la fujedion de fon Maiftre. Afin qu’auoir veu {füis apres ce qui eft auenu de bien ôc de mal à l’vn amp;rautrc(ce que je vous dediÿ^ay en peu de paroles) vous puiffiez mieux juger lequel des deux eft a imiter, comme celui qui afceu donner meilleur parti à fès affoires. Car c’eft fort peu que de fe contenter du plaifir qu’on prend à la Icéfu-re des hiftoircs : jeunes amp;nbsp;vieux,bons amp;nbsp;mauuais,doôles amp;nbsp;ignorans ont cela de comun par-cnfcmblc

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Mayiîr». nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

enfèmble. Mais le principal dcuoireft a rerriarquer les accidens qu’on y voit tracez pour les accommoder à Ion particulier : amp;nbsp;à l’Eftat du pais auquel vn chacun le trcuue efleué. Le Duc d’Aille voyant le Prince d’Orengeamp;fes Freres chalïèz en France, amp;nbsp;tous les ennemis du Roy hors le pais : délibéra n’aiant plus affaire de fi grandes forces, ta licencier la plus part: mclmement les Reiftresôc Lanfquenets fors quelques Regimes qu’il mit à Aniiers. Puis il diuilà le relie des troupes dcfquelles il le vouloir feruir: comme Elpagnols amp;nbsp;Vvallons és villes amp;c places de confèquencc par tout le pays bas : Iclon qu’il en preuoioit le belbin. Pour entretenir tant de Compagnées, fournir aux reparations amp;nbsp;fortifications des places,ereôlions des Citadelles appointement de pJufieurs Chefsellrangers tant de pied que decheualpour • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les ^loir ^ousjours prells amp;nbsp;alfeurez à vn belbin, amp;nbsp;fuucnir à mill’ autres expediens que la

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;guerre traine de necelfité apres elle: ne lui fufïifoit le rcuenu ordinaire du pars pour ellre fort

diminué : au moien que plus du tiers des habitans, dés le commencement des guerres amp;nbsp;peu à peu quiterentle bas païs mefinement la Flandre, Brabant,Artois amp;nbsp;Hainaut: les plus riches quartiers de tout ce qui ell venu au Roy Phillipe par fallfence de la toilbn d’or auec les tours deèÜallille. loint que le plus allèuré du reuenu ordinaire amp;nbsp;extraordinaire vient du traffic de Aarchandilc: laquelle prelque lêule entrctientamp; nourrit tous ces pays. Il treuuoit auffi les deniers trop cours que fon Maillre lui enuoioit auec les Bifoings dont il a plufieurs fois acreu fon Armée. Il fallut donc de neceffité qu’il impofâft nouuelles taxes exaélions non encores ouyesfur ceux qui auoient jufques la vefeu plus à leurs aifès,que mal contens du gouuer-nement Efpagnol. C’eft ce qui lui donna occafion d’impofèr le vinticme de tout le bien d’vn chacun puis le dixiéme amp;nbsp;autres fort extremes amp;nbsp;rigoureufesleuées,vcu les pertes du paffé amp;nbsp;la calamité en laquelle les guerres precedentes auoient réduit tout le pays.Le vintiéme fut le-ué en plufieurs endroits fans conrradiôlion qui peut autrement älterer fEflat du pays. Mais quand on entendit Icuer le dixiéme, amp;nbsp;qu’aucuns des prii#ipaux eurent confideré amp;nbsp;donné a entendre aux communes la confêquence de ces nouuelletez : le peuple qui pour les guerres le voioit priué dt la plus part des commoditez de fon traffic : y refifla fi viuement; qu’apres a-• Hoir veu le Duc d’Alue rciterer les mâdemens de fon Prince: amp;nbsp;preflei*la main plus animeu-fcment que jamais à fexeciition du tout : fo formaliza de forte contre lui amp;nbsp;fos Officiers, que fil n’cufl modéré cette rigueur,la chofo ne fo f iffi paffée fi doucement qu’elle fit.Plufieurs villes neantmoins ja irritées de ces nouuelles amp;nbsp;fi eflranges exaélions non moins que de l’infb-

• lence des foldats que le Duc enuoioit de ça de là en gamifons : Ôc des Citadelles qu’il faifoit efleuer és places de la foy defquelles il fedoutoitleplus:preflatref-volontiersrouyeamp;:lc cœur à ceux que le Prince d’Orenge amp;nbsp;Comte Ludouic, cependant,enuoioient de toutes parts,pour proffiter en fi belle occafion : amp;nbsp;faire retirer de l’obeiflànce Efpagnollele plus de places qu’ils pourroient: pour grande que feuft la diligence de l’Efpagnol à la garde de les Brcflcamp;au-furent furpri^^^x premiers traits d’vn fi notable changement.

•trés places Comme Brcfle par le Comte de la Marche dit de Lûmes lequel chafle par le Duc d’Alue a-ferendm nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autres des terres fujetes au Roy d’Efpagne,ôéfeflât retiré en Angleterre,fut con-

au Prince traint dc feixallcr pource que les Anglois difoient à la Roine qu’il empefchoit par les courlês d’orenge. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vaiflcaux faifoicnt fur mer : le traffied^ays. Er^pa^ forcé de fo jetter en mer auec le

la°Ma7che nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Nauires qu’il peut pour courrr^^àau domTOge de l’Efpagnol amp;nbsp;Portugais : fo

jetta dedans Brcfle auec peu de foldats fur le poinôl du jour:amp;leur fit faire le forment au Prince d’Orenge contre l’cfpoir du Duc d'Alue qui n’y auoit voulu enuoyer garnifon : fo fiant en leurs promeffes dc ne fo retirer jamais de la fujeélion du Roy : comme le Comte de Boffu l’a-uoit affeuré à leur requefle. Puis quelques autres places firent le femblable : comm’ en tout changement d’Eflat ceux qui font les premiers au remuement des chofos nouuelles, ne font jamais fouis: Ains fo voient ordinairement fécondez amp;nbsp;tiercez de plufieurs autres qui aiment mieux apreuuer par telle affiflance l’cntreprifo des plus hardis au hazard de leur vicamp; dc tout ce qu’ils ont de plus cher fous Ifcfpoir d’vn meilleur changement pour eux : qu’auec peu de perte amp;?en affeurance de ce qu’ils ont le plus précieux en ce monde : viure à la difcrction dc

Villes d’Ho ceux qu’ils baient cqp^me ennemis dc leur propre vie. Ainfi plufieurs villes du pays bas rc-îande (é r^en î^oncerent à fobciflànce Efpagnolle,mefincmcnt celles d’Hollâdc,Zelandc amp;nbsp;autres ïflcs vœ-dcin auPrin fines: lefquclles comme plus eflôgnécs du Duc d’Alue amp;nbsp;fos Officiers,en craignoict moins la ce d orege, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. poyj- yoit affiliez des partifàns du Prince d’Orenge duquel la prcfonce amp;nbsp;pro-

meffe

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LIVRE VINTSEPTIEME.

iticfTe H’vn prompt fecours-cii fit declarer tel qui n enflent autrement ofè côtreucnir aux man-dcmens du Duc: nommcement celles de Zelande comme Fleflînghe, Canfcr 8c autres places le mouuement defquelles pour auoir porté confcquence à tout le pais voire à toute la mer • vœfinejay délibéré vous declarer par le menu premier que paflèr outre. loint quefordre du temps me côuie à ce faire,pource qu’elles ont eflé des prcrgieres à quereller amp;nbsp;débattre fim-pofltlon du 10. Car afin qu’aucun n’eftimedes occafions des guerres de tout pais autre- n’eftcaufc ment que la vérité porte:Il faut faflèurer qu’il ny à eu aucune caulè de Religion en ce fait n’en de la guerre principal n’en conîèquence:Ainsfeulementfê lont efleuez pour vne caulè Politique Içauoir aujourd'hui eftvn pur amp;lèulmefcontentement des tribus 5c*impofitions que les Elpagnols mettoient de au pays ba* jour à autre fur le peuple nommémét le i o. auquel ils lè font oppofez afin que la etntinmatiô

ne donnant matière aux Elpagnols de faire pis amp;nbsp;croiftre de plus en plus leur auarice ( corne impo’tions ils difoient ) infàriable:telle licence ne gangnaft: û auant qu’auoir leué toute la greife du poure caufe du rc-pcuple;ils ne lailfaflcnt le païs en friche amp;nbsp;dcfpourueu de toute humanité.Vrai eft que la hai- jè^Hoîand« ne que tout le païs bas porte naturcTlemét de lôgue main à fElpagnobloint fextreme rigueur amp;nbsp;Zelaudc. de ces portcmcns:ont eflé corne caulès ?onlèquutiues qui ont fait encores plus opiniatreFl^ Flamens au principal.

le vous ay dit q les principaux moiés du Duc d’Alue à remette le païs bas en fon premier de uoineftoiét feflabliflèmétdes garnifoSjtereäiö des Citadelles amp;nbsp;l’impofitio des Tribus:d’au-tâtq par le dernier il les alFoiblilfoit tellcmét q quâdbié ils euflènt refolu felleuer ils le voioict delîiuez de moiens pour luy faire la guérre.Mais ores qu’il ne feft treuué place depuis que le Prince fortit du païs i ^^7. qui luy aie eflé dcuotieulè:cn laquelle il aie pratiqué ces ^.points: plufieurs d’icelles neantmoins prindrétoccafion de fen plaindre amp;nbsp;vengcr.Le Duc le preiiof oit bien,Slt;: crainte de pis enuoia gamifon en quelques villes corne en Mildebourg principal-lede Zelande,amp; Magazin de la traî?:e de tous les vins qui de France amp;nbsp;d’ailleurs vont en tous ces païs.Il en vouloir faire autant à Fleflînghe qui eft côme la clef de cefte Ifle:mefme y auoit enuoié fon ingénieux Paciot qui y auoit ja tracé le plan d’vne Citadelle de forme prelque fèm- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

blable à celle d’Anuers.Mais forcé de fe retirer au Duc pour autres occurrences: Lœuure demeura imparfaite. Dont creuft Sc augmêta m^rueillcufèmét ledefdain coficeu tant de tel cha ftie-villain ( ainfi appellét ils telles fortereflès qu’ô dreflent pour manier à baguete Sc en toute liberté le fimple peuple ) que pour les impofitios dont je vous ay parlé:Tellemét qu’il ne leur falloir qu’vue bien petite occafion à faire efleuer perfonjjes fi aigries amp;nbsp;animées. Auint que le Duc non content de tenir en bride la premiere place de fifle 8c autres qui lui femi^loiét d’im-portancc:pouracheuerfœuureencômencée depefoha Pacieco auec nombre de foldats defti-nez pour la garnifon de Flefllnghe.Ioiqf que le Duc craignant qu’à l’exemple de Breflc 8c autres places,Flefl'mgucs veu laflietc 8c cômodit^u lieu;ne fift cntreprinlè pour la liberté (à la quelle les autres l’inuitoiêti lefquelles auoient jl^Sgné quelques vns des principaux de la vil- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

le: ) feftre ja par fecrettes menées aflèuré des portes. Artillerie,poudres. Armes, lieux publics 8c autres choies qu’il eftimoit neceffàires à fon deflèin: eiuioya ce Chef auec nombre de Soldats pour garnifon qu’il vouloir aflèurer par lcredion de la Citadelle qu’il y aueit ja deftiné felon le plan que Pacieco fon ii^moux en aüi^yjgjjé fur le cofté de la porte qui tourne à Ra-meguin. Mais le malheur voulul^our eux, que le melme jour de fon arriuée qui fut le fixié- nbsp;nbsp;Apuni,

me Apuril fefte dcPafques,le Curé parochial nômé Brodehner qui auoit efté abrcuué de tel lecntreprifeconuertitle Textedefon Profile amp;nbsp;exortarion, en vn auertiflèment qu’il fit au peuple pour fe donner garde de la confpiration que les Elpagnols auoient faite pour lè faifir de la ville,amp; punir tous ceux qu’ils eftimoyent contraires à leurs deflèins. Defquels mefines

ils portoyent les noms amp;nbsp;furnoms par eferit. Et au refte faire deshabitansàleurplaifiramp; gamifon dd volonté. Voyci quel fut le commencement de la reuolte de Fiessinghe. Les Maref chaux amp;nbsp;Fourriers des conpagnies entrez en ville auec Pacieco amp;nbsp;nombre d’autres pour ordonner des cartiers 8c logis de leurs troupes : irritèrent fiTort deux ou trois des |jabitans qui lè difoyent plus preflèz que d’autres amp;nbsp;que leurs moyens ne portoyent : que feftans fafehez auec les Elpagnols amp;nbsp;auoir dit qu’ils ne receuroient tant dw^oldats à leurs mai-fons : les autres perfiftans au contraire : en fin de parolles vindrent aux mains : efquelles les habitans n’ayans le meilleur : lè mirent à fuir 8c crier par les rues qu’on les vouloir facca-ger,qu’on les vouloir tuer 8c que la Garnifon n’y venoit que pour ruiner du ton t les habitans.

Hh

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

Ce bruitnc fut fi roft porté par les Cantons, amp;nbsp;fur tout au Temple Parochial où la plus part du peuple eftoit afiemblé pour ouïr le prefche du Curé, qui rendit auffi toil ces plaintes pi-• toiables à tous les alfiftans; que tous ne coururent aux maifons pour fe mettre en armes amp;nbsp;le retreuuer à la garde dcsCantons,où fanimans les vns les autres,en fin d’vne mefine chaude furent lâifir tous les Efpagnols Sc Pa^'ieco le premier. Ce fur lors que tous crièrent qu’on fift mourir le fiU de ce Duc Tiran ( ainfi l'appelloient) penfans que ce fut fon fils.Tellement que Pacieco pnns fut auffi toft mené en prifôn eftroite. Siirquoy fà fuite qui ne fefoit que jetter les ancres prefte à defeédre amp;nbsp;prendre rerrcqugea au port amp;nbsp;façon de faire du peuple que les premiers eftoient defcouuerts: occafion que ne prenant le loifir de leuer les ancres amp;nbsp;tirer au • nbsp;nbsp;nbsp;Cabe^an:fouperent les cables pour fè mettre à la voille 8c fe retirer d’où ils eftoient partis,

• nbsp;nbsp;nbsp;raconter fi piteufe noiiuelle au Duc d’Alue qui fen contrifta fort: Nommément de la prife de

les gens pour la rançon defquels il offroit tout ce qu’ils euffent voulu en deniers ou autre ri-cheflè.Mais ce peuple commandé de collere n’y peuft prefter foreille.- Car ils les firét cruellement mourir, puis trancher les telles amp;nbsp;les efleuer fur les murailles en fpeélacle à tous Elpa-g^^ft.Et fur ce enuoierent en Allemagne au Prince dT)renge. Et en France au Comte Ludo-uic les recercher de confcil amp;nbsp;fècours en tel befoin:fàchans bien que Œfpagnol ne lairoit ce traiôt impuni fil y peuuoit quelque chofe.Depuis le Duc penfâ par plufieurs fois aux moiens qu’il pourroit auoir de la regagner fbit par forcelb;t par ruze 8c finefte d’cfprit:jufques à aprou lier l’cntreprifè de ceux qui luy confèilloient d’equiper nombre de Nauires que grans que péris chargez de fôldatsaias la liurée desGueux, 8c pourPauillôs desfrelerfurles hunes fembla-' blés Bannieres,Pauillons 8c Enfeignes à celle qu’on difôit que le Comte Ludouic porteroit Knd^'uP^ni Y atfiiææù.Car le bruit couroit entre eux qu’il y deuoit arriuer bien roll auec nom-ce d’Orege bre de Nauires au fccours de tout le païs.Mais celle feinte defcouuerte par vn Gentilhomme

François qui enuoiaauertir ceux de Flelfinghe du tout:dc%eura lânseffeél. Canfer (oùe* ftoit i’Arcenac 8c Magafin de l’Artillerie poudres,balles, harnois 8c autres munitions de gucr-• nbsp;nbsp;nbsp;re de toutes les Illes ) fyiuit bien toll fexéple de Flelfinghe .Plufieurs melmes des habitans de

Mildebourg auoient dés le commencement accordé auec les habitas dcTlelfinghe de le met-Beauuois i trc tous à vn mcfindjour en liberté:8c chalîèr tous ceux qui fc voudroiciit opiniatreràfuiurc gnerFieffin- comaiidemct Efpagnol.Mais Beauuois fils de^arlemont Gouuerneurde la ville, tant pour ghe. leur rôpre coup:que pour elfaier de remettre Flelfinghe en fô premier deuoir:y alla au pluftoft * qu’il peut:vfant de toutes les railbns moiés qu’il peuft fubtilizer vers ces habitas afin d’ob-uier aux inlt;gt;ueniés de la guerre:8c côlequement de îétiere ruine de ce pais en cas qu’ils per-Mildcbourg fiftalfét en leur premiere opinió.Mais il les trouua fi fermes 8c rclolus d’executer leur defleins que lui melmc detenu cóme prilónier fut en fin forcéjpour efehapper leurs mains de côniucr Difliinula à telles entreprifes:8c parler plusaigremét que tous de finlblléce amp;nbsp;desbordemens desElpa-tion nota- gnols: notamment és portemés du Duc dpÀrfe contre lequel il promit faire reuolter Milde-cliapeNcs^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lauenit la guerre à feu 8c à fang d’vn mutuel accord auec eux aulfi toll

mains enne qu’ils l’auroiêt lailTé retourner à Mildebourg.En lômmeil habla fi biê:que leur aiant fait croi mies. j.g partie de «e qu’il voullut: eut congé de le retirer à Mildebourg lôus l’elpoir 8c alTeurance qu’il donnoit de ce nouucau changemeiTt^^g^ venu pri^||^rmes pour la defféce de la ville contre les Gueux;la fortifiant 8c au relie commençant a drefler tous les préparatifs qu’il peut pour la rendre fujeôle à lôn premier Maiftre: auec IcChafteaude Ramequin, Ermuc, Tregous 8c places circonuoifines qui ne feftoient encor fait conoiftrepartilâns des Gueux, Contrôles delfeins delquelsleDuc d’Alueauertide tout ce que dclTus luy enuoiagens, argent, 8c toutes autres prouifiöns qu’il eftimoit necelfaires non Icullcment à maintenir lès places en leur deuotion premiere : mais à regangner tout ce qui gauchoità lèsmande-mens :prernier que les Gueux eullènt jette fondemens alfez futfizansde la guerre qu’il pre-uoioit miferable à tout le pays. Voyla les oCGafîons,voylalcsdelIèins du changement aue-nu en l^olande,Zelande 8c quaÂiers prochains:pour lefquels mieux 8c plus particulièrement vous faire conoiftre: je vous veux reprelènter comme en vnc carre premièrement le fit 8c naturel du païs,auec flmmeur 8c fuffilânee de ceux qui le cultiuent:Puis viendray à particulari-1èr chacun lieu 8c place plus remarquable tant d’Holande que de Zelaode. Ce failânt je maf lèure que les moiés dontles deux ennemis ont vie Ibit par terre loit par mer à bien aflàillir 8c bien deffendre chacune place: vous y lèront fi au vifs exprimez: que vous n’y délirerez non plus que fi vous y eulfiez efté en perlbnne. Et ceux qiÿ y auront affilié, lè les reprefenteront comme fi les ataques duroient encor. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Apres

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Livre v i n t s e p t i e m ë.

50;

Apres la prife de B relie amp;nbsp;Fleffinghede Duc d’Alue voulut mettre garnifôn par le païs.Pour- i ir 7 i. ce 11 enuoia à Enculen dix compagnies d’Elpagnols lefquels paflàns par Roterodam furent re-fulèzzdont Indigné le Comte de BofTu fit tant que par accord fait entres les habiransfqui tous au pan bas. en Holandeamp; Zelande le maintenoiét francs de garnifons)amp; les Chefs:que dix foldats entre- Roterodam roient a la fois par la porte my ouucrte attendant le refte jufques à ce que ces dix fuflent hors Moien de Sc làns meche.Mais les dix premiers aulieii de paffer outre farrefterent en la porte amp;nbsp;en firent entrer d’autres:dont les habitans indignez murmurèrent amp;nbsp;peu à peu fefehauffans en tuèrent lous l’cipoir cinq où fix.Dequoy fâchez les Efpagnols entrèrent par force pefle mefle amp;nbsp;tuerent 4.0Ù cinq des principaux auec plus de cent des autres plus aparens. Ainfi pafïcrent lailfans quelques vns pour garnifbn jufques à Eneufè qui les refufâ.Si bien que les habitas fê portans plu^opirgatres • à la deffence de leurs Preuilçges pour la rigueur dont ils auoient traiéfc ceux de Roterodam qu’ils n’euffent peut eftre fait autrement: apres plufieurs allées amp;nbsp;venues par fintcrceffion de quelques vns:on leur fit grace d’exemption: aians les principaux aii nom de tous juré ; de ne partir de Lobcilïànce du Roy Phili^pe:amp;; de ne contreuenir à fes comrnandemens. Ce qui fut praticqué és autres villes pour n’irriter dbuantage le pais qui fèmbloit auoir quelque enu» de fèlbiifleueràlafâueur de quelque uouucau changement. loint que le Duc ne fê Voioir tant 9e forces qu’il euft afïêz de compagnies pour difhibuer en tous les endroitSjIefquels il euft bien voulu tenir en deuoir par la crainte de fes troupes.Méfines en aucuns quartiers il monftra voir loir foulager le peuple entant que fôn deuoir amp;la neceffité du temps le permettoit.Comme au pays bas,Malines auoit long temps fouffert la grande ccynpagnie ( ainfi fappclloit pour eftre la mieux fournie ) de Dom Pierre laquelle y auoit vfé de tels excès que les habitans n’en pou-uans plus fouffrir linfolence; importunèrent le Parlement d’en moienner la fortie vers le Duc æ® nbsp;nbsp;7'

d’Alue:ce qu’il fit:mais voiant fEftat de fês affaires fe changer en plufieurs lieux: délibéra d’y „ifom;' remettre garnifon : Et de fait il fit «aarcher quelques foldats dont vn Doyen de la Confrairie des-Ferronniers auert\^ par vn François:auffi toft afïêmbla la communauté en laquelle toutes chofes debatucs à îaccouftumée fut refolu de prendre les armesamp; fê maintenir librcs.La ville viücs fian-fe dit franche amp;nbsp;non füjette ne enclauée d’aucun pays comme Grumiche en Frifê,Salins en la 'Franche Comté amp;nbsp;telles autres villes i Les Eftendars ne demeurèrent loijg temps à eftre def ccuucr-ploiez amp;nbsp;fichez es lieux publicqs.Car corne tous auez gangné vne de ces principalles Coh- neurs fia«. frairics:elle gangne aifêmét toutes les autres à fôn parti.Les armes prinfes,eftônercnt fort ceux du Parlement qui eft la premiere amp;nbsp;plus notable Court de tous les pays bas: amp;nbsp;nommément • ceux qu’on difôit fauorifêr tels deftêins Efpagnols. Voire qu’en fin ( comme l^^cuple fef branle peu à peu amp;nbsp;trop toft feflance à tout ce qu’on luy propofe en fâ fureur ) ils defiberent de lés tuer amp;îeulïêntfaiâ: fans îautorifé de ceux qu’ils eftimoyent fauorabics au menu pem pie. Lefquels les auoir aflêuré que le Duc leur otroyeroit tout ce qu’ils demanderoyent: pofêrent les armes amp;nbsp;retornerent à leurs meftiW^nis y demeurer longtemps neantrnoins:

Car incitez par quelques vns qui leur apportoyent nouueaux auerrifïêments : fê remirent fuiantia * en place amp;nbsp;refôlus de maintenir ‘la ville contre l’Efpagnol :• refufêrent les Garnifôns amp;

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hipaenollc

firent auec lé Prince d’O r e n g e que quelques centaines de gens depie^y entrèrent pour% due pour ladeffence.Lumes y entra,4upc pombrc^dej^antaflîns qui la tint comme je vous diray ailleurs. j ; : nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Du Ptincc

. ) Encores que le pdys pour eftre tel que deffus foit deffenûble «à peu de gens contre plu- d’Orenge. fleurs : Si eft-ce que les habitans non naturels ne ftilez à la guerre ; amp;nbsp;ayans affaire à vne na- p®’ tion des plus guerrières de ce temps pour la fanterie: furent confeillez de fe regier felon les a- vont au fc uis amp;nbsp;mandemens du Prince d’Orenge,qui leur enuoya Gentilshommes amp;nbsp;quelques Capital nés pour conduire leurs affaires félon que le temps amp;nbsp;Loccafion fê prefênteroit. Defpefche- pays bas. rent quelques Chefs en France amp;nbsp;Angleterre pour leuer auec argent le plus de Soldats qu’ils pourroyent:treuuernommémentharquebuziers François dontfAmiral (furies promeffes duquel le Prince d’Orenge fcrcpolôit pour la plus part) Ihoit fait promeffes. De fait de Crets qui en ce temps vint en France, eut affeurance d’vne bonne troupe d’harqucTmziers: amp;nbsp;les auoir fait embarquer à Diepe comme ils eftoyent la plus paj^Normans : en mena quelque nombre à.Flcffinghe où d’Amiral enuoia auffi Gilliers ingénieux, pour efleuer en deffence les places du pais qui n’eftoient fortiffiées que de terraftês amp;nbsp;petites,tranchées , en-

Hh ij. .

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May. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L HISTOIRE DE FRANCE.

’ cores fi mal conduites qu’auec peu d’effort les Elpagnols les eullênt peu enleuer d‘vn premier alïaut. Les autres alerent treuuer le Prince en Holande qui fe tenoit à Delph. Lcfquels

il employa comme vous entendrez vne autre fois. Ce qui fe fit neantmoins au delceu du

• Roy: Et contre le vouloir deplufieurs Catholiques qui en auenirentlâ Majellé. Lequel Les Prote- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ordonner pour lors de contraire au moyen de la faueu r qu’il portoit aux Pnn-

ibns Fian- ce de Nauarrc amp;nbsp;autres Chefs Proteftans. Par melme moyen quelques Chefs Anglois prati-Rr^d’An nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lcs*cnuoiez du Prince d’Orenge, leuerent amp;nbsp;firent marcher à diuerlcs fois julques

cloivpour le tra^c.

gietcrrc al- à quinzc cens Anglois prelquc tous Picquiers fors peu d’harquebuziers, delquels mêliez a-Fiamens quelques François ils faifoient la pointe de leurs charges. Semblablement les Marchans contMfEf. du pÿ^s lç:j^hans la faueur que leConlêil de la Royne portçit aux Gueux : elguillonnez aulfi pagnoL (ju jefir de gangner en ce pays: portoient le plus de viures amp;nbsp;autres marchandilês dCzUt ils pouruoioientfennemy defElpagnohletoutpar coniuencede la Royne,laquelle nqlè voulant declairer ennemie du Roy Phillippe: foulfroit que les fujets ( pour n’empefeher difoit elle les moiens de les enrichir) portalfent telle fàueurqu’Âspourroientaux Gueux amp;nbsp;paiti-làns^iu Prince d’Orenge:Comme à la vérité plufieurtqui en leur cœur viucnr. encor à la Ro-nftine dedans Angleterre: accommodoient de viéluailles amp;nbsp;marchandilês le Duc d’Alue amp;nbsp;lès Soldats, plus lêcrettcment neantmoins que les autres qui font tousjoors allez tout àdef-couuert en Holande, Zelande, amp;nbsp;autres Illes prochaines: iufques en May 1575. Que le Roy Phillippe amp;nbsp;la Roine d’Angleterre faccorderent de lailfer traffiquer leurs fujets recipreque-Accorden- ment en tout le pays bas amp;nbsp;Royaume ^’Angleterre amp;nbsp;Irlande comme je diray ailleurs. Ainlî ai’cc le cœur amp;nbsp;animofité mutuelle, croifloient peu à peu les moiens des Ollrcgueux ésquar tiers plus efloignez du Duc d’Aiue par les menées du Prince d’Orenge amp;nbsp;lëcrettes intelligen ces de les Confederez : Quand le Prince d’Orenge Ôc Comte Ludouicq portez de la faueur

Monsamp; fa fituatiun.

du Roy Charles ^:Et de falîîftance des Proteftans François,entreprindrent rout à vn coup lur la Flandres amp;nbsp;autres endroids du pays bas c omme je vous veux faire entendre. Et pource que leurs delïèins fadreflèren t à Mons Vallenciennes plus ouuertcment amp;nbsp;mieux à propos que fur autres places: le vous veux faire conoiftre que c’elt de celle place. •

Mons Capiralle de Hainaut feilend fur le pied ae la Montagne qu’elle cnccrne de tous co-flcz.Laquelle felleuarau milieu de la ville, port; le Challeau du Comte du pays:alle2 fort amp;nbsp;treuué fuffizint pour dire fArcenac amp;nbsp;Magazin des armes, pieces, poudres, boulets, amp;nbsp;autres munitiôs de guerre: voire le trelôr des deniers que reçoitle Roy Philippe de toutle pays. La ville ell ceinte d’alïèz bonnes mu Ailles,ellofFéez de pierre grilê,pourueucs de tours bien perlées pour flancs amp;nbsp;deffences de leurs courtines. Les lolïèz au relie larges amp;nbsp;creux remplis de feau de la petite Riuicre qui y palfe. Et bien que celle ville ne foit frontière: fon n’a lailïé pourtât de la bié fortiffier:falïeurât de 4.gros Bouleuerds reuellus de pierre grilê amp;nbsp;pourueus de bas amp;nbsp;larges folïèz.Du collé de la Fraiic^le a vne plaine amp;nbsp;grande Campagne. Laquelle aprochantde Mons finill en prairie pour lepallurage dont les habitans accommodent leurs haras.Car le lieu ell fort gras amp;nbsp;fertillc en herbage,pour le voilinage de la Riuiere laquelle rc-tcnuë,inond^ tous ces quartiers* A fopolîte vers bruxelle,cc ne font que bois amp;nbsp;bocages entre coupez. La ville ell accômodée de feau d’vnel^ine laquelle y fourd outre le cours de la Ri-uiere: laquelle le joint aux cours de la HSÏfffqui fait portSRon nom à tout le pays. Outre ce elle à 2.beaux Ellancs qui croilTentdesfources amp;nbsp;petis coulas d’eau qu’oy voit en bô nôbre. Le Comte Ludouic lâchât la place telle,amp; fournie de riches habitans: la jugea mériter d’ellre marchâdée:Et pource y auoit entretenu fon intelligéce auec quelques habitâs:li bien qu’aulïi toll qu’il fceutfétreprilê deBapaumes faillie par îvn de lès côpagnons; craingnât que les autres places perdilfét cceur:amp; que fElpagnol à cell’ alarme foubfônât ce qui elloit au relie des Places,ne pourucut à tout:Sur le cômencemét de May part de Paris ailes Iccrettemct amp;nbsp;accô-

Entreprifc fur Mons

pagne de peu d'hômes.Car il auoit enuoié deuant 30. hommes que Capitaines que Soldats à Mons faignâs de paffer outre po«r fè mettre à la folde de fElpagnol: cotre le Prince amp;nbsp;fon fre-par le Corn- re.Leqflcl au femblable haftantfur faflèurance que lenlis auec nôbre de cheuaux nbsp;nbsp;.comte U ouic. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’harquebuziers û rreuueroit le lendemain à la Diane, y entré :Mais il n’y treuua lôn

intelligence tant alïèîirée qu’il le promettoit.Car de trois cens qui luy auoient juré:deux Iculs fe decl^rcrent. Anthoine Oliuier Peintre qui depuis a Hit la guerre fur la mer amp;nbsp;vn autre. Ne laiiTe pour cela toutcsfoisd’alfembler le peuple,auquel il promift afiranchilTementdela urannie

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LIVRE V I N T S E P TI E M E.

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tirannie Elpagnolle par vn recouurement de leur ancienne liberté : fans oublier à leur deP duire les moyens qu’il auoit praticqué tant en France qu’en Allemagne amp;nbsp;Angleterre en fa« ucur de tout le pays bas, éc pour le maintenir en repos amp;nbsp;liberté aflèurée : fans plus rien payer au Duc d’Allie. Les habitans neantmoins qui fè fîoyent plus en leur nombre, proui- * fions amp;nbsp;force de leur place; qu'ils ne craignoyent la force de fEfpagnol qui ne les auoit beaucoup inquiétez jufques là : refpondirent refbluëmcnf qu’ils fefloyent bien maintenus fans! rien payer amp;nbsp;qu’ayans efté doucement traitez par le Duc, ils ne deliberoyéht fê rendre compagnons de la mifere d’auttuy. Partant qu’ils fê retiraft:autrement que fans le refped de fâ maifôn amp;nbsp;de fês vertus : ils fêroyent en fin contraints de faire chofê qui ne luy plairoit gue-res. Somme qu’apres pluficurs tels deuis amp;nbsp;refponces plus animées que parauant : auffî que , le Comte fentoit le peuple branfler Si fefmouuoir peu a peu : force luy fut de prendre party , de retraite la plus lenre amp;nbsp;pareffeufe qu’ils peuuoit neantmoins : laiflant deux Capitaines en queue auec les harquebuziers. Comme les premiers fuffênt eflongnez de la ville d’vn quart de licuë,ils defcouurent vne troiqw de chenaux amp;nbsp;groffe pouciere en l’ær. Soudain ils crient Monspris Ienlis,Si à ce motie plus prompt de toii« fiiiiiy de quelques autres, retourne criant dedan^de- par ksCorf dans: Sifauance fi heureufêment droiél à vne autre porte (voyant celle par laquelle ils^-ftoyentfôrtis ja fermée) qu’il fait jetter fon chenal les deux pieds deuant fur le pont qu’on hauçoit desja : lequelabatu par le lans Si pefantenr de ces deux corps, les harquebuziers a-courans, eurent aflêz de loifir d’y entrer. Lors faifàns le nombre du fccours plus grand: Le peuple qui ja prenoitlcs armes fut peu à peu eftonné, voyant l’entrée Si refôlus prepartifs de ces eftrangers. Somme que le Comte fê fâifift des Clefs de la maifôn de ville. Fut au Cha-fteau, dreffa les compagnies : ordonna des corps de gardes : puis voyant le nombre de cinq j . à fix cens hommes n’eftre fuffizant contre dix mil qu’ils peuuoyent eftre d’habitans:enuoya n^sLifepat prierlaNouë (qui levintnenfiénte du mefme mois entré en Vallenciennes auoit ja refêrré la^ouëamp; par trenchées,foixâte harquebufiers Efpagnols dans la Citadelle qu’il efperoit prendre en peu de jours) d’y amener fês forces,8ipouruoir à fà place comme il verroir les moyens. Il laifÛ Fauas Genril-homm« du pays pour la garde des trenchées auec les habitans qui promireni • faire merueilles : Mais auffi coft qu’il fuft party, deux compagnies y furent enuoyées par ÎE-uefque de Cambray : lefquelles furprenans lt;uec les Efpagnols fôrtis du fort, la garde des trenchées ôi de là donnans en la ville en tuerent plus de trois cens. Si prefque autant d’eftouf-fez qui ttauailloyent à qui pluftoftfôrtiroit des portes. Le Comte treuua dedans Mons d’ar- • -mes, Artillerie, poudres Si autres munitions de guëTre,ce qui luy en falloir : auec grand nombre de deniers. Et donnèrent fôixante mil liuresd’intrade les Receueurs diFRoy , a ce contraints par le Comte fans les threfors qui defcouuroyentde jour en jour momméement comte lu-celuy de Viglius Prefident du Parlcmdbt du païs,renommé lurifconfulte Si des plus fuflfizans douîc a .ms» de fa robbe.Payet euft la charge de la police Si^lj^ouuernemét en fabféce du Côte.Rouuray fut efleu Colonel de flnfanterie.Bernardiere Serg^t Major.Et la MeaufTe grand Maiflre de ’ • îartillerie.Il y auoit 8. compagnies'd’harquequziers prefque tous François qui fy alloient ren dre de jour à autre Si quelques Vallons.Il auoit deux compagnies de Corfêlets ( on les veut appeller aujourd’hui homes d’armes ^ui ne imitent efti e efgallez aux chenaux legers de nos peres).Ilsfaifôient force rondes^^^trouilles jïWflSç nuiél: pour la crainte de tant d’habitans, qui furent traitez doucemét neantmoins Si les Preftres mefmes fuiuant la promeffê du Com-te.On defarmales habitans fors ceux qui fênrollerét Si firent Enfeignes comandées par Capitaines François dcfquelles vne eftoit môtée qu’on nômoit des Carabins.Au refte on n’y treu ua pas grans viures pource qu’elle n’eft frontière Si que les habitans ne fe doutoient d’aucuns ennemis.Le peu qui y fut trouué fuft encor aftêz mal mefnagé : pource que le Comte n’efti-moit voir fennemi fi pres: Ains l'aller treuuer auffi toft que fôn frere feroit paffé la Meufe. ordre que

Le Duc cependât crainte de pis,delibera d’obuier le pluftoft qu'il pourroit a ce que tels cô-mencemés ne trainaflênt vne plus longue queue de miferes ajires eux.Pource enuoia par tout au pays bas auertir tous fes Chefs de fê tenir prefts au premier mandement. Et tant pour aflêurcf Milde-bourg Si autres places de Zelande : que pour enleuer Fleffinghe des mains des habitans pre- cófedercz, mier que fêcours y allaft : fit fortir d’Anuers nombre d’Artillerie auecTeurs munitions pour pieflinghe aflîeger la place veu l’importance d’icelle: tant pource que c’eftlaClef de llfle Si propre pour eftre bien fortifiée : que pource qu’elle peut empefeher que Mildebourg Si autres

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L’ HIS TO IRE DE FRANCE.


places de Zelande ne reçoiucnt aucunes prouifions: d’autant qu’elle eft-fituée à fembouche-ment deîEfcaut par lequel tous viures defeendenten flfle comme je vousay reprefenté parla carte.11 pouruoioit de mefme main à Mildebourg d’hommes amp;nbsp;de viures pour quelques téps amp;nbsp;pareillement à îlfle de Trcgousvœfine de Zelande y en uoiat hommes amp;nbsp;prouifions îcom-


DetièinsSc me à beaucoup d’autres places. Mais trauaillant en ce deuoir: les Orengez nefe diligentoient Ses^^Confc- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;afïêurer leurs places Sc nouuellcs coqueftes.Cai de Crez amp;nbsp;autres .meneret plus

d crez pour de cinq cen? harquebuziers François en Fleffinghe,amp; auffi toft les Anglois y entreret en plus aflujetirle . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- . . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.


pays bas.


grand nombre; gens ramalïez à la defrobée amp;nbsp;hors laneü du Roy Charles'. Vrayeft que la


Royne d’Angleterre bien qu’elle n’autorifâft ôi ne donnaft les Commiffions. aux Capitaines Anglpis pgur leuer leurs gens: conniuans neantmoins à telles enrreprifes elle amp;nbsp;fôn Confeil: eftoiet bien aifes que par telle occafiô fès fujets fadextrifTentamp;fhabitiiaflent à la guerre qu’ils


n’auoient de long temps praticquée: Le Prince d’Orenge fit auffi venir les Lanfeequenets amp;nbsp;à fecoMrs'de cnuoia en Efeoflè leuer le p lus de Soldats qu’on pourroit : pendant qu’il drefloit fôn Armée France en Allemagne pour defeendre au pays bas ; delibçré d’y jejindre fôn frere amp;nbsp;les troupes Fran-reVfcoflèamp; lefquellcs fuiuant lauis qu’il en auoit de Monjoucet Agent près le Duc d’Alue pour Allemagne- I?Roy : fê deuoyent bien toft auancer pour l’execution de la Conquefte de tout le refte de

Flandres : auffi toft que toutes les forces des Confederez feroient joinéles.Le Duc d’Alue au fêmblable qui auoit gens en la Court de France lefquels luy mandoient tout : fê prépara au


Le Prince


mieux de Ibn poflible à rendre tous ces efforts vains,ou du moins y faire Ion pouuoir. Pourcc il auoit ja enuoyé hafter Fryderich de Brunfuich autres Chefs Allemans afin qu’ils fe


diligentaftênt d’amener leurs troupes pour mieux faire tefte aux Germains du Prince : Ainû de tous collez on dreffôit les préparatifs d’vne grofïê amp;nbsp;fânglante guerre.

Mildebourg A V s s i toft que les eftrangers furent arriuez à Fleffinghe : le cœur creut aux habitans amp;nbsp;à tous les autres du pays, jufquesalôrtirhors,mettrelefe»à la porte de Mildebourg, tirer nombre de Canonnades contre amp;nbsp;fe preparer pour y entrer : Mais les affiegez auoir bien ga-bionné amp;muny le dedans, y rendirent tous leurs efforts vains amp;nbsp;fallut qu’ils fê retiraflênt au


finghe.


Preparvis de ceux de Fleflinghe tant par mer que parterre amp;nbsp;les exploits de leur armées


bruit de la venue du fecours Efpagnol qu’ils mettoyent peine d’incommoder neantmoins en toutes fortes. Si bien que tant pour mieux continuer au dommage de fEfpagnohque pour treuuer moyens fuflîfans à la fôlde de tant de Soldats amp;nbsp;autres frais de cefte guerre: IlsdeU-bererent de le jetter aq^x champs pour gangner le plus de places qu’ils pourroyent : amp;nbsp;auec ce prendre amp;nbsp;dreflêr grand nombre de Vaiflêaux pour faire la guerre fur mer. Etempefeher nonfêullementles viures amp;nbsp;autresifecours devenir àMildebourg qu’ils defiroyent prendre pour Are Maiftres de l’Ifle : Mais auffi que le Roy d’Efpagne ne peut enuoyer par mer hommes, argent, marchandifês n’y autres chofes à fôn Armée que tout ne paflàft par leurs mains. Cela refôlu fut prefque auffi toft cxeciflé. Car ils jetterent pres de trois mille Soldats aux champs amp;nbsp;dreflerent en peiujc temps plus de cent cinquante Nauires de toutes fortes. Non pourtant fi toft, que lc*Uuc lequel je vous ay diét fe preparer à tous in-conueniens: n’euft ja enuoyé bon nombre de Soldats amp;• quantité de viures amp;nbsp;autres pro-


uifions dedans Mildebourg àlinflante requefte de Beauuois Gouuerneur delà place:lequel ne barfânt à tenir la Campagne,donnoit ordre que du moins le dedans fut bien aflèuré fi le dehors eftoit à la deuotiô defes ennensiSît!^ nouueâiMi^nus voulans profiter de toccafio amp;nbsp;recôpenfèr la perte du paffé:fortent pour reconoiftre amp;nbsp;endomager à leur poffible les Soldats qui de jour à autre arriuoient à Fleffînghe. Pres de la ville y a vn Chafleau nommé Saubourg, garde par deux cens Vallons. Pour gangner la place,les Efpagnols fenbufqucrent dedans la Cenfc prochaine attendans îoccafion de furprendre le Chafteau:la garnifon duquel fort. Mais les Catholiques les chargerêt fi brufquemét qu'ils leur firent tourner dos: les pour fuiuant fi chaudement qu’ils entrèrent quafi pefle mefle eux dedans la place.Sibien que apres quelques volées de Canon ils prindrent parti de quiéler la place amp;nbsp;fê retirer à Fleffinghefex-cufâns de na’uoir afièz tenu,fugt;la faute de poudres amp;nbsp;autres prouifions. A cefte nouuelle les puu’luké. habitaiTs bien effraiez fôrtent auec ceux de Canfer. Mais receus à belles harquebuzades Efpa-gnolles qu’ils n’auoient encor pratiquées: furent bien tofl contraints de retourner : puis y employèrent les Eftran^rs lefquels ne fê faifàns prier de fbrtir,fe jettent aux champs droit à Saii-bourg.Mais ils le trouuerent fi bien pourueu Sôla Cenfê mefine où ilsfê vouloyent camper pour les affamer, fi bien gardée par leurs retranchemens ( defquels ils fauoyent desja renfermée


Saubourg pris par les


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renfermée auec Ie Chafteau ) qu’ils jugèrent peine perdue d e plus y fêjourner. Ainfi la troupe Efpagnollc dônoit de jour à autre le pallè-temps de felcarmouche à ceuxde Fleflînghe qui for-toicnt fur eux pour contenter les habitans merueilleulêment fâchez d’vne fi prochaine prilê. Mais en fin croiflànt le nombre d'eftrangers amp;nbsp;le cœur d’aller batre la place du Canon qu’ils auoient à Canfer,Arlênal des munitions du Roy d’Elpagnq^ diminuant d’ailleurs les viures de ceux de Santout qui n’en peuuoient que fort incômodement eftre fêcourus par I^ildebourg: Ils le quittèrent pour lè retirer à la Capitalle qu’ils delibcroient tenir à lextremité auec le Chafteau de Ramequin où petit nombre d’EIpagnols feftoientfortiffiez. Si que les eftragers joints auec ceux du pais le voians près de trois mil Soldats Maiftres de flfle ( fors de Milde-bourg) fe refoulurent defcendre en la grand terre:voir fi les villes voudroient branfler ^la fa- • ueur de celles qui les premieres feftoient déclarées pour la Confederation.Comme de fait au nbsp;nbsp;nbsp;•

cimes auoient délibéré d’en augmenter le nombre. Le Prince d’Orenge auoit enuoié Serras pour y commander dés lors qu’ils fc furent déclarez amp;nbsp;qu’ils demandèrent lecours au Conte de la Marche qui tenoit la Brefle.Lîqucl aiant vne compagnie de François pour iâ garde:apre-ftaîoccafion aux Anglois de fen fafchJr. loint la faute de paie à quinze florins par moi^^i commençoit desja a manequer pource que le pais n’auoit encor donné ordre de faire vn fons de deniers, affin de pouruoir à toutes occurrences, du moins les plus neceflâires. Comme de peut feu naift vn grand embrafêment fi la matière n’en eft deftournée : les Anglois vindrent tumultuairementau logis du Gouuerneur en intention ( difbicnt la plus part des eftrangers: ) de fe rendre maiftres de la place fi la compagnée des François fâifis de leurs armes ne les eufi à Fleflînghe fent adoucy.En fin neantmoins pour les contenter fallut leur donner argent.Puis les François prenans exemple fur eux en cela: voulurent auffî eftre paiez. Sans doute le General eft bien habille fil peutfé lêruir de grand nombre d’eftrangers plus fors que fes naturels, fans les bien paier: Enquoy me lèmble que de foutes les graces qui font neceftàircs à ces Chefs : l’autorité General dv amp;nbsp;bonne reputation du pafte y eft des plus neceftàircs: Pourueu que les autres graces comme fquot; „ d^^oir vaillance, libéralité, diferetion entoures chofosamp; telles autres faneurs du Ciel viennent a-pres.Vous verrez comme fo porta ceftui-cy en fà charge pour le fuccez de îentreprife qu’il fit „cceffM tant en terre ferme qu’à Tregous amp;nbsp;ailleurs. Aians donc les Confederez Zelande trois mil- rcs. le eftrangers de focours auec nombre de Flamens amp;VaIlons ,entreprindrent de defcendre en tes Confe-terrefousla charge de Serras: laiftànt le Baily de Fleflînghe pour y gouuerner. De Crez fut Colonel des bandesFrançoifos, defquelles ils laiflèrent^Jeux compagnées pour la garde de la deiccdent à place. Gilbert Morgan, Breinfton amp;nbsp;quelques autres commandoient à neuf enf^nes d’An-glois.Leurs deflèins eftoit de faflèurer d’vn bon nombre de villes du pais bas;aucunes defquel les leur eftoient allé faire entendre qiuÿout le pays branloit à leur deuotion. Et queles prin-cipalles ouuriroient les portes aufli toft qu’elles verroiét les forces ; armes amp;nbsp;banieres de rant d’eftrangers.FaifànsEftat au furplus que les'pla^Âwimies amp;nbsp;croiftàns de jour à autre de nombre d’hommes qui ne demandoient qu’on eft-ce: Ils tiendroient aifomentla Campagne pour incommoder lEfpagnolamp;fe joindre au Conte Ludouic fil auoit affaire d’eux. Defoendus par la Riiiiere prirent Ausbourg grand village, Ecloy, puis Ardembourg ou quelques Bourgeois de Bruges fvne des princi|^e»de FlaiHjkc^^rent treuuer Serras, lauertir du bon vou- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* ■*

loir que la plus part des habitans auoient pourfe rendre partiftàns du Prince. Surquoy furent renuoiez pour inciter le refte à ce declarer amp;nbsp;ouurir les portes de la ville. Les Bourgeois retournez treuuerentpluficnrs de leur humeur. Mais ils vouloient premièrement auifor aux moiens qu’il falloir tenir à la redition d’vne telle place. Pource efleuré: pour le plus expedier de faire le toutauec fauthorité publicque, par vne generalle refolution de tous où de la plus part des habitans: lefquels à ceft effeéf fêroient aflèmblez en Confèil publicq. Ainfi fe faifàns voir lens amp;nbsp;peu refolus, les chofos tirerent en longueur. Si que ceux qui fauorifoient le Duc, Efpagnols,Italiés,amp; autres Flamens,anertis de cefte menée amp;nbsp;de farmée fi vœfine:eurcnt aftes de loifir de fafïembler,d’êuoiêr par deners eux,leur remôftrfr les incôueniens qu’ilsjè prepa-roiét pour jamais à leur pofterité amp;nbsp;à toute la ville. Qif en tous cas il valloit mieux fermer les portes aux vns amp;nbsp;autres:fè porter neutres,amp; ne defplaire non plus que^ofiter à aucun des 2.

partis. Serras cepédant qui les bras croifêz artédoit nouuelles de leur volontéivoiaht que les chofos prenoiêt vn fi log trait,amp; impatiét de plus lôgue demeure fâsentreprédre autre chofo, quite la place 8c facheminc à Gaud Capitalle de Flâdres: Les habitas de.laquelle auertis de fo

Hh iiij.

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Ium Imiiet nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L. HISTOIRE DE FRANCE.

' venue amp;nbsp;de ce qui eftoit refolu à Bruges ja cotraire à fon partiduy refuze leS portes amp;nbsp;mettét Srrtfu- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^*^ nóbre de foldats qu’ils firent fortir d’incômoder fes troupeSjqui ne firent autre

fentlesCó- choie qu’efcarmoucher les Gantois.Qupy votant Serras craignant que fil donnoit plus auant fcderez. terre,Ics autres places à îexemple de fe^rincipalles ne fe declaralïcnt ennemies, amp;nbsp;leurs forces jointes ne lui vinflent tréchjr le palïage de là retraitte : quitta le delïein d’aller joindre le Comte Lijdouic amp;nbsp;retourna fes troupes par oii il les auoit amenées làinesamp;entieres. Serras Tregous nbsp;nbsp;elperant eftre plus heureux vers Tregous où il penlôit auoir de bonnes Sc lèures intelligences

ics^nfede Y Conduit lès Ibrces.Et pource qu’il falloir palTer par vne bourgade premier que delcouurir la rcz. villenlenuoia fur le loir nombre de François harquebuziers pourgangner celle auenuë:lel-

• quels4ùrpi»nans de diligence fix ou fept Elpagnols qui en diuers endroits failbientles lènd-• nelles, les tuerent fur lechamp.Etlàuançans furie relie dedans le bourg auecles Anglois (qui à leur mode le voians pres de joindre lennemy mènent le plus grand bruit d’armes amp;nbsp;de voix qu’ils peuuent ) rompent amp;nbsp;effraient tellement deux cens autres lôldats qui elloient ordonnez pour la garde de la place: qu’ils n’eurent qu’à làifiPleur roily amp;nbsp;autres préparatifs de fbup^er pourlè retirer bien halliuement àTregous lôift lafaueur des tenebresde la nuit:auer-tineur gens de la venue des Confédérés: lefqiiels làns autre effort le contentèrent de lommer la ville de le rendre auec affeurance de bon traitement. Mais comme ils n’en rinlïènt compte, Serras veu le peu d’effcôl de fa pratique fit auancer deux pieces de Campagne qu’il y auoit fait mener: amp;nbsp;les plaçans vis à vis de la premiere pone en battit quelque temps fvne des tours delquelles les alfîegez tiroient grand nombre d’arquebuzades amp;moulquets qu’ils auoient pour toutes pieces dont ils blelîèrent plufieurs Confederez. Comme ils le refroidilïènt tou-tesfois peu à peu de tirer Serras fit aprocher lès gens julques aux folTez: ellimant quelôn im telligence luy aporteroit quelque bon heur. Y auoir neantmoins attendu long temps fins pro-fit amp;nbsp;voiant qu’il n’auoit pieces pour faire breche: retira lîs troupes à deux lieues derrière. Ce qui encouragea les tenans pour lôrtir fur la queue auec peu de fruiôl neantmoins. Puis au fcrm#!«' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;venue de cinq censlôldats lôrtis d’Anuers amp;nbsp;d’autres deux cens de Bergues

ponesàfes quc menoit lefils duDuc: fit ellat de ramener lès gens à Flelfinghe qui luy ferma les portes Confederez facufiiit de trahifou^ourcc qu’il n’auoitfiit autre choie deuant Bruges, Gand, amp;nbsp;Tregous.

Les intelligences defquels ils croioient fi alïèurees qu’on n’y pouuoit fiillir:comme plufieurs jugent des entreprinlès d’autruy à îeuenement plus qu’a la conduite amp;nbsp;poffibilité d’icel-• les. La plus part de ces troupes notaijment les François, furent contraints logera Soudan grand bour^ qu’ils tranchèrent Raccommodèrent lôudain pour fy couurir des attaques de fElpagnolqui n'enelloit gucres elloigné. De fait ceux de Mildebourg Tregous amp;nbsp;cartiers voifins,faffemblerent peu apres: amp;nbsp;à vne diane lè ruejjpnt fi viuement fur eux : qu’apres vne grande deffence amp;nbsp;decez de plus de cinquanteFrançois RAnglois: fallut en fin ceder à la vio ^traque Icucc des pourfuiuans:lefquels reprenan Ji^arge des premiers amp;nbsp;ja laffez: gangnerent jufi furieufc à quesau milieu du bourg fanimans lesvnsles autres pour achcuerlc demeurant qui elloit fort esbranlé, fins vne piece de campagne, laquelle tirée droit à eux, les effaroucha delôrtc fur les Con- que les plus «fehauffez commencèrent à lè refroidir: lors melmement qu’aucuns Diepois en-fedetez, courageans leurs lôldats lortirent des barrjetej^ur donnej^oup perdu parmi les E^agnols amp;nbsp;furent tellement fuiuis que fencouragêànsles François amp;nbsp;Anglois comme à fenuy: amp;nbsp;lîii-uantfexemple de leur Chefz: force futàfElpagnol de delmordre, amp;nbsp;lè retirer au grand pas fi chaudement pourfuiuis toutesfois qu’vne troupe qui felloit retirée en vne grange fut lôudain grillée fins mercy :amp;plufieurs des autres bien bleffez qui ne lè pouuoient fi lôudainemêt retirer: ils y perdirent 15o.hommesamp; les François le Capitaine Riuiere fort regrette de tous: en haine dequoy tous ceux que les Anglois amp;nbsp;Flamens prenoient ne rechapoient jamais du gibet: pource auffi que les Elpagnols en auoient pendu des leurs. Ce fait les Anglois delibe-rerent de reuoir l’Angleterre amp;nbsp;quiter le païs.DonrSerras indigné força la plus part de doner leurs chçuaux pour mener fartifferie qu’ils vouloiét lailïer:fit bruller les tentes amp;nbsp;partie de la bourgade. Ainfi f armée mal menée amp;nbsp;fins retraite vaguoiét les vns de ça les autres de là par 15 jours en grande chetiède viures qu’on leur denioit.Iufques à ce que les habitas de Flelfinghe fichans ^les Fraçois de la garnifo en auoiéttiré la nuit par fus les murailles bon nôbre:lailïè-rét entrer le relie crainte de mutinerie.Pour laquelle euiter on remit fus vne autre ctreprilè fur Tregous pour fauoir de force ou de famine. Ilsymenerét 5?.Can5s debateriepris àFlelfinghe

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LIVRE VINTSEPTIEME.


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L'lflc qu’on nÓmc vulgairement Trcgous fappelle Beulan plus grande que Zelande eflon-gnée d’elle de 2. lieuës:clle eft fur la Riuiere qu’on nome nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dont viennent à Anuers amp;nbsp;au- h féconde

tres villes du pais bas les commoditez du vin, blé, chairs, beurre, lait, froumage, bieres, amp;nbsp;autres choies que portent les Illes vœfines. Elle approuifîonne le pais prochain de blés amp;nbsp;pa-fturages: les eaux melmes y font bonnes:Mais Zelande dejj^rtie en fille de Mildebourg, Tre- zeiandcamp; gous amp;nbsp;Serixé n’a Riuiere n’y Fontaine n’y Puits,fors vn à Mildebourg:n’y eau douce:ains fou- naturel foment Citernes où feau du Ciel fo garde vn mois. Au refte la ville eft fize en pais Marefoa-gcux:fos murailles font alfoz bonnes d’eftolFe mais mal flanquées amp;percées:fos portes poures amp;nbsp;mal accommodées, les folfozpetis où les habitans n’auoient que deux compagnies fvne d’Elpagnols îautre de Flamens amp;nbsp;pour toute Artillerie deux Moulquets.Ils fo refo^urêt ijeant- nbsp;nbsp;nbsp;•

moins de tenir encor vne fois fous falfourance du focours que fo Duc leur auoit promis. Les nbsp;nbsp;nbsp;•

Confederez gagnèrent incontinent les faux-bourgs:où ils faccommoderent:puis départirent les cartiers à chacune Nation: amp;nbsp;firent les aproches de lArti llerie qu’ils diuiforent en deux pour barre en diuers endroits:refolfis de faire vne breche à la porte de la telle,amp; Iautre du collé des Flamens qui eft à Iautre porte opofite:amp; ce d’autant plus aifoment qu’aucun ne f»foit contenance de fortir pour four débattre la venue . Les breches furent toll faires. Celle prcHa porte de la Telle auoit vinteinq pas d’eftêdue où nombre de François amp;nbsp;Anglois tous la che-mifo fur fo dos amp;nbsp;en plein minuit furent viuement chatouilez par les harquebuzades amp;nbsp;coups ’ depicquesdes alfiegez, cependant que deCrez fournilfoir lefcalade à la portermais pourcc que les efchelles n’auoir efté bien mefurées furent trop courtes amp;nbsp;qu’on tint bon à la bj-eche. l’aflàut nefortit aucun elFet que de coups fur les plus efchaufFez:melmes ne firent aucun de-uoir à Iautre breche, pource qu’elle ne fut jugée raifonnable pour lintermilfiô de la haterie. Ce peu heureux commencement en delgouta alfoz amp;nbsp;encor plus fo bruit du focours afo femblé de Mildebourg, d’AnuÂs amp;nbsp;autres places qui venoit en dilligence : tellement que fo liege leué on mill quelques troupes de François amp;nbsp;nombre d’Anglois àla retraite : tant pour, làuorifor lembarquement des compagnies làns defordre, que pour lAnil-lerie amp;nbsp;bagage de toutes les compagnies: lugeant le General que les François fy porteroient mieux,non pour leur donner dauantage de courage fur les autres: mai^pource qu’il les ju- Retraite geoit plus naturels amp;nbsp;mieux vfitez au combH: de larquebus qu’autre nation. Or ce pars tout fendu amp;nbsp;foifoié afin de faire couler leau de mer amp;nbsp;de pluie dedans les Riuieres,amp; de là au foin de la grand mer:eft de tel naturel qu’on n’y va que par gateaux ou par Digues qui font hautes leuées de terre ez collez defquelles leau cil fort profonde. Or, que les harquebliters ne foiét plus propres en lieu eftroit,fouftenus de nombre de Corfelets amp;long bois:aucun tant peu foit expérimenté au fait de guerre ne peut ignorer. Auoir donc emploié fix fopmaines en celte Ifle:ils commencèrent a bafteler amp;nbsp;faire palTer les compagnies pendant que les François amp;nbsp;Anglois fauorifoient four embarquement:elft»»^eftés dans fo faux-bourg de la ville alTem-blez en vn fort où ils combatoient ceux qui eftoient fortis de la ville: Mais le jeu ne peut durer fi long temps que befoin eftoit pour les autres prefts a palfor: Car foit qu’ils fo vilfont trop rudement chargez: ou qu’ilsfofachalfont d’y relier fi long temps les derniers: Uß defompare-rent la place amp;nbsp;faifans fuir IEf{lt;gnolapres citant que les Digues les pouuoient conduire: furent occafion de la mort de plu^c deux cens que d’eux que d’autres, pour le focours def quels ils eftoient ordonnez.des plus heureux eftoient ceux qui treuuoient bateaux prefts:plu-fieurs defquels enfondroient pour la penlânteur de la charge: ou renuerfoient fîls fo mettoiét trop d’vn bord. Les autres fo jettans en leau lùr les oreilles aimoient mieux perdre Armes,ba-gages amp;nbsp;bazarder la vie fi pourement : que de fo mettre à la merci'^e tel qui peut eftre four veut def-eiift fait bonne guerre. Le Canon fut lâuué mais tout fo bagage perdu. Serras condiiéleur de fos troupes fo voiant mal voulu de plufieurs qui fo deshonnoroient d’intelligences auec len- 5^^ je la ncmi:fe retira au Prince duquel il auoit efté enuoié:fuppliantfon Excellence, veu que tout mauuaifcrc homme notamment ceux qui font efleuez aux grades de coifüuite amp;nbsp;gouucrncmcnt:ne doi- qü’oniuy uentfoulement eftre exemps de faute mais aufli de toutfoupçon-.qu’il luy fut permis âe fo def d'jnn«. charger de tel iinpropere par fo moien des Armes : affigeant amp;publian|par toutes les villes, que quiconque luy vou droit mettre à fus aucune chofo contraire au deuoir de noble amp;nbsp;d’hô-me de biê:qu’il luy feroit paroiftre le contraire par la voye de duel amp;nbsp;combat deluy à là per-fonne. Autrement fi aucun ne fo prefontoit dans tel temps qu’il luy plairoit ordonner.-que tefo

Hh iiiij.

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L'HISTOIRE DE FRANCE.

Le temps af Ic n’y autrc chofc ne lu y fut imputée: tenu de tous à fauenir net de telles fautes .Mais aucuns füupift amp;nbsp;luy confèillerent de lailTer manger tels bruits au cours du temps,qui eifaceroit de la mémoire wire le”' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hommestoutes CCS chofes mieux queefes placars, duels, n’y autre deuoir qu’il pourroit

mauuais monftrer en public. Que telles choies eftoient du naturel des charognes,cxcremans,amp; telles hom'meT autres cholcs villaines amp;nbsp;eorrompyes de Ibyilefquelles plus elles font remuées amp;nbsp;plus fontent elles : rendant tousjours plus mauuaifo odeur que lî on les laiflbit croupir: d’autant que fair amp;nbsp;la challeur duSoleil en attirant tousjours peu à peu ce qui eft humide de ce corps infeôl:ne laillènt en fin que lefec priué de toute mauuaifo fonteur.Ioint que la plus part des Chefzfa-uoient tousjours eu en bonne réputation: amp;nbsp;difoient prefque tousqueles fautes qu’il auoit * fait îuy cftf#c t auenuës par la fimplelTe de fon naturel amp;nbsp;faute d’experience plus que de mauuaifo volonté qu’il euft à fon parti. Il eftoit doux, fimple amp;nbsp;fi traitable qu’il accordoit tout ce Le General qu’on vouloit,fuiuant Ic premier auis qu’on luy donnoit:lequel il laiflbit aufli toll pour en pra-méeVcou tiquer vn autre de celuy qui plus auoit d’autorité en fon endroit. Ainfi n’eftant aucunement uernement refolu, falloit qu’il fc portaft deuant les villes qu’il alla foffimer comme vous aues entendu, quel ü doit Io#^^qn’il n’auoit jamais commandé en guerre amp;nbsp;mofhs gouuerné vn filt;onfus amp;nbsp;malaifèEfi cRk. tat que celuy de Fleflînghe,au commencement qu’il fo déclara pour fon Maiftre.Comme dôc euft il peu conduire trois mil foldats eftrangers amp;nbsp;fi diners d’humeur de langue amp;nbsp;de façons de faire ? Si eft ce que la plus part des Princes de ce temps nepouruoient pas autremét à leurs affaires.Et difont prefque tous qu’ils aiment mieux fofier en ces chofos d’importance à leurs domeftics amp;nbsp;conus de longue main:qu’à nouueax venus.Comme fi aucun autre ne peuft doner aflèurancc de fo foy loiauté. Laquelle aufurplus n’eft pas foule partie requifo à tels gens: ains y a d’autres graces aufli neceflàires que celle là: toutes lefqu elles manquent le plus fou-uenten ceux qu’on efleué à cesGrades. Les autres reconoiflet l’erreur mais ils difont pour tou-Les grans tes excufos: que faute de perfonages d’entendemët,ils fon t*contraints fo foruir de ceux qui les dcs«rT*quot; ^l’^uent. Aflèz de galans hommes les pourroient accompagner fils honnoroient la vertu amp;nbsp;les eux4pour- perfonnes qui la pratiquent folonleur merite: car tels gens ne demandent qu’eftre emploiez non pour fenrichir comme font vn tas de malotrusCapiraneaux,ains pour faire paroiftre leurs grâces amp;nbsp;vertus au proffit du public. La Vertu hait rien plus que foifiueté amp;nbsp;ny à chofo qui Les vertu defplaifo plus à vn cœur genereux, que de croupir és cendres, fons efclairer en fi efpefles tene-gnçm de^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hommcs parla vine lumière de leurs vertus: laquelle aufli, afleurée de fon mérite,

cournfer veut eftre recerchée amp;nbsp;honorée devons: n’aiant rien en plus grand deflain que fureter la les grans amp;nbsp;^es é’rinces au long pourchas de ces Eftats mondains, qu’on ne galope en ce temps que pourvu proffit particulier fons aucune confideration du public.

puiUes Frä nbsp;nbsp;Depuis la plus part des Anglois creurent en opiniQii de fo retirer en leur pais. Malcontens

çois quittée de la paie amp;nbsp;d’autres chofos: fi bien qu’ils quiderent le foruice duPrince fembarquans és vail-la Zciandc. Anglois qui aportoienr le vin, la bi^^^ autres chofos dont il accomodoient ces quartiers pour argent: amp;nbsp;n’en demeura qu’vne compagnée.Çe qui futoccafion que fenuie de fo retirer vint aiffez toft aux François qu’on emploia touteffois à quelques autres entreprifos: notamment à Ijrufler aucuns Nauires de Mildebourg qui eftoient à deux lieues de Flelfinghc la plus part chargez de fol amp;nbsp;autres hardcjJ^^i^rnifon de^^Jidebourg fortoit fouuent amp;nbsp;fata-quoit de belles efcarmouches d’vne part amp;nbsp;d’autre ou plufieurs demeuroient tefmoins de leur

Occafion yaillance.Mais ceftoit tout ce qui fo fefoit pour lors en ces Mes: tellement que les deux tiers dcfèLiflace dc François firent eftat de fo retirer de là: notamment apres la journée de SaintBartholomy amp;nbsp;des foldats ]a redition de Mons: voians qu’on les appelloit haut amp;nbsp;clair trahiftres amp;nbsp;lafehes: contraints kmTnïïc fouffrir lors ces indignitez pour n’auoir fauantage des forces entre leurs mains. Sans doula corruptió te comme finfolente pefte de ces deteftables guerres ciuilles: eft tellement generalle; que les phnViîù^t' giicrtiersSc paifibles y participans à fegal: foublient egallement en leur deuoir.Il y auoit de la taire. foute des foldats comme de ceux qui les auoient enuoiez quérir: amp;nbsp;pour le bien defquels ils hazard«ient leur vie. L’occafion de tout le mal néanmoins me femble procéder des gens de guerre plus que des autres: amp;nbsp;de la faute des Generaux plusquedes Chefz particuliers amp;nbsp;moins encor des foldits, qui en toute guerre obéiront aflèz, pourueu qu’on leur donneChefs

Capitane- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jg cerueau amp;nbsp;de valleur: non pas ces Capinineaux de ce temps qui n’allans à la

3UXqCCC nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t’1 zz*it nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;• T

temps. guerre que pour picorer: donnent toute liberté au foldat pour auoir part au buun.Lcs autres ores que liberaux, font de fi bas lieu, de vie fi ville amp;nbsp;abjede: que mefprifoz par les foldats qui

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LIVRE VINTSEPTIEME.

qui les conoiflent de veue ou de renom : faut de iie-ceflîtç qu’ils leur donnent mefme licon, ce que fauaricieux pour eftre fuiuis : autrement il iêroit toft Capitaine fans gens. La faute ne vient non plus ou du moins entiere,de ces Capitaincaux.Car voiant que peu de gallans horn mes demandent les charges en ce temps milcrable: pouiïèz d’vn defir de iê faire conoiftre amp;nbsp;* faaancer ou acquérir des biens,le preiêntcra au Generalauec nombre de iôldats auflî peu fuffifans que lui. Le General faute de vertu le receurapoiîr lui donner çommilfion de Icuer le plus de gens qu’il pourra. C’eft à lui a fenquerir du merite de tels gallansamp;leSlreiiuoier de Capitaines,Soldats : pour les faire enroller fous la charge d’vp Chef fuffiiànt.Lequel lâchant veut eftte qué les honneurs doiuent eftre receusSç non demandez : que la vertu doit eftre recerchéç: ne le prelêntera à Ibn General que pour lèruir au public : non pour briguer tels grades bien , qu’honnorables c’eft le deuoir lors du General de reconoirre le merite de ceGaliand ffôme , par vn grade honorableSçùutorilêr en icelui. Car corne fil n’eft autorile du General il n’en le fa en fin plus relpeôlé des liens que ces Capitaincaux.’Aulfi les Soldats le lachâs autorile, ehe-ri'amp;refpeôiçdelônGenerahlcronsmduitsàfexernplede là vertu amp;nbsp;forcez par l’autorité du ßrerefpe-pOuuoir qu’on lui donne: de faire toi^f le deuoir. Mais il ne le treuue aujourd’hui Geq^ral a«-amp;au-qui face cela. Au contraire la vertu melpriléeamp;h-’ïe par l'ignorance de prelquc tous nos hotW- leCcneraL mesi eft fi abbailfée qu’on ne tient compte aujourd’hui que d’vn jeune plailântin,vcrt veftu: lequel pourmenant bien la plume fur l'oreille, amp;nbsp;maniant Dieu à toutes mains : aura plus de charges qu’il ne voudra. le ne veux pas dire que les jeunes ne foient quelques fois dignes de Gens de qui commander.I’en Içay à qui la vertu croift deuant faage.Et fi ne lêrois d’auis de ceux qui con-(eillent à vn General de prendre vns amp;nbsp;autres vieux amp;nbsp;nouueaux : pource dilent ils que les d’hui/ jeunes ont plus de feu amp;nbsp;»^ont plus brulquement à vne charge que plufieurs vieux routiers qui craignent 8c fuient bien fouuent.Ie confdTe tout celr, Aulfi la praticque contraire me de-: mentiroit. Mais pource que qui vgut bien conduire vne guerre à bonne fiu : doit confiderer que fur routes chofes la difeipline millitaire y eft necelïâire: (fous laquelle on comprend lo-beiflânee, refpeétamp; autre deuoir du Soldat vers le Chef jôcqu’où les jeunes commandent n’y peut auoir de moien*faute de raifon, jugement 8c diforetion que le peu d’aage 8c experience nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

des choies leur dénié: le dis que les commandemens en Chef, ne le doiuent donner qu’à per-fonnes d'autorité;de cerueauSc de valleur : q»i pourront diieipliner leur^gens finonfi parfaû tement que les Grecs 8c Romains, voire les Italiens Eipagnols 8c François en Piemont : du moins en aprocheront le plus pres qu’ils pourront,par la dilcretion.d’vn bon jugementSepra-tique de ce qu’ils auront veuamp;c leu du paifé.Vray eft qut je fuis d’auis que les Lieutenans par- Quels Ca-ticipaftciit de faage 8c de jeuneftè. Mais que les Enicignes tiniènt plus de cette jcffiie challeur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en

bouillante Ôc courageulê pour conduire le Drapeau es lieux commadez : ûns auoir la difore- Lieutenans tion des routiers de noftre temps,qu’il^ fait trop chaud : qu’on veut perdre les hommes, ôc amp;Enfeigncs qu’il fe faut garder à meilleure occafion : comn^efoent les comandez par Galpar de Cojigny nbsp;nbsp;°“ ‘‘

lors Colonel de la FanterieÔcdepuis Amiral de France : de porter leurs Enièignes à la breche de Dinan. Ce qu’ils refuièrent, jugeans Iç lieu trop dangereux : occafion qu’ils furent dégradez des armes à la tefte de l’Armée,declarez villainsôc incapables de tous grades. Vous auoir donc bien efclarci de ce que je vous voulois faire entendre : je retourneray au dilcours de noftre France ôc premièrement v^îst p’arleray %Rv«yage de lenlys pour mener fos troupes au Prince d’Orenge. Mais il y a fi long temps que le Duc de Medina-celi eft fur la mer:qu’il me femble n’auoir ameinc, que pour m’attendre : afin que je le conduiic au païs bas, où fon Roy l’enuoye pour y commander au lieu du Duc d’Alue. Laiflons donc Ienlys,8c prenons ceChef qui vient par mer d’Elpagne en Flandres auec troupes de Bifoinsamp;nombre d’argent:afin que vous fçaehiez ce qui lui auint fur mer à l’occafion des Oftregueux.

Ie vous ay ci dcftiis fait entendre la rigueur de laquelle vfoit le Duc d’Alue fur le pays bas : ôc les occafions qu’il en penfoit auoir. Comme que ce fut neantmoins,le Roy d’Eipagne dés hn paffé auoit ja refolu en fon Conièil d’y enuoyer vn aigre perfonnage pour y commander en fon licu,8c le faire retourner en Efpagne. Or pource que le Duc lui auoit majfdé qu’i} lu Duc de auoit faute d’argét8cde foldats:le Roy aiant enchargé au Duc deMedina-celi de faller releuer, Mcdma-cc. lui donna deux mil Bifoins:( ce font jeunes hommes qui n’ont encoRlonné leur nom pour fenroller en guerre.) ôc quantité de deniers. Il feftoit autres-fois mis fur mer: mais le vent lui batu par le? fut tousjours fi contraire qu’il fut contraint rçlafchcr : for? celle fois que fo joignirent à là flo-

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iuiüi57x. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L'HISTOIRE DE FRANCE.

te 25.autres vailTeaux marchands que Italiens qu’Efpagnols que Portugais chargez d’efpice-riCj fucre, drap de foye Sc autres marchandifes propres pour releuer le traffic qui le perdoit au pays. le vous ay dit auffi que les Gueux auoient nôbre de vailFeaux fur mer équipez en guer-* re : amp;nbsp;qu’outre ce,tous les vaifleaux qui deuoient à Anuers ou autres tels endroits de terre: pallôient neceflàirement vis à vis amp;nbsp;à la portée d’vne cononade de FleffingheSi Ramequin. Si bien que le Duc defcouucrt par lÂGueux le dixiéme de luiiijfut contraint de palïèr à la rherj .ï, ï ci de leurstanonades : crainte defquelles.douze Nauires marchands le Jailferent prendre a-•gt; bordez par ces vaifleaux : notamment ceux qu’ils nomment Flibotz: plufieurs amenèrent de ' bonne vogle, d’autres fallerent efchouër à la colle de Ramequin, nommément ceux où c-, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lloient les Bifoins qui de làfe retireret à Mildebourg.Aucuns lurent coulez au fons.Le Duc

, nbsp;nbsp;nbsp;pou •ne fe mettre à leur merci defeend en vn bateau auec 2 5. ou jo. plus haut pour prendre

terre àîEfclulê,doù il fut à Brugesjpuis à Gand amp;nbsp;en fin à Anuers,fe plaindre au Duc d’Alue de là fortune amp;nbsp;de l’auis qu’il auoit donné à fon Maillre auquel il auoit par lettres amp;nbsp;melfagcj fait l’Eftat du pais plus heureux amp;nbsp;paifible qu’il ne le trei^ioit. Les Gueux en lomme làns au-cuijp perte,firent vn grand butin qu’on elleuoit jufqups à la valeur de fix cens mil eleuz : en-Grand b«- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;loldats ne lé reflentifl’ent gucres du pris de ces marchâdiies vendues.fls treuuerent

tinqueceux bien deux cens mil efeus qu’en Ducats qu’en Reaux de Callille amp;nbsp;de Portugal. Mais lamoi-tnitin ne vint en conoiflànce. Car les Chefs,Soldatsamp;mariniers en deftoberent Fur^laX'tc la moitié :1e relie vendu à vil pris comme il auienr tousjours quand on ell prefle de vendre du Duc de pour faire argent. Si quc le tout ne monta à Cent mil efcus qui furent employez aux affaires liEfpagnok du païs plus vrgcntcs amp;nbsp;prcflces. Il me Icmblc temps à cette heure de m’acquiter de vous montrer comme le Duc d’Alue fe gouucrne és autres quartiers du païs bas.

Le D V c d’Alue fafché de la perte de ces places : de la venue de tant d’ellrangers en-Deßeins du nemis,8ô encor plus de la prilê de Mons : relblut lôudain ^^’employer toutes les forces à la re-Duc d’Alue prinlê : tant pour tenir le relie des places de terre ferme en bride amp;nbsp;atente de îeuenement du fiege qu’il y vouloir mettre : que pour empefeher qu’à la venue de plufieurs François que les • Côfederez y enuoioient de jour à autre: le Comte ne peut en fin drclfeBforme d’Armée pour tenir la campagne aux defpens amp;nbsp;dommage merueilleux de toutes lés Garnilôns. A ces fins il Mons aflie- aflémblc fur la fin cft luin pres de deux mil qu’tlpagnols que Vallons amp;nbsp;autant de Lanlque-Fedric^fils nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoir fait venir quatre cens chenaux des Ordonnances du païs : il donne la charge

du Duc de tout àDomFcderic deTolede lbnfils:lcquel pour l’auis desScigncursamp;autresChefs qu’il Daluc. lui donna pour Conléil : pour formed’Armée qu’il deliberoit acroillreSc autorifer de là pre-lènce Iclon^uc les occafions fy prclènteroicnt: il halla lés troupes d’aller, non tant pour pren dre les affiegez de force que pour empefeher (comme j’ay dit)lon ennemi de croillre :amp;pour oller auffi aux affiegez tous moiens de recou tirer viufes. En lômme les incommoder au plus de lôn pouuoir,atendant là venue amp;nbsp;le reflues compagnées qu’il y pourroit conduire : lefi quelles il deliberoit cmploier ce pendalf^ontre le Prince d’Orenge pour lui empefeher le paflàge de la Meule. S’afleurat que cette barrière fermée:l’Armée de lôn fils pourroit à la longue emporter la ville de Mons. Ainfî rclolu : Dom Federic facheminc à Mons auec lés troupes fur la fil?de luin 1572. lefquelles aprochées de la ville ne peurent ellre empefehées pour les lôrtiesamp;itcrées efcarmouches des FraaçMg^u’ellcsffiüiJlfnàircnt vn fort d’vncAbbaye di-flante, vn quart de lieuë des faux-bourgs noméc Bellcan pour fafléurance de toute lArmec. Où ils demeurèrent jufquesàla veniië du Duc, comme jci vous diray, elcarmouchansûns ceflé neantmoins,pour empefehef qu’ils n’allaflént quérir viuresôc lécours; occafion léule de la venuë de fes côpagnées.Car le Duc preuoioit bien qu’ils n’en peuuoientauoir beaucoup: pource qu’on n’auoit couftume d’y en mettre ni faire prouifion aucune de Guerre,pour de viurcs n’eflre Mons ville frontière: que pour auoir mal mclhagé ce qui y clloit: n’elperans ellre fi toll relferrez, ains drefler vne Armée pour courre la campagne à la venuë des François amp;nbsp;celle Sorties des Pôgt;^ce. loint quc la prinle ^oit ellé faite fur îarriere làilôn des fruits ja mangez. Parquoy affieges les noiMieaux fe môtrans fur terre encor pendans: il les falloir gagner à coups d’clpée,lc grain pour la ger- gerbes melmement pour lefquelles lé drefloient de jour en autre belles efcarmouches. le vous en reciteray dlt;^ qui pourront léruir d’exemple. La premiere fut de cinquâte chenaux amp;nbsp;quatre vint harquebuziers chofis,que conduilôit Rouuray : lefquels allans quérir les gerbes d’vn champ prochaffijfurent rencontrez par trois cens Vallons,aucclcfquels ils combati-rent

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rent û bien, qu’a hide de leur cauallerie ils les menèrent batans jufques à leur fort:amp; reportèrent fans perte que d’vn homme, les gerbes qu’ils auoient enuie d’auoir.Mais la leconde bic qu'en plus grand nombre ne leur fut pas fi heureulê: car encor qu’ils eulïcnt enfoncez leurs ennemis: neantmoins lulien Romero y furuenant auec quatre cens Eipagnols, leur fit haban- * donner la place: contrains de reculer au grand pas j ulqu’à la contre-efearpe: qui garentit la vie àplufieurs d’eux.Q^uelquc centaine d’Eipagnols entreprin3rent d’enleuer îabbayed’Epinleu pres de la ville que Rouray gardoitauec cent lôldats. Mais ils y furent tellement’receus que force leur fut de retourner en leurs tentes: relèruans celle entreprilê à plus de loilir amp;nbsp;meilleurs moiens qu’ils n’auoient lors. Ils le meintindrent en telles ataques, julques à la venue dç lenlis de laquelle je vous veux dire ce que jelcay.Aulfi toit que Monsfut pris^ que les , Chefz curent donné forme d’Ellat a leur conquclle: ils furent d’auis que lenlis retournait en France, àplufieurs fins: la premiere pour auertir là Majcftéf par huis duquel cçmouucmcnt toumede elloit venu, du fuccez de leur entreprilê, de lEf at qu’ils y auoient donné, des moiens qu’tls nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

auoient depoulTer la fortune plus auant: des rem umans d’Holande amp;nbsp;Zelande: de la laueur a'Jet tir (a qu’ils reccuoient d’Angleterre,d’Elcolï»amp; Allemagne:fur tout de la leuée que lelùit le ced’Orengeen Allemagne: Sc defeljwir de là prompte venue. Qu’illuy pleultpourfuiuft nombrède vn fi beau commencement. Du moins permettre qu’on leuallle plus de gens qu’on pour- Fiançoi? roit enuoier en Flandres y joindre le Prince amp;nbsp;lès Germains;Contre le Duc d’Alue qui dref-lüit forme d’Armée. En cas de refus affeélionner les Princes amp;nbsp;l’Amiral à y enuoier le plus de lôldats qu’ils pourroient. lenlis leur auoir promis qu’il y feroit le polfible amp;nbsp;particiilieremét alfeuré qu’il y emploieroit fes moiens pour en leuer amp;nbsp;amener luy melmes jufques au lieu : part de là amp;nbsp;vint en Court auertir le Roy amp;nbsp;lôn Conlêil de tout ce que dclTus. Ce qui cfmeut diucrlcment les perlônnes felon la diuerfité de leurs paflîons. Puis auoir eu bonne refponce du Roy amp;nbsp;pennilfion de leuer gêna: alfeurancc de l’Amiral qui auoit ja enuoié toutes les cô-. milfions pour drelTer les compagnies tant de pied que de chenal: amp;nbsp;donné le rendez-vous de toutes à vnc journée de Paris, où il efperoit luy mefine trouuer là compagnée d’hommes d’armes dans ce temps: Sêconduirc le tout: il fachemina en Picardie où au bruit de la conquellc • de Flandres amp;nbsp;des grans butins qui les y atendoient: en peu de jours il eut leué de trois à quatre mil Fantalfins amp;nbsp;deux cens hommes d’ariWes auec deux compagnées 8’arquebuziers mô- Dcficin que tez. L’Amiral qui auoit dit à lenlis qu’il allait trouuer le Prince d’Orenge pour luy lcruir d’a- i'nn“à^ia uantgarde: voulut que Beau-leu Enteigne delà compagnée de gen-d’armes: y menait trente conduite de des flens: d’autres y en menèrent ce qu’ils peurcut fan Acception de quelles confcicnces ny Religion ils fulïênt. Le Baron de Renty auoit vn Regiment de neuf enlêignes d?Fantalfins. leumellcs de huit,Be‘renguaruille de fixjanilfac fut delliné pour côduireles auant coureurs. Sur le feptiéme de luillct ils commentent à marcher auec mil amp;nbsp;mile inlôllcnces que ces gens failôient fur le païlànt nommément les piexjD^ Aulfi toll que le Comte en fccut la def^ marche,illiiy manda qu’il print le chemin par CaRibrefisSc fallait joindre à hrméedelôn frere: tant pour luy faciliter le paflàge de la Meule que les garnilôns dupais aflcmblées: luy empefehoient: que pour euiter le hazard d’ellre rompus par les troupes que le fils du Duc d’Alue ( commandant à hrmée qui allîegcok Mons) luy pourroit enuoier fur les bras. loint / qu’il ne lêruiuoit de rien à Moiis^u le bon nOTlbrc de gens qu’il y a liiffizans pour faire leuer le ficge:Et que par ainfi les troupes n’y lêruiroient qu’a manger les viures qui leur faudroient tout aulfi toll amp;nbsp;feroient en fin contrains de le rendre par famine. Il luy contremanda qu’il ne craignoitlennemy.Et qu’ellant àMons amp;nbsp;auoir veu les compagnons il pourroit palïêr outre, Surce les troupes marchent,mais fi négligemment amp;nbsp;prenant tellement leur ailés par les cen- troupes, lès amp;nbsp;bourgades: que vous les eulTiez tenus pour alTeurez que ïennemy elloit à cent lieues d’elles:amp; qui pis elloit ils n’auoient aucune guide alfeurécjne bien inllruite du chemin qu’il falloit prendre, pour fefloigner le plus de tennemy. En fin venues pres de BolTu vne lieuë amp;nbsp;amp;nbsp;demy de Mons: il enuoie cent chenaux faire la delcouuert^ le regiment du Baron de Rend marchoit apres le premier desFâtalfins: lumelle le fuiuoit amp;nbsp;le relie en fin. lenlis le Rmgraue, laniflàc amp;nbsp;autres elloient en queue, ellimans que fennemy les d’eull ataquer par là. Mais ifs en Icntirent plulloll la defcouuerte par le deuant, qu’ils ne penloieft. Comme le païs efl entre couppé amp;nbsp;plein de haies amp;nbsp;huilions : dont le penlôit preualloirlenlis pource qu’il elloit fort de fanterie:Les delcouureurs huertirét qu’ils auoient veu quelque Cauallerie lorée d’vn

bois

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L‘HISTOIRE„DE FRANCE.

boisîôCcafion que Ie Baron dcRenty choifit quelques centaines des fiens pour enfans-perdusi les feparant pour feruir de tefte au bataillon, attendre Ia fortune. Mais auflî toit que la Ca-uallerie eut delcouucrt que les chenaux quifortoient du bois en la campagne ne prenoitfin: amp;nbsp;que nombre d’arquebuziers fauançoient pour les attirer à fefcarmouchenls furent fi efton-nez qu’ils n’eurent qu’a lê retirer gluftoft que le pas. La caUallerie de fElpagnol qui eftoient gens des ordonnances du païs commandez-parNoir-carmes amp;nbsp;autres,voians ceux cyiê retirer fi chaudenîént prirent cœur de les pourfuiure. Mefinement que leur cent mofquetaires Eipa-gnols eftoiêt ja aux attaques auec la tefte du regiment deRenty.Laquelle intimidée par la fuite de fà cauallerie amp;nbsp;furuenuë de tant de gens:fe met en route à laquelle eftoir desja tout le régiment fiy; le corps duquel ces defcouureurs auoientpafte.Sibienquelercftceftonnéparla fuitte amp;nbsp;delbrdre de tant de gens, ne la fit longue à fê desbander. Mais bien trois mil pailâns qu’ils auoient tant tormentez amp;nbsp;qui les fuiuoient crians à Dieu vengeance: les receurent mal courtoifèment, fors ceux qui fe laiflbient mettre en chemife. Plus de douze cens y moururêt. Renty Maiftre de Camp faflèurant fur la force de fonch«ual tua plus de vint paifâns deuant qult; mourir. Ringraue mourut. lenlis fê rendit amp;nbsp;laiiffac. Le Baron de Renty menez priien-* niers à Anuers amp;nbsp;plus de 6. cens autres en diuerfês pnfons donty auoit plus de fôixante

Gentilshommes. Beau leu auec fept ou huit arriua la nuit à l’Àbaye d’Epinleu ou

' ■ • nbsp;nbsp;il donna tant de conoifiamp;nce amp;nbsp;marques de Iby que Paietluyouurit. Et le i,

lendemain pres de cent harquebuziers entrerét à Mons où je fuis délibéré les laifler plaindre leur defâftre,plus que leur faute particuliere trop ordinaire au François-.pour reprendre ceux qui fapreftent pour fôlennifer les nopccs du Roy de Nauarre dedans Paris:pendant que les plus foupçonneuj^fiimu-fbient à pronoftiquer le fiiccez de tout ce quedeflus. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;; lt;nbsp;-


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En propos dtt 'Rp,ynf frure dr r z^miral. Stnode nationna! à Nifmespour les Troteßans. Famine en Lanyuedo. Conßderations frr le frit de la ‘F^ligion. Source de la corruption de tous Eßats. Le Fpy demande nbsp;nbsp;reçoit les villes dégagé données aux Conßderez pour deux ans premier ^ue le terme frß

expiré. Lettres du ßoy à tous les (jouuemeurspour aßturer les EProteflans de la Paix. lugemew diuers desentreprißs de Flandres.f^Lrmée de Stroßi en 'Proüage.Les ‘Fochelloisfiupçonnenr tout,(ß nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;raißns.yna

ges du Terou. Entreprifes frr la p^ochelle defrouuertes. Lettres des 'ßochellots à r Amiral. La refronce frr leur deuoir à l’endroit de cefle tAérmée. Lettres du Baron de laGarde aux F^chellois zér leur refronce. Confideratios amp;nbsp;dtuers auertifremens queplufieursPreteflans donnoientc^' enuoioient à l’Amiral pour le defiourner de laCrean-ce de Court nbsp;nbsp;luy frire fiupçonner l'auentr . ‘Pourquoy l'tA'mtralfrt confiant ànertMlprefrmer d'aucun .Les

fiançailles efroufrtUes de tienry de Boi^bon Poy defifijsuarre céf de tAIarguerite de FrMce feur du 'Fpy

E Roy Charles cependant, n’auoit foin que d’acheminer fos deflèins à la fin qu’il A s feftoit pro^ofo. Quqy fêlant il auoit plufieurs perfonnes a contenter, amp;nbsp;ne le pou-

uoit faire qu’en delplaifant à trois fois autant de grans perfonn^jges. Il le perfuadoit neantmoins de les entretenir tous,3? ne Fen elloigna de guère comme vous verrez.

II difoit que fur toutes chofes le mariage de fi fœur amp;nbsp;la coquefte deFlandres luy eftoient en Entre pro-finguliercrecômâdation.Que le premier n’eftoit différé que par les remifos duPapequifefoit di ficulté d’éuoier fa bulle de dilpéce: amp;nbsp;qu’aulfi toff venue, aulfifoudainforoitle^ariagc ac- mereamp; comply. Et comme aucuns luy difoient que le Pape ne fenuoieroit jamais,il aflèura d’y pour- l’Amual uoir en cas de refus. Quant a fautrc,le^rcparatifs Fauançoient de toutes pars fi ouucrtement que les Catholiques amp;nbsp;nommeement ïAmbalfideurElpagnol n’auoit autre fujetquedefo plaindre: auquel leRoy allèuroit que tout ce fefoi^^on deceu.LaRoyncMerc auffi ialïèuroit à ffifpagnol deuât tous.LeRoy difoit au lèmblable à l’Amiral que fi Mere en eftoit ignorante. Laquelle côme fogneufe de lEftat de fon fils amp;nbsp;de la feuretéde toutleRoyaume:craignât plus incertain euenemant de fi hautes entreprifès, quelle ne Faflèuroit fur faparenc^ des raifons qu’aucuns difeoureurs amenoi^ poyr facili^rtel deffein: dit au Roy deuant quelques vns du Conlêil amis de f Amiral, qu^k auoit foci^ê Bonne part qu’il eftoit autheur de cefte en-treprifo de Flandres; luy remonftre auec vn long difoours plein d’affcéfion, quels inconucnics luy en auiendroiét amp;nbsp;à tout fonRoyaume,dôt il Fexcufi fort: l’aftcurât bien qu’ô luy en auoit tenu quelque propos de la part d’aucuns eftrâgcrs defôRoyaume:amp; qu’il y auoit efté folicité: mais qu’il n’y voulut jamais prefter foreille: craignant que telles nouuelletez luy fuflent pre-judiciables.SommefafTeura defuiurefon Confeil amp;nbsp;luy vouloir obéir en toutes chofos. Auffi toft il fait venir f Amiral auquel il cômunique tout ce que deflus luy jurât neâtmoins qu’il ne lairoit jamais les chofes à demy faites:ains refolumSt en pourfuiuroit les premiers rraiéls fi bic jettez: pource,qu’il falloir hafter le fait amp;nbsp;y pouruoir en toute^urcté,afin qu’il ne luy en auint aucun inconueniét n’y à fon Royaume.Car,dit il,je n’aurois pas fculcmét affaire auec lEfpa-gnol,ains auffi auec tous les naturels de laFrâce.Parainfi f Amiral afïèiygde fô bô vouloir:mi Sinode N*-toute peine d’auancer encor plus affeófueufement ce qui en eftoit commencé. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;N^ifæcs.

En May les Eglifês Proteftantes du Royaume, affignerent vn Sinode National à Nifmes en Lâguedo: ou par la permiffiô amp;nbsp;fous l’autorité duRoy qui en fit expedier lettres: plufieurs des principaux

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

principaux Miniftres de laFrâce furet afTemblez entre autres Béze, Chandiou amp;nbsp;des Gallars qui fut efleu pour y prefider : où Ion reprint la difputc de la doctrine Eeelefiaftique. Lors en ce pars de Languedoj mefinement en la cofte maritinejbien que le païs loit bonamp;pourueii de Famine, nbsp;nbsp;tout ce qui eft requis à îentretien de fhôme: la famine y cltoit fi grande que les pouresy tom-

boient roides morts par les rues, ^our y poùruoir entf autres moiens ils ordonnèrent vacations és Courts de la luftice : afin que les moins riches ne le confommallènt en frais pour y aller plaider amp;nbsp;pourfuiute leur droit.

I E n’oubliray vue choie notable amp;nbsp;digne d’eftre bien remarquée à fauenir pour le fait de la Religion : mais elle peut amp;nbsp;doit eltre eftenduc à tout ce qui eft contredit aux hommes amp;nbsp;• qui Jpur nbsp;nbsp;en finguliere alFeótion, lôit de Guerre: Ibit de Police,foit de Religion ou autre E-

Confîdera- le VOUS ay dit que les moiês que la plus part des François auoient de le remettre de leurs f premieres pertes^ par le cours de lèze mois qu’ils auoient efté en reposzl’alfeurâce que la paix Religion, lèroit de longue durée: la paifibleamp;amiable conuerlâticn des vnsamp; autres.Ioint le bruit commun que le Roy vouloir enuoier tous les gens de Guerrê( que le peuple eftime lalource ou duenoins les inftrumens de lès maux) hors de Franêc contre vn Eftranger : leur auoientfait perdre le Ibuuenir de leurs calamitez pafîées; julques là;qucle plailâns en la paifible jouïllàn-ce de beaucoup de moiens qu’ils auoient de gagner,que la bonté de leurs terresSe la diligente fubtilité de preffiter leur apportoit; n’emploians leurs Efprits qu’à fenrichir,amp;lè donner du oubTiquot; temps les vns auec les autres : ils oublièrent allez tcft le deuoir qui leur falloir emploier cntDieuai- pour agréer à Celui qui eftoit l’Auteur de toutes leurs cemmeditez. Ceux entr’autres qui fement en mieux Ciuililêz lèmbloient auoir lelprit plus ouuert que le refte : ne le donnans beaucoup la Religion3amp; parelïèux au fait de confcience,ne le mentroient diligens qu’à leur plaifiramp; proffit: fe moquoient mefme de ceux qui plus zelez accôplifl'oient mieux le deuoir de Chre-ftiens. Aucuns ne trouuoicnt le chant ni la forme de parler en lEglife Proteftante conuena-ble aux perlônnes. D’autres qui le vouloient faire voir plus zelez f’amufoient a recerchervne ft'* P fo7c tiouuclle forme de dilcipline Ecclefiaftique : treuuans la forme amp;nbsp;traditiue de longue main cotwmpus- vfitée, mal commode pour le temps. Y en auoit qui îeftimoient peu eSnforme au naturel de ce à quoy on fapproprioit. Nombre des reformateurs de la difciplinCjpoulTcz du vent d’vnc vaine curiofité,panèrent outre : le prefumans d^nes amp;nbsp;fuffilâns d’amener ( difoient-ils ) la do-drine à là perfedion-.amp;motrer les erreurs de tels dont ils n’eftoient dignes de baifer les pieds. Si bien que tel guidé par le vent d’ambition,vn autre de lotte curiofité,amp; plufieurs meus d’vn ,, bon zclc l^s jugement allèuré: le Ibnt tellement lèparez de la compagnée Chreftienne( j’en-tens detvncSclautre Religion, lefquellcs ont vn melmefondement qui eft lefus Chriftduquel elles prennent le nom)quc l’Eglife a plus efté ébç^nlée en temps dePaix au moien de ces differens domeftiques: qu’elle ne fut au cours de toutes ces guerres palïees,par i’inlolencedc nos cruelles armes.Elmerueillez vous mjjutehant comme fe peut faire que le bruit des armes Ibit fi grand qu’on ne puilfe ouïr les loix parler : ni le Magiftrat ordonnant ce qui eft requis a la Police : veu que lEglilê n’a choie plus contraire que la guerre.Vous voiez les armes préjudicier moiiÿ beaucoup à l’entretien amp;nbsp;auancement de lEglilè qu’ vue longue Paix en vn païs mefinement fi bon amp;nbsp;fi plein de dehees que^quot;C^uy-cy:pu^^j|jir mieux dire parmy vn peuple filz de la fortune, fi legier amp;nbsp;variable en les conceptions que la confiance ny Icaurait trouucr lieu de demeure. Confiderations qui me font alTeurer qu’il n’y à moyen plus propre pour ef branler amp;nbsp;en fin abatte vne Religion telle qu’ elle Ibit parmy les François,que de leur en per-Lcs cliofes l’exercice libre. Car autant que l’homme ayme là liberté amp;nbsp;en abulê toutes-fois : au-avfces def tarit hayt il la lèruitude amp;nbsp;contrainte en laquelle neantmoings il le comporte mieux qu’en mal aifées* jouïflànce de fafranchife : Qui ne voit que tous hommes vont naturellement au contrai-plus agréa- fe de Ce qui leur efi plus interdit ? Tant qu’Anibal fut contraint faute de places fauorables : CraVnte amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’Italie, la neceffité la forcé douurir les yeux de Ibn entendement, pour fubtililêr

neceflîté toutes fortes de moyens à le Çuarentir, faire Ibn deuoir amp;nbsp;acquérir honneur entrauaillant mamticncc pour ruiner lalèigneurie des Romains. Mais auffi tofi que la vitoyrc qu’il eufi fur eux à Ca-iTomme'cn nes :luy cutmoyen^laprilèdeplufieursplaces, laredution d’vnnombre de Prouinces, leur deuoir Jcj grandes commoditcz qu’il receuoit fur tout de la Calabre amp;nbsp;Terre de labour : nom-X'amp;ÎVbon- méement à Capouë:fe voyant comme enfranchilc amp;nbsp;deliuré de neceffité de plus faire la dance dc^ Guette fi toîde amp;nbsp;làns celTe comme au parauant : fapareflà de forte parmy les plaifirs deli-grâs moiés^

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LIVRE VI NTH VITIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;57*

ces de Capoue : amp;nbsp;à fon exêplc tous ceux de fon armée deuindrent fi negligens amp;nbsp;curieux de Occafion leur plaifir: que les Romains fi fou uct vaincus:croilïàns de cœur amp;nbsp;d’autres moiens par fâ pa-teflcdc forcèrent en peu de téps de fo retirer en fon païs d’AfFricque:pour lè focourir cotre les neur qu’A-Romains .Où en fin vaincu;amp; côtraint l’abâdôner mourut en home indigne de les premieres vcrtus:viuant fous la tyrânie d’vn Prince eftrager.Ainfi feftporté Antiochus Roy d’Afie Suc-ccfièur d’Alcxandre.Et plufîeurs autres non moins mal-auirez Seigneurs.Somme que c’eft la ptincipalleoccafio de la ruine de tous Eftats no fculcmêt fèculierszAins ÎEftat Ectlefiafiique cft fujct à fomblable inconueniét.Pource que la raifon amp;nbsp;les accidens y font, amp;nbsp;ont tousjours eftéièmblablcsîQuâd furet les Ifraëlites ( peuple cfleu de Dieu pour heritage particulier) tousEftaw deuotieux enuers celuy qui les auoit tiré de captiuite? Au teps de mifèrcs quad toutes cho- »J’occafiô. fes leur toumoiét à cotre poihfoitque lesfeditiôs les trauaillafièntzou les courfos des ennemis prochains, ou la famine, ou la pefte, ou tel autre accident:qui nous fgit tous amp;nbsp;force les plus tion^ amp;nbsp;^ui-niefchâs à dreffer les yeux au Ciel corne au lieu duquel fèul vicnent les moiés de nous en affrâ chir. Mais deliurezzauifi foudain q«e la Truie, retournoient à leur bourbier amp;nbsp;rema.choient fé^idiers leur premier vomiflcment.Cet cxemplorfiiffifo à mofirer que le naturel de f home neregimbe q^’Eciefiaf feulement à feiperon comme le Poulain quand on luy ofte le plaifir de fa premiere francniÄ: Ains pource qu’il aime fur tous joiaux la liberté^il fcftudie du tout à contrarier à ceux qui I0 veulent priuer de ce doux fruid. Et ne le peut on qu’à fine force renger à deuotion.

Aiant le Roy fait entedre aux Proteftas fon grâd deuoir pour maintenir ÎEdit de Paixlt;n fon entierdes bones erres qu’ils auoict de là volonté à cÔtinuer de mieux en mieux:Voire jufques villes de ga-à melcÔtêter les Catholiques.Et aulfi le peu de jours qiu reftoiêt des 2. ans portez par ÎEdit: leur redemanda les villes qu’ils tenoiét pour gages de fon bo defir à fétretiê de la Paix inuiola ble. Ce qu’il fefoit pour faire connoiftre à tous,que les fujets ne falTeurcntmoins de là fimplc parolle,que de tous les gages qu’iàs Içauroiêt aiioir de luy: Que pour foulagcrfon peuple qui ne peut qu’en eftre fort incômodé.Ils cômâderét à ceux qu’ils auoient chablis pour Gouuerj neurs d’en fortir,faire vuider les garnifons,amp; remettre le tout és mains de ceux que là Majellé y enuoieroit. Ainfi ftirët la Charité,Sancerre amp;nbsp;Congnac mifes entre les mains du Roy ( qui n’ycftablift autres Gouuerneurs pour lors.) La Rochelle lè difoit exempte de Gouuerneurs gages aux amp;nbsp;gamilbs eftrâgeres par le biê fait de leurs Anceftres,lelquels aias chalïS les Anglois de leur villc:Et par ainfi fellas afranchis amp;nbsp;mis en liberté de fe dôner à tel prince qui leur plairoit:ou uant les lè porter n’eutrcs:aimerét mieux que lè dire libre s ou falfujetir à d’autres,retourner à fobeilfâ ce de la Majellé Tref chreftienne fous cenaines côditifts,entre lelquelles ils metét i'exéption £aRocbclle de Gouuerneur amp;nbsp;garnifon foraine des principalles:qui leur furet accordées.Et Ibpuis à cha- l’vnc des Cunefuccelfiô de Roys cofirméespour demeurer inuiolablcs à tauenir.Au reciprocque làMa-jellé pour tefmoigner fon bô vouloir vers eux amp;nbsp;à f étretiê de fon Editænuoie lettres à fes Par çoit gou-lemés amp;nbsp;Gouuerneurs des Prouinces:les làilàn^mains de la própte obeilfance des Côfede- “«neur ny rez à la reflitutio de lès villcs:amp; déclarât fon inrétion ellre de les lailïèr jouir librempt de tout ForTinequot;amp; ce qui leur apartiét Sclàns aucune’recerche du palïelèlô le côtenu en fon Edit.Ce qui fut en- pourquoy. cor de furcroit à fopinion que tant de gens auoiét conceuë par les portemés fulHits, de la durée d’vne bone Paix.Sommc que fefoçant p^i à peu du cerneau des François lc?pertes amp;nbsp;ennuis des guerres ciuiles par tellSîpparencesôCT)bjet d’autres entreprilès qui lè prelèntoient alTcz contraires à telles lèditions:fon ne parloir en tout le Royaume que du mariage du Roy de Nauarre amp;nbsp;de la conquelle de Flandres:à laquelle tous les Protellans amp;nbsp;les deux parts des plus remuans Catholiques faffeélionoient comme vous verrez.

Sur ces portemans plufieurs jugeoient à leur fàntafie du remuement amp;nbsp;ifluë de tant de me- jiuersdc nécs:peu à la vcrité:amp; la plulpart lèlon la diuerfiré des palfions qui les y poulïbiêr. Ceux à qui rentreprife les honneurs elloient déferez n’en pouuoient mal prefumer:ou pour ellre aueuglez amp;nbsp;ellour-dis du vent de Court, ou pour fextremité du defir à les cxecuter.Mefmemant ceux qui pre- de lenii«. fiinioicnt de la facilité decete entreprilè lèlon îaparëce du^ifcours deîAmiral. Des autres -, . ceux qui ne fc vouloient ingérer à fentremilè d’aucune cholè : en jugeoient lèlon lo»ir lèns amp;nbsp;la plus part à bonne fin. Les autres, qui elloyent fâchez de n’y auoir elle employez amp;nbsp;aucuns (mais bien peu ) quiauoyent le cerucau vuide de tels affaires autaf^que de'paffions : n’en pouuoient prefutncrquemal .Mclmementduvoiagc de I e n l i s deuanr qu’il lèfitôc ce pour deux raifons. La premiere que le mcllingetrop foudain amp;nbsp;auec fi peu d’occafion de

li

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kin. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,i; L'H.rs TO IRE D E FRANCE.

’ ’7’quot; Soldats Proteftans Catholiques; nelêpourróit entretenir long temps qu’auec fcahdal* le, amp;nbsp;peut «lire la ruine de l’année pour beaucoup d’occurrences qui auiennent en ces guerres:La féconde que les principaux de France fçauoiét toute celle menée, les conleils,dcf • léins,moiens,amp; la fin à laquelle on tédoit. Ennemis au relie de ceux qui coduilôient ces troupes qui ne pouuoient faillir de defcouurir le tout à fennemidequel léroit mal habille fil n’en fefôitlôn prolfit.De ces confider;ftions ils montoient plus haut,amp; dllôient que lallémbléé de tant de Seigneurs, Gentils-hommes amp;nbsp;Capitaines n’auoit point elle faite tant pouf ce mariage que pour attirer les premiers des Protellans en fi beaux rets: deffaillans autres moiens aux Catholiques d’en auoir la railôn.Et dilbient Ibupçonner cela pour plufieurs occafions prcce-- dentes.Le bon recueil amp;nbsp;meilleur congé du Cardinal Alexandrin les amenoit à ce foupçon.

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L'ziftorit?amp; creance de f Ambalïàdeur Elpagnol au Confeil du Roy amp;nbsp;les de uis ordinaires a-

f * nbsp;nbsp;nbsp;ucc la Royne Mere amp;nbsp;Monfieur le Duc ( Æ plaignant toutesfois comme fil n’en Içauoit rien)

maHKw quot;nbsp;I-e Roy à demâdé dilbient ils amp;nbsp;n’a celTé qu’il n’aie heu les villes données en gage pour deux Proteftant, gns aux Confcderez deuant que ces deux ans fulfent expirez. Ceux de Guylc Ibnt retournez amp;nbsp;bien receus en Court: mieux accôpagnez que jawais,encor que par Conléil on les eut fait lirur de Court.Et n’oublias la mort delaRoine de Nauarrelé perluadoiét:que farmée du Baron delà Garde en Broüagen’elloit'que pour lùrprendre la Rochelle fi proche d’elle: autre-PArmée de meut fi c’elloit pour le fecours du Prince,d’Orenge elle le full drellee mille fois plus commo-BroüagT demoet au haute de Grace,à Dieppe où en quelque autre port de Bretagne ou Normandie prochaine de Flelfinghe.Lcs delais de ce mariage ne font que pour les faire tous venir aux no. ces,où lapins part d’eux quiy arriuent de jour en autre file à file.La défaite de lenlis amp;nbsp;de tou tefon Armée n’ell procedée que des auertilïèmens de Court amp;nbsp;des faux foldats:qui marchans fous luy ne fouhaitoient autre choie que ce qu’ils ont veu. Et ne fe faut dilbient ils lailïér pipper par ce mariage amp;nbsp;entreprilcs de Flandres. Car lé font deux moiens pour allémbler amp;nbsp;attirer tous les Chefs Protellans. Non plus qu’aux executions que le Roy à permis faire des lédi-tions de Rouen amp;nbsp;Orenge.Car il faut faire quelque chofe pour alïéurer les hommes.Sur tous

• les Rochellois foupçonnoient merueilleulément les delléins Catholiqifcs.Notamment pour lé voir entournez d’vne Armée gouuernée par le plus grand de leur ennemis: amp;nbsp;que de jour a autre l’on en riroit tcÂites fortes de prouifions ßc«niinitions pour la guerre. loint qu’on enrol-loit tous les noms des Protellans à Lyon amp;nbsp;nomméement de ?eux qui venoient de dehors,encor qu’on dit que c’elloit pour le voiage de Flâdrcs.En mefine temps aulfi le Duc de Neuers felloit lâifi de la Charité amp;nbsp;y auoit faitftntrer là copagnie d’homes d’armesprefque tousitaliés fous precexif d’y faire les monftres. Auec ce les menaces ordinaires des Catholique s:que les “ Proteflâs ne palferoiét pas les 2 .ans de ÎEdit làns malheur.C’elloit vn bruit fourd qui couroit parmi le peuple ûns autheur que plufieurs tomerent à^auuais prelàge:lélô le Prouerbe corn mun.Que la voix du Peuple ell la voix deDifiuc’ell à dire,ce que le peuple penlé amp;nbsp;fait cou rir làns ai.v:re diferetiô que d’vn mouuem^fnaturehviét le plus fouuent à effct.Sôme que plu-Dieuï fieurs falTeuroient que fi chacun de ces accidés particuliers ne pouuoit par foy efueiller le^fit des homes à foupçoner quelque chofe des aóliós Catholiques fur les Protellâs:que tous enfé blc bié pefez^roiét alfez fuffifates occafiôs pour ne lé fier à e^:notâmêt les cófiderauós qu’a noient les Rochellois fur les portemes du Baron de la GardÇ^ de fon armée fi proche d’eux. Armóc Je nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bclfus que pour mieux fauorilér fentreprife que le Roy autorifoit fur le pals

Strofli amp;nbsp;bas: 11 n’auoit léulement conlénti que le Côte Ludouic ( qui depuis la Paix julques là, auoit Ga'âc c ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tousjours demeuré à la Rochelle) enuoiall Nauires en guerre cotre lElpagnol amp;nbsp;Por

Broüagc. tugais,fur lelquels il auoit fait de grades prilés vendues à la Rochelle:mais aulfi auoit elle d’a-Les Rochel- uis qu’ô y drcflàll vne Armée de 7. à 8. mil hommes pour aller au deuat amp;nbsp;fe faire Maillre de Elpagnolle,chargée de richelïés Peroutieres.Puis afin qu’ô ne penlàll que telle entre-Armée 8e prinfe feult authorilee par fa Majcllé:ne retourner en France ains aller à Flelfinghc,y emploi-pour iuoy. gf les hômes,richeflés amp;nbsp;Nauire^u lécours du Prince d’Orége:lélô lalécrette confederation qiî’il auoit auec luy: lequel fatiguoitfElpagnol d’autre collé ainfi que je vous ay dit ailleurs. Corne il n’y a choie quiplus anime le foldat à la luitte de la guerre: que felpoir du gain, d’vn gros amp;nbsp;alTeuré butin (ffrô luy met deuât les yeux:La friâdilé des lingos amp;nbsp;autres richelïés Pe-routiers animerêt fi fort les Frâpois:que les Capitaines en treu uoiét plus qu’ils ne vouloiét: amp;• fi bié en coche de tout ce qui leur elloit requis:que vous eulfiez jugé le moindre, GctilhômC de dix

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L I V R/E V I N TrH'V I T I E M'E. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;58-

de dix mille liures de rente : ponrec melmement que le Ibldat pççqaiit exeipple de fes Capiöi-ncs plus braues que Seigneurs de grande mailbn-: ,(amp; qui combatans à qui ièroitles plus ma-gniffiques 8c mieux Riiuisiauoient les aucuns hipotcquez les autrçs vendu partieRe leur fembloic vouloir efgaller ou du moins lêcôder de bien pres la parade de Ion ÇheE Voila corn- nbsp;•

me Stroflî Colonel de la fanterieFrançoilèj le Barô de la GardejLanflàCjBelle-yilIej Clermôt-Tallar J le Vicomte d’Vzes, d'Ouartyamp;nonîhred’autres qBiauoiçnt chacun leur vaiffèau: treuuerencenmoinsderien dcó^. à 7. mil tels lôldats qu’ils defirôiçnt: la vie, habits, armes, pompes, jeux j amp;nbsp;tels autres excez neantmôins de la plus part d’eux -. le paioient aux delpens du/iPaylân des Ifles amp;nbsp;quartiers Maritins de la Saintonge,pourcc,que febarquerriét le ijdeuoit faire en Broüage desGalleres amp;nbsp;quelques autres Natures rons: amp;nbsp;à Bordeaux du refte de lAr- lt;« mée qui deuoit fournir au Rende-vous que le Genefal lui donneroit.i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

' DepuisleMayjufquesen Aouft,fonnefitqu’éploierletépsàequipcramp;auitaillerlesvaif • ’ . féaux rons amp;nbsp;ceux du Baron delà Garde: Tant de ChiormçaMatelots amp;nbsp;Soldats que de bons Maiilres Patrons Pillottes amp;nbsp;Capitajjies dignes de cômandemenutous Icfquels cela fait:atten-doient non pas le vent amp;nbsp;marée,qui fe pr^fenterent alïéz Ibuuét; Ains le cômadement de def mater amp;nbsp;faire voile pour fuiurc la route qu’on deliberoit tcnir.Mais on dilaioit fi Ibuuent Sfa» uec telles excufes:que pluficurs en Ibupçonnerent la trop longue demeure.Notâment les Ro- ie$ Kochel-chçllois qui ne lé môftrerét en cela moins craintis veu la cófideratió du palïe:que Ibgneux de faire bône garde,auec les occafiôs qui lé prefenterét d’ailleurs.Mefmemét ceux qui entédoiêt mée de le fait de la mer en felôiêt redoubler la crainte aux principaux.Ils Içauoiét que ÎArmée de ÎEfi pagnol vient tous les ans en luillet ou du moins en Aoulhconfequemment qu’il faut aller au j®“ deuantbien 2. mois parauant:tant pour la longueur du chemin qui eft entre le lieu de fern- Perou. barquemét amp;nbsp;les Aflbres ou ils la deliberoient attendre amp;nbsp;lefquclles ne font moins eflongnées tüores. que de 4. cens lieuës:que pour doujjler les pointes Ci on veut feflongner de la terre,pour prendre le largue: ou crainte de vent contraire fi on n’alloit 15. iours pu vn mois deuatfon arriuée àpes llles,où elle fait efguade 8c lé rafrelchit de tout ce qu’elle à befoin:amp; de là vient en Elpa-gne à la faueur d’vneaiirre armée encor plus forte que le Roy luy enuoie pour foorte 8c alleu- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

rance de lés deniers.Outre ce,la prouifion qu’ils faifoient pour leurs vailléaux notâment pour les Galleres,n’eftoit pas pour vn mois,veu le q^bre de gens qu’ils portoiem. Or pour aller au déliant tArmée par de là les Alfores, l’atendre,combatre,amp; de là fins terrir en aucun liemaller quérir la Flelfinghc côme les Catholiques difoient:il ne faut faprouifionner pour moins que de (J. mois:veu qu’on ne feroit moins de 12. cens lieues» or qu’on euft tousjours vent à Ibu-hait,amp; entre 2. efcoutes.Mais qui plus eft le vent d’aual tient quelque fois fi longeéps en ma-reant vers ces parties Occidentalles: 8c au retour ceux d’Amont font au rebours les plus fou-uent fl longs ( comeil n’y a rien de plu.lt;inconftant 8c moins certain que le vent) que l’on eft par fois contraint de manger tout fur mer atendant la faueur du vent .Si bien que fi l’on n’a vi-ures 8c longues prouifions pour tenir la mence né^fewit qu'vne rilee à tous amp;nbsp;trop grande per te à ceux qui plus y auroient hazardé. Dauantage la confideration des Galleres amp;nbsp;la qualité du Baron de la Garde General d’icelles: leur donnoient encor moindre elpoir en ces volages Les Galk-que toutes autres cholés.Les Galleres ne font propres que pour le lcuant:Mer be JUcoup plus nbsp;nbsp;nbsp;*5“'^

calme que ce grandOcean duqilfkoufes autrÀmcrs d’efcoullent.Son mouuement mefinc eft fi paifible que le flus 8c reflus bruiant de noftre grade mcr:lémble vne groflé tempefte au ref peâ de la petite 8c lente aleure de la Mediterranée.Plufieurs Princes les Eftats defquels font bornez de l’Oceà-.ont bien des Galleres comme l’Anglois, le Danois, le Suede, 8c quelques autres: mais c’eft plus pour vne montre de grandeur ScmagnifficenceRoyalle, que pour le profit qu’ils en tirent. Car on ne les voit gueres perdre de veuë les caps 8c hautes de leurs retraites : d’autant que les vents y font fi grans 8c furieux:qui agitent 8c troublent la mer d’vn fi viollcnt courroux:qu’encor que les Galleres aient la voille,elles féroient aullî toft couuertes 8c abifmées des groftés vagues qui leur briferoient les flancs 8c tous leurs aparaux. Aulfi peu fouuét fortét elles d’entre les terres,fi le calme 8c la bonace neles atire plus haut.Ils n’^édoict rien de bon non plus,des defléins du Baron delà Garde,tantpour feftre tousjours môtré enne mi affeólióné du parti:que pour la creâce qu’il a entre les plus gras CatWiques de ce Royau-me.Ils ajoutoiët à cela beaucoup de péris propos indiferertemét jetez par aucûsCatholiques.

Et afléz de portemens de quelques autres qui ne leur faifoient prefumer qu’vne mauuaifc fin

li ij.

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Juillet, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’ H I S T O I R Ëf’D E FRANCE.

’ de tout cela.Mais ce qui plüÿ lés ennuioit elloit le fouuenir des munitions amp;nbsp;autres chofos ne celfoires à cet embarquemét que Strolfi amp;nbsp;tôuS ‘les autres Seigneurs Capitaines amp;nbsp;foldats a-uoierit pris amp;nbsp;enlcué de la Rochelle,fous vn dôné à entédre qu’ils alloient faire vn beau coup • nbsp;nbsp;lut îennemi pour le feruice de k Majellé:des lihgos,marchâdifos amp;nbsp;autres ric'helfes duquel re-

toümâs chargézdls prohièftoiéht venir ancrer à la Rochelle amp;nbsp;y lailfor tout en paiànt à diforé-tiô.Ils regretöiéterttr’-aufres mt^ucilleufemét les pieces de gfolfo amp;nbsp;menue artillerie,les bou-lets,poudrès,bilcuits amp;nbsp;telles autres prôuifiôs de marine dôt ils craignoiét auoit âlFaire:amp; encor plus qu’on ne tornall les moiés fortis d’eux à la ruine de la ville amp;nbsp;de tout le parti. Melîne Entreprifes qug plufieurs Catholiques fi ellre retirez fous prétexté de fy aeômoder deS cliôfos requifos à filong voiagerauôientfocrettement reconu la ville:entreprins dcl’enlcuer,amp;jadrelïelescô-plcÂs prftls à les executer:fi le trop grand foing des habitans non moins jaleuX de la ville qué de chofo qu’ils aient pour la plus precieufe de ce monde:ne les eufteftonnezamp; faiâ; haban-dôner la place,les vns apres les autres le plus couuert amp;nbsp;moins négligemment qu’ils peurenf. Voicy les premieres plaintes publiques que firent les Rqfhellois du comportement de celle Armée naualle reforiuant à l’Amiral comme il fenfujt.

d’aucuns Chefs Ca-thÄiques fur 1b Rochelle def couuerce pendant le fejour de rÂtnnéc en Broûage.

Lettres des Rochellois à l’Amiral} pour auolr fon auis fur Icconipor-temenc de l’Armée de Mer Gâtho-lique.

• ÂÔfoigneur nous elperiôs quâd dernieremét vous auertiCnes de ce qui fo paflbit par deçà par Monfieur le Rèceueur Bobineau que cete armée Naualle faprellall pour faire voilleamp;lainet ce pais en liberté:mais nous y voions fi peu d’auâcement amp;nbsp;fi peu de moiés qu’il nous fembk / qu’elle ne doit jamais faire le voiage.Car il y a tant de lôldats en Saintonge amp;nbsp;en GalcÔgne èc en arriue tous les jours:que quand il y auroit fix fois autant de Nauires que fon en a : ils ne fe-roient capables de receuoir les troupesiqin font cependât vn extreme degaft amp;nbsp;ruine du païs: lâns les inlôléces eftrâges 8^ infuportablcs defquelles ils vlènt.-encores que Môfieur de Strolfi les cÔtienne le mieux qu’il peiit.Et fontEftat toutes les bâdes de dôner fur celle ville:amp; dilênt

tout appertement que fans la promeflè du fac de celle vill^ls ne le fullènt mis aux châps:amp; rc-ceuôs chacun jour auertilTemens des pais circôuoifins par nos amis que tout ce qu’ils peuuét entédre d’eux,c’ell vue entreprilè fur celle ville,lôit par toutes les troupes ouuertemêt ou pat • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelque furprinle:St nous admoiiellent chacun de nous tenir fur nos g«rtles.Ce que nous fai-

lôns auec grade incomodité en ce teps de la récolté des fruits,amp; lêra bié pis approchas les ve-dâges auquel tëps Âous doutôs d’ellre chargegt;de ces bâdes: encores que Môfieur Strolfi ait fait retirer celles qui y ont ellé,amp; en 6. ou 7. jours y ont fait grâd dÔmagc.Car il fen prelcntc encore chaeû jour pour fy venir loger julques à la Leu amp;nbsp;au Plôb qui eft à nos portes. Nous croiôs que leur Majellc n’entende c»s choies. Mais les euenemâs en font fi dagereux que Vne faute faite ^li ne le recouure jamais en tel caszlèroit nollre entière ruine,tirâs vn trait de logue côlèquence.Car le moindre mal dót on nous menace ell que pour le moins on mettra S.ccns foldats en garnifon en celle ville. Cela nous fait doutft de quelque chagement de volôtez de leurs Majcllez,fi ainfi ell ordôné.-Et côbiéqiie nous n’aions côneu en Môfieur de Strolfi que toute declaratiô de l?ône volôré de nous fSîre bô amp;nbsp;hônelle traitemcnt:toutesfois nous fômes en fulpend amp;nbsp;doutôs de ce que nous deuôs faire.Parquoy-auôs en diligence delpeche le porteur pour vous fupplier ce que nous fëfons treshumblement Môfoigneur, pour la bonne alFe-cliÔ.que de^ollre grace il vous plaill de nous porter pârticulieremêt amp;nbsp;au bié public:Il vous plaife en chofo fi perilleufe amp;nbsp;importâte, nous ^fepartir 3e v^re bon Côlèil felô la grade pru-dêce q Dieu vous a largemêt departie:afin que lèlô iceluy nous nous puilfiôs côduire amp;nbsp;goü uerner en cell affaire côme nous ferôs en tous autres :amp; vous ferons perpétuel amp;nbsp;tres-humblc lêruice d’aiflfi entière amp;nbsp;bonne alfeôlion que nous foluôs tres-humblemét vos bonnes graces. Priât Dicu,Môlèigneur,qu’il vous côlcrue en toute prolperité.De laRochelle ce pénultième jour de luillet, 157 2. fouforit. Vos tres-humbles amp;nbsp;obeilïànsferuiteurs les Maire Efeheuins amp;nbsp;Pairs de la ville de la Rochelle amp;nbsp;fuferit à Monlêigneur Monlèigneur fAmiral. Lors elloit Maire en la Rochelle laques Henry dit de Monlfidan.Sa relponce fut telle.

^ondues de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j’ay reccu vollre le^re par ce porteur par laquelle vous mefaites entédre les deffia

l’Amiral nbsp;nbsp;CCS où^éous mettét les diners bruis qui fo lèmêt qu’ô vueillefaire vne entreprilè fiirvollre ville

diray; que quoy que fÔ veille dire vous n’auezDieu merci nulle occafiô de craindre.Car il n’y nbsp;nbsp;nbsp;point d’apparence côme je croy que dés celle heure vous en forez ap-

perccus. Et que ces troupes foront parties ou partiront bien toll : Voiis pouuez alleurer que fi j’eullè conneu qu’il y eull eu quelque occafion de deffiance, je n’eulfe pas failly à vous en auertir : ayant en telle affeélion vollre ville amp;nbsp;tçut ce qui touche vollre foureté amp;nbsp;repos que

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LIVRE VINTHVITIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;59-j’en auray tou s jours {ôinamp; m’enploieray de tout mon pouuoir pour la conlêruatio d’iccne,amp; le bien de chacun de vous.le voy graces à Dieu le Roy fi bien difpofè à lentretcnement de la paix entre fes fujcts:que nous auons tous occafion de le louer. Et n’aiant pour cefte heure autre choie à vous dircujc n’alongeray celle lettre que pour me recômander de bien bon cœur à vos bonnes graces.Priant Dieu Melficurs vous vouloir tousjours tenir en là S. garde amp;nbsp;pro-teâiô.De Paris le y.Aoull 15 ya.Ainfi ligné au bas de la lettre lt;nbsp;Vollre entiercmét bié bô a-mi, Challillon. ôc déifias àMelfieurs les Maire Elcheuins amp;nbsp;Pairs de la ville de la Rochelle.

En ce têps le Barô de la Garde General des Galleres retourné de la Court en Broüage amp;nbsp;ap perceuâc que lesRochelloisauoiét toute occafiô d’étrer en Ibupçon amp;nbsp;delfiâce pour finlôle-ce de l’armée ellêdue enOnis amp;nbsp;Saintôge,mit peine de les ralîèurer leur relcriuat cgme i|fuit.

Melfieurs ellant arriué en ce lien.-lvne des premieres choies à efte d’euoier par deuers vous autres le Seigneur d’Audiger : pource qu'on fait courir vn bruit par deçà le plus faux amp;nbsp;mef- Baron delà chât qu’on fçauroit dire:qui elt que nous voulÔs vous faire delplaifir amp;nbsp;à ceux de vollre ville. Garde aux Et tant fen faut que les intentiôs di»Roy amp;nbsp;de laRoinelà Mere amp;nbsp;Monfieur fon frerelônt que vôus foiez Ibulagez amp;nbsp;relpeélez autant que milles autres villes de ceRoyaiime:amp; me le r^ô-manderétau partir de la Court.l’y veux obeïr amp;nbsp;vous rclpons que fil y a perlbnne qui entr?-prenne qui lôit Ibus ma charge de vous olFencer en general où en particulier, je le feray cha-llier exéplairement:vous priant bien fort à ceux qui iront amp;nbsp;viendront làdcs faire accômoder de ce qu'ils auront befoin en paians de gré à gré. Melfieurs je prie rtollre Seigneur qu’il vous donne en lànté tref bonne longue amp;heureulc vie. De Broüage ce quatorzième Aoulljmil cinq censlèptante deux. Signé vollre trelïèur amp;nbsp;parfaiélami Poulin.

Les Rochellois qui fçauoient que leBaron elf oit ancien ennemi de leur Rcligion.Et qui in-commodoit tout leur traffic Se commerce par fes Galleresm’olâns firriter amp;: perfuadez d’vue grande beneuolencc du Roy enuet» eux Se tous ceux de la Religion: luy relpondirent le plus doùcénaent qu’ils peurent comme il fit alTez entendre par vue autre lettre qui fuit.

'MelTieurs j’ay receu vollre lettre que m’ont baillé de vollre part lesSeigneurs deCoureilles

amp; Gargoullaud.Etfufs efté bié ailé d’auoir entêdu que vous elles Lié alleurez du tout du faux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Rochellois

bruit qu’on a feit couriramp; qu’il n’en ell rien.Ie leur en ay encores faitentédre de viue voix fin tentiô dii Roy amp;nbsp;de la Roine là Mere amp;nbsp;Monlîigneur qui à le maniment ^es Armes:amp; prié le vous dire.Et que je ne m’elpargneray jamais en choie que je puilïè pour vous garder d’ellreof fencé cotre qui le voudroic entreprédre. Vous le croiez ainfi amp;nbsp;qu’il ne le fera riê que le Roy ne le cômâde par bones lettres patétes. Mais cepédât gdldez vous q fon ne vous trôpe:amp; aies {eBaron de enfouuenâce fauis q je vous en dône:qui ne vous peut finô lèruir fi vous féluiuez .Ce que je la Garde a-vous prie de faire amp;nbsp;nollre Seigneur vous douer Melfieurs en parfaite lànté tresbone amp;nbsp;lôgue Ro^heîîois 'Vie.De Broüage ce ao.Aoull 1572.Ibuîcrit.Vollre trelïèur amp;nbsp;parfait ami corne frere Poulin, defedeffiet Pour fecrcteamp; bien conduite que feull fentreprj^des Catholiques fur les Côfedercz:pour grades que peulïènt ellre les carelTes que le Roy leur felôitrnon moindres que falïèurâce de fi des, délité qu’ils auoiêt en luy:(occafiÔ peut élire de findiferette parelïè qui les retiroit de Ibgneu-femét remarquer les portemâs de ceux defqls ils fedeuoiet douter)Ie feu neâtmoins qui ja log têps crópifiqit Ibus la cêdre:rédoit parjoistell^fumée,que mains particuliers pluîloll quelçs plus teinarquez ,lbupçon3s qu3.q choie de ce qui en elloit:en auoiêt ja dôhé îaucrtilïèmêt à ÎAmiral'amp; quelques autres qui n’en firct toutesfois plus d’Ellat que luy. On ne lailïà pourtat Confidera-de lui môllrer par lettres plus au log que de vine voix,ce qu’aucuns pour ellre embaralïèz en tiens qu’au-mefinedâger ne luy vouloiêt celer.A celle occafiô le prioiét de côfiderer principallement cholès.La qualité des perfôhcs alfauoir celle du Roy amp;nbsp;ceux qui luy affilloienr en côleil.Puis encendreà la fiéne qui reprefente la plus part de fô parti.Secôdcmét les occafiôs que le Roy péfe auoir de les hayr.Pôür le tiers.Cônae en telles occurrêces les Princes du palfé le font portez vers leurs ont fait pu-fujets.Qiut au premier difoicïit ils,cncor que les Côfederez falïèurét de n’auoir de fait liy de parolle offécé le Roy:fi fe fêt il neâtmoins olfëcé d’eux en fvn»amp; fautreIbrte,voire grâdemér. parcifans à Il à dôc occafiô de fe vêger.car ils n’ôt point d’autre luge que luy pour vider le différé fi foc-

r- n . n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« r ° nbsp;nbsp;1 1 nbsp;nbsp;nbsp;‘'h b n r i P 13 • T auxno-

calio eit juitc ou no .Le nloie fi prelente voire plus fauorable qu il ne feult Icçu delirer.Jirier ces du Roy ilsfesbailfêt côme îêuic ne luy en ell desja venuë.Melînemét à vn jeun^rincc qui en tel cas lt;icNaiiarre, ne charge volôtiers fon cerneau des- confideratiôs fil en reCeuroit hôneur ou dcshôneiuygain

ou perte^bié ou maljhaine-ou amitié ou bien aucû autre prejudice de quelque endroit.De lui ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;li iij.

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

il cft fujet amp;nbsp;vaO, duquel les Princes fuportêt beaucoup moins les ofFenics amp;nbsp;brauades que d’vn eiirâger,cotre lequel fil eft loilible de fc vâger le doit il pas eftre d'auâtage fur le fujetqui n’a droit de fuperioritéjde côpetencc n'y de qualité aucune? Ains lèulcmcnt de nuë ôc fimple • obeiflànce en toutes choies que luy commandera fon Prince? Cell pourquoy les Ancrés ont

dit amp;nbsp;le voions de jour à autre pratiqué: que la haine amp;nbsp;courroux du Souuerain vers le fujet qui l’a offence eft à vie,amp; ne meuft qu’auec le dernier de lès jours. Voire palïè de Pere en Fils amp;nbsp;comme fticcelfion ordinaire delcend pour heritage naturel aux heritiers aucc le refte des biens du delFunt.Ne faut ici fubtilliacr en vain que li la vengeance eft permilc fur lEftrangcr clic eft deftailônnable, illicite amp;nbsp;dcshonnorable vers le fujet qui ne doit attendre du Prince X que toute douceur,tout bicn,amp; auantage de lôn viuant:non moins que le fils du bon naturel

de Ibfi Pere,olfenlé qu’il lôit. Car tout cela font Maximes du premier aage, auquel les homes pouflèz à toutes adiós par le leul inftind d’vne fimple vertu:ne pouuoient ou côme dilèntnos Courtizansn’auoient felprit n’y Ihabileflè de penfer, dire, ne faire chofe tant lôit peu dclplai-fâte à leur vœfin.Pour ne fçauoir que c’eftoit de faute ny jjeché ils n’auoient ny Loy ny Magi-ftr^ ordonné pour la punition des mal laits dont ils q^auoiet encores ouï parler. Aujourd’hui Itfs nomes aians auec le téps changé de naturehehangentauee fopinion, tout ce qui concerne la maniéré de viure par enlèmblfc. Et fur tout aians efté les Roys Se Princes Souuerains créez pour comanderjdonner LoiXjcftablir forme de viurcjamp; guider à leur apetit ceux qui leur ont dôné tant de pouuoir fur cuxzlls ont en fin gangné ce point qu’il leur faut obeïr ablôlumétjamp; fans aucun cÔtredit elFeduer ce qui leur viét en fanufierprenâs droit de condâner amp;nbsp;punir les contreuenâs à leur plaifir:lclon qu’ils auilènr pour le bié de leurs alfaires.Puis donc qu’ils font eux mefmes les Loix vines come dilôiét les Empereurs Romains: ils feront auec le temps que ce qui lèmble aujourd’hui beau fera laid dans vn mois amp;nbsp;au rebours. Ce quilera treuué bon en vn temps: à peu de mois on feftimera manuals : le pro^table fera treuué de grand prejudice au bout de fan. Ce que vous reputez honneur dedans vn an fera fuy de tous comme villain amp;nbsp;malfeant à chacun. Brief ce que vous appeliez honneur, droit, railôn, luftice, beau, foy, pieté, temperance, chafteté amp;nbsp;telles antres vertus : font biens amp;nbsp;auantages introduits pat les Roys amp;nbsp;Gouuerneurs pour les particuliers : aucuns defquclsfen peuuent preualloir fut les autres. Ce ne foftt qu’autant de graces amp;nbsp;regommandations particulières c'eft à dire infti-tutiüs des premiers du peuple pour mieux faire viure amp;nbsp;comporter les petites amp;nbsp;fimples per* fonnes par cnfomble:^ non pour les gras amp;nbsp;Souuerains Princes qui font le droit,îhonneur, U Iuftice,la fq\',la raifon,la pieté amp;nbsp;vertt à leurs fitjets.Voila pourquoy Cefâr ne fefoit difficulté decôtreueffirau droit,foy,raifon amp;nbsp;pieté: C’eft à dire aux ordônances Politiques de fon pais: pourueu que par moics tels qu’ils fuflènc:il vint à gangner le Gouuernemét amp;nbsp;Surintendance fur tous.Encor moins ajoutoiét ils,fc faut il fier à fap^encc exterieure des hômcs,puis que le dedans eft fi fortpreocupé de paffion contraire.Les belles parolles,les bonetadcs,lcs careftès, les beaux fomblans,lcs eftroits jurcmanSjîîTiterées promeires,la foy rejurée amp;nbsp;tels autres Ard cles:ne fontqu’autat d’amielemâs qu’on nome aujourd’hui eau benite de Court: pource que ce font les premiers trais amp;nbsp;plus ordinaires moiés que les Princes tiénent aujourd'hui pour a-tirer les hôiÂcs dans les rets amp;nbsp;puis les ploier à leurs deflèins:côme les Preftres alpergent pre-mieremét de leur eau confâcrée ceux aufquelsîls font puis^^res flefohir les genoux au Temple pour participer à leurs deuotions.il faut difoit Lifânder General des Lacedemoniés troper les petis enfans par oyfclets amp;nbsp;petis Images qu’on appelle marmofèts: amp;nbsp;les homes qui font en Mge de difcrction,par ferments amp;nbsp;autres plus grandes atteftations.Somme que le dire de ne fut jamais mieux receu ny praticqué qu’aujourd’hui qu’où la force du corps ne peut rien il faut vfèr de celle de i’e^rit;qui font paroles affeôl:ées,animeufès promcfres,juremâs,fineflèî, rufès amp;nbsp;diffimulations aufquelles les fimples croient plus qu’il ne leur eft expedient. Ce que fautre vouloit entendre quant il difoit qu’où la peau du Lyon ne profite il y faut accommoder celle du Renard. P^rce que c’eft vn Animal pleinde fubtilles innuetions par lef quellcssl viét au deffus de ce qu’il demâde.Tous les Princes amp;nbsp;Eftats en font logez là: amp;nbsp;tiret à grand auantage de pratiquer les maximes du Secretaire Florérin,facomodans des 2.formes de combat:dc celle (fe fhomme qui gift en felprit.Et de celle des beftes qui n’eft qu’en la force du corps félon les occafions,pour bien jouer le rolle de la befte amp;nbsp;de fhomme enfèmbic: comme fils fortoient de fEfcolle de Chiron le Centaure demi home amp;nbsp;demi befte: fous fin-ftruélion duquel Achiles amp;nbsp;plufieurs autres Princes Grecs furentmis pour bien conoiftre amp;

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LIVRE VINTHVrriEME.

6o.

praticquer la ruze de faider de fes deux natures. Afin que fi le Prince cft forcé de contrefaire la befte, qu’il choififle l’humeur duRenard amp;nbsp;du Lion pluftoft que d’autres brutes. Car comme ceftui-cy ne fc peut garder des cordes amp;nbsp;filets ingenieulêment tendus pour le furprendre: le Renard auffi eft trop foible pour le deffendre des Loups amp;nbsp;autres puifiànts animaux : à de- * faut de i’vn ils l'accommoderont de l’autre:amp; autreméc ne fera point eftimé fhomme entre les Courtifans qui ne Içait jouer les deux perfonnages. Voulans monftrer que le Prince auifé ne peut amp;nbsp;ne doit garder la foy quand elle Juy eft prejudiciable: foit à fhonneur foit au profit de luy ou des fiens. Mcfmemant où les occafions èc neccifitez qui laluy ont faiét promettre font ja paflees: au temps corrompu mefinement auquel nous fommes. Brief fi fon n’auoiteii par ci deuant amp;nbsp;par plufieurs fois les occafions amp;nbsp;propres fujets de tel deffi : il en faudi^it pgrler dauantage. Mais ^experience du pafte, difoient ils, nous deuroit rendre plus fâges que la rai- . fou qui ie prefente en cefaiétfi euidentepournous.Voiez d’auantageàquivousauez affaire. Noftre Prince ne parle à vous que par forganne d’autruy. C’eft à dire en bon François qu’il eft executeur des penfècs amp;nbsp;deftèin^e ceux qui le poftèdent: Aftauoir Italiens amp;nbsp;Eipagnols italiens, ou leurs Ambaftàdeurs penfionnaires. Nations efquelles vous dciiez remarquer de^ cho^s. Eipagnols. La premiere, qu’ellesnc font point jeunes ny aprentiues corne la noftre au manimaffldu mon? de. Ains Vieilles amp;nbsp;routières pour îinuention amp;nbsp;bonne conduite de mille moiens qu’elles peu lient fubtilizer pour venir je ne diray à leur honneur ( car comme jay dit ceft vne trop lourde fimpleftède recerchcr aujourd’hui le point d’honneur en ces affaires ) ains au deftiis comme que ce foit de telles occurréces que celles que nous a enfanté la fiiruenuë des guerres ciuilles.

Au moien qu’elles ont veu amp;nbsp;pratiqué tant de femblabiés leditiôs Ôc tels autres remarquables Italics pour accidens qui ont perdu amp;nbsp;du tout ruiné tant d’Eftats autrefois bien eftablis, amp;nbsp;changé ceux „““cpius^ qui reftent aujourd’hui en leurs païs: qu’ils peuuent maintenant donner la leçon à toutes au- finsamp; liabi-tres Nations pour fo conduire en fcÊiblables occurrences. loint fauantage d’cfprit qu’ils ont [YaTçok fur nous. Car fi nous auons des graces pour lefquelles les François fo peuuent preualloir fur Allemand eux( comme il n’y a peuple qui n’aie quelque faneur particuliere pour le faire reluire fur les autres ) Aulfi ont ils R dextérité d’vn elprit plus ouuert amp;nbsp;inuentif que nous: lequel aidé par • lefouucnir delexperience du pafte: à cfté laifte par forme d’habitude naturelle, comme pour heritage de Pere en Fils à ceux que nous voiôÂiujourd’hui femploier pour la ruine de noftre parti. Pour le fécond point qui eft foccafion de la haine que le Roy nous peut porter: Affin de recercher fans paffion fil à peu ou point d’occafion de nous hair. Toutes occafions de hai- Catlioliqs ne viennent dil fait ou de la penfèe de celuy que fon hai?^ fi la penfoe le monftre mauuaifo par quelque portement exterieur,encor quelle n’aie forti effet au prejudice d’aucun. A Roy pen-fo que nous l’aions offencé en fvne amp;nbsp;fautre forte.Car il dit que nous auons tousjours treuué mauuaifo la forme tant de là vie que de îon Gouuernement: amp;nbsp;en fpecial pour le fait de Religion, dé laquelle il nous à voulu priuer,amp; fait pu^ir comme heretiques grand nombre de miliers de ceux qui nous ont precedé.Occafion des premieres, fécondes amp;nbsp;troifiémes guerres de France efquelles noftre portement luy a efté l’autre occafion de nous hair: atribuant a noftre foule entreprilé: le miferable Eftat amp;nbsp;prefque entière ruine de fon Royaume. Nous difons bien que ceux de fon Confoil fqpjanÿnez a n^us recercher de la vie pour le fait de Religion;

amp; par confoquent forcez de nous tenir fur la deffenciue ; Que nous n’auons pris les Armes qu’é conféquéce,par force amp;nbsp;ncceflîté;à laquelle on ne doit imputer,(ains à l’occafiô d’icelle) la ruine de l’Eftat.Mais ceux qui le poftédêt luy deftournêt les yeux pour ne bien pefor telles excufos.Et par ainfi attribuant tout à noftre faute:nous hait amp;nbsp;nous veut pourfiiiure corne en- _ nemis jurez de la Courône qu’on luy a mefine fait a croire que nous luy voulios öfter. Don-ques le meurtre de tant de milliers de Seigneurs amp;nbsp;autres Catholiques tôbez fous le trâchât de nos e^ées; tant de places fàcagécs,tant de païs ruinez,tant de groftés plaintes mefines que nous auons fait de luy parmi les Eftrangers, amp;nbsp;par efeits, amp;nbsp;de viue voix par ceux que nous leurs auons enuoiez Ambaffadeurs pour fauâcemét de nos aÂircs:font les vraies occafios de fon maltalent amp;: offence, qu’il végera fil peut fur les plus endormis amp;nbsp;pareftéux de nofls tous* Mais qui vient le plus a confiderer eft la Religion de laquelle nous auoij^ufques icy fait pro* feffion diuerfo à la ficnne, en laquelle il eft né, baptizé, nourri amp;nbsp;elleué parmi nous: amp;nbsp;laquelle, fondement amp;nbsp;premiere occafion de tous les remumans François : ôc confequamment de tous les maux, comme ils difent, qui font depuis furuenus en ce Royaume : fos Confoil-!

Il iiij.

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

1ers luy font extrêmement hair. Si que luy auoir perfuadé que fou E s t a t ne peut pro-fperer fous la diuerfité de deux Religions: amp;nbsp;qu’il n’en doit fouifrir que celle fur laquelle fon Eftat à elle fondé: l’on fait en fin refoudre d'emploier tous lès moiens pour exterminer de fon Royaume auec la Religion tous ceux qui en ont fait profeflion ouuerte. Nous auons de belles raifons pour luy monftrerque nollre caulê ell bonne, voire fuffilântc pour conuaincrc les plus obllinez qui voudroient nier que deux Religions diucrfos fopeuuent compatir en vn Eftat.Mais leRoyne lésa jamais entendu parl’aftuce de nos auerlàires, qiiinonsont tous-jours efté barrières en tels affaires, crainte que nous enflions* accez à laMajellc : amp;nbsp;fans parler de raifons: il n’y a choie qui le doiuc empefoher d'enfuiurc/fi toutes choies font bien pelées à lajpalla^jce d’vn ferme jugemant)fexemple amp;nbsp;forme de gouuerncr qu’aucctout heur entretiennent les Germains, Polonois,Suedes, Danois, Suifles, Anglois, Efcoflôis ', amp;c Duc de Sauoye. Les Elpagnols mefmes fi jurez Catholiques: en leurs p^ïs bas permertent plus de di-uerfitez de Religions qu’il ny à prefquc d’Ellats. LeTurc,leMolcouite amp;nbsp;le Pape qui plus ell entretiennent pour le bien,dit il, defon Eftat lesChreftiefts amp;nbsp;luifz es villes de fon obeiflàncc:

ne fow^as neantmoins de diuerfe côme nous: Muis de fortconrrairesReligionsChrefticn neamp;Iudaïque. Yen a qui paflent outre faflèurans de maintenir auec raifons fuffifantesqufi les Eftats desChreftiens ont tousjours efté les moindres,les plus mal regle7,amp; de plus courte vie, que ceux desPayens comme vous diriez Perlés, Indois , Egyptiens, Gréez, Romains, Tartares amp;nbsp;autres: tous lefquels neantmoins n’ont jamais fait difficultéd’cntretenir diuerfes voire du tout contraires Religions parmi eux. Ce n’eft pas, dilént ils, pour Ifcencierlesho-mes à fuiurc telle Religion qu’ils fe pourroient fantafier. Mais feulement pour montrer puis que tant d’excellens Eftats Paiens depuis le commencement du monde lé font tant bien amp;nbsp;fi longuement entretenus làns auoir eu neantmoins aucune conoilfonce du Saint amp;nbsp;lâcré vouloir de Dieu auec tant amp;nbsp;fi diuerlcs dénotions celeftes: qiit noftee Eftat lé pourra bien maintenir encor que nous fuflions dediuerlésReligions: pourueu qu’on dilpolàft tellement le peuple qu’il full fogneux à pratiquer deux cholés. L’amour au léruice de Dieuamp;l’obeiflànce a ce que les Gouuerneurs ordoneront fur nous:qui font les deux pilliers amp;nbsp;frais fondemês de tous Eftats.De dire à cela com’aucuns font que cesPrinces permetêt la diuerfité de Religiös pour-ce qu’ils les ont ja treuué plantées trop auant ft fort anciennes en leur Eftat. Ce qu’ils ne fc-roient fi elles y euflént efté auflî nouuelles qu’en France: il n’y à aucune aparence. Car outre ce qu’on ne doit eftimer cholé jeune ce qui à refifté aux efforts de tous Chreftienspar foixâ-te ans amp;nbsp;d^uis le commécement diFRoy François premier fous lequel feulement la Religion commença de bourjonncr.On la voit aujourd’huy plus forte, plus enuieilie qu’elle ne fut jamais icy ne en autre lieu: voire croître de jour en jour à la perteamp;diminutiô de là contraire. Encor donc que nous peuflîons juger par la confîdcration de nos raifons de ce que le Roy doit faire: ne jugeons touteffois par icell« de ce qu’il peut : amp;nbsp;moins encor de ce qu’il veut. Car puis qu’il n’ented nos raifonsamp;que peut eftre il ne les treuucroit bÔnes félon que les cet ueaux des homes font differents à conceuoir vne cholé pour bonne qu’elle foit: ne nous abu-foiii point en nollre bon droit. Ains veillons à noftreléureté plus que jamais: veu les extraordinaires amp;nbsp;trop grandes faueurs qu’on nous^ fait jalqucs^icy: lefqnellcs femblent nous a-uoir plongez les fens en vn trop grand oublydenoftre deuoir.L’inconftance des cholés humaines amp;nbsp;le trop variable naturel de fhomme, acourcit la durée du bien amp;nbsp;plaifir de cemon-dc pour le changer en vn long amp;nbsp;fâcheux cours d’ennuySc danger incrOiable. Puis donc que le Roy ell ja perl'uadé à nous haïr,amp; pour nollre faitamp;pour noftre penlée , comme contraires à fon ailé amp;nbsp;ennemis jurez de fonEftat: perfuadons nous auflî veu Ion naturel chaud amp;nbsp;bouillant: qu’il ne nous a jufquesicy reccrchez amp;pourfuiuis pournous quiter à la remilé. Mais pluftoft qu’il lé reprefonte vn deshonneur qu’il acquerroit à jamais de nous laiflér viure en la gloire de luy auoir par tant d’années fait telle amp;nbsp;à tous les Potentats de la Chreftienté qui ont fouuent couplé leurs moiens pour mieux nous arrefter foit au commencement foit au milieu oiffin de la carriere.Il n’y à forte de gens fi jaleux de fhonneur que lesPrinces,plus encor que les amoureux de leurs Maiftreflés.Comme ils lé voient elleuez fur tous: aulfi penfont ils auoir tel auantage fur leurs fujets qu’il ne leur foit loifiblc léulcment de penfor amp;nbsp;moins de contrarier à ce qu’ils ont vne fois imaginé.Plus encor fe feroit on moquer fi fon fo perfuadoi t qu’ils euflént pitié du degaft amp;nbsp;perte des biens: voire de la vie propre de leurs fujets. Nobles

ou au-

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LIVRE VINT H VI TIEME.


6ï.


OU autres qu’ils (oient. Car,difcnt iisjla terre eft grafle qui renouuelle aucc peu de labeur (es fruits d’an en an, en tout eiicnement pais gafté leur vaut mieux que pays perdu. La Noblelïè (dilcnt-ils)nc le perd non plus. Car pour deux mil Gentils hommes amp;nbsp;Capitaines morts en vne Guerre ou le jour lèul d'vnc bataille : le Prince en peut faire de dix mille vilains autant de Nobles dés le lendemain. Quant au decez des autres : ceux qui pour diuerlès confidera-tions ne fuiuent le train des armes : en baftilïènt plus en vn mois qu’il n’en meurt en toute v-ne guerre : notamment en France en laquelle bien qu’apres la mort de deux millions de per-fonnes depuis le commencement de ces mutineries: on voit encor neantmoins fourmiller les hommes plus que jamais fur feftcnduë de toutes les Prouinces de la fleur de Lys.Somme que les Princes fè perfuadâs que tout le refte des humains eft né pour eux, comme toiles tjjôfes font faites pour fhomme : ne failàns aucun Eftat de toutes les aôfions de leurs'fujets, fi elles nefe font à leur reipeth mefurent toutes choies à leur plaifir amp;nbsp;contentement partit ulicrcfili en reçoiuent hôneur ou profit ou les deux enlèmble ils auouënt tour : fi au rebours tout leur eft en forte defplailânt qu’il ne faut*parler que d’vne prompte fuite pour euiter Içurfureur èc indignation foudaine. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• zi . •

-anil - ) XCÎ JÎI ' ;

I ■ 333-Pïihïes qui ont remis

- ' Vous répliquerez qu’il n’eft point inconuenient de croire que noftre Princene fe fouuient plus du paffé : ores qu’il euft eu autresfois quelque occafion de nous en vouloir : tant pource que plufieurs autres Princes ont vertueiifement pardonné leurs offenfes: que pour la foy qu’il amp;nbsp;qui non. nous a donné de mettre le pafte en oubli. loint les promelTes itérées, les honneurs, careflès ôc auancement qu’il nous fait. Ce qu’aucuns Princes ont fait eft rare amp;nbsp;pour la malice de nos hommes ne peut eftre pris en exemple ce jourdhui: mais bien pluftoft le mal, les meurtres cruautez amp;nbsp;aflalfinats du pafte : comme nous fommes tous plus enclins de naturel à fuiure le mal,qu’à pratiquer le bien amp;nbsp;la vertu de nos deuanciers. Pource que la plus part des homes font mefchans,amp; peu font vertuen«: Prefque tous amp;nbsp;chacun en fon particulier enfuit legrand pluftoft que le petit nombre. Dauantage ce qu’aucuns Princes ont vertueufomeàt pratiqué ioubli de leurs offences : eft venu pour fvne des deux occafiôs que je diray ou pour les deux cnfcmble lefquelles ftianquent au cas qui fo prelènte. Sçauoir eft les perfonnes qui leur affi-ftans au Confeil amp;nbsp;raportans toutes occurrences au bien du public plus Qu’au paruculier du Prince, ni du leur propre : les deftournoient^e fuiure finftint que tous nommes prefqu’ont naturel à la vengeance. Mais ici tout le Confeil du Roy nous eft ennemi juré à noftre entière ruine. L’autre, que plulîeurs Princes ont efté fi débonnaires amp;nbsp;de tant fimple naturel qu’ils e-ftimoient mefchanceté à vn Roy de punir vne offence.I^is aujourdhui Ion appelle cette ver-tueufe fimplicité : vraie fotieamp;trop lourde beftife. Mefmement à vn Prince de naturel chaud, brufque, bouillant amp;nbsp;actif comme eft le noftre, îhumeur duquel ne fimbolifo en rien auec cette fimple fimplicité de plufieurs anciens. Somme que tous les autres ont tousjours inftam mentpourfuiuis la vengeance des injures qu’ils penfoient amp;nbsp;qu’on leur fefoit fouuent acroire auoir rcceu : car ils fy portent à tappet it de leur Confeil. C’eft pourquoy les Anciens ont fâ-gemeiitrefolu qu’il valoir mieux à'vn Eftat Monarchique auoir vn mauuais Prince aflîfté Sc conduit par tauis d’vn bon Confeil, c’eft à dire de gens de bien : qu’vn bon Prin je gouuerné par mauuaifes gens. Tels Princes ne fe fouuie^dront feulement, ains pourfuiuront toute leur vie la reparation d’vn defplaifir receu : amp;nbsp;y tiendront tousjours les moiens qu’on leur propo-fera. Aucuns y vont par voye ouuerte,c’eft aftàuoir par force d’armes(côme tEmpereurChar-les cinquième fit du commencement contre les Germains: amp;en Elpagne contre ceux qui fap pelloicnt la fainte vnion, efleuez contre ceux lefquels introduifoient vne mauuaife forme de Gouuernement en Efpagne fauoris du Roy, amp;nbsp;la plus part eftrangers 1519. Ainfi en a fait le Roy Charles depuis 1560. lufques aujourd’hui qu’il femble vouloir nous combatte d’vne plus rufée façon : voiant que tautre lui a bien peu auancé fes affaires. Les autres pour ne pro fiter rien à jeu defcouuert : y emploient ( comme on dit) la peau du renard, puis que celle du lyon n’y fert de rien. Pource y procèdent par feintes amp;nbsp;diflimglations : careffans, honorans amp;nbsp;auançans par toutes fortes de moiés ceux defquels ils ont juré la mort:amp;y ajourent filÇ voient qu’il y aye quelque refte de deffi : tant de juremans amp;nbsp;fi exécrables proteftatiôs que plufieurs font en fin comme forcez\ie les croire.Lors pour n’auoir fait aucun apr^ de defFcnce,ils font afiément fots-pris : je voulis dire furpris en leurs couches ou en quelque aftèmblée qu’on aura fait à propos. Tous ces Princes neantmoins,bien que tenans diuers moiens en la conduite

li iiiij

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

• de leurs entrcprifcs : fcreflemblent touteffois en vne choie. Qu’ils n’en veulent qu’aux premiers Chefs ; lelquels morts pour la creance qu’ils auoient fur le relie : tous font ailement joug au commandement du parti contraire. Aulfi ne lèroit ce pas le veng ctjque de pourfuiurc amp;nbsp;reccrcherjulqucs àla dernicrc piece du naufrage. Mais cruellement maitrifer amp;nbsp;comme dilôient les anciens manger les hommes àla canibalc. Tous Ellats en ont tousjours vféainfi : ÎEmpereur Charles 5. melinement, lôit en Allemagne, lôit en Elpagne. Mais fur toutes nations qui me féblent auilees en cecy: lAnglois fi porte trcflàgcment. Car comme il n’y a Royaume Iquiaye louffert plus d’efineutes amp;de remumans leditieux : ores pour le different de fEftat entre les maifons d’Yorch amp;nbsp;dcL’Anclallre: tantoft pour le motif de Religion : encor yX que^îlufigurs batailles y aiet eftees gangnécs:amp; tout vn party forcé de caler à fimpetiiofité du ‘ vent contraire': le viéforieux ncantmoins felt tousjours contenté d’alfeurer lôn bon heurpar le decez des plus aparansChefz de lôn ennemy : tenans les autres qu’il licentioit lôudain cha-Le Prince cun à lâ-demeurc ; pour aulTi bons amis que lès partilàns.

ucV nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’vnPrince généreux tels qu’ils doiucnt ellre tous amp;nbsp;qu’on les doit croire, pour-

re contre uoes d’vuc vraic amp;nbsp;cutierc vertu: ne voudra jamais*vfer de ces façons dcfrcfcées à lè vanger fcsïüj€ts, melmementfirr ceuxjlaviéloire delquels neluy peut ellre honnorable amp;nbsp;encor moinsaua-. quot;J”’ tageulc en autre choie que celôit.Ains y procédera plulloll fil elt relôlu à la vengeance par .' Ivoie de fâit, pour aprcller plus de matière à là gloire parle moien d’vne vaillance amp;nbsp;dextérité d’Elprit qu’il pourroit cmploier à la conduite de lôn enrreprilè. Cela elt tousjours reuenir au deuoir du temps palïe: le naturel de nos hommes ne lèvent plus regier à Icllcnduë d’vne fi ef troite vertu, pour deux occafions. Alïàuoir pour la qualité des hommes amp;nbsp;pour le relped du fait en foy,Pour le premier les Princes font aujourd’huy fi peu d’ellat de leurs fujets quilc drelïènt contre cux;qu’ils ne les cllimcnt dignes de combatte ny emploier leurs moiens Roy-auxiODntrc leurs delfeins. D’autat que fe lônt,difent ils,firrtples creatures, nées pour obéirlèu-lemeMt amp;nbsp;la plus part à feriiir ceux qui ont le plus de puilïànce: vn genereux Lyon ne fera jamais ellat des petites belles:ains fataquera lèulement à celles qui lèmblét auoir vne plus gran-• de ou pareille puilfance à la fienne. Joint qu’en tout cas, il ne lè faut jafhais mettre au hazard d’aquerir déshonneur voire peut ellre delôntir tout en vn inllantlônenticre ruine,commc fait celuy qui entreprend vne guerre cotre qui^c foit: le naturel delaquelle ell fi variable que ccluy qui Icmblele plus puilfant ell le plus lôuuêt vaincu •Quelle perte donc amp;nbsp;quel deshonneur acquerroit le Prince fi par la perte d’vne bataille ou de plufieurs,il elloit contraint de doner la cart^blanche à lès fujets amp;nbsp;forîner le relie de fa vie à leur apetit ? Sans doute la perteamp; le deshonneur redoublét au vaincu par plus petits que foy.D’autre part quand ils eftimeroiét leurs fujets dignes d’vne guerre: il n ell expedient au Prince d’y confentir parplufieurs railôns.Prernicremét ce lèroit les acoullumer comme à vn droit d’cgalité amp;nbsp;peu à peu les faire entrer en competence aucc leur Souucrain. Si bien qu’à la longue ( comme toutes cholès empirant p eft à peu, la liberté qu’on donne à f homme le conduit en fin à vne licence desbor-dée;)le fujeélvoudroit conoillre du deuoir de lônPrince:'amp; apres fatribueroit le droit amp;nbsp;puil-làncedelejjcfmettrefil lepenlôit lôrtir de lôn deuoir. Dont pourroit en fin venir îinconue-nïent de changer fEllat Royal en Democratic pu du moins nbsp;nbsp;Arillocraüc: choie la plus do-

mageablc amp;nbsp;qui àpotteroit le plus de deshonneur à vn Prince qu’autre du monde. Ceux qui parle raport des affaires du palfé à celles de leur temps:jugent des incidés auenir: Içauêt qu’li n’y a rien plus dangereux âuPrince que d’accoullumer lôn peuple à reconoillre amp;nbsp;pratiquer lès forces. Le naturel des armes cell à dire de la puilïànce,aporte tousjours le défit à Ihommc d’en vier à fon profit amp;nbsp;dommage d’autruy. Par conlèquent fi les fujets lè voient fi forts qu’ils aient moien de lè mettre en liberté.’ il n’y a moiens, vie, biens,honneur, confc icncc amp;nbsp;füs ont encor choie plus cherc, qu’ils ni emploient pour jouir du bien de leur franchilè: que tous elliment le plus beau amp;nbsp;plus excellent joiau que la nature aye donné à tous hommes.

amp;°G'*r e*' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lerefpeél des fujets deftoi#ne lePrince de côtellerauec eux^la quallité du ftit luy delcô-

ouiierte fe lèillera’dauâtage.Car toutes voies de fait lônt pleines de dâger: incenaines, variables,fujeéles doit fuir, à perteamp;: deshoneur^croiable pour bien côduites qu’elles foict.Au côtraire la voie lècrerre qu’il peut tenir par vne acorte diffimulation de lôn delfein,cll toute alfeurée: pleine de proffit pour lui amp;nbsp;pour lEllat de tout fon Royaume, qu’il ellime ne pouuoir remettre en Paix que par ce moien.On ne Içauroit à cela relpondre que deux cholès,a(ïàuoir que ccl^c voie n’ell pas aflcufce

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LIVRE VINTHVITIEME.

aflèurée à fcxecution. Secondement quand elle feroit aflèurée apres VHe entière execution de Chefs : fî eft-ce que les guerres ne lairront pour cela de recommancer. Car fi Ion ne tue que les Chefs principaux: les autres le refièntans de cela le remetront en deffenceSc recommance-ront comme de plus belle.Il eft aifè delâtiffaire à cela.Car pour le moins cette voye eft beaucoup plus aflèurée,lôit en ^execution, lôit à fauenir que Tautrezlçauoir eft de faire la guerre à defcouuert laquelle ne finira jamais que par la ruine de tctjt fEftat. Au refte il n’y a pas tant de fraiz,ni de peine ni de iôuci: amp;nbsp;aucc ce aucun du parti n’eft en danger.Outre plus c’eft autant delpefcher d’ennemis qui ne mordet plus.Car comm’on dit plus de morts moins de con traires.En toutreuenement amp;nbsp;pour couper broche à toute répliqué. Or qu’il y aie des incom-moditez en cette voie (comme il n’y a deflèin ni aâion qui nefoit fuiuie, voire accompagnée de quelque inconuenient) il y en a tousjours moins qu’en fautre,qui eft longue cdle-ci Courte : l’autre fujette à vne infinité de fraiz, cette ci lâns aucune deipence que d’vn jour ou d’vne nuiéf : la defcouuerte incertaine amp;nbsp;variable pour fihconftance naturelle de la guerre : cette-ci toute afièurée, veu que tous lc%Chefs font en vn lieujfàns lôupçon ni aucunes Armes de dcffencc : au lieu,dis-je, où ilsfont les pjus haist où il y a plus de leurs ennemis : où le R^amp; tous les Chefs contraires qui îaccompagnent commandent à baguctte,auec infinis Soldatsfe autres ennemis pourueus d’armes requifès à cet effet: fi bien qu’il fèmble n’y refter que la har-diellè a cômander ce meurtre,veu que foccafion y eft fi propre amp;nbsp;l’execution fi facile.

Pour le troifiéme point. Si nous auons lentendemcnt fi ftupide,ou preocupe de quelques confiderations mondaines qui nous deftournent de noftre deuoir : du moins fôions figes en ceci par lexperiêceamp;remarque des accidens qui font furuenus tant à ceux du pafte qu’a nous mefmes. Il ne fê treuue nations d’entre les modernes plus foifonnantes en telles cruautez que l’Italienne amp;nbsp;l’Efpagnolle : qui fora pour verifier encor plus ce que deftus. Vous a Ion pas au-tresfois leu le Confoil que le Roy Jarquin donna à fon fils(lequel feignant le fâché des manuals portemans de fbn Pere, feftoit retiré chez les Gabins fos ennemis ) coupant la telle de tous les pauots de fon jardin : ne lui donna-il pas à entendre par là qu’il lui falloir tuer en vn jour tous les princip»ux pour fo rendre le refte fouple amp;nbsp;deuotieux à fi volonté ? ainfi fut il fait. Antonin Caracalle irrité contre les Alexandrins de ce qu’ils auoient fait amp;nbsp;recité quelques vers de fa vie : les alla voir faignant vne «eueuë des plus propres à 15 guerre. Affombicz les fit tous tailler en pieces: amp;nbsp;commanda à tous les Romains qui l’auoient fuiui d’é^rgeter chacun fon hofte la nuiéf fuiuant.La boucherie fut fi grande qu’il n’olà faire copter les corps: ains efcriuant de cela au Senat Romain,lui manda qu’ihre fo falloir mettre en peine pour Iça-uoir quels amp;nbsp;combien y auoient efté meurtris : qu’on fo contentait qu’ils auoienÂ)ien merité la mort. Defiroit pas Nero apres auoir veu joyeux le feu forcencr par les plus beaux endroits de Rome: que tous les Romain^ïeuftent qu’vne telle pour la trancher foudain? pour-ce qu’il les voioit de contraires portemans aux liens ? Scruius Galba auoir fait venir le peuple de trois villes de Portugal pour traiter, difoit-il, ce «^ue le bien de leurs affaires requeroit : en choifit neuf mille des plus gailars qu’il delàrma,amp; en auoir foit mourir partie vendit le refte à l’encant. Antonin Comode feftudioit par fois à projeter amp;nbsp;mettre à effeél le plus de meurtres amp;nbsp;cruautez qflil pouuoit : luhen Gouuemeur d’vne Prouince fon plus fîhorit, qu’il embraffoit Sebaifoit ordinairerîfent, îappellant fon Pereamp; cher mignon:nefutil pasfocre-tement tué par luy ? Deuant que venir au.x Italiens ifliis en partie de celle race Romaine: le veux vous montrer que ceux qu’on eftimoit anciennement les plus lâgesamp; mieux policez ne fi pouuoient commander non plus. Lylânder General des Lacédémoniens, ne fit il pas fous couleur d’amitié venir à foy huid cents Milefiens,puis les fit tous tailler en pieces?Pour vous faire entendre que bien fon dez amp;nbsp;policez que Ibient les Eftats ( comme eftoit celuy de Lacedemone) les Princes ncantmoins fo laiftent maiftrifor à l’appetit de vengeance pour petit vent qui les pouffe à cruauté : laiftànt tousjours la bride lafohe de leur courroux ou l’appetit fcnfuel guidé par la foule apparence d’vne fauce raifon,les p ej^ conduire. Cleomenes Roy de Lacedemone ne fit il pas fous prétexté d’amitiéamp; profit du Public,aftèmbler lesEphores prin Cipaux Chefs de Sparte, amp;nbsp;vrais Contreroleurs de ffiftat : puis les fit tous efgorgeter ? Arta-xercc Roy Perfan apres la vidoire fur fon frere Cyrus, voiant qu’il ne ^uuoit auoir le deffus des dix mil Grecs venus au focours de fon ffere décédé au combat : fill tant par belles parol-les qu’il perfuada à leurs Chefs, auoir mis en oubli le courroux autresfois conceu contr’eux 8c qu’à

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luillcc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, L'HISTOIRE DE FRANCE.

amp; qu’à prclènt efmcrueillé de leur confiance amp;nbsp;vertu Guerrière: jura de leur donner tous les moiens qu’ils auifiioicnt pour retourner en leurs païs.Mais auflî tofi quefiir îafieurance de lès courtoifies ils fc furent afîcmblcz auec les principaux Chefs de fon Armée pour en delibe-• rer,amp;; auifèr aux moiens qu’ils deuoient tenir pour le faciliter vn retour heureux en la Grèce: ils furent tous maflàcrez :amp; fut contrainte leur petite Armée de créer d’autres Chefz en leur place. Çet excellent Chef d’armées Nicolas Picinin apres auoir fait infinis fermees au Pape amp;nbsp;à Robert Roy de Naples: ne fut il pas infiamment prié de venir à auec foy amp;nbsp;ferment duPrinceamp; puis neantmonis apres toutes les courtoifies dont ils fi peurent auifir in-humainemêt tuéc'Par quel autre moicn que de diflîmulations5feftins,amp; autre» carefiès ouuer-teSjOliuerot fi moienna il laSeigneurie de Ferme qu’c tuant lôn onde qui en efioit Seigneur y amp;nbsp;plu?grans de Ferme qu’il auoic inuité auec fin Oncle à vn banquet? Auflî fut il par mefine moyen mis à mort auec Vrfin amp;nbsp;quelques autres par Ccfàr Borgia le plus dif fimulé Seigneur qui fut one en Italie. Qui ne côduit jamais autrement fis defleins,dont il eft tant loüé par quelques Italiens quilefleuentfur tous les ylus cxcellens Chefz de leur temps. Sonperc Alexandre fixiémePapen’eft il pas loiiégarlesmefincs Italiens pour le Seigneur qui parloit le plus 4e PaiXjFoyjamp;pieté: qui neatmoins fuioit le plus l’entretien amp;nbsp;pratique de ces vertus fi elles ne luy eftoient auantageufis? Caftruccio Cartracani fi fit par mefine moien Seigneur de Luques. Anthoine S'pinoleGouuerncur pour les Génois en Corfi auoir juréamp; donné là foy aux premiers de Tlfle: les appelle au Confiil amp;nbsp;de la au banquer, ou ils leur fit à tous trencher les teftes: Et pour parler des Elpagncls, Ferdinand d’Aragon en fit autant aux principaux de fon Royaume apres les auoir fait venir à Naples fous la foy amp;nbsp;paroUe de Roy: mais il les fitaulfi villainement mourir qu’honneftement il les auoit banqueté.Nefutpas tout tellefcftin que leDuc d’Ahie fit ces ans paficzaux Comtes d’Aiguemont, d’Horne amp;nbsp;autres delqucls apres le conuy il fit voler les teftesfur fefihafaufi^^e fitChriftierne deuxième Roy de Danemarch, fur lesliabitans de Holme îvnedesprincipalles villes de Suede. Mil cinq censdixfipt ?' Charles fiptiémenoftre Roy pour acheter la Paix fit amitié auec le Duc de • Bourgongne. Et pour le mieux affiurcr pource qu’il y auoit occafio» dedeffiaumoiendc la mort de fon perc Duc d’Orléans que le Bourguignon auoit fait tuer à la porte Barbette à Paris: en jura les arÂcles fur Ihoftie conlacrée.^iis le fit venir à Montereau Faut-yone pour Ic feftoie^mais enfin il fut tüéfur le pont parTanegui du Chaftçl Ivn des firuiteurs du feuDuC d’Orléans qui n’en euft ofi feulement penfir la vengeance fil n’en euft cfté auoüé.Dont infinis maux auindrent à nos Peres. •

-S'o.\ft»iE TANT De viue voix que par mfifiucs amp;nbsp;autres difiours qu’on enuoiaa l’Amiral: ont mit toute peine luy faire entrer en fantafic qu’on n’aimoit point les Confederez quelque femblat qu’on leur fift.Qu^on fi prcparôit à IB véger du paffé:amp; qu’il fi falloir doutef fins faflèirrcr en la foy, forment, accors faits,ny places données par le Roy pour arres de fon bd vouloir. Et qu’il falloir croire que lesCatholiques ont cela pour articles de foy depuis amp;nbsp;para-uaot le Concilc de Gormftace auquel lean Hus amp;nbsp;lerofine de Prague furent bruflez contre la foy amp;nbsp;fiuf conduit de lEmpereur Sigifinond. Qu’il ne fiut garder la foy aux hérétiques. Joint qti’à vfi ficret Gânfeil tenu entre les peres au dernier Concile de Trente : il fut difoient ilsirefoluiQu^on.pcutamp;tdoiton tuer tousles hcretique?.T)u du moins ne pardonner aux Chcfz d’ic'éuxj cnfuiuuht.én'cclediredc ceux qui en ont donné leur aids. Qu’vneteftede Saurhô vaut mieux que dè cent Grenouil-cs. Remontroiêt aufiî que les Princes refiliflent de IcurFoÿ,accpiis,promeflcs amp;nbsp;traitez faits par crainte, force ou neceftité; foudain que cefle foc-cafion fur laquelle ils ont eftez faits.Notamment que les Politics tiennent cefte maxime infa-lible, quelePriiicene -doitgarder les conuentions faitesauec fosfujets armez. Onajoutoità cela le meurtre des Normans pres Roücn: outre ce la fimple amp;nbsp;maigre punition qui en auoit efté faite par la faueur qu’ils auoient trouué en Court. Les homicides faits par ceux de Troye en Champagne fur quelques Çonfederez retournans du Prcfihe.Que ceux de Rouen Si OrleansMnenaçôient lesPrefohes d’vne prompte fin les deux ans palTez: comme on murmu-roitaulfrentre les Catholiques courtifins, mefinemant Italiens. Que larmée de mer qui fi drcflbit àBordeaux8FenBrôüagefouscouIIcurd’allerau'ficüurs du Prince d’Orenge,rieft qu’vne feinte pour furprendre la Rochelle amp;nbsp;autres lieux vœfins desConfederez.Car lesGal-leres font vaiflèaux ineptes en tellemer:amp; au refte elles feroient plus grande prouifions de vi-tuaillc?

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LIVRE VINTH VITlEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;63.

. duailles qu’eUes' ne font. Pour fin amp;nbsp;pour mieux le reueiler finon par la confideration de (ôn particulier,' dû moins pour le rcfpeCf du General amp;nbsp;particulicremant de tous les autres -qu’il voioit enuelopez enmefine hazard amp;nbsp;qui le difôient porterie danger fur lès elpaules. • On lui remontra que ce que delfus n’eftoit pour appreuuer,ains pour détourner le mal qu’on craignoitauenir. Gar,difoient-ilsjfi vous n’y obuiez melpr^ittous bonsauertiflèmans:ils ne -Jainront pour toutes vos raifons confiderations imaginaires a faire plus de maux peut eftre ’que ne fauriez penfèr ; amp;puis ne reftera que les larmes amp;nbsp;vaines plaintes à ceux qui vous fur-uiuront. Garle faic auenu qui nous pourra faire raÜbnamp;juftice du mal que les plus grans idu Royaume nous auront moyenne ? Quel reconfort donc le cas auenu?Q^l moien amp;nbsp;ven-geâce vous fera de dire fi vous efehappez je ne le penfois pas. le n’euflè jamais cre» tellecho- qf le î il ne m’aufendra plus. l’y donneray bien ordre vn’ autre fois. Gc font parolles de petis en-fans peu praties au maniment du monde. Telles verues font indignes d’hommes qui pour la difcrction d’vn bon jugemantaidé par la praticque d’vne longue fuite d’années: doiucnt pre-uoir, puis deftourherfi delàftreux fticonueniens que ceux qui nous panchentfur la tefte.Gar on n’y peut faillir qu’vue fois : non plift qu’ és fautes de guerre où ilvatousjours delaR^if, -laquelle perdue ne fo peut rccouurir par la plainte des furuiuans. Somme que tous ceux-lafo fantafians desja voir la mort voltiger fur leurs elpaules : n’eftimans treuuer rampart ni moien aflèuré contre tant de maux qu’ils fe promettoient qu’en quittant Paris : concluoient à vne foudaine retraite, en laquelle ils fo fefoient bien fort de preuenir les inconueniens qu’on leur apreftoit.

L’Amiral neantmoins qui euft en autre chofo peu donner bon auis à vn malade : tousjours confiant amp;nbsp;aflèuré en la bonté du Roy, recuillit amp;nbsp;renuoya ceux qui de diuers endroits lui a-porterent ces raifons ôc auertiflèmens auec vn aflèz mauiftis viiâge. Ne leur relpondant finon que fi par lepafle il y auoit eu occJfion de fo defficK que Dieu guidant tout par fo volonté : a-uoit tellement flefohi le cœur du Roy:qu’il le falloir louer de fos portem£ns,plus que fouppo- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

ner de mauuaifo foy. Gonfeflbit queMonfieur leur eftoit ennemy: mais que par bonsforuices nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

illèroitadouci.Que fts Ligues procurées par le Roy en Angleterre, Flandres, Allemagne: amp;nbsp;les appointemens des deux fils Palatins, foifoient foy de la bonté du Priiye. Qjue les affaires aloient fi bien en Flandres ( nonobftant la defftite delenlis pour laquelle leRoy prometoit vn autre meilleur focours ) que f Agent du Roy pres le Duc d’Alue donnoit continuement auis au Prince d’Orenge de tous les deflèins du Duc Scie Prince à l’Agent tous les fiens. Qw f Armée de Strolfi amp;nbsp;Baron de la Garde n’eftoient pres de la Rochelle flue poui^ttcndre la Flotte d’Elpagne, la combattre; puis fingier à la Fleflînghe pour fo joindre au Prince d’Orenge amp;nbsp;foire apres la guerre à defcouuert. J’our fon particulier, que le Roy fauoit accordé auec le Duc de Guifo amp;nbsp;donne fo foeur non rant pour femme au Roy de Nauarre que pour arre de fo foy à tous les Huguenots:ainfi que parloir le Roy quelquesfois : pour mieux fo marier d’amitié auec eux : amp;nbsp;leur feruir de comble de toute foureté. Partat qu’on ne lui en parlaft plus. L’homme, difoit-il, n’auroit jamais repos fil vouloir interpreter toutes occurrences à fon def auantage. Et vaudroit mieux mourir cent fois, que viure en perpétuel foupçon : notamment fous ceux qui ont toute puiflà^qp fur nous, (^il eftoit fooul de telles allarmes : la longue fuitte de fos vieux ans n auoit efté que trop rompue de fomblables frayeurs. Bref qu’en tout e-üeiiement il auoit aflèz vefou. Défait, de ceux qui ont de plus pres remarqué fos ordinaires façons de viure; aucuns îont cftimé las amp;nbsp;ennuie, les autres fooulé de plus long temps viure veu le desbordement qu’il deteftoit en plufieurs chofos de ce monde.

Laiflbns tels prefoges qui ne feruent qu’à nous attrifterSc rendre chagrins à latente de l’eue-nement de ce qui doit auenir : pour nous réjouir vn peu en la veuë de tant de magnificences Royalles qui fo font à Paris. Pour doneques vous bigarrer la retendue de la diuerfité de tant de chofos mémorables qui fo paflbient en mefine temps au plus beau de noftre France : amp;nbsp;notamment du mariage Royal duquel je vous ay autresfois tenif quelque propos : amp;nbsp;enfomble des eftranges remumans qui le fuiuirent dont toute l’Europe non que la France fut abreuuée: Sachez que le Roy Charles voiant toutes chofos bien difpofées à fi haute^urnée, refolu d’en voir la fin : fit en forte contre l’auis neantmoins des plus grans Catholiques de fon Royaume amp;nbsp;prefquc de tous les Ambaflàdeurs eftrangers : qu’il fut arrefté d’vne amp;nbsp;d’autre part,que les Fiançailles amp;nbsp;Efpoufoilles fo feroient en mefme jour deuant la principalle entrée du grand Fiançailles Temple

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Aouft. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE Igt;E FRANCE.

amp; efpoufail nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Paris qui porte le nom de noftrc Dame par les mains du Cardinal de Bourbon fur.

les du Roy vn efchafaut haut elleué en veuë de tous ceux qui voudroîent y alTifter. Quoy fait le Roy de ProwitanF N^uarrCjPrince de Bearn,Duc de Vendolme,deBeaumont amp;nbsp;d’Albret, Comte de Foix d’Ar-amp;deMada- magnac amp;nbsp;de Bigore'. le pourroit retirer pour aller au Prefohe amp;nbsp;là fernme entrer au Tcin-meCatheri- pjç p^yj. nbsp;nbsp;nbsp;Ja melTe que diroit Jp mclme Cardinal. Ce qui ne fut pourtant aulfi toll exécu

té que le lêmbloit délirer la Majefté. Car aucuns jours le palïcrent en feiles amp;nbsp;Banquets atte-

Nûc^tu Roy Be Navarre amp;nbsp;de Madame Catherine de France.

Preuoft de rHoftclamp; grand preuoft de Frâ-ec.

dans la fôicnnitc que l’on dilaioit pour diners refpeóls de jour à autre:mcfmementpourcc que le Cardinal de Bourbon n’y ofoit toucher crainte d’olFencer là conlcience ûns cftre dilpencc du Pape. Comme il fut en fin aiantrenuoic quérir; vne plus ample difpence.que celle-qu’on luy ÂJoit feit tenir: amp;nbsp;furent efpoulèz le dixhuiticme Aouft mil cinq cens lèptante deux. Ce fait chacun le. retira où le deuoirde confcience luy commandoit. Puis lesdeuotions para-cheuées des deux collez:tous le treuuercntau fellin fîngulier magnifique le polfiblc : fuiui par trois jours entiers d’infinies fortes de jeux, pompes amp;nbsp;magnilficences telles qu’on peut penlèreftre ordinaires à tels Princes amp;nbsp;Seigneurs qu’elltoient ceux qui honoroient de leur prÄence celle folcniteRoyale: que les Anciens apelotent Court planiere à laquelle toute qualité d’hommes que naturels qu’ellrangcrs elloient honorablement reccuz. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■

En ce melmc temps le Roy bien inlormc de la fuffilànce amp;nbsp;vertu notoire de Nicolas de Beaufremont Baron de Senefoey : luy donna pour reconoillànce de lès merites le

U nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ballon amp;nbsp;Ellat de grand Preuoft de ÎHoftcl ( qu’auoit autresfois exercé

Montreul auec lEftat de grand Preuoft de France}quelques contraditions que luy eullènt peu donner lesMaref chaux deFrancc comme pretendans la jurifdi-tion amp;^uilïànce telle leur apartenir occafion que depuis lânlbrt aucun n’enauoit

- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftépourueu. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ ,

■I

J'

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W.gt;.Du vintncufiéme Liure ;

. i. .

ML retournant du Confiildu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;efi blecéau bras d’vné harlt;juebufadefecreete. Confeil

d’'aucuns Proteflans apres ce frit. Lquot; amiral fué.en fin lopù.frmnée Sains ‘Sarthelemy ejiu’on nome Matines de 'pans ou prefque tous les Chefs nbsp;nbsp;nbsp;Seigneurs Proteßans firent defpeÇcbeî^. L'aubes-

pinfieury. Les rachape^de Taris. Le corps de l'j4mtral trainé, mutilé,puis pe^upoï les pieds au gibet de Montfrucon. Le Tjy veut epr mande à tous les (jouuerneurs ^ue fs Edits de paix fient entretenttfLe va enfonTarlementfe plaindre de l'inflencedes'Proteflans.Declaration duPpy frr le motif de eetefrur-

nee. Defindtout autre exercice dePeltgion que laféne. Inflruélios à tous tesGouuerncurs fur leur charge contre tes Trotefians de leurs Prouinces.zTbîoiens que tindrenf les Catholiques pour empefeher que le refe des Trotefans ne.t'eßeuafi parlaFranceàl'occafiondes ^atinis de Paris. Le fubilé.zyfrréft auTarlement de Paris contre [ Amiral,'Briquemaut tér Cauagnes prins fnterrogez gehennez^penduf^éftrangles^àTaris.CMeurtres des Tro teftans es autres endroitit. du Ppyaume epr notammant és Capitalles des 'Prouinces à l'exemple de Parts comme à P,oùen,sOrleanSy Lyon, Tolofe, Bourdeaux, Toitiers, Angers, 'Lf^antes, Tours, Troye, Sens,Dùon autres. Le T.oy de T^auarre obeifrau 'Ppy (p- en fn le Pririce de Condéiaufquel'^ on donne Ojfciers fruiteurs Catholiques , Cimfderattpnfrr le frit de la Saint Barthelemy tant de ta part dcsCatholtques qu'àutref.'Caufis du malheur de tous hommes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

E s trois jours fuiiians les Noces Royalles, ne furent qu’autant de feftes amp;nbsp;renouuellées lôlennitez exquifcs. Le quatrième qui fut vn Vendredy vintdeuxiéme dudit mois,tAmirai retournant du Louure où le Con- bkffé. feil le tenoit y prefidant Monfieur félon fa couftumecfutattÄndd’vne harquebuzade à trois balles venant d’vnefeneftre trclifîee d’vn logis prochain, ainfî qu’il lifôit vne Requefte qu’on i'auoit prié de prcfcnrer au Confcil : îvne luy emporta le maiftre doit de la droite: l’autre balle le bleça au bras gauche pres du carpe amp;nbsp;fôrtit par folocrane.Il montra la maifon de laquelle eftoit forti le coup,qui fut fôudain enfoncée: mais n’y furent treuuez que fharqiiebuz amp;nbsp;vn laquais auec la feruante: eftant ja farquebuzier forty par derriere vers le Cloiftre-SaintGermain de iAuxCrrois: ou le cheual preft auec les piflollestemmena,jufques à la porte Saint Anthoine,d’où nfbflté fur vn cheual d’Efpagne fît tant qu'il fè fâuua de vitefîè quelque diligence qu’on foeut faire apres. Aucuns difènt qu’il ne fortit deParisveulafa-ueutamp;fouretéqu’ily treuuoitplus grande qu’ailleurs. Le Roy bien fafehéqui joüoitàla paume amp;nbsp;le Duc de Guifo auec luy:en quita le plaifir,jtirant qu’il en feroit punition exéplaire à îauenir.Et force fît interroger ceux qui furent treuuez dedans le logis. Le laquayditquc pour le peu de jours qu’il eftoit à ceft harquebuzier qu’il ne le conoifloir que du nom deBolland, de fa garde. Les plaies penfées par les plus expersChirurgiens entre autres parxA,nthoinc Paré Chirurgien du Roy amp;nbsp;le plus renommé de la France; oneutbonefpoirdclableffure. Le Roy auquel ja le Roy de Nauarre amp;nbsp;autres Seigneurs Conférerez auoient fait leurs plaintes: amp;nbsp;demandé juftice d’vn tel attentat: LaRoynemere ôcprefque tous les Seigneurs Catholiques le furent voir, pour le confoler amp;nbsp;offrir leurs moiens à vne prompte guerifon.Et furce leRoy confefTantquefurfâfoySc bien vueillancc il eftoit venu eîTCourtamp;: partant quoy qu’il fentiftla douleur des blcffures: que fmjure amp;nbsp;outrage neantmoîns eftoit fait à fâ perfonne: faffeura qu’il eftoit refolu d’en faire juftice fi exemplaire qu’il en feroit mémoire à jamais. Surquoy f Amiral en remit la vengeance à Dieu, amp;au Roy le jugement. Et

pource

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Aouft,„z. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

pource qu’il doutoit de la longueur de fâ vie: lefùplioit l’oùïr fur certains points ncccflâires à la confèruation de fon Eftat. Mais par l’entreuenuë de quelques furucnaiis celafut rompu.

Confeil d’aucuns Proteftans

Par ainfi qui bien côfidcrera le fuccez des chofès paftées, croira facilement que les Proteftans eftoient en grand efinoy : amp;nbsp;qu’outre ce que deffus, ils prenoient loccurrcnce jdc cette bleflèurc pour vn effet confirmaftf des prefages fufdits Elle aporta fans doute affez de matière à tous de difeourir diuerfêmcnt fur ce qui en pourroi t fuccedér : notamment à ccu)t à qui le fait touchoit de plus pres. Les vns en fefoient auteur le Duc de Guifè:comme le plus aparent a gt;resia bief qu’cuft lAmital. Les autres accommodoient cet accident au prefage qu’ils auoient ja donné d’vn grand malheur à venir : puis qu’on feftoit adreffé à va tel Chef; ôc donnans à 1 Aijirai. penîcr que cela venoit de plus haut : difôicnt que c’eftoit le commencement de ce qu’ils a-uoient tant de fois mais auffi vainement prédit,que Caffandre la ruine des Troiés.Puis qu’ils auoient failli à le tuer qu’ils feroient quelque recerche pour la punition du fait : mais que ce ncfêroit que pour mieux endormir le refte : jufques à c^ que leur entreprifè fiift toute prefte S^vœfine de l’execution. Partant confèilloient toq^; amp;nbsp;nommément le Vidame de Chartres d’emmener le blecé hors de là ou de le laifièr : pource qu’il ne valloit mieux que mort : foit que les balles fuffent empoifbnnécs à la ruine du refte ; foit que le coup ne fuft mortel. ( veU

le lieu où il eftoit duquel ils falïèuroient qu’il re^haperoit moins que do cent tels coups que cetui-la) amp;nbsp;fe retirer tous chacun au lieu où il penlê auoir plus de moiens : afin de le conlêr-ucr amp;nbsp;auec eux tout le refte du party reformé : duquel on doit craindre la ruine en tel lieu, amp;nbsp;pour tel accident plus que pour autre inconuenicni qui lui Içauroit auenir, Teligny néant-moins plus incrédule qu’autre de la troupe: Briquemaut extrêmement affedionné à f Amiral} amp;nbsp;quelques autres firent tant que la demeure fut arreftée amp;nbsp;rclôluë par entr’eux : pour deux railôns. La premiere,que îaccidcnt n’eftant furuenu queH’vne querelle particuliere: alïèurez d’ailleurs de la bonne volonté du Roy qui en promettoit faire telle recerche amp;nbsp;fi exemplaire punition que les viuans n’en receuroient moins de contentement que les à venir d’exemple 3 le mieux porter en telles affaires : il n’eftoit, difoient-ils, railônnable, jionnefte ni expedienta leur party : de fonder occafion d’allarme fur ce qu’on peut faire éuanouïr en peu de temps î voire dont on fefWarcira en trois heures. Au^ ce, il leur feroit encor moins honnorable d’abandonner au bon du fait, celui lequel depuis longues années, n’a rien eu cher ni voulu el-pargnerpour la conduite,feureté, honneur Scauancement du petit troupeau : lequel apre^ Dieu ne lui eft moins rcdeuable q»e chacun à Ibn propre pere: veu que l’entretien,feureté,amp; confèruÂô de la vie : ne fut jamais moins eftimée que le premier don d’icelle.Mais que pour ne fèmbler auoir en mefpris les bons auertifïèmans qu’ils auoient ja rcceus de tant d’endroits: encor qu’ils ne peuffent croire le deflêin de^ Cathoiiques fi.eftrange qu’on le failbit : arrefte-rent de fupplier fâ Majefté de permettre qu’on emmenait le blelTé àChallillon fur.Loin deux journées de la, en cas quefon mal le pcult lôuffrir. Sinon que nombre de Gentilshommes cl-pars çà amp;nbsp;là par vue fi grande eftenduë que celle de la nonpareille de France : vinflènt faire leur demeure en la rue amp;nbsp;au plus près de la mailôn de f Amiral : pour mieux faflèurer fils def-couuroi^rt choie plus grande de la part de ceux de Guylè. Le Roy ne treuuât bon le premier poinét le conforma au lècond,amp; fut exécuté. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;••

Pluficurs qui auoient moins de renom amp;nbsp;plus de fens,craignans pis que les autres dautant plus ai/êz à tromper que plus ils falfeuroient en la belle apparence de ceux qui ne leur vou-loicnt aucun bien : délibérèrent de pouruoir à îaueniramp;donner parti à leus affaires au mieux qu’ilspourroient : ores que le tems fi courtSi les moiens ne les fauorilàflènt gueres pour eftrc fi prelTcz amp;nbsp;tant ellongnez de leurs mailôns : la voye qu’ils y tindrent fut d’auertir les principaux Chefs de ceux qui n’elloient partis pour les Noces : de faprclter amp;nbsp;faire ce qu’on leur commanderoit.Que fi 1 Amiral elloit blelTé la maladie eftoit curable: mais qu’il auoit le cer-ucau auffi fain que jamais.Lÿ autres treuucrent pour le plus expedient d’y aller eux-mefmes: pouf mieux aftèurcr amp;nbsp;diligenter ceux qui auoient refté par vn fidele rapport de ce qu’ils a-uoient veu amp;nbsp;ouï dedans Paris. Ne prefageans au refte rien de bon, pour ceux qui feroient plus longue demÄre en telle ville amp;nbsp;parmi tant d’ennemis : apres vn tel efchec que celui de ÎAniiral.De fait fil euft cité conduit en fà maifbn de Chaftillon : outre les Chefs qui Jeuffent accompagnez fôrtans de là :‘plus de mil chenaux ly fuflènt allé trcuuer,pour entreprendre ce qu’il euft voulu: attendant le refte qui en moins de rien euft fourni auRendez-vous. Mais le

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Roy pour cmpefcher cela : luy offrit chambre dedans le Louure pour f y retirer. Que fi la douleur de fèsplayes ne le permetoit ; il promit lui enuoier pour fâ fêureté vne compagnée des Soldats de là garde. Ce qui fut aulfi toft raporté à f Amiral ; lequel fen contentant le . remercia treshumblement. Et fiirent ainfi mis cent harquebuziers fous Coulfeins deuant fon logis par le commandement du Roy : Lequel outre ce refotiuit à beaucoup de Gouuemeurs amp;nbsp;à lès Ambalïàdeurs pres les Princes Eftrangcrs. Affin qu’ils filïènt entendre à tous combien cell aóleluy dcfplaifoit, duquel ilprometoitfirigoureulè punition que tous lcroyent retardez d’en olèr attenter vn lèmblableà îauenir. Aucuns neanmoins augmentèrent leur premierfoupçon quand ils virent entrer au Louure fix croc hete urs chargez d’armes. Mais Teligny tousjours confiant aux promelïès de Court ( elquelles toutesfois il fombioit nlt;( fui-lire pas tant là volonté que fon defiin ) en delperfuada plufieurs, aulqucis il Et croire que ce- * ftoit peurs paniques que telles fraieurs qu’on le donnoit làns occalion : SiC que les Armes 1èr-uiroyent au combat que le R o y auoit ordonné efire faiél vn de ces jours au Chafieau. Tous en general experts Medecins’ez maladies d’autruy : amp;nbsp;qui fefoyent leçon à prelàger les dclàftres à leurs Amis: le montrerentTort mal accorts a preuoir la longue cheute de l«irs infortunes. Voyla comme toutes choies foffroyent d’elles melmes à i’auancement du defîèin Catholique. Le Roy curieux d’alïembler en vn les Chefs Confederez en print foccafion fur fouuerture qu’eux melmes luy en auoyeiit faid : penfans aflèurer le bielle. Ainfi leur fit à tous marquer logis en la rue de l’Amiral.

V O V s voyez qu’efians les affaires de France en tel Efiat il efioit impoffible que tous en general n’culTent les lèns préoccupez de diuerfes affeélions. Car les Catholiques non con-tens de viure tousjours alïèurez ayans l’autorité de l’Efiat par deuers eux : alpiroyent d’vn ardent defir à mettre fin à ce qu’ils auoyent de longue main comploté contre leurs aduerlàires. Quand aux Confederez aucuns ffourris non foulez du vent de Court : palloyent joyeulè-maut le temps fous l’clpoir d’vne promeflè Royalle : viuans en attente que les entreprilès con-ceuëspourIclêruicedelaMajefiéfurlesEfirangers;rcüfciffentreffeéi qu’ils fefioient fan-tafiez.Les autres ne pouuans habandonner le premier dcffiamp; foupçon qu’ils fefioient ja imprimez ne conceuoient moins de delplaifir amp;nbsp;regret des portemans Catholiques: que de îalfeurance qu’auoient leurs compagnons és parolles de leurs ennemis. Mais tous en general eftoyent accompagnez d’vne crainte non pareille : les Catholiques que leur delfein ne rcüfoit auffi heureufèment qu’ils fefioyent propofé Cqjnme toutes perfonnes font moins af fèurées fur lefaicl de îexecution, qu’au commencement d’vne haute cntrepril^. Ceux cy que ce qu’on doutoit ja des Catholiques ne fortifi à effeél au defàuantage de tout le party. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Car pour beaucoup de tefmoignages lt;jui apparoiflbiêt euidens de plus en plus ^prefque tous commençoyent à fefueiller du profont fbmmeil de pareflè, auquel les carefïes de Court les auoyent enfeuelis : amp;nbsp;fo reconoiffoyent de forte que filefaiéleufi cfiédauantage remis: les choies nefè fuflènt portçcs Comme vous entendrez. DontfaperceuanslesCapi-taux ennemys des Confederez : Scnevoulans fuir à fi belle occafîon de trancher les racines à leurs vieux ennuys qui fèmbloyent bourjoner amp;nbsp;croître à veuë d’œil : inlt;i(terent afïèz tofi nombre de forains retreuiie»dedans Paris pour en peu d’heure auoir toute raifon du paffé. Ce fut de tuer les plus renomez d’eux en vne nuiét: le failàns forts d’en faire apreu-uerfexecution au Roy, Royne Mere amp;nbsp;Monfieur apres le fait beaucoup mieux qu’auant le coup pour la grandeur amp;nbsp;douteux hazard de fi haut delïèin. Ainfi curieux de profiter îoccafion qui fe prelèntoit fi fauorable : auoir marqué les maifons amp;nbsp;donné les noms des principaux amp;nbsp;autres plus fignalez apres eux: fiir les deux heures apres la minuiél du Sa-medy venant au Dimanche vintquatriéme Aoufi firent batre la cloche làinôl Germain de l’Auxerrois pour lignai à tous les auerus amp;nbsp;autres de melme volonté de tuer les plus mar- . j quez amp;nbsp;mieux conus Huguenots qui cfioyent en Paris. Alors les Gardiens de l’Amiral en-foncèrent lès portes amp;nbsp;l’auoir tué en fon liét jeté par la ferfîfire j puis traîné en la rue amp;nbsp;là louméc de maifonlàccagée rendirent en peu de temps toutes les maifons vœfines vefues d’habitans amp;nbsp;des plus beaux meubles qu’ils en peurent enleuer. Apres que la tn^ipe de Couffins eut latines Pa commencé le jeu amp;nbsp;accommodé l’Amiral de la façon que deffus: Les autres gardes amp;nbsp;la eifiennes, Noblelfe prefie à ceft effet,lè porterêt de mefme fur les autres carders prochains du Louure.

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

de laRocL Le Comte de la Roche foucaud nonmoins chèrement aimé pour fès GentilcRés de Court amp;nbsp;Foucaud, autres vertus qui luy effoyent familières du Roy Charles que de Henry deuxième à • la fuite duquel il auoit pafTé la plus part de (ës jeunes ans : trop affeuré ez plaifirs amp;nbsp;continue des recreations de Court : efpreuua en mefine inftant que eftant le doux plus amy de la Nature que la rigueur amp;nbsp;cruauié : on peut gangner les fimples par douceur amp;nbsp;courtoifie plus que par menaces amp;nbsp;autres portemans qui euflènt aifemant mis les hommes en lôup-çon d’vne volonté mauuailè. Tellemant qu’efueillé par ceux qui luy aporterent le bon jour mortel : à peine eut il loifîr de les reconnoiftre Sc le delperfuader qu’ils fuflènt ceux auec qui le loir deuant il auoit mené fi joyeufê vie : qu’il la fentift aulfi toft fuiuie d’vn fi trifte amp;nbsp;piteux reueille matin : que force luy fut d’aller viure en fautre monde : pour exemple à tous qui trop fimples amp;nbsp;non aflèz fôupçoneux : jugent des portemans humains, à fa-'i çligny. nbsp;nbsp;parence plus qu’à la vérité d’iceux. Teligny de Montreul en Poitou depuis peu de temps

fait Gendre de f Amiral quiùimoit vniquemant non moins pour la douceur amp;nbsp;fimple vertu de lès portemans : que pour là dextérité au maniment de tous aflàires i.Guerriers amp;nbsp;Politics : Le premier lè laiHà pipper aux trompeux elpoir des vanitez mondaines. Mefine que pour n’e-ftre encor aflèz rompu à la praticque de ce faux monde: amp;nbsp;embraflànt d’vn (bin merueilleux, îombre pour le vray amp;nbsp;(blide corps qu’il deuoit cercher:ne vouloir croire fcfchec des Catholiques jufques à ce que pourfuiuyamp; tué d’harquebuzades comme il pcnfbit gangner fur les tuiles des maifbns prochaines à (on logis : print en gré la départie de îAme qui fen vola paiée de (bn propre erreur: faifant conoiftre que homme pour rempli de graces amp;nbsp;fauori(e qu’il (bit de toutes peribnnes, comme il eftoit chery amp;nbsp;recommandé de tous que d’vne que d’autre Religion: ne peuuoit cftre dit heureux deuant le jour que la nature exprclTemant ordonné pourfaire le jugement de la vie paflee felon le merite de noftre dernier Eftat. Comme les Catholiques eftoient clchauffez apres ceux que dclTus amp;nbsp;autres vœfins de î Amiral: Ceux des Gardes firent fortir nombre de Gentils-hommes ( que le Roy de Nauarre auoit le (bir de-LcBronde uantfaiôl coucher en (bn Antichambre) pour les tuer (ur le Pont du C|jalleau. Le Baron de Pardailan, Pardailan naturel Ga(con amp;nbsp;duquel la (u(fi(ànce (bit en faiôl millitaire (bit en matière d’Eftat: bien que croi(ïànta«ec fauancée fuite de (èsjoÿrs ne luy euft moins acquis de bruit que de creance amp;nbsp;d’amitié parmi (ès Confederez : n’aiant toutesfois que depuis ce jour bien remarqué mais trop tard, qu’infinie eftoit la troupe des mal auifez : amp;nbsp;que les Proteftans aueuglez Iburds amp;nbsp;recreuz à tout, fors qu’à l^r bien : ne peuuoient auoir autre fin pour ifluë de cc-ftcmilèrable vie qu’vn delèlpoir de tout bien, en calant aux rigueurs de leur delâftrc: le Le Baron de P^dii^dapour le (èul reconfort de la perte de (à vie : qu’il fe(bit beau mourir pendant que la Pilles. vie eftoit entière amp;nbsp;(ans reproche. Mais le Baron de Pilles Perigordin qui (brty du printemps de (bn aage,entroit en (bn Efté bouilant pour luy rendre la main prefte amp;nbsp;(budaine à tous hazards : auoit plus de cœur à (èplaindreque de force à refifter amp;nbsp;moins de (àgeflè, à patienter (bn infortune : jetant courtes larmes neantmoins à fi longs foulpirs: amp;nbsp;delpitant les Auteurs d’iceux auec les inftruments de leur volonté: tomba parmi les E(pieux amp;nbsp;Halebardcs de la Garde du Roy: Lelquelles luy amp;i(ânt rendre le dernier fou(pir de (à vie: finirent auec le cours de (ès ennuis, fos jeunes mais hautains defirs qui ne kiy eftoyent que menues pencées amp;nbsp;encor en herbe pour produire quelque belle fleur à fauenir. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Leyran fu jet au Roy

de Nauarre,efehapé d’vn nombre de coups qui luy faifoyent rendre le (ângdetous codez: gangnela chambre de laRoync de Nauarre qu’il vit ouuerte fort apropos; où il trcuua bien qu'animeu(èment pourfuiuy, la douceur amp;nbsp;pitié plus Naturelle aux Dames, que la rai-fon à ceux qui preocupez de quelque palfion ne penlènt qu’à executer comme que ce (bit Ponden' CC qu’ils ont vne fois imprimé en leur cerueau. Le Baron du Pont en Bretagne furnomme Bretagne dc Soubize pour faliancc prilèauec Damoylèlle Catherine de Parthenay (èule heriticre de ^e So^Hze Soubize : auoit ja efté renuerie corps (ans ame par vn autre corps de Garde comme il vouloir^ller treuuer l’A m i lut l aulfi toft qu’il fut auerty de l’entreprife Catholique. Ce Gentil-homme aulfi vaillant que re(pée,mis en lufticc fiir la (èparation dc (bn mariage amp;'demi vaincu, (àns»lefir toutesfois de (è tenir au jiigemantdes hommes : viuoit mcrucil-Iculèment ennuié du delplaifir de (à propre vie.Si bien qu’aflàilli de tous endroits,eftimât que celuy peuuoit bien peu qui ne pouuoit mourir; céda à la violccc de ceux qui luy precipiterét la fin

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la fin dc G dolente amp;nbsp;fafcheufc vie. Ainfi f Ame ennuyée du fejour motteljlè defeompagna du corps pourcercher ailleurs vue demeure plus paifîble.PuuiautCIaueau de Poitou parmy les fruits de la penible vie duquel, la fortune auoit tousjours moiflbnné quelque efpy d’amertu- pffuiauc meme full: plus toft Ibrti de Paris,que fuiui de ceux qui luy haftetet la mort pour le piteux loi-cr de tant de choies qu’il auoit execute auec honneur: fut ou fin forcé de laiflèr auec la vie iâ compagne de liél ( qu’il auoit mené à Paris voir les lolcnnitez Rcalles ) és mains amp;nbsp;deuotion d’vn Catholique qui îelpouia apres amp;nbsp;mort comme il auint à plufieurs autres.

Pendant que les plus affedionnez Catholiques cou voient deçà delà au dommage des plus malheureux que d’vne que d’autre Religion: La cloche du Palais batoit fins ceiTe pour final à la populace d’acheucr le reftepar toute la ville.Côme les oiieleurs engluent amp;nbsp;prftient’plufi toft les oiieaux és lieux où ces beftiolles craignét amp;nbsp;doutent le moins; Ainfi desCatholiques ceux qui pouflèz d’vn defir de vengeance fur leurs ennemis particuliers, ou qui nourris amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

efleuez par la picotée des guerres paftees ne cerchoient que le butin: curent lors beau moien de fe cotenter.Sur le poiat du jour les Duc de Guilê,dc Neuers,d’Aumale amp;nbsp;autres bien fui- Le vidamc. uis pour refueiller ceux qui dormoiét aux faux bourgs S.Germain(où pour la beauté du iftu grande Nobleftè auoit chpifi iâ demeure ) voulâs fortir par la porte Bulfi furet retardez:Pour- Proteftans ce que le portier auoit pris vne Clef pour l’autre qu’il eftoit retourné quérir à là maifon. Ce qui dôna loifîr à la plus part de le fauuer à fuite.Si que le Vidafine de Chartres, Côte de Mot- cenmin fc gÔmcry,Frontenay,Caumont,Colombieres amp;nbsp;plufieurs autres cftoiét ja à chenal quad ceux ïauucnt amp;nbsp;ci Ibrtirent de la porte pour auoir eftez aucrtis par vn qui expres tteuua moien de forcir de la ville: furent neantmoins fuiuis jufques à Montfort.Mais pour lauantage qu’ils auoient, peu y demeurerent.Marchant le tefte leeret amp;nbsp;en dilligence jufques à ce qu’auoir fini leurs affaires: Ils prindrent îexpedient de le retirer en Angleterre pour la-proximité de la mer qui les y por-ta.Cepcndant les rues de Paris fe pauoient de Corps.Lcs portes amp;nbsp;mailôns teintes en làng:en-courageoienr le Peuple fc lêmbloit à fi efehauffer de plus en plus èc combatte à qui plus en tueroit.Si que les plu^animez ttainans les meurtris à la Riuiere pour les cnlèuelir au ventre • des poiflons:failôiét rougir la Seine d’vn fi nouueau amp;nbsp;tât inelperé carnage.Apres mefinemét qu’ô eut fait entédre au Peuple.Quc les Huguenots pour tuer le Roy auoient voulu forcerle Corps de garde,amp; que ja ils auoient tuéplus de 20. lôldats Catholiques. Alors ce Populace guidé d’vn defir de Religiô-.joint à laffeétiÔ qu’il porte à fon Prince,en eut meurtri beaucoup dau3ntage:Si quelques Seigneurs contents de la mort d^ Chefs:ne feuftent fôuuent deftour-né.Plufieurs Italics mefines coûtas montez amp;nbsp;armez par les rues tant de la ville qie des faux boiirgs;auoir ouuert leurs mailôns à la feure retraite des plus hcureux:môftrerent aflèz qu’ils ne haioient tant les perfonnes que les o]*iniôs qu’elles fcftoiét imprimes au cerueau. Outre la Nobleftè plufieurs du tiers Eftat amp;nbsp;gens de marque furent tuez en cefte challeur. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Francourt

Francourt Manceau iffu de bas lieu mais coneu par lès Eftudes:Puis renômé entre les Prote- chancdlier ftans pour leur auoir lcruy a perfuader aux Germains de leslècourir aux leçons amp;nbsp;troifîémes troubles:Et reconu pour autres deuoirs par vn Eftat de Chacellier de Nauarre; fit voir de Ion Meffine viuât que côme le fait des guerres n’eft la vacation qui lèule peutauancer lôn pr^cftèur: On pouuoit auflî acquérir hÔneur atiwemét que par les Armes.Voire que le renô qu’elles dônent eft d’auflî foible amp;nbsp;petite durée que celuy des lettres amp;nbsp;manimant d’Eftat auquel il excclloit lès côpagnons:eft afteuréSê de vie eternelle.Rien ne lui fut deffence contre la mort neatmoins: Ains côme chaeû eft tiré par lôn dèftin qui luy eft ordôné deuât le premier de lès jours:aufi fi toft que defguifé pour efehaper il euft efté reconinfut fi chaudemât acheué qu’heureux de mourir lâns auoir loifir de le plaindre,voire d’y penlèr lèulemét:amp; qu’euflènt cotre laueugle amp;nbsp;lôurde,mort,profità tant de railônsèMontra à lès furuiuans pour fruit de là fin,que celuy eftoit indigne de côpalfion qui aiât par tant de diuerlès occurrences elpreuué la folâtre legiereté de fortune ne fe rejette lèulemêt entre lès bras:Ains lôn elpoir furmôtant la railôn,met toute peine de faire embarquer les autres en melme mer de plaifir amp;nbsp;cotentemât de ce mode, qui plus ami de Gloire que de vraie vertu.- à tousjours trôpé ceux qui n’aflèurent le pied de leur fon- LaPlacc dement que fur la lîmple aparencc du premier objeél qu’on leur prelènr« La place Prcfident premier aux Generaux : de quelque fimpleSô doux narurcl qu’il feuft:extrememant hay ne- auxGcnc-anLmoins;amp; pour là Religion en laquelle il feftoit tousjours porté des plus zelez: Et pour ini-mitiez particulieres:môtra bic que n’aiat autre force ne hardieffe que de mourir,luv reftoit la

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Aouff. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.


’ 7 foule vertu de fouffrir fons larmes n’y plaintes feminines:lcs coups redoublez de fos ennemis. Puis le corps trainé en feau, fut habandonné de fame laquelle faffranchit par vn tant precipi-• té depart (fi elle compatit aux paflions corporelles) des hazards, maladies, inim iriez amp;nbsp;au-ennuis vrais appanages de la vieilleflè des furuiuans.Pierre de la Ramée Picard de feflêur à Pa- cu Vetmandois Ancien ProfFcflè*ir à Paris d’Eloquence amp;nbsp;Philofophiezfeftoit acquis par tou qucncc^ ÎEurope vn grand bruid en fvne amp;nbsp;fautre vacation. Mais entre autres deuoirs de Philoib-Philofopliie phie ccluy fauoit plus recommandé, par lequel il mettoit peine de réduire à la pratique amp;nbsp;vfoge ordinaire de cefte vie humainc:toutes les conÇderations des Philofophes Grecs amp;nbsp;La-- tins. Lefquelles autrement foment de peu amp;nbsp;mefmes ne recréent f homme que d’vne vaine Ipe 'Y jçulation: qui ne fait qu’efueiller felprit lâns aucun profit. Mais luy ramenant ces difeours vagues amp;nbsp;elguerez à la confideration d’vn bien certain amp;nbsp;aflcurc: fombloit reprendre la traditi-ue de Solon,Th31es,Socrate amp;nbsp;autres excellens Philofophes Grecs: qui raportans la Philofo-phic celefte à la naturelle: amp;nbsp;faifàns voir par effed ce que leurs deuanciers n’auoient que fan-tafiez:reueftoientd’vnefolideamp;profitable adionpolitique,ceftc autre fois nue ôcfimple ap-paftnee de vertu. Quand à fautre,il auoit ja alfoz montré de quantes belles fleurs, amp;nbsp;de combien de fruids excclléts eftoit riche l’Eloquence G recque,Latine amp;nbsp;Fran^oifo. Encor que je ne ïçay quelle collegialle fureur, faiant ja forcé à vne guerre literalle contre Charpentier autre Profoflèur en Philofophie :alentift aucunement la chaude Scanimeufo pourfuitede fos Eftudes. En quoy nous faut infaliblement remarquer amp;nbsp;tenir pour afleiiré: que comme il ne feft peu faire au cômencement des lettres amp;nbsp;origines des foiences:qu’auec facroilfomant des Artz ne feft crue fenuie entre les ProfFeflèurs d’iceux : Aufli la diuerfité des temps nous enfantant diners perfonnages pour illuftrer amp;nbsp;remettre ce que l’ignorance ou parelfe de leurs de uanciers ont lailfo fener: auec la diuerfité des moyens qu’elle leur a donné pour y paruenir: leur a lailTé vne reciproque jaloufie pour y trauailler à qui^mieux: laquelle guidée par la rai-fon au but d’vne confideration publicque, ne peut que plaire amp;nbsp;profiter à tous. Mais fo pro-• polânt vne gloire amp;nbsp;vaine ambition populaire en fos ombrageux combats, plus que le profit de ceux à finftrudion delqucls ils font ordonnez: à la moindre pique amp;nbsp;facheufo occafion


Lonicnie Sc cretaire Rouilard Côfciler, les


Scolaftique:fo convertit en haine immortelle ^qui ne peut faillir a produire tels fruids que delTus. Si eft-ce que ces contentions foolaftiques fondées fiir vne ambitieufo jaloufie deferi-reou dire mieux que les autres, eft chofo trop bafleSc qui font fonEfoolier trop opiniâtre. Mais fi elles fadreflent à vouloir con^atre ce qui eft fi excellent amp;nbsp;fi apertemant, vrây qu’on ne le peut «niter ou contredire : me fomble vne vraye folie priuée de tout fontimant. Som« meque laRaméeaccortamp;fubtil àefcrireplus qu’à mourir: fut fi bien recerché par les en-uoyez de fou ennemy: que mort à dagades fut pfecipité du hautdefon Colegeenbas. Ainfi le corps trainé pour pafturc aux poiflbns: fut laifTé de fon ame qui pourra jouir dure-nom amp;nbsp;merite de fos eforits. De Lomenie Secretaire des finances . Rouilard Confoiller en


Chapes amp;


très.


La vair.e amp;


Parlemant viuant à la Catholique, Mais aians quelques .opinions Proteftantes fur lefquçlles fos ennemis prindrcntoccafi on de le faire mourir : de Chapes Sc Robert Aduocats fameux enmelmeSoLirt ,1e Capitaine SalcedeEipagnol bien qu’ennemi des Reformez amp;nbsp;plufieurs autres perfonnes remarquées pour auoir pareille iiruë,fureaÂnfin traites àla Catholiqueief preuuants qu’or que nul ne puiflè fuir la mort : Si cft-ce que le deftin ne îauance pas tant que noftre propre faute.Car qui nous trompe que nous mefine?Quc la vanité amp;nbsp;defiaifon de nos


^fdcs'hom defirs? Lefquels efguerez en lagreableamp; definefuréc contemplation du jouet (je veux dire objed) de ce faux monde ( qui trahitte nous repaift d’vn doux fuitif amp;nbsp;incertain ) faute de


juger de bié toutes cholèsnious moiêne la lêule amp;: vraie occafion à nos infortunes?LelquelIes nous pourrions cuiter neantmoins, fi nous viuions difcrets en toutes chofes: ( Comme b promptitude de fefprit ,12 fôlidite du ccrueau, amp;nbsp;l’heur de la mémoire ne nous font donnez pour autre fin.) Où fi nos ame^euuoient preuoir nos dcfaftres amp;nbsp;prefàger les bons ôc mau-liais aiyidens qui nous doiuent auenir. Mais tout cela nous manquant,refte la condition de fhôme telle que cefte vie fi belle en apparence,pert foudain 8^ en vn foui matin tous les fruits qu’enfi long téps amp;nbsp;«lec tant de peines nous auôs cueilli,en la piquante raboureufo pleine de ce môde.Sans doute la vie eft côme vn petit pré, fous les fleurs amp;nbsp;herbes duquel le Serpéc cft caché pour picquer celuy qui ne marche auec diforetion. Si quelque chofo plaift à U veuë : C’eft pour nous engluer amp;nbsp;charmer nos elprits plus que parauant:amp; non pour faire jouir


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livre VINTNEVFIEME.


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jouirfhomme d’vn bien lolide amp;nbsp;alïèuré. Voire que mile plaifirs ne valient vn lèul ennuy ' que le plus heureux pourra rencontrer à la fin de lôn voiage. Ce qui a donné occafion à pluficurs des plus excellens naturels d’entre les Anciens.Confiderans commela nature pour- • uoiant les belles brutes de tout ce qui leur elloit necellâire à la conduite de leur vie:elle failoit n’aillreîhomme en pleurs, croître en lôulpirs,viure en pain« Sc finir en malheureux ) la défi pouiller du nom de mere pour fappeller lâuuage Maraftrc de la nation humaine:auec laquelle il vaudroit beaucoup mieux ne naître point,que de viurc lôus les extremes rigueurs d’icelle. Mais ces Païens ne confideroient pas foccafion pour laquelle ce mal nous ell promis dés le premier de nos jours : amp;nbsp;au contraire lalïèurance d’vn bien entier amp;nbsp;perdurable qui nous atend en la belle troupe des bien heureux. Voila comme le denuer jour fiernft les-^eux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

a la chere lumière de plus de mile Protellans.

Entre les Seigneurs François qui furent remarquez aiioir garenti la vie à plus de Confie-derez, les Ducs de Guylè, d’Aumale, Biron,Bellieure,amp; Vualfinghan Ambalïàdcur Anglois par qui com lesobhgercntplus:leRoy mefiiielâuua la vie àplufieurs autres qui falîènrererit d’aller a la æguVs^d’A-Melfie amp;nbsp;quiter leur Religion. Comme îl fit en fin promette au Roy de Nauarre amp;nbsp;PrincÀe ^er^ vicom-Condé peu au parauant marié auec la puifnée fille de Neuers Marquilè d’Illes aulquels il don ‘'æ na a entendre qu’il ne vouloir plus Ibulfrir autre Religion que la iienne. Quelques vns de lôn Conlèil amp;nbsp;du Parlement luy remonllrerent îincroiablc amp;nbsp;pernicieux inconuenient de la

dam le Baro de Paulin la Curée de Durefortdit

licence que la Populace prenoit pour les Armes qu’on luy auoit mis en main: amp;nbsp;qu’on met-toit parla en grand danger pluficurs gens de bien aulquels leurs ennemis particuliers feroiét æachcGra-aifément perdre la vie par celèul moien . Auecce qu’il lèroit beaucoup meilleur amp;nbsp;plus proæciics feur procéder contre les coulpables par voie ordinaire amp;nbsp;de jullicc : que par voie de fait qui de vûircCa-cH plaine d’infinis dangers. Afexemple du Senat Romain qui trcuua mauuais lesportemans ' de Galba fur les Minillres de Ner^, nommemant Nimphidius amp;nbsp;fes complices que lès Soldats tuerent d’auélorifépriuée lâns leunlaire le proces premièrement que mourir. Occafion

Duias, Ga-

inantfaiis plus portcj Armes.

que le Roy fur le chaqjp vers le loir du Dimanche, fit faire deffence à lôn de trompe qu’autres mand7^’ que ceux de la Garde amp;nbsp;les Officiers de la ville ne prinlènt les armes ne phlônner fiur la vie: Ains que tous a fauenir fulTent mis ez mains de lullice amp;nbsp;qu’ils fie retiralTeat en leurs maifons claufes. Ce qui deuoit appaifier la fiureur du Peuple amp;nbsp;donner loifir à pluficurs de fie retirer hors de là. De ceux qui relièrent neantmoins, pluficurs retombèrent au premier danger. Car comme libelle vne fois efichauffiée ne lè rapaifie poiy; le premier moyen qu’on veut tenir àîadoucir : Aulfi vn tel peuple compofe de fi differens humeurs : vnefois mis ei^Turic pour telle occafion mefinemant que defliiSjUe ië peuuoit fi toft reconoiftre. Ains fi altéré du lang Huguenot ne cerchoit que les moyens 4e donner vne autre pinlâde aux rechapez de la premiere chaleur. Vray eft que celle pourfuitefembloit le refroidir à ceux quin’eulTent voulu tenir aucun moyen à leur vengeance ou defir inlâtiable de gangner. Mais aux pourfuiuis, le Peuple ne paroilïoit rien quiéter de fa fureur: encor qu’à diuerlcs fois le Roy itérait lès premieres deffences à tout homme fur peine de la vie de ne prendre Armes ny prilonniers lâns lôn congé. Si bien que le prelque dernier jour de la Sepmaine/ut peu moins ranarque de meurtres particuliers qu’auoient ofte les autres.

fice ceflèt le meurtre amp;nbsp;la pilleiié

V Q Y L A comme lAmiralSc autres lès partilïàns montrèrent que la Gloire des plus heureux fefcoulant comme Nege au Soleil: amp;nbsp;n’y ayant rien plus trompeux que felpoir des grandeurs amp;nbsp;telles beautez de ce monde : qu’en fin milèrable cil celuy lequel y polè le fondemant de lès delTeins. Enquoy lè voit a plein combien la fortune ( fi nous ne dilbns la derniere de nos fautes ) peut retrancher du vray amp;nbsp;lohde honneur de nos vertueulès conceptions: fi nous n’auons fentendement alTez bon pour les exccuter aulfi heureufement quelles ont ellé conceuës. AinfifurentlesConfederezlâifisdecequele Vulgaire appelle mourir.: qui n’cll pourtant que la fin d’vne prilôn obfcure aux elpris généreux. Mais intollera-ble ennuya ceux qui ont mis tout leur efpoir en forde fange de ce monde amp;nbsp;vangez de Court plus variable amp;nbsp;inconllante que la fortune mefme. En general tous les decedez pourlefaiél de confcience, lèmblent fellre voulus conformer au Papülon,lequel voletant autour la lumière dont il clmerueille la fplendeur : en fin en elpreuuc la vertu qui le brülle mourant pour trop aimer. Aulfi les Confederez ne prenans fi grand plaifirqu’à fcxercice amp;nbsp;maintien de leur Religion: en efpreuuerent la vertu,qui leur fit changer

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Aouft.

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

de vie Sceflimer heureux de mourir pour cefte caufeirefolus que la mort qu’ils eftiment leur donner entrée à la gloire perdurable:fcruoit à tous de fêul moicn amp;nbsp;alfeuré reconfort du mifêrablc Eflat de cefte vie- qu’ils euffent autrement eftez contraints de trainer parmi les ordures de la vanité de ce monde.

L’ausbepin Ücuri.

Le corps de

L’aubefpin à demi fêc Ôc defîiBé de feuilage: fleury’ neantmoins au Cimetière fàint inocent à Paris fur le midy du Lundy:futeftimé miracle du Peuple qui yacourut de tant d’endroits l’Amirii 7 metre gardesimais on tient que ce fut fartiffice d’vn Cordelier pour faire croire traîné amp;nbsp;pé- que la France recouuroit fâ belle fleur perdue contre tout efpoir humain.Et de fait celane fit qftefehauffer le peuple d’auantage.Si qu’eftimans que Dieu appreuuoit par là fes aôlions:fcn aefp^uamp; allaîoutAirieux droit au logis def Amiral duquel ils prindrenr, trainerent8c defehirerent le creKcmant nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lieux:Puis luy auoir coupé le membre 8c la tefte qu’on garda,traincrent 8c pen

dirent le Tronc par les pieds au Gibet de Montfaucon: duquel il fut apres defeendu 8c enter

ré fccrettemant.

LeRoyva Le 16. Ic’Roy accompagné des plus grans va ouïr me’ffe de bon matin:amp;auoir rendu gra-enPariemét cdÇà Dieii d’vnfi heureux euenemantjfait afîèmbler toutes les chambres de fon Parlement toriicric nbsp;nbsp;( dit la Court des Pairs 8c fancicn lict de luftice des Roys) en la Chambre dorée; où fuiui de

fait de Paris Mcffieiiirs fesfrcresSc autres premiers de la Court; Apres feftre plaint des portemans dufeU Amiral amp;nbsp;autres qui îauoient fécondé en fês entreprifes dreflees fous le nom de la Religion: leur montra en quels dangers d’vne prompte ruine : il auoit misfôn pourc Royaume.Pourcc neantmoins qu’il auoit efté dés le berceau nourri d’vn lait de douceur amp;jufques là entretenu de clemcnce amp;nbsp;mifêricorde plus que de rigueur amp;nbsp;cruauté: leur auoit tousjours pardonné les cho/ês paffées, Eux au contraire croifTans en mefchanceté amp;nbsp;ingratitude pour venir au comble de toute iniquité: auoient ofé ajouter à leur premiers defmcrites le plus vilain amp;nbsp;detefta-LeRoy Ce ble aôfe qu’on eufl feeu imaginer : afïàuoir de le tuer auec fes freres la Roynefâ Mere 8c tout Prouftan* qu’ilseuffeutitrcuué de la race de Vallois. Voire mefmefôn cher Coufin le Roy deNauar* • nbsp;nbsp;nbsp;’ re pour efleuer le Prince de Condé Roy de France affin de mieux cond^iirc tout le Royaume

à fa. fantafie : 8c peut cftre auoir auffi puis apres meurtri le Prince de Condé 8c tous les vrays heritiers du RoyaL»me:fc faire Roy luy mefme^e tous les François. Pour ces raifôns auoit efté contraint d’vfêr de remedes extremes 8c violents à vne maladie fi defefperée affin: de defraci-ner comme que ce fufl vne fi eftrangc 8c dangereufê pefte de fôn Royaume. Il vouloir donc que toLisfçeuflènt que ce quieftoit ;^|ienu contre les Huguenots auoit efté fait-8c drefïepar la volonté ôdàcul commandement de là Majefté. Ordonnant d’informer de la conjuration tant

fidcnt con

de f Amiral que de fes complices: y procéder félon les Loix 8c forme accouftumées és crimes de leze Majcfté:y donner Arreft 8c exccuter les conièiincus félon la charge ponée par leur proces. Surquoy de Thon premier Prefident auoir loüé vn tel failt;ft comme retirant au graue De Thou P’^lt;^pos da Roy Loys vnziéme qui difôit ordinairement : que celuy qui ne fçait diffimulere-premier P) e ftoit indigne de régner: rend humbles graces à fâ Majefté au nom de tout le Parlement: le-fume' 1« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d'orcfîiauant Eftat que par ceft accident bien qu’eftrange ( duquel le corps de b

firme les

Roy.

propos du France chclt;gé d’humeurs fi corrompues auoit bon befôin ) la fôurce 8c toutes occafîons de tant de maux qui ont affligé ce defolé Royaume : féra tairic ^’autant que les principaux Auteurs de nos guerres ciuiles enleuez de ce monde le refte du peuple fé tiendra coy 8c fans le rc-Pibrac Auo- t^tier:qui donnera moien a tous de viurc en paix 8c d’eftablir vn afïéuré repos en tout le Roy-cat du Roy fciiiblabJc-«nent.

aunie. Lors Pibrac Auocat du Roy luy demande fil plaift à là Majefté que l’accident fôit cn-regiftré au Greffe du Parlement pour en conferuer la mémoire à la pofterité. Puis fil n’entend pas que les deux Eftats Ecclefiaftic amp;nbsp;ludiciaux fôient reformezjen apres fil neveut pas qu’on cefle Si. mette fin à tant de meurtres qui fc font d’heure à autre en tant d’endroits d’vnc fl grande ville que Paris. Auquel il refpond quefôn plaifir eft que la mémoire en fôit enregi-ftrée. QiTilpouruoira an fécond point : pour le tiers il commande que fur l’heure on aille deffendre à fou de trompe amp;nbsp;à peine de la mort en tous les cantons de la ville : qu’aucun ne fuft fi hardi de tuer ame viuante, de piller ne tourmenter aucun fors ceux qui feront ordonnez pour ce faire .»Le vinthuitiéme jour il enuoye lettres aux Gouuerneurs defès Prouin-ces voulant faire entendre à tous que fcul il eftoit fauteur de tout ce qui eftoit aucnu.Et nom

mément en fait expedier Si publier vue declaration expreHè telle qui fuit.

Sa Majefbî

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LIVRE VINTNEVFIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^8.

Sa Majefté délirant faire fçauoir amp;nbsp;connoillrc à tous Seigneurs Gcnülshommcs amp;nbsp;âutrés Dcciaratfô de lès fujets : la caulè amp;nbsp;occafion de la mort de l’Amiral amp;nbsp;autres lès aderans amp;nbsp;complices der- Aiæ nierement auenuë en celle ville de Paris le vintquatriéme jour du prclènt mois d’Aouft:d’au-tant que ledit fait leur pourvoit auoir eftédeguilé autremant qu’il n’eft. Saditte Majefté de- •'’»'curdch dare que ce qui en eft ainfi auenu à efté par lôn expres comiftandement amp;nbsp;non pour caulè au- proteftans, cune de Religion,ne contreuenir à fesEdits de pacification qu’il à tousjours entendu comme encore veut amp;nbsp;entend oblèrucr,garder amp;nbsp;entretenir;ains pourobuier amp;nbsp;preuenir fexecutiort d’vne malheureule amp;nbsp;deteftable conlpiration faite par ledit Amiral Chef amp;nbsp;autheur d’icelle, amp;nbsp;fefdits adhcrans amp;nbsp;complices en la pCrlônne dudit Seigneur amp;nbsp;contre lôn Ellat,la Royne là Mere,Melfieurs lès freres,le Roy de Nauarre,Princes amp;nbsp;Seigneurs ellans près d’eux fParquoy I làditte Majefté fait fçauoir par celle prelènte declaration amp;nbsp;ordonnance à tous Gentilshômes amp;nbsp;autres quelconques de la Religion pretenduë reformée.- qu’elle veut amp;nbsp;entend qu’en toute lèuretcSc liberté:ils puilfent viure amp;nbsp;demeurer auec leurs femmes enfans amp;nbsp;families en leurs maifons fous la protedion dudit Seigneur Roy tout ainfi qu’ils ont par cy deuant fait amp;nbsp;p^u-uoient faire fiiiuant le benefice dcfdits E^its de pacificationiCommandanr amp;nbsp;ordonnant trel-exprclfement à tous Gouuerneurs amp;nbsp;Lieutenans Generaux en chacun defes pars amp;nbsp;Prouinces amp;nbsp;autres lès lufticiers amp;nbsp;Officiers qu’il appartiendra.-de n’attenter ne lôufFrir dire attente ne entrepris en quelque lôrte amp;nbsp;maniéré que ce foit:és perlônnes amp;nbsp;biês defdits de la Religiô, leurfdittes femmes, enfans amp;nbsp;familles fur peine de la vie contre les delinquans amp;nbsp;coulpables. Ettieantmoins pourobuier aux troubles,lcandales,lôuppons amp;nbsp;dcffiâce qui ponrroiêt auenir à caufe des Prelches amp;nbsp;alTemblées qui lè pourroient faire tant és mailons delÔits ôpntilshom-mes qu’aillcurs.-lèlon amp;nbsp;ainfi qu’il elloit permis par les fuldits Edits de pacifficatiô ';làdite Ma- Exercice de jeftéfaittrclèxprelfement inhibition amp;nbsp;delFences à tous lefdits Gentilshommes amp;nbsp;autres eftas PrJ^'nanis de ladite Religion:de ne faire aflèmÇlées pour quelque occafion que ce lôit; jufques à ce que deftenduc. par ledit Seigneur apres auoir pourueu à la tranquilité de lôn Royaume en lôit autremêt ordô-né.Et ce fur peine de ^elôbeiflànce amp;nbsp;de confilcation de corps amp;nbsp;biens.Ellaulfi exprelîèmct • deflfendu fur les mefmcspeincs,à tous ceux qui pour railôn de ce que dellùs auioiët ou retien

droient des prifonnicrs,de ne prendre aucune ignçon d’cux:amp; d’auet tir incontinent les Gou-uerneurs desProuinces ou Lieiitenâs Generaux du nÔ amp;nbsp;qualité deßits prilbnniers:Lclquels ladite Majefté ordonne les reiafchcramp; faire mettre en libertédi ce n’cft tOutesfois qu’ils fbient des Chefs qui ont eu commandement pour ceux de la Rlt;ligiô:ou qui aient fait des pratiques amp;nbsp;menées pour eux.Et lelquels pourroient auoir eu intelligence de la conlpiratiotÂIifditérait quel cas ils en auertiront incontinent Gdite Majefté pour furcc leur faire entendre là volonté. Ordonnant auflS que dorelhauant nul n^foit fi hardi de prendre amp;nbsp;arrefter prifônnier aucun pour raifon de ce que delTusrlàns îexpres commandement dudit Sieur ou de ces Officiers. Et de n’aller courir n’y prendre par les champs Fermes amp;nbsp;Métairies aucuns chenaux, juments, bœufs,vaches amp;nbsp;autre beftiahbiens,fruits, grains ny choies quelconques : amp;nbsp;ne meffaire ne mcldireaiix Laboureurs.Mais les lailïèr faire, amp;nbsp;exercer en paix amp;nbsp;auec toute feureté leur labourage amp;nbsp;ce qui eft de leur vacation amp;nbsp;ce fur les peines fufdites. Fait à Paris le vitHhuitiéme jour d’Aouftj'i 5-72. Signé Charier amp;nbsp;au dellous Fizés.Puis leur fait expedier d’autres lettres auec amples memoires amp;nbsp;inftrudionsfur le fait de leur charge felon que les occafions requer roient. Celles du Comte de Chamy portoient.

Les P rot cf tans qui ont eu clwt-

ge.

Le Roy confiderant l’emotion n’agueres auenuë en celle ville de Paris en laquelle a cfté tué le feu Amiral deChallillon amp;nbsp;aucuns Gentilshômes qui eftoiét auec luy pour auoir malheu- onsqucic reufemét conlpiré d’attéter à la perfonne de là Majelléjde la Roine fa Mere amp;nbsp;de Melficurs lès nbsp;nbsp;„s lèT'*

freresjdu Roy de Nauarie amp;nbsp;autres Princes amp;nbsp;Seigneurs eftans près d’euxjamp; à Ion Ellat : que Gouuer-ceux delaReligiô prétendue reforméeme fachans au vrai les caulês amp;nbsp;occafiôs d’icelle emo- p'i.ouin”s tion:feront pour f elleucr amp;nbsp;mettre en armes comme ils ont fait les tïtgt;ubles palïèz: faire non- de fon Roy-uelles pratiques,menées amp;nbsp;delïèins contre le bien de là Majellc amp;nbsp;repos de lôn Royaur»e:S’il n y elloit par elle pourueu amp;nbsp;fait conoiftre la vérité aux Gentilshômes amp;nbsp;autre fujetsde ladite leur charge Religion comme ce fait elt palfé ; Et qu’elle eft en leur endroit fou inteÂionamp; volonté. Et eitimant que pour y remédier il eft très-grand befoinque les Gouüerneurs des Prouinces dé de leurre-Ion Royaume aillent par tous les endroits de leur Gouucrnemés.Elle veut que pour celle oc-cafion Moniteur le Comte de Charnyjgrand ElCuier de France, lôn Lieutenant General au

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, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIR.EDE FRANCE.

Aouft.

5 7 gouuerncment de Bourgongnc: aille diligémenc par les villes amp;nbsp;lieux dudit Gouuerncmcnt: où cftant arnué il auifera les tneillcurs moicns qu’il pourra de faire viure en paix, vniô amp;nbsp;repos • touslcs fujcts defadite Majcfté tant de fvnc que de l’autre Religion: amp;poury paruenirtera ' rindwiuTs tloucement appelleren public ou en particulier ainû qu’il verra eftrepour les mieux amp;nbsp;plus Catlioli- à propos pour le bien amp;nbsp;fcriiice dt làMajefté: les Gentilhommes des lieux où il yr3:amp; aufli les * -nref^^r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des villcs d’iceluy Goiiuerpcment qui feront de la Religion: aufquels il déclarera

que le telle amp;nbsp;fera entendre la vente de ladite emotion auenuë en cefte ville : pource que l’on pourroit defguife le fait autrement qu’il n’eft. Et leur dira que fàditeMajefté aiant defcouuert que kuaiila fous ombre de la blcHiire dudit feu Amiral de laquelle elle vouloir faire faire la j uftice felon i-occfeîi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ordre qui y auoit ja efté donné: Iceluy Amiral amp;nbsp;lesGenrilshommes de fâReligion qui

du fait de eftoient en cette ville auec luy: fans atendre leffeéf de ladite juftice, auroient fait vne mefehâ-Uarij. te malheureufe Si deteftable confpiration, contre la perfbnne de fâditeMajcfté, de la Royne la mere,Mcflîeurs fès freres, du Roy de Nauarre amp;nbsp;autres Princes amp;nbsp;Seigneurs eftans pres d’eux amp;nbsp;contre fEftat: ainfi mefine qu’aucuns des princijiaux adherans de ladite conlpirationre-conoiftans leur faute, l’ont confefle: elle à efté contrainte à fon grand regret pour obuier amp;nbsp;preuenir vn fi mefchant,pcçniticux amp;nbsp;deteftable deftèin: Si non pour aucune caufe deReligiô: ny pour contreuenir à Ibn Edit de pacification,de permettre ce qui eft auenu leDimanche vint quatrième jour du mois d’Aouft enlaperlônne dudit Amiral amp;nbsp;lès adherans amp;nbsp;complices: entendans ladite Majefté que ce nonobftant lefdits delà Religion puilïènt viureamp; demeurer en toutes libertez amp;nbsp;feureté auec leurs femmes,enfans amp;nbsp;famille en leurs mailôns: fous là pro-d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lâuue-garde: comme elle les y maintiendra Si fera maintenir fils lè vcullcnt conre-

Gouucr. nir doucement lous fon obeiftànce comme elle le defire. Voulant que à cefte fin ledit Sicur neurs aux Comte de Charny offre Si baille fes lettres de lâuue garde de bonne Si autentique forme:qui pLïibkr' feront de telle force amp;nbsp;vertu que fi elles eftoient données amp;nbsp;p rinlès de làMajefté.Et qu’en ver-I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tu d’icellcs,ilsfoicnr conferuez de routes injures,violences amp;nbsp;opreflions: auec inftru6üonsamp;

• deffenccs trcs-cxprelTc s à ceux delèsfujets Catholiques quels qu’ils ^ient,de n’attenter fur peine de la vie.iux perfonnes,biens ne familles defilits de la Religion qui fè contiendront doucement en leurs mtifons : amp;. fi aucuns eftoienHi téméraires amp;nbsp;mal auifèz à faire chofè contre lefdites dcffences. Si violier lefoites fàuuc-gardes: ladite Majéfté veut que punition prompte, rigoureufe Si exemplaire en foit faite afin que cela 1èr ue pour contenir les autres de ne faire le lèmblablc.Qui eft le vrayamp;feul moigde fallèurâce que laditeMajefté peut bailler aufdits de b Religion; tuec parolle amp;nbsp;promeflès qu’elle leur donne : de leur cftre bon Prince amp;nbsp;btgnin protefteur Si conlèruatpur d’eux Si de tout ce qui leur touche; quand ils demeureront amp;nbsp;vi-uront fous leur obeiftànce: lânsentreprendre oufàir^chblè contre fon lèruice amp;nbsp;volonté. Et parce que là Majcfté afouuentconeu que les entreprilès amp;nbsp;deliberations faites par lelditsde la Religion contre fon lèruice: ont efté refolus entre’eux Si aflèmbléesés Prefohes que les Èxcrci( lt;■ G cntilshommes auoient liberté de faire faire en leurs maifons amp;nbsp;Fiefz: ledit Sieur le Comte la Religion dc Chamy fera entendre particulièrement aux Gentilshommes qui ont acouftumé faire lel-deflenrfue j nbsp;nbsp;Prcfcltes,que laditeMajefté confiderant qu’il n’y à rien qui tant elîncuue amp;nbsp;anime les Ca

tholiques contre ceux de la Religion que lefdits Prefchcsôiaftèmblécs; amp;nbsp;que les continuas il eft tout certain que cela eft caulè d'épireramp; augméter Icldites emotionsiQw pour cefteoc-cafion ladite Majefté defire qu’ils les facent ceflèr.’julques à ce qu’autrement par elle en foit or donné: amp;nbsp;qu’ils faccommodent à cela comme àcholè qui fort grandement al’elfed defon intention ; qui eft dc ramener doucement fofoits fujets a vne vraye Si parfaite amitié, vnion amp;nbsp;concorde les vus auec les autres, mettant toute diuifion Si partialitez en oubly. Etd’autant que cela leur pourra lèmblcr dur au commencement : ledit Si^r Comte de Chamy regardera à leur faire dire doucement amp;làns qu’ils en puiftènt entrer en aucune mauuai-fc conjeôlurc .Car aulfi ladite Majefté veut procéder en toute vraye fincerité à fen-droit ^c ceux qui fo conforntent à là volonté amp;nbsp;obeiftànce, en laquelle il les éxortc dc viure auec toutes les meilleures perfuafions qu’il pourra amp;nbsp;aftèurera d’eftre en ce failànt fourement maintciws amp;conlèrucz comme les autres fujets Catholiques: ainfi que ladite Majcfté veut qu’il face. Et affin quefoldits fujets Catholiques lâchent comme ils auront à fo conduire en cccy : ledit Sieur Comte de Charny leur dira que ce n’a jamais efté amp;nbsp;n’eft encores l’intention dc fadite Majefté,qu’il foit fait aucun tort, injure ou oppreffion à ceux de ladite

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LIVRE V I N T N E V F I E M E.

•'Hur. A

ladite Religion ; qui comme bons amp;nbsp;loiaux fujets fc voudroient contenir doucement Cil fon obciffance.Declarant aufdits Catholiques que fils foublioient tant que d’offenccr ceux de la Religion qui le porteront tels enuers ladite Majefté : amp;nbsp;ceux aulïi qui auront à cette fin prins d’elle ou dudit Sieur le Comte deCharny lettres delâuueg arde;elle les fera punir ôc chafticr lur le cliamp comme tranfgrellèurs de les commandemês lans aucune clperâce de grace, pardon ou remilfion. Ce que celui Comte de Chamy leur exprimera amp;nbsp;déclarera auec les p us exprelTes parolles qu’il lui lcra polfible. Et fera aufli executer bien eftroitement. Et apres que fuiuant îintention de ladite Majefté il leur aura par cette voie douce ( qui eft celle quelle aime le mieux) cerché les moiens d’alîèurer le repos entre lêlclits fujets : amp;nbsp;de mettre quelque gt;nbsp;alfeurance entre les vus ôc les autres: Ceux qui le conformeront en cela à la volonté de iMlite

S'. Ah

Majefté: elle les y confortera ôe leur fera tous les meilleurs amp;nbsp;plus doUx traitemens qui lui Ic^ ra polfible. Mais fil y auoit quelques vns de la Religion qui le rendiflènt opiniatresSc rebelles à ladite Majefté, làns aiioir efgard aufdites dcmontrances:amp; fulTent aflcmblcz en armes failàns menées amp;nbsp;pratiques contre le bien de lôn lèruice : ledit Sieur Comte de Charny leur courra fiisôc les taillera en picces,auant qu’ils aient moien de le fortilficrSc joindre enlcmble.Etplt;^ir cet effet alïèmblera le plus de forces qu’il lui fera polfible, tant des ordonnances du ban amp;nbsp;arriéré ban : qu’autres gens de guerre amp;nbsp;Soldats à pied des Garnilbns amp;nbsp;habitans Catholiques des villes de lôndit Gouuernement. Et afliegera ceux qui fe tiendronrSc rendront forts és villes de leftenduë dudit Gouuerncment: de maniéré que la force amp;nbsp;autorité en demeurera à Édite Majefté. Fait à Pans,le trentième jour d’Aouft i 5 7 2. Signé Charlcs,amp; plus bas Bru-lard . Celle du Duc de Guylè eft du dixhuitieme Septembre qui luit.

Mon Coufin, encores que je vous aie par toutes mes precedentes allez fait entendre amp;nbsp;„icn'oi^s conoitre combien je defire que tous mes lîijets tant de la Noblelïè qu’autres qui font profef du Roy au fionde’la nouuelle Religion 1? contiennent doucement au dedans de votre Gouuernc-ment : foient par vous maintenus amp;nbsp;conlêruez eu ute lèureté Ibus ma proteélion amp;nbsp;lâuue- charge de gatde : fans qu’il leur Jpit en leurs perfonnes,biens amp;nbsp;facilitez donné aucun trouble ni empef lt;^'i'apagne, chement. Ce neantmoins j’ay efté auerti que en quelques endroits de mon Royaume il fcft ' fait amp;nbsp;continué beaucoup de làccagemensSc ÿlleries des mailons de ceuxlt;le ladite nouuelle Religion tant aux champs qu’aux villes fous couleur de demotion auenuë en ma ville de Paris le vint quatrième du mois d’Aouft dernier paffe : chofe qui m’eft infinimant delplailànteamp; defagreablc : amp;nbsp;à laquelle je defire eftre pourueu. Au jpoien dequoy, mon Coufin, je vous prie que fur tant que defirez me faire conoitre faffeéfion que vous portez au bi»nde mon fcruice,vous ayez à prendre ce fait à cœur : amp;nbsp;à conlêrucr amp;nbsp;maintenir au dedans de voftre Gouuerncment, felon ce que je vous aji dit cydeuant amp;nbsp;tref-expreffèment eforit : que tous ceux de la nouuelle Religion qui fe contiendront doucemcnt,foient par vous conlêruez làns fouffric qu’il leur foit vfé d’aucune violence,foit pour le regard de leurs biens ou de leurs per fonnes non plus qu’à mes autres fujçts Catholiques. Et là où il leur auroit efté fait quelque tort ou outrage contre ma volonté que je vous ay ci deuant déclarée : encores prclêntement je veux amp;nbsp;entens que vous faites faire vn bien exemplaire chaftiment de ceux qiièfe trouue-rant coiilpablcs : de forte que l«ur punition lêrue d’exemple pour tous les autres : amp;nbsp;que je me puiffê voir obey en cet endroit comme je veux eftre par tout:amp; mes commandemens re-. cens de tous mes fujets auec autre reuerence qu’ils n’ont efté par le paffe. Vous aflêurât,mon Coufin, que la plus agréable nouuelle que je puiffê aprendre de vous, ce lcra d’ouïr dire que vous auez fait quelque bon chaftiment de ceux de qui j’auray efté defobei. Et fiirce je prie-ray Dieu, mon Coufin, qu’il vous ait en là làintc garde. Eforit à Paris le i 8. jour de Septembre i 5 7 2. Signé Charles amp;nbsp;plus bas Brulard.

Lemelme jour on célébré le lubilé par le cômandement du Roy où tous affifterent pour rendre graces à Dieu de ce que le tout feftoit porté à leur défit : amp;nbsp;telmoigner aulfi qu’il ne vouloir qu’vne Religion en fon Royaume, amp;nbsp;que touslês fu^ts tinlênt mefme formende vie Reiijon. quelafienne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^cRova-

Ce melme jour le Roy fit publier vn Edit,par lequel il veut eftre foeu If vray amp;nbsp;fcul auteur uoue tftrc de tout ce qui eft auenupourlê deliurerde la conjuration des Huguenots. Veut toutesfois auteur ds que fans préjudicier à fes autres Edfts de pacification-.to us les Gouucrncurs amp;nbsp;autres les Offi- toutesfois ciers maintiennent les Huguenots enPaix:8£ toutesfois ne les laiflêr jouir des affêmblèes pref-

Kkiiiij

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Aoüft'

IÎ7Î.

Paixamp;a-iieccc def-fend tout exercicÂe Religion.

Arreft du Parlement contre l’Amiral Bri-lt;]iiqil?lt;ît amp;nbsp;Cauagnes.

L’HISTOIRE DE FRANCE.

efiesny autDK exercices de leur Religion.Que fils attentent quelque choie cotre cette iiennè ;ÿolonté ils les déclarent encourut la peine de la vie amp;nbsp;confifeation de tous leurs biens.

La Court de Parlement auoir aprcuué ce que le Roy en auoit fait amp;nbsp;dit; députa coinmiilai-res pour faire le proces aux coupables.Et pourcc que Briqucmautamp; Cauagnes furet iàifis le premier en habit de palefrenier •hcz.Vuallinghan Ambafladeur pour laRoync d'Angleterre amp;nbsp;relêrucz à vne folcnnelle execution. Leur arreft fuiuit bien toft amp;nbsp;en forme amp;nbsp;en eiFeâ celuy delAmiral: par lequel; affin que j’cuiè des mots propres. Veu par la chambre ordonnée par le Roy en temps de vacation: les Infonnations faites apres la mort interrogatoires, confel-fions amp;nbsp;dénégations de quelques prifonnierszlcs papiers, lettres amp;nbsp;autres cnieignemants pro-duift à rneime fin. l’Amiral eft déclaré auoir efté attaint amp;nbsp;conuaincu du crime delezc Ma-jefte, perturbateur ôc violateur de Paix: ennemy de repos, rranquilitc Sefeureté publique:

Chef principal auteur amp;nbsp;conduéteur de ladite confpiration faite contre le Roy amp;fôn Eftat. Sa mémoire damnée, fôn nom fuprimé à perpetuité.Et pour reparation defdits crimes ordonne que fôn corps fi trainer le pouuoit, finon en figure : feroit pris par fexecuteur de haute jiif tiÄ: mené conduit amp;nbsp;traîné fur vne claie depuis les priions de la Confiergerie du Palais: juf ques à la place de Grenue: amp;nbsp;iliée pendu à vne potence: qui pour ce faire lêroit dreflceamp; érigée deuant îhoftcl de ‘ville Sc y demeureroit pendu lelpace de 24. heures amp;nbsp;ce fait leroit porté amp;nbsp;pendu au gibet de Montfaucon au plus haut amp;nbsp;eminent lieu les enfeignes, armes amp;nbsp;armoiries duditfeu traînées à eues de chenaux par les Rues de Paris amp;nbsp;autres villes bourgs amp;nbsp;bourgades où elles lêroienttreuuées auoir eftemilèsàfon honneur: amp;nbsp;apres rompues amp;nbsp;bri fèes parfexecutcur de la haute juftice en ligne d’ignominie perpétuelle en chacun lieu amp;nbsp;carrefours où fon à acouftumé faire cris amp;nbsp;proclamatiôs publiqués.Toutes lès armoiries amp;nbsp;pour-traitureslôit en bofte ou peinture,tableaux amp;nbsp;autres pourtraits en quelques lieux qu’ils foient caftez, râlez, rompus, amp;nbsp;lacerez. Enjoignant à tous juges Heyaux de faire executer chacun en Ibnt reftôrt,pareille laceration d’armoiries:amp; à tous lès fujets du reftbrt de Paris:de n’en gat • der ou retenir aucune. Tous les biens féodaux dudit feu mouuans de l^Couronne de France remis Sc incorporez au domaine d’icelle: amp;nbsp;les autres fiefz amp;nbsp;biens tant meubles qu’immeii-bles, acquis amp;nbsp;coafifqucz au Roy. Declarant^es enfans de l’Amiral ignobles, villains routu-riers, infames, indignes ôc incapables de teller ne tenir Eftats Offices, dignitez amp;nbsp;biens en France. Lelc[uels fi aucuns en ont font déclarez acquis au Roy: ordonnant que lamailôn Seigneuriale amp;nbsp;Chaftcl de Chaftillon ftyr Loin qui eftoit l’habitation amp;nbsp;principal domicile dudit Coligny:eiféble la baffe Court ôc ce qui depéd du Principal manoir:lèrôt démolis ralèz amp;nbsp;a-batus:amp; delfendu de jamais y baftir ny ediffier: amp;nbsp;que les arbres plâtez és enuirons de la mai-Ibn amp;nbsp;Chaftel pour i’embeliflèment amp;nbsp;decoration d’icelle,lèront coupez par le millieu: amp;nbsp;en laire dudit Chafteau vn pillier de pierre de taille erigé:auqucl fera milè amp;nbsp;apolee vne lame de cuiurcen laquelle lèra graué Ôcelèrit le prclènt arreft.Et que dorelhauat par chacun an le vint quatrième Aouft lèront faites prières publiques amp;nbsp;proceftions generalles dedans Paris pour rendre graces à Dieu de la punition de la confpiration faite contre le Roy amp;nbsp;fon Eftat. Pareils arreftsfort»pour le demoliftèment des maifbns furent donnez contre Briquemaut amp;nbsp;Cauagnes: prononcez amp;nbsp;exccutez le vintfèptiéme amp;nbsp;vintneufiémoiOélübre mil cinq cens fèptante deux. Le premier fur vn fantofine au lieu du corps de îAmiral ja pendu par le peuple amp;nbsp;def Qui tua nbsp;nbsp;pendu par autres. Ces deu x furent exécutez fur les perfbnnes propres, le Roy prefènt deuant

l'AmiraJ. lequel ils proteftoient du tort qu’on leur faifôit de les pendre pour vne telle occafion. Voila comme ces deux moururent: mais onnefçait auvray qui tua l’Amiral encor que le plus de voix en face auteur vn Allemand nommé Befine : car d’autres fè font vantez luy auoir donné coup mortel. Apres que Galba l’Empereur fut mort, Othon fit tuer lunius amp;nbsp;Lacon auec plufieurs autres. Aucuns de ceux mcfme qui nefeftoint empefehez de cete tuerie; tant pout fe faire voir du parti: bien qu’ils en fuftènt fort efloignez: Que pour atraper quelque recom-penfe^ Ipuillercnt leur mains ôÂfpées au fang des meurtris voire julqucs emporter au Prince les telles des principaux: lelquels Vitelius fit depuis recercher amp;nbsp;mourir exemplairement. Surquoy plufieurs (^»nfiderâs le naturel des hômes:puis remarquans en particulier chacune de leurs aôlions;treunoient Brutus amp;nbsp;l’Amiral afîèz aprochans demelmes defirs.En ce difoict ils que le premier nefutpouftèà la conjure contre Celar par haine, ny d’aucune enuie de vengeance, auarice ny autre motif que d’affranchir fon pais. (Encores queCafilus amp;nbsp;fès com-

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LIVRE VINTNEVFIEME.


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pîices eufîènt autres deflèins) de la fêruitude en laquelle ils penlbient que Celàr le voulu!} fousmectre. Et par mefine moien acquérir honneur immortel paf vn exploit fi audacieux. Au fèmblable ceftui-cy, cftimant les labeurs bien emploicz à dclcharger la confcience de !ôn par- • ty dupefànt faix des traditions aulquelles les Catholiques le vouloient alTujetir :feftoit ja tracé la voye pour acquérir fous la charge amp;nbsp;autorité d’Mitruy : vn durable renom entre les fiens. Leur mort neantmoins furent bien differentes-.car l’vn mourut volontairement, amp;nbsp;fo tua apres la bataille perdue contre Odaue, nepueu de celuy qu’il auoit tué. L’autre fut forcé à la mort parle fèruiteur de celuy qui îaeeufoit d’auoir fait mourir fon pere. Il lèmble neantmoins qu’il y aie plus de confiance en cefiuy-cy qu’en Brutus quifo tua n’ofànt apres la perte de fon Armée, comparoifire déliant fon ennemy, de crainte duquel il fo tuoit. loint qu^fail-ly de cœur; il fo defofpcroit de fos moiens qui luy refioient beaux amp;nbsp;grans. Aflàuoir vnGene-ral commandement fur toute la mer amp;nbsp;pais prochains. Encores queCafiius (qui refioit entier auec fon armée ) eufi efiédeffaitpar fos ennemis. Cequinefufiauenu fil eufifeeu le bon Eftat de Brutus. Mais cefiui-cy mourut auec telle refolution à la mort, que fans crainte aucune de ceux qui le tuoienten luy refpon^ant aux parollcs franches qu’il leur tenoit: amp;mÂns encores defofperant des moiens qu’il eufi foudain emploie fi on ne leufi forré de fi court: ne fombloit prendre la mort moins en gré que celuy, qui ennuié deviure fous vnlabirintheamp; mer infinie d’cnnuis:efi bien aifo de changer fEfiat prefont, pour vne plus heureufo condition àlauenir.

Ie vous ay parlé des lettresSi forme d’Edit que leRoy enuoia dés le vintfixiéme jour à tous les Gouuemeurs de Prouinces.Ceux là amp;nbsp;autres Magifirats auoir rcceu fos lettres fi compor- ques reportèrent aucuns folon i'Edit:les autres au defir de Ihumcur de long temps allumé contre les Pro teftans: ceux mefinement qui prefumerent leurs adions deuoirefire agréables aux plus gras de h Frâ« de la fuitte du Roy.On les repartiten trois endroits à Lyon,pour les egorger amp;nbsp;tirer en l’eau ® ( apres le refus du bourreau neantmoins qui ne vouloir procéder que par autorité de jufiiee.

Et les foldats de la Citadelle qui fo dirent defiinez à la guerre amp;nbsp;non à fi vile proffeflîon )Cer- de Lyon» tains habitans fous la conduite de Morinel amp;nbsp;le Cloelâle : firent piteufoment taindre les lieux amp;nbsp;rues où ils auoient eficz reforrez,amp; rougir^efine le Rofoe, du fing de plus de huit cens Bourgeois. Vn Italien Luquois garda la tefie qu’il coupa à vn autre LuquoisProtefiant, bani de fon pays par la Seigneurie pour auoir la fomme d’argent qu’elle auoit propofé à celuy qui Icferoit mourir .Plufieurs autres Italiens qui font en gr:;y;id nombre dedans Lyon,furent veus endiuerslieuxforesjouïflànsdetel exploit: comme fi la France deuoit bien tofliefire vefue corps Brode fos enfans naturels pour y receuoir les eftrangcrs en plus grande fcureté amp;nbsp;profit que para- i’tyon' uant: ou pour la joie qu’ils reçoiucnt de voir la Religion Protefiante afièz contraire à leurs deflèins, finir par tour leRoyaume. Mais ce qui fut trouué encores plus cruel fut que comme onlesjetoitcnla Riuiere: aufli tofi qu’vn Apothicaire eufi dit que la graiflè de leurs corps efioit profitable à plufieurs chofes:^ qu’on cnpourroit tirer grand argent fi on la vouloir vendre: on y vit foudain courir tant de peuple que c’efioit à qui mieux defcouuriroit les ven-traillesamp;en tireroit plus de graiflè, pour la vendre à ceux qui la demandoien». Tous ces corps flûtans au gré des vens amp;*ondes du Rofoe: furent pouffez en diuers lieux comme à Tournon, Vienne, Valence, Viuiers, Bourg, Saint Efprit, Auignon amp;nbsp;autres lieux riuerots: les habitans defquels fembloicnt auoir en horreur vn tel fpeôfcacle, plus qu’aprouuer loccafio d’iccluy- mefinement ceux d’Arles la plus ancienne amp;nbsp;mieux peuplée ville deProuence: laquelle faute d’eau de puits amp;nbsp;de fontaine: efi contrainte boirele Rofoe: amp;nbsp;faccommoder de fos eaux en toute neceflité: fi bien qu’encor que les Citadins foient des plus fermes Catholiques: fi eficc que pour l’incommodité auenuë: foit pour ne trouuer bonne telle façon de procéder contre fos ennemis: ils detefioient merueilleufement les auteurs d’vne telle cruauté.

Occafion que les Catholiques de Prouencedcuenus plus douxamp; paifibles que par le paHe, parlobjet de teile amp;nbsp;fi eftrange nouueaute font demeurez d^uis en bon repos: encty qu’ils ayent aflèz de boute feux vnsamp; autres pour enflamer les cœurs des Prouenceaux. Ailleurs comme jay dit le meurtre fut grand ou petitlèlonlhumeur de ceux qutauoient creance fur le refte du peuple. LesTololëins n'en firent beaucoup mourir.Car la plus part feftoient ja retirez qui à Montauban qu’aux autres endroits de plus leur accez. Le Baron de Montferrand Gouuerneur àBourdeaux n’y euft peu rien faire fil n’euft en ce temps amp;nbsp;fous autre pretexte fait

Tülofc,

Bourdeaux.

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Jgt;eptembre

Rouen,

Le Prince de Çondé fait prifon-nier pour auoir rcfufé la mclfe.

L’ HISTOIRE DE FRANCE.

fait entrer quelques bandes de (ôldats qui en meurtrirent enuiron trente: empelchant les Ma' gillrats amp;nbsp;autres Citadins dç la ville qu’on n’en tuaft dauantage. Ceux de Rouen fi montrèrent plus efehaufez. Car encor que Carrouges leur Gouuemeur \ oulull attendre vn plus ample auis.de la Majefté:fi eft-cc que les habians Ibit pour l’ancienne haine qu’ils portent aux Protellans: foit pour le jugemen»donné contr’eux à îoccafion du tumulte dcBoudeuille: ils ouurirent les priions où le Gouuemeur les retenoit : amp;nbsp;en firent vn grand carnage. Ceux de MeauXjOrleans amp;nbsp;autres lieux les imitèrent de pres. Tours, Angers, Nantes,Rcims,Poitiers amp;nbsp;autres villes fi portèrent plus doucement. En Prouence nommément le Comte de Tende Gouuemeur ne voulut croire aux lettres que la Mole natif d’Arle lui en aportoit. Depuis moft en fon liét amp;nbsp;comme aucuns veulent dire fubtilement empoilbnné : eut le Marefchal de Rets pour fuccelïèur au Gouiiernement. De Gordes aulfi ne fe porta fi rigoureux en Dauphiné. Non plus que S. Heran en Auuergne : meu de la mcime confideration que le Comte de Tende pour auoir receu parauat vne declaration du Roy touchant la mort de l’Amiral con traire aux lettres qu’on lui aportoit. Somme qu’en moins d’vn mois plus de vint mil Prote-ll^s tombèrent Ibus la fureur des Catholiques.

En ce temps amp;nbsp;le 9. de Septembre voulant le Roy que tous lès fujets fulïènt de mefine Religion que lui : enuoya quérir le Prince de Condé auquel il dôna'choix de fvne de trois cho* fes : de la mefl'e, de la mort,ou d’vne perpétuelle prilôn. Auquel aiant rclpondu qu’il nepren-droit jamais la premiere: dit que quand bienivne des deux autres full en la puilTance duRoy, que Dieu neantmoins elloit par delfus pour faire du tout à Ibn plaifir. Somme que la confideration du temps prefiint,les perfuafions de fes pàrens auec les induélions d’vn Minilire dit du Roller amp;nbsp;de quelques autres l’esbranlerent enlbrte comm’aulfi firent le Roy de Nauarrc que peu à peu ils condelcendirent à la volonté des Catholiques: amp;nbsp;à leur exemple pluficurs Seigneurs, Gentilshommes amp;nbsp;autres fe formèrent à la Catholique.La RoineMere donapoiir Chancelier au Roy de Nauarre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Mefine dit de Malalfilèôc le pourueut d’autres Gern

tilshommes amp;nbsp;Officiers : comm’ elle fit aulfi à Monfieur le Prince de^Condé,afin de mieux les entretenir au deuoir amp;nbsp;obeillànce de la Majellé Tref chrellienne.

Tous reccrchcat toriginc amp;nbsp;vraie Iburce ^’vne telle entrcprilè, de laquelle plufieurs ont rentrc|Hife nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tant de vine voix que par efcrit.Vous jugerez qui plus amp;nbsp;moins le feront ellongncz

des matines du but. Car cu aiât chacun deuïle au defir de la palfion qui les maitnlbit:ne fe faut efmerueil-

de Paris.

iproitamp; piiilTanîC d’vu Roy.

ler fi preocupez d’alFeôlion que toys montrent auoir à leur parti: peu d’eux aient rreuué le vray moti^d’vn tel accident. Les Catholiques bien que dilferens en la caulè, faccordent nc-antmoins de fauteur : que tous auouënt le Roy, veu mefine que depuis il fell déclaré tel en Parlement, amp;nbsp;par lettres à lès AmbalTadeurs en païsaellranges. Mais ils Ibnt differents en ce que les vns font la caufe de ce fait de longue main préméditée : amp;nbsp;pour le repos de fEftat qui autrement eut en apparence perpétuellement agité le corps de nollre France: les autres maintiennent qu’elle fut prilè fur le champ,amp; que née de loQcafion qui le prelènta lors : elle fut c-xecutée aulfi toll que le fu jet le lèmbla requérir. Vns amp;nbsp;autres ont des railbns pour jullilfier leur auis. Celles des premiers font, Q^e les Rois font ordonnez de Dieu pour Gouuerncr amp;nbsp;vier de toute puilîànce fur leurs fujets. C’ell pourquoy Die« dit aux Ifiaëiites que le droit du Roy elloit de faire tout ce qu’il lui plairoit tant des perfonnes que des biens d’icelles. Et ne faut, dilènt-ils, fubtilizer pour interpreter cela des Tyrans. Car le peu pie ne demandoit qu’vn Roy,faireurant que Dieu les pouruoiroit d’vn bon Prince. loint que Dieu n’cull vou- 1 lu mal pouruoir fon peuple clleu. Et auec ce que SaüI,Dauid,Salomon, ni lès fiiccelTeurs ne furent oneques Tyrans : ains vrais Rois encor qu’ils aient failli en quelque choie particuliere comme il ne peut auoir rien de parfait en ce monde. C’ell pourquoy les Romains pöuffe« d’vn mefine inllinél de nature: ont efleu amp;nbsp;confirmé Augulle leur Ejnpereur autorilântla loy royalle par laquelle le peuple,c’ell à dire tous les Ellats: lui donnaamp; en là perfonne à tous lès fuc^effeurs : tout le droit,tOTi te puilTance amp;nbsp;autorité qu’il felloit maintenuamp;conlèrué juf ques la. Voila pourquoy ils nous ont lailïe par elcrit que les Rois ne font fujets à loix : autrement veu la peine qji’ils ont à manier vn fi grand corps : ils lèroient de pire condition que le moindre de leurs fiijets. Ils confelïènt bien qu’il y a tousjourseu deux fortes de bons Roisj les vns efleus, les autres Rois nez amp;nbsp;héréditaires. Que ccuxfla n’ont autre puilîànce que celle fous les articles amp;nbsp;conditions de laquelle ils font appeliez au Gouuernemcnt.Mais que la bri-“ de

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LIVRE VINTNEVFIEME. 71.

den'eft pasainfi fence aux derniers, qui ont à cefte occafion droit de dire amp;nbsp;faire ce qui leur plaift: pourucu que cela ne tende à la Ruine de ÎErtatpourla conlêruation amp;nbsp;accroifîèment duquel, Nature les fait venir comme de pere en fils. Si doneques tel Roy qu'eft le noftre, fêm- , ble faire tort à aucun de fès fujets: comme de les bannir ouconfifquer leurs biens, ou faire mourir quelques vns d’eux: il faut faire joue à fâ piiiflànce^our n’auoir les fujets autre remède que patience amp;nbsp;prières à Dieudeluy fléchir le cœur: encor qu’il fift mal. lointf pour y ajouter le droit de nature) que ce n’eft au cheual ( qui n’eft que pour fêruir) à regimber co-trefefperon qui le picque. Doneques le deuoir du fu jet eft de le perfuader, que leRoy ne pra-ticque lès voies extraordinaires fans grade occafion,bien qu’elles luyfôiétinconeuës:pluftoft que fè preparer à la vengeance contre le vouloir de i'Apoftre qui ne deifiandcque prier Dieu * pour leMagiftratcncor,ditil,qu’il fôit mefehant. Que dira l’on doneques en ce fait où foc-cafion eft fi manifefte? Soit qu’on le confiderc comme prince perfônne,fôit comme publiq ue: il à tresjufle caufe de fc venger de fès ennemis particuliers qui le font auflî de fon Eftat: duquel il luycftoit impoffible voir le repos afièurc que par le deces de ceux quiluy ont fait la guerre, tant de fois brûlé fes places, fâcîagéfon Royaume, tue fès fujets, armé les eflran^rs contre làCouronne amp;nbsp;qui plus efl: mefprifela liberalle largeflè de tant de dons, de tant d’Ef tats,charges amp;(. honneurs qu’il leur auoit fait par-le paflc,pour les ranger à deuoir de reconoif tre la paternelle douceur de fa Royalle Majefté. Dauantage la Raifon naturelle amp;nbsp;le confènte- De Heox ment de tous veullent que quand nos affaires font tellement difpofèes que force nous eft de tôber en Ivn des 2. inconueniés:qu’il nous eft loifible amp;nbsp;plus auantageux de choifir le moin- moindre. dre,amp; fuir celuv qui nous fèmble le plus prejudiciable à fEftat de nos affaires. A beaucoup plus forte raifon tous hommes de fâin jugement,euftènt confèillé leRoy depraticquerce qu’il a fait.Car veu que fEftat de fonRoyaume eftoit fi troublé, voire de fi court menacé d’vne ruine ineuitable: que la continue des guerres luy euft moienné fil ne fc defàifoit desChefz de ce parti:à fcxemple de plufieurs autres Monarques, il a beaucoup mieux aimé fè priuer ( contre û naturelle inclinatiôjouteffois ) d’aucunlt; Chefs Huguenots incôpatibles auec ceux desCa- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

tholiques(lefquels il auoienttousjours plus aimé) quedefè confiner en guerre perpétuelle que la diuifîon amp;nbsp;partialité de ces deux fortes^c fujets luy euft amené. Spmme que le Roy voiant qu’il ne pouuoit qu’à la longue ranger a force d’armes les Huguenots au deuoir d’o-bciflàncc: foit pour eftre comme defefperez ou pour les fècrettes intelligences amp;nbsp;autres moiés qu’ils entretenoient en fon Royaume j fè refolut d’en auoit la fin comme que ce fuft: inftruit alfez que les Princes veu la puilfâce qu’ils ont fur leurs fujets: ne doiuent eftre fi^rupuleux qu’ils ne pratiquent la finefïè du Renard ou la force du Lyon n’auroit lieu . Et ne fè faut,ajoutent ils,anefter au naturel amp;nbsp;jeuneflè di^Roy comme incompatibles à vne fi grande,fi longue amp;nbsp;refoluë diffimulation de fon premier deflein. Car pour le naturel il eft fi bien difeipliné: qu’il ne peut degenerer de fès predeceflèurs, lefquels mefînement Loys amp;nbsp;Charles huitième apreuuoient la diffimulation amp;nbsp;la difoient propre à vn Prince fur toutes autres vertus. Moins fè faut il esbahir de la jeuneflè. Car le temps portequclesjeunesapprennentamp;conçoi-uentpluftoft mille fois qu’au temps pafle:amp;fè treuuent en toutes chofès plus fou(iains amp;nbsp;ha- Denoirdes billes que leurs deuanciers pou» fi peu qu’ils foient bien nourris.Mefînement fils hantent cô- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ils

pagnies comme nos Princes qui ont tant de matières d’exercices pour fè rendre habilles amp;nbsp;ac pnt complis en toutes chofès deuantfaage.Brief le fommaire de leur auis eft que comme les Rois ont eftez preordonnez de Dieu amp;nbsp;efleus desPeiiples pour 1q^ gouucrner amp;nbsp;non au contraire: qu’auffi doiuent ils gouuemer en luftice. Quoy faifànt ils confidereiit cefte qualité de Gou-uemeurs ( qui eft le droit, fautoriré amp;nbsp;ce que nous appelions aujourd’hui Majefté à comma-der ) comme la caufè qui fait que la perfonne n’eft plus commune mais fâinte,facrée amp;nbsp;inuio-lable: à laquelle pour eftre bon amp;nbsp;fidelle Citoien de la Monarchie amp;nbsp;communautéfil faut rendre fèruiceamp;obeiflance.Voire d’autant plus reueremmaiit que nousypouuons contempler vnvifimage de ce trcfgrand. Eternel ScSouuerain Monarqu?de l’vniucrs . Et quici^nquey dcfobeyt doit eftre tenu amp;nbsp;puni comme feditieux amp;nbsp;rebellemon pas au Roy feulement ains à fEftat ceft à dire à fautoriré puiflànceSc Majefté qui vient d’en haut: 8^|Confèquemmcnt de Dieu puis qu’il effeôtuent ce pourquoy ils font ordonnez fur nous . Car en ce qu’ils font appeliez en la parolle fainte, és Hiftoires amp;nbsp;Pœfies profanes : icy Confeillers : là ’Tuteurs’, ores Gouucrneurs, maintenant Nourriciers, tantoft Conduèfeurs, amp;nbsp;Pafteurs du Peuple : Il eft

certain

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Septembre I57i.

La raifon ne fc doit tousjours dire.

L’HISTOIRE DE FRANCE.

certain que ces noms fèroient vains amp;nbsp;ridicules fi leurs perfones ne leruoient à la chofè publique de Confeil, deffence, Gouuernement, entretien amp;nbsp;conduite en leurs affaires: amp;nbsp;fi d’affe-élion paternelle ils ne procuroientlebienamp;fâlut du peuple. Somme que le Roy feinblc celuy: qui comme perfonne publicque, ne veut ne fait amp;nbsp;n’attente rien de la propre volonté: finon qu’elle loir fondée fur la rai^n vniuerlcllc: amoneftéparla propre conlcience de celle dignité Royalle, que ce n’a pas cité fambition populaire qui aye fait elleuer f Eftat au comble de telle Majcfté: mais la modelte vertu elprouuée entre les bons, qui le font volontairement foufinisàvn qui leur feroit comme la bouche des loixamp; bonnes difeiplines . Ce qui leur moiennera telle creance vers les fujets, qu’ils ne fc voudront curieufement enquérir du motifs* occafion des pdrtemans du Prince: encor que par fois ils femble dur à plufieurs du peuple: autrement peu à peu naitroit vn nombre fi elFrcné de controlleurs qu’en fin le Roy feroit peut eftrc confeillé amp;nbsp;incité d’en faire autant commeCleomencs desEphorcs Lac.edemo niens. La railon de toutes aélions diloit vn läge Romain: ne le peut amp;nbsp;ne le doit dire fi fon ne veut lailfer corrompre amp;nbsp;anéantir beaucoup de bonnes inftitutions au grand deûuantagedu piÂlic. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

A V cv N s des Catholiques, nomméement ceux qui apres lefait en lailïèrent quelques difeours par elcrit: Se tel qui fuit attribuent tout au juflc courroux que le Roy prit contre les Protellans apres la blelîiire de fAmirahfur le rapport qu’on luy fit que delêlpcrez d’auoir jul-ticc de ce fait pour la faueur qu’auoient ceux de Guife: fe la vouloient faire eux melmes:t3nt fur les auteurs de la blelTurc que fur les perlônnes de leurs Majcllez Se de Melfieurs fes freres: à quoy,dilcnt ils,le Roy du commencement prefta volontiers foreille: lé perfuadans quelque cholé de ce raport eftre vray veu les hautains portemas Se parollcs de brauades que plufieurs des Protellans apres la blelTure de leur Chef, tenoient haut Se clair Se deiiant tous: julques à menacer mefmes ceux de Guifef qu’ils failbient auteur*de tout) de les aller forcer en leurs mailbns Se faire pis fils n’auoient prompte juftice de celle blelTurc. Aquoy ils ajoutoient les propos de îAmiral blelTé: lequel comme le Roy,Roine mere Se autreyalaflént confoler leur dit : qu’il pourroit par ce coup demeurer impotent d’vn bras: mais aulfi lain de cerucau que jamais: Se que fi leurs Majelléz ne feuflént fi temps retenu leur aiantplufieurs fois demâ-dé Ion congé: ce mal ne luy fut auenu: qu’il ne pouuoit atendre autre en Paris,mais que Dieu donneroit ordre à tout. Surquoy ceux qui doutoiôt les artifices ruiez de celuy les elprits duquel affinez par la continue de nos guerres:voire les léns ja vléz à la conduite de tant de trou-pes:failbiét^refumer que fon cœur vFceré du deshôneur qu’vn jeune ret auroit pris vn vieil oi-

léau,plus que de la confideration d’autre mal: ne repoferoit jamais qu’il n’eull remis lés freres en campagne,pour fe venger à dcfcouucrt de la plaie^u’on luy auoit fait en crainte amp;nbsp;cache-te:furent d’auis de donner fuitte au premier coup par vne Ibudaine mort des principaux Con-federez. Melmement dirent ils au Roy,que fur foccurrence de la blelTure les premiers faflém-blercnt au logis de l’AmirahSc ne demeura long temps à.courir vn bruid ( duquel le Roy fut à îinllant auerti par deux perfonnages lefquels y auoient fait nombrejque les Huguenots Tap-prelloient pour Talféurer de leurs Majellez. Si queleRoy prelïed’yobuier, fut confeillé de preuenir leur delTein par vne execution lôudainc de tous cesChefs lâns Tamulér aux informa-. dons Scjugcmans ordinaires requis és cas particuliers: non és occurrences qui concernent Xi°au Roy ^3 vie OU LEftat des Princes. Les mieux verléz au maniment de ce mode font d’auis qu’és ma-contre les ladics extremes amp;nbsp;dangcreulés ij eft loifible amp;nbsp;befoin d’vlérde remède prompt, extreme amp;nbsp;. Ptoteflans. jj32ardeux: qu’il falloir incontinent aller au déliant delà conjuratiô , la preuenir amp;nbsp;dellour-

Confeil

ner promptement fur la tefte des conlpirateiirs i’cncombricramp; le mefehef qu’ils machinoient contre le Roy amp;nbsp;les fiens:amp; que {ans plus tarder fur l’heure mefmcil falloir mettre la main aux armes amp;nbsp;fe depefeher d’eux.Le Roy la Royne mere amp;Menicurs les freres dilbient qu’vue telle execution lôudaine, rigoureulê ôc extraordinaire eftoir voirement digne de l’audace amp;nbsp;mefcha|iceté de ces malheureuî : Mais qu’il leur fèmbloitplus equitable amp;nbsp;plus digne de la clemence dont le Roy auoit tousjours vfé en leur endroit:eftoit de faire plus amplement informer amp;nbsp;procéder colore eux: amp;nbsp;ce pendant faire prandre prifoniers ceux que Ion difoit auoir conjuré. Alors les anciens remonftroient qu’il falloir ici commencer par fcxecution.Qi^e en vne chofe fi euidente amp;nbsp;vn peril fi grand amp;nbsp;fi proche, il fèroit bien dangereux d’attendre vue fi longue trainee d'informations de delais amp;nbsp;de procedures.Qu’on auoit aft'aire à des hommes trop

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LIVRE VINTNEVFIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;72.

trop audacieux amp;nbsp;en trop grand nombre pour cuider exécuter ces prinfes de corps.Que le Roy eftoitprelTé du temps. Que les choies de plus grande conlêquence le tournent bien iôu-uent en moins tie rien: amp;nbsp;pendent comme à vn fillet. Et que fi dans la nuiót prochaine l’on ne nbsp;•

venoitàboutdesconlpirateurs:c’eftoit lâitduRoy amp;nbsp;de tout le Royaume. Acelarelpond fa Majefté quelle n’auoit point feulement à conferuer là vie^ mais aulfi lôn nom amp;nbsp;bonne renommée en lôn cntier.Q^ fi ton failôit informer plus auant, amp;nbsp;que les conjurez eftans prins prilônniers fuflent conuaincus: il auroit pourucu aux deux.Car que diroient les nations ellrâ-ges,dilôit-il, finon que pour venger les vieilles injures on auroit requis amp;nbsp;affedé ce prétexté ' de conjuratiÓ?Ajoutöit à cela que le Royaume luy auoit efté tellemét lailïe par ces Anceftres nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

amp; aulfi que dés lôn jeune aage la Roynelâ mereîauoit inftruidamp;enlêignéparlàprudeifce, amp;nbsp;accouftumé aux Loix de la juftice de telle lôrte, qu’il ne voudroit jamais condamner per-fonne làns tauoir ouy: ne permettre que celuy full tué quin’auroit efté condamné: Seferoit grande conlcience de lôuffri r à tendroit du moindre de les fujets qu’il full puni comme coul-pable de crime lâns luy auoir faid faire nbsp;nbsp;parfaire lôn proces.QiTil aimoit mieux encouri^e

danger de là vie que d’entamer là réputation ou bleflèr lôn ame: mais qu’il elperoit puis que la choie eftoit ja delcouuerte que tous ces dangers pourroient eftre euitez làns tuer perlônne.

Laillèz je vous fupplie celle e^erâce.Sire,dit tvn de ces vieillardsjCar tels conjurez pourront parauanture bien eftre tuez fi ton y va incontinarit: mais de les prendre il eft impolfible fi ce n'eft vn ou deux amp;nbsp;encores non làns meurtre que vous voulez neantmoins euiter: amp;nbsp;quand bien vous vous làuueriez de leurs aguets, pour le moins ne pourrez vous efchappervne autre guerre ciuile:amp; alors lêrons nous contraints de voir par la quatrième fois les pilleries brufi lemens,ruines,degafts amp;nbsp;embralèmens dont vos Gaules fument encores trop milerablement. Et en voulant par trop elpargner vqj ennemis certains amp;nbsp;jurez: vous aurez contre voftre intention efté cruel enuers la patrie, amp;nbsp;prodigue de vos bons amp;nbsp;loiaux fujets. C’eft ce bblmc ( Sire ) d’auoir comme trahy le pays: c’eft celle charge amp;nbsp;remords de conlcience qu’il faut craindre amp;nbsp;auoir en hoareur. Car au relie tout homme de bien amp;nbsp;equitable: appreuuera vn • ade ft beau amp;nbsp;fi neceflàire: lequel nous Içauons vous eftre loifible par toute railôn amp;nbsp;droid humain:amp; n’y auroit pas faute d’exemple queitaus pourrions vous allegiftr fi la matière re-queroit vn long difeours pluftoft qu’vne prompte execution. Et pourtant,Sire,làuuez vous, fauuez la Royne voftre Mere, ûuuez nous tous, làuuez le pays. Voila les railôns qu’aucuns Catholiques ont fait publier pour montrer qu’elle occafien le Roy a eu de commâder ce qui fut fait au vintquatriéme Aouft. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

iLsconfellent tous maisles deux parts deteftent les cruautez pratiquées furies Francczî Peuple amp;nbsp;aufquelles melmes ils enflent bien vouluîîbuier. Mais le peuple poulfé d’vn extreme amour qu’il porte àfonPrince peu moindre qu’eft là reuerece enuersDieuf auquel il lêmbloit vouer en facrifices tant de corps pour offrandes expiatoires de lés pechcz:)fi trouua tant animé qu’il fut,difent ils,impolfible de feulemant atiedir la boudante fureur de tant de telles. Ce n’feft aujourd’hui, ains de tout temps telle à efté la Nature de la Populace-.que ou bien elle fe tient coye oyfiuemant ou bien le mutinant d’vne extreme violence le desborde à toute Âuauté: amp;nbsp;ne garde moien n’y mefure quelconque. Outre ce il n’y a jamais faute parmi les hommes -en quelque part du monde que ce lôit de haines,enuies,noilès, querelles, amp;nbsp;proces de tous lef quels maux noftre France à raifon de trois precedens troubles regorgeoit deftoutes parts. Et par tant,tandis que les vns peuflènt à reuager leur PriiKe:les autres à vâger leurs injures parti-culieres:les autres a làouler leur haines:les autres à piller amp;nbsp;butiner on ne le lôuuient point de la volonté du Roy:on n’oit point lès Edits : on luy fait n’aillre infinies occafions de doleurs, regrets amp;nbsp;fâcheries. Car il ne fut en là vie en telle peineiSc ne porta onques rien fi impatiem-mant: que d’entendre la mort de ceux qu’il defiroit conlèruer en toute lôrte. Il auient prelque ordinairement en telles lèditions amp;nbsp;tumultes que les moins làges y ont plus de puilfance amp;nbsp;authorité. Car le Conlêil des prudens n’eft receu ny elcouté finon lors, que le temps ffft calme amp;nbsp;tranquille. Mais aulfi toll qu’en vue ville où abordent des hommes de toutes parts amp;nbsp;diuerfes nations comme eft Paris:la poinéle de la fureur fc melle parmi lc?elprits dcquelques vns : lôudain amp;nbsp;qualî en vn moment elle prouigne amp;nbsp;feilend à merueilles paflànt de fvn à fautre auec vne célérité incroiable.Et au moyen de la participation amp;nbsp;contagion du mal,com mepar vn folennel lèrmcnt ce fait vne liailôn de courages amp;nbsp;mutuelles, volontez qui agran-

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dit ce

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L'HISTOIRE DE FRANCE.

M7»

Fidelité amp;nbsp;rcijprencc des Frâçois vers leurs Pirncc.

dit ce parti amp;nbsp;lui donne des forces cxcefliucs:dont il deuiêt de plus en plus inlôlcnt Sii. redoutable. Et tout ainfi qu’vne grande Riuierc quand elle eft desbordée rompt amp;nbsp;brile ce qu’on luy veut oppolèr, ou bien palïc par deirus,amp; ni à remede quelconque pour l’arrefter amp;nbsp;ramener à fon droit amp;nbsp;ordinaire cours,queceluydu tempstauflî leureftoit,di{entils,impoflîble, d’appailèr vne telle multitude d’hommes fi effarouchez amp;nbsp;fôuftenus: mefinement pour occa-fion fi grade que cete cy .Et moins encor la ranger au train acouftumé de là vie par autre voie que celle du jour. Ajoutez à ce point la confideration de noftre naturel amp;nbsp;le los qui eft comme hereditaire à ce peuple François.Il n’y eut onques nation qui ait tant rcueré ou plus fâinte-ment honoré lEftat Royal que la noftre: ne qui auec plus d’affeétion vehemente d’amour amp;nbsp;plu? de fidelité le Ibit maintenuèamp;côportée à l’endroit de lôn Prince louuerain. Eftrc conu de lui ou nommé par là bouche nouslêmble vn trelgrand lauantage : voire julques à mettre en cela le comble de nos louhaits amp;nbsp;félicité humaine.

Auis des nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jLcs Proteftans a u contraire bien qu’ils ne le peulïènt du commencement fàntafier,que le

iL?kmequot;u*r. Royquileur auoit jufqueslà montré fi beau femWant en full le promoteur : fe perfuaderent trede la s.i au long aller veu îhumeur de ceux qui le gouuernoiétamp; la continue defieure en chaudmal: Barthelemy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;longue main dilfimulé Ibn deftein pour couler le temps amp;nbsp;preparer toutes cho

ies cependant à Icxecution d’vn fi haut projet,quand foccafion fi prelènteroit fauorable. S’eft trcuué bon nôbre d’autres qui jugeans du fait auenu lêlon les circonftanccs d’icelui amp;nbsp;nommément au raport du pallé auec les confiderauons tant du naturel amp;nbsp;façons de faire des pef' lônnes que des choies qu’ils voioient le comporter lors de cette entreprilè: n’ont pas voulu donner auis fi aigre contre les vns ni contre les autres : ains eftimans que le fait full auenu i-nopinément amp;nbsp;làns plus longue preuoiance : dilênt que le tout apres la blelîèure eft luruenU par occafion amp;nbsp;à maniéré de dire par contrainte tirée d’^me choie à l’autre. quot;Voici comment. Ils mettent le Roy amp;nbsp;la plulpart de Ibn Conlèil comm’ ils font auffi Jes Proteftans hors de toU te conlpiration : veu le comportemant des choies tant précédantes que 'furuenuës depuis le • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fait : amp;nbsp;dilênt qu’apres que îharquebufier eut failli f Amiral ( ce quc^luficurs attribuent àls

querelle particuliere des deux mailôns de Guyfe amp;nbsp;de Coligny) les Catholiques prelumans que les fauoris de*!’Amiral,( veu le grand nojjibre de partilàns qu’il auoit) en recerchoient v-ne vengeance : confideré nommémant l’amasSi prouifions d’armes qu’aucuns de leurs failoient de jour à autre ( aux fins toutesfois de preuoir, dilbient-ils, à plus dangereufes entre-prilês de ceux de Guyle ) donnèrent fubtillemcnt à entendre à leurs Majeftez : que le tout fc trainoit à^fcur delàuanrage :lbit qu’on leur en vouluft ou àd’autrcsj veu que le remumant en viendroit ne pourroir tendre qu’au làc amp;nbsp;rauage d’vne fi grolïê ville que Paris. Qu’il vâ-loit mieux preuenir que d’eftrefurpris: à eux melm«nent,l’autorité defquels lêroit tousjouts vers les füjets,lE juftification des entreprilcs exécutées à leur aueu: fi bien que leur Majeftez perfuadées par tellesamp;autrcs railôns: prelfécs d’ailleurs à l’execution d’vne chofc,lailongueut amp;nbsp;retardement de laquelle importoit à tant de Seigneurs amp;nbsp;autres Catholicques de la vieamp; pertc’de tous leurs moiçns,laftherentlabrideàceux,qui n’eftoient à ce retenus jque de b crainte dÄes olfenfêr. Comme que ce fut les chofes fê portèrent ainfi qu’auez entendu, c’eft à dire fi mal que rien plus; non pour les Proteftans fêulemffnt : ains auffi pour plufieurs bons Catholiques, traînez par fecrettes paffions partieuHeres àmefme malheur que celui qui a-tendoitleurs ennemis.

fuHcs me Plufieurs fempefehent a difeourir fur le merite d’vn tel accident: amp;nbsp;nômémant de la mort rites de la dc l’Amiral ôc autres plus fignalez apres lui. Les vns difênt ’qu’ils feront à jamais def honorez mîrai amp;nbsp;au nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rnorf leur femble infame amp;nbsp;malheureufe tant pour îoccafion que pour la fer*

très Chefs me d’icellc. Les autres au contraire,les defehargeans de toute confpiraton : les tiennent morts pour lenuie feule qu’on portoit à leur vertu : amp;nbsp;par confequent les eftiment heureux d’eftte affranchis de lenuie dc ce m^de.Mais heureux fur tout,pour eftre morts pofteffeurs delà vc^-heureux amp;nbsp;tu QiM Ics efclairoit en tous endroits. Car, difent-ils, comme nul ne doit eftre dit heureux a-K’ f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

dernier de fes jours : quelque vie vertueufe qu’il aye tousjours mène veu l’inccrtitU' de des chofes motHlaines qui le peuucnt deftourner au mal. Auffi ceux qui n’aians jamais for-ligné de la vertu : meurent en la pofleffion d’icelle : peuuent eftre dits heureufement triompher de fenuie,amp;enfemble de îopinion de tous ceux qui ne jugent bien ni rondemant du mérite

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LIVRE VINTNEVFIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yj.

rite des hommes. Ils difent dauantage, que qui voudra bien efplucher feftat de cette vie humaine : ne lui Içauroit treuuer que deuxlbrtes de fin. L’vnc belle, honefte,profitable amp;nbsp;bien heureufed’autre contraire. Si l’on ne veut attribuer celle de ces gens icy à Ivne des deux : ils n^rt des falTurent du moins que celuy fait belle fin,qui en mourant faffranchift de tous ennuis.Et bien ^wmmes. que plufieurs voire tous lëvoululïènt attribuer cela, eftainla Mort, commune aux bons amp;nbsp;mauuais;amp; aflèurée fin à toutes les aélions du corps. Si eft ce que cela eft particulier à ceujt qui emploiez au manimant de grandes alfaires:empelchent le long cours de leur vie, d’infinis milions de fouets. Tels ne Ce doiuent dire mourir, ains viure à perpetuirézfils laiflènt à leurs Neueux matière de profiter en la confideration de leur vie premiere: la mort de laquelle dô-nant vieàla gloire de leurs faits (puis que fcnuiceftaint l’honneur du viuant) imprima en ' nbsp;nbsp;•

nos efprits auec vn regret d’eux, vn defir de nous conformer à ce qu’ils auront enfanté de bon pour lesfuruiuans. Au rebours fi gauchans à Icurdeuoir : ils employent leurs moiens à autre fin que celle pour laquelle ils font eflciiez fur le refie des hommes : outre le dommage qu’ils font de ne profiter au publicq comme ils font obligez amp;nbsp;le delplaifir que les bons reçoiuent du pouuoir amp;nbsp;autorité qu’onquot;leurà donné : auec le deshonneur immortel qiÂls Ce moiennent amp;nbsp;à toute leur race (fuiuie d’vn eternel reproche d'efire venus de mauuais de-uanciers) ils font que toute la pofierité Ce reprefente leurs aélions paflees pour les fuir comme celles des autres pour les enfuiure. Comme que ce foit neantmoûis qui confiderera bien la choie en foy, le precedent amp;conlcquent à icelle auec toutes les circonfiances du fait: di- morts à ra que jamais gens ne furent tant aucuglez : onques ceux qui plus ont àit profelfion de finef p«’’-le ne furent mieux affinez : Depuis que le monde efi ; creatures ne furent fibienprifos à la pipée : Car on ne les fçauroit totallement excufor de faute, veu la longue pratique de fi grandes affaires qu’ils auoient conduiél : laquelle les deuoit rendre fàgesàleurs defpens, voire dignes d’en foire leçon à autruy. N^is qui les rend fur tout inexcufobles :eft le peu de compte voire la rifée qu’ils foifoient,dcfclaignans les remonfirances amp;nbsp;aflèurez auertiflèmans qu’on leur donnoit de leur prochain defafire. Surquoy plus il y penfo amp;plus ytreuue je matière * de confideration. Sans doute la quallité de ces perfonnages : la grandeur de finconuenient auquel ils ont paré de la tefie, amp;nbsp;ce qui en efi depuis auenu : mefêmble Ijien mériter, que mementics tous mefmement les grans y regardent de plus^res qu’ils ne font. Car ce n’eftaflèzde difi Gransdop courir du foit auenu, qui ne peut cfire qu’il ne foit foit: ce n’eft afîcz mefîne d’y reconoiftre deriesincô-la faute des hommes : Ains fi nous voulons fcmbler mieux auifez : il en fout reccrcher fori- ueniensdes gineamp;vrayefource pour fc garder du moins à fexempFe d’autruy de tomber enrefîne in-conuenient. Les plus excellens en tous fiecles : fempefehans à faire voir lacaufode tels de- maux amp;in. fofires amp;nbsp;notables incidens que ceux doyt j’ay parlé : en attribuent feuenement au foui cour- couueniens roux de la Fortune : difons qu’elle nous aueugle, qu’elle nous esblouift fi fort la vigueur de noftrc entendement, quand elle nous veut foire le jouët amp;nbsp;vraye matière de fon inconftance: que force nous eft de la laifTermaitrifor fur nous en toute liberté: ne nous reftant aucun pou-noir d’empefeher que la force de fon ire, ne nous rende aufli malheureux qu’elle à vne fois projeté. De moy toutesfois qui ne puis receuoir és aélions humaines aucun bon iiiy mauuais heur, hazard n’y fortune quelcijnquc : maintiendrois volontiers que nous y foifons noftre fortune, noftrebon où malheur nous-mefmes. Siparvnefoge conduite noftre entreprifo reüfcit à noftre defir nous nous,foifons vne bonne fortune : Si au rebours nous marchons in-diforets, mal preuoyans amp;nbsp;mal deftournans ce qui peut rompre ou retarder nos defreins:c’eft cefte foute, c’e*ft noftre indiforette preuoyance qui fait la mauuaifo fortune. Et non chofo aucune qui foit fur le pouuoir des hommes. Plufieurs neantmoins qui n’ont le cerneau affez fort pour bien remarquer la fuite amp;nbsp;variable cours des accidens humains : ne fo peuuent per-fuader qu’il n’y aye vn certain bon où mauuais heur : à raifon defquels on appelle les hommes bien où mal fortunez,bic ou mal heureux,pource qu’il fomble à îinfuffifonce d u cerneau des hommes amp;nbsp;fur tout à la petite capacité du vulgaire: qu’és dHions efquelles on en voit des malheureux, les plus foges y failentfouuent, amp;nefi peuuent conduire à leurplaifir. Mais c’efttonsjourslafautede cesfoges lefquels foublientlesvns plus, les augjes moins fonuent: amp;fo laiflènt tranfporter au vent d’Ambition,à vn apetit d’honneur, d’auarice, de vengeance, de plaifir,de cholere où à telles autres confiderations mondaines, qui leur font autant de pierres de chopemant, pour les foire broncher an plus beau chemin du monde : foute qu’ils cm.

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Septembre

HuUnmnn-mtnabeßfi fit prude tia fed te nos fucimus fortuna de-cim flaque loceimus.

Setpiens do~ tnitubttur lt;dßrts.

L’HISTOIRE DE FRANCE.

ploient leur fèns amp;nbsp;clprits ailciirs qu’à ce qu’ils entreprennent où qui leur eft de plus d’importance. Mais je fuis d’auis, que comme f homme bien ne amp;nbsp;pourueii d’vn bon fens: peut marcher auifèmanten toutes choies amp;nbsp;iè porter diferet en toutes lès adions: pourueu au relie des moiens humains lèlon lEllat amp;nbsp;condition de vie en laquelle il fe voudra maintenir : Si d’vn bon jugement il preuoit les accidens ( comme il fera aifément fil n’employe lès lèns aileurs) que facomodant des bons amp;nbsp;deltournant les mauuais: Il ell impolfible qu’il lôit trompé n’y malheureux en lès affaires: fil n’ell forcé de lè lôus-metre à quelque inconuenient par v-nevoyebicn extraordinaire: comme de lenuie amp;nbsp;mefchanceté d’vn plus puil^t que luy ou autrement. Celuy des Anciens qui lè moquant de fortune dit.

plus grande pitié.

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SOMMAIRE

Du Trentiéme Liure nbsp;nbsp;•

'ü I T T E dußegede nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Le Ducd'Aine'Ueuteinpefcherl'entreeaHT^rince

d'Orenge (^äßn Année, tjui defiend d'Allemagne au pays bas. Les places quelle prat. Lettres du nbsp;nbsp;nbsp;d ceux de Sancerrepour receuoirgarrufin Catholique. Si les Protefians

peuuent porter la croix. Du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;zALiniflre renonce fiifiy ep- fiiit tournerplufieurs

Seigneurs cp-autres à la fiy Catholique. De fin progrez zp repentance. Lettres du P\oy aux Gouuerneurs pour ofler la'PjligionTroteftante amp;eflablir la Catholique :aueclt deuoir des Ecclefiaflicqs aians charge.F orme dlabjuratio qu on enuoie aux Gouuerneurs 'k pour y contrainte les Froteßans ; auec la creace qdtls doiuent tenir. Le F^y ofie tous ’ les Efiats aux Froteflans, orquils abjurajfint. Le F^y deispauarte ep‘ Prtnce de Codé enu oient lettres excufitoires du pajj'é au Fape, qui les reçoit en fi bergerie, cP leur efint patetnellement .^oye publique àF^omme (p-en pilleurs lieux pour la quot;Journée Saint Barthelemy, feflecp' fi lennitè de la journée Saint tdfilichel. Le'B^y del^uarre eficrit ercfis pays pour y abolir la 'IReligionFroteflante quefi Adere y auoitplan-tee. Mais onne veut rien changer:fisfijets le difins ca^f. ^Autant enfile Duc de L’œrraine.SigifimondT^oy de Pologne meurt. La 7(oyne mere enuoie l’EueJque de \aléce en Pologne drejfir les préparât!fi pour fiire entrer zAfonJieur en feleélion du quot;Boyaume,auec fis harengues aux Efiats.

cy deflTus que faut que le fîls du Duc com-manda aux troupes qui campoient deuant Mœis : les atta-L quesfèmbloientfydrefTer par forme deplaifiramp; ordinal-Mons en re exercice qu’y prenoient ces guerriers,plus que d’opinia Hainaut, tre inimitié qui fuft entre les deux parties: comme fi les Efpagnols ne fufTent baftans ou n’euflènt charge de faire plus que cela: amp;nbsp;les alfiegez n’aians elpoir decroupir long temps entre des murailles : veu que le Prince l^ur amenoit h“ vnefi groflè armée. Mais filseuflènt foeu.ee que je viens de dire : ils enflent autrement penfc à eux. Le Duc d’Alue qui en fut plufl;ofl:auerty,fafleura foudain parles porte*

mans Parifiens, du bon heur defos affaires. Tellement qu’encor qu’il vit la grofle troupe des lcDuc iGcçmains qui ramenoient le Prince d’Orengeen les pays: ne fiteftattoutesfoys d’emploier' eut empef. tputes fes forces pour luy en boucher les paflagcs.Ains auoir ordonné quelques troupes pour nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;

garderies bords de la Meule: ne fit difficulté de mener le relie de fesforces auec vintquatre Meufeau • Canons amp;nbsp;finit Coulenrines deuant Mons : refolu de le prendre au nez du Prince amp;nbsp;de fos battre mós

^Gprfnains. Les alfiegez conçurent auffi toll là venue tant parla falue des Canonades amp;nbsp;in- tsutenfem-fipis coups d’harquebus que lès gens tircrcnt:que pour les ditferens portemans des Ibldats de Ppm pederiçh qui commencèrent à lé manier autrement que par le pafle. Car aianffait vne telle de fes Elpagnolsjils donnèrent aux faujt bourgs de Bertemond qu’ils gangnerêt en fin. Mais croilfantauec le nombre le cœur des alfiegez: lesEfpagnols fnren^orcez d’abandonner leur conquefteifî que les François eurent aflèz de raoien pour mettre le feu aux maifons amp;nbsp;bruflerent le fiiux bourg,tellement que de trois jours ils ne fy vindrent camper. En fin le lieu

L1 ij.

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septembre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

L’Abaye d’Epinleu bat UC amp;en-leuée par les Efpa-gaols.

delèrt fut repris amp;nbsp;lè retranchèrent comme au mitan de la rue: gardant le Temple vers eux affin qu’ils euflènt plus de moiens à leur deffendre fi on lesyvenoit incommoder. De là ils commencèrent leurs tranchées qui prenoient hors le faux bourg, les continuant julquesau pauè amp;nbsp;de là au rauelin de la porte. Et pource qu’ils y vouloient aller par diuers endroits : ils en conduirent deux autres fur ce^e chauffée d’eftanc qui eft tout de contre amp;nbsp;forteftroite : fi que les aiant amenées julques au Tapecuhemboucherent toutes les trois en vne.Là ils dreffe-rent vne forme de Blocus fy fortifians de planches,Ibliueaux, facines,lâcs de terre amp;nbsp;telles autres matières qu’ô treuue à propos,ou qu’on y aporte pour lè couurir amp;nbsp;y loger vn bon corps de garde,lequel y repolbit Jour amp;nbsp;nuiét, relblus de le tenir pour tirer l’eau du foffé:amp; par ain-fi all^r plus librement à faflamp;ut.Ce qui leur fut impoffible pour l'opiniatre deffencc de nôbre d’harquebuziers que le Comte auoit logé dans la Contre-efearpe qui les empefehoit de couper la retenue d’eau qui leur reftoit. Sur ces entrefaites:Le Duc voiant les commoditez que les tenans receuoient def Abaye d’Epinleu:tantpour les forties amp;nbsp;retraites qu’ils pourroyent i- faire par là en toute fèuretérque pour les viures qui leur venoient de ce quartier : délibéra de le«r enleuer la place.C’eft vn fimple ediffice diftanr^’vnc Canonade de Monsique Payet qui y cÔmandoitauoitaucunemantaccômodépourlalèurcté de 150. harquebuziers quilete-noient amp;nbsp;îauoient Ja fi bien deffendu fous Rouuray par cy deuant, que les Elpagnols furent contraints fen retourner les mains pendantes à leur General.Le Duc fit placer deuat f Abaye trois Canons amp;nbsp;vne Couleurine:dont il fit battre le portail inccflàmment.Il y enuoia 54. Ca-

Afliegez en Mons comme auertis des Matines Parificnnes.

nonades donc îediffice fut tellement esbranlé que voiant Payet qu’il ne falloir plus que trois ou quatre coups à le voir par terre,amp; donner aiflèz d’ouuerture à ffifpagnol d’y entrendelibe-raîabandonneramp;: en fit fôrtirfès gens qu’il conduit efcarmouchans tousjours Jufqucs en la ville à toute fèureté fans perte d’vn fèuhfôus la faueur neantmoins des barricades qu’on auoit par allant dreffées fur la chauffée.Et auffi d’vn nombre de theuaux amp;nbsp;3 o. harquebuziers qui fôrtirent pour luy fauorifèr fa retraiéleilefquels fbuftenans la chaude pourfuite que la cauallc-rie de fennemi faifbit deçà amp;nbsp;delà le paué:dônerct en fin affez de moicn à tous de fè retirer à couuert.Ainfi fEfpagnol maiftre de la place y auoir laiffé Garnifon telle qu’il luy fèmbîoitiiC' oefïàire:ramena le lÿfte à la pourfuite des retranchemens amp;nbsp;autres œuures necefïâires pour a; uancer la furieufè batterie de la ville.Pour les âlonner amp;nbsp;fe faciliter de plus en plus la prinfc de la place:Il leur enuoia vn fôldat que fès gens auoient pris à vne cfcarmouche pour les auet-tir de la mort de îAmiral amp;nbsp;de tant d’autres Seigneurs amp;nbsp;Capitaines qui fauoient accôpagné: en fomme nbsp;ce que vous auez veu cy deffus.Dequoy bien esbahis n’en firent toutesfois

fes ncceHai-

blant: Ains le renuoierent au Camp pour luy donner à cônoiftre qu’ils ne vouloient reccuoir gês qui leur apportafïènt mauuaifès nouuelles amp;nbsp;qu’JJs fen tourmentoiet encor moins. Sôæc que les trois chofes aufquelles le Duc fè monftroit le plus affedionné, cftoiétles trachées de-res à confide uant les portes pour empefeher les faillies des affiegcz.L’auâcemet de la batterie qu’il vouloir veut en Je- diligenter Sc continuer ûns intermiffion. Puis les préparatifs à faflàut auquel aiant délibéré uer vne pia- faire fâ batterie à la porte de Bertemôt,il voioit 3. choffs luy prejudicier. Le Rauelin qui coU eed afiauc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pQjje deffimdoit les deux courtines amp;nbsp;lefoffé.L’eau qui eftoit dedans,puis fcfpaulc

que les tenans auoient fait fur la Contref carpe pour loger n^bre d’arquebuziers qui puflent deffendre l’entrée au foffé en cas que le Rauelin allàft par terre: empefeher auffi par ce moicn la côduitc de leurs tranchées qu’elles ne vinffent ouurir la Contref-carpepour entrer au foffé-

Préparatifs des afliegez à 1’alläut.

Batrcrics de Mons.

Il donna neantmoins tel ordre à tout,qu’auec grand nôbre de Pionniers pour remuer terre amp;nbsp;porter toutes matières necelamp;ires à leur ouurage,diligence amp;nbsp;refolution de foldats: amp;e. peuuoit aporter de luy,fçauoir eft la conduite amp;nbsp;autorité à toutes cholêsjqu’il gagna julqucs aux foflèz: délibéré de les nettoier d’eau pour faciliter îaccez de la breche que fon Artillerie pourroit fai rc.Cotre laquelle neatmoins les alTiegez feftoiêt pouruenus de bons rapars amp;nbsp;plat «es formes qu’ils auoiét elleué here les murs és plus foibles endroits où ils jugeoifet que la bat terie le jiourroit pluftoft adrelIÂ.Ils feftoient auflî retranchez à melme fin, amp;nbsp;outre cey auöft de long têps pour la deffenlè de chacune porte vn bo Rauelin folïoié amp;nbsp;eftolfé de melme nia-tiere que les muraille amp;nbsp;portes de la ville hors lelquelles ils auoient cfté baftis.

L A batterie fut diuerlê. Car le Duc partit lès pieces en trois endroids. Il en dc-ftina fix pour battre en la ville à coup perdu, affin d’eftonner les habitâns amp;nbsp;effrayer le plii^

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L I V R E \T R E N^T I E M E.

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plusidu,Soldaïs.fqu’jl poutfoit. Il les logea aux faux-bourgs fur vn mont qui commande, eu U villes St pource inCommodoit fort le dedans. Puis diftribua le relie en deux enr; droHsw;.Tp,U£es nt5antmoins n’auoyent qu’vne mire, Içauoireftle Rauelin St muraille de Bertemont où if dehberoit faire breche. Les-trois prenjiers joursîde la batterie furent emlt; ployer à leuerlesdefifeueesquieftoyent le portai, quelques Tourions qui flanquoyent les: Co'utttiues Stic Raiielin.fur lequel ilinfifta dauantage pourle voir lalèureté de tout cell en-dmidSt û compolition de bonne eftofles: Ils famulèrent du commencement à batre la por-tedcBertémontipuyé de deux Toursde haut defiiuelles ils bâtirent par deux jours de dix Canons qui le percèrent à jour lâns autrement’foffenlcr. Tellement qu’ils le voulurent batre au piedç.mais le Rauelinle couuroit qui eftoit bien gardé. Ce fait auec huit pieces qu’ils a-uoyent placées bas fur le bord de feftand qui vient au folle de Bertemond, bâtirent en forte lés deflènees qu’ils les râlèrent tant à droit qu’à gauche: puis employans le relie de leurs Canons contre le Rauelin: Enerctindrent en Ibrte la batterie qu’ils le renuerlèrent prelque tout en poudre. N’en reftant aux aifiegez que le derrière où ils feftoyent retranchez amp;nbsp;gabionez pourlaifaut. Ils battirent auflî la Tour Saint André compofée d’vne efpaiflèamp; forte etigfe amp;nbsp;toute de brique contre laquelle grand nombre de Canons ne peurêt autre choie que la per- ^îrdesTffic* cer: mais fi à cler que les alfiegez ny pouuoyent loger enlèureté .Toutesfois pour remedier gez, à cell inconuenient, ils’pratiquerent dedans le rempart qui eftoit derriere la Tour, vn flanc où ils logèrent trois Canons amp;nbsp;deux Couleurincs fur rouës qui endomagerent fort ÎElpa-gnol amp;nbsp;fen penlbyent encor mieux preualoir à l’aflauu Ils relèruerent auflî pour cet elfed vn autre flanc fur la platte forme qu’ils auoyent ellcuée à l’autre cofté de la porte Bertemond, où ils logèrent cinq autres pieces dont lElpagnol ne les fccut delloger quelque deuoir que filfent lès pieces à cefteffed. Il employa quatre jours fuiuis de quatre nuicls pour faire la ... ’ batterie que j’ay did : amp;nbsp;continuqjent ces grondemans de Canons pres d’vn mois auec peu . । d’interuallesjtant pour plus grande ouuerture,que pour donner moins de repos amp;nbsp;de crainte ; de Ibrtir aux alfiegez; lelquels toutefois pourueuz d’hommes, de Canons, de poudre, vi-üres amp;nbsp;autres chofes «quilès comme j’ay dit : ne le tourmentoient fort de telles feopeteries nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• qui nelesempefchoyent dc fortir où ils en yoioyent 1’occafion,tantoft à chenal ores à pied lt;omrae ils penlbyent eftre pour le mieux. B^letc Gentil-homme Valoft. lôrti par vn trou de lEclu/è du folle auec dixhuit harquebuziers furprintfi chaudement les premieres gardes, qu’il leur fit d’esfroy quiter leurs tranchées apres la mort de vint-cinq ou trente qu’ils renuerferent dans leurs corps de garde. Mais comn« il feuft à la retraite pour le nombre d’ennemis qui acouroit à la charged! euft vne harquebuzade dedans les RÄns dont il mourut quelques jours apres qu’il fuft retiré en ville. Les alfiegez ce pendant preparoyenr toutes matières à la defence de la brAhe. Tellement que fauoir comblée de lenes, lids, ûcs amp;nbsp;telles autres matières ordinaires, amp;nbsp;le Rcuelin au lêmblabié : Ils fe tenoyent auflî forts queparauant. La Nouë entreprenoit de deftendre la breche auec cent Gentils-hommes amp;C. nombres de picquiers amp;nbsp;harquebirfiers choifis. Auec ce ils dchberoient de loger cinquante harquebiifiers dedans ce qui reftoit du Rauelin amp;nbsp;deux cens fur la Contrefearpe pour-plus tesprepa-grandc deffence de ce lieu qui jjortoit coup à tout ce front de ville. Sur ce vwînt le Duc ratîfsd’aikr qu’il ne pouuoit enuoyer icsgensàfafîàutàpied fee, au moyen qu’on n’auoit fçeu trancher amp;nbsp;netoyer le folTé d’eau pour les empelchemcns que j’ay dit : fit faire des bateaux couuers à îeipreuue des harquebuzades, percez à petites Canonierespour nôbre d’arquebuziers qu’il il vouloir metre amp;nbsp;les enuoyer ainfi couuers fur îcau du fofle jufques à la breche. Puis y faire felon le cœur amp;nbsp;les moyens qui fy prefenteroyent. Et pour aller au Rauelin amp;nbsp;le gangner, fit drefler vn pont de cordes, pipes amp;nbsp;planches qu’ils oftoyent quand ils vouloient.

.MbE N ce temps le Comte de Mansfeld amena à l’Eipagnol trois cens Reitres de renfort:aft'u. rant la venue du Prince d’Orenge prochaine, duquelà cefte occafion nous delduirons les defleins amp;nbsp;exploits dcl’armée Germaine qu’il amena en veuë^esMôs amp;nbsp;de ce qui luy furuint puis apres : ce que fordre du temps me conuie à déduire. loint que la venuë amp;nbsp;crainte de cefte armée retarda non ieulcment l’aftàut de Mons: ains auifi beaucoup d’autres entreprin-fçs que l’Excellence duDuc auoit reiôlu d’executer au delàuantage des iffiegez.Lefquels d’au tre cofté fe preparoient à tous euenemans qui leur eulTent peu venir de cefte part.

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septembre. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’H I S T O I R É D E FRANGE.

renée amp;nbsp;fes exploits jgf-

quesàla veuë de Mons.

Armée du AI A N T Ic Ptince d’Orenge par le moien de l’argent que le Roy de Francé luy auoit en-Princed’o- uoye amp;nbsp;qucIqucs faueuts rcceucs cn Allemagne: Icué fopt mil cinq cens Reitres, quatorze mil Lanlquenets amp;nbsp;trois mil de Vallons.-pallè le Rhin, amp;nbsp;délibéré de gârtgher vn-palfoge fur la Meufe pour de là joindre les forces que fon frere auoit en Henaiit. Acheminé pour cell ef-fed auec fos deux frétés Henry amp;nbsp;Chrillophle de NaulïàujIe Comte de Berby, Feltrc Maref-chal Mailtre de Camp amp;nbsp;autres Colonels Allemans fo fait Maillrc du palfoge de fur la Meufe,amp; met en rlt;ÿte nombres de Vallons amp;nbsp;quelques Reitres lefquels fortis des Gamifons du pays amp;nbsp;contrée de Namur luy penfoient defendre l’entrée au pays bas. Là quelques centaines de Fiancez harquebuziers amp;nbsp;nombre de cheuaux ramalfez de Bourgongne, Champagne, Picardie amp;nbsp;cartie rs circonuoifins:le furent trouuer pour luy faciliter- lepaflàge de la Riuiere; lequel gagné,amp; lâchant la diligente Sc furieufe batterie de Mons: crainte de pis fe diligente pour enleuer le liege: ou donner bataille auDuc . Gangnant pays fomme Rulemondc à donner pallage amp;nbsp;fournir viure à fon Armée: laquelle en auoir faidreffus fut efoalée d’vn collé amp;nbsp;les portes brullées de l’autre: fi que les Vallons entrez de force y firent vn terrible ced^’o^rége æ^'^^ge fur ccux qu’ils trouuoyent en armes amp;nbsp;contredifans à leur vouloir.De melme fureur il enuoya fommer Niuelles qui refufoit l’entrée pour îelpoir d’vn prompt fecoursde l’Armée Catholique fi prochaine, à laquelle ils auoyent enuoyé donner auertiflement de telle venue. Mais aulfi toll que le Prince en eut fait aprocher fon Armée,fe mirent en deuoir de complaire au plus fort amp;nbsp;compoferent à vne fomme d’argent auec quantité de viures qu’ils donnèrent pour l’Armée .Laquelle tire droit à l’ennemy refoluë de le combatte. Le Duc auerti de l’a-cheminemant amp;nbsp;refolution de ces troupes, ne bouge ains referre fes troupes; diltribue feS

Rullemon-dc amp;nbsp;Niuel-Ics prinfe

Le Duc ne pieces ez endroits où il en auoit plus de befoin, amp;nbsp;fortifie fon Camp au mieux qu’il peut, fort du'cap nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contente de faire fortir cinq cens cheuaux pour reconnoillre les troupes. Le Prince qui

le.

pour accep- le foeut aulfi toll, dcsbandc quatfc Compagnies de Reitr»sfousla charge d’Henryfon frère terlaBatail chargeans fon enncmy làns autrement le reconiioillrc que de prime veuë: le prelle fi fort qu’il le mena battant pellemelle jufques à fes retranchemans : fi bien que l’Infanterie ellimant àla refoluë defmarche de ceux-là ; que toute l’Armée les luiutll full en grand branf le de delloger làns le commandement amp;audorité des Chefs qui peu à peu alïeurerent les

Armée du Duc.

Soldats. Le Comte Henry perdit quinze oiÂczc hommes blccezdes harquebuzades foi' ties des retranchemens jufquesaufquels ilauoit couru penfânt eftre fuiuy des douze cens cheuaux qu’il menoit. Retourné à fon frere amp;nbsp;ùuoir afTeuré de feftonnemant auquel il auoit lailTé l’Efp^nol : L’encourage d’y avancer legros de fôn Armée. Ce qu’il faid en donnant julques au moulin qui eft fur le haut de Giumagne où il retint toutes les compagnies en bat-taille par quatre heures attendant quelques choies delôn ennemy, qu’il vouloir atireràla bataille par vue montre des les troupes amp;nbsp;infinis clt;Âjps de Canons qu’il luy fit tirer au tra-uers de lôn Camp fort long temps : aufquels le Duc ne relpondit que Canonades reciproques ,auec peu de mal d’vne amp;nbsp;d’autre part. En fin il fit lôrtir troupes d’harquebuziers pour efcarmoucher à la faueur des Vallons,, bocages amp;nbsp;fôflcz qui eftoyenr entr’cux.Cc qui dôna occafiô au Prince de prier lèsColonels de fauancer fur eux pour faire prendre autre party à leur General.Ce qu’ils firét fous là côduite de telle alFeóhó qu’ils dÔnerét julqucs aux trâ chemâs des Efpagnolsdefquels les receurêt auec tel nôbre delarquebuzadcs qu’ils en tuerent peu,mais en blelferêtplufieurs nomémât nÔbre de cheuaux. Leur refohië demarche fut telle en fomme que plufieurs dirent que s’il euft fait marcher fa fanteric, quelle y euft faid plus de malauxEfpagnols. Si bien que confideré fauantage du lieu amp;nbsp;la nuid qui le prefloit: le retira pour loger à Carillon pres Saint Guelinoù toutesfois n’y trouua prelquc que boire ny manger au moyen du degaft que ÎElpagnol y auoit ja fait pour d’autant plus incommoder celle Armée. La nuid palfée ainfî peu commodément pour gens qui auoyent trauaillé; Le P R I N c E fut conlêillé de faire vn pont fiir la Riuiere de Guimach qui va à Saint Guclin amp;auoir palTé lès troupes auertir fou frere delà venue amp;nbsp;prendre refolution enlèmblc du par fus.Msis le Duc auoit desja faid fortir à couuert mil ou 1200. Elpagnolsdelquels coftoyans' tousjours la Riuiere l’empefcherentdelàpretente.En melmc temps le Duc recent 2ooo.chc-uaux que luy auoit ^ené ffiuelquede nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;autres troupes le venoient joindrepouracroi-

flrefonarméedejouren jour qui eftoitdeiz. mil que Elpagnols que Vallons amp;nbsp;prelquc autant

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LIVRETRENTIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;70'.

autant de Lanlqucnets auec quatre mil cinq cens Reitres qui luy clloycnt venus de diuers endroits.La delTus le Prince receut nouuelles que Ibn frere luy.enuoioit centlalades pour luy aider à forcer vne auenuë : qu’au relie les Compagnons lè portoyent bien, amp;nbsp;fort délibérez de Ibullenir les efforts de fEfpagnol. Surquoy il mit de rechef au Confèil fi fon deuoit retourner voir fenemy: à quoy la plus part donnant la voix, fArmée marcha droit aumcfme moulin pour y demourer plantée en bataille par cinq heufes attendans îElpamol: lequel le fçaehant retourner, cerche fbn auantage. Pource fè fâifit d’vne Coline proÂaine qui e-lloit fur la venue du Prince, amp;nbsp;laquelle auoit vn Ruiflèau à coflé, duquel fEfpagnol efpc-foit cllre deffendu amp;nbsp;y fit fbudain porter quelques miliers de fagots que de paille que d’autre matières lèche amp;nbsp;brullable, affin qu’à la lueur de tant de flames, fès pioniers peufîènt conduire les tràlichécs qu’il auoit deffigné fur le mont, affin d’y enferrer les pieces d’Artiflerje qu’ily vouloit faire ouyr aux Confêderez . Le tout execute comme il auoit cornprins lefo-luj de nen lortir,amp;fe faire feulement Icntir par nombre des Canon^des qu’ils enuoiroit au Prince d’Orenge de là en hors. Et deffait auffitoft qu’il fe fut prefenté en veuëjle Ducluy enuoya vne iâlue de lès pieces aulqugllcs amp;c autres coups cntrefuyuans les ProteUgns tefpondirent par vn long temps: le Prince neantmoins atteiidoit-autre cholè de l’Elpa-gnol, qui ne vouloir faire coulier le jour qu’en Canonades amp;nbsp;quelques efcarmouches dreflees d’vne part amp;nbsp;d’autre. Si bien que le Prince voiant les partilans du Roy Charles qui le fuiuoient, commencer à jouer au mal contint amp;nbsp;lè vouloir retirer quelque en full foc-cafîon;jugeant d’ailleurs la rclôlution du Duc d’Alue par là longue demcure:fit Eftat de le retirer vers Niuclles. Mais le Duc qui ne le vouloir lî toll lailïèr repolèr : enuoya 120. Elpa-gnols pour luy donner vne camilâde la nuiél fuiuant.il elloit couuert de 800. Reitres mipar-tis aux deux auenuës du Camp Elpagnol. Et plus en làlogeoitles Lanfquenets aflèz pres des Vallons. Les Fantaffins Elpagtvls pour n’ellre delcouuers prindrent à gauche fillans le long d’vn petit Ruilïeau qui lauoit le pied du pendant tur la telle duquel elloicnt les Reitres.

Trcnchez de iiuidf.

Si bien qu’ils n’en eurent fa larme que par les cris amp;nbsp;plaintes des fuiars. Car palïànt celle Ca L’Efpagnol ualerie les Elpagnols «hargerent 11 rudement le premier Regiment des Lanlquenets:qu’auoir rompu le corps de garde fur lequel ils auoient renuerle les Sentinelles : Ils firent vne grande gitnentde boucherie du relle.Puis lè mirent à la retraiôliAn laquelle ils ne perdirent qui vaille le parler. Le jour venu le Prince fill battre aux champs amp;nbsp;Ibnner à cheual pour tirer à Malines, ou ils furent jours à repolèr farmée.Puisy lailïa 120. Lanlqucnets amp;nbsp;500. Reitres pour lèureté des habitansientre lefquels 2 5oo.'portoientarmcs,liccntfe le relie qui lè mecontentoit fort de la paye qui leur manquoit.Et faillit le Prince melîne a tomber en inconuenient pa^i eux,léf-quels il auoit alïèuré ( lè fiant aux promelïès des François) de leur faire tou cher paye auflî toll de fon Ar-qu’ilslèroient entrez en Henaut.Ainfi rÂblu de quiter la Flandreamp;abadoner les afliesez qu’il ‘ï’éemaicô-bailoit fans les toucher:Il manda à lôn frere amp;nbsp;aux François qui facompagnoientjle fuccez de je paiemét. fes affaires,amp;comme lui eflant impoffible de le fecourir il deuoit fôultenir vn où deux allàux: puis fil voioit l’enncmy opiniâtre à feprinfè,fè retirer auec le meilleur nombre des Gentilshô-mes amp;nbsp;autres qu’il pourroit.Aiantpafle Änderndem trauerfà le Rhein à Orfon amp;nbsp;retira en Delphes, plus de force pour les afliduez Requefles entremellées de menaces des Colonels qui luy demandoient la paye,que de bone vogle.Le^ lettres leuës en plein Confèil des principaux affîegez pource q_ue le Comte elloit au lidfort tourmenté d’vne fieure continué:bien qu’ils fulïènt fort eàonnez des Matines de Paris:!! prindrent ils larefolution de faire encore mieux que ne mandoit le Prince fils pouuoient:aians la côfideration de ne lailïèr à la boucherie tant de Chefs amp;nbsp;vaillans fbldats qui elloient là venus pour fôn lèruice. Epfur tout, tant de poures familles d’habitans qui ne deuoient comme ignorans leur entreprilès, porter’la peine de ce defâllre.En fin toutesfois importunez par les plaintes du peuple amp;nbsp;peu de relblution des fimples lôldats notammant des Catholiques, aucuns delquels le mutinoient ouuertemant cotre les principaux Chefs, amp;nbsp;d’autres aimoient mieux lè defiober des murailles en bas que d’a-tendre plus long fiege;commcnçans tous peu à peu à delèlperer de tous moiens : veu ^rinci-palemât la mort de tant de Sieurs amp;nbsp;Capitaines remarquez,veu la Retraite de farméc du Prince d’Orenge à laquelle iis auoient plus d’cfpoinveuë la relblution amp;nbsp;prej^ratis du Duc d’Alue à la prinlè de la place,joint les diuifiôs où pour mieux exprimer les deffiâces qui entroiêt ja au cœur de quelqiiesChefs des aiTicgez:IIs refblurdïit d’entendre à quelque bonne compo-

LI iiij.

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L’ HISTOIRE DE FRANCE.


Septembre.


fition à laquelle lôn Excellence n’eftoit moins alfeélionAée pour emporter l’honneur d’auoir gang né vnc telle place pourueuë de tels homes amp;nbsp;lans pertes d’aucun de valleur( que le General doit conferuer comme Ion œil) en li peu de temps. Accshnsla Noué, Senarponamp; Mons fe réd Saucourt furent depputez pour la moienner:lelquels en fin îaeorderent auec telles conditios à compofi- que les Gentilshommes amp;nbsp;Capitaines fujets du Roy Ibrtiroient auec vn cheual, leur armes amp;nbsp;tion de vie î*

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amp; bagues fauues,

bagages.Les foldats auec leurs armes,meche allumée fur le lèrpentin.Qu’ils jureroit ne portee jamais âmes à îauenir contre le Roy Philippes fil n’auoit gue rre contre les Franc, fors a» Comte Ludouic pour lequel les.Franpois firent qu’il pourroit jouir de l'accord. Ils prefterent ce forment au Maillre du Camp eftans fortis en la campagne.Pour l’alTeurance de foy inuio-lablg-.Le Duc leur donna le Baron d’Aubigny amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parent du Duc d Afeot pour lelquels

la Nouë,Saucourt,lc Capitaine Colmontamp; foin fils demeurèrent au camp du Duc lequel tint bien là foy.Et la compofition accordée ne traida point mal les habitas de Mons eu efgard qu’ils n’auoient efté participans à l’intelligence du Comte Ludouic.Pour le regard des fogis ils fo retirèrent,amp; ne marchèrent long temps enfombleiLes vus retournât en France les autres fuidirent quelque têps le Comte jiifqu’en Allemagne. Il fen alla a Meurs amp;nbsp;de là à Cologne où les portes luy furent fermées contraint de loger aux faux-bourgs. Puis il fo retira à Delem-bourg maifon quiappartiêt à fon frere:laiflànt par ce moien le Duc d’Alue paifible poflèlfour de tout le pais bas qui eft en terre ferme. Car aulfi toft qu’il eut laifle Garnifon à Mons Si ordonné des affaires comme il penfoit eftre expedient: Il mena fos troupes contre les villes amp;nbsp;autres places que le Prince d’Orenge luy auoit enleuéàfo venue. Mais fi elles auoient cfté promptes à quiter fon partielles ne le furent moins à fo remettre en lobeifiànce premiere, fe» recirans lès Garnifons du Prince crainte du fiege.Le Duc n’oublia pas à les punir folon qu’il penfoit qu’elles mentaffent. Affin toutefois que je ne mefgare fi loing à recercher la mémoire ' des chofo-s eftranges,que je vous face peu à peu perdre loMouuenir des affaires domefbques: le vous prie vous remettre en mémoire fEftar des affaires de France tel que je vous ay repre-fonté cy deffus.

IE vous ay dit que plufieurs François retirez en Sancerre pour gflend de leur vie, d’autant qu’ils la fçauoicnt ville de guerre amp;nbsp;affeéfionnée de tout temps à leur party:fi retrcuuans jufques à cinq cens, refolurent défaire garde Sux portes amp;nbsp;fi tenir cloz amp;nbsp;couuers au mieux de leur pouuoir. C c qu’entendu par les Catholiques, le Roy leur enuoia mefmes lettres qu’il : auoit enuoié par Audenars aux Rochellois fors que ces mots n’eftoient aux autres. Vousa-'^ourTcccquot;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vous defircz nous faire,amp; pour euiter tousinconueniéî

uoir garni- vbus rcceuicz les gens de guerre qu’auons ordonné au Sieur delà Chaftre Gouuerneuramp; Lieutetiant General au pays de Berry. Les mettant cnnoftre ville amp;nbsp;Chafteau d’icelle pour voftre garde Sc conforuadô fons y faire difficulté ny vier d’exeufos que ci deuant n’en auez eu, ny n’auriez à prefent befoin, ny autre quelconque exeufe ny dellay, que ne pourrions oyrde bonne part.Attendu que tel eft noftre vouloir pour uoftre foruice amp;nbsp;pour voftre bien amp;nbsp;con-foruation: aiant ordonné lefoits gens de guerre eftre pafoz amp;nbsp;entretenus affin qu’ils ne vous tournent foulle. Ains foulcmcnt pour voftre cohfcruation. Surce le cinquième de Septembre la Chaftre Bailly de Berry leur enuoia vne declaraj^ion du Roy pour faire ceffor les Prefohes. Aquoy*ils n’obeirentla voiaiîs contraire à fEdit de Paix mil cinq cens foptante. Puis obtint commiflîon du Roy pour y eftablir garnifon amp;nbsp;fut jufquesâ Montigny pour h leur communicquer. Conferans ces lettres auec ce qui fo faifoit par tout le Royaume: falfé-blent le foziéme Septembre pour auifor à la refponcc qu’ils enuoierent par Loys de Sampre laquelle fut en fomme qu’attendu la malice du temps, les tueries amp;maflàcrcs de ceux de la Religion continuas de toutes parts comme ils en font certainement aucrtis: feftans tousjours comportez fidelement amp;nbsp;n’aiansnul jufte occafion d’eftre recerchez: ileftoit aifoàvoit qu’on tendoit à les tuer amp;nbsp;traiter comme les autres. Et veu que par priuillegcs de leursCom-

Lettres du Roy à ceux

Rcfponcc des Sancerrois.

Sancerrois

fedifent - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

exempts de tcs ilsfont cxempts de garniftWi: ils ne la pouuoiet receuoir. Suppliant trcshumblcmct deftre garnifon-,, excuÆz: cat finon qu’ils voullulTent de propos délibéré auancer leurs jours amp;nbsp;le précipiter eux melmcsrils ne j^ouuoient foire autrement. Surce crainte de furprinfe:ils accomoderent la brefehe pres la portcSerrure,que leComteMartinégue auoit fait aux autres troubles. Et pour cftre maintenuz ils enuoierent en Court vers de Fontaines premier Elcuicr du Roy amp;nbsp;gendre


de la Comteffe de Sancerre pour le fiipplier d’en prandre heaufe en main: faire entendre an

Roy

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LIVRE TRENTIEME.


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Roy îmocence de ceux qui viuoient paiüblemenr amp;fàns befoin de garnilôn. Sur tout ils luy faifoient enceudre que les laiffans en paix:centdes principaux ^Fobligeroient à luy amp;nbsp;rafliirc-rojcnt fur leurs vies qu’ils ne feroiét rien contre l’Edit de Paix. Il leur enuoia Cadaillet dit de Chiron valet de Chambre amp;nbsp;veneur duRoy antienlcruiteur du feuComte de Sancerrcjhom-me accord propre pour gangner la volonté des habitans ; defquels il esbranfla la plus part amp;nbsp;les gingna en fin à la deuotion Catholique. Et parce que Fontaines leur auoit elcrit qu’ils enuoiaflènt vers luy: ils en defpeïcherent cinq des plus notables auec Cadaillet pour foire eli-tcndre leur porremans eflres autre qu’on ne luy auoit rapo’né.Mais foifons ce qui leur fut con-feillé:demanderent pardon à fo Majefté au nom de tous les habitans.Et outre ce prièrent Fon-teines pour aller à Sancerre les gouuerner:fè foifons forts de lui foire entrer.Le vint fixiéqje du • mois Cadaillet y arriuaôé les députez apres, qui furcht defououëz en pleine afifemblée: en-uoians prier de Fôteines de ne le haftet point corne relôlus de ne receuoir aucunCatholique. Surce la Chaftre conleilloit de procéder contre eux par voie de fait. Mais l’auis de Fonteines fut fuiui qui conleilloit d’atendre vn peu: ce qui ne fit qu’alTeurcr dtuantage les réfugiez, left quels neantmoins preuoians auec plufietirs des naturels amp;nbsp;originaires les inconueniens 4^ la g. guerre que tel refus ameneroit,delibererent alTez toll le retirer lôus la marque de la croix pour tciianspcu-aller librement par tout. Pource aucuns difputerent fi cela le pouuoit faire en bonne confeiê-ce. Les vus difons que le ligne eftoit indiferent de loy amp;nbsp;que la croix blanche eftoit lEnlèigne h «oix en ancienne des François: laquelle les Pro te ftan s mefmcs pourroient porter contre lElpagnol «s guerres-amp; Bourguignon ou autre ennemy du Royaume. Les autres confiderans la circonftance du temps amp;nbsp;qu’outre ce aux autres guerres contre ceux de la Religion: elle a tousjours eftéla marque des Catholiques: eftant lors plus fpeciallemét le lignai des meurtriers qui en portoict tous par trophées: Il fut dit qu’il ne leur feroit loilible d’en porter. Et que fuiuant le Prouer-be ( qui ne voudra reflèmbler au lîoup qu’il n’affuble pas fo peau ) Ceux qui en eftoient venus là:deuoient pluftoft reconoiftre leur infirmité, que d’approuuer tel fait. Mais la plus part n’en tint contc.Somme que le vintneuîiéme du mois Sampré aiant chargé la croix reuint auecquefa relponce cîlforme à ce que deirus:qui mit les réfugiez en plus grâd loin que deuât Le Mimlli e comme vous entendrez ailleurs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rwoncela

Hugues Sureau dit du Rozier autrelfois tFn des plus fuffifonsMiniftres d’Orléans r eftoit Religion lors des matines de Paris, en vne petite Eglilè diftante vue lieue de Paris. D’où quatre jours ‘1“’’* apres il délibéra partir amp;nbsp;contrefoifont le Catholique lôrtit hors du Royaume.Mais interrogC pJußeurs par le luge de la premiere ville où il arriua : treuué varftnt Se craintif, puis ajuré^ar forment qu’il*eftoit:aianttout confelïe fut misprilônnier.Où du commencement ilfo relblutàla mc'iiceft mort pour foconfoience, encor qu’il euft ja îentendement fort embrouillé touchant la fuc- porté diuer celîion perlônnelle en f’Eglifo Catholique. Mais cette rclôlution ne fut qu’vne bouffée de trèquot;icrhom-vent qui palfo fbudain. Car fe reprefontant la grandeur de la perfocution generalle par toute la mes. France : la trouua tout autre que les precedentes calamitez lelquelles il auoit tousjours efti-mé eftre autant de vifitationsSc ver'^s ordinaires par lelquelles Dieu purge lôn Eglifo: les ju-geans marques certaines des enfons de Dieu. Mais dautat qu'en cette dernierc fo ÿoioit comme vne ruine entière de tEglif^ans apparence d’aucun reftablilfement, commêça àfeftim.er vn tefmoignage de findignation de Dieu. Comme fil euft déclaré par là qu’il auoit en dete-llation amp;nbsp;condamnoit la profelfion amp;nbsp;exercice de la Religion Proteftante. Veu melmement qu’il eftoit retourné par tant de fois à les frapper amp;nbsp;en fin les renuerfor du tout :comme vou -lant ruiner cette Eglifo,amp;fauorifer la Catholique. Surce,la chair qui ne regarde que le danger prefont,demandant à fo fouuer, gangna le delTiis : amp;nbsp;fo relôlut de reconoitre amp;nbsp;auouër lE-glife Romaine vraye Eglifo en laquelle il defiroit eftre receu. Ce qu’il déclara le jour melrne au Iuge:elperant eftre lôudain ellargi pour fo retirer hors laFrancc,amp;fapliquer à quelque choie poury paftèr le refte de fos joursjl.es autres prilônniers de melme religion firent corne lui, vaincus par fon autorité, amp;nbsp;les râlions qu’il alleguoit. Par ainÂfortireqf aulfi-toll. De lui non content de ce efcriuit le mefmc aux principaux de lôn Eglife,pour motrer qu’il foilôif le tout de franche volonté. Et à fo famille mclîne,l’exortant fo ranger à cette ancienne Eglifo dont ils eftoient tous lortis. Le luge ce pendant auoit auerti le Roy de fo prifo,amp;^es grans lignes de fo conuerfion à ÎEglifo Catholique. Voire auoit ja reccu mandement de fo Majéfté de le lui en-uoier. Occafion qu’il fut mené en Court où il déclara tout ce que delfus. Et fit tout ce qu’il

L1 iiiij.

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Oftobre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

peut pour fuader au Roy deNauarre, Prince de Condé amp;nbsp;autres de quitter leur Religion, aller à la Meflè amp;nbsp;viure en Ibmme à la Catholique. Tant qu’il fut à Paris on le menoit de codé amp;d’autres vers les Sieurs,Dames,Damoilêllesamp; autres Proteftans quiPauoient ouïpreichcr, • pour les diuertir de ce qu’il leur auoit autresfois perfuadé ; Ôc alloit auflî fouuent lui mcime pour esbrâler tous ceux qu’il pourroit. Encor que tous feftonnafTent fort de le voir ainfi traf , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;formé: amp;ne fê peuflènt perfuader qu’il dift de cœur ce qui fortoit de fa bouche.Et fil en treu-

uoit aucuns defplaifâns de la faute qu'ils penfoient commettre bien que par contrainte: il leur propoibit tQUsles argumensqu’il pouuoit à les confirmer en ÎEglifè Catholique : leur apprenant à fendormir en leur mettant comme des oreillers fous les coudes :ainfi que parle Éze-, chicl. Il n’auoit pas melme opinion que les Catholiques,fur plufieurs poinds. Mais il fy laif foit gagner peu à peu: dilânt que combien que le corps de noftre Seigneur ne foit point en ce qu’on montre à la Meflè : neantmoins on fo pouuoit licitement agenouiller, puis que c’eft H vn tel quel refte amp;nbsp;vraye trace du vray Sacrement de ce précieux Corps ; amp;nbsp;qu’en regardant le Sacrement, or qu’il foit fort diffèrent amp;nbsp;cflongné de îinftitution de lefus Chrift, amp;nbsp;de fad-lîj^iiflration ancienne : il fuffit que nous leuions le «œur au Ciel. Auquel lieu foulement eft le vray Corps vi liant en noftre Seigneur qui regne amp;nbsp;faflîed à la dextre de Dieu fon Pere. Mefines il efcriuit lettres à Madame de Bouillon à Sedan par le commandement du Duc de Montpencier fon Pere : pour îatirer à mefine cftat. Et bien qu’il lèntift en foy la condanation comme lui-mefme a eferit de là propre confciéce pour les poinds dont on eft aujourdhui en debat : amp;nbsp;qu’il n’euft aucunes raflons qui le conientaflèntpour approuuer la dodrine, cere-monîesamp; difoiplines des Catholiques: voir’ que fos amis lui remontraflènr les fautes: il cftoit neantmoins tellement gagné-qu’il ne dehberoit faire autre demeure qu’à Paris,où je fuis délibéré dele laiflèrpour le reprandre quand il en fora temps.

Eftans les chofos en tel eftat : le Roy pour faflèurer dmiantage contre fos fujets ; enuoic à tous les Gouuerneurs de fos Prouinces fos lettres patentes pour maintenir les Reformez pai-fibles en bon amp;nbsp;aflèuré repos telles qui fuiuent. *

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C-H ARLES parla grace de D i e v Roy de France, A tdfts ceux qui ces prefon-

Lctcrcs Pa- nbsp;nbsp;nbsp;lettres verront,Salur.Comme pour preuenir l’effet de lamalheureufoamp; deteftable conlpi-

tentec du ration faite par le Æu Amiral amp;nbsp;aucuns fos cctnplices amp;nbsp;adherans fur noftre perfonne, celle k^Gouucr- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;re trcf honorée Dame amp;nbsp;Mere, de nos tfefochers Se tref amez frétés les Ducs d’Anjou

les pour le repos du Royaume.

neurs defes amp;nbsp;d’Alenç:on,Roy de Nauarre amp;nbsp;autres Princes amp;nbsp;Seigneurs eftans pres de nous : aians elle Prouinces contraints faire procéder à îenconttt d’eux par îexecution que chacun a peu entendre ; lâns fidre tous rc fluc noftr?intention fuft que pour raifon de ce, aucuns de nos fujets entrepriflènt les vns for tireramp;accô- jgg auttes qui fuft pour älterer le repos public,Stoffencer le particulierjni que l’innocent pot tenu en iccl wft l’iniquitéamp;faute du coulpable: neâtmoins eftans5a nouuelle courue par tous les endroits de noftre Royaumcamp;obciflànce : les peuples tant des villes que du plat païs,fo font tellement e(meuz,tant pour la deffiâce en laquelle ils entrerêt;amp; le dager auquel ils nous péfoient.eftre: que pour les inimitiez côceuës poul les dommagesamp;intcrefts qu’ils auoient fouffert de ceux de la nouuelle oppinion durant les troubles paffez : que par vne licéce effrenée,infinis meur-tres,pillenes Straiiiffemans auroient efté commis fur plufieurs perfonnes de ladite nouuelle opinion : auec telle fureur que l’autorité de nos Officiers amp;nbsp;miniftres de luftice auroit eu peu de force à les contenir amp;nbsp;reprimer. A quoy defirans pouruoirSc remedier,n’aians rien plus cheramp;en recÔmandation que la conforuation de nos fujets;amp;ne permette que le fong d’iceux foit par tels moiens refpandu:comme le deuoir d’humanitéamp;office de bon Prince le requiert. Apres auoit mis îaffaire en deliberation, amp;nbsp;pris fur ce îauis de la Roine notre Dame amp;nbsp;Mçre, nofdits frétés Roy de Nauarre amp;nbsp;autres Princes Seigneurs amp;nbsp;Gens de noftre Confoil priuc : Auonspar leur bon Confoil Si commune deliberation ordonné,^ ordonnons que tous les Lcs'Gouuer Gouuetneurs de nosProuinces fachemineront proprement chacun en leursGouuerncmcns: quot;Men^ieurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iceux faite ce^Jèr tousaroubles,rumultes,émotions,meurtrcs^pillcries,rançônemens,

rauifl^ens de biens meubles amp;nbsp;occupation des immeubles,beftail,vins,gtains amp;nbsp;generallc-ment toutes voies de fait : faire punir amp;nbsp;chaftier exemplairement ceux qui les auroient com-mifos :principalem?nt depuis la publication de notredite declaration. Et donner ordre à l’a-uenir que tels Ihconueniens n’auiennent. Ce que nous leur enjoignons trefoxpreffément ; Si nous auertir du deuoir amp;nbsp;diligence qu’ils y auront rendu : à ce que nous en puiflions demeurer

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...LIVRE TRENTIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;78.

Ter fatiffait. Et affin que noftre volonté foit du tout conuë amp;nbsp;que nul n’en pretendât caufe d'i-gnorantieme puifle couurir fa. mauuailê volonté fous faux pretexte.Nous auons de rechef défendu fur peine de la vie à toutes perfones de quelque Eftat, qualité«amp; condition qu’ils foiét de ne tuer, meurtrir ny attenter par voie de fait aux perfonnes ni biens d’aucuns de ladite nou-uelle oppinion. Ordonnons amp;nbsp;entendons que les biens qui auroient cité pris fur eux où aucuns d’eux: foient reftituez nbsp;nbsp;rendus promptement. Et les détenteurs d’iceux à ce foire con

traints par emprifonnement de leurs perfonnes amp;nbsp;toutes autres voies de rigueur. Que ceux de ladite nouuelle oppinion qui ne fo trouueront chargez d’auoir entrepris contre noftre per-fonne amp;nbsp;Eftat depuis noftre Edit de pacification: ne rien attenté contre iceluy Edit: ne puiT fent eftre recerchez ny moleftez en leur perfonne amp;nbsp;biens par voiede jufticenyautreqjent, pour raifon des chofes aucnuës durant les troubles paftèz amp;c parauant ledit Edit. Et Ci aucuns cftoicntdetenuz prifonniers moleftez ou empefehezou leurs biens foifiz: qu’ils foient mis à pleine amp;nbsp;entière deliurance. Et à cefte fin pour entière obforuation de noftre intention: Enjoignons aulHitsGouuerneurs nos Officiers aians lautorité de juftice 8c aux Maires amp;nbsp;Efohe-uins des villes: prandre en leur garde amp;nbsp;proteélion ceux de ladite nouuelle oppinion. Punr-uoir que les efmotions, meurtres amp;nbsp;pilleries ceflènt amp;nbsp;n’auiencnt icy cy apres en aucune forte fur peine de nous en prandre à eux où il fo treuuerroit de leur foute, negligence ou diffimula-tion. Voulons auffi que lefdits Gouuerneurs amp;nbsp;nos Lieutenans Generaux en chacune defoi-tes Prouinces: fo tranfportent par les villes amp;nbsp;lieux de leursGou uernemcns.Et falTent foire les cheuauchées aux Preuofts de noz treschers amp;nbsp;amez Confins les Marefehaux de France, par les endroits qu’ils verront les plus neceftàires:pour chaftier amp;nbsp;punir promptement les voleurs, meurtriers amp;nbsp;autres gens mal viuans, à la foule 8c opreffion du peuple. Feront auffi lefoits Gouuerneurs chacun en fon cfgard aflèmbler la Nobleflè de chacun Bailliage de leurs Gou-uernemens en la ville principalle Sê autres de leurBailliage qu’ils verront plus à propos. Pour leur declarer noftre vouloir amp;nbsp;intention conformément à ce que deftus. Et dauantage en la principalle ville du Bailliage amp;nbsp;autres où ils paflèront en leur gouuernement: feront venir par deuers eux tous les^fficiers de luftice, 8c auffi les Maires, Efoheuins 8c quelques vns des principaux Citoiens: aufquels ils déclareront de viue voix noftre intention. Leur foifont cô-mandement de îenfuiure chacun en fon efgartFAuifor auec eux des regiemens qui foront ne-ceflàires pour le repos 8i tranquilité des fujets: lelquels ils feront mettre par cforit,auec inj un-tion de les obforuer. Et fil eft befoin d’autre prouifion, nous en auertiront pour y fotiffiaire . Et pour autant que’en ces efinotions 8c defordres que fdh à veuz,lesOfficicrs de luftice fofôt exeufez qu’ils n’auoient la force fuffizante pour réfréner la fureur Scinfolence du peuple ny aprehender les mal-foitteurs 8c les punir^nous voulons amp;nbsp;entendons que lefdits Gouuerneurs Commandent de par nous aux Maires 8c Efoheuins des villes, faftèmbler 8c foire Eledion de certain nombre de bons 8c notables Citoiens 8c amateurs du bien 8c repos publicq. Lelquels foront tenuz d’auoir armes en leurs maifons pour eux 8c leurs foruiteiirs. Et affifter lefoits Maires 8c Efoheuiils touteffois 8c quantes que befoin fera. Aufquels Maires,Efoheuins 8c habi-tans fiifdits: enjoignons en tous cas d’elmotion populaire, fodition ou autre force^ublicque d’affifter 8c accompagner les luges pour nous faire obéir 8c noftre Iuftice,foire cellcr les troubles , prandre amp;nbsp;aprehender les mal-foitteurs les faire punir fur peine de nous en prandre auf dits Maires amp;nbsp;Efoheuins qui refuforôt,auec lefoits Citoiês 8c autres forces des villes,defquel-les ils pourront dilpofer, d’alftfter lefdits Officiers. Et és cas fufdits nous voulions 8c entendós que tous lefdits Officiers de noftre luftice aillent en perfonne où foront leichtes efinotions: pour les faire cefler,prandre 8c aprehender les auteurs 8c coulpables: les conftituer prifonnier pour apres 8c le plus promptement que faire ce pourra: inftruire amp;nbsp;juger leur proces. Et afin que îautorité de noftre luftice foitrelpedée amp;nbsp;obeîe: amp;nbsp;que la force luy en demeure: lefdits Maires Efoheuins amp;nbsp;habitans aînfi elleuz accompagneront amp;amfteronten perfonne lefdits Officiers. Et auffi à ce que le repos fo puilfo mieux maintenir Ains lefdites villespar fvnion 8c intelligence tant de noz Officiers que de ceux qui ont le Gouuernement delclites villes 8c les principaux habitans d’icelles: enjoignons aufditsOfficiers Maires amp;nbsp;Efoheuins defalfombler vne fois la fopmaine;amp;, là délibérer des chofes qui feront requifos pour le bien defditcs villes 8c y pouruoir promptement. Et où ils verront eftre befoin d’auertir le Gouuerneur: le ferôt en diligence afin que rica ne demeure en arriéré. Outre ce entendons que les deliberations qui

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Noiiembtc I57i.

L’ HISTOIRE DE FRANCE.

qui fc refondront efditcs alTemblécs: le luge qui y prefidera,face proceè Verbal qu’il reprclciV-tera au Gouuerneur pour montrer la diligence dont ils auroient vfé à fexecution-dc noftre vouloir. Si donnons en Tnandement ôcc. Depuis neantmoins il fut confeillé leur en.enuoier d’autres, Si telles qui luiuent. -

Autres let-

Le Roy ayant conu que la declaration qu’il a feite fur les occafions qui le font n’a gueres prefentées en cette ville de Paris: les memoires Si inftrudions de fa’voloncé qu’il a enuoyées de toutes parts aux Gouuerneurs de lès Prouincesôi Lieutenans generaux en icelles ; Si lettres du Roy particulières aux Senefehaux Si à fes Courts de ParlemensSiautres Miniftres Si Officiers auxGouucr de luftice, n’ont peu jufquesici empefcherle cours des meurtres, pilleries Si feccagemens pXinces^* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;part des villes de ce Royaume au grand defplaifir de fe Majefté. A

aux premieres.

differentes aulfé pout le plus fiiigulier remede enuoier tous des Gouuerneurs en chacun de leurs Gou-uernemensiaflèuré qu’attendu leur qualitéSipouuoir qu’ils ont de feMajefté;ils fpauront bien faire fuiure Si obfêruerfon intention : laquelle pour plus amplement declarer fadite Majefté a fait depefeher fes lettres patentes qui leur feront baillées : lefquellcs il entend qu’ils fecent cxÂSlement obferuer. • Outre le contenu defquelle^Monfeigneur le Duc de Guyfe Gouuer-neuf Si Lieutenant general pour fadite Majefté en Champagne Si Brye : fera venir deuers lui les Gentils hommes de la nouuelle oppinion refidansen Ibn Gouuernement.Leur dira que k vouloir Si intention du Roy eft de conferuer euxSi leurs femmes,enfansSifemiIles: les maintenir en la polTeffion Si jouïflànce de leurs biens. Pourueu que de leur part ils viuent paifibk-ment,rendans à fe Majefté l’obcilTanceSifidelité qu’ils lui doiuent. Ce que.'faifens le Roy aufli les gardera qu’ils ne fôient par voye de luftice ni autrement,inquictez ni molcftez en leurs peidonnes Si biens: pour raifon des chofes faites durant les troubles Si deuant ÎEdit de pacife cation au mois d’Aouft mil cinq cens fbixante dix. Apres les amoneftera amiablement ne per-feuerer plus longuement en ferreur des nouuelles oppiniftns. Si de reuenir à la Religion Catholique : fe reconcilians à ÎEglife Catholique, Apoftolique Si Romaine : en la doârineSi obeiflancede laquelle lesRois fes predeceffeursSileurs fujets ont tousjours feintement vefeu: Si ce Royaume feft fe»ngneufcmant conduit Si maintenu. Leur rcmf?ntrant les malheurs calamitez qui fbni auenuës en cedit Royaumgdepuis que ces nouuelles oppiniôs fent entrées és efprits des hommes. De combien de meurtres elles ont efté caufes^QlLelles ont deftoic ceux qui font tombez du droit chemin qu’ont tenu leurs Aneeftrcs»Elles les ont feit Icparef premièrement de tEglife, apres de leurs plus proches parens. Selbntauffi élongnez du ferui-ce de leur^oy,voire de fobeillànce^ fidelité qu’ils lui doiuent corne Ion a veu depuis ce re* gne. Que jaçoit que les Auteurs Si Chefs de cette part aient voulu couurir leurs aétions du tiltre de Religion ou de confcience : touteffois les ^uures Si effets ont affez montré, que k nom de Religion n’eftoit qu’vn mafque pour couurir toutes machinationsSi defôbciffancefSi feus ce prétexte affembler,fuborner Si gagner gens. Les aftraindre Si par ferment faire jurer en la Caufe, feus ce tiltre de religion. Et par telles voies les diftraire de la naturelleaffeéfiou qu’ils doiuent à leur Roy : confequemment de fen obedîance. Eftant aflez notoire que quelque commandement qu’ait peu faire le Royîà ceux de la nouuelle oppinion : ils ne lui ont o-bei depuis fen regne : finon autant qu’il plaifeit à leurs Chefe. Au contraire quand leurfdits Chefs ont commandé prandre les armes: féleuer,femparer des villes,brufler Eglifes,piller Si feccager, troubler le Royaume, le remplir de feu Si fang: Ceux qui feftoient ainfi defvoiez à les fuiurcjoublioicnt toute loyautéSitout deuoir de bons fujets pour obéir Si executer leurs comrQandemcns. Lefquelles chofes fi les Gentils hommes veulent bien confiderer •• ils jugeront facillement côbien feroit leur conditio malheureufeSimiferable:filsy perfeueroiet plus nbsp;nbsp;,

longuement. Car ils peuucnt bien d’eux-mefines eftimer que le Roy enfeigné par fexperien-ce de tant de dangers : doiu il a pieu à Dieu preferuer lui Si fen Eftat : aiant efprouué les mah nbsp;nbsp;|

heurs Si calamitez que ce Royaume a feuffert par les furprifeS des Chefs de cette Caufejleurs adhérons Si complices : qu’ime fe feruira jamais volontiers d’vn Gentil homme fen fujet qui tiendra autre Religion que la Catholique:Si,en laquelle auffi le Roy fuiuant fes predcceffeuts veut viure amp;nbsp;mougr. Il veut auffi pour öfter toutes deffianccs entre fes f ujets, pour efteindre la feurce des difeors Si feditions:que tous ceux,principalement les Gentilshommes defquek il fe fert és lieux plus honorables,qui defireroient eftre de lui reconus pour bonsjSi loiauxfe-jets,qui voudront auoir fe bonne grace,ôi eftre de lui cmploiez és charges de fen feruicefe Ion

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LIVRETRENTIEME nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;79,

Ion leurs degrez amp;nbsp;quallitez: facent profeffion de viure dorefnauant en mefme Religion que ' lafîenne. Aiant efprouué que les difeords amp;nbsp;guerres ciuillesne cefïèront en vn Efùt où il y aura diuerfité de Religion. Et qu’il eft impoffible à vn Roy maintenir en vn Royaume, incompad-cefte repugnance de Religion à la fienne : ne difirent en leur cœur que changemêt de Roy amp;nbsp;d’Eftat.Parles raifons fufdites le Sieur Duc deGuifé,pour les amener à mefme fin,fesforcera nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;!

de perfuader la Noblefïé amp;nbsp;autrCs perfonnes quallifiez de ladite nouuellc opinion, de retourner d’eux mefmesôc de franche volonté à la Religion Catholique: amp;nbsp;d’abjurer la nouuelle fans attendre plus expres commandement du Roy. Car en quelque forte que ce foit ledit Seigneur eft refolu faire viure fes fujets en ft Religion:amp; ne permettre Jamais ny tolcrer quelque chofè qu’il en puiflé auenir qu’il y ait autre forme amp;nbsp;exercice de Religion en fon Royaume • que de la Catholique. Ledit Sieur de Guife cômuniquera aux principaux Officiers amp;Ma-giftrats aians la principalle charge amp;nbsp;aminiftration de la luftice des villes de fon Gouuerne-ment la declaration de ladite Majefté-.afin qu’ils entendent qu’elle eft fon intention amp;nbsp;la bonne fin à laquelle elle tend au repos amp;nbsp;vnion de fes fujets. Pour par ledit Sieur de Guifè amp;nbsp;lefdits Officiers amp;nbsp;Magiftrats, eftre procédé autc vue mefme intelligence amp;nbsp;correlpondence à Laufet que deffiis. A ce que le fruit, amp;nbsp;vtilité en puiftè reülfir telle que ft Majefté defire : non feulement pource qui le peut regarder, mais fvniuerfcl de fon Royaume. Les Baillifz amp;nbsp;Senefi chauxquinefontdelaquallitérequifepafTeront Procuration pour refigner dedans vn mois Eftatspr» leurs Offices à Gentilshommes capables de la qualité portée par LEdit force fait qui les pour-

rout tenir amp;nbsp;exercer. Ec à faute de ce faire fàMajeité les declare maintenant comme des lors priuezdeleursOffices. Etafinqu’ils n’aientoccafiondecoulleurde remilé exculê: elle entend amp;nbsp;leur permet qu’ils puilfent refigner leurs ditsEftats fans pource paier aucune finan- .. ce. TousBaillifs Si Senefehaux refiderôt en leurs Bailliages amp;nbsp;Senefchaucées fur peine de pri-uation. Et où ils ne pourroient ce feire pour autre empeichement: Seront tenus refigner. Ce quelâditeMajefté entend pareillement qu’ils puilïènt faire fans paier finance. Tous.Acche-uefques ScEuelquesrefideront fur leurs beneffices amp;nbsp;ceux qui par vieilleflè,indilpofition de perionnesjou autrement ne pourroient prefeher kanoneer laparollede Dieu amp;nbsp;euxmefi mesedtffierle peuple à faire autres fundions appartenans à leurs charges^ amp;nbsp;dignitez; feront tenuz prandre vn conducteur. Ils affigneront^enfion honnefte amp;nbsp;raisonnable telle qu’il fera auilè lèlon les fruits amp;nbsp;reuenu du beneffice. Les Curez pareillement refideront fur leurs beneffices. Ou feront admonneftez de les refigner à autres qui refideront en perfônne amp;nbsp;feront deuoir de leurs cliarges. Les Archeuefques amp;nbsp;Euefques’finformeront de ceux qui tiendrofit les Abaies amp;nbsp;Priorez amp;nbsp;autres beneffices qui font en leurs Diocefes de quelle qualité ils font amp;nbsp;le deuoir qu'ils rendent à laminiftra^on de leurs beneffices.Dont ils feront procez Verbaux qu’ils mettront és mains des Gouuerneurs qui les enuoieront, puis apres à ft Majcftc, pour y pouruoir ainfi qu’elle verra eftre à faire par raifon. Feront refider aduellement les Curez és lieux de leurs beneffices, ou pouruoiront à iceux d’autres perfonnes capables félon les difi

ii.«

pofitions canoniques. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ quot;

P 0 V R mieux paruenir à fexecution de cell Edit il voulut commencer par leyilus, grans. Le Roy fait Et pource fit tant que le Roy de Nauarre amp;nbsp;Madame ft foeur,le Prince de Condé, là femme.^ Rdïgioi^au autres de la Court acquiefoerent aux remôftrances amp;nbsp;menaces qu’il leur fit. Notâment apres Roy de Na-que des Roziers Miniftre d’Orléans ( lequel pris ce Jour là amp;nbsp;mène au Roy luy auoit promis quot;^„7Pnnee de recompenlér par vne contraire proféffion de confcience, les fruits de tant de prefohes qu’il de Condé auoit faits à la Proteftante) eut perfuadé le Prince qu’il deuoit fuiurela Religion Romaine. d autres. Ce Miniftre en côuertit beaucoup d’autres amp;nbsp;à melme fin fut enuoié auec Maldonat lefuifte Mi7iftr°e'*re* à Mets amp;nbsp;à Bouillon pour remettre la Dame du lieu fille du Duc de Montpenfier au train de nie fa Reii-ReligionRomaine.Mais lé moquant de ft conuerfion,fut la premicrc.caulé amp;nbsp;fecondement les fàuquot; «lîer lettres qu’il receut de lés amis réfugiez en Allemagne: q des Roziers retiré à Hildeberg fit par auPrince de eferit publier amp;nbsp;imprimer vne autre abjuration de ce qu’il diÂit auoir efté forcé de confeflcr tefmoignant par la finconftance des hommes:amp; combien eft grande la variété ou comme dit nbsp;nbsp;Robert

Salomon la vanité des cholés de ce monde. Mais pour reprandre le preqjier propos. Le Roy retourne afin de coupper broche aux feintes amp;nbsp;diffimulations en tel cas accouftumez aux autres Pro- Proteftant teftans:Futconléilléde faire pratiquer vne forme d’abjuration que chacun feroit douant les Fofmed’ab-Curez de fa Parroiffe telle qui fuit. Premièrement lefdits defuoiez voulans retourner augi- ÿhc?cfiê ton tonfeffioB

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Noucmbrc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L'HISTOIRE DE FRANCE.

de foy que fon de lEglifcfê doiueut prcfênter à leurs Curez ou Vicaires pour eftre inftruits de ce qu’ils quot;**^i'**^ def^*' faire.Ce fait cftoient enuoiez au reueréd Euefque amp;nbsp;Diocefain/on Vicaire ou Oifi' yezX lÿoy cial pour faire ladite abj uration amp;nbsp;confeflîou en la forme amp;nbsp;manière fuiuante. le natif de Catholique diocelè de amp;nbsp;c. demourant à amp;nbsp;c. rcconoiflânt par la grace de Dieu la vraye foy Catholicq»'^ eftre rcceus amp;nbsp;Apoftolique de laquelle par ^acoulpeamp; faute je me fuis defvoié amp;nbsp;ièparé depuis amp;c. amp;nbsp;cnl'Egiifc, defirant retourner au troupeau de la vraie bergerie Chrefticnne,qui cil fEglife CatholicquCj ^cn^L*oi™° Apoftoiique amp;nbsp;Romaine. Confeflè auoir abjuré Sc anatematife encores à preiênt par deuant 1-amefau- vous,Mon(êigneur amp;nbsp;fuperieur, j’abjure amp;nbsp;anatematife toute erreur d’herefie, Lilt;hericnnej Caluinifte èc Huguenotique: amp;nbsp;toute autre herefie quelle qu’elle {'oit : de laquelle j’zy efté et

Icfus Chrift Fils vnique engendré de Dieu le Pere, auanfla conftitution du monde. Dieu de Dieu,Lumiere de Lumiere,vrayDieu de vray Dieu,engédré non pas crée, confubftanciel au • Pere^’par lequel toutes chofos ont efté faites : qui par nous hommes amp;nbsp;pour notre folut eft defoendu du Ciel,amp; a efté conceu du fointEiprit, a pris chair humaitic de la vierge Marie, 3^ a eftéfoit homme^a fouffert amp;nbsp;a efté crucifié pour nous, fous Ponce Pilate: a efté enfoucii, cft defoendu aux enfers, le tiers jour cft rcflufcitl^ ainfi que les Eferitures l’auoient tefinoigne prédit: puis monté au Ciel,amp;eft aifis à la dextre de Dieu fon Perc,amp; de rechef viendra glori-eufoment juger les vifs amp;nbsp;les morts.Le Royaume duquel fora eterncl.Ie croy au foinél Efpritj Seigneur amp;nbsp;vinifiant qui procédé dfî Pere ôc du Fils amp;nbsp;qui auec le PereSc le Fils eft enfomble ador’é amp;nbsp;^orifié : lequel a parlé par les Prophètes de niefme foy. le reconois la fointe Egfi^ê

Batcfmc, (Catholique amp;nbsp;Apoftolique. le confeflè vn Baptefing par lequel les péchez font remis, amp;nbsp;at-tens la refurreéfion des morts amp;nbsp;la vie etemelle. le croy pareillement,reconoisamp;confeflè tout ce qui eft contenu aux liurcs tant du vieil que du nouueau Teftament,approuuez par ladite fàintc Eglifo Catholique, Apoftolique amp;nbsp;Romaine, folon le^ fons amp;nbsp;interpretation des faints Doéfeurs, receus par elle : rejettant toute autre interpretation fauce amp;nbsp;errorinée. le reconois Sa^remens de ladite Eglifo Catholique,Apoftolique amp;nbsp;Romaine auoir efté inftituez par noftre Seigneur lefus Chrift amp;nbsp;qu’ils font neccflàires pour le lâlut du genre humain,

fopt lâcremens font le Baptefinc,la Côfirmation, f Euchariftic(qui eft le S.fotremét de lautel) PenitencCjfExtrcme on6lion,amp; tordre de Mariage. Et que Icfciits fàcremens conferentgra’ ce,amp; que d’iceux le Baptelme^Ia Confirmation amp;nbsp;Ordre ne peuuent eftre reiterez fans focrF . . ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Icgc.Que lefdits lâcrémens ont teffet que ladite Eglifo enfoigne.Et que la forme amp;nbsp;vfoge aû-

Dc lameflê quel ils faminiftrent aux Chreftiens eft fointe amp;nbsp;neceflàire. le reconois aufli que la Meflè cft vn làcrifice amp;nbsp;oblationdu vray Corpsamp; lâng delefusChrift fous les elpeccs de pain amp;nbsp;de vin meflez auec eau:lefquelles matières de pain amp;nbsp;de vin fous lefditcs elpeces font en la Meflè pat les parolles foruans à la Gonfiftration qui font diresamp;prononcées par le Preftrcjrranflubftan-tielIes’K^tranfinuées en la fubftâce dudit corpsamp;fong de lefiis Chrift:nonobftant que les qua-litez amp;nbsp;accidens dgpieurent efdites elpcflcs apres ladite confocration.Et.qxie la Meflè eft foin-DclaCon- t^^re amp;nbsp;proflfitablc tant aux viuans qu’aux trelpaflèz. le conoy la Concomitance, c’eft à dim coinicancc. que teceuant le corps de lefusChrift fous l’efpece de pain foulcment,IôH fcç.oit pareillement le lang de IcfusChrift. le confeflè que la prière Scinterceflion des Saints pour les viuans^ tref-

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LIVRE TRENTIEME.


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trefpaflez eft (âinte amp;nbsp;bonne amp;nbsp;fâlutaire aux Chreftiens, Se n’eft contraire en forte que ce iôit àlhonneur de Dieu.Quc les prières faites en fEglilêpour les fideles trclpaflèzleur profitent àlaremilTion de leurs pechezSc diminutions des peines encourues pariceux. Qu’il y a vn Purgatoire. Purgatoire où les Ames qui font détenues font fecourucs par les prières des fideles, le con-fclTe qu’il faut honnorer amp;inuoquerles faints regnans aueg Icfus Chrift: amp;nbsp;que ceux inter- Dcifaiars. cedent pour nous enuers Dieu , amp;nbsp;leurs relicques doiuent eftre reuerées. Que les comman-» demensSi traditions de ffiglifo Catholique, Apoftolique amp;nbsp;Romaine tant ceux qui appartiennent à la forme amp;nbsp;Ceremonie du foruice diuin, amp;nbsp;d’aflifter à icelles ( que je croy eftre pour atirerle peuple Chreftien à pitié amp;nbsp;conuerfion à fonDicu, commes, jeunes abftinances de viandes,obforuations des feftes amp;nbsp;autres pollices Ecclefiafticqucs folon la tradidonales traditie« Apoftres amp;c fâincts peres continuées depuis la premitiue Eglilê jufques à ce temps; Et de- ' puis introduits en tEglifo par l’ordonnance des Confiles receuz en icelle de long temps ou de n'a gueres) font faints amp;nbsp;bons aufquels je veux amp;nbsp;dois obéir comme preforipts amp;nbsp;direz parle Ûint Efprit; auteur amp;nbsp;diredeur de ce qui fort à ^intention de la Religion Chreftienne amp;dc lEglife Catholique, Apoftolique amp;nbsp;Romdîne. le croy pareillement amp;nbsp;accepte tous les artidfcs du péché originel amp;nbsp;de la juftification. l’afferme affeu rément que nous devions auoir amp;nbsp;retenir les Images de lefus Chrift,dc fà fâinte Mercjde tous les fàinrs amp;nbsp;leur faire honneur amp;nbsp;reue- Dcsiæagcs rance. le confoffo lepouuoir des indulgences auoir efté laiifo en LEglife par lefus Chrift à Pardons amp;nbsp;îvfâge dicelie eftre grandement fâlutaire.Come auffi je connois amp;nbsp;confeffo lEghfe de Rome • eftrela Mere amp;nbsp;Chef de toutes les Eglifos amp;nbsp;laquelle eft conduide par le Saint Efprit.Et que j“ toutes prétendues infpirations particulières y côntreucnantes.’fbntfugeftions du Diable, Prin- i’Egiifc Ro. cedediffonfîon quiveutfoparer fvnion du corps mifticquedu Sauueurdu monde. Finalle ment je promets eftroitement garder tout ce qui eft ftatué amp;nbsp;ordonné par le Confile dernièrement tenu à Tréte.Et promets àDitu amp;nbsp;à vous de ne me jamais départir de lEglifo Apoftolique amp;nbsp;Romaine.Et où je le ferois(ce que Dieu ne vueille)je me foumes aux peines des Canôs de laditeEglife faits, ftatués amp;nbsp;ordonnez cotre ceux qui tombée en Apoftafie laquelle abj ura-, tion amp;nbsp;coamp;lfion de fô^ jay figné. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;:. n j

VO VS ne vites jamais tant de croifozj tant de patenotiers, tant de largeffos aux trous des Conuerfion Eglifos amp;nbsp;Parroiffes: tant de chandelles amp;nbsp;autres telles dénotions Catholiques. Dont aucuns àlTca Preftres fe rioient ouuertement: lefquels falTurans que telles craintiues dénotions leurs naif tho.'ique. foient fur le boit des leures; amp;nbsp;que leurs âmes pour auoir ja prins vn ply tont contraire à ce-tuy cy: fo forineroient à lEpicurienne pluftoft que à la Romaine:fy p laifontoient ^ôrgeou-uerce de leurs prières plus que des ofFrâdeS dot ils fo feruoiêt côme de defpouilles amp;nbsp;trophées d’honneur: pour brauer de la vidoire datant d’ames en apparance altérées de ces dénotions Catholiques: difans ncantmoins qu’ils vouloient praticquer d’vne charité Chreftienne amp;nbsp;fraternelle ce qui eft porté en la fâinte efcriture.Que les Angçs fo rejouifTet plus d’vne ame con-Uertiequedecent autres. Nonoftanttputcela neantmoinsle Roy priuetous IcsProteftans te Roy encor qu’ils abjuraffont leurs confoicnces, de tous Eftats,charges amp;nbsp;honnneurs qu’ils auoiêt parauât. Soit qu’ils fulfent de Iuftice,de finance ou autre vocatio fors de petites chajgesipour- reiiduz aux ucu qu’ils ptatiquaffont îabjuration cy defTus exprimée. Il peut tirer vn grand argent de ce-la, comme tout amp;nbsp;fans aucun refped de merite eft venal en France, voire la France mefme fi on pouuoit trouuer vn acheteur qui la peuft paier. L’Edit fut tel.

Le Roy confiderant combien fos Officiers amp;Magiftrats delà Iufticeamp; ceux qui ont le maniment amp;nbsp;aminiftration de fos finances qui font de la nouuelle opinion,foroicnt fufjxîôts amp;nbsp;odieux, amp;nbsp;mettroiét en grande deffiance fos fujetsCatholiques fils exerpoient à prefont leurs Offices apres ces emotions fraîchement auenuës : pourcaufo que lefolites Offices de luftice amp;nbsp;finances demeureroient à ceux qui les tiennent. Et que cela pourroit ramener au peuple, nouuelle occafion de fefinouuoir. Et mefines ne foroiét par ce moien ceux de nouuelle opinion fans danger amp;nbsp;inconuenient en leurs perfonnes, encore? qu’ils abjuraffont ladite nouuelle opinion Si fifTentprofefTiondelalaintefoyamp;ReligionCatholiqueamp;Romainei/aMa-jeftedefirantcuiteróc obuier aux maux amp;nbsp;nouueaux troubles quïfotoieiÿ pourenauenir: a . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;;

auifè de faire déporter lefHits Officiers de lexercice de leurfoites Offices jufques à ce que par clic en euft efté autrement ordonné. Q^ neantmoins obeifTans cependant iceux Officiers à fa volonté amp;nbsp;viuans paifiblement en leurs maifons,fâns rien attentcr,praticqucr ny rien entre-

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Noucmbrc IÎ7X.

L’HISTOIRE DE FRANCE,

prandre contre fon fêruiccâls fërontpaiez de leurs gages.Et ceux qui voudront rcilgner JcuH' dites Offices à perlônnes Catholiques fe rctirans par deuers fâ Majefté; elle leur pouruoiß fort honnorablement. Et pour le regard des menus Officiers làns gages q ui ne fe treuucnt fâcheux, comme Notaire s, Sergens amp;nbsp;autres aufquels leurs Offices n’atribuent point d’auto-rité,amp; ne peuucnt eftre fi odieu^ ni en dcffiances au peuple comme les autres : la Majefté a a-uife que iceux menus Officiers qui voudroient abjurerdadite nouuelle oppinion,amp; faire pro-feffion de ladite foy Religion Catholique, Apoftolique nbsp;nbsp;Romaine pour y viure dorefha-

Dedaratió des l'rotc-

uant : feront continuez en Fexercice amp;nbsp;jouïflànce de leurs Eftats.Et que les autres menus Officiers qui voudront perfifter en leur nouuelle oppinion, fc depanent de leurs fufdits Eftats, jufques à ce qu’il y ait efté autrement pourueu par Edite Majefié : ce qui eft pour les incon-ueniensqui leur pourroient auenirfils exerçoient leurfdits Eftats à caufè de la grande delfi-anceamp;fôupçon qu’ont lefdits Catholiques de ceux qui font de la nouuelle oppinion. Et tou-tesfois Edite Majeftc aiant mis en confideration que la plus part d’iceuxOfficiers non t autre moien de viure que l’exercice de leurfdites offices : elle veut qu’ils foienten liberté de pou-uÂr refigner leurfdites Offices à perfonnes Catholiîjuesamp;capables. Et lors qu’ils E retireront vers elle pour cet efFct:elle leur fera la plus grande grace amp;nbsp;moderation de finances qu’il fêta poffible. Laquelle refblntion,vouloir amp;nbsp;impreffion de Edite Majeftc : elle veut eftre déclarée aufdits Officiers de ladite nouuelle prétendue opinion : tant pour Es Gouuemeurs amp;nbsp;Lieu-tenans generaux de Es Prouinces:que par Es Gens tenans Es Cours de Parlemcns,Chambre des CompteSjCours des aides,Gens du grandConEi],TreEriers deFrancCjGencraux denos Financcs,Baillifs,Scnefchaux,Preuofts,Iuges ou leurs Lieutenans amp;nbsp;chacun d’eux commeà lui appartiendra. Et à cette fin vcutamp;entend Edite Majefté, qu’ils aient chacun en leur regard a faire appellcr par deuant eux particulièrement amp;nbsp;à part, chacun de EEits Officiers de ladite nouuelle opinion qui Eront de leurs Corps,Charges,Siêgesamp; lurifdidions. Et les amonnc-fter de E conformer en cet endroit à l’intention de Edite Majefté, telle quelle eft ci defliis. Et fi aucuns defdits Officiers de luftice ou Finance de ladite nouuelle opinion, aians autorite à cauE de leurfdits Eftats fefforcentSe veulent retourner au Eing de lEgliE Apoftoliqueamp; Romaine : leur Erg dit que Edite Majefté laujp agréable : n’aiant rien en plus fingulicre affe-ébion. Et que cela lui donnera tant plus de fiance amp;nbsp;d’aftcurance de leur bonne volonté. Et que Edite Majefté ne les exclura de E Emir d’eux à îauenir..Mais leur pôuruoira ci apres fc' Ion que leurs deportemans le mériteront. Eteependant-veutneantmoinsveu les raiEnsci deflus dit®, qu’ils E déportent de îexercice de leurfdits Eftat5amp; Offices jufques à ce que par elle en fort ordonné. Et par ce qu’en plufieurs lieux amp;nbsp;endroits de ce Royaume on a faitpro-ceder par voye de Eific fur les biens de ceux deladij^ nouuelle opinion qui-Emt morts,oU qui font abEnsamp;des autres qui font cachez, amp;nbsp;ceux auffi qui eftoient demeurez en leurs maifons': encor que Edite Majefté ait desja fait entendre par E declaration du vinthuitiéme d’Aouft dernier, qu’elle vouloir amp;. entendoit que lefditsjle la nouuelle opinion cntrafEnteU leurs biens : toutesfois affin qu’en cela il ne foit aucunement douté de Edite intention,!« Eit choEtfontreuenante à icelle : elle declare de nouucau, veut amp;nbsp;entend que fuiuant ladite declaration faite du vinthuinéme d’Aouft, lefdits delà nouuelle opinion qui font encor vi-uans, prefens ou abEns : ne E trouueront chargez amp;nbsp;coulpables de ladite derniere confpira-tion, ni auoir attanté contre Edite Majefté ou fon Eftat : ni pareillement fait choEs contre Es ordonnances: de ne reconoitre autre que Edite Majefté ou ceux qui auront autorité de commander fous elle. Et là où ils fçauront que Ion attenteroit à l’encontre d’icelle,Edite Majefté, de fon Eftat amp;nbsp;Eruice : de lui reueler incontinent amp;nbsp;à Es Officiers comme Es bons amp;nbsp;loiauX fujets. Et pour öfter toute doute de foupçon tant à la Noblefté,qu’ autres à cauE qu’en la declaration du vintquatriéme du mois dernier paflé font côtenus ces mots : fi ce n’eft toutesfois qu'ils foienr des Chefs qui ont eu commandement pour ceux de ladite nouuelle oppinion: ou qu^ls aient fait des praticqSes ou menées pour eux, amp;nbsp;lefquels pourroient auoir eu intelligence de la confpiration fufdite : Edite Majefté declare qu’elle n’entend que des choEs faites amp;nbsp;pafTées durar®les troubles precedans fEdit de Pacification du mois d’Aouft mil cin^l ftans que le foixante dix, foit faites aucunes recerches ; ne qu’aucun en foit molefté en E perfonne Roy entend OU biens : que pour ce regard jouïfEnt du benefice de l’Edit: mais que les fiifdits mots fen-eftre rcccr- nbsp;nbsp;nbsp;jgnj; feulement de ceux, qui ne E trouueront auoir adhéré ou eftre coulpable de la der*

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LIVRE TRENTIEME.


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niere confpiration faióle contre la perfonne de (âdiéle Majefté amp;nbsp;fbn Eftac. Ettjueles autres qui font mis prifônnicrs foyent mis en liberté. Et quand à ceux qui voudroyent faß re profeffion de foy amp;nbsp;retourner à la Religion Catholicque : lâdide Majcfté defire que fês Gouuerneurs amp;nbsp;Officiers les excitent amp;nbsp;confortent le plus que faire ce pouürra à fcffeôt amp;nbsp;execution de celle bonne volonté. Qiæ leurs parens amp;nbsp;^mis Ibyent auffi exhortez à faire le lêmblable de leur part. Et que fi aucun les olfenlôyent en leurs biens ; lad idle Ma-jeflé veut que prompte amp;nbsp;rigoureulê punition enibitfaiéle. Et afin que Ion fuiue la forme qui a ellé tenue en la profeffion defoy que font ceux qui retournent à l’Eglilê Apollo^ licque amp;nbsp;Romaine : levons enuoye ce prelèntmémoire. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Sur ces entrefaites le Roy pour tousjours mieux falTurer de la volonté amp;nbsp;conlcicnce des Princes Proteflans; leur auoir fait renoncer leur Religion à Paris où ils alloyent à la prîneede Mcflè, leur fit eferire au Pape auquel par lean de Durelort dit Duras expres enuoyé pour Condeef-ce fait : Ils tcfmoignent vn merueilleux delplaifir d’auoir ellé delmembrez de lâ commu- papc. nion de l’Eglilê par la faulïè dotrine iJon tils auoyent ellé abreuez dés leur jeunelle.Be-quoy ils n’atribuent la faute à leurs parens, ains à certains mefehans gainimans qui les a-uoyent lêduits.Que toutefois par la grace de D i e v ils reconnoilfoient l’erreur amp;nbsp;le de-telloycnt de tout leur cœur. Partant le fupplient comme vray Pere amp;nbsp;So uuerain Pontife de leur pardonner foffence, les receuoir au fein de fEglilc amp;nbsp;d’attendre d’eux à fauenir comme de bons amp;nbsp;de vrais enfans : toute reuerance filialle ; dont ils fupplient les alfeu-rer par lettres: Affin que perfuadez de là milêricorde ils puillent à lauenir viureenbon repos de conlcience. Duras ( duquel le Pere mort au fiege d’Orléans auoit eu grandes charges lôus le Prince de Condé aux premiers troubles :) porta les lettres aufquelles le Pape relpond auec Bulles amples de Ion pouuoir, tant pour faire connoillre celle Conuerfion àtous: que pour inciter ces Princes à faire la guerre à leur ancien party. Voicy leurs lettres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

Tressai NC T^ere lelperânce que J’ay de la Paternelle alfeéiiort que pôrtez tous-

■ Jours comme Vicaire de Di ev en terre à ce que lès enfans defiioyez'pour quelque temps uarreauPa de nollre MereSainéheEglilè ApollolicqueS^Romaine,ôclè repentansamp;reduilànsIbyent benignementreceuz: à tellement vaincu le doute qu’autrement je pouuois auoir delaju- decenom. Ile feuerité de vollre Sainélcté : qu’apres auoir efté conforté par le Roy Tref Chrellien amp;nbsp;par la làge amp;nbsp;prudente admonition de la Royne Madame ma belle Mete : Meffieurs fes freres, Monfieur le Cardinal de Bourbon mon Oncle amp;nbsp;de mon Coufin Te Duc de Montpenfier à celle perfuafion : le me fuis finallement refolu que vollre diéle Saindeté rcconnoilEns pour l’vn des liens par l?s premieres marques que j’ay receuë en ladiôlc Eglilè en la foy en laquelle j’ay ellé Baptizé:amp;ne m’imputant linllitution qui depuis ma ellé donné ( dont il n’efloit point en moy veu mon bas aage faire jugement ou eleélion d’elle) ne defdaignera de mourir'fë bras de Ibn Indulgence. Et en receuantla Confef fion de celle mienne penitence amp;nbsp;reduólion ou obeylïànce comme je l’ay tclmgignée amp;nbsp;protellée en la prelcnce du Nonce de vollre Sainéleté: me receuoir au Giron d’icelle Egli-fe; dont je vous reconnois Chef: me receuoir amp;nbsp;repùter déformais pourtreshumble amp;nbsp;trelôbeilïànt amp;nbsp;trefdeuot fils : Comme j’en fupplie treshumblement vollre Sainéleté à laquelle j’elpere rendre bien tofl folennelle lubmiffion pareille à celleîdemes predecellèurs Roys parperfonnages exprelfes que je délibéré enuoyer vers vollre diéle Sainéleté fy toll qu’il luy plaira fauoir agréable: ainfi qu’elle entendra par le Gentilhomme quedelpeche à prefent le Sieur Cardinal de Bourbon mon Oncle tant pour cell effeâ: qu’auffi pour fiipplier treshumblement vollrediéle Sainéleté de ma part , qu’en approuuant le Maria- DifJjence gc dont il à pieu au Roy me honnorer auec Madame là fœur : nous donnez amp;nbsp;oélroyez pour la conlànguinité qui ell entre nous la difpcnce qu’il Icie necelTaire: auec tclleabfo- Nauarre. lution que nous amp;nbsp;nollie poflerité en demeurions defehargez enuers D i e v amp;nbsp;v2gt;llre diéle Sainéleté: LaquelletreflàinélPere je fuppliele Créateur vouloir longuement con-ieruer amp;nbsp;maintenir pour le bien, regime amp;nbsp;gouuernement de foditelàinTc Eglilè. A Paris le troiliéme d’Oélobre.

N o s T R E trefeher fils en T e s v s-C h r i s t Salut amp;nbsp;benediélion Apollolicque. lt;Hi Pape au Nousn’auons leu cholè plus agréable que les lettres de vollre Maj ellé. Car ce que peut

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mm

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Noucmbre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L' HISTOIRE DE FRANCE.

vn Perefouhaitter eftimer d’auantage, que voir lônFils trefeher, releué de la inortf Ou quelle mort peut on trouuer plus pernicieulè amp;c mifeiable que celle de l’Ame? Et * quelle viedoyuent les hommes plus defirer amp;nbsp;aymer que la foy Catholicque delaqueh le quiconque eftdefcheu Eeft enlèmble aliéné de fcfpcrance amp;nbsp;charité ? Cell à dire qu’il afaid perte entièrement de toift Ion bien. Car Iclon que nous auons de foy, nous ay-mons diôl Saùîôt Gregoire. Et autant que nous aimons, autant nous donnons d’elperan-ce. Parquoy Saind Paul appelle la foy fubhftance, amp;nbsp;vray fondement des choies qu’on clpere. Nous deuons defirer premièrement celle foy ellre des Chrelliens maintenue amp;nbsp;, perpétuée inuiolablement en fon intégrité. Apres fi quelqu’vn fell feparé d’icelle que aufli toll il y font remis. Ayant donc leu les lettres de vollrc Ma;cité touchant voftre redudion à noftre Mere Sainde Eglifo de laquelle la deception amp;nbsp;impiété d’autruy vous auoit diftraid ôc foparé lors que pour la fimplicité de vollrc basaage, n’auiezle jugement d’y penlêr; nous auons rendu infinies graces à D i e v. Et encores que fufliez al^nt de Corps, vous auons eu prefent en Elpyt chery amp;nbsp;embraflé de cœur de pen-fee; n’ayans moindre joye amp;nbsp;plaifir que ce paReur ce pere quinouseftpropoleeni'E-uangile. Et auons aulfi voulu dire comme luy, esjouyfléz vous auec moy car j’ay trou-ué vnc breby qui eftoyr perdue amp;nbsp;ce mien fils eftoit mort amp;nbsp;il eft relTufoité; il eftoyt perdu Sç il eft trouué. C’eft à prefont que vous elles noflrc Fils rellitué ànousamp;àce-fte Eglifo militante par la grace de D i e v fous l’Enfoigne duquel vous vous elles enrôliez amp;nbsp;donné la foy au Saind Sacrement dcBaptelme. Là haut aulfi vous luy elles amp;nbsp;à ÎEglifo triomphante tellement conjoind : que celle vérité melme telmoigne qu’il y 3 fort grand joye au Ciel de vollre Conuerfion refipilïànce. Il relie que à ces deux points que nous voyons en vos dites : lettres alïàuoir dclplaifir amp;nbsp;repentance des offences paf-foes amp;nbsp;profeflion de la vraye foy, vous ajoutez ce troifiéme de Saind Ciprian. Celuy,dit il,faid penitence lequel captiuanr fos affedions amp;nbsp;volontez en fobeyflànce des comman-* demans de D i e v: obtempère à ces Minillrcs par fes officieux ^ruiccs amp;nbsp;bonnes ceU' ures fo rend D i e v propice amp;nbsp;làuorable. Ce que nous elperons de vollrc Majellé,pai Je moyen de la ^raeç de D i e v lequel vf)us à retiré de fi grandes tenebres pour vous donner îheureufo jouyffance de là lumière amirable. Et nous promettons aulfi que tous-jours vous vous y reprefonterez deuant les yeux fes benefices 8c faneurs. Et que tout« que vous auez de richelEes, de dons d’Elprit, degr.'uideur 8c puiflànce: ( dont vous elles de celle beneficence diuine heureufement accomply ) vous le refererez 8c en vforez du tout en la gloire 8c loüangede D i e v. Et que par ce moyen vous-vous perfuade-rez que ce n’elt pas affez que vous entendiez qidelles doyuent ellre vos adions: fi enfeffl-ble vous ne faides ce que vous entendez ellre vollre deuoir . Car ceux qui oyent h Loy ne font point julles deuant D i ev: ains ceux qui la mettent en effedforont iulli-fiez. Et tout ainfi que les œuures ne font pour rien comptez: fi elles n’acompagnenth foy: Ainfi la foy eft mortelàns les œuures.Elleuez thonneur de vos pcnfèesàchofosdignes de vollre Majellé 8c vertu Royalle:8c connoilfoz celle grace 8c debonneretc infinie de D I E V enuers vous. Car il preferue 8c garde les vns dés leur enfance en leur innocence 8c pureté de vie. Et permet les autres tomber affin, que d’autant plus ardamment ils fo leuent pour combattre, que ignominieufoment ils elloyent tombez deuant les yeux de ce grand Capitaine: Et que par celle ardeur 8c vertu ils esfacent toutes tachées amp;i-gnominie dont ils elloyent auparauant fouillez .Qui en vfora de celle façon 8c auec celle pro-feffion de penitence amp;nbsp;de foy : donnera les fruids dignes de ces deux vertus: fo pourra bien promettre ôc attendre leslàlaires que D i e v à reforuez à ceux qui Iaiment,plus grands que les yeux ny les oreilles ny tout autre fontiment peuuent perceuoir 8c comprendre . Et de celle mefinf grace 8c recompenfe feront bien heurez le Roy Tres-Ghre-llieif, la Royncjle Cardinal de Bourbon 8c IcDucdeMontpenfier parlefquels Diev a voulu que luffiez fi làintement induid 8c perfuadé à la reunion de ÎEglifo Catholique Leur foy 8c vertu?vous doiucnt dire à imitation,8c d’autant que vous elperez plus grande rc-compenfo par ce-qu’il ell croyable que vollre redeudion fora caufo que par vollre exemple plufieurs fe réduiront. Confideré que la vie du Prince ell la reiglc des adions du peuple. Nous vous enuoyons la dilpence que vous demandez,8cfil fuiuient autre chofo enquoy nous puiflîons

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LIVRE TRENTIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;8i.

puiflions par i'audorité Apoftoliquc gratifier à voftre Majeftc, nous defirons eu eftre auertis: affin de vous donner argument trefinanifefte de noftre bien veillance èc affeélionnée volonté én voftre endroift. Donné à Rome de Saint Pierre de fous le fèel du Pefoheur le premier • jour de Nouembre Mil cinq cens foixante douze fan premier de noftre Pontificat.

'TreffainEl T^ere apres attoir baifé la Sainteté de -vospieds en toute humilité.

Par mes dernières lettres j’auertiffois voftre làinteté que le Roy de Nauarre, fi foeur ca'rX^jde le Prince de Condé amp;nbsp;lès freres mes Nepueux: enfimblelaMarquifo de l’IllemaNie- Bourbon ce, laquelle lediôh Prince de Condé auoit cfpoufoe hors l’Eglifo : cftoyent par la bon- papl*'' té amp;nbsp;mifiricorde infinie de noftre bon D i e v tout puiftànr, venus à cefte refolution qu'ils oiit abjuré l’erreur de la Religion dont ils eftoyent inbus dés leur enfances. Receu noftre Religion Catholique, Apoftolicque amp;nbsp;Romaine, ôc d’iccllc fait publicquement libre amp;nbsp;volontaire profeflîon. En quoy certainemant nous n’auons pas eu peu a faire. lt;?ar ayans prins fauis des plus recommandez en doélrine amp;nbsp;bonne vie amp;nbsp;plus fignalez Doéfeurs que nous ayons en la faculté de Theologie : enfomble de quelques Euefques pour me conforter amp;nbsp;ayder en l’affedion amp;nbsp;folicitude que jauois de defraciner cefte pefte amp;nbsp;pernicieux erreur grauéamp; emprainél en finterieur de leurs cœurs: Nous y auons employé beaucoup de jours, le plus fouirent fins nul efleét; amp;nbsp;neantmoins apres nous eftreplufieursfoys raflêmblezamp;conuenuz fiir cefte mefine occurrance : finalîement ont veu àdefcouuertSc conu les piperies, menfonges amp;abuz de leus Miniftres.Etont confefle ouuertement qu’il ny a autreEglifo quefApoftoIicqueamp; Romaine.En cefte creance aftèurez; l’ontam-brafle non point par fimularion, ains auec fi grande gayetté amp;nbsp;fincerité de cœur : qu’il me leroit iinpoflible le dire n’y penfor feulement : fins vn plaifir extreme amp;nbsp;contentement indicible. Car de toj^te fanxietté d’elprit amp;nbsp;fâcheries dont par plufieurs ans paftèz j’eftois • inquietté pendans qu’ils eftoyent tenus captifs dans les liens de cefte herefie : lemefons par ce lêul benefice de D i e v du toutal^é amp;nbsp;garenty. A l’infinie «bonté duquel, je dois amp;nbsp;rendray toute ma vie graces imortelles. Et quant à voftre Sainteté par la perfua-fion amp;nbsp;fiintes monitions de laquelle j’ay entreprins la peine de ce Saint œuure : le luy dédié vnc foruitude perpétuelle. Et reçoy auec elle vne joyp infinie pour la fi fiinte conuerfion demcsNepueuxàlareünion defEglifo: lefquels promettent par leurs aäionsljue jamais ils ne defuoyeront de l’obeylfance de la Sainte amp;nbsp;inuiolable Eglifo Romaine. Ce queay-aot conneu par l’auis des fufoiéfs Doreurs, Euefques, du Nonce de voftre Sainteté qui m’a tousjours affifté en toutes ces chofos, amp;nbsp;duquel l’ayde m’a efté trefigrcable : les a-uons reccus au Giron de l’Eglifo fous la faueur de voftre grace. Attendans amp;nbsp;implo-rans pardon amp;nbsp;benediétion plus ample de voftre Sainteté . Laquelle affin d’impetrer amp;nbsp;vous faire plus grande preuue de redudion, penitence amp;nbsp;fincere obeylfincc enuers le fiege Apoftolicque: ont délibéré prefonter leurs Requeftes à la Sainteté de Os pieds. Q^ant à moy de peur qu’en cefaid de Religion, il ne femble que je neleurvueillein-terdire ce qui cft de mon deuoir : amp;nbsp;fi fort mefloigner des Loix de Nature amp;nbsp;du fing de mes ayeux ; le fupplie à genoux tres-humblement cefte voftre beatitude : qu’il luy plaife tirer des trefors de l’Eglifo,l’Indulgence quelle leur connoiftra propre amp;nbsp;folon le merite de leurs offenfos. Et ayant efgard à l’inftitution amp;nbsp;education qu’ils ont de leurs enfance receuës auec le lait: leur ouuriren leur penitence les bras du benefice de voftre indulgence: ôcleur pardonnner gracieufoment ce qu’ils ont offenfo deuant qu’ils euffent receu la dodrine de la Sainte Eglifo Catholique. Et approuuer par fon audorité Apo-ftohque leurs Marias: afin qu’eux amp;nbsp;leurs pofteritéen demeurentdefehargez ,amp;qu’-ilspuiffent à leut Salut en toute vertu Sc fainteté paffer le reue de leur vie. Carplujilsfo refontiront de l’indulgence amp;nbsp;benedidion de voftre Sainteté: d’autant plus demo urront aftraints amp;nbsp;obligez à rendre le foruicc qu’ils luy doiuent, à receuoir fos eommandemens en fobciffance de cefte voftre Sainteté amp;nbsp;Apoftolique a uthorité.

Tressaint Pere je prie le tout puiffant de vouloir conforucr amp;nbsp;maintenir voftre Mm ij.

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Nouembre, 157 t-

L’HtSTOIRE DE FRANCE.

Rcfponce du Pape tau Cardinal de Bourbon-

Saintcté:pour le bien amp;nbsp;regime de fbn Egliiè amp;nbsp;de toute la Chreftienté.De Paris le troiliémè Oôtobre.

I N O s T R E fils amp;nbsp;bien aimé Salut amp;nbsp;diledion ApoRolique. Par vos lettres amp;nbsp;celles de ’ nos chers enfâns les Roy de Nauarre amp;nbsp;Prince de Condc : lefquclles auons leu plufieurs fois auec tant de plaifir 8c contentement qu’il eft pofllblc : Auons conu de quel bien amp;nbsp;don de grace D i e v à par fâ bonté eux , vous amp;nbsp;nous ion Eglifc heureufêment fauorifez. Car destenebres d’impieté, les a retirez à la trefagreable lumière de la vérité Catholique. Et de la mort releuez à la vie, a voulu que d’vne fi ûinte 8c celefte entreprinlê, vous fulfiez au-theur 8c moyen: auec tant delôucieulè peine pour puis apres recompenfer en abondance ôebien heurer éternellement le merite de voftre zele amp;parfaiôi:e alFeôhon: quenousenv-ne fi grande jouyflànce de tous biens fuffions remplis deplus^rand plaifir que lé peut dire. C’efl: auflî la fentence des Saints Peres qui connoiflbyent cela par experiance: que rEuefquc Symbolilê 8c participe par je ne fçay qu’elles fimphatie en la joie que i Eghlè reçoit de voir en elle le maintenir ScacroiftrePhóneur de Dieu . Parce que la gloire de rEglilceft celle delôn PÂlat 8c Pafteur. A cefte Eghlc ces Tres-illuftres,^ trefehers enfans font reftituez amp;nbsp;remisà leur premier intégrité de foy. Et auons elperance de la bonté 8c miforicorde infinie de Dieu: que cefte joyc tant particuliere que publicque viendra à Pacroiftement 8c comble de fi perfedion à l’occafion que par vn tant infigne amp;nbsp;remarquable exemple : plufieurs feront pouflez 8c induiéls reprandre le chemin pour rentrer en i’Eglifodont ils eftcÿ'ent four-uoyez amp;c eflongnez entièrement. Qiuant aux peines que vous auez prinfos pour elfe-étucr vn fi Saint œuure : nous ne le pouuons louer que par parolles de ce Tres-Saint Pere Gregoire . Si nous confiderons exadement ( dit-il ) les chofos inuifiblcs, cell vn plus grand miracle conuertir le pecheur par la parolle 8c predication 8c confolation de propos Saints : que reftiifciter vn Corps mort. Car en ceftuy eft relTulcité la chair encore mortelle. En l’autre eft vinifié l’Ame pour viure éternellement. Or fi c’eft chofc familière amp;nbsp;commun à tous ceux qui font tenus captifs amp;nbsp;aueuglez en l’obfotire ignorance de leurs vices: Auoir aulfi à contre-cœur Scaulfi grief que la mort de fo tirer decc-fte obfcurité à 1» tref-deleélable lumière vertu: 11 eft certainement encor plus diffi-cille à ceux qui font enfouelis dans les tenebres de fhereticque impiété , de s’en pou-uoir elchapper amp;nbsp;affranchir. Car le Diable les tient plus auant plongez amp;nbsp;eftroitemcnt liez voyant qu’il n’y a autre crim^par lequel il puiflè def vnir amp;nbsp;foparer les hommes de rEglife,Si les rendre ennemys d’icelle. Et que tant que la foy tiendra fon fiege dans le cœur : 11 ny a elperance de Salut. Et qu’aufli toft qu’elle en eft dehors, ne refte que battante d’vne ruyne perpétuelle 8c future damna|jon. D i e v vous ayant donc faiél gp-ce que ayez peu faciliter amp;nbsp;donner heureux fiiccez à la difficulté d’vne telle occurrancc : q^ue refte il finon que tant qu’il fora en nous polfible, nous rendions treshumbles graces à ceftuy noftre Dr ev: amp;nbsp;les recommandons de noftre affeôlion fos çnfàns ? Nous leurs eforiuons 8c délirons que vous leur confermiez par parolles les promeffos que nous leurs faifons: à ^uoir que nous les auons à jamais trefehers amp;nbsp;que nous ne perderonsvne foule occafion où nous puilfions demonftrer à faire paroiftre noftre paternelle affedion en leur endroit . Nous leur enuoyons les difpences qu’ils demandent, amp;nbsp;s’il y a autre cho-fo enquoy nous puiffions vous 8c eux grattiffier, ce nous fora plaifir d’en eftre aducr-tis.

Lettres du Prince de Condc au Pape,

De Saint Pierre de Rome fous le féel du Pefeheur, le premier Nouembre mil cinq cens foixante do u zc,de noftre pontifie at îan premier.

Tr E s s A I N c T Pere l’humble confiance que nous auons en l’amour làindeamp; paternelle alfeélion que vous auez tousjours eue enuers les vrays enfans de Dr e v :amp;dc la grace 8c douceur de laquelle voftre bonté conftumiere vfà à Ijendroid de ceux qui pour.quelque temps égarez 8c diftraiéts de voftre troupeau, fo veüllentd’vn cœur contrit 8c humilié retourner à la Sainte 8c Catholique Eglifo : nous a tellement eflongnez la crainte 8c douteeque autrement nous pouuons auoir j uftement de la méritée rigueur de vo ftre fouerité:que apres auoir efté doucement amp;nbsp;Sainéfement amoneftez par noftre trefoher 8c treshonnoré Seigneur 8c Oncle Monfieur le Cardinal de Bourbon: 8c prins le Saint auis des

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LI VRE T RENTIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;8^*-

des plus fpeciaux Religieux, Dodeursdc la Sainte faculté de Theologie: n’ont voulu, ne nous auffi douter que la Sainte Conuerfion du pecheurne foit à noftre bon D i e v trelâ-greable : Nous auons eftimé Pere très Saint que nous eftans retournez maintenant à la foy • de noftre premiere creance : la marque de laquelle nous auons par vos Miniftres cy deuant rcccuëau Saint Sacrement du Baptefme : Voftre Saindet* ayant cfgard au delphifir amp;nbsp;repentance que maintenant nous auons de nos offences palTées procedées plus de finftruôtion amp;nbsp;education (que nous encores jeunes amp;nbsp;tendres d’efprit amp;nbsp;jugement auons receuë de îautruy) que de noftre malice amp;nbsp;connoilïàncc : ne nous refuféra fil luy plaift de nous ou--urir maintenant les bras du benefice de fôn indulgence:amp; de nous receuoir au Giron d’icelle Sainte Eglilè Apoftolique amp;nbsp;Romaine, en laquelle par proteftation de dorcfânauant d’y viure amp;nbsp;mourir, nous vous reconnoiflons pour Chef amp;nbsp;Vicaire General de D i e v en ter-* re, Comme tel nous daignez déformais tenir amp;nbsp;reputter pour vos tres-humbles, trefde-uots enfans amp;nbsp;fimples brebis de voftre Saint troupeau. Receuant en nous la Confelfion de noftre foy. Creance amp;. reduétion, penitence amp;nbsp;obciflàncc quenoüs faifons à jointes mains de cœur deuoft amp;nbsp;d’elprit humilié aux pieds de voftre Sainteté : fomblable à celle Çùe nous auons aduelement faite par deçà du tefmoignage de laquelle il plaift bien au Roy noftre Souuerain Seigneur nous honnorer, amp;nbsp;vous en taire la foy par les lettres qu’il en eforit prcfèntementà voftre Sainteté.Et à laquelle aulfi Tresflàinôt Pere reconnoilTons foffence que nous nul confeillcz, auons commife entiers D i e v amp;nbsp;voftre Sainteté au Mariage qui eft accomply entre nous deux Confins germains enfans de frere amp;nbsp;de lafœur, contre for- du Mariage doniunceamp; inftitutionde noftre Mere Sainte Eglifo. Supplions treshumblement voftre ûinteté nous la remettre amp;nbsp;pardonner. Et icelle approuuant nous accorder voftre grace amp;nbsp;difpence de conlânguinité . Et nous en donner telle abfolution que nous amp;nbsp;noftre pofte-rité en démolirions defohargez enuers Dievamp; voftre Sainteté. Laquelle Tref Saint Pere nous fupplions le Créateur vouloir longuement conforuer amp;nbsp;maintenir pour le bon Gou-uernement amp;nbsp;augmentation de là lâinte Eglife.A Paris le troifiéme Odobre. La relponce en • fut telle,plus afièdueule neantmoins.

Bien aimez amp;nbsp;Nobles cnlans en I b s v s-C h r i s t Salut amp;nbsp;benedidion Apofto lique. Loiié foit D i e v Pere de noftre Seigneur I e s v s-C h r i s t , Pere de mifericor- prince de de amp;nbsp;confolation qui nous confolle en toutes nos a®idions .Car auffi nous ne deuons vier d’autres termes en vne fi parfaide joye, laquelle nous à leué tout delplfific-amp; en-uie que juiques à prefent nous auons porté de la perte de voftre Salut en la foparation de TÉglilè. Et de cefte mefine joye Mvne amp;nbsp;l’autre lerulâlem cefte tcrreftreSc la cele-fte eft remplie. Nous auons leu vos lettres teftnoin de biens amp;nbsp;faneurs que D i e v vous à de fa grace liberallement départie pour voftre fi libre amp;nbsp;allegreprofeffion de foy amp;nbsp;Reunion de noftre Mere Eglifo vnique, amp;nbsp;hors de laquelle il n’y a point de Salut.

Or d’où la malicieufo fraude d’autruy vous auoit retirez amp;nbsp;feparez : la voftre affedion amp;nbsp;franche volonté vous à remis . De forte que cefte foparation ne vous peu? tourner à blaime.Et voftre redudion vous reüffit à honneur amp;nbsp;loüangeperpétuelle. Ayans donc leu vos let tres; Nous nous fommes resjouys d’vne aifo amp;nbsp;contentement indicible .Car par icelle nous connoiflons que vous auez raporté la gloire de triomphes lur le Diable lequel s’eftoit emparé de la forterefiê de foy. C’eft aflàuoir qu’il auoit renuerfè le fondement de Salut. Maintenant celuy aux yeux duquel toutes chofos font nues amp;nbsp;def-couuertes: enfoigne quefaidceftennemyeftantchafle.Quandl’Elprit immonde (dit-il) eft forty de l’homme il marche par les lieux focs amp;nbsp;arides: cerchant repos amp;nbsp;n’en trou-uant point. Alors il dit, je le retrouuerayenmamaifondontjefuisforty. Vous donc tref chers enfans veillez amp;nbsp;refiftez amp;nbsp;confirmez en la foy, amp;nbsp;garez le bouclier de cefte foy contre les darts enflammez : de peur que s’il vous furprend delpourueuz ne votis ad-uienne ce qui s’enfuit : Et la fin de ceft homme eft pire que le commmancement. Soyez auffi auertis qu’il vous faut fouftenir vn autre combat. Car D ?e v eftant renoncé non feulement par parolles, ains auffi par ceuures : Sathan fefforcerade vous öfter cefte demonftration de foy, laquelle reluit aux ceuures . A cefte caufo donnez peine

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Nouembre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

que celle foy que vous portez foitauflidemonftréeamp;paroiflèenvos allions extérieures, affin que tous connoiflènt que là ou abonde le péché, la grace y abonde dauantage. Aufl» . perfuadez vous que voftre foy vertus font dignes d’hommes Chreftiens. loint ÎExcellance de voftre lang Royal amp;nbsp;Tres-illuftre rang que vous tenez,feront occafion deSalut à plufieurs. Car comme les aôlions amp;nbsp;mœur^des Princes font en la veuë amp;nbsp;regard d’vn chacun : nous ef-peronsque par voftre exemple plufieurs feront ûiduiôts à reprandre la foy Catholique, amp;ïc maintenir en lintcgrité d’vne vertueufe vie. Or vous ferez excitez à ces vertus que nous auôs dides amp;nbsp;aux fruióts dignes de penitence: quand vous aurez cet heur de vous remettre deuant les yeux, la fouuenance des benefices amp;nbsp;faueurs que vous auez rcccu de noftre Dieu immor-

Congratulation du Roy Tres-Chreftien auec le Pape Gregoire trefiéme de ce Nom pour fextirpation des herefies de fon Royaume,amp; augmentation de la Religion Catholique amp;nbsp;Romaine aux Indes Oriaitales.

Le Pape auoir rec^u les nouuelles de tout ce que deftus, fuiuy du College des Cardinaux en va rendre graces à D i e v à Saint Marc. Le jour fuiuant en célébré vne Méfié folennelle, puis publié vn lubilé pour remercier D i e v d’auoir deliure la France amp;nbsp;foe Eglifc de fes ennemis, de la conferuation du pays bas,amp; de la vi-éloirc fur les Turcs. Puis prie D i e v donner vn Roy à la Pologne affeôlionne a maintenir amp;nbsp;croiftre fEglife Catholicque. Surlefoiron fit jouer le Canon duChafteau Saint

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LIVRETRENTIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ 84.

Angeamp; drefïôycnt aucuns François les feux de Joye pour la vióloi re de JEglilê Romaine fur les Proteftans. On y fit auffi des Procédons lôlennelles aufquelles les Pape affilia auec les Cardinaux amp;nbsp;grand nombre de Relicques J puis la Meflè fut chantée par vn Cardinal en la • Chappelle Saint Loys,au deuant laquelle fê voioit la Congratulation cydelïiistranlcrite par le moicn du Cardinal de Lorraine du titre Saint Appolinaite: auquel le los eftoit du tout attribué.

Sur ce le Roy curieux de remettre amp;nbsp;afïèurer la foy Catholique amp;nbsp;Romaine: non fculcmêt enfon Royaume ; Mais aulfi en toutes les terres des Princes qui tenoient de luy : communiqua fon deffein au Roy de Nauarre, lequel voiant que le Roy vouloir faire tenir mefine traditi-ue en Bearn, Foix, Nauarre autres païs fiijers au Roy de Nûuarre : fit que le Prince drelfa jg vue deffence en forme d’Ediél à tous lès fujets de Bearn de ne faire n’y fbuffrir aucun exerci- Nauarre cf-AdclaReligionProteftante:ainsallertousàlaMeireamp; ne viure aucunement que à la Ca- payspouT tholique,Apofi:olique amp;nbsp;Romaine. Du viuantde laRoynelâ Mcre,Ies Eftats de Bearn fe- öfter la Re-ftoient aflèmblez tant pour le faid de la Religion que autres affaires du pays, amp;nbsp;par vn auis eftabbMa Gencral,la Religion Romaine auoit efté chaffée de tous ces quartiers.Pour la remettre amp;nbsp;^r feule Catho ter cet Ediél auec lettres particulières à quelques vns des principaux, Grammond y fut en-uoyélequelyfit ce que entendrez ailleurs.

Henry par la grace de Dieu Roy de Nauarre,Seigncur Souuerain de Beam à tous prelêns amp;nbsp;auenir Salut.Naiâs rie tant defiré depuis qu’il à pieu à Dieu nous appeller a la fuccelfiô de nofi Roy de Nadirs Royaume amp;nbsp;païs:finô que les ruines amp;nbsp;defolatiôs qui y cftoiét auenuës tant pour les diiii-fiôspreraieremét tollerées amp;nbsp;depuis introduites pour le fait de la Religion : que des terres amp;nbsp;Religion en troubles qui les ont fuiuis.’puiffent eftre par quelque bô ordre amp;nbsp;reglemet redreffées amp;nbsp;repa- ièspay». rées.Eteftimâtque le meilleur Côfeil que nous pouuiôs amp;nbsp;deuiôs prédreen affaire de fi grâd poix amp;nbsp;importâce eftoit de laRoine noftre trefehere amp;nbsp;treshônoréeDame amp;nbsp;belle Mere:pour la finguliere prudence, fàgefte amp;nbsp;vertu qui eft en elle.Du fèmblable la Roine noftre trefehere amp;nbsp;treftiinée côpagne ^efplt;»ufc amp;nbsp;de noftre trefeher amp;nbsp;trefaimé Oncle Monfieur le Cardinal • de Bourbon : Pour le zele amp;nbsp;affeéfion amp;nbsp;trefparfaiéle amour que chacun d’eux nous porte: Nous auonspar leurdit Confeil amp;nbsp;auis. Et po|^ nous relôudrc en ces diuifioAs amp;nbsp;diftradiôs de Religion à ce qui fèroit fâlutaire tant à nous qu’à nofdits Royaume amp;nbsp;païs: ententiuement voulu ouïr vne Côferance volontaire amp;nbsp;amiable de beaucoup de grans amp;nbsp;fuffilàns perfônna-gesamp; Doéteurs Catholicques en Theologie,qui nous gnt cfté reprefentez par noftre diôt Oncle. Deuant Icfquels eftant admis amp;nbsp;introduits aucuns des plus fçauans Miniftnts d’oppi-nion contraire: apres plufieurs difputes par plufieurs amp;nbsp;diners jours traittez entr’-eux,auroiêt lefditsMiniftres par fi grands amp;euidens|efinoignages amp;nbsp;atgumens,efté conuaincuz par lef dits Catholiques qu’ils auoyent franchement reconeu Scconfeffe .Comme entf autre à fait Maiftrc Hugues Sureau dit de Roziers amp;nbsp;leurs compagnons amp;nbsp;Miniftres de la ville d’Or-leans amp;nbsp;autres endroits de ce Royaume:qu’ils auroient merueilleufêment efté (êduits en leurs erreurs amp;nbsp;aidés à faire faillir les autres. Et icelles reuoquans amp;nbsp;abj urans amp;nbsp;fen repentans, ont requis eftre receus amp;nbsp;recueillis au giron deîEglife Catholicque, Apoftolique amp;nbsp;ilomaine: dont nous auons rapporté tel fruiél que reconoiflàns celle Eglife eftre la feule Colonne de vérité: Sur laquelle tous Roys amp;nbsp;Princes Chreftiens doiuent appuier amp;nbsp;eftablir la Religion de leur Eftat. Et defirans à cefte caufe que tous nos fujets fbyent à noftre imitation amp;nbsp;exemple induits à fuiure cefte voie.Et les chofes qui par cy deuant auoient efté ou faites ou ordonnées contre,0c au prejudice de l’ancienne amp;nbsp;trefloiiable forme de ladite Eglife Catholicque \ Apoftolique amp;nbsp;Romaine, en fbnç calices, abrogées amp;reuoquées qu’il n’y ait plus occafion entre nos fujets de les tenir en diftradion amp;nbsp;diuifion.Et la mémoire des querclles,contentiôs, jugemens, Arrefts amp;nbsp;autres chofcsfurucnucs à caufè defdites diuifions qui pourroient laifler à la poftcrité quelque femence de piques, haines ou reproche^ tellement aflbpis que nous puiffions voir toutee qui appartient : premièrement à îhonneur amp;nbsp;fèruice de Dieu reduiél en fon ancienne fplandeur amp;nbsp;vnion félon l’ordre amp;nbsp;inftitution de noftre dite Mere Sainte Eglife Catholicque Apoftolique amp;nbsp;Romaine: Se nofdits peuples viuans paifible^ient amp;nbsp;en concorde cnfemble deliurezdc tantd’oppreffions, vexations, foulles 8c dommages qu’ils ont eu pour lefdites diuifions 8c guerres 8c où il y auoit à craindre qu’ik ne rccheufrent,fil n’y eftoit

M m iiij.

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Noucmbrc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

’ pour la bonté de Dieu pourueu de remedej que nous penfens conforme à fa volonté. Sçauou I filions que nous pour toutes ces caufes, auons par les fufdits auis de la Royne noftre dite DS'

. me amp;nbsp;belle Mercjde noftre compagne amp;elpoulê, dudit Sieur Cardinal de Bourbon noftre Oncle amp;nbsp;plufieurs autres notables perlônnagcs de noftre Confêiljdit ftatué amp;nbsp;ordônéjdilônSj ftatuons amp;c ordonnons voulons amp;nbsp;nous plaift ce qui fenfuit.

Premièrement que ladite Religion Catholicque,Apoftolique amp;nbsp;Romaine foit remife en tous les lieux amp;nbsp;endroits de noldits Royaume amp;nbsp;païs où fexercice d’icelle pour lefdites diui-fîons ou regiemens furce interuenus à efté delaifte amp;nbsp;intermis,poury eftre librement, amp;nbsp;feule exercée ûns aucun trouble ou empelchement. Defandans tout autre exercice de Religio*^

• nouuelle.Et pour obuier à toutes occafions de meffiance amp;nbsp;de foupçon entre noldits ftijets aux conuenticulles amp;nbsp;fecretes aflèmblées qui fe pourroient encores fufeiter amp;nbsp;entretenir,fi Miniftres de ladite non uelle Religion eftoiét foufferts en noldits Royaume amp;nbsp;païs.Ordônoils que tous lefdits Miniftres de quelque qualité amp;nbsp;condition qu’ils loient:aient à vuider amp;nbsp;for' tir hors noftre Royaume amp;nbsp;pars,fi ce n’eft qu’ils le reduifent a ladite Religiô C3tholicque,A-pÂftolique amp;nbsp;Romaine:amp; abjurent leurs erreurs.Auquel cas entendons qu’ils loient confer-liez amp;nbsp;puilTent’demeurer eiklèureté en nofdits Royaume amp;nbsp;païs amp;nbsp;non autrement. Voulons aulfi que tous Euelques amp;nbsp;Prelas, Abbez , Chappiftres, Curez, Commandeurs amp;nbsp;autres perlônnages Eclefiaftiques fortis hors nofdiéfs Royaume ôô païs à caule defdits troubles: rentrent en l’entiere amp;nbsp;paifible polTelfion amp;nbsp;jouïflànce de leurs Euefehez, Abayes, Com-manderies, Benefices, biens amp;nbsp;rcuenuz. Et en perpoyuentles dixmes autres droiéïs qui leur appartiênentxôme ils felôientau parauat lefdites diuifiôs amp;nbsp;qu’ils en enflent efté delâifis. Nonobftant les ordonnances liirce faites pour la dilpofition amp;nbsp;dilpenlâtion deldits biens:amp; de îinftitutiô de certain Conlèil qu’on dilôit Ecclefiaftique: lequel à la requefte amp;nbsp;remonftrâcc des Sindics de noftre dit pays, nous auons fuppnmc amp;nbsp;aboly: fuprimons amp;nbsp;abohflbns par ces dites prelèntes. Voulions amp;nbsp;nous plaift que les Commilfaires, fermiers amp;nbsp;rcceueurs eftabli« au Royaume amp;nbsp;Gouuernement defdits benefices,lôient contraint» d’en rendre compte amp;nbsp;les deniers dont ils le trouueront redeuables ôc rehquataires amp;lèlon la partieuhere nature amp;nbsp;qual-lité des benefices dont ils lêront procédez: eftre rendus amp;nbsp;reftituez aux Titulaires defdits benefices qu’ils conoiftront auoir efté priuez à caule defdites troubles. Et les autres deniers où il n’y a aucune perlônne priuée qui ait interefts: eftre mis en noftre main julquesà ce que par nous en Ibit autrement ordonné. Et en rcuoquans tous jugemens, arrefts, procedures, làifies, req^s amp;nbsp;decrets, donnez à foccafion amp;nbsp;pour le fait des troubles furuenuz à caule de ladite Religion amp;nbsp;diuifion denolHits fujets, tarit viuans que morts depuis le commencement deldits troubles : auons iceux lugemens, arrefts, p,ÿ)ccdures, lâifies, ventes amp;nbsp;tout ce qui fen cft enfuiuy dés aprelênt cafte amp;nbsp;anullé:voullons iceux eftre oftez amp;nbsp;raiez des regiftres de nos Courts tant Souueraines que inferieurcs:enlêmble tout ce qui reftoit de monumens pubU que lôit tableaux ou au tres chofes qui lôit pourdifamerSc deshonnorer leur mémoire amp;nbsp;de leur pofterité.Et moiennant ce voulions que tousGentilshômes, Officiers amp;nbsp;autres perfones de nofdit^ujets de quelque quallité amp;nbsp;condition qu’ils lôient: rentrent en tous amp;nbsp;chacuns leurs biens droits amp;nbsp;aérions honneurs, Eftats, Offices, charges, dignitez dont ilseftoient pourueuz.Et delquels ils jouïflôiét amp;nbsp;euflet peu jouïr làns lelHits troubles,jugemês amp;nbsp;arrefts interuenus contre eux à îoccafion d’iceuxtroubles.Et afin que pour les choies ainfi reftabhes amp;nbsp;remifes en leur premier Eftat, nul n’entrepregne par reproche ou autrement des choies fufeiter quelque querelle ou altercation: nous voulions que la mémoire déroutes choies paf-lees d’vne part amp;nbsp;d’autre dés amp;nbsp;depuis lelHits troubles amp;nbsp;efinotions en noldits Royaume amp;nbsp;pays, demeu re eftainte amp;nbsp;aftoupie: comme de choie non auenuë.Et ne lèra loifible à nos procureurs Generaux, ny autres perlônncs publiques ou priuée quelconque en quelque temps j ny pour quelque occafion que ce lôit: en faire mentiô, proces amp;nbsp;pourfuite en aucune Court ny lurifdition. Defèndans à tefts nos fujets de quelque Eftat ou quallité qu’ils lôient: qu’ils n’aient à renouueller la mémoire, fattaquer, injurier, ny prouoquer fvn l'autre par reproche de ce qui c’eft palT^dilputer, contefter, quereller, ny fourrager ou offencer de fait ou de pa-rolle. Mais le contenir amp;viurepaifiblcmentenlèmble comme fujets nez lôus mclme Ciel nourris fur mefine terre,obligez à mefiiie Prince amp;nbsp;viuâs lôus mefine loix,ftiles amp;nbsp;couftiimcs font tenus de faire fiir peine aux contreuenans d’eftre punis comme infraéleurs de paix amp;nbsp;per- nbsp;nbsp;s

furbateiirs

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L I V R E T R E N T I E M E. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;85.

turbateurs de la tranquilité publique.

SI donnons en mandement à noftre trqscher amp;nbsp;tresaimé Coufin Ie Sieur deGramont Goiiuerneur amp;nbsp;noftre Lieutenant General reprelentant noftre perfonne en noftlits Royaume lt;nbsp;èc pays: Gens de la chambre de noftre Royaume ôcCourt lôuueraine de Bear ouBaillif, Sene^-chaux jAlcaidesSc autres nos Iufticiersamp; Officiers qu’il «partièndra ou leurs Lieutenans: que cete noftre prelènre ordonnance ils facent lire publier amp;nbsp;enregiftrer en leurs Courts amp;nbsp;lurifdiôtionSjSc icelle entretenir, garder amp;nbsp;oblèruer inuiolablement amp;de poinr en point amp;nbsp;du contenu jouir vier plainemcnt amp;nbsp;paifîblement ceux qu’il apartiendra. Celïànt amp;nbsp;faiûnt ceflèr tous troubles amp;nbsp;empefehemas au contraire.Car tel cft noftre plaifir en telmoin dequoy auons à ces preféntes lignée de noftre main fait mettre amp;nbsp;appolèr le féel de nos Armes. Donné à Parisle feziéme jour d’Oétobre mil cinq cens foixante douze. Signé Henry. Et fur le reply par le Roy de Nauarre Brodeau amp;nbsp;Séelle fur double queue. Les reformez neantmoins amp;: plufieurs Catholiques fujets du Roy de Nauarre, le perfuadans que leur Prince eftoit captif-amp; qu’il n’auoitferuiteur aucun autour delby qui ne luyfuftvn elpion apofté par le Conlèil des Catholiques qui àuoient fait fEdit:nelè lôucierent de cela. Ains le tenans lur leurs gafees le maintindrent(nonobftant diuerlès algarades) enÎEftat auquel la Roynelesauoitlaiflèz.' Elperans que li leur Roy lôrtoitdcprilbnil leur tiendroitvn langage droitement contraire aux patentes que delfus.

Amelîne fin le Duc de Lorraine deffend Icmblable exercice de Religion en tous les endroits de Ibnobeiflànce. Permettant neantmoins à chacun de vendre tous lès biens amp;nbsp;pour- te Duc de uoir à fes affaires dedans vn an pour vider le pays amp;nbsp;cercher ailleurs demeure. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lorrain^^

le vous ay dit cy delfus quelques choies des faueurs que le Roy fembloit montrer au feu chaifcria Amiral, Comte Ludouic amp;nbsp;autres Confederez, contre le Roy d’Élpagne pour la conquefte RcHgiôPio du pais bas à Ibn proffit amp;nbsp;eftendue de la Couronne de France.Dont plufieurs jugeoyent qu’il ßn y auüit entre ces deux Princes quelque lemence de querelle pour fenuie que chacun d’eux portoit à lôn lêmblabl^Ce que delfus auenu,le Roy Charles luy elcriuât fefclarfift du tout amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

' fallèure entre autre qu’il apparoift maintenant amp;nbsp;fort à delcouuert où tendoient lès dellèins du palfé;lefquels auerez par lesaccidensfurueiÿis depuis,le doiuent allez aftèurer delbn ami-tié amp;nbsp;de lafoy qu’il veut continuer en Ion endroit amp;nbsp;luy en faire preuue à toutes les occaliôs 'cnt au Roy qu’il voudra. Somme que tout lôn but eft à ruiner non les Princes Chreftiens lès alliez amp;nbsp;bons amis: mais les heretiques amp;nbsp;lès fujets reuolrez de Iqji obeilfance. Et pour en rendre plus rcr”dc fon quot;nbsp;ouuert telmoignage: il fit marcher quelques vieilles bandes Françoilès tirées dult;Piedmond ami«é. en Picardie pour garder ces quartiers des entreprinlès du Prince d’Orenge en faueiir de lôn bonfrereleRoyd’Efpagne. La plus paft des Proteftans reftes de telles affignations fe rcti-roientés lieux mieux alïeurcz que là où ils eftoient recerchez. Entre autre les deux fils ainez deiy^iralauecleurfœurvefuedeTelignyamp;leComtedelaVal ainé des enfans deDande de feu Ami-lot vont àGeneuc puis à Berne amp;nbsp;Balle lèjourner entre les Suilïès qui les fauorilôient de leur poiuioinje vous diray ailleurs ce qu’ils firent depuis. Car je vous veux premièrement faire voir les pratiques drelfées pour le Royaume de Pologne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

La Royne mere n’aiant rien en plus lînguliere recommandation que d’auancer la gran-Royne deur deMeffieurs lès enfans: à tousjours eftimé ne le pouuoir faire plus honnorablement qu’é Mçre les failânt pouruoir chacund’vneCouronne Royalle: lôit par eleâ:ion,lôir par alliance qui les l’^gne^pour pourroit amener au comble d’vn fi grand honneur.Et d’autant qu’elle Içauoit que Sigilmond y amp;re eiiirc Roy de Pologne eftort fort malade: elle cÔmuniqua à lean de Monluc Euelque de Valence ' le delïèin qu’elle auoit de faire porter propos à Sigilmond de donner là lôeur à Monfieur lôn du pays, fils,auec allèurancc de le faire rcceuoir par les EftatsRoy dePologne veu qu’il eftoit hors d'ef poir d’auoir enamp;ns. loint que fi le Roy attaint d’vne malladiefort dangerculè venoit à decoder; que celuyqu’ôy auroit enuoiémettroit peine de gagner l^faueur de quelques Seigneurs-du Royaume,lôus fauis amp;nbsp;côduite defquels onpouurroit puis apres y enuoier gés de njarqnc.

Si bien que les guerres finies par la paix qui auoient retardé celle négociation : amp;nbsp;auoir ra-pelé fEuefque de Vallance à Blois en Feburier mil cinq cens lôîxante deuze: elle relôlut d’y enuoier Balagny auec lettres de fEuefque lôn oncle adrelféfe au Roy Sigilmond. Auoir parlé à fArcheduc Ferdinand amp;nbsp;long temps communiqué auec fEmpereur.-arriuaen Pologne en plein Efté la pelle eftantfort efineuë par tout leRoyaume:ou il commença à pourluiure là pre-

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Nouembre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’ HISTOIRE DE FRANCE.

’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;micreinftrudion aflàuoir de tirer vne promefte du Roy de donner là fœur à Monfieur amp;nbsp;de

logne meurt.

procurer versies Eftats qu’il fuft receupour fuccefiêur à la Couronne. Sur ce Sigifinond Ro^^°Po curut Icfèptiéme luillct occafion qu’il fe mift à ferner par tout les loüanges des vertus du-■ ' dit Sieur pour venir au fécond point.Puis y laiffant vn Secretaire de lEucfque de Vallcnce retourna en France pour affeiirer au Roy de ce qu’il auoitmanié: lequel des la fin de luillct fut auerti de la mort de ce Roy amp;nbsp;de la pourfuittc que faifbir fEmpereur pour auancer fArche-duc Ferdinand fon fils à ce Grade. Comme auffi failoit le Mofcouite,le Roy de-Suede, le Due

de Prüfe amp;nbsp;le Vainode de Tranfiluaine nommé en Hongrie Battory Iftuan que les Latins difentStefanus Battory,de fimple Gentilhôme Vaiuode pour l’excellence de fês vertus.Quf • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;îoccafionna d’auancer i’cffeél de ce pour parler,afin de pouruoir fon frere d’vn fi beau amp;nbsp;grand

Royaume:enquoy il n’eftimoitcôtreuenir àlaliance amp;nbsp;deuoir d’amitié qu’il auoitauec ÎEm-Monluc pcreur,par ce qu’il ne poiirfuiuoitfeul ains qu'en tout cas les autres le pourroient empörtet Eucfquc de fur luy. 11 ne reftoit qu’vn perfiinuage fuffifant à fexecution de telle chargc.Poureffeduerla-Vaiiancc. quelle fEuefque de Vallenccfutelleu tant pour les rares vcrtusdece PreJat,que pour la co-noiffance de bonnes habitudes qu’il auoit laifle en ce païs. loint que preuoiant les tempeftes

.Z

Y.

qui deuoiét cnnuier la Frâcc:il n’eftoir marri de fen abféter pour n’eftre occulaire tefinoin des maux qu’il euft bien voullu deftourner fil euft peu. Il parrit de Paris le p remier Aouft mil cinq cens foixante douze.Dont arrefté à Challons par vue malladie,il entendit l’effet des matines Parifiennes quilefithafter pour preuenir les mauuaifes nouuelles qui en pourroient eftre elpanduës par lAllemagnc.Mefine que Manegrc Lieutenant du Gouuerneur de Verdun farrefta comme prilbnnicr en Lorraine; d’où forty par lettres duRoy, Roynemereamp;defon Excellence : done jufqlies à Straffebourg où il treuua Bazin refugié qu’il amena pour luy fet' uiren cefte negociatiô.Mais venu à Francfort les Colonels desReitres le firent arrefter peut ’auoir paiement de ce qui leur eftoit deu par le Roy des gages de la derniere guerre fous Mef-ficurs les Prjnccs.En fin neantnaoins Monluc plaida là cauïê amp;nbsp;obtint gain de caufè le vint deuxième de Septembre.Puis il donna jufques à Lipfê enSaxe au comqjjencement d’Odobre. Party de la il defpecha en Pologne Bazin amp;nbsp;vn Gentilhomme Polaque pour euenter les affaires amp;nbsp;les-luy mander. Sur le quinziéme du mqjs il paruint à vnc ville frontière de Pologne bù il receut leur lettres par lelquelles ils le haftoient d’y aller deuantfaftèmblée des Eftats,auf quels il enüoia fes lettrcspour auoir licéce de les aborder. De là il fachemina à Piflreich puis à Couin: bidonnant plus outre ilfceutdu Chaftelainde Laudan nouuelles des Compétiteurs au Rq^aume. Pour retarder lefquels bibaftirvn fondement affuré de fâ charge: eferiuit les lettres qui fuiuent aux Officiers du Royaume fur la fin d’Oéfobre mil cinq censfôixante douze. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

tres '^lb!fires,'l!^ucrandiffimeSySpeSahles,iJl'lagnifiejties, Généreux Seignenrs: les t^^rcheuef-queSiEueÇtjues, E'allatins ^Chaßelains, autres Seigneurs Officiers: à toute la

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;E^hleJJe du tresamfle Gouuernement deT^ologne, Lttuanie,‘E^JJief nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

3 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pru'f^ ,'ifii/afiouie aJJèmhlezàUarfàuie fies très--

''I' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;honnorez Seigneurs paix ^filfctté.

M E s s I • vR S,le Roy Tres-Chreftien m’aiioit defpcfché pour aller deuers vous amp;nbsp;aucc moy vn de fts Confeillers du Parlement de Grenoble fuiuant ce qu’il vous auoitefcritpar le Seigneur Andreas Meufmery Gentilhomme de voftre nation. Mais il eftauenu que ledit Con-fcillef eft demeuré mallade:amp; de ma part je îay efté alTez longuement amp;nbsp;comme j’auois re-couuertc la fanté amp;nbsp;m’eftois achem iné pour fatiffaire à ma charge: ils me font furuenus d’autres empefchcmés que vous entcdrez fil vous plaift par le Sieur Krafofki amp;c par lé Sieur Bazin Officier du Roy |res-Chreftien que je vousenuoie cxpreflèment: vous priant que apres que vous les aurez ouïsjil vous plaife de m’auertir en quel lieUjSc auquel temps vous voudrez que je me prefente à vous.Car je ne fuis pas délibéré m’approcher de plus pres que ce ne (bit aucc voftre congé. Cependât afin q«e vous ne foiez en peine des caufcs de ma venue amp;nbsp;que pour eftre artiué tard, autres n’aient le moicn de preocuper vos ciprits en la pourfuittc qui fc fait de voftre Couronne:il me fêmble deuoir fommairemcnt vous faire entendre que le principal point de ma charge^ft de vous declarer la bonne, fincerc amp;nbsp;fraternelle intention du Roy de France mô Maiftre entiers vous amp;nbsp;voftre Royaume:pour lequel ce que j’elpcre vous rcceurez fort volontiers amp;nbsp;lêrez bien aife qu’il vous prelènte Monfieur leDuc d’Anjou Ibn frercjqui eft

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LIVRE TRENTIEME.


8lt;f.


pour le dire en vn mot fon bras droit fur lequel il fapuie entièrement amp;nbsp;pour le ûit de la guer-re amp;nbsp;pour le lait du gouuernement du Royaume. Tellement qu’il ne vous prelênte pas vn Roy de Sue enfant qui ait belbinluymeGne d’eftregouuemé: Mais vous prelcnte vn Prince d’aage corn-pétant, Prince expérimenté en toutes choies qui font neceftàires pour heureufoment porter ans amp;nbsp;pour le faix^ôit pour la Paix foit pour la guerre d’vne grande amp;nbsp;puiflànte Couronne. Comme eft la voftre. Il ne vous preiènte pas vn Prince qui vous apporte vne troifiéme ou quatrième Re- fils de l’Em-ligion non vfitée amp;nbsp;conuë ny entendue parmynous: Maisvn Prince vrayement Catholique de Religion non de faétion amp;nbsp;qui eft de telle amp;nbsp;fi grande prudence amp;nbsp;experiance qu'il fi gou-iiemera fi fiigement que bien qu’il y ait quelque diuerfité de Religion entre vous : il vous co- leMoicoui-iéruera les vns amp;nbsp;les autres en toute fureté. Il ne vous preien te pas vn Prince qui vous apporte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

ny mœurs ny couftumes Barbares Si inufitées: Mais au contraire iliépreiènteraàvonsauec que. tel intentionzqu’aueçque la ciuilitéqu’on voit reluire en là France de la où il part,il luy fora fa- Pour ledit cille de faccommoder amp;embraiforvos mœurs amp;nbsp;couftumes qui font certainement pleines de prudéce amp;nbsp;ciuilité. Il ne vous prefontf pas vn Prince qui en lieu de vous apporter vn r^os Mofeouite ameneaueefoy vne inimitié amp;nbsp;vne guerre auec çeux quiontpuiftàncedevousdônerlapei-ne.Ains au contraire il vous preiènte vn Prince qui n’a point d’ennemis qui pour raifon de iâ queisic peifonne nydulicu oùilpart,puiflènteftreoffencez contre vous: fi vous luy faite ceft hon-neur de fappeller pour eftre voftre Roy. Qui plus eft comme il n’a point d'ennemis auffia pas qu’il fuf* il beaucoup d'amis qui luy portent fi bonne volonté Si Lur puiiTance eft fi grande, que fon P*“* pourra dire que les forces de voftre Royaume en foront redoublées.Voftre Nation a tousjours aimé la noftre auifi honnoré Si fauorifo de la voftre.VoftreNobleiTe hantera noftre Royaume la noftre vous vifitera vous hâtera,vous foruira fil venoit occafion qu'il en fuft befoin.Le Roy de PruiTe amp;nbsp;ne vous prefonte pas vn Prince qui foit poure amp;nbsp;neceifiteux Sequifoit contraint de recom-penfor les liens des Offices Si Eftats qui pour raifon doiuent eftre reforuez à vous amp;nbsp;à ceux lemagnc de voftre Nation.Mais vous prefonte vn Prince qui de foy eft fi riche amp;nbsp;a tant de pays qui luy q“* à cfté apartiennent,où il à taK d'Officiers d’Eftatsamp; de benefices que non feulement ilauramoien

de recompenfer ceux de la natiommais auffi en pourra gratifier plufieurs d’entre vous qui au- Pour ront enuie de faire quelque fojour en Frâce.L^Roy ne vous prefonte point vn Prince qui foit tât voifin devos païs que pour auoir les forces voifines vueilic ouSpuiftè entreprâdrefur vos fra chifos,libertez amp;nbsp;loix obforuées.Mais au contraire il vous prefonte vn Prince qui n’aura force que les voftres: qui ne prendra appuy, fouftien ny grandeur finon fur voftre amour amp;nbsp;fidelité amp;nbsp;obeiflànce.Bien eft vray que la où vos autres ennemis voudroient aflàillir voft Royaume Duc”d*c il aura tousjours de bons amis qui fo joindront à vous pour la Couronne amp;nbsp;les anciens li- Saxeamp;poux mites de voftre pays.Sur ce attandant qilfe je me puiflè approcher pour plus amplement vous °quot; foire entendre ce qui ma efté commandé par le Roy tres-Chreftien amp;nbsp;par mondit Seigneur le Duc d’Anjou fon frere:je vous fupplie,Meffieurs, vouloir confiderer Si examiner le contenu de cefte lettre amp;nbsp;vouloi r reconoiftre qu’en feleôüon que vous ferez de mondit Seigneur: il ne vous peut auenir perte ne dômage ni incomodite aucune. Au côtraire vous en deuez ef perer amp;nbsp;pouuez vous promettre faugmentation Si la grandeur de cefte puiflàntc t^ouronne îamplification le repos amp;nbsp;fureté de voftre pays. Le bien amp;nbsp;fauancement d’vn chacun de vous qui aurez vn Prince bon,fage,prudent Si liberal.

rcur.

Cecy cft dit pour le fils dcTEmpe-

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W Du Trentevniéme Liure

de la Prance depttts lajourne'e du u int quatrième d’^oufi dite l(f d‘ Parü.L'Eftat ^porte'mans du refie des Confederez en fraitée bafionnade.La Tichelleßreßut à ne receuoirgarnißn ny aucun Catb»quot; P°^^ f^ommander. £t reçoit tous les Con^dereil^quiy uoulurent reß a4 ßn exemple Sancerre, Montauban, T^ijmes ^plußeurs quartiers Langue do, i^^^ercy, Dauphiné nbsp;nbsp;autres prenent les Jirmts pour meßne^^-

Dtuers effets des calamttez cér perßcutions, Strasbourg redouble la garde amp;nbsp;les Suiffes prennent les a4rmes crainte des Catholiques François. Moiensamp; 3 p'^tptirattfs du quot;Fpypour rauoir les villes quiß liguent enßn quot;Poyaume, tsotsrsfila priß de ces Armes eß legitime: auec les occafions qu'alleÿeentl^^ 'P^oteßans à la reprtnß d’icelles. Gouuernement d^ucunes villes Protefianttt' P‘t'gt;'onde la (ffarde cér de Stroffî aux'^chelloisauecleur reffonCf'

r V W v Ordre que les quot;FochePots commencent à donner à leur deffencetCr les prepatA' tifs des Catholiques ^our les affleger par mer Cr par terre. LettresduPlJpj aux Tlp^chellois. Lettres de Biron a eux mefimes qui tache par tom motens d'y entrer comme Cjouuerneur. Lettrti du ß oy de Péauarre aux 'Rochellois. Cafires en Albigeoisßrprinßpar la Croißtteßr les Proteßans. PlußeUfS autres lettres duß oy aux ßochell ois à mefi^gs fins de laiffer entrer le Gouuerneur: leur donnant exercice de quot;Byquot; ligion 'priuatif^ement lt;i zo«J autres, cér les exemptans degarnifons. Lettres de la ßoyne eA'Jere, de tAionfient} Cf de Bircn, du Baron de la Garde aux ßochellois auec leurs reffonces. Eilat de Langue do: cér comme cetff deT^ifmes ß refilurcnt. Efiat deUiuarets, Dauphiné Ct'F'ezelay. Duchelar amp;nbsp;autres placer ßrprißspAl lesProteßans. Efloillenouuelle. Efmeutesà Bourdeauxßr les^roteßans. Sancerreaueclarefilutiondesyt^' tire^jp- la reprefintation de laplace auecfin paifige. Ligue cp affociation entre les ßochellois ^y rcfitgiez. PA P'igcn député par leßoy vers lesßechellois outragé cp comment. Lesßochellois enuoient encourager les Seù gneurs Cappttaines cp autres refigiez en Angleterre, D'oit ils demandent fecours. P'n Loup entre de plein jour (A laßochelle çp des mterpretattons qu’on donnafiir la monde ceßebeße. Frouifions cpfiirtificationsde lavUlé-Guerre decla'j^e. Solennité de P Ordre Saint zAlichel. V^ße de 'ße prifi par les G alleres. La Fiafiqueprifi pA^‘ lesßpchellois. Chaßeau de Sancerre fiirpris par deßacan fiere de Fontaines Gendre de laConteJfe de Sancerre. Les Proteßans de Languedo, Q,wercy ippays voifins fie liguet pourfittre la guerre aux Catholiques du pays.Efiét deMontuuban.Efiatsdes Frotefians affetnblezaßealmont.

Encor que les narrez precedans vous efclarciflcnt aflèz de ÎEftat auquel demeura b France depuis le vintquatriéme d’Aouft jourvoüé aux marines de Paris, julques aux préparatifs qu’vns amp;nbsp;autres drefferent pour de rechef enfanglanter la miferable face du pars de leur naiflànce. Si eft-ce que auoir confideré que ce mien labeur pourroit tomber és mains d’autres que desFrançois qui n’en peuuentprefumer ce qu’vn naturel peut du lieu qu^ luy eft connu par plufieurs ai^es moiens: en faueur des curieux du palTéqe vous parleray eu general de ÎEftat de ce Royaume; puis viendray à particularifêr les portemans des François eU chacun endroit d’icelluy. Ce qui vous facilitera tellement laconoiflàncc des guerres amp;nbsp;autres fignallez accidÂs auenus par deux ans entiers amp;nbsp;confteutis au jour Saint Barthélémy ■ qu’il vous femblera les auoir veux couler comme deuant vos yeux. Moicnnant aufli que gr^i' tieux vers fauteur à ne delmembrer le corps d’vn tel diieours à parcelles: vous aiez la conftau-ce de pourfuiure jufques à la fin amp;nbsp;de mefine ardeur que vous en aurez leu le commcnccmét'

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LIVRE TRENTEVNIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;87.

Me (êmblc qu’on ne fçauroit mieux exprimer f Eftat du pars qu’en vous faiïânt enteadre les Eftat de h defleins des vns amp;nbsp;des autres: puis les moiens qu’ils tindrent à texccution d’iceux : eniemblei les portemans du refte,qui demeurez paifibles aimoiêt mieux le tenir cois pour treuuer queL jourd’Aouft quelcureréà leurs perlbnnes, amp;nbsp;juger des coups d’autrui attendans la En d’vn tel çommanccr ment : que fe jetter à vn bal incertain que plus relôlus qu’eux, auoient ofè commancer. Ir parleray premièrement des Confederez comme de ceux qui premiers firent eftat de le jetter aux champs pour lauuer leur vie. Aucuns à la fuite en pais eftranges : les autres es lieux de France qui leur lêmblerent de plus afteurée retraitte.

Comme donques en tous les endroits de la France les Catholiques fiflènt vne fi chaude pourfuitte fur les Confederez : ceux qui auoient eu loifir defé retirer du Royaume, en pre-noient les moiens lêlon que fy prelèntoient les occafions. Les Bretons, Normans, Picards amp;nbsp;def autres qui auoifinét la mer Anglefcheibien qu’auec peu de moiens, voire que n’aiaus aucuns que le lêul elpoir de trainer la viote par quelques moiens qui lé pourroient prefenter entre les lajoLmcç Anglois;fabandonnerent(recerchezamp;forcez par leurs voilinsjà la merci des ondes pour cour- *16 Paf«-roucéeamp; elîneuë de grolfes tempeftes qift la trouuercnt la plus part d’eux.En fin neantmOÉis ils prindrent terre en Ile qui auoit autrefois efte à plufieurs,lieu d’aftéurée retraite. Les autres plusvoifins des Suilfes amp;nbsp;Allemans : aimèrent mieux cerchcr lieu de refuge parmi eux : que lé mettre au hazard de perdre la vie en leurs mailôns.De ceux qui refterent en France,Ies vns aimèrent mieux calâner en leurs biensamp;ores viuoter en grand Ibuci cadrez pres de ceux qu’ils cftimoient leurs amis; ores fabandonner à la merci de leurs contraires qui les ont en fin fait prendre tel parti qu’ils ont voulu. Les autres lé perfuadans treuuer vne demeure fi non paifible,du moins plus afléurce entre ceux qu’ils auoient treuué côformes demœurs,de vie, de conlcience amp;nbsp;Religion à la leur : lé retirerent és places autrefois Proteftantes. Lefqucll es prindrent aulfi toft la relblution de lé maintenir libres des entreprinlés Catholiques ; tant jj|)ur auoirefté maintenues depuis les troubles en telles franchilés: que pour felïrange ra-port des delTeins ennemis que failôient ceux qui de tous endroits y refugioiét pour le garand amp;nbsp;léureté de leur vie.^ lairray les réfugiez faccomoder fils peuuent en pais cftrange,amp;m’en tairay jufques à ce qu’ y auoir efté pour bien recercher l’eftat auquel ils ont vefeu : amp;nbsp;les a-uoirtiré dç là (efperans reuoir encores vn jour^es graflés côpagnées de la fleur de Lys: ) vous faire entendre leurs portemens enlémble amp;nbsp;les defféins qu’ils ont baftiz,conduits amp;nbsp;mis à fin pour lé vanger des injures paflees. M’arreftant pour le coup à vous reprelénter au vray les di-ucrsremumans des Proteftans 'reliez en France depuisîeichec reccu à la journées. Berthe-Icmy. Carauoir veu comme lé pourmenerent les plus vœfins d’Angleterre,Suifté amp;nbsp;Allemagne; Relie à confiderer la delmarche eje ceux qui cultiuent le milieu de la France amp;nbsp;autres quartiers qui relpondent au Sus amp;nbsp;aiioifinent la grand mer Oceane.

LesPœteuins, quelques Xainélongeois amp;Angoumoifinsaueçnôbre des plus cftognez donnèrent à la Rochelle.Des Françoisamp;leurs yoefins,ceux qui n’eurent moien de courir fi a-uant; demeurèrent à Sancerre . Le relie lé retira en Qi^ercy veu la commodité de Montauban, amp;nbsp;Languedo pour la confîderation de Nifinesamp; autres plaçes elquelles les Çonfederez auoient tousjours demeuré les plus puillàns. AinfiTerridesautreffoisditSerignac elchapé des matines Parifiennes : arriua fur la fin de Septembre 3 Montauban qu’il treuua comme ja délibéré de fermer les portes aux Catholiques. Melme qu’au premier bruit des nouuclles de Paris: les Montalbanois auoient conléillé ceux des villes prochaines qui leur eftoient venus Môtauban. demander leur auis comm’ ils lé porteroient en tel affaire : de fermer ou bien garder les portes. Comm’ entr’autres à ceux de Millaud principalle de Rouergue,amp; Puylaurens capitale de Lauraguez. Mais auoir confideré ce que Terrides raporta auoir veu amp;nbsp;fenti : lé relblurent à vne deffence perpetuelle.Tellement que les remôtrances des Vilcomte de Monclar,amp; Baron de Paulin aulquels le Marquis de Villars auoit lâuué la vie à Paris pour fen léruir aux affaires du Roy.amp;qu’il auoit enuoié vers eux pour les perfuader à lé {ftrter obeiftans à là Majefté : ne les peurent aucunement esbranler. Aulfi que le nombre de Soldats amp;nbsp;autres qui dcTololéSc ail leurs fyretiroient de jour en jour: les occafionnoit alTezpour fanimer à la deffeneç. De là Terrides lé pourmenant és places vœfines amp;nbsp;vifitant ceux de là conoillance;fit en forte que tant par fes remontrances que par îexemple de Montauban :plufieurs autres villes,Seigneurs amp;nbsp;Capitaines des païs voifins,le relblurent à mefine parti de le bien garder,munir Ô0 aprouifi-

onner

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Oiftobre i$7i.

L’HISTOIRE DE FRANCE.

onner de tout cc qui eft ncceflàirc au fait de la guerre.En mefine temps Reyniers Gentilhomme voifin de Montauban rechapé comme plufieurs le retira aucc fa famille dansVillcmur ville, Chafteau amp;nbsp;Vicomté à trois lieues de Montauban fur vne mefîne Riuiere. Elle eft au Roy de Nauarre. Mais pource qu’il difôit y auoir quelque hypoteque, il fy retira auec vn grand nombre de Soldats qui le furentrfrouuer en ce lieu. Somme que plufieurs autres villesamp;fot' tes places à lexemple des principallesfê pourucurétau fcmblable de tout ce qu’elles jugèrent requis àleur deffcnce. Comme Quoflàdes,Viole,Negrcpelife,S. Anthonin, les Chateaux de ' Malaufè,Flognac, lAbbaye de Belle perche pour la commodité du paflàge de Garonne. Au pais de l’Auraguez,Puylaurcns,S. Paul d’Amiate,Vitcrbe amp;c.En Albigeois Rcalmond,Lou-berSjRoquecourbc. De Languedo, Nifiiies.De Rouergne,Millaud. Du Viuarez, Aubenas, Vfez, Auduzes, Gabian : comm’ auflî firent les villes de Geuaudan amp;nbsp;les Seuencs. Celles de Foix firent de mefmc comme MazereSc le Madazil, lefquelles auoir appellé leVicontede Caumont pour leur alfifter, tout frais venu de Paris y ajoufta quelques villetes amp;nbsp;chafteauX vœfins. Le Vicomte de Gourdon prit auffi Cadenat amp;nbsp;Cadeillat au haut Quercy. Les Mont-alRinois fôrtis pour furprandre Buzet à trois lieues ^eTolofê fur le Tarn; fen faifircnt,amp; y mirent Yület pour commander au paftàge qui eft de côlcqucnce à tout le pais. Le Vicomte Paulin ne voulant eftre des derniers fe mit en campagneamp; prit de force Lombers, furprit Albam: fit fermcrTillet comm’aufli plufieurs autres villes d’Albigeois fê mirent en fcmblable deffen-ce. A fcxcmple defquelles depuis beaucoup d’autres en diuers pais ont efté faites Proteftan-tes: comme je vous feray cpnoitre fuiuant( aucc le cours du temps peur de rien confondre) le fil de l'hiftoire encommancé.

Portemens des Catho-h(^es fur les Prote-llansdemcu rczenFran-cc.

Donques les dcflèins Proteftans eftoient defaflèurer de leur vie par fort diuers moiens: aucuns par les armes, plufieurs à bien fuir; les autres par vne profeffion nouuelle SiCatholiquc? amp;nbsp;bon nombre par vne fècrette demeure és lieux où ils fembloient eftre plus cachez. Ceux qui n’ayans dcfêmparé le lieu de leur demeure ordinaire, fous fcfpoir de quelque fauorafifc traitement qu’ils attendoient par le moicn de leurs amis amp;nbsp;de îexcc^ition des lettres que le Roy auoit enuoié par toutes fes Prouinccs: furent diuerfèment traitez, félon le diuers naturel des Gou uerneurs amp;nbsp;Officiers Royaux aufquej^ le Roy auoit eferit amp;nbsp;enjoint de les maintenir en paix amp;nbsp;toute fêureté. Sans doute comme les hommes pèchent autant ou plus par exemple que de leur naturel : plufieurs meuz de zele de religion, eftimoient faire fâcrifice à Dieu, de hafter la mort à ceux qu’ils penfoiât fauoir méritée. D’autres poufïéz d’vne enuic cotre leurs prochainsjPeux ci d’vn appétit de vengeance fur ceux qu’ils eftimoient leur tenir tort.CeuX la brulans d’vn défît d’auaricc pour auoir les biens de leurs voifins. Et tels agitez par el vent d’ambition pour le preualoir des Chargcsamp;Eftats Pijpteftans : non moins que grand nombre cfjicrans viure à fauenir en vn affèuré repos fi ceux du parti contraire eftoient decedez. Tous eftimoient en general eftre fuffifàmment difpcnlèz ( par exemple des grans qui leur auoient autorifé les matines de Paris) de la faute qu’ils pourroient cômettre fi auec la vie ils faifôient perdre les biensamp;le fôuuenir rnefine de la France à ceux qu’ils difôient auteursamp;nourriciers de tant dc^uerres ciuiles dont ils auoient efté tormentez par le pafte. Ainfi la plufpart des Proteftans craignoient la mort, amp;nbsp;tous en general la perte de leurs biens qu’ils voioient defirez de tous endroits.Sommc que plufieurs confideré les portemens des Gouuerneurs,la plufpart defquels ne fè trauailloient pas fort de bien entretenir les Edits du Roy pour obuier à tant d'infolences amp;nbsp;mifères incroiablcs qui fê faifôient à leurs yeux : rcmarquoient le peu; voire nul cftat qu’ils font du menu peuple : le trauail duquel neantmoins eft apresDieu le fêul moyen d’entretenir leur vie amp;nbsp;continuer leurs portemens fî fiers. Et neantmoins jeffayque ce n’eft d’aujourdlîui. que cet humeur a pris pied au cœur des François. Qui touteffois ne doit excufcrSc couurir fa faute du manteau de fa vieille couftume: veu que fans la Loy de Dieu,la raifôn de nature(amp;comme aucuns difênt,)lcdcuoir d’humanité nous poufte à faire beaucoup plus de conte de nos fêmblabfts bien qu’infcricurs,quc nous ne faifôns en ce tcmps.IulesCe-fâr le plus grand Capitaine qu’eurent jamais les Romains, tefmoignc par fes hiftoires que les Gaulois de fôn tenÿgt;s y a plus de fêze cens ans ( aux vices defquels nos pères ont hérité plus qu’à leur bienamp; honneur qu’ils facquirent par autre moien) ne faifôient aucun Eftat du peuple quils manioient comme Maitres leurs cfclauesamp; fêruiteurs. Mais puisque la Religion Chrefticnne nous rend tous efgaux en fautre vie ; amp;nbsp;mefine en ccte-ci quant à lame ( principale

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livre trentevnieme.


88.


pale amp;nbsp;la plus noble partie de Lhomme il n’eft pas raiiônnable que la diffcrance des biens amp;nbsp;honneurs mondains qui font toutes chofes vaines: nous face aucunement mcfprifcr ceux que Ih^feulc amp;nbsp;vaine opinion des horiimes plus que la vérité: rend moindres que nous.Voila pour-quoy peu de Gouuerneurs amp;: autres Officiers voians le peuple fi acharné fur ces mifcrables: luy faifoient entendre la volonté du Roy. Et moins encor pyniffoient ils la licence desbordée quefimpunité du premier mal fait, luy donnoitàlapourfuitte dufurplus: tant pour n’eftre foupçonnéfauorilêr ceparti: quepoury voir en quelques endroits vne impoflîbilité d’y ob-uier. loint la conniuence de laquelle la plus part paroient à tous defordres, qu’ils ne voioenr que trop volontiers. Auec Lexeufo qu’ils prenoient fur l’exemple de ce qui eftoit auenu dans Paris. Ce que tous interpretoient vn certain commandement amp;nbsp;fignal haut efieué de la Ca- • pitalle de France pour en faire autant fur tous les membres du Royaume, qu’on auoit fait fur Inconuc-la tefte d’icelluy.Tant importe de mettre les Armes és mains d’vn peuple indiforet,de donner jquot;7pén»prê moien de venger les querelles particulières à celuy qui ne peut y tenir moicn ny vfor de rai- ncntiùrlcs Ibn aucune. De defpouiller en fomme le Magiftrat ordinaire de fa puiflànce,pou r la tranlpor-ter à ceux qui n’ont de jugement pour cftvfer: non plus que les aimes mefineslclquellestcó-me outils infenfoz Ce maniét de force plus que de diforction.Laquelle ne fçauroit dire en cho mettre les le qui de foy n’a de fons ny mouuement aucun.Lcs plus heureux en fomme furent les plus po-lires amp;nbsp;ceux qui plus trouuerent de bons amis.Lefquels demy perfuadez par les Maiftres des peuplc-Prouinces que le Roy les vouloir entretenir en Paix;Firent en fin eftat d’y attendre Leuenemét que Dieu voudroit enuoier aux entreprifts du Roy amp;nbsp;de fon Confoil.

La calamité des homes amp;nbsp;perfocutiô qui leur auiét,foitpour le regard de LAme foit pour la côfideratiô du corps ou autre chofoqui nous furuiét pour nous caufor ennuy perte amp;nbsp;delplai calamité amp;nbsp;fir.-prodiiit 2, forts diuers effets.Et croy qu’elle fo coforme au naturel du cœur qu’elle trouue perfecutiwo difpofé à fvn Lautre. Cell alfauoir à côftance amp;nbsp;à legereté. Ceux qui pourueuz d’vn cœur genereus faffeurét de Linjuftice du mal qu’ô leur fait fouffrir par ladiforetiôd’vn jugemêt qu’ils ont à difeerner le bié d’auec le mal qui eften ce môde:demeurct refolus.Et plus on leur en fait fouffrir,plus mett* ils peine d’y refifter amp;nbsp;côtredireà ce qu’ils voict eftre mauuais amp;nbsp;pernicieux du côtraire. Les autres forôt abatus du premier coup:amp; plus on les chargeraplus s’hu milierotils à la pefâteur de la charge.Ce qui ne peut procéder q de fvne des 2 .occafiôs ou de deux enfâble.Sauoir eft de la faute du cerueau qui ne pouuât comprandre que à tort on le ge-henné: que injuftemét on le preflè amp;nbsp;trauaille îon fans fin: vient peu à peu à fimaginer qu’il y a de fa faure:amp; en fin perfuadé qu’il fouffre mcritoirenîbnt amp;nbsp;à grande raifon:fo ^nforme au defir de fes pourfuiuans. Si ton n’en veut attribuer le motif à faute de courage: lequel amenât vne crainte de fouffrir chofe effrange non acouffumée, contraire au plaifir, repos amp;nbsp;auan-cemât qu’on receuoit parauatren peu de téps on voit le patiét côduit à côfeflèr toutes chofos, pluftoft que fouffrir tantfoit peu de mal. Cela peut auenir à plufieurs pour les deux occafiôs enfomble comme je vous feray voir ailleurs mieux à propos. Somme que teffonement fut fi general par toute la France, que la crainte Fen efpanditau de là les lifieres du Royaume: nommément à Strasbourg pour le doute qu’eurent les habitas des François qui à peti|^s bandes fo retiroient-en Allemagne pour lafouretté de leur vie. Car les Strabourgeois fo tenans forrez amp;nbsp;fur les Armes à la garde de leur place: ne fen aflèurerent jufqucs à ce qu’ils fourent comme le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jg

tout c’eftoit porté entre lesFrançois.Mais lesSuiflès fombloiêt auoir plus d’occafion de train- ville amp;nbsp;ne dre quelque nouueau remument parmyeux : veu la diforepence d’humeurs ja de long téps pc’rfonne''^ altérées pour la differance de la Religion entre lesCantons de leur ancienne communauté. Si que bien bien que entrez en foupçon amp;nbsp;deffiance des vns des autres : ils firent foudain leuées de gês dt guerre pour la defféce de chacun pais ja efineus à raifon des nouuelles qui eftoient venuës de France amp;nbsp;du bruit qui couroit par lesCantons, que fi le Roy pouuoit emporter vne pleine amp;nbsp;aflèurée viéloire fur les Proteftans de fon Royaume: ne faudroit ( veu le peu difoient ils ou Su’iTcs point d’amitié que les Princes portent à tels forme de Gouutrneurs) à parrialifer cefte corn- 3^ g^.^^ munauté, pour faire ruiner les Suiffès par enfomble. Et auec le païs, leur faire perdÆ Lanciê guerre poiy honneur qu’ils feffoient acquis,non feulement de feftre vnanimét entr^enuz en bonne ami- * ,‘c jp quot;nbsp;tié jiifques aujourd’huy:mais d’effre appeliez amp;nbsp;cheremét apointez par tous les Princes de ce thoiiques. temps pour la deffencc ^ proteélion tant de leurs Effats que de leurs propres perfonnes. Aucuns difoient qu’il ataqueroit les Bernois le plus grand amp;nbsp;mieux peuplé Canton de Suiffès.

Puis

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oa.Noué. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

*■ Puis Zurich, amp;nbsp;en apres tout le refte qui fait profeffion d’autre Confoience que de la Romaine : fondans loccafion de ces querellesSc nouueaux remumans fur la non vray fêmblancc que ceux ci endureroient à lauenir ( veu feftrangetc du fait auenii en France) que les autres Cantons Catholiques enuoiaflent leurs gens au Roy pour faire la guerre au refte de leurs frères. Tant pour le refpcd d’vne mefnjp religion ( les Profeftèurs de laquelle doiuent fentr’aimer amp;nbsp;fentrc-fêcourir Ivn lautre) que pour la crainte, que le Roy ayant acheiiéfes ennemis en fôn Royaume : ne fift ruer les Cantons Catholiques de long temps afriandez à la paye des François, fur le refte des Suifles leurs patriotes. le vous diray ailleurs cequienauint. Car jene veux de fi loin m’eflongner du fouucnir des mifores Françoifes, encor plus mifêrablcs que je • ne les fçaurois exprimer. Voila donc ffiftat des vaincus. Voici en general le comportement des vidorieux.

DciTeins (îu Presque tous fc perfuadoient veu les Chefs Proteftans abatus,amp;le refte des Confederez en Roy amp;nbsp;les fi petit nombrc,qu’on fe moquoit de ceux qui en faifoient Eftar : que leurs Majeftez ne cer-moiensqu’il cfjoient plus qu’ aflcurer la France d’vn bon amp;nbsp;eternel repos. Car outre la raifon apparente a àfiiK nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;teWefir ; les lettres ci deftiis enuoiées aux Gouuern?urs faifoient foy que tel eftoit leur inten-

à.rjuoir les places qui le ligiioiéï.

tion. Poiircc toiitcffois qu’à nouuelles occurrances nouueaux confêils : le Roy fâchant la te* clés Confederez réfugiez tant en effranges païs que aucunes places de fôn Royaume ■ pour fermer les portes à fês commandemens : change de deffeinSjSe fit Eftat d’cmploicr tous fês moyens à les ramener à leur deuoir. Il y procéda diuerfêment. Premier que praticquer la voyc de fait,i! voulut fonder fi les remontrances,promefTes entremeflées de menaces amp;nbsp;la creance qu’aucuns de leurs Chefs reftez amp;nbsp;gardez à cet effet : auoient autresfois eu parmi eux:

La prinlc des armes contre le Roy pourla Religion n’cft légitime ni pofli-ble.

ne pourroit lui moienner ce qu’il ne vouloir gagner par force,qu’apres tous les autres moiens perdusamp;t hors d’efpoir. Il auoit commandé à tous Gouuerneurs amp;nbsp;autres Officiers de fês Pro* uincesjfê retirer chacun en fon Gouuernement: affin d’épefeher toutes leuées des Proteftans. Et fi comporter au refte felon les memoires amp;nbsp;inftruéfions dont je vous ay parlé. Ils fê portèrent comme vous auez veuzjufques à ce que voiant la refolution des Çonfederez ( qui efeha-pans de jour à autre fe retiroient és places refoluës ) croître amp;nbsp;fe munir de toutes chofês nc-ceftâires à leur deffence: Le Roy cômanda à chacun Gouiierneur de leur faire entendre quel eftoit leur deuoir : le bien qu’ils pouuoient receuoir defo ranger à fâ volonté. Au contraire le dÔmage qui leur enpourroit venir, amp;nbsp;fimpoflîbilité de tenir auec fi peu d’hômes contre tant de forces. Faifâns la plus part de tels AmbafTades par quelques Proteftans referuez des matines de Par^ à tels amp;nbsp;autres effets.Da’titât neantmoins qu’il ne vouloir faillir à fon deffein d’abolir la Religion Proteftante en fon Royaume : amp;nbsp;le nettoier de toutes fêditions : il dreflâ les préparatifs d’vne guerre future, en cas que la douceu^de ce premier moien ne lui peuft mo-yenner ce qu’il euft bien voulu auoir fans les fraiz, peine amp;nbsp;hazard de la rigueur des armes. Et pour ce commanda la reueucamp;montre en armes à toute fâ Gendarmerie : Enjoignant tant aux Chefs qu’ aux hommes d’armesamp;Archers des Compagnies de fè tenir en leur Garnifon, jufques à ce qu’il pluft à fa Majefté d’en ordonner autremêt. Voila l’eftat de la France depuis le jour S. l^rthelemy jufqucs aux préparatifs de la guerre dont je vous veux parler. Eftat di-je reprefenré par les dcflêins des vns amp;nbsp;des autres. Enfêmble les moiens qu’ils tindrent à fcxc-cution d’iceux : en quoy la mifêrable condition des Proteftans vous eft aflèz defcouuerte. Pour exprimer laquelle encor plus neantmoins, je n’oublieray vne chofê qui pourra grandement feruir à lauenir. Et à foccafion de laquelle ce parti bien que mal mené d’ailleurs : a cfté conduit prefque jufques à fextremc fin de fês mifêres.Et ofêray dire,qu’elle ne lui a moins pre judicié,quc la rigueur de fcscnnemis.Mais dautant plus ennuïé que îinconuenient ne venoit que d’eux mefînes, fans que leurs aucrfâircs y aportaftênt rien du leur. C’eft l’opinion que le tiers d'eux auoit,que la guerre entreprinfê contre le Roy n’eftoit legitime ni poffible. Corne les raifons ci deflbus difcourucs amp;nbsp;auec le piteux cours, le plus malheureux euenement tant des guerres Ciuiles nées l’vne 9e l’autre (nommément le defâftre de la S. Berthclcmy) le faifoient euidam ment conoitre.

P O V R mother la guerre illegitime ils mettoient en auant, le rcfpeél de la qualité du Roy. Contre laquelle fâcrée amp;nbsp;inuiolablc,n’eftoit permis de fefleuer. Puis la confiderati-on de la caufê pour laquelle on prend les armes. En quoy ils debatoient tant par raifons, que par autorité des plus excellans en tous aages. Et par exemples des plus fameux accidens qui

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auin-

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LIVRE T R E N T E V N I E M E.

auindrent onques. Pour le premier ils difoicntjque veu le reciproque deuoir d’entre le Prince Non Icgitr-amp; fes fujets:Comme il eft ordonné de Dieu pour commander:aufli le fujeteft né pour obeyr fins qu’il aie le pouuoir de preftrire n’y reiglercefteobciflànce, autrement ce ne lêroit eftre füjet ains vrai Contrerolleur des mandemens du Roy.Ce que Dieu luy mefine à voulu fignif-fier au peuple qu’il a mieux aimé de tout le monde. Lors qp’il luy demada vn Roy luy relpon- jesRoys «t dant qu’il en auroit vn: Mais qu’il feroit fimplemêt amp;nbsp;abiblument ce qu’il lüy plairoib Aquoy icurspuif-le peuple acquieflànt le print paifiblement fous ces conditions. C’eft pourquoy fApoftre ad-monefte vn chacun Chreftien de prier Dieu pour le Magiftrat:Encor3dit-iljqU’il foit mefehat amp;nbsp;fcandaleux.Scnfuit docques Fil fort defon deuoirordinairejqu’on doitfoufrir pluftoft que refifter à fi volonté,laquelle peut eftre feulemét changée par îordônance duDieu qui l’y a mis • amp;nbsp;non du peuple qui l’a receu comme ordonnance neceftaire à la conforuatiô de la focieté hu-inaine:qui autremét Fen alloit de confiifion en vne prompte amp;nbsp;aflèurée ruine.C’eft pourquoy les Apoftres amp;nbsp;Anciens Peres qui les ont fuiuis,voire meime lefus Chrift: En general tous les Chreftiens de la primitiue Eglifo,mc’voulurent oneques contefter contre les Empereurs Romains aulqucls ils fo voioient fujets^rtirdonnâce diuine. Nonobftât les horribles amp;nbsp;crBslles perfocutions qu’eux amp;nbsp;leurs fitellitesfaifoient de jour à autres fur leurs pouresamp; miforables corps. Ains tant Fen fa^ut qu’ils Faidaflènt des moiés d’offencer les perfocuteursrqu’ils refufoiét la deffenciue;parans par toutes armesvne côftante, vertu amp;nbsp;patience continue,pour vray amp;nbsp;af-fourc omemét de leur Chreftiëne.Dequoy les hiftoircsEclefiaftiques font fi replies qu’il iFeft befoin d’empefeher le papier. Vrai eft que par cy deuant on reljjondoit à cela que Chrift, les Apoftres amp;nbsp;autres Chreftiens fidelles qui ont fouifert martire fous la cruauté des Romains:lè font deftournez de toute dcffence,ponrce qu’ils fo recônoiflbient perfonnes pures princes amp;' côme fimples Miniftres enuoiez de Dieu.non pour fonner la Trompete amp;nbsp;batre aux champs, poiirfiire leuée d’hômes amp;nbsp;côbatre pour vn Royaume. Ains prefeher la parolle amp;nbsp;par le clair letantimât d’vne voix celefte,appcller les plus eflongnez du vrai trouppeau,pour fo venir amp;nbsp;fe ranger au fiin de la bergerie Chrcftiéne.Mais que les Côfederez auoiét le Magiftrat fous Ifeu- * -torité amp;nbsp;côduite duquel ils marchoient en troupes pour maintenir ce .qu’ils n’euflènt vouluj difoient-ils,entreprendrefins fon aueu Aujourd’hui donc,que tous les Cheft ( deux ou trois defquels leur pouuoient reprefenter le Magiftrat )font deceddezfifaueu de qui peuuent ils continuer leurs anciens deflèins? Car eftant aujourd’hui tous priuez«amp; particuliers, n’y aiant vn foui d’eux delcendu d’aucune branche de la fleur de Lys : fous qui peuuent ils Faflèmbler pour rendre leur entreprinfo amp;nbsp;port d’armes legitimes^ approuuez de gens de De dire que le Roy amp;nbsp;ceux qui luy afîîftoiét,ont mal fait de tuer ainfi lesChefs .Et qu’outre ce ils ont excédé mefure furie refte.Pofons le Cÿ qu’ainfi foit.Si eft-ce que la faute d’vn n’excufo les péchez de lautre: Aulfi le fait particulier de quelque Catholique fur les Chefs Confederez, ne legitime le mauuais delTein du refte d’iceux. Et moins encor fait, qii’il foit permis au fujet de faire raifon foy mefine du tort qu’on a fait a fon compagnon. Non plus qu’il à droit d’ordon- fadisni ner delà punition de quelque mal fait auenu au Royaume. Voyons d’au^itage,combien dan- amp;nbsp;partiali-gereiife cft la confoquence de tels atentas vne fois.permis en vn Eftat. Sans doh^ il n’y a for-te demalcontens pour quelque occafion bonne, mauuaife où ridiculle quelle foit : qui n’en- Eftat. trepregneFefleuer » Et partialifint vne partie des fujets: faire du pis qu’il pourra contre fes en- Que les nemis. Ce qui ne fçauroit auenir que par la ruine oü grand defiftre de tout fEftat. Ainfi que Proteftans les fadions de Bourgongneamp; d’Orléans en France des Rozes blanches amp;nbsp;rouges en Angle- fa*ifc°ia”gu^ erre, des Blancs amp;nbsp;noirs à Floréce. Les Guelphes amp;nbsp;Gibelins en Italie amp;nbsp;Allemagne; ailleurs gt;e au Roy ainfi des autres nous font aflèz connoirtre .Mais fi la Loy deffendant toute prinfe d’armes,pu- joUrnée^s. niffoitatiffitoft le fait que le delTein mis en euidertee : Il n’y a doute que tout ne fe portaft Bcnhckmy felon raifon amp;nbsp;equitté. Pource que la plus part des hommes jugent de chacune choie par fa-parence ou euenement d’icelle: comme aucuns font foloh le naturel amp;nbsp;merite qu’ils y con-noillènt. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Gérerai

P O V R fimpoffibilité, difoyent-ils, nous n’auons àiicuns Chefs dignes de commander en d’armée amp;nbsp;rilne de General d’armée : auquel la vertu n’eft feulement requilê: ains ÿilfi îautorité pour le ‘luaiuez faire obcyr,la creance vers les Soldats;les biens,la vaillance,la generofité ,.refolution,conftan-ccjliberalité ôi autres moiens necelfaires à gangner St Facquerir des hômes.Toutes lefquelles

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L'HISTOIRE DT FRANCE.

Caufes du mauuais

qualitez necelïaircs à vn General manquent en tous les Chefs qui relient, encor que la verfH leur fort familicre.Où font dauantage les moiens pour urer fecours ellranger^ Où font les villes qui peuuent fournir de viures,d’armcs,d’artillerie,de poudre à vn befoin?De retraite alfeii rée pour nous repatrier en cas de ballonnade? Où font les deniers fi neceflàires à la conduite de la guerre? Où lè pourront trotter les hommes apres fi grand carnageèVn lèul Prince voire à peine vn Icul Gentilhomme olè leuer la telle pour lè joindre amp;nbsp;declarer Chef de deux ou trois delèlperez qui veulent branler. Voions au contraire fennemi pourueu de tout cela, amp;nbsp;plus encor.Le Roy n’ell plus comme on difoit par le pairé,en bas aagc,amp; gouuerné par autrui Ains auec faage il a creu de cœur,de force,d’e^rit amp;nbsp;de moiens pour nous perdre tous. Son Confeil ne fut jamais fi grâd,ne fi animé contre nous.Non vn lèul mais tout le Royaume:mcf mes les deux tiers des nollres prclls à luy faire plus de lèruice qu’il ne voudroit defirct, voire contre nousmefmes fi nous prenons les armes.Ourre plus il protclle haut amp;nbsp;clair qu’il nous veut tous maintenir en paix.* Q^’il a auôlorilè la journée de Paris pour fe vanger des particulières injures qu’il lè lèntoit auoir reccu de lAmiral amp;nbsp;aii^s lès adherans: affin de donner vn replt;Â d’autant plus alfeuré au relie de lès fujets. Som^c’i^ie tout bien confideré, difoicnt-ils, le piteux projeél amp;nbsp;encor la plus malheureulè fin de nos guerres pallècs : nous font aflez cui-demment connoillrc combien delplailènt à ce grand Dieu toutes telles entreprinlèsivcu qu’il n’^ jamais bénit leffed de nos armes. D’autant que nous auons tousjours elle de mal en pis-Nous auons fait mourir vn million de Confederez. Nous auons tousjours acreu la perte de nos biens,de nos Ellats,auec le piteux rauage de toute la France en general.Et fommes encor moins alTciircz de nollre vie, de nos biens, de nollrc confciencc amp;nbsp;Religion qu’au parauant les premiers troubles.

Aucuns au relie de ceux là atribuoient la caulè de fi malheureux cuenement à la prouiden-

progrcz ez

ProuUcncc de Dieu-

Dieuj qui n’auoit oneques voulu bénir leur port d’armes.Et les autres ( qui corne plus LotXns* guerriers amp;nbsp;acouftumez au maniment des armes: en jugeoient naturellement amp;nbsp;par lappa-ra/fce des accidens)à la mauuailê coduitte de l’Amiral amp;nbsp;autres Chefs qu’ils auoitt fuiui:LcS aélions delquels ils auoient fi haut loüé de leur viuat qu’ils les mettoient hors de Paragon de tous les Capitafnes du monde.Maintenant ils faj|bient leçon ( corne lêuls reliez pour la conduite des armes ) des fautes de lAmiral: inféras par là que fi leur affaires fe font rousjcurs mal

Fauces de l’Amical amp;nbsp;d’aucres Chefs en la conduice de

portées du viuant de ces grans Capitaines:qu*il n’y auoitapparance aucune de les amtndera-pres leurs decez. Aquoy ils ajouftoiétle defôrdre amp;nbsp;mclpris de toute difciplinc militaire lt;]ui croift de jou#à autre entre les François^! bien que les Chefs defpourueus de fuffilànce:amp;le5 lôldats du deuoir d’obeiffance amp;nbsp;viuas pires qu’Athées amp;nbsp;Canibales en ce Royaume:Dicu, di-cur guecre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rcdoit par tant dè preuuesjautât de tefinoignjges qu’il nous falloir delefperer d’eftre

jamais heureux au port des armes prinfes pour le fàid de la Religion.

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Au furplus quand la raifôn,quand fautorité^quand fcxéple de tous les plus grans qui furet

onques:Quand toutes les Loixdiuinesamp; humaines: Quand toutcôbattroit contre le Roy. pour redre le port dfs armes cotre luy legitime amp;nbsp;poflible.Si eft-eeque celle feule Côfedera tionjdifoiél-êlsjdcuoit détourner les fujets djcntreprêdre contre fon Princeifçauoir eftjla perte incroiable voire indicible tant de perlônnes que de biés,Places, Prouinces amp;nbsp;de toutes autres

chol^ qui font au Royaume:quin’en peut raporter qu’vne finale amp;nbsp;hôteulê dcflrudiô pour fvn 8c laiitre parti.Les mieux pourueus de jugemes amp;nbsp;quiauec le naturel,joignent lacquifitif chofes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;remarque des accidés palTez leur apportetcofclTeront tousjours que ceux qui entrepre

quifesatou nent cholès hautes, mefinemêt de telle imporrâce-.premier que mettre leur projet en lumière tes entre- j-jen executcr: ne doiuét lèulcmct bien conlîderer fi leur entreprinlê ell julle puis fi elle ell pnnfcs. nbsp;nbsp;nbsp;polfible:mais aulfi trouuer les moiés pour luy faire reüfcir bône fin.He Dieu quel bie, dilôiét-

ils,quel auâtage ont reccu lesfujets Frâçois de tât de leuées,dc tant d’iterez remumâs d’armes, plus pourc amp;nbsp;plus milcrable voire plus deplorable que neIçauroient croire ceux qui n’onf ny cerueaupour en juger auec raifon,ny fexperiance des cholès pour en prefumer ce qui en cil: plus detellable que ne voudroiet croire ceux qui maitrifez de leurs fortes paffions (d’enuie, d’auaricc,d’ambitioii^e vengence amp;nbsp;tels autres pelles d’vne ame pourueuë de bonne nature) neveulcntviure qu’à la continue de telles guerres pourfennehir, ou autremant contenter leurs damnées affcélions . Mais ceux qui ont le cerueau ralfis amp;nbsp;la connoilîàncc de telles praticques humaines:foit pour en auoir ouï parler,ou enauoir leu dcftmblableczHilloiics du palfc:

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LIVRE TRENTEVNIEME.


lööt


dll paffé: Et encor plus ceux qui ont fcnti les fouetades: ceux qui ont fouftert la perte de leurs biens, le baniiTenient du pays de leur naiflàncc; lesftropiats les Alangonois pour la longueur des maladies qu’ils en ont acquis. Ceux qui ont perdu leurs parens ou amis en lôm-me ceux qui ont reccu quelque pinGde au malheureux cours de ces guerres Ciuilcs : feront les premiers à dire haut amp;nbsp;clerc que la fin de telles Tragédies, n’en peut eftre que fânglan-te Sc deteftable.Puis donc que la fin de nos dclfcins nepeut eftre que mifèrable.Pourquoy les enfantons nous ? De qu’elle aucuglée rage leur failbns nous voir la precieulê lumière du jour qui ne deuroit eftre employé qu’en repos, qu’en profit au contentement d’vnchacun ?

Quelques vns relpondoyent que cela ne doit retarder les fujets à cercher les moiens par les armes ( puis que toute autre voielcur maque) defafrâchir des calamitez amp;feruitudes incroia • blesdquelles ils ont efté nourris julques ici,foit en Corps ou ez biés de ce modeclbit en elprit amp;nbsp;deuoir de confcience.Car corne il n’y a entreprinlè ny choie du mode qui n’aie auec iby lès comoditez amp;nbsp;incômoditez:Et que pourtant il ne faut laiiTer de fi emploier fur la crainte que les incômoditez furpafterôt leur contraire: Au{fi,bien qu’ils prenoiét tous ces maux amp;nbsp;miiera-bles dcfaftres eftre les vrais amp;nbsp;neceflàires Apanages des guerres Ciuilcsrqu’ils ne doiuét plt;Âr tant defilier leur entreprinlè.Elperant que le bien qui en viendra par falFranchiflèmét de tant delèruitudes furpalîèra de beaucoup toutes les pertes qu’ils pourroientlbulFrir de la durée de ces guerres.D’autât qu’ils n’y peuuét obuier.Ils fçaiiét bien que S. Paul dit qu’il ne faut faire fake mal mal,affin que bien en auienne .Mais ils font aulfi certains amp;nbsp;relolus que ÎApoftre comme prb affin que ucc perlônne qu’il eftoit amp;nbsp;fimple Miniftre enuoyé pour prelcher le faiôl de côfcience amp;nbsp;non aù^nne reigler les aélions politiques amp;nbsp;entreprinlès qui concernent Icntretien amp;nbsp;acroilïèmét ou refor mation d’vn Eftat:n’a parlé que des aôlions particulières de Chrellien à Chreftien amp;nbsp;non des publicques côme celle-cy,qui le font par îauôlorité de toute vns cômunauté:Pour le bic non d’vn ou de 2. ains de tout le pays amp;nbsp;de ÎEftat en gencral.Outrc plus,difoict-ils, toutes les cala- Les Catho. mitez (à la côfideratîon defquelles on nous veut faire déporter de nos cntrcprilès)nc nous font point particulières .Mai^ cômuncs auec les Catholiques.Lelquels en fentent autât que nous, de perces • voyrepliis eu elgard au party .Nous n’auons faiél perte de tant ne fi grands Chefs. Car nous ne les auions pas. Et ont plus perdu à ime foule journée de Dreux que nous en tout le cours des guerres.“ Car le jour de Saint ßerthelemy n’eft faûion de guerre : Ains fineftè amp;nbsp;tromperie de laquelle les habilles fo fontlaiffez coiffer (comm’-àvne guerre de Renards: ) encores moins de Soldats pource que nous n’en auons tant. loind qu’ils ont plus affiegé de Places que nous .Deuant lefquelles foperd amp;nbsp;fo mutile trois ^is autant d’hommes que dedans. Ils ont auflfi perdu plus de biens. Car ils en ont plus. Ils tiennent les grans Eftats amp;nbsp;les plus beaux reu^uz du Royaume. Quand on n’y conteroit que les Eclefiaftiques,Financiers,Marchans amp;nbsp;lufticiers. Voire que leursricheflèsfont vne des Moiensde occafions qui rendent nos Soldats fi prompts au fon du tambour St fi conftans à fouffrir entreks”'*^ la longueur des guerres: pour laflèurance qu’ils ont du butina fentretenirtousjours d’vne Proteftant. telle picotée qui ne leur peut manquer. Au contraire fur qui prendroit le Catholique fil ne defioboit les fiens mefines ? Sur des poures Marchans qui premier que de 4ebufquer vendent tout pour mettre en armes amp;nbsp;cheuaux : aflèurez de fo recompenfor aux delpens du Catholique. Nousn’auonsau refte aucun fons de deniers que nous puiffions perdre que celuy que nous pouuons faire à la fucur de noftre Corps au defpens des Catholiques : aulfi tort que les armes fontprinfes. De Places nousenauonsfi peu mais fi bien pourueuës de bons hommes : que le gain leur eft perte alfourée. Si bien que leur grandes pertes fur-montant les petites receptesqui leurvienent: leur font alfez connoiftre que le jeu ne vaut pas la chandelle qu’ils y bruflent. Mais tout cela n’eft rien did n’y à propos relpondoyent les refroidis (ainfilcsappelloycntils) Car fi les guerres Ciuiles font miforables (comme rien n’eft plus àfiiyr que les foditions) voulez vous les entretenir amp;nbsp;vous y rejeter pour cefte foule raifon que les calamitez en font infoparables?Cete raifon ne ^rtit jamais de telle bien faite.

Car au contraire linfoparabiiité fil faut ainfi parler,vous en doit plüftoft lèparer ou vous faire voiries plus fots amp;nbsp;les plus eftourdis qui furent oneques, de fo precipitci^e gayeté de cœur à vnmal que vous auez des ja preueu ne pouuoir euiter, fi vous faites cela.Encor moins cftes - vous excufables pour la communauté de telles mifores. Car comme le bien qui auiendroit

aux Catholicques leur foroit propre Si ne vous foroit en rien auantageux : Aulfi le mât Nn ij.

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

qu'ils en iôuffrent leur doit demeurer: amp;nbsp;ne deuez eftrc fi deipourueuz de fens que à l'exemple des chiquaneurs ( leiquels opiniâtres en proces ne craignent delpendre tout leur bien fur vndifFerand mal fondé ou mal conduit: affin de ruyner leur parties aduerlês) vous vueil-lez entrer en miiere pour y foire enfoncer vos ennemis.Ou du moins patiéter vos pourctez,amp; Confolatiô ^^ï^^^ces par la confideration d»la mifère d’autruy. Il n’y a que les âmes perdues amp;nbsp;deftinées desmifera au feu de perdition qui tiennent ce langage : que la confolation des miferables eft auoirlês d’aucirfcs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;queccftc confolatiou iôit limitée au difeours de la railbn, laquelle fc

pareils. propofons Ics miforables en leur particulier, diminuent amp;nbsp;amoindriflènt autant le fôuue-Tn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;diforaccs parcedeuis ordinaire amp;nbsp;familier fondé fur la raifon des vrais excm-

ftans per- pIcs de ccux qui ont couru mefine fortune. Mais il n’y a rien de femblabic à ce foiél. Au par b longueur raifon ne les deliure de foutes pour vnc autre confideration. C’eft que la perte eft des guefre, tousjours plus grande à eux qu’aux Catholiques. Vne place prinfe leur importe elle pas dix l«c*ath^^ plus que dix au Roy plus fort qu’eux ? Comme ils confefiènt vn homme mort ne leur ligues. eft il pas de plus d’imponance que dix au Prince, auquel les Soldats formilleront tant qu’il aiffaeftat? La grandeur des pertes ne doit eftrenîêfurée au nombre, mais à fEftat amp;nbsp;qua-Caufes'de chacun party. Si bien que le mal eft tousjours aux Confedez amp;nbsp;tourne tousjours en la longueur fin le dcfoftrc fur eux. Tellement que plus dureront les guerres amp;nbsp;plus perdront ils. Si cTuUes en ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dclhuëz de Chefs amp;nbsp;de Soldats, d’armes amp;nbsp;de retraite faudra qu'ils gemifîènt fous

France. la jouë du vidorieux fil ne leur foiéf graces. C’eft pourquoy le confoil qu'on leur donnoit du commancement des guerres, eft aujourd’huy trouué bon amp;falutaire: comme lors ridicule Si hazardeux.Qu’ils deuoyent harter la guerre amp;nbsp;coucher de tout aux premirs troubles. Mais ils ont fomblé ceux qui vont le petit trot quand il fout aller au grand galop. Ou les Pirates amp;nbsp;efeumeurs de mer qui ne font que demie caché fur le fuiard qu’ils pen-lêntauoir auffi tort atteint jufques à ce que le voyans plus leger deamp;meileure voile, ik mettent toutes voilles hors, pour recompenfer la perte du pafle. Mais ils le voyent ter-• rir ou cfohouër contre quelque lieu de deffance amp;nbsp;gagner la rade ^’vne ancre ou de quelque Haure d’aflèurée retraite : Si bien que la propofition demeure tousjours en lôn entier: que fi la fin n’ert bonne, îentreprinfo ÿç. fe doit executer encore qu’elle iôit jufteSi poffiblc. Mais pour leurorter, difoyent-ils, tous prétextes de drefter leur entreprifo : H ne leur fout que foire connoiftre la grandeur des moyens du R o y, fanimofité defon party à conrtamment pourfuiure la ruyne des Confederez. Et au rebours le peu de leurs moyens, linconrtante reiôlution tant des Chefs qui relient, que de Soldats auffi mal animez que ceux cy : Si que le tout meurement confideré il ne leur relie pour toute coulleur qu’vn efpoier que Di bv les aydera Si/era tout reùlcir à la gloire de ion lâint Nom, à la bencdiélion du prochain amp;nbsp;à l’acroiflèmenr amp;nbsp;lèureté de fon Eglilê. Sur-quoy, difont-ils, com’-ils ne veulent poinél elplucher ce que D i e v veut, ce qu’il fera De la toute 4*^*’*^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pcuuent peiiiiader que ce loit le deuoir d’vn bon Chre-

puiu'ancc Hicn dc bouchcr les yeux à toutes raifons aparantes, mefprilêr la confideration de tous de Dieu, moyens hamains , rejeder de lôy tout bien amp;nbsp;foureté qu’on luy offre pour le précipiter à tous hazards, fenfondrer de gayeté de cœur à tous perils, amp;nbsp;pertes euidentes amp;nbsp;mal encontresalTeurées : affin d’atendre l’euenement de ce que D i e v ne luy alfeurc qu’en rcpiu5quot;par foifo’it lôn deuoir .Sa grandeur, lès merueilles amp;nbsp;pour le dire en vn mot la toute puilTancc miracle ne n’crt: point mile en doute. Nous en lômmes tous certains amp;nbsp;relôlus : mais c’eft qu’il eft 'tquot;aóTdbai' bon amp;nbsp;tout puiffont quand il luy plaift, amp;nbsp;ne veut eftandre les richeflès delà bontés. té fur tous ceux qui la défirent amp;nbsp;qui mclprifont d’employer la vertu de leur efprit à fc bien conduire amp;nbsp;praticquer les moyens qu’il leur à donné (non pour eftre lailTez vainsi amp;lè rouiller: ains pour les mettre eneuidence) attendant la gueule baie que la Manc leur tombe du Ciel. Que la pierj^e jete encore vne fois lôurce d’eaux, amp;nbsp;tels autres merueilles quf D I e V à voulu faire autrefois pour conuaincre l’incrédulité des hommes de ce temps là amp;nbsp;monftrer enlèmble la toute puiflànce de fo Diuinité . Puis donc que croyant tout cela noua n’auons plus affaire de tels moyens extraordinaires : D i e v nous veut foire trauailler. Il veut que nous employons les moyens ordinaires qui fônt de foire amp;nbsp;fuyure ce qui à de l’apparence de poffibilité, pour tourner tout à noftre bien amp;nbsp;profit dc noftre prochain. Or la poffibilité doit cftre confiderée félon les moyens de vous amp;nbsp;de voftrc

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LIVRE TRENTEVNIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;loi.

tic voftre aduerfâire qui (ont tels en ce faiâ: que vous auez entêdu: puis doc qu‘il en a aucuns il faut juger que la fin en fera malheureufe amp;l dommageable. Parquoy il ne la faut entre- Powquoy prendre. Pour le dire en bref ils en gagnèrent tant Ibit pour le poix de ces raifons : foit pour ftàn/ont re-la confideration de leur calamité prefènte : que la plulpart nemettoit plusenauant qu’vne prim les ar-contrainte amp;nbsp;ncceflîté qui les forçoit de prendre les armes pgur leur deffence. Lelquelles ils enflent Volontiers enterrez, fils enflent efté aflèurez de couler celle vie en paix amp;nbsp;repos t^t ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;

defiré. Mais voyans le Roy d’vn collé, les Catholiques de fautre àlbn exemple ne tourner la veuë que lur eux pour les traiôler comme les autres : Ils furent, direiit-ik, neceflitez à la def-fcncc que D i e v, que la Nature, que la Loy des Princes mefines, de pitoyable fait Julie

amp; legitime en cas qu’on n’ayc autre moyen de garentir la vie. D’autant que ce n’ell mon def rfre- • fein de Juger de ces faâibns, n’y balancer le merite de deux parties : ains lêulement' de coucher au vray le faiél, les raifons amp;nbsp;les moyens qu’vn chacun a tenu pour le maintenir : le reti-reray la plume pour ce regard : me fuffilânt de dire, comrrfe je fuis aflèuré que fi le Roy eull bien fait exécuter les lettres amp;nbsp;memoires qu’il enuoya à lès Gouuerneurs amp;nbsp;fur tout Ibngneu lèment puiiir les contreuenans à là volonÆ,d’entretcnir les Confederez paifibles en toute lt;Âu-ccuramp; repos aflèuré; les villes Protellantes n’euflènt ellé fi remplies qu’on les vit depuis.

fi la meilleure part des habitans lè fuflènt retirez quand elle eullveu le defirduRoy ’ execute ainfi qu’il le prometoit ,amp; que chacun de lès fujers ledefiroit: Mais fauarice, le -?Æle aueuglé, ^ambition amp;nbsp;telles autres ballardes alfedions qui matrilôyent le coeur de j ceux qui auoient quelque pouuoir en chacune Prouince: ennuicrent tellement le relie * des Confederez ; que force leur fut de lè ralier auec les autres qui du premier coup de tambour felloyentdeclarez vouloir viure ou mourir comme ils auoient ellé enlèignez pat lepaflë,

.3;; C E V X qui tindrent ferrries neantmoins: Relpondoicnt à tout cela tant de viue voix que par eferit retenu amp;nbsp;publié. Ou ils monllrent quel ell le deuoir amp;nbsp;puiflancc du Ma-j ^illrat. lufqucs où fqp luy doitobeyr. Quand refiller en quelles chofes prendre les ar- , mes contre luy. Occafion que je ne m’en chargeraydauantagele cerueau lt;nbsp;lediraylèu-lement que la plus part des Confederez qui lè relblurent à la deffenciue: fanimerentà /es Pro«-' prendre les armes pour vn défit de venger la mort de tant de leurs compagnons : plus que par la force de toutes les railbns qu’on leur alleguoit . Car aujourd’huy le temps cil venu tel : où pour mieux dire les hommes ayans commencé vne cholè bonne ou quatrième mauuailè, fe plailènt tant à la continue de leur prerniers iraiéts ; Que remonJlrance ne les peut dellourner de la pourfuitte, aimans mieux ce femble ( Je parle de ceux qui n’ont le cerueau pour Juger le merite de l^ntreprinlè qu’ils font ou qu’ils feuorilènt auec d’autres, la creance defquels ils fuiuent plus que la railon) laiflèr le Jugement de leurs adionj à la fuitte du temps ( qui en fera Juger lapofterité lèlon l’euenemant plus qu’à leur défit ny felon le merite de fcntreprinlè .• ) que de marcher en toutes cholès dilcretément amp;nbsp;auec raifon. Somme que le jugement que fiiifoyent bonne part des Confederez fur la reprinfe des armes: Je diôls Sieurs, Gentils-hommes, Cappitaines, Miniflys amp;nbsp;toute autre forte de gens qui deftournoyent le plus d’hommes qu’ils pouuoyent detelsdef feins; préjudicia fi fort à l’entrcprinfe de plus relôlus; que voyans aucuns d’eux lè déporter par les remonftrances de ceux cy : Les autres incertains quel party ils deuoyent fuiure ; à peine les Protellans lè peurent accorder pour ce deffendre vnanimement contre les Catholiques. Voire que n’euflènt ellé lesnouuelles qui fut celle incertitude leurve-noyent de plufieurs endroiéls de fanimeufe amp;nbsp;cruelle pourfuitte qu’on failôit fur leurs frétés e^ars deçà amp;nbsp;delà. loind les grands préparatifs que le Roy failôit tant en France qu’aileurs pour leuer gens amp;nbsp;lè dilpolèr à vne guerre prochaine : dont les Confederez ne pouuoyent clpcrer qu’vne alfurée amp;nbsp;entière ruyne de ce peu qui relloyt à leur * party. Confiderémcfmcment qu’ils n’auoyent aucuns CÆfs de nom, amp;nbsp;que les plus grans qui àuoyent autrefois conduiél leurs troupes lôus le Prince de C o n d eamp; ÏAmlral, leur conlèilloyent vne retraite paifible. Et en cas de refus Jps menaçoyent de les abandonner pour lèruir le R o y contre eux : Comme il luy auoyent promis amp;nbsp;juré aux Matines Parifiennes ; ils n’euflènt olerlè promettre aucune bonne yfluëen leurs alfairçs. Ne mefmcs peu auoiv les moyens de le relôudre à la ddfenfiue contrçccux def

N n iij.

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L’ HISTOIRE DE FRANCE.

quels ils n’cfpcroyent aucune faneur. Mefme que de ceux qui maintenoyent les places, plufieurs lïy demeuroyent que pour gangner temps amp;nbsp;le plus d’hommes qii’ils pourroyent à leur opinion : affiti de rendre les villes ez mains du Roy. Voyrc que bon nombre des principaux amp;nbsp;autres qui ièmbloyent les plus zelez amp;nbsp;mieux reiblus à tous cuenemens ; quiterent ftoT/ours nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;abandonnèrent leurs «ompagnons auffi toil qu’ils ièntirent le remument ^e l’Ar-

efté autant mée Rcalc. Bref ceux qui eftoyent treuuez les mieux auiicz: qui plus meipriibyent la nicf[Ki{ècamp; calamité en laquelle ilsvoioyent leur party prcffd’ertre reduiéf : amp;qui en autre temps euf-quçk'bon fenteftélcvraypoùrfraiél d'vnc conftanceaffeuréecontre tous perils; baiflerent la teile, uoiÆ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deuotion des plus forts. Comme que ce ibit ne m’em peichant point au ju;

gemens defheur qui pouuôit accompagner l’vnamp;îautre deiïêin : je recite fimplement cc qui eil: auenu aux vns amp;nbsp;autres:amp; nommément au places qui tindrent conne les entreprinfes Catholiques.

' PlVsievrs décès villes le laiilèrent manier à la couftumée, par le plaifir amp;nbsp;volon-

^ensder* lt;lés Gentils-hommes voyfins qu’elles y eftablirent Gouucrncurs pendant les troublés. NÄis beaucoup d’autres notamment la Rochelle, Montauban, Sancerre amp;nbsp;grand nombre de celles de Gafeongne, Quercy amp;nbsp;Languedo: n’en voulurent d’autres qitc les Maires, Conïîils amp;nbsp;tels autres plus aparans d’entr’-eux : qui de tout temps,difoycnc-ils,en auoyenteû le Gouucrnemcnt âffiftcz pour Confeil des Pairs amp;nbsp;Eicheuins, luratSjSc tels autres les

villes Fran-çoifes fous les Maires d’icclles.c rcfufânsja Noblei^ pour commander.

Baillifs amp;

Senefehaux

Gauuer-ncursdes

plus fignallez des habitans. Que le Maire du Pallais n'eftoit anciennement autre que Sur-intendant fur les principaux affaires de France; à ion exemple, les Maires de chacune ville y aitoyent telle auctorité amp;nbsp;puiflânee que les Baillifs amp;nbsp;Senefehaux fur les Prouinccs, leiquelles ne reconnoiffent autres Chefs ny de la luftice ny des Finances, ny du refte de la Police qu’eux. Mais que tout eftant aujourd’huy fi fort altéré de ion premiernà-turel : n’ciperans plus de mercy en la fureur des Catholiques : Us craignoyent, diibyent-ils, que les Gentils-hommes ie portans vers eux comme beaucoup de Seigneurs font fu£

Proainces. fujfets en cc Rôyaume : n’enffent plus d’eigard à leur plaifij amp;nbsp;proffit particulier: ,1 qu’au bien Si auancement delEftat de chacune ville. Si bien que les Gentils-hommes n’yayans que libre amp;nbsp;iêur accez : les Clcf^es portes, le fignal, les gardes, regardes,reue uës, le mot du guet, les defpeches, les Finances amp;nbsp;telles autres choies deiperidoyent du • Maire amp;nbsp;de fon Confeil. Voila le changement d’Effat que la miferable longueur des gucr-


rcs nous à ptoduid.

Ordvc que donne le Roy pour rauoir les villes qui fcprcpareiic

L E Hfoy cependant, auoir feeu la refolution de tout ce party : ne trouua rien plus expedient au bien de fes affaires, que d’enuoyer vers chacune ville en particulier : leur rc-monftrer par fes Gouucmeurs (aulquels ils çnjbiuâ: fc retirer chacun en fon Gouuer' nement ) le deiioir d’obej’ffance qu’elles doiuenttoutes rendre àlâMajefté.Le bien qui leurçnpouuoit aueniramp;lesinconueniensdu contraire. Pour quelque choie qui fuit auc-aladeffccç. en iôn Royaume, qu’il falloir oublier lepaifé pour febien porter à fauenir : puis quC choies faiéfes ne peuuent qu’elles neiôyent auenues. Qu’il n’entendoit contreuenir à iês premiers Sdids.'Ains permettre à chacun iâ liberté de confcience iàns aucune iccerchc de Religion. Voulans toutefois pouruoir aux moyens de rigueur,cn cas que la douceur de ces rcmonftrances ne les peuft fléchir à fa deuotion : commanda à fes Gouucmeurs de Prouin-

ces d’afïcitibler cependant le plus d’hommes qu’ils pourroyentpour renger les Confédérés à ion défit. La Chaftre Gouuerneur de Berry fut commande de le pouruoir contre les réfugiez en Sancerre. Biron déclaré par le Roy Gouuerneur de la Rochelle, Saintonge amp;nbsp;pays Donis,amp;. le Cote duLudeGouuerneur en Poitou, pour remettre la Rochelle au deuoir dc6 premiere obeiflànce: Le Marquis de Villars nouuellement pourueu de fEftat d’Amiral amp;nbsp;Gouuerneur de Guyenne,fut enuoié de Court affin de tanter tous moiens pour rendre Mon-taubanamp; telles autres places lt;^a fubmiffion Catholique. Pouf mefme fin le Marefchal D’aUquot; uille ^achemina à lôn Gouucrnemêt de Languedo pour enleuer Nifînes Sc autres places qui ic rédoict Cofederées des mains de ceux qui fy attribuoiét desja quelque puiffance.Tous eu general furet amplomét inftruits de la volotc du Roy. A laquelle fe conformas,firent ce qu’ils peurét à rentiere executiô dicelle.Côme je fuis délibéré de vous faire entédreapres que j’aU' ray parle des Rochellois:de fEftat Si retraite delqviels,là Majefté,tous les Catholiques amp;nbsp;tncC-mes prefque tous lesConfederez (èmbloicnt fc trauaillcr plus que d’autres choies qui leurfuft en quel'

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LIVRE TRENTEVNIEMR nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ioi.

eh quelque rcfped.Occafion que je m’y arrefteray dauantage pour mieux vous reprelenter ficge qui fut mis deuant cefte viUc5S3ncerre}Quolâde5Sommieres amp;{. autres en diuers cartiers d,e France.Et notamét d’Harian enHolande batue par lesElpagnols.Toutes lefquelles aflîegces en vn mcfme temps: {émirent neantmoins diuers cuenemens; plus heureulès les vnes que les autres comme je vous feray voir. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Pour donques vous reprelenter au vray ÎEftat des villes cy deflûs mentionnées : amp;nbsp;comme elles fe comportèrent depuis le vintquatriéme Aeuft, jour dédié à la deuotion des Catholi- jea ferui d’e ques : le commanceray par la Rochelle, tant pource qu’elle aefté la premiere fur fes gardes: que pour auoir efté exemple à toutes les autrcs:amp; les auoir conduit comme par la main pour entreprendre ce qu’elles n’eullènt peut eftre lèulemcnt ozé conceuoir en leur efprit* Vous a-uez veu cy defliis les deflèins amp;nbsp;préparatifs de Stroffy Sc Baron de la Garde fur l’entretien de leur Armée de mer .Elle eftoit fi voifinc des Rochellois ôc compoféede tant de guerriers leurs anciens ennemiszqu’ils penfoient auoir alTez d'occafion d’en craindre quelque furprinlê, comme je vous ay dit ailleurs. Où je vous ay fait voir les lettres qu’ils en clcriuoient à lAmi-ral. Depuis,amp; le vintneufiéme Aouft, ils furent auertis de ce qui eftoit auenu à Paris. OÎca-fion qu’ils commencèrent a redoubler les gardes. Melmemant apres auoir ouï aflèurer à plu-fieurs fuitis,qu’ô en laifoit autât par toutes les villes du Royaumc.Belleuille, Roches Baritaud Scplufieurs autres que Seigneurs Gentilshommes amp;nbsp;Soldats de cefte armée:cftoient lors dedans la viÜe.Lefquels voiant qu’on fè desfioit d’eux plus que auparauant:amp;les cfclairoit on de fi près qu’ils n’euflènt Iceu quand ils en euflènt eu le vouloir:rien execiiter au prejudice de la ville:prindrcnt parti de le retirer au plus toft qu’ils peurêt. Ce qui leur fut permis,amp; d’emporter tout ce qu’ils auoient auec eux.Encor que le bruit couruft qu’ils deliberoict de le lâifir de la ville à la ûueur de l’armée Naualle. Puis les Rochellois elcriuirent à Srroftÿ amp;nbsp;Baron de la Garde qui eftoient en Broüage pour entendre d’eux plus à plain comme le tout feftoit pafte à Paris amp;nbsp;ailleurs .Aux fins aulfi dedefeourir leur intentions fri eftoit poflible.Le Baron leur fift cefte refponce par

Meirieurs,nous eftions enlèmble le Sieur de Strofty amp;nbsp;moy quand voftre homme prelènt Lettres du porteur eft arriué: Scauonsveu vos letrres:^ans mcrueilleulêment marris des mauuaftês Baron delà nouuelles qu’on faid courir en voftre ville. Et quant aux dommages que diéles auoir reccu RocheUoïs. aux lieux circonuoifins. Vous Içauez bien que c’eft par negligence de nous en auoir auerty. Car dés fheure j’euftè bien remédié comme je fais a pjelànt, qui eft que les gens amp;nbsp;vaifteau du Sieur de Bclleuille fen viennent auec lesautrcs.S’ils ne le font j’y rcmediray bifU.De Mon fieur de Belleuille amp;nbsp;Roche Baritaud je leur eferi defen venir incontinêt fi leur lânté le peut porter. Des autres fils ne font mallades^ile maftèute qu’il n’y en a pas vn qui ne fen vienne. Au ' refte feides tant pour le lèruice duRoy, pou r vous mefines amp;nbsp;à ma Requefte, que fur la couleur de ce fujet vous ne retirez point ces poures mal confeillez de la Religion ,comme il y en ä desja beaucoup. Mais les renuoyez chacun en leur mefhages amp;nbsp;ils feront beaucoup mieuz. Et vous aflèurez du Sieur Strofïy amp;nbsp;de moy : que nous ne permetterons jamais que piece qui foit fous noftre charge vous offence n’y en focret ny public. Car outre ce que leurs Majeftez nous ont did de vine voix,amp; par trois courriers qui font venus depuis ce qui eft auenu à Paris: Ils nous ont mandé de vous foulager amp;refpederen tout ce que mous pourrons : Et faite obferuer l’Edid de pacification gencrallement par tout j amp;nbsp;vous auertir à la vérité descaufes dont eft furuenu le tumulte. Et encores que je lâche que vous allez efté auertis de voftre cofté par gens toutesfois paftionnez, j’en ay did à voftre depputé pre-font porteur ce que j’en ay feeu de diuers lieux: qui vous le Içaura mieux reciter que je ne le vous pourrois eferire, qui me gardera de faire cefte plus longue. Ne voulant faire tort àfafuffilânce.Bien vous afture je, que fi me voulez croire auec fauis de la plus part de vos bons Citoycns:vous viuerez en paix amp;nbsp;en repos. Et remettes ^ar ce moyen voftre ville en la grandeur amp;nbsp;reputation qu’elle a efté autrefois. Meftîeurs je prie noftre Seigneur vous donner en bonnefanté longue amp;nbsp;heureufo vie. De Broüage ce dernier jour d’Aouft 1572.

Ainfi ligné. Voftre tref-cher amp;nbsp;plus cher amy, Poulin, amp;nbsp;deftiis, A Motfeurs meftîeurs les Maires,Iurats,Pairs de la Rochelle. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' l ettres teß

• MessievrsJc viens prelcntement de receuoir voftre Ictrre touchant quelque compa- ponfiuc de gnies dequoy vous vous plaignez.Ie ne fuis d’autre opinion que celle que m’auez connusjqui

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Scptembcc.

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L'HISTOIRE DE FRANCE.

Strofii con-fcille amp;nbsp;veilt aider les lïochel-lois.

clt d’obferiier laluHice particulièrement tenir la main au foulagcinent du peuple amp;nbsp;le voftre.Ileftvray que allions pour le certain donné lerende-vous pour nous embarqiicraii dernier de ce mois . lieft furuenu ce qu’auez entendu à Paris. Surquoy le Roy nous à mandé craignant que cela ne commift dcfôrdrc,tenir la main à la Paix amp;nbsp;vnion de tout le monde. Ce que nous defirons faire amp;voi^ prie devons en aftèurer, vous priantauflîcommcjem’af-lêure que ferez, en faire le melîne pour enfuiure fôn intention. N’eftant lapreiènte à autre effet je me recommande trefthumblemcnt à vos bonnes graces priant Dieu vous tenir en û garde. De Broiiage ce dernier Aouft mil cinq cens foixante douze. Strofti dit aux députez de la ville que fi laRochelIc eftoit en crainte amp;nbsp;fc vouloit aider de fôn confcil 8e moien,il leur donneroit pour leur garde amp;nbsp;lêuretté telles compagnies amp;nbsp;de telle Religion qu’ils voudroiét. Mais le tout raporté en la ville, les Rochellois ne furent d’auis de fuiure ce confeil: n'y defro-guer à leurs priuileges quifônt de ne receuoir aucune garnifôiains de garder eux melmcs leur villeamp; maintenir leur Religio jufques à la dernière goûte dcleur fiing. Et parce qu'ils eftoiet mal munis pour fôuftenir vn fiege, fut auife qu’on pjocederoit en ces affaires faut grand bruit amp;nbsp;le plus fecretement qu’ils pourroient.

Ordre que Jes Rochcl-lois donnèrent pour le dedans de la ville.

Compagnie du Maire laques Henry.

D’autant que la Rochelle eft affifè fur la grand mer Occeane: eftant limitrophe amp;nbsp;tenue pour vne des Clefs de France: elle àaeouftumé mefinesen temps de guerre, d’eftrearmec pour fâ garde amp;nbsp;confêruarion: Par la conduite du Maire affifté desEfeheuins amp;nbsp;Pairs d’icelle-A cette caufê eftant depuis les troubles diuifee en huit quarticrs,ils efleurcnt huit CappitaineJ dont chacun en fôn quartier enroUe hommes propres pour les armes. Les vefues amp;nbsp;autres pef fùnnes fuffifântcs 'fourniffent d’hommes pour la garde. Ainfi cerchans les moiens de fè garentir fans grand changement: en donnèrent la charge à huit Cappitaines aians chacuns deux cens hommes fans gages 8c viuans à leurs defpens. Voire que plufieurs durant le fiege ont logéamp; nourrydes fôldats forains,paié léprunt 8c fâtifait aux autres charges de la ville: encor qu’u^ aient pafte plus de neuf mois en cefte fatigue de guerre fans vier de leur négociation amp;nbsp;trafÇ acouftumé. Outre ces compagnies d’habitans naturels eftoit celle dueMaire de ville amp;nbsp;de tout temps à efté la plus belle comme compofee de cent de la maifôn de ville 8c de ceuX qui demeuroiêt pres de luy qu’on apelle entrejes barrières du Maire. Et qui luy affiftent jout amp;nbsp;nuid quand il les mande. DArandel en eftoit Lieutenant affifté d’vn nombre de fôldats ef trangers choifis pour plus grande afleurance de cefte troupe.

Prépara tifs de Cathüli-quqs pour adjeger la Rochelle pat mer amp;nbsp;pat terre.

Armée de Strolh amp;nbsp;Baren de la Carde.

O R pour vous faire entendre de gucls gens ils furent fècourus: comme ils fc portèrent î les entretenir 8c conduire tout en fôrte, que inconuenient n’y auint auquel ils ne peuffent remédier: reprefêntez vous les grans 8c magnifiques préparatifs de 1Armée nauale dont je vous ay parlé. Car en fin tous ces beaux 8c magnifiques apçrefts vindrent à néant. Et peu à peu corne nege au Soleil,fefcoula fefpoir de combatre lEfpagnol; plus que le defir de fês richeflëS’ Car venant le Septembre amp;voiantle Roy que les Rochellois fermoient fiôbftinémcnt les yeux à fà volonté : 8c mefines qu’ils difpofoient toutes chofes à vn fiege prochain: comme fils cufîènrefté auertis du deflèin de leurs ennemis:commanda au Marcfchal dcBiron,Comtc du Lude 8c aiftrcs Chefs de Icuer plus de gens qu'ils pourroient, prendre les places vœfines de la ville, faccomoder puis faire le gaft 8c ordonner des quartiers à lArmée qu'il deliberoit en-uoierdeuant fous la charge de Monfieur. Et d'autant qu'il faifôit eftat de faffiêger par mer amp;nbsp;par terre; il fit rompre au grand defplaifir 8c perte incroiablc de beaucoup, le deflèin de ceux qui e^eroient voiager en mcr:non pas farmée qu'ils auoient préparée a ceft effet.A laquelle il manda fèfiiifir des Ifles maritimes de XaintongeÔc Poitou. Comme de Marennes, Olcron, Broüage, Soubize, Marans 8c autres lieux defqucls on pourroit tirer faneur contre les Ro-chcllois. Puis prendre 8c tenir la Rade à Chef de baic,pour fermer le paflàgc à tous ceux qri voudroient par vaiflèau entrer en la Rochelle amp;nbsp;en fortir pour aller ailleurs. Donnant toutes charges pour ceft effet au Ba|pn de la Garde quideuo it amener fês Gallcres fournies 8cnó' bre dcK'aiflèaux rons,aufqucls depuis par le vouloir de Monfieur, le Vicomte d’Vzas fut laiP /é pour commander tant à farmée naualle qu’aux hautes, 8c toutes autres chofès qui en pou^' roit defpandrc. ■ •

L'A R M E E de mer ncantmoins de laquelle jufques icy nous auons parlé: rieftoit plus ce quîlle auoit efté. Car par ce quelle auoit efté compoféc de Confederez 8c Catholiques tant Seigneurs, que Gentilshommes,Cappitaines, fôldats. Mariniers Si Matelots qui eftoienth pins

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LIVRE T RENTEVNIE ME, nbsp;nbsp;nbsp;îqj,

plus part Proteftans: auffi toft que les nouuellcs des Noces furent elpanduës par la France ; les Confedcrez ne craignansmoins entre eux, que fils eullènt efté à Paris; abandonnèrent la place, dont la plus part fans dire à Dieu tira droit à la Rochelle. Occafîon que n’y pouuans tous viure à leur bourfe, on les diftribua auffi toft par compagnies, fur le gouuernement. Du’ quel on les retira comme je vous diray par îauertilïèment tjli’on eut que le Marefchal de Bi’ ron y acheminoit fes troupes pour falfujetir toutes les places vœfincs. Et lors les Capitaines amp;nbsp;Soldats furent-diftribuez ez mailôns des habitans pour y cftre nourris felon lesmoy- que donne, ens qu’auoit le Maiftre du logis fins aucun excepter. Les autres Gentilshommes amp;fo-rains qui auoient aflèz de moiens d’eux:le nourriflbient à leur bouriè ôc des prouifions qu’ils pour ftyfte. auoient tiré des champs fur les Catholiques. Le premier loin qu’eurent les Rochellois, fut d’aprouifioner la ville de tout ce qu’ils jugeoientneceftaire a vn tel fiege. Et fur tout diligeil- roiét stuoir, terlarecole des fruits du gouuernement amp;nbsp;des vins fpecialemenj: defquels ils ferrerenten peu de jours plus de trenre mille tonneaux, qui leur feruirent comme vous entendrez. Secondement mettre tant fur les hommes, prouifions que lorterelfcs amp;nbsp;munitions de gue^c; vn tel ordre qu’inconuenient n’y auint qui peuft occafionner la perte de la place.L’autre con-fideratiôfut d’enuoier rccercher delecours tous leurs Confederez qu’ils Içauoient poiirucuz non moins de volonte que de moiens à la manutantion du party.Notament les retirez en Angleterre amp;nbsp;ceux de Quercy amp;nbsp;Languedo. le vous diray ce qui en auint quand foccafion fi prefentera. Maintenant pour ne rien confondre: jene traióleque ce qui c’eft palfé dedans autour la ville tant par les vus que par les autres au dommage reciproque des plus malheti-

Plaintes du

L E Baron de la garde en ce temps demanda aux Rochellois pour le feruice de fi Majefte Baron de la grande prouifion de blez, vins,chairs amp;nbsp;poiflbns fillez:lcs blalmant aulîî défaire en leur ville ^ochcllpis* trop grande garde amp;nbsp;de retirer les hommes fugitifs amp;nbsp;mal confiillez.Ce qui eftoit difiitdl vn prefige de guerre. Les Rochellois relpondirent leficondde Septembre qu’ils n’auoient aucuns viures finon quelffues moulues pour vn mois fiulemçnt.Et qu’ils retirent les autres prouifions de jour à autre du pars de Poitou amp;nbsp;Xaintonge. Que les vins eftoient laplufpart ez caucs dont ils'ne pourroient eftre tirez qu’ils iw fuflent gaftez. Et ne fatendoient à recueillir lois refpon beaucoup de vin ésvandanges prochaines. Tant pour les chofis pafteesque pourlafiifin trop tardiue.Q^'ils ne gardoient leurs portes plus eftroitementque de coüftume. Et auoient nk jcuAil. commandement de fi Majéftéfouuent réitéré- amp;priuUegede ce faire. Etqifaurefte ne fi ic'.mai .. trouueroit ville en tout le Royaume plus paifîblc que la Rochelle.Qu’ils ne reftuoient en P'’““*®“®-icelle outre quelques poures Marchans amp;nbsp;autres perîônnes: que de fes troupes amp;nbsp;de celles de Monfieur de Strolfi . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Il y auoit en la rade de Chef de baie vn fort beau amp;nbsp;bon Nauire nommé le Prince qui a-partenoit aux heritiers du feu Baron de Piles par don que luy enauoitfaitla RoynedeNa- Baron de U uarre, pour reconoiftre les firuices qu’il auoit fait à la Caufe. Auquel deuant qu’aller à Paris Garde, y auoit laifïele Cappitaine Prouençal pourj commander Sccerchef fi fortune fur mer. Il eftoit lors de retour de fes voiages efqucls il auoit fait grand proffit. Mais les Gallcres linuef tirent foudain dont il fut fort blafiné amp;nbsp;encor plus pour ne feftre allé exeufir: ains aüoir fiu-uy les Catholiques lelquels depuis tirerent grand commodité de ce vaiffiau.

Entre les troupes de Stroffi eftoient plufieurs Proteftans qui penlbient que f Armée fuft drelTée pour fauorifir leur Religion: dont aucuns fur fauertiftèment du fait Saint Barthélémy auec leurs armes amp;nbsp;equipage fe retirèrent à la Rochelle laquelle par ce moien fut promptement armée Sepourueu étant devaiflèauxque debonnombre delbldats. Outre lelquelsfi rendirent tant en ce mois que les deux fuiuans bien cinquante Gentilshoinmés, cinquante cinq Miniftres amp;nbsp;quinze censloldats plus de la nioitié de Poitou,Xaintonge amp;nbsp;Onis.Si trou-uerent auffi quelques foldats de Paris, Orleans, Tours, Boutflcaux amp;nbsp;autres endroits de/é

Royaume.Comme les Magiftrats mettoient peine de faire leur deuoir en laRepubliqifi,auffi lesMiniftres eftoient lôigneux des exortations amp;nbsp;prières accommodées à lanecëffitédu téps. leuCncordt Et d’autant qu’ils tienent le vray vfigcdu jeufiie eftre pour rompre les Âeürs , .humilier les perfinnes amp;nbsp;les dilpofer aux prières: amp;nbsp;que cefte afflidion eftoit la plus grande qu'ils euflet receuz en ce Royaume; Le Confiftoireordona le jeufiiepublic le Mercredy amp;nbsp;leudy neufié-me amp;nbsp;vnziéme de Septembre; ou le peuple fe trouua nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bien djlpofe poUr auôir gemy Sf

N,n iiiij.

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septofto. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

(ôuuent pleuré depuis les nouuclles de Paris.

à auoi r la Rochelle.

. Le Roy, à qui la Rochelle eftoit vne elpine au pied qui fennuioit fort : ne cefloit d’y poi-tiendeRoy ter la main : amp;nbsp;trauailloit fortà ce que le Marefchal de Biron Gouuerneur de la Rochelley fuft receu. Efperant que fil pouuoit jetter ce fondemét, le refte lêroit allez aile à baftir. Aiant pour vray femblable que les Rochellois aimeroient mieux le reccuoir làns autre fuitte que de Ion train : que d’encourir l’indignation du Roy amp;nbsp;fexpolêr à vne fi cruelle guerre que celle dont on les menaçoit. Aulfi que ce Marefchal au oit efté requis par eux pour leur Gouuerneur fur tous les Seigneurs qui n’eftoient de leur Religion, loint que les Depputez à la dernière Paix auoient fait entendre auxRochellois qu’il eftoit fvn des pl us deuotieux à la PaiXj^ qui fauoitprocurée amp;nbsp;auancée de tout lôn pouuoir. Et melme à Paris auoit retiré en fAarce-nal plufieurs perfonnes de la Religion. Entr’autres deux députez de la Rochelle à la Court amp;nbsp;à Paris.Et touteffois affin qu’il full mieux receu, le Roy le failànt acheminer en lôn Gouuer-nement,enuoia deuant Audenars accompagné de fvn de ces dpputez auec la lettrc.fiiiuante.

Lettres du Roy aux Rothellois.

Chers amp;nbsp;bien-aimez, nous eftimons appartenir à falfeôlion d’vn Roy : de tenir nos fujets bi^n auertis de noftre intention.- affin qu’eftans informez de la fincerité d’icelle,ils lâchent ce qu’ils doiuent enfuiure amp;nbsp;ne foient abulcz par inauertance ou autrement. Dautant moins en occafion d’importance comme eft celle qui fell prefentée ces derniers jours. Surquoy encot que ne doutions aucunement de votre obeifîàntc volonté: amp;nbsp;que n’ajoutiez foy aux rapports fi aucuns vous eftoient faits autrement que à la vérité : nous vous auons bien voulu faire b pjrelcnte que vous enuoiôs par le Sieur d’Audenars expres pour vous faire fçauoir,que lefeu Amiralamp;autres fes adhcrans eftans en cette ville : auoienr certainement amp;nbsp;euidâment confpi'

ré contre notre perfonne,celle de la Roine notre tref honorée Dameamp;Merejde nos tref chers amp;trefaimez freres les Ducs d’Anjou amp;nbsp;d’Alençon, le Roy de Nauarreamp;autres Princes Seigneurs:amp;eftoient prefts à executer leur damnable entreprinlc lors que moins nous y pen' fions amp;nbsp;que moins ils en auoient d’occafion. Ce qu’ils eulfent fait n’cuft efté que Dieu nous inlpirent, amp;nbsp;nous faiûnt toucher corne au doigt cette conjuration pai^preuues plus certaines que ne délirions : nous n’auons peu du moins que de les faire tomber au lieu qu’ils nous a-uoient preparé. Dont nous rendons grace à^iotre Seigneur,amp; nous alfeuions que tous nos bons fil jets en receuront vn mcrueilleux bienSc contentement. Les auilânt au lurplus amp;nbsp;vous en particulier : que cela n’a efté fait à caulé ou pour haine de Religion ni pour contreuenirà nos Edits de Pacification : lefquels puions tousjours entendu comme entendons oblêruer, garder amp;nbsp;«itretenir inuiolablement. Ains lêuiement pour obuier à lexccurion d’icelle con-Ipiration. Declarant à tous nos fujets quelconques de la Religion prétendue reformée:no-tre intention eftre qu’en toute feuretéamp; liberté ils puîlfent viure amp;nbsp;demeurer auec leurs femmes,enfansamp; famille s en leurs mailbns,lôus la proteélion de nos Edits. Ne voulans que pour rai/bn de ce leur Ibit mclfait ni medit,ni attente à leurs perlônnes amp;nbsp;biens fiir peine de la vie des delinquans amp;nbsp;coulpables.Voilal’intérieur de noftre intention que ferons trelètroitement oblêruer. Eftant alTeurcz qne nofdits fujets en lêront trelâilês amp;nbsp;contens: amp;nbsp;que vous entr’au-tres porta» emprainte au coeur comme vous faites toute naturelle affeôlion amp;nbsp;obeiflàncc cn-uers nous : ne vous laillêrez aller à croire autre chofe que la vérité ci delTus dite. Moins permettrez aucuné'cmotion,prinlês d’armes amp;nbsp;violences contre vos concitoiens en votre ville. Et n’aurez communicatio auec eux, dont nous lêrions trefinarris. Mais au contraire voulons amp;nbsp;amoneftons fur tout le leruice que nous defirez faire : de vous maintenir tousjours fidèlement en notre obeiflànce amp;nbsp;proteiftion comme nos bonsamp;loiaux fujets:viuans vnis en bonne amitié les vus auec les autres lôus îoblêruation de nos Edits : qui eft le plus grand contentement amp;nbsp;plaifir que nous Içauriez donner. Eftans trefeertains que trouuerez de tant plus nous votre Roy,enclin amp;nbsp;difpolê à vous conlêrucramp; fauorilêr par tous les moiens qui lêrôt en nous. Ainfique fanons déclaré à l’vu de vos Citoiens lequel nous vous renuoions auec ledit Sieur d’Au^pnars Maiftre d’hoftcl de notre IbeurlaRoine deNauarre.Auquel vous ajouterez telle foy que feriez à nous-mefines. Donné à Paris letrantiéme Aouft. Pareillement le Marefchal de Biron elcriuit ajjft Rochellois par le mcfme Audenars ce qui fenfuit.

Lettres du nbsp;nbsp;Meffîeurs,lc Roy enuoie vers vous le Sieur d‘Audenars Maiftre d’hoftcl de la Roine de Na-

dc^Birô aux U3rrc,auec vn de vosPairs:pour vous faire entendre là volonté amp;nbsp;intention furce qui eft inter-Rochellois. uenu.Aquoy je m’afteute que vous-vous réglerez: amp;nbsp;aimerez beaucoup mieux obéir à h volonté

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LIVRE TRENTEVNIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;104.

volonté de fà Majefté que de vous fumettre à vue infinité de malheurs qui pourroient fuccequot; derauenant le contraire. La lettre de ladite MajcftéSc ce que vous diront les dclTufdits de là part, vous doit donner allez d’alTurancc de ladite bonne volonté en voftre endroit. De moy vous me trouucrez tousjours preft à m’cmploier de toute alfedion pour vous, de tous les moiens que Dieu m’a dôncz.Et me remeélâtaulfi fur tous los defuldits jeferay fin me pour recommander bien affeéluculêment à vos bonnes graces amp;nbsp;lupplie le Créateur vous domier^ Melfieurs,en lànté parfaiôte hcureulê amp;nbsp;longue vie.De Paris ce premier de Septembre, n NegodatiS Av D E N A R s arriué à la Rochelle le Icptiéme de Septambre ayant donné les lettres aukRo- d’Audenars chclloisamp;communiqué lès inllruétions,n’oublia rien à ^execution de là charge tant enuers les nbsp;nbsp;Roebel

Magiftt^ts que le peuple de tvne amp;nbsp;l’autre Religion allèmblez pour cet effet en la mailbn;de ville. Et comme on luy euft remonftre que le Roy deffendoit par lès lettres patentes defeire aucune alTemblee pour îcxercice de la Religion. Et que la Rochelle le pourroit beaucoup mieux entretenir en paix amp;nbsp;concorde auec la continuation dudit exercice comme au parauâr.

Veu que la plus grade part amp;nbsp;les principaux en font profelfion. Dauantage que toute maÿre dedelfianceleur lèroitoftée fil plailbit à là Majefté commander que f Armée qui eftoit autour deleur portes de laquelle ils receuoient milles torts amp;nbsp;incommoditez:fe redraft. Et que le commerce làns lequel ils ne pouuoient font retenir leur demeuraft libre comme auparauât. Reljx)ndit qu’en premier lieu là creance portoitquefà Majefté leur accordoit tout exercice de la.Religion en la ville.-pourueu qu’ils ny admylïènt aucuns eftrangiers ou forains. Et qu’ils receulfent le Sieur de Biron leur Gouuerneur. Qu’il auertiroit le Roy de leur bonne volonté vnion amp;nbsp;concorde.Enfemble des torts qui leurs eftoient faits par f Armée naualle.Les alfurant Cc que îintention de là Majefté eftre que les armées le retiralfent amp;nbsp;que le Sieur de Biron eftant arri-ué en la ville, feroir incontinant effeéluer ladite intention.Et afin qu’ils fufïènt mieux relôlus Rochdloisk de la volonté du Roy: il eftôit d’auis qu’ils enuoialfent quelqu’vn pour auertir là Majefté de ce que delfus-.amp; le fuplier tres-humblemen t que Ibn bon plaifir fuft de leur accorder l’exercice de la ReligionlêlonJesEdits précédas amp;C faire defpecher lettre à celle fin:ce qui full aprou-ué de tous. Audenars promift outre ce,elcrire lettres au Baron de la Garde au grand contentement des Rochellois. Aulfi parla il particuli^ement à aucuns qui auoient le maniment des affaires de la ville,auec promeftes de grans prelens amp;nbsp;Eilats delquels le Roy auoit délibéré de reconoillre leur bonne volôté.Et luy auoit comandé de les en alfurer. Etentr’autres dit à des Mortiers que le Roy tirant le lèruice de luy tel qu’il elpjroit: qu’il le pouruoiroit d’vn Eftat de Prefident ou Maiftre des Requeftes. Et bien que l’exemple de Francourt full r(Äent:amp; que lesRochellois doutalfent de la foy qu’on tenoit à ceux de leur Religio:neantmoins pour tousjours acheminer leurs affaires, contini^ns leurs premiers propos, ne luy donnèrent aucun mefcontentement.Tellement qu’il eftimoit que là legation lèroit fruélueulè au Roy amp;nbsp;à luy honnorable amp;nbsp;fort auantageufe.

Cependant le Marefchal de Biron faprochoit des quartiers de la Rochelle: accompagné de û femme, dcBrifembourg fa Ibeur auec autres Dames amp;nbsp;Damoilêlles. Train relèntant plus la paix que la guerre. Eftant arriué à Niort dix lieues de la Rochelle: facofta fort desCentilsho- a^sieur de mes Protellansaufquelsil perfuada ailement, qu’il ne cerchoit quele repos du Royaume amp;nbsp;Biron pour lebié de la Rochelle.Detcftoit les maflàcres amp;nbsp;les auteurs de fi malheureulè entreprinlè.Pria Rochelle'^ Cigongne Gentilhomme d’Onix pres de la Rochelle( qui auoit tousjours fait grande profefi fion auec les Confederez) de venir en la ville,eftimant que les Rochellois le relpeéleroient ’pour la conformité de Religion.Mais eux aians fulpeéts tous ceux qui venoient de celle part: trouuerent ellrange lAmbalïàde de Cicongnes par ce que le droit de voifinage amp;nbsp;là profelfio luy commandoitd’eftredeffenleur de celle Caufe. Le Marefchal de Biron enuoia aulfi îvn des députez de la ville:enlèmble Boifleau fvn de lès gens pour amplement auertir les Rochel-lois de l’intention dudit Sicur:amp; enuoia par lefufdit Boilfeau autres lettres du Roy.

Chers St bien aimez comme nous délirons fur toutes choies la conlèruation de nas bons amp;nbsp;fidelles fiijets; nous voulons aulfi leur donner entière occafion de falfurer de noftre bonne amp;nbsp;fincere intention.Nous vous avions ces jours palfez delpcfchezle Sicu«tA*»dcnars amp;nbsp;auec Lettres du luy vn de vos Concitoiens pour vous declarer amp;nbsp;rendre capables de noftre volontétà laquel-le nous sftimons que vous ferez conformez comme bons amp;nbsp;obeilïàns fu jets font tenus de fai-rc.Ncâtmoins nous n’auons voulu delaiftcr vous enuoier noftre cher amp;nbsp;bien aimé le Sieur de

Biron

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L’HISTOIRE DEFRANCE.

Biron Chcualier de noftre Ordre Cappitaine de cinquâtehommes d’Armes de nos ordona-ces, Confêiller en noftre Confeil priué amp;nbsp;grand Maiftre de noftre Artillerie. Lequel nous auons choifi, fait amp;nbsp;crééCappitainc amp;Gouuerneiir de noftrp ville de la Rochelle amp;nbsp;païs d’0-nix. Pour vous faire aitendre encore plus particulièrement noftre vouloir Seintentionr auquel nous vous enjoignons amp;nbsp;anfoneftons d’obeiramp; ajouter telle foy que vous feriez à noftre propre perfonne. A Paris le huitième joiir de'Septembre. Auec ce le Marelchal de Biroft eU' . uoia aux Rochellois vne telle lettre du Roy de Nauarre.

Lentes du -’' MefTieurs, combien que je ne doute nullement de vôftre fidellité au lèruice du Roy mon Roy de Na- Sèigneur amp;entierc obeiflànce à lès commandemens: ü n’ay je pas voulu palTer îoccalîon qui Rochcli'ois nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;devous eferireparMonfieur de Biron delpechè deuers vous par fa Majeftc: fans

vous faire la prelènte pour vous prier comme celluy qui defire voftre bienamp;conlêruation autant que vous mdmes pourrez faire : de vouloir auec tout honneur amp;nbsp;relpcèl que les bons amp;nbsp;fidellês fujets doiuent à leur Prince entendre ce que le Sieur de Biron à encharge amp;nbsp;comma-dement devons dire: amp;nbsp;vous renger amp;nbsp;lumettre fi lysrement amp;nbsp;franchement à fintention de là Majefté qu’elle puilTe conoiftre que vous ne dépendez que d’icelle: nbsp;nbsp;que vous n’auez vo

lonté que la fienne lèullc. C’eft ce me femble le moien que vous auez à tenir pour vous con-lèrucr amp;nbsp;maintenir. Et pour vous releuer amp;nbsp;garentir des perils qui vous mcnalïènt. Si vous en vlcz autrementjConfiderez je vous prie que îeleéhon que ladite Majefté à fait dudit Sicut de Biron pour commander en voftre ville fousfon autorité: ne vous eft pas peu fauorabk poureftreicelluy Sieur de Biron comme vous conoilTez tresbien, Cheualier d’honneur^ tant defireux amp;nbsp;amateur delà paix, qu’il lè comportera auec vous en toute douceur amp;nbsp;fans vier de rigueur ne violence quelconque. L’alTeurance que j’en prens m’en fait vous prier encores cete fois de rendre vne prompte obeiftànce. Et de ne douter aucunement de la bonté de ladite Majefté, entiers laquelle encores que jelatrouuc de bonne affeâionen voftre endroit: je m’êploiray tousjours pour vous faire plaifir d’aulTi bon cœur que je fupplie le Créateur, Melfieurs, vous tenir en là làinéfe garde. De Paris ce dixiéme Stptembre.

Bq I SS E Avfit entendre aux Rochellois que le Marefchal de Biron fen venoit àSurgercs Lettres des amp;defireroit communiquer auec aucuns du ct^ps de ville députez parlesCitoiés.Et pour ceft Rochellois effed bailla vn palïc port de Ibn Maiftre fur lequel les Rôc hcllois députèrent Moriflbn amp;nbsp;BironkyI’^^f^ndcl, efcriuant par eux le vint troifiéme Septembre au Marefchal, luy failànt entendre la faifant leur detrelïc en laquelle ils Ibnt par îarn^e de mer amp;nbsp;de terre.Qu’ on leur couppe viures de toutes plaintes de „3^5 comiiÂfe à des ennemisCombien q uc le Roy les tient par fes lettres pour bons amp;nbsp;fidelles Jeur armée nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, J - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

de mer- fujcts.Et felmerucillent comme on enjambe ainfi licentieulèment contre l’intention delà Majefté .Leur eft grief que tarmée de mer les ennuie tanilaquelleà efté par le majeur part accommodée à la Rochelle de viures,m unitions amp;Artillerie de laquelle à prefent on les bat par met Sebatteroiton volontiers par terre. Qif ils lônt contraints lè maintenir en telle garde amp;fcü-retté comme fils auoient affaire aux ennemis de la Coürône.Car la puiflànce amp;nbsp;autorité qu’il à‘ pcuuentailèment remédier à ces maux. Et que cela fait, faprocheront de bonne affechoti de là grailrtcur pour en toute alîèurance receuoir lès commandemens lôus lobeilïàncedclà Majefté: lè raportans des particularitez auxe Dputez de leur ville.

Les Députez arriuez à Surgeres communiquèrent longuement auec leMarelchalquilcs Le Sieur de tira à part amp;nbsp;commança,aucc grandes larmes à delplorer la condition de ce temps amp;dc ce po-feîTn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Royaume:detcftant fentreprinlè amp;nbsp;execution de Paris. Puis loüeDieu de ce que lôn nom

cre^ J trouueroit elcrit entre ces gens la. Promettoit de faire retirer toutes forces fi toll qu’il lèroit en la ville. Et que fi Ion auoit doute de luy: qu’il lè contenteroit y entrer luy troifiémfl voire pour deux ou trois heures lèulement. Amn que intention du Roy eftant effeéluéc :il Birtn fc CO- mettre ce païs en liberté.Putrement le Roy lè malcontentât d’eux, n’oubliroit rien pout tente y en- leur fairelèntir là jufteindignÿion.De là il fauance à la ïarrie à deux lieues de la Rochelle troïfiémc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;entendre plus ailcment nouuelle. Et outre leldits députez qu’il enuoia depefeha aulfi

de l’Aubouïniere amp;nbsp;Boilïèau le vintfixiéme de Septembre qui tous quatre concluoient à lôn entrée penlàns^aiià euiter de grandes calafnitcz. Mais aucuns des Rochellois jugeans celle entrée de grande conlèqucnce, par ce qu’il trouuerroit en ville grand nombre d’hommes à fi deuotionj comme quçlqu’vn auoit ja affeuré. Veu d’autre part le bruit qui couroit de lônentrée

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LIVRE TRENTEVNIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;105

tree par tout tant par ceRoyaume que par les pais cftrangers.Si que ceux q ui voudroient donner focours à la Rochelle d’hommes, viures ou munitions: feroieiat par ce bruit retardez voire du tout deftournez. A ces occafions eftoient d’auis qu'on ne le receuft tant que les armées lèroient fi pres. Ainfi donc auoir ouy la créa ce amp;nbsp;difoours de ces députez de L’aubouïniere amp;nbsp;Boilfeau :1e Confondu Maire compofé des plus fignalez Gentilshomes amp;nbsp;autres forains a-uec les ordinaires de la ville alfombléz pour en conférer: fut auerty que les Galleres eftoient à Chefde baie, ou vn trompette du Baron de la Garde aporta deux lettres aux habitans de ce melme jour.Par fvne il difoitque le jourauparauant ilauoit reccu lettre du Roy,de laRoy-ne amp;nbsp;de Monfieur: par lefquelles îauertifloient que le Sieur de Biron deuoit eftrereceuce jour en leur ville. Et qu’il fi trouuaft afin qu’eux deux auilâftènt à ce qui foroit requis pour le foruicc de fa Majefté. Et fi le Sieur de Biron n’eftoit encores arriué: les prioit luy faire Iça-uoir de fos nouuelles. L’autre lettre contenoit qu’il penfoit enuoier la fufdite par vn Gentilhomme. Mais voiant les armes en leur main, qu’il auoit donné cefte charge à fon trompette. Les priant depenfor qu’ils auoiét vn bonJRoyamp;grâd pour chaftler ceux qui ne luy voudrlt;ÿct obéir. A la mefoie heure arriua vn meftàger de Montauban qui porroit auertiiTemêt que ceux de Caftres cappitalle d’Albigeois aians receu là vn Gentilhomme leur vœfin pour Gouuer- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

neurauec grandes promeflès de maintenir ceux de îvne amp;nbsp;l’autre Religion : partie d’eux furprifcfur auoit efte mifo au fil de l’efjiée:Le Gouuerneur aiant cotre là promeftè mis de nuiôl en la ville àcs Protef-plufieurs genf d’armes amp;nbsp;foldats.De ces deux occurrences amp;nbsp;autres ceux duConfoil recueillirent vne manifefte refolution d’vn meurtre general amp;nbsp;furprife de leur ville. Si qu’à la pres-difnée leMaire fit aflèmbler tous lesBourgeois amp;nbsp;habitans de la ville pour leur faire entendre Jintention de là Majefté amp;nbsp;dudit de Biron.Tout le peuple feferia à haute voix qu’il ne deuoit Refolution cftre receu en la ville julques à ce que les armées fulfontcongées ou tellement retirées que jenc^ce. tout foupçon Scdelfiance fuflènt leuez. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uoùBiron.

Le Marcfchal de Biron attendant la relponce de ceux de la Rochelle: recent auertiftèment que leCappitaine Pouiÿry( qui les nouuelles de Paris amp;nbsp;la fimulation de îembarquement entendus feftoit retiré des troupes de Strolfi) deliberoit le charger. Car il auoit quelques Argo-lets qu’il tenoit au païs d’Aunis ou il auoit faitjjeaucoup de pillages. Et ores qu’il fuft eftimé vaillant amp;nbsp;hazardeux: neantmoins pour les grandes amp;nbsp;juftes plaintes qu’on faifoit de luy: le Maire amp;nbsp;fon Confoil ne le voulurent receuoir en ville n’y fauouër aux champs. Sur ceft auer-tiifoment le Marefohal monta incontinant à cheual amp;nbsp;r^ourna à Surgeres où les Rochellois fcxcuforctfort enuers luy,pour auoir aucunemet fauonfo lesentreprifos de ceft hcWne:auquel mefme ils auoient donné congé ne fen voulans aider quelque affaire qui fo prefontaft. Occa-fion que Pourptyfo retira de là à peu df jours amp;nbsp;depuis fo tua luy melirnc volontairement de craintede tomber vif és mains de fos ennemis. Ce mefine jour les Rochellois firent refponce veut char.

ger Biron.

au Marefchal comme il Fenfuit.

Monseigne VR voftre lettre receuë amp;nbsp;voftre volonté entendue de venir en celle vil- tertres des le par le rapport qui nous à efté fait de voftre part par les Seigneurs de Morcilles amp;nbsp;de Treil-maynard:nous auôs au pluftoft que pofllble nous à efté apres auoir entendu le coAmun aiiis des habitans de cefte ville: depefehé le porteur ne trouuant aucun des noftres qui aye voulu entreprendre le voiage,pour vous iûpplier ce que nousfaifôns tres-humblemét,Monlèigneur, puilque ûMajefté nous à fait tant d'honneur de fafleurer de noftre tref humble obeiflànce amp;nbsp;fidclÛté conneuë: qu’il vous plaifè n’en entrer en doute amp;nbsp;ne trouuer eftrange fi en ce temps fi périlleux eftans enuironnez d’vne armée terreftre amp;nbsp;naualle:nousfommes en vne merueil-Iculc deffiance. Mefinement fachant que les maflàcres continuent par tout comme n’agueres eft auenu à Caftres par fentrée d’vn Gouuerneur qui à voulu tout mettre au fil de fcfpée ce qui eftoit de la Religion. Dont toutefois partie le font lâuuez amp;nbsp;font aux mains contre les autres. Aulfi qu’il y a huit mois que toutes ces trouppes nous^nuironnent à cefte mefrne in-tentio amp;non autre.Cc que Dieu mercy ils ont failly à executer par deux ou trois furpri»fos. Et encores n’agueres fous l’aflurance de voftre venué:confpiration à efté faite par aucuns de nos Citoiens par intelligéce que nous auons cômancé à defoouurir.Et cefte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nous à efté

apertemët déclaré par Monfieur le Baron de la Garde lequel penfànt que vous fulfiez en cefte ville comme il nous à eferit: feft prefenté aueefes Galleres pour vous venir trouuer à cema-tin.Ces chofes font de grand poix ( car il y va de nos vies) que combien que n’auons jamais

eu que

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Septembre.

IÎ7».

L’HISTOIRE DE FRANCE.

Lettre du

Roy aux Rotheliois

eu que tref-bonne amp;nbsp;honnorable reputation de voftrc grandeur, bonté amp;nbsp;bonne grace: nous lômmes contrains vous (upplicr tref humblement nous faire tant de bien Sc de faneur qu’en demonftrant par vn etfcdt certain, la bonne volonté qu’il vous plaift nous declarer: vous contenter pour le preiênt de n’entrer en celle ville • Etfurfoir julqiies à ce que les chofes Ibient plus coyes amp;nbsp;paifiblcs amp;nbsp;tou te oÂafion de deffiance tolluë.Et de crainte des trouppes de piéd de chenal qui pcuuent forcer noftre liberté en laquelle fa Majefté nous a permis viure:lôus lentiere obeiflance de laquelle nous confernerons à jamais celte ville au peril de nos vies. Et vous ferons tousjours tref-humblc feruicc d’aulïi bonne alfeélion que nous làlüons trefhum-blementvollre grandeur. Prians Dieu. Le vint lêptiéme arriuerent à Snrgered’Andcnarsamp; Treillaux hiles aucc lettres du Roy, de la Royne mere amp;nbsp;de Monlieur, telles que les voicz cy dellbus.

Chers amp;bien aimez nous auons receu auec lîngulier contentement vos lettres du dixié-

de Paris 14 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mois Iclquclles outre ce que particulièrement nous à fait entendre le Sieur d’Aude-

Septembre. nar^ porteur d’icelles: nous ont tant plus confirmé ft^^enrance que auons de vollre droite intention Sc fidellité amp;nbsp;qu’en ces prelentes occafions vous continurez audeuoirdes bonsamp;

loiaux fujets comme nous fommes bon Roy: voullans qu’en conoilfiez tousjours tant mieux les elFets, Ö0 en quelle recommandation vous nous elles. Ainfi donc ferez auertis. Premièrement que nous vous fçauons tresbon gré des paifibles deportemans dont efcriuez auoif vie en cefdites occafions:qu’il n’y a eu efmotion ny alteration en vollre ville:que tous noz fujets de fvne amp;nbsp;fautre Religion le contiennent en repos:amp; que vos aélions refpondcnt à noftre volonté en fobfcruation de nos Edits de pacification lôus le benefice delquels defirez cftre nrct aux Ro maintenuz.Quj nous font trelàgreables nouuelles.Ellimans bien que douez ellre tref alfures chclloi» de nollre bonne volonté: laquelle en general amp;nbsp;particullierà ellé abondament telmoignée: œde leiT' Hielmcs touchans nos Edits lelquels vous amonellons amp;nbsp;ordonnons d’entretenir Sc obforiiet Religion amp;nbsp;amp;nbsp;encores que par nos dernieres declarations amp;nbsp;pour les confiderations y mentionnez amp;quc m”nt à tout mclines pouuez juger euflions inhibé amp;nbsp;delfendii toutes alïèmbAées amp;nbsp;Prelches tant eZ autres de fü maifons des Gentilshommes que ailleurs par nollre Edit de pacification jufques apres auoir aufquek ü pourueu à la tranquilité de nollre Royaume aions autrement ordonné. Neantmoins cola cydeuant noilïàns vollre droite intentionné voulons que foiez compris efdites delFences. Mais que deffendu. exceptez puilfiez faire exercice de la Religion prétendue reformée comm’auparauät« Entendans neantmoins amp;nbsp;vous ordonnant que ne receuiez aucuns ellrangers dedans vollre ville lans Idirongé amp;nbsp;permiflîon du Sieur de Biron voflre Gouuemeur. De falfedion, vallcur amp;nbsp;intégrité duquel auons entière alïèurance. N’y qu’ametiez aufoites alfomblées amp;nbsp;Prefeheî autres perfonnes que les habitans amp;nbsp;domiciliez de tlt;iut temps en ladite ville. Au demourant nous faifons partir amp;nbsp;rcuenir les forces tant de mer que de terre qui elloient en vos quartiers. Voulans que fi aucune prinfe de vailTeaux amp;nbsp;autres choies auoif; ellé faite fur vous: elles foiét incontinant rellituées. Non foulement permetons mais ordonnons exprelltment que le libre commerce ôc trafic foit remis amp;nbsp;continué. Et pour vous demonllrer quelle alTurance auons de vollre fidellité^ alfeôlion queviurez paifiblement amp;envnion:amp;vous conlêruercz de tous inconueniens: nous efcriuonsprelcntement audit Seigneur de Biron vous faire l^auoir Le Roy exé que n’cntendons vous faire bailler aucune ganiifon: amp;nbsp;que nous contenterons pourueu que cLlloisdc conoilfiez, refpeéliez amp;nbsp;obeilfiez audit Seigneur de Biron comme deuez. Ce que vous en-gainiiôn. joignons de faire tenant le lieu qu’il fait. Et ellant perfonnage de telle ellime amp;nbsp;vertu. Voila les mclUeuresôc plus conucnables prouifions que pouvions vous baillcr.Vous recommandant tousjours vollre deuoir amp;nbsp;obeiflance. Sur tout ne rcceuoir aucuns ellrangers n’y auoir pratique ou intelligéce auec eux:cllâs infoparables de nous fuiuat vos priuileges que vous auons tref volontiers confirmé.Et au furplus ne faites faute de croire ledit Sieur de Biró amp;nbsp;luy obéir comme à nous mefines en ce q^ic luy faifons prefentement entendre amp;nbsp;continurons cy apres à luy ryander de nollre intention. Et aufli croiez entièrement ledit Sieur d’Audenars lequel nous vous renuoions prefontement par delà. De Paris le dixncufiéme Scptêbrc.

Lettre de 1.1 Meflîeurs J«Ufl|ires qu’auez eferites au Roy,Monficur mon fils amp;nbsp;à moy: nous ont cfté Roincincrc tref agreables:8e ellime que vous rcceiierez aucc entière affeâion amp;nbsp;rcconoiflànce la relpôcc deParis qu’A VOUS faitl .Et que de là part vous dira le Sieur de Biron.Vous alfurant bien,que vous ne lÿ.Scptcm- hiy làuriez faire plus deforuice que continuans comme vous faites à viureen repos, vnjcnamp; amitié

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LIVRE TRENTEVNIEMÉ. '

âmitiéfousfonobeiflàncc. Cequiluy fera auffi grand plaHîr d’entendre que vous relpediei ledit Sieur deBiron voftrc Gouuerneur conformemât au lieu qu’il tient valeur Sc me-ntezduquel vous receuerez tout bon amp;nbsp;gratieux traitement. De ma part je vous prie bien fort de croire que je moieaeray tous)ous ce qui fera pour voftrc bien Si aiiantagc. En per/cuerant par vous au deuoir de bons amp;nbsp;loiauxfujets. Priant Dieu voïKauoitj Meilleurs, en là garde làinte.

Mcfficurs, par ce que le Roy mon Seigneur amp;nbsp;frere fait particulièrement entendre fon in- Lettres de tention au Sieur de Biron amp;nbsp;à vous fur les lettres que luy auezelcrites amp;nbsp;ce qu’il defire que Monfei-faites amp;nbsp;continuez pour Ibn lêruice Si contentementje ne vous feray longue letrre.Sculemct nbsp;Roya'^

me remetray fur les fiénes.Vous difât neâtmoins que m’auez fait plaifir de m’elcrireamp; auertic Rochellow. du bon ordre qui eft en voftre ville Sc fvnion, paix amp;nbsp;amitié en laquelle vous viucz.Qui me font nouuelles tref agréables amp;nbsp;lêront de tant plus quad perlèiiercrez comme je m’alîéure en celle bonne alFeólion. Melmement que ledit Sieur Roy mon frere vous en adonné tant d’oc-cafion amp;nbsp;vofts gratifie ainfî que verrez par lès lettres amp;nbsp;effets. Au demon rant vous luy fere^ feruice amp;nbsp;vous fera honneur amp;auantagc^’honnorer amp;relpeôter ledit Sieur de Biron lelort le lieu qu’il tient amp;nbsp;là valleur Sc merite Sc luy obeir.Dont je vous prie bien fort amp;nbsp;nollre Sei* gneur qu’il vous ayt en là garde.Elcnt à Paris le dixnefiuéme Septebre. Signé Henry. LeMa-refchal de Biron neantmoins aiant receu la lettre des Rochellois telle que dellus. Fut fort fâché amp;nbsp;parla relponce leur euft volontiers fait entendre combien leur graticulctté luyeftoif mal agréable: finon qu’il fut retenu d’vne elpcrance de paruenir aies dclïèins par autre moien amp;nbsp;pourtant il efcriuit aux Rochellois la lettre fuiuante.

McflicursJ’ay entendu par voftre lettre amp;nbsp;par les Seigneurs de Laubouïniere amp;BoiIïcau ce quifcpallà hier en la Rochelle. Dont je fuis tref-marry vousafl'urant deuantDieu Sc mon B,ronaux honneur que îintention Sc commandement du Roy eftoict au contraire: côme je monftrerois Koeheliois. par vne lettre de là Majefté eferite au Sieur Barô de laGarde Sc au Sieur de iMoreilles Sc Treil mainard Sc autre dudit S j^urBaron à moy.Qui faifoit mention du commandemét qu’il auoit. Mais je nef^ay quel vent à couru ou quel humeur d’aller au contraire. Tant y a qu’il n’afçeu aucunes nouuelles ny receu lettre de moy elper^pt le lendemain que arriuerois en voftre ville faller trouuer pour le faire retirer félon les lettres que le Roy luy en à eferit. Or encor que nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

à mon grand regret jene fais cequej’eftimois dire au contentement du Roy amp;nbsp;au repos de vqft^p ville, du pais des enuironsamp;detoutlc bienpubli^du Royaume: fieft-ce que je ne lailïcray à defpclcher au Roy pour luy faire entendre ce qui fell pafte: auec toutes cÄulcs accompagnées d’artifices pour les faire admettre amp;nbsp;pour auoir des lettres de fa Majefté reiterati-ues auec expres commandement pour f^e retirer lefdites Gaileresôc forces de ce pais. Ce pendant je vous prie bien affeduculêment amp;inftament vous contenir en la bonne volonté que lefdits Sieurs de Laubouïniere Sc Boiflèau vous ont laiflèz amp;nbsp;que me mandez par voftre icttre.Qui eft que voulez demourer en fobeiflànce du Roy: amp;oftanslelditesforcesamp;dcffi-anc es: vous demourez en voftre premiere opinion de me receuoir felon fintention du Roy qu’il vous à fait entédre tant par lettre que par moy amp;par ceux des voAres que ton vfkus à en-uoiez en pofte quifont les fieÂs de la Mothe Sc Bouh ereau.Et vous prie croire que làns le de fit que j’ay quela bonne intention du Roy full exécutée Sc ne fut fophiftiquéepar autrui:que jcn’eulTc prins telle charge pleine de peine,trauail Sc calonnie. Car j’ay allez d’empelchemét en ÎEllat amp;nbsp;Office que j’ay en ce Royaume.Ie vous prie,Meftîeurs, bien affedueulcmcnt que 6 Majefté ne Ibit point deceuë de la bonne opinion qu’il à de vous Sc de falTurance que je luy aydonnée.Qui fera fin me recommandant affcólueufemenr à voftre bonne grace priant. De LeBaron de Surgercs ce vint fîxiéme feptembre.Lc Baron de la Garde fur ces menées mettoit grande pci- nbsp;nbsp;nbsp;Rochel

ne de feite entendre aux Rochellois qu’il eftoitleuramyamp;: fortdefircux de leur bien êc re-pos. Or par ce qu’ils fe plaignoientlbuuëtque le commerce leui^ftoit empefehé par les Gai-lercs qui contraignoient d’aller en Ré ou Broüage les vajftèaux qui defiroicn t venir a l»Ro-chelle:ilfefculôit fort par lettres dilànt que les vnseftoient fbrbansamp;Pirates qu’il vouloitfai-rc punir par jiillicc.Et que les autre» de’leurs bon gré auoient pris port ez llBiiif«Âifdits. Bref Lettres rci-qu’il ne vouloir empefeher leur commerce Sc trafic en aucune forte. Les Rochellois firent ref nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

ponce aux lettres du Roy, de la Koyne mere Sc de Moniteur felon que le tout eft icy couche, lois auKoy, '

S I B E nous randôs graces immortelles à voftre Majefté,de faffurance de nos intentions Sc fidellitez

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Oftobre. i$7i.

L’ H î É T Ô I R E DE FRANC E.i

fidelitez qu’il vous à pieu declarer par vos lettres doles enuoiées par le Sieur d’Audcnars:lcf quelles nous ont d’autant plus resjouïs cntendans voftre volonté amp;coinmandement dera-peller ou enuoier loin de nous les forces qui nous tiennent comme afliegez huit mois àspâf mer 8c par terre: amp;nbsp;renouueller vn repos 8c tranquillités reftabilfantle commerce cefféi Ce * que aufli Monfieur de Biron naftre Gouuerneurnous à promis faire, ce qui n’a point èti dd* fet. Mais le font de plus pres aprochées8c affemblées.Er à melrne jour que le fieur de Birofl procha Ôc n’eftoit qu’a deux lieues de celle Ville: Monlîéur le Baron de la Garde fappr*^^^ auffi auec lès Gallcres 8c Nauires pour entrer auec quelques intelligences d’aucuns ellafisâu dedanssdeliberez de felleuer. Ce qui nous mit en vn merueilleux elmoy aiant ce melhie jour ellé auertis des nouueaux mal-traitcmentsfaits à ceux de laRcligion en aucunes villes ôcRcux non gueres ellongnez de nous,par ceux qui commandoient en icelles fous fautorité de voftrt Majellé. Parquoy fufmes contraintsfupplier ledit fieur de Biron de furfoir de venirenceft^ ville,) ulques à ce que par la retraite 8c ellongnement des forces nous piiilfions enfeurctéamp; hberrételle qu’il plaift à voftre Majtllé lereceuoir,fhonnorer, luyobeir tômmcnoftrede-i^irleporteScfuiuant vos Edits de pacification puis qu’il vousplaift iccux y dire entfête-

, nuz. Ce que fuppliops tref humblement voftre Majellé ( Sire ) n’imputer à aucune mauuâi-Ce intentiÔ:ains nous exeufer en celle part8ccôtinuer celle voftre côfiance 8ccertaineairuraf^ de noftre loyauté8c tref humble 8c entière obeifiànce. Commenousalfuronsque lotis icef

le vous conferucrez nos biens 8c nos vies dediez à jamais au lcruice de voftre Majellé. Prians Dieu (Sire)qu’il luy plailè icelle maintenir en là grace auec toute prolperité.De voftre ville de AlaRoync Rochellc cc vintueufiéme Septembre.

mere. Madame n’aian s jamais efté en autre volôté 8c intention que de porter toute obeilftne^ tref humble à vosMajeftez:8c làchans le defir qu’auez de noftre bien 8c repos: noui auons fait 8c faifons tout deuoir d’y continuer. Combien que foions ellrangemant troublez pat forces qui nous enuironnent huit mois à 8c plus. Toutefois puis qu’il a pieu à vos MajfH^^ quc’llcslc retirent:nousen receurons vn grand 8c fi nguher bien.Ei^ont rendons grates tref humbles à voftre Majellé, Madame. Ce qui nous donnera moien de receuoir, refpcCler beir à Monfieur de Biron noftre Gouuernqpr fous fobeiflànce de vos Majeftcz.En laquelle perlèuerons à jamais au deuoir de tref bons.tref fidellesSc tref loiaux fu jets.Et d’aulfi bonneäf' feétion que nous prions Dieu,Madame, vous croiftre en là grace tout heur 8c prolperité.

Monleigneur les lettres qu’il à p|eu à vollreExcellance nous eferire, nous ont lèiuy coinD’® d’vnelpO'on au cheual courant là carrière: nous rechaufànt d’autant plus au deuoir du tref humble lèruice 8c obeilTance à leur Majellé 8c à vous. Enquoynous continuions à jamais aiant receu cell auantageque d’entendrele commandement de faire départir lesforcesOjn* nous tiennent depuis huit mois,comme alfiegez. Dont nous délirons 8c attendons l'effet pour auoir moien deviureen repos 8c tranquilité auec tel rel|?eél,honncur Scobeiflancc qu’ils* parrient receuoir Monfieur de Biron Scies commandemens de leursMajeftez 8c de voftre B' cellance. Laquelle nous prions Dieu, Monleigneur, vouloif augmenter en là grace de toute félicité« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Confeil dc= L E s Rochelloisncantmoins, voians que ces forces ne delpl#foiêt:ains le portoient ja coW' la Rochelle ennemies continuèrent en leur premiere refolution.Or d’autant qu’aux affaires qui le pre-fentoient à la Rochelle leur eftoit befoin tenir près de la perfonne du Maire vn Conlcil d’homes affvélionnez au party 8c à la conlèruation de la ville. Combien que le Confeil eullaO' couftumé ellre choifi de vinteinq Efeheuins 8c foixante 8c quinze Pairs que font les centre la ville. Toutefois par ce que les Bourgeois 8c forains auoient pareil interell en celle caulc que ceux de la maifon de ville: fut délibéré y admette des Efeheuins, Pairs Bourgeois trangiers quatre de chacune defdites quallitcz. Entre les Efeheuins furent nommez Pierre? Lieutenant general à la lu^ce, des Mortiers, Villftrs, Morilfon.Et Huet, 8c par ce qu'il y uoÿ;cinq Efeheuins, furent lèulement nommez trois Pairs auec'quatre Bourgeois. Pourlo^ , forains furent élleuz quatre Gentilshommes. Languillier, làint Eftienne, Rochcfîrard Scly’’ Elïàrs.Et nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;appellé pour affilier auConlèil Etambé autrefois Prdi'

dent de la Chambre des comptes à Nantes. Aucuns defiroient qu’il y euft à ce Confeil quelques Miniftres.Mais ilsfexculcrentfur l'importance de leur cîiarges.Promettant tant ccusdo la ville que les forains de fi trouuer toutes fois 8c quantes qu’ils y lèroient appeliez. Et par ce cn''l

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LIVRE TRENTEVNIEME. 107.

qu'il y auoit en ville beaucoup de foldats réfugiez qui n’auoient moyen de fentretcrtir. S. E* ftienne fut dieu pour commander aux gens de cheualamp;drdïà vue Cornette qu’il tint aux champs pour empelcher que {ennemi ne fourrageaft le païs d’Onis nommé le Gouuerne- Rochelle^ ment de la Rochclle.Le3 autres qui n’auoient moyen furent appointez par le Maire.De fauis oen, du mehneConlcil des Eflàrs, la Riuiere le Lys, le Normand amp;nbsp;Virollet dreflerent chacun v- guerre en Ja ne compagnée de fix vints harquebuziers forains paiez à di/liures par mois. Outre ce qua-tre autres Cappitaines auoient chacun de vinteinq à trante foldats forains payez comme def \ fus qu’on nommoit les quatre petites compagnées.Piiis la ville auoit huit autres compagnées chacune'dedeux cens hommes pour le moins làns celle du Maire. Deux cens autres volontaires y retirez làns fenroollcr fe gardèrent pour les occafions dquelles ils dperoient faire , leurdeuoir. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, *

Comme les Rochellois refolus à leur deffence dreflbient les préparatifs pour le maintenir-contre felFort de leurs ennemis : les autres carriers plus ellongnez de la France ne tardèrent gueres à prandre mefine refolution amp;nbsp;tendre à melme fin que ceux-ci. Montauban lè relblut alTez toft comme je vous diray ailleurs, ^’cu fallut que ceux de Nifines ne rendiflent la vj^le à leur Gouuerneur.Pluficurs des principaux eftonnez de la cheutc d’vn fi gros orage que celui de Paris (fimpetuofité duquel diftiloit encor entant d’endroits du Royaume :) fefoou-loicnt en diuers lieux. Quelques autres quittoient la Religion fo retirans de bonne heure ce leurlèmbloit és villes Catholicques ccrcher le pardon qu’ils efperoient auoir par tel moien. Aucuns deteftoient la Religion amp;nbsp;îabjuroient à defoouuert. Ce pendant loyeufo Lieutenant pour le Roy en Languedo follicitoit le relie à receuoir la Garnifon du Roy. Eux relpondent Nîfm«. apres plufieurs lèmôces qu’ils veulêt obéir au Roy.ToutelFois à caufe des meurtres fi freqiiës de leurs frères; qu’ils ont jufte occafion d’ellre fur la garde. loyeufo rechargeoit les alfourant par tous moiés propres de la bonne volonté du Roy,qui les vouloir entretenir en paix fous le benefice de fes Edits.11 y a liege Prefidial à Nifmes,relïbrtillânt au Parlemêt de Tolofof'à cau-fo de ce la plulpart des habitans font de robe longueamp;Iulliciers ; bonne part delquels elloient d’auis qu’on preuint laponne grace du Roy par la reddition de la ville. Mais la plulpart du peuple amp;nbsp;aucuns des principaiUX,entr’autresClaufoneConfeiller zélé à fon parti de creance en ville : maintindrent qu’il ne fe falloir Ændre puis qu’en ouurant les portes ilfaudroit tandre les poitrines aux glaiues des meurtriers. Occafion que crainte que les partilâns de loyeufo qui jouramp; nuiét hors amp;nbsp;dedans praticquoient tous moiens de fo rendre les plus forts: eftablirent grolfe Garde où tous alfilloient pour rdinarquer les fortans amp;nbsp;entrans en ville. Surce les Confiais alTemblent le Confonde ville pour fe refoudre en telle occurrence. Où y eut diuerfité d’auis ; tendans plufieurs à fo rendre pluftoft qu’opiniatrer auec fi peu de moiens à vue euidente ruine. Les ^luttes gangnerent neantmoins : qui opinèrent qu’il ne fo falloir point hailer : ains prandre Confoil fur les occurrances. Que Dieu leur affifte-roit, amp;nbsp;que fil falloir mourir en vne jufte deffence ( ce qu’ils rafehoient d’euiter) encor cela foroit plus fupportable que de fe liurer és mains des brigans qui leur feroient mefine grace qu’à ceux de Paris, Lyon, Rouen, Caftres amp;nbsp;autres villes. Que la mort de ceux qui refiftoient à linjufte fureur de l’ennemi : cftoit plus douce amp;nbsp;honnefte que de fe laiflèr icfquclles maifacrer par les bourreaux. Que cette refiftance eftoit legitime de droit Diuin amp;nbsp;hu-main. Qu’ils ne leuoient point les armes les premiers, en furprenant mefine fennemi f il lurcntau leur eftoit poifible : ains repouftbient feulement par deffence legitime la violence des maffacreurs armez du nom amp;nbsp;autorité du Roy. Que fi ils y mouroient, leur mort foroit precieufo douant Dieu, qui pour certain les regarderoit en pitié amp;nbsp;leur donneroit quelque ouucrture en fi grandes extremitez . QiTil falloir en filence amp;nbsp;patience, auoir recours à celui qui aiant fait la plaie y foauroit aplicquer le remede conuenable. Qu’au delay de fo rendre n’y auoit aucun danger : ouy bien en cette précipitation confeillée par les mal-affeurez; veu qu’en different j les moyens de refifter ot d’efehapper fo prefonteroient ou fo feroient voir plus ouuertement. Les remontrances amp;nbsp;autres raifons gangneitnt la pluralité des voix : qui conclurent de ne receuoir Garnifon : ains attendre vn temps plus doux. Et que ce pendant on refpondroit paifiblement au Baron de lo^^WlFSs auertiffent

Oo

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Nouerribre, I $7i-Proucnce.

L'HISTOIRE DE FRANCE. ,

ccuxde Scuenes 8c Viuarets de leur relolution amp;nbsp;les exonèrent à lêmblablc.deùoiTj^pout les voir aflaillis de mefines armes qu’eux. Quant à ceux de Prouence le yicui .Comte de Tende mort amp;nbsp;fon fils le Comte de Someriue : le Gouuernement fut d onne àiGalpart du Saux diôl Tauanes Marefchal de France qui Icut au lieu du Marquis de VilarsTait Amiral employé ènCuyenne J comrfieje vous diray ailleiu-s. IltintlesProuencàuxficraintis que rien ne le remua.- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;: ù '. f:' ) e n-

EßatduVi- L E Roy auoit enuoyé pour Gouuerneur en Viuarets Logieres Cheuallier de Tordre. Les uarett, Protcftans toutefois y eftoyentlcsplus forts. Mcfînemant dans Aubenas ,Priuas,le Pouzin 8c Villeneufue qui font les principalles 8c plus importantes places du pays. Les Catholi-• ques voyans les incommoditez du Pouzin qui commande au Rofne, fen fàifirent foudain. viileNeuf- Mais Villeneufuefo voulut du commanccment maintenir neutre. Elle eft peàteville fife en lieu commode pour les habitans qui y ont leur bailliage refortiflànt par apel à Nifmes. Les Catholiques amp;nbsp;Proteftans feftoyent accordez à fo deffendre 8c maintenir tous enfomble: ^uriedef- difons qu’ils eftoycnt frétés amp;nbsp;Concitoyens. Et qu’il falloir, de commune volonté refiftet fendre ton- à c^ux qui troubletle repos de la France. Ils accortient en fommè par ferment folennel d’cfli-tretous. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Capitaines des deux Religions qui tourà tour feroyent lés rondes, patrouiles amp;

Villencufuc furprinfc par les Catholiques.

Mirebel pris par les Proteftans.

reueuës tant de nuid que de jour : en telle forte que le Catholique veilleroit fur ies'Proteftans 8c l’autre au rebours. Affin d’euiter toute mauuaifo opinion Mirebel futefleu par eux. Et Baron par les Proteftans. Ainfi continuèrent leurs trafics amp;nbsp;particuliere négoces jufo ques à ce que aucuns Catholiques auertirent le Gouuerneurde Éaprocher de la ville auec forces qu’ils aflurerent de mettre dedans .Logieres fc prefontc a’ûec commandementau nom du Roy à Mirebel deluyouurir fe qu’il faift. Et auoirmis Gardes aux portes reçoit les troupes qui de toutes pars faffomblerent autour de luy : pendant ,que Baron glifé dehors amp;-à fon defoeu fo.rerire à Mirebel petite villette prochaine où auec Pradelle Gentilhommß

Cchcll.ir kirpiis par vnecaucnie liirlts Ca-ilioücucs.

Prcfchcs «liez en l.anguedo.

Romonftiâ-ces au fieur lie loieufc pour i;e rc-tcuoir gar-lulon.! iSriP ruts.

du lieu , irfé ûifitdu Chafteau 8c fut depuis la retraite de tous les. Proteftans. Melffiô qu’ils fê mireni a Ja fortifier comme ils entendoyent. Logieres tachant de perfuadcrà tous qu’il les vouloir entretenir Ibus le Benefice des Ediéis Royaux : •interpelle Aubenas amp;nbsp;P ri lias. Mais relbluës de fc conformer à fexemple de Nilmes à ne rcceuoir Garnilôn: Ils aymercntmieux achepterle repos que Wletonpaya au double. QuelquePtcteftans dû pays fe faifirent aufli de la ville amp;nbsp;chateau de Chelar en mefrne moys apres la demie' re Paix. Le Capitaine la Mote fut delaifte Gouuernëur au Chafteau auec periteGarni-fon. Les nouuelles de Paris ouyeaamp; lêretrouuant la Mote à Valence où il aflèuroitde Gordes de là Place : fut aueny de la prife d’icelle . Car ceux de la ville ayant tenu le Chafteau aux autres guerres: auoyent faiift vne Cauerne fous terre pour fy làuuer fib euftent efté forcez quand le’Capitaine laTorrette^es aflîcgea: la Cauerne alloit reljxin-dre en vne des canes de la ville 8c n’y auoyt que cinq ou fix des principaux qui le ffa-uoyent. Lefquels fc voyans traitez autrement qu’ils ne defiroyent: Et fur tout forcez à la Meflc: loinôî: la crainte de la Garnifon qui les menaçoit-dc mort. Ilsleuerent la pierre qui bouchoit l’entrée de la cauernepar laquelle entrans de nuit 8c tuans la garnifon du Chafteau^ ceux qui fe deffendirent fafleurerent de la place. Surce le Baron dcloicufo ne ceflbit d’eferire à ceux de Nifmes 8c les exorter de faire ceflèr les Prefehes fuiuantles Edits afin de n’cftrc déclarez rebelles. Ce qu’ils firent 8c ne prefehoient que de nuit. Ou,( comme en routes chofes deffendues le defir croift) y alloit plus de peuple que de jour : faccom-modantparce moyen amp;nbsp;à l’intention du Roy amp;nbsp;a la necclfitédu temps. Ceux des Scucncs 8c Viuarets fo conformeront à leur exemple : mais refifterent tousjours aux Garnifons qu’on leur offroit, remontrans les refufor pour la foureté tant de leurs vies que de leurs confciences. Priansloycufode juger droirementde leur intention. Qûils n’aiment rien rant que la paix amp;lc repos pour rendre telle obeiftànce au Roy qu’ils doiuent. Et qu’il ne tiendra à eux; pouf' lieu que par bons moiens on feur ofte toute jufte deffiance. Si au contraire on fuit le train accoiMf urne de tendre les filets 8c cmbiifohes, 8c qu’on fc gouuerne comm’ on a fait le pafle^ ils font prefts de JmifFrir tous les maux du monde pluftoft que tédre le col au coufteaux des brigâs 8c mafffffPffi s.QiJc c’eft à faire à gens infonlez de ie précipiter de gayeté de coeur a vn perd fl cuidct.Là dcftùs ils'inÔtrent l’iniquité des meurtres publics.Et aiioir defcouuert lesper jurcsamp;malhcurtezcómifos en ce faifànt: maintienét qu’il eft permis par droit diuinamp;hiimain foppol^'^

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LIVRE TRENTEVNIEME nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;io8.

fopoferà la violence des meurtriers. Et qu’ils ne prennent poinôl les armes contre le Roy j ains contre des brigans qui abulènt furieuièment amp;nbsp;impunément de fauâoritc Roiale. Nous ffauons bienjajouftoyent-ils,quelle eft noftre portée qu’elle amp;nbsp;combien grande eft la puil^ lance de noz ennemis. Mais nous ne doutons nullement que D i ev juftc yaigeurn’afli-fte en temps propre à nous poures opreflèz, pour nous faire la grace de garentir amp;nbsp;defendre nos vies contre la violance des brigans: ou finir nos jours en vne làinde refiftance qui tefi mogneraà la pofterité combien eft deteftablefiniquité de nos ennemys . Et qu’elle à efté noftre conftance amp;nbsp;grandeur de courage a maintenir j niques au bout vne jufte querelle. Re-metant l’euenement à D i h v Si bien joyeux au millieu de tant d’angoiflès d’eftre alfiegez à tort.Et d’auoir pour apuy vne bonne confcicnce qui nous fera auoir vnfuccez heureux en la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

vie amp;nbsp;en la mort.

Qvant au Dauphiné les Proteftans elpars qui ça qui là : n’y tenoyent vne lèule P^^ce» Et yauoit garnilbn Catholique en toutes les villes. La Nobleflè, lufticiers amp;nbsp;financiers D’auphiné. elFroyez de la tempefte Parifiene qui continuoit en tant d’endroits : le cachoyent, peur du Tonerre. loinól: les affeâueulès prières (jue de Cordes leur Gouuerneur leur en failoit Æt les aparentes menaces d’vn autre-portemant que paifible .De tt)us ces refroidis les vns le cachoyent, les autres vidoyent pays : plufieurs abjurèrent leur Religion comme vh millier de Francez. Mombrun arrefté par les promeflès amp;nbsp;menaces que le Roy luy fit tant par lettr es uohcL^^ quemelïàgcsamp; inftamment lôlicité àlè tenir coypar dcGordcs.-n’oza remuer n’y atencer cho- Mombrumq le qui loir. Vous verrez comme il le porta par apres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ha o v»

Parmy ces préparatifs amp;nbsp;recommancement de nouuelles mais plus grandes douleurs que les palTéesraparut au Ciel vne nouuelleeftoille grande comme leftoille du jour amp;nbsp;merueil-leulêment claire fur le commancement de la nuiél, auprès la Calfiope ayant la figure comme d’vn Rhombe ou fzOenge.La parution en fut remarquée par Corneille Gerne Aftronome:le 9. Nouêbre fur le lôir.Et dit qu’elle ne bougea delà place l’efpace de trois lêmaines.Et eft en opinion com’-aulfi plufieurs autres qu’elle reflèmbloit àfEftoillequi aparut auxSages qui vindret adorer lefusCHfift en Betheleem apres là nailïànce.Elle fut veuë felpace de neuf mois ou enuiron enFrance, AngleterrejEfcolTejAllemagne amp;nbsp;autres endroits aueç grande merueil le de plufieurs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Pour n’oubher ce qui eft auenu aux païs voifins du Dauphiné amp;nbsp;Viuarets:aulfi toft que les nouuelles des deuotios Parifiennes furent lèmées au païs de Vellay tenant au Viuarets:Roche- pays de bonne Gouuerneur amp;nbsp;Senelchal du Puy fit entédre à chJCun que fintentiô du Rojeftoit que Vellay. tous allalTct à ja Melïè. Et qu’il auoit allez de moiens pour les y faire obeïr fils ne le môftroiêt tels que fa Majcfté defiroit.Les vns quitterét leur Religiöses autres le retirerét au Viuarets ou hors du Royaume.Auefis conillerêt at^as la pluie à palfer.Ceux de S. Voy qui eftoiét tous de la Rcligion:apre5 auoir publié le Jeune pour leur abailïèr les cœurs, amp;nbsp;elleuer leurs elprits en hautxontinuerét les preches.LeCapitaineVacherelïès qui aux dernieres guerres auoit cô- . mâde auChafteau deDeuelïèt: lâchât que le Chafteau de Beaudifné eftoit aile à fortifier à eau Beaudifiie. fe de fon alfiete fur vn haut roc,hors de làpe amp;nbsp;de mine,amp; n’eftant cômandé d’autÿne môta^ gne:delibera de fen emparer. Mais craignat que les Catholiques y millènt garnilbn amp;nbsp;pour o-fter toute doute qu’il fen vouluft làifinlbn de Dezague ville du Viuarets 5.lieues de Beaudifi né amp;fuiui de quelque Ibldats met le feu au corps du logis de ce Chafteau qui n’eftoit pour lors flâqué ny tenable en cet Eftat.Ce qui fit peler à tous qu’il n’auoit enuie de fi retirer. Mais reuenu toft apres auec 50. Ibldats quelques Maçons amp;nbsp;Charpetierszrepara le lieu en toute dil-ligécc.Lcs Catholiques alors batétleToque-làin par toutle-Vellayipuis ralàmblâtbié 2. mil queloldats que Pay^ns,y vont pour empelcher la fortificatiô qui ne ceflà pourtant: plufieurs foldats Artifâs tenât farquebuze prefte d’vne main amp;nbsp;îinftrumét à trauailler de fautre. Si bié qu’auertis 2. jours apres que Iccours de 150. Ibldats venoient aux alfiegez de Viuarets:lê reti-rerct en dilligêce:lesquels toutefois furent pourfuiuis par le fecÂursamp;la garnilbn joints en vn. Peu toutesfois y furent tuez. Depuis VacherelTes fit plufieurs'courlês fur les bourgade? qu’il força à la contribution du Chafteau pour en entretenir la Garnilbn. Quelque temps apres S. Vidal Gouuerneur du Vellay amp;nbsp;de Barge Gouuerneur duViuarets tacherenffn^s en vain de fiirprendre la Place qu’ils trouuerent tous jours bien gardée

O O ij.

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Nouembrc, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’ HISTOIRE DE FRANCE.

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ifpaly. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Le Capitaine Guyard d u Puy en Vellay, fe ûifitDifpaly petite ville amp;nbsp;Chaftcau apartenant 3

'ffiucfcjue du Puy amp;nbsp;fitué à la veuë de la ville du Puy.Et le garda quelque téps auec beaucoup Montejou ^’i’icotn’tioditèz poutiès vôyfins. Puis Saint Vidal îaflîegea mais n’y gangnant rien qu’vue Fay. ' ' harquebuzade: Il pratiqua vn Capitaine de la Gamifôn lequel aydé par quelque Soldats fiens 5 tua Guyard amp;nbsp;auec là teïlÿ rendit la Place au Gouuerneur. D’ailleurs le Montejou renommé pour la prife amp;nbsp;mort de la MotteGoudrin :palïe du Dauphiné au Viuarez Sgt;(. de la en Velay où il auoit efté faiôtChcf:lc mit peu demoys apres en campagnée auec quel' 'ques troupes pour eflàyer de reprandre le Chafteau de Fay que le Capitaine Mathias reiiol-té aux Catholiques auoit rendu. Mais tombé en embufeade amp;nbsp;là Compagnie defFaiéte fut • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tué fur le Champ combatant à cheual pource qu’il ne le pouuoit fouftenir fur lès jambesa

Tcufcaflic- cau/è des maux ibuffers enprifonpour la mort de la MoteGondrin .Depuis Saint Vidal reprit lesChafteaux de Saint Quentin amp;nbsp;de Chatenil où il fit pendre vn Miniftre.Et fui' ''idfoire alfiegea lavilledeTenfe affiftédes troupes que ceux de Lyon luy auoycnt cuencrez enuoyé de renfort. Ayant Canoné la place comme les aflîegez parlementoyent : vn Catho-pourycer- lilt;!^icde la ville treuua moyen défaire entrer les aÂîcgeans, qui en firent vne grande bou-chcrie. Car apres les auoir cruellement meurtris: ils leur fandoyent le ventre leur arra-choyent les boyaux amp;nbsp;entrailles pour y cercher de l’Or. D’autant qu’ils en auoyent furprins vn aualant quelques pieces d’or qui penfoit ic làuuer à compofition. De là les Catholiques attaquèrent le Chafteau de Mons pres Saint Paul que l’Ange auoit furprins quelque

I temps auparauant. Et bien qu’il fûfi: fort d’alTiete : toutefois apres qu’on eut ofte aux alfie-gez la fontaine qui eil à la porte du Chafteau: ils le rendirent vie amp;nbsp;bagues faunes. Mais Saint Voy. OU en tua la plus part. Le Baron de Saint Prie en mena fixen fon Chafteau pres Sa^t Eftienne de Forefts où aucuns les auoir tué on les fit porter en la place de Saint Eftiefl' ne pour effrayer leur Compagnons amp;nbsp;aflèurer les Catholiques. Ceux de Saint Voy tous de la Religion éfrayez de tant de viéloires amp;nbsp;cruautez ; enuironnez de Garnifôns à deux lieues autour amp;fè voirà defcouuertcnlieu champeftre: ceflèrent de prefeher. Maisfu-rent tellement tormentez que plufieurs furent forcez de fè fàuuîter au Viuarez. Ils c-ftoyent plus de de huiél cens familles qui dmuis douze ans n’auoycnt ouï de Meße : iU' LcSicur de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;par Bonefoy qui auoit efté leur Vicaire amp;nbsp;depuis retiré à Geneue fut renuoyé là pouf

Bironpout- Miniftre. le vous garde le furplusà autre endroit. Reprenons les affaires des Rochellois • fuit Centrer nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Le Marefchal de Biron pourfuiuant fôn entrepnfè: s’en alla en Broüage pour con-

«n aVI e. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auet^trofly amp;nbsp;Baron de la Garde. Puis du premier Oélobre eferiuitauxRcchel-

lois offrant eflongner toutes les forces qui cftoyentautour leur ville tant par mer que par terre: amp;nbsp;les faire retirer au lieu d’où ils ne pourroyent auoir jufte deffiance.Et moyen-LcBaron liant qu’ils bailleroyent feureté conuenable defèn^intenir enla ville fous l’obeyftàncc des delà Garde Edits dc fà Majéfté. Et qu’ils receuroyent celuy que le Roy voudroit enuoyer pour fou MX Rochel nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jg Baron dc la Garde par vne lettre du mefine jour eforiuit aux Rochel

lois qu’il femerueille com’-ilsfont difficulté de receuoir le Marefchal dc Biron: parce que le Royqüia grande fiance en eux: penfo que cela foit desja exécuté: les affûtant qu’en Stroffe^ux g^f’^ral amp;nbsp;en particulier il femployrapour les gens de bien de leur ville, faffu rant qu’ils Rochellois ne refuforont les offres dudiél Sieur de Biron qui font honneftes amp;nbsp;auentageufos. poiiria Paix nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Strosse auffi duquel les lettres eftovent plus refoeôfées : leur propofo qu’il choifif

font la Paix ou la Guerre. Sçauoir la Paix en obeyfîant à la Majeftéqui eft lefoulmoy-Refolution conforuer leur vies, biens amp;nbsp;honneurs. Deliurant la France des grande calamitez. des Ivochcl» lois. Comme au contraire la guerre bien fànglante ne leur peut manquer fils continuent en leurs dilayemans. Sur quoy les Rochellois ayans receu lettres toutes d’vn mefme Con-foil amp;nbsp;de mefine argument : fo fenroyent reduids à grande neceffité. Et parce qu’il leur fembla raifonnable de deux maux occurrans eflire le moindre: trouucrentrefolument par dcsRochel- tout difcouts: quc la Paix telle qu’on leur vouloir donner: eftoit le plus grand mal rondeia^ gucrtcle moindre. Si quecerchans quelque bonneSc ferme affeurancecontre tantd’in-Gardcamp; Certitude: ncnjo^ercnt remede plus propre que la deffiancc. Pource toutes chofes dc-kuTrcfolu- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leurfuentvne briefue refponce, contenant en fomme qu’on leur promettoyt beau-

non. coup amp;nbsp;que tienne feffcéluoyt. Que perfonne de ce monde ne fçauroyent eftre plus dc-fireux d’vne bonne paix qu’ils eftoyent. Qu’on leurfaifoit entendre vncdroidc intentiou amp;fin-

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LIVRE TRENTEVNIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lo^.

amp; fincere affeélïon de (à Majefté. Etqueneanttnoins ils eftoyent moleftezamp; foulez con-tre cefte intention Au refte que leur lettres precedentes amp;nbsp;leurs paifibles comportemans inonftrent clairement la bonne volonté qu’ils ont au fcruice de leur Majeftez. Le Marefchal de Biron cnuoya en ville la Riue Gentilhomme Proteftant pour fpuoir plus entièrement la volonté des Rochellois les prians par lettres de felclarcirde toute leur intention. Aufém- Lcttrcsd’aü blable Douarty de mefme Religion amp;nbsp;qui aux precedens troubles auoit fejourné longue-ment à la Rochelle: eferiuit aux Rochellois à fâ Requefte, les priant faire Eftat des remon- Rodidloi» ftrancesde la Riue.Qu'ils le doyuent aflbrer des promeflès que leur fera le Sieur de Biron

qu’ils le donnent garde de donner argument aux malins d’executer de plus grandes cruautez par toute la France. Le Baron de la Garde elcriiût aulïi aux Rochellois qu’il • à bon elpoir que tout le portera bien . Et leur donne conlèil de députer deux de la mai-foii de ville qui allent trouuer le Marefchal de Biron pour arrefter auec luy la forme qu’il faut tenir pour faire retirer les forces qui font autour ïa ville. Et pareillement les eftran-gerseftans en la ville. Et qu’en fon particulier ils doyuent autant elperer de luy que d’amy qu’ils ayent. Les Rochellois à ce continuèrent leurs precedentes relponces, amp;nbsp;par ce qiftls efcriuirent bien au long au Marefchal de Biron par la Riue amp;nbsp;que la lettre eft de côfoquan-ce,vous la verrez. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lettres reP

Mon s E I G N E v R apres auoir rendu relponces aux lettres qu’il auoit pieu a voftrc pondues grandeur nous eferire par voftre trompette : nous auons receu le jour d’hier par Monfieur de la Riue la recharge que nous auez enuoyées, defirant d’entendre noftre refolution fur deBiron. ce que nous auez elcrit amp;nbsp;ce que demandons. Aufli auons entendu ce que ledit Sieur de la Riue nousadiél de voftre part. Vous fupplians tres-humblement de nous exeufor fi pluftoft nous ne vous auons fait relponce; Et par elcrit qui nous à efté rapporté de voftre part par Monfieur deThonay Boutonne. Car d’autant qu’il ne portoit que parolle: nouspenfions auoir lâtisfaiél par parolle. Mais nous fommes trefdeplailâns de ce que comme nous penfions auoir fÿôh que, par nos lettres du vintfixiéme Septembre, nous ne vous a-uons mieux efclarcy nos volontcz tres-bonnes amp;nbsp;plus alfeôtionnées pour le bien amp;nbsp;1èr-uice de là Majefté amp;c la voftre fous fon obeyllj^ce. Dont vous fupplions tres-humblement nous exculèr.La briefuette de noftre relponce à peut cftre donné caulè de tobfourité. Sipft-ce que par tout ce que vous auez eferit amp;nbsp;faid dire par vos députez: il nous à lèmblé vous auoir mis deuant les yeux le milerable amp;nbsp;calamiteux Eftat de ce temps : amp;nbsp;melmement de cefte ville. Latresjufte douleur que nous auons de nous voir fi longtemps l»ftillement traiâez. L’orreur des exemples prochains. Les caulès toutes claires de noftre crainte amp;nbsp;deffiance: non point de voftre grandeur mais de plufieurs ennemis apertemant déclarez de cete poure ville. L’extreme peril auquel nous fommes expolèz.Et le defir affeélionné que nous portons au bien, repos, vnion amp;nbsp;tranquilité commune. Nos comportemans paifibles en occafions fy efmeuës amp;nbsp;troublées. Et la finguliere affedion amp;nbsp;làinte liberté eh laquelle là Majefté nous à déclaré nous vouloir maintenir.Pour ces câulès auons fupplié voftre grâdeur, comme faifons encor treshumblement,Monlèigneur: de ne prendre en mauuailè part fellon- Rochellois gnement que auons fait de vous donner entrée en celle ville. Qjm au parauant qu’y entrer il veulent rc-vous pleuft enuoyer fi loin toutes Içs forces qui nous caufent telles craintes ! que nous puif sieu° dZ fions eftre hors de tout doute amp;nbsp;vous receuoyr en toute lèureté, paix amp;nbsp;repos fuiuant Biron* les Edids de Pacification. . Et vous pouuez bien alfürer qu’il n’y a eu de noftre age Gou-uemeur mieux venu, relpeété, honoré amp;nbsp;obey que vous forez de nous, fi ce bien nous e-ftoitauenu.Et donneriez moien à quelques poures gens:lelquels fenfuians làuuez des malïà-cres:amp; autres qui nepeuuans demeurer en lèureté en leur maifons fe font retirez en celle ceinture à couuert : de prendre leur liberté ailleurs amp;nbsp;à nous de les èn faire fortir le plus doucement que nous pourrions. Ce que aliénant, ne pouuons honneftement faire amp;nbsp;en lèureté

r J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 r, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i. ZI nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.1 T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Z- 1 « • r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 F-ittangers

melme de nous pour le nombre qui y eft. Car d eftrangers il n y en a vh foui,bien y loijt quel- nul en la ques vints où trente Gentils-homes: plufieurs de nos voifins amp;nbsp;qui pour n’eftre pillez, làcca- Rochelle gez amp;tuez en leur maifons:font venus icizAufquels n’auos peu refuzer li^jjj^^etraite.Tous brcdequot;°lt;X lefquels y font en pareille deuotion que nous # Et n’y a celluy de nous qui n’aie receu vn ttef üquot;’-grand mal contentement du rapport qu’on nous a dit vous auoir efté fait amp;nbsp;qu’on vous à cité cercher en voftre logis à la larrie le foif que vous pärtiftes, pour vous outrager i Car nous

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oaobrc, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

* ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n’y auons penfc. Ce font peut eftre quelques coureurs qui tiennent les Champs desbandez

des compagnies de l’armée amp;nbsp;lefquels n’auons voulu receuoir en noftre ville amp;nbsp;n’approii-uons leurs adions en aucune choïès amp;nbsp;moins en celle là: Mais font beaucoup denuiflance-amp; telles que fi ne craignions trop entreprendre '.forions faillie fur eux pour les tailler en pieces . Comme du tout amp;nbsp;de ÎEl^t de celle ville: Le Sieur de la Kiue vous pourra faire le dif cours. Nous vous fupplions tres-humblemcnt ne nous imputer celle infolence, de laquelle nous n’auons rien foeu que par rapport amp;nbsp;ferions bien marris del’auoir confonty. Ains vous alTurer que nous délirons tous faire treshumble foruice à vollre grandeur d’aufli bonne alFeólion que làlüons treshumblement vos bonnes graceSjamp;L prions Dr ev, Monfeigneur. Le • Baron de la Garde qui n’elloit moins affeélionné à la reduélion de la Rochelle : leur eniioya BaroTdHa lettres à mefine fin.

Garde aux Messievrs incontinent que nous eufincs veu voz dernières lettres Monfieiit Rocheliois. Biron, le Sieur Stroflÿ amp;nbsp;moy : commançalmes a faire acheminer les gens de piedamp; les ellongner de vollre ville . Amn que perfonne ne peu 11 dire qu’on vous veuiles re Aucunes furprinfos. Et du collé de la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;renuoyer les Mariniers que j’auois faiél

venir en Broüage pour armer quelques vailfoaux en volonté de les tenir û pres de voz Rades que ceux qui ont lâiôl armer des Gallions: rieulfent oie fortir de vollre Haure. Nous auons faiôl tout cecyafin que fa Majcllé connoilfo quefonne vous à donné jamais occa-fion de vous plaindre comme vous auez foiôl. Voulansentout èc partout comme nous deuons vous gratifier. Mais ellant aucrty hier matin de diuers endroiéls amp;nbsp;de perfonna-ges véritables que je croy : que vous autres permetez encores dciqcurerlà entour vollre DcfT i des nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;compagnies des gens de cheual amp;nbsp;de pied : Fai dies armer amp;nbsp;cquiper des Vaif

Vrotcüins foaux dans voftre Haure amp;nbsp;aulfi au Plomb : Que journellement vos Chaluppes amp;nbsp;Gal-furRhé. lions font des depredations fur les poures fujets de là Majellé. Etfellans mis audeiioir de vouloir faire defoendre en fille de Rhé làns que jamais il leur ayent baillé occalîon leur faire ddplaifir finon que fon voulull prendre en mauuaile part la fidelle obeylfancc qu’ils deuoyent au Roy, ainfi que D i e v le commande. Mettant ces chofos en confi-deration amp;nbsp;qu’il n’y a jour qui n’importe beaucoup à la foulle amp;nbsp;dommage des poures innocents : le fuis bien voulu moy melme venir icy. Afin qu’il n’y aye plus d’allées amp;nbsp;venues. Et que cependant on ne permette à ceux qui vous veulent mettre en la guerre , continuer en leurs pilleries amp;nbsp;volleries pour vous dire franchement, que là amp;nbsp;quand vous n’y pguruoyrcz pour tout Difhanche prochain : nous y pouruoyrons ainfi que nous fommes obligez pour le deuoir de nos charges . Quant à moy je defireroys que vous vouliilfiez prendre la peine de députer deux de vos Cytoiens pour venir julques icy. Affin que nous auifilfions les moyens qu’il faut tenir à vnechofo de fi grande importance: Et fi ne voulez croire ma foyamp; mon honneur que je vous oblige de les vous renuoyer incon-tinant. Et s’il y a quelqu’vn qui en doute je vous enuoiray deux perfonnages de qualité qui ne bougeront d’entre vos mains jufqucs à ce qu’ils foient retournez. Ils refpondirent à cela comme ^nfuit.

Monfoigneur nous auons tant de fois fatisfaiél au contenu de voftre lettre : amp;nbsp;monftré par effet que nous fommes en tout deuoir de l’obeiflànce de là Majefté ( ce que nous ne trouuons T iric à nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;voftre part ayants tousjours vos forces autour de nous qui nous guerroyent : ) que nous ne

Boiirdeaux. pouuôs plus efcrire que ce que nous vous auons eforit n’aguere fur ce-'naians rien de nouucau finon qUe nous fommes auertis qu’on à maflàcré ceux de la Religion à Bourdeaux.Et quanta nous n’auons rien entreprins n’y fait finon de nous conlêruer.Ce que nous ferons Dimanche amp;nbsp;tous jours aydant D i e v. Auquel no us prions, mon Seigneur, vous changer la volonté du Baron de nbsp;nbsp;nous mal faire amp;nbsp;nous mettre en liberté.

la Garde. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Melfieurs'encores que mayez auerty par voftre lettre d’arfoir: auoir làtisfait tantde fois à ce

que vous eforiuois.Si veux-je ften encore vous faire cefte cy pour la derniere que vous eferi-ray jamais,fi je ne vois bic par effet que vous aicz changé d’oppinion amp;nbsp;de façon defairc.Cat voulans direvous fçauez bien qu’ô ne vous à jamais guerroié encores qu’é aiez don né toutes les occalios auec les armes deicouucttcs.Quant eft de ma part ne vous ay jamais requis que vous failfilfiez entrer piece de ceux qui font fous ma charge en voftre ville. Mais au cÔtraire ay tousjours dit de vous garder:Puis q le Roy fe fioit en vous autrcs.Par ainfi je vous

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LIVRE TRENTEVNIEME. no.

prie autant afFeólueufêmcnt que je puis de vous contenter de cela. Eteft beaucoup. Et ne permerez que ceux qui lé difent eftre à la foJdc de voftre \ ilJe ou bien à fentretenement, vi^ lient fur les poures fujets. Et ceux qui nauigent pour gangner leur vie qui ne vous ont jamais fait Jefplailîr ny ceux de flflede Ré dont la plus part font de la Religion que dites voftre, foient ennuiez.Quant à ceux qui ont efté exécutez à Bourdsaux ôc autres lieux de ce Roy-aumejevousendiraylacaulêquicft pource qu’ô les à trouuezaux rollesdes cÔlpirateurs cotre le Roy,la Royne mere, Meflîcurs les frcres.Et le vous peut faire croire le bon Si honefte traitement qu’ont les gens de bien qui font aux villes,bourgs amp;nbsp;villages lelquels viuêt en paix amp;nbsp;font honnorez amp;nbsp;relpeélez, comme ils eftoientau parauant les troubles, làns que en fait ny en dit on les offence aucunement. Voila qui me fait encor entreprendre de vous prier at- * tendant la refponce des lettres que vous auez eferites auRoy qui ont efté enuoiées en diligéce; empefeher qu’il ne fo face aucun mal ni defplaifir à perfonne, Et fi voulez entretenir quelques gens pour voftre garde,faites le à vos defpens,perfonne ne vous en garde. Me promettant cela je feray retirer les miens amp;nbsp;me permets tant de Monfieur de Biron qu’il en fera le fomblable. Eftans CCS chofos fi raifônables fi vous n’eftes delibcrezdu tout de vous perdre: le tiens pÂir certain que les accepterez ne voulâs autre chofe de vous que voftre promefie comme je vous donne la mienne. Surce je priray Dieu, Meflîeurs,vous donner la grace de me croire plus que ceux qui ont tant d’enuie de vous mettre en guerre comme jay volonté de vous voir en repos. De ma Gallere Reaile ce dixiéme Oéfobre.

Monfeigneur nous fômes bien marris qu’il ne vous plaift vous contenter de ce que nous Refponces vous auôs efcrit.Enquoy pouuiós auoir fâtiffait à noftre dcuoiramp;en auez veu les effets de nofi nbsp;nbsp;nbsp;au

trepartCe que ne voions de la voftre qui nous amoneftez de paix:Et cobienque huit ou neuf ron de la mois nous au es fait la guerre ou uerte prenans nos biens, nous voulez faire croire toutefois Garde, que c’eft nous qui menons les armes. Chacun voit le contraire. Car il ne nous peut eftre imputé auec raifon que nous aions fait vn foui aéfe qui ne foit de tref paifibles amp;nbsp;obeiffâs fujets defaMajcfté. Q^ine^ifons mais par force fouftenons la guerre que vous nous faites: amp;nbsp;nous en couuros le mieux qu’il nous eft poflîble.Chofo permifo pour jufteamp; naturelle deffé-ce à noftre grand regret, perte Sc dommage .Ej^fi nos voefins ont eu quelque foulle ce n’a pas efté que par ceux de vos trouppes,que pour leurs infol fonces n’auons voulu receuoir en cefte ville plus long temps que pour le refpeâ: de vous amp;nbsp;de Monfieur de Stroffi: conforuans cefte pourcville en fon intégrité. Laquelle fuiuant voftre Confoil tref bon en cefte part, nous de libérons garder par la grace de Dieu, comme nous fommes tenuz : pour obuier àlt;e que tels malfacres n’auienncnt comme és villes prochaines, que nous croions eftre innocentes du crime que leur impofoz.Et vous pouuojj^s dire vne fois pour toutes,que tant que nous oirons amp;nbsp;verrôs tellesSi fi horribles nouuelles:amp; forons ainfi traitez corne vous côtinuez: nous nous plaindrons à bonne occafion deuant Dieu 5c noftre Roy. Qui eft tout ce que vous pouuons promettre vous fuppliant humblement, Monfoigneur, de vous tenir pour fâtiffait puis que nous fuiuons voftre Confoil. Et entrer en volonte de nous laiffor viure en paix, repos amp;nbsp;libériez amp;nbsp;icelles affeéluant nous prions Dieu. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

SurceDouartyefcritau Maire lefuppliant luypermettreenleuer delà Rochelle foixante quintaux de bifeuit pour le nauire du Sieur Stroffi for lequel il deuoit aller: comme auffi le jemandes refte des vailfoaux auoient commandement dé fo retirer. Mefmes les gensdepiéd cftoient Douanv commâdez de fo retirer promptement en Picardie. Demandoient outre quelque vins amp;nbsp;de ““j* l’artillerie ajoutant qu’il n’euft fait cefte demande finon qu’il fçauoit bien que cela nepou-uoit incommoder la ville amp;nbsp;qu’il le pouuoit aifément executer. La reponce fut que les bif cuits eftoient aux particuliers qui fen cftoient munis par ce qu’ils ne rcceuoient plus de farines ny de bleds àcaufe des paflâgesqui four eftoient fermez, comme ilfçauoit tref bien. Q^ant aux vins : vandanges ne font encores faites ôc n’efpere gu’en recuillir pour la proiufi-on de la ville. Touchant f Artillerie le Maire difoit auoir fâtiffait par vne autre lettre. Laiffons les affaires Rochelloifos en fi douteux eftat pour voir fi au cœur de la France les Proteftans eftoient plus affourez.

P O V R c E que je vous ay cy deuant parlé de S an c e r n e ; amp;nbsp;que j’ay allez de matière plViagc pour vous en dire encore dauantage : je fuis d’auisdc vous effigier la ville amp;nbsp;fon contour rcpi cfemet pour mieux vous faire entendre ce que je vous diray ailleurs du dedans amp;nbsp;du dehors de

O O iiij

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Oftobre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L* HISTOIRE DE FRANCE.

cefte place aflîcgée comme vous verrez cydcflous.Elleeftaflîfêau millieu amp;nbsp;comiïieau centre du Royaume de France, au pays amp;nbsp;Duché de Berry fur vne haute amp;nbsp;roide montagne. Pourcc l’on n’y peut aller fans y monter de toutes pars: qui fait la place naturellement forte. L’endroit le plus accelTible cil entre le Midy amp;nbsp;ÎOccident tirant àBourges. Elle prend forme ouale amp;nbsp;prefque ronde. Occafion qu’elle cft bien peu flanquée par dehors amp;nbsp;n’y a point mef' mes que huit où neuf tours à la ceinture des murailles. Elle contient pres de deux mille cinq cens pas de tour amp;nbsp;quatre portes prefque vis à vis amp;nbsp;opofites ivncà l’autre : fçauoir cft porte Feuhard apclée vulguairement porte Cefar vers Septentrion au plus haut:amp; porte vieil au plus bas vers midy qui cft la longueur de la ville d’enuirô fept cens pas.Sa largeur depuis por-• te faint André versOccident jufqucs à porteOifon versOrient eft de cinq cens cinquante pas.

Le Chafteau eft fitué au plus haut du mont entre porte Cefàr amp;nbsp;porte Oifon y fer Liât de muraille à la ville à laquelle il commande comme vne Citadelle.il y a vne autre montagne plus haute apelée Lorme au loup fi près de la ville qu’elle peut commander au dedans:cnuironncc de tous coft es de collines amp;nbsp;montagnettes, lefquelles com’auflî celle qui porte la ville font prÄque toutes plantées en vignes qui rendent des vîns fort renomez en la France: defquelsils trafiquent fur Loyre: les eaux de laquelle n’en paflènt qu’à vn quart de lieue vers le leuantau port ûint Thibaud où y à dix ou douze maifôns entre lequel amp;nbsp;la ville y a vne petite campagne de prairies amp;nbsp;terres labourables. Et à vn trait d’arc vers la ville vn beau grand bourg fermé de murailles dit fàint Satur du nom de fabaie aflfez ancienne qui y cft fondée.Vn peu plu^ haut amp;nbsp;au pié du mont eft levillage deFontenay ainfi dit à caufè des belles fontaines qui y fot: où les habitans or qu’ils aient plufieurs puits dedans la ville: vont prendre îeau amp;nbsp;lauer lexi-ues. Meneftreul autre bourg en remontant de f autre cofté de la montagne en eft à vn quart de lieuë. Il y a su refte plufieurs autres villages circonuoifins comme Cheueniol, Verdigu/j Dury en vaux,Bue amp;nbsp;autres.Le pays en fomme eft fort bon amp;nbsp;fertile tant de blez que d’autres fruits neceffaires à la vie humaine. Refte maintenant avons faire conoiftre lEftatde la ville«

IE vous ay cy deuant reprefèntéla crainte amp;nbsp;partiallité cfquelle^viuoient les retirez Sancerre amp;nbsp;les occafions d’icelles. Puis effigie la ville amp;nbsp;fon paifàge apres le naturel. A pre* font je vous veux monftrer comme ces paffioiÿ creurent de plus en plus en leurs efprits.McP memant par la venue des Cappitaines Durbois amp;nbsp;autres lefquels dés le premier amp;fuiuaflS Sortie de jours d’Odobre aucc plufieurs fbldats tant de pied que de chenal: fe prefonterent en vcuè d« ceux de San la ville.Sur lefqucls aucuns fortirent à fefcarmouche, laquelle n’aiant pris fin notablej fut fon-nie d’vne firtie que firent les Cappitaines la Fleur amp;nbsp;Montauban furies trouppes logées amp;nbsp;barriquadées à Cheueniol. Sur lefquels ceux cy donnèrent fi brufqucment que Durbois pfo aucc d’autres amp;nbsp;quarante laiffoz pour morts: enconjagerent les habitans d’ozer danantag« qu’ils n’auoient fait.

V O v s croiez bien quclereflfuz d’entrée ne pouuoit amener que diuifions à Sancerre. Caries partifans de Fontaines amp;nbsp;les amis des Députez qui luy auoient obligé leur honneur de luy faite entrenremuoiét toutes pierres pour exécuter leur promeffo.Remôftrâs aux autres qu’eftant l«eau frere du Comte, il aimoit la ville amp;nbsp;auroit intereft fi la place eftoit ruinée amp;nbsp;les habitans deftruits. loint qu’il ne demandoit l’entrée auec force, ains foulement luy dixième. Ne vouloir outre entrer au Chafteainvoire n’empefehoit qu’on ne fift garde pour faffou* rer. Mais les habitans amp;nbsp;réfugiez raportans à cela l’Eftat des autres prouinces amp;nbsp;comme fut La Crciiz. jeUgj fcintcs promcflcs lenuoié par le Marefchal d’Anuille pour perfuader à ceux de Caftres à fo porter obeifTans aux Edits du Roy: auoit de nuit fait entrer contre fâ parolle plufieurs cô-pagnics de foldats qui les auoient ruinez. Et qu’à tel exemple amp;nbsp;plufieurs autres fomblablcs, Les Rochellois demouroient conftans en leur opinion:fo refolurent en ce que quand de Fontaines eiift eu le vouloir d’accomplir ce qu’il difôit il: ne fpauroitfexccutcr n’y eux mcfmcs fauorifer en rien fon deffein centre tous ceux de l’autre party qui f y eftoient retirez. Allegans que lej:cmps eftoit venu pour ne croire plus aux parolles amp;nbsp;promeffos des homes. Et moins encor à laffeéfion que plufieurs Seigneurs difent porter à leurs fujets pour la conferuation de leurvillc. C^lJjjJj^y a d’autres moiensaffoz pour les recompencer de telle perte. Quefn entroit nul n’oferoit luy contredire à faire tout ce que bon luy fembleroit. Auec ce que fon honneur ne luy permettoit coucher vne nuit en ville hors le Chafteau. Et ne fouffriroitf^' mais que les hahitans qui ne luy eftoient pas foulement inferieurs mais comme fujets: foy deuffoirt

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livre trentevniemé.


XII.


dcuHènt rien prefcrire: n’y rien faire en ville contre ion vouloir. Le vint neufiéme Oôlobre il Entiéeen arriuaàCofiie deux lieues deSancerre ouplufieurs de la ville luy furent faire la reuerance qu’il recent humainement. Ce qui caufâ plus de partiallitez qucparauant. Etpource qu’il sieur de fpiioit quelle eftoitîautorité amp;nbsp;relblution des réfugiez en Sancerre : les pria de luy enuoyer quelques vns pour leur parler. lean Minier d’Orléans amp;nbsp;Ieai»Girardin Médecin d’Auxerre y r. furent delpefchez apres que deux Gentilshommes y furent entrez pour oftages.Mais fçaehant qu’il n’auoit charge de les alTurcr de leur confciéce amp;nbsp;exercice de Religion en Sancerre: leur promettant toutes autres choies en auantage: retournèrent fans rien faire. Adonc il le rclolut deles auoir par autres moiens.Il a noir comme j’ay diôt gangné plufieurs des habitans amp;. entre autres Labertauches amp;nbsp;Charles Luchet Capitaines qui commandoienr au Challeau: lefquels * luy gangnerent aulfi toll ceux qui leur alfiftoient à la garde. Ils y portèrent poudres,meelies, Viuresamp; autres prouifîonslêcrettcs qu’ils y jugèrent necclfaires auec les plus précieux de

■ leurs meubles. Âlleguans pour cxcule qu’ils ne falTeuroient des réfugiez en ville delquels ils Le dufteaj ledilbient menacez. Puis firent miirailleramp;ramparcr les aucnuës du Chafteau pour aller en gangné^par ville: crainte d’eftre forcez par là: Et definuraillercnt la porte de Fer qui relpond aux Chaifips îespartifaiit pour y donner entrée aux Catholiques, comme je vous diray ailleurs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dcFomcnos

En ce temps comme il n’y auoit moyen qu’on ne pratiquai! pour réduire la Rochelle à la Catholique: Le Roy commanda à Durand Procureur de la maiion de ville amp;nbsp;de plufieurs par ticuliers de la Rochelle en la Court de Parlement à Paris: eftant de la Religion Proteftante d’aller à la Rochelle où il auoit beaucoup d’Amis amp;nbsp;connoilTans, aufquels il pourroit perfua-der quelque choie au contentement de là Majefté amp;nbsp;profit de la ville. Et qu’en tout il fe gou-uernall parfauis du Marefchal de Bironjlequcl fur cela efcriuit aux Rochellois ce qui fenfuit»

Meflicurs, le Roy auoit opinion que m’eulfiez receu en voftre ville:veu ce que luy en auez alfuré tant par vos lettres que par Monfieur d’Audenars Maiftre d’hollel delaRoyne de i«trcslt;lu NaiiarreSc par Treille aux filles de voftre corps de ville. Il y à bien voulu enuoier Monfieur Sieutdc Bfc

, r „ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;...1 nbsp;nbsp;nbsp;‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-11 i-ziz-Kz ronauxRo

Durand qui eft voftre ^ocureur de ville pour vous aliurer en premier de la volote de la Ma- chcUois. jefté:le defir qu’il a queviuiez en repos amp;nbsp;paix auec contentement. Etlpauoir de quoy vous aurez à plaindre pour là delTus y pouruoir. Il ij’a apporté lettre pour cet effed lefquelle je vous communiquerois fi j’eftois en voftre ville.Et encores le ferois à quelquv’n des voftres fi en voulez enuoier vers nous amp;nbsp;dont vous auriez contentement attendant que vousviftè en corps.Et n’eftant cete d’autre elFediIe feray fin de S. lean D’angely.

Les Rochellois le melcontenterent de Durand fur tous ceux qui auoient embaUiidé fentréc du Marefchal de Biron en ville.-tant pour les lieux dont il venoit,que pour eftre aux gages amp;nbsp;Confeil de la ville laquelle à leur auisi^onlêilloit trelmal en ceft alfaire. De Thou premier Prefident de Paris efcriuit lettres par luy au Lieutenant amp;nbsp;Moriflbn:les conuiant gracieufe-ment à procurer la Paix telle que les Majeftez defireroient fort qu’ils receuiTent. Toutefois Refponcer ceux du Confeil efperans fe feruir de Durand,ne luy monftrerent que bon vifage: amp;nbsp;firent ref- dciRochd. ponce par luy au Marefchal Sieur de Biron remonftrans que de leur part ils ont tousjours ef-feâué tout ce qu’ils auoiét promis.Que de lautre part /execute tout le contrairci €ar de jour à autre,ils font referrez amp;nbsp;leurs commoditez retrachccs.Ceux qui auoient acouftumé de trafiquer auec toutes fortes d’eftrâgers: n’ont pas moien de traficquer auec leur voifins. Que leur marchandifes font pillée à leur veuë.Et que le Sieur deRoian a fait prendre en Olone deux Na uires de la Rochelle chargées de drogueries amp;nbsp;efpiceries de la valeur dcquinzcàfeize mil efeus. Plufieurs autres Nauires chargez de bled amp;nbsp;de vin ontefté pillez par l’armée de mer. Et de nou ueau vn Nau ire venant de terre Neufue à efté arrefté. Somme qu’ils enuoient auec Durand,Martial Congnard fvn des Bourgeois de la ville pour entedre du Marefchal de Biro ce qu’il luy plaira communicquer. Lequel referiuant aux Rochellois du vingtvniéme Oélo-bre,fê plaignait dcn’auoir receu telles refponces qu’ilfatcndc^t. Et de ce que Congnard n’auoit aucunes lettres n’y memoires. Et que le tout n’eft que vent en belles parolles. Çt que fils euffent enuoyé quelques vns des leurs auec pouuoir de conclure amp;nbsp;arrefter: les forces fc’ roænt a prefent eflongnées. Les prie donc affeélucufèment de fe rcfôudre^M^âl^ Vigen. Le- Le Sieur je quel referiuit de S. lean d’Angely au Maire le dixhuitiéme Oéiobre qu’il eftoir enuoiépar Vigeu. IcurMajcfté pour leur communiquer affaires de confèquance.Requerant à cefte fin paflèport neceffairc pour fa lêurcté. Le Maire fit refponce qu’il ne pouuoit accorder feutrée en la ville

_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Qo iiiij.

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L’HISTOIRE DE FRANCE.


Scpt.Odo.


pour beaucoup d’occafions qu’il fçauoit bien. Que fil lui plaifl: le rédre à Tadon village pres la porte S. Nicolas,on entêdra volôtiers là charge:amp;lui fut enuoié pafleport tel qu’il defiroir. Sur ces menées les Rochellois preuoians de lEftat amp;nbsp;fuitte des alfaires : que ces troubles

glCT.

Le Vigen Ambafla-dcur bJcllc amp;nbsp;volé par les Prote-Rans.

Ainbafla-dcursourra-Sei.

ne le pouuoient apaiferfans grande difficulté; pour ne laiflèr en arriéré les moiens qui fe pre-An’ociation Icntoieut à leur deftence, fallier«nt tant ceux de la ville que les eftrangers par lêrment folen-des Rochel- nel. promettans de maintenir leur Religion,foppofer de toutes leurs forces aux ennemis d’i-' celle, procurer amp;nbsp;auancer tous moiens neceflàires pour vne telle deflrence entiers tous ceux du Royaume amp;nbsp;autres qui auroient affeôlion à leur parti : amp;nbsp;de ne parlementer amp;nbsp;conclure aucune Paix fans tauis de tout le peuple.

Du Vigean ayant reccu pafleport vint à TalHon le vintdeuxiéme Oôtobrc;amp; le furent trou-uer Languillier,Villiers amp;nbsp;des Mortiers députez du Conlèil,aufqucls fill entendre l’intention de leur Majefté Scplulieurs propos de la part de Biron.Mais comme c’eftoit la raefine remontrance qui auoit elté faite par tous les autres, auffi eut il pareille rclponce que les precedans. Partant retourna coucher à Ciguognes trois lieues de laRochelle,où arriuerent de nuid quel-qvÂs lôldats fe diGns de la Cornette de S. Eftienne lelquels ayans force la mailon amp;nbsp;tué deux ou trois des hommes du Vigcnamp;lui bleflc en Ion lid d’vn coup d’elpée: emmenerent les che-uauxamp;emporterent le meilleur de fes hardes. Languillier fon parentamp;ami remontra foudain au Maireôcprincipaux du Conlêil lindignité de ce fait,duqucl nous ferons,difoit-iljtous char gez.Et que les ennemis de la Religion prendroient grande occafion à dénigrer tous ceux qui lontfledans la Rochellc,jvoire toute lEglife de Dieu f ils n’en faifoient vne luftice cxemplai' re : veu que f injure efloit faite aux Majeftez, dclquelles il efloit AmbalTadeur. Et enfemlle ceux de la ville qui îauoient fait venir lous leur pafleport amp;nbsp;Gufeonduit. Or comme tout le peuple deteflaft fade : les Miniftres qui lors prefehoient confirmèrent le melme : remontrant que par les droits Diuinôc des Gens,les Ambaflàdeurs eftoient nommez làintsamp; inuiolablet pourla feureté qu’ils deuoient auoir parmi toute Nation. S. Eftienne neantmoins auoüa ce qui auoit efte fàit,aflcurant qu’il le maintiendroit de bonne guerre à tqjitcs perfonnes bien entendues au fait milliraire ; ajoutant qu’il ne retourneroit jamais à la Rochelle fi on ne vouloir auouër ce fàit.Touteffois apres que plufieurs lettres d’aflèurance lui furent eferites parlesRo-chelloisien fin fe rendit en ville.Et eftant au Confeilamp;parlant de ce qui f eftoit paflé dift qu’il' receutauertiflèmét qu’on auoit veu auprès de Ciguognes quinze on feze homes bien môtex amp;nbsp;armez. Si que les jugeans ennemis qui faflèmblaflent pour le charger : corhmanda à quelques vns (^s fiens d’y allerScfe rendft les plus forts.Pour à quoy paruenir,de premiere entrée en tuerent deux ou trois amp;nbsp;bleflèrent du Vigen qu’ils ne conoiflbient. Mais auoir feeu qui il eftoit fe retirèrent. Or la mailôn de Siguongnes leur e^oit fulpede dautant que le fieur dudit lieu frequentoit ordinairement les ennemis de la ville amp;nbsp;defconfeilloit les amis d’y entrer.Au refte que le Maire aiat donné pafleport à du Vigen, deuoitauertir les Côpagnies qui eftoient à la campagneiou pour le moins le faire accompagner par vn Trompette ou Tambour député. Que celui qui a les armes en main doit tant qu’il peut rendre fern parti le plus fort contre ceux quille conoift.Par ainfi ceux qui auoit ja eft é arreftez pour ce fait,furent relafchczamp; S. Eftienne retourna à G compaignie montrant tousjours neantmoins vn grand mefeontente-ment de ce qu’on auoit trop recerché ce fait.'amp;imputoit le tout à quelques particuliers qu’il eftimoit enuieux de G profperité amp;ennemis de G perlbnne. En ce teps le Capitaine laDaugc qui auoit comandé aux trois troubles fut jugé,puis execute à mort diffamé pour fesvoleries.

LesRochcl- Les Rochellois relpondirent au Marefchal de Biron par du Vigen le vintquatriéme de ce a^fi°ut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n’auoient point entrepris de lui làtiffaire de vent ou de parolles comme il leur a-

de Biron, uoit efctit : Ains qu’ils eftimoient lui auoir tellement làtiffait qu’il auoit occafion de fc contenter. Qu’ils ne cerchoient qu’en fêruant à Dieu auoir paixamp;lêuretté. Et qu’ils entendoient tousjours du contraire. NeâtnioinSjpar ce que les malTacrcs continuent fur les plus obciflàns: qu’ils ont doneques jufte occanon de le tenir fur leurs gardes.Que les droits diuin,naturel amp;nbsp;des gens leu r permettoit veiller pour leur côlèruationamp;lcuretc.Que f il euft execute ce que tant de fois il^m^j^is : ils lui enflent obeijtelpeâéamp;honnoré fur tous IcsGouuerneurs qu’ils ont eu jamaisctncur ville. Au refte fexculerent fort de ce qui efloit auenu à leur grand rc' grct au Sieur du Vigen : tant enuers lui que le Sieur de Biron amp;nbsp;autres. Les prians tous de ne leur imputer tel fait qu'ils n’auoient conlèiilé ni trouué bon. Et portoient vn grand dcfplaif*^ de ce

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LIVRE TRENTEVNIEME.


II2.


de ce qne le Sieur de Vigen auoit efté û mal traiólé au retour de lôn Ambaflàde.

C O M M E les Rochellois n’attendans rien moins que le liege: fe preparoient à la delFencc: vn grand Loup vieux amp;nbsp;gris, entra de plein jour dedans la ville par le Coy de la grande bouche- trc en plein rie.C’eft vn canal de pierre allez eftroit deftiné pour vider ez folïèz le lang, entrailles amp;nbsp;au-tres immondices de la boucherie.Dont fesbairent allez de perfonnes tant pour le moien qu’il amp;nbsp;icj p,eia. auoit tenu à palier par vn tel conduit: que pour foccafion d’vne venuë fi rare à tels animaux: g«« 9“’?“ îordinaire fejour defquels font les bois amp;nbsp;grans marets fort cllognez de la ville.Car ceux qui ° font autour, leur ont tousjours efté trop clairs amp;petis pourencouurir la race. Si bien que comme fentrée de fi cruelles amp;nbsp;furieufos belles,fit craindre à aucuns des plus fuperftitieux vne grande mortalité d’hônies au dedans, à la charogne defquels elles leur fombloient fache-miner, veu l’occurrence des guerres amp;nbsp;liege prochain. Aulfi lafoudaine mort qu’on luy donna: fitprelâger les autres plus fermes en leur refolution: ( ou pour encourager les moins alTeu-rez ) que les Catholiques perdroient au fiegc, plus que ceux qui ne penlâns qu’a fo bien cou-urir,nevouloient que repoullèr l’effort de leurs ennemis qui les venoient endommager.Mais lailfons la limplicité de ceux cy amp;nbsp;fine acortilè des autres,pour j uger au vray de chacune cno-lè. Ce loup forty des bois pour alleren quelle: amp;nbsp;pourfuiuy par les chiens de chacune bourgade jufques aux marets de la ville: ne fauilà qu’il le fentit pluftoft enfermé entre la ville amp;nbsp;le làux bourg de Cognes dit lâint Eloy ( qui n’eftoit encor abatu ains feftandant fort loin en pointe amp;nbsp;comme vis à vis du faubourg làint Nicollas amp;c Tasdon: faifoit reprefonter la terre d’entre deux, en forme de langue) julques au bout duquel forcé d’aller: amp;nbsp;d’ailleurs atiré par lodeur de telles infeétions: fut contraint pour le garantir de fo jeter dans celle Cloaque: hors laquelle aperceu dans la ville amp;nbsp;mieux chalfo que jamais: fut aullî toll mis à mort fur le paué.

Cevx qui venoient de France,apportoient nouuelles que le Roypreparoit de grandes forces contre la Rochelle: amp;nbsp;que toutes autres affaires eftoientlaifl'ées pour y vacquer. Et pource que les Rochellois auoient ja enuoié quelques hommes amp;nbsp;lettres en Angleterre dont ils n’auoient eu aucunyelponce: délibèrent de faire entendre ffiftat de leurs affaires aux Vi- LesRochel-dalmes de Chaftres,Comte de Montgommery amp;nbsp;autres leurs frères rechapez de Paris. Et fil lois enuoiét eftoit poflible elmouuoir la Royne d’Angleterre ^fonConfoil à prandre compalfion des E-ghfosÈrançoifes pour la conformité de la Religion qui eftoit és deux Royaumes. Car quant recours à ceux qui reftoient en France la plus part abandonoient leur côfoience pour làuuer leur vies amp;nbsp;les biens. Les autres elloient contrôliez de fi pres qu’ÿs n’auoient moiens de faffembler. Et moiens. ceux qui auoient les armes en main, auoient auffi les ennemis à leurs portes.Po A ces caufos le Confoil députa le jeune Perdillan, amp;nbsp;Claude du Moulin, Miniftre de Fontenay en Poitou amp;nbsp;lean Dauid, Pair delà maifon de vil|e. Puis le quinziéme du mois enuoierent apres eux lean de la Place Bourgeois aulquels il donna lettres. Et pareillemenj vne à la Noue pour luy faire tenir au pays bas, ou Ion leftimoiteftrepour lors :auec amples memoires amp;nbsp;procurations pour tirer viures, munitions de guerre amp;nbsp;tout autre focours neceflàire. Or pour ce que les lettres eftoient de mefone fubftance: vne fuffira pour monftrer quelle eftoit la négociation des Rochellois en Angleterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lettres des

Monfeigneur depuis les horribles maflàcrcs dontDieu vous à retiré amp;nbsp;vous a preforué par Rochellois fa grace: nous auons par diuers melïàgcspar mer amp;nbsp;par terre, fait deuoir de vous faire enten-dre lEftat de cefte ville amp;nbsp;refolution qu’auons prinfo auec aucuns Gentilshommes qui fo font goumery amp;nbsp;redus en cefte ville:Mais nous n’auôs aucune nouuelle de vous,dont nousfomes en efmoy tat nbsp;nbsp;ch^ftres

pour le refped de voftre perfonne, que îimportance des affaires .Qm nousafaitenuoieren demefmes Angleterre ou fon nous a affuré voftre retraite auoir efté faite : les prefons porteurs vous ferot entendre comme toutes chofes fo paflènt amp;nbsp;lelquels il vous plaira croire de ce qu’ils vous diront de noftre;part. Vous fupplians tref humblement., Monfoigneur, nous faire tant de bien Si d’hônçur que de nous confoiller amp;nbsp;aider en cefte grande neteffité à maintenir la gloire de Dieu amp;nbsp;laconforuation de ce qui refte des gés de bien en ce miforableRoyaume.Vousaffurât que nous vous ferons à jamais tref humble amp;nbsp;affeétionné feruice d’auffi bon cœur que nous faliions tref humblement vos bonnes graces. Priant Dieu, Monfeigneur.«*i*lb nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Guerre de.

Les Depputez firent voilles pour alleren Angleterre la nuit du vint cinquième Oéiobre. ciaréc.

La guerre eftoit lors ouuertement declarée,pour ce que tous ceux qu’on conoifloit cftre de la Rochelle, eftoient retenuz prifonniers amp;nbsp;mis à rançon. Tons les vailfoaux qui vouloient aller

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L* HISTOIRE DE FRANCE.


Oélobre.

Hiuec de l’anij/t.

Prouifioni de la ville.

Fotwficati-0ns de la Rochelle.

aller à leur haute eftoient arreftez amp;nbsp;les marchandilês appanenanres aux Rochellois faifies amp;nbsp;confi/quees. Somme tous ades d’hoftilité exercez contr’eux, comme auflî de leur part ils ic preparoient à la defFence : amp;nbsp;n’en faifoient pas moins leurs Ibldats contre les Catholicques.

Tout le mois pafle amp;nbsp;le Nouembre,lc portèrent douxamp; fees côme le plus beau printemps qu’on euft peu voir. Ce qui apofta grande commodité pour les vandanges tant à les faire,que ferrer les vins qui entrèrent en ville enuiron vint cinq mil tonneaux. Depuis le matin j ufques au foir les chariots amp;nbsp;chenaux chargez de toutes prouifions,pafloient és portes d’vnefuitK continuelle. Si bien que la ville qui receuoit peu de commoditez par mer, eftoit par ce moyen auitailléc par la terre.Ce mefinc temps ainfi beau amp;nbsp;iêrain donnoit moien à faire les reparations neceflàires.La porte des deux moulins qui eftoit l’endroit de la ville le plus foible: fut fortifié par vn fort en tenaille, reueftu de pierre de taille du cofté de la mer ; amp;nbsp;le refte de Ion tour muni de fofle large amp;nbsp;profond.Lon trauailloit fort vers Cognes a la contr’efearpe de Icf-peron amp;nbsp;hors la porte S. Nicollas pour retrancher lèlon la commodité des eaux. Lon rem-paæit en pluficurs endroits depuis la place du chateau,julques à la tour d’aix fuiuant les def Chinon in- f^jnsdc Robert Chinon ingénieux duquel on fe lèruoit : encor qu’aucuns le foupçonnalTent RochcUoi^* parce qu’auparauant il auoit fortifié Broüagelôus les commandemens de StroflîScBaron deh Garde. La plulpart du trauail fe faifoit par les volontaires tant habitans qu’eftrangcrs.D’autrc Lettres du ville entretenoit plufieurs ouuriers amp;nbsp;journaliers à lès defpens. Sur ce le Baron de h Baron lt;lc la Garde dcriuit aux Rochellois le feptiéme Nouembre qu’il ne faifoit que venir de la CourtS^ RocheHo^s. ^uoit à leur communiquer chofos qui importoient le feruice du Roy amp;nbsp;leur grand contente

ment. Par ce les prioit de députer deux d’entr’eux qui le vinftènt trouuer. Et que fi les députez doutoient de falTeurance de leurs perfonnes il enuoiroit deux Genulshômes en leurph' ce. Les Rochellois relpondirent qu’ aucun des leurs ne vouloient prendre le hazard de fortit de la ville en temps fi périlleux. Qj^e f il lui plaifoit d’enuoier là creance par eferit ils luifo roient relponce.

Ceremoni- En cc temps le Roy délibéra faire fa faint Mich’elamp;celebrer la folennité de fon ordre auTein-nitezdcrôr P^^ notre Dame de Paris,où les préparatifs eftans faits.LeRoy venu dans leCueur falfît à main dtc s. Mi- droite fous vn daiz de drap d’or amp;vn peu plusJpas au melme cofté eftoiét aflisleDuc d’Anjon fon frere, les Ducs de Montpenfier, Neuers amp;nbsp;de Guilê, le Marefchal de Tauanncs,le Prince Dauphin,la Chappelle aux Vrfins,Rubcpre amp;Villequicr le jeune. Deîautre cofté du cueut à gauche y auoit vn autre daiz aufli 4^ drap d’or fous lequel n’y auoit perfonne. Mais y eftoict foulemcnt^s eculTons amp;nbsp;armoiries des Rois d’Elpagne, de Dannemarc amp;nbsp;de Suede: Vnpet* plus bas eftoient aftis le Roy de Nauarre, les Ducs d’Alençon 8c d’Vlez, le Prince de Condé, de Sanlâc,dc Loflès,de Chauigny,le Comte de Retséc Villequier lainé. Tous ces Seigneurs eftoient habillez de blaqcôc couuerts de leurs grans manteaux de drap d’argent auec la grande queue traînant en terre. Le chapperon de veloux Cramoifi, enrichi de broderie d’or amp;nbsp;de grande quantité de perles 8c pierres precieufes auec le grand Collier de l’ordre par deftiis. An deuant du Roy dans le cœur eftoient aflîs fur des fieges couuerts de drap d’ors les maiftresdes Ceremonfts,les Huiflicrs,Treforier,Greffier 8c Chancellier de l’ordre tous veftus de grandes robbes de fatin blanc auec les chapperons de latin cramoifi. En cet equipage le Roy 8c ces Seigneurs aflifterent la veille de S. Michel à vefpres.Et le jour à lameflè 8c à velpres8c vigiles pour les âmes des Cheualliers trelpaflèz.Puis changerét de liurée.Car le lendemain en la celebration du foruice des morts : aflifterent le Roy 8c ces Seigneurs fiilHits tous veftus de grans manteaux,8c chapperons à bouîlets noirs auec le grand collier de l’ordre par defliis : excepte le Roy qui auoit le manteau 8c chapperon viollet. Puis allans à l’olfrande premièrement mat-choit le Roy feul preceddé par les Officiers de tordre tenant vn Cierge en main(fuiui du Due d’Anjou fon fferc qui prefenta fon offerte).LeRoy eftat retourné en fon liege,leDuc d’Anjou preceddé par les fiiflits alla ai^fi prelcnter fon offerte lui foui : comm’ aufli fit leDu^ d’Alençon 8àle Roy de Nauarre, puis les autres Seigneurs. Ainfi le Roy renouuellant tordre des Cheualiers de France : voulut nommément que le Roy de Nauarre 8c Prince de Condé y lîftaflènt coüBBÉRres de tordre. Lequel plus rempli des deux tiers qu’au temps pafle : auflî cftoit-il plus autorifè au téps de nos pères qu’au jourdhui.CÔmc peu de belles inftitutions anciennes demeurent en leur entier li elles durent long temps fans eftre reformées. 11 fut eftabü

par le Roy Lois vnziéme îan

auquel temps on les appeloitChcualiers ûns repfo-ehe*

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LIVRE TRENTEVNIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iij.

ehe. Parce qu’aucuns n’y eftoient efleuz qui eulïènt fait aófe reprochable en leur vie. Lale^ Gentilshommes Catholiques prefènterent vne requefte au Roy luy donnant entendre que le j nôbre des Nobles cftoit encores fort grand enfon Royaume. Le fuppliant d’affurer vne feule ij^rs durcir Rehgiô entre fês fujets affauoir la Catholiquefur laquelle lEftat de fen Royaume amp;nbsp;fa Cou- die au Roy. rône mefme auoient efté fondez. Luy promettant emploier vie •amp; tous leurs moiens pour la maintenir en fôn entier: ce que le Roy mit peyne de faire comme vous entendrez.

D’autant que fifle de Ré diftante de la Rochelle d’enuiron deux lieues de mer eftant du ciflcdeRé Gouuernementd’Onix, eft de grande importance pour la ville:rant à caufe du vœfinagc que des bonnes Rades qui y fbnt.Et qu’eftat à la puifface des Rothellois ils pourroient plus commodément nauiger amp;nbsp;auoir viures amp;nbsp;toutes prouifions par la mer: le Confeil de la ville deli- • bera y enuoier pour la furprendre amp;nbsp;fen rendre maiflres fi fairefè poiiuoit. Aquoy fut efleii vn Chef qui le huitième Nouembre fit equiper quatreNauires amp;nbsp;plufieurs chalupespre-nant de chacune compagnie quelques fôldats qu’il fit embarquer fur le foir affin qu’ils ne fuf-fènt defeoutiers. Or ce mefme jour deux Galleres feftoient approchées fous pretexte d’auoir apporté en ville les lettres du Baron de la^arde.En fvne defquelles nommée la Fiafque eflgt;iêt deux ingénieux du Roy fvn nommé Augulfin amp;nbsp;fautre Greguet, qui retiroient le plan de la ville amp;nbsp;fondoient la profondeur de l’eau en ceft endroit auquel depuis la Caraque fut pofee pourempefeher feutrée amp;nbsp;fbrtie de la Rochelle: comme il fera dit cy apres, Les Rochellois aians mis à la voile: rencontrèrent les Galleres à fancrepardelaChef de baye où le premier Nau ire chargea la Fiafque fi promptement que ceux de la Gallere n’eurent moien défaire Galleres ■ grande refinance amp;nbsp;moins de loifir à fê retirer. Et ne faut douter que les forçats à quf on cri- ’“pufque ' oit liberté ne fauorifâflènt le party des affaillans. A fentrée Greguet amp;nbsp;quelques autres furent prmfe aueç tuez. Furent auffi prins prifonniers Paul Emile, neueu du Comte de Fiafque Génois amp;nbsp;Cap- pau’ftmiiie pitaine de la Gallere auec fingenieux Auguftin. Mais il y eut telle confufion entre ceux de amp;nbsp;Au^uftm la ville, partie pour fobfcurité de la nuit, partie pour faffedion de butiner; qu’ils fè blefïbient les vnsles autres amp;nbsp;mefmes en tomba quelqu’vus en la mer.L’autre Gallere qui eftoit au Côte de Rets auertie aux (léfpens de la Fiafque: coupa les cables amp;fè fàuua à la fuite donnant la larme en f Ifle de Ré. Qui fut caufe que les Rochellois fè contentans de leUr prinfè retournèrent fans paffer outre. Le lendemain liberté fuîdonnée aux forçats. Le jour fuiuant les foldats furent de rechef embarquez pour aller en Ré fous la conduite de Renoliere Gentilhomme de Poitou amp;nbsp;du Cappitaine Saunage fèrgent major. Mais lors qu’ils furent prefts de faire defeeh-te le frais creutfi à coup qu’ils furent contraints de retoütner fans rien faire

S V R ces entrefaites le Roy conduit Madame Claude fa fœur Ducheffe de Lorraine en fes païs. Pendant fabfence duquel peu fa lut qu’il n’auint vn autre grand tumulre à Paris. Plu- juhfa^four fieurs afriandezaux pilleries paffées qfiine leur auoient gueres durény profité entre leurs cnLorraine. mains.-voulans recommancer les butins acouftumez fur lesProteftans.Ou pluftoft fous ce pretexte ûccager les meilleures maifons des Parifiens.Maisla fàgepreuoiance de Loys Gonzague Duc de Neuers y obuia fi dextrement, que le feu en fut efteint prefqne pluftoft qn’alumé.

IE vous ay dit cy déliant qu’aucuns de Sancerre feftoient feintement fâifiz d^ chafteau pour y faire entrer les Catholiques. Apres longues diffimulations amp;nbsp;feftre affeurez de trente trois foldats qu’ils auoient gangné entre les habitans:le neufiéme Nouembre ils refufèrent ouuertementles rondes amp;nbsp;le changement des gardes qu’on y enuoioitpour lefoupçon d’eux. Ils firent fortirSainpré, vers Racan frere de Fontaines que Loys Dargent, amp;nbsp;Simon Renant auoientefté quérir amp;faitvenirau Chafteau de Buzanlure lÿie lieuëamp; demie de Sancerre. Lequel fy eftant acheminé auecfàtrouppe amp;nbsp;embufqué aux ruines des Temples fâint Rom-ble trois cés pas de la ville:efcalla la faufîè braie du Chafteau.Mais n’y entra que dixfèpt foldats auec luy pource que la fétinelle de faintDenis tira fur eux amp;nbsp;dÔnat falarme fur la furprin-fèduChafteau: le Cappitaine Pafquelon fort par la porte Oifon amp;nbsp;empefchale refte d’yen- prisparie trer ramenant vn foldat dit Pantauge, Lequel affura que dixfè^ fèulement y eftoient entrez. SicurRacan Que la cauallerie de Fontaines amp;nbsp;autre infanterie eftoient à fàint Saturamp; lieux circonSoifins eurde Fonde Sancerre. Et qu’auec le fècours de la Charité amp;nbsp;autres places vœfines ilsdchberoient ren- tain«, dre la place Catholique.De Racâ entré amp;nbsp;le Cappitaine durbois auec fix aûtfes^is àChuue-niol armez: joints aux trente quatre de la ville qui fournifïbict le nombre de foixante de def-fenceen toutou enuirÔ: fe mit en tout deuoir d’affeurer laplace amp;nbsp;gangnerla ville fur faftèu-

rancc

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L’HISTOIRE DE FRANCE.


Nouembre,

* 57 7' rance d’vn prompt fcc ours que les habitans empefcherent parla compagnie dcPafquilon forty hors pour le combattre à la faneur des vignes amp;nbsp;autres auantages que le naturel du pays donne aux Fantalïîns. Les autres ce pendât fous les Cappitaines la Fleur, Montauban, Buifß amp;nbsp;les réfugiez fo barriquent amp;nbsp;barrent les auenuësdu Chafteau crainte d’y eftreforcez .Et pour empefeher les aflîegez bruflent la premiere porte du Chafteau auant le jour: contrelef quels ils jcôtoient grand nombre de groftès pierres de deffus les tours du cofté ftint Denis amp;nbsp;autres endroits. Dés la diane, harquebuzades n’y manquèrent d’vne part amp;nbsp;d’autre. Ceux de

iciuiccdu Roy.

la ville amenèrent deuant les afliegez, pour butes à leurs coups leur peres, meres, femmes Pieté nulle nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autres perlonnes plus aifecftionnez.Mais taffeéhion au foruice du Roy,l’efpoir d’ef-

cnjHcirc. trebien reconneuz de la prifo de cefte place, ou la force des cftrangcrsqui commandoien*: au Chafteau: Vainquit la pietté amp;nbsp;tout autre zele qu’euflènt peu auoirlcs habitans de San-cerre retirez en ce Chafteau.Duquel les harquebuzades ne ceftàns, blefferent quelques vns pofequot;aifces poures parens qu’on leur auoit prefonté pour les efmouuoir à compaflion d’vn fi prefét perildcleurvie. loint que pour faire les aproches amp;focouurir des coups Catholiques: ils lei^ faifoient porter fagofts aifles, focs 8c telles autres matières propres à leur deftèin. Pet' poient tous les logis prochains de Chafteau pour y rafufter les harquebuziers puis; menèrent nombre de maçons amp;nbsp;vignerons pour lâpper le grand corps de logis du Chafteau vers Sep' tantrion. Ou pour n’eftre percé, on ne les peut empefeher d’aller amp;nbsp;ouurir en quatre endroits çefte vieille amp;nbsp;eipefle muraille pour y faire entrer trois foldats de front: Les aflîegez ce pem dantjedloiêr force prières du haut delà tour làintGeorge.Mais à caufodu balet du toit où il® lâpoient auec les ais ôc mantellets de bois dont ils fo conuroicnt:ils ne peurent eftre oflencez* Ces tours gangnées pour y donner îaflàut quand il foroit temps ; firent apporter quantitédf! bois pour brufler la fécondé porte que les autres remparoient au dedans. Les Sancerrois vof ant que. les grandes Efeuiries qu’on lâpoiteftoient pleines de foin qui empefehoit îentréey mirent le feu: mais ce foin bruflant omifcoit tout. Efehaufant de forte les voûtes amp;nbsp;le lieu oU

ou il eftoit: qu’il feruoit comme de rampart contre ceux qui y auoient mis le fou. Ce que le® aflîegez touteflois ignorans, pour barrer cefte entrée fo trauaillerent défaire creuer, tomber abattre la vou jle. pour f y fonifîer. Et mirent le feu fur ce corps de logis qui eftoit vn beau 8^ grand grenier plein de bled, meub les,amp; fagotf.De forte que le toit, amp;nbsp;tout le logis fut foudaiu cmbrazé.Et mefinç le feu gagna la vis de la tour ûint George ôc brufla le petit tourrillon qui eftoit au haut . ,

Tout cela ne fo faifoit fous grandenmortallitc amp;nbsp;blefleures de part reciproque, mefinemct des habitait pour eftre plus à defoouuert. loint que le cœur redoubloit aux afliegez de voù le focours fi près, jufques à oïr comme auflî de la ville, les trompettes 8c tambours battre aux champs pour les venir fouftenir. Mefines qu’ils voiftient palfor les batteaux chargez defol-dats au port faint Thibaut , au bas 8c à mille pas du Chafteau. Si que les aflîegcans crainte que le focours n’y entrafbfirêt en toute diligêceaporter 8c jeterforce eaux dedans le feu 8cti-rer auec crochets 8c autres engins de fer les pieces de bois bruflantes, le foin fumant,8c tout ce qui empefehoit Centrée laquelle ils eftoient refolus de faire à toute perte dedans le Chaf teau. SomiRie que ce delTeiii chaudement pourfuiuy:eftonna tellement les aflîegez qu’ils fe re-folurent de quider la place. S’apareflàns de forte en toutes leurs aélions que Martinet ( habitant retenu au Chafteau crainte qu’il ne defoouurit leurs deflèins) trouua moiendc fo jettet dans les vignes du cofté de la porte Oifon. Puis entré en ville il n’eut pas pluftoft raconté le peu de refolurion des aflîegez:f|ueles habitas plus animez fur cet auîs: y entrerentfur les cinq heures du foir fans grande refiftance.Le CappitaincLaurens y fut le premier lequel gangnant la visdelatourfointGeorge pour efohaufée qu’elle fuft: monta tout au haut où criant ville gangnée tous fencouragerent à la reprifo de la place que les Catholiques tindrent dixfopt heures. Racam 8c autres voiansle focourstarder foretira. Vnpage duRoy,yfuttué:CadaiIlet qui auoit conduit îentrcprinfolblecé 8c porté en ville fut aflommé par les habitans. Le butin y fut afl«z grand des armes 8c argent 8c autres meubles que les retirez 8c habitans y laiflerent ■ Le lendemain apres midy tousaflèmblez aux halles pour rendre grace à Dieu de telle reprin fo futremorgplifBPFrançois de la Marc dit du Claireau Miniftre du lieu:Qtoil y auoit quatre ans qu’au mefine jour le dixiéme Nouembre Dieu auoit auflî dcliuré Sancere des Catholiques de Bourges 8c autres,qui la penfons aflîeger auoient amené leur artillerie jufques à Che-ueniol

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L I■ V R- E T IVïE N T E V N 1 amp;nbsp;M E.'j

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uenioldemielieuë delà. ilsretirèrent efpouuanrezJàn$’aucune;pQUi;fiiitc, Çefqu briiflant an Chafteau axioit caufé que kspaflàns raporterençi.à Parisla pnamp;'de Sancerre q^i . en fut imprimée amp;nbsp;publiée par tout. Cefte reprife encouragea plufieurs im^inçenir la viflç cotre tous euenemes. Elle en refroidit d’aut res nbsp;nbsp;des plus_riches de la vil,le,4g(qu!4^.lt;îi’i’^P?

SiC emmenans tout ce qu’ils auoient: mefrnes plufieurs portans les armes corjtre j furent occa- ' flou de grand es incomrnoditez que leurs partifânsfôufrirent par apres conuj^e jejypq^diray,-«^ ^igt; fon Ijeù.’pour voir que font les compagnons de ceux cy S^-ajMues .çndjroitsgt;dç; ja l^wpçe.

Y A y s, 51 toll que les nouuelles des meurtres faits à Tolofè fo les Prôtefj:ans,:,furent,çfpap;

p3Ïs prochain: ceux de Mantaùban,Secp.ndejille du païsjfê.çpntenterent,âç Montauban mettre les Catholiques en prifon crainte que Je peuple pe/èfruaft fur eyx.Puis les licendexét nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;

où bon leurfembla, fors vn qui opiniaftre à fbn mal amp;nbsp;inju tiai^ijç ceux qui auoicnt.tpute pqi^ fancefur luy fut tué, comme,fon le menoit en.ptifon. Peu apres jljs receuren.t,lettres delà Mg; jefté par lefquelles il entçndoit qu’ils feuffent maintenuz en paix^ amp;nbsp;repos de conscience Sç bonne grace de fâ Majefté : pourueu qu’ils fê fôufiniffent'à leurCpuuerneur. Or. com’ilj,, vefeuffent incertains de la continue du mai ou de fefFet à la bonne volonré du Roy;-Le Bar^ deTerrides, Regniers, Mouleins,Verglac amp;nbsp;plufieurs autres refehappez des Matinçs Parifîé nesrleurauoirau long recité les eftranges anamures du paffe comme j’aydit-ailJeurs: Les perfuaderent en fin que l’intention des Catholiques n’efioit autre que d’exterminer auec les je***'^' Proteflansaout lexercicede Religion autre que Catholique. Letoutmis auÇonfèilamp;de*. ^«cy, batu de part amp;nbsp;d’autre: Tant par les habitans qu’eflrangcrs qui fi trouuerent: la refolutionfyt qu’on prendroit ouuertement les armes. JLors furent efleuz Chefs refpondaias ap premier uergnc cs. Confulfqu’ils reconoiffentpour fêul Gouuerneur en ces troubles)pour dreffer compagnies SipouEuoir aux affaires de guerre. Et de mefinemain deTerridcsSc autres le pourmenans par le païs pour inciter à leur exemple les autres places: enuoierent gens à la Rochelle, Nif mes, Millaud, Caftres amp;nbsp;autres endroits lesauertirde leurrelblution amp;les exorterà lem deuoir. Aquoy tous le confirmèrent fors ceux de Caftres. Lcfquels refulàns le lecours des Vi- Caftr«. comte.de Paulin,amp; BarSn de Panas furet furpris,aucuns tuez les autres du tout régez à la dc^ uotion des Catholiques que leur Gouuerneur y fit entrer de nuit lôusla faueurdes compagnies qui y eftoient de long temps en gaÂifôn: apresleur auoir promis tout bon traitement fils fê vouloient conformer à la volonté du Roy. Somme que la relôlution de ces villes feeuës de toutes pars ; encouragea grand nombre des Proteftans à Icuer la telle amp;nbsp;olêr dauan-tage qu’ils n’euffent fait fils le feuflènt veudelhuezde retraite. Le s MontalbannoR auoir entendu les defïcinsSc préparatifs des Rochellois: prindrent encor plus de courage. qu’auoir ordonné leur trouppes, aprouifionné la ville, amp;nbsp;drelfé leurs préparatifs de leurs fortifications „ en cas de fiege: ilsfe jettent aux champs flonnans la conduite amp;nbsp;furintendancc des affaires de guerre aq BarÔ de Torrides pour îauoir tousjours coneu des plu s zelez amp;nbsp;relôluz au party.Et ce qui aporte grande creance vers le peuple: fans aucune confideration de Ibn particulier, Terrides métrant lambition amp;nbsp;auarice ( fource de toutes les tempeftes qui tormentent la mer de cefte j'Js’fjgquot; vie humaine) tellement fous pied: qu’il n’a autre loin que du General. Leurs premiers exploits furent de renforcer le Chafteaude Ter ride place forte enGafeogne qu’il maintient efhc lien encor que feu fonfrere aie laifte vne heritiere. Enrreprenans fiir Rabaftins amp;nbsp;Albigeois . Ce qui ne fucceda pour eftre leurs cfchelles trop courtes. Prenent par efcallade Bu-zet fur le Tar à trois lieues de Tololê ou Yolet demoura Gouuerneur pour öfter tout le trafic auxTolozains de ce collé là.Salïêurcnt de Villemur ou Regnjpr cômanda. Somme qu’auoir furpris nombre d’autres places: alTuré celles qu'ils auoient tenu aux autres troubles: mis gar-nifôn aux paftàges: amp;nbsp;fans cela entretenans nombre d’hommes prêts à tenir la campagne: ils entendirent en peu de temps que les choies qui parauant lêmbloient delêlperées commen-çoient à faffermir amp;nbsp;prendre pied en Quercy, Rouergne, Lauraguais, Albigeois, Comté de Foix, Bigorre, Bearn amp;nbsp;autres plus prochains.Or pourcc que r^luz de faire la guerre ils de-firoient y mettre vn ordre au feeu amp;nbsp;gré de tous les Eftats ne feuft ce que pour le conRiftre tous: fê rcfpondre les vns aux autres, amp;nbsp;fenttelêcourir à vn befôin:Ils alfignerent yne journée blezà Reai-àRealmont en Albigeois où lê trouuerent députez de tous endroits. Ent^SWfe les Baron deTerrides autrement appellé le Baron de Serignac, ’Vicomte de Lomague, les 'Vicomtes de Paulin, de GordonSc dePanats la Baftide,Regnies, Moulins, Yolet amp;nbsp;autres: apres longue

dclibcratiô

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L’HISTOIRE DEiFRANœÉ.

^deliberâtîôriÿdcîaguerre ils départirent les Gouuernemês.Lc Vicôte de Gourion euf Quef' Les genera- jêy;ou CadétiaC, Seneuierés Souillac Si autres places-tenoiét fort.Dc Terrides eut îautre paf' tie de QuercÿjVcrs Mnotauban amp;nbsp;la Galcongne.Le Lauraguez elcheut au Vicomte de Pau-L^guedo, îi’n ou Puÿlâuiànsjancienne,richc’’amp;forteplaééi ténoitpour luy gouuernéè par Senas.Lc St depank Vicomte de Paiiats, fut eftably^en Rouergne auec le Baron de Panats, Ibn frere luy alfiftoit aux Protef- i^illaudi Le Vicomte de Caunront auoit pour là'généralité lé Comté de Foix, amp;nbsp;le pays de montagne ôify âuoit plufieurs placcsProteftantcSiPour fin fut arrefté que fi Ivii d’eüüàiioit befoin'de fccours enlôn quarticrilcs autres Generaux lcroienrtenuz d’y aller amp;nbsp;luy obeiraucc r cjuj-.nüjr, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;forces pour euiter lajalouzie quflê pourroitautremétmetre entreccux qui jouïf'

CÆdrc des temps ef-clarcitforc laderitéde i’iiiftoirc.

lent de pareil Grade. Chacun retourné en là Généralité: fclForce de faire la guerréamp;coffl-battre par maniéré de dire comme à lenuy les vns des autresjdelquclsjevouslairray ledif Courscnautrelàilôn pour ne confondre lordre des temps qui me lêmble aflèurer laveritc d’vne hiftoire plus qu’autre choie. Et beaucoup mieux efclarcir les occurrances qui fi voient que fi on y proccdoit autrement. Pour cc coup je ne vous parlerayque des entreprifes de cftix de Montauban . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

L’Eftatamp; cntrcprir.fe des Montal-banois.

■ Auoir '^'fis- par compofition Villedieu, Chafteau vœfin amp;nbsp;la tour d'Orgueil à trois hcuè's d’eux: altrans plus haut ils aflèmblerent les forces du pays julques à deux mille harqiiebu-ziers amp;nbsp;quelque Cauallcric trainans vu canon qu’ils auoient fait fondre à Montauban deuant Moùticoux Monricou'filé fifr la Riuiere d’Aneron apartenante à la vefue de NegrepchlTe.Mais la refolU' afliegebatu tion des afiïegéz fut telle qu’auoir lôuftenustrois alïàutsamp; vne cfcallade: forcèrent les Pro lté pHès ’’' fefians mal pourbeuz de poudres amp;nbsp;de boulez de quiéler la place pour entreprendre liirReal-Proteftans. uillcOU les Catholiques eftoient enalfez bon nombre pour leur faire démordre la

Rcaluillc quuéc.

âpres la morj amp;nbsp;blelïiire de plufieiirs Proteftans. De là ils tirerent à Vioule où ils perdirent auflîleiifstemps. Si qiiefachans toutes les gamifons encouragées fur le malheureux fucceï des autres places:/ê retirerent à Montauban amp;nbsp;y ramenèrent l’artillerie qui n’en à party depuiJ ) à cauïe des pertes receuës: relôluz au refte de bien garder ce qu’on tenoitôc vier defurprinfo plus que de force ouuerte: Ce qui leur fuc céda mieux, comme vous entendrez en autre lieu. ' nbsp;nbsp;nbsp;'

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SOMMAIRE

DuTrentedeuxiéme Liurc.

pourfircer let l^pchelloij s'ils ne reçoiuent Gouuerneur Garnißm. yeprefintée auéc toutes fis commodités^ priwleges dicelie. La, venue di la'^oue potir Ä nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T^ochellois à receuoir les conditions de paix ^ue le^i^y leur ojfroit nbsp;nbsp;les deuis ^ueplu-

' fieursiJl/inifires ep' autres eurent auec luy » L'Edit du^oy pour ßtre retourner les Protefians re~ tnltursmaifins: comme plufieurs firent. Ligue entre le'Eoy de Dannemarc nbsp;nbsp;la ville de Lubec pour fiti-

reguerre au oy de Suede, ^nconuenies qu'aportent à vn E^at les malcontens du Gouuernement d'iceluy. Occa-pens des guerres d’entre les E^ys de Dannemarc joint à ceux de Luhec nbsp;nbsp;le quot;fipy dé Suede. Batailles l^aùalles

(P'iapatx entr'iceux ßiuiedu rauage piteux du ti^Eofcouite en Liuome pendant tjue le Tartaré ßcageoitla ^oficouie apres auoirBrufie' z^bfofichou Cappitalle du E^yaume. Les troupes que Biron mene fiirÇou-uemement de la Bpchelle: dont il prend toutes les places. Puis la Grimenaudiere apres quelques volées de Canon qui fint refirrer totes les Protefians enla ville: auoir brufie' çp-gafié tout ce qu’tls ny auoientpeu trairter. Lettres du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à quelques particuliers de la E^chelle. Eefilution (P^ préparatifs des Sancerrois à leur defièncCi

Efiatde Dauphine. Si les attmesprifis par les Protefians fintjuiles. Et qui doit premier pofir les n^^rmesdu Epyoudes Protefians. Police reglemet que les ‘protefians de Languedo ,Q^ercy, Dauphiné çp- pays vœfins eftablifièntpour leur confiruation contre les Catholiques.Efcarmouches entre les affiegez. de laE^chelle nbsp;nbsp;les Cà-

tboliques.defquelsilsrefiufientlesConfirenees ep- Parlemens de paix ePquot; pourquoy. Armée duE^y deuaittSan-cerre (p- fis efforts. Lettres du Ejgt;y amp;nbsp;de Biron aux Ezchellois. intelligence de Puy Gaillardpourfitrprandre la E^cheUe defiouuerte nbsp;punie frr les entrepreneurs .La Noué esleu Chef pour la guerre dans laEochelie. Les

diuifions eèquot; paitialiteH^qui s'y mettent. Les ajfiegez enuoientgens pÿer auoirficours d'Angleterre. Lettres de fin Excellenceàla Noue ^ d'autres àla Noblefiey retiréeaues les refionces. La palijfade des‘Lff^res Catholiques pour entrauerfir (p- boucher le haure de la'E^chelle.Forts Catholiques à portNeufcp- à la pointe de l’Eguil-le dite de CoureiÜes.

O V s auez veu par le difcours des chofes paflees, en qücî Ellât fè maintenoient les villes amp;nbsp;autres places Proteftantes relôluës de Ce deffendre contre les Catholiques. Etenfemblelesdiuersmoîensque le Roy praticquoit pour les amener à Ion obeil* fance: Soit par douces remonftrances de leur deuoir, de leur irnpuiflàii^ amp;nbsp;de la grandeur de fesmoiens: Soit par îentremilè tant des Gouuerneurs de les Prouincesquedes Scigneursamp; autres Chefs Confederez à qui on auoir lâuué la vie à Parisj pour les erhploier à perfuader leurs compagnons de le foubsmettre à la rnercy des Catholiques. Mais à prelènt que fa Majefté voioit le peu d’effet que tous ces moiens aüoient reüfcy à le faire relpeéler de fes lu jets, comme il elperoit:changeant d’auis il fe rèlblut de les humilier à là volonté par force d’armes, amp;nbsp;toutes autres voies de rigueur qu’il pourroit praticquer à leur delàuantagc. Et pource qu’il voioit que la redudion de la Rochelle portoir coup au relie des autres: toutes chofes mifes lôus pied, il délibéra dreflèr les plus grans préparatifs qu’il pourroit contre celle place amp;nbsp;contre Sancerretout enlêmble. Pour fonder encor Ig coeur des Rochellois neànt-moinsamp;leurlailïèr quelque clpoir de rentrer en grace fils fe conuertilfoient de bonne heure: il leur enuoia lès patentes pour leur declarer la guerre à feu amp;nbsp;à làng, fils ne fe vouToient renger à autre deuoir quelepalTé. Et le tout par lemefmc Marefehalde jgimj^uquel aulïi toll qu’il feut äuerty du refus d es Rochellois à luy ouurir leurs portes, il eîiuoi^es patentes qui fuiuent pour les leur faire tenir.

Charles par la grace de Dieu Roy de France à noflré Amé amp;nbsp;féal le Sieur de Birôn Patentes 4« Pp

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L’HISTOIRE DE FRANCE.


Dccembrc. ï$7î-


Cheuallier de noftre ordre Confeiller en noftre Confeil priuc, grand Maiftre Si Capitaine ;eneral de noftre Artillerie: Noftre Lieutenant à la Rochelle amp;nbsp;pays d'Onis,Salut. Combien

Rocheilois

«Vde Bk5 general de noltre Artillerie: rsoltrc L,ieutenant à la Rochelle Hc pays d UniSjSalut. Combien pour corn- qu’auatit amp;nbsp;depuis que le feu Admirai amp;nbsp;fès complices ont efté preuenus en leur malhciireu mander aux nbsp;nbsp;coulpiration: Nous aions donné à nos fujets de la Rochelle toute occafion de faflèurer de

de luy obe- noftre droite fincere intention; les voulans maintenir, conferuer amp;nbsp;traiter comme nos bós LT. lujetsj Sans leur rien imputer des troubles paflèz n’y auoir aucune mauuaiiê affeôhon enuers ment deles eux: Ce que par pluiieurs fois leur auons mâdé amp;nbsp;teimoigne, mefinemêt par vous leur Gou-5rTpquot;r^tou- uerneur :Leur ordonnant devons receuoir Si obeyr ainfi qu’ils doiuent Si comme reprefen-tesvoies. nbsp;tant noftre perfonne amp;nbsp;enuoyé pour leur dite conièruation: néanmoins à noftre treigrand re-

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gret auons veu que iàns aucune caufe ils eftoient entrez en deffiance amp;nbsp;crainte: laquelle cftiquot;

uoinauttc-

mions du commancement qu’ils fimprimoiét pour ne bien comprandre noftredite intention: ou eftre pouflèz par aucune iêditieux ennemis de leur repos.Et auons appliqué tous moiens Si remedes conuenables pour leur öfter icelle crainte. Et efperions qu’ils fèdenftènt fieren nous amp;nbsp;noftre bonne volonté:dont ils ne peuuent aucunement douter. Mais nous conoilfons à prelênt auec plus de certitude qu’il n’eft requis pêur noftre contentemêt amp;nbsp;pour leur bien: que delaiftàns la naturelle affedion amp;nbsp;obeiflance de bons fujets laquelle ils dilent toutesfois auoir en plus grande recommandation que leurs propres vies:amp; la vouloir expofer pour nO' ftrelcruice. Us font obftinément tous effets contraires amp;nbsp;dommageables: Tant fen faut qu’ils vous aientreceu amp;nbsp;tenu compte de nos commandemens, mefme ont excedé indignemét ceux qui âlloient pour les amonefter de leur deuoir: Retirent en noftre ville de la Rochelle gens^c guerre Si lbldars’:praticquent Si font notoirement Si fècretement tout ce qu’ils peuuent pour le fortiffier encontre nous leur Roy; amp;nbsp;continuent de mal en pis. De Ibrtc que lêlon Dreu^ luftice nous auons toute occafion amp;nbsp;fômmcs côtraints d’en prendre raifon par les armes: pu'® que la voie douce Si amiableamp;par nous fi fort defirée amp;nbsp;recerchée ni à peu faire aucunfruid-Et pour y pouruoir de noftre part amp;nbsp;nous aider desmoiens qu’il a pieu à Dieu nous donner Nous faifons drefter vne belle Si puiflànte armée fous la conduite de noftre trefeher amp;nbsp;trefti-méfrerelcDuc Danjou amp;nbsp;deBourbonnois noftre Lieutenant General reprefonrant noftre perfonne,accÔpagné de nos trefohers amp;nbsp;trelâmez freres le Duc Dalençon amp;nbsp;Roy de Nauartfi Si de nos trefehers amp;nbsp;amis Confins les Prin’bes de Condé amp;nbsp;Dauphin amp;nbsp;autres Princes amp;nbsp;Seigneurs amp;nbsp;Officiers principaux de noftre Royaume. Nous demourant tousjours vn defir q u’ils fo reconnoîflent comme ils doiuent amp;nbsp;euitent ce qui eft preparé.Pour ces caufos amp;nbsp;afin de tant pl,^ faire paroiftre noftreditt fincere intention Si combien nous aimons la douceur^ clemence auant que d’vfor des armes:Nous vous mandons Si ordonnons que vous faffiez corne nous faifons trefoxpres commandemét par ces prefentes à nofdits fi) jets de la Rochelle:^'’' uoiant à cefte fin par deuers eux ou autremet leur faire fçauoir cefte fois pour toutes Si pou^ la dcrniere:de receuoir par effet nos cômandemens:vous tenir amp;nbsp;obeyr côme à leur Goiiuet-neur amp;nbsp;noftre Lieutenant reprefontat noftreperfonne:faire fortir tous eftrangers Si autres n’y cftans de long temps habitans.N’auoir aucunes praticquesamp; intelligences auec eux:Liccntict toutes fo^es foit par mer Si par terre:Ceffer toutes voies d’hoftilitté Si faire deuoir de bons amp;nbsp;obeiflàns Si fidelles fujets.Auquel cas nous voulons amp;nbsp;entendons qu’ils foient maintenus amp;nbsp;conforuez.Les prenant à noftre protediô Si fàuue gardc:Sans qu’il leur foit n’y à aucun d’eux mêffaiâ: ores ny à fauenir en corps ou biens pour caufe de Religion ou autrement: oubliât les chojês paffées jüfijues à prefent,nc qu’ils foient empefehez en la jouyflànce de leurs priuilk' ges.Etoiailsferoientfimalcopfeillez dont rcccurions trefgrand defplaifir amp;nbsp;mal contente-mcnr;de ne fàtisfaire promptement à ce que defrus:amp; voudroient vfer de remifes Si excufcsJc fonder fur leurs deffences amp;nbsp;autres artifices amp;nbsp;moiens que ne pourrions prandre que pour aJ-feurance de mauuaife volonté Si oppiniaftreté: vous leurs déclariez, comme leurs déclarons par ces prefentes qu’aians failli à leur deuoir Si obeiffance de bons fujetstcôtemné nos coinaquot; Deciaratiô dcmés iious Ÿoulons qu’ils ylbjent réduits Si pourfuiuis par les armes corne rebelles, pertur-aux^Rochcl bateifrs de noftrC Eftat Si indignes de noftre bône grace. A ces fins Si audit cas,vous ordono® lois faite nbsp;nbsp;trcfexpreffemct de cômccer à leur nuire par tous moiês q vous pourrez.Cômâdâtà ceuxqquot;'

tXiu^ Roy. Ils ont adnl^œ^lc qui fôt de leur parti ou auroiét aucune intelligcce auec eux. Et feroiét» téméraires de les fauorifer par inaduerantee ou autrement:de fê retirer incôtinant amp;y renocc'-Sinó ordóncr à nosOfficiers de procéder à i’écôtre d’cux,Par ûifies de leurs bics amp;nbsp;autres vo'quot;

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LIVRE TRENTEDEVXIEME. né,

CS que de raifon: comme enuers Criminels de leze Maj eft é. Prometant en bonne foy amp;nbsp;pa-rolle deRoy auoir agrcablejtenir ferme amp;nbsp;ftablcjauthorilèr approuuer tout ce que par vous amp;nbsp;autres de par vous fera dit,fait Sc execute en ceft endroit amp;nbsp;ce qui en defpend: Nonobftant que le cas requift mandement plus Ipecial ôc choies quelconques a ce contraires. Car tel cit noftreplaifir.Donné à Paris le cinquième Nouembre mil cinq cens iôixante douze: Et de no* ftre regne le douzicmepinfi figne Charles amp;nbsp;plus bas de Ndtifuille. Cependant pour maihte- j nir le refte de les fujets en deuoir amp;nbsp;les deftourner de prefter iccours à ceux qui ie voudroient bander contre luy. Il fit publier fEdit que vous auez veu cy deifus par tout ion Royaume.

Mais premier que vous faire voir le refte des préparatifs que Monfieur drefloit pour le fiege de la Rochelle: le veux vous repreiènter le fit amp;païiâgc d’icelle au plus prez du Natu- , rcl. loint que tous comprandront mieux les plus notables particulliarirez qui fy/ônt veucs d’vne part amp;nbsp;d'autre. La ville prend le haut d’vne Coline le pied de laquelle battu d’vn cofté de la mer, feilend au refte fi lentement fur la plaine que malaifément jugeriez vous la ville fi cileuée fi vous ne la regardiez de loin, amp;nbsp;luy rapportiez le fit de la Fons amp;nbsp;autres Bourgades ville, voyfines. Son aifiette eft ailèz auancée fusie cours de la mer Occeanne laquelle y entre pa^vn Canal fait tout expres pour y faciliter dauantage Centrée amp;nbsp;iortie desNauires qui y traficquêc. Elle ne prend forme certaine ny ordinaire: Ains comme elle a efté baftie a plufieurs fois amp;nbsp;ac-creuë de murailes iêlon les occafions' auifi elle eft fort pointue pour le nombre des encon-gneures auancées en forme d’Efperons amp;nbsp;longuesTenailles qu’elle à qui luy iêruent de Bafti-ons amp;nbsp;Rauelins plus aiïèurez pour ià deifence. Le circuit de la place eft d iuers fa face regarde la grand mer contre les Brûlantes impetiiofitez de laquelle: elle parc fes hantes amp;nbsp;larges mu- ; railles eftoffées de groiïès pierres de taille deiïéndue de trois groiïès Tours amp;nbsp;depuis peu de

' temps flanquées d’vn Gabus amp;nbsp;de la Tenaille comme je diray tantoft.Le derriere de la ville eft: terre ferme de joo.pasou enuiron tirant vers Poitou. Les deux autres endroits font Marefts* Ceux qui font à droite entrât en la ville par la porte deCongne,font douceins, par ce qu’ils ne font remplis que d’eaux de pluye: au moien que les habitans n’y laiflènt couler la mer. L’eau de laquelle ils retienneift au foffé de la porte des Moulins par vn larron qu’ils y ont dreffé : les autres Marefts de la gauche font follans.Mais aujourd’hui lœuure en eft prefque perdu à foc-cafion des incommoditez que les guerres Cingles y ont amené.Au delà cesMarefts c'eft terre ferme en laquelle on fort par la porte S. Nicolas pour donneren Saintonge amp;nbsp;Angoumois,

PovR le regard de fon paifogc:Elle eft fifo en vn beau,bon amp;nbsp;fort endroit de païs:non moins i-a’Rochek pour y receuoir routes les comnioditez que le temps deJPaix defire:que les auant^es propres SinecefTairesà vne guerre. Le païs eft defcouucn amp;nbsp;prefque tout chargé de vignobles fors le auecks^ Cartierd’eftinepour les Maretz fàlans qui augmentoient lesreuenfts des Citadins en fàifon amp;auitMfîê* paifible plus qu’ils n’ont fait depuis ces^uerres, linfolencc defquelles à ofté auec le vouloir, n« commo-les moiens foin amp;nbsp;induftrie aux Rochellois d’entretenir louiiragc du fèel.Mais le vin y a tous jours efté en grande abondance:lcquel diftribué en plufieurs pays nommémant en Bretagne, Angleterre,Efcoflè, Flandres,Holande amp;nbsp;autres cartiers du Nort:leur donne beaux moyens d’en rapporter grand argent,bleds, cuirs, toille amp;nbsp;telles autres marchandifes qu’ils voient les plus nccelTaircs à la ville.Encor que les pays de Poitou,Saintonge,Angoumois amp;Te Gouuer-nement mefme qu’on appelle pays d’Onis:leur fourniffent en abondance tout ce qui leur eft requis d’ailleurs. Si bien qu’ores que la terre ferme leur apporte grandes commoditez. Le Haute neantmoins fomble eftre p lus auantageux pour en receuoir foit en paix foit en guerre tout ce qui leur eft neccflàires N’y fçauroit auoir cinq cens ans au plus que la grand mer y a* mène les grans vaiflèaux pour le trafic du pays. Et peu auparauant la ville n’eftoit qu’vnc peti- Origine de te Bourgade laquelle fe peuplant comme la mer croifioit amp;nbsp;de plus en plus y aportoit de corn moditez foit pour la pefche,foit pour la cômerfo des lieux circonuoifins foit pour le trâfport des richeffes du lieu en pays eftranges:fut en fin efleuée en droit de comunauté auec pouuoir d’en ceindre.de murailles,tout ce quartier quifébloitle plus ^opre pour le trafic de mercô* Pgysbons me j’ay dit ailleurs. Au refte tout ce pays qu’on appelleOnix cftoitPoitou amp;nbsp;encores p5r deçà

. compris fous.le nom amp;nbsp;terres des Comtes de Poitou comme j’ay dit ailleurs. Le premier défi quels Guillaume eut vne fille Alienor laquelle répudiée par le Roy Lo’^Wff^teux e^ou-lâ. Henry Roy d’Angleterre. Auquel fous le nom de Comté de Poitou elle porta en dot , entre autres biens amp;nbsp;Seigneuries, la Rochelle petite pour lors fons y mentionner ne fpeciffier

Pp ij.

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L’ HISTOIRE DE FRANCE.

’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aucunement le pays d’Onix n’y vier d’autre forme de particularité par le contract qui léparart

PreuiTegè*^'^ nbsp;nbsp;lieu de Comte de Poitou. Ainfi les Roys d'Angleterre en ont jouï amp;e alTeurc les Franchies

dclaRo- gcpriiiilleges que la Royne Allienor leur en auoit continué dePereenfils. Le principal defquels eftoit le droit de communauté donné à Niort mille cens nouante neuf auec jullie« haute, moienne èc balTe, cens, rentes amp;nbsp;domaines. Ce que les Chartres tant Latines qu« Françoifes Ipeciffient allez amplement. loint qu’il n’y auoit encores Chafteau ne forterdfo n’y gardes qu’au temps des Anglois. Lcfquels crainte des François leurs voyfins y elleuerent le Chafteau furnommé de Vauclair duquel on voit encores les ruines aujourd’huy : drelfé en ce heu pour commander au haute qui venoit julques là .Car lamer n’ayant encor pris b cou rie vers Tadon, Netré amp;nbsp;Saint Nicolas; fefgajoit fur toutes les prairies prochaines dn dcl^Ro-’” nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Contre lequel le faifoitfembarquernentamp;defcente de tout le trafic de la ville*

chclle. Mais comme la mer croift tousjours de vaze peu à peu : Elle en laiflè tant à les reflus amp;nbsp;retirades : amp;nbsp;à fa venuë elle jettoit petit à petit tant de pierres,grauier, cailloux, bourbier, limon amp;nbsp;telles autres excremans de ce grand corps : qu’auec peu d’artifice on luy boucha lôn al-Icqje vers la porte des Moulins. Si bien que les hatwtans commandez encor par les Angloi-S la voyant prendre Ibn cours plus naturel vers Saint Nicolas: Ils tranlporterent le haute au lie“' ou ils efleuerent deux Tours de la Chefne auec la Tour de la Lanterne qui furent enfembk la muraille, bafties près qu’en vn temps. La Garnilon des Anglois toutesfois demoiiroit de U Ro tousjours au Chafteau pour tenir en bride amp;nbsp;deuotion afteurée {es Citoyens : Du joue def-chcJic chan quels, bien quefafehez d’eftre fujets à vnefi rigoureulèferuitude : nelepeurent tirer ne-To^slja atitæoins julques au temps du Roy Charles leptiéme. Soudain apres que les Pœteuins en-üics. rent chalicz les Anglois de Poitiers pour elleuer la Fleur de Lys fiir les murailles.Alors ceux cy animez à leur exemple, treuuerent le moyen que je vous ay did ailleurs de chalfcr lent Garnilon à Bourdeaux. Et le rendre au Roy Ibus les conditions que ƒay did en autre endroit-dc7id amp;nbsp;commencèrent les priuileges delquels me Ibuuient auoir amplement dilcoiiru en autre 2c cours, nbsp;nbsp;lieu. Et pour lelquels vous verrez cy apres vne guerre memorable à jamais. Voila ce qu*

mefembleengeneraldelafituationdela ville que vous comprandféz mieux par vn^Natre plus particulier amp;nbsp;Ipecial : Autrement à peinelçauriez vous comprandre îalfiette amp;nbsp;camp«' gement de ÎArmée Royalle : ny melmes les aftacques amp;nbsp;delfences d’vne part amp;nbsp;d’autre fi j« ne vous expolbis le dedans amp;nbsp;le dehors plus à delcoiiuert : le ne parle à ceux qui ont non lêulement bien faid leur deuoir dehors ou dedans. ( Car ceù n’eft alTez pour comprandre îalfiette amp;nbsp;force d’vn lieu. ) Mais qui ont fongneufement remarqué le fit, le plan amp;nbsp;le contour de la pîice ; auec tout ce qui deuoit eftrc bien oblcrué en vn tel liege : La France ne fut jamais tant pourueuë dc'vaillans hommes, ne mieux garnie de gens deccrueau ballans à bien comprandre vne choie gentille. le lailïè-donc*cecy à tous eftrangers Sc autres François qui n’ontfaid que nombreau liege ou quelque deuoîr : Mais alTez mal reconneu b place amp;nbsp;Ibn païlàge.

Pour venir au particulier. La ville eft de moienne eftendue., fort lêrrée de mailôns toutes bien pourucuës d’habitans amp;nbsp;parce peuplée de grand nombre de riches hommes que la continué des pierres Ciuiles à rendus du its amp;nbsp;leurs enfans melînes comme nez aux armes pour en auoir entendu le Ibn ScCliquets des le ventre de la mere.La porte deCongne affin de com-mancer à la plus renommée: de tout temps à efté triple, bien eftofée, bien pourueuë de Cre-LaRocheiie ncaux amp;nbsp;matchecoulis, de larges amp;nbsp;profonds foftèz auec lulfilàns Raueîins pour les delfcn-Jcpteiintóe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’autant qu’elle ne gar^doit aflez les courtines amp;nbsp;pans de murailles de la Ville; par fa-

par le menu uis de Scipion Vergano de Conean ingénieux Vénitien expert amp;nbsp;vaillant pourlbn Eftat; On Fortificati- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gauche de la porte vh haut efpefon reueftu de groftès pierres de taille.Non fi grand amp;

ons de la fi auâcé de fes murailles toutesfoisique les courtines en (oient aifément de(Fendues:bon de fof-Rocheiic. £^2; au refte amp;nbsp;bien alTeuré de (bn rampart qu’on luy à falfiné par derriere pour fon Artillerie amp;nbsp;autres commodités aiÂc la Santinelle dreflee fur le fin bout pour defcouurir en tous cfldroiéts. Au refte les trois portes de Congne fe fuiuoycnt de droit fil îvne faii-tre. Mais pource que îexperrence ( plus afteurée Maiftreftê de toutes choies que la rai-Ibn ne toutii^Wffffderations de îelprit humain ) à defcouuert le danger de telles portes mefinemant és retraites paftees : on changea la premiere amp;nbsp;la mift on plus bas pour entrer en la ville tirât fur la main droite.Sortant de là pour tirer àdroir:les murailles ne Ibnt droites

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livre TRENTEDEVXÉIMê» iiÿ»

tes, ains fort fînciifêscn forme de tenailles jufquesàlaTour de Moureilles qiiiefthautâ amp;nbsp;large amp;nbsp;qui deffend tout ce quartier. Au lieu de cete Tour y auoit ancienne ment vne mai-fon qui appartenoit à f Abbaye de Moureille pres Luçon amp;nbsp;S. Gemme en Poitou.Les Religi-cuxjAbbéamp;Couuent de laquelle felchangerent auec certaines rentes que les Maire amp;nbsp;Elche- amp;nbsp;foti ori-uins leur donnèrent à Icurcommodité. René Pinchôn Parifien en eft aujourd’hui Abbé par S’“'* la libéralité du feuComte du Lude.Les affaires amp;nbsp;maifôn duquel il auoit fi bien manié : qu’il n’euftfccu de moins reconoitre le merite de fes vertus, fignalées non feulement pour îexcel-lance de fâ doéfrine : mais auffi pour vn rare exemple d’vnc vie fâinte amp;nbsp;irrcprehenfible. Mais outre CCS bonnes parties, la viuacité amp;nbsp;promptitude d’efpriti fort recommandé au mani-mét de tous affaires: qu’il eft aujourd’hui fvn des quatre Sin,dics que tout le Clergé de Fran- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

ce a choifi pour la côduite des affaires Ecclefiaftiques pres la Majefté Tref chreftiennc.Don-quesau lieu de cete maifbn les Rochellois y baftirent ceteTour i g pp.fôusIeandeGhilloil Maire de la ville amp;nbsp;14 i o. fous Hue de Belot Maire fut parachcuée auec fès courtinesSc tou-rettes. Tout ce Cartier n’eft employé qu’en marets amp;nbsp;la pliifpart fàlans : ainfi nommez pour îœuure du fel qu’on y a fait autreffois au«; vn grand proffit amp;nbsp;commodité pour la ville. Cite Tour eft fuiuie de la porte S.Nicollas qui mene en Saintonges,forte d’affieteamp;de main d’hom me non moins que du voifinage des marets à gaucherSc de la mer qui à droit bat fes murs, amp;nbsp;aux grandes marées emplit fès foflèz. Des la porte S. Nicollas Jufques à celle des moüllins, c’eft toutMer.Pout maintenir laquelle contre vne Armée Naualle, y a premièrement à quelque centaine de pas de la porte S. Nicollas vn Boulleuerd qu’on nomme le Gabuz,fondé fur la graue deîinuention amp;nbsp;modelie du mefme ingénieux pour flanquer amp;nbsp;deffendre toute cete cofte Jufques à la porte,amp;mcfine Jufques à la groflèTour furnommée de S. Nicollas. Elle eft gro{fe,forteamp; bien munie de toutes pieces amp;nbsp;fortes d’armes pour la deffence de la ville.Tout Joignant eft celle de la Chefne peu moindre : mais auffi forteamp;; mieux pourueuë. Ainfi nom. Tour de la mée pource qu’on y tend la Chefiie qui prend à fautrcTour pour empeîcher lesNauires d’en-trerou fortir hors le Haute fins congé. Poür la tandre amp;nbsp;garder y a vn Capitaine gagé de la ville qui rcfidant en la Tour eft nômé Capitaine de cete Tour.-amp; renouuellé d’an en an pour importance que cefte place femble tirer apres foy.En laquelle gift vn des principaux points de la feureté de la ville : tant pour eftre fentréî ôé garde du Haute que pour feruir ces deux Tours comme d’Arfenal des armes, poudres, artilleries amp;nbsp;telles autres prouifîons de guerrci

La grande Mer coulle par fentre-deux de cesTours 8c fur le pied d’icelles, pour entrer de- LeHaurë dans le haure long,13rge,net amp;nbsp;aflèuré. Au refte accomrribdé d’vn longSc beau Caj^eftoffé de grandes pierres de taille tout couuert de grans logis : le bas defquels(qu’ils nommentChaiz) eft deftiné par les proprietaires à receuoir les marchandifès des nauires qui veulent trafiquer en ce pott.Defcendus à la Chefne, f’ilsTnt fait, la marée venue (qui ne faut de douze heures en douze heures deux fois le Jour) le retirent à chef de baye (dont Je vous parleray tantoft) pouryefpierleventamp;la commodité défaire voille où bon leur fèmble. AceteTour de la Chefne prend la muraille de la ville,hauteamp;forte,toute de pierres de tailleamp;bien taluée pour mieux refifter aux furieufès amp;nbsp;brûlantes ondes de cetOccean.De droite ligne elle amp;ftend fur la graue jufques à vne autre Tou r prefque auffi grofïèSc de mefme eftoffe nôméè laTour de la Lanterne : pource que le Maire y faifoit autreffois mettre félon les ftatuts politics de la ville j vn gros cierge ou autre maffif flambeau dans vne lâteme de pierres qUi eft elleuée fur vh des coftez des hautes galleries de la Tour,pour adreffe5c fignal de feuretté à ceux qui voyageans cheUc.”” fur mer auroiét efgaré leur routezou feroient pourfuiuis d’cqpcmis, ou bien furpris^ de quel que autre accident. Et auffi pour les auertir aians relafché,des bancs, efcueils,afnes,coftes, fables amp;nbsp;autres lieux dangereux qui auec vn grand hazard fé rencontrent en cete Mer: tant par ceux qui tiennent la toute d’Efpagne que d’Angleterre allant à môtamp;à val.Cete loüable cou £^^3^ ftume neantmoins feft perdue depuis peu de temps: foit que les mariniers plus experts qu’au flambeau temps pafïe,conoiflcnt les batures amp;nbsp;tous autres lieux dangereux defquels ils fe gardent ailé-métjfors qu’é tépeftes extraordinaites.Ou qu’autre occafiô face ceffer ce qui en tout profite plusqu’il ne peut nuire.Com’on fobférue en pliifieurs endroits à fexeoledi^at deMeffi ne.(Car les Pheniciésamp;ceux d’Egypte ont efté les premiers voyagéursSctramqimis fur mer) fait par Soûftres, Excellent Architcéfe Guidien aux defpens ôc Rcqueftes de Ptolomée Phi-

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Noucmbre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L‘ HISTOIRE DE FRANCE.

ladephc Roy d’Egypte:efleué fur vne Tour que fôuftient vu haut Rocher dans vne petite'Ifli Fat dcMcffi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’Alexandrie à laquelle peu à peu le Limon, \3.2.c amp;: Grauier que les flots du Nil

y ont amenédont joint ôc rendu mefine terre.Depuis les Romains en dreflcrct de tels à Puzol au port Doftie que ÎEmpereur Antonin Pie fit redreflèr: à Raucnne Meffine, Genes amp;nbsp;nos Roys à. Boulongne,Corban amp;nbsp;plufieurs autres endroits de ce Royaume. A cete Tour on laif-(e la graue haute efleuée poyr brider les furieuiès courlês des grandes Marées :amp; tirant a-droit on trouue aflèz toft la porte des Moulins bien munie amp;nbsp;fortiflie de tour temps. Henty d’Albret Roy de Nauarre amp;nbsp;Gouuerneur de Guyenne pour la Majefté Tres-Chreftiennea-uoir entreprins de bien fortiffier celle ville: y amena vn Ingénieux à plufieurs inuentions amp;nbsp;, modelies imparfaióls duquel Scip ion fut contrainôt faccommoder. Éntr’-autres il efleua vn

Bouleuard deuant celle porte qui en a demourée plus forte amp;nbsp;alïèurée que parauant. Et plus hautàcoHéauoit jeté les fondemens amp;nbsp;préparatifs d’vnc autre en forme de Tenaille pource que le premier n’eftant alfez auancc ne delcouuroit fi loin qu’il elloit requis. Scipion à reue-llu celluy là amp;nbsp;lié auec le premier, l’accommandant de fes foflez qu’il a fait aprofondir pont y jrandre plus d’eaux. Si bien qu’il en a rendu fauonuë beaucoup plus malailee. Tellement que de cefte porte on deffend (fans les vieilles Tours.Lelquelles aflèz fortes amp;nbsp;rejettées hors les murs garder toutes les courtines julques à l’autre Bouleuard furnommé de la porteNenlue lequel au lèmblable cil accommodé comme defliis flanqué d’vn amp;nbsp;d’autre collé ) jufquesa« Bouleuard nommé delEuangileJequelellplusgrandamp;large que tous les autres. Et pont îaccommoder ils ont ouuert le pied des murailles de la ville, pour y enuoyer gens amp;nbsp;munitf ons au belôin amp;: tout à couuert. Depuis ce lieu tirant à mont,les murailles font fort courbeS) pourueuës de grand nombre de Tours pour flans amp;nbsp;deffances à leurs courtines jufques à h grolle Tour qu’on nomme la Tour d’Aix forte amp;nbsp;de bonne ellolFe. Laquelle outre la com* moditc de lès canonnières,lèruoit de plateforme à f Artillerie qu’on y place pour commander à toute la Campagne qu’elle defoouurc. Car elle fait vne cncongneure en cell endroit. A ce-fie occafion elle deffend dep amp;nbsp;delà jufques en Congne. Les Rampars, terre plains, pU^^ formes amp;nbsp;endroits Ipacieux entre les maifons amp;nbsp;murailles de villîpouryalligner de belles tranchées , ne manquent au dedans foit pour foullenir les pieces ou pour appuicr les plu’ foibles murailles en cas qu’on voulull braqué le Canon contre. Melmement entre ces deuX derniers Boulleuers defquels nous venons de parler.Et dauantage ez lieux efquels ils ont plu® douté la force amp;nbsp;le peu d’efpeflèur des murailles: Ils ont à l’oppofite au dedans fait grandes amp;nbsp;larges trac^iées foullenuës de fortes «nurailles au derriere leparapel delquclles Iharquebuziö amp;nbsp;picquier ne pourroit faillir les premiers qui fauantureroienr pour gangner la place en cet endroit. Les Marets, au relie entre-couppez de mille foflèz efquels la mer fejouë à plaifir quand on luy veut laifler la bride,continuent julqueflà. Si qu’il ell malaifé d’y camper 8^ moins d’y placer le Canon. Les foflez de ville y font fort larges, nets amp;nbsp;profonds : finiflàns en fons de cuue,Efcarpez du bas, pourueus au relie d’vn nombre de Calèmates qui fontau picH des cncongneures de la muraille que j’ay dit lèruir de flancs auec leur cotre elcarpes elleuéeS jufques à moitié des murailles qui ne laiflènt que leur parapet pour bute auCanonzbien pour ueuë d’al^s amp;nbsp;corridor fur lequel trois hommes iroient ailcment de front. La mer outre cela remplit les foflèz j ulques au delà du Bouleuard de lEuangille ez groflès Marées. Plus outre, les foflèz font fort bas amp;nbsp;larges amp;nbsp;plus profonds que les autres . lufquesàvneformedeBou leuard ancien que felperon auoifine d’aflèz prez.Tous deux auec le carrier commandez par le clocher du Temple de Cogq^ qui ne fort plus que de plate forme:haut efleuée pour vedete amp;nbsp;autres vlàges guerriers:Car ellandant là vcuè fur toute la Campagne il defcouure aifément toutes les auenuës de la ville à laquelle mefine il commande. Le Temple ell ruiné fors la paP laRochcl- tie plus prochaine des murs lefquels en font fouftenus amp;nbsp;mieux accommodez que parauani cicEs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;apuiez par le derriere contre la viollence du Canon.Et d’ailleurs fi biê apropric

France. de canônicrcs amp;nbsp;autres chofo?requifos à ces murailles qu’elles en reçoiuêt grades comoditez» Comme les Ainfî vous voiez quelles efloient les fortifications de cete ville fan i yyo.julques à ce jour, mit eltó tai^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;poutcl^ port de mer amp;nbsp;par ainfi Frontiere,à efté mifo au rang des Clefs de France:

te à h Ro- fondée d’au^H??s occafions là garde ordinaire amp;nbsp;en poffelTion imcmoriale d’entretenir fes chciicde fortifications,lefquelles neâtmoins ont efté iufques aux troubles de France aflèz Amples pour temps en - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r

temps. le voir bien muniee du coite mantin amp;nbsp;lans crainte vers terre ferme.

Vous

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livre TRENTEDEVXIEME.

Vous voîcz le plan,le fit amp;nbsp;dcffence de la Rochelle tant par terre que par mer ; laquelle entre par le canal que j’ay nommé ci defliis amp;nbsp;qu’on doit proprement nommer le Haute de la ® Rochelle:qui vient de Chefde baye qu’on nôme vulgairement ehe de bois.C’eft vn endroit de la grand’ mer que tous Nauires qui doiuent à la Kochellcjonttrouué plus propteamp;mieux couuett de vents pour y mouiller l'ancre, y rader amp;nbsp;faire tel^ièjour que leurs affaires permettent : cilogné d’vne grande licuë de la ville. Ce grand corps humide defeendaht vers la Rochelle iê ferre amp;nbsp;cftrecift,contraint par deux coftez de terre qu’ils appellent pointes, pource que la terre fauance en mer côme en aiguilânt,tvnc de ça,l’autre de la: paffe Iciquelles fauan-çanttousjoursamp;réplifiànt peu à peu le haurcRochelloisrelle jette cómedefpite de feftre veue Rochelie ainfi preffée les vagues eicumantes contre les murs amp;nbsp;répars de cete ville blanche^ Ainfi l’ont pourquo/ tousjoursappellée les Anglois pour les rocs vœfins qui font amp;nbsp;aparoifiènt blancs aux voia-geursfur mer venans en ville. Comme le flus ordinaire amp;nbsp;perpétuel de cet Element amené ehe. pour le plaifir,pourle profité contentement des Citoiens, toutes fortes de richefies : auifi le reflus alternatif de ce vague amp;nbsp;non jamais paifiblc Ocean: les rameneamp;conduit en toutes les parties du monde non que de la Chreftiênté. Or pour bien conoitre la Baye de la Rochelft, il feut noter trois chofos. Ce qui eft proprement le haute; puis les vafcsamp;la rade apres. LaBayè afin que fans confondre les termes on conoiffe le propre nom de chacune chofo : fens fy abu* jaRochelIc. fer comme on fait en plufieurs endroits : eft tout le coulant d’eau qui depuis le lieu de pleine mer ou demeurent amp;nbsp;radent les Nauires: feftend pour lauer les murailles de la ville jufques à Tadon au de la S. Nicollas.Et pource que cote pointe de terre blanche qui paroift à ceux qui viennent par mer à la Rochelle eft l’endroit qu’on trouue le plus propre à la demeure des Nauires: nos ayeulx l’ont prins pour le commencement de ce coulant ou bras de mer: l’appelant Chc de baye pource que la mer commance dés là fon cours vers laRochelle. Ainfi eft de toutes les autres entrées de mer en terre qu’on appelle communementBayes fi elles font longues, fi courtes on les nomme Anfes; ou autrement felon le langage du païs.Mais le vulgaire ignorant amp;nbsp;en tout indiferej, nommément sé termes de la langue naturelle: corrompt aifoment toutes appellations pour fi peu d’aparancc qn’il y aye au contraire. Cete fauuage race de ma-thelots a corrôpu ce mot de Chef de baye fapjjcllant ehe de bois pource qu’elle.y ivoioit quel que forme de bois taillis au deffus.Mais le lieu auoit ce nom cent ans deuât que le bois y fuft* Et dés lors que les proprietaires cultiuoient cet endroit: côme meilleurs mefhagiers tjuc ceux qu’ils ontlaiffé depuis.Ellc a auffi corrompu ce mot deCoups de vague enquouë de vache, lieu d’vne maifon à deux lieues de la ville où y a vn petit canal de mer pouf la àefccnte des moindres vaiffeaux,cÔme Bretonsamp;d’autres qui veulent charger des vins. Mais Csü affez de cela. Venons particularifor les trois ciniroits de notre Baye Rocbeloifo. Tous Nauires n’entrent pas au haute. Car il n’eft propre que pourries barqufes,ramberges,galiotes amp;nbsp;tels autres vaiffeaux de cent cinquante à deux cens tonneaux au plus. Car f ils paffent deux cens, il faut amp;queis Na-attendre le gros d’eau amp;nbsp;les grandes marées. Vray eft qu’on y voit des Hourquesamp; tels autres y P'“' Nauires Septantrionaux jufques au port de 5oo.amp;^5o.tonneaux.Maiscelavient delafoigt; me des vaiffeaux, lefquels aians le fons large amp;nbsp;feflargiffans tout à coup depuis b quille en h^ut : ne tiennent pas tant de profond la moitié que nos nauires.François,ni les autresfliefmcs qui tirent trois braflès pluftoft que ces gros nauires deux. Auffi ne font ils fi frians de voille que les notres:mais plus durs ôc^plusaflèurez contre les flots que ceux-ci. Chacune nation a fon particulier. Les vaiffeaux defehargez ou qui n’ont affairé en ville, fortent la chaîne baiffée ! ils n’attendent que le temps ou la marée fur les vafos.Car il?font là parez .Les vafesjfont tout ce que la mer retou rnant laiffe à defeou uert hors le haute de la ville, Au refte peu de Nauires demeurent fur les vafos, fils ne font prefts d’entrer y attendansla marée oula chaîne baiffée ou le vent à faire voille en pleine mer. Tous entrent au haute pour leur feureté.Car par ce , que la rade amp;nbsp;toute fe baye eft fiijette aux vents d’aual nomij|ément de Siroeft vent împetu eux;Mefmementcnhiuer:nilarade ni les vafes ne les fçauroient garentir de perte^La rade eft depuis lentredeux des pointes jufques contre la pointe de Ré amp;nbsp;le large de la mer.à la LaRadede veuë de Ré, amp;nbsp;de ehe de baye. Elle eft ouucrte aux veuës d’aual. Occoâgïu^e les Naui- hPaliec. res leucnt fancre foudain qu’ils preuoient le mauuais temps 6c vont prandre l’abri de Ré àlaPaliccqui les couure de ces dangers. C’eft vnc autre rade à vne lieuë de la ville qui feroit belleôcbien plaifente au trafic de mer, fi les Rochellois y vouloicnt fouffrit

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Novembre - L’H I S T O I R E D E F R A NW ß.

les bàftimensrà ceux quf viennent du Pérou, des Affores, des Canaries amp;nbsp;âutres’rourcs rf-Ef' A quels ves nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Portugal. Toute labay e amp;nbsp;la muraille de la ville que les großes Tours flanquent

gift la Ro- porte droitement Eft-Oeft. Si bien que pour eftre defcouuerte des vents d’aualellcjîe craint cheilc. d’autres vêts que ceux-la:le(quels par fois y font mcrueilicux,amp;.y ont caufè de-gcasmaufragcs.

Le Roy conoiflànt que tousses moiens dont il auoitvfé pour faire entrer Biron en JaKn-chclle n’auoient de rien profité : y employa la Noue nouucllement venu de Flandres, lequel aimant la Paix plus que la Guerre, encor qu’il foir f vn des plus auifez amp;nbsp;refolus guerriersde France:letrauailla pour perfuader aux Rochelloisla Paix que lâMajeité eflimoitprofi' tableàeuxamp;àtoutle Royaume.Et y auoit grande apparence qu’il peuft executervne telle . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- entreprifêlt; Parce qu’il n’y auoit en France Gentilhomme de la Religion plus fîgnaléquelni

pour le maniment des armes amp;nbsp;affaires de confêquence. loint qu’aux troifiémes troublesil anoitefté Gouuerneur de la ville. Comm’ il alloit pour cet effet accompagne dcGadaignt) trouuerBiron:rencontravn Miniftre auquel il fît beaucoup de difeours de faffeôfion qu’ih-uoit à maintenir fEglïfè da Dieu. Et encor qu’il full enuoyé de la part de fà Majeffé : fi eft-ce qu^l defiroit feruir à Dieu,promettant ne jamais donner confèil contre la liberté des EglifeS. Ce feit il defpecha vers les Rochellois de Teiles amp;nbsp;ce Miniftre pour les auertir de fâ chargeai venue'vers’eux pour les difpofcr à rcceuoir fônConfêil.Aufti pour lui rapportervn paffe-port. Ces nouuelles entendues altererent aucunement les Rochellois; mefmement pource qu’ils s’eftorent ja refolus de fc gouuerner par fbn Confcilamp;du Comte de Mongommen' auf quels ils auoient eferit en païs effranges pour fe retirer auec eux. Voire qu’aucuns doutoient kis^ei^e^- le'feHoit rcccuoir, difâns qu’en matière d’Eftat Ion ne doit entreprandre chofè qui defôy rent furla amp;nbsp;fens äutfe occurrance peut apporter vn euenemant douteux. Partant que fa charge leurC' du'^s^'ur^dc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comme venant de part ennemie: n’eftoict d’auis de le receuoir.Mais les remon-

laNouë. trances de tout le refte gagnèrent tau is de ces particuliers ; aufquels ils perfuaderent aifenaént que n’aian? plus affaire que d’vn Chef de valleur amp;nbsp;d’autorité: le Sieur de la Noue leur effoit comraeJdiüinement enuoié pour eftonner amp;nbsp;rompre tennemi : encoj^rager amp;nbsp;bien conduira les aflîegescrvpu tant de beaux traits guerriersamp;politics qu’il auoit fi heureufement mis à fin, à^tenttetien Scaccroiffement de tout le pani.Igint qu’outre cc,pourauoir efté conu de cœur gènereiixÂlt;:. vrayementNoL'le:ils faflèuroient qü’il aimeroit mieux mourir que tacher fon nom Sc’deméntirthonneur de fe vie paftee par vnc defênion ignominieufe à liiiamp; toute fe râ' çc« Partanfreqtieroient inftammentamp; comme à mains jointes qu’imputant cet accident qui lui eftoitaWfenu! à la mifère du temps plus qu’a la droiture de Ion naturel : ils le receuffent^ touyftent^al’auffi bonne affeâion qu’auparauanr. Refôlution prifê de touïr, le Confcil lui en-«oia lettre portanten femme, puis qu’il auoit chofes importantes à leur communiquer ; qu’il FauanpaftCpôur vfêr des termes de la lcttre,)jufques à Tadon. Tel jour qu’il vous plaira dont -et-, VOUS nous auertirez:amp; fi voulez quelquefcortepourvotreperfenneamp; de ceux qui feront a-invous tek qu’il vous plaira nous faire fpauoi^nous la vous donerons.Somme que laNoue arriua à Tadon le dixncufiéme de ce mois,où fê rendirent Languillier, Roche Enard,ViIiers amp;nbsp;MercâiBdeputez de la ville: aufquels il 6t entendre que le meurtre auenu à Paris ; le Roy commanda aux François qui eftoient dedans Mous enHainaut qu’ils eufiènt à remettre la ville entrclesmainsdu Duc d'Aineamp;fen retourneren France le plus feudainemêt qu’ils pouf-Rclatiô de îoient. Et daUtant qu’entre les feldats François eftoient plufieiirs Catholiques Romains, qifl me forti de aùfre auis'vouloiént fifiure le Confeil du Roy .Pour euircfplus grande confufiomlon-füt Mons^ nbsp;nbsp;Contraint de receuoir vne Paix Hâtée amp;nbsp;peu auantageufè pour les aflîegez : Et par ce que ife

màins'^dcs fi’t ttfiÇcw-oftages ': perdit là' commodité dé fuiûre les troupes deFJandres. Occafion que Cathoiiqs ffont rértdûfeus4afôy-de.Monfieur deLongucuilIeGouuerneuramp;Lieutenât poürfeMajefll eiHOTràux nbsp;nbsp;ptus-de PicatdietPuis oamp;mandé d’aller etr Gourt,Tus enuoyé par leurs Majeftez pourvoil^

Rochellois. propofer laPaixqué Ic Rcgt;yeii|enid vousbail-ler;laiffentci3trervh'Gouuemeurcn ccte'vsllcf?

par celt;noieft^uiter le fiegeamp;fec-'d’icelleamp;dônervTafraichiflèmènt à toutes les EglifeTdééeRö-yaUme.Et cefaifentléurs’Majeftcz m’ont chargé »devons affeiirer que receuansvoftrd OnU' .. i}erncuramp;V(^(pBBB»portans;cômebonsamp;loyauxfujets; l’exercice delaRclipiort vo'u?déiHont ra en telle liberté que lauez' continué jufques à prefent.Toutesfois fi m’en demàndief quot;cOnfed je ferôis dkuis que n’en fifficz riensqu’auecques bonnes afïèurances. Et vousdifpoféV^ Vn accord qui fbit profitable à vous amp;nbsp;à tous noz freres. Auffi bien la 6n de toutes les guerres eff de paruenir à vue bonne Paix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Les

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L I V llt; E TRENT E D E V X-TK M E.' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i ip.

•JÎ

Les députez qui: h’auoient charge de refpondre ains feulement .deraporteP ceqli’ilsan-roicnt entendu: commencèrent à difcourir de beaucoup déchoies auec luy.Et mefinement le prièrent fort d’embralfor le party de lEglife qui eftoit û rudement alïàillie par tout ce, Royr aumeamp;quê Dieu quifauoit fouuent bénit pour melmcscaufes,auroit celle defance tref a-: greable. Le lendemain plufieursdelaville le furent trou u(^ à Tadonpour levoiramp;ltlyûi-gt;I-csMiniC retous bons offices.Mefmes les Minillres ellrangcrs enuoierent deux de leur côpagniepoureVcuadcr Je ■hiy faire entédre fefperance qu’ils auoient qu’il embralTeroit ccte caulc pour lardeur amp;nbsp;làinte ficui: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t,

affedion qu’il mentroit en la deflfence de lEglile de Dieu.Et qu e par ce moien le pourroient nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

vanter d’auoj'r receu de la main de leurs ennemis îinftrumét de leur deliurance.A quoy il ref p-rty. pond que c’eftoit toutfon défit intention de foruir à Dieu, Sc maintenir fon Eglifo. Voire * qu’il feftimero it-plus heureux d’eftre portier en icelle que grand Maiftre au Palais,des Roys.’ Surcc le Côleil de la villeauoir meurement délibéré Sc feltre refolu fur la charge de la Noue fit rclponce. Qu’ils auoient jufte occafionde ne receuoir le Marefchal de Birt.n. Et partant qu’il plaifo à là Majefté leur donner, vn Gouuerncur de la Religion; ou les lailTer viirrc'paifi-Rcfponces blement les.vns auec les autres comme ils ont fait jniques à prefont, en tout deuoir ôc olftif lance enuers la Majefté.Surce la Noue requill de conférer auec fix ou fopt Miniftres de quel- de la Noue ques points qui touchoient la confcience. Ce qui fut fait le vintroifiéme dudit mois entre les 4° deux portes de faint Nicollas. Et auoir entendu leur auis fur les caufes de cete gucrrc»Et fo ncment. fontant farilfait de leur relponce,promit de demourer en ville amp;nbsp;faire pour la deffance de cere' caufe tout ce qu’il luy foroit polïible. Dequoy tout le peuple fut autant resjouy que de toute' autre bonne nouuelle qu’il eu ft peu entendre. Ce fait pour rendre raifon au Roy de fort Am-balTadc/enallaà lâint leanDangely trouuer Biron amp;nbsp;de Gadaigne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Editlt;Ju Roy

Le dixneufiéme Nouembre le Roy fitpublier vn Edit, cômandant à tous ceux qiii eftoiet pom faire

horsdu Royaume ou dans les villes occuppées par les Proteftans retourner dans leurs mai-fons.Cc failânttout le pafte leur eftoit pardôné. Auec delFence de les molefter en leurs corps tâs en leurs amp;nbsp;conlciences pourucuqif ils fo continftènt en paix. Et quant aux rebelles à ce commande-ment: les menaçok de confifojiier leurs biens;proteftant que ce qu’il aiioit fait chaftier l’Amiral amp;nbsp;fos adheràhs: n’eftoit pas pour exerceiÿ/ne rigueur infinie fur fos fujéts de la houuellc opinion. Ainsfon intention auoir efté de pouruoir à la conforuation de fon Royaume pâf’vh remede fi neceflaire: encor qu’en apparance il fuft fortvioIent.Pour le regard deplufieurs qui pour euiter la fiireiir du peuple feftoient retiré en pays etranger où dans les ^nes'ipié jcs rebelles tenoient: luv comme vn bon pere de famille auoit pitié de lés voir tant Biifftlfainfî banis de leurs maifons.Et pourtant leur commandoit dereuenirincônrinanfchez éiix-. les afl'urant qu’ils y pouuoient venir en toilt;e afin rance-pour lieu' tjue'ce fuft dans rfbis {êpffiàînès apres. Et que ceux qui eftoicnt dans les vilfôs lâifies par lesfèditieux: eulTentà le reifter Verÿ leGouuemeurdela Prouincepourluy bailler leurs noms amp;nbsp;prometre deuantpicu'fd’ertre àfauenirfidelles fil jets du Roy.S’ils fobftinoient à demourer là amp;nbsp;mefprifcr là grâce? qû’lk faficurairent d’en receuoir lechaftiment dcu aUk-dbftinez amp;nbsp;endurcis. Qifil ■ cônfiftjiiera leurs-biensfils ne comparoiflènt dans leterme prefix: afin qtf ils lâchent que ceft'^’abüfor dé la douceur de leur Prince.Declarant qu’il Icsénàtierdt de bonne heure; afin.que lés tdbelles quiforontchaftiez rte puiftentprétendre a'ucune^anfe d’ignorance. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Plufîeuts

• Si

t 'CeftEditfotdôudain porté aux Ambaftâdeufs de la Majèfté prés les Princes eftfâfigcrs: Fiancez re» nomementetf Allemagne, Suille amp;nbsp;Angleterre pour en faire retirer les y réfugiez oélupplier pays eftran* les PrftïCesne les yfouffrir cotre fintcntion du Roy .En formflé plufiéurs n’y pouuans demeU-rer comtnodémfehtffoif à faute d’ârgent, foit pour findifpófitiöh'deleurs perfonnesïou qïi’îls fauucz. fo'tepofidfortf fort tàftduranco qu’on leur donnoit amp;nbsp;autres occafiotó:reuihdrent en Fràrtte où la plus part'-fo trôuua miéiiX qü’ils n’auoient efpcré. La Mdtfé Fêficlbnfiir tous; fopór^ deX-trement écfs'Ies rerirèz en Angîéfferre pour les en tirer amp;quot;afi|tblw autant le'Jccôu fsquot;que le Comte de Mortgômery ert penfolt tirer pour Ic^m'âier à là Rôchèlîc'tômprcd’armée îÿâùilfë des Catholiques.Semblablement fAmbafladeur- du Roy afixl fiéur's'des' Ligüesfollicl’ta fort qu’ils chaftàlTént les Proteftans re'tirez pàrmyeux’/afin de lèsfafrèfdouiBÂR^rânée.Mâis ils n’y voulurent entendfe. ' nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7 ’ ' ' ' l.ctttesdu

quot;ƒ Baron de la Garde cepêdant efcriuit difvfnfv’hiémc ditdit mpisvne leùrdPô'rtf^'f^léiï- ^„^Kochck le:par laquelle prioit lés Rochellôis de luy enuoier les députez qt?ri âüoît demandez i promé' bis.

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; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

Nouembre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jgyj auoir^t entendre ie commandement de leurs Majeftez amp;nbsp;de Monfieur frei«

du Roy: les renuoieren toute afTurance. Les prioit auflî que le corps amp;nbsp;equipage de la Galk' rc prinfenomée laFiafque feufiér côfcrucz.Et qu’il efperoit fairejuftice des traiftres qui auciet fait la prinlê. Les remercioit au relie de îhonnelle traitement qu'ils font au lîeur Paul EniillC' Recommandoic auiTi vn nommé Auguftin, paintre que Monfieur luy aùoit donné au parte-mant de la Court pour luy reprelenter au naturel toute la Guienne amp;nbsp;les riuages de la mer dc-RefpoacM Cap bcrton, jufques en terre d’Oeft qui ell de la Calais. A quoy les Rochellois refpon-des Rochd- dirent le vinttroilîéme du mois. Qu^’il ne pouuoit ignorer leurs comportemans defquels leRoy mefmcs n’en faifoit doute. Qim toutes ces Promellês n’elloient que parollcs fans eflfed. Que • parlant de paix il taifoit guerre mortclle.Comme ils en auoient de bons memoires par luy do-nez au Capitaine Carie amp;nbsp;au Seigneur Paul Emilie. Et quant au Capitaine Auguftin qu’il nommoit peintre, C’eft vn ingénieux lequel lors qu’il fut pris auoit retiré le plan de cete ville amp;lês fortifications. Et que ncantmoins lefdits Paul EmiUeamp; Auguftin,n’ont eu que fort bon traitement-.combien que Ion tue amp;nbsp;maffacre les noftres en tous endroits. Quant à la creance qu’ft à du Roy: qu’il la peut enuoier par eferit afin qu*ils yj refpondent fil eft befoin.

Donques la Noue retourné en ville le vintlèpticme du mois: fut le lendemain receuâU Confèiboù il donna entendre qu’il falloir communiquer aux Egliiès qui fubfiftoient encores-Et mefmemcnt a Montauban,Nifmes amp;nbsp;Sancerre: afin de moienner quelque bon accord amp;nbsp;rC' tarder d’autant les forces de fennemy. Mais ceux du Confcil n’y vouloient entendre poU^ quelques raifôns. Sur tout parce qu’onleur auoit raporté que la ville de Sancerre auoitfaiHy d’eftre furpriniè en parlementant. Mais pour vous aporter plus de plaifir par la bigarrure de diuersîujets à cete hiftoirc: je veux enlacer icy les notables occurences despaysSeptentri' onaox peu moins tourmentez de guerres ciuiles que lesFranpois.

Ligue entre nbsp;nbsp;nbsp;Puis que le premier amp;nbsp;princijial motif de vous faire voir cete hiftoire,àefté prins furies

Dâ^*marc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ciuilles des François : il ne fera mal à propos de vous faire conoitre quelques chofes

amp;il1gt;ec des (éditionsauenuës entre les Suédois. Sachez donc que 1560. fgr le commencement jiour faite la guerre contre le Roy de Danemarc,îe Roy Henry fils de Goftaue fit prandre prifônnicrfo*^ auRoy'dc frere,Ican Duc de Finland en vn fienChateai^oupçonnant qu’il iè vouluft efleuer contre Lt Suede. autant haï que (onfterebien aimé de tout le peuple : lequel d’ailleurs eftoit allié duRoydî Polognefon ennemi. Durant cete guerre,Henry tormeta fes fujets en tant de fortes quegrans Malcontens amp;nbsp;petits Commencèrent à fefleuer contre lui mil cinq cens foixante huit, julquesàdeliurer duG otiuer- jg pfjfon l^Duc dc Finlaud,lequel Jîi confentement des Eftats du Royaumè,aftîegea lôn fie-vnRoyau- rc Hcn^ qui feftoit retiré dedans Stockholn: remontrant par eferit imprime queHenrydés (ôn auenement à la Couronne auoit rejeté les ancieryj Côlèillers du Royaiime,lc laiftàntgou-uerner.par certains jeunes mignons de Cour. A îoccafiondequoy il auoit attiré la haine 5^ les armes des Princes lès voifins contre le Royaumc:Et que toutes les calamitez furuenuës d« puis,proccdoicnt des fourccs qu’il particularilôit aftèzsalTauoir.Qif il auoit à grand tort foup-çonné fon propre frere,fous prétexte qu’il eftoit allié du Roy de Pologne.Qu’il detenoitplu-fieurs plac^ au Roy de Pologne.Qu’il n’auoit jamais voulu condefeendre à vn bon amp;nbsp;auan-tageux accord pour le païs .Retenoit les Ambaflàdcurs des villes maritimes,làns faire aucun conte de leurs propofitipns. Failôit prandre lesNauircs des Princes eftrangers, côme du Roy d'Efpagne. Et les arreftoit au port de Stockholn, auec grandes incommoditez des amis dc h Couronne. Qif il auoit donné charge à vn certain Capitaine nommé GeOïgcPerlè de faire ’ , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tuer le Duc leâ fon frcreScle petit fils d’icelui.Puis liurcr là vefue és mains des Ambalftdcurs

du Molcouite qui attendoient cete proye dés vn an au parauant; comme venus expres en Suede pour cet effet. Que îintention d’Henry auoit efté d’exterminer auec fon fferc tous fèsautres parens,amp; laNobleftè de Suede,comme feflày fen eftoit fait voir ùn precedent en la ville d’Vplâle,où plufieurs Seigneu^GcntilshÔmes amp;nbsp;perfonnes notables auoient efté maflàcrcï) notamentle Comte deVvefterick, Baron Fleringfholiiï^ Coufin du feu Roy ,fès deux fls (îvn defquels Henry tua dçfâ propre main) amp;nbsp;trois autres Çhcualliers qui eurent la gorge coupée en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;George Perfe executeur de tels meurtres,auoit efté rccompenfc

remis en ch^c au lieu dufuplice par luy mérité. Outre tout cela on propofoit que Heruy

T auoitfait mourir cruellement 5c injuftement plufieurs de fesfujets, pour enrichir de leur - defpouilles ce Perfoôc tels autres gamemens. Qtf en îignominiç Scopprobe de non Royal-il auoit

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LIVRE TRENTEDEVXIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iiói

il aiioitefpoufé amp;nbsp;fait Royne vne fienne putain,de race la plus ignoble de tout le Royaume,amp; mefpriféîalliance des Princes vœfins amp;nbsp;Seigneurs eftrangers. Bref qu’il auoit renuerfè tout lEftatdii Royaume, violé Ibn ferment, enfraint lesloix diuines ôc humaines, amp;nbsp;déclaré qu’a-pres qu’il auroit fait tuer tous les Suedes les vns apres les autres,qu’il fenfuiroiten Ruflye,Iaif faut le Royaume en proye à celui qui premier foccuperoit.Sans vouloir permettre au Roy dé Polongne ni à autres de pacifier les affaires, ni d’enuoyer fecours contre le Roy Danemarc amp;nbsp;la Seigneurie de Lubec.Cetc declaration portoit plufieurs autres accuûtions,lefquelles n’ex-primoient en fomme qu’vn notable tefmoignage de lire de Dieu contre ce Roy: lequel les ennemis reprefentoient tcllemant priué de tout bon fens qu’il prenoit à jeu de confpircr contre foy-mefme amp;nbsp;contre ion Eftat : fefficace de laquelle fut telle,qu’incontinant apres cete publi- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

cation le peuple quitta tout oiiuertement Henry,lequel fut rendu auec fà ville de Stockholm és mains du Duc lean qui le fit ferrer en la mefine prifon où il auoit efté detenu lelpace de plufieurs années,6:mania depuis les affaires au gré de tous.

Pour dire quelque chofè de longues amp;nbsp;cruelles guerres,d’entre les Rois de Danemarc,Su-ede amp;nbsp;leurs alliez : mefinemant qu’elles Ânerent en ce temps ici : faut entendre qu’en fan vil cinq cens foixâte les Seigneurs de Lubec,ville maritime en la mer Baltique, feftre liguez a- Guerre«» uec FridericRoy deDânemarc pour maintenir,difbiêt-ils,la nauigatiô en iès libertez ancien- deDannc-ncs:denôcerêt la guerre à Henry Roy de Suede fils de Goftaue.Se plaignâs des torts faits aux marc joint marchans de Lubec amp;nbsp;Dannemarc en la mer de Suede amp;nbsp;de plufieurs autres exces.Sur tous je tubec amp;nbsp;de fempelchement qu’Henry donnoitau trafic, notamment en Liuonie. Voicy les occafions» le Roy de Comme laLiuonie feuft ruinée par les continuelles amp;nbsp;furieufes courfes du Moffouite.-elleie janauigMi-deiînembra en plufieurs Seigneuries.Le grand commandeur des Cheualliers Theutoniques on. Seigneur du Duché qu’il ne pouuoit plus garentir, fc rendit vaflàl du Roy de Polongne. Magnus Duc d’HoIlâce frere de Federic Roy de Dannemarc eut ÎEuefché de Hapiêil,Dorpat amp;nbsp;fonterroir.Name, Velin, amp;nbsp;Viteften demeurèrent au Molcouite: Reuelamp; Raualieiê rendirent au Roy de Suede Henry. Occafiô de la guerre contre ceux de Lubec qui y trafiquoiét.

Mais Henry oppoiôit S cela les droits de fes predeceflèurs: amp;nbsp;auoit vn an auparauant eferit amiablement aux Seigneurs de Lubec prians que leurs marchans gardaflènt les preuileges à quoy ils difoient n’y eftre aucunement aftraîhts, tellement qu’auant la guerre ouuerte,16 Roy de Suede print quelques nauires de Lubec.Et comme les choies fe preparoient à la guerre le corps de cete villelibre efcriuit: à fEmpereurFerdinand,qu’ils eftoiet contraints prandrc les armes pour maintenir leurs bourgeois amp;empefchetles efforts du Roy deSi||de.Etque pour ceft effet, ils feftoient alliez du Roy de Dannemarc non moins intereffé qu’eux. Outre ce demandèrent iècours aux Eftats de ÎEmpire. Si que Ferdinand promit donner ordre a pa-cifier CCS troubles auplustoftqu’jlferdît poffible. Cependant les Seigneurs de Lubec en-uoient Ambaffade vers leMofcouite, afin de l’induire àprandre les armes contre le Roy de Suede, luy remontrant finterçft qu’il y auoit. Ils n’obtindrent rien toutesfois, à caulê de fali-ance qui lors eftoit entre ces deux Princes. Pour cela ils ne laifferent le mettre en campagne amp;nbsp;fur mer auffi. Mais il donna promptemant tel ordre par tout,q uoy que Fredeÿc amp;nbsp;ceux de Lubec euffentvne puiffante armée: que par terre ils ne gangnerent au commancement qu’vn Chafteau nommé Esbourg, amp;nbsp;le pays d’alentour. Le neufiéme de Nouembre les troupes du Roy de Dannemarc, famaflerent de diuers garnilbns julques à ièpt compagnies dé gens de cheual,amp; vintquatre Enièignes de gens de pied, couransfus aux Suedes campez de-uantfEmftat, qu’ils mirent en route. Si qu’en la pourfuitte ^ite par les gens de cheual fuiuis de deux mille harquebuziers: trois mille Suedes furent tuez amp;nbsp;perdirent auec leurs Enlêi-gnes quarante piece de Canon, grande quantité de poudres amp;nbsp;autres munitions de guerre ‘ Le Comte Gautliier de Schuartzembourg le porta vaillamment en celle rencotre où il eftoit CoJonnel des gens de cheual. Au mois de May de fannée fuiuante y eut bataille naualle au port de Boruholin, entre les Nauires de Danemarc amp;nbsp;de Sued?.Mais qu’apres vn long amp;furi- Bataille fur eux côbat: les Suédois emportent îhonneur amp;nbsp;profit de la journée.Car huitNauires de Dan- quot;cs^Roy^de nemarc felauuent à toutes voiles: trois autres furent prinfes aftàuoir l’Amiralle vne nommée Dannemarc h Biche, amp;nbsp;la tierce Hedor.Les Suedes traitèrent fort rudement les prilonmcrÇ^oire quela plus part moururent de faim amp;en prifon, aiant efté premieremét tondus amp;nbsp;enfroquez comme le Roy de moines amp;nbsp;releguez en diuers lieux dé Suede. Celle viôloire haufla le cœur aux Suedes left quels

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Décembre.


L’HISTOIRE DE FRANCE.


* nbsp;nbsp;quels cuuifon fix Icpmaines apres vindrcntprefijuc au mefine endroit aflàillir la Flotte dd Lu*

bec amp;nbsp;DamenarCj aiant vn Amiral nommé flnuincible,au moien duquel ils demeurèrent les Maiftres le premier jour t Mais au moien que le jour fuiuantceNauirc embrafé de feu 4*** le print à la poudre,coula au fond auec vn autre:fiq les Suedes furent deffaits perdans en cefte rencontre la valeur de plus de cent mil efeus. Depuis ce temps, jufques en fan mil cinq cens Ibixante huit la guerre continua,mais non fi aprement à caufè des troubles furuenus enSuede comme je vous ay dit cy deifus. Mais au commanccment de Nouembre en fan fus mentionné,farmée de Dnanemarc laquelle peu de temps au parauât auoit doué la chafle par terre auX Suedes: entra dans le Royaume amp;nbsp;print vn fort Chafteau nommé Vvardeboiirg aflîsfurvn , roc près de la mer. Apres c ela Frederic irrité de la mort de fès deux principaux Cappitaincs fvn delquels eftoit décédé de malladie, îautre auoit efté tué d vne moufquetade parlesaifif gez; entra dans la Suede,amp; malgré toute refiftance mit tout ce qu’il rencontra à feu amp;nbsp;a fan^ Deux ans apres Frederic alTembla les Eftats de Dannemarc,pour auilèr Ipecialement aux moi-Paixfinallc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Continuer la guerre contre lean Roy de Suedefrerede Henry lors prifonnier. Mais

enucies pagfinterceffiondeÎEmpereur Maximilian, desRêis de France amp;nbsp;de Polongne amp;dc quel' Roys dcDa Princes d’Allemagne: les affaires demeurèrent en fiirfèance jufques fur la fin de fan mü ' cinq cens fêptâte que la Paix fut conclue à Stetin en Pomerauie entre les deux Roys amp;nbsp;la Sei' gneurie de Lubec par les Articlesde laquelle, les vns rendans ce qui auoit efté prins fur le$ autres, chacun demeuroit enfèslimites anciens amp;nbsp;la nauigation libre amp;nbsp;affurée à tous. Cc-luy des trois qui violeroit la Paix fè condamne a paier amande d’vn million d’or. Etpoutcc que le Roy deDanemarc feftoit déporté de faire la guerre durant les troubles de Suede entre Henry chaffé par le peuple amp;Iean fôn frere depuis Roy :Ieâ luy paia pour fes interets cent eiß' Armée amp;nbsp;ra quante mil Dalers. Mais le Mofeouire d’efpité d’auoir perdu fà proye ( à fâuoir la femme uagedes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Seur du Roy de Pologne qu’Henry luy auoit promifè ) amp;nbsp;qu’on auoit renuoié de,Siiedî

Ld4onk*amp;quot; fès Ambaftàdeurs les mains pendantes: pour fè vanger quitta la Liuonie dans laquelle ilfc' Finiauddc ftoit jeté ijyi.furlafiii de Iuin:pourentrer au Duché de Finland des apartenances du Sue-dois.Ou les Mofeouites firent d’eftranges rauages:Somme qu’auoir t5ut mis à feu amp;nbsp;fang:«®' Armée amp;ra menèrent plufieurs milliers deperfônnes en trefmifèrable captiuité.Contraints en finneaut-Tartares en tnoins de le retirer pour la venue des Tartares tn nombre de Ibixâte dix mil cheuaux,lefquels Mofeouie. afficgcrent à fimprouifte Molchou Capitallede Mofeouie: amp;nbsp;alïèz toft mirent le feu en lî plus part des maifbns qui ne font que de bois amp;nbsp;cheuilles. Si que fauoir veu embrafèe amp;nbsp;tß® grand nombre de perfônnes: emmanerent les autres pourefclaues malgré la refiftaneequ^ nombre de Mofeouites lesfuiuans en queue leur voulurent faire: la plus part defquels furent en fin rompus amp;nbsp;taillez en pieces.Voila comme lesRoysfônt les vrais Magiftrats de la Diuini' té pour punir les homes amp;nbsp;Fentrechaftier eux mefmdS.Voire ceux qui penfiènt eftre les plus allurez en ce monde. Plusà loifir jevous reprefènteray au naifl’Eftat du.Cham deTartarieSi du Seigneur de Mofeouie. Reprenons à prefènt les guerres ciuiles des François :defquelles mefemblevousauoir propoféle plus notable cffetaufiegequele Roypreparoit deuantla Rochelle.

Birmujw’ii DonqJes le Marefchal de Biron qui auoit eu commandement delâMajefté d’entrer au amène au Gouuemement amp;nbsp;refèrrer les Rochellois le plus pres qu’il luy lèroit poffible: ayant fept cor-nemenquot; de de caualletie, dixhuit Enfeignes de gens de pied,cinq cens pionniers amp;nbsp;deux coleuri-laRocheiic. nes: Le quatrième Décembre fit entrer fès troupes auGouuernement par deux endroits .Au paffage du Béraud versPoitou,^uec des vaiffeaux menez expres pour trauerfer le paffage qui Les troupes cft fur le chemin de Luçon àla Rochelle. Et pat la Baftille à dcux grands lieues du Béraud Proteftan- fijr le chemin de Mauzé à Marans. Lors pour les Rochellois eftoient en Garnifôn le Capitai-c7horJ*îr' ncNormant à Marans,}a Muffe là NuailéSc Viroletà Andilly auec chacun fà compagnie rille fc rcti- d’harqucbuziers.Etla Rhé du Puis Belliart auec vint hommes gardoit le Chafteau de Chî-ron en veuë du Beraud.Où ftR^oiant forcé aucrtit leCapitaine Normant de fe fàuucr.Mais ne voulaftt fè retirer fans voir fenncmi,le defcouurit fôudain de deux coftez.La Muflè auoit party de Nuailc fur la minuiét.Etbien qu’ils jugeaffent tous que fils fengageioent: le fècoursdc la ville ( qilt;rt?Wîlidroit fi loin auancer fès gens pour le bcfôin quelle en auoit : ) ne leur feroit que trop tardif : Le Capitaine Normant toutesfois voulut voir de plus pres la contenance des Catholiques. Pource auoir commâdé au Capitaine Enfèigne de retirer tous ceux de pis

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LIVRE TRENTEDEVXIEME. «i.

de pied auec quarante harquebuziers montez amp;nbsp;dix autres fortis de lavillc pour faffifterà fa retraite: demeurèrent en queue. Mais auflî toft forcez de gangnervn Chafteaù prochain qu’on nomme la Grimenaudicre fife en moitié du chemin de la Rochelle à Marans où fc rendit Virollct au ec là compagnie:pour talonez qu’ils feuflènt des Catholiques firent contenan-cetoutesfois de vouloir garder la place. Cependant Biron fgifoit auancer fa cauallerie attan- fiegéebatuë dans les gens de pied auec les deux couleurines pour battre ce lieu:voiant le peu d’eftat qu’ils faifoient de là lêmoncc amp;c mefine qu’ils auoient retenu amp;nbsp;bande les yeux à Ibn trôpette pour- ^„6$. ce qu’il eftoit entré fans relponce à là chiamade. La place eft fermée de fofle plein d’eau amp;nbsp;hors dufofle du cofté du bois y auoit vne grange pleine de fourrage. Où Normant mitle feu pour öfter à fennemy lemoiende fen accommoder. Mefine à cauft du feu amp;nbsp;groffe fumée * il fut contraint placer lès pieces beaucoup plus loin qu’il n’euft fait. Les Catholiques tirerent cinquante coups delquels ils abatirent vne des tours, laquelle d'vne encougneure flanquoit les deux courtines du Chafteaù. Toutesfois cmpelchez à quelques Icgieres elcarmouches des affiegez Ibrtis hors: joint que la nuit fauançoit fort, relêruerenr faftàut au lendemain matin. Se contentant leGeneralfaftèurer defafliegez par les corps de garde qu’il cftablit autour la place.Dc laquelle neantmoins les tenans le voians loins de fècours, en lieu mal pourueu de tout ce qui eftoit requis à vn fiege, amp;nbsp;menacez du tranchant de felpee ennemie: le refolurent de lôrtir fous la faueur de la nuit qui les couuroit des fi noires amp;nbsp;elpeflès tenebres que le corps de garde qu’ils faucerent à la fortie: ne les euft feeu difcerner pour les tirer. Virolet qui voi-oitfescheuaux deplus grand pris que ceux de fes harquebuziers: aima mieux fo mettre au hazard de perdre la vie amp;nbsp;tout ce qu’il auoit,que laifler îefpoir de les fouuer. Ainfi le trompette aueugle fonnant lefignalde placegangnéc,fitàîinftant ramplir le Chafteaù de Catholi-ques.Lelquels ni trouuerent grand butin; courans dés la Diane apres ceux qui ne pouuoient eftre qu’a demie licuë de là. Mais joints auec les premiers que conduifoit Renoliere porte Enfeigne,fe tindret ferrez.Et marchans à la faueur des hayes, vignesjtaillis/olfez amp;nbsp;tels autres auantages qu’ils trouuerent par les chemins : clcarmouchans fons celTe neantmoins, fo coulèrent alfez toft dedans Ta ville pour conter lefuccezdes arresamp; premiciitrait du fiege futur. Ainfi Marans, Charon,Nuailé, la Grimenaudiere amp;nbsp;telles autres places que les Rochel-loisfeftoient gardez pour eflargiramp; d’autant mieux entretenir leurs forces,prjfes:les; réfugiez

en la Capitalle n’efperoient rien moins qu’vn fiege prochain d’arlnée Reale. Ce'fait de Biron Armée Ca-prit pour fon quartier le bourg de faint Sandre, StroflcColonnel des'bandesFräpöifosfo reti-rajà Pilleborcau amp;nbsp;fix Enfeignes deGoas fo logerét à RoRflay.Ainfi les autresfacotmoderérit prend fes aux cartiers qui leurs furent diftribuez amp;nbsp;fo firent tous munir de tranchées, térrafles, barriéà-des amp;nbsp;chofes propres pour fo garentir des courfosdeceux de la ville. A la premiere auenùë defquelles fut mis le Cappitaine foint NÏartin, furnommé le Luterien pource qu’il auoit efté autrefoisProtcftant.il auoit douze cens braueslbldatsamp;'quionttousjours fait le deuoir. Du Ga Colonel d’vn regiment des vieilles bandes Françoifos fort fauory de Monfieur fut logé à Neftré quelque deuoir que les Rochellois peuflènt faire pour mettre le fou au bourg amp;nbsp;luy.oftertoutesfes commodirez.Ce jourFlogeac Saintongeois auec douze chtpaux alla vifiter ceux de Pilleborcau où comme ils eftoient encores en defordre fiir la commodément de leurs logis, en fut tué quelques vns du camp. Ce pendant Cfeux;de la ville riéceflbient de démolir amp;nbsp;mettre le feu cz maifons amp;nbsp;villages prochains einpörtans ou gaftans les viures refi tez auGouuernement.Toutesfois ceux du camp trouuerent en plufieurs endroits grand nom- viiie^fircnt bre de vins amp;nbsp;de foins: qui leur aidèrent fort à paflèr leur hiwer .Adoucies Rochellois qui nedoutoient plus qu’on preparoit contre eux vn grand fiege: affez eftonnezj comme la nou-Ueauté amp;nbsp;commencement de toutes chofos triftes, mefinement non acouftumées, engendre vn certain eftonnement au cœur des perfonnes: dcfpecherent homme le foptiéfne du mois de rechef a leurs Députez en Angleterre auxVidame amp;nbsp;Comte d^VlongommeTy,poïir leur fai

re entendre le befoin qu’auoit la ville d’vn bon amp;nbsp;prompt focours. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;: quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• Les Rochel-

D’ailleurs le Roy Charles fesforçat par tous moiês d’affoiblir les Rochellois.' Et perfuadé, âc^KAefe^n que retirât la Nobleflè de la ville ils n’auroiêt cœur amp;nbsp;moicn de fo coforu^^ijijiijj^n’entendre Angleterre, la plus part d’eux corne il fo falloir pouruoir contre vn fi long fiege. Auflî qu’ils n’auoient home de telle experiance amp;nbsp;autorité qui lôus^fos commandemês peuft vnir amp;nbsp;manier les cœurs des Rochellois comme il eftoit bien requis en cefte occurrance: eniioia lettres a Languillier

amp; la Roche

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Décembre

IS7»«

Lettres du Roy à de Languillier

Lettres de Languillier au Roy.

L‘ HISTOIRE DE FRANCE.

8c la Roche Enard, donnant ordre que les autres Gentils hommes fuflènt fôllicitezdeforuf hors la ville par tous moyens ôc les plus propres defquels on peut auifer.

Moufieur de Languillier, j’euoic le fleur deBiron en ma ville de la Rochelle,de laquelle lui ay donné le Gouuememcnt poury commander 8c y eftablir mon intention fiiiuantine’ Edits.Et d’autât que je fuis aucr|i que vous eftes dedans ladite ville ; 8c que les habitans votis y ont receu : je vous prie amp;nbsp;commande comme votre Roy,vovs retirer en votre maifon poUt । vous y comporter 8c viureibus foblèruation Ôc benefice de mes Edits. Ce que fi vous j j’entensôc veux que vous yiôyezauec votre famille maintenu, garde 8c confêrué fans qui f vousfôit fait aucun defpIaifir.Mais aufli on cas que ne vouliez obéir à ce que je vousmanHC) 1 (brtir de ladite vi lie ôc faire aéte de fujet tel que vous m’eftes : je vousauiÆ que jeferayptu' t ceder à fencontre'de vous ôc de vos biens comme criminel de leze Majeftc. Le premier par* ti vous fera plus vtile honorable. Et partant ibiez fi làge ôc bien confeillc que de le fuiuf® ôc ambralfer. Priant Dieu,Monfienr de Languillier, vous auoir en fa garde. Efcrit à Paris ce dixiéme jour de Nouembre. Sur quoy Languillier auoir communiqué ces lettres, ôc auft to refôlii de n’en efFeéfuer le contenu, relpondit.*

Sire, ayant hier feulement receu la lettre qu'il a pieu à votre Majefté m’elcrire debug temps : j'ay bien oie prendre la hardieflè de vous faire refponce pour vous rendre conte, cer* tain Ôc veritable de mes comportemans depuis la mort auenuë de tant d’illuftres perlbnnage$ à Paris : ôc laquelle je voiois approcher de moy tous les jours par lêmblable voye de ville en ville comme faiibis-je par plufieurs mailôns particulières en tout leplatpaïs.Quifutcaulé qu’en premier lieu pour la fèuretté de ma vie : je me retiré à quatre lieues de chez moy, chant fabryd’vn fi impétueux orage. Ne me pouuant perfuader ce que je vis bien toftapr^^ pour faueu qu’il vous pleut faire de ce quifeftoit pafle. Chofe qui m’augméta de beaucoup feftonnement en quoy j’eftois. Et me fit changer dedefleinque j’auois pris de me tenir coj (bus îafTcurance qu’il fèmbloit que votreMajefté vouluft donner à mes freres. Etfcmblabk

ment receuât fur tels propos plufieurslettres de Monfieur du Lude,du Sieur delà Haye Lien tenant de Poiélouôc du Baron deBelleuille mon neuen ; auec tres-viuespcrfuafionsdeW^ contenir là où j’moy.Mais m’aiant efté enuo^é par ledit fieiir de la Haye mefmes, vne lettres d’Ediét publiéôcimpirmé portant par expres de lè fâifir de tous ceux qui pourroient auoir cU quelque commandement aux troubles qui le font palfez : je deliberay lors fur cela de m’ef • I' venir en çetç ville: pour auec plus de temps rcfpirerôc auoir en confideration quelque lêure-

té de fauq^ement des chofés qui fo^aflbient.Surquoy en fin je me fuis refolu apres auoir veH J ÏEdit folennel que votre Majefté a enuoié par vos Prouinces : contreuenant du tout à la tref-eftroite promeffe que vous auez faite à Dieu, à tant de Princes eftrangers ôc à vos pouresfu' jets de nous maintenir en liberté de nos confcicnce?, feureté de nos vies ôc jouïflânce de nos biens. Auez déclaré neantmoins ne vouloir permettre en tout votre Royaume autre exercice de Religion que celui de la Romaine en laquelle graces à Dieu( qui m’a fait fi grande miferi” corde de me donner la vrayeconoilfance dubutdemonfalut) j’aimerois mieux eftre mort de mille grorts que de me fousmettre jamais.Parquoy je vous fupplie tref-humblement de ne vouloir trouuer eftrangene maUMais quejepaflèle refte de mes jours en lieu où laParolledc ce grand Dieu qui vous permet de regner,floriircôc foit purement anoncée. Car il n’y a nulle autre caufe je vous jure par le mefme Dieu ( Sire) qui me peuft empefeher d’obeir promptement ôc de bon cœur à tous les commandemens qu’il vous plairoit de me faire. Mais le fait de la Confcience emporte tani»: ôc eft fi inuiolable que pour nullechofo je n’y voudrois con-treuenir. Si eft-ce pourtant que je ne doneray cet auantage à Gentilhomme, Capitaine,n’au-tre quifoit né votre fujed : d’auoir tousjours eu en plus finguliere recommandation la grandeur de votre Eftat, la prolperité ôc bonne fonté de tous les Rois vos predeceftèurs,fous le tref-heureux regne delquels j’ay depuis mon plus jeune aage porté aufli alegrement les armes que t compagnon que j’aye eu de mon temps. Et feray toute ma vie pour mefines caufes, de meilleur cœur que jamais : quand il aura pieu à ce bon Dieu de vous illuminer.Et que je verra/ en toute fourgté ôc liberté là parolle prefehée par le pais de votre obeiflance. Dequoy (Sire) je fay tref flumbl^icnt requefte au Seigneur Dieu vous faire bien ’toft la grace:en vous donnant d’ailleurs auec tref heurefe Ôc longue vie le comble de félicité.A la Rochelle ce huitié-

me de Décembre mil cinq cens iôixante amp;nbsp;douze.

L’vnc

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livre TRENTEDEVXIEME. 124.

L’ V N E des chofcs qu’on eftime des plus neceflàires en vn fiegCjCft la commodité de lean auec telle abondance qu’elle ne puilTeeftreoftéeamp;diuertie. La Rochelle a grand nombre de puits doux qui ne tarifent jamaiSjûns compter les puits (allez. Et outre elle a trois fontai- Ro”hdk‘ nés qui ont leur fource du village de la Fons amp;nbsp;viennent par conduits (bus terre en trois endroits de la ville. Parce le treziéme Décembre de Biron ameng de grandes forces en ce village pour rompre les tuyaux amp;nbsp;leurs cours,de telle (orte que ceux de la ville n’en receuflent fv-fage accouftumé. Occafion que déflors on fit deffence en ville qu’aucun n’euft à v(èr Sgt;c (e feriiir de ces fontaines. Gardes melînes y furent eftablies pour mieux faire praticquer les def-fences du Magiftrat crainte d’empoilbnnement. Mais les fontaines ne cefièrent de jetter feau en pareille abondance que de couftume: amp;nbsp;toft apres tout le peuple fen (èruit comme aupar- ycutdeftoift auant. lugeant vn chacun que telles eaux qui viennent de loin ne pouuoicnteftrc aiiement «er l’eau empoifonnées.’comme aufli ne pourroient eftre empefehées ni diuerties pour le grand nom- i^aRochelle bre des bonnes (burces qui (è rendent dedans ces tuyaux. Ainfi conurent lesCatholiques que «la’s c” la Rochelle ne pouuoit eftre prinlè par la di(êtte des eaux. Ce pendant efcarmouche fe ren-forçoit d’vne part amp;nbsp;d’autre entre la villeamp;?laFons où les Rochellois perdirent cinq ou fix (cedars entr’-autres le Capitaine Alemagne Lieutenant du Capitaine Normât.Les Catholiques y perdirent plus d’hommes amp;nbsp;entr’autres S. Geneft Guidon de Biron. En mcfme «temps que cec entre la ceux de Sancerre toutes cho(ès debatues prindrent telle conclufion en leurs affaires que je vousdiray.

Par remontrances des vns aux autres ils firent eftat de (è relbudre à guerre ouuerte. Parce Les Saneer* cfleurent pour Chef amp;nbsp;Gouuerneur de la ville le Bailly loaneau qui îauoit efté aux derniers troubles. Drefferent vne compagnie de cinq cens habitans cômandez par Martignoiijy corn- guerre amp;nbsp;pris cent vignerons auec leurs fondes delquelles ils auoient fait preuuepar ci deuant qu’on nommoitPiftolles de Sancerre. Les réfugiez furent repartis és compagnies de la Fleur qui comandoit à petit nombre de Cauallerie qui fy treuua. De Montauban^ du Buiftbn, Pafque-lon amp;nbsp;leCapitaineDoriual.D’Aubigny auoit charge fur les volôtaires : failâns tous les eftran-gers armez nombre de trois cens (bldatsamp;trois cens cinquante habitans. Martignon le Pere e-ftoit fergent Major. Puis eftablirent vn ordre tant à la Police de la ville qu’au fait militaire* Et dautant que les réfugiez (bupçonnoient plufTeurs habitans qu’ils difbient auoir fauoriféla prinfèduChateaujfut ordonné qu’au Conlèil de la viUe n’alfifteroient qu’vnze eftrangers qu’ils nommerent.Ce fait ordonnèrent des trouppes qui deuoient aller chacun jour au fourrage amp;nbsp;quelle de viures pour maintenir la place qu’ils pdUrueurent de ce qu’ils pe|ÿ:ent öfter à leur ennemi qui ja grolfilïbit amp;nbsp;peu à peu fauançoit fur eux. Notâment le Capitaine Car- ’ tier d’Orleans,à la compagnée duquel aucuns de Sancerre feftoient jettez pour de jour à autre ennuier leurs compagnons :lefqucls Raflèrent tout ce mois de Décembre en telles e(car-mouches attendans le gros de farmée qu’vns amp;nbsp;autres elperoient en bref. Le fixiéme de ce mois Riual autrement la Pomme conuaincu d’auoir rançonné amp;nbsp;pillé par les villages contre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

les deffanfes, mefines d’auoir chauffé les pieds à vne femme du bourg de Menetreol pour a-fti ede uoirargentd’elle:futpcnduamp;eftranglé :amp;deux autres (bldats auec vne chambr^ere fouë- sancerre. tez, pour larcin. Touteffois ils (è montrèrent trop pareftèux.fCar bien que les plus auifèz fa(^ feuralfent d’vn fiege) à la récolté des fruits. Et ce dautant que le Bailly fabulant és forces du Roy qu’il n’eftimoit fuffilântes pour faire trois Armées:perfuada à plufieurs qu’il lairroit Sancerre comme ville fienne apres la prinlê de la Rochelle,Montaubanamp;Ni(mes;deuant lefquel-les il eftimoit deuoir emploier toutes (es forces.Occafion quljls ne femploierent à recercher Sancerrou autant de prouifions qu’il leur falloir: ni mefines à ramparer ni retrancher la ville comme il eftoit requis: non plus que faire le Gaft à S. Satur,Fontenay amp;nbsp;autres villages où les Catholiques faccommoderent comme ils voulurent.

C e p e n d a n t les Miniftres firent celebrer le jufhe à la Rochelle le (eze dixhuitié-me de ce mois: pour mater les coeurs amp;nbsp;rendre les hommes pltß obeiflàns qu’ils n’eftoient. cLue? °

En mes m e temps Gourdes Gouuerneur en Dauphiné n’oublioit aucun moien pro-Eftat de pre à maintenir le pais en Paix : tachant par lettres amp;nbsp;autres voies de perfiiade^tous Chefs Dauphiné-amp; autres Proteftans de fuiure la Religion Catholicque comm’il dilbit eftr?PînRntion de Majefté qu’il n’y euft que cete Religion en (bn Royaume : amp;nbsp;de faire polêr les armes à ceux qui les auroient pris de leur mouuement propre ou par ^exemple des autres. Or comme tous

les

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Dcecwbrc. , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

’ Içs D’auphinois leurs voifins font communément plus confoiencieux plus gens dé bien que nos François:de/quels l’abondance de tous biens amp;nbsp;la continue licêce des armesjà eu pin* de force a corrompre leur nature, que la poureté amp;nbsp;le labourieux repos de ceux qui pour w plus partviuent cz montagnes: Aulïi ne voulans rien faire contre le deuoir de confoienceéic qu’ils refulâflènt le premier pgint: fi cft-ce qu’ils doutèrent long temps du fécond : jufquesa publier leurs raifons d’vne part amp;nbsp;d’autre.Ceux qui difoient qu’il falloir mettre les armes bas puis que le Roy le commandoit: vfoient de ces raifons. Qi^ le Prince auoit toute pui^làu^ƒ fur eux fors que fur la confoience,qui ne le doit amp;nbsp;ne fo peut deffandre par armes. Que îexe' prînfes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;primitiue Eglifo le montre alfez, en laquelle/vn foulChreftien ne feft ingéré de maiU'

Qui doit po fer les ar-

pjur la Rc- tenir vne chofo IpirituelleSc dont la deffencc apartient à vn Dieu foui, par moiens terriens^ ligion. fragiles qui font en la puilfance du Magiftrat foui. Auecce que feuenemant malheureux tant de guerres ciuiles encommancées pour le fait de la Religion, montre affoz combien Dieu benift telles entreprinfos. Somme que prefque tous en vindrent là, d’eftimer raifônable de pofer les armes amp;nbsp;débattre feulement qui les deuoit pofor les premiers des Catholiques

im'en des*^' Ftotcftans. Ccux la fo fondoiét en droit amp;nbsp;en faufbrité Royale.Le droit veutjdifoient-ils,^«^ Cathoii- ceux qui maiftrifont ceffent les derniers en ce qui fora teciproquemant accordé entre les pa^' rcftaiK nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’autorité amp;nbsp;honneur du Roy foroit interelTc de faire àutrement. Ca r ce feWi'

ade d’obeilfiuiceà lui qui a toute puiflànce de commander.

Les autres au contraire,ont aulfi lailfé leurs raifons par eforit, difâns que fi on dilpute p^ le droit il n’y a ceîuy qui ne confeffo qu’on ne peut juftement requérir quelqu’vn qu’11 celle de parer, de mettre la main au deuant ôc de fo deffandre: que premier on n’aie ceffé de tirer, de fraper amp;nbsp;d’offenccr.Car eftant toute chofo qui à vie naturellemant aprinfo à la conferueH c’eft confoquammant vn ordre du tout naturel, que qui la veut öfter, doit cefler premier celuy qui ne tache qu’a le retenir. Et nefo peut prefumer qu’il en laiffo la volonté tant qu’il eO rericne les moiens ja defploiez entre fos mains.Pour donc vider cela il faut voir,difènt-ils, qu* eftfagreffé amp;nbsp;qui fagreffour.Qui pourfuit amp;nbsp;qui faune fà vie.Qui tire les coups amp;nbsp;qui met fo bouclier au deuant. Peu de mois auanr ces derniers troubles les Proteftans, difoient-ils,inon' trerent bien qu’ils fo fioient du tout en la parolle à eux donnée:rendant auant le terme les vil' les baillées pourfo couurir des coups Cathofîques. Ils eftoient tous paifibles amp;auoienttellfi' ment effacé de leur efprit tout fouuenir de guerre : qu’à peine fofouuenoient ils où eftoien* leurs armes.Le vintquatriéme Aouft ils furent par vn mauuais confeil,prefques tous meurtri* dedans S^euant le Palais Royal Sc^uis apres par toute la France. Encor toutesfois ne prif mes nous les armes. Mais partie de nous fo contenta de fuir, partie de fermer la porte par vn mouuemant naturel à la mort qui nous pourfuiuoit. Finalement aucuns des noftresfo refofo' rent de fermer les portes contre ceux qui auec grotfos armées venoient pour leur couper b gorge dans leurs maifons. Et apres infinies proteftations, voians les glaiues teints du fang de nos frétés apreftés contre le leur: cercherent les moiens de fen parer amp;nbsp;fo couurir au moitf mal qu’il leur fut poffible.Nous auos donc pris les armes pour noftre deffance.Par confequét Ladeffance c’eft à eij^ qui pourfuiuëtnoftre mort de mettrebas les premiers.La Loy Ciuilc pemet àîef-rSuVeS- cfoue pourfuiui par fou Maiftre courroucé fefpée au poing,luy fermer la porte de fa chambre trefô raaif- mefme,pour fyfàuuer.Et fil la veut forcer,de la barrer le mieuxqu’il pourra:amp;fil fefforccpluJ fan wiuT outre,de fo metre contre luy pour luy empefeher Centrée; Qiæ fil n’eft le Maiftre qui fait cete fon pere. violancc:mais quelques galans de Maifttes Seruitcurs qui fous l’autorité du Pere de famille le veulent tuer: il n’y a doute qu^a Loy ne luy permette encor dauantage. Et que fi on luy did qu’il ouure hardiment qu’on ne luy fera point de tort amp;nbsp;qu’il le refufo tant qu’il verra les aP mes en main,il n’y a aucun qui le condamne: d’autant qu’en fefpoUuentement où il eft reduù ne pcuuant Fil ouure amp;nbsp;qu’on le veille tromper,auoir recours qu’à fo jeter par les feneftres: il ne peut eftre affouré qu’on n’ay point de volonté pour luy iluire tant qu’il voit qu’on aye les moiens en main.Or les Roys%nt appeliez Peres du peuple.Par confoquant ils doiucnt traiter leursTujets comme enfans. Il eft donc plus permis aux enfans qu’aux Efolaues: comme il eft plus requis des Peres que des Maiftres.Eftant chofo affiu'ée que les fujets doiuent eftre tenus en autre rai^^îïeïes Efclaues.LePere jetera fon efpée bas:fcraretirer ceux de qui on fo meffie: chatira les bourreaux : amp;nbsp;faprochant pour confoler fos enfans, les defohargera de toute crainte,leur tandant fa main de toute humanité pour leur faire metre les armes bas. Que ft l’on

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LIVRE TRENTEDEVXIEME. 125«

fon die qii’ilyva de fhonncuramp; reputation d’vn Roy de faire Jclemblablc : Ils reiporideiit sileRoy au contraire que Ie plus honorable titre qu’ont amp;nbsp;curent jamais tous les Roys du monde, eft de porter titre de Perc du peuple. Ved que les titres ic donnent pour l’effet • Et ceft effedS: les armes conuient à ce nom là. Il va bien de l’honneur entre deux ennemis à qui premier laKîèrâ les armes car ils combatent àquilèraleplusfortamp;empcyitera l’auantage: Mais icyn’y a rien defemblable : veu que nous ne débattons que pour la dcifcnciue. Voyre que thorn ncur des Catholicques fera perdu fils ceflbyent de vouloir forcer les fujetsàcequcla rah lônamp; la bonté naturel le les peut mieux induire que les armes pour les mener en triomphe.

Son honneur eft de le montrer bénin amp;nbsp;doux: cercher tous moyens de les regangneramp; les retirer du delêlpoiroù il les a mis. Autrement fous vn prétexté de coniêruerleur re‘ • putation : ils la perdét acquérant celle de sens inhumains. Au refte les fu jets ne veulent en-treten cópetance auec hiy: qui doit montrer qu’il eft non tant le plus fort; que meilleur Prim auxPercs. ce qu’ilsne font bons fujers:Les bons Princes font eftimez l’Image de Dieu en terre. Dieu au quel les homes font plus tenus qu’aux Roys: veut auoir ceft honneur de nous aimer premier je Dieu a que nous luy.Et ne le pouuons aimer prAiier qu’il ne nous aie aimé.Il ne le courouce janîàis injuftement comme les Princes à toute heure.Et toutefois il ceflè pluftoft de nous hair que joPuX gou-nous luy.Et defpouille pluftoft les Armes que nous noftre rebellion;L’amour eft vne grande vertu,amp; naturellement veut commancerdu plus parfaid,duvray Prince vers lès fojets, du vray Pere enuers les enfans: defendant pluftoft que montant . Et lors par vne certaine refleôhonles enfans commandent a aymer le Pere amp;nbsp;les fujets le Prince. Et comme c’eft aux Peres de commancer : auflî eft-ce à eux mefinc de recommancer fil finter^ romp, amp;nbsp;fils viennent à delfiance de cercher les moyens de les aflèurer. Voyla comme (è perfuadans que c’eftoit aux Catholicques à mettre premieres les Armes bas : ils fc fefo-lurent en fin,de e confèruer par vne jufte deffance tant que leurs pourfuiuans leroyent armez. Ce qu’ils fo perfuadoyenr d’autant plus jufte: qu’outre les raifons quedeftusôc les exemples du pafte ^ui les aprenoyent à fe mieux couurir amp;nbsp;plus foupçoner les por-temans de leurs ennemis qu’ils n’auoyent fait julques là: ils ne penfoyent faire aucun tort à perfonne,fi fc tenans fur la deftènciue leulem^nt,ils ne faifoyent delplaifir à aucun, qu’eftans violentez par ceux mcfmes qui les contraindroyent deles molefter* Puis publièrent les Articles qui fuiuent pour le reglement de la guerre amp;nbsp;police,pendant que ces troubles auroyent cours en ces pais de Languedo, D’auphiné amp;nbsp;cartiers prochains.

Premieremant que corne les Niniuites à la voix de Ionas:Les fideles aufti à la v«ix de Dieu courroucé parlant par fes lêruiteurs fos verges amp;nbsp;menaces;publient amp;nbsp;obfèruent eftroidemét amp;nbsp;fans hypocrific par autant de jours quePEglile auifera çn chacune ville ou Dieu les aura retirez: vn Saint Sc Chreftié leulhe qui lerue à les humillier abatte amp;nbsp;mater la chair amp;nbsp;efleuer ÎEfprit àDieu. Que par prières publicques amp;nbsp;trelàrdentes,auec vn continuel amandemat de vie du plus grâd jufques au plus petit: ils facent corne de nouueau,ainfi qu’au temps de lofias paix amp;nbsp;alliance auec ce grâd Pere de famille irrité pour leurs pechez.Et force fvn auec fautre conjoinâs par vraie foy amp;nbsp;charité:IIs anoncent la mort duSeigneur,celebrans rqf moire en laftion de la faintc amp;nbsp;fâcrée Cene.Que cela fait en chacune ville eftans aftcmblez en lieu pu-blié:Ils jurent pour eux amp;nbsp;leur poftcrité,d’accomplir inuiolablement les Loix qui fuiuent af fauoir» i. Q^en attédant qu’il plailè à Dieu (qui à les cœurs des Roys en fa main) de changer celiiy de leur Roy,amp; reftituer lEftat de France en bon ordre ou fufeiter vn Prince voifin qui foitmanifefté par fa vertu amp;nbsp;marques infignes eftre liberated decepourepeupleaffligé:a-pres le ferment fait 3 ils eflifènt auec voix amp;fuffrage publicques enleurdite ville ou Cité vn Chef ou Majeur pour leur cômander tant en fait de guerre pour leur deffenfe amp;nbsp;confèruation: que de la Pollice ciuile : affin que le tout y foit faiól par bon ordre. 2 . Q^’à chacun defdifts Majeurs ils eflifènt vn Confèil de vintquatre homn^s . Lefquels amp;nbsp;pareillement Confeilau le Majeur fera pris amp;nbsp;choifi fans acception de la qualité : foit des Nobles ou d’ctjtre le ' peuple tant de la ville que du plat païs : Comme ils feront conus propres pour le bien public. 5 . Qu’outre lefdits vintquatre Confeillers qui feront ordinai#is,âH^ le Majeur quifera le 2 5. y ayt 75. hommes efleuz lefquels feront nombre de ccnt;qui feront pareillcmêt fdJ pour la indifféremment pris tant des habitas des villes que du plat pays.Pardcuat lefquels pourrôt ap-peller les parties ez caufes ctiminellcs feulement .C’eft aftàuoir où il y auroit codamnation de

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

mort, baniflèmentou mutilation de membres. 4. Que fans le Conlèil des vintqiiatrc’ le Majeur ne puilïè relôudre ny faire aucune chofe de la guerre amp;nbsp;de la Police qui peu uent tomber fous deliberation amp;nbsp;des chofos de plus grandes importances. QueleCon-foil des vint cinq ne puilïc autre chofe determiner fans le Ccnfèil des cent comme pour Loy nouuelle ou abrogation (^’aucune Ordonnance des Monnoyes, leuée de deniers, accord de Treues ou Paix ez chofos diredement touchante au public amp;nbsp;d'importance. Que les chofos ordonnées par les Chefs amp;nbsp;Confeils; Soycntdilligemment exécutées^ volontairement, ïâns aucune cundation comme deuant D i ev fur peine de corrediou exemplaire. 6. Que tous les ans aux Calendes de lantiier les vinteinq fe deppofent . de leurs charges en l’alTemblée des cent amp;nbsp;puis demourans perfonnes priuées ( finon du nombre des cent) par l’auis d’eux tous, on procédé à nouuelle eledion d’autres. Afc' uoir d’vn Majeur amp;nbsp;vin’t-quatre Confoillers qui foront choifis comme eft did cy def-fus. Et dont ne foront eilens ceux qui foront nouuellement deppofoz : fil eft trouuébou à la pluralité des voix. Excepté le Majeur qui ne pourra eftre appellé à mefme charge qiftl n’y ayt deux ans d’interualle pour le moinÇ. Mais demeurera du nombre des vint-quatre Confoillers pour cefte année : En forte qu’il n’y en aura que vinttrois a eilirc de nouueau. Et puis le nouueau Majeur qui fora le vinteinquiéme. Et aliénant la mort de quelqu’vn d’eux dans l’An : foront aifomblez les cent qui y pouruoyront pour I0 re-fte de l’année folon qu’ils verront eftre bon. 7 . Que ces vinteinq le jour enfuiuant leur eledion, caifont les foptante cinq amp;nbsp;eneilifent autant tn leurs places commedd-fus. Dont foront exclus ceux qui en auront cfté l’anneé derniere foulement, amp;nbsp;foit ainü pourfuiuy ceft ordre tant que befoin fera. 8. Que fi quelqu’vn dudiél Confeilde» cent eft appellé à quelque charge Ciuille ou militaire ifoit depofè d’entre les cent, finon qu’il fuft enuoyé en qualité de Commiflàire pour traider de Paix, Guerre ou autreaf faire public auec Princes ou Republicques. 9. Que ceux qui foront comptables ne puiflent eftre appeliez à charge aucune quelle foit, jufques apr^s la reddition amp;nbsp;doft ure de leurs comptes . Et qu’ils ayent payé le relliqua fils font redeuables. Et fiaU' cun donnoit voix amp;nbsp;fuffrages à vn compt^lc foit condamné à vint cfous d’amande, qu’il payera promptement à peine de prifon. 10. Que les Officiers ordinaires de la lu-ftice fils font conneuz gens de bien: demeureront en leur premier Eftat pour îexercet comme de couftme: amp;nbsp;juger abfolument des caufosde leur premiere Iurifdidicn:aucC Confoil d^ douze de la qualité rd^uifo. Et fi lefoids Officiers ordinaires ne font gens qui ayent accouftumé des’aquitter de leur deuoir amp;nbsp;hors de toute chiquaneric : en les defmcttant: Le Majeur amp;nbsp;Confoil de chacune ville en pourra cftablir d’autres de la qualité requifo amp;nbsp;neccifaire pour exercer l’Eftat de fudicature . Et foront lefdids Officiers General fujets à Cenfures, Repprimcudes amp;nbsp;chaftimens fil y efohet. ii. Qu’entre touslef-pourlagucr dids Chefs amp;nbsp;Confeils particuliers ils eflifont vn Chef General à la façon de Didatcur

Romain pour commander en la campagne: Auquel auffi ceux des villes amp;nbsp;Citez obey-ront en mut ce qui fora de fa charge pour le benefice commun de leur conferuation. La façon d’eflire ce Chef General feroit bonne fi comme les Ioniens, Doriens, Boetiens, Achetés, Dolopcs, amp;nbsp;autres peuples des douze floriffantes villes de Grece, quipoura-uifcr à leur Eftat faffombloyent deux fois fan. Ou comme le Confoil des Amphitions du temps de Paufânias : Les Majeurs amp;nbsp;Confoils des villes fo pouuoyent aflèmbler en quelque lieu amp;nbsp;villes commodes*pour toutes. Mais pource que cela leur eft malaifè pour maintenant : Ils pourront apres vne Sainte ptiere chacun M a i e v r amp;nbsp;Confoil aflem-blé endroid foy: procéder à teledion d’vn Chef General. Etenuoyer chacun Majeur amp;nbsp;Confoil fon vœu amp;nbsp;fuftfage à celluy de la ville qui par vn auis courant fora trouué plus propre à recueillir tous les auis des autres affin :que là folon la pluralité des voix amp;nbsp;fuffrages qui y foront enuoyez de dehors : loints auec celluy de dedans. Celluy foitfolcmnel-lemcnt déclaré amp;nbsp;prononcé Chef General d’entre les membres àqui D i e v par le plus de voix l’aura voplu accorder. nbsp;12. Et combien que lesneceffitez des guerres n’atten-

Gencrâr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tcusjours le Confoil. Et que comme l’on did la guerre fo face à l’œil: N‘eant'

j'Aniiée. moiiis qu’il foit efleu par mefine moyen amp;nbsp;par la mefine voix que deftus, vn Confoil aU

Chef General, duquel il foit tenu de prendre auis toutes-fois amp;nbsp;quantes que l’occafion fi prefontera

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LIVRE TRENTEDEVXIEME. nbsp;nbsp;nbsp;1x4.

prdêntera amp;nbsp;que Ia ncceHité du temps amp;nbsp;des affaires Ie permettra, . Queparmcf mes moyens fóycnt efleuz cinq Lieutenans au General, qui luy fuccederont félon qu’ils feront nommez vn apres la mort ou defmilê de l’autre en mefme ou femblablc charge pourcuiter toute confufion defôrdrc amp;nbsp;inconucnicnt, qui pourroit auenir par l’entreprin-Cc que les ennemis pourroyent faire en trahifôn ou autrement contre le General : pour priuer les membres de conduire par là mort. 14. Que tous lefdiôls Chefs amp;nbsp;Lieutenans foyent gens qui ayent tant que faire fê pourra la crainte de D i e v, fon honneur, fa gloire amp;nbsp;fon Eglifo en fouuerainc recommandation. Etauec la prudence foyent ac-compagnez de quatres chofos que l’on Içait deuoir eftreenvn grand Cappitaine. Spauoir fesLieutc-cft de fciencc Militaire, de magnanimité, de hardiefïè, de reputation amp;nbsp;creance, amp;nbsp;de • profperité en lès entreprilès. 15. Que les Confeillers des Chefs des villes amp;nbsp;de la campagne outre la connoilïàncc de l’Art de la guerre amp;nbsp;de la Pollice : foyent de ceux que letro beau Pcrc de Moyfe luy conlcilloyt d’auoir pour foulagement : hommes vertueux, qui craignent D i ev, amp;nbsp;hommes véritables, qui ayent en haine l’auarice. lôquot;.

Quails prennent garde à ce que did le» Sage: Q^e la repentance fuit de pres leConÄil leger. Et que la plus part des fautes en la Guerre amp;nbsp;en l’Eftat ne le peuiient faire qu’-vnc fois. Partant qu’ils n’oublient le garder d’en faire : amp;nbsp;n’oublient à remédier à tout ce que par Confeil le pourra remedier amp;nbsp;pouruoir. i 7. Que fur les deniers amp;nbsp;tre-for public ( quoy qu’il ne doiue dire en cet affaire de Religion amp;nbsp;neceflîté comme à fo conferuer apelé le nerf de la Guerre ) chacun endroid foy en chacune Cité eflilcnt de gens de bien amp;nbsp;fans fraude tant pour reccuoir que pour deliurer, amp;nbsp;autres pour contre-roller, amp;nbsp;fur tous vn Contrerolleur General eflably au lieu où ils aduiforont le mieux amp;nbsp;gens fuperintendans aux Finances, tous comptables au Confèil pour cuiter toute fraude amp;nbsp;maluerûrion . 18. Et pour obuier aux Calomnies lefquelles fouuent font efpar- Calomni«. fcsàfus aux Chefs amp;nbsp;principaux membres du Corps par l’Artifice des ennemis ou par ambition ou autresfèmblables pefles que le Diable faitfouuentgliflèramp;cerched’introduire en l’Eglifc : Ou ^ui naiflènt de quelque foupçon legerement pris par les Soldats ou par le peuple : Et pour empefoher les defordres qui en aduiennent bien fouuent. Qif il foit loyfible en chacune ville à vn chacun, fl’aceufer pardeuant le Majeur amp;nbsp;fon Confeil tous ceux foyt de la Noblefïc, ou autres Chefs ou membres qu’ils penforont machiner, praticquer ou faire quelque chofe contre le bien public de la Religion amp;nbsp;de la def- Acuferles fence commune du Corps. Et s’il auenoit que le fo«»pçon tuft fur le Chef amp;nbsp;le Con- foupçonnex feil ou partye d’icelluy : faeufateur pourra requérir que les cent foyent alïèmbiez pour le bien public. Aquoy feront tenuz fatiffairc le Majeur amp;nbsp;le Confèil. Et là pardeuant eux tous, propolèr fon aceufâtion affin d’y*cftre pourueu comme ils verront cftre bon. Et ne lè tiene pourtant aucun de ceux qui fèront ainfi accuièz pour offenfo de l’accufateur, qui ne doit eftre mené que d’vne bonne confcience. Ains pluftoft l’acufé foit aifèamp; joyeux que D I E v face à tous fès compagnons pgt;aroiftre fon innocence fi elle y eft. i ÿ. Que fuiuant les jiigemens qui fenfuiueront foit faide punition condigne des coulMblesfâns auoir efgardà telles fautes, ny ez autres aux feruices paffez, que les coupable leurs parens amp;nbsp;amis peuuent auoir faids. Affin que la vertu à laquelle parmy les hommes eft deuë rcconnoiflànce amp;nbsp;guerdon: ne foit fâtisfaide de fès merites au prejudicedelagloi-rc de DI E v amp;nbsp;de la fèureté commune: Auec la remiffion de la peine deilë à la faute: Ains foit l'vne tousjours gucrdonnéeamp; l’autre chaftiée amp;jjgt;unie : amp;nbsp;qu’auffi aux fauxac-eufatcurs foit impofee peine fuiuant les Loix, Ordonnances amp;nbsp;couftumes des lieux. 20. Que la neceffité de tenir Armée en Campagne paffee : Le General en remetant fa charge entre les mains du Confèil : ne defdaigne point, ny les autres Chefs inferieurs pareillement leur temps accomply, de retourner comme parauant perfonnes priuées ou auoir moindre charge. 21. Qi^ ton introduilè amp;nbsp;obfèrue treftftroidement depuis le Chef General, jufques aux moindres Chefs amp;nbsp;membres la difciplineEclefiafticque amp;nbsp;re4igieu réordonnée Scintroduidc parcydeuant par les Sinodes tenus en la France auant la dernière diffipation des Eglilès par les Miniftres amp;nbsp;Anciens d’icelle. Affin qife par’« moyen on voie à l’œil le Regne de D i e v amp;nbsp;le feeptre de fà parolle eftably amp;nbsp;entretenu: amp;le regne

0.^4 ij-

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lauuter. I

L’ H'I s T o I R E D E F R A^N C E.

Difeipline militaire.

dçSathan auec la cohorte des vices que-le monde amp;nbsp;la chair entretiennent deltruióls, chaf-abollis d'entre les fiddles, comme il aparticnt à vrays enfans de lumière. Eftansal-furez qu’en ce failànt ils ièront bénis à la villç aux champs. Ils habiteront en toute leurc-té J rien ne les elpouuentera, le coufteau meurtrier ne paflera pointpar leur terre. Cinq dtn-tr’-eux pourfuiuront cent de leurs ennemis: cent, dix mille. Le Seigneur eftablirafon alliance auec eux les fera croiltre amp;nbsp;multiplier en paix amp;nbsp;abondance de toutes choies necef-laircs. La ou au contraire fils melj?rifent les ordonnances de D i e v vniant : fils lailTeßt regnet les vices amp;nbsp;desbauchez parmy eux : La peur, le tremblement, les maladies amp;nbsp;autres langueurs amp;nbsp;toutes fortes de malledidions les pourfuiuront : Le Seigneur tiendra tous-jours là face courroucée contre eux. Ils mourront par la main de leurs ennemys amp;nbsp;finiront fins que nul les pourfuiue.Le Seigneur ajouftera aufli fil ne voit vn amandement: fept fois au double de leurs playes : comme il en a menacé fon peuple d’Ifraël en la place duquot; quel ils ont fans doute efté plantez . 2 2 . Qu'à l’execution d’vne fi Sainte œuure qUquot; eft feîlabliflèmcnt amp;nbsp;obforuation de la difeipline Ecclefiafticque, à vn frain tantfiint amp;ne-cq|fiire les Magiftrats tiennent la main aux Conlijloires dans les villes. Et à la campagne le Generaldôn Confeil amp;nbsp;autres Capitaines amp;nbsp;tant qu’il y aura de gens de bien en rarmée.2i' Qdon introduife aulfi amp;nbsp;qu’on praticque le plus exadement que faire fo pourra entre tous les Capitaines,ChefsjMajours amp;nbsp;Soldats la difeipline millitaire de laquelle ne fera befoin de faire beaucoup d’Articles amp;nbsp;ordonnâces eftant la multitude d’icelles, fi leurs Chefs fontleut deuoir,fuperfliie.’amp; ne le faifins point,pernitieufe amp;nbsp;domagable.ll fuffira que toute la difeipb ne militaire foit P uiilànte d’enfoigner fous la Loy de D 1 e v.EtdefairepraücquerauxSol' dats f Art amp;nbsp;Meftier des Lacédémoniens, lequel en fomme confifloyt en trois choies:A bieo obeyr à leurs Officiers: à porter gaiement les trauaux de la Guerre : amp;nbsp;a vaincre ou moU' rir au combat. Qu’ils fe fouuiennent de ce queludas Machabéen, relpondit aux cœurs faillis : Que la viSoire ne gift pas en la multitude Si au' grand nombre des Soldats' Ains la force eft du Ciel. Partant qu’en inuoquant continuellement le Seigneur ilsfui-uent en leurs entreprifes l’exemple de ce bon Machabéen contft Nicanor amp;nbsp;autres CU' nemis du peuple de D i e v amp;nbsp;n’oublient ce que Gedeon affilié du Seigneur fit de beau amp;nbsp;de gaillard auec trois cens Soldats; cofttre les Madianites: Car à vray dire tout aiu-fi que les ennemis au temps de Machabéen : auffi bien aujourd’huy les mefehans alfail-lent ils ce pourc peuple confus par leur injuftice, trahifon amp;nbsp;defloyauté. Voulans a-battre le feruice de D i ev amp;nbsp;deftruire hommes, femmes Se enfans. Etau contraire les fiddles cÄnbatent pour la gloire de D i e v : pour la deffence de fon Eglifo amp;nbsp;pous leur vie amp;nbsp;conleruation. 24. Qu^e les Cappiraines feftudient à faire exercer les Soldats aux armes, au combat, à l’efcarmouchd», à fouftenirouliurervnaffaut. Et que le General en particulier feftudie à apprendre à toute lArmée de fe renger en vn dein d’œil fi befoin eft en bataille: en plufieurs amp;nbsp;diuerfesà garder leurs rangs: à ferallier félon le lieu les gens ou félon les ordres, rangs amp;nbsp;conftitution de bataille de lennetny ou autre nçceffité occurrente. 2 5. Que les Chefs amp;nbsp;principallement le Generalha-renguenUfouuentl’armée; amp;nbsp;les particulières compagnies pour encourager, retenir,louer, blamier ou autrement renger le Soldat, felon loccafion qui fo prefentera. 26. Que les Soldats Chreftiens ayent honte qu’il létrouue entr’-eux querelles, brigues amp;nbsp;débats: N’ayans jamais efté trouuez entre les Soldats (quoy que prophancs) de l’armée d’An-nibal en vn fi long temps qu’il fit la guerre aux Romains : Bien qne fon armée full coin-Eiincmis nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Soldats de diuerfes’nations amp;nbsp;langues : Qu’ils confiderent quelle vergongnc

comme irai cc feroit à Vil homme,fi les membres fentrequerelloyent l’vn l’autreiQgel reproche ce feroitâ tcz. yn pere de famille fi on voyoit fes enfans fentrepicquer. Et partant qu’ils auifént de combatte Rigueur en toutc viiion amp;nbsp;concorde la querelle du Seigneur côme deuat fiface. 27. Et pource qu’ils inî^armcz cftéenfoigiié tant par thcoric^ue que par praticque amp;nbsp;e;(periécc:que de 5. voies du traiéfemet Douceur 4^’ ® nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fitreaux ennemis la moicne à efté tousjours dómageablecóme celle qui n acquiert

aux autres. point d’amis amp;nbsp;ne priue point d’êncmisiQu e tous les Chefs amp;nbsp;confoils fe refoluêt a faire pw-ticquer ex^ximéftres .2 extrcmitcz.Sçauoir eft toute rigueur enuers les traiftres amp;nbsp;fêditieuX armez.Et toute douceur qu’il fora poffible enu ers les Catholicques paifiblcs.28.Que de ceux

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LIVRE TRENTEDE VXIEM E.

U nül nc foit efpargne. Et qu’à ceux cy ne foit faiót aucun outrage ne force en leur con-fcicnce, honneur, vie biens. Ains foyent conferuez en amitié amp;: en paix comme patriot-tes amp;nbsp;frétés bien aimez en leur communicquant ladoélrine de Salut auec toute charité amp;nbsp;aifedion Chreftienne : autant qu’ils fe voudront rendre capables amp;nbsp;docilles pour la re-ccuoir : Sans vier en leur endroiâ: pour regard de la foy que d’vn bon exemple que chacun fefforccra de leur donner en bien viuant. Sulïilànt moyen fil plaiftà D i e v le bénir, auec predication de l’Euangile: pour les amener à la connoiflànce du Souuerain bien de l’homme. 2 p. Vray eftque pour autant que l’Eftat affligé des fidelles pourroyt auoir belôin de viures, munitions amp;nbsp;deniers :.les François Catholiques ( ainfî traidez que did eft ) Pourront eftre priez de les en lècourir. Et aliénant qu’ils refuzaflènt de le . faire ; y pourront en cas de grande neceflité eftre contrainds par tous les plus honne-ftes moyens dont on le pourra auilêr. Ce qui ne pourra tourner à blalme fi on confide-re que Dauid en la neceflité feft ferui des pains de propofition . 50. Surquoy les Chefs amp;nbsp;Conlèils feront auerds de bien amp;nbsp;lôngneulèmcnt mefiiager tout ce qui pourra tomber en melîiage amp;nbsp;proffit publicqu« : pour ne rien defpendre fufperflument, Et n’«-uoir.à charger les Amis plus que de befoin. Prenans garde à ce que Tite Line did, que la guerre fè nourrift elle mefme. Comme l’Enfcigne tres-bien-le long temps qu’Anibal à mené la Guerre en Itallie fans auoir ayde ou argent frais, de la republicque de Carthage. I. On fçait bien que quand on fera contraind de camper : Si le Soldat eft in-ftruid amp;nbsp;commandé de fè contenter'de l’ordinaire du bon homme auec toute modeftie amp;nbsp;crainte de D i e v : Cela auiendra aifément fi outre la parolle de D i e v amp;nbsp;les Loix militaires qui leur doiuent fêruir de bride amp;nbsp;de conduide : Le Cappitaine ou Soldat confidere le traidement qu’il voudroit luy eftre faid fil eftoit en la place du bon homme. Voire tout le village en Corps fera bien aifede dreflèr Eftappe, fournir munitions, argent amp;nbsp;autres commoditez entre les mains de ceux qui feront eftablis pour les rece-uoir. J 2. Cefte bonne amp;nbsp;modefte façon de loger : outre que c’eft le deuoir du Soldat Chreftien d’ainfi le^raticquer : contentera infiniment le cœur du peuple, des villes amp;nbsp;du plat pays qui fçait combien cefte querelle eft jufte amp;nbsp;la deffence contrainde. Au contraire le party des ennemis mefehant, trafftre, defloyal amp;nbsp;volontaire: tellement qu’au lieu que par le pafle les desbauches amp;nbsp;defôrdres auoyent aliéné le bon homme des fidelles: en forte qu’en vn bien grand village quand onyalloitpourylogcràpeinetrou-uoyt on à qui parler: Maintenant auec vn tel deportement, le bon homme fefforcera de recuiilir le Soldat. Et de faire au refte tous les bons offices qui luy fera poffiole contre les ennemis de la Paix amp;nbsp;focieté ciuille des François. 5 . Qifil y ayt vn ou plu-ficurs bons Preuofts de Camp : accoApagnez de bon nombre d’Archers pour punir à la rigueur Si promptement les fautes que le Soldat desbaucljé pourroit faire contre la Loy de D I E V Si la police de l’Armée. 54. Que les Chefs fè fôuuienncnt de ce que Polibe dit. Que la partye la plus requifè en vn grand Cappitaine eft, qu’il connoiflè les Confeils amp;nbsp;le naturel de fon ennemy. Et partant ne foyent jamais fans vn bon nom-bre defpions, defquels ils doylient Si peuuent auoir à rechange de toutes pars. 5 .• Qu’ils ayent entre toutes leurs maximes de negotiation cefte cy en fingulierc recommandation: de ne fc fier jamais en ceux qui tant de fois Si par fi infignes amp;nbsp;prodigieufès trahifôns ont violle Si rompu la foy, le repos Si la paix publicqiic: ne jamais fe defârmer tant qu’ils feront pourfuitte contre la doctrine de Salut ou contre la v^e de ceux qui en font profef fion : fe gardans bien de fiire jamais de ces Paix qui fèruent d’inftrumens à maflacres. Que fil auenoit de tomber en quelques termes d’accord : ce foit auec telles conditions qu’a-uanttoutœuurefoit rcfblumenteftably ce qui eft expedient pour la gloire de Dieu . Et apres cclla fi bien auife à la fèureté des poures Eglifès, qu’elles ne fôient jamais plus à la mercy des Loups Si Tigres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. «r a

T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• 1 /Y* I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« ç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LcMiniitrô

1 E VOUS ay ci deilus déduit comme^en quelque temps amp;nbsp;pourquoy le Miniftre du Ruziet de Rozief quitafa Religio. Apres que la premiere ardeur qui îauoit pouffé à fè rédre Catholique fut vn peu rcfroidie:ilcômâçapeu à peu à fèntir vne guerre intérieure en luy mefifte. Pt»cipalemêt Piotcftant. fil eftoit employé pour conuertir quel qu’vn à la Catholique. Puis vn autre moyen furuinc

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Décembre.


L’HISTOIRE DE FRANCE.


’ ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour luy faire penfer à fôy. Qiund le Duc de Mompencier fenuoya auec Maldonat lefiiiw

le quatrième Nouembre pour ramener Madame de Bouillon qui eftoit à Sedan à la Reli-gion Romaine. Car demeuré chezvn Gentilhomme fur la frontière : pendant que Maldonat difputoità Sedan, il recent lettres amp;nbsp;offres de fès amis pour le retirer. Alors il coin-mança à regreter fa vie paflée. Si que Maldonat de retour, amp;nbsp;luy auoir faiôl entendre que le Comte de Rets les demandoit a Mets : Ils y allèrent pour deftourner les Proteflans de leut foy. Il.y pârla vne fois en public pour rhonftrer que fEglifè Romaine eft celle en laquelle il fe faut ranger amp;nbsp;demeurer. Le refte du temps il ouyt Maldonat amp;nbsp;Maurus prefchans amp;nbsp;dif-putâs des points de la Religion. Ou il fe perfuada encor plus de reprandre là premiere creance-Tellement que le dixneufiéme Decembre,le Comte retourné d’vn voyage ,amp; leur auoit fait


LesCatho-liques vont jiilijues aux vazes attaquer les Na uireSjdes Proteflans.


dir/e qu’il faîlcit partir au lendemain ; on luyaporta lettres pour fauertir que ia femme amp;nbsp;en-fans eftoyent en lieu leur hors le Royaume amp;nbsp;qu’il auifàft à luy. Occafion que le lendemain fur les neuf heures du matin il fort fans eftre conneuny repris par ceux qui furent enuoye^ le retenir. Il va jufques à Strasbourg, puis à Heyidelberg : Ou auoir reconnu fâ faute de-uajît plufieurs, en efcriuit luy mefmes vne Confeflion imprimée amp;nbsp;publiée en phifieurs cn-droids.Et depuis ce temps il vefquiten grande angoiffe d’efprit.Sique fcftre retiré à Franfo^ où 1 reprit fà premiere vaccafion de Corrcôfeur à l’Imprimerie : 11 mourut enuiron trois ans apres.Vray amp;nbsp;afïèufe teimoing de la fragilliré amp;nbsp;inconftance des hommes.

L A nuiôf du feiziéme le Nauire du Cappitaine Roulet Boiflèau Rochellois eftant fur le^ vazes pres la ville : fut alïàilly affez furieulemenr par quelques Pataches fourniz des Soldats de Lanfac qui deuoyent eftre fècouruz par les Galleres. Tellement que le Cappitaine Gendarme Lieutenant de Boiflèau amp;nbsp;deux Soldats fè fetterent d’effroy en la mer où ils furent noyez amp;nbsp;quatre autres ie fâuuerent en la Chalupe. Mais Boiflèau amp;nbsp;les Soldats qui luy ftoyent deffandirentfi courageuièmentjque les aflaillans furent contraints fe retirer aueC perte de trois hommes gc cinq de blecez. Peu apres la Noue voyant la leuneflè des aflîegeï) bouilir de trop grand ardeur defcarmoucher : la conduifôit aux ataquesfi heureufeiueni qu’il fit quiter aux Catholicq ues les maifbns amp;nbsp;lieux qu’ils fattenddyent garder .Quoy voy-ans aucuns d’eux fèmircntàchaflèr pres Tadon où ils auoyentdreflè forte ambulcade pen-fans atttirer ceux de la ville qui ncfortirent iftutesfois que pour reconnoiftre l'entreprifetlf


Viroletfc retire aux


Vovs auez veu comme le Cappitaine Virollet fut pris à la Grimenaudiere. CepeU' *^uisen fa'' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;referuewnt fa compagnie amp;nbsp;procuroyent tous moyens pour le

niaifonouil dcliurer .^ais il efcriuit au Maire que ceux de la ville eftoyent trop longs à deliberet cfliué. fyj rançon. Et que Monfieiir d’Eftrofle layant payée îauoit pourueu d’vne compâ' gnie entretenue auec promelfe qu’il ne feroit forten là conlcience,remerciant leMaù^ de là bonne volonté. Dcj^iis on lè mécontenta de luy des deux collez. Si que fruftre de lôn efperance il lè retira en là maifon où nefutpluftoftarriuéqu’vnCatholicque lien ennemy le tua. Les gens de guerre cependant commençoyent à fefehaufer d’vne part amp;nbsp;d’autre-.Scnentendoit on plus parler que delortiez amp;furieiilèsataqueslôit à piedfôita cheual cruelles fe montra la Charité des particuliers de la Rochelle grande enuers: les S.oldats blecez . Mefinemant pour encourager dauantage les aflîegez efcarmouchans les Dames portoyent vin, confitures, dragées, vinaigre pour raffraichir les Canons d’har-quebuze, linges, œufs, eftoupes amp;nbsp;telles autres matières pour les bleflèz. Mais d’autant que par la ftequance des forties le nombre des bleflèz croiflbit à l’exemple des troubles precedens: furent eftablis tSommilfaires pour dreflèr le logis de ûinte Marguerite où au trefois eftoyent les Nonains qu’on appelloit les SœursNoires:affin d’accÔmoder ce logis amp;nbsp;le pouruoir de chofès neceflàires pour îentretenement des bleflèz.

L A nuièl du vintquatriéme Décembre fur les huit heures du fôir,ceux du Camp viUquot; drent auec grandes forces à Quatre Moulins à vent pres la porte de Congne efquels eftoyeot quelques Soldats amp;nbsp;autres qui veilloyent pourauçir des farines. Or parce que le Mair® auoit reccu aduertiflèment de fentreprifè Catholicqueûl auoit commandé que tous ceux qui eftoyent e»Moulîïns fè retiraffènt en ville. Neantmoins le defirqu’ils auoyent derecouurer des farines : leur fit mefprifèr le commandement. amp;nbsp;îentreprinfe de fennemy. Surquoy comiuu


cß lue.


Deuoirdes femmes al-(îegez.


Prouifions pour les blcHcz.


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LIVRE TRENT TEDEVXIEME, 12^.

comme ils n‘eiifïènt aucune Sentinelle ains fuflent en continuel debat à qui engrenetoit Icpremiet: ceux du Camp arriuerent, leiquels fans aucune refiftance en tuerent quelques vns à tartinée prindrent bonne quantité de grains amp;nbsp;farinesjmirent le feu aux Moullinsjpüis fe retirèrent auec tränte priiônniers. Sur le vintcinquicme du moys le verglas eftoit tel que les chenaux ne ic pouuoyent tenir. Neantmoins lortirent ^e la ville aucuns Gcntilshom- Froid amp;vet mes amp;nbsp;Soldats pour aller à la guerre vers Chayfày où entr’-autre Flojac fut tellernent bleß fé d’vne harquebuzade qu’il en mourut peu de jours apres. Le trentième de ce moys les Rochellois enuoyerent homme expres en Angleterre vers les Vidame, Comte de Mongom^ tes Rochel mery amp;nbsp;leurs Députez tant pour içauoir de leurs nouuelles, que pour leur faire entendre'ioistefcri-l’Eltat de la ville, combien on fe repofoif fur le iècoursdepar delà: amp;nbsp;que lors n’y auoit à uentenAtv Ché de Baye que les cinq Gallercs amp;nbsp;trois grans Nauires qui de faiél ne meftoyent pas grand empefehement à tentrée . Car le quatrième de lanuicr lors qu’on celebroit la Cene y arriua vn petit Nauire chargé deharents ibrets malgré .les Galleres qui firent grand effort pour îempefeher d’enfrer. Surcc ils furent auertis que Biron auoit receufôixantepiecesd’Artil-Icrtccntrelefqnellesy auoit trente fix CAonsamp;vn double Canon qu’on nommoit MitSi-ne, parce que plufieurs difbyent qu’on ne prendroitla Rochelle fans Mitaine, c’eft à dire j”cath^ fans difficulté : amp;nbsp;vne piece nommée IcFrezay polt;r lefôn qu’elle rendoit plus elpouuenta- iiquesamp; bleque lesautres,Sc raportantau cry de cet animal qu’on dièl prefâger grande mortalité: Receut auec ce grand quantité de poudre amp;nbsp;tels autres préparatifs de batterie;aueG affurance que Monfieiirfachemineroit auec toutes les forces amp;nbsp;plus grand efpoir d’enleuer la ville au premier affaut.

Biron efcriuicauxRochellois du huitième lanuief qu’il auoitfaièl: tenir leurs def-nieres lettres au Roy par le Sieur de Gadaigne qui eftoit de retour: amp;nbsp;auoit commandement defaMajeftè d’entrer en ville pour leur faire entendre la dernîererefblution de fa Majefté: parce, requeroit qu’on enuoiaft par ledit Gadaigne fiiffifant paftèport amp;nbsp;hoftages. La reft Leficurde ponce fut qu’ils ne pouuOTent enuoyer hoftage poùr beaucoup de confiderations qu’il pou- Biron veut uoit bien juger:amp; requcroyait qu’on leur enuoyaft les lettres de là Majefté auec la creance amp;nbsp;y^p'ariemés inftruÊtions du Sieur de Gadaigne affin de fair^ refponce félon que Dieu leur conféillêroit. Dequoy de Biron non content efcriuit de rcchcf ledixiémcfuiuant.Qüe les lettres du Roy côtienét beaucoup de points qui font renais fur la creance du Sieur de Gadaigne. Et d’autant que lettres n’ont point de replicquc : Ils ne pourroyent bien comprendre îintention de fa Majefté fans la parolle du porteur. Au refte qu’il ne feftoit^amais veu que de Princ# à Prince les Ambaffadeurs ne fuflent librement ouys. Etféroit chofétrop eftrange fi les fujets reje-èfoyent f Ambalfade de leur SouuerainJpont par toutesNations ils eri receuroyent trefgrand blafmc fils fé randoyent fi difficilles * Et particulièrement efcriuit les mefmes chofés à la Nouë:ajoutant qu’il auoit îefprit trop gros pour tirer le fubtil amp;nbsp;juger lesraifons des Rochellois fils ne luy faifoyent entendre plus particulièrement. Et qu’il auoit tousjours craint ce qui aduient où il y a diuerfité de teftesSc d’oppinions quand loti ptopofé d’entrer en quelques faièis amp;nbsp;moyens paciffiques.Si l’on eftinioit que cela ce fift par faute de moyens amp;^e fqrces: ils verrpyent bien le contraire à fon grand regret. Les Rochellois luy firent refponce contL nuans leurs premiers propos, fçauoir de ne conférer aueC lediéf Gadaigne que par eferit, pour plus aifèment entendre fa charge amp;nbsp;y faire tefponce:affin d’obuier à beaucoup de calom^ les Rochel' nies defquelles ils font chargez à tort. Et faffeurent que ceux qui peferont bien leurs aéfions: netrouueront dequoy les blafmer en cet endroièl • Encores que par les forties amp;nbsp;efearmou-ches ceux dû la ville fuffent façonnez ôc aguerris à leur deuoirîToutesfois la perte des homes leur importoit de tant:qu’elles furet jugées plus dômagables en ce téps que la vaillâce fébloit facquerir trop cheremét pour les affiegez.Par ainfi le Côfeil fut d’auis qu’on ne fift fortie de 4. jours pour le plus, Ce qui fémbloit dur à quelques Capitaiiÿsamp;foldatsaccouftumez de sonicsdcf-voirfénemi tous les jours. Parce deux foldats forains voias les portes fermèesamp; fansauoireft féduêspout gard à deffincefaite par le Conféihdefléndirêt das le foffépar vne lôguc efchelle près le*battF on de fEuangillcjoar laquelle les pionniers amp;nbsp;maneuures qui befongnoieqjaux fofléz amp;nbsp;contre elcarpcs,auoientaccouftumé dedefcendreSc monter. Siqu’auoirpafféla contre cfoarpe trouucrcnt à combattre plus pres qu’ils ne penfoientj où tvn d’eux fut tué.Ce qui donna tel

Q^q iiij.

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tanuier.

1Î7?-

L’ HISTOIRE DE FRANCE.

Efcarmou-ehe du 15. kguiec.

larme à la ville qu’il fut impolfible de plus contenir la plus part des autres qu’ils ne lôrtilîênt au Iccours des leurs.Tellemcnt que la Noue auerty de ce qu’aucuns de la ville elloient fort engagez: alfembla foudain nombre de cheuaux amp;nbsp;Fantalfins. Auint que les Catholiques y auoient ce jour amené leurs plus grandes forces amp;nbsp;felloient mis en trois trouppes pour attirer amp;nbsp;enuelopper ceux de la ville: joutesfois ils elloient tellement embufquez amp;nbsp;la plus part au village de la Fons; que ce ux de la ville jugèrent leurs forces aflèz grandes pour refiller à ceui qui paroilïbient. Si bien que la Noue ne craignit de diuilêr lès troupes amp;nbsp;les faire combattrt en tous les endroits où les Catholiques le monflroient.Ou,bien qu’ils fculicnt en plus grand nombre amp;nbsp;que lelcarmouche eull duré plus de cinq heures ians qu’autre choies les fêparaft que foblcurité de la nuit: furent leulemét tuez troistgt;u quatre de la ville amp;nbsp;enuiron vint bld' lèz.LesCatholiques au lêmblable ne fen retournèrent lâns perte reciprocque delquels les Û' pitaines la Sale amp;nbsp;le Fouillou tous deux blelTez furent menez prilônniers en ville.

Siege de Sancerre.

Pour reprendre lEllat de Sancerre laquelle je vous aylailTée le préparant contre vnlîeg^ prochain. Le troifiéme lanuierla compagnie du Comt e Briene amp;vne autre deCauallerie pâturent amp;nbsp;firent alte fur le chemin de Bourges.Puf^ le neufiéme deux trouppes de cauallçnc le monllrerent fur la Grelle vn quart de lieue pres fur le chemin de lâinte Gcme.Vne heure3' pres deux oils, d’autres gens à cheual leffijhcls joints aux premiers amp;nbsp;quelque peu efearmoU' chez par les lôrtis,lè tindrent en bataille jufques au loir que leurs cartiers amp;nbsp;logis faits: furent accomodez à S. Satur,Fontenay,Sury en vaux amp;nbsp;autres villages prochains de la ville.Ledixic' me cinq Enlèignes des vieilles compagnies du regiment de Goas,le logèrent à faint Satur ferengerent aulfi plufieurs lôldats ramalïèz de Coine amp;nbsp;places voefinespour fifortifiernon lâns elcarmouche d’vne part amp;nbsp;d’autre. Quinze jours apres huitEnlèignes des vieilles coP' les qui les auoient enuoiez.Le tout commandé par la Chalhc Gouuerncur de BeriyidtcoW-pagne deSarriou Galcon Maitre de camp auec partie de fon regiment le relie duquel eftoit deuant la Rochelle. Menou ,Montignyamp; de Vitry Cheualiers de f Ordre Paraflis, Maup^^ Vau u rile amp;nbsp;Menotou de Bonant,PellbIiere autres. Ainfi les habitans faperc e u rent trop de leur fa^te de n’auoir approuifiotffié la place de bonne heure. Pour y remedier ils ordonne' rent que les pouresamp; nombre de femmes amp;nbsp;enfans auec tous ceux qui ne pouuoientfernH qu’a mangerjfeulïcnt mis dehors. Mais la pitié amp;nbsp;autres occafions empelcherent l’exccutioU de ce qui leur nuit plus qu'ils ne penlôient. Lp treziéme la Challre les enuoia lommer pät vn tambour dele rendre à luy leur Gouuerneur. Mais le Bailly le retint fans relponce dont plufieurs le melcontenterent amp;nbsp;fur tous la Challre. Le relie du mois fut emploié en attaques Icgieres qu’ils dreflèrent d’vne part amp;nbsp;d’autre pour empefeher les préparatifs qu’ils drelïoient réciproquement pour facomoder amp;nbsp;deflàndre de leurs ennemis. Retournons à h Ro' chellc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

pagnies de Serriou: cinq nouuelles amp;nbsp;autres gens ramaflèz farrcllerét à Mcnellreol va quart de lieue de Sancerre amp;nbsp;carriers vœfins. Occafion que les compagnies de la Challre, Brien^j RolleingTorfiamp; Cartier,furentlogéesàBuy,Suryamp;là autour. AueclelquelslesNobles^^ autres gens du pays fe rengerent foudain; Sans lefquels larmée elloit de quatre à cinqcto’ want sâcer- cheuaux amp;nbsp;ptcs de cinq mil Fantalfins. Seze Enlèigncs de pionniers portant la liurée des vil'


rc.

Confciéce demandée par l’Abbé 41c Gadai-gne.

L’A B B E de Guadaigne ennmé de ne pouuoir conduire là charge en la forme prelcriptc parleRoy.EtconnoiflantquelônAmbaflàdeelloitmoinsautorileeque des autres qui tous auoient communiqué en ville ou dehors:elcriuit le quinziéme de ce mois à la Noue luy lai* lànt entendre lôn défit que eujtdeux peufîènt conférer cnlèmble en quelque lieu où fe pour-roient trouuer aucuns de la ville fi bon leur lêmbloit: pour declarer l’intention amp;nbsp;bonne volonté de lâMajellé.Q^’il elloit fort defireux de la paix amp;nbsp;repos public.Et qu’il ne connoiflbit meilleur moien depuis que le malheur auoit voulu qu’on fill profelfion de deux Religions diuerfes: que de le rendredi familiersjquc tous d’vn melme accord peulïç nt prendre celle qu* feroit la plus conforme à la verité.Tenant pour lèditicuxjtumultueux amp;nbsp;ennemis deDieu tous ceux des deux partis qui prefehent amp;nbsp;perlùadent le peuple de delFandre la fienne auec lésât' mes. Et encores q^’ilfeullamp;eiilltousjours continué en la Religion Catholicque: Si ell-cc quepourîSfeélfufdit:il felloitacquis beaucoupde bons amis de la Religion Réformée-Et que toute là vie côtinueroit à defirer le bien amp;nbsp;contentement de tous.Surquoy les Rochel-lois qui ne voyoient fuffiiânte occafion pour changer leur premier auis: violent tousjours de pareille

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LIVRE TRENTEDEVXEÎME. 127.

pareille rcfponce amp;nbsp;ne vouloicnt venir à aucun abouchement.Ioint que d’autant que cela co-treuenoit à leur aflocîationdls ne le pouuoient faire fans le confentement de tout le peuple qui n'y conlêntiroit jamais. Eftat perfuadé que le Roy amp;nbsp;lès Amballâdcurs ne tandoient qu'à leur les Rochel* furprinle amp;nbsp;ruine de leur ville. Dilôientoutre que l’argument de Biron n’auoit grand , poix car c’eft autre choie des Ambalïàdeurs que les Princes fentr’gnuoient où toute railôn Sz fidel-lité eft gardée; que des Ambalïàdeurs d’vn Prince à lès fujets aulquels il n’eftimeeftre tenu garder aucune foy ne promeire,finon entant que îoblèruancc luy en lôit commode amp;nbsp;prolfi* table. D’autre party auroit danger que la prelènce de Gadaigne ne resfroidift beaucoup d’hô mes qui autrement n’eftoientgueresefchaulFez. Outre ce qu’il n’eftpasvray lèmblable que tout homme qui à lèrment au Pape : procure jaiîiais le bien de ceux de la Religion. Enfin • Biron ne pouuant amener les Rochellois au point qu’il fattendoit: leur enuoia les lettres du Roy. Leur mandant que quand à la creance amp;: inftruétion que Gaidaigne n’execedroit le commandement du Roy. Combien qu’il eft content de ligner ce qu’il dira de la part de là Majefté.Les lettres eftoienttelles.Chersamp;; bien aimez nous euuoions le Sieur de Gadaigne vers vous pour vous faire entendre noftre intention fur la lettre que nous auez elcritcrdu lettres du quatorzième de ce mois:vous le croirez comme fi c’eftoit nous melmes.Elcrit à Paris le vint Roy aux fixiéme jo.urdeDecembre.mil cinq cens lèptante deux, Signé Charles. Le vintiéme lan- Rochellois. uier les Rochellois aians veu ces lettres,relpondirent à Biron qu’ils auoyent receu la lettre du Roy portant creance par laquelle n’eftoient non plus inftruifts de la volonté du Roy qu’au parauant. Parce prient les efclarcir parelcrit de ladite intention:affin que fil y auoit autant de RocheUois douceur ôdclemence qu’il leur auoitfai(ft entendre: Ils fiftènt deuoir de la receuoir de tout au sieur de leur cœur comme chofe qu’ils defirenr le plus en ce monde d’eftre recenneus deleur Prince pour trcshumbles amp;nbsp;obeyflans fujets. A quoy ils ont tousjours tendu amp;nbsp;tendront toute leur vie. Lefuppliantnetrouuer mauuaisdequoy ne veulent procedder par abouchement auec le Sieur de Gadaigne veu le fîege fi preïTé qu’ils ont à leurs portes. Q^’il peut juger combien telles façons font dangercufès en tel temps. Partant requièrent bien humblement ladite inten tion leur eftre enuoyée*par efcrit.Occafîon qu’auoir receu la reïponfe des Rochellois leur ref-ƒ riuit ce qui fenfuit.

M E s s IE V R s, ceft moy qui ay vn treïgFand regret dequoy vous ne voulez ouyr Mon-fieur de Gadaigne venant de la part du Roy pour vous faire entendre la bénignité de ïà Maje-fté amp;là bonne grace eftre telle que vous ïçauriez amp;nbsp;deuez defirer. Mais il voit que tant plus bquot;quot; Ion fe veut employer à faire quelque choïè pour vous: ftnt plus vous reculiez : me fache Rochellois grandement de voir le Roy eftre traité fi indignement par fosfijjets; amp;plus fi c’eftoit parE-ftrangers ennemis. De vous enuoyer par eforit ce que le Sieur de Gadaigne vous a à dire de la part de fa Majefté: ne fo doit jamais^ie faire ne demander de vous: finon apres qu’il aura fatisfait au commandement qui là de parler à vous, que tres volontiers il vous lairra par eferit.

Qui eft le njoyen de vous deliurer d’vn fiege dont eftez fi preflèz, comme^ vous mandez amp;nbsp;ferez. Etfurce me recommandant affcólueuïèment à vos bonnes graces je priray Dieu vous donner, Meifieurs,bonne ïànté amp;nbsp;longue vie.Du Camp deuant la ville de la Rochelle,ce vint- 1 cinquième laniüer mil cinq cens ïèptante trois, amp;nbsp;au delTusvoftre affedionné amp;nbsp;lèruiable amy,Biron.

C E v X du Camp qui fattendoient de prandre la Rochelle pluftoft par ruze que par force: penfoient auoir bonne intelligence en ville par le moien d’vn Gentilhomme qui leur faifoit entendre qu’il defireroit faire vn bon ïèruice au Roy. Etgeantmoins il communiquoit le toutau Maire amp;nbsp;à quelquft vns des principaux du Confèil en eïperancc, comme il difoit,d’at-tirer des meilleurs Capitaines du^Camp amp;nbsp;bon nombre de foldats,que ceux de la ville deffe-roient tout à leur aife amp;nbsp;affoibliroyent autant fennemy. Or luy faifoit on de belles amp;nbsp;grandes promeïTes tant en terre qu’en argent de la part des Catholiqucs.Et eftoit fur le point de tou* cher vne bonne fomme de deniers. Ainfi les dixïèpt amp;nbsp;dixhuiftanuier,entrèrent en ville quelques Soldats bien en conche de Puygaillard amp;nbsp;Saint Martin furnomé leLutherien.Toûtesfois le Maire ayat affemblé amp;nbsp;pris auis de quatre ou cinq hommes efquels il comu niquoit ordinairement les affaires plus importans : Trouua que petite execution bienaneurée,^aloit mieux que grande entreprifè trop hazardeufè. Et qu’il ïàlloit deffaire ceux des ennemis qui eftoient ainfi entrez en ville fous pretexte de religion: pluftoft que d’att«ndre que plus grand nombre

Qjl iihj.

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h,Wier nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

y cntraft qui pourroicnt trouucr en ville beaucoup d’hommes propres à fauorilêr leur cntrc' de Pu^gâîl- A ces fins le Maire commanda le foir,quc tous Capitaines fe rendiflènt à leur garde. La lard pour plulpart de ces marchands feftoient mis en la Compagnie de Normand qui en fit tuer cinq» [a RüTheilc puis jettcr par deffus les murailles pres la porte Neuue : trois autres furent mis en prilbn pour euentéc. A- dclcouutir par leur tefinoignagg leur entreprilê plus au long. Ces trois fc nommoientle Ca-fióVnVcxc^- pitaine lacques de Saüx de Llfle Iourdain,lcan Nantel corporal du CapitaineCabanamp;Pierrc cution des Guillochon ditCuitinicre Picardoile qu’ils nômoient le maflàcreur de Tours. Leur procez matchans. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Guillochon interrogé le premier,confeffa qu’il eftoit venu aucc le Capitaine SaiiX

par le commandement de Puygaillardjlequcl lui auoit donné harquebuz, fournimés amp;nbsp;nio-• rion doré: lui auoit commandé d’obéir lu Capitaine Saux : amp;nbsp;que leur intention eftoit de femparcr de cetc ville auec fintclligéce que Puygaillard difôity auoir. Deux Capitaines Ivn nommé Birare, l’autre Langlois deuoient entrer en habit deguilé pour commander à ceux qui lèroient de la faélion.Et qu’il y auoit vn Serrurier duquel Guillochon ne fçauoit le nom que Puygaillard diloit auoir des faulTes clefs : amp;nbsp;que dedans Dimanche ceux du Camp dc-udîent faprocher pour executer l’cntrcprilè : Sc qu*^ lôn arriuée il auoit reconu quatre defes compagnons. lean Martel confefTa que Biron lui auoir commandé de le retirer au quartier de S. Martin ôc fuiure les foldats qui entreroient en la Rochelle pour faire ce que le Capitalquot; ne Saux lui commanderoit. Ajootant que fil faifoit cela, il feroit riche à jamaisSc acquerroit grand honneur. Aulfi le Capitaine S. Martin lui auoit dit que bien toft il en enuoicroit d’au-tres.Que le fignal amp;nbsp;mot du guet eftoit, Badin. Qu’en fa prelencc S. Martin rompit vn dou-zain en deux,amp; en bailla vne moitié à tvn dilànt,que cela fentrerencontreroitbien enfemble 3 point nommé.LeCapitaine lacques de Saux confeflaoutre ce que delTus, quePuygaillard lui auoit dit, auoir deux portes en ville à là deuotion, par lelquelles il elperoit entrer. Et qu’ü auoit deux cens homes en ville qui fauoriferoient leur entreprilê.Et qu’il y auoit deux Capitaines qu’vn nommé la Croix lui montreroit; aufquels il deuoit obéir. Et deuant que partir du Camp, leCapitaine S.Martin print vn douzain amp;nbsp;le rompit en deux auec les dens.Puis â-yanttiré à part la Croix lui en bailla vne moitié diûnt quelque propos qu’il ne peut entedre. Le mot du guet eftoit Badin en baillant le petit doigt en croc her amp;nbsp;tirant le boutdelorcilk'. Outre confellà que Puygaillard aianr le plan de la Rochelle lui montra deux portes, f^auoir S. Nicollas amp;nbsp;celle des Moulins Icfquelles eftoient à leur deuotion.

Parce que ceux du Camp auoient bruflé les Moullins prochains de la porte de Con-gnes,lon Ij^doutoit en ville qu’ils eifferoient autant de quelques autres qui reftoient: amp;nbsp;mef-mement du moullin à vent de la Brande qui n’eftoit qu'à trois cens pas de la contr’efcarpe.Le Capitaine Normand auoit demâdé ce moullin qui lui auoit efté ottroyé amp;nbsp;du cômencement délibéra de le fonifier.En fin conoiflànt qu’il ne fe pouuoit garder : fc contenta en tirer quelque profit.Les meufiiiers le faifoient moudre le jour,amp; le loir le retiroiét en la ville. Et pour

.la garde de ce qyi eftoit dedans y tenoit vn lôldât lêulemcnr. Auint la nuiéi du vint troificme lanuier que ceux du Camp auec Lellite de leur Infanterie menèrent deux Coulleurines pour prandre ce mollin. Et à la faneur de la Lune aians bracqué leurs pieces fort pres,tirerentfezc coups.Le lôldat qui eftoit dedans tira quelque harquebuzade làns fctoner:le Capitaine Nor-

De',B iron


bat vn moul lin où vti fculfûldat.


icfaitfairc * , . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1,^1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• • \ r r u #

compofîtiô mand aunt comme piulieurs autres receu lalarme amp;nbsp;accouru aux rampars cnoit a Ion lolaat de vie fau- comme fil y en euft en piulieurs qu’il encourageoit à la delfence,les alTcurant d’vn promt fe-cours.Mais en fin le lôldat demanda à parlementeramp;fit compofition pour ceux qui n’eftoient auec lui. Les Catholiques neat^moins le voians lêul dehors le retindrent prilonnier.Et parce qu’il n’auoit aucun moien de payer rançon ( il eftoit cliaudronniÄr de Ré ) délibérèrent de le mettre aux Galleres. Mais comme il fut ja razé amp;nbsp;veftu en forçat: trouua moien d’efehappet

amp; le retirer en ville raconter fi plilànte nouuellc à les compagnons.

Iniques alors tout feftoit conduit à la Rochelle Ibusfaueu amp;nbsp;autorité du Maire qui fell tousjours porte non lculemê?thef à la Police,mais aulfi Cappitaine de la ville pour y commander par toutes voyes où il conoilïoit le bclôin. Mais dautant que les alfaires croilwns de La Noue c- jour à autrezil ne pouuoit alfifter à toutes occurrances: nommémant à latonduitc des Sorties ƒ« gens de autres eiffreprilcs qui le drelïôicnt flir les Catholiques :fut refolu d’vn conlèntemcnt vni-guerreà la uerlèl,que pour Icsloüables parties qu’on auoit conuamp; pratiquoit d’heure à autre en laNou Rochelle. jj reconu amp;nbsp;fuiui de tous corne louucrain Chef des Gens de gu crre,làns diminution

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LIVRE TRENTEDEVXIEME. 128.

des droits du Maire,en toutes autres choies Iclon qu’il auoit efté traité par f Aliance feite entre leshabitansdela ville amp;nbsp;les forains. Ce qu’il accepta pour le refped du General delacaufo amp;feuretéde la ville plus que d’vn mouuement particulier queplufieursdefosamisnefem-bloient foliciter que tropfouuent. Lors mefinement qu’ils luyfeifoient fouuenir du Grade de Sur-intendant amp;Gouuerneur tant de la Rochelle que du pays d’Onis que les Princes luy auoient donné le laiflant aux troifiémes troubles Lieutenant General en tous ces cartiers. Or comme la ville feuft ja. prefque diuifée en deux feélions. Atendans aucuns le Comte de Mon-gomery pour fe laifler conduire à»fa diferetion. Et les autres treuuans la Noue de plus agréable commandement:il ne fe feut long temps comporté en cetc charge, qu’en plufieurs autres ., nbsp;nbsp;nbsp;.

endroits on ne feeut allez toli fautorité qu’il feftoit moiené à la Rochelle. Si que fenuiefui- * liant la vertu comme l’ombre le corps: luy fufeita dehors amp;nbsp;dedans allez de Contreroleurs à Rochelle amp;nbsp;fes aétions. Somme que peu à peu lors commanda de fe defcouurir le feu des partialitez Ro-cheloifesilelquelles aporterent aux alïiegezles incommoditez que vous entendrez cy apres.

Or pour au vray vous en efclarcir les occafions: je vous feray conoirre que 15 le fondement de leurs riotes fut bon: que les moiensqu’ilsiindrent à baftirdelTus, furent alTezdiuers pour«f focies amp;nbsp;pour gens qui tendoient à vn mefme but: alfeuoirà la idelfance de la Rochelle.C’eft à dire à maintenir leur Religion par la conferuation de cete ville en laquelle prelque les plus fignalezProteftans eftoient ja retirez.Et laquelle prife,chacun falfeuroit que le relie des places Françoifes: ne feroient longue dclfcce fi ellesne fe rendoient à la premierefemôce de lArmée Reale.LaNouëamp;plufieurs autres que Gcnlshômes qu’habitas amp;nbsp;réfugiez en ville: pretedoiét côferuer toutes les Eglifes de Frâce par la paix que le Roy Se Mofieur juroient d’etretenir in-uiolable.Les Rochellois au contraire la penloiét mieux maintenir par vne Guerre,puis qu’ils nefalTeuroiêtenaucune paixvenâtdesCatholiques .Surquoy on remarquoit deux notables côfideratiôs en ceux la.Car côme gés de guerre ils ellimoiét beaucoupdes moiés duRoyqu’ils auoientveu:amp; bien peu de ceux des Protellâs qu’ils rcconoilïbiétaflèz.Et côfequémentfe re-prcfétoict toutes les Eglifes brûler fi Dieu n’y operoit par autres voies que les ordinaires. Voi-res qu’en tout euenemêt,les biens d’vne petite Paix pendât laquelle ils fe pourroiét tous reco-noillreamp; encouragera plus beaux delTeins: leur profiteroit plus mille fois que les rigueurs amp;nbsp;incroiables incomoditezde la cruelle guerrf qui fe prefétoiêt cotreeux.Les Rochellois au côtraircamp;Ia pluspart des réfugiez auec eux:fe reprefétant le peu d’aflèurâce qu’ils auoiét tant de fois trouué és promelfes Catholiques:fe perfuadoiêt que la bôté de la Noue trópoit le jugement qu’il faifoit des parollesamp; fermés itérez desCathoiiques.Lelquels corne nous empirôs tous plus que nous ne meilIeurÔs:nefçauroiêteftregt;difoiét-ils,que plus mefchâsamp; plus ennemis qu’ils n’eftoient aux cruels meurtres de Paris.L’autre occafiô vint de la charge qu’ô luy auoit donné trop limitée:amp; corne refertiée plus ampleau Côte de Montgommery duquel il auoit entendu le peu d’affedion en fon endroit: auec le deffein qu’il feifoit en Angleterre de conduire amp;manier tout, venu qu’il feroit en ville,d’vne main plus haute amp;nbsp;liberté plus grand que celle qu'il jugeoit plus alfeurée. Si bien que preuoiant les euenemenrs de ce que delTus amp;nbsp;les dangereux inconueniens qui fenfiiiuroient fi reftans eux deux en ville ils fe vouloient maintenir égaux : aima mieux preuenir par fegefiè tel defeftre: que d’eftre dit^îoccafion d’aucun rantfoitpetitinconuenient au party. Voila les vraies, premiere amp;nbsp;feconde occafiôs des differens qui auindrent en la Rochelle: pourfuiuans d’vn cofte amp;nbsp;d’autre en ce qu’ils fef toientfantafiez pour le meileur. Si bien que comme nous .nous plaifons tous naturellement en nos opinions:leurs premieres aprehenfiós furent fuiuies amp;ygt;eu à peu maintenues auec tels portemans qu’ils vindrent à fe delplaire les vns aux autres. Si qu’en fin le foupçon fy méfiant la prefence de la Noue ne fut moins delplaifente à quelques vns: qu’à luy le fejour en ville fâcheux amp;nbsp;plein d’ennuy: ne recerchant autre chofe qu’vne bonne amp;nbsp;honorable occafion pour profiter aux Eglifes en autre endroit qu’entre fes enuieux: laquelle feprefenta alfez tort pour recercherfecours des réfugiez en Angleterre: veu qu’on n’aucft receu aucunesnouuelles de tous ceux qu’ô y auoit enuoié.Tellement quelaNouë leur perfuada en fin d’y enuoier fn per-fonnage fignalé amp;nbsp;d e creance vers la Royne d’Angleterre amp;nbsp;les Francez réfugiez en fon Roy- Languilier-aiime: efperant que la charge luy en deufl: eftre donnée. Mais le peuple ô^tous cÂix qui n’cf-toient tranfportcz d’affeéfion îauoicnt en tellecftime: qu’ils fembloient defeipererdes affai- cours d’An res fil fabfentoit d’eux. Ainfi la voix tomba fur Languilier, lequel entrepriftie voiagè auflî alegrement

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Fcoricr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

alegremcut qu’il en fut prié.On lui dona Mereau fvn des Bourgeois du Confèil qui fut chargé de procuration amp;nbsp;autres fuffiiântes inftrudions 3. cet effet. Ils partirent en la Galliotte da Sauuage la nuid du vintiêptiéme lanuierfàns eftrc defcouuers par farmée de mer : combien qu’en la rade de Che de Baye fuflènt trois grans Nauircs,cinq Gallcrcsamp; vint deux patachcs* L E vint neiifiémc lanuie r on elcarmoucha fort deuers Tadon où trois de la ville furent bleflèzSc nombre des Catholicjues. Au landemain parce que plufieurs du Camp tant de chenal que de pied amp;nbsp;pionniers eftoient vers la pointe de Conreillc: ceux de la ville furent efeaf' moucher à Ronlây,où ils en tuerêt quelques vns.Mais ils fe f ctirerçt aflèztoff pour le fecours F càCou ^tt^nçoit. Surce les Catholiques pour mieux brider les entrées amp;nbsp;forties du Haute: r^ïle%utre dreflèreut vn fort à la pointe de Coureille où Ion mit quelques pieces pour batre dedans h mécia poin- mer amp;nbsp;enfondrer tous vaiflêaux qui ne voudroient ameiner au plaifir de ceux qui common' te dcLcgui nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qyj eftoit vis à vis fur l’autre pointe au deffous de che de Baye.

Le troifiéme Feurier jour de Carefme prenantjautrement Mardi-gras,la Noue fortit auec oj-chenaux amp;nbsp;quelque nombre d’infanterie vers Tadon,pour attirer à lefcarmouche aucuns cfn CouixUics ^tii feftoient logez à la Courbe amp;nbsp;à la maifon de Coureilles. A mefine fin il fit fortit deux Gallions ayans chacun deux berches en prouë pour donner en flanc au fort de Coureil les. La Caualerie fit vn peu Alte tant pour dcfcouurirîennemijque pour focourir les leurs. Sur ce commandez par la Noue de donner dedans, ceux de Coureilles chargèrent fi refoln* ment que tout ce qui fe trouua en leur chemin fut mis au fil de le^ée. Ce pendant les compagnies de gens de pied qui eftoient à Neftré vindrent à grand hafte au focours de leurs com pagnonsjdc façon que fur la rctraitte lefoarmouche fut plus afpre qu’au commanccmcnt.I-c^ Rochellois touteffois la fouftindrent jufquesâ la nuiôt:mais auec perte reciproque. Ce mef LaCaraque æc jour les Galletcs amenerét de Broüage à Che de Baye vn grand vaifleau qu’on nommoit la grand Caraque prinfo aux 5. troubles fur les Vénitiens par les Confederez : alors reflmit fans inatzamp;defpourueuë d’equipage n’y auoit que le corps qui eftoit d’enuirô huit cens tonneaux. Ils fen lèruirent comme je vous diray ailleurs. En ce temps Monficur eftant à S. font en Poitou à quatorze lieues de la Rochelle efcriuit à la Noue la tfetrre fuiuante.

M O N s I E V R de la Nouëjle Seigneur de Biron m’a fait entendre ce que lui auez mande-fon Excel- Surquoy je vous veux bien auertir qu’eftant ifiTu de la maifon dont je fuis amp;nbsp;fi proche duRoy fence à la Monlèigneur amp;nbsp;frere : outre fhonneu r qu’il m’a fait de me donner la charge amp;nbsp;autorité j’ay en fon Royaume: je n’ay jamais eu,ni auray autre volonté que la conforuation de fês bons fu jets. Et n’y a rien dequoy je fuis pUis marri, que voir rcfpandre le fang de ceux que je vou-drois conllruer,fe reconoiffons amp;nbsp;remettans au deuoir amp;nbsp;obciflànce que les fujets doiuenta leur Roy,Prince naturel amp;nbsp;Souuerain Seigneur. A cetc caufè eftant fur mon partement pour m’acheminer au Camp où je fêray dedans trois jour^ je vous ay bien voulu eferire la prefer te.Laquellc lcruira tant pour vous que tous ceux de ladite ville.Pour vous alfeurcr que reconoiffons le Roy comme vrais amp;nbsp;bons fujets : amp;nbsp;remettans ladite ville en fon obeiffonce amp;nbsp;entre mes mains : je vous promets toute affeurance de leurs vies amp;nbsp;biens, fons qu’il leur foitfait aucun tort, mal ni defplaifîr : amp;nbsp;qu’ils feront entièrement conferuez. Autrement amp;nbsp;fi dedans le jour n#fine que j’arriueray là;vous n’y auez fotiffait: je fuis tout refolu auec les forces que j’aySc celles qui viennent encores : d’afïieger la ville fons y perdre vne foule heure de temps amp;nbsp;la prandre par force. Et faire faire tel chaftiment amp;nbsp;punition de ceux qui fy rrouueront, que cela foruira d’exemple à tous les autres. Priant Dieu furce,Monfieur de la Nouë, vous auoit en fo fointe garde. Eforit à S. Meffont le fécond jour de Feurier i 5 7 j. Signé Votre ami H E N R Y. Et au deftus,^ A Moirfieur de la Nouë. De là il fachemina à Niort. Les Rochellois Fortificaci- aucrtis foudaiii de fo venuë firent hafter les fortifications : amp;nbsp;crier quêtons deux fois le jour ons haftccs. à la hotte, fiir peine de dix liures d’amande pour la ptemiere fois amp;nbsp;confifoation de biens pour la fécondé. Or comm’on y befognoit en diligcncc,les pionniers de la ville quie-ftoient enuiron deux cens fous la conduitte d’vn Chef nommé Fiémoreau alloient couppet amp;que«ir des fafeines és endroits les plus propresamp;pres de la ville : ne peuuans feftendre gue-res loin à caufe que ceux du Camp tenoient la plufpart des villages amp;nbsp;maifons prochaines, defquellesi^fortc^ntàtouspropospour les empefoher. EtlesProteftanslesfouftenoient pour auancer le feruice des maneuuriers.Or corne îenuiede telle couftume qui fe pratiquoit de jour en jour par forme d’exercice entre les foldats, creuft au cœur des Rochellois voiaus que

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LIVRE TREN TEDEVXIEME.

que par CCS fitiqucs fouurage demeuroit en 3rriete:le Normant à la compagnie duquel et toit cfcheuë îefcorte des pionniers: auertit la Noue que fi on n’y obuioit on ne tireroit grand auantage de ces fortifications ainfi haftées.Ce confideré la Noue choifir vn nombre de Caual ; liers Si. Fantalfins le cinquième Feuricr pour en embulquer partie Sc attirer léncmy: pour luy auoir coupé chemin de retraite, luy faire perdre auec f enuie tous moiens de jamais fèhnuier en cet affaire. 11 auint comme il auoit preueu. Car les Catholiques ne vouloient faillir de ha- ECcarmou-rafferfes pionniers amp;nbsp;par occafion treuucr les moiens de fexercer au jeu de îharquebuze.Cet cône toit la compagnée du Cappiraine la Porte, membre du regiment de Saint Martin lequel for- pionniers tant à ^accoutumée fur ces pionniers fauança fi fort qu’il Je laiifo couper la queuc.Si bien que le Normant le prelfant en tefte amp;nbsp;la Noue à dos fut en fin con traint d’habandonner plus de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

quarante de fes compagnons à la mort, pour fo retirer à Fetilly qù chaudement pourfuiuis furent tous tuez: fors ceux qui fous fefpoir d’vn prompt focours tindrent bon en vne chambre qu’on ne peut forcer, tant à faute de bois amp;nbsp;paille pour y mettre le feu: qu’auifi pour n’auoir le loifir que telle execution fombloit requérir. Ainfi la Noue en laÜTant plus de foixante corps fans ame: en ramena quarante prilônniers^ufquels on donna en fin liberté: faifânt les Rochel-lois plus d’eftat de leur delpence quedelargent qu'ils euiïcut peu donner pour la rançon . Mais ceux qui furent reconus maflàcrcurs eftoientfoudain enuoiez aumagafin. Ainfi ape-loient ils la voirie. Sur la fin arriuerent quatre vints cheuaux du camp pour fecourir les leurs, mais la campagne eftoit fa vuide de combatans.

C B mefme jour la Carraque fut amenée entre les deux pointes de Chef de baye amp;nbsp;Cou-reilles fi pres de la ville que les canons pouuoient aiiement donner en tous les endroits de la Rochelle. Ce.vaifltau fut percé amp;nbsp;enfoncé en la vafo: amp;nbsp;tellement chargé de pierres, terre amp;nbsp;autres matieres:qu’ils faccomoderent en forme de fort amp;nbsp;plateforme pour feruir tant de corps de garde, à y boucher l’auenuë de la mer: que pour batre en ruine amp;nbsp;autrement incommoder les affiegez: lefquels à ces occafions entreprindrent la nuit fuiuante de faire telles aproches de £a carra ce vaiffeau qu’ils y peuifent mettre le feu auec bois, paille, gouldrons amp;nbsp;autres artifices qu’ils quep^éc portèrent à cet effet. Mils ce peu qui y trauailla, n’eft fuiuy amp;nbsp;focouru du refte: joint la diffi-culté qui fy prefentoit conut que ce Nauirc eiloit chargé de vale amp;nbsp;de moufle fi elpeflc,pour- lt;lre la palîf-ce que de long téps les fons n ’auoient efté fiiuÆ n’y recouriis:amp; qu’on ne le pouuoit endom-mager qui ne feut mis bien haut. Ainfi le feu fut tofl: eftaint. Auec ce que la marée venant les força d’y faire peu de fojour. Puis les Catholique« pour plus grande foureté de ce paflàge: Ea îflade y amenèrent le dixhuitiéme jour plufieurs moiens amp;nbsp;petits vailfeaux qu’ils enfondrerent de- j“ N^u'ires ça amp;nbsp;de la; la Carraque,tirât d’vnc terre autre:fi bié liez amp;nbsp;fort vnis les vns aux autres que les pour bou-Marées ny les vens melmes ne pouuoient endommager cete chaîne de Nauires qu’ils nomme ur^de la rent la paliffade tirée depuis le fort de POrt neuf, corne en droite Ligne jufques à fautre bord Rochelle n’y laiffant qu’vne paflee pour leur commodité. En ce temps on vit plufieurs du camp trauer-fer à pied amp;nbsp;à cheual le deftroit de la mer: amp;nbsp;cheminer fur les vafos d’vne pointe à fautre. Ce Feurier. que les plus anciens de la Rochelle n’auoient veu ny ouy parler j niques à ce jour dont il ne fo fautemerueiller neantmoins: pource que la mer amenant tousjours par fucceflionde temps la Rochelle force vaze amp;nbsp;autres villenies auec foy: qu’elle laifle en retournant: eft caufe que piBu à peu le Haute croit amp;nbsp;hauflè de vafes fur lefquelles on peut aller à morte marée quand le courant eft retiré amp;nbsp;non en pleine Lune Sc grande marée. Puis ceux du camp dreflèrent deux forts l’vn à Port neuf pres de la mer, fautre à la mothe iâint Michel, qui eft entre ce port amp;nbsp;le village S.

Maurice.Les foldats qui y eftoient amp;nbsp;qui faifoient efoorte à ^urs pionniers furent le quatrié- jg faquot;n quot;Mime Feurier attaquer aucuns de la ville qui eftoient à vne petite maifon appellée la Corderie '^bd. diftantevneharquebuzade de la Tenaille des deux moulins. Tellement que ceux de la ville furçnt contraints fo retirer. Mais ceux du camp ne fojournerent gueres en la maifon pour les Canonades qu’on leur enuoia. Ains comme il fe retiroient furent chargez parla ^auallerie qu’auoit mené la Nouë lequel foudain rechargé par ceux du dfnip fentit fefcarmouchc pour i quelque temps bien chaude pour les fien s. Mais la plus grand perte qu’y receurent Its Pro- pone des teftans, vint de la carraque les pieces de laquelle donnoient dedans la porte des deux Mou-lins fur farenc de la mer qui eft toute cou tierce de cailloux,le nombre tkiqucls r^alhflansfur ces foldats occafionna la mort à trois où quatre en bleflerent plufieurs autres par f inconuc- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»

nient dcfquels on conut que la porte ne dcuoitcftrcdecc cofté pour y foftiren temps de

guerre w ■

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l'eurier J Î7d.

eSpagnic iiouuclle des volontaires.

L’HISTOIRE DE FRANCE.-

guerre. Sur ces entrefaites la Noue curieux de foire participer tous les renfermez en ville bien amp;nbsp;mal de ce fiegeamp;: les rendre tous cfgaux à vn mefine euenement : outre les huit co^-pagnées de la ville, cinq grandes amp;nbsp;quatre petites ellrangeres amp;nbsp;celle du Maire : il en drdw vne de volontaires, laquelle le dixiéme Feurier fit montre enlaplaceduChalleaudcviu' mouRpieteres, cinquante ciiK^iquiers tous aians corfellets 'à îefpreuue,amp; trente harqiicbU' ziers. Les deux parts de la compagnée elloient Gentilshommes ou lègnalez pour quelque commandement palTé. Moniteur ellant à Mauzé bourg dillant de la Rochelle d’enuir®'’ lèpt lieues: cfcriuit aux Rochelloisamp; à la NoblelTe qui elloit en ville : amp;nbsp;parce que les lettres font prelq ue d’vn mefme argument on entendra alTez îintention de lôn Excellence par celle des Gentilshommes.

Lettres de

M essievrs, je n’ay jamais penlé quefulfiez tant ellongnez de la reconoilïàncc qi*^ , , vous deuez au Roy Monleigneuramp;frere, portans le titreamp; marque de Nobleflè comme vou® Monneura nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«Vn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' aiiç

retirée à la Rochelle.

la Nobieile laiccscltimant que 11 la VOIX de la bonne amp;nbsp;droite intention nutparuenuejuiquesavou’ pour vous faire conoitrede quel foin amp;nbsp;paternelle affeélion il defire vous tirer du peril extrémité où vous elles réduits: que vous n’culfiee pris le parti que tous bonsamp;alfcélioiint^ lu jets feront tousjours pour rendre obeiflànce au commandement de leur Prince. Maisf^' chant que j ufques ici la vérité vous a ellé defguifée. Et au contraire figuré vn courroux re irreconfihable de lui : je veux humainement exculèr la relôlution que vous aucz julqiies ici fuiuic.Et pour ne vous y lailfer plus errer,ains vous ramener au chemin auquel je m’alf^'*' re que vous alpirez: vous auertir que corne la Nobleflè Frâçoilè a cete prerogatiuefur Nation, de finguliere fidelitéamp;deuotion enuers lôn Royamp;Prince : aulfi eft il tant alfeélioni’^ enuers icelle squ’il ne defire rien plus que là conlèruation, amp;la fouorilèr en toutes choies^*'

gnes d’elle. 11 me déplairait donc par trop qu’eftant par deuoiramp; obligation naturcUenieü^ tenu enuers ladite Nobleflè de la mcfmc affedtion : je vifle deuant mes yeux perdre vous,qui défirent ne fdlongner de fa. bonne grace amp;nbsp;faueur;laquelle jefçay y eftre tant encH-née qu’en le requérant, vous-vous deuez promettre non feulement la lêureté de vos perfon* nés amp;nbsp;biens: Mais autant de bon traitement que bonsamp; fideles fujeFsdoiucnt elpercr,enln* rendant le deuoir tel qu’il appartient. Choie qui me fait croire que comme bien conlêto vous ne voudrez vous perdre amp;nbsp;précipiter aif danger amp;nbsp;inconuenient auquel vous elles mC' nacez. Ainsvousreferuer à meilleure occafionpour faire feruice à votre Prince :amp; non contraindre à Hire lèntir la rigueur amp;nbsp;feuerité de ß. main à lès propres fujets. La relponce fut telle. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Lettres des Rochellois àMonfîeur

Mo N s E I c NE v Rjfiluiuantfintention de la Majellé du Roy notre Ibuuerain Seigneur, par là relponce à nos tref humbles rc quelles, les forces qui depuis dix mois tiennent ce pds . amp;nbsp;le ruinent fefulTent retirées amp;nbsp;ne nouseulïènt ifduitsau dernier point Scnecelfité de h conlèruation de nos vies,cn ^exercice de nollre Religion:Et que nous n’eulfions conu le mal traitement de nos autres freres amp;nbsp;confujets de là Majellé : nous ne fuflîons tombez en devance,ni en danger de voir que notre làlut nous full tourné en reproche de dureté amp;nbsp;obllina-tion : ains ferions au premier ellat paifible auquel nous viuionslôus tobeilïànce de fa Majellé de lac^clle auons tousjours ellé tref loyaux amp;nbsp;fideles fujets, làns aucunement nous en di-llraire ni eflongner ne degenerans en rien de nos majeurs. ToutelFois en ccte extrémité,la le-tre qu’il a pieu à votre tref illullre Grandeur nous eferiresnous a grandement recréez: enten-dans par icelle l’honneur qu’il vousplaill nous faire de nous promettre la bonne grace deft Majellé.De laquelle faneur v(ÿrc,vous rendons graces immortelles: vous fupplians treshum blement (Monleigneur) qu’il vous plailè immortalilèr votreGrandeur d’vne tref magnifique gloire de la reduétion de ce turbulent Ellat en vne bonne,làinteamp;lèurePaix,amp;tranqui-lité en tout fon Royaume : en laquelle puilfionslèruirà Dieu en îexerejee de notre Religion. Et rendre à la Majellé du Roy toute deuë obeilfance : amp;nbsp;treshumblc lèruice à votre tref illullre Grandeur. Prians Dftu,Monlèigneur,vous tenir en fes graces en tout heur amp;nbsp;profpe-rité. De la Rochelle, ce treziéme Feurier mil cinq cens lôixante amp;nbsp;treze.

Refponcc dclaNo-blcflc à Monficur.

LaNoblelTe fit relponce, que combien qu’elle lôit du tout deuotieulè au lèruice de fou Roy : neanffnoins n’a peu paruenir à ce but qui eft lôn principal delïèin,que d’obtenir la bonne grace de lôn Prince. Et ce mal cil auenu par le rapport d’aucuns flatteurs,amp; hommesqui

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LIVRE TRENTEDEVXIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;130.

fc nourri fient en troubles comme le poiflon en f eau : amp;nbsp;rendent raifon de leur prinfe d’armes qui ne fut onques volontaire finó ent^t que la neceflité les a forcezjde le vouloir.Nc co-noilTans pour le prelênt autre moien propre pour la conferuation de leurs vies Ipiri-nielle amp;nbsp;temporelle: que la retraite en lieux forts amp;nbsp;bien munis: jufques à ce qu’il plailc à fà Majefté y pouruoir par lis vo^ ordinaires (ÿii font les tenues d’EftatsSd Ceffiôs de Concilies ubres.Supplian» ' ' tref humblement l’Excellence de Monfieur d’aùoir ef

gard à leurs juftes plaintes amp;nbsp;pour le moins né ~ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ ’

leur imputer ce qui procédé de la faute d’au-truy:amp; qu’en toutes autres choies de-

i nbsp;nbsp;moureront tref humbles fujets de

là Majelléj Si tref humbles lèruiteurs defon

Excellence. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

- gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• -fc-ic nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;À H \ -

*

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Du Trentetroifiéme Liure.

U E E de tJl^onßeur en fin camp,mee f lufieurs Princfj,Seigneurs fstatnes. Les Anglaisfitrprennent defigratjjent tous lesNauires desEranfoùgt;‘ ' mans nbsp;nbsp;Vvallons refitgie1^eni^ngieterre,çp' l'occafionpourt^uoy.Tfibeanfills

Charlesefl leuée au Baptefime au nom de l'Empörtere delaB^yne d'AnglsSSf^^'.,-^ ' firence acorde'e entre les Catholiques ajfiiegez. dans la “B^chelle ^auec les Artls^^ celle. Vauis du Confiil Cr des iJtLiniflresfiriceux. 'Epfilutton des Efl^ats de Eoix, 'Uille longue, Lauraguais Cr Albigeois a P^calmont contre les Cathohqi^sS'A' me'e du 'iAarquis deKtllars en Q^ercy Cr puys vœfins,pourueude CEfiat par le deee\^de Cohgny.Places prifis tant par luy far lesTroteßaru: que par euxfir les Catholiques. Bfiut di mil cinq cens fiptante trois. Batterie Cr diuers afiauts aSancerre pàuftenuspar les afitegeze auec refilutisK^ ^enerÂde lesfircer par fitmine Cr nombre de bloque bitnretranchez.TSuc d'Aumalle tue' douant la auecplufieurs autres Seigneurs Ct Cappitaines de nom. zPHimftres refiufint lapai9 Cs“ pourquoy. Le neantmoins fi continue pour icelle. tyLrmée du Mare fichai d'Anuilleen Languede contre les Protefiians.^'^l^' batterie Cr prifie de Sommieres à compofittonparle nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;are fichai apres la mort de Candalle Cr plufieurs

Le Comte de liAlontgommerydreJfiant fin Armée en Angleterre pour le fiecours desL^oehellois: leureficrttd!'^^ afifiure. La Noue fi retire auec quelques vns delà 'Bpchelle Cr pourquoy. L'Amiral affiiegeen vain ^uis auoir pris quelques fins,fin o^rmée fi rompt aufiÿ tofi qu'il en eut enuoiéles meilleures trouppes à fieur pour le renfircer contre les B.pchellois^ fifiatdes Confiderez qui cependant s'ajfiemblent a e^ndu^t IfTl^glemet^de leurs affaires.

Son Excelé-ce arriuéc au Camp.

Cartier des Princes.

E MERCRHDY dcuxiémeFcurierle I^ic d’Anjoufreredefâ Majeftéparty Paris le dixiémelanuier auec le Duc d’Alençon frere de ïôn Excellence: Le Roy Nauarre, Prince de Condé, les Ducs de Montpencier amp;nbsp;Prince Dauphin ion de Longueuille, de Bouillon, Guylê, d’Aumale amp;nbsp;de Neuers, du Marquis de Ma' ienc, des Marefehaux de Colle amp;nbsp;de Rets, Biron, Comte de Rochefoucaut, Chauigny, Mo‘ lue, la V^ette,Mauleurier, Paumy, Puygaillard,Clermont, du Gas, Cofleins amp;nbsp;plufieurs autres: arriua au Camp.Etpourreconoiftrela ville amp;nbsp;les delFances en approcha fi près vers Co-gne qu’vn Sergent planta îhalebarde fur la contre efearpe du folTé amp;nbsp;à la mefincv heure ceux de laint Sandre tirerent vintneuf coups de canons amp;nbsp;coleurines pour là venue. Comme aulfi la plus part des compagnies Fantalfines preftes à leur deuoir: luy firent vne telle lâliie d’hat' quebuzades,qu’il eut occafiorftie fen contenter.Ce jour les alfiegez le trouuerent fort clairs à leurs gardes pour reconoiftre amp;nbsp;faire le deuoir à cete venue Seigneuriale, dont plufieursfU' rent blafinez. Mais ils donnèrent elpoir de reparer la faute en autre endroit. Or Ibn Excellen* ce,MonficurleDuc, le Roy de Nauarre, Meflfieursles Princes de Condé amp;nbsp;Dauphin, leS' Ducs d’Aumalle, Guylê, Lc^gucuille, Bouillon, Neuers, le Comte de la Rochefoucaut, 1« Grand Prieur de France amp;nbsp;plufieurs autres logèrent à Nieul,vne licuë de la Rochelle. Où ils demeurèrent julqucs à la fin du fîege. Le lendemain on efcarmoucha entrois endroits: aucc peu de perte. Le,jourfuiuant la Noue Ibrtitvers Cogne auec vint cinq chenaux amp;nbsp;deux cens hommes de pied. Prindrent quelques chenaux de tartillcne amp;nbsp;cinq prilônniers entre lefquels eftoit lâinte Coullombe. Ce jour la Brume eftoit fi efpcllè que Monfieur auec peu de compagnie aprocha fort pres des troupes de la Noue fans y pcnlcr. Mais on ne k vou lut

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LIVRE TRENTETROISIEME.

lut charger de peur d'embulcadc qu’on n’euft peu defcouurirà caufê de feïpelïèur de cé Nua^ ge qui fauua la vie rançon à pluficurs Catholicques. Le quatorzième ceux de îa ville fôr-tisjprindrenivnCappitaine Enteigne amp;nbsp;quatre autres entre letquels fut Malcmutïc Gentilhomme Beauflèron de la maitbn du Duc de Longucuilledequel auoir payé ta rançon demeura pour future le bon ou mauuais heur des aflîegez. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

P O V R c E quelaRoyne Elizabeth d’Autriche eftoltâcouchée à Paris d’vne fille dés LaRoyne le vint-feptiéme Oâobre Mil cinq cens feptantc deux^le Roy enuoya vers la Royne d’Angle-terre laprier qu’elle tuft Comere:tant pour entretenir la Confederation juréepar entêmble trc cómete comme je vous ay dit ailleurs : que pour deftournerpar vne telle fignifianee d’amitié parti-ciiliere, le fecours que le Comte de Montgommery efperoit Icuer dans ton Royaume pour • entrer en la Rochelle. A ces fins furent enuoyez à diuertès fois en Angleterre de la Mauuifi fiere, Chafteau neuf de Bretagne amp;nbsp;Saint lean frere de Montgommery qui ne le peurent loutesfois defperfuadcr en ton delfein : Ainfi la Royne y enuoya le Milord de Vucnceftre Catholicque. Comme il eftoit fur ton voyage, trauertântlamerdeDouureàBologne fur vn petit Nauire, fuiuy neantmoins de troif autres palïàgcrs : fut affailly par quelques Cour- Naukes faires Francez amp;nbsp;Vvalons lefquels ne pouuans aborder fon Nauire plus leger à la voille que v7aquot;nons le Pofte qui les portoit : le rucrent fur l’vn de là compagnie qu’ils pillèrent apres auoir tué defgreflet quelques vns quifeftoient mis en deffance. Le bruit de cet accident porté en Angleterre: irrita tellement la Royne amp;nbsp;fon Conleil, nomemant les Catholiques : que la Commifi fion fut aulfi toft donnée a l’Amiral de fe faifir de tous les Nauires eftrangers qu’il rencontre-roit fur les coftes. L’Amiral y enuoya Ion Lieutenant Horftot qui équipa l'Hirondelle fvn des moyens Nauires de la Royne amp;nbsp;quelques autres petis, aueclelquels non de force mais prians les Cappitaines eftrangers de luy aller parler pour leur communicquer choies d’importance de la part de fa Majefté ; de laquelle ils ignoroyent la CommilTion amp;nbsp;l’occafion d’icelle: les defgrelTerent tousauecvnmerueillcux butin qu’ils y itrouuerenr. Car comme il yeuft en toutes ces coftes plus de Ibixante Nauires bien équipez que de France que por-tans lesaueuz du Prince S'Orange : vn feul d’eux n’eftoit fans prilê. Ains la plus part riches de pillages faits fur toutes nations Catholicques. Tous rnis à blanc amp;la plus part prilôn-niers en Angleterre : furent occafion que fentre^rinfe du Comte de Montgommery fut de beaucoup retardée. Le Milord cependant vint en France pour alfifter au Kaptefinc decetC Princeflè qui futbaptilee le fécond Feurier Mil cinq cens feptantc trois. Le Parrain fut le DucdcSauoye: Les deux Maraines Marie d’Efpagne Etnpctiçre : mere delaRqjfne Royne d’Angleterre. Les noms defqucls:luy furent donnez Marie Elizabeth. Le député Elizabeth de rimperatrice poiu l’Enfant au Sacre auquel feruirent Loys de Bourbon Marquis de Conty amp;nbsp;Charles Monfieur fférc du Prince de Condé. Mais rcuenons au fiege de Sancerre.

Le deuxiemeFeurierles Catholicques commancetentde trancherfortifier lapins proche maifon du cofté de la ville du village de Fontenay où ils dreftérent vn fort à 4. cens sancerre pas de la ville. Et auoir employé les pioniers à faire les gabions les jours precedans: ils eh M 7 j« firent trainer nombre de Saint Satur à Fontenay,faprochans tousjours de la ville. C^endanc les Sancerrois enuoyerent de tous coftez cercher fecours amp;nbsp;faire entendre l’Eftat de leur affaires ; Quelques Soldats auffi fe retirèrent à eux qui les auertirent des préparatifs: amp;nbsp;deffeins. Catholiques. Le huitième, l’Artillerie arriua par eau au port Saint Thibaud. Et joüa le Canon déz le trezièmeFeucier. Puis ledixneufiéme la bateric commança plus furieufement qu ils n’euflént jamais creu. Ils auoyent douze pieces de bateMÎes amp;nbsp;quatre Coulcurincs. Et pource qu’ils furent auertis, mais peut eftre finement,qu’ils féroyent batus entre le Chafteau amp;nbsp;la Porte Cefàr: Et qu’on y donneroit f aftâut en faueur des rochers proches de la muraille: ils trauaillerent pour abatte le chappeau de la Porte, craignans la ruine des efclats au dedans. Et au dehors que fi la ruine y tomboit elle ne féruift aux Catholiques. Ils fortifièrent auffi les plus foibles endroits du Chafteau amp;nbsp;continuèrent la tranchée juiques à Porte Cefar: metanc le tout en deffâce.Mais il ne furet attaquez par là. Ains les vouloir on empefeher par ce nîoié: affin qu’ils ne reparaffent vers la porte vieiljlieu plus foible amp;nbsp;plus acceffibl^ou la baterie amp;nbsp;affautfe dôneroit. Le i^. fartillerie fut amenée à S.Satur d’où ils tirerêt 4. coups pÂir fonder la villeiîvn defquels tua vne fille du feul vêt de la balle. Puis cômâcerêt vn fort de terre fur le chemin de Saint Thibaut aux Ardilhers: firent vne Paliffade au Camp Saint Ladre au deffus

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L’HISTOIRE D E F R A N C Ei'

de la Perriere où ils logèrent quelques Enfeignes: traînèrent nombre de gabions en pliilieu'’ endroits pour le couurir des attaques Proteftantes. Les pioniers aulTi tranchoyent les di«' mins amp;nbsp;toutes les auenuës de la ville, pour arrefter la courlè des alfiegez fils vouloient fortit-Le quinziéme ils roulèrent deux grans mantelets de boys, de Fontenay Julques au pie vignes pour couurir les Sol(^tsamp; les aprocher au pied des murailles le jour de l’afïaiit. lgt;es deux jours fuiuans ils traînèrent deux pieces d’Artillerie au Camp S. Ladre amp;nbsp;fix lus L oi®c au Loup: qui eft vne montaigne haute au midy de Sancerre qui luy commande. Ce quefl“' fieurs trouuerent eftrange, veu qu’aux autres fieges on auoit jugé ce mont trop ellongne“^ la ville pour y faire baterie à profit. Et neantmoins les alfiegez n’ont receu tant d’inconin’® direz d’ailleurs. Le dixncufiéme ils commancerent à taller la muraille entre Porte vieil


Feuriet, « 5 li-


Porte Saint André. Somme depuis le vintiéme jufquesau vinteinquiéme continuanshli^ terie : ils tirèrent plus de trois mil cinq cens canonades auec telle furie amp;nbsp;tat d’efolats qiiil®^' toyentdes murs, maifons amp;nbsp;autres endroits: qucplufieursnecroiroyentpasfipeu d’hûm' mes y ellre morts. Car en tout le liege n’ell point mort vlntcinq perfonnes du Canon. ce les alfiegez remparoyent lanuiélamp;failbyentTejourtoutlc deuoir qu’ils pouuoyentafc munir contre telfort de ceux quilèprelènteroyentàtalïàut. Et pource que tous alïîftoyent aux Gardes,Maillrc lean de Lery Minilire du lieu qui auoit demeuré dix mois en f Ameriqn' fauilà de faire vn liét d’vnlinceul lié par les deux boutsSc pendu en tair à la façon des Saunages Ameriquains : Ce qui fut à i’inllant enfuiui de tous qui fi trouuerent beaucoup plusalc-gres amp;nbsp;dilpolls à toutes fadions, que fils eulïènt couché fur les paillalïès:Ioint qu’ils eftoien' netz de toute vermine. La nuid du vintquatriéme,les Catholicques felforcerentde furpf^æ dre le Rauelin:mais ils en furent repoulïe fi bien que le CappitaineDiuory des vieilles banocs y fut tué atiec vinteinq autres. LeCappitainelaBuffiere Enfoigne de la Fleury fut aulfib^®^' le amp;nbsp;en mourut quelque jours apres. Tournons au liege de la Rochelle.

Sortie de

L E Cappitaine Mirant qui commandoit fur deux petis vailfeaux : elloit forti du Haurelt;l^ NauircjRo laRochclle, commc plufieurs autres qui elloicntallez les vns en .^nglcterre, pour fortitf^' chellois. îarmée du Comte de Montgommery : Les autres couroyent fortune lùr la mer contreien’^ ennnemis au nombre defquels on tenoit tous Catholicques amp;melmes ceux de laReligi®” qui menoyent de la marchandilè en lieux fulpeéls. Mirant auoit fait quatre prinfes de viures amp;nbsp;autres prouilions de ville qu’il y eult volontiers fait entrer,mais il doutoit que Iarmée és - mer qui elloit fort grande amp;nbsp;croilfoit tous les jours ne le defualilàft à Centrée : Toutesfois curieux rentrer amp;nbsp;d’ailleurs forfé de la necelfitc poureequ’or qu’il eull des bledsluyamp;fc . gens n’auoyent pain ny bifeuit n’y autre prouifion pour tenir la mer : Voyant le vent pmptf le hazarda de palfcr lanuiâ: le quinziéme Feurier. Et combien que la Carracque Sel®* deux forts de Courcilles amp;nbsp;Port-neufauec les vaifleaux qui elloyent en rade luy tirallênt iH; cellàmmcnt Canonnades amp;nbsp;nombre de coups d’harquebuz: fi n’y eut il qu’vncoup donna en Nne de fes prires: les efclats duquel blelTçrent deux hommes. Conduitneant-moins par la lueur de la Lune la clarté de laquelle làuorifoyt egalement les Catholicques pq^r les canonner amp;nbsp;pourfuiure : amp;nbsp;les Protellans pour trouucr la route de leuf entrée à trailers la palilfade: fit tant qu’il fo trouua dedans la Chefne au grand defplaiü’ de toute îarmée amp;nbsp;non moindre contentement des alfiegez qui prenoyent ces vaiüeaiß

pour allant coureurs de l'Armée du Comte de Montgommery : Mais il neportoytquf cinquante tonneaux de vin de Bourdeaux amp;nbsp;vint-cinq' tonneaux de froment amp;nbsp;quel' ques autres petites prouifions. Le lendemain Monfieur difhaau fort de Correilles Ffearmou- retout pour auoir le chemin plus libre la Garde bailla l’alarme vers Saint NicolasfoU' ftenuë de deux cens chenaux. Les alTiegcz felpreuuerent de forte contre cesFantaflinsqu' Excellence. ils confelTerent an retour n’auoir oneques treuuc gens plus rcfolusqueles gardes de fon Excellence re montrèrent ^aulficftoit la troupe de Soldats choifis. L’elcarmonche dut^ plus de quatre heures pendant laquelle nombre de Caualiers portans chacun fharquebüzi^'^ en Crope furent batrcfellrade vers laFonsioù ilstrouuerent allez tort rencontre de laquelllt;^ ils enlcncrent trojs prilonniers Sgt;c quatre pieces de grand cheuaux.Ie vousay parléde lach^'^' gc de r Alîbé de Giiadaigne amp;nbsp;de lès articles concernans l’intention de là Majefté vers les Ro' chellois. Biron ne les vouloir enuoier que ce ne full en Parlement. Et à ces fins follicitoir h Noue

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LIVRE TR ËNTETR^ISÎÉMÉ. 151.

Noue par pliifieurs lettres pour faire códefcendre Ies Rochelloisa l’3boüchertiétamp; que poUf le moins on parlaft hors la ville. Lequel d’ailleurs ne ceflbit *de rcmonftrcr que fi l’affaire d^ lAbbé de Guadaigncfêtraitoitparefcrir, ce que Monfieur n’accordera pas : Ce nefêroit jn* mais fair. Qu’on connoift, difbit-il, affez par les procez des lufticietS que les eferits n’ont mais de fin J amp;nbsp;mettent les choies en longueur 4 Mais ceux d« Conlèil fc deffartdoient de ùf fociation: par laquelle tous Parlemans auec {ennemi eftoient interdits : Si ce n’eftoit du con« lentement de tout le peuple. En fin la Noue obtint pour accorder les diuerfitez d’ôppînionS qu’on vferoit partie d’abouchement amp;nbsp;partie d’eferir. Iniques àiCejour tant de la Carràtquè quedes forts auolt elle tiré en ville près de trois cens Canonades fans qu’aucitn en full offen cé: Les maifons feules en pâtirent » Ceux du Camp trauaillôient fort cependant amp;nbsp;fifr toüt • de niiiôt à Etire leurs approches. En ce mefiiic temps des Bruicres Gentilhomme Ailgeuin eW-tra en la Roclielle où il fut bien reccuamp;apointcdcvint-cînqhure par môis,poUfce qtfà auoic autrefois porté les armes auec les Proteftans.Deux autres qui entrèrent auec luy’en eù*-rentautantfournis de boys, vin amp;nbsp;chandelle en leur logis, mais cetuy cy y alloit lors à autre •fin. Car praticque par Puigaillard pour^angner quelques vns de ceux qui fefioient retirez en ville: 11 cafeha de perfuàder Ibn entreprinlè à la Riuiere le Lys amp;nbsp;auCappitaiiie la Mulfè fon paranttotisAngeuins:lesairurâsqueleRoyne oublieroit vn fi bon féruice: amp;que Monfieur •reconnoiftroit telle fidellitc: promettant à chacun vint mil hures en deniers amp;nbsp;deux mil elcus de rente enterres.Mais la Mulïè qui à caule de là religion auoit quite la compagrtie du Baron . deBelleuille,connoilIànt combien ce fait importoit: reuela le tout au Maire ayant premier Bruicres, tiré promeflè de luy auec ferment que cehiy qu’il vouloitaccufèrneléroitmisàmort.'ToU'-tesfois Bruicres fut mis prilbnnier en la Tour du Garrot où il demeura julques à la Paix làhb dquot; Pumii-autre mal . En Ce temps le Boulleuard du Gabuz qui cft entre la Porte amp;nbsp;la Tour de Saint Ordpar le Nicolas poureûre bafty fur le grauier de la mer amp;nbsp;n’auoir ferme fondement enfonça de nuid g^JiercsVur amp;nbsp;le bailla de plus de la hauteur d’vn homme. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- J^Ro

-0: SvtVANT ce qu^leConfeil de la ville auoit accordé à la Noue de confe’fér’ auee le^ _deputez deMonfieiir partie par abouchement,partie pareferit: Biron luy efcriuit'du vintvftïéA- Jàliu nÏco-'/KicFeurier qu’il auoit fait entendre le tout à I^onfieur lequel îauoit trouué tres-bon . Com- Jas.

■bien que le Sieur de Guadaigne euft commandement de ne conférer qu’en la ville. Promet que le Sieur de Strolïÿ,Guadaigne amp;nbsp;luy le trouueront le lendemain à midy-au Môiilirt D’am jboilfe pres la porte de Congne,pourueu qu’il foit alfeuré que la Noue amp;nbsp;quelques vns dés •plus dignes amp;nbsp;p rincipaux fi rendent pour traiter enlemSle tout ce qui fera necefïirc pour le bien amp;nbsp;repos que fà Majcfté,defire à fes fu jets : ôc les tirer hors des mifères cfquelles ils font tombez. Cependant ceux du Confoilentrèrent en eflcélion de ceux qu’ils deuoient enuoyer pour conférer auec les députez de Monfieitrau lieu affigné.Quant à la Noue plufieursdebà-toyent qu’il n’y deuoit aller parce qu’il eftoit Chef des armes amp;nbsp;qu’il y auoit danger qu’on .fift quelque tort à là perfonne : Dont la ville receuroit merueilleufo pcrte.Et qu’e les Chefs conference .ne deuoyent parlementer fans grande necelfité. D’autre part,difoitla Noue,qu’il auoit de amp;parlemét bons amis au Camp qui luy pourroyent defcoiiurirchofodcconfoquance amp;tel|^ qu’ils ne «^esdeputest communicqueroyent volontiers à autres qu’à luy. Pour ces raifons il fut 'efleu 8c auec luy P. Pierres Lieutenant Gcneral,Morticrs Sc Morillon, lefqucls fortirent pour le Parlement le Dimanche vint-deuxiéme Feurier. Mais fentreueuë fut différée au lendemain ponreeque înombredcchcuauxfit contenance de les charger. Dont Biron fexculà ôc en tança fort les auteurs de tel retardement. Le peüpie neantmoins en murmtroit autant que de la Conferan-ce accordée contre la teneur de lalfociation. Le lendemain toutesfois ils y donnèrent conï-mancement au lieu 8c heure alfigncz 8c fe trouuerent de la part de Monfieur,Biron, Sftrolfe, VilleguierScîAbbé deGuadaigne.LeComtede Rets y fut fur la fin comme aulfide la ville fî rendirent lefiiiéls députez. L’Abbé difcourut de l’intention S^clemence du Roy: Et que paf-le ce coup ne le falloir plus attendre de pouuoir flefehir là Majefté par aucunes Rcqueftes Sc priercs:Puis que le Roy fei'f oit mis en plus grâd deuoir qu’il n’eftoit côucnable pour là gran- de l’Abbé dciir.Et que tous les autres fujets.de mefme religio le reputeroiét bien heiireux, fils pouuoiSt impetrerdelà Majefté la moytié de ce qu’il offre à ceux de la Rochelle. Pointant parlairt cuiifcrcncé. aux députez de la ville dit. Melfieurs VOUS y auiferez meurement 8c ne lailferez couller cefte

.. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Rf ij.

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Feuri« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L' HISTOIRE DE FRANCE.

' occafion qui à mon auisnefcprcfentcra jamais ü fauorable. Il ajoufla beaucoup c^e paroll«^ pour elclarcir la bonne volonté du Roy;commc auflî les autres confcilloient les mefmcs en® îcs autant qu’il leur cftoit poffible. Mais les députez de la ville y dirent leurs auis cciwuepsr ticuliers refpondansàpluficurs points mis enauant. Etquantau faid de leur dirent auoir feulement charge de rcccuoir les Articles de fa Majeftc entendre la crcancc® Sieur de Guadaigne amp;nbsp;rapporter le tout au Confeil de la ville. Si bien que les Articles le#^ cftans dcliurcz:promirent d’en faire tenir la rclponce le pluftoft qu’ils pourroient.Lcs arau® prefentez au Conlcil furent treuuez tels.

S I le Roy eftoit autant rigoureux Prince, qu’il cR doux amp;nbsp;clement : Il n’euft refpon®® • aucunement à la lettre que les Maire, Efeheuins Pairs,Bourgeois amp;nbsp;habitans de la Roche le luy ont eferite du quatorzième de Décembre : De laquelle le contenu n’eft pas digne fujets qui veulent eftre eftimez fidelles amp;i. obeiflâns à leur Roy : Et auoir Ihonneur de D'®'' S)C. de fes commandemens en quelque recommandation. Car fous coulleur de Religion, J' fèmbleroit pluftoft qu’il le couuaftvnc pure Stmanifèfte rebellion : voulans ignorer amp;ae' guifer la bonne amp;nbsp;Sainte intention de fa Majcftc, jÇour précipiter eux, leurs femmes, fan”'' lesamp; mailônsenvneeuidentc ineuitable ruine: au grand regret amp;nbsp;dcfplaifir delà Ma^ fté. 2. Laquelle menée à piticamp;commilcration digne d’elle: à voulu de rechef amp;nbsp;pouf derniere fois, enuoier par deuers eux : Afin de/êntirfrly à moien de les rendre capables*^^ là droite intention. Et leur ouurir les yeux, pour leur faire voir amp;nbsp;connoiftre les Artifices amp;nbsp;menfônges dciquels ils ont efte abufêz. . Aiant à cet efFeôl choifi amp;nbsp;dépuré le Seigue”' de Guadaigne, auquel il a donné charge fy tranlporter,apres neantmoins que Icfdits Rochd-lois luy aurot enuoié bon amp;nbsp;fuffißnt pafleport amp;nbsp;quelqu’vn des principaux d’entre eux, geois de ladite ville pour entre les mains du Seigneur deBiron eftre oftagesSc pleigcs du trai-âcment qui luy fera fait en ladite ville. 4. Comme ledit Sieur Guadaigne aura efté intro* duid dedans ladite ville, déclarera auoir commandement expres défaire entendre facM' gc, que f intention amp;nbsp;bonté de la Majefté lüit ouïe. Et que chacun ^ronnoiftè le danger pf®* ehe amp;nbsp;eminant où ils le trcuuent pour les en tirer. y Et combien que le Roy n’eft obligé de rendre compte amp;nbsp;juftificr lès adions à nu^^amp; moins à fes fujets. Et qu’il ftjffile qu’cltó lôiét fi équitables deuatDieu qu’il n’en puifle eftre repris. Mais le fujet doit obeyr à lôn Prin* ce, oblêruer lès Ordonnances Iclon le commandement de Dieu amp;nbsp;le droit de fidellité : lînoU il apartient au Prince le punir amp;nbsp;faire rigoureulcmentchaftier. 6. Toutesfois connoiflànf là Majefte^erreur ou font tombez Ä rerenuz les habitans de la Rochelle pour leur auoir eft® les choies paflèes delguifées auec tant d’Artifices : cft contant felbulmcttrcjufques là,que de leurfaire declarer les juftesoccafions qui lont conerjint faire punir feu Galpart de Colligny amp;nbsp;lès compliccs.Combicn qu’elles lôient de prelènt fi notoires à tout le monde qu’il nefen doiue plus douter. 7. Chacun à peu connoiftre par les efièds amp;nbsp;ce qui fen cft enfuiui, h peine que le Roy à prinlè pour appailèramp; mettre fin aux troubles de lôn Royaume: amp;nbsp;remet' tre lès fujets en bonne Paix amp;nbsp;en chaflèr les milères,ruines amp;nbsp;calamitez que la Guerrey nour-rifloit. A^ant faitfEdit de Pacification dcfdits troubles au moys d’Aouft, mil cinq cens fep-tante. Lequel il a fait non lèulcment publier : mais exadement eftablir, fuiurc amp;nbsp;oblèrucf indilFeramraent par tous lès fujets. Si que la rigueur que là Majefté tenoit : failoit cftimcf qu’il fauorilôit dauantage ceux qui faifoient profelfionde lanouuellc oppinion que les autres. Aiant rcccrché,pourfuiui amp;nbsp;fait le Mariage de Madame là lôeur auec le Roy de Nauarre pouf d’autant plus aflùrer Sc eftablir le repos de cedit Royaume: amp;nbsp;faire perdre aux lèditieux amp;nbsp;tu-multueux,i’elpcrance de ne pouuoir jamais faire renaiftre Iclclits troubles. De façon que B choies eftant en tclEftat que les gens de bien fujets à là Majefté auoient toute occafion f« promettre,jouyr d’vue perpétuelle amp;nbsp;bien alïèurée Paix: Et mcfmemant ceux de la Rochcllf aulquels là Majefté auoit peu ^uparauant fi liberallcment confirmé les Preuilegcs, franchifo amp;nbsp;libertez accordez par lès predcceftèurs,pour en jouyr paifiblemét.S.Et lè voioit que faditî Majefté n’attcndoit autre chofe apres auoir aflèuré la Paix en cedit Royaume, qu’à pouruoif aux affaires qu’elle 5 auec lès voifins pour lè rendre amis ceux qui font tousjours efté de cote Cûuronc.i j.Ains auoit là Majefté trop plus d’occafio d’eftimer que la demóftratió qu’ils ont julques ici fait de luy vouloir rêdréobeilfâce; à efté faite affin de gagner teps de fortilficrleur villc:airemblcr viurcs,rctirer Soldats amp;nbsp;faire tous autres préparatifs de delôbciffance amp;nbsp;d’ho-ûiilitc

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LIVRE TREK T E TRO I S ÎEMÊ*

ftillitc. 14. L’on à veu auflî le recueil qu’ils ont feit au Sieur de Vigen amp;nbsp;prife qu’ils ont feite detvnedes Galleres defedite Majefté laquelle le Baron de la Garde auoit enuoyé vers eux pour leur porter lettres. 15. Ils ont auflî refufe de receuoir ledit Seigneur de Biron leur Cou-uerneur. i^. Ce que voiant fe Majefté feft refôluë d’y procéder par la force* Et non feulement affcmbler vne bonne amp;nbsp;puiftànte armée fous la charge dlidit Sieur de Biron pour les aft faillir. Mais y enuoier Monfieur le Duc d’Anjou fon frere amp;nbsp;Lieutenant General : amp;nbsp;ne rien cfpargner pour fi rendre obey. 17. Non que fe Majefté vueille la ruine de ladite ville amp;nbsp;des habitans de laquelle il reconnoift certainement ne luy pouuoir reiienir que toute perte. Ains a les bras ouuers pour les receuoir toutesfois amp;nbsp;quantes qu’ils fetifferont à ce qu’ils doiuent. 18. N’entend auflî fedite Majefté les forcer en leurs confeience. Mais au contraireeft content qu’ils jouïflent de graces amp;nbsp;libertez promifês par fbn dernier Edit de Pacification comme elle auoit commandé au Sieur de Biron les y conlèruer. 19. N’aiantfedite Majefté rcuo-qué ledit Edit de Pacification. Mais feulement prohibé la continuation des prdches amp;nbsp;aflèm blécs à caufe des maux amp;nbsp;inconueniens qui en pourroient auenir. Corfime ledit Seigneur de Guadaignefpaura bien dire. 20. Confeîfent neantmoins fe Majefté qu’elle defireroit grandement voir tous les fu jets réduits à vne mefine Religiô. Et faire profeflîon de celle qu’il tient àlexemple des fes predeceflèurs. Aiant efprouiié depuis fian auenement à la Couronne : les conjurationspernicienfes amp;nbsp;entreprflês qui ont efté faites amp;nbsp;dreffees Ibus ce mafque de Religion amp;nbsp;pieté efdites aflemblées .21. Pour ces confiderations,fadite Majefté à fait amoneftef plufieurs de fes fujets de retourner en la Sainte Religion Catholique: amp;nbsp;de laiflèr cete nou-uelle opinion.Mais il ne le trouucra qu’aucun y ait efté contraint par Loix ny par ordonnance feite par fadite Majefté. Aiant les Eucfques amp;nbsp;Prélats de ce Royaumejdrefle vne forme d’abjuration laquelle on a fait fuiure à ceux qui ont de leur bon gré voulu quiter cefte nOuuelle opinion amp;nbsp;non autrement. 22. Aiant ladite Majefté fait commandement au Seigneur de Guadaigne promettre amp;nbsp;aflîirer au Maire, Efeheuins amp;nbsp;Bourgeois de ladite ville de la Rochelle au cas qu’ils luy rendent obeilTance, ouurant les portes au Seigneur de Biron ou autre aiant charge defedite Majefté, l’y receuant comme il apartient pour y maintenir l’autorité de fadite Majefté,amp; n’eftre plus à la diferetion des^nutins : leur faire cefte grace de leur permettre fexercice de leur Religion auec pareille liberté que fedite Majefté leur à oélroié par fondit Edit de Pacification amp;nbsp;fens qu’il en foit rien diminué amp;nbsp;alteré-.dont leurs feront defpechcz tellcslettres qu’ils reconnoiftront leureftre debefbin. 2^. Etouaucunsnefèpoiiuans contenter de ladite intention defe Majefté pour quelque occafion quecefoit: vouflrclbntfe reti‘ rer hors de ladite ville ou du Royaume 8c aller viure ailleurs pour quelque temps ou autre-ment:fedite Majefté leur permettra le pq^iuoir faire auecque toute feureté pour leurs femmes, families amp;nbsp;biens dcfquels ilspourroient difpofcr àleur diferetion. 24. Mais auflî ou lefdits Ro-chcllois mal conlèillez fë monftreront opiniaftresamp; ne voudrontacepter la grace qui leur eft ofFcrteauantquedepaflcrpIusoutre àîexpugnarion de ladite ville: ledit Seigneur de Gau-daigne déclarera qu’ils feront jour 8c nuit pourfuiuis le plus viuement qu'on pourra pour en aiioir la fîn.N’eftant conlêillée ny deÜberée fe Majefté y obmetre aucune chofèaflî« de les fai re feruir d’exemple memorable à la pofterité. 2 5. Et pource que fon à entendu qu’ils fentre-tiennent en quelque oppiniô 8c efperance d’eftre à fextermité aflîftez 8c fecourus d’Angleter-teoùde Montgommery acompagné d’vn nôbrede François : Ledit Sieur de Gaudaigne leur fera entendre 8c connoiftre que ce font Artifices qui les abulênr ôc ruinent:attendu que fadite Majefté eften bonne Paix auec la Roync d’Anglererre.Lalt;j?ielle luy à mandé de nouueau qu’elle veut cÔtinuer 8c entretenir le traiélé de Paix dernier feit auec fâ Majefté.Et ne fouffrir que fes rebelles foient aflîftez ny aucunement feuorifoz de fes fujets.Eftant côme eft le naturel de tout Prince,ennemie mortelle de toute rebellion. 21?. Au regard de Montgommery il cerche pluftoft d’obtenir grace 8c mifericorde par deuant fa Maiefté:que de rien entrepredre. Et quand il auroitmauuaifè volonté il foroit fort malfuiuides François. Car la plus grand partie de ceux qui ont pafle en Angleterre 8c aux Ifles font retirez en leurs maifons où ils font conferuez 8c maintenuz en toutefeureté comme Coiilombiers 8c autres. 2j^. Le Seigneur de Gaudaigne parlera particulièrement aux principaux de la ville pour leur faire entert dre fintentioII de fe Majefté: Voir la faute qu’ils commettent 8c le peril où ils font pour tomber ûns cfpoir de grace ôc mifêrieordâ fils foppiniaftrent ert leur rebellion. Mais où ils

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ïeurîer »Ï7Î-

L’HISTOIRE DE FRANCE.

le retireront amp;nbsp;enuoiront deuers Monfîeur frere de là Majefté il les receura graciculèment.

Quant à ce que fà Majcfté dû que le Comte ne fera fûiui des Frances réfugiez en Angk' terre,telle en fut toccafion. Sa Majefté auoit donné toute charge à la Mote Fenelon Ion AiU' balïàdeur pres la Royne d’Angleterre,d’inciter tous François à fê retirer par lâuue-gardes^ paflèports pour Icfquels on luy Jhoit enuoié blancs lignez amp;nbsp;tous autres moiens qu’il verroK propres à cet effet: Affin de delpouiler le Côte du fecours qu’il efperoit.De faitfAmbafïàdeU'^ fi porta fi dextremêt : qu’il en defperluada beaucoup qui fê retirerent en leurs maifons où furet aflez paifibles tât que la defïâce de la Rochelle leur afliira la vie.Ccmc entr’autres Colo-biersjlc jeune VifcomteBourry,GaufIèuilleamp;plufieurs autres dc toutes qualitez:mefmes qult;^ plulieurs firent nombre au Camp des Catholiques campez pour la prife dc cete ville.

Confeil des Roehelloi* a'femblé fur let articles du Rey amp;nbsp;fa refolu-•ion.

Allis det Minifttes.

Quand les articles du Roy apportez par f Abbé de Gadaignefurent communiques au Co-feil le vinteinquiéme Feurier: aucuns côfcillerét fur le doute du fècoursamp;faute de viures: d uifêr à la Paix. Mais la plus part eftoient de côtraire opinion cftimâs pour cefte heure qii’ón^ pöuuoit faire paix qui ne fuft plus dangereufe queja guerre. Le mefine Confêil demanda h’ uis à tous les Miniftres qui eftoient en ville Icfquels refpondirent qu’il falloir attédrefecours de Dieu puis qu’il ne parroiflbit aucune aflèurâce en la paix.Lc jour fuiuât par fauis du Cofl' feil le Maire fit afïcmblcr le peuple à S. Yon pour entendre fbn auis fur les Articles amp;nbsp;rcfpóc^ de la ville. Le fait eftant propofé vn Miniftre forain aiant charge dc les côpagnons piopofe? points.Le premier dc bien confiderer finrention des ennemis aufqucls on auoit afFaire:remer-ciant le Maire amp;nbsp;Meffieurs delà ville de l’Humanité dont ils auoiét vfe enuersleuis frères fugiez parmi eux ajoutant vne exortatio dc perfcuerâce: Et à ne fé laflèr dc porter la CroixdC lefiis Chrift.Le fécond point eftoit de garder îvnion amp;nbsp;fôcieté qui doit cftre entre tousksfr dellcs:Affin de ne traiter aucune paix particuliere,ains côme il eftoit couenable y côprandrc la liberté amp;nbsp;repos de toutes les Eglifes de ce Royaume.Le 5. qu’ô ne pourroit rien cfpcrerde certain des Articles du Roy pour deux côtrarietez manifeftes.L’vne qu’il ne difôit n’auoir rc-uocqué l’Edit de Pacification duquel le principal eftoit l’exercice dt la Religion qu’il neantmoins interdit amp;nbsp;prohibé par tout le Royaumc.L’autre qu’aibnt deffandu generallcmct ledit exercice,neâtmoins le permetoit à laRocshelle dont eftoit aifè à recueillir qu’il permetoi^^ ce qu’il ne vouloir poinr.Et à la premiere occafió auroit phrs d’efgard à fà volôté qu’à vue pet miffiô forcée par laquelle il dônoit à ceux qu’il eftimoit rebelles ce qu’il n’accordoitaucfttt' ment aux plus obeiflàns de fbn Royaume amp;nbsp;qui feftoient contenus en leurs maifons. Puis vn Miniftre ot la ville au nô du Confiftoire appreuua ce que deflus.-exhortant le peuple à vnion amp;nbsp;concorde les vns auec les autres.Qui eftoit le moié de les cofèrucr dc la vioîlancc de leurs ennemis.Parlerent auffi quelques vns du tiers Eftat amp;nbsp;mefmemàt 1. Biraud de S . lean d’Aæ geJly:lequel difoourut qu’en S.Iean lors qu’elle fut alfiegée par l’armée Reale eópofee dc Rd' tres,Souïfîés,Italliens amp;nbsp;grad nóbre de Francez: le Roy y eftâr en perlonne amp;nbsp;toute la Court jufques aux Dames amp;nbsp;Cardinaux:n’y auoit que 600. hommes des habitans amp;nbsp;forains amp;nbsp;pour toute Artillerie vne piece de campagne, 5.paftèuollans,2.fôuconneaux auec trois milliers de poudre fitilemét.Et encores qu’ils fufïèntfurieufèmét battus amp;nbsp;que les brèches fuffent fi grades que la ville fêmbloit eftrevn village:Si eft-ce que rien ne les incômoda tant que Icsparle-mens qui dônoient les moiens à l’ennemi de faire fes aproches,de fê munir à fon aife de ce qui luy deflàilloit, amp;nbsp;faire branler des homes qui fans cela fc feuftènt monftrez fermes corne ro-chers.De ces parlemens en fin on vint à vne côpofition honorable pour les affiegez qui pou-uoient fortir ou demourer en toute affurance de leurs vies amp;nbsp;biens.Mais à la mode de Court la côpofition fut pratiquée à rebours amp;nbsp;y en eut plufieurs demafïàcrcz,pillez,rançonnez2t femmes viollées. Côbien que la liberté des maux ne fuft en telle licence amp;nbsp;autorité qu'elle eft de prefènt amp;nbsp;depuis le coup d’eflày fait à Paris.Parce concluoit à ce qu’on ne fift autre rd-

Parlemans d’Angleterre.

que des Canons ennemis. Aians ainfi parlé amp;nbsp;quelques autres vnis d’oppinion auec eux:fut arrefté que les Parlemens eftoiêt trop dangereux amp;nbsp;que ûns iceux on traiteroit le tout paref-desRoch°eï- cnt.Auec«e qu’oTi ne rcceuroit Paix qui ne fut generallcamp;à l’auancemêt de toutes lesEgli' lois fur les lès dc Ce Royaume auec communication à celles qui fubfiftent Si ont les armes en main. Put aruclcs du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gmjoyée la rcfponcc aux Articles du Roy telle qui fuit.

SI eneques les Maires^Efeheuins, Pairs,Bourgeois Si habitans dc la Rochelle, furent!

bon

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LIVRE TRENTETROISIEMÊ. 134.

bon droit remplis de triftcflè,deuilamp; dcfplaifir extreme :C’eft aprefent que àprcs ’FeRte mis en toutdeuoir de recourir à la Majefté du Roy leurfouuerain Seigneur, amp;nbsp;luy faite entendre côme ils ont fait par plufieurs foisamp; amplemant par leurs dernieres lettres du treziéme de De- lois aux ar cembre auec rres-humbles fupplications,les juftes occafîons de leur deffiance, contre les for- (“jpaf[’ab cesarniées contre eux amp;nbsp;contre tous ceux qui font profeflion 4e la Religion Reformée félon bé Je Gala parollc de Dieu en ce Royaume: La conlcruation de leur lâlut leur eß imputée à rebellion: ,^’',®7uRoy De laquelle ils Ibntaufli ellongncz corne ils ont de tout temps fait paroir,qu’ils eftoient tres-fidelles,trcfloiaux amp;nbsp;trciobeiiTans fujets de fa majefté. Ne feftans aucunement diftraits de lo-bciflàncc d’icelle. En laquelle MeiTieurs les Princes amp;nbsp;les Seigneurs Gentilshômes de ladite Religion: Et mefine feu Monfieur l’Amiral ont tous jours fait deuoir d’entretenir leflits de la Rochelle.Lcs aifurant par plufieurs referiptions de la droite intention de làMajcfté:amp; toliflant toute deffiance aufdits Rochellois. Et mefines par les lettres à eux clcritcs par ledit Seigneur Amiral du 20. Aouft vn peu auparauant (â mort,les caufes de laquelle lelHits de la Rochelle remettent au jugement de Dieu. Et n’ont mis les armes en main pour faire guerre à fa Majefté ny à autres quelconques. Ains feulemeTit pour enipefcher d’eftre forcez, viollentez maflâ-crez Stlàccagez comme ils eftoient menacezôc pourfuiuis non pas à caufé d’aucune rebelliÔ: Mais pource qu’ils viuoient paifiblemêt en leur Religionscomme tant d’autres bons amp;nbsp;obeif fànsifujets de fa Majefté,qui ont efté preuenus de telles violances,la furie dcfquelles Icfdits de la Rochelle n’euffent jam3is,eruitées fans vne manifefte amp;nbsp;miraculeufé affiftance de Dieu.Ai-ant autour deux amp;nbsp;mefmes en lenceinte de leurs murailles, les forces préparées à cete fin: Auf quelles il ne pleuft à Dieu permettre d’executer leur tant damnable amp;nbsp;cruelle entreprifé : De-laquclle lefdits de la Rochelle nefaperceurent qu’ils n’eufîent quafi le glaiue à la gorge.Donc ilsontfupplié tres-humblement fàMajefté de les deliurer.Cc qu’il leur à promis.Neantmoins ils ont efté tousjours affiegez par mer amp;nbsp;par terre.Leurs marchandifés,Nauires, biens amp;nbsp;pof-feffions prifés pillez amp;nbsp;rauis.Et tous effors d’armes amp;nbsp;aéles d’hoftillité contre eux exercez par îarmée que fa Majefté di^it eftre dreffee à autre effet. Laquelle a fouftraidamp; coupé tant qu’il luy à cftépoffible aufdits de la Rochelle: tous moiens de viure. Et mefmes auparauant qu’il fut mention des cruautez exécutées quafi partout ce Royaume : Sans que lefdits de la Rochelle euffent fait aucune demonftration de prandre les armes.Quc fi le Baron de la Garde amp;nbsp;autres n’euffent ainfi exercez la Piraterie: Lefdits de la Rochelle n’euflént ataqué les Gallercs qui tenoient la bouche de lamer, empefehant l’entrée des Nauires Marchans Terreneuuiers amp;autres eftans à la voile pour y arriueï.Cc qui eftoit leur ftire guerre ouuerte contugtintentio de fa Majefté. Chofé qui fut apertemant connue par leur marchandifés prifés qui eftoient encores en la Gallere qui à efté prife, en laquelle furent trouuez Auguftin amp;nbsp;Greguet Ingénieux. Lefquels auec ladite Gallere feftoient auparauant amp;nbsp;le mcfme jour approchez de la Rochelle pour en dreftér le plan ßc inuenter moiens de la furprandre. C’eftoient les lettres que le Baron de la Garde feignoit d’enuo/er aufdits de la Rochelle. Lefquels en cete part n’y autre n’ont entendu faire autre chofé que fe garentir amp;nbsp;deffand red’vne ouuerte viollance : amp;non faire injure n’y force à aucun. Car fourrage fait au Sieur de Vigeh n’a efté faite par eux, ne de leur vouloir,ny expres ou tacite conféntemant. Et n’ont jamais approuué vn fi malheureux afté commis par ceux,qui pour en euiter la digne punition fe font retirez de ladite Rochelle ail Camp du Roy. Dont lefdits Rochellois ont prié le Sieur de Biron faire luftice : amp;nbsp;de leur pan en ont fait metre vn des Complices fur la Roue. Mais auoit efté ledit Sieur de Vigen dignement receuamp;oy defdits de la Rochelle. Qui luy auoienr otfert efoorte de gens de cheual pourfafeureté.Laquelle il refufà.Leur eftant donc imputé les outrages amp;nbsp;autres chofés fiilHi-tes: Ils connoiftént que fà Majefté eft trcfinal informée du fait, de la bonne volonté, intenriotï amp;nbsp;intégrité des aélions amp;nbsp;innocences defdits de la Rochelle. Lefc|uels fans la manifefte force de farmée de mer,qui fous la coduite du Baron de la Garde à mefme heure amp;nbsp;comme à point nomme feprefenta; amp;qu’à bonne raifon il craignoient: Enfant en toute obeiffance defà Majefte, receu, honnoré amp;nbsp;refpeéfé fediéf Sieur de Biron entrant en la Rochelle en paix, Comme vn bon Gouucrneur. Et ainfi ont ils tousjours faiéf comme ils aurqyent auparauant au Sieur Beaupiiy Lieutenant dudiâ: Sieur de Biron venant de la part dew Majefté. Laquelle Icfdiéis de la Rochelle fupplienttref-humblementd’interpretercnmeilleiiré part ce quils nont faiét jufques àprefcntnôn tant pour crainte de leurs biens amp;nbsp;vies

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Feurier. - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

* que poim leur lâlut 8c exercice de leur rcligiÔ:qui leur eft cômun en ce que tant de Seigneur* Gentilshommes 8c peuple de ce Royaume, bonne partie defquels à mefme fin fe font retirez en la Rochelle pour y viure felon les Edits de Pacification qu’il a pleuafâ Majefté cflablir* Lefquels Edits puis qu’il plaift au Roy declarer n’auoircalTez nyrcuocquez: Lefdits de 1^ Rochelle en louent Dieu 8c röhdent graces immortelles à fâ Majefté. Supplians tres-huinbk-ment icelle les y vouloir maintenir 8c tous fos autres fujets de la Religion. Et fâ Majefté trou-iiera en eux fuiuant le commandement de Dieu toure obeiffance,fidclité 8c loiauté fans qu'*

foit befoul d’armes ny forces aucunes pour les y contraindre . Lcfquclics ils lupplicnt tres-huniblement vouloyr incontinent licencier amp;nbsp;rétablir vne bonne. Sainte amp;nbsp;inuiolabk • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Paix amp;nbsp;tranquillité en tout Ion Royaume. Ceffans toutes pcrlêcutions remettant amp;reftitii'

ant chacun en fes biens, honneurs amp;nbsp;degrez, Maintenant fes bons fujets amp;c les confo' liant en toute pieté. Et châtiant les mefehans par la bonne luftice. C’eft le defiramp;aÂé étion dcldits de la Rochelle de tous autres fujets de là Majché dépareillé condition^: Religion. Puis donc qu’il plaift à amp;nbsp;Ma i e st t leur declarer fon intention eftic telle. Et que ce bien eft cômun à tous ceux qui font *1 pareille calamité amp;nbsp;affliélion : font touchez de mefme défit: lefdits de la Rochelle fupplient tref-humblementûMajeftc^ Monfoigneur reprefontant là perfonne, de mettre en effet cete bonne volonté: auec telles feæ retez qu’on ne puifiè plus auoir de double,crainte ne deffiance ny moien de rompre vn forint reftabliffemét d’vn bic amp;nbsp;repos de ce Royaumc.Et que pour cet effet il plaife à Monfeigne“'' permettre aufdits de la Rochelle, de le faire entendre à ceux des autres villes amp;nbsp;Eglifes refot' mées de ce Royaume: pour eftre auec eux dreflèz les Articles amp;nbsp;fermes affurances d’vne** fâinte refolution. Ce qu’ils ne peuuent nullement obmettre, y eftans obligez par la regle chanté qui eft vn des principaux points de Icurdite Religion. Et par la foy amp;nbsp;promeffe fe doiuent les vus aux autres. Supplians aulfi trefhumblent fâ Majefté Monfoigneur,n’f''' trer en aucune fùfpicion qu’il fo foit tiaiélé és affemblées amp;c Prefohes de ladite Religion, chofoqueleforuicede Dieu, amp;nbsp;ce qui eft de ladoéfrinc Chreftiei*ne. Et qu’il leur plaife^* aucun foupçon eftoit entré en leurs Efprits.-iceluy leuer amp;nbsp;prandre vne plaine 8c entièreco^' fiance amp;nbsp;affurance de l’intégrité defdits de IjRcligion reformée. Car autrement commel^ exemples des Anciens Payens amp;nbsp;hiftoires des chofos paffées nous enfoignét: il foroit bien dif-ficiJIe Yoire du tout impoffible traiéfer 8c arreüer aucune chofo de valleur 8c lôgue durée.Si' gné lacques Henry pour Maire, 8c plus bas H Philippes pour Greffier.

camp des CathoU-«jues.

C E p^idât on ne laifloit d’efcarmoucher 8c fefehaufer à la guerre de part 8c d’autrc.Mefm^ le lendemain du parlement,la Noué forti auec quinze ou feze Piftoliers chargea pres de trente Catholiques fi brufquement qu’il les mit eu routp. Toutesfois en fin il fe trouua engagé8e vœfin de fâ mort fil n’euft eftéfoc^uru par le Cappitaine Marfâut qui en recent vne piftolla-lufticc des tJe Jont il mourut. En ce temps le Cappitaine Cadet qu’on difoit Turc de nation, fut execu-vo eurs au Jsfieiil par le commandement de Monfieur à foccafion des volcries dont on le chargeoin Nonobftant les prières 8c requeftes de plufieurs tant Seigneurs que Cappitaines qui moien-noient f^deliurance.Dont fon Excellence fut loüée de tous en la jufte punition des volleurs-A L’ I s SV E de cefte affemblée fur lauertiffement que les Catholiques auoient trente deux pieces de batterie dedans la Fonsjamp;fatendoient efoarmoucher à l’aprefdifnée de toutes leurs forces pour enfoncer amp;nbsp;furprandre les affiegez entre midy 8c vne heure: ceux du campfo pre-fonterentde tous coftez entre midy amp;nbsp;vne heure fur lefquelsles affiegez fortirent pourles

joindre de pres en forte que troiffont le combat peu à peu leurs dura fanimofité reciproqu« plus de fix heures. La Noue y perdit fon chenal 8c y euft laiffé la vie fi la bonté de fa cuiraf-fe ne feuft garenty de plufieurs harquebuzades qu’il y rcccut. Il y perdit trois CappitainesS^ fix autres foldats de nom fâns vn grand nombre de blecez qui fen retournèrent en ville dont les compagnons raporteren^ les morts. Les Catholiques auffi y laifferent plufieurs Chefs8i plus de cinquante foldats.Les femmes félon qu’elles auoiét fait cy deuât encourageoient fort leurs gens:leurportant vin 8c confitures exquifos 8c routes chofos propres pour les blecez.Te-Les femmes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’aucunçs portèrent du vin parmy ceux qui efcarmouchoient: entre autre vne jeu

ne feme f?hazarda dedefpouiller au plus fort del’efcarmouchc vn mort des ennemis duquel elle réporta fefpée 8c fharquebuze qu’elle difoit auoir aquifo au dager de fâ vie. Toute la nuit Les pieces fuiuâte Ics foldats 8c pioniers du camp trauaillercnt pour loger les piecesjpendant que grand nombres

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LIVRE TRENTETROiSIEME. nbsp;nbsp;nbsp;155.

nÓbres de tâbours battoienttaffin que ceux de la ville n’étendilTent le bruit des charriots qui trainoient farcillerie pour la placer amp;nbsp;faire jouer à leur cômodité. Le vintfeptiéme aucuns fo-rains amis de la Noue, raportans l’Eftat de la ville à celuy de ùrmée Reale: pour luy periua- perfuadé der vnefortie fans retour: falTemblerent àfon logis amp;luy dirent franchement, qu’ils nefc vouloient perdre non plus qu’eftre caulê de la perte d’au Am . Eftans biens certains qu’il amp;pourquoy n’y auoit pas de bled pour vn mois amp;à peine y auroit il des poudres pour autant de temps.

Q^ilne falloir efpereriècours d’Angleterre pour faliance que le Roy auoit contraólée amp;nbsp;puis pende jours reconfirmée. Et quand bien il en viendrOit, faudroit vn trop grand fecours pour forcer vne armée telle que chacun le peut voir.Qo’on n’entend aucune nouuclle d’Angleterre, de tant d’hommes qu’on y a enuoiez qui eft bien figne que tout y va mal pour nous.

le premier coup de Canon ayant joüé contre cete ville: ne faudra plus parler de la Paix,finon qu’on la veille receuoir la corde au col amp;nbsp;la verge blanche en main, Queplufieurs de ceux quinefontacouftumez aux batteries, les oyans fen iroient cacher dedâs les caues.Que ceux de la villeeftoient pour la plus part ingrajs enuers eux amp;nbsp;ne leur rcndoient qu’injures au lieu dubien qu’ils leur procuroient tous les jours. Aquoy aucuns des alfiftans ne répliqua vn fêul mot.Etfembloientplufieiirs approuuer ces remontrances, fors que le Maire arriuant fur la fin de ce propos accompagné de quatre ou cinq duConfêil. Les Mortiers amp;nbsp;Robert Dauid, entr’autres contredirent à quelques points qu’ils auoienr entendu. Mais le tout fut interrompu par laSauzay autresfois Lieutenant General à la luftice qui fattaqua à ceux du Confeil amp;nbsp;particulièrement aux Mortiers pour quelques bruits qu’on auoit fait courir de luy: les taxans en fomme de ce qu’ils faifoient la guerre à leur fantafie amp;nbsp;aux defpens du poure peuple. Ainfî îaffemblée fè départit fans aucune refôlutioin.

Le dernier de Feurier fur les 8. heures du matin ceux du Camp commancerent leur bat- Battened» terie contre les deffanccs qui eftoient depuis laTourd’Aix jufques au boulleuard de ÎEuan-gile.Et contre le Clocher de Congnes,parce qu’il y auoit deux pieces en haut lefquellcs incommodaient fort les Oatholiques. La batterie fut de huit Canons amp;nbsp;deux Coulleurines, aucun nefeftonna toutesfois amp;nbsp;fêmbloient mefhae que le Canon euft encouragé ceux de la . ville.Les gens de guerre fê rendoiétfbudain en l«ur quartier.Le refte du peuple hôrnmes,fem-mes amp;nbsp;entans allèrent au lieu ou ton commandoit pour rampareramp; fortifficr felon que ceux qui auoient charge des fortifications tordonnoient. Cependant on faifbit charriet nombre de balles de laine, fafeines, fâcs pleins de terre pour mettre ^u ton battoit:amp; tels autres préparatifs de breches.SurcevnTromperte de Camp apres quelque volées fbmmala villf defe ren- Sommatiô dre penfant que le Canonauroit effraie les affiegez.Dit aiiffi que Monfieur demaridoit que la Noue allaft parlemanter au Camp amp;nbsp;quiil enuoieroit en fa place S’troflè: Le Confeil de la vil- 0 le cependant,afremblé au matin amp;nbsp;interrompu pour la baterie: fut remis à l’aprefdinée ou aucuns Miniftres enuoiez par leurs compagnons,remontrerent le mefpris qu’on failbit de la pa-rolle de Dieu.Q^e la luftice n’eftoit exercée ainfi qu’elle deuoit.Qu’on changeoit les auis dû niftres au peuple contre la claulê expreflè detaflbeiation qui auoit efté faite amp;nbsp;jurée par tous les fidelles Confeil de qui eftoient en ville. Prièrent en fin les Magiftrats d’effcâuer leurs remonftranccs,çuis quel-les eftoient raifonables. Sur les trois heures du loir la batterie ceffée: La Noue entreprit faire vne Ibrtie auec cent hommes paftànt par la porte de Congne pour donner dans les prochains gabions.Comme auffi à mefme heure le Capitaine Normantfbrtant par la porte Neufue auec 5o.harquebuziersdeuoit donner de tautre cofté. Le Normant exécuta fa charge heureufe- Sortiedes 'j'mentamp; lâns perdre qu’vn homme amp;nbsp;deux des liens bleftèz quTfirent perdre la vie à plufieurs affiegez.

Catholiques. Mais la Noue fut empefehé par la Cauallerie de l’ennemi amp;nbsp;ne peut pourfuiure fbn entrcprinlê. Ceux de la ville fortiffierent toute la nuiéf fuiuanteSc commancerent à ram-plirdeterrelaTourdelavieilleFonteine.MirentauffiautourduclochédeCongne du cofté de la batterie,des balles de laine efperant par ce moien garéti®le Cloché.Ou pour le moins incommoder d’autant la batterie de fennnemi.

To vs fçauent combien grande eft la force dcfEloquence. Mefmemant fi elle felgaie fur vnfujet demerite:de la raifbn amp;nbsp;luftice duquel tous (e tiennent afliirez. Alors vn^erfbnnage Eloquente de creance,acommodant les raifonsSc exemples au naturel du peuple qu’il veut cfinouuoir parîexcellence de fon bien dire: luy fait prendre telle impreflion que bon luy femble. A cete ûccafion la Noue fachant en quelle auélorité eftoient les Miniftres parmi les Rochellois ÔS

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L’HISTOIRE DE FRANCE.


Mars.

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Miniftres difttibuei par les com^ pagnies.

Mallades.

autres réfugiez auec eux:fut d’auis de les départir par toutes les compagnies de gens de guerre pour les rendre plus fbuples amp;nbsp;obeiffans aux entreprifes qui fe pourroiét faire à laucnir.Poiir-celes Miniftres qui eftoient trois de la ville cinquante quatre eftrangers, départirent telle* ment leurs charges qu’on en donna à toutes les compagnies felon la grâdeur d’icelles certain nombre pour faire les prières ait foir amp;nbsp;au matin. Et mefmes exhorter ez Corps de Garde les Dimanches Sc autres jours lêlon que la commodité fê prefenteroit. Car fbuucnt vne mefme compagnie faifôitplufieurs Corps de garde eflongnez les vns des autres. Vne partie demoti-rant en la garde qui leur eftoit ordonnée par le Sergét Major:amp;le refte où le belbin lappelloit. uis fut arrefté entre lesMiniftres que ceux d’entre eux qui eftoiêt les mieux difpofêz/croient telle faélion de guerre que leur fànté le permettoit, amp;nbsp;que tous néanmoins continuaftènt tant qu’ils pourroient de trauaillcr és fortifications qui fe faifôient de jour amp;nbsp;de nuit. Vaqueroiét auffi à la vifitation des mallades amp;nbsp;bleffez. Combien qu’en tout le fiege fort peu fe trouverait attaints de malladies naturelles ce que les Théologiens attribuoi enta la prouidente de Dieib

amp; les Med ceins à l’exercice du corps. Pour auffi obuier aux inconueniens qui peuuentaue-nirlanuit durant vn fiege, depuis le premier jour 3e la batterie on ne ceffa de faire regardes, Patrouilles Patrouilles Sc Rôdes redoublées toutes les nuits efquelles les Miniftres affifloient plus fôuuét amp;nbsp;regardes, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autres Comme ceux à qui on fe fioit plus qu’au refte. Reprenons la mémoire de San*

Eftâtde l’ani 5 7J'

cerre.

P6c de bois bradé par les fortisde

Le quatrième Mars Garguet foldat Proteftant amp;nbsp;de long temps prifonnier à ConcreflâuX eflargy,futenüoiépar Bonniuetauec grandes promeftès pour entrer en ville amp;nbsp;rapporter ÎEftat amp;nbsp;deftèins des affiegez. Defeendu au fofTé fur la minuit amp;nbsp;remonté auec vne cordepâf lafontinelle à qui ilfeftoitnomé: fut mené au Gouucrneur duquel fubtillement interrogé amp;nbsp;veu variant fut enuoié prifonnier amp;nbsp;fi fort gehenné qu’il en eft mort.Les Catholiques cepeU' dant pourfuiuirent leurs tranchées nommément à l’endroit de la grange Londis: fe gabionnC' rent dedas lefofte: firctcâonieresfur la côtre-efcarpe.Etvnpôt de bois couuert de claies fous lequel ils alloient à couuert jufques au pied du rauelin fâs eftre offienécz. Si bien que les allie' g ez eftimans qu’ils le deuffent miner ou fe loger deffousffirent des puits pour les contreminer amp;nbsp;fê préparèrent de leur empefeher feutrée pjr là. Or pource que durant les mois de laniiier, Feurier amp;nbsp;Mars finjure du temp^fut grande, les glaces, neiges, verglats, amp;nbsp;frequentes pluies combatoient fort les affiegeâs,dont fê resjouïflbient les tenans qui n’en eftoient pas tant incô* modez pour eftre plus à couucrtSc auoirplusde préparatifs contre telles occurrences.Le huitième ks Cappitaines Pillart amp;nbsp;Rlartinat bruflerentcepont fait de bois carré auec bois, greflês ôc autres matières propres aux feuz artificiels. Les Catholiques neanmoins continue' rét’dc cauer fous le rauelin Sc y refirct vn autre pont pjus fort que le precedât.Si que lesProtef* Sancerre, taus fortis ne feeurent brufler encor qu’ils îendommageafTent fort. Enuiron ce temps le Cappitaine Querricres Lieutenant de Goas fut tué d’vne moufquetade près les gabions amp;tran-■‘’f ’ chées fous la porte fâint André. Le dixiéme fur les dix heu res du foir le Cappitaine Montau-. . .1 - bâfortaueccinquâteharquebuziers,faucevncorpsdcgardedu Cappitaine Verriete fous h porte fàirgAudré:tua dix foldats deux putains amp;nbsp;enmena trois prifoniers qui auertircnr qu’on mi noitle RauelinSc fous la grâgeLoudis.Pour à quoy obuier dés le matin ils commencèrent fêpt puits.en diuers endroits dans les tranchées affin d’efuanter les mines.Ce mefmc jour cinq belles fauuages que Cerfs quebifehes eftonnées du fon des Canons,fortirent des bois:amp; paf-^ötaWcdes trailers le camp Catholique où elles dônerentfalarme, approchèrent fi pres deSancer-Cerfsamp;Bif- te quc deux furent tuez pat le^hatquebuzades de la ville ou vn cerf y fut amené, faiitre qui ches paffât tomba à la portée defharquebuze entre lesfoffez amp;nbsp;tranchées des Catholiques: fut long téps pourali^T débattu par nombre d’harquebuziers. Vn du camp neanmoins luy auoir mis la corde au col Sancerre. le traîna aux tranchées. Le douzième les affiegez furent auertis que les mines continuoient

amp; qu’il y auoit de poudre pc^r deux mil coups fans celle que le Roy enuoioit. Que les Ru-

chellois auoient defFait grand nombre d’ennemis amp;nbsp;des premiers. Ce qui lesresjouïtamp;eîi' couragea fort. Tellement que crainte que la mine ne fift fauter le portai amp;nbsp;la plate forme Hc porte vieij^affin d’empefeher Faccez libre que les Catholiques eufïènteu d’entrer par là on cômâçapar ùuis du Cappitaine la Pierre qui du liege de Môs fy eftoit retiré:vne fêcôdctW' chéeSé vn rapartau derrière tout le le log trauerfât la grade rue,depuis la maifô deNualet ques à la gräge deLondis.Etfurét muraillées les huisamp;fcneftrcs de toutes les maifös de ce ràg

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LIVRE TRENTETROISIEME.

là, n’y laifïànt que Ies Canonnières qui flanquoiêt de toutes pars.Le trcziemeBertechon pri-fonnier dés le cinquième lâuier : deicendit par vnc corde des murailles en bas en plein Jour: amp;nbsp;fit entédre auxCatholiques îeftat des afficgez:En quoy il nuifit beaucoup .LeCapitainela Mince qui fauoit fait eflargir en fut iôupçonné amp;nbsp;mis en pnïbn par lePreuoft. Maistrouué lion coulpable fut eflargi. Sur les neuf heures du foir les Catholiques penlàns furprandre la ville : de s tranchées fe jetterent au folfé fans eftre apperceuz. Mais allans à la breche de Lon-dis pour y entrer’.furent tellement receuz que plufieursd’euxy demourerent eftans les autres forcez de les y abandonner. Cete nuict trois pionniers furent pris qui dirent que les mines faiiançoient fort : fvne defquclles eftoit Ja bouchée amp;nbsp;prefte à Jouer. Et parce que fvn difbit y auoir trauailléamp;en eftre forti le Jour précédant: on le mena le lendemain dans les tranchées pour y reconoitre fendroit des mines amp;nbsp;pour trauailler à les euenter. Or poiirce qu’ils crai-gnoient la prinfè du Rauelin dePorte vieil,veu qu’ils trauailloient Jouramp;nuiôl à le miner fans qu’on les peuft empefcher.La nuiôl on le trancha par le milieu:amp;cn firent comme vn fécond amp;nbsp;tout nouueau,qui fut en deffance dés nbsp;nbsp;matin. La nuiét du dixfeptiéme le Jeune Martinet

fortitauec quarante foIdatSjlefquelsfurprenans les logez amp;nbsp;fortifiiez en la mailôn de feftang, en tuerent dixhuit amp;nbsp;emmenerent vn prifbnnier qui les aftéura d’eftre batuë le landemain de grande furie. Qj^e les mines eftoient preftes à Jouer : amp;nbsp;que le leudi luiuant ils auroient faß faut. De fait ils commanccrent à battre de furie fur les fix heures du matin de féze pieces. Ils menèrent la nuiél fuiuante fix pieces de batterie au Carroy marefchaux,fur le chemin de Me-neftreol dont la breche depuis la grange Londis tirant à porte Oylbn fut continuée amp;nbsp;agrandie de plus de trois toifés : amp;nbsp;y emploierent tous leurs efforts à la gagner.Ils firent trois batteries au Camp S. Ladre, à forme du Loup amp;nbsp;au Carroy : aians rompu ôc leué les deffences des murailles. Voians donc la breche de plus de trois cens pas amp;nbsp;bien vnie, difpofercnt leurs forces en ceteforte. Le Regiment de Sarriou donna au bout de la breche tirant à porte Oyfc-n Les Catho-au lieu dit la Grange londis. Pour les fauorrfér, la Chaftrc,fà compagnie d’hommes d’armes jours'* amp;nbsp;autres gens de chcuakfè mirent à pied pour y combatte. Les Sancerrois ordonnèrent à les troupes à foutenir,Ie Capitaine la Fleur,Chaillou amp;nbsp;Montauban,fes Lieutenant amp;nbsp;Cornette aucc bien J’aflautamp;ies foixante harquebuziers deux defquels furent emportez auant fafïàut par leCanon qui ne laifi pour les fuu foit de Jouer par tout,pour empefeher que les affiegez nefê difpofàlTent à la deffencc.La plus ''quot;’r. part desCatholicques gliffans par les tranchées Julques au fofré,dônerent brauement jufques Aflâut gen« à la breche au haut de laquelle mefine,fépt monterêt peij^ns marcher plus outre amp;fuiuis des leurs crier,Ville gangnée : quand les affiegez fé prefénterent en gro^ amp;nbsp;fencouragftins les vns ' les autres fefiorcoient à terraffer les plus efehaufez des Catholiques.Ce pédant les fix Enfei-gnesdeGoas donnèrent au Rauellin de Porte vieil amp;nbsp;à la platte-formc de Baudin fôuftenus par Montigny Lieutenant du Comte de Bricnne amp;nbsp;nombre de Gentilshommes pour les encourager amp;nbsp;fécourir au befôin. Contre lefquels le Capitaine Pafquelon Lieutenant du Capitaine Buiffonamp;leSergent de la Ranaudiere deftinez pour la deffance de ce lieu auec cinquante harquebuziersamp; le fergent Allegreamp;Ie Corporal Lefeu commandant à ce Rauelin: les re-ceurent fi animeufement que le Capitaine Cabaçolleamp; plufieurs autres fôldats renterféz forcèrent ÎEnfeigne ja montée au haut de remporter la moitié de fôn Drappeau,fuiui du refte de la troupe. En mcfme temps les compagnies nouuelles ( fors celle de Teffier) donnèrent à la grand breche embraffans depuis la platte forme dePortc vieil,J ufques à fautre bout de la breche tirant à la porte S. André. Aufquels fc preféntcrët le Capitaine Martignonamp;le JeuneMar-tinet fon Enfeigne,où fé porteret en forte qu’ils n’en peurét effre enleuez. D’ailleu rs le Capitaine Texier fefforçoit à prandre la ville par efcallade à la porte Cefâr: où il fut Joint de fi pres qu’auoir perdu nombre de fbldats amp;nbsp;autres blefléz fut contraint fc retirer. Mais feffortfut plus grand à la breche Loudis. Car;leRegimantdeSerriou repouffé : Boniuet, les Nobles du païs, Cartier amp;nbsp;nombre d’autres que le défit d’honneur le cfpoir de pillage efguillon-noientà leur deuoir; donnèrent la féconde charge fibrufquemant qu’aucuns montèrent jufques au bout de la breche. Mefme le Capitaine Fontaine Cornette de Cartier y fut blecé d’vne Grenade fur le pied dont il retourna boiteux . Se plaignant dautant pjgt;is que lors qu’il eftoit dedans Sancerre aux autres fieges pour lesProreftans il n’y auoit rcceu aucunmal. Ce pendant quatre Enféignes fuiuies de quatre à cinq cens foldats, defeendirent refblument dans le foffç.Mais au lieu de fé prefenter à la breche fc ferrèrent au boutamp;coin de la muraille

delà

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Mars.

I $?;-

r HISTOIRE DE FRANCE.

de la ville qu’5 batroit encorme ceffant tousjours leCano de jouërdes cfclats duquel fiirétf gras que tôbât du haut de la muraille en bas,ils furct en fin cattaints de dcfloger.En lôme/ct aflaut fe porta fi heureufemét pour les afliegez:qu’eftimâs lesCatholiques y auoir epmloiéfd' fort de toutes leurs troiipcs:voians d’ailleurs tous les afliegez fy eftre bien portcz:Lcs vignerós mefmesdiuilcz en tous les endft)its dangereux âuec leurs fondes amp;nbsp;cailloux, amp;nbsp;les femmes aufli feftre prefentées au combat de main à main: outre les autres deuoirs faits parcllcsEtfüf tout que pour dixlèpt morts ôc quelques bleccz, les Catholiques cnauoicnrpcrduplüsde cinquante aux foflez Si. bien deux cens blecez dont la plus part fefloient à mort: ils fenccu* ragerent tellement qu’ils ne firent plus d’eftat que de la famine, qui cemmançoit à les prefer. Vn Ibldat dit Ialot,pris en combattant par vn rondachicr duquel il cfloit trainé parla brcchc: n’euft plus toft crié à fes compagnôs qu’ils le tuaflènt pluftoft que fbuffrir qu’il feufl: emmC' né:vitlerondachiertombc d’vne harquebuzade amp;nbsp;à finflant relleué tua defâ dague cellu/ qui Je vouloir reprandre. Et ainfi fe retira auecques les fiens. Voire que le vintiémc,)oiirdc Pafques ils fbrtirent Cl refolument dans les tranché^ q u’ils les firent abandonner plus ce qui'

Mailôn de bol 1 pour les barque-buziers.

rante pas. Mais furent en fin forcez de les quiter amp;nbsp;Ce retirer en ville apres la mort réciproque de pluficurs fôldats. Les vignerons aufli fôrris à leur faneur trainerenten ville nombre de gabions, claies amp;nbsp;faflines: nonobftant que les Catholiques riraflent nombre de coups de Caiws chargez de grenades amp;nbsp;tels autres fêuz artificiels pour mettre le feu en ville, à laquelle ils nui' firent peu toutesfois par ce moien.Lc vinttroifiéme ils continuerêt de traineiamp; charrier leurs gabions de toutes parts.Et en affembleiêt grand nombre anCampfaint Ladre ccmmefîlseul* lent voulu dreflèr nouiielle batterie.Occafion que les afliegez fcsforcerent à Ce trancher parer mieux que parauant: mcfmefortifficrent le rauelin de /âint André penfant qu’ils deuflù battre là. Mais cen’eftoit qu’vn fort qu’ils y baftiflcient. Et arrengerent auteur etnt gabiens le tout de cent cinquante pas de longueur. Auec trois plattes formes du cofte de la ville/p' noir eft deux aux deux bouts amp;nbsp;vue au milieu, fur laquelle le Canon fut mis.Ce pendant les fiildatscftoienttousjoursaux tranchées: fi bien gabionnezamp;t rempJ|-ez qu’il y auoitprefq^® autant de foflez, gabions Si tonneaux que de foldats:fê rrainans comme tauppes fous terre tous à couuerrpour tirer harquebuzades fuFlc bord du foffé amp;nbsp;contre le Rauelin de Porte vieil, où les deux fentinelles eftoient fi proches plus de trois fèpmaines, qu’vn mantelletdc bois de demy pied les fêparoit. Si que le premier qui mettoit le bout de îharquebuze ou pif toile en fàcannonieretiroit fou conjpagnon. Us roulèrent aulfi toute nuit vne grande maifofl de bois à Âiublc eftage; du plus haut de laquelle les foldars commandoient au Rauelin, faite de gros bois carré, double amp;nbsp;remplie de bourre entre deux. Tout cela incommodoif fiforî Mauuidierc les aflîegcz que le quatorziémé ils firent telle fbrtic qu’ils leurs firent abandonner leurs tran* veutmoic- chécs Si fc retirer cn leur fort. Le dixfêptiéme la Mauuiflïere defpeché par le Roy, enuoialet-

ner accord.

Pionniers Catholiques.

La Ch aft re

très au Grcncticr Sergent Major de Sancerre, portant que comme il auoittousjours efle amy des habitans, continuant û bonne volonté, il fofroit en paflànt pour leur faire plaifir:Que fils vouloientauifèr d’vn lieu fèur où il peiift parlementer auec eux il feflâieroit amp;fcmploieroit vers le SiAir de h Chaftre pour trouuer quelque bon moien d’apointemant. On le remercia vcrballcmêt fans luy rien accorder. Or la plus part des Pionniers Catholiques efteient morts amp;nbsp;tuez deuant la ville.Et par ce que ceux qui refloient mouroientde faim:ne beu noient que que de leau amp;nbsp;prcfque tous mallades de grandes froidures: furent renuoiez en ce temps amp;nbsp;les payfàns du pays mis en leur lieu pour trauailler tant au grand fort qu’aux Ardillierstrafleen forme de croix à deux pointes à chacun bout. Les afliegez ne fortirent pour les empefehet crainte de perdre leurs hommes, fors le Buiflon auec vinteinq harquebuziers qui fitabandô-prandreW nct faftcllicr aux Ardilliets. Mais à la defcouuertedu fccoursde Fontenay fut contraint defe cerre par retirer. Lc vintneufiéme la Chaftre continuant fôn deffein d’affamer plus que dcforcerb

perte d’hô-mcs.

Thibaut. Ne demeurant des iêze pièces que deux Coulleurines placées au grand fort.Vcnons maintenant au fiege de la Rochelle.

L EtroiÂcme de Mars fur les quatre heures de fapreßincc, comme les vnsamp; les autres ne tachaflent qu’à fe nuire par la furie de leurs canons:vne moicnnefut tirée par les afliegez delTus du Cauallier duBouleuard de ÎEuagilc,laquelle perçant vn Gabion plein de terrerencontra Claude de Lorraine Duc d’Aumallc, Paît de France amp;nbsp;Lieutenant General pourl*

Le Duc d’Aumallc tué d’vnc moicnne.

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livre TRENTETROISIEME. 1)7.

Roy en foiipaïsamp; Duché de Bourgogne auquel elle perça la poitrine le renuerflàntmortûns pouuoir dire vnc feule parolle.Chef autat regretté des Catholicques pour le luftre de fes ver tusjqu’autre qui foit mort y a long temps.Mais quoy nos jours ionr contez amp;nbsp;prefix à tous.

S V R le commancement de Mars ceux de Q^crcy,Foix,Ville longue, Lauraguais amp;nbsp;Albigeois faflèmblerent à Realmontà mefme fin que ceux d’Âfiduzc,où Ce treuua Artigues en i-aRochel-uoic par lesRochellois pour les recercher de quelque fecours.Lcur remontrât la neceifité de la ville de laquelle fembloit dépendre la côferuation de tout lEftat des Proteftans:amp;Ie grand bclôin qu’elle aiioit d’eftre iêcouruë.Ils laiïèurerêt qu’ils feroient marcher trois mil harque-buziers amp;nbsp;trois cens cheuaux le plus pres de Santonge qu’ils pourroient pour entteprandre , felonloccafion. Mais apres que tous furent retirez deraflemblée, amp;nbsp;que le Capitaine Pujols auquel ils en vouloient donner la charge,eut pat mefgarde efté tué par tvn des fiens : aucun ncfenfoiicia.Pendât cere aiTeniblée Caftebrem furprit la ville d’Aletvne lieuë plus haut que Limouxfur la Garonne: bon Euefehé ôc tellement fitué que le Canon n’y peut aller que mal- wontlaur. aifèment. D’ailleurs tAmiral furprit auflîJMontlaur entre Narbonne amp;nbsp;Carcaifonne. Fut ordonné au refte par ces Eftats que Serignac commanderoit en General au Quercy qui eft vers Montauban,à Ville longue amp;nbsp;au Lauraguay. Que le Vicomte de Gourdon commanderoit Départe auhautQuerci,Perigord,Limoufinamp;:Auuergne.LeVifc.iPaulinà tAIbigeois, amp;nbsp;leViic.de Caumôtà Foix.Mais depuis fa mortGuymcrie y cômâda:Iequel touteffois fôrti pour les afiài- vcz amp;nbsp;Goures publicques pour aller à Nifmes : treuua au retour les portes fermées. Efquclles on reccut le Baron de Montagu encor qu’il fuft Catholique. Cetc diftribution deGouuernementfit ceiProtc-entreprendre la conquefte de plufieurs places comm’ àfenui les vns dc.s autres. Si bien que le Capitaine du Puy furprit S. Seruin en Rouergne. Le Capitaine Rampet pritauifî S. Rom-man à trois lieues de Millau. Et comm’ au retour de cete aflcmblée, Serignac paiïànt à Puy-laurensfut auertique duPadiel auoit aflîegé le Capitaine Angelyauec quatre vint ioldats dansle village de Douillé à trois lieuës de Puylaurens,atendant plus de forces pour en auoir raifon: le chargea tellewaent auec quarante ioldats amp;nbsp;fix vintsharquebuziers à l’heure met me que les aifiegez lôrtirent fur les Catholiques au fignal qu’il leur auoit dôné : qu’il en tua plus de de ux cens amp;nbsp;mit toutes fes forces nouwellement venues enroute. Enuiron ce temps ceux de Bearn enuoierenr vers ceux de Nifmes, Scuenes amp;nbsp;Montauban pour entendre leur Eftatamp; les aifeurer du leur. Ils leurs enuoierét les coppics des lettres que le Roy de Nauarre leur auoit enuoié pour les remettre en ÎEgliiê Catholjgue amp;nbsp;Romaine auecles relponces qu’ils lui auoient fait.

le vous ay dit ci deifus que f Amiral auoit congéé lès/troupes: aucunes defquclles il auoit diftribué pour Garniiôns,tât pour fe rafrefchiramp;accorrioder que pour empefeher les deifeins Proteftans amp;nbsp;maintenir les Catholicques en deuotion.Enuiron ce mois il les raflcmbla pour la plufpart à larequefte de plufieurs Gcnrilshomes du pais offenièz des couriès de S. Geniez cenicr, demeurant au haut Quercy. Lequel neantmoinsiç voiantafliegé amp;nbsp;battu en iâmaiiôn le def-fendit longuement fur felpoir du lêcours que lejVile, de Gourdon General du païs lui deuoit mirai? enuoier. Comm’ auflî il y fit le poflîble, non pour combatte en gros touteffois : ains^ar attaques defrobéesamp;furprinlês ordinaires qu’il failôit lur le Camp.Si bien q ue plus de deux cens hommesy moururent des Catholicques. Nonobftant cela touteffois fut contraint fë rendre Compofition de vie amp;nbsp;bagues faunes. Mais conduit à Cahors amp;nbsp;reccrché de fa vie palTée.-fut exécuté à linftantepourfuitte de lès ennemis. Le refte de lésons conduits par vn lêrgent fc retira dans vne roche prochaine,d’où les Catholicques ne le furent tirer.Ains à la venuë de milharquebuziers amp;nbsp;cent fallades que tira de Montauban mais trop tard des Moullins : for-tirent amp;nbsp;fe joignirent auec le lêcours. Vn mois apres f Amiral alïîegea Brifenel petite ville au haut Rouergne, où la Montillicre le delfendit alfez long temps amp;nbsp;auec auantagc,dc plus de cent hommes qu’il y fit mourir des Catholicques. En fin neantiHoins fut contraint le rendre vie amp;nbsp;bagues faiiues. Vous verrez ailleurs comme les Montalbanois Ibrtis en campagne le portèrent en leurs quartiers. Sur la fin de May le Capitaine Deilmc furprit par efcallade So- sorcre tî«-reze enLauraguez à deux lieuës dePuylaurens: Aiant de niiiéf palTé les efchclles aue'e li l’eau fur le pied des murailles apres que les jours precedens il eut donné quelques faufics alarmes auxfoldatsde dedans. Le Capitaine Stopinian furprit aulîîMontclquiou à deux lieuës de sorezc.M« Tolofe, dont il incommodoitfort le trafic amp;nbsp;libcrtez des Tololains. Puis fur la fin de luillet tcfqui«».

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Mavs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRÀ-NCÉ.

le Baron de Fougères furprit Lodefue ville Epifcopallc amp;nbsp;bien riche fizcés montagnes (if MaSites Languedo,cn mcfmc temps que le Cappitauie la Graue furprit le Mas faintes Puellesvnf Pueliesfur-lieiicdeCaflclnaux Dary.

P ns par es j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jgffuj que^on auoit accordé lelon fauis du peuple de ne communiqué

Prottftans.

.l-a Noue remet Ic parle mein.

autrement'pareferit pour le danger desParlemens.Mais laNoue rcmonftra au Confcil le con traire: pour les railbns cy deuant déduites amp;nbsp;qu’iliie falloir delpandre defauis d’vnc popu»' ce de laquelle le jugement cftoit variable amp;nbsp;incertain. Et que qui voudroît vô'fr bien tollyflf bonne fin falloir vfer d’eferit amp;: de parlement. Ceux du Conlèil pcrfuadéz de Ion autorite de lès rations cnlèmblc: condelcendirent à là volonté.Et pour làtiffairc aütuncmcnt aupeæ pic: Le Dimanche, premier jour de Mars on fit allèmbléc à làint Yonluy donnant à ente”’ dre faûis du Confeil, qu’on auoit clleu pour le parlement la Noue, le Lieutenant Genets amp;nbsp;MorilTon.Surce bien que plufîeurs du peuple mutmurallènt d’vn tel changement: fi qu'aulfitoit que Strolïÿamp;Mandrcuille furent enuoiezde lapartdeMonficur pqurofiag*^ pour commencer le parlement: on accorda qu’ot»ne tireroitd’vne parthe'd’autre jufqnf^^ pres le retour des députez de la ville. Ceux de fon Excellence, eftoienr les Comte de Rets,^ de Biron. Les Proteftans furent conduits au village de la Fons, ou efioit Monfieur leqt’j* leur dit qu’ils n’auroient point defccours d’Angleterre, amp;nbsp;le difoitfçauoirpar vnelettrcef Languillicr qui auoit cfté furprilè.Parce qu’il n’accorderoit autre choie que ce qui efioitd' tenu és articles du Roy apportez pgt;ar l’Abt éde Gadaigne. Qu’il auoit fait entendre les æ»' ^^onrauban mes cho(cs,amp; offert pareille côdition i ceux de Môtauban qui auoient trouué le toutan^nf^' Parlement nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oux.Ef eftimoit que dcs cede heure ils feftoiét rendiiz.Cc pendant plufieursde

.3:

fur la treue.; villclortoicntpour communiquer à ceux duCamp fembrafioient vnsSé autres à la lôldâ^ comme fi tous eulfent cftcd’vnmcfmeparty. Aucuns de la ville qui regardoient defluslf^ murailles .à la faneur de ccte petite treue: eftimoient que telle communication amp;nbsp;prinautf^ auec fennemy, efioit de dàngereulè confequence pour le regard de la ville mclincmcnt:m“'^ onn’yfccucpouruoirpourîheurc. Le lendemain ceux du Camp fou rfuiuirent leur batte'’’® contre le Clocher de Cognes, la Tour d’aix amp;nbsp;quelques autres deffances. Tellement qt’é’.^ partie du Clocher tomba par la viollencc de’cinq cens Canonnades:cnlêmble deux couleiquot;’’” nés baftardes qui tfioicnr defius amp;i. furent fort endommagées.Les alfiegez aufli tiroicrenie”’^ les endroits auiqucls ils penfoient plus les incommoder.

ta tour de Cogne loin bée amp;nbsp;les deux coule-urines.

Les Minif-ttcsreffufét Japaix.

Voyant le Conlèil delà vill»que fiir la pourfinre de cetc Paix plufieurslêmblcientft' pareflèr qui en pouuoicnt trainer d’autres à leur opinion: voulut en auoir l’auis des Minill’®^ aulqûelsil propolàquelques points.Avnlèuldefquelsneâtmoins ilsrefpôdirent,pource'!quot;® de leuenemcnt d’iceluy defpandoit la refolution des autres. Sauoir qu’on ne deuoit rienco’j' dure de la paix, dont efioit quefiion làns aucrtir amp;nbsp;Içauoir l’auis des autres Eglilès qui cfio'®’ de bout.Car outre l’obligatiô generalle qu’elles ont les vues au xautres'.il y auoit aulfi prom«' fe particuliere d’ainfi en vier .Et furent eflcuzcinqMimftrcs,pour difeourir le tout ampleif*®”^ l)ifrer.ince cil la prelcncc du Conlèil. ''

4’oppin’ons

paix.

fires

Ligues amp;nbsp;aliociations

fiiHa'propo qucTlc Mai'dy troifièmcM ars,IcCcnlèil cftant afièmblé au matin lelditsMiniftreSjfitcten' fitiondcla tendre la rclolution de leurs aflemblées. Où laNouc remôftra qu’il efioitnecefiàiredefaire^^ Paix:autrcmét que celle ville efioit perdue qui droit en là ruïne toutes les Eglifes de ceRo)^ aumc.Cômc au contraire delà cÔlèruatio deppédoit tour le corps des autres.Et que la need' Remonftrâ- reiidoit licite ce qui autr^ent lèroit reprehenfible. Les Miniftres propolèrent principal' ce»amp;raifons lement quatre points, le premier de Ivniô des mébres de ÎEglilè auec leur Cheflefus-Chquot; ’ des Mini duquel deppendêt la cójonólion deldits membres qui lè nomme la communion desSaints,Pquot;’ laquelle nous lômmes obligez de procurer tant le bien denos frères que le nofire propre. H’ nepouLionsnous départir d’eux: amp;nbsp;cercher notre reposa part làns nous lèparerduChel^ des membres.Car encore lt;^ie les Rubenites amp;nbsp;Gaditesauee la demie lignée de Manalfc fi'quot;' lènt bien accommodez par de là le lourdain: Si cft-ce qu’ils premirent d’accompagner leP” frères aux guerres qui lè prclèntoient. Et de ne retourner en leurs mailens que leurs frétés quot;quot;nbsp;feulïènt ^reillcmcnt logez amp;nbsp;accommodez. Vrie enuoie du Camp vers le Roy: ne voiquot;®’ coucherauec là femme ce pendant quefarmcc du Seigneur campoit durement lô us les k”' tes. Le lècond point fut de la promelïè amp;nbsp;du ferment que ceux de la Rochelle auoient amp;reccuzdes frères de Montauban amp;Nilmcs. Chofede telle conlcqueticc qu’il n efifquot;’ railbnnablc

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LIVRE TRENTETROISiEMB. 158.

raifonnable de fen difpencer légèrement .Car celuy qui ne garde voire à ibn dommage la foy promife en particulier: n abitc point au Tabernacle de Dieu. Combien plus cela eft requis pour le regard des chofes publiques Semefinement quand elles concernent la gloire de Dieu? lofiié aiant fait Alliance par fer met auec les Gabaonites, qui eftoient menteurs, encores qu’il feuft prié par le peuple de ne leur garder la foy: Toutesfois ii eut plus d’eigard à la Religion du ferment qu’à toutes autres conrtderations. Comme auifi pour meime fait Dieu ne laiïïà impuny amp;nbsp;vengea fur le peuple amp;nbsp;fur la race de Saül,la deftrudion qu’il fit des Gabaonites: rompant la foy jurée par fes predeceiTeurs amp;nbsp;les autres lignées: aians juré de ne donner leurs filles aux Gabaonites ne voulans rompre leur ferment aymerent mieux leur conièiller de r a-uir lefdites filles. Le troifiéme point fut que quand nous fêtions, diibient-ils,tombez en la né»-ceflité prétendue: encores nefaudroir il fe précipiter commeperfbnnes qui n’auroient plus d’efperance en Dieu.Mais conoiftre que c’eft luy qui domine fur la neceffité.-Iaquelle il donne amp;nbsp;ofte comme bon luy Icmble.Car encores que quelques femmes eulTent mangé leurs enfans au fiege deSamarie:la ville ne tôba pourtant entre les mains des ennemis.ludic reprend a bon droit ceux de Betulie qui auoient limité 1^ temps du fêcours de Dieu, promettans de rendre la ville fils n’eftoient fecouruz dans cinq jours. Le quatrième point eftoit que graces à Dieu oneftoitbieneflongné de telles neceflités. Et y auoit de toutes chofes neceflaircs pour trois mois: auec grande efperance de quelque bon fecours. Au refte remontroient que ccte ville lèroit diffamée, fi elle receuoit Paix fans ùuis des autres Eglifes qui fufiftoient. Mefinemét qu’elle auoit moicn d’attendre bien loguement.Par ce prièrent affedueufement les Sieurs du Confeil de ne rien faire qui leur peufteftre juftement reproché: amp;nbsp;dont la rcpentencè feuft: trop tardiueàfauenir.Les autres neantmoins perfiftoient en leurs remóftrances. Et bien qu’ils confefTaffent que Dieu pouuoit aifement deliurer la Rochelle : ne conoiffàns toutesfois en ceft endroit îexpreftè volonté de Dieu, maintenoient que ces argumens eftoient auflîproba-bles pour la ruïne que pourJa conferuation. Se falloir donc bien donner garde que trainâns, ces chofes en longueur: jjennemy n’euft fauantage par force ou parfurprifê fur nous. Et lors, difoient-ils,nous fendrons combien la Paix eftoit plus douce que ladiferetionde fennemi Par ainfi la diuerfité desoppinionsempefehanour cecoupla refblutionà la Paix propofee. Etpourceque cemefniejour le peuple futallemblé aufbn de la cloché: les Lieutenant amp;nbsp;MorifTon rendans raifbn de leur chage: y furent où le Lieutenant dit que Monfieur leur auoit remonftré à part le danger où effoient ceux de la ville, amp;nbsp;combien il eftoit defireux d’vn bon accord. Ce qu’il promettoit entretenir entoure feuretr^furfâvieamp; fbnhonneun»Sur celes forains qui eftoient en ville auec la permiftion duConfeil,efleurent deTambé pour affifter aux Parlcmens auec les députez de la ville amp;nbsp;requérir pour leurs Eglifès, ce qu’ils verroient leur cftreneccfTaire. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘'î

E N ce temps fon Excellence voiant que les affatfts fè pou rroient acheminer à vne Paix, Et curieux d’y comprendre auec la Rochelle, les autres places qui tenoient àmcfmc fim'ef crkàceux criuitàceuxde Montauban, amp;nbsp;à la Nobleflèqui fy eftoit retirée: leurfaiûnt entendre fur deMontau. tout la bonne volonté qu’il leur portoit. Voire particulliere à tous autres pour eftr^fâ ville amp;nbsp;drefl^r aJ«. fon pays de fbn Comté de Q^ercy, qu’il voudroit fauorifèr für tous. Sur ce les fblicitoit dc des de paix dreffer articles qu’il promettoit de faire accorder par le Roy fo frcre.Les prioit auffi de ne faire courfes ny aéfes d’hoftilité contre lès troupes de f Amiral,quc la Valete conduifbit pour Ibfs’. le»« depu-Et qu’il donneroit ordre qu’elles fc çontiendroient fans les incommoder en rien. Surquoy les Montalbanois enuoierent des Moulins, vers fbn Excellente pour fonder fil y auoit moieh de tirer vne bÔnePaix de fâ Majefté.Mais de ne rien faire fans îauis des députez de la Rochelle auec lefquels ils pourroient communiquer. Sur ce Biron efcriuit à laNouë,ce mefme jôür.

Qu’il eftoit venu vn homme expres de Montauban vers Monfieur, pour luy requérir affourâ- Bkonïla' ce d c leurs perfbnnes, de leurs biens amp;nbsp;liberté en leurs maifons^Et que cela fait ils quiteroiét Noue, les a rmes: finon qu’ils offroient les porter pour le foruice du Roy amp;nbsp;commandement de mon Seigneur.Que lefditsde Montauban,fê plaignoientgrandement dequoy fon ne leur auoit fait entendre bien au long la volonté du Roy. Et que fi on euft reprefènté fà clenjence long temps a qu’ils enflent prins le chemin qu’ils prennent de prefênt. Q^il voudroit bien que ccuxlà ne monftrafTent le chemin à ceux de la Rochelle: Mais que les Rochellois fê miflent les prmiersendeuoir.Tout celanc vint que de ce que je vous ay dit:Car les Montalbanois

aflèurez

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

afamp;iircz que le Roy propofoit la Paix aux Rochellois qui ne la vouloient reccuoir pardculic' re,ains gcneralleamp;par fauis de leurs autres freres : toutes chofes délibérées refolurent d’y eæ noyer amp;prendre le mefme parti que les Rochellois trouueroicnt le plus expedient pour leurs Egliiès. Mais leurs députez fe laiflèrent aller à îauôlorité de Monfieur. Si bien qu’excedans leur charge ils accordèrent amp;nbsp;jromirenr outre cela,de faire conlcntir leurs Citoiens à choie lelquels ils rejetèrent depuis auec vn grand deshonneur de ceux qui veulent repreiênterfous vn melme maique les perlbnnes du maiftre du valet tout enièmble.

L E Quatrième Mars leParlement fut commancé dés le matin,où le trouuerent duCaïup conü^é'^ nbsp;nbsp;nbsp;Côte de Rets,Biron, Villequier èc Guadaigne. De la ville,la Noue,Lieutenant, Morilfou

pwlaPaû amp;Detambé,aufquels les Catholicques dirent n’auoir autre charge dcMonfieur que d’accor der à la ville f exercice libre de la Religion felon ledernierEditrlànsycomprandrelcGoU' uernement : auquel amp;nbsp;en tout le relie du Royaume feroit accordé liberté de conlcience fans aucun exercice. A quoy ceux de la ville remontrèrent que la liberté eft fort feme en laquelle on n’auoit moicn de fcriiir à Dieu. Et qu’eux qui tenoient les enfans morts lâns le Baptefroc pour damnez : amp;nbsp;jugeoient à bon droit les Mariais le deuoir faire en ffiglilè : ils oftoientà ceux de la Religion tout moien de pouruoir à tels inconueniens. A quoy le Comte de Rets relpondittSi vous faites les Baptelhies amp;nbsp;Mariages de votre Religion en vos mailônsjcn petite compagnée lâns prefehes amp;nbsp;chant de Plêaumes t vous n’en lèrez point rccerchcz. Cell tout ce que le Roy vousveut accorder pour maintenant. Et notez que lî vous-vous contentez de fon offre amp;nbsp;libcrallité ; il tiendra ce qu’il aura promis. Mais fi vous obtenez dauaæ tage par importunité ou autrement : il n’en tiendra rien. Et comme les Depputez de la ville fuiuant leur principale charge demandaflènt temps amp;nbsp;loifir pour communicquer le tout aux autres Eglifes dcfqiieîs ils elîoient tenus par charitéamp;promelfe procurer le bienôc repos tout ainfi que de la Roçhellc: Le Comte répliqua, apres l’accord faitvous aurez afièz de moienfii de loifir de communicquer ce que bon vous femblera. Mais ceux de la ville remontrèrent que la communication lcroit ridicule apres l’accord: amp;nbsp;qu’elle deutÿt précéder. Aulfi qu’ils n’auoient charge de requerirriaecordcrautrecholèpourcetehcure. Au commancement de ce Parlement auoit ellé accordé, que tout ce jour on ne tircroit ni ne remparcroicd’vne part ni d’aurre. A cete caulè ceux du Camp le pourmenoient à piedamp;à cheual en grand nombre à la veuëdes murailles. Comme aulfi ceux de la ville tant hommes que femmes regat-doient en toute alTeurançe pardelJuslcsmurs. Toutesfoisparceque ceux de la ville appet' ceurent quelques pionniers du Caiftp qui trauailloient : ils firent lelêmblable vers la Tout D’aixamp; en vn endroit où ils ne pouuoiét eftre vous de ceux duCamp.Surquoy ce Parlement fut remis au,Vêdredi fuiuant, auquel les Députez n’auancerét gueres dauantage qu’aux jours precedens. Si que reprenans alfez toll lEllat premier,Ie Comte de Rets le retirant des tram LcCoitite ^^É^sau cartierfut blecé d’vneharquebuzadeauxreims. Au 5. MarsneantmoinsleConfeil de Rets bief fut,alïèmblé,auquelfurent apelfez fix Minillres pour auilêr quelle relôlution on deuoitprem fcauitrejns; nbsp;nbsp;nbsp;f^r le traité de laPaix .Où Ion Remontra qu'il falloir regarder jufqucs où Ion pourroitfere-

. / v flraindre toucliantîEdit de Pacification auec les ;autrcs Eglifes, Mais quefi on ne le pouuoit X nbsp;nbsp;nbsp;^tenir d^utant.qüe f ennemi n’en Voulo'it ouïr parler : Ion deuoit requérir pour les autres les

‘ n)efmeseonditiôsamp;.lêuretésqu’onpourroitimpetccirpourloy:amp;ne lailTerpourceladepour-.0^ fuiure amp;paraçheuer l’accord tant neceflâire. Mais les Minillres continuans leurs precedens ftres^onti tdircnt quçIes Parlemens ne pouuoient apporter que de grans maux ; ce qu’on auoit js nucrent à biçri.lènti tan; ä'lauiancement lie fen.nerni qu’en vn grâd refroidilfement tombé fur plufieurs l'rpaiïïe villc.TelIemcpj: qu’ynedangcreulè diuifionlê commençoit à former parmi eux ; les vns laRochcllc dçmandans amp;nbsp;les aùtres reprouuans la;Paix dont çlloitqucllion. Mais on deuoit,dilôient-ils, bien plus fort craindre les mauuais fruits delditsParlernensf il auenoit que la Paixfuft con-duc amp;nbsp;arrellée.Car les foraiÿs fe retiraiis de la villejamp;icçlle commandée des plus gratis maf-lâcreurs du Royaume: Car pour le nioinsles principaux de la ville feroient meurdrisamp;cruel-Icment malïâcrez. Voire que fi on n’auoit point elpargné les villes les plus obeilïàntes: quefe-roit-on à celle qu’on ellime la plus rebelle?Orccmalnelcverroit:feulementau dedans du jcircuit de Ä Rochelle j mais rcllendroir. generallement amp;nbsp;Gns grande refillance fur tous les autres endroits de ce Royaume. Quant à la ncceffité ; n’y auoit pas grande apparence d’en faire fi fouucnt bouclier, pour vouloir affii/ettir fous lâ pefiinte main toutes raifôns Diuines.

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LIVRE TRENTEtROÎSIEME. 139*

Car les Commiffaircs de la Police fàfictirent de toutes choies en ville propres à louftenir vn liege, du moins pour quatre moys. Et n’oyt on toutesfois parler que de la famine à ceux qui abondent en tous biens. Au relie le poure peuple le contente Sc ne murmure point. Ains fe confolcau Seigneur qui ne delailîè les fions. Puis lesMinillres fadreflerent aux gros de la ville pour leur remonftrcr qu’ayans û bien commaucc ai*cc îlnuocation Sgt;c alfiftanCe de D I E V : ils feroyent mocquez f ils quitoyent fi lachemant vne h lâinte entrcprinle làns meilleure occafion. Etdeuoyentobuierqu’onnediftque le cœur leur euft failly au belbitl. Èt qu’au lieu de faffermir en falTurance de la parolle de D i e v: qu’ils feftoyent appuyez lur de rofeaux trop foibles. Et apres aiioir mis à bon efeient la main à la charüe, fè feroyent amulcz à regarder derriere eux * Que profite l’on, en euitant la fumée de tomber dans le feu ? Et par nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

vu plus grand danger fe vouloir garentir du moindre? Si vousaymez voftre Religion, vô-ftre honneur, voz biens, voftre honnefte liberté : aprenez de deux maux à eu iter le plus grand. Car la guerre portant le mafque de Paix ne cefle point d’eftre guerre. Comme le Lotipefttousjours Loup encores qu’il Ibit veuft de peaux de brebis amp;nbsp;d’aigneaux » Puislê tollmans aux Gentils-hommes. Et vous Mtflîeurs de la Nobîefle quand on vous demandoit entrans en ville la caulê de voftre retraite : vous reipoiidiez que c’cftoitpour aiioir ^exercice de voftre Religion amp;:aflcurances de vos perionneSiSc biens. Confiderez qu’elle liberté de confcience îon vous accorde, qui ne pourroit ûtisfaire à aucune Nation quelque Barbare qu’elle fuft. Car quelle permiifion eft-ce de Religion quand tout exercice eft interdit ? Eft-ce permettre la vie quand on deffend le manger amp;nbsp;le boyre ? Au refte quelle aifu-rance trouuerez vous de laiflèr vne placefortepour loger en vn pays foible amp;nbsp;parmy ceux qui ontjuré voftre mort amp;nbsp;n’ont point changé fi empirer n’eft changement? Car la befongne eft tellementauancée, qu’on ne peutfarrefter en fi beau chemin 4 Et les maftàcres qu’on veutauthorifer comme fi c'eftoyentaéles heroicques amp;nbsp;magnanimes : ne feront jamais bien receuz amp;nbsp;approuuez qu’on n’aye fait mourir tous ceux qui les reprouuent amp;nbsp;fen peu -lientrefentir. Surquoy comme Chaillou euft dit que Di ev eftoyt aflèz puiftânt pour nous garentir de tous ces maux, amp;nbsp;nous pouuoir donner vne Paix bonne amp;nbsp;afleurée voire mefme malgré noz ennemis, Luy fut refpondu parles Miniftresque ceftargument de Toutepuif lapuiflàncede D i ev fe deuoit pluftoft alléguer en la deffance d’vne bonne caulê, qu’en la dilêrtion amp;nbsp;dellaiflêmeiit d’icelle. Et nous falloic regarder principallement la volonté de D I E V qui fe manifefte en la coni^ilfance des perfonnes, de la caufe amp;nbsp;dés temps, La refolution du Confeil fut enfommeTdc foubftenir fufques à îéxtremité pluftoft que d’accorder chofe qui fuft d’eraifonnable. Et qu’on li’enuoyeroit plus de députez. Ains la rclponcefeferoit par vn tambour. Le tout rapporté au peuple en vne alfemblée faite à celle deiaRo, fin: tous dirent vnanimemant qu’il falloir preferer vne jufte guerre à vne Paix honteufe amp;nbsp;fuf cheUede pefte. Et qu’ils auoyent encores allez de moyens graces à Dieu pour tenir longuement. Plu- q„cs fieursmefmeslê fejouïllbient des Parlemans rompus. Ellimans qu’vn jour de Parlement leur trcmké. portoitpius de nuilânee que dix de guerre.

'C E jour furent pendus en la place du Chafteau les trois marchans dont il à ^fté parle cy delfus. Sçauoir lacques de Saux amp;nbsp;fes compagnons qui long temps auoient efté con- dus au cha-damnez à mort.Mais aucuns auoyent efté d’auis qu’on differall lexecutioujde peurque ceux du Camp fen voululTent vanger fur les prilônniers qu’ils pourroyent auoir delà ville.

Le Vendredy fixiéme Mars on propolê au Confeil qu’il ne falloir auoir tant d’efgardà ce qu’il auoir efté accordé par le Conlêil amp;nbsp;le peuple, comi»e à ce qui fe deuoit accorder. Car les depputez de la Ville auoient promis aux depputez de Monfieut de retourner au Parlement . Leur remonftrant qu’il ne falloit ainfi fe gaber de tels hommes qui fauoyent bien fenreiiencher furie General ou particulier des premiers trouuez . D’autre part qu’il fal-loitpropofer demandes nouuelles. Sçauoir l’exercice de la Religion pour les autres places qui tiennent fort amp;nbsp;pour tous ceux qui font de prefênt en pays cftranges . Ce qui ne pourroy t bonnement fe faire fons parlement. Et que le danger eftoit fi près de la porte qu’il ne failloit paffer tant de journées à confulter fans execution . Et com’-aucuns Miniftres l^U’^cfcntdi-fent qu’il fembloit qu’on les appellâfl en Confeil pluftoft pour fe mocquer d'Âx vcu ce qui auoit efté refolu : que pour oüyr les remonftrances de la parolle de D i è viChailou cniavüi«.

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L’ HISTOIRE DE FRANCE.


Mars, »Î75-

Parlement continué.

dit nous auons aufli la parolle de D i e v amp;nbsp;quand vous parlez ainfi ce font vos auis propres que vous auancez. Surquoy Robert Dauid prenantla parolle dit qu’il auoit charge de plufieurs bons Bourgeois de prier le Confoil qu’il ne paflàft outre fans communicquerk tout au peuple quifoplaignoitfortdece qu’on auoit changé îauis general fans occafion-Toutesfois il fut refolu que fays prendre îauis du peuple îon parlemanteroit a la prefdinéc-Si qne les Députez d’vne part amp;nbsp;d’autre aflèmblez au lieu acouftumé: ceux du Camp dirent que le Roy faifoit pareille offre aux villes de Montauban amp;nbsp;Nifmes qu’à la Rochelle fans ycomprandre aucunement Sancerre parce quelle n’eftoitau Roy comme les autres,amp;

pdtir dred'er Articlcsà vnebonne Paix.

Noblcfleaf- qu’il falloitfadreflèr au Sieur dudit licu fi bon leur fombloit. Surce voiant la plus part de la fcmbiec Noblcffo, que ce peuple amp;nbsp;le commun des Cappitaines amp;nbsp;Soldats ( qui comme gens aguerris prenoyent ce fiege pour exercice de leur vacation: fans autrement confiderer les douteux euenemens d’vne fi cruelle guerre ) ne pouuoyent aucunement preuoir le mal que la continue des armes leur pourroit amener : les voulut perfuader par autre moyen à la conclulion d’vne bonne Paix : Pourcelcfeptiéme Mars faflèmbla pour faire entendre au reftelaneccf-té qu’ils auoyent tous d’vne prompte amp;nbsp;bonne PaR.Sans laquelle lavillefeprecipitoitàfa ruyne : traînant auec foy la defolation de toutes les Eglifos de ce Royaume. Qu’on recon-noifloit bien qu’eux tous feftoyent aflociez aux perils amp;nbsp;euenemans de la guerre auec ceux de la ville pour auancer tous enfemble comme bons Citoyens amp;nbsp;frétés vnis en la maifon D I E V, la gloire d’icelluy :Et participer en comun au benefice de la Paix. Mais d’autant, qu’on les voyoitfi opiniaftres à la guerre Si conftans à leur mal, continuer auec fi peu de moyens la deffancc de leur ville, qui ne pouuoit long temps fubfifter contre les forces les : on les auoit voulu apeller pour enfemble auifêr aux moyens les plus propres amp;nbsp;auantî- i geux qu’ils pourroyent fubtihzer pour acheminer le tout à vne bonne Paix, amp;nbsp;fauoirlapb’ auantageufe qu’ils pourroient. A quoy tous preftans louïe amp;nbsp;les mains:furent à îinftantdrf fez Articles pour les prefonter aux deputezCatholiques dés le premier Parlement qui fê tien* droit: atendant lequel nous reprendrons les affaires de Sancerre.

Ncccflitcz deSancerre tliuuJguez par vn fui-ard.

Famine cô-raancc.

C O M M E la Chaftre continuaft fon delfoin d’affamer plus que de forcer Sancerrc:aiJ coin-mancement d’Auril vn Chirurgien de Vilhers Saint Benoift Soldat, fauta la murailleamp;ftl-la rendre à la Chaftrc auquel il allcura que le? affiegcz n’auoyent de viures que pour vu moys ôi plufieurs autres choies qu’il reuela au grand plaifir du General Catholicque, quin’areæ doit que telles nouuelles pour n’en auoir elfe bien^icrty iulques là . Le troifiéme les Cap* pitaines la Fleur, Pillard amp;Paqu»lonaucclôixaWe harquebuziersfortentamp;:fembufquc'’i^ ez vignes pour lurprendre le Corps de Garde de Fignoles ppfé d’ordinaire lousles Noycts qui font au long du chemin. Atendans foccafion pafla Serriou Maiftre de Camp d’vn Regimant FantalLin amp;nbsp;commandant en l’armée apres la Chaftre: fuyui de lîx autres fans les charger comme inconnu amp;nbsp;crainte de faillir à plus beau coup. Mais le Corps de Garde les d'efcouurit; viuemant pourfuyui ncantmoins cinq y demeurèrent au focours defquels comme ceux du grand fort vinlTent à la hafte leur couper chemin : les virent pluftoft forrez qu’ils n’enflent creu. La nuiél vne Efoadre de la Fleur fort aux tranchées , rompf amp;nbsp;metenpÄce deux grans mantelets de boys à fefpreuue des h/rquebuzesfur roués .Età la veuë de ceux qui lesauoyent abandonné en emportèrent les matières. Le quatrième ils tuerent le premier aine duquel le quartier fut vendu quatre liures. Le ftxiéme au foir vn Miniftre fortitpour amener lécours. Et le dixiéme en plein jour quelques vns fortirent par Porte Vieil lefquels fuiuis de ^gneronsôc goujats chargez de feu, paille amp;nbsp;fagots mirent le feu en la maifon Rouliere qui auoit efté retirée au Camp Saint Ladre. Et bien quelle ne Sancerrccir fc^fl ftu’à la portée de fharqucbuze du grand fort;fieft-ccqu’onnelafoeut garentir du feU' cuiede et.'m Sommme que la Chaftre voyant qu’il ne les pourroyt auoir par force ouuerte qu’auec gran-cueécuV'^ perte des flens : refolut de bloquer la ville. La fit ceindre amp;nbsp;circuit de larges amp;nbsp;pro-7.fons. fondes tranchées lelquelles*auoyent quatre Mil trois cens dix pas de tour: gardées par fopt forts, prefque tous à la portée de fharquebuze fvn de îautre,oùils peuuoyent aller amp;nbsp;venir à couuert par les tranchées : les forts mefiiies n’eftoient cflognez des murailles I que de trlt;Âs cens pas. Dont les Santinelles fauançoyentà dixhuit Se vint pas pres fvne de l’autre amp;nbsp;le plus foiiuent doublez . Outre ce la Chalfre faifoit faire toutes les niiiéts garde

à là Compagnie de cinquante hommes d’armes : Toute la Noblclïc amp;nbsp;autres du pays elbtis ordinaire-

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LIVRE TRE N T E TRO I s lEME. 140. ordinairement au ec luy à Saint Satur. Les autres troupes de cheual qui auoient quartiers en villages prochans, venoient fouuent faire montre en la Campagne entre la Perriere amp;nbsp;Fontenay . Ainfi les afllegez fê voians des)a comme dans le fofle amp;: au ïcpulchre : penlerent de plus pres à eux. Et comme le Confêil eull ja mis ordre aux viures: pour mieux encor néant-moins les regier : ils firent lors plus cxaóle recerche par toutes les maifôns où les Chefs de famille eftoyent enquis par ferment de declarer la quantité du Bled qu’ils auoyent : la moytié duquel en payant eftoit enleué fur le champ amp;nbsp;porté au Magazin .Ce qui continua trois ou quatre fois depuis : juiques à emporter tout ce qui fê treuuoit au grand delplaifir de pluficurs dont forcirent beaucoup de querelles. Le vin aufli fut taxé vn fol la pinte. Mais fur la fin fut permis de vendre le. blanc amp;nbsp;lequot; meilleur clairet fêizé deniers. Le vinteinquiéme Me readier fortir pour aller cercher fccours en Languedo.il paflà dextrement:rnais eftant presNerou-etfept lieue delà fut arrefléamp;menéàlaChaftreau quel il déclara tout. Venons aux Ro-chellois.

Les Catholicques continuans à letter leurs defiènccs des affiegez. Et tous réciproquement à fè nuire par Cailonades amp;nbsp;efcarmouches qu’ils entretenoyent de jour à autre : Le quatorzième du mois furent leuës les lettres que le Comte de Montgommery amp;nbsp;les députez d’Angleterre auoyent enuoyées du feiziéme Fetirier .-par lefquelles il efcriuoit que fiir la procuration que les Rochellois auoyent entioyéfon auoit trouué quarante mil litires fans inte-reft. Et que de ce il auoit equippé quarante cinq vaiflèaux de guerre fans quinze autres par-rtisdelaRochelle,amp; quinze ou vint chargez démunirions attec .Lefqtielsil efperoitles le- Montgom-courir dans vn mois. Ce qui les resjouyt Sc encouragea fort. Comme atilfi firent les nouttel-les que ceux de Sancerre auoyent fbtiftenuz trois allàux amp;nbsp;le portoyent conflamment en lois, leurauerfîté. Si bien qu’aucuns fôrtirent à vne heure apres mintiiéf.Lefqtiels fê glifïàiis dans les tranchées amp;nbsp;metans au fil de felpée tout ce qu’ils rencontroyent : le retirèrent auec perte de douze Soldats amp;nbsp;autant deblecez. La Noue cependant qui failbit tout le polfible pour ramener les Rochellois à vne bonne compolîtion : à laquelle pour le peu d’alTeurance qu’ils yvoioyentamp;le lêcoursr^i foffroit; Ils ne vouloyent entendre: Auerty d’ailleurs que le Comte de Montgommery ne luy vouloir guere de bien pour quelque rapport qu’on luy a-uoit faiét de luy : loint à ce les confiderations dont j’ay parlé cy delTus amp;nbsp;fur tout la crainte que la continue des partialitez qu’il voyoit: ne caulàft quelque delbrdre amp;nbsp;plus grand mal en Noue fe rc« cete ville:fiit conlêillédefe retirerpluftoft qued’attendre la venue de celècours duquel plu-fleurs ne îaimoient pas fort:dont la plulpart fut aulfi fache^ que de celluy duquel apres Dieu: pourquoy. Ils efperoient plus de fecours. Tant pour les rares vertusjque pour fon entière Ôc cdBnuë affe-élionau parti amp;nbsp;au particulier de la ville.

S v R c E les Catholicques menèrent plufieurs pieces prez leTreuil Menard voyfin du Moulin de la Brande, auec grande quantité de Gabions amp;nbsp;telles autres maneuures pour îaffurance tant des Canons que des Officiers de î Artillerie lt;nbsp;Qui futoccafion aux affiegez de trauailler entoure d’illigence riere la plateforme du Boulcuard de l’Euangile, crainte qu’on ne fift effort en ces endroiéls. La journée nelâpaffa fans Canonnades reciproques. Et fur le fbir le Cappitaine la Fons eftant de garde à vne Cafematte, mena quelles Soldats à la Ladrerie:oii il trouua nombre de Catholicques à table qu’il tailla en pieces fans far-refter à loffre des grandes rançons qu’ils promettoyent. La nuiélfuiuante les Catholicques firent leurs aproches jufques au bout de la vigne du Treuil Melhard où ils drefferent amp;nbsp;remplirent leurs Gabions amp;nbsp;amenèrent leurs Canons plus pres pour barre le baftion de ÎEuan-gilleb Continuans leurs tranchées depuis Paiera jufquesà lîContrefcarpe du baftion: fi Gabionnans de forte qu’on ne les pouuoit que rarement offenfèr . Occafion que les affiegez preiioyans les inconuenians de tel voyfinage: fôrtirent furies dix heures au fbir du vintiéme Mars, rompirent les Gabions, renuerferent les balles de laine, fâcs, tables amp;nbsp;telles autres matières à fe couurir. Et donnèrent fi brufquement fJedans les tranchées qu’ils y enlaifferentplusde 6o.qui n’en parlèrent jamais-.fâns vngrand nombredeblecez,. Puis retournez entrouiierét fix des leurs adiré amp;nbsp;quelques vns blecez. Mais les Catholiques rabille-tent auffi toft leur perte.Voire que dés le lendemain fur les 5. heures du matin:comgiancerent a faire jouer toutes leurs pieces en diuers lieux: les volées defquelles n’eftoyent moindres de

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Aurii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

‘ s 7 i- foi±c,vintjvinthuir,trentCjtrentedeux Canonades. La plus part toutelois fans nuire amp;nbsp;a coups perdus à la ruyne des maifons. Le vïntdeuxiéme fur les cinq heures du matin, la batterie re-nruie”' commanda jufques fur les fix heures du foir. Cependant les afliegez, doublèrent les gardes mefines ez Carrefours de la ville, crainte d’intelligence pour le bruit qui couroit que les Catholicquesfo wuloyenteefte nuidlâifir d’vne Tour d’entre la porte Rambautamp;leBâ-ftion de fEuangile. Le vintqifctriéme fur le midy recommancerent leur baterie plus furieu-foque les précédantes depuis laTourd’Aix jufques au baftion de lEuangile amp;nbsp;les deux Baterie con fours du Chafteau. Entremeflans tousjours quelques coups à la ruyne des mailôns efqud' les il faifoyént aflèz de mal. Etpource que les alfiegez feeurent qu’on vouloyt hatred** Coulombier, fè mirent à retrancher auec telle dilligence qu’en peu de temps la terra*-fc fut aufti haute que la muraille entremeflée de boys amp;nbsp;terrier efpez de vints pieds,efle-uans plus arriéré vne terraflè de la hauteur d’vne toifè amp;nbsp;autant de largeur , enfernitc entre desays coufuës amp;nbsp;clouées à des pilotis pour tenir la terre ferme. Et entre ces deux terraflès vne tranchée large de trois pas dedans le lardin de fHofpital. Lanuidilsfentiren* vn tramWement de terre pour vne des mines Çatholicques fondue fur cent cinquante Pionniers. Depuis le dernier Feurier jufques la ils tirerent douze mil fèpt cens nonanK coups du Canon. En ces entrefaiéles plufieurs fè retirèrent en ville où ils portèrent toutes nouuelles du Camp. Comme auffi quelques Soldats des moins refolus fè retirèrent aux Catholiques lesauertir de tout lEftat des affiegez . Surquoy on prit occafion d’en ■ foupçonner plufieurs: tellement que le Maire en mit hors aucuns defquels onnefaffe**' roit gueres que Gentilshommes qu’autres. La nuid du vintfèpt pres de mil Catholicques^** prefenterent a la porte Maubec pour gangner la Contr’efearpe jdefeedre au foflè amp;nbsp;fempat^* des Cafèmattes. Mais viuemant pourfîiiuis furent en fin contrains fc retirer y laiflàns nombre

des leurs. Le lendemain nombre de CaualJerie fe prelènta vers Tadon fur îe/quels douze o'* quinze des afliegez ïôrtirent où Lourie Gentilhomme Pœteuin fut arrefté ayant efté lôn ual tué d’vne Piftollade. Ce jour le Capitaine Prouenlàl fut tué d vne Canonade Sgt;c le Cap*' taine Saunage mourut d’vn autre coup qui luy emporta la jambe, tt eftoit Sergent Major en ville acortamp; pratic Soldat:Gargouilauteiift Ibn Grade. Lors le Kegimetdu Comte du

Le Comte du Lude amp;nbsp;les efforts defes troupes vers S. NicolJas.

fa Cauallerie faprocherent deNeftré à Tadon pour d’autantplus lêrrer les afliegez par vn^ autre armée qui les battroit de ce cofté là. Comme de fait lôn Excellence ne le voiant afle^ fort pour garder routes ces auenuësduy enuoia des Suïflès pour renfort amp;nbsp;nombre de pieces dont il battoir aflèz fôuuent les aflie^ezjque je fairay en ffiftat que defliis: pour vous reprelên-ter ce quftè faifôit en mefrne temps ez autres endroits de la France.

En melme temps que les Gouuerneurs furent enuoiez pour auoir fœil fur leurs Prouincr* apres les Matines de Parisde Marelchal D’anuille Lieutenant pour le Roy en Languedoy f**^ enuoiépour remettre tout le païs en dcuotionCatholique.Mais y aians trouuéles bigarrures dont je vous ay parlé:Et ne peuuât auoir autre raifon d’eux qu’auoit eu leBaron de loicufefo** Lieutenant au Gouuernemant.-delibera de râger tout par force à fon obeiflànce.Pource auoit remontré aux Eftats du païsôc principallement à ceux deTolofo Capitale de Languedo h

Armée du Marefcbal d’Aniiille

confequence de tels accidens amp;nbsp;combien ils en receuroiêt d’incômoditez fi on n'y obiiioitdc bonne heuredes requit de luy aider de moiens à dreflèrvne belle amp;nbsp;forte armée pour alTieg^* Nifinesdaquelle prinfo il faflèuroit eftre fuiuie par exemple de toutes les autres amp;nbsp;viuroit lors vn chacun en Paix.Il alfembla les Garnifons amp;nbsp;la Nobicflè du païs dont il fit 6. Cornettes de Caualleriejpuis cinq mil harquebuzierszlâns les côpagnées duLionois amp;nbsp;nôbre de volótaires du païs:faifànt toute l'infanterre nombre de dix mil piétons qui conduifoient 14. pieces de bä-terie.Le pais en fomme luy promit joo. mil liures pour fubuenir aux frais de la guerre en lâ-en Lag cd nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cfpcroit bien faire chofe de grande loüange. Mais vne occafion rôpit le cap à fon pt^'

contre ïes ° nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dcflèin. Il y a vne petite ville voifine de Befiers amp;nbsp;Montpellier qu’on appelle Sômiere â*'

Proteftans. foz forte d’aflîeteamp; cômaniJée d’vn ancien Chafteau efleué fur le fommet de lamÔtagneai* Sômiere rc- pendant de laquelle eft le contour de la ville abreuce des eaux de la Vidone qui courtau pi^' pre entre. Baron de loyeufo y auoit laiflefos cheuaux de foruice auec nôbre de Soldats par formed«*

Garnifon^ns toutesfois qu’il fo doutaft desProteftans. Saint Grcmian peu apres furpritb

place amp;nbsp;folâifit du Chafteau enlcmble détour ce qui eftoir au Baron. Le Marefchal auo^ entrepr**^

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LIVRE TRENTETROISIEML 141*

entrcpriïê furNißnes amp;nbsp;fur vnc ancienne ville au Comte de Curlbl nomme Vztz : Mais ccla n’ayant bien fuccedé amp;nbsp;auoir traucrlc ce carrier ; prit par compofiuon le Chafteaii / Saint Geny; entra de force dedans Cauuilîbnamp; faprocha de N i s m e s pour faflîeger.

Toutesfois pour nelailfervnennemy fipres de Montpe ll i er 8dqueIbnarméeh’euft corn’en barbe tels gens qui ne lesiroyent que trop Ibuuent reueiller; fe refolur de batre amp;nbsp;emporter premièrement Sommierei falTurant comme il eîi auroit auflî grande aparan- icMarcf* ce, d’cxeciiter plus ailement lès autres delïèins puis apres Jl battit la ville en deux endroiéts tant du cofte du Chafteau que joignit le Rauelih de la ville entre le Bourguet amp;nbsp;la Riuierc.

Il y fit breche railbnnable trouuant la muraille tendre amp;nbsp;de foible eftolFe.' Mais ceux qui furent à îaflàut ne la peurent gangner: au moyen que les aflîegez tirant d’vne haute amp;nbsp;vieille nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Tour qui eftoyt dedans Siprclque vis à vis de la breche; defcouuroyenttropaifément ceux qui alloyental’allaut auquel plus decent Catholicques moururent amp;nbsp;dauantage deble-cez. Si bien qu’il fallut agrandir amp;nbsp;aplanir la breche amp;deuant tout abatrecete Tour qui fut foudain par terre. Laquelle neantmoins tombant par pieces amp;nbsp;gros cartiers de pierres détaille qui îentretenoyent tout contre 1# breche: Icriiit de Gabions aux aflîegez pour tirer les Catholicques auflî à leur aile que par-auant. Si bien que le fécond aflàut ne fut moins mortel que le premier: Sur-ce Candalc arriua au Camp beau frere du General amp;nbsp;gendre de feu Coneftable. Lequel acompagne de cent bons cheuaiix amp;nbsp;douze enlèignes de Gafeons (quilèmoquansdelalongucparcflèdesLanguedos : le promettoyent bien le pii- Gafcôs lage de Sommieres pourueu que fon les gratilîaft de la pointe du premier alßut ) alfeura le Marefchal qu’il luyferoitvoyr de galans hommes fil les vouloir honnorerde quelque belle iepilb§c charge. Dequoy le General fort rejouy : voulut faire preuuede leur valeur au lendemain à la reprife des alfauts précédons : Pource l’Artillerie ayant joüé amp;nbsp;fait ce que les Officiers de-firoyent : tout le Camp fu t en armes pour fauorifer l’aflàut desGafeons: lelquels le portèrent fianimeulèment que plus de trois cens y demeurèrent que le reffe laiflà pour retourner à leur Cartier. Dont leur Colonel ne fut moins fâché que le General de f Armée: regretans la vie de tant debrauesSoltfcts tuez par leurs voyfins melmes. Les aflîegez cependant viuoicnt fort incommodez de viures dont ils n’auoyét eu le loyfîr de faire prouifions, pour y auoir effé comme furprispar leur Gouuerneur. llsn’auftyent moindre faute de poudreamp;autrepro-uifions de fiege. Tellement que fi ceux desSeuenes, Ni smes, Viuarez, Giuodanamp; Rouergue ne les euflènt lêcourusdefix vints Soldats qui aporterent ce qu’ils peurertt a grand trauail, fous la conduite d’vn des frétés de Germia# amp;nbsp;de Mont-vaillant : ils fe fuLènt renduz affez toff. Le dernier de ces Soldats auxiliaires, fut pris amp;nbsp;mené au GÂieral. Et pource qu’enquis du nombre amp;nbsp;de ce qu’ils auoyent porté amp;nbsp;du deffeindcceux qui les a-Patience uoyent eniioyé, il ne vouloit rien defcouurir : Il fut tant batu, gelhé amp;nbsp;tormenté en tant de ptotjßa’j-lôrtes, qu’il en deuint enflé comme vne tone : patientant jufquesàlamort fi effrange lâns cniatorcu-vouloir defcouurir choie qui peut aporter aucune incommodité à lès partilâns. En fin ne- ‘jJcôuuri” antmoins la perlèuerancc de quatre mois hdeuant,fembla fi longue amp;nbsp;lacheule aux aflîegez, qu’ils prind rent relblution toutes choies manquantes de rendre la ville à compofi-tion de vie amp;nbsp;bagues lâuues à la premiere occafion qui fen prelènteroit 4 Veu mtlînemant que les cinq mil Canonnades qu’ils y auoyent ja receuz ,auoyent leué leurs delfances amp;nbsp;bri-fétoutes les murailles dçla ville. Aquoy le General euff volontiers conlenty fil n’euff elperé les auoir par force d’armes qu’il effimoit voye plus honnorable qu’à compofition. Ainfi que pêfent prelque tous les guerriers de ce têps:lefquels failàns pl^is d’Effat des graces du Corps quedelclprit: preferent la fureur, vaillance amp;nbsp;tels autres mouuemans impétueux efquels les belles bruftes nous precedent: aux finelTes, ruzes amp;nbsp;telles autres fubtilitez d’elprit particulières a fhomme:Si bien qu’auoir perfuadé ibn beau frere de Candale à vanger la mort de lès Ca pliâmes amp;nbsp;Soldats: difpolèlbn armée amp;nbsp;nombre de Cauallerie entr’-autres pour fouffenir les alfaillans.Contre léfquels les aflîegez lès baricaderent où ils effi#ioient effrebefoin.Et mclîne niant mirent dçs Gabions hors la breche aux deux collez d’icelle entre les murs amp;nbsp;les faufi les braves pour leur feruir de flancs amp;nbsp;tirer à couuert ceux qui voudroient gangner la brcche..

Somme que Candale montrant lexemplc de braue Chef amp;nbsp;vaillant Soldat tout eifembkifut Cari Jalc* biccé d’vne harquebuzadeaucc plufieurs autres qui luy furent compagnons à îaflàut 5c à la mort. Dont le General fut merueilleulemcnt fâché« Il cftoit d’vne des plus anciennes 5c notalt;‘ rs««

Sf iij«

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L’ HISTOIRE DE FRANCE.


Auril. «5 75.

bles familles de Gafoongne : venue de lamaifon de Foix en laquelle les Seigneuries de Car-dale le Captalar de Bufeh amp;nbsp;plufieurs autres places eftoient venues.Voila comme les afïîegcz tenoient contre l’efpoir de tous. Mais en fin preflèz dehors amp;nbsp;dedans, amp;nbsp;fort incommodez de tout : Le quinziéme Auril force leur fut de prandre la compofition de vie amp;nbsp;bagues fauues; fortans apres que leMarefohal eut enuoié oftages à Nifines pour leur fouretéuamboiirbatani, , enfoigne defploiée amp;nbsp;la mechê allumée fiir lelcrpentin : fopt jours leur eftant ordonne pour emporter tout ce qu’ils auoient amp;nbsp;fo retirer où bon leur fombleroit.Qui fut pour la plus pan aux Seuenes, Nifmes amp;nbsp;Vzez. Depuis le Marcfchal voiant les préparatifs de ceux dc Nifme^ amp;nbsp;la perte de plus de deux mil des meilleurs dc fom armée,il quitta fétreprife de fcnleuer.Oc-cafîon que l’armée rompue amp;nbsp;repartie en garnifons pour la rcfraichir, les Catholiques deces cartiers fo retirèrent fans entreprandre grandes chofos pour le refte de cet an,

le vous ay dit ailleurs que le Roy pour empefeher les Proteftans de fefiiciller au fon de tines Parificnnes amp;nbsp;maintenir le refte en Paix: auoit enuoié fos Gouuerncurs par les Prouin-ces pour leur perfuader là bonne volonté amp;nbsp;les entretenir tous en vn repos reciproque. Et en Arméedu cas de reffus dreflèr forces pour les râgerpar toute* rigueurs à reconnoiftreleur deuoir.Paf' Marquis de ccIcMarquis de Villars pourueu pour la focôdefois de lEftat d’Amiral de France.-aiioirfurh m1 dTpra™ commancement de fan ramafle vne armée dc dix mil hommes és cartiers dcTouraine,Anjoü, ce en Gaf- Bourdcllois, L’andanois amp;nbsp;Agenois dont y auoit huit mil piétons le refte à chenal amp;nbsp;traint* fci Mptóts huit pieces de batterie: paflà la Garone fuffilàmment aucrty de la refolution dés Protefons^

fodeflàndre pluftoft que fouflfir aucun Catholicque maiftrifor en leurs places. Et de premier ,

abord aiioir pris Maloze amp;nbsp;L’abbaye de Belleperche petites places où il ne treu ua refiflancc-aflîcgeaia place de Terride que le Sieur du lieu auoit fuffifâmment pourueu d’hommespo**' dres amp;nbsp;prouifions. L e lieu au refte fe deffendant aflez de foy mefme contre vne plus armée. Faillis de cœur neantmoins pour fefpouuante qu’ils virent en leurs Chefsapff’ Terridepris qiælques vollées de Canons: Ils parlementèrent amp;nbsp;rendirent la place bien qu’ils fuflènt plus parles Ca- de fix vints hommes dedans. Le payement du Capitaine Far gu es amp;nbsp;autres qui auoient pari*:' ïhoiiques, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rendu le Chafteau fut vne corde qui les fouftenoit des fendhres du Chafteau en bas

Flaugnac pouj- quelque delplaifir fait à la Vallcttc.Le refte fut mis a rançon. Puis afliege amp;nbsp;bat FlaU' P”’* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gnac apartenant à Roquefeuile amp;nbsp;le prit apreS que la garnifon fe fut de nuid retirée a

fades fous la conduite du Miniftre la Fontaine. Cependant comme il lèjournoit à Mouchac on luy fit quelque ouuerture de Paix pour laquelle auacer il enuoia quérir Serignac,laCazC) Mpullins amp;nbsp;autres. Lelquels à ù Riquefte articullerent ce qu’ils vouloient demander. Mais aiant enuÆc le tout au Roy : Sa Majeftc les remit à fà declaration faite le vinthuitiéme Aouß parauant. Flaugnac pris fAmiral ofta aux Proteftans tout ce qu’ils auoient gagné en Gafeoæ gneau delà Garone.Dont encouragez,!esCatholiques le fupplierent d’efleuer lès concepO' ons à plus baux defleins: luy perfuadans que Iheur de ces premiers traids ne luy promettoit Ouofladc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aftiirée conquefte de tout ce que les ennemis tenoient en Quercy amp;nbsp;païs voifins.Aifl'

a^gee par fi petfuadé dc repaftèr la Garone enuoia lômer amp;nbsp;en cas de refus reconnoiftre Q^ofiade qm que?amp;^ab5 âmportoit fort au grand paflàge de tout le pays.La Motte Pujols y commandoit à fix cens bat' donnée par- quebuziêTs qu’il réunit lôudain des places prochaines:amp; faprouifiôna fi bien qu’ils prindr^^ tousrelblution de mourir pluftoft que falfujetir aux Catholiques defquels ils n’elperoientau cune mercy .Mais y auoir campé trois lêmaines lânsy donner aucun aflàut rcmarquable.Et jU' géant de faflurance des alfiegez par les continuelles forties qu’ils faifoient fur fos troupes qu• ils endommageoient jour amp;nbsp;n^iéfzLuy venans d’ailleurs plaintes de toutes pars dc finfolencc que les Soldats commettoyent fur tout le pays: loint l’incommodité de fhiucr qiiifutfo* rude en cefte année : fe refolut d’accomplir ce que fon Excellence luy mandoit eftant cam' pée pour la prife de la Rochelle de luy enuoyer bon nombre des meilleures troupes qu’il euft en fon armée. Ainfi il quira la place aucc grande incommodité des fiens. Puis choyfit vint Compagnies les plus belles ^l’il euft amp;nbsp;les donna à Goas pour conduire deuant la Rochelle-Ce qu’entendu par le Vicomte de Gourdon, auquel les trouppes dc l’Amiral auroyent ja cH' leué vne ville auec grande effufion de lang de ceux qui voulurent refifter : Surprend vnc (le ces ComjBgnics au paflàge de Dordonne où il en tailla la plus part en pieces. Le reûe Rochelle, marchant fous Goas fut bien receu amp;nbsp;les trouppes bien recueillies par fon Excellence, q*'* voyoit à fon grand regret fon armée fefolaircir trop de jour à autre pour les conunuellesfoiquot; (ies

eux.

L’Amiral ciiuoie fous Goasles meilleures troupes de Ion armée à

Moniteur

dcuaiit la

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LIVRE TRENTETROISIEME.


142.


ties des afliegez. En ce temps le Baron de Grandmont enuoyé à Beart par le Roy de Nauar-te pour remettre la Religion Catholicque en Ibn premier credit : fut pris en ces quartiers amp;nbsp;proteftanl la plus part de fes gens mis en pieces. Cependant ceux de Languedo amp;nbsp;pays voyfins aflèm' EftatsPro-blerent les Eftats à Anduze où ils dreflèrent tant la forme d’vne diieipline militaire que de- «ftans afle-. , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-1 nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;m \ f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• r blez a Andu

uoyent tenir leurs gens de guerre : que les contributions necàlaires a leur entretien. tt en- drefient femblede laluftice qu’ils deliberoyent exercer autrement que le pafle. Depuis ce temps vn ordre amp;nbsp;îAmiral n’ataqua place de valeur. Ains ies gens courans le pays amp;nbsp;faiiànt le gaft de tous co- FlL'rTaffL ftez :Mefinemant autour Montauban qu’on menaçoit d’vn fiege prochain pour tousjours restant plus endommager leurs ennemis eftanduz parjarnifon : furent en fin forcez à iè retirer où jeleslairray preuoiramp; donner ordre à leurs afuires: pour reprendre les efforts du fiege de quei.

la Rochelle, amp;nbsp;lefuccez des entreprinfes de ceux qui la defiroyentfècourir : tant ha-bitans que réfugiez en Angleterre. Lefquels auoir obtenu quelque faneur de la Royne du pays amp;nbsp;plus encor d'aucuns principaux du Royaqme: encourageoyent le Comte de Montgommery amp;nbsp;Chefs qui luy alïîftoyent : de metre toute peine de faflèurer de cete place: auec elpoir de plus grand iccours, fi le deficin pouuoit reüfcir felon fon clpoir.

L’Amiral congéc fet troupes.

Sf üij,

fV

:3-.

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Du Trentequatriéme Luire.

s s T S àla'B^chelle . '^ombre de Chefs T^roteflans effarotiche“^ des^i*^ tines Parifiennes rechapent tant en Angleterre, eju'ez. quot;^fles deCgt;er\ay Gient\pj' plußeurs autres réfugient en Allemagne. Exillel^g^ leurmtferahie condition. Secsn''^ ^ue la ‘Poyne di n^nßeterre donna aux retirez en sA^ngleterre, auec l'ordre iju’ils lquot;*' drcnt pour entrer en laPjchelle.Armée des Catholitjues deuant la P^thelie nbsp;nbsp;ItP^'

ciproejues auantages des deux. Des droits (jr pretentions des Effagnols, pran^n'^' Portugais ^3“ autres fur les terres nouuellement defcouuertes. 'jp^traitte de PAt^^ ‘Proteftante. 'Sclle-Jsleprife par les Prêteflans fi repreßntation. Harengutil^ Ca^inal de Lorraine au Ppyjuy offrantfècours d'argent au nom du Clergé de France contre' les Froteßans certaines conditions. La Poyne d'Angleterre mal contente du Comte de zAIontgommery. Comte de ll,ets fadeur en Angleterre pour le P^y- Les Proteßans ß remuent en Baffigny. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Aflàut des Çatholic-qucsàla Rochelle’

O V R retourner au fiege de la Rochelle. Comme les Catholiques le feulTent cmploiezàleuerlesdefFenccs, rompre les murs, miner dans la ville, le Gabionnd préparatifs d’vn aflàut General que vouloir donner lôn Excel' lencc: ils emploierent en canonades amp;nbsp;tels autres moienslemois d’Auril jufques au lêptiénte jour, que fur les fix hefires du matin commencèrent à batre en furie depuis b Vieille Fontaine julques à laTour dA’ix ScBouJleuard de lEuangillejdelôrte que la murailb depuis la Fontaine julques auBoulleuard futmifebas. Puis les Calêmattes gangnées amp;b breche fi large amp;nbsp;tellement aplanie qu’on la jugea railônnable: tous fe difpoferent àl'alTaut, auquel ils delibererent aller fousvnpontde boisquils dreflèrent, marchant fur roiies fous lequel pouuoient trois lôldats de front, amp;nbsp;long de trente fix pieds, auec mantellets coullans couuers de fer peur du feu.Et Feflendoient depuis la contre-efearpe, qu’ils auoient ouuenea plufieurytidroits, pour donner aux foflèz, julques au Boulleuerd. Toutesfois fvne des cafe-mattes fut reprilê par ceux qui fauoiêt quitée encouragez du lècours qui leur vint bien à propos. Pendât le debat de ces calêmattes neâtmoins le Canô des Catholiques joüoit tousjours amp;nbsp;en plufieurs endroits ou fon voioit le plus de gês lê preparer à la dcffcce,pour donner d'autant plus de courage amp;nbsp;de moiens aux Catholiques de làifir le Bouleuard, amp;nbsp;le haut des brèches. Aquoy fefforçans les IbWats conduits par nombre de rondachiers gliflèz Ibus la faucut du pont, fy auancerent fi relblument que làns toppiniaftre dclfence des aflîegez Iccouruz de toutes Ibrtes de feuz artificiels qui endommageoient fort les Catholiques, non moins que de î'animofitc des femmes qui leur fournifloiêt de tout cequi leureftoitde beloin, la Rochelle des lors euft efté Catholiqu^ Car la Nobleflê eftoit cômandée à faflàut. Et entre autresyfu-rét blecez les Ducs de Neuers amp;nbsp;de Maiêne,Clermôt,duGaz amp;nbsp;plufieurs autres.Some que les blecez le retiransamp; quelques vns des rôdachiers veuz par terre amp;grand nombre de lôldats tournans telle pour lê voir llropiats dediuers membres: force fut aux alfiegeans de cercher vn plus alluré repos en leurs tranchées. Quatre Chefs, amp;nbsp;cinquante lôldats des alfiegezy moururent: plufieurs aulfiy furent blecez qui relièrent inutillesà la dclfence de la ville-Mais le nombre des Catholiques tripla pour ce jour.Lc lendemain matin les aflîegez firent vn feu

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LIVRE TRENTE QVATRIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;145..

vn feu au haut du Boulcuard de fEuangillcjà la fumée amp;nbsp;ombre duquel ils remparcrent tout: Et fans eftre veus tuerent amp;nbsp;blecerét plufieursCatholiques lefquels fe delibererent de retenter lafortune. Et de fait fc prelênterent àfaflàutpour la feconde fois. Mais ils n’en raponerent que des coups,y trouuas les afliegez plus refolus que parauant, pour le bonfuccez du premier effort. Surquoy Monfieur qui ne vouloir laifler repolêr les haj^itans non plus que les Catho-liquesjrefûlu à vn autre allant general amp;nbsp;forcer la ville en plufieurs endroits: pour d’autantdi-uertir les forces des afliegez qui par cemoienne pourroient eftre fiiffilâns àlbuftenirlegrâd AffautCe-effort qu’il leur vouloir faire donner en vn endroit:dés le dixiéme maf in fît mettre toute fon ar-mée en eftat: redoublant neantmoins la furie de lôn artillerie qui tiroir de tous collez :Et No- en'di-tammant au Bolleuard de tEuangille jufques à la Vieille Fontaine. Apres auoirauerty le Cô- uen en- , teduLudedelôndelTejn amp;nbsp;commandé d'emploier tous les moiens à forcer la place de lôn RocheûV* cofté: 11 fit auflî donner fefcalladeà la pone des deux Moullins en melrne temps. Le tout reii-fiit comme vous entendrez. L’alTaut fut grand amp;nbsp;furieux au Bouleuard de ffiuangille 8c car-tiers prochains elquels Monfieur fut conlei lié du commencement par Scipion Ingénieux de fadreflèr plus toftqu’en autres endroits que cet(Italien qui les auoit tous fortifiez aux troifié-mes troubles fous les Princes) eftimoit plus forts, amp;nbsp;comm’inprenables: non pas ceftuyqui faifôit comm'vn coin de la ville, lequel forcé pour n’eftre deffendu d’ailleurs donnoit entrée en ville plus aifée beaucoup que les autres cartiers.Mais les afliegez bien que les petites tours qui le flanquoient feuflènt abatues: auoient encor vne cafematte derriere dont ils tirèrent fi dru amp;nbsp;menu fous le pont par lequel venoientles Catholiques qu’auec ceux qui tiroient des Gabions du haut en tefte des affaillans: amp;nbsp;la challeur des grenades,fercles, pots,lances 8c tels autres artifices bouillans; impofllble fut deles forcer. Occafion qu’ils entreprindrentd’enle-uer cette cafematte comme je vous diray. Le Comte du Lude ce pendant fit auancer vn regiment de Fanterie jufques à la Tour du moullin prefquetoutàcouuert. Mais ils furenttellc-mentfalüés de quantité d’harquebuzades, qu’il leur prit aflès toft enuie de retourner d’où ils cftoient venuz. Le commencement de ceux qui furent deftinez pour gangner la tenaille de la porte des deux Moullms fut plus heureux.Car y auoir prefenté 8c fourny nombre d’efchel-les: ils donnèrent au deffus crians ville gangnée pour encourager les autres à les fuiure. Mais aufli toft les afliegez qui les attendoient: faffronterent aux premiers montez fi chaudement, que les refiftans rcnucrfêz parterre 8c les fuiars fautans du hauten bas, occafionnerent le reftecraintif quimontoit aflèz négligemment, de fè retirer à grand hafte. Ce qu’aperceu par les femmes 8c goujats, qui fôrtirent pour defeendre en b»6:Ies fuiuirêt à la faneur harque-buzades qu’on droit du fort,en defpouillerent vn grand nombre laiflàns plus de trente morts és foffez, amp;nbsp;és endroits prochains. La perte ne fut moindre en general de trois cens hommes de guerre. Le douzième jour les Catholiques emploierent les Pionniers pour remuer la terre contre IcBouleuard de tEuangille au pied duquel ils eftoient pofêz, minans deflous afin de îenleuer 8c lê faire voie dans la ville. Les afliegez auertis de ce deflèin contreminerent dans la tranchée qu’ils aprofondirçnr, le rehauflàns de la terre qui en lôrtoit. Et le retranchans encor au derrière qu’ils creulêrent à cofté du Boulleuard: afin que par maniéré de fauce porte ils peufl'ent aller charger les Catholiques embelongnez à leur mine. Auoir ainfi drdffé les moiens d’vne part 8c d’autre: en trauaillans à la mort reciproque des deux coftez.Les Chefs Catholiques fentans ja le Boulleuard branfler 8c ne ceflàns la furie des Canonades, encouragèrent les lôldats, qui eftoient pres du Boulleuard à taflàut auquel ils combatirent aux mains plus detrois heures: apres que la pointe du Boulleuard fut reguerféefurpresde vintalfiegez Roijiéuard dont peu efehaperent. Ce qui ne fe fit fins perte des Catholiques,plus de deux cens dclquels de l’Euan-lêfên tirent enlèuelis en melme ruyne. Le quinziéme les afliegez lortircnt,mais auec peu d’ef-fet,quelques lôldats 8c Pionniers y furent atrapez. Mais la lôrtie du leziéme fur le lôir leur fut plus dommageable qui fut faite tant par le canal de la Vieille Fontaine que par le flanc de def lôus le Cauallier du Boulleuard de tEuangille, là plufieurs Catholiques furent tuez, def quels ils remportèrent les armes en ville. Le Cappiaine la Mufle y mourut de trois harque-buzades fort regretté des afliegez.Le dixhuitiéme Coflins Maiftre de cap d’vn regimentFra- Coflin» çois de la garde du jRoy citant aux tranchées fut frappé d’vne harquebuzade do A il mourut comme en furie 8c chaude langueur. Son corps fut porté en lôn païs aucc honneur d’eftre vn des plus relôluzScfidelles Chefs decetemps.Audixneufiémenombre de vaiflèaux furent

S f iiiij.

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L’ HISTOIRE DE FRANCE.


Audi i$7gt;

Armée de mer que le Comte de Montgom-

dcfcouuers en mer que les affiegez jugèrent foudain eftre le fecours des réfugiez en Angleterre. Pource defpecherent le Capitaine Miran. Lequel porté d'vn petit gallion outrepaflah chefîie amp;nbsp;palliilàde de Nauires ennemis,quelque nombre de cononnades amp;nbsp;harquebuzad« qu’ils lui tiraffent. Puis aproché du focours bié reconu,fit le lignai aux affiegez que c’cltoith mery ame- focours.- Lequel apperceu parles Catholicques,mit en grand efinoy toute tArmée qufle ne d’Angle- geoit bcau coup plus grand qu’il n’eftoit. loint qu’on auoit fait entendre à fon Excellence,amp; irfccouM nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;communamp;tenu comme pour certain par tout le Camp: que la Roine d’An

des Rochel- gleterre auoir ref ufé fon aide aux François pour ne contreuenir à l’alliance jurée auec le Roj*

dc France. Dauancage qu’il n’y auoit afiez dc réfugiez pour dreflèr forme d’Armée amp;nbsp;làireeffort qui valluft:pour auoir efté tous lesNauiresFrançois dcfgrcffez à foccafion de linjurefii-teàl’Ambaffàdeur que la Roine enuoioit en France. Si bien que tout le Camp cfmeu d’vn tel dcfefperé fecours plus que fils en euffent efté auertis,chacun fe tint fur fos at mes.Et lapins part melmemcnt les Proteftans qui fuiuoient f Armée de fon Excellanceprefts d’entreprendre quelque chofe fi l’Armée Naualle defeendoit en terre. Pour à quoyobuier Retenir tant dc gens en ceruel,Monfieur fit monter à chcual towte laCauallerie pour fo prefonter for laco-fte de la marine amp;nbsp;reccuoir l’ennemi fi fon armée Naualle ne baftoit à côbattrc ces noiiuennît

veiius.Contreleiquels il fit mener fix canons fiir la pointedcchedeBayc;amp;outreccfitniar' cher nombre de Compagnies fantaffines pour fembarqueramp;remplir fos Nauires qui eftoient comme pris au defpourueu pour les occafionsquedefliis. Les Proteftansneantmoinsn c’’' treprindrent rien amp;nbsp;lepalfale jourfans combatte. Occafion qu’à la marée du foir routes compagnées furent menées pour remplir les vaifiTeaux Catholicques : Iciqucls par ce moiei’ Retraite du n’alîoient plus tant d’occafion de craindre qu’auparauant.Or pour vous dire quelle effoit Comte de te armécôca quelle fin elle fut auâcéc julques là:il faut que j'en repréne la matière de plusbau^. îner^enAn * jouméc dc S. Barthélémy du 2 4. Aouft 1572. qu'aucuns à fimitarion des velptc* eieterre,amp; dc Sicihe appellent les Matines de Paris ; apporta telle efpouuantc à tout le refte des ProK' Rocheiie^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;refolus en autres affaires fcmbloient les moins afleurez au fejour qu'ils

foient en France : mefinement quand ils entendirent fanimeufo pourfuire qu'en aucuns lieuî^ téq^eîcs^quot; Gouuerneurs des Prouinces : és autres endroits plufieurs dc laNobleffe Catholicqucamp; mâtine» de par tout IcRoyaume la communeamp;menu peuple faifoient fur tous ceux qu'ils foupçÔnoicnt Patnapor- auoir auéforiié le parti des deccdez. Ce qui leur fcmblafuffilânte occafion de fe retirer hors terencaux , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t i r • i • -i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c

Proteftans le Royaumc. Mais parce que tous n en eurent le loilir ni le moien : il n y eut gueres queceus de toute la , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- . nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. . „ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

qui demeurent fur les fins amp;nbsp;extremitez de la France qui cercherent lieu de plus alfeurée re-Les Sieurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1^^^ cftranges.Lcs Bretôs,amp;.des Normans ceux qui aprochent plus le carrier deBre-

Comtede taigne comme le Comte de Monrgommcry,Coulombieres amp;nbsp;plufieurs autres fo retirèrent es Montgome- Ifles de Gerzay amp;nbsp;Grenezay: tant pour le prochain voifinage d’icelles aux pais de France2^ n^cLorgX d’Angleterre : que pour lefpoir d’vn plus affouré fejour.Auffi les peut-on remarquer pourvn Couióbieii Jieu deftiné par nos deuanciers pour Retraitte à ceux qui dé ces quartiers amp;nbsp;autres prochains Nor”man5amp; cftoicnt banis du Royaume de France.Comme fut Pretextatus Euefque de Rouen l’an 580* ßretonkfe auoit côfcffié cu laflémbléedesPrelats bié quefrauduleufomêt, qu’il auoit ccnfoilléaMcrou-


France.

inesde'cer ^6d’afpirtrauRoyaume;amp;en priiier Chilpcric i. fônPere:puis efpoufcrBrunchautlâtâte. fayamp;Grene C E S Ifles qu'on nomme communément Grenezay pource que celle la eft la plus gran* de amp;nbsp;mieux fréquentée des marchands : font trois en nombre. Celle de Grenezay,de Gerfay Reprefenta amp;nbsp;du Cerf, picfqu’en tous endroits hautes de rochers forts en quelques lieux où ils mettent deGeriùyamp; vedctcs amp;nbsp;fcntiuelles jour amp;nbsp;ij^iéi : peuplées Ôc cultiuées de toutes fortes de François,mef-Grenezay. memeut Bretonsamp;Normans qui en font vœlîns, plus que d’Anglois. A foccafion dequoy h peuple parle François amp;nbsp;fimboliferoit du tout à fon premier naturel, fil n’eftoit altéré par la conuerfâtion ordinaire des Anglois, de la Nation defquels font les Gouuerneurs amp;nbsp;prefqnc tous autres Officiers. Ils ont garde de leur Nation :tant pourfaflèurer desfurprinlesFran-çoifes que pour ne fo fierdu Âut aux habitans pour la frefehe mémoire de la furprinfed’icelles. Car il n'y a pas long temps qu’elles appartenoient à la fleur de Lyz. Et celle du Cerf la dernierc ainfi nommée du Capitaine Serf : lequel abfont en Frâce prenant du Roy la folde de trois cens Sommes qu’il y deuoit auoir pour la deffence d’icclle : donna pour fon abfoiceamp; auarice occafion aux Anglois de la furprandre:lâns autre refiftance que de dix ou douzefol-dats Amples mortes paies qu’ils y trouuerent pour toute deffenfo. Encores apres cete prinfeja fpiriw-

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LIVRE T R E N T E Q^V A T R I E M E.

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fpiritualité relpondoit à lEuefque de Coutanccs en Normandie, duquel ces habitas prenoiêt les ordres amp;nbsp;autres degrezamp;deuoirs EcclcfiafHques,pour lefquels f Euelque en droit profit

grand reuenu.Mais depuis la Royne Elilâbeth qui à changé cette Religion Catholique en Proteftante: non feulement cela feft efuanouy, èc n’afon plus en rien reconeu ceft Euefque; Mais a afligné le reuenu à l’Euelque de Canturbery où VinceJJre lequel y entretient certains Miniftrespouranoncer en chacune Parroiflelaparolle de Dieu en François. A l’entretetien Miniftres amp;nbsp;nourriture defquels, certains reuenus amp;nbsp;anciens Prieurez, Confréries amp;nbsp;autres charges tr«cuwis Ecclefîaftiqucs font affeélez. Il y a plufieurs petites ParroilTes: Ou à mieux parler à la Fran- Mes. çoifeplufieurs villages poures amp;nbsp;mal pcuplez.Et n'y a de lieu fourny de gens que la defeente du Haute. AfTez bonbourgpour le trafic quify fait tant des François que des Anglais amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

autres nations qui y veulent débiter ou acheter marchandifosen temps de guerre. D’autant que les Roys d’Angleterre pour mieux enrichir amp;nbsp;peupler les Ifles: leur ont donné lepriuil« lege* Que tous y ferotreceuz en frâchifo.Soit qu’il entre,foit qu’il en forte fans qu’aucüfuft II Angloisjpuiffe pr adre Nauire tel qu’il foit à la veuë duChafleau lautrement il fora pourfiiiuy. „ temps de Et fil eft prins confifqué à la Royne amp;nbsp;les tiens rendus aux proprietaires auec amende raifon- guerre, nable. Le Haute eft en forme de Croiffant, fi dangereux pour eftre paué de roches pointues qu’on y voit comme graines fomées dans vn champ ( à îoccafîon dequoy jecroy que l’on la brcprciL-nommé Grenezay ) que l’on n’y ofe entrer que fous la guide de quelqu’vn du lieu. Le Bourg “quot;on da fait le fós du Haute,efleué en forme de rampars amp;nbsp;chargé de plufieurs pieces d’artillerie pour deffendre l’entrée en tefte.Et farondiflànt en forme de Croiflànt: à main gauche y a le vieil Chafteau efleué fur vne môtagne:amp; à droite vn autre Chafteau allez fort où fo tiet le Gouuer- ta veuë dw neurMaiftreLeton qui autres fois a porté vne des Enfoignes Angloifcsà Roüen,Lors que Montgomery en fut chafTé parleRoy de Nauarreamp; les Catholiques.Efquels deux Chafteaux fendue aux il n’eft permis au Frâçois d’êtrer que les yeux bâdez non plus qu’ez autres forts d’Angleterre, 'franger». Tât cefte natiô eft foigneufode bié garder fon auâtage.Et plus que nous,qui corne fbts eftimôs lâgefTe neâtmoins de cômuniquer tout aux eftrâgers qui enfôt leurs cotes de rifée puis apres.

L’ifle au refte pour eftre^ mal peuplée,eft fi peu cultiucc,qu’outrc les paftures qui rédent qua tiré de laitage amp;nbsp;leHaure qui de fon trafic apporte quelque cômoditéde pais ne foroit fuffifat à nourrir le tiers de ce qu’il côtient.Gerzay qui en eft efloignée à demie veuë eft plus fertille.Et par la dilligéce du Gouuemcur Maiftre Polet (qui l’a côm’en don de la Royne à la charge d’y entretenir tant de peuple amp;nbsp;d’y faire cultiuer tant de terre)fi peuplée de poure Normans prin-cipalemcnt,que tous y vi uent à leur aifo.MontgommeryfCoIombicrs amp;nbsp;autres fo|ptirerent à Gerfay ( les Bretons amp;nbsp;autres à Grenezay) où aiant fait venir fà femme, enfans amp;nbsp;le plus beau defes meubles: en Décembre ilfachemina en Angleterre où fà famille le fuiuit apres qu’il euft entendu par les lettres des Rochellois comme ils feftoient refolus de tenir contre tous efforts Catholiques, fous l’efpoir des forces qu’ils entendoient eftre en Angleterre: lefquelles ils prioient’de les aller fecoutir,luy offrant toute faueur fil fo vouloir porter Chef amp;nbsp;condu-âeur de l’armée qu’il y meneroit fous la faueur qu’il pourroit tirer d’Angleterre veu les alian-ces qu’il y auoit contraólé parauant. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Nôbr e des

Les Normans,François amp;nbsp;Picards trauerferent jufqucs cnAngleterre où ils furent receus prancezHe auec autant voire plus de faueur par la Nobleffe amp;nbsp;autres plus aparens qu’és guerres paffées. recuillis en Peu apres quelques vns des autres carriers du Royaume fy retirerent pareillement, amp;nbsp;en tel nombre qu’il montoit de trois àquatre mil hommes.Dont les deux tiers euffent porté armes, Si auec le vouloir ils en euffent eu les moiens. Les Champaq|jois, Bourguignons, Lionnois Bannis amp;nbsp;amp;nbsp;autres des carriers vœfins: trouuerent le plus couttamp; expedient à réfugier aux Allema-gnes où la plus part neâtmoins furent du commencement plus mal amp;nbsp;autremét receus qu’ils n’efperoient.Si peufauorable amp;nbsp;heureufo fo voitaujourd’huy la conditions des miforables .Et notamment de ceux qui font bannis de leur pays. Ce qu’ils trouuoient d’autant plus effrange qu’ils feftoient parauant imaginez de receuoir quelque faueufde cefte nation: tant pour le deuoir d’humanité qui pouffe toute ame genereufo à bien vegner fon prochain: mdmement de condition fi miferable que la leur; que pour fauoir veu autresfois fi prompte à fon fecours.

Mais afin que le jugement d’aucuns qui pour auoir efté mal traidés de quelques ^rticulliers tafehent le plus fouuent amp;nbsp;par cholere d’csbranler la réputation amp;nbsp;merite de toute vne Natiô: ne foit recGU de plufieurs au deshonneur des gens de bien: je diray comm’en paffant prefque la Nobleffo

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Attiil iî7?.

L’HISTOIRE DE FRANCE.

Proteftani Ftâçoismal rcccuz cn Allemagne amp;pourquoy

Les pmiers rapports a-nimemcles hommes amp;nbsp;ne s’efua-nouiflent qu’auccle temps OU |)ar rapoics contraires.

Banis oufui tifspour-quoyfonc mefprifez de tous,amp; fouuciic pouefuiuis comme ennemis.

là Nobleflè amp;nbsp;d’entre le peuple ceux qui ont charge du public ont par œuurcs charitables courtoiiies liberallitez effacé le defdaigncux mefprisamp;vilains actes de la populace : quipcft cftrc fèmblent feftre oubliez vers les François: La faute du vulgaire qui n’eu ft oneques le jugement bien arrefté : ne doit préjudicier à tous ceux qui pouflez ou d’vn inftint d’humamw ou d’vne religieufè deuotion ^ou memoratifs de îeternelle inconftancc de toutes chofes:E[ fur toutcombien eft variable Æftat5amp; fujete àchangemêt ^incertaine côdition de tous hommes: fcfônt efforcez de fou lager ceux qui à vray dire efperoient plus au hazard qu’à la faueur de ceux qui du commancement leur firent vn fort mau nais recueil. A l’occafion peut eftre du bruit que fôudain apres la journée de Paris les Catholicques firent ferner au nom du Roy eu plufieurs païs,nommément és Allemagnes. Defquelles veu le fècours qu’elles auoient donne par trois fois à fes fii jets:on craignoit la pitié amp;nbsp;compaflion vers les Proteftans François kuß Confederez. Car plufieurs eurent charge de publier en tous ces cartiers amp;nbsp;aucuns firent imprimer la confpiration de ÎAmiralamp;lês adherans contre le Roy,G mere,frcrc.s amp;nbsp;autres defou Confcil. Et que cela defcouuert le meurtre de Paris ne feftoit enfuiui pour autre occafiom Laquelle leur fêmbla fi aparéte,que les réfugiez n’«i pouuoicnt eftre regardez que d’vn muU' uais œil. Comme les premieres nouuelles,nous affeâionnent tousjours : n’eftans empefeh«' CS par raports contraires ou differens à icelles: notâment fi elles viennent de la part des Grans ou qu’elles concernent choie de haute confequcnce.Voire nousanimentScefmeuuent dauan-tage que ce que nous entendons puisîapres, fil n’eft mieux audorifé ou confirmé par plus e-uidentes raiiôns : dautant que le cerueau ne laiftè aiiement la premiere impreflion qu’ilfeft P aigrauéjuon plus que le tableau fa premiere coulleur : de laquelle meirne il reftera tousjours quelque chofe encor qu’on nous face prefumer puis apres faffaîrc f eftre autrement portee que nous n’auions entendu par le premier récit. Outre ces confiderations. Ceux qui fepl^' gnoient du mal plaiiant reçu eil que les Allemans leur auoient fait:Meimcment lemenupei*' pie ,doiuent confidercr que telle indiieretion n’eft propreôt naturelle à l’Allemand plus qu'^ vne autre Nation. Encor qu’il y cn aie de plus courtoifes amp;nbsp;débonnaires,aux affligez inefniC' ment que les autres.Car la populace d’Angleterre n’a de rien mieux*receu les autres Frâçois-Voire qu’outre ce que la plufpart y a cfté mile en pourpoint amp;nbsp;deualilèz de toutes chofes pf les Anglois : ils y ontefté fi indignement traittez que làns mettre enjeu lamilèredelapf^® amp;cruauté des meurtres qu’on a fait de plufieurs d’eux fur la mer : ils ont beaucoup plus grrn-deoccafion de le plaindre d’eux que les autres n’ont des Allemans. Et pour lâinement jug^ de ce qult;^cffus,’rout cela ne vienrtant du naturel de la milêrc,que de fvniucrlclle corruption des hommes. Car comme tous les chiens lâutent fur celui auquel les autres abayent: aufli îhomme milèrable amp;nbsp;affligé par quelques vns, eft mefpnfé des autresSe peu à peu haï de tous qui en fin le difpenlênt de le pourfuiure comm’cnnmi : amp;nbsp;notamment les exiliez amp;nbsp;Fuitifsdß Icurpaïs quelque occafion qu’ils aient de lôrtir hors la terre qui leur eftoit naturelle. Pouf' quoy cela $C’eft que l'homme eft malin amp;nbsp;mefehant de Ion naturel cftant corrompu desk ventre de fâ mere.ConfèquSment nous fomes tous propts à prefumer que les fuitifs font pour leurs demcriresamp;forfaits exilez de leur païs,plus qu’à nous enquérir de foccafion de leur fui-te.LaquÂle mefine fi on nous la veut dire injuftcamp;mefchante: nous ne la croirons telle-Ains aimerons mieux nous perfuader ce que le naturel de la mifère apporte d’elle mefine, que îhomme eft tombé en telle dilgrace par fà faute. Ne pouuans croire que les homes forent fi mefehans que de faire vn tel tort à autrui ûns bonne occafion: que de fbuffrir la vérité nous eftre defcouuerte pour la jufljßcation des affligez lefqucis ordinairement font pluftoft repu-tez menteurs que véritables enleurs difoours.Mais fans nous engager plus auant au prejudice de notre hiftoirc, reprenons les erres de nos fuitifs.

Villes qui Ies premieres (c refo-liienràla dcfTencc.

De c e V X qui engagez au cœur de la France n’auoient le tcmps,Iesmoicns ou la volonté de paffer outrc:aucuns fléchirent le genouil à leurs cnnemisamp;fircnt ce qu’on leurcoiu-manda. Les autres fefgaranAjui ça qui là le tindrent cachez : jufqiKs à ce que le temps km euft ouuert vn parti qu’ils peuflènt fuiure :qui fut de fè retirer és villes cfquclles,cn peu l temps ils refolurent à peine de leurs vic.s de ne fouffrir aucun changement cn la Religion,pW' uilegesamp;fmmunitcz qu’ils feftoient maintenus jufqucs là.La Rochelle la premiere : îexem-plc de laquelle fut bien toft fuiui par Sanccrrc,Montauban,Nifmes,Vfczamp; autres places les Proteftâs faflèurans peu à peu les vns auec les autres,‘ furprindrent fur les Catholicqu^'

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LIVRE TRENTE QVATRIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;145.

Efquelles plufieurs conillxns encor par cy par là ic jetèrent délibérez de prandre la fortune amp;nbsp;de courre mefme rifque que Its habitans d’icelles.Lelquelles en fin dedans peu de mois furent afliegéez battues amp;nbsp;furieulêmentaflàillies par les armées Catholiques comme vous auez veu cy delTus 8c verres encor à i'auenir.

Les lugemens de Dieu, font fi grans amp;nbsp;les accidens qui furuiennent au cours des chofos humaines tant variables amp;nbsp;inconftans:que Jliomme ne fçauroit faire aucun deflèin pour alfeu-ré qu’il penfcellre: qu’il ne le voie amp;nbsp;trauerfo de quelque occurrence qui luy retranche ou du moins retarde le cours de fou entreprinfo, le le dis pour les Catholiques lelquels eftimans peu les moiens des Proteftans: alïèuroient le Roy que les réchappez des dénotions Catholi-liquesj ne fen releuroient jamais. Et de fait leur eftat fut tel vn mois apres la journée S. Bar- , thelemy;que tous ne fo pouuoient vray femblablementalTeurer de ne voir plus trouppes Pro-teftantes qui leur filTent tefte en ce Royaume: les Chefs d’icelleseftâs tous decedez en moins de huit jours. Les villes neâtmoins les empefc hent comme vous auez veu amp;nbsp;verrez cy apers. Lefquelles toutesfois ne fo font refoluës à tenir que apres auoir feeu la refolution de la Ro-chelle:laquelle leur doua le mefme eljjoirrfju’elle auoit, fçauoir d’vn grand amp;nbsp;promptfocours quelle actendoit des réfugiez en pais eftrangcs, aumoiendu Haure auquel toutes nations peuuent aborder. Notamment de ceux qu’ils entendoient feftre retirez es Ifles amp;nbsp;Royaume d’Angleterre. A ces fins ne tardèrent à delpecher meflàgers de toutes pars. Speciallementen Angleterre, Holandeamp; Allemagne où ils eftimoienr leurs Confederez feftre retirez. Et mef mementàtousles Princes qu’ils eftimoienr fauorifer leur party. De fait ils dilligenterent fi bien leurs affaires depuis le mois de Septembre, qu’ils eurent promeftè de Montgommery amp;nbsp;autres François d’vn breffecours auquel plufieurs Anglois faifoient eftat de fo joindre, encores que leurMajeftény preftaft confèntemenr expres: leur fuffifànt qu’elle ny contredift ex-preffément par deffences publiées fur les terres defon obeiftânce.Le Prince d’Orange ne leur peut aider pour eftre tous les vaiftèaux amp;nbsp;gens de guerre bien fort empefohez contre ceux du Duc d’Alue.Mcfînemct pour la prinfoôcdefFêce deMildebourg,Arlemamp;: autres places.Bié les affcuroitiljqueMildebt^rg pris dont il faifoit eftat: il les aideroitde toutfon polTiblepourcc qu’il n’auroit plus affaire de tant de Natures. Aumoien queMildebourg fien toute la Ze-landefêroitàfa deuotion. Moins encor receurent ils de faueur des Allemans qui ne peuuent fortir qu’à grans fraiz: impoffibles à ces petites communautez. Et encor moins la Nobleffe pour eftre efparfè amp;nbsp;diffipée en mille endroits. Vnfeul moienleur reftoitdonc hafterlefè-cours d’Angleterre à quoy ils n’efpargnoient ny gens ny argent. Et encor moins les raifons amp;nbsp;remonftrances qu’ils j U geoient propres à efohaufer la Royne amp;lesLordz d’Angleterre pour leurprefter quelques focours. Comm’au fomblable ils faifoient vers les François qu’ils crai-gnoientencor refter eftonnez de f Orage Parifien.

Le sommaire des raifons amp;nbsp;but de toutes les depefohes des Rochellois, tendoit à Les raifon» lesinuiteràreconoiftreleur deuoirtant enuers la Religion que le pays de France. Aux fins de faller joindre à eux que le Roy menaçoit d’vn fiege prochain pour la grandeur amp;nbsp;heureu- Rochellois fc ylfue duquel, il faifoit eftat d’y emploier toute là puiflànce. Leur remonftrant en outre l’o-bligation qu’ils deuoient à tant de parens, amis amp;nbsp;alliez qui chaudement pourfuWiis par les François Catholiques amp;nbsp;n’aians eu loifitjou moiens,ou la volonté de gangner plusauant pays:feftoiét retirez en cefte ville comme la plus lêure amp;nbsp;affedionnée retraite de tout le Royaume. D’ail- lir amp;c. leurs qu’ils confi deraflènt qu’à l’exemple de laRochelle plufieurs autres villes amp;nbsp;fortes places cnclauées au milieu de la France auoient jafocoüé le joue Catholique, principallemcnt fous tefpoir que la Rochelle foroit promptement focouruë par ceux qui de France feftoient retirez en Allemagne, Suiffe, Frize, Holande, Efooflè amp;nbsp;Angleterre, au moien du Haure de la ville qui eftoit encor ouuert pour receuoir par mer toutes les forces amp;nbsp;moiens qu’on leur voüdroitamencr.Quefices raifons ne les cmouuoient comme plufieurs en auerffirez mef mement ont moins de refpeél aux chofos diuines, à la vertu, à ^honneur amp;nbsp;autre louable dc-uoir qu’à la crainte de perdre les biens, les Eftats, les plaifirs accouftumez de la liberté charnelle amp;autres tels inconueniés efquels ils doutentde tomber fils ne font leur deuoir: du moins qu’ils confiderent que fi aucun ne foppofanr à la violence des Catholiques; ceftoriHe amp;nbsp;autres qui tiennent à là faueur, perdues: Les ennemis viennent à triompher de leurs defpouilles amp;nbsp;fe baigner de joye en leurs defàftresamp; calamitez. Qu’eux or’qu’iîsfoicnt plusefloignez

des

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auhi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L' histoire de FRANCE.

des coups feroient infalible perte non feulement de tous leurs biens amp;nbsp;autres moiens dece monde: Ains,fi la diftance des lieux leur fêrt de barrière pour ne voir,ils entendront bien toll que leurs femmes violées amp;nbsp;proftituces en derifion à lincroiable lubricité des ennnemis:ne feront plus qu’efclaues de la tirannie des vidorieux. Leurs enfans macquereaux de leurs infames paillardifès amp;nbsp;deteflables montures de ceux qui n’ont conceu amp;nbsp;dreflé les préparatifs de celle horrible tragedie:que pourfè veauterfàs crainte comme pourceaux en forde infamie de leurs mefchancetez ordinaires. Que c’efl vn vray abuz amp;nbsp;qui ne tombe qu’au cerceau des coions amp;lafches à tout vertueux deuoir, defèperfuader que le Roy. raflafîé de tant de fang refpandu par le meurtre des principaux de la Religion,pardonneroit aifeement au refie defôn poure peuple. Qi^ec’efloii encor vne plus grand’folie ( affin dene dire mefchanté à celluy qui n’aianr offence,requiert pardon d'vn adeloüableàceux qui veulent combattrç contre Dieu amp;nbsp;fes efleuz. ) S’ils eflimoient pouuoir moiennerleur retour en France par vnafTeure pardon des choies pafTéestfur ce que les reliez de tant de mallàcres;fimplcs de nature amp;nbsp;la plus part jeunes Gentilshommes, pcifônnes volages, marchans amp;nbsp;tels autres qui pour n’cllteex-perimentcz aux affaires de ce monde,fe laiffoient piper aux belles parolles de leurs Chefs: lef-quels fous le mafque d’vn bien public,d’vne liberté Euangelicque, d’vn deuoir de confcien-ceamp; delfencedela gloire de Dieu: les auoient attirez parlenez, comme buffles en toutesks cntrepnfes qu’ils auoient dreffépourlintercfl de leur particulier plusquedubienpublic.il ne faut fattendre là. Ainsmonrer plus haut amp;nbsp;faffeurer que fi les Catholiques fê font tousjours portez leurs ennemis par le paffé: qu’ils feront encor pisà fauenirpour enacheuer la race: nonfeulementfur ceux qui tiennent bon, Ainsauffienfinftir tous ceux qui, lêlaiffentainü fôtemant amadouer à leurs ennemis. Les trois Paix fi folemnellement faites:fi Religicufe-ment jurées par le Roy, fbn Confèil,fâ mere amp;nbsp;tous les membres amp;nbsp;Officiers de laCoutonne: fi fuperflicieiifement autorifees par les EflatszCôfirmées amp;nbsp;publiées par les Courts fôinierai-nes qu’on nommé Parlemcnts:Tant de promeffesSe juremens particuliers duRoyamp;defoß Confêil d’entretenir les Edits de Paix moquées enfin:amp;aufrirefolumcnt violléesquefib euffentdeureceuoirvn grand guerdon de Dieu, pour auoir rompfl fifàcrée parolle qu’ils auoient donné aux Protellans:lesdeuoient bienaffeurer qu’on ne peut plus en rien efpcrcr non pas feulement defirer rien de certain amp;nbsp;affeuré de la bouche du cœur, de lapenfècamp;co-Parolleamp; fcicncc dcs Catholiques. Veu mefmement quand il n’y au roit autre preuue quelamaximc foy violice qu’ils tiennent tous. Et dont les Papes amp;nbsp;Princes mondainsfontbouclier à tous ceux quiks àplufieurs. reprennent de n’entretenir leurfoy^promeffeà eux donnée. Que la foy ne doit eflre aucunement gÂdée aux hereticques. Ils nous nomment tels que nous les cflimons.Commelexé-ple du Pape monflreeuidemmentau Concilie de Côflance auquel lean HusÂc Hierofme^« Prague furent bruflez tous vifs comme hereticques contre la foy tant du Pape que de i'EmpC' reur Sigifmond qui leur auoit outre ce enuoié amples fâufconduits amp;nbsp;garde fuffifànre pouj les faire venir en toute fêureté au Concilie, qu’il difoit vouloir feulementoyrlesraifônséd-quelles ils faifôientapuy pour le fondement de leur reformation. Etquefeifl depuis lePap^ Leô dixiéme au Ducs dçFerrare amp;nbsp;d’Vrbin,voire au Cardinal de Sicne du titre de S. George finon qu^feflrangler en prifbn apres que fous fâ foy réitérée amp;nbsp;affeurance qu’il en auoit outre ce donné à f Ambaffadeur Efpagneh il le fufl venu trouuer à Romme ? N’en fit pas autant le Duc de millan predeceffeur de François Sforce amp;nbsp;Fernand Roy d’Arragon, à Nicolas Piquinin f vn des plus excellens Cappitaines qui full en lltalie de fôn temps 1 Et Gonfalue legrand Cappitaine par le mandement du mefme Roy à Cezar Borgia Duc de Valentinois fils du Pape ?ilcxandre, qu’il retint prifônnierau Chafleau de Naples? Comme feportak Roy Loys vnziéme contre les Chefs qui fous le bien public luy auoient fait la guerre auec k Comte de Charrollois? Mais fans cercher les exemples plus loin qu’à notre porte, Caftelnau Briquemaut, Ville-mongy amp;nbsp;autresGentilshommes en l’an mil cinq cens cinquante neuf ignorans les faits amp;nbsp;exemple anciens: fe laifïèrent-ils point lourdement tromper pour auoit auffi tofl les telles tranchées à Amboilè? Quant à eux, ajoulloient ils; n’vlôient de tant de p3-rolles,n’enuoient fi lôuuent lettres fur lettres fimplement pour les attirer amp;nbsp;rendre participas d’vn mefine delàllre qu’ell cclluy qui les menace fils ne font promptement fecouruz.Et encor moins pour le resjouyr comme on dit en commun prouerbe,d’auoir compagnons en leur mi-lere. Mais la gloire de Dieu de laquelle comme lcruitcurs de fâ Diuine Majellé, ils doinent

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LIVRE T R E N T E QJV A T R I E M E. 14^. nonfeulemétdefirer entant qu’ en eux eftoitîauancementamp;grandeur :ainsauffi inciter pour leur deuoir vn chacun à faire le lemblable^ puis qu’ils font tous à vn Maiftrc : tous membres d’vn mefrae corps : amp;nbsp;frétés en vne mefîne Eglifo. Dauantage pour la lêurete de leur vie en particulier.Dautant que îaflèurance d’icelle fora lors veuë,qu’ellefora infoparablement jointe à la leur. Et par ainfi communeSc generalle à tous les poures fideles difperfez fous la tyrannie de leurs cnnemis.Outre ce pour le bien du Royaume qui autrement fen va ruiné.Pour ffiftat du païsjamp;fignammentdc ceux qui tant de fois fi quand ils en ont efté requis : ont ouuert leurs portes pour le repos amp;nbsp;feurcté de tous ceux qui pourfuiuis pour le nom de Dieu va-goient là comme brebis efgarées hors le lieu de leur naiflànce. Vray eft que reconoiÛànS Ce qu’ils ne peuuent nier,confefiènr à leur grand regret qu’ils font le peuple plus haï,plus de- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

tefté amp;nbsp;plus animeufement pourfuiui par le Royamp; les Catholicques de France,qu’autres qui foient en tout le Royaume. Mais défirent auifi qu’vn chacun faffeure qu’ils montreront par effet quand Dieu les reduifont à îextremité voudra faire preuue de leur confiance: Que fils penfûient racheter lalTeurance, le bien Scie repos de leurs freres par le hazard de leurs vies, voire leffufîon de la derniere goutte de lci*r lang : ils voudroient prier tous réfugiez éspaïs effranges, amp;nbsp;autres refiez en laFrance qui ne fo font encorfouillez es ordures des ennemis: de demeurer en leur efiat. Tant fen faut qu’ils les vueillent précipiter en vn plus grand danger que celuy duquel ils elperent auec faide du Ciel, fortir à leur honneur: Si tous ceux qui ont vn general 8cparticulier interefi au bon 8c mauuais euenement de ces guerres : coopèrent auec eux au progrez 8c execution d’vne fi loüabJe entreprifo.

R pour mieux vous faire entendre comme, en quel pays 8c à qui ces remontrances furent enuoiées ;me fomble neceflaire de vous faire premièrement voir Œfiat de ceux à quiel-Ics fadreflbient : 8c les moiens qu’ils tenoient pour accomplir ces requefies Rochelloifos. Il vous faut donc fçauoir qu’en ce temps 8c depuis le Nouembre 1572. julques au quinziéme Feurier de fan fuiuant ; les François Proteftans,nommément les Normans 8c ceux qui pour LesFranccî les fins que dcfrus,efioient fortis de la Rochelle pour mieux fo recompenfor des pertes receu- j es; pour mieux affoiblir Its Catholicques de tous leurs moiens, 8c fo preparer au focours des Angleterre Rochellois : conclurent de tenir pour ennemis tous ceux quifaifoient profeflîon d’autre Re-ligion que de la leur,de quelque Efiat ou condition qu’ils fuflènt : Et fefiimans vfor du droit qu’ils font de guerre fils incômodoient fennemi en quelque façon que ce fufi : efiendirct feifet de leurs dcfl’eins non foulemcnt à tous François pour Nobles,marchands ou autres quelques paifibles tîons. qu’ils peuflènt eftre des Catholicques: mais à toutes Nati«ns,fors qu’aux AnglezSc ceux qui par bon congé leur feroient foy du Prince d’Orenge leurConfedcré.Si biê que pourueuz de petits Nauires de cinquante a foixante toqpeaux au plus, fourniz d’equipage, bons harque-buziers Seprouifions ordinaires folon que le temps 8c la neceflîté leur permettoit : couroient fur la mer auec yn tel heur que peudeNauires efehappoient leurs longues mains : auec tel ordreSemoientouteffois qu’on praticque ordinairement és guerres marines. Car ils leurs crioient ou par vne vaine cononade, oU par vne grande huée ils leur donnoient le fignal d’a-lueiner. Ce que le palTanc ne craignoit faire fil eftoit des Conféderez. Car ils le laiflôient aller à fa volonté, (^e fil ne vouloir mettre tout bas : prenant ce refus pour vn deffi dê guerre, ils le faluoient de Canonades. Le cachant 8c fapprochans tousjours jufques à îabordage, 8c fin du combat. Auffi n’y a fi petit marinier qui ne Içachc qu’il faut caller 8c ameiner à vn paf-fant déliant vn Nauirc de guerre en figue d’honneur 8c fuperiorité. Mefines vn Pirate le doit foire paflantdcuantvn plus fort que lui. Et îaccommoder de^e qu’il demandera courtoifo-ment. Tels font les prerogatiues que la force 8c le temps ont acquis à ceux qui ont plus de moiens de fo faire craindre. Ne doutez que les Grecs, Romains 8c autres vieilles Nations nepraticqualfont le mefme fur la mer : encor que leurs trop fimples 8c par trop oublieux Hi-ftoriographes fen taifent comme clercs d’armes.Lelquels ne doiuent oublier aucunes chofos mémorables qui nous peufi donner fentiere conoiflànce de leurtfiat 8c forme de viure plufi toff que de charger leur pappier8cperdre le temps à nous reprefonter des prodigcs,mentcries, vaines trainees de parolles amp;nbsp;mille autres telles fables menfongeres qui leur ont apporté plus de def-honneur que de proffit à la pofierité. Telles efioint les façons de faire à As Marins gens d’armes. Tellement qu’auoir bien rangué toutes les cofies de France,Flandres,Elpagne, Portugal 8c Angleterre : en moins de quatre mois ils euifent fourni tant en argent fait,que marchan-

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Tamile pria cipalle Ri-niere d’An-gleccrrc.

LHISTOIRÉ DE FRANCE. -marchandilês Latines,‘pour plus de deux miflions d’or. Dont ils commençoient non lementà faccommoder pour fubuenir aux necelfitez prelêntcs : Mais drelTerentle front I' haut; qu’ils ofoyent elperer de leuercnpeu de jours Armée de mer fuffifantep’ourromi’tt la Royallc qui les attcndoiià chédeBaye. Et outre ce auoir auitailléamp;pourucu la ville» tout le befoin: tenir la rade porter Maillres de toute lamer, jufquesà lafindelagntt' re au merueilleux delàuantage des Catholicques de quelque pays qu’ils eulTcnt peu eftt«' Nomméement des Francez, puis des Portugais, Elpagnols, Italiens amp;nbsp;Flamens: Lefqne’ auoyentjufqueslà continué en toute foureté leur trafic ordinaire és pays bas: quand noinb« des plus gros Marchans ellrangcrs amp;nbsp;dornelliqucs d’Angleterre, voyans leur tfhfic roW' pu ou à vray dire bien retardé : fcllre plaints à la Royne amp;nbsp;à fon Confeil d’vne entrcpnl^ tant audacieulc que d’empelcher le commerce amp;nbsp;trafic à tout vn Royaume qui autresfoisf» attribué la Seigneurie de la mer fur toute Nations: firent en forte par Iccrets moyens charge amp;nbsp;commilfion fut deliurée à lAmiral Chlinton d’y pouruoir Scnctierla colle deC«’ Pirates amp;nbsp;efeumeurs de mer. Ainfi lesnommoyent ceux qui leur portoycnr plus d'enuieq^^ d’amitié. L’Amiral d’ailleurs folicité paraucuns^nglez non moins lafehez qu’vn tel hc“'' continuallàgensfi mifcrables qu’ils auoyent ellé: que poulfezd’vndcfir d’aiioircnpeu» jours amp;làns dangçr ce grand trefor que les François felloyent moyenné auec vne non moi'’’ dre longueur de temps que grand hazard de leur vie. (Car les Marchans ne font tant que par le pairé,d’entreprendre aucun voiage qu’ils ne foient équipez demy en guerre de®)' en niarchandilc : Si qu’aux abordages lê.voitordinairement de beaux amp;nbsp;furieux combats-) Ne le fin fort prier d’enuoier Holeftot equiper deux Natures. Dont îvn dit l’Hirondelle eftoit à la Royne de quatre cens tonneaux fort deboisamp;biêpourueu d’artillcrie’grolJê^ menue ( principalle force des Anglez qui n’abordent gueres .Ains menacent Iculementd^ faire couller au fonsfifon n’ameine. ) Lequel ne demeura long temps à forti r delà plus grolle amp;nbsp;plus renommée Riuierede tout le Royaume: non tant pour la multitudedcfc eaux propres ny d’autres Riuieres qui le rendent à elle: que pour le renom de Londres: C^' pitalleôc la plus belle ville du pays dedans laquelle les eaux palïênt^ au delTus fc méfient fins amp;nbsp;reflus defOccean. Le montant duquel eft la principalle occafion delà grandeurdd’ Tamilê.Laqüclledefoi eft fi periteamp; reçoit fi peu d’eaux à lafuruenuë des autresRiuiercsq® fy delchargent: qu’à cinq bonnes lieues de Londres qui font dix mil du lieu : elle n’efi grande ne fi forte pourporter qu'Oilê, Some, Dordonnc,Viennc, le Tar ou telle autre Ri®'

re commune de France. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

A V s s I toft qu'Holeftot fut en met: il delcouure ûx equipages que François que Flaffî’ confederez, Riches de cinq cens mil liures pour l«s prifès qu'ils aiioient fait les jours pafle^; â la rade des Dunes, dcfquels il enuoie prier les Chefs d’aller parler à luy. Tant pourle/cuquot;' ce de laRoyne qui îauoit là enuoié à cefte fin comme il difoit: que pour leur particulierIcul faifânt entendre quelle drefioit armée pour les remettre en France amp;nbsp;cond uire à la Roi f -1^’ Mais auflî roft que joieux de ces faintes nouuellesjils furent à bord de fAnglcz: llsveircnt tous leurs vailTeauxf aucun delquels ne fit refiftance leurs Chefs ablêns) pleins d’Anglez Qi'i faccagerSht tout. Et non contens du pillage enfermèrent fëize des Cappitaines en prilon dans la chambre du contre maiftre: aulTipourement traiâez,que rigoureulèment menacez d’eflrc tousjedez en feau auec reproches (penfant conuertir leur honneur cnoprobreamp; vilenie) comm’ils eftoient fi audacieux d’attaquer auec petits nauirots de trente à quarante tonneaux ces grans vaifleaux de trois à quatre cent. Pource que le jour precedent vne barque de la Ro chclle, de quarante tonneaux auoit pris apres vn long amp;nbsp;cruel combat par la mort de dix'ou douze, vne Hourque de trois cens tonneaux : en laquelle ils auoient trouué cent mil liures d’atgentfait amp;nbsp;plus de cent mil liures en vins d’Efpagnc, Mulcadclle baftard, fuccres,efpice' ceries amp;nbsp;autres riches marchandilês que les Catholiques aportoient d’Elpagne. Ce qui Icux fit d’autant plus porter impaftemment leur prilôn-qu’ils dperoient recueillir grades cominO' direz d’vne fi rare prilc.Cômc Holeftot eut ainfi commencé fexecution de fa charge: il feinet à courre toutes les colles d’Angleterre. Et n’en fait pas moins à tous les autres Francez;:qüi Je vouiurcnÂulfi Icgerement croire que les premiers.Car il ne fut pitoiable qu’à ceux qui peut auoir ouï le vent de là rigucunluy olêrent monllrcr par effet qu’ils ne le rcconoilîoiét pour tel qu’il fe difoit. Et ceux la qui luy firent telle efohapperent fculs fi animeufo pourfuitc: Ainfi

Oificiets

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Officiers foldats amp;nbsp;matelots def Amirauté d’Angleterre partageront la vallciir de 2. millions d or pour bien petite occafion difoient les pourfuiuis.Car affin que je n’oublie les raifôns qu’ils allcguoict pour leur deffence. A aucuns des Anglois melmes ne treuuoict honeftes n’y pro fi.table à tout le pais telles pourfuites.L’hôncur de toute la Nation ne demeure chargé par la faute de quelques particuliers.Ores qu’il y euft eu de la faute des Francez:ceux qui eftoiét e-ftimcz les plus fermes Proteftâs d’Angleterre ( car les 2. tiers du peuple font Catholiques amp;nbsp;n’atendêt qu’vn châgemet pour faire voir qu’elle à jufques icy efté fimpreffiô de leur cœur) difoient que ces degrefleurs (ainfî les appellent les Francez)ne deuoiét foublier fi auât que de les ruiner du tout attendu le temps mifèrable de leur exil : 8c banifièment plus digne de pitié quede fi rigoureuze punitiô.Qipelqiie faute qu’aucuns euflét peu faire fur le rauage des, biés nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

efttangers.Et quelques meubles qu’aucuns d’eux ofterent à f AmbafTadeur de la Roine d’Angleterre infeiémant toutesfois corne vous entendrez.Mefmes quand ceux qui en furétaceufoz^ auroient fait ce butinïvcu le peu de valleur,amp; auffi que tant de gens ne deuoiét porter la peine delà faute d’aurrui.Tous homes non paffiônez,difoient ils5amp; qui jugent auec diferetion dirot que cesOfficiers Admiralliftes ne deuoiétlndifferément fàccager plus de Soo.que Fracez que Flamans en 20. equipages qu’ils ruinerêt auec les Nauires mefines : fans rendre chofo quifoit que bien peu des plus chetis vaifTeaux.Ains feftre deuëmét enquis amp;nbsp;informez du fait: punir cÔm’ils firent les coulpables amp;nbsp;rêdre du moins les biés aux autres8c les prifos à ceux à qui elles appartenoient. Ce qui les a contrains ôc dôné occafion de retourner à leur premiere vie amp;nbsp;courre la mer cotre toutesNations:Soudain que par la libéralité de leurs,amis ils peuréc fo remettre en equipage 8c puis de rechefont efté voliez par les mefines Officiers qui lemblétles auoir voulu nourrir com’oifons en mué,pour en viure quand ils feroiêt bien gras ainfi que je vous diray cy apres.Ce qui leur faifoit croire qu’il y auoit autres occafions de les pilier que le dclplaifir reccu deÎAmbaflàdeur volé. Voicy la verit€ du fait.

Suriecômencementdelanuie’r 1575. la Roine d’Angleterre enuoia le Comte Vuonftcr pour leuer au Criftianifije la fille du Roy de Frâce qui le mois precedét fen auoit enuoié pri- Ambrer parMauuiiriere.Quand il Embarqua outre le Nauire auquel il eftoit,2. autres le fuiuoient en tvn defquels il auoit quelques meubles 8c hardes de chambre:auec lefquelles 5. ou 4. màr- voilé, chas François auoiét mis quâtité de marchâdifès pour les védre à Paris ou à laCourt deFrâce. Le Comte ne fe fuft pluftoft embarqué à Douure qu’vn petit Nauire Rochellois qui eftoit là •prez à laradc:le vit à la voille 8c foudain apres pour prédre lesFrâcez qu’o difoit de jour à autre fen retourner enFrance Catholiques ou Proteftâs quils feuflènt/ils y alloiét-peur viure à laCatholique:aufquels ils faifoiét plus de mal qu’aux autres.Le malheur des vns ôc des autres voulut que les foldats fè trouuâs fins Chef qu’ils auoiét peu deuat defoédu à Douurc:abordc-rent ce Nauire marchât cepédant que leCôte craignât ces efoumeurSjgangnoit la Frâce ou il terra àfiuucté.Quelques Anglez furét tuez en la deffence du bord 8c les hardes du Côte pri-lês auec les marchâdifès des autrcs:î Ambaffideur en fut auffi toft auerti lequel outre les’plain-tes qu’il en fit enFrâce,en dreflà de telles à fiMajefté qu’elles ne retarderêt fouleméfmais apor terêtplufieuts autres incomoditez au deflèins des refugiez.Soit à ceux qui fe prcpa^ÿ)iêt pour fe trcuuer à farmée qu’o dreffoit pour le fècours de la Rochelle: Soit à tous autres qui retirez en ce pais pour y mener vie paifible 8c folitaire:preferoiét leur repos particulier à tout auâce-métde la caufê pour laquelle les autres querelloict fi animeufémét çome vous entedrez plus 2 plein par le fil decefte liiftoirc.Et pour n’oublier le jugemêt que plufieurs en dônoiét d’vnc part amp;nbsp;d’au tre.Tous aflèuroiétîaudace trop grâde fi ton doit atelier vice ce qui fo fait infeiémant,que de fadreffer à vn Ambaffideur 8c luy piller ces meubles. Voire que cela redondc au deshÔneurdefiMajefté.Mais les autres maintenoiét qu’ô deuoit côfiderertignorâce de fes foldats Si le petit nôbre d’iceux . Car ils n’eftojêt vue 12, pour Icfquels plus de 800. ont efté punis fi auaricieufèmét,que plufieurs en craignet la vengeâce fiq^ceux qui n’en peuuft mais. Dauâragc ce qui fut pris ne valloit mille liures 8c ont tefmoigné les Anglez que les Lords ont eu plus d’efgard àtintcreft de fi Majefté qu’au dômage receu :falloit il doc, difoiêt les prifon-tiers,perdre 2. miliiôs d’or pour fi peu?Et qu’il leur fébloit plus grief,retarder voir^ropre ten treprile qui fe faifoit pour le bié 5c hôneur de la Courone d’Angleterre Côm’aucuns François defefpcrez fe vâtoiét d’es ja? Outre ce t Ambaffideur à plufieurs fois tefmoigné,qu’il ne fè vouloir rédre partie contre les accufez:auffi pourfuiuis par le fife 8c perfonucpublicque. 9. ou dix

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Aurtl.

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L’HISTOIRE DE FRANCE*

èxpierent par leur col la laufe de leurs côpagnons ablèns,ou qui eh efuiterent la punition par faucunCar bic qu’ils ne feulTeht que 12.ou 15.au fait: Si eft-ce que tout fequipage futficu’ riculêment reccrché qu’encor qu’il mill le Nau ire au fons amp;nbsp;le fourraflènt en dîners equipages pour n’cftre connuz:Si furent ils treuuez prefquc tous amp;. plulieurs pendus par leurs coiü-pagnons mcfines:qui faute de ôourreaux garentirét par fi villain acte leur vie du dernier foiii-pir en lllle de V uich. Ilsdilènt donc que la friandilc de û grandes ne helles accopagnéc d'vne enuie que pllificurs portoient au bon heur deleurtrouppefimilcrable : lôus le prétexté de maintenir rantthôneur delà Majefté que celuy du Royaume Scie proffit de tous les f»jets;pat

Deuoir des

Bams amp;nbsp;hui

tltt.

la continuation du comerce amp;nbsp;traffic de marchandilê qui lâns doute eftoit empefehé par C(S i Pirates Franccz:à fait par les moiens de celle cource d’Hoiellot amp;nbsp;autres : qu'vne autrefois ; peutcllre tous bannis amp;fuirifs de leur pais pour quelque caule que celbit:apprendrontpar îexemple de ceux cy à ne faire,ne dire chofe delplailânte à ceux entre lefquels ils le retirenra’ ucc atente de quelque plaifir d’eux.Outre cc de n’entreprendre amp;nbsp;moins exécuter chofe dont la fin ne lôit autorifee amp;nbsp;alTeurée à ceux qui fentreprendront.C’eftoit chofebien mal preueuf à leurs Chefs amp;nbsp;autres de qui les Frâcez fauoüoieftt : d’entreprandre de courre la mer,d’Angleterre mefinement làns eftre aflèurez que leurs prifes lêroict appreuuées,receuës amp;nbsp;débitées au païs qu’ils feftoiét Imagine leur deuoir eftre afleurée retraite. S’ils euflent efté (âges ils le fufl'ent rciglez à l’exemple des François qui aux troubles de l’an 1508. jufques en fan 1570* receurent prefque lèmblable amp;nbsp;auffi rigoureux traitement des Anglois qui leur faifoientpd' dre la plus part dosleursprilès.Les forçans au relie vendre à vil pris celles qu’ils leur permet' toiét vedre apres que pour le congé ils en auoiet reccu le plus beau amp;nbsp;le meilleur. Mais nout ne lèrôs Jamais bien auilèz qu’apres le fait.Le Frâcois cômcnccêc pourfuit toutes chofesafiêr hcureulëmét mais faute d’arreft amp;nbsp;dilcretionûl ne preuoit ordinairemét la fin de lès delfeins-Si bien que ceux qui ne courét fi legeremét en belôngne cSm’cntr’autrcs fItalie amp;nbsp;Efpagnol-'J procedans auec vne meurcté de jugement amp;nbsp;cerueau plus ràffis que nous nefailôns; raportent Fun'oii re* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’hôneur amp;nbsp;proffit de leurs entreprilcs que nollre Nation n’a fa^c Julques icy. Et difoie^t

fugiczen pluficurs que fi le Frâcez euft efté alfeuré par le côfeil de la RtÄne cóm’il eftoit bien aißlt;l'* fc'lcuoiem cômancemêt:Et qu’au relie il le fut fait aimer des premiers côme il en auoit le moié aucc Ot porter. de richeflcs:il euft fait ce qu’ri euft voulu en ce pais là. Autremêt qui voudroit contrcueniiî

ces 2. points il faudroit eftre de telle côdition qu’eftoict à cc qu’ô dit les fuitifs de Troye çni dclcendirent fi forts en Italie qu’ils fimpatronirent peu à peu demi par force demi par amouf d’vne boÂie partie du pars qui les diioit receiiz .Mais tel exêplene doit amp;nbsp;ne peut eftrefurui■ Ainspluftoftfê faut mirer à celuy des Allemans qui forcez déguerpir leurs marions par les ri* goureules pourfuites des Efpagnolslousfaueu de Charles 5.Empereur lors des guerres Ciui' les d’être luy amp;nbsp;les Proteftâs fous lean Federic Duc de Saxe amp;nbsp;le Lantgraue de Hcffen:amp; tC” fugier en Angleterre fous Edoüard 6. Se côtentoict de viurefujets aux Loix amp;nbsp;coutumes du pars.Mais le Francez impatiêt de repos amp;nbsp;qui ne fçauroit porter fon ailé quand on la luy voU' droit donner:ne peut durer long temps en vn Eftanque variable amp;nbsp;inconftant comm’vne fetH' me il ne jpmuë quelque nouueauté:qui luy tourne ordinairement plus à fbn delâuantagc que proffit amp;nbsp;honneur. Ainfi furent accommodez ceux qui lôus les hazardculês faueurs de la mer fê penloient relcuer de leurs pertes ancienes.

Lé Côte ic Peu de têps deuât que les Anglois paflàflènt le temps à degrefler les Frâcez:Et lors que les ton de là fuitifs du châp de la fleur de Lis cômençoient à goufter amp;nbsp;le repaiftre peu à peu de la Piratic-Francc vaà que à laquelle il fcmbloit qulHaneceffitc les auoitmaricz:Le Cote de Montgomery aiantef Angicter chapé la deuotiô des Matines Parifiéncs,par la viteffe amp;nbsp;lôguc alleine de là Caualle,quelquf^ re moicner Jours erré incônu pour la chaude pourfuite qu’ô faifoit de luy en tous endroits,fur les confiné RoXciiots^ de Normâdie:Puis paffé à Gerfày amp;nbsp;y auoir demeuré auec Coulôbicrcs (qui peu apres retoü'' na enFrâce lôus faftèurâce q^c leRoy lui enuoia de la liberté de fa côlciécc amp;nbsp;lêureté defavit) amp;nbsp;plufieurs autres courâs mefmc fortune Jufques à cc qu’il y euft veu fa ferne, enfâs amp;nbsp;le pli'^ beau de lès meublesrpalTa en Angleterre fur la fin de fa 15 72 .où auoir fait la rcuerécc à laRoi' ne Elizabeth.(Laquelle failat lo progrez,ftjaurnoit lors àAmptôcourt le plus agréable fcjcuï de tout le païs)cômêça la pratique du lècours auquel les retirez en la Rochelle,fauoiét anime dés qu’il demeuroit aux Illes.Si que pour drelTcr les préparatifs d’vne armée de mer, auoitp enuoié par les Hautes amp;nbsp;autres endroits d’Angleterre figniffier ,1a rclôlutiô des RochelIoiS'amp; aucC

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LIVRE T RE NrT E QJV A T R I E M E.

auec le dcfir,lc befbin qu’ils auoict d*eflre fêcdtirus d’cux.Mais cÔme il féploioft de Jour à au-tertant versies Anglez queFrancets rcfugiez^pourfçauoir la volôté,fEflat amp;nbsp;moiens de tous cciixquivoudroiét cflrc de la partie.Noroéemêt de ceux aufquels il auoit doné coge par efcrit défaire la guerre fur mer en fbn nô profit de la Caufe qui leuoit le 5. de chacune prifê:L’in-côueniét que deffus luy fut affez toft iaporté»Tçllemct que cejut à luy fêlo les prières que les detenusprifôniers luy en firct auffifoudain:dc fê ttâfporter en court amp;fupplier la Roine auec Angkic!!lt;

fon Confcilde comâder auxOfficiers de {Amieahles deliurer tous auec ce qu’ô leurauoit oflé nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

filsfctrouuoiét:Cxéptsdecequ’’Q-içujimpofo{t:.lMonléemcnt ceux qui faifoiêt Eflat defaccô-pagnerfur mcr.Maisjil trenualesorcillesdu Côfêil fi fort eflouppées du préjugé qu’eilauoiét fait lAmiral amp;nbsp;fês gcsiqn’impoffible luy fut d’eflre fêcouru de plus de 60.Encor aptes vn 15g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

têpsqu’oncmploia furies informations du vol dc lAmbaffadeut amp;nbsp;tous deualifêz, fans armes ne autres moiens de-fe jeter fuT mer.Ce qui luy vint fort mal a point.Car fails ce dcfâftfe il ef^ peroit leuer 1200. harquebu. Francezjtoiis aguerris de pied marin.Lcfquels affiftez d’autâc de mariniers la plus part defquels font fpldats pour le jourd’inii amp;C de pareil nobre d’Anglez: luy euffent fait vne armée pour fe faire craindre fur toute la mcr.Se voiant donc fruftré de cet nbsp;nbsp;MontgS«

cndroitimit toute peine de recôpéfèr ce defFautpar vn plus grâd nôbred'Anglois:Aquoy|efFç- mery remic âuçr y cmploia toutcla faueur des alliacés qu’il auoit parauât côcraûé en ce païsamp;autres ha-bitudesacquifèsde lôguemain.Lcfquellesaccôpagnées de la pitié SicopafTió qu’il propofôJt à 00.115 les Lords du païs;amp; de U merueilleufe charge de butins qu’il metott aux yeux de tous ' Anglez qui le fuiuroienf: fit en forte qu'il eut efpoir des plus grans de leuer de dix à douze mil Anglez equipezjembarquez amp;nbsp;fournis de tout le beforn d'vne guerre aux propres frais des Lords qui foffroiét de grade volonté à l’effet défi haute entreprifo .Laquelle fans doute eiift forti effet tel que les Proteftâs le projetoiét: fi les animeufès amp;nbsp;itérées rcmôftrâces de la Mote Fenelon Ambaffadeur pour fâ Majefté Francezein’euft peu à peu csbrâflé IcConfcil de la Koine: Et en fin tellement efmeu la Royne d’Angleterre, que crainte du deshôneur qu’elle acque-roit amp;nbsp;tout le pais d’auoir rôpula foy,la Ligue amp;nbsp;Cofederation fi folénellemêt jurée fan paf ß à Londres amp;nbsp;Paris deiAnt fvne amp;nbsp;fautre Majeftc:Non «noins que d’vne guerre perpétuelle entre ces 2. Nations : fut refblu de ne dôner aucun fecours au Côte:ains fèulemét luy permettre de faire amp;nbsp;côtrader auec fês fujets ce qu’il pourroit en particulier:declarât ne vouloir cm-pefeher fes fujets de procurer leur bien amp;nbsp;proffit particulier non plus quelle n’entédoit nuire en aucune forte de fês moiens à la Courône de Frâce.PoUr mieux efclarcir la matière: amp;nbsp;d’vn mefmc trait proffiter à noftre pofterité:me fcmble bon d’iaferer icy les principalles raifons alléguées d’vne part ôüd’autre pour auâcer empefeher feffet de celle entreprifè.De la part des Proteflans côme demâdeursamp; les premiers en querelle:outre lesraifons cy deflus recitées corne Cencralles à tous ceux defquels ils imploroiét faide amp;nbsp;faueunaucuns en prefenteret amp;nbsp;en auoiét ja prefenté à la Roine deuant farriuée du Comte de plus particulières amp;nbsp;plus cxpreflês pour Icïtéps amp;nbsp;Eflat de fâ Couronne.L’Ambafïâdeur d’autre collé propofoit celles cy tant au Côfêil qu’àla Roine en particulier amp;nbsp;priuéemét à chacun de ceux qu’ils cflimoiét auoir plus de voix amp;d’aiitorité au Côfeil.Sâs doute fi les premieres eurent quelqs forces d’efehauffer le peuple amp;nbsp;la plufpart des Lords Anglez: les dernietes furent mieux amp;nbsp;plus foigneuf^ent pe-zées au cerueau des plus aagez.Lcfquelsfê cuidansafïcurer au changement qui pourroit aue-nirnon feulement à la Couronne mais à la Religion amp;nbsp;Eflat d’Angleterrc:Sc penfoient moié-nervnefaucur contre toutes les difgraces qui pourroient auenirà ce Royaumc-.ellcs furent en fômtnc de tel poids amp;nbsp;gangnerent fi auant que tous ceux qui aj^oient fentreprifè du Comte à cœur amp;nbsp;qui efloiét prefque refolus de luy aider de tous leurs moiens comme j’ay dit ailleurs; furent par la deffence de la Royne tellement refroidis qu’on n’en ouyt oneques plus parler. L’entreprife neantmoins ne lailfa de fortir effet tel que vous entendrez. •

Orauoient desja les Rochellois fait fortir à diucrfês fois plus de 20. barques à la veuë des Catholiques lefquels cômandoict Sé au canal amp;nbsp;à la rade de ChAle Baie Au moien que portées d’vn bô vêt qu’ellesattédoict premier que partir;elles efloiét par furprife plufloft pafïees hors leur veuë qu’ils n’auoiét le loifir de virer au cabeflâamp;leuer f âcre pour fai re voillc à la fui te de ces legiersvaiffeaux. Aucuns defquels cfloient enuoyez auCôte pourfauertiÂJe leurE-llatamp;fourniraux préparatifs d’vne armée. Les autres pour prendre ce qu’ils pourroyent de prouifions fur fennemy, amp;nbsp;foudain rentrer en ville à la faueur d’vne telle furprinfè ou d’Vçse

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Audi, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HIS-TOIRE DEl^K’RANC'E

■ grande marée amp;nbsp;fort vent qui les pourroit poufler dans lâ ville pour la ctaime c/ue viures iK manquaflèntà fouftenir feffort d’vn fi puiftxtit fiege Roy^'.Suree le Corfitedc Montgom®***' ry aflèuré que cefte place enleuée amp;nbsp;le Haure bouché,törüt moienÄ: cfpoir de rentrer co

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce foroit ofté à luy amp;nbsp;à tous les fortis du RoyauméîRefolUtde hafter fon cnteprilc le plus qn

pourroit.Efpcrant que le fruit(|p fo dilligéceifïrfècôuroiïîa ville à temps! amp;nbsp;àifondjefoimp^' roitfuppléer au peu de force qu’ily menerôit;Pourc4 aflèùré de la pluimt desCfiefs Fra®-^^ qui auoient pourucu leurs foldats amp;nbsp;Mariniers félon Ics'moiens que les dèpTrcezcde laiRôèhd-le leur auoient eflargi,par lemprunt qu’ikàuô^iunt fait de qùclquesdeniws qu'ilsauoient p**’ au no du corps amp;nbsp;Colleige de la ville en vertu de la procuration qu’ils àuoient à. cet cflfetîdO' • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;na à tous le Rende-vous à Plemhue amp;nbsp;Falmhue 2. beauk-Haiircs d’Angleterre tirât au

d’Oeft ez confins dcCornoailfo.Pour de là partir au premier-vent quife prefonteroitfaiioraW* à fon deifein.Si bien que la plufpart des François,auoir foiuni'au Rendez-vous-^ firent vne^ mée de 50. à 6q. voilles dont les 4o.eftoiét Nauircs de guerrciLes dix plus grans Angtequot; cours la refte Francez.Mais la plufpart petites barques dc5 o. à 60. tóneaux prefqiies tö'utès à diiic*!^ forties de la Rochelle pour hafter le fêcoursque Je Comte promettoitàceux,quipouH®^ rentaux njefoes pourfuites feftoient retirez en cefte ville.L’Amiral où eftoit le Côte nôftié la Prim^ de J. à 400. tonneaux, auoit efté vendu pat la Royne à vn Marchant fiört fiïjet qui auccquelles defocu en auoit accômodé les François.Pour Icfquels elle difoità lAmbalïàdcur n’étédrep^^ conditions. Jiidicier à laccord amp;nbsp;Confederation folennellement faite amp;nbsp;Jurée auec Je Roy de Frahce.b Arméede Vic’amiraloù cftoit Champernoii gendre du Côte eftoitde 250. tonneaux amp;nbsp;lés autresj^^’ mer des Pro nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Anglois prcfque dc fêmblablc portéejleur auoient efté Jouez pour argent par quel^bês

teftansFran cois pour entrer en la Rochelle amp;nbsp;ladeliurer du fiege Royal

particuJiers du païs qui moiénât fôme de deniers les auoiêt equippez en güérre.Mâiseiifo'^® que fa Roinepour môftrer fo bône volonté à maintenir la Paix auec le Roy’deFràficemcvo®' lut oneques permettre qu’aucun vaiffèau portaft piece de bronze. Ains toutes de fonte de qu’on nome Vreteuil qui ne font de beaucoup fi auantageiifès que les autres. Et dauantage^ RochclJois au nom,di]ligcncc,peineamp; frais,defqueJs tout fêmanioitme peuuoiêiparcontr^ fait auec les Anglois fe féruir des Nauires plus dc trois moispourlé pris accordé cntt’-cuxfJ’ ne bailloient vne plus grande fomme les trois mois paflèz. nbsp;nbsp;'

L’e ci^v I P A O e eftoit de huit cens harquebüziers François:y comprenîms tant ceuxq®* eftoient fortis de la Rochelle principalle force de celle armée: que les autres qiiéleCon®^ auoit leué par l’Angleterre. Lefquels prefque tous fe rengerent fous les Enfeignes defon fiB) le Cappi^gine Lorge, Languillier,lt;îerre le Jeune, Paiet, Maifon-fleur, la Meoffe, les MaiiFofr nieres, Nepinuille, amp;nbsp;autres ClK:fs:de vaiffeaux auec la compagnie de fes gardes qui eftoit de cinquante foldats auqueJs il donna la plus part des moufquets à fourchette que les Dep'*' tez dc la Rochelle auoient fait faire à Londres. Les Nauircs François pouuoient auoir auW®^ de matellots amp;nbsp;mariniers de combat:defquels on fè fèrt aujourd’huy à l’abordage des Nauircs où les mariniers entrent fouuentdes premiers tant parce qu’ils fçauent plus dextremenijetquot;

ter le grappin, arrefter le vaiHcau, manier les cordaiges, porter le corps aufli toft que la mai® auxaiibans amp;nbsp;en tous maneiiures auoir le pied plus legier,plus marin amp;aiïcuréqueleslô^ dats: qu^ulli que par vne longue vlànce de giierroier,ils ont efté depuis peu de tempsprau quez prelqu’aufli bons guerroieurs fur mer que les foldats mefmes. Les Naui res Augloisdf-uoient^ fournir quatre cens Auxillieres: prelquetouspicquiersamp;flechicrs ayant plufieuß d’eux le corlcletfourny de toutes pieces. Mais d’autant qu’on àtrouuépar experience telle forte d’armes lèrt aujoui^’huy plus à la deffence qu’à lolfcncifuc. Et que les picquief’ chargez de long boys amp;nbsp;laflèz défi peûntes armes font du tout inhabillcs à frachir le bordait fénemi; 1« Côte leur auoit dôné nôbre d’harquebuziers François qui deuoyent les premier’ fouter à bord. Leurs Chefs eftoient le Jeune Vuinter, le Jeune Pouluretot, le Jeune Marg^® duquel laifiié ces Jours paflèz auoit mené en Holande quelque centaines d’Anglois auforiiF ce du Prince d’Orenge.Edoiiard EguieusFainard amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.qui conduifoient la barque de Br*'

glefleSc Chef de la Carracque laquelle à fon retour a Pôrfomhue brufla depuis auec grande perte d’hommes amp;nbsp;de ce qui eftoit dedans par la faute d’vn Page qui laiflà indiforctementto; ber le mJehoer d’vne chandellefoir la poudre à Canon qui eftoit focjs b. chambre du Chef• Morgan auoit leué vne Compagnie de deux cens Anglois picquiers prcfque tous corfellcr'* Lêfquels furent diftribuez tant àlAmiral où il eftoitqu’aux autres mandez du païs. Lerefte des Chefs Anglois n’auoient que fequipage ordinaire de leurs vaiftèaux. Le furplus desbn*

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LIVRE TRENTE QUATRIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;14^;

Hires cftoient equippez en marchandi/e : entre lefquels aucuns eftoient deftinez à porter les proiiifiôs d'armes, poudres,boulets,farines,b lcdsjbilcuits Scautres prouifios que lesDcputez auoient fait pour munir la ville de tout ce qui lui eftoit neccflàire.Outre lefquelles prouifions yauoit pliifieiirs Anglois qui fous la faueur amp;nbsp;en queue de cefte armée, portoientautant de niarchandifes qu’ils eftimoiet neceflàires à telle ville.Où ils dq|iberoiét charger vins ôc autres commoditez qu’ils pourroient trouuer pour le retour en Angleterre:fi le paflage euft efté ou-uertSt le traffic fauorifo d’vne telle armeé que cefte cy.De l’ordonnance, fignal amp;nbsp;forme quelle tint tant à fon voiage,qu’à fo prefenter au combat: me fomble expedient de vous parler premier que paffer outre;affin de ne laiftèr chofe neceflàire ou remarquable qui vouspeuft efolar-cir tout le progrez de cefte entrepnfê. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

L A difpofition que le Comte auoit preforit àfos Nauires pour le combat de mer, fut prifo fur le raport qu’on luy fit de l’Eftat amp;nbsp;force de l’armée Catholicque-Dc laquelle plufieurs for tenir au cô-lis de la Rochelle amp;nbsp;autres qui feftoient retirez de cefte armée,luy auoient fait le récit. Par le-qiielcônoiffantfes vaiffeaux plus foibles de corps, moins pourucuz de foldats amp;nbsp;pieces afêu: Mais plus en nombre,meilleurs Mariniers Âc bien rcfolus:Ordonna que moins de trois n’abor-deroict vn Nauire.Ains félon la force de tous fés vaiftéaux: peu ou plus fe jetteroiêt fur vn des Catholicquesaufqucls ils féroient guidez.L’Amiral ou commandoit le Comte,affiftcdes Capitaines Pajetamp; Morgan auec deux cens harquebufiers François: choifit cent picquiers cor-follcts,Anglois fécondés parFainard, qui auoit vn fort Nature de cent tonneaux bien artillé amp;nbsp;pourueu debos picquiers,cntremcflez de quelques harquebuziers,tiercé par lean Pic qui cô-mandoità vne Carauelle du port defoixante tôneaux ou y auoit quarante harquebuziers fans les Marinicrs,dcuoient aborder l’Amiral Catholicque. Nontoutàvn coupains féfécourans îvntautre comme )e vous diray.Le Vic’amiral ou commandoit Champernon auec Languil-lier amp;nbsp;le jeune Fainart auec quelques autres Chefs François,^ inteinq harquebuziers de la Nation mefme amp;nbsp;d’autant d’Anglois picquiers,outre quelque douzaine de Gentilshommes Anglois qui auoient fuiui le Vic’amiral deuoient fournir à la féconde charge fécourus de la barque de Brigleffé Angloife de deux cens tôneaux bic pourueuë,amp; du Capitaine lean Boifïéau Amiral des Rochellois que fon frère Rouler Boiffeau fuiuoit au mefme hazard. Quatre autres Nauires auoient la troifiéme charge fur le troifiéme Catholicque. Et ainfi du refte confécuti-uement qui tous deuoient tapper à bord auffi toft qu’ils auroient veu l’Amiral meflé entre les ennemis. Car telle eft la forme de long temps vfitée au combat de mer,que lAmiral monftre par effet exemple de bien foire aux fics.En forte toutesfoiaqu’vn des trois de chaeuge charge premier que l’attaque fé fift,coullant fur leNauire ennemy:Luy deuoit enuoier fo voilée pour luy faire jetter la feienne amp;nbsp;fes harquebuzades.Et à mefme inftant les autres deux ou trois Na-uires affociez à la charge,deuoient l’aborder auffi toft que l’éncmi auroit jeté fon feu.Non pas bordage. tousenféble-mais les 5. Nauires fourniffâs l’yn apres l’autre de tous leursfoldats amp;nbsp;meilleurs Mariniers au plus grand qui feroit ja abord cÔbaunt l’énemi.Ce qui fut ordôné pour euiter la côfufiô fl tous les 4.Nauires euffent agraffé le bord d’vn féul Nauirc tous enfemble,ils fé feufi lent auffi toft entreblecez qu’ils euflént offencé les ennemis. Auffi n’eft ce pas l’vfoncc d’aborder ez deux coftez.Ains d’vne bande feule amp;nbsp;fur la hanche du Nauire.Or pour micBx affurer lcj pgnais ce que deffiis,fut auifé que chacun porteroit vne Bandcrolle blanche à fon artimôt de derrie- que les Na-rc.Outre les cnfeigncs,banieres amp;nbsp;pauillons,puidô$,cornettcs amp;nbsp;autres marques de Iiurées,def “ouHe^voia lt;inelles on eft couftumicr d’embellir les vaiffeaux qui font voille.Que fi pour le côbat ou au* gcamp; s’entre tre occurrence l’Amiral plus auancé que fo troupe, vouloir qugls vinffent à luy : il prometoit icsquot;Xdcs defleucrfon enféigne à fon Befte entreLartimon,amp; fon grâdmaft.Et tirer vneCanonade pour autres entr« cftrc mieux fuiui de nuit,Et affin qu’aucun ne fefgaraft foifont fonce routc:il portoit le feu fur fon derriere qu’on dcfcouuroit de bien loin. Pourfuiuant le voyage dés le matin tous paf foicntfousle ventdc luy:lcfolüant de quelques pieces pour fçauoif fil ne leur vouloir rien commander. Le foir venu tous fe mettoyent au vent de luy ; pouFen receuoir les commande-incns de la nuiét. Tels eftoycnr les honneurs amp;nbsp;marques de fon Amirauté: auec le grand papillon de croix rouge fur champ blanc,cfleué fur le bafton du grand maftereau du gros mats. Et pour difference le Vic’amiral amp;nbsp;autres laifToyent voltiger le leur,fur le haut du ftaft de He-uant. Quant aux autres marques amp;fignals qu’on donne pour obuier qu’aucun Nauire ne fcfgare de la trouppe : ou qu’on ne face vncfouce cache fur celuy qui feroit par quelque

T t iij.

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

accident trop ellogné des autres : full commandé que celuy qui le verroit par quclqneacc' dent pourfuyui par vn autre qui connoillroit ; d’amener fon grand bourlèt de hune, amp;nbsp;fayant reguindé le remettre foudain bas. A quoy refpondroit le pourfuiuant ameinant le ficn auft toft qu’il auroit eu connoifiànce de fautre. Que fi tel ou autre accident furuenoit de nuid' celuy qui dependroit fur fefggré monllreroit le feu à fo grande hune. Et l’autre luy refpondroit de deux. Autrement qui faudroità cela le foumettoit paifiblement à la rigueur dn Armée d’An firoit de la marine. Ayant donc chacun Chef promis amp;nbsp;juré tant à l’Amiral qu’cntr’euxiud prochquot; de^ iT’cs de fournir à toutes ces Ordonnances amp;nbsp;fe tenir tousjours prell les vns des autres au vent Ché dcBaie Je l’Amiral, que tous deuoyent fuiure comme Guidez par le plus beau Nauire de l’arroee; • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Partirent fiir celle refolution de Falmhue le feixiéme Auril Mil cinq cens feptante trois fut

les trois heures du foir,poufièzd’vnNoroell qui leur feullfifauorablc qu’auoir cernefn« Jour receu les Nauires de Brillou en haute mer le dixneufiéme,ils defcouurirent fansauen® empefehement en leur route, la Rochelle auec les colles prochaines de tout le prelque couuertes de peuple qui venoyent voir l’ilfue du combat auquel tous falfeuroyeni' Et tout le Haute de celle ville bouché en deux eiwlroits pour leur empefoher l’cntrtc. Ûf Monfieur fçaehant le deficin des Protellans amp;nbsp;qu’ils elloyent refoluz de combatte fon n® mée amp;nbsp;entrer en la ville qui leur demandoit lècours : Employa tous lès moyens pour roi®' Defention pæ coup à toutce qu’ils fcfloyent Imat2:iné: melmcment au combat Scàlentrce. Orpou® duHaurede * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;° nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/- i ii o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ôr 11

laRochclic. VOUS le donner mieux aconnoilttc je vous reprefenteray le Haute amp;nbsp;toutes les auenues.quot;

La Chaifne ou paliflàde de Nauires

ell grand amp;nbsp;large ôi alfez proffond d’eaux:long d’vne lieuë depuis ché de Baye à la ville- 0®' tre laquelle il court vn demy quart de lieuë apportât mille cômoditez aux paifàges d’alétoi®' A l’entrée des deux pointes de Coureille amp;nbsp;Ché de Baye qui font deux pointes prefquc vis l’vne de l’autre ; 11 à de largeur demie lieuë qui efl vn mil d’Italie amp;nbsp;Angleterrejpu'^ ƒ court à la ville feflrelfiflat tousjours fi peu néanmoins qu’il à près d’vne lieuë à la portée de l’harquebuze qui fortiroit de la ville. Ce n’efl tout que la grand mer Occeanne quand vous paffez Coureille ou ché de Boys ainfi nommé le mot corrompu par le vulgaire pourChedî Baye pource que cet endroit ell la telle, commencement amp;nbsp;entrÆ de ce Haute qiïaiic®®^ nomment Baye en terme de marine.Or qu’il foit fi long amp;nbsp;large, tousNauires ncantmoins®/ peuuent pas entrer amp;nbsp;mefnies on n’y peut pas defoendre par tous endroits. Car il y a vn ca®* qu’il faut tousjours fuiure mefmement à morte amp;nbsp;bafïè merzautrement fi vous penfez allerd^ ça ou delà voflre vaifièau touchera. Vray efl que ez grandes marées amp;nbsp;ez pleines Lunes, 1^ mer y jetÿ tant d’eaux qu’on y pe»t aller fèurement fi le vent efl propre : Monfieur donq®®^ ----------pourfe rendreMaiflre duCanal amp;nbsp;cômander en touttemps ez deux coftez d’iceluy -.Fut®®'’'

Icillé d’cntrauerfct fut tout le Haute à demie canonade de la ville:vne haie de Nauires left®®' entrauerfe Jes enfondtées dans les vafès tvn à collé de lautre amp;nbsp;bien liez enfemble auec srofies chaii®

duHaurcde nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amarrées amp;nbsp;puifïàns cordages bien goldronnez: empefcberoienc qu'autres

la Rochelle res iic pciifïcnt pafTci' outre deçà n’y delà de quelque cofte que ce fuft . Et affin qu’en gratw^ fendrcl’cn^quot; ^i^rées les pctis Nauires ne peuffient pafler deffiisdl fit attacher amp;nbsp;cntrauerlèr aux mats dece5 tree aux Nauites; d’autres auffi gros mats attachez à iceux par des boucles de fcrjefiquelles hauflanf^ Protciians, jjgjf^ànt Älon feau amp;nbsp;la hauteur des mats efleuez zz Nauires enffondrez félon le flot ou

des marées qui montent ôedefeendent fans ccfïèzSeruoient en tout temps corne d’vne barrière àtous ces quartiers. Puis pour empefeher que les alfiegez ne fortifient pour brufler ou autre-met deftaire celle pallifiàde: 11 y fit venir de Broüage vn gi âd amp;nbsp;fort Nauire Venitié qu’aux ƒ troubles le Capit. Sore Vic’argjral Proteftât auoir pris fur les Italics en la Mâche d’Anglctö^ nômé la Caracque de y.à 8oo.tonneaux.Si quelauoir rempli de pierres Sc cailloux, puise®' fondré plus bas prelque au bout de celle haie de Nauires: y logea quelques canons.Pour i*' lêurance delquels amp;nbsp;garde de toutes ces auenuës il y ordonna 2. Enlèignes d’harquebuzie^ tant pour batte dedans la ville à coup perdu amp;nbsp;en tuyne comme foccafion fe prelcnteroÇ' que pour defoouurir par toflt commander à tous ces endroits. En forte que les Catho® ques fy portans à fon défit en ont beaucoup endômagé la ville:Outre leurs ^lâillies qu’ils ont delFendu d’entreprendre. Tellement qu’apres plufieurs efforts rendus vains par le 10' amp;nbsp;dih'gei#c des Gardiens ; force leur à ellé de laiflèr la pallifiàde en fon entier. Elperans^®^ la trouppe de Montgommery rompant l’armée Catholicque, auroit puis apres ayféemcnt w* fon de ces deux Enfeignes: qui ne foppiniatreroient à leur ruyne. Ou qu’en fin quelque vent de Suroell foufflantà tempefle; lesbranleroit de forte que peu à peu tout fen iroit a

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LIVRÉ TRENTE QUATRIEME. Î50» feau, contre les murailles de la ville .Sans doute la palliOade eftoit fi bien/ointe amp;nbsp;fifortCj qu'ilfembloir qu’autre effort ne la peuftenleuer delà. loint lafaueur qu’elleauoit des forts qui font fur les deux coftez de terre fur lefquels,feftend îarmee Catholicque laquelle à vn befoiny peut enuoyer autant de pieces, d’harquebuziersSe de Nauires mefines qu’il en eftoit befoin fifon delcouuroit quelque entreprilê pour la deffaire. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Ceste armée eftoit côpolee de bons Nauires dont celluy,^ui Ce nommoit Charles du nô du Roy eftoit le plus grâd de 4» à 5 oô. tôncaux.Ce n’eftoir toutesfois fAmiial ains celuy qu’- „ç, jg, onappelloitlegrand Bifcain ou eftoit lean de Luz Vicomte Duzés Lieutenant de îAmir al thoHquesfa Marquis de Villars amp;nbsp;commandant en cefte armée de mer en fabfènce du Baron de la Garde, pjfuf j'J’cs’. Ces vaiffeauxbien pourueuz fors qne de mariniers pour lesraifonsquejediray ailleurs: le bat fa force tenoient d’ordinaire à lencre Iclon que le vent leur proinetoit. Car il y a des endroits pour rader à tous vents. Toutesfois fAmiral auoit commandent de combatte à îencre amp;nbsp;fê tenir non delà coyFous la ^aueur de la cofte deChé de Baye: Pource qu’eftant fort haute elle les cou uroit de tous vents d’amont. Et nommeement de ceux qui eftoient neceffaires pour y amener les Na- des Prote^ uires d’Angleterre. C’eft pourquoy Monfj^ur entr’-autres occafions, fut confêillé pour l’abty que fes vaiffeaux reccuoient fous la hauteur de cctc pointe:de ne les foire combatre à la voille.

Or pource que les Nauires n’eftoient tousjours en vn lieu: ains folon le vent amp;nbsp;occafion ; Ils uailedes alloicntdcjour à autre ça amp;nbsp;là. L’Amiral auoit fait jetter autant de boyes en mer vis à vis de ceftepointe qu’il y auoit de vaiffeaux: affin qu’à la premiere veuë des Proteftans chacun vint auantagés*. promptemenràfomire pour fo camper tous de front: chacune des fix Galleres entre deux vaiffeaux. Cequifoifoit l’auantage beau des Catholicques, car tous leurs Nauires amp;nbsp;Galle-res en vne extrémité fo feulfent aiféement cntr’-aydez.Puis la pointe deChé de Baye fur laquelle plufieurs pieces eftoyét placées euffent battu amp;nbsp;peut eftre coulé à fonds auec les autres canonnades tant des Nauires que des Galleres : Tous ou vne partie des Nauires Confederez, qui les euffent efté aborder. Dauantage ils euffont combatu àcouuert amp;nbsp;fous aucunement eftre incommodez des vents, dcfquels la hauteur de la cofte les couuroit. Outre ce ils a'-uoyent moyen d’eftre fotouruz amp;nbsp;rafraîchis de Soldats: Si le combat euft tiré en longueur ( comme fit^lluy duquel nous 'parlerons tantoft qui en ce mefme lieu fo donna entre les Ef-pagnolsSc les François) qui de l’armée feuffont defeenduspar petis bateaux dedans leurs Nanties. Voyre que fi en vn inconuenient ils euffent veu l’affaire mal bafter pour eux: Ils fepouuoyent tous retirer en fauuetéfur la terre contre laquelle ils eftoyent encrez à la foueur des fons, larges amp;nbsp;profondes tranchées ja de long temp% préparées pour ceft effet. Ou bien fefchouër fur la Graue à la foule perte de quelques vaiflwux. Mefmement qu’aue^ tout cela ilsn’incommodoyent l’armée de terre en rien qui foit. Et ne la deftoiirnoyent de dreffer efi carmouches, fournir aux bateries ordinaires, continuer aux mines amp;nbsp;fapes encommancées, donner affaux,remplir les Efcallades amp;nbsp;gcnerallement de faire tous aâes amp;nbsp;deuoirs de guerre contre lesaffiegez non plus que fil n’y euft eu aucuneatmee de mer. Car l’A m i ral affeurédu commandement amp;nbsp;puiflàncefur toute lamcr,pource que tous les vaiffeaux qui for-tis de la Rochelle, Dieppe, cofte de Poitou , Saintonges, Normandie, Bretaigne amp;nbsp;autres endroiôls de France feftoyent retirez en Angleterre auoyent le Rende-vous à Falsnhue ou ils redreffoyent tous leurs equipages : Eftimoit n’auoir befoin d’entretenir tous les Soldats quiliiy eftoient deftinez amp;nbsp;neceftaires pour la deffence de Ion armée jour amp;nbsp;nuiôl dedans fos vaiffeaux: ainsfocontentans de la garde qu’y faifoient quelques matellots amp;nbsp;peu de foldats: foifoit fon compte de prandre le refte auffi toft qu’il entendroit la venue des Confederez. Défi quelsMonfieurfçauoitlesdeftèinsôclenombre:VoireaueclaTorce des equipages, la refo-lution qu’ils auoient tous d’entrer Scfocourir cefte ville. Non foulemét par le moien de tAm-baflàdcur du Roy qui a tousjours entretenu de grans amis en ce pay,saux fins d’eftre auerty de tout ce qui fy pourroit foire pour amp;nbsp;contre le Roy de France: Mais auffi par plufieurs particuliers qui n’eftoient que trop ailes def infinuër és graces du R«y: Par tels amp;nbsp;fomblables mo-iens de feruice. Voire que les Confederez fo perfuadoient: qu’en la trouppe des Proteftans que François que Anglois y en auoit qui n’y fojournoient pour autre intentionjque pour défi coiiurir les focrets amp;nbsp;plus cachées entreprifos des vns .Et des autres amp;nbsp;auffi toft p:jj hommes expres en alpauentoientfAmbaffadeur qui nefailloitàfon deuoir. C’eft chofo aflèurce que le mefme jour que îarmee partit deFalmhiie vue patache pouffée de rnefine vent,partit de

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Autii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t’HISTOIREDE FRANCE.

tes amp;nbsp;auer-tjr tout vn pays de quelque ac-cidét

Armée Na-ualle des Catholiqs

la premiere veuë foudain qu’elle euft veu lesNauires appareiller pour en porter les nouiielb Air la cofte de Bretaignc: les habitans amp;nbsp;garnifons de laquelle efineus à ce rapport : en firent courir falarme par toute la lifiere de la mer. Si bien que tout le pays maritin fe min en armes craignant que le Comte n’y vouluft defoendre feignant d’aller ailleurs. Ou que forcé de quelqu?mauuais temps qui euft peu furuenir comme tous euenemens font incertains es faits de mer mefmement: il euft voulu relafcher en quelque lieu amp;nbsp;y terrir attendant meilleureot-cafion à fes aifaires.Dequoy pourfafîèurer dauantage amp;nbsp;felon ce que Monfieur auoit jaordo-Moien d’ar- ftjr toutes les coftes de Bretaigne amp;nbsp;Poitou: ils auoientdrefte des feugades pour fignak^t mer es eo • lieuë à la faço d’Angleterre, pour fauertir les vns les autres amp;nbsp;lè tenir en armes pout empefeher la defeente des Proteftans. Mais le Comte pour n’eftre en rien retardé amp;nbsp;fil eft®** poflîble furprandre farmée Catholique laquelle il eftimoit nelè douter de là venue: ne voulut paflèr entre les terres:ains laillànt ces coftesSc Illes prochaines qui luy demeuroient à gau; che:fuft conlèillé, veu melmes qu’il auoit le vent arriéré de prandre le largue de la mer. Ain» fin là routte hors la veuë des Bretons qui le craignoyent plus qu’ils n'elperoyent proif r dew venue. Lâ Patache neantmoins ne demeura. Ait» y auoir faitfon récit continue à filler jiii-ques au dixhuitiéme du mois quelle arriua à ché de Baye pour informerMonfieur de tout ce quelle auoit veu.Etj que f armée ne faudroit de paroiftre à la diane du lendemain fi fonneb delcouuroit dés ce jour.Occafiô que les Nauires feftre venuz encrer chacun derriere fa en forme de haye à collé les vns des autres:commencerent à fe remplir de foldats amp;nbsp;marinieis venuèdes îc qu’on y fill embarqucr tout ce jour amp;nbsp;la nuit fuiuant. Si bien que f Amiral lè voiant four**y fugicz. de tout ce qu’il demâdoit lè refolut d’attendre tous bons amp;nbsp;mauuais euenemês de celle jour

née. Car à vray dire il ne manquoit de cholè plus que de bons amp;nbsp;afteélionnez mariniers de^Farmée ü auoh P^s de faute que les Proteftâs.Car prelque tous les mariniers de Frâce font Proteft^ Nauaiiedcs nomméement ceux de Normandie qui fôt les plus experts de France. Ceux qui viuentplii^ Angleterre fur les Catholiques François.

à la Romaine font les Bretons amp;nbsp;Poiteuins comm’Oiionois amp;nbsp;quelques Balques. Mais®*’’' uoit perfuadé au Comte qu’ils n’eu (font foeu eftre à moitié pres du nombre requis. Et qu^*' fAmiral en euft eu à fuffilace jqu’il euft entreprins choies que la fauÆ des mariniers luyfit 1èr,Encor luy au oit on raporté que le Roy de Pologne ne lè fioit à la plus part dcceuxqu’i^’“

dre à leurs Confederez. Corne plufieurs fy eftoient renduz depuis la journée de Pariafocue parla France.Nomméemcnt de ceux delquels le Baron de la Garde, Strolïî amp;nbsp;autres auoient drelle leur armée de mer en Broüage dés le commencement defannéeen fan mil cinqcens lèptantc d(?ux. Quant aux autres mariniers Catholiques ils faifoient eftat que faute de paieils n’y demeurcroient plus alFeélionnez qu’eux: Se plaignans au refte auflî bien que les lèldâts ^ucs^c'font Catholiques tant de la paie que de la picotée qu’ils trouuotent fort maigre voire nulle f*** grande pi- les Proteftans, qui delpouillez de toutes richelïcsamp; Commoditez ne portoient que ues Proteftanr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chargeoyent les Catholiques fur lelquels le prenoient les grans butins-

Ils le perfuadoient au relie que les Catholiques auoient vn grand defauantage lôus les Côfederez.Car de tous leurs Soldats bien peu auoit le pied marin: ains eftoient tousinallades au moindre vent de la mer, voire à quelque fejour qui falloitfaire fur les vaillèaux. Pour« qu’ils n’auoient pas accouftumé la guerre marine comme les Proteftans. Lelquels depuis mil cinq cens foixante huit, auoient tousjours fait la guerre par mer coutans non lèulementles colles de France, Efpagne,amp; Angleterre; mais toutes les parties de l’Europpe amp;nbsp;d’AffricquC' Portugais amp;nbsp;Voire que plufieurs Chefs d’^ceux,foudain que les Paix eftoient faites en France: entrepK' Efpagnols noient les longues routes de la Val.Etfaifoient à lenuy les volages au Pérou,-aux Indes amp;nbsp;aæ maisVourla parties tant du Leuât que du Ponant fur les nouuelles conqueftes de fEfpagnol amp;nbsp;PortU' defcouuerte gais en haine de ce qu’ils auoient conlèillé amp;nbsp;aidé le Roy de France ez guerres Ciuilles coæ un/tcuan- tre eux . EtnecelToientdejouràautre d’emploier tous leurs moiens amp;lècrettes praticqu^s tinesqu’Oc- pour exterminer leur Reli^on de France. Et bien que beaucoup de voyages leur aient Âk^FraL nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cft-ce qu’üs Cil Ont tiré de grandes richclïès nomméement des terres nouiiel'

coins Idiots lement domptées par les Elpagnols.Qui d’vne finguliere amp;nbsp;à jamais remarquable vertu:M3*5 ’’““^ugr^d parvnfeuètiltrede plaifiramp;bicnfceance,fatribuoientl3 propriété amp;nbsp;Seigneurie de ces pais piaifirdcs Barbares qui ne leur eftoientplus propres qu’àeux, difoient-ils, quelque jugement qu’enayf eftrangcrs. (jonné le Pape Alexandre. Lequel contreuenant ce leur lèmbloit à la Nature, amp;nbsp;aux Loix

PolJitiques

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LIVRE TR EN TE QUATRIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;151. Uhv«

Polliticqucs par lefquclles nul ne doit enjamber fur la pofleflîon d’autrui.Mais pouffé du zcl-le de Religion Chreftiçnne qu’il efperoit eftre prefcliée en ces païs : mipartit à fElpagnol'amp; ondes Por-Portiigais le nouueau mode. Qui depuis à elle prefqu’autant renomméjpar lext veme rigu eur Efpagnolle cz parties Occidétalles: amp;nbsp;gracieux traffic des Portugais qui n’entretiennent leurs les terres Indes en Leuat que par vn doux ôc proffitable commerce de ijarchandifès: que les brauescô-queftes de ces autresfois excellens Romains. Donques la longue praticque amp;nbsp;continue vfâge quiics. delArt marinzpraticqué de jour à autre par les Confederez depuis fèpt ou huit ans (caries Alexandre Bretons amp;nbsp;Normans mefmcmét Diep pots y font routiers dés le temps de nos vieux peres voi- J?/P®. reqii ils querellent ihonneur deceit Art lur toutes les Nations du monde ) apportoit vn mer le monde à ueilleux auantage pour combatte fur la mer aux Protcllans.Voire que tous faflèuroient que les /^ii- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iY- n iiift ivr/- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t^z nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;/ Clucnies.

Latholiquesieroientaiiflitoftmalladesamp;maldnpoiezau combat f ceuxqmont voiagcme LcsPrai» rendront tefmoignagc combien cft fafoheux le mal de mçr amp;nbsp;comme il rend l’homme fi aba- çoîsont tu qu’il eft du commancement du tout inhabille à aucune adion ) emporteroient quand il n’y aiiroit autre auantage pour euxjthonneur de cefte journée.Outrc plus ils auoient efté per- pagnVis t ef fuadez parles RochelloiSjaufquels ceux lt;ie farméc Catholicquequiforetiroienten la ville couucrHes^ en grand nombre fauoyent de jour en jour aflèuré: que les Soldats fafehez d’vn fi long fiege „cs-Maîs autant que de la mort de Parens amp;nbsp;Amis qu’ils y auoyent js perdus: Dclelperez de la prinfo, quot;O' Princes veu ledeuoir amp;nbsp;refolution des tenans: Craienans d’ailleurs la defeente des Proteftans : ne de-meuroient en farmée que Forcez*. Et qu’à vne bonne occafion^la plufpart fo retireroiét à eux. amp;nbsp;moins i n. Défait c’eft chofoafTeurée que ces confiderations ne lesanimoiêt moins,que l’incroiablc hai- tôurVc^rX ne qu’ils portoiét aux Catholiçflues pour le fang efpandu par toute la France fur leurs Parens me les Roy amp;nbsp;Amis .Qui les mettoit d’autant plus en fureur qu’ils n’efperoiêt de reuoir jamais leurs ehe- amp;nbsp;cTffil-‘ res familles fils n’auoyent recours au moien des armées qui fo prefontoient. Vous verrez tou- le fit les fiés tesfois quels furent les effets de telles imaginations. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Aproches

Ainsi faprochoit farmée Proteftante deChé de Baye fur les dix heures du dixneufiéme Auril,quand elle defcouurit quinze Nauires à fencre de Laguillon. Lefquels à la defcouuer- mer te firent voille vers ChSron . Auffi en eurent ils beau loifir. Car aucun ne les pourfuiuoit LesProtc-amp; ne les fut on mcfmes reconnoiftre fils eftoient marchans ou prouifionneurs de farmée Ca- ^Xrcntlä* tholicque comme on difoit. Ainfi les Proteftans n’en firent compte pour fo haftet de furpren- croix rouge dre ou trouuer en defârroy farmée deChé de Baye. Quand feftre aprochez de la pointe de Semblanceau ( partie de IlfledeRé) vers la Rochelle : Ceux qui gardoient le fort que icsfins* les Catholicques y auoyent dreffé aux mefmes fins qu’à ohé de Baye amp;nbsp;ailleurs, les faluerent L’Amiral de quelques Canonades mais fans dommage aucun. Sauançoienttousjours neaiTtmoins là «lesProtcf croix rouge Bannière d’Angleterre arborée aux matereaux des hunes félon le Conléil prins d^n^cMo dés Angleterre pour d’auantageeftonner les François; leur donnant entendre que laRoyné naJene auftorifoit îentreprifé de fés vaiftéaux amp;nbsp;moiens.Puis fillant droit au vent des Nauires enne- Xk Peau, misjufquesàvne Canonnade des Catholicques; l’Amiral n’yfutpluftoftartiuéqui mar-choit tîousjours le premier refolu de donner dedans pour foppinion qu’il auoit d’cftrefuiuy amp;fécondé de tous les autresiqu’il ne fuft fàlüé de quelques coups de Canons-.C^e ceux de la poinfte de Ché de Baye luy enuoierentfâns grand effet fors d’vn, qui donnans aftez^as fit tô-btr defes eclats quelques vns qui en receurent plus de peur que de mal: faifânt neatmoins afi fèz largeouuerture aux ondes lefquelles fenflans peu à peu amp;nbsp;entras par là amp;nbsp;par les Sabords en abondance au moyen d’vn grain de vent quifefleuafur mefme heure : Empefeherent pour vn temps les Matelots à franchir feau du Nauire qui autrement euft efté mal propre au com-bat.AlorslesGalleresfê preparoientàtirerfor eux. D’autre coftéMonfieiirauerti’àNieuil, Monficut oùeftoitfon Iogis,parlEnféignedela Vauguion duquel laCompagnéefaifoitlagardefur la jXæXca marine:que l’ArméeProteftante fauançoit. EtcftantvenuauPlombfuiuidesRoydcNa- thohqucdc uarre,Princes,Ducs,Comtes amp;nbsp;autres Seigneurs de fon Arméc.Etauoir commandé à tous de prcicncc. lé tenir prefts : marchoit le long de la cofte defcouurant lArmêe jufqucs à Che de Baye où eftoient affuftez les deux canons amp;nbsp;coulleurines qui tiroient fur les Proteftans 5 lefquels au mefine temps firent defeharger trois canons droit à la grolïé troupe où eftoir fon Excellence: nbsp;nbsp;nbsp;al Pro

mais ils ne feeurent porter fi auant, pource qu’ils n’eftoient que de vertucil. En entrefai- ceftant n’cft tes le Comte ne fe voiant fuiui que du Vic’amiral amp;nbsp;féze autres vaiftéaux : quelques canona- [Xn kX's. des qu’il euft jette pour fignal aux plus lafehes de faprocher amp;nbsp;le fuiiireTquelquc ordonnan-

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Auril.

L’HISTOIRE DE FRANCE.

. Armée des Proteftans fe reure.

Harengue des Chefs queCatho-litqucsqne Proteftans 3 leurs fol-darspour-Ics animer au combat du Tende» main.

ce mefînes qu’il euft au parauant fait pour limiter à chacun le lieUjtordre Si le temps de (oil deuoir. Et que le refte que François qu’Anglois à caufe d’eux les marchands ( qui euiïent du moins lêrui de nombre failâns reflèmbler îArmée plus forte ) auoient ja ameiné amp;nbsp;baiiïç les voilles à plus d’vne grand lieue derriere : fuft confeillé de prandre le largue amp;nbsp;fe metrrea vau le vcnt.Si que guindant Ibn boiircet de hune pour prandre plus d’etre : fut (uiui de tous, qui auec lui mouillèrent à defiiie lieue plus bas que les Catholicques. Ce qui leur fit croire que pour ce jour Mongommery ne vouloir faire autre choie : la mer cômençant ja à fe reu* rer,de laquelle il lui falloir par neceifité attédre le retouramp;marée.Le frere du Roy ce pendant dôna ordre de foire remplir lès vaifleaux, de foldats: enuoyer enBroüage pour foire retourner deux Gallercs qui y auoiét efte enuoiées deux jours au parauât. Dcfpefcher vers Bordeaux le long de la cofte de Bretagne pour faire amener tous les Nauircs qui fo trouueroiét propte pour combatte. Fit outreplus armer nombre de Barques, Challuppcs, Pataches amp;nbsp;autrespf tirs Nauires qui auoient des viures au PIomp.Et le lendemain les fit conduire au derrierefo® Armée du codé de la ville,tant pour iêruir au combat que pour empefoher les aflîegez defot tir fur la Pallifïàdc à la faueut qu’ils penfoient recçj.ioir de leurs Confederez. Auec ce enuoia .quérir quatorze Nauires Olonois que les Proteftans auoient laifle à l’encre à trois licuesdu Plomb chargez de fol qu’ils eulTent peu prendre amp;nbsp;fen fuftent beaucoup foruis. Par ainfil® lendemain matin ils vindrent de renfort à fArmée de fa Majefté.Et entrerer és vaiflèaux nouueau focours: Les Vicomtes de Turenne, de Pompadoor amp;nbsp;plufieurs Gentilshomtnt^J^ Cappitaines fignalez pour le défit de complaire à Monfieunqui fit auflî placer de nouut®'* quatre canons fur la coftedechédeBayepourfouoriforlc combat de fos Nauires fi venoit attaquer :à quoy tous Fattendoient.Si que la cofteeftoit ja couuerte deplus dedouî® cens cheuaux,fons le menu peuple qui de nouuelle venue efpcroit vn nouueau changeme®'’ le ne vous diray quels vœus,quel$ fbuhaits amp;nbsp;préparatifs firent les deux Armées pour rer au combat de la Diane:Mais vous alfeureray-je bien, que les plus refolus n’eftoient pas*' feurez de furuiure le lendemain: aufquels les Chefs mettoient deuât les yeux la vie amp;nbsp;d’autant plus honorable,Que plus elle cftoit vertueufo à ceux-ci quiCombatoient pour lavgt;^ pour lhonneur,les biens amp;nbsp;la foureté d’eux amp;nbsp;de leurs familles. A ceux-la pour le devoir de fujets que la Majefté d’vn Prince requeroit d’eux : amp;nbsp;tous enfomble pour la gloire de liberté de confciences,aftèurance du bien public amp;nbsp;repos tant d’eux que de leur païs naturel' Tant eft amp;nbsp;a tousjours efte le cerueau de l'homme frefle amp;nbsp;aifoment corrompu : qui fop®^** onneauflitoft éschofos mauuaife^ qu’il a legerement imprimées pour bonnes

Deux G alleres attac qiicnt l’Armée desPto teftans.

Si eft-ce ^e fi la lafoheté d’aucuns leur apporta vn blafme amp;nbsp;vitupéré qui les accompagné'? toute leur vie : elle moicnnabien en recôpenfe autant de foureté à tous ceux qui ce jour£®l' font efté honnorablemenf renuerfez pafture à ces monftres marins. Car cete journéefep*'^ auftî paifiblementqu’auoitefté la venue de cete Armée furieufoamp;bien refoluë au coiubä^' Voire que la fraifeheur de la nuit leur refroidit encor dauantage leur premiere challcur.M^i-mement apres qu’ils eurent foeu que Monfieur auoir commandé à chacun des fiens de fallet rafrefohir: La nuit venue les auoit auffi toft fait retourner au mefme endroit d’ou ils eftoie®' partis:E«ftimant qu’à cefte heure lesProteftans tenteroient le combar au retour de la marée-Mais comme la nuit fo paftà plus paifible qu’on rieuft eftimé: aufli feit le matin du lendemain apres lequel deux des quatre Galleres que nous auons dit, feftre placées deuant les Namté^’ Catholiques rengeant neantmoins. la cofte de port Neuf, fur les dix heures du jour fuina®' par le commandement de fon Excellence : pour mieux reconoiftre îarniée, deflèin Si refol®' tion des Proteftans: fauanccrÂit en pleine mer à la faneur du calme qui apaifo les vndes br®i' antes du jour precedent. L’vne apres fautre tirent fefpace d’vne heure nombre de Canonadet tant à f Amiral qu’elles riendommagerent que d’vn foui coup: qu’à trauers farmécjmaisfant profit. Car vn foui coup n’endommagea pour aller trop haut ou trop bas quelque belle qu’elies euftènt à vne telle t»uppe. L’occafion fuft qu’elles ne /approchèrent aftèz,an moié® qu’eftans forties de la rade ou pour brauet ou pour foder de quelles pieces eftoient pourue®^ les Nauires Confederez:fOu bien pour les endommager de Canonades: apres leur premid^ foluej No^inuille qui auoit vn Nauire de deux cens tonneaux bien équipé leur enuoia d®®-'’ coups de deux grandes Couleurines qui battoient en proiie de fôn vaifleau.PuisFaynard A®' gloisles rechargea d’vne telle forte de coups: qu’elles perdirent bien toft l’cnuie non fc®]^'

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LIVRE TRENTE QJV A T R I E M E. 152. h ment d’cntrer plus auant fur farmee, mais de faire en ce lieu plus longue pofàde fans fë retirer à leurs compagnies: emportans neantmoins ceft honneur d'auoir fondé fans grande perte les pieces, moieiis amp;nbsp;refolutions des Proteftans. Ce qui pouuoit beaucoup feruir pour vn combat aux Catholiques fils euffent voulu ataquer les Confederez. Comme plufieurs d’eux ef toientrefoluz: Sieeque je vousdiray tantoft nefuftauenu.

L E s Galleres ne fe feurent pluftoft retirées que les Proteftans qui tous auoiét appareillez fe remirent fur les ancres. Où ils ne demeurèrent gueres neantmoins fans fê mettre tous à la voille pour courir fur cinq Nauires qu’ils defcouurirenten mer lefquels ils reconcurent auffi toftpour Confederez. Dont le principal eftoit François Bouchard, qui conduifôit la Fleurif-fante de Dieppe, retournas d’vn voiage de L’aual,où auoir fait quelques prinfes de fuccre, de • toillesamp;efpiceries:!! venoittrouuer bien équipé f Armée Proteftate de laquelle il auoitouy nouuelles à fôn retour. Puis aulFitoft retournez à leur rade cinq autres Nauires releuerent foudain pour cacher fur deux Galleres.LefquellesenuoiéesenBroüagedeuantlavenuëdes Deux GA Proteftans n’auoient eu le loifîr de retourner fè joindre aux autres que ce jouriauquel elles fè JJBr0’üag*e preparoient de paffer outre voians la commodité que le temps douxamp; la bonaflé fous vn petit empekhées fraiz leur prefentoit. Elles fauancerent jufqu’au deçà d’OlIcron, necefïànsdetirerCanona-des contre les Nauires, mefînement contre Poluretot Anglois, qui leur refpondoit de grand mée dtché afrcuranceamp;trois petits vaiffeaux François qui le fècondoient de bien-pres. Tellement qu’a-pres plufieurs coups reciproques amp;nbsp;de peu de profïit:Ceux cy craignâs que fi vn calme entier les prenoit ils ne feuffent mis à fons par les Galleres:Qui craignoient auffi vn plus grand vent quieuft peu fiiruenir pour porter les voilles fur elles: tournèrent versfifle Day,fê retirans corne auffi feirent les Confederez. Aucuns defquels neantmoins fefgarerent de farméelanuit venue. Pource que les Tenebres les aiantfurpris deuant qu’eftre à la veuë defarmée: errerët çaamp;làparlamerendanger d’eftre perduzamp; pris par les Catholiques fils en euffent efté a-uertis’.Iufqu’au lendemain matin qu’ils reprindrent le gros de leur trouppe laquelle par fefear-mouche des quatre Galleres, dont je vous ay parlé trouua par expericce que ce vaifTeau n’eft moins affeuré de tous NÎuires* en temps calme: que dangereux à tous autres vaiffeaux. Au confîdera-moien que ne pouuant le Nauirc fauancer pour combattre que à la faueur de fês voilles: Si le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;

ventfaut,par neceffité il demeure comme vn rocher entre les ondes expofe à dix mille Cano- auantage nades que la Gallere( laquelle fans la faueur du vent court d’vne roideur merueilleufè par la force de fes rames) luy jedera, jufqu’à ce qu’elle le voie couller a fons fil ne veut ameiner. le Nauires. ne parle des vaiffeaux qui ont des pieces de tel calibre quiellc. Auffi eft elle couftumiere premier que combatte de fonder par efcarmouches la portées des pieces ennemies .Et fi elle en fent la volée auffi groffèSe longue que la fienne: elle prend bien fbuuent autre party que decombatcommevousauezveu. Autrement elles feules euflènt merueilleufèment incommodez tous les Nauires Proteftans. Car encor qu’vn fraiz fefleue pourueu qu’il ne vente à tempcfté-.le Nature ne feauroit tant gangner fur elle fillaft il à toutes voilles:qu’elle fen pourra reculler à force de rames aidées de fbn trinquet amp;nbsp;grand artimon: Que le vent pouffe prefi qu'auffi roide que les voilles d’vn Nauires. l’entensfi fortauancées en mer elle ne fê voient fortreculléesdelacoftede terre. Car lors en peu de temps amp;nbsp;premier qu’elles euKênt joint les terres: elles pourroient cftre prinfês par les Nauire.D’autant que pour le peu defbldats qu’ony met qui fôuuét n’excédent pas le nombre d’vne douzaine: elles ne pourroient refifter à vue fi grande force.Vray eft qu’aucunes ont efte prinfes par les Proteftans.Mais ça tousjours cfté par fiirprifê amp;nbsp;encor les pourroit on dire imprenables eiiccftc forte fi elles euflêntefté pourueuës d’efquipage.Mefinement de foldats comme elles deuoient eftre parles OrdÔnan-ce de la mer. Encores qu’elles foient plus baffes amp;nbsp;defcouuertes au combat que les Nauires q ui font de plus haut bois.Mais telle n’a pas aujourd’huy dix hommes de deffence. A ces quatrièmes troubles le Baron d ela Garde pour ne retomber és inconueniens qui luy eftoient auenus és troifiémes troublesles: à renforcé de pauefâdes, mofi^etiers, ftrapontins amp;nbsp;pourueu au refte comme vous entendrez ailleurs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LesRochel-

Pendant ces exploits: les affiegez affêurez de la venue de leurs Partifàns qu’ils conçurent f“quot;' aux croix rouges amp;nbsp;canonades Catholiques: leuerent plufieurs feugades aux lieu! plus efle- pour uez de la ville pour tefmoignagc de fincroiable plaifir qu’ils receuoient derclfêcours.Etfê auenirfar. voians confirmez par le contre lignai que 1 Amiral leur donna: auoient fur les dix heures de dcuokamp;c.

la nuit

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L’HISTOIRE DE FRANCE.


Aunl.

H75.

nuit dcfpcché quatre Ibldats amp;nbsp;autant de mariniers dans vneChalIuppe pour le hazarderfui la paliflade, ûluër la compagnie de la part des alïiegez amp;nbsp;luy faire entendre leftat amp;nbsp;refôlutio destenans.Le bruit des auirons fuft ouy par la garde delà Carraque julques à laquelle ces auanturiers Feftoient ja auancez.Mais apres qu’il leur eurent relpondu qu’ils eftoient du Pnfl' ce à bord duquel ils difoiét allgr: (ainfi le nômoit tvn plus des gras vailftaux de tarméeCaiho liquc,)ils les lailTercnt pallet outre.Mais Ibudain ils les virent tourner à gauche amp;nbsp;à force redoublée de tous leurs auirons gangner le largue amp;nbsp;tirer droit à tAmiral Protcllant. A focca-fion dequoy ils furent pourfuiuiz de quelques harquebuzades qui ncantmoins ne les empêchèrent en rien.Arriuez à bord ils prelénterent lettres au Comte de la part du Maire nouueau quifenommoirMaurilTonfuccedantà la Mairie de Jacques Henry amp;du Conlëil.Lecii'^* îalïèuroitdela joie que tous les aflîegez auoient receudelà venue àcaulêdeh'

Lettres amp;nbsp;«lis des

Rochelle * quelle les aflîegez bien que réduits à deux mil homes de delfence, peu de prouifions, moh« de Monpoudre, beaucoup de pans de muraille par terre : Les Catholiques prefts de rafraifchirl^ mcry^L^ aflàuts amp;nbsp;efcalladcs: eftoient neantmoins tous refolusde creuer pîuftoft que de faire aucun« guiilicramp; compofition auec eux:fencourageanttousanimaulèmcntàlôuftenirtels aflàuts qu’on km l’arméePto prelenteroit jufques à trois mois: pour lefquels ils dilbient auoir encor aflèz de viures tcftanie. nitions eftans bien mclîiagées. A celle caulê qu’ils tauertiflbient de ne bazarder Ibn arme«’ vn combatgeneral contre les Catholiques; qu’ils ellimoient plus forts pour les auantagestm du nombre d’hommes que de la force ôc bonne prouifion des Nauires, à la roideurdelquds

tous leurs petits vaiïTeaux amp;nbsp;barquerottes n’eftoient à comparer. loint le renfort de quin2.fi ou vint Nauires qui de fAiguilIon amp;nbsp;autres Hautes prochains leurs cftoientvenuz ce mefmes:dont ùrmée feftoit renforcée de mariniers, Ibldats Se autres prouifions. Que ce ils defiroient le plus de luy, Eftoit qu’il cerchaft les moiens de leur enuoier vn bon Chef on' pour conduire amp;nbsp;regier l'infanterie, que pour aflbuppir lesdifferens quieftoient entre le^quot;^ Chefs fur le commandement amp;: conduite des armes. Comme ordinairement il auient entre

tans U t le fc-çours amp;ra' fraichiflc-

pareils de pouuoir ou qui ne feftimoient moins qu’elgaux démérité bien que differenten charge amp;nbsp;honneurs. Outre ce quelque nombre de fbldats fraiz amp;nbsp;dîs mieux délibérez poquot;« fbullager les plus haraflèz de fi longues veillesamp;couruées continues qu’ils auoient fouffert dC' Confcil* puis fix ou lept mois. Auec le plus de poudres Scquelques prouifiôs de bouches qu’il y po^' soient hire entrer.L e Confeil des Cappitaines fuft party en deux. La plus part fut d’auis d« * mettre au commencement de la nuit les poudres, bleds, chairs,bilcuits amp;nbsp;autres prouifions â-portées à cet effet Scconduites par vn nombre des plus refolus fbldats.S’aflèurans que fi ce P^” ' de rafraicniflement y entroit: que les aflîegez, veu leurs lettres fe pourroient maintenir vnaD ment que entier contrc tous Ics efforts dcs Catholiques. Voire que le bruit de telfècours entendu p^ îoLaueu-^' h France: loint la refoluüon des tenans, dix mille Confederez qui jufques alors n’auoientof« doiét. regarder vn Catholique que de trauers: leueroient la tefte amp;nbsp;tiendroiét la campagne en km faucur: Outre le grand nombre qui en d iuers beux du Royaume, ne cefîènt de courir en toute liberté: Poürcc que le Roy âuoit le plus entier amp;nbsp;afleuré de fês forces deuant cefte ville.C« pendant l’armée pour ne refter oyfiue entreprendroit vne autre conquefte:ou tiendroit la rade pour étnpefcher les viures à f ennemy qui en fer oit affamé en peu de jours. Veu que pins des Languiiiier dcux tiers de fês ptouifions luy vcnoient par mer: eftans le Poitou amp;nbsp;Saintonge mangez jui-s’otïrc pour qu’à l’cxtremité pour vn fi long fejour de telle armée.Surquoy Languillier voiant le peu dat-RoXue amp;nbsp;feéHon que la plus part aubientà l’execution de cet auis: fc prefènta pour y. entrer : du moins y mener les auec quatre Chefs qui vouloi^t eftre participans au mefme hazard auec 1 uy. S’aflèurans que prouifions. les aflîegez outre le plaifir de Ion retour.(Car ils fauoient prié d’aller en Angleterre pour 3-uancer le fêcours: Et y auoit tellement trauaillé qu’il feut de beaucoup plus hafté qu’il n’cuô cfté) ils en prandroient telle aflèurance que les Catholiques n’auroient occafi on de fen conter tcr.Mais fauis de ceux fut fuiuy qui jugeoiét eftre le plus leur amp;nbsp;expedient à l’armée, d’attendre vn vent d’aual: de la fauÂir duquel les barques pouflecs contre la palliflàde: la romprou-^ ou aifeement paflèroient outre. Mefinement d’vne maline auec la force amp;c impetuofité des on-

dcsjlefquellcs principallemcnt en pleine Lune font furieuiês amp;nbsp;brifent fiforten cccarticG que rien j^ur bien fondé qu’il (bit ny peut demeurer entier. Puis que les afîîegez aiioict pour fouftenir encores trois mois: resjouïz Si côfirmez parla venue de l’armée: qu’il valloit mieiu* jouer au plus feur, ne bazarder vn fêul foldat de la vie duquel manquant de gens, ils deu^^^

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LIVRE TRENTE Q^V A T R I E M E. 15^ eftrcplus foigneux que de la mort d’vnc douzaine d’ênemis:amp; emploicr cepcndât tArmce /ê*-lonque îoccaûon leur en prefteroit les moyensqui le prelèntoient desja grans. Que le profit «qu’ils poiirtoicnt faire à la caulê incommodans fennemi, dautant qu’ils auançoict les affaires de tout le parti : n’apporteroient moins d’aduantagc amp;nbsp;d’afleurance à toutes les places de la Btance qui tenoient pour eux : que fi toutef Armée ehtroi^ làÿie amp;: entière dans la ville. Sur-lt;lûôy aufuns ja auertis du mal contentement auquel pour plulieurs raifons viûoient les Pro* icftans qui de tous les cartiers de Saintonge n’oloient leuer tœil crainte de baftonnades: amp;nbsp;«nfemble deîefpoir ja de loin côceu de la venue du Comte,ils ne defiroient qu’vn Chefpour feddiurerdes ennuis paffèz : amp;nbsp;faffèurer des places fur lelquelles aucuns auoient bonnes intelligences : confeillcrentdc faire defeente en ce païs.Auec alfeiirance qu’en moins de quatre • jours plus de deux mil viendroient à croiftre le nôbre de leurs forces,auec Iclquelles ils pour roient puis apres entreprandre choie notable pour la deliurance des Rochellois ; qui feroient töMtdeuoirdc leur coftc.Maisîauis de ccuxfut fuiui qui perfuaderent la conquefte de Belle-Ifle fauorilee d’vnChafteau imprenable fans canon: comm’entreprile qui n’eftoit fi dangereu* fe^heaucoup plus prolfitable pour la retwite des Nauires amp;nbsp;entretien de l’Armée.

I L A refoluonmitlbudainenauantlaprinlèdeBellc-Illeamp;IlleDieu. Conlcquem- L’amiéedes rhent le defplacement de f Armée, en laquelle, pluficu rs aulqucls peut eftte,on n’auoit corn- Proteftan» hmniCquélemotifduConfeil: ou qui n’en pouuoientpour leur particulier intereftouau-treieOnfiderations approuuer les raifons: trouuoiét cetc demie lecrette départie dautant plus amp;pour-à'coptrccœur,qu’elle leur lêmbloit trop lôudainc pour vn deuoir d’honneur:amp; dommagea-ble pour le rcfpeôl tant des alfiegez que de tarméc melmes, en cas que les CatholicqueS eufi fenc voulu employer tous leurs moyés à’ies rompre la plulpart clpouuantez corne ils eftoient à'la départie,de laquelle ils ne pouuoient entendre la railôn. Sans doute ils cftimoient la Rochelle prife amp;nbsp;faccagée, puis quclesProteftans qui n’eftoieijt là venus que pourlônlècours fi püefle ; fen alloient non lèulement fans combatte,mais lâns fjjre aucun effày pour y entrer: Ôasfübtillifer aucune rufç ou autre moien pour leslccourir. En fomme les bailàns làns les toucher, voirefansy enuoyer ceux que les habitans kurs auoient depelchez lotis felpoir d’vn bref retour pour entendre de leurs nouuelles. Les autres forains de la ville ne fen trouuoient Bioins fcandaîifez tant pour le deuoir d’honneur pour lequel accroiftre ilsfeftoient acheminez jufques là : que pour la prefencc des Anglois. La plufpart defquels ignorans les raifons que léConfeil auoit eu c^n fifoudain deflogemet : pouuoit atribuer le tout à faute de coeur diÉns le contrainte Cefor panant de f heur de là vidoirecôtre le fils de Mitridate.Venu.veu fay foï : pluftoft qu’à vne fageamp;meure preuoyance de fauenir. Aucuns mefines feltans ja excitez au combat pour la mémoire de la longueamp;furieufe bataille qui fut en ce lieu mefme de Ché de Baye entre les Elpagnols partilàns des Frâçois,amp;les Anglois joins aux Poeteiiins fous 1 la charge du Comte de Penbrot, amp;nbsp;leâ Dangle fvne dés anciennes races de Poitou:voüoient jufques à la dernierc goutte de lêur lang pour reparer la perte amp;nbsp;la mort bien qu’honorable de tant de braucs Gentilshommes leurs deuanciers.

L A chaleur de ce grand luminaire celefte cômençoit à cfohauffèr la face de cet Element humide,quand le Comte curieux de foudain executer cete refolution jetta le figftal à tous Bdle-ifîc pour .appareiller. Ce qu’ils firent dautant plus foudain qu’outre ce que chacun craignoit de demeurer loin de f Amiral 5c pres des ennemis : le dcfoouurant ja à la voille ils le virent pouf ftans. La lcd’vn Sueftqui venant bruire parmi les Aubans des Nauires Confederez : leur fembla fa-uorable à lexccution de tentreprifo deBelle-Ifle ôc Iflc Dieu.Çete-ci petite,mal peuplée pres l’itlc Dieu, la cofte de Poitou : îautre de laquelle le nom relpond à la vérité Belle,riche en bledsSc paftu-rage.Bien peuplée,plus auancce en la njer vers la cofte de Bretagne, d’vn langage fi effrange Langage de amp;nbsp;malaifé qu’il eff au François plus falcheux que le bas Breton. De fopt lieues d’eftenduc. Bdic-nie Mais toutes deux fi hautes de roche rsamp;fortes d’auenuës,deffendues de deux forts Chaff eaux bien baffis,flanquez amp;entournoicz de grandes douucs auec les^rouifions neccflàires tant de viures que de groffe artillerie. Mefmement celui de Belle-Ifle oii commandoit le Cappitaine Francilque Italien à près de trois cens hommes de deffence prelque tous harquebuzicfs,ààns la populace fous le Gouucrnement du Comte de Rets : peuplée au reffe d’homnW:s de courage fils font bien rnenez. Et la plulpart,de long temps auoient ja eff é aguerris par l’exercice que leur en auoit fait foire Sourdcual qui par vn long temps en auoit effe Gouuerncur. Mon-

ficur

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L'HISTOIRE DE FRANCE.


Aurit

ficur ce pendant qui des le Lundy au loir voiant leur irrefolution auoit déterminé dcleJ^ border amp;nbsp;les enuoier combatte jufques au lieu où ils eftoieni: les voiant demarez au point“ vne Gallerc en queue pour les fuiure.Mais tant pour auoir le vent trop fraiz,»]“* près les nbsp;nbsp;nbsp;pout la dilligcncc de laquelle ils delplacerent; fe trouuâs tous de meilleure voile qu’on n’cj*

Confcdcrcx pçnle: elle ne Iceut aller alïczauautpouT reconoiftre la route . Ains raporta feulement qu ƒ feftoient en peu de temps fi éloignez qu’elle en auoit perdu la veuë: qui les occafionnady renuoicr vnc-challupe, pour Içauoir ce qu’ils deuiendroient. Si les affaires de mërfè pottoi« mal pour les Proteftans celles des affiegez n’eurent gueres vn meilleur fuccez^'Car resjo«« de la tant a;renduë venue deMontgommery,faireurans qu’ils feroient a que effort, fortitf’' , fiir le camp du Roy, à la faueur qu’ils efpcroient de leur fccours. Mais Biron qui.auoit chat?® defarttllerieSc uanchées que les affiegez eftimoient delgarnies pour cftre emp/ifehez aillei^' les trouuerent neantmoins tellement pourueuës qu’ils n’y gangnerent pas beaucoup. htW' rent en fin contraints fc retirer eflonnez de ce qu’ils ne fentoient autre remuement de Icnt^

Lcsoccafiós courSjIcquelpenlôitàlâretraiteamp;furprilèdeBelle-Ifle.

qui clincu-

principallc occafion qui poulïoit les Conf«derez à cete entreprife ; fût Tauantagf

rent les Pro tellans d’en trcprcndrc

les Chefs de Marine propofoient au Comte, comme merueilleux fil le pouuoit rendre lacôqucftc trc de telles places, nomméementde Bclle-Hîe, lilêcn teljieu de la grand mer quetoHsl^ deBciic^ifle Nauires de quelque nation,de quelque langue amp;nbsp;Rcligron qu’ils loient venans d’anwnt’*'“ amp;lcs grades Q montans du Sus au Nort; Allcmans, Anglois, EfcolTois, Flamans, Irois, Hollandois»^^ qui y font, zons, Françoîs, Elpagnols, Portugais, Vénitiens, Italiens, Grecs, Si tous peuples traficq«äi«

Routte des ou fc jetans fur mer pour autres occafions que du commerce: il faut de neccflité fils nefe marchansSc expofcr à grans dangers des rocs, Sables, pierrCs, clcueils 6c autres inconueniensde®^ gcurs en qu’ils vienncntlà prandre la conoilfance de cete Ifle: laquelle à cefic occafion fourme de

• Nauiresôc pou rueuz de bons foldats commandera route la grand menprandra 6c. lairra C€ bonluyfcmbleradetous Nayires Marchans, fbit qu’ils courent le largue de haute mcrotf • qu’ils ayment mieux faire leur route entre les terres. A quoy flflc Dieu luy peut beaucoup der.Mais pour loccafio plus particuliere à ce fait lesCofèderez furefft ace pouflèz pour les vt* lires 6c toutes fortes de prouifions qui par la mer venoient à l'armée Catholiq ue de Normen* die, Brctaigne,coftcs marines de Poitou, Saintonge, Gafeogne, öcEfpagfie. CarcnCßrq^ le Roy euft dés le commencement de fes préparatifs pourueu que fen armere fuff fourm'cdç'^' urcs rât par mer que par tcrre:afin qu’il ne fuft empefehé de ce cofté R de paruenir au but del® deflèin. Et que les pays Frâçois luy en amenafle t ce qu’ils poutioict tant pax charrois que le cours d?s Riuieres-toutesfois pource queîOnis duquel eftCapitalic ville*la Rochellc^suo^f ja efté defpouillé de fes commoditez par les habitansf qui preuoians par le delTein de la jo“^' née de Paris les incommoditez de la Caufe, auoit commencé à facommoder de tous les fruits de ce pays qui confifte plus en vins que autres reuenus). Que la Saintonge pays beau amp;fef' til en toutes chofes,eftoir du tout mangée:tant pour le refte'des calamitez que luy auoientap* portéles troifiémes troubles deîan mil cinq censfôixante huit jufques à mil cinq censfept^' te:que pour îinfolenceôcdesbordément de l’armée que Strofly auoit entretenu ésconfinsde Bfüüage^éslanuiermil cinq cens fèptante deux jufques au fiegede la Rochelle. Laquelle auoit couru la plus part de Poitou 8C Saintonge non moms auec vn mefpris voire defdaiaqU^ ruïne 8c abatardifïèment de la difciplinc militaire que le Poitou pour auoir fôuflcnupresde deux ans confècutifs deux puifïàntes armées auec la licence qu’vn chacun fçait: ne feftoit pd* rauoirfi fôudainôcque neantmoins ils foumifïbicnt de bleds, vins, chairs, 6c telles autres prouifiôs amenées du haut pays 8c aucunes de Brctaigne, Anjou 6c Touraine jufques à Niort par charrois 6c Riuiercs 6c de là par la Scurc qui les porte à Marans. Puis jufques à port Ned 6c autres lieux prochains où en auoit efté ordonné îadiftribution. Ne pouuoit fournir ccn' mile bouchesf qui eft aujourd’huy le fimple gendarme 8c plus failly fôldat qui n’ayc vne douzaine de goujats 8c maquerfamp;ux à lafuitte de fbn bagage? ) Efperoient que leur couppant!ƒ trafic de la mer,ils feroict en moins-d’vn mois réduits à telle extrémité dcfaminc:qu’ils feroiet côtQiintsde letter hÓteufèmêt Icfiegetou d’y crouppiraucc plus d’opiniâtreté que de fâgefle« Dauantag» comme telles cntreprifês fâgement conccucs bien conduites 8c couragcufcmcrt' exécutées fè treuucnt fauorifees de plus de commoditez qui d’heure a autre fc dcfcoiiurtn' (lefquellcs neantmoins on ne preuoit pas quand on deflèignc l’cntrcprifê cnfonEfpritjqrte d’inconi'C'

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L I V R»E TRENTE QJZ A T R I EM E.

d’inconiieniens qu’on pourroit preuoin Ils le propofbient qu’ez pays maritins de Poitou Saintonge, amp;nbsp;autres plus auancez: Comme Quercy, Languedo amp;nbsp;Dauphiné, Ies Ptoteftas aflemblezamp; fur les armes contre les Catholiques du pays Iceuë la delcentc, la force amp;nbsp;relôlu-tiondefarmée: redoubleroient courage,fefueillcroient TEiprit pour fubtililcr tous moiens à leur fauorifer vne defeenteen terre.Et quefils pou'uoiet prendr^quelques places le g^n qu’ils feroientaifeemeht du plat pays duquel toutes les forces amp;nbsp;garnilbns lêrnoienta remplir farméede Monfieur; donneroit occafion au refte de funir amp;nbsp;drefler telle armée qu’elle bafte* roit non lêulemct pour faire leuer le liege de laRochelle,ains à regagner leurs vieilles côquc-ftes;d’autâtplus aileemet que ni trouuâs pour refiftance aucunCathohquc de marque ny d’ex* cciition poureeque tous auoient eu commandement de fuiure MonfieunTous les Proteftans • reliez de la journée de S. Bcrthelemy : qui ne feftoient peu reloudre fi toft prandre les armes pour la Religion pour efpier le temps d’vn plus alfeuré parti treprandroient les armes en leur faneur pluftort que de viure en crainte de mortamp;en tous cas deshonorez à toutjamais pour le peu ou nul compte qu’ils auroientfait de leur conlcicncc amp;nbsp;honneur. De fait le jour aupara- Auisqudcs uantjleureftoit venu vne barquerotte de Bif)üageamp; Illes prochaines les auertir de la joie que tous les Saintongeoisamp;voilîns des Bordellois auoient de leur venue. La promptitude à feile- gc donner« uerfils defeendoient plus bas .Qif il n’y auoit en Broüage que vint des habirans portas armes nbsp;nbsp;Momgâ-

pourla garde. Que les quartiers prochains eftoient tous defehargez de Garnilôns. Que mil „ury. auoient ja tenu propos de coupper gorge à tous les Catholicquesloupçonnez de menées amp;nbsp;faélions. Que plufieurs Chefs Proteftans auec cinq cens chenaux couroient de Montauban à plus de vint liçuës à lentourj jufqucs à emporter les prouifions des fauxbourgs de Tololc. Etfeftoicnt rendu maiftres de la plulpart des fortes places du pais voifin. Q^e le trafficfur la Garonne,Dordogne, leTar,Lotamp;autres riuieres prochaines ne le faifoient quefous leur per-milTion : dont ils receuoient de grans tributs pour la Caufo. Que le Marquis de Villars Ami-taldeFrâce pourledecez de GalpartdeColligny quiauoitpourneantalfiegcquelques pla-cesaucc la perte de beau(ÿ»up de fes hommes: auoit par commandement expres renuoyé fort Infanterie au fiege de la Rochelle-.plus du tiers de laquelle neantmoins, auoit efté taillez en pieces par lefSaintongeois,nommément à S. Sauenien : amp;nbsp;que les réchappez ne dilferoient aux goujats amp;nbsp;ragages d’vne Armée qui marche en campagne. Somme que n’y aiant rien à craindre en aucun endroit: toutes choies leur lêmblant nrc, amp;nbsp;fê prelêntant les commoditcz plus grandes qu’elles ne furent jamais,ils felmerucilloient fort commeon vouloir prendie au tre refolution que d’vne honorable voire elpouuantabledefcente en fvn des plumeaux amp;nbsp;commodes cartiers du Royaume.

Ainsi doneques le Comte refoludéslcfoirdedefradertantpourlesoccafionsfuf-dites que pour y rafrefohir fon armée de toutes commoditez qui lui manquoient à ché de Baye. (Car il y auoit peu deNauires qui eulfent apporté d’Angleterre prouifions de viâailles pour plus de quinze jours) le vintvifiéme du mois dés le matin il Icuc fancre amp;nbsp;donnant par le Ion d’vne cononade le fignal à tous de le fuiure:fit que le refte des vailTeaux fappareilla. Si quepoulTéd’vnventdeSueftilfut le lendemain vintdeuxiémeàlaradedeBelle-Illeélori-gnéc de la Rochelle de lieues qu’il penlbit furprandre du cofté de la grand mer. Mais le Capitaine qui auoit defcouuert la route que lesProteftâs auoient fait tirans la vólte deChé de Baye fe tenoit fur lès gardes : auoit de nouueau muni amp;nbsp;fortifié le Chaftcamiéforcé toutes les auenuës tant du bourg que de tille entière. Et outre cereceu en mefinc temps de îarméc Catholique renfort defoixante foldats que Monfieur voiant leigiefplaccment de tArmce amp;nbsp;fo doutant de la vérité auoit fait embarquer dans vn petit Nauire qui alloit en queuë de tArmée comme vn des Confederez fans qu’aucun le foeuft difeerner pour ennemi: Du moins aucun ne fenquerant qu’il eftoit. Dont le Chef alfeuré plus que deuant lors que le Comte print le largue pour aller defeendre du cofté de la grand’ mer,tira droit^our terrir au Chafteau qui regarde l’oppofite amp;nbsp;quartier de la grand’ terre. Tout aulfi toft guelques Enlèignes dependent és petits batcauxjôc àforcc d’harquebuzades fapprochentde la colle tant pour reconob Anacques tre les auenuës que pour les gangner fil’occafion eftoit faiiorablc. Mais le rocher eftoit li iicnlTé de cailloux,fi rabotteux, fi haut amp;nbsp;fi fendu de noirs precipices : qu’il leur fifl impolfi-bledegangner le hautdel’IHe que peu d’arquebiiziersôc grand nombre de paifans deffen-doientauec grande animofité. Et joint la deffaueur des ondes qui par lames redoublées tran-choient fiimpetueufement contre cespierres,qu’on ne fenpouiioit approcher qu’aucc laper-

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;te ou

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Aurii nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’ H I S T O I R E DE F R A N C«E. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'|

Bclle-Ifle prife.

Chafteau fomme de fê rfdte.

’ te ou grand danger de la vie. Par ainfi la nuid fê paflà en veilles, gardes, quarts amp;nbsp;fentinc« j les d’vne part amp;nbsp;d’autre jufques au lendemain. Auquel neantmoins la Mcrnefê , plus fauorable aux Proteftans que le jour precedent, qu’ils emploierent en Canonafirs^ ! coups d’autres pieces qu’ils faifôient voiler fur les Dubes contre tous ceux qui fy prefen-toient^Lefquclslcurrefpon^pient d’autreS pieces legieresSc coups de moiens inotifqn^ts qu’ils auoient fait trainer du C h a s t e a v fur le bord de flflc à cefté fin. Ce jeu jufques au loir que le C o m t e voiantdeuenirlamerplus calme amp;nbsp;tranquille: printo' poir d’vn plus heureux effort qu’il deliberoit luy mefine faire au lendemain.Siquelevi«t quatrième tous furent commandez d’y faire dés le matin leur coup d’eflàyÆt de gangnerh defeente que les jours au parauant on auoit reconeu par forme d’efcarmouchcs,où le Capp*' tainc Paietfê trouua pour en faire plus affeuré rapport au General. Tellement que quatre E«' feignes Françoilss amp;nbsp;deux d’Anglois delcenduës au pied du roch, En fin montèrent jufques au haut.Et prefqueauffi toft on vit toutes les autres és endroits que chacune auoit vouluäß' quer. Le meurtre nefutautre que.du Cappitainc Tcmier, deuxautresfbldatsblccezamp;fi*^ Belliflois deuxamp; quelques autres bleccz d’hailt;[ucbuzades. Lefquelsaucc le rcftefureiUquot; chaudement pourfuiuis par les vidorieux auflî toft que les Francez le furent ralliez furE haut de flfle: qu’ils furent menez batans jufques au Bourg, auquôl ils firent tefte jufquesä“ foir. Mais les harquebuziers du Cappitainc Lorge rafraichiz de nouueaux loldats, ledoU' blerent tellement la feopeterie que par la mort 'defêpt ou huit des plus refbluz: ilslêveire«^ maiftresdubourgSè les chaflèrent jufques au Chafteau: que le Comte enuoiafoudainfc'”' mer de fc rédre. A quoy le Chef ne voullut prefkr l’oreille voiant faffiete,forces amp;nbsp;munitions du lieu auec l’efpoir d’vn prompt fecours que luy deuoit le voefinage tant de l’armée quetit la Bretaigne de laquelle lifte ne fefloigne que de quatre lieues. iMet peine d’encouragerfe’ gens à la deffence de la place, leur remonftrant îhonneur qu’ils acquerroient d’aculler'’«ƒ telle armée deuant fi petit lieu.-mefines cotre les premiers efforts de là pointe amp;nbsp;fureur. AucQ“ du^Cappita- traire qucl deshonneut Ce fêtoit fils prenoient autre refbluuon qu’honnorable quandvncat' ne deBclie- j^ois fois plus grandefy prefênteroit.Qu’ils nefc deuoient eftonner de l’hcureufedef«^' foidaK nbsp;nbsp;nbsp;te en cefte Ifte,non plus que de la furieufe pourfuite des Proteftans, veu que les premieresrc«*

Le bourg gagné.

fence,

pour les ani contrcsfont tousjours plus chaudes amp;nbsp;gaillardes que les autres ataques amp;pourfûitesdegut'' res à toutes nations. Mais fiir toutes aux François, nomméement à gens defèfperez qu’ih^' toient pour le regret d^auoirefté fi refôlument receuz par îarmee Catholique: Laquelle^ fimaginr^ent deuoir fuyr à leur defcouuerte. Les affeurant que fil le voulloient fôuftcnirf^“' Jement deux ou trois: jours que leur courage bouillant fê refroidiroit auflî toft qu’ilfefto*'

cfineu à la tant lafche retraite des habitans qui leur âuoient abandonné le bourg.Q^'ils regst' daflènt les forces amp;nbsp;toutes autres commoditez qu’à le Chafteau de fe delfendre: amp;nbsp;norom«.* jmandercceiioirlêcours de mer par cefte armée meftne qui leur auoit faitquircr la Çh'é de Baye.Qu’ils confideraflentleur deuoir amp;nbsp;à quoy/honneur des arrrtes les obligcoie'^^' Mais fur tout qu’ils fe miflènt deuant les yeux l’efpoir que Monficur auoit en leur vaillance amp;nbsp;loiauté. Auec l’aflcurance d’eftre auflî dignement reconeuz de leur loial deuoir que griefuc-ment fheritoirement punis fils y contreuenoient par lafeheté amp;: coüardife. Les prjoit enfin de ne lôuflFrir que ceux qui fuitiz de France amp;nbsp;partis d’Angleterre,pour y retourner auec to«quot; terefolution de combattre, auoient donné fi poure commenccmentàleurentreprife:pe«i-feni recouurer leur honneur par vne conquefte de la plus importante Iflequi foitàlaFW de Lys. De laquelle infaliblcgicnt dependoit le piteux rauage de tous leurs biens, le desho«' neurdc leurs femmes, la perte de leurs enfans amp;nbsp;ruyne entière d’eux amp;nbsp;de tout ce qu’ils^

uoient de plus cher amp;nbsp;précieux en ce monde.

LesfoMats forcent le Chef de fc rendre à

Mais tout cela ne fut que parollcs fans effet, qui ne peu rent pénétrer ces cœurs froidiz. La plus part defquels eftimans les Proteftans plus Diables qu’ils n’eftoient noirsiO« _______ que curieux de nouueauté 5 changement, fafehez d’vne fi longueobeiflânee qu’ils auoient compofitiô, porté aux Catholiques : ils* fcvoulluflèntle foubmettre aux commandemens des Confol®' rez pour fefpoir de plus grand butin-luy reïpondirent,mefinement les nouueaux veniiz qu ils eftoicntdl la Religion, amp;nbsp;qu’ils vouloient voir Sciêcourir leurs freres. Confequamm^i« qu'il fe haftaft de faire la plus honnorable compofition qu’il poufroit. De fait dés le foir pl«$ de trente fortirent qui fè mirent fous les Enfeignes Proteftantes. Mcfinement apres que

amp; Poluretoî

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t

tlVRE TRENTECt,VATRIEMÉ.

amp; Polurctotpour lefquels d’autres duChaftcau furent oftages (c veirent reccuz au Chafteau pour moycnner amp;nbsp;rcceuoir la c ompofition à laquelle le Chef amp;nbsp;autrescondefccndirent. Si que le lendemain le Cheffê rendit vie, armes amp;nbsp;dagues lâuues. Ce qui fuft tenu à tous ceux qui (è voulurent retirer ailleurs. Melm’au Chcflequel pour certaines confiderations feftant rendu à fi peu de gens, (ans b reiche amp;nbsp;ayant tels âuantages le retira aucc là femme à Poluretot qui les mena en Angleterre où peu de jours apres fAnglois mourut pourfeftre trop elchauf-té. Ce mefines jour deux barques chargées de Soldats Catholicques,enuoiées par Monfieur au fecours des aflîegczzfaprocherent du lieu ja rendu dont aucun ne fapcrceuft que le Capitaine Raillard Gouuerneur de llflc Dieu amp;nbsp;quatre ou cinq Chefs qui les premiers delcédirêt teCappi-àterre: Mais comme ils vouloyent regangner leurs Nauires, viuement pourfüiuis furent pris, quot;c RaiiiaM Les autres cependant mirent à la voille amp;nbsp;gangnerent à fuir * Mais aulfi toft que ceux cy fu- ^oîiqueF* rent prefentez au Comte, Raillard pour eflreconuaincu, difoyent-ils, d’eftre grand corfiirc pris amp;nbsp;tu«. Catholicque,deNation Efpagnohmais qui naturalize en France auoitde long temps lèrui les François: fut tué auec quelques autres. Apres le Chafteau fut pourueu d’autres Soldats amp;nbsp;lereftede larmée enuoyé par Enlêignes ft: rafrailchir chacune en Ibn quartier. Si bien que la garde de l’IHe amp;nbsp;Chafteau eftablie, les auenuës reparées, les habitans jufques aux plus po-urcs commandez de retourner en leurs mailôns: Et vacquer à leur trauail comm’auparauant pour Janourriture des Soldarsj aulqucls il fut deffendu de faire aucun defplaifir aux paylàns fiirpaine delahart: Le Comte commença d’ordonner de l’armée de mer, laquelle il diuilâ eiplufieurstrouppes à Commandant que fix vaifteaux tenteroyent Ibudain la priiè de l’Ifle tôtt âpre* Dieu, voltigeroyent entre les terres vers la cofte de Bretaigne pour amener en l’Ifle les pro- amp;pre7î“prî uifions qu’ils pourroient prandre fur mer. Quelques vns iroyentpour mefmesfins jufques fe de Belle à la Manche d’Angleterre. Les autres tiendroyent le large de la mer courans par fois jufques aux coftesde Gafeongne amp;nbsp;d’Efpagnc. L’Amiral,Vic’amiralamp; quelques autres ne lt;dcuoyent partir delà radde pour affifteraux occurrances qui pourroyent furuenir. En forte que par ces courfes ils efperoyent no^ feulement incommoderj voyre affamer 1’ArméeCatholicque:Mais auflîdcfiiire en peu de temps vn merüeillcux proffit en cefte Ifle. Corne fy declarans la guer-reà tout le monde contraire à leur Religion, ils deftinaflént belle Ifle pour retraite amp;nbsp;Magazin de toute praticque qu’ils pourroyent faire en cefte guerre. Ce qui me remet en mémoire les deffeins de nos premiers François:lors que les Romains auoir dompté par nos propres fê ditionsamp;guerres Ciuilles,la vertueufè opiniatreré de nos Gaullois: gouuernoyët ce beau pays anoés Cor-fous la langueamp;ordÓnanceKomaine.Lefquels n’afpirans à autres chofè qu’à retourner en leur f’*'“ antic païs,duquel ils eftoiét empefehez par les arméesltaliénesifurét en fin côtraints de courir amp;nbsp;rauager toutes les mers amp;nbsp;viure de la Piratique tât en Leuât qu’é Ponât ÔC Septctrion.Efta-blifiat les plus fortes Ifles de l’Occcâ pour retraite affeurée à tous ceux qui pour raage,fèxe ou eSdition de viure n’eftoient propres au maniemêt des armes. A l’occafion defquellcs ils furent tant craintsamp;redoutez par tous les Seigneurs amp;Rq)ublicques de ce teps là: que les Grecs en firct le Prouerbe Aye le François pour ami,amp; non pour voifin.Car ne pouuans rentrer au païs qui leur eftoit deu:Il fallut par neceffité de viures,qu’ils couruflènt toutes les cofte^’Europe Afieamp; Aftricque auec l’efpouuentement des plus afïèurez qui leur vouloient contredire.

En ce teps côme le Roy fè trcuuaft court de deniers,neceffeires tâtà la côduitc de les armées nbsp;nbsp;nbsp;*

qu’il auoit en 5. endroits de fôn Royaume à fctretien defquelles il faifôit des frais incroiablés: Q^’àfapoinâemêt d’vn grand nôbre de perfbnncs/lont la faueuramp; feruiceluy font nccefïi-Kjfoitcrt Francefôit en pars eftrâgers:fut côfèillé dcrecerchole fecours des Ecclefiaftiques qui ne luy mâquoict au befôin. Pource auoir cômunicqué auec les principaux d’iceux à Fô-taineblcaü:expofé les neceffitez aufquelles il les prioit de luy affifterramp;auoir délibéré tous en-féble de le fecourir en tout ce qu’ils pourroiét,prierét le Cardinal de Lorraine luy faire etùen- que fit au dreauec leur bône amp;nbsp;deuotieufe volôté:Les moiens defquels ilyntendoient fauorifêr fes en-treprifès. 11 parla en cefte forte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dinal de Lor

Si RE la Vertu de fôn naturel eft de telle force, qu’elle atirc tout le mode à la contempler, louer. Et aimer amp;nbsp;fi onia pouiioit voir en fubftance à la vérité ainfi qu’elle cft:ell^exciteroit ciJ’rgTde vn tel fpedacle de fon amour, admiration amp;nbsp;joye dans noz cœurs, qu’il feroit impoflîble à France à tout homme la pouuoir exprimer par parolle ou par autre moyen amp;nbsp;aéfion exterieure quel- b°eau,8. le quelle fuft. Oreseft elle d’autant plus admirable, quand elle le voit cz rares perfônna- May. 15??.

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May 117 3


L’HISTOIRE DE FRANCE.


gcs, defqucls la vie meihics mile dcuant les yeux des autres leur lert de miroer pour contempler amp;nbsp;imiter : C’eft pourquoy les Hiftoriographes en leurs dilcours n’ont remarqué que Iß excellentes vertus desgtans. Et nous quand nous liions leurs liu res, prenons vn finguliß plailîr à les confidercr amp;nbsp;les mettre en nollre mémoire. Et pour lailîcr vne infinité de tels c-xcmples que nous trouuons enJeurs eferits d’en prendray Iculement deux pour paruenir ptf à peu a m’acquiter de la charge qu’il à pieu à Meilleurs amp;nbsp;frères qui fôt icy prelêns me donnß amp;nbsp;impolèr dcuant voftre Majefté. Tous deux d’autant plus recommandables qu’ils lôntô-traits de la lâinte Elcriturc. L’vn eft d’vne excellente force,conjointe auec vne fingulierc tem* perancc. Et l’autre d’vne rare Iuftice,a ccompagnée d’vne làge prudence.

‘ nbsp;nbsp;nbsp;A V temps d’Abraham qui feuft fumommé Pere des fidelles pour auoir le premier reccut”

lôn corpse le lignai de Foy qui eft la Circoncizion pourluy,les enfansjfucccflcursamp;totitf fa famille : Auint que quatre Roys le liguèrent pour faire guerre contre cinq autres Roys cftoyent en ce temps là Seigneurs Souuerains en leurs terres. Encores qu’elles ne feullent fi grande eftcnduë que celles des Roys d’aujourd’huy. Les cinq armèrent loudain amp;nbsp;tent leurs forces aux champs pour foppolêr à cell Æfet. Mais comme eft le hazard de laguß' re: Les quatre dclFont les cinq amp;nbsp;font fur eux vn grand butin amp;nbsp;emmenent les prilönnicß chez eux. Entre lelquels cftoit Loth le frère d’Abraham amp;nbsp;incroiablcmcnt de luy aymé • f qu’il monftra bien quand il euft receu ces trilles nouuellcs. Car connoilïàns bien que Cßß qui lont vidorieux, leplus fouuentnefçauentvlèr de leur viéloire amp;nbsp;bien lôuuent lêtroU-uent elcartez en depanillant entre eux leur butin. Et aulfi ayant pleine confiance amp;nbsp;promdl^ de D I E V de la delfendre: y arriua fur les champs auec ce qu’il peut. Et lâns clpargncrteD’P^ ny dil igence le jou r melînes les pourluiuit amp;nbsp;.fit tant d’armes qu’il recouura tout lôn bu«’’' Et retira de leurs mains tous les prilônniers de fa terre amp;nbsp;de lès voifins. Puis apres rendantb“' tin amp;nbsp;prilônniers à ceux a qui ils appartenoient : n’en voulut oneques retenir la vallcur d’vnC clplinguc. Voila, Sire, vn bel exemple de force joint auec vne grand temperance.

cil du bon Roy lozias lors qu’il commença à regner fur le peuple ^eDieu enîaagcdc bmf ans. Et eft elcrit au quatrième liure des Roys amp;nbsp;au liure de Paralipomenon où il eft dit que(wf laage de dixhuit ans voyant fon peuple desbauché de la vraye Religion jcomme enragé toutes fortes de Dieux eftranges : demanda Conlèil à D i b v de ce qu’il auoit affaire : AUß”” bla tous les Preftres amp;nbsp;Seigneurs de lôn peuple, puis brulla tous les vaiffeaux de Baal eu SOquot; leil amp;nbsp;de la Lune, des Pianettes amp;nbsp;de toute l’armée du Ciel. Delïnolht toutes les mailôns dß HereticqiÂsôc Idollatres, couppa leur boys, deftruit les hauts lieux amp;nbsp;leurs autels: leurs Idolles, ruyna leurs Temples amp;nbsp;les remplit d’os de morts Sacriffia le Sacrificateur^^ hauts lieux fiir leurs autels amp;nbsp;mit a néant tout ce qui eftoit repugnant à la volonté de D i r''' Prohiba toute autre Religion que la vraye. De maniéré que fans aucunes batailles à peud’ß' mes par forme de luftice, 11 rémift en fôn Royaume la vraye amp;nbsp;faine Religion reftabliH^ fender amp;nbsp;Saint fêruice de D i e v. Voila,Sire, vn ade de luftice accompagné de grande ptquot;' dcnccÆt oonfêquemmant deux excellents faits amp;nbsp;vifs pourtraits des finguliercs vertus remarquez en'^^eux grans perfônnages qui ont par ce moyen donné vn extreme contenKincnt iJ* peuple de ce temps là. Et tiré leurs cœurs à les contempler, louer amp;nbsp;amirer.Et gangne qu” amp;nbsp;quand leurs volontez à leur obeyr, à les aimer teuerer amp;nbsp;honnorer. De façon qu’au jour* d’huy mefmes en remémorant cela: nous y prenons plaifir amp;nbsp;fentons en nousvine certaiucii' fedionque nous leur portons'tous morts qu’ils font. le ne pourfuiuray ces deux hiflöUß plus loin,Sire:me rcmettât’à Itledurc oü difeours que vous en faites faire à vofl« Majeftfi-^* vous diray- je,Sire, non pour vous flater:ja à Dieu ne plaifè que nous vouliôs çn ce lieu enn^' prâdre.Mais pour la vérité dot tout le mode pourra porter tefmoignage.SçaChât bie cepétb’’' amp;cÓnoiflat q voftre modéftic eft fi grâde,que leprêdrez de nous pluftoft corne vn defir q«^ uons qu’ainfi fôit: que pour^ne vérité en vous auenuë,encores qu’ellcy fôit. Et pourtclkr*^' cÔnuë de tous vos bôs amp;nbsp;fidelles fujets.C’eft qucîvn amp;f autre excple ce voit ce jourd’hui^^' côpli amp;nbsp;viénent reprefenter en vous.Clouis qui eut ce beau titre de Pere de FEglifc.Celuy vos predq^effeurs Roys,quipremier fut Chreftien: Aumoins qui ait faitprofeffiô amp;nbsp;exercK^ de la Foy Catholique:Eftât baptize amp;nbsp;fâcré par S.Remi en la noble amp;nbsp;antiëne Eglifê dcRei'”’' En laquelle par la grace de Dieu amp;nbsp;de vospredecefïèurs Roys aucz cfté oint Se fâcré : bien que je foie indigne que luy aie fuccedé : feit ouurir les Eglifes des Chreftiens: leur don na pleine liberté : chaffâ toute Idollarric. Et peu à peu fitflorirlafoy par toutfôn Royaume-

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LIVRE T R E N T E Q,V A T R I E M E; 15^.

pour raifon dequoy il fêuft furnômé Vater Religionts Pere de Religion.Côme aiàiit efté Abrâ’ hamPere des fidelles.Et ainfi ùi-je leu dans vu vieil liure que /’ay trouué entre les memoires demon Diocelc.Cc nom,Sire,vous eft deu à très-grand droit.Car fi celuy eft Pere qui engé-dre:ccluyn’eft pas moins Pere qui fait reuaiflre rend la vic.Si celuy eft Pere qui nourrift amp;nbsp;côferue:Celuy n’eft pas moins Pere qui entretient Semaintiét te qu’il à fait renaiftte èc reftcu-feitenfait encores à prefent par la grace de Dieu florir amp;nbsp;obfèruer.Côment doneques neivôus appartiédroit ce beau titre de Pere de Religion tome à. Clouis amp;nbsp;en iomme ce beau titcc ^dd Pere de lEglife? Aiant nouuelles que quelques vns pilloiét 8c butinoict voftre Rayaume,em^ Bienoict vos Princes SeSeigneurs mefmcs vos proches patens priibnniers Icfquels je nenomé point de peurde renouuellcr vne ü amere memoireivousaucz leiié vos yeux à Diemen luy à* ucz clperéænlcs promeftès auez mis voftre côhancc:-cn luy vous eftes armé.Qy’cii eft il aue-nu?Dieu vous à fait la grace amp;nbsp;done telle force qu’apres pluficurs batailles amp;nbsp;villefc repnnlè^ Sc remifesfous voftre obcilfance.-qu’aiant amafle ce qu’eftott en vos mains de voftre petite fa^ mille amp;nbsp;donât fur ceux qui côme vidorieux ne fçauoiêt jouir de leur victoire; vous auez no feuleméi recouuert le butin qu’ils auoiét Âit fur vousamp; vos voifins-.retiré vos prift)nniers,fur* prins Scatrapé ceux mefînes qui auoient c ouru, maflàcré, rançonné, meurtri amp;nbsp;bien vfè de 1» viâoireamp;du butin qu’ils auoiét fait.C’cft,Sire,enquoy nous remarquons que reflèmblczâ ce grand Pere Abraham.C’eft,la grace jointe auec la téperancc,qui gangne nos coeurs pouf en amirer,louer amp;nbsp;honorer les eflrets.Et quât à faurre exêplc,Sire,y ei’ft il onequesRoy ou Prin-* ce,qui mieux que vous rcfcmblaft à Iozias$Il peut fouuenir à voftre Majefté,qu’au cômence-mét des troubles,corne vous auiez aflèmblé vne partie de vos Eftats en voftre Chafteau de S; Germain pqurauiftr auec vous, y dôner ordre amp;nbsp;y mettre quelque fin, Vn faux Prophete enfant de Baal du pais de Bourgongne,( ne feftimât digne d’eftre nome) voulant abuzer de fef-criture amp;nbsp;de voftre jeuneftè : vous nôma Sc dit que feriez vn jour vn Iozias,parlant pour ion parti amp;nbsp;le difoit bien à vn autre intention.Mais ü eft ce qu’il difoit la vérité mieux qu’il ne pélôit:metcât en auât vne propherie qu’il voit maintenat accôplie à fa côihfion.Et que lès cô-pagnons confelTeroict eitre veritable fils viuoient maintenant. A la vérité Dieu vous à mis le feeptre en la main, ,en vostendres gt;ans corne à luy.Vous n’auez eu oneques choie plus à cotre cpeur que voir en voftre Royaume tant de fauces Religiós,tant de tépics baftis pour leDiable, tant defauxProphetes.Le zelle de Dieu vous mâgeoit de voir vos pouresamp;milèrables fujets fi desbauchez de la foy amp;nbsp;Religion.Vous y auez deflors fi dextrementprocedé : que côduifant tous vos delTeins prudcment:vftnt d’vne fainte fimulation,d’vne dilfimulation pleiijp de pieté. Et puis àpeu d’armes failânt luftice droitemât Sc extraordinairement pour la neceffité diitépsi amp;nbsp;delexigence des perlônnesivous auez tout à vn coup purgé voftre Royaume des faux Prophètes,de leurs Téples,des blaphemes,d’herefies,des voluptez de tout îexercicc de mauuai-fe amp;nbsp;dânee Religiô.Reduilant voftre peuple desbauché,à la cônoiflànce amp;nbsp;au feruice du vray Dieu.Et le reduilànt à fobeiflànce de la vraie Eglilê Catholique, Apoftolicque amp;nbsp;Romaine. Voila, Sire, vn aâe de luftice accompagné de prudence, par lequel reflèmblez au bon Roy lozias. C’eftenquov non lèulement efgallez:Mais de beaucoup furpaftèz la grandeur, la gloire amp;nbsp;la lumière de vos predecelfeurs en ce beau nom de Trel-chrefticn. Ils ont eu affaire particulièrement aux Arriens, aux Albigeois,ou quelques autres hereticques qui lors eftoiét en petit nombre amp;nbsp;debiles forces. Voftre Majefté a eu affaire à groffes armées,à forces incroia-bles, à des batailles infiiportables, à vn ramas general de toutes les plus dangereules herezies, pernitieufes entreprifes, diabolicques inuentions, temeraires executions qui furent oneques. le ne dis veucs mais lèulement Imaginées amp;nbsp;figurées par les hommes. Et toutesfois, Sire, en commençant de voftre enfance, amp;nbsp;en eftant hors de voftre jeune aage; vous auez autant execute pat armes amp;nbsp;temperence comme Abraham.Et quand amp;nbsp;quand par luftice amp;nbsp;prudence comme Iozias:Quelànsflaterieamp; veu les difficultezivousauez autant deffendu,fecouru,purgé,nettoie, amp;nbsp;remis le peuple de Dieu: que fit le bon Pere AbraTiam amp;nbsp;que fie le bon lozias. Ce font les deux voire les quatre vertus, qui en vous reluilènt plus claires que en nuis de vospredeceffeurs.Ce font, Sire,les vertuz qui de leur naturelattraient ceux qui les regardent a y pradre plaifir,à les aimerSc honnorer. Et d’autâtplus en noftre cndroit,qucnou? lesau ?ns praticquées Sc conucs en voftre perfonne. Et maintenant les remarquons en celle voftre lijc-

Vu ij.

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

ralle amp;nbsp;Royallc face. C’eft ce qui gangue nos coeurs, Sire, à vous aimer amp;nbsp;vous obeïr amp;nbsp;vous d’autant plus en noftre endroit que nous les auons praticquées amp;nbsp;touchez en voftre perfonnt' cauiè de vous teuerer amp;nbsp;qui force là dedans noftre impuiflànce à pcniêr dire amp;nbsp;faire chofeC voftre endroit pour reconnoiftànce de ce que nous ne pouuons amp;nbsp;toutesfois pour ne dernc'’” rer ingrats,le voulons pen{èr,dlfc amp;nbsp;faire.Quel heur amp;nbsp;joyc nous eft-ce qu’aucuns demeuß”’ en leurs vaifteaux en vn coing.Autres fc jetans dans les barques à la mifèneorde de Dieu la pitié des vcntsien vne fi horrible tourmente amp;nbsp;fortune comme à efté celle que nous auogt;’^ eu felpace de dix ans,amp; puis aianttous eftez eicarteziNous nous trouuons neâtmoins aujour* d'hui par calme tous enfèmblc en vn mefinc lieu deuât voftre Majeftc?Auflî ne feuft oncq^cî veu qu’au commandement d’vn Roy:on Ce foit fi toft afTemblc que nous nous fômmcs congru gez apres la ledure des lettres qu’il a pieu à voftre Majcfté nous enuoier. On ne vit onequ^® en aflemblée,fi grande vnion de volontez.Car par tout il y a tousjours aucun qui y contrclt;fi' Si fait difficulté ou empefehe ou tache à tenir les choies en longueur.Màis icy tout le monil^ comme il eft conduir de meftne zelc amp;nbsp;afpire de melme volonté: Oiant iêulement le premier mot de la propofitio’n:On ne vit oneques fi grande^legrefle que quand en cefte aflèmblceojj a tenu propos amp;nbsp;monftré de presfeiperance de fê prefênter deuant la face amp;nbsp;voir l'œil grand Roy amp;nbsp;fi bon zellateur de l'honneur de Dieu amp;nbsp;a qui Dieu à en fi peu de tcmpswis tant de graccs,par qui il a tant fait de miracles,à la Ibuuenance deiquels noftre cfprit demeuf^ comme abruti amp;nbsp;eftonné.Meffieurs mes frères amp;nbsp;Compagnons cy preiêns, portent aflèz b”’ tefmoignage de cefte allegreftè en leur vifage amp;nbsp;conrenance.Si fuis-je marri que Dieu n’a «lo-né fanté à Monfieur le Cardinal de Bourbon pour vous exprimer au vif çôme il fçauroit tres-bien faire:ce qu’il en a luy mefincs,veu amp;nbsp;conneu ez côgregatiôs qui ont efté faites en fi prf' lênce. Il m’euft relleué d’vne grâd peine à caulc de mon infuffiiânceiEt fuis extrêmement ri que je ne puis dire deuât voftre Majefté,Sire,comme je fay veu Si à defir reccuoir vos boß’ cômandemens.Si metrray peine de vous defduire au moins mal que je pourrai: finon la chai' leur de l'extremegt; afièdion qu’il vous porte:La flambe de l’amour dqjit il embrafle vos verrus: fardeur du zcle qu’il a à voftre Majefté : à tout le moins l'eflèt par lequel il vous fupplic ties-humblement,Sire, vouloir juger de Ibn cceurnon ingrat mais reconnoiflànt vos fingulierô vertus amp;nbsp;les grans biens faits qu’il a receu de vous:fc mettant en deuoir de monftrer extérieurement tout ce qu’il peut amp;nbsp;plus qu’il ne peut pour faire foy de ce qu’il tient caché dedaslôn coeur:qui ne peut forti r n’y,par parollc,n’y par côtenance,n’y par aucun figne externe. Et tout ainfi que a^ez furpafle amp;nbsp;imitéAbraham amp;nbsp;lozias qui recôneurent leurs belles vertus. Et cf me ccClergé qui repreiènte toute lEglilè Gallicanne eft aftcmblé pour vous rendre graces du vos IlluftresSc heroiques faits:Auffi Mclchilêdech qui eftoit lors le Sacrificateur du très-haut Dicu;iè preienta deuant Abraham:retournant delà bataille pour le remercier amp;nbsp;luy cogratul-ler.Helias auffi fe mit en deuoir auec les autres Preftres de reconnoiftre lozias du tout ce qui cftoit en (à puiflànce.

Premièrement il eft dit que Mclchilèdech offrit à Dieu en adion de graces pour Abraham amp;nbsp;le fuccez de fon entreprifê.-pain amp;nbsp;vin.Mais ce qu’il fit lors en figure, nous offrirons a Dieu Sire,pour vous non pain amp;nbsp;vin:mais le vrayAugufte fâcriffice du précieux corps amp;nbsp;fang defon cher fils:fous les efpeces de pain amp;nbsp;de vin.Remerciantfà Majefté des grades graces qu’il vous à faites amp;nbsp;à nous par voftre moien. Et des grans dons qu’il vous a départis amp;nbsp;à nous auffi des grades amp;efrnerueillabiés chofes qu’il a exécutées par vos vertus.C’eft ce grand Sacremét des Sacrcmcns,leq uel fi bien amp;nbsp;vaàllâment.-auffi hcureufèmct auez fçeu deffendre:par lequel auez tant combanulequclauez tant honnoré comme aujourd’hui mefines que nous en célébrons îodauedela fefte :nous n’y prions pas feulement à l’accouftumée. Car vous y eftes tousjours nommé amp;nbsp;prefenté deuant la face du tres-haut D i e v qui créa le Ciel amp;nbsp;la terrerMîis nousy ajouftons amp;nbsp;méfions de nos plus ardentes affedions amp;nbsp;dénotions particulières:y priant autrement pour vous que pour les autres Roys: d’autant qu’auons plus receu de vous que de nuil autre. En outre Mclchifêdech benift Abraham difànt Benedi^i» ^^ibraham de excelfo (jtti Creautt Celum nbsp;nbsp;nbsp;Terram benift foit Abraham par le très-haut

D1 E V qui créa le Ciel amp;nbsp;la terre ; Sire, encores que D i e v vous ayt cftably Roy nous amp;nbsp;que fbn vouloir foit que nous fôions fous voftre obcyflànce,pour eftre toutes nos vies comme nous fômmes vos tres-humbics amp;nbsp;trefôbciftàns fujets amp;nbsp;feruiteurs : Si cft-ce que vous aiant

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LIVRE TRENTEQ^V A T R I E M E. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tjy.

liant efgard au lieu que nous tenons: Vous elles noftre fils amp;nbsp;enfant de fEgliftr, receuant de nous comme de vos Peres Ipirituels lesSacrcmensamp;lesbenediôlionsen la diftribution des quels Dieu nous à ordonné les Minillres. Et partant nous ne ferons difficulté' de vous bénir en difantjfôyez bcnill,Sirc,lbicz b en ill Pere de la Religion,par le tres Iiaut Dieu qui à créé le Ciel amp;nbsp;la terre. Soiez benifl en elprit, en corps amp;nbsp;en vertu,en l»nté,en grandeur amp;nbsp;en profpe-rité deuant vos amis amp;nbsp;vos ennemis: deuant les eftrangers, deuant vos fiifets maintenant 8ô toute voftre vie.Benill,dif je,d’vne grace non mondaine:mais d’vne,Sçauoir ell celle duDieU tref-haut qui n’a pas moins monllréde puilïànce nous ou tirant maintenant lôn Ciel amp;nbsp;renou-uellant voftre titre: qu’il fit lors qu’il créa le Ciel amp;nbsp;la terre. Nous n’y oblierons pas laiitie benedidionSe loiiangede Dieu : reconnoiftàns rrcs-volontiers aiiec vous,Sire: que de liiy * Vient voftre bien amp;lc noftre.Quc c’eft ccliiy qui ell autcur'amp;Iargiteur de vos vertus amp;nbsp;de vos vidoires. Et partant auec les graces que nous vous rendons luy dirons BenediSltu Deut excd-

/^ttoprete^e^te hoflesin manihui tuisfunt, Et loüé lôit le Souuerain Dieu qui a huré tes ennemis en tes mains. Et ainfi qu’Abrabam donna à Melchilcdech les décimes de tous lès biens: -aulTieftantpar nousbenill de Dieu : Vous fions maintiendrez en tous noz droits, franchifès, priuilleges'amp; libertez. Car quant aux autres biens,nous n’en demandons aucuns à voftre Majefté. Nous voulons feulement praticquer la parolle d’vn des cinq Roys dcfquels nous a-uonspar cy deuant parlé. Lequel accompagné du bon Mclchilèdech dit à Abraham. Da »ii-chi animas cetera toile tibi donne moy les âmes pren tout le relie pour toy. Ainfi nous vous difons. Sire, donnez nous feulement les âmes, prenez amp;nbsp;emportez-tout le relie. Prenez noz biens,nos moyens, nos perlônnes vfèz de tout ce que nous auons amp;nbsp;en ordonnez comme de voftre propre bien. Mais à la charge amp;nbsp;condition, Sire, que vous ne toucherez aufpirituel n’y au temporel,qui eft necclïàire pour nous entretenir, amp;nbsp;que vous nous donnez les âmes. C’eft que nous ne vous demâdons que les âmes. Nous n’en voulôs qu’aux amcs':nollrc proie, noftre gain, noftre butin lont les âmes. Nous les voulons rellituer amp;nbsp;conferuer à Dieu ôc à fon Fils auquel elles ont çint coufté. Ne touchez point aux ames,lailîèz nous en faire. Perme-tez les nous amp;nbsp;les laifïèz à noftre puiflànce.Vous vous monftrerez quand amp;nbsp;quand zcllateur deleurfalut icaulè de la main forte que Dieu .Vous à donnée pour les adrellèr,pour les y contenir amp;nbsp;nous y ayder. Or, Sise, la premiere ame que nous vous demandons eft la voftre.Don-nez nous voftre amc,la nous donnant, vous la donnez à Dieu.Vous la donnez amp;nbsp;à luy amp;nbsp;à nous quand la tiendrez netteiquand vous la tiendrez pure.Quand vous y tiendrez la vraye amp;nbsp;viuefoy Catholicque, ApoftolicqueSc Romaine. Quand vous y aurez la crainr»de Dieu emprainfte.-quand vous la tiendrez purgée de tout vice: quand vous lornerez d’vne volonté amp;nbsp;efficace de bien faire,amp; d’vn zelle d’extirper les herezies, les blafphemes,lcs crimes,les de-lices, les malucrfàtions amp;nbsp;autres telles chofes qui prouocquentlirede Dieu fur nous. Et fur tout, Sire,quant donnerez meilleur oj^re aux defreiglées prouifions des benefices, aux viol-lences, amp;nbsp;extortions dont Ion vfe aujourd’huy contre voftre Clergé pour îaliancedes troubles amp;nbsp;autres occafions, lefquelles peur eftre vous ont forcé contre voftre vouloir ; de fermer les yeux amp;nbsp;diffimuler. Nousfçauonsbicnlepeude moyen qu’auez eu de reconn^iftre les voftresScceux qu’auez employé. Mais, Sire, nous fômmes contraints vous dire qu’il n’y a chofe qui plus prouocque Dieu à courroux;amp; qui pluftoft auance fa dure amp;nbsp;vengerefte main fur nos teftes: que lindigne traittement de fon fânéluaire amp;nbsp;des perfonnes amp;nbsp;des chofès qui en font. Ne donnez les benefices à gens indignes, encores moins a gens d’efpéc amp;nbsp;gens mariez. Pouruoicz y félon les SaintsCanonsSc les.Concordats:en decllargeant voftre conlcience deuant Dieu. Le peuple eft fou tient puni de fès fautes pour auoir de mauuais Roys. Mais ne le fontauffi les Roys moins pour telle façon défaire. Ils en perdent leurs biens, leurs Empires, rezenFran-leursCouronnes,leurs races.Et voiét tout cela à leur grand regret amp;nbsp;irremediable repétance trâfportcr non feulement de leur raced vn autre maisàcelledel^urs ennemis. Deceftepu-retc de voftre ame, Sire,viendra la pureté de lafoy, de Religion Chreftienne amp;nbsp;feruice de DI EV par tout voftre Royaume. De celle pureté, viendra la pureté amp;nbsp;candeur des mœurs de voftre peuple. De celle pureté viendra la Paix amp;nbsp;le repos public par tout vos pays. De celle pureté, viendra abondance de tous biens par toutes vos terres. De celle puretc,Yiendra vn heureux fiecle qui fera florir voftre Royaume en foy,cnfu jets,en terres,en biens,en Paix,en tranquilitcjcn repos.Dôncz nous donc les amesSc prenez le reftc.Or ne forrmes nous pas cô-

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Ma«, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

* ’ tents de vous remercier amp;nbsp;reconnoîftre à la maniéré de Melchifêdcch. Si nous n’y ajoutons ce .que fift le SacrificatcurHelias auec là Synagogue au bonRoy Iofias.il eft efcrit qu’il ouurit tous les coffres amp;nbsp;trefôrs du Temple où il y auoit des grandes, entières amp;nbsp;anciennes richefe-Encores qu’il y euft eu auparauant amp;c. euft des lors, de grans troubles au moien des herefo?^ Idollatries aufquelles on auoit donné cours.Sire,pour n’cftre veuz ingrats entiers'vous:vousa' uoir ouucrt nos cœurs à caulè de vos incôparables faits amp;nbsp;plus glorieux que ne furent onqucs ceux de Iozias:Nous vous ouurons nos trclbrs.Nous vous offrons amp;nbsp;donnons non fèiiiemcnt ce qu’auons,mais plus que nous ne pouuons.Qu^and il à efté queftion le temps paffe de fêcoH' cours!« nbsp;nbsp;rir les Roys vo.s predeceflèurs en leurs plus grades amp;vrgens affairesiLe plus qu’on Icuraii

Rôys dcFrS voulu amp;nbsp;peu donner de la part du Clergé,ont elle deux decimes.Encorcs ne fell ilpraticquc kurCkr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fcxtreme necefcitc.Et fi efloitulors lÉglifê la plus aiféc amp;nbsp;riche qu’elle fut oneques aop3'

' rauant.Dieu le fçait,Sircjamp; le pourroiét telmoigncr gens à ce cônoilfans. Entr’autres le Sieur Marcel que nous lômmes celle année cours de plus de 600. mille francs de deniers qu’auons accoullumé de leuer.Etce pour railôn des troubles de I^ngucdo, Guyenne amp;nbsp;Berry. Et fi peutauouër que depuis que vous elles Roy,auez tfré de vollre Eglilèfommes incroiablcs-Er que fil falloir aujourd’hui vendre tout noltrc rcuenu: on ne peurroit trouuerlcs fórnmesqu^ vollre Eglilê liberallemêt amp;nbsp;de bon cœiir vous à accordez.Toutesfois,Sire,nous nous dclibc-Tons faire tous efforts pour rachapter pres 11 oO.mil liures de rente qui lôntengagées eniHo* fiel de la ville de Pariszdont vous ne receliez ricn.A celle fin que iceux deniers cllant d’el^' gcz, vous amp;nbsp;vollre pollerité en puiffiez ellrelècourus à vollre bon plaifir, amp;nbsp;maniées par vos Clhciers, Receueurs amp;nbsp;Treforiers côme de vos propres deniers. Sans que nous amp;nbsp;les noftres nous en mellions aucuncmenr.Ce nous feroit choie impolfible,foutnir tout à vue fois amp;nbsp;pour* celle caulè nous demandes feulement deux termes Noëlamp; S. lean.Et ja à Dieu ne plaife,SirO5 que nous voulons vendre le bien de lEglilè amp;nbsp;que nous vous priuions du plus beau, du meil' SecouKque nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;plusprompt de vosfccours que vous amp;nbsp;vos fucceueurs pourriez onquesauoiraa

demandent bcloin.Et ferions vn tort irreparable à vollre Royaume quia fôn principal appuy amp;nbsp;rccouui qu«auRoy ^Lgli'èzEt aux poures pour lefquels ce bien eft delliné pour racheter ce que nous auos veo-pour rache- du.Nous entendons qu'il vous plailè nous preller toute aide.amp;fairc expedier toutes les proiigt;' X^i’Eglifr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deppendent de vollre auôloriré amp;nbsp;de vos Courts Souug:aines.Comme auffi il

aliénez par plaira nous alfilleraux treshumblcsfuplicatiôs qu’il faudra prelentcr à nollrcS.PerelePapf’ IcKoy. fautorité duquel nous voulôs côferuerzPour ceft effet lent Députez 4.de Meffieurs lesEud' ques amp;nbsp;ai^c ceux de vollre Cofcil qui ont cell hóneut d’ellre appeliez à celle dignité.I“' quels fè retireront à Paris amp;nbsp;là mettront en efcrit tous les moiens pour faire deniers dontiW^ ' pourront auiler. Et enuoierons des coppies par tous les Diocelès à celle fin que chacun choi' fiftè de plufieurs expediâs,celuy qu’il trouuera pour Ibn regard le plus cômode.Et en ajoullct d’autres fil luy en auient quelque auis. Et par ainfi que chacun d’vn accord trauaille àamaflci celle fomme le plus proptemêtque faire ce pourra.Ceîerafil plaill à vollre Majellé,Sire,31a fcuUcfqud charge de 2. chofes.La premiere que vous nous maintiendrez en Paix amp;nbsp;nous ferez jouir du les ils veu- bien d’icelle en la cueillette ôc perceptiô de nos biés,de nos droits amp;nbsp;de nos prcuillcges.L’aU' li quot;lc*Roy ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gens de guerre ne cou rront n’y atenteront fur nos terrcs,nos meubles amp;nbsp;autres

. ' bienszLes degallans à faute de difcipline militaire côme ils ont fait par cy deuant. Car à faute de ces deux points ou de fvn tant fculenKntdmpolfible nous feroit à nollre grâd regret fournir ladite fomme amp;nbsp;mettre en execution la bonne volonté que nousenauons .Nousfçauons blé,Sire,que ce prefent ell trqip plus petit que ne merite vollre grâdeur,vollrc vertu amp;nbsp;le bie que leClergéàreceu de vous.Maisc’ell ceqncnous pouuôsamp;plus.Quepleull àDiciiqut Reconoif. peuffiôs dauatage affin que mieux conneuffiez nollre bon cœur,qui nous à fait encores lance que palfer plus Outre.Car voiât que Monficur vollre frere en la force de vollre bras amp;nbsp;fous vofltî ih4ucs*^ toin ficureufe côduitc : i bataillé |^s batailles de Dieu amp;nbsp;d’vn ardent zelle dont on fa veu tousjours au mente brufler pour l’honneur de Dieu amp;nbsp;la deffènee de fon Eglilê : Sans jamais fe laffer de là forte amp;nbsp;dc'X * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mainzapres tant dânées amp;nbsp;trauaux mill fous vollre marchepied tous vos ennemis

dex^oiogne. côjurez côtrc Dieu amp;nbsp;vollre Royaume.Et que Dieu non moins rémunérateur des bics faits, que végeur demal faits,apres vous auoir rcllitué vollre Courônezluy en a miraculeiifcment, diuinement,amp; comme du Ciel enuoié vn autrezloier amp;nbsp;guerdon de fà foy,de fon zclle vertu, accroiffant la vollre d’vn autre Chrellien grand sTfloriffant Royaume. Car vous elles intfots

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livre trente Ct-V A T R I E M E. 158.

rilefmes chair, mclmes os, amp;c melmes läng. Et remplilîèz îvniuers de vos loüanges 8c merites De maniéré qu’il lèmble que vous affujettiffât les deux extremitez de la Chrellienté: Ils veu: let tout réduire lotis vollrc Empire,pour le moins lous le rcfpeét de vollre œil 8c amitié.Nous ne voulons cllrc fi ingrats qu’il parte d’icylânsaélion de graces,lâns recônoilîànce de les me- f rites,fans quelque tefmoignage de nous vos bôs 8c fidelles fiij»rs,fâs quelque guerdon d’hon- -neur. Permettez nous donCjSircjque du vollre (car tout cil à vous) nous luy falfions outre amp;nbsp;par deffus ladite lômme,jufques à huit cens mil Francs pour luy prefenter auant qu’il lè de-^ que le^cier»' pane d’auec vous.Si nous ne pouuons le tout,à tout le moins vne partie 8c puis lautre par let*-tres d’clchange ou autrement.Quand en bonne ûnté, heur 8c félicité fuiui de bonnes pricresj Royde^o* fouhaitsSc acclamations de vos peuples pour là bonne lànté 8c prolperité: il lèra paruenu au Royaume que Dieu luy à manifellement donné.Ce n’ell pas tout,Sire.Nous vous voiilôs fah re encotes vh autre prelent tel que fill Hellas au Roy Ion Maiftre.Én colFretant les threlbrs du Temple pour luy offrir tout cc qu’il trouueroitdl rencontra vn liure tout poudreux amp;nbsp;moyfi. G'clloitleDeuteronomc qui ell vne ample declaration de toute la Loy de Dieu. Ce liure a-^ uoit eile long temps inconnu amp;nbsp;ne fauoit^eu^ny leu ny lacrilficatcur ny polfible homme qui vefquill: le bailla à Saphan Chancellier qui le le uil luy cnchargea l’emporter au Roy. Suppliant fa Majellc le vouloir lire. Ce que le Roy fill apres que Ion luy cull prefenrc. Et apres fauoirleu: cesparollçs furent adreffées autant au Roy comme aux fujets * Si tu obeys à la voix du Seigneur ton Dieu en gardant amp;nbsp;failânt tous ces commandemcns lefquels il te commande aujourd’huy: Lors le Seigneur Dieu te conllituera le Souucrain fur toutes les Nations de la terre. Tu feras benilt en la ville amp;nbsp;pareillement aux champs, le fru it de ton belliail ƒ le fruiôl de tes vacjics amp;nbsp;le fruid de tes trouppeaux amp;nbsp;brebis: le Seigneur Dieu touurira Ibn bo trclôr du Ciel afin qu’il done pluye fur la terre en lôn temps.Et qu’il benilïè toutes les œuures de tes mains. Au contraire fi tu n’obeys, viendront fur toy toutes ces malediélions 8c te lâifiront* Tu lêras maudit en la Cité 8c pareillemét maudit aux champs,Maudit fera le fruit de-ton vem trcjle fruiôl de ta terre,le^ruiél de tes vaches8c de tes brebis.Le Seigneur Dieu t’enuoiera ma-lediélion 8c trouble julques à ce qu’il Lait fait périr. Le Ciel lèra d’ærain 8c la terre de fer en lieudepluye tu n’auras que la poudre 8c de la cendre: Dieu te fera tresbucher devant tes.Ennemis. Ta charogne lèra viande aux oifeaux du Ciel 8c autres plus grandes menaffes 8c horribles qui font elcrites en ce palïàge. Il rompit ces habillcmens, commença à plorer, demanda Confeil à Dieu de tout cc qu’il auoit affaire. Et toll apres manda tous les Sacrificateurs 8c Anciens delôn Royaume: fill vne belle Procclfion allant de lôn Pallais auTemplannec eux, amp;nbsp;tout fon peuple apres. Fit lire haut Scclair tout le côtenu en ce liure.Fill jurer tout le monde de garder 8c oblèruer inuiolablcment tout ce qui elloit commandé : p unill 8c chalïà tous ceux qui n’y vouloient obeyr, achcua 8c nettoia lôn Royaume de maniéré qu’il full aime de Dieu amp;nbsp;régna heurculèment tclpace de trente vn an. Etàcaulède cela furent les menalïès defquelles Dieu fauoit menacé luy 8c fon peuplé :dellournées'i de lôn regne 8c différées par long temps apres. Cc Liure,Sire, que nous auons trouué parmy les threfors delEglilè: Et lequel à limitation de Helias nous vous prelèntons aujourd’huy pour lire c’ell le liure delà Loy des commandemés de Dieu 8c de fa Sainte Eglifc 8c des Saints Canons 8c Concilies où c(t déclaré la volonté de Dieu. Alice promeffes à ceux qui y obeyront, de polleritédc tous biens 8c menaces horribles à ceux qui y contreuiendront. Ce liure à ellé long temps en pou- clergé fait dreamp; comme. Sile»t leges inter arma Xç.^ Loixtreuuentfilence entre les armes : aulfi n’a on tenu compte de ce liure. Ce n’a ellé vollre f3ute,Sirc,maisenà ellé caulè la milère du temps JesCom-Scfoccafionquefonn’yaprcueufur vollre jeuneffe. Etàvraydirc vne bonne partie delà mandemés faute tnmbé fur nous autres Ecclefiallicques qui auons négligé la ïefidence, melprifé la pre-dication 8c dclaiffc le deuoir dont nous lômmes obligez en nos trouppeaux. Nous vous pre- Eccielîaftks fentons aujourd’huy ce liure. Aidez nous,Sirc,à le nettoier 8c mÿtre en vfage. Vous fupphant Aucrdflc-Ic vouloir premièrement lire 8c oblèruer de point en point fans feintilè. Ellant dclplailânt à *1“ bon efeient de ne fauoir plulloll ainfifait. Et puis apres le faire enlèigner;8cgarderà tout RtVch«-voilre peuple par tout vollre Royaume: allant le premier à la proceflion, par bonne exemple, !=ƒ p*’»'' Et prenant du tout ConlcilaiiecDicu8cauec les plus Catholiques 8c fidelles lè^iiteurs de voftrcCouronne.’pour acheminer 8c faciliter cc bel œuure.Mefficurs les Députez rcceuront à Paris de toutespars, les plaintes 8c doléances de tous ceux du Clergé: mettront pat memoi*

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Mayi57j. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L'HISTOIRE DE FRANCE.

res amp;nbsp;articles ce qui appartiedra à la reformatio. Pour puis apres en eftrefous lantorité du Pere rclôlu amp;nbsp;ordonné. Et pource que de finftitution amp;nbsp;education de la jeuneflè deppend bonne ou mauuailc vie des fujets : Aidez nous, Sire, à refformer toutes les Vniuerfitez^ dond^Vni Royaume amp;nbsp;Ipeciallement celle de Paris. Nous auons prié Monfieurle Cardinâ!^, . Herfitez, Bourbô qui eft côlcruateur de» priuileges Apoftolicques,Melfieurs i'Euefque de la Vaut,

à autresfois efté leéfeur, ÎEuelque d’Auxeerre,voftregrand AumolhierjfEuelque d’Angt®^ voftre Confelfèur qui entend fort bien cela, d’y vouloir vacquer auec tels de voftre Court 0® Parlement qu’il vous plaira députer. Car nous ne le pouuons faire làns voftre autçritényl^ vos lettres amp;nbsp;intercelfion à no lire làint pere le Pape: pour fu rce depefeher là commilTiô.C «* • pourvue bonne œuure amp;c pour rendre plus ailée la ledure amp;nbsp;excellence de ce beau liiire duquel nous vous failôns prelènt.Si ainfî faites tout cela,comme nous vous requérons, SirejVOquot;’ deftournerez de voftre Chef amp;nbsp;de celuy de vos enfànsjtoutes les menaftès que Dieu en extr«' me rigueur a faites efdits làints liures.Vous deliurerez amp;nbsp;affranchirez voftre peuple de la v«®' / nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;geancede la main de Dieu j vous adoucirez le Ciel, vous amolirez la terre: vous conferuet«^

f’f àvousamp;àvoftrepofteritécefleurilfant amp;beau Royaumc.Vous pfolperercz,fous lafaucpt decepuillànt amp;nbsp;bon Dieu.Vous aurez en paix amp;nbsp;repos abondance de tous biens. Vous fet®^ vraiement pere des fidelles, pere de la Religion, pere de la patrie reluifont amp;nbsp;autant renom*^® que Abrahâ.-plus glorieux que Iozias,plus digne du nô Trcs-chrefticn que pas vn de vos pt®' decelïcurs.C’eft,Sire,ralegreire de voftre Clergé que j’ay charge de vous faire entédre.C^ - îaélion de graces de laquelle je me fuis chargé vous remercier. C’eft le petit prelèntqu«P!' de leur part à vous offrir. Nous vous fuplions tref humblement,Sire,vouloir prendre!« en gré amp;nbsp;en bonne part: Commefortant d’vne bonne,entiere amp;nbsp;affeélionnée voloqtéde obéir amp;lèruir comme vos tref humbles amp;nbsp;trefobeïlfans lèruireurs,Orateurs amp;nbsp;fujets tels q^® nous délirons eftre tousjours eftimez amp;nbsp;tenuz de votre Majefté. Priant Dieu, pour leurfu^‘ ccz amp;nbsp;profperité de votre perfonne amp;nbsp;de tous les vôtres de votrcRoyaume amp;de vos affaires®

me recommandant trcf-humblement à voftre bonne grace. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

re pourJuy demander plus grand fecours. .

La Royne d’Angleterre mal contente cotre le Comte

V O V s auez veu cy douant les deflèins du Comte de Montgommery, pour (ccourir^^ Rochcllois amp;nbsp;les exploits de fbn armée, aucc la conquefte de Belle-Ifle, puis comme il donna de iês vaifleaux. Maintenant je vous diray le furplus. BelIe-Ifle prilè, Languillierpâi^^ le vintfixiéme Auril pour aller en. Angleterre recercherla Royne deplus grand fecours-languillier Mais agité des vcnts merueilleiix amp;nbsp;tempeftes extraordinaires: fut contraint relafcheràûi”*' va treuucr Yucs, afl» près du cap de Cornouaille, d’où en May il fachemina pour raconter le fuccez d’Angkter- toutc Icntreprilè à la Roinc, laquelle il fupplia de leur odroicr plus grand ScaflèuréfecoU’’ que celuy qu’ils auoient mené. Mais elle, foit qu’elle feuft pouflee d’vn bon Sgt;i. non feint voU' loir vers la fleur de Lys : Soit que defêfperant de ce que les réfugiez luy auoient promis:«!!® ne fè fentift alfez forte pour efpoiifcr leur party. Ou qu’elle ne peniâft raifonable n’y expeHiet encor quelle çn euft la volonté de centreuenir à la Ligue faite auec la Couronne de Franc«: tje leur donna autre refponce que de mal contentement. Non feulement de ce que le Comte auoit tiré aucuns de lès fu jets à Ibn parti. Mais fur tout pour aiioir ûnslôn congé expr«sat' boré le pauillon d’Angleterre au plus haut de les Nauires.Dont elle donnoit aparcnce à fexe-ple des Princes de ce fiecle: de ne le fafeher pas tant des deflcinsamp; progrez de l’entrcprifc, qW HcMontgô- de la malheureufeexccutiond’icellerà laquelle lêmbloit la croix rouge d’Angleterre n’auoK œ^agnSs ^cccu qu’infamie pour le peu de faueur qu’elle y auroitaporté. Au furplus refpondoitàcc qu’on luy mettoit auant: qu’ille ne trouuoit cftrange la fin de telle entreprilê : tant pour«« qu’elle auoit efté fi ûintement conceuë amp;nbsp;deuotemét encommencée pour maintenir la gloir« de Dieu ,1e repos du pays amp;nbsp;la liberté de cÔlcience à tous leurs frétés Piançois:que pour la variable inconftance déroutes choies humaines auiquellcs Dieu amp;nbsp;la nature ne veulent ordinairement permettee que lej^hommes voire les plus auiiêz, donnent tousjours heureufe fin -Quelle n’eftoit point ignorante des moiensquele Comte amp;ccux qu’il auoit choifiz pom f effet de ion deflein,y auoient tenuz. Et comme à Lapetit d’vn fimple raport ils feftoiét iêqucf trez de ceux q ui luy euifét dôné la viéfoire en main.Mais le falchoit plus du bruit que les pro miers de Çarmée en failôiêt courir,qii’elle leur auoit promis toute aflîftace en cas que leur d’ treprinfe Ibrtifl: quelque heureux effet: melmemctfils entroient à la Rochelle. Et fur tout de ce que lès bannières auoient efté corne proftituéés en derifion Sc inocquerie: non fculem«”'' aux

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livre trente Q_V a T R I E M E. 15%

aux François,mais à tous ceux qui entSdront les nouucllcs de cefte legiere entreprifè. Et à ce qu’on luy propofoit que fi elle ne vouloir auoir cfgard au deuoir de charité qui lui comâdoit de fecourir lès frères faifànt profeflion de meime Religiô qu’elle,qui auoit autresfois efté per-iècutée pour mefnic fait:du moins-elle euft quelque efgard au proffit de fbn Royaume.Qu’el* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

le ne laifTafi perdre vne fi belle occafion tant d’enrichir fbn paft que de nuire perpétuellement a tousfes ennemis.QiToutrc le proffit,thonneu rfy obligeoit deux feules fins que tousfê pro-pofenten toutes leurs aéfions. Mais qu’icelle abandonnée auec le proffit tout îhoneur qu’ac* quirent oneques les Anglois pour le fait de mer, fê perdoit vers les Nations eflranges, auffi toft que chacun auroit entendu que pour fi peu ou du tout nulle occafion, elle auroit û légèrement abandonné fesfreres. Fit refponce que quand bien elle auroit volonté de rompre la Confederation faite auec fon bon frere le Roy de France: qu’elle y eftoit fi mal difpofee amp;nbsp;les occafions qui fy prefêntoient fi petites : qu’elle n’eftoit aucunement dejiberée de declarer h guerre ne fe porter ennemie des François. Partant leur aiant fait entendre quelle n’eftimoit pas tant le parti du Comteamp;fèsfauoris que duRoy de France auedequel clJcauoit juré Ligue,fraternité amp;nbsp;perpétuelle alliance amp;nbsp;confederation contre tous : leur donna belle occafion den’efperer aucun moien de ce pais. Si que le Comte trois fèmaines apres la prifè de cere comte placcjfâns fecours menacé de cinequante voilles que Mcmfieur preparoit à fa ruine.Apres Je MontgS. auoir defnué le fort de toutes munitions, bruflé le logis,amp; tiré tout ce qu’il peut de f Ifle tant nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L fct

en argent efgallé par chacune parroiflèzqu’en fruits amp;nbsp;autres émolumensidefplaça pour fê re- vaificaux tirer àîIfled’Vvich, d’où il depefeha en Court pourfçauoir fi fà venue amp;nbsp;ÿtraitte en ce Ro-yaumeferoitagréable à fâ Majefté. Laquelleluifit telle refponce comme fi fort fafehée de fà detous cof-difgrace -.elle en attribuaft la faute à lui plus qu’aux autres. Occafion qu’il renuoyffon fils le Capitaine Lorge pour faire tant que fbn fêjour ne fuft ennuieux ni à elle ni à aucun de fbn Bcllc4fle. Côlèil .Ce qu’on luy accorda amp;nbsp;apres auoir tiré argent des Canons, fruits amp;nbsp;autres prouifiôs Le Com te tâtdcBclle-Ifle que du cinquième qu’il prenoit de toutes les prifès que les François faifbient

fur la mer combatant po*ir la Caufê amp;nbsp;en fbn aueu: il fe retira fur le commencement du mois receu en An de luillet àVdinton en Cornoaille lieu apartciaant àfbn beau frere Châpernon Vic’amiral de CCScoftes:apres auoir enuoié le Capitaine Lorgefbn fils auec quatre cens harquebuziers au

fecours du Prince d’Orenge,qui auoit bien affaire d’hommes tant pour rafrechir amp;nbsp;auitaillcr „é des enfas Acrlemprefque réduite au defefpoir: que pour faire tefte à trois mil cinq qu’Efpagnols

qu’Italiés vieux fbldats des Garnifbns d’Italievenuz auec 500, cheuaux Italics au fecours du mX?qua-^ Duc d’Allie qui tenoit tousjours le fiege deuat Aerlem fbus fon fils,ChiapinVitelly amp;nbsp;autres “c cens hac Chefs Catholiques. Les Capitaines Pajet, Maifon-Fleur dit fHuillier Parifien, Cateuille 5c prMccztTt autres Chefs,y furet auffi auec ce qu’tls peurent leuer d’harquebuziers Francez corne je vous flours du dirayailleurs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

S V R le commencement de ce mois, Monficurenuoia le Comte de Rets Ambafïadeur Hoüandc. vers la Roine d’Angleterre : lequel bien accompagnéamp;foumi de toutes chofês rtquifês pour May i y 7^. fornemét de fon train: furpaflà aifément la magnificence de tous les Ambaflàdeursprecedens.

Car outre ce que les autres fê moicnnent de fingulier pour rendre leur charge ren^rquable: il fit porter de France en Angleterre tout ce qui lui eftoit propre à fbn boire, manger amp;nbsp;agencement de maifon. Ce que les Anglez eftimerent fort : jugeans cela vne vraye magnificence Realie. Laquelle prenant tout defby,veut montrer qu’elle n’a befbin d’autrui,pour dépendre tantfoit peu d’vne libéralité cftrangere. Tels eftoient les premiers 5c plus excellens Ambafiâ-deurs des Nations Grecque 8c Romaine deuant qu’ils fufïênÀn charge 8c ennüy à ceux vers Jefquels ils efloientenuoiez. Si jaloux au refte de l’honneur de leurs Maiftres: qu’ils faifbient confcience de receuoir aucun prelênt fi Ion ne prenoit le refus en mauuaifê part: afïêurez que Ambafla-corame de receuoir tout cfl vn tefmoicrnage de grande auarice ; 8c au rebours refufêr tout de ^'“rsamp;kur Barbarie 8c d’inciuilité: Auffi tenoient ils le moien qui ne prejq^icioità la grandeur de ceux qui les euuoioict. Et ne defplaifbit à ceux qui péfbint par là reconoitre le merite de leurs ver- fens s’ils doî tus. Bien eflongnez du naturel de ceux qui ne briguent leurs charges que pour fy enrichir 8c fouuent au mefpris 8c defauantage de leur Màîftre. Il y eftoit enuoyé à deux fins pyncipalles.

La premiere pour détourner la Roine de fecourir lesRochellois.La deuxieme pour la defpcr-fuader ce que les Proteftans y réfugiez lui auoient fait entendre de la grandciirSc inouïe cruauté des malfacres Francez. Comm’elle feeut fbn arriuée à Douure : bien qu’elle feuft fur le

V II iiiij.

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DE FRANCE.


poinâ: de faire la vifite amp;nbsp;pourmenade par lôn Royaume qu’ils appelentProgrez de la RoinC quelle cft couftumicic de faire tous les ans. Eftant à Grenovvich fur la Tamiie à'deux Londresjclle lui alla au deuant versDouure.Où d’arriuée il fê feeut fi dextrement porter qui* lui perfuada le premier point,auquel d’ailleurs elle n’çftoit pas trop affeóiiónce .Non quecc' la vint de fon naturelamp;proprc mou uemét. Ains gagnée par les raifons qu’aucuns de fbn Coß' feil que les Proteftans appelloient penfionnaires de Fra^ice, lui mettoient de jour à autre devant les yeux. Trois principallement.L’alliance fi Iblcnnellement jurée entre elle SeleRfy de France fon beau frere,de fentrefecourir entiers tousamp;contre tous iâns aucun excepterq«* ne feuft par auant leurs alliez. Le dangereux exemple qu’elle donneroit à iès fujets amp;nbsp;autres eftrâgers fi elle iccourdit lesFracez rebelles à lcurPrincc;de fe reuoltcr à pareille ou pour aß'


Raißspour ‘^^^occafio c5treleMagiftrat,queDieu n’eftablifl; que pour eftrchonoré amp;obey cômelevray Jcfquellcsia image de fon autoritéamp;puifl'ance Diuine. Puis finconuenient des guerres qui en fourdroie«' V*quot;rre ^orrc elle amp;(. le Roy de Francciqu’clle doit juger plus puiflant que lors que les Angîez dcfperfua- par les Bourguignons,Bretonsamp;Nauarroisjdonnerent tant d’afiaires au Royaume deFranfC) rf/lMPro°” nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoient d’ailleurs prefquc le tiers en dÆgt;it d’heritâge fuccelfif 8gt;i. paifible nomWC'

îeilansFX uncnt la Gafeongne, Guienne, Saintonge, Poitou amp;nbsp;cartiers vœfins : de la faneur de tous lö' quels elle fo voit exclufe maintenant appellée feulement par vne petite troupe de bannis.^' quels outre ce qui leureft comun auec tous les autres de promettre tout Sefeiemmant piß’ qu’ils ne peu uent tenir, pour inciter vn Prince eftrangerà les remettre en leurs biens .'lij auoit grande aparence que fi par quelque accidentia Paix fo faifoit en Franceitoutes Icslof' ces duRoyaume ne fo tournafient contre elle,à qui ces refugiez n’ont jamais voulu prcinctif ville ny pkicc de retraitte pour fi accommoder.

P O V R le regard du jour de foint Barthelemy. Il kiy ofta du cerueau beaucoup de perlß^‘ néVdeî^nt qu’ellc feftoit fantafiée par le raport des premiers: nomméement apres qu’il euft au long Barthélemy difoouru, que pour auoir eu l’Amiral telle fuitte en fa demeure à la Court amp;nbsp;par toute la ce: qu’il eftoit fins comparaifen mieux accompagné que le Roy qgefme: amp;quc paroiflßß^ ainfi plus grand que fon Maifi:rc:lc Roy,n’auoit peu fuporter en luy, ce qu’elleR oynenepcquot;'quot; roit trouuer bon en la perfonne d’aucun de ces Millordz. Que cou me fambition à toiisjoß'’ cfté la plus dangereufo pefte de la focieté humaine.’Ainfi les plus aparens en vn £ftat,ai Æ qu’ilsfo font veuz fauorifoz de plus de moiens que leurs femblables ou ce mpagnons:au lien de fêtretenir en ceft auantage amp;nbsp;femploier au proffit amp;nbsp;auancement de ltfiat:ils ont afpiré àla^uueraineté d’iceluy.Tel à tousjours efté le naturel des homes: ambitieux méode monter côme par degrez au fommet d’honneur fans ce côtenter de raifon: amp;nbsp;moins cß‘ cor bien balencer les moiens qu’ils doiuent tenir à tel avancement. Occafion que les vns font tombez dés le commencement, les autres dés le mitan de leur courfo amp;nbsp;aucuns du plus baß! tat s’enfont nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;premiers.AinfiPififtrate renuerfa lEftat populaire des Athe-

faitPrinces, niés pour en faire fo principauté.Nabis enSparte.Agatoclcamp;Denis enSicille.Par mefmcmoi« Sillafe voiât afiifté de gés de guerre, couertitfEftatAriftocratic amp;nbsp;popullaire des Romains en purcTirannie fous le gracieux voille de Diélature,laquelle finie parfo volôtaire defmilfionamp; retournée à fo premiere forme: fut long temps agitée par les vês ambitieux de Pompée amp;nbsp;Ce-


çcis.


Ambirion la pelle des Eßats


Comme les puidàns en chacun Ef-


VCurpation de la Couronne de Frâce.


for:Ceftuylapourne voulloir de pareil ny compagnon en lEftat: Sccefiiiycy ne pouiiant fouffrirvnfiipcrieur:emploierent toutes les forces que le pais leurauoit donné pour jouet à boute hors. Auquel Pompée eftant mort:Cefar,vfurpant le titre deDiéiateur fo fit le premier Monarque des Romains: Le Rny monMaiftre auoit des exemples plus vœfins amp;nbsp;particuliers que ceux là-,pour fe garder de la.trop grande puiflànce de l’Amiral. Car il auoit appris queh feneantifo des premiers Rois, auoit donné trop d’occafions aux Pepins les plus ambitieux de leur temps, d’afpirer à la Couronne qu’ils vfurperent en fin. Sur lefquels auflî amp;nbsp;parla faueßt d’vnc fi longuefuitte de tant de Nobles amp;nbsp;autres deuotieux auxCapetz: La CouronneFran-ceze changea d’heritiers amp;nbsp;Je race: de laquelle ceux de Vallois font defcendiiz. MaiseeßX qui vertueufoment puiftàns, nefedeftournent delà raifon,vfont de leur creance amp;nbsp;autroitél


fauancementdu public plus qu’à leur particulier: Comme fit Thefoc entre les Athéniens,0’ faucu-r desquels apres Icurauoir cftabli vne forme de Gouuernement popullaire meillciiß^ pluspuiflas. que celle dont chacune bourgade vfoit à part: il fo depofo du nom amp;nbsp;puifiancejde Roy qu’ils luy auoient donné, pour viure plus paifiblement auec eux.'Vne logt;ngue fuitte d’années apte’


Eftats des


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LIVRE TREN T E QJ/A T R lEME. i^o. j

fe rctroiiuans embrouillez de leditions ils donnèrent toute puiflànccà Solon de reformer fE-ftat: à la fouuerai neté duquel il feuft aifement paruenu fil euft creu le Confêil de lès amis les plus piiilTans d’Athenes. Mais voulant praricquer au proffit du pais, le tiltre de fàge que le merite de lès vertus lui auoient acquis par toute la Grece : il ne voulut aucunement enjamber fur la liberté du peuple : ains en auoir reformé fellat, il iftourut depuis aimé de tous les Athéniens amp;nbsp;renommé par tous les Grecs comme fvn des plus excellens perfonnages que la Grece porta jamais. La France non plus, n’a jamais efté delpourueuë de bons ni demauuais “ ' exemples. Car comme Charles Martel euft toute la puiffànce des Francez entre main : reco-Hu le plus fage amp;nbsp;vaillant de tous les Seigneurs du Royaume, auquel les Rois n’elloicnt lors eilimcz non plus que femmes‘.(pour auoir trop dementi la genereufè vertu de leurs deuan-ciers:) ite voulut jamais touteffois accepter la Couronne que la plufpart de (es amis lui con-feilloient de prandre. Aimant mieux commander aux Roys, que de l’cftrc auec telles incom-moditez qui les fuiuét d’ordinaire.Mais tels exsples font rares. Etfè treuuent plus de ces puil^ fans Seigneurs qui emploient leurs moiens à fagrandir amp;nbsp;fè moienner vne fouueraincté fur le refte : qu’à (entretenir en leur premiere condition, pour loüable qu’elle foit. Occafîon que plufieurs confiderans les inconueniens de cete Ambition,portce par fautorité d’vne fi grande puiffancety ont voulu obuier par moiens pluftoft que fe fier à la vertu de ces puiflànsCitoiens quelque apparére qu’elle feuli.Laquelle à vrai dire eft ordinairemér,finô mifo basôi terrafTée: du moinscouucrte amp;nbsp;oblcurcie fi long temps par ces venteux^nuages d’Ambitionrqu’elle eft de peu de fruit à tout Eftat. Sur tousles Athéniens femblent y auoir mieux pourueu par vne inftitutiun politique laquelle ils nômerent Oftracifine. Qui eftoit vne forme de banniffèmêt pour vn temps; duquel eftoient poinfuiuiz, les plus vertueux amp;nbsp;plus puiflàns qui feuffent en Lespft» la ville. Crainte que par leur Eloquence amp;nbsp;telle autre force d’Elprit: par leur gloire creance vertuquot;« ƒ amp;nbsp;renômée:ou par leurs richeffes amp;nbsp;autres tels puilfâs moiës,ils ne flcchilfcf le cœur du peu- ai«»». pie à direamp; faire ce qu’il leur plairoir.Mcfines on lit queDamô précepteur de Pericle fut ban-nifeiilement pource (^i^ilfembloit au commun peuple qu’il feuft trop fage. Ainfi fut banni Atiftide par ce peuple defguilànt fenuie qu’il portoit à (â gloire en fappellant crainte de tyrannie. Car cete maniéré de banniffement qui fappellc Oftracifine,n’eftoit point vne puniti- Qf^racifme on ordonnée pour aucun crime : ains, difoit-on,(pour lui donner honnefte couuerture:) que des Athe-c’eftoit (èulemcnt vn rabais amp;nbsp;diminution d’autorité trop grande amp;nbsp;d’vne puilfance trop ex-ceHiue pour vn Eftat de chofè publique amp;nbsp;populaire. Mais à la vérité ce n’eftoit autre chofe qu’vn moien de contenter doucement amp;nbsp;gracieufement fenuie que le peuple conÄuoit contre quelque particulier : le’quel ne delploioit fà malueillance que contre celui dont la grandeur lui fafehaft en aucun mal irreparable : Mais pource que telle fi eminentes autoritez amp;nbsp;puiflànces fentretiennent en vn Eftat Royal par vn lien plus roide amp;nbsp;affeuré qu’au populaire.

Voire que le banniffement n’a pour le jourd’hui telle force qu’en Athenes.Mefmemcnt pour ce qu’ils bannilToient les plus excellens d’eux, alors qu’ils voioient leur gloire amp;nbsp;puifTance feulement commencer à croiftrcamp;s grandir au prejudice du public ; amp;nbsp;que ùutorité amp;: puif^ BannitTe-fancedefAmiral eftoit jatouteformée commeparuenuëauprefque dernierdegrgdefhon- mcntd’A-neur auquel on craignoit qu’il tendift. Le Roy futconfeillé de lui coupperles racines de (à grandeur. Et de mefine main esbranchcr ce qu’elles auoient ja poufle hors terre. Ce qu’il ju- peut eftré geoitne pouuoir faire plus feurement que par la mort de celui, la faueurSc moiens duquel o’eftoient que trop foupçonnezpar tout le Royaume. Surquoy comme la Roineiè feuft en-S^ife pour quelle raifon doneques tant d’autres François nonftoulpables de cete ambitionSc d autres du tout infuffifans à porter armes, auoient efté compris amp;nbsp;cnlcuelis en mefine milère: telpondit qu’il n’yauoit le quart des morts qu’on lui auoit raporté dont il fen alTeura fur (a Foy.Et mefmes requit fon Ambaftàdeur deVual Singhan qui pour lors eftoit à Paris pour en rendre tefmoignage à fa Majefté . Voire que le Roy auoit gorré vn grand regret amp;nbsp;mer-ueilleux defplaifir de ceux qui eftoient decedez plus par l’aueuglée fureur d’vne populace cfchauffécontr’eux : pource qu’on les difoit auoir confpiré contre le Roy Sefes frétés ; que pat commandement ni tant foit petit aueu de là Majefté. Somme que la Roine dg moins en apparence, fatiffaite par le rapport du Comte : retourna peu apres à Grennuvich accompagnée de îAmbalTadeur Francois.Lcquel (c porta fi dextrement en fà charge ; qu’elle a depuis

dit

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L’Hgt;PSTOIRE' DE FRANCE.

dit amp;nbsp;feit conoitre à pluficnrs qu’elle fen contentoit fort. Quelque temps apres Ie Prcfiànt de Tours fut depefché vers la Royne^pour la prier de permettre que la Koine d’EfcoHè Marie Stuard retenue en Angleterre : feuft vifitée afin de la confoler.Etvoir deparfaMajeftccc dont elle auroit affaire pour lui fuuenir en fes neceffitcz : ce qui fut fait fur la fin de luin.

mois de May les Proteftans de Picardie, Champagne amp;nbsp;Bourgongne foifens lencif-tient ^hoi- bre de deux cens tant à pied qu’à cheual : entreprindrent fur quelques places de BafrignyO feul cnBaf- faueiit dcs intelligences qu’ils y praticquerent. De fait ils prindrent Choifcul,chaftcau fort-Mais pour n'cftrc fécondez amp;nbsp;fecourus de prouifions par ceux qui les auoient mis en befon-gne,amp; autres qui leur auoient juré fccours ; ils furent foudain airiegez,amp; en fin forcez àqiH' ter la place. Vne pairie fc fâuua fubtillcmcnt : les autres furent pris par compofition ; aucuns tuez amp;nbsp;les prifônniers relafchcz aucc le temps.

Vo I L.A doneques en femme, ce que je vous veux dire pour le coup ; dclEftat

1 de France, Pologne amp;nbsp;Angleterre. Maintenant je veux entrer en propos des ' accidens encor plus remarquables, du moins plus plaifàns que tousles j, - I ' / pafïèz j fi vous m’e preftez fouie amp;nbsp;fa veuë, auffi fauorable que jevons ay fait les fraiz, le temps amp;nbsp;partie demonaage

. ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour les recueillir amp;nbsp;difpofèr par telle Tra-

• ditiue que vous verrez au liurc

f ; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fuiuant.

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SOMMAIRE - ''f:

Du Trentecmquiéme Liure.

Mî nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des Catholiques contre les T^ochelloU, Suitte de la négociation de ^Pologne, far ^eande

Monluc pour faire eflire tJ^onfieur'P^y de Tologne,auec la premiereder fécondé harengue d'iceluy aux Sflats, quot;Priutleges des 'Polaques (p- t'offre de rt^fmbaffadeur fur iceux. Diuifions, neceffitez. tnalcontentetnens commencent àfimonflrer en t^rmée Catholique deuant la Ttpchelle .Sortie des ^ljiegtt.,^ffdut G entrai.Zlille PPeufuefùrpriffffcr les Catholiques. Efiat de Langitedo nbsp;nbsp;Dauphiné qui enuoiet

'^^^^^herffcours en Allemagme contre les Catholiques. Pourfînttesquefditlet.^arefchald'oy/tmille contre eux ptit armes par firme de fufiice. Monhrun fe declare çp- p^end les ..Prmes auec les Proteélans.iJ^onffeur le Duc d.riniou eßeu nbsp;nbsp;oy de T^ologne; auec les demandes des Poloneis dPquot; reff onces des v^mbaffadeurs. Efforts de

t Armee Catholique contre Sancerre qui demande ffcours de tous cofiel^ Treues fùiutes d’vne T^aix fitite en quot;^uin oAdil cinq censfeptante trois deuant la'R.ochelle enlaquelleSancerren’eff compriff dp-pourquoy. Effrange famine de Sanctrre. Députez, en Court pour les réfugiez en nAtngleterrepour la négociation de la Paix. Edit de Paix.

F F I N de continuer le fiege de la Rochelle. Le vint quatrième les Catholiques rccomancerent leur batterie qui dura julques à neuf heu-res de fauant-dilhée: laquelle ceflee ceux de la ville aians contreminé Ibusle Bouleuard de tEuangille amp;nbsp;yauoirmis le feu, firent creuerla mine des Catholiques auec peu de dommage neâtmoins pource qu’ils n’y auoient mis allez de poudre.Les Parlements toutesfois continuoiét tousjours, le failâns de jour à autre quelqueouuerture de bqpne condition pendant que les Canonades,coups d’harquebuz amp;nbsp;feux artificiels le pratiquoient d’vn amp;nbsp;d’autrecoftéau dommage des plus malheureux. Sur lefoir du vint cinquiéme,lcs Catholiques mirent le feu à la mine duBouleuard de fEuangille qu’ils auoient plus auancée que l’autre, pour la faire lauter en melme inftant que leur Canon joüoit. Mais la terre tomba à quartier. Occafion que tant de gens ne moururent que fi elle euft autremét joüé.Les Catholiques toutesfois fejetans des tranchées aux follèzimonterent brauement au rauclin où ils furent rc-poulfez par trois fois amp;nbsp;y furent blellêz quelques vnsde nom.D’autre collé le Comte du Lude fit auancer nombre decuirallèspourlbulleiîirfes harquebuziers à la porte faiift Nicolas: où ils furent fi refolument que palïàns la contre-clcarpc, gangnerent le folié d’où en fin ils furent chaflèz auec peu de perte des leurs. Cependant on ne cclloit pas aux autres endroits zains Effort à s, trauailloient les Catholiques lâns celïè à miner la villc,pour contregarder leurs lôldats qui ne Nicolas, fepouuoient que perdre combatant à ddcouuett.Ainfifirenj^omber le coin du Bouleuard de ÎEuangille qu’ils auoient ja prelque tout miné. Toutesfois lesaflîegez fen elloient retirez amp;n’y perdirent vn lêul homme.Mais il en demeura quelque vintaine à feffortqu’ils firent apres que la mine eut joüé amp;nbsp;nombre de Catholiqucs.Lelquels conçurent le peu d’auantage des mines, en ce qu'elles lailïcntprefquc tousjours des flancs de la terre qu’elles leuentaux Mines ne deux collez: riere lefquels lesaflîegez faccommodans lôudlîn aueclacs pleins de terre, fcfuentdc barriques amp;nbsp;autres préparatifs : tiroientauflî lèurcment qu’a la faneur des, plus aflèurczga- elles ne fort bions qu’ilseulfentfceii drelïèr.Puis lesaflîegez lôrtirentparvn trou qui re^ondoitaux Ca-lèmattesamp; donnèrent à la premiere pres du Boullcuard que les Catholiques auoÆtgangné comierte d’aix amp;nbsp;planches’.où ils felloient tellement retranchez amp;nbsp;gabionnez pour aller cou-uerts à la mine de la muraille: qu’il clloit fort malaile de les en chalfer. En fin ncantmoins ils ladebatirent tant, qu’en auoir defcouucrt vne partie,ils en chaflèrenr ceux qui ne le vouhirét dauantaiîe

O

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Auril.


L’HISTOIRE DE FRANCE.


dauantage opiniaftrer à la deffence.Ils îabandonnerét toutesfois prefqu’aulTi tofl,voiansîiifl‘ poflibilité de la garder apres qu’ils eurent fait du pis qu’ils peurent. Ce mefme jour le enuoia à fôn Excellence les articles de Paix, que le Confêil amp;nbsp;le peuple auoïent trotiuc bon® pour leur fêurcté.Mais pource qu’vn fi longfujet pourroiteftre ennuieiix à quclqu’vn;)^ vous veux à prefét parler de ffiledion d’Henry de 'Valleis frere dcCharles neufiéme en Roy dç Pologne: amp;nbsp;vous faire voir quand, ou,par qui, comment,auec quelles difficultcz, contreqiquot;

amp;fbus quelles conditions il fut appelle à la Couronne du Royaume de Pologne.

Ncgocîatiô du üieurde Valence en Pologne.

I E vous aycydeuant parlé,de la négociation de lEuefque de Valence lean de Monluc^ Pologne:amp; des lettres qu’il auoit enuoiçes aux Eftats: tant pour fçauoir quand ils luy voU' droient donner licence de les aller trouucr:que pour imprimer au cerneau des Polonoisb® raresvertus delExcellcncede Monfieur.Veu que auec les mal contentemens que les Polo* nois receurentdcs AmbalïàdcursdelEmpereur;Leschofesfemblcicnt aller au gré du François. La faucur duquel neantmoins fut vn long temps empçfchée par les nouuclles desMni!' nesParifienncs,quelcs AmbafTadeurs des Compétiteurs firent retentir de toutes parts.Mn” l’Euefquede Valence y pourueut fi dextrement: que de viuc voix amp;nbsp;par le difeours cnuoic^ çaamp;làenlvnè amp;nbsp;l'autre langue:amp;par perfonnages qu’il depefehoir en toutes les partsd“ Royaume: il effaça bien tort: foppinion qu’ils feftoient imprimée du naturel autre que donü amp;nbsp;vertueux de la race de Vallois. Puis defpefcha en France pour luy enuoier Lanflàclejn‘‘' ne,affin de luy aider en chofês fi mal aifées amp;nbsp;de grand importance.Somme qu’il leur remoi“'-Perfuafions tra outrçles grans vertiis de Monfieur,qu’aucun de fès Compétiteurs népouuoienteflre!^' poutTndui- q’-‘’fi n’aporrafl beaucoup d’incommoditez au Royaume:lefquelles il defduitampbn”^”'' reies Poio- aux Eftats. Et qu”au contraire le Duc d’Anjou n’auoit inimitié contre perfbnne:ainsbonn^ MonCieur'^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leuts voifins. Et nomméement auec le Roy des Turcs du fecou!®

Roy de Po- amp;nbsp;amitié duquel entiers eux ScenfafeuIlefaueurillesafTeuroitiautantquedefoninimitin^'’ logne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

cas qu’ils en voulufTent eflire vn autre que luy. Confeq uemmcnt,or qu’il ne peu ft a porter tre commodité: aulFi ne falloir il craindre aucun trouble ny incôuenient de là part.Ajoi’i*^'-'^ ce qu’on ne pouuoitn ier qu’il ne fuft Prince de grande maifbnrexpÂj’mété en toutes lôit Guerrières fbit Politiques ou autres. Tel enîommeque fes lettres amp;nbsp;difeours impri®®® le defpaignentdàns oublier les grandes commoditez qui viendrbit à la Pologne desRoy’'*' me Sii. pays alliez à la fleur de Lys: Plus fans comparaifon que des autres: non plus que fes plesrelponccsàceux qui parliurcs imprimez lediloient Autheur des matines îeuenement delquelles il attibuoit du tout à la fumeur du peuple ennemy mortel de on ProtefÄnte: non moins que des profelîèurs d'icelle amp;: fignammant des Chefs qui fauoict long temps fait continuer és miferes paftées. Sur cc les Polonois aflîgnent vne journée aiielt;’ mencement delanuier à 'Varfouie:pour auifer du jour amp;nbsp;lieu ou lEleâion le pou uoit fairc^ de l’ordre qu’il y faudroit tenir.Mais le jour de lEledion fut différé jufques en Auril.Cepcn'

x-iarengue de Monluc

entre les Aæbalfa-deurs.

dantarriua àCouinsou Monluc fefloit prefque tousjours tenu, le Doien de Dieaiiecnou-ueaux memoires amp;nbsp;lettres adreffées au plus propres à cefte Efledion, qui les receurentfort gracieufemér.Puis y vint îAbbe de lifle qui ayda fort à lEutlque .Apres la Diete de lâuicru enuoia fegens deçà de là pour gangner les vns S'entretenir les autres à la deuotion Trançoife* Le Dois de Die, fut enuoié vers lcCardinalCommendon,que lePape y auoit enuoié.Aucuns îeftimerentà cefôllicité par leRoy poiir procurerque Monfieurfeuftefleuà caufequ’i'd-toit bonCatholique:amp;aucc le temps rcftabliroitenPologne la dignité du fiege Romain.Crai-gnant toutesfois Monluc qu’il fauori{àfl:lEmpereur:enuoiafôus main le fonder.Au moisde Mars,Lanflac y arriua defpefc^épar le Roy pour le féconder Scfècourirau jour de lEeâiofl lequel aprochantfEuefquefe refblut de faire traduire fà harengue en Polonois,puis imprime! en Latin, ôc Polonois pour la ferner és mains de la Noblefïè, de laquelle les deux parts n’eii' . , tendoient Latin.Et ceux qui îcntendoientn’eufrentfceiidefcouurirlebutdefêsconccptios-pubüé^pa^ Par ainfî au lieu que les autits Ambaflàdeurs ne donnoientque trente deux exemplaires de Pologne, leursharcnguesêfcritesàla main .•ilenfema quinze cens imprimez à Cracouiefifecrctc' Ûiferens ment qucaucun n’en fceut rien. Le troificme Auril Monluc accompagné de LanfTac §4 Abe eminenerquot; deflflcjfui àVarfôuje: où d’entrée il euft queftion auec lAmbafTadeur d’Efpagne pour laûquot; perioritc d’honneur amp;nbsp;degré de préeminance.Frnallement fut arrefté que le Cardinal Coin-mendon, feroit oy le premier. Puis les Ambaflàdeurs de ÎEmpcreuramp; Monluc apres, fuiuy de ceby

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LIVRE TRENTECIN Q^V I E M E. itfa. dcceluyd’EfpagnCjquifafchcnefe monftra point. Au commencement detaflèmblée les AmbafTa-Gentilshommes Polonois de la Religion Proteftante aiant ûit inftance pour leur lêureté : les Catholiques protefterent qu’ils mourroient pluftoftque d’endurer qiyl yeuft jamais guerre au Royaume pour la Religion. Audience donnéeaux Ambaflàdeurs:celuy de Preuic fut le premieroy pource qu’il eftoit comme domeftiqueamp; enuqjé parvn Prince qu’on cftime comme Pollonois. Leiècond fut le Cardinal de Commendon. Au troifiéme jour les Ambaf-ûdeurs de lEmpereur furent appeliez, amp;nbsp;leur harengue prononcée par Rozamberg,mâl ouy pour parler trop bas,d’vne voix foible amp;nbsp;iâns adion ny vehemence: Soudain Monluc appelle pour harenguer: fit du mallade pour fçauoir ce qu’auroient dit les autresamp; y reipondre ’deuant tous fl belôin eftoit.Ainfi iês partiiàns luy enuoierét coppie des harengues des Compétiteurs • qu’ils auoiét dônées dés le loir .Ce qui luy iêruitlbrt.En celle pourErneft il trouua cinq points contre Monfieur.Pfcmierement recommandant lArcheduc Erncft de la conoiftànce du lan-gageBœmien, il concluoit que le François faute de lague Polonoiic! ne pourroit bien dreflèr amp;nbsp;conduire de long temps ion Eftat .2. Si vn Prince lointain eftoit efleu il feroit innutille Sc ne les pourroit lêcourir au beiôin .5. Les f’rinces d’Auftriebe amp;nbsp;d’Allemagne ny le Roy de Danncmarc, ne luy donneroient jamais paftàge. 4. L’Empereur eftoit iâge,humain amp;nbsp;enne-my detoute cruauté .Qiu içauoit gouuemer iês fiijets làns guerre ciuille, iâns inhumanité ny cfFufion defang:amp;entretenir en Paix la diuerfité de Religion. y . Ils auoient mis en leursharengue les articles que Monluc dés le commencement de ion arriuée auoit donné à vniècre-taired’vn des Palatins iltrauailla toute nuid pour y’reipôdre. Et fallut mettre cinq autres feuilles au lieu de celles qu’on couppa de fimpreifion.Le dixiéme Auril enuoié quérir amp;nbsp;rc-uerence faite à tous,feans dans vn grand pauillon en pleine campagnefit: iâ harengue en Latin telle quelle fuit en François.

HARENGUE DE Ü E V E S E D E T lence Amhaffadeur du Roy Tres-chreflien en l’ajjemblée te-^u'è à r rar fouiepour /* EleSEion d'vn nouueau

Roy apres le dece\^du Sere nijfme nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

Sigifmod Augufie.Pronocée

le dixiéme Auril.

15 75’

C’E s T la façon des Roys amp;nbsp;Princes Souuerains eôme tirée amp;apriiê de nature, Tres-reuerens, Tres-illuftres, Illuftres,amp; Notables,Magnifiques, amp;nbsp;GcnereuxjJieigneurs Archcuefques, Euefques, Palatins,Chaftelains,Tres-renommcz amp;nbsp;Tres-preux Ch'c-ualliers. Que combien qu’ils icmblent pour la diftance des pais où ils habitent,difference des mœurs8c diuerfité des langues, eftre du tout en tour iêparez; amp;nbsp;n’auoir rien de commun en-fcmble:Toutcsfois la iplendeur d’vne Majefté Royalle amp;nbsp;iupremc degré de dignité, les aiïbcie Sa rend cojoints les vns auec les autres d’vne tres-eftroite liaiôn. Tellemét que quelque mal-heur,auerfitéou incôueniét qui auiéneà fvn d’êtr*eux:Chacunle repute propre amp;nbsp;particulier afoy mefme:taat ils ont acouftumé de retenir ou conferuer diligemment cefte hônefte couf-tume amp;nbsp;ornement de la dignité Royalle par Ambaftâdes, par lettres miffiues amp;nbsp;par tous Offices reciproques de courtoifie. Mefmementles Roys de France, Lefquels de toute mémoire feftanrs efforcez de faire à lenuy voire de fiirmonter tous autres Princes Chreftiens en cefte belle amp;nbsp;Royallefaçon de faire: Onttousjours aymé,chçryamp; honttoré les Roys de Pologne fur tous autres Princes de la Chreftienté: d’autant qu’ils ont o^é pour la plus part deuots en-ners Dieu,ûges amp;nbsp;vaillans autant ou plus que nuis autres Princes Chreftiens. Ainfi que nous anons de main en main apris de nos predeceflèurs. Ce qui à efté caufê que le Roy Trcfthref tien n’agueres aueny du trefpas de feu voftre Sereniffitne Roy; en a certes porté grand regret en fôn cœur:comme il a deu tant pour fôn regard que pour le voftre.Pour le fien d’autat que par mort non meure, Ains auancée il auoit perdu vn Roy fien *lié amp;nbsp;amy. Etpourlevoftre d’autant qu’il eftoit décédé fort mal à propos amp;nbsp;en temps fort incommode pour vOftre chôfc publique: parce qu’il defire fingulierement amp;nbsp;de tout fon cœur que vous Sa ce rres'-heureux Royaume de Pologne fôiez confêruez (âins amp;nbsp;fâufs, fans perte ny dommage quelébnque.., Ayant cefte opinion que par vne grace fpecialle amp;nbsp;benefice de Dieu : La Polôgh'el efté re-feruée comme vn ferme rampart amp;nbsp;aflèuré Boulleuard pour fôuftenir,arrefter amp;nbsp;t^lgt;ufïèr les

efforts

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Auril

’ L’HISTOIRE DE FRANCE.

efforts amp;nbsp;cxcurtions des Nations barbares trefâpresamp; tresfarouches comme vne foitercfle® cxpugnablc pour couuriramp;dcfFendre le reffe de la Chreftienté. C’eft pourquw je juget'^ prudemment,que vos affaires doiucut eftre en fingulicre rccommendationamp;afrediion ato^ Princes Chreftiens. Au moyen dequoy entendant tresbien que ce dont vous cftespws peine maintenantSc qui plus ^us done de penfemét,eft de choifiramp; eflire vn Roy qui en main efpoiifê les affaires du Royaume. Et qui puiffe pouruoir au dcuoirdc votre cW publicque: il vous a voulu faire tefinoigner par moy, la bonne affedion amp;nbsp;amour qu porte: m’aiat à cet effet premieremêt depefehé pour fbn Ambaflàdeur par deuers vous, p^^ lt;ju’il cftoit biê auerti de lôguc main que j’ay toute ma vie efté fort affediôné enuers votre tion.Et puis craignant qu’eftant fèul je ne pliaffe ou fuccôbaffe deffous le faiz d’vne lî p® charge : a de rechef enuoié vn autre Gentilhome de la nobleamp;anciéne famille deNoaillcs bc reueréd desAbaies deflfleamp;deS. Amand fônCôfeilleramp;maiftre'desRequeftesde ƒ holfel. Et finalement encores le magnificque Seigneur de Lanffac fvndesCheuallicrsde'® ordre de S. Michel, Capitaine de îvne des Côpagnies d'hbmmes d’armes de fes Ordónant®^ pour m’affifter enccte legation:auec inlhudionôfm.ldemens qui corne j’efpcre ne vousie^ Weront impoituns,fafcheux ni inutilles. Le premier defquels eft quefà MajeftéTref-chrei*' cnnc,defire non feulement renouueller amp;nbsp;entretenir l’antienne amitié qui a tousjours tre vous amp;nbsp;les Gaulois : mais auffi fouhaite l’augmenter amp;nbsp;eftraindre dauantage par nouueau lien. Le fécond eft que fi durât ce fiege vaccant amp;nbsp;cntrcrcgne,il vous furucnoiiY wanture quelque affaire ou danger; pour auquel obuiervousjugeaflîez auoir bclôin duiC' cours ou defentremife de vos amis : vous fuffiez aucrtis par nous,quc tout ce qu’il a det”®*' en amp;nbsp;de puillàncc de foymefmcs ou de les amis : amp;nbsp;tountant d’autorité que peut auoir laCô^“' tonne de France, eft à votre deuotion. Letroifiémequcfienl’aflîfcamp;aflcmbléeduCcw^ que vous eftes prefts à tenir fur leledion du Roy, vous auifiez de mettre fur le tablié en fideration les Princes cftrangers : il vous requiert tref humblemët qu’il vous plaifê rcceuoit amp;nbsp;adrftcttfc au rang des plus fauorables comperiteurs fon trefcherjrere le Duc d'Anjo**’.

Bourbonnois amp;nbsp;d’Auuergnc.Voila les trois chefs principaux de notre legation:pour exécuter je délibéré de n’y vier point de fraudeamp;tromperies,ni de petits meflàges fêcrcts main,ni de parolles feintes accommodées au temps feulement, ni de calomnies fauceinc*’^, impudemment controuuées,ni de prières ambitieufès,ni de libelles diffamatoiresamp; onsfêmées à Icncontre des autres compétiteurs: ni de vaines promeffes amp;nbsp;du toutimp^'æ^' à tenir, h^is eftant François de Nation Sc confèquamment franc, fimple amp;nbsp;ouuert de nature-j’ay propofe de traitter auec vous rondement,veritablementôe fincerement. Or toutainf*^*'® les bons amp;nbsp;fages Peres de familles quand il eft queftion de marier leur fille:ont accouftnir'^ defenquerir diligemment en premier lieu des conditions amp;qualitez tant de lefprit ƒ . corps amp;nbsp;en fécond lieu des biens amp;nbsp;facultez de celui qu i la demande en mariage : je deur^' rc de vous difcourirdelamaifbn,delaNoblefïè, defaage, des mœurs, de la dextérité dc^ tendement en l’execution de grandes affairesjde la fuffiûnce, experience,felicité aux armesS en tout fart militaire du Sereniffime Duc. Et puis apres des cemmoditez ôcauantagcsQ“® vous en formez atendre.Et vous promette de lui pour le bien de vos affaires: Ce que jc 'ou’ deduiray le plusbricuemét amp;en moins de parolles qu’il mefêrapcffiblc, dautantquefiu“ pofitionamp;imbecillité de ma perlônne qui va tous les jours croilfant de plus en plus: ni h tierequieft de foy manifefte amp;nbsp;notoire ne requiert pas autrement que je vous vfê de giaiW' langage. Et pourtant vous fiyiplicray-je bien humblement de me vouloir preûer vos efpnt* pour vn peu de temps à efeouter ententiuemenr ce peu que j’ay à vous dire. Et me faire grace à moy qui fuis tref affedionné fèruitcur au bien de votre patrie, de vouloir donner votre accouftuméeamp;fingulicre douceur: toute attendue amp;nbsp;beneuolcncc audience au dr cours de mon oraifbn.

I L y a trois points priiHipaux que j’ay accouftumcdc rcmarquer.cn vos affaires aiif^ grade admiration:par lefquels j’eftime qu’il eft auenu que vous fèuls prefque entre toutes Nations du monde : auez retenu le priuilege amp;nbsp;la faculté d’efiirc vos Rois. Par mtfme nidj^ ciiritiiciKc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aufffconftamment conferué jufqucs à prclênt tous les autres ornemensde liberté ouo*

amp;' quelles gnitc : b ou les autres Nations qui fbuloient eftre auffi libres amp;nbsp;jouir de tous droits defrf’ chife : cftans maintenant defpouillées de toutes telles libériez : font abatuesamp;proftcrnfcsp^t


Nations quelles li* bres en la

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LIVRE TRENTECINQJ/IEMË.

terre; regardées des pafTans non fans grand csbahilïcmcnt comme charongnes mortes de liberté eftainte. Et de là mclrne cft auflî auenii à voftre grand honneur amp;nbsp;louange, que vos al^ femblées pour eflirc5aulquellcs û grande multitude de nobles hommes à accouftume de con-ferer ; ont tous) ours efté fort nettes de la pefte de corruption dont celles des Romains clioict antiénemét infectées. Au moyen dequoy vous auez acquis vue grande amp;nbsp;glorieu/ê renommée d’intégrité amp;nbsp;probité, de forcc,de cœur, de loyauté amp;nbsp;fidellité entiers voftre patrie. Or entre les choies que fay obfcruécs amp;nbsp;remarquées, il faut metre en premier lieu la concorde,con-jonétion amp;nbsp;humanité de vos cœurs : laquelle ayant efté receuë par vos anceftres : amp;nbsp;comme logée en Pallais bien orné : a treflonguement flory entre vous amp;nbsp;conduit vos affaires très*-heureiifementau bout que vous euffiezlccu defirer. Au fécond lieu puis apres faut mettre voftre pietc,amour amp;nbsp;charité entiers les enfâs de vos Roys decedez.Laquelle à tousjours efté elle,que côbien que vos predcccflcurs les enflent peu forclore de la fucceflion du Royaume: neâtmoins prefque tousjotirs lesontfubrogez au lieu de leurs Pères decedez.Côme Fils en culTent efté legitimes fliccefleurs amp;nbsp;heritiers.Enqtioy ils ont dôné clairement entendre à tout lemôdeipourqiioy ilsauoienttousjours retenu fi conftament le droit d’eflire leurs Rois.C'eft affauoir affin que fi leurs Roys vouloiér mal adminiftrer la chofe ptiblicque, ou bié diminuer leurs franchifes amp;nbsp;libertez : ils les remiflent en plus laine volonté Sc les retinflent en office à tout le moins pour îamour amp;nbsp;charité qu’ils auroient entiers leurs propres enlàns. Et parce moien, cesgransperlbnnagesonttrelprudemmentpouruetià la dignité amp;nbsp;à la conlèruation deccRoyaume. Donnans bon ordre qu’il ne peut eftre rien fait amp;c décrété coutumelieulcmet àfcncontre des Roys qui atiroyent bien meritéde la choie piiblicqtic : ny iniquement ny im gratementalencontre de leurs enfans. Au troificme lieu finallemcnt,lc prelènte voftre felicb té tres-grande en toutes chofes. Car par les ftift'ragcs amp;nbsp;lâges eleétions de vos anceftres : ont tousjoiirs efté efleiiz des Roys qui tres-longtiernent ont fait guerre à l’encontre des tres-puifi fans ennemis de ce Royaume: ôcprefque totisjours les ont conduits à fheuretife fin.Qui à force d’Armes ont tousjotirs reprimé les inodations des Barbares qui le desbordoyent fur la Pologne . Et ontajotiftécs aux Limites de ce Royaume le pays qu’ils conqueroyent fur eux. Qffi ont contraint par plu fieurs fois les Bohemiens, les Hongres, les Tartares amp;nbsp;les Molcouitespeuples certainement tres-belliquetix apres les auoir rompus en Bataille: chaf fez à val de route, deftrouflèz leurs bagages amp;nbsp;dcflàifis dp leurs Camps : contraints de retourner à leur confufion à leurs propres demeures. Et queft-ce autre chofe cela amp;nbsp;corn* meledoiton nommer: finonvoftrebon heur amp;nbsp;félicité finguliereàeflirc fageiHent voz Roys? Laquelle vous detiez cfperer pour aflîftance à exécuter encores ce grand affaire qui maintenant fe prefèntc? Combien, qu’il y ayt quelque chofe quifemblc faire voftre condition pire que celle de vos anceftres : ambrouillant amp;nbsp;én méfiant voftre condition de noiKielles difficultez. Car en fi grand nombre de Compétiteurs qui Icprefente': vous aurez de la peine amp;ftfcherie à vous refoudre de celujt que vous deuez cflire. Et quand vous en aurez choyfi vn : les autres ou bien aucun d’iceux,fen fcntiront offcncez. Mais fi vous me voulez vn peu prefter l’oreille : le vous deliureray facillemcnt en deux mot^. Si les Compétiteurs vous font amis comme ils veulent eftre dits amp;nbsp;tenuz pour tels. Ils deuront porter pàticraînent que vous ayezpluftoft voulu pouruoir au bien de voftre chofe public-qne,qncnon pas feruir à leur particuliere affeéfion. Les autres neuds fi d’auanture ils en demenrergt;t quelques vns : la concorde Mere nourrice amp;nbsp;tres-fidelle gardienne de voftre liberté : les diffbudra tous. C'eft eIle,trcs-Nobles Cheuallier^ qui au ec voftre honneur amp;nbsp;loiiinge à maintenu la liberté en Pollogne comme vn trefleur, ôc trelâmplc Teatre de tout le módeieftant chaffée prefque de tout autre païsamp;à peine trouuât lieu neplaceoù elle fo peuft arrefter amp;nbsp;fermer.C’cft voftre vnion amp;nbsp;côcorde qui a fi longuemct deffer.du amp;nbsp;conlérué vos maifônsjvos fern mes vos aifans,la dignité amp;nbsp;gloire de voftre nor%Que fi d’auanture par quel que finiflredeftinée,cllcfc departoit d’auec vous: Incôtinét la difeordefo mettroit en fon lieu qui totisjours eft côtraire ennemie de rcposjdePaix amp;nbsp;de toute felicitéiCôme elle cft couftu-rniere de renuerfer ce defifus dcfl'ous,Ics maifons cxcellêtcs des Citez opulâtes, des ^ofes pu blicques tres-puiffantes amp;nbsp;des Royaumestrcs-floriflans.Auffi vous jetteroit elle diuifoz en diuerfes faftionsa prendre les armes pour les conuertir contre vos propres entrailles à

Xx

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L’HIST o IRE DE FRANCE.

vousfa.’re entretuer les vns les autres, amp;nbsp;à commettre toutes fortes de mefohancetez-Bref àlafujedion amp;nbsp;dcHruction entière de voftre Eftat. Dont Dieu vous vueille bien garder comme j’cfpcre qu’il fera. Car cftans bons amp;nbsp;Cages, defireux de loiiangeamp; honnciir-Vous prendrez bien garde à cela que la concorde qui eft certainement le plus rare amp;nbsp;le plus précieux ornement de toutêvollre nation: jamais ne vous foit arrachée d’entre les bras' ny par crainte de guerre, ny par finefle, ny par embufehe de qui que fc foit. C’eft elle oui vous ouurira le chemin pour fçauoir defmeher dcfuelopper les difficultez fort enibrotul' lécs: C’eft celle qui vous mettra deuant les yeux comme fi clic vousmonftroit audoi^ celuy que vous deuez eflirc pour voftre Roy. Affin que vous ne puifliez aucunement faillir à le difeerner entre les autres : Elle vous figniffie que vous le deuez choifir orné amp;nbsp;doù« de fix principalles parties.Lefquelles font telles qu’il foit de Nation renommée, de maifon H-luftre, d’aage meur, de bonfies meurs, cxcrcitc à manier affaires, amp;nbsp;experimenréaux armes,accompagné de bon heur. Et fil y en a vn entre tous les Compétiteurs qui fontte cnrichy amp;nbsp;orné de tant d’excellantcs parties amp;nbsp;d’efprit amp;nbsp;de corps, C’eft (fi je ne me fuis bien trompé ). Le Trcs.llluftrc Duc d’Anjou ( Sc les autres me pardonnent fi je le dis ainü J lequel vous jugerez comme j’efperc par vos fuftfages vtile amp;nbsp;necefïàire à entretenir voftre Royaume en repos amp;nbsp;en félicité.

Premièrement il eft de Nation Françojs.Et vous n’auez jamais eu occafion d’inimitié,nulle haine nul different à defîneler auec la France: ainsau contraire entre vous amp;nbsp;nouspour la conformité des moeurs 5 il y a tousjours eu grande amitié Sc grande conjonéficn • 1-ts Nobles Polonois comme ils font treftudieux amp;nbsp;amateurs de toutes chofès loüablcs : font vcnusfouucnt auec grans frais amp;nbsp;grans labeurs, vifiter le pays de France : les Gcntils-bcns' mes François ont auffi vifité le Royaume de Pologne-.oii ils ont tousjours cfté fort courtoüt' ment rcceuz par les voftres.Brief pour dire tout en vn mot, fi l’on confidere la cenftanct^ obferuer les anciennes Loix, fila gloire acquife par armes; Silcxccllcnccdcla NcWdlt’ fi la vaillance de la Gendarmerie, fi la douceur amp;nbsp;humanité des rfnœurs : il ne fetreuuerä point de Nations en tout le monde, quifoyentficonfoimcslcsvnsaucc les autres en teures choies que la Franceze Ôc la Polaque . Voftre chofe publicque fcndéc fur tres-bennö Loix,a tres longuement flory amp;nbsp;à cfté tres-hcureufêment confèruée en vn mefine Gaule à tousjours efté fort eftimée amp;nbsp;prifée par les Nations cftrangercs de fçauoir bien admi-niftrer la lufticc amp;nbsp;rendre droit à vn chacun. Soit que Ion regarde le temps deuanthM tiuité ddtioftre Seigneur lefus-Chrift auquel les Druides les gouuernoyent : Soit que lequot; confidere les temps pofterieurs efquels elle a receu amp;nbsp;ambrafte la Religion Chrefticnne lors que l’on ainftitué les Parlemens. Qui fomblcnt auoir efté diuinement concédez à nosaæ ceftres: affin que jufques au plus bas amp;nbsp;plus petit du peuple mais principallcmcnt aux

France^quot; amp;nbsp;aux Gentils-hommes : Il fut loyfiblc d’agir amp;nbsp;pourfuiure leurs droids en luto^^ l’encontre des Roys mefines. Car finftitution des Parlemens eft telle quenoftre Roypeut cftrcappellé en luftice deuant eux, par tout fes fujets qui penfènt que l'on leur face tort-Et voit gn bien fouirent qu’en chofe de très-grand poix le Roy dcchet de là caufo S^pert fogt;’ proccz.Donteftauenu que les Princes eftrangers ont eu fi bonne opinion du Parlement de Paris: que fils auoycnt quelque different qui requift,grandcconnoiflàncedudroit,feueri-té des Loix amp;nbsp;intégrité deluges: ils auoyent recours à ce Noble Senat commeàvncfran-chifo amp;nbsp;Temple de luftice. Frideric fécond ayant procez contre le Pape inocent quatrième' Le Comte de Namur àfenÂrntre de Charles de Vallois, Philippe Prince dcTarentc alkm nâgeVs* qui ^ôtrc du Duc dc Bourgongnc,le Duc de Lorraine à fencôtre de Guy de Chaftillon fon beau ont voulu frcrctLeDuc de Sauoyc à îcncontre du Dauphin dc Viennois: Le Roy deCaftillcàfencûm Pa^ricment Roy de Portugal fê font coutcntez de faireplaider leurs caiifcsdeuant le Senat amp;nbsp;Parle-à Paris. met de Paris. 11 y a vne auq^ raifon principalle qui nous rend vnis amp;nbsp;trefeon joints auec vous.

C’eft aflàuoir la.Gloire acquife par armes:laquelle eft cômunc à voftreNatioamp;à la noftrc.Vos predeceffours O Tref-vaillâs Chcuallicrs n’ont eu jamais faute de cœur n'y de vaillâce n’y de bon heiyj.Maisbic ont eu faute côme nous auffi, de bons cfcriuains qui fçcufïcnt elegâmeî coucher par cforit les beaux faits des armes qu’ils ont prudcmét,vaillâmêtamp; hcurcufeniétcxc cutez.Carnous auôs apprinspar Hiftoriés non Polacques ains eftrâgers,que vos majeurs ont

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LIVRE TRENTECIN Q^V I E M E.

plantéleiirsenfèigncsviólorieufês jiifqucsenlftric, Sclaiionie, d‘AImatie, Croace, Mit fic, Hongrie, Boheme^ Pologne, Ruiïîeamp; jufqiies cn la plus part delà grande Allemagne. Et que là le (ont polêzamp; ont pris pollclïion apres en auoir chaflèz par armées lesGar-nifons des Romains. Et vous melînes qui pofledez celle puilïànce Prouince laquelle depuis à elle furnommée Pologne : auez acquis gloire immortelle d’âmes par tant de guerres continuelles , tant de vidoires trcs-lânglantes : Tant de pays que vous auez ajoultc a voftrc Seigneurie. Les Gaulois aulfî lèmblablement il y a plus de neuf mil ans : comme tef-nioignent les Hilloriens Grecs amp;nbsp;Latins: conquirent par Armes, l’Alîe mineur auec la plus grand part de l’Eu rope. Et affin qu’il demeurait quelques marques amp;nbsp;monumans de tantde victoires : impoferent le nom des Gaules aux Prouinces qu’ils auoyent fubjuguées * commelônt Galatie ou Gallogrece en Alîe, Gaule Silâlpineen Italie, Portugal, Celribe-rie,Gallice en Efpagnc, Cornuaille cn Angleterre, Vuellfalie en Allemagne amp;nbsp;plufieurs autres tres-nobles Prouinces qui jufquesaujourd’huy, retiennent le nom des Gaulois dont elles ont tiré leurs origines ou par qui elles ont cité lubjuguées. Sous Charles le grand fous Loys débonnaire amp;nbsp;leurs fucccflèut? ayans relcué leur vallcur: Ils reduifirent lôus l’Empire des Gaulois, toute l’Efpagne, la Germanie, la Boheme, la Hongrie amp;nbsp;toute l’Italie. Mais fous la domination des Vallois dont cil ifTu le Tres-Illuftrc Duc d'Anjou, la renommée de leur vertu à eftéfi grande, que toutes les Nations des Chreftiens qui (ont de quelque nom: ont prins de très-bons Roys delà mailbn de France amp;nbsp;des Princes Gaulois. Les Efpagnes eurent Jadis pour leur Roy Alphonfe fils du Comte de Tolofè. l’Angleterre depuis cinq cens ans ença, à tousjours eu (es Roys de la Gaule. Le premier fut Guillaume Duc de Normandie amp;nbsp;depuis Eftiennc Comte de Bloys duquel la fucceffion amp;nbsp;Royaume dure JufquesàHenry (ècond : duquel lapofterité Juiques anoz temps corn-mande tres-heureufementaux Anglois. Ceux de Naples, ceux de Hongrie amp;nbsp;vous * met pourccqu? mes auez eu quelque fois vos Roys de la Gaule. L’Empire de Conilantinople àefté pof- icpctitfik fedé amp;nbsp;adminiftré fefpace de (ôixante ans parles Gauloist Les Rçyaumcde Sirie, Pale- Mart^Roy (line amp;nbsp;Cipre ont femblablemenr cité tenuz l'efpacc decent anspar les Gaulois la plus dHongrie part defquelsontefté delà maifon de Lu(1|^nen en Poitou, qui avec les armescn auoyent NeucudeS. defpodcdé les Turcs amp;les Mores. le y ajoufteray la tierce gloire qui cil commune cn- Llt;gt;ik fut dette voftre Nation amp;nbsp;la nollrc. 11 ny a perfonne qui fans contredit ne confeffe que voftre Chcuallcrie (O tres-vaillans Chcualliers) ne (bit fur toutes autr,.s excellentes tant en nom- lc.sE(iao,amp; bre qu’en prouëflc amp;nbsp;vaillantilc. Auffi ont les Gaulois eu de tout temps vne trekbelle amp;nbsp;Gr^J'^aptes trcs vaillantc Gendarmerie. Dequoy Je puis prendre plufieurs exemples tant de Plutar- lamortdu-que. Apian amp;nbsp;Polibe que plufieurs autres autheurs. Mais je me contenteray d’vn feul te(^ ftatsVcre«r moignage qui cftau Commentaire de Cc(àr de la guerre d’Affricque, où il efcripr en chcrentfort c’eftelbrtc. llauint vne cho(èprefquc incroyable a dire; C’eft que des gendarmes Gaulois moins de trente hommes, chalïèrcnt amp;nbsp;mirent aval déroute deux mille cheuauxNumi- ronnefutfi des. Et me vient en mémoire vn autre exemple de bien plus frefehe d’ade. Mille hommes aimédesPo d’armes François faifans trois mil hommes armez, furent enuoyez contre le Turc fc contemn au fecours des Hongres, lefquels chargèrent fi impetueufement îauantgardc des Ennemis rentd’efttc qu’ils detfirent St exterminèrent trente mil cheuaus Turcs. Mais furuenant farrierc gar- |arr« Lieu deTurquefque: Ils (ê trouuerent habandonnez de leurs alliez amp;nbsp;furent de toutes pars en- tenans. Voi-uironnez par les Turcs ou ils moururent fur le champ en combatant vaillammant excepté trois feulement. Au demeurant Je fuis certain que vous defijf rez amp;nbsp;à bon droiél cnceux recemenc quifeprcfcntcntpourCompctitcurs,qu’ilsfoyentdcmaifi)n llluîlre: Car il cft raifonnable que vous quieftes iflus de trefancicnnes amp;nbsp;trcs-nobics familles : vouseflifez vn Roy qui aiansdebou foitnay d’cxtraélion Illuftre amp;nbsp;de longue fucceffion des Princes amp;nbsp;de Roys. Autrement fl vous faifiez le contraire il auiendroit peuteftre qu’il feroit mefprifé des voftrcs mefmes. fins oresqu’-Et les Princes mefmes voyfins dont aucuns vous font ennemis d?tcouuerts; Autres amis amp;nbsp;n’euiicnt conjoints par alliancemefcroiét pas tantde conte de la grâdeurSc dignité que cefte Courône „lezd’cftre Ierequiert.Mais quât au Tres-llluflre Duc d’Anjou Je ne vous mettray point en auant vnRoy gouucmcz Clouis,vn Charles le grand,vn Loys débonnaire qui Jadis ont efté Roys de France amp;nbsp;Empe- nbsp;nbsp;f“quot;™“

reurs.Seulemét vousrccitcray en peu de parolles,ce que Jetiepuis pour mô deiioir obmettre

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L’HISTOIRE DE F R A N C E: K touchant lafasnille des Vallois, de laquelle le ïêreniflîme Duc tire là race de plus pres : I f’ Vallois ontplufieurschofcs communes auec les autres Illuftrcs familles. Mais ils ont eiitff autres trois principaux honneurs amp;nbsp;ornemens fingulieres qui leurs font propres amp;nbsp;parti«“' liers. Le premier eft que depuis douze cens ans en ça, tout tant de Roys qu’il y a eu au monde, ont tousjours cédé la preipgatiue d’honneur amp;nbsp;preference de dignité au Roy de Franc«-Si cen’a efté depuis dix ans en ça. Et ne fell jamais trouué Prince qui de cela ayt voulu batte n’yeftriuer auec eux. Mais celle incommodité auec plufieurs autres, doit effrcatribu cc au bas aage de nollre Prince. Le fécond point d’honneur, eft la longue durée de leur Empire. Car depuis fix cens ansença,les Vallois par continuelle fucceflîon des Roys conß« vne infinie multitude d’ennemys, fe font tousjours conferuez jufqnes au jourd’huy, La Couronne de France qui eft vn certain ligne amp;nbsp;indubitable argument que D i e v faiiorilcC«' fte famille . Au troifiéme lieu d’honneur faut mettre la bonne alfedion que les Vallois o# tousjours retenue amp;nbsp;gardée defobliger par biensfaids toutes fortes de Nations. D’au»quot;’ qu'il n’y a peuple, ny Nation en toute la Chreftienté ( excepte la voftre feulement ) qui n’?' imploré amp;nbsp;expérimenté la foy, humanité amp;nbsp;libefalité des Vallois. Les Vallois ont reniisf” la ville de Romme amp;nbsp;en leur liege les Papes par vint fois : les reftituant en kuranoö’J'® dignité amp;nbsp;liberté dont ils eftoyent dechaftez. Les Vallois ont bien louuent dcliuieif’ Chreftiens qui eftoyent en la Paleftinela Sirie, lEgyptc èé ÎAffricque, de la Äruitiidc Mores. Les Roysd’Elpagnetrauaillezdefeditions inteftines,mefmemcnt lors qu’ilya**®}' guerre entre vn fils Baftard amp;vn legitime, ont efté fecouruz parles Gaulois. Ils ont m®'’ les Roys d’Angleterre en leurs pays dont ils en auoyent elle chalTez par leurs ennemis.Ikf”' uoyerent jadis au jeune Alexius Empereur deConftantinople,feccursd’vne puiflântc Af' méc contre vn Tiran qui le trauailloir. Ilsodroyerent fort liberallement aux Hongres tres-belle Gendarmerie contre les Turcs. François de Vallois premier de ce nem gran PereduRoy qui regneaprefent : rendit de bonne foy au Roy d’EfcolTe lôn Royaume^’',!, auoitpar armes ofté aqx Angkiis. Aulfideliura il la ville de Komme qui auoit pillée ôclâccagée par les Efpagnolsilatirahor^e la feiuitude dont elle cftoit fort grich*C' ment oppreftee. Et par mefme moyen mit auim dehors de captiuitéle Pape CleHitnt' . Henry detres-heureufê mémoirePerc du Duc d’Anjou : oftadefrechef le Royaumco^’ cofte des mains des Anglois qui fauoyent occuppé. 11 amena vne tres-puiftantc Armée i®' fi qu’il auoit efté accordé entre luy amp;nbsp;fes Confederez jufquesà le Riuierc du Rhin^P^*''^ prochcijient de laquelle,les Princes Allcmans qui auparauant cftoyentfcrt cftonnezjj^ prefque profternez en en terre, feftans derechef redreflez amp;(. remis lus : rendirent la deleurancienne Vertu amp;nbsp;liberté Gcrmanjcque en Ion premier eftat amp;nbsp;vigueur. Oâau^'' Farneze Duc de Parme,duquel le Pere auoit efté n’agueres prdditoirement occis en lav® de Plailânce qui eft fvne des plus belles, dcs-plus nobles amp;nbsp;plus fortes d’Italie: Inyaya®®' ftéfurprinfe le mefme jour par les Soldats de lEmpcrcur Charles,moyenant fintclligence^ trahifon des meurtriers de fon Pere: Et affin qu’il efpreuuaft toutes fortes d’affiétions de’ part dudit Empereur,duquel toutesfois il auoit elpoufé la fille naturelle : eftant alfiegé panf Pape lulle troifiéme ayans conlpirc ce Pape amp;nbsp;fEmpereur de luy öfter lEftat de ParmeC ® adiré le delpouiller de tous fos biens; recourut au focours amp;nbsp;à la clcmence de nofttebo® Roy Henry.Qui comme il eftoit tres-benin, auec pitié de voir ce poureDuc affligé Stof preiTé de tant de calamitez .-ayant conduit de la France en Italie vne tres-puiflànte ArmecîCf”’' traignit les gens du Pape amp;nbsp;l’Empereur de Icucr leur fiege de deuant Parme. Ainfi ce Pquot;“' qui jamais n’auoit bougé du Camp de l’Empereur contre les François : eftant depuis focof* ru des biens amp;nbsp;des armes d’iceux : deffenditlà vie, là hbcrté,fos biens amp;nbsp;Eftats contre la c® pidité de Cet Empereur fon beau Pere. Q^ilsfaillent donc promener ceux qui mettent® auant que l’amitié des Gaulois amp;nbsp;leur alliance vous fora innutille,pourcc qu’ils font trop lo® de vous. La famille de laquelle le Sereniffime Duc à tiré fon origine : eft celle qui fell to®' jours eftudiée de faire plaifir à toutes fortes de gens: qui à produit tant de Roys, tant de Du'’’ amp;nbsp;de Princes fi excellens, non foulementaux François:mais auffi aux autres nations.Chanf le quinflEmpereur,entre les autres ornemés de là grâdeur,fouloit mettre au premier lieibfi^*^ du cofte maternel il eftoit cxtrailt;le la maifon de Frâce.Ceiix de Naples ont auffi de bié lans

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LIVRE T R E N T E CI N Q^V I EME.

Uns Roys de cetemcfme famille, aux defcendans defqucis les Hongres de commun confen-tement offrirent longues années depuis, le Royaume des Hongres. Et vos anceftres voians qu’il en eftoit fi heureufêmcnt prins aux Hongres, voulurent que le RoyLoys de Hongrie qui eftoit defeendu de ces premiers François amp;nbsp;Ducs d’Anjou, fuft auffi Roy de Polongne. l’cftime que à tEledion de votre Roy, vous mettrez vne grande confideration à ùagc.Par ce que vos affaires font en tel Eftat que vous ne pouuez plus longuement dèmourer fans Roy quiparluymermegouuemeamp;adminiftre le Royaume. ôreftleDucTres-Illuftre aagéde vint crois ans. Mais d’vne ü riche taillfe, fi belle difpofition de fa perfonne, de fonte û ferme amp;nbsp;fl robuftc:qu’il femble auoir ataint le trentième an de fon aage. De forte qu’il eft meur amp;nbsp;apte à embrafler les chofes que vous jugerez vrilles amp;nbsp;neceffoircs pour le bien du Royaume. Il y a encores trois autres belles quallitez, defquellcs il faut que votre Royfoitornc:cndilcou-rant defquelles il eft force queje parle du Duc Trcs-Illuftriifime. Mais je le feray fous bride fi fobrement, que je n’en puiftè en votre jugement encourir fufpifoion,ny de méteur,ny de fia' teur. Cela eft naturel qu’il n’y a perfonne qui puiftè fans fafoherie ou enuie ouyr les louanges d’vnhomme viuant. Quand eft donques aux mœurs du Tres-Illuftriffinc Duc d’Anjou, je ne diray que ce petit mot.Ces jours pafTezjU y eut certains mefohäs amp;malins,qui fo font efforcez en lêmant quelques libelles diffamatoires, de dénigrer amp;defchirer là bonne renommée cnuefsvous. Toutesfois encores,n’y a il eu pas vn qui ait oleeforire que ces mœurs feulfent depraiiéesamp;corrompuës,ou bien mal aptes au gouuernement de la chofo publique.Ains ont feulement côtrouué certaines colonies ineptes amp;nbsp;dignes de moquerie. Mais il va bien qu’e choies fl manifeftes,ils peuuent eftre fur le champ conuaincuz de manterie, par le tefinoigna-gedes gens de bien. Car comme ainfifoit quelesyeux dctousamp; fujetsamp;eftrangersfoient fichez fur les Princes, mefinent quand ils’fonr jeunes: il n’y a celuy qui peut fi longuement couurir ne cacher fos vices quand aucuns y en auroit, ny fimulcr vne probité amp;nbsp;intégrité de mœurs. Parquoy il me fémble que ceux la iàillent bien lourdement,qui fo voulans enquérir delà vie amp;nbsp;des mœurs des Princes:penfont en rrouuer quelque chofe d’aflèuré paFcouuertu-reslegieres,par petits bruits cômuns,par libelles diffamatoires,ou par lettres müfiues dont on nefçaitquifontlesauteurs.Dauantagevous defirezauoir vn Roy quifoittout ftilléamp;apris à manier affaires d’Eftat: ce q^ui certes eft à vous vne tres-grande prudence. Par ce qu’il ny à rienfi mal à apropos,ne fi dangereux pourvue chofe pubhque:que d’auoir vn Roy tel que luy mefme ait befoin qu’vn autre le regiffe ; qui pour eftre ignorant amp;nbsp;non verfe aux affaires:ren-uoie toutcschofes neceflàires à fadminiftration du Royaume, à la volonté de fes parens ou de fes Gouuemeurs ; voire quelque fois de fes flatteurs. Au contraire le Tres-IlluftrifSme Duc d’Anjoudés fon enfance à tousjours efténourryau Gouuernement de la chofe publicque, entrant au priué amp;nbsp;plus eftroit confeil de fon frerc.Ou il fe traiéte de la Paix de la guerre, des alliances, des gens de pied, des gens de cheual, de la foulde d’iceux, de la fortification des places, amp;nbsp;de tous autres négoces publicques. Mais depuis cinq ans ença,il a prins le foin amp;nbsp;charge de tout le Royaume entièrement, auec faffiftance toutesfois de certains Confeillers hommes ^es amp;nbsp;prudens qu’il à voulu faire feoir au confeil quand amp;nbsp;luy comme fes Pères i lesà tousjlRrsembrafle auec vne grande douceur. Tellement que le mefme jour^u’il fe-roit par vous cfleu Roy : Ilpourroit comme Prince bien exercité aux affaires», pouruoir au befoin de voftre chofe publicque amp;nbsp;aux deliberations de tous négoces qui fe pourroient prefenter,lçauroyent ajoijfterfon jugement à voftre tres-prudent confeil. Qwnd à lexpe-» nence de la guerre, je n’ay pas propofe de le vous prefenter comme vn Annibal, vn Scipion. vnMarcus Marcellus, vnFabius Maximus.Nyneveux pasousle paindretel que Ionie puiffcoudoiue comparer auec fon Pere,ny auec huit Charles amp;nbsp;douze Lois tous Roys fes progeniteurs, qui ont tousjonrs efté tres-vaillans,amp; tres-heureux Cappitaines. Car fon aage n eft pas encor fi cofirmé, que des maintenat il puiffe arriuer à la gloire que fes ayeulx ont acquis a la guerre amp;au fait des armcs.Mais trop bien le vous puis dire eftre celuy, qui à dsja paf fcprcfquc tout fon aage fous les tentesamp; pauillôsrquiàfouffert larain,lafoif,lc veiller,le froid, les pluies amp;nbsp;challeurs plus vehcmctes.Et à telles autres injures du Ciel eft du tout endurci amp;nbsp;sccouftumc.Quieft celuy qui par la difeipline de tres-exccllésCapitaines qu’il a tousjonrs eu allêcoiir de luy:par fouuet cômunicquer auec cux’.par vfàgeamp; experiéce Realie a appris à bic

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

• De la langue Pola-que.

loger vn camp,le fortiffier;faiuironner de tranchées,alFcger villes,les prâdre ou bien gard«') donner bataille ou bien côbattre à enfeignes dciploiéesjïbullenir amp;nbsp;repouRèr les Ibiidainß''’ curfions des enncmis,les aller batre jiifqucs chez eux,les deffaire en bataille râgee, puisie* fir de leur camp.Toutes ces parties de fart millitaire font en luy plus grandes que fou aagc/ porte:amp; ce qui eft le principal, il a tousjours tempere la gloire de toutes les victoires folence qui cômunement ac?omp?gnc les vainqueursid’vne finguliere humanité amp;nbsp;clem«^^' l’ay donc maintenant attaint le but ou je tendois.Car je vous ay déclaré vn Prince quia to® tes les qualitez requilcs en vn Roy,auquel ne fe peut rien defirer de ce qui ch necclftire à tref bon Monarque.Mais les auerlâires objicent au T res-illuftrilîîme Duc l’ignorance de lire langue vulgaire,côme fi c’eftoit vn extreme empêchement pource qu’ils ne treuuent^ tre choie que repredre en luy .le ne veux pas dire que ce ne foit quelque c h of c. Mai s toutes^’ il ne le peut pas coter entre les empefehemens perpétuels qui foient pour durer àtousjouiS' fçay bié que feloquêcc 8c facilité de bié dire,eft nccclfairc aux Euefques,aux Prefcheurs,3U^ Auocató 8c Orateurs.Mais les Roys ont accoutumé de cômander,non des pieds mais de h fte,non de la lâgue,mais de la raifon du bô j ugerqf t de la clarté d’efprit 8c de fautorité.Mais)^ diray dauâtage que le Duc Tres-IUuftrifTime en vn lêul an,pourra acquérir tant de cônoiflâæ ce de voftrc langue,côme il luy en fêra befoin pour entendre les plaintes 8c queremonies de® lujets 8c à negotierles choies publicques. C’-eft doneques vn deffaut qui le peut rabiHef^** plus en vn an.Et fi ne le faut appellcr delFaut, d’autant que vos Roys ont accouftumé d’exp^' di'cr les affaires non feuls.Ains tousjours par lauis 8c conléil de vos autres Seigneurs quiau^^ accouftumé d’affifter à voftrc Roy. Et fi à plus c’eft que vous Içauez prelque tous parler amp;nbsp;Italien lefquelles lâgues luy font plus familieres;dont le Duc Trcs-Illuftrilfime pourra^ auec vous cependât qu’il mettra peine d’apprendre voftrc vulgaire. Ce qui luy fora fort par fexcple d’vn François qui aiant demeuré 5. ans feulement en voftrc païs:a le premier rag^ tout voftrc parler fous les reigles de Grâmaire.Lc grâd Seigneur 8c le Roy de France ontd^ peuples fous îtur obiflànce fi different les vns des autres pour la diuerfité de lâgues:qii’ifo’‘” pas vnc feule parolle entr’-eux cômune.Les Venitiés qui font en Itaiie cômâdét prudêmét^ heureufomêt aux Sclauons defquels le langage approche bien pres du voftrc. Parquoy penfe pas qu’il y ait perfonne de vous qui pour le foui deffaut de la langue, juge qu’il le rejetter ou refuzer.

Il y a vnc autre Requefte que fondit que vous luy deuez propofor. C’eft affauoir qu’il dbj' giffo vos côfins de quelque grade 8c notable Prouince. Qu’il aportc quant amp;nbsp;foy, Grade qu^' tiré d’oÂui plufieurs autres commoditez pour enrichir 8c amplifier ce Royaume: Cefomde belles chofos certcs,grâdes,vtiftes 8c honorables amp;nbsp;trefoignes defobforuâte 8c pieté que vous portez à voftre patrie. Mais telles ne vous defplaifo, que les pouuez pluftoft fouhaitter queu® pas efpercr. Car il eft mal àifo voire impoffible de treuuer vn Prince qui peuft fâtisfeireà vos dcfirs.Mais puis qu’ainfi vous plaift,nous mettrons peine que fi vous auiez cÔmancé à portel quelque affedion paternelleau TresJlIuftriffimeDuc d’ÀjoiuPour cela vous nelaperdrcï pas.Car il n’eft pas fi deftitué de moiés amp;nbsp;d’amis que de foy-mefmc,il ne puiffo f^e quelque çhofo q^i tourne grandement au proffit de voftrc païs. La premiere commoditéIpi’cn pourriez tirer eft: que fi vous fefiifoz voftre Roy vous n’en pourriez receuoir incommodité ny dommage quelconque en vos affaires. Cela certainement eft quelque chofo, Voire que fi vous y regardez de bien pres: Vous jugerez que c’eft vn point de grande importance-Car il fo peut foire qu’vu Prince bon,prudent amp;foge, qui a d’autresRoyaumes pourroit eftre tres-vtilles:pour quelque paiÂculierc occafion, mettroit ccftuy cy en trefgrand dangcr.Com-me fon pourroit dire de celuy,fi aucun en a qui auroit de grandes inimitiez à fencontre d’autre Trçfpuiffont Prince amp;nbsp;des querelles antiennes touchant fos confins. Car celuylàfilve-noit à eftre voftrc Roy, incontinent au premier jour côuertiroit toutes vos forces à deffendre ce qui foroit à luy propre amp;ÿux fienszCcluy là feroit que ceux qui vous eftoiét amis parauàt, vous deuiedroiét monels dnnemis.Ccluy là jetteroit amp;nbsp;vous 8c vos affaires en detrcfgrâstra-uaux amp;nbsp;dangers.Là où vous pourriez viure fous vn Roy en Paix, en repos amp;nbsp;en trcfgrande félicité . Là ou le Tres-IIluftre Duc d’Anjou n’a aucunes inimitiez contre Prince quelcon-. que, nufdifferend pour fos limites amp;nbsp;Confins:rien qui puiffe tomber endifputcdc maniéré toutes

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LIVRE TRENTECIN Q_V I E M E.

i^üe toutes les forces qui font en fe Royaume tout ce que luy mefine en à de foy ou qu’il aura jamais. Tout ceb) disjc, ne fcmploieroit qu’à la conferuation, augmentation amplification de voftre choie publicque. Il y a encores vnc autre incommodité laquelle à mon auis elles

* délibérez de fuir 8ç euiter, C’ellquc vous n’ellifiez pourvollrcRoyvnqui par cy deuant vous auoit ellé ennemy. Car fil eûoit quellion de faire d’vn ennemy^vn alié allocié pour vn temps :comine il anint quelque fois défaire Ligue amp;nbsp;joindre vos forces a'ùec luy r Vous penferiez que vous ne deuriez jamais faire alliance n’y allociation auec luy,encores que' faeiL lemantelle le peull rompre que premièrement vous n’eulfiez bienauile, pourueuamp; alTeuré vos affaire. De manière que vollre choie publicque n’en peut reccuoir perte ny dommage àaucun. Orfileftainfi qu’en chofe qui ne doit durer qu’vn bien peu detemps: II faille de • fipres prendre garde; combien plus ellimero it tout le monde cefte fi îôudainc mutation de volonté dire perilleulcs? Voire (pardonnez moy fi je le dis) d’cshonnellc que ccluy qui dciianc hier vous melprilbit, que-de tout temps vous auoit porté vnc haine mortelle, apres demaindetiint tout loudain vollre Roy amp;nbsp;vollre Seigneur? Mcfincment fil elloit tel queil cull accoullumé d’vlêr de fesfujets coii^nc d’cfclaucs amp;nbsp;abuzer de leurs vies amp;nbsp;de leurs biens comme Tyran inhumain ?Certainement il n’eft pas vray lêmblable que ceftuy là vous vouluft commander d’autre forte qu’il auroit accoullumé de commander aux liens. Cela ne vöusferoit ny honnelle ny honnorable ny feur auec lès fujets, acourroient tous en trouppe à vous, afpircroyent à vos biens, vous olleroyent tous vos Ellats, Offices, Magillrats amp;nbsp;autres omemens de dignité : Pcnlcroycnt que vos commoditez feroyent leur incommoditez. Et par ainfi la haine que vous cuideriez ellre cil einte, facillcmcnt le ralumeroit amp;nbsp;lé rengre-geroit. Jamais n’y eut,croyez moy,lôcietté feable ny alfeurée entre ceux qui lônt dilfembla-bles. Sigifmond vollre Roy fils de fEmpercur Charles quatrième, d’autant qu’il vous mef priloit au pris des ellrangcrs qu’il auoit amené : fut par vos ancellres chalîc amp;nbsp;débouté du Royaume. Qu’eull ce donc cfté fi celluy la eut alors eu tant de forces comme il en à maintenant? Maisjc me retiens. Carvous entendez facillementcequejc veux dire encores que je me taife. Le Tres-llluflriffime Duc d’Anjou vous deliurcra de tout ce danger amp;nbsp;de toute cefte incommodité. Car il eft yffii de race amp;nbsp;mailbn qui eft amp;nbsp;à tousjours ellé fort aimée de’ vollre Nation.D’autant qu’il y a tousjours eu comme j’ay dit auparauant, entre vous amp;nbsp;nous amitié trefgrande. Et quant aux Offices, Benefices. Dignitez Se Ellats qui lè doiuent concc-dcrfeulemcnt à ceux du pays : Il ne faudroit ja que vous en feuffiez en peine,ains en tout repos . Car la Gaulle elt recommandée amp;nbsp;aimée parles ellrangers. Mefines pour la clemcnce' amp;nbsp;douce temperance de Jaer. La fertillité de la terre, la grandeur du rcuenu ,plaÂnce des lieux, ^abondancetrefgrandedes choies requilèsamp;necellairesà Jaifancc,commodité, amp;nbsp;délices de la vie humaine. Si qu’à peine trouuerez vous vn François qui ayt voulu veillir en paixcftrange fil n’a ellé banny du fien. Tellement que fi Ic Trcs-lllulliiffimc Duc amien-ne d’auanture de la France quelque petit nombre d’hommes pour Ibn lcruicc domellic -ques. Ceux là certainement ne le pourront pas longuement palfer de reuoir leurs biens, Iqurs femmes, leurs enfans, leu rs’amis amp;nbsp;parens lefquels retournans en leurs mailôns ou demeurant par deçà quelque temps : il pourroit tecompencer, enrichir amp;nbsp;honmorer de fe propres biens pour vous relèruer avons autres ceux de ce Royaume icy. Car ilade-fuccelfion paternelle huit Prouinces dont les trois portent titre de Duché amp;nbsp;les cinq dcBiensamp;Apa Comtez. Et en icelles y a neuf Euefehez de tres-grande ellenduë amp;nbsp;de bon rcuenu .En- j uiron deux cens Abbayes, amp;nbsp;pres de mille Priorez. Y a forces Offices Ellats amp;nbsp;digni- dànjou. tez, Comme Bailliages, Scnefthaucées, amp;nbsp;Cappitaineries, %lqucls il peut donner à qui bon luy lèmblc tout ainfi que fil elloit Roy. Ces Prouinces là feroyent à vollre chofe publique, Sc à vous très-grand proffit 8c de nulle charge. Car il ne fçauroit aucnir aucune ne-ceffité qui côrraignift d’allcmbler vos forces pour les fecourirôcdeffendredel’incurfiondes ennemis.lieft vray que les biens ne font pas fi grans qu’il vucillfc promettre des montagnes d’or, comme fon dit. Mais aiiffi ne font ils pas fi peris que l'on les doiue mefprilèr ne contemner. Scs richeftès ne font pas Royallcs. Mais telles qu’elles font,bien fortables a vn fils de Roy, amp;nbsp;telles qu’elles pour le moins font clics certaines 8c preftesà jouy.Nrous vous ^ropofons ebofes vraies amp;nbsp;fubfifttantcs, non pas efpcrances en l’air. Nous ne difons pas qu’il aura, mais qu il à. Nous ne vous rejetons rien en arrière du temps aucnir, de ce que vous aucz propofé

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

d’efpercr où exiger de luy. Son Apennagc liiy à cfté depuis cinq ans en ça aflîgné trcs-ampk comme au frère du Roy non par cas d’auanture, par benefices de fort, non en don : par buis Scdccret de ceux qui font ordonnez à tel affaire.Et leur decret a depuis eff é confiné par Arreft de la Court de Parlement du conlêntement de tous. Voire ni^is le Roy, ce difeoi quelques vns,luy oftera tel A^annage toutes amp;nbsp;quantes fois qu’il luy plaira: Ils pronoftilt;]U^ au DucTres-Illuftriflime qui a fi bien mérité de notre choie publique: ce que jiifques^'*' jourd’huy n’arriua jamais en France: Les Ducs de Mantoüe Sc de Ferrarc, ÎInfante de PoK'*' gai, laDuchclTedeSauoye, la Royne d’Efcolîc ont de tref grans dommaines en la France* Dont on ne leur fit jamais dilputc ny difficulté quelconque. Mais en ce lieu, penlons vnpC' tit amp;nbsp;examinons ce que vous pouuez elperer defes biens.Si le Patrimoine de vos Roys eft A; minué:vousauez befoin d’vn Roy qui de les biens vous puilfe foullagcr.Le Duc Tres-W trilfime a de l’argent tout preft amp;nbsp;tout content duquel il peut acquirer les dettes publi(]Uß' Si ce failànt garder amp;nbsp;conleruer voftre credit: Voire amp;nbsp;paier la fonde de gens de guerre efträ' gers fi befoin effoit. Et pourfoudoier les gens de cheual,qui aux confins de Podolicamp;i ont desja fait la guerre deux ans entiers, fil Icurgft deu aucune chofe de leurs gages. Voili les trois chefs du premier article. Et puis du reuenu annuel de ces Prcuinces làquiprocs''“ par apênagc,on apporteroit tous les ans enPologne quatre cés cinquâte mil florins.

Moieas du Dur.

autât corne fi toutnouuellcmët onauoitdcfcouuert quelque mine d’or en vos pays. Qü.^' ques autres articles fiiiuét encores Icfqiiels j’entês que ceux qui en ce lieu ôt deuât moy pour les Compétiteurs, ontinlèré dedans leurs Oraifons.Dequoy je m’esjouy aueemoy md' me: que des Ambflàdcurs,cnuoie2 par vn fi grand Prince ne peuuent nier qu’ils aientern-prunté de mes eferits, les offices qu’ils vous ont faites. S’ils le confefTent, ils les ont prifespar vn emprunt de moy. S’ils nient ils me les ont defrobees. Car il y a plufieurs d’entre vous q“' peuuent tefmoigncr que ces articles là feurent par moy diuulguez dés l’entrée de mon A®' baflàde:Quoy? Si je ne feuflè donc point venu,certainement comme vous' voiez: ils n’auoiet paspropofé de vous rien offrir. De maniéré qu’ils efperoient vous faire fortir des mains cr très ampleRoyaume au regard feulement de la face de leursAmbafßöeurs.Il y a dauâtage,'!'*® leTres-Illiiftriffime pourroit àfèsdefjjens armer amp;nbsp;foudoier vne flotte de vaiflèaux qui vo“’ lcroit tres-neceflàire pour conquérir quelque Noble Port de mer Si eftappe de trafic de mar* chadife. Vous entêdrez afïèz ce que je veux dire. Et quât à la nauigatio de Naruy.noùsfôroô ceux qui pouuôs plus que nuis autresCopetiteurs fourniramp;effeéiuer ce q vous dcfirez.H bliroit en la ville de Cracouie vneVniuerfité laquele il garniroit d'homes fçauas Si deMaiftres excelles toutes difoiplines qu’il y appeleroit de toutes les parties du mode: fous la côduà^ defquels partie de votre jciinefTelêroitinflituée en la conoiflàncc des bonnes lettres. Et tie en fexcercice de toutes fortes d’armes.Et là mefinc ou bien en Frâce fi bon vous fébloit,» entretiendroit à fos defpens cent jeunes Gentils-hommes à l’eftude. Si vous jugiez que pouj repoufïèr quelque guerre ertrangcre,oy pour recouurer les choies qui autresfois ont bien efts voftres: vous euffiez befoin de gens de pied forains: ilfcroit venir de la Gafeongnedes harquebiiziers choifisamp;les rendroitpar merafèsdefpedsentellieu que vous auiferiez:les foudoya defes propres deniers amp;nbsp;lui melme voudroiteRreleChtfamp; condudeur delen* trepriie. Mais il me faut en cet endroit vn petit arrefter. Il y a quelques vns entre vous cfmeus comme j’eftime de bmour du pars : qui dilcourent ainfi en eux mefmes. Si nous eflifons es Duc rref llluftriffime,Ce pendant que nous attendrons fà venue de par deçà,leMofcouitc qui eftrout preft à nous enuahin nous engloutira amp;nbsp;deuorera. Mais je les prie qu’ils louffrcnt feulement que je les admonnefte,que pour le moins ils le fouuiennent qu’ils font Polaqu^ lefquels quand ils ont euz de bons Si expérimentez Capitaines ont tant de fois rompu Si dd fait en bataille les Mofeouites, les Tartares amp;nbsp;les Hongres. 11 y en a d’autres lefquels je taiscX' preflemcnt le nom. Et à la mienne volôté qu’ils euffent feulement follicité leurs affaircsfâns parler de leurs competitcurl Car ils difènt que vous n’en douez efperer ni attendre aucunff cours : parce qu’ils font trop eflongnez de vous. Ils y ajoullent apres que Ion ne peut côdni-re jufques à vous aucun fècours de gens de guerre^ S’il ne plaift aux Princes de la maifon d-Auftrich» lefquels j’entens nommer en tout honneur. Quant àmoy jen’cftimepasqiiib ait pas vn d’eux,qui voulufl tant de mal à votre pais, que de refufer paflàgCj Et empcftbcrvi’ fi grand Prince,lcur parentamp;allié qui vous ameneroit du fccours.Et fi ne me fouuicnt d’auoK jamais

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LIVRE TR EN T E C I N CtV lEM E.

jamais Ici^que la mcr ait cfté dole ni fermée à pcrlônne.Et touteffois quand cela aiiiendroit les François fçaiient par quel moien ils ont accouftiimé de fc faire voye amp;nbsp;ouurir le chemin. Le Duc trefllluftriflime a vne Armée toute prefte de Galleres que mal gré les vents le me- ' nentàrames. lia flotte de Vaifleaux ronds tous equippez en guerre. Ilafoldatstous prefts que fur mon honneur je puis affermer que depuis le jour qii’il^ura entendu lôn efleéiion dedans trente jours apres il pourra arriuer à Danfic, amp;nbsp;là vous aiantialuëz fi la neceflîté prelïoit Njuigatioa fen iroit tout droitenLiuonie. Ce qui ne vous doit pas lèmblereftrange. Car je vous auile oanfiè' que denos Ports on peut arriuer à Danfic en dix journées de nauigation lêulemét.11 y a plus qui vous apporteroit vne perpétuelle amp;nbsp;inuiolable Ligue amp;nbsp;alliance auec le Roy de France, par laquelle il (croit expreflement dit amp;nbsp;fpeciflié de quelles forces on vous 'deuroit lècourir ’ • quand bcloin feroit. Vous auriez commerce amp;nbsp;lôcicté de traffic amp;nbsp;tref eftroite alliance auec tous François qui vous apporteroiét des danrées de France : dont les eftrangers ne fe peuuent palfer.Etvos Marchans emporteroiét auffi en laFrance les marchandifes dont vous abondez qui feroit vn grand proffit pour fvne amp;nbsp;l’autre nation.Ces choies là font à fauâture petites,mef mement fi tulles veut conférer à famplituded’vn fi grand Royaume. Toutesfois vous les re-ceurez s’il vous plaift de bien bon cœur amp;nbsp;prandrez en bonne part: attendu mefinement que cencfontqu’accélfoires amp;nbsp;que quant amp;nbsp;quand cela,vous pouuez auoir vn Roy preft amp;nbsp;appa reilléàtoutes chofes. Ce que nous vous difonsamp;offrons fous telle condition, que fi Rcalle-tnent nous ne leffeduos: nous porterons patiemment fi vous refiliez à receuoir le Duc Tref-Illiiftrilfime-.lequel j’efpere qu’à laide d’vn Trefpuiffant Prince il obtiendra quelque choie dont il auindroitvn grand acroifl'ementà lamplitude devoftre Royaume: Voire,maîs'fi le Turc (dilènt ils) en faneur du Duc Tres-Illufiriflime concetioit la Valacquie: il feroit force qu’il deppendift totallemét du bon plaifir du Turc.Mais fçaehent ceux là que les RoysdcFra-cen’ôt point accouftumé de dcfpêdre de la volonté d’autruy.Et y a plus que je leur maintien amp;nbsp;afferme que le Duc Tres-illuftriffime à le cœur logé en fi bon lieu amp;fi magnanime, qu’il n’endurerûif jamais eftre tributaire du Turc. Quant à vos priuilleges, franchiles, libertez amp;nbsp;Pologne. immunitcz:quant à vos Èftats,Offices amp;nbsp;Benefices qui fe doiuent donner à ceux du pais lêu-Iement:il ne faut ja que nous nous en mettions en peine.Car telles choies font voftres amp;nbsp;non noftres. Et quant à nous,vous demeureront tousjours lauucs amp;nbsp;entieres.làns que jamais nous y afpirions. Les Articles fuldits auroient à lauanturcbefoin de plus particuliere expofition. Mais fi la perfonne du Duc Trcs-Illuftrilfimc vous eft agreablernous en traiterons plus dilli-gemment par lettres quand il vous plaira ou auec certains députez, fil plaift’ain^Eftats en Ambaifa-commettre'quelques vns à cet effet. Et ce pendant fi d’auanture vous mettez en doute notre ‘ foy:nousfommes contens que la perfonne d'Ambaflàdeurs pofée,on nous mette en quelque Chafteau prifonniers fi dedans le quinziéme jour de luillet : il ne reprefentc quatre mil har-quebuziers Galcons en telle partie de ce Royaume que bon vous femblera. le fçay tresbien que j’auois propolê de garderamp;t retenir par tout le dilcours de mon oraifon,bricuctéaucc d’i-luciditc.Mais la malice de certains calomniateurs me contraint de fortir malgré moy hors de ma deliberation : parce qu’il y a eu quelques malins amp;nbsp;mclchans qui aimans la langue amp;nbsp;la plume vcnale à qui plus leur donnejSe feftans loëz à pris d’argent pour ce fait : ont^fenfo que le Duc tref Illuftriflime eftant doiié de fi rares vertus: pourroit facillement eftre efleuamp;choi-fi par vous pour votre Roy : comme vous cftes tous tref affedionnez au bien amp;nbsp;à Ihonneur de votre païs.Parquoy pour cuider y mettre empefchementamp;ob uier à cetui votre jugement: ils ont penß comment ils pourroient vous jetrer la poudre ainÿ^eux.Etn’ont trouué meilleur expedient que de controuuer certaines calomnies fortes amp;nbsp;ineptes certainement : mais veni-meiifes pourtant amp;nbsp;appropriées au temps.

PREMIEREMENT üs uoiis rcprochcnt que nous n’auons nulles inimiciez ouuertes à l’encontre desTurcs. Mais pourquoy eft-ce qu’ils ne reprennent cela mefine auffi bien en plu-ficiirs autres Nations qui ne firent jamais oneques guerres au quot;Mirc fils n’y euffentefté contraints partûute neceflité?Quant à nous,nous auons autresfois chalfé les Turcs amp;nbsp;les Maures de la Paleftine, de la Syrie, de l’Egypte, de f Affricque amp;nbsp;des Elpagnes. De laquelle façon de taire nos Rois ont efté retirez non par negligence ou pareffe: mais.par les guerres i nous c-ftoient commencées par autres Princes nos vœfins,au grand prcjudiccamp;dommage dclaFoy amp;nbsp;Religion Chrefticnne. Et maintenant nous auons retenu le traffic amp;nbsp;cómerce autant com-

Xxiiiij

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L’HISTOIRE DE FRANCE.


AuriL j.

Pourquoy la France a

Paix.aucc le Turc.

Efpicerics d’Alcxâdric en France.

Paix entre rEnipcrcur amp;nbsp;Roy Fran çots pre-Hiicr.

Monliic Eucfqiiedc Valence.

me la neceflitcamp;commodité de nos affairesamp;fvtilitc de la choß publicqucChreftienne,noy à fomblé le requérir. Il y a en Gaule deux tres-Nobles Prouinces oppolees à la coße d que,lefqucllesfilyeuft eu guerre entre les Turcs, amp;nbsp;nous pendant que nous efoonsciupe chez à la guerre contre les Efpagnols amp;nbsp;contre les Anglois.-amp;: depuis diferaits enguerred' uiles par Icfpace de quarante ans: lelHites Prouinces enflent efté courues, pillées, faccagtesc^ àîauanturebruflcesparles côurlâires. Dont il yatousjours grand nombre enccsmcrsl^' Il nous en eft dauantage auenu vn autre proffit amp;nbsp;commodité qui eft que nos marchans nou’ apportent d'Alexandrie amp;nbsp;des autres Ports amp;nbsp;eftapcs.Qui font entre les mains des Turcs, “d Elpiceries, Drogues medecinalles amp;nbsp;autres Marchandifes des Indes, en dix journées de Miiu gation foulement Sc ce à bon pris. Lelquelles fi les Turcs nous eulTent efté ennemis: il euft fallu acheter amp;nbsp;prandre des mains des Portugais. Et encores la plus part corrompues^ gaftélt; s.Ainfi quand à ce qui touchefvtillité publique,ceuxqui font mediocrcmctverfez«''’^ affaires: côfelfcront que nos Roys ont fait tres-prudérnent, voyant bien qu’ils nepoiiuoye“' par armes vaincre vne fi afpre amp;nbsp;puiflàntc Nation: ils ont eflimé qu’il valoir mieux retenir*^ bonne grace de leur Prince: affin que fi quelque fois la neceffité le requeroit: ils puiflentvn peu arrefter fon impetuofitc Se le rendre quelque peu plus traitable aux Chreftiens afflige^' En qiioy l’euenement à monftré combien ils ont proffité. le vous puis alléguer lefreredu Cardinal de Trente, comme Noble Sc vaillant Cheuallier,outre plufieurs Cappicainesdes bandes Elpagnolcs q ui auoient efté pris prifoniers en Affricque: Sc auffi plufieurs Cheiiallid^ de Malte hommes tres-Nobles que tous rendent tefiuoignage que par la grace, priere amp;^^' cómandation de notre Roy, ils ont efté deliurez des mains des Turcs.Mais en choies fi chif^^ amp;nbsp;fi notoires, le vous en allegueray vn exemple encor plus clair amp;nbsp;plus notable, pris desfiiß de Charles le quint Empereur, Sc de François premier de ce nom, Roy de France: leßp-iels j’entens tousjours nommer à leur gloire amp;nbsp;honneur. Charles donc Empereur aiantimagiö® vnfinguher artifice pour aigrir la guerre qu’il preparoit commencerai! Roy François: tira^ fil cordellc tous les Princes d’Allemagne amp;nbsp;les Anglois aflbciez en vne Ligue, affin, cedilo*'^' VEm ereur contraindre Ic Roy, vouluftou non de reuocquerîAmbaflàd^ur qu’il tenoit auprès Châties le Turc. Ccla eftoit vn beau pretcxte.Mais à la vérité il cftoir expres arrefté parle traittédelc“î qointic Ligue, qu’ils partiroient entre eux le Royaume de France, quails auoient desjadeuoréend* oi ngois nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.Parquoy les Anglois affaillans d’vncofté le Royaume par le bas,Charles entra d’au

tre cofte par le haut: auec vn tres-puiflàntexcercite compoß d’Italiens,d’EfpagnoIs de Wallons amp;nbsp;Allemas.Mais niât trouuc le Roy plus preft amp;nbsp;appareillé de côbattre cotre fvne tre armé^qu’il n’cfperoit:il penfa qu’il lui falloir pouruoir à fon retour.Et affin qo’il peuft retirer fonarméefoineôc iâuue: Encor que ce feuft fias auoir rien fait:Iloffroit aux Chrefde^ la Paix tant defirée, laquelle finallement fut compoße entre eux auec tres-equitables conui-tions. Mais du rappel de îAmbaffadeur fil en fut parlé vous lentendres cy apres.Chailcs pro* mettoit de rendre dedans vnan, commeilauoit fait plufieursfois auparauant, lcDuchédu Milan, au Duc d’OrleanS fécond fils de France. Le Roy eftant requis amp;nbsp;prié tres-infiatrincni par l’Empereur de faire en forte que le Turc concedaft la Paix en Chrcftienté,trauaillée défi longues^uerres:promit de femploier à la faire. Mais il y eut ce point ajoufté que l’Empereiquot;i Charles amp;nbsp;le Roy des RomainsFerdinad enuoierét Ambafladeurs quant amp;nbsp;celuy de France. le fuz efleu amp;nbsp;choifi par le Roy François,pour Chef d’vne fi belle, fi honnorable amp;nbsp;fi Chref tienne entreprinß amp;nbsp;Ambaflàde. Et bien que je feuffe par le chemin, furpris d’vnefieiire at-dente aux plus grandes challcurs de fefté: Toutesfois je fis tant par mes journées, que j’arri-uay à Conftantinople,menan?quand amp;nbsp;moyfAmbaflàdeur de fEmpereur Charles, homme Vvalon, Dode amp;nbsp;fçauant en toutes fortes de difciplines.Celuy deFerdinad eftoit Italien home d’Efprit, fort aigu amp;nbsp;bien fçauant:qui promptement fut par mon moicn deliuré de la pri-fon où il eftoit detenu fort eftroitement. le prefentayees deux Ambafladeurs demandansh

amp; auties Prince? ban dcz contre le Roy de France.

Paix au grand Seigneur ajeuftay à leur requefte, le credit la grace du Roy mon maiUrCj auec prièrestres-chaudes amp;nbsp;affcôtionnées.Finallement la Paix/ut compoße ainfi quelonb defiroit. Et le ramenay ces deux Ambafßdeurs commis en ma fâiiuc garde ’par le millieu de de la HongriCjtant que je les rendis làins amp;nbsp;faufs auRoyFcrdinâd qui pour lors eßoit à Viéne Prince certes tres-debonnaire. Duquel fait Si toutes les fois qu’il m’en fouuient, amp;nbsp;m’cnloii-uientfort fouuentje rens graces immortelles à Dieu tout puilïànt.Et luy en rendray tant que je villWV

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livre trente CIN Q^v I E M E. itf8 je viuray de ce qu’il me fit lors la grace d'eftre honnôré d’vne fi belle amp;nbsp;honnorable legation amp;de ce qu’il luy a pieu de conduire à chef amp;nbsp;à point defiré mes trauuaux infinis. Et de ce que par mon entremilè je deliuray lors de ruïne •amp; extermination toute apparente les Hongres qui jadis fappelloient lesfreres des Gaulois. le vousay allégué cefl: exemple affin que ceuxquiontfimauuaife oppinion des François; fçachentamp; entendent que les François ont tousjours efté prompts à donner fêcours à la chofê publique, 5ê Chreftienne quand elle feft; trouuéeaffligée.EtquelenomdesRoys de France, à tousjours efté de tres grande autorité enuers toutes Nations eftrangercs. Et affin qu’ils apprennent qu’il eft bien mal aifé de juger des Confeils des Princes, defquels le plusfouuent on n’entend pas la raifôn. Charles le quint comme vous fçauez tous, a efté vn prudent, fàge amp;nbsp;heureux Empereur. Qui a tousjours tafi Charles le • ché par tous moiens Semanieres de mettre en mauuaifè oppinion amp;nbsp;tirer en haine le Roy fbn quintEmpe-allié amp;nbsp;beau frcre,enuers toutes lesNatiôs Chreftiênes.Etn’yauoitpas encores quatre mois qu’il tenoit ces propos là:quâd fbudain châgeâtdeCôfeil,ce qu’il auoit vn peu au pauant blâmé amp;nbsp;rcprouué tresignominieufèmét:il f ébrafla pour fby amp;nbsp;pour les fiés tres-affedueufëmét.

En fécond lieu ils nous objicent la cruauté amp;nbsp;ne faignent pas d’affermer que noftre Roy eft ^i^Fiäcois, vn Tyran inhumain. Quant à moy,tres-renommez Cheualliers, j’ay j ufques icy eftimé que nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

celuy féuleftoit Tyran qui par force amp;nbsp;à tort vfurpe le bien d’autruy.Qui trauailleles peuples de courfes, bruflemcns amp;nbsp;lâccagemens.Qui chalîè les Roys legitimes hors de leurs paternels heritages. Qui pour fbn proffit ou fbn plaifir inucute de nouueaux genres de tourrnens amp;nbsp;de criiautez pour faire mourir amp;nbsp;tourmenter les innocens.Qui dreflèfès confeils amp;toutcs fês pé fées à opprimer la chofé publicquc:à defpouillcr les peuplez de leurs libertez ,à fouller les fu-jetsdetrefgriefues tailles Scadions. C’eft celuy la certainement que fon doit tenir pour vn Tyran, la vie duquel eft toute contaminée amp;nbsp;fouillée de meurtres, deforcemens, de pilleries amp;nbsp;autres fcmblables crimes publics.Nfais côbien ces mœurs là font cflongnées de noftreRoy, 8c de la manière de viure de tous les Françoiszvous qui n’eftes preuenuz d’aucune priuée pafi fion (vous dis-je) le pourrez fâinemant juger, tant parce que de longue main vous enauez peu apprandrc,que parce^ue vous en entendrez cy apres.Charles neufiéme de ce nem noftre Roy à prefent régnât le jour propre qu'il fuccedy à fbn frere lequel fappelloit François le jeu-nc:amp; appella à foy le Prince de Condé qui peu deuat auoit efté conftitué prifonnier, Sc le tint tousjours en grand honneur,auprès de fa perfonne. Auffi tira il de prifon amp;nbsp;ofta des fers deux cens autres hommes partie Nobles partie de plus baffe mais honnefte condition neantmoins; lefqucls poureftrcfufpedz auoir confpiré contre le Roy : auoient efté emprifonnez. Ce qui îauoit induit à ordonner cell: eflargiffement: n’auoït point efté vne puerile legereté ou témérité, ainsîauis Sc confeil de bien grans perfonnages.defquels eftimoient qu’il falloir pardôner à vne fl grande multitudc-.de peur que qui les puniroit, cela ne feuft occafîon de fuporter de grans troubles par la France. Preuoians quel orage amp;nbsp;quelle tempefte pendoit à la chofe pu-blicque,fileuft autrement fait. Auffi feftudia il de remettre par fàintcs Loix Sc bons Edits, fa-tienne difeipline Sc vieille façon de viure. Qu(en eft il auenu depuis?Cefte grande bonté de noftre Prince Sc fi grande tranquilité dê temps: elle a efté fuiuie d’vne tref grande ingrati- ^Uw'^cinrc tilde,rebellion,troubles Sc confuzion de toutes chofes que quelques particuliers ont^ufeité. les Frâçois. Lepoure Prince à veu fefpace de dix ans Sc plus toift entiers, les malheureufêsSc funeftes armées ciuillcs que jamais n’auoient efté oyes entre nousique la diuifiô de Religio Sc la difoor-âe de deux tres-puiffantes familles, nous ont apportez. 11 a veu fà Noblefïè prcfque tou te, il aveu le peuple amp;nbsp;la lie du populace diuifées en deux parts: comme nous lifons qu’il auint ja-dix aux Romains encores qu’ils feulïént hommes fàges Sc auifÄ. Et comme il eft tousjours auenu aux guerres Ciuilles, on reccuoit au camp au nombre de foldats les plus vitieux Sc les plus perdus hommes du monde: Affin quepourle moins par ceftevoieils en pcuflènt af femblcr tant plus grand ndfnbre.Cela eft malheureufêment fuccedé en noftre pais à ceux que îon appelle vulgairement de la Religion Reformée. Il n’y auoit peint d’occafion pourquoy quelques vns nous deuffent ainfi fouller aux pieds, fi nous auons efté trauaillez de fedicions iiiteftincs.n n’y a pas dequoy fe vanter Sc glorifier fi fort:qu’ils fçauent commander à leurs fu-jetsfans y emploier le fer ny rcfpandre le fàng humain.Le malheur qui nous eft en cela auenu: ncdoiteftre imputé ny a follie ny aTyrannie.La difeorde de la Religion a bien apporté à fEf coire,àlAngleterre Sc àf Allemaigne comme à nous vne trcfpeftillente guerre.Le païs bas de

Flandres

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L’HIST.OIRE DE FRANCE.

Mifere des guerre Ci-uillcs.

Flandres ni les Elagues mcfmes fous Charles le quintamp;foiis Philippe «a prclènt régnât, nont pas cfté deliurées de tels fèditicux mouucmcs. Et y en a encor jufqu’au jourd’hui és pais bas de bié viucs relicques.Et tels remuemés n’ont point cfté aflopis ni appaifcz fans grande effu-fion de fang. Il y a en la Gaule des familles trclpuiflàntcs, telles que les vues fè pcuiicnt conférer aux Rois. Et fi a vne grande multitude de Gentilshommes amp;nbsp;Cheualliers amp;nbsp;du tiers H-flat,des gens de pied qui en nombre amp;nbsp;proueflè fè font par tout bien renommer.Or ceux qw gouuemcnt les Prouinces moindres amp;nbsp;commandent à des fujets plus nez amp;accouftunicz« feruir que non pas aporter armes: Ceux-la certes ont bien moien de viure en Paix amp;nbsp;dem«“' rcr en repos. Mais je reuien au fait. Notre Roy que ceux appellent Pharaon,cftant contraint de fupporter tant d’atentats amp;nbsp;prefomptueufos entreprifès : a tousjours montré vne fingulict« clemence amp;nbsp;bonté enuers tous : il a par trois; fois libcrallement concédé la Paix à ceuxquu auoit deffaits amp;nbsp;rompus;Defirant acheuer Sc efteindre la guerre ciuille qui à accouftumétl« prendre fin trcfèalamiteufc amp;nbsp;funefte : plufl.oft par Paix que non pas par viéloire, fiiiuanten cela le jugementSe auis des trcflàges hommes dont nous lifons ainfi en Ciceron.Toutes cho-les font mifèrables és guerres ciuilles: mais il n’y j rien qui le foit tant que la vidoire

iLaquelle fi bien cllefucccdc aux meilleurs, les red les plus fiers,amp; plus impuiflansà retenir ’leurs choleres. On nefçauroit remarquer en douze ans tous entiers que notre Roy a regne : C»* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iqu’ils appellent Tyran trefcruel,aucune trace de cruauté:nul n’a jamais efté par fon comm«'’

dement tué ne blefle,nidefpouillédefès biens.Mais ils fefforcent par calomnies fortement^

impudem'mcnt controuuces, de rejeiter la mort dû feu Amiral amp;nbsp;dé quelques autres .*5^* ho’îimes fur la cruauté du Roy : De laquelle il a tousjours cfté fort eflongné.Maisil«^ bien facile de réfuter leur calomnie par vne feule parolle. Car ce qu’ils n’ont cftcdcuan* (occis,eft vn certain argument que le Roy n’auoit oneques mis en fon cœur de le faù^


III les 3 eu cent fois auprès de lui à la Court, enlèmblc^incipallement à Blois il y a où ils euflènt peu cftre malTacrez fort commodementKins aucune crainte ne danger: parc« que la coulpe en euft cfté vray fèmblablement rejettee fur le Duc de Guyfc quife plaig”®** que lôn feu pere auoit eftétüé proditoirement parle cemmandanent de l’Amiral. plainte euflènt tenu la main lès proches parens amp;nbsp;alliez; comme auflî euflènt fait vn Du«**® Môtpenfier,vn Duc de Nemours,vnDuc dcNeucrs,qui pour certaines offeces particulief«’ ^iKheic-’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cftoiét déclarez mortels ennemis.Mais ce qui eft auenu à Paris,certainemét c’eft

mj-exeufee, fortuitqui fa fait lôudainemétnaiftrelâns,queperfône fait Iccu preuoir cotre felpcrâce ii’O' ‘b nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rnôdc.Car combien qu’ils euflènt tref gricuement offence le Roy:^^“ .

-U'M* feuflènt^rs mcfmes acculèz de leze Majeftepouraaoir conjuré : toutefibis le Roy de fa nature plus enclin à clemence : euft mieux aimé les faire prandre au corps que non les maflacrer .Tel eftoit lôn auis que Ion informait dilligement de tout le fait. Et ce pendant que tout le négoce fut relèrué à la conoiflànce du Parlement de Paris. Mais comme il couftumé d’auenir aux tumultes ilbudainque le populace poufle de fureur, fcxcite:aui“ cfcheutlorsla choie autrement que Ion nedefiroit. DontleRoyfutfortcoutroucéamp;rro'’quot; blé.Car il voioit qu’il y auoit és pais bas,deux puifamp;ntes armées. Alfa noir celle du Duc d’A*' ue ôccqjledu Prince d’Orangc,dont fvn Sefautre euft tref volontiers entreprins de deffendre f vne des parts.-qui euft efté le moien de faire paflèr la guerre des pais bas en France. U dauanrage que les Euangelicques,qu’ils appelloient: pour venger la bleflure faire à fAmir» amp;nbsp;la perte qu’ils auoient receuë ez pais bas; prendroient facillement les armes ainlî qu ds noient fait au parauant. Il preuoioit aulfi de îautre cofté,que pluficurs Catholiques lêroien« tref prompts à faire la guerrfeontre ces Reformez, fils entreprenoient de rien remuer. Et » Prince d’Orâge d’autre cofté n’euft pas voulu faillir à ces Reformez. De maniéré qu’il feUotf ncceflàirement que nous tumbaflîons en vne quatrième guerre Ciuille. Laquelle n’euft porté que fextreme ruine Scdelblationdemiere au Royaume qui partant d’années en auoit desja cfté affligé. Parquoj^ffin que les hommes de fvne SiC de fautre fadion, faiflàflènt tout penlèmcnt de guerre amp;nbsp;feuflènt d’eftournez de vouloir vanger leurs injures : les Princes 1«^ preflàns,amp; le Parlement de Paris,dontfautorité à tousjours efté tres-grandc parmy nous, 1”* en failâi^ inftancc: Il à fallu qu’il ait approuué le fait, quant à f Amiral amp;nbsp;quand aux Capituf nés qui auoient commandé fous luy aux guerres precedentes. Il y a pluficurs telles occu^' ces qui fe prefentent deuant les yeux des Roys,qui bien fouuent les deftournent de ce qu’ils«' V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uoicn'

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LIVRÉ T R ENTE C IN

autoient conclu amp;nbsp;arrefté parauant.Theodofîus Empereur, Religieux amp;nbsp;débonnaire tres-vtille àprouiguerlaReligionChreftienne ,fily en à jamais eu: oubliant Ion humanité accouftii» méx, commanda qu’on fift mourir fix mille homme» dedans la ville deTheflàlonique: pour ce que ceux de la ville auoient ahatu Ion Image. Mais en aiant efté griefuement repris amp;nbsp;blafmé parlâint Ambroilê, il reprint vnc autre fois là CIcmeièce auec luy ; Laquelle il Icm* bloitauoirdepofée, amp;la retint tousjours depuis tan?qu’il vefeut: Dont il eft aujourdMhuy côté entre les deuots amp;nbsp;tresbons Empereurs par le côfentemét Vniuerlel de tous lesHiftohcsi Que ces calomniateurs donques qui rejerent en arriéré de foy toute crainte de Dieu, amp;nbsp;fro-* tant toute honte hors de leurs fronts,mefprilênt le commun nœud amp;nbsp;lien de la Religion: co-fiderent maintenant fils peuuent à bon droit appcllcrvn Roy Pharaon traiftre amp;nbsp;tiran, lequel * en toutes ces occafions feft monftré fi clement, fi doux amp;nbsp;humain, que lors mcfme'd enuoia foudain par la pofte entoures les Prouinces defon obeilfance pour empefeher qu’il n’auint rien defemblable aux autres villes de fon Royaume.Et deffendit bien exprcllèmcnt auec com-mination de tres-griefues peines aux contempteurs de fon Edit: que ton n'exerçaft aucune cruauté.A fon Edit toutes les autres villes dbeirét, excepté fix lêulemét,efquelles les lôudaincs impctuofitez du populace, irrité des torts amp;nbsp;dommages qu’ils auoient receuz au parauant: ne fepeutent pas facillemenr réfréner. Mais comment que cetoit, cet Edit la fut caidê que cent millehommesne furent pas lors maflàcrez. Au refte le Duc Tres-llluftrilfime requis de dire N.itureldu fon opinion fur ce fait:n’en voulut jamais opiner.Dilànt qu’il reputoit que ce luy feroit defhó-neurfil eftoit d’auis de faire mourir hors la guerre, ceux qui par tant de fois il auoit deffaits Si ie Vaioy^ rompuz en bataille: fort mal content que ceux à qui la fortune de guerre, auoit pardóné féuf lentainfi meurtriz par des bourreaux, amp;nbsp;par vne lie de populace. Aians tousjours efté fort efi longné non feulement de cruauté: mais auffi de trop grande feuerité.L’on n’a jamais veu qu’il fcfoit courroucé, qu’il foit forty des gons vne feule fois: jamais n’offenfâ perfônne, jainais ne dit injure à homme,jamais ne mit la main en cholere fur homme viuant quel qu’il feuft.Ccux H qui fadrcfïènt à luy il les reçoit tous humainement, il honnore les Gentilshommes,!! carefi fêles fôldats de dons amp;nbsp;prefens Se de tous moiens qu’il peut. Auffi eft il aymé,courtifé amp;nbsp;hon-noré par tous amp;nbsp;François amp;nbsp;Eftrangers qui en ont conoiflance: par la douceur defès moeurs pour fhumanité Sccourtoifie dont il vfè enuers toutes fortes de gens. Tcutesfois nos beaux Clandeftins efcriuains,qui ne méritent pas qu’on leur ajoufte foy quelconque,quand ils n’au-v Soient autre raifon que ce qu’ils n’ofentpar declarer leurs noms: fefont perluadez qu’ils n’ont-affàired’aucunstcfmoins.Etpcnfènt que ccfoitpour eux qu’il a efté dit,anciencmê^alomnié batdimcnt: Car il demeure tousjours quelque choie de lùfpition. Quand a moy il me fuffi-roitdenier le tout feulement: mais au moins qu’ils dilènt ce que îon trouue qu’vn calomniateur ditvne fois deuant lu lies Cefàr. S’il fuffit de nier qui fera jamais condampné? Auquel je repliqueray ce que Iulianus tres-predémét refpondit.Mais fil fuffit d’accufèr qui eft celiiy qui pourra jamais eftre affiiré de fà vie amp;nbsp;de fon honneur?Toutesfbis afin qu’il ne vous en demeu» re aucunfcrupulle en vos coeurs:je vous allegucray des tefinoignages,des indices amp;nbsp;prefum-tiôs qui ne fe fçauroiét defdire ny réfuter ny par rifee ny par raifon.I’ay pour tefmoin finodal,Ie Duc Tres-Iiluftriffime qui m’aiânt eferit de fà main fort amplement: tefinoigne qffe le Roy eftoit fort efloigné de ce fait.Et afferme conftamment quequant à luy: il n’a jamais efté auteur ny aprobateur de tel confèil.Or fi Marcus Artilius Scaurus,viuoit maintenant:je le prendrons pour Auocat de:ma caufê. Scaurus Alphenne, auec vne trelâpre amp;nbsp;picquantc harengue îauoit accule de trahifon, Et luy pour réfuter tant de Chefs ô^articles de fon aceufation: dit feuleiçcnt. Alfenus Varus dit que Scaurus fait prendre les armes aux Latins cotwre les Romains: Scaurus le nie, auquel penlêz vous des deux qu’il faille pluftoftoft croirci Auffi moy fuiuant fexcmple de ce grand pefonnage:me puis lèruir de pareille raifon pour defifendre lacaulê du Sereniffime Duc: Certains efcriuains, loüezà pris d’argent, difèntque le Duc Tres-lluftriffime à eftécaufe de la mort de ÎAmiral amp;nbsp;des autres^4obles qui furet tuea quant amp;nbsp;luy: Le Duc Tres-Illuftriffime le nie.Auquel pcnfêz vous qu’il faille pîuftoft ajoufter foy? QMnt auxcojeôturcs. La premiere eft que dedans les Prouinces qui font de lApcnnage du Ductres-Illuftriflîmciln’ya euhommetué; perfonne blelTé, perfonne àqui fon fit fait tort ou injure quelconque. Or fil eut efté fi cruel que ceux cy difent, ilne falloir qu’eferire aux Cappitaines amp;Gouuerneurs defes villes, non qu’ils malîàcrafïcnt les reformez : car nos

Princes

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L'HISTOIRE DE FRANCE.

•Princes n’ont point accouftumé d’vfer de parolles fi cruelles ne fi Cinglantes.C’cftoir aflcz dire qu’ils n’empelchaflcnt point la fureur du peuple. Ma féconde conjedurccft queleDu*-Tres-IIluftrc, fait fi grand conte de ce Royaume trefàmple:que fouucntesfois faifant tref-hoi’’ notable mention de vous, il dit qu’il aimeroit mieux eliroRoy SiC Cappitainc d’vnc fi amp;nbsp;vaillante Nobleflc, que d’aièoir cinquante millions d'or de reuenu annuel. Et lui qui ai®* rellemcnt cft doiié d’vn bon féns, jugement, fâgeffe prudence; pcuuoit bien penfér maflàcrc làjpourroit bien apotter de grans empefehemens à ce négoce. Parquoy iln’yauf^ jâmais homme de difeours cntier,qui juge qu'il ait mieux aymé perdre ce Royaume trefa®' pie, dont il eft fi fort defireux: que de pardonner à ces Nobles la, où de reféruer de lesfr® maflàcrer à vn autre temps plus commode, où il n’y eu ft eu crainte ne dangier aucun. ces efcriuainsicy,affin qu’ils ne laiflàffent atenter chofe qui puifté retarder votre jugcnien' volonté de fhonorer,ou à tout le moins vous tenir quelques jours en doute amp;nbsp;balance; ü’ fê tournent à parler des chofcsauenir.Le Duc Tres“Illuftriffime,difént-ils, excitera vnegu®' te ciuille entre vous.C’cft autant comme fils difôient, ce Duc la que la nature à doué de g®“ clemencc debonnaireté-.tout foudainement conlhie fil eftoit frappé de la foudre,dcuienclt^ de trefhumain qu’il eft home trefinhumain,afprc farouche ennemy,d’amy ingrat, dePn'’* ceconuoiteux d’honneur, amp;nbsp;de bonne réputation, parjure au lieu de religieux amp;nbsp;deuoten-uers Dieu.Et qu’cft-ceaurre chofe dire cela,finôcôrrouuer des fbnges à plaifir pour vous abU' iéramp; tromper malicieufement fi vous n’en prenez bien garde? Mais pofôns le cas puisqu'il le veullcntainfiquele Duc Tres-llluftriffime, oublie fés anciennes façons amp;nbsp;moeurs voi® lôymefme:!! vous aportera,ccdifént-ils,la guerre.Vraicment ce féroit vnbeau confcilamp;'^*' gne d’vn fi grand Prince.Mais je leur oppofe fort à propos le dire ancié deCaflîanus.A q“* vient le bien? Qu’elle vtillitépourroit il efperer de fuiure tel Confcil? Là où au contraire« y a plufieurs occafions,qui le pourroient amp;nbsp;deuroient deftourneramp; retirer du penlénrrntd'd' mouuoir aucune guerre. le voudrois qu’ils me diffenteux les premiers, quelles occafo® pourroit pouffer le Duc Tref-llluftriffime à fufeiter guerre entre les fiês:affin,difént-ils,qiii^ contraigne les Euangeliques,de reuenir malgré eux à la Religion oes Catholiques. Mais^quot;' rez vous tant de loifir amp;nbsp;tant de repos des ennemis de dehors, que vous vous puiflicz lail^^^ cfmouuoir par féditions inteftines amp;nbsp;domeftiques à vous faire la guerre les vns aux autres? vous en fay luge vous mefmçs.Mais je vous diray ce qu’ils fôngent.Quand je demande à qui ceft qu’il en auient bien:c’eft,difcnt-ils,affin que vous qui elles tref côjoints par proximité de (âng, par ÿiciennes alliances amp;nbsp;tref douce conuerfation; il vous jete à fon auenement en coff' buftion de toutes choiesamp;fôymefme en grande deftrelïé, grans ennuis amp;nbsp;grans perils. Ce que toute perlônne de lain jugement confelfera,ne pouuoir tomber en îentcndcmcntd’hÔm« fil n’eft furieux ôe troublé de fôn léns.Tant fen faut qu’il puilfe arriuer à vn Prince trefdcfi' reux d’honneur Sc deloüangc.Aucontraire,iI y a plufieurs occafions qui le pourroient deuroient retirer du penlément d’vne telle guerre. La premiere eft la crainte de lé perjurer amp;nbsp;faulïérlâfoy. Dequoy ceuxmclmes quifégt;ntlcs plus nonchallans,ont accouftumé de tenir conte. Car il n’y a perlbnné fi abandonnée des Médecins, qui ne detefte amp;nbsp;mette en abomination le flom de perfide amp;nbsp;perjure. En lécond lieu faut mettre le foin de conférucr la bón« reputationdaquellc à acouftuméde retenir les hommcs,melme de balTc amp;nbsp;picbeyenne condi-dition: non feulement les Princes qui font, tref eftroitement obligez à faire amp;nbsp;tenir ce qu’ils ont juré amp;promis. Tiercement fil vouloir atenter contre vous cholé aucune de ce qu’ilsdi-fent: il fe mettroit luy mclmt^n rref grand danger de perdre la vie amp;nbsp;lés biens.Ce Duc la qui fil eftoit votreRoy pourroit jouir de fon Royaume fi heureulément,lâns aucun lien labeur par votre feule bcneuoicncc. Et qui pourroit viure en tref grande gloire amp;nbsp;en tref bonne reputation enuers lesNations eftrangcrcs. Ce Duc la ,dis-je,abandonneroit la France, qui îaymcamp; fhonnore comme vn Dieu, pour venir icy lémer à fon auenuc des femances de guerre ciuille parmy vous autres,qui fi bien merité de luy.Etluy mefme voudroit il bien lé venir de gaieté de cœur precipiteren tref gras dangers Sc trauauxlelçachâtamp; levoiât? A qui en pourroit il bien auenir? Car quand à luy,autre fruit ne pourroit il attendre que de viure cy apres en perpiituef le angoilï?de cœur, en continuelle dcftrelfc de crainte, ou bien qu’il feroit contraint de An retourner finallement aux fiens en grand deshonneur. le ne voy point qu’elle ylfucnyqiid fruit il peut clperer de celle infortunée amp;nbsp;malheurculé guerre ciuille. Mais pole .le cas qu’il feuft

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LIVRE T R E N T E C I N Q^V I E M E. 170. fcuft d’entendement fi moufle, qu’il ne peu ft preuoir les dangers qui luyen prendroicntamp; qui le mcnaceroient. Suppofons qu’il foit fi conuoiteux de guerroier que pour cela il en oublie toute autre choie : qu’ils m’enièignent doneques auec quelles forces, auec quellesar-mes 8c auec quels ioldats il pourra attenter,le ne diray pas acheuer vne fi perillcuië 8c fi hazar-dcufeentrcpriiè.A.belles dents ou à beaux ongles:] le le crois.Gar ilviédratout dciàrmé n’ayât autres forces ny armes ny autres excercites que la bienueillance que vous luy portez. Ma is ils difent que vous meimes luy fournirez gens amp;nbsp;armes par effet. Et pourquoy ne fauez doneques fait du temps de voftre Roy décédé, quieftoit Catholique aulfi bien comme luy? Qui auoit efté nay 8c nourry parmy vous en voftre pays.Qui par biens faits 8c prelèns auoit oblige aloyla meilleure partie devons?

Mais affin que je vienne finallement au nœud principal de toute cefte matière: reftenc deux points feulement à vous difcourir:lcfquels j’eiperc vous prouiier facillemcntamp;c qu’iceux prouuez décideront amp;nbsp;termineront le tout entièrement. Le premier point eft qu’il n’y a incommodité ne peril quelconque que fon peuftimaginer: que vous ne deuflîez pluftoft redouter de la part de tous ceux qui pourfiuucnt ce Royaume, que de h part du Tres-îlluftrifi fime Duc. Car il n’y a perfonne de tous les Compétiteurs, n’y d’entre vous mefines qui n’ait les moiens plus prompts Sc plus grans pour troubler voftre Paix : Car fi vous eflifiez pour voftre Roy fvn de vos compétiteurs vœfins: Celuy la certainement entrois jours pourroit mettre dedans la Pologne, les forces 8c armées qu’il auoit laifféesen fônpays .Etficeftoit îvn d’entre vous qui fcull eflcù Roy, Ibit qu’il feuft Catholique, ou Euangelique,8c qui voi-laft fa mauuaife volonté du pretexte de vouloir reforme/ 8c reftituer en fön entier la Religio: Tous fes alliez, tous fès parens, touslèsamis, tous obligez 8c deppendans, luy aflifteroienc parlemoicndefqucls il pourroit efînouuoir guerre ciuille entre vous. Et tourner vos forces àlaperte 8c ruyne de vous mefmes. Là où vous entendrez tresbien encores que je m’entai-Ic, que tous ces moiens làdefFaudroient au Duc 'Tref-Illuftriflîme, quand bien il auroit volonté de remuer quelque choie entre vous.Car il viédroit fans armeS,il viendroit de pays fort dlongné du votre,il viendroit inconeu à vous tous.Et pourroit il auoir donc aucun confidét entre vous auquel H voulu ft commette 8c communiquer vn fi dangereux Confeil?!! n’auroit aucuns alliez, aucuns parens, aucuns amis anciens qui le peuflent accompagner à entrepran-dreouexecuter vne fi hazardeufe entreprife. Brief affin que je parle plus clairement: il n’y a hommcfiln’cft preuenude paffion particulliere, qui neconfeflè que le Tres-llluftriffimc Duc, fil voulloit attenter chofè aucune de ce que îon dif.n’euft plus d’occafiô dèiuoir pciir de vous que non pas vous de luy. L’autre point que j’ay refêrué pour la conclufion de ma ha-râgue;eft quetout ce que vous fçauriez cfperer ny deflrer de Roy, q vous eflirez quel qui loit: certainement le Duc Tres-Illuftriffime,fans aucun delay le vous rendroitpromptement fait 8c parfait: parce que lès aducrfâircs mefmes ne voudroient pas nier qu’il ne foit doué de tres-cxcellentes parties 8c d’elprit 8c de corps. Et quant au meurtre de Paris,je vous ay approuuc par tres-viues raifôns qu’il en faut rejeter la coulpe fur autre que fur luy. Et vous prie bié fort que fvne defdites railons ne vous tombe point de la memoire.C eft que le DucTrc^-Illuftrif fimc fçauoit bien que le bruit d’vne fi grande executiô 8c fi inufitée ,vous deftoumcroit,pour lemoinsvous detiendroit quelques jours, de faire ce qu’il defire:attendu que voushayffez naturellement toutes cruautez. Parquoy il faut que fès auerfâires confeflènt que ce Prince là qui eft tenu de tous ceux qui le conoiflènt pour home de bon fens, 8c qui eft difireux d’amplifier 8c augmenter fâ dignité: euft pluftoft voulu retirer de I* mort ceux qui ont efté maflà-crcz.Ou bien fil n’euft peu obtenir,en faire refèruer ce maflacre en quelque autre temps: que de perdre toute efperance du Royaume qu’il auoit desja conceikcnfon cœur.Et pourcc qu’il ne la pas fait: c’eft argumét tref certain qu’il ne laivoulu faire.Vous auez befôin d’vn Roy, qui de longue main ait appris de traiter les négoces publiques. Et 1 eftant exccrcitc 8c verfé lo-guement aux afFaires:pourra le jour mefine qu’il fera eflcu,pouruoir à tous vos affaires eftant fecourn de voftre tres-prudent Confèil 8c jugement. Et fera tout preft pour admin iftrer votre chofe publicqne hcureiifement8c fàgemcnt.Vous demandez vhÊoy qui ait efté f^ldat.Parce que tant de milliers de Nobles 8c vaillans Cheualliers, fcfafchcroientfort de porteries armes fous vn Cappitainc non expérimenté. Et luy comme vous auez entendu:a longuement porté lesarmcsjà commandéaux batailles, à combatu parplufieurs fois contre des puiflans ennemis Sc

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L’HISTOIRE D E F R A N C E.

mis amp;nbsp;en a hciireufemcnt emporte la vidoirc. Tellement que vous a nez vn homme tcutpfel^ loit à entretenir la paix foit à faire la guerre.Si vous demandez quels biens il a : Je ne veux dire qu’ils font infinisimais bien veux)e allcurer qu’ils font tous prefens : de maniéré qW -nousauons promis quelque chofe pour lui: il peut accôplir la promefle tout incontinant^ • lui mefineamp;lâns fêcours d’auwui. Si vous attendez qu’outre les prières du Roy Trel-chrcfu^“ ! Je vous ajoufte encores la graceamp;le plaifirque vous ferez à d’autresPrinces:nousfommesb'i contens d’eftre vaincus en cela par les autres compétiteurs. Car J’ayproteRé dés le comnifl'' cernent de ma harangue que Je ne voulois vfer d’âbitieulês prières. Vous fçauez conoÆ^ affez les qualitcz qui font neccflàires à vn Roy, delquelles fi le Duc tref Illulfriflime eft

ptiricipatix Chefs priuileges amp;nbsp;immunitez: Que vous fouuenant d'quot; . fondeFwn- ft grand benefice, vous choififfiez pour votre Roy vn Prince né delà famille dont lui a tit^

Parq^voy Trefreuerens Seigneurs;Et vousIlîuftrcsamp;magnificques Pallatins,Cha-ftcllains,Vous tref renommez amp;nbsp;tref vaillans Cheualliers, de la part du Roy tref Chreftie”)^ vous prefonte ce quifoit au bien, honneur amp;nbsp;accroiflement de votre chofo publicqiie : hSt' reniffimeDuc d’AnJoif,de Bourbonnois amp;nbsp;d’Auuergne. Receuezje tcutprcft 8c aparcilk^ Gouuerner votre chofe publicque commeftl eftoit né pour V0US5amp; fil eftoit votre fils.Vcu’ polluez faire que vous foyez lès patens, fes freies, fes alliez amp;nbsp;prochaihs.Car il abandonu^ ceux qu’il a en France, laquelle eft fort élongnée de vous. Et par ce moien la proximité du fang auquel il diroit à Dieu pour Jamais : ni les importunes prières defes £mis,ni la mcnioirc de fon antienne familiarité 8c conuerfaticn:le pourroient retirer ne détourner du vravS' droit chemin.Uneferoit point befoin poutauoir accez à lui de mandier la reccmmandaticndcfc proches parens,ni acheter la grace venaîe de fes courtifans, ni de lui faire aucuns indignesfet-uiceSjOU de gangner le port ou faueur de quelques corrempus dcmefticqucs. Car voiisaudquot; ez tous entière ou pleine puiftànce de le voir, de faprocherôc de lui parler. Car en la France où il eft, il donne audience à tous. Il ne refufo de parler à perfonne amp;nbsp;renuoie tout le monde auec vne treshumaine refponce. Il feroit tefinoin participant amp;nbsp;compagnon de voslabeursamp; de vos dangers, ô tref vaillans Cheualliers:amp; par fa libéralité foullageroitvosincommoditez. Votre fe^e Picté,Religiünamp;deuotiô, ô trefreuerens Prélats. Vos fouis meritesamp;foruicesàb ebofo piiDlicque,0 magnificquesPalatins. Lafoulc recordatio de votre prouëffe, ô trcf-vail-lans Cheualliers,le poufleroit deliuré 8c defpouillé de toute priuée affeéfion à vous aimer ca-rcftèramp;honnorer. le vous prie donc de rechef autant qu’il m’eft poffible au nom du Roy tref Ghreftien que vous choififfiez 8c élifiez pour votre Roy ce Prince qui ne vous peut nuire en chofo quelconque: ains vous jieut eftre vtilc à toutes chofos.Qui eft tout preftamp;apparcillcdc prandre parcillemct le foin de deffendreamp; ampliffier votre chofe publicque.Qui ne vondreit ipour rien diminuer vos libe«ez3priuilegesamp; immunitez . Qui ne pourroitîeft’eâuer quand il voudroitfattenter. Qui auroit le Jugement fâinamp;entier nonpreuenu d’aucune paflîcnda!-fiance ni de parenté pour fàgpment ordonner de vos affaires. Qui à délibéré ( fi vous le faites votre K oy) d’employer toutes fes penfées,toutcs fosaffèélions 8c tous fos confoils peut ateindre ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à ce foui but,que Jamais vous ne vous puifficz repentir de l’auoir fait. Et qu’il pmftc eftrefur-

nommé à bon droit véritablement fans flaterie par vous amp;nbsp;par votre pofteritéjlc bcnKcy prudent 8c vaillant 8c pere du pars.

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lafecenà

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LIVRE TRENTECINQ^VIEME. 171.

fécondé Harangue faite prononcée parlemcfine Euefejuedc Salience en Pajfemblée des Ejiatsde laTfybleJfede 'Polongnelorsejuilfut licentiele nbsp;nbsp;nbsp;jourdquot;a4uril. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3.

Qwnd je co fere mon arriuée vers vousjauec le cógc que vous me dôncz auec mon de-partemêt:Ce n’cft pas à dire que j’en fois clmcu pourtâtjparcc que cela foroït trop eflôgnc du refpcd Si de fobferuâcc que je vous porte.Mais biéjdiray-jcjque je fouffre facillcmct que mô cœurfoit diftrait en plufieurs différés amp;nbsp;diuers péfomés.En premier lieu fo prefènre à ma mémoire ce qui m’auint tout au comancemet de ma legatiôzque je ne péfo pas vous eftre côbé fi tort de lafouuenâce.C’eft que foudain que je fus arriué fur vos côfinsde pêfay qu’il me fallut arrefter là pour quelques jours pedât que je pourrois auoir nouuelles de vous touchât ce que vous auriez refolu de moy. Car je ne voulois pas temerairemet enrreprandre de m’approcher plus pres de vous,fans le vous auoir premieremet fait entédre amp;nbsp;que vous feuffiez tfouué bo. Aumoiendeqiioy je vous en eforiuts à tous en cômun:8c ainfi q vousauczaccouftumé vous me fiftes humainemét bié toft refpôce.Vous maffignafles pour m’a demeure certaine amp;cômo de,la petite ville qui vulgairemét fappclle Couin.-pource que lors il n’y auoit aucune fufpitio depefte.Auquel lieu encores qu’il me fufl^fiez incômode pour moy maladif mefinement en tcpsd’hiucrde demon ray volôtiers 7.mois prefque tous cnticrs.Et de peur qu’en chofe quelconque je vous offéfâflè, à peine mis-je dix fois en rout ce téps là le pied hors de la maifô-l’ay tousjours fait office d’Orateur nô d’explorateur ny d’efpiô. Depuis quad mesCollegues mag-nifîcques furet arriuez:alors on nous dona côgéScpermiffiô de parler auec vous,fur les infiru-éfiôs amp;nbsp;mâdemés que nous auôs apportez de la part du Roy tref chreftic.Dót nous en auions expofé vne partie de vine voixamp; par eferit affez clairemêt corne j’efpere;amp; auôs retenu à vous dire le demeurât jufques à ce que nous enflions vn peu de lumière de certitude de la volo-té que vous portez au Duc tref Illuftriflime.Et maintenât que nous attédôs la refpôce tât de-firée denous: à tout le moins qui fufl: digne de tât de trauaux que nous auôs prins5j’entés au côtraire qu’il nous en faut retourner.Ie fçay bié que vous en auez autât ordônc de tous les au très Ambaifadeurs amp;nbsp;Orateurs.Mais il n’eft pas raifonable corne tref bien vous fçanez de faire paffer fous mefineLoy amp;flnefine coditiô ceux dót la raifon eft difféblable amp;differéte.Nous a-uÔsplufieurschofos cômunes auec les autresOratcurs.Mais auflî nous en auôs à partplufieurs propres amp;nbsp;particulières. Ils ont le chemin ouuert amp;nbsp;four pour retourner en leurs maifons. Us peuuéten4. journées fi bô leurféblefo rendre chezfoy.Mais nous quifommesfiloindulieu d’où nous fômes parrisifommes en grâd foucy non fculemét du labeur du chemin lequel je ne pourray pas quât à moy fupporter fino en faifât petites journées.Mais aufli de plufieurs autres chofes.Nous auôs faute de tout prefque ce qui nous eft neceflàire pour nofire retour. Et fi n’ê peut on faire pronifiô en fi peu de téps.11 y a encores vne autre incomodité qui touche à moy feul.C’efl que me trouuât indifpofo de malladie qui me trauaille fort Sccôtraint par la foiblef fe de moncorps,qui me va tous les jours en empirant d’auois propofè d’appeler des Médecins pourtafeherà rccouurir ma force amp;fâté duquel propos je ne me puis départir fâs peril de ma vie.Et de cede incómodité fil vous plaifoit me foullager, vous feriez certainemét chofo tref digne devoftre accouftuméc courtoifie amp;nbsp;humanité.Car côme vous deiiez attédre vne entic re obeïflance de nousiau ffi efperos nous q vous vforez en noftre endroit pour le moîhs de vo-ftre douceur amp;nbsp;gracieufoté finguliere:à ce que nous puiflîôs fejourner eil ce lieu tât que nous ayôsfait prouifiô des chofos neccflàircs pour noftre voiage:amp; que j’aie vn peu proueu au fait de ma fâté.Toutesfois fil eft ainfi que vous ne puifliez pas feulemét faire cela fans incomodité de vos affiairesmous vous declarôs que nous remetós amp;nbsp;nous mefmes amp;nbsp;toutes nos befógnes entieremét à voftre prudéce amp;nbsp;bôté.Et que nous prâdrons en ^ne part amp;nbsp;fupporterôs patié-met tout ce qu’il vous plaira en ordÔncr.Sculemét vous requerôs nous auec toutefinftâce qu’ il nous eft poflîble:qu’il vous plaifo benignemétScattctifüemét efeouter ce qui me refte cnco-resa defduire de certains Chefs amp;nbsp;Articles de môOraifo. Ces jours paflèz je vous ay fait vne harâgue vn peu plus lôguette,par laquelle vous auez peu entédrgt;quclle afifcéfionle Roy tref Chrefticn auoit entiers vous.Et ce que le rrefllluftre Duc pourroit faire pouramplifief la grâ deur amp;nbsp;pour Ivtillité de ce Roiaume. Lefquellcs chofos corne certainemét elles feurét de vo-ffie grace par vousefoouftées attentifuemét Sc benignement:auffi ont elles eftcoïes«64prinfos p3tdauCiistrefmalignemét.Qiyi fo laiflas aller à leurs prinées pafliôs,nobmctérà remuer pier reaucune pour cflàier à diftrairetotallcmét voftre cœur ôc affeófió du tref llluftriflîme Duc. Car ils tafehét à oppugner par diuers artifices les offres que nous vous auons faitcs.LcRov de

Y y.

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

Frâcc,difct ces mcfdifàns,nefçauroitaccôplir vos promcfïcs:parcc qu’il eft pourc.Il«cftp35‘i pourc qu’il ne tienne vne cour plus magnificque que Prince autre quclcoque de la Chrclb«' té.Les gés de cheual Allemas que io appelle vulgairemêt Rciftres depuis dix ans ençajonifc çeu de luy 6. millôs d’or.C’cft à dire 6^0. fois cét mil efcus.I’y ajouteray encore vne autre psfquot; tie qui vous fcblera blé eftrâge.Lô païe maintenât la foulde à ces Reiftres Allemâs qui letirc-Richciie ftoit deuë par le feuPrince decode amp;nbsp;le feu Amiral pour auoir ferui la t'aótió córraire au Fran«?^ Y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftneu à vier de telle liberallité que pour maintenir le creditamp; la reputatie’

delafby du no desFrâçois:Il n’eft pas fi pourc qu’il doiiie encore aucürefte du dotquiaiio'’ cfté promis amp;nbsp;côuenu a la tref-Illuftrilfime Duchefte de Sauoye fa tâte n’y : aux Sereniflitp^ƒ

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Roine d’Efpagne amp;nbsp;de Nauarre amp;nbsp;laDuchefte de Lorraine lès leurs.Et ft n’a pas en cela

du moins de ao.fois 100. mille efcus.Car à chacune de ces Princcfleslà^ elle done 400.H11I Je elcus pour le dot amp;nbsp;cét mil efeus pour leurs bagues.Et vous melmes pourrez jugerquili^y a rié qui empefehe que le Duc tref Illuftrene puilTe clpercr quelque choie de la liberallité lt;1“ Roy lôn frere qui l’aime ft tédremét.Mais fuppofos qu’il lôit ainli que veullét ces mefdißsi*-?' Que leRoy ne luy veille rié dôner.Ie veux qu’ils l^chét qu’il à ft grademét merite de tou»^ Frâceique tous les Eftats du Roiaume ont délibéré de laccopagner quad il partira poiirßvC' nir vérs vousinô lèulemét auec larmes amp;nbsp;regrets:Maisaulfi auec trefriches prefés. Ils debait^ aulfi de merueilleulcs calônies,l’article par lequel je vous ay offert quât amp;nbsp;lui 4.mille harqigt;clt; Galcôs.Ce Duc là,difét ils,veut opprimer les Polacques lors qu’ils ne pclèrôt pas amp;nbsp;ne fè drôt pas fut leurs gardes. Mais il n’cft pas poftîble d’opprimer ft grâd nôbre de nobles amp;nbsp;las Cheualliers qui fous vn Chef généreux amp;nbsp;cxperimété,pourroiét facillemcntfurmontet^ doter tous les ennemis de ce Roiaume. Or f ay dit que ces Gafcôs là fèroicnt pour enuoictô’ Liuonic no pas cnPologne,ft vous en cftes d’auis.Par ainft appert que c’eft article là fe éoin^' 1 ferer à voftre volôté no pas au plaiftr duDuc.Il viét apres vn autre article qui })ourroit biét^' I nir en fulpés les entedemês des homes les plus prudés.CcDuc là,difét ils,ne peut en fapóqu^ ■ conque venir en Pologne;parce qu’ils afferment que les Princes de la mailôn d’Auftriebe ceux d’Allemagne ne lepermetrôt jamais.Mais quad à moy je rroufic j. fautes enc’efteforK de Calônie. La premiere faute eft qu’ils faignent que lEmpereur lôit ennemi de noftre R®y' Mais je leur demade pourquoy luy à il dôc dôné là fille en mariage? Et eft il vray fcmbhblî qu’vu beau Perenôprouocqué, no irrité, fe declare auerfàireamp; ennemi d’vn ftégcdreamp;^l^ telle dignité?Il porteroit fort aigremét,difét-ils,ft le Duc tref Illuftrifli. eftoit cfteu Roy.Mai^ qu’eftee autrechofè cela finô ajoufter des menaces aux priercs:amp;quc vouloir d’eftoiirncrde leurs poiff fuites,les autres côpetitcurs par crainte de Ion inimitié? Vouspouucz certes feilk' mét cônoiftre que cela ne vint jamais en pcicc à l'Empereur qui eft Prince trciprudét. La !' fauteeft qu’ils maintiénét que les Princes d’Allemagne refulcrôt paflàge au Duc treflHuftf^' le croy que vous auez tous boue fouuenâce, que Charles le Quint Empereurfit vne trefa^^ guerre aux Princes d’Allemagnc.Là où les Roys de Frace ont tousjours efté fort bons amp;nbsp;amis des Princes de Germanie.Mais polôns le cas qu’ils lôiét oublias amp;nbsp;ingras de tous bensb ces.Ce que certainemét nul home de bié ne jugera jamais dePrinces de fi bô fésamp;de fi prudéce»Toutesfois quelle occafion auroiêt ils de fè vouloir declarer ennemis de leur aæ)'^ côfederé: Far lequel ils n’auroiét efté prouocquez amp;nbsp;irritez de tort ou d’injure quelconque^ Parce,difét ils,qu’ils fèroiét marris fi ccluy qui auroit efté rccÔmâdé par eux:eftoit rejeté .L voy qu’il y a en cela des menaces tacitemét ajouftées aux prières. S’il falloit ajoufter foy a CÇ’ . gés ici qui nous fôt tât côtraireside quelque part q la fortune Ce tournc,il ne peut faillirqu’ilnj ayt tousjours guerre entre v(Âisamp; les Princes de la maifon d’Auftriche amp;nbsp;d’Allemagne. j je vous prie,prenez garde amp;nbsp;côfiderez là ou tend ce langagc.Si vous mclprifcz leurs prières:« j vouslèrÔt cômcennemis.Sivous n’eflifiez celui qu’ils vous recômâdétdls vous voudrôtpuis apres côtraindre d'eflirc malgré vous vn de lès enfans.Et par ainft le droit d’eflire petit à pet^^ vous (èroit ofté:Et le RoiaiÂie pour lequel côfereramp;gouuerner lauthorité fôuueraine à toUS' jours efté ricrc de vous:fèroit tousjours deuollu par droit hereditaire aux defcédâs duRoy^^' cedé.Mais quât au point duquel il eft queftiô maintenâtde puis affeurer deuât l’afféblce de tat de noble» perfônagcs:qu’il ya quelqs vns entre lesPrinces d’Allemagne qui fôt tous près pareillez de côuoier amp;nbsp;faire efeorteeux mefmes fil eft beloin au Duc tref IlIuftrif.Et fine b'* voudroict pas faillir à ce befoin lesReiftres qui depuis quelques années ont efté à la guerre^' côbatu fous luy.Tellemét que par meramp;par terre,le chemin four luy fora ouuert.Ie vicsàJeiif

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j.faute touchât Je Roy de Däncmarc duquel ils parietiiTefolucmcc amp;nbsp;fi aflèurécmêt come fi toute leur vie ils eüflcnc efté de ion cÔlêil priué.CcRoy là, difét ils,luy fermera la mcr.Et com-niétcela,veu qu'il nous eft allié de trefêftroite alhâcc?Scs predeceffeurs fe Jont autresfois cô-ferué IcRoyauine de Dânemarc,par le moic ôc fccours des Gafcons.Pourquoy dôcqucs nous tefulèroit il le paJTageïlls le feroient,cc difent ils,en faneur de flÿnpercur.Voire mais les Roys ontaccoufturaé de faire leurs affaires nô pas celle des autres.Ne péfêz pas que leRoy deDâne marc quiautremet eftPrince fàge,prudctamp;bié auife, fc veile legercment départir de talliâce du Roy trcfpuiffât fon allié,fuis eftre prouocqué d’aucun torcou injure n’y tiré d’aucune cfpe-tâce.Mais mettôs qu’il fut ainfi que ceux cy veiillét.Du réps de la guerre qui a duréquelques années entre le Roy deDâncmarc amp;celuy de Suède: Les Dannois n’ont jamais peu empefeher nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Jecoursde Janauigaciô des vaiffeaux de Suede en Frâcc.Et me viét preien temet en mémoire

d'vn point que je ne puis laiffer elchapper.Entre les Ambafi'adeurs de Suede qui maintenât fôt Nauigation pardeuers vous:ilyavn Gétilhôme exccllét certes amp;biéexcrciréen ceRe nauigatiô. Ce Gé-tilhônie,disjc,par cômâdemét du Roy fon Maiftre à follicité mô Neuen,fils de mô frere auec grades promeffes pour côduirc des Calcoscn SuedeSaen eftoiêt d’accord fi n enft efté que le Roy qui auoit propofe d’exhorter les Sereniflimes Roys de DancmarcSc de Suede à faire paix enfébleifitdefféfe que les Gafcôs ne fortiffét hors la Frâcc.Et fil eft ainfi que ce Gétilhôme là qui maintenâteft Ambafladeur par deuers vousiçfperoic de côduirc les Gafcôs en Suede malgré JesDannois:Pourquoy n’é pourroit on autât eftimer duDuc tref IIluftriflîme?Ie n’ajoute-tay que ce mot feul fur ce point.Que fi outre fhôiieuramp;la gloire qleDuc tref Illuftrif à dcsja acquife-.fajouftoit encore la trefâple dignité de cefteCourône:il facqucroitamp; fe gâgneroit les coeurs de tous les autre Princes,affin que je ne die rie d’auâtage:Q^âd a ce que j’ay dit qu’il y a des Galleres toutes preftes pour noftre tref Illuftre Duc;qu,elqs vns fé mocquét ôc diét que je me inôftre par cela ignorât de la marine.Mais quât à moy je côfefte qu’ils fôt trefdoéles à in uéteramp;côtrotiucrdes Calônies.Auffi m’aperçoy-je qu’ils fôt peu exererrez en la nanigatiô.

le puis dire q fur les Galleres j’ay vifitc prefque toute la cofte delAffiicque Sc les plus nobles Wesde laGrcceioutre les^iilcs qui fôtaffiles le log delà mer mediterranéeamp;Adriaticque.Sur lesGallcresjj’ay voiage le log descoftes de toute f Angleterre,toute fEfcolfe amp;nbsp;touteflbernie amp;ay enuirôné toutes lesIllcsOrcadcs.Mais encores q lesGalleres feulTct inutillcs en cefte mer: Ce que certainemét eft faux,j’ay dit qu’il y a flotte equippée deGallerfcsamp; de Nauires amp;nbsp;ny a perfône qui puilTe nier qu’il n’y ayt grâd nôbre deNauires en laFrâce fil n’eft de nature bié oU ftinécotre texperiêce.Qu^ât à ce que j'ay dit qu’il aporteroit de fargét.!! y en a qui le reprénét cômefi nous eftiôs venus à la foire pour achapter vn Roiaume.Fay dit q nous eftiôs Ambaftà deuts amp;nbsp;Orateurs nô pas Marchas amp;nbsp;trafficqueurs. Nous auôs offert de target pour emploier auxneceflitcz publicques de ccRoiaumc.Nô pas en intétiô que vous y deuflîez auoir aucun cfgard en ïclediô de voftre Roy.Car IcsRoiaumesontaccouftumé defacquerir nô point par argêt: mais parla feule vertuôc parla bié veullacc d’hômes féblables à vous. Ou par ceux qui par force d’armes les côqiiérét amp;oftét des mains de leurs ennemis.Mais noftre tref Illuftriffi-mcDuc,encore qu’il ait embraffé en fon cœur toutes les parties qui pcuiiét eftre en vn fils de RoyiToutesfois il n’efperc pas attrairc, n’y gangner vos cœurs par autre chofo que p la foule gloire amp;nbsp;renÔmée de là vertu.Et fi outreAc par delfus ces tât rares amp;nbsp;cxcellétes parties d’efprit amp;de corps.'Il y a encores quelques vncs jointes de la fortuneipourquoy n’aura il peu les vous preféter auffi quât amp;nbsp;là perfône amp;nbsp;là vie? Si vous auez propofé de ne requérir en luy autre cho le que foy,venté,intégrité,prudéce,prouëireamp; vaillanceill n’eft ja befoin que nos auerfaires fo ttauaillcr tât de celà,cômc fi nous fôdiôs tour noftre efpoir de l^tmôter nos Corriuaux en nôbre de deniers feulemét. Ains au c ôtraire fi vous voiez qu’il lui défaille partie aucune de celles qoi lot neceflàirement requifos en celuy que tô veut eflire pour vttlleRoy:rejctez moy arriéré tout fon argêt,toutes fosSeigncuriesôc les biês,lefquels tôutesfois en vn Prince au demeurant orné de tâtde vcrtus,fils fo récôtrét auec tât d’autres louables qiWilitezrne doiuêt eftre ne mef priiez,ne rejetez.Toutesfois il n’y aura jamais difputes ne différés de cela entre luyamp;vous.Car lî vous drelTez voftre cogitatiÔ à peforfoulemét fes merites : celuy fora certainement vnc grande acccffiond’honneur,dc gloire amp;nbsp;reputation : quant tout le monde entendra , q«e pour le choifir entre les autres -.vous n’auez eu regard à autre chofe qu’à là vertu. Et fi d’auanture il y a quelque neceffité qui vous contraigne de requérir quelques richeflés pour teftabliflement Qe vos affaires: Luy pour U Imguliere amitié qu’il vous porte, accomplira Sc mettra en effet a-

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combles niefiire/toutcc qui par nousenfoo nom vous àefté oftcrt. Et l’il ncpçleia point(jut pour cela là dignité en puiiïc eftre aucunemét diminuée. Attédu que le mode efcgjt aflèïfiu^ fans biens aucuns, (à perlônnc eft cref digne de dignité Royale. Et partât n’a il ja belôin dcic-cómandatiós n’y de deniers ny de la faneur des autres Princes.Car il eft tel que vous le deuei louhaiter.Prcrnieremât d’vne Natiô qui de tout teps à cfté fort amie de la vollre:amp; puis d'vnc famille qui entre tous les Chreftiens poflède le premier lieu d’hôneur : lôn aage eft trefapic^ ; fupporter lestrauaux 8c à entreprâdrc le foin du gouuernement du l^yaume.-Il eft de longue main duit 8i. veiiè. en fadminiftration de la chofo publicque, amp;nbsp;en fart militaire exercitéplus que fon aage ne porte.Car autât de fois qu’il à côbatu en bataille rangée,ce qu’il à fait biefou- ; ucntiautât de fois a il emporté vidoire de fos ennemis.Lefquellcs choies eftans telle cornetainemér elles fôccePrincc qui fébleauoir efte n’ay pour vous,ne fora jamais refuzé par vous. Si ce n’eft que fon en produifo vn autre auquel il dome çftre poftpofé en aucune cholc,ceqiu ne fo peut faire nullemet.Car c’eft vn Prince tel qu'il le peut comparer à tous les Princes dd* terre.Parquoy de peur que quelqu’vn ne vous ftirpréne amp;nbsp;ne vous abuze: je defire fort qvo® ■ foiez tous bié informez 8c auertis de ce qui fo mat^iinc. Il y en à qui font leur effort pourtal-cHer a deboutter ce grand Prince de la petitiô de ce Royaumc.Et à c’eft effet louét a pris d’ar-gét certains homes afamez amp;nbsp;de nulle reputation.Et les atirct pourfurpradre ceux,qui nefou donnent bié garde.Mais il vous fera bié ailé à dcfcouurir leurs trôperies.Car ce font toutesf^' ; lônies fi ineptes 8c fi eflongnées de toute vcrifimilitude 8c vcrité:quellcs ne meritét pas qu’o» les refute ny qu’ô leur refponde deuât tat de gés de bié graues 8c non preuenuz d’aucunep«-fion.Ceffont doc au moins pour quelques jours les injures,detradiôs amp;nbsp;mefoifanccs mat côtrouuécs.Et reconoiffont ces ouuriers de bourdesamp;d’artifices méfongeres; qu éaffah^! de fi grâd poix amp;nbsp;de fi grande iniportance,deuant vn fi exctllét 8c prudét Senat,deuant v'nc“ frequctceaffiftancede tant delNobles^ vaillâs Cheualhersnl ne fau t pas cô barrede CaloiU' nies de fauffetezjn’y de tr5pcries:Mais de raifons 8c de certains argumés.Et fi vous Seigneurs pour voftre finguliere prudéce arreftez cela en voftre entédemét:il ne vous refte plus rie fuu de prier de trefàrdétes prières Dieu tout puiffât 8c tout bon:quc poffr metre heurcufefo3lt;:® grâd 8c haut negoccdl vous face tous demeurer fort cojoints.En jetât bié arriéré de vousw** tes différions amp;nbsp;difeordes .Qu’il luy plaifo côforucr treflôguemét ce trefâpleRoyaunefaiu^ lauf en fon entier.Et vous aulïi O trefreucréds Seigneurs,PreIats,trefIlluftres Palatinstrd®^ gnifiquesCaftellâs:Etvous tref Nobles Gétilshômes 8c tres-vaillâs Cheualliers de Polegt;gne, de Lituanie. Il veuille preforuer 8c tenir clos 8c couuers de tout mefehef 8c de toute perte amp;nbsp;ruine en ^s biens amp;Eftats entiers.Et à nous qui fômcsAmbalfàdcurs enuoiez delà part d’vu h grâd Roy:Et qui eft tât voftre amyûl face la graçe côme nous defiros fingulieremét parfafoU' ueraine boré amp;nbsp;clemencc:quc ou demeurâs icy ou nous en departâs: nous puiffiôs par vosb beurs apporter quelque proffit à voftre chofo publicque.Et quâd à ce qui touche à æoy culieremét.ll côduifc à fin defirée:C’efte miéne legatiomqui eft la foçode vers voiis,amp; la 15' versies autresPrînces.Tellemétqu’a vous 8c à vosfucceffeursil en demeure vne joïeamp;pet' petuellc mémoire de mô nom de ce que je vous auray le premier oftert vn Roy fâge, prudétj vaillant,^euot 8c fort affeôlionnéau bien de vos affaires.il eft téps de reprendre le fîegc de la Rochelle 8c vous reforucr le fur plus de la Négociation de Pologne en fon temps 8c ordre. . Le premier May lesRochellois pour reffnoigner le peu de crainte qu’ils auoiét du liege pt^' fât-.plârcrét vn may en ligne de reljouïffâce qu’ils tefmoignoiét par le fon de plufieiirstâboUts tropetes 8c harquebuzades tirées des murailles en hors pouruoians toutesfois au mieux qu’ik pcuuoiét à leur feurcté.Car f^reuuâs fort incQinmodez par ce pont de bois.-mirét toute peine dele faire brufler.Mais il ny auâcerét gucrcs,tât po ur la refiftâce des Catholi. que pour en C' ftre la matière couuerte de fer.Lanuit du nbsp;nbsp;neatmqins aiâs côtreminé,firét quitter aux alft'

s. geans leur mine 8c le corps de garde qu’ils deffédoiét ou ils demeurerét; jufqucsà 9. heu.du jnatin,quc.lcs Catholiques tirerét j.canonades dót ils réplirét le creux de terre. Puis lelédc main fur la diane fîrét fortie par la porte des 2. moullins x 20. harquebuziers qui fixrprindret 8c taillerét en pieces le corps degarde quieftoit cnlatrâchée delaCorderie.Surcetoutlcpeu pie fut feijiod de Ce trouuer au Boullcuard de fEuâgile pour oïr les Articles queMóficurku*^ enuoioit.Lefquefs pour n’auoir efté trouué allez auâtagcux,n’cmpefcherét les forties.Melmc^ que le dixiéme à dix heures du foir quatre cens harquebuziers 8c cinquante cheuaux fonlt;* réht par la porte Maubec, droit aux maifonsruynqcs de Congne: ou furprenans le Corps tif garde meirent tout en fuite hors cinquante qui y demeurèrent,pour auertiffement aux

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LIVRE TRENTECINQJVIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;17^

dc le tenir mieux fur les armes: dont les Catholiques indignez amp;nbsp;curieux de rcuâge fiir les 2. heures du matinjdonnercnt fibrulquemcnt jufques fur le haut du Boulleuard Euangelicque que le treuuans abandonné d’vne legere garde de finars:Ils eurent loifir de pafler outreamp; faire plus de maux fils enflent efté mieux fuiuis.Maisfc contentèrent d’emporter ledrappeau du ' B^”7leuar4 CapitaineRiuiere le Lis. Puis le ^.auantjoureftimanslcsaftegez endormis côm’aupara-dei’Euan-uant: montreent à la breche de la vieille Fontaine où ils treuuerent tefte qüi les fit allez tolbS'^^’ retiret.Sut le foir les afliegez lôrtirët par le Boulleuard auccfeuxarrificiels amp;nbsp;matières lèiches t pour bruller le pontjleurs gabions amp;nbsp;autres couiicrtures:Si chaudemant que les Catholiques? abandônerent leurs corps de garde pour îincômodité du feu amp;nbsp;de la fumée qui les gagrioitia En ce téps comenpoit la famine de gangner parmi le peuple.Non qu’il n y euft aflèz de prouit* fions pour les grans amp;nbsp;autres ailêz.Mais le menu peuple n’aiant fait prouifionjloiilfroit beaucoup.Si bien que delpourueuz des comoditez de terre amp;nbsp;tournans les yeux à la marineîjic peuple à furent corne tous eftonnez d’vn nouueau amp;nbsp;noa jamais praticqué moien de viure que la racr»^“ Rochelle leurlailïoït à lôn retour.C’cftoit vne quantité de fourdons qufe les poures pefchoiét bié qu’a-uec hazard pour la deffence de la CaracqiFe amp;nbsp;autres Nauires prochains: d’icelle parmi les vafes de la marée. Allée lefquels ils trouuoiét dcsmouflcs,palourdes, pétoncles, amp;nbsp;tels autres .' coquillages en telle quantité, que les poures fen nourrirent aflèz commodécment.Pour lef ges de la quelsfauorilcrà la pelchc : on leur donnoit louuent nombre d’harquebuziers affin d’elcar-»^°‘^^^^^^' moucher amp;nbsp;retarder les Catholicques qui les voulovent empefeher amp;nbsp;les affamer. Occafionî deplufieurs belles attacques cfquelles nombre de foldatsmounirent d’vne part

LesTheoIogiçns, dcmy aflèurez que la ville eftoit imprenable ( aflàilie amp;nbsp;defféduc pour îoe- lt;,uantitédcs cafion amp;nbsp;par les gens que vous auez veu ;) fur la relblutionqu’ils faifoient de la promefle que Dieu fait,de n’oublier ains exaucer les ficnscnlaRcqueftede leur angoiflè: attribiioient vne gesquiic ' tant extraordinaire faneur à la feule largeflè du Ciel, quifçait cn fon temps amp;nbsp;com’il fautfè^ pf^ren terét courirles affligez. Les naturels au rebours,.confiderans fincertaine Si variable rencontre de ja Rochelle tat d’accidens humains:ijp reconoiflbicntpour caufe de ce cafiicl euenemant,que la violence’le, continue de tant de foudroaintes pieces d’artillerie: laquelle ennemie de toutes chofes natu- ' relies: Voire des elemens mefmes: ne troublant moins le repos du poiflon que des hommes jamais yen 8i des oifcauxf qui lors lèprefèntoient fort rares en l’ær) auoit tellement efîneu ce genre d’animaux efcailez: que fè retirans tous du lieu naturel Si ancien (jui ça qui là pour cercher ail-’ leurs demeure plus paifîble: partie fè feroit auancée en certe cofte pour y cercher leur aifè amp;nbsp;lêureté.D’autresauffi comm’entremeteurs pour accorder oppinions fi contraires.-aueüans que tout vient de Dieu: mais qu’il fè fèrt des moiens humains,pour y faire mieux reluire fâ volon-te:nefetrauailerent moins à d’autant plus animer les afliegez à la continue du fiege: qu’ils les aflèuroicntque Dieu amp;la nature mefine,’de toutes chofès, les Elemens amp;nbsp;toutes fortes de creatutes/e prefèntoient pour fauotifèr leur deflein. Comme que ce feuft,encor que le menu peuplcfyfift voir mieux nourryamp;plus encouragé q parauât.Ics gransamp;principaux,Minifl:res notamment, fen fèurent bien preualoir à rendre les paflîons du peuple ôi des foldats plus fou-pies amp;nbsp;ailées à manier, es occurrences qui fe prefènterent. En cefte cy mefmement,eir laquelle les deux tiers de gens de guerre, fè conformans au premier auis: pour le peu de loifir que les ferions guerrières ( amp;nbsp;à aucuns vne liberté naturelle) leur donne, d’empefeher leu r cerueau de tant de côfideratiüs:n’en croiffoiét de courage fèulcmêt contre les Catholiques: Ains aufli fenti’animoiét fi fraternellcmét, que plufiurs feurent veus ozer dauantage qu’ils n auoict fait par lepafïe.Ils fe porterét ailleurs amp;nbsp;en autres accidens comm^ivour verrez en autre endroit.

Les premiers traits de famine prochaine, neantmoins cftonnerent quelques habitans, Lef .quels preuoians qu’ils fèroient en fin appeliez à la participation d’vn mefme malheur: euflènt volontiers amp;nbsp;dés lors fans attendre la venue d’vn fi fafeheux accident: confeillé au Magiftrat de changer la guerre en vne Paix telle qu’on leur eufl voulu printer. Mais la refolution de h plus part empefeha, amp;nbsp;promptement rompit coup à l’entrée de tels Confèils, qu ils auoienc ja articulez par Requefte qu’ils prefènterent fans autre effet que du foupçon 64 haine cachée mcnceàia qu’ils engrauerent aux cœurs du reftede leurs compagnons.Lefquels fermes en leurs dcflèins

voians ceux là changer d’aparcnce plus que de cœur amp;nbsp;volonté;dont mefînes ils abandon- ne aucmis. lièrent celuy auquel ils auoient perfuadé prefènter la Requcfte:prindrent auec loccafion plus d enuie de bien efclarcir leurs dcfguifèz portemés:affin qu’il leur oftaflènt tous moiés de leur

Yy iij.

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May. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L* HISTOIRE DE FRANCE

, ? ’ ’ nbsp;nbsp;nbsp;préjudicier à fauenir.Or come tels amp;nbsp;autres incôucriiens eftoient lors prefqu’vniuerfelz pail^

hftatmnc- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 l r i- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r

rabic des rruncc: 5i les aUiegez auoicnt du mal : les Catholiques n en eltoicnt pas exemps.Carcncoi k^s Otho nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Princes amp;nbsp;autres de commandement ne manqualTcnt de choie qui feuR: Si eft-ce

hquM. le lôldatjFantaflin melmemcnt commençoit fort à Ibuffrir, faute de paie, qui l'euft pouruO' de tour le befoin. Occafion qiÉïucc les longues amp;nbsp;rigoureulês veilles: ils rcceurent tant d'iH' commoditez,que les heures, puis les flus de ventre amp;nbsp;de lang, difcnterics amp;nbsp;autres efpeceslt;i^ malladies feftâs incorporées aucc eux:la mort en emportoit de jour à autre vn grand nombrf' Qui n’eftoient toutesfois fi pitoiables que les bleccz amp;nbsp;firopiats:lefquels mclprilêz desMc'l'' eins. Apothicaires amp;nbsp;chirurgiens, (bonne pan defqucls aimoient mieux curer les bourccs que les corps ) reprefentoient vn fi eftrange amp;nbsp;hideux Ipeélaclc fur eux mcfmes: chargez vers rampans de tous collez, d’infeéle pourriture amp;:itoutc forte'de vermine qui fcngcndroit de leur poureté amp;nbsp;plaies non medicamentées: que le plus cruel paflànt auprès, n’y euflfcc“ ny voulu arrefter les yeux: Si comme fils de quelque Tygre il.ne le feuft resjcuy de IftvoU piteulêment mourir deuant luy.Surquoy plufieurs remarquoient vne eflrange vanitéamp;aÖ^ lôudaine inconftâce des chofcshumaines.(^ccci*xqui remarquez d’vne tant preu née hat* fliefle falTeuroint d’emporter la ville, n’auoicpas trois mois: le viflènt par gens de petitnon’ Si qui trois mois paflez n’euflènt oie le refondre à la defFenciue:chairez à la mort en fi peu lt;!ƒ temps qu’ils auoient emploiez au liege. Et bien quefon Excellence eulldelliné vne grcHt bourgade pour la retraite des bleccz amp;nbsp;autremant indifpos; auec bons moiens amp;nbsp;perfoW’® pour en auoir tel foin que le Chrelliê doit auoir de fon frerc.Si ell-ce que la plus part des fol' dats retou mans bleccz : amp;nbsp;des malades ceux qui auoicnt vefeu auec moicnsiaimoientinici'^ relier en leurs carriers amp;nbsp;Ibufrir toute extrcmitc,que de le melier aucc les autres.

rînn^Ca- ^c mal du corps ncâtmoins,n’elloit la foule ny la plus grade maladie de lArmce Reale. Aiquot;’ Catholique h diuifiô dcs Cheft-.tous lelquels Catholi. (ou fo faignâs l’ellre peu exceptez) efloiétapekzquot; RoebeUe delles,ou malcôtans,ûu nouueaux qui auoietl’Ame Protellante.IIs apeloiét fiddles ceux^quot;' Catholi- n’anoiêt châgé d’alleure.Malcontés ceux qui fo fachoiêt de n’ellrc qpploi‘cz,n’y honorezfofo quetdcj. leur merire:ou qui fo perfuadoient que les affaires du Royaume amp;nbsp;de l’Armée mefinefe k?Makon- autremct amp;nbsp;par d’autres perfônes qu’elles ne deuoiét. Or côme les Catholiquesfidcllô tans amp;Nou- amp;nbsp;Malcôtés ne filTènt les deux tiers des troupesiCeux du nouueau zele clloiét en ft gradoo-Meaux. breique lâns le fouuenir des Matines Parifiencs qui les renoient encor côme tous efîourdis;b plus part eulfont ozé entreprédre fur le relie. Et côme les homes palficnez, metet le plus foæ uêt toute® ôfideration de dâger hors lafantafie*.auoir fondé les cœurs des Malcôtés qu’ils tKquot; ucret ploiables à leurs deireins;Ioint Icbruit qui courutalTez roll,lors qu’ô efperoit prcdrels villc:que la Rochelle gagnée on feroit bic autremât châter les Huguenots amp;nbsp;Catholiques J' nouuelle forme:ils refoluret l’exccutio de plufieurs cachées cntreprifosimclmcmâtdcprcfci’' ter vne Requclle au Roy pour auoir lullice des maflacrcs amp;nbsp;en cas de refus fo pouruoir feloquot; les moiés,tât pour faire leucr le fiege que pour alTeurct les Protellâs plus qu’ils n’eftoiét. Ne leur relloitqu’vn Chef pour autorifer amp;nbsp;croître leurs delfoins:A quoy ils trauailloicntalfo^ pour esbj;âler vn Princei'cql neâtmoins pour malcôtct qu’il fcull amp;nbsp;quclq defir qu’il cullàƒ faire mieux voiramp;plus renomer qu’il n’elloit:ne voulut fo refoudre fi toll ne com’ils dcfiroier. Dôques le feu de telles paflîôs focretes,dcmeura couucrt fous les cèdres de faintifo amp;nbsp;difliu'æ latiô: julques à ce que pluselchaufé par les accidâsquifoffrirct dcpuis:les cllincellcs en paru rét à toute la France au grâd cllonemat de plufieurs côme je vous feray voir en autre endroit' Le dixfeptiéme auoir amené 4c nuit quelques pieces fur le tj^rd du folTé pour rompre les câ-fomattes amp;nbsp;deffences: Les Catholiques tirerent à la cafematte ronde du retranchcment.Tani pource qu’on y entroit par la ville, que pour les trois pieces qui eftoient au deffus amp;nbsp;kquot;' commandoient fort:En fin ils la delmolirct.Sur ces entrefaites le Côte de Motgômeiy fe jout' nât à Belle Ille où il péfoit a^dre la venue de Languillier:dclibcra de focourir IcsRochelloU' Sinon de gês, pour le moins de poudre dót il les jugeoit auoir plus de faute que d’autres cho

Le Cwntc_ fos.Par c e depefoha le Capitaine la MeolTeaucc cinq petis vailTeaux pour fo hazarder d’entrequot; portant quelques miliers de poudre, quantité de blé amp;nbsp;autres prouifions. La Meoffe aiantfaiquot; Iccouis aux voille quelque téps amp;nbsp;auerti de l’Eftat de l’Armée naualle des Catholiques: joint que le RocheUois. ncluy vintfauorable, fo refolut à ne paffer outre. Ains attendre vne meilleure opportunquot;quot;' Le Capitaine Arnaut patauant Lieutenant du Capitaine Pip eftoit aucc luy, comandanta'quot;

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1 V n inbNlbClN v^v 1 b M E. 174.

petit vaiflcau qui portoit fa ponion dc poudre amp;nbsp;de blé auec fcptfoldats, Lequel lè voulut ef-forcer depafTer outre:tellemét que luyfôuflant vnNoroeft auffi toft qu‘il euftdefcouucn fifle deRe,amp; auoir fait mettre tous fes ges bas:il faignit eftre pefcheurjSc pafïèr pres i'armée pour y vendre fon poifïôn.Si quefauanpnt peu à peu à demie voille n’aiant quefon haut bourcet amp;nbsp;hmifene deffrcllee en forme de pefcheur tel qu’il fê difôit à ceujc qui luy commandoient d’a-meiner: auflî toft qu’il fê vit contre la Carraque amp;nbsp;au niitan du Canal pour pafter outre: Il a- , batfa grand voille qu’il amure auffi toft, ôc guindant la fiuadiere haut: voulluc filler à routes voilles, mais il n'auoit affez de vent. Occafion qu’auoir fait praudre les rames à tous les fïens d’vne vogue redoublée outre pafl'a toutes les Canonades amp;nbsp;coups d’harquebuz, qu’on luy ti-' roit,auflîtoft qu’il fuft approché de laCarraque de laquelle les foldats ne fe môtrerét chiches dharquebuzades.Vne feule defquelles toutesfois ne les toucha fors le Cappitainc qui en re- entre en la ceiitvneaubras.Mais en fin fê coulladedâs la ville,resjouïffât fort les affiegez de fôn fêcours encor qu’il feuft bien petit eu cfgard à la faute de poudres qui commançoità manquer parmy méc naual-cux.Ce neâtmoins pour aflêurcr les Catholiques que le fêcours eftoit grand amp;nbsp;tel qu’ils défi-roient: firent dés le lendemain jouer toute^eurs pieces amp;nbsp;tirer grand nôbre d'harquebuzades ° ’ diftribuans la poudre à qui en vouloir des foldats. Et mefmes dés la nuit fîrét courir plufieurs charriots par la ville, pour dôner à entendre aux Catholiques de la ville,efpiôs amp;nbsp;autres fôup-çonnez:que c’eftoit la poudre nouuelle dont ils réplifïbient le Magazin. Surce le Cappitainc t Arnaut racota les moiens, bône voloté amp;nbsp;f Eftat des affaires des Réfugiez en Angletcrre;pre-nans tous bon courage à fauenir.LeVrcomte d’Vzas qui commandoit à l’armée de mer,tancé par Monfieur,d’auoir fait fi mauuaifê garde,amp; merueilleufemât ennuié du blafme que tous lui' donnoient d’vn tel accident: tomba en vne fieure, laquelle le minant amp;nbsp;croiflànt peu à peu le fîtenfinmourir de deftrcfTc amp;nbsp;defplaifir qu’il en auoit côçcu;fort regretté neâtmoins de tous les Catholiquès pour la mémoire de fa fidelité amp;nbsp;refblutiô en tous affaires guerricrs.Les affiegez au contraire feresjouïfîàns en fiffiie de celle entreprife amp;nbsp;prenans tous bon couragea fa-uenir.relôliirct defbrtir 1^2^. de ce mois.Pourcc4Oo.fôldats furent partis en 2. bandes. L’v-ne conduite parMarronniere fe deuoit jeter aux tranchécsamp; enfilier le plus auant qu’ils pour-roient.Piiis fe retirer au lieu ou fautre bande les deuoit fêcourir amp;nbsp;fêruir d’efeorte pour la rc-traite.Mais corne les premiers eurent donc viuement, fait abandôner les tranchées amp;nbsp;encloüc plufieurs pieces parla mort de i jo.Catholiqucsivoians les autres qui fuioict de toutes pars:Ia plus part des foldats famufâ au butin qu'ils veirent fi beau de tous coftez.Mefmemét au baga- Sortie des geamp; meubles des Comtes de Rets,Stroffi amp;nbsp;autres:au heu de paffer outre amp;nbsp;de faicorne il iVtÂmht* Juoiteftéordôné.Siquc les plus chargez retournaus en ville fans ordre n’y obeïfïànce: furent Cathoij-occafiôqueMarronniere reliant fur la queue pour fauorifer la retraite de telles gens contre le fêcours qui vint de la Fons:fut blecé dont il mourut apres Sz plus de ^o.auec luy.La refiftacc defquelsfur occafion de lâiiuer la vie à ceux quilê montrerét là,curieux du butin plus que de îhôncuqquc les foldats ne cerchent pour le jourd’hui. 8. enfêignes auec grande quantité de cuiraflês,morions,rondaches,efpieux,halbardes,efpécs,harquebuzes amp;nbsp;autres armes furet cm portées en ville, Surce les Suilfes nouuellcment venuz au câpamp; auoir fait les môftrcs dc leurs ƒ trouppes, entrerét en garde pour mieux alïeurer faitillerie amp;nbsp;les tranchées-côtre les affiegez. Suifllsve-

Le2526^.{artillerieneceffadejouër,târpourefplanerlesbrcches,quepourfauorifêrles mines qui eftoictclofes,fcellées amp;nbsp;preftesàfauter.Mefinemêtcotre leBoulIeuard Euâgelic- tholiquct. que 8c les dcffences:pcndât que toute {Armée eftoit en armes amp;nbsp;difpofee à vn afîàut General qu on vouloir liurer apres le jeu des mincs.Surquoy les affiegc;^efcouurans le bataillon des Suiffesentre la Fons amp;nbsp;Ronflày : leur tirerent quelques voilées de canons lefquelles en auoir dcfmcbré quelques vns,les firent retirer plus bas à cofté des Fracois qui efperoiet au faut des mines plus qu’en autre effort faifans:tous Eftat d’errer tefte baiffée dans la ville auffi toft qu’ils y verroiét {entrée qu’on leur prometoit grâdcamp;fpatieufê par l’ouverture de ces raboulliercs. Les mine* Sur le midy Monfieur cftant arriuc au fort S. Martin:lc feu fut mis à vne petite mine qui fit fê- ’ Ion la coiitiimc,breche pour 2. homes dc frôt.Les affiegez fôudain y coururét pour la râparer joueiicpour cependât qu’ô mettoit le feu à la fécondé qui fouurit plus largemér.Toutesfois il y falloir vn peunionter:à la deffenfe dc laquelle comme plufieurs accouruffent eftimans qu’elle’ fuft fêu-le : le feu fut mis à la derniere qui fit vne grande ruine amp;nbsp;fe renuerfà prcfqtie toute en la vil* lelaifTant comme des flancs ôcparapeéfs aux affiegez,defquels neantmoins elle engloutit plus

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, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ L’HISTOIRE DE FRANCE;

‘ de 50. perfonnes lê prclcntent toutes fois à la dçffence, lê gabionnâs felon les commoditez q*** nerai sHa nbsp;nbsp;nbsp;ptefentoiét. Et poiirce que du Gaft lors cftoit en garde auec Ibn Regiment,il deinâdaamp;c''

forme que la pointe de laflaut auec nombre de Gentils-hommes qui le voulurent accompagner. Les ei’ nndrent les y æarchcreut refoluëmcnt,fuiuies par bon nombre de foldats.Mais le Colonnclamp;^ , ires premiers blecez amp;nbsp;chault;ifoment pourfuiuis fallut en fin delînarcher en arriéré, Aw Dlt; Goas Goas deftiné pour la recharge amp;nbsp;lê prometant vn plus grand heur: lê prefenta brauemenNU^ duKegiméc alfiegez Iclqucls ne fen eftonnerent qu’à la longue.Car en fi n viuement enfoncez fallut a F enfeigncsc- dcs tcnans quitter la breche pour fe couurir ô^deftendre fous les rerranchtmes aulquo ftoient de- les Catholiques n’oferent donner.Tellement que les alfiegez lêcourus reprindrent peu à UantSan- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nlar/» nur. Pniiillor l,.iir vriiiliii- f-iir,» miittpr 01i#*r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3iiinii?*Ic Ip fprnnd rafiailebl


Catlioli-ijues.


cerre,

Pouillac

Pouillac mort*.

les e^atnoiiqucs n oicrcnt uonner. 1 eiiement que icsaiiiegez leeoiirus rcprinurcui p*-» “r 7 leur place que Pouillac leurvoulut faire quiiteraucc lês Galcôs aufquels le fécond rafraiY fementauoitefté lailfié. Mais la quantité des feux amp;nbsp;flammes artificielles: loint le nembreb * Pourkfe ^^P^t^æes’i^l^Jcsellédusfur labrecheamp;auxfolfcz.-defcouragcaceuxcy peu àpeu.loiniq^ cond rafrai- chaudement reccrchez amp;i le Collonnel blecé ne voulurent plus long temps debatre Icurprquot;^' thiflcmcnt. Aßifi ces trois Regimans fe retirèrent pour mettre leurs.Collonncls à lâuueté dont le prU^’^' Goasamp;de Çç gj porter en Cour pour fe guérir: les autres moururent bien toll apres . Orfidececcflc'’^ lê taftoit fi menu:le Comte du Lude n’efioit à repos. Car auoir difpofé les fitns: ils gangue’^* par Efcallade le Cabuz Sgt;c le Nauire prochain.Mais à la fin en leur tira tât de coups,que n’eftre fecouriis fallut quitter prilc.Tel fut Leffort des foldatsSe des mines Iclquelles ne leurlU' rent fi auâtageulês qu’ils elperoient au moien des flancs qu’elles lailIbient.Nommécinen(3‘^ breche qui côprenoit depuis le Boulleuard de fEuangile jufques à la vieilIeFontainc:^!’^^^’ Capitaines amp;nbsp;foldats y ordonnez amp;nbsp;merueilleufcmét lêcourus de la hardiefic des fèrrinesjn*.' les amp;nbsp;chambrières (bonne part dclquelles bien embafionnées fàifoient deuoir de foldats)b“' fendirent corne vous auez veu: Encor que l’ardeur des Catholiques futfort grandeamp; 9“)^ feufiêntrafrefohis par deux fois en cell endroit amp;nbsp;à la breche joignant le Boulleuard. Sib’^” Cathoii nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;moindre de quatre cés cinquâte homes lans le double des blecezpu»^î

quescnccA quarante qu’y perdirent les alfiegez.Lelqueîs redoublans de courage pour le bon heur du?quot;' Adaut. nbsp;nbsp;nbsp;fo. firent fortir au 2 y.pour haraflêr leurs ennemis rrouppe de Goujats pourueuz de

Sortie des amies amp;nbsp;vertus de chemifes blanches lelpée nue au poing pour dôner lalarmeaux trancbt^ f ak-taüie voifineSjCi) forte qu’ils eurent loifir de fe retirer par Congnes.Le 2 ÿ. les alfiegeans deffcd^^ pour haraf- deux Cauôs dans le forte pour acheucr les Calêmattes amp;nbsp;le parapel des alfiegez.AiiqueJj^f thobqi^s. leMairepcrmitàpresdeôo.pouresgensqu’hommes que iemmes inutilles à la delfo’*^^ ville def vill^u’on defchargcroit d’autant,de lê retirer où bon leur Icmblcroit pour viur® pJus’ chargée de leur aife qu’ils ne fàifoient aucc les alfiegez.

D’autant queMirebel ville Proteftante ert voifine de ville-Neufue de laquelle on ddbo” May ure le dedâs polir ertre plus cfleuéç: Les réfugiez de ville-Neufue auoient plus grand defray Auril. May. rctoumcr.Et Leurtênt entrepris.Mais le doubteux euenement de S5miercs:les retarda. Sur

AH'auc vers S. Nicolas. Perte des

entrefaites vn ibldat ferrurier forti de ville-Neufric aiïèura la Pradelle du moien de la/upjrc’J' dre côme fut Nifmes aux troificmes troubIcs.Sous les murs de la villcjy a vn pertuis grillée^ üir'nïr^ar nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de fct par où fefcoulle leau de la pluie:qu’il promettoit arracherSê y entrer Je pren^*^'

yn CanaF*^ Gc qUC lê Baton ne treuuât fourdaPradelle toutesfois f incita à fentreprifo.Il en communique fur les Ca d’Aubcnas amp;nbsp;autres: îvn delqucls en auertitLogicres qui fut caufe de luy faire réfoKf'^ t O K]ues. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;empnfonner tous les reuoltezjtcllement que cete entreprifo print plus de Ion-

gueur.Si que de Logieres ôuoir palfébeaucoup de nuits en armes amp;nbsp;ne voiant rien bouger:f' ftima le tout faux bruit.Cepi^ant le Baron amena de Priuas à Mirebel nôbre de foldats-Ms*’ en forte que de Logieres le Içeut.-occafion de fermer les portcsjtedoubler les gardes, falleiire' des reuoltez amp;nbsp;le pourmener toute nuit en armes à la lumière de plufieurs torches,Lanteme® | amp;nbsp;fallots qu’il fit drelfer par les ruës.Or les Proteftans n’y peurent aller à îheurc dite qui l’heure d’apres minuit : pource que le Baron auec d’autres dilaierent : ne treuuant lentrcpmc polTtble.La Pradelle neantmoins les fit tous acheminer parles coftaux amp;nbsp;lieux plus efgarî^ toute nuit amp;nbsp;approcher du folTé à l’heure mefme que le Gouuerneureftimât cela vnautrelt;:* । làde puis qu’ils auoient tant tardé:feftoit allé repofor amp;nbsp;à fon exéple tous les autres retirez 2“ corps de gardc,ou apelàntis de fommeil.Tellement que les premiers des entrepreneurs auoir furpris amp;nbsp;taillé en pieces le Corps de garde muet amp;nbsp;ja demi mort ; crioient par les rucsvi^ gangnée,apres auoir ouuett vne porte au gros de leurs trouppes. Surce le Gouuerneurbi^'’ esbaby

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LIVRE TRENTECIN C^V I E M E. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;175,

Csbahy lèïàuucenû maifôn allez forte:amp; les Catholiques femparent de 2.Tours:îvncau Tc-ple fort haute Se fautre àla grand porte où les Proteftans auoir taillé en pieces tout ce qui le mettoit en deffence, nommeenaent les Preftres qui elloient venus au Synode de tous collez: les baftirent trois Jours durant, auec perte ncantmoins des deux collez. En lin le rendent Se aiicc de Logieres fortent à compolîtion de vies: latines : attribwans tout le delâllrc au Gouuer-ueur.Celle prilc mit tout le pays en telle fraieur:que fi les foldats ne le feulïènt amuléz au butin: ils euflènt hcureulèment entrepris fur les autres places. Ainfi le chemin de Viuarcts à Nif mesfut rendu libre: amp;nbsp;prindrent quelques autres petites places voifines. Puis le Poufin forte Le$ ProteP d’aflîette fur le bord du Rolîie. Et fortifièrent Gurlïôl bonne ville fituée vis à vis de Valence, gucdo'sfuc En mefme temps ceux de Languedo,entreprindrent fur quelques places voefines de Nif ncçamp;viua-mes, comme Florenlïàc,forte place alfez pres de Narbonne, auec d’autres villettes amp;nbsp;Cha- ' lleaux côme Je diray ailleurs.Or pour appailcr les dilFeréds qui fcfinouuoiét entre leus Chefs pourchefde dcpuilTancc efgalle, fi queîvnnevouloirfouffrirquel’autrc luy commandait: Ceux de Nif-mes,Scuenes Sc Viuarcts,furent d’auis d’éllirc amp;nbsp;enuoier quenr à Geneue,lâint Romain pour la premie qu’il auoit tant de fois fait de G ftdelle alFeólion au party,amp;autres vertus qui le rccô- Les Frâçois mandoient entre les gens de guerre. 11 felloit la retiré apres le voir garenty des matines de Pa-ris.Ilsenuoierent aulfi depuis en Allemagne vers fEleéleur Palatin, Ipccialcment affin d’a- cerchcrfc-uoirlècoursou promelfc en cas de plus grande ncceffité.

Or bien que le Marefchald’Anuille,eull perdu bon nombre d’hommes deuant Sommie-rcs,ficft-ce qu’il ne le repoG pas. Ainspourfuiuit plus viuement que Jamais les Proteftans, duid’An-defa charge: non par armes toutesfois; Ains, par forme de lufticc, lâifilGnt amp;faiGnt vendre “csVrX'p* les biens de la plus part lêlon le mandement qu’il en auoit.Le neufiéme May il enuoiales tansdcLat». Cômiflions au Senefchal de Vellay amp;nbsp;aux autres dclônGouuernemctaufqucls il enjoignoit y procéder lêlon le contenu des articles quifuiuent.

Aï AN T le Roy par ces lettres patentes amp;: autres mandemens enuoiez A Monlcigneur bienulrT d’Anuillc Marefchal de France, Gouucrncur amp;nbsp;Lieutenant General pour G Majefté, au pays Proteftans dcLangucdoipar lefquelles eft enjointaux Officiers de liMaJefté de procéder à laGifie reelle ài’arméequot;quot; des biens meubles amp;nbsp;immeubles de les fujets, quidenouueaulc font rebellez, ou ceux qü» Cathciiquc, lcuradhcrentamp; fauorifent: amp;nbsp;en la vente des meublcs,padion des dettes qui leur font deuës, irtentcment des immeubles, adjudication amp;nbsp;confifoation d’iceux. Et faire entrer les deniers quicnprouiendront defdites ventes arrentcmcns amp;nbsp;dettes entre les mains du Threforierde de l'extraordinaire pour les emploier au fait deG charge. Ce que mondit Sieur àéait enten-dreaiifdits Officiers par plufieurs depdehes. Toutesfos lelHicsOfficiers Jufques à prefont n’au- ƒ roient fait leur deuoir comme ils font tenuz. Et parce moien lefdits rebelles amp;nbsp;leuts adhéras JouylTent encores la plus part de le urs biens. Ce quilcs rend plus obftinez en leur rebellion amp;nbsp;y demeurent d’autant plus fortifiez au grand reculement du foruice du Roy, veu la faute des deniers pour emploier au fait de la guerre principal ncrfd’icclle. Etfos bons fujets en demeurent detain plus furchargez. Et délirant mondit Sieur que les mandemens Sc ordonnances de fa Majefté foient entièrement accomplis amp;nbsp;exécutées à ordonné ce que fenf^t.

PREMIEREMENT qucforout faitcs défoncés àvoix de trompe amp;nbsp;cry public: A tous tenners fermiers amp;nbsp;debiteurs defdits rebelles amp;nbsp;leurs adherans, de ne leur faire aucunpaic-tncntdeceàquoy ilsfont obligez fur peine d’eftre contraints au paiement defilits dettes amp;nbsp;obligations.Sera enjoint à tous qui font debiteurs, obligez aufdits rebelles ou qui en font a-uertis; de declarer à la luftice les fommes de deniers amp;nbsp;autres choies qu’ils deuroient fur peine d’eftre punis comme fauteurs deÛits rebelles. Et fur melmes peines fora enjoint de declarer a la luftice ou Commilïàires qu’elle depputera les meubles, Marchandifos,fruît^amp;dan-rees qu’ils auront en leur pouuoirappartenans aufilits rebelles amp;nbsp;fauteurs. Sera aulfi enjoint a tous Notaires amp;nbsp;perfonnes publiques de declarer à la luftice CommilTaires, les obligations qu’ils ont receus en faueur defdits rebelles. Lelquelles proclamations feront faites aux villes amp;nbsp;autres lieux eftans en fobeilfance du Roy:à ce que perfonne n’en puilfo prciédre cau-fe d ignorancc.Et fora fait Eftat par les Threforiers de Frâce amp;nbsp;Generaux des finâces des gages amp;penflionsdeuzaufdits rebellesfur les deniers du domaine du Roy amp;nbsp;fur les greniers à lel, acquiélemens amp;nbsp;lur les tailles pour Gire entrer lelHits gages amp;nbsp;penfions entre les mains dudit Threforier def extraordinaire au proffit du Roy. Et pour les emploier au fait de G charge. Et

Y y iiiij.

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May,593. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE. —•

à ces’fins Ies Officiers dll Roy feront tenus bailler par rolle aiifdirs Threfôricrs amp;nbsp;les noms des Officiers amp;nbsp;autres qui font tenus pour rebelles, amp;nbsp;retirez aux lieux occupez iceux. Seront leldits Officiers tenus chacun en fon endroit amp;nbsp;dans la jurifdiôtion : défaire vendre lefdits meubles, fruits amp;nbsp;denrées : amp;c. mettre à ferme les immeubles à pris d’argent^'' en d’autres : à la plus grande •ommodité du Roy que faire ce pourra. Et quant à ceux q“' ; fêtrouucront arrentez, feront procez verbaux des arrentemens*. Feront obliger les rentif'^ ' fermiers au payement du prix contenu en iceux arrentemens au proffit du Roy. Et en to^ ce que deflus feront tenus y appeller leProcureur du Roy des villesamp;lieiix où il y en aurz-t' aux lieux où le Procureur du Roy ne fera point: y appellerôt les Côfuls des licux.Et du tout en drefïèrôt Eftat abrégé figné par euxamp;dudit Procureur du Royamp;Côfuls,contcnât lieu lieu,la vête des meubles à qui appartientamp;aux perfonnes aufqu elles elles feront deliuréesjamp;^ quel prix. Le mefme feront quant aux arrentemes des autres dettes qui fê trouuerrot deu^ aufdMs rebelles; lefquels Eftats ferot enuoicz à mondit Sieur pour les faire contrerolleramp;it mettre entre les mains dudit Treforier extraordinaire pour en faire la leuée,amp;les employof’^ fait de fa charge par les ordónances de mondit Siefîrjamp;pour fen rendre comptable. Sera det-fendu à tousGouuerneurs,GcntiIshommes,Capita!nesamp;: foldatsamp; gcnerallcment à toUS^U' tres dene foy approprier lefoits biens ni donner empefehement aux commifïàires qui font putez à la vête ou exadion : fur peine de la vie fans auoir efgard aux prouifiôs qui pourroiof' auoir cfté obtenues par furprife ou autrement pour jouir defdits biens. Lcfquelles demoot^' rontcafïeesamp; annullécs. Et au deffaut qu’ils ne trouucroient perfonnes appellees pour renter lefdits biens : feront baillez aux Confuls de lieux, qui fen rendront Cômiffaires queftre,faitc au preallablefommairc verification à combien tous les biens fê pourroict arren-ter tous fraiz faits. Sera procédé à fcxecution de ce que defTus : nonobftant toutes opp^fe' ons Si fùbterfuges qui fê pourroient faire par moien d’autres créanciers, amp;nbsp;fous prétexté charges ordinaires amp;nbsp;extraordinaires impofêes fur lefdits biens. Defquclles charges ordinaires amp;nbsp;extraordinaires en fera fait Eftat par les Commifïàires pour entire le payement.Ettaur à fê pouruoir tant fur les oppofîtions que fubterfuges. Sera procédé aux arrentemensà d’argent fi poflible cft:,amp;à deniers nuancez: ou à tout le moins en partie ou en termes Icsp''” courts que faire ce pourra. Les Commiffaires qui proccderont,prandront garde qu’il n’)' commis aucun monopole ou intelligence. Et de neprandre aucuns fermiers qui ncfofoj^j bienôc deuement cautionnez : Et fils trouuentque les yffuës ne fuffent raifonnablcs:^ 9“quot; y euft plu» grande perte : ils pouruoiront à faire lener les rentes amp;nbsp;autres deniers,amp; gerontles Confuls comme dcfTus.Etfilsnetroiiuoientàarrentcràprix d’argent les rerresU' boutées à hautes cnchcresamp;en terres portans paftel : les arrenteront en blé,vin,huile amp;pall“ à la meilleure condition que faire pourront amp;nbsp;pour vnc année amp;nbsp;cueillette tant feulement-Sçauront lefdits Commiffaires amp;nbsp;fe feront reprefêntcr les procedures faites par ci deuantfut les fàifies,ventcs,arrentemens amp;nbsp;leuées de dettes furce faites.Et reprandront Icfdites proccdU' res pour mettre à executiô ce qui refte à faire. Ou dcnouueauy procedderont corne ils jt'g^ ront eftrg expedient pour le fêruice du Roy. Contraindront tous comptables amp;nbsp;ceux font chargez defdits biens : de remettre deuers eux, leurs comptes.Et finformeront dilig®' ment des abusSc maluerlàtions qui pourroient auoir efté commis par les Commiffaires députez. Enfemble de tous recclcmens formelz defdits biens.Et contraindront ceux qui les ont en leur pouuoir: de les mettre en cuidence.Et à tous Notaires aufli deuers eux liurcs de leurs nottesamp;prothocolles aux fins^e faire extrait de ce qui fêra neceflàite pour la verification dettes defdits rebelles.Vfànt à feffet que deflus des côtraintes accouflumées,condânationdcs amendes amp;nbsp;emprifonnemens de'pcrfbnnes. Sera enjoint aux Gouuerneurs, Capitaincs,Gcn' tilshommcs, Iufticiers,Officiers,Preuofts, leurs Licutenans amp;nbsp;tous autres fujetsdu Roy bailler main forte fi befoin amp;nbsp;requis en font aufdits Commiffaires. Lefquels procedans an fait que deffusjfinformerót diligemment Scfêcretement des lieux, de demeure amp;nbsp;autres cho- । fes qui font faites fur les fujets du Roy. Par qui amp;nbsp;de quelle authoriré font faites, amp;nbsp;en auernquot; ront mondit Sieur pour y pouruoir. Et à ces fins contraindront tous Greffiers amp;nbsp;Confuls leur bailler vn double des affietes amp;nbsp;departemens de tout ce que deflus. Les Officiers desSe-nefehauflees fieges Prefidiaux, cnfêmble le Procureur du Roy : feront mettre à execution dans quinze jours apres la reception des prefartes Inftrudions. Renuoyeront les procezver- , baux

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LIVRE T R E N T E C I N Q_V I E M E. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;17^.

^aux à modit Sicur dans Ic téps contenu Ipccificatió d’icclles cs villes amp;nbsp;lieux de leur refîbrten lobcilTancc du Roy.Et ce à peyne de priuacion de leurs Offices.Contraignant tous les Officiers Subalternes amp;nbsp;à eux refïbrtables, de faire leur deuoir de leur part fur mefmes peynes amp;nbsp;com-damnacions d’amades; fans que les vns fe puiflènt cxculêr enuers les autres, amp;nbsp;juiques à auoir obey. Seront faites defences aux pâleurs de leurs gages tant de*rccetes ordinaires,domainc que autres de ne le paler fans auoir ordonnance de mondlt Sieur, apres auoir veu le deuoir qui fera fait par lefditsOfficiers.Lefquels gages demeureront fâifis amp;nbsp;arreftez au proffit duRoy entre les mains des paièurs amp;nbsp;rcceurs d’iceux.Sera permis aufdics Officiers amp;nbsp;Commiflàires ordonner des frais ncceflàircs poiirfexccution de ce quedeflus modérément toutesfois, amp;nbsp;dont ils en dreflèront vn Eftat, qui pareillement fera enuoiéà mondit Sicur, pour le taxer amp;nbsp;modérer encores fi beiôin eft. Seront enuoiez par le Threfôrier amp;nbsp;Recciieur de l'extraordinaire, meflà-gers expres pour intimer ce que deflfus aufdits Officiers,Receueursamp;paieiirs,amp; en raporte-ront les exploits. Et tout ce que deffus (era execute lans retardation des, Commiflàires particulièrement expédiez âfeffict que defliis, au deichargement dcfdits Officiers Icfquels ne leur en donneront aucun cmpelchemcnt .Aiift toute aide, faueurSc affiflance furies peynes que / deffus.

P ov R le regard du Dauphiné: Je vous ay dit comme Month run, raportant les grandes forcesduRoy,au peudemoiensdesProteftans reftez au Royaume: fut pcrfuadédefuiurcle EftatAi bon cfpoir que le Roy amp;nbsp;deGordes luy donnoient des grans auantages qui luy viendroient fil dauphine, demeuroit en là mailon.Depuis neâtmoins cfueillé par le raport du bon fuccez qui accompa-gnoit les deffeins de ceux dcLanguedo, Seiiencsamp;t Viuarctsôc autres quartiers: le repentit d’auoirfi long temps demcuréoyfifen temps de guerrc.Pourcc auoir cômuniqué aucc quelques Proteftans du pays: furent d’auis d’entreprendre fur Valence, Montcil Sc le Creft: villes notables du Dauphiné, fous la faucur de «juelqucs Proteftans muets y retirez, Maisceftere-folutlon communiquée à ceux de Vuiarets,amp; le tout dclcouuert: mdmes les trouppes du Vi-uaretSj qui auoient pafle Je Rolhe pour cet effet mifes en route par la Comapgnie d’hommes d’armes de Gordes: feurent confcillez de laifler ce deflein. Donnans ordre ce pendant qu’on fefaififtd‘Orpicrrc,Serre8£ autres lieux du Diocefe de Die. Ce feit accompagné dedixhuit cheuaux amp;nbsp;vintdcux lôldats afleurez:fèmct aux champs fur la fin de Mars pour entreprédre Montbru» felon que les occafions le prelènteroicnt: Et fans feuoir où il deuoit tirer,tant les bons fuccez des Catholiques auoient cftonné d’hommes. Au mefme temps Lediguiercs de Morges amp;nbsp;JesProtef. ChampollyfclàififlcncdelavilledcMeufèamp; autres villettcs es montagnes vcefini^ du Dau-phiné. Ce qui fit reprendre cœur à beaucoup d’autres. Surce de Gordes auerrit fe Majefté de ÎEftat du pays amp;nbsp;de tout ce qui eftoit furuenu failànt en autre choie tout le deuoir à luy pof-fible .Ce pendantMontbrun rencontre quelques vns de fe trouppc qu’il met en piecesamp;cou -rant deçà de là, le rend aflèz redoutable à tout le pays.

V O V s auez veu cy deuantle foin amp;nbsp;diligence de Monluc, à îexccution de fe charge pour faire ellire Monficur, Roy de Pologne. Depuis le dixiéme Audi Juiques au troifiéme May : îon procédé à ÎEledion d’vn des cinq principaux Compétiteurs. Aflàuoir f Arche- Pretendang duc Erneft,IeRoyde Suède, le Duc d’Anjou, le Roy de MofcouicSc IcVaiuodeîeTranfil-uanie. Car il y en auoit d’autres comme Rozcmberg,fvn des Ambaflàdeurs de l’Empereur: gne. lequel venu enPolognc ôevoiant que plufieurs des ScigncursPoIonnois le preferoient à d’au-trcsjvoulut briguer fous main. Côm’aufli vn des Seigneurs dePologne.Monluc femplia tout cetempsauee les coadjuteurs pour entretenir les Partilàns amp;nbsp;|^oucir les côtraires.Aulquels ’le préjudicia peu fauis que les Polonois receurent de Turquie que Sclim, aiiroit plus agréable le Duc d’Anjou Roy de Pologne qu’aucun des autres auec Idquels il a diferend. Car les fiftats le vouloicnt maintenir enPaix auec luy. Somme que toutes choies debatuës amp;nbsp;meure-mentconfiderées Monficur fut efleu Roy le neufiéme May furies Polonois amp;nbsp;autres peuples qui en dependent: dont les François feurent extrêmement Joyeux. Ce plaifir toutesfois fût leu Roy de vn peu atiedy, quand on leur prefenta pour ligner les articles amp;nbsp;conditions fous lefquellcs les Eftats auoient entendu le receuoir pour Souuerain. Etmelmes quelques articles à part pour le tepós de la France,que les Ambaflàdeurs aflèuroient obtenir du Roy Charles, amp;nbsp;notam-n^ant à fauantage des Proteftans, qu’ils auoiententendu fort tourmentez pour la confcience cotre la teneur de f Edit de Paix dernier. Comme fi telmoignans le defir d’eftre ainfi mainte

nu s-

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nus de lui, qu’ils fuplioient fon frere fe porter vers les Proteftans François : ils vouluflènt .rc Charles exemple à fonfrere de toute vcrtuSôbon Gouucrnemcnt qu’ils attendoientde ƒ iToutesfois efperarts que iâ Majefté y pouruoiroit,amp; fe voyans en manilcRc danger de trebu '-cher fils refuibient, les f gnerciit comme vous verrez ailleurs.

Les Eftats debatirent loiig temps de leur preeminence fur les commoditez ou in^oi” moditez qu’vn chacun apporteroit au Royaume:vray moien de droitement juger de chofes. Pour les commoditez,ils confideroientla bonne nourriture qui fut trouuee en Commodi- pcu différente,fors auMofcouite : que tous jugent extrêmement cruelàfêsfujets.Mel*” la correfpondance des mœurs en leur Nation qu’ils ne treuuerent’qu’en Piaft en îlwâ”' peut apport amp;nbsp;en Monfieur.La Paix aucc les Turcs SeTartares dont ils ne faifeuroient qu'en Monfieu*^ per auRoy.-.gß flufantc. L’augmentation du Royaume qu’ils n’elperoient qu’en Monfieur amp;nbsp;en P«nogn^. P^r mariage ; fcperfuadans que le Mofeouite leur promettoir rendre tout ce qu’il auoitvlüi' - pc fur eux: affin dé gangner tout le refte.La Seigneurie de la mer qu’ils ne voioiét qu’enM'”’quot; ■fieuramp; le Suédois tant quelèslêigneuriesfcpourroient eftendre; amp;nbsp;notamment .des qui empefehent le traffic de Neruc. La communication de la langue en tous,par la Latine»^ ,, Mofeouite par la Ruffienne.Mais ils elperoient que Monfieur auroit toll aprisla Pollono“^ Puis fils auoient accouftumé de viure Ibus les Loix. En quoy,fors le Mofeouite,furent f ’ n.fi“ * liez fcmblabics. Or comme les auantages furent trouuez plus grans du cofté deMonf^“^ lauffi les incomrnoditez moindres qu’en autres.Car tous fe rrouuerent,où trop jeunes ou -auancezfur l'aagc,pourvn longheureux gouuernement d’Eftat. Levoifinagedetous*^ .concurrens fut trouué fufpedt à la lêureté amp;paifible entretien du Royaume. Tous diftb^^^^ -mœurs amp;nbsp;denature aux Pollonois: auec lefquels les Francez ont plus de conformitczqf^^* tre Nation qui (bit. Les autres eulfent eu (ans doute guerre contre les Turcs amp;nbsp;TartaressU'' toit que ÎEiledion en euft eilé faite,côme mcimestls en eiloiétdesja menacez: ne aucc le Molcouiteamp;Valacque. La mer d’ailleurs leur euil cité ibudain empefehee,amp;lctt3^^ rompu : Dont vient la principalle richciïe du pars que Monfieur prynettoit rendre libK^ ’ mer paifible : tant par fes Alliances amp;nbsp;Confederations des Princes aucc l^i fleur de LySj^^ -par nouuelles fiarces qu’il y amencroit. Quant à la tyrannie amp;nbsp;cruauté vers les fujctsbl^y en eut jamais moins qu’en France. Où nous viuons fi franchement ôc d’vne fi priiiécccn’i’J**' ,, nication auec notre Souuerain :;Qu’l femble vn Prince efleu pour Gouuerner ics rnùsîpquot;*’ qu’vn Mbnarquc pour commander à fa volonté. Voire que faifeurans de la bonne que la ra^c deValloisà tousjours porté à fesfujets: ne firent difficulté apres en auoir quelque peu ibllicité par aucuns de leur Religion, de fupplicr la Majefté accorder aux cez Proteftans les articles quifuiuent.

P £ d-/ ANDES que fait la plufgrande fgt;art de la 2{chlejfe PcUoKKoifi „ . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faifant ^rofeßiou de la Reltgio/) Proteßante, frefeiitées à tref

? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;reuerent Seigneur leande zMonluc Euefque (^Comtede

c*,. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;raUencejConftiUeraupriuéConfeilduRoyTref

• ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ChrePiien:Et a C^lagnificque Seigneur Guy

de StGel/ais Sieur de Lanßac,Cheual~ lier de l'Ordre Ambaßa-

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deur s du Roy.

• pREMiERBMBNT qu’Ü plaÜc au Roy Tref chreftien abolir pour jamais la de toutes chofes auenuës en ]||rance à cauië des troubles amp;nbsp;guerres ciuilles. Enapresque*^ Majefté accorde par ià bonté à tous qui le voudront : de viure paifiblemcnt pat toute laFf^' ce ians cftre recerchez ni moleftcz en Ibrte que ce (oit pour la Religion Reformée dont ront profeffion. Qu^pn ne les reccrche point en leurs mailbns : pourueu qu’ils le comporte’^ fuiuant les Edits,amp; nelbicn^contraints d’affifter à ceremonie quelconque de lEglifeRoro^'' ne. Que le Roy tref Chreftien permette à ceux qui voudront fortir de France : de vendre^ diïpolèr de leurs biens comme il leur plaira. Et emporter targent hors du Royaume. S’ils^r ment mieux laifïer leurs biens amp;nbsp;en tirer le reuenu tous les ans: que cela leur (bit loifîble(ân® empefehement. Et quand ils voudront retourner ou demourer en France, qu’il leur foitp^^ mis : pourueu qu’ils ne (e (bient retirez en terre d’ennemis de la Couronne ; ou de ceux qui le Roy n’a aucune alliance. Dauantage,quc le Roy Tref chreftien pour fouuenancepc'' pct'i'

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LIVRÉ TRENTE CI N Q^V I É M E. 1^7.

petuellc de cîcmence amp;c benignité:rcmctte amp;c rcftabliÂe en leurs biens, Nobleflc honneurs precedans ; tous ceux qui ont efté condampnez pour celle prétendue conlpiration de Parisj au mois dAouft mil cinq cens loixante douze ou leurs enfans amp;nbsp;heriticrs.Nonobftafit tous E-* ditSjarrefts, lugemens Ordonnances fil y en à: que le Roy cafïèra mettra au néant pou t certaines, grandes amp;nbsp;juftes caulês.Qiw les heritiers de ceux qgi ont efté maflàcrez à Paris au mois dAouft amp;és jours fuiuans, en quelques villes de frajice par, la fureur du peuple enragé: foient paiez parle commandement du Roy, qui en iqft endroit rendra fâ douceur perdurable à jamais, du prix amp;nbsp;valleur des Eftats, que les maflàcrez tenoient. C’eft à dire autant que chafque Eftat ou Office à accouftume d eftre vendu foit reftituc.Que ceux qui font bannis de France, acaufê de la Religion: où qui effraiez des maflàcrcs fen font retirez: y puifTent * feiirementamp; librement reuenirfans eftre recherchez du paffé, Ains remis en leurs biensj honneurs amp;nbsp;Eftats. Moiennant quils quittent les armes amp;fe remettent en la proteélion du

Royj traittant plus doucement les villes amp;; places qui auront l’exercice de la Religion reformée jufques au jour que ces açticles cyjforont prefèntez à fà Majefté Chreftien-ne: veuille oublier premièrement toutes injures Scieur accorder pourlauenir libre exercice de Religion comme elles ont eu par ci deuaiit. Les exempte déroutes garnifons, poürueu qui fe rendent au Roy Sepofent les armes. Qu’on face dilligentes informations contre ceux qui ont maffacré outrepaftàns les Edits du Roy amp;nbsp;foient chaftiez.Que pour faire les Prefohes Baptifer les enfans amp;nbsp;folennifêr les Mariages: le Roy eflife amp;nbsp;accorde vn lieu en chacune pro-uince de France.

N 0 V s lean de Moulue, Euefque amp;nbsp;Comte de Valence, Confoiller au priué Confêil du RoyTrefehreftien : Et Guy de S. Gellais Sieur de LanfTac,dieu allier de lOrdre amp;nbsp;Capitaine de centhommesd’armes, Ambaflàdeursde laMajeftéTrefchreftienne versies tref-Illu-fîresEftats de Pollongnc : promettons amp;nbsp;jurons deuant Dieu qu’en faneur des tref IlluftreSÿ Magnificquesamp; Genereux Seigneursamp;Cheualliers qui fauorifont au tref Illuftre Duc d’An-jou,en la demande qu’il a faite du Royaume de Pollongne : Le Roy Tref chreftien accordera amp;nbsp;donnera aux François ^ui voudront faire Profeffion de la Religion Euangelicque : les huit premiers articles fus mentionnez. Et obligeonsfà foy Royallé poujr cet eff et. QÙant au dernier article touchant les lieux qu’on doit affîgncr a chafque Prouince pour l’exercice delà Religion: nous promettons de faire tant par follicitationsamp;prie^s enuers le tref Illuftre Duc d’Anjou:qu’il obtiendra cela du RoyTref chreftien.Fait à PlofcKO le quatrième jour de May, mil cinq cens foixante amp;nbsp;treze fous nos fèingsamp; fécaux.

G E fait le dixiéme May tEuefqueefcriuit à leurs Majeftez, les auertiftàns de cetc Eledi-on ; affin qu’ils pourueuftènt à leurs affaires pendant que les AmbafTadeursdePolIogncfe preparcient pour aller en France quérir leur nouueau Roy qui eftoit deuat la Rochelle.Dont il partit comme je vous ay déclaré pour aller à Paris : où Ion attendoit les Ambaflàdcurs Pol-lonois amp;nbsp;Montluc, de la venue defquels ceux de la Religion Proteftante auertis; enuoierent vers eux leur recommander. lEftat du Royaume. Et les prier de faire tant,cnuers le Roy : que £^5 leurs frtresamp;compagnons fuflènt plus gratieufoment traittcz,amp; les chofès reftablies en meil- pus empjo leur Eftat.Les Pollonois arriuerent à Mets au commancement d’Aouft : où CharleÂle Cars

Euefque de Langresles alla recueillir,amp; harenguer comme il fçauoit bien faire. Puis arriué à de Pologne Paris ne fut queftion que de jeux,mafcarades, jouxtes, tournois, combats à pied amp;nbsp;à chenal: jiu“fâ auec tels autres pafïètemps de Princes pour les bien vegner : Et gratiffier la venue des princi- guerte. paux de ce Royaume. Où nous les laitons pour reprendre ceux de Sancerre.

Les alfiegez apres auoir fccu la prife de Marcadier, depekherent la Croix le fêptiéme

jour du mois à mefme fin,auquel ils donnèrent les lettres qui fuiuent, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i es Sancer-

M E s s 1 E V R s,ayans entendu la faneur amp;nbsp;benediétion deDieu en voftre endroit:vos heu- ^5«' deman-rcuxfuccez amp;nbsp;euenemens; nous affeuraris que forez auffi joieux d'entendre de nos iiounelles jes au°re7 amp;nbsp;les viâoites que nous auons jufques à prefont obtenues fur nofennemis par la bonté amp;nbsp;af Egiifes Ftâ-fiftance de noftre*Seigneur: Nous enuoions ce porteur expres par deuers vous: qui vous dira

äulong deîEftat de nos affaires: Vous fera entendre comment nous auons tous boncourage ceux de Lan amp;fomniesrefolus moiennant la grace de Dieu, de plnftoft mourir que de rien faire contre fol honneur. Votisfupplians treshumblemcnt Meffieurs, félon les moiens qu’on nous à affu^ rcqu’auczenmaiiijde nous fecourir:affin qu’en bref nous puiffions eftre plaincment deliurez

de ceux

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M3y.iî7,. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HIS T OÎREDE FRANCE

de ceux qui nous tiennêt alfiegez il y a quatre mois. Lelquels cobien que les ayons ja repoul* Iczàfallàutquinousliurerentle dixneufiéme dc Mars:apres nous auoir battus de près de W mil coups de Canon, ne font mine ne auc un lémblant de delloger ny defeamper : Ains au co-traire ont fait pluficurs forts amp;nbsp;blocuz pres amp;nbsp;és enuirons dc nous: pretendans par ce moïc» nous affamer. Des le vint cinquième du dernier mois, nous auons dclpclché autre qui vous portoir mefincs nouuellcs. Mais il fut prins de îennemy, qui le tient encores, Etpft-ce que ne doutons nullement devoftre bonne volonté: amp;nbsp;que voltrc caufe Scia noftrefûigt;f vncs. Nous fineronspar nos trefihumbles recommandations à vos bonnes graces prières. Prians Dieu, Mclfieurs, vous maintenir tousjours en là lâinte proteéhon amp;nbsp;fauorilc'

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vos fain tes entrfcprinlês. De Sancerre ce lèptiéme May. 1575. Par vos trefihumbles frères

feruiteurs. loanneau .la Fleur,au nom de tous. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;

Fortdcbois ' Catholiques bâftirent vn autre grand fort de boys carré, fort elpais pourrefifterâ'*’^ bafty par harquebuzadcsôi coups de moufquets que les alfiegez auoicntpour toute artillerie. Il a»®“ icïCatholi- pluheurs eftages amp;nbsp;quatre tourelles aux quatre.coins pour lès flancs: qu’ils feirent appogt;^^ par pieces au deffus du pré Vallier,oii il fut drclTé^e lczicmeMay.Mais d’autant qu’ilclloii^* plus dommageable aux alfiegez,qu’il eftoit le plus proche de la ville, ôc pouuoit aucunei”^' commander au Raucllin amp;nbsp;plattes formes prochaines : ferelblurent dclc bruflerà quelq**' prix que ce fuft. Ainfi fur les neuf heures du loir, fuiuis de vignerons amp;nbsp;goujats chargeï^^ feu, paillcj fagots amp;nbsp;telles autres matières brullables; vont fi refolument julqu’au fort y mirent le feu quelque grand deuoir que filïènt les alfiegez à la deffcnce : Aulqucls rnefin^* vindrcntpourfecoursfe glifl'ans par les tranchées, ceux du grand fort amp;nbsp;ceux de Pignofe Icfquels partie des lortis Ibiiftindrent jufqucs à ce qu’ils viflènr le fort tout en feu,ou plufic“'’ Fort de bois refPerent brûliez amp;d’autres eftouffez pour ne pouuoir Ibrtir.Quelques vns y dcmeurcrctd^ k7Lotef- Ibrtis amp;nbsp;quatre blecez dont deux moururent apres amp;nbsp;le retira le refteenmenant trois pri^' «ns« niers pour faire entendre i'Eftat des Catholiques. Le vintneufièmé ils Ibrtirent pour attir^ le corps de garde de Montreueille, en ambulcadc: mais dcfcouucrts n’eurent qu’aie bien«®' fendre d’vne part amp;nbsp;d’autre: Quelques alfiegez y furent prilbnnicrs amp;nbsp;peu dc blecez:

luin. ifzj. uauxy fut tué.Reucnon^àu xRochellois.

Lettres du

Le deuxième luin, deux lôldats énuoiez du Comte deMontgommeryjptclcntcrcflt^^ MoTtcom- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lefquclles il failbit entendre qu’à ÎOecafiôde péü de forets qu’il aüoit,il eftoitcon-

Montgorri'

mery aux traint dc faite voille en Angleterre,où Languillicr eftoit ja allé pour auoir de grans vailfeau^ Rocheiiüjs. jjpuuoir à toute lêureté par meramp; fe rendre vidorieux contre lesCatholiques.Ce qü«

Efforts des Catholiques dcuät Monficur.

amp; qu’ils tiennent bon, le tenans tousjours fur leurs gardes, leur prometant eftre deretou' pour les lêcourit lepluftoft qu’il luylcra polfible ; Les Catholiques ce pœdant trauail-loicntnuièlamp; jour,nomrnéementà defeendre amp;nbsp;aflèurerles gabions dans Icfolfé près » Bouleuard de fEuangile, comme aulfi ils auoient mis pres la porte de Eint Nicolas oiitti^ ceux qu’ils auoient mis le Dimanche parauant que les alfiegez Ibrtis rompirent:Si queleû-non preft le quatriéme:deuant Monfieur eftât aux tranchées on voulut faucer vneCafemâtt' alfin de gàngner plus auant aux folicz. Mais la deffcnce que les alfiegez faifoient dc la inuraii-leilesforçadcrecullery laiffans grans nombre de blecez .Toutesfois on perça deux Tours pour les tenir en fujedion. Crainte qu’ils nedelcouuriffent le lieu on îon failbit les ruines« Le cinquième ils Ibrtirent vers Tadon: furprenans amp;tuanstout ce qu’ils trouucrentamp;reigt; uerferent les gabions drclTez^our battre la Tou r de la porte Eint NicolasSc les Baricades q«* y eftoicnt.Le cinquième amp;nbsp;lixiéme jour ne feirent que battre les Cafemattes amp;i le Cauallicf Les Rochel Vieille Fontaine,d’où dcEouucrts,ils fe fentoient fort incômodez .Le fixième pluficur^ lois en met- des plus aparens delà ville furent faitz prilbnnicrs pour eftre fulpeds amp;nbsp;vouloir ptendrevn^ técpiuiîcurs telle que les Catholiqiies vouloient,plus qu’vne fi miférablc gucrre.ConfiderâsfurtoUi pareils pn^ la famine qui fappreftoit fort pour la faute des bleds. Le fcptiéme,vnCatholiquepcnfât

fonnicrs

poureftrc fufpcds.

fuiuy, móta fur les fix heures du matin jufqncs au liant de la petite brèche près la vieille Foæ . taineamp;y demeuraaflèz long temps faute de garde: Mais femploiant en vain à renuerftrvnc i piece dans le fofiTéjfi; retira voiant qu’on Venoit de toutes pars à falarmt qu’vne fenuncllc hardy à crier qu’à frapper,auoit donné à tout le carrier. Auflî ceux de Tadon amener^' pluficiirs petites pieces à leurs nouueaux forts,pour tirer tant à ceux qui alloicnt pcïchcr,qu

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livre TRÉNTEC nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I b M E. 178.

bChefncamp;auGabus. Lonzicmc Monfieur manda auxaflîegcz qu’ils enuoialîènt fix des principaux pour le Parlement, amp;que fhumillians leuraccordcroic plus qu’ils n’auoient demande. Mais aucun n’y vouloir aller crainte de danger^ les autres ne le trouuoient bon, de peur qu’on ne les retint ou maitraitaft ou du moins on ne les forçaft de ligner choie qui con-treuint à leur liberté.Le douzième fur le matin on plâta quatospe elchelles entre deux Tours finseftredefcouuerts, puis pres de cinquante montèrent au haut,chalfans ceux qu’ilsy rencontrèrent, reconoiflans les tranchées amp;dclFences. Mais pour n’eftre fuiuy amp;nbsp;furuenantle-cours de toutes pars fallut reculler. Surce Monfieur enuoia les Députez pour parlementer. LfsCarholiques voians que la fotceouaerte ne leur auoit que bien peu auancé leurs alFaires: Voulurent efprouucr fi lesfurpriles ne leur pourroit plus profiter.Pource le douzième du ma- sutprinic» tinfurentàfalTaut par furprilê auec nombre d’efchclles qu’ils drellerent à la petite brcche desCathoii pres la Vieille Fontaine, jufques à y monter plus de cent que Gentilshommes que Capital-nés Scfoldats: dont aucuns gangnerent jufques au haut du Caualher, fur lequel ils furent afi jufques au fez long temps. Mais auoir reconu les retcanchemens amp;nbsp;contre-efearpe, gabionnés au dedas du retranchement amp;nbsp;les flancs d’iceluy: aiflferent a leur retraitte aufli toll qu’ils le veirent fa- rEaangille luëz dénombré d’harquebuzades qui leur venoient de toutes parts, apres la mort des premiers amp;nbsp;plus hauts montez, lelquels neantmoins treuuans les murailles vuides de gens qui tous feftoient retirez pour repaiftre ôc le repolèr des longues veilles:eufiènt tout gangue fils euflènt eftè bien ftiiuis.

I E vous ay dit que les Parlemens n’auoient celTèdefenrrctenir. Soit que Monfieur fuft Pailfmesfc A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ivr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- I - nbsp;nbsp;11* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ir continuent

ace conieillepour auoir deux cordes a fon arc:arhii que li le moien de la guerre ne luy luccc- toiisjoursamp; doit:quela matière le prelêntant pour monftrer la clcmence amp;nbsp;pitolable bonté vers les fu jets pourquoy. de fa Majefté Reaile: il leur fift,accorder plus qu’ils n’efpcroient. Ou que les alfiegez y lulfct d’autre part perfuadez, pour auoir plus de moiensde tirer auertiflèment defEftat Catholique. Ce jour, la relblution du Parlement fut tellc:que trois des plus aparens de la ville lôrti-roient le lendemain pour aller julques au premier moullin au deuant de fon Excellence. Et luy vfer defupplicatios tref humbles pour gangner là bone grace.Et que pour cet effet il leur enuoieroit le lé demain vn'pafleportfce qu’il fit)mais parce que par icelluy ils eftoiét nômez Rebelles, rebelles ilsneParlemêtcréc pointCe mefmc jourMôfieur voulût vifirer la mine qui eftoitprefi te de jouer à la viellcFótaine:nefutrecónuvn par Ibldatquiluy tira vne barque buzade char- danger de gccd’vneballcamp;de quelquesdragées.Mais deVin fô grâdEfcuier voiât le feu au ièrpcdn,fê mit 2U deuâtamp;rcceutle coup à trauers du corps: dot toutcsfoisamp;a grad peine il guérit fin:MÔ-fleurtoutesfois futattaint des drageos fur la freze de fachemilêamp;au poing de là mâche.Puis le par vnV*^ quinziéme, le Parlemétfut cÔtinüè qui ne dura guerres,pour ce que lesRochelois dirét que mort voion-les Catholiques eftans fur la contre-efcarpc,reconnoiflbient le folle amp;nbsp;failôient trauaillicr les ™ibn* Ma? pionniers.Si bien qu’efchaulfez fur ce à tirer,lèpt Catholiques y demeurèrent amp;nbsp;vn des aflîe- ftic. gez.Le feiziéfme on parlementa de rechef où fc trouua la Noüe. Et d'autant que les Catholi- Treues non ques fe ruoient ordinairement fur les femmes qui alloient pefeher des Sourdons amp;nbsp;autres co-quillages,aucunnes defquelles ilz prindrent comme les plus bclles:Nombre d’harquebuziers s’abillerent en femmes auec espées amp;nbsp;piftolles fous les cottes,leurs côpagnons prelft à les le- Cathoi? courir s’ilz en aiioient befoin.Ainfi pefehans amp;nbsp;conduitz parles femmes,veirent aulfi toll les habàtieVc-Catholiques fe desbander de leurs corps de Garde pour s’en làifir. Mais ces hommallès,les mes forties chargèrent de telle forte que plufieurs ruez mortz le refte n’cuft qu'à fuir en diligence:aulïi toft refroidis en amour qu’ilz s’y eftoient montrez efohaulfez |^s ladefoouuerte deces femmes .Sur ce nombre de Cannonades furent tirées parles Catholiques,Iefquelleseftoienttcf- ^cc^fr^Roy moignagede la reljouilfance que tous prenoient delà venüe des Ambalfadeurs de Pologne dcPolognc qui venoient pour làlüer Monfieur Roy de Pologne. Hz luy feirent la Harengue au nom des Eftats.On ne lailfoit pour cela à tirerCanonnades d’vne part amp;nbsp;d’au*re:mefmement leComtc du Lude fit trainer quelques Couleuurinnes au Fourneau,mafur? d’vne ancienne maifon foi-tuée entre Tadon amp;nbsp;la pointe du Coureille fur le bord des vàfos defquelles ilz tirerent bien trente coups tant contre le corps de Garde de la Chefoe qui eftoit de bois:que fur les murailles; pour ruyncr les maifons amp;nbsp;autrement incommoder les alfiegez. Puis les Catholiques firent jouer leur mine le vint-vniéme aufoir auec grand clpoir d’entrer bien auant en la ville. Mincjouc Mais elle lailTa vn haut liane à l’endroit de la vieille Fontaine,où parauanr n’y en auoit aucun

amp; au

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h’ HISTOIRE ’DE FRANCE

amp; au lieu qu’on«c peuuoit monter jufques auCauallier de laditte Fontainc:ElJc fit la moO®^ à pied droit. loint quelle renucrlà la terre par dehors de telle façon qu’elle fit tomber vn«^-Canons Catholiques dans le folTé qui fut tout couuert de terre auec la Cafematte que J aHîegeans gardoient. Ce pendantle Comte du Lude renforçoit tousjours là batterie approché les pieces julquesîk la contre-efearpe de la porte faint Nicolas qu’il batoitaucc clochier d’icelle.Sôme que croiflàns les neceflitez de partamp;d’autrcde nombre de bons hén’?

Paix accordée en Ia

Quelle fin San

qui diminuoit de jour en jour: Crainte de pis aux Rochelois: amp;nbsp;àMonfieurvn extremen® dç prendre polTelfion de laCourône de Pologne,auec vn delplaifir de voir tant de milêres®' France par vne fi malheureufe reprinfe de nouuelles Guerres -.lurent les occafiens delesl^f^ tous condefeendre à vne bonne Paix : les Articles de laquelle bien debatiis,furent en fin^rr® cii comprhe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vcrtez le vintquatriéme du mois,csquelz toutesfois le Roy ne voulutn^'”’

en

auec Montauban amp;

Nifmes.

prendre Sancerre. Permit que les habitans eulfent le benefice des Prefehes, Mariages

Treues,

t’aix publiée à la Rochelle.

I.e Sieur de Biron entre en la Rochelle.

les villes de la Rochelle,Nifmes,?lt; Montauban,Lefqucllcs auroient fexercice pur amp;nbsp;libre^^® la Religion tant au Baptefme amp;nbsp;Cenc qu’au Mari«ge.Et que le lendemain ilz retournerû’^' pour faire figner au Roy de Pologne les Articles.Sur ce les Noblesamp;Capitaines furentalî®”' blezS’ilztrouucroient ces Articles bons. Puis le peuple fut conuocque parle Tromp^' mefine fin au Bolcuard delEuangille.Toutfut agréé le vinteinquiéme amp;nbsp;atendant qiïib’?' lent fignez du Roy de Pologne qui eftoit en i’ifle d’Olleron,Trcucs furent accordées polit jours : pendant leiquelz, il enuoiroit les Articles au Roy pour les figner.Aufli furentbtt? uesamp; furceanccs de tout aélc guerrier publiées en la villcamp; auCampzDontfeux de joyefû^ faitz amp;nbsp;elleuez de toutes parts en la Rochelle.Lc fixiéme,les Catholiques commancercnt^’ retirer des gardes amp;nbsp;à öfter canons, gabions amp;nbsp;tels autres outilz de Guerre. Si bien querî?® le jour fuiuant.-les François vns amp;nbsp;autres commanccrent à le vifiter amp;nbsp;fcntrecaraflèr toUS.P^^ la Nouc,Clcrmont,amp;autres Proteftans,Suiuans les Catholiques entrèrent pour voirH^'^ fortification de la ville, en laquelle le dixiéme luillct Biron entra par Congne auec trompettes du Royôc vn Heraut d’Armes failàntloudain publier la raix par tous les canif®®' Puis auoirdifiic au logis du Maiicfijt reconduit le mefmc jour hors icelle. En laque dain entrèrent plufieurs nauires amp;nbsp;petitz vaifleaux chargez de toutes fortes de proiiifoi’^', eft ce que deuant que vous declarer les conditions de la Paix, il me femble que je vous dois faire voir ce qui fe paflôit en mefine temps horsS: dedans Sançerre alfiegée pour mefmefi”^ pareille ^cafion que la Rochelle. Puis vous auoir propofé ce que les François réfugié’^ Angleterre amp;nbsp;Allemagne debatoient par leurs députez au conlcildu Roy fur la conclu^’^’'’

de cefte Paix:jcvous en feray voir la fubftance entière.

Famine de Sancerre eftranpe amp;nbsp;nonoye.

Pour retourner donques à Sancerre le deuxième luin la Croix reuint dcLanguedo,amp;fôf' Juin. I $ 7 J- cé de coucher en vn blé près les trachées pour la bonne garde des fontinellesrdes le matins“ Cl toft qu’il vit la fentinclle tourner le doz,làute la tranchée à fi grand hafte que fon chapca”/ demcura.Il rapporta que Priuas où il auoit cfté amp;nbsp;plufieurs autres villesamp;Chafteaux de La”' guedo amp;Viuarez tenoiét pour eux.Qu’ilz auoictenuoyez argent pour fouldoyeiReytres q”* fachemffioyent à Sancerre, amp;nbsp;que huit cents chenaux auec deux mil harquebuziers ja fur les frontières de Suilïcs. Ce qui les encouragea fort, encores que la famine les prcfl^i beaucoup.Laquelle croiflànt de jour à autre,fit praticquer à ce peuple par trois mois/hofes non jamais veuës n’y ouyes eh hiftoirc du monde» Si que la famine de Samarieoù les meres mangèrent leurs enfans amp;nbsp;o^les teftes d’afnes amp;nbsp;fientes de pigeons Ce vendoient chèrement L’hiftoire tragicque amp;prodigieufo du fiege de lerufàlem où cefte mere honorable dont pan* lofoph s’armant contre les loix de nature,occit amp;nbsp;mangea le propre fruid de fon ventreaud horreur des plus cruelz qui le veirct.Cc qui auint à Numance alfiegée parScipion,amp;aiitri’ hiftoires des miforablcs amp;nbsp;prodigieufos neceflitez paflees:nc forêt plus mifos en doubte. Û” ceux cy mangèrent premièrement tous les afiies, mulletz amp;nbsp;cheuaux,tuez neâtmoins amp;nbsp;ve” duz à la boucherie crainte d’infedion du lang amp;nbsp;tripailles fi tous en tuoyent en leur partit” lier. Et fut ordonne que la liure plus gralTe ne fo venderoit que trois fouz, amp;nbsp;l.a maigre de«-''' Toutesfois enluilletamp;Aouftfcvédit aoamp;vint-deux.Les teftes,tripcs,foyeamp;lc refteplus ih® corne plus friarmefmemêt du chenal dont la chair eft meilleure.Car bic qu’elle foit plus i«” lafle cruëjboullie eft plus ferme amp;nbsp;meilleure que roftic,clle approche plus du gouft de bot” que ti*

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L 3 V R'E. T K Eîlt;TE C I N î ÉMÈ. 17^.. que de porc.IJs' en faifoyent bons potage^ patîflferiétL’engéâftce des chats faillit en-ftioins 15.jouts.Puis la fain preflànt fetït aguißffejpfk à ftiredcs^atiereSplufieurs‘fepriridf€tachaP fer aux lats,taupes amp;nbsp;fôiirifiiLes poures.cnfens mêftncmét bienttifès quand ils poùuoîentaüo ‘ vnefounsqu’ilscuilbyeritfur lés charbons la dcUorans d’vnè'grâde auiditc:Satïfvüider ny el^ corcherle plus foüuét:amp;n’y au oit queuëjpattc ny peau derat lt;^i nefeuft deüoréeiLes chi^ généreux amp;nbsp;fidclle animal/urct traitez corne tes rnoutôiïiéft'âürt'èiaifbn.Lés'gi'às fé i^oict ^•liures,les cuifles de leuricfs rofties eftoicnt troiiuécs tandres comme râblés delieijf èS.Mais les petits chiens de lait tenus pour marcaflîns nbsp;nbsp;petits faons.-Bieïi^tfé îa ehâif de''èkiëîbîf'fbrt

fadeamp;douçaftre.Dés ce mois bicnfôixante di'xdti poure peuplé: Sortirent: ^ fuföfdónéqtyè r,- ;. r;-tousfe contenteroyentde demi liurc de pain parjopr. Mais dôhrtlf â la' hHÎtâlnéquot;lt;^iïé' c’èftôlfc trop:.fut remis à vn quarreron,puis l’on vint à vne liure paf fonaîne'êc venant tôüt lé blé a fàfl lir auMagazinefur la fin dn moys aucun n’en eut du tout.Et comme fîir le Côminaticement dé ^*11**»^'-luilletreftoient encor vint chenaux defcruicereieruez àfêktrcm'ité: Le vcntféqufn’à'point d’oreille pour ouïr railôns r ôcla ncceflîté maiftreiïè des' Arts auiférent aucuns d’éïîàyer fi les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;0

cuirs debeufs,devaches,peanx de moutons Scautres (raefinesfeicEas pâr les greffiers) poüïl roieutfoumir au lieu de chair. Ainfi les auôir pelées, racléeSj'eft-haudées amp;nbsp;cüitês^ Ils y prin-l ..-üïüc .t dréttclgouftquefitoft qu’ilsfeufticeiutousy courroiérdefôutés parts.Ceuxquienauoiêc lesacouftroyent ainfiou lcs roftiflbyent fur le grilcommetrippes 5 les metfoyent en vinuai-’ gretté 1 où fils auoyent de la greife ils les mettoyent en fricalTce ou' 'pafte eh pOt. Gèllcsquot;des veaux effoyent les meilleures amp;nbsp;rapportans aux trippes de moulues. De là 'öü vint aux edirs de bœufs, vaches, chenaux, chiens amp;nbsp;autres beftes. Les ofciles d’-alhes eftôyent Meilleur res que celles de pourceaux: Pour bien acouftrer les peaux, il les clouoyânt amp;nbsp;eftandoyenc furvnc haie pour brufler amp;nbsp;racler le poil plus ailement comme d’vn pourceau : Etles auoir laiffé tratnper vn jour ou deux : changeant d’eau fouuenr errvlbyenf comme ils vouloyént. Vueliure ouvn pied en quarré fê vendoit douze ou quinZéfîfuls. Telpcâiï à Vâllu en detail plus de trente fouis J ^la faillant onfo print an parchemin blanc » Mais les lettres, filtres, liures imprimez amp;nbsp;eferits en main : feuflent ils de fix vints ans, let auôfr raclé amp;nbsp;fait ..... -bouillir jufqucs à ce qu’en les tirant on les vift glutineux : bil les faifoit comme trippes, aucuns lès apreftoyent auec herbes amp;nbsp;elpices en façon de hauchepot. Les Soldats Sc aiit^s bs greflbyent du fuifde chandelle. Et les anoirgrillé fur les charbons les trouuoyent fort delicates:à telles,les carraétaires imprimez amp;nbsp;eferits a main paroifToyét amp;nbsp;pouuoït oh lire dans les morceaux qui eftoyent au plat prefts à manger. Les licots, poiltrats, cropieret amp;nbsp;tous autres harnois de chenal tant vieux amp;nbsp;vfoz feuffent }ls,cftoyent couppez par piece bouillies, grillez amp;fricalfcz efqnels ont voioyt encore les trous des couftnres furies bancs ou ils fo vendoyentbien chairement amp;à grandprefle. Lesenfans mettoyent leur faintûres furies charbons pour en desjenner comme d’vn boiau de trippes. Les vieux deuantiersde peaux-pour noir 8c gras qu’ils fuflèntdes fouctiers amp;nbsp;antres artifàns. Les nerfs de bœufs amp;nbsp;autres bcftc5 ayantferuy quatre ou cinq ans fur baft d’afhesSc: mullets amp;nbsp;à d’autres vfoges . Ceux ou pendoyent les bontailles à vinaigre. Les pieds de Cerfs, Bifohes, porte clefs, le^poitras faits de vieux cuirs amp;nbsp;de vielles fâuattes dont les vignerons foforuoycnt pour plier les vignes: furent couppez,cuits amp;nbsp;fficafléz. Les cornes de pieds de chenal amaffez for les fumiers. Les Vieilles cornes de bœufs amp;nbsp;vachcsiles vieux oz recueillis par les rues furent cuitz, rongez de plufieurs qui ne laiffoyent rien en arriéré parmy les ordures. Non plus que fi les canes amp;nbsp;poulies y eufïèntgratéamp;bequetc. Somme qu’il n’y auoitruclli qui ne fuft recerchée pour remplir le ventre de ce que les chiens amp;nbsp;pourceaux laiffoient. Tout ce quiauc^t humidité gouft oufaueur,net,8c(âlle bon ou mauuais qu’il feuft né leur eftoit que trop rare pafture.Ma-Icdiéhon de Dieu, difoient lors ceux qui pins endnroient : puiftè acabler la deteftableragc de ceux qui feront les premiers auéàeurs denousfaire rentrer en vge autre guerre Ciuile: qui ne peut eftrc que plus malheureufe que les paffées.Veu qu’aucun ne famande: Ains empirons tous au longaller.Sont les Frâçois fi barbares qu’aucun cfguillon de pitié ne les mcunct à cô-paffron denosmifëresïVons nouseftes ennemis dira quelcun.Quand les plus cruels amp;nbsp;defiia-turczfauuages vous aiiroient fait mille fois plus de maux que nous qui ne faifons q nous deffâ dre, encor auriez vous mercy en nous voiat endurer tant de ponrctez.Enqnoy plufieurs d’eux prenoyentvnaffcuré tefinoignage que les pilliers de nos guerres, fapuient fi.ir autre fonde-’

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Fiantes amp;nbsp;efcrcincns des homes amp;nbsp;bsfte.

ment ^ue de Religion laquelle ne fèrt aujourdhui-qtic 4e malquc aux paflions des -, Towrqel?^ p’eft comme rien en efgard aux miicfps qu’ils «nedepuis ibufFctt, retournifi’quot; la premietfi nourriture des hommes anciens qui iè repaifloyenc’d’herbes amp;nbsp;fruiâs plus de chaÎF *:Ç3r-ay:ux qui auoyeikdes Iardins.,les;Qftimoyent pli» qu’vne bonne MeftaiiiC'®' outre qu’ils fen nourrifloyem apreftans les herbes en toutes façons qu’ils fe peuuoycnt 1er :• Ils les vendoyent à leur mot amp;nbsp;ne le vendoit la feuille moins d’vn liard amp;nbsp;quatre denied' Bref crainte des larrons onyfailoit garde la nuid en armes comme furies murailles. 0^' caficm que les poures mangeoyent indilFcramment de toutes fortes d’herbes amp;nbsp;racines Ô**' Paradinen 3A3ges jufqucs à la Ciguë: dont plufieurs deuenuz enflez amp;nbsp;émpoifbnnez moururent pou'i' riiiuoirede m^nt • Et UC/en vouloitaucun déporter faute dé mieux encor que l’on leur remonllol^ ’ notre téps. dangcfLeut ventre fôurd amp;nbsp;affamé n’auoient point d’oreilles. Quelqu’vn raconte MMdifofe famine qui auint à noz Peres mille cinq cens vint-huit plufieurs fempoifonnerenr de Celle‘S' entfeï xom- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mcdeciu dit auoir veu vn Payfant Sc fâ femme hors du fens pour cn auoir

tide.

fùrDlofco- M praticque cn cfloit là beaucoup plus ordinaire * Aufli plufieurs efloycnt tourmenKï“^'^ fleux de ventre fi foibles amp;nbsp;des-vtflesoqu’ils nc fc p^uuoyent fouftenir. Ceux qui auoyent Paineflran- ;-graine de lin de Senefoin ou Saint Foin Sc autres que fou ne f’cfloif jamais auife S'. ger : les failôyenf moudre ou les pilloyent dans les mortiers 8c en faifôyent du pain .Coi®' me de toutes fortes d’herbes méfiées auec vn peu defon : mefmeson cnàfait de la paillf“^^ froment trempée 8c deçouppée menu pillée 8c broyée. Les coquilles de noix pillées dansfo mortiers 8c mifès en poudre fèruoyent de farine: dont.on faifoit païie 8c pain.Ainfi désarroi' fès pillées jdont lafarinç paflee auec des lacs à rendu le pain , deftrampant la pafte auecc®“^’ fêl amp;C. vinaigre : le fuif des chandelles , loing 8c autre vieilles greffes fèruoyent cn potaS^ 8c fritures. Lcschcuaux referuez furent mangez à vint-cinq fouis la liure. La tefte huiH*' lires, la langue trois liures, dix fouis le piedjtrcntc fouis la liurc de foye, 8c de molvint-h®quot; Lament fcft trouué foyc à quatorze liures, le cœur dix liures, la peau dix liures, les trippes fei®^ ament.4$. liure dont plufieurs faifoyent andouilles. La liuredegrefiè de chenal trente foA le fâng de chenal vînt-huit liures. Car ayant fait des boudins auec peu d’herbes, il y en quarante liures vendus à quatorze fouis la liure quelque deffcnce 8c pollicequ’onyeuftn”®' Àufïi.tels rançonneurs furent tous pillez âpre s le fiege. Ainfi parle 1 e r e m i e de ceux IiiRVSALEM lefquels auoir accouftumé*de manger viandes de-licates : périrent par 1^ rues 8c fc paiffoyent de la fiente des hommes 8c des beftes durant le fiege. Car c’eft cho^ afteurée freies fiantes 8c ex cremens humains y ont efte amaflez pour manger. Mcfæc®®* de chcual qu’ils difoyent trouuer meilleure que pain de fon. Amalfoyent tontes fortesdcl' dures 8c villannics par les rues gratans fur les fumiers pour y defenterrer les vieux oz,viel^ cornes 8c autres inmondices incroyable. Voire dont la puanteur eftoit affez pour empot' Pcreamp;mc- fouiicr ccuxquilcs manioyeiit: Cc n’eft encore rien D i e v protefte qu’il réduira les^^' îcur ciuant' ^obeyflàus en tel Eftatque durant le fiege il fera que leurs meres mangeront leurs cnfiiH' amp;nbsp;en font Le vint-vniémc luillet, Simon Potard vigneron 8cEùgene fà femme,Sc Philippes de la Fd*“’ fcrusicz. jg autrement fEmcrie vieille femme quife tenoit auec cux,mangercnt la tefte, la «nid' le, le foye 8c la freffurc de leur fille aagée de trois ans morte de fain 8c de langueur: lô deux cuiffes, jambes 8c pieds dans vne chaudière auec vinaigre, cfpiccs 8c fcl preftz à met; Anthropo- Ic feu : lesdcux efpaules, bras 8c mains tenans cnfèm.ble auec la poidrinc fendue gcurs d’hô ouuerte appareillées pour manger.Les Américains au Brcfil 8c plufieurs autres Sauuago mangent bien les hommes: lyais ils font leurs ennemis. Les trois prifbnniers confcffcrcntlt faict : mais diét la Mere qu’à fon grand regret la vieille fauoit ainfi decouppéà fon abfcnce remontrant à fon mary que ce feroit dommage de le mettre pourrir en terre Scquelc foV^ eftoit fort bon pour guérir fon enflure . Si bien que retournée 8c ayant à leur fuafion de la freffurc ja cuite 8c troqué bonne : S’appreftoyent d’acheucr îenfant. La vieille moU' rut le lendemain enprifbn. Orpourcc que les luges feeurent qu’ils auoyent faitcelaaii jour qu’ils auoyent eu faumofne de potage d’herbes 8c de vin chofè fuffifântc pour paffer U journée : par ainfi qu’vn apetit defordonné8c beftiallcur auoit fait faire: loint quiM' ftoyent renommez d’iurongncric, gourmandifè 8c cruauté vers leurs enfans, feftre mariez contre le commandement de l’Eglifc qui vouloir qu’ils attcndilïcnt aflcurancc delam®' du premier mary d’Eugene. Et Potard auffi conuaincu d’auoir fait vn homicide bon ® ville pendant le ficgcifut condamné à eftrc briiflé vifila femme cftrangléc Sc fon corpsaucn*^

Leuit. If.

Deut. 18.

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LIVRE TRE.N TECIN Q_V I E M E. iSo* vieille detcrrée:bruflez, morts,trayncz de la prifôn fur vnc claye iufques au lieu du fupplice’ Levint-troifiémeluillct.Les luges curent auflî grand c/gard à la confèquence du fait amp;àfc-Xemple que les autres y eulTent peu prendre, û on les euft chaftié plus doucement, Car il c-ftoît à craindre que la famine croiiïàntdes fôldats amp;(. le peuple ne le feuflènt feulement adonez amanger les corps des morts,de mort naturelle 8c les tués en guerre ou autrement. Ains qu’on fefeiift en fin tuefvnfautre pour fè manger. Comme la refoffition de gens dcfèfpciez, e[t ordinairement telle de mourir pluftoft commeque ce foitiquc fabandonncràceux defquels ils 11 efperent que toutes cruauté: Ceux qui ne fê font vous en telles exrremitez: ne peu tient ß bien comprendre toutes les circonftances de tel faitjquc ceux qui les ont veuèçs ôc pratiquées à lœil. On lit bien que durant la famine de mille quatre cens tränte huit, vne payfànne pres Abcuille n'aiant que manger defroba plußeurs petits enfans, Sc les deénambranc par pieces les falloir comme pourceaux. Et parce quefa maifbn ertoit efeartée des autres : quelques bri-gansy retirez pour vn (oir : Creuuercntles pieces de ces petits corps fâlez . Dont eflonnez faccliferent amp;nbsp;1^ firent brufler viuc par luflice.-cncor qu’elle allegaft n’âuoir autres chofes pour fc nourrir. Mais que Françoife aye j^^nais efté fi cruelle,que (è nourir de ce qui a pris nourriture J’clleion ne l’ouyt jamais direqu’à Sancerrc.Que ceux donc qui font auteurs Se coadjuteurs de tant de miferes'auifênt bien quel comte ils en rendront deuanteeluy qui les fouffre viure pour les punir d’autant plus rigoureufêment qu’ils aurontcu detemps pourfa-raander fansamandement. C’eft vn pourejeu quedeprendre plaifir aie Taire manger les vnsauïautres'.Voire d’eftre îoccafion de tant d’autres pouretés qui'auicnenten ce Roiau-me. Somme que cefic pourcté croiflànt d’heure à autreion fut encor contraint d’enchaflèr plufieiirs ; aucunsdefquels efehappoyent, les autres renuoyez à coups de ballons, Sc ne pou-uans ny voulans rentrer en ville : viuotoyent des bourgeons de vignes, des morCs des bayes, d’eltatgots, de limaces rouges, d’herbes ïâuuages amp;nbsp;telles autres chofes efqucllesils treu-uoyent que bonne qtiemaüuaifc fubflance. Si qu’apres auoir languy, moururent entre les tranchées Scfolfez de la ville. Ontrouua entre autre le corps d’vn vigneron amp;nbsp;de fa femme morts pres l’vn l’autre danf les vignes:amp; deux de leurs enfans qui plturoycntôc crioyent p.b teufemant,lcplus jeune sage de fixfêmaines que la Dame Portier veufuede Millefêns enr üoya quérir pour le nourir par charité. Et fans doute n’euft eftéfaumofiiedc quelques riches mailôns: beaucoup plus feufïcnt morts. Or fi plufieurs mouroyent drus par les vignes, pres la Contrefearpe Seaux foffez: beaucoup plus decedoyent ezmaifons amp;nbsp;par les: rues. Voire que tel jour on en enterroit vint cinq amp;nbsp;tränte morts de fain. Prefque tous les jeunesenfansfous douze ans font morts. Peut eftre que c’efte chaleur naturelle dc^uneffo ,c„tdefaira qui appettetousjours de manger pour fen nourir: comme le feu de fhuille en lampe ou plus que ks le fîufati feu de la chandelle: venant à manquer de maticre, fefuanouitfbudain.-occafion de ^p^urquuy l^mort. Carayansfcftomach chaud digerans mieux que les plus aagez: loint qu’ils nauoyent telle patience amp;nbsp;diforetion : faillant la nourriture,fàillit la vic.Refpiroyent ncant-tnoins jiifques a ce que les os leur perçafTent la peau:ciians d’vne voix famentable 8c qui euft efiucii les plus Barbares à compaffion auant que rendre l’efprit. Vn jeune enfant de cinq 2ns,auoir languy long temps 8c allant par les rues pour cerchcr à manger : nature Iq^ faillit enfin amp;nbsp;tomba deiianpfes Pere amp;nbsp;Mere. Lefquels faperçeuoyent à veuë d’œil, les nerfs 8c vaines fo retirer pour mourir à l’inflant. Lapins partenfommefo plaignoyent de langueur. Si que couchez pour repofêr quand onauoit relafohédes couruées ordinaires,ils n’ofoyent cftendre les jambes. Car alors les gouttes crampes Scies rattesleur faifoyent vne extreme douleur. Surlafinde luillet vous enfliez veu tantdcpoures ^rfonnes languiffantes couchées par les ruës,hideufos 8c relTamblantes corps morts dcterrcz plus que languiflàns : qui dvncvoixcaflee, rauque 8c piteufo l’amentoyentleur mifêrable condition! helasfi nous anions mangé vn morceau de pain de fon,nou snous porterions bien. Les autres plus denuez difoyent! helàs encor que nous eu fiions des balles reftantes de fondons ne les foaurions piller n’y dcflremperveu noftre foibfoflc. Les poures meres conduifâns leurs enfans auCime-here amp;trainans par la main ceux qui leur reftoient! Hclàs mon enfant,difoyent elles, tu ne garderas giiercs d’aller apres. Plufieurs voioient amp;nbsp;entendoient ces chofès. Mais ils n’auoyent dequoy y remédier. Er connoiflàns la playe n’auoyent fcmplaftre n’y les drogues pour y aplic-

Zz ij.

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luillec, 1 î7j Lament.

Mors en Sancerie.

L'HISTOIRE DE TRANCE

Les Cappi. la Fleur amp;c.

pour ccr-cherfecours Effort des

quer amp;nbsp;vüiroycnt oculairemcnt la prophétie enpraticque. Les pctis ont demande:du mais nul ne leur en rompt point. Somme qu’il fallut par force tuer les chenaux rclerucz^ lê vendoyent à la boucherie,tel jufques à cent cinquante efcusjduquel ailleurs on n’euft atioir dix : vne chieure vendue à detail à cinquante cinq liures, fix vaches gardées pounio®* rir les enfens furent auflî defgefchées. Dont telle a monté trois cens liures.La pouliefèveß' doit crante Iiures,autant le poullet, fœuf ûx fouis, les gerbes que les Goujats amp;nbsp;autres ßf' ponoient fè vendoient au poix de l’or. Tel à reffufé cinq fouis de cinq efpis de bled : lesfe®' mes oftoient la vieille paille de leurs liâs amp;nbsp;des berceaux pour y amaflèr le grain, amp;nbsp;enlâi'' i bouillie à leurs petits. Les chardons leurs cftoient artichaux, amp;nbsp;les autres comme efpi^^' j Les graines du reffort verdes amp;nbsp;les tondrons des vignes eftoient délicats. Brief on y a tue 0 • trois mois enuiron ddtix cens que chenaux, afnes que mullets n’en reliant qu’vnaulicudu-quel on tua vn afne pris fur l’ennemy. Tellement que la famine y a tué en moins de fix fc®'quot; : nés fix fois plus de peuple que les Armes n’ont en fèpt mois amp;nbsp;demy que le fiege y a efle.Ou feulement font mors de force huitante quatre. Et plus de cinq cens de famine fans deux autres fi alengouris qu’ils font prefque tons decedez. Qui ne febayra; voire qui ne doit treiß' bier oyant telles chofes ? Sans doute comme les efehappez ont matière de louer Di*''’ Aiiffi les autres doiucnt mettre peine de ne plus tourneren telles mifères amp;nbsp;n’eflimet ƒ ces calamitcz fbyent venues pour les péchez des affiegez : Ains àTcxemple de tous autres . qui en doiucnt faire leur proffit. Car comme difoit I e s v s-C h r i s t aux luifs de temps : Ceux fiir lefquels la Tour de Siloé tomba, amp;nbsp;ceux defquels Pilate méfia le fing ucc les Sacrifices : n’efloyent pas plus grands pefeheurs que les autres. Mais quefic^*? qui fçauoyent ces chofès ne famandoyent ils periroyenc tous malheureufement. SurMquot; de luin n’aians nouuelles de fccours,fe refblurcnt d’y enuoyer perfônnes qualifiez porter P^' toile. Qu’ils dôneroyent la moytié,voirc pluflofl tous leurs biens à ceux qui les viendroïc”' fêcourir contre leur ennemy : duquel ils n’attendoyent que la mort. Parce les Capitaine la FIcur,Ia Pierre, la Minée amp;nbsp;la Croix furent efîeuz amp;nbsp;priez d’y aller. A quoy ilsfaccot^^' fen t aiféement,aucc chacun fâ lettre de creance, là procuration Je pouiioir amp;nbsp;argent poquot;*

Cathoii- les frais : Crainte que fi quelqu’vn cftoit prins que les autres paracheuafîènt le vOiagéit^O' j lusdelesfàirefôrtiràcheualàlafaueurd’vneroide efcarmouchequ’ilsdenneroyent• tranchées Catholicqucs. Ainfi fortis fur les neuf heures du foirpxarlc Rauelinde la po^^ tieille,dcfccndus cz vignes ScpafTcz fur la chauflee de l’eftang fous la Fontaine de Pigno*' resrtrauerfèrent les tranchées entre les forts defquels ils tueront la Icntinclleamp;feæfi^”^^

S5ccrre*föt^ léurvolâge . Puis les autres retournèrent auec vn prifônnier. Mais deux heures apres lô pourfuîuis à Catholiques cuidant furprandre les affiegez donnèrent de grand furie jufques à la Contre CankZamp;c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;collé de porte Serrurc;d’où ils enfilèrent amp;nbsp;fecoullercntparlefoirédc lavilleji''l' ;

' ques à la grande vieille breche du champ Saint Martin.Ou ils feirent grand effort amp;nbsp;peu 10 , fallut qu’ils ne faulïàlïènt la garde qui y elloit bien petite. Car les Soldats auoir efearmoquot;' [ • ché amp;nbsp;donné pafïàge aux Capitaines la Fleur, le rafrelchifïbyent 5c beuuoyent parles æs*' i Ions n’eftans encors retirez en leurs Corps de garde. Aufquels l’alarme donnée ils cou0' ' rent de»toutes parts .Et bien qu’aflèz tard,fiefl-cequclesCathohques le retirèrent qui S' uoyent relôlu dés le loir de faire cet effort pour furprandre la ville. A quoy ils feulfent peut , élire paruenuz, làns fcfcarmouche dont nous auons parlé ; Le matin venu ils defcouurö” la pille des cheuaux, amp;nbsp;aulfi toll crient qu’ils auoyent pris les lortis. Mais poiirce qu’ils 0 nommoientdixfept amp;nbsp;auecJa Fleur, le Builïbnamp;Claireau Minilire qui elloyénten vilk' ils n’en firent comte. Toutesfois le Capitaine Cartier amp;nbsp;autres furent enuoyez apres en toquot;' tedilligence prenans tous les cheuaux frais qu’ils rcncontroycnt. La Fleuramp;fes Cowpj' gnôsdonnerent julques à Diou fur Loyre:d’oùpallèz à la Node amp;nbsp;n’ypouuans entrer fi' rentàTcrnan vne lieue de la. Ou ils farreflerent voyans leur cheuaux trop las amp;nbsp;haraffe^ de plus de vint lieues qffil y a de Sa n c e r r e là. Mais Cartier arriué à Diou amp;nbsp;auct-typarlHolle chez lequel auoit logé la Fleur, de ce que l’Hollcmcfinc leur auoit confeü' lé ; donna julques à T e r n an d’où furent contraints fe làuucr par le derriere dans 10 boys habilez en Paylàns amp;la barbe raze . Mais auoir perdu la guide amp;nbsp;ne le pouiiansrc-fôudre du chemin qu’ils deuoyent prendreda Pierre amp;nbsp;la Minée fen allèrent en Siiylïcoùih paruindret en fin. La Fleur rebroulïà chemin vers LoyrerSi que reconnu amp;nbsp;chargé par celu}'

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LIVRE T REN TE CIN C^VIEME. x8i. qui fauoit paffe la Riuicrc ( qu’il auoit trop prié d’aller boire auec luy ) criant au voleur fut tarralfé par les Payfans qui venoient à la foyrc : puis mené prifonnier à Moulins en Bourbon-nuis par le Preuoft des Marefehaux du lieu,duquel il fut foudainement enuoié quérir par la Chaftrc.La Croix aufli rencontré à pied par les gens de Carrier qui fen retQurnoient aucc les cheuaux :'Croians que lesMaiftres fefculTentfàuuczifutamenéàS. Satur dont la Fleur amp;nbsp;la amp;nbsp;la Croix Croix referiuirent à Sancerre par le commandement de laChaftre côme ils auoient efté pris, Ce qui en eftonna fort.Ce neantmoins rcfblurent dés le premier luillet de tenir bon amp;nbsp;de ne fe mçyre à la mercy de leurs ennemis.Toutesfois ne voulans tenir aucun par force: fut crié que tousceuxquinefevoudroient ou pourroient contenter des moiens qui refloient: qu’ils vi-dafTent autrement fils murmuroient on les fetteroit des murailles en bas. Puis réparèrent le lt;nbsp;Raueliii de la porte Vieil : Les plates formes prochaines amp;nbsp;fefcatpe du foffé. Mirent Corps de garde à la Chifre Saint Denis amp;nbsp;coupperent la petite cerifâie aucc les arbrificaux quieftoient au deffousdans lefofle, crainte de furprinfè dececofté. Le fêifiémcfçeurent quefenuoié parleMiniftrequieftoit allécercher fêcours: auoit efté prins amp;nbsp;pendu a Bourges. Au dix-huitiémeSaint Pierre les auertit de la Paixàjue le Roy donnoit à ceux de la Rochelle Nifmes amp;nbsp;Montauban fans y comprendre Sancerre. Et comme les affiegez ne le vouluffent croire enfettçent : les affeura que fils y vouloient enuoier: la Chaflre les y feroit fèurement conduire; Affin que retournez ils ne feuflènt plus fi oppiniafires à leur mal, amp;nbsp;ce pour la compofi-tion qu’ils ne croioient. Surce comme tous viuoient mal contens de leurs Capitaines prins, faute de fecours, de la paix dont ils eftoient exclus amp;nbsp;fur tout de îextreme famine qu’ils patiente ient pluficurs Soldats amp;nbsp;autres aimèrent mieux fortans la ville amp;nbsp;les lïanchées fê met-treau hazard de la mort pour cercher vie ailleurs : que de fè nourrir de ce que le plus vil ani-maleufl dédaigné pour pafture. Aucuns furent tuez aux tranchées. Les autres prifônnicrs amp;nbsp;quelquesvnsefehapperent pour fê retirer ou ils pourroient . Puis on fit reueuë des gens de guerre amp;nbsp;monftrc particulières des Compagnies. Buifïbn auoiij^icore fêptante cinq Soldats soldats de Martignon de la ville en auoit deux cens.Cclle de la Fleur eftoîï de treize à chcual amp;quaran- Sanccnc. te huit Faotafïins. Oriual^n auoit cinquante deux non comprins dix Minift re amp;nbsp;vint fôldats de Saint SaturSc lieux prochains. C’eftoit la Compagnie des volontaires. Ils auoient donc près de quatre cens dixhuit foldats reftez de huit cens que la famine plus que la guerre a-voit fi bien efclarci. Apres que leBailly loahaneau les eut exhorté à patience ou à fê retirer fUs de Sancene n’eftoient affez refôlus: Tous jurèrent de mourir pluftoft que ne perfêuerer. Puis les mal ac-comodez furent diftribuez ez logis des mqrts amp;nbsp;abfêns.

Comme ces chofês fê manioient en France : le Roy tref affeéfionné de voir fbn freft en poF feffiondu Royaume de Pologne, amp;nbsp;par confêquent de mettre vne prompte fin à ces Guerres Ciuiles, lefquelles feules fempefehoient ce fêmbloit d’en aller prendre la jouïffance ; donna recharge à la Mote Fenelon Ambaflàdeur en Angleterre de remettre en auant les propos cn-commencez d’vnc Paix amp;nbsp;repos aflêuré qu’il auoit promis non aux Francez domeftiques fêu lemant; ains aufli à tous ceux qu’il auoit entendu cftre réfugiez en Angleterre, Allemagne, Suiflêamp;autrcs cartiers ou ils fefloient retirez : crainte d’vne continue des Matines Parifie-nes . Sa Majcfté leur en auoit fait ouucrture dés lors que le Traité de Paix fut commencé au fiege de la Rochelle. loint que pour retrancher à vn coup toutes occafions de Guerres Ciuiles : il feperfuadoit qu’il ne falloir faire la Paix aucc les Rochellois fêulemant amp;nbsp;réfugiez a-ucccux:Ains aufli par vn mefme moien auec tous ceux qui feftoient retirez en pays eftrange nomemant Angleterre:dont les Catholiques doutoient plus le fêcours amp;nbsp;defeente que d’Al-lemagne amp;nbsp;autres endroits ou ils fçauoient les-ProteftansrefügÂz n’y cftre trop bien receuz tant fen faut que leur creance en euft peu tirer aucun fecours. l’Ambaffadeur entretenoit le VidamcdeChartres,Comte deMontgommery,Languilier,Pardailan SegurSc plufieursautres retirez parmi les Anglois: en opinion d’vn bon dcfir que le Roy auoit à leur retour en France pour les faire tous jouir du repos tant defiré. Eux au reiiproquene demandanspas mieux : fembloyentne manquer que de permiflion du Roy pour enuoyer perfbnnages fuift-fans à conditionner cetc rctraïte,pour jouyr en îêureté du bien qui leur y eftoit promis. Pour-ce 1 atioir eu par le moyen de l’Ambaftadeurrils de puterent Franciotiamp;Popellinierciccluy cy François amp;nbsp;l’autre Italien aage de quatre vint ansiancicnfêruitcur delà Couronne 8c remarqué d’auoir bien faitfondeuoir enpluficurs chargesque les Roys Franc, i. 8c Henry a. luy

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L’HISTOIRE DE FRANGE

àuoient donné depuis 50. ans: notamment en dix honorables Am'balïadcs qu’il auoitmis^lquot;' pour eux vers des plus grans Princes defEurope. Arriuez en Court, Francioti parla en termes.

Sircjil y a quelque temps qu’aucuns des Gentilshômes vos fu jets qui lent de prefent enA'’ gleterrc,nous prièrent de fair^ct voiage vers voftre MajcÜc.Ce que nous accordafhics voie'’' tiers,péfât ne pouuoir Courônernosîcruiccs paflez d'vn plus fignalc deuoir que ccihiicyjf* appartient à la Paciffication de voftre Eftat. Mais nous feufines contraints de différer par grande malladie qui me detenoit.Maintenant,encores que debile pourfaagc amp;: poiirlainall^' dicjdont je ne fuis encores du tout deliuré nous venös vers voftre Majefté priez

I met par lefdits Gentilshômesrmais vraiement cômandez par vn defir que de tout teps no«$ uons eu au bien de ce Royaume,pour aflèurer de leur part voftre Majeftéidelcur fidelité uotion enuers vous,dela finguliere joie qu’ils reçoiuenr vous voiant enclin à les receiioir^® voftre protelt;ftion,amp; enfcmble pour entendre plus au long la bone intétion de voftre à la paciffication de fin Roiaume.Nous vous peu nos dircjSire, autant que nous en peurW'’® lèntir par la familière conuerlâtion que nous auoiasauec eux:qu’oncq nous ne vifmes fuje** mieux difpolêz à receuoir les bons cômandemens de IcurPrince que ceux là.Er qu’ils ne hairtent rienplus apres fhöneur deDicu,que le repos’de voftrcRoiaume par la pacilficaiiófi^ troubles qui y font maintenant.Vous ne deuez point vous efinerueiller, Sire, fi en quclq^^ lieux de voftre Roiaume ils lont en armcs:amp; fils ne font peut cftre û grade demóftratió affcótióncz à la paix,côme voftre Majefté rcquerroit.Outrete que par tout où eft lebruit^^ armes il y a quelque choie d’inconfideréill ny a doutc,quc par les choies qui font palTées éc' puis quelques mois cnçanls pcuuentauoir efté tcllcméteftônez,qu’ils nepeuuctencofbi^ reiicnirà eux mefmes :Tant ilslôntpreocupczde deffiâceamp;làifis de crainte.Etc’eftversc^^ principallement,Sire,que fe doit monftrer voftre bcnignité.C’eft à voftre Majefté en droit de venir au deuat d’em^ corne Pere,de leur tendre la mainiaffin qu’ils n’entrent en lèlpoir de leur môftrer vifage^ effets vraiemêt paterncls.Et corne bonMedecin leuroftcf^^’ caulês de leur inquietude,exeufat les malades de ce qu’ils pourroiétTaire ou dire,moins à pos amp;nbsp;aceufant la malladie de la peine amp;ennuy quelle apone.Ce failânt,Sire,je ne douteanCquot; nemét que ne les trouuiez capables de railôn amp;nbsp;prôts à voftre lêruice.Il y a 2 .choies qui uét principallemét ceux de la Religio, Sire, îéticre liberté de leurs côlciences amp;nbsp;la feurete^ leurs vies.Quât au premier,fur lequel ils le plaignét des abuz introd uits par fuccefliÔ de tcp en ÎEglife;amp; lont côiraints pour tât d’auoir leurs afféblécs à parr,pour fatisfairc à leur côlû^' ce,il ne lÊ faut point trou uer eftrange.Qui en fcroitmefme le Pape luge,ou fappelleroit àfon fimplelêrmcnt:!! ne voudroit pas nier que la face qui eft aujourd’hui cntEglilê Romaine} ne lôit trefdifferente de celle de la primitiue. Auffi vos fu jets ne Ibnt pas féuls qui fen plaignét: Allemâs,Suïffes,Hongres,Danois,Suedes, Polacs, Anglois, Elcoflois amp;nbsp;grand nombre Efpagnols amp;nbsp;Italics filsolôiêtfen plaignét tout haut.Il fé trouue journellcmét, qui au mili^quot; des feux,la maintiénét trelcôftâmét. Etaffin qu’on ne trouue point cftrâge les différés quifôt en la Religio Chreftiéne,Sirc, les Chreftiés qui Ibntlbus Prefte lean en Æthiopefles ArfflC' niens,lce Georgies amp;nbsp;les Grecs lont trcl£iiffercs,amp; en dodrine,amp;: en ceremonies,entreeuX amp;auec IcsRomains.EtlesGrccs mefines ne Ibnt pas du tout d’accord auec lesMolcouiteiqui diet tenir leur cófeffió.Spcciallemét la plulpart cftiment lôttilé aux Chreftiés de reconoift^ fEuefque de Rome.Etarrogâce amp;nbsp;tyrânie à luy defattribuer puiffâce fur tous vos fujets.Dôr ils n’ot point le cerueau autremét fait q le refte deshômes en ccci.Etn’eft point d’aujourdhub Sirc,qu’ôcft en ces côtrouei^s.Car outre ce que dés log téps il y a diucrlês cfpccesdeChre' ftiens au monde ilnefeft-palféfieclequi n’aye cu des perlônnes notables en dodrineamp; meurs en tous lieux, ores plus, bres moins, ores doucement, ores aigrement, ores oriuerit' ment, ores couuertement, reprenans amp;nbsp;deteftans les abus qui entroïent en ÎEglife Romains tantenla doiftrinc qu’-aux meurszcomme toutes hiftoires telmoign'ét. C’eft pourquoy les pins auilêz des anciens comparentîEglife a vnc Nef.Pcnlêz,Sire, que vous voiez vue NcfquiaC', . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fté long temps fur merlans que les Mariniers ïêfûientlôucicz ou devuider la pompe, ouée

ftienne ncftoict le vaiffeau.Etfilsy ontmis quelquefois laoiain: ça efte par maicrc d'acquititroiins' à qui corn- rez vous cftrange qu’elle loit puante, amp;nbsp;que les Paffagers trouuans vn Vaiffeau, qu’ils ment plus net, fy mettent pluftoft que de poùrrircmelle putrefadion ? Elle eft auffi comparée

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LIVRE TRENTECINQ_VIEMË. i«ä.

parée à vn corps humain. Sa nature eft que tous les jours,'viuant le plus modeftemenr fe Sobrement qu’il peut, il fi engendre, comme dilènt les Médecins4 quelque choie qui à befoin d’eftre jettée hors par purgation.Que fi l’home fadone à délices,yurongneryes,gour-maiidifes,amp;autres excez de toutes fortesSc en outre,ne prenne jamais médecine à bon efciétj mais fe flatte eii ion mal amp;nbsp;iè fait acroire qu’il eft bien lain ; faiten doute qu’il né iôit bien toft plain de corruption,amp;pour tomber en grands inconueniens^Or le mefine eft auenu à fEgliiê Romaine,dequoy,Sire,nous ne voulons eftre creuz mais en produirons tefinoingsMoynesamp;i Sorbonniftes mefmes qui ont veicii trois cens ans palTcz.Elle eftoit au cômencementpouure «le biens,mais fort riche des dons de Dieu.Et la charité des hommes, l’entretint incontinent des vnsamp;lappauurit des autresdes delices y entrerét,l’ignorance s’y fourra,la fimonie y demi- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

na.Sion appelloit des finodes pour y remédier,c’eftoit le malade qui le deuoitluy melme cou per la jâbe,amp; deforce d’auoir des bicns,nc Icntoit point fon mahllseftoict juges en leurs cau-les amp;cenfeurs en leurs vices,dont lesPapes en fin môterent en telle grandeur,qüe fins ramen* teiioir icy les chofes paflees, noftre aage les à veuz , lors mefmes qü’on crioyt contré leurs in* foléces,amp; qu’il failloit pour le moins auoii^ontcifaire lâ guerre auxEmpéfeurs amp;Rois,depo-fet lesPrinces,rêuerlêr les Eftats à leur gré,amp;: predre fefpce corne ils dilent de S.Pol,Iaiflat les clefz deS.Pierre és mains des petits chapelains.Tellcs malladies requièrent lôulient des rcmè* des auflî violens qu’elles.Et ne faut s’eftôner,Sire,fi les confciéces gouuernécs par telles gens lèfinrenfin ennuyées de telz gouuerneurs.Et en ont amp;nbsp;en votrcRoiaumcamp;par tout murmuré alécôtre-.Mais pour lailTer les queftions particulières à partamp; venir à ce qti’aucuns ticnnêt Si Jeux R«-pour reiglcinfaillible,q deux Religiös ne Icauroiét demeurer d’accord en vn Roiaume amp;fins nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;î®

Icditió.Noilsmaintenös au contraire qu’encor que le fujedfoit d’autre Religion que fonPrin maintenir ccs-.llnc lailTc point de luy eftre fidellc iêruitcur amp;nbsp;fu jeét.Car autre chofi eft bien feruirDie u autre chofeféruir fon Prince.Ilz ne douter point,Sire,de voftrcSoiiuerainncté, de voz droitz delapuiflàncequcvoftreMajcftéafureux,defobeyiïàncequ’ilz vousdoiuent.Mais ilz difi purent delafouuerainnc^ que le Pape veut exercer fur leurs Ames amp;nbsp;des droitz qu’il prefft fur leur Confcienccs. Hz ne difputent point fi vous eftes Roy de France, fi leurs corps doiuent eftre employez à voftreforuice.S’ilz tiennent leurs biens de voftrc MajeftéïTout cela leur eft hors de doute.Maisbien fi lePape eft Lieutenant general deChrift en terre.S’il aflîgne IcCiel oulEnfer à quiil veut.S’tl eft RoydesRoys,fi c’eft à luy comme il dit en fosCanons,de diftri-huër les Royaumes amp;nbsp;Principàutez folo que bon luy fomble,d’ordonner,de depofor vn Roy, vnEmpcreur.Côme d’aufàrit plus excellent qu’eux que le Soleil feft plus que la Lu^CiS’il ne peut jamais faillir.Si tout ce qui forte defeforain de foh èftomac doit eftre tenu comcOraclc, amp;nbsp;chofesfeniblables qui font plus à fauantaige de voftre Grandeur,Sire que chofo qui puiflè eftre.Veu qu’ils ontbie efté fi hardis de depofor aucuns de voz predeceffèurs,amp;abfoudreleurs f«jetznaturels,duforment de fidellité que naturellement ils leur deuoient. Ce qu’il difputent doc ne prejudicie point à voftreEftat,mais à celuy du Pape,feu1ement.ray fait corne chacun fçait,plufieutsvoyaiges par toute l’Europe pour voftreMajefté amp;nbsp;les Rois Voz predecefleurs*.

Et ay obfcrué qu’en tous Royaumes amp;Eftats,on fait difference entre bon Chreftien^ bô fu-jet.Entrehomme bien foruant Dicuamp; bien feruant fon Prince.Et qu’on y tollere fins domai. gene dufuperieurnede fEftat,diuerfos Religions: pourueu qu’au refteellesfûiuent les loi.x politiques.Nousne difons point icy,que lesRomains receuoient leferUice de toutes fortes de Dieux amp;nbsp;à tous batifloient des temples d’où quils vinffenti Que le Turc tient les Chreftiens qu’il cftime infidelles,lcur permettant tout exercice par tout ils font: aux moines mefincs dedansPera c’eft à dire aux fauxbourgs deCôftantfnople*Quc mCfme il donne penfion à quel quesvnsamp;queplufieurs Princes Chreftiens.Et le Pape mefines qui ne veut pas qu’On foufi fie,ceux qu’il tientponrHeretiqueSi fouffrelesluïfz pour le prouffit qu’il entire.Quinc difputétpas s’il faut inuocquer la Vierge Marie. Mais s’elle eft vierge ,amp; tiennent que non amp;nbsp;en dient,comme de lefuf chrift des parollcs impertinanteS àRome aux oreilles dtiPapc niefi mes. Mais fins aller plus loing que votre porte, S ire,En Allemagne on voit en meime Empi-refous mefine Prince, en mefines villes, fous niefine toiél, gens de diuctfo Religion viuans payfiblement les vns auec les autres, amp;nbsp;contribuans egallement amp;nbsp;de mefme affeâiou aux charges des Guerres amp;nbsp;demandes de leurs Superieurs. Et fut contraint Charles le QintEm-percur,apres beaucoup de fing reipandu de l’accorder cftant vidorieux, à l’inftâce amp;nbsp;menacé

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

du feu Roy Henry voftre Pere,debÔnc mémoire,auquel les Allemas font tenus du repozqu-ils ont au jourdhui en laCÔfefltô d’Ausbourg,amp; Fcrdinâd depuis l’accorda en fes paisamp;Rotf“ mes dcBoeme amp;nbsp;Hogric,amp; en Auftriebe meûne quoy que trclâffediôné amp;nbsp;à fâ Religio fiege Romain.En Mofeouie ôc pais du rnefine Seigneurde Prince eft Grec amp;nbsp;vne bône partit de fes fujets.Et neätmoins il àidesTartares fes fujets diffères deNatiôjIâguejamp;ReligiôjCôbaôt fous mcfmes enfeigneSjCOtre lesTartares voifins demefme Nation51angue,amp; Religio qu’eut Et en PologncjSire, duquel Royaume il à pieu n’agueres à Dieu honnorer mon Seigneur vos ftrefrere:Il y trouuera des Eglifes Latines amp;Grecques de toute anciéncté.Et de nonucaupli“' lîeurs faifans profeftion de la confeflîon d’Ausbourg amp;nbsp;des Proteftaas de France amp;nbsp;alfez d’au tres difièrcns.Mais qui eft plus des luifsamp;desTartares Ydolatres: Viuans paifiblemét eufeiubl^ amp;nbsp;en toute reuerêce enuers leur Prince. Et fans fortir de voftre Royaume3Sirc,peu auantcc’ miferes dernieresdon à veu vos fujets de la Religion lors qu’ils penfoient que voftre Majcft^ les vouluft emploier contre i’eftrâger:fi promps amp;nbsp;fi alegres que rien p’us.Et pour mon pa'æ cuber côme eftant de laReligion puis dire auec vérité que je ne voudrois ceder à auciinqu'^' que bon Catholique qu’il fe dift en volonté de vo^s faire treshumble feruice.C'cft vraiement vne chofe defirablc de voir tout vn peuple viuant fous mefine Rcligion.Mais les viollenccsn ƒ feruent derien.Il faut queDieu le faccjle cœur fe peut arracher du corps par force, mais for pinion qui eft au cœur ne fe peut.Ettourau mieux que fon puiflè auancer en ce point pat force, c’eft que deplufieurs perfonnes quieuftènt bienamp; implement vefeu en leur Rffi' gion; l’on en fait des hypocrites, quand on leur en fait veftirvn autre contre leur gré. Puis donc que la diuerfité de Religions eft compatible auec fvnion des fujets en vn Eftat-V-M. ne doit craindre d’en accorder la liberté aux voftres. Quant nous parlons de liberté,Sire, nous n’entendons point vne licence de croire ce qu’on veut eafon cœur fans eftrerecerchC) amp;nbsp;rieftre point inquiété au fait de la Religion. C’eft la liberté des Libertins, premier dîgtt poor trebufeher en Atheifme. Nous parlons de fexercice de la Religion. Car tout ainfi4“® qui promet liberté de fon corps à quelqu’vn: luy promet de le laifly aller,venir, fe promener amp;chofes femblables pourfon exercice: auffi qui prometliberté de confcicncc, entend yayt dequoy îexercer en prières, en PrefehesSè autres chofes qui font mouuemensamp;cxet' cices fortifians fame, comme les autres le corps. Mais en la forme de l’accorder, faut regarder d’y tenir telle voie, qu’elle nefoit point caufe de trouble. Sur ce ty nous ne voions caille pins prochaine des maux auenus en voftre Royaume,Sire, que fincgalité qu'on à entretenue entre vos fujet^ égaux toutesfois en fidellité amp;nbsp;affeérion enuers voftre Majcfté, és pritiiJcgesde lâ Religion. Il n’y a doute quand en vne mefme famille, de deux enfans naiz de melme pereamp; mere, les parens trailtent Ivn comme baftardSc lautre comme legitime: que cefluy cy quiré promet tousjours impunité ne face à fautre infinies algarades. Cela eft naturel mcfmecnttc les animaux. L e mefine doit on eftimer en ce fait, tant que voftre Majefté mettra cefte inegî* lité entre fes fujets de diuerfe Religion, qu’en la diftnbution des charges amp;nbsp;dignitez ônyaj't cfgard amp;nbsp;és autres chofes qui doiuent eftre communes que les vns prefehent icy les auttesla, les vns par tout,les autres en cenains lieux:ll y aura tousjours des indignitez d’vn Çûfté amp;nbsp;dd indignatibns de fautre. Mais au contraire fi comme fegalliié eft la mere d’amitié, voftre Majefté les traité egalement: Alors ils fentrembraflèront comme frères, amp;nbsp;fera vraiement coup-pée la racine des maux qui depuis dix ans àbourjonne en votre Royaume. Ondiraqu’aii-jourd’huy voftre Majefté auec reputation, ne le peut pas faire. Ains,pluftoft di-jc aujour-d’huy qu’auparauant, amp;nbsp;auelt;ÿ)lus d’honneur amp;nbsp;d’vrilité en toutes fortes. Lors qu’ilsauoieW armées en Campagne: fi voftre Majefté leur euft accordé cefte entière liberté, ceuxquicfl euffent ouyparler de loin feuflent peu pluftoft, peut eftre atribuerala neceffitéqu’à votre libéralité. Et lors fembloit comme neceflàire de marchander amp;nbsp;concéder le moins qu’On pou-uoit. Mais aujourd’huy qu’ils n’ont plus d’armes, ne d’armées dignes de ce nom 6c quecha cun les veuft comme reduit?à toute extrémité: Si voftre Majefté le leur accorde chacun co-noiftra que votre pure libéralité amp;nbsp;famour que voftre Majefté porte à fes fujets vous y aura m duit. Et les cftrangers jugerontfans doute, que ce rieft point à leur Religion que vousen voulez: voians que vous leur permetez entièrement de f exercer. Bref eftant neceflàire de leur accorder exercice, il eft plus propre pour la paix de le permetre par tout egallement, que pour matière de nouucaux troubles faite comme par cydeuant.Voila, Sire, quant à lahbçnç

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oe leurs confcicnCCS, ccqu’en bonne conlcience pour lefèruiccque nous douons àvoftre Majefté nous cftimons le plus expediant.Pour la feurcté de leurs vies qui çft le fécond point; nous (ômmesaflèurez que voftre Majcftéy aurâefgard. Il cft à prcfumer que veu les choies pafleesiils font en merueilleufc deffiance.Laquelle ne fe peut öfter fins trefopparentes fouretez Icfquellcs votre parolle aujourd’huy à vray dire ne leur peut cfonner. Votre Majeftéipait les grans meurtres amp;nbsp;excez quiontefté commis amp;nbsp;perpétrez par linfolence du peuple es plus notables villes de votre Royaume. Votre Majefté melme teimoigne en fos Edits q ue ç’à efté contre là volontéamp; intention.Vos Gouuerneursn’y ontpeu mettre ordrcjles bons Bourgeois ne tont peu empefeher. S’ils fe retirent les voila en pareil danger. Votre promefte. Sire,les al-feurebien de voftre bonne volonté enuers eux. Mais non que vous aicz puilTance de les garé-tiren tous lieux contre tant d’ennemis; fins quelque moien extraordinaire. Veu qu’ils ont fenty le contraire en leurs perlonnes ou de leurs plus proches: que ^impunité des meurtres enhardift plus les lèditieux que les menaces de voftre Majefténelesefpouucntent. Pour la fin, Sire, penfez que vous oyez la France qui implore voftre ayde.Qui lê plaint de naiioir eu tepoz depuis dix ans, d’auoir efté faccagÆ de guerres, d’eftre prclTée de famine, amp;nbsp;menacée par conlëquent de pefte,qui font trois fléaux fnlhfans à mettre bas en peu de temps le plus flo-riflàntEftardu monde. Et quant il plaira à voftre Majeftc, nous faire ceft honneur de nous onirdauantage fur ces propos, nous elperons luy en donner telles raifons qu’elle fen contentera. Surquoy fa Majefté confiderant l’importance de tant de diuerlês occurrences,lelquelles vnes fur autres naifloient de jour à autre en fon Royaume: fut confeillé de ligner amp;nbsp;autorifer les articles de Paix que le Roy de Pologne fon frere luy auoit enuoié. Tellement que les luy a-iioir renuoics,auec aucrtilfemêt particuliers pour le bien de fon lcruice ôi inftantes prières de le retirer à Paris pour y drelier les préparatifs de fon voiage en Pologne: la paix fut publiée à Paris Sc à la Rochelle telle qui fuit.

Edtôt de Pdci fient ion du mois de Juillet nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;q nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jtl

Charles par la gr jpe de Dieu K oy de France à tous prefens amp;nbsp;aucnir,Salut. Noftre in-tentiofl à rousjouts efté amp;nbsp;cft à l’exemple de nos predccelTeurs de régir amp;nbsp;gouuerner noftre Royaume amp;nbsp;teccuoir de nos fujets l’obeïflànce qui nous cft deue pluftoft par douceur amp;nbsp;voie amiable que par force. Au moien dequoy aiant noftre trefeher amp;nbsp;trclàimé bon frere le Roy de Polongne,entiere connoiflànce de noftre vouloir:à fuiuans nos mandemens amp;nbsp;le pouuoir Ipe cial que luy auons enuoié à cefte fintCommis Sc depputté aucuns principaux pcrlônqages de noftre Confeil priué eftans près de luy,pour ouïr amp;nbsp;entendre les plaintes amp;nbsp;dolcanfcs amp;nbsp;fup' plications du Maire amp;nbsp;Efeheuins, Pairs, Conlêillers,Manans amp;nbsp;habitans de noftre ville de la Rochelle: Gentils-hommes amp;nbsp;autres qui fy font retirez. Et comme ainfi foit qu’en En noftre dit trefeher,trclàmé,bon frere ait (fous noftre bon plailîr ) accordé par l’auis de nos trefehers trefamezfreres le Duc d’Alençon, ôc Roy de Nauarrc:dc nos trelchcrs, trelàmez Confins les Princes deCondé, Princes Dauphin, Duc de Longueuillc, de Guyfo, de Neuers,amp; d’Vzcs Sieurs deMonluCjCôtc de Retz,de Biron,dc Villequier,de laChappclle auxVrfins,de Lofle, de la Vauguion,dc S. Supplicc,de Malicorne, de Sufe le Grâd Prieur de Châpagn^ôc autres gtans amp;nbsp;notables perfonnages eftans près de luy,aufilits de la Rochelle,Gentilshommes amp;nbsp;autres retirez en icelle les points amp;nbsp;Articles qui feront cy apres fpecifiez.-tant pour eux que pour 1«habitans denos villes deMontauban ScNifmes Gentilshommes amp;nbsp;autres retirez en icelles amp;nbsp;ailcuns autres nos fujets pour lelquels ils ont fupplié.Sçauoir faifons que nous,confidcrans que ne pourrions mieux foire que d’enfuiure le confeil qui noi^ cft dôné par nofdits frères amp;nbsp;Princes amp;nbsp;Seigneurs de-fufdits:îefquels pour le zele qu’ils ont à l’honneur de Dieu auec l’ex» petiance des choies amp;nbsp;l’affedion qu’ils portent au bien de nos afFaircs:ont plus de conoifTan-cc de ce qui fait befoin amp;nbsp;eft ncccftàire pour le bien de noftre Royaume : auons par l’auis amp;nbsp;hört confeil de la Roine noftre tres-honnorée Dame amp;nbsp;Mere:de nos trefehers amp;nbsp;amez Coufins lés Cardinaux de Lorraine amp;nbsp;de Guyfc,dc noftre trefeher amp;nbsp;féal Chanceliier, des Seigneurs de Moruillicrs,de Lâffoc, de Limoges,de Foix,dcs Prefidés de Thou,Seguier amp;nbsp;Hennequin, Seigneurs de Chiuerny, de Mande,amp; de Royfßi Confèillers rcfpeéhuemcnt en noftre Confeil priué.'pour les caufesSe raifons defuf3itesamp; autres bonnes amp;nbsp;grandes confiderations à ce nous mouuans dit,declaré,ftatué amp;nbsp;ordonné:difons ftaruons amp;nbsp;ordonnons par ccftuy. noffrg prefont Edift perpétuel amp;nbsp;irreuocablç,voulons amp;nbsp;nous plaift ce qui fenfuit.

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L’HISTOIRE DE FRANCE

I i Premieremêt que la mémoire de toutes choies paflees depuis le 24.jour d’A on ft pafle à foccafion des troubles amp;nbsp;elhrotionsauenuës en noftrc Royaume; demeurera eftaintc^ afloupie corne de choies nÔ auenuès.Et nelcra loilîble à. nos Procureurs Generaux n’yau^ pcrfônes publicques ou pn'uéespour quclcôque temps n'y pour quelque occafiô que ce!lt;»* enfairemention^proces où pourfuittes en aucune Court ou jurifdiôtion. 2. Deffendantàtoi'-nos fujers de quelque Eftat amp;nbsp;qualité qu’ils lbient;qu’ils n’aient à fc renouueller la men»*’'’ fattaquer, injurier n’y prouocquer fvn l’autre pour reproche de cc qui fell pafle: en difput^’ quereller ny fourrager ou olfancer ny de fait ny de parolle : fc contenir amp;nbsp;viure paifiblu”^' enlèmble comme frères amp;nbsp;amis bons Citoyens :«fur peine aufdits contreuenans d’eftrepui’'® comme infradeurs de Paix amp;nbsp;perturbateurs du repos public. Ordonnons que la Relig’^quot; Catholique Romaine lêra remifeamp; reftablie en tous les lieuxamp; endroitTde cefluy noftre Roi' aume amp;nbsp;pais de noftre obeïflànccjou îcxercice d’icelle à efté intetmis:pour y eftre librement Sgt;c paifiblement exercée fins aucun troubles ou empefchemensjfur les peines fufdites. Et tous ceux qui durant la prelênte guerre fc lônt emparez des maifons, biens amp;nbsp;reuenuz apaU^' nans aux Ecclefiaftiques amp;nbsp;autres Çatholiqucs:amp;^qui les tiénent amp;nbsp;occupent:lcur endelaii' lèront fentiere polTeflîon amp;nbsp;paifible jouïflànce en toute liberté amp;lêureté. 4.Et pour dóncro^' cafion à nos fujets manans amp;nbsp;habitas de noldittes villes de la RochelIe5Montaubanamp;: de viure amp;nbsp;demeurer en repos-.leurs auons permis amp;nbsp;permettons l’exercice libre de laRdig*o prétendue reformée,dans lefdites villes: pour iceluy faire faire en leur mailbns amp;nbsp;lieux à apartenans. Hors toutesfois des lieux amp;nbsp;places publicques,pour eux leurs familles amp;nbsp;^utrö quify voudroienttrouuer. $. Et quand à tous les autres de ladite Religion pretéduz refonnt^ qui font demourez en icelles Religion,)niques à prefont: leur permetons fo retireren maifons ou ils pourront eftre amp;nbsp;demeurer: amp;nbsp;par tous les autres endroits de noftre Royauna«^ aller venir amp;nbsp;viure en toute liberté de confcience. Et aux Gcntislhommes amp;nbsp;autres aiant te luftjce, qui font fomblablement demourez julqucs à prefont en ladite Religion portansk* armes aucc les fufdits habitans deÛites villes amp;nbsp;depuis ledit vintquqjriéme jour d’Aoufl nier: permetons aufli viure en melme liberté de confoience en leurs maifons amp;nbsp;y faire ment les Baptelmes amp;nbsp;mariages à leur façon acouftuméc fins plus grande aflcmbléc. les parens,parvins amp;nbsp;marrines julques au nombre de dix. Fors amp;nbsp;excepté en noftre Court,!'! à deux lieues à fentour d’icelle:en la ville,Preuofté amp;nbsp;Viconté de Paris n’y à deux lieué's à kH' tour d’icelle villej_6jEnjoignons à nos Baillifz,Sencfchaux,luges ordinairesamp;autres fubalter-nes chacj^i en leur reftfort: de pouruoirà fenterrement dçs morts de ceux de ladite Religion prétendue reformée le plus cômodement que faire fc pourra fans fcandallc.7 . Au cas qu cuns d’icelle Religion éuflènt efté contraints faire promeffos amp;nbsp;obligations amp;nbsp;bailler caution pour changer deReligion:nous les auons caflees amp;nbsp;déclarons nulles amp;nbsp;de nul effet amp;nbsp;valiez!, _8^erontrcceuz indiferamentaux Vniuerfitez, Efcoles,Hofpitaux,malladeriesamp;aumofnö publiques les Efcolicrsmallades amp;nbsp;pouresdcquelque Religion qu’ils foienf ÿPeriueionsî tous nos fujetseftans de ladite Religion, de pouuoir vendre ou allienerleurs~biëns:fe^' rer librement auccques leurs'deniers amp;nbsp;autres meubles ou bon leuriembleraioujouiroU rcuenu efteeux en quelque lieu qu’ils fo voudront retirer: foit dedans ou hors le Royaurot’ pourucu que ce ne foit és ter res des Princes auec lelquels nous pourrions auoir guerrejo* Demeureront lefolits de la Rochclle,Montauban amp;nbsp;Nifmes amp;nbsp;autres cy deffus,quittes amp;od' chargées de to us deniers, m eubles,dettes, arrerages des renies, fruits, reuenuzdcs Eccleiiai' tiques amp;nbsp;autres qu’ils ferontÿparoiftrcfuffifimmçrit auoirf depuis le'vintquatrjémed’Aoui dernier) par eux efté prins amp;nbsp;leuez. Sans qu’eux amp;nbsp;leurs commis ou ceux qui les ont bailla amp;nbsp;fournis, en pu iffent cftrej aucunement tenuz ny reccrchez pourlepaflé, prefont ou ftquot; uenir._i£. Aufli de tous les aéfes d’hoftilité,lcuée amp;conduitc de gens de gi!errc:fabricauon ƒ monnoie, fonte amp;nbsp;prinfo d’artillerie, monitions ôc conférions de poudre amp;nbsp;filpetres, prinies amp;nbsp;fortifications amp;nbsp;entreprinf^s des villes,’demolitions de Temples, maifons amp;nbsp;autres lieu’'’ prinfos de Nauircs,Galleres amp;nbsp;autres biens en mct,)cftabliflèment de jufticesjjugcmens amp;ex-cccutions d’icelle tant en ciuilité qu’en criminalité, voiages, intelligences, traitez amp;nbsp;negoua-lions faites pour leurs focours amp;nbsp;conforuatioir.Et gcnerallemcnt tout ce quia efté pareux fait amp;nbsp;géré négocié pour ceft effeóf tant au dedans qu’au dehors noftre Royaumef depuis ledit vintquatriémc jour d’Aouft) encore qu’il d’euft eftreplus partieullicrcment exprimeƒƒ

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LIVRE 'T. RENTECIN lt;^V I E M E. 184

Specific: làns que pour aucune des chofês defufHites ou autres paflees,leur (oit à eux ou à leur pofterité,imputé aucun crime de rebcllion,delbbeifïànGCsoiidclezeMajefté. 12. Déclarons que nous tenons amp;nbsp;reputons tous les delTulHits pour nosbons,loy3ux,fidellesfujetsamp;lerui-tciirs. Ala charge qu’ils nous jureront touteobeilïànceamp;fideJlitc:lê déporteront ôcfcâeûf-terontentièrement déroutes alïbtiatiôs qu’ils ont dedâs ou hor^nollre Royaume.Et ne feront dorefnauant: aucune Icuée de deniers lans noftre permiffionjenroollemens d’hommes,congrc-gations, ny aflemblées autres que celles qui leur font pcrmilcs cy delTus amp;c fins armées,fur peine d’eftre punis rigoureulèment comme comtenteurs èi. infra ci curs de nos commandemes amp;nbsp;ordonnances. Tous prifonniers de guerre ou autres qui font detenus és prifons,G alleres ou ailleurs pour le fiit de la Religion à toccafion des prefins troubles : feront eflargis amp;nbsp;mis en * liberté,fans paier aucune rançon. N’entendons toutesfois que les rançons qui auront desjà cftépaiées,puifrent eftre reppetées fur ceux qui les auront reccuës. .14. Ne feront lefdits de la •ƒ-Religion fur chargez,ne fouliez d’aucunes charges ordinaires ou c^àraôrdinaifes plusquelcs Catholiques .15. Auons déclaré amp;nbsp;déclarons tous deftaux,Sentences,Iugcmens,Arrefts,pro-cedures,faifies Sc ventes,decrets faits amp;nbsp;doftnez contre lefdits de la Religion prétendue reformée, quifôc ou ôt eflé dedâs lefdires villes de laRochelle,Môtaubâamp;Nilmes depuis ledit vint quatrième jour d’Aon ft dernier: enfomble l’execution de ceux tant en Ciuillité qu’en criminalité C3irccs,reuocquées,amp; annullées.Et demeurerôt les procesau mefme Eftar qu’ils eftoiét auparauant: amp;nbsp;rentreront les deffufdits en leurs biens temporels quelconques fnfis,ventes amp;: adjudications, fermes amp;nbsp;dons qui en pourroient auoir efté faits par nous aucunement fins faire aucun renbourfèment .15. Et pour le regard des heritiers, vefues ôc autres ayans droit de ' ceuxdela Religion qui font decedez efdites villes:y ont efté ou porté les armes pour eux depuis le vintquatriéme jour d’Aouft en quelque endroit de noftre Royaume que ce fort; leur permetonsde rentrer en la poffelfion ôcjouïffince des biens delaiftèz par lefdits decedez les maintenir en bonne fame amp;renom'mée.j_2J[fous Officiers defdites villes de la Rochelle, Montauban amp;nbsp;Nifmes tant Royaux que autres de quelque Religion qu’ils Ibient: amp;nbsp;qui ont efté priuez à loccafion d^celle guerre amp;nbsp;des prefens troubles: font remis en leurs Eftats charges amp;nbsp;Offices.Et les autresOfficiers des autres villes amp;nbsp;lieux,obfèrueront nos declarations force faites amp;nbsp;publiées. 18. Et affin que la lufticc foit rendue fins aucun foupçon à nos fujets de * nofdites villes autres qui fe font retirez en icelles depuis le vintquatriéme jour d’Aouft: nous auons ordonné amp;nbsp;ordonnons ôcvoullons Sc nous plaift,que les procez amp;nbsp;differens meuz amp;à mouuoir entre parties eftans de contraire Religion; tant en demandant qu’en doffen dan t en quelque matière ciiiille ou criminelle que cefoit: foient traittez en premiere inftances par deuant les Baillifz, Senefehaux amp;nbsp;autres nos luges ordinaires fuiuant nos ordonnances. Et on il efeherroit appel en aucune de nos Cours de Parlemens, leur fera par nouspoutueu feulement par lefpace d’vn an à conter du jour delà publication de ces prefcntes,des luges non fufpeéfs tels qu’ils nous plana.Excepté toutesfois laCourt de Parlement de Tolofo pour le regard de ceux de Monrauban.Et ce pendant ne pourront eftre contraints de comparoir perfon-nellement .ip.Pa^queplufieurs particulliers ont reccu Mouffert tqnt d’injures amp;nbsp;domma-^ ges en leurs pcrfonnesamp; biens: que difficillementils pourront en perdre fi toft laAcmoire comme il feroit bien rcq uis, pour lexecution de noftre intention: voulans cuiter tous incon-ueniens amp;nbsp;donner moien à ceux qui pourroi^t eftre en quelque crainte retournansen leurs maifons, d’eftte priuez du repos attendant que les rancunes foiqnt adoucies. Nous auons accordé amp;nbsp;accordons à ceux defdites villes de la Rochelle, Nift^s amp;Montauban:qu’ils jouy-ront de leurs pnüileges anciens amp;nbsp;modernes, droits de lurifoîôhonà amp;. autres efquels ils forôt PHuiicges maintenus amp;nbsp;conferuez fins auoir aucune garnifon ne qu’ils y foient faits Chafteaux,forts ny nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;if-

Citadelles: fi ce n’eft du confontement deÿhabitans d’icelles;, Lcfquels pour demoftration amp;nbsp;me» amp;nbsp;Mon feureté de leurs obeiffancc, obforuation amp;nbsp;aitrctcncment de nos vouloir amp;nbsp;intention: bail-leront pour deux ans quatre des principaux bourgeois habitans tft chacune defdites villes ef. oftagesPro Uns de la Religion pretenduë reformée. Lefqucis feront par nous choifîs entre ceux qu’ils nommeront. Et changez de trois en trois mois ou tel autre temps qu’il fera auifc.Etforont mis entelles villes amp;nbsp;lieux qu’il nous plairaordonner à cinquante lieues pour le plus.loindefdi- . tes villes: excepté en nos villes de Paris, ôcTolozc.Etaffin qu’il n’y aytoccalîoh de plainte ou loiipçomnous commettons efdites villes des Gouucrneuts,:gcns de bien amp;nbsp;aflfeéfionnez a no- „cuiï.^^

tre

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.. L’H I ST o I RE DE F R A N C E.

fcruice,qui ne feront fufpcdz:voulans neantmoins que la garde de leur ville,tou rs amp;nbsp;tortelt' (cs,demeurent entre les mains defdrts habitans fuiuant leurs anciens preuillegcs.

(êmblablemêt qu’apres la publication de notre prefent Edict fait en notre Camp amp;nbsp;Armée:!^ 'Armes foient gencrallemcntpofées.Lefquellesdemeurerontfculement entre noz mainSj^“*' noftre trefeher amp;tre(âymc Fr^vc leRoy de Pologne.Ordônons que les forces tant de terre de mer:lbient retires de deuât lefdittes villesdes fortz faits tant d’vne part que d’autre romp^ amp;demoliz.Le libre commerce amp;pa(ïàge remis par toutes les viiles,bourgz Sebourgadesp®'* amp;pafl3ges de notre Roiaume.Lcs forcesSc garnilôns qui ont efté mifes à îoccafion du prefeiî^ trouble amp;nbsp;depuis le vint quatrième jour d’Aouft, es villes amp;nbsp;autres places, maifons ou fteaux appartenants à noz fu jetz de quelque Religion qu’il (oient:Videront incontinant po^ en laifler la libre amp;nbsp;entière jouilTance comme ils auoient auparauant que d’en eftre delûi“’’' _zrs„Les meubles qui le trouucront en nature amp;nbsp;qui n’auront efte pris par voie d’hoflilitcA puis le 24.d’Aouft dernier:lèrontrcnduz à ceux à qui il apartiénentxn rendant toutesfois^''’^ achepteurs le pris de ce qu’ils auront eftez venduz par l'autorité de jufticeiou pa r autre dement ou commilfion publique.Et pour fexecuÉon de ce que defius,ferôt contraintsks“® taiteurs dciditz biens meubles fujetz à reftitution,incontinant amp;nbsp;fans delay ncnobflat tout^ oppofitionsou cxceptionsdes rendre amp;nbsp;reftituer aux proprietaires pour le pris qu’il en aut'’* paye. 2 2. Et pour le regard des fruits amp;nbsp;immeubleszvn chacun rentrera en (à mailônjamp;P^“ ira rcciproquemét des fruiôls de la cueillette de la prelênte annéemonobftant toutesfaifc®'* empefehemens faits au contraire,depuis le 24. jour d’Aouft,Côme aufft chacun jouira rcrages des retes qui n’auront pas efte prinlês par notre cômandemét,permiirion ou ordóna^^ de nous ou de notre juftice. 2 j?. Samblablemci tous tiltres, papiers,cnlëignemens ou docæ mes quyont efté pris:feront refpeéliucment rendus amp;reftituez à ceux à qui ils appartiendront

24. Ordonnons, que ceux delà Relig’ion , de mourcront auxLcix Politicquesdenoft't RoyaumeTAÏÎçâüoir que les Feftes lêront gardées. Et ne pourront ceux de laditte Relig*®” befôgnervendre n'y eftallerleftlits jours’a bouticques ouuertes.Et aux jours maigres l’v aige de chair eft deffendu par ÎEglilê Catholicque amp;nbsp;Romaine, les Boucheries ne ouuenes. 25. Etpourobuyeraux contrauentionsquifepourroyent commettre enpW’' eurs de noz villcs:Lcs Baillifz amp;nbsp;Senefehaux, ou leurs Licutenans,feront par les principan’t habitans deldittes villes jurer fentretenement de noftre prefentEdiôl;lê mettre les vns en h garde des autres: fè charger refpeôfiucmcnt amp;nbsp;par ades publicqs:amp; relpcndre CiniHement des cont^uentions qui fe feroient audit Edid dans lefdittes villes par les habitans d’icdks où bien reprefenter amp;nbsp;mettre entre les mains de luftice les con treuenans.Si donnons en mandement à noz Amez amp;nbsp;Féaux, les Gens tenants noz Cours de Parlements,Chambres de not Comptes, Cours de noz Aydes, Baillifz, Senefehaux, Preuoftz amp;nbsp;autres noz jufticiersSt Officiers à qui, appartiendra, amp;nbsp;à leurs Lieutenants: que ceftuy noftre pre(cntEdiftamp;ordonnance Ilz facentpublyeramp;tenrcgiftrer en leurs Cours amp;nbsp;lurifdidions :amp; icelluy der amp;nbsp;obfêrucr inuiolablcmcntde point en point : amp;nbsp;du contenu jouir amp;nbsp;v(èr plaineincntîT paifiblement tous ceux qu’il appartiendra -.celTent amp;nbsp;faifênt ceffer tous troubles amp;nbsp;empefobo' ments aS contraire. Car tel eftnoftre plaifîr. En tefmoing dequoy nousauons figue caproj lentes de noftre propre main amp;nbsp;à icelles(affin que ce (oit choie ferme amp;nbsp;eftablye à tousjours) fart mcttreamp;appofcr notre feel.Donné auChafteau deBoulogne au mois de 1 uillet lan de gw ce mil cinq cens (ôixantcamp;trcizeamp;de noftre Regne le treiziéme.SignéCharlesôc à coftévil3 amp;nbsp;plusbas Parle Roy eftaût ÿr fon Confêil De Ncufuille,Ô£fecllédu grand fecl Hc cire verd lié d’vn las de foye rouge amp;nbsp;verd auec le contrefeel de cire verd.

Encor que tel fut tEdid de Paix, pubJye pour faire polcr les Armes à tous ; Et defcharger

Monfîeur

la France d’vn monde de calamitez, qui (è peuuentymaginer mieux, qu’exprimer paraucuo dilcours.Si eft ce queDieu métra bicn,qu’iln’auoii encor vfé les verges de fon ire,dcfqiiellô il vouloir chaftiér lesFräpoß:Car laGuerre continuoit en plufieurs autres endroits de laFrati-ce, comme je vous reprefenteray cy apres. Et pour premièrement parler du fiege, qui s’entre-uanc hVo- tenoit encor deuant Sancerre : le vous diray en peu de parolles, qyellc en fut lilfuë, fi vous chellc pour voulcz VOUS rcflouuenir de ce que je vous ay dit aylleurs. Pour mieux joindre à la lucmoiru amp;°fe ^r«kcr paflcjCc^qui furuint puis apres: amp;nbsp;que tous feront trefjoieux de fçauoir, non moinsjquck à Paris- nbsp;nbsp;département de Monfieur deuanr laRochellc,pour aller prendre à Paris leNom,Titre,Armes

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livre T R E N T E ci N lt;^V I E M E. igj.

amp; PuifTance de Roy de Pologne. Car auoir licencié fonArmce ,S)C feftre, aiïêc les plus faqo-ritz misés Galeres pour vifiter les Ifles prochaines, apres que les plus apparcns fortis de la Rochelle amp;nbsp;fuyais d’vn nombe de Fantalfins, luy eurent en toutte humilité offert leur feriiicc :defcend à Namtes,d’oùfuiuant la leucedeLoyre,il donne jufques à Paris : Ou il fit fon entrée,amp;receut les fermés des AmbafïàdcursPola^ücs,venuz pour luy offrir

la Couronne du Royaume Scfemmencr en Pologne,entetenuz de tout accom modez par le Roy,allans ôc venans par tout à grans fraiz:treuuans en ce Royaume beaucoup de chofes rares amp;nbsp;excellentes : maisdes plus remarqua-» bles la Majcflé de cete Court de Parlemant famirable diuerfité

des hommes de fçauoir,qui fè retreuuent en IVniucrfité de Pa-ris:Mcre amp;fondemantde toutes bonnes lettres,de tous Arte

amp; Difciplines excellentes.Que fi nombre d’cux,difôi-ent aucuns, auoient treuué les Mecenas amp;main-tien, digne de leurs fuffifance : s'affeuroi'

cncqu’efgaltz aux Anciens,ils au- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J?/quot;

roientdefjàtrouuérccon- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;

noifîàncc amp;nbsp;moy- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, à . ; ;

ens dignes de leur rare

vertu.

. ■ * * '

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Aouö.



quot; SOMMAIRE Du Trentenxiéme Liure.

£S *Proteflans François autres ejue^^cheiïoû, ne veulent receuoir T Edit de^aixdfdonw^^^^r H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;laguerre aux Catholii^ues:Ipeciall^ment en Languedo Eauphtné,auecla

teej-s'ilsprefentent au\oy pour auoirvneTaix plusfruorable^aJJeuree.LaharengueaM plaintiue de ceux de Eaupiunè pays voifins fur les impoßtions du peuple: auecles refoncH^ '^y à icelles.parlement à Sancerre pour la redt tton de ta place.Comme les yimhaßadeurs de Pologne ontf ityala Paix de France. Sancerre rendue à compofttion. Eflat des H^ochelloü.Treues Guerre en Langueih’O^ WE^y depute ejuetejues vnspour luy raporter les nece fitef dupeuple. Les Proteflans s'y liguent .Et anecti*^ de ^htercy,Dauphinéef pays voßns: donnent vn ordre cß reglement à leurs affaires. Exploits gÿ* portemt»^ y Pj4rméedesChrefiiensliguez.contre leslurcs zßaurebours.yluec laconejuefle de Tunespar Dom ßan^d'^i trie fur les Turcs. Eji^uejie des ylmbaffadeurs Tolonois au T.oy pour les Proteflas.'Doyage du Epy en

Edit de la Piix n'cft receu ny ob-ierucdc tous.

LesProteG tans de Lan guedoQuer cy,Proucce, Dauphincamp; autres endroits ne veulent re-ccuoir l’Edit amp;nbsp;pour-quoy.

Ancmblce Hes l’Eftats’ Proteftaqs à MillauH amp;nbsp;Montauban

Le narré des chofes palTécs vous à fair €ntcdre,auec le mifèrable Eftat des FrançcisdO'^' dre que fâ Majefté penfoir donner à leur nuferes par fcârcy amp;nbsp;publication dclElt;iit‘^® Paix arreftéc douant la Rochelle: en la paifible jouylTancc duquel la plus part des Û' tholiqiies amp;nbsp;Proteftans afluroient la continue du repos qu'ils auoictjf fi longuement attentât'' Mais comme toute médecine pour bonne qu'elle foit,ne peutoperer guerifônau corps d« tous: bien qu’ils fôicnt tourmentez d’vne mefinc malladic: Ainfi la Paix ne peut eftrc cenud' tieenbienàtousIesfujetsdelàMajefté. Tellement qve des François aucuns fe repolânsdtt tout fur l’execution de cet Edit:Ceux de Quercy, Languedo amp;nbsp;gcnerallemçnt tous ceux qui depuis le Lyonnois amp;nbsp;Sanronge faprochent de la mer de Leuant: ne fe peu rent contcuter de cequele^pyy auoitmis en leur faueur. Pource dilôient-jls, que leur ennemis amp;nbsp;les auteurs des meurtres eftoiêt tbusjoursprefts Sc lèuls ftuoriz Confèillers de la M a i e s t quels à celle railôn ils ne peuuent attendre qu’vne autre journée de Saind Barthelemy puis que lcRo y le conduifoit par leur auis. Que toutes les Eglifes de France clloientpri' ueés defcxercicc public delà Religion àeux accordé fi folennellemenr parlEditdefanmil cinq cens lêptante. Et que tout le contenu en l’Edit de la Rochelle: amp;: ce qu’on leur promet-toit d’ailleurs: n’elloicnt que parollcs làns effet. Ils voioient melrncs la plus part de ces articles capti^uxSc abolilfants toute luRice des cruels malfacres de leurs freres: toute ordre amp;nbsp;dif cipIincEcclefiallique ûns laquelle,(les compagnies des fidelles ne le peuuent entrcteninjmi-lês bas en tout le Royaume. Q^’en lômme cela leur eftoit vne vraie amp;nbsp;alle urée dénonciation des féconds maflàcres fils n’y obuioient de bonne heure. loint quel’Editde Paixauoitefte négocié auec quelques particuliers hors leur charge: lauis defquclsne pouuoitprc/udicier au,general desEglifès deFrancc^uec lefquclles ils auroiét tous promis ne faire rien n’y accorder aucun e chofcfâns le conlèntement vniuerlcl de tous. Pourt^ht ils délibèrent de communiquer îafFaire à leurs aflbciez. Pouraquoy paruenir cllimerent eftrc expedient d’aflîgner vne alTemblée Gcnerallc en quclcunc de leurs villes. Aquoy,îocc afion fe prefenta fauorabk leuraiant cftéenuoié cctEdj^auffi toft qu’il fut figné:pour fe regier à fauenir félon l'intentiô de fâMajcfté portée par icelluy.Parquoy dcfpefchcnt vers le Roy de Pologne qui eftoit encore en Guycnnc,pour len remercier trcf-hunblement: Et Je fupplicr parmefmc moicnptiis quecc faitconcernoit le General,amp; falloir que ceux de la Religion entendiflent comme le tout feft oit pafte: il luyplcuft faire tant vcrsleRoy qu’il leur feuft permis de faficmb'cr en quelque lieu commode amp;nbsp;leur en faire expedier lettres:cc qui fut fait.Puis le tout fîgmfié par leurs prouinccs:f3ftcmblcrét à Millaud en Rouergue amp;nbsp;puis à Montauban .Ou suoirlon-guement

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LIVRE TRE NT ES IXIEME . J

guemcut délibéré de leurs affaires pour cftablir vn mcilléiit ôrdrcàtauenir:ilsdiuiferentle Depane-Languedo cn deux Gouuerneurs, dont îvn fut ordonné à Montauban,lautre à Nifmcs pour Icpaïsvœfinpourles Seuenes amp;Viuarets, à chacun defquels ils créèrent vn Gentilhomme tex amp;nbsp;Coude marque pour la conduite de la guerre auec gages fuffiûns. Lefquclsncantmoins rcfpon-dirent aux Eftats du pays:defquels ils prenoient fauis amp;nbsp;le maniement des finances.Lcs Eftats ces Piotçft-en chacun Gouuernement eftoient compofez des plus notablcadesprouihccsy;jcnf«cllè? fQr- ; tes toutesfois qu’en choies d’importance il y auoit des Eftats particuliers en chacun Diocelc, quifalTcmbloicnr pouren conférer par vn ou plufieurs députez aux Eftats duGouiicrnement torité d’i-Parfauis deiquels le Gouuerneur le deuoit conduire amp;nbsp;inelmcs les finances eftoient en leurs «'“«• main. Pour continuer ce reglement ils ordonnent que Icsloldatslc contenteraient deleuis Ordre amp;rlt; gages: fans fourager ne fouller le plat pays. Et pource cotilôicni les villes villages mclmes donTeuX^i Catholiques:affin d’entretenir lesgarnilôns.Ceux qui paioient volontairement eftoienefeu lagez comme cn temps de Paix cn plufieurs lieux les payfans trauailloicnt en lêureté^Oc- amp;papvoi-cafion que plufieurs bourgades amp;nbsp;villes Catholiques, faccommodoient à ces. contributions fiquot;»à*euts crainte de pis. Outre plus pour fournir au^ros des affaires; amp;auoirvnfons de deniers preft ’ à toute occurrence: ils prindrent le reuenu des benefices y cftabhlTans commilfaires à cet ef- pour la loi-fet.Le Vicomte de Paulin fut elleu pour le carrier de Montauban 6c pays adjacens, faincRo- «ic de la main pour Nifmes 8c lieux voifins. Somme que lapreuoiancc deceuxcyôc le Joifirqùeles Catholiques leur donnèrent à ce faire pendant qu’on ne fempefehoit pas fort deux en Court: feirent qu’auec le temps ils garnirent plufieurs places defquellcs ils pouuoient jeder en campagne fous la conduite de leurs Gouuerneurs, pres de vint mil hommes. Afoibliftàntlcs Ca- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

tholiques par le reuenu des benefices ôc contributions qu’ils faifbicnt venir de toutes pars.

lointqu’à leurs exemples plufieurs 8c des Catholiques mefines,pour fi peu malcontcns fuffent d'ailleurs: fe rengerent a leurs troupes fous vn defir dp reformer lEftat delà France «'nsdei’Ei-comme je vous diray ailleurs.

Cevx duGouuern^entde Nifmcs faftèmblcntà mefines fin,puis-apresenlautrcciv droit où ils délibèrent demander au Roy quelque Paix plus fermcôc mieux conditionnée tansdcLan que ÎEdit de la Rochelle qui leur fembloitdcffedueux , 6c non receuable cn trop d’articles, PourceteffetilscnuoierentversfâMajefté Yollct,Phillppy 6c Chauagnac auec charge de æcs. lcremcrcicr de la bonne affedion qu’il protefteauoir pour remettre fen Royaume en Paix’. Deputexde Quecc rcmedeeft tref ncccflàire pour reftablir fEftat qui tombe en ruyne manifefte fil n’y cft i-anguedo promptement pourueu. Qu’ils font en volonté de luy rendre toute obeiflàncc coijjmc à Iciur j^fté ^amp;icur Souuctain Seigneur. Mais d’autant que la piteufo fouuenance dez maffacres, montre combié charge. il cftdangereux qu’vn Roy 6c Seigneurfoit gouuemé par les manuals Conleils des mefehans Confeillers'.ils prioient le Roy ne feftonner fi eux qui auoient intereft cn cccy : auoient meurement auifè aux plus fours moiens d’eftablirvncbonne 6c fourePaix. Qu’ilcftoitauc-nuparlesartifices des Confoillers pernicieux: que le Roy contre fon naturel feftoit déclaré par lettres patentesChef 6c auteur de fentreprinfe deParis laquelle il auoit dcfâuoué quelques jours parauant;enquoy là réputation eftoit beaucoup amoindrie enuers les Nations eftrange-res. Pour fon regard ils penfoient fa volonté eftrc autre que les effets n’eftoientaparus. Mais ilscraignoient que fosConfoillers n’euffent tousjoursvnc mefmc deliberation. Et partant n’auroient deu moins faire que de pouruoiràleur foureté. Aprenans pour le moins aux défi pens de leurs compagnons qu’on auoit traitez fi iniquement à fo mieux couurir. Les demâ-deseftoicntquepouraffourerlaPaix 8c cuiter nouueaux troubles, ceux de la Religion euf tans de Lan fentgarnifons entretenues aux defpcns du Roy és villes qu’ils tenoient. 2. Qif outre ces villes S“''*®-le Roy en baillaft deux en chacune prouince de fon Royaume choifies par quatre Députez deux delà Religion 8c autant de Catholiques. Lcfquellesforoientauffi gardées par ceux de la Religion aux defpens du Roy .3. fcxercice libre 6c public de la Religion, foit permis cn tout lieu duRoyaume 6c à tous ceux qui le demanderont .4. Q^e pour adminiftrer lufticc a ceux de la Religion: nouueaux Parlcmcns fiifïcnt crigez en chacune prouince de luges de la Religion. 5. Ç^e pour fentretenement de leurs Miniftres: Icfdits de la Religio n fuffont def chargez des difines que demâdent les Preftres .6 . Que les auteurs Confoillers 8c executeurs des maffacrcs-.fuflét punis corne brigâsScperturbatcurs du repos public.Semblablement ceux du Gouuemementdc Montauban faflèmblerent à mcfme fin en Aouft, 6c drefforent les arti

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L’ H I 5-T 04 RE dDÉ ER A N C E.


-•jbcleKiquiïitytarfTt’portezà.'ûMajcfté. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;u.;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Gentilshommes, Se autres lônbftgnez :Faifans profefl**’“’

Requeße :^de'13lîieligtônreformée3tant de noftre nom particulièrement amp;de nez adherans:quecoiii®f ftâsdi^er- depUtJez pat les-Eglilès reformées dcGuyenne,ViuaretZjGcuaudan,SenefchauiréedeToto cy ,L»nguc- Aufterghcj’haute Sc baffe Marche, QuerpyjPcrigordjLimofin, AgenoiSiArmignaCjCom®' Caftics Sc ville longnt) MirepdiXiCarcaftonnCjamp;autres païs amp;Prouinces adjacentes: Alfemblez par la permilCoib^^ Ibu'S le lâufcôduit de MÔfteur aprelènt Roy de Pologne Frere de voftre Majefté en la villed^ • Môtaubâ. Apres auoir veu plufteurs Ictres milftues de vorreMajefté cÔtenans declaratiô ddâ borie intentiôamp;volôré à reftablirSc maintenir vne bone amp;nbsp;ferme Paix en ccRoyaumeiReßdrc les deuoirs de voftre Royal Office à tous vozfu jets,commencans à ceux de la Religion: quelsvoftre Majefté veut amp;nbsp;entend embraflèr Sc traitter:defirant en toute faneur amp;nbsp;proted® de liberté amp;nbsp;droits de bons amp;nbsp;naturels fu jets, pouruoir par rayions amp;droittures à la requcR^ que par eux fera faite amp;nbsp;prelêntée treshumblement à voftre Majefté,fur toutes les particul®*'


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lés qui leur fcmbleront eftre ncceflàires à fentretêiemcnt ci’vne vray e amp;nbsp;entière P3yx:Protf--ßants en cefteffedj Supplions treshumblement de tout noftre cœur ce qui fenfuitfurlesi'’' -fiances amp;nbsp;reïterées promeflès de Monfieur voftre Frere Roy de Pologne.

2,'! ErcmierementiNous profeftonsdeuant Dieu amp;nbsp;lès AngeSjqu’il n’efi jamais entré en , clt;3eura'uanrGfeamp; derniers Troubles,ou depiiisjd’cfter ou fuftraire à voftre Majefté noz -du trcshurtibJes, trsfbbeyftàns nbsp;nbsp;fidel 1 es fujetz.Ains d’vne vraye amour amp;nbsp;ferme loyaux

fujetsb Auon^ toufjours reconnu Sc reconnoiflbns que telle eft noftre vacation Si condition .naturelle depar.Dieu , de rendre à votre Majefté tourtes choies dcuès parles fidellcs fujet’)^ leur Roy Slt; föuuerain Seigneur. Quefi voftre Majefté à prins à delplaifir ce que parnoiisin' îfiéfiitjdirjprotcfté amp;nbsp;exécuté depuis le mois d’Aouft i 5 7 2. jufquesàprelênt:Nouslefrp‘ J*-! plions treshumblement le lôuuenir devez lettres du vintquatnéme dudit mois d'Aouft-amp; mettre en votre treflàge caftderation,les treljuftes occafiôs qui nou^ont incité amp;mis en route ,-3 force amp;nbsp;contrainte les armes en la main: auec toutes chofes requilês neceflâires àvne

-deftcnce. Touxncs voz yeux vers cespoures deffunts malTacrez amp;nbsp;executez cniellcnicn^^ ' ‘ mortehplufteursvilles.de voftre Royauumcjlôuz pretextede conlpiration amp;nbsp;toutesfoisen


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' lt;1 .hayJXideda Religion reformée. Et regardez au petit reftdu, clchappé des mafîàcres auec vne ‘ nbsp;nbsp;' vraye compundion de Pere de Patrye. Entrez en vous mefmes, contemplez profonàmétSi

' ' eiucntifq|ment les benefices que voftre Majefté reçoit de la fingulicre amp;nbsp;amirabic bontéds , *• JDiemEtla deffiis vous vous efmerueillerez auec nous,tant de noftre côlèruaticn quedecefte outterture de Payx en voftreRoyaume.Tout ainfi que feroit vn bon pere de famille en la m®' .'fon,quand apres auoir veu maflacrer en fa face aucuns de lès enfans naturels en manifelle dan


-ger d’ederè ruïne:Il voit remettre par la grace deDieu tout le refidu de lès enfans auec la mal '/on ai vn b.ôn.amp; leur eftat.Que.ft Ion trouuc mauuais Sc indigne de voftre Royalle grandeur 'de,faire ouuertefignificatioh-amp; proteftationd’\ntclregret:cclèroitlouz correébon faire en* -Gor.pJüs de tordiPreimicrement à Dieu:puis à voftre confcience, à voftre honneur amp;lînceri-'té j à vol^e j uftic amp;nbsp;Royal office; amp;nbsp;jetter fur voz fu jets de la Religion tant maffacrés que vi-:Dafis:yn perpétuel opprobre aCcôpagnéde reproche de prétendue reformation, conlpiration rebellion nous auons à.pcnlcr fur toutes choies qui font necelfaires apres le lcruice ^erDicu.Car auffi par melîhe moyen Ion juftifiroit en clairs termes amp;ouuertemêt tant les au-£;cj teurs que les executeurs des q^ffàcrcs.Ce qui nous feroit rcprochableamp;impoffible à diflimu IcfEtpartar pour le premier article nous, tenâs à voftre letre du 24.Aouft,nous fuppliôs tres-humbremet votreMajefté fuyuant les traces qui en furet comancées lur la blelfure du feuCo te deColligny, Amiral de France,lèlon le narré de voftre letre:dc faire juftice exemplaire def dits maflàcreurs par luges Igeciallement commis, non fulpeéls en egal Sc pareil nombre des deriix Rcligions.Aflauoir autres que les Cours de Parlemcns amp;nbsp;prcfidialles, de Paris, Tolofe, BourdeauXjRoüen, Orleans amp;nbsp;Lion,defquelles les principaux Prefidans amp;nbsp;Confcilliers font reputez pour auoir efté les fauteurs amp;nbsp;approbateurs Sc confultcurs defdits maflàcres de ceux qui ont efté executez en leurs villcs.Mefmcs en voz priions Sc Conuents. Et le plus toll que faire fe pourm députer amp;nbsp;ordonner lefdits luges par tout où befoin lcra,Lcur enjoignantfut grandes peyncs y procéder dilligemment amp;nbsp;rondement: fins fupport,conniucncc ny diRimu-■ J ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' lation


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LIVRE TRENTESIXIEME nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;187.

lation de luftice. Or par la,voftrc Majcfté commancera à aracher des cœurs de vofdits Cujets deIaReligion,Iajufteamp; grande delfiancc qu’ils ont conceuë defevoir liurez amp;nbsp;abandonnez à la cruauté des maflàcreurs. Et reprendront pluftoft en kureté îoccalion de fe Ecr en voftre fimplc parolle promeffè. Aulfi voftre Majefte fèlôuuiendra fil luy plaiftjqu’en certaines let tres de mandement amp;nbsp;declaration enuoiéeaux Gouuerneurs ^vos Lieutenansparles Pro-uinccs ç.1 mois de Septembre, d’Odobre Décembre: eft relèruée la punitiôn de ceux qui fe trouueront chargez de la conlpiration faite contre voftre perfonne . Et des intelligences, menées amp;nbsp;conduites faites durant la derniefe Paix. Qui pouroir eftre caufé que lôus ce faux pretexte de conlpiration,nous où aucuns de nous {croient à fauenir recerchez amp;nbsp;moleftez en ceRoiaume: foit par voie de luftice où autrement. Pour obuicr à telles calomnies amp;nbsp;impref fions: plaira à voftre Majeftc reuoquer en termes expres ladite confpiration.Et declarer quel* lenoustient,connoiftamp;: repute tousjours pourvosfidellesfiijets: innocensSc incoupables de toute confpiration amp;nbsp;rebellion. Que inhibitions lèront faites à vos Auocats 8e Procureurs Gcneraux:leursfubftituezamp;:tous autres défaire jamais pourfuite ny metion de reproche.Que lemeïmcfoit déclaré duditfeu Sieur AmiraJ, Comte de la Roche-Foucaut,Sieur dcBricque-maut5deCauaignesamp; autres maflàcrésamp; exécutez à mort pour ladite prétendue conlpiration, Et tous ArreftsSc lugemcns donnez amp;nbsp;procedures faites fous ce pretexte contre ceux de ladite Religion: Caifez amp;nbsp;déclarez de nul effet 8e valleur : donnez fous faucc calomnic;de-clarans les deffunâs reftituez en leurs bonnes renommées, leurs honneurs amp;nbsp;leurs biens amp;nbsp;droits amp;nbsp;fucceflfion.Et les enfans qui pour la charge du Pere deffund, fe trouueront emprifon nez:foient promptement deliurez 8e reftituez en leurs honneurs 8e libertez ez mains de leurs plus proches parans.Ordonnât que ceux aufquels leurs Eftats, dignitez 8e Offices fujets à finances qui ont efté donnez: Seront tenus d’en payer la finance aufdïts,telle qu’elle fera arbitrée pat parans 8e amis communs. Et neantmoins que leurs meubles 8e argent leur feront rendus amp;nbsp;les détenteurs à ce contraints par toute voie de luftice, Qipe pareillement toutes declarations, ordonnances 8e reiglemens faids contre ceux de la Religion depuis le vint-quatrié-med’Aoull feront caftez,feuocquez 8e déclarez de nul efteéf amp;nbsp;valleur. Et pour efteindre la mémoire defditsjugemens, Arrefts,executions d’iceux: Enlèmble lelHites declarations, ordonnances amp;nbsp;reiglemens : {oient raiez amp;oftez detousregiftres des Cours tant {ôuueraincs quefùbaltemes. Et iceux jugemens, Arrefts,executions,declarations, 8e ordonnances 8e reiglemens eftre caftez 8e effacez. Soint auflî abattus tous mouuemens, marques, veftiges def-dittes executions.Auec les liures 8e ades diffamatoires contre les perfonnes, memode 8e po-ftetité defdids deffunds exccutez. Mefmes en elpecial {oient abollies,fupprimées 8e tant que befoin eft interdites, les Proceffions Generalles amp;nbsp;ordinaires: ordonnées tant par Arreft du Parlement de Paris en mémoire defdits maftàcres;que par autres Arrefts de Tolofê caffez piar Arreft de voftre priucConfeil, Touchant la prinlê de la mailôn de ville aux premieres troubles. Et le tout fait en la prelcnce de quatre notables perlbnnages dont deux lêront de la Religion aiansperfeueré durant les troublcs;les proces verbaulx de la procedure furce faits expédiez,baillez à ceux qui aurôt pour cet effet charge 8e procuratiô expreffe. Qu’il {bit déclaré que juftement amp;pour bône occafio ceux de la Religio ont prins les armes refiftansamp;^uerroi-ans en ces derniers troubles comme contraints pour les viollances à forcer dont ils ont efté a-taqiiez amp;nbsp;elpouuantez. Et d’autant queparl’ouye de la parolle amp;nbsp;dilciphne Ecclefiaftiquc: Vosfujets font mieux contenuz en office amp;nbsp;deuoir de toute fu jeéfion. Premièrement enuers Di Ev: puis entiers voftre Majeftéamp;tous autres fuperieurs, qiii’1 vous à pieu leur donner: Supplient tres’humblement ôc de toutes leurs affedions, leur départir en ceft endroiôt le plus de voftre faueur. Et en ce faiûnt ordonner que par conceffion amp;nbsp;perpétuel beneficc,l’e-xercice de leur Religion 8e dilcipline Ecclcfiafticque lèra libre à tousjours 8e par tout en ce Royaume tant public que priué:ycomprcnans nommément la liberté d’honnefte {êpulrure fans diftinâion de temps amp;nbsp;cimetiere public: de laquelle plufieuÂCatholicques ont efincu fouuent des riottes grandes amp;nbsp;differans cz villes ou n’eftoyent permis lefdits exercices.Et toutes exemptions d’exercice de ladite Religion odroyez ez terres amp;nbsp;villes tant de IsRoync voftre tres-honnorée Mere, que de Monfieur Roy de Pologne frere de voftre Ma-

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L’HISTOIRE DE FRANCE.


Aoiift.


’ jefté amp;nbsp;autres de voftrc fouucrainctc, foyentrciioqucz amp;nbsp;déclarez de nul effet pour îaue^5 Et pour obuier aux foupçôs qui plufieurs fois ont efté mis au deuat touchât les cucilletesl tes Sciences entre ceux de la Religio, du paiemêt des dixmes des lieux où fera fait ledit cice: mcimesatendu que les dixmes de leur nature font d’eftinez audit Miniftere. Quel’'' de ceux de la Religion ne feront nomez ny côtraints par vos Officicrs,Vniucrfitez,Co!letó^’ amp;C. GÔmunautez à quelcôques ceremonies amp;nbsp;côtributiôs contraires à IcurReligiô.Et tantq**^ befoin eft foit fait interdition mefmes â vos Coursamp; Vniuerfitez,d’exiger en quelque endrequot; de ceux qui fotpourueuz en quelque office ou degré , lesfômes acoullumées cni'Eglii^^ . maine côtrairc à leurdite religio, Que toutes les maifôs rêtes amp;nbsp;reuenus des Collcigcsamp;i’i a colles deftinées à l’inftrudiô de la jcuneire;Serôt ccfezamp;repputez pour affedez à tousjou^^ vos fuJets qui voudrôt eftre receus fans fairediftindiô de Religiômy pour le Receueuramp; gêtiny pour les difciples amp;nbsp;lesOfficiers Côfuls des villes amp;nbsp;Lieutcnâs.Et forôt leftiitsEfcol 8iC Colleiges tenus d’y entretenir Redeur amp;nbsp;Regêt des 2. Rcligi 5s pour la fatiffadio èi ” diô des vns amp;nbsp;des autres fans fraude amp;nbsp;partial 11 të. Que les Mariages des Preftres amp;nbsp;dc^P^tftrcs Ecclefiaftiques qui fôt de prcfctSc forôt à l’auenir aie ladircReligiô:fcrôt déclarez legitim^

de mefmes leurs enfâs de leurs Mariages tât pour la lucceffiô^que d’autres droits de vraie 1^', timatiô.Et tât le Pere que les enfâs déclarez capables de leurs Offices, Eftats amp;nbsp;adminiftt^''^ publique.Que la dccifiô des Mariages fils fot legitimes ou nô:fera faite dorefnauât parles^'’' fiftoires amp;nbsp;autres aflcblcesEcc lefiaft.de ceux de ladite Religiô.Ou bié parles juges fuperi^'quot;^ de voftre luftiçe qui font ou forôt de ladite Religiô.Que les Tuteurs des pupilles,le quels eftoit de la Rcligiô;Serôt tenus les faire inflruire amp;nbsp;inflituer en ladite Religioiide Ify^ Perc.Aumoins jufquesen aage de puberté ainfi que voflrcMajefléla autrefois ordóné.Qü^

• mefme benefice d’exercice de laReligiô,foit accorde amp;nbsp;dôné aux manâs amp;nbsp;habitas quilo'^^ laReligiô au Côte de Vcnilfoamp; Areheuefohéd’AuignÔ.Et qu’ilplaifoà voftreMajeft'^f^'^ tât entiers leRoy deNauarre:que toutes chofos demourerôt en Nauarre amp;nbsp;Bearn au meimY fiat qu la feue Roinc de Nauarre le laiffa au têps defon decez.Faire auffi entiers le Pape amp;nbsp;chcuefquc d’Auignô:que voftre côceflîon amp;nbsp;bon plaifir en cefl eifdroits, foit eöfirme^^quot;?quot; prouué en forme detië fpeciallemét pour la reflitutiô 8c reintegration de ceux dudit Côte Veniffo.Q^c les Frâpois qui ont porté les armes auec lesBearnoisqoirôt du bié ôcbenencei' iiiftke. dit Edit.Qjjâd àîadminiftratiô de la luRice,voftre Majefté côfiderât fil luy plaift lesdepoij?

mes de vos Cours de Parlcmés côtre ceux de la Rcligiô fpcciallcmêt de voftre ville tie dôt on peut juger qu’elle cft ôc pourra cftre à jamais leur intétiô:A cefte catifo foravoft’'^^'' plaifir lÆ r bailler luges non fufpcéls. Et ordôncr que tous les proces d’etre les parties des3' Religiôsjferôt jugez tât enCiuil qii’éCriminel cz inftâces tât fouueraines que ftibaltemesequot; pareil nombre:dôt la moitié foit Catholique 8c l’autre moitié de la Rcligiô.Étoù toutes parties feroiét d’vneReligiôiqtie tous les luges puiflet eftre prins 8c mis d’vnc mefîneRclig'^' oftez les ftifpcéls.Et pour cet effet fout cftabli vne Châbre pour le reffort de chacun Parle®^' en vos villes paifibics 8c non fufpeétes à ceux de la Religion.Que toutes prouifiôs amp;nbsp;dech’^ tiôs obtenues duras ces troubles 8cdepuis le aq.Aouft dernier par lesCatholiquescótreksi^ tGCcs,ji)|fcmét 8carefts dônez parties en teps de Paix au proffit de ceux de la Religióferoni^ uoquez de nul effet 8c valeur côme obtenus par furprinfcidemeuras lefdits Anefts en leurk ce 8c vertu executoires fuiuâs vos Ordônâces,encores que ceux qui ont eu lefoits Arreflsî’^' efté Ecclefiaftiques 8c de fEglife Romaine.Que tous les fieges de lufticcs qui ontefté d âci^ ncté 8c parauât ces troubles ez villes prefontemet tenues par ceux de la ReligiôjScfôntmâiquot; tenâtffils ont efté trâflatez yftiêt reftituez 8c les luges remis dés aprefent 8cfans autres foil”'' lité en lexcrcice de leurs Eftats,dignitez 8c Offices tât de voftre Majefté que des Sieursfub* ternes 8c toutes prouifiôs côtraircs reuoquéesiLes gages 8c péfiôs parées tât du paffé que^” l’auenir. Et pourcc que plufieurs de la Rehgiô ont eu par refignatiô 8c à pris d’argêt fuiuai fige de voftre permiffion.Tlkicunes Offices foit de judicature ou autres peu auantle coIHI”ƒ'’ cernent des premiers troubles: Lefqucls aucnuz,lcs refignataircs de la Religion 8c pour h)'' fie crainte des maffacres n’ont peu obtenir lettres de don ny faire admettre à voftre Majeft” I refignation: Cependant aucuns ont paié la finance promife en tour oii en partie: Les autres ont paffé obligatiôôc caution de paier dedâs vn brief delay,lequel pafte les cautios ont traintes au paiemét de ce qui n’eft raifônable.Plaira à voftre Majefté declarer lefdites obligé

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tjons promeflcs refolues amp;nbsp;non faites.Et ordóner fans auoir efgard aux jugemés qui furce pourroiët eftre interuènus.Lefquels auflï ferót déclarez nulsamp; denulefFet:quelesdenicrspourceregardpaiezfoitaux îcfignâs OU à leurs hoirs ferót rêdus aux refignataires de la Religió preuenus de jufte empêlchement. Et aupaiemétn’éauroit eftefait:q 1'obligatió demeurera fans effet .Ceux de laReligió ferót admis indiffera-nict aux Eftats,charges offices tat de judicature qu’autre^ fas feftriéiió de Rcligió:fpeciallemêt de refignataires amp;nbsp;leur receptiós reuoque'es èc mifesen la chabre qui fera erigje pour le jugemétdc leur proces. Qiæ toutes preferiptions conuentionnallcsjcouttumieres où legales dont le temps pourroit.cfire efeheu ^tant ou depuis le commancement des premiers troubles amp;nbsp;autres auenus depuis, amp;nbsp;jufques à prefeht: ieronteftimc'esamp; tenues pour non atténués. Q^ant aux polices voflrc Majeftepeui auoir conu combien enc’eft endroit la parttiallité.diffèrence amp;nbsp;diftinCHon des perfoiincs pour la Religió apporte du defordre confufion par toutes les villes amp;nbsp;lieux ouïes Catholiques ftirmonténten nombre amp;nbsp;auéforitc, ceux de ladite Religion: les tenans tousjours comme dégradez, indignes amp;nbsp;priuez des cbarges.amp; adminilfrations Politicques.Partant fera vollre bon plaifir outre les declarations ja faites par vos Editstquand à la capacité de ceux de ladite Religion,communication amp;nbsp;participation defdites charges : ordonner que dorefnauant par toutes les villes amp;nbsp;lieux de ce Roiaume,lefdites charges feront adminiftréesefgallemcnt entre lesCa-tholiquesSc ceux de ladite Rcligion:mefmes pour cuiter les fufdites charges deffendues par voftre Ma-jefte'. Que lefdits de la Religion demeurent quittes amp;nbsp;delchargeZ de toutes aficmblces tant GeneralleS que particulières : eftabliflement de luff ice,polise amp;nbsp;reiglement, négociations, meubles, debtes, arrera-gesderenteamp;reuenuz, couppede boys, ventede biens meubles, arfentementdes inmeubles Sedroits apartenansaux Ecclefiaftiques amp;nbsp;autres Catholiques, cotifations: amp;nbsp;impofitions des deniers amp;nbsp;autres chofes fufdite ny pareillement ceux qui les ont baillez amp;nbsp;fournis en puilfent eftre aucunement recerchez pour leprefent n’y à l’auenir.Ains les fommes pour cet effet payées par vofdits Officiers où autres.feront allouées par vos Châbres des Comptes, Th refo tiers des Finances ou autres en Vertli de c’eft Edit fans autres prouifions. Et que tous comptables foit de recepte par eux eftablie ou autre maniement de quelque chofes que ce foit: feront tenuz veriffier leur comptes de leur manimcnt,par deuant ceux qui ont eu commandement general fur eux amp;nbsp;aufdirs Confeils Prouinciaux.Et le femblable foit fait de tous ceux qui ont eu manimentSc charges de deniers durant CCS pre cedans troubles depuis l’an 1567. Etlereliquaquife ttouuueradeu par lefdits comptables ou autres detteurs defdits deniers:fera emploie à l’acquitamp;defchar-gement des dettes de ceux de ladite Religion faits à l’occafion des troubles amp;nbsp;conduites de la guerre. Et cefaitlefdits comptables demeureront quittes defdites adminiffrations amp;nbsp;maniment: Et entiercmét défi chargez en aportant l’acquit de ceux qui leur auront commande à ces derniers troubles, faits auec l’auis des Confuls amp;nbsp;Prouinciaux îc fumant leur reiglement fans qu’à l’auenir, eux n’y leurs fuccefteurs en puifi fent eftre aucunement recerchez. Interdifant à voftre Chambre des comtes amp;nbsp;autres luges ordinaires ou extraordinaires toute jurifdiéfion Si connoiffance: amp;. à vos Procureurs Generaux amp;nbsp;particuliers, les pour fuittes. Demeureront auffi quittes amp;nbsp;defehargez lefdits de la Religion de tous aéfes d’hoftillité, leuecs Si conduites degens de guerre, fonte amp;nbsp;prinfê d’Artillerie amp;nbsp;munitions,confeéfions de poudre amp;falpeftre, demantellemant amp;nbsp;defmoliffement de Temples amp;nbsp;maifbns, fortiffications amp;nbsp;reparationsde villesamp; lieux Par eux tenuz, amp;nbsp;general lement de tout ce qui à efté par eux fait amp;nbsp;negotie durant cefdits troubles amp;nbsp;autres precedans. Encores qu’il n’ait peu eftre plus particulieremêt déclaré; fans que pour aucune des chofes fufditesamp; autres auenues efdits troubles à euxny à leur pofterité en General ou en particulier foit à ja maisimputéaucun crime de rebellion de defobeiftânce Si de lezéMajefté ne leur foit fait aucun reproche: Nonohftant toutes declarations, d’Edits amp;nbsp;Ordonnances que voftre Majefté pourroit alioir faits ail contraire. Et entend que befoin feroit les reuocquer amp;nbsp;declarer de nul effeél amp;nbsp;valleür tant pour ce regard que toutes autres chofes précédantes lefdits troubles. Toutes chofes prinfes /par perfonnes priuées fans autorité public, que Magiftrats, Gouuerncurs, Confuls, Capitaines ou autres commis par eux ou par lesaflembléesdescommunautez d’vne parc ou d’autre: feront rendus à qui elles apartiendront fi elles fonten Nature. Sinon leur valleur amp;nbsp;jufte eftimation. Et quand aux meubles amp;nbsp;autres chofes jirinfespar hoftillitéencor qu’ils fetreuuent en Nature: ne feront recerchez n’y fujets à reftitution . Que les fruits la pre fente année qui ont efté p rins amp;nbsp;leuez jufques au jour amp;nbsp;datte de ces prefentes: feront déclarez ” eftre fujets à reftitution, d’vne part n’y d’autre pour obuier aux proces amp;nbsp;differans qui à cetc occafion le poiirrroient engendrer auec vos fujets. Que lefdits de la Religion ne pourront eftre contraints n’yti-rc'Z en Itiftice pour le paiement des impofitions ordinaires amp;nbsp;extraordinaires faites par les Catholiques durant les prefentes ou precedans troubles amp;nbsp;en demeureront quites dÄdefchargez. Pource que par tout ounousauonsCuerroiépournoftredeffenfe, lesfrais ont eftéfi exce(rifsamp; infuportables, quelaplus part de nous en fommes grandemens endctezamp;engagez. Plaira à voftre Majefté notis permette vne im-polîtion amp;nbsp;cottifation entre nous tous de la Religion. A tout le moins jufques à fix vints mil liures pour eftre emploiez à l’entier acquirement de nos debtes. Et pour les leuer, nous oéfroier toutes contraintes necefl'aires comme pour vos propre deniers.Plaife auffi à voftre Majefté ^rmettre aufdits de la Religion ^ui aux troubles pafles ont achepté du bien temporel des Ecclefiaftique amp;nbsp;ont fourny reallemenr le pris de leur ach€pt:qu’ilspui(rent continuer la pofTeftion amp;jouyflance des biens par eux acheptez pour afl'eu-'înee de leurs deniers amp;nbsp;jufques a ce que le rébourcemét d’iceux foit fait par IcsEcclefiaftiques ou autres ft'Ji les voudrôt amp;nbsp;pourrôt achapter à la charge d’é laifter la pofteffion incôntinët apres le pris à eux redu.

Refte maintenant le point principal. Aflauoit les moiens d’vne vraye amp;nbsp;jufte feureté pour la tenue, durée amp;nbsp;entretien perpétuel amp;nbsp;inuiolable des promefles amp;nbsp;Ordonnances de voftre Majefté fut tour ce qiiedeftlis pourvue ferme amp;nbsp;perdurable Paix. Enquoy nous fommes trefinaris Sr defplaifans de

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

propofêr amp;nbsp;demander à voftre Majefté par noftre hûble ftjpplicatiô les moics qui iiou s tincns amp;nbsp;raifonnablcs amp;à vous necefïaires pour cftablir à jamais vne bcncamp;feimc Paixenc« Roiaumc.Car nous euHîôs mieux aimé que les moiés nous euflét efte picpoftz par voftrebe-ncuolâce S)i. faueur paternelle amp;de voftre propre mouuemét.Mais puis qu’il plaift à vclheM^ jefte nous permettreamp; tathoncÿ'er de la vous demâdcr:Nousftippliôs treshûblcmct voftrel’*’ téjquc voftre plaifir foie pour le bié de voftreEftatjlc repos de voftre dpritja grâdcuramp; té de cefte CourônCjbiéamp;repos cômun de tous vos fujets:cotrader vniôamp; alliacé denouuel-le promeflè côjôdiô amp;nbsp;amitié perdurable auec tous les Prince.sPctétas, Republiques d’Alk' magne 5c Suïftesjles Roine d’Angleterre amp;nbsp;d'Efeoflè affin de maintenir d’vne comunenwiH) vniôSe côfétcmêt5L’vniô tât entre eux amp;nbsp;leurs fûjets qu’etre voftre Majefté amp;nbsp;tous vos fuje^s enticrs!,tât ceux qui fê nômét Cathol. que de la Religio refoimée.Er ce en toutes cholesciud les amp;nbsp;humaincs.Quc les alliez,)urerôt amp;nbsp;promettrôt l’étretcnemét de ladite vnió,cójoin^^ amp;nbsp;amitié pour la cômune côferuatiô de tous en lEftatamp;ccmuniô que deftiis en toutes chofc^ ciuilles amp;nbsp;humaines:amp; tout ainfi qu’il le feroit fi tous eftoiêt d’vneReligiô.Et ce au détroit païs terres amp;nbsp;Seigneuries defdits Rois,F'rinces,Po*ctats 5c Républiques. Promettrôt amp;jigt;t*; rôt aufli que oii aucuns defdits Sieurs Roys où leursfuccefteurs,Princes,Petétats Republ* ques entretiédrôr ladite vniô: fi aucuns violJét la foy publique 8c promefte tant defditsallied que d’être aucuns de leurs fiijersiCeux qui la tiêdrôt de leur part,poun ôt côtraindre par to}* tes voies d’armes les côtreuenâs.Et mcfme ferôt tenus à la feule requifitiô à fintereft descbic* uatcurs de cefte vniô de quelque RcligiÔ qu’ils fbict.Que voftre Majefté fe dcfporteraoxprd femét déroutes ligues 8c promeftès qu’elle a faites cotre ceux delaReligiô, Que pour cuire** vne côfpiratiôSc vefpres Siciliénes cotre ceux de laRelïgiô en cc Roiau.Aurot par fpecialp*^® uillege 8c pcrmiffiiÔ perpétuelle la garde des lieux Sc villes q nous tenôs à prefét.EtcutreÇ**“ ques villes de chacunes Prouinces telles qu’elles fèrôtauiféespar 8. notables perfônages chol fis par 2.que voftre Majefté députera 8c autres q ceux de la Rcligiô reformée nómerót.Qh® les Garnifons de voftre Majefté foient logées feulement cz villes de frontières 8c d’ancic****^ garnifon.'ou bienau plus loin que faire fc pourra dcfHites villcs8clicux prefentementtenus ceux de la Religion. Et que foit en allant ou reuenant dcfHites Garnifons, ne pourront grand nombre de chenaux auec leurs armes fans le confèntemêt defdits de la Rcligiô. viurôt 8c le logerôtfi modeftemét qu’il n’c puiflè auenir fbuppô n’y incÔueniêt. V. M-en bône part fil vous plaift d’eftrcfupplié biê hûblemét:Que vos Gouuerneurs 8c LicuteniS gencraux^ui viédrôt paffer 5c vifiter Icfdites villes que nous tenós prcfêtcract pour lefditsde la Religion: n’y puifïènt venir forts ny accôpagnez que de leur train ordinaire 8c accouftt**’”' en téps de Paix .Et qu’ils fbiêt amoneftez de tellement fê comporter efciites villes ôc lieux:q**^ ceux de la Religiô n’aict occafiô d’êtrer en crainte n’y fbuppon.Et le fèmblable foit gardé ceux de la Religiô.Que riê ne fera defînoli defdites villes 8c lieux gardez par ceux debR^ giô de ce qui à eftéfait par fortificatiós,finó entât qu’il fè trouuera expédiât pour leur fêurcte: ni leur riê demâder ni öfter de leurs munitiôs de guerre ôcarmes foit d’artillerie ou autres.^ pour le plus grand 8c meilleur effet de VoftreRoialle autorité ôc bonne volÔté àfcdroiidede ceux de lîReligiô ôc fincere obfèruatio des articles de ccftcPaix:Nous fuppliôs treshuhlc®^^ V. M. qu’é plaine affêblce de voftre côfeil priué premicremét,puis en voftre Court de Parle-mêt deParisôcplaine audiâce par V. M:Les Roinesvos treshonnorczMerc ôcefpoufeamp;i’^^ fôuueraines Dames: M. vos frères Sieurs Princes.de voftre fâg:les Sieurs MarcfchauxdcFraH' ces ôc Côfeillers de V. Côfeil^riué,fcra côfirméôc juréfêtretenemêtd’êticre,perpetuellcamp;** délie obfèruatio des articles cefte Paix.Et que le mefme foit fait par tous les Prefidas,Co** fêillcrsjvos Auocats ôc Procureurs ôc chacun d’eux en tous vos Cours de Parlcmês amp;nbsp;Cours Prefidialles.Que pour la mutuelle affeurace d’vne obeiffâce ôc fidelité perpetuelic:ceuxéclâ dite Religiô par tout ce Roiau. generallemet ôc fôlênellemêt auec les Catho.RenouuelleroU** ce juremet de fidelité deuât^os Officiers fur les licux:auec côditiôs ôc promeftès réciproque de n’exccuter onqs plus à l’auenir au eus maffacres les vns côtre les autres en general ou en pu* ticulier,cómadez par quelques perfbnnes q ce foit las nul excepter. Ains fera delaiffé toute eu noiffâce de crimeôc vcgcace publique aux cours de V.Iufticc acordées en ces articles de paix Et affin de paruenir peu à peu à vne vraie reintegrâce d’amitié entre tous vos fu jets des s.Rd*' gions.Supipliôs treshûblemêt V, Majefté ordôner que chacun an Icfdits jurcmésfoiét renoU' ucllz durant 5. ans tant par vne affembléc d’Eftats principaux qui fera en i'vnc des viiicâ pit*®

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LIVRE TRENTESIXIEME. . nbsp;i8^

paifibles cn chacune Prouince:Q^cn aflcmblées Generalles des habitas de chacune ville ca-pitalle du Diocefe qui le tiendra en diners temps entre ceux defdites Religions. Sauoir eft de ùlTemblée principallc par les Députez de fvne îautre Religion tant de la Nobleflè que du cômiin de toutes les Prouinces: amp;nbsp;de ’falTcmbiée de chacun Diocelê amp;nbsp;Bailliage par lèmbla-bles Députez defdits Diocefes amp;nbsp;Bailliages.Là où promettront^ jureront non lèulemêt ferme Paix Siamitié reciproque: Maisaulfi expofer leur vie pour Iclèruice devollre Majefté » Speciallemét a maintenir c’efte vnion amp;nbsp;Paciffication cotre tous infradeurs ôcperturbateurs fins nul excepter côme delïus.Finalement nous elperons que voftre Majellé trouuera bon lî nous vos treshumbles feruiteurs amp;nbsp;fujcts:côtinuons celle garde fans olfancc n’y hoftillité fuf fi lurfeance amp;nbsp;cclTation qu’il à pieu à voftre Majefté nous cÔmander.Fait à Montauban le 2 y» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Aoiift i57j.SignéPaulin,Gourdonamp;c. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Corne ceux là articulloiét les demades qu’ils firent à la Majefté:Les Proüençâux amp;nbsp;Daupht nois délibèrent aulfi luy faire plaintes amp;nbsp;le fupplier d’y prouuoir. A ces finsDcputerét gens Icfi quels le rencontrèrent à Tarare auec ceux de Languedoôc Quercy quialloientà mclmes fins le prefenter au Roy;deuant lequel vnplt;Âir tous harengua comme fenfuit. ■■ ■ 'quot;

Sireauât que d’étreprédre la charge qui nous à efté cômile par vos treshumbles amp;nbsp;trelôbeïfi fins fujets les gens du tiers Eftat de voftre pais amp;nbsp;Côté de Prouéee, Forcalquier amp;nbsp;terres ad-jacentes;Nous auons bien preucu ^.points qui rédront noftre legation odieulè:du moins lâns Roy par les fiueur telle que nous eulfions volontiers defiré pour retourner en noftre pais exorateiirscôme nous enfômtlôrtis Orateurs amp;nbsp;côme tels nous prclêntôs à voftre Majefté- Le premier eft que nCjProuen-c eft ebofe mal lèante aux fujets de fenquerir des affaires particulières de leur Roy, amp;nbsp;vouloir tirer rai^n deladminiftratiô d’iceux.Le 2. que les fujets doiuét eftre affeurez de la bône allé- circonuoi-ftiÔdeleutPrinccamp;qu’il ne les greuera defubfides extraordinaires lâns grades cau(ësamp; vrgé-tes neceflité.Et par ainfi fimpofitiô ne gift auCÔtrerollc de fes fu jets.L’au tre q c’eft vne choie intollerableamp;indigne de fujet de vouloir impolèr Loy amp;nbsp;retrâchemet aux affaires d’Eftat,dôt iln’acônoilfance que par cójeólure amp;nbsp;fupcrficiellemét.A la vérité ces j, points nous ont fait rcftizcrplufieursfoisnolfrelegatiô.Etmefulfions côdefcédusâ facceptetfans ^.autrescôfide ratios qui nous ont efté expolees en l’alïèmbléé des 5 .Eftats tenus-au mois deluillet dernier en voftre ville d’Aix.L’vne de voftre bôté amp;nbsp;clemâce naturelle amp;nbsp;alïèz experimétée enuers voS fujets:De laquelle nous deuôs elperer benigne amp;nbsp;fauorable audiance en l’Eftat fi defplorable devollre pais de Prouece duquel peut eftre voftre Majefté n’eft fidellemét amp;nbsp;deuëmét aucr-fie.L’autre que de tour téps les bôsRoys,Princes amp;Potétats,ont nô lèulemêt efooufo les plain tes Sc doleâces de leurs peuples:mais careffé amp;nbsp;receu amiablcmét,les Députez à telles amp;nbsp;fi im portables charges.Le dernier qu’en extrémité il faut auoir recours frâchemctamp;librcmcnt à cc-luy qui de luy mefine y peut appliquer le remede neceftâire. Aquoy nous pourrions ajoufter que plufieurs chofes fe font fous l’autorité du Roy amp;nbsp;fontcômiles a leur deccmdot ils fçaurôt quelquefois mauuais gré à ceux qui ne les ont auertis.Nous auôs,Sire,prcpofé toutes ces cô fideratiûs,affin que chacun entende que nous ne venons ici côme mutins,rebellesamp;feditieux. (^c nous n’auôs charge de côtreroller vos deniers,nous enquérir particulieremet de l’éploy d’iceux où reuocquer en doubte lafidcllité où intégrité de ceux qui font cômis au iSaniémêt de vos finâces.Mais lèulemêt pour faire entédre à la vérité côbiê de charges,impofitiôs, aydes, fiibfides,tailles,taillons,creucs amp;nbsp;autres tribuz que paie amp;nbsp;fuporte le poure amp;nbsp;milèrable Eftat. OfjSirejVous pourrez treuuer eftrâge que nous qui fommes Députez pour la Prouêce:entre-mdlôs aulfi les doleâces amp;nbsp;remôftrâces du tiers Eftat de vos P^uinces de Laguedo amp;nbsp;Dau-phiné.Toutesfois je qui porte la parolle,fuis affilié desDeputez dudit pais ici prefês amp;qui m’ô ont dônéla charge nous eftas fortuitemét rêcontrcz à Tarare aiâs vne mefine legatiô amp;nbsp;Am-balfidc. C’eft pourquoy, Sire, pour ne facher voftre Majefté de la repetition delèmblables propos amp;nbsp;veu que nos doléances font fur mefine point amp;nbsp;tendant à vn mefine but:ils m’ont choifi feul pour parler au nom efgal des trois Prouinces. Ce que j’ay d’autant plus volontiers amp;nbsp;hardiment entrepris amp;nbsp;accepté : que vous auez expérimenté, Sire, ma loiauté preu-d’homic amp;fincerité en voftre pays de Prouence,auquel il à pieu à voftre Majefté m’elleuer en Ivnedes premieres dignitez de voftreParlement. Sire, voftre Comté de Prouence eft de

1 ancié Royaume d’Auftrafie jufques à Rene Roy de Sicilië qui en fit donnation au Roy Loys pofitions du H - Et slltousjours demeuré en la puiffance des Ducs de Lorraine amp;nbsp;de Bar,du temps de Comtede

A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Prouence.

Aaa uj.

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^ouit 157^

L’HISTOIREDEFRANCE

l’roucncc tailablcl'uus François. 1. Viennois amp;nbsp;Dauphiné.

Languedo. La France taillable fousChar-le.s 7. feulement pour la guerre des Angl.

Impofitions fur le vin.

Gabelles du fel.

Aydes.

Tallies dll Royaume cóbicii elles ont cicdé depuis Loys.

cc bon Roy René qui à cfté veii par aucuns cftâs encore en vie.Les Prouencaux ne paio*®’* lors tailles, impofitions, aydes,fubfîdes, gabelles,ny tribuz quelconques. Car il viuoit op“ Icment Sc magnifiquement du rcuenu de lôn domaine: eftant paifible aucc tous fes voifioj paflant le temps à faire des peintures telles amp;nbsp;fi excellantes,qu’elles le voient encores à au Palaisd’Aix ville Capitalise Prouence. Le Roy Loys prenât pofièlfion du pais de cc : leur accorda amp;nbsp;confirma les exemptions qu’ils auoient du temps du bon Roy Rene- , ont duré fulques au grand RoyFraçois premier,lequel pour la neceflité de la deft’enfediip^'^ lors qucfEmpereurCharles le quint y defcêdit:rendit le peuple d’iceluy tail labié autres impofitios de Ion Roiaumc.Le pais de Viênois 60 Dauphiné, Sire, lors qu’il fut vw** vos predeccflèurs Roys par Melfirc Humbert Dauphinzlouïffoit de pareilles frachifes amp;nbsp;rez que celui de Prouéce.Autât eftoit il au téps de Raimôd amp;BerangietCôte de ToIofep®'ƒ le païs deLâguedo.Etavrai dire,par toutes lesProuinces de ceRoiaume on n’auoitoïpad'^' tail]es,fubfides amp;nbsp;impofitios jufques a ce que les Anglois aians vfurpé la meilleure paru^ Roiaumcdbrcefut deleuer grandes armées pour faire cefiTer les vfurpatiôs.Et parce qud*^“^ maine Roial eftoit tenu par les Anglois:lcs Franp(«s,la fidcllité amp;nbsp;deuotion defquels furp* celle de toutes autres Natiôs de la terre:accorderét au Roy Charles 7.de les cottiferamp; taïUe^' Et lors lêulemét cômancerét les tailles côme les Rcgiftrcs de la Court de Parlemét amp;nbsp;des Coptes font foy.Ces tailles legeresamp;de peu deftimeme pouuâs fuffire a fi grade entrepr*®' il demâda aux Eftats qu’ils luy aidaflet en cefte necclfité:amp; lors 1’5 accorda le ao.des vinsp®’ le 8.amp; 4. Finallcmêt on vint aux Gab elles fur le fel amp;nbsp;toutes ces impofitios furet dcs.Ce qui tefinoigne la fin de leur inuétiô amp;nbsp;que ceftoit fculemét pour auoir lieu tât guerres dureroiét côme exprelïèmêt porter les Regiftres defditesCoursamp; châbre des Cóp^’ Toutesfois le peuple Frâçois eft fi obeïflat à Ibn Roy,qu’il les à côtinuez amp;nbsp;paiées libre^^ fias côtés de les côtinuer côbiê qu’elles aiêt cefie quelque téps apres que les Angloisfur^'“ tout chalTezrLe grad Roy Frâçois autât vexé amp;nbsp;trauaillé de guerres qu’il eftoit poîTiblci^^^®’ da heureufcmétlans auoir furchargé le peuple que de îimpofitiô dg ao.denier fur la vête £i^ marchâdifes amp;nbsp;de quelques deniers fur le Clergé.Le Roy Henry a biê rehauflTé les decimf^^ çftabli les droits du domaine referué le pairage,domaine forain amp;nbsp;impofitiô foraine.Qi}^^^ poure peuple pour fon grâd ft)ulagemét,ii fut iêulemêt furchargé du Taillon,{âinteniét né pour le Roy amp;nbsp;la gëdarmerie.Et toutesfois chacun fçait que cc bô Prince fut accablé^^®'' d’affaires amp;nbsp;guerres que rié plus.Aujourd’hui,Sirc,c’eft le côtraire.Du téps du Roy les taillcs^rdinaires de Dauphiné eftoiét de 70. mil li.Celles de Lâguedo de 13 2. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;!

téps du grad Roy Frâçois amp;nbsp;en fâ apres là prinfe à Pauïe elles furét creuës cnDauphinéde4®' i mil li. amp;nbsp;en Lâguedo de 67.mil 8oo.liures.Ce qui doiteftre tenu à peu de chofesattédub'^' genre neceffité de moienner la deliurâce du Roy amp;nbsp;de Meflèigneurs lés enfâs.Du tépsduM Henry,Les tailles de Dauphiné amp;nbsp;Lâguedo furét laiflez au mefine Eftat, que du téps du Ko/ 1 Frâç:ois côme aufli les railles nouuellemét impofées fur la Prouêce qui furét de 4.vints éooO’ liures.LeTaillôn’cftoitdccetempsIà que de 32.mil liures.Pour la Prouéee 27.mil.P0ur ’ Dauphiné de 5 7.mil 362. liures.Pour le Laguedo.Depuis voftre regnCjSire, du toutpaiub^ lans difttïitiôs ciuiles:L’ordinaire des tailles eft de 512. mil 90. liures.Celuy deProuencede 376.mil 108. liures.Celuy de Dauphiné de 2 5 8.mil 118. mil liures.Et les crues de 2.3*^^ louis pour liure môtant à plu.s de la moitié defdites fommes.Le taillon eft redoublé, fon a mis fur les 5. lôuls pour muy de vin. L’on à fait impofition lur les huilles pour les confignaüôslut les proces.Leuées de deniers ÿit efté faites ja par 6. fois par commiffions extraordinairesamp;e® pruntz tant Generaux que particuliers: Montans en Prouence douze cent mil liurcs y com* ptenansla cotilàtion des Paroiftés.En Dauphiné à neuf cens mil liures làns toucherais vente des biens Ecclefiaftiques amp;nbsp;aux décimes qui quadruplent fantienne cottilâtionienfô”' ble fempruntGeneral n’agueres fait fur les villes paiable à trois annéezdont la demiere efchèut l’an pafte. Et au nouueau fiftftide fur les draps. Nous ne parlerons point de plufieurs n”' nues cueillettes de deniers faites fiir ces trois Prouinces pour la foulde, fourniture amp;nbsp;entretc-nement des guerres durât les troubles ciuiIs:Mais l’infolcnce faite au plat pays :La concuflion amp;nbsp;rançonnement du poure peuple defdites Prouinces excede en extimation toutes les tailles aides,creucs,fubfides,impofitions,emprunts, decimesamp; autres leuces ordinaires amp;nbsp;extraordi' naites:Car l’homme de guerre n’eftantpaié de la fblde,fé desborde en route libertcamp;pillcrA

cxaéliofiJ

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LIVRE TRENTESIXIEME.


1^0.


ex adiós rançonemct amp;nbsp;autres ades qui ne ie cómctteroiét en paîs d’enemîs ou de eSquefte.

Voila,Sircjvn pourepeuple defhué delà greflè,dclà chair Si de fôn lâng.Rcprefctez vous, Si- aubonpaf-rcjvne vraie anatomie du corps humain,auquel ne relie que la peauamp; les os amp;nbsp;encorcsfoulez.

Car voll repeuple luy refleble par vne grade fympathie.11 ne demâde qu'à le relbuder Si refai ihtr fcsBte rc.Mais il ne pe ut auâcer tant d’cprunts,ïpeciallcmét auec la guerre.Vn vray Roy ell coparé à vn bô Pafteur duquel le propre eft de tÔdreamp; no pas dtlcorcher. Vous fuppliét dót treshum-blemét les gés du tiers Eftat de ces Prouinces defolées,Sire,qu’il plaife à voftre Majeflc pour uoir àla Generalle Pacifficatiô des troubles.Et aiât efgard aux milèrcs,pourerez,ruines, cala-niitez,delôlatiôs,meurtrcs,airaffinats,13ccagemét de villes,cócuflïós,exaóliós,oppreffiós,pille ries,râçônemês,mefchâcetez,viollemés de fcmes,defloratiôs de vierges^: autres maux qui eigt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

font prouenus.Reduire lefdites Prouinces en bône trâqiiillité,vniô ôi. côcorde par tellesLoix que voftre Majefté trouuera raifônable .N’eftant plus polTibîc de viure en tel delbrdre que le maldu téps apporte elHites Prouinces. Lefqucllesibnt tant efpuilees de deniers amp;nbsp;moics qu’à grâd peine les gésdu tiers Eftat pourôtauoir la feule cômodjté deviure.D’autatqueles gens de guerre ont tout pillé nbsp;nbsp;rauagé.N’eftât rtfté grâd beftial n'y argctdotle peuple ait moié de quefi^ pour

faccÔmoder.Caulcs qui apportât ncceftîté defupplier voftrcMajefté,Sire,de defeharger pour nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Im

le téps de dix ans le tiersE ftat deftlites Prouinces de toutes tailles,creuës,aides,fubfides amp;nbsp;de pEft« dîî toutesautres impofitiôs ordinaires amp;nbsp;extraordinaires.Et le téps efeheu réduire le toiitaux ter tempsde mcsamp;Eftatqu’ilseftoiétdu tépsduRoy Loys i i.du moins ions le règne du Roy Frâçois pre eJumoinsdç mier.Toiitcsfois en cas de ncceflité amp;nbsp;icelle dur5r,lefdits gés du tiers Eftat foffrét volontiere- Franc,t. mêt à voftreMajefté fans aucune reftrinéliô de tous leurs biésSi leurs vies,Ce que nous vous Recerebe fuppliÔs,Sire,de bié pêier amp;nbsp;ordoncr à gés de bié,afrcébônez au pub!icamp; fidelles de féquerir aquelsvftges jiifqs ici tat de deniers Icucz fur voftre poure peuple ont efté emploiez. Et qu’à deniers, îauenitlesgés de guerre Ibiét bié paiez.Qui eft le iêul moien de les faire viure amp;nbsp;faire côtenir fous vne bône reigle amp;nbsp;diieipline militaire. Et lefdits gés du tiers Eftat priront Dieu pour voftre grâdeur. Plufieurs Catholi. treuucrét ces demades fort eftrâges amp;nbsp;hautaines;Mais les De putezdeLâguedo principalleméty côtinuerét amp;nbsp;parieret encor plus haut en plain cófêil de-uâtfaMajefté.Si bié que la Roine Mere esbahie devoir gens à demi perdu£,fiaftèurez en leur hardieifedeiirdit doucemét qu’il ne fefalloir fi efehauffer veu leur Eftat amp;nbsp;la qualité du téps ouilsiètrouuoiét.Et que fi le Prince deCodé eftoit viuâtau mcillieu delaFrâceauec zo.mil/ cheuauxamp; 50.mil homes de picd,il ne voudroit demâder la moitié de ce qu’ils attédoiét.Puis* on parla particulièrement à chacun des Députez .Mais il auoitefté reiblu en faiféblip de Millaud qu’ils neferoiêt autre choie que preiênter laRcquefte amp;nbsp;rapporter la reipôce d^oy aux Eftats par fautoritc amp;nbsp;auis defquels on le gouuemeroit.'Q^elquc téps apres le Roy leüF-fit dô-ncra tous cetet refponce amp;nbsp;en mefme jour apres leur auoir dit en fubftance ce qui fuit. Refponce EeRoy aiât entédu les rcmôftrâces qui luy ontefté faites par le,s Députez de ceux de la Reli-giô pretéduë reformée enuoiez vers luy:vlant entiers eux de là clemcce amp;nbsp;douceur naturelle: Languedo. leur adcclaré de bouche faftèurâce qu’ils doiuct prâdre de là bône grace,faneur amp;nbsp;protedio, lors quepar çlfet ils le rédrot telscnuers luy que tous bons amp;nbsp;loiaux fiijets doiuct eftre à leur Princes.Cè qu’ils ont allez cônu par lôn Edit dcrnier,lous le benefice duql ils ont toute deue wtifradiô de ce qu’ils ont toUsjôurs demadé de liberté de laditeRcIigiÔ,lêureté de leurs pcrlo ncsamp;biés.Etppurce qu’ils declarer,n’auoirautre^olôté que d’obeïramp;làtisfaire au comâde-Jnetde ladite MajeftêElle à auifé pour les en rédreplus capablesienuoierMôfîeur d’Vzez le Sieiird’Acieramp;leSieur deQueluzChcuallicrs de fô ordre deiwsMófieur Dauillc Marelchal ^cFtâce Gôuucrneur amp;nbsp;Lieutenant General en Lâguedo pour niy dire de là part: qu'ils aient afakeefleóiió de qiielq ville au lieu defô Gouuernemét proche de MÔtauba amp;nbsp;plus à propos quil auifera,Et là fe retirer,auerulïàns ceux de la pretéduë Religion reformée d'y enuoier les Sieurs où autres pour cófercr auec eux par ledit Sieur Marefchal de ce qui concerne leurs repos,feuretc.amp; côlêruatiô de la Paix amp;nbsp;autres choies apartenâs à îStecutio dudit Edit.Aulïî le hit de la luftice,laquelle ledit Sieur entéd eftre faite en toute intégrité Sc equité.Et y auilèr pa idllemét des prouifiôs qui lèrôt neceftàiresfur les particulières deppendances de ce cas. Afin que le I y.du mois de Dccéb. prochain,que là Majefté elpere eftre de retour en la ville deCô-pieignedu voiage qu’elle à fait prefétemét fur laFrôticre de lo Roiau. pour côduire fô frcrc le RojdcPollogncféallâtiamp;aucrtidu tout par ledit S.Maref. Dauilleily done tel ordrcjqu’il

Aaa iiij,

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Aouft I$7J Treues.


L’HISTOIRE DE FRANCE

verra cftrc neccflàire.Et d’autant qu’elle à efté rcquifè par les Députez de prolongcrla rufftn tion d’armes qui leur auoiteftécydeuant accordé: Sadite Majtfté dcfirant icftablir lati®quot; quillité parmi fes fujets:en eferit audit Sieur Marefchal de faire cefler toute hoftillité'.pouruc“ que Icfdits de la Religion donnent ordre de leur part qu’il ne foit entreprins aucune chofe au


Villiers Cotrets le 18. d’Odobre 1575. Signé Charles, amp;nbsp;plus bas Fizes. Le Roy à receu de bone part les rcmôftrances Ôc-Requeftes des députez de Lâguedoamp;Prt’ _____uencc.Lcs à afl'eurez de leur donner tant de Ibulagemenr que fes affaires pourront permettre^ ÂDauphi- DclplaiftmerueillcufementàlâMajcftéquclônpourcpeupleàtant fbuffertpar bnjured^ troubles,pour la pacificatiô delquels il a fait publier fôEdit qu’il entédobfcrucr.Et entât q«ƒ Chargesdu- poffiblc tcndrc la main à plus grandePaciflicatiô.Faifant cntêdre fa Majefté à tousics fiijets qu’il eft chargé des Apanages dcMeffeurs les freres,mesDames fes fœurs, de fétretenc met de la Roinc,Des douaires des Roines faMere amp;nbsp;d’Elcoflc;Affignats de la feu Roine AHc“ nor,Ducheffe de Berry de Frâce:dôt les Roys lôn ayeul amp;nbsp;Pere n’eftoict chargez. Outrevn® infinité d’autres grades affaires:dont lelHits ayeulx^Pere font laiffé redeuable:qui à efteWquot;'

• . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fc de furcharger lôn dit peuple auec fô grad rcgrct.Fait à Villiers Cotrefs le i S.d’Oâo.

. ’’i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pour retourner à la fuittcamp; continuation du fiege de Sancerre.Entrc les lôrtis pour cerchrt

lècours Sz prédre langue ou il pourroiêt-.vnaiantfait 8. voiage lord le 2y.IuilJet amp;nbsp;auoiriaU' célaSâtinelle rétra le 6. Aouft raportâtnouuelledel’cllcôliô de Monfieurau RoiaumedePO' Iognc,de la Paix côcluc amp;nbsp;que Sancerre eftoit remilè au vouloir du Côte.Toutesfois ihA®quot;' j'c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoit dit qu’il falloir que le liege le leuaft dâs 8. iours,côme ils furet mal

tis amp;nbsp;plufieiirs autres choies ce qui leur à fort préjudicié. Ce mclme jour quelques Caprtsi' Ambaffa parlemcterêt au Rauclin S.André.Puis Môtigny auec loanneau des moiens de leursddi' deurs dePo- urancc à laquellcla Chaftre eftoit incité tant pour la copaflion qu’il en auoit;que pour fjp'®' 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a^-copagner lôn Excellêce en Pologne corne Môfieur fauoit ordcné.Aquoy auflihrt»'

fere incitoit les affiegezibiê que relôlus de creuer fils ne voioiêt moic de faftiirer,que leurpc®quot; fuadaMôtigny auquelsils fe fioiêt plus.-leursProteftât quilsfcroiêt yaitez douccæét.Acd®“® aiderêt fort les Ambaffadeurs de Pologne venus pour quérir Menlicur qui dreffoit les prep^‘


Refponce-

JuRoyaux-


Prouéjaux


Aouft If 7 J


Sancerre

Parlçjnent àSancerre


place


longue ont


furtferui ala

Paix


tarifs de lôn voiage.Car aias feeu que Sâcerre eftoit encore afîiegccJnterpellerct

Lâflàc de leur promefTe faite aii nô du Roy de mettre en liberté toutes les villes .placesmC leftées pour la Rçligio.Ce que ne leur pouuât eftre hôneÜemét dénié : Les Sancerrois dew/ morts fe virét deliurcz par gens fi eflögnez plus que par le fecours de leurs voifns.Surcepl*'' lîeurs Capitaines amp;nbsp;loldats,impatiés de la lôgueur de ces I'^arlcmes le mutincrentipres à fils n’euflet efte receus par les raifôsamp; atiéioriré de leursChefsiAufquels laChalIre fit erirédie le onzième Aouft que quoy quefon craignift defe rendre à luy : il afleuroit neantmöinstou’ des affiegez de la ville d’vn bon traitement. Ce qu’ils n’atendoient pasamp; qui les resjW d’autant plus fort. Cepédant le Capitaine la Fleur prifonnier à Bourges, rompuamp;brilcu^ torture eftoit fort tourmenté par Maiftre Anthoine Fiadel Sieur de Loye Liéuteftant crtip^' neble frappant d’vnc latte de bois fur le ventre pour liiy faire confefler lesaucrtiflêtuens amp;nbsp;*ƒ' telligenÂs que les affiegez auoiêt auec les Gétilshommes du paysqni nele voulut onedt' clairet: Apres a U oir prié Dieu le 15.Aouft futpédu'amp; eftrâglé.Puisibn corps/été en vn fou® du Prefîchaud.L’vn des vaillans amp;nbsp;auilêzChefs de noftrc têps.Surcc les Pariemés cotinuoio de jour à autre : oftages furet donnez des 2. coftcz.Et les Articles de la Paix leûsen Saneert® fur laflcurance de laquelle letSancerrois eftoiét plus incitez à câpitullcr que pouf autre értrt jufquesa promettre 56. mil liures à la Chaftre pour les frais de fbn armée amp;nbsp;2. mil cftus les bleflcz obuiat parla au Sac de la ville,amp; racheptSt les meubles qui eftoiét autrérticf cÔW' quez, amp;nbsp;aufti pour laftcurace de leurs vies. A la charge qu’onpermetroit que les mârchans®' ftrâgers iroiét acheter du vinrdont y auoiêt encor plus de mille poinflons Sé autres meub’®’ lànsla vête defquels ils difbftt qu’ô n’y fauroitfàcisfâire,Enquoy furet coprins les reffugic^^ donamp; rc^df- biabitucz pat loanneau.Les Articles portoiêt que les habitans amp;nbsp;relfiigiezyponrroiêt'exetC®® tion de San leur Rcligiô cn la forme pcrmilè pour la généralité tenant le parti de la Religion pretêduêr®' terre. formée par fEditfait par le Roy fur la Pacifficatiô des troubles enluillet an prefêtau

Boulôgne.Le Roy leur pardônera tout ce quieft auenu à Paris le 2 5.Aouft i572.Sans^rtrt puiflent eftre reçerchez d’au cune chôfc:les receuâs par là bôté acoftumée à la féuréte'dé Ifd® vie qu’ils tiêdrôt delà grace Ipecialle.Rcntrôt en la propriété amp;nbsp;jouïflànce de tous leurs hieu


Le Capitaine la Fleur pendu amp;nbsp;c-llrangléà Bourges.


Articles Je


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LIVRE T R E N T E SI X I.E M E. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tj)igt;

dtfquels les dós que G Majefté en pourroit auoir fait font reuocqucz.Et potir IcU’rs meubles*} Le fleur de la Chaftre à requis pour euiter au Gc d’iceux amp;nbsp;defordre qui fo pourroit ehfuiuit de la licéce qu’Ô dôneroit aux foldats qu’ils fo vouluftènt acorder de 40.mil liu; à paier dedâs le 2 5.du mois pour eftre départies par forme de donâtif auxCapitaines amp;nbsp;foldats bleffézSc au tres felon ce qu’il verra eftre raifonnable.Pource fora permis auj habitans amp;nbsp;reffugiez de vendre amp;nbsp;difpofer 8c mener leurs meubles ou bon leur fomblera Gns aucun paffoport.Le cinquième la Chaftre promet faire ratiffierletout au Royifigné cependant deluy amp;nbsp;autres Seigneurs qui luy alTiftoyent en Confoil : auquel les fufdits promettent luy remettre la ville entre mains pouryentrer comme il auifora fitoft que ladite ratification leur fora prefontée ifignéc de amp;nbsp;Majeftédaquelle attendant dedans le vintquatriémc du inois,furceâCe de tous ades guerriers fut accordée d’vne part 8i dautre; Gns que les Catholiques pmffcnt aprocher de la villé'plus pres. Et les affiegez defeendre plus bas que de cou ftume, (ans gt;nbsp;pcrmilfion cxprcfTe dudit'fieur. Et pour entretenir le tout oftages furent donnez des deux coftez. Ces articles figiiezipar les Chefs Catholiques amp;nbsp;Proteftans le dixneufiéme Aouft mil cinq cens foptante trois.CeuX de la ville commencèrent lors d’auoir paiinßc viande par les Catholiques, amp;nbsp;le Vendredy fui- sancerfé àê uantcommuniquerentenfomble.Lefurplus accomply, les Capitaines Buiffon} Chaillou amp;nbsp;mamellcçe« Montauban enmenerent fix vints harquebuziers conduits en foureté jufqucs à Chaftilloii fur viUage.^*^ boyrefept licuës de Sancerre. Puis la Dame de la Chaftre amp;nbsp;fon mary entrent en Sancerre .

- J A. u,.;i

où l’exercice Catholique fut remis amp;nbsp;les murs,portes 8c tranchées toutes ruinées demeurant {'o^j^,pcau lt;nbsp;i la ville fans Orloge, cloches ny autres marques de ville. Sur le foir du douzième Septembre tuéamp;jetÉ I les Archiers du preuoft firent fortir le Bailly loanneau de fon logis 8c à quelques pas de laile tuent amp;nbsp;le jettent en vn puis. II eftoit homme graue, de bon entendement amp;nbsp;grande creance versies habitans. Mais opiniaftre 8c long en excecutions guerrières. Le Bailly deBerry, le ccrfe.,:^^.j Capitaine Durbois 8c quelques autres furent laifléz à Sancerre,amp; vint cinq, daiis IcChiafteau ?

aux delpens de la ville.Contre laquelle furent tirezdinq mil neüfcens 8c quinze cânnonadesi ; “ Quatre vints quatre perfonnes moururent.Plufieurs furent tuez cs^vignes.Màislà familie ên à tué foc fois plus. Cent quarante furent blecez, de douze à treze cens Catholiques moururent i deuanuEntrelefquels QuiriersLieutenant de Goas, laLobiere^uidondu'Gomte'déBwöïe* le Capitaine Cabaflblle 8c autres Gns vn grand nombre de blecez. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- s.

IE vous ay dit cy deffiis que les Eglifos Proteftantes feftoïeiitàflbciées en îaffemBlée dê

Realmontpourfe maintenir d’vn commun auis contre les Catholiques: auec léfqiiels outre Les Protêt ce ils fentrepromirent tous de ne rien négocier ny conclure que par le confontem^c/ dé fchà* ^erty amp;nbsp;cund’eux.VousauezauffiveutEftatdufieecdela Rochelle. Et comme lEdit diu^aix y ful Languedo conceuamp;publié, auquel Nifmes 8c Montauban eftoient compris-. Ce que ceuxde Quercy amp;nbsp;Eanguedo treuuerent fort eftrange. Ceux la pource qu’ils n’auoient donné charge à; des Moullins 8c là Place premier conful de Montauban de confontit à vne Paix particullrère ains generalle pour la foureté de toutes les Eglifos. Enquoy toutesfois ils ne fo monftrcrenttfoule* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f quot;0

ment affeftionnez à conclure cefte PaixiMais comme Procureurs du Roy^ contré les^Ro-

chellois pour leur perfuader au nom de leurs pays d’accepter telle Paix, qu’ils eftinSoict'ttc^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

heccflàirc atout le Royaume. Ceux de Languedoplus fafchez qu’on feuft jurée pour, eux, fans en auoir jamais donné charge à perfonne, de forte qu’ils en entendirent pluftoß la con- , clufion qu’ils ne fceuréc qu'aucun feuft allé vers leRoy de Pologne pour ceft effet. Aumoy-endequoy deûuouans taifiblement tout ce que ces députez auoient accordé, Supplièrent le Marefchal d’Amuille amp;fAmiral, d’obtenir du Roy vnefu reduce d’armes jufqucs à la fin de Septembre mil cinq cens fêptante trois. Pendant laquelle il leur fut permis faflenftiicr a'iMS.^ taiiban, pour dreffer amp;nbsp;euuoier au Roy vne Requefte.Ge qu’ils firent parYollct, Chauignac^ Philippy S)C Boific Auocat pour le Roy de Nauatre au Comté de Poix. Vous anea là Requefi j j'quot; re amp;nbsp;la refponce à icelle en autre endroit plus propre que cetuycy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• ü.'jj te, placés

P 0 V R continuer la mémoire de ce qui fè pafloit en Langffedo pays Voifins, dafquels jevousay reprenfété les defleins amp;nbsp;portemens paflèz: Ils auoientlûrpris beaucoup dé places tan^uedoé w principalles defquellcs ils entretenoiét garnifons au dommage 8c plus grans enuuy des pro* caiticrs v«' chainsCatholiques.Côme en Viuarets ils tenoiêtAubenas,PrinaS,Villencufue'dti.berg5le-Pou fn^pffu!-* fin plufieurs forts,vilIcttesSc villages jufquesati près du Puy en Auuergne àcinq,fix Sc huit Catiiofo lieues fvn de l'autre en pays boftu ou le Canon ne pouuoit marcher aifément. En Laôgiiedo

A. aa iiiij

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Septembre.

L’ H I S T O ï R E DE FRANCE.

Lodefue, Chef de Diocelêaucc vinteinq ou trente villages cloz amp;nbsp;murez, Gabi3n,PetrcO' de,Cabrieres:Jetoutdevint lieues d’eftenduë ou enuiron. Vfez,Chefde Dioccfelap»” forte amp;nbsp;en plaine, à trois lieues de Nifmes, aucc Cinquante ou foixante forts amp;nbsp;villages dudit Diocefe.Entre autre lâint Ambrois amp;nbsp;Leuans bonnes villes en endroits de difficileacceZ'

Viuarcre.

Langucdo.

Nifmes Chef de Diocefe, Ai^ufe à fept lieues au pied de Montagnes des Scuenes, Veze^o-bc,Sauuc, Gaugczjle Vigan.Tout le pays des Seuenes de vinteinq lieues d’eftenduë cedan’ lequel y à foixante ou quatre vints villages ou forts de difficille accez d’où la mefteeft bannfo Au pays du hautGiuaudan voefin defdits Seuenes Mariojoux.villeclcfc Scia féconde du LcsScucncï après Mande: les Chafteaux de Peyre Ôc Marchaftel, de malaifc accez. Au bas Giuaudanc'quot; (üuaudan cft dedans les Seuenes.Florae, ville appartenant au Marefchal deDanuille. En Rouergne,M‘-haut amp;bai- fvne des meilleurcs,plus fortes Ôc riches villes,Creflcl,Compeyrc,Senerac,faint Leboi^ Rouergne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Rozelle, faint Roman,Ie Tar paflàge fur Riuicre,Ic pont de Camerez,Morieux,faint Aquot;-

Albigeois.

Lauragay.

Carcaflây.

Foix.

Azil

Qucrcy. haut amp;nbsp;bas.

Beam. • :

thonin bonne ville ôc autres forts. Au pays Caftrain Caftres, Viane, laCauue ville danslf^ Montagnes, pluficurs petis forts. En Albigeois, Lpmbez ôc Rcalme, villes clofcs vnc W îvne de fautré ôc quelques petis forts. En Lauraguay pays prochain , Puylaurens bonne* forte ville en bon pays,Buzet à quatre lieues deTolofc.MôtefquioUjôcplufieurs forts de tcrtc« En Carcaffaisi Alei Capitalle, Chef du Diocefe ôc pliifteurs villages clos de vint cinq lie^és d’eftanduë.Au pays deFoix,Ma2ercs,bonne ville battuë autres foisôclaquclle en cinq joursa enduré'.deux mille coups deCanon.LcMas ville d’Azil,ou il y a mine de falpeftre pour fou'' nidle pays. Le Cariaaucc Mazeresfont riuicresqui empefehent que lebois ôcautresinâ'' chandifes ne peuucntvenir à Tolofé, ce qui leur apporte grande incommodité. Aux eniinoî y api ufîeurs forts ôc villages. En Quercy Montauban, Chef de Diocefe, Cauftàde cydcwnt Ca itaines nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ertvain,bonne ville à quatre lieuës de Tolofé. Au haut Quercy Cadenat,fur laRfo’^'

amp;Chefzdcs rede Loth, Cardaillac,la Trôqucreôc autres petis forts ôc bourgades.Tout le pays de Bt«'® M Lâgu'cdo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deuotion defdits de la Religion Proteftante.Ils auoient pourGouuerneurs aiiPoH'

Lodefuepri-fc.

sTpay^vœ” fin Iç Capitaine Pierre Gourdc, à Aiibenas le Capitaine Poiet, à VilleneufuedeBergfoÇ®' pitaineBoron. AFriuas vn Gentilhomme du pays.Au haut Viuaret;^ fainte Grcnc bien pagne, A Vzez lêCapitaine Bouillargues. Aux forts circonuoifins comme à faint AmbroiS Leuans ôlt; autres y auoit desGoûuerneurs particuliers. A Nifmes eftoit faint Cofme.Le Cap*' raine Gremian.auoit Anduze.Sauue le bas Giuaudan ÔC commandoir generallementen lo®’ ces ■quartiers là,bien fuiuy ôc ne laiflatlesCatholiqucsen repos.Le Baron deBeaufortgouuer-noit Je Vi^an.Vignerieamp;c Gangez.Pour le hautGiuaudan Chaüagnac(députéauecPbdIipy ProcureurGcncraldcsaydesdeLanguedoà Montpelier) Rouergneauoit pourGeneralk Vicomte de Panak fbn fre re gou uerneu r de Millaud ôc Colonel de flnfâterie. Fougiers auoit Lo.defue d’oùtEuefque fefâuuaôc a’efté amaffé.àlaprifé de celle ville vne fômmedede-nierSjde cent mil efcuz.Le Vicôte Paulin auec troupe de Caualleric és pays de Caftres amp;nbsp;Al' En Lauraguay Senegas, le Vicomte de Caumont,Au pays de Foix. En Carcaffob

Refponcc dus Bear-ihoiiquw^* En Lauraguay Senegas, le Vicomte de Caumont,Au pays de Foix. En Carcaflo*^ François amp;nbsp;vnGentilhomme du pàys.LeVrcomtede Varlac en Quercy,à Villemur cômandoit Rcgny^ mcfmT^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;General le Vicomte Lomaignedit Serignac frere dufeu Terridc.

Le Vicorfte de.Gourdon au hautQuercy. Quand au pays de Bearn la Caze y tenoit la Ca®' pagnei Les Catholiques amp;nbsp;Ptoteftans, joints Si vnis ont tousjours reljxjndu que quand 1«“^ Roy lcràau pays ils iuy obéiront. Mais tant qu’il demeurcroit prilônnier entre les inainsdu Roy-dc France ils ne polêroient les armes. Pour le Regard de Montauban, il ne voulut rcco-noiffre deGouuerneur depuisks premiers troubles.Ains le prcmierCôfulya prefquc pareille autorité amp;nbsp;|3uilfancc que .leNraire à laRochelkj lcxcmple de laquelle plufieurs autres ont fuiny depUis les troifiémes guerres ciuilles.Les Seigneurs toutesfois Gentishommes,Capi“ tajnes.Çc IbWats forains^y font receus àfy réfugier ou autrement accommoder. Mais non aueC tel contentement qu’on ne voie affèz clairement que la liberté des Gentilshommes nepeu'


Moiens que les-'Gomte de Rets en Langucdo auoient de fairela guerre. ' “ • ’t- . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■

Dauphiné.

compatir aucc fegalité du tilt;#s Eftat.Mefinement es villes où la forme du Gouueniementß' porte plus à vn Eftat populaire qu’Ariftocratic oùReal.Outrecesmoicnsyauoitlenerfdc la guerre:aflàuoir l’argent qu’on auoit moien de recuillir par -chacun an, des biens Ecclelîâf-tiques fpcciallement-. enquoy on auoit dreffé vn reiglement. Mais il y a tousjours des particuliers qui Fenrichiflènt du public amp;nbsp;fen donncnt(commc on dit )par les joües.Quand au Du»-phiné, Montbrun trouua moien en ce temps la,de le làifir de Mcnerbe, qui eA vnc forte place su

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livre T rentes IX ie me.

au Comté de Veniflè amp;nbsp;de Nions ville de Dauphiné: ou péa Û peu il furprit plufieurs places, amp;atiiroit gens à Iby. Tellement que luy amp;nbsp;Mirebel eftoiént eftimez auoir trois mil hommes depiedamp;cinqcenscheüanx. Ilsfeirentdesçouriès aufourdc Grenoble au grand effroyde toutlepaji?. Prennent de force f Abbaye de Virieii ou ils mirent la garnifôn au fil deîeipée.Se rendirent maiftres de la campagne en peu de mois.Tel fut au rafte le regicmement qu’ils donnèrent à leurs affaires: amp;nbsp;à laConference que le’Roy leur auoit accordé comme nous auons «’ilCydcffus. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Reglemam

Premièrement apres auoir entendu tant de la part de fâ Majefté Si des lettres du Marefchal 9“^ donent d Aniiille Gouuerncur Si Lieutenant general en Langiædo, aufli par la bouche de leurs de- r« p7c?etej putezenCourtee quiàeftémandé par le traitté,conference amp;nbsp;refôlutiond’vne bonne amp;nbsp;fer- amp;aucnirJPs me Paix,Ioüentamp; remereyent Dieu5dc la grace qu’il leur a faite en ceft endroit.Et pour l’obe- jerounTla yflance amp;nbsp;reuerencc qu’ils portent au cômandement de fa nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Si le fingulier defir qu’ils Fran«,

ontdevoirladitte Pacification feuremenr eflablye en ce Royaume:rreuuent tresbon d’en co-ferer amp;nbsp;traitter auec les Seigneurs à ce députez nommez par fàditte Majefté en la forme amp;nbsp;aux Conditions qui font contenües en la fteshumblefupplication qu’ils en enuoyent prefên-tementàmondit Seigneur le Marefchal.Ce pendant confiderans que cefte négociation peut auoirlong traiâ felon la mauuaife ou droite intention qu’on y apportera.Et qu’il eft difficille d en demeurer fi toft refolu. Aufli qu’il ne le peut faire quand bien on tomberoit d’accord co me il le fautefpererDieu aydant:que fexecutiô des principalles promeflesfe paracheue fi toft veu que pour fexperience du pafle il eft aflès notoire a chacun,qu’en tout temps foit de Paix fûit de Guerre amp;nbsp;de furceanccs d’armes:iléft trefîieceflàire à ceux de la religion de fè tenir fiir leurs gardes amp;nbsp;le conduire prddemment pour foppofêr aux pratiques, machinations, entre-prifesfecrettes Si furprinfês que les Ennemis braflent journellement à la totalle ruyne defilits de la Religion. Que par tout où les Armes ont efté leuées, notammant és villes principalles y aura garde amp;nbsp;en fera le reglement bien obfcriié pour lafêurerc d’icelles amp;nbsp;cômune oblcrua-' AiTcciation tiondesEglifes en generÿ Si en particulier.Et ayant efté jugctrescertain que comme lefàlut amp;conferuation de tous ceux de la Religion depend de fvnion,bonne intelligence Si corefpó- p roteftan» dance mutuelle qui doiteftre entre eux eftroittement gardée amp;nbsp;jurée : le mefme defaut leur apporte vne ruyne apparente amp;nbsp;ineuitable.Tous Si chacuns les afliftans amp;nbsp;députez en vne af-fembléetantpour eux que pour les abfens François qui font dedans Sedehors leRoyaumc:onc de rechef comme de nouueau contradé vnion entiere,aflbciacion Si fraternité mutuelle parfaite amp;nbsp;perdurable à jamais en toutes chofos Saintes amp;Ciuillcs:tant entre toutes leÿglilês de France generallement qu’entre tous ceux de la Religion reformée Regnicolles Si autres de la ville amp;nbsp;Archeuefehé d’Auignon ville Si Principauté d’Orange,Marquifat de Saluces amp;nbsp;pais Meflîn; promisse juré la main leuée à Dieu les vnsenuers les autres de fo tenir amp;nbsp;maintenir enfemble fidellemçnt en laditte vnion Si y perfêuerer contiuëmant jufques à la mort:Ne faire tousenfemble qu’vn meline Corps : S’y communiquer tourtes chofos requifos d’vnc Sainte, Ciuille amp;nbsp;fraternelle communication vniuerfollement vrilles Si neceflàires a laditte vnion Si conjonftion trcfeftroitte defdites Eglifos Si de tous ceux en particulier qui feront profeflîon de laditte Religion côme freres Si domeftiques en la maifon d’vn Seigneur.S’expoler les vns pout les autres au befoin quand en ferôt requis,fâns efpargnier lcursmoyens,perfonncsamp;biés mefmes aux plus eflôgnçz. Se tenir tousjours biéauertiz refpediuemêt de rout ce qui pourra feruir à la conferuation Si fouretc, les vns des autres: Mefmes enuoier focours d’hommes la part où il appartiendra amp;nbsp;felon la neceflîté des requerans. Surent ont promis amp;nbsp;juré denefo départir aucunement de laditte vnion:ne prandre aucun autre contraire ou neutre party quelques comoditez Sc conditions qui leur foroient prefontées. Et gencrallemêt ne faire n’y con-trafter rien de fEftat Si reftabliflèment dont eft queftion pour le bien de ce Royaume, fans le confentemêt des vns Si des autres au prejudice de cefte vniô,retenâts tousjours leur entière fidelité à fEftat de France .N’ayants autre but,que la gloire de Diei^ùuancement d u Regne deChrift,le bien au foruice de cefte Couronne,amp; le commun repos de ce Royaume:Et forôt les prefentes promeflès Si re-vnion Si jurements faits par toutes les Eglifos particulièrement.

Ce que chacun député pourfuyura en toute follicitude.

Entre tous Si par tout gcneralement, toutes Loix diuines amp;nbsp;humaines conftitutions, tant nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;del*

Ecclefiaftiques que Militaires de la juftice police Si finâces faites par toutes aflèmblées Icgi- l’totcftans: times

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Septembre, I Î7J.

Les Eftat auxChefsde guerre amp;nbsp;Magilirats ciuilslcs Chefs amp;

des troupes. Confeil de la Généralité.

Pui (Tance duCcncial.

times amp;nbsp;fpccîallememr par ceftepreïênte : aurontbla füperioritéi amp;nbsp;domination par tous tant generaux, Magjflrats, Gouuerneurs, Üiocelâins, Capitaines amp;nbsp;autresi Officiersp“ bliques: Que tout le refte des pçrfonnes faifaaspxôfcflîon delaRcbgon reforjnéedç Eftat amp;nbsp;condition qu’ils loicnt:aient à icelles oReyr refpeôViuementfur peyne'd’eftre rctrai-_______ chez de fvnion ciuille de. lEgjilê reformée Cy deffus ju.rée. Que les Eftats Generaux feront convoquez defîxenfîx mois amp;.aflîgnéz en'tel jour amp;nbsp;lieu qui fcra.auife par' tels peiïonnagc^ amp;autrcsqui qui feront à ceft effet cfleuz à la fin de chacune affcmblée generalle . Que dojeffiausnt

’geuz en faffcmbléedefdits Eftats Generaux, aucuns perfonnages qui ne amp;paysc5- Dcpputcz par faffemblée de b Généralité ert laquelle feront appeliez les Principaux oo ’V’- Nobleflè de b généralité pour faire efleéfiô d’vn de laNobleffeamp;d’vn autre du tierÆftahfIgt; par faffemblée de chacun paysamp; generahtévnMagift’^^’ Elcârôd’vn affiffer ôc oppiner m faffemblée defdits Eftats Generaux. En laquelle affemblée genera.; Gencraïqui Icjfera pourvu préalableScauant procéder àaucune deliberation; choifi Ôc eflcuvnperF^ ucrnèmoiT ^3ge de ladite afleuiblée, tel qu’il fera auifé pour conduire l’aélion^ demeurant tou.sjoursw d’vn pays amp;nbsp;preference,amp; prcicancc àMeffieurs Ics Generaux^fuiuant leurs receux, dcfquels ilsfac(°^' conduite deroi^t entre eux, ou bien comme en leur difeord fera auifé en ladite affemblée. Sera aufliû' leu apres, yn Greffier pour retenir amp;nbsp;expedier les aéles defdits Eftats, qui à cesfinspreftei^p fermenten tel cas requis amp;nbsp;accouftume. Les aftèmblées particulières d e chacune généralité’ feront conuoquées amp;nbsp;affignéespar leGeneral amp;nbsp;Confeil de b genefalité ,de trois moisentrot^ moisjcn telle Yii|ç amp;nbsp;jour qui fera par eux auifé: Lequel Confeil general fera dorefnaua”' eftably par laffemblée de ladite généralité,d’vn nombre de perfonnages de l’intégrité,amp; preu* d’hpmmie, ex periance amp;nbsp;fidelité requifes:fâns qu’autre y puifteaflifter de quelque çpnditon qu’il foit. Et fans lequel Ccnféil ne pourront lefdits Generaux, delptfcheraucuf^ affaires d’Eftat fous quelque prétexté que ce fôit:Sicen’eft pour b fimple execution des ai' mes.Çe qu’ils pourront faire auec le Confeil des Gentilshommes amp;nbsp;Capitaines de leurfuit-te. Lefquels General amp;nbsp;Confeil,conoiftront de tous affaires d’Eftat concernans la policenri'

-J litaireamp;finâccs'.fbit cntre villeSjDioccfesamp;autres négoces publiqucsde toute ladite generality $ansfè méfier aucunement du fait de b juftitc ciuille ne criminelle amp;nbsp;fous quelque pretext® que ce fôit. Nonobftant tous reiglemens precedensau contraire. Et où il efcherr4^tiellt;]i’y controuuerfêfur les limites, reflort amp;nbsp;diftrbiution d’vne Généralité à îautre: Sera decide pat arbitres efleuz du commun confêntcment des Generaux contendans amp;nbsp;leur Confeilrefpe*^'' uement. l^cs G_eneraux feront tenus de fe trouu er aufdits Confals pou r y prefider amp;nbsp;opiner le plus fbuuent qu’il pourront Sc en leur abfênceledit Confeil auifera à b prefidence amp;nbsp;tondiif L^5villesamp; lieux qui feront prins par cy apres ne pourront eftre difirairs de CCS prifes. leur ancien amp;nbsp;naturel reffort en tant que faire fe pourra: Soit pour reigle de la luftice, policé) iropofition amp;nbsp;contribution des deniers ou autres charges ordinaires amp;nbsp;extraordinaircs.Lé’ Gouuerneurs particuliers feront efleuz en bforme amp;nbsp;maniéré contenue au reigkmcnsd’An-duzeamp;Realmont. Et refpondront de fobeifbnce au General amp;nbsp;Confeil de la Généralité. Aufquels General amp;nbsp;Confeil en apartiendra b deftitution en cas de forfaiture ou autre jufte occafion^àb plainte, requifition amp;auis de faflèmblée Diocefainc. Etny pourront lefdits Gouuerneurs particuliers auoir aucun lieu. Et quand à b fufpention de Meffieurs les Generaux ; N’appartiendra qu’a îaffemblée de leurGeneralité.. Sauf que la deftitution en appartiendra à f affemblée des Èftatz Generaux.Les Generaux par enfcmblc amp;nbsp;auant foy departir/e-ront drefler vn Eftat d’ordre amp;nbsp;difeipline militaire par fauis des Gentilshommes amp;nbsp;Capitaines eftäs en cete laffcmblée:lefquels ferôt exortez de prandrcScrcnclivelier les ordonnances

Different entre les Generaux.

Puifface des jadis faites par Meffieurs les Princes amp;nbsp;icelles faire eftroitcment garder amp;nbsp;obfèruer chacun en fcé'droit de b Généralité en ce q uclles ne defrogeront au premier reiglemcnt.Et n’entreprendront par ci apres Meffieurs les Generaux aucune chofè pour le fait de la luftice. Police,5c finances. Ains fê contenterofit de intendance amp;nbsp;conduite de b guerre, garde amp;nbsp;proteâion dupaysdeleurGeneralité:debprelidenceamp; voix dchberatiue qu’ils auront audit Confeil General.Déclarât nulamp; nonîvabble tout ce que par cy apres fera attenté au côtraire à la charge de refpondre de ladite contrauention.Qif en chacune Gehcralité par îauis de b prochaine affemblée, fera fait Eftat certain des compagnies de gens de guerre tant de chenal que de pied necefbires pour la tuition amp;nbsp;defence du pays de Chacune Généralité: Et ordonneront leurs depar-

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LIVRE TRENTESIXIEME.


IPS’


Hcpartemcns amp;nbsp;moiens de les entretenir aux plus grandlôulagèmentamp; moindre foule que hirefe pourra:en gardantfegualitcrequileûnsexemption,fàueurny fupport d'aucun lieu neville.Etpar mefmealTemblceferaauifeàla demolition desforts non tenables qui feront en ladite Généralité. Et ne pourront auflî lefdits Gcneiaux Gouuerneurs Dioceiâins donner aucune exemption ne lauucgarde à ceux de contraire party^ortans les armes contre nous ou retirez és villes contraires. Que par Meflieurs les Generaux amp;nbsp;Confèil feront eferites Ict-tres à tous Gentilshommes amp;nbsp;autres perfonnes de marque' qui ont efté le dilênt encores de hReligion pour les porter amp;fe joindre auec nous. Etaporteren celle commune deffencc tons les moiens que Dieu à mis en leur pouuoir: Sur peyned’ellre retranchez de fvnion ci-nille des Eglilès reformées: Cenlcz Screputez delerteurs amp;nbsp;ennemis de celle caulê, Q_uela lufticeCiuille lèra cy apres exercée par les ordinaires en premiere inllance.Et fil efehet appel feradecis par les Prefidiaux où ils lêront ellablis.Et és prouinccs ou il n’en y a point,fera dccis par arbitres, fuiuant les regiemens cy deuant faits en i’alfcmbléc deRealmont. Lelquelsen celt endroit feront entièrement gardez, lî n’ell en tant qu’a jccuxell delrogé par lesprelêns; Sans que Meflieurs les Generaux,5lt;: Confc*! de la Généralité fen puilïènt aucunement entre-mellet; Si ce n’ell pour donner main forte,aux fins que les jugemens qui fen enfuiuront lôiét cfFeéluellement executez. Et pour le regard des matières criminelles,fêra ellably en chacune Généralité ou n’y a point de liege Prelidial, vn Lieutenant de Senefchal de robbe courte qui lêrachoifi Scclleupar l’allèmblée de toute la Généralité. Auquclfcra parmeline moienfait Eftatamp; pourucu de tel nombre de Ibldats, harquebuziers à chenal qu’il lèra auile pour faire la capture des delinquans tant en la ville qu’aux champs; Lequel quand aux Preuollables fera amp;nbsp;parfera le proces à falïillance du Magillrat ou autre Officier Royal.Et en leur deffaut d’un Auocat gradué des plus qualifiez . Et apres le jugera en i'alïiflance des Magillrats amp;nbsp;Officiers ou Auocats plus fameux ellâs en nôbre porté par lesOrdonnâces.Et fera ledit jugemét exécuté fans appel amp;nbsp;en dernier relTort.Et par mefme moien jugera les appellations criminelles qui furuiendront efdits pays ou il n’y aura point de Prelidial.Et ou il y aura prelîdial, jugeront lefdites matières ,ciifilles amp;nbsp;criminelles fuiuant leur coullumes amp;nbsp;ordonnances Royaux Mefmes les matières Preuollables. Qimntau demeurant de ladite lullice fera gardé le reglement de Realmont. Et pour le regard de la police fera adminillrée par les Confuls amp;nbsp;autres Officiers publiqs des villes Se villages, fuiuant leurs coullumes anciennes: lâns qu’ils y puif lent eftre aucunement troublez ny empefehez par Meflieurs les Generaux amp;nbsp;Conlèil: ny pareillement par les Gouuerneurs Diocclâins: Ains lêront à ces fins gardez Se entretenuz tous lesprinileges, llatuts municipaux, franchifêsamp;libertez des corps des villes Sc aillres lieux qui feront à îobeiflànce de la Religion. Aufquels Confuls amp;nbsp;autres adminillratcurs publiqs lèraenjoint de garder entièrement les Ordonnances Royaux, faites furlefaitdeia police. Et leurs jugemens fils en ont de tout temps la lurifdiólion lêront exemptez par prouilîon no-nobflant amp;fans prejudice de fappel, lequel fil y efehet deuoluera pardeuant ledit Lieutenant du Senefchal en la forme que defllis. Et pareillement appartiendra audit Lieutenant, aufli la conoiflance de tous faits qui clloient attribuez au Preuoll des Marelchaux, en la forme amp;nbsp;maniéré qui efloit porté par ledit caier deRealmont Se à cell effet demeurera fupilhiéSeef leintlediteflat de Preuoll des Marefchaux.Et lêraenjoint à tousGenerauxamp;ConleilGouuer-ueursjDioce^ins, Capitaines,Confuls Sc autres adminillrateurs publiqs chacun endroit loy ^Icpreftermainforteàrous Officiers de jullice, Ipeciallement audit Lieutenant tant pour la J^spture, que execution de lês jugemens à la premiere rcquifition: fur peyne de relpondre en leur nom propre de la coniuence qu’ils feront, laquelle fêra^cnoncée à faflêmblée de la Gcneialité pour en ordonner. Et par mefme moien efl faite deffence à tous les fufdits de ne recourir amp;nbsp;eximer de la lullice aucun prilônnier, lôitpar nature criminelle ou Ciuille fur peyne d eftre punis comme pour crime de leze Majellé .Seront exortez Meffieurs les Mini-ftres de la parolle de Dieu,5c autres du Confilloire de furueilleftiufdits crimes amp;nbsp;diflblutios qui fc Commettent journellement pour en faire la delation amp;nbsp;donner les auertiflemens aux luges Prefidiaux ou audit Lieutenant du Senefchal, findic de la caulê ou autres qu’il appar-riendra: bailler inftruélions amp;nbsp;moiens à verifficr les cas dénoncez aux fins que la punition eoiiuigne fen enfuiue. Et affin qu’ils ayent le moien de mieux fcmploicr au fait de léur charnu' feront exorcez lefdits Generaux amp;nbsp;Confci! faire payer lefdits Minillres par quartiers des pcnflons

Proteftans retirez neutres ou re-uoiiez.

Lalußkc. • '

Police.

Minières.

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Septembre’ I57S-

îùn antes.

Fruits leucz de-s benefices.

Gouuet-ncurs Dio.

ccfains.

Dauphiné Alldances,

Mars.

peiîfioïîs à eux aflignces des plus clairs amp;nbsp;liquides deniers de la recepte generale: fans vfer de bilicttes Slt; autres moiens indignes Séillulbires comme à efté fait cy deuantau graw fcandalle de toutes gés de bien. Et pareillement fera enjoint auldits generaux amp;nbsp;Confeiljpout noir qu’en toutes villes amp;nbsp;autres lieux qui font de la Religion, îcxercicc d’iceliey foiteftab“ pour côtenir toute cfpecc dep^rfôncs fouz la Céfure ôédifcipline de i’Eglife.EtPourlcreg^r!' des finances prouenâs des deniers Royaux tant ordinaires qu’extraordinairesamp; autres publi-îadminiftration, conduite amp;nbsp;diftribution en appartiendra au Confcildela Gencralitc:amp;’-' que leflits Generaux en puifïcnt rien ordonner fil n’eft comme eftant du Conlêil de la Ccnc* ralité y prefidans. Sera eftably vn Rcceueur General en chacune Généralité amp;nbsp;pareillcro*'' vn particulier en chacun Diocefe qui lëront bien cautionnez. Et feront tenus les rcccuem^ particuliers porter les deniers de leur recepte Diocefaine chat un mois és mains dudit RcçC' ueur General. Et pareillement tous les Confuls des villes amp;nbsp;lieux feront la c u il lette des nbsp;nbsp;I

niers de leurs Confulars èi les metront entre les mains du Rcceueur Diocciaiiiiaux quarn^'^® portez par tEftat qui à ces fins en fora dreifé par ledit Confeil de la Généralitéfons prejudi^^ des Generalitez villes amp;nbsp;lieux ou il y a couftume (^)ntrairc. Inhibé aux Sieurs lurifdiélioiie^^ de quelque degré quils foient,d’empcfcher la Icuée des impofitions amp;nbsp;des deniers publics leurs terres, foient Royaux ou Ecclefiafticques. Dorelnauant ne fo pourra faire empruntoii autre impofition extraordinaire fi n’eft par deliberation des Efiats particuliers, amp;nbsp;apres le dc' partement en fora fait en ladite aiTemblce, Eft enjoint auföits Confoils Generaux faire rendre compte à tous côtablcs qui ont eu maniement des affaires depuis ces troubles; fons admet' tre ny reccuoir aucune requefte de reeufotion au fait defdites finances de la part duditComp' table. Et ne pourront Icfdits Comptables eftre receuz en aucune charge amp;nbsp;Office pubM*'^' que au préalable ils n’aient apporté le reliqua de leur precedente adminiftration. Et pareille* ment leur fora enjoint de faire rendre conte des fruits des benefices qui ont efté receuz par au- ; Clins Gentilshommes amp;nbsp;Capitaines, fins arrentement ny autorité publique, tant defannec precedente qne prefonte. Seraauffi deffendu à toutes fortes de gens de guerre amp;nbsp;autres charges publique Mefmesen cefte caufeide n’attenter droitemenf ou indroitement fuies biens amp;nbsp;fruits deftinez au publiciSur peyne de crime de peculat qui fora aigrement puuyp^'' le General amp;nbsp;le Confoil de la Généralité. Et affin qu’ils n’en puiffent prétendre caufe digu®' rance, lèra ceft article couché expreffement en aâe de proclamations qui fo feront deflits^' rentemens. Quant aux GouuerneursDioccfoins,amp;fil fuffit d’en auoir vn leul où il nbsp;nbsp;‘’doquot;’

de plufieurs en vn Diocefo; faffemblée prochaine de chacune Généralité: en délibérera amp;nbsp;o’‘ donnera l^on qu’elle trouuera expedient, pour le bien du pays de la Généralité. Seront oxoi' tczlous Generaux, Confcils, Gouuerneurs amp;nbsp;Officiers publics, de faire bien amp;nbsp;exadeæequot;’ . cbforucrlc contenu en ce reiglement amp;nbsp;autres precedens: Aufquels par iceluy n’eft dérogé-chaftier les defobeiftàns amp;nbsp;rebelles, lefquels en defaut de pouuoir eftre aprehendez amp;nbsp;ooæ traints;foicnt déclarez des aprefont ennemis de noftre caufo amp;nbsp;repos public: tenus amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

pour retranchez de Ivnion Ciuille des Eglifos.Et tomme tels inhibé à tous confors de ladite i vnion, leur donner aucun confort,faueur,confeil n’y affiftance. Ai’ns au contraiteles pout' f fuiure cdftmiunement par toutes voies amp;nbsp;rigueurs en tels cas rcquifos amp;nbsp;ordonnées parW rciglemens. Fait'amp; arrefté audit Millaud le feziéme jour du mois de Décembre fan mt , cinq cens feptante trois.

En ce temps le fieur du Chafteau de Peraud affis fur le bord du Rofne fo foifit d’vnc vil ƒ nommée Audances en Dauphiné amp;nbsp;y mit bonne garnifon pour les Proteftans. Surpreno Chafteau de Malleual en ForÂts. Les Lyonnois fort incommodez affiegerent le Chafteau Peraud qui pour eftre dcfpourueu d’hommes fut ruïne affin qu’il ne leur nuifit plus delà aiiant.Sur la fin de Mars Montbrun ayant aflèmblé quelques trouppes , vint es quartiers Dauphiné coftoyez du RofiieSc fo fait maiftre de plufieurs villettes comme rOriofoLiut®quot;’ । Alet,Grane3amp;:Roynac,fait ifts courfos par tout le païs;allant affaillir les Catholiques jufqu^® t aux portes de Valence, Creft amp;nbsp;Monteil: dreffe des intelligences dans les villcs.Lelqucllesay | ant efté defoouuertcsamp;quelques vns ôn peine à caufo d'icclles;pluficursGétilshômesdebuquot; | ligiô ne voyâs plus aucun moié de fubfifter en leurs maifôs, fe retirétaux troupes deMotor Lequel quelque temps apres deffit Cinq CôpagnycsdeGcns de pied,alors que le Prince Pquot;quot; phin y fut enuoyé pour Gouuerneur.Ceux de Villeneufue vn peu au parawantauoycnttai^^

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LIVRE TRENTESIXIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1^4.

01 pieces quelques trouppesCatholiques aiicc peu de perteamp;prins vne pctitte ville nommée Aubenas aflcz pres du Rofne:apres auoir mis au fil de l’elpec toute la garnifon qu’ils difoient cotnpofèc de Malßcrcurs Lyonnois pour la pluipart.

Au mois de Décembre precedent,eftoitauenu notable changement à Oranges. Berchon Décembre. Gouuerncur pourle Prince ne faifoit guerre quelconque à ceux d’Auignonamp;du Comtat.

Ains tenoit tout en paix.Maisne le tenätfur fes gardes quelquesliabitans Dauphinois côduits omnge». par vn Capitaine du pais nommé Glandagc le làifilTent de la ville amp;nbsp;Chafteau d’Orange amp;. Contraignirent leGouuerneur de le retirer bien 3 hafte à Courtelon en la melmePrincipauté. GclafaitGIandage cômence à refueillier ceux duComtatamp;r les vifiter de presfailânt degrades Couries pillages.il diloit tout haut qn’il neftoit point Huguenot,mais que la pointe de Ibn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

dpéeîeftoir.Ce qui mettoit lesConfederez en haine de plu il eu rs,encores qu’ils ne fuflènt cô lèntans à telles entreprilês. Quelques mois apres comme Glandage cftoit aux champs auec les trouppes: Berchon par finduftrie de quelques Citoiens d Orange: regaignela ville amp;nbsp;le Chafteau à la grande frayeur des Proteftans neantmoins, qui eftoient au païs.Car le bruit cô-muneftoit que ceGentilhomme auoit faniijiiere accointance auec le CardinalArmignac,Le-gat duPape.Et ceux d’Auignon penlôient bien à ce coup atraperOranges,mais il furent trom pez ,car ce Gentilhomme gouuerna les affaires paifiblement amp;nbsp;maintint les Catholiques Sc Proteftans tous en paix.

Encemefme temps lesCatholiques penlêrentauoir trouué l'occafion propre pour furpré dreNifmes. Ily à vne villette pres de la nomméeMargueriré dans laquelle eftoit làinte laie a- catholiques ucc bonnegarnîlôn .Lequel par lentrcprinlêde quelques Catholiques de Niimes.Marchâde 3Uec vn Capitaine des Confederez de la ville, luy promet vne grandeiômme d’argent fil luy liure la place. Ce Capitainefait entendre la menée à fàint Romain Gouuerneur qui luy commande de declarer a làinte Iale,qu’il cft preft de luy faire vn bon lêruice en ceft endroit; arre-fter du marché amp;nbsp;prandre jour pour executer le tout. Incontinant ceCapitaine lôuz prétexté dallerûirc quelque trouflèiVa trouuer làinte laie, accorde auec luy, reçoit argent amp;nbsp;aflîgne le jour amp;nbsp;le moyen qui Ätoit de donner entrée par vne porte.Saint Romain part puis apres a-uerty de tout.Au jour afligné la porte promife demeure ouuerte.Lcs lôldats de la garnilbo c-ftoient cachez lànsfaire aucun bruit amp;nbsp;attendoient làinte laie auec lès trouppes en bonne in- ' tention de les recompenlèr de leur vilite:mais les autres en ayant ouy quelque vent : encores que de Viuarets amp;nbsp;Dauphiné plufieurs fe fuffent aflèmblez auec làinte laie pour l’execution: tontesfois aucun ne bougea.Tellement que perlônne ny gaigna que ce Capitaine qui toucha Empnfonc-argentfausrienliurer. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Quelque temps apres,entreuint femprilônnement des Marefchaux.Et le Marclchal d’An- Ue Monmio uiJIe comme participant deleurentrcprilèfutpriué defon Gouuernement de Languedo amp;nbsp;coiiè.^ iceluy baillé au Prince Dauphin auec le Dauphiné comme je vousdiraiailleurs.Lettreslôu-dain furentenuoiées au Parlement deTololè pour fauertir de ces choles.Et commandement fait à d’Acier non trop grand amy duMarefchal d’Anuille, d’affembler lès forces amp;nbsp;lè ranger a’AnujUe fc auec le PrinceDauphin.Ce pendant leMarelchal d’Anuille lè tenoit quoy amp;nbsp;faifoit là charge declare æal encorque fon frere fut prilônnier. Melmes au mois de lanuicr depuis il auoit auertyjbien par gucTu'ec 1« ùculierement le Roy de tout lEftat du pays de Dauphiné,Viuaretz,amp; Languedo.Et montré l’rotcftâs amp;nbsp;parplufieurs raifons qu’il felloit que le Roy pacifiaft Ibn Royaume ou euft de grandes forces piXdctla^ unies pays, affin d’y forcer ceux de la Religion quiy occupoient plufieurs places. Mais ayant ces qu’il receu les lettres que le Roy eniioioit à d’Acier, lefquelles furent furprinfes par la garnifon du Poufin; amp;nbsp;defcouucrt par ce moyen les embufehes qu’on luy tUndoit: Il commença de fap-procher de ceux de la Religion,communiquer auec làint Romain Gouuerneur de Nifmesamp; prandre quelques villes.En quoy toutesfois il ne fut pas trop diligent.Car les Catholiques Je nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

dcuanccrent. Toutesfois il fe làifift de Montpelier,Beaucaire,Lunel amp;nbsp;Pezenas:Encores per-dit il incontinant Pezenas par le moyen d’vndelès Capitaines auquel il auoit baillé la villeamp; LesRochd-vne ficniie petitte fille de deux ans en garde. Mais je vous ay referué Tample dilcours de tous ces remuëmcns en leur lieu. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d“ deîîicrs

Pour continuer la mémoire des Rochcllois: ce pendant enuoierent Artigues vers ceux de nbsp;nbsp;aun cÆ

haiiguedo, leur faire entendre îextremité en laquelle le fiege les auoit reduit:n’ayans moicn ku*r^p.omct de remettre leur ville en dcffence s’ils ne les fecouroient. Les auoir trouué à Montauban: luy tent fauf ef-firent

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oaobte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

firent rc^occ qu’il eftoit rayfonnablc que chacun feuertuaft d’y faire fcn dcuoirjatendiinid

*rreuesen

mement que Dieu feftoit fërui de cefcul moyen pour confermer Je refte de laReligionen*-' Royaiime.Mais depuis iêparez ils n’en tindrent conte:Ains luy donnèrent feulement les An*' clesde la requefte que/e vous ay fait voir cy defTuSjlc chargeât deles porter àlaRochellepoi'* les cômunicqueramp;fçauoir où eftoitleCôte deMontGômeryamp;quclle eftoit affeftion veï^ eux. Pour ce qu’ils pretendoiét îéuoyer fupplier de prâdre la charge de les côdiiircfy onK' . tournoit à la Guerre^ comme ils n’auoient pas grande efperance d’obtenir le contenu de le'’' requefte. Puis il leur rapporta que tous auoient approuué leurs Articles, amp;nbsp;les prioient dy continuer auec afTcurancc qu’ils ne leurs manqueroient au befoin. Qu’au refte le Comtet^ Montgommery eftoit à Plemhuë d’Angleterre aftez affeôhonné en leur endroit.

Boutb.^

lans.

Langucdoamp; '^ous ay cy defTus parlé d’vne treue accordée amp;nbsp;affez bien maintenue entre les Cathoh' pais veefîns, qucs amp;nbsp;Protcftans de Languedo pais vœfins.Comme la fin c n approchoit plufîeursfcni' ploierent à la continucr.Et bien qu’à finftance desCatholiques elle futprolongéejufquesai' quinziéme Nouembre.-aux conditions que les cotributions payées par les Catholiques pouf jouir de leurs biens affis hors les villes : fuftent continuées amp;nbsp;que Montbazons:futdcBiK^*? oftage pour la fèureté defâint Cclâire ( qui peu de jours au parauant auoit efté prinsau pquot;' fâge du Rofiie venant d’Allemagne où il eftoit allé aucc de Vaux Miniftre pour negodeO retenu par le Roy, pour de luy tirer toutes les intelligences des Proteftans François en Allo maigne.Commela treue fè negoçioit,toutesfois ceux de Roquebruneamp; les fins de Caftre^/ Albigeois fèfaifirent de ßouflas petitte ville à demye lieue de Caftres. Sur ce JesEft^ts*!^ ces pays affignez à Millaud au premier Nouembre amp;nbsp;remis au premier Décembre, enfui“’ îcsProtef- renttenuz :où le député des reiugicz en Allemaignefutouy. Prometant toute faueuramp;^f“' ftence de la part des y retirez amp;nbsp;des Germains leurs confederez .On ouyt auffi les enuoif^^“ bien nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Eglifes Proteftantes:amp;rafrefchirent là îvniô amp;nbsp;reiglemâr dót je vous ay p3fl^

laud. * aillcurs.Quand aux députez vers la Majefté,leRoy les renuoya pour délibérer fur le contenu Députez du de leur requefte vers les Marefchal d’Anuillc, amp;nbsp;Duc d’VzcZjQueluz SenefibaldeRouff'

Roy pour re gne,Touchon premier Prefidant deGrenoble,amp; le premierPrefidAt d’Aiz enPtoiienCO^“J de^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Eftats de Millaud députèrent pour les païsProteftâsYoIletamp;Monuaillât aucc IHüfp'®

Languedo Cófêillierau Patlcmêt deTololc.Claufonneamp; Philippi Confcilliersau prefidial de Deputésdes E N T R E la fin de la treuc de Noucmbre St prolongement d’icellejulques au Protcftans. peyj-icrmil cinq censfeptante quatre, qu’on negotioit: les Proteftans de Languedojlurpù“' Treues pro- drcnt plufieurs places entre autres Florenftàc,riche ville pres de port de la mer deLeuantOu longee. (jcualilbrcnt quclque,s gens d’armes de la compagnie du Marefchal, qui fen plaignit fort aux Eftats de Millaud, les mesaçans de les y aller afficgeramp; ruiner tous fi on ne laJuyren-iiirprispar doit en tcl cftat que deuantla prinfê. Aquoy ils refpondirent qu’ils ne pouuoient abandonne! janfleurs freres appreuuans tout ce qu’ils auoient fait, dautant que le prolongement n’eftoitcô-Siiprife de Ceux de Lauraguays auffijConduits parle Capitaine la Salle,furprindrent Miramoni places en pres Tololê. Et ceux de fâint Anthonin,fè fâifirent de Barem, du Chafteau vœfiibwais Languedo. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;garde, les habitans melmes reprindrent la place, par la mort de plus

de quart» vints Proteftans, qui y demeurèrent.

V O v s auezveiicy déliant les reciproques entreprinfes des TurcsScdcsCbreflicns-Mcfinement la conquefte du Royaume de Chypre, que le Turcmalgréla Ligue Chreftien-ne, ofta à la Seigneurie Vénitienne. Et la memorable viûoire que les Chreftiens emporteiei àLcpantefurîarméeTurquefque. Or pourcequcje nevousayque legicrement tonchccc qui leur auint puis apres. le vlt;ix maintenant difcourir àfons,comme lesvnsamp;lcs autreslt portèrent jufques a ce temps cy: apres feuenement de deux fi notables occurrences.

Le General Venier aiat fait quelques courfès en diuers endroits de la merMediterranée,fo appelé par les Venitiés qui fe vouloiét entretenir encores en amitié auec fEfpagnol.Et luyfnb tituerent lacques Fofearin, ^rouifêur General de Zara amp;nbsp;Gouucrneur de Dalmatic, Pourer que Dom-lean liefe pouuoit compatir aucc luy quelque reconciliation qui feuft paffee: 3“ moi en qu’il auoit fait exécuter à mort aucuns de les fôldats qui auoient mal parlé de luy amp;nbsp;de la Seigneurie de Venifè. Fofearin donc Fembarqua fbudain pour aller trouucr lean Dauf triche amp;nbsp;Marc Anthoine Colonne, qui eftoient à fancre en îlfle de Corfou. Alors Venierd' toit en rifle deZante d’oii il partit pour faire entreprinfe fur l’Ifle de Lucadc,aujourd’huyuO' mec

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LIVRE TRENTESIXIEMÉ.

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ngt;é Sainde Maure: toutesfois fans aucun effeôt. Tellement qu’apres auoir ehuoyé vne par' îie de fes Gallercs en Candie amp;nbsp;ramené les autres à Corfou,la mer demeura comme afleu-récaux Chreftiens pour quelques moy s. En ce temps que les Elpagnols amp;nbsp;Vénitiens em- papgpic ployoient à preuoir ce qui eftoit le plus expedient P ourla commodité de leurs affaires ; Le mcu«. Pape Pie vint à mouritjau lieu duquel fut efleu Gregoire trezié^pe lequel entretint la Ligue: Gregoire Mais vn peu moins ardammentque Ibn predeceflèur. La Flotte d’È^àgne cepehdant fe-1;. cik«. ftoit retirée à Sicile, où le Roy là fitarrefter, pour larefraichiramp; puis employer fes forces cz Guerres lors allumées en Flandres amp;nbsp;autres pays bas. Tellement que les Vénitiens commançoyent à porter tout le faix, amp;nbsp;furent contraints d’emprunter argent, enteile forte que huit Gentils-hommes de leur ville, prefterent au public lafômme de cent cinquante nulle Ducats .Pour aflèurance de laquelle ils furent efleuz Procureurs de Sainél Marc. Sur uoir argent. 1« Printemps de l’an Mil cinq cens feptante deux, l’Armée des Vénitiens conduiéfe par Sar-raMartinengueallaaffieger Caftelnouc en Sclauonie,où fe trouuerent auffi les Galleresdef ^krméc Ve-quellesVenier retournant à Corfou, eftoit Generalaucc vnefuite de grand nombre d’au- nicicnne amp;nbsp;nés petits Vaiffeaux. Hcmolas Tiepolo Guppitaine Vénitien courut cependant auec quel-quesFregaesjufquesen Calabre, amp;nbsp;Ancone, où il furprint amp;defïit quelques Pirates Turcs le Chef defquels nommé Rccamatore, fêpenfântfàuuer en terre à caufè que fâFregate eftoit arreftée : fut tué des Calabrois puis efcorché, fâ peau emplie de foin pendue au maft d’vne GaJIerc, pour marque delà mort de ce Courlâire qui en fôn temps fit mille maux aux Chreftiens qui tomboyent en fâ puifïânce. Quand au fiege de Caftelnouc, les Vénitiens furent contrainéfsle lcuer,3 caufe du grand fècours que Selim y enuoya. Cependant le le- les Princes jour de lean d’Auftriche,amp; des Gallercs d’Efpagnecn Sicile: recula fort les affaires de la Ligue. Car les Turcs commencèrent à releuer la tefte plus audacieufement que jamais i Ce qu’aperceu par le General Fofearin, il enuoya l’vn de lès Lieutenans à Meflîne auec vint GaÙerespour prier lean d’Auftriebe de fè mettre à la voile amp;nbsp;l’accompagner jufques à ce qu’il feroit joinä: à la Flotte des Vénitiens en l’Ifle de Corfou, affin de pourfuiure cnfêmWeleursennemys. ^ais lean d’Auftriebe qui attendoit le mandement du Roy, pro-pofefescxcufesamp; ne bougea. Les cholês trainansenlongeur quelques fepmaines: finalement, par le mandement du Confeil d’Efpagne, lean d’Auftriebe enuoya vint-deux Galleys fournies de cinq mil hommes de pied Efpagnols Italiens fous la charge du Cheuallier Cilandrade,pour fe joindre aux Galleresdu Pape amp;nbsp;des Vénitiens amp;nbsp;aller à Corfou tandis queluyauec les autres Gallercs feroit voile en Barbarie contre Tunes amp;nbsp;Argier, qip le Roy Philippe vouloir qu’il all4ft,afin d’empefeher les Turcs en pliifieurs endroits Sc fêparer leurs forces.Mais les Vénitiens amp;nbsp;le Papefe plaignoicnt que le Roy Phillippe contreuenoit aux articles delaLiguerEt que les affaires requeroicntque d’un commun effort on chaflâft îenne-mijufquesen Conftantinople.'Aucuns mefine d’entre les Vénitiens, difbient que l’Efpagnol eftoit jaloux de leur profperité.Et que ce qu’il difbit redouter quelque remument en fês pays tas,de la part du Roy de France:eftoit vn prctexte:d’autant que ces deux Roys auoient telle intelligence enfemble qu’ils n’auoient aucune enuiede fentrepiquer : bien que plufieurs amp;nbsp;les Ptançois mefmemant, fè fiffent trop legerement à croire du contraire * Que quand ÎEipagnol '’cnoit que le fruitjqueîonpretcndoit auoir du prétexte de la guerre des François ez pais bas, pEfpagnö' feroit tecuieilli:Il feroitfbn proufit particulier de la Flotte qu’il gardoit en SiciIe,LaquelIe ne à du portc-temporifoitlà,que pour quelque autre fècrete entreprife.Mais les affaires fè portans autremet en France amp;ezpaïs bas côme vous auez veinleari d’Auftriche i^èut mandement àPalerme, furie temps ou ilfepreparoit pour faire voile en Afrique; de retourner à Melnne:Puis fembarquer amp;nbsp;fal- j“ let joindre auec toutes fès forces à la Flotte desVenitiens amp;nbsp;du Pape àCorfou,pour delà pren- Nauarre amp;nbsp;tire la route tous enfemble en Leuant.D’autât ncantmoins qu’il tardoit trop a faire fes aprefts p (foiiparnonchalâceou de propos délibéré) les Galleres du Pape^ des Venitics bien equip-pees firent voile de Corfou en la mer de Candie:afin ffe joindre les ennemis qui auoieut vne Çuifïânte Flotte amp;nbsp;leur donner bataille pour la féconde fois:laquelle afïèureroit nbsp;nbsp;bien ofte-

roitaux Turcs prefque tout ce qu’ils pofledoyent en la Mediterranée : A caufè que les Infu-bircs eftoiét aux efeoutes pour tendre les mains aux viélorieux. En mefine têps les Vénitiens pnnarentdiuerfcs Places fur les Turcs. Et cependant leur armée de mer print portenl’Iflç

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-Oftotre.

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L’ H I S T O I R £ D E F R A N C £.

Ha ure de Modo,

de Zante auec fort grande efperance d’vne féconde vidoire. Surcelean d’Aiiftricheaj'älit donné ordre aux prouifîons de fès vaiffèaux partit deMeffineSc arriua à Corfou penfant' trouuer les Confèdcrez.Mais fê trouuant fëul y entra en merucilleufc collcre contre les Ven' I tiens: qui aceufoient au contraire Ion retardement. Difànsauoirefté contraints de fe hafte'’ pource quefennemyfè renfotpoit de Jour a autre. Défait comme les Confederez le repe' foyent: les Turcs auoyentramafïeamp; remis en mer plus de deux Cens vaiffèaux fous la co®' duite d’Ochialy.Si qu’au fbrtir du d’eftroit de Gallipoly ils cftoyent venus en i’Archipelag®^ puis en la mer Mediterranée,afin de rencontrer les Venitiens. Et pour ceft effed mouille^® Anchres autour de CheronefTe efpcrans attrapper les Vénitiens qui efloyent en îlfle Cerig®) S)é auoir la reuanchc du premier combat. Les Veniuens au contraire falïêuroyent d’vne noæ uelle viâoire laquelle ils eftimoyent pouuoir obtenir, ne permettant aux ennemys renforcer dauantage les vnsamp; les autres ,eftans en telle volonté ccrchercnt les de l’executer ; finalement aprocherent amp;nbsp;y eut vne vine cfcarmouche amp;nbsp;forces Cano®' nades de tous collez. Mais la nuit furuenante les fepara, tellement que fans venir mains fe retirerent chacun au port d’où il eftoj^ party. Les Vénitiens quittèrent into®' tinant Ccrigo,pour aller au deuant I e a n d’A v s t r i o h e qu’ils trouùerent prez rifle®® Zante. Etfeflans tous Joinds, firent voile vers la Morce afin de trouuer Ochialy lequel fe fentant afïêz fort reprint fa route en toute dilligence. Mais afin de fe garentir en atK®' dant meilleure commodité, ou fe retirer du tout, ou de charger les Confederez à fo®^' uantage: Il alla furgir au Haute de Modon pour mettre fâ Flotté a feureté. Carcep®'* efltel que l’on ne feauroyt chaffer les vaiffèaux ne les faire combatte fils ne veulent. Confederez faifôyenttout leur poffible pour les attirer: mais ilsnepeurent. Etpe®^^'’^ qu’ifs attendoyent quelque tempefte qui diffiperoit l’Armée des Turcs: vne autre pefte,afïàuoir difêtte de bifeuit amp;nbsp;d’eau douce, les contraignit de fe retirer de laM^r®® amp;nbsp;retourner a Zante, puis delà en l’Ifle de C o r f o v: A peineefloyent ils fôrtisdelaM®' jée que treze Gallcres amp;nbsp;autre vaifleaux partis d’Efpagne fou^la charge du D v c d® Sefïè amp;nbsp;de lean André Dore auec force viures amp;nbsp;munitions arriuerent à Corfou • h*

Armée Tiir que.

Nouuellc armée des Vénitiens.

deffus on entra en deliberation de ce qui eftoyt à faire. Si qu’apres plufieurs difeoutsj 1 Fôfcarin fut d’auis où de pourfuiure les Turcs ou d’affieger Caflclnoue en Sclauoni^' Mais lean d’Auftriche rejeéla tout cela, alléguant la rigueur de l’hiuer. Aquoy Mar c Anthoine Colomne, Tellement qu’ils fê retirèrent tous deux au de Mcffiii^ en Sicile. Surce le Pape craignant que lean d’Auftriche nefift voile en ft*' pagne au Printemps amp;nbsp;que par vne telle feparatipn des forces de la Ligue , les Turcs . ne deuinlfênt plus orgueilleux amp;nbsp;remuans quâ'Jafnais : enuoya fbn Secretaire poureX®'“ ter lean d’Auftriche à hyuerner là amp;nbsp;fê preparer pour le Printemps. Pource mefin®®' fed il efeript au Roy Phillippe amp;nbsp;exorta les Vénitiens de tenir bon. Eux au contraire fê perfuadant encor plus que par le paffé , que l’Efpagnol vouloir auoir le profit ' l’honneur fans trauail amp;nbsp;à peu de frais . Le Pape ne vouloir rien hazarder amp;nbsp;cerchoft f repos au^ommage d’autruy. Et qu’eux demeureroyent en arriéré pour porter la amp;nbsp;la honte du tout: Finalement, commancerent.de regarder aux moyens d’entrer en qud que accord auec Selim ce qu’ils pratiquèrent puis apres, comme je vous diray ailleurs-Cependant Estienne Venier honiiorable vieillard, retourna à Venifê : où ilft' fcilcnneilcment receu amp;nbsp;chery de tous pour les bons fêruices par luy faids à la repubh®' que, mefmcs enj:efte fienq^ extreme vieilieftê. Car lors il approchoit de l’aagedeq®^' 1 tre vints ans. D’autre cofté les Turcs deliurez d’vn peril euident, prindrent la routff l de l’FIelefpont, incontinent apres qïie les Confederez furent partis de la Moréc, amp;aft®' | rent hyuerner au goulfe de Conftantinople,où attendant la venue du Printemps: ils ® préparèrent pour fbuftenir ^ar mer amp;nbsp;par terre l’effort des Chreftiens, du retourdefquds ils le tenoyei^ pour afïêurez. Axiffi le Pape amp;nbsp;les autres Chefs de la Liguc,entendans quelspfC paratifsfaifoit Selim,pcnfoicnt, (nais nffez Lentemant, à leurs faires:fors les VenitienSjlefq®®’^ | pour y auoir plus d’intereft:firê( vnéleùée de 12 .mil homes enitalie.pour les enuoier enû®' I die amp;nbsp;autres Ifles de leur apartenance. Ils augmentèrent auffi la Flotte de 5. groffes Gallcfcs

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LIVRE TRENTESIXIEME*

bien armées amp;nbsp;equippées pour Ia Guerre fous la charge d’Anthoine Bragadih.Et ordôiierent lt;lu'on equipperoit eucores de nouueau trente Gallercs moiennes pour les joindre à la Flotte Gcncrallejlaquelle eftoit compofèc de plus de trois cens Galleres fournies pour le combat. Les Turcs foignoient auflî à leurs affaires amp;nbsp;fêbarquerent les premiers: Car enuiron le 15. de lâuicrvnepartie des leurs fe mit à la voile amp;nbsp;vindrét alTiegcr Catarojdreflàns des plateformes

Blecus tout au tour,pou r empefeher les aflîegez de fbrtir n’y d’eftre fecourus en au cune for Turc s amp;nbsp;le ieamp; les prédre par famine.Les Vénitiens y enuoiét incôtinét ^o.Galleres par laques Superan- y tio Prouifeur General de la mer:auecques quelques troupes fous la charge de Pol Vrnn,Prof les faire licf-perc Colomnc amp;nbsp;Moret de Calabre,lefquels aflaillirét de telle forte les Turcs par mer amp;nbsp;par twequ’ils les côtraignirêt d’abâdôner leursBlocus,Iefqucls ils ruinerêtamp; apres le gain de 17 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

pieces d’artillcrid^deliurerét Cataro auec grade mortalité des Turcs.Ce qui irrita Sclim daua ^^0^ qparauât Si les fies auffi qui auoiét vnc flotte de 4OOiV0i!cs diuerfosamp; vne puiffate armée en terre,menaças de feparer de Câdie, de Corfou ou Zara.Car en ce têps Sclim n’auoit affaire que cotre les Côfederez aiat pacifié auec l’Empereur Maximilia. Or lesVcnitiés ne pouruoy-oict pas moins fôgneufèmét à leurs affairesj^ias vne armée nauale de joo. Galleres dcfquelles lean d’AiiftrichcjMarc AnthoineCoIomne,Fofcarinamp;Supcrâtio auoiét la principale charge.

Laliguefutcôfermée à Rome pour fanée 1575.amp;fébloitbicn que fôfcroit degrades chùfos Armécifeîi cil fl grad appareil.Defait des le côméccmét y eut quelques récôtres,fpecialèmêt enDalmatie oulesVenitiésdeffirétquelquesTurcsôc gâgnerét vn grad butin fpecialemêt dcbeftaihMais tre le Turc la flotte de la ligue ne fit rie tout fEfté que courir en la mer Hadriatiquefâs aller ccrchcrde pj“”' trop pres fcnemi.Telîcmét que les Venitiês réduits en mcrueillcux dagers fi les chofos euffét cotinuë en cefle lÔgucurzEt apperceu5s,difoiét ils,qu’ils feroient les perdâs au cas que Selim demeuraft lôg téps leur partie auerfè.-firét pourfuiure la ncgociatiô de Paix dôt ils feftoiét a-uifeztoflapres la viéfoire deLepante.Surcequeleâ d Auftriebe qui feftoit retire en Sicile fur la fin de I’Efté,fébarqua au port de Termini auec toute la flotte de i o 5 .Galleres amp;nbsp;de 40. gras vailfeaux.Si qu’au'7. jouj^d’Odo. ilarriua fur le midy en Barbarie. Puis fuiui de 9. autres ÇalleresÈfpagnoles coduites par André Dore amp;nbsp;de i4.appartenâtes au PapeSc aux Flo-rétins,fous la charge duDuc de Seflè entre dâs la Goulette.Où entendant que ^ooo.Mores amp;nbsp;Turcs qui eftoiét là pour laGarnifo de Tune en dellogeroiét:y enuoia le lédcmain 2 $oo.Sol-datsLefquelsauoirfceu que plus de 14.mil bornes auoiét quitté la placezfc emparctfâs aucu- icfn d’Au^ iierefiflâce.IIyauoitau Chafteau enuirô aoo.Moresordôncz pour la leureté de la place par ft“«-AmidaRoyde Tunes fils de Mulcaflès(lequcleftoit mort en Sicile aiât eu les yeux ^rcuépar Iccôtnâdemct de fö fils). Lefquels fe redirét incôtinét à Icart d’Auftriche.CÔme il fojournoit làccuxdeBifèrtepeu eflôgnez delàil’auertirêtqu’eftâtfuruenuëquelque mutinerie entr’eux, ^oo.Turcsde la garnifô deTuncs y eftoiét acouruz pourfè laifir de cefte place lefquels auoiét efté repouffez.Pourtât ils demandoiét focours pour les affeurer d’eiix:fuiuât qu’oy on leur en ßa^rbariequot; uoia quelques EnfêignesEfpagnoIes fous la côduite du Capitaine Salazar qui recetit cefte vil rendue au lecnlapioteétiô du Roid’Efpagne.Qjiât au Roy Amida,pource qu’il auoit fauorifélcsTurcs ^dejeté les vraisfucceflèurs de Muleaflcs:fèrré das vne Gallere auec fâ féme amp;nbsp;fes ehfans fut enuoié en Sicile. Aulicu duquel fut eftabli Muleaffesqui fè rendit vaflal du Roy Philippes^ Apres cela lean d’Auftriebe fit baftir vne forte Citadelle compofoc de fix Bouleuars entre la LouletteSc Tunes corn mandant à toutes les deux places. Et de telle forte que celle quia autrefois eftédreffées en AnucrsparleDuc d’Alue. Puis yauoir laiffépour Gouuerneur Gabriel Serbellon Millannois Grand Prieur de Hongrie fortifij^ Tune, amp;nbsp;commis pour la garde du fort de la Goulette Pierre Carrere Efpagnol,fo retira pour eftrc emploie ailleii rs come je vous diray en autre endroit.

Il a efté dit que fur le commencement d’Aouft les Ambaflàdeurs Polonois entrèrent en jJ^rs^p’ôio-rrancc pourenmener le Duc d’Anjou leurRoyzIequelfiftfon entrée à Paris en grande ma- noistmitez gnificencele i4.SeptcrQbre où fe trouuerét lefdits Ambaflàdeurs*affauoir fEucfquc de Pofiia uie,Ie Palatin de Siradie,le Chaftelain de Guefncn,leComte Gorque, le Caftellan de Saure, eDuc de Olica Marefohal de la Court du grâd Duché de Lithuanie,le Capitaine de Beflé de bamcch,lcs 2.fils desPafatins deCracouie amp;nbsp;Riouic,le Capitaine Dodalanouie amp;nbsp;le Sieur de Tomice Vne partie de fès Ambaflàdeurseftoit Catholique amp;nbsp;fautre Proteftante, le Capitaine

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r H I s T o I R E DE FRANCK’

de Zaïncch homme dode fift vne harangue en Latin au Roy efleu au nom des F flats de Pci® gncjquenous auonslaiflcpourcc qu’elle ne concerne la France. Ilsfurcnt magnifficquen’^' receuz amp;nbsp;traitez.La Royne mere entr’autres leur fift vn banquet aux Tuillerics auec desâp' pareils de grans fraijSc les rochers,theatres,falies amp;nbsp;toutes fortes de pafictemps d’eferits cnvcis I CS Ambaf- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’Orat Poetc di^Roy amp;nbsp;imprimez à Paris.Puis furent priez amp;: fôlicitez defcni’

ladeiirs Po- ploier pour faire obtenir à ceux de la Religion Proteftante quelque Eftat plus paifible.Cen^ I «quot;enVenf 4^” ^ftoient refugicz en Allemagne amp;nbsp;cn Suiffe leur prefenterent vne Requeftepar laquelle [ iicrs le Roy ils les prioient d’interceder entiers le Roy .Premièrement qu’il luy pleuft reconnoiftte leß^^ piwr icsi’ro jjç Religion pour fès fidelles fujets.Permettre en fon Roiaume exercice libre amp;nbsp;General ( • nbsp;'' laReligion fansdiftindiondclieuxn’y deperfcnnes.Eftablir deslugesequitables pourcoH' ,

noiftre du tort ou du droit des mafTacres ôc y pouruoir pour deftourner Ere cfc Dieu de ddiH’ le Roiaume.Odroier pour le moins ez villes que ceux de la Religion tenoient en ce temps«!*' breamp;public exercice dâs lefdires villesamp;en tous lesBailliages certains lieux cômodes pour* dit exert iceiFinallemct pourueoir tellcmct aux neceflîtez de les fujetSjque toute deffiace leut'' amp;nbsp;Icsfedicieux réprimez ’.ceux de la Religion eiifïtntmoiê de viure en paix :amp;fcruiràDif'^ Les Ambafîadeurs Polonois côfîderant l’Eftat des affaires,péfêrcnr beaucoup faire pour de la Religion fil prefêntoient quelques Articles au Roy en leur faueur.Dont le premierfêroi* j qu’il plcuîl au Roy faire vne abolition de tous les troubles amp;nbsp;confufionsaucnucs en Franco^' ordôner qu’on n’en parleroit plus.a.Qu’il feuft permis à tous de viure en liberté deconfcicæ cefâns cftrc reccrchez n’y contraints d’aller àla MefTeife retirer deFrance li bon leurfêmbloit vendre leurs biens amp;nbsp;emporter l’argent ou en tirer le reuenu par chacun an pourueii qu’ib^® demeurét en terres d’ennemis ou chez ceux qui n’ont alliance auec le Roy.^.Queles héritier* des mafïàcrez rentrent ez biens,honneur amp;nbsp;dignitez de ceux aiifquels il fuccedét.Noiiobfl“'' tousArrcft.4.Que leRoy rende aufdits heritieres la valeur desEftats de.ceux qu’on à maflat*® 5.Qifil fbit loilible à ceux qui font hors du Roiaumeiy rentrer amp;nbsp;en leurs biens amp;honnci'‘^ pourueu qu’ils pofent les armes amp;nbsp;fe remettent en la protedion du l^oy.6. Que les villes ; tiennent ceux de la Religion ne fbient point recerchez pour ce fait n’y côtraintesdc reçcuoiT Garnifons amp;nbsp;puifTent auoir l’exert ice libre publicq, amp;nbsp;cependant laifîent les armes au Roy.y.Qu’on informe contre ceux qui ont maffacreSc meurtri contre les Edits duRoy'^ que punition en foitfaite.8. Qi'e pour les Prefchcs,Bapiclmes amp;nbsp;Mariages le Roy accorde^ affine vn lieu en chafque Prouince du Royaume.

Plufieu|^sGcntilshomcs amp;nbsp;autres perfonnes Proteffantes aians eu comunicationdcccsArU' clesidcfpechercnt gens pour aller en Court vers les Ambaffadeurs amp;nbsp;apres les auoir ment temcrcicz de leur bonne volôté entiers leurs Eglifèsdeur remôftrer quelqueschofesli’* les Articles qu'ils trcuuoici defedf ueux,incômodcsamp;dômageablesen quelques endroits®)' aiant pas vn feul que le 7. qu’ils effimaflent eftic en leur faueur.Partât les fupplioictd’eftin'®' q corne le foin qu’ils ont de leurs freres amp;de la Fiâce: leur failbit penfer de plus prez àcesAi tides. Auflî ils prioient les Ambafîadeurs de bien confiderereequi eftoit expédiant ,depei® qu’en voulant proffiter aux Eghfcs Françoilêsdlshe leur nuiffènt grandemét.Ces remôftrâc®* R ecuefte clfinger d’auis aux Ambafîadeurs corne il appert par leur Requefte que nous auonsƒ desAmbada cy inferéc, félon que par cy deuant elle à erté traduite du latin.

dents de Po R^y Trcflchreftien amp;nbsp;Seigneur tref clemat. Aiant par la grace de Dieu depefehe nosaffait^ Rôy de Frâ- uucc nofire Serenilfime efleuEt eftant déchargez du principal de noftre Legatiomnous fed' fions tref volôtiers repofez pour le moins quelque téps,finon que la côjondion maintcnäie ftablie entre les 2.plus puifûns Roiaumes de tous afcauoir Franccamp; Pologne,aufli gradeq®* celle que nature a mis entre vofire MajeftéSe voftre frerenofire Serenifîime efleu : nous ciift fait auec lelbuci que nous auons des affaires de noftre Paix,pêfer aufli amp;nbsp;nous fôuciero® l’Eftat de Frâce en ce qui côccrne noftre côcorde ciuille ôcPaix ferme des vus auec lesautres« Outre laquelle conjonôlio il y a quelques trcfgrâdes ôlt; trefimportâtes caufês quinousont®' menez a ce deuoir.Nous principallemct qui fômes de la religio rcformée,d’vfcr defuplicatio Si intercclfiô entiers voftre Majeftc.Que fi quelqu’vn pêfè que nousaiôs entrepris celaniab propos ou fâs neceflîté:il faut qu’vn tel home côfeflè que la cójonófióS«:amitié de fes 2.Roiau mes luy deplaift:amp; qu’il n’étêd point quelle à efte noftre intétiô quat nous auôs efleu noftr® fereniffime Roy. 11 eft certain,quc nous amp;nbsp;tous ceux qui auec vn droit jugement font a®®' dionnez à la Pologne : auons principallcment regardé amp;nbsp;cerché fur tout d’eflire vn bon Ruy

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livre TRENTESIXIEME nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1^7.

Et qui fcuft pour le bien d’vn trelpuiflànt Roiaume. Et qui eftant conjoint par fi eftroite amine amp;nbsp;alliance auec la Pollogne : entiraft honneur, obeyflànce ,coniêilamp;:iècours :pourueu que luy de lôn cofté mutuellement îaidaft amp;!. maintint félon que les occafîons le requeroyent. Sur cela nous auonsefleu noftrcÂranilïîme Roy. En quoy faifâns nous n’aurons pas appai-ßcomme ileuft eftéàdefirernos anciens amp;nbsp;tres-puifians eqpemis. Au contraire nous a-uonsefmeuamp;ofFencétoutouuertement nos voifins. Les demandes amp;nbsp;Requeftcs defquels ne furent accordées par les voix d’Eftatsde Pologne. Or auant que nous principallement qui fommes de la Rehgion Reformée en Pologne; fulfions d’auis de bailler le Royaume au freie de voftre Majefté : d’autant que nous ne pouuions efperer obtenir ce qui nous auoit induit de feflire entre tous autres, finon que la France recouuraft fà premiere puifïànce, grandeur, ncheflè amp;nbsp;fplandcur : Nous auons eflé d’auis d’employer tout noftre trauail à ce que pirnoftreinterceflîon Sii. affédion trefgrande plaine de pieté amp;nbsp;fidelité enuers la France : les guerres Ciuilles qui par tant d’années ont fi fort endômagé voftre Royaume, feuflént abollies pour jamais à conditions commodes amp;par vne Paix ferme amp;nbsp;fiable autant auantageufe pourfvn que pour fantre party. Lequel poind pour cefle caufé à eflé fôigncufément trai-étcauec l’Eiiefquede Vallenceamp;le Sieur de Lanfâc AmbafTadeurs de voftre Majeflc. Et derechef efl ramentu maintenant de tant plus grande afFcdion,que la mefme differance amp;nbsp;di-uetfitc d’opinions touchant la Religion, efl furuenuë en voftre Royaume comme enPolo-j gne. Outoutesfois la Paix publicque amp;nbsp;commune tranquilité à eflé conferuée : par.ee que noz Roys Sereniffimes amp;nbsp;de fainte mémoire Sigifinond tant premier que fécond, ont donné liberté de confeience a chacun. Laquelle auffi nous efperons que noftre Sereniffime efleu, nous maintiendra .Mefmement fi voftre Majeflc luy monflre vu exemple imitablepour re-’ gnerpaifiblement. Pourceflecaufe nous eflimons que tout.ee quevoftre Majeflc ordonnerai eftablira au Royaume de France : aura grand poix enuers noftre Sereniffime -eflcu y pour fiirc qu’il encline d’vn cofta ou d’autre. Et félon cela neceflairement nous aiions efpc-wnceoù crainte des affaires de noftre pays. Outre ces grandes caufésefquelleslelalut de l’Eftaldedeux fi puiffan^Royaumes confifle : il y a auffi la conjondionÂc amitié quô nous auons auec ceux qui portent le nom deChreftien. Car qui.efl celuy ftln’eft ennemy du nomdc.Ghrifl, qui n’ayt regret amp;nbsp;ne fort fafchéjufques au bout, les voir fentte defehirer amp;entretuer, pendant que la force amp;nbsp;le courage croift aux Nations cfuelles amp;nbsp;du tout'; en-neraysdu non Chreflien ? Nous conjoignons aufli à ces caufes les Rcqueftes de beaucoup de Princes d’Allemagne amp;nbsp;les l’armes de tant de milliers de perfonnes qui eh’affi^ de leur paysfonten Allemagne,Suyfïé amp;nbsp;autres lieux:lefquelles ayant eflimé quenoftre interceffion vaudroitbeaucoup en ce temps enuers voftre Majefté: n’ont cefféen prefénee quant elles nous ont rancontrées : amp;nbsp;par lettres de nous prier amp;nbsp;fupplier d’emploier toute la faneur amp;nbsp;creditqueDiEvparfâpuifïànce amp;nbsp;grace nous donneroit. Tans enuers voftre Majefté que noftreSereniffime efleu,acequ’il y ayt Paix en France. Et que les innocens amp;nbsp;affligez foiënt foulagez Parquoy l’efgard que nous auons au Royaume de Pologne, lequel nous defifoni eftre tr ef^fiblepar vne tranfquilité ciuille efl tresferme par û fôcieté amp;nbsp;conjonétifm auec le Royaume de France -: amp;nbsp;en toutes fortes le vouloir florir amp;nbsp;abonder en gloire ócnonneur: fattçntçamp;l’efperanccquenous auons de noftre Sereniffime eflcu, laquelle cornme nousa-üons monûré nous conceuons de l’Eftat du Royaume de France qui efl lé pays de là naiffàn-ccî,finalement la conjonrftion de l’vnamp;de l’autre Royaume: la pitié amp;nbsp;les'Requeftesdè ceux aufquels nous n’auons peu ne deu rcfufér ce que nous poj^ions en tell endroit:font'que nous fuppliôs voftre Majefté par cell eferit, que félô là Royalle ciemêcC amp;nbsp;bénignité enuers les fiés: il luy plaifepourucoir amp;nbsp;remedier à vne fi lôgue amp;nbsp;grande calamité d’armes ciuilles parytje-equitable amp;nbsp;trcsfermePaix.Et côbié qu’au mois de May dernier quât nous ellions en Pologne pour auifer fur noftre Sereniffime ellcu:nous aiôsfuffilâmét traitté de ceft affaire auec les Sieurs de Vallcce amp;nbsp;de Lâlàc Ambaffa. de vÔftreiMajeflé.Et que mefme nous aiós couché par Articles quelques moiens commodes de Paciffication, lefquels ils ont jurez par parolles exprelfes au nom, amp;nbsp;en la foy de voftre Majefté . Toutesfois à Caufe de la grâdeur des affaires du Royaume de Polongne: à caufe auffi que nous ignorions les chofés necefïàires pourla grande diflancc des lieux amp;nbsp;les bruits qui font communément faux : pouttantauffiqueles Ambaflàdeurs de voftre Majefté difôyent ne pouuoir donner tout ce que nous leur deman-

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L’ HISTOIRE DE FRANCE.

dions : Alors amp;nbsp;pourtant noüs rcmettoyent au temps que nous ferions en France pour obtc nir le rcftc de voftreMajefté. Voyans aufîi auec noftre grand regret amp;nbsp;efionnement que les poinds amp;nbsp;Articles qu’on nous à jurez n’ont efté accordez à ceux de la Religion. Et apper-ceuans finalement que cela fait que peu de gehs jouyflont Âi bien de la Paix en voitre Roy aume : Et que ceux là meime jufquels on laaccordce, fè pleignent pour eftre gteuez Seoy preflez de conditions trefdutes amp;nbsp;trefpefantes. Et que celle Paix femble auoir fi peu d'equi'« amp;nbsp;fermeté que rien plus. Pour cescaulès nous confians en la clcmance amp;nbsp;faueurdevoftre Majeftc entiers nous : Auons trotiué bon d’ex pofer de rechef amp;nbsp;plus amplement à voftreM^' jefté, lesmoiens lefquelseftansellablisamp;conlerucz : 11 Içmble non feulement à nous, mais

• à plufieurs d’Allemagne bien affedionnez à la France ; Et à quiconque pefe l’affaire comin^ il faut J amp;en toute fincereté; qu’on peut auoir vne Paix allcuréeSc remettre voftreR®)' aume en la dignité, grandeur amp;nbsp;fplandeur quia tant efté renommée par tout le fflondC’ dfmam dequot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;premier lieu fon feait que le moyen pour paruenir a vne tres-ferme Paciffication eft, qu’^

Paix, conditions fon apperçoiue vne égalité c’eft à dire qu’on ayt efgard autant que faire I« peut, que îvne n’y l’autre partie nefoit greuée :*Ainsfoitelgallcment relpedéc. Lcspl“S puilïântcs Si Excellantes Nations ont fiiyui celle elgalité . Nomméement les RomainS) quant ils ont communicqué à ceux mclmcs de leurs ennemys qu’ils auoyent vaineuZj tous droids Si preuillegcs comme Mariages, habitations à Rome, jouylfance des coi”; moditez d’icelle : amp;nbsp;ce d’autant qu'ils voyoient que celle Paix elloyt la meilleure q”* auoit en Iby plus dequité: amp;nbsp;qu’au contraire celle qui chargeoit Si greuoitl’vnedesp®' des n’elloit jamais de longue durée n’y melmc prolfitable au vidorieux. Pour cellecaU' le nous fupplions autant que fe peut faire amp;nbsp;deuant D i ev, vollre Majellé TrcsXhff' j ftienne, par celle fienne faneur amp;nbsp;grace que nous expérimentons journellement tres-eX* prelle entiers nous, pour la conlèruation amp;feurcté de fon Royaume :amp; de celuy de fon frere:par la làuueté du nom Chrefticn; Et communion qui cil entre nous tous, q®“ luy plailê entendre amp;nbsp;applicquer faRoyalle clemenccà appailer^es pernicieufes conte«' tiens Si combats d’Armes ciuiles par quelques conditions équitables , Si cfgalei«^'’^ j Edits de lan commodcs aux deux parties. Or il appert par deux Edits principallement, alfauoir uierd’Aouft celuy de lanuier amp;nbsp;par celuy qui depuis fut fait au mois d'Aoull: que vollre Majefténdt pasffopelloigncedela. Et quand à cell Edid du mois d’Aoull, combien qu’il foit llraind que celuy de lanuier: Toutesfois il cil ailé à conjedurer par les deux ans qu’il® efté entrg^enu : Et par l’admirable vnion amp;nbsp;conjondion des cœurs de ceux de Ïvncamp;^ । lautre Religion qui croiflbit de jour à autre: Combien fcimc Si durable tranquilité« euft peu apportera la France. Parquoy puis que vollre Majellé connoift clairement p^' experiance Si par effeds : les commoditez Si proffids de ce troifiéme Edit de PaciÔic^' tion : Nous fupplions au nom de D i e v, que vollre Maj efté le veille conlcrucramp;rete«” fur tout ce que nouselpcrons que vollre Majellé fera tant pluftoll, que ce troificme Editai ■ lié fait Ôc publié vollre Majellé eftant ja de plus grand aage : ayant vn jugement plus certain । vne volonté plus.libre,que quand les autres auoient efté faits:Melmes il à elle declairé pat p®‘ rolles plus füntes Si plus folemnellcs : tellement qu’il ny a en celuy aucune exeufe qu’o® puiflè prandre fur voftre aage. Et pourtantfileftoit aucunement diminué ou enfrainf,ce» ' touche non feulement à fEftat de la France, mais aulfi à la reputation de vollre Majellé, à” foy Si honneur tant enuers les hommes de noftre temps, que de ceux qui viendront cyaprf' I Quand nous auons leü cell gdit Si ces mots concenuz en iceluy. Afçauoir qu’il fera petp«' tuel amp;nbsp;ircuocable: Et nous nous fouuenons qu’il à efté confirmé par ferment expres: nous

. pourrions jamais eftre induits à penfer que voftre Majellé le voulull aucunement altérer u« effaccr.Et toutesfois nous voions auec vu extreme regret, qu’il eft rompu par effet. Sansq«^ , nous en puiffions trouuer aucune caufe. N’y fçauoir commant cela à efté licite : Car encoi^ | que ces pcrfbnnages les principaux de la Religion reformée,euffent forfait en quelque clx*’ certainement il ny a nulle raifonSe nul droit de punir les fautes de quelque petit nombre ® I particuliers fur tous vniuerfèllement. Et que les inôcens en foyent incommodez Si Voire mefîne que le Roiaume en fouffre. Et n’a on peu d’efroger à cell Edit par les ordo« nances liiiuantes : veu qu’au quarante troifiéme Article d’iceluy, il eft expreffement nommément dit : Que ce qui feroit ordonné puis apres au prejudice d’iceluy : ne d’auc«”'

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LIVRE TRENTESIXÎEMË, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P

daucune valeur.Aufli ne difós nous pas qu’il fôit encotcs diredemet rôpu par àucùh Edit de VoftreMajefté. Au contraire en la declaration du malTacre de Paris imprimé le vint huitième ‘ d Aouft:voftre Majeftc declaire hautSc clair qu’elle ne veut pour cela qui cfloit auenu, rem ‘ gticr aucune chofe de fou Edit. Mais qu’elle entend le conferueramp; maintenir. Ce qu’il pla/é àvoftreMajeftéoblêrueramp;nelôulFrirquerienylôitalteréamp; itimpu contre là tant lâinôie'amp;lt; expreflepromellè: Et contre la tranquilité amp;nbsp;proffit delbn Roiaume: mais qu’elle le retabhile amp;ei«retienne:C’eft là le point principal denoftre fupplication ôlt; dequoy nous requcrf,ns cresjnllammcnt voftrc Majefté.Dauantage pource qu’il ne le peut faire que la mort de tant de pcdbnnesn’aye apporté vn grand changcmcntSc brouilis affaires : Nous auons a ffipplier vo-ftreMajefté de certaines chofes en eipecial, ce que nousfaifons le plus humblement qu’il * nouseftpoffible.Que comme elle abolift par le fécond Article du troifiéme edit,la mémoire detoutes injures amp;nbsp;offences paffées,ûns que jamais il y en ait recerché pourfauenir. Et que fcmblablement elle le permet en refpondant à noftre féconde demande ; Auffiellepuriiffc iü-ftementamp; feuçrement les crimes perpétrez hors delà guerre contre vosEdits par la mefehan-feté de quelques particuliers.Comme noiiÇauonsentenduqu’onà commis beaucoup d’horP bles cas tant fur les corps que furies biens de grand nombre de ponies inocens amp;nbsp;femmes en faintesamp;de pen'senfans*C’efte requefte fondée en équité amp;nbsp;juftice eft plus que neceffaireide pcurqiie la guerre ne Ibitvne couuerrure amp;nbsp;cachette pour brigander au lieu qu’on à accou-iluméd’entreprandre la guerre principallement pour empefeher les brigandages. Laquelle chofe nous ayant efte promilé par les Ambalïàdeurs de voftre Majefté qui fen font fait fortsî niefmes l’ont jurée comme appert par le foptiéme Article de noz demandes: Nous nous aE Teutons du tout qu’on ne la voudra point obmettre . Outre plus comme il à efté fait en toutes les paciffications paflees, Et comme il nous à éfté promis au quatrième Article de noz demandes'. Que vo/lre Majeftérefeinde tousles jugemens d’Edits ôcArreftsfaits depuis le vint-quatriéme d’Aouft mil cinq cens léptante deux. Et poUriloye à fhonncftc mémoire de ceux qui font morts ; o^ bien à ceux contre Iclquels tous jugemens auroyentefté faits. Ou bien que bons luges amp;nbsp;non corrompus foyent donnez à leurs heritiers. Ce que nous voyons qu’ils défirent fur toutes choies; qu’ils connoilïént les caulés amp;nbsp;en jugent de re-chçf.Veuque ceux qui en ontconneu font déboutez de cela par ÏEdit de Pacification: comme éftant fulpcèts. Et qu’auffi ils ont bien monftré ayans jugé des morts ou dez ïbfensfanslesouyr.N’ayantmelme donne audianceà aucun de leurs parés ou procureurs qui deffendilïènt lesaccufcz.Auffi que les heritiers de ceux qui ont eftéoccis en ce mafiècre faiéf a Paris amp;nbsp;en plufieurs autres lieux de France eftans remis en leur entier: Nonléulcment leurs meubles amp;nbsp;immeubles leur foyent renduz: Mais auffi yplailé à voftre Majefté ordonner, que le pris amp;nbsp;valleurdes Eftats qu’ils auroyent, c’eft à dire autant que chalque Eftatouofficeàaccouftumé d’eftre vandu,leur foitreftitué. Que ceux qui font bannis de France à caufe de la Religion : où qui effrayez des maflâcres fen font retirez : y puiftént feurement librement reuenir amp;nbsp;rentrer en leurs biens, honneurs amp;nbsp;offices. Comme par cy deuant il à efté arrefté par le vint-fixiéme Article du troifiéme Edit amp;nbsp;felon q^^’il nous àeftépromisànoftrefîxiémc demande. (Qu’il foit permis à ceux qui le voudront retirer de France: vendre leurs biens, en dilpoferà leur plaifir amp;nbsp;emporter le pris d’iceux hors du Royaume. S’ils ayment mieux ne les vendre point amp;nbsp;en rcccuoir lereuenu tousles ans, que cela leur foit permis làns aucune fraude .Dauantage qu’ils puiftént librement retourner en France quad bon leur lémblera pour y demeurer: pourueu qi^ils ne lé feuftént retirez vers lesennemis déclarez du Royaume, comme il à efté requis par le lécond Article de noz demandes. Qifàceux qui apres le maftàcre eftans induiâspar menaces, par cruauté, par ferment ou par quelque autre moien : ont abjuré la Religion de laquelle ils faifoyent profefi lion : Soit permis làns dommage nylàns fraude comme deuant Jeur forment, retourner à leur premiere Religion amp;nbsp;jouir de leurs premiers preuilleges qui Icut font permis par le troi-fiéme Ediâ . Que toutes les villes amp;nbsp;places tenues aujourd’huy par ceux de la Religion fefformée, ou lefquelles ont pofé leurs armçs apres la Pacifficarion de la Rochelleiou qui ont cuîcxercice de la Religion par le j. Edit : l’aient cy apres fomblablement. Et qu’en chafque Bailliage foient affignez lieux pour fexercice de la Religion , corne il eft ordonné par le tro;-'

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L’HISTOIRE DE FRANCE.


Odobre.


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Argentdtu auxReittes.

'* fiéme Edir. Et pour öfter tout fôupçon,qu’il plaifc à voftre Majefteaccorder aux villes amp;nbsp;ces que tiennent ceux de la Religion3amp; aufquelles le libre exercice de la Religion, à eftépc'quot; mis par le troifiéme Edit: qu’elles n'aient cy apres aucune Garnifon. Ains jouyflènt de b’’ anciens 8c nouueaux preuillegesjlibertez amp;nbsp;inmunitez. Dautant aufli que les villes ont tant endommagées,amp; que pUifieurs Gentilshommes amp;nbsp;gens de tous Eftats faifans profeflio” de la Religion, ont efté maftàcrez. Et que prefque tous les biens dés furuiuans dont lapb part à quitte la Religion, ont efté pillez : qu’il plaife à voftre Majefté, les ab(budreamp; de fargent deu au Reines. Car aufli ceux qui font proicHion de la Religion reformée dib' qu’ils ne font pas obligez en leur propre nom auxReytres.Etqueccux quifeftoientoblb^ particulièrement,ont efté tuczencemaftàcrcde Paris. Que loutesfois auparaiiantjilsnûquot;' point rcfuzé deaider à faire lefdits deniers.Mefmes difentfy eftreemploiez amp;nbsp;auoir faitpo^r

Sanccrrc.

Princelle d’Oreoge

Comteffe d’Entrcmôc veu'uc de l’Ami, al.

Enfans de l’Amiral

paier cefte dctte,vne bonne femme de laquelle foixante mil efcuz ont efté pillez par my calamité auenuë à Pans-Et que ceux qui auoient charge de ceft argent, mcontinant qu’ilb rcceu: font maintenant comptables du refte en la chambre des comptes. Or n’cftimentilp^® eftre equitable qu’vne mefmechofe leurfoit deffiandée deux fois. Finalement d’autantf^ Sancerre à efté rudemét aflîegécôc receuë à trefdures cÔditions depuis que les Ambafiàdci''’ de voftre Majefté ont teceuôc jurénos demandes par lefquelles nous eftoit promis que là en auant, fon ne feroit violence à perfonne pour caufo de la Rcligion:Nousfuplions voüf'’ Majefté que félon les promeftés il luy plaife adoucir amp;nbsp;alléger la pcfânteur des conditb* impofées à ceux de Sancerre ôc leur quiter l’amende pecuniere:ou fils en ont paie Icsrecu^' panfér. Öfter auffi les garnifons de la ville defqucllcs ils doiucnt eftre affranchiz par letroiW' meEdir. Erpannoftre féptiéme demande.

Outre cefte requefte pour ceux de la Religion ces Ambaffodeurs en firent d’autresfc® diuers particuliers de la part dcfquels ils en auoient eftez ftipplicz, Notâment pat Madamoy' fille duDuc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Bourbon jadis Abeffe de louerrc, fille du Duc dcMontpcnficr. Laquelle aiantquH'j

cicr.

dcMontpcn Ihahit, feftoTt retiree en Âliemagne,chez ÎElcdcur Palatin,ou ellg fut receuë honorable^' amp;nbsp;eft maintenant mariée au Prince d’Orenge* Ce qu’ils demandoient pour elle cftoit. lt;2£' pleut au Roy faire tant entiers le Duc de Montpenfier: que fà fille euft dequoy fentretenu^^' Ion le rang quelle doit tenir: Eftanf fille d’vn Prince du lang. Ils intercedoientpoiirlaLo”' tefle d’Entremont veufue de fAmiral:laquelle eftoit detenuë prifoniere à Turin-Erpricreot le Roy de moienner fon eflargiftément enuers leDucdeSauoye. Auec periniifcn enfii Rel^ionpartoutoubon luy lémblcroit, Aufficftant particulièrement priez dehp^'’ de ceux^ Chaftillon enfans de 1 Amiral, retirez à féuretté en Suifté : Ils rcmonflrerein^^ Roy quef Amiral auoit efté mafîàcrcfâns aucune conoiflance de caufe: amp;nbsp;centre tout HroU cquité.Qif on fauoit aceufé apres fo mort amp;nbsp;condemné fur cela par les luges incompetans recuféz par lettres expreflés du Roy accordées audit Amiral comme criminel delezeMaj®^^' Qije le tout auoit efté fait amp;nbsp;execute fans en faire fcauoirchofé quelconque à fâ veufutuj’ fes enfans. Ce qui faifoit penfer que le Roy auoit efté circonuenu en ceft endroit. A ces caU* fés prioient le Roy de nommer les Seigneurs des ligues ou autres Princes amp;nbsp;Grans Scignj“^ effranges alliez de laCouronne ouautres luges non fufpc(fts,pour reueoir ce procès ral: amp;nbsp;en prononcer la féntence felon la verité.Q^e Charles puifhé defdits Seigneurs defy ftillon detenu à Marféillc:par le commandement du Roy fut mis en libertéamp; renuoiéafeso* freres ou autres prochains parans. Dauantage qu’il pleuft au Roy moienner vers le Duc Sauoyc que lefdits de Chaf^llonpeuffent jouir des biens qu’ils ont en fes pais, attendu qii leur Pereny eux ne font jamais offence. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Les Articles demandez pour ceux de la Religion en general amp;nbsp;pour fés particuliers’ choiët aucuns du Conféil qui euffent bien voulu que les Ambaflàdcurs Polonois fê feu' contentez de negoticr auec leur Roy.Toutesfoisde peur de plus grand inconueniant: on promit de les contenter.Et particulièrement a quelques vns defdits Ambaflàdeurs que les jets de la Religion feront plus doucement traitez. Et qu’il donneroit contentement à cnaci^ comme la Roine Mere leur en donnoit bon efpoir. Ainfi donc on remit les Ambaffadeurs Mets amp;nbsp;les affeura on qu’ils verroient là, combien le Roy les refpeétoit.

E N cefte faifon amp;nbsp;pendant la continué des réitérées magniffifances qui furent dreuccs plulîeurs endroits,MefÎTicment a Paris en faueur des Polonois:fe dreffoient les preparau s

Voiage du Roy de Pologne.

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LIVRE TRENTESIXIEMB

voiagc duRoy de PoIognc.Lcquel au commancemétdConlêillé d’allcr par mer pour ncfexpo-fer à la mercy de plufieurs Allcmans de Religion Ptöteftante qui d’ailleurs haioiént ex treme-ment le François:pour les meurtres faits fur leurs frétés par toute la France:occäfiönna le Roy deuoieren Angleterre .Partie pour fup pli er la Roinc de faüórilêr ce fièn dëflein amp;nbsp;îalTifter de quelques vns des plus commodes vaifleaux qu’elleeuRpoar coduire fon frère jufques en ^onRoiaume.L’Ambalfadeur honnorablementrecuilly,'eut'pour cxculè qü^elle ne pouuoic clloigner fes Nauircs des colles de Ion Roiaume infulaire:duqiiel il s font amp;nbsp;ont tousjours ellé ^3plusfeureamp; plus prompte defence qu'elle y pouuoit auoir.Ioint qu’elle Içauoit la haine de

Ipagnol contre lès pais rcllcjqu'aulfi toll qu’il la Icntiroir dégarnie de fes forces il y atente-’■oitvnedefcentcpouryfairelepisdelbnpouuoir. Ainfi retourné on mit en deliberation de * fy faire porter fur les meilleurs Nauires de France. Mais le tout fut rompu par Janouuelle refolutiond’y aller par terre:fur felpoir queluy prometoit lEmpereur èc quelques autres Princes qui daiHem-s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;adoucir l’aigreur de ceux de foy contraire. Tellement que lur le

mois d Oôtobre,il part accompagné de grand nombre de Seigneurs, Gentilshommes, Capi-taincsamp;autres qu’il aimoit le plusiEt deftfLiels il efperoit tirer plus de feriiïce.LailTant les Pro pan. tellans aulTi joyeux de labfence de tant d’ennemis qu’il enmenoitrque lesCat-holiques Ecclc- îtt '3ftiques mefmement,fè montroient fafehez de îelloigncmct d’vn tel Prince qu’ils ellimoiét

appui amp;nbsp;heureulè deffance contre leurs auerfaires.Le Roy amp;nbsp;la Roinc fa Mere le côndui •■ent jufquesaux frontières duRoiaume.-Où le Roy lèntit fon mal tellement rengregcr,qu’il fut contraint d’y atendre la fin de là malladic comme vous entendrez ailleurs.

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\-L nbsp;nbsp;iV-X:-- IVl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X IV r;

r-i jift; 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 . . . . : •

-,;;;E)ti‘.Trentefeptiéme Liure.

t/i T^'T E V ^jottsattoir reprefentéles different que let Catholiques ProtefletM^'^’’“’' qui tes premiers poferiiteni les dîmes: auec les rat fins alléguées d'ttne part nbsp;nbsp;d'autre: tl met leit'^^

fions Iquftjes Proteflans j4lHgucnt pour les troubles de l'an mil cinq cens fieptante quatre: eX* lejplasntesffi.ratjons contraires des Catholiques. Occafions que les Catholiques malcontem *r gt;■ induire t^ddonfieur à Jartir de. Court Cf prandre les adr mes. lt;i..^n'embl(e d'EÜats Generaux ^etiff


auoi lypour induire ^Jddonfieur à fiartirfie.^ Court Cf prandre les adr mes. zH^JJ'emblèe d’Efiats Generaux dee. Ueffeins de la Haye Lieutenant de Poitou fies portement. Ocrafiiontpar lefiquellet les Catholiques tens fie difient fiorceza prandre les armes pour la refiormat ion de l’Sfitat .Enutfiions malcontentemera en chelle. Snrrepririfies pouVfiurprandre la ipochelle défie ouuertes plufiieurs tant habitant natureifique fiîlt;^'^‘ refitgiefi^pnfionntert puit executetfii mort. Lffauiret amp;nbsp;’Tiratet det Catholiques pris à la ‘l^ochelle é tes Chefi executes.. Lettres du quot;jp^y auxE^chellois defiauouanttout çy- mofirant qu'il ne demande que l'entretiedeßne^^' ßeufine ordone à la ‘Epchelle. La Lff oue autres vot aux 'E^chelloit,pour lesperfitader entrer en Ligxet»*^'' ^ iproteflans nbsp;nbsp;Catholiques vnis.K^aifions des Epchellois pour ne prandre les armes. .^ffociationdet’lR^etett^'^

auec les Conficdere'fiiyr mal contans.Ereparaitfis fiortifications de la quot;Epchelle. declaration protfßaiieigt;gt;'‘ Proteßans eif Catholiques afifiociez.Entreprinßes des fialtens epr Lffagnols tenant Lunet,contre lesLures è ret du payt. Let Vénitiens malcontens du Pape poy d'Effagne, qttt ne leur ai dent, fient Paix auec le leurs affocicz fiont bienfiaficheL^ Tunes eîr la Goullete offiegees,battues affailüet nbsp;nbsp;en fin prinfies ^razéesff

Turcs.Le \oy efient amp;nbsp;enuotefiaint Sulpice autres auxPjichc Ilots pour leur deperjuader la Guerre./egt;ii'’'‘l ponce. Le Comte de Montgommery retiré aux Ltles deÇrenezay, egt; filicitépar les malcontens, de/cenden^^'' mandie nbsp;nbsp;fiesportemens. Diuers lugemens fiùr les defiems du Lientenat General de Poitou. EntreprifiesdesP’'^'

te/ians d’entêter ALonfieur deCourt eflant a S. Gerrr.ain en Laye.Fuitte de la Court alandenant des Proteßans ©- Catholiques Tnis en la reprifides armes. Declaration de zFl/onfiieur e/f duTljiy de NnvXi'^ (pim eficlairey que deuant,) de riauoir aucune intelligence auec ces entrepreneurs. Le.i zPk arc fit baux de morency cr de Coffé, perfiadez en fin d'aller en Court, j; fint empr'ifinnez. Le Cemte de Coconas, la Mole tres pnfionniers interrogez,gehennezffont executezà mort par an eß de Pari emit de Paris.Plufiieursqintteoi^ Court. Fontenay le Conte,Lufitgnan, Tons, Trouage plvfieurs autres places de Toitou,Satntonge Ù 'voefimsfiurprtnfis au jour du zFhîardy gras par lesConfiedere'^fiurles Catholiques.LaLffoue decalamCenerdi'^ trouppes en attendant un plus grand fi met aux champs pour aßembler le pim defiorces qu'il peut done ordre à tout.Putste retire à la'Èochelle,pour s'aficurcr des Ppchellois e/r les confiorterenfiipètis commencemensd'oriejj haute eutreprifie. Tuis pouruoit aux Isles (ÿ- quartiers uoifitns. ATotens que ùnt le Ifiypour drefier armée tß pre coup aux deffeins des malcontës.Brouage, fiô origine fia reprefietatio^cômoditez.PreparatiJ\^à faire lapitm fiùr mer. Capitaines Lipchellois, courent toutes les mers ^font degras buttn.i a la caufi.Hormans e/rleurs voifim s'arment fions le Comte de Alontgommery (fi leurs exploits: contre lefiquell^AIattgncndrefifie armée Catheliqxl' 'xn^re s'emploie courageufiementpourla paix Generalie: (fi particulièrement pour la reconciliatimil fies enfièins. On drefije ce pendant trois^mèes Cathohques contre les Proteßans (fi afifioaez. Le Duc de SLontpiir filer en Poitou. zMiatignon en Lfiormandie, (fi leTrince Dauphin en Dauphiné (fi Lagmdo auec les cxpldn de ces armées. Saint L», Damfion, Carentan (fi autres places Hoimandes afifi:egécs,batiucs (fi prifisfiur le Cette te de zFlLontgommery (fi Colombieres par Matignon auec la mort de ces Chefs. L'alemond. en Poitou afftegé, btt' tu (fipris a compefiitton fur les Proteßans. Fontenay le Comte (fi(à reprefit ntation affegé, battu,mais enuai/mf-fàilly par le Duc de izSiJontpenfiter^ui leue ßn armée dedeuat. Lettres du T^y aux Gouverneurs de fies Pmuitt ces pour maintenir fies fiujets en Paix. Ennuy (fi maliadie du Ll.py qui efient derechef aux Gouverneurs poiirlu affurer de fion mal (fi autorifierfia mere en fia regence du, Ifioyaume. zFL ort du. nbsp;nbsp;oy Charles, fon naturel, fier,ex

ercice, fies uertu s,obfieques,pompe (fi enterremés desTpys deFrance.avec ta fiai me des cor.ucis (fi ordre de /efiet-redes conuoieurs, pendant le ßruice aux funérailles d'tceux. (f verre entre les Valaques pour le Gomernimei'.i: a.h'cuns defiquels apelent les Zofaqves Polcr.oi’,les autresliTurca leuraide,lafin (fiehefiesplus memorabltié'.'

---------- nil. »I. ^K^t^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;JtfH^ i.r.CJt.^ l^lJî.y Uii7fH3rfiUl(if*‘ l celle,^. Henry T^oy de T^ologne c.uoitêfuccejjenr legitime (^Icgh-u p oche ettt ‘jR^ynt. m.c de I rdce. Lettres de| gence ùe la'JRoyne mere. ALoietts qu'elle tint pour femiettxauterißr en la T^y^tr.ce. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;


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LIVRE TRENTESEPTIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;200. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,*

OUS auez veu comnie, amp;nbsp;à quelles conditions la Paix fut fâite.Et que ncantinoins la oifFercns i pluspart des Proteftans ne vouloient polêr les armes,notammant ceux de Languedo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pai*

amp; pays vœfinsjdelquels vous aues veu les raifons cy dellùs. Ce que plufieurs toutes* roiUcs'at* fois tantConfederez que Chatoliques amp;c eftrangiers troüuoientallez cru.Et melmç mesiesprc-ment les Catholiques qui dilbient le Roy feftre mis en tout devoir debon Prince,voire de pc- i^s^raifo” re tresamiable à fes fuje ts.En ce melmemét qu’il leur à donne la Paix,au temps qu’il en auoi- alléguées d’ entpliis amp;nbsp;luy moins de bclôin •. comme eftans fur lôn auantaige en toutes choies. Eux au re- dquot;autre? hours au pis qu’il leur full auenu,fils eullènt ellé de plus prez amp;plus opiniallrement pourfui uiz.Que c’eftoit bien loin de quitter premiers les armes lelonle deuoir de tout lujet : qu’au contraire ils les retiennent amp;nbsp;manient encor apres que le Roy à pole les fiennes.Ceux au cou- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

trairerefpondoient en publicamp;particulier par parollesamp;dilcours imprimez.Qu'ils ne failôiét rien qu’auec tourte juftice amp;nbsp;ration, d’autant plus euidente, que la necellîténe les y prelïoit moins que jamais.S’alTeurans que comme la langue exprime le plus fouuent le rebours de ce que le cœur penlè-.Aulîi que les dclïèin^atholiques ne font moins drelïèz contre eux que lî lesArmées marchoient en câpaigne pour l«ur ruync.Ils n’ont que trop de moyens à leur nuy-re difoient ils,Gns jetter trouppes armées fur leurs Prouinccs.L’on ne le doit moins garder amp;nbsp;moins eftimer ennemy celuy qui combat â couuert amp;par voyes recelées,que celuy qui marche la telle leiiée pour auoir la fin de les aducrlâires.LeRoy,dilênt ils,nous promet beaucoup. Mats détourné d’efièéluer là bonté naturelle en nollre endroit, par lès mau uais Conleilliers capitaux ennemis de nollre party amp;nbsp;Religionmous ne fentons que le vent dçlês promellès.ll cft nollre Roymous luy fômes fujets amp;nbsp;fçauons,quel ell nollre deuoir enuers là Majellé.Mais aufli ledeuons nous délirer plusfauorable enuers nous.Or les Roys, quand ils font bons font Roys femt appellezPcres du peuple,amp; par confequent ils doiucnt traitter leurs fujets comme enfans. Et la Loy qui donnoit aux maillres puilïàncede vyeamp;demortfur les efclaues, qui depuis fut fortmoderéeparlesEmpereursm’eutoncques lieu fur les enfans.Dôt appert qu’en ce cas,ilcll beaucoup plus permis aux enfans,qu’aux efclaues.Et plus requis des Peres, que des maillres. EHâr chofetoute alfeurée que les fu jets doiuent ellre tenus en autre râg que d’efclaues.Qiuel fera donc îolfice d’vn pere en cell endroit?D ’vn pere dis -jeffainfi le faut nommer)que les en-fans de la bonté defquels il a fi fouuent mal vfé, ne redoutent pas lins grande occafîon, voiâs leursfteres tout frefehement morts deuant leurs yeux. Seracefeullementdeleur monllrer bon vilàige,de leur parler doucemêt d’vne paix,de leur montrer la main?Mais quand ils la voi entarmée d’vn glatue tout lànglât?Quand ils levoiét euuironné de ceux qui les onj^tuezamp;de leurs plus grâds ennemis?Mais quad ils fçauétque luy mefme à cômandé puis auoué tous les ' o • meunrcsæll il poffible qu’ils le puilTent reputer aucunemét pere?Et quad bié ils lêroiét fi foz nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;? \

pourront ils bien haulTer leurs yeux pour luy comtcmpler le vilâige ou prédre garde à ce qu' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’■

il dtóQue fera donc vn bon pere pour oller ceux de delèfpoir qu’il deuil traitter ainfî qu’en- . /',, fansamp;pour les garder fil pourfuit de le précipiter tout outre?il jettera pour le moins fon elpée.

Il lailTera toutes lés armes bas:il fera retirer ceux de qui il le melfie.Il calïèra lèsSatellitesamp;cô* dcmiiera tous leurs forfaits.Lors fapprochant dé,fesenfans,il les confolera de parollesjes défi chargera de toute crainte amp;nbsp;leur tendra fa main plus doulce. Alors il ne faut paraudhture pas doutef-qu’ils ne fatcndriirent,qu’ils ne fondent en îarmesamp; ne le jetent comme à lès pieds:fils lônt vne fois alfeurez que ces façons luy procèdent du bon du cœur. Que fi Ion dit qu’il y va de la réputation d’vn Roy de faire le femblablc: nous reljxondons qu’il n’ell donc pas honorable à ceRoy la de porter tiltre de pere de fon peuple. Veu que les filtres le dônent pour f effeél • cell effeél conuient à ce nom la. Entre deux côbatans en v^duel,il y à de thonneur à qui fait quitter les armes a partie.Entre deux Princes a qui contraindra fon ennemi vaincu,défi nue de fes armes,hors de tout elpKgt;ir,de requérir la paix. Car on combat à qui lèra le plus fort amp;nbsp;le plus puilfant. Mais quand entre le pere amp;nbsp;les enfans pour la rigeur extreme du pere on en vient làdhonneur du pere ell achcué de perdre, fil elïàie de 1Ä vouloir forcer de leur faire fendre les armes,les pied fur la gorge : de les mener en triomphe liez au derriere de fon char-not.Celuy ell disje vn trop lourd delhôneur de le faire.C’cll lè rendre ignominieux foy mes pourchalTer fa honte à fes defpens.Son honneur cil de le monllrer begnin 5c doux , enclin àpitié,ccrcher tout moien de les regangner amp;nbsp;les retirer du delèfpoir où il les à mis.Et le Prince qui ne fuit celle voie, fouz vn faux prétexté de conlèruer fa reputation : la perd en ce

point,

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Oftobre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L‘ H I S T O I R E D E F R AN C E

I ^73 ïS‘. i' xu/i £1 ;

point, amp;nbsp;acquiert celle d’vn tiran inhumain. Pourcc auffi qu’on penfo que fos fiijets viennent en competence auecluyamp; qu’il veut monftrer qu’il eft plus fort qu’eux. Comme ainfifoii - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’il d’euft moftrer fil luy eftoit poflible,qu’il eft meilleur Prince qu’ils ne font bons fiijets^

Bnpceima- plus bénin amp;nbsp;dement qu’ils ne font, obeiflans* Lesbons Princes font eftimezeftrefimaist gcdcDjcu. jje nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en terre. Dieu à quijps hommes font plus tenuz qu’aux Roys amp;nbsp;Princes, veutauoit

ceft honneur de nous aimer premier que nous luy. Et ne le pouuons aimer que premier il nousaitaimez.il ne fo courrouce jamais injuftement comme les hommes à toutes heures.b I

toutesfois il ceflè pluftoft de nous hayr que nous luy.Dclpouille pluftoft les armes quenoô noftre rebellion. L’amour eft vne vertu non pctite,amp;naturcllcment veut commencer de pb^ j i^amour. parfait; du vrayPrince vers fos fu jets: de vray Pere vers fos enfans;defcendant pluftoft queroO'

tant.Etlors par vne certaine reflixion, lesenfans commencent à aimer le Pere, les fujetsle Prince: Et comme ceft aux Peres de commencer: auffi eft-ce à eux mefoes de recommen^^* fil fin terrompt amp;nbsp;fil viennent à deffiance de cercher les moiens de les aflurer.Bnefcoud®' j oient ilsiqu’on confidere ledroitouîhonneur: S’il^ft tousjours requis à vn Roy de quitte® les armes premier que fos fujets, à plus forte raifon ieft il rcquisà vn Prince mal confeilléoé®' quel le mieuz traité des Proteftans eft fu jet à mille calomnies amp;nbsp;en hazard de perdrect®* , fois la vie chacun jour.

V 0 Y 1 A les raifons en fomme par lefquelles plufieurs milliers de Proteftants furent*®' uitez non foulement à continuer leur port d’armes, mais auffi à faire pis qu’ils n’auoiente®' cores fait: Perfuadez que les Princes ne failàns grand eftat d’eux:on ne leur fçauroit fairepl®^ de tort,que de leuj vouloir öfter auec la vie, la liberté de leur ame, leurs biens, fommeS)®®'

, . fans amp;nbsp;tout ce que Dieu leur auoit preftéen ce monde: par moiens gauches Scincoflü^ ' quand les aparens amp;nbsp;defoouuerts( qu’ils eft imoient la force des armes) n’y pouuoit rienÖ^'

’ nbsp;nbsp;re. Or ne fut ce pas tout,ains comme les hommes faffédionnent aux exemples plus '

très chofos. Voire fe fantaftent aifoment ce qui fo conforme à leur humeur amp;nbsp;pre miete op*®*' on; CCS raifons jointes à celles que j’ay difeouruës cy defliis au liure precedent: auedexei®' | plc d’vn aftez bon-hcurqui conduifoirIesdcflcinsdeceuxdeLanguedoamp; peuplescirfo®' uoifins: anima ft fort peu à peu toutesfois, les cœurs ja vlcercz des autres Confederez'.q®^ ne foirent difficulté de changer leur aifoamp;repos auec l’imagination d’vn plus auantageuxcoæ tentement, que nombre Catholiques mal contens leur perfuaderent en peu de jours. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

le vous ay cy delTus fait voir la Paix faite deuant la Rochelle.Et comme plufieurs,François , n’y voule^rent obéir fors les Poiteuins, Saintongeois amp;nbsp;leurs plus proches, quifyalfujeti' Occafion rent par le Confoil desGrans amp;furfelpoir d’vn mieux aucnir. Les clprits des hommesneaU' teftansalîe- moins variables félon les occurrences: auec les impreffioes que plufieurs donnerentà moiD-guent des dres qu’cux: furent occafion qu’en peu de temps ceux cy formèrent leur malcontentementr cet Edit. Et par confoquent contre îvniuerfolle dilpofition de tout fEftar.Ils faidoient desrai-fonscy deftus alléguées par les Dauphinois, Langucdosamp; leurs voifins: aufquelles ils ajo®' j toient les auertiftemens qu’on leur auoit enuoic pour certains jmefmement les plus enchnt^ en la France qui n’auoiét le moien ny la hardieflede faire prefeherny affifter à aucuneafifom-blée fololl la liberté de leur confciencc( que le Roy ncantmoins vouloir maintenir librepal

tout ) aflattöir que Ie Confeil du Roy ne tramoit qu’vne autre dcffaite plus fanglante amp;nbsp;ralle que celle delaint Barthelemy. Ce qu’ils confirmoient par nombre de lettres qu’ils foient audit efté furprilês: par quelques meurtres fur aucuns particuliers Protcftans:amp; dcfcouuertçsdes entreprifcs fur les places delà Religion: mais fur toutilsinliftoienten^^ queîEditdePaix faifoitfi p*itepartà laparollede Dieu: Que la liberté portée par icelM eûoit vnc pureÄivraic tirânie de côfciêce:laquelle ne peut eftre que fcrue,fi elle n’entcd lapâ-rolle de D’ieUjpar la predicatio defon Euangille amp;publique adminiftration de fêsSacrcroeus D’ailleurs le fruid , le bien amp;nbsp;tout îauantage de la Paix eft pour ceux qui opiniâtrement^ font bandez contre lesCôrSmandemens du Roy.Qui plus animeufomcnt porterétlesarm^^ contre les Gatholiques.Et qui premiers voire quafi fouis ont ozé fermer les portes auxLieuK' nans delà Majefté.Au rebours,ceux quiontaflifté ou de quelquechofo fauorifé les CathoH' ques contre les Proteftans: ont du tout cfté oubliez: encores qu’on leur promift les mainK' nir en tout exercice de leur Religion.Ceux aulfi lefquels atendans par toute la France en pos, îexccution des Edits faits apres la fâint Banhclemy: qui ne ptometoient que liberté de confeiett^®

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LIVRE T R E N T E S E P T I E M E. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;201.

confcicnce que repos aux pcrfonncs, qu’afTurancc de biens,eïlacs,honneurs,charges amp;nbsp;d’autres liioiens qu’il pouuoicnt auoir : fe voyent par cctc Paix forciez amp;nbsp;priuez de ce qu’il efpe-roienr fi juftemeot pour le merite de tobciflàncc rendue à leurSouuerain,Eftimans donc que les armes eftoient le plus court amp;nbsp;alTurc, du moins plus honnorable moicn d’auoirduRoy ceqiiileurauoit tant de fois promis: arrefterent lors de fe m®:treau hazard amp;nbsp;coucher de leur refte pour fuir le defhôncur d’auoir efté nourris à fengrais affin d’eftre à vn belôincigozi-lez comme porecaux.

Les Catholiques au contraire treuuoientcetc contrauention a l’Edit mcrueilleulement Raifons des cftrange.Premierement pourcc que le Roy li leur auoit donné ceftepaix fans y auoir efté con- , craint amp;nbsp;forcé com’aux autres troubles.Car ny peu de Proteftâs feftoient ozé cfleuer cotre luy «aire. après les matines Parifennes. Et dauantage auoit tellement battu amp;nbsp;affoibly ceux qui (y cf- Paix de toientémancipez : qu’il ne leur reftoit que les derniers abois comme la Rochelle, Sancerre amp;nbsp;autres places peuuoicnt tefmoigner. Leur aiant donc, donné la Paix amp;nbsp;au plus dur temps „on forcée-de leurs miferes Se qu’il n’en pouuoicnt plus: ils en auoient d’autant plus d’occafion de croire amp;fairurerqueleRoy SefonConfeil quiIft luyauoitpcrftiadé: vouloitfaireviurcdéformais tous fesfujetsen Paix èc oubly de toutlepafte.Pourcc ne leur reftant plus aucune matière de crainte; leur deuoir eftoit d’vfer de fheur comme il fo prefontoir, fans älterer le repos des autres pour trouucr pis fous felpoir d’auoir mieux. Dauantage comme ceux des Proteftans qui viucnt au milieu de laFrance,defnuée d’exercice deReligion prétendue rcformée:ne peuuent en ce temps rien faire fans f intelligence des Rochellois amp;nbsp;autres plus efloignez qui leur pref tent retraites amp;nbsp;tour autre fecours;ils treuuoient vue grande lîmpleflc aux Pœtcuins,RocheI-loi5,Sainttongeois,Angoulmoi(îns Scautres qui tous jouyflènr à pleine voile du repos de feu-reté ponée par fEdit : de rieninnoucrà l’appetitde ceux la, qui le plaignent non tant pour îaifuranced’auoir mieux: que pour atirer au meftne fac de miforcs ceux cy, dont ils enuient îheurcuiêcondition.Tellement que tant pour tellcs,qu’autresconfidcrations pluficurs, rapor Occafions tans le naturel des François, des Seigneurs mefmemenrà fEftat,prc{ànt.- eurent opinion que nombre de grans Catholiques amp;nbsp;autres fafehez que les affaires ne fe conduifoient autrement: contens auoient remué tout cet affaire,curicux d’effeduer aucuns deffeins propofez au liege de la Ro-chcle.Quemefmcs des ce hege on auoit taché d’animer vnPrincc à prefonter vne requefte au Roy au nom de plufieurs Catholiques amp;nbsp;des Proteftâs pour paruenir à vne reformation d’El-iat,auoir raifon des maffâcres,amp; faire rendre comte des finances amp;nbsp;autres affaires qu’ils difoiét limai mefnagées. Mais le Marefchal de Montmorency, ne fut d’auisqu’ellefeuf^prefentéc crainte d’ofencer leurs Majeftez:luy confoillant de n’entreprendre rienquecequ’ellesau-roient agréables. Somme que plufieurs Catholiques eflognez de Court amp;nbsp;reculez des faneurs prefentes,auoient animé plufieurs d’vne amp;nbsp;d’autre Religion, pour fatiffaire au mal con-tentemét que plus du tiers deFrancez Ce treuuerent auoir for le maniment de fEftat à ce enhar dis tant pour îabfènce du Roy de Pologne duquel fautorité formidable à tous,auoit jufques 3 lors tenus leurs volonté fulpenduë fiins effet: que pour la maladie du Roy lequel hors du Royaume amp;nbsp;perfecuté d’vne griefue maladie,fombloit ne pouuoir aucunement retarder leurs deffeins. CesCatholiques tant de la Nobleffè, Eglife‘ que du tiers Eftat plufieurs /ois aflèm-blez pour maintenir, difoient-ils, la Police feulement amp;nbsp;conforuation des anciennes Loixde Occafions ceRoyaume,qu’ils difoient réduit au plus pourcamp;miforableEftat qu’il eftoit quafi pofliblede voir:pour eftrc principallemét gouuerné par leCôfeil Scenticrc côduitc des eftrâgers,IesPrin d’aucunsCa ces du fàngreculles,voire corne captifsamp;vne infinité deGcntilshômes encores réfugiez en pais tLoliqu«, effrange amp;nbsp;priuez non feulement d’aquerir graceaufêruiceou Roy félon qu’auoyent fait leurs predecefTeurs: maisauffi comme fpoliez ou du moins empefehez en la jouiflânee de leursbicnsamp;rcucnuz: Les Eftats Sedignitez accrues outre le nombre accouftuméde tout temps: amp;nbsp;qui piseft déferez àperfonnages indignes tant d’extraéfion que d’aucun merite ou vertu qui fuft en.cux:Que neantmoins ils auoient tellement offiffqué fentedement d’aucuns: amp;en forte captiué leConfeil de fa Majefté-.qu’il ne voioit que par leurs yeux amp;nbsp;n’oioit que par leurs oreilles.-eftantf impunité de tous maux fi vulgaire: les meurtres amp;nbsp;aflaiffinats fî cômuns queau lieu que ce grand Empire Romain auoit eu fon Fimbria : laFrancc en auoit vn milicr. Que les emprunts, tailles amp;nbsp;fobfidcs,à fapetit des Italiés,auoicnt pénétré jufques aux entrailles dupouure peuple,qui eftoit tous les jours rongé jufques aux os, par ces cruelles fàngfuës qui

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L' H I S T O I R E DE FRANCE.

qui emploioient ces deniers ( ne pouuant faire honneftemant tout entrer en leurs coffres) a J® fouldc des eftrangers pour piller amp;. meurtrir ceux delà bourfe amp;nbsp;fufiancc ctlquelsilseftoK’ lôldoyez. Brief que tout eftoit tellement renuerle lâns delfus dclfous: que l’on ne voioit pl®® ■. aucune trace de luftice amp;nbsp;de îanciénelplâdcur dont ce Royaume auott flory par delTus ; autres depuis tant de centaines d’annces.Et que ce n’eftoit de mcrueilles veu que les plusao; cienesLoixSc ordonnances, eftanspour lejourd’huy nonmocquées feulement mais cW' । fées des quatre coins de ce Royaume: autre choie aufîi ne pouuoit regneten icelîuyque''’^ pure amp;nbsp;toute manifellc confufion. Outre ce ils leurs vouloient perfuader qu’vnsamp; autrey noient efté bien trompez de penfer que les guerres palfées leurs aient cftez faites pour ledin®' ! rant de Religion. Car combien que le nom 8c titre de Religion, couruft en la bouche îvn 8c de l’autre party : ncantmoins fon pouuoit voir ayfément que la gucrtc n’eftoit pssi'’' dée du tout la delfus. Qu’il eftoit bien vray que le Roy n’aimoit pas la Religiô, quefonap^*' Je relFormée. Et auoit à fapetit d’aucuns reccrché 8c moleflé ceux qui en failbient profeflit’®

• jufques à faire diftinélion de leur fidellité d’auec les fujets CatholiquesSc quafi lesnotteréc rebellion.Qui eftoit la caule que ceux à prefent ci^noilfâts l’inégalité dont l’on auoitvféàîc®; droit defdits de la Religion, 8c le relfus deny de l’exercice d’icelle auoir en apparence caulède tousles maux qui font auenusen France: Eftoientauflî relôîusmaintenant!cnc®^

quede leur part ils proteftaflent de viurc amp;nbsp;mourir en la Religion Catholique Romaine)quot;^ pourfuiurc par toutes voies legitimes auec ceux de ladite Religion, ceux qui mefnagent^^ pouurc defolé Royaume. Et fajoindre d’vn bon cœur à la caufe des ProteRâs,aflinquetE; dit de lanuier, full: entretenu amp;nbsp;reliably en France, fans aucune exeption ne modification ^hoiique?^ elloit le principal moien duquel depend fentierevnion desfujetsdu Roy. Et confequamm^l malcontcns lerecouurcment de la premiere Paix, amp;nbsp;ancienne fplanceur de ce Royaume. Et quepout* finance d’vn fi grand bien, ils vouloient aulfi demander amp;nbsp;pourfuiurefur touteschofes^quot;' femblée des Eftats: choie qu’ils jugeoient tous la plus necclfarre, amp;nbsp;qui pratiquée du tcmp^ des predecefieurs Roys, aucit donné tousjours bonne amp;nbsp;heureulê jfluc à tous dÜFerens^ telle quefon euftfeeudefirer. Etquifembloitne deuoir eftrccuÇliéen ce tcmpsficalsnn-teux écoù cela cftoit plus requis que Jamais,amp; plus necclïàire qu'aucune autre chofe-Orbif® que grand nombre de Seigneurs amp;nbsp;autres fe feuflent entretenuz ja Ion temps y auoitde dilcours:fiefl:-ce que confiderans qu’vn Chef leur eRoitneccRaire pourautorilerlfpfogrc^ amp;nbsp;execution de fi hauts dclTeins: ils en auoient jaamp;parplufieurs fois fait parler à vn Prints

Aflemblcc d’Eftats.

Lcsoccaßos dcmalcon-entfnian t]UC pll fi eurs Catho liqucs pro-pofoicnt à Monßcur pour le faire lortir de Couitamp; Fin dnireàpren dreies armes.

L aHaye Li-utcnSt dc' Poitou.

auquel o^ auoit mis ces propos Sc autres en auant. Mais lurtout ccsmalcontens Joy repi^ lentoientle peu d’eftat qu’on failbit delà perlbnneen Court: les petismoiens euefgardi*^ grandeur, qu’on luy donoit 8c com’aregret pour fentretenir: les portemens deplufieursq®* i nefembloient deftinés que pour elclairerfesaétions: ladeffiancequon auoit defon ExfC^' j lence. Les recerches curieufes que les Capitaines des gardes failbient par tout amp;nbsp;julquesIbus . les lits des hommes, armes 8c d’autres choies qu’on Ibupponoit eftre recelées à Ibn logis Roy de Nauarre. Les propos qu’on failbit courre de jour à autre qu’il vouloir cntreprandrc fur leRo^ 8c fonEftat.Ce qu’il eftoit,cc qu’il deuoit 8c peuuoir eftre:!’efpoir que les deux tiers des Francez ont en luy: mefmemant depuis le depart du Roy de Pologne; les beaux moien^ qui le prelêntent auec les occafions fi juftes d’eftre plus grand: fin curable maladie du Roy. lâ faneur que de toutes pars les Princes eftrangers luyoft’rentcn la conduite 8c finale executie® de fi belle 8clâinrc entreprifeil’afliftance de tous lesFrâpois,8c furtous des Proteftâs: le defpi^ fir qu’ont tous Eftats de ce que ce les affaires ne fe gouuernent comme parle pgt;alfé. Somm® que n’oublians aucuns moicn pourle rendre malcôtent:le tournertt en forte qu’il fe refolutc® fin defalfranchirdetantdefafcherics qu’il jugeoitreccuoiren Court par vne prompteamp;iî' Crete retraite vers Sedam, affin de joindre auec le Roy dc Nauarre, Prince de Condéamp;5®‘ trcsSeigneurs,lesComtesLudouic,leDuc Chriftofle,filsdel’Elcbfcur Palatin,leBaronéciâ pctitePierreêcautres qui luy prometoiêt la côdiiite d’vne arméeGermaine fous la faneur del®* quelle.’ jointeauec le refte des François quilc dcuoict eflcucr en mclme temps,reformeroiri l iEftat dé la France pour luy faire reprandre là premiere Iplandeur. Les Politiques amp;nbsp;Publi* I cains Catholiques, ainfi nomma l’on ces Malcontcns ajeutoient à ces railbns quelques3®' ’ tres remonftrances à tous Eftats, non fins pluficurs picques ôc iuuebfiues contre aucunsq®* eftoient en autorité, Or entre ces reformez, lean de la Haye Lieutenant General de Poitou-

(honiw® ’

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{homme bien renomme entre ceux de /on temps pour fçauoir les Iertresamp; les armes conjoin» tesenfemble) cefeifta/ïèz remarquer en Ce mon/lrant à ce commencement des plus efehauf-fez;ju/ques à drelîèr quelques trouppes compo/ces d’vne SiC d’autre Religion, qui depuis fu» rent nommées les trouppes dU publicq. Mais comme la re/ôlution du cœur fuit de bien loin hfoudaineté de la parolle: les plus chauds parmy ces difeoursf /è feirent voir les plus refroidis au feul commencement de l’entrepri/ê. Les petis perfuadez par les rai/bns des Chefs, amp;nbsp;tous atirez par l’autorité des grans: commencèrent la cha/Te. Aucuns des Seigneurs amp;nbsp;autres de moiéne qualité les guidèrent. Mais les grans fatendans à qui debufqueroit le premier, en fin n’y treuuans grande aparence de forces, eftimerent fen pouuoir retirer à loifir, eftre /ans coulpe hors de blafme fils fe tenoient coys fans rendre aucun te/fnoignage de leur volonté * commefoi/èau lequel pourfuiuy par îefprcuier /c tient pour a/furé,filà /êulement la telle dans le bui/Ton qui luylai/Te le derriere àde/couuert proyeaux chaflèurs qui le pourfuiuent.

Comme que ce /bit les Pœteuins, Saintongeois -ôz autres leurs vœhns: perfuadez corne def fus. Et d’ailleurs voians leurs compagnons en Dâuphiné,Languedo amp;nbsp;carriers prochains faire aifez heureufement la guerre ouucrte à lîurs ennemis amp;nbsp;ne auoir pour cell Edit voulu laif^ fer les armes;/ë jetterent en fin à la campagne comme je vous diray apres vous auoir parlé des encreprife Rochellois, qu’on y vouloir atircramp; les faire repartir en mefine temps. Entre lefquels furuint furJaRo deux accidensa/fez mémorables fur la fin de cefte année.Le premier fut d’vne lettre aflfèz pro-lixe,(aprez plufieurs autres auerti/Temens fcmblables qu’ils reccurent ) le dixiéme Decem-bred’vn qui fe noramoit toutesfois le di/oit auoir eile autresfois de la Religion reformée. Mais n’agueres à/ôn grand regret amp;nbsp;pour euiter la fureur de la derniere per/ècution: cÔtraint abjurer la Religion, amp;nbsp;/ê tourner du cofté des plus forts, dont depuis il auoit pieu à Dieu, le retirer Sc reconoiftre/à faute, qu’il ne pen/oit mieux,lt;à (ôn auis pouuoir réparer qu’en auertif^ fantceuxdela Rochelle du grand malheur amp;nbsp;extreme de/ôlation quileur e/loit prochaine ain/î qu’il fçauoitde bonne part,pour auoir efté coniiié par aucuns Seigneurs Catholique auoienralTez de praticqugs amp;nbsp;intelligences dans leur ville. Aucuns delaqufl'e marchandoi*; entde bien près auecques ceux* quife/loient tousjours monftrez leurs plus capitauxÆnne -mis. Entre lefquels les Comte duLudeamp; Puygaillard ne furent oubliez. Le/quels aulfi pourfexecutiô de ces cho/es,auoient leurs gens plusprez de leurdite ville qu’ils ne pen/ôiêt. Q^ils/èdeuoient bien donner garde du dedans, pource qu’i 1 y en auoit des principaux amp;nbsp;mefmes de ceux qui auoient commandé pour le fait de la guerre qui preftoient îoreille à ces pratiques amp;nbsp;auoient bonne part à ces complots jufques à en nommer quelques vnsfanr Citadins que forains.Ceperlbnnage au demeurant alleguoit tant de circonftances: Et fiii/ôit les choies fi vray lêmblables qu’il en re/la bien peu qui n’ajoufta/fent foy amp;nbsp;par auanture par trop a ce qui elloit contenu en ladite lettre.Voire qui en /oupçonnoient beaucoup dauâtage.Ain-fiqu’vn peuple à tousjours acou/lumé faire les chofes plus grades qu’elles ne /ont quad me/^ me la crainte de quelque peril accompagne telles imaginations.Ces lettres n’e/loienr fou/cri-tesne lignées du perlbnnagc qui les enuoioit. Mais pour rendre le fait plus odieux amp;nbsp;formidable: y auoit feulement au pied d’icelle le carraélere d’vn cœur tran/percé d’vne e/jjpe*

lacques Henry exerçoit encores pour lors la Mairye a cau/e du deces de lehanMori/ïbn amp;nbsp;PierrcMiguonneau tous deuxMaires fuccelfiuemét en laditte année par le decez du premier. Lequel voyât/ês lettres diuulguées par toutte la ville: y voulutaulTi de /à part pourueoir pour obuicrau trouble amp;/bu pçon, qu'l veoitfengendrer entre les Citoiens, qui n’en attendoient rien moins que leur ruïne.Les habitans lors plus naturels à la ÿ.ierre,que praties à la defeou uerte de telles ruzes:quc les plus fins amp;nbsp;malicieux de la ville(comme aucuns di/bient)dre/ïè lent pour fe venger de leurs ennemis,amp;demefinemainfa/reurerdu Gouuernement de la vil le,cÔmenccrêt à fe douter de quelque entreprin/ê,amp;apprehendcr de fait plus le peril,qiie les affaires du dedans.Eftoient en piteux e/lat pour eftre encores Jeijÿs breches toutes*prefque ef planadées amp;nbsp;ouucrtes.Voire les tranchées des Catholiques en feftat qu’ils les auoient lai/Tés Sokùt s de Ocy auoit il pour lors en la ville, nombre de fbldats fopains,qui feftoient fait remarquer du-fant leficgc:amp; lefquels pour fexperience,quc Ion auoit de leur valeuramp;afFcélion,zelle à leur de n’auoir Religion: amp;nbsp;au/fi en attendant que la Paix fut mieux aftèurée, la ville aucunemeat reparée

“ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, CCHUï»'

auoient.

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Dccé, IS7Î nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L'HISTOIRE DE FRANCE.

truoienttoufjourseftéaflez fee re tem ent entretenuz par les Rochellois depuis le ficgek^' Mais comme l’Eftat du marchâd, du foldat eft communément incompatiblciauflî cesio dats, dont aucuns eftoient paruenus au degré de Capitaines jue demeurerct guerresjqu môftraflèntaflèz ouuertementleur melcontentement desRochelois.Dilàns aucuns d’eux^quot;’

appreheédoient plus leur fufEf^ce.Q^ils n’eftoienten rien reconnus félon qu’ils auoient*”^ rité.Que Ion ne faifôit plus conte d’eux amp;nbsp;que ce neftoit pas les belles promefles que Ion Thctnifloc 3“°*^ faites au plus fort de la befongne:C’eft auffi ordinairement la couftume d’vn peuple

qu’vn Capitaine Grec fçauoit bien reprocher aux Athenicns)quand la guerrefuruiétdech^' i cher par tous moiens fayde de ceux,qui fônt en opinion d’eftre foldats amp;nbsp;gens de guerre

• caraffer infiniment pendant les affaires : puis quand la paix eft furuenuë, les mefprifet I fouuent tourmenter. Leshabitansdifoient au contraire. Qu’ilz eftoyent demeurez enW debuoir. Et que ceux qui fpauent queceft de leur puiffancc amp;nbsp;moyens: jugeront ne fê fônt point oubliés en ceft endroit.Que.fi ceux qui fondoietcés querellcs,nefêfcntoitf‘ ; fuffifàmmcnr reconuz:ils deuoient auffi confiderer qu’ils n’auoient efté aux gages j ne faitfd' uice à vn Roy ou quelque autre Prince, duquel ils eufïènt à fauanture peu retirer fâllair«^ cconnoiffancc delà qualité qu’ils la demandoient. Ettoutesfois difoient ils,Ion fpk comme les plus grands amp;nbsp;riches Princes en vfentpour le jourdhuy.Q^’cntouscas,lavriy^ Diuifîonfamp; reconoifUnceleureftoitdemeurée,fcauoir lahbertéde confcienceamp;lepurcxercicedek''^ Malcontétc Religion : fils ne fuffcntvenuz pour maintenir laquelle, ils ne les euffent receus auecc“^' mans en la qy'j nbsp;nbsp;gyf efté,les plaintes de ces fôldats,n’eftoient que trop publiques. Et en fin kquot;'

Koebelle.

ont porté plus de dommages que de prouffit,pour les finiftres opinions que le peuplefinip^*' ma d’eux.Qui eftoit en fommeque pour fè foire grands amp;nbsp;paruenir aux degrez où leurs familiers les cônoifïôient afpirer:ils ne fifïènt quelque marché au defàuâtage de la ville.Côn’^ mefines Ion difoit aucuns d’eUx auoir efté praticquez par certains Catholiques reuolte^“' laReligion Proteftante amp;nbsp;fugitifs de la ville : qui portoient impatiamment d’eftrehois ƒ crédit amp;nbsp;authorité, qu’ils auoient autresfois eu en la ville de leur naiflànce : laquelle ilsdijo*' ent eftre gouuernee à l’appétit feulement de trois ou quattre perfônnages de petitte qualitC)^^ encore demoindre fufficance d’efprit:qui eftoient caufe de tous les maux furuenus . amp;nbsp;de toutes les calamitez que Ion voit en la France. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;)

Prifoniers exécutez.

De ce cy de ceux aufïi qui tramoient toutes ces pratiquestfut entre autres fbupconneU ques duLyon dit Grandficf natif de la ville amp;nbsp;autrefois Capitaine de laTour de la chefnCjh^ me accor^amp; de gentil efprit:mal content neantmoins,qu’il n’eftoit refpeélé à fôn il voioit les Proteftans maiftres en ville. II fcftoit retiré aux champs amp;nbsp;durant le les armes au Camp du Roy .Depuis lequel leué, amp;nbsp;la paix furuenuè;il feftôit encor retire en vnc fienne maifôn diftante v’ne lieuë de la ville : monftrant aflèz qppertement le defplaifirqU il auoit de ne pouuoir entrer aux chargesjcftatsjôc credit qu’il y auoit eu autres-fois.Ily ail*’*' neantmoins amp;nbsp;venait ordinairement auec aftèz familière ftequentation des Capitaines. QH* , fut caufejoint la priuauré qu’il auoit en la maifôn du Comte du Lude, à laquelle il al!oitamp; reuenoit fouuent: que Ion creut affez ayfement qu’il braflôit quelque chofe au prejudicedô habitansTSi qu’eftans aucuns de ces Capitaines amp;nbsp;fôldats fufpeâz, emprifônnez amp;nbsp;misd^ gehéne,auoir aceufé Grâd fiefjon enuoya gens pour fe faifir de fa Perfonne.Mais ceux quit» prindrét la charge, fut par animofîté particuliere, ou qti’ainfi leur euû efté comâdé,Ie tuetet fur le champ dans fa maifôn, le Samedy 12. jour dudit mois deDecembre: Ce quifuttoU' tesfoistrouué trop cru amp;nbsp;affez indiferetemant fait,amp; dont plufieurs fe fcandaliferctaant poUf eftre de Grand fief, bien ap^renté, amp;nbsp;allyé des principalles maifôns de la ville : que le moyen qu’on oftoit à la ville de fçauoir la vérité du tout par fà depofjtiô:ou fî fon nen p^U-uoit rien tirer,rechercher forigine de ces lettres du cœur nauré amp;nbsp;la fôurce de fentreprife ftiesfur icdles,foupcônécs ^plufîeurs.Prefqucs auffi toft furent dcpputezCommiffaircspo'J': faire le procez aux emprifônnez.Tellemcnt que bien peu de jours aprez,ils furent mis fuf“ roue,ayant au préalable confeflé le fait à la gehainc ; voire trop plus que fon ne leur denüß' | doit.Prefque tous neantmoins à l’heure du fupplice abjurèrent publicquement tout eeq«'^ ' auoient dit amp;nbsp;confefféjallegans que la rigueur extraordinaire d’vne gehainetrop violcnte.ki'' auoit fait dire chofè qu’ilz n’auoient oneques penfc ny veu ny entéduzôc moururent ladeffus'

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LIVRE TRENTESEPTIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;203,

Ceux qui furet exécutez pour ce fait eftoiet foldats de valleur.Et d’autât plus fauorifèz du cô 'iiiin,que ledeuoir qu’ils auoiét rêdu durât le fiege les auoit aflèz recôtnâdez:Manion,la Portera PlâtCjla Salle,amp;Turgis qui par leurs côfeflSôs en acculcrêr alfez d’autres tât des Citadins quedes rcsfugiez des plus apparat defquels fut vn nômé Guillaume Guy de la maifô des Batai les l’vnedes plus antiénesSc honorables familles de laRochelleamp;?duquel les predecelfeurs ont dePere en fils côfequitiuemët exercé la Mairie amp;nbsp;les premiers Eftats de la ville auec grâd hô-ncur,aiât efté mis à la queftiô pour y tirer ce que l’on defiroit Ipauôir de luy fut en fin côdané dauoir la tefte tranfchée.Ce qui fut execute le Mardy vint-iieufiéme Décembre au grand regret de la plus part des Rochelloisamp; autres qui le trouuerét en la ville tant pour la jeun elfe amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

liône Nature du perfonnage que pour le refpect amp;(. honneur de là maifôn dont il eftoit ylïêu.

Pendant ces brouilleries amp;nbsp;executions Dominicque Lichanyautresfois Argentier d’vne Princelfe tenoit vn Nauire en Guerre nommé ^Hirondelle auec vne Galliotte pour cercher de Domini-feauenturcs. Sortant delà Riuiere de Bourdeaux oîiil failôit ordinairement là retraite : couroit fa amp;nbsp;là par les rades de la Rochelle intimidant à ce que diloyent les Rochellois tous cheiie amp;nbsp;fes Marchansqui n’y vouloyent trafficquerauec plufieurs extortions dont ilreuenoûvne infini-téde plainôtes au Magillrat de la part des Marchans de la Rochelle. Dilànt que le trafficq de lavillen’eftoitnyfeurny libre au moyen dudid Lichany qu’ils diloyent piratterôc efeumer toutes les colles prochaines de la ville. Aduintee melme jour que Lichany fut mouiller autour rifle de Ré où il fut fi longuement que les Rochellois eurent loyfirde armer deux, Nauires amp;nbsp;quelques Pataches fur lelquels ils mirent pres de trois cens hommes fous la charge de Sauionamp;CappiraineNormant aulquelslequipage le rendit lôuspromelTc de vie làu-ue laquelle to 11 tesfois ne leur fut gardée. Careftans amenez à la Rochelle amp;nbsp;vn Marchant Bretonfeftant rendu partie contre eux pour quelque lomme de deniers qui luy auoyent olté: L’on procède criminellement contre eux. Si qu’en peu de jours il y en eut dix executez à mort entre autres le Cappitaine Auenture amp;le Neueududiól Lichany,8c bon nombre d’autres fouëtez.Lichanyamp;lông-eflc ne peurct eftre aprehâdez pource qu’ils efloiét cnflfle de Ré lors qfe fill fâbarquemét à la Rochelle.Toutesfois auec la perjure furet depuis executez par effigie du fupplice delà rouë.Ce que toutefois na fe palfa fâs grâd murmure desCatholicques poûr n’auoir différé à fappel des côdânez. Ains fait executer à mort à la feule ocfafiócóme ils difoyentde ce qu’ils auoyent porté les Armes au Campdu Roy durant le fiege de la Rochelle.

Cefait les Rochellois efcriuirent au Roy le dix neufiéme Décembre fè plaignans de lin- crn auxVo fiaéliondcl’Editamp;fuplians qu’aiant efgard à fes promeffes il retienne 8c puniflè Ic^princi- cheiioisde paux auteurs de fi malheufeufès entreprifes. Aquoy fà Majellc des le deuxième lanuier Mil [eTnnepri* cinq cens feptante quatre leur refpondit parles lettres qui fuiuent faits à Saint Germain en fefur leurs Laye Chers et ï i en aimez 8cc. ParHefquels defàuoiiant à pur 8c à plain toutes les entreprinfes que deffus dont ils fe plaignoicnt; Il les affeure de fi bonne volonté à fentrerié l’entretien amp;nbsp;entière execution de fôn Edit.Sc môtrant au refte joyeux de la punirion qu’ils auoient faire de tels perturbateurs du repos public.Cela fut caufê que pour contenir ceux qui comanpoiét leufneordô àfeffaroucherxes lettres portans forme d’Edit aux Maire 8c Efeheuins de la ville furét^ublié esamp;le jeufneordôné côme eft la couftume des Eglifês Proteftantes alors qu’ils fefententme LesRochel-naffez de quelque affliótió 8c qu’ils voient de loin venir forage: rcuenons doncq à nos Prote- lois folici ftâs amp;nbsp;Catholiques vnis pour comecer vne 5. guerre. Les Seigneurs 8c plufieurs autres ainfi refolus de remuerme voulurét pourtât cômâcer.Les Proteftâs fur tout qu’ils n’eufiènt les Ro les Protêt chclois affociez.Tât pour les grades cômoditez qu’il en efperoiét ifrer à vn befôin : q pour fai-face du port duquel fô va par tout8c peuton entretenir inteligéce auec routes natiôs.Sur tout vni^ pour le nôbre des Capitaines 8c bôsfôldats qu’ilsyfçauroiêt eftre fbit des naturels 8c habituez en la villefoit des forains qui depuis le fiege y auoi et efté fêcrettemét entretenus jufques à vneplus grande affeurancc de Paix. Et pource les auoir fait fonder nar plufieurs lettres, aucr- LaNouësc riflemens, grandsefpoirs, intimidations 8c autres moyens qui toutesfois ne feruoyent de guerespourfaffeurance que le Roy Sc autres leur donnoyentpar lettres Scmeflàges du li- le perfuader bre 8c perpétuel exercice de leur Religion 8c autres promeflês pourueu qu’ils fe vouluf font tenir coys lEnfinlaNovs, MiREMBEAV.IaCAZE Monguyon 8c autres de jre au party creance enuers eux y allèrent fur la fignation d’vne Cene, quifo deuoit celebrer partout le Gouuernement 8c autres quartiers dont le peuple fy treuue ordinairement. Or pourçe

Ce c.

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anu,env4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’H î S T O I R E DE FRANCE.

qu’auec le bruit, la crainte d’vne guerre future croilToyt de jour a autre entre le ( qui redoute amp;feftonne pluftoft a chacune occurancc, pour n’auoir le jugement n’y tant affiné par la difcretion des accidans humains ) les Rochellois le resjoiiyfloientalï®^ à lcur prelênce: Mais de la Noue fuf tous, leq uel y entra le troiliémcianuicr Mil cinq ttquot;’ leptante quatre. Melmes qtie là venue agréable à plulicurs, donna occallon delay mer cores dauantage parlilTuë de cc que vous entendrez. Car outre ce que tous jcótoyenil'^ yeuxfurluy; commefeul Generalcondudeur des trouppesqu’ils pourroyentà vnbefo^ jeter en Campagne:Pour amortir neantmoins les lôupçons que lès enuieux eulTent per* ® । , mer contre luy de fa fortie de la Rochelle : rendit tel comte de fes aétions palTécs en pubW

amp; particulier des plus aparans de la ville: que nelailTant aucune matière de maluall**^ contre luy: Et proteftant en plein Conliftoire viure tousjours lèlon la puredodrineà't' । uangilc : Voire mourir fi belbin eftoit pour maintenir la liberté de confcienceSc le rep«* de tous fes freres ; qu’il en acquit fhonneurôc renom d’vn des plus accomplis Gentils-ho^ mes de toute la France.Soit pour la conduite amp;nbsp;faéiions de la guerre : lôitpx)urla verruß fes portemans priuezamp; domeftics: clquels plufieurs dementent le bon heur deleurssr** ons Guerrières. Mais plus encor pour la douceur amp;nbsp;afable humilité dont il gangne le Moiens que de ceux qui le frcquêtent.La creance en fôme que ce pcrlônnagc feftoit de lôguemain^^' tintlaNoué par my ce peuple: joindeaux remonftrances qu’il leur failbit. Auec vnalTeur^^ d« aurÉ^poirqui leur donnoit devoir en bref vne bien plus belle Armée, vnplus grandChe*^ chciioisde pour le faire court tous moyens humains beaucoup plus auantageux qu’ils ne Icurperes ƒ atmel'poiu uoyent oneques veu: tourna les Rochellois lî d’extrement : qu’en fin toutes leurs railè**® la $, fois nbsp;nbsp;pour fe maintenir Neutres fefuanouyrent comme neige au Soleil. A ce qu’ils,fedifo)'^'

fauorilèz amp;nbsp;en plaine jouylTance de ce qu’ils auoyent fi longuement au hazard de le*»''''^ Raifonsqu’ amp;nbsp;pertes de Icurs biens pourchafie du Roy: Spuoireft la liberté de conlcienceamp;puW Icî^læchei- exercice de Religion. Il opofoit que cela leur ayant efté donné par force, leur lèra ol® lois pour ne quant l’occafion qui cftla contrainde celïèra. Ce qui auiendi« indubitablement lUf*'*’ arXlr fteres pourfuyuis, font ruynez faute d’eftre focouruz par eux. Eftant hors de to***®^ :

parance que le Roy les faiflàft fouis en fon Royaume jouyflàns d’vne Religion fi diucrie [ fienne. Il jejedoitauffi ce qu’ils difoyent : Que la promefle amp;nbsp;foy donnée au Roj ƒ chcilois PoIIogne pour l’antretien de la Paix: deuoitcftre,voyre foule occafionfuffilàntedefemai” ^randquot;eles P^îhhles/veu que D I EV par fon Royal Pfalmifte Dauid commande tenir: arXs7urTa à fon dâii la Foy promife. Ce qu’il accordoit fi le Roy faifoit le fomblable. Car difo**' foy promife comme il v a vne obligation mutuelle amp;reciprocque en tous accords: Celuy qui conô® ; viureenpaix Ic premier, fo départant du bien de celle obligation : deffieconfequammentrai*quot;' fel6{ôn Edit de fon deuoir. Or que les Catholicques ne facent cela, qui ne le voit? Veu qu’ils®

tafehé, amp;nbsp;tafehent de jour à autre de vous furprendre amp;nbsp;ruyner. Et bien que telles entr® . prinfos vinlTcnt de quelques particuliers. Voire que les aduertilfomens que nous ten®*” * alfourez des malfacres qu’on veut encores vne fois faire de nous ; feulTcnt faux : I' faut q»e dellourner voz yeux fur vozpoures frères de Dauphiné, Languedoamp; caW®*’ prochains que fArmée du Roy tient à la veile de leur mort amp;nbsp;ruyne afleurée fils ne feden®quot; dent courageufoment.Puis que ÎEglife de Dieu amp;nbsp;amas de fes fidelles:n’ell qu’vn corps^* qu’inuifiblc,que par fes membres ) peut on les recerchcr amp;nbsp;meurtrir qu’on ne vous mafla®*^ j auffi ? Non plus quç qui couperoit les bras d’vn homme,tout le corps foroit bien làdtefilquot; i fentoitjfil ne fen plaignoit||i fon entier. 11 ny a qu’vne differance encecy: c’eft qu on ne v®J- i ataque pas fi ouuertement, ne de fi pres. Mais comme fennemy qui prend vne ville parmi** qu’il commance fous terre vn quart de lieuë des lofiez : la prend auffi bien amp;nbsp;eft auta** ) ennemy que celuy qui la prend d’afiàutamp;à defcouucrt. Ainfi nedeuez vous pas moins® . llimer cesdefieins eftre^efièz contre vous,que fy fennemy tournoit recamper'vne ai** fois deuant voz murs.Dauantage il faut tenir là Foy,ccll vne regle generalle.Mais il y enav® , autre qui n’eft moins certaine : Q^pn n’elt obligé de tenir ce qui n’ell pas en fa pui^nce i qu’ô à promis au hazard de fon prochain: fâs faueu duquel on procédé indiferetteméten®® 1 la.A plus forte raifon ne les pouuez vous faire auec l’interell de la gloire de D i EV.Nom.^ fons dauantage que cell redoubler la faute que d’executer telles promefiès. Herodespm*®'

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follement à fa fille Ia tefte de Saint Ichan Baptifte : encor fut il plus indiferet quant il accomplit . Ainfi Icphte promift Ibtcment de lâcriffier à D i b v ce qu’il rencontrerait entrant en fa maifon amp;nbsp;plus méchamment quant il luy (âcriffia là fille. Qui niera qu’il n’y aile de la gloire de D i e v amp;nbsp;de l’intereft de noftre prochain entretenans celle Paix ? D i e v nous commande il d’abandonner noz prochains recherchez de ^ur vie pour la Religion à la mercy de noz ennemys $ Ne veut il pas qu’on maintienne ce Corps d’Eglilc dont il eft Chef lelon les moyens qu’il nous met en main ? Et a ce qu’ils le dilôyent d’elhuez d’hommes, de des Rocliel-biens amp;nbsp;de tous autres moyens, par la longue rigueur du liege qui auoit perdu tout le pays: rcfpondoit qu’ils ne les incommoderoyent en rien. Mefincs qu’on ne les emploiroit finon icfannw. par l’adiiis duMAiREamp;de Ion Conlèil. Ils demandoyent leulement leur alïillance pour lt;nbsp;rendre leurs forces plus formidables aux ennemys, en ce qu’on les verroit tous vnis de moyens comme de volontez : loint que ce leur feroitvnblalmeSc tache d’eternel d’eshon-neur : qu’ayans ellé fecourus amp;nbsp;fauorifez en leurs affliâions par tant de gens de bien forains,qui fe retirèrent auec eux pour courre melme rilque de bienamp; de mal,de mort amp;nbsp;de vie: Ils Icsabandonnaflent au bon du fai61 quant ils le voyoient deliurez du danger. Les prioyent d’ailleurs qu’ils ne fareftalTent aux plus que vaines amp;nbsp;trop infidclles promelTesdes Catho-licques J en la continue de la liberté de conlcicnce. Car lî pendant celle Guerre, encores qui’Is feulTent Neutres: Les Catholicques lèpeuuoyent rendre Maillres de leur ville par intelligence, furprinlè ou autrement : làns doubter les promelïès lèroyent bien toll oubliées. Voire fefplandae de toute la ville trop toll faióle : fors du lieu ja defigné pour y dreflèr vne Citadelle qu’ils nomment des-ja Challïc villain: en perpétuel tefmoignagc de leurs adions palTées. Comme ils Içauent que les Catholicques falïèurans d’ellretous-jouts auâorilèz du Roy, mefmementfileurdelïèinreufcillbicn; lôntnuiôl amp;jour apres pouryballir des menées lêcrettes ôegangner le plus d’hommes qu’ilspeuuent.Comme la dernièreentreprinlè des Comte de Lude amp;nbsp;Puigaillard les en peut allez rendre lages. Somme que la plus part des principaux, le laillàns vaincre à telles perfuafions, joint falfeôlion qui auoyent tniis les Cappitaines amp;nbsp;Soldats : ils le liguèrent en fin auec le relie de leurs freres; fous les conditions que je vous dcfduiray , apres vous auoir declairé , comme la desRorhel-Nouë fe porta aux affaires particulières des Rochcllois. Car ne voulant relier oylêux en telle lâifoti : Et voyant qu’il auroit ja gangné 1« cœur de tous les forains Se de la pluf amp;cathoii-pandes naturels: leur auoir ailement perfiiadé qu’ils le deuoyent comme làges amp;nbsp;pre- quesvms j noyants forage preparer à tous euenemas : Incita le Maire amp;nbsp;Ibn Conlèil de fenÿ)loyeramp; partie des moyens de la ville, aux fortiffications amp;nbsp;prouifions d’icelle. Puis qu’en tout fortifier,m« temps ils auoyent par leurs preuilleges amp;nbsp;anciennes coullumes des villes frontières, pou- nû amp;pour uoir de fe tenir tousjours munis contre le beloin. Parce prié d’y auifer amp;nbsp;remettre les chciicpour chofes en meilleur Eftat : Semploya premièrement à reuiliter les ruyncs amp;nbsp;demolitions vnej.guerre de la ville: qui elloyent telles que la longueur Sc furie d’vn tel liege les auoit lailfées. Et furtoucordonnadela manierede lesredreflcr amp;nbsp;reparer. Melines pour le regard du Bou-leiiard de l’Euangile qui n’auoit plus forme qued’vne petite taniere ou clapier: comme celuy qui auoit le plus efprouué la furie du Camp amp;nbsp;de tous les autres efforts*des Ca-tbolicqucs. Toutesfois l’on y commança à trauailler en li grande diligence : qu’en allez peu de temps, il fut rendu plus fort amp;nbsp;de plus grande deffence que auparauant. Les brèches furent rellablies de fafeines amp;nbsp;bonnes terrallcs attendant le temps amp;nbsp;la commodité ce les manteler. Le folié qui depuis le Bouleuard julquesà la vieille Fontaine elloit pref-gt; que comble, tant du bris des murailles que d’autres choies :^ut par extreme labeur afïèz diligemment nettoyé amp;nbsp;remis en lôn premier ellat. Vne Contrefearpe menée conduit-, ts depuislediél Bouleuard jufques à l’Efpcron deCongnes . Aulïi le Rauelin qui ell hors h ville furie bort du folTé vis a vis du Caualier de la vieille Fontaine: qui depuis en lôn honneur amp;nbsp;mémoire à ellé nommée le fort de la Noue. Sommie qu’en toutes lès reparations amp;nbsp;laborieulès fortiffication : La Noue auec le M a i r k amp;nbsp;principaux de la ville n'cfpargnoit ne trauail ne dilligence. Ains vcoyt à l’œil la conduitte du tout loir amp;nbsp;matin. Enquoy Maninuillc luy aida d’elprit,d’inuentionsamp; de telle dilligence qu’il en acquit auec vn bon nom, la bonne volonté d’vn chacun. Il fut aulïi donné ordre pour les

C c c ij. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

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4.n,ueri574 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’ HIST O IRE DE FRANCE.

Magazins unt de poudres que de toutes autres munitions. Et gens députez pour ceft tant dedans que dehors leRoiaumc pour fournir la ville du plus neceflàire.Puis eflimÛs auon preparé toutes chofes à vn bon Eftat àfaueniv, amp;nbsp;voians le bruit de Guerre fauanctr de pi''’ en plus: quelques places ja prifes aufquelles il falloir dener reglemat amp;nbsp;que mefmes eftoit apelé de plufieurs endrqjts:ils faffemblerent pour drçffer vne forme de Declaration (if occafions qu’on leur auoit dôné pour repredre les armes,amp;: de ceux contre lefquels ils prote-ftoient les cmploier,amp; de la fin à laquelleils vouloiét adrefter leurs deffeins. Elle fiitauczw . baftic eftat la Noue reconeu vnanimemet delà Nobleftc de Poitou,Saintonge,Angómois''i' leamp;Gouuemement delà Rochelle pour cômander efdites ProiuncesSi y faire la giierreyioi*’ • îautoritc d’vn plus Grand dontil fauouoit.Et duquel il difoit lors la qualité eftre telle qu® chacun feftimeroit heureux de luy faire foruice corne eftât du rang de ceux qui aiioietpui*“' ce de cômander aux quatre Marefohaux de France. Dont chacun fê côtenta apres les remet' cimens foits par la Noue à la Nobleftc de Ihôncur qu’ils luy faifoient de luy offrir amp;nbsp;prefief obcïftànce:attendant le Chef General qui de bref fè prcfènteroitamp; ne lêroit en rien ingrat^ la rcconnoiftànce de leur bon zelle amp;nbsp;prompt fèruice rendu fi apropos à leur patrieamp;a J caufo Generalle. Leur declaration portoit ces mots. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Cxcmraiio ' nbsp;nbsp;Eftant plus que notoire à chacun,que ceux qui faifbict profeffion de la Religion reformed)

*^uesamp;Pro nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Iautoritc ô( obeiftàncc des Edits du Roy,aientefté inhumainementmalïàcrez-

tfeftans affo- Et que ceux qui ont efehappé la fureur de tant de meurtres, font tenuz fous des conditions » dures amp;nbsp;infurportables que la mort leur foroit quafi autant defirable.Eftant leur vie reccrchee par toutes fortes d’Artifficcs,la luftice defhiée à leur juftes plaintes, 8c priuez en la du Roiaume de l’exercice de la Religion. Aiant par cy deuant emploie pour lobtenir bbP' plications des Princes cftrâgersamp; fpeciallemét des Ambaftàdeurs dePolognc.Lefquels peroit deuoir auoir quelque efficace en vne caufo fi equitable. Tant fen faut que lefditsdeI Religion aient obtenu quelque chofo par telles voies,qu’ils en font rendus plus odieux.C^t^“ lieu de leur dôner quelque foulagemcnt 8c repos alfcuré:on a tafeh^de les furprâdre.Com^ fétreprinfc de la Rochelle en rend fuffifiint tefmoignagc.Ces côfiderations des chofos pa^^’’ aucc la cônoiftànce du peril prochainrles préparatifs qui fo font dedans le Roiaume pour leur foire la guerredes leuées des eftrangers tant Suïftès,Allcmans qu’Iraliens:lcsmencés fecm®’ par les Prouinces affin de maftàcrer ceux qui reftent:onr tcllcmêt forcé leur patiéce:amp; jetez en telle necefiîté;quc ne pouuans auoir recours àautre remede:ils ont efté contraintsvf

Proteftatiô. nir à celu^desarmes pour leur tres-jufte deffence.Nous doncquesGentilshômesamp;autres® la Religion: atteftons deuant Dieu,qucnousne les auons prinîes que par neceffitc extrem^) pour conferuer noftre Religion dont on nous a priuez injuftemet: nbsp;nos vies maflàcréesp«-

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tant de tueurs 8c nos biens comme jà expofèz en proye.Dcclarons auflî noftre intentiô de faire la guerre ftnon aux maflàcreurs,perfides 8c autres qui par force ouuertc ou par trahi-Ion pouflêz de haine 8c d’appetit de vangeance: ne tendent qu’à noftre totalle ruync. Et quand aux Catholiques qui voudront paifiblement viure en leurs maifôns: nous ne les tenons poUt j ennemis,mais pour amis amp;nbsp;côpatriotes.Et n’entendons aucunemêt les molefter en leurs mar fons.Airi? empefeheros de noftre pouuoir toute viollâce en leur endroit.Ne defirâs rie plus,« non que par vne legitime cóuoccation d’Eftats de ce Roiaume, où les Loix font réueileesSi tout mis en confufion:Soit eftabli vn bon ordre amp;nbsp;les chofes remifos en leur ancicne GrâdeW amp;nbsp;dignité:quepuiflîonsparvnebonneamp;aftèurce Paix viurelesvnsauec lesautres ciitoutc concorde amp;nbsp;amjtic.Pour aquoy parucnir,nous emploirôs volontairement nos vies, nos biens amp;nbsp;autres moiens que Dieu nÂis donnera : eftans aftelirez que la luftice de noftre caufe, ap-

P roil liera douant toute la Chrcftientc noftre Sainte amp;nbsp;louable refôlution.

Me fouuient vous auoir cy deuant reprelànté les reciproques efforts des Turcs amp;nbsp;Chrefticf’ . fur la mer de Leuanc. Puis auoir tranlporté Dom lean amp;nbsp;ïbn Armée Eipagnolle à la conqiiÇ' fte de T unes en Affrique : êontre les remonllrances du Pape amp;nbsp;Vénitiens, toutesfois, qiiifr . guez defiroient qu’à,comunes vnies forces ils fadreflàlfent à leur ennemy.Maintenant pout | vous-foire connoiûre leffeéf de ce dclplafiramp;ce qui depuis auint aux Italiens amp;nbsp;Elpagnols laillèz en Affrique. Sçaehez qu’en lannier mil cinq cens feptante quatre,Gabriel Serbelio'’ Milanois, Grand Prieur d’Hongrie amp;Gouuerneur à Tuncsiauec cent cinquante chenaux, , deux

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deux cens pietós Sc quatre mille Mores courut apres quinze cens Turcs amp;nbsp;trois mille Arabes (juifourageoientlepays autour de Tunes : Mais quand il falut venir aux mainsjfês Mores la-bandonnerent par vne fuite honteufe .Tellement que les Chreftiens perdirent fur leur retraite cent cinquante hommes prins prifonniers amp;nbsp;deux canons. Le vint-vniéme jour de Feurier en-fuiuâtjlcsTurcs furprindrent vne place nomméeCanifum en d’Almatieamp; y tuerér plus de mil le perfonnes aians pillé le bourg.Puis iê retirerent auec leur butin lâns que ceux du Chafteau ofalfent fortir fur aucun d’eux.Cependant la negotiation de Paix entre Selim amp;nbsp;les Vénitiens lepoiirfuiuoit à Conftantinoplc. Si qu’apres plufieurs folicitations de f Ambafiadeur de Ve- amp;ie Roy nife,finalement ils faccordeyenr. La prinfc de Tunes amp;nbsp;de la Goulette que Selim ne vouloir paslailfer ez mains du Roy d’Efpagne:fut caufe que ceft accord futpluftoft coclu que les Ve- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

nitiens n ofoient cfperer. Tellemét que le treziéme jour de Mars Marc Anthoine Barbaro leur Ambalfadeur,apporta deCoftantinople â Venife la ratificatiô amp;i. confirmatiô de la Paix faitcamp; côcluë entre SelimSc les Venitiés le 11 .jour de Feuri.precedét.Par ainfi leRoiaume deCypre luy eft demeurémaais lesVenitics aimerét mieux perdre cela amp;nbsp;acheter la Paix àdeniers cotas: que de fe maintenir en fraieur côtinuelle S? perte cuidetede leurs homes fans,preiioir aucun bon euenemêt en leurs affaires.Cefte Paix troubla fort le Pape amp;nbsp;ne defpira moins fEipagnol: tell ement qu’a Rome, en Italie, en Allemagne amp;nbsp;ailleurs,les Vénitiens eftoient fort mal voulus, voire corne defehirez d’vn chacun par beaucoup d’outrages. Mais ils enuoyerent Nicolas del Ponte leur Ambaflàdeur vers le Pape pour luy faire entendre lesraifons qui les auoyent contraints d’entrer en ce chemin. Remonftrans entre autres chofes qu’eux fèuls auoient perdu leur places, leurs hommes amp;nbsp;leurs finances, fans auoir efté beaucoup foulagez de la Ligue. Ce qui fut dcfduit fi viuement Sgt;c au long,que le Pape fen contenta,du moins en aparéce. Les Vénitiens fexeuferent auifi vers le Roy d’Éipagne amp;nbsp;les autres Princes. Puis depefoherent vn nouueau Ambaflàdeur en Conftantinoplc, pour ratifier en leur nom cete Paix.Et enuoierent de fort riche prefens de vaiflTelle d’or amp;nbsp;d’argent à Selim, auec vint-cinq prifonniers des principaux de fa Court prins en la deffaite de Lepante. Spécialement le Roy d’Eipagne rccuillit humainement lean Superence GentilhommeVenirien qui feftoit allée rrouuer pour declarer lescaufes quimouuoiët la Seigneurie à faire Paix auec leTurc:amp; confeifant de parolles qu’c cet endroit, les Vénitiens feftoient portez en fages Mondains. Luy de ià part cômenp à pen-

de plus pres aux affaires de la Goulette.Commcde fait tout le fardeau de la guerre tourna incontinantfur ce cofté là. Car les Mores de Tunes complotèrent de femparer de la Citadelle Affiiqueén-neufiie amp;nbsp;en exterminer les Efpagnols, Meimes ils en tuerent quelques vns trouuezÿ f efeart. tre les Efpa-Aumoyédequoy Serbellon mit en câpagne mil homes de pied conduits par Salazar lefquels f-urespour furprenans les Mores à leur auâtage,cn tuerent prefquc 1200. amp;nbsp;efearterent tellemëtle refte Tunes, que celle entreprinfe fefuanouït aufli toft.Pour cela IcsEfpagnols ne furët pas affurez.Car Selim riaiât pour lors pefee qui le trauaillaft tant que la prinfe de Tunes S«:Ia Goulette auec la uouuelle forterelTc de Serbellonxftât d’accord auec ÎEmpereur Maximilian amp;nbsp;les Vénitiens, refolut chaffer les Efpagnols hors deBarbarie.Pourtât il fit equipper vne plus grade flotte que parauatfous lacharge d’Ochialy amp;nbsp;vne puifTante armée par terre,dont Siuan Baflà eut la con-duitepoiir ferrer de toutes pars la Goulette amp;nbsp;la Citadelle. Défait il fy porta de telle forte queDom lean d’Auftriebe ncfo fontant affez fort pour attaquer Qchialy qui émpefehoie quçiondonnaftfecoiirs deviurcs ou de gens à Serbellon n’y à Carrere qui commandoient encesforts: pria les Princes d’Italie de le fccourir : affin qu’il peuft donner bataille à Ochialy amp;deftournerlefiegede la Goulette, rcmonftrantroutce qu’il pouuoitpour obtenirà ces fins. Surquoy les Génois, Florentins amp;nbsp;Neapolitains firent re(pÂice,qu’ils ne pouuoicnt rien fournir en cefte guerre: ains eftoiêt forcez de garder leurs hommes amp;nbsp;leurs deniers pour fai-rctefte au Turc qui prendroit occafion de courir fus fil les voioit defpourueus de forces. Par amfî Selim aiât empefehépar mer Se par terre qu’on dônaft fecours aux affiegez : fur les mois ueluilletScd’Aouft fit battre les deux fortereftès defoixante grofles pieces ms relafche n’y intermiffion que pour rafrechir les pieces. Tellement que tousBouleuars, rempait^amp;mu- Tunes Scia laillcs furent renuerfez fen deftus deffous: Puis auoir fait donner quelque aflaiit piaf mer amp;nbsp;^rinfespar-patterre auec les animeufes remonftrances d’Ochialy amp;nbsp;Sinan les deux GeneraU^d’Armées; nbsp;nbsp;Turcs

Finalement les deux places furent emportées de viue force amp;nbsp;tóus les affiegez rhis au fil de gnoîramp;fu-Icipécjfors quatorze feulement qni furent menez prifonniers à Coriftantinople ?’Âpres cela öens-

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Mars 1574.

L’ H I S T O I R E D E F R AN C E.

Ochialy amp;nbsp;Sinan firent delmanteler Tunes, rafèràfleur de terre les murailles de laCiô delle amp;nbsp;baftir vn fort en forme de Haute. Lequel deflors amp;nbsp;depuis fut muny le mieux qu ils peurent affindelcruirderetraiôteaux Turcs pour fortir delà femoleftcr l’EfpagneJi^ lie amp;nbsp;les Ifles qui ne font encores en leur puifTancc. Depuis cefte priuie les Espagnols nf firent rien de memorable coiÿre les Turcs. Ains à mieux aymé leur Roy Phillippc,ncgotitf amp;nbsp;en fin conclurre vne Treue auec cet ancien cnncmy,poi)r fe vanger des Flamens fes Ainfi Selim demeura Maiftre fur mer comme deuant. Et auec la peu confiante amitié lif’ hommes, la Ligue entre les Veniciens, le Pape amp;nbsp;le Roy Catholicquc fefiianoiiyt peu comme d’elle mefme : ainfi que je vous ferois connoiftre p|us a plain fi le fouuenird^ « renouuellées miferes de France, ne m'en defroboit la mémoire. Pour doncquesconf' nuer les pre parat is de nos cinquièmes mal-heurs : reprefentez vous ce que j’ay detoæ uert cy defiTus, amp;nbsp;vous comprendrez mieux ce que je vay dire le plus Iimplcment qu’il 1”^ fora poifible.

Comme chacun preftoit l’ouye amp;nbsp;fos paflions j au bruit d’vne guerre future : Le Roy bien que mallade, curieux d’eneftaindrele feu neantmoins : mclmemant verslaRocM-leamp; cartiers voyfins: delpefcha Saint Sulpice lequel entra en la Rochelle le vint-fixié®' lanuier auec charge expreflède fa Ma/eftéde faire entendre aux Maire amp;nbsp;EfchC' troubles en- uins de la ville, le mefoontentement amp;nbsp;grand delplaifir que là Majefté auoir de ce qui di®'* ton dcSabit ^duenu cu ladite ville touchât le fait de ietreprifê éc confpiration mentionnée cy deflus,de h' s°uipice^au\ qucllc ccux qui auoycnt efte exécutez pour ce regaid : auoyent comme l’on difoit rejeté Rochclloi» tome coulpe praticque fur aucuns de fes Miniftres amp;nbsp;Officiers : Lefquels en ceamp;fsquot;’ ne pouuoyent moins que d’eftre foupçonnez de defobeyflànce aux Edids de là Majefté. bien croire qu’il ne feuflènt aduouez amp;indui(ftsacefairepar fon commandementexp®^' ccquiJuy reuenoit d’autant plus à contrecoeur: quefondefir eftoit grand, d’entretenir lt;1® ïâpart amp;nbsp;faire entretenir trefoftroidement fosEdids: Auec punition tant (euere riglt;’' reufe fiir les contreuenans : que ce feroit chofo exemplaire a lapofierité. Difant aiififi queÛ' dite Majefté aduoüera bien en ceft endroid les premieres executions qui fen efioyentenfd' uies, pourueu que l’on y euft procédé (ans palfion . Puis efiendant fon propos plusawnt allégua que le Roy trouuoit merueilleufcmcnt cftrange qu’ils fc laiflafîcnt ainfi mener par lî nez à quelques Gentils-hommes Mal contans de voir les chofes fi pacificqucstnhfiai'' Contrcles cc . Et qui pour (ê vanger de leurs palfions particulières, ne demandoyent que trciibicf Malcontent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour baftir leur Grandeur de la ruync d’autruy:amp; pefeher en eau troublent

mefine faire rentrer en ces miferes ceux qui pour la playe fi frefohe amp;nbsp;non encores confoWc^ ne deuoyent rien plus fuyr. Que c’eftoit choie fort dangereufe à toutes perfonncs,mc(ni«^ vne communauté compofee de beaucoup d’auis amp;nbsp;différantes humeurs que de croire de 1^' gier, comme ils auoyent fait maintenant jadjouftantfoy aux faux rapports de beaucoupit perfonnes vagabondes qui ne pouuoyent viurcfans la guerre; lefquels leur auoyent perfuâ* dé cefte entreprilèfur leurville auoir efte du fccu amp;nbsp;conlcntcment du Roy qui n’y aiioit oneques penfé : luy ayant fo Majefté donné charge de les alfeurer cela, fur fonhonncuramp; parolle .•Et que la malladie dont il eftoit detenu, ne luy auoit point cfté fi griefuc: que d’entendre que l’on jugeaft ainfi finiftrement de fon intention qui n’auoit oneques £(léamp; ne (croit que bonne amp;nbsp;Sainte à fendroit de fon peuple : amp;nbsp;mefines des Rochcllois, lefquch quelque choie qui euft palTé par cy deuant il reconnoififoir pour (es bons amp;nbsp;fîdelles fujctsamp; comme tel defiroit (â Majefté les maintenir amp;nbsp;con(êruer fous la proteébion de fes Edits.Enamp; leur parla ainfi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

IE maflcurcMeificurs que vous ne doubtez point de la bonne volonté de ncftrcRoy quelque cho(c que aucuns muttins amp;nbsp;ennemis du repos publicq, vous veulent perfuaderau cc® traire. Aulfipeu voudroif-jc croire que vous qui deuez encores frémir au feiil (ôuiicnitdc tant de miferes amp;nbsp;cruautez lt;^c vous auez veuës à îœil amp;nbsp;touchez au doigr;voire plus que au cunes autres de ce Royaume:fi outre la perte des biens qui cft peu de choie vous voulez cen-fidçrcr la mort de tant de vos plus proches parans amp;nbsp;amis vos concitoyens qui tous pour ^exempterdes milcres qu’aporte neceflàirement auec foyla fin delà guerre : n’ont doubtc de teindre de leur (àng voz rçmparts,bre(chcsamp; baftions.ll lêroit,dif je bien dificille de penlêr .(foulement que ayant fi chèrement achapté vn fi précieux gage que la Paix, amp;nbsp;auec telamp;fi

recoin-

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LIVRE TRENTESEPTIEMË


20^.


recommandable pris: voiisfeuflîcz maintenant tant delpourueuz de jugement amp;nbsp;fi prodi* gucs J de Noz biens vies, honneurs : que de vouloir rentrer fans caulè amp;nbsp;confiderati-on aucune au labirinthe 5 duquel D i e v vous à tirez miraculeulèment. Nous auons tous eftéfpcâateurs tefinoins occulaires des mifères deceftederniere guerre: vous dedans amp;nbsp;moy dehors voftrc ville. le fçay pour mon particulier, d^ quoy m’en refentir pour h perte de mon propre frere. Mais parlant du General : le croy que celuy qui en aura veu la centiéfme partie amp;nbsp;confeillera neantmoins prendre le chemin pour y tirer : ne fera jamais cftitné homme de bien. Ains au jugement de ces poures payans melmes, il iêfoit condamne comme ennemy du repos de là patrie. levousaduouë qu’il faut entrer en Guerre pour puis apres viure en Paix. Etc’eft la fin princippalle d’icelle .Et qui vous engarde de viurc * amp;nbsp;jouyr de l’Edit du Roy félon que fa Majefté l’entend ? Vous direz que pour voftre particulier vous auez peu d’occafion de vous mefeontenter. Mais que la caufe de voz frères amp;nbsp;qui font de mcfme Religion vous y appelle. Vous dites que ceux deLanguedo font mafi factez. Et qu’ilyadesapprefts pour leur courir fus. le ne veux point difputer combien cespoures gens fabufént d’auoir retenu les Armes jufques a prefént ; fans fé vouloir conformera la Paix. Carceft choféclaire, mais de trop longdifeours. Auffi qu’ils ne font d’eftoffe n’y dè qualité pour venir about de ce qu’ils entreprenent : Mais propres féule-nientapiller amp;nbsp;courir le plat pays amp;nbsp;féduirc les plus fimples pai* quelques petites villes amp;nbsp;Bourgades qu’ils furbornent amp;nbsp;furprennent de jour à autre fous prétexté de Religion, de laquelle toutesfois ils ne font aucunement guidez. Le Roy ne peut croire que ayezdefir n’y feulement penfé de vous joindre à telles gens, defquels l’opiniaftreté ne fera de longue durée: pourueuque vous vous conteniez ûns vous remuer ne pourl’vn ne pour l’autre. Et de ce je vous en prie affedueufément, pour le bien que je vousdefire. Et la princip-paile charge que j’ay de lapart de fa Majefté amp;nbsp;de Monféigneur fon frere amp;nbsp;delà Roy-nc fa Mere qui tous défirent infinimant voftrc bien: amp;nbsp;qui ont ferme affeurance que vous ne vous abuferiez n’y rtiefprandriez point tant, que de vous liguer auec ce petit nom -brede mutins amp;nbsp;rebelles* lefquelsfà Mai este efpere de brief faire rentrer en leur de-uoyr, au grand foulagement de tous fes bons fubjeds zélateurs lt;fu repos de ce Royaume.

Asstz d’autres propos leur tint la deffus Saint Sulpice, aufquelsncfut fàide autre rcfponce,linon Qu’ils n’auoycnt jamais creu que le Roy leur few-ft autre que bien affedion- aes^Roche-né à les faire jouyr de fon Edid. Moins encores que du conféntement de fa Majefté l’on euft loisàSaint voulut entreprandre fur leurs biens amp;nbsp;vies de leurs femmes ôcenfans. Comme il f||t auenu fi DIEV parla bonté ne leur euft defcouuert la malheureufé conjuration dernièrement cntreptife:de laquelle les conjeduresamp;circonftanceseftoyentfi vrayesfémblables, ladep-polîtionamp;confefliondesaccufczfy certaine amp;nbsp;conforme auec celle mefme de ceux qui depuis furent exécutez pour lefaidde l’Hirondelle; dont cy deffus eft parlé: que l’on ne la pouuoit aucunement ignorer .Mais que de prandre les Armes pour ceft effed où feftrc remué tant foy peu comme l’on auoitfaid entendre au Roy ; C’eftoit vnepure Calompnic êtfauxdonnéà entendre forgée en la bouticque de leurs ennemis inuetcrez: Et que tant que ladite Majefté continueroit la bonne volonté qu’elle monftroit à l’entretien de fon Edit: nbsp;nbsp;''

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cuxauflidcleurcofténcfoubliroycnttantquede fortir de l’ancienne amp;nbsp;hereditaire loyauté de leurs predecelfeurs au feruice de la Couronne de France: en laquelle ils defiroyent viurç amp;nbsp;mourir, pour la biffer facréeSc in uiolable à leur pofte rité. Mais qu’ils fupplioyent tres-humblementfa Majefté,ne trouuer eftrange la pricre qu’ils fe defliberent de brcfluyfairea-uec aucuns de fa Nobleflé qui pour ceft cfFcd amp;non a autre fttention feftoyent retirez à laRochellc. D’autantauffi qu’aucuns d’eux ne fe féntoyentafïéurez en leurs maifons. Qui cftoit en fômme qu’il pleuftàfa Majefté pourueoiraux doléances de ceux qui par l’Edit eftoyent priuez de tout exercice de Rcligion.Qui leur eftoit choie plus dure que la mort. Et qui eftoit caufe du defordre amp;nbsp;remumant de mefhage que fon ^oioit ap refenten Langue-do. Aquoy il eftoit aifé de rerpedier. Et qu’ils faftéuroicnt tant de la bonté du Roy qu’il ne fïudroitd’ypourucoir fansfamufér aux pallions de ceux qui luy conféilloient le contraire. Et qu'ils auoient bonne enuie de faire cefte remonftrance au Roy, amp;nbsp;de quelques autres affaires importans le fàlut Sc proffit de fon Eftatjpom la bonne oppinion qu’ils auoient que le tout fo^

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L’HISTOIRE D E P R A N .C E»

s. Sulpicc parede la Rochelle pour le retirer cnCüurt

foit interprété, amp;nbsp;prins en bonne part de fa Majefté. Comme auffi les executions 4e çeuxt!^ ladite confpirationjSc de ceux auffi de l’Hirondelle qui auoient cfté condamncz.fi qu’ils nedemandoient pour leur defehargç que les procedures, iniorinations amp;nbsp;cpnH* ons des delinquans. Lefquelles à ces fins ils prièrent Saint Sulpicc de les prefenter au pour connoiftre fil y auoit eu^aute en leur endroit. Et fil auoient eu occafion defedeft^'' Saint Sulpicc accepta loffre. Et les aians aflèureZi que le Roy prendroit en bonne part ccq«' ils entendoient remonftrer: fcffrit luy mefmes de fyemploier amp;leür faciliter faccez en toiit^^ qui luy fêroit poffible. Mais connoiffiint que les chofés eftoient bien autrement difpofecslt;]^ il n’euft penfe: amp;nbsp;qu’il ne fè falloir pas arrefter aux propos de ceux de la ville : encores apparance il fift grande demonftration de fen coirtenter dés le lendemain de fon arriue^ print congé d’eux amp;nbsp;fen alla faire fon rapport au Confêil du Roy, de tout ce que vousauc^ veucydelTus.

Comme ceux la drefloient leurs préparatifs : Us n’oublierent à y ïoJJicitcr IcCcniK Comte de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• Tant pourcc qu’ils (çauoient aflèz les occafions de fon mal contentem^''

Montgomc- que pour la bonne oppinion qu’ils auoient delâvalleurau fait de guerre. Pour lôn reg^ venu en AngleterrCjà foccallon de ce que je vous ay did ailleurs: za^eft fo-'^'^ ftoit retiré aux Ifles de Gerzay qui auoifinent les codes d’ Angleterre, Bretagne amp;nbsp;Normei' licite parles dieoùla Royne le iôufroit demeurer à la prière de quelques Seigneurs amp;nbsp;Gentils-hom®^’ Malcontens nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parens amp;nbsp;alliez:defquels eftoit auflile Gouuemeur de Gerzay où le Capiô**’*

Lorges 8e Gallardon dit leRefuge,(ès fils amp;nbsp;gendre lôrus du feruice du Prince d’Orange quel ils âuoient mené quatre cens harquebufiers François.contrele Duc Dalbe) allé trouuer.11 auoit desjà elcrit aux Rochellois/offrant de bonne volonté à leur faire itf

fils auoient affaire de luy en quelque chofè. Mais la Nouëauec lequel abfènt] neantntoinS’, auoit eu aux derniers troubles quelque matière de pique ( laquelle peuteftrcfêfeuftpl'’^® chauffée fils fefeuflèntveuz) auoit j à tantgangnéen celle ville: qu’il fut confêilléde pi^^ dre les offres 8c fuiure îefpoir qu’on luy propofoit par Colombiers amp;nbsp;autres Gentils-hoin®j’ de M°ntgo- Normants.Lcfquels le voulant arirer au parti,luy faifoiét îaparance*de leurs deffeinsfi mery lere- amp;nbsp;bcllciLa defcente en NoAiandie fi-aifee: la furprife de quelques places maritimes fi cendre conqucftc tant affourée: que fon deftin le forpa d’en prendre le hazard tel que vous Normandie ailleurs,apres vous auoir reprefènté le commancement des entreprinfes publfcaines amp;nbsp;PtoK' c^näs^’’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J

Entre tous les Catholiques Malcontens dont je vous ay parlé-la Haie Lieutenant Lieutenant en Poitoîi, fo moiitroit le plus animeux amp;nbsp;âffedionne à fauancement 8lt; pourfuitte dcceps^ PohouChef ant’h dés le Nouembre paffc,eniioié aux Effats de Languedo qui fê tenoient àMilI^^y des Politics Roucrgue,quelqucs députez au nom des g. Eftats do Poitou pour y faire embrafler ce qu* ks^occa^ôs projeté pour le bien public:affin qu’eftant auoiié par telle affcmblée, il eufl d’autantpW de fo remué de creancc vers les autres Confederez ôc Catholiques Malcontens. Et comme celuy nicfnage. pj.ç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gr fefpécjhonoroit la profeflion des armes par la conoifïànce des bonnes letit^'

particularifoit bien autrement amp;nbsp;eftandoit bien plus auant les raifons qu’il difoit auoir pour* juflifficÂion defès deflèins.Faifântentendrc fur tous à la Nobleffe,que c’eftoitàellcà mer les abbuz qui d'eshonnoroyent ce Royaume,ou le Roy ne le voudroit faire par vnc kg®' me conuocaiion des Eftats. Qji’clle ne deuoit fouffrir que le Roy induiéï par certains nj^ gnons de Court, fê ruinaft par dons cxceffifs qu’il fâifoit chacun jour àperfonnes in®' gnes de fa liberalirc.Qu’cn tels dons ,les finances du Royaume eftoycntla plupart emploie®’’ QiTelle ne deuoyt fouffrir qÂe l’argent deftiné pour l’entretien de la Gendarmtirie de fi^ ce, fuft indignement employé ailleurs. Ne que fix hommes fêuls maniaffent le Royauff® Et que les Eftats ôc charges honorables que les pfedecefïcurs Roys eftoient couftumiers donner à ceux qui d’ancienneté leur auoient fait feruices remarquables: feuffent donnet’ eftrangers 8c aqtrcs fans m^ite.Et qu’en faifàns rendre les dons immenfês à plufieurs, amp;nbsp;reP blifïàns ffiftat de la France en fâ premiere fplandeur; on acquiteroit le Roy d'vne bone pa®' de fes dettes. Q^e les chofês eftant bien ordonnées: les fubfides fêroient moindres 8c en cö’’ fcquance faccroiftoitle bien 8c reuenu d’vn chacun,Qu’il n’y aLoy Paienne,qui permetea® Roy leucr fur fon peuple tel tribut qui luy plaift 8c fans ncceffité. Puis à ceux de fa robb® reinoi'*’'

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tcmontroit outre cc que deflus que le ferment^Quc les Officiers font Roy, n’eft tant à là perfonne qu’à ÎEftat du Royaume, lequel ils jurent de maintenir amp;nbsp;confcruer à leur pou noir. Aquoy ils contreuienncnt ne faquitcnt en tiers Dieu,amp; les hommes, fils ne foppolcnt aux charges du peuple: S’ils ne défirent que ÎEglife de Dieu iôit pourucuë de bons amp;nbsp;dodes Mi-niftres; S’ils ne treuuoient mauuais que les plus honorables qjiarges en la ïuftice ( qui fiant chofcsfiintesamp; facrées, deuësau merite,) fiaient ainfiexpol^ à l’ambition dç ceux qui ont plusd’argent.Et que les deniers qui en prouiendrôt non plus que les deniers extraordinaires nefoient emploicz au profit de la Couronne, ains prodigallement donnez au paca uant qu’ils fiaient desbourlêz.Et que les Arrefts des Cours Souueraines donnez aucç conoiflànce de eau-lê:fiaient calTez par vne lettre de Chancellerie. Et qu’il ne fiait permis és Courts Souucrames * de modiffieramp; interpreter les Edits du Roy. Que fils ne foppofent à tels abys ; Ils foont à bon droit lugez flateurs par la pofterité, non zélateurs de lEftat,auquel les vertu eufès perfian-nes ne font reconuës: Ains les degrez amp;nbsp;merites confondus amp;nbsp;renuerfez le delïùs deflous.Or com’il nefuffit à leftomac corrôpu amp;nbsp;reply de mauuaifis humeurs de fen repaiftre amp;nbsp;entretenir jufques à louuerture delamalladie qui ne peut cilrc longue à venir: Ains aufficorromt les bonnes viandes qu’on luy donne par la force de la haauuaifi: habitude qu’il à en fiay : auf-filesPartifansdelaHayenon contens de le plaire à telles pctfuafions, mettoient toute peine non feulement de les engrauer au cerueau de plufieurs autres, ains de les rendre par vne afib-ciation couuerte, compagnons au progrez amp;nbsp;conduite de leurs defleins. Les Proteftans fiir tous amp;nbsp;nommément la Nouë amp;nbsp;les Rochellois, qui toutesfois ne donnoient pas tant de crea-cc au Lieutenant, que la Nouë amp;nbsp;plufieurs autres pour la confideration de fes portemans pafi fez,aufi}uels il feftoit tousjours monftré leur plus animeux amp;nbsp;mortel ennemy. Qui leur don- £c$ Rochej noitoccafiô dcfeperfuader,qu’il cftoit poufie par laRoynemete,à les recerchcr pour mieux loi« amp;nbsp;la defcouutir ÎEftat de leur affaires amp;conoiftre à lœil les mauuais lêruiteurs duRoy. Aucuns tou fient mai»'* tcsfoisfcftimoient picqué d’vnc vraie animofité particulicre,pour les faueurs que P. RatCô- diuerfemäe feilier à Poitiers receut par le moien du Marefchal de Rcts,lors qu’tl y fut fait amp;nbsp;receu Prefi- Lieuu^an* dent: nonobftant toutes Tes brigues de menées qu’il auoit peu dreflèr cotre luy.Ioint le reffus de Poitou, d’vnEftat demaiftre des Requeftes de ÎHoftel du Roy. Ceux qui le conoifloienr, ont penfè que comme les grans Efprits le fàntafient de grans honneurs amp;nbsp;auancemens : il feftoit ima-ginéqiie ksdiuifions du Royaume luy firoient efchelle pour monter ou il afpiroir Et qu’en , tous casjonauroiî tousjoursaffaire de luy en Paix ou en guerre fil fè failôit lors conoiftrea tous,homme d’entreprilê amp;nbsp;haute execution. Comme que ce feuft, les Proteftans fc mon- lugrmans tioienten la reccrche de la conferance qu’il defiroir auoir auec eux: pouffez de diîerfis fins, létcinue Les Rochellois comme lalpic crainte du charme, eftoupe les deux ouyes par la terre amp;nbsp;bout mant du tide fa queue qu’il fe renuerlê fur la tefte: ne vouloicnt aucunement voir ny entendre fis raifôs: ncpouuan^ aprehander qu’il euft aucune occafion de mal contentement. Veumefmement qu’il eftoitbien recuilly en Court. Et moins encor de fujet à prandre les armes contre ceux d’efquels ils le difoient la creature. loint qu’on les auoit aftèuré, qu’il auoit declaréàlaRoy-ne merefes menées amp;nbsp;deffeins:mefmes comme, qui Scpourquoy il auoit enuoié à Millaud; vers les Proteftans de Languedo, pour preuenir ( à ce qu’il relpondoit à quelques ^ns de la ville:) fil auenoit qu’ils en auertiftent la Majefté,com’il cftoit aifé à croire qu’ils le feroiét. An côttairelà Noiicamp; quelques autres qui pefoient bien parer aux coups:lui prefterêtlôuuâtau-dicce.Mais corne ils fi voioiét importunez de la cômuniquation des affaires : de n’entreprendre la leuée des armes les vns fins les autres:de luy ayder d’hommes,amp; autres moicns,â la c5-duittedes deffiins,qu’il leur declaroit,amp; plufieurs autres chofifpar luy propofies:Il ne fieut tirer d’eux qifvne promeffe a tout cela,pourucu que parauât il montraft par effet, qu’il eftoit vrayementMalcontent,amp; foigneux du bien de f Eftat vniuerfil,par la prinfi des places,efijucl-Jes il fe vantoit auoir courte puiftànce. Ne fiifins au refte, aucun cote des fiurctés, qu’il leur offioit de fa Foy, leur donnant en hoftages,fi femme, fis biens,nftubles, fis plus proches parans,amp; tout ce qu’ils leur fiauroient demander. Occafion que fi voiant réduit à ce point,d’a-cbapter fi cherement,amp; peut cftrc par la perte de fi vie,la creancç parmy ceux,quy ne luy vo-lurenr jamais de bien: ayma mieux neantmoins, comme il cftoit courageux, amp;nbsp;nonchallant de fa perfinne: les affeurcr de la prinfi de Poiélicrs en peu de jours, amp;nbsp;en tramer des lors les

Ccc iiiij

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

moyens : que de fbuffrir le deshonneur d’auoir manqué d’vn feu 1 point de fon deuoir meflèau bon du fait.Pour cecncor que les partifans defainte Sclinefen ennemi/uflcntplquot;’ forts q les fies dâsPoitiers.Et qu’ayât jà failly à fen faire maiRre:il lesciift efueillépourinici'^ en garder la ville cotre lès entreprifes.-affeuré neâtmoins que fily pcuuoit etreraueefestion’' fliques defguifêz,il dôneroit^fement fouuenure des portesaux Proieftâs qui en attendroiÇ»’ l’heure à demie lieuë pres: il communiqua fon delîèin à vn mufnier de la porte faint Cipri^ fous la faueur duquel amp;nbsp;habit de Preftres, marmotant dans fon breuierc il entre dedans: MâJ’ le conoillantdcfoouuertpar le mufnicr: Et Tentant les préparatifs de ceux de dedans: ilfert'*' re au pluftoft. Aufli les Proteftans, fo retirèrent de luy plus loin qu’ilz n’auoient fait: Sepcf' fuadans que tous fes defïèinspour eftretousjours cuentez, amp;luyfo fâuuans cftre pourfuiuy par aucuns Catholiques, encor qu’il y euft de grans Seigneurs, compagnies en Poitou: feufïènt autant de ruzes pour les amufér feulement amp;nbsp;fonder entre faites, ÎEftat de leurs affaires affin d’y obuier à fon plaifîr.

toiisjoursj—' amp;nbsp;nctnbrfi^®

Tant de foupçons ncantmoins, non plus que les préparatifs du Duc de Montpenc*^’ que le Roy faifoit defoendre en Poitou,pour apaifer par la langue ou à main forte le corow’^ cernent de ces mutineries: amp;nbsp;moins encor le peu de creance qu’il fê uit au bon du fait entre les Seigneurs,Gentilshommes amp;nbsp;Capitaines dont il fe faifoit fort aux Proteftans: ne firent perdre courage. Ains comme defcfperc en habillement diffimuîé, il recetchc prompt' mant tous ceux quiluyauoient autresfois promis pour en drefïèr forme d’armes. Siqn^ uoiant de ça de la il leue fix cens foldats en Poitou amp;nbsp;bien deux cens chenaux,que d’vne^quot;^ d’autre Religion,auec lefquels il le jeté en campagne rodant auec fês troupes qu’on nciwn^i' du public, les places du haut Poitou.-pour en furprendre quelques vues amp;nbsp;y drefler vnerei^' te de les moiens comme je vousdiray ailleurs apres vous auoir comunique cequeles^*' tholiques en general firent par impreffion Publier amp;nbsp;courir de tous coftés poutlajußiö^ tion de leur port d’armes.

’K^monßrances des Catholitjues vnis aux T^tinces, Parlenuns, G^uemeHrs Autres fratifoisfur ladijpofstiondu'P^yaumesyfondASulesecca' fions de ta prinfie de leurs armes.

Occafîofls de la prifc des armes Catholique».

D’ A V T A N T que les plus faints amp;nbsp;nccefTaircs remedes pour reftablir Icschofesn’^^^ pofées en ceRoyaume, font ordinairement fi cachez amp;nbsp;couuerts, que le fruit defirabic nc^ peut tirer amp;nbsp;apcrceuoir:par ce que les premiers Princes amp;nbsp;Seigneurs n’ont aucune conoill ce des afÂires d’Eftat defquels ils font cfloignez par aucuns injuftes vfiirpatcurs du Gouud' nemcntamp; enuieux de la profpcrité de cefte Couronnc.Etauffi par la crainte amp;nbsp;dcffiancc,qi*® les mefmes ont bien fccu par leurs artifices nourrir amp;nbsp;entretenir entre plufieurs bonspenoß' nages: amp;vniuerfelemcnt entre Je commun du peuple. Pour ce regard, ceux qui défirent''’' tant neccflàire reftabliffement : ont projette quelques premieres formes amp;nbsp;moiens, defqt'^*’ on fe pourroit ayder pour faciliter amp;nbsp;paruenir à f execution defdits remèdes qui femblenttoU tcsfoisellrc extraordinaires à aucuns, pour la difficulté que ils y jugent. Etpourccnypt®' fient leit' confêntcmcnt ny aucune rcfiftance,Neantmoins la bonté de Dieu, qui partantquot;^ fois à releué celle Couronne, comme il faut efperer qu’il fera encores par la grace: napo’quot;’ permis que tous ceux qui en ont propofè les moiens amp;nbsp;ouuertures: demeurent fi general*^' més ellcints amp;nbsp;amortis par les menaces qui leur ont eflé faites,julqu’a les priuer pour la p^*' pare de la vie, biens amp;nbsp;Èflats: qu’il n’en relie encores quelques vns Seen bon nombreq“’ prennent celle caufe en mainiBc en prelèntent leurs tref humbles rcquefles amp;nbsp;lûpplications là Majellé, pour le bien commun de tous les fu jets. Et qui en tout cas, n’auront recours àa’' mes ny forces:que pour empefoher que leurs ennemis mauuais lèruiteuis de cefteCouronnai puilfont nuirc.Côme leur intention cil de ruiner amp;fê défaire de ceux qui ne veulent adhef^ à leurs pernicieux dclïcins lt;£ deliberations. Supplians à celle caulc lefdits Catholiques,togt;*$ Princes, Seigneurs, Gouuernéurs, Licutenans Generaux de fa Majellé, Cours Souucrainf$ les y vouloir alfillct comme pour lintcrcll qu’ilç y ont,fy doiuent preparer. Aquoy ils ncdoU' tent point que le Roy mefine, lêlon là bonté amp;nbsp;inclination naturcllc.-pourroit volontiers cofl' fèntir lans la mauuailê amp;nbsp;faulTc perfuafion qn’on luy donne. Que donc à ce coup, chacun fcfforce pour remettre amp;fillcpouuoit dire, rcllitucr celle Couronne: enconfidcranta“^^

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L I V R E . T RENTESEPTIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;208.

piticîEftat deplorable di’ccllc.

Premiere ment laruïnenotoiredupeuplcquicftvraicmentlaruynedelôn-dit Eftat. Or que fôn peuple ne Ibit riiyné : il ne le voit point feulement en feftat des poures payfans amp;nbsp;laboureurs’.mais auflî de tous artilâns amp;nbsp;marchans, de fEglilê entièrement deftrui-te;amp; de la NoblelTe laquelle aiant confume (es biens,eft contaainte ne pourfuiure plus les actes vertueux. Et ne peuteftre rendue ne faite digne amp;nbsp;capable d’aucuns honneurs amp;nbsp;grades quelques varllans, courageux,hazardeux,vertueux SiC modeftes qu’ils (oient eux amp;nbsp;leurs en-fans. Tous autres hommes lâuans, lurifprudens, Théologiens amp;nbsp;de tant de(àinte vie qu’ils puilTenteftre;font (ans: efperance d’auoir jamais Offices ne benefices. Mais les Offices (ont Vendus indifcretement,les deniers en prouenans encores que la vendition foit vn des premiers niaux du Royaume.- néanmoins en font dônez amp;nbsp;profu(cment dependuz auant que l’Officier les ayt desbourcez. Les EftatsSc charges plus honnorables, amp;qui n’appartiennent qu’aux Princes : font adminiftrez amp;nbsp;maniez par perfonnes de bafle quallité amp;nbsp;indignes de tel .maniement au mefpris de telz Seigneurs, Princes amp;nbsp;autres qui les fuiuent de degré en degré. De fiçon que parmi ce Royaume, ez plus hauts lieux amp;nbsp;premiers Eftatsy font eftablis certaines perfonnes qui jufques icy ont efté (ans nom amp;nbsp;fans titre d’aucunne famille:pleins main tenant de plus grands threfors, amp;nbsp;poflefleurs de plus belles maifons de France. Les grandes amp;nbsp;plus illuftres maifons, demourans ce pendant par ce moien du toutaneanties ; amp;nbsp;la mémoire de leurs predeceffeurs, amp;nbsp;des généreux ades amp;nbsp;fidelles (èruices qu’il ont fait à ceft ERat, e-fteins. De forte,qu’à ceft exemple fora à craindre que plulieurs preuoiâs telz traittemens pou-uoir tomber fur eux : fo contenteront ((ans fattacher à autre foruice)de conduire leurs affaires priucz.Les Cours de Parlement,foui refuge amp;nbsp;defenfo de tout droit amp;nbsp;juftice : ont efté inter-Hides par ordonnâces faites à faffediondedeuxou de trois,faire aucunnes modifications, ne reftriftions à la verification des Edits.Et de la les particuliers ont le plus fouuent tel pouuoir qu’ils rôpent toutes Loix,Ordônances amp;nbsp;Arreftz.Et tout ce qui eft le mieux eftably en Frâce eftrenuerfé à leur feulle^ffedion. Les benefices poftedes fouz pretexte d’œconomattant de temps qu’on veut : fans aucun titre ne prouifion titulaire àlaruyne des barimens amp;nbsp;ediffices qui font biens publics.La plus part donnez en mariages amp;nbsp;retenuz en douaire : au (candallc mefmes de ceux qui n’enfuy tient la profeffion. Qui fcmblent exciifàbles fur les plaintes qu’il font de falteration qu’ils pretendent en fEglife Catholique:à caufe de l’indigne difjjofition amp;nbsp;adminiftration qui en eft faite. Et qui eft plus pernicieux :fontlapluipartpoffodez par gens Icfquels en tirent les deniers hors le Royaume fons qu’aucun les dopende (come ii^ deuroit faire) fur les lieux pour vfer des offices charitables aufquels il font tenus, amp;nbsp;(aire refëntir aux poures laboureurs ( du fang defqucls ils receullcnt les reuenus )le fruit deu à leurs trauaux. Comme femblablement la plus part des Eftats de France,outre qu’il (ont aucuns ez mains de perfonnes indignes: font encores tenuz par eftrangers amp;nbsp;fans aucun meritc.Auec tel eunuy à la NoblefTe de France, qu’elle ne reflènt plus (eftans ces charges amp;nbsp;degrez és mains de telles perfonnes) comment amp;nbsp;fouz qui elle pourroit obeyr ,Sc faire foruice aux guerres amp;nbsp;autres affaires publics.S’aneantiffant par la tellcmét,pour ne voir plus de lieu deftiné à la vertuilc loyer eftant fcparé d’icelle, qu’elle ne recherche ains fefloignc, de ce à quoy elle eft de%ut teps dignement amp;nbsp;vertueufement attachée. Par fauis d’efqucls eftrangers ôc aucuns d’eux, à efté franfigé fans en faire entendre au Roy la conlequcnce,fur crime public 8c cômis fvn des plus grands maux qui fo peut commettre en fEftat. Qi^i eftoit la fubftradion des deniers amp;nbsp;threfors du Royaume par les Threforiers: amp;nbsp;mefmemcnt Threforiers des guerres.Cc n’eftoit autrefaute ou deliôt(fil eftoit ) qu’auoir vendu les villes, fait ^rdre des batailles, rompre amp;nbsp;abandonner les plus belles 8t grandes entreprifos qui fo pcuuent propofer. Et neantmoins fas amener cela en confideration ont tranfigé amp;nbsp;faitcelTerlefaitdelalufticepour le fait de cinq cens mil liurcs. Et laquelle toutesfois encores n’a efté emploiée aux affaires duRoyaume, a-mortiffementourachapt des rentes ou domaine du Roy: Ains à^riuez vfaiges. La dcfpcncc e’eft adiré les cxadionsSc confommation des deniers,depuisfan mil cinq cens foixante vn,fur ÎEgliïcfoule fe monte à cinquante ou foixante millions. Sans infinies autres charges comme Daces fur les proces,prouifions, ereéf ions Sevenditions d’Offices nouucatix,droits de Douane,vendition pe petis féels, d’Offices,dc procureurSj augmentation de tailles amp;nbsp;infiniz autres amp;nbsp;tels que la moindre partie à excede fans confiderer les deniers de fEglifo, toftt ce que ce bon

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

bon Roy Loys douzième prenoit d’ordinaire: encores qu’il euft de grandes gwctresqui^^ fouftcnuësesquelles il à obtenu heurcufêsvidoircsrmcnc entretenu aimée hors le Royâquot; | me: penfions aux eftrangers, grande gendarmerie, les gens de guerre bicnpaiczamp;lcnpcæ pic tellement iôuftcnu quclcnom de peredu peuple luy en eft demeuré amp;nbsp;deccdanràW'^ les threfors de France pleins dt grans deniers. Au contraire maintenant le peuple cf: la gendarmerie point pâtée, toute pietéj,Religion nbsp;nbsp;difcipline melprifée amp;: delaifiee: point

Affemblée tJ’EOats Generaux.

Iuftice:lcs meurtres non parmy le Royaume amp;nbsp;lieux efloignez de nous: ains és lieux oii I#*** i cccftdcuë ïâns aucune punition. Mclmes que cefte injure eft contre noftreFrance: qncâj' cuns lânscœur( comme eft le naturel de tels pufilanimes déloger en foy toute elpecc«® cruauté )ont gens gagez pour tuer ceux de la bouche defquels ils voient la vérité prefteàiôf tir: fils preuoient que lesfidelles fcruices, loiautez SiC patience de ceux contre qui ils portent cnuic:foicntfurle point défaire conoiftre aufdites Majeftez, leurs indignitez amp;nbsp;mauuaüe^ admihiftrations. Les guerres entre nous fans determination nefin:hvn abailTépreftà prantite la Loy d’obciflànce: incontinant nouuellcs pratiques pour vous releucr,tenans tousjours choies en brâflc {X)ur empelcher que clairemét telles ruzes ne fe puilîct appcrceuoir gnâs tcllcmêt la NobleflcjSc faifâs fi petit eftat des gras Princes amp;Seigncurs:qu’il féble qtii» ïiefont nez que pour cftreinfttumens deleurspalfions:lesnourrilïànt en telles diiiiliow^^ inimitiez, qu’ilsn’ont aucun autre but que dreflêr guerre les vns contre les autres;les ainfi tuer a tous hazards és fieges,aflàuts de ville, efforts de la bataille amp;nbsp;autres perils. Cepef dant eux font à leurs plaifirs, elpuifons les biens du Royaume lans faire autre eftat de celle No* blelTe. Mais pour toute recompenfe oient dire que l’on fera plus de Gentilshômes en vn que l’on n’en tueroit entrois batailles. Et que tous font hommes, nez en melmc climat)^ compolêz de melmes Elements. Le peuple non lèulemcnt deftruir, mais mort en forte de cent feux en vne Parroilfe, n’en relie que trente ou quarante. Etneantmoins eequireft^ ruyné. Et ruyné qu’il eft,chargé toutesfois de routes amp;nbsp;telles tailles qu’il fut onques. De que pour les paier, tous prefques ont vendu jufques aux lits amp;nbsp;robbes de leurs femmes, aquot;' cuns la tuille de leurs maifons. Sans que de tout cela, fen prenne pitié. Mais olê l’on dWquot; y a de largenten la moelle de leurs jambes, qu’il faut rompre lesospourl'auoir.Delt;^'^.® pou reté lEglilèamp;laNoblcfte quinc tircrien que du labeur de paylân: n’a plusdepoi’UO** i nydemoiens. Ce pendant les adminiftrateurs de cell eftat, emploient ces grans deniersefl tels vlâiges particuliers qu’il leur fcmble bon:fâns faire voir au Roy cefte mifore, ne faite pcti“ ferle per^ouil tombe.Et qui eftplus à craindre,fe rendentinfotiables:faifansdupeup^^ comme de boeufz inftrumens aratoires. Et continuans augmentans les impofts, rerdet le pe uple du tout impiiiflànt amp;nbsp;par la necclfité defobeiftanr. Chofe que Ion doit fuyr furtfU^ Car cefte licence, eftant vne fois palféc: encores que ce foit à faute de pouuoir: il eft à cram* dre qu’il la refonte amp;nbsp;en vfo par faute de vouloir, quand il en aura le pouiioir.Aqiioy lescho' fes fi;cndommagées, defolécs Scdefelperées qu’elles font: nefo voit legitime remede quepat la libre conuocation Scafl'emblée desEftats: laquelle leurs Majeftez doiuentpermcttre.fi: j que les pays fiffemblent pour regarder chacun endroit foy, l’aliénation du domaine poutlc rachept*,parlesplusexpediens moiensquifopourronttrouuer.Regardans cequ’ilspout' sont faire pour tous cnfomble. Apres rapporter auflits Eftais Generaux leurs moiens: lesot* frir, propofer amp;nbsp;en fubuenir au Roy en cefte grande neceffité, afin de le contenter. Luyre-monfl:rer les defaux qui font en l’adminiftration de l’Eftat de lEglifo amp;nbsp;de la luftice. Etd’aU' tant que ceux aufquels telle feintes propofitiôs amp;nbsp;remoftrances fout dcfegreablcs,pc)tirquel-ques interefts particuliers; fft^orcent les faire trouuer odieufes à fe Majefté.-Euy mettent df' I teint les yeux que l’afTembléc d’Eftats n’eft qu’en l’vn des trois cas. Aftàuoir lé jeune aagéj I malladie amp;nbsp;prifon: Lefquels par la grace de Dieu ccflcnt.La rclponce eft prompte que tels K' raedes amp;nbsp;propofitions ne font pas Eftats pour l’adminiftration du Royaume,aucun ny penfe-Mais ce font remonftraiiccs^ doléances, ouuertures Scremedesque Von luy veut donn^f pour abohr la mifore en laquelle eft cefte France, qui à flory deuant tous Royaumes,amp; main- i tenant eft faite miferablc amp;nbsp;pitoiable à tous les voifins. Et force fefouuiendra fil luy plaiftfo | Majeftc amp;nbsp;ceux qui eftoiêt lors en fon confoihdcî offres des depputez Catholiques de Guye-nc amp;nbsp;autres Prouinces, de faire trouuer moien de paier les dcbtesamp;rachepter fon domain^ dedans fix aasJEt au bout de ce temps, qu’ils trouueront toiisjours hommes amp;nbsp;argent pour nod nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6'«

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LIVRE TRENTESEPTIEME.


20p.


iîire les guerres qui ièroient ncccffaircs non point lesguerres inteftines. Pour Iciquelies faire cefler,regardez maintenant vous Meflîeurs, de la Religion reformée: que les armes que îon peut dire toutesfois vous cftre juftcs en tant quelles vous font necciïàircs: n’eftans principalement que defenfiues pour vous côfècueramp; vos vies:ont eu peu de pouuoir amp;efFcôt à obtenir amp;nbsp;maintenir ce pourquoy vous vous eftes tât trauaillez S* tant de fois bazardez.Partant vous propofans cela deuant les yeux, ne vous atachez pas tant aux points qui vous concernét quen’affiftiez à cefte oeuure: ne voulans neantmoinsSê n’ayant efté noftre intention,vous faite côtemner à fEftat des confcicnces.Mais plustoft vous afïeôlionner à le deffendre.Confide-rans qu’en repos püblic,fèruice du Roy amp;nbsp;confèruation de ion Ellat n’y a rien contraire, mais tout digne de pit^é 8c Religion .Et en ce faiiânt, embraflez aucc nous ces dignes amp;nbsp;vraiemét Chreftiennes remonftrâccs,pour tous eniêmblc fupplier 8c requeriiMeflèigneurs les Princes, Cours de Parlement, Marefehaux de Erancc, Gouuerncurs des Prouinccs 8c Lieutenans Ge-netauxdcfaMajefté:Meffieurs les Ecclefiafticques, la Nobleflè 8c tous autres fidellcs fujets: qu ils facent entédre à fàditeMajefté lefdites remonftrances afin qu’vnanimemét conjoints par vn mefme confentement de volontez: nous obtenions à leur prière 8c interceffion ladite libre conuocation d’Eftats tant ncceflâire: ou puillent eftre entendues 8c propofées nos juftes do-IcanccSjfaffcélion que nous auons defècourir 8c aider aux affaires de France. Et les remedes qui fe pourront ouurir, pour en tirer le fruit qui fen peut attendre 8c efpercr. Et que ce pen-dantfaMajefte,ne vueilletellcmët fermer la porte de fâ jufticeiqu’elic face arrefter eu off éfer Ceux,quelle cftimeraauoirdonncquelqueauisiou affifté à ces faints propos.Ains efloigncr de fon oreille ceux, qui luypropofèroient 8c voudroient continuer les perfuafions d’vler cotre eux de feueritez defquclles ils font publiquement menaffez. Nous joignans tous mainte-tenans 8c raportans nos faints z eles,pouuoirs, affedions 8c effets en toute humilité 8c obeiffâ-ce neceflaire, pour empefeher fexecution des trefeertains 8c publics ennemis de ce poure Ef-tatamp;desfîdellesfèruiteurs d’icelluy. Enquoy nous foions tellement conduits 8c reglez que nous ne cerchions ne fui^iôs aucuns moiens, qui ne foient vraiement dignes de Chrcflien 8c Iwnsferuiteurs de fôn Princc.Vous Proteftons de noflre part,que nous qui ne voulons départir denoftre Religion Catholique Chreftienne : ne defirons rien plus qu’auec raifônablc contentement d'vn chacun foiez fàtiffaits, non par armes,,guerres ôc violences:ains par confentemét de voz côcitoiés fous l’autorité 8c par cômandement de fà Majefté.Pour laquel-lcfculeamp; pour la grandeur 8c reftabliflément( fi ainfi fofons dire ) de fà Couronne, Proteftôs îuoirentré en cefte fâinte volonté 8c defir.Etquepourfêntir le fruit que nous en^ttendons parlabenedidion de Dieu: auons abandonné comme .abandonnons nos vies, Eftats, hon-ncursôcbiensquelsconques.Sans confideration d’autres maux 8c perils: defqucls Dieu par û grace nous conferuera. Lequel nous fupplions nous faire bien toft voir 8c fêntir les effets 8c heureuxfuccez de fi faintes ouuertu res. Regretans autant que pourriez: 8c auec bônes ÔC ju-ftesraifonsjlcs occafions, qui feroient vous douloir des rnauuais Offices ôc rigueurs exercées fur vous. De qui les vies nous fontauffi chères 8c precieufes que lesnoftres propres. Et qui pouuez 8c deuez croire leschofcspaffées n’eftreauenuës du commandement de fîditeMa-jefté. Et moins du confentement 8c affiftancc de nous. Ains par quelques paffios 8c affediôs particulières de perfonnes fans titre 8c qualité dont ils fbient dignes. Lefquels maintenant nous vous prions efloigncr de vous 8c du tout oublier: auec propos de reconciliation Sc amitié perpétuelle.

Deflcins des Ptotef-tansamp;Ca*. tholiqucs vnis en la

Or comme es guerres ciuillcs, tout ordre de guerreSc difi^linc militaire eft abaftardic: oc cafion que le deffi 8c publication du motif de prendre les armes, eft d’ordinaire pofteneur a îeffedf : auffi les Proteftans ne volurent faire publicrcefteleur proteftation : qu’aprez auoir ___________ fait du pis qu’ils peurent aux Catholiques. Afçauoir aprez qu’ils eurét prins les places 8c cou ru es lieux que je vous diray main tenant.Ils auoient deux fins prmcipalles. Premièrement de foire fortir Monficur hors de Court. La deuxième, de prendre Tes armes par tout 8c en meP me temps,fouz îaueu 8c autorité de fôn Excellence contre ceux qu’ils difoiét manier le Roy a leur plaifîr. Et pour le premier point pluficurs CathoIiqucsSc fès domeftiques mefînes luy occafîons auoient jà mis à loeil,voire perfuadé les fouppôs 8c deffianccs que leRoy auoit de luy.Et outre qui mcuuoi ce,les indignités qu’il receuoit de jour à autre par ceux qui gouuernoienr fà Majefté à leur àfordrde^'' fanufie.Cc qu’ils luy montroient par pluficurs a ccidans.Etmefmcs quand il n’y auroit antre Court.

choie

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Fcur. 1574

L’ HISTOIRE DE FRANCE,

choie que le refus du Grade de Lieutenant General par tourte la France. Et le pome apanag® dont il /ouifîbitjinfuffifant à fournir feullcinent fordinaire de là delpêcediors lequel le deud' delôn Excellence qui ncpouuoit auoir moins qu’auoit eu lcRcy de Pologne, rcqKcrcid*;'' tretien des plus habilles SeigneurSjGentilshommesamp;Capitaines de la France,qui ne le poi’f' roicnf fuiure fans apointemewt honnorable: Outre les menus plaihrs ôc autres partiesfsind' les pour lefquclles il deuoit faire fons d’vn extraordinaire:Vcu mcfmcmentl’elpoiramp;honn^* table atteinte que tous les François d’vne amp;nbsp;d’autre Religion : que tous cfl rangers amis île couronne ont conceu de luy,depuis le partemet du Roy de Polognc.Failàns tousfes cóle’ liers Eftat que Monfieur hors de celle captiuitCjferoit Chef amp;nbsp;des Protellans amp;nbsp;dés Cath^' liques politics qui prédroict les armes pour relFormcramp; mieux poliçer lEl^t de ceRoiatH’^' Môfieur à ce plufieurs fois follicité,auôict dôné le jour de la Ibrtie au Mardy gras. Car jà Catholiques vnis amp;nbsp;les Protellans alïùciez auoient chacun felon fes moyens donné ordre lt;ƒ meilsen auoient ellé priés, de furprendre ce melme jour le plus de places, ScfalTcurer*-^ plus grand nombre de gens amp;nbsp;quantité d’armes qu’ils pourroiêt. Mais pour fexecutionde^® fécond point ne le trouua prelque que les Protellans fur piez pour i'exeetiter, fcxcufantsJf^ SeigneursCotholiques fur fatéte de lalôrtie dcMolieur Si les vanités de comt.lelquelJcsp^ nouuclles occurrcces entrauerlôient le cours de leurs delfeins.Or afin que vous jugicsbif” au vray tant de la lortie, que de ce qui depuis atiint en ccnlêqucnce d’icelle, je vay vous dit® comme le tout fe palfa: puis je vous efclarciray le progtez amp;nbsp;execution finalle de la leuéedes

Protellans.

Entreprife dcS. Gcr-niaiiun Laïc.

Les Chefs du party,auoient ordôné qu’vnChcfauec le plus de chenaux qu’ilpourroW' femblenfe prefenteroit à jour nommé au lieu où la Court fcroitpour faire fc orte à Et lôrty auec le Roy de Nauarrc,Prince de Condé amp;nbsp;autresde conduire en lèureté au lie^’*’quot; il voudroit aller. Puis auoir leiié les armes amp;nbsp;leurs dellcins commencez à exécuter felon projet: faire amp;nbsp;publier la declaration defon Excellence affin de monllrer à tousloccalîoiK’^ fon remüement.Les moyens qu’il vouloit tenir à la conduitte dclôgi aimée.Etlafînàhq“^' le il tendoit auec tous ceux qui luy auoient jurez lecours amp;nbsp;lêrtiice à leurpcffible. que ceChefaccompagné de deux cens cheuaux,compare en veuë de làint Geimain enM^ où eftoit la Court fur la fin de Feburier Mais lôn Excellence ccnfeillée par la Molle fonj fauory.'confiderant ^importance de leur deffein amp;nbsp;fennuy qu’en receiiroit fa MajefléauoKJ^ dcfcouuert tout ce deffein au Roy amp;nbsp;à la Roynefa mere.Ce qui le fit rentrer ez bonnes graced de leur n^jeflez,Slt;: oublier le fôupçon qu’elles auoiêt conccues de luy,non tant poutfo temens que delêsdomefliqucs,lcfq.uels ne defiroient que fenlcuer de Court pour lesoccîi*' ons fufdittes amp;nbsp;autres que vous entédrez cy aprez.Ccfle défi ouuerte fut occafion que le ne partit du lieu.Mais tous ceux qui îignoroicnr amp;nbsp;qui fè refôuucnoient des bruiélsquiau^’^' eut jà couru par tout que Monfieur amp;nbsp;le Roy de Nauarreauee plufieiirs‘autres MalcontanS vouloientfê retirer pour entreprendre fur lEllat : fc perfuadâs que cefte trouppe n’efloitquc les auantcouretix d’vne armée qui fauançoit pour prendre le Roy amp;nbsp;tourte fa liiytctfîmpnmf Fuyte de la icnt vn^el effroy au ccrucau,qu’aucun ne mit en deliberation de confcil fil deuoit dcbulqucf Cburt aban ou non. Ains fiiyans tous à vau de route amp;nbsp;felon qu’ils fc treuuercnt preflz fans autrement at- | * tendre leurs commoditez: les cheuaux (amp; bateaux à ceux qui deitendoient fur la riuiercj curentaffez à faire en la journée des cfperons,pourlesfàuuer de fefpouuante quilesacccnv paigna jiifques dedans Paris: où le Roy fè rctiradcsle lendemain auec Monficuramp;le ! deNauarre,leCardinal de I^rrayne,les Duesde Lorrayne,deGuyfè,d’Aumalleamp;plufieiJis 1 autres fèigneurs'.Ecauffitoft Monfieur amp;nbsp;le Roy de Nauarrepout Icucr le bruit de ce que le’’ | leur iinpofôit firent amp;nbsp;publièrent ces declarations. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

declaration dn Duc itt^Ienfonportant tefmei^na^e de fa bonne voIoh-

te' i^affetlion ve^s ta t^^a jeflé da nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^aec refo/a-

tfon de s'oppofer de tout fon poHuoir à

ceax ijui lay ferot reeellet.

N O V S François filz amp;nbsp;frere de Roy Duc d’Alençon Sc Pair de France. Ayant entendu qu aucuns impofleurs ont malheureufement amp;nbsp;mefehantement dit amp;nbsp;feme de faux bruits contre Nous,noflte honneur amp;nbsp;le deuoir que nous auons amp;nbsp;voulons toute noftre vie porter au Roy nolit

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LIVRE T R EN TE S E P T lEME nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aïo.

noftrefoiiuerain Seigneuramp; frere en ce qu’ils difênt que nous faûorilôns Lentreprinfc qui fut lt;lctnierement faite contre là Majefté à faint Germain en Laye: amp;nbsp;que nous nous dénions retire kur Chef. Nous auons fupplic tref humblement ladite Majefté pour faire conoiftre no-ftre droite intentionmous permettre faire ceft eferit ligné de noftre mainîPar lequel nous Cer* tiffions à vn chacun que ceft choie du tout fauflé amp;nbsp;controuiftc. Et à laquelle nous n’auons jamais penfe. Et que tant fen faut que nous nous feuflions voulu tant oublier; que nous lom-tties refoluz ainfi que le deuoir de nature amp;nbsp;des Loixdiuinesamp; humaines nous le comman* tie; de mettre amp;nbsp;expolêr noftre propre vie, amp;nbsp;tout ce que Dieu nous à donné de moiens,amis ^iêruiteurs pour celle de noUiedit Seigneur amp;nbsp;frere: pour la conlêruation amp;nbsp;manutention tie fa Couronneamp;Ëftatamp;des bons fidelles amp;loiaux fujets.Etdenousopolcr amp;nbsp;courrefur ceux qui luy font rebelles amp;nbsp;troubleront le repos amp;nbsp;tranlquihté de ce Royaume; En tefmoin de ce nous fauons figné de noftre main. Au Bois de Vincennes le vint quatrième Mars. L’an mil cinq cens foixante quatorze. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• ' -onio nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r';- 'c; Declaratiô

N 0 V s Henry, par la grace de Dieu, Roy de Nauarre, Sèigneur Souuerain dé Bearn,

Duc de Vandofniois,ayans entendu qu’aucuns impofteurs amp;c. Comme Lautrè.' ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Nauarre.

Ainsi les Chefs apaifez amp;: leurs declàratiôs publiées: on le fit Içaiioir aux Marefehaux tesMaref-de Montmorécyamp;deCofle.Les priant de venir enCourt pour le lèruice du Roy. Aquoy en fin chaux de bien qu’alTez enuis:voire deftournez par la plus part de leurs amis: ils obéirent amp;nbsp;trouuerent nbsp;nbsp;nbsp;jeCof

leRoyauboys de Vinciennes. Puis on recercha parlemoien deBrinon(qui delcela toute fcfontenfin îentreprife) ceux qui les auoyent induits à ce point .Si que l’onzième amp;nbsp;douzième A- jgt;7u“r'^en uni,furent foudain pris lolêph de Boniface dit la Mole Gentilhomme fort aymé dèMonfieur. Court Annibal Comte de Coconas, le Capitaine làint Martin,Frâçois Tourtay autresfois Secretaire La Mole amp;nbsp;de grind Champ amp;nbsp;Grandry: par la deppofition defquels plufieurs euffent bien voulu faire conoiftre que ceux de Montmorency amp;nbsp;le Marefchal de CofTé, feuflènt des premiers de la partie. Meru, Thoré, le Vicomte de Turene, le jeune la Node dit la Fin, Grand Champ amp;nbsp;plufieurs autres fe retirewnt de bonne heu re. Ce fait pour FafTeurer encor plus,on ofta les ef met amp;nbsp;au-péesauDuc d’Alençon amp;nbsp;Roy de Nauarre. Et leur fut dit par le Roy qu’ils ne fauançaflènt pas de fottitjcar îouuerture leur feroit defiiiée. Aulfi leur fit on quîter plufieurs deleurs do- courterain tneftiqucs:leuçen donnant d’autres en leur place. Puis le trezieme Àuril, les Prefidans de tc d’yeftre T^hou amp;nbsp;Hannequin députez par le Roy pour faire le procès, ouy rent Monfieur amp;nbsp;le Roy de Nauarre, Puis les autres tout le mois d’Auril,/niques à ce que f Arreft fut prononcé amp;nbsp;execu- jeRoyde té le trentième du mois en Greue à Paris fur la Mole,Cocon3s amp;nbsp;Tourtray. Leur peoces por- Nauarre tef toitmcfme forme de procedure.

V H V par la Court les grans Chamberes amp;nbsp;Tournelle aftembleés : Le proces criminel parlement extraordinairemétfait pour raiiôn de la confpirationamp;conjuration faite contre fEftat du Roy de Paris cou amp;fôRoyaume:à la requefte du ProcureurGeneral du Roy à Rencontre de loiêph de Boniface, Seigneur de laMoleprifonnier és priions de la coniiergeriedu Palais de Paris. Conclufiôs dudit Procureur General, ouy amp;nbsp;interrogé par ladite Court plufieurs fois iceluy de la Mole fur lescrimes amp;nbsp;délits à luy impofez.Et tout confideré : il fera dit que la Court à ^pclaré amp;nbsp;declare ledit Boniface attaint amp;nbsp;cóuaincu*de crime de JezeMajefté.Et pour la reparation d’icelle: La condenné à eftre décapité fur vn efehafaut qui iera drefte en la place de Greue. Son corps mis en quatre quartiers qui feront attachez à quatre potcces lefquellcs feront miles hors les quatre priiicipalles portes de cefte vi 1 le;amp; la teile mile fur vn poteau qui iêra planté en la-diteplace de Greue. A déclaré tous amp;nbsp;chacuns les biens dudi^a Mole acquis amp;nbsp;confiiquez au Roy. Et neantmoins au parauant ladite execution: La Court ordonne que ledit Boniface fera mis en torture amp;nbsp;queftion pour içauoir par ià bouche ceux qui iont participans de ladite conjuration.

Orpource que les Marefehaux de Montmorency amp;nbsp;de CoiT^eftoiét eftimez les premiers Emprifonne auteurs de ce deifein: apres plufieurs lettres amp;mciïàges à eux enuoiez pour les faire venir en mant des Court: en fin ils iè lailferent aller aux belles parolles de Court amp;nbsp;furent contre le Conièil de de kursamisjtreiiuer leurs Majeftez au boys de Vincennes. Le Marefchal fejournoit pourlorsà Dammartin bourg amp;nbsp;Chafteau plailàntàfix lieu« peredebatit long temps amp;nbsp;en fin gangna par plufieurs Arrefts de Parlement'dc Paris fur ceux tiùedc Pade Guyfe. Il y recuillit neantmoins fort honnorablemcnt le Duc de Lorraine, amp;nbsp;Madame ià

de Montmoremey Montmoré ;de Paris: que fort

femme

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L’ H I S T O I R E ;D E FRANCE.

femme auec le.Cardinal de.Lorraineamp; leurfuitte.Puis l’eflant Torcy allé afieuierdelab^ neaffeélion du Roy amp;nbsp;du grand defir que leurs Majeftez auoient de le voir; il y fut amp;nbsp;le**'; refchaldeCoflepartydeGonorenAnjouoùilfeftoit retiré;fe trcuuâs logczrciisdeuxau^ jon du Chafteau. Puis Madame la Marcfohale de Montmorency iy fut voir de Jaqucllci voulut prandre le confeil amp;nbsp;n»oiçn de fortir fen remetant difoit-il, à la volonté de Dicu.M^ depuis auerty par vnEfoofifois qu’on le reforreroitrfe leuc Scfabillàt vn des vallets de chamf du Roy luy fut dire que fa Majefté le demandoit amp;nbsp;le Marefchal de Cofie auflt. Paflé lePt’”' pour y aller, le Vicomte d’Auchy Capitaine des Gardes fe prefonta: pendant Je deuis duqu^ à îorcille amp;nbsp;fe pourmenanson le voioit fouuent changer de |jpuleur pour la nouiiellcddo emprifonemât.Il enuoia toutesfois JeVicôtefupplier JàMajefte qu’il luy pleuft parler-Dcqu^y refufë,fut monté en coche amp;nbsp;le Marefohal de Cofie auflî que les Suifiesy auoient aroen^^ Puis voiant que ceftoit vn faire le faut:fo laifià aller finon à la fortune, du moins à la volonté

J des hommes defquelz il ne feeut one descouurir ou empefeher les penfées plus fêcrettes: font pour toutes chofos au feruiteur, qui malgré les gardes fauoit tousjours accopagne-qi*“ fo retiraft à Jâ femme,luy porter ces trilles nouuelles àChamtilly d’où on la pourfuiultenvä^” julques à Mets auec la Porte, Guidon de la compagnie d’hommes d’armes defon mary, duit à la Baftille de Paris, auec grofiès gardes tambours fonans huées amp;nbsp;fifflemans depi“quot;' curs du peuple. Pour y attendre l’execution de ce que je vous diray ailleurs.

Voila quels eftoient les portemens particulliers des Catholiques mal contansjquellesâd*' ons des confoilliers delâMajefté pour y obuier.Reftc à voir comme Icsautres politics nioient en mefme temps auec leurs afiociez Protefians, vous auez jà veu les ocafious,qigt;c^^ confederez difoient auoir de reprendre les armes :auec la declaration qu’ils firent courirp^f la France aprez feftre jettez aux champs. Venons maintenant à particularifor les moyens q'' ils tindrent au progret de leurs entrcprinlè.

La Noue General des Protcftans amp;Ca-tholiques vnis donne ordre en

L A Noue auoué General des vns amp;nbsp;autres de la Rochelle5amp; auoir donné auis a SieurSjGentilshommes5amp; Capitaines de fe fàifir des plus de places rallier le plus qu’ils pourroient : fe repofâns à la Caze amp;nbsp;Mirambeau pour donner ordre enJa Saintonge Angoumois :defccnden Poitou pour rallier la Noblelïe amp;nbsp;autres gensdeguerreà Fonteuaÿ le Comte amp;nbsp;Lufignan villes furprinfes par les Protcftês parmi les piaifirsamp; joieux esbatc^^^ Mirem^e^au nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en la forte que je vous diray. le vous ay autresfois reprefonté I^ontenay)

qucs la nuit du Mardy gras par les Protcftans.

cnSaTnt^n- paÜâge. Venons à la prinfo .Vousauez veu cy deuant comme ceux de Fontenay fetenoieiil geamp;Angou jour amp;nbsp;ni^ét fur leurs gardes, crainte de la Noblefle vœfine amp;nbsp;d’vne defoentc de Kochellois-Saint EftiennctoutesfoisBeflayamp; autres Gentilshommes voifins animez par aucuns desfe' Comtc^oa^ ^i^^ns Confedercz: iic laiûèrent d’y mener foixante chenaux amp;nbsp;deux censharquebuzieß' bas Poitou Lefquels guidez par deux de la ville mefinc, aians laifle palier la derniere ronde, prefenKlt;’J hscTtholi- amp;fournjfl'ent fefcalladefî heureufoment qu’cncor que la ronde non encor defeenduë criait aux armes amp;nbsp;que ne voiant aucun fortir ny f'efuemier (elle fe feuft jettée du haut en bas poi''^ fofauuer ou elle fo rompit vne jambe) ils entrèrent file à file. Puis auoir ouuertau reftC) rompjrci^t le corps de garde, lâifillènt les cantons,foiirragent les plus riches maifons.Etauotf arrefte les deniers Royaux de Ramée, Receueur dont ils tindrent compte à la Noue fo rendirent maiftres du tout y atendans le General lequel dilpofa de la garde, de la police, des protêt' fions ßr fortifications de la ville comme il auifa pour le plus expédiant; où ce pendant il doæ nale rendc-vous aux troupes d’Onis àla Rochcllc.-haut amp;nbsp;bas Poitou,fors celles quife rerire-

rentàLufignen furpris le mefae jour dn Mardy gras par Luche 'amp; Baroniere G^itilshomes La Noue fe vofiîns. Comme je vous diray ailleurs. Puis la Noue defirant faire vne reucuë de lès troiippeS' met aux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;campagne. Et tant pour faciliter îifiiië à plufieurs Catholiques amp;nbsp;Protellans qu‘

festtouppet n’ofoiêt fortir de plufieurs places, crainte d’eftre fuiuiz amp;nbsp;recerchez à fcxemple de beaucot^ amp;nbsp;à quelles j’amres qu’on y auoit arrefte bien courtzioint îefpoir qu’on luy dônoit que les Seigneurs dot jevousay parlé'.fe joindroientàfon armeeauflî toll quilîauroit acheminée fur le bord de b Riuierc de Loyre : Auflî pour munir amp;nbsp;fortifier L vs i o n e n : fe met aux champs auec deux cens cheuaux maitres amp;nbsp;quatre cens harquebuziers fesgarnifons deFontenay, Luü' 'gnen,Tailemond fur Iar,Lufi'on amp;nbsp;autres bicoques pourucuës comme il auilà pourlemieux croilTant tousjours lès trouppes neantmoins jufqucs à Loudun amp;nbsp;frôticres de Touraine d’o» il ne retira pas tant de gens qu’il penfoit. Et ne peut que doubler fes forces, par la creuë de

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LIVRE TRENTESEPTIEME nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;211.

Ceux qui îcftoiét allé joindre de pluficurs endroitsL.efqucllcs d’cfefpcrant de croiftre en plii^ La Noue regrand nôbre amp;(. craignans la delcente du Duc de Montpenfier que le Roy luy enuoioit fur le^ pe7amp; poup bras pour rompre ces tant legiercs caualcadcsnl mena faire leur coup deflày à Verteuil en An* quoy. goumois.Où vne bande de gens de cheual affiftee de quelques harquebuziersjles oza atendre louslaEueur de quelques baricades dont elle auoit muny les auenuës du Bourg» L’vne def-lt;^uellcs neâtmoins enfoncée par le Capitaine,amp; en fin gagnée par la mort de fix qu’vns qu’autres: fetiiitd’ouuerture à ceux qui pourfiiiuirent leur bon heur julques augain de toute la place. Puis le retirerent en Poitou, lâchant la Noue que les deiîèins de la plulpart des Sei- î'ou^eTu* gneiirsdeCourtauoienteu telle fin que je vous ay dit. Ce faitfacheminc à la Rochelle le 5. Rochelle Mars potir entretenir amp;nbsp;côforter ceux de la côftace delquels il lê doutoit le plus: melmcmant r^geVie^'*' * ® vn fl facheuxamp;peu faiiorable cômêcemât:relôlu de leur faire quelques remôftrâces en plei moins aiLeu-nc afleblée de ÎEcheuinage. C’ cft la maifô de ville ou le lót les alfêblées du corps amp;nbsp;College doIavilie:Cópofé des Maire,ElcheuinsSd Pairs d’icelle auquel lèlon les occurrcces on apeJle les bourgeois amp;nbsp;habitas de la ville,delquels neâtmoins falfèblée popuIaireSc generale fe ûit ail Echeuinage leurs,ou fô treuue bon de la côuocquer,mais comunemet à tvn des Téples de la ville.S’eftât ^^taRochel-donques au lendemain de fon arriuée treuué à lElchcuinage amp;nbsp;fefted ât par vn afièz long dif Anembiées cours fur ce quifeftoit paffé en cefte premiere expeditiô: dit qu’il faut louer Dieu de ce que deiaRochcl pour nos pechez il ne lui à pieu donner plus heureux fucces à nos entreprifes. Et remettre le tout à fa prüuidâce»Eftâs arfeurez qu’il n’oublira les fiés armez pour vne Ci jufte querelle. Au les gcncral-refte qu’il ne faut cômâcer à courir,pour demeurer au millieu de la carrière. Mais pourfuiurc jufques au bout. C^’il n’ignoroit point que beaucoup trouueroiét biê rudes toutes les trauer fes,amp; algarades quifôtcouflumieres en guerreiamp;leroiêt pres du rcpétird’auoir tourné le dos de la Noue à leurs aifes amp;nbsp;repos où ils fébloiét eftre,pour le voir côtinuellemêt tallônez de falcheries amp;nbsp;te°HesR inquietudes.Toutesfois qu’il ne voioit pas que le nôbre de gés fi chatouilleux amp;nbsp;délicats fut cheliois en grâden vne villc,qui auoit de lôgue main d’elâcouftumé fes ailes, plaifirs amp;nbsp;cômoditez parti-culieres.-pour maintenir lejpur lêruice de Dieu amp;nbsp;la trâquilité de ce Roiaumeinon lèulement j-X' pourleur partici|lier mais pluftoft pour le general.Côme ils auoiét rédu vn fi infigne telhaoi- tcentrepriic gnagepédât le liege. Aprefctdôc,qu’il eftoit queftiô plus que jamais d’vne pçrleuerâce amp;nbsp;cô-tinuatiô en leur bô zelleiil falfeuroit tat d’eux,qu’ils ne fy oublieroint aucunemct.Et ny elpar gneroiét choie qui fuft en leur puilfâce.Aquoy il les exhortoit de grade affcôliôamp; viure auec cocorde amp;nbsp;vniô enfêbleichalTâs du milieu d’eux tous debats,piques amp;nbsp;autres dilputes qui ont decûuftumede ruiner les villes les plus florilfâtcs.Leur rccômâdât au refte la Foyamp;q^ociatiô mutuelle qu’ils auoiét jurée auec la Noblelfe.Laquellc de la part n’y vouloir faillir en vn lèul point.Aiiisy expolèr la vieamp; tout ce qu’ils auoiét de plus precieux. Atêdat de bref îoccurrécc que le teps d’efcouuriroit,pour leur dôner occafiô de fesjouïr Slt; efperer vn própt fccours amp;nbsp;merueilleufe alfiftâce de Dieu.ll y eut ce mefinc jour confêiI tenu,auquel furet relôliîës beau coup de chofes qu’ils jugerét des plus necelfaircs amp;nbsp;defqueilcs furent drelTez articles qui de- Moiensque puis ont efté publiez concernans la police amp;nbsp;difcipline militaire. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;poquot;u/differ

Le Roy cependant pour ne le tenir trop à defcouuert:mandc de toutes pars là Gédarmcric, Armée ä fe chenaux legers,lesRegimes de fanterie amp;le plus de gés de guerre en fome qu’il peut fèuet en g^eTRc^*^ fôKoiaume tant d’âciêncs q nouuellcs inftitutiôs lèlô les cômilfiôs nouuelles qu’il en auoit formez. jidrc(léamp; fait deliurcr aux plus alTeurcz Capitaines qu’ô luy auoit colèillé.Enjoignât aulfi à toutes fortes deperfonnes,jufques au peuple,paylân,amp; cômune de fê mettre en Armes parles bourgs amp;nbsp;villages pour courre fu s au premier toquelâin,amp; à tous ceux des Proteftans qui lê feroict leuez en Armes lelon leProclamât qui en fut enuoié de Aris le 5. Mars 1574. a cha-cunGouuerncuramp;Lieutenant de Prouinceenlônablênce. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

DEPARLEROY. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Commande

No S T R E Amé amp;nbsp;Fcal,voulans pourueoir à la feurcté,côlêruation,defcncc de noftreEftat géTdc guet amp;nbsp;autorité : amp;nbsp;que ceux qui le Ibnt elleuez en armes contre leur ^uoir amp;nbsp;îobeïlïânce qu’ils ƒƒƒ j™“ (ont tenusdenous rendre côme à leur Prince naturehlbient empefehez d’executcr leurs per- uokde fe nicieux delTeins. Auonsdeclaré amp;nbsp;déclarons par ces prefentes: nos vouloir amp;nbsp;intention eftre. çourirlaMa Que les Gentils-hommes Catholicques de nos pays amp;nbsp;Prouinces:amp; autres nos bons amp;nbsp;loy-uuxfiijcts qui pourrôt lê monter d’Armes amp;nbsp;chenaux : lê rendent le plus dilligemment que hire ce pourra par deuers les Gouuernçurs nos Lieutenans Generaux chacun eh (a Prouince,

Ddd

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May, 1574.


L’ HISTOIRE DE FRANCE.


Permiflion p^^j. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’ils Icur feront entendre de noftre part. Ordonnons en outre Iclon que

La Noue part de la Rochelle pourdóner ordre aux Ifles.

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/' MW KH lAll. V W MW 113 IVll 1 IVlVlIk vUtVuULV t.»V IIUIU V MAI C • vx nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-i ,

acousjui* 11 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ja

ques aux nbsp;nbsp;re amp;nbsp;la necelfité le requerra: qu’vn chacun de nos bons fu jets des villes, bourgs, bouffi

counc fus*^ nbsp;nbsp;autres fafl'emblent,lôit par fondu toclâin5amp; autrement le plus à propos qu’il le pentra

aux Protc- afin dc rcfifter aux perturbateurs de noftre Eftat amp;nbsp;du repos de nos fujets : leur courir ; ftasciicuex. taiUgf en picces ceux qui feiont notoirement armez contre noftre feruice amp;nbsp;leur öfter K’ j moien de mal faire. N’entendans toutesfois qu’il foit fait aucune oftence ne delplaifirà . denos fujets qui ont cfté amp;nbsp;font encores dc la nouuelle oppinion, qui fecontiendrontp^' blemcnt en leurs maifons fous la permiflion amp;nbsp;bcnefficc dc noftre Edit de Paciffication P'‘

. au mois de luillet dernier. Ce que nousdeftendonstrefexpreflement. Ains voulons foyent maintenuz amp;nbsp;conforuez en la protedion noftre amp;nbsp;des Gouuerncurs amp;nbsp;nos Lieutef^’ Generaux de nos Prouinces. Et mcime que les Gentils hommes leurs voyfins, fe cbâfF deles garentir déroute injure amp;nbsp;opprcfîion. Dequoy nous les admoncftcnsamp; aucruu® ' vousmandans enjoignans faire lire amp;nbsp;publier nos prefênrc intention amp;nbsp;Ordonnance) r ‘ tous les endroits de voftre reffort accouftumés à faire cris amp;nbsp;proclamatiôs.-à ce que aucun nj . prétende caufe d’ignorâce.Ains y tienne la main de tout fon pouuoir. Y failànt aufli devoi part tout bon amp;nbsp;foigneux deuoir, car tel eft noftre plaifir. Ce mefine jour la Noue pari Rochelle pour vifîter les Ifles amp;nbsp;y ordôncr ce qui eftoit neceflàire. Mefmcment en Rcqu*^ i ceut Gouuerneur amp;nbsp;Garnifon dót Ollcró fexépta en donât vne fomme d’arget pour la nbsp;nbsp;nbsp;'

Brouage, fô Mais 311 moic que Broüage Marénes amp;nbsp;cawiers voifins corne de plus grâd danger: merito^^ t p^fcntaiis lôgue dcmeurc:!! y fit ce que vous entendrez.Broüage autresfois marais amp;nbsp;graïue^P'quot;’ du Fort. nbsp;nbsp;bourgade amp;nbsp;maintenât petite ville amp;nbsp;forte,eft d’cuirô doo.pas en carré:affizc fur fobie amp;

Brouagedit marefcageux,amp;oùà grâd difficulté foprêd fôdcmêt pour baftir.Il nyapas^o.ansquclc^P'* I qu'and bafti oiicrcs maifôs y furet bafties par le Barô de Mirébeau laques de Pons qui dc fô no fappel'^* J fcpar qui, copolis.CarBroüage eft le nô de brilliere fur le bort de laqlle lavilleeftaflizcprcnâtleno

Broü,viclletour jufques ou elle court,entrât enuiro ^.ou 4.!!. dâslaterre,enuirônéedec‘’‘ amp;nbsp;d’autre de marais lalIâs.C’cft bié fans doute le meilleur haute distance amp;nbsp;principallcn’^^^ pour les gras Nauires qui de toutes les parties delà Chreftiété vôt la pour charger le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;:

fait tel traffic amp;nbsp;depefehe que c’eft chofe amirable que dc la flotte de Nauires quify voit| Brouagetou nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fois.Tant d’Angleterre,Efeofle, Flandres,Allemagne, q de toutes fos autres parties Stp'^

jours defité trionalc.C’efte place dôques pour eftre dc telle cofèquece tât pour la cémodité dclanicr^^* autreTmef- P®^*^ nbsp;nbsp;deniers qui fo tirent du féhà tousjours efté foignculem.ct leccrchce par ceux dehK

memantCô chclle pgut b faire joindre à leur parti.Auffi qu’elle leur eft voifiné dc 7. li. Et à ceffe fois iV k vo^fina^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tourner,tât pour l’inclinatiô des habitâs,que de b volôté 8c puiffâce defô SieurJ*

dclaRo- rôde Mircbcau qui eftablift pour Gouuerneur Cimandietcauec 300. homes pour la Ga^'’

fon .Et desIheurefit cômancerlesfortifficatiôsqui peu à pcuontcftéeflcuéesàl'EflatquJ'’ les voit âujourd’hui:yfaifânt boullcuars amp;nbsp;baftiôs pour b flâquerfort ingenicufometfaits-b foffébon amp;brge amp;nbsp;dans lequel Ion peut mettre amp;nbsp;öfter l'eau quâtlô veut curer,âlétoiii^

la villejamp; principallcmêt durât les grades marccs.Ces fortifficatiôs fc firét aiiecqucs grasP’ ) amp;: au defpés des Ifles amp;nbsp;païs voifins-côtraints fournir argêt où enuoier homes pour y trauaiH'' (èlô quf chacun eftoit cotizé.Ccux de la Rochelle y enuoierét artillerie amp;nbsp;quelques ons.Voire fut vn téps qu’ils en paierét la Garnifôn.lls ne lont toutesfois n’y de leur Gouuewf métjiïy de leur reflbrt:ains de Bourdcaux.Et les autres deParis encor qu’ancienncmâtlcpâf d’Onis feftêdift jufques àS.lcan d’Angeli côprcnâtauec Ré amp;t)lcron lesIfles deMarenes^^ ; cartiers voifins.Mais la fctardilc amp;: pufilanimetc de leurs deuâcicrs à de tant rogne les ailles leurs fiiccefleurs.L’ordrc d(Êé aux Ifles lelô les moics amp;nbsp;loilir qu’ils peuuoiét auoirda le retira dâs la Rochelle affin de pouruoirauxoccurrcces lêlô les occafiôs. Orpourcequel^* Rochellois auoiét conu amp;nbsp;à leurs grâd dômage que pédât les derniers troubles, ils auoiétrf' ceu les plus grandes baftonnades de ce collé: auilèrenr auffi premièrement de y donnertelo'' dre, qu’ils peuflènt faire trÄisjours entrer viurcs ôc munitions dans leur villeaant d’Angleter* rc Flandres amp;nbsp;Allemagne que d’autres endroits où ils pourroiét auoir acccsamp; bône intellig^' ce. Du moins cela celTant ( qu’ils jugeoict ne pou noir ailcmét aucnir ) faire guerreouuerteî-ucc bon nôbre de Nauires taiK fur les Efpagnols Portugais Italiens amp;nbsp;autres de îvnc amp;nbsp;fäU-tre mer. Voirefur ceux du Royaume mclmc qui failôyent profelfion de la Religion Catholi-que. Il eft vray qu’à cecommanccment amp;nbsp;pour ne coptreuenir à leur protellation publiée-Un’cftoitperaiisque prandre fur les Catholicques qui diredement lêroycnt trouuez

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LIVRE TRENTESEPTIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;212.


îffifté aux maflâcrespaflèz ou qui failbyent encores praticquesSc monopolies pour la riiync des Piotellâs.Mais cela fut de peu de duree amp;nbsp;femâcippa celle rellrinôlion fur le General des Cathûlicques. Auffi que quelque choie qui eull ellé auparauant ordonnée pour cell effed: L abus 8i contrauenûon de ceux qui failôyent la guerre par mer,y fut tousjours toute mani- LkC ..v ôv. fellée. Tant cil forte à brider fauaricc des hommes où difficillötó reprimerSt contenir la li- So^datsPro ccnce que chacun veut prandre en ces Guerres Ciuilles. Ce qui à tousjours tourné au pre- ' nbsp;nbsp;'

ju dice amp;nbsp;fcandalle deldits de la Religion amp;nbsp;au grand delàuancement de leurs affaires. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Armée de

11- y eut donc d’ellors bon nombre de Nauires équipés cn-guerre,tant à la Rochelle que en Broüage, Ré amp;nbsp;autres endroits: tendant leur deflein principallement pour garcntir la Radde de Ché de Baye amp;nbsp;empefeher qu’elle ne feull occuppée des Nauires du Roy, qu’il * pouuoitalTcz toll fairefortir tant de Bourdeaux, Bayonne Sc Sainél lean de Luz que des Hautes de Bretagne amp;nbsp;Normandie comme il auoit fai pendant le liege .■ Ce qui auoit eïlé la


Lice cc des


princippalle caufe qu’ils âuoyeftt eftéprelque rediiiôhà fextrémité de famine Toatesfois


par toute la mer : que de bien petites‘qu’elles elloyent au commanccment, il ne le trouua enfinmoins delèptante que Nauires que Barques Protellantcs courans ordinairement par Courccsaf-LractduPonantdepuislcpas'de Calais julquesau dcllroid de Gillebatar. Faifans infinies fiducsamp;vni prinfcs fur fElpagnol, Portugays, Bretons, Normans, Bafques Si tous autres Catholic-ques qu’ils amenoyent a la Rochelle ou ilselloyent incontinent jugez parles Officiers de f Amirauté. De lôrte qu’il y eut dellors tel remuement demelhage parla mer : que fon ne parloir d’autre chofe que des Nauires'de la Rochelle. Lelquels eftoyent fi redoutez,que la na-uigation fut rendue fort difficille amp;nbsp;hazardeuze aux Catholicques. Et le Ibnt fi bien main-


Rochcllois fur les mer de Ponent amp;nbsp;Leuantr


tenuzler Rochelloîs decccofté: que tant que la guerre à duré, ils onttousjours eu leur porte de derriere ouuerte, amp;nbsp;la mer à leur commandement : qui leur à efté vn trefgrand a- „ . wntageSc fans lequel ils-euflènt receu beaucoup plus d’affaires. Les congez pour faire la


Cogez pour


gueiKparmcreftoyent ^pediczpar les Sieurs, Gentils-hommes de la Religion Reformée des principaux de Poitou, Saintonge, Angoulmois, vilje Gouuemement de la Rochelle amp;fignc2 de la Nouc au nom dcfdiéls Sieurs, amp;nbsp;comme Chef reconnu defditcs Pro-uinccs. Auffi le Maire de la Rochelle les fignoit Si y lâiibit apofer le fêau de la ville apres caution Büurgcoifc donnée par les Capitaines des Nauires de faller amp;nbsp;du retoui:amp; des mal-ucrlàtionsquifepourroyent commettre pendant le voyage au prejudice des ordonnances. Et qui pourtant n’empefeherent qu’il ne le fit afiez d’abuz amp;nbsp;infidances par la meifur ceux Icplusfouuent qui n’en pouuoycnt mais. Voyrc que la plus grand part deteftoyent c’efte manierede guerre amp;entr’-autres les plus aparans Marchas de la Rochelle,dilâns qu’il y alloit de laconfcience. Les autres maintenoient que puifqiic cefte guerre auoic efte trouuée amp;nbsp;déclarée juûex’eftoitaulfi luftice de courir à ceux du parti contraire amp;nbsp;robbe d’cnnemis.Tellemct que ce qui eftoit pris fiir iceuxæftoit auffi bon fur la mer que fur la terre.Dauâtage que le nerf de la guerre eftoitfargêt,lequel neièpouuoit pour fheure recouurir d’ailleurs ne plus prop-tement que de ces voiages amp;nbsp;courlês m.aritimes. Et defaid fon fçait aflèz côbien ce^moiés y ontlêrui. Tant pour les fortiffications de la Rochelle,que pour la lôlde amp;nbsp;payement des corn pîgnies. Eftant pour c’eft effet le quint de toutes les prifes qui fè faifoient deiparti efgallemêc entre la Nobleflé Scceux; de la ville fuiuant fafïôciation entr’eux faite dés le comman-cemant delà guerre. Tel fut fordre que les Confederez donnèrent à leurs affaires de Poitou amp;laRochelle:telfutle commcncemant de ccte Guerre en ces xartiers. Voions ce qui fc re-muoit ailleurs en leur faneur.


comme amp;nbsp;par qui donnez.


Guerre fut merdeteftée amp;. par qui.


Places fac-prifes en Saintonge parles Pro-teftans amp;nbsp;l’ordre qu’il y donnèrent

La Caze


P 0 V R le regard de la Saintonge,la Caze, Mirambeau, Monguion, Plafïàc, Vfïôn, Bre-tauuille, Sauion, Poulcuainamp; quelques autres feftoient faifis de Pons, Tonccharente, Royan, Talemond, Saint lean d’Angle, Rochefort, Boutcuille^ autres places,efquelles la Noue ne changea pas beaucoup de ce qu’ils yauoyent ordonné: Tant pour la Police que fait militaire. Pour îentretien duquel les Bourgs amp;nbsp;pays circonuoyfins eftoyent forcez à Contribuer felon leur pouuoir. Mais ils perdirent aflèz toftlaCaze quiauoit eftéGouuer-neur du Roy de Nauarre. Lequel pourfuiuant vue Compagnie de Fantaffins Catholic- Catholk-quesquifeftoyentretirez envne Bourgade:fut tué d’vneharquebuzadcpar la telle,qui luy vint de la feneftre de laquelle le Capitaine parlemcntoit pour la reditibn. Sa mort fut rcgrc-

D d d ij.


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Mavs’ 1574.

L' H I s T o I R E DE FRANC F.

tée de tous ceux qui le connoifloyent pour les graces dont il eftoit recommande: amp;nbsp;Jiir pourauoirtousjoursamp;fortheureufement jufquesacc jour, honnoïc lapraticquc des* mes efquellcs il auoir peu de Superieurs, de la connoiflànce amp;nbsp;aflîdu exercice des bonnes* tres : de fHiRoire mefinement, en la remarque de laquelle il auoit allez apris pour façonné' ceux qu’il honoroit de lôn amitié. La Noue fur tous, emporta vn incroyable ennuy üoiroutre famitiévulguaire, vnelècretelîmpatieamp; conuenanced’humeursauec cepen'’” nage quifaymoit infiniment. Ilauoit furpris Ponsà vne Diane auecle Seigneur du ancien amp;nbsp;mortel cnnemy des Proteftans, fa femme amp;nbsp;crifans: mais il laiflà tout aller depuis-Voyla comme le portoyent les Saintongeois, Poitcuins amp;nbsp;Rochcllois, elperansquclci'^ • delfeins lèroyent en brief fécondez par vne plus belle aparcnce de forces humainesgt;quc celles qu’ils voyoyent amp;nbsp;dont peu le contentoyent fort j comme je diray ailleurs, apres vous Normans amp;nbsp;^uoir reprelènté les rcmuëmans des Seigneurs, Gcncils-hommes amp;nbsp;autres tant de Normsi leurs voifins die queBeaullè, Touraine Ôc. contrées circonuoylîncs. Erftre lelquels Colombiers fourieCom P Ititpris Saint Loamp;faflcuranc de Carentan petites villes Marefcajculês pour le voyfii^ te de Mont- ge delà mer Angleiche : y olfroitla delcente au Comte de Montgommery, fes enBiH gomery.amp;c, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fuittc .Lefquels receus à la defeente par Colombiers amp;nbsp;autre:psuis incorporez

Ladefccntc trouppcs Normandes: en acreurent le nombre amp;nbsp;le courage’deplufieurs qui bratiloycnt cnNonnan Catholicque, füs n’eullènt veu ce perlônnage auquel ilsauoyent vne creance au orm an nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’ßs reccurent tous pour General de leurs trouppes amp;nbsp;Guide de leursdefci'^

qui clloycnt de bien pourueoir amp;nbsp;fortiffier ces deux places. Puis d'entreprandre fcxccu-don de ce dont on luy auoit ja faiamp;. ouuerture fur quelques Places Catholicques.

Roy qui ne les vouloir lailTer lî longtemps dormir a leurs aile. nonplus que les Poiteu®’ lefqucls il auoit jadepelchéleDuc deMontpenfîcr: commanda à Matignon Gouuci-contre le neur de la balle Normandie : de laquelle le Comte luy vouloir eclipfer ces deux Placesamp;âH MoBgôraeri nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4“’^^ clperoit atirer à lôn party : de leuer le plus promptement qu’il pourroit tous les

de Guerre de lôn Gouuernement, pour enfermer amp;nbsp;rellèrrer au jjluftoR ces bandes CoH' federées:crainte comme la pelote croift Sc grolTill plus elle va en auant fur chemin dencgc ellesnefcnflalïcntamp; grolfiirent,lion leur permetoit vaguer par le pays à leur plailîr. Po^ ces occalîons le Roy fit alTembler le plus de forces qu’il peut, affin de combatte ceux quifC' Iloyent elleucz permier qu’ils feullent plus forts amp;nbsp;multipliez: ne qu’ils enjambaient Plaintes auant : Mais il fembloit que beaucoup n’y marchoient fi allègrement que de couftuine. £ƒ d’aucunsCa principaljgment la NoblelTe amp;nbsp;autres des plus aparansôc des meilleures villes qui deteftoi’^^ Royaux^' ffifii’finent celle guerre que Ion voioit à îœil tirer auec lôy la ruync du Royaume : Aquoyil’ dilôienr eltrefacilled’obuier,fi ceux qui gouuernoientle Roy àlcurapetit-.vouloientvnpci* remettre de leurs paffions particulières, où de leurs grandeurs clpcrées.Que leur trop grande auélorité amp;nbsp;défit de vengeancejcaulôit tous ces brouillis.Q^e c’elloit la guerre des grans,I0 maux amp;nbsp;inconueniens de laquelle, tomboient cependant fur les petis.Et qu’il n’y auoit que le poure peuple qui en {ôuffroit,clpuilé de fes biens amp;nbsp;fubllance ne plus n’y moins que de fang-Autorité du Ainfi rentroit la plufpart des Catholicques fort difficillcmcnt en cete Guerre. Scnion-Royde Fran trant chJ^ un alfcz las des couruées palTées. Toutesfois le nom d’vn Roy de France duquellcs ce amp;nbsp;Amour Catholicques le lônt tous jours feeu d’extremant couu rir: Et f Amour naturelle que la Nation fetLuy por- Françoilè porte à lôn Prince ; eurent tel efficace, que en bien peu de temps il mill deux tent. Armées aux champs. L’vnc pour tirer en Poitou lôus la conduitte du Duc de Montpenfier* Et f autre en Normandie commandée par Matignon. Mais cependant que ces forces fache-Le Roy défi- minoycnt petit à petit : Le R^ monftroit en aparance auoir vn grang defir àla Paix par plu-le» Pourpar ^eursmelïàges, allées amp;venuës en Pais,amp; fur tout vers la Noue amp;nbsp;ceux delà Ro c h s l le: lez d’icclle. vers lelquels il delpechoit louuant pour les induire a ce contenir paifiblement. Difànt qu’il fcbaylïôit fort comme ils felloycnt tant oubliez, veu le peu d’occafion qu’ils en auoyent pour les auoir tousjours la^ a i este plus fauorilèz que aucuns autres de lès fu jets. Et la bonne volonté qu’il auoit encor de les maintenir en leurs libertez lôus le bcnefficc de lônEdiél. Ce qu’ils prenoient toutesfois pour vn moyen.à les defunir ôefeparer des autres. Mais les Rochellois fur tous quelques belles offres qu’ils receulîènt de jour àautre de la part de fa Ma i est s : n’y vouloyent aucunement entendre : Si ce n’clloyt pour le General de tout le Royaume. Et cependant ce paflà ainfi, vn moys ou fix Icpmaines eu tel-

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LIVRE T REN TESË PTIEME


2I3gt;


cntelles allées amp;nbsp;venues cfquelles n’y cut faute de lettres, mclïàges, remonftranccs, prières Sipraticques .Efquellcs femployoit plus que nul autre, la Royne Mere du Roy;amp; mon-fttoit par fes lettres y procéder de grande affedion n'y elpargnant trauail ny peine aucune. En fin Streife fur depefehé aucc charge bien ample de coinmunicquer auec la Noue amp;nbsp;autres Gentils hommes qu’il trouueroyt à la Rochelle pour du nwins fubtilizer quelque bon moyen de paruenir à quelque Trefue pour certain temps. Pendant lequel le Roy eiperoit pourueoirfibienaux plaintes de iès fujets d’vne d’autre Religion; qu’ils auroyent oc-cafionde fêcontantcr, amp;nbsp;jouyr d’vne bonne heureuiê Paix à fauenir. Stroiïè feftant arrefté à Aynandes port de mer d’iftant de deux lieues de la R o c h e l l e ; fut foudain vt fité de la Noue 5( beaucoup d’autres tant delà Nobleffe que du tiers Eftat. Ety eut entre eux à diuers jours plufieurs Parlemcns amp;nbsp;Conferances defquelles en fin n’en vint aucun fruit.

La Royne Mere s’emploie ani-meulemant pour laPauc

P O V R tousjours mieux elclarcirles matières par fordre amp;nbsp;diipofition méthodique dont je veux vfet cnceteHiftoire: je vous ay cydeflus parlé feulement des delïèins amp;nbsp;portemensdesConfederez. Sans yauoir inlêré aucune particularité des affaires Catholic-ques, affin de n’interrompre la fuitte des accidans paflèz. le vous veux donc maintenant Trois Affaire part de ce que le Roy entreprint pour rompre Ivnion amp;nbsp;les moiens que penfoyent auoir cnfcmbleles Catholicques amp;Proteftans aflbciez. IlenuoyaleDucdeMontpenfiercontre lt;]ues contre les Poiteuins amp;nbsp;Saintongeois commandez par la Noue. Son fils le Prince Dauphin contre ceux de Dauphiné amp;nbsp;cartiers voyfins. Le Duc d’VzezditCurfblamp;Ioycufe contreles Lan-guedos. Et Matignon Lieutenant General du Duc de Bouillon en la baffe Normandie,contre le Comte de Montgommery amp;nbsp;fes aflbciez. Qiwnt aux rcmuëmans amp;nbsp;occurranccs qui auindtentez autres Prouinccs de ce Royaume. Il n’y eut pas tant defaids remarquables, que nousnc les puifïîons bien gliffer amp;nbsp;comprendre parmy le difeours des autres plus fignallez portemans François. Et pour commanccrau Duc de Montpenfier, tant pour le merite du perfonnage, que pour cfljp enuoyé contre ceux defquels le Roy doutoit plus les cnreprifes: En Aurilaffifté des Comte du Lude ,Chauigny, Puygaillard ,RufFec, Mortemar, Riche- pencicr cn lieuquiluymcnadixEnfêignes de piétons, les Rochesbaritault, Landreau, Loué,Sanzay Colonel des arrietebans Chemeraud, qui conduifbit la Compagnie du Roy de Pologne, Aigence, Fontene, Charandray amp;nbsp;grand nombre d’autres fuyuis de douz cens cheuaux amp;nbsp;quatre mil Fantaflîns : entre en Poitou pour referrer la Noue amp;nbsp;autres qui fefgaioycnt à leur plaifir fur le plat pays comme je vous ay diéf. Apres toutesfois auoir pris fait ou- mencéc. uettuteàla Noue d’vne bonne Paix. A laquelle les Confederez fê monftroyent tellement affeâionncz : qu’ils ne laifferent pourtant d’entreprandre fur les Catholicques au mieux de leur pouuoir. Lcfquels au reciproque voyans ceux cy à la retraiéle : gangnent le plat pays amp;nbsp;en fin faccommoderent comme pour affieger Fontenay le Comte : d’où la Noué ne faifoit que partir pour fè retirer à la Rochelle : Et comme ceux qui ne vouloyent rien laiflêr pres d'eux, qui les peut incommoder en cefiege: le Duc donne charge à Puygaillard d’enleuer les autres places Confédérées du bas Poitou ce qu’il fiû. Puis voyant qucTallen^nd qui leftoit ne fe vouloir rendre à fâ Somation: y mena la Cauallerie legere amp;nbsp;douze Compagnies furiard affic de gens de pied. Les premiers defquels receus par Renolicre ( que la Noue y auoit mis pour nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jT

conferuer ce pays amp;nbsp;fournir la Rochelle de fês commoditez ) amp;nbsp;nombres d’arquebuziers fbr- Landcrca«. tis delà ville.-fentrecouragcrent en fin de fbrte,qu’ils les forcèrent de fè retirer. Puis menacez de fix Canons que le Landreau y amena auec commandement du Duc de faire tout mourir puis qu’ils donnoyent la peine d’y mener Artillerie ; feftonner^t en forte peu à peu,que des lafecondefommatiô que Puygaillard leur fift faire les Soldats crièrent tout haut qu’ils fèvoy-loyent rendre contre huis du Chef qui les affeuroit d’vn prompt fècours promis amp;nbsp;juré qui ne peuteftre que de foixante liures de poudre laquelle neâtmoins^pportée par les fables Do-loncfutprifcauecle Soldat qui la penfbit bien porter en fèureté .Tellement que Renolicre fe voyant fans munition amp;nbsp;fans obeyflànce que de peu de Gentils-hômes qui luy affiftoyent rendit la place auec promeffe de vie amp;nbsp;bagues fauucs le quatrième May. Toutesfois il furet tous defualizez fors Renolliere que Rouflîere Cudebrây amp;nbsp;les Granges fauorifèrent : au lieu duquelPuygaillardyrrut IcCappitaine Crenayà^aueu de Landreau. Tallemond appar-tyeniàla Trimouille,dont ceux des Granges Caquinieres voyfins delà, fe maintienent

D d d iij.

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May, $ 574.

Talc mond amp;nbsp;fa rcprc-fcntaüon.

L’HISTOIRE' DE FRANCE.

Capitaines héréditaires à lieft fitiié fur la cofte de Poitou auquel il baille la commodité f'' traffic fur mer pour le canal d’eau qui porte les Barques à dcmy lieue de la en plaine nier, f ville à efté autresfois belle amp;nbsp;riche, mais non tenable . Le Chafteau fe peut dcffendre cco**® le Canon qui ne le peut offencer que de la montagne. Mais faute de îauoir acommodéjpo'J,' ueu amp;nbsp;fortiffic ilfut rendu ccAime vous auez veu cy defliis. Ainfi Puifgaillard remmena ƒ forces au Duc de Montpenfter qui ne defcgnoit que la prinfe de Fontenay amp;nbsp;la conquene

tout le Poitou. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;U-

La Vandée Riuiere de

C E V X qui ont bien remarqué le fit amp;nbsp;plan de Fontenayde treuuent affis fur vn aflèz te' de pendant d’vne grande plaine: fur laquelle il n’a que ce qui court depuis la porte Saint ehcl julqucs au earlier des Religieuiès ; la refte defeend jufques au pied de la montagne o'* lavillefiniftparla rencontre de la Vandée, quiLabreue de fes claires amp;netes eaux : peiiK’ amp;°foncours ^^^otmoins, fors en hyuer qu’elle fe defborde aflèz fouuent jufques à inonder prefqiie to*^' te la préede Fontenay,amp; lesmaifbnsmefinesdu Faubourg des Loges : fans les foiTeztjt'®’' y à fait au tour pour y receuoir amp;nbsp;peu à peu faire teicouler ce petit deluge d’eaux qui fertp^r ce moyen de fortification au Faux-bourg comme vous verrez . Près delà ville elle fe fend«^ deuxbras, qu’elle rejoint à îendroit de la Tour de fabreuoir. Puiscourant pour diuifer* ville du faubourg des Loges, elle forme la petite Ifle de la Mothe pour fe rejoindre auflît® ' d’ou fefcoulant hors la ceinture de Fontenay, tous/ou rs poure amp;nbsp;baffe d’eaux ( caufe que«’’ n’eft beaucoup marchande) court com’aumilieu d’vne grande eftanduë de marets jufq”^ LaSeurede 3cé qu’elleayetrouuélaSeureNiortoifè: le mcflingedefquellesva jufquesà Maransou« la Validée^ pcft patmy le flus amp;nbsp;reflus de la Grand mer. La ville reprefenteroit la face d’vn triangle au BtrauJ plus que d’autre forme, n’eftoit qu’elle fauance en plufieurs encongneu res aux deux bras démet Chafteau qui vademy en ruyne. Ellen’auoit que deux fauxbours celuy de SaintMid'^ qui eft aujourd’huy tout ruyné amp;nbsp;celuy des Loges. Lequel bafty À i’oppofite defautre ftendfurla verdeur d’vne longue amp;nbsp;large Campagne qu’ils appellent la Prée, lieu fort pl^‘ fànt amp;nbsp;de grande commodité aux habitans. Soit pour le proffit itplaifir ordinaire qu'J^y Fontenay amp;nbsp;prennent : foit pour la Commodité des Eftrangers, qui de plufieurs endroits de ÎEuropP® Niort, y viennent débiter amp;nbsp;enicuer leurs marchandifês. Qui fait que les foires de Fontenay^

amp;: celles de Niort qui n’en eft efl’oigné que de quatre lieues: font eftimees des plus bd' les de la France. Or pour vous faire voir la ceinture de fes murailles : amp;nbsp;d’vn mefme traiô les fortiffications que y ont efté faiéfes parles Proteftans deuant amp;nbsp;apres le premier fieg^ î-or, faut fçaugt;ir que du commanccment les murs eftoyent fort Amples amp;de foible eftoUf, pourueuz de quelques Tours fi mal percées que vous ne les jugeriez propres qu’aux chesamp; autres traiéfs dont vfoyent les anciens, non pour la fcopeteric de ce temps. n’eftoit point mieux aflèuréede foffez qui ne font aflèz profonds ny de largeur conucnablc^ vnc place que veut fouftenir l’effort de tel fiege que les noftres. Au refte elle à tousjours nuë de fortiffications amp;nbsp;au dedans amp;nbsp;au dehors. Soit qu’on ne fe vouluft refondre d’y tenir J contre la violence du Canon, où qu’autre confideration fuft la feule caufe de la tenir ainfi - d’efpour^euë des moyens que les Proteftans Inyont prefté à fe maintenir amp;deffendre,jnf quesicy. Ce fut pourquoy la Nouèfenleua des mains Catholicques auec feffort d’vn (êul Canon amp;c vnc Couleurine fan mille cinq cens feptante. Lefquels y retournez par le beneffice , ' i, d’vne troiziéme Paix: fen font portez Maiftres fousfautoritédu Roy amp;nbsp;Gouuernementdn

Comte du Lude jufques au vint-quatriéme Feurier dernier pafle, que les Proteftans poutij' furprisquot;pac retirer fen fâifirent par efcalla^ fous la conduitte de Saint Efticnne. Lequel fuiuy de quel' les Prête- qyes Cuiraflès amp;nbsp;nombre de narquebuziers y entra fâns perte d’homtnes n’y aucune tffiifion mene^'^^æ Gelang Catholicque: fors de trois habitans lefquels jugeans par la refolution de leur couß' ge, lahardieflè de leurs compagnons, qu’ils penfoyent fè deuoir mettre en mcfmedeiioit de deffence : aimèrent mieqgf mourir fur la place que d’abandonner leur ville à la deuotion d’vn contraire party. C’efte placcfutaufli toft la retraite amp;nbsp;Rendé-vous General de touslß Gentils-hommes, Cappitaines Soldats amp;nbsp;autres qui de Poitou amp;nbsp;quartiers voyfins,yfo rent ap»pellez pour reprandre les armes. Si bien qu’en peu de jours le nombreyaccreuft de telle forte:que la Nouë eut moien d’y Iffiffer pour garde deux Compagnies d’arquebuzie« commandez par les Cappitaines Moterie amp;nbsp;Beauregard, amp;nbsp;bien autant de Soldats de ville » Le reflétant Cauallerie que Fanterie,' fut commandé fortir en Campagne pour courirtoûtlc

Poitou

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livre TRENTESEPTIEME. 214.


Poitou amp;nbsp;Lodunois aux fins que je vous ay did ailleurs. Si qu’auoir batu le haut amp;nbsp;bas Poi- pr“'« tou auec vu heureux fuccez: Ils donnent en Saindonge amp;nbsp;Angoumois pour joindre ceux court le Poi Icfquels obftant diuerfês occafions, ne fe pouuoyent où ne vouloyent les premiers lêjetter aux champs: PuisauertisquefâMajeftédepelchoitleDucdcMontpenfier auecvne forte places de Armee pour remettre le Poitou en lôn premier Eftat: tirererit de la occafion démettre en deliberation, du Confèil le furplus de leurs affaires. La pluralité des voix fit la refôlution de l’Armée du quitter la Campagne amp;nbsp;fè referrer fous la faueur des villes de leur nouuelle conqueftcjpour ’telèvoirforcesbaftâtes àfouftenir feffort defArmée Catholicque. loind qu’en tout eue-uement ils ne vouloyent abandonner leurs trouppes au hazard d’vne bataille qui ne leur pou les Prote-^ Uoit eftteque fanglante amp;nbsp;beaucoup dommageable quelque vidoire qu’ils y euflènt fçeu ftansferen-acquerir. Firent donc Eftat de fi bien pourueoir les villes amp;nbsp;autres places qu’ils auoyent fur-pnns : que les Catholicques n’y perdroyent auec f efpoir 8c le temps • que les hommes, frais amp;nbsp;ûrgent qu’ils y emploieroyent à les prendre par force. La diligence fuft telle qu’elles fè re-treuuerent toutes(eu efgard au peu de temps qu’ils y emploieront)en Eftat de fôuftenir lepre-niier effort des plus efehaufez. Voici l’ordre que le temps amp;nbsp;les moiens leur permirét de donner aFontenay. Délibérez de maintenir le faux-bourg des loges, ils firent razerceluyde S. Michel. Tant pour auoir la veuë plus libre fur la plaine de cete auenuë: que pour empefther les Catholiques de fi acommoder au grand dommage des tenans. Puis dreftèrent vue Caze-mattedans le folié droit au coin lequel defcouure toute I3 ceinture qui delfend jufques à leau ____________ pourflanquer tant ce quartier que le long du folié de Saint Michel. Etplusbas, droid au ^«Loges. Pont aux cheures,ils en firent faire vn autre, pour d’efcouurir jufques àféncongneurc delà ville quefaid vnegroflé Tour qu’on furnomme de la Lamproyc : delpuis laquelle jufques ^hporte des Loges: la ville fe deffend par les murailles amp;nbsp;parlaVaudée qui coule à fon P’ed; laquelle pource que la ville va d’eflors en haulànt: felèpare vn peu des murs, qui lont depuis celle porte fort fimples jufques à la Tour carée duChafteau: lequel pour h’a- ' uoiteftéremparé comnwil tomboitôc fe ruyne de jour à autre: n’eftoit demalaifë accès, julquesà lagrolfe Tour qui deffend vn peu ce carrier. Scies Courtines du Chafteau dans dcFomenay lequel on fit elleucr quelques terralies Sc plates-formes. Depuis c’eft endroit les foftez font vu peu plus bas amp;nbsp;plus larges qu’ailleurs. Si bien que jugeans fendroit du Chafteau plus fobie: firent elleuer hors la Contrefearpe du fofte vn petit fort en forme d’efperon droid 3 la malfonde Guinefolle, fans la rcueftir n’y autrement accommoder pour la briefuêté du temps: fors de quelques barricades qu’ils plantèrent au delTus pour lafouretéd harque-huziers qui le garderoyent. Voyla l’ordre qu’ils y donnèrent, lailTant à la diferetion du Gouuérneur amp;nbsp;Chefs particuliers qu’ils y mettroyent encasdefiege: les terralTes, ram-pars,tranchées amp;nbsp;autres fortes de deflfenccs ordinaires Sc ncceffaircs aux affiegez qui les fubti lizent felon les occafiós que la qualité du lieuamp;les portemés de leurs ennemys leur dônent.

Comme donc le Duc euft eftandu fes trouppes fur Saint Hermine amp;nbsp;cartiers prochains, attendant la reddition des places Proteftantes, 8c les munitions de fon Artillerie pour après fitfS. Efticn-affieger Fontenay : Saint Eftiennc fils de Vieille Vigne qui y fut laiffé Gouuerneur,iuerty de' la garde de la Compagnie d’hommes d’Armes du Duc logée aux Magnis au Celin quatre m«TAr-lieuësdeFontenay:fuyui de cinquante Cuirafles amp;nbsp;autant de harquebuziers montez: y entre à la diane amp;nbsp;les furprend auec tel effroy, qu’aucun n’eut autre loifir que de fuir: douze Gen- efer. tilshômes y furent pris,amp;cinquante bons chenaux. Les autres tuez dans le logis par ceux qui ’’elespouuoiêtenleueramp; quantité de riches meubles,auec lefqjuels doublans le pas ils fo mirent foudain à leur retraite.Crainte de la pourfuitte que fift à fiiiftant des Rochesbaritault au-S^gt;el le Duc enuoya renfort de Cauallerie pout cercher ces Cofederez dcfquels on retira les prifonniers feulemct qu’on ne pouuoit faire marcher fi toft.Ioint que le Chefne peut faire faire alte à plufieursfoldats pour marcher en bataille amp;nbsp;tourner relie aubefoin. Àinsfuioient comme leuriersefperdus pour metre leur butin à fàuucté. Ce qui anima tellement le Duc, qu’ilen haftale fiege pluftoft qu’il n’euftfaiél. De forte que délibéré de laiflèr la porte amp;nbsp;routelauenuë de Saint Michel libre, pour leur donner quelque occafion defortiramp;fê re-riret à la Rochelle : ilaffiegea la ville du cofté de Nyort. Laiffant la venuë de Luflbn amp;nbsp;marais pour tirer à la Rochelle fâns^deflfence. Par ainfi campé au bourg deCherzay fit


tcu puis fe


DucdeMSc


pcncicr.


rent.

DelFein des Procelians-


Comme les Ptoteftans accommodèrent Fontenay leCS-te.


Faiixbours


Ddd .itij


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L’ HISTOIRE DE FRANCE.


Mars’ {574.

fa rcprefen ratio.

Fauxbourg Ibudain placer fes Canons pour battre le faubourg des Loges contre lequel ilenuoia nombre HesLogcsSc Canuonadcs. Le bourg reprelcnte la forme d’vn long boiau qui feflargiftvn peiiverS '' fin: plus que autre forme .11 n’a qu’vne Rue amp;nbsp;ne feuft jamais reueftude murailles. Ai*” n’a eu autre ceinture que d’vn mefiihant folfé. N’aiant donc pour toutes murailles, qud**’ mailbns amp;nbsp;cloftures de jardin«: les alTiegez ne furent confeillez de fopinjaftrer à la deffencC' mais bien d’y tenir deux ou trois jours: tant pour amulèr les Catholiques amp;nbsp;leur faire defp^' dre leur poudrejbouleis amp;nbsp;autres munitions: que pour juger des efforts amp;nbsp;refolution delA*' mce Catholique: par le deuoir qu’ils feroient à le gangner. Pour ce auoir curé le folfc,drcli^ vn efperon pour flanquer vers la tefte du fauxbourg. Eli eue trois terrafîès pour feruir defpaö* les aux maifôns prot haines: bafty trois Cafemates pour maintenir le foffé: amp;nbsp;ouuertlesnji* railles des maifonsaux endroits plus commodes pour fen feruir au jour d’vnalfaunferelol** rent d’y atendre les Catholiques: lefquelsdeliberez d’y efpreuuer premièrement leurs lôldats-feirent trois batteries de fix pieces tant à la Tour du Pont vers les lacobins qu’es mailÔHS^** ils ruinèrent: fans toutesfois combler le foffé.Mcfmes le Capitaine Anguier ßpala maifon ƒ* eft contre legrauanf ceftvn Ruiffeau quiau cours des grandes eaux remplit lefoffé des gesjqu’vn Canon pofé vis à vis du Challeau batoit.Affin toutesfois que les Catholiques nd conuffent amp;nbsp;que à celle occafion, ils ne ceffafent de la battre: fçaehant que la batterie ne le**' feroit que fraiz( poureeque la maifon fâppée tomberoit ;du collé de la fappe renforfans tous-jours les alfiegezjon fill en lórre que la maifô fe loullcnoittousjours pour fâppée qu'elle feut Et outre ce elleuerent vn rampart amp;nbsp;fôti retranchement derrière celle maifon qu’ils coutn**'^' rent jufques â laToiir rafee.En fin voians la breche large pour entrer dixhommes de front Je Catholiques le voulurent auâcer pour la reconoiflreSe enlèmble le rauelin de plus présumais de dix qui fê jetèrent dans le folié n’en relia qu’vn en vie. Tous tirez d’vn flanc qui auoitd^ referué a la Tour Odoier amp;nbsp;d’vn trou que la Noue auoit fait faire à la muraille d’vn jardin ell entre la Cafemattedu Rauelin amp;nbsp;celle qui ell plus bas. Le rondachier tapya terre contre faifânt le mort tant qu’il lèntit les fôldats fi pres de luy:enefin ne voiant qu’vn go“quot; jat qui acheuoit ces demy morts amp;nbsp;les defpouilloit: fill tant qu’il fè retira aux fiens.Lefq**^“ au jour fuiuant fauancerent vers la maifon de Chamblane pour reconoiltre le foffé amp;I2 raille. Mais ils ne feirent que jetter la veuë fous le rondache dedans le folfé amp;nbsp;fe retirenf poü' fc preparer à faffaut. Surquoy fâint Ellienne auoir affemblé IcConfeil pour prandre refôlutioo fi l’on tiendroit ou non. La plufpart des Chefs; amp;nbsp;tous les foldatsfe virent délibérez afonU^' nir. Et ni^attendoient à autre chofèpour n’auoirfceu le commandement de la Nouë.Mi*^ les principaux conclurent à la retraite. Tant pour n’auoireu commandement que détenir deux ou trois jours: que pour la crainte de perdre la ville fils elloicnt forcez aux fauxbourg au moien que les plus fignallezChefs amp;nbsp;foldats elloient là prefèns.La plufpartdefquelsypo*“' roit demeurer fi la breche elloit forcée.Et le relleprenant lefpouuantejnepourroitfoullenir par apres le moindre effort qu’on feroit à la ville. Par ainfi tousles Capitaines commande^ de retirer leurs gens amp;nbsp;Beauregard ordoné pour demeurer près la terraffc( vn rampart quw auoient fait prez la porte des loges tirant en la rue du faubourgjtous furent commandez fer®' tirer. Ce qui eitonna tellement la plus part des fôldats: qui n’efloient difpofcz qu’à lailaut pour nefpauoir nylc commandemennt delà Noue nyla refôlutionque deffus: qu’aucuns mefdifâs des Chefs,les autres foupponnant quelque trahifon amp;tous en general prenâsenmaU' uaifê part vne fi fôudaine amp;nbsp;fécrette retraite:reffembloicnt plus gens fuiarts amp;perduzdefpoii-uante, que foldats refoluz de fôuflenir le premier choc de leur ennemy. Lequel ncfcjounü gueres apres. Car auerty par Âte femme de leurs départie,y entrèrent pour les pourfuiurejnb ques à la porte: du haut amp;nbsp;des murailles de laquelle ils furent tellement fâluez qu’ilsaymcK' mieux famufèr à fè loger és maifônsgangnées,que d’aller plus auant

Ainfi fut gangné le fauxbourg desLoges qui fut vn grand auantage pour les Catholiques-lefqucls n’y trouuerentpas feiilement le couuert à propos,mais auffi quantité de toutes proui fions:fi bien qu’encouragez pour vn fi heureux fuccez,tls approchèrent leurs pieces pourba-tre depuis la porte des Loges jufques au coin de fâ courtine qui monte vers leChafleau.Qj^* Préparatifs tre pieces furent placées tant pour batre la tourqui fait le coing amp;nbsp;la courtine : que fa grolle alabateric, carrée,laquelle ils jugeoient deuoir feruir de dcàfence aux affiegez pour maintenir labje ehe

Les Catho liques gan gncckPaux bourg lies Loges.

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LIVRE T R EN TE S E P T lEME nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;215.

ehe. Et deux autres pièces lefquelles pour batre en croix eftoienr pointées vers la porte des Logesjamp;lc refte de la courtine où elles firent deux breches. Et outre ce abatirent rez pie rez terre ïvne des cours de la porte, for s le cofté que regardoit femboucheure des pieces, lequel leur feruit toufjours de rampar amp;nbsp;couuerture pour n’eftre empefehez de fe mettre en bataille par le dedans.Les quatre definantelerent la tour du coing:autrei1ient dite de la fontaine.Et vne grande quantité de la courtine. Outre cela pour enleucr les defFenceSjclles ouurirent la tou r carrée prez de fon meillieu.Pour remédier à tout cela ,auifi toft que ces aflîegez, virent la fureur de ces canonnades deftinéesà ceft endroit: firent vnrâpanamp; tirerêtleurs tranchées tout le long de ce qui cftoitbatu jdepuisla porte j niques au coing de la tour de la fontaine: amp;drcf tindrentà lèrent vne cafemacte dedans ce rctranchemët oour la delfendre des deux coftcz,amp; aux derrie * re ils placèrent leurs baricades pour y couurir la gendarmerie qui le difpofoit a la Ibrtie quad l’aii'auc. lebefoing lerequeroit. Outre ce ils elleuerent derriere le coing de la muraille abatuë d’autres barricades haut amp;nbsp;bas jpour leur lêrutr de flanc.Et pour ce que la ruyne de la tour carrée auoit abatu le mur de delïbuz : ils ordônercnt le Capitaine Beauregard amp;nbsp;quelques vns de là compagnie pour delfendre cela :amp; d’vnmefme deuoir flanquer la grande brefehe lors de îaf faut,pour ce qu’il fut ordonné pour garder les flancs. Voyla ÎEftat de la ville. Voycy Tordre o^dreque qu ils donnèrent tant aux Chefs que Ibldats amp;nbsp;autres qui eftoient de delFence en la ville. S. donncrcnc Efficnne affilié de foixante cuiraflès eftoit à la telle de la breche flanqué de tränte harquebu-lîersaufquelsCocqueteriecommandoitamp; tränte autres à Ibn flanc gauche; Touuois frere des hCmes. de S. Eftienne auoit autant de cuiralïès amp;nbsp;harquebuziers à le rafrelchir. Le Capitaine Beau-regard auec quarâte harquebuziers gardoit les flans. Et le Capitaine Motcric le refrethillbit d’autant. La Compagnie du Cheualier de la Bougonniere, eftoir pour border les murailles.

L Aime Minilire auoit la charge de jeter les grenades Seau tres artiflîces enlêmblededi-flribuer la poudre. Le Maire failbit la patrouille tant pour empelchcr qu’aucun ne qui tall la PlaceSi fefguerall de peur des coups: que luruenir à toutes les necelfitez qui d’ordinaire a-uienent pendant vnaflàufc. Le Capitaine Chaudet Sergant Major gardoit le fort deGuine-fol/eaiiec partie de là Compagnie. ( Auquel S. Eftienne amp;nbsp;luyjhors falTaut, failbient alterna-tiuement la garde. ) Tous ces préparatifs neantmoins n’empelcherent les Catholiques d’aller aLalîaut par labreuoir en fi bon ordre amp;nbsp;julques là rclblus: que làns fobftinée opiniaftreté des tenans la ville eftoit Catholiquc.Roulfiere, Bodinatiere, Brebodet, Beaulieu amp;nbsp;autres delà c«hoii?* fuite du Comte du Lude: Gentilshommes dupais voians les Capitaines refulêrle comman- liques. dement à falTaut amp;nbsp;fuiuis de plus de deux cens Ibldats prefque tous volôtaires: mownt amp;nbsp;no-nobftantvnmilion d’harquebuzades,gangnent aucuns d’eux le haut de la brcche:de laquelle confiderans ces delFences, nombre de cuiralïès fe prelcntans pour les arreller de palier outre amp;nbsp;les forcer en fin de le retirer; ne voians de tous collez qu’eftincellcs d’harquebuzades, lances, cercles, pots, grenades amp;nbsp;autres artifices de feu qu’on leur jetoit deuan t, derriere amp;nbsp;de tous les collez où ils penfoient aller. Somme, la grelle des harquebuzades Protellantes les marteler tous fi dru amp;nbsp;fi auant qu’ils n’en peu noient Ibufrir la continue : furent contraints de tourner dos amp;nbsp;fe relèruer a plus heureufe occafion. Brebodet ataint de cinq harqu^uzades fut emporté pour mort.Il guérit neantmoins à quelque temps de là. La mort de Puiuiaut luy futtellemant auantageulè à la journée làint Barthelemy à Paris : qu’il en elpoulà la veufue la-quelleaiiec le nom de Brebodet luy porta plus de fix mil liuresde rente. Voians donc les Catholiques que les alfiegcz elloiét creus de couragc:pour auoir fait prêdrc parti de retraite aux plus alïèurez d’eux: mirent toute peine d’encourager leurs gen^à vne autre charge: lelquels neantmoins fort refroidis amp;nbsp;defgouftez d’vn fécond alïàur,cntetrairent plus à butiner amp;nbsp;raua-ger tout le pais, qu’à plus ennuier les Fontenefiens pour le lécours defquels vne petite armée fc drefïbit comme je vous diray.

PeuaprezqueleDuc de Montpenfier fut campé pour affieggp la place: La Noue fitfès préparatifs afin de letter le plus de forces qu’il poürroit pour fauorifér les aflîegez, aufquels il i^Nouë auoit promis amp;nbsp;juré fccours,crainte que manquans de poudres,viures amp;nbsp;autres neceflîtez,cô afleble pour me les euenemans de tels fieges font incertains:ils ne fuflent en fin forcez à prandre party qù’ il leur feuft desauantageux.il fe refbulut donc de les fecourir:voire de prefénter la bataile aux Fontenay le Catholiques fi les commoditez luy rioient : ou bien de les ennuier en forte par courfes ordi-

Dd d tiiij.

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

naires, retranchemans de viures, amp;nbsp;autres algarades qu’vnenncmy peut faire àbiiticfasi'' hazarder à vn combat General: qu’il les forceroit en fin a definordre Fontenay pourlaifièrlP aflîegez en la jouïflance de leur premierelibertc;ou du moins les rafrelchir de quelquestefi' mes qui leur porteroient à la defiobée le plus de ce qu’il eftimeroit leur faire b cioin. PoutiJ auoir donné le Rendé-vous de toutes les troupes de Poitou amp;nbsp;Saintonge, à Selles

f qu’il les vit auoir fourny au mandemant, au nombre de trois cens cinquante bons chenaux près de cinq censharquebuziers montez: le tout conduit par Fronienay iècond enlanwl“quot; de Rohan en Breraigne, Miranibeau, Plaflac, Montendre, Pardaillan, Saint Gelays, Veß^i deThoréamp; plufieurs autres Chefz: remitau meilleur auis du Confeilquel moienen tiei’j fecouriues nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^ur fecouhr les affiegez.Le Conlèil le partit en deux auis. Aucuns dcmandoientbaôlt;‘

aflîegez amp;nbsp;Je tant pour delgager cefte ville,le gain ou perte de laquelle leur eftoit la jouïlTance ou auisd^cdui Certaine detous les fruits amp;nbsp;autres commoditez qu’ils peuuent tirer de Poitou: quepouf le deuüir de lang amp;nbsp;amitié particuliere qu’ils portoient à tant de parans, allieZjVcelînsjamp;si’”’ la vie amp;nbsp;honneur delquels ils voioient eftrc mis en grand hazard, fi le fiege y prenoit vnpli^’ long trait. Aquoy ils eftoient dautant plus incitez qu’ils voioient leurs troupes gaillard«^ , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;au rebours les Gentilshommes Si lôldats Catholiques fe desbander dejouràaiitieioi''^^

?»*•'‘‘Ktv les notes particulières qui eftoiét entre aucuns de leursChefz.Ioint Jafteiirance qu’ilsauoit!

de ceux de dedans: qu’ils Ibrtiroient fi brulquement fur l’autre partie de farmée: qu’ils ceroient laviôioire à leur polfible. Mais les autres,qui peut eftre plus lâges amp;nbsp;attifez, roient de plus loin que fils perdoient la journéef comme toutes choies humaines font bles Si fur tout celles de la guerre tiennent de l'incertain plus que ne fçauroient croirenyP^' lêr ceux qui faute d’experience n’ont ny praticqué ny bien remarqué l’inconftance du des armes ) non feulement Fontenay, non lèulement Poitou, qui eftpeu au relpeôf de touq® Royaume: Mais toutes les Egliles feroient réduites en grande extrémité. Voire que des Germains Si autres eftrangers qui farmoient Ibus la conduite du Prince de Coudé[X''? remette les Eglifes de France en leur entier: feroit trop retardée, Si^teut eftre en dangerdey rompre Si desbander qui ça qui la:ne voians païs auquel ils peulfenttreuuer retraiteaflèuf^^ comme ils clperoyentfauoir aulfi liberalle, que leurs deuanciers fauoient praticqué : Coo- । durent à ce qu’on fuiuift lèulement quelque moié pour y faire entrer gens poutueuz depo'gt;' ( dre: par lefquels auertiz au vray de lEftat du dedans:on pourroit au par apres, fubtildér sutre expédiant pour y mieux pouruoir.Bien que celadefpleuft fo rt à ceux qui craignoient lapef' te de celj^ place:fermes neantmoins en leur oppinion:firent de rechef mettre la mefmeprofo fitionauConlèil. Le précédant auis toutesfoisfutfuiuy comme le plus leur. Tellementqu' la Nouëyaiantdcs-jaenuoié deux Capitaines la MufteSi Chaillou quia diuerfes fois y trerentfous la faneur d’vne nuit obfcure: le dernier raporta vne telle relblution des aflîeg^^'

que les tenans à la campagne n’eurent qu’a le preparer au retour d’où ils eftoient venus.

Pour neanmoins retarder Si diuertir les deftèins des Catholiques, làns mettre beaucoup^ Entioprinfc Côfederez en hazard:La Noue exécuta fentreprife qu’il auoir jà parauant drelfée pourlal'*'^ des Protci- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Niort eflongné de Fontenay quattre licuës:où lesCatholiques faifoient comme W

tans fur Ny oct faillie

magazin de tout ce qui leur eftoit necelTaire pour aprouifionner leur Camp: Si où fe retiïoiet les bleccz.C’eftoit en lômmc toutte la retraitte des plus grands de l’armée. Mais pour ce qu^ les efchelles furet trouuées trop courtes ils ne peurent entrer dedans.Et fut à tinftantlalar®^ fi chaude entre les Citadins Si Ibldats de la garnilon: que force fut à ces entrepreneurs éeic'

cercher toute la nuiâ: du huitième May chacun fon quartier,

Le Duc de Montpcnci crdcfcampc douant Fontenay

L E Duc de MontpenficÆc pendant,attendoit coy Ïeffed de la rclôlution de leur conlew' Si bien que* courant le bruit qu’ils Ce vouloient hazarder à vne bataille pour la deliurance^ leurs aflîegezzlêpreparoit de Icsy receuoir.Mais auoir feeu que leurs trouppes fefcouloii^’ peu à peu:amp; que les fiênes ia groflès de picorce amp;nbsp;preftes d’éfànter vn fruiâ de diulfiofei^quot; foiêt fans buletinde leur Chehn’oublians qu’à dire à dieu ; prit relôlution d’efeamperfe vof £mt appelle parla Royne mere qui craignoit la mort du Roy, amp;nbsp;les troubles qui pouuoieut^' uenir en Court à cefte occafion. Ainfi laiflà la ville à la dilcretion des Confederez quiyp^J' dirent peu d’hommes. Des Catholiques, en demeura cent cinquante qu’ils laifïèrent fans pulture;fi bien que f ær cômençoit à finfe61er,amp; pres de trois cens blelîèz, entre autres ph'“' eurs Gentilshommes du pays.Ils retirèrent de nuièi leurs pieces.Et partirent en telle conWæ

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livre trenteseptieme.


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on que fi les portes n’eu lient cfté bouchées, les afifiegez en eufifènt peu tuer beaucoup. Voila cóinc partie des Proreftans fe portoient en Poitou: Voyons comme ils fe maintenoient ailleurs. Nous parlerons de la Normandie pour ce que nous en auons entame le propos bien auant cy cciTus.

Donques cftant le Comte de Montgomery auec le Capitaine Lorges,Gallardôdit duRefu- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;:|

gCj fes enfans:party de Gerzay le vnziéme Mars mil cinq cens Ibixante quatorze pour defeen- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

dreen Normandic:Colombiers amp;nbsp;de Sey auec enuiron cinquante Gentilshommes, le furent lo Oomfró ' reccuoir à fa defeéte aux rades.De la leCôtefachemine à S.Lo.'D’où il partit le lédcmain pour Careiicanamp; aiiicger Carentan, Laquelle fut contrainte le rendre le troifiéme jourdu fiege. Peu de Jours deMontgô-3pres le Comte pour munir Carentan de viures amp;nbsp;elloigner les trouppes du pays qu’il vou-loit conttegarder: tira vers Valloignes. Mais enuiron quinze jours apres ayant receu auertiflè- quo«, ment de celuy lequel auec fa Cornette gardoit le paflage du grand Vay: que les Catholiques auec nouuelles forces de Cauallerie vouloient faire effort de palTer le Vay: laifïà Valloignes pour leur aller faire telle amp;nbsp;les empefeher de paffer. Le Comte auec la Cauallerie qui eftoit de deux cens chenaux en tont : demeura huit Jours du grand Vay durant lefqucls deux fois tous les jours aux heures du Vay,ils le prelentoient en bataille pour combattre fi les Catholi

ques euflent voulu paffer.Lefquels failbient pareille contenance de l’autre collé de feau crai-

gnantle mefme de la part du C o mt e. Lequel le doutant qu’ils auoient autre dcirein:lè

retira àfaintLoauec la Cauallerie. Ce pendant Matignon amp;nbsp;Feruaqucsfeftans fortifiez de

notiuellescompagnies, le vont camper déliant faint Lo, le Samedy dixlêptiéme d’Auril. Or s.Loaflie d’autant quela ville n’elloitpourueuë de viures pour les chenaux: Le Comte pour ne perdre gcpatMati

la dedans la cauallerie fuiuant la rernônflrance de Colombiers Sclaiiis des principaux Capi- ®

raines; auoir donné ordre à la ville, part fur les diz heures du loir le cinquième Jour du liege.

Ecfortantpar la porte d’Oléeauec enuiron huit vints cheuaux fins harquebuziers;rompt la lo.

premiere barricade du grand Fauxbourg qui ell pres lariuiere, Puis palïè outrea trailers le fauxbourgdans lequel eiàoient les Catholiques, Rompt la Icconde barricade amp;nbsp;ayant delcé-du vn mur de la hauteur d’vn homme: palïà la Riuiere auec la troupe lânsperte d’hôme quelques harquebuzades qu’on 1 iiy tirait.Le lendemain il arriue à Adeuille pres du grand Vay où il fejourne quelques jours;pour ce pendant faire fortifier amp;nbsp;auitailler Carentan amp;nbsp;le Pont d’Ouure,attendant nombre de Gentilhommes quifallcmbloicnt pour faller trouuer. Ce pë- \ dantle Roy amaffolt de grandes forces tant de chenal que depied.-lelquelsilenuoioitlabas pourenfermer le Comte en ces dellroits douant qu’il peut Joindre autres troupcs.Au moicn dequoy pour rompre lès deffeins amp;nbsp;aller Joindre fix vints chenaux que on liiy deuoit amener du pays deCaux amp;nbsp;du collé de la Bretaigne amp;nbsp;Anjou: Part d’Adeuille auec vint cheuaux le cinquième de May, fur les vnze heures du loir laillanr à Carentan le Capitaine Lorges qui tenoitencores le liét d’vn coup d’harquebuze qu’il auoiteu en la jambe en vne efcarmouche, Gallardon amp;nbsp;autres auec tout le relie des Gentilshommes ôc lôldats qui elloient en ce quartier là. Mais arriué à Domfron le huitième May, de Sey, de Cheuigny,du Breul amp;nbsp;des Hayes auec enuiron quarante cheuaux y arriuerentaulfi. Dequoy auerty Matignon, qui 1lt;^ voit en vne ville foible 5c mal munie de toutes choies: marche apres en toute diligenceaueclaca-uallerie amp;nbsp;quelques harquebuziers a cheual. Tellement que le neufiéme May à huit heures du matin, ils le trouuent deuant Domfronc lins que prelque on fen donnall garde. Car Ri- inucftiàDô berprey Lieutenant de la compagnie de la Milleraie: alla donner Julques à la petite porte de h ville, où n’y auoit grande garde. Et d’vn coup de pillolle tu^n lôldat qui elloit lorty. Et lors feulement on defeou lire la Cauallerie amp;nbsp;quelque nombrea’harquebuziersqui auoient ™is pied à terre. Le Comte n’auoit en ville amp;nbsp;Challeau que quatre vints harquebuziers Ibus la charge duCapitainelaTouchc:delquels fEnlèigne auoit intelligence auec ceux de dehors. Deforteqiiefinallementconuaincudetrahilbnilenfutpuny. Q^andauxhabitans de la ville qui elloit fort petite dautant qu’il n’y en auoit que trois ou quatre de la Religion Protefla-te,les antres felloientabfentez. Les Catholiques arriuez deuant la ville fe mettent en bataille hir le haut d’vne montagne qui regarde dans la ville amp;nbsp;le Challeau. Et tout le long du Jour depuis les huit heures du matin jufques à la nuit: demeurèrent à cheual amp;'en bataille atten-dant les gens de pied qu’ils faifoient venir en toute diligence. Et ce pendant dilpolèrentfut kspaffages amp;fur les auenuës le plus pres qu’ils peurét des murailles, ce qu’ils auoient amené

harquebuziers

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May. 1574. ;

Sortie de Broifay S. Graue fur les Catholi

lt;]ues.

Entreuenë Si Paricmas dangereux en en fiege.

Armée des Catholi ques deuat Dorafron.

Force« du

Côie dedâs Domfron.

L* HISTOIRE DEFRANCE, harquebuziers crainte desfcrties.Sur îefôir le Cote feit faire vne faillie de vint cinq chenaux conduits par Broflayfaint GrauejsqueSey du BreulSc des Hayes acccmpaonercnnMaisdaU' tantqu’ilsne pouuoreni lortirqu’vn àvn: les premiers douze où quinze qui furent dehors auec Brofl'ay fans attendre les autrcSjpicquent droit auxCatboliques qui auoient mis au deuat quelque nombre diiarqucbwEiers derriere vne baye fur le Chemin. Nonobftant Icfquelsces quinze cheuaux paflerent outre, donnent dans ce grand bot de Cauallerie qui eftoit encores en bataille bc fenfoncent allez toft ou fut tuéFriaize amp;nbsp;deux autres pris. Des Catholiques furent tuez lépt Gtntilhommesamp; neuf cheuaux , Riberprey bltlfé d’vn Coupdeftoc.Matignon ce pendant qui cômandoit en farroée : faifoit toute diligéee pour depefeher en Court auertir la Royne mere de tout amp;nbsp;auoir de forces. Si bien que tous les jours y arriuoicnt cou-ueilcs compagnies tant de pied que de Cheual amp;nbsp;des meilleurs que le Roy euft. Le Ceinte furcc fait faire vne lortieà pieddehuit Gentilshommes bien armez amp;vint harquebuziers.

Le Comte abandonné de« fient.

pitainc la Touche le jeune. Ils forcirêt par la petite portercar la grande eftoit condamnée^ allèrent donner jufques dans vnemaifon*ou y auoit vn corps de garde. Lequel ils deffeirentamp; en tuerétla plulpart.Puis ils lé retirent le pas en combanant tousjours lâns perdre vn homme: deux foldats feulement furent blelïéz. Et comme il auient communément es guerres Ciuil-Ics que ceux d’vn party ont tousjours quelque parent en lautrer faprochoient fouucntdes murailles appcllans quelque Coulinou autre de leur conoilTâce qui eftoit dans la ville pour parlera luy. Matignon amp;nbsp;ceux qui auoient commandement en fon armée enuoioient fort lôuucnt où des trompettes ou des Gentilshommes amp;nbsp;Seigneurs qualifiez feus mbre de veU' loir deuifér auec quelques vns leurs parens ou amis. Ce que le Comte trouuoit fort mauW'^ fe doutant bien que ceux qui venqient ainfî n’eftoient enuoiez que pour fonder laffcôt® amp;nbsp;le courage des liens. Et que les autres qui venoientfons vmbre de voir leurs amis: efloieo^ enuoiez du Chef de larmée pour les attirer amp;nbsp;coupper ces branches afin que lecorps dchf' bre demeuraft puis apres tout nu. Pourcefeit défendre de plus par^menter en quelquefortC que ce feuft. Mais vne partie defies hommes eftoit desjatant efprifie d’vne efperancedefiirfi appointement, amp;nbsp;ùutre fi refoluë à trahifbn qu’eftans plufieurs enfémble de mefrne confpir^' tion: il ne leur eftoit mal aifié de parler encore lécretement à ceux de dehois. Dont auintpuz^ apres que la plus part, lé defirobans îabandonnerent. Mais penfians auoif bien fait levrappoin-tementnls furent la plus part retenuz prifbnniers, deualifiez du tout amp;nbsp;mis à rançon fi grande qu’il fut ÿrefique impoflible àla plus part de la paier. Ce pendant la Royne mere enuoioitde jouràautrcà Matignon nouuellcs forces amp;nbsp;en grand nombre jufques à y faire aller l’armee qui eftoit deuant faint Lo, hors mis la compagnie de Dcftrée amp;nbsp;enuironfix Enfeignesde gens de pied.Tcllemêt qu’en peu dejours Matignon fie ueit fi fort deuat Dôfronc qu’il faifoit eftat de quarante deux Enfeignes, qu’il cftimoit à fix mil harquebuziers dont eftoient Chefs LauerdiUj Lucc,fâinte Colombe, Luffian amp;nbsp;autres Colonelz amp;nbsp;Capitaines François. Quand à la Cauallerie ils faifoient eftat de douze cens cheuaux, dont il y auoit dix compagnies de Gens-darmes, affiauoir celles de Monfieurfreredu Roy, de Matignon , delà Mideraicjde Carrou^es, de Vaffiey, la Hunaudaye, Malicorne amp;nbsp;trois autres. Celles de Longueuillc y at riua fur la fin fous la conduite du Marquis du Rotelin. Tout ce que le Cemte pouuoit auoit dedans 1 a vilie Si le Chafteau:cftoient cinquante cheuaux amp;nbsp;quatre vints dix harquebuziers compris les valets des Gentilshommes qui auoient harquebuzes. Le quatorzième dcMa/ vn Capitaine de gens de Cheual de ceux du Comte, faifànt mine de vouloir parler à Ferua-ques qui pour ce faire feftoiApprochèifé retira au camp auffitoft qu’il euft forty. Et depuis ce jour là jufques à la fin du fiege,il ne paflà nuit ou jour que quelques vn.s ne lé dcfrobalfct par la muraille où par le Rauelin de la ville, tant de ceux qui portoient le titre de Gentilsho-mes, que de foldats. Tellement qu’en vne nuit il en fortit dixhuit par le Rauelin.

LavilleSiChafteaudcßomfronfbntficituezen lieu haut Si pierreux. Toutesfois tellement haut qu’à la portée d’vne harquebuze des murailles, il y a deux hautes montagnes Domfron amp;nbsp;Poucnt amp;nbsp;Septentrion qui commandent fi fort Sc à la ville amp;nbsp;au Chafteau : que ceux fa reprefen de dedans ne Içauroient faire vn pas qu’ils ne foient veuz d’en haut.De forte que de là les hat-WUÓ. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quebuziersCatholiques choififloient aifement vn homme du dcdans.Et ainfi en onr blece amp;

tué beaucoup principallemcnt du cofté du Chafteau. Ceft vne fort petite ville,mal peuplée

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LIVRE TRENTESEPTIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;217.

poure amp;nbsp;mal baftie. Les murailles tant de la ville que du Chafteau, font fi vieilles qu’elles tombent d’elles melines. Si elpeflè qu’en beaucoup d’endroits amp;nbsp;es lieux les plus dangereux: vn homme n’euft foeu paficr delfus qu’en fo tenant des deux mainsaux creneaux.Le vint troi-fiéme Matignon féitbatre le Chafteau,de fixpieces de Canon afliduellement depuis les fopt Batteriede heures du matin jufques apres midy. Elleshattoient contre la ttur qui eft prelquevis avis la porte du Chafteau à l’endroit le plus bas de la Court. Le Comte voiantvne tour abatuëamp;t que bien toft il y auroit grande b reche: confoquemment qu’il fe falloit preparer à faflàut au- • quel les Catholiques fe preparoient: refolut auec fauis des principaux qui. refloient, d’aban-. donner la ville amp;nbsp;faire retirer fes hommes dans le Chafteau pour tous enfomble fiiire telle lors qu’on fe voudroit prelênter à faflàut. Pource enuoia deBroflàytà la ville pour faire retirer les hommes qui eftoient là. Mais laplulpart d’eux qui auoicnci délibéré de lèdefrobcr, failâne femblantde vouloir aller au Chafteau corne ils voient de Broflay loin deux: trouuercnt moié defedefrober amp;nbsp;en perdit trente de bon conte à celle fois Si bien que les Catholiques r-a ville de y entrèrent aifément. La batterie ce pendant continue tellement au Chafteau qu’il y a breche bandomée' de quarante cinq pas : fi rajlonnablequ’vn homme de Cheualyfuft entré à fonaife. Aulfila parlcCvm-breche faite ils fu rent incontinant à làlïaut.Vray eft quedepuis vue heure jufques àdeuxee ne furet qu’harquebuzades làns venir aux mains.Mais à deux heures ils y firent marcher tout tholiques. ccqu’ilsauoientordonné pour laflàut. Qui elioit la fleur de leurs hommes pour furielèmenc Brecheau alTaillir la breche de prez.Ôu ilstrouucnt en telle le Comte auec quarante hommes Icitlemét quifoullindrçnt le Combat fort furieux cinq heures entières. Les hommes choifiz de far- Aflautdes niceeftoiét,dixGétilshommes de chacune compagnie de gendarmes: qui faifoient.c,entGen* Cathoü-dhhommes làns ceux la qui y furent des autres compagnies en bon nombre: Scieront bien armé, Auec eux, fix cens harquebuziers motionnez Sccent corlçletspicquiers:qu|faifoient

huit cens hommes. Lelqucls auec les autres qui y furent pouuoicnt faire mil hommes en tout Ordre amp;nô-conduits par Feruaques. Villermois, làinte Colombe Riberprey, Lauerdin amp;nbsp;autres des plus lîgnallez deîarmée.Tout^e que le Comte auoit à la breche tantGentilshommcs que foldats: l’aflaut. eftoient quarante hommes qu’il auoit dilpofez en celle forte.Il le meit en la moitié de labre- Ordreamp;nô-che quifaifoit le collé droit amp;nbsp;auec luy Broflay, de Chauuiny,de Coruieres, de Tiers, le Ca-pitaine laTouche le jeune,la Mabilliere,duCrocé,Oulfe amp;nbsp;autres jufques au nombre de vint, fouftemr

our la moitié gauche de la brechefurent ordonnez de Sey, des Haycs,de Vaudoré, du Mef ôihhSaulàye, Capitaine VilleneufueSc les autres qui eftoient vint en tout. Et foudain apres bttehe. h prière ils virét defmarcherfort brauemét les Catholiques à faflàut qui fut bié fouftenu de puis les deux heures jufques à fept.Leur Canon jouât tousjours ce pédât .Ce qui endomma-geoit merneilleufcment ceux de dedans principallement des efclats des pierres. Melines le Comte qui combatoit des premiers à la breche, fut bielle d’vn efclat en deux endroits du vi-làge mais bien peu. Il eut puis apres d’vn coup d’harquebuze au bras droit pres fefpaule.Mais fon bralTard ne fit que preller. Toutesfois la violence du coup luy feit vne meurtrifîèure large de quatre doits. La furent tuez ôc blefïèz beaucoup des aflàillans amp;nbsp;ce peu de ceux du Chaf teau qui eftoient tuez ou blelfez leur eftoit beaucoup pour le peu de gens qu’ils efto^nt cotre vn fi grand nombre, en vne fi grande breche non remparée amp;nbsp;en vn fi long aflàut duquel en fin les Catholiques furent repoulTez y laiflàns morts làinte Colombe, Doilly Guidon de lacompagnie de Milleraie amp;nbsp;foixante autres.Mais Feruaques,Lauerdin,Conrances amp;nbsp;autres jufques à cent y furent feulement bleflèz. Du collé du Comte ont efté tuez Broflay,de Teru, Cacholi-duMefnilMiniftrc,Vaudore,laSaulâyc.LaNohe:amp;douze amresôc de blcflèz autant, le Comte,de Villeneufue, la Riuiere,HouIfe, du Cros Miniftre. Äs Capitaines Maimberte amp;nbsp;laiTaut. Courtonamp;fept autres. La nuit fuiuanteeux du Chafteau remparent leur breche. Maisies Catholiques prindrent refolution à continuer leurs premiers eflàys ,affàuoir de deuilèrauec monsamp;^bîe quelques vns de la dedans dont ils conoifloientfhumeur propre àfaire marché pour les Ibuf cezàl'af-trairedela. Or parloient-ils aifément auec eux principallement du colle de la ville, par les faulfes braies amp;nbsp;les calcinates, non feulement la nuit ce pendant que le Comte eftoit couché à la breche mais mefine en plein jour. Tellement que beaucoup le deftoberent.Ce pendant ils failoient encor marcher du Canon amp;nbsp;des poudres pour faire vne lêcondc breche. Ce qu’ils eulTent fait ailêment auec fort peu de poudreJu collé gauche de la premiere breche.

Car la muraille eftoit fi bonne, que d’vn foui coup qu’on y tira le lendemain de îalfaut,ony

feit

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fèit vne feneftre lt;lt h largeur de quatre pieds amp;nbsp;de la hauteur d’vnc pic que. Somme que (ê defroboient file àfile.Tellement que le lendemain le Comte ne fc vit accompagné lt;jueolt;^ bleccz SiC dé quinzeou feze autres. Le vint fixiéme de May, le Baron de Vafley parla troisfe^' de compofirion au Comte. Auquel on en auoit desja parlé le Mardy, mais il n’y auoit voulu entédre jcfperant toiusjours ce peu d’homes demeureroit auec luy pour cnlcmble ïit les armes au poing amp;nbsp;à la brechc/affeuraw b'ien que confiderées lès adons paflees: notai”' ...A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;ment le coup de lance qui ne fc pouuoit effacer du coeur des heritiers de la maifon desValoy*

il ne pouuoit reccuoir d’eux filfèlaifloit prandrevif, que la plus ignominieufe mortqm® y*'’^^luy pourroientfaire fouffrir. Mais comme il “veit que fes gcusfcdcrohoient à troupes,amp;

s lelaiffoirlàfeuiauec lesbJecez amp;nbsp;fortpieu d’autres del-L, - qt«als mefraes il voioit vne partie n’eftre pas refolu« : Joint que toutes munitions de y enfemblcfcau dcfailloient:prcftafouyc ala compofitioniquiiut que le Comte fôrtiroit

fâuue amp;nbsp;quelques accouftremcns fins autres armes que îcfpée amp;nbsp;la dague. Toutesfois^^ 2’,U,:, demcurcroütentre leurs mains quelque certain temps,mais ai»e-c bon traitement amp;feure!'i''* CompofitiS fivie.( Que Ic^ autres fortiroient aufîi la vie fiuue auecfelpét amp;nbsp;lia dague . Matignon^ milgat^Éc. Vaffey promirent amp;nbsp;jurèrent au Comte de la garder amp;nbsp;fairegarder amp;nbsp;obferucr inuioUk’

ment. Aquoy il farrefta,vcu mefincs que Vaflèy luy eftoit parent. Le Vintfeptiéiue de Msy'Jquot; usaJj'jiii peu apres minuit,Matignon amp;i. de Vaflây fuiuant la^ompofitiôn,allèrent auChaftcaii uEjfiî- Cojpte.Lcquclfôrtitfeul auec euxyChauuirtyfoititaufli.Puisfurlesfcpt heuresduH’^n’’ retourne au Chafteau pour faire fortir les autres auffi toft que le pont fut baifß:gt;' iiori; entre ôi auec luitous les fbldats qu’ils auoient danslaville entroient auffi aumcfmc

par la breche amp;nbsp;par les faufïès braies. Puisla plus part des gens de pied au lieu degarder^® compofition amp;nbsp;la foy promifè commencent à butiner, frapper amp;nbsp;tuer de toutes pars. Û*”* qu’ils ne tucrent point furent deualifêz,retenuz prifônniers amp;nbsp;rançonnez.

ai L E fiegeneantmoins continuoit tousjours douant fiintLo. Car Matignon y auoit biii^ Rcprifeamp;^ fix Enfêignes dc Fantalfins amp;nbsp;vne compagnie d’hommes d’arme^ Mais apres lareditcn^'^ dufâedc*^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;points iuueftic par iarmée qui y retourna amp;nbsp;de tant plus prclßc“!“®

folu de mou hr pluftoll les armes au poin.

Bacecie amp;nbsp;breche rai ionablc des Catholi-ques contre faine Lo

amp;int to. ■' par auant. La ville eft foible amp;nbsp;de nulle valleiir. Mais le cœur de Colombiers qui la detf^' )lt;;i doit, fut fi grand qu’il ne voulut oneques entendre à aucune compofition, quelqueprciuciy ‘ que fon luy feeut faire. Surquoy les affiegeansfauifercntdefc feruir du Comité deMont^Oquot; ' mery ja pnlbnnicr, pour induire Colombiers àfe rendre amp;nbsp;receuoir compofition honnoH' r 1 ble. Et ofiurceft effet le menerentau camp amp;nbsp;le feirent parler à Colombiers: Lequel luy Montgoin- entendant tenir tcls propos qu il Içauoit anez neantmoins dire plus par contrainte que“ mery mené propre tnouucmetzle repouffa fort animeufement amp;nbsp;auec vne colere extreme luy jctspj' fanft°endrc tollcs fi aigres amp;nbsp;picquantes que tous en auoient honte. Difint pour fin qu’il auoit refolu^ la viiicamp;ics mourir amp;nbsp;ne fc monflrcr fi lafehe qu’auoit fait ledit Comte, qui par belles parollcs amp;nbsp;pcwj* en vainfiuuer fi vie,fur les perfides promeflesdcs Catholiques^ feftoitluy mefmeliuréal’ luy dit Co- mort d’autant plus ignominieufêamp; vituperable que celle qui faquiert les aimes au poingé' om lersre j-gçoæjjjamJaPjjg amp;nbsp;dîgnc dc loüànge erernelle. A la vérité Colombiers auoit de longue main relolution dc mourir pluftoft que tôber és mains de fis ennemis: la foy dcfquels il æ uoit jamais eftimé affiurée.Quoy que aux précédas troubles efehappé de la journée faint Bat' thelemy amp;nbsp;fiuué en Angleterre, il fi fut neanrmoins toft apres retiré en fi maifôn amp;nbsp;contenu paifiblemcnt en liberté dc confcience.Mais fi perfuadoit que ce n’efioit qu’vn apaspourîeæ grailler auec tous les autres fis fimblables apres la prifi de la Rochelle,pendant le fiege ddH' quelle ils lïofôieiit fiuir fur res autres Proteftans: crainte que parvn defefpoir ilsnefe raffin’' blaffint Scfiflcnt pis. Ainfi donc les Catholiques apres auoir par la mort d’aucuns gang”’ les fauxbourgs: le dixiéme Iuin,vint deux pieces tirerent des cinq heures jufques à midyq”’ deux breches furent vcucs railonnables entre la tour de la Roze amp;nbsp;celle dc Beauregard. L”* Air d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;compagnies marchèrent à celle de de la roze bien que non cnticrcmct abattue.

Catholicq. à bien affailly bien ddfcndu. Si bien qu’ils furent forcez d’y laiffer nombre des Icurs.Puisf'’ Mort de c ^^^®ubla fautte batterie amp;nbsp;y auoir fait affez large entrée on y fut affez refblumcntà falfi”’’ lombiersh Mais elle fut dcfiênduë parvn trop grand nombre d’harquebuzades,lefquelles y pleuuoiei” picque au ccffi. Lcs affiillans ncantmoins renfcrcez amp;nbsp;rafrefehiz gangnerent le haut de la bred”

apres la mort de Colombiers.Lcquel auoit fait ficrctement finir fin fils:amp; refolu dcrnoiit”

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livre TRENTESEPTIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2i8.

»

en combattant céda la vie au coup d’vne harquebuzade qui luy perça le ccrucau.Les afîiegez c(poiniantezdelapertcd’vn Cheffi genereux,ayansperdu courage: abandonnèrent la deffé- s.loprisée Stneurent le coeur que à fcfourrer les vus aux canes les autres en quelques autres lieux paricsca. qui leurferiiit pour cuiter la premiere furie desCathoIiques.Lefquels entrerét allez toll pelle mede en la ville ou il y eut grand nombre detuez. EtfommeÂint Lo fut pris par la perte de quatre ces hommes prefque autant d’vns que d’autres amp;nbsp;de dix Capitaines Catholiques.

Cash NT A N petite ville prochaine de lâint Lo,ne tarda gueres apres de compolcr auec des conditions alfez honnorables amp;nbsp;allez bien tenues. Toutcslbis le Capitaine Lorges à prelent Comte de Montgommery, demeura prilbnhicr amp;nbsp;fut en grand danger d’eûre mené d Pa-ris amp;nbsp;courir mefme traitement que lônperc. Mais la faneur d’vn des principaux de farmée duparcom-Catholiquedexépta de ce peril amp;nbsp;luy dôna les moiés de fe fauuer fubtillement. Ce qu'il feift auec grand hazard amp;nbsp;difficulté. Tantquepar les foreftsamp;chemins obliques,il fe rendit près leCroifilou il trouuamoien defembarquer pour palier à la Rochelle.

Chefs des

Le Royce pendant bien qu’indifpos delà perlonne: comme celluy neantmoins qui pour bienconduirefondelfeinà vue plus allèuréeamp; heurculè fin: veut comme on dit auoir deux cordes en fon arc: outre les trois belles armées qu’il entretenoit contrôles Proteftans: fi eft elcrità fts ce qu’il euft bien plus déliré lés ramener à deuoir par laines remonllrances que parvoiesde fait. Et pource ne celToit de leur enuoier lettres amp;nbsp;mellàgers à celle fin. Efcriuit en outre à tous les Gouucrneurs de fes prouinces : leur commandât de maintenir tous fes fujets en Paix amp;nc leur donner occafion defelleuerauec les autres Confederez au prejudice de lès Edits, Quifutenuiron cetemps que les armes fu rent prilcs en Poitou, Normandie amp;ailleurs.D’au Gouucr-^ tant, difoit-ii que le mefeontentement de lès lu jets amp;nbsp;la caulè commune de la R eligion appor- ' toienteesremuemans. Illes prioit de fe comporter paifiblement auec ceux de la Religion, pourmain-Declarant qu’il ne vouloir aucun tort leu relire fait, ny dilïèmblable traitement en toutes leurs affaires qu’à ces autres fujets CathoIiques.Et les faire prandre en la làuue garde de leurs vcefins Catholiques pouj^les faire alTeurer amp;nbsp;garentir de la viollance qu’on leur voudroit fai-re.'de laquelle ou elle lèroit entreprilè, il commandoit à fes Officiers faire la plus roide amp;nbsp;exë-plaire luftice qu’il feroit polfible. Les priant d’y tenir la main, appellant Dieu a telmoin qu’il n’auoit autre volonté que de voiries fujets en repos.ll prioit aulfi iesGouuerneurs des prouin-%que leurs compagnies ne feulfent aucunement en charge à lès fujets.Ains paiallènt fuiuât ^Ordonnance; par la mefine lettre il dit aulfi, qu’aiantellé mallade d’vne fieure carte :ilen eftoit du tout guary. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

neuts de lès

prouinces

tenir fes fu-

jets en Paix

LcRoy veut moiencrla Paix amp;nbsp;com mande aux Geuner-ncurs des prouinces pe maintenir fcsfiijets en repos.

Le quatrième jour de May,i!elcriuit autres lettres aux Gouuerneurs des prouinces delà LettresJu teneur fuiuante. Mon Cou fin ayant trouué par le proces fait à la Mole, Comte de Coconas amp;nbsp;'________’

Roy auxGo

uerne urr de

leurs complices: que les Marefchauxde Montmorency amp;nbsp;de Colle, elloient les Principaux lespiouin-auteurs des confpirations faites contre ma perlonne amp;nbsp;mon Ellar,dont je vous donnayauer-tiflèment ces jouas palTez: Et ayant prefèntement defcouuerr que continuant leurs malheu- X reufes intentions,ils elloient fur le point de tenter d’executer encor vn coup ce qu’ils auoient T'” '7’'^ failly au parauant. Pay ellé contraint de me lâifir de leurs perlônnes. Et iceux faire rjeneren laBaflille à Paris dont je vousay bien vouluaucrtir.M’aflèurant que par quelque raport que cefoit,vous ne diminuerez choie de la fidellité que vous auez à mô lèruice. Ains continuerez en icelle, comme mon intention aulfi eft de pouruoir à la conlèruation des bons, amp;nbsp;rendre diguesdema bonne graceceux quiont tous/ours bien fait comme vous.Qui tiendrez la main à ce que toutes chofes fe contiennent en vollre Gouuernement Ibus mon obeilTance. Et que tous ceux qui voudront viure paifiblement en leurs mfîlôns: y Ibient maintenuzamp; confcruez'fans fouflfrir qu’il leur foit fait aucun tort, mal ny delplaifir en quelquelbrte que ce foit. Voulant que contre ceux qui lèlèroient desja elleuez amp;nbsp;fc uoudroient encor efleuerSe prandrelesarmcs: 11 leur foit par vous couru fus amp;nbsp;que les tailliez en pieces. Or ce qui ou-trefa malladie luy caufoit alTez d’ennuy : eftoit le rapport des nouueaux remuemansqui me- occalîons naçoicntle Royaume amp;nbsp;luy mefme de mcrueilleux inconueniens à caulè des meurtres qu^ƒ‘‘:'•“y• fefloicnt faits par fôn Royaume: Puis voiant lôn frere, fon beaufrere, quelque vns desprinci-A paux Officiers de laCouronne en fi mauuais melhage auec 1 uy;lc ramenteuant le palïeamp;confi- ‘ *'*'*'“’ *• devantÎEftat préfet des alFairesunonllroit cuidamment la perplexité delôn Elprit. Il demeura longuement en telles,alteres diminuant de jour à auttre. Depuis toutesfois amp;nbsp;pour autorilèr

àlauenir

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May. 1574,

L’HISTOIREDE FRANCE^

à laiieiiir la Royne fa mere il leur en efcriiiit d’autres: Mais pource que ces lettres foindvtie mcfme feneur:nous auons icy mis la coppie de celles qui furent ekrites au Comte de Vanu-

Leires du Roy aux Gouucr-neurs des

dour dclquelles la teneur enfuit.

Mon coufin vous auez cy deuâtentédu mon indifpofition,laquelle depuis vn joiiren pw fort accreuë, nbsp;nbsp;fuis aujourdifcuy en tel eftat que j’aten ce qu’il plaira à Dieu de faire demo)',

malladic amp;nbsp;aulorifer fa «lerecn la regen ce dit Royaume

Henry Roy de Pologne auoucfuc-cefleur kgi. timcamp; le

cu U main duquel font toutes chofês humaines: eftant tout preft à me conformera fa faim*: pour les af- volonté. Cependant j’ay prié la Royne Madame amp;nbsp;mere, que fuppleant au dcnaiit de iw feurer de fa nialladic: elle vueille auoir plus grant foin que jamais de mes affaires amp;nbsp;de ceux de mon Ro)-aume. Ainfî que trefdignement ellefen eft aquitéc jniques icy. Délirant qu’elle loitobeied’ tout ce qu’elle commandera,Tant durant ma malladic,que la ou il plaira à Dieu faire fon^ mandement de moy. Iniques à ce que mon ft^rele Roy de Pologne, qui cftmonlegin®^ fuccefl'eur,lôitarriué par de ça. Et quant à vous mon coufin; encores que je m’alfcure que vous ne deffaudrez en rien de voftre deuoir, à contenir toutes choies en bon repos®’ voftre Gouuerncment ,amp; àfaire reconoiftre à mes fujets l’autorité de madite Dame re, amp;àlcs letenircn tafFeérionamp; deuotion d’obeifîànce qu’ils doiuent àmonditfreie/” cas qu il pleuft à Dieu, faire la volontéde moy comme delfus eft dit: Si eft-ce que je vous®' au^Roy^ ay bien voulu eferire, amp;nbsp;vous prier que en remettant deuant les yeux de tous mes fujetstant me debâce nbsp;nbsp;æa Noblelfe que autres fortes d’Éftats de voftre Gouuerncmentj la grand fidelité amp;nbsp;!oJ3æ

té qu’ont tousjours gardée les François entiers ceux à qui légitimement eft auenuë la»ic®j' fion de la Couronne amp;nbsp;lêptre Royal, dont ils ont efté reconeuz par delfus toutes Nations““ monde: ils en veillent vier de melîne à îendroit de mondit frere le Roy de Pologne cidentquimepourroit auenir.Ytenant de voftre part la bonne main pour aller au de tous les maux qui pourroient refulter à la generalle ruyne fubuerfion de mes fujets* Laou ils feroient autrement amp;fedefuoieroicnt de ce qui eft de leur deuoirlèlon Dicu^'^ loy de nature'.I’ay fait entêdre cefte m ienne volonté à mes frétés les Ducs d’Alençon amp;nbsp;R“/ de Nauarre qui m’ont promis amp;alfcuré de fenfuiure amp;d’obeir^ madite Dame amp;ni^ félon farnour amp;nbsp;bonne afteérion qu’ils luy portent. Et le défit qu’ils ont à la conferuation lt;’ repos General de mon Royaume. Me confiant bien qu’ils y feront tant loyal deuoir part; comme je m’alfeure que vous ferez aufli de la voftre: je n’eftandray la prelênteplns uant,que pour prier Dieu mon coufin vous auoir en là fainte amp;nbsp;digne garde. Au

de Vincennes ce 29. May.

Le lendemain voiant le Chancellier Biragucquelemal du Roy croiffoit par la dimi”“' tiondclés forces: fupplia laMajeftéde donner ordreàfes affaires amp;nbsp;pouruoirfurtoutsit ta de fon Royaume fi troublé. Surquoy luy remonftra d’autant que là malladic empdého“ qu’il ne peuft entendre à plufieurs affaires ou fa prelénee eftoit requife : il Icroitbonqu’il^ naft autorité de Régence à la Royne là mere amp;nbsp;commandait que lettres en feulfent expédié®®' Aquoy là Majefté ne voulât contreuenir, déclara qu’il en eftoit tref content fi elle envo“ loit prandre la charge Et côm’cllc lui eut déclaré lôn défit à procurer toutes choies qui luyj®' roient ^reables amp;nbsp;de profit à fes fujets:commandalôudain que lettres patentes luy en fcuu® drciréc^lTouteàîhcure melme fit venir les Secretaires des commandemens ScIesOp'^“* ncs de fes gardes aufqueîs il dit. Faites tout ce quela Royne ma mere vous commanderâ'^ luyobeilfez comme à moy mclme.Aulfi luy fit il drclferlcttres portanslepouuoir qu’RM entendoit donner furce fait comme vous verrez cy dclfous.

,j.y ly Qj, pgm- ne frauder la pofteritédes plus notables particularitez remarquées tantenh''^ . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;malladic Sc violendifin de ce Prince: il tomba malladc à Viélry d’vne ficure pub®

'”***' I nique de laquelle il crachoir le lang en grand ennuy. Et qui luy proccdoitdcs grans cxçlt;^ ! qu’il auoit faits principallemcnt à la cha^(ou il fc trauailloit nuit amp;nbsp;jour)à courir,jouer,iî“ Malladic di tert,combatre, picqucr chcuaux amp;nbsp;tels autres fi violens exercices ( aufqueîs il fc plaifoit^ Royamp;fes tout ) qu’auttc quc luy n^espouuoit fouffrir.Vray eft que la force amp;challcur dcjeiind* exercices. j gnioindrit quelque temps la grandeur de fbn mal: occafion que le voyage de fon frère Roy“ I Pologne continua: bien fortaife qu’il allaft planter la fleur-de lys jufques en SarmaticczR® gions les plus efloignéesyc ÎEurope amp;nbsp;fur les fins des parties Septentrionnalles. Ainfî q“® leurs anccftresauoient commandé fur les prouinces Grecques amp;nbsp;OncntalIcs.Puis de fon voiage fut auerri du bon amp;nbsp;honorable rccuétl que les Princes Germanis luy aiioiét*“'^

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LIVRE T R EN TE S Ë P T lEME nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;21p.

lt;^ontilreceutTnfîngulicrplaifirquifaccompagna|ufquesàSainôt Germain en Laye. On l’on commença à deuifo delà fortic de Monfieiir, du reffus à luyfeióh de la Lieutenance GcneralepartoutleRoyaumc/Aiiquel grade lès domeftiquesluyperfuadoiét qu’ô luy vou~^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

loit préférer le Duc de Lorraine) du malcontentement des Grands. Du remuement dös Proteftansamp;Catholicques Politics:amp; plufieurs autres accidensequi nefeirent qu’àctoiftrtf lemaldu Roy. Lequel donnant delà à Paris amp;nbsp;en fin au boys de Vincennes: n’eut rclaf-die de fon mal que par le commencement d’vne autre vieCar il fafoyblilToit de jour àautre:amp;fans remedde aucun, on le voyoit fondre à veuë d’œil. Il fut bien feigne amp;nbsp;purgé, mais tout en vain. Occafion qu’aucuns prefumerent qu’il eftoit cnlôrcelc(dont la Mole fut interrogué à la Torture ) par quelques Deuins amp;nbsp;Magiciens qui' en furent * prifonniers depuis deliurezayantveu que le mal venoit d’ailleurs. Et bien qu’il feift tout effort à le furmonrer : comme l’vn des plus forts amp;nbsp;patiens Princes de Ibn temps»’

Si ne peut ilfuruiurp le trentiéfme de May. Auquel auoir exorté Monfieur fon frereamp; le Roy deNAVARE pour maintenir le Royaume en Paix: Commis la Regence d’icè- mort, luy à la Ro Y N E fa Mere. Mourut le vint-quatriéfme an de lôn aage amp;nbsp;le quatorziéf-'*^quot;*quot;*3‘’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

me de fon regne affifté d’Amiot Euefque d’Auxerre amp;nbsp;Grand Aumofnier de France fon Précepteur,ScdArnauld Sorbin ores Euelque de Neuers fon Prefoheur : Prelens la Roy-ne Mere, les Cardinaux de Bourbon amp;nbsp;Ferrate , le Chancelier, Birague, Lanfâc amp;nbsp;autres : bien ennuyez de veoyr mourir fi toft Sc non encor en la fleur de fon aage ce Prince qui X ne reffentoit rien que Grand, foit aux portemens de corps foit ez defirs amp;nbsp;allions de fef prit. Tousjoiirs en aâion : bigerre en fes penfées, haftif amp;nbsp;foudain en fes entreprifos j ch/r-impatient d’attendre, dilligent amp;nbsp;prompt à connoiftre les hommes : peu mais bien ay- ks. mant: non adonné à plaifirs, de bon amp;nbsp;fubtil jugement, prompte conception amp;nbsp;me- • i moireheureufe. Collereau polTible, focret fi aucun autre, fort diffimulé:mais quifça-«oit d’extrement couurir fon intention. Grand jurcur fuft en collere,fuften propos or- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-—

dinaires Sc familliers. Elejquent de fon naturel, aydé néanmoins de quelque acquifitif qui luy donnoitfagréable en fon parler. Il aymoit la Mufique amp;nbsp;la Pœzic jufques à lespratiquÊt par pafle temps, la derniere mefmemant incité par Ronfàrd , Baif, Dorât amp;nbsp;lamin, aufqueJs ilàfaiâ quelques biens. Maisfons les enrichir (hors le premier ) difàntque les^yç^^jg.

Poètes refembloyent en certaines chofes, aux genets amp;nbsp;autres généreux chenaux qu’il fautquot; nourrir fans engreflèr,afin qu'ils ne deuiennent porcs .Sur tout exercice il cheriflbit la Vcnc-rieplus que Prince qu’on ouyt jamais parler. Pour laquelle leboyre, manger, ^ormir,^ deuifet amp;nbsp;toutes autres adions ne luy eftoyent rien : fi qu’en auoir deiiifé aucc les plus praties, amp;nbsp;remarqué chofos fort fingulieres: il print plaifiràlcs rédiger par efeript d’vne telle forte ü aflîdu au trauaihque fon mal n’en àefté que trop auancc. Sobre au furplus. Mcfmcs il laiffa l’vlâige du vin pourceporter mieux: Setousjours efueillelàns dormir que le tiers des autres. Il auoit la face longue amp;nbsp;pallc, le teint plombé, le nez pottemans acquilin, les yeuls farouchez amp;nbsp;le regard tranchant. Le col long amp;nbsp;la poiârine efle-uée de belle amp;nbsp;haute taille. Mais vn peu courbée ; bien coupé de corps: de membres proportionnez amp;nbsp;aufquel toutes fortes d’habitz auenoyent bien. L’Empereur Maximilian luy auoit cfté Parrain amp;nbsp;luy auoit donné fon nom par Procureur lors qu’il fut bapti- ., nbsp;nbsp;^,.,^5«'

fc,auquel temps Michd noftre Dame de Salon de Craux en Proucncc renomme Matc-'\^/^\“ maticien : recerche de prédire parlinfpeélionde fonhorofoopeSc Natiuité, qu’elle pour- .

roit cftrc fa vie amp;nbsp;le bon ou mauuais cours de fa Royauté : prédit qu’elle foroit remar-quée d’vne rigueur amp;nbsp;accident infigné. Pour le moins queW qu’en foit la caufo: l’ani- RoyChar-meufelongueur desGuerres ciuiles à fait que fes fujets ont prefque efté noiez en l’efFufion de 1'** nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

leur fang propre. Il prenoit plaifir à tuer des afncs, chenaux, chiens, porceaux, cerfs,fànglers amp;aurrcsbeftcs d’efquclles il tiroir les entrailles à belles mains: ce^ue plufieurs apreuuoient J pour mieux lhabituer aux aéfiôs guerrieres.Côme IcsProteftâs pourfuiuifTêt lesCatholiques lefquelsfortis deMeaux menoiét G Majefté à Paris fous la foorre des Suïfles.I’aime mieux (die ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

iljmourirRoy,que vaincre en captiuité. Le jour de la natiuité dcG fille iGbelle qu’il eut d’I-fabeau fa femme fille de l’Empereur,on le vit merueilleufoment affcélionné a regarder fexecution de plufieurs condamnez à mort par Arreft du Parlement, pour mieux remarquer la

Eee

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May, 1574. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L* HISTOIRE DE FRANCE,'

contenance des executez: cc que les Proteftansprindrentenmauuaifepart amp;nbsp;dea(A[ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pouf epx : au rebours des Catholicques lefqucls fe plaifoyent en toutes fes

Deuifedu Roy Pieté amp;juftica

Harengue

Ju Roy au

Mefmemant en celles de pieté amp;nbsp;lufticc: efquelles ils le difoyent fe conformer à lEinp^ “* Augufte qui difoit que les hommes faprochoyent voire le rendoyent Icmblables aux P* par pieté amp;nbsp;lufticc. D’où|»eut cftre Charles prit la deuife pieté amp;nbsp;lufticc reprefent^ deux Colomnes dontilàpourlûiuy les effeds comme vous auez veu .11 cftoit fort lib®. Si que pour entretenir les habilles hommes amp;nbsp;ceux qui plus luy venoient à grc ; ilftt^ traint de recercher faide du tiers Eftat amp;nbsp;desEclclîafticques:dilànt par deuis ordinaires«]*' Roy deuoit tousjours dcnnetjd’autant qu’il reftèmbloit la grande meramp;lôn peuple lesne** Riuicres lelquclles de quelques lôurcesamp; Fonraines que celôit, traînent toutes leurs en fOccean: qu’il nommoit pere des cauës, comme le Roy cftoit pere de les fujets. Enn* tres Icances qu’il feit au Parlement de Paris il y prononça vne harengue le premier poin^. laquelle fut employé en la louange de là Merer Lelêcond delônfrere Henry. Puiser Parlementgnant de tant d’abbuz en la lufticc. Melme du mefpris de les lettres amp;nbsp;Edifts.Ic veux(lt;**ƒ' de Paris, que vous obcylïiez d’orelhauant à mcs Ordonnances làns plus difputerdu merite dW '

Car je fcay mieux ce qu’il faut faire pour fhonneur amp;nbsp;proffit de mon Royaume que vou* 1 faiétes; amp;nbsp;ne veux plus que vous perdiez le temps à drefleramp; m’enuoyer voz rcmonU^ i ces non plus qu’à les modifier, corriger amp;nbsp;interpreter. Car j’entends que tout ce quep**’ ray dit amp;failt;ft Ibit promptement exécuté. Surqnoy ces vieux Sénateurs felmerueillor s fort qu’aucun le peut trouuer en France qui pour luy auoir drelTé telle harengut)/ ] Edi«amp;Or nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jeune Prince à corrompre les couftumes anciennes du Parlement (

donnances^ décs fur le bou plaifit amp;£. fâges aduis de tous les Roys lés predecefléurs. 11 feitplu®^'’ 1 duRoy Ordonnances .Entr’-autres fut trouué neceflàirc celle, pariaquelle il reiglc l’année à | lu w nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lanuier. Car comme les autres peuples en prennent le commancemen«’^,

Le dernier propos du Roy.

Natiuité de hsvs: les François léuls ne la prenoyent qu’au jour de Pafques: Cev troubloit le trafficq des Marchans, le cours des debtes, contres amp;nbsp;autres tellesoct^ rences . lien feit vne autre par laquelle il anéantit le Senatulconfult deTertilian.P*'*’^ ce qu’il lembloit delfailônnahle que les biens amp;nbsp;patrimoines des Majeurs, s’en allalfe**^ eftrangers de la race. Ioinlt;ft qu’aucunes mauuaifcs femmes eftoyent acculées d’auoH^ fté foccafion de telle Ordonnance pourcc qu’elles auoyent elpié la mort de leurs cn^ deceddez fans teller. Les Mercs ne leur fuccedent pour faire leurs biens propres. Fantofme donnanc^ toutesfois leur en à lailTé rvfuffruiél. Peu de jours auant lés nopces coH^* s’aparoitau j] chalToit en la foreft de Leon vn grand Fantofme fapparut à luy en forme de Feu»*^ tant amp;nbsp;bondillànt d’vn cofté amp;nbsp;d’autre, dont là fuitte eftonnée lé retira lôudain. luy facant l’elpée au poing: demeura ferme tirant fans ceflé coups de taille contrée^’ julques a cc qu’il dilparut de là prefence. Puis de retour il dilôit que pour chafïér 1®' . prit, illuyeftoyt lôuuenu du Pféaume Deus adiutor meusùn Deum ad'tutorem deuant là mort le Peintre Enot luy porta la figure de fon fiere Roy de Pologne :coiii*' derant laquelle il eut quelque regret de fon abléncc. Puis entrant fur le propos desp*’ rens amp;%îfans qu’on laifté apres foy: dilbit que ceux eftoyent bien heureux qui laifloye^* des enfans en aage de connoiftànce : car de moy j’aime mieux me retirer de cc mon** fans hoirs procréez de ma chair que laiflér mon Royaume à vn jeune fils qui ayetantàw frir. Aurefteque la France meritoit amp;nbsp;auoit befoin d’vn homme amp;nbsp;non d’vn garlénrvf PrifeduCé- fcsbroullcries qui lont enl’Eftat. Trois jours auant fôn decez, laRoyne ft Merelu}'*^ l te de Mont-contort la prifô du Comte ^e Montgommery:aquoy il ne faffcéfionnoit aucunement.^' | gommery. comme elle luy euft demandé fil cftoit pas bien joyeux de la prinlé de ccluy qui auoit 0* | mourir Ion P ere. le ne me lôucieCdit il) plus de cela n’y de toute autre affaire dece mondf' , Ce qu’elle prit pour vn grand au gu rede là mort. De ftiéf trois jours apres auoir fait appf*' 1er le Chancelier Birague ô?Fizes Secretaire : prelént François Duc Dalençon amp;nbsp;Henry Rnl de Nauarre,Charles Cardinal de Bourbon amp;nbsp;autres:leur aiâtaflez parlé de l’authorité amp;nbsp;p»if' fànce Royalle : les ayant comm’alïéurez du peu de temps qu’il auoit à refter en ce monde la neceffité que la France auoit d’vn Roy qui peuftdoner ordreà tant d’alterations fur uenuesen vn corps fi cacochimé que celuy du Royaume. Déclara le Roy de polognc Roy de Francc-at' tendant

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llvre trenteseptieme


2 20.


fne duquel il ordóna la mere regéte par teftâmétj qui fut lôudain porté au Parle* eu' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;couftume de lès deuanciers il fut leu,aprouué enregiftré Se eïmolo'

lEft ramonefta fon jeune frere de ne rie çhâger n’y entreprandre cotre

-, KinÔftra que les Roiaumes facquicrent par vertu où fuccclïion. Qui par mauuais ou nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pùjs grâs:ne peuuét que mal finir.Qu’il oSeït à là mcre,Iaquelle ne mâ-

H iondeuoir.Puis les auoir tous adjuré au nom de Dieu amp;nbsp;les Officiers melmesdenc II deuoir amp;nbsp;fuiure les comandemes du Roy fon frere fous fauthorité de la Regéte: io nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de lônaage moins 28.jours au bois deVincenesChafteau fort amp;nbsp;ancié.Le

riuiuâtle corps fut ouuert par les Médecins amp;nbsp;Chirurgies pour elclarcir aucuns du loup- , auoiét de fépoifônemet.Mais on luy trouua les parties fort faines amp;lâns aucunes ta '

cs.Some q faite la ceremonie du lêruice acouftumé aux Roys des Frâce qui dura 40. jours on corps fut porté à noftrc Dame la Grâd où Sorbin dit S. Foy fit ÎOraifô.Puis à S.Denis où

nt enterre au Tóbeau cômun de ces anccftres.Mais d’autât que la pôpc amp;nbsp;forme tât des co

Hoy que des funérailles amp;nbsp;enterremas des Rois de Frâce font plaines de Majcfté,amp; les ceremo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g f

Hl« rates amp;nbsp;notables:j’ai pêfé faire choie agréable à plufieurs mefmemât eftragersSc à nos fuc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

^iirs qui feront aifes de les cônoiftre par mô moiê û je les particularilôis icy au vray. loint a

Siæieferame lôulager d’autant a lauenir quât je parleray du decez des autres ü Dieu le veut, que je ferayauec le plus de brieueté qu’il me lèra poffiblc. Si les Hiftoriens Grecs amp;nbsp;La-

H^nouseneulfêtautât laille par elcrit de leurs Princes, nous auriôs plus de cônoiflàncedcs , ^^^^Hcicsaufquels nous ne voiôs corne rie de certain.Nous auriôs plus d’occafiô de nous Coteter d’eux:qui n’ôt laifle hiftoire qu’à demy.Mefines ceux qui font profeffiô de lire Si enlci gnerîEftatdesanciés de quelque vaccatiô qu’ils lcgt;iét:ne fe treuueroiétli côtraires vns aux au ti'^squilslêfont veoir par l’ignorace de plufieurs chofes notables que ces ancics Hiftoriogra pte ont ignoré les premiers ou lâns doute,trop indiferettemét celé a ceux qui les deuoiét fur Hiure.Toft apres la mort lôn corps fut mis en bois amp;nbsp;plôb.Puis Ion effigie faite au viffut m.ilè lur vnlitdeparcmét dep^pieds en quatreure,couuert d’vn grâd drap d’or friz é,bordé d’hcr-mines dedemy aune de large,trainant en terrc:fur 5. marches autour du ht. L’effigie auoit les enterremêt mains jointes reueftuë d’vne camilble de latin cramoyfi vue tunique de latin azuré Icmé auffi '

fleurs de lis de riche borderie.Et par dcffiis vn grâd mâteau Roial de velours cramoifî viol ‘ttazuréjfemé de fleurs de lis de riche borderieSe fourrée d’hermines auec la queue de cinq Roy more aunes.Etfiir le collet rond du manteau fourrée d’hermines, affis l’ordre S. Michel. Et en là telle fur vn bonnet de velours cramoifî, vne riche Couronne garnie de pierif rie. Les uie. jambes chaulfées de botines de toille d’or trait, lêmellées de latin cramoifi. A droit fur I oreiller de riche borderie en velours cramoifi, vnSceptre Roial, amp;nbsp;à gauche fur tel oreiller la main de luftice. Aux pieds vn autre oreiller de drap d’or frizé, plus bas fur vn haut c/cabcau vne croix d’or, amp;furvn autre plus bas vn beneftier d’or, aux deux collez duquel fur petites lêlles, deux Roys d’armes ou Heraux. Sur ce lit vn grand amp;nbsp;riche Ciel de tapilTerie d’or, d’argent amp;nbsp;lôye. Les pentes de riche Canetille d’or, aucc quantité de grofi • fes perles. Auxcollczdulit, deux Autels garnis de tapis de finguliere borderie ai«ec chanceliers d’or fur l’Autel, portans cierges de cire blanche. Aux deux coings du lit, deux tor-chouers d’argent hauts de cinq pieds, fur chacun vne torche de fonte de fix liuresde cire blanche pour tous luminaires, amp;nbsp;les cierges des AutelsLe tour de la làlle garnyde fieges Cûuiicrts de drap d’or pour les Prelats,Seigncurs,amp; Officiers qui continuellement accompa-gnoient l’effigie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g

Pendant les quarante jours qu’elle y fut les formes du lcruice, au dilher amp;nbsp;{^ruîœdet louper furent gardées comme delôn viuant. La table drelfée par les Officiers de fourre- Roys de rie. Leferuice aportépar les Gentils-hommes leruans. Panetier, Efchançonamp; Elcuier tranchant. L’Huifficrmarchant premier fuiuy parles Officierstdu retrait du gobelet qui couuroyent la table auec les reueranccs Slt; elfays accou Humez. Puis le pain défiait, amp;la viande préparée amp;nbsp;feruice conduit parvn Huiffier, Maiftrc d’hoftel. Panetier, Pages de h chambre, Efeuier de Cuifine amp;nbsp;garde vaifièlle: La lèruiettc prelêntée par le Maiftre d’hoftel au plus digne qui le treuue prelênt pour efliiyer les mains du Seigneur la table benifte par quelque Prelat, les baffinsàeauàlauer prcfentezàla chaize du Seigneur. Les

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M2rsH74. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE F R A T4 C È. ’

5.lèniîcescôrinucz’fas oublier la coupe aux heures qu’il eftoit couRüitiier de boire:on à lauer,amp; les grâces dites on y ajoufte Deprofô/idis nbsp;nbsp;foraifô Déclina Dermnè

à fô repasdesmefmes de fô viuat.Apres quelqoes joursjen vnenuit la fälle fut cbagée dW ftremés triôphartdcn celuy dedueil amp;au Jieudu lit^labicredu Seigneur fur ^itreteànxfoquot;' tiers d’vn giâddrap de Velours noir'croife d’vne grade croix de fàtin blanc : èi ddffîîS'VnâUi’'^ grâddrapi’oifrifii croifc:Au'tourîübierevnc lice oU barrière de y.piez de lar^e, chargéedî i4^grâs cierges de cire blâchc.dix liutes de chacuniardas Jour amp;nbsp;nuit:au Chef de la biereftt ra carreau dedrap d’or frike pofée îa Goronc du Seigneur,le Septre d’vn cofté, nbsp;la

deffus.Sur la brerc vn grâdCiel de velours noir de 12 .piez en carreure enrichi de gros cordés d’or frac 8c foie noire eoifée de fil d’or. Aux 2 .coftez 2 •Autels parez Ivn pou r la gradé Chîp^ pelle couliert-d’vn ders de fàtin velouté 8c pàrfiflé d’or amp;c où depuis le point du Jour Jufque’’ midi fè difoiét hautes mefïèsja derniere en mufique par les châtres du Seigncur.L’aiirre foratoire pouf -les faafïes meffes âuec les chadcliers 8c autre argcnteriércquife au fcriiice:Aü“’ onün^au^ demeura le Corps au bois de Vincennes Jufques à Ce qu’il fuft porté en lEglife de S. Anthoi-conuoy. ne des châps en tel ordre.'Premieremêt les Marefehaux des logis 8c Fourriers partis pour fsiiî les logis, puis deux Maiftres d’hoffel Sgt;c quelques Officiers pour le préparatif du difner, cin^ cens pourcs veftus de dueil chacun vne torche de quatre liures de cire Jaune armoirceàdouble des armoiries du Seigneur; effoienr guidez par vint conduéfeurs en dueil vn ballon noir en main ; Les chcuaucheurs d’efeurie 8c les maifbn des Seigneurs tous à chenal 8c en ûU£“' Les cent Suïfïès dé lagarde à pied ôc en dueil leur enfêigne dans le fourreau. Cemme les deux cens Gentils-hommes de la maifonà cheual. Les menus Officiers du comün 82 ceüx «r» bouche cotnme plus honorables marchoient derriere à cheual. Tous les Officiers le prcmid Maifîro'd’hoffiehle dernierScpremier Efeuier tranchant, portant le panon fait- de veW bleu azuré femé de fleurs de lis de borderie d’or, couuert d’vn crefpe noir au trailers duqüd voioït le panon.Six Pagès de velours noir auec le chapperon de srâp montez fur fe grau® suïnfi: J .' , courfîers houfez de velours noir rrainans à terre ôc croifez de fat'in blâUc .Les EcdcfiafliqueS) i'--'' '‘Mes Rois d'armes, les vint quatre Archers du corps veftus fur leurs liocquctons d’orferueric de robes à cheuauchcr de drap noir : les Efeuiers portanslvn des efperons en main, faut'® îefcu,fautre la cotte d'armesjle heaume,les gâtelets couuers de crefpe noir,lecheual d hôneur ■ entièrement hoùffé ôc cou uert de velours vioîlet azuré 8c feme de fleurs de lis le chariot Jät' ; mures oiftftoit le corps couuert d’vn grand drap mortuaire de velours noir à la croix bhœ de fatin enrichi de g.grâdes armoiries de borderietirc parô.grâs courfiers houffez Jufqsatet’ rc de velours noir croifé de fàtin blâc,les chartiers veftus de velours noir Ôcchappero de drap-Les Cheualliers de l’ordre 8c autres Seigneurs.Les 4oo.Archcrs de garde leur enfeignepM* ée.Aprochâs S. Anthoinc les 24.Crieurs de Paris fè mirct en rac des poures.Peu apres fy uerét Ic^ Eftats de la ville auec quelqs Prefidâs 8c Côfèillers de la Cour veftus en dueil.Pm’ tous fè rctircrct fors les domeftiques du Seigneur qui accôpagnerét le corps au fèruiccqw^ fit à S.Aethoine ce Jour lo.Iuillet: Le lédemain les portes furet clofes pour mettre feffigewt vnchatiót come elle eftoitau bois de Vincénes. Si que lesEftats de Paris venusEt Pierredt Gôdi Euefquè deParis auoir dit Suhaenite-.^ dôné feaii benifte pour leuer le corps,marchcret tous l'premicremét les Capitaines,Archers,8c Arbaleftiers de Paris en dueil furlcurshocqué tosd’orfeuerie,torches en maip aux armoiries de la ville.LesRcligieux,les joo.pouresjlesî^ crieurs fonas leurs clochettc^rs aux Carrefours 011 ils difoiét priez Dieu pour fame de uß' quot;'„V f' nbsp;nbsp;hautjtrefpuiffâtôc trefmagnanime Charles par la grace de Dieu Roy de Frâcetres-chreftiey'

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LIVRE TRENTESEPTIEME

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mét en robe d’cfcarlate amp;nbsp;les quatre Prefîdens.Le Duc d’Alençon,le Roy de Nauarre, les péris enfansdu Prince deCondeen dueil fort bas. Ambaflàdeurs des P3pe,Empereur,d’Elp3gnc Ecofre,Vcnileamp;Ferrarc chacun conduit par vn Prélat à cheual.Le Duc d'Aumalle tenant le bafton amp;nbsp;leMarefchal de Rets aupres,les huiflîers de la châbre,le chaperon aualle entrerét en lEglifenoftrc Dame la Grand toute tapilTée de dueil,garnie de ckaflès haut amp;nbsp;bas,auec innu-mcrables ciergcs.Et pour recuillir feffigieau milieu du coeur,vne Chappelle ardâte garnie de petis clochers tous croilêz Sc infinis luminaires.Les Princes portans le dueil aflîs au haut des conuoieurs hautes chaires, du cofté de celle de lEuefquc de Paris fiiiuât les Ducs amp;nbsp;autres Princes.Puis les Cheualliets de lordre de mefme cofté aux baflès chaires. 2 ; Capitaines des gardes vn Capi raine des cens Gentilshômcs amp;c fuiuât ce rang les Maiftres d’hoftel vis a vis du grâd dueil: aux * chaires hautes, eftoiét les Ambaflàdeurs fuiuât le Redeur de fVniuerfité amp;nbsp;le Parlement. Au gtâd Alltel lEuefqueamp; fês afliftas auprès fur vne lôgucformc.LesCardinaux,amp; fur vne autre forme au deifous lesEuefqucs amp;nbsp;Prelats,amp; riere eux fur vn banc les Gentiishômes de la cham , bre qui reftoiét là pendat le Seruice amp;nbsp;Vigiles.Le lêdemain pendant le Seruice,à loffertc îvn des maiftres des ceremonies alla quérir le premier Prince du grand dueil qui preft à bailèr la platine print de la main d’vn Roy d’armes vn cierge de cire blâche ou y auoit cinq efeus d’or: puis ramené par ledit maiftre en Ion fiege marchât leRoy d’armes apres ledit Prince les autres côfecutiuemét.L’offerte finie Sainte Foy fitîoraifo funebre.Et la derniere Meflè dite chacun fc retira pour aller diftrer enuiro vn heure. Les Eftats de Paris ôc la Cour auec les Proceflions allerer jufques à la croix qui pâche vers S.Denis ou le Cardinal de Lorraine Abé du lieu vint recuillir le corps amp;nbsp;leffigie. Vefpres dites amp;nbsp;le Cardinal officiant lcrui d’Archeuefques amp;nbsp;E-uefquesjon alla à fofferte corne deflus.Et Sainte Foy cotinua fOraifon, puis le Cardinal pres lafoffeamp;voute préparée pour le corps aporté à vn cercueil ( car le cœur eftoit ja enterré en ÎEglife des Celeftins à Paris auec prefque femblable pópe. ) Les ceremoies faites le plus ancien des Roys d’armes dift tout haut,Roys d’armes venez faire voftre office.Puis defpouillerct leurs cotes d’armes,amp; les ^jiirêt fur la fofle. Apres continuant dit à tous les Capitaines des gardes en particulier apportez îenfeigne des Suïflcs dót vous auez la charge. Ainfi aux Archers,

200. Gentiishômes chacun en fon ranc mit fur la fofïè ce qu’il portoit.Ainfi aux Efeuiers, Meffieurs lesEfeuiers aportez les efperós. Monfieur lEfcuier aportez les gantelets le heaume, 1 efeu Roialjle premier Efeuier laCotte d’armes.Tous mirct fur fa foflè,puis lesGrâs Seigneurs portoit la main de luftice, l’autre le Septre qu’ils baillèrent au Heraut pour mettre fiir le cctcueil.En fin cria par trois fois le Royeû mort.Et apres on releua laBânierc de Fr^jjace.Et le Héraut dit lors par trois fois viue le Roy Henry 5. de ce nom à qui Dieu donc bóne vie : puis chacun releua ce qu’il auoitmis fur le cercueil amp;nbsp;au bord delà foflè. Ainfi tous fe retireréten la grand falle amp;nbsp;autres tendues de noir pour dilncr. Et graces dites, celuy qui reprefentoit le Grandmaiftre dit à la compagnie. Meffieurs noftre maiftre eft mort car la maifon eft rompue. Et en figue de ce rompit fon bafton quoy fait tous fc retirèrent.

Or puis que nous auons parlé de la declaration que le Roy Charles à fait de d’eftiner fôn fiere Henry qui cômande aux Polonois’Roy de Francc.-deuât que le tirer hors ces froides re-§ions;meféble raifônable vous faire entendre ce qui fe paffa de plus notable tant en Pologne 4^«Regionsvoifincs depuis qu’il futefleu Roy du païs.Etpourcequ’entr’autrcsplusremar- ' quablesaccidês on doit mettre les guerres qui furent lors faites en Valachie à laide des Polo-gnois cotre les Turcs:Ie vous reprefènteray premièrement au naturel fvne amp;nbsp;fautre Valachie.

Puis vous auoir defcouuert la vraie fburce de ces différés: je vous expcdîeray en peu de mots ^on'dcb'*^ toutee qui y fut fait de plus memorable.La Valachie eft aujour^hui diuifée en deux,lvneap Valachie amp;nbsp;pdléeTrâfalpine bordée duDanubeau midy:du couchât de la Trâfiluanielauttenômé Mol-uauica caufe dufleuue Mold3ue,qui paflefeftât vers la mer Majeur.Depuis le téps de ce Ma- ce pays, numet qui abolit ÎEmpire des Grecs amp;nbsp;print Côftâtinople.Les V|juodcs auoiét efté tributai- Moldauie. res desTiircsæn telle forte que les Modaliies auoiét leurs Vaiuodes apart.Auint qu’eftans les füres empefehez en autres guerres.Les Vvalaques deuindret fujets partie du Roiaume de Po ogne partie de ccluy de Hongrie.Mais les Turcs venus plus puiflâs.-rameneret fous leur joug

Vvalaques natiô merueilleufomét fujette à (e mutiner amp;nbsp;châger deGouuerneur ou Vaiuo-^•Cat fans cÔfidercr de plus haut fês porremés. Peu auât la mort de Solimâ les Vvalaques de Moldauie chafferent leur Vaiuode Alexandre amp;nbsp;en efleurent vn autre nommé lacques hom-

Ece iij.

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May; 1574.


Vaiuodc

Clief OU Sei gneiir.

Rigoureux Gouuerne-mans à qui ncceiraire.

L’HISTOIRE DE FRANCE.

me doéle 8c qui auoit enfoigné les Matematiques en la ville de Roftoch. Peu de temps apt^ ils tuerent ceftuy là,pour reprandre Alexandre,lequel ils chafièrent pourlafecodefoisa^ fodcfosinfolcnces8ccn receurent vn autre nommé Bogdan lequel ils quittèrent pont W jetir à Inouie où lean : apres la mort duquel inhumainement tué par les Turcs, ils prind^' Pierre. Ces deux changemaiisauindrent comme il fuit. Dàutant que Bogdan facoftoit i“’ ; des Polonois,aiant donné à Ivn de leurs Seigneurs fàlbeuv en Mariage 8c fe prcparoitpout 1 poufor vne Damoifolle Polonnoife ; les Moldaues délibèrent fecrettemenr d’auoir vn autf® , Vaiuode 8c appellent vn Gentil-homme Vvalaque nommé Inouie où lean. ( eftanscesde^ , motsd’vne mefme fignification) qui efloitlorsen la Cour du Turc, failànt profeffion Mathumetifmc pour leur Vaiuode, mot qui vaut autant que dire que Capitaine où CheN mée. Luy qui ne demandoit qu’à commander, afïèmble incontinent par le congé de SeU vint mille Turcs 8c autres Soldats voifins pour fe metre en poffeffion. Bogdanauoirentfl’ ces nouuelles fort de Vvalachie ( dont lean fempare incontinent) 8c fe retire en Pologn^ [ Mais les Vvalaques couurent incontinent au rudde traitement que le nouueau Vaiuode les Turcs leur faifoient, que leur condition eftoit encores plus tolerable fous Bogdan .0quot;'^ cite des cas eftranges de la cruauté de ce Ican,laquclle neantmoins aucuns exeufent, que fà grade fouenté eftoit la bride neceftàire,pour retenir ces peuples volages; qui de fait 1, L furent plus obeyflàns qu’à nul autre qu’ils euffent eu au parauant: Bogdan aiant follicitequ^ ‘ ques Seigneurs de Pologne, à luy fournir gens pour eftre reftably: Finalement apres I Roy eut enuoié prier le Turc de luy pardonner fil auoit forfait: Ilamaftè enuiron deuxn». cheuaux Polonois8c enuiron Pafques 1572. entre enMoldauie aiant cete troupepour^^ Nicolas Miclecztri Gouuerneur de Podolie 8cNicolas Sienia Vvftri fils du Palatin deRi'“’ ’

Somme q u’apres plufieurs efcarmouches Sz rencontres efquelles les Tures eurent tousjou'* du pire par la vaillance des Gentils-hommes Polognois.Bogdan enuoi;;la deflus vndes^^ tils-hommes de Miecztri vers lean fôn côpetiteurjîexhorter à ne plus faire la guerreainsq*“' ter le rang qu’il auoit vfurpe. lean au contraire enuoia le Gcntil-hcàne en Conftantinopk''^ il fut detenu fous le faux donné à entendre par fos ennemis amp;nbsp;faitforça^e Galleres, d’oùP^ apres il fut deliurc comme miraciileufoment. Or d’autant que les trouppes de lean fe rew® çoientJes Polognois fe retirèrent du confentement de Bogdan lequel par ce moicnfutpn“^ delà principauté retenue par lean qui n’en jouyt pas longuement en paix,toutesfoisvoicyCO‘ ment. luonie fe voiant Seigneur paifible, reprint là lèuerité acouftumée amp;nbsp;fit mourir cruellf ment pinceurs des parens de Bogdan.LadelTus le Palatin de la Vvalachie TranlàJpine aiani j vn frere nommé Pierre lequel il delîroit auancer: follicite les Balïàs amp;nbsp;autres grans Seigneuft ' cl qu'c la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;porte du Turc: pour faire mettre fon Itère en la place d’Iuonie, promettant double trW j

hchie done alïàuoir lîx vints mil efeus par an. Ajoutant à cella qu’lnouie auoit renoncé le Mathumctifi”^ au Turc, poutfauorifer aux Chreftiens. Et qu’àfexêple de Bogdan il lê joindroit aux Polognois po“‘ faire la guerre à toute outrance contre les Turcs. Les BalTas gaignez par tolfre amp;nbsp;remonftrt” ces du Palatin: procurent que Selim enuoie homme à Inouie le fommer de paier anuelleæ^' ce double tribut où de quitter fon Grade à vn autre qui le paieroit amp;nbsp;aller faire les excup de furpfus à Conftantinople.LeVaiuodc aiant confulté enfoy mefme amp;nbsp;communicquep^^’ j apres auec le Confcil de Vvalachic:refulè le tribut ainlî demandé, amp;nbsp;commande à îAmbalw' deur de le retirer tout à theure,làns luy faire aucun prefent.Les Vvalaques làchans bien a qud cnnemy ils auoient a faire:apres telle refponfo donnée du conlèntement de tous : confeillertf' leur Vaiuode de demander l^ours à Henry de Valois lors Roy de Pologne. Ce qu’il fit aiic^ longues amp;: alfeéfueufes rcnTOnftrances. Mais Henry amp;nbsp;fon Conlèil refuferent alïîftance* Inouie, à foccafion des alliances d’entre les Empereurs Turcs Scies R.oys de Pologne, ƒ y a prefqucs ordinairement furies frontières de Pologne vers les Mofeouites vne forte ^•”rs dc'po” nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;guerre, gens de c^eual Polognois : qui ne font que courir amp;nbsp;voltiger de lieu a âquot;'

logneenPo tre:tantpour butiner que pour garder les frontières 8c brider en quelque forte les courfes^t^ doiic. Tartares qui fappellcnten langage du Pays Cofakes, Inouie lesenuoya prier de venirà K”’ lècours: leur remonftrant l’équité de la caulc auec promelTesde grans trefors 8c riches rC' compcnfes.Eux ne craignans pas en cela leur nouucau Roy,duquel en fin toutesfois ilseur^ congé:quitterent les larges campagnes de Podolic 8c de Ruflie pour aller focourir le Vaiuou® au nombre de douze cens cheuaux,ayant pour Colonnel vn Gêtil-homme nomé Sujerce^ làgeôi vaillant Cappitainc: fous lequel ces Kofàques paruenuz en Vvalachie au Camp

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LIVRE TRENTESEPTIEMR 222.

Vaiuode, furent honnorablement amp;nbsp;magnifiquement traitiez. Et des leurs arriuce au le uet d’vn banquet que leur fit le Vaiuode : dôna au Colonnel amp;nbsp;à fes Cappitaines quelques baffins d’argent plains de Ducats afin de les encourager dauantage. Et mit ordre que tous Lcgainamp; leurs hommes fuflènt amplement Satisfaits d’vn bon eipoir ja conçeu. Puis ayant communie- abonne fort que des affaires auecques eux : ils le préparèrent tous à la Guerft. Cela le palïbit au moys rhomme de de May de fan mil cinq cens lèptante quatre. Surquoy Selim extrêmement indigné de la refi ponce du Vaiuode: enuoye incontinent trente mille Turcs amp;nbsp;deux mille Hongres auPala-tin de la Vvalachie Tran^lpine : luy commandant fe lâifir du Vaiuode,fenuoyer en Conftan-tinople ; femparer de la Moldauie amp;nbsp;en bailler le Gouuernement à lôn here Pierre, lequel offroic double tribut. Ce Palatin amalïè d’autres forces, tellement que Ibn Armée cftoit de cent mille hommes, qui pouuoyent bien conduits , non feulement conquérir la Moldauie, niais quatre fois autant de. païs:auoir palïe le flcuue Moldaue fort haraflèz du chemin amp;nbsp;n’efti-mans queperfonne d’euft faprocher d’eux : ils commancent à feftendre en Campagne, amp;nbsp;fc repofer comme en temps de Paix.Le Vaiuodeentendant ces nouuellcsdelpechc incontinét Sujerceneauec lès troupes amp;nbsp;fix mille Moldaues qui entendoyenrle langage Turc pour marcher deuant: luy amp;nbsp;les fiens armez plus pelâmment les fuiuent. Sujercene délirant faire vn bonferuiceau Vaiuode, conduit fi dextrement lôn Auantgardc qu’il enueloppe quatre cens coureurs du Palatin fans qu’vn Icul efehappaft delquels il prend fÈftat de leur armée. Laquel leilsdifoyenteftrecompoleede lèptante mille Vvalaques, trante mille Turcs amp;nbsp;trois mille Hongres.Dont les Kolàques auertirent le Vaiuode le priant de le joindre promptemêt à eux. tuj es en Cependant ils lè repolènt enuiron deux heures alTez prez du Camp ennemy, ou le Vaiuode lè icouua. Puis auoir dilpole lès troupes qui eftoient en grand nombre, les Kolàques comman- polonois. gerent la charge de telle fureur qu’ils esbranllerent toute l’armée du Palatin: lailànt vn meutre uicroiable des ennemis aufquels le Vaiuode vint tout lôudain donner la fécondé charge, en telle forte qu'il leur cftoit impolfible de fuir. Car les Modalues auoient fait efearter les che-uauxTurcsamp; Vvalaques wllement que toute celle grande Armée fut lâceagée, foulée aux ^g^ueiUeu-pieds descheuaux amp;nbsp;hachée cruellement en pieces : ne reliant prelques perlbnnes pour por- icfansgtan-ter Icsnouuelles d’vne fi ellrange delfaiéle que le Palatin lôn frere Pierre amp;nbsp;quelque petit nô- perte,, bre d’autres qui trouuans moien d’auoir leurs chenaux de bonne heure lè lâuuerent de vitefi 'chçllemcnt que fur le champ amp;nbsp;quelques heures apres,moururent pres de cent mille hom-’’’csfansquela Vaiuode eu 11 perdu nombre des fiens.Car ils n’eurent autre cholè à foire que cfgorger ceux a qui la trop grade airurance,puis la pcur,auoit ollé les armes,le cœier amp;nbsp;toute adtçffe à fc deffendre.Sommc que les Kolàques amp;nbsp;Moldaues fcnrichireiit tous au butin d’v’ nelî grande armée au lieu de laquelle ils lèjournerét quatre jours pour lè repolèr amp;nbsp;refraichir. Apres cela d’autant que les corps du Palatin amp;nbsp;de lôn frere ne fe trouuoient point:Lc Vaiuode eftimant qu’ils felloicnt fouucz:cntre dedans la Vvalachie Tranfalpine met le feu en toutes les places appartenantes au Palatin,foiél tuer fons pitié hommes femmes amp;nbsp;enfons. De la il entre en vn quartier de Tranfiluanie où il Içeut en qu’el lieu le Palatin amp;nbsp;fon frere felloient tetirez.Incontinent il approche de ce lieu nomméBralTouie où Brailouie,qui ell vne ^lle alfi ^u^éede ^efur le Danube aiantvn fort Challeau, au Capitaine duquel le Vaiuode enuoie vne lettre, fons en com «priant de rendre promptement le Palatin amp;nbsp;lôn frere. Ce Capitaine ne relpondit que mena-CCSniaqtauoir ceux qu’on demandoit.Dont leVaiuode extrememét irrité fit lôudain ataquer ƒ ''nle.Laquelle aiant ellé prinlè de force:fut entieremét faccagée puis ralee j ulques aux fon-ccroensamp; tous les habitans tuez fons que nul efehappaft n’y quVne lèule mailôn demeuraft: chout. Comme le Vaiuode vouloir affieger le Chafteau il entend qu’vne /armée de quinze ‘PnleJutçsveQoij. pQ^. empcfcher.Contre lelquels il enuoie incôtinent Sujercene auet CS Kolàques amp;nbsp;huit mille chenaux MoldaUes.Lelquels firent telle dilligéce,qu’ils furprindret f^^lcKnt en pieces tout cela fors mille chenaux qui efehapperqj^t à bien courir. Encor Su-l^cencleur chaulîa les efperons de fi pres,que la plulpart demeura pafture aux Loups,chiens ^corbeaux des champs. En fin les luruiuans lè fouucnt au Chafteau de Thenien apparte:-^inta Selim.Prcs de la eftoyt une Armée de Turcs amp;nbsp;deTartares contre laquelle le Vaiuode '’’îteha parîauis de Sujercene,laiflat le liege de Brailouie amp;nbsp;auec les Kolàques desfit amp;nbsp;ruina

Arfnee.Çela fait il print vne autre ville nômée Teime tuât tout corne firêt les Kolàques 3vneautrevillc.nomméeBiaIogrcde, appartenante aux Turcs où ils eurent vn grandbutirt7‘

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Mars' IÎ74-

L’H IS TO I R E DE FRANCE.

Ce fait les trouppes du Vaiuode le repolânt en ce quartier: les nouuelles d’vnc autre Ain’t de Turcs amp;nbsp;de Tartares y ellans apportées,Ibudain les Zofaques auec le congé de les coin tre, prindrent du Vaiuode trois mille Moldaues pour renfort: auec lefquels ils chargent n' Iblument les ennemis bien qu’en plus grand nombre quatre fois : qu’ils les mirent en Cruauté, tjg routte. Si qu’en laillàns vfte partie furie champ ils amenèrent deux cens prifonnicrsqne Honneur amp;nbsp;Vaiuodc fit hachet en pieces auec des faux dont on fauche fherbe. Le General de c’efte^ paroiie pre- m^e fut prins par les Rofaques: fi riche qu’il leur ofiroit payer fix fois fon pefent de lînanc^’ teilet ri-quot; alïàuoir deux fois d’or, amp;nbsp;trois fois d’argent, amp;nbsp;vne fois de perles, moienant qu’ils nelelini* eheflês. lent point au Vaiuodc. Mais cllimans plus la promelfe qu’ils auoient jurée que toutîor • monde:le menèrent au Vaiuode, qui faiant gardé quelques jours amp;nbsp;entëdu par luy beauco^F de choies de ÎEftat des Turcs, le fit defehirer membre apres membre par les Soldats-Vaiuode le campa en lieu commode pour donner moicn à Ibn Armée de le repofer vn lo 9 temps, apres tant de courfes, combats amp;nbsp;trauaux lôufferts par le palîc. Selim elloit Ioka L llantinople bien fafché de tant de viéloires du Vaiuode. Pour aquoy remédier fit faire les celfions amp;nbsp;autres lôlénitez à leur mode affin d’auoir fècours du Ciel puis que celuy délais rc luy manquoit. Les remedes furent d’enuoier encore vne puiflànte,Armée gt;nbsp;tant pour battre que pour talcher d’auoirle Vaiuode par quelque moien queccfeuftpourfend’ena*' du tout. Le Vaiuode d’ailleurs entendu que Selim enuoioit contre luy vne nouuellc An”^® feit venir en Ion Pauillonleremie Zamieuiche Gouuerneurdu Challeaude ChocimP“'’ tresforte en Vvalachie.Lequel auoit efté lôn compagnon d’armes de long temps.Apres que rcmôftrancc:ilfcnuoieauec treize mille Vvalaques hommes d’ellite pour empefeber^^j 'Turcs le palTage du D’anube amp;nbsp;cependant fauertir du nombre de leurs troupes amp;nbsp;de leff * fiat. Sur-ce aiant les farmes aux yeux,il embralïè Zarnieuiche. Lequel flefchilïànt le genou promit foire lôn deuoir amp;nbsp;fe acquita auffi du commanccmcnt aflez bien:cmpeftbât lesTm^^ de paflerj quoy qu’ils y filïènt grand effort. Les Balfos bien ennuiez prenent le derniérer^' dient amp;nbsp;enuoient trente mille Ducats à Zarnienicte pour venir lecKicmcnt parler à eux -3^ Trahifonre qu’aueuglé d’auariceil palTe le Danube amp;nbsp;va trouuer Pierre Palatin de la Vvalaclùe^'^ raarquablc. folpine, qui eftoit de là auec groflè troupe de Turcs. Pierre fait tant par belles promènes^ prières queZarnieuiche, fouffont lafoy au Vaiuode :laiflà pafièrles Turcs librement,aiantretiré fes forces arriere.Puis entaffont vne trahifô fur fautre,il rcuint trouuer le Vaiuode fexc^' font de ce qu’il n’auoir peu empefeher ce paflàge à caufe que les ennemis eftoient en trop gW“ nombre •Toutesfois que le Vaiuode les pourroit rompre aifêment, attendu qu’ils nep®quot;' Arméedes tioient cftre au plus que quinze mille. Le Vaiuode ajouftant trop legerementfby à telr^pquot; Turcs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;port: fe mit en chemin auec les Kofàques pour aller au deuanr du ’T'urc,lefquels preuóiansa^'

Armées des cunctTicuit mal- heur prièrent le Vaiuode de bien penfer aux affaires. Et cependant ne b**' Vaiaques amp;nbsp;font de donner à toute bride,auec fix mille Moldaues à trauers fix mille auantcourcurs TurtS

Moldan«,

rhraitres. punis.

lefqucls ils mirent en route donnans hauant qu’ils eurent aflez de moicns à connoiilrc Zamieuiche thraifloit fon maiftrc.De-fait f Armée desTurcs môtoitapres de quatre vintswU' le hommes. Celle du Vaiuode compris les Koiaqueseftoit d’enüiron trente mil hommesj^' quelle Æt difpofée en trente efeadrons, la plufpart de gens de pied combattans aucc desftuX) Arcs, Cimeterres amp;nbsp;leu^s ; trainans quatre vints doubles Canons. Vn peu auant la bataille le Vaiuodeaiantd’vncoftauprochain defcouuertla multitude des ennemis,Connutlorsk melchant tour de Zarnieuiche lequel il fit appellcr, Mais il le voulut exculêr, dilânt qu’il» preparoitpour combattre lesTurcs. Surceles trompettes lonnent,amp; Zarnieuiche au lieu combattre commit vne troilrcme trahilbn qui ruyna entièrement le Vaiuode. Car fuiuant ç' qu’il auoit conclud auec les Baflàs il commande aux treize mille Moldaues qu’il conduifoft de baillèr les Enlêignes, mettre leurs chappeaux au bout des lauelots amp;nbsp;des elpees, lesha®' fer en fair amp;nbsp;bailler les tefte^. Ce que les Turcs voians ; haulïèrent leurs picques amp;nbsp;cimetet' res, leurfailàntfignequ’ilslevinlïcnrjoindreàeuxxequifutfaiôl. Le Vaiuodeentendant celle reuoltene perdit courageains marche relôlument au combat. Les Turcs faüancent aulfi amp;nbsp;fattendans bien que les Canons du Vaiuode donneroyent à trauers leurs bataillons contraignirent les treize mille Moldaues rcuoltez de marcher en front : tuans ceux qui reen-loicnt ; Le Vàiuode extrêmement d’elpité de la menée de ces traiftfes feit d’efehaïger îArtd' leriequiles delpechaprelquetous. Les Turcs marchans par delfus ces corps delchirez:vJæ drent

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LIVR T R E E N T E S E P T I E M’E. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;225-

ctent au combat ou les Kolâques le portèrent fi vaillamment qulls mirent en routefauant-gardc auec vn tel carnage que le lang ruiflelloit de tous coftez. Puisauoir foüflenu re poufle vn autre bataillon de Turcs* le retirent, pres du Vaiuode, lequel ayant fait recharger-ùrtillericj donne de rechefà trauers la bataille des Turcs en laquelle y eut vn terrible meurtre de part amp;nbsp;d’autre. Finallement les deux armées fe .lêparent,*^ la deflus fiiruint vne ’groflè pluye, laquelle rendit fartilleriedu Vaiuode inutile dont vint là dèffaite. Car vint mil Turcs tcuindrentàlachargc incontinant que la pluye fut arreftée qui furent neantrtioins vaillam-tnentfouftenus amp;nbsp;repouflèz par les troupes du Vaiuode.Mais vn autre bataillon de Turcs amp;• •leTarures tous fraiz donnèrent à la trauerlê qui mirent levMoldaues amp;nbsp;Wàlaqués en route. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Les Kofaques ayans fait vn merueilleux deuoic quiterent leurs chenaux amp;nbsp;fe jôighiï!eùt aux gens de pied, auec lefquels ils recouurerent Ibixante pieces d’àrtillerie que les Turcs auoiét prinfes. Toutesfois d’autant que cela leur donnoit trop de peine à train er.des làiflcffent toutes chargées en campagne. Et comme les Turcs fenpenfôiencfériii’r, elles creuerent toutes en les defehargeant. Ce pendant le Vaiuode fê retira auec le -refte de fôn armée, rtiontanfà vint mil hommes. Si mal auifé de clorreamp; fonifierfôn camp en lieu fort incommode d’àu-tînt queleau en eftoitloin tellement que les gens mouroient de foif extreme. Si que le General Turc ne voulant fuir àfibelle occafion, des le dixième jour de luinfait enuironner ce camp de toutes pars,afin que perfbnne n’efchapaft.Et le lendemain des le matin cômencent à canonner, fans grand effet toutesfois, par la dextérité des aflîegez, qui en quelques efearmou-chestuerent grand nombre des Turcs. Si queles Baffas confiderans qu’ils he pouuoient forcer le camp du Vaiuode fans perdre autant ou plus d’hommes qu’auparauant : enuoiè fbmer le Vaiuode de fè rendre à bonne compofition. A quoy il preftefouie amp;nbsp;le promit faire,moiêgt; nantque les Baffas luyju raflent par lept fois, de luy tenir trojs chofês. L’vne de laiflèr aller Éins amp;faufs les Kofaques auec leurs chenaux armes amp;nbsp;bagagerL’autre qu’ils le liuraflént vif entre les mains de Selim. La tierce qu’on ne fift aucun tortaux perfônnes amp;nbsp;biens des VVa-laques amp;nbsp;Moldaues qui •ftoient en fon armée. Les Kofaques éftoient rcfôlumant d’auis que le Vaiuode auec eux amp;nbsp;le refte de fes troupes allaflènt donner de pied amp;nbsp;de tefte à traüers les bataillons Turcs, amp;nbsp;mourir vaillamment les armes au poihg, pkift'oft que fê fier en çeux qui neleurtiendroient la foy. Mais le Vaiuode ayant pitié de fon aimée fi haraflee amp;nbsp;tant trauail-léedefoifaima mieux fuiure fautre party, lequel les Baflàs promirent obfcruer amp;nbsp;le jurèrent nbsp;nbsp;nbsp;‘

parfeptfois. Occafion que le Vaiuode les alla incontinanrtrou’ùcf ayant dit a Dieu aux Kofâ- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jix

ques aufqucls il fit encores quelques prefêns leur donnant fon cimeterre amp;nbsp;fôn poi^iard puis auxfoldatsquilefuiuoientenfit d’autres. Ettout defarmé entra''au camp des Turcs oii il fe ptefentaauxBaffas,accompagné d’vn Polonois. La feftans mis àdeuifêr auec quelques Turcs vn Baflà nommé Capuce prenant occafion de fê defpiter de ce qu’il parloir trop long temps:defgainefon cimeterreSc courantfusau Vaioude luy fendift la tefte amp;nbsp;perça levêntfe le renuerffant mort. Incontinât les lanniflàires le prenent amp;nbsp;luy coupent le cor. Puis attacfaêt le corps aux pieds de deux cheuaux qui le defehirerét en pieces.La tefte àînfi couppée.amp; caf fée fut mifê au bout dvne picque le corps haché par men us morceaux dont les priiicibaux pûHdrenr chacun vne piece frottant leurs cimeterres au fâng qui fümoit enCor amp;nbsp;le faifoient boite à leurs cheuaux, afin qu’ils fuflênt plus furieux à là guerre. Or comme cellüÿ qui Feft . perjuré vne fois ne fait difficulté de continuër jufques à fêpt : les Turcs acouren t Incontfnât au camp du Vaiuode amp;nbsp;tuent cruellement les foldats qurdeftituez de leur Chef cfiôièint à demy morts. Les Kofaques voians qu’il n’y auoitmoien de retp^her en Pologne Si qUètoud i«ptomeffeseftoientrfiilles,fe raflêmblent amp;nbsp;d’vn cœur gerrereux fê fourrentàtefte'baiflee reufcamp;w parmy les Turcs.Si que las de tuer moururet tous les armes àu jfoing exceptez '^del^fiesvus marquablc ç|ui demeurèrent prifônniersau nombre de douze,dont Sujerceue eftoit'le priiïClpal qui efehaperent puis apres moiennant groflê rançon fournie pat q^lques grans Sçignéursde Pologne. Durant leur captiuité ils furent félicitez plufieurs föis de fê ranger aii ^fiôrfîetit me.Maisybouchansforeilleferetirerentfinallementenleurs paysounous les laifronsaller afin de retourner aux affaires de France. Pour reprandre amp;nbsp;mieùxfaire conpîftfc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;He îà-^

quelle aprez le decez defc)n Roy Charles neufiéme: me femble. qu’il fêra mcilleux 'de vous, faite entendre que îautoritéamp; puiffiincedc conduire TEflat fût îàiflêc a la Rôyneîïïêjré’felôn^ lepouuoir que fôn fils luy en fit expedier peu auant fà mort ôc qu i depuis'fut'âùtor^ amp;nbsp;pui^'

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May. I $74.


L’HISTOIRE DE FRANCE.


blié par la Cour du Parlement de Paris tel qui fuit.

Charl e s par la grâce de Dieu Roy de France; à tous ceux qui ces preicntesld' tentesde\ 'vcrtontj Salut. Confidetant qu’il eft tref-neceffaire de pouriioir aux anaires qui fe prcfcntô Regcnce, ordinairement, tant au dedans que dehors noftrc Royaume pour l'entretenement grandïi' ^emenrSc conicruation de cefte Courctine: ny pouuans vacquerny remédier ainfi qu’il eft requis^po adminis ra tailôn de lindifpofition Scmalladie de laquelle nous fommez à prefentdetenuz:Etpour‘’ aume''^ur nous UC içaurions faire elleôlion deperiônne, fur laquelle nous nous puiflîons laRoyne po/êr,que futla Roync noftrc trcftiônorce dame amp;nbsp;incrc: Et q'ui auec plus dezellcamp;a“^ ^oy^alœn cmbraflc ce qui nous touche amp;nbsp;ceft Eftat; tant pour famitic maternelle quelle dant la ve- te, que pour la longue eiperiance quelle à eue delà diredion amp;nbsp;maniement des affaires r ^Ro^ de ” Royaume depuis noftre minorité jufques à preftnt quelle y à efte appelée du conlcntenient Pologne, requifition de faifembléc gcneralle des Eftats qui fut faite apres le decez du feu Roy Franco noftre trefhonnoré Seigneur amp;nbsp;frere. Pour ces caufes amp;nbsp;autres grandes confiderations a nous mouuansamp; de noftre propre mouuemant plaine puillànceamp; autorité Royale, uons donné amp;nbsp;donnons a la Royne noftredite dame amp;nbsp;mere plain pouuoir,puiftànce rité d’ordonner amp;nbsp;commander aux Princes tant de noftre fang, qu’autres nos Cours de Puiflanceamp; lement, Marefehaux de France, Gouuerneurs de prquinces, nos Lieutenans Generaux, autorite de pjtaincs dc ccut Gentilshommes de noftre maifonamp;dc nos gardes, BaiJlifs, SenefchaüX ' quot;nbsp;’ autres nos Officiers: Et generallemcne à tous nos fujets de quelque qualité amp;nbsp;condition*!“^ ils foient. Tout ce qu’elle verra amp;nbsp;conoiftra eftre bon, vrille amp;nbsp;necefûire pour la confcruatiu de ceft Eftat: faire amp;nbsp;ordonner toutes les depefehes qu’elle auifera deuoir eftre faites tanto(' dans que dehors noftre Royaumc.VouIons que nos Confeillers amp;nbsp;Secretaires d’Eftac à luy obéir amp;nbsp;faire ce que par elle leur fera commandé tout ainfi que fi c’eftoit par nousH'^' mes. Et que le fèmblable foit Êaitpar elle pour le fait de nos finances. Commandant prez auxThrelôriers de noftre ^fpargne dc ne bailler aucunes aflîgnatiôs ne faire aucun pa^^' ment que par fon expres commandement : exortant amp;nbsp;admoneft^t tous les Archcuefqji^ Euefquesamp; Prélats de çedftnoftre Royaume dc continuer en leur deuoir amp;nbsp;Office. qu’ils ont fait jufques à p refctj.Et ou il plairoit à Dieu faire ià volôté de nous amp;nousappf*'^ à fby: fâchant que apres lîous ne laiflànt point d’hoirs mafles par IcsLoix de tout temps oæ Royde^Po- feruécs en ce dit Royaume, LeRoy de Pologne, noftre trefeher amp;nbsp;trcfâimé frere eftappdi^ lognc defti à Ja fiicçeffion de cefte Couronne: En attendant fon retour dudit Royaume de Pologne.

que jjn.chacun fe contienne en fôn fteuoir amp;nbsp;office. Et pour luy faire rendre fobciflàO' ce qu’il luy fèradeuë; Nous auons par mefme moicn dit amp;nbsp;déclaré amp;nbsp;ordonné:difons,deda' rons,voulons amp;nbsp;nous plaift.Q^e laRoyne noftre dite dame amp;nbsp;mere ayr toute puiffanceamp;aU' torîté d’ordonner ôc commandera tous nos dits fujets de quelque qualité qu’ils fôicnt, tont cc qu’elle verra amp;nbsp;cognoiftra deuoir eftre fait pour rendre fobciffance qui fera deuë au Rf? de Ppiogne noftre dit frere: Chafticr amp;nbsp;punir par nos Cours de Parlement amp;nbsp;autres nos Itt' ges amp;Officiers^to,i^s»dc cepx qui ferôt defobeifïat à leur Roy 6ç prince: faifant aflèrnblerfilt” eft l?,çfofn'tôutes,les forces tant degens de cheual que dc pied qui font de nos ordonnancé à^ftre ïblde: amp;nbsp;tous nos autres fujets dc quelque qualité amp;nbsp;condition qu’ils ïôient.Aul-qifçI^'pQUSjcnjoignons trelcxprclTemens d’obeir à ce qui leur fera ordonné amp;nbsp;commande pat la Roybc poftre clitcdame amp;. mere: tout ainfi qu’ils feroient à noftrepropre pcrfbnne amp;nbsp;a celle lt;lu ;Éqy dé Pologne noftre^it frère. Si donnons en mandement à nos amez amp;nbsp;feauxles gé tçiians nofilites Çoifrs de Parlemens,Gens de nos comtes, Baillifz, Senefehaux amp;nbsp;a tous nos - ) aptfés tbftîçrér^amp;, .Officiers ^’il appartiendra qu’ils aient à faire lire ic enregiftrer chacunen ' fbn en^pit^.n qqfdites Cours Sieges amp;nbsp;lurifditions nosprefens pouuoir,declaration,voU-loir amp;nbsp;intention icelluy gàrderÔc faire garder obfcrucr amp;(. entretenir de point en point ft' lonfa fprinç amp;nbsp;teneur. En-tefmoin dequoy nous auons fait mettre noftre fêel à fèfditesprestes car tel eff: noftre plaifir.-Vonné au Chafteau du bois de Vincennes le trentième jout J« May fan mjl.ciqq cens fbixante quatorze. Et dc noftre regne le quatorzième. A huit heures du matii^:amp;'|néÂir le reply parle Roy.hcs Ducs d’Alençon fon frere, le Roy de Nauuarrc Cardinal nbsp;nbsp;Bourbon amp;nbsp;autres prefons.Depuis le Roy de Pologne aiant veu amp;nbsp;leu ces Ictres

lès autop^^cofirfnaamp;augméta au défit dc la Roynefâ mere à laquelle il dôna bon efjxiir de6 prôUvi^ijc ,çn f fâce.De Cracouie le luillet Publiées amp;c. enregiftrées Oy requérant^ * ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;./ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;confentaiit

.fit U

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livre TRENTESEPTIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;224.

conlcntât le Procureur general du Roy:Aprcs que la Royne mere dudit Seigneur fur la prière requéfte amp;nbsp;fupplication à elle faite, tant par le Duc d’Alençon, le Roy de Nauarre, que le Cardinal de Bourbon, Princes du lang amp;nbsp;Pairs de France: enfèmble par les Prefidens amp;nbsp;Cô-feillers commis par ladite Cour à cefte fin: A accepté la régence Gouuernement amp;nbsp;admi-niftration de ce Royaume. A Paris en Parlement le troifiéme^ur de luin tan mil cinq cens foixantc quatorze,

Lemefme jour du decez du Roy,la Royne mere fort dolente amp;nbsp;empefchécidelpelcha Che-^ meraut pour aller en Pologne auertir fon fils de ce qui eftoit furuenu.-affin qu’à quelque pris quece fut il facheminaft en France. Ilpartit fur les neuf heures du foirdece jouramp;futen defpefché Cracouie treze jours apres. Or de peur qu’il ne luy auint quelque empefchementfurle ehe-minou par malladie ou autrement : elle voullut que le Mardy fuiuant Neuuy partift auec pa- pour luy reille charge.Craignant au refte que le Roy de Pologne ne peuft partir fi toft: pour mieux af feurer les affaires ce pendanr,elle amp;nbsp;ion Confcil fauiiêrent de trois expediens, l’vn de luy fai Roy. reapporter lettres parères du Roy de Pologne confirmatiues de fa Regence. L’autre de trai-ter quelques trefues auec ceux de Poitou.Car elle tenoit prifônnier le Comte de Montgom- tint la Roy-mery amp;nbsp;la ville de faint Lo alfiegée.O uand à ceux de Dauphiné ils auoient en tefte le Prince P®“' n., L * r 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» 1 7quot;^ ï r • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X ./- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mieux auto

vauphin.ht pour le Regard du Lâguedo on elperoit les mener a railon auec le temps

rifcr fa Régence-

fc.Er par leur autorité tenir ceux de la Reïigiô en branfle,attendant autre cômodité. Nous lairrôs ceux qui couroiét jouramp;nuit en Pologne pour confi-dererce qui le fai-

•ie

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s o M M A I R E

Du Trentehuitiéme Luire.

CC A s IO N s lt;jue t)lußettrsT^roteflants ç^Catholilt;juet,Jè difoient contintdér les armes nonobfiant la mort du Hoy t^ui en refroidir beaucoup neantmoins-à laTl^chelle ou la guerre fiir mer dejplaiß à lt;^uel^ues habitans. Lettres de la chellois aufcjuels elle enuoie l'iî^bbe de Gadagne pour leur filtre pofir les armes a'ttendans b du 1{ey de Pologne, duquel elle leur donne tout bon ejpoir. Treues entre les Catholt^ites fiderez. faite premia 'Prochelie. Le Comte de Atongommery execute a Paris. Hewry de Bourbon Trince it ja retire enfin Gouuernement de Pteardtefirt d'a4mienspourgangnerra4llemagne ,ouilfe retire auecflquot;r,^ autres.'P^firit'aux Protefians de France pour les encourager]fur Tefpoir de fis négociations à leuervrit^ d'«jgt;fllemans en leur fdueur. Le iJ^arefchal d'yinutlle mal content fè ligne auec les Troteflans: tjui iefigt;itgt;’^'^K tteau reglement à leurs affaires, apresejuil àenuoié infiruEiions au de tout ifflatde fin Gouuen^ i Languedo (ß de ce qu'il luy confeilloit y faire pour maintenir le pays en Paix. Arrefls du Parlement itJ^'^h Capttalle de Languedo contre le Mare fichai qu'ils ne reconnoiffient phts à Gouuemeur,ni off der de la Cour^'f ordonne vne treue neantmoins entre les Catholiques nbsp;nbsp;Proteflans.£fiat de Dauphtnè epr pays voifins anecltt^^

plotts de I'armee Catholique que le “Prince Dauphin y mene.Liuron affitefi,battu nbsp;nbsp;vain affiaut fur les PftltP'

Lettres de la “P^yne aux Çouuerneurs des proutnees . Caufies de la mort du'Poy Charles. Lettres du lençon du poy de Tfiauarre aux Gouuerneurs pour autorifier la Poyne mere en fia “P^gerue. Calotnnitsl^^^ relies à tous hommes (fi ordinaires en tous Pfiats, nommément es républiques infirieures.-au moien d'vnt liberté que le peuple s'y donne plus qu'és autres Efiats. Declaration du Prince de Condé fur la leuée de (ßfö acheminement enFrance à main armée contre les Catholiques. Lettres du Prince auP^y de Franct logneauec la refiolution (jr articles fiota ta condition defiquels les Protefians ($■ Catholiques vnis de Franci ble^Jt Millt^d en “Pouergue,reconoif]ent pour Chef general de leurs Eglifies le Prince de Conde fous Pautorin^ Tipy pour les comander (ff deffiendre contre les Catholiques : jufiques a ce que par vne legitime affiemblée des Generaux ilfiit autrement pourucuau T^oyaume. La “Pfoue, le Baron de Frontenay le jeune, Comte de ^mery epr autres à la “Pochelle.La Dame de “Bonncual ennotee par la‘P^gente pour laPaix à la'PocheUe.V^^ la Tifohleffie çlr autres enuoiet Popelliniere nbsp;nbsp;le F eure députez, a leurs Confiderez. de Laguedo ©“ quartiers

fins à mefme effet::^^t font arreffe'^en Q^ercyparClermot de Lodettegouuerneur dupays^cér depuis relafiofi par le commandement de laP.jgente. Surquoy l'autorité des yirnbaffadeurs ejl déduite.Puis la harengue Depputes eflargfifiaux Efiats de Millaud. Et pourquoy la Paix ny fufi arreflée.Changemans à Florence CreatiS de Cofine par le Pape en titre de grand Duc de la Toficane contrôles remonfirances amp;nbsp;opofitions firr^^^ parl'.AmSegffadeur de l'Empereur Firdinand Cr autres Potentats d'f talie. .Afiociation entre le tPldarefi^fi d'Anuille nbsp;nbsp;fis parti fins auec les Protefians de France (^ les conditions fous lefiquellcs ils le recomoifient

en l'abfince duPrince. yluec la Protefiation des Eglifies Confédérées. Exploits de l'Armée Catholique Duc de eAAfontpencier enPoitou,ffles quartiers voifins. La Tf oue harengue les “B^cheRois. LePoyée Pelr gne fort ficretement de Cracouie pour venir en France . LaB oiffiereBriffion enuoié par la'Begente auxPetvtr lots; à aucun.1 defiquels apportant lettres, il met tout en fiupçon Cr deffance. La T^oue ne veut aller trouuef'^ s'il ne plaifi à ceux de fin par^.Terride Dodou retoumans des Efiats de tJMillaudfùrprerment en Albigeois par eficaladefur la minuit (jry efisehliffient vne retraite à tous leurs Confiderez. descartiers chains. La forme y efi reprefientée auec la ville Crfion ancienneté: enfiemble lepays,foy (^creance des Allgt;ig«i^

SE liufc prccedan^vous à fait voir les différés qui auoient derechef partialife tant^^ François àfèpounuiurefi animeufement les vns les autres. Cequ’onnetreuuci^ fi effrange, quand onconfiderera que les François ne fe font feulement diuifof* Catholiques Sz Protefians: Ains chacun party fefi prefquc plus efirangement bandé en foy mcfmes par ligues particulières,qu’en General. Il efi certain que fi des CatholiqnCJ aucunsdefiroient plus la paix que la guerre, qu’ils maudiffoient à toute heure, deteftanste auteurs amp;nbsp;nourriffiers d’icelle: les Protefians efioient encor plus brouillez de differens aui’

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par encr’eux. Et bien que le feu en fut aucunemenrcûuüerc, pendantque les troupes eftoiêc cniploiées en la campagne; Si cfl-ce, qu’auec'Iqtemps amp;nbsp;les forces retirées es garnilôns, la tendre ne peut long temps couurir l’ardeüt amp;nbsp;violence du fciïqui en cuida brullér quelques vns àh Rochelle : mefmemcnt entre la-iNobleflè ceux de la villea caulè deplußeurs dif ptites^ diucriêsoppinions touchant le droit iou injuftice de c^fte guerre.- Eftansplufieurs d’auis,quevcu'lamort.rtkrHoyi, l’on ne'pôuuoicl^itimemenîiâc-en bonne côrrfciènce continuer à fe maintenir pafdds armes leuées du viuant de Charles ; Et n’en eftoït legt;àômbre h petittantenJai Rochelle qu’aux proumceS'Girconuôifines, qu’ilsne hlTent le tiersdu'party t^uieufTcfitbien voulit'retirir-leurelpingle'dii jeflsÖc qui aprfehendoientterriblement Jâ'regé* Rap7froî\ fc de laRoynemere la venue prochaine du Rôy vray hcritier tle la Couronne: duquel le ditpiuCeurs populairepartoute la France menaçoit efttungeittetceuxtdelaiReligion. Aquoy ils ajouf- ‘ toientlacOnfiderationdcs màlheureuXeUeriemènsidc prêf^ièttbutes leur enrrepriles paflees* Notamment la deffaite amp;nbsp;prife du Comte- de lVJontgommcty,^hnfortunc duquel leur ïêm-bloitâuoir attiré la perte detoutcla Norfnaridiê'amp; paysvoißns; le fecours dc^uels feftoit ßefmcincorporé pour la plus part auxltrouppes ennemics.don't le Duc de Montpencicr cftoit hitCbéfpoürdefcendre'en’Pöitouzamp;mettfefïniatousleS^mOiésqu’y auoient les Protellâsé Ceux qui eftoient de contraire àuis,amp; qui defiroiét courir julifuesau bout de la Carriererdi- occafîons foiét qu’ilfalloit entrer plus auât en befoïgne que jamaiSjamp;que fheure eftoit venue que ceux nbsp;nbsp;nbsp;precen.

delaReljgfôdeuoiét d‘autât plus môftrer leur courage.Que les deflèins des Catholiquesfe- prôtcLX bloiét cftrc retardez,à tout le moins fort esbrâlez par la mort dq Roy.Lequel Cobiê qu’il fut amp;nbsp;Catiioii-mortn'eftoicpoiictât lacruauty dsfes Confèilliers quiaii’oit eu Javogue pendâtfonregne,cm cor cfteinteamp;aflbupie,eftâs les principaux Miniftres amp;nbsp;inftrumcs de toutes les cruautez qui lt;ie^ armes fefîoientparauant exercées. Et que fort feauoir allez auoir allumé tous /es troubles amp;nbsp;guerrespa/fèôSjeSeuczpourlejourd’huyauxpîus hauts degrez en ce Royaume: voire auec tout tel ceramandementSi puiirance,qu’ils auoient jamais peu defircr.lls mettoient-aufli en auant poweontre poix au pcu rlh-moiens qu’alleguoient les autres, fattentc certaine qu’ils auoicqt du grand fecours que le Prince de Condé raflèmbloit en Allemagne IbusJacrcance du Duc Cafimir, Lès heureux portemens de leufsfreres en Dauphiné, Languedoc,Gdfcongnc, Péri-gotd,amp; autres quartiers; efquels ils ne le font moftrez moins heureux que les Normans elper-diuamp;difgraciez. Et outre, fefpoiralfuré que les plus grans du Royaume'léur-donnent d’vn fecours prochainjaullî qu’ils en ignorétamp;melcroi êt les moiés amp;nbsp;occafiôs.Qft^en'tout cas,ôrt ne doit jamais juger du merité d’vne cntrcprilc parles cnncmis:non plus qu’à fappà^cnce exterieure d’icelle,quiront chofes incertaines amp;nbsp;trop variables pour y alTeoir vn bon jugement: Ains lêlon la vérité S: lufticc de la caufe, quelque malconduite qu’elle puiHè eftre, comme il eft du tout impolïlblc, voire au plus excellent General d’armée que la nature Içauroit produire, de mettre tous fes delfeins à fi heureufe fin:à caulè de la rencontre de mil amp;nbsp;mil incon-Ueniensqüi entrauèrfent ordinairement le cours des plus beaux projets du monde. Mais quand vu Cheffe tient tousjoursfurfoy, lâns aller efguarer fes fens pour mieux pouruoirà toutcéquikiyfera ponibleril n’eft à blalmer,ains à chérir amp;nbsp;honnorcr d’vn chacun#

La gifcrre neàntmoins Començoit fort à delplaire de plus en plus à quelques particuliers delaRochellcj Mcfmés aucuns des principaux marchans fe fcandallifoient grandement de Guerre par tant deprifes quile faifoient ordinairement par la mer.Dilâns haut amp;nbsp;clair que de tous les ex- mer de-cez, dept edations amp;nbsp;autres aéles d’hoftillité qui le failôient par cefte voie: le tout redondoit au grand defhonneur amp;nbsp;fcandalle de la ville: Et que leurs enfansÀfauenir acculèroient à bon Rochelle droit la mémoire de leurs peresd’auoirfouffert telles voies de tait, qui n’eftoit point vraye guerre mais vne pure ruyneamp; deftruéfion d’vne infinité de pouresmarchans.Le principal comraites deïeuxqui auoit la matière plus alFcâée fut Claude-Huet, Efeheuin de ladite ville, lequel cnuironce temps prefenta vne requefte fous fignée de quelques aetres marchans tendant à ce Penfuiuie queles congez qui auoiét efté donnez pour faire la guerre par mer fufïènt reuocquez:A tout lîtnoins lapuiffance amp;nbsp;liberté de prandre autrement modérée amp;nbsp;reftrainterGuillaumcTexier ditdés Fragnez homme de fubtilefprit eftoit pour lors Maire de la Rochelle. Lequel pour hiredroitfiir ladite requeftefeitfurceoir fexecution delHits congez Scfeitmefinescoiiuer-tement retarder quelqucsNauires qui eftoient prefts àfortir. Le tout neàntmoins fans prejuî- -dicier à îaïfociatiô qu’ils auoiet juréeaucclaNobleflèamp; é’nattehdantlâvénüë'dch''Nôuë’.

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L’ HISTOIRE DE FRANCE.

Reglement lur le hit des congez de mer.

Luydonqucsarriiiéàlà Rochelle le trouua à iElchcuinage levintiéme Jour de faflcmblerent les principaux de la ville amp;nbsp;grand nombre de peuple .1 La fut longue®^ dilputé du droit ou injuftice de la guerre qui le falloir par mer amp;nbsp;fi en bonne confeiened“ pouuoitprandre lesbiens amp;nbsp;marchandilês des François Catholiques. Car quand pagnols amp;c Portugais le fcruÇule fembloit en dire du tou t ofté. Et fen trouuoit bien pc» deffendilfent leur caulê en cell endroit.Comme cllans reconuz en partie pour flambeaux^ troubles de Frâce,amp; ennemis capitaux de ceux qui font telle profelfiô de lEuagille. LaNo'’^ le trouuoit alfez perplex fur tant de dilpu tes amp;nbsp;defitoit fort dire cfclarcy comme on lêpo roit gouuerner en cell endroit. Difât qu’il ne vouloir en rien blelTer là colcieccpourpran^^^ de fautruy,?!: que celle elpece de guerre nauualle auoit elle trouuée bonne comme kr prompt moien de faire deniers amp;nbsp;trouuer argent làns lequel celle guerre ne le pouuoit c'’quot;' tinuer .Prioitenlômmelcs alfillans que fil y auoit aucun d’eux qui peut fubtililcr a®^ moien de trouuer finances qu’il le dill amp;nbsp;qu’il enlèroit tres aile, pour oller toute doute** lcrupule de confciencc à vn chacun. Et d’autant que d’aucuns dloient d’auis de reftwi”*' les congez fur les dlrangers feulement alfauoir fur les Portugais amp;nbsp;ElpagnoJs, amp;nbsp;ne toucb^^ aux François: le tout fuiuant la protdlation parauant publiée: La Noue demanda fil plus licite de courir fus a ces nations ellrangeres venans des Indes ou d’autres lointainsv®!' ges amp;nbsp;viuans paifiblemcnt en leur trafic:que de fattaquer à nos voifins melmes, qui journellement menées amp;nbsp;pratiques contre nous:qui auroient encores les mains toutes fang'’' tes de tant de malfacres faits par les meilleures villes de ce Royaume: Et qui ne foubaitoif”' qucfheure de racler le demourant. Cela ne fembloit que trop aifé à vuidétjlàns entrerpf^ auanten dilputc. Ainfila Nouëàlôn arriuée ne le pouuoit contenter d’autant mefmes^''*^ elloit porté par ladite requelle qui fut leuc en celle alTéblée qu’il auoit elle parauât arreft^^^ Côlêil que les congez lèroientreuoquez. DilàntlaNouë que cela ne felloit deu fàire fa*^ appeler la Noblelïê' autrement que celloit contreuenir à falïociation. Le Maire alleg'’'* que le tou t n efelloit fait que par prouilionSe en attendant là venu# affin de luy en cotnif^”^' quer amp;nbsp;palier par Ibn auis. Pour le faire court il fut relôlu que les congez auroient lieu au parauant fors pour le regard des Catholiques qui n’auoient porté les armes amp;nbsp;quit’ll roient trouuezdu nombre des malïàcreurs. Le tout fuiuant la protellation faite parauanu’ prilè des armes amp;nbsp;làns contreuenir à la liberté du trafic oélroiéc à tous ceux qui voudroK' venir librement à la Rochelle amp;nbsp;autres lieux occuppez par ceux de la Religion tant deB^t' deaux, Téantes que autres villes de ce Royaume.

Tovchant la liberté du trafic dont il ell parlé en cell endroit: cela fut permis®' différemment des le commencement à tous marchans quels qu’ils fulïènt qui voudroiem’^' 1er à la Roc helle auec grande deffence de leur medire ou meffaire. Ce qui n’elloitqucpo® mieux munir amp;nbsp;auitailler les places amp;nbsp;faire vn nombreinfiny d’argent du felamp; du Vin quid* tout le trafic du pays: lequel par ce moien fe tranlporteroit en plus grande abondance. fut gardé pour le refpeél de ceux de Bordeaux principallement bien peu de temps:à caufede quelqiys menées amp;nbsp;praticques qui le failôicnt ibus celle couuerture qui feit rompre ceftek bertc de commerce. Mais les Ollônois qui font les meilleurs mariniers de Poitou amp;nbsp;quipb’^

LaRoync

ceur'

nauiguent en Elpagne que autres de toutes ces colles,fen trouuerent bien: ayans auec toiii^ mcrcRegé- ^fierté amp;nbsp;làufs Conduit des Rochellois nauigué de toutes pars : tant qu e la guerre à duré^^ defîrc aiToii- y ont bien plus gangné qu’ace qu’ils firent aux troifiémes roubles lors qu’ils fe bandetet co® rc pVdou- Piotellanrs,qui en fiides ruynerent prefque de fons en comble. Outre la perte deqo® tre à cinq cens de leurs meilleurs hommes qui furent tuez à la prilè des Sable d’Ollonnc’quot;

AbbcdcGa mo isde Mars mil cinq ccns fôixante dix.

lélelaRc^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CCS entrefaites la Roync mere lâchant que le plus lèurSc plus aifè mofcnpourcö'''

centcvcî tenir ceux qui auoient prises armes: à tout le moins les principaux amp;nbsp;quiplusy pouuoienC uns'^o''*' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;arreller par douceur amp;nbsp;belles remonllrances attendant la venue du Roy:d«pd'

les ap^fer- chaf Abbé de Gadagnc nouuellcment venu de Pologne auec lettres de ladite dame, du D«“' Letres delà dc Montpenfier amp;nbsp;de Strolïy tant à la Nouë que à ceux de la Rochelle. Par lelquclles entte Rcgwte autres chofcellc Icsexortoitdefcntrerenleur deuoiramp;ne troubler ainfi le Royaume en hb-aux Chefs r- . f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11 nbsp;nbsp;• ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;~ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. J

des Protêt Iccc dc ccluy auqucl IcgKimemet il apanenoit:qui pa rauature fen pourroit veger a lo reto® R^îloh nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;naturellement il full bcningamp; bien rciolu d e maintenir lesfu jets en paix fous îexet

cice

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LIVRE T R E N T E H 'V I T I E M E, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;226.

cice de îvne amp;nbsp;îautre Religion côme fâMajefté auoit affez déclaré tant de (à propre bouche à ceux qui feftoient allé trouuer, que par vne infinité de depefehes aux principaux officiers 8c (èruiteurs de la Couronne 8c aux meilleures villes de ce Royaume. Et qujl auoit la Paix d’autant plus à cœur, que le malheur amp;nbsp;hazard des guerres palïees luy auoient allez apris cô-bien tels difcotds 8c partialitez ciuilles importoiet pour le re^os d’vn Royaume: mefaes au nouuclauencment d’vn Roy qui fi doit tousjouns tracer ôcouurir le chemin plus battu par roanfuctude oubliance du palîc:que pour quelque aigreur amp;nbsp;appétit de vengeance. Qu’elle de fa part comme ne voulant abufer du degré ou le feu Roy fon fils fauoit laiRce, 8c ou les Princes du läng 8c Eftats de ce Royaume fauoient confirmée : cftoit bien relbluë de fortifier nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

deplus en plus le Roy en celle bonne intention qu’il montroit au bien 8c repos de lès fiijets. Et que pour ce faire elle n’y elpargneroit choie qui full en fe puilïàncc: aflurant de là parc lef dits de la Religion,qu’ils n’auroient jamais meilleure Auocatc enuers ladite Majellé qu’elle mefmcs. Les priant partant de le retirer chacun en la mailôn y viuanr paifiblement en liberté de côfciêcefelon lesEdits du feu Roy en attendant la venue duRoy dePologne leur lôuuerain Seigneur, qui felloit ja acheminé pour fon retour 8c qui rcconoillroit vn chacun’felon le me-dttdelbn obcillànce.

L’ A B B E de Gadagne auoit creance de la Royne pour cell effet 8c n’oublia rien le jour mefme delôn ariuée pour perfuader les Rochellois par belles remonllrances: 8c publier hautement les rares 8c excellentes vertuz du Roy, qu’il falTuroic n’auoir plus grand défît dcG^gne^^ au lieu de martial qu’il felloit tousjours motillré en France: que de fermer maintenant le Té- loquot;*pouri« pie de lanus. Aiant bien apris qu’il n’y auoit choie en ce monde plus propre à ruiner les plus perfuaderi fortes 8c plus grandes Monarchies, que les guerres 8c dilîentions ciuilles. Rien au contraire poutles maintenir 8c ellandreque fvnion des fu jets 8c famitié qu’ils portent à leur Prince. Mais enfin il concutalïèz par les deportemens de ceux aulquels il auoit affaire: combien il ef toitdifficilede terminer tel different fur le champ . Encores moins deleslàirc condelccndrc à ce qu'il remonllroit delà part de la R o y n b . Car par tout il n’oioit que plaintes 8c me/contétemes bien eftranges.Principallcment a caulê de la Captiuité de Monfîeur, frere du Roy.Du RoydeNauarre 8c des Marefehaux de Montmorency 8c de Colle. Son recours doncfurde capituler quelques trefues qu’il demâdoit pour trois mois. Et ce pour les proùin-CîsdePoitou, Saintonge Angoumois ,vine 8c Gouuernement de la Rochelle: fuivant le mois accor-pouuoir qu’il monllroit en auoir delà Royne. Sur ce, futfaitvn abouchement à Theré, dif ïant de trois Iieuës:de la Rochelle, le Dimanche vintleptiéme luin: auquel le trouWerent Bi- des, ron, Stroflî 8c de Gadagne d’vn cofté. La Noué 8c Mirambeau d’vn autre.

Dont les articles propoléz 8c débattuz d’vne part 8c d’autre: furent en fin arrellez fous le bonplaifir de ladite dame le vinrlêptiéme luin mil cinq cens lêptante quatre. Premièrement Artidesde il y aura d’vne part8c d’autre fulpention 8c celïàtion d’armes offenciues 8c deffcnciuesfans queonfepuilTereccrcherpourfoffencer,alïàillir ou furprandre îvn l’autre en quelque ma- prczia Saniere que cefoit pour deux mois, commançans le premier jour de luillet prochain 8c fînilTant le premier jour de Septembre cnfîiiuant. Sinon que le bon plaifîrdelâ Majqjléfcull ^prológer d’vn mois ou dauantage.Ce pendant ledit temps ch acun le contiendra ians defor-‘IkSc paifiblement és villes, places,Chaflcaux 8c autres lieux qui font de prelênt entre leurs inainsSi les proprietaires d’iceux de quelque qualité qu’ils foient jouyrontde leurs fruits amp;nbsp;reuenuz en toute lèureté 8c liberté:làns toutesfois qu’ils le puilïènt preualloir d’aucune autorité amp;nbsp;commandemens elHits lieux 8c places tenues parcciwdc contraire Religion. Et pour faire ceffer les leuées 8c cueillettes que font ceux de ladite aeligion des deniers Royaux ScEcclefîafticques„ pour la folde Sc entretenement de leurs gens de guerre 8c autres fraiz tat ordinaires qu’extraordinaires: Leldits fîeursde Biron 8c de Gadagne promettent fous lebon plaifir de ladite dame, de leur faire paier 8c deliurer la fomme deyente cinq mil liures tournois par chacun mois,qui efl pour leldits deux mois que durera ladite celïànon d’armes la Ionie de Ibixantc dix mil liures tournois. De laquelle le premier paiement ce fera levintcin-Huiéme jour de luillet prochain 8c lautre 8c fécond paiement le premier jour d’Aoufl enlui-t’ant. Que lefcl its paiemens le feront en la ville de la Rochelle ou en celle de Fontenay. Et à deffaut de faquit 8cpaiemét deflites fômes ou de îvne d’icelles audits termes du jour que fon desfaiidra laditefulpétion demeurera nullc.Etce pendant affin que Icfdiis de laReligion puif-

fent

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îuin. „7^ nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’ H I S T O I R E D E F R A N C E.

fènt entretenir leutfdits gens de guerre’', amp;nbsp;empefeher qu’ils ne prennent aucune ƒ ^ur le plat pays: leur fcraauancé le premier jour du mois dé Juillet prochain,la fommene i-mil liures. Sauoir fix mil liurcs pour la prouincede Poitou, deux milliures pour la Sainto” ge, amp;nbsp;pareille fomme de deux mil liures pour îAngoumois, qui fera defduite amp;nbsp;rabatue ü le premier paiernent defdits tifentecinq mil liurcs tournois. Etau casque ladite lôflinic dix mil liures paia^le comme dit eft,nc lôit deliurée dedans le deuxième de Juillet, Jcloits la Religion pourront faire viure leurs gens de guerre en la campagnç.Et les deniers des tai j amp;nbsp;autres fubeides ordinaires; Lclqiïels ncantmoins feront precomtez fur ladite fommß ®

* trente cinq mil liures tournois paiable le vintcinq.uicme Juillet. Comme auifi ccqui cûé baillé defdits dix mil liurcs tournois. Sans que pourtant il foit préjudicié àW*'® ceflâtion.Et fi aucun defdits pays de Poitou, Saintonge amp;nbsp;Angoumois auoient ûtilfait JU dits paiemens po^r leur cotiré; les gens de guerre qui feront en la prouincede celuy qt’^ r?rpaié:fè retireront amp;nbsp;contiendront en leurs garnifôns' pour y viure de leurfoldc. to,ft que ladite forrjme de dix mil liurcs tournois ou partie d’icelle comme diteft, touchée :lefdits,de la Religion feront retirer leurs Cauallcric amp;: infanterie dans les places lt;!“' ils tiennent. Et ne fera par eux prins aucune chofê ne Icué aucuns deniers ordinaires ne extri ordinaires fur le peuple; ne pareillement aucuns fruits Screuenuz des biens Ecclcfiafti^'’^ ' ucautresde quelque nature qu’ils foiêt.Et pourîafïèiirancedu paiemctdcfditesfóniesdesf^ çeueurs de Fontenay amp;nbsp;des autres places que tiennent lefdits de la Religiomne pourrontvUt der leur mains pour quelques caufes que ce fôit des deniers de leurs receptes quepr«*^^*' ment lefHties fommes n’aient cfté paices amp;nbsp;aquitées. Et pour ce exerceront leurs chargea* quot;nbsp;offices comme ils faifôicnt au parauant les prefens troubles: fî bon leur femble ou parle“'’ commis. Que lefdits de la Religion demeureront quites Sedefehargez de tous deniers“ tailles amp;nbsp;autresfubeides, qui auroient efté prins amp;nbsp;leuez pour eux jufqucs au premier je“' de Juillet. lit quêtons les deniers qui refteront à paier audit Jour tant ordinaires que extraor' dinaires, rcujendront au proffit du Roy. Et moienant c e feront rcfp^nfables amp;nbsp;tiend rent cqp* te, des autres deniers qu’ils auront depuis prins amp;nbsp;leuez. Comme auffi ils feront tenus reftitution de ce qu’ils auront reccu au parauant apartenant aux Ecclefiaftiqucs. Saio'J^ me de douze mil liures tournois, aquoy ils ont déclaré monter amp;nbsp;reucnirla rccepte lt;]“ J

. . ont faite defdits biens amp;nbsp;reuenuz. A la charge auffi que fi aucuns fraiz neccffaircs auoientu' té faits pour la Icuée defdits fruirsEcclefiaftiques par les fermiers ou comiffaircs eflablyz

' lefdits d^a Relcgion; Ceux à qui apartiennent lefdits benefices feront tenus les rembourc“'-aufquels lefdits commiffaires ou fermiers rendront bon 5c loyal compte, des fruits amp;nbsp;chofês qu’ils auroient peu recuillir. Et pour decider des differents qui pourroientinteruen“ ladeffus ; feront députez quelques notables perfonnes parles Gouuerncurs amp;nbsp;Lieutenant

•• de Roy defdites prouinces.Ei Monficur de la Noue pour en juger amp;nbsp;ordonner.Et quandal^ mer,lefdits de la Religion n’y peuuent fi ptomptemét y donner rcglemct d’autant que lapl“‘' part de leurs Nauires y font ,auccques congczquinefè peuuent reuocquer ay ans faits pl“' fieurs ^ans fraiz à les équiper amp;nbsp;auitailler. Toutesfois ilsy pouruoyronrau pluftoft rccc pourra. Pourront lefdits delà Religion, de quelque eftat amp;nbsp;qualité qu’ils foient“^ 1er venir pendant ladite fufpcncion amp;nbsp;ceffation d’armes en leurs maifons.Commeauni les Catholiques, pour pouriioir amp;nbsp;donner ordre à leurs affaires 5c jouyrde leurs biens amp;nbsp;co-moditeZjfânsy eftretoublez empefehez nemoleftezd’vnepartned’autrc.Quéfîl auenoK quelques débats ou altercations pour raifôn de ladite fufpencion d'armes premier que de î^' terer:y fera parle Gouuern^r des prouinces 6c villes plus proches pourucu. Laditefûfpentio 6c ceffation d’armes,fera offerte à ceux de la Religion d’autres prouinces de ce Royaume la voudrôt receuoir 6t accepter .Les Maires,Efeheuins,Pairs 8c autres Bourgeoishabitansd“ ladite ville dclaRochellei^uppIicntauffitrefnumblementfâMajcfté reuoquer leurs oftage® qui fôntà Poitiers pour retourner en leurs maifôns. Et apres que les fufdits articles aurontd' téarreftez 8c accordez par ladite dame,feront publiez affin quepcrfônnen’enpuiffc prétendre caufê d’ignorance. Et feront faites deffences deny contreuenir fur peine aux infradcnß d'eftre puniz comme penurbateurs du repos public. Mais rien ne fut tenu de ce qiiedeffusî obftant difent les Confedercz,plufieurs perfuafions que les Gouucrneurs 8c3Utres donnèrent à la Regente. Laquelle d’ailleurs confideroit que tous ces articles eftoicnt trop à îauantage

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livre trentehvitieme


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dcsProteftans contre lefquels on enuoioit le Duc de Montpencier reprendre fon armée qu’il auùit laiffe rafrefehir fur les frontières de Poitou,Touraine amp;nbsp;carriers voifins:à laquelle on fsi-foitmarcher pour creuë,celle de Matignô triôphantc des delpouiles Normâdes pour remette le Poitou amp;nbsp;Saintôge à deuotio Catholique.Cômc Je vous feray entédre,aprcs auoir cfclarcy les moics que pratiquoit cependant la Roine Mere pour le maintenir amp;nbsp;aflèurcr en la Rcgêce cotre tous ceux quifen voudroiét inquieter.Ie vous ay moftré cy deflus quad, comme amp;nbsp;par qui le Côte de MÓtgómery fut pris amp;nbsp;mené prifoniep à Paris. Auoir efté interrogé Sc mis à la gehenc pour dire ce qu’il feauoit de la côlpiratiS dont on auoit chargé f Amiral.-de îentreprile du Duc D’Aléçô,de fes portemâs en Angleterre amp;nbsp;de la fin defon deflcîn quad il mena quelques Anglois au Iccours de la Rochelle fous la baniere de la Roine d’Angleterre amp;nbsp;pluficurs ' autres choies delquelles on pretédoit cftre plus a plein elclarci ; amp;nbsp;n’àuoir Jamais voulu tenir

autre lâgage que pleintcs de foninocéce en tout cela amp;nbsp;de finfidelité qu’ô pratiquoit en ion GabrrdCS-endreit feftât rédu fous promeflè de vie laiiuetfinalemét Côdânc d’auoir la teile trachée le 2 equot;,

luin fut execute en Greuc deuât Ihoilel de ville au grâdplaifir du peuplé de Paris amp;nbsp;nô moin «îté 1 mort dre regret de pluficurs Seigneurs de fAmbaifadeur d’Angleterre fupliâtpour luy delà part d.cfaMaitreiïe amp;nbsp;autres qui feftoiét cmploiez pour luy làuucr la vie. Des Catholiques ceux qui ont fait z.difcours de ià mortjîvn imprimé à Paris fautre à Liô, le dÜBt auoir efté au fupli ced’vnmaintiê fort alfeuré 8c corne celuy qui mciprii^t les Vanitez amp;nbsp;la nulle afleurâce du LmrcjJe modem’afpiroit qu’à la vie éternelle vers laquelle il iembloit dreifer toute ion aftédion. Ainfi la Revente doc le lédemain de la mort du Roy Charles,la Roine mere eferit à tous les Gouuerneurs des

1 rouincescertaines lettres d’vne mefine teneur.L’vne defquelles nous auôs icy inierée mot à lt;)cs Prooi«-mot.Mô coufin vous aucz entêdu par la lettre que le feu Roi môfieur mô fils vous a puis n’a-gueres eicrite; quelle à efté iâ derniere volôté fur ladminiftratiô des affaires de celle Corone. Cequ’il a voulu encor côfermer paries lettres patétes.Depuis il à pieu àDieu fappeller à foy. Etcôhiê que la perte que j’ay faite en lui:de ia perfône qui meiloit naturellemét la plus chere amp;iecômâdée:m’atrifte amp;nbsp;aggraue tellemét de douleur,q je ne defire rien plus que de remettreàquitter tous afFaires,pour ccrcher quelq trâquillité de viemeatmoins vaincue definftatc priere qu’il m’a faire par les derniers propos,d’ébrafièr c’eil office au bien du Roy de Pologne naofilsfô legidme fncceifeur amp;nbsp;heritier de celle Corone. A laquelle je reconois eilre tenu de tout cc q Dieu ma dcipartiiPay elle côtrainte me charger de ladite adminiftrariô amp;nbsp;de la Re-B^ce qu’il m’a cômife:attcdât fariuce par deçà demôdit fils le Roi de Polognc,qui icra corne jdpere dedans peu de téps aiant ja dóné ordre de fauernr de ce deiâilre. le m’afteure^ue cha-” cunàpciiconoiftrele défit que j’ai tousjotirseu au repos de c’eil Eftat.Pouraquoyparuenir, jen’ay voulu pardôner a aucune peine,nô pas mefmeau dager de ma perfône,côme fô conoi-* lira encores mieux à l’ordre que jcipere dôner à toutes choies durât fô abfécc; auec telle moderatio,amp; par le bô côièil de ceux qui y tiênet les premiers lieux côme vous ique Je me veux prometre que Dieu fera la grace à ce Roiaume d’y eftablir quelque bô reposivous priât pat deuotiô amp;nbsp;afFeCtiô que vous auez tousjours eue au biê amp;nbsp;côiêruatiô d’iceluyivouloir tenir la main b part ou vous eftes,d’obuier à toutes entrepnlès qui le pourroiet faire, pour troubler la ttâquillité publique. Amoneftât ceux de la Noblclfe Sô des autres Eilats, de côtinuefte per-‘Cuerer au deuoir qu’ils ont tousjours rendu à leurs Rois amp;nbsp;Souuerains Seigneurs, dont ils (ont fi recommandables par toutes nations. Vous fçauez que l’intention du feu Roy Monteur amp;nbsp;fils: tousjours efté de confêruer tous ceux qui fc diipofbient à viure doucement fous le benefice defdites LoixSc Ediôls. Comme je içay querelle cil la volonté de ion SiicccfTeur. Et ceil ce que je defire que faciez obièruer: affinsle conuier vn chacun àre-oetcherSc procurer ce qui regarde l’entiere re-vniondcce Roiaume . Comme auffi vous ''ous aiderez de laforceSc authoriré que vous auez en main, contre tous ceux quiiôuSli-toyent de tant, que de decliner del’obeyiîàncea laquelle ilsiônttenuz: de maniéré qu'ils foyent punis amp;nbsp;chaftiez amp;nbsp;les bons conferuez, comme ils menfent. Priant D i e v mon Coufin vous auoir en fa Sainte amp;nbsp;digne garde,Signé C at h e r i n namp;au dciïbus F i 2 e z.

^pres cela ces mots eftoyent ajouftez mon Coufin je vous prie eferire au RoyMonfieur

fils : Et luy faites entendre la bonne deuotion amp;nbsp;affcérion qu'auez à iônicruice 5 Et ’ de luy garder la mefine fidelité qu’auez faiélà les Predecelfeurs : M’enuoyant voz lettres

je luyferay tenir incontinant.Et affin que vousiôiez certain, 5cfâchez d’où ell proceddé Fff

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illin. 1574.


L’ HISTOIRE DE .FRANCE.


Cauî'c dc la Ja tnalladic du Roy mondit Sieur amp;nbsp;fils pour en öfter tout le fcrupulle q ne îon pourroitaiic’' maladie amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, lt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n / nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* rc r

conccu a montrede vous ay bien voulu auertir que ça eue vnc grolle heure continue,cawt d’vne inflammation de poulmon que fon eftime luy eftrc procedée des viollâs exercicesqUquot; à faits. Et ayant efte ouuert apres là mort : îon a trouuc toutes les autres parties de fon corp* aufli laines amp;nbsp;entières qu’aiyes qui le peuflènt voir en home hic côpofc. Et eft a preluppoif' que làns ledit viollct exercice: il eftoit pour viure fort longuemêt.Dont Je vous ay bien vof' lu auertir.Et par melme moien vous dire que vous vous preniez garde^qu’il ne lôrte perlônnc hors de voftre Gouuemement. Elleenuoiaaulfi coppiedes lettres du feu Roy de fa Regcnct


mort litiRoi Charlc.s ÿ.


au Prince de Condé amp;nbsp;par autres lettres fort amiables f exortoit à Paciffication.

Celles que le Duc d’Alençon efcriuoit le premier jour deluin i574.àchalqueGouiic'' uerneurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Prouinccs contenoiét ce qui fenfuit.Mon Coufin je ne feaurois alTez vous cxprii”^

des Prouin- fextremc regret que je porte de la mort du Roy Monlèigneur amp;nbsp;frere, que Dieu a voulu âp thonfeHaquot; lôy.Toutcsfois me conformât à là diuine volontéjje m’elïàieray de furmôtcr cefted'”' Rcgence de leut amp;nbsp;pertOjle plus patiemment qu’il lcra polfible. Par la derniere lettre que ledit Sieur von* (4 Mere, nbsp;nbsp;nbsp;efcrittcjvous auez entendu c6me il à remis îadminiftration amp;nbsp;intendence de tous les affaù^

de ce Roiaumeàla Roine Madame amp;nbsp;Mere:attendant le retour du Roy de Pologne Monf^ gneur amp;nbsp;frere.Cc qu’elle a acceptéjmenée defaffiélion qu’elle a au bien dudit Roiaume quoy reconnoiftànt le lieu qu’iba pieu à Dieu me donner en iceluy: Et le deuoir naturel je fuis tenu à ladite Dame:je mefforceray de luy rendre tout lèruice amp;nbsp;obéilïànce.ComC'ff m’aftèure que vous voulez faire de voftre part. Dôt je vous prie bien fort de vouloir donner Lettre.s du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;au dedans de voftre Cou uernementzq ue toutes choies y paflènt au repos amp;nbsp;crançu*'

Roy de Na- lité qu’il eft requis pour le bien du Roy Monlèigneur amp;nbsp;frere. Priant le Créateur. Celles

Roy de Nauarre en datte du melîne jour contenoient ce qui fenfuit:Mon Coufin vousentôi' des drez par la lettre que la Royne vous elcrit: Comme il a pieu à Dieu appeller à lôy le feu R»/ —Monlèigneur:qui eft vne perte fi grande a ce Roiaumojque je mafleure que tous lesbonslê^ rifer la Re- uiteurs d’iceluy en porteront autant de regret amp;nbsp;deplaifir, que le defaftre amp;nbsp;inconueniant t» RoîncMerc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jc me conlôlle en celle afflidiôique là Majefté preuoiant là fin5pour tefn’*’*

gner le delîr qu’il à tousjours eu au repos de lès fujets ; A voulu amp;nbsp;ordôné par là dcmieic'’^ lontéjqueîadminiftration ScRegence des affairesjdemouroit à ladite Dame:attédantîarriigt;c^ du Roy de Pologne.Eftant alïèuré que par là prudance amp;nbsp;pour la longue experiance queu® à d’iceux:Et pour la deuotion fingulicre qu’elle à a celle Courone:el]e feaura dilpofer toute* cholès au bié amp;nbsp;repos public.Enquoy jc ne doute aufli que tous ceux qui ticnent les premier* lieuxtnc^uy.afliftentjobcïlïènt amp;nbsp;reconnoiflèntfe/on qu’elle en eft trclHigne pour lès vertu*' Comme je defire d’y fatiffaire de ma part.Tant pour îobligation particuliere que j’ay à ladite Dame:amp; pour îobeïflàncc amp;nbsp;reconnoiftànce que je dois audit Seigneur Roy de Pologne:!^' ant noftrc Seigneur appcllé à celle Courone.Ce que je mallèure que voudrez aufli faire de h voftre:eftimant le zellc amp;nbsp;alfeâion que vous auez tousjours eue au bien de celle Couronné'


Lettres du «Duc d’Alen cû aux Gqu


uarre nux


Gouucr-


neurs


Prouinces


Priant Dieu.


le vous ay cydelfuslàitconoiftre, les menées amp;nbsp;mouuemensquifuiuirentlcdeflcin Monfiawr amp;nbsp;le Roy de Nauarre auoient fait de lôrtir de cour pour lè retirer hors de France: amp;nbsp;viure en plus de liberté qu’entre les courtilàns delquels ils ne lèpcnlôient relpcâez fclou ; le merite de leurs perlonnes. Vous auez veu ceux qui en furent lôupçonnez, pourfiiiuis 8^ deCondéfe art cftcz prilônnicrs. De ceux qui ne lè laiflèrenr prandre furent les Prince de Condc, Mer^j Thoréjle Vicomte TurencjMontagu,amp; plufieurs autres qui lè retirerct où ils peurent.LcPii’J Picardie fô c« entre autres, eftantlorsc,^Picardic où parle confentement du Roy il fell oit de frais retiif Gouucrne- pour la lèurcté de lôn Gouucrncmcnt: fut allèz toll auerty des menées qu’on drefloit pourj^î wentamp;de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Aquoypourobuier,nonobftanttouslcscmpelchemcnsqu’onluypeutdóner:faign^'

aller à la chalfe fort d’Amiens amp;nbsp;par vne grande caualcade auec petit train il feflongneen'' I ne nuit de plus de vint lieuls de fes ennemis. Si que prenant le chemin de Sedan, auec Thorc , mcns°amp; ne- aurtBS qui le furent rrouucr: gangne îAllemagne. Où arriuc à Strasbourg amp;nbsp;auoir recon» l en ÎEglilè des François lès portemans apres les Matines de Paris : refolutfemployer pou* 1 deCoadé maintenir le party Proteftantamp; le bien public du Royaume. 11 trouua les députez de LaU' ' cnAiicma- guedoc amp;nbsp;autres Prouinceslefquellcs y pratiquoyent vne Icucede Reyftrcs parle moyô* du Prince de la petite Pierre, qui fe failôit fort de leur mener fix mille cheuaux auec puu i d’argent


retire de

Cour en


la ez Alle-magnes.


gotiacions


gnc.


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d’argcrpourucii qu’il full aHèiiré de retreuuer le premier quartier preft à lôn entrée en païs. Mais b Prince les deftourna de ccûe pourfuitte.Et les auoir afTuré qu’il negocieroit.plus heu-*, reufement qu’eux fils fen vouloient repofèr à luy:en print deflors la charge amp;nbsp;en eicriuit bien au long à ceux qui les auoient enuoiez ce qui fuit. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.j, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ . »

Meflieurs eftant arriué en ce lieu;accôpagné du Sieur de Thewé amp;nbsp;autres Sieurs Sc Gentils heures du homes q Dieu à miraculeulcmét tirez de la Frâce auec moy: l'ay trouué le Sieur de Gafques Condéaux lequel vous auez député,pour accélérer la Icuée qu’auez çômâcéede traitcriEt m’eftant etxa Eglifes de ûcmét informé delcfperâce qu’e pourriez auoirJe l’ay bien voulu retirer de.ccfte pourfuitte:

le vous renuoier pour vous faire entédre que ladite leuée ne pouuoit feruir à fauaccmêt des Eglifes.Et d’autât que Dieu ma fait celle grace de me conduire en ce Heu pour fètuir à là gloi • re:y receuantordinaircmet tant d’offices d’amitié, qu’il féble que Dieu ait refêrué celle ôcca-fîon pour nous rédre certains amp;nbsp;afreurcz,qu’à ce coup il veutdeliurer Ibn Eglife de tât de po-uretez Si affliéfiôs; le vous ay bien voulu elcrire la prefente pour vous prier croire quemarC'. folutioneftd’ébraffer tellemét la proteélion des Eglilês de Frâceæn enfuiuant les recétes ve-ftiges de Monfeigneur amp;nbsp;Pere : que j’emploieray tout ce qui fera en mapuiflànce,Voirema vie propre pour ne me desjoindre d’auec vousique nous n’aiôs vne heureufe amp;nbsp;alTucée Paix. Pour aquoy paruenir je tied ray la main que ladite leuée qu’on vous auoit promifê voire plus grade,fera pourfuiuie par des plus grans d’Allemagne affeótiöncz à la gloire de Dieu,à nollre protcóüó amp;nbsp;dcliurâcc des opprefTez. Auec des moiés qu’ils ont de plus patiémet attêdre leurs paiemensquideurontfuiure le premier.Moicnant que vous douiez ordre de proptemét ûire tenir les deniers que vous auicz promis. Et que tous vous efuertuiez à en faire leuer le plus qu’il fera poifible. Vous afTurant qu’il y fera vfé de tel mefnagemér,que vous aurez occafio de vonscôtctcr.Et tant plus vous vfèrez dedilligéce;amp; plus toft vous conoillrez queîon feffiorquot; ceradenous preféter la Paix:laquelle auec vne belle 8i forte armée aflèureros fi bic; que nous feronsauec faide de Dieu remis aux mefmes libertez que nous auons defiré d’eflre eh noflré patric.Comme ledit Sieiy de Gafques vous particularifera plusamplemch Et.auquel je vous prie d’ajoufter mefîne creance que pourriez faire à ma propre perfonne.Et fur celle efperance jeptieray le Créateur noftre Dieu,qu’il vous maintiéne en fa fàinte Garde auec heureux fuc-ces en vos faints deffeins de Sflrasbourg ce 4.May 15 74.Voflrc plus affeélionnc ami à Jamais •Henry de Bôurbon. Par mefîne defpefche quelqu’vn efcriuit à S. Romain prefques fèmblables chofes, fors qu’ilfaffeuroit que le Prince de la petite Pierre les entretenoit pour auoir moi-en de tirer 200.mil efeus qu’il pretend luy cflre deuz Sc qu’auoir receu leurs deniq^ il les em ploiroit pluftofl à la redudion de Mets Toul amp;nbsp;Verdun pour lEmpire qu’à leur fecours . Par Lettre de mefîne moien de Thorc eferitau Marefchal deDanuille fbn frere:où apres auoir difcouru fiir ^erck^Ma” hmalicedeleursennemis,quienlaperfbnnedu Marefchalde Montmorency fattaclioicntà refchalDan la maifon du Coneflable laquelle ils vouloient ruiner: îexorte par beaucoup de raifôns, a ou-urirfes yeuxamp; prâdrc courage pour ne laiffer efehapper loccafion qui fe prefêntoit. Aucuns faffeuroiét que CCS lettres efueilleroict le Marefchal de Dâuille:lcqucl cômençoit à fêfafcher acaufe de quelques lettres du Roy addreffates au Duc d’Vzez. Neâtmoins il tenoit tousjours bon contre les Proteflans.Et pour fe Jufliffier enuers le Roy amp;nbsp;fermer la bouche à tîus mal-vdlâs au téps que de Gafques député de Languedo reuint de Strasbourg:!! depefeha vn Gé tilhônie vers le Roy pour luy faire quelques remôflrâces.L’inflruôtiô contenoit ce qui fuit, he Sieur amp;nbsp;Baron de Rieux eflatau près du Roy:fera entédre à fa Majeflé de la part du Sieur de Dâuille Marefchal de Fiace-.come par le Capitaine du Pérou,amp; par le Sieur Cote de Mar- ie°Maref-* lincgodl à fait entédre bié amplemét à fa Maje. la difpofitio deibs affaires ducoflé de depa.ue maniéré que ce ne feroit que redite amp;nbsp;prolixité d’é difeounr autre chofc.Toutesfois au befoin ^5 jcRieux illuien repreféteraeequien efl. Corne celui qui en eft le mieux inflruit q tout autre.Enquoy pourauer-a cfté prefer amp;nbsp;alfiflât à la depefehe defdits SeigneursCôte de Mÿtinégoôf du Pérou.Que de fté'deVeftat puis leur partemét,Ie fait de la Côferéce pour le traite de Pacifîcatiô: à elle continué amp;nbsp;en efl de Langue^ teilfïî ce qu’il en 3 veuamp; entédu tât auprès duditSieur Marefchal que pafiat par Auignô vers Mefïîeurs d’Vzez,deMaugirô,deCalice,S.Suplice ScVilleroy aufqucls ledit Sieur Marefchal aiiroit reiteréfoffre que ceux de la Religion leur auroiét fait par la voie du Cômiflàire Viart, t qui leur auoit eflé expreffemét depefehé en la côpagnic duditSieuç deRieux-.afin de refondre de leur collé ce qu’ils auroient à faire. Et qu’il ne luy feuft imputé, auoir de fa part mâqué

Fff ij,

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ïuin, i$74-

L’Hl ST O I RE D E F R A N G E.

négligé ou cÔniuéen choie, qui peut aporter prejudice au lcruice de fa Majcfté.Audtirtti-que ledit Sieur Marefchal eftâtauerti de la part de plufieurs les amis/eftat aulfi aprehédif' les deportemes de ceux qui ont eu charge de ladite Majefté en lès Côtrerolles: qu’ô en quelque deffiace de luy:ores qu’il ne pelé auoir dôné occaliô quclcôque.Et qu’il foitpt® de rédre raifon amp;nbsp;cÔpte de fan fait:Si tat eft qu’on le puiflè amp;c vueille charger, d’auoircon’*’ choie qui peuft eftre cotre Ibn deuoinll n’a peu fupporter plus longuement fextreme rcgrt* qu’il en à imprimé en lôy;fâs depefeher le Sieur de Rieux vers là Majefté'l’aiât choifi pour î'” des plus aiuâorilèz amp;nbsp;fignalez de tout fon Gouuernemêt. Et qui feait plus de fes aâionsq'*'’ tout autre:pourles auoir depuis 18. mois qu’il à demeuré ordinairemét pres de luyffbrsqut! que téps qu’il à efté au lit a caulè de là blelfure^pratiqué amp;nbsp;affilié à tous fes deportemens.M dira doques le Sieur de Rieux,que julques icy ledit Sieur Marelchal nepenfe auoir coduit moindre cholè du mode, au detrimêt de fhoneur amp;nbsp;deuoir qu’il a à Dieu amp;nbsp;au feruice ut Majefté,làCorone amp;nbsp;à la côlèruatiô de lôn hóneur amp;nbsp;reputatiô-.qu’il tient fi chere qu’il lap^ ferera perpetuellemét à tous les accidés qui lui pourroiét auenir.Et qu’il verra plullolllct'^ amp;nbsp;la terre réuerlcr,quc douer argumét amp;nbsp;auâtage à lès ennemis:de le voir dégénérer aucüi’^' mët,ny varier de fintegritc qui fell coneuë en lui amp;nbsp;en ceux de la maifô d’où il eft forti-Qï^ fi la volôté amp;nbsp;intétiô de là Majefté à efté d’arrefter dûs le Chafteau du bois de VincéneSjMf* fieur deMÔtmorécy Ibn frere:pour cela il ne doit eftre tenu en deffiance : eftimat jefté ne le fait qu’aucc telle occaliô qui luy à pleu.Et que fa debônaireté amp;nbsp;juftice accoult*^ mée ne permettra:qu’il lui loit fait tort n’i injuftice.Côme ledit Sieur deRieux en fûpplic Jjumblemct ladite Majefté de la part dudit Sieur Marefchal:Qu'il croit de fintegrité .frcre,qu’il ne trouuera en lui que ce qui doit eftre reccrché en vn fi home de bie qu’il efté de tout téps coneu pour tel.Sur tout qu’il plaife à là majefté,ne permette qu’il lôit mis^ tre les mains de lès ennemis.Quiauroiét'biê peu d’arguméc,fi par vne autre voie ils nelhio'^ de lui faire tout Icnui ôcdelplaifir qu’ils pourroiêt.Et quad bié il lèroit fi infbrtuné,d’aiioirt® mis quelque feute:ce n’eft pas à dire que pour cela ledit Sieur Marefchal en doiue foutfrir,^ porter la peine ou eftre mis en deffiace.Et dénigrer la qualité qu’il à pieu à là Majefté luy^^ ner.N’eftâtincÔpatible qu’être plufieurs freres,parês amp;nbsp;aliez:il n’éy aie quelques de malâquot;! lèz,pat vne diuerfité d’humeur,par le moié de laquelle ils entrer quelques fois en foupp^'* vns des autres.Auffi auiét il le plu s lbuuét,que les plus gés de bié font calôniez. Mais la celle calônie redôdc à leur hôneur amp;nbsp;au defouâtage de leurs calôniateurs.Qui eft laleulec^ fideratiô lt;ÿie ledit Sieur Marefchal pcu’t pradre en ce fait.Que jufqucs à prefât,faditeMff à aftèz Conçu la fincerité dudit Marclèhal par les effets de les cômâdcmés amp;nbsp;côportetnes;®' frât que fil y a quelques vns qui vucillét cntrcprâdre de luy mettrefus aucune chofeau cci' trairc:d’ê làtiffairelà Majefté tcllemct qu’elle en rcccura contêtemét. Et fi ainfi eft que Majefté vouluft pcrlèuerer en cefte deffiance dudit Sieur Marefchahque de le tenir corne vnc perfonne de neât amp;nbsp;inutille à fon lèruice.Le fupplie luy faire ce bié amp;nbsp;c’ell honneur deluy accorder les conditions qui féfuiuêt.En premier lieu,d’autât que là Majefté la crée Marefd^ de FrâcerSe que celui lèroit aurât que de mourir,dc lè voir en ce degré rêdu inutillc,amp; mefo“ de vouloir maquer à la foi amp;nbsp;fermée qu’il à fait d’exercer celle chargeamp;office côme le deuoU le luy cômm-ade,à faugmêtation amp;nbsp;conferuation de celle Coronc:qu’il plailè à ladite Majefté fen defeharger amp;nbsp;y pouruoir de tel que bon lui féblera.Pareillcmét de luy commader de rédre conte,de ce qu’il a fàit amp;nbsp;exercé en fon Gouuernemêt. Et apres fé defeharger,a ce qu’il ne lu*

Lettres Ju

Marefchal

foit impute auoir faitjcommis amp;nbsp;gerc chofe repiignâte à fon deuoir. Et finalemat luy permet' tre defe rctirer,en tel lieu qiÄl plaira à là Majefl:é;pour liiy öfter la deffiace amp;nbsp;le foiippoiKjU' ellepourroit auoirdeluy.Priât Dieu liiy faire ceftegrace, que chacun conoiftecuncpii-W nier intégrité qiii l’accompagne en tous lès deportemens audit feruicede faMajefté. Faii^ Montpellier le 18.May 15 7^. Signé H. de Montmorency amp;nbsp;pour mefmes occafions il eferimt au Parlement de Tolofe Capitale de fon Gouuemement.

Melfieurs depuis 2. jours en ça,on ma fait en te dre debône part,quc quelques vnsamp;despli’^ Parlcmen“ a^^thofilèz de voftre viHe accouftumez de croire de leger,ou de jugera rebours des adions deTolofe. d’autruy : ont voulu introduire mal-heureulèment vne voix parmy le peuple, amp;nbsp;pcrfùader tous les bons feruiteursduRôy,quej’eftois allé à Narbonne expreflemét pour m’en par le moié d’icelle me rebeller amp;nbsp;mettre ceGouucrnemct hors de fobeilfance de fa Et ne faut douter que ce pernicieux difeouxs n’ait efté fait pour le peu d’argument qui fait en

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LIVRE TRENTEHVITIEME nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;229.

cc temps m!fcnblc,penfcr d’autrii i cc qu’il n’a pas fongéJe vous ay bié voulu clcrire la prefétc pr Môficur le Bal'd de Rieux préfet porteuripour vous dire libremêt amp;nbsp;frâchemêt que fi mô intëtiô euft efte tcllc,qu’il à efté en mô pouuoir de fexecutcriEt cÔme les Citoics de Narbô-■le en peiiuét dôner tefinoignage, j’en euflè bié eu le moié.Mais aiac entedu le bon ordre que leSieur de Fourqueuaux fur les entreprifês qu’il y auoit defcouÂertes, m’auoit eferit y auoir dônézle feis fortir tout aulfi toft les côpagnics que j'y auois miles amp;nbsp;n’y lêjourné qu'vn jour. Chofe certes bié eflognée de ce que îô en dit.Ie ne faits pas doute que ce lagage ne deriue de ^oppinió qu’ô peut auoir maintenât fur la detêtiô qu’il plaift au Roi faire deMôfieur de Mot-motécy mô frere,auec plufieurs autres des plus grâds de fô Roiaume dans le bois dcVincénes. Et qn O ne me veille jeter le chat aux jâbes. Et prefumer de moy ce que ne peut eltre. Mais je tîic fuis refolu d’autre façô que tels prefumptueux pourroiét pélèrm’cftât fi delpourueu de ju gement,que je ne fcache bié corne il me faut eSporter amp;nbsp;prâdre les aduerfitez patïémét: Ibus vue efpcrâcc que la luftice de la Majeftc, lêra adminiftrée à chacun lêlô lôn merite : lôit par la punition fi elle y efehet, ou par la juftification de ceux qui le trouuerôt innocés amp;nbsp;incoulpa bles. Dont il leurreuffira d’autât plus d’hôneunniaiât jamais eu home au mode qui n’ait efté lujetàcalônie.Par conlequét,ores que j’eftime mon frere tel qu’il doit eftre: amp;nbsp;fi prud’hôme CÔme il eftdenc trouue pas eftrâgc que la volôté de ladite Majefté ait efté tellejque de le vou loirefclarcirdece dont elle auoit efté mife en doute. Et au pis aller, quand luy ou quelques autres des miens,fe feroient tant oubliez que d’auoir failly ; le ne feray de ma vie fi mal auifé à Icuroccafion: d’oublier le deuoir que j’ay à Dieu, à mon Roy, à la Couronne amp;nbsp;à mon honneur, Et vous prie tous Melfieurs de le croire comme je le vous dis: aiant depefehé Monficur le Baron de Rieux, pour vous fupplier d’en prandre alïèurance. Cependant quoy qu’on vous die ou puilTe rapporter de moy : louuenez vous de la promefl'e que je vous en faiéis, amp;nbsp;vous tenez pour certains que jamais je n’euz plus d’alFcélion amp;nbsp;bonne volonté à la conlèruation demon Gouuernement, lôus lobeyllance du Roy amp;nbsp;à lôn lêruice que maintenant. Eftant la fiifon que chacun luy dojjfaire paroiftre de quel pied il faut chemincr.Eiiquoy je me ramen-teuray à toutes heures, les fignalez feruiccs que celle Couronne àrcceu demes prede-celTeurs: Pour en fuiure les veftiges aidant Dieu. Lequel je prieray vous donner. amp;nbsp;c.

Les tours neantmoins que fon auoit joüé à Ion frere ailhé, la fuite de lès deux freres puilnez, les lettres qui auoyent efté furprinlês efquelles il diloit auoir veu la volonté amp;relôlution du Confeil priué: le mirent en peine ôc en cholere. Mais cela alloit alTez lentement amp;nbsp;le compor toit en forte qu’il talc hoir d’entretenir Scfauorilêr les Catholicques Sc Proteftans «ilêmble. Onvoioit toutesfoisqu’il faprochoit de ceux cy beaucoup plus que decouftume.Mefines in continant apres la mort du Roy : il feit trefucs auec eux , Lclquellcs lurent prolongées lôus cfperace de Paix. Si que c’efte familiarité auec ceux de la Religion: metoit les Catholicques, fpecialemét ceux de Tololc qui font les principaux de ce Gouuernemét, en fort grade peine. Et notammant de ce que le Marcfchal auoit alfigné à Montpellier lalfembléc des Eftats -de la Prouincc où il auoit grand nombre d’hommes à fon commandement. Et y failôit û demeure h plus part du temps à caulê de la beauté de la ville amp;nbsp;commodité du pays. Cela fai^it que le bruid couroit à Tolofe que le Marefchal de Damuille auoit quitté le party des Catholicques 8c les premiers du Parlement en eftoyent entièrement perfuadez. Somme encor que le Marefchal tachaft leur öfter celle oppinion par lettres fort gracieulès qu’il elcriuit au Parlement amp;nbsp;aux Cappitoulx : Toutesfois il ne gangna rien amp;nbsp;melmes le Parlement dcTololè fit publier ledixneufiéme luin les deux Arrells fuiuant. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Arrefts du

La Cour fur les Requeftes d’aucuns Senefehaux de ce RelïôÂ: tendant à ce qu’il pleull à Parlement icelle,leur ordonner ce qu’ils auroient a faire fur les mandemens à eux enuoyez de la part du Sieurdc Danuille Marefchal de France, portant inonélion de publier certains Articles de refchalDao fuipenfion d’armes du vint-neufuiéme de May dernier, diél. Vegës les lettres doles dudiél Sieur deDanuille addrelfoes à la Cour,depuis rcceuës du p.de ce mois.Enlèmble lefdits Ar peues en^ tides,amp; proces verbal y attaché du 2 y.dudit mois de May. Aiât délibéré fur ledit fait les deux refuiees par chambres grade amp;nbsp;criminelle alïèmblées: attédule deffaut de puiflànce de ceux qui ont con- j uenu amp;nbsp;accordé ladite Trefue amp;nbsp;Articles amp;nbsp;le dommage qui lèroit fait par le moyen d’iceux ' ° ® Unten ce pais quà fEllat vniucrlêl de ce Roiaume. Et à la defence commune amp;nbsp;pour autres confideratios a ce mouuans.Adelaréamp;deçlarc n’y auoir lieu de publication d’iceux Articles.

Fff iij.

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L’ HISTOIRE DE FRANCE.


îuin. 1574.

Aiittearreft

Eftats par qui aflem-blés.

Età fait inhibitio amp;nbsp;defcces à tous Senefehaux,leurs LieutenSsjGouucrncurSjMagiftfât') fuis amp;nbsp;autres aminiftrateurs des villes de ce reffort d’iceux publier,n’y obteperer aucune leur enioignât amp;nbsp;à tous autres fujets pour le deuoir de la fidelité qu’ils doiuêt à fi la côfi deratiô de f Eftat de ce Roiaume-.auifir amp;nbsp;prandre garde foigneulement fur les villes lieux à eux comisSc où ils ontchargeSt fuperintëdâcefi ce que fous quelquepretexteou fio que celbitnls ne Ibiét fijrprins,fur peine d’ê rcfpondre de leurs vies.Et neantmoins defetn ploier d’vn commun confintement amp;nbsp;de melme volonté, de toutes leurs forces à la defen^^ commune pour le bien du lêruicc de ladite Majefié, manutention de fon Eftat amp;nbsp;confeiu^ tion de tous fes fidelles fujets.Prononcc à Tolofi en Parlement le dixncufiéme Iuin,1574*

La Cour des deux châbres grade amp;nbsp;criminelleaftèmblée,eftant auertiepar des lettresqi’C' Sieur de Dâuille Marefchal de Frace luy à elcrites du 14.de ce mois amp;nbsp;autres qu’ilà enuoie^’ aux Cappitoulx de cefte ville de Tololc:del’airéblce qu’il pretêd côuoquer au fecôd du mois prochain à Môtpeflier.Aiât à ceft effet mâdé à la Nobleffe amp;nbsp;aux Diocefis amp;nbsp;villes du pais“’ Lâguedoc d’y enuoier des Députez : attendu qu’il n’eft loifible par les Loix du Roiaurnc perfônc de quelque authorité qu’il (ôitjfairè vne telle côuocatiô fins lettres expreflèsSé met de fi Majefté.Et veu ÎEftat de cefdits pais amp;nbsp;de ce dit Roiaume.Et pour autres grades co fideratiÔs à fait amp;nbsp;fait inhibition amp;nbsp;dcféces aux Diocclês,villes amp;nbsp;cÔmunautez amp;nbsp;à toutespcf fônnes de ce reflbrt de quelque Eftat amp;nbsp;códitió qu’ils foict: de n’aller où députer en ladite* fébléefâspermilfiô de ladite Majefté. Sur peine d’eftre déclaré rebelle amp;nbsp;infraóleur desLoiX*

Sur ce differét,les Côfcderez comaçoiét àcomuniquer auec le Marefchal de Danuillef^ fétrcmilê de S.Romain amp;nbsp;deClaufône lefquels alléchés par le moië de cesTrefuestauoietc’^ de clperâce amp;nbsp;parloiët en fort bône lôrte de leurGouucrneur.Enquoy ils eftoiêt cofirmeî?^ îauis de plufieurs perlbnages deGcnefue amp;nbsp;autres à qui ils en demâdoiêt côfêil.Toutesfois30

AiTociation

des Prote- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;u' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;zv • ƒ

ftâsauecles cunscôdcnoiëttouteceftevnió,cómetresdagereulêpourbeaucoup deraifôsdôtlefoæâii’ ptóc a'pkf- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pairé,le prefent amp;c fauenir menaçoit ceux de la Religiô de leur entière ruine fib

fieurs Proie failoiët vn tel mellinge.Or côbië quefô en feift melînes courir par «ferit quelques difiouti’ i ans n’cpefcha q les Proteftâs ne fe joignilfët auec les Politiques. Vous en verrez le progrez

ilTuë en-autre endroit.Cependât les Côfcderez alfignerët vne alfëblée à Millaud en Roucrg^Jƒ au I.deluilletenfuiuât.Pourauilér à leurs affaires particulicres:qu’à faCoferâceScalficiaU” qui leur démandoit le Marefchal Danuillc par fis lcttre.s qu’il leur enuoia le i. Aouft tdles. MelfieurSjVoiâtfEftat auquel les affaires fi difpofët en ce païs,au grâd prejudice du firuicedu Roy amp;nbsp;laeotalle ruine de fis fu jctsft’ay délibéré côme Officier de la Corone de Frâce amp;nbsp;G®quot; uerneur de ce dit pais, de m’y, oppofir amp;nbsp;remédier par toutes voies licites. Et d’êploiertous les bôs fujets de fi Majeftéfâs cxceptiô de Religiôivoulât liberallemëtembraffer leur cômU' ne defente côtre ceux qui fingcrëtfâs pouuoir vallable,de les opprelfer amp;nbsp;priuerde fefperacc que chacun doit auoir en la debônaireté de noftrc bô Roy à fô nouueau auenemët.Pour ceft^ caufi amp;nbsp;afin de prâdre vne refôlution certaine en ce fait que vous touche plus qu’à nous aU' moins aütât:amp; qu’il eft queftiô d’vn bië vnnicrfil.Ie vous prie depefeher dilligëmctqucl^U' vn de vlt;^re part par deuers moy:auec fuffifât pouuoir amp;nbsp;amples memoires amp;nbsp;inftruéfions df vos volotez.Pour aiâs parlé cnfëble,prâdre la voie que nous deuôs.Ie vous en eferits de


façô fi libremct côme de bon cœur attédât voftrc rcfpôce je nie rccômâde à vos bones graces amp;nbsp;prie le Créateur,Meflîeurs en parfaite fàté vous dôner beureufeamp; lôgue vie de Beaucairect I. Aouft 15 74.Voftrc plus affcóliónc par fait amp;nbsp;meilleur ami à vous feruir de Momorency Dauphine, ßjj. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mcflîeurs Meflîeurs de fafièmblce de France à Millaud. Durât ces all^

amp; venues en Lâguedocdes dauphinois cftoiét en armes.Le Prince Dauphin auec fis troupf* eftoiten câpagneamp;yauoit y.cnfiigncs de foauâtgarde bien armées logées aupôtde Roisn^ lelquelles furet furprinfes amp;deiFaitcs parMÔbrun qui en fit mourir 4oo.Puisaiât ramaifitoü tes fês forcesnefolut d'aller^flieger Dié laquelle il pëfoit emporter aifimétd’aflàutoù parco-pofitionpource que la Garnilbn eftoit fort harafl'ée amp;; cftimoit qu’il y euft bien peu de gens de guerre dedans.Parquoy eftimànt qu’il n’eftoit befbin que de dilligcnce:auant que le Prin* cepeuft ficourir lesafliegez SccftantviipeutropafTureacaufcde lavidoirequ’ilvenoitob-paHes%^w'î ’^^nir : il fe va camper deuant cefte ville qui cfi aflife ez Montagnes de Dauphiné laquelle reftans. nbsp;nbsp;nbsp;empefehoit fort lesProteftans qui tenoient plufieurs placc-s au tour. Or n’auoit il aucunes

pieces de batterie • Neantmoins il perfifte amp;nbsp;auoir fourage le pays vœfin, talchela furpran* , dre de nuid par efcallade. Glandage Gouucrneur de Die, ayant defcouuert fintention de

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LI V R E TR ENT EH VI TIE M E.

550.

Montbrun: attendit les afliegeans de pied coy Sgt;c les repoufla viuemant aucc grande perte. Car pliifieurs y furent tuez Slt; d’autres blefïèz. Le fils de Glandage eftoit en hrmce ^de Montbrun ou faifant mine de Proteftant d’elcoiiurit fcntreprilè aux Catholicques auec lef quels ilfe retira. Puis Montbrun forcé de defeamper logea fes trouppes en Garnison dedans fOriol amp;nbsp;Liuron villes prochaines du Rofne. Et le refte en d’êtres villcttes, Nous adjou-fteronsicy ce mot touchant de Montbriui.Vnan apres auoir efté repou fié de Die, il print vne-nicfmerefolution de la furprandre amp;C. lors il fut prifonnier amp;nbsp;décapité à Grenoble. Or le bruit de cefte perte que nous d'eferiuons eftant couru en Allemagne amp;nbsp;ailleurszaucuns cûrirent amp;nbsp;publièrent par liurcs imprimez que Montbrun auoit efté tué pres de Die.Toutcsfois là piinie naduint qu'vn an apres dont fenfuiuit là mort comme il le verra en Ion endroid. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Peu apreslePrinceD’aulphinalfiegeavnepetite ville nommée Alez: la bat furieulérhent thoikqi’e fait donner fafiàut que ceux de dedans Ibuftindrent vaillammant. Mais ne le voyans afièz

forts pour fouftenir le lècond : quittèrent la ville amp;fe retirèrent au Chafteau auquel lePrin- cnb’auphk ce txouiiemoyèn d’entrer par furprinfe;amp; lors quelques vus des Soldats furent précipitez du ne amp;nbsp;fes ex* haut en bas les autres bruflez dedans. Cclafaict il fut alfieger vne autre petite ville nommée °*” * Oftealïilê fur la Riuiere de Dionne où il fift breche railônnable .Mais ceux de dedans en trop petit nombre pour la défendre,quittèrent la place lanuiél 8c le retirèrent làns perte d’hommes ez autres villes prochaines occuppces par leurs compagnons. Le Prince D'aulphin encouragé defy heureux fuccez:delibered’afliegcr Liuron amp;nbsp;de ïàiél y menelbn Camp lev int-troi ziéfmejourdeluin. C’eft vne petite ville du DiocelèdeValencefoible,denul renomamp;e- Liuronaflic-ftime auantfes Guerres Ciuilles J Etmefmes aux autres troubles n’y les Catholicqués n’y 6^ ceux de la Religion n’auoyent tenu comte de fen emparer. La plus part des habitans efiroient cncetçmps cy Proteftans.Et apres la Journée de Paris,de Gordes en auoit fait abattre les portes afin qdeperfonne ne fi peuft loger. Neantmoinsde Montbrun la feit fortiffier aucune nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

mentamp;y fut eftably Gouuerneur Roefiès de Gentil-homme du pays .Somme que le Prince D’auphin feit battre ccfte^lace de fix cens foix ante coups de Canon-.puis y donne vn furieux allant. Mais il fut rudement repoufie. Ce pendant il auoit àdos Montbrun qui failbit fes cour fcsjufquesauGampamp;les alficgezauflî iàîlbyent des forties fur les Carholicques en i’vne défi quelles ils perdirent vne enlêigne amp;nbsp;vne piece de batterie qui fut enclouée.Ainfi donc le Prin tevoyâtqiiec’eftoit temps perdu de farrefterlà,leua le ficgeamp; logea Ibii arméeparGarnifons amp;fans vneirapetueulê bife qui commença à fouffler lors que les Catholicques departoyentzils cftoient en grand d’anger à caulè que de Montbrun feftoit aprefté auec toutes les folt;es pour leur courirfus de toutes parts.Mais fimpetuofité extraordinaire l'empefcha de paflèr outre.

V E s s A V X petite ville entre Priuas amp;nbsp;Aubenas fut prinfe en ce temps fur les Protcûans pat faint Thomas Gouuerneur de Saint Laurent y appelle par quelques vns des habitans qui luy liiirerent la placc.Où furent tuez quelques Ibldats le refté le fauna. Au mefine inftant les Confederez codifies par Rochcgude,fe mirét aux champs pour recouurer cefte place laqueL lefutfoudainement inueftie par eux.Lcs Catholiques d’autre part Ibus la conduite du Capi-Uine.Laual voulurét aller lècourir les afiiegez.Mais iis y furet deffaits. Si qu’auoir perdu qua-^te vints hommes retournèrent d’où ils eftoient venus.Par ainfiVefiaux fut repris incontinant. du melîne temps PierreGourde print par côpofition vne ville en Viuarets nômée Chaleçon encor que S. Çhaumôt amp;nbsp;S.Vidal euflent forces du Viuarets 8c de Vellay pour îe empelcher. Ptesqii’au mefme têps S.Romain fccôdépar quelques habitas deNonay îvne des premieres filles du haut Viuarets;fé empara au grad regret desCatholiques.‘amp; apres y d’auoir cftabli vn Gouuerneur retourna à Nifiues.Ce pendat le Prince de Condé d^me nous auôs veu cy deuât eftoiten Allemagne où il folicitoit les affaires des EglifesProteftantes,amp; negocioit en diuers læuxpourauoirvne armée prefte au cas qu’il en futbefbin.En ce têps doc aflàuoir le premier pur deluillet eftant en Heidelberg il referiuit à ceux de Languette les lettres qui fenfuiuêr.

MelTieurs J’ay entendu comme il à pieu à Dieu vous faire cefte grace, de non feulement ^'ousoppofer vertueufèment aux ennemys de vos vies amp;nbsp;confeienCes : Mais auffi de vous em- lettres d« ploier pour la côferuatiô du refte de vos poures fteres.Mefmes J ufi|ues à auoir recueilly quel- Prince de quebonne fomrne de deniers,pour eftre emploiez à la cômune conferuation de tous.Pourcc Eg°quot;fesde’^ que jcfçay que depuis qu’auez entédu corne Dieu m'a miraculeufcmct deliuré:vous vous re- Languedoc, pofcxfur moy de ce que appartiêt à ceft effef.J’ay baillé charge 8c pouuoir corne Je baille par

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luillet, *574.

L’HISTOIRE DE FRANCE.

Calomnies Naturelles à tous hommes amp;nbsp;ordi-

ces prefentes au porteur d’icclles nôrac N. L. F. de îintegrité èi. fuffifâce duquel je fuis biéaf furéde receuoir par delà ladite fôme dont la prefènte vous feruira d’acquit.Ce qu’auraypcui agréable comme fi vous îauicz vous mefines deliuré en mes propres mains . Pour eftreenut remet amp;nbsp;fôudainemét emploiée à la defence cómune de vousamp; de nous.Vous priât bienfoî' Meffieurs qu’aiant efgard au Wtn qui vous en reuiendra:eftant le tout deuëmcnt amp;nbsp;en temp’ execute: amp;nbsp;aucontrairc àla ruine ineuiuble qui vous menace de fi pres par faute dedenieß' Vous vous efuertuez comme pour vn dernier effort amp;nbsp;le tout en telle dilligence que le requiert. Afin quel’occafion prefènte qui peut eftre ne fè recouurera jamais : ne fc perdep^ aucun retardement.Et ferez auffi perfuadez que moy amp;nbsp;ceux qui m’acompagnerôt: cxpofei'” les premiers nos perfônncs amp;nbsp;le refte de nos biens,ûns rien reftruer pour cefte commune ôn' jufte amp;nbsp;neceflàirc defence contre les communs ennemis de noftre Patrie. A laquelle nous îquot; rions regret de furuiure. Surquoy Meffieurs m'affurant que ne défendrez de voftreparti^^ que defliis ; dont je vous prie de rechcf,d’autant que vous aimez Dieu la patrie vous mefo^ amp;nbsp;vosfreres : je prie noftre Seigneur vous tenir en fafainte amp;nbsp;digne Garde de Heidelbeig^* premier luillct, 1574. Voftre entieremenr meilleur amp;nbsp;plus fidelle amy.Henry de Bourbe”' amp;nbsp;au deffus eft eferit à Meffieurs amp;nbsp;bÔs amis manias les affaires tât en la ville de Nifmcs q«'’ Prouinces de Languedoc, Viuarez amp;nbsp;autres circonuoifines pour la defence de la Religion^ du bien public du Royaume.

nairecn

(OUS

En ce temps furuint à la Rochelle vn accidant afïcz notable: Tant pour la qualité dec””^ . en qui en furet ainheurs:que du fait en foy digne d’eftre fccuamp; remarqué de tous pour feruird^ Eftats xéple à la pofteritc. Que la licéce de mefdirc commune à tous homes amp;nbsp;naturelle en tous^'

«quot;cpubiTc- ftats,cft beaucoup plus ordinaire ez republicques amp;nbsp;cômunautez, pour la liberté qu’elles» quespour donncutzqu’cn aucuneforte d’Eftats.Vous auez veu que les defleins de cefte guerre’auoie”“ vne liberté


cfté auffi beaux que grandes amp;nbsp;hautaines eftoicnt Icsfanrefîes des authcurs d’icelle.Iheuf®’'

^u’cilcsonc dUUi UvdUA nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Qu ilaULaluvo viLViUiiL ivoUta ctUlIlvUia U

plus grande ncantmoins les fuccez où de moins le cômancement auffi bas amp;nbsp;foible qu’en auoit «pa«««”quot; Emaginatiue de ceux qui fauoient conçeu.Ie vous ay fait voir le pe^i de places qu’ils furpi'”' drent,les petites trouppes qui fèdeuerent pour les garder. Et les foibles moiens qu’ils fe oient auoir contre vn fi riche efpoir qu’on leur auoit donné de toutes chofès grandes amp;nbsp;be”' reufes à îauenit.Or corne les hommes jugent à îaparancc, plus qu’à la vérité de chacun âC”*' daiit; du cômancement duquel ils mefurent leur deuoir pluftoft que du merite d’icefuy^P^æ fieurs des CatholiquesSe Proteftans commançoient à juger defeuenementde toutecefte^' treprifè py les premiers traids d’icelle. Ce qui peu à peu les refroidiffoit, amp;nbsp;rcnduzdoubi”' ment mal contans vouloient auffi attirer a pareille perfuafiue , tous ceux qu’ils fèntoyent prefter foreille à la confîdcration du mal-hcur prefènt. Si bien quefaparance de leurs moi”'”’ aiant engendré vn demi defcfpoir en leurs affaircs;Et le defèfpoir vn refroidiffementjCes paffions leur enfantèrent vn tel malcontcntemanr du paffé : que premièrement les plaintese” gencral,puis les propos indiferets en leur particulier amp;nbsp;en fin les calomnies euidantes conU^ leursChcfï furent fi bien receuës delà plufparuque les brigues commançoyent ja àfedrdi” en la ville.Mefmemant ou quelques gens de lettres n’eurent crainte de faire publier par

Chefs Pro- ce qu’ils penfôient de reprehcfibleSe puniffable en pluficurs Chefe.Lefquels informezdeW tcflans ca- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nrAnfpmpnf A 1*1 P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nrMir v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A fAmnc chefneuert puifné de f Aubouiniere,dode,eloquent amp;nbsp;bien verfe ez lettres Hcbraiqucs,Grequcsamp; W*' Miniftre. nbsp;nbsp;nes’.extraid d’ancienne Nobleffe amp;nbsp;qui de long temps auoit acquis grande réputation

les Proteftans:tant pour fe dodrine que poureftrecftiméauoir fait fon deuoir au fiege de Rochelle:en auoit efeript ôc^mmencé d’en publier le difeours demy imprimé par premiers. Mais non au contentement de plufieurs qui ne peuuans fôuffrir que ces Chers d’autres y feufïènt Calomnier:les en aduenirent auffi toft. Somme que ce difeours cftantl la prcfïè à la Rochelle amp;nbsp;pr^ d’eftre achcué:fut retardé par la plus faine partie. Non fi toutesfois qu’il ne reftaft aflez de mattere au cœur d’aucuns pou r entretenir le feu de ces ƒ mitiez qui caufèrét plufieurs diuifiôs tant à laRochellc qu’ez païs circôuoifins:iufqucs ad fer ligues amp;nbsp;partialitez d’vne part amp;nbsp;d’autre.Aucuns inclinas aux parolles de Chcfiie vert.*^ toutesfois en nombre efgal a ceux qui fôuftenoyent l’honneur amp;nbsp;vertu des Chefs de

A v s s I plufieurs de la Nobleffe portoient fort impatiément que tels perfônnagest^, fent ainfî calomniez, amp;nbsp;requeroientformellement que procez feuft fait à faccufetcur

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livre TRENTEH VITIEME

il fouftint Sc prouuaft ce qu’il auoit cfcrit. Lelquels comme zélateurs de leur honneur feftrc plaints en plaine aflèmbléc tenuëàîElcheuinagc de Poutrage à eux fait: requirent que fils eftoicnttrouuez tels que Chefheuert les aceufoit: qu’ils feufïènt punis comme traiiflres 8c parjures meritoient. Ce trouuantauflî le contraire quefaceufâteur receull le lâllairei de îim-pofteure qu’il à voulu braffer aux innocens.En fin les pratiques éiirent tellemêt menées d'vnc ■ partamp;d’autre: que Chefhcucr tierend prifonnicrjreconoiftlàfauteamp;vientà rcfipilïàncerLes

Miniftres ii Confiftoire de la Rochelle intcrccdcns pour luy: oppolênt la fragilité humaine 8c lerreur de leur frère qu’ils confèfïèrent auoir péché en cell endroit plus par vn zelle fermant qu’il à ala Religio à la deffcce 8c Icureté du party que par quelqucautre animofité amp;paf-üô particuliere.Oppofans en fome Ion ardent zcle à la leu cri ré Scrigueur de lullice.Siiplioiét nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

lt;}u’onfatisfift à ces Chefs par quelque moienne voie plus que par fextremité de la punition queplufieurs defiroiét en fon endroit.En fin tout ce termina fi modcftemcnt pour la bénignité Scdouceurnauturellc de ces Chefs. Que poftpolànt leur particulier au public: 8c Ce contentèrent de pardoner à Chefneuert la fame qu’il auoit faite pour veu qu’il en feu 11 reconoiP fantcnprefence de quelques particuliers. Ce qu’ibfeift le cinquième luin. Etdefon conlên-tement fut tout ce qu’il auoit cfcrit pour ce regard jcAc au feu. Puis deffenduaflmprimeur depafferoutreàfhiftoireduficgeapres que ce qu’il en auoit imprimé feut retiréamp;mis en pieces. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i ‘

Etd’autantquccelcandallc auoit cllé general amp;nbsp;que beaucoup du fîmple populaire en ' eftoit encores mal ediffié : Le lendemain celle rcconoiiïàncc Se fatisfaólion fut diuulguée par lesMiniftrcsenleursPrefches:affind’efclarcirlcpeuple de fopinionqu’il felloitimprimée.

Auoir faitfortir dcFrancc:conduit 3c arreflé le Prince en Allemagne:il vous faut faire en-tendtclesportemens. Aulfi toll qu’il le vifl alïèuré des*moicns qu’il crouua les plusprompts amp;cxpedicntsà rentrer en France: il fit publier la declaration qui fiiit tant furies raifonsde fon depart fifoudain 8c fecict du Royaume,que fur fa. volonté amp;nbsp;delTcins aucnir.

Comme ainfi lôit^u’cnce pourc amp;nbsp;miferablc temps, il nyayt choie fi juftcmcntamp; DedaranS droitemententreprinfé, qui ne lôit transformée par mille calomnies amp;nbsp;faucetez controuuécs par les auteurs amp;nbsp;fauteurs des milcrès amp;calamitcz,defqucls du temps du regne du feu Roy de princc de bonne mémoire Charles neufiéme nagucres décédé, le delblé Royaume de France à clic re- Co^ndé,Pair diutentrefmifcrableEflat: Nous Henry de Bourbon tant en nollre nom,que de tous les Sei- accópaf,né gueurs,Officiers de laCourónc,Gentilhómes amp;nbsp;tous autres de quelque eflat amp;nbsp;côditiôqu’- lt;ie piufîeur» ilsfoiét,tant dclvne que dcFautrcReligioiaians cllé contraints les vns delê retirçr nbsp;nbsp;France ocntüshô?

les autres de fêdelFêdre au dedans dudit Royaume,côtre la tref inique 8c malheureufe cruau- mesdervt» té amp;nbsp;defefperée violence des defuldits: Protcftons 8c déclarons ce qui fenfuit deuant Dieu,fès à faims Anges, tous Roys, Princes Potenras 8c républiques de la terre: Les rcquerans d’adherer Hepc«hei« àîcquitéamp;raifon contre telles iniquitezamp;trclcruellcsopprelfions du Royaume nagucres le plus florifTant de la Chrcllienté 8c maintenant le plus milcrable.

L B s declarations faites ces ans paffez par les Princes amp;nbsp;Seigneurs de laRcligion reformée dudit Royaume: monflroicnt alTcz de quelles an goiflês tous les Eflats d’icelluy le lamcntoict voire les plus gras amp;nbsp;infignez perfônages à la vie delqucls on n’a jamais voulu pardôMcr,non pasmefmcà leur mémoire apres leur mondes calomniant de rebcliô 8c autres crimes pource qu’ils cfloicnt ennemis du manuals gouucrncmcntpar lequel la France ell aujourd’huy pref que mile au bas.Il feft peu voir aulfi que ceux qui baflilïct leur gradeur de la ruyne du Roy amp;nbsp;du Roy3ume:ont vie de tel artifice,qu’ils ont tousjours fait elpoulèr leurs qucrcl les au Roy. Etpar menées amp;nbsp;pratiques luy ont rendu odieux, les plusfideJks lêruiteursamp; fujets qu’il «uft: luyfaifant entendre qu’ils vouloicnt luy oller la Couronne:ou bien melmes attenter à fa propre vie, amp;nbsp;autres telles horribles impollures amp;nbsp;calomnies. Tellement que de la ils le lot fut le chemin,pour le faifir quelque fois audaciculêment du nom autorité du Roy.E t quelques fois par menées 8c faux donné à entendre, ont eu puilfance d’en abulcr. Enquoy ellans plains de hayne amp;nbsp;paffion, amp;nbsp;vuides du defir au bien du lèruicc du Roy,amp; de l,amour du pu-blic.Ils n’bntefpargné de hazarder l’hôneur 8c reputation du Roy deuât tous peuples amp;nbsp;nati-ous-violanslafoy publicque, rompans par diuerlês fois la Paix lolennellemenr jurée amp;ren-uerfans les Edits faits par le Roy pour la trâquilité de ce Royaume.Dont fen efl enfuiuy lelfu-fion de tant de läng ciuil, 8c l’execution de tant de mcfchancetcz, que les oreilles mefmcs des Fff iiüj

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, nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’ H I S T O I R E ; D E F R A N C E.

luinetii574. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

plus lointains en font trefgrandemcnt offencées.Nous ne nous arrefterôs donc dauatageao courir de ces chofes paffées: lâtpourcc qu’elles font notoires à tout le mode,que poiiraiit^ que les aélcs amp;nbsp;deportemens lefquels continuent ceux qui gouuerncnt amp;nbsp;qui nous font recens, nous contraignent de nous y arrefter. i“. .«'

Les affafinats amp;nbsp;maffacras qucîonà exécutez en France, ont efté à contre cœur àto''® Meurtte« gensdebicn: mefmes des Catholiques.Lcfquels ne voians efteinte ny aflbuuieccftc mauuî^' rwJ’Trîa fo^ftccftiondc nosaucrfâires, nonobftant touteefong par cuxefpandu: ainsqM’aufiîalK«^ F^nce^ * que ils en furent oncques:machinoient d’en faire courir, encor les ruifleaux; Monfeigneut'^ Duc d’Alenpon féconde perfonne de France, deftreux au contraire que tout facheminä*' Monficurlc paifihlemcut*Et que le Royaume vintà vnebonne concordc,amp; print refolutionauecles fide Iles foniiteurs. Ne peut mieux à ce que du moins il ne feuft plus fpeélateur de tcllcsdelO' lations que defc retirer hors du Royaume vers lesi Princes amp;nbsp;anciens amis de cefte Coutflæ ne, en intention de faire tant par eux enuers le Roy, qu’il oïliiriroit les yeux pour voir la cala* mité defon peuple, amp;nbsp;y remédier par bon amp;nbsp;conuenable moien. Mais finaUementladite liberation eftanidefcouuerteaant fen eft fallu quelon ayt eutcfgard d’y pcüruoitf.que fonƒ interprété cela comme fl ledit Seigneur Duc euft machiné contrefEftat amp;nbsp;perfornedud“ feu Seigneur Roy fon frerc.Chofe du tout controuuée par ceux qui fondent amp;nbsp;baftiiîct k“'* defleins, fur calomnics.Et qui eux mefines font couftumiers de machiner ce que faiiccw^ RoydcNa- ils retournent furies inocens. Le Roy de Nauarre noftretrefhonnoré Seigneur ôtCouW’ narre. nrpmîpr Prinz-/’ Jii fjna.lpc nrinrtnaiix Offiri/’r« rlp la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;K' a’iirrrc ^/.ionpiirSÖtSPt^

fr

cipallesamp; anciennes maifôns de France, amp;nbsp;defquelles cefte Couronne à reccu tant de ble fcruiccs: Ont eüé reputez adherans amp;nbsp;complices à mefine confpiration.Tellementqii oquot; eft venu jufques là,de le (àifir de la personne là créé de mondit Seigneur le Duc,Et du Nauarreôc autres Seigneurs. Et à pourluiure demefmezeÛc nous ôc autres que Dieu a)'**' ques icy preferuez de leurs mains. Et à on emprifonné leurslcruiteursdomeftiques quel*”' à tonurez, condamnez amp;c exécutez fous la paflîon des auerfaires ^^i eft aujourd’huy “ fouleloyqui abfoutou condamneparmy euxiamp; lalufticedéceRoyaume.EtccafindeP*' quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;re le procès aux ftifdns Princes amp;nbsp;Seigneurs, à nousamp;plufieurs autresfous confcflionsö^'

torquées amp;nbsp;qui ne font ne vraies ny vray femblables. Car la vérité eft que ledit Seigneur,

- nbsp;nbsp;nbsp;_ Roy deNauarreScautres Princes amp;Seigneurs,fidelles fujctsamp;feruiteurs de cefteCourône®^

. font en peine amp;nbsp;mal vouluzfinon pour ne feftrc voulu conformer à ceux qui comblent Je^

mallicc amp;nbsp;accompagnent leurs cruautez des- plus horribles vices, blalphefines, impictezoC paillardiies exécrables qu’il eft pofîible:dont au grand regret dudit foigneur Duc amp;nbsp;desfuK^ laFrance eftinfc(âée,îinoccncedeMonfeignenrleDuc amp;nbsp;de tous les autres delTuiditS't' , gneurs, eftantconuë de Dieu: fe manifeftera par le temps aufti aux hommcs,commemcin’f’ toutes gens non palTionnez le peuuent desgt;aprefent facilement conoiftre. Mais cependant ƒ peut remarquer finegalitc qui eft aujourd’huy en la diipéfâtion de la jufticc de Frâcexôfi®' rant que môdit Seigneur le Duc,demeure emprifôné;Lc Roy de Nauarre amp;autrésfeigne“*^ aulTiamp;pluficurs autresfugitifsamp; d’autres en peyne;amp;au hazard d’eftre tons les jours facmcK^ pour cdfle entreprifo tédâte au fâlut du Royaume.Et ce pendât ne fcft faite aucune inftance quat on a voulufuborner leRoy qui eft au jourd’huyæftât jeune de dix ans pour le tranfportci hors du Royaumciamp;fousfô nô prâdrc les armes cotre leRoy.Côm.con peut voir par fa depo* fitiô bien imprimée; par laquelle eft déclaré ce que delTus.Qui pluseft les derniers executed à mort »ont efté condamnez^ en faifânt defâuouër la dcrnicre Icucc faire du fougt;des dauers,amp; aux defpens du Roy par les üuc Chriftoffle amp;nbsp;Comte Ludouic) fous leur confeifion d’aucit voulu feulement accompagner Monfieür Je Duc en la guerre de Flandres contre le Roy d’Ei' pagne comme fil feuft allié du Roy. Et ceux qui contre l’exprcs commandement de fa Mâ' jefté; font allez auec les fujets d’icelle en la guerre contre le grand Seigneur allié Siamydquot; Roy n’en ont efté chaftiez^y reprins. Ces chofoseftans telles, nous fupplirons trcfbuinblc' mentfâMajeftc^ confiderer que la nature enfoigne non foulcment à nous quifommeshôm» mais aux moindres animaux, d’entendre à leur conforuation. Outre ce que c’eftehofe trop griefue à gens d’honneur amp;nbsp;de telleeftoffeque les defliifdits;defo voir réduits àîextrciniK par gens qui ne fontny de leur rang ny de leur qualité, ny qui aient merité de la Courônede France le moindre des biens dont ils font remplis. Aufquels tout eft permis en ce tempsfo“^

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livre T R E N T E h V I T I E M E 252.

prétexté de la foy Catholique amp;nbsp;d’obéir corne ils difent aux comâdeurs du Roy. Qu’il plaifè dôcàfadite Majeftéauilèr aux moiés neceflàires pourlareftauratióamp;cólêruatió defEftat. Et maintenir lebô droit nonlèulemét des grans amp;principaux de fôn Royaume quifôt empef-vhez de jouyr de fheur de la patrie amp;nbsp;des biens à eux acquis par le merite de leurs anceftres amp;nbsp;par leur propre vertu amp;nbsp;qui (ont pourfuiuiz de la vie amp;nbsp;de fhônt^rimais aufli Ce moftre prote-âeur des moindres jd’vne infinie multitude que Dieu luy à commife à gouuerncr qui crienr amp;nbsp;lamentent pour les oppreflîons qu’ils fuportent* Elpcrans delàclemence amp;nbsp;débonnaireté aptes Dieu le moien de leur deliurance. Nous ne prétendons toutesfois preferire a là Majcftc, aucunes voies ne moiens pour l’execution de ces choies qui tandent à vne defirée amp;nbsp;trefiiecel^ laite concorde.Mais corne eftant inftruits par fexperiance du pairé,à bien peler à noftre lêure-tépour fauenir. Attedu mefmes que les turbulans de la France,Ibnt autant ou plus enclins à defobeir aux Edits de fa Majefté qu’ils furent oncqiies. Nous la fupplions tief-humblement nousfuporter,fi nous requérons que les moiens de bonne amp;nbsp;aparante lêufetté nous lôient plaincment ouuers, pour pouuoir librement refider en Ion Royaume.Et luy rendre le lêruice auquel nous fommes tenuz naturellement : apres qu’il luy aura pieu pouruoir par les moiens accouftumez amp;nbsp;les meilleurs qui le pourront trouucrtà ce qui eft du toutreqiiis pour remettre fon Royaume en bon amp;nbsp;alïèuré repos. Alïàuoir aux rellabliflemens des innocens en leurs biens amp;nbsp;honneurs. Et que ceux de la Religion puilïènt feruir à Dieu lôus la fujedion amp;nbsp;fin-cereobeilfancc qu’ils entendent rendre à la Majefté. Et finallement aux delôrdres manifeftes furuenuz en lEftat de ce Royaume, à foccafion des guerres citiilIes.Et pourtant quant il plai-taàfaMajefté nous commander de luy faire dedudion plus ample des voies amp;nbsp;moiens que nous prétendons entoure humilité requérir pour ceftefièt: nous ferons entendre nos griefs. Et comme trcf-humblcs fujets amp;nbsp;feruiteurs de faMajefté ce qu’il nous lêmble necelTaire pput reftablir fon Royaume en bonne tranquilité amp;nbsp;le rédre en fa premiere fplandcur amp;nbsp;reputatiô. Si proteftons deuant Dieu amp;nbsp;fès Anges, Tous Roys,Princes,Pôtentans, republiques amp;nbsp;ge-nerallemcnt tous autres .ï^e quelques injures amp;nbsp;indignitez que nousaions receuës,tant ceux de l’vne que de fautre Religion qui nous fômes retirez hors du Royaume: que ne nous enfonmes départis auec intention d’alterer quelque choie en l’Eftat: amp;nbsp;moins de nous def-lournerde l’aftedion naturelle que nous portons à la patrie en general. Ny de la fujedion amp;nbsp;obeilfancequedeuons à fa Majefté: ains à noftre tref-grand regret, amp;nbsp;par contrainte amp;nbsp;pour fiuuernos vies, nous nous fommes retirez vers les anciens amis de la Couronne de France, amp;desfreres Germains de la Nation Françoilê. En deliberation amp;nbsp;volonté relôluë de pour-chaffer le bien amp;nbsp;repos d’icelle patrie, par tous juftes amp;nbsp;legitimes moiens. Nous fauans forts tant de ceux des Eglifes refformées, qui ont les arme s en main pont leur j ufte amp;nbsp;necelTaire deffenceouefparsen diuers lieux du Royaume: que des Seigneurs,Gentilshommes amp;nbsp;autres delaReligion Catholique quifont jointsauecnouspourceque delTus.Cependantprierons Dieu, donner prolpcre auenement à là Majefté. Et laquelle nous puilïè faire jouyr du fruit de îefperance que nous auons fondée fur fa clemence amp;nbsp;vertu. Fait à Heppenhein le douzième luillet 1574. Signé Henry de Bourbon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

N O V s auons dit en vn mot cydelTus que les reformez auoientaflîgné vne afleAblée à Aflémblcc Millaud en Rouergue au dixiéme jour de luillet: la fe trouuerent enuiron le lèziéme du mef jquot; tnemois, les depputez des Eglilès de Languedoc, Guienne amp;nbsp;Dauphiné en bon nombre.Ef à Millaud quâtaux Eglilès dilïtppées par les guerres: les membres d’aucunes d’icelles elpars és pays ef-trangersyenuoierent procuration pour auouer ce qui y lèroit fait.Plufieurs affaires pour le re- qui y fut rc glemétdesprouincesamp; pour la guerre furet expédiées en celle a^cblée.Ie toucheray pour le ptefét deux articles principaux debatuz amp;nbsp;refoluz en ceftealféblée. Affauoirdela receptio duMarcfchal d’Anuille Sedes politicques.Puisdece qu’ils auoiét à refpodre aux lettres du Prince de Condé.Plufieurs des depputez eftimoiét falïociatiô du Marefchal d’Anuille amp;nbsp;des fiés venir bien apoint aux Eglifes.Et que c’eftoit vn moic pourfaiÂde belles cholës.Partât ef-toient d’aiiis qu’il falloir prendre celle occafion par les cheueux moiennant que le Marefchal bft contenu en certaines, juftes amp;nbsp;équitables conditions. Il y en auoit d’autres de contraire suis qui redoutoieut grandement celle vnion amp;nbsp;rendoient railons de leur crainte:neantmoins huisdes premiers fut fuiuy. Et quant aux depputez qui alléguèrent n’auoir charge de ce fait Dn leur donna certificat par eferit pour leur delcharge enuers leurs Eglifes,Lors fut parlédcs conditions

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, ..A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.L’ HISTOIRE DE FRANCE.

h!)iltri574.

conditions félon lefquellcs on auroit à receuoir leMarelchal de d’Anuille.Vray eft quelacon-clufion n’en fut pas faite fi toft: Poureeque le confentement du Marée hal y eftoit requis lementlors fut dit que ceux de la Religion le rcconoiffoient pour Gouuerneur du Langi$lt;^' doc fous le nom amp;nbsp;autorité de Henry troifiéme Roy de France. Lequel il rcçoiuent pour leg'' time fucceffeur de Charles geufiéme. La fin de celle afïociation feroitdeconferiierlaCoi’' tonne 8c les anciennes loix 8c demeurer fidelles fiijets 8c léruiteurs du Roy 8c des fliccelïèut^ legitimes d’icelluyi. Quant aux anicles:amp; conditions propofees au Marelchal nous en par»' rôs cy deffous apres vous auoir fait voir lesarucles quelalïémblée dreflàpour enuoiereni«' lemagneau Prince de Condé.

Roucrgue cnuoicz aii

Prill cc de

• . Les Eglifés reformées de France, reprefentees par vne aflcmblée gencralle tant de ceux o reftezenPaf ^^hlcflé que d’autte Eftat, tenue en la ville de Millaud au mois de luilletmilcinqc^’ fcnibiccdc feptante quatre: apres auoir entendu le raport des députez de la conferance touchant la W»'’' Millaud en ^iation de la paix : Autre rapott du Sieur de Calques leur delegué en Allemagne, qui aporte lettres de creance de Monléigneur le Prince de Condé à Strasbourgau moisdeR CüDtié en f dernier pafte: contenant declaration de la bonne volonté de mondit Sieur le Prince àpran®' Allemagne, lesaimes pour la delfence deldites Eglilésamp; rellauration du bon 8c paifible Eftat de ce Roj' aume : aians veu pareillement vne coppie d’autre declaration gencralle depuis faite tant 2quot; nom de mondit Seigneur le Prince de Condé que des Seigneurs Gentilshommes amp;nbsp;autre* nommez Catholiques:eftans chez luy en Allemagne, amp;nbsp;de leur part enuoié par Gentilboi”' me expres aufdites Eghfes, en defir amp;nbsp;relôlution deléruir de leurs perlônncs, moiensamp;pequot;' uoirsau reftabliftément ôe rcllauration dudit Eftat : tant pour le bien en general de la nau®'' Frâçoilé,que pour garder amp;maintenir celle CourÔne en fôn entier,amp; au tige 8c ligne Ror le: Ont d’vn commun aduisamp; confentement, tant au nom des,Eglifés icy conuoquees* de tous les abfens 8c regnicolcs failâns proffeffion de la Religion reformée.dclibere, conclu

amp; arrcfte ce qui fcnfiiK.

PREMIEREMENT loüeutDieu amp;luyrendent graccsimn^rtellcsdeceqiïilàpKquot;’ û bonté mifêricordieiife, deliurer ledit Seigneur Prince des mains de lès ennemis:Ie d’vn gouffre de perdition, le nous rendre amp;nbsp;l’ordonner conduóleur amp;nbsp;protedeur de pie, reftaurateur de ceft Eftat contre les perturbateurs, le conftituer vray Miniftre defautoUquot; te publique tant pour le Roy noftrc fôuuerainSeigncurRoy de France SidcPolognema»-tenant abfènt: que pour le bien amp;nbsp;dcliurance des oppreffez mcfmes des freies, beaufreres^ officiers^rincipauxdefa Majeftéccontre ceux qui occupent injiiftementamp;exerccntpar''i®' lencele confèil fâcréde tous les grans affaires de ce Royaume.Le commandement desarni^ amp;nbsp;îadminiftration tant de la lufticequede la police amp;nbsp;finance: gens d’eftrange national fapplicquans 8c ne tafehans à rien fi foigneufement que a la mutation fubuerfion 8c ruine tO' talie de ceft Eftat.Hômes fans humanité,fans loy amp;nbsp;fans foy,fedudeurs de lafacilitcamp;credU' lité tant de la Royne mere du Roy: quedefes princes amp;nbsp;Seigneurs amp;.• contre leurs fadeurs amp;adherans.DeclaranslefditesEglifes que jamais ne leurefl entré au coeur,defaiderdeÎ3D'‘ bition Srtnauuaifê intention d’aucun Prince du fang, pour fufeiter mettreou entretenirtwU' ble ente Royaume.’ ny pour fauantager d’aucune choie pour les honneurs: ny pour les biens moins encor pour foy fouftraire,licentier ou deliurer indignemet de l’obeifïànce amp;nbsp;trefhum' ble fujedion qu’ils doiuent: comme vrays amp;nbsp;naturelz fujets de celle Couronne, à leurvray amp;nbsp;naturel Roy leur Prince amp;nbsp;fouuerain Seigneur. Ains au contraire tenans ôc croians fermC' niant que leur Majeftez ont efté amp;nbsp;Ibnt encores trelmal conlcillées,amp;côtre vérité perfuadees délibèrent puis qu’il à pieu ^Dicu leur mettre és mains les armes par jufte amp;nbsp;legitime vocation: de les emploier 8c faire feruir à là gloire'procurcr amp;nbsp;faire rendre audit Sieur Roy de Fra ce 8c de Polognc,le droit de Ibn Royal office: 8c la vraye dignité defa Couronne: le vray boa neur amp;nbsp;Iplâdeur de fà Royauté, la vraye autorité de lôn glaiuc 8c de fa luftice: l’entier amp;boo ordre de ceft Eftat amp;nbsp;moi^rchic: la prerogatiue, preuillege Scinuiolable oblêruation loix de ce Royaume tant publicques que priuées par tous Eftats: amp;nbsp;fpeciallement la vrayeamp; legitime principauté pour laNoblclfe, bien tr2nquilitcamp; Icureté de tous les bonsamp;ndd' lesfij/ets. Et pour ceft effet pourfuiure l’expulfion des perturbateurs, auteurs amp;nbsp;premiers Confeillers de ce trouble: ennemis naturelz de la mailôn de Vallois: expilateurs des deuoirs tant du Royque du Royaume amp;nbsp;inuenteurs de tous nouueaux impolis amp;nbsp;fubeides àla grade

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c folille amp;nbsp;oppreffion infuportablc de tout le peuple. Proteftans deuant Dieu amp;nbsp;lès Anges apres le feriiice de là gloircjeffaçans oublians Si enfeueliflàns entieremcc amp;nbsp;de bon cœur

CS inimitiez, offences amp;nbsp;injures paflees d’entre eux Si leurs compatriotes regnicolles nom-prirent, défirent amp;nbsp;cherifïènt d’vnefinguliere affeéfion, la reconciliatilt;5, reunion amp;nbsp;communion ciuille aucc tous lefHits Catholiques coinpatriotes Si autres: qui par elpntamp;feiuimét de Religio^aymêt les bones loix comunes la droiturejfhônefteté, la lufticc h bonne foy auec,la Paix amp;nbsp;confèruation de la patrie, à lent retene ment d’vne vraie fôcietté runaineSc ciuille. Aians en horreur feffufion de fâng humain Jlnjuftice, la licence demal ^'rcStlaprefidic. Eftimant beaucoup leichtes Eglifês, ce quiàcfté jacommancc de ladite reconciliation amp;nbsp;reunion tant entre mondit Seigneurie Prince que ceux de la Religion * Sufiaccompagnêt d’vne part:amp; plufieurs Gentilshommes Seigneurs Si autres Catholiques ^uien cell endroit luy adherent d’autre part. Que aiiffi entre les compatriotes des deux Reli-gionsenplufieurs prouinces Si villes de ce Royaume:lpcciallement en NormandieîPicardie, Prowftans!^ r oitoUjGuienne, Languedoc amp;nbsp;Prouence Si prient tous les autres fiijets compatriottes de pndre : tant pour leferuice de là Majefté amp;nbsp;la reft au ration fd’vn bon Eftat: que ipour le Ibu-rs^mentdu poure peuple ja du tout accablé de charges inluportables. Et pour reftablir en «ftemiferable France,vne làinte ferme amp;nbsp;perdurable Paix.

Sur les fufdites declaration amp;nbsp;proteftatiôs, ladite alïèmbléc generalle conuoquée des pro-uinces pays amp;nbsp;reflbrts de Languedoc, Dauphiné, Aquitaine amp;nbsp;fàifant tant pour les prefentes Srrepour les abfentes. Si autres Eglilcs de ce Royaume. Aulquelles promettent le tout faire 'CSllc efleu wtifficr : noment ellifent amp;nbsp;prennent delàprefent pour leur Chef, Gouuerneur general Si protefteur mondit Seigneur le Prince de Condé,au nom lieu Si autorité dudit SeigneurRoy fes deFrace. ûC-tance amp;nbsp;de Pologne: pour en Ibn ablênee amp;nbsp;empefehemant les regir,commander Si gou-iiernerpar tout ce Royaume en leurs perlbnnes en leurs biens en celle caulê amp;nbsp;pourfuitte Si durant icelle en la forme maniéré amp;nbsp;conditions fuiuantes auec lelquelles fupplient trel-hum-bienaent mondit fieur le Pjince vouloir accepter ladite charge Si gouuernement general défi dites Eglifes de France, pour le Roy nollre lôuuerain Prince amp;nbsp;Seigneur.

bnpremierlieu fera fupplié ledit Seigneur Prince de Condé de promettre Si jurer prefês bdeputé ou députez dcfilites Eglilês,en falfillâce tant de Tref Illullre amp;nbsp;Tref excellent Prin- Conditions '^^l«ComtePaIlatin E ledeur Si du Duc Cafimir Ibn fils: quedes Seigneurs amp;nbsp;Gentishom- nbsp;nbsp;ics^neft

ïiiesqui hccompagnent apres la prédication amp;nbsp;la priere faite en plaine Eglife amp;nbsp;publique- auouégcnc-nient;deperfeueret en fexercice amp;nbsp;profelfion publique de la Religion reformée. ^j’rocurer julquesalamortlauancement du Regne delefusChrill.Lereposlêureté amp;nbsp;prolperité de Cathoiiq. Ion Eglife.£( emploier tout lôn pouuoir Si moiens à la reftauration du bon Ellat, ordre,Iuf

police en ce Royaume: au bien commun tant de le Noblelïè que du commun public ; fins diftinâion des deux Religions.Prometra Si jurera aulfi fil luy plaill, qu’il ne quitera les armes,ny ladite caufe amp;nbsp;pourfuitte: Et ne fera ou arreftera paix fans le confentement d’vne alTembléegeneralle defdites Eglifès ou des députez par icelle à ce fpecialcmentfondez. Promettra amp;nbsp;jurera fil luyplaifl, qu’entre ces premieres entreprinfès, il emploiera pareillement toutes ces forces amp;nbsp;diligences à faire deliurer Si mettre en pleine liberté Mefïcigneur^IeDuc é Alençon amp;nbsp;le Roy deNauarrefrereamp;t beaufrere de ladite Majefté: Le Duc de Montmo- Deiîurance tuncy Pair amp;nbsp;Marcfchal de France, Si le fieur de Colle aulfi Marefchal de France. Sauf tou-tesfoisque ou Icfdits Seigneurs Marefehaux le trouueront acculez amp;preuenuz de conlpira- Mommoré Uon prétendue contre la perlonncdu Roy dernier décédé: ledit fieur Prince de Condé fera tenu les aians deliurez des mains de leurs panics qui les detiennJht: les mettre és mais de luf tæecompctante, legitime Si non fulpeéle pour le proces leur eftrefait amp;nbsp;parfait felon qu’il 3partiëdra par les loix ciuiles du Royaume.Et pource que notoiremêt tadminiftratio amp;nbsp;cô-inandement de tout cell Eftat fe treuuc empiété Si vfurpé és maiÿ violentes amp;nbsp;lànglantcs de ceux que tout le monde fçait Si conoift: autres toutesfois que la Royne mere du Roy: laquel- ta Royne •eon n’entend comprandre en celle pourfuitc. Ledit fieur Prince de Condé apres la deliurâ- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

ce8i libre conferance defdits feigneur Duc d’Aleçon Si Roy de Nauarre: emploiera tout lôn pouuoir amp;nbsp;moiens à recouurer ladite adminiftration amp;nbsp;commandement foliant des mains de Gounetne* ceux qui foccupent amp;en abufentfi licentieufement. Et fi Dieu luy eft Si à nous voire atout ment du

Royaume tât fauorable,que de nous mettre en ce point ledit fieur Prince à mefme Jnftât fera

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L’ HISTOIRE DE FRANCE.

fera tenu de réintégrer du tout ledit ficurRoyde France amp;nbsp;de Pologne comme Rcgencc. turel amp;nbsp;fiicccflèur legitime de cefte Couronne: ou bien mondit fieur le Duc d’Alençon

quel la Régence de ce Royaume apartient de tout droit en cas que ledit fieur Roy .

ce.

amp; de Pologne le trouueroit encores abfcnt dudit Royaumc.Et faite ladite reintegration fieur Prince de Condé fuppêira fil luy plaift ledit fieur Roy de France amp;nbsp;de Pologne,öl' Ion abfence ledit Seigneur Duc d’Alenpon tant enfbnnom que de tous lès adhcrans: Eft.icsgcne- pl^Rofi: coniioqucr lesEftats generaux de France les faire alfembler amp;nbsp;tenir librement rauxdcFra- vne ville commode amp;nbsp;cômunemcnt agréable ;Et par fauis defdits Eftatsfcralaraifonatn tant d’vn que d’autre party .'apaifera tous les differents qui ont eftéfoccafion des trou en ce Royaume: y reftabîi ra par tout vn bon ordre amp;nbsp;vnc Paix ferme amp;nbsp;afrcuréc:Er effet, procurera mondit fieur le Prince fil luy plaift, que tous lefdits adheranstant de gionque Catholiq_ves paifiblesSe reconciliez: puiffentprefenter leurs caier^â Majefté en fafliftance defdits Eftats. Affauoir ceux de la Religion le caier de leurs dolean amp;treshumblefuplication arreftée àMontauban amp;autres fois prefêntée auRoy dernier parleurs députez fur le traité de la pacification des prefens troubles. Aucc lesautresfuPP cations qu’ils y pourront ajoufter. Et les Catholiques adherans leur caier àpartfibo^ fcmble, fur la reformation d’Eftat ou autrement que ils auifêronr. Aquoy pareillement içf® receuz pour eftre libremét ouyz amp;. juftement lâtiffaits,tous les autres nommez ÇathoW qui ne feront encores reconciliez amp;nbsp;adherans à ladite refformation. Et affin que moncntij^ le Prince de Condé nous puiffe mieux amp;nbsp;plus feurement Conduire amp;nbsp;faire paruenir 3 nbsp;nbsp;.

Ladite aftèmblée le fupplie treshumblement, qu’il luy plaifê pour f exercice defônGouUP ment, commandement amp;nbsp;conduite durant cefte pourfuite amp;nbsp;voie d’armes: prandreau«^ J S^aquot;uPrincc Confeil tant militaire que ciuil de la police amp;nbsp;finances de cefte caufc,tcl amp;nbsp;de tels qu^^y de] Condé, feront nommez amp;nbsp;bailiez par vne affemblée gcneralle des Eglifes de la plus part d’iceîl^ uoquéesdefôn mandement. A laquelle affemblée fera du tout'premièrement par les principaux Seigneurs, Gentikhomimes amp;nbsp;autres notablc^des deux Religions^'' rans qui Raccompagnent tant de rcgnicolles que eftrangers. Sans ce Confeil ne fëpourI3ƒ faire ny ordonner d’importance en General à cefte caufê ou en particulier à quelque proui ou ville dont fè traitera deuant mondit fieur le Prince; ny mefmes à vn particulier' cas merite Confeil. En fomme mondit Seigneur le Prince prandra fil luy plaift en bonnep* que aiant efgard aux efclandres enormes amp;nbsp;horribles auenuës en France pari’abiisd’vnÇP'^ tendue ^uifîànce qu’on appelle (trefmal ) abfoluë vfurpéeamp; trefinjuftement introduit« ce Royaume; qu’on fupplie tref-humblementfa grandeur de ne prendre le titre dcdignit prerrogatiue de Prince pour en abufer à cômander en ladite puilfâce abfoluë. Ainsferep^^ ièntera fil luy plaift, le monftrcra amp;nbsp;portera en Ion gouuernement auec telle amp;nbsp;fi bien reg' ChefPnn- moderation qu’il appartient, non pas à vn tiran ou à vn Prince terrible amp;nbsp;defordonne in’ ce amp;nbsp;gene- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’Iftaël Efleu de Dieu, Chef, gouuetneur ôc conduéteur de fon peuple:am

ral quel il doit cil rc.

Gouuer-neiirs.

luftice.

’continuellement auec loy lafoy ôc fès tintes ordonnances pour les lire amp;nbsp;faire garder tou temps de fa vie fans fen d’eftourner amp;nbsp;fans efleuer fôn cœur fur fes frétés fes tref humbles, tref affeétionnez lêruitcurs. Se fôuuenât tousjous de la parolle memorable de cell ancien e uiteur de Dieu Gedeon grand Cappitaine, lequel eftantfemond par le peuple de leur co mander en Chef amp;nbsp;general gouuerneurfôuucrain. Et dilàns domine fur nous toyamp;t^^ . apres toy. Refpondit jene domineraypointfur vous ne mes fils. Mais ce fera le Scigneurç] domminera fur vous. Et pour mieux lignifier le telmognage de fon intégrité, zelle amp;nbsp;perpétuel à la gloire de Dilt;Âi,bien amp;: repos de fbn Eglile amp;nbsp;par melîne moien quand Dieu voudroit appellcr, laifferaux fuccelfeursdu Gouuernement General vn exemple de la ut ture,Prandra fil luy plaift en bonne part qu’on le fupplie de Iby aftreindreÔc fubmettrevo tairement amp;nbsp;de bon gré d^anteefte pourfuite, aux loix, rcglemens amp;nbsp;ordonnances de b blée generalle dcfditcs Exiles de France qui eft compofée tant de la Noblclîè que des mag' tratsÔc commun. Semblablement ledit Seigneur Prince ne changera, depolcraoum« gouucrneurs, prouinciaux amp;nbsp;des villes, lâns îauis amp;nbsp;nomination de la prouince des villes ils feront belôin. Pour la juftice des crimes, amp;nbsp;maléfices ou autres cas meritans punition chaftiment exemplaire contre les gens de guerre;, eftablira amp;nbsp;ordonnera fil luypbif^ fuitte vn preuoft general de camp,homme de bien califiéôc capable-.temoigné amp;

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LIEVRE T R E N T E H V I T I E M E

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Religion amp;nbsp;bônes meurs,aiiec bon nombre d'Archers ftipendiez du public. Ledit Seigneur Prince conftitura fil luy plaift,loix ordinances rigoufeulès fur la difcipline militaire:amp; les fera exécuter amp;nbsp;garder fans acception de perfône.Fera eftablir Courts de luftice ou Juges par tout ou n’en y a point amp;nbsp;ou ils font necelïàires. Ne pourra euoquer à lôy aucunes caufêsamp; matières pendantes CS Cours des luges ordinaires fôient ciuilles^ criminelles. Eftablira 8c. ordonnera fil luy plaift deux de fôn Conicil qui aientfintendance dés finances. Et tiendra la recepte gcneralle à là fuite auec conterolle par hommes efprouuez expers amp;nbsp;reiponfiibles qui rendront comte au Confeil de trois mois en trois mois ou de quatre en quatre amp;nbsp;finallemét àhifemblée gcneralle des Eglifes refformées de France.Et le tiendront lefdits Intendans amp;nbsp;Conterolleurs des commis approuuez en chafque prouincc.En ladite rccepte .‘gcneralle tomberont amp;nbsp;feront apportez tous deniers amp;nbsp;reuenuz Royaux, tant du domaine que gabelles foraine amp;nbsp;cquiualant: que d’autres ordinaires extraordinaires amp;nbsp;cafuels: hormis ceux des tailles aides, ottrois, creuës amp;nbsp;taillons, qui ont accouftumé d’eftre demandez amp;nbsp;impolêz aux ef tats principaux ou parles efleuzen temps de paix-Et qui pourront encores cftrcimpofcz parles aflemblécs prouincialles auec les autres deniers de leurs fraizneceflàires. Defquelles tailles,aides,ottrois creuës amp;nbsp;taillonsneatmoins,le Reccueur de modit fieur lePrince lcra tenu ou fes commis faire receu amp;nbsp;acquit aux Rcceueurs prouinciaux.-à la charge de compter pliant il fera ordonné par ledit fieur Prince. Quand auxReceueurs Ecclefiaftiqucs, ilsap- ' partiendrôtaulTi àla rccepte de mondit fieur le Prince. A la charge que les gagesamp;fallaires RegJ/ des Miniftres de la parollc de Dieu,Regents des Efcolles amp;nbsp;Colleges en ferot diftraits amp;leucz furie cômisamp;receueur general auquel en fera baillé fEftat par chacune prouinceamp;Gouucr- EcdifiaWq* nemât.Et ou le tout des dclfufdits deniers ne fuffiroit aux fraiz de la guerre; ledit fieur Prince pouttademâdercequiluycn ferabelôin.'Etlefditcs Eglilêsfeforcerôt deluy en dônertout côtentemétamp;ûtifFadiô poflibic.Plaira aulfi audit fieur,ordôner certain bo reglemêt fur la prinlê amp;nbsp;reduôtiô des villes.A ce que par bon traitemet amp;nbsp;hônefle côpofition: tous foientin-uitez àfe rendre fans crainte à ce party amp;nbsp;receuoir les commandemans. Non pas fopiniaftrer a tenir pour cftre pillez amp;*ranponnez.Mefmes ladite alïèmblce trouueroit bon qu’en aucunes ces. villes réduites volontairement,ou apres fômmation: ne foit mile aucune garnilbn contre leur gré : Pourucu qu’ils baillent oftages des principaux habitans à renouueller de trois en trois mois durant celle poufuite. Toutesfois en cecy amp;nbsp;autres chofès femblables de la guerrerladi-tealTcmblée fen remet à la läge diferetion dudit fieur Prince.

L’assemb LEE enuoia incontinant les Articles au Prince qui feftok retiré de Strasbourg à Balle: affin d’eftre en lieu plus commode pour negotier en Allemagne^ entendre nouuelles de ceux de Languedo ou il enuoia incontinant pour auoir argent. Et combien «luecclanefexecutaft fi diligemment amp;nbsp;heureufement qu’ils defiroient: toutesfois ceux de Languedoluy enuoierent quelques lômmes de deniers lors qu’il eftoit à Balle. Plufieurs po-litiqucsfallerent rendre à luy dontfon parloir diuerfementamp; quelques vnseftimoient que tout cela eftoit vne farce Joüée parla Roynej mere pour amiilcr le Prince de Conde amp;nbsp;les Proteftans.Puis il voiagea par la Suilïe amp;nbsp;fut bien receu en diuers endroits. Sur ce auoir entendu que le Roy Henry troifiéme eftoit forty de Pologne amp;facheminoitenFranc«illuy eferiuit les lettres qui fuiuent drelfantfur ces entrefaites neantmois les plus grans preparatin darmée qu’il luy eftoit polfibleSc comme Je vous fetay voir ailleurs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LettrwHu

Sire encores que lesapprefts qui fe font dedans amp;nbsp;dehors le Royaume: amp;nbsp;les effets condé ' qui depuis quelque temps fen font enfuiuiz: puiflènt donner occafion tant à moy, qu’à tous auRoyde lt;cux lefquels lâns juftes caufos Dieu mercy (comme fo temps vo^sfera paroiftre) on appelle Jj^Pobgne fîditieux amp;nbsp;rebellcs-.de preparer ce qui eft requis à leur Julie amp;nbsp;necclïàire defFénce.Cenéant- Henry 3. moins m’arreftant pluftoftà ce qu’il à pieu avoftrcMaJeftémc mander par le Seigneur de Neuftiy,du défit qu’elle à de pacifier tous ces troubles parvnebonne,equitableamp;aflèurée Paix: outre ce que voftre Majefté aura peu aprandre tant par la relance que Je luy en ay faite que par mes deportemens,telmoignans aftèz combien voftre commandement amp;nbsp;famour que importe a la patrie à plusdepouuoirfurmoy que tout ce qui me làuroit elmouuoir àpran-dteautre chemin. Toll apres ma relponcc j’ay expédié vn Gentilhomme expres vers voftre Majefté auec vn brief eferit, contenant veritable amp;nbsp;ample declaration de toutes les doléances uelquelles ont précédé amp;nbsp;découlent encores cestempeftes. Elperant que par la pluftoft que

par

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Aouft.i$74- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V HISTOIRE DE FRANCE.

pa r les tiniftres rappôrcs d’aillcursjVoftrcMajefté fe rcprefentant ce qui y eft dediiit.Côfilt;ifj^ JapuHiànce que ce grand Dieu luy à donné d'y remédier comme en vn inftant feinijn' chemin à la voie des armes amp;nbsp;faifant ouuertureà luftice amp;nbsp;équité. Mais Dieu à voulu Ç'quot; ccluy que j’ay enuoié, n’aiant rien peu comprandreà la vérité touchant voftre chemin vne infinie diuerfité de bru^s: fen cft retourné à demy chcmin.Surquoy m’eftant fcruyiit''' queMonfieur de Thoré pour mefmcs effets feftoie ja approché de Sauoye comme je O’î que voftre Majedé aura entendu: jeluyay dreffé le mçfmc eferit prefumant qu’il pouuoquot; auoir plus certaines nouuelles du pafTagede voftrc Majefté, pour luy faire tenir auec lespit' fentes. le vousfupplie donç tref-humbicment, Siregt; qu’il vous plaife receuoir amp;nbsp;prandre^ , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bonne part ce prefènt eferit comme vray tefmoin de ma droite intend on amp;nbsp;de tous ceux qUi

font pour leprefent en pareille côdition que moy:laquelle intâition,nous clpcronsqueD'^“ nou s fera la 3 grace de prou uer pat tel effeâ de parfaite fojcôfion amp;nbsp;obciflcncc: que tous ôfr tredifans auront îa bouche dole. Si voftrc Majefté en receura plaine fatiffaâioij: jcfuppn^, créateur vous .donner. Sire, en trefhcureufcjamp; tref parfaite lânté, tresbonneamp; longucvie’ Hepeinhein 1«, 2'2. Juillct 15 74..,

. Jc.vous ay cy delTus dit que la Noue eftoic party de la Rochelle pour aller en Poitouflô»' ruillctiî74, ncrotdreàLufigncnamp; Fontenay le Comte à caufè que farméeduDuede Montpenfien achcminoitfeftantdenouucaufortifîédcs trouppes tant de pied que de cheualjdcfff^ Matignon fefioitferuy en fexpeditio dcNormadic aufqucls la plus part desfoldatsprisà»®' Lo Carétan amp;Domfron feftoient incorporez. Ainfi tous enuiron temps paflèrent*^ RiuieredeLoyre.

Ce pendant le jeune Comte de Montgommery arriiiaàla Rochelle enuiron le de ce mois cfchappc d’vne infinité de hazardz Si dangers: tant que en fin il fembarqliaa Comtede tac deux lieuës presduCroifil en habit diffimulé pour pafïcr à la Rochelle. Mais il fütp® Montgom- par le Cappitanc Brunet de fifle de Ré. Lequel comme fugitif de fon pays à caufe des iw“’ Rochclîl bles.faifoit (à retraité en Ollonnç Si autres hautes du bas Poitou.Si bien qu’auec quelqucd^ luppc amp;nbsp;barque de guerre efpioit par fois fâ bonne aventure par nftr fur ceux qui alloicni^ vcnoicntàla Rochelle ou Ifles prochaines, Le Comte le rendit à luy ne le conoilTant prennant pour eftranger. Auffi qu’il fè difoit Anglois. Ce qu’il creut facillemeiit, d’autant qu’il en parloir fort bien la langue. Et auffi q u’il en portoit l’habit.!! le laiflà aller ncantmou^ fè contentant de luy öfter douze ou quinze cens liures qu’il auoit. Ainfi fe retira à la Rochelle. Quelque temp apres Brunet fut pris par les Protefta ns amp;netrouua plus grand fupp^i' poiu fâdlliuranCe Si rançon honnefte, que le Comte qui luy vfâ de toutes les feueurs dont » ut requis.

D e V X jours apresFrontenaypuifoédeRohanamp;laNouëarriuerentàlaRoclKlIet’'' retour de Lufignen. Ou ils trouuerent le Comte qu’ils feftaierent en toute forte de confolct delà mort de feu fon pere.qu’il n’auoit encorefeeue que depuisfon arriuéedexortantconnn^ bon fils amp;nbsp;heritipr de fon perc, d’imiter pareillemct fa vertu Si confiance qu’il auoit monlli^ jufques à alfin.Et qu’ils faffeuroient que le fouuenir de finjuftice dont l’on auoit vféàlendroit dcfon^erc:ne fcroitenfbn endroit qu’vn plus grand feu pour lenflammcr auzeledeCtH^ Caufe.

. , ,5 f. t Tousjous la Roync cependant continuoit fos propos pour induire la Noblefïè Proteftant!

Si les communautez jointes auec elledepofcr 1er armes àtoutlemoinslesfurlèoiramp;fiiit deSotw^ ftttelque trefue: pendant laquelle on peut auifer les moiens de faire vne bonne Paix.Pourcdi uai à la Ro- cffetfàMajefté depefeha à la Rochelle laDame de Bôneual enuirô le quinziéme jour d’Août auçç inftruélions Si articles qu’elle propofà de la part de ladite Dame aux Proteftâsdc Gui«' ne amp;nbsp;Poito.u qu’ils receurent. Puis luy refpondirent ce qui fuit.

Premièrement ils remercient tref humblemét fa Maïefté, que tous fès defleins Si deliböt' d cl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tendent à foulager SdBlonner repos aux poures amp;nbsp;affligez fujets de ce Royaume lefqucls

loisàla Da ont jufqucs icy cnduré Sefouffrent encores maintenant extremes Calamites pour vouloirvi-ine de Bon- yjg fclon la purctc de lEuangille: proteftans que leur intentio à tousjours cfté Si fera de pof' ”*** ’ ter volontairement îhonneur, fobeiftance amp;nbsp;fidelité au Roy que on fâuroit requérir d’vn pc^ pic bien affeéiionné à fon Prince.Cômc cefte nationfurtoutes autres â tousjours demóftK' Et

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LIVRE T R E N T E H'V I T I E M E. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;255.

Etdefifubjcdic aux Loix du Royaume, cfquellcs ils fupplicnt trcs-humblcment la di' de Dame les vouloir maintenir, auec les feurctez cydeuant rcquifcs: pour öfter la def-fiance amp;nbsp;inconueniens efqucls leurs ennemys les ont £iilt;ft tomber. Teftnoignansdeuant Diky qu’ils n’ont aûtrc defir qu^ de Remployer à la conferuation amp;nbsp;grandeur du Roy amp;nbsp;du Royaume. Et pour y paruenir fè monftreront tousjlt;irs trelprompts amp;nbsp;obeyflàns voyte jufqucs à oublier toflt ce qui concerne leur particulier. Que fi le bon plaifirde fa M A I E s T E cft, fuyuant ce qui à efte propofè par ladiéie Dame de Bonneual, de deleguer quelques perfonnes d’honneur amp;nbsp;de qualité pour conférer amp;nbsp;refouldre plu -fieuts differands que les troubles on faid n’aiftre : Ils croyent que ce (croit vn moyen propre pour reftablir vne tranquilûé. Supplians cependant fadide Majefté, que leurs Députez qu’ils auoycnt enuoyé par deuers ceux de Languedoc pour pouuoir faciliter v- C’eftoitPo-nc bonne Paix auec la permiflion du lauf conduid du feu Roy amp;lefqucls'a«ec mcfpris Si peu de rcfped de fonaudorité ont cfté arreftez prifonniers : fbyent remis en liberté amp;nbsp;icnuoyez en toute feuretc ; afin que par cy apres ils n’entrent en deffiance quand iJ fera queftion de traider amp;nbsp;communicquer des affaires qui regardent le bien amp;nbsp;repos de ce Royaume. Auec cete refponce la Dame de Bonneual fen alla deux jours apres : non fans grand foupçon d’aucuns ( comme en tels temps les hommes ont les efprits fretil -hns,foupponncux, amp;propres, à le doubter de tout) qu’elle n’eftoit venue à autre intention, que pour braffer quelques menées lectettes amp;nbsp;praticquer aucuns de la ville. Dont' mefmeellc donnoit quelque attainde par quelques fiennes lettres furprinfts amp;nbsp;diuul- ’■

Aflêmblée

E ces mefmes jours quelques trouppes Catholitques coururent cz enuirons de àiaRochd-b Rochelle. Où ils tuèrent amp;nbsp;emmenerent quelques prifonniers: amp;nbsp;donnèrent fi préz de la ville que plufieurs doublèrent de quelques intelligences. Occafion que la Noue arriué’nées des Ca en la Rochelle, on fit vne aftèmblce Generale au Temple Saind Yon le leuby dixneu-fiéûnc dudidmoys. Où^l did auoir reccu aduertiffement de bonne part de certaines pratic- ics.

amp; intelligences fecrctes d’aucuns de la villeauec les Catholicques. Lelquelscôm-w il cftoit vray fcmblable , ne fe prefentoyent poind fi prez, ne fi en petites trouppes^ qu’il n’y euft quelques focrettes menées. Aqûoy ileftoit bienneceflàired’auifordeprez. Lnefarrcftcr tant fur Lufignan amp;nbsp;Fontenay où les Catholicques faifoyent femblant d’a-^tefler leurs dcflcins: que ton ne regardaft à la Rochelle qui cftoit le feul blanc Gules' Catholicques vifoyent. Leur remontrant que l’ordinaire des plus braues Guertiprs , qui vouloyent hcureiifcmant conduire amp;nbsp;bien aftèurer quelque entreprife ; auoit tousjours icfquelle» eftédéfaire courre le bruit, ou tenir contenance d’aller ailleurs qu’au lieudefiré:affiii de le furprendre auec le moins de peine , moins de temps, de frais, hazard amp;nbsp;effyfion de fang qu'üs peuuent. Vidoires d’autant plus louables, qu’elles procèdent principalc-ment de tEfprit, ( la plus .noble amp;nbsp;excellente partie de thomme ) plus que du Corps. Les actions amp;nbsp;auantages duquel, font communs auec les plus ftupides amp;nbsp;plus mefohans du inonde. Voire auec les beftes brutes: la plufpart defqucllesencor, fenpeuuentpre-ualoir fur les hommes. Fut partant propofè de chaftèr de la ville tous reuoltez Sc autres q^^lon tenoit fufpèds de longue main. Cependant les Gardes furent redoublées amp;nbsp;le tra-’*’ildes fortifications de beaucoup augmente.

Comme doneques les Proteftans cullènt délibéré de pourfuiure la négociation

b Paix dont je vous ay parlé : auflfi toft que le Roy eut enuoyé les paffeports à ceft ncgociatiS du quatriéfine May, pour deux moys commançans aiitjour de la certifficatioh de dclaPaix.

“'fon, auquel il failloit mener les efluz à cete charge ) ils choyfirent Popelliniere pour ’ w Nobleffe amp;nbsp;leFeure dit Tilleroles pour la Rochelle qu’Us enuoyerent en Dauphiné,Lan-guedoc amp;nbsp;cartiers prochains. Puis Peletier Secretaire du Roy de^auarre vers le Comte de Môtgôinery amp;nbsp;affociez.Qui toutesfois tourna bride à my chemin,aiantfceu la prifo duCom« ^ede Montgommery amp;nbsp;de S. Locomme vous aucz veu.Lefquels auoir pris leurs certifficats ïS. leand’Angely ou cftoit Biron amp;nbsp;paffé Pons, puis Bergerac ou fur le commancementde arreftez par

ils cômuniquérent auec le Baron de Langoiran: Delà prindrent le chemin de Quercy

P^urfe rendre à Môtauban.Mais aprochans de Quoflàdc,sils furent arreftez parles coureurs c^ercy Ggg

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Aouft; T 5^74.

L’ HISTOIRE DE FRANCE.

de Clermont de Lodeue Gouuerneur de Qucrcy ( forty en ce temps de Cahcrs aiiclt;: toutes les Garnilôns de Ion Gouucmemcnt pour prandrc Poilac petit fort ou iltenojtcquot; vain quelquesharquebuziersaflîegez) . Doùmeneza Cahors auec prcmeflèdcliberte^'' îcndemain: apres qu’ils curent leü leurs inftruâioni, furent toutesfois arreftcz parîau'S de toute la NoblclTe qui eioyt là alTignéc pour les Eftatz par le commandement d» Gouuerneur aulTi toft qu’ils eurent feeu la mort du Roy: p^T le decez duquel les Ma' giftrats amp;nbsp;Officiers difoyeht quc'le pafleport n’auoit plus n’y force ny vertu . Etqu'a^ refte leur négociation n’eftoit que couleur amp;nbsp;prétexté à quelques menées qu’ils alloyeni bralfer auec leurs freres. Pource, qu’il en failloit aiioir îaduis bon plaifr delaRoy ne Mcfc deuanç qu’ils fulfent rclafchcz du logis du Gouuerneur où ils pourroyent dc-mourer en plus de feureté. De quoy extrememant fâchez amp;nbsp;plus encores que la r®-lution en auoit cfté prife fans les ouyr: prièrent le Gouuerneur de les ralTembler tous au matin, pour cftrc du moins receus à delcluirc leurs raifons pour lefquelles ils en poutroicut faire changer foppinion à aucuns. Ce que leur eftant accordé amp;nbsp;introduisis en faflembk^

Messi EVRS nous euffions fort defiré que fiir la refoltirion que vous print« Harengue hycr de nous arrefter jufqucs à la premiere depefehe que Ion vous enuoyra de Court, nous euffions efté ouysîou du moins que l’on y euft confiderc deux choies. Carbkß ftatsdc pelees elles nous.cuflent nloycnné pour ce retardement, vne hberteanurec de marenn endroits où la faucur de noftrc pafteport fcmble nous conduire, chirdeprifö L A premiere eft le mal-heur non moins cuident que certain : voyre la ruync int*“' y- ’ table de tout ce panure Royaume fi fon /ompt cefte negotiation de Paix. Toushfi”' . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, mes n’ont que deux temps amp;nbsp;moyens pour reiglcr amp;nbsp;conduire les aôlions de leut vit'

r ' fçauoir eftla Paix où la Guerre. Si la Paix eft empefehée de produire fes heureuxd* Teds: faut par neceffité que la Guerre faute en place, afin que^d’vne main /ânglanteamp; licentieux desbordemens : elle couurc i’eftenduë de cette monarchie d’vn monde dei”’' 1ères amp;nbsp;fi extremes calamitez, que ceux qui defdaignent la Paix fextimansles plus«' furez en temps de Guerre ; en feront peut eftre les premiers acablcz : comme nous^' uons veil aduenir en tout temps. Or la Paix fempefehe par diuerfes fortes. Oùparmoy cris dircôlZjôc ouuerts : où par indireds, deftournez amp;nbsp;inconneus. Les dircéts amp;nbsp;dinaircs l^nt quand ceux qui négocient la Paix ou qui ont puiflànce de l’audorifer lt;1*-\ ' ; ilent haut Sc clair qu’ils n’en veulent poind : où ne la peuuent receuoir pour certai'nts fl- raifons . Les indiredz amp;nbsp;extraordinaires fent quand on reçoit fi mal les entremetteurs *' *quot;d’vn fi bon repos: qu’aueclebon vouloir on leur faid perdre l'enuye de pourfuiure ce qu’ils auroyent bien commancé . Où que Ibus quelque couleur on les retarde crainte qu’ils ne paflènt outre à l’effed d’vn fi grand bien . Surquoy je ne puis penfer que le femblable ne vous foitaduenu en cefte ville. Et crains fort que tant ceux de noftrepat' ty, qu’autres Catholicques qui font tous affedionnez à la Paix: ne prennent denofttt retardement vne oppinion amp;nbsp;aftcurance, que nous empefehans de pourfuiurc , pour Paix vous ayez choyfi la Guerre. Et que femblables inconueniensvousaduicnncntqui font aduenuz à d’autres pour moins de raifons . Vous ne vous pouuez exeufer de dire que vous attendez nouuelles delà R o y n e M e r e Regente. Car premier quelle vous aye efeript le temps de deux moys qui eft toute la vie de noftre pafleport, feram ny: ftù fi auant efcoulé quél ne nous fauroit refter aflèzde temps pour parler feulement à ceux de Languedoc : Tant fen faut que nous ayons aflèz de loyfir pour le retour. Eæ quoy je confidere deux chofes djgnes d’eftre bien remarquées. La premiere que la nequot; gociation fe perd comme^’ay did . La féconde que l’on pcchc en cecy tant pat flûte particuliere,que par l’exemple de plufieurs qui tous fe reigleront en cecy. LcsCa-T H o L I c V E s à nous retarder ailleurs comme vous faides, tant en celle negocia-tion comme en d’autres. Les Protes'tans àcoofiderer le tort qu'ils eftimeroui * leur eftre faid, retenansainffi les D e p v t e z , la perfonne dcfquels ils n’eftiment moins que

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LIVRE IREN TE H VIT IBM B. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;23^-

que U leur. Qui leur ïêra vne belle occafion d'en faire le femblable à voz Députez pou*' diofe que ce foie.

L’AVTHORITE amp;reuerance que les Grecs portoyent aux Ircnophüaccs j ceuë comme de main en main par les Romains, pour les Faciaux amp;nbsp;depuis confirmée fadeur! par amp;nbsp;acteuë par la Majefté de noz Roys vers les Heraux d’Armes : Puis ceux là ne lem- »ç-utesNa-Mans allez fuffiûns pour rraider choie de grande importance : vers les Ambaflàdcurs porte Paix: cft fi notoire par tout, que ce Icroit elclairerau Soleil d’en vouloir parler plus 3u long déliant ceux qui m’en peuuent plus dire que je n’en Içaurois conccuoir. Sieft-eeque pour faire mon debuoir fur-cc qui/offre, je n’oubliray trois exemples : Le faid dcfquels eft Ci remarquable que l’on ne doit mefprilêr les inconueniens qui en peuuent aJuenirjfinous les fçauons bien accommoder à noftre particulier. Le premier eftfex-treme mifere.-en laquelle les Tarentins fvn des plus riches amp;nbsp;belliqueux peuple d’Italie; fe veirent reduids par les Romains , feulement pour s’eftre mocquez de la charge de leurs Ambafiadeurs qui les alloyent prier de donner la Paix à ceux de Blindes leurs aifociez. Car les Romains, ayans jedé vne grolTe xArmée en Campagnée: y continuèrent le fiege julques a ce qu’auec îhonneur les Tarrentins y perdirent la vie, leurs biens -amp; la liberté mefine. L’infolence du Marquis de Guail Lieutenant General pour Charles' le Quint Empereur en b Lombardie : ne full elle pas occafion de la plus longue amp;nbsp;cruelle Guerre qui fut jamais entre les François amp;nbsp;Efpagnols par 1 excez qu’il com-mift ez perfonnes deANTuoiNE Rinconamp;Cezar Fregose que la Majefté enuoyoit Ambalfadcurs vers le Turc? Vous ne trouuerez mauuais,ains prandrez en bonne part fil vous plaift ce que je reprandray de plus frelche mémoire. Vous prote-ftant neantmoins que je ne reçois moings dennuy à le reciter que j’ay receu de fafeherie lors dufaiâ amp;nbsp;de defplaifir mefines toutes les fois qu’il m’en fouuient. Le Sieur Rapin enuoyéparfeu Moniteur le Prince de Condé auec lettres, audorité, creance amp;nbsp;ample paffeport du Roy: porte? l’Edid de la!Paix fan cinq cens foixante-huidà Meflieurs de Thoulouze qui auoyent charge delà faire publier, comme les autres Parlemens auoyenc jafaidtfutfi mal receu amp;nbsp;fi indignement reconneuës les bonnes nouuuellcs qu’il por-toit : que fa mort leur confia plus de dix milles Creatures, la perte delà valleur de dix millions d’Or j le feu, le làc amp;nbsp;piteux rauage des plus belles mailôns deleur Scnelchau-cée. Somme que l’audorité des Ambalfadcurs mefmement des pone-Paix : le non lêul de laquelle vousdeburoit faire plorer de joye: à de tous fiecles efté telle vers tAitesNations: que chacun, les honnoroit, tous fefiimoyent heureux de les carreirer:amp; leur fai-foit on largue en tous lieux pour les lailfer palfer à leur plaifir : Sans porter autre cho-fêqueîhabit SeJa Veruaine pour marque de leur charge à courir par tout le monde: au lieu des palfqxirts de noz Roys qui encores ne fuffilènt pas. Et quelle plus grande feurcté nous poiirroycnt à l’aduenir donner noz Princes ? S’ils rien ont de plus grande qui pfera entreprandre de négocier? Si fon n’ofe le mettre en chemin, comme le pourra fela Paix ?; Sicile nelê faid,ou fera la fin de noz maux? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

•nul;..:. nbsp;nbsp;; nbsp;nbsp;nbsp;.■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ï

•ni.. REST E ’à rclpondre aux railôns , fur lefquclles vous fondez la relôlution tque vous prîtes hyer de noftre 'rètardement . Si j’ay efté bien informé amp;nbsp;que la me-moyre ne me faille en ce qu’on m'a rapporté , vous n'infiftez que lut deux confidera-tions. La premiere que ponrjla mort du R o y qui nous donné le paflèport noftre .charge eft expkce . La deuxiélme rieft qu’vn foupçon que vous aucz fur le retardement du palïèport, qui vous lemble auoir efté donné bien tard apres la fin de la Con-icrance demandée .. Ce qui vous faiéb imaginer plufieurs chofes contre la vérité . Au premier vous confidererez le R o y ou comme publicque oiBcomme priuée perfbnnc, Au premier cas if ne meurt jamais non plus que.le Pape-, Em p erev r où autre Potentat. Confequemment le paflèport doit tousjours auoir’faTorce:eftant mcfmemanc depefehé par le commandement de la Royne au joùîd'huy Rcgente, qui ne defircpas moins lâconferuation des fujèts de la Majefté qu'elle fiufôit lors. Dauantage c’eft choie aflurce

Ggg Jj.

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L’ H I S T O I RE DE E RANG E.

Aouibi5/4- totts tels aélcs fon doit conlîdcrcr la fiiEflancé amp;nbsp;la fin piûfioft ^iie Jà qui n’cft qu’vne folemnité exterieure . Mais la fubftance but de ixftre paifepoii^*' la Paix qni n’eftpas moins defirable, voire beaucoup plus à fouhaitteraiijoiird’huy^'^^ nous ne ipauons pour qui nous combatons, qu'au tcmpgt;s de noltre depefi-he. Car pol'* parler Jamp;ineniet«, le feu Roy n’auoit point donné ce pafleport pour luy, ne pour auf 'jquot; lien particulier refpedl. Car foil en Paixfoiten Guerre il eft tousjours Roy. Maispourlf^ fubjets qu’il defîrc exempter de tant de mal-heurs, que ces Guerres ciuillcs leuram^ nent. Puis donc que telle, fi honnorable amp;nbsp;aduantageufo pour nous tous, eftlafin^^ noftre pafleport : me femble que dilputter fil doit cftrc relpcdé amp;nbsp;refondre que nc®' eft ouuertcmcnt choyfir la Guerre amp;nbsp;bannir la Pabx de fon pays. lefçay que vousau^^ vne Maxime ordinaire . Mefmemcnt Melficurs les Magiftrats, qui porte que toustnsß' démens expirent par le deces de ccluy qui les à enuoyez. Mais j’ay aulfiaprisamp;veuc” vne infinité d’endroidls ôbferucr, que celan’eft qu’entre particuliers amp;nbsp;pour faidpâ^' culicr: non entre perfonnes amp;nbsp;pour affaires publicques: Et qui concerne le bienou^ mal de tout vn pays. Comme il y a vn certain bien en la nature qui eft jvüe, bon# raifonnablc par tout, en tout temps amp;nbsp;entre toutes perfonnes: Auflî doit il dire cherche, fiuyui amp;nbsp;praticqué en tout temps : fans auoir cfgard aux perfonnes defquc“ -il pourroyt finnbler procedder. La Paix eft vn fi cuidenr amp;: afleurc bien pour tous ucrfellement: que fi l’on ne la cherche autant apnes le dccedz du Roy qoe deuantd^quot;! a celluy qui ne nous jugera efguarez de cerueàu amp;nbsp;fi,abandonnez de Dr ev nous verra bien toft nous précipiter nous mcfoncs à noftrc euident mal-heur : fion fe prefontc aujourd’uy plus belle que jamais. Et comme elleeft chauucjdlcl^f^' tirera fi loing, que nous n’aurons à laduenir moindre raiion de nous plaindre de nousniO' mes , que de regretter le bien que nous reculons de nous auec fi maigre apparancf* Au finipçon du pafièport que vous fondez fur le retarderrtent de la defpechc. VousV*' uez encores moins de raifon. Nommément pour Monfieur de Biron, perfonnagequot;'^ recommandé par les remarquables foruices qu il à tousjours fiiéts aux Roys deffin’*^*' 'Notamment pour le merueiileux defir qu’il à a la Paix, la peyne qu’il y a prinfeamp; moyens qu’il y employe pour l’aduanccr au mieux de fon pcflible ; Voyci donc #^ vous efclarcir jour poui jour de ce que le datte du pafleport eft plus vieil que iattaf^ -de Monfieur de Biron. Le pafleport n’eft dade que du fixiéfine May : amp;nbsp;cornrac aflùré, qu’il ne fut enuoyé auflî toft qu’dcript ; du moins huid jours fefcouletent mier qift Monfieur de Biron le recent qui enuoya puis apies le iaaré fouoir à Monfcul de la Noue afin qu’il efleuft perfonnages pour .la negotiation delà Paix ccmmancc^' Ce qui ne fo peut faire en huid jours, car il fallut aflembler toute la NoWeflê poquot;' ;cn choyfir ou les plus propres où les plus agréables à telle, charge. En fin jefuscfif’ 'pourcepeut eftre qu’ils me voyoyent des plus affedionnez à la Paa«, Défaitfî h qjlaifânt fouucnir dos grandes pertes que j’ay fouffert aux Guerres pafféesm’y doit donner; la crainte que j’ay de perdre lcrefte que D i ev m’a prefèryé amp;nbsp;non moi'’* ÎAint^r au bien amp;nbsp;repos de m’a patrie, my affedionnent encores : dauantage. Ceneii* aflèz. Car le principal amp;nbsp;de plus d’importance eftoit la depefehe, qu’il enuoyaàMo'’' fieuidcJaNouë pour le prier que les Députez allaffent prandre les paflcpdrts defa mï*quot;' Tout tcela 415-1.0 ne le peut faire fans retardement ; Si bien que tout raifonné nous i’® •jftouuions partir d,e la iRocihe l l e quelc vinthuidiéftne May , quand feuft eftépo“' .fihofe de plus grande confoquanoc que cefte-cy. Ccfontles raifons defqoellcs il -foüucnti depuis lefoir d’oyer, pour vous fos mettre douant les yeux amp;nbsp;les bien afin que craigniez non fêulcnaent nous(fâire'COrt .amp; à tout le General de laPratioe, mais vousuæfincs principallementmefprifànsilaPaix qu’on vous prefonte-^ Pouraymer .vous embrouiller en GiÄrre fi mal-heuiieufo Stplus dommageable mille fois queM* tfoess Auoir finy le Goaiuerneur'les prie defè retirer pour prandre refolution fof •monftrances.Maisquelqtte jiemps aprpsleGûuucrncuf leur dift, que pour rie vouloiij^' trader Jeur aduis.,pres des deux 'tiers pènfiftôycnt en leurprem.icrc conclufion. Et qu’au reu ik:nefofiichafîènt poin£,attcadani riouuclledela Cour où il enuoya quinze joursapres.A’^ . .. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iDoy^

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moys defquels la Roync commanda qu’ils fuflènt deliurez j conduiéls Si fauorifez félon leur qui fut d'eftrefoudain accompagnez à Mon t a vï an où arriucz le lendemain, Si trouuantTcrrideamp; autres pres de facheminerauxEftats de M 11. l av d en Rouergueyaf^ fignez par les Proteftans de la France amp;nbsp;où le Prince de Condé amp;nbsp;le Marefchal Danuillc a-noient jaenuoyédes accompagnèrent pour y faite entendre à tous le contenu de Icuf charges en ces mots. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Messievrs comme je ne fay doubte que les plus auiféz ne reiglent leurs affai-res felon que fe preféntent les occafions. Et moins encor-qu’ils ne changent d’auis félon ' les occurrances qui fé rencontrent parmy le cours de leurs defléins : Auffi me tiens-je afluré qu’il y à vn bien en nature lequel conneu par la vérité qui eft tenu cachée en chacune chofé; fe rctreuue perpétuellement bonamp; honnorable à tous hommes, en tous temps, en tous lieux amp;nbsp;en tous affaires. le dis cecy pour deux occafions.Car lors que les Seigneurs, Gentils-hommes amp;nbsp;autres de Guyenne amp;nbsp;Poytou nous prieront de nous acheminer en ces pays pour la négociation de la Paix : le temps eftoit tout autre qu’il n’eft, les resenautreEfiatquejenelcsvoy. Et que les pcrfônnes mefmes changées depuis deux mois gue. que nous partifmes de la Rochelle. Conféquammçnt ce peut faire qu’or que vous euffiez eu au temps de noftre depefehe quelque Religion en la : Paix fi eft-ce que par le laps de temps, les affaires fé portans mieux en apparance que lors : le Roy Charles decedde depuis amp;nbsp;autres Seigneurs Catholicques, femble que conformant voz defléins felon les occafions qui font depuisfuruenuës : vous ne deuiez auoir tel zele à la Paix qu’on vous prefente : que vous euffiez peu auoir lors de noftre depefehe. Neantmoins fi vous auez efgard à deux raifôns. Premièrement à ce qui eft bon, honnorable amp;nbsp;prolfitablc en tout temps, en tous affaires amp;nbsp;entre toutes perfonnes : puis a l’incertitude amp;nbsp;perpétuelle variété des chofés humaines: le m’aflure que vous n’y aurez moins d’efgard qu’au-tresfois. Non que je vous auancc ces propos amp;nbsp;autres qui fuiuront pour vous perfua-der feulement vne Paix. Ains auffi pour vous faire entendre que noftre charge n’eft moins honnorable amp;nbsp;preffitab à tousqu’elle eftoit lors amp;nbsp;du depuis que nous auons efté retenus par les Catholicques qui ont retardé noftre négociation. Enquoy il ne me fém -ble auoir moins perdu que nous: pourauoir d’autant différé Je bien que la France re-ceuraj encores que bien tard de la pourfuitte defini repos. le ftay que fi les hommes, tnefmemant ceux qui ont charge du public: pouuoyent prcuoirles bons amp;mauuaisac-cidens en la pourfuitte de leur charge: fans doubte nous aurions beaucoup plus de moyen de conduire à heureufé fin les entreprinfés qui nous font milés en main. Jflais d’autant que D I E V fcft referué la prefciencedel’auenir, comme grace a luy particuliere : nulde nous ne fe doit plaindre fi par fois le cours de fés delfeins eft entrauerfé par vne mauuaifé rencontre , Quand à nous pour vous monftrer que nous ne nous plaignons des trauerfes qu’on nous à donné, finon d’autant que nous en voyons le bien de tous en General retardé : l’en fairay le difeours pour reuenir au poind de noftre charge.

mere su.v ƒ, Eliats aiktn blcz pour les Eglifes « Ptuicllan-tes de la France à MilliudCa

Comme le Roy eut dés le fixiéfme Mars depefehé Monfieur S t r o slt; i vers la Noblcfïé Proteftante (qu’il treuuafur les^rmes) pour fçauoir l’occafion de leur Ic-uée: amp;nbsp;fils ne faidoyent point des moyens de ceux qui fiius le nom du bienpublicq, entreprennent de changer l’Eftat qu’ils cftiment mal gouuernépar quelques particuliers; amp;nbsp;que retourné en Court auec refponce euft afleuré fa Majefté qu’ils ne debatoyent que pour le faid de la Religion: il eut charge le vingt-quÿricfme Mars de retourner par dciiets eux auec les Sieurs de Biron amp;nbsp;Pinart Secretaire d’Eftat pour auiféraux moyens les plus propres à les contenter par vne Paix , qu’ils auoyent charge de moyen-ncraueceux. Lefquclsneantmoinsfeirent reffus d’entrer en aucun Traitté fans en com-municquer premièrement à leurs Confederez de toutes les üglifes de France. Et que pourceil eftoit befoin auoir amples amp;nbsp;affurez pafléports pour enuoyer à leurs Compagnons ïffemblcz en diners endroits de ce Royaume.Dequoy fexcufàns les Üeputez pour n’en auoir chargctlointqu’ils plaignoient le têps qui cependâtfefcouleroit en vain-.Les Sieurs de la Religion ne fepeurent en fin exeufer qu’ils n’entraflenten traitté de Paix pour les côfiderations

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Iniiiet, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

Aouft, 1574.

qui fuiuent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,

Premièrement puis que le Roy les reconnoiffoit tous fos fujets : au moins luy deuoyen*’ ccdeuoiramp; rcfped, d’entendre fà volonté: Secondement pour le blafinc qu’ils euffent ac^*”® de defobeyfïànce amp;nbsp;rebellion, fi fondans leur Guerre fur vne neceffité amp;nbsp;reffus que leur**’quot; les Catholicques de viure en repos: ils bouchafïènt les ouyes à la Paix dont le Roy diw *

• vouloir affurer. Ce qui ne leroit feulement trouué mauuaisdetous bons François: auflideseftrangers lefquelsàces occafions pourroyentperdreenuie delesfauorilêr. cernent que comme tçus traitez’amp;Confcrances ne font que vaines parolles fi Ion nev’^^' àfelfed: La proteftation que feirent les Sieurs delà Religion aux Députez de faMaj® , de n’entendre par cefte Conferance préjudicier à faffociation des Eglifos : ains de remett** la conclufion amp;nbsp;aueu de tout au confentement amp;nbsp;refolution du refte des Confedercz.'lc*^' eufè fufhfamment Fils c nt commancé ce pourparler, fans le foeu de leurs Compagnons.!®^ que ce fera auoir d’autant plus auancé la Paix qui pourra fuiure de cefte Conferance,q***’quot; ... faura pluftoft commancé. Et par confèquant les priuer d’autant plus de miferes que la G**^’'

- re plus long temps continuée euft apporté. La Conferance ainfi accordée à Enandesp*^ la Rochelle; lesDeputeÿde fà Majefté infifterent fort qu’aucuns n’y fuflènt compris ceux la qui des fufoits pays de Poitou amp;nbsp;autres, Feftoyent aflcmblez en armes: d’autant qu^ Roy auoit enuoyé d’autres Députez ez autres Prouinces à femblable effed. Aquoy îo” voulut prefter l’oreille tantpour la promeffe reciproque portée par falfociation de toutes Eglifos : que pour ne donner tant foit peu d’occafion aux autres Confédcrez,dcpenfetlt;l’'' on fo voulut diuifor d’cüx comme ils eftimoyent que l’on les vouloir partialifer par ce mû*®”' Si qu’en fin y furent receus pour le General. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Baifôspour entrez en matière amp;nbsp;recherchez des demandes qu’ils vouloyent faire à là Maje^®’ ils Prote- fê conformèrent au plus prez qu’ils peurent aux Articles prefontez au Roy par les Eftâts ftansdePüi nuz en Languedoc amp;nbsp;à ÎEdiét de Pacification deîAn mil cinq cens foixante dix, duq”** tongenefiquot; îL requirent fentretien amp;nbsp;obforuation. Premièrement pourcc qu’ils en auoyent efté in)quot;' rent plus nbsp;nbsp;ftemcnt priuez comme de chofo qui tant juftement amp;nbsp;fi foknnelleffient leur auoit efted®*’'

nundwque • Voite que pour I3 fcconde occafion, il fombloit (difoyentils) qu’il nyaye eu de l’entre cuns particuliers qui les en ayent fruftrcz. Veu quele Roy tefmoigne ouucrtemcntp®*!^ dn de^Palx Icttrcs amp;nbsp;autres declarations qu’il en feit apres la journée de Paris,qu’il n’entend îauoir r®*®' pu.Dauantage,puis que cftans lors fur fauantage ou du moins plus forts qu’ils ncfcvoioid” a prcfont:ils Fen font contentez:lcur a fomblé raifonnable la demande de cet Edit. loinétq**^ ce leur fefbit tousj ours honneur de fuiure les vertueufos traces de tant dePrinces amp;Seignei”*

qui les armes en main Fen font bien trouuez Fatisfaids.

• Quand aux chofes qui font furuenuès puis apres comme depuis la journée de Paris • ils onteftimé raifonnâble d’ajouter quelques Articles à cet Ediél de Mil cinq censfoixant' , dix.! Gomme pour le regard des Arrefts amp;: jugemens donnez contre les decedez amp;nbsp;aO' tres : que tout fut caflé, ain/î que le Roy leur auoit promis par c’eft Edid, pour les Arreft* qui auoyent précédez . Ainfidesfortiffications, d’cfmentelemcns, prifes déplacés,co*’' : feófion ic poudre, exadions, emprunts, ventes aypothecques des biens d’Eglifes amp;nbsp;autres telles chofes, y procéder par mefmes Requeues que Meflieurs les Princes feirent pour le* Guerres des années Mil cinq cens foixante dix. Et ce pour ceux qui ont jufqucs à prefe” perfeueréen la Religion. Mais comme les Députez Catholicques euffent parlé Fy IcnteiuO” qu’ils en refroidiflbyent d’autant les noftres:Fils n’en auoyent premièrement faduis deleu**

freres Compagnons : ils^eirent tant que le fixicfme May amples palTeports nous fuie”* enuoyez fouslafaueiir deiquels icy acheminez, nous ne defirons que fçaiioir qu’elle voW | vous auez à la Paix. Et vous aflurer que ceux qui nous ont en uoyez vers vousJont aufli boU' gt;nbsp;ne que jamais, pourueu qu’elle foithonnoraWeamp;afl'urée à tout le Corps des fîdelles. C' ’ peut faire que vous neferÄs fi enclins que nous: confiderans la condition amp;nbsp;projeddfi voz affaires, plus affuréfivous pourra, fombler quelenoftrc: Mais encor que l’Eftat tan* . des perfonnes que des affaires amp;nbsp;du temps mefine foit autre amp;nbsp;tout changé : fi eft-ce puis nbsp;nbsp;I

la Paix eft vn bien honnorable amp;nbsp;proffitable à tous ceux qui îembraffent : aucun bien Icnic , neferadoubte de l’embraffer comme choie plus auanrageufo que la Guerre, incertaine^ plaine

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LIVRE TRENTEHVITIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;238.

plaine de mifere. Ie fcay que pluficiirsjugeans plus de la lufticed’vnc Chacune chofè félon Raifons de laparcnce 8( eiiencment que felon le merite d’icelle ; pourroyent dire que la Paix ne fé doit hire, veu les moyens amp;nbsp;grands préparatifs à dreflérvne Guerre future. Aucuns pafléront P»k, outredifans quoy qu’elle fe d’euft faire fi eft-ce veu l’infidcllité amp;nbsp;peu de tenue des Catholic- • ques comme tant de fois nous l’auons expérimenté à noftre gragd dommage, -nous ne la de-uons foire: Et y en à d’autres qui maintiendront qu’on ne fa peut faire. Veu l'abfénce du Roy, l’aitthorité duquel fémble necefïàire pou r valider chofè de telle importance à tout le Royaume. Quand aux premiers qui n’en veulent poînt'du tout : fi jenelesmeéls au rang dcceuxquiaymentamp; efpgt;ercnt viure mieux de la Guerre que d’autres moyens qu’ils ayent: du moins je les prandray pour juger des chofés plus de paflion que de vérité : rcprehenfibles , tant par raifonseuidentes, que par exemple du paffé tirez des plus excellens perfbnnages qui turent jamais foit en Paix (bit en Guerre. Premièrement il ny a doute que pour bienamp; fai-nement juger d’vnc chofe non feulement fi la Paix nous eft bonne; ains de tout ce qui fc pre-fente pour different entre les hommes : le plus leur moyen amp;nbsp;la meilleure reigle eft debalen-cer les commoditez amp;nbsp;incômmoditcz qui peuuentfortir de ce furquoy vous cherchez vnc refolution. Car fi le bien, fi l’honneur, fi en general les commoditez qu’on en attend font phisgrandsquelesinconueniensôe defaftrcs quienpcuuentfuruenir: il faut fé refbuldrcà la prendre. Si au rebours les inconueniens font plus grands il la faut laiflér. Or qu’en tout temps, qu’en tous lieux amp;nbsp;entre toutes perfonnes la Paix ne foit plus profitable amp;nbsp;honnora-blc que la Guerre ; Il n’en faut doubter. Confequemmentà prefFerer: pourueu qu’cllc fbitbien affeurée.Ce que je montreray apres que j’auray recité quelques exemples tant pour confirmer cela: que pour entrer au fécond poinéf. Qui eft qu’encor que vous ayez de grands moyens, vousnedeuez rcfufér la Paix qu’on vous offre d’aftcurcr. C’eft chofe arreftée qu’aucun ne feut amp;nouyt jamais direqu’homme fogeaye jamais refufePaix. Et fi aucun feff oublié de l’embraftér : que fes affaires fen font tousjours mal portées. le paftéray outre amp;nbsp;maintiendray que les plus heureux amp;auiféz Chefs d’Armes ont tousjours les premiers parlé de Paix. Comme nous voyons de Cezar en la conquefte des Gaules amp;nbsp;contre Ario-uifl Roy des Germains amp;nbsp;contre Pompée mefme : puis contre le refte des Pompejans auf quels afieuré de fés grandes forces amp;nbsp;de fa viétoire il offrit toutesfois par quatre fois la Paix pourlebiendu publicq : foit que diffimule il ne vouluft qued’aiitantjuftifiermieux fés por-ttmans futurs par la neceffité à laquelle on le violentoit de fé maintenir fur la deffence de fés Armes: où que bien affeérionné au bien amp;nbsp;repos de fon pays il le defiraft par ce moyen le gîtentir de tant de maux qu’il preuoioit deuoir fourdre d’vne Guerre fi cruelle. 1% faiéfluy mort, fon heritier amp;nbsp;autres firent tant de maux que la tepubhcque fen eft féntie à jamais.

P ailleurs encores que noz forces fuffent cent fois plus belles: prepoftererons nous le dc-iioirdes gens de bien amp;nbsp;plus auiléz perfonnages qui ont tousjours préféré le certain à vn ha-zardeuxeuenemant? Y a il chofe au monde plus incertaine que la Guerre amp;nbsp;plus variable que le penible train des Armes ? Plus inconftant amp;nbsp;mal affeuré que l’euencment d’vnc en-treprinfe de guerre pour bien amp;nbsp;fàgemét côceuë qu’elle puiffe cftre?C’eft pourquoy les plus cxccllans Capitaines du pafle,difoyent par deuis commun qu’en fentreprifé amp;nbsp;coduitc d’vnc Guerre:lavallenr Sc nombre des hommesila quantité d’armes amp;nbsp;de deniersiLe Conféil amp;fé-cours des amysiles vitailles amp;nbsp;proiiifions féruoyent de beaucoup;Mais que la fortune fé difoic yiaiftreflc de tous les euenemâs qui furuenoiét au fait des armes.Cômc ftlseuffent dit que le hazard inaiftrifoit tout. Pou rie regard de ceux qui rejettent la Paix crainte qu’elle ne foit obferueepar les Catholiqucsil’on ne doit fé deftourner d’vn biei^de peur que mal en auienne. Mais vfor d’vn bien prefent amp;nbsp;fefuertuer pour obuier au mal auenir. Ce que feront ceux mefi bemant, qui par la confideration du paffé voudront remedier aux fautes premieres. Pour néant Dieu nous auroit donné la diferetiô d’entendement,fi nous ne laplicquions à faire proffit des fautes d’autruy. Et plus encor des noftres propres qui nous Hoiuent enfàgir pluftoft que celles d vn tiers. Si fon fe mocque de celuy qui bronche deux fois à mefme pierre: qu’elle Condemnation mériterons nous, fi nous nous laiffons encor piper a cete fois ? Mal vit qui ne iinande. Encor qu’il vaudroit mieux eftre mis au ranc de ceux qu’on dit bien heureux qui c tendent foges par la remarque du mal d’autruy. Affeurons donc fi bien les conditions de Paix: qu’il ne faille plus retourner aux vus n’y aux autres. Et puis que cela gift prefquç

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Aouft,.j74. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

-. ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en nous : Nous ferons juftifficz de tous rcfufâns la Paix, fi on ne nous pourucoit de

reféz.fuffifâ’ntes a cet effet. Mais de le plaindre d’vn homme fans fçauoir cc qu’il veiitdirC' ceft ade d’indifcretion non de preuoiance à îauenir. Entendons les parler l’ouye ne nous «b enchantera pas. Si noiis ne reffemblons les mignons amp;nbsp;trop délicieux compagnons de Vit fès qui fe laifloycnt charmer ^r le chant des Sirennes. Encor ont moins de raifon ceuxq^ refufent la Paix . Pource qu’ils ne voient de Roy en France aucc qui Ion peuft contradefû^ nosfeurctez. Etquoy? doubtons nous de faire bien pourlabfcncedeccluyquinyapastani d’intereft quenous? Qjwnd ce Roy y lêroit, voudroitiloù pourroitilfairemicux quvnt Paix ? 11 le faut ainfi prelùmer d’vn jeune Prince, d’vn Roy nouueau à cette CoiironneF^' » quel outre cela il ne faut craindre que ladiuerficé de deux Religions le puiffe empefehe^' veu qu’il en à maintenu neuf en Pollogne plus contraires que ces deux. loint la necd*''^ qu’en à fôn piteux amp;: miferable Roiaume. Puis qu’il le veut, que ne gangnons nousle teæP^' Aymez vous mieux que la guerre continuant : cent mille hommes meurent miferablemö’'^ tant de places fe ruynent : tant de belles Prouinces fè gaftent, tant de biens fe perdent : tant de poures âmes fê dannent par le malheur de ces Guerres attendans là venue ? Mais dequoj je ms plains, c’eft que fonmedit qu’on ne doit amp;nbsp;ne peut on faire la Paix amp;nbsp;que c’clHM' le maintiens quecefl nous tous François vnsamp; autres qui deuons: puis que nous pouuo^ faire la Paix fetils fans le Roy, duquel nous n’auons en cccy aucun befoin que pour la «tift' eramp;audorizcr. Premièrement pour le bien de qui fè fait la Paix? Pour Icnoflre feulfn'” doute.. loint auffi, que là guerre tourne à noRre mal feu 18e particulier dommage .LesRot® nxn fentent que le vent. Ils viuent tousjours Royallement. Tefînoing Charles fisjéfoc^®' quel peu fôgneux de leuenemant de tant d’entreprifes ques les ennemis dreffoiét furfonRf? aûmè: fut treu ué en Courne cerchant que fes plaifirs particuliersamp; gcnereufcmenttanccp^ la Hire amp;nbsp;Poton rctournans d’vne entreprinfè cotre les Anglois quimifèrablemét rauagcoi^t lôn defblé Royaume. C’eft pourquoy la plus part des Empereurs Romains afin que Jc tailt vne infinité d'autre exemples; ne fè font aucunement tourmentez q^and ils entendoient les Éarbares couroient les fins amp;nbsp;gagnoient tousjours quelque nouueau pays fur lEæpRf'^' mans mieux viure à leur ailé auec peu d’honneur: que pour maintenir lEmpire en fonenoer, lè mettre eh mile hazards-de perdre la vie amp;nbsp;leurs contentemans mondains. Ainfi nous uanciers François gaignerent le pays des Gaules fur eux amp;nbsp;y baftirent en fin les fondeniansw cet autrefois floriftànt Royaume que tient tancienne race des Valois. Puis donc qu’il n’y va, que de n^re perte à fuiurc la guerre: puis qu’à nous principallement, la Paix offre la

la Roine Contentement amp;nbsp;toutes fortes de commoditez il nous la faut embraffer. Dauantageig’’“ Mcrefupiéc rcz VOUS la puifïànce de la Roine Mere à c’eft effed ? Nefeauez vous pas que le Roy Charlô donna tout pouuoir amp;nbsp;authorité premier que mourir ? Que la Regence auftorifée ps^ morZ^ les Princes du fang ôc autres Seigneurs amp;nbsp;Officiers de la Couronné veuë, emologuécpadî Parlement de Paris : amp;nbsp;depuis publiée par tout le Roiaume : à efté receuë par tous les Goquot;' uèrncurs des Prouinces: qui tous luy ont juré fidellité amp;nbsp;obcyfTanceattêdât la venue d’HetJ troiziemc Roy de Pologne fon fils ? Puis qu’elle à efté la féconde inuentrice amp;nbsp;lautreinoiö' dé pouffuiurc cefte négociation de Paix: craignez vous qu’elle ne vucille ou nepuiffe authorifèr lebien qui en prouiendra au Roy venu ? Et confirmer par tousles ParlemensS: Seigneurs de France ? Ne nous arreftons en fi beau chemin .'le vous prie donc prandre cecy en tellë'paft que je le defire. Et n’eftimez que je le die pour autre confideraticn que poud^ deuoir de m’a charge.Ioint qbc la chofeme fcmble fi confidcrablcque quad nous tourner^* les fens à la Paix aufli voloniiers qu’à la Gucrre:je ne fçay Ci nous ne feriôs point mieux qu’au* tremenr, vcü notamment l’Eftat de nos affaires, lequel rapporté à cc quifeft veu amp;nbsp;paffede* puis douze ans: nous verrons que nous fommes prefquc réduits à mefnie party que les Latine Prouince des plus riches plus belliqucufes amp;nbsp;mieux peuplées de toute l’Iralie.

Ils eftoient diuifèz des Romains: lefquels com.mançans à jeter les fondemens delaplusex* cellentc Republique qui fut jamais: auoient tellement battu ce peuple qu’il ne fçauoitqi'u pa rty donner à fes aftàites. Car en temps de guerre ils eftoient le plus fouuent rompusamp;fds eftoient forcez à faire la Paix: elle ne leur cftoit guercs moins dommageable. Pource que les Romains qui fè voioient les plus forts:la rompoient quand loccafion fè prefèntoir auant3gegt;!' fè. Comme les Catholiques y contreuenans par quatre foisànoftre grand dommage: uoi'S ^ont

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livre TRëNTEH VITIEME nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;239.

ont réduit à tel point que nous aprochons fort à ÎEftat des Samnites qui aucc plus de courage que tie force amp;nbsp;autres moiens, ne pouuans comme on dit durer en leur peau forcez d’ailleurs deprandre les armes pour repoufler le joue de lèruitude que les Romains leur vouloict impofer; prcnoient les armes contre eux à toutes occafions qui le prelèntoient: Sgt;c d’vne riicC-nicIcgercté failôient aufli roft la Paix qu’ils en cftoient requis. Igns grandement confiderer û elle leur eftoit alTeurée Sc auantageulê comme ils la defiroient.-Tellement que ceux qui nous ont laifle la mémoire de leur Eftat amp;nbsp;déclin de republique: diient qu’ils ne pouuoient foufte-•lit la guerre amp;nbsp;fi ne pouuoient foulFrir la Paix. Surquoy rapportant ce que j’ay autres fois leu es difeours des hiftoires anciennes à lEftat de nos affaires depuis le commancement des trou-. « fej’ay trouué trefveritable que de tous les Eftats malheureux foienr républiques ou prin- * cipaurez celuy left dauantage quinefe peut maintenir en Paix, ny faire la guerre:au rang defquels nous pouuons coucher ceux qui feroient trop offencez amp;nbsp;incommodez par les con-nitionsd vnePaix.Et aufquels d’autre part voulans faire la guerre conuiendroit le jeter en pioieàceuxquilcur donneroient fecours ou demeurer pour butin de leurs ennemis. Affeu-rons nous donques d’vne bonne Paix pour ne tomber en fi miferable Eftat amp;nbsp;fuir les incon-ueniens efqucls on tombé ordinairement par faute de bon Conlêilamp; de party pris (ans auoir

mefuré fes forces.Car f Eftat qui auroit tel jugement de lès moiens qu’il deuroit à pey.-oepourroit il faillir.Mais fi vous cftes relôluz à la Paix je vous fiipplie me dire comme vous en defirez faire la pourfuitte. Sauoir eft fi vous enuoirez Députez aux noftres auec plain pou-uoit ou fl vous affûtant d’eux pour eftre plus pres de Cour, voudrez feulement paflèr quelque procuration a ceft effet.Ou fils la vous enuoieront côme curieux de trauailler pour cous. Car nous auons charge de vous dire qu’ils y procéderont comme vousauiiêrez pour faire le tout plus commodément Sc à moindres fraiz dont ils ont bien affaire ailleurs. Mais quand lesoppinions furent nombrées, on rapporta aux Députez qu’encor qu’ils enflent tous bonne volonté à ce repos. Sieft-ce queveulepeu defeurctéqui le prclèntoit du cofté Catholï-«fueilsnefy monftroieot fi affeôlionnez qu’au parauant. Craignans que cefte façon de nego- jc Millaud cwrnefeuft vn ddleurs moiens pour les endormir amp;nbsp;apparefler ou du moins à fentir dautânt veulent

chal/eur de leurs affaires. Ains fe contentèrent d’eferireau nom des £ flats à ceux de Poi- poùriaPaix ’op amp;nbsp;la Rochelle:les remcrcians de leurs bons auis amp;nbsp;les prians de ne rien faire au prej udice amp;nbsp;ieu« tai-

ïaffociation generalle: lesauertiflànsaureflelefEftat de leurs affaires: de fajondiondu ^atefchal d’Anuille amp;nbsp;du prompt fecours qu’ils efperoient d’Allemagne par la faneur amp;nbsp;afi fiftance du Prince de Conde qui les en auoit affurez par le Gentilhomme qui fut oiiy en îaf-fenablée de fâ part.

hâeftéparlccy deffus comme le Prince de Condefeftoit retiré en Allemagne au grand Princede éefplaifirdufeuRoyqui penfoitfauoir bien contenté: tantacaufê du bonaccueil qu’iUuy Allemagne, auoittoiisjours fait depuis fôn retour du camp de la Rochelle jufques à dire qu’il fè conten-toitfortdeluy ôceequepar le raport du Roy de Pologneil fçauoitaflèz enauoir efte bien feruy;que pour le Gouuernement de Picardie duquel il fauoit honoré apres le decez duDuc deLongucuille.Layantcn cela bien voulu preferer a tous autres par la priere mefme amp;nbsp;infla. tepoiirfuitteduRoy de Pologne. Le Roy difjé porta fort impatiemment que le Prüfte fous prétexté du congé qu’il auoit impetré de fà Majefté pour aller vifiter fôn Gouuernement: fê l'uftainfiabfenté hors du Royaume: luy eferiuit toutesfois qu’il fè redraft en Pologne deuers !eRoy fou frere fans remuer aucune choie au prejudice de fEftat amp;nbsp;repos du Royaume. Le Roy de Pologne le folicitoit à mefmés fins amp;nbsp;par lettres de mefme fubftance le priant defê retirer feurcraent vêts luy qu’il ne thangeaft fàReligion.Et qi|p quand au mal talent que le Roy fon frere pouuoit auoir conceu à caufe de fà retraite hors le Royaume: il cfperoit apailèr

tout bien aifement.Lc Prince .toutesfois ny voulut entendre dilânt qu’il eftoit refôlu deuat toutes chofes de fe juftifier de ce que fon luy impofoit amp;nbsp;àMonfieuj frere duRoy.Auflifeftoit il bien retiré en Allemagne à autre intention. Mais les moiens de^ettre execution fa volon- j^oiçns amp;nbsp;teen ceft endroit: eftoient bien P etis mefinemantà recouurir argent. Car comme ily a fou- ponemans ''tnt dit depuis: Il entra en Allemagne auec huitante quatre efeUs amp;nbsp;en fortit auec vn florin. Coquot;dé amp;nbsp;ft auoir en fa compagnie Meru, amp;nbsp;deThoré enfans du Conneftable amp;nbsp;tous aufli pourueuz de fes aflbciez quot;Wiens les vns comme les autres. ^Méru fut par luy enuoié pour certains affaires en Hollan-Rt vers le Prince d’Orange amp;nbsp;de la paffa en Angleterre vers la Royne;Rien en fômme n’eftoit

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Aouft 1574.

FRANCE.

Condé aux Rochclloiî.

obmis potir trouucrmoiens à ce bcfoin.Cependant Ie Prince eferiuit deStrasbourgdu^i®“ Prin«dc ziémciuinàla Noue amp;nbsp;aux Maire amp;Efcheuins de la Rochelle. Ces lettres furent rec«»^ par voie d'Angleterre pour refponce à la defpcfchc qu’il auoit au parauant reccuc pat IcOp* tainc Chenet de la part des Rochellois par laquelle il les rcmcrcioit du bon zellc amp;nbsp;afledio'' qu’ils auoiemtousjours mo^j^réàla Caufe gencralle. pour laquelle il eftoit forty hors’ Royaume. Les priant d’y perfeucrer pourcc qu’il en cftoit plus grand befoin que jamais.Q^^ ; quand à luy il auoit ferme efperance que Dieu luy feroit la grace de faire bien toft patoiftre j frui tde fou trauail par de là.Et le faire reüflîr à la gloire de Dieu amp;nbsp;iâlut commun des poU^^

fujets de ce Koyaume.Pour f effet dequoy il ne fera jamais parelTeux de facrificr fa vie.Lesp’’' * ancpourlafinquepourparueniràfes deflèinsqui ne le pouuoient exécuter fans argent’ miflent peync de le fccourir de leurs moiens. Ce qu’ils ne pouuoient faire plus proinptcni^' que en relpondant àMelïieurs d’Embdcn de la fôme de cent mil efeus qu’ils luy auoient p®* mis prefter aux conditions que les Rochellois enfeiflènt leur propre dette. Et qu’ils e«oit contans de le paier en fei ou autres marchandilès propres pour le trafic du p ays.Ccs lettres aflemWee à rent leuës en pleine aflemblée à faint Yon leLundy vjnt troifiéme d’Aouft Ou laNouëeJtft laRoclielle. (3 Jgg alfiftans de fefuertuër chacun felon lès moiens pour auancer cc Iccours d’Allemag’'^'

Quefexperiance paffee monUroitalTez les Allemans ne marcher jamais fans argent.QK®^ , n’eftoit la premiere fois que 1’on auoit fait telles relponccsamp;aflèurances de deniers amp;nbsp;9®^ [ en auoient paffe par là dehors du feu Prince de Conde; Lors qu’ils fobligerent auecluy^^ i feuz Royne de Nauarre,Amiral amp;nbsp;autres entiers la Royne d’Angleterre pour lefecoutsëe nbsp;nbsp;j

niers. Artillerie amp;nbsp;munitions qu’elle leur enuoia.Dit outre qu’il auoit trouuc laNobl»'®^^ ' dilpofce à ny rien elpargner. Et qu’il elperoit d’eux le lèmblable; Comme vnis amp;nbsp;alfocK^ femble fi cftroitcment.Les Rochellois ny contredirent amp;nbsp;fut arrcllc qu’ils fobligeroia^t tuellent auec la Nobleffe lèlon la mclme forme amp;nbsp;teneur des contrats amp;nbsp;obligationspK^ Tcs:faccommodansauxmelmesinftruólionsamp;foIcmnirez.Ccque cftant depuis le tout enuoié au Prince cftant pour lors à Neuf Chaftel ne lèruit pour lors neantmoiwC cunc choie amp;nbsp;n’en peut tirer argent. Car il ny auoit pas de moien. D’autant quccotc^ ciquot;quot;'ccns^ ftcrille en lèl amp;nbsp;en vin qui cft tout le trafic amp;nbsp;richefte de la Guiéne quela cherté Wt feptante tremc par tout le pays .Qui fut vn grand delàuantage pour les affaires des Protefians/dÇ,. quatr^en- penfoicnt faite vn crandions de deniers pour la vente du fel dont il lèfeift bien peu ; iccn Gien- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ i r r • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, » nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 i r i • nbsp;nbsp;nbsp;' j ..v mil’' t

ne. des pluies continuelles ôc contraire dilpolition de fannee que le cent de Ici vint a deux 1“ ures ch^ que fon ne trouuoit pas feulementcftrange mais quafi prodigiculè. jj

Affin de n’oublier le changement notable qui de ce temps auint-en Florent^' . vous le feray conoiftre en trois mots, faiant reprins des là premiere fource.Sur le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. jjjj '

^Tcncc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de l’an mil cinq cens trente fept, le Duc Alexandre lut tué par Laurent deMedecis

coufin. Amateur de l’anciéne libené, amp;nbsp;ennemy des tiranniques complexions du Pucl; cafion vint qu’Alexandre futlî mal auile d’aller en la chambre de Laurent pour jouir“ . Dame que Laurent promettoit y faire venir. Mais pour cela les Florentins ne reti’urncr®^^ leur prcmierEftat,ains eurentpour fecôd Duc Cofmc de Medecisjlequelfquoy que jeu*’ . en l’aiiÇe de vint ou vint deux ans)fe fit cflireDuCjSc fur la difficulté qu’on y failoit/aiar*! ques Capitaines amp;nbsp;nombre de foldats à commandement) fit faire telle feopeterie deuant , Palais, qu’il hafta bien les Seigneurs amp;nbsp;Magiftrats de paflèr outre. Par le vouloir reurCharlcs cinquième qui fe vouloir retenir tel apuy pour fes affaires d’Italieul cfpouia nor fille de Pierre de ToledeViceroy de Naples.Duc eftably commença dedôner t [ vn plus affuré fondement à^n Eftat fit baftir quelque fortereffe, ordonna fes garnifons,“^ cômancemant neantmoins tousjoursarméà couuert5autremét on l’cuft tué cent fois car^^ mes il fc trouua entre pluficurs vn Florêtin qui alla julques en la chambre du Côlèil ou meeftoit, amp;nbsp;luy donna vn coup de dague penlànt qu’il futdelàrmc. Encor qu’il faffeurai fa mort tant peut le défit d^neliberréjau coeur de pluficurs. Auffifut il jette par le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

fur la place. Depuis neantmoins Cofîne fè porta fi dextrement, qu’il paracheualès forte* 1 acreut fà pinffance de la ruine de ceux qu auoient con j uréc otre là vie amp;nbsp;fonEftat.Et del nbsp;nbsp;|

na fi acortement toutes les conjurations de fès ennemis que fur la fin il auoit tellement les Florentins, amp;nbsp;donné parmy cela telle oppinion de fes vertus amp;nbsp;moiens à chacun | pourmenoit fèul par la ville en toute liberté de laquelle il tiroir de merueillcux deniers. .

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LIVRE T REN TEH V I T IEME

240.

“ feft fait voir fvn des plus grans politiques denoftrcaagc, en cc notamment que lôn joue, ’en que pefant à elle fouffert par les Florentins( quoy qu’amis de nouueautez èc fur tout de Cofmccreé eut franchife) de telle forte qu’ils en ont fait gloire. Lan mil cinq cens foixante neuf le Pape C^Tofone ‘ecinquième créa Colme grand Duc de Tofeane narrant par lès bulles bien amplement les nbsp;h?®,

fuifons qui îauoientefmeu à ce faire. Puis fan fuiuant Cofme fu^ làcréfolemnellement à Ro-•ueparle mefme Pape qui luy mit vne Couronne benifteforla telle amp;vn foeptreen main Wqueplufieurs Princes en fulïènt indignez amp;nonobftant les oppolîtions Si proteftesde ^uibalTadeur de Ferdinand lequel pretendoit que Florence eftoit ville imperiallc amp;nbsp;qu’on '^^pouuoit clleuer en plus haute dignité le Duc de Florence quedu confentement de FEm-P‘U’cur.11 jouît ncâtmoins en tout honour de ceGrade amp;nbsp;mourut le vint vniéme jour d’Aouft nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

ædcinqcensfeptante quatre lailTantfon Duché paifiblea fonfils aifnénommé François au-'lucl le Pape Gregoire treziéme conforma le titre de grand Duc en Thofeane. 11 vit encores 5U)ourd’huy. Ses aérions feront conoiftre fi heritier des vertus comme des biens du Pere il ’’”’aefgalé,amoindry ou bien augmenté le merite d’iceluy.

ï c àefté parlécydeuant de îalTemblée tenue à Millaud en Rouergueaumoisdeluillet en laquelle fut traité de l’aflfociation du Marefchal de d’Anuilleauec ceux de la Religion au * nefirduditMarefchal porté par les lettres que je vous ay fait voirjcy delTus. Au depart de l’alfc-Weequelques vns furent députez pour communiquer auec leMarefohal.Lequel propofâ luy ’’’cfmes la plufpart des articles cy apres inferez. Pour refoudre de cell affaire vne autre affem-nlefutaflignée au mois d’Aouft en la mefme ville de Millaud .Ou furent dreftèzles articles Iniuanspour eftre prefentez amp;nbsp;receuz par ledit Marefchal afin de conclure ladite affociation faire qu’il publiaft fà declaration comme il le feit auffi puis apres ainfi qu’il fc verra en fon endroit.

ES Eglifès Reformées de France reprefentées par vne afïèmbléegeneralle tant de ceux oeJa Noblelfe que d’autre Eftat tenue en la ville de Millaud au mois d’Aouft mil cinq céns æptante quatre. Apres auoir ouy leurs Députez pour la conferance de la pacification lefquels Articles d» ont parlé Se traité auec Mdhfêigncur ded’Anuille Marefchal de Frâce, Gouuerneur amp;nbsp;Lieu-tcnantGeneralpourleRoyau pays de Languedoc; touchant ce qui eft defonofficeamp;char- Millaud en pour la reftauration amp;nbsp;conferuation de ceft Eftat amp;nbsp;de la reconciliation, reünionamp; corn-

^nnion ciuille qui peut eftre mifê amp;: entretenue entre eux amp;nbsp;les Catholiques amateurs de 157 4,pre-ordre: Supplient amp;nbsp;remonftrent à mondit Seigneur le Marefchal ce qui fenfuit. ^*’«7 au Ptemieremét qu’eftans enfemble regnicolles fu jets naturelz d’vne Monarchie amp;nbsp;republi- a’AnuHlc

Qne.amp;cparconfèquent concitoiens amp;nbsp;compatriotes:ils font auffi aujourd’huy cômeÇlufieurs pouri’affo-fieres en vue maifon amp;nbsp;famille enfans d’vn cômun rigoureux amp;nbsp;feuere pere.-lequel par fauflè irapreflîonou perfuafion par colere injufte Si exceffiueles à mis en combuftion:amp; jufques à ion trefpas puis n’agueres auenu les à tenus bandez jufques icy enfemble en contraire party. fies vns pour complaire amp;nbsp;faccomoder du tout aux mauuaifes volontez du pere don par ma-lice ains par facilité trop indulgente. Les autres pourfy oppofêr les empefeher y refifter 3uec toute la moderation requife amp;nbsp;poffible . Si les enfans injuftement opreffez tombent w la compafTion Si commifèration de leurs freres trop facilles amp;nbsp;indulgens, qui reco-noiflent le tort amp;nbsp;iniquité amp;nbsp;font touchez du fentiment de vraie fraternité: de forte que par la gracefpecialle de Dieu ilsfaccordent de parler amp;nbsp;conférer enfemble amiablement:rejoindre hurscœurspouuoirs Si cômuns deuoirs pour fentr’aimerfincerement Si fentr’aider fidelle-

fêtre cômuniquer.Se trouuera il vn efprit fi mallin qui vueillc je ne dis pas condamner maisempefehervne telle reconciliation amp;fifâinte reunion déférés? Non plus doneques pourra on condéner ou deftourner fêmblable teconciliatiô Si reuniô entre lefHits Seigneurs ’*iatefchal8c Catholiques paifibles d’vne part: amp;nbsp;ceux de la Religion leurs Concitoiens amp;nbsp;compatriotes naturelz d’autre: en manifefte danger de l’entiere ruyne de ceft Eftat. Voire la trouuera on dautant plus jufte, que par icelle fera tefmoigné d’vn diftéjla droite intention de maintenir l’Eftat amp;nbsp;repos public de ceRoyaume en fon entier:amp; de l’autre vn exprez defaueu esinjuftices desbordemens, violences, pillages amp;nbsp;generallement de toutes fortes de trou-oppreffion publique amp;nbsp;priuée exercée en cefte France mifèrable auec extreme confu-mnamp; licence à tout mal amp;nbsp;defordre .Speciallement çaefté vneadion Si deuoir trefhon-norable a monditSieur le marefchal de refueilkr fês efprits trop longuement endormisjcom-

me

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L’HISTOIRE DE FRANCE.


Aouft. 1574.


utile fur les Proteßans comme réglée.

me en vn profond fomme ou apoplexie Ce remettre fur pieds,penlêr à fôn office, rendreprop tement amp;nbsp;fidellement à Dieu,à cefte Couronne amp;nbsp;république Françoile, ce que doitivn premiers Officiers amp;nbsp;principaux Miniftres d'icelle. S’oppofer â ceft horrible desbordcmc exercé en tout cecorps publiq depuis le fômet de la tefte ju/ques à la plate des pieds aiat mo julques aux Princes, propres^eres du Roy amp;nbsp;defeendant fur toute la Nobleflé Sr nxnt fur tout le poure peuple. Pour cefte caufe lefdits heur Marefchal, Catholiques paiiiP amp;c de la Religion feront bien amp;nbsp;conuenablemncnt,d’oublier toutes offéces amp;nbsp;injures paii en effacerSe abolir du tout la mémoire pour n’en faire jamais plus mention entre eux enq» que manière amp;nbsp;fous q uelque pretexte que ce ioit.Reprandre leur ancienne amitié amp;nbsp;priuauif’ * fe joindre en entière communionamp; vlâge libre de toutes choies ciuilles Si receus en bone«' tclligence amp;(. pourfuitte comme entre lesMiniftres de cruelle confufion ennemis amp;nbsp;peuW leurs de ceft Éftat amp;nbsp;du repos commun de tous les bons. Promettre amp;nbsp;jurer de ne lairep'« guerre, effort ny injures les vns aux autres. Au contraire fous la commune liberté de le conferences amp;nbsp;Religiomfe maintenir amp;conlcruer tousenlêmble auec cefte Couronne Monarchie d’vne melme main côme en fermette perdurable pour fuiure viuemeni la rciu ration amp;nbsp;entretenement du bon Eftat de ce Royaume. Spécialement des prouincesdele«^ naiflàncesamp; habitation; Faire mettre en liberté Meffeigneurs les Duc d’AIenfonfrère « Majefté Si le Roy dcNauarre auec conoiflànce de juftice competate legitime amp;nbsp;no” '“t®-des principaux Officiers ôe Miniftres de cefte Couronne detenus prilonnierspourpreten« conlpiration. Lefdits de la Religion ayans entendu la deiiotion amp;nbsp;làintc intention de moiw fieur Marefchal, luy offrent amp;nbsp;prelèntent tref humblement leurs perlônnes, beins, moiens pouuoirs pour obéir àfes bons commandemens fous fa dircéhon conduiteamp;gouuernein«’’^' Le nommant accordant amp;nbsp;choififfant tant comme^Marefchal de France amp;nbsp;Gouueroe^ Languedoc que autrement pour leur Gouuerneur general par toutes les prouinces^ Languedoc amp;nbsp;circonuoifines. Le fopplient tref humblement de vouloir au pluftoft bler lefdits Catholiqu es paifibles, pour communiquer à leurs députez les prefens articles: pour confermer cefte Eleôtion de leur part,que pour les faireentre^en la reünion amp;nbsp;nion requilê.Et puisqu’il à pieu à Dieu d’appeller le feu Roy dernier décédé:déclarentqu]^ entendent reconoiftre, côme ils reconoiffent pour leur Roy amp;nbsp;Souuerain Seigneur Mo” gneur leDuc d Anjou Roy de Pologne par ledit decez vray amp;nbsp;naturel heritier de cefteCo” rönne. Défirent amp;nbsp;font refoluz luy rendre tref humble fujcvlion amp;nbsp;fidelle obeiffancede bo amp;: naturelz fujets.S’affeurans que ceft fintention amp;nbsp;volonté de mondit Seigneur le M”rde fon tref affedionné Miniftre, officier fujet amp;nbsp;lêruiteur: entendant le foruir de leurpartu”^ lemét en cefte caulcSc pou rfuitc,que tclsl eursConfèils,adionsamp; fins tendent amp;nbsp;femplo' en la fufoite communion ciuille, au bien amp;nbsp;auancement du regne fiicré jufte amp;nbsp;legitinio« dit fieur Roy de France amp;nbsp;de Pologne amp;nbsp;de lès fucccurs à la Courronne, à la reftauration ceft Eftat amp;*au bien amp;nbsp;repos de ce Royaume.Mais pour le bon ordre amp;nbsp;plus forte affeui”'quot;'^ de cefte communion: remettent tant à ccte Eledion que à ladite cômunion des compaffi”^ƒ amp;nbsp;regnicolles, les conditions amp;nbsp;tref humbles fupplications fuiuantes fous le bon plaifîr f mondi^Seigneur le Marefchal. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

PREMIEREMENT quc ßns ricu innouci'en l’Eftat OU font de prefêntlcfdits la Religion, tant en leur ordre amp;nbsp;police qu’en leurs reglemens ciuils amp;nbsp;militaires nonW’f' ment de la luftice: ny difpenfer contre les loix ôc auis du Confol qui luy fora ordonne; br ‘ ciallen#nt de n’introduire és villes amp;nbsp;lieux par eux tenuz îexercice de lEglifo Romaine Poiflancc Papiftiquc.Tous Gouuerti^rs tant Generaux que particuliers efdites prouinccsCapna'” cbalü'An- foldats, Magifttats, Officiers amp;nbsp;tous autres de quelque Eftat amp;nbsp;condition qu’ils foicn' la Religion: foronttenuz* de reconoiftre ledit fieu rMarefi ha! pour Chefamp; Gouuerne General defdites prouinces : amp;nbsp;corne à tel luy obéir. Sans toutesfois que pour ce regard 10^ dérogé ny préjudicié au dÄiit qui appartient à Noftèigncurs les Princes du lang en caslt;]” pleuft à Dieu nousfufoiter aucuns ou Ivn d’eux comme desja nous en voios de bonnes app^ fences amp;nbsp;en terme-declarez.Pour prâdre en là charge amp;nbsp;embraflér la reftauratiô amp;nbsp;ported'”” du bon Eftat de ce Royaume en la conforuation de cefte Couronne amp;nbsp;Monarchie tant^” le Roy rcgnât:que pour fos fuccelfoursPrinces du lang.Auquel cas lefolits de la Religio ft' rent que mondit fieur le Marefchal u c fera difficulté comme tant que befoin cft ils îenfupp*^

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livre TRENTEHVITIEME nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;241.

«nt de fou mettre fon Gouuernement aufdits fieursPrioces du ûng.Qjï il plaiïê à monditfieuï pour les effets que delTuSjdempJoier amp;c joindre à cefte pouifuicte,toutes (es forces amp;nbsp;moiens aucc ceux de ladite Religion efditcs prouinces; promettre amp;c j urer de ne quitter ou le départir de cefte pourfuittelàns tauisjvouloir amp;nbsp;conlèntemét commun tantdesCatholiques paifibies Valiez : que des Eglilès Reformées de ce RoyaumetSoit pou^ontraéfer Paix,trefuc ou autre maniéré de Capitulation concernant ÎEftat de cefte reunion communion amp;pourfuitte.

■Et pour fexercice amp;nbsp;droite conduite du Gouuernement: trouuera bon fil luv plaift.qu’il luy Confcîi dó loiteftably amp;nbsp;nommé en faflèmblée Generale tant de la Noblcflè que d’autre Eftatdeceux chai. delaReligion efdites prouinces: vn Confcil de fix ou de huit ou autre nombre qui fera auife par huis duquel Confcil, tel affaires d’f ftat amp;nbsp;autres importans Hi meritans Confcil fpeciale- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

ment des financeszfcront délibérez amp;nbsp;refoluz. les ordonnances amp;nbsp;mandemens d’iceux fignez par mondit Seigneur ou ccluy qui prefidera eiifon abfcnce amp;nbsp;deux autres dudit Confcil au-trementny aura on efgard . Sera fpccialement efleu par ladite affemblée le fccretaire dudit CaifàLEt quand a ccluy ou ceux de mondit fieurMarefchal: fera fon bon plaifir de les pra-dre amp;nbsp;choifir de la Religion. Qu’il luy plaifc tant pour faffeurance defclites Egllfcs :cn casque Dieu le voudroit appeller, que pour autres bonnes confiderations qu’il pcuftparlâ prudance trop mieux penfer:accorder amp;nbsp;bailler au pluftoft aufdits de la Religion la garde de certaines bonnes villes amp;nbsp;leur munir d'artillerie vnarcenalen la ville de Nifmes'.fâns que puilîcnteftrcmifcs efdites villes qui leur feront baillées, autres forces amp;nbsp;Gouucrneurs que à ceux de la Religion .Lefquels y pourront faire l’exercice d’icelle librement comme ils font es villes qu’ils tiennent de prefcnt.Et quad aux autres villes que ne tiennent lefoits de la Religion: elles feront receuës amp;nbsp;tenues en poffeffion amp;nbsp;reünion aucc les autres. Chacun viuant amp;nbsp;demeurant en icelles auec îexercice libre de fâ Religion amp;nbsp;en toute cômunion ciuille co-fiicauparauant les troubles. Que par tout entre lesaftociez realiez amp;nbsp;réunis efdites prouin-fcscs villes amp;nbsp;communautez en aftèmblée generalle amp;nbsp;cornu ne des habitans: feront prefcn-îetamp;leuz les articles de cefte reünion amp;nbsp;pourfuitte Lefquels habitans prometront amp;nbsp;jurerbt himin leuée à Dieu deflfoite amp;nbsp;entière obferuation d’iceux, auec obligation de part amp;nbsp;d’au-tte demfpondre ciuillement amp;nbsp;criminellement des contrauenrions. Notamment le -auteurs amp;nbsp;promoteurs de no uueaux troubles entre les réunis amp;nbsp;Confcderez.Les faifcurs de menées ^confpirations mauuaifcs des vns contre les autres.Pour en eftre faite punition éxemplaire.

■Pat la raefme affemblée Generalle de ceux de la Religion, que nommera ledit Confcil: fc-ront auffi nommez vn Receucur amp;nbsp;Contrerolleur generaux, pour la recepte amp;nbsp;diftribution de toutes cfpccesde deniers publics amp;nbsp;finances tant ordinaires qu’extraordinaires cafuclz : Et fera fait bon amp;nbsp;deu Eftat, rendu bon amp;nbsp;loial comte amp;nbsp;reliqua fur fauditioujarreft amp;nbsp;clof wred’vnaoinbre d’auditeurs députez par ledit Seigneur amp;nbsp;fondit Confcil en pareil nombre taiitCatholiques que de la Religion. Que les mandemens tant pour receuoir que pour deli-uterfêront fignezainfi que deffus par mondit Seigneur Sc trois dudit Confcil for peyne au Receucur fil le trouuc auoir receu aucuns deniers fans mandement d’eftre puny cômcjde pe-culat.Trouiicnt bon lefditsdela Religion, qu’il foit fait amp;nbsp;baillé bon amp;nbsp;ample Eftat à mondit Seigneunaiant efgard non feulement à f importance de fa charge.Mais auffi à la grandeur d«amp;maifon8càfcs mentes auec vne bonne amp;nbsp;forte garde à fà difcretïon. Que par la mefmc âfîèmblée fois drcfïe vn bon reglement tantfur la difeipline militaire amp;nbsp;furies finances: que pour les autres chofes requifesamp;neceffaires durant ceft Eftat amp;nbsp;pourfoitte. Auec deuë de-ciaratioHdes caufes qui nous ont meu de nous joindre amp;nbsp;rciinir tous enfcmble.Et que le tout foit imprimé amp;nbsp;enuoié tant par la France que par Allemagne.Pl^ira auffi à mondit Sieur Ma-tffchal de faite entretenir les ordonnances anciennes amp;nbsp;modernes contre les blaphefmesamp; iwetnensexccrables amp;nbsp;ne permettre les paillardifcs à la fuitte de fon aimée. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Proteftatiô

E N la mefine affemblée de Millaud fut auffi drefféeSc depuis publiée vne proteftation dciEgiifes dont la teneur enfuit. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;refoimees

Nov s fous fignez, faifâns profeffion de la Religion reformée, affcmblez pourles Egli- furies pre fesde France en la ville de Millaud en'Rooergue;rant Seigneurs,Gentilshommes qu’autres ßs troubles, detousautres Eftats amp;qualiiez. Déclarons6c proteftons par ces prefcntes déuant Dieu, de-WlaMajefté de noftre Roy, défiant toupSeignpursamp; Eftat de noftre commune patrie du Royaume de France enfcmble à tous Roys, Princes,Potentats amp;nbsp;Seigneurs dé la Cheftienté

que

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Aoiiß. i57lt;(.


L’HISTOIRE DE FRANCE.


que nous n’auons prins amp;nbsp;ne prenons les armes en main par fediticn ny rcbellicn quekorq®* ny pour aucune finiftre affefticn que nous aions enuers iâ Majeflt amp;nbsp;fen ïftat eu la pour lefquclz au contraire nous femmes prefis c’emploicr cerps amp;nbsp;biens. Ains fcuk0* aians efte contraints à ce faire pour maintenir nos vies amp;nbsp;biens que Dieu nous à dennez^ lalibertédenosconfciences|^lon les Edits fur ce faits publiez Se jurez cctT'mc chacun contre la defioiauteSc nem jamais ouïe cruauté desmauuais Confcillers dcfaMajeflé,p«tf*f' bateurs du repos public amp;nbsp;ruïneurs du Royaume: couurans leur mefchanceté èc maudite'®' lonté du voile de la protedion de la foy de Religion Catholique. Et d’autant que pluf eursi’' de nos Concitoiens François de part amp;nbsp;d’autrc:que de Princes cftrangers pounöicntelliß’^^ » le contraire de nous;lôus ombre que fon fait courir plufieurs bruits que nous refufcnstouid conditions de Paix bonnes amp;nbsp;raifonnables: Nous déclarons amp;nbsp;proteftons parceprefentd' Aflcmblcc crit en toute fincerité decœur: noftrc intention amp;nbsp;defirn’eftrc autre que de pourchafiet'®® dcm^andéc, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;legitime afiemblcc des Eftats de ce Royaume à la façon de nos anceftresEnlaqticJ*^

fous fautorité du Rovjil fort légitimement concu amp;nbsp;décidé.Premièrement des torts amp;nbsp;injul“' ces à nous faites amp;nbsp;cruautez plus qu’inhumaines exercées par les fufdits faux Se mauuaiscoij' fêilers: aians abufé par trop de faurorité dudit heur Rtiy amp;nbsp;autres executeurs deJeursm*' hcureufesvolonttz. Secondement de laîibcrté amp;. exercice de neftre Religio, quilêtrouu«' rapouuoiramp; deuoirtfirc concedé:amp; permis en toutelcureté de nospericinnesamp;bic’’^®quot; attendant que par vn bonfaint Scvraiemct legitimeConcille national(ccme plufieursfois anceftres îont pratique voire nômemet centreJa rirânie des Pape‘)il font par la parolledeDi®'* décidé entièrement des difterens de la Religion. Auquel ainfi libre amp;nbsp;legitime Concilfo®®“^ auons tousjours offer t amp;nbsp;offrons de nous tenir. Tierccmcnt des moieiis qui fc trouiieront®®' ceffaires amp;nbsp;requis pour remettre ce pourc amp;nbsp;defolé R oyaume,cn fa vraye dignité amp;nbsp;pour viurc en Paix fous la fujeélion de faMajcfté.Tcutcs lefqucllcs chofes eftans iresju/tt-^ équitables, nous fupplions en toute deuë humilité amp;nbsp;rcucrencc ià Majtflc; aiantpitiécel® Eftat amp;nbsp;de les poutes fujets fi indignement traitez par ceux qui abufent d’icelle; nous veil!®® ottroier te que deffus. Et au pluftoft auifer des moitns de ladite aÂtmblée 1 ibre amp;nbsp;IcgitiH^ amp;nbsp;telle qu’à bon droit elle nepuiffeeftre fufpeéte aux vns ny aux autres. Pendantlaq®® nous offrons nous tenir coys amp;nbsp;paifiblcs en fe comportant de mefine auec nous. PrionstoU* vrays François Catholiques amp;nbsp;autres fe joindre auec nous en la pourfuitte d’vne chofeiiUi®' tevtilleamp;du tout ncceffaire à la conferuation delà patrie neftre mere amp;nbsp;nourriflîercconi' mune. Supplions auffi tref-humblement tous Princes amp;nbsp;Seigneur eftrangers; qu’aianscciH' palfion (fts miferes Sc deftrudion de îvn de principaux membres de la Cheftienté;de la d®®' fêruation duquel eux mefine deppendenten partie: il leur plaifè fauoiifêr amp;nbsp;aider parfo®-' moiens à eux en vne fi jufte 8c raifônnable demande.Et cas auenant que les Auteurs amp;cntrctc-neurs de tels maux, ne craignans rien plus que de rendre compte de leurs adions amp;nbsp;donnai® fauffement à entendre à la Majefté que ladite affémbléc desEftats fe feroitcontre elleamp;fei'®® la diminution de fà grandeur, auront plus de crédit pour fempefeher quetouté équité fôn pour fobtenir: eftans contraints à noftre extreme regret de continuer en noftre trcsjun® amp;nbsp;trefeecefl'aire deffence pat les armes; nous proieftons deuant Dieu 8c tout, le monde, nous ne forons en coulpe d’vnç fi malheureufo guerre Sc des deftrudions auenuës auiendront. Eftans refôluz de nous deffendre contre vne tant injufte violence, jufqiics a* dcrnïcre goutte de noftre fang. Qui fora redemandée de Dieu en fôn temps. Et finalleroö” déclarons comme auffi nous fobforuerons en toute fincerité; noftre intcnticn n’eftre, defoi^ la guerre qu’aufdits malfaiteurs Sc perfides 8c autres qui par force ouucrtc 8c trahifon pouß®® de haine 8c vengeance: ne undent qu’à noftre ruïne.Ec quant à-tous autres qui voudrontpH' fiblement demourer en ieursmaifons: ne les tenons pour ennemis. Mais pour amis amp;nbsp;cowp^' gnons: n’entendans les molcfter aucunement en leurs confcienccs, biens ne perlônnes. Ai®® proteftons d’empefeher dateur noftre pouuoir toute violence en leur endroit. Ne defirans rien plus que d’obtenir vne bonneôc affeuréepacification communcpar le bon 8c juftemo^ que dcffus.Fait à Millaud en Rouergue le neufiéme d’Aoùft mil cinq qensfoptante quatre. W Signé par les Députez des Eglifos reformée du Royaume de Franccs.Tel eftoit lEftatdcLafl' guedoc 8c pays prochain mil cinq cens foptantc quatre. Voions les portemaris des autres cH' droits de laFrance.Ie parlcray premièrement dePoitou pour ce que les accidens y ont eftev®'*

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LIVRE TRENTEHVITIEME


242.'


plus notables. loint que de toutes les armées que h Royne mere drefloj’t en ce temps: celle que le Duc de Montpencier auançoit en ce pays cftoitja plus remarquable. Soit pour la qua. lité des Chefs qui la conduiiôiwt: loir pour le nombre des trouppes qui en failbieni le corps.

L’ A R M E E Catholique ce pendant or que le Duc fuft à la Foye Monjau, couroit tou-tcsfôis non fculemcntle Poitou, mais auffi le pays prochain de Charente*. Tellement que lesProteftans efpouuantez de ce qui auoit efté fait à Melle quiterent fans attendre les Catholiques, Soubize,Tonne Charente amp;nbsp;Rochefort qui font places à l’entrée de la Riuiere de Cha- places qui tente.Puygaillard eftoit pour lors logé à Soubizeaiiec bonne trouppede Caualleric. Qui técsparjcs futoccafiô d’enuoierde laRochelle quelques harquebuziersenBroüage. Ou peu de jours au pîtauantMirambeau feftoit retire en diligence venant de Pons ou il auoit efté affez longue-menten elperance d’aller auec -la Noue joindre le Baron de Langoirant qui cftoir à Bergc-Mc auec trouppes de Fantaftîns. Mais ce voiage fut rompu au moien delà proximité de l'armée Catholique laquelle leur eftoit de tous coftez fur les bras. Puis le vint fcptiémed’Aouft lesProteftans quiterent- Marans amp;nbsp;y entrèrent les Catholiquesj.Dôt les Rochcllois fo trouuc» renteftonnezfe doutansbienqueà toutes heures ils auroient les ennemis à leurs portes. De pariesPro fait des le lendemain ils feirent courfos jufques pres de la ville emmenans prifonniers amp;nbsp;tout teflaquot;«-lebeftail qu’ils rencontrèrent. Des Brucres autres fois Froteftant en fut Gouuerneur comme je vous diray. Le Comte de Montgommery fortit auec quelques cheuaux pour les aller def couiirir mais la nuit venue chacun fe retira.

Marans eft vne bonne bourgade à*quatrc lieues de la Rochelle amp;nbsp;de fon Gouuernc-mcnt.Enuironnéede tous coftez de marets amp;nbsp;palluz qui rend le chemin inacceflible que par eau lî ce n’eft aux plus grandes fechcreflès de l’année encor bien difficillcment y peur on pdfertbrsducoftédufort appellélaBaftille qu’il peut eftredeffendu par peu de gens contre beaucoup eflogné d'vne lieue du bourg .Du cofté de la Rochelle y à vne chauffée pour alleraMarans qu’ils appellent Bots en ce pays amp;eft enuirônée de cofté amp;nbsp;d’autre d'eaux de marets tellement que l’entrée eft bien aiféeà deffendredecc cofté. Au moicn d’vne tranchée amp;d’vn petit fort qui Appelle laBrunc.LaSeure de Niort à laquelle fo rend la Vnadée de Fontenay coule amp;nbsp;palfe dedans le bourg amp;nbsp;puis fo rend au canal dp Béraud qui emporte tou- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de

tes ces eaux àla mer laquelle par fon flus Screflus ordinaire la faifant refouiller amp;nbsp;groflirjuf-ques dedans amp;nbsp;hors le bourg: eft caufo qne de grandes barques amp;nbsp;autres gros vaifleaux y vôt charger toutes fortes de fruits pour les rranfporrerpuis apres en tel quartier du monde que Ion voudra. Qu^i eft îoccafion du grand trafic amp;nbsp;ancienne richefle des habitans fi les guerres paffécsneleseuflent incommodez. La commodité du fol amp;nbsp;autres marchandifos qÂi fo portent par mer à Marâs amp;nbsp;de la par la Seure jufques à Nyortienrichift merueilleufomcntle pays pour le trafic du bled principallement, quetony amenede Poitôu.Etcft caufo que ce licuà efteautresfois des meilleurs amp;nbsp;plus riches que t’on euftfocu fouhaitter. Mais pendant ces guerres ciuilles les Catholiques font ruyné deux ou trois fois.Tant à caufe des commoditez que les Rochellois en reçoiuent ordinairement qu’en haine de la Religion dont les habitans dudit lieu font de longue main profeflton.Mefmcmcht fan mil cinq censfoptante que les Catholiques eftimans ne Icpouuoir gardery mirent le feu amp;nbsp;le bruflerentdemy: puis enceftc 2unce que pour accommoder les forces du Chafteau amp;auenuës du bourg les Catholiques otttefté contraints abattre beaucoup de maifons.il à receu affez d’autres trauerfos'. Si qu’il tt y 3 place en f rance qui plus ait efprouué la furie de ces guerres ciuilles que celle là. Et qui plusfoitenuiéedesvnsamp; des autres encores qu’elle ne foit tenable finon auec vrt grand no-yedhommes pour eftre lesaucnucs fort eflognées vnes des autr^.Qui fut la caufo que cdbx ÇelaReligiô Proteftâtela qintcrêt à cefte demiere fois.Ce qui à bcaut oup importé à ceux de t3 Rochelle pour le degaft de leur Gouuernement qu’ils craignoient fort amp;nbsp;pour fempefohe-wentque lesCatholiques leur faifoient à toutes heures en leurs vendanges amp;nbsp;racoltes de leurs huftsJAquoy Marans quand ils le tenoient leur foruoit de frontietgt;amp; bouleuart. Elle eft ve-^uëdelamaifondclaTrimoile amp;nbsp;auec la Seigneurie de Kflede Ré donnée à laConteffode ^tneerrepour partagc.La cauallerieen fortit aflezroft n’y furent laiflfécsque trois En-fhpourcc qu’aucuns de laRochelle plaignoiet la pertede ce peu qui leur reftoit des guerres P3(rées par les courfos ordinaires tant de ceux de Marâs que d’autres Catholiques:amp; auffi pou-

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Aüuft.1574. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’ H I S T O I R E D E F R A N C E,

La Noue praiidrc rcfolution àfauenir. Levint huitième d’AouftIa Noue conuoqualaNob h Ntîbîeflè nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;peuple de laRochelle par vue aflembléc general le qui fut faite à faintYon ƒ

«clc'^pcupic auoir remonihé beaucoup de chofes fur les occurrences des affaires qui le prefentoid’ ^aRochei- fg mciînes de la proximité des Catholiques qui ja fourrageoient jufqucs aux portes“® le: il leur dit que ce n’eftoÿ; le moien d’euiter îorage qui fapprochoitque d’ainfi amp;nbsp;fe foupçonner les vns des autres. Q^i n’eftoit autre choie que vne toute manifefte ûgt;'' delà Nobleffcamp; de ceux de la ville. Choie de tref-dangereuiê conicqiicnce oomniclt^^|j moien que les Catholiques auoienttousjours pratiqué pour laruynenon iêiilemd’j ville mais auflî de fbus ceux qui font profeifiô delEuangillc.Puis les auoir exorté à amp;nbsp;vnion le plaignoic des bruits amp;nbsp;murmures que l’on failôit courir par la ville portemens amp;nbsp;actions de plulîcursj contraires à ce qu’il auoittousjours elpcréd’epX'* üiicours de que aucuns Gentilshommes fe plaignoient fort du traitemet qu’ils receuoient ordina*’^®'* laNoue par yjjj nicfmcs ccux à 0 ui l’on auoit fermé les portes lors qu’ils reiicnoicntdehc lancauxKo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f 'crtCl''

clicliois, ' re OU de quelques autres fadtions qui leur eltoienr commandces.Choic de trefmauiiaistj' pie amp;nbsp;qui ne ic.pouuoit interpreter que finiftrement à caulêmclmes du bruit conforme î® que fon difoiteflre au camp des Catholiques. Aiïàuoir qu’ils auoient de grandes ces dans la ville. Et qu’ils elperoient que quelque jour les Rochellois fermeroientlcsp“'^ à la Noblelfe quand ils feroient lôrtis dehors pour aller à la guerre ..Que laNoblelfeamp;auJ’ rçfugiez dans la ville, n’auoicnt pas tort, d’eftreiôupçonneux en ceft endroit: amp;nbsp;dectai^ vn fl lafehe tour. Qu e quand à luy encor qu'il nediift couftumicr de croire de legcriH’d’’’ ce qui venoit de la part des Catholiques qui fouuét vfbient de ces artifices pour romptr^' I on qui deuoit cftre entre eux tous comme membres d’vn mcfme chef ^Egli/c: ce quco^ ' • moins il ne fçauoit que en penfèr. Car à la verné il trouuoit la plus part desRochcllo*^'’ refroidis au fait de cefte guerre. Et ne voioit point entre eux vn tel zcle telle allegteliejff i titude amp;nbsp;aft'eétion en toutes choies qu’il auoit trouué aux troubles precedens lorsj auoient fait cell honneur de le rcccuoir pour Chef amp;nbsp;le fui ure d’vn fi bon cœur àlaguô'^' Qu’il y a uoit entre eux de gens de bien amp;nbsp;fort affeôliônez à cefte ?aufe.Mais aulfi qu’ily uoit alfez d’autres qui deteftans en public cefte guerre,maudiftbient ceux qui la faifoiw® vn zelefimulé de Paix duquel ils faignoiéteftre guidez. Que c’eftoit bien faitdefouW', la Paixmoiennantque îoneuft tousjours ce but propoféque le tout reülfitàrhonofquot;® Dieu amp;au repos amp;nbsp;lôulagement dupoure peuple. Mais que nous en eftions bien loin-me l’on auoit peu conoiftte par la négociation de la DamcdeBonneual.EtquclesCail’®, ques n’fùoient pas intention de la leur donner a ce pris. Pareillement que ces McflîeursQ“' failôientlèmblantdetantdefirerla Paix: n’eftoient pas menez d'vue fi fainte affeâion:lt;]'’‘^ n’euflent pluftoft leur proffit amp;nbsp;auancement particulier en plus de recommandation autre refped ou confideration. Qif il ne Içauoit qui les faiiôit ainfi abhorrer la guerre qui defiroient fi emploier.Veu que depuis fèpt mois que les armes eftoient prifês: ils n’aiio*'^ receu que peu ou point d’incommoditez. Bien cftoit vray.que les Catholiques eftoien* prclênt dans le Gouuernement auec apparence de vouloir faire Je gaft amp;nbsp;autremét empd^l’^, la recuite des fruits.. Mais qu’il les auoit aiwrtis de cela, il y-auoit ja long temps. Etaufliq“’ pcnfbit auoir done tel ordre qu'on deuoit fouhaiter pour le regard dePoitou qui efioitleg''®' nier de leurs fruits: ou il efperoit que les Catholiques ne feroient ce qu’ils voudroient pout®' uoir donné tordre requis à Lufignenamp;à Fontenay pourueuz d’hommes afiè? fuififanspo»’ les arrefter vn fort Jong temps: amp;nbsp;leur faire receuoir quelque efeorne attendât Icfecouts^quot;® Dieu leur fçauroit bic fuf^ter en téps amp;nbsp;lieu. Qif il cfteit extrememét marry de n’auoir p®® empefeher lesCatholiques d’approcher fi pres de leur villeamp;cntrer dâs leGouucrncmctpç'^ le défit qu’ilauoit tousjours eu de l’efpargner amp;nbsp;fôulagcr fur tous autres. Mais qu’il les ptiû® croire qu’il ne feroit j amais chiche de fa vie pour empefeher la ruyne amp;nbsp;fàccagement deIcu^ maifbns amp;nbsp;heritages,amp; tAitcsfois amp;nbsp;quantes qu’ijs trouueroicnt bon de leur courrcfift«Pt'‘ ansDieu au refte dcfploier fà vengence amp;nbsp;malediAionfur luy fil ne cheminoit d’vnbon en cefte querelle.Voire d’vp tel zelc amp;nbsp;affedion qu’vn homme de bien,peut faire.Lesfuppl*‘ anten general ne point diffimuler ce qu’ils pourroient auoir trouué dedeffaut enluy. Voiw de luy courre fus ril eftoit ou auoit enuie d'eftre autre de cœur que fa bouche parloir amp;hy fermer les portes à luyamp;auxfiens filfiportoic lafehement en la conduite amp;nbsp;executionlt;1® tout

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LIVRE TRENTEHVITIEME.

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tollt ce qui cócemoit c’eftc caufe. Puis pourfuiuât des plus grade vehemence lôn propos c'cft à vous difoit-il môfieur le Maire que je m’adreflè amp;nbsp;à qui je fuis cotraint faire ces plaintes amp;nbsp;remo Noueaux ftrâces corne Chef Sc principal Magiftrat de celte ville.Et auquel côlèquement apartiét d’auoir iceilfurtâtde murmuresamp;faulïès imprelïiôs’ Voire d’épelcher qu’elles ne pullulét fi auat qu’elles attirét en fin auec la perte de celte ville,la ruine vniucrlèlle de tous les poures fu jets de ceRoi-aume qui defirét letuir à Dieu en pureté de côlciéce.Il faut ofterîa caulê pour faire celïèr les ef-fets.Sil y a du mal au milieu de nous corne il n’en faut doubter,aüifôs je vous prie à le retracher. le n’ignore point qu'il ny ait bô nôbre de gés de bié en celle ville. Mais aulfi n’y en a il que trop, côpofez d’humeurs beaucoup dilfcrétes de celle qualité. Et qui ne defirét que nous voir lôus le joug de nos enncmis.Ie n’étens taxer icy perfône particulicremct,amp; me veux bié perfuader q u’il ny ena point d’autre que de gés de bié.Toucesfois illêroit fort à délirer amp;nbsp;de cela je vous en fup-plieau no de Dicu,de vous Icruir en vollrecóleil qui doit tousjours élire vne choie lâcrée amp;nbsp;in-uiokbleides plus affeéliôncz en la Religiô: amp;nbsp;de ceux dót les aéliôs palïecs peuuêt rédre bon amp;nbsp;alfeuté tefmoignage de leur merite. Vous nous auez fait tant d’honeur que de nous receuoir en celle ville corne poures refugiez.Et auons mis entre vos mains nollre plus précieux meuble alïà-uoir nos vies nos libertez amp;nbsp;nos femilles dcfquelles vous elles corne tuteurs.Ie croy que ne les a-uez ou deuez auoir en moindre ellime amp;nbsp;recomâdatiô que les voltres proprcsiellâs mefme tous cnféblefyellroitemétvnisamp; cojointsioutre la liailbn cómunedemelmeReligiódót nous faifos profefliôjpar lalïbciatiô mutuelle que nous auôs promile amp;nbsp;jurée enféble,qu’il n’ell pas polTiblc nous en pouuoir départir amp;nbsp;licétier fâs encourir crime par trop vilain amp;nbsp;reprochable.C’ell cho-fe cômunc,qu’il furuiéne tousjours quelque differéd entre les homes. Car nollre ancié cnnemy ne dort jamais en ccla.Mais il laut coupper la mauuaife herbe,auât qu'elle.fulfoque la bóne lêmé-«•Nous ne trouuôs point ellrâge les incômoditez que nous Ibuffrôs en ccûe ville. Car aulfi iw fernes nous pas venus,pour y cercher nos aifes. Que fi ainfi euft elle:11 ny a ccluy de la Noblelle icyprefêtc,qui ne fut demeuré en (à maifô.Où qui n’eull trouué parti auec IcsCatholiqucs.Et de raa parcDieu m'ell tcfmoin des offres que m’a fait la Roine,fi je me voulois retirer en Angleterre, amp;nememellcr d’aucune »hole. Auec promelfe de me faire receuoir tous les ans le reuenu de mô biédix milefeus de rente amp;nbsp;vint mil efeus côtât. Mais toutes les grâdeurs amp;nbsp;trelôrs du mode ne me feroiét fléchir d’vn pas. Ains fuis venu icy pour lêruir à la gloire de Dieu amp;nbsp;au Ibulagemêt de vous tous,entât qu’il meferoit polfible. Que fi vous auez autre opinio de nous,amp;que ne vou demeurer en fvniô que nous auez juréeiNous vous luppliôs au no de Dieu,de nous le deck

Kr.Afin que ne demeuriós plus ainfi en fufpés:amp; balâcions en craipte amp;nbsp;delfiace les vns auec les anncs.Quâd a moy fi je ne vois autre chofe:je vous fupplieray permettre que je lorteide celle vil Icpourm’en aller viure amp;nbsp;mourir Ibit en Broüagc'amp; autres lieux que nous tenos encores. Et où j’elpercfaire conoillrc que j’ay le feruice de Dieu amp;nbsp;falut de ce Roiaume en trop plus grade re-cômâdatiô que beaucoup n’ôt ellimé.Voire trop plus cher que cét mil vies quad je les aurois.Ie neveuxauflïMeffieurs, paflèr icy fous filcncc vne chofe que ne merite d’tllre oubliée en telle côpagnic.Cell que nous auôs receu îaduertiflemét de trois endroits amp;nbsp;par Gétilshômes figna-kziQiïilyauoitdeuxdevos Députez à Paris auec charges 5c inftiuéliôs bié amples,pour trait ter Paix du moins quelque appointement amp;nbsp;rccóciliatió particuliere auec la Roine. le n’incillc-^gucres fur ce propos pour ellre choie qui ne le peut aiiement veriffier. Aulfi je ne croiray ja-ttîaisqu’il lôitfeulcmét entré en vollre cœur, traitter vne affaire de telle côlèquéce à nollre def-wu,en violât la foy amp;nbsp;promelfe que auôs fi lôléncllemét jurée les vns aux autres.Qui lèroit vne diofc par trop inique amp;nbsp;rcprochable. Outre lafauteque vous commettriez en c’cll endroit, vousfcpairâs de toutes les autres Eglifes de ce Royaume lâns fauis amp;nbsp;conlcntement defquelles ne pouuez amp;nbsp;deuez entreprâdre telle negociatiô.Pour n’ellre qu’vift mefme caulé que nous débattons tous enféble.Puis les auoir exortez à côcorde amp;en fin de prâdre le tout en bône partie teut.

Or pour cfclarcir aucuns poins de là Harêgue il faut fçauoir que depuis quelque téps on auoit coccufortmauuailêoppiniô d’aucuns particuliers de la ville,qui ÿfilloiétau côlèil ellably pres ces à la diiMairc amp;nbsp;de quelques autres qu’ils appelloict reuoltez,qui elloiét abfés amp;nbsp;q ue fon dilôit prati Huer beaucoup de choies au delàuâtage de la ville. Si bien que depuis celle aflcblée, ce bruit amp;nbsp;kiipçô acreut de beaucoupitât pour taproche des Catholi. q pour plufieurs auertilïcmés receus beaucoup d’édrois côfonnés les vns aux autres.Melmes qu’ils dilôiét auoir certaines letres lût ptifesjpar lefquelles aparoilïôit que la dame dcBôneual n’aiat propofè q choies de peu auxROchc-

Hhh

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I )74- lois;auoitccpêdat pratiqué autres affaires ainli qu’elle rcfcriuoità laRoine.Ondiloitaiifiîen”’^^ me téps qu’il y auoit homes expres à la Röchele pour gagner aucuns de la ville amp;nbsp;les deiunify' fesRo*^' NobleneTour dÔques preuenir ces mal afteéliônez à la Religio.Et quilébloiétaiioirl^ rbclois à Crete intelligêceauec les Catholi. Tout le j :uple reprouuât cefte oppiniô fut d’auis cu’ilb*^ la Noue, joit chaflèr auec les autres fufpeéfs que fô cônoifloit.Et qu’il cftoit pins neccffaircfafiiircrdu das que du dehors de la ville.lt;îriâs tout hautjqu’ils reconoifloiétle fieur de la Noue pour Cn® general en ces Prouinces en tabféce de môfieur le Prince de Code Chef amp;nbsp;protcéfciirde toiH^ les Eglifes de Frace.Qifils n’auoient autre intëuô que de luy obeïr en tout amp;nbsp;par tout.N’aiâsF mais eu autre oppiniô de luy que d’vn Gctilhôme bié ajfeólióné à la gloire de Dieu amp;nbsp;repoy la patrie.Le fuppliâs prâdre bo courageamp; vier des graces queDicu lui auoit faitcs.Melmesnclâ* * lêr come tl auoit propofc c’efte leur poure ville pour fè retirer ailleurs.Qui leur lèroit vnew^quot;

amp; reproche pour la pofteritéiSc pour jamais vne notre infîgné d’ingratitude à la Rochelle quij uoit 11 bié fait.Et delaquelle auoit fi bié merité:qu’il en feroit mémoire à jamais. Au regard ce negociatio de Paix dôt il eft ci delTus parlé le Maire amp;ceux du cólèil^relpödiret n’ê auoit ouï parler.Et alïèureréi qu’il ne le trouueroit jamais rié de tout cela. Mais que c’eftoiet rufo ƒ' dinaires desCath.qui ne pélet auoir meilleur ne plus allcuré moié deles ruinertquepar ladiuil^*’ de leurs volôtez vnies. Toutesfois corne ils fôt tous homes amp;nbsp;par côlequêt fu jets à faillir en fi dur amp;nbsp;calamiteux melmementjauqucl il ne faut mefprilcr aucun bo aucrtiiremét:plulîeursi''' île Price d’auis de fé informer.Mais il ne trouua rié. Or eftoit desja le bruit efpars par toute la forti de delachemincmét du Roy en fô RoiaumejDe la façô qu’il cftoit forti de Pologne.Et du chrm'J’ pout^ve- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tenoit.Côme il auoit palTc par les terres de lEmpercur,puis trauerfé le païs de Frioly

niren fon arriué à Venifo ou la feigneurie tauoit rcceu en toute magnificence y aiât fait fô entréefortfwf^^ Roiaiihie be^fnmpmeufe doù il prenoitchemin parle Piedmôt.La Roine mereaiâtpropoféde

au deuât de là Maje. jufqucs à Lyon,auec les Seigneurs amp;nbsp;Cardinaux qui lors eftoiét à la voulût bié faire fçauoir cefte venue du Roy aux Proteftâs afin de les intimider amp;nbsp;dôner à pea*® d’autât plus que les Catholi. fébloicnt n’auoir autre plus grade clperâce que en fô retour lequel ils attédoiéten grade dcuotiô;auec ferme afturâce qlâMajefté venue feux qui auoiétprinslr^^ mes ne foroiét de lôgue duréeidepefchaà la Röchele Briffó dit Ia Boiffiere de FótenayIcCóirJ Lettres uec vn paquet de Ictrcs de ladite Dame cforite à Paris le y.Aouft q la Boiffiere enuoiaparvntr*’' neàq^ueî- IciDimâchc 29. d’Aouft îvne defquclleamp;faddrelfoitau Maire delà Rochelle lesautresa''^ ques par. Prefidës,Licutenâs,amp; principaux de la maifô de ville qui eftoiét leâ Sallcbert dit Villiers laqn^ de la Ro- Héry,Cl3ude Fluet amp;nbsp;quelques autres particuliers amp;nbsp;par icelles fà Maje. fê difoitfort efineniö^

chelle.

lée de cc q»i les pouuoit auoir efineus à febéder amp;nbsp;efleuer ainfi côtre le Roy fô filsfas qu’ils fée jamaisreceu de lui que toutecourtoific 8c bô traiteméf Qu’elle foauoit bié que c’effoitàîap-tit de quelques vus qui feftoiét retirez a la Rochclc.Lcfquels pour leurs paifiôs amp;nbsp;végeâcespar ticulicres,auoict prins les armes no a autre intétiô que pour p»illeramp;ruiner le poure peuple.M^ qu’elleauoit grâd regret qu’vn peuple qui auoit tousjours cfté Ci affeéfiôné àfôPrincefefutaii“ la'ftc mener par le nezjjufques à fo liguer auec telles gésfâs regarder à la rebelliô amp;nbsp;felonie qUƒ cômettoiér cotre le Roy leur Prince amp;nbsp;Souuerain feigneur.Qui a fô arriuée pourroiteftrejuyr mét indicé cotre eux.Et parauéture leur faire conoiftre qu’ils fauoiét offéfé.Q^elIefadrefloii à eux côme les principaux Miniftres amp;nbsp;Officiers. Et qui auoit toute la fuperintédâce des affaire® de la ville.oefquels partat cftoit ledeuoir de remôftrer au peuple la grâdefaute qiiieftoitfaite

Lettres du Duc

Hoir ainfi enfraint la Paixamp; repris les armes cotre le fëruice de leur Roy.EtfiIsvouloientrejetc* le côfoil de ceux auec lefquels ils feftoient liguez amp;nbsp;rentrer en leur deuoirnl y auoit moienjpat’ liât qu’il y côuint appliquer le cautère: de recouurir la bône grace du Roy qui oublieroit tout ce qui feftoit paffé amp;nbsp;leur dÔncrÂtoccafiô deviure enPaix amp;nbsp;liberté de côfciéce.Aquoy de fa pat' elle fêploieroit de foi c bône volôtc,pour la pitié q luy faifoit c’efte poure ville qu’elle voioitainfi troublée amp;nbsp;priuée de cômerce 8c traffic ordinaire.Rcmcttat le furplus de fintetiô de faMajeüe fur vne creâce qu’elle auoit «^née audit la Boiffiere lequel àcefte fin referiuit auMaire demâfit fauf cÔduit pour y aller Sccôniuniquer auec eux affaires d’importâce fclô la charge qu’il enaiioK de fa Maje.Orcôme la.Boifficre eut ja cômuniqué fà charge au Duc de Môtpécierce Princeid-de Mont- criuitauffi de meffncfubftâccaudit Maire 8c Efeheuins dcIaRochcle:les induifâspartousnfoes pencier. poffiblcs à ccrchcr leur apointement 8c repos. Et fê remettre en la bône grac c du Roy fans élire caufedelaruinedu plat païs: qui à bon droit leur pouroit imputer toute la caufê des iniferesamp; calamitez que le poure peuple enduroit.Dc mefîne teneur referiuirent les oftages de la Roche

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livre T R E N T E h V I T I E M E. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;244.

lclt;lui cftoiét à Poitiers fuiiiât ce qui auoit efté accordé par laPaix faite deuat ladite villerauec pnerca leurs côcitoiés de incliner à la Paix amp;nbsp;entédre à la negociatiô dot la Ruine auoit chat geia Boifïiçre.Et que en ce faifât ils feroiet beaucoup pour eux amp;nbsp;pour tout leRoiaume.Mais IcMairede laRochele aiât receu cete depefche.-moftroit en lapparécc n’é eftre gueres joieux. ^onie aufE ceux aiifqueJs lefdites lettres fadrefloict foupçônâs g)us qu’il lêroit bié auis à plu ‘leurs que cela eftoit vne cófirinatió de ce que la Noue auoit allégué le jour precedét en plai-J'eafféblée touchât la negociatiô qu’il auoit entedu le mener fous main amp;nbsp;au defoeu de la No-‘’leliepar certains députez des Rochelois pour faire vnePaix à leur particulier foulemet amp;nbsp;ac-eroiftre le foupçô que plufieurs en auoict desja.Qui fut caufo que for l’heure mefme le Maire principaux de la ville fo rctirerét vers laNouëiauquel môftrâs les lettres demâderêt fô auis “ice qu’il feroit expedier. Aquoi il relpôdoit que puifque laditedepcfche fadrefloit particulie fcniét à ceux de la ville ceftoit aufîî à eux d’auifor d’y faire relpôcc.Toutesfois fil eftoit apellé pour en dire fô auis: il ne voudroit faillir d’aider de fon côfoil le mieux qui luy foroit poflîblc amp;fclô que fa cÔfciéce lui cômâderoit.Et force aiât efté trouué bô de faire leéfiire defdircs let tres en la prcfécc du peupleifut à linftât fait afteblée à fficheuinage où les letres leiiës amp;nbsp;auoir bplus partd’eux treuué mauuais q la Roine fo fuft auifèe fi tard de fadreflèr patticulieremet a ceux de la Rochele;laiftat apart laNobleflè auec laquelle on ne pouuoit ignorer qu’ils ne fuf et de log téps vnisamp; alfociez-.côme aufti auec toutes les Eglifos dcFrâceilors qu’ils enuoierêt leurs Députez à Millau de Rouergue-.interpreterêt ces mifliues vn vrai ftratageme pour rôpie tatdvncoftéqued’autre ladite vniôSe les induire à chafler laNobleflè qu’ils auoiét retirée.Lâ quelleeftât vne fois abatuë: que la Paix que la Roine leur offroit foroit pour i y. jours. Et qu'c un HS n’éauroiét pas meilleur marche que les autres pour n’eftre pas plusges de biê que ceux qui cftoiétainfi dépeints par les lettres de la Roine.Et que c’eftoit vne rufe qui auoit de tout îcps efté pratiquée en vn affaire que îô tiêt corne déploré : aflàuoir de diuifor les mebres pour venir about du Chef.Y apliquât aucuns d’eux î'exëple de Philippe Roy de Macedone.Lequel voiâtfes forces mâques pour aflu jetir la ville d’Athenes : perfoadoit aux principaux de luy en-uoierlesOrateurs du peupffc. S’afturâtfcômc leur fit entédre doôfemét tvn des plus renômez Auocasjqu’il ne le faifoit à autre intétiô que le loupjequel induifoit lesbrebis à lui liiirer leur chiés de garde: Afin que dclpourueus de forces, veilles amp;nbsp;fontinelles:elles fuflet aifomet apres l’^tprifes amp;nbsp;mangées par ces beftes impitoiables.Et pour aflèurer le peuple fur le doubte qu’il pouuoit auoitjqu’il y euft quelque menée fccrette touchât la negociatiô de Paix dôt cy deffus ^ftparlé.Ou que aucuns de ceux aulquels la Roine cfcriuoit y fulfét côfétcsifutremôftré que c eftoitchofe de tout téps couftumiere aux Rois amp;nbsp;aux Princes quad il furuiét quelc^e emo^ tioou trouble en vne ville:de fé adreflèr premierernét aux principaux Officiers amp;nbsp;Magiftras: corne a ceux qui doiuent auoir îœil que toutes chofos foient maintenuës folon les Loix amp;nbsp;par hon ordre. Voire qui doiuent eftre côtablcs des fautes qu’vnpeuplccômetfouucnt parindifi creti5amp; inauertâce:Mais que graces àDieu il n’eft queftiô de ceci en ceft endroit.Pource que petis ne gras en cefte ville, ne fcftoiét mefpris entiers la Majefté du Roy amp;nbsp;n’auoiét rie fait en ^sfes troubles qu’ils n’i foflet tenus de tout droit diuin Sc humain.Côclufiô que ce n’eftoit 3eux p3rticulieremét,que la Roine fc deuoit adreflèr pour vne affaire de «elle importaêe que LPaix generale du Roiau. qu’ils defiroict infinicmét,nô feulemét pour eux ainspour tout ce powcRoiau.duquel ils cftoiét vn des mébres.Mais qu’il y auoit vn Prince deCôdé Chefgeneral des Eglifes Reformées de Frâce a qui il fefalloit adreflèr pour traitter la Paix. Et auquel ibfé remettüiét d’é faire ce qu’il voudroit.Et paflèroict par ce qu i feroit accordé par luy amp;fo côfoil.Eftâsbié affurez qu’vn tel Prince amp;nbsp;qui appattiét defy pres à la Coronem’étroit pas en l’câcepourentreprâdrcfuri’Eftat duRoi.Maisfoulemét pour procurer par les armcsfpuis que les autres voies ny auoict peu fèr tiir^ vne bône amp;nbsp;fourc liberté de côfciéce.Et par mefine moic idpiter leur vie delà cruauté de ceux qui la guetoiét défi prés.Qu’ils ne pouuoictamp;vouloict enceft endroit faire aucune chofo,fâs ïaueu amp;nbsp;côfontemct dudit I^ince amp;nbsp;à fô abfence de la Noue auquel ils auoiét toujours déféré de ce qu’ils lui deuoiét d’obeïflace.oepuis la dernière prife des armes. Brief qu’il leur feroit plus honorable de mourir, qfairc chofe côtraire à îaflb-c®iô qu’ils auoiét promifeSc jurée à la Nobleflè.En laquelle ils defiroiét viure amp;nbsp;mourir. Et queparauât faire refpôcc aufdites lettres il les falloir cômuniqucr à la Noué amp;nbsp;folô fauis des vnsSides autres:faire telle refpôcc à la Roine qu’il foroit trouué expediét amp;nbsp;raifônable.Quâd âu ïâufconduit que demandoit la Boiffiere;cncores que plufieurs ne fuflènt d’auis de lelailïèr

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H h h ij. f

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Afièmbiée entrer pour le conoiftre home de mcnces:toucesfois il en auint ce que vous verrez ailleurs àla Rochel- nbsp;nbsp;nbsp;lêdemaiiî la Noue amp;nbsp;le Maire de la RocheUe:firét aflêblée à S. Yon où le grand Quaiöy

Gêtilhôme de P.oitou fit au nô de là Noblclïê vnepetite temôftrâce aux Rocheloislesexot' tât furtoutes chofes à vniÔ.Er den’vlcrdu côfeil de ceuxquitafchoiétpartousmoiésàlesw' ftraire amp;nbsp;feparer de laNoblefl(g defquels il eftoit plus q neceftâire faire fogneuft recerchepo“' öfter vne maladie du milieu d’eux quiauoitde tout teps enfâte la ruine amp;nbsp;defolatiô desrepji' bliques les plus fortes amp;nbsp;florilfâtes.Teftnoins celles des Roiaumes desGrecSjPericsamp;B^biW niés;Dit outre que la noblefle defiroit fort feauoir dudit fieur Maire amp;du peuple la prefétî“’ defiroiét entretenir îalfociatiô qu’ils auoiét jurée enfêble pour le fait de la prefête guerre.t' « fils nevouloiét pas féploier tous vnanimemétà repouftèr lesCatholi.qui eftoiêt ft pres.M^^‘ eftât refpôdu par le Maire amp;nbsp;par le peuple à haute voix:qu’ils n’auoict jamais eu autre que d’eftre vnis auec la Noblefle auec laqllc ils efpcroict n’elpargner rien de leurs biés amp;nbsp;jufques à vne heureufe ifliië de tous ces troublesflut par le mefmc préféré certains articles^ pour le fait de la guerre que pour fordre amp;nbsp;police que les ficursGétilshômes trouuoiétboC' Châgemét ftte mifè amp;nbsp;entretenue tât en la ville que parmi leurs troupes.Defquels articles fut fait d’aucuns gn ladite aflcblée qui les apreuua.Pour le regard du foupçon amp;nbsp;finiftres oppiniôs que hp*“* qmcltoient nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ r n , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

au Confeil part auoit c otre aucuns du coleil eftabh près la perlone du Maire,que f o diloiteltre tres b R nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;generale que fô debatoitxôme mefines il fut allégué amp;maintenu à

Quel eftoit le Confeil de la Rochelle.

quesvns la prefés:futauile de lesofter dudit côfèilamp; en eflire d’autres tels qu’ils furêtàfheuf^ mefme nômez amp;nbsp;approuuez par la pluralité des voix.Dot le Maire ne le pouuoit tenirtlf ncr figne de mefcôtëtemêt.Difât que cela ne le pouuoit legitimemét faire en celle alTébw que ceftoit enfraindre Içs priuileges de la ville. Aquoy fut refpôdu q ce côfeil auoiteftécrig^ par les voixamp; fuffrages du peuple.Et que partât,Iui eftoit licite de le caflèramp;cn ellire d’aiiti^’ puis que fô feftoit des ja côformé à y procéder de c’efte façô. Or auoit cfté ce côlèil dont parlé eftabli incôtinât apres la prilè des armes près laperfône du Maire côpofé de i z.perfóu^' ges de la ville aflàuoir 4. Efchcuins,4.Pers amp;nbsp;4.Bourgeois ôcauec eux4.Gétilshômesell5''^ par la noblefle. Lefquels conoiflbiét de toutes caufes tant ciuilics ^criminelles menés la prilè des armespour en juger louucraincmctamp; n’eftoitfexerciceamp;funólió de celle ch^' ge que pour 3. mois.Ce qui fut toutesfois châgé en celle aflèmblée amp;nbsp;ordôné que ceux uoiét efté eflus amp;nbsp;nÔmez demeureroiêt a ce côfcil tat que foccafiô lèroit venue d’y poumo^U autremét.Et ce principallemct pour la bône oppiniô que le peuple auoit côccuë d’eux po^ les auoir veu fémploicr vertueufemet tât ez 2. amp;nbsp;j. troubles amp;nbsp;pédât le liege de la viîie.H!ƒ relôlu dfteuer ôcentretenir a.copagnics pour la garde de ladite ville.Et que tous les refr^^ férolleroiét fous IcsCapitainesdes quartiers afin de faire quelque feruice;amp;ne demeureroi® Ainfi fortirct de ladite aflêblée lesGêtilshÔmes amp;nbsp;ceux de la ville fort côtâs amp;nbsp;fatisfaits conjf LaBoiffiere fébloit les vns des autres.Et le peuple afleuré cotre le doubte qui les auoit alfez log tépsdf Brillon. gp fulpés. La Boilficre fur ces entrefaites,faprocha de la Röchele le 4. Septé. Maisill*}!

fut cômâdé farrefter hors la porte de Côgnes où la Noue le Maire amp;nbsp;autres des plus apparu’ Je furet trouuer.Aufquels il dill beaucoup de chofes de La part de la Roinc parlât alfez haute' temêt ic au defplaifir de plufieurs de la Noblefle amp;nbsp;autres qui le fêtoiêt oflelèz par fes propos-N’oublia d’acculèr ceux qui failoiet la guerre par mer jufques à les titrer ouuertemétdesn^® de Pirates efeumeurs de mer qui côtraignoiêt vn nôbre infini de marchâs tât regnicoles eftrâgers de crier tous d’vne voix cotre la Rochele.Puis requift aflèétueulèmet qu’il peufte” Creance de tret en la ville pour leur dire publiquemêt ce qu ’il auoit charge de la Roine.Ce qui lui fuie® laBoiflierc. permis côtrefoppiniô d^ plufieurs.Et lelédemainfur les y.heu.du matin,il fut côduitju*' ques à ÎEcheuinage ou il recita fa creâce en la prelecc du peuple.EIle eftoit verhalle amp;nbsp;fôtlc' lèulemét fur les lettres de la Roine.Le fômaire eftoit fas farrefter au lôg difeours qu’il fit,qi^^ la Roine defiroit infiniémét la Paix amp;nbsp;repos de ce Roiaume:amp; particulicremêt de la Rochelt' Luy auoit fa Maje. dôné dfcarge de leur dire de fa part, côbic elle trouuoit eftrâge la prife armes qu’ils auoiét faite fâs aucune caufeou vrgéte neceflirédes auifoit fils auoiét quelqchol^ à demâder amp;nbsp;les prioit de fadreflèr au Roy fô fils où bié a elle amp;nbsp;luy préférer leurs doieâcesSj requeftes qui ne faudroiét eftre receués auec toute bénignité amp;doucéur voire auec toutes(t, les côditiôs qu’ils auroict matière de fe côtéter amp;nbsp;viurc paifiblemét en toute liberté de cófd^ ce.Et que c’eftoit la le vray moié pour paruenir a ce repos tât defiré.Sâs côtinuer ainfi en fib' gue qu’ils auoiét faite auec gês turbulens Sc du tout defelpercz.Qui môftroiét bié n’ellre®^ nez d’aucun zele,n'yenuer.s leur Religiô ny lelâlut de ce poure Roiaumc.Quimclmesfnfob

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LIVRE TRENTEHVITIEME nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;245,

pitié aus NatiÓs eftrages.Lcs exortant de fuiure le parti que la Roinc leur prefetatoit corne le meilleur amp;nbsp;lequel de la part il leur colêilloit corne eftat leur voifin amp;nbsp;bo ami.Et qui auoit vn extreme regret amp;nbsp;defplaifir de les voir ainfî eux mclmes fe précipiter aux dangers qui leur e-ftoiét prochains Sc defquels ils fe pourroiêt aifèmêt garâtir fils vouloiét recourir au Roy qui Peftoit à îentrée de lès pars, amp;nbsp;lequel ne faudroit leur accordertoutes choies de railôn pour-iieu que corne loiaux fu jets,ils quittalTét les armes amp;nbsp;n’adheralTcnt a ceux qui les auoict ainfî confcillcz Se feduits. Qu’au relie la Roine les afleuroit par luy,qu’elle leur feroit côfirmer Sc entretenir la promelTc à eux faite par le Roy îanée prccedêtezemologuer leurs priuilleges : èi. ({ucleur ville leur feroit donee en garde fâs oûages n’y Garnifô;fous Je lèrmct fait que le Mai-ïe amp;nbsp;5. Officiers amp;nbsp;principaux de la ville fctoict au Roy où a celui qu’il cometroit à cet dfer. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

K'iiriieu qu’ils chalfalTentdc leur ville tous les ellrâgers.Il voulutaufîi puis apres feauoir de h Noue fil perfeueroit en la volôtc qu’il auoit déclaré à Strolfi amp;: Gadagne,d’aller treuuer ù M3jefté:Que le Roy lêroit à Lion fur la fin du mois où la Roine le trcuueroit pour le prcleter

amp; le faire rétrer en fes boues graces.Illuy fut refpôdu parles Rochellois. Qtf ils remercioient trcsbiimbleméc la Majefté de la Roine,du bô defîr qu’elle auoit de rcftablir la Paix en ce po- des Ruche' nreRoiaume.Et delà bone aflFeólió qu’elle monftroitparticulieremét auoir en leur ertdroir.

Lót Us prient Dieu de bo cœur leur faire la grace d’en voir bié toll les effets. Et faire conoL Boiflîçre.

Rre au Roy leurSouucrain Sieur la luflice de leur caulè amp;nbsp;les grades amp;nbsp;apparctes raifôns qui lesauoient induis,auec les autres bôs amp;nbsp;fidelles fujets de ce Roiaume de foppofèr à la tirânic cruautez que 15 entedoit derechef fexercer fur eux.Et luy faire auifi apperceuoir le fîngu-

lier defîrqu’ils auoîêt de rédre le fêruîce amp;nbsp;obeïffâcc deuë à fà Majefté.Mais que de renôcer . corne il lesfuadoit à falliâce amp;nbsp;affociation jurée auec meffîeurs de la Nobleflè amp;nbsp;les autres E-glilesdeFrâcexcla ne fë pouuoit faire de leur collé, fâs encourir notre d’vne infigne perfidie puniflàblcdeloiaiité.Et que cela leur eftoit fi lâcré amp;nbsp;inuiollable:que pour la perte de leur vjeilsnivoudroiétcôtreuenir.Au relie qu’ils voiétbiépeu d’occafio de le pouuoir fier à ces parolles amp;promelIès:Tât gour les choies cy douât pafl’ées que chacun Ipauoit alfez; que pour Jicftrefacreâce amp;nbsp;choies propolecs aucunerQét lignées delâMajefté.Ce qui ne felloit jamais '’miencasfemblable.Aiâs accouftumé ceux quifôt deleguez pour manier affaires de telle im Portâccjde ne parler point par cœur.Mais auoir à tout le moins leurs memoires amp;nbsp;inftruâiôs ^’o'^ces d’vn Secretaire d’Eftat;amp; que les baillant par eferit amp;nbsp;de la qualité fufdite: l’on y feroit ^“ffirefpôce volôùersifâs foublicr en ries qui fuit de leur deuoir pour entédre a ce que con-eprnei'hôneur de Dieu premierementiPuis au falut amp;nbsp;repos general de ce RoiaumeiJToutes-fois ilfut trouué bô de lui dôner ce jour melîne par eferit la relpôce que fêfuit amp;nbsp;qui luy fut portée hors la ville. Encores q la creâce amp;nbsp;inftruâiô propolce par la Boilfîcrc Boilfô en hlïe- je'bochel-hlcc generale de celle ville de la Rochelle ou eftoiét les Sieurs, Gétilshômes,Mairc amp;nbsp;cÔlêil, loûàJacr« Officiers,Bourgeois,manâs ôc habitas amp;nbsp;autres ne meritoit refpôce d’autât qu’elle n’eft lignée lt;icfaMajelléned’aucû Secretaire d’Ellat.Et outre qu’ellene téd qu’àdiuilèramp; def vnir les vns 'iîuec lesautrcsælle eft plaine d’impofturcs amp;nbsp;calonies impudétes corne de rebellio de côju ratio amp;nbsp;autres crimes de leze Majefté dôt ils fc fentét tâc offenfez en general amp;nbsp;en particulier pour en cflre du tout ellogncz:qiic n’eull efté le rcfpeél qu’ils porter à lâMajefté ils eulftt peu Nftemct luy faire rclfcrir la peine delbnaudacc.Toutesfois que pour côtinuer le defîr amp;affe-^00 qu’ils ont tousjours eu amp;ont encores de prefer au bié amp;nbsp;repos de ce poure amp;nbsp;delbléRoi-’omeduppliét treshumblemét là Majefté croire qu’ils ne for poulïêz tous cnféble d’autre volo

d’écédre à vne bone Paix,par le moië de laquelle ils puilfét fous fô obeïlfâcc, jouir de exercice de leurReligiô.-auec lèureté de leurs vicsamp; biés.Pour a^uoy plus aifemet paruenir, ”’plaift à Môlèigncur de Môtpêcierfaire celfer toutes aélios de guerres.amp; enuoier palïcport pour côferer fur la charge q ledit Sieur de la Boilfîcre à dit en public en auoir de mô dit Sieur '*særôt tousjoursprefts à embrallèr vne bone amp;nbsp;S. Paix que doit eftre negotiée par pcrfôna-

dignes amp;nbsp;de qualité requife en vn fî grad œuure amp;nbsp;rat importift te.Ce jour melîne ils refî ^finirent audit Sieur Duc de Montpenfier loüans Dieu de la bonne affeôlion que lôn Exccl-niontroit auoir de remettre ce poure Roiaume en là premiere forme amp;nbsp;fplcndeur. Ce leur part ils lôuhaittoient infiniement fut toutes les villes du monde comme ceux qui Lettre»plus fenty amp;nbsp;goufte des fruiéls de la Guerre que tous autres. Et des pertes amp;nbsp;delàftres au°Duc Te* ‘'^laquelle ils ne le fiuroint jamais rcIeuer.Le fupplians trcshumbicment que remémorant le MScpeafier,

amp; degré que Dieu luy auoit donné en ce Roiaumedl luy pleuft prandre pitié de tant de Hhh iij.

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Aouft,r$74.

La Noue ne veut aller treiiuer le Roy s’il nciplaißa ceux de fon party.

L’ HISTOIRE DE FRANCE.

poure peuple.Et aiioi'r cômiïèration. du plat pais, qui ne pourroit longuement fiibfiiler fous le faix de tant d’cxccz amp;nbsp;cruautçz.Quand à la promefle qu’ils dilbict que la Noue aiioit d’aller trçuucr le Roy:on luy dit que lors qu’rl eftoit en volôté de ce fairedes affaires n’eftoiet en tel eftatqu’à donc.Et que depuis choieseftoientfuruenuës allez fuffilàntes pourfcllogncc de Ion premier auis.Ioint qu’^ ne feuft pas lailTé lôrtir de la ville ores qu’il feuft defiréxômü failbit par fois quad il le propolbit les auâtagesque ce parti cull peu tirer de fon voiage pour h cheminemét d’vnebône Paix.En quoy toutesfois il le raportoit tousjoursau côlbil de les co-pagnôs.-fans fauis defquels il dilbit ne vouloir rié entrcprêdrc. Donques Boilïîcrc ainiî refold du vouloir amp;nbsp;intétiô des Protellâs fe retira pour en faire fon raport.Surquoy je dónerois vo-lôtiers fin a ce liure fi la mémoire d’vn notable accidet auenu en Lâguedoc amp;nbsp;Albigeois me defroboit fenuie dele coucher par eferit en vollre faueur amp;nbsp;de tous ceux qui à lauciuf voudront repaiftre leur mémoire de choies gentiles amp;nbsp;profitables.

Entreprife furCaftreï d’Albjgcois’

Ternde retournât desEftats Generaux tenus à Millaud en Rouergue accôpagné deFontc-railleSjDodoUjVcrglaCjMonbetonjPopehnierc ( qui de Frâcey auoit cité enuoic dés la fin May pour la negociatiô de la Paix ) fut aucrty d’vne entreprile qu’aucuns drclfoiétfur lavill« de Caftres.Lcfquels le prièrent d’ébralTer leur delïcin en faueur de tous lesConfederez de quartiers.Luy qui confideroit que tous lesProteftâs d’Albigeois Lauraguay amp;nbsp;quartiers chainzin’auoiét retraiélé démarqué que Puy-laurcs quin’ell encor pour foullenir feffortd v ne armée Roiallerpcfat d’ailleurs toutes les comoditez d’vne telle placc;y prefia volôtiersiæ reillc.Püur doc mieux vous reprelcnter au naif les auâtages qu’é peuuct tirer ceux qui la Itrifentde vous effigicray premieremét la ville, fEllat delaquellc je rcprâdny des la de fes premiers fôdemés: puis auoir parlé de lô alfictte,je vous leray voir le pais qui lafoufi*'^^ Caftresamp;ia nourrill de les comoditez pour en fin defeedre à vous particularifer lesmoiesquconàtcnquot; Oonïkcîl'e po'-’*' léleucr des mains Catholiques. Callresn’eftfort anciénc.Mais autrefois petite bourga-amp; du pays dg f^ns clofturejfeftcdât fur le bord du Goud qui la breuue de fes eauës Iclquelles il vapf'^? circouoifm. appgs à la récontre de Tarn:a prins vn prefque pareil auâcemét cjue Villegodou qui ^011 amp;guer nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mefme fleuuc.Sô premier bruit vint du réps q lesAlbigeois maintenoient cctro^

redes Aibi- Catholiques Ffâcois^outre la liberté de leur vie amp;nbsp;côfcience fexercicc de leur Religion kTcathoh- blforétc à celle des Proteftâs du jourd’hui. Com’-on peut voir tant par pluficurs fiagmcns quesqtiipar memoircs elcrits en vieil langage du païs concernas thifloirc de ce temps là:que par la dilpü' cr'okoFen? publique amp;nbsp;lolcnellc qui fut alfignéc entre lEuefque de Pamiers amp;nbsp;M. Arnoltot pourJcui de Lombcrs.LaquclIcfevoitaujourd’huy entière efcntcenlangage qui rapporte plus au faire la gner nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’à^a lâguc du païsiiy aucun terme Frâçois.Voire que pluficurs m’ôt alîcuré auoir vcquot;

Le Comte Raimond Chef des Albigeois quite le par-

les Articles de leur foy grauez en quelques vieux tableaux qui fôt en Alby du tout coformc^ à ceux des Proteftâs. Aucuns ticnétqucRaimôd Côte dcTolole,Qucrcy,AIbigeoiS5RoU£'' gue,amp; autres quartiers voifins-ftyn des principaux Chefs des Albigeois,y a plâté fon armée quelle de Caftres terme Latin à dôné le nô à Caftres.Car corne lors en ce païs mefmcnr^Grquot;’ parloir vne lâgue plus aprochâte du Latin (auquel aufl'i tous aélcs publics cftoiétefcrits)lt;iƒ du Frâçois ne autre lâgagc:Caftrcs fut appellee de Caftra qui ne fignifie autre chofe queC^P ou Ari»ée qui câpege en quelque cndroit.Pource que lesAlbigeois affin que je laiflè de ceux qui en reprênétf origine des Sarrafins fous Charles Martehy efténdiretfoiuientle^^ troupes amp;nbsp;y cÔbatirct en pluficurs récôtres les Croizez.Ainfi fappelloiët lesCatholiquesit quels marchoiétfous la coduite des Princes de ce téps amp;nbsp;parlemâdemëtdes Pappes qinJe dônoint entière abfoliitiô de tous pechez pourucu que chargeas la Croix ils fiffient la Guetf' certain téps cotre les Albigwis.Et cefaifoittelcâpemét pour les grades comoditez quapp^ toit ce quartier à ceux qui ^us dilligés fen rédoient maiftres les premiers. Soit pour auoH plaine fort lôguc,large amp;nbsp;bié vnic;quepour toutes fortes de biés amp;nbsp;bos fruits qu’elle rapplt;’ te à ceux qui meilleurs mcfiiagcrs la fçauét mieux cultiucr amp;entretcnir.Cc fut foccafiopo“ laquelle ce bourgamp; villagÂie demourcrét gucres fins eftre entournez de muraillesamp;fouU’ de bons foftez tout au tour pour les mettre hors de furprifo amp;nbsp;fafliircr au dedas cotre lato de tous enncmis.Auffi voiôs nousqu’apres que ces malheureufos guerres eurér durequeKJ^^ tÿamp;ferccô- centaine d’années amp;nbsp;plus long temps qu’il n’eftoit befoin aux vus amp;nbsp;aux autres: qui tous ciiicauecic aller fe rendoient plus cruels amp;nbsp;barbares que beftes bruttes.Le Comte Raimond fetto

laCourt du Roy Loys dedâs Paris fut tellemét gagné qu’il paftà vn accord auecli^ 1228. Parlequelilpromitamp;juraqu’Uferoitabattreamp;razerlesmursamp; comblerlesW

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LIVRE TRENTEHVITIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;240-.

(i£TülofejMoàtàuban,8ô de rrente autres que villes,Chafteaux amp;nbsp;places fortes entre lelquel-^esCaftres, Lauanr Puylaurens, amp;nbsp;autres places voifines font comprilês. Mais la guerre ne ceflàpour ceU. A laquelle le laps de temps accompagné de la partialité amp;nbsp;diuifion des Chefs Albcgeois( qui lans lécourirlcs vus les autres le contentoient de faire la guerre à part ou peu à peu ils furent ruynez en leurs Gouucrnemcs)mit vne fin finaft pluftoft quefeffort de leurs ennemis.Lcfquels pcuréc encores moinsefteindre par feuzjlàccagement, ruynes toutes telles voies extraordinaires, la Rcligiô ferhée au cœur des Albigeois.Partie dclqueJs côtraints pivles railons que delfus vuider le pais fur lequel aulfi faute de culture amp;nbsp;lêmence oh ne pou-noicviurcqu’a peine extreme danger le retira és montagnes. Aucuns feftendoient plus Allant, les autres donnèrent jufques en Dauphiné, Sauoie, Prouence, Viuarez amp;nbsp;païs pro-einins de Lyon: pour voir de cc temps la,ces endroits moins peuplez amp;nbsp;par conlèquent plus libres que celluy de leur nailïàncc. La continuans en mefme profeflion (comme es auerfitez nous forames tousjours plus deuotieux qu’en bonace amp;nbsp;temps bien fortuné) amp;nbsp;toll apres co-nciiz d’vn chacun receurent diuers noms pour la profclfion qu’ils faifoient differente aux au-tres.Aucuns les nommans les poures de Lyon,en Sauoye amp;nbsp;Dauphiné les Vaudois. Ailleurs on les appelloit autrement au plaifir de ceux qui ne famulbient qu’a le moquer du defaftre amp;nbsp;poüreté publique deceuxdclquelsnon lèulement la Religion, la foy amp;profelfîon d’vne mefme vie: mais auffi la race continuant de pereert fils dure jufques à nous. A laquelle outre les Catholiques Frâçois,fôus le regne amp;nbsp;autorité de François premier enProuëce mefinemét: Emanuel Philibert Duc de Sauoye à fait vne fort dure amp;nbsp;lôgue guerre. Mais fi peu profitable ^u’en fin force luy àefté de leurottroier partie de ce qu’ils demandoientcommejevousfe-ray voir en temps amp;nbsp;lieu.Continuant donc la cruelle guerre des Albigeois ßcauec le temps icelle finie, en furuenant d’autres pour lemifèrable (encor que naturel amp;nbsp;ordinaire, exercice des Franpoisjnommcment celle des Anglois qui fe font veuz maiftres des deux parts de la Coiironne:côtinuerent auffi les dcffences amp;nbsp;munitions des bones villes.Ce fut lors que Caf-ueseftandant le nom amp;:l;^uiflâce, fut augmentée de ce qui n’auoit cfté autresfois qu’vn Ample fort appelle Yillegodun fis à l’autre Riue duGoud. Lequel embraflé par mefmes murailles Siimefmes foffcztbien qu’il aie tousjours retenu le nom ancien fi cft-ce que celluy de Caftres comme plus heureux à depuis ce temps compris tvn amp;nbsp;l’autre. Voila quand à l’origine, pro-Sicïamp;auancement deCaflres. Delaquelle auoir reprefenté l’ancienneté je viendray à vous mettredeuant les yeux, fEflat auquel elle à vefeu amp;nbsp;vit encores de noAre temps.

L’Albigeois pays de petite cAanduc amp;nbsp;pour la plus part bolTu amp;nbsp;montagnez ( héiis fiche Pay* Al. enbled, riche en vin amp;nbsp;encor plus cnPaAel que les marchans mènent par toute la ChreAien-teauec vn merueilleux proffit pource que le meilleur vient de la) n’eA diuifé que par Dioce-fcs.Dclvn eft premiere lEucfché d’Alby. fait pour la richeffe, foit pour le nôbre des homes, foitpour îanciéneté de là mémoire ou pour ces trois railons eijfëble.Auffi tout le pais prêd le uô delaMctropolitaineilEuefché deCaArcscAcôme mere ôc principalle de îautre.Alaquel-leceAc cy ne doit gueres ny en nôbre de peuple ni en quàrité de richeflès nô plus qu’ë la beau te du païs.Mais pour lailfer le difeours d’Alby à vn autre Joiür:lc vous figureray premieremët b Pays de lafecôde.Puis la ville amp;nbsp;les moiës qu’ô luy à dôné de fe defëdre. Le païs fur lequel cibales fôdemés,eft vne grade amp;nbsp;fort vnie Câpagne razc,la veue de laquelle court amp;nbsp;feAend caftrel ° dctouscoAcz de la ville jufques à vnelicuëau delà,oùclle finiAarreAce par l’objet des mon-tsgiieslefquelles vous jugeriez n’aiAre les vues des autres pour entourner amp;nbsp;munir cette plai necommevn rampart ou Courone au cœuramp; beau milieu delaquelle les anciensfyvoulu-tctenfermer:lefquels neatmoins voias ces móts acceffibles en toift endrois amp;nbsp;lesauenues fort baffes amp;aiféescôme ils font prcfque tous cultiuez de bled, vins amp;nbsp;autres fruiéfs que lé naturel double au meilleur mcfnager:auilcrët de fo munir de plus pres,lors mefmes que croiffiâtla tnalice des homes par le desborderaât qu’amene toujours aueefo^é malin naturel de laguer tedls cogneurët que Icsbourgs amp;nbsp;villages fans cloAure n’eAoientaAèz fuffifante retraite a Ceux qui ne voüloict femaciper de la defcfiue. Les premiers murs defqùels cete ville fo vit en fcjVuVs, cctnteîfiirét Amples amp;nbsp;de terre feulemét. Au jourd’hui mefmes plus des 2 .tiers fôt encores dé-ftoiirez tels:foit pource qu’en tous ces quartiers la pierre n’eA prochaine^ à cÔmâdemët.-foit

ils craignait la peine amp;dclpcnceà la tirer des montagnes: où qu’ils jugent ceAe eAoffé luififante au garand de leur ville . Defaid outré ce que le terrein de ces quaniers ,eA glueux

H h h iiij.

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

Italiens*

amp; tenantâls preflcnt fi fort la terre à force de gros pilons qu’ils la trouuent auffi durable een trc toute violence amp;nbsp;du Canon mefinc,duquel le boulet y meurt lâns effet ; quefi Icsuiuß'^ ftoicnt eftoffcz ou reueftus de pierre de taille.La lape mefine ny peut tantauâcer que dans pierres l'vne defquelles tirée en attire to us jours d’autres qui febranlent par fablênce de c» qui les fbuftenoient.i'en ay vlt;i de larges fix pas dont la terre eftoit fi ferrée que touur« ftoit à louer.Les anciens n’y auoient fair aucun flanc. Auffi n’en vfôicntils comme point uo depuis la guerre des Anglois qu’on feit les Tourions plus ordinaires amp;nbsp;frequensaux murai les que par le pafJc.Encor n’auoient ils chacun plus de deux ou trois ouuertures propres au'* fléchés,dards Se autres tels traits d ■ main. A ce fie occaficn ces murs demeurèrent fans fen** jufques auxtroifiémes troubles que les Proteftâs maiftres de la place,reformcrétcelaamp;F fieurs autres chofes concernans la guerre qu’ils furent contraints d’inuenter pourla£le.eRt tuition de leurs perfônnes.ïls y drefferent nombre de flancs,quelques Cafèraatcsczfcfltrnô méement pres des portes qifi ne leur fèm.bloit autrement aflez afliirées iefleuerentaufîifo*’'' fept bafiions fur la Contrefearpe du fofle qui n’auoient touiesfois le grandcur,mefiirenypi^ portion conucnable à tels corps de forterelles.Auec ce ils n’eftoient reueftuz nyfafoni'^^*’’ me ils deuoientzne mefine affeurez de foffez,Contrefearpe,Coridor n’y autres tels lelong vfàge des armes nous à depuis defcouuert.Si bien qu’encorcs que tels æoiés dedefen ceeuffentpeu fèruir pour rompre la fureur d’vn premier cffort:amp; la bouillâte fureur raiere venue de François: Si cft-ce que la viollence du Canon où la fècrette trahifon lt;1'''’^ bonne miné: voire la refoluë abordade d’vn nombre de Soldats qui fenfuffent voulus rf’* dre Maiftres par efcaladcs : les euft emporté en peu de temps amp;nbsp;les murs parapres* Caiholicques toutesfois qui depuis la Paix faiéiemil cinq cens fèprante deux fen fontpor*^ maiftres jufques icy fous i’authorité du Roy:fôit qu’ils ne preueuftènt ou fê fouciafïèntpeudf incôuenics qui leuren pouuoiét auenir (côme toutes chofes mefinemét au fait de guerre^ nêt d’vnc variété amp;nbsp;incoftance incroiable à tous homes qui n’ont fôigneufêmcntpratiquât» affaires de ce monde ) ne fc font pas donné grande peine de les agrajjdir, reueftir n’y accomo* der. Encores que ceux qui auoient les principallcs charges en cete ville fuflènt eftrangersou Roiaume qui couftumieremét font plus curieux decercher tous moiés d’afïcuier leur vic'q*quot; lors qu’ils fe voient pres de leurs maifons:nômement les Italiens amp;nbsp;confequément ceuxq**® pour leur eftreplus prochains patticippent plus au bien amp;nbsp;au mal de cefte natiomlefquds'®' uentifs fur tous autres le font encores plus au fait de guerre:le vous ay fait voir ailcurs deco* bien le c|pur creut aux Catholiques amp;nbsp;rabaiflà aux Reformez pour le deluge de la S.Barthe* lemy à Paris: apres lequel le Roy curieux de faffeurer de les Prcuinces enuoia lt;ntr’-autrcsl Marcfchald’Anuillc en Languedoc fon Gouuerntment pour y contenir fêi fujets au de la plus grande obeïffance qu’il pou rroit.Occafion qu’a mefine fin il depefeha la Creufet^ pour entrer à Caftre amp;nbsp;y maintenir tout le pais à deuotion Catholique. Ce perfônnagerdu* par les Proteftans lefquels y cftoient plus torts,d’y mettre Garnifon:fiten forte peu à peu aueC promeftè de fê contenter de la Garde ordinaire,permettre fexcrcicc des deux Religions amp;nbsp;tres fubti Is moiens qu’il fy tendu Maiftre. Etdepuis fortans les Reformez amp;nbsp;fê retirans qui qui là Âaintc de Iuy:y fit entrer les troupes que deftus apres que plufieurs Proteftansy tuez amp;nbsp;rançonnez. Lefquels aiant depuis S. Felis pour Gouucrneur nefê tormenterétioitu^ munir la place com’-elle meritoit ne faifâns conte des moiés de leurs ennemis exilez.CenC' antmoinsaucuns d’eux pour accômoder cefte place au têps cefêmble pluftoft qu’à la faifo** de guerre:Ils Sc les François feftoient mis en quelque deuoir de la fortifficr y afouftâta cequ® les Côfedercz y auoict fait «x troubles precedens ce que vous vertez.Ils auoiét en quelque endroits eflargis amp;nbsp;creufez les foftêz amp;nbsp;aux courtines qui manquoient de flancs de defenceils auoient auancé nombre de Sentinelles autant eftognées des murailles dehors que dedâs:affc larges pour l’ailé de fix harouebufiers amp;nbsp;les appellct Garites de forme quarréeeftofféedeboi* cntrelafïec de brique,fimpTe amp;nbsp;de chaux.Puis auoient ouuert quelques nouueaux flancsai®* quartiers des murailles qui fauâçoiêt plus fur le dehors de la ville que le refte de la courtine* Et afin de rendre les murs de plus grande defence notammant contre îefcalade. Et auffi pont donner plus d’aifê amp;nbsp;liberté aux Rondes où autres qui jour amp;nbsp;nuit deuoient faire le tour muraillesiils auoiét drefïc fur les murs desGaleries clofês amp;nbsp;fermées de tous ceftez defquelk^ on entroit tât aux garites qu’au Corps de gardc.Et y marchoict tous à leur aifê mefine Casdâ'

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LIVRE TRENTEHVITIEME.


347.


ger de pluie ou mauuis téps.En cas de batterie amp;nbsp;furieux afïàut ils deliberoient pour leurs rc-trâchcmés tels autres moiés de defence:dc Faider des lieux ôc grades places vuydes que les Proteftâs y auoiét autresfois defdié riere les murailles. Les portes de la ville font côpofees de dcuxpetisîouriôs de (impie pierre,vn peu auâcéeshors les murs pour les flaquer .Voila toute la defence du dedâs de la ville.Car il ny a point de Chafteau nylt;iutre forterefle de rctraiôle en cas de furprile.-fors le logis de Roquecourbe eftoffé de brique haut efleué amp;nbsp;alfoz perce de fe neftrages.Mais (ans flâc (ans folTé ceinture de muraille ne autre prouifiÔ de defence.Et fi n’eft joint aux murs de la ville ains eft à 20. où 30. pas des murailles de Villcgodou aprochât de la Riuiere vers le Moulin qui fut efehelié côme je vous diray.Quâd aux fo(Tez ils ne font n’y af-folargesny allez profonds.Et nefont réplis d’eau a demy de ce qu’il faut. Mclmes ils font a- * ßccn pluficurs endroits.Qui fait que la Contrefearpe n’eft aftêz haute ny pourucuë de Corridor ny telle au refte qu’elle deuroit.Au par fus je vous ay dit que Cadres amp;nbsp;Villegodou rie- Moulins lt;Jc ftoiêtdiiiifezquedu Goud petite Riuierequi pafte entre deux.A la fortie de laquelle ya deux Moulins de pierre taillé. Vn a chacun cofté deçà amp;nbsp;delà qui (è regarder amp;nbsp;defédêt fvn fautre pour eftre bié percez Sr accômodez tous joignâtles mu railles defquelles ils font auffi defen-dus.Ces Moulins ne font efleuez de terre plus hautd’vne toifo amp;nbsp;ont le toit prefque tout plat couuert de grolTe thuillc de laquelle on irojt ailèmét en la ville.Baftis au refte fur arcades mu niesde gros barreaux de fer pour endefendrefentréeaux hommes Sf la permettre îilfuëà leauedela Riuiere.Au deuant de celuy qui fait le coin de Villegodou y a vn baftion de terre dont j’ayparlé cy delfos. Mais qui tôboit piece à piece (ans qu’ô (èfouciaft de leredreftêr amp;nbsp;‘liceluy a la muraille yauoit vn mur de pierre taillée:tant pnurfouftenir le baftion que |K»ur Cfiipeftherquedu balliô onncdônafta ceMoulin. Au refte ilseftoiétd’eljxjurueuz de grof fopieces.Maisils en auoienr quelques vncs de menues. La villeeftoit pourueuë de trois cens Gamifon trente quatre que Corfes qu’autres Italiens: repartis en trois Compagnies de fanterie drcftèc ^iepiquiersbicn armez amp;nbsp;harquebuziers prelquetous Canons amp;nbsp;fournimens de Milan : Fy «jâJcaik«.

réglez qu’aucun nt^fe mclcontentoyent d’eux encores qu’ils ne receuflènt que quatre fouis par jour pour paye. Aufli mangeoyent ils fi peu amp;nbsp;jeufiioyent fi fouuent que leur vie en fembloit trop auftere à la gloutte diftblution des François quiauoient deux belles compagnies d’harquebuziers forains amp;nbsp;deux autres de la ville auecvne compagnie de dicuaux Icgiers.Lc tout commandé par (âint Felis Gouuerneur de tout le Diocefè autres fois Lieutenant de feu Tcrride. Ils auoient bonne prouifion de poudre amp;nbsp;auoient outre ce les molens d’en faire aftêz pour fournir la ville. Le Gouuernement au furplus n’eftoit poiy excefiif encores qu’on exigeaft beaucoup par mois pour entretenir la garnifon contre les Proteftans Çtii y reftoient fort foupçonnez toutesfois les vns defquels reuoltez Catholiques les autres frinsà dilTimuIez amp;nbsp;aucuns tenans ferme en leur coeur: eftoient beaucoup plus enuiez par leurs Concitoiens queeftrangers aufquelsilsdonnoient argent pour les tourmenter. Tous neantmoins bailToient l’oreille pour la (ôigneulc garde du Gouucrneuramp; des eftrangers .qi qu’aucun des Proteftans muets n’ofot rien entreprandre ne dire vn foui mot contre i'Eftat ptefantcraintedufutur.Depuis mcfmement qu’ils furent afteurezque files Confederez de lt;lehors donnoient plus d’alarmes en ville qu’ils en porteroient la peine amp;nbsp;qu’on les fet®it tous P^dreou noyer. Ce qui auint à loccafion de fentreprife qui auoit fait quelques jours aupa-wuint le Baron deTerrides. Careftant de retour des Eftatsde Millaud à faint Paulie

''M partant de làauecFonteraillcs, Dodou, Verglac amp;nbsp;autres fuiuiz de pluficurs Chefz 'oldats ramalfez des garnifons prochaines; fi trouua fur les huit heures du jour.pour la forprâ-^fceftimant que ceux qui deuoient les premiers prefonter fefeaiade, deulfont fournir au ré-

VOUS.A cefte occafion Verglac aiant pris douze coureurs Failance pres d’.vne harquebuza-de desportes.Mais ne defcouurant aucun de ceux qu’il y attendoit fait auancer trois des fiens qui a toute bride pourfuiuent trois Catholiques fortispour chaflei\ jufques aux portes. Mais *gt;2pcurenc tuer qu’vnCapelan fo retirans les autres es maifonsprocnaines.Puis reprindrent le ^hemin de leurs garnifons. Ce qui donna talarme en ville tellement que deux compagnies Menues par quelques piftollicrs fortirent jufques à vne demie lieuë aux champs à lafuit-

de CCS coureurs.Lefquels des ja joints au gros de leur trouppe fc retiroient pour attendre la ^onttnoditéd’vne meilleure occafion qui fe prefonta le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Car aiant le Vicomte de

Paulin General des Albigeois ( ainfi que de Millaud il Fen alloit à Fronftay en Languedoc amp;nbsp;H hh iiiij.

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L' HISTOIRE DE FRANCE.

autres lieux de fonGouucrnemcnt) donne charge àMontmiralamp; Pafquct Gouiiciwuf^ Reaimont d’y ac heminer le plus de forces qu’ils pourroicnt, le Baron de Terridesyafl^’^ ' bonne partie des liens en Lauraguay de Puylaurens^Sorefe, Saint Paul Dainiate amp;nbsp;autres P' ces conduits par Senegas amp;nbsp;Dcïmiez Gouuerncurs des deux derniers amp;nbsp;autres ChefsiSi bi que faifant hu it cens harqueKiziers qu’a pied qu’à chenal amp;nbsp;deux cens chenaux: tous fi dirent deux heurts deuât jour.Ou auoir rangé la fanteric à connert de la conrrefearpe tJu ƒ c'aitquot;«moulin de Villcgodon jufques à la plus prochain#; porte: TcrriûC loudain auanc'cr deux efcallades fvne pour gangner le baftion que j’ay dit plus prochainôc moulin: l'autre pour monter fur le haut du moulin amp;nbsp;de la gangner le dedans de la tolf que felchcllc fut prefentée au baftion auflî toll fut elle fournie de foldats qui le haut du baftiô .Mais ilsy trouuerét la muraille qui le fèparc des murs de la villeamp; du lin fur lequel ils delibcroientfê jerter pour de la entrer en la ville. Outre ce l’efchelle tropic ble pour la pcianteur de tant de loldats qui monroient corne à l’ennuy à qui y fêroit leprerni romp fous eux .Cet inconucnicnrneantmoins ny la faute d’auoir mal icconcu ceft endroit^ ne lez eftonna tous que les plus refbluz ne dreflaffent loudain l’autre efchelle fur la jettée^“ ils appellent la paiflierc du moulin. C’eft vn ranc de gros pillotis de bois bien ferrez amp;nbsp;® léz enlèmblej mais en biaisde laRiuiere pour forcer l’eau de cou rirlêrrce dedans les afin de faire tcurner les rciies pluftoft amp;nbsp;plus rondement. I ors la fèntinelle prompteàlonb noir, tire loudain l'harquebuzadc. Et aulfi toft que le Ibn de l’alarme amp;nbsp;cry redouble tinèlleeut rcfucillclc corps de garde; futfuiuicde plufiéurs autres coups d harquebi^â qui tous fadrefloient à cenionllin. Occafion que outre vii grand nombre de blelfeziT’ demeurèrent de ceux qui fc monftroient les plus dilligens à monter rcfchclle; laqnelleß^. moins fut loudainremplie d’auirts loldats qui conduits parKalcasJa Grange,Capitaigt;^^'j' quetijcüne Puicaluel,laBruncamp; autres: gangnerent loudain ledeftus amp;nbsp;dedans du ffci' , par la faueur à ce que aucunsdilcnt du mufnierfirrité contre le Gouuerneur du lefuz tice contre celuy qui entretenoit là femme ) d’ou delcenduz en vilJe en peu d’heure ib c**'. rompu le corps de garde de la prochaine tour. Ou ils le tindrent quelque temps, pour le . fendre desharquebuzades qui fortoieht du logis de Roque Courbe amp;nbsp;pour vuiderlatcquot;^^ ne prochaine des Catholiques. Et parce moien fauonfer Icntrcc à leurs tempagnens^'* J montoient fur les murailles par la plus prochaine garite de celle courtine.Car aux delpc’^ quatre qui y furent ruez en montant Sc de plus d’vne douzaine de blelltz d’vUe infinitto^ quebuza^es qui leur fortoient du prochain corps de garde poféen la tour prochaine, tous les flancs de la muraille: plus de cent cftoient desja montez dans la Garite de laquelle premier auoir leuc lésions aucc la telle pource que les ailles dont elle cftoit plâchée,n tlW* cloucziPuis c bacun le fuiuant file a file droit par la main fon compagnon. Ainfi fevoians nombrefencourageoiient àfauterenbas quin’eftoit profcndamp; gangnerla ville.

du logis de RoqueCourbe les ennuyoient fort de leursharquebuzades.Et en meßne temps' Capitaine Corflebien armé branlant vnc ronde picquelbrt de la Tour auec quelques^ub pourdonerteftebailféc fur eux.Si quelé voians fichaudemétpourfuiuiz plufieurs qiiiteret pdfa^refdes m'uraiiles amp;nbsp;fe retirèrent en la Tour que Palquet auoit gangnée côme j’ay dmm quelques vns quife lèrrcrent dedans la Garite, pariaquelle ils eftoient entrez. Tant poi'n^^ mer mieuxaùèndrc le demies hazard que de fuir: que pour ne quitter le moien de prandre àidSf à'iftônfofisKfiusleiirs’àiTrrescompagnons qui venoient tousjours par celle efchelle-b'ren qifcn fimreftfqtccz Ôid’cCCÉW amp;denombre delcddats: ce fut aux Corfes à quitet placcamp;i fewtfrcT'par vne pÄte de derriere au logis de Roque Courbe. Ou il penfbit tenirb fe Vôiaûtaftjfbcfdé-cttjquante foldats la plus partCoïlîes. Eclquels ncantmoins n’y feirentautf^ detioif^ tant parce que Roque courbe cftonné de voir tant de Confederez fi auant en ville: quelenombreen?'ctoiiroÿ^‘cl’heute àautre auoit jaeupromelîe deviefauue: pouriieuq^ ncîlciuffrift qu’on draft de fa maifon ce qu’il auoit juré.-loint qu’en mcfmc temps laNobld quieftoildehors voiant tantlde foldatsengagcz envillefi bien pourueucd’honimes amp;nbsp;toutes munitions ferelolutparles remonftranccs amp;nbsp;piaiticülier exemple de Terridcamp;V' glac d’y entres à quelque pris que ce fuft pour les fecoUrir.Verglac premier apres auoir troU ué le moien du rompre à coups de marteaux les barres des arceaux de moulim entre dédain fuiuy du refte qui encouragea tellement les prmicers que la ville cftoi t ja Proteftante.

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LIVRE TRENTEH VITIEME nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;248.

iVqiiet nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;plufieurs autres fùiuiz d’vn nombre de fôldats auoiént gangns

le Pont; crainte qu’on ne le leuaft pour combattre de fautre cofté amp;nbsp;lesaculer h, attendant plus de fecours pour les dcffaire. Mais ceux cy preuoians amp;preuenansen(êmble le danger: donnèrent plus outre juiques au corps de garde de la place, qu’ils enfinglaterent foudain des pontes corps qu’ils y trouuerent. Et comme ils commencèrent^ le diuilêr pour butiner plus tichement; ils ne trouuoient homme qui ne paffàft par le tranchant de feipée, ne fentift la roi-deur de fefpieu, ou la trop fôudaine force d’vne harquebuzade. Dont ceux qui fen penlbient garentir,aimoient mieux le précipiter dans feau pour y laiflèr auec le corps la lumière de ce monde. Les autres par grandes offres amp;nbsp;riches promeflès rachetoient leur vie au pris de leur boiirfe. Plus de trois cens prindrent party delclâuueràqui mieux. Mais la Caualleriequi U efloit encores toute entrée donne deffus quelques trouppes à la fortie amp;nbsp;en deffeit plufieurs. Saine Felix toutesfois,fuiuy de fix chenaux elchappa la main ennemie. De ceux qui le mirent en deffence foit dedans foit dehors la ville: n’en efehappa que bien peu. Ce pendant Verglac, Senegay,Define amp;nbsp;quelques autres arrailbnnoient Roque courbe, pour le rendre vie làuue auec les cinquante Corfles qui furent conduits par Terride en toute (cureté julques à vne demie lieiiëamp; par d’autres encores plus loin, crainte que le François ne les acheuaft de rendre miferables amp;nbsp;infortunez. Roquecourbe le plus riche amp;nbsp;apparent bourgeois de la ville : fut retenu tant pour en tirer rançon que pour le delplaifir que tous recourent de ce qu’il auoit incité le Roy amp;nbsp;obtins de la Majefté qu’il luy full permis défaire vne Citadelle de Ion logis pour tenir en bride perpétuelle vnsamp; autres habitans de Caftres: nommément en haine des Ptoteftans dcfqucls il ne fe pouuoit alïeurer. loint qu’il clloit chargé d’auoir fait toutes Ibrtes de menées contre eux.Le butin au relie ne fut pas grand amp;nbsp;n’exceda cent mil liures en tout: pourcc quelcs Protcllans qui elloient les plus riches de la ville:auoienr ja ellé tous pillez. Ils ytrouuerent quantité de bonnes armes, nommemant belles harqucbuzesamp; fou rnimens, de beaux motions amp;nbsp;corlèlets grauez dont les Capitaines 8c lôldats faccommoderent. Apres auoiv inhumé près de deux cens morts Catholiques, entre lefquels le Capitaine Anthony' amp;nbsp;lamin Lieutenant de 13înt Félix furent regrettez amp;nbsp;quelque vint Confederez: appaile la ''ille,donnélogisàchacun, alfignéquartiers aux compagnies pour la garde delà place, efi tablyfordreamp; reglement aux plus importans affaires: Terride accompagnédes de

Verglac Senegas, Define amp;nbsp;autres fuiuy de trois cens harquebuziers amp;nbsp;deux cens chenaux le retira à Soreze pour y acheuer les Ellats particuliers de tAuraguez interrompus par l’entreprife de Caftres, ou plus de quatre cens harqiiebuzicrs 8c deux cens cheuaux demeu

rèrent fous le Gouuernement de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui

recent Sc cômâda les Proteftâs naturels du

« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lieu y retirez depuis la prilèSeautres

qui furet côtraints d’y réfugier corne vous.ente- nbsp;nbsp;nbsp;.

. c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;drez ailleurs

plus à loi- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

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s o M M A I R E

Du Trenteneuficme Liure '

7* 2^ £ S le fiege leue de deuant Fontetuiy le Ccmte par lej Cathtlitjuet Li le firtifie de rechef drffi'aMjJi ajftegépar la deuxieme fiisy par le Duc de cter: Les moient ^u'il tient pour fournir deviuretfonarme'e: Q^iprand dr lieux circonuoißni de la ‘Rochelle-. Puis bat four le ‘Parlement de (emlgt;er prend Fotenay:i^ellt;juei efforts ^ue ta Noue fceut frire pour le fecourir. lin Admiflre pendu.Sntreprtfe de la Noue fur Mar ans.Le P^y efcrit aux pour fe maintenir enPaix.LufignendrIefiege qu'y mit leDucdetJ^/otpencierfef^jf.

naturel, Courfes des P rote flans defguife^par toute la France. Deffeiin pleits des trouppes du pubhc que conduisit la Haye Lieutenant de Poitou: Prinfe rafement de Luflgflt;^i le Duc de Montpenfier. Comportemeru du zMarefchal d'uy^nutlle : e^fa declaration fe reforeme T^.P^glement que les Proteflans ^Catholiques vnis firent «2^ifmes fous fon autoritépour leurdejj ee contre les Catholiques tant fur le fait de la fttflice nbsp;nbsp;'Peligton: que police eîr affaires de la guerre.

peuple en Poitou. Liÿsedes Catholiques contre les Proteflans en Poitou. Fntreprifes (^portemens dimUl^ Haye Lieutenant de Poitou. .Auec les occafions forme de fa mort. Puis les P^quefles prefentées au'Rfl n^furUmil cinq cens fotxante quinl^eypar les députez, du Prince de Condé, Maréchal d'.AnMille ^au/re^r. la Paix 'vniuerfelle de ce ‘P^yaume. la refponce du '^Pjy. rmèe des Proteflans Poiteuins (fl Saintonfe contre les 'Pjytres (fl- autres Catholiques defeendus en Fatntonge. Saint fean d '.Angle prins par Puffe Canon (fl reprint par Popelliniere, auec Ponne Boutonne (flaueres places. ÎJoyagedu Poy de PoloffU dre la poffeffion du Poyaume de France, Les recueils magnifiques que luy firent I' Smpereur,la Seigneurie^ nife nbsp;nbsp;autresPotentats d'/talie fur les terres defquels ilpafJott.'La defcente,la vie naturel (flportewans ffi^

de Sauoye Prince de Piémont. Comme, quand, ou (fl par qui le quot;P^y fe refolut à la guerre, Liuron laijfépar l^ Catholiques, Sacre (fl tfl^dariage du P^py Henry ;. Son premier Edàt venant en France pourp cefferles armes fous l'affeurance aux Proteflans de fes bonnes graces, La Hunaudaye d la quot;pochetle pour lui Ele/lton de faques Gui ton pour Maire à la Tipchelle, Députez Pjehedots pour la Paix. Entreprinfl des i teflans fur 7\^yort.Prinfe de Benon par les Proteflans, Trépas du Ticomte de “Pphan (fl le mariage du Frontenay fonfrere (flfrcceffeur, auec la Damoyfelle de Soubil^. Prinfe de Perigueux par les Proteßut^ grand butin. vHrmée Catholique en Poitou fous le Comte du Lude. Prinfe de /ffledt péfur les Proteßunsfl Làndereau (flla reprinfe en me fine jour fur luy par les'Pjchellois.Auec les moiens qu'y tindret vns flaatreifr s'enajfeurer: (fl les deffeins des Catholiques d'affamer la'Pochelle s'ils cnffentpeu deffendre l'^sle^y'/lcgocd^ de la Treue en Languedoc. Eflat du Dauphiné ou Ihfontbrun efl pris (fl décapité. vHrrnee du Prince ae Conito les prep^atifs duPoy contre luy. quot;Befime meurtrier de l'Amiral,pris (fl tué par les Proteflaru. P^auiresPS' chf dois font de grans butins en mer fer les Effagnols, (fl Portugais, François /taltens (fl autres à tout ils ont tousjours déclaré guerre pendant les troubles.

2Evovs ay cy déliant reprefenté le premier fiege de Fontenay. Pour vous éif* ’ mieux entendre l’yfïtjc des deffeins du Duc de Montpenfier, qui forcé camper deuant clt;fi:e ville,auoit acreu fon armée de celle de Matignon pour vengô LaNouëcn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’injure quelcsfiensyauoient receuë, faut fçauoir quclefiege leué (urlafin«

tre cnFonte mois de May la Noue y entra aiiffi toft, lequel femploiant à reconoiftre les plus amp;nbsp;moins fo'® foraëcpoui endroits crainte d’vn fécond fiege: feftudia d’y pouruoir mieux queparauant. A ces oigt; la féconde rcmpliffans de terre amp;nbsp;de^a curée des foflez qu’il feit aprofondir, ùuant mur du portalfaint fois. Michel; en drefïà vne forme de Bouleuard qu’on nomma depuis le fort Saint Michel.Puis droite au coin de la muraille, il efleua le fort des Dames. Ainfi nomme pourec qu’il fut des maifons des ReligieufèsCordellieres qui auoient leur contient en ce lieu. Il feroit forme carrée, fil ne feflrecifloit en auant. Apres la figure du plan on l’efleua de dixhuit pic^ de haut gt;nbsp;quatre vints fix pas de large, amp;nbsp;vint pieds de contre efearpe : reueftu de pier^Y

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LIVRE’ TRENTËNEVFIEME.


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‘aillefors du cofté de la lamproye ou la briefuetté du temps ne leur permit de parachcuer le deflèin, pour cftre affis droit au coin de la muraille qui defcend vers la prée il defcouure bien tout ce cofté î ïnais pour n’eftreàfeqiiipolent auancé vers le fort lâint Michel il nedeffcnd contrefcarpe. Son foflTé vers la ville, eftoit pourueu d'vne haute Cafêmatte à deux efta-

ges amp;nbsp;d’vne barricade au delTus pour empelcher qu’on ne fe prel^taft au bardeau qui eft vne jeâée de gros pieux, enrremeflez de pierres, terre amp;nbsp;autres matières bien preflees, pour arref^ ter le cours de l’eau : afin que la faifânt par ce moien enfler amp;nbsp;regorger contre la muraille de prée, îacces lïen fut fi facille a ceux qui voudroient aller à îadïàut de ce cofté.Puis fuiuent les murailles jiifques au coin qu’on nomme fabreuuoin battu, aflailly amp;deffcodu comme twusauonsditcy delfus. Pourcouurir amp;nbsp;defendre lequel des Canonnades neantmoins,ils nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

drelTcrent vne efpaule hors les murs qui lêmbloit garentir ceft endroit. De là vous montez au Chafteaii. Puis vous trouuez le fort de Guinefole pour maintenir toute celle auenue . le ‘ vousay dit cy delfus: que pour lepeu de loifir ils nefauoient mis qti’en demie defence. Depuis on feit öfter les Gabionnades, au lieu delquelles fut efleuévn parapet large de douze piedz pour le garand du foldat. Ils auoient outre ce, faitouurir felpaulc droite du fort qui rè- ' garde le Chafteau pour fenlêruir comme de Cafematre tant à garder ce cofté du fort : quequot; pour flanquer le Chaftcau:5c ny entroit on quepar le folTé.Voila les fortifications du dehors. Pour celles du dedans. Ils auoient tiré leurs retranchemens derriere tous les murs de la ville fors à feutre-deux des Cafèmattes du fort des Dames, qui refta lâns tranchée ne rampars: fi-non d’vne barrière de charrettes drelfées rierelcpôt aux cheures;8lt; d’vne barricade fur la ba-rriere. la plus part toutesfoits,fut faite par les Chefs que la Noue y laifl^. Lclquels délibérez fy porterfelon qu’ils verroient les dclfeins des Catholiques encommcncer, les y baftirent come ils les veirentaprocher,battre amp;nbsp;aflàillir cefte place. Toutes lefquelles neantmoins je vous pontenay particulariferay quand les occafions fi prefenteront.

Donquesle Duc encouragé d’aller en Poitou pour les railôns que delfus: amp;nbsp;d’abondant pour y faire autant que Matignon en Normandie: n’eut qu’a prandre cefte armée viôlorieulê ^hpluspartdesalfiegezênCarentanamp;làint Lo,quipourauoirlavie feftoient croilêz à là Catholique : .pour les faire tous defeendre contre les Pœteuins. Lefqiiels auoient préparé fontenay comme je vous ay dit, fourny de viures pour trois mois,alfez de poudres pour qua-^Kccnsfoldats qui y furent mis: aucc deux Coleurines vne moienne amp;nbsp;deux petites pieces fous le Gouuernement de faint Efticnne fils de Vieille vignc.Mais au lieu de lôixante Gentils-l’ommes qui le fouftindrcnt:n’en refta pas vint à ceftui cy.Et outre ce prefque tous Iqj habitas (è retirèrent amp;nbsp;leur famille à la Rochelle auec le plus beau de leurs meubles. Pource qu’ils U dlimoient fi petite place aflez roide, pour attendre feffort d’vne telle armée. Notamment •fe feze pieces de batterie qu’elle trainoit auec elle. loint la ferme rdblution qu’auoient àlem-ploier tant le General que les Chefs qui lelccondoient en autorité.

C E fait des habitans amp;nbsp;autres confiderations: fut occafion à la Noue de feraporter au Confeil Confeifdudeuoirque les Proteftans auoient à tenir fur telle occurrence. Les oppinions y a^embiéquot;*^ lurent diiierfes. Aucuns propolèrent le defmantellementôc abandon de cefte place pour le pour refou 'ueileurauis. Aquoy ils fèdifôient pouffez parla confideration du fit de la ville. Là^uelle jroie,*tFon pour dire alTifc fur vn pendant de montagne,fe defcouure de toutes pars à ceux qui la veulent tenay ou battre amp;: ruïncr en tous endroits: voire mefmes tousles retranchemens qu’on y fçauroit faire “ânteiefoî àpeyney peuuent cacher de foldat. loint que toutes fes murailles pour eftre .vieilles amp;nbsp;de foi- cnraucc les bleeftofe; nefauroient durer contre la violence de tant de Canons. Les autres pour contre poix à ces raifons propofoient le grand proffit amp;nbsp;tous les auantagiÿ qui leur eftoiét tousjours part amp;d’au venuz amp;: prenoient fans ceffe du bas Poitou:des reuenuz amp;nbsp;cômoditez duquel, ils ne fe pou-iJoientpaflèr qu’ils ne fulfent réduits à grande extrémité. Qiæ Fontenay eftoit la Clef de ce trefor; îappuy amp;nbsp;la principalle rerraite.Laquelle hors de leurs mains, leur feroit abandonner Don feulement tout le plat pays amp;nbsp;la communication auec ceinftleLufignen pour le haut Poitou;aius auflî toutes les codes de la mer amp;nbsp;les places qui y font. Comme Marans, Noail-‘y8c autres qui fuiuent toutes le bon ou mauuais heur de Fontenay. Ne pouuant long temps demeurer hors les mains de celluy qui en fera maiftre.Ils propofoict d’auantage le deshoneur flDecc leur feroit,d’abandonner fi toft vne place fi bien pourueuë de tout ce qu’il luy eft be-'Oinpourtrois mois, remplie de cinq cens foldatsamp;affuréc de toutes les fortifications qu’on

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yapcu drcffcr.Mcfmement qu’elle auoit parauant elprouuéamp; rendu vains les efforts de mcfmcs qui y retournent peuteftreàlcur fécond defhonneur. Outre ce, ils pclbknt perte tant de la place que de îhonnenr: la confequence a l’auenir d’eftre tßniicz auoirer^'j^ vne û petite armée. Mefmement fans la voir ny féntir l’elprcuue de fa puifTancc. Outre pli*’ tenue de celle place, importgit pour la confequence que le defmentclement d’icellcapp'’ teroit à toutes les autres villes Proteftantes, qui en refteroient moins refolues a fe mainte contre la furie des Catholiques. Au rebours il ny auoit fi petite place pour fi peu pouf«^ qu’elle fuft,qui n’ofâft tenir bon contre leur armée: Si Fontenay qui nue de fortification’. en fi poure eftat de dcffence qu’elle auoit tous/ours au para liât elle eftimée bicoque plun^ que place de deffencedes arreftoit fur cul par vne braue refolution de fe défendre cótrccu^' Ilsajouftoientlaconfideration du grand proffit qu’apporteroit À la Rochelle grand principalle retraite des Confederez.-l’oppiniaftreté de cefte place.Pendant laquelle on aoi” tous moiens de jeder toutes fortes de fruits amp;nbsp;autres efpeces de prouifions qu’on pourroK^ leucr de Poitou pour en accommoder cefte ville maritime jufques à deux années. Soitq«*’ y vouluft auancer vn autre fiege, ou fans icclluy que les habitans amp;nbsp;réfugiez y vofciiflêota“^ beaucoup moindres frais amp;nbsp;incommoditez qu’ils ne feroiét fans telles prouifiôs.Au reftcv Dieu auoit autres fois fait la grace aux fiens d’accullcr vne trop plus grade armée aucc mo*'’ dres auantages. Queccn’eftoit la premiere fois qu’vne petite ville n’a feulement foußc®“^ Ains rompu vn plus grand nombre d’ennemis. La grande armée de l’Empereur Chark’*^'^ quiéme commandant en perfonne au fiege qu’il planta deuant faintDidierivillettefimpk®. retranchée en la Picardie. Et le furieux vain affaut ncantmoins, que nos François,amp; Su»' conduits par Lautrec amp;nbsp;Montmorency donnèrent à laBicoque contre le marquis del ' nous en rendent ^z certains. Mais plus encor les inutiIs efforts de l'armée du Prince phin deuant Liuron en Dauphiné en May dernier. Et ceux de Loflés amp;nbsp;la Vallcttc deu^ Clerac d’Agenois: qui n’a pour toutes fortifications qu’vne fimplc ceinture de terre. quelletoutesfois ils furent contraints d’abandonner ' au commancement de luiu dernier J auoir emploié tous les efforts de la plus belle fanterie amp;nbsp;CauallerÆ du pays amp;nbsp;lieux cite®” uoifins. Telles amp;nbsp;autres confiderations auancées pour la confirmation de ce propos.k' îafléurance quefâint Eftienne amp;nbsp;autres qui luy affiftoient: donnèrent à la Noue qu’ilsauoit”” forces moiens Sc courages baftans à faire encor vne fois reculler les Catholiques de Poit®quot;' que le dernier auis fut fuiuy amp;nbsp;auffi toft defpefcherent en Saintonge,Gafeongne, P«ig®'“ prier leurs Confederez dreffer le plus qu’ils pourroient de Caualleric les garnifonsfournit’ pour fe pftparer amp;nbsp;puis fe trouuer au Rende-vous qui leur féroit dené afin de pouruoitîquot;’” affiegez felon que les occafions Si moiens fe prefenteroient fauorable.s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

L E Duc de Montpcnficr cependant auançoitfon armée en Poitou: laquelle il adrefia Lufignen premierement.Non pour faffieger comme les Proteftans jugcoient:Mais pour exe-quter tintclligencc qu’il cftimoit auoir bien pratiquée auec quelques Capitaines du dedan’’ lesquels defireuxd’amufer cefte armée pour donner loifir à ceux de Fontenay defe poutuoi” amp;nbsp;en fin recompenfér dignement ceux qui fcneftoictvoulu féruir corne de traifftesinoncW' tant la jiromeffe d’vn bon nombre de deniers grans Eftats amp;nbsp;plus grandes promeffes pourceo dre la place:auffi toft qu’ils veiret vn nôbre de Cappitainesôc /oldats Catholiques entrez pout la [furprinfe «feirct fermer les portesamp;furét prefque deux cens brauesCatholiques mis a mort' Dequoy le Duc deMôtpenfier fort indigné amp;nbsp;jugeant de la refolution de ceux de dedâsparU hardi eflé d’vn tel trait aftémbla fon Conféil. Ou en fin il fut refolu qu’on iroit affieger PoiiK' nay.Parce que il eftoit de plus grande importance au Roy,plus foible amp;nbsp;plus proche desRo chellois que Lufignen. Et^artant plus commode aux ennemis Sc plusfacillcà'eftrefcco«' ru par ceux qui eftoientcnla Rochelle. Outre cefte raifon difoient les auteurs de cet auis.3gt; nous eftions capables de forcer Lufignen: qu’a plus grande raifon amp;nbsp;fans difficulté nous pt«' drions Fontenay. Mais qu«fi nous attaquions Lufignen deuantFontenay: le fiege féroit long amp;nbsp;douteux. amp;nbsp;que cependant les ennemis fortifïeroient Fontenay qui nous coufteroit ain» fonifié autant que Lufignen. Dauantageque fhiuervenu Fontenay ne nous féroit fiaiféa prandre. DautantquclaRiuiere croiftroitSc quedu cofté ou elle paffoitil féroit aife en ce temps, qui eftoit fur lafindeîEfté l’emporter. Que fi on attendoitja finde Lufignen nw foldats laffez amp;nbsp;ennuiez de la longueur d’vn telfiegee perdront les deux tiers de leur ardeur» - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;courage

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livre trentenevfieme.


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courage. Mais laifïàins Fontenay, nous lairrons à fennemy cent mil eleuz, qu’il pourra ce pe-'i'iiit amaflèrfur le tablier amp;nbsp;fur le pays: dont nous auons bien affaire pour l’entretenement de ooftre armee. Sans compter que l’on pourroit tirer infinies autres commoditez de la domina-don de ce pays là qui eft grand amp;nbsp;fertil,

Prevoiant le Duc de Montpenfier qui auparauantflgt;n entrée dans le bas Poitou: hsennemis qui auoi ét tousjours tenu la campagne en icelluy,amp; qui femblablement fçraUoiët on intention pour empefeher le cours de fês entreprifes: auroientfait vn degaft: general par raldd’ar-Wiamp;aiifTi trâlporter tous les viures qui eftoient au tour des villes amp;nbsp;places qu’ils tenoient: nbsp;nbsp;nbsp;Cath»

ïbnqn’y allant, font armée ne trouuaft les viures requis pour là nourriture: Se craignant que fXm^rd^e pour vne telle neceflîté il fut contraint de quicerou différer le fêruice du Roy: auffipourem- ''lures tou- • Pdcher que les foldats n’abandônaflènt leurs Enfêignes pour aller cercher leur viures amp;nbsp;fous p”s amp;nbsp;garen tdlecoullcurncruüuffent le pays fit fpauoirfonentreprife aux villes de Fontenay, Nyort amp;nbsp;tîrie pays hintMaixant; leur donnant auis qu’il eftoit vtille Sc neceffaire, tant pour le feruicc de la Ma-jcftéduRoy,que pour la conferuation de leur païs:qu’elles deputaffent quelques vns de leurs principaux pour enfèmblement auifer à-la nourriture de fon armée: en laquelle ilfaifoitef-ritde fix mille combatans tant de cheual que de pied. Eux ainfi aftemblez: offrirent au Duc cMontpenfier, tant pour elles que pour leurs refforts amp;nbsp;tablets: de nourrir amp;nbsp;entretenir fon îrmeedeviurestantquelaneceflîtéamp;leferuiceduRoylerequerroient. Etjufquesàcequc toutes les villes amp;nbsp;places occupées par les ennemis du Roy: fuflent rcmifês en tobeifiànce de tholiqnc. îMajefté. Et entre autres la ville de la Rochelle en laquelle comme ils remonftroientfcf toientdepuis quinzeans en ça,faites toutes les entreprifes menées, complots deliberations pour fubuertir fon Eftat Si ruiner les fujets de là Majefté. Offroient d’abondanr foudoier fon. ^'^iyee,moiennant qu’il obtint de la Majefté, que toutes les louées de deniers tant ordinaires ;viiies du bas •loeztraordinaircs qui lêfaifoienten cesprouinces. fuflent cmploiées pour la foldcamp; entre' tooement d’icelle. Et à la charge qu’il remift en fobeiflance du Roy, toutes les villes tenues ‘ P^t les ennemis de fa Majefté: amp;nbsp;la Rochelle nômément pour la reduélion de laquelle furent ,■ - ; ptopofezdiuers moiens. ôr dautantque le temps ne permettoit de pouuoir faire ratifficr à la ' nbsp;nbsp;'

^joftéceqiie les villes defiroient des denierscy deffus:amp;que fa Majefté les pouuoit auoir af-''^ozailleurs:ils feirent pource qui fe prefêntoit, vn marché auec Amorry Bourguignon dit du bas Poi ^æeriemarchant de Nyort cy deuant munitionnaire des viures du camp deuant la Rochelle ® hnnéemil cinq cens foixante trezc:auec pris Si conuenance du pain vin amp;nbsp;chair qu’il de- theiieamp;° Jjoitfournir chacun jour. Et la fomme à laquelle fo montoit la nourriture, fut mifêÀc impo- fontgrades oolut les pays reffortiffans à ces villes amp;nbsp;receuë par les Reccueurs ordinaires qui.- mirent farr. Boy pour B^^^trelcs mains du marchât munitjônaire.Outre ce les plus gros de chacune de ces villes woiét;fianimez cotre IcsRochellois qu’ils firct encor vne autre ouuerture à leur ruyne, Pro juf°” Pwsqiie les prouinces voifines de laRochellequi reçoiiienttant de pertesSe de maux de fà re quesàcc ocllionfournioient à ce quedefliis ô condition que fargent ordinaire amp;nbsp;extraordinaire impo-dur icellesjleur fuft delaiffé-.foudoieroient Si nourriroient vne armée de gens de pied que le Roy enuoieroit deuant la ville fur la fin du prin temps auec vne bôneefeorte des companies

Gendarmerie qui toutes par ordre yfèruiroient leur quartier. Que durant le fî^e les ^oïmans, Bretons, Bifquins, Bourdelois Si Aulonnois fourniroient au Roy d’vn nombre de x 3uiresarniezcquipezamp;auitaillezfuffifàmment,jufqucsàccquelcsRochellois fuflèntre-

àcefteextrémité de fo rendre à la mercy du Roy. Si mieux on n’auifoit d’entretenir de ’ ƒ vente des biens des rebelles vne armée deuant la ville,par laquelle vente ceux qui foroient

Seigneurs de leurs biens, affection ne voient fi bien leiêruicoidu Roy : qu’il fe verroient pi'ibles en Iciusacquefts premier que de mettre les armes bas.Mais pour plufieurs côditiôs e Roy ne fut conlèillé depourfuiure f effet de ces difeours. Aucuns des Catholiques de oitou ce pendant,auertis que Touuoy eftoit forty de Fontenay aueç cent cinquante barque^ Baritaud amp;nbsp;uziers montezamp;quelques cuirafTes,pour faire la récolté des fruits K les mettre dans la ville Landercau ^«ucced’vnfiege prochain: affemblent le plusde forces qu’il? peurentamp;lepourfiiiuent:.

Les Roches

tenant chemins efguarez amp;nbsp;incertains: il ne peut cftre furpris. Si que retou mans les Ro- empefchc7 ^samp;Monforcau: amp;3uoir prisvn meflàger par lequel fàint Eftienne mandoit à deux Capi- qu’on ne ^'oespresde la qu’ils fe retiralfent en ville: les furprindrent à Ozaiz amp;nbsp;les chargèrent fi rude* amp;nbsp;chargé. ^o^étqueBizot pris,plufieurs morts Si le refte en routc:LcDuc eut lors aifcmétcu Fôtenay,

fil

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Ajmécca fil les cuft rcflctrcs auflîtoft. Mais ils famuferét à prandre la Foreft fur Seurc, Cheiuei'^' •nufcTpZan 1^7 amp;nbsp;McllcoùTouine-coupe pour auoir fait mener le Canon à la veuë duquel dre les forts pendu amp;nbsp;cftranclé auec quinze des fiens. Puis le Duc enuoia amp;nbsp;bicoques - - — nbsp;nbsp;nbsp;- -- nbsp;nbsp;® nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Protfflâtcs dubat Pol tou,

Marans qui

iChauigny garder ientredc^ de la Rochelle 8c Marans: ou il feit aller les Roches Baritaud auec les Regimens de Lauer 8c Lucé 8c les compagnies de*la Rouffierc amp;desBrucres qui y entrèrent fins refiftanct'” feftans retirez a la Rochelle, y Rquflicrc fut laiffé gouucrneur amp;nbsp;en fin des Brueres auccc* té pat les’ Enfêignes amp;nbsp;vne Cornette de chenaux legiers: auec lefquels courant inceffâmât tout leu” ptoteflans uernement d’Onis 8c jufques aux portes de la Rochelle: il ennuia affez les habitans par lap ^ycatholi feamp;rauagc de tout ce qu’ils auoient au plat pays. Puis le Duc feit defeendre fónaiffee^^ pays bas.Ou auoir battu 8c prinsen fin diferetion la ville de Melle fur foixatcfoldatscoiw^ tbohq^u^dittrauerffât le Poirou 8c Saintôgc printMarâs,Noaillé,ToneCharâteamp;autrespe^^ court le Poi fortsde la cofte Marine.LesC3ppitaines defqucls eftôncz au feu 1 bruit de fa venuc:quitt£*® tongt placesfans voir leurs ennemis en fece.Puis fàifànr contenance d’attaquer Pcns,choiuit” cilcgangnc tcsfois pour Ic pIus expédiant dc retournera Fontenay. Ou il campa Je premier de Sep*”*^ bre refolu de y demeurer jufques à la prinfc dc la place en laquelle les affiegez fe portel®”

tou amp;nbsp;Sain

tonga ou

pluficurs placw.

Comme vous entendrez.

Donques les Catholiques auoir fait leurs aproches amp;nbsp;retranchemens pour eux amp;po'quot;' ^cde^F^'tc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^t)ntre le faux bourg des Loges fous la faueii rdc quelques efeat*^®

nayiccTtc' chcs amp;nbsp;Icgcrcs attaqucs qu’ils drefferent enlaprée: ilsfe prefènteient pourenleuercfP bourg que les Proteftans voulurent debatre quclquctemps afin de juger mieux par qu’ils y feroient tant de la force amp;nbsp;fuffifànce que de la refolution de toute farmee. Teilt*”

qu’y auoir reccu deux cens foixante coups de Canons: amp;nbsp;fait quelques legeres atUr fans grande perte d’vnc part amp;nbsp;d’autre ; ils fe retirèrent tous le fcpticme jour dedans lav« Sur quoy d’autant que le troifiéme membre d’vnc compagnie ploia fon drappeauàlavcu^ boutgdêsLo plufieurs qui combatoient pour feutrée dedans ce faux bourg: les Catholiques jugèrent* ges quite en dain que IcsProteftansfê retiroient en crainte ja mis en fuiitcpouj^fêüuuerdcdansFontt j eftro)-. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fencourageâs les vus les autres: ils les pourfuiuirent fort animeufement jufq*t^

la porte de la ville. Mais pource que les Catholiques alloient tous ferrez, remplif^nst® la Rue de ce fâuxbourg amp;nbsp;que auec la fumée des maifonsles Enfetgnes qui marthoienftJ^ 'j leur empefehoient la veuë de ceux qui feftoient mis à la retraite: ils ne les pouuoicnt til^ leur plai/ircômc failbient ceux de la ville qui leur enuoierentvn million d’harquen^ defquelles ils en tuerent plufieurs amp;nbsp;en bleflerent encor dauantage: ne pouuât faillir a ng flemouée degens. Lcfqucls pour fempefehement des drappeauxdcfploiez'.ncpouuoi tirer aux afliegez.Dc forte qu’en fin force leurfuft apres la mort du Marquis deSaluflcst^ tesfois qui y rcceut vne harquebuzade en la gorge à fêtré du iauxbourg amp;nbsp;de quelques deforetirer pour faccom moder à qui mieux dedans cesLogesainfi conquifes.Ceîa »1' Duc de Montpenfier fe logea au fâuxbourg faint Michel. D’où il fit abattre îefcalicf clocher qui dcfcouuioit tout le carticraucc les deffences du icrtal amp;nbsp;de la Tour prochain®' Puisauoir fait leurs aproches de tous coflcz jufqucsau près de la contre efearpe: ils rent à miner le fort desDames 8c le rauelin.Mais tout fut efuâté.Landercau neâtmoinsyU’®? Les fautes trois canôs amp;nbsp;vne Couleurine pout battre la grofle tour joignât la Riuiere 8«: la muraille^®, prwû«« villc.Outre ce pour ce que lesCatholiques auoict mieux rcconu f Eftat de la ville queio'^’f ks hommes nbsp;nbsp;y campcrent fautre fois:amp; qu’au premier fiege ils auoient concu la force de la placctant**

aux féconds cofté flint Michel que des Loges: ils fo rcfolurcntdc îattaquerpar leChafteauamp; par lato'

de la lamproie. Pour tou^sfois cacher amp;nbsp;mieux effeôfucr ce deffein, ils feirenteftat def'*' «terics. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;abordée d’en vouloir aux forts qu'ils attaqucrctprefque tous çn vn mefme têps.Notii”'

ment cclluy de Guinefolle amp;nbsp;celuy des Dames : contra lequel Lan dcrcau pl apala Coleur^ qu’il y auoit menée pourvu öfter les deffences Sc les barricades qui cftoient dcflus.MaisC* eftoient garnies d’vn rampart auderrierc qui rendit les coups vains de celle bouche à fcu'*’’ force de laquelle futveue telle amp;nbsp;fi mcrueilleufo que donnant contre vne greffe pierre du rapet des murailles fur laquelle eftoit vn harquebuzicr :ellefcitcflcuer lefoldat auflÜ’^' qu’il eftoit.Tombant neantmoins fur les piedz ne fe feit aucun mal ny mcfinc à fon barques 2c. Puis auoir paracheué leurs tranchées qu’ils conduirent jufquesàla contrefcarpeduW des Dames( duquel ils gangnerent en fin le foffe apres en auoir percé la contrefcarpe)amp;

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LIVRE T RENTENEVEIEM E. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;251.

fondé la villeà leur volonté : conduirent neuf pièces de baterie vers la Tour de la Lamproye, pour la battre amp;nbsp;toute lôn eiicongrwure des deux coftez. Celles toutesfois qui batoient du eifuji ooftédes Dames; ne battirent^u’en effleurant pource que les pieces eftoyent pofées au delà ^oîu. Tousces préparatifs fe faiCoyentprincippallement pour couurir le trauail des pionniers ^autres mancuures qui jour amp;nbsp;nuit trauailloient pour eflcue»vne plateforme visa vis du fhalleau: Sur laquelle ils logèrent fix pieces de batterie pour rompre depuis la fentinellc aæ^e/fur luelesaffiegcz auoient auancé à la tefte du Chafteau : jufquesàla prochaine Tour. Usa- Bnffid’Am. uoientencor deux Canons au mefme lieu qu’au premier fiege contre le faux-bourg des Lo-

pour abattre tout ce qui eft de murailles depuis la Tour quarrée jufques à la Sentinelle WdcflTus. Et ce fait defoouurir de tous coftez ceux qui Ce prcfcnteroyenc à la defence de la • ofcchc.Cliofe fort aifée pour la foiblefïè des murailles amp;nbsp;que tout ce quartier va en montant.

d’Amboifeamp; quelques autres auoyent leurs Regimens logez en cefi endroiét. Sur lefi ^uelspeu de jours deuât la battcricjles Capitaines MontignyjCorchicaut amp;nbsp;quelques autres ■uiuis de quarante harquebuziers fortirent du Chafteau auec vne refolution fi heureulè, que bnspcned’vnfculhômeilsfaucerentlabaricadedu Corps de Garde qu’ils mettent en rout-'opît la mort amp;nbsp;bleffure des plus oppiniaftres à la demeure; gaignent amp;nbsp;emportent auec vne jç/a'lfieg« ffoieigne quelques Cuiraflcs,nôbre de Cafquets,morions,efpieuXjhalebardes,piques Sc har-^uebuzes que laiflèrent ceux qui trop effraiez Ce contenterêt d’en donner falarme à toute far •Pce.Trois jqprs apres les Capitaines Montigny,Corchicaut nbsp;nbsp;Sanfon firent enrreprilê de for

^tfutlArtilierie par le fort des Dames auec cent harquebuziers. Sanfon auec vne trouppc ^^onlelelongdela Contrefearpe dufoflepourfo rendre Mai fire de la tranchée que les Ca-wolicques auoyent faide : affin de gaigner fencogneure de la Calêmatte. Ou fattaque fut ^dlequ’apresleiir auoir faid perdre le lieu amp;nbsp;blelfé quelques vus: futen fincontraintfere-tor auec la perte de deux Gentils-hommes.L’autre bande fut afliftee d’vn plus grand heur, ^îrapres que Pierre Longue eut tout armé, franchy la premiere baricade drefléeen la rue H^ivadu Pont aux cheurgsau Cimetière: LcsCatholicqucsquilevoioyenfbicnfuiuy,a-wndonncrentlesdeuxautresbarrieresapresla mort deplufieurs d’eux; Si bien qu’ris pou-^oyent donner jufques au pieces fi la plaine ne les euft defoouucrt,occafion qu’ils fe retirèrent

perte d’hommes.

En ce temps fe preparoycntles trouppes Confédérées tant de Perigord que Langoiran a Bergerac amp;nbsp;autres;places que celles de Gafeogne : amp;nbsp;de la Haye Lieutenant Gene-^'enPoitou.Lequel depuis deux mois auoit loué fur le haut Poitou que Proieftan^qucCa-j °Equcs Politics cinq cens chenaux en falladcs amp;nbsp;harquebuziers montez. Et pource que de Lauedan ( duquel la femme amp;nbsp;nombre des ficns cftoient affiegez dedas Ploux ^''Auuergncpar Montai amp;nbsp;autres des pays prochains, auec pres de deux mil hommes amp;nbsp;Jl^elques Canons ) auoit prie la Noue de le fecourir: Les Vicomte de Gourdon,Langoiran, tholique/

Eâyc, Viuans amp;nbsp;autres auec douze cens hommes fy achcminerent.Mais aprochez de qua-’fîlieuësMontal trouua pour le plus four de ferrer fon Canon amp;congéer l’armée. Si bien vjcomtede ces trouppes Confédérées de retour qu’elles furent en Perigord : fo difpofoyent pour al- Lauedan af-au Rendez-vous : Quand la Noue délibéra de reprandre le Challeau de No^llé fur Monta” S^inze ou vints Soldats partie de la Compagnie du Capitaine Bruere qui tenoit le refte au

3fteau de Marans.Tant pour diuertir les troupes Catholiques que pour feftendre dauanta te» Prote-qui leur auoient efté oftez. Pource le dixiéme Septembre fit fortir de la Ro- ftans affie

‘Quellepres de 500. hommes qu’à pied qu’à chenalamp;vn Canon de batterie. Eftimant qu’à la «quot;ude^ * iceluy ils fo rendroient du moins à compofition vies amp;nbsp;bag^ies faunes. Mais les tenans Noailépour

’’'^rclpondoient qu’harquebuzades. Si qu’en auoir tué deux amp;nbsp;quelques vns bleffoz: fâchans ca'hoii lt;5 ' E)uc de Montpencier auoit ja commandé fix cens cheuaux pour y aller au focours fous ques de de

^mgny Lieutenant de fà Compagnée prinrent party de retraite.

3baterie de Fontenay cômcncée amp;nbsp;bien entretenuë fons interrup?ion:fit en peu de temps ce 'l'gt; cndefiroient les Catholiques : pour auoir rencontré vne vieille amp;nbsp;foible muraille. Si bien fonnableau

dcfcouuroit tout à laifo le dedans du Chafteau: au dedans lequel, comme à fendroid chafteau a lour quarree tirant à laTourete prochaine de la groffe Tour: on auoit anciennement

^'^nduitvne autre muraille qui cftoit auffipour lors à terre: Si bien que les affiegez n’auoient aucun lieu de retraiéle affurée, ny grand moyen de fo defendre contre vn violent

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

amp;:renoiniellé alïàut: finon de quelques rctranchemens amp;trauerfes qu’ils y feircnt:amp;^ ne plate forme qu’ils auoy cnt efleuée prefque vis à vis de la greffe Tour. Laquelle aiiß' ' ie*^c!iatrau nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;abbattue à Ce fecond ficge pour fenlcruir comme d’vue plateforme. Somme

o^u lesCa-quot; Ics Catholicques continuans tousjours de tirer amp;nbsp;abattre les murailles : furent fur les thohqucs heures du Mecredy au foir quinzième du mois àlaffaut par cefte breche. Laquelle ccini^’^ ('ontVepouf- fort raifounablc ils franchirent alTeztoft quelque empefehement qu’y pculfent douerIcsaU“^ gcz : Voire que paflàns outre ils gangnerent tout le dedans qui eftvne grande placée” celle haute amp;vieille muraille que j’ay dit auoir autres fois efte tirée prefque vis à vis deh w''' quarrée amp;nbsp;delà Tourette qui auovfine tant la grolTe Tour que la ceinture du Chafieau.OiH


lez.


confulterent neantmoins voyans les rctranchemens des affegez fils deuoyent garder le”'® conqueftesou lesquiter. Mais fur celle deliberation le Capitaine Braue qui connnac^ à la Garde de la Noue drelTée de quarante harquebuziers choyfis, alhllédc quelques ƒ tres Chefs, donne fi relblumentfureuxquelè voyansfi droitmirez du celle de la plate!” me amp;nbsp;aulfi chaudement pourfuiuis-, de l’autre flanc du collé de la Tour carrée d’ou prelque aulfi toll le Capitaine Pipamp; quelques autres: que force leur fut dequitter p'” amp;nbsp;le retirer en leur quartier. Bulfiyeutlebras perccd’vne harquebuzadcScBcllebata”*!' Le Capitaine Moulin y fut tue amp;nbsp;plufieurs autres pour lelquels renforcer les Roches taudj Landreau amp;nbsp;autres Gentils-hommes du pays marchoyeht à la brecirc. Mais renuen^ par ceux qni enfuioyent furent contraints de fc retirer. Les fortis y gangnerent vnfi E®' gne du Regiment de Bulfi, quelques Rondaches amp;nbsp;quantité d’autres Armes prilcs. Pluamp;”'® autres y furent blelTez amp;nbsp;dix ou douze Soldats y moururent. Les autres neantmoinsy^ tournèrent fur le foir. Mais ils ne donnèrent plusauant queau delTusde labrecheoùm” mourerent jufqucs à la Diane du jour fumant amp;nbsp;fy accommodèrent auec quelques ball^'” laine amp;nbsp;autre matière. Neantmoins au point du jour trouucrent plus expedient de quiti”' tout amp;nbsp;le retirer à leur quartier.

Afl'autpar relcallade vers le faux-bourg des Logee.

Comme Ceux là le carrelfoyent fi furieulèmcnt : les autres43atholicques donnoytf hefcallade à la porredes Loges fous le Capitaine Pericard que Serriou y auoiteniioyf^ Monforeau du collé de la Riuiere pour enleuer la ville de tous collez, où du moins diucfquot;' le peu d’alfiegezcn tant d’endroits qu’ils en facilitaflènt fentreprife de leurs Compagi'®”® qui allàilloyent le Challeau . Mais pour n’y ellre receu de moindre courage amp;nbsp;animolîté q”' les aiitresifurent en fin côtraints de quitter c’ell endroit, par la mort amp;nbsp;blelïure dequdq”'® vns. Pa^ainfi les Catholicques ellimans que la muraillee du Challeau n’elloit aflezouutf te : refolurent de continuer à d’efmolir depuis celle Tourette, julques à la greife Tour■-gâ”' gner tout cela, fy loger en feureté : Puis employer le dernier effort de toute lAiméeapwæ dre le relie de la ville . Surquoy plufieurs eltoyenr d’auis de faire vn logis pour trente ou q””' rante harquebuziers à la breche, d’entre leTourionSc la grolfeTourdu Challeau, po”' batretout le dedans. Choie qui eull tellement incommodé les alfiegez.-qu’ilsn’ciilfentftc'* paroillre qu’en grand danger. Mais la redition de la ville qu’on tramoit d’vnc part amp;nbsp;d autre depuis quelques jours:Ieur fut occafion de changer c’ell auis amp;nbsp;le lailTer pour la deliberatie”

que vofls entendrez.

Parlement de I edition

Quelques jours parauant, aucuns des plus timides alfiegez amp;nbsp;des plus apparens : clloiei” fortis lous couleur de parler a quelques amis qu’ils auoient reconnuz. Lefquels leiirauo” compo^fiUô. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;perfuadé la grandeur des breches,le peu de moien de les foullenir, les grans moyd”

amp; refolution de toute f Armée à ne partir que la ville prilê:y retournerét pour en tenir propos à S. Elliéne amp;nbsp;au tres: lefq usés côfiderans lEllat de la ville tel qu’ils ne la pouuoiét garderlôg téps.amp; n’aiâs encore eu nouuellcs du lècours tant de fois prcmis.Ioint qu’ils rapportoiétle”' côdition à celle des Catholiques:l’armée defquels ne mâquoit de rien qui fut necelfaire.' aii£” fobllince refolutiô de toutes Chefs d’y demeurer julques à la prilc: mirer l’affaire en dclibe-ratio du côlêil par entr’eux.Surce aucuns Catholiques,voiâs les affiegez aucunemétaffcélW' nez à cefle côpofitiô auoiét ja demâdé pour ollages les principaux des affiegez.Et fi affeélion netent encores plus,quand les premiers y eflans allez: Befïày foui retourna le lendemainaucc Monjouffeaume amp;nbsp;deux autres pour oflages Catholiques: affurans que la compofitionferoK tenuë fignée du Duc de Montpencietjpar laquelle il prometoit l’elpée amp;nbsp;le courtaiitaiixGn' tils-hommes amp;nbsp;Capitaines:amp; felpée au Fataffin encores que le Duc ne voulufl accorder que le ballon

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LIVRE TR ENTE NB VFI EM E. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;252.

lebaftonblancau Soldat.Or comme ces termes de compofition endormiffentpiufieurs aflîequot; gez;jufques à ne faire difficultc,receuoir plufieurs Capitaines 8c fôldats Catholiques leur en parier aux brefches Sc les afTeurer de tout:nóbrc d’cux crainte ( peut eftre) de perdre le butin qu’il elperoit faire à la prifèrfauanccrcntà dire que leurs Gentilshómes ne parloiét que pour eux;amp; qiielesfoldats fcroiéclaificz à la difcretion du Duc,qui les feroit tous pedre. Parquoy lesauertifïoicnt en amis,de dôner parti à leurs affaires de bone heiireÆ rédre Sc fier à eux qui pour les armes leurlâuucroiét la vie ôc les coduiroient en lieu de fèureté. Corne le mal qu’on reçoit d’vn ami Sc fur tout inopincmét,nous vient plus à cotre cœur que fi nous le receuions de ceux defquels nous n’efperos autrechofê que defplaifir.-pluficurs faltererct fi fort prenâs cc propos pourafleuré:que lâns leursChefs ils fe fuflet Ibudain mutinez cotre la Noblcfic qu’ils cslônioiêt desja Seen tenoiét tels proposque les plus apparés n’y cfioict pas des plus affeurez. Occafiû que le traité de côpofitiô ne fut fy tort fignedoint que S. Eftiênc demadoit pour les fûldats ce qu’Ô ne vouloir accorder.Mais lesCatholiques les firet afièz toit rccôcilier.Car fiit

vnc place amp;nbsp;defeoura-ger les fol-dats delà garderies mal affirClio nant contre leurs Chefs

CCS entrefaites labateriefe recômençade 9. pieces qui ne cefferét dés les 6. heures du matin côttelatourdelaLâproyc amp;fês 2. courtines: ƒufques a ce que la breche fut trouuée de tous raifônabledes deux coftez 8c la tour mefine toute ouuerte.Le Capitaine laCaiicEnfêigne de Blôdeau y auoit efté enuoié du Chafteau des le jour precedent pour la garder.Mais la bateric luyfébla fi furieufe ce leudy 16. du mois,qu’il n’y feeut demeurer jufques à 6. heures du ma-retira au rctrachemét.Les principauxChefs des afliegez cependâtSc quelques vnsdes particuliers,ennuyez de n’eftre fecourus attédoienr feffet de ceflc copofitiontfâns autremêt fc préparera la lôgueur du fiege.Dequoy le doutas aucuns de tarméeCarhoIique 8c que fur ce ilferoitaifé à les furpradre fur le Parlemét:firét tant que fur les dix heures les côpagnies furet difpoféesàîaffautgeneral.Encor que le Duc deMorpéciereuft promis 8c afièuré que les loi-datsferetireroiét de laCotrefcarpe pour faire mieux jouir Icsalfiegez de l’effet de là promelïè. Parlement Le Capitaine Lago 8c 7. autres côpagnies dônent auec 8. Enfeignes bien luiuies jufques à la Tour8càlâcourtine,quif»itîctredeuxde la porte dclabrcuoirrli rcfolumctquele Lieutenat de Lagogagna la tour fi logea auec 15. ou 20. Ibldats. Mais les autres furent fi viuement ta-ftez d’harquebuzades: puis repouflêz par le Capitaine Renohere le jeune Gentilhôme Poi-ïeuiuamp; autres qu’ils perdirét fenuic d’entrer plus auant.Soudain les alTiegez prefentét le feu ^l^Tourpourfairebruller ces prilbnnicrs abandonnez de leurs compagnons 8c îeuffent efté ^BdTayScautres craignans de contreuenirà la comfjofitton, n’euffent commandé les laif-(cr la; Scie Duc de Montpencier à quelque vns de les retirer. La moururent dcsfclfiegez lesCapiüincs Champagne Gentil-homme Sc vn autre Capitaine qui furent tuez d’harquebuzades tirées de la Tour. Le Capitaine Pierre Longue fur aulTi emporté d’vne Canonna-dedetriere la plateforme qui eftoit contre le retranchement 8c Saint Efticnnc Gouuerncury fut blelïe à vue jambe des efclats d’vn Canon. Les vieilles bandes de Serriou eftoient prepa • rcesàLautre collé vers le fort des Dames. Mais il ne voulut Ibuffrirfcsdrappeaux branfler pour J la dcfmarche ; Au moien de la promelTe qu’il auoit veu faire à fon General, 8c que luy nicfme auoit fait d'entretenir la compofition encores que plufieurs autres le depitalfÿit par ^’^jutes amp;nbsp;mocqueries contre fes trouppes de ce qu’a vne telle occafion elles n’auoyent fait Pareil deuoir que les autres pour rendre la ville Catholicque. En mefme temps les autre» Eufcignesfedifpofoyent pour aller àfalTautau Chafteau. Maisvoyans les préparatifs,huées cris redoublez des tenans qui les y appelloycnt : le contentèrent de fy eftre offerts n’eftans

ConduitesScn’ayans aullî charge de palTer outre ôc peu à peu fe retirèrent d’où ilseftoyent partis. Ainfi finit la matinée du leudy. Le relie duquel fut plft employé en deuis que les ''usSc les autres auoyent de la reddition : qu’en autres moyens de foffenlêr. Tellement que Parlemcns particuliers auec loccafion, donnèrent la hardielfe à plufieurs d’entrer les '’US par les breçhes les autres par les forts pour parler de plusprqi à leurs connoiflàns 8c a-■uis. Siirquoy Monjoulïèaulme importuné par les prières des Proteftans de faire retirer tant '^cCatholicques qui lôus vmbre de parlemanterfauançoient ainfi dans la ville : les feit en fin ^utiterà leurs drappeaux.

Cependant pource que le Duc auoit mandé lecours luy vint en ce temps trois cens uouimes de crue feulement de Fantalfins ramalïèz en laPicardie Ibus la conduite d’vn lêrgent UC h Colonelle. Tellement que les chofês réduites à tels termes 8c fempirans d’heure à autre

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Sïptembre, ’574.

L’ H I S T O I R E DE FRANCE.

Le fort de Guincfolc

du coflédesaflîegez:quifcauoientd’ailIeurslesCatholiques rcfoluz de forceramp;pinerla'il lc:Nonobllant la promclTe de leurGcneral amp;nbsp;notammant le dclïèin qu’ils auoient à definente-1er tout le Chafteau qui tenoit peu amp;nbsp;y tourner ftffort de toute faimée:ftirent encor plusdc' fireux de la compofition voians à tout heure les fôldats Catholiques entrer dedâs la ville foui couleur de faccord jafaitSfffignédu General .Si bien que ceux qu'on faifcitfortirparvnÇO' fié entroient par fautre.Ioint qu’vn des Capitaines defanterie aufquelson auoit donné Idc'’ de Guinefolle en garde:fafïèurât peuteftre de la mort pour quelques jeuncfles paßcesfilu^ donnoit plusaffeuré party à fès affaires: Voyant d’ailleurs qu’on ne leur pouriioiroit d’aucuU Chef de refpeél n’y d’autres fêurctés pour les côduirc à la Rochelle: caria capitulatiô portât qu’ils ne pourroict le retirer dans Lufignen, Pons n’y Broüage : quita le fort amp;nbsp;les armes ad Catholiques la plus part defquels entrèrent par cet endroit. Voila pourquov la ville ne

Capitaine gueres fans cftre Catholique.Voicy les raifons que les afliegcz alleguoient,pournelapo''‘ WaHcrouflê uoir long temps dcfcndre. Qi^’on ne pouuoit plus la nuit faire tenir les fôldats aux bred^' ert entree nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;paflèe n’en efloit demeuré que huit à la grand breche amp;nbsp;les dix du Capitaine

aux Catlio.

Raifons

la ville.

Caue à la tour fefpace de 4. hcurcs.Le continuel trauail infupportable à fi peu de fôldats pour ocra- n’euflènt fccu cftre plus de 400. en ville attaquée par tant d’endroits. Qu’il n’y auoit aucud rèd'itiwde apparence de fecours. Que îennemy changeoit de batterie vers le Chafteau tout confêquément le plus propre lieu pour gangner la place d’aflàut : ou tout fèroit misauö^ tranchent de fefpée. Le mauuais traiélemcnt que les fôldats rcceuoient en la ville vefuedlï* bitansiqui mefmes n’y auoient laiflé que peu de poures femmes pour accouftrcrles viande amp;nbsp;autres neceflîtez de fôldats.Lefquels à cefte occafion eftoient contraints d’habandonncrlc’

Armée qui fcdrcflbit pour le fc-cours des afliegcz.

breches amp;nbsp;autres lieux de garde pour aller à la viande.Aquoy les Chefs ajoutoient qiieq“’“ ils feauroient que la ville îe pourroit maintenir par leur vie leurs lêuls moiens qu’ilsyô”' ploieroient volontiers julqucs à la derniere goutte de leur fâng.Mais que ces railcns confid^ rees amp;ÎEfiat tant des Catholiques que des aflîegez bien rapporté cnlèmble: cftoient d’auisrl lèfous-mcttre à la compofition laquelle il auoienttousjours rcfufdfeelperantîaiioirplusaü^ tageulè.Que les Chefs amp;nbsp;Ibldats eftoient affèz chargez d'hôneur, pour le deuoir qu’ils fait jufques là. Qu’il falloir lâuuer amp;nbsp;non pas lailTer perdre tant de bons hômcs.QneltS'“' les,le pais mefmejlcs armes,les drapeaux amp;nbsp;autres auantages de guerre,iê peuuent ailementrC' couurcr:non pas les homes fi naturels,fi duits amp;nbsp;bien relôlus au fait de la guerre.Ql’cl^^^^ tholiques ne pourroient non plus defendre la place qu’eux.Et peut efire pas fi long tépscuæ tre vne lèKrblable armée.Notamant qu’ils fafleuroiêt aux promelfes faites par le Duc dcM®'' pencier,Serriou amp;nbsp;principaux Chefs de les vieilles bâdes:de leur faire maintenir la ccpofiu” de point en point.Ioint qu’en tout euenement ils n’auoient aucun efpoir d’vn própt lecoi'fr Car bien que la Noue euft de long téps prié les forces tant de Saintonge que de Perigoidö^ Gafeogne de falTembler pour le joindre à celles de Poitou: afin de prandre amp;nbsp;exécuter par femble vne bonne refolution lur vne fi mauuailc occurrencc.-la diftance des pais neantmoißSi ou les affaires qu’vn chacun Chef dit auoir en Ibn quartier: ou que ce foit autre chofè, futcf' cafion Quelles nefe peurentaflèmbler fi toll au Rende-vous qui leur eftoit donné le 22-Sep têbrc ^Montignac.Tcllement que lors que celle copofition le feit à Fontenay: les troupesnt failoient que falfèmblcr enGafeogne amp;nbsp;Perigord.Si bien que deuant qu’elles fullènt fêuleinet forties de leur pais:les alfiegez furent fousmis au parti non Iculcmct d’accepter la copolitioU) ains de fe voir,demis forcez de lailîer entrer lesCatholiques par diuers endroitsdedâs leurvi Ic.Mefmcmét lors que le fort de Guinefolle fut quité. Car auffi roll ils y entrèrent prefqu 3“ foulle.Pour n’y eflretouteffts entrez en furie d’alïàut:Ains à l’amiable amp;nbsp;lôusombredefe ƒ fiter ôc garder la côpofitiô corne les Impériaux firent à Thcroucnc ou le Marcfchal de Md' fous^c’pa” morency fut pris;amp; fan i ^69. les troupes du Marelchal deColïe furprindrêt celles deCoqii^ lementde uille à Saint Valéry, ils nt^tuerent perlbnne du commanccment : ains ne feinploierentqtgt;3 compofîcio. butiner Jgg Armes amp;nbsp;chenaux qui fut prelque tout le butin . Car les habitans auoye®' emporté le meilleur. Puis fe mirent à rançonner les Soldats. En Gcnctal ceux que lehî‘ zard conduiélez mains des nouuelles bandes furent mal traiélez: les vns tuez lesautrcs

rançonnez à la rigueur amp;nbsp;mis cnchemifequi gangnerentla Rochelle le bafton blanc su poing. Pour accommoder lefquels les Gentils-hommes amp;nbsp;autresaumonerentccqueW libéralité voulut porter. Mais les vieilles bandes de Serriou firent fy bonne Guerre aux leurs

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Icurs:qu'ilsontoccafiondefenloücvamp;defereiiengerdecefte courtoifie Francoifè au pre- Difference niicr endroit de reconoifïànce.Enquoy plufieurs eurent occafion de remarquer deux chofes.

remieremét la foy tousjours biê tenue par ceux qui font pourueuz d’vne aine plus genereu nouucUes 5' Serriouamp; aucuns des fies la tindrêt telle aux aulfiegez en Sâ^erre.Sccôdemét que foJdats j^tYvnVuä inartiaux praties au fait de guerre enîcxercice de laquelle elprouuâs le bien amp;nbsp;le mal ils le turitr. ontparvn long vfage habituez à Ibuffrir tous bons amp;nbsp;mauuais euenemésme Icauêt lèulemêt

amp; jufques ou feftend le deuoir du foldat : Mais prennent à honneur de le monftrer à ‘^^uxqiii n’ont de guerriers que la mine amp;nbsp;vainc piaffciaufiî cruels que Tigres en leur prolpc moindres que vieilles,fi la fortune commance à leur tourner dos. le dis cela tant aux , 'ns qu’aux autres.

Leleudyaiifoit amp;nbsp;Vendredy tout le jour nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du mois furent emploiez à tels pafic-

^nips.Lc Samedy 18. tous y en tretet à la foule pour acheuer le fac de la ville. Et a ces fins le , mettre bône garde à toutes les portes pour en empefeher la lôrtic.Mais les lôldats ne ^nhrétpour cela de forcer amp;nbsp;enleuer plus de 2 5. à ^o.que femes que jeunes filles qu'ils em-mencretau Cap .Le Samedy il ouyt Mcllè au Temple auquel lesalfiegez auoict les Moulins ^htniinition.PuisfetranlportadeuantlelogisdcS. Efticnneamp;auflitoft lareuerence faite 3U Duc fut amené à fon Hoftel auec pres de 40. autres. Ce fait auoir rcfôlu de partir ordonna Snelques Compagnies de fanterie pour la garde amp;nbsp;remettre la ville en deflfence: à laquelle il iaiilalesRoche baritaut Gentils-homme du pays pour commander. Cefiege importe aux mteftans de la perte du bas pays amp;nbsp;de jo. foldats qu’ils y perdirent. Dont 20. moururent au Lege amp;nbsp;lesautres blclTez. Nombre du reftefuiuit le Camp des Catholiques. Lefquels y ont amp;nbsp;autre* an n'tpettedc 200. hommes amp;nbsp;pres de joo. bleflèzdcDuc y laifîà auec Roches Baritaud Gou-nerneur 400. Soldats amp;nbsp;cent chenaux Icgiers à lafaueur delquels il eut toute charge de re-mettre la ville en dcffence la pouruoir, munir amp;nbsp;poheer amp;nbsp;fi bien la gouuerner qu’il eufi; oc-cafiondefe louer de luy.Pendant neantmoins qu’il redrclïoit les murailles amp;nbsp;accommodoit «vüleleDucnefefiogntque jufques à Benet où le Capitaine Bizot amp;nbsp;du Moulin Miniftre ordinaire de Fontenay luy furent menez.Il auoit olFcrt par voix de trompete 5 00. efeus à qui Miniftré ‘Uy amencroit les 2. Miniftres qui eûoient dedans,fvn elchapa mais ceruicy fut pris, aux faux ju Moulin “ourgs de Niort puis enquis des antres amp;nbsp;occafions de leur dernier port d’armes:dit qu’il en ^ftoitignorâtamp;fexcnlbitfur la noblefle qu’il difoit auoir relbln ne cômuniquerplus d’affaire de h'guerre de guerre aux Miniftres qui ne denoient enjamber hors leur voccatiô,baftâte pour fejete tout âllcz empefeher tous leurs fés. Il chargeoit en fomme la Nobleffe d’eft re feule caufèîles guer- °' ciuilesSc qu’o les deuoic chaftier (noneuxfimplesamp;poures gens jponrcc qu’ils forçoict

«tierseftatd’executer leurs paffionsamp;prandre les armes quad bon leur fébloit. Ce qnine «fuoit qued’acroiftre leurinfolcce amp;dôner lien aux charges infuportables qu’il reçoit d’eux ajoutant que fi on les pnniftoit fêlô leur merite la lufticeauroit lieu en France amp;nbsp;fe maintien-lt;iroit tout leRoiaume en vn perdurable 6c tres-henrenx repos.Mais quad on luy voulut faire teuerer ces propos ilditqn’ores qu’il eut parlé en general il n’êtcdoit pourrât parler que d’au tuns qui ne font nobles que de vcntamp; par opinion ne reffentans rien de cete vertu qui^ dôné outce à la premiere amp;nbsp;plus cxcelléte Nobleffe .11 fut pendu ôc eftrâglé en reputatiô d’vn des eftranglé. pLisdoftes Miniftres de la Frace 6c qui auoit les trois langues Hebraique, Grcque 6c Latine oesplusacômandcmêt.Il eftoit fort libre en parollcs taxoit tons homes fâs efpargner vn fêul.

Mais plus aigreôc vehement que la condition des hommes de fôn temps ne fêmbloit requérir, oao, 1^74 uis le Duc marcha de Benct à Vouillé 8c de la fur le commancemét d’Odobre dcnâtla vil-«ûeLufigncn.Ou je lairray lesCatholiques tranailler pour fair^eursaproches rctrâche-*tt3ns nouobftant les empefehes des Confederez pour vous arrefter par vn autre fujet non tttoins lamentable que les premiers.

Mous auons parlé cy deffus de la prifê de Marans,8c de quelle iniportâce elle eftoit aux Ro-theJJois qui tous les jours auoient infinies alarmes non feulement en la ville mais auffi par les Champs : pour ne pouuoir faire fênrcment leurs vendanges encores qu’elles fuflènt bien pe-tttescarilfe cueillit cefte année bien peu de vins au pays D’aunis: Encores fut ce à la poin--t^delefpée.Car ceux de Marans couroictordinairemêt jufques aux portes delà ville 8c foura S^oientle Gouuernement qui contient 82. Parroillès auec grande perte 8c dômage pour left lts Rochelöis qui y ont de fort beaux heritages.La Noue aiat plufieurs fois failly d’eftre pris -

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L' H I s T o I R E


odû. I $74.

de ces coureurs : fit refolution de leur Icuer cefte place d’entre les mains. Tellement que for* lurMa^a^s. tant de la Rochelle furlcfoirdu 5.Oôi:obreaucc 5O.Cuiraftcsamp;4oo. harquebuzicts;^^' noir cheminé toute la nuit aucc grades incômoditez par le Marefts : le trouua à la Diane pd le Bourg de Marans'Dedâs lequel il dôna à tefte baillée mal fuiui, toutesfois jufques dedas 1 haie fe perfuadât d’y furprêdft la Garnifo.Mais il y fut rêbarré par Desbruieres Couucrneiit de la place amp;nbsp;quelques Rôdachers qui le trouuerét prés de luy. Lelquels firét telle pédâtcjue leurs gens qui auoiét efté pris à fimprouifte amp;nbsp;dont ils auoiét ja perdu quelques vus fc retitc-rioét petit à petit amp;nbsp;en côbattât dâs le Chafteau.Si bien que la Nouëfeftât trop hafté yfuren grad dâger delà perfone amp;nbsp;côbatit quelque tëps nue tefte amp;nbsp;main àmainipcdâtcuefes troupes dônoict de tous coftez dans les auenuës du bourg. Mais non fi toft qu’il euft bien efterequis amp;nbsp;n’y acquirer quelques vns pas grâd hôneur pour feftrc plus amufêz à butiner àl'étrcc queafuiure refôlumét leur Chef.Au moien dequoy les Catholiques eurét loifirdefe teurer dans le Chafteau. Duquel ils tirerêt vne infinité d’harquebuzades dót plufieurs des Proteftaî furet tuez amp;nbsp;blefïcz.-Les Capitaines Picq amp;nbsp;Coqiieterie y demeurerét auec plufîeurs fbldats-Ainfi le bourg gagné amp;nbsp;les Catholiques refferrez dedâs le Chafteau.La Nouë quiattédoit^ Canon de la Rochelle pour les forcer.-dÔna jufques au fort de la Baftille diftât d’vne lieue de Marâspour reconoiftre ceux qui eftoiét dedâs.Mais côme ilaprochoitjle Capitaine Chef de fes Gardes bien renômé au fait des armesjfut bleffé d’vne harquebuzade amp;nbsp;citant delà Noue fc meure prifônier mourut peu de jours apres au lieu mefmes.-au grâd regret de tous ceux qui” execution, uoiéi coneu.Ce pendât la diligece fut fi petite pour le fait duCanon que ïô amenoit par met de|la Rochelle:futpour raifo du vent côtraire ou de quelque autre empefcheméuquelaNour Les Protc- fut Contraint fê retirer auerty du fecours prochain que le Duc de Montpcncier enuoioit 3Ugt; Aoîique?^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Auffi qu’il ne vouloit hazarder les forces qu’il auoit fçaehant bien qu’il enauroit*-

maicontans lèz toft affaire ailleurs.

ne fe peu-uoient per fuader que Ie Roy Hen ry J. d’euft OU peut for tir de Polo gne pour rc tourner en France.

Nouembre,

de fâ fôrtie de Pologne eftât côfirmc par ceux qui fauoiét veu à Lyên : Les incrédules le pcf' fuaderent auoir vn Roy. Si bien que les Rochellois enuoierent leurs Députez plustoutesü”’ pou r reconoiftre au vray amp;nbsp;dilayer le fiege de Lufigncn,que pour expedier amp;nbsp;negotier autres affairesrfy grade eft fefficace du méfônge amp;nbsp;faufiè perfuafiô quad elle a vne fois pénétré trop auanten nos elprits,qu'elle ne fe peut plus aifémctdefraciner.Voiâtmefmesquelquefois'^^' liât nos yeuXjla vérité des chofès que nousauÔs parauât voulu ignorer amp;côme tirer en doute« Ce pAdant les Mes de Saintonges amp;nbsp;la ville de la Rochelle mefines, eftoient pleines de grand nombre de perfonnesiOutre les troupes du publicq qui fêjournoiét depuis long temp la Rochelle de Saintongc.bt U ne pouuoit on trouuer moien de mettre gens aux chaps pour luuquot; rir ceux de Lufignen, qui fefbit murmurer beaucoup de perfbnncs amp;nbsp;fur tous les Rochellois qui ne fe pouuoiêt côtenter de voir tant d’hômes oïfifs côme inutiles fpedateurs défi pitoiâ' bles Tragedies.De forte que en vne affembléc qui fe fit à S. Yondes Miniftres remonftfcrfi’t beaucoup de chofes à la Noue amp;nbsp;au Maire les priant faire curieufes rcccrches detantdepd' fônnes gue îon voioit aflèz vouloir demeurer côme fai-neans en telle amp;nbsp;fi dangereufe Difâns que depuis n’agueres fon auoit encores reccu auertiflemet de fe dôner garde du Lieutenant de Poitou.Et qu’il n’eftoit frété à autre fin que pour deceuoir ceux qui fc fieroient cquot; luy.Et qu’il y en auoit en la ville qui en pourroiét bic dire quelque chofe. Taxasouuerteæti aucuns des plus apparcs.Pour cefte caufe eftoiét les Miniftres d’auis quefo deuoit vfer d'H Lettres du reglcmét duquel à cefte fin ils prefenterét certains Articles fur lefquelsy eut affez de difputc-Roy aux Enuiroii ce mefme téps lft(oy referiuit de Lyon aux Rochellois leur mâdat qu’il leur pd' Rouhcllois. mettoitôc à tous autres la liberté de côfciéce.Mais qu’il entédoit quefcxercicc delà Religi” fuft vn peu furfis pour certaines caufès.Cependant que touspofàffent les armes remettansld villes amp;nbsp;places en fon obeJÉànce.ll ne faut demander fi ces Ictres furet trouuées bien creud«

Signes VCU2 au Ciel.

Brantofme.

Auffi fut on en double fi on les liroit publiquement où non.

Ce mefine mois amp;nbsp;enuiron le 16. d’iceluy:furent veuz de nuit au Ciel, fur la Rochelle^^ ezenuirons quelques fignesamp; feuz efpouuantables Tefpace de plus d’vne heure amp;nbsp;le viren' plufîeurs qui cefte nuit eftoient de Garde.

L’Abbé deBrantofme eftoit quelques joursauparauantarriuéenBroüagedclapartdi* Roy, pour quelque ouuerture de Paix amp;nbsp;moiens de la negotier affeurant que le Roy y efto*'

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livre TRENTENEVFIEME.

Le Lieutenant de Poitou fut aflèz long temps aucc luy tant qu’il y eut jout 3 igné aAngoiilindiifantd’vnc licuë de la Rochelle le ip. dudit mois amp;àla Conferancede «5 affaires auec Brantofine, la Noue amp;nbsp;aucuns de la Rochelle: dilâns qu’ils attendoient leurs veputez de Lyon.Mais les Députez eftans de retour trois jours^pres la Côfercnce, n’appor-Krent autre chofe du Roy ( qu’ils.auoient veu partir de Lyon pour aller en Auignon ) que la lois à Lyon» loerte dcconfciencc Sc reddition des villes felon qu’il eft dcflîis porté.-fors qu’il les admone-toitd entendre aux moiens de faire vnc bonne Paix.Pour faciliter laquelle il leur permetoit cniioierleurs Députez en Allemagne vers le Prince de Condé amp;nbsp;autres leurs a/iez auec lauf conduit amp;nbsp;toute feureté.Mefinesenuoya le Roger varier de châbre delâMajeAépour les co-duirefeurcraentparle Roiaume.Parainfiiepremier four de Decébrcles Rochelloiscnuoyc-^^^^^^^j Knt leurs Députez par deuers le Prince de Condé amp;nbsp;aucc eux Roger varier de chambre du iJfsauPrin noypour les conduire lêuremcnt. Les Articles amp;nbsp;inilruéfions qu’ils portoienteftoient en La- ce de Codé. tinamp;cnFranpois afin que les Princes amp;nbsp;autres Seigneurs eftrangùrsbienvueillans du Prince en peuflentauoir conoifîàncc.Mais ils furent curieufément recérchezfils portoient argent îu Prince de Condé amp;nbsp;fogneulemet cfclaircz à Paris fils prandroict argent ou lettres de cha-

• B^pourporterenAllemagne.Lanuit deleur partcmët la Noue fen alla de la Rochelle à Pôs tMtpouraflèmbJer quelques troupes de chenal pour le lècours de Lufignen:qiie pour quel-^ueentreptinfe que ton auoit faite fur Saintes. Laquelle fallit au moic de celle que auoit fur oaintIeaud'Angely,lc Comte de Montgommery qui Ibus telperancc de certaines pratiques ^l'oaucunspenîoiencauoir dedans:donna le4. dudit mois auec a. ou 500. clîcuaux julques PKs Icfaiixbourg d’Aunis.Mais ne fvne ne l’autre defdites entreprifes ne Ibrtitcffet.Ccpendât laNouëtrouua moic de faire lâuoir defes nouuellcs au Chef de Lufignen. Luy madant qu’il ^oitpteft de monter à chenal amp;nbsp;que les affaires alloicnt mieux que beaucoup ne penlôienr. xU il eftoit bien marri de la longueur dont il eftoit contraint dvlcr.Toutesfois qu’il elperoit lt;loeceferoit enfin pour le mieux d’autantque lalongueurde cefiegclèroit la ruyne de far-

Gatholique.Le 15. Décembre les Rochelois auertis de quelqueentreprilêfur leur ville: Qonerent ordre de réforcer leurs Gardes tant de jour que de nuit.-drelTerct mefmes des Corps contre les •1? Gardes en plufieurs endroits de la ville amp;nbsp;firent niinftrc de huit Enfeignes des habitans amp;nbsp;^55 2. Compagnies foraines fuos lefqnellesfc treunereut pour toutes faéfionsde la.à 1500. ces des Ca-“O’limes de bonne eftoffe.LaNouë eftoit pour lors au tourMortaigne fur Girondcoù ily eut ^“cunsdesfiésquetuezquebleflèz,amp;nefefitautrechofe.Plaflàcauifi Gonuerneur de Pôs saoitlongtempsparauant recouuert du Canon de la Rochelle amp;nbsp;battu le Chafteaufle Saint iionftresà qui luy fut aflèz lôndain rédu.Sur la fin de l’an pafte amp;nbsp;cômancemêt de ccftui-cy.-les 1» Röchele, Catholiques amp;nbsp;Proteftansfe chatouilloiétfi cftrangemét au pié des murailles de Lnfigné fur le haut Poitoir.que pour en eftre faccidét des plus mémorables qui fê paftôiét lors en laChre-ftientéqefuiscn deliberation de vous en cfclarcir le motif, le progrez Se fin d’iceluy.

La ville amp;nbsp;Chafteau,font aflîsfur le fommet d’vne môtagne longue,haute Si fort eftroitte: o’oinraapdéc d’autres montagnes de toutes pars (forsdumidy) occafion quefaccez n’yeft Reprefenta-JPoinsraalaifé aux aifiegeas que la fortic fafclicufo aux aflficgez.Car à defcêdre il y faut^aroi- ‘'°« lt;1* ^’*-de toutes pars: Ce qui red la ville meurtriere,amp; outre ce vnc Canonade la peut percer à Poitoquot;upour lou^jdepatt en parti.es murailles en font vieilles,foibles Si par terre en plufieurs endroits * Il leficgequ’y

2. portes en la ville amp;nbsp;z. Piiys,defquels feau eft aftèz mauuaifo amp;nbsp;peuuét eftre efpuir jg Montpg. i3ciicniét.Au Chafteau y en a vn qui eft dedas la douue au pied de la grofte Tour de Mel- cîcr. luhne.La Fontaine qu’ô nôme de Mcllufiné eft en vneTour qui eft és fauftês brayes du cofté ‘‘‘i Parc regardât entre Occident amp;nbsp;SeptcntrioBElle vient d’vn rocher qui ne jette pas beau-d’eau.Du cofte de la bafle ville ez fauftes brayes,y auoit encores vneFôtaine.Mais tout ^^Lneftaflezfuffifitpourfournirvnfiege Si mefmes au téps d’Efté.Entre la ville Si le Chagt; Iwuy a vac belle amp;nbsp;grande place qui fo nôme la place du Bail, côniandée de tout le cofté de 3bafle villc.De là 011 trouue le premier portail duChafteau qhi fo nôme le portai du Bail,ai-deuantfoy vn pont Si des foflez aftez profonds Si larges. Aux deux coftez de la porte y a

wBelles Tours, les couucrtures. defquelles font par terre. Ce portail eft comme vn petit ‘'îuclin.. De là.on va droit à vn pont Icuis qui eft deuant le focond portail qui fo nomme le pOKailàe Geoffroy, entre le, Miyly Si f Occident. Ileftgrand, beau Si faiâ: de bonne, ma--i Vc-3y3nt (Jeuant de grandes douhes aftez profondeslarges Si bien talucés. Puis on.cn-

/J: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“M-

*

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'l

Septembre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L‘ H I S T O I R E DE FRANCE.

’ ’ tre dedans vne grande Court dont à droite eft la Tour de forioge autrement de la fort haute amp;nbsp;delcouure tout à fentourdc fVfigncn . Elle cft large amp;nbsp;elpeflc demuuillß belle à merueilles. On à tiré durant le fiege plufieurs coups de Canon contre qui ne font que bien peu endômagée:ex(ÿpté quelque peu aux defences. Tirant plus auant vers occitiâi y a en la Court vne grâge amp;nbsp;quelques pens logis. A gauche fôt les grades Efcurics qui de pre font font prefqucs toutes ruinées. Le Moulin à cheuaux eft là pres. De ce portai de GeoM jufqucs à la grolfo Tour de Mellufinc par le dehors du ChaileaUjy a doubles faufes braiesav ans bonnes amp;f fortes murailles.La eft la Tour où cft la Fontaine de Mellufine. Et joignatkd

, nbsp;nbsp;, le y auoit vne Chappelle qui cft maintenant defcouuertc. Au pied de cefte Tour y a vneptnic

porte pour fortir à la Riuiere de la Voufiie amp;nbsp;aller à la Contrefoarpe qui commance au pi de la Tour amp;vajufques auRauelindelaVacherie.Lc troifiéme portai fo nomme le portail c fEfchIlie qui à deuanr fon pont leuis amp;nbsp;fos douhes bien larges amp;nbsp;profondes. Il eft de bonne cftofFc amp;nbsp;bien fait,aiant au deftlis quelques chambrcs.De la on entre en vne petite Court ai longue amp;nbsp;eftroitte à lauenant. A droit y auoit vne Chapelle amp;nbsp;quelques logis qui fomp^ terre. Le Canon à tout rompu cela. Plus auant y auoit vn beau corps de logis regardantlU la baftè ville amp;nbsp;droit vers fOriêtmomé le logis de la Rome a prefont par terre amp;nbsp;ruiné à coups de Canons. A gauche depuis ce portai y a vn Corps de logis jufqucs à la Tourde MeHu®' qui eft fort haute la prenant des le pied. Elle eft aufli merueilleufoment epeflè de murailb d’vne matière fort bonne, elle regarde le Septentrion, le Canon ne la focut gueres encomn'’ ger. Tirant vers l’Orientamp; droit à la teftedu Chafteauyavn jeu de paume qui n’eft couuertamp;au bout de grandes folles tant hautes que bafles. Là y auoit de belles chambt^ qui font ruynéesôc par terre: amp;nbsp;les folles bien endommagées à caufo du Canonquiàfoui'^'’* donné au trauers. Au haut de ce grand edifficefont les belles amp;nbsp;longues Galleries leur regard fur le parc amp;nbsp;la prairie :8e fur le Septentrion. Elles font magnifîquememcntJî''’ briffées auec les beaux ôe plaifons Cabinets 8e de belles chambres 8e vne petite folle : pour la plufpart auffi ruynées comme tout le refte du Chafteau . öupieddefcsGalleriß)/ a des fauffos brayes allez eftroittcs, clquellcs y a vn Efohallier par lequel on defoendoitj*’^ aller au Raucllin de la vacherie. A la teUfe 8e poinde du Chafteau y auoit vne belle amp;nbsp;gio’ ’ Tour qu’on nommoit la Tour Poitcuine.Maispour fheure cela eft tout renuerfo 8e pe^i'® terre. C’eft chofe piteufo à veoir que la ruync de ces beaux cdiffices. La balfo ville eftoi' vn fort beau 8e plaifant lieu fitué en vn vallon alfez eftroit aiant à droide venant de Parenza)^» le RauelÄi de la vacherie quieftdeffousla pointe du Chafteau.Et des faulTes brayes jufq^f la porte de la balfc ville, il ny a qu’vne longue rue ayant des deux coftezde belles maiioi” pour loger les palfons Ce Bourg cftoit fans comparaifon plus beau, plus plaifont amp;nbsp;pl^^î' greable que la ville. Mais de prefont il eft reduid en cendres. A gauche y a la petite lagneSc fur laquelle les Catholicquesdreffoicc plufieurs batteries tant contre la ville le Chafteau. La Font de Cef eft vn peu plus auant tirant vers le Midy. Ceft vn petit boorÇ où y auoit de beaux logis qui pareillement font ruynez amp;nbsp;la plus part en cendres. cft fitur en vn vallon ayant vne belle Fontaine fortant d’vn rocher dont encores le Bourg pof te le nom d’icelle. Il ny a que deux atténues pour alleren ce lieu tantducofté de la vi que de celuy de la baffe ville : qui font alfez cftroids Sc parce facillcs à barrer C’efteFo’’ tainc auec quelques autres qui font la près, font vn Ruifleau aflèz récréatifayanso' cofté quelques petis lardins amp;nbsp;vne prayrie defeendans vers la baffe ville amp;nbsp;paftànt^ le milieu d’iccllc : fur leqiwl y auoit de grandes 8c riches Tanneries amp;nbsp;vn Moulin. Eniamo eft en vn lieu haut, regardant deucrsfOccidefh:. Ceftoit vn Temple qui eft tout delco*'' uert 8c ruyné. De là jufques à la ville, auoit plufieurs belles maifons qui a prefont font r*quot; duites en poudre.Entre la ville 8c Eniambes y a vne grande trachée fort large qui fut faitep*' les Anglois corne fon dit.t)euât la porte de la ville 8c tirât vers la Fôt deCef y auoit plulîot”'^ maifôs qui auffi font par terre 8c rafèes jufques aux fondémês.Voire que mefmcs les autres oü’' cfté remplies de la ruine defolites maifons. La place où ils eftoiét eft maintenât toute exph”^; dée,exccpté douant la porte de la ville : où fon fit vn fort de terre nommé le fort de Lyon couuroit le deuant de la ville. De la porte de la ville à droite defeendans vers le parc, en mothe qu’ils appelloient le Rauclin des dames. Il a tout au tou r de beaux foffez affez largjs 8c profons 8c vne bonne muraille ayant plufieurs .petites tours bien flanquées. Du colle

^Occident

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LIVRE TRENTENEVFIEME. ' nbsp;255.

ÎOccidêt eft vn beau grad parc referme tout au tour de hautes murailles ayant la Riuicrc de la Voufnc qui paffe à trauers amp;nbsp;la belle prairie; A l’endroit du Prieuré y auoit vn moulin qui lut tout ruyné de coups de canon.

L E Baron de Frontenay aujourd’huy Seigneur dcRohai^en Bretaigne parla mort de tous fes frétés fans enfânsmafles: feftoitjedé dedans pour y commander amp;nbsp;la dclfendre con- ordre que ire tous les efforts des Catholiques; Et d’autant plus animeulèment qu'il fê voioit fuiuyde ic^Protef-plus de foixante Gentilshommes du pays amp;nbsp;fix cens foldats coneuz.Pource au bruit de la ve-nuë du Duc de Montpenfier, ne luy reliant que vitailles munitions de guerre amp;nbsp;le defir des gnen. flens à fortifier la place il fc meit en deuoir de preparer le tout contre vne armée. Premiere- • ment il auifa de plus exactement faire rcconoiftre la ville, afin de pouruoir prompte -ment à ce qui eftoit necelïàire pour la fortification és endroits plus foibles d’icelIc. Et trou-uant la telle de ladite ville és auenuès de la lont de Cef aucunement foible Sifânsdelfences baftanres:pour auffioller auxCatholiquesùuantagc que le naturel du lieu demeurât en fcflac leur donnoit à loger leur tArtillerie : feit explanader le lieu amp;nbsp;y dreflèr vn fort pour rendre '«fie auenuë en bonne deflfence. Etpar mefme moien commanda mettre le feu en labafiè vil-Ic'îpres auoir furce prins l’auis des Gentilshommes amp;nbsp;Capitaines: comme eflant requis amp;nbsp;HKeffaire pour öfter tous moiensaux Catholiques de loger pres des murailles. Ce qui fut fait le Mardy vint huitième Septembre. Puis le feu fut mis àlafontdeCefjEniambes amp;nbsp;autres tnaifons qui efloient la autour.Et ce pendent ils trauailloient à mettre le fort du Lyon en defence. Somme qu'a l’exemple du Vicomte’de Rohan qui y trauailloit des premiers: cha- Armée Ca cunmettoitlamainàlabefongnc. Le dernier jour de Septembre huant garde fut campée tholiquccâ-àlafontdeCef.Mais le feu eflant encores par les maifons amp;nbsp;baflimens fi allumé amp;nbsp;lachal- £^

qyg difficiilementpouuoient ils demourer par laRuë:furenf contraints de le loger pres des hayesSc au pied des murailles ou en fin ils faccommoderent nonobfiant les ne-Kesamp;affez chaudes forties desaffiegez. Lefquels par fois perdoient autant d’auantage qu’ils enauoientgangnéau paituant.Or fautnotter que la ville n’efloit guercs bien munie exepte de bled pour attendre vn fi long liege. Et y auoit bien peu de vin, de chairs, de bois amp;nbsp;de tou- . tes autres chofes. Bref les Magafins efloient petis amp;nbsp;maigrcs.Les Gentilshommes départis en P rouillons quatre compagnies amp;nbsp;la fâterie en huit:chacune eut Ion carrier pour lejour Si deffence.Puis futlamy Oélobre on dreffa vne compagnie de feruiteurs qui faifoient vn corps de garde aux «Iles du Chafteau.Les quatre Miniflres qui efloient en là ville, auoient chacun leur quartier ulloient fôir amp;nbsp;matin faire les prières aux corps de garde outre les predications qui fc fai-

loint és jours ordinaires. Les Catholiques commencèrent de faire jouer quelques pieces des fanons C» dixhuit qu’ils auoient de batterie. Sur le foir feptréme Oôlobre le Capitaine Terrefort defeen- thoiiqncs. ditau pied du fort du Lyon qu’il auoit en garde amp;nbsp;auec hautes plaintes dcmandoitfêcours aux Catholiques. Difant qu’il efloitvnpoure fôldat Catholique Normant quiauoit cflé ruzc. prins a Seuret qui fc vouloir rendre à eux Sc qu’en defeendant du fort pour fc faiiiier il feftoit rompuvnecheuillcdu pied. Surquoyreccrchéfilefloit feulamp;auoir rcfpondu qu’ouy,on luy enuoia vn pionnier pour le fccourir. Mais il y fut auffi mal venu qu'vn fergent de bande quivoullutfè hafler d'aller à ce fecours qui n’y gangna non plus qud ledit pionier.Mais Ter-refort n’eufteflé le plus fin contre tant d’autres qui venoientfi Puyuidalfon Lieutenant amp;nbsp;quelques hatquebuzicrs n’euflènt lorris fur eux. Si qu’en aians tué amp;nbsp;blcfïe plufîcurs Si don-ucialarme bien chaude au corps de garde prochain fc retirèrent en fin fans nul dommage.

Le vnziéme Oefobre fut arreflé au Confeil des affiegez qu’^n ne parlcmentcroit à ceux Parlemés amp;nbsp;del armécamp; que fd y auoit quelques lettres du Roy ou d’autre part elles feroict leuës deuant £„quot;4'6^quot;* toute la Nobleffe amp;nbsp;la refponce y feroit faite par l’auis de tous les Gentilshommes.Mais celte deffendu«. ordonnance ne fut pas longuement obfcruée. Car bien toll apres vn chacun Icliccntia de Parler aux Catholiques. Le Mecredy treziéme Oélobrc on comÂicnça des le matin à battre

tiret deux cen squarâte fêpt coups au portai de Geoffroy amp;nbsp;à la tour de Lorlogc autremët «la lanterne.La batterie fê faifoit afïcz lentement de dix ou douze pieces du comencement. «ades. U tira auffi quelque coups auTemplc Si à trauers la ville auec peu de perte des affiegez neât tttoms.Au lendemain on continua débattre plusfurieulcment de quinze pieces braquées en trois cndroits.Dôt on tira plus de huit cens cinquante Canonades. Au deffus de la balle ville à roue amp;nbsp;à gauche on battoir en courtine amp;dc celles qui elloiçnt au millieu, en batterie

lii iuij.

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L’ H I S T O I R E DE FRANCE.

amp; toutes au commencement tiroient en vn endroit qui eft és faufles braies du Chaftea«® coftédclabaflè villc amp;. à la porte d’icellc tirant vers Parnzay. La batterie futfurieufeamp;y on breche d’enuiron quarante pas qui cftoit raif onable. On battoitanlïi depuis ceftcpon^ la baflè ville jufques à l'autre porte prochaine, montant, en haut vers la place dubail.Qll^ ques vns des aflîegeans marchèrent auec leurs rondaches pour rcconoillre la brèche. . nyfeirentpas long fejour. Le quinziéme Oâobrc la batterie commencée de grana matin continua furieulèmenc de mil lêptate quatre coups que vint pieces tuerent JLa premiere vc' . fut enuoiée au portai de tefchelle. Apres on tira quelques coups en diuers endroits du 0 . teau. Le refte fut tiré contre ce grand corps de logis qui eft à droite entrant au portai de chelleamp;qui regarde fur la baflè ville qu’on nommoit le logb delaRoync. Lequel endn ' pour le moins fèpt cens coups de Canon. Au moiendequoy ilfutprefquc tout raiéamp;ptir

par terre. On tira auflï à vnc chapelle amp;nbsp;à quelques autres baftimens qui eftoicntlaprez vers ledit ponal. Furent pareillement tirez quelques coups à la breche faite le jour prece En outre on tira au Rauelin des ftuflès braies de la vacherie. Somme que la batterie dura jn‘ ques enuiron deux heures apres midy. Lereftelè feit plus lentement. Lanuitontira qiiaïf^ coups par la court du donjon duditChafteau amp;nbsp;à l’entrée dudit portalde l’efchelle d’inteu’ le îvn de l’autre d’vue heure ou enuiron.Cela fefaifoit pour empefeher de belôngnet av^ clpauleamp; quelques tranchées qu’on y faifôit. Sixloldats y moururent amp;nbsp;pluficurs blcflcz.t-pendant chacun par la ville mettoit la main à fœuurc. Les femmes fàifoienc des fâcsalosau très les emplifl'oient de terre amp;nbsp;de fient: autrAdes portoient au Temple amp;nbsp;au Chafteau d’autres lieux pour les tenir prefts au belbin. Ceux qui auoient la charge des artifices àfcnf belongnoicnt le plus dilligemment qu’ils pouuoicnt comme à charger amp;nbsp;preparer les des ^fairc des cercles à leu .Quelques Gentilshommes amp;lôldats demeurèrent tout çs faufles braies pour garder la breche qui y auoit efté faire le jourprecedént.Ccs fauffesbt^' ics eft vn lieu fort dangereux amp;nbsp;fort meurtrier pource qu’il eft audcflousdecc grandcorps de logis ou fe failôit la batterie. De façon que tant les boulets quc4a ruïne tomboient en faufles braies.Ce qui rendoit le lieu encores plus dangcreux.Quclques rondachicrsrccouf“ rent la breche de loin. A laprefdifiiéc du fèziéme aucuns fauancérent par le parc amp;nbsp;en apiæ chans failbient figne auec vn linge blanc demandans lâint Gelais.Ce qui dcfplcut aux fbltl^® pource qu’ils ne trouuoient bon qu’on parlaft aux Catholiques:fc rclbuucnans du parlement n’agueres fait à Fontenay .Qui fut occafion de leur faire tirer pliificurs coups d’harquebuzc^ ’ Senejes pouuoit on empefeher pourmenafle qu’on leur peut faire. Ccquifcit rccunc’'l^

Catholiques excepté le Capitaine Lagort qui donna jufques au fort commencé au pres dei3 tour ou eft la fontaine de Mellufinc. Saint Gellais amp;nbsp;quelques Gentilshommes auec lu)d* trouuercntôc la parlèrent cnfemble.Les propos furent de choies particulières conccrnaii^ les affaires de lâint Gelais. Ce fait chacun fe retira amp;nbsp;deux Gcnrilshômes conduirent la Gott jufques à la planche lâint Gilles. Nonobftant tout ce on luy tira plufieurs harquebuzadesä' prçs qu’âl eut palfé cefte planche. A faprefdilîice laGort retourna comme le jour précédant di-^t a,u^ a^egez que fils lè vouloient rendre,Monfieur le Duc les Jaiflèroit aller chacun fçyjS.\y yjurçen toute Icuretéôc liberté de confciêceûnscftre en rie recerchezamp; qu’ondon-permit dejjoft^ges. Aquoy Chaillou feit relponcc qu’ils defiroientvne bonne Paix. Mais qu® deîg^rçÿarticulicrc pour eux lculement,ils ne pouuoicnt attendu que c’eftoit i'intcrelf du puyie dXfitçtuoçsTesEglilcs de France amp;nbsp;qu’il falloir parler dc.ccla à Monfieur de laNoUC ^jàjÇeux de j^iguedoc. Toutesfois en attendant fi Monfieur leDuc voulloit retirer fon it' rpée ^illcui^ion entendroit Âme trefue. Apres quelques autres propos fut dit qu’il ne retout’ apporter telles nouuelles. Car on ne pouuoit plus empefeher les loldats qu’ilsnclw liçaflèiit. Êtdcfait ils lèmutinoicnt de ce parlement craignans d’eftre deceuz. Le dixhuitiC' meies Catliqliqucs cnuowrent à i’aprefdifnée vn Regiment d’infanterie amp;nbsp;quelques gens^f ^cual pour le camper dedans le parc qui jufques à lors leur cftoit demouré libre. Maislc? Catholiques y dcfccndircnt àTcfcarmouche fans grand effort. Le vint vniéme ceux dchf' méc charrioient quelque artillerie du cofté de Pranzay amp;nbsp;lamcnoient dedans le parc ou ils auoient dçsja fait des tranchées amp;nbsp;pofé les Gabions. La nujt fuiuant ils mirentSc braque-Kent cinq Canons amp;nbsp;les pointèrent vers le Chafteau amp;nbsp;le Rauelin de la vacherie. C’çfloitvu foM que les affiegez auoientefleuécnccft endroit aucc vu

fence

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-LIVRE TRENTENEVFIEME, 256-

•fncc amp;nbsp;par (Je I3 vn efperon qui commandoit au valon du parc amp;nbsp;à tout le plan du Chafteau regarde de ce cofté. Et outre ce pour garder amp;nbsp;defFendre le folle: ils y auoient drefle des üfemattes par lefquelles ils alloicnt jufques à laRiuierc à couuert amp;nbsp;à vn moulin qui leur 1èr-uoit fort. Le vint troifiéme le Canon joüa des le point du jour nbsp;nbsp;plus grande furie que para- Batterie au

uant. Car en peu de temps il vomit plus de mil deux cens cinquante coups. Aulfi ne le pou- “ chene uoit on recharger plus promptement amp;nbsp;dilligcmment qu’on failôit. Les pieces eft oient poin- de njo te en trois endroits contre le RauclindelaVachcriedontilyenauoit cinq dedans le parc S^iaii commencement tiroient quelques coups à tvn des cfcalliers qui lont delTous les gran-

galleries du Chafteau amp;nbsp;plus prochain de la telle d’icelluy, par lequel lesalïîegez del- « (^endoient ordinairement pouraller audit Rauelin. Dont tefcallier fut quelque peu endom-’’lîgé. Puis tirèrent au Rauelin 5c y feirent grande breche du cofté du parc. Dont puis apres hattoient les alTiegez eftans dans le Rauelin julques en leurs tranchées qui n’eftoient encores guercsprofondes amp;nbsp;aulfi par celle dite breche les battoienr par derriere, quand il fut quefti-on de défendre l'autre breche du cofté de la balle ville. En telle comme l'on vient de Pranzay îSauchey auoit trois Canonsqui battoient furieulèment. Ilyauoitaulfi d’autres pieces au écffusdela hälfe ville qui pareillement tiroient à mclme butte. Toutes ces pieces feirent ''’itbrcche poureflargir amp;nbsp;làuoriler laquelle les Catholiques ont depuis fait lauter deux ’’’in« pour la faire plu s grande amp;nbsp;railbnnable. Non fans tuer amp;nbsp;blelîèr plufieurs hommes.

tant de coups ne le nombre infiny des efclats de pierre qui en Ibrtoient; ne peurent fai-retjuiterccs lieux aux Capitaines amp;nbsp;Ibldats pour bien battuz amp;nbsp;ennuyez qu’ils fulïènt:cnco-queplufieurs y mouruflênt nbsp;nbsp;grand nombre de blclfez fen retiralïènt. En fin les Catholi-

Rtevoians qu’il y auoit breche lulfifantcfc prépareront àfaftàutfur les deux heures apres

la maniéré accouftuméc le Duc enuoia reconoiftre la breche à quelques rondachiers RcconojfTS quiy furent fl bien rcceuz qu’ils ne fen retournèrent pas tous non plus que ceux qui les fui- «uebr« Client car il en demeura fur la place. Cell aftàut dura jufques au loir. Ce pendant les Catholi-lt;11105 vfoientd’vn llratagAie amp;ruzc de guerre qui fut caulè de la perte de plufieurs vaillans hommes. Car fouuent ils failbientmine delcprelènterafaflaurafin de faire joüer le Canon lut les afficgez quand ils fe prelènteroient à la breche. Et ce pendant les boulets voloient de toutes parts vers celle breche. Vne demie heure de lôleil les Catholiques fi prelèntercnt re-loiuinentamp;lalfaillirent de grande hardiefle .Tellement qu’on vint aux mains d’vne part amp;nbsp;ƒ Hutte. Mais ils furent rcpoulfez aucc perte deplufieurs de leurs hommes qui furent tuez Affaut. fut lechâp dont les corps ont tousjoins demeuré fur la breche amp;nbsp;font la pourris. Bu^ d’Am-boifeyfutblclféamp; plufieursautres. Quand aux alfiegez goullans defaloes aueclemiella voiâoire leur fut bien trille. Car ils y perdirent fept Gentilshommes tous jeunes hommes ; txeptéChaillou quatre moururét fur le champ. Bois Aubin le jeune,Boilféc, Chafteauneuf, Saint lames qui eut les deux cuilfes couppées. Puis la Court de Chirc, Chaillou, Villcmu-leauamp;duBois deBôneuaux y furent bleftéz.Chaillou fut fiappé d’vn boulet par les deux jähes dót il lesChirurgiés luy en coupperct vne amp;: le mardy apres mourut.Ce fut grande perte pour eux.Car outre la vaillance il cftoit làge amp;nbsp;bien entendu en fart millitaire aians piéns vne P'tue merueilleufe aux fortifications. Ils perdirent lêzefoldats debleflêzyencut quelque Jtntaine dont toutesfois plu ficurs guérirent. La nuit venue les Catholiques le retirèrent. Ce tauaucuns des alfiegez defeendirent à la breche amp;nbsp;prindret les armes des Catholiques com-uiecorfelets,rondaches, efpieux amp;nbsp;quelques picques ramparans la breche le mieux qu’ils peurent amp;nbsp;creuferent de plus en plus le retranchement dudit Rai^lin.

Levinthuidicme leBarondeFrontenay aiantappellé les Gentilhommes, les Capitaines jordedes ^pünsConfeil aucc eux fut relblu de faire vnelortie fur les Catholiques par vne 6ulïè por- afliegex. fîde laquelle on defeend dedans les doües par ou Ion va au moulin. Ce qui fut execute environ le point du jour. Mais enuiron trois heures auant jour les CSkholiques campez dedans h parc fous neuf Énfcignesprindrcntîalarme toutesfois faulfe. Puis le point du jour venu ce 'Dtàboneffiant.Car les Capitaincs Terrefort 8c du Bien menans quelques harquebuziers attaquèrent les tranchées ou eftôit le Canon des Catholiques amp;nbsp;eftans fuiuiz d’autres Capitaines (c rendirent les Maiftres de cinq Canons qu’ils eurent enuiron demie heure à leur de-ttotion.Le Capitaine Luché, dïi Retail 8c quelques harquebuziers demourerent au moulin poutferuir à la rctraitteSc dôner fcc ours fibefoin eftoit.Tout celadeuoiteftre Ibuftenu parla

Noblcflè

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Odo. 1574.

L’ HISTOIRE D E P a A N C E.

Nobleflc à cheual. Tant y a que la charge fut fi furiculë:qu'ils feirent habâdôncr tranchées amp;nbsp;partie des tentes de ceux du parc qui furent mis en routte amp;nbsp;en fut tuc philicurs-Mdhiementdu Regiment de Lauerdin. Les aflîegez ne pouuans remuer lefdits Canciis'^*' leur place: à caulê de la profondeur des tranchées, Iclquelles d’ailleurs eftoient bien gabioæ nées amp;nbsp;voians qu’il eftoit temps de faire la retraitte les encloucrét.Mais à caufe que Icsdo“’^ eftoient trop menuz amp;nbsp;les lumières trop grandes on ne feit rien qui valluft: Pource toftapr^ les pieces furent decloüées amp;nbsp;tirerent incontinant . On mit le feu dedans la poudre trouuala au malheur toutesfoisd’aucuns des fôrtis qui en euffent efte grillez fils nefefifle”' promptement jettez dans la Riuiere de la Voufhe affez proche de la. Pendant cefte alarme que la Noblefle pourfuiuoit la vidoire les fbldats famufôitnt à butiner. Qui fut caufe deftaite ne fut fi grande qu’ils feftoient propofèz. Voila comment plus fôuuent fardeuid

chargez debunn^ 1

,«.-.».«•0 J’armPSUC® '

gain empefehe lefoldat deIbn deuoir. Ainfi plufieursfen retournèrent lt;nbsp;mefmement d’armcs.On mena quelques prilbnniers amp;nbsp;Enfeignes auec quantité d’armes ne“ j Capitaines y furent tuez amp;nbsp;grand nombre de lôldats. Mais beaucoup plus de blelfez.Le ce pendant pour fecours des autres faifoit marcher quelques compagnies tira Ion trois nonnadeslêulemcnt du delfusdu Rauelinau trauers du parc. On mena aulfi trois tabo^’ , prifonniers. Mais incontinant on donna congé à deux.L’autre voulut demeurer auec lesj gez. Vn delquels ayaut delpouillé vn Catholique tombé mort; irouua dedans ifêschauflès^’ । nc^'^ucnc Parchemin de la grandeur d’vn quart de peau: peint de diuerlès coulleurs: Ou y auoitpl''''' 1 parcarraâe eurs amp;nbsp;diuers caraôleresamp; des figures eftrangesrau tourdefquellesyauoitefcritplufc“'’ ' icïnyau noms dc Dicu tantcii Hebtieu qu’cn Caldée .Ce pouremilêrableportoitcela,eftâtdeceiip^^ I garentir quclquc aîtrotcurMagicien cuidct bien faire les belcgnes par quelques charmes amp;nbsp;lorceiici

Batterie cef fee.

^'^olontiers euiier le danger des armes.Mais tant qu’il y a deDiables ne dc Sorciers ciensncpeuuentgarcntirfhommcdiicoupdelamort. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Apres ce coup d’efchec les affiegez euffent fort defiré vn relafche d’vn labeur fi conin'quot; amp;hazardcux. Les Catholiques auffi y vouloient mettre vne fin. Müs a contre poiltoutesW , a faute de poudresamp; munitions de guerre plus que dc bône volonic.Somme qu’ils ne les pf® ferentgueres pour quinze jours apres faffaut. Auffi qu’il leur eftoit mal aife de fairebtcd’^ acceffiue en aucun endroit du Chafteau.Dautant que le rocher eft couppé fous lefbntl^^^ d’icelluy, la hauteur d’vne picque. Parce ils délibérèrent fi roft que les munitionsfêroicnt''| nues defadreflèr à la ville. Toutesfois pour amufêr amp;nbsp;entretenir l’armée. Ils cmploie^^^' 1 refte dep’ftudres contre le moulin non encores de tcllefaçon qu’ils nefenferuiffent.

Le Duc de Mótpenfier enuuie ra fcc toutes places for tes des Con fédérez.

Or d’autant que les Confederez,au commencement de leur port d’aimes,femparans‘l villes feftoict auffi par mefme moien emparez desChafteaux amp;nbsp;places qu’ils auoientpenß^““ çunement tenables. Et dans tous ces lieux mis garnifens pour retraite ez entreprinfesqui' feroient: que auflî pour plus à leur aife jouir des benefices, Icuer les deniers du Roy amp;ai’Oif plus de moien de tenir la campagne, ennuier les Catholiques amp;nbsp;mettre en peyne de conduire le Canon par toutes ces fortereffes fils les voulloicnt enleuer: il fut relôlu par fieur d» Montpenfier que toutes les places feroient rafecs qui ne fèruoient que d’eniwy^*^' Roy amp;nbsp;molcfter le plat pays.D’autant que pour les garder on eftoit contraint d’y laifïèr les gaf' nifons lefquelleson contraignoit le peuple d’autour fôudaicr. Et pour fexecutiondeceiH rent efleuz commiflàires qui fen font fort mal acquitez. Et pareillemét de defmolir 1« fbns des Gentilshommes du party contraire au Roy, qu’ils auoient cemmê les autres U teaux charge de mettre bas. Aulfiprandre leurs fruits pour la nourriture de îatmée du KOj afin de leur en faire la guer^.

Cour fct des Protcrtan.s par toute la France en liabit croi fez amp;nbsp;def-guifez.

C E vx qui eftoient en la Rochelle durant ce ficge,fôrtoient ordinalrcmcntauccquâ' ou fix chenaux amp;nbsp;aucc cafâques aians croix paftbiêt alloient amp;nbsp;venoient par Poitou fansqu ilsfuflcnt reconcuz .Et.fi tftifi marchanspar la campagne: ils trouuoientqtielqties vnsdofltj peuffent tirer rançon ou faire butin notablefils les emmenoient en laRochclle.Si non langue d’eux. Aucrtis par ce moien de tout ce qui fc faifôit en larméedes Catholiques.Et nouuelles du refte de la France.Voire que fur les ailles du camp desCatholiques, ils prm vn des financiers de Poitou appelle Garraut corn mis de l’extraordinaire des guerres qu emmenerent à la Rochelle. Dauantage aucuns d’eux fc font trouuez fi hazardeux,daller | îarmee par le moien d’vne familiarité amp;nbsp;çonoilTancc qu'ils atioient aucc aucunsCatholiq^^^

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LIVRE T R E N T E N £ V F I E M E. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;25 7.

Simefines entroicnt dedans les villes de Poitou. Et fi la ou par les chemins ils rencontroient compagnie plus foible qu’eux qui allai! en quelquel lieu que ce full: ils Faccompagnoient pour les prandre par les chemins amp;nbsp;les emmener à la Rochelle. Quelques vus mefmes qui fe dilbient Catholiques fuiuans Famée pour la friandilê d’vn butin: Fentendoient auec les Con-federez efquelsils failôient prandre ceux qui alFoientde compagnie auec eux. Aucuns auflidesConfederez failbient lelêmblable aux Catholiques. Si bien que plufieurs en celle forte ont expérimenté à leur dommage le peu de fidelité qui eft en la plulgrande part de ceux qui prtent les armes.Mais pour retourner à noftre liege le peu de Ibldats qui elloient au camp empefeha qu’on entreprill choie notable d’autant que la plus part de finfanterie des Catho- dcsbandéc* Iquesfeftoitdesbandée tantpour le peu d’cfperance qu’elleauoit de prandre par force celle place: que d’ennuy amp;nbsp;fatigue que la longueur du liege leur auoitapporté. Aulïi que à la veri- gnen. té lesIbldats elloient mal accômodez pour n’auoir autre couuerture que celle du Ciel. loint queonefperoit chacun jour que les alllegez ferendroient par defaut de viures. Le Sixième de Décembre arriuerent au camp douze cens Rcytres amp;nbsp;le Capitaine làint Martin auec fix LaHayeLî censIbldats François trainans quantité de poudres amp;nbsp;munitions de guerre. Quelques jours apres le Lieutenant de Poitou ( qui fix lèpmaines au parauant elloit entré en la Rochelle: ou Chef des cotre autres propos il feit entendre le deuoir qu’il entcndoit faire pour laCaulc) bien que ^àu'ontens tout celafut diuulgué il ne lailïàde lêjourner en l’armée Catholique plufieurs jours D’où vacni’ar il feu alla à la Cour. La venue amp;nbsp;le depart d'icelluy engendroit vne oppinion en FeF ptit de plufieurs que toutes lès entreprilês tendoient à quelque fin pour Iclëruicedu Roy. comme vous entendrez ailleurs. Ce pendant fur vn auertillement que reccut Monlieurde ^ontpenfier quinze jours apresle depart du Lieutenant de Poitou de l’armée que les troup-pesque le Lieutenant auoit elloient en la compagne es enuirons de Pons: depefeha Monlb-teauauec nombre de cheuaux legers pour les aller combattre. Auquel il donna vne Cornet-K de Rey tres pour Faccompagner en l’execution delà charge. Outre ce marchant pour cell Monforenu tffctjilauertitdc Ibnen^eprifeles Gouuerneurs defaint leanamp;de Saintes auec lefquels RFuttrouuer les troupes du public quiFacheminoient vers la Galcongne.Delquelles il delFeit pubiu ..n ) i ccntfoldats apres quelques efcarmouches aiant le relie aflèz de loifirdelê retirera la faueur 'iîqiielquesmaifons qui leur prelloient plus d’auantage qu’a la Cauallerie.

Sutcelesaffiegez feirent demander à monfieur deMontpenfier vn laufconduit SepermiF lion de faire fortirde Lufignen quelquesDamoifelles qui fous fa bonne volonte delyoient de fe retirer en toutelêurcté en leurs maifons. Et finguliercment le prièrent de le confenrir pour rtfufcîesDa quelques Damoifelles enceintes. Ce que Monfieur de Montpenficr ne leur voullut accorder: qui penfaqueles lailTans la dedans enfermées auec leurs enfans côbatrrc auec la faminé; leurs hors Lufî Misferendroicntplulloll que fi on leur permettoit faire Ibrtir à leur volonté les perlbnnes 6quot;®quot;-qui leur elloient inutilles. Cemefime defaut de viures donton les jugeoit courts feit auffî qu’on ne voulut hazarder des hommes; ne Ibuffrir qu’il fut conlbmmé des munitiôs de gucr-Tînequ’on Fefforçall d’emporter celle place de vine forcemimant mieux obtenir ce qu’il de-f'roitaucc le temps que promptement: par vne perce de beaucoup de galans hommes.^preu-uanttoppinion de Scipion qu i aimoit mieux làuuer vn des fiés que tuer mil des les ennemis.

^uniquetoutfon Conleil jugeoitd’vne mefine voix que la lôgueur du temps qui les tenoit alTiegez feroit qu’aians confommé leurs viures: ils fc rendroient d’eux melmes. Et que la fain bureftoitennemy fuffilànt pour lesy contraindre fans qu’il fut belbin les ennuier neprelïèr d ailleiirs.Qni fut caulc qu’en cell elpoir Fcfcoulerent quelques^purs lâns aucun fruit. Mais ''O'anslesCatholiques quelques jours apres que ceuxde dedans contre l’oppinion cômune ■Kparloient ny ne failbientcontenance de vouloir parlementer à fe rendre:jugeans par la qu’ils n’eftoient li courts ny poures de viures comme on auoit penle. On changea lors d’auis amp;nbsp;bt refolu qu’ils tafeheroient par vn allant general d’emporter de fôrce vn fort appellé laMo- tertres amp;re qui elloit dedans le folTé de la ville. Sur ces entrefaites entra dans la ville vn homme portât

’'»paquet delà Noue amp;nbsp;aiant baillé le paquet amp;nbsp;dit là charge toll apres fortit hors la vil- auxaffiegez ‘»amp;fen retourna. Le lendemain à l’ylTuë du Prefehe les lettres de la Noue furent leuës en la dedans Lu ^cfencede plufieurs Gentilshommes par lefquelles il efcriuoit au Baron de Frontenay amp;nbsp;à la æ, Noblcflb qui elloit auec luy qu’il elloit desja parlé par toute la'France de l’alTaut qu’ils auoiêt cou’^gX ^'^illamment foullenu; qu’ils pcrlèueralTent en leur fainte relblution amp;nbsp;que les Catholiques les aiiicgez,

auoint

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L’ H I s T o I R E D E F R A N C E.

auoicnt desja fait leurs plus grans efforts.Qif ils n’auoient plus de po udres. Etfiir tont (jii’f” fc gardaft bien de parlementer d'autant que les langues dc ceux à qui nous aiîoins afiairedv foit-il, eftoicnt pins dangereufês que leurs efpces .11 ajouftoit à cela, qu’il auoit rcccnnoii-ucIlesdeMonfieur le Prince lt;ieCon dé. Ne falloir non plus douter qucMonfîcnr ded’Aæ uille ne fe fuft ûuué. Et quand à luy il cftoit en bonne volonté. Mais le moien amp;nbsp;le pciiwif ne refpondoient point àfondefir. Car la venue du Roy en auoit refroidy plufteiirsquite auoiét promis de marchcr.Nonobftât il cfperoit qu’en bref les affaires iroiét mieux amp;qiielô Catholiques fêroient bien eftônnez. En fin il ajouftoit vnc exortation tant à la Noblcflequ' • auxfôldats. Parlaquelleil les prioit de continuer amp;nbsp;qu’ils eftoient au lieu d’acqncrir vue

grande loüange. Toft apres cefte lettre fut diuulguée par tout amp;nbsp;la curiofitc d’vn chacunai-dant fort au bruit quiencouroit quepluficurs interpretoient finiflrementces lettres difans qu’ils eftoient fruftrez de fêcours. Toutesfois cela n’en eftonna gueres. Enuiron ce tempsb îaDamc de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Frontcnay recent lettres de laDame de la Garnache fâ fœur par Icfquelles elle l'exor-

laGarnachc toît amp;nbsp;prioit iuftamment d’auiferbien àfby, dene refuferle moien qu’on luy prefentoit ils kBL^œi^de lôrtir.Etque MonficurdelaHunaudaye foftfoitàeuxluy prometant en particulier tout« Frontenay faueurs amp;nbsp;mefmes de le conduire la part ou il luy plairoit. Et quant à elle comme vue bonus defiroitfon bien fou honneur feroir trop dolente de fôn defâftre. Aquoy ilte promptement rcfponcc qu’il fe fèntiroit le plus malheureux Gentilhomme du monde deprâ-dre vn tel confcil amp;nbsp;qu’il ne voudroit pour nulle chofehabandonner la compagnie de tantS-fî vaillans Gentilshommes qui faccompagnoict auec lefquels il auoit protefté viuremourir. Et qu’au reffe il la rcmercioit, la priant qu’elle ne luyefcriuift plus de cela. PuislaHo-naudaye, renuoia ccluy qui auoit porté lefdites lettres le jour précédant pour luy direqrte defiroit bien fort de parler à luy pourchofè d’importance. Et que pource faire fil vouHorr*] firoit trouucr en baillant la foy. Ou bien qu’il fë trouucroit la part ou il vodroit. Aquoyilrd' pondit verballemcnt qu’il ne voulloit parler auec luy- Mais fil auoit quelque chofcàluy diS pour fü particulier il cnuoiroit volôtiers vn Gentilhôme par deuer^uy.E t que û cefloitpo**' traiter vnebône Paix il fen falloir adreffer àMôfieur de laNouë fâs le bon auis duquel il nefs* roit rien. La nuit fuiuant ceux de l’armée effaierent d’ofter l’eau du moulin. Et deffaithftest deftourner feulement vn jour ou d’eux non toute mais la plufpan amp;nbsp;puis apres reprintte cours acouftumé. Or tous les fôtrs amp;nbsp;matins lesmufniers menoientauee plu fieu rs cheuauX le bled p^ la porte du Chafteau au moulin amp;nbsp;en ramenoient les farines au veu amp;nbsp;feeu Catholiques. Ce qui à duré jufques à la derniere batterie de ce moulin qui fut ruyné. Car ils renuoient reconoiftre pour afloir les pieces pour le battre.Ce fut dedans le petitparc du colis d’Eniâbes ou ils drefferét vne batterie cotre ledit moulin amp;nbsp;tirèrent quelques coups amp;nbsp;pUiS' à vne tour eftant au Prieuré. Mais ces lieux n’en furent pour cela grandement endommags^ Or quelques jours au parauant le bruit eftoit tout commun en la ville qu’on le voulloirbat-tre.mais les autres grandes ôi vrgentes affaires qui furuenoient coup à coup pour remparef ailleurs empefehoient le reparemât du moulin.La nuit fuiuant on y mena quelques feruiteurs pour lÂremparcr par dedans. Quoy voiansles Catholiques tirèrent amp;nbsp;le premier coup vn jeune homme qui fut occafionde cefferfœuure encommcncée. Puis rompirent routes les murailles amp;nbsp;portèrent par terre la couuerture. Ce nonobftant la muraille Scia roue eftoient en lieu bas ôc qu on auoit quelque peu remparé de terre: ne furent point rompus.^' que les fbldats qui auoicnt la garde dudit moulin y demeurèrent tousjours durant la batte^ nonobftant tous lesefcla^tantde bois qnedepierre .Mais les Catholiques continuerez' pour la féconde fois de tirer de trois canons qui eftoient dans le parc cinquante coups le reH' fut tiré ailleurs par la ville. La nuit fuiuant les Catholiques donnèrent vne alarme au moite amp;nbsp;y donneret en bon nombre penfâns y trouucr le corps de garde qui auoit tousjours demcquot;' ré dedans. Mais IcsfôldatÂeftoient retirez en vne petite tour prochaine qui faifoitlecointe murailles du parc: pource qu’ils fé doutoient bien de ce qui auint. Puis fè retirèrent l«f^' tholiques Sc nonobftant tout cela fut rabillc en peu de jours ledit moulin preft à moudrc.Û fut toutesfois à recommencer, apres ques les Cat.holiques eurent rcceu des Canons^ quelques milliers de poudre d’Angoulefme. Enquoy ne faut obmettre la dextérité de bienr droitement tirer des Canon iers de l’armée: qui ont plus blcflé amp;nbsp;tué d’hommes que toutic refte des Catholiques. Et les alTiegez au contraire. Car ils n’auoient aucun bon Canonniz'-

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livre TRENTENEVFIEME. 258.

Et parce peu d’artillerie qu’ils au oient, leur à de peu ou rien feruy. Sur lefoir vn tambour de armée alla du cofte du parc pour dire que du Rouhetjauoit des lettres du Roy amp;nbsp;de la Roy-neidemandant de parler à Chouppes, auquel on feit reiponce qu’il eftoit trop tard qu’il rc-tournatift le lendemain au matin amp;nbsp;qu’on parleroità luy.Surq^oy le lendemain ceux defar-^ee reprochoient aux aflîcgez qu’ils auoient refuie les lettres duRoy.Ce qui donna occafion Lettres du aFtontenay d’enuoier vn Trompette au Duc de Montpenfier pour demander ces lettres .Dot nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de h

abprefdifnée du Rouhet Si deux autres Gentilshommes auec luy defeendirent du parc dedas h prée amp;nbsp;furent jufques au pont qui eft pres la tour ou eft la fonttaine deMellu/îne.Des allîe- dans ÿz Chouppeamp;Baronniere y eftansallèmblez, apres fhonnefte accueil amp;nbsp;reciproques fàlu-. • tâtions: du Ro uhet aiant tenu quelques propos prelèntaà Chouppes deux lettres fvne du «oyîaiitrcdelaRoyne. Ces lettres fadrelloient à du Rouhet auquel le Roy efcriuoit qu’il 3iioit receii fes lettres amp;nbsp;veu ce qu’il efcriuoit touchant les affiegez dedans Lufignen.L’afleu-

Voulloicnt ils luy feroient feruice agréable Si qu’il les en aflèuraft engageant lôn hoiweur amp;c fa foy qu’on les laifferoit viure en liberté de confcicnce en leurs maifons fans eftrc recherchez. Et que fils ne fe contentoient de cela: le Roy en feroit dcfpefcher lettres.Il ajouß to'tacelaque fi on voulloit rendre la place: Monfieur le Duc leueroit fon armée amp;emme-l'croit îartillerie. Lors chacun des affiegez le pourroient librement amp;nbsp;en feureté retirer en leursmaifonslàns y eftrerecerchez. Les lettres delaRoyne chantoient prefque de mefme. lüutestois iln’y eutpas gras propos pour le peu de fiace qu’auoient les Proteftans fur l’aflèu-tî'Redes Catholiques.Tellement qu’vn chacunfè retira. Etfurla retraite lesfbldatstant ceux de iarmée que les affiegez feirent tout deuoir de tirer les vns aux autres plufieu rs har-quebiizades. En ce temps les affiegez receu tent lettres de la Noue par lefquellesil mandoit qu’il eftoit preft de monter à cheual Si efperoit qu’en bref ils beuroicntenfêmble.Au furplus que leurs affaires alloicnt mieux qu’ils nepenfoientSe queceftoit tousjours pour le mieux de différer lefecours: pource qu’vn l’ong fiege eft laruync des affiegeans. Ces nouuelles eucouragerent ceux qui Ommençoient de fe fafeher d’vn fi l’ong fiege. Ainfi les vns les au-tees reprenoient courage.Et pource que ceux de l’armée fapprochoient peu à peu du Rauelin *^'5 Dames pat leurs tranchées: Si qu’ils fè voulloicnt loger dedans le foffé, on auifâ de faire 'neforrie de ce cofté là.Dont la charge fut baillée au Capitaine Terrefortamp; Puyuidal fôn Lieutenant auec fept corps de cuiraffes amp;nbsp;dix harqucbuziers,fur les neuf ou dix heures de Soniedes uuitfeirent leur fortic. Mais ils ne trouuerent grande refiftance. Pource que les Catholiques aRægez-g^ngnerentaupied habandonnans ces nouuelles tranchées. Deux ou trois furent tifez fur le champ neanmoinsamp;tn’euft efté que les affiegez craignoient de hazarder leurs hommes à cau-lè que le Canon leur en auoit tué Si blefte pluficurs: on en eut enuoié d’autres pour pourfiii-ureplus auant îentreprinfe. Lesfoldats auoient bon courage êc ne demandoient qu’a fbrtir. ^efmes pour cefteoccafion on ne leur voulloit permettre la fortic fi ordinaire qu’ils cufïcnc bien defiré. Puis les Catholiques entrèrent au moulin pendant le rauage Si degaft duquel les affiegez ne dormoient pas. Car les murailles de la ville amp;nbsp;fingulierement au Prieuré, furent ’ncontinantbordées d’hommes qui tiroient inceffiiment vers le moulin : encores que 1« Catholiques tiraffent de leur part de deux pieces de batterie du cofté d’Eniambes qui batoient courtine par le dedans de la ville. Et de quelques autres pieces qui eftoient dedans le parc ^iiehes tiroient toutes àce Prieuré. Dont vn boulier emporta toutle deffus du chappeau lt;lcM. Marty Miniftre comme qui îeuft couppé auec vncoufteau ou de quelques cizeaux fans Vuy faire aucun mal.Le vent fcul du boulier feftonna vn peu. S’efmerueillât que plufieurs des aiftegez ne furent la tuez: attendu que cefte place du Prieureeft petite Si commandée des deux lieux ou eftoient les pieces quiytiroient.LeMiniftreditlorsàceuxquifefmerucil-loientducoup:Qifil auoit pratiqué ce qui eft dit au Pfèaume 91. Tu n’auras peur de ce qui efpouuante de nuit ne de la flefehe qui vole de jour,mille chcrrdht à ton cofte Si dix mil-hà ta dextre mais elle ne viendra point jufques à toy. Au commencement de Décembre, hsCatholiques aiansfait leurs approches delà contrefearpe dufofféàla tefteduRauelin desDames; amp;nbsp;apres auoir pofé leurs gabions pour couutir leur artillerie Si percé des le haut dicclle contrefearpe jufques au fonds dudit foffé. Le Baron de Frontenay pour preuenir le ddfeindefdits Catholiques qui eftoit de ruyner la cafematte amp;nbsp;battre la tour qui eftoit à la tefte dudit fort, pour apres fy loger: feit promptement remplir de terre ladite tour qui fut oc-cafion

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Faute de vi

cafion que lesCatholiques pêfâs fè loger d’emblée I au plus haut d’icelle gt;demeurerct friiftrcï dcleurefperance. Combien qu’apres plufieurs coups de Canons finallemcnt ilsfc logeraquot;' au pied d’icellc. Et faifans leurs efforts devuidcrla terre qui y eftoit pour gangucrlchao'^ pres auoir efte deflogez fi logerét de rechef amp;fyréforcerét fi pres des affiegez qu’ils pouuqict bailler la main les vns aux autres. Maisne pouuans faire autre chofe changèrent leur ddlo» amp;nbsp;commenceront de fâpper la muraille qui eftoit à la tefte dudit fort aians toutesfois defeo»; uert la tranchée qu’on faifôit pour fêparer la rnuraille auec la terre du fort.Ne pouuansewpd' cher ladite tranchée quelque effort qu’ils y feiffent à grans amp;nbsp;furieux coups de Canons cd’“' rent la fâpe amp;nbsp;commencèrent à miner. Toutesfois les Catholiques entendans la contrem»’» que les affiegez faifôient leuerent vn pont pour aller du pied de ladite côtrefearpefur Ich»»' dudit fort. Ce que voians les affiegez pour garderies Catholiques de fê preualloir de fauan tage qu’ils pourroient rapporter de tous ces préparatifs.- feirent fôudain retrancher en endroits ledit fort amp;nbsp;auec ce ydrefferent de gros flans d’vncpart amp;nbsp;d’autre qui le rendit»»' plus fort qu’auparauât; Corne ces chofes fè manioient plufieurs des affiegez cndtiroientfott’ ures entre fingulicremeut de pain. Cemal eftoit auenu par la faute de farine, non de bled amp;nbsp;de hvih'»' l«afliegez. tion quïen auoit efté faite duquel ils auoient encores affez bonne prouifion. Mais le tiw»»

à eau eftant rompu, celuy du Chafteau que les chenaux faifôient tourner amp;nbsp;quelques autre» moulinsàbras qui eftoient par la ville nepouuoient fuffirc. Au moien de quoyü y»»»'* grande dïfèite de pain. Les chats amp;nbsp;rats eftoient venaifôn amp;nbsp;la patiftèrie de cheuaux efi»*' pour delices. Ceux qui auoient des cheuaux eftoient en grande peine de les pouuoir garder Et mefinement la nuit: fur tout quant ils eftoient jeunes pou rce que la chair de ceux hdl»quot; plus tendre. Mefines ceux qui en mangeoient ne trouuoientpas grande difference entrée»* chairamp; celle du bœuf. La neceffité contraignoit les foldats d’ofter le pain d’entre les n*»®’ de ceux qui lapportoient du four. Plufieurs maifons eftoient percées denuit pourauoit» viures.Et parce ceux qui en auoient quelque peu eftoient en peync pour les garderamp;»»»’'

qui n’cnailoient point pour en cercher. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Aflicgez re duitsàmau uais,party.

Les Catholiques neantmoinspourfuiuans leur effort au Rauclin des Dames où fort eftüit en garde: le trouuerent fur fès armes. Car toutes les nuits il choit au guet î rer à quclqu'vn de ceux qu'il pouuoit appcrceuoir es tranchées. Ceux du camp auoient du vn cfpion qui portoitnouuellesauxalTicgez. Surquoy ils prindrêt occafiondcfoi’tùp®*’' l’aller rcconoiftre.Et pourcc montèrent à la grange qui eft au deffus de la balïè ville où il y’ uoitvnÂjrpsde garde delà compagnie du Capitaine Beaulieu lequel ils enfoncèrent rent neuf foldats qu’ils y trouuerent. Ce fait aians prins les armes des occis amp;nbsp;quelque gefe rctircrcnfAu lendemain les Catholiques tirèrent au Raiielin delà vacherie fix coups“ Canon amp;nbsp;fur les quatre heures du loir, fentans les afficgez fapprochcr de bien pres par contj^ mine: feirent fauter la mine qu’ils auoient faite audit Rauelin. Laquelle joua plus à leur tW uanrage qu’a celluydes aflîegez. Pource que la grande part de la ruyne tomba fur kflits^ tholiques à caufe de la contremine que les affiegez auoient faite. On eÛoit difpofé à faflàu^ Mais les Catholiques le dtfererent à meilleure fàifon. Ce pendant les affaires des al J gez alloient de mal en pis. Car outre foppiniaftreté des Catholiques: ils auoient à combattre ladifettede beaucoup de chofes qui les prefïbit de bien pres. En premier lieu ils auoient jure du tempsamp; fi n’auoient point de bois. Sinon des maifons que rompoit le Canon amp;nbsp;tres qui fe demolifïôient. Plufieurs beaux meubles de bois fc brufloient auffi par la ville.lgt; foldats effoient mal vcfl:uz,mal couchezamp; mal blanchis.Et qui pis eft encores plus mal no»' ris amp;nbsp;la plus part eftoient Âisfôulliers Sc fi n’auoient ne cuirs n’aucun moien d’enauoijpo' y remédier. Par toute la ville y auoit faute de pain.C e qui prouenoit en partie de la gradep^ reflè amp;nbsp;lafchctc de plufieurs qui aimoient mieux endurer la fain que de moudre aux moul à bras qui eftoient par la •iKc. Au furplus les Catholiques leur faifôient la guerre en lairp Canonades des boulets defquclles les rues eftoient ja pauées. Sur terre ils combatoiétnü' à main prefque en tous cndroits.Sous terre par les mines qui ne jouoient que trop fouuetu n’auoient plus de pionniers pour contrcmincr. Entre tant de pourctez les Catholiqucsiei^^ fauter la mine qu’ils auoient faite au pied de la tour du Rauelin de la vacherie au deflous^^ la vieille breche. La ruïne de laquelle renuerfâtoutou bien peu fen fallut fur ceux qm uoient faite, fans offencer aucun des tenans. Mais bien plufieurs des Catholiques. Inconti

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LIVRÉ TRENTE KE V F I E M E. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;15^.

âpres quelques vns d’eux firent fêmblant d’aller à fafLiut. Mais les Gentils-hommes amp;nbsp;loldats ^uiyeftoientd’eftinez fouHindrentfelfort amp;nbsp;les repoulîêrent en fin par la blelTure de quatre lt;iesaffiegez. Puis le vint-troifiéme ils commancerent dez le point du jour à faire vue batte-16^4. couj:. rie defeize cens trente quatre coups que dix-huit Canons amp;nbsp;quatre CoulcurinGs^ vomirent outre les moiennes amp;nbsp;Moulquets qu’ils tenoîent tousjours pointerez endroits amp;nbsp;aucnucs des äffiegez; Et pourfuiuirêt la batterie fur la vieille breche du Chafteau fur la Caue d’au delfous •h Chappelle fur le Rauelin de la Vacherie fur la courtine de la ville fur le fort où le Capitaine de Bien faifoit lès Gardes : enlèmble furla telle du Rauelin des Dames où cinq des alfie-gczfurent blelfez: Et bien que les Catholiquesfe fculfcnt tenuz en bataille dés le matin : on

contenta neantmoins de cela fans autrement le prelcnter à l’alla ut. Et ainfi le loir venu chacun fe retira. Mais au lendemain veille de Noelles Catholiques recommancerent la batterie des la Diane autant furieufe que le jour precedent.Et fingulicrement cz brcchesdc la-viUe amp;nbsp;fort du Bien. Car ils augmentèrent ladite batterie de trois Canons qu’ils auoient amenez de nuidamp; qu’ils braquèrent à fendroit dudit forç du Bien. Et ainfi de toutes leurs pieces ils au g-. nrenterentbeaucoup lefdites brcches, abattirent tous les Ibnçs amp;nbsp;defences qu’ils peurent ap-perceuoirleur eftre nuifibles.Ils ruineret aulfi les deux Corps dcGarde dudit du Bien qui lu-renttousdeuxréuerfez amp;nbsp;portez parterre.Tant par la ruinedesTours delà muraille de la ville que par furie du Canon, continuant la batterie julqucs enuiron vnc heure apres midy que les breches furent grandes amp;nbsp;raifonnables.Or dés les dix à. vnze heures du matin les Catholiques mirent leurs gens de guerre en bataille:amp; reduifirent leur année en bataillôs lefquels toilapres furent acheminez au deiïbus des 5. pieces qui battoiét la tcfte du KauelinRe la Va-, chericl’autre vn peu au deifus la grange où d’ordinaire les Catholiques faifiùent vn Corps dcGardcqui eftau delTus delà baife ville,amp; à fcndroit du fort du Bien:Et l’autre marcha droit àlatcftedufortoù Rauelin des Dames .Et là lefdits bataillons firent alte jufques à cc que le Canon euft acheué de faire fon effort.De façon qu’il les faifoit merueilleufemêt beau veoir fi bienen conche en fi grâd y obre amp;nbsp;fc tenas ainfi à la veuë des alfiegez tous à defcouucrt :voi- chcpouc realTczpres desfolTez delà ville où ils tirèrent pendant faflaut enuiron de 400. coups de C'a-' non.Or lefignal de tafiàut donnédes troupes furent desbandées amp;nbsp;marchans au grand pas de Standealegreflè en tresbonncamp; belle ordonnance; aflaillircnr tout à la fois, les .breches du Läudin de la Vacherie nbsp;nbsp;les deux breches de la ville.Etbien que les alfiegez ne tuffent aflèz

Laftans pour fouftenir vne telle charge amp;nbsp;en tant de lieux ßegrandemet ellongnez fvn de Tau îæ: toutcsfoisayansla nuiél: precedente amp;nbsp;pendant la batterie dudit jour remparé^ retranché, tiré pluficurs fecrets flancs amp;nbsp;difpofé les lieux ch la meilleure defence qu’on auoit peu;

lesalfiegezfurcc exortez par les Chefs qui commandoyentaufditcs breches.: prindrent tous amp;nbsp;ordre des vue telle rcfoliitioii de bienSe cou tagen fernem faire leur deuoir apres auoir .pmié D i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■

chacunenfon quartier qu’ils munirent les coins de leurs brèches de pdufieujs armez à l’efi Paflant, preuue amp;nbsp;de bons harqiicbuzicrs.Chacun Chef en fini quartier voyans les Catholicquesfa-UancerSi aucuns monter par cfcalladc amp;nbsp;faprocher du pied dé la breche donna le lignai du combat alors tous fefuerruerent comm’a fenuy à qui les carcflèroiî mieux àlcur arriuçe fans épargner le plus fecret amp;nbsp;meilleur de leurs flancs. Ce qui eflonna tellement les.Calliohe-ques, qui fevoyans d’ailleurs combattus: amp;nbsp;par derrière parles harquebuziers êc d’autres petis flancs qui eftoyent encores dcmoureziur les murailles de la ville; qu’en-peu d’heure furent coutrainéls de quitter leur cntreprifèamp; le retirer derriere vne petite Tour qui auan-Çoitvupcuhors desmuraillcs oùilsfc tindrentquelque temps. Mais'enfinàcoups.d’har-quebuz ôi de pierres on les en chalî'a. C’eftalfaut dura longu^ient. Car les Cathôlic-ques fe tenans en la baife ville aflèz loing des breches failoyent tousjoiirs-quelque fem-hfantd’y voulloir monter: ce qui eftoit oçcafiondcfe tenir tousjours cncerucllc. Cependant le Canon tiroir incelfammant aux brcches où fix Soldats furent ruez gratig nombre ez autres cndroiâs. Le deuoir defqucls neantmoins amp;^e leurs furuiuans feirent enfin du tout quiter le jeu aux Catholicques. Lefquels reprenans le chemin par lequelils eftoyent venus, lâns regarder derriere eux le laiflerent jonché amp;nbsp;couuert de pluficurs de leurs gens. Les vns roides morts Sc les autres bien bleflèz. Les corps morts ont demeure la plus P-îttfur le Champ.

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Décembre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

Pendant ce combat le Rauclin delà Vacherie fut aflàilly par la troupe en laquelle eiitrlt; Rauéih/de eftoiét Puy-GailIard5Mortemartamp; Lucé accôpagnez de bon nobre de Gentilshónics* h Vacherie foldatsqui d’vne grade furie amp;nbsp;bône relôlution allèrent d’abordée jufquesau plus haut brechcioiï les aïficgez les attendoient:nonobftât qu’ils le vifïcnt fort defàuatagez au raoic ® la perte qu’ils auoient faite ^r la furie du Canon de tous les meilleurs amp;nbsp;plus alTurez toc* duChaftcau:efqueIs côfiftoit toute la defence des auenues de leur breche.Les receurétnc3f‘ moins fort courageufemét amp;nbsp;en faifânt jeter quelques grenadesjcercles nbsp;nbsp;lances à feu, ento

vindrent aux mains auec les aflîegeâs de telle furie qu’ils arrefterent tout court lesprcmie߃ grans coups de pique amp;nbsp;d’efpieux.Mais le nobre des affiegeâs croifTât de plus enplusjfefeto de foccafiô qui leu r eftoit appareillée,amp; laiffâs le côbat aux premiers attaquez vindrét i to uert par le derriere de la brcche.Et paffàns fur le chemin que la ruine des murailles leur auoH aprefté par le Canon au bout du retranchemét qui eftoit tout côblé.-gangnerétl'e derrieieuu dit lieu où le Chef Seré fê voiant par ce moié aflailli de toutes parts enfemblc fes foldats;feX' terent dans le retrancliemêt pour îaiftèr faire le jeu aux harquebuziers quà cefte fin ilsauoto mis dans les flancs dudit Rauelin, Mais trouuâs que la plus part d’iceux eftoiét intimidezd^-uoir veu deux de leurs Capitaines blcftèz qui auoiêt abandôné le lieu, tachoit à ralier latto' pc pour fè rctirer.Les Catholiques neâtmoins les chargeas en cefte refolutiô;fê rendirét to ftres de ce Rauelin prenâs tous les Chefs prifbnniers amp;nbsp;tuans tous ceux quife perifojct defto dre auec certain nobre defôldats quiy demeurèrent moris.Plufieursautresyfurétblefold; quels fè retiras gangnerét le Chafteau. A mefme inftant vne autre troupe de Catholiques dés le matin auoient fait pofèr ÿ. elchelles à la refte du fort deSjDames fut de grande furie fènter feftalladc audit fort. Mais le Capitaine Terrefort qui en auoit la garde leur tint . grans coups de pique fécondé des harquebuziers à ceft effet laiflez aux flancs de la courtto de la ville du cofté du Prieuré qui regarde fur le fort. Eftât auffifècouru d'ailleurs par des C'; tilshommes amp;nbsp;foldats qu’on luy enuoia par la venue defquels il leur refifta courageufèmtoJ* que renuerfànt par terre les premiers entre lesquels eftoit vn fien ^ere ; en peu d’heure prefta matière aux Catholiques de fè retirer par le chemin qu’ils eftoientvenuz auec grâ”'*^ perte de plufîeurs qui demourerent par terre les vns roides morts amp;nbsp;les autres bien blcto' Mais comme ces chofès fe paftbient au Rauclin de la Vachcrie,la Cofte eftât au haut de la bit’ ehe du Chafteau apperceuant les aflîegez refehappez dudit Rauelin fè retirer en tres-grâdde-fordrc:Le fît'incontinant fâuoir au Baron de Frontenay : luy expofânt le danger qu’il y auoit que les Çatholiques qui les talonnoient de fy pres n’entraffent par la porte du degré de to retraitte pefle mefle auec cux:ce qui fut caufe qne Frontenay pour obuier à vne tellefurpngt; amp;nbsp;aux inconueniens qui en pourroient auenirje réuoia pour faire la retraitte defdits refehap pez.Etàmefme heure eftant rapporté que les Catholiques fepreparoient pour aller à lato' à la breche du Chafteau: apres auoir admonefté ceux de fâ trouppe de leur deuoir, print pli' ce de combat amp;nbsp;tenant fes trouppes difpofécs à fôuftcnir feffort, eniioya fbuuentesfois reto gnoiftre fEftat defdiéfs Catholicques:amp; luy eftant rapporté qu’ils vouloyerit alleràlaflaut en fort grand nombre contremont la breche apres falloir bien recogneu : feit tirer fur eux h grandtiombre d’harquebuzades amp;nbsp;jeter plufîeurs grenades cercles à feu amp;nbsp;grande quantité de pierres qu’ils les arrefterent vn peu de court. Mais lès Catholicques fe voyans grandement fauorifez de leur Canon qui de toutes parts commandoit à plomb fur ladite breche pourfuiuoyent tousjours la poinéfe d’vne braue refôlution: Si qu’ils feirent paroiftref^ bout des Énfcignesâu haut de lad idle breche amp;nbsp;faifôyent vn afîèz grand effort demonlî'' fur le couppeaud’icelle.eMais les aflîegez tenoyent tousjours bon. Toutesfois cto* à la longue tous lafïèzdu combat amp;nbsp;recreuz de pauurcté amp;nbsp;fè trouuans d’ailleurs fort c”' dommagez tant de fefeopeterie des harquebuziers que des bouliers amp;nbsp;des efclas de pieto que faifoit le Canon : furejit contraints de fè retirer vn peu arriéré amp;nbsp;à couuert des Gannoö' nades.Côbien que tousjours fbuftenans feffort des aflîegeâs à coups de pierre amp;nbsp;de grenato fàifôy ent fbuuent moter le hatquebuzier fur la breche pour entretenir fefeopeterie au moy® dequoy endômagerent grandemét les Catholiques amp;nbsp;fîrcc en fin retirer ceux qui ja entroiet par les degrez pefle mefle des aflîegez qui fè retiroient au Chafteau.Car les chargeans à gw«* coups d’efpieusdes côtraignirét de quiter le pié defdits degrez amp;nbsp;de fortir hors la porte.Teto ment

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LIVRE TRENTENE VFIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;260.

qu’ils eurent le moien amp;nbsp;le loifir de fermer la pone amp;nbsp;faire proprement réparer le derrie-icelle. Les autres reftez à la breche entendirent qu'à grands coups de hache lesalïîe-§Wiis rompoycnt la porte, refpondant à la faulfe braye qui elf au defïbuz de la grande Gal-pied du degré paroùonydefcenddelateftedu Chaftcauen hors: occafion qu’ils ‘Cfnierentfiir eux la fécondé porte relpondant aux alïîegez, laquelle ils remparerentaucune-’’'^ntamp;ylailferent quelques Soldats tant pour la garder que pour paracheuer de la rem-parer. Oriladuint que les Catholicques ayans acheuéde rompre la premiere porte pour gsngner le derriere des affiegez amp;nbsp;fe rendre Maiftres du ChafteaUjque d’vn coup de boullet (leleur Canon vn grand pan du mur qui eftoit au bout defdites Galleries tumba fur les aflîe-ô^ns. Ce qui eftoit comme tout atitré : N’attendans fors que ladite porte fuft rompue pour enfoncer Si donner dans le Chaftcau.Qui fut caufêquepar ceft inopiné euenement vnc P^rtiedes Catholicques demeurèrent couuerts delà ruyne amp;nbsp;les autres furent contraints •leux retirer amp;nbsp;quitter la place. Or comme ces choies fe palïoycnt ainfi : les refehappez du Rauelinfeftans joints auec lestrouppesfußites : failôyent deuoir delôuftcnir l’effort des âlliegans: lefquels allans au rafrefchilTement foppiniaftrcrenr plus qu’auparauant de gangner ^franchir le haut de ladite breche. Marchoyent fous cinq drappeaux en ü grand nombre fl bien ferrez que la breche en eftoit toute couuerte depuis le bas julqiies au haut. Quatre Rondachiersmarchoient les premiers à la tefte des drappeaux. Mais les Chefs des alTiegez le ineircntauplus hault de la breche amp;a grans coups d’efpieux fâuorilêr le nombre d’harque-buzades chargèrent les premiers de façon qu'ils furent contraints d’eux retirer quelque peu en bas. Tellement que lè trouuansaufli d’ailleurs grandement endommagez par les lan-C«, grenades, fetcles à feu amp;nbsp;pierres qu’on leur jetoir: finablement furent contraints le tetireraudit Rauelin amp;nbsp;de là apres auoir pourucu à la Garde d’iceluy, chacun fe retira en Ion quartier non fans auoir fait perte notable deplufieurs Gentils-hommes amp;nbsp;brau es Soldats. Entre jefquels des affiegez fut blefféLucé qui bien toft apres mourut.Durant ces attacques y euftvnf grand tonnerrede Canon, d’harqiiebuzades, moufquetades, grenades de toutes parts: qu’auec le bruit amp;fon de tambours amp;nbsp;trompettes, rumeur des hommes, amp;nbsp;cli-iliietisdesArmes.ilfembloitquela villeamp;le Chafteau couuersamp;enuironnez d’vne epeflè We: d’eiiflent abifmer. Les aflîegez y perdirent pluficurs hommes. Car le Canon ti-toit inceffemmant à la biechc. Ce qui rendoit le lieu plus dangereux amp;nbsp;meurtrier. Le combat dura depuis midy jufques à la nuit. Pendant laquelle les affiegez entrèrent tous en Garde quoy qu’ils feuffenc fort fatiguez amp;nbsp;recreuz. Les Catholicques fe troiwans de mcfmepayèrent la nuit 5i quelques fours a pres fans rien entreprandre les vns fur les autres : Enfinlefdiâs Catholicques furent contraints eux logera couuert audit Rauelin. Cependant les aflîegez remparoyent leurs breches le mieux qu’ils pouuoyent. Or les Catholic-ques ayans quelque peu reprins leur haleine : percèrent lafaufle braye baffe du chemin en deux endroits : firent deux chemins barrez couuerts dcMadiers par fvn defquelsils le lo-gerentaubasdelaTourPoiteuine. Par l’autre fe logèrent au pied du pillier qui fert d'arc boutant au corps du logis de la Roync. Et ayant percé ladite Tour, fondèrent le rocher pour y faire vne mine : fattendans d’ailleurs faper ledit pillier amp;nbsp;par la fape gangner les Caues qui fontaudeffousduditcorpsdclogis. Mais pour preuenir leur deffcinles affiegez firent vn retranchement à trente pas de la breche à fendroit dudit corps de logis amp;nbsp;commancerent v-ne platte forme à triple defence, bien retranchée aucc vnc Cafematte en chacun defdids re-rtanchemens. Et par ce moyen, quelque effort que les afficgeans euffent fait en ces endroits : foit pourla mine où parla fappc : n'euffent fccu que rcnÂ-e la telle dudit Chafteau en meilleure defence qu’elle fut jamais.En mefme temps les caues dudit Chafteau furét-rem-paiccsamp;plufieurs fortiffications faides tant à la ville qu’aufdits forts. Les affiegez néant-moins confiderans la perte d’hommes qu’ils auoyent faide amp;nbsp;les g||nds efforts paffez: depef-cherent promptement trois Meftàgerspour aller trouuer la Noue affin de fauertir de tout amp;nbsp;comme leurs affaires fe portoienr.

Cependant pour le defir que les Catholicques auoyent d'entrer dedans : a-uoir aucuns des C h e f s affeuré les affiegez qu'ils auroyent telle compofition qu'ils de- Parlement, manderoyent: prefenterent à Puy-Gaillard certains Articles qui le jour auparaliant auoyent dédreflez Si en pleine affembléc du Confeil,que Puy-Gaillard print; promettant d'y

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L* H I s T o I R E


Januier. i?7J.

Rcucucdcs aflicgezen Lufigncn.

faire refponcc. Ce que toutesfois il ne feitàcaulêdc la malladie qui le failîtpoiirll’^'’’ re . Ains les Catholicques dreftèrent vne nouuellc batterie de trois pieces qui . pointées deuant le Moulin du Chafteau amp;nbsp;y.tirerent à plomb: Encores que lesalfiegwy^ font faiôl. vn rampart de terre au deuant. Ils le battirent neantmoins jufqucs au pied,p3'^ que la montagne ou les pièces eftoyent braquées cotnmandoit au pied dudit Moulin-moyen dequoy la muraille amp;couucrtureduditMoulin furent rompues amp;nbsp;portées à teu^^' l’effort de cinquante deux coups. Surquoy les Chefs des aflîegez feirent faire reueue tous les gens de Guerre tant de la Nobleflè que d’autres qui eftoyent dans Lufignen-fut trouué quatre vints CuirafTes amp;nbsp;enuiron quatre cens cinquante harquebuziers. S**' quoy confiderant le Chef qu’il y en pouuoit auoir d’infirmes, amp;nbsp;qui ne pourroyentplns^'”’ guement fupporter la peine ôc pauureté de fy fâcheux fiege : fit quelques remonftranccs^^ Compagnies . Aufquelles il fit entendre fur tout que fil y auoit quelques vns qui endurer la pauureté en laquelle ils eftoyent, qu’ils fen voulluflènt aller: que librement il donneroit conge amp;nbsp;ne vouloir tenir perfbnne parforce.Aquoy tant Gentils-hommes tresrefpondircnt vnanimement. Qu’ils eftoyent refôluz de viure amp;nbsp;mourir auec gardant ladite place amp;nbsp;maintenant laCaufedela Religion. Lors il amp;nbsp;la Noblefïe qui^^^ compagnoyt protefterent de n’abandonner nullement les Soldats. Et toft apres pal*’’ donnanceamp;aduis du Confèil, Sainét Gelais amp;nbsp;le Miniftre de Claire-ville furent Depuis/ pour fe tranfportcr par les Corps de Garde pour fâuoir la volonté amp;nbsp;intention defdid® Soldats:amp; leur affêurer tant de la part du Chef que de laNoblefle qu’ils n’cntencioycni^'’' treten quelque capitulation qui ne fuft efgallcment faiiorablcSc auantageufe pour b''!’ amp;pour les autres, eftans refôluz de demeurer infêparablement conjoints foit à la Paixf^* la Guerre. Chofè qui contenta fort les Soldats : lefquels feirent promefle reciproque tendre patiemment fifluc de tout, fans fê desbander aucunement. Ce faidlefdiâs firent vne grande feopererie en tous les forts tant de la ville que du Chafteau. Ce qui aucunement ceux de l’Arméeamp; par la cogneurent qu’ils eftoyent^auantage en la villcqu^^ ne leur auoit donné à entendre.Terrefort renômé Capitaine,mourut ce jour au grand reg^' de tous.Son frere auoit vne copagnie Catholiquc.Surce les Catholiques fçachâs bien que aflîegez qiioient fait rcueuë de leurs gens de guerre amp;nbsp;qu’ils eftoient refoluz de neredre-tuu' Kepriiifc Ju gneu qu’à bônes enfeignes:entrcrent en volonté de continuer les premiers propos tenus poU‘ par serHou. entrer en quelque Capitulation d’accord.De forte que Sarriou cftant allé au Cotps deGaro-qu’ils faifoiét au bas delà Tour du fort des Dames pour demâdcr vne leuretteappartenatcaW Damoifellc du Frefîie:fônda les afCegez fils auoict enuie de quelque appointement.Surquoy luy aiant efté rcmonftrélcpcu de conte qu’ils auoientfait des Articles qu’ils leur auoiétban' lez à ceft cfFet:Sarriou les afliira que la malladie de Puy-Gaillard auoit empefehe la conn®^

It

tion de cefte opuerture.LaquelIe eftoit encores en fi bon uain qii’il ne tiedroit qu’à eux qi’!* n’y fuft mis vne bonne amp;nbsp;heureufê fin.Qui fut occafió qu’on remit au lendemain pour enfler apres en auoir cômuniquc aux Chefs d’vne part amp;nbsp;d’autre.Promcttât ledit Sarriou^ dre le lendemain.Dcfait lesafiiegez alTemblez côfiderâs la grade neceflité depoiidrcsjamp;.me' ches,oflgucts,viures,bois,8ô chadelle amp;nbsp;l’extremitéen laquelle eftoit le fbldatpourauoirdeS' ja beaucoup enduré. Le peu de moié qu’il y auoit tât de faire trauailler aux fortifficatios qu 3 la confeéfion des poudres èc farincs;côme vn chacun eftoit desja rccrcii,amp; fatigiié:aiiifaefl« expedier d’entrer en vn bon accord. A foccafiô duquel deputerét 2. Capitaines pour allerau lieu alfigné par Sarriou.Et parce feftans rendus en ladite Tour d’vne part amp;nbsp;d’autre apres que Puy-Gaillard amp;c. Sarriou eu^t declare auoir charge de Monfieur le Duc,d’entrer en Côferen ce 5c traitter auec les Députez des aflîegez quelque bon accord .fut arrefte que les Proteftans viendroiét au lieu de la Rangonnicre logis d’icclui Sarriou.Et que laHunauldayc,déMilly^' quelques autres demourreroiét en ville pour Oftages jufquesà eeque les Députez des aifis; gez feroiét de retour.Ces ^lofes ainfi arreftéesamp; côcluës,oftages entrerétenville.Etparmd-me moien les Députez fortirent amp;nbsp;fe tranfportcrent à la Rangonnicre diftant de Lulignen la portée de deux harquebuzes auec Puy-Gaillard amp;nbsp;Sarriou. Où apres auoir longuement conféré enfèmble : drelTerent Articles contenans les demandes des affiegcz pourveniràfaccord. Surquoy les Articles cômuniqucz d’vne part amp;nbsp;d’autre,furent appiouez par les Gentils-hom mes amp;nbsp;Capitaines des aÏÏieeez tels qu’ils fuiuent.

° nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Conditions

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LIVRE TRENTENEVFIEME.

CoKDicioN s amp;nbsp;Articles accordez par Monficur le Duc de Montpencier, Pair de AnicH de l’rance, Lieutenant General en fon armée de Poitou : aux Seigneurs de Frontenay amp;nbsp;autres iionfut n^ wntilshômes Capitaines Silbldatseftans deprcfcntdedâs la ville amp;Chaftcau dcLufignen : fcurance de quot;'oiénant lefqiicls iceux fieurs de Frontenay amp;nbsp;autres Gentilshommes,Capitaines amp;nbsp;(ôldats, Pfomettentamp;jurentauditSicurdeluybailleramp;remettrclefditc^ville amp;Chafteauentre iês deneufi-

Ledit Seigneur Duc leur baille defaprelèntpour la fèureté de leurs vies là foy : amp;nbsp;pro- pcnfîer, JJ'« les faire conduire en toutclêurcté dedans la ville de la Rochelle amp;nbsp;ailleurs où bon leur ™blcra.Pounieu que ce ne foit en lieu diftant de cefte armée plus loin que ladite ville de la Rochelle de fix lieuës.Et encores que la foy dudit Sieur foit aflèz fuffilânte pour leur ditç feu-'«c.'Ccneantmoins pour le doubtc qu’ils ont de quelques ennemis particuliers : lera enuoyé pour tenir oftage en la ville de la Rochelle jufques à ce qu’ils ferôt rendus ez lieux où ils vou ‘iront: les Seigneurs de la Hunauldaye amp;nbsp;de Milly. Et pour contre feureté, bailleront lefdits 3®egezentre les mains dudit Sieur les Sieurs deChouppes, Frappiniere, TifFardicre amp;nbsp;Boif quife rendront amp;nbsp;mettront en liberté en remettant ledit Sieur de la Hunauldaye amp;nbsp;Milly.

sortiront ledit Sieur de Frotenay amp;nbsp;autres Gentilshômes auec leurs armes chenaux amp;nbsp;bagage- Les Capitaines Licutenans amp;nbsp;Enfêignes auec chacun vn courtaut ( fils en ont) leurs ar-■quot;csamp;bagages-Et quand aux iôldats auec les harquebuzes,les mefehes efteintes amp;nbsp;les Enfêi-gnesplûiées dans les coffres.L’artillerie demeurera dans ladite place enfêmble toutes autres ’’'imitions deguerre : pour en cftre difpofé par ledit Sieur ainfi que bon luy femblera comme 211 femblable toutes fortes de viures amp;nbsp;munitions. S’il fc trouue quelque chofe des biens ap-PWenansaufditsalfiegezfaifisde fauthorité dudit Sieur Duc:ledit Sieur Duc leur en baille-pleine amp;nbsp;entière main leuée.LesMiniftres fortiront auffi auec leurs familles,8c bagages.Et

æfont menez fous mefme conduite que les autres en ladite ville de la Rochelle. Les Damoi-lelles amp;nbsp;autres femmes qui voudront fbrtir; feront auffi conduites en leurs maifonsauec leurs hmilles Szbagjgej. Et quand aux habitas fils veulent demeurer en leurs maifons ledit Sieur iKprandraenfâ proteéiioi?amp; fauue-gardc. Sera baillé palïêport dudit Sieur aux Sieurs du A«ail,amp;dcsTeillespour aller faire rcceuoir lefdits oftages audit lieu de la Röchele. Et des le '^ndemain qu’ils ou Ivn d’eux feront de retour pour certiffier qu’ils les y auront rendus amp;nbsp;au pbstard dedans fept jours apres les prefêns Articles fignez ôc arreilez ceftiiy comprins : lef ilitsaffiegez fortiront de ladite place Scia remettront «ntre les mains dudit Sieur Duc felon

il eft porté cydeffiis fans aucune rcmifo. Et cependant continueront les Gardes accouftu-d’vue part amp;nbsp;d’autre. Et ncantmoins ne fera loyfible a aucun,de tirer ne jetter Âmps de pierre ; fmon en cas que quelques vns le vouluflent auancer plus outre que ce qu’ils tiennent ^^ptefênt. Etnefofera nulle fortifficationd’vne part ne d’autre. Le jour que lefiiits affie-gfizfottiront, ne fe fera aucune Garde par ceux delArmée du cofté de leurfortie : amp;nbsp;ne fy ’loiiueraautres forces que celles qui font ordonnées pour les conduire. Dont feront Chefs Seigneurs de Puy-Gaillard Si Sarriou. FaiftauCampdeuantLufignenle vint-cinquié-’’’«jourdclanuieran i yy^.Ainfi figné Loys de Bourbon,Chauigny,Mortemart,la Hunaul-^y£5Puy-Gaillard,de Montbron,Sarriou.^ ècc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Svbcb le Chef defdits affiegez auoir faiéf retirer les Gardes qui auoyent efté mifos ^’^'forts Sc breches de ladite ville: en leur lieu amp;nbsp;place faiâ receuoir les Compagnies des Latliolicques ordonnez a cet effet: feit en vn mefme inftant retirer les gardes pofées aux bre-^hesdu Chafteau. Et faifant alte auec laNoblelfeSc Caualleriequi eftoiten ladite ville ’'îpheedu Bal Scala place du Chafteau : feit enuiron les fept heures du matin fortir fes ^’oiippes de ladite ville par la porte du Parc, Jefeendans vers l^Moulin. Ou tous furent parlefdicsPuy-Gaillard, Sarriou 8c leurs trouppes. Et pourfuiuans leur chemin

P3f le petit parc le long delà Voufiie, trouuercnt Monfieur le Duc, aueeplufieurs Gen-'ƒ5-hommes 3 Cappitaincs Soldats qui faccompagnoyent àt}a fortie du petit portail

Parc cirant vers la Vaulx de Brueil en ordonnance. Et apres qu’on eut faid la reue-''aceamp; prins congé de luy : ils facheminerentScfortircntdef Armée dudit Seigneur fans ’'’iiin deftourbier jufques au village de Souillaud diftant de L v s i g n e n de demie ‘'“è. Où les Soldats du confentement dudit Puy-Gaillard 8c Sarriou allumèrent leurs ^^ches à marchèrent en ceft equipage de la en auant ; fordre qu’ils tenoyenc à la for-

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îâuier,iî7J.

L’HISTOIRE DE FRANCE.

Nombre des morts amp;nbsp;Canona-des au liege de Lufîgncn

tie3fut que les Capitaines,Lieutenans Si Enfeignes qui auoyent efté de la Garde de ladite ƒ le : marcheront les premiers amp;nbsp;à la tefte de leurs gens de pied amp;nbsp;apres marchèrent le rdle a-mallades amp;nbsp;bleftèz qui eftoiét demeurés auec le bagagc.Cobic que pour le regard du bagage ceux qui le conduilc)ient,n’aient du tout oblèrué cefte Ordônâcc. Ains marchoiétdeüâtwU' tes les troupes au moien de guoy fen eft beaucoup perdu par îimprudéc e des codudeiirS'^ apres marchoient les Capitaines,Lieutenans amp;nbsp;Enfeignes qui auoient efté de la gardedudiC Chafteau amp;nbsp;leurs lôldats apres.- Finablement le Chef marchoit auec la Noblcfïcqui faceópS' gnoitaians leurs gras chenaux amp;nbsp;armes.Faut ici notter que ceux qui marchoiét auec les troupes tenant l’ordre dont ci deffus à efté parlé:ont efté côduits en toute feureté.Mais au eStratre ceux qui n'ôt cheminé auec les troupes,nc gardé ledit ordre ont prefqiie tous efté deualiz^ï-Le i4.Iâuier ilsarriuerétà Nuailé 3.lieues de laRochelc.Où au bout du pôtjlaNouë.lef'’' te deMôtgômery plufieurs Seigneurs amp;nbsp;Gétilshcmes Proteftâs qui accôpagnoiét la Huns^' daie amp;nbsp;de Millydcs vindrêt receuoir.Et apres plufieurs reciproques falutatiós amp;nbsp;difcoußbo neftes qui paftérêt ce pont de Nuailé auec lefdits Pui-gaillard amp;nbsp;de Sarriou logerêt cefienuU audit Nuailé amp;nbsp;les gés de pied paflèrét outre jufques au village de Loyré diftat dudit Nuat*® d’vne lieuë.Où ils trouuerét la munitiô qu’ô auoit amenée de la Rochelle prefte à diftribu^J' Et leldits de la Hunaudaye amp;nbsp;Milly,la Noue amp;nbsp;Côte de Montgomery Seigneurs amp;nbsp;Gétilil’*’' mes qui les accopagnoient en nôbre de 7. à 8. vin ts chenaux, retournèrent coucher à la R“quot; chelle.Puis le refte les fuiuit apres que les oftages furet rendus d’vne part amp;nbsp;d’autre.Ainfil^ Confederez furet aflîegez 3. mois amp;nbsp;21.jour. Fédât lefquels ceux de l’armée ont fait tousle

efforts qu’il eft poffible de leurs Canons defquels ils ont tiré 7. mil 7. à 800. Canonadesia”® les coups des petites pieces de câpagne amp;nbsp;moulquetades qu’on tiroir ordinairement.Cóbif'’ qu’à la vérité ez jours des grades bateriesmalaifémêt pouuoit on coter lescoups.Lesaflîcg^^ ont perdu 25« Genülshômes qui ont tous efté bleftèz excepté le Capitaine Terrefort qtiid R fl tioB ’^ort d’vne pleurefieamp;enuiron 200. foldats.LesCatholiquesy ont perdu 800.hômes-C®®' j de I azer le nie Ics lôrtis fe retiroiêt à la Rochelle:fur quelques remonftrances que firent ceux de Poiue^ Chafteau gu Duc dc Montpcncierifut en fin relôlu que Lufignen fèroit non Æulement defmatelée,!«^’ de Lufîgacn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fcroient razez amp;nbsp;les autres fortereftès d’efinolies rez pied rez terre.Dontf''

xecution futdônée àChemeraud Gentilhôme du païs.Lequel voulant conferuerpoutlan’^' moire d’vne place fy Noble3tant vieille amp;nbsp;remarquablc:la Tour de Mellufine, fut enfin de ruyner tout. Si bien que tvnc des plus belles fortereftès de l’Europe : amp;nbsp;telle cflimée l'Empereur Charles 5. lors que le Roy François luy donna le plaifir de la chaftè encelieucorne il palfoit par France pour punir la reuolte des Gantois: n’eft plus qu’vn monceau de ru)-nés. Et morte marque d’vn dciplaifir qu’en reccut lors noftre Prince Souuerain oufes Con-fèillers.

Comporte mens du Marefchal Danuilic.

IE vous ay cy dclTus parlé du Marefchal Danuille. Pour retourner à lès portcincns il 6“’ . entendre que depuis la prife des armes : ilfaifoitalfez demonftration du mal ccntcntcme»' qu’il auoit, tant pour fon partieulie r à caufe de la captiuitc de fon frère 3 de les amis, amp;nbsp;paru-fans de là mailôn : que pour voir le Royaume conduit amp;nbsp;gouuerné autrement qu’il euft bien voulu^ Si eft-ce qu’encores qu’il euft les forces en main : il feftoit jufques icycomjxgt;rtt doucement amp;nbsp;fans rien älterer. Melmement par les moiens qu’y tint la Roy ne Mere qui lu)' auoit de tout temps porté grande faneur. N’ayant jamais eu autre oppinion de luy qiied'vi’ homme bienalFcdionnéàtEftatprelânt. Ce quileconfirmoitauflicn ccportemcntfi ftble, eftoyent les lettres frequentes qu’il receuoit du Roy cftant au retour de fon voyage celles mefmes que fa Majefté luy auoit eferiptes tant de Venifê que de Suze. Par lefquelks il declaroit ouuertcment lÂonne S)C fincere intention qu’il auoit de pacifier fon Hoyau me d’y entrer par vne Paix Gcneralle à tous lès fujets. Mais feftant ledit Marefchal achemii’^ par Ion commandement au douant deluy àTurin;Sc receu ceft honneur que de conférer beaucoup de chofes impÄtansle repos de ce Royaume amp;nbsp;la delfus entendu fintention Jj* Roy: il entra en tel Ibupçon amp;nbsp;deffiancc, que parle Conlèil d’aucuns il lèretiraen diH*' gence en fon Gouuernement. Depuis eftant à Montpellier il fut auerty que le Comte de Martinengo ôi certains autres le marchandoyent debienprcz amp;nbsp;aux defpensdelàvie.Etquf le Duc Duzez en Languedoc 3 le Marefchal de Retz en Prou ence amp;nbsp;de Gordes en D’aupb' né : luy eftoyent defignez pour Corn petiteurs amp;nbsp;Contrerolleursjaucc mefines quelquesfof'

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livre TR en T E ne V fi EM E. 262.

totceseftrangcres tant Suiflès, Reitrcs que Italiens amp;nbsp;Piedmontois. Tels aucrtiflèmens vraiz ou faux qu’ils fiiflènt le hafterent d’auancer ce qu’il auoit de long temps diflîmulc amp;nbsp;de fran-rfurlcfautparla declaration qu’il feit cnuironle cOimmencementdeNouembredescauiès Uuilemouuoientdeprandrelearmes. Proteftant que ceftoit pour la manutention de la Cou- duMaref-fonnedeFrance,proteôlion des fujets naturels d’icelle tant d’vne«]ue d’autre Religion,contre chalDanuil tousceux qui confêilloicnt le Roy de les ruiner. Etque ceftoit auflî pour procurer la liberté deMonfieurfrcre de là Majeftéjdu Roy de Nauarrc,de Mofieur le Prince de Codé amp;nbsp;des au-

fleurs amp;Officiers de la Couronne: tant detenuz prifônniers que réfugiez ez pays eftran-ges. Et en general pour procurer vn bon amp;nbsp;affurc repos aux vns amp;nbsp;autres: reftaurer Ictout en fâptiftinedignité amp;lplâdeur jufques à ce que par la determinatiô du Côcile general ou na-tionnal:amp; par favis amp;nbsp;legitime conuocation des Eftats Ion peuft voir la Religion amp;nbsp;lEftat de ce poure Royaume réduit au point ou tous gens de bien le dciiroicntvoir.Tellemementquc les députez du Prince de Codé Si ceux des Eglifês Proteftantes aflèmblez par plufieurs fois auecluyd’vn commun auis ils drefterent à Nifmes laflbciation amp;nbsp;reglement tel qu’il fuit. Aflöciarion

L ASS E M B L E E geuerallc faite le mois de lanuier mil cinq cens Soixante quinzeen la vil- desCatho le de Nifmes par conuocation amp;nbsp;mandement de Monfeigneur de DanuilleMarefchal de Frâ-cCjGouuerneur amp;nbsp;Lieutenant general pour le Roy en Languedoc: tant du Clergé amp;nbsp;Catho- Reformez. Ifqucs paifibles que des Eglifês Reformées de ce Roiaume:tous vnis amp;nbsp;confederez par leurs Députez pour traider de leur comune defcnce,bicn amp;nbsp;repos de ce Roiaume amp;nbsp;des fujets d’i-celuyrecognoiflàns Monfeigneur le Prince de Condé pour leur protedeur General amp;nbsp;en fôn abfencemondit Seigneur le Marefchal.Confiderans qu’ils font fruftrez de fefperance qu’ils a-uoiêtjde voir terminer ces cruelles guerres ciuillcs amp;nbsp;mifcrables, aians de fi long leps cours en ceRoiaume ; par vnc bonne 6c ferme Paix qu’ils fe p romettoient de la clemcce 6c debon-nairetedcfaMajeftéàfon nouueauauenementàfà Couronne:amp; voiansqu’au lieu delesrele-uCrdelopprefTionjléur tendre les mains de fa faneur 6c de les embraffer amp;nbsp;receuoir en fà pro-teéfiomfaditeMajeftcpar les mauuaisconfeils d’aucuns eftans pres d’elle, ennemis de fon Efet de fes fujets les*veut pourfuiure plus que jamais : Apres auoir traiélé de leur vnionSc confederation pour leur oppofition confêruation 6c defence de leur Religion, vies, biens amp;nbsp;honneurs contre îinjuftice violence 6c cruauté barbare de leurs ennemis : amp;nbsp;pour la pourfuitte de fexercice libre de leurs Religions refpcâ:iuemcnt,reftabliftèmét de f Eftat de ce floiïiime en fon anciennefplendeur amp;nbsp;dignité.Ont deliberé conclud 6c arrefté pour le rcigle-ment delà Iuftice,police, finance amp;nbsp;difeipline militaire entre eux fous le bon plaifi^de mo-lt;fit Seigneur le Prince ou de mondit Seigneur le Marefobal ce que fenfuit.

Premièrement pour leur vnion nbsp;nbsp;conferuutPen d'icelle.

Seront les Articles de ladite vnion amp;nbsp;confederation fous les conditions y conuenuës

amp; promifos refpeâiuement tant entre mondit Seigneurie Prince de Condé que mondit Sei- l’vnion des giieurleMarefchal 6c lefdits Députez gardez 6c entretenuz fuiuât leur forme 6c teneur.Et en toutes lesafféblécs generalles 6c Prouincialles 6c particulièrement des villes jurés par les Ge- «ftans ane neriux amp;nbsp;Prouinciaux Chefs,Magiftrats Côfuls amp;nbsp;habitas des villes;amp; par les foldats gês de goetrefaifâs leurs môftrcs rcueuës 6c ferméfQue tous amp;nbsp;chaciTs les adhéras 6c adhcr«: vou- eïï’aflcm' âsîceftepourfuitte-de quelque eftat,qualité amp;nbsp;côdition qu’ils foiétamp;fans exccptiô:enfom- bléedcsj,

-.1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;O v- 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;O Eftatstenus

‘^^‘-J^si-’roumces,Villes, comunautez 6c bies quelconques: lerot maintenus en toute vnio amp;nbsp;àNifoieicn teposfous la proteéliôamp;fàuue garde du Roy de môdit Seigneur le Prince amp;nbsp;de môdit Sei- lanui.i$7$. gnciir le Marefchal.Et en la paifible jouïffâce de leurs biés,Eftats,hôneurs,prerogatiues,fran-’tbifes,Iibcrtez,gaiges,exercice d’office làns nul empefehemét. A^ charge qu’ils fo prefonte- chai Dan tot deuât mondit Seigneur le Prince ou modir Seigneur leMarcfchal en leurs côfoils,pour a-ttoc conôiffâce de caufo eftrc receuz amp;nbsp;admis à ladite vnion 8c cofederatiô.Les Eftats Genc-raux des Prouinces de ladite vnioamp;cômunionfctiédrontfêlô quelesoccafiôsamp; neceffitez des affaires le requerrôt au moins vne fois îan:en telle villeCappitaffe defoites Prouinccs que par môdit Seigneur le Prince où à fon abféce par môdit Seigneur leMarcfchal fera auifé.Aufi

Eftats fera procédé à nouuelle cleéliô du côfoil ou le percedét continué, corne fora or-onné amp;nbsp;jugé par ladite affemblée.Les aflèmblées Prouincialles fo tiendront folon les occafi-onsamp;occurrences des affaires; Sçauoir quand au paysamp; Gouuernemétde Lâgucdoc auec potmifllû de môdit Seigneur le Marefchal fur la requefte que ceux qui y cômanderôt en fon

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L’histoire de FRANCE.

abfence luy en feront.Et aux autres Prouinces de celle vnion par la ecniiocaticn de cci.xcj-y commanderont pareillement en fôn ablênee .Auec me/hiepouuoir de procéder à nouue £ eledion ou continuation de confeils Prouinciaux comme leldites afïcmblées auiferont [»n' le mieux. Les Députez des Prouinces amp;nbsp;autres particuliers commis pour afljftcràialkiquot; blée generalle; ie trouueronii^ux jours amp;nbsp;lieux alîignez ou fe tiendra ladite allembJée.Aiit^ ment en leur abfence lêra procédé auec les prelêns: amp;les dcliber ations y prifes félon leur forme amp;nbsp;teneur. Ez afïémblées generalles, auront léance amp;nbsp;voix deliberatiuetrƒ Députez de chacune alTemblée Prouincialle. Celt aflàuoir vndela Ncblelfeamp;dciixƒ tiers Eflat.Et les Magiflrats amp;nbsp;Miniflres qui le trou lieront fur les lieux,députeront vn de cW-, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cune profelïton pour porter la parolleSc voix deliberatiue durant celle Guerre amp;nbsp;6ns cou

lequence. En routes alfemblées generalles amp;nbsp;Prouinci ailes demeurans les Chefs amp;nbsp;taux en leurs prerrogatiues amp;nbsp;préeminances ; lêra elleu amp;nbsp;nommé tel qu’il plaira à ladite 3i' femblée,pour conduire laélioncn icelle. Lefdits Seigneurs Generaux f entre fccouno'’' les vns les autres: amp;nbsp;communiquerôt leurs forces amp;nbsp;moiens comme ils feront requis pour commune defence du publicq fur peine d’ellre déclarez delérteurs de laCaufe.Toutespht^ Miniflres. tcrres amp;nbsp;Seigneuriesaflizes amp;nbsp;enclozes en vne gencralité:depcndront amp;nbsp;côtribuerontài^’

le amp;nbsp;non ailleurs:Nonobllât que les Generaux d’autre généralité en lôicnt Scignetirs.Ento« tes alïémblées Prouinciallesfera elleu vnSindic pour propolér tous affaires amp;nbsp;faire toutes K' monflranccs necellàireSjSc vn Greffier pour tenir Regiflres de toutes deliberations quilérout prinfes efdites alTemblécsilelquels feront falaiiez comme il fera auilé par icelle. Les CcneßH’' lufticc amp;nbsp;Fi- Prouinces alfifleront au Conléil le plus lôimcnt que faire ce pourra. Et tiendront lamaiu nances. nbsp;nbsp;a ce que toutes deliberatiôs amp;nbsp;ordônaces dudit Côfeil fôiét elfeduécs.LcsGencraux amp;

uerneurs ne fentremettront du fait delà Iuflicc,creation de Confulz amp;nbsp;maniement des fman-ces.Ainscnlairontfenticreadminiflration aux Officiers amp;nbsp;cômisaufdites chargesidcmcu^^ la police des villes aux Confulz amp;nbsp;colcil politique:Sauf pour le regard de la creatiô desÇo fulz en cas de prinlc de ville où autre occafion extraordinaire : leur fera permis y poiirueoir a* uec fauis dudit conléil. Et ne pourront lefdits Generaux, Gouuerneurs Chefs on Capital' nés, bailler aucune exemption des contributions où impofitions faites ou qui lé feront pat apres fur les villes villages amp;nbsp;particuliers dcfditcs Prouinces aufquclsne fera eu aucun ci' gard. Eft aufli prohibé amp;nbsp;défendu à tous Generaux Prouinciaux bailler aucune exemptitquot;’’ ûuue-garde ou immunité à perlônnes de quelque Eflat, qualité ou condition qu’ils fok”' cllans d^arti contraire : aufquels neléra eu efgard linon que pour quelque caufefpccùlk' ment futt autrement ordonné par lauis du conléil pgt;our le regard des làuuc-gardes. Qÿ” il y aura lieu de commettre ou ordonner aucuns Chefs pour cemmanderez villes Capp” talles amp;nbsp;places de conléqucnce en titre amp;quallité de Gouuerneurs: Le General delà Pr”' uince procédera à la nomination de trois pcrlonnages capables de ladite charge par fauisdes Confuls amp;nbsp;habitans de la ville où lieu,auqucl ledit Gouuerncurféra requis .Laquelle noniinâ tion fera enuoiée à mondit Seigneur le Marefchal pour ac cepter celuy que bon luy fémblcra-amp; luy expedier la cômilfion necelfaire, remettant aufdits Generaux de pourucoiraux autres placesdes Chefs'qui y cômanderont en titresde Capitaincs,obléruée la melrnenominatiôà trois que les habitans des lieux luy en feront.Le tou t à la plus grade cômodité amp;nbsp;fôulageruet que faire fe pourra.Lefquels Generaux des Prouinces feront leurs vifites amp;nbsp;cheuauchées demeureront par certain temps en chacune ville Cappitalle des Diocefés de leurs Generally tez felon que les affaires le requerront. En cas de maluerfàtion important 1 Eflat du pays qiquot; fé comettra par lesGenerai^ des Prouinces où Gouuerneurs particulliers des villes amp;nbsp;places de con(équence:mondit Sieur le Marefchal pouruoira à lafufpcntion,deflitutionamp; punition des coupables,félon la grauité amp;nbsp;exigence des cas.Permetrant aux Magiflrats Confulsamp;pl”® apparês des villes amp;nbsp;lieux en defaut defdits Magiflrats amp;nbsp;Côfulsjdefefâifiramp;affurcrdespet' fbnnes defdits Generaux é? Gouuerneurs particuliers en cas de trahifon amp;nbsp;non autrcmenr.b pour le regard. desCapitaines des autres villes,places,Chafleaux qui ne porterot titre de Goæ uerneurs: Le General delaProuince les pourra fulpendre,deflituer ou punir en la façon deffus par fauis du conféihauec la mefme permiffion aux Magiflrats,Confulz ou plusappares de fe faifir affurcr des coulpablcs en cas de trahifon ou autre enorme excez méritant propte prouifiô.Ceux qui aurot cômandement general enfabfénce de monféigneur lePrinccoud« mondit

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livre TRENTENEVFIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;26-5.

'tódit Seigneur leMarefchahdifpo/êrontfêuleiïiétde ce qui leur fera baillé par eftat,auec fa-wis de leurs côfeils felô la teneur d'iceux.Quand aux dons amp;nbsp;remunerations,elles ferôt re-^ruecs amondit Seigneur le Prince ou à môdit Seigneur le Marelchal en leur conlêil,fur les ftequcltesamp; tefmoignages qui leur ierot redus des merites de ceux aufquels lelHits dós polirent eftrefaits.Et pour pourueoiraux abuz patents amp;nbsp;entreprin^ès deplufieurs Gouuerneurs, VhefsjGentilshômeSjCapitaines Sc autresdeur eft prohibé amp;: défendu de bailler aucuns paf æports,permiflion-.n’y eftablir aucun peagene tributfur marchandifes,fruits ou datées quel-lt;^onquesja peine d’eilre punis corne rebelles:amp; aux marchans amp;nbsp;autres qui faideront defdirs Reports amp;nbsp;faufs côduits de confifeatio de leurs marchandifes,de 500. liures d’amende: laif 3ntaufdits Generaux le fêul pou noir amp;nbsp;authorité de bailler lelHits paiîèports,cRablir les pea- • gesamp;dacc es parauisdu confeil Prouincialamp; nonautremét. Dont fera tenu Regiftre par le Greffier amp;nbsp;fait eftat au proffit de la Cau{e.Et îefqucls pafTeports amp;nbsp;ordcmnances deflùfdites feront (ignées dudit General,deux du confeil Si dudit Greffieriautremët n’y fera eu efgard. Les Offiônancesamp; jugemens donnez par les Generaux des Prouincesamp; leurs confêils, ne feront

■nfpendus par inhibition. Sinon que lefHites inhibitions ayent efté oéfroiées auec conoifïàn -ce decaufepar mondit Seigneurie Marefchal amp;nbsp;fbn Confeil. Le labourage fera libre indif-leremment: amp;nbsp;ne pourra eftreempefché pour quelque perlbnne caufeou occafion que ce fort, Etpourccft effeéf, ne fera faiélc aucune execution fur le beftail de labeur amp;nbsp;outils deftinez.aufdit labourage, loir par contributions ou autrement: excepté toutes-fois par droitdereprefaille:auec permiffiondu General amp;lôn Confeil furlennemy au proffit amp;nbsp;indemnité des interefïcz.Eft treféxprefTement prohibé amp;nbsp;deffendu à tous Capitaines, fôldats amp;nbsp;tous autres ,d’inquieter molefter, faifir ne rançonner aucuns laboureurs ny autres perfonnes

portans pacifiquement amp;nbsp;contribuables aux charges mifès fus amp;nbsp;impofée pour la deffence decefteCaufe,fur peyne de la vie: defâuoüant tout ce qui aura efté fait au contraire. Le trafi- p queamp;commerce demeurera libre auec les marchans du party contraire: en paiantau public ‘ les droits qnifurce feront impofêz és lieux ou fera ordonné: excepté pour les poudres, Sou-fe,Salpêtres, cordes, effanures, plomb, armes, chenaux, poix, pois rofine, rouzette, metal amp;nbsp;bled qui font Marchandifes de contrebande: dont le tranfport hors des prouinces villes amp;nbsp;lieux de ceftevnion amp;nbsp;communion eft prohibé amp;nbsp;défendu àpeyne de confifeation d’icelluy amp;de punition corporelle. Et pour tenir la main à ce que les abbus amp;nbsp;fautes qui fê commetent wdinairement au prejudice du précédant article n’aient cours: pourra ledit General amp;nbsp;fon Confeilcompofer auec les dénonciateurs des fraudes fur ce commifes ; amp;accorlt;^r pour la Garde de dénonciation fans exceder toutesfois la quarte partie du profit qui en reuiendra. Aucunes villes ou Chafteaux appartenansà Seigneurs lurifditionnelz: ne feront gardez aux defpens du pays, finon qu’il foit d’importance pour le public. Dont la conoiflànce amp;nbsp;jugement en appartiendra à mondit Seigneur le Prince où à môdit Seigneur IcMarefchal eftans fut les lieux-où aux Generaux principaux qui commanderont enabfênce poury pouruoirauec l’auis de leurs Confeils.Sera toutesfois loifible aux Seigneurs lurifditionnelz de contraindre leurs fu-jets de vacquerpar tour amp;nbsp;ordre à la garde pcrfonnelle de leurs maifôns,villes ou villages clos fans la pouuoir conuertir en argent ny pource faire aucune impofition: leur defendant d’em- ^«16 pefeher la leuée des deniers publics en façon que ce foit. Les Generaux prouinciaux auec fa- fiaHics, uis de leur Confeil des Ecclefiaftiques de fvnion fil y en à ,amp; des Miniftres amp;nbsp;Diocefâins ou habitans des villes amp;nbsp;lieux, difpofèrontd’vn fixiémedu reuenu des Ecclefiaftiques auxpo-uresindigens,vefuesamp; orphelins: en quoy fera par eux pourueu de façon qu’il ny foit commis abbus ny fraudc.Les maifons roturières appartenans aux Gegtilhommes amp;nbsp;autres perfon-nespriuillegez; feront fu jettes à tout logement amp;nbsp;contributions tant pour les garnifons or- tcs^ariogis^ dinaires que pour les paflàges de gens de guerre. E t quant aux maifons Nobles fujettes à l’ar- amp;nbsp;contribu rieteban:elles feront tenues amp;nbsp;chargées du logement des paflàges defdirs gens de guerre tant “°quot;’' feulement; demeureront exemptes des logis pour les garnifons Ordinaires amp;nbsp;les Chafteaux Poftes. des Seigneurs lurifditionnelz, tant de fvn que de fautre logement. Les poftes feront dreflees en toutes prouinces ez villes amp;nbsp;lieux plus cômodes que faire ce pourra:amp; en chacune pofte y aura deux hommes àpied confidens amp;nbsp;fecrets é flcuz par le Chef commandant aux armées, Magiftrats amp;nbsp;Confuls de lieux. Lefquels feront entretenuz aux defpens du public félon la ta-xeamp;reglemct qui fera furce faite en la prochaine aflémblée dés Eftats prouinciaux eu efgard

Kkkiiiij

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L* HISTOIRE DE FRANCE.


Décembre/


* à ladiftancc des lieux: lefqueJs feront tenuz d’apporter amp;nbsp;faire courir de pofte en pacquets amp;depefches par perfôncs aiâs charge amp;nbsp;autorité publique^qui à ces finsferontp’, rafez au delTus par les Secretaires defdits Chefs ou il y en a, ou par Magftrats amp;nbsp;Confulsil^ dites villes : lefquels outre ce tiendront regiftres du jour amp;: heure de la depefehe: end'^’' gerontlacouuertedu pacqijft. Comme pareillement lesMagiftrats amp;Confulsdes villes ou ils pafferont feront le femblable amp;nbsp;les feront apporter en toute dilligencc, leurfai“^' Pacquets amp;nbsp;inhibitions amp;nbsp;defences amp;à tous autres à peyne de crime de faux, d,ouurir lefdits p^Cquot; quets iceux retenir ou retarder lefdits portes pour quelque occafion que ce foit.TousaU' tres pacquets amp;nbsp;lettres venâs de la part des Chefs ou autres particuliers portez par autresqu® , par voies de porte aians pafleports: feront renduz amp;nbsp;apportez aux Chefs amp;nbsp;Confuls desvil' les pour laifTcr paffer outre les porteurs fils voient que faire fe doiue. Prohibant aux gardeJ-des portes, l’ouuerrure defdits pacquets amp;nbsp;lettres fur femblables peines que deffus.ToustiO' pertes, tambours,lettres amp;nbsp;pacquets venans de la part des ennemis.-fèront conduits amp;nbsp;rendue commandant au heu ou ils feront trouuez où aux Magirtrats amp;nbsp;Confuls en hbfeæ ce defdits Chefs,pour ertre par eux pourueu à ce qu’il appartiendra.Faifänt inhibitions amp;lt;l®' fences à toutes petfônes priuées de fingerer à retenir ni receuoir lefdites trôpettes,tébouts,^ tres amp;nbsp;pacquets: amp;nbsp;les ouu nr fur peyne de rebellion amp;defobeiffâce. Afin que vn chacunloj' maintenu amp;nbsp;côfreué en reposamp;trâquilité.Ert trefexprefTemet défendu à tousGcnerauxCbds Capitaines amp;nbsp;autre.s aians charge és villes 8lt; lieux de fvnion: d’vfer d’au cime force amp;'violcæ ce ou mauuais traitement à l’endroit des habitans defdites villes.Ains fe ccmporterontlcpl“* doucement que faire ce pourra en toute amitié amp;nbsp;concorde. Et en cas d’cxces ou malcnc^ commis par lefdits habitans,en laiftcr la conoiftànce à la lurtice pour y ertre procédé fclopl^' lußtce. xigence des cas amp;nbsp;ce à peyne d’eftre priuez des charges comme indignes amp;nbsp;de tous defpe*^* dommages amp;nbsp;intererts. Les luges tant Royaux que des Seigneurs hauts lurticiers amp;nbsp;banetc^ des prouinccs amp;nbsp;lieux ertans delvnion amp;nbsp;communion faite entre Monfeigneur le Prince*!® CondcjMonficurle Marefchal de d’Anuille amp;i.les depputez desprouinccscontinueronte» l’exercice de leurs charges, offices amp;Iurifditions fuiuant les ordonnances amp;nbsp;rcglcmensfut^^ ci deuantfaits amp;nbsp;d’anciennetté accourtumez d’eftregardez amp;nbsp;obfêruez efdits fiegcs.Etlessp' pellations de leurs Sentences amp;nbsp;lugemens, feront interjettées aux fieges Prefidiaux ou il J’®quot; a d’eftablys eftäs toutesfois de ladite vnion.Lefquels luges Prefidiaux conoirtrôtamp; Iiigeront de tous cas, differens amp;nbsp;matières tant ciuilles que criminelles: fuiuant les fufdits reglcmensS. ordonnance. Et feront leurs Sentences amp;nbsp;lugemens en cas hors de ÎEdir, exécutées par pro* uifion. Lfs chambres de lurtice nouuellemcnt érigées es villes de,Montauban, Millau,M*' zeresSe autres fuiuant le reglement fait en laffembléc derniere de Millau: dcmcureronicf leurErtai crtabliflèmétaucc tel pouuoir lurifdiéliôs amp;i. refforts qui leur cft ordÓnéamp;prc!' crit par ledit reglement. Nonobftant toute autre creóhonamp; ertabliffement de lufticcàcc contraire. Mandant pour cert effet à tous Generaux defdites prouinccs, Chefs, Officiers,Capitaines, Confuls amp;nbsp;autres habitans en icelluy, leur obéir amp;: entendre donner faueuis aideÔ^ main forte pour fexecuriop de leurs jugemens.A peyne de priuation de leursEftatsamp;d’cto punis c^)mmc rebelles. Auffert auffi que les officiers d’icelles Chambres, tiendront rancco-uenableSc condigne à leurs Eftats amp;nbsp;charges en toutes affemblées. Et pour le regard ides Sc-nefchaucées de Tolofê, Albigeois,Carcafl’ône,L’auragais amp;nbsp;Cartres ou auroient efté eftablis par les precedetes affemblées quelques fiegçs delurtice:à erté refôlu que fâs faire prejudice en ce qui reffort en la Chambre de Montauban, pvour cuiter pluralité defieges amp;nbsp;multitiid* d’officiers: il fera crtably en la ville de Cartres vnc Chambre compofée de dix officiers Afïàuoir neuf luges amp;nbsp;vn l^ocureur du Roy qui feront prins prçmieremenr des officiers d« là Majerté amp;nbsp;apres des plus qualifiez quifbntemploicz çn çeftecaufe durant ces troubles pourjuger en dernier reffort de tous proces amp;nbsp;inrtances ciuillesamp;criminellesd’icellesSe-nefchaucées fiuiuant le prcAier article de la derniere affembléc de Millau. Et que tant pou* la nommination amp;nbsp;inrtallation defdits officiers que pour la conrtitutionôc paiement de ga* ges à eux necclfaires:lefdites Sencfchaucées amp;nbsp;prouinccs faflèmbleront par les députez enh-dite ville deCartres aux moindres fraiz amp;nbsp;le plurtort que faire ce pourra pour le plus tard das vn mois prochain. Et procéderont l^s luges ertabliz aufdites chambres au fait delà lufticc diftintement amp;nbsp;fcparcmentfàns ceux du confcil politique ertably pres du gencrahou és villes amp;nbsp;lieux

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livre T R E N T E N E V F I E M E. 2^4. pileux cfquelles lefdites châbres fôt ordonnées aux villes cappitalles des prouincesou il ny a ■egePrefidial ny chambres de luftice nouuellement eûablies;lcra cfleu à la prochaine alTem-‘ce prouincialle certain nôbrc de luges qualifiez amp;nbsp;de ladite vniô félon feftenduë du refïort pour exercer Scadminiftrer la luftice fuiuant ledit reglement de Millau: aufquels feront ordonnez tels gages que par ladite alïèmblée fera auifè. Exortanteicelle emploier enfexercice pcldites charges, Icsperfbnnes quifè trouuerontaufdits lieux delà fufdite qualité amp;vnion. ‘OusGouucrneurs Officiers amp;nbsp;Magiftrats dcfdites prouinces chacun endroit fôy garderont ^feront garder amp;nbsp;entretenir amp;nbsp;inuiolablement obfèruer les regiemens amp;nbsp;ordonnances faites P’Hesaflembléesgeneralles amp;nbsp;principallementtantdela guerre, Iuftice,policequedesfi-j^nces.Etpourîcntiereobferuation les feront lire amp;nbsp;publier de trois mois en trois mois en fürsfieges 8cauditoires* Tous defobeiftàns aux jugemens amp;nbsp;ordonnances de luftice: fbient ■nciers, Capitaines 8c autres demeureront attaints 8c conuaincuz de rebellion; 8c n’auront ’■«raitte en autres villes,places 8c lieux:ains feront fâifiz rendus à la luftice fur peyne à ceux guiles recèleront d’eftre punis comme fauteurs 8c coupables de crime de le leze Majefté. Et ora contre eux procédé félon le reglement des Eftats de Millau. Seront gardées, obféruées 8c ®otretenuës les ordonnances de Moulins 8c autres Royaux concernans fobeifîânce de luftice éxecution 8c ordonnance d’icelle. Tous juges Royaux 8c lurifHionnelzféront tenuz,tant dâs Ws deftroits 8c lurifditions que hors iceux:fcnquerir 8c informer dilligemment des crimes « délits qui fe commettront, foit és champs ou és villes de ladite vnion à la premiere requi-’don qui leur en fera faite ou qu’ils en auront notice 8c conoiffance. Et icelle informa-^*on faite procéder au decret jufques à emprifbnnement du délinquant fi le cas le requiert. I charge toutesfois de remettre le prifônicr auec lefdites charges 8c procedures par deiiers luges naturels aufquelsla conoiffance en appartient. Aux villes quiontefté nouuelle-æcntconquilèsôc qui feprandrontcy apres:feront remis tous fîeges de luftice pouryeftrc Miuiniftréeainfi qu’il eftoitaccouftumé d’ancienneté: nonoftant tous cftabliffemens nou-'’^âux introduits en autres lieux 8c villes lefquels demeureront reuoquez fuprimez 8c defti-fdez comme dit eftésvilTesprincipallesde îvnion.En chacune prouinceféra cfleu 8c eftably jnLicutenantdePrcuoft,filn’y en à par îaflémblé prouincialle. Perfônnagc confident, de onneintégrité prud’hommie 8c experiance au fait de la luftice: qui procédera en tous cas Ont la conoiffance luy cft attribuée fuiuant les ordonnances 8c regiemens furce faits. Auquel ■^ouoft fera baillé tel nombre d’archers qu’il féra auife en faffemblée prouicialle aux gages ^01 feront auffi ordonnez en icelle. Tous Generaux, Chefs, Capitaines, Confuls^fôldats 8c entres de quelque eftat ou condition qu’il s fbient: donneront toute aide faueur main forte ^ntaiifdits Preuofts que autres Offiieiers de luftice à la premiere rcquifition qui leur en féra «itefans vfer de conniuence dilaiçment ou tergiuerfarion. Leur deffendant trefexpreffement ƒ recourir les prifonners ôc dclinquans,retarder empefeher le cours 8c executiô de luftice weâement où indireâement fur peyne de la vie. La conoiffance des differens qui furuicn-rontescaufes tant ciuilles que criminelles entre vn des habitansdefdites villes 8c vnfoldat appartiendra aux Offiieiers de la luftice .Et des cas 8c exces qui fe commettront entre fbldats Ottrollez fous charge de Capitaines: la conoiffance en appartiendra au General 8c Gouuer-des villes appeliez les Capitaines. N’entendant en cecomprande leshabitans deßites ''r « qui porterôt armes pour la garde 8c fous la charge 8c commâdemct des Capitaines d’i-I-es differens defquels feront traittez pardeuant leu rs luges naturels. Attendu qu’il y a P “'leursperfonnes preuenuës en luftice de cas rcmiffibles dont ils n’ont moien d’obtenir gra-J^eamp;pardonduRoyen fes Chancellewes fuiuant ÎEftat, vfâge 8lt;^couftume de France à eau« ^uu notoire empefehement des troubles. Il eft enjoint à tous juges 8c Magiftrats jugeans en ^uiier reffort de cefte vniô8c chacun endroit fôy enfo reffbrt de procéder à linftruófió 8c ju-ê^uientdcs proces defdits preuenus fuiuant la difpofition de droit, nonobftant le deffaut des ettres de grace, remiffion 8c pardon 8c tout ainfi qu’ils feroidRt ou telles lettres auroient p2r es preuenus efte obtenues 8c preféntées. Pour la fubuention neceffàire à la deffence com-'quot;une defdits vnisâl fera faite impofition nbsp;nbsp;leuée de toute snatures de tailles tant aidc,oôl:roy,

^i^îuës rcparatiôs fblde de la gendarmerie, augmêtatiô de fblde vftencille deniers deftinez ’“Ueparatiûs,tant fur le pays Gouuernement de Languedoc que fur le pays8c Gouuernemét ^Guienne, Gafeongne, Rouergue,Q^prey, Agenois,Bazadois, Perigort, Limonn, Saintonge

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L’ HISTOIRE DE FRANCE.


lan. 1 57 5.

Saintonge, Angoumois, Poitou, Auucrgne, Dauphine, Lycruois, Icitft.%1 ict'cn«amp; Boui'gongnc.llferapatcillement leuciur ledit Gouuernement de Languedet lesdiciisd^ i ttjuiualJent faifant port icn de I’aide.Pareillement feront prins nbsp;nbsp;Icuez fur routes lifditcspro*

uinces les droits du demmaine du Roy ,aiibeines,efpaues,alberguesamp; autres droitsamp;dc-uoirs des circonftances du diwdemmaine. Aufli huit décimés qui feront impofecsfurleclciquot; gédefdites prouincesamp;à laute du payement d’icclles toutle rtuenu. *1 eures gabelles^ creuès eftablies fur les fels de Broüage^Peccaix amp;nbsp;auties.Tous deniers qui fe trouuerót dcuï aux ennemis de celle caulede quelque eflat qualité ou côditiô qu’ils lôict. Toutceqiiifo^ impofé fur les Noblesfujets au ban amp;nbsp;arricreban à faute de redre le feruice qu’ils doi rient à 6 • Majeltc. Tous les relies qui le tiouueront entre les mains des cc mptablcs detoutesraturesde deniers jviuresmunitiôsôc denrées depuis le commencement des premiers troubles àprelent. Tous les droits des quints qui feront prins fur les butins amp;nbsp;rançons deprifcn-niers de guerre. Plus fera Icuéfur toutes elpeces de marcbandilês cy deuantpeimifespariar-tide du commerce amp;nbsp;liberté du trafit que Ibrtans des villes amp;nbsp;lieux deîvniôidoublesdroits de foraine amp;nbsp;dommaine forain. Et d’autant qu’il y a plufreurs de grand vallei)r:amp; defqufl' «TuucU«quot;^ ^esles cllrangers de cc Royaume ne pourtoitnt fe palier: Four celle taufe aeltélpecialkir-ct;' arrefté qu’il lèra leué fur chacune balle de paflel trente lôlz. Sur chacun tonneau de vinioi' Xante folLSur chacune liure de falFran cinq folz.Four chacun quintal de lainefurgedixfok' Sedefautre vint folz.Pour chacune cane déboisa brullcr qui fcrcntdelccnduès fur les Ht-iiieresde Garonne ,L’arige, Lers, Lariege, Ande amp;nbsp;Salat. Étpour chacun carratdetois^ ballir qui defeendra fur Icfdires prouices vint Iblz. Saufs aux Generaux prouinciaux auccia-uis de leur Conlcil d’augmenter lefdits droits felon les cômoditrez qu’ils en pourront auoir. Dont il drclîèront eftat certain.Sercnt aufîî leuez tous les droits des bources des mennoiest^^ la Rochelle amp;nbsp;Montpellier. Les contributions amp;nbsp;deniers duclcrgé delà Ct ntcdeFoixk' quelle paiefes tailles au Roy deNauarre.Et pour accélérer la recepreSc leute dcfditsdeniei^ lèra au pais de Lâguedoà la couftume eftablie en chacunDiOccfc,vn reccueur particulier qn® en lèra chargé entreremét de quelque nature de deniers que ce lôir.Ét aux autres prouinccs generauxprouinciauxy cômâdâs en labféce demodic lcigncurlcPrince,ôu de moditfeignequot;* leMarelèhal auec lalfâblée proiiinciallc de leursjprouincesypouruoirôt chacun en fô deftwin Er feront icelles rcceptcs deliurées a la meilleure commodité que faire ce pourra à perlcnnes bien receantes lôluables amp;nbsp;cautionnées à condition dauancer le premier quartier de leurs re ceptes entre les/mains des receueurs Generaux eftans ou qui feront cftablis es lieux cy après nommez. Aflauoirenla recepte generatie de Môtpellier feront a pportez amp;nbsp;payes les denied des Diocefèsde Narbonne, fâint Pons, Beziers, Lodcfîre, Agde, Montpellier,Mande,N' mes , Vzez, Viuicrs,lc Puy amp;nbsp;Auucrgne. A Cadres fera eftably vn receueur amp;nbsp;conterolb* general des finances. Et feront apportez amp;paiez en ladite recepte Generatie tous les denied des Diocefcs de Carcafïènne, Allcts, amp;nbsp;Limoux, Mirepoix, Cumenge,Rieux,îholoze,Ü' uaur,Alby,Cadres ,amp; faint Papoul.A Môtauban le receueurramp; conterolleur generauxqquot;' y font ordonnez y feront continuez amp;nbsp;des deniers des pays d’Agenois, du bas Qvcrfyamp;^^** Diocefc de Montauban y feront paiez amp;nbsp;apportez enfemble des quartiers de Gafeongne auX enuirons du Mas du Verdin.A Beaulieu ou à Cardeliac fera édabfy vn receueur amp;nbsp;ccnterol-leur generaux des finances.Et feront paiez amp;nbsp;apportez en ladite recepte gencrallc tous les deniers des pays de Limofin, la marche, le haut Quercy, amp;nbsp;haute Auuergne. A Bergeracfo* edably vn receueur amp;nbsp;conterolleur generaux aufquels feront apportez tous les deniersClt;’ pays de Bourdellois Sc Périgord. A la Rochelle feront edablis vn reccueuramp; conterolkquot;' generaux des finances fi ja rfy a edé pourueu.Ou feront tous les deniers de Saintonge d OniS AngOumoisSc Poitou enfèroble les gabelles paiez en la tecepte gencrallc. A CaftellaloU-^ fera edably vn reccueur amp;nbsp;cterolleur generaux de finâces amp;ferot paiez en ladite receptetous les deniers du days deGafc^ngne depuis la Riuierc de Garonne,en la vers les Monts pirences-A Nions en Dauphiné feront edabhs vn receueur Se conterolleur generaux des finances ront paiez en ladite recepte gencrallc tousles deniers du Dauphiné amp;nbsp;contât de Veniie-Mazeres feront edablis vn receueur amp;nbsp;côtcrolleur generaux des finances ou tous les deniers de la côté deFoix ferôt apportez paiez cnfébic du Diocefède Côferâsamp; du DiocefeCiiæquot; ge hors IcLâguedo.A Millau en Rouergue ferôt edablis vn receucuramp;côtcrolleur general

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LIVRE T R E N T E N E V F i E M E.

ùcsfinâccs amp;nbsp;tous les deniers de là prouinccy iêrôtpaiez.En Prouêce melmes en officiers auf ^uels les deniers deProuencc feront portez. Lcfdits receueurs generaux ne pourront vuider leurs mains des deniers de leur chargCjUy en faire aucun paiemet que par la leu île ordonnace deMonfeigneur lePrince de Condé fil fachemine effiites prouînees :où de monditSeigneur leMarefchalcnfonablènce auec fauis de leurs Confeils. Et roue ce que par lcfdits receueurs Generaux fe trouucra auoir efté paiéûns ordonnance de mondifSeignéurlePrinceoii de mondit Seigneui le Mercfehal comme dit eftdeur Fera purement rajyé en la delpence de leurs comptes. Les Generaux prouinciaux auec fauis des alfcmblées' generalles prouinciallez de leur refort enuoieront promptement feftat des gês de guerre qu’il leur conuiendra entretenir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

cnfemble les gages des Officiers qu'il conuiendra paierfuiuant fynion de leurs autres defpé-ces exttaordit) aires à mondit- Seigneur le-Matefchai en fablënée de môditScigneùr le Prin-cc'.amp;aufli feftatau vray des receptes gcneralles delcurs prouincespourfuree-ïeur pouruoir d’affignatiôs auecfauis du Gôlèil.Et icellesaffignatiós dónéezjlèföirs generauxpröuinciaux endifpoferont auec fauis de leurs' Confeils lëlon la forme de leurs Eltats arrcllez non au-tremcnt-Et affin qu'il ny.aie nulle exception de deniers efelires receptes gcneràllcs ou particu-lictesiles imposions ù Eftats en feront laits bien generallement par toutes lefdites prouinces Waiix comptables dejcprâdre les non valloir en deniers comptez amp;nbsp;non receux auecade dedilligénee ou legitimes excufes.Mondit Seigneurie Prince fera payer pou rlbn platfuiuat Defpcn« cc qu’illuy à pieu demander amp;nbsp;des plus claifs deniers par chacun mois trois mil hures tour-nois.Quiretiientpar an la fe»mme detrente fix milliures. Mondit Seigneur le Marefehalfe- MLckhai paiera Monfieur de Chaftillon pour la penfion qui luy à efté accordée tant qu’il fera derti- d’Anuiüe mé defesbiensla fomme de cinq cens liures tournois chacun mois amp;nbsp;par an fix milliures.

Mondit Seigneur le Marcfchal fe fera paier pour fon entretenement amp;nbsp;des plus clairs deniers 3iant efgard à la grande defpence qu’il luy conuient faire amp;nbsp;qu’il eft enticremet deftitué de fes biens 8i eftats amp;nbsp;autres bonnes confiderations; lalômme de fix mil liures tournois chacun niois. Mondit Seigneur !• Marcfchal auec fauis de fon Confeil drelferafEftat de la defpence defextraordinaire de la guerre. Et pour l’entretenemét de l’armée eftat fon fous cômandemet felon le temps, les lâifons amp;nbsp;les occurrences à la moindre foulle amp;nbsp;au plus grand foulagemét du peuple que faire ce pourra.Sera promptemét faite depefehe de la part de mondit Seigneur IcMarefchal à tous les Archèiicques amp;nbsp;Euefques defdites prouinces amp;nbsp;leurs findics Si cha- ’ • pdlainsàcequ’ils aient à donner afficurance amp;nbsp;cautions du paiement des huit décimés qui font impofées fur eux dans les villes de ce party à condition deles laiffer aller paffiblemcnt ftics-Jouit de leurs biens .Auec intimation que à faute de ce faire fera procédé à fentiere prinfe,fai-fe amp;aferme de leurs biens à f vtilité auanccmcnt amp;nbsp;foulagement de cefte Caufe amp;nbsp;du public En chacune generallité fera pourueu parlesaflemblées prouincialles à l’eftabliffiement des bureaux fur les paflàgcs par la leuée des droits foraine,domaine forain amp;nbsp;autres drois ordóncz ouquifontou feront ordonnez eftre Icuczfurlcsmarchandifes. Enfembledes receueurs amp;nbsp;gardes gens de bien amp;nbsp;fans reprehcnfion auec toute la police quify pourra faire pour euiter 'OUS abbus.Et fe chargeront lefelits receueurs defoits droits de mois en mois d’apporter leurs deniersenla rcceptcgenerallcau plus tard pour euiter qu’ils nefeperdent. Etàcequeplus feeqiicntement amp;nbsp;auec tant plus de moien fon puilfe conoiftre leur intégrité: amp;nbsp;pour procéder aux baux aferrae des biens amp;nbsp;reuenuz tant Royaux, Ecclefiaftiques en cas que lefoits Ec-clefiaRiqucs ne paient lefdites décimés: que autres reuenans au public fuiuant l’ERat particu-beramp;au vray qui fera fait par IcCofeil prouinciaî.Le general prouincialamp; fôCôfeil eflirontamp; oometrôt en chacunDiocefe ou principalle ville fuiuant la cômcÂitédes lieux:vnCômiflàire fuffißt 8c capable de prud’homie Sc bône cxperiâcc. Lequel y procédera fuiuât les inftrudios amp;nbsp;reglcmés q Inycn fêrôt baillez.Et remetralâprocedureamp;côtratsde baux aferme pardeuers ledit generalamp;fon Côfeihpour fur iceux faire amp;nbsp;drelfer eftat aulH« receueurs amp;nbsp;particullicrs ^prouinciaux come il appartiêdra.Defquels amp;nbsp;de tout ce que dcffiis fera tenu bô regiftre par «greffier de leur Côfeil. Auät-que procéder aufdits baux à fcrme,!efdits cômilïàires ferôt te-rjusinformer exaélemét desOfficiers Côfuls amp;nbsp;autres perfônes notables des lieux ou les biés bntaffis.Dcl’cftat Sclegitimc valleur des fruitsamp;d’iceux. Voir les arrentemens précédons pour aiand cfgart à iceux fen aider pour le bic amp;nbsp;auantage du publiq le plus que faire fe pour-rî.LesGouuerneursç, Gentilshommes, Capitaines, Officiers Confuls amp;nbsp;autres perfonnes

publiques

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Ü HISTOIRE DE FRANCE


lan’Feu. ï $7 5-

mes

Publiquesde difficillc côuentiÔ;8c qui parleur faneur 8c autorité pourroiet intimider ceux demah'ïé ^ui autoicnt volonte deprandrelefdites fermesme feront receuz diredement ou indircâcnirt conuentiô 3 enchérir Icfditcs finances 8c ne pouttont aptes iccllcs faitesyentrer en aucune portion, n y b°cquot;7uxfcV cautionner les fermiers à peyne de mil liures d’amende. Prohibant par expres aufdits coin-mifîaires lesy auertir 8c rcceuÂr, àpeyne d’en refpondre en leurs propres 8c priueznoms:amp;: de tous defpens dommages 8c inter efts qui fen pourroient enfuiure. Les commifl'aircsaprß deuë publication defditesfermes, procéderont auec faffiftance d’vn ou plufieursofficicrsamp; Confiais des lieux à ladeliurancc d’icelle, au plus offrant 8c dernier enchetilfeurà la chandelle eftcinte.Prandront 8c receuront bonnes fuffifantes cautions qui fobligerontauecb principaux fermiers vn fcul pour le tout fans difeution comme pour les propres deniers amp;af-faxrcs du Roy àpeinc au cômiflàirc d’en refpôdreen fon propre 8c priué non.En chacunegene-rallité par mondit Seigneur le Marefchal feront commis d’eux perfonnages de bônne viem* tegrité 8c experiance au fait des finances d’autre prouince, pour procéder à fexamcn, auditif arreft 8c clofturc des comptes de toutes perfonnes comptables aians eu maniement charge amp;nbsp;aminiftration publique 8c particuliere des deniers, biens 8c rcuenuz deftinez au public;dont cydeffuscft fait eftat depuis les premiers troubles .Lefquels ne pounonteftrereeufez. Etfo ront remis pardeuant eux tous comptes cy deuantouyz; aéfes 8c procedures faites par autres commiffaires pour les receuoir juger 8c arrefter. Et pour accélérer ladite rediticndecomptß 8c reftitution du rcliqua: Les Generaux 8c leur Confêil feront faire commandement parcry public en toutes les villes 8c lieux de leurs Generallitez, à tous comptables aians eu admind-tration 8c maniement defdits deniers 8c autres chofes de dreffer leurs coptes 8c cftats au vß/ de recepte 8c defpencc dans quinzaine apres la publication.pour les cxiber 8c remettre pardeuers lescômiffairesqui fur ceferôt députez à peyne de looo.l. 8c de rousdefpês amp;nbsp;frais des cômiflàires qui par leur dilatiô8crctardemcc fen pourroient enfuiure.Lefquels cômiflâiresvaqueront au fait de leurs charges aux villes capitalles des prouinccs ou Diocefcs:8c rechercheront dillegemment toutes aôhons8c adminiftrations defdits compables. Mefmes des Goquot;' uerneurs. Gentilshommes, Capitaines, Confuls,foldats 8c autres perfonnes publiques amp;nbsp;pi* liées qui fefont appropriez les deniers,rentes 8c rcuenuz tant Royaux Ecclefiaftiques butins 8c rançons que autres appartenans au'public. Et iceux cnfcmble tous retenteurs contraindre par corps fi befoin eftapayer lefdites reftes, fruits, deniers, rentes 8c rcuenuz pat eux pcrceirz fans autorité publique. Sera enquis par lefdits commiftaires ou Magiftrats des lieux des abus fraudes8ceialucrfations commifesfur les baux àfermes 8c arrentemens, cueilletteou recepte

Rançon amp;nbsp;butins.

Dénonciateurs.

des denicrsEcclefiaftiqiics amp;nbsp;autres deftinez au bien public amp;nbsp;procéderont contrcles coul-pablcs felon l’exigence descas. Les comptes clozamp; arreftez par IclHits commiflaires, feront remis auec les procedures ,arrefts defdits comptes amp;nbsp;parties deuës pardeuers Mcnfeigncnt leMarefchal amp;nbsp;fon cnofcil pareillement deuers le General de la prouinccamp; fonC o N s E I Ljpour en faire faire eftatamp;recepteaufditsreceueurs generaux prouinciaitx Eft enjoint à tous generaux, Magiftrats, Chefs, Capitaines, Confuls, foldatsSê autresq«’-il appartiendra; de bailler toute aide ,faucur amp;nbsp;main forte à tous ccmmiflàircs, recciieurs commis amp;nbsp;autres perfonnes aians charge defditcs finances en îexccution de leurs ordonnances : fur peyne de rebellion amp;nbsp;de tous defpens dommages amp;nbsp;interefts qui fen pourroienten-fuiure. Seront contraints tous Capitaines, foldats amp;nbsp;autres qui doiuent droits de butin oU rançon de paier la cinquième partie d’iceux fans les armes amp;nbsp;cheuauxpouiTauenir.Er poft les butins ja faits les droits portez par les regiemens à peyne de peculat. Pour dénonciation amp;nbsp;declaration qui fera faite#]es deniers receliez amp;nbsp;autres chofesappartenans au public; fera permis au gcncral,amp; Confêil prouincial dccompofêramp;: accorder auecles denonciateiirSî Pourueu qu’ils n’excédent la quarte partie des dettes qui feront déclarées. Eft inhibéamp;de-fendu à tousSeigneurs ,Gej|tiIshommes, Chefs,Capitaines foldats amp;nbsp;autrestfê mefler direde-ment ou indiredement du fait des finances fans ccmmilfion expreflè, amp;nbsp;moins empefeherh leuée des deniers 8c reuenuZ tant Royaux que Ecclefiaftiques, 8c autres eftans de la naturecV denant fpccifiéc,fur peyne de crime de peculat 8c defâueu en Paix 8c en guerrc.Les Seigneurs Gétilshomcs des prouinccs d’vne 5c d’autre Religio eftäs de fvniójCotribuerót à fimpofition 8c paiement des deniers exraordinaircs qui ont cftéimpofoz pour la folde 8c entretenement des fornes eftrangeres fuiuant leurs ofFres,8c pour l’auenir en cas de leuée defdits cftrangersy contribueront

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LIVRE TRENTENEVFIEME. f.

contribueront fansconfequcncc ny prejudicier aux priuilJegcs de la NoblefTe. Comme pa-teillcmcnt les villes nouuellement venues amp;nbsp;qui viendront par cy apres en l’vnion: entreront aufdices impofitions pour l’auenir amp;nbsp;les paiemens Ja faitsfuiuant les departemens precedens rendront lieu fur le tant moins de leurs portions faites ou qui (è feront pour l’effet que deffus. Tous ceux qui ontpenffions aflignécs fur l’aide, odroy, gabelldî dommaine du Roy amp;nbsp;autres, droits Si reuenus appartenâs à fa Majeiié-.fc retiretôt à môdit Seigneur le Mrefchal èi Ion Cô-(ôil pour leur pouruoir fur le paiement d’icelluy en tout ou en partie félon le merite, quallité Scneceffitédesperfonncs, en aianrefgard aux moiens amp;nbsp;commoditcz qui feront au pouuoir du public. En toutes les afïèmblées prouincialles fera ordonné amp;nbsp;fait efîat certain aux Minify ttcspour leur entretenement, aiant efgardfi tant cft qn’ils foient mariez, au nombre de leurs enamp;ns Si familles amp;nbsp;fils les eniretiennét aux efcolles, charte de viuresamp; autres charges qu’illeur conuieut porter: pour le tout confîderé leur eftre baillé conuenable Sii fuffifântpaie- ' ment qui fe fera de quartier en quartier par anticipation amp;nbsp;des premiers amp;nbsp;clairs deniers Ec-clefiaftiques Si autres de quelque nature qu’ils foient qui entreront en la bource defdits rece- Miniftrw. ueursprouinciaux amp;nbsp;particuliers. Et a ces fins fera fait eftat certain defdits Miniftrcs en chacune prouincc; Et fur icelluy leur fera expédié mandement general fur lefdits receueurs chacun en fon endroit, pour eftre paiez parleurs quitances fans autre mandement ou ordonnances particulières. Enjoignant aufdits receueurs amp;nbsp;leurs commis à la premiere requifition defdits Miniftrcs: faire lefHits paiemens ainfi que dit eft fans vfêr de dilaiemens ou fubterfuges 5cmoins exiger d’eux ny d’autres petfônnes fur eux aflignécs aucune chofèfùr peyne de con- Difcipiinc cutionamp;de punition exemplaire. D’autant que les gens de guerre doiuentpluftoft feruir '“‘cuukc. d’exemple de vertu amp;nbsp;honnefteté aux autres: que non pas de desbordement amp;defôlation: Tous Chefs, Capitaines amp;nbsp;fôldats qui font ou feront de l’vnion de cefte pourfuitte: font exor- guerre cxé. Kzd’vfer défi Chreftiensamp;fàges deportemens en leurs adions, que Dieu enfoithonnoré pat bonne vie amp;nbsp;conuerfârion, ediffié à toute dodrine amp;nbsp;pieté.Et pourcc que le vice plus fre- ßiafpiigmcj quentquieft parmy lefdiis gens de guerre, eft les reniemens amp;nbsp;blafphemes qu’ils font à tous propos contrôles commanderoens de Dicu,Edits Sgt;i ordonnances des Roys tant anciens que moJetnesSe fcandallc de tous bons ChreÛiens: Eft prohibé amp;nbsp;défendu à tous de quelque eftat, quallité ou conditio. Jurer amp;nbsp;blafphemet le nô de Dieu pour quelque caufo ou occafio ^»ccefoitjfui peyne de cent fols d’améde pour la premiere fois, de dix liures pour la fêcôde,amp;

eftre pour la rroifiém e priuez des armes côme indignes.Tous les Chefs Capitaines amp;nbsp;foldats promcttrôc garder amp;nbsp;obferuer les reglemés tant millitaircs que de la luftice amp;nbsp;finances fur les peynes portées par lefdits reglemens.En chacune compagnie des gens de guerre Catholiques y aura vn Preftre ordinaire pour leur dire la Meflé amp;nbsp;de ceux de la religion y aura vn Miniftre en guene. ou Diacre pour faire lePrefohe ou prières aux Jours ordonnez. Et feront tous Chefs Ca-paitainesamp; foldats fujets à Tordre amp;nbsp;difeipline Ecclefiaftique chacun en fâ Religion fuiuant

les reglcmens amp;nbsp;police des Eglifes de ce Royaume. En chacune compagnie de gens de guer- pafonmer». retant de cheual que de pied il y aura vn de ladite compagnie qui tiendra regiftre amp;nbsp;conte-lolle des butins amp;nbsp;prifonniers qui feront par eux faits amp;: tous autres droits appartenans a la Caufo. Lequel fera tenu les bailler par extrait amp;nbsp;declaration au General amp;nbsp;fon Confèjl pour en élire fait recepte pat lereceucur prouincial ou particulier. Eft trefexpreflèment prohibé amp;Wenduàtous lefdits gens de guerre fans exception de perfonne, mener vie lubrique ou æandaleuze; tenir ou côduire foit à la ville ou aux champs aufdites compagniesôi bandes,au-wncfemme fur peyne de la vie, amp;nbsp;la femme d’eftre punie corporellement. Il eft trefexpreffo-ment défendu à tous gens de guerre amp;nbsp;foldats de ne mettre la nilin aux armes pour injures ouquerellesparticullieres.Maispour la defeifion d’icelles fo retireront à leurs Chefsamp;Ca- Placesamp;bi. pitaines pour leur eftre fait droit comme il appartiendra. Sera procédé en chacune prouin-ceaux defmentellemens des lieux amp;nbsp;places inutilles amp;nbsp;non tenab^s par fordonnance du general prouincial amp;nbsp;aflèniblées prouincialles.Cc qui fora fait le plus promptemennt amp;nbsp;exade-mentque faire ce pourra pourle bien amp;nbsp;foulagement du public. Leis compofitions qui fo fe-Wpourlaredition desvilles amp;nbsp;autres lieux appartiendront au public. Et pourceforafait ButinsSt caiei amp;nbsp;recepte à part des deniers amp;nbsp;biens prouenans d’icelluy par ledit receueur General ou prifonnier». prouincial. Ne fera aucune chofo déclarée butin, fans auoir cfté préalablement Jugée par le General prouincial Si fon Confeil qui Jugeront pareillement de tous differents qui auiendrôt

fur

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î;:n. Vcu.


L' H I s T o I R E


fur lefdits butins 5 prinlêsSe rançons de pcifonnes. Tous Capitaines amp;nbsp;foldats decbrcrput amp;nbsp;dénonceront au General amp;nbsp;Conlèil les perfonnes amp;nbsp;rançons accordées dans vint quaiis iieures apres les prinfes faites: amp;nbsp;ne les pourront eflargirou deliurerfans exprelfc ojdonnan-ce dudit General amp;nbsp;Confcil.Et où ils voudroient garder lefdits prifônnicrsferont tenuzwæ donner fuffifâmment pour le érott de la Caufe. Et ne pourrôt lefdits Generaux Gouuerneuis Capitaines amp;nbsp;autres remettre ou moderer le droit dcfdits butins amp;nbsp;rançons deuz au public fur peine de les paier entièrement de leur propre. Sera receu pour le droit des biitin.spoiirk public de toutes marchandifes amp;nbsp;autres chofes prinfes le cinquiémcjcnfcmble des rançons^ le fur plusfera dift ribüé afïàuoir aux Capitaines en chef fix paies amp;nbsp;aux Gouuernciirs des villes fil y en a vn dixiéme amp;nbsp;aux membres des compagnies fe trouuansaux faéfionsà îequipo-lent de leurs Chefs. Les commiffions qui feront baillées amp;nbsp;expédiées aux Capitainesamp;ƒ“' tres pour commander feront enregiftrées aux regiftres du Confeil prouincial. Éff prohibés^ défendu à tous Capitaines êc gens de guerre marcher ou tenir les champs auec leurs compagnies fans expres commandement ôc commiflîon de mondit Seigneur le Marefchal ou du neral de la prouince fur peyne de la viejautrement leur fera couru fus. Peur euiter à la riivaf amp;nbsp;detriment du peuple qui pourvoit aucnir pour raifon dupaflàgedcs gens deguerre;fcj^ en chacune prouince où Diocefè depute vn commiffaire qui fera dreffèr les eflappe.s politic pafïàgc dcfdits gens de guerre dans la terre de l’enncmy fil efl pofïible ou autrement au pl*® grand foulagcment du peuple quefaire ce pourra. Lefiauc lies efiapes fe fourniront deviu^ aux defpens du générai dudit pays ou Dioccfc dont fera faite imposition, à la prochaine afliçt* Eftapes te pour le rembourfement d’iceux qui ont fairlefditcs auances. Lesfbldatsne poiirronta^' iaglVde ^‘-’5 Capitaines ny habandonner leurs garnifons fins expres congé amp;nbsp;permiffion defei'J dc^guerre. Chefs nc feront rcceuz en autres compagnies fans faire aparoir de leurs congez.

à tous Capitaines les receuoir ou pratiquer les fbldats les vus des autres pour les diffrairedô compagnies àpcyned’eflrc déclarez inhabilles de commander. Et pour reconoiftrelesiC' dats eftrangers amp;nbsp;auoir conoiffance de leurs aéfions: feratenu regjffre aux portes des villf’ de.^l’entrée amp;nbsp;yfTuë d’iceux pour en informer incontmant le gouucrneur Chefs comw^f' daps en la ville. Ne fera permis ny loifible aux gens de guerre amp;nbsp;autres execupter aucunes^?' treprifès qu’ils auroient fur les villes amp;nbsp;placesfàn.s fauis amp;nbsp;conge du general.Efl trefexprefi^' ment défendu à tous Capitaines, foldats amp;nbsp;gens de guerre aians receu folde-prandreauu!”’ Viures fans paier amp;nbsp;du gré ôtconfentcment de leurs holies amp;nbsp;autres fur peyne d’eflre pun’S comme lirons Scvolleurs. En chacune porte de ville qui fera ouucrte y aura deuxCleb' dont l’vnc fera baillée amp;nbsp;gardée par cclluy qui aura le commandement des armes en ladite ville.F.t l’autre par le? Confuls d’icclle.Efl generallcmcnt défendu à toutes perfoncs dequd' que eftat condition qu’ils foient,parlementer, negotier ou trafiquer aucC i’ennemy lans pet' miffiondcfdits Generaux6c Confeil amp;nbsp;fur peyne d’eflre traitiez comme ennemys. Toute’ prouifions munitions de guerre cnfcmble les réparations amp;nbsp;fortifications des villes : lêfc' rontdcs deniers publics par l’ordonnance du General Confeil amp;nbsp;Confuls defdites vilh’ lâufles armes qui fe feront par Diocefes Bailliages Senclchaucée félon la coiiflume des pays.Lcs paiemens des compagnies tant de pied que de cheualjfe ferôtfous môllre amp;nbsp;reueue îk non autrement: affillans à iccelles les commiffaires amp;nbsp;contcrolleurs generaux des gueft’ ou en leurablcnccles Confuls des lieux ou les garnifons feront ordonnéésfuiuant les ordoO' nances precedentes fur ce faites. Les Capitaines rcfpondrôt des exces amp;nbsp;malucrfatiô de leff fbldats, pour les reprefênter àlullice qnand requis en feront. Ne pourront les Générant-' Chefs Cappitainesôc autrqi aians le commandement des places, villes amp;nbsp;forts aliénant v»c Paix: prandre ou fapproprict les viurcs,munitions ou armes ellans en magazin apattenans 3quot; public.Ains les lairrontau proffitamp;pourlafubuention defditcs villes par bon amp;nbsp;loyal iniieæ taire. Toutes les compagnes de gens de guerre à pied feront réduites au nombre de cent bf' mes.Les compagnies deflinées à tenir garnifo,feront mifcsamp; difpcrféesaux villcsSi lieux qu® befoinfèraamp;le plus pres deîennemy que faire fcpourra.T'ous les habitans des villes de vnion amp;nbsp;pourfuitte: feront tenuz de l'emploiera la garde d’icelles amp;nbsp;defe pourvoir d’arinc’ chacun felô fâ faculté:amp; cflirôt entre eux Capitaines par cartiers pour leurcomâdcr.Enquoy


Cinquiimc des butins amp;nbsp;rançons.


Cûmillaires déchargés.


Soldats Volans'

Moien de conoiflre les cürâ-gers amp;nbsp;eC-pions.


Entrtprifcs nun cxccu tc«$ fans le General.

Proiiiïîons armes amp;nbsp;munitions.


Magazins.


Cópagnics de pied de cent humes.


G.-irdes aux aucun iic pourra eflrc cxcufeifcprctédre priuillege.Et ceux qui dcfaudrôtàleurtoiirferôt

’ nbsp;nbsp;nbsp;militez paalesCôfuls des villes tat pour cômettre en Icursælaces qu’a i’vtillité du public

uaii


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livre trentenevfieme.

J^accux qui commanderôt aufHites villes au Gonfuiz d'icelles : de rtdonnoiftre les /ul* P S) leur defendant les gardes amp;nbsp;de commettre en leurs places à leurs dcfpens qui ne pout-weeder entre le jour amp;nbsp;la nuit cinq fols au plus. Sera faîte dcfofiption amp;nbsp;dénombré-

J ^ntdes hommes des villes amp;nbsp;lieux clos quiforont pour foire la guerre à cheüàl : lors que ’■^’onfeprefenteraamp;eflirontentr'-eux Chef d’experiènee pgur fortir amp;cmpefcher les ucs des ennemis. Enquoyforont principallementefleuz ceüx qui auront moyen de fo f^onteramp; armer. Ncantmoins fil y en a aucuns qui aient de bons chenaux amp;nbsp;ne foient pour 'fc armes: feront tenus de les prefter fouf leur payer aux delpens du publie en cas qu’-euuenttucz. Sera défendu à tous Gentils-hommes nbsp;nbsp;autres de ne commettre la garde '

cuts cheuauxamp;maifons fortes, à autres qu’à ceux de céfte vnionamp; pourfoitte: fur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Wedeconfifcationdeleursmaifonsamp;d’eftrerazécs. Et fur mefmcs peines leur foradefen- ferles enne acné retenir n’y recellcr les biens n’y aucunement fouorifor les ennemis de celle Caiife , ' fournir argent n’y munitions de guerre. Melnïés' deffenccs foront faîtèsà fous villa-S^oisamp;adherans a celte pourfoitte, pour quelque caufo prétexté ou couleur qiié cefoit:' de ƒ retirer en leurs maifons amp;nbsp;lieux, les ennemis : amp;C de leur fournir viurcSjargent ou armes peine de la vie. Et foront tenus deHors qu’ils les defeouuriront, de faire feu, ou autre lï-pour en donner aduis à leurs voilîns. Et fils ont moicn de courir foz les volleurs amp;nbsp;bri-

Ws des faifiront amp;nbsp;mèneront à Iufticeamp; en cas de defences les mettront en piecc£^Les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;//

quiforont ordonnées dans les villes amp;nbsp;lieux clos ; foront entretenues aux fraix amp;

PÇs comuns des DiocefosfoîTPfôuincë^ouTëîdites villes amp;nbsp;lieux forôt alïîs.Les côpagnies du nôbre de 100. homes: forôt paiées amp;nbsp;foudoiéespar chacun mois àrailo^n de iP^liure^Gapitaine^jo. au Lieutenâtajot à tEnfoîgne à 2. Sergens chacun 15. liures. A ‘ j^sporauxjvn Piphre,vnTâbour amp;nbsp;vn foricrachacun 12. liures amp;nbsp;a chacun Soldât^.liu. °urles Côpagnies qui tiêdront Garnifon elquelles il ny aura cent homes foront les Capitai-”®5paiez amp;nbsp;appointez corne il fora auifo par le General Prouincial aucc îauis de fon cofoil.Etquot; ’’’oitnant laditelôlde,lefdits ges de guerre forÔt tenus paier toUt ce qu’ils prandront de gré a ^/®ux toutesfois qui l?ra fait des viures par le General Prouincial auec tauis des alfëblées ’ ‘’ouwcialles.Seradefédu aufdits gés de guerre tenâs Garnifon de côuier les vns les autres en jMo 4» logis pour ne porter foullcà leurs hoftcs:lefquels ne forôt tenus leur fournir pour vftcce nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ

^kjûjinge blanc amp;nbsp;able Sgt;i. la faculté de cuire leur viande à leur feu. Demeurera à toptio ^noftes de nourîr lesfonples foldats à leur honnefte ordinaire. Et outre ce leur bailler par /Oünmois 60. fols pour achepter foulliers cordes amp;nbsp;plomb.A ce qu’aucune fraude ne foie le lôgement amp;nbsp;nourriture defdits foldats : fora depute par les confeils en Shacunc vn defdits principaux habitas pour vifiter de fopmaine en fepmaine les foldats qui foront

“Elementen la Garnifon. Et tenir Contretolles des billets qui forôt expediez pour leloge-defdits foldats par vn ou deux autres perfonnages qui foront chargez par lefdits Côfuls ƒ ccraire.Les billets amp;nbsp;rollcs de logemét des gés de guerre, côtiendrôt leurs nojns amp;nbsp;furnos

Qtquellicu ils feront amp;nbsp;de quelle CôpagnieSc de lamaifon ou iis deurontloger. Lcfquels {‘‘«s amp;nbsp;roolles foront Contrerollez par le fufdit Contrcrolleur, autrement demeurerôt fins ''•Leremuement des logis de gens de guerre, fora faiél de quinze jours en quinze jours °“ demoys en moys: comme il fora aflifé par les Confuls des lieux pour le foulagcmêt amp;nbsp;en-quot;^«nemant du peuple. Les Soldats qui feront habitans des villes où ils feront en Garnifon .• ^jo^ont demander logis iTy vflence. Moyennant la foTde amp;nbsp;entretenement aufdits gens , ^guerre, ne feront nourris payez n’y delfrayez aucuns cheuaux aux Capitaines ny auxSol-^!amp;cepourn’incômoder le peuple.Leurfera défendu d’auoirefolites Côpagnies plus que cheuaux en tout. Les Soldats tenans Garnifon pour n’incomnftder leurs hoftes,n’auront

Goujats que de quatre en quatre vn au plus.La delpence^ paiement defoits gens de ^“'quot;ci^gaTIcmént porte par tous contribuables,ayant elgard aux induftries de plufieurs Qnt que bien peu de bien roturier. Quand aux gens de guerfc à cheual, les Gens-dar-j'esferont montez de deux cheuaux de feruice amp;nbsp;d’vn courant. Et les Archers amp;nbsp;cheuaux ^ers d’vn cheual de feruice amp;nbsp;d’vn courant. Et feront payez par chacun moys alfiuoir P'’quot;! chacun Cappitaine d’hommes d’armes pour fon eftat la paye de cinq hommes d’ar-àfon Licdtet^i t la paye^e qûâtrë^acÈ^n Ereigne amp;nbsp;Guydon la paye^ trois amp;nbsp;a

LU

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Msrs, April,

L’ H I S T Q I R E P E F R A N C E .

’5 7$.

ör. ::

Marçfchal des logis la^payc^tte-denx. Erpareillemcnt à chacun Capitaine de cheuaiï^ legers la paye de cinq, à fon Liçuténgni^le quatre, à fa Cornertc de trojs, à foa Marefchalà logis de.deArx.Efqu^siHipjeiriMfa lé .paiement ^q^lde feront tenus paicr de gréa grc tous les v(utesrqiii.lçprfeiqnt baillera« tà.ux,qui4crafaiï commet y deuanteft dit. Et ne pourwM prandtPifpurTigern’y çx^ige^ lia leupfdjts hoft^fi.qtiç l,«,banc amp;nbsp;table amp;nbsp;faculté de çuyre Icm viandp au feu de lciirs holies nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;AuatOiiquelefdits gens de guerre tant de cli^'

ualqUe.diç pied puifîcnt receuoir paicmcnt:amp;-pQyr;euiter auflî quliJs ne fe façetpaier cowiuî prelçnsrCi:^ leurs Carnifons;.feront monftre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;üeuë de lëpmaine en lêpmaine. Et feront feU'

lement p^cz Çjgux qui fe trouueront adluellementeldites Garnilbns. Eçfquelsfaifantldditô monftres:amp; rcueiiëss feront tenus prefter le ferment.Et feront icelles monftres amp;nbsp;reuciièsö' tes paj: les Çommilïàireg bd Contrerolleurs des Guerres amp;nbsp;en leurabfênce par les Officiers^ Confplz des viUtó en.lq forme qup:cy deuât il eftdit.Etpoutlé paiçtnétjdefdits gcnsdeGuci' reà\qI}epjal,LeO: o^dtgt;nuc.pour cbaeuri.mois à chaçu.p homme.d’armes 45. liures amp;nbsp;à that'“’ Agt;;çhe{■;ÇÙ^cheual leger.30. iipr^s^tQUrnois.Faitconclud arrëfté en l^ditèjaflcinblççie i”' 1^.^ jQyF,-^gFcufi(eri575. Ainftfigné Paulin,de Lomaigpe.amp;c. •

uin, , e. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jg fiege de Lufignen:fut affiché à vn May (planté deuat la porte du logis du

peuple de Poitou au Comte du Ludt GüU-uerncur.

bikaiics'ài (lgt;^;4^e4;lSiwduy eftant en icelle:),vne lettre en forme de Requefte.Par laquelle le peup^^ dCjPoitQU remonftrqit que les pertes qu'il auoit fbuffertes puis 15, ans en pa ( lefquellesil di-fôjpt çft.re caulê de fâruine ) luy auoient efté faites par ççux qui fê difènt Gentilshômes, cómt les efteéis en faifôient prcuue. Par lefquelles ildifbit eftre fadle a juger amp;nbsp;conoiftre queIcui intentfô.n’eftoitque de ruiner le maçchantC^; le pourepayfant.Et que le noble eftoit feulqu’ ea ces guerres ciuilcs feftoit garenti.D’autât qu’fts fê rendoiét ou faifôient redreà quelqu vn de leurs amis du parti plus'fort amp;nbsp;d’ou on pouuoitplustirer de butin.Et qu’ilsfe fpauoiô”“ bien maintenir amp;nbsp;côferuer les vus les autrcs:que ny en leurs biens ny en leurs perfonncSjik“^ receuoient aucune incômodité, mais pluftoft proffit des troubles. Que par leur cóportem^'

teijil eftoit facile à juger qu’en ces guerres il n’y alloit de la Religion.Et que ne pouuans fupporter telles charges: 20. mil homes tant Catholiques que Hu^enotseftoict preftsu“' Jeuer pour abolir ceux qui 'les vendent amp;nbsp;traittent de cefte façon. Et au deftous eftoit dct’t Ce que j’ay allégué non feulement pourmonftrer côbien la longue“' cence de nos armes mutincs,à pouffé le cœur du peuple affligé,à dire amp;nbsp;faire parolles amp;nbsp;entte prifêsfcditicufès:Maisauffi pour inciter ceux qui apres le Roy ont plus de pouuoiramp;cteiii’ ep çeft eftat;d’ofter par bonne vie amp;nbsp;vraiement nobles rcmôftrances,routes occafionsdeifâ contentlt;nensj plaintes amp;nbsp;feditions qui ne nous peuucntfuir,fi nous ne marchons d’autreP’^ fGouftumç i En ce mefme temps fut auflî diuulguée ez enuirons de Poitiers, vncîh'’ deTcatho- ciationjfufpcôtc à plufieurs,faite au nom de la Nobleffe de Poitou .En la maniéré de parlô

ligues cotre les Prote. ftans en Poitou,

de Jaquellç fiiittc amp;nbsp;grace d’icelle,aucuns difoint recognoiftre le ftile du Lieutenant de tou-,, Laquelle pour cefte raifon je vous reprefenteray de mot à mot fans y ajoufter n’y dim*' nuer:^fin que ceux qui fauront frequente amp;t reconoiftront fônftileen puiffentjugeràlei”

volonté. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.fs

Estant clair amp;nbsp;euident à vn chacun, queics ennemis du Roy,{ê font depuis lesptelen troubles plufieurs fois eflàyez de prandre les villes amp;nbsp;places ellans en fon obeylTance : amp;nbsp;frefehe mémoire la ville de Nyort. Et que le bruit commun eft qu’ils ont intelligence dans les princippalles villes de Poitou: au grand defauantage dulèruice defa Maj eft é, bien Royaume à la perte amp;nbsp;ruyne de tous les gens de bien de ce pays. Que fort voit à tei* courles amp;: prinfes qu’yceux amp;nbsp;autres gens lans aueu, font de jour à autre fur les perfonnes biens dçfes bons fubjeds^ Encores qu’ils n’ayent retraite reconnue ncmarcablepluspt® que la ville de la Rochelle, Bouteuille,amp; PonsjalTez ellongnez de ces quartiers. Et que j* cefte raifon il eft aile a penfer corne défait on à allez clairement dcfcouuert,que lefdifts ennt^ mis lônt fauorifez par les Âcrettes intelligences qu’ils ont des mailôns amp;nbsp;perfonnes de lapW partde ceux de leur party, amp;de leurs parens: alfilès en tous les endroits du plat pays ou’ font leurs retraiéfes amp;nbsp;alTcmblces, de dix à dix,plus grand amp;nbsp;plus petit nôbre quelques U’ Où de la ils ont leur Rendez vous aux jours amp;nbsp;lieux qu’ils les déterminent. Sans que a cun fc fort prefenté /ufquesicy pour foppofer par armes ou autrement a telles entrepu

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LIVRE T R E N T E N E V F I E M E. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ieS, ^auantage viennent auertiïïèmcns de toutes parts,qu’ils ont grandes intelligences flir les plâ •^ssdelobeiirancc de ladite Majefté amp;: fur les perlônnes des Seigneurs,Gentilshomnies amp;nbsp;au-''fs quifonc perfeuerans en fon lèruice felon leur deuoir: il à efté auifé par les Seigneurs fous “gnez, tous alTcrablez pour fçauoir les affaires conftituez en ü miforable eftat félon le bon pbifir amp;nbsp;vouloir du Roy amp;nbsp;de Monfieur le Comte du Lude fon üeutenant General amp;nbsp;Gou-^ffneur en cedit païs, de promettre amp;nbsp;jurer tousenfomble ez mains de Monfieur de

que lefdits Seigneurs amp;nbsp;Gentilshommes ont efleu pour Chef de celle làinte nbsp;louable

’^'Hreprife ; dont ils font fupplié prandre la chargc-.dc courir fus aux ennemis de fa dite Maje-perturbateurs du repos public.Pour aquoy le fortiffier,ilslê font jurez amp;nbsp;promisjjurenc ^promettent comme le femblable font tous les autres Gentilshommes Catholiques qui font pfefens àcefte deliberation, 8c qui apres fous-figneront ces prefontes : de le tenir prefts en e-^juipage d’hommes amp;nbsp;de chenaux, pour recercher amp;nbsp;defcouurir à leur pouuoir toutes les al-venues, retraittes 8c entreprilcs defdits ennemis: 8c en auertir ledit Sieur Comte duLu-où le Chefde celle làinte alfociation, enlèmble Sc lesantres.Au premier mandement def

dits Seigneurs Sc d’aucuns defdits Gentilshommes; tous les autres Seigneurs 8c Gctils-ùommeseueftans auertis, jurent 8c promettent de le rendre 8c trouuer au Rendez-vous qui surfera donné au lieu à eux alfigné par ledit Sieur Comte du Lude où

« le premier d’eux, pour promptement le trouuer au lieu qu’ils verront l’affaire le requérir, pour courir fus aufdits perturbateurs ainfi aflèmblez, comme ennemis du Roy amp;nbsp;du repos lt;lufesftijets. Sansqueaucun d’iceuxennemisfoit par lefditsalfociezamp;jlirez,recouru pour quelque caufe que ce foit de leurs mains, ne prins à mercy ne rançon. Bien pourra cllre gar-oepouren retirer quelque autre defdits alfociez, fil auenoir qu’il full prins par lefdits cnne-

Et pourtant que de (i loüable amp;nbsp;làinte entreprilê, il ell certain que lefdits ennemis irri-’5^3 fcfïbrceront particulièrement de nuire Secourir fus aufdits Sieurs 8c Gentils-hommes l’oppolâns à leur malice par le commun aduis amp;nbsp;deliberation de tous:Ils ont aulfi juré 8c pro-*’^'5 jurentSc promettent t^n à fautre, que fil aduient que aucun de tous ceux qui fe trouue-J^ontfignez en celle deliberation Sé la fous-figneront cy apres, foit tué, prins, affiegé, pour-wiuy ou autrement en quelque forte que ce foit, offenle en fon honneur, perfonne, biens amp;nbsp;^n^isfouorifàns à celle entreprife amp;nbsp;deliberation ; tous les autres le vengeront de tout leur ^uuoir : Sc donneront promptement fccours 8c en la dilligence que faffàire le requerra. Et ^gt;ontdeclarezamp; déclarent ennemis jurez de tous ceux qui contre fauthorité du Roypor-armes amp;nbsp;qui offenferont les fu jets fcmblablement lefdits alfociez en leurs perfoiines, «milles amp;nbsp;biens. Et outre de fe tenir prells pour marcher au premier mandement deldiâ:s fleurs Comte du Lude 8c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;où le premier d’eux qui les aiiertira * Lequel

quot;S ont promis Sc promettent d’aller trouuer pour lexecutiô de tout ce que pour le feruice du’ “ûy «: pour le bien Sefalut de tous en general ou particulier leur fora ordonné 8c comandé. ] “U de mieux ellre liez 8c jurez d’amitié par enfemblc:proracttcnt tous neféploicr les vns « autres pour querelles pattictilieres qui puiffet interuenir entre eux:M3is jurer le cas auenât que fil y a aucun defdits alfociez qui aie querelle ou occafiô d’en auoir à fenconire de fos cô- • Pignonsaffociez:qu’il en croira ledit Seigneur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sans que nullemêt ilspren-

armes les vns cotre lesautres:Sc en palferôt par le jugemét dudit Sieur:qui en pradrata oppinion de mondit Sieur Cote du Lude Lieutenât general pour le Roy en cedit païs: ousiaiithorité duquel ils entendét promettent 8c jurer fo maintenir 8c côduire en toute ladi-^culfociationSc ce qui en depend. Et a celle fin que Dieu affilié à fy bône 8c làinte intêtiô, tous lefdits Seigneurs 8c Gentilshômes ont fondé vne Meffe ordiiuirc du S. Elprit,pour eflre Uîoe célébrée par chacun jour au Conuent des Cordelliers de Poitiers à y. heures du ma-ttu.Alaquelle ferôt tenus 8c ont promis alfilter lefdits Sieurs 8c Gentilshômes quifo trouue-ront en ladite ville de Poitiers en quelque jour de fan que ce foit. Et auenant le decez de f vn clditsSiears 8c Gentilshommes qui forontcy compris:forafait enfhonneur de Dieu 8c pour ?ncr Dieu pour fame du trefpaflé:vn foruicefo|emnel en ladite Eglife. Auquel les armes du-Uaefruntferont reprefentées.Etla cedit jour de feruice fo trouueront,les autres alfociez fils y outfemons par les parens du trelpaffé. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comporte

IE vous ay cy deffus affez fouuent parlé des allées 8c venues en Cour 8c à la Rochelle f '«menant de Poitou « Enfomble des occafions 8c effeôls de fon mal contentement fiit Haye Lie»-

LU jj.

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L’HISTOIRE DE


Mar?,-*uriî, I17$-tenant de Poitou. A-ncc les oc-vafionsdç fi mort amp;nbsp;la forme de

îvniucrfelledilpofition du Royaume. A fon retou r de Cour il apporta lettres par Iciqntlles' Royen confideration des bons lèruices qu’il auoitfaids à la Majcfié du feu Royfcnn^'^' Juypardonnoit tout ce qu’il auoitfaiâ: durant les guerres dernières. Eten Iamcnnci2«f lé remettoit auffi en lès biens. Pour rendre ces lettres plus authentiques il les feitc'epcieny en patentes amp;nbsp;leeller du grand lèau . Il faid d’abondant eferire par la Majellé à Menlieur

iuftk?e'rcamp; Montpencier amp;nbsp;aux Officiers, Maire amp;nbsp;Efchcuins delà ville de Poitiers-: que fonintcnn. exemplaire eftoit qu’il fuA rcceu en là maifon . Mais les Maire amp;nbsp;Efeheuins demandèrent à eftreoujs'*' dcio Corps, quelques remonßranccs au Roy premier que de le receuoir. Pour le peu d’efpoir conceut lors le Lieutenant de r’entreren là maifon, fi ceux de Poitiers eftoyentouys en


priué Confêil du Roy : il fe retira en vnc fiennc maifon pres la ville de Poitiers appelles Begaudiere d’où ilfenalla deux jours apres à Surgere amp;nbsp;àTadon, en intention en la Rochelle. Ou pour le moins communiquer par lauis de leurs députez aiiec la No**® amp;nbsp;aiïbciez . Ce qui ne fut trouué bon par le Conlêil du Maire : pour la matiiiaife oppiw^'“ qu’ils auoyent de tout temps du Lieutenant. Au moyen tant des Conferences qu’il iaifö'* uec Monfieurde Montpencier: defes voyages en Cour : que pour jene fpy qu’elle que la Noue amp;nbsp;aucuns autres ncfuflcnf csbranltz paries perfuafons amp;nbsp;premefles. obuierà ce, en leur lieu deux autres accompagnez du Miniftrc Magnen* furent

Entrcprifc du Lieutenant fur Poitiers,

Entrcprifc (lu Licutc liane fur

pous allerparlerà luy. Pendanrque le Lieutenanty eftoit, laNouëluy enuoyadesboi-n^’’ les plaines de vin amp;nbsp;des viures qu’on vifita à la porte pour la deffiance.Si que conçut le Lij'* tenât le lôupçô qu’on auoit de luy tant de ce qu’il n’auoit peu entrer en la ville que dehvin' tion cy deftus.Ôe pour rolir le Ibupçon qu’on pourroit auoir des Chefs par lôu moyêalK®®' la conclufion de ces faciendes en là maifon où il fenrerourna de la à quelques jours La quelques Proteftansclefes plus ptiuez amp;nbsp;familiers furent conférer auec luy. Et y fcitc^ entre eux des complots pour furprandre les villes du pays de Poitou. Pour effeftuertd' entreprifès ilfut aduile entre eux, qu’ils feroyent entrer en Poitiers vn bon nombre deJO dats choyfisjdeguilèz en Pèlerins de Saintft laques amp;nbsp;d'autres incogneuz aux babitans la ville,linon à ceux qui cftoyent de la partie:en la' maifon delqucls ils deuoyent le logerpfi'f roieux conduire l'enrreprilè. Et quand ces intclligenciers auroyentees gens en leurs i”*' fons: ils deuoyent pour troubler la ville fufeiter lc.s Catholitques à courir fur ceux Religion Proteftante: amp;nbsp;à celle fin leur remonftrer qu’ils ne doiucnt fouffrir que lespr'® cipaux de la ville abulàn^ de leur authorité, fupportallènt les ennemis de D i e v du M Çc les leurs : n’y charger leurs elpaules de leur tyrannie eftans les plus forts en la ville.

fans parftllcs parolles animer le peuple contre aucuns Officiers. Erpour-ce faire ‘ uoyent alfembler en armes à l’heure du Sermon qui ce faifoit en Carefmeaiix lacobms la commancer vn piteux jeu qui euft continué par tout ailleurs tant fur les Huguenots q**® Catholicques qu’ils jiigeroyent fe deuoir oppolèr à leur intention .lufques a ce qu’il en reul' fift vn trouble, pendant lequel ils deuoyent gangner où le draft eau où fvne des portes oC la ville, q u’ils penfoyentfinidain mettre en la puiflance de ceux qui les auoyent fufcitezfi^ eequedeffus qui eufiétefté la pres pour leur affiftcr.Pcdât que ce CheftrauailIoitpoureD^' ôluer ce complot,il r’efcriuoit loiiuent à des principaux dePoitiers qui luy auoyent elleam^-pour le mettre en bonne oppinion entiers eux : Que les Majeftez vouloyent recompcnlet K feruices, afin qu’ils creuffent que les menées qu’ilfaifoit tendiflènt à quelque bonnen pour le feruice du Roy amp;nbsp;bien commun : Et que leurs Majeftez fe repofoyentfurluy detoij tes les charges amp;nbsp;affaires d’importance qu’elles auoyent en Poitou . Cuidant que en diu**'' ganttek propos onfedoub^eroitmoins de luyamp; queplusaifémentilparuiendroitàfesfquot;’' Puis fapprochant le temps deftiné pour la furprife de Poitiers, il fabfcnra de fa maifon alla en vnc autre d’vn Gentilhôme Catholique pour dônerpcrfeéfion à vnc entreprifequf' C^onuc^'^^quot; 3**oit: Ou eftant il enuoia à Fontenay vn ficnlèruiteur tant pourreconoiftre les forces quiv^

ftoient:que pour praticqilîr quelques Soldats d’icelle amp;nbsp;aucuns de la ville. Apres qu’ily^quot;' fejourné huit jours Ôc qu'il eut en icelle feftoyé plufieurs foldats amp;nbsp;autres de la villedl fcretins chez le Gentilhôme où eftoit fon maiftie:qui feitfoudain eferire par ce Gentilhôme à vnCapitaine de la Garnifon de Fontenay auquel il auoit autresfois cômandé amp;nbsp;qui mefme auoitC' ftéfon feruiteur, qu’ilfallafltrouiier. Ce que fit Carcaflonne. Laie Lieutenant fenqn*» exadement des compagnies qui eftoient enGarnifon en la ville:du nombre des foldats qu

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livre TRENTENEVHEME.

woit en chacune des Compagnies:des Gentilshommes qui fuiuoient les Roches Baritauld Couuerncur de la ville. Et fut tout combien de Soldats il auoit en là compagnie amp;nbsp;fil faß ^uroit d’eux. Puis en fin il fenqiiift de luy des moyens par lefquels on pourroit fiirprendre „ î ville; luy difànt qu'il faifeuroit tellement delà fidélité qu’il ne luy lèroit lèulcment aidant ^fiperfonnepour les rendre Maiftres de la ville ; Mais aulfi qu’il leur enleigneroit des moi-^■ispouryparuenir amp;nbsp;pour les rendre en quelque forte que ce fuft les plus forts en icelle, «apres pluficurs propos ouuertures amp;nbsp;moyens deduids tendansàccbut treuuerent bon.

le Vendredy deuant la felle de Palque jour propre pour eftre deftiné à prières amp;nbsp;Orai-‘ons en tannée Mil cinq ces foixante quinze : pendant que ceux de la ville lêroienten deuo-

: le Cappiuine Carcalfonne feroitfaire par de lès plus fidelles amp;nbsp;plus alfurez Soldats, envnc certaine Caue d’vne maifonnette apartenante a vne veufue mandiante fituée en vn eoingde la ville peu frequente : vne ouuerture qui penetreroit jufques dans le folTé. Ce qui æpourroit faire aifément d’autant que le bout de celle Caue, joignoit aux fondemensdes murailles. Et que celle ouuerture faidc, lanuiéldu fuiuant fur lesdixà vnze heures; ils mettroyent dans le fort de Guinefolle fîtué deuant celle Caue, trois cens hommes de guer-m conduits par trois, lefquels à vn lignai d’vne corde d’harquebuze que les mefmes Sol-^tsqui auoientfeiôl fouuerturecy delTusdeuoient lailfer tomber dans le folTé de la ville: le deuoient incontinant rendre à fouuerture de la Caue.Où tvn de ces Soldats de la ville les îttendroit pour leur donner du feu affin d'allumer les meches de leurs harquebuzes; qui de peut d’eftredefcouuerts, deuoient venir fans feu julques à l’entrée de la Caue. Et afin que lentrcprifene full defcouuerte, ces trois Soldats de la ville deuoient ellre polcz en lêntinel-leau tour de celle Caue. Cependant que ces Soldats deuoient defeendre du fort dans le fof e«du folTé en la Caue ou tvn des quatre Soldats les deuoit attendre: vn autre de Tes Compagnons deuoit aulfi ellre la pres en fentinelleau lieu le plus proche de la Caue : où le tenir auec la lêntinelle la plus pres pour familier. Entrez que feroient ces Soldats dans la Caue J ils deuoient lôudein gangner vne Tour pres de là par le moyen de leur conduôleur lt;îui fe deuoit nommer à la lentinelleamp;delaallerau Challeau amp;nbsp;tuer le Corps de Garde Quiy elloic : pour apres le làifir de la ville. Tellement qu’en vn melme temps ce Chef fat-tcndoitdefurprandre,les villes de Poitiers,de Fontenay amp;dc Parthenay.Comme il eull fait fyTes entreprifes n’eulïent efté defcouuertcs, aulfi toll que tramées : fors celle de Fontenay

ne fut defcouuerte que fur le point qu’elle deuoit ellre exccutée : aquoy ils faillirent de peuieftantlcdclïèinbienconceu, le lieu efgucré, le jour d’Orailbns pubhcques^es Sol-tlatsd’vneelcouadre, d’vne mefme mailônnée, tousen garde ce jouramp;envn mefine lieu lt;iuChafteau. L’entreprilè faiôle fur Poitiers fut defcouuerte de bonne heure par le moyen t^TOhomme de la ville: qui aduertit BoilTeguin Gouuerneur qu’vn habitant luy auoit com-inunicqué amp;nbsp;dit qu’il elloit expedient pour leurfeuretéSc liberté commune , de tuer les Huguenots de la ville. Qif il auifall d’en communicquer à lès amis amp;nbsp;à ceux qu’il connoi-fttoit quiluy voudroict alfillepSi que vn bon nombre de la ville fauorilcroit leur party.Qui fut caulc que cePoiteuin fut pris,conuaincu du faiél amp;nbsp;condemné à auoir la telle tranchée. Ordre que Celle deFontenay fut defcouuerte le loir precedêtfcxecutió par des Roches Baritaud Gou-nemeur de la ville fuiuant certains aducrtilîèmens generaux qu’il recent quelques joursau rent en leur pjUMnt Pafques : que les Confederez y tramoient je ne fçay quoy: en aduertit les Officiers, fu^rif« Maires amp;nbsp;Efeheuins de fa ville . Q^i en leur mailon commune auiferent que on vifiteroit le amp;intciligen circuit des murailles,lcs Cafemattes amp;nbsp;les Caucs joignans les murailles. Et que telles vifi-tuions fe continueroyent de trois jours fvnamp; plus fouuentfil^n elloit belôin. Et que le Maire enuoycroit à celle fin vn billet à ceux qu’il deputeroit pour faire celle vifitation. Tellement qu’vn Marchât de la ville qui auoit charge de vifiter les Caues le propre jour du Védredy S.àfon retour de Tenebres,fut vifiter la Caue cy dclfuseccompagné d’vn maillre Maçon qui rccôncurcnt que fur l’heure le Rocher de celle Caue auoit efté rompu.Et que le jourquivenoitparlefolTédans celle Caue par celle ouuerture,manifelloit que celleouuer tuteelloit refeéte.Aulfi que les coups de marteaux apparoilïbiét de nouueau faits tant lûr le Roc quefur les pierres d’iceluy, qui elloicnt tumbées en terre. Dont le Maire auerty amp;nbsp;par hylcGouucrneur en toute dilligencemcirentdes Maçons pourboufeher celle ouuertu-K amp;nbsp;obuier au peril : comme il elloit necelïàiic premier que cercher îefclarciflèrhent du

L11 iij.

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Mars,Avril, ^5 7 5-

L’HISTOIRE DE FRANCE.

faid. Et d’autant quelanuitempefchade pouuoir fi promptement murailler ce trou leit mettre cefte nuid en c’efte Cane vn Corps de Garde qui empefchaqueles entrent neurs leiflént le fignal amp;nbsp;le refte qu’ils auoyent promis. Touteslbis ceux qui aiioyent j®'* de fe rendre dans les foftez ^ui n’auoyent efté aduerris de cefte defcouucrtc : ne manquete®^ de promeflé. Mais ne trouuans rien de ce qu’ils clperoycnf: ils furent contraints de retourner. Au lendemain vne femme vefue locataire de cefte mailen fut priG. Quiæ® tesfois neconfeftà aucune choG: fexcuGnt que tout le jour elle auoit eftéabftntede mailôn . Vn fien enfant defaage de fix à fept ans, dift qu’en îabGncedeGmcrc vn laquais veftu de vert eftoit defc endu en cefte Caue ayant vn marteau. Ce qui fut confirmé par autres enfans deGptàhuit ans qui depoferent ce qu’ils en auoyent veu. Et d’autantqu^ lesMaiftresdece Goujat, eftoyent logez là pres: ce Goujat futrecogneu par fes enfanS' lequel pris confeflà auoir lait fouuerture cy deftuspar le commandement de l'vn de les lires qui luy auoit promis de luy donner vint efeus. Et a cefte fin fauoit mené à la Caue luy auoit donné le marteau d u ucl il auoit rompu percé le rocher de cefte Cane. Maiftre confirma tout ce que figt;n goujat auoit did. Et outre que le mot du guet des c®®' mis eftoit Saind André . Ces Soldats prins, le Senefchal de la ville Maiftre Pierre BriH®® difant qii’ez crimes de confequence amp;nbsp;d’importance, les feuls defîeins font punifables ƒ qu’il eftoit requis que-la punition en fuftlôudaine: vG de telle dilligence en la fâçcnce proces delesaccufez : queen deux jours ils furent conuaincusôc leur proces faid. E'quot; troifiéme qui eftoit le lendemain de Pafquesils furent penduz Scieurs corps mis aux tre coings de la ville pour exemple à tous autres. Le Gouuerneur en auoit jaadnen)' Comte du Lude Gouuerncur ôc Lieutenant General du Roy en Poitou : luy donnai® uis de Gire le femblable enuers les Majeftez : comme aufli de G part il le manda ez autre* GouuerneursSc villes du pays de peur qu’elles ne fuflént trompées au voyage quenagu^

Lettres'du Lieutenant au Comte duLu(lcamp; autres pour s’exeufer des entre-prifes fufdi tes.

rcs auoit faid le Lieutenant du Poitou par deuers le Roy. Pour obuier à ce çuc ceux c pays amp;nbsp;autres ne creuflent enlêsparolles. Et que le pardon que l^ajefté Ii»y auoit oôw** ne luy iêruift d’vn ret pour en prandrepliifieuis qui neccnnoifïôyentfesdelTcins. remontra parles lettres puis qu’il feftoit telcment oublié enuersla Mejefte defonR®?^ que de perdre la lôuuenancc de la douceur amp;nbsp;clemence de laquelle il auoit vfé cniierî^*’)' aulîi toft qu’il en auoit perdu la prefence de fentendreauee les ennemis déclarez de laM*' jefté : contre icelle auec eux conjurer la ruync de fon pays Natal : amp;nbsp;la mort de la P®* part dcibons patriotes que on ne pouuoit defotmais efpercr, que tout mal de luy • fil n’auoit peu mettre à chef les entreprifes qu’il auoit pro jcâc : qu’il eftoit vray fcmbbW qu’il ne cefferoit d’edaicr SiC tenter d’autres moyens amp;nbsp;défaire d’autres neun eaux dciw'’, pour y paruenir. Ces lettres feirent que plufieurs du pays qui lèmbloyent doubter delii’ tendon but de ce Chef : le creurent ennemy declare du bien amp;nbsp;repos commun. Et ceuX qui luy portoyent amitié furent moins affectionnez à luy : moins crédules cnfcsparoU^! plus deffians en lès aédons mieux difpofèz à luy refifter jSi bien que fe voyant mal I®*' uy il commença de marcher fecret amp;nbsp;à petit train, peur d’eftre reconnu. Mefmes ad^ de tout ce que deflus amp;nbsp;qu’on auoit enuoyé par toutes les villes de Poitou comme iböquot; did: fçaehant combien il luy eftoit prejudiciable qu’on le creuftCbefde telles entreprifes ; 11 penfa que fon deuoir eftoit au moins de fen exeeufer. A cefte fin il enuoya lettrcsâ® Comte du Lude par lefquclles il luy mandoit que Ces ennemis félon leur couflume ancic”' ne diuulgoyent des calomnies contre luy eflongnées de toute verifimilitude. Mais nonobftant icelles, il falÊuroit tellement amp;nbsp;de la fidelité amp;nbsp;fincere affedion qu’il aiioitt® conneu qu’il portoit à la Majefté du Roy : amp;nbsp;de G bonne volonté enuers luy : qu’il ne croi' roit jamais qu’il fe peuft tellement oublier en fôn deuoir que de luy vouloir öfter fc villes de fon Gouueine»ient. Pour la conféruation defquellesil auoit tant de fois employé fes moyens amp;nbsp;hazardé G propre vie. Ilefcriuit d’autres lettres de pareille fubftanrc aux Roches Baritaud. Et outre luy manda qu’il ne connoiftoit le Cappitaine CarcalTonn® duquel il diloitdefirer que luftice fuft faide, fil eftoit tel qu’on lepublioyt. Il mand® à Boiftegmn Gouuerncur de Po i t i ï « s en i’abGnce du C o m r e du L v d e : que pour auoir toute G vie à Ibn pouuoir gardé cefte dodrinc : Qif il ne fuffift d’eftre excni^ de vice : mais qu’il en Gut aufli fuyrtout louppon: qu’il auoit penfépourleconferucr^ maintenir

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LIVRE TRENTENEVFIEME


âyOi


''iïiQtcnir en vnc bonne oppinion entiers tous: amp;nbsp;mefînement enuers lès amis amp;nbsp;concitoyens; Icfquels il dciioit palier le cours delà vie: luy dciioir elcrire Si le prier de faire voir là let* faifurer qu’il luy cHoit bon amp;nbsp;obeïllànt parent,alié amp;nbsp;lcruiable amy amp;nbsp;de tous ceux de

13 ville tant de la luftice^ du Corps de la ville de fEglilè que de tout le peuple. Etfür té fujet certaines nouuelles d’vne entreprilè de Fontenay lefquellcs le rnoien d’vn Gentil hoiïi

^edu bas Poitou eftoient venues julques à luy : 11 auoit entendu que deux où trois delà vil-

plus, fen penlôient preualloir contre luy, qui toutesfois vlàns de celle maniéré de parler Letempia •^oluent attendre le boiteux amp;nbsp;le dernier venu qui apporte volontiers les plus certaines hou-'^'^'les: Pour la vérité deltjuclles /ufquesà ce qu'on en peull faire jugement certain: qu’il re-ipi'dcntcroit la telle en telle part que luy commanderoient les Majeftez .S’alfurant que telles ’^âlomnies redonderoyent à la conlufion des irnpolleurs amp;nbsp;intientetirs d’icelles, qui auoyent lt;^oiiceii celle mauuaile volonté contre luy pource qu’il ne pouuoit approtiuer vh vice amp;nbsp;fau-tt au feruice du Roy comme il n’auoit jamais voulu. Et que la ils auoient propofé de fe van-gcrdclüy. Mais qu’il falloir vn meilleur lu jet d’aceufation pour l’attaquer : duquel potirlè défendre il nefe vouloir aider des vices d’atitruy. Ains de ß letile luflice amp;nbsp;lèulé innocence. Laquelle il feroit paroiflre en public enuers amp;nbsp;contre tous ceux qut en voadrrtient doubter. Le priantfur tout en faire eftatamp;eftre certain qu’il ne lèroit outre lefcruicedu Roy auquel il ^lloit du tout attaché, moins fbigneux de lôn repos particulier, de la garde de fa ville, feure-rède tousfes Citoyens pens amp;nbsp;grands amp;nbsp;de la tranquilité commune que de fa propre vie.Par les lettres d’excùfe amp;: de creance qu’il enuoya lèmblablement au Roy amp;nbsp;à la Roy ne Mere il -cîiargea le porteur de leur demandervniàtif conduiélpour alleren Cour les efclarcirde beaucoup dechofes de conlèquence, importantes leur fcruice. Et donner vn bon clpoir, ^V’il remettroit en leur obeyflànce la Rochelle amp;nbsp;autres places Proteftantes pourucu qu’on

lailTad faire. Telles lettres feirent, que encores que leurs Majeftez feufient auerties du contraire amp;nbsp;de la fin ou tendoit ce perfonnage amp;nbsp;qu’elles n’ajouftaftentfoy à lès excules : que •leantmoinsonluydcpefc^alelàufconduiôlqu’il demandoit. Nevoulans qu’à fi peu l’oc-ca/îonamp;: moyens de le juftiffier luy manqualTent. Pour vnSainéldefir que tout bon Prin-tcdoitauoird’ouyr la juftiffication amp;nbsp;innocence d’vn aceufe de crime de telle conlèquencc. Ltquiluyaugmcntoit encores lôn defir: cftoitque ccpeilônnagefeftoit puis quelques an-’’Éesacqiiisvneplusgrandcreputationqueaucunautrcdefarobbe . Aufli que d’ailleurs il ^ftoitrecogneu pour auoir autres-fois elle bon amp;nbsp;affeélionnéferuiteur du Roy. Etyauoit ‘luclqueapparence de croire qu’il vouloir reparer la faute amp;nbsp;reprandre celle mcfmeeffeôlion puisqu’il le venoit jeter aux pieds de Ion Prince lequel il auoit offenfé. Ne voulant d’ailleurs nielprilèr les ouuerturcs amp;nbsp;moyens qu’il dilôit auoir pour remettre la ville de la Rochelle cri Lonobeylfance* Défait lefauf conduit rcccuilfcn alla en Cour. Ou lès belles grandes promeflès com’-il elloit hardi amp;bicn dilànt furent ouyes par leurs Majeftez : Par deuant Cour auoue Icfquellesiladuoüaauoirdefignél’entreprilède Poitiers. Maisrejetta celle de Fontenay fur l’““cnigen-vn Gentilhomme de Poitou lequel peu auparauant fon depart, luy auoit (comme il eft croiablc ) promis qu’il porteroit la Marotte de celle entrcprife. Et lè confcftànt autheur de celle de Poitiers: ilia dilôit auoir faiôle abonne fin pour le feruice amp;nbsp;bien General de la fhncc.Sesexculès eftoyent que tousles Officiers amp;nbsp;la plus part de ceux qui auoyentautho-titeezvilles de Poitiers amp;nbsp;de Fontenay eftoyent delà Religion Prétendue Reformée : quia-•wyentmaintenu les faôlieux de telle oppinion amp;nbsp;leur auoyent mis les armes en la main pour ùflèlifer de leurs villes amp;nbsp;en difpofer à leur volonté. Que la Nouë'falTuroh d’eux amp;nbsp;eux de luyamp;qu’ils auoyent alfez fatél connoiftre àfaMajefté qu’ils fftitendoyent aueclès ennemis: en ce qu’ils n’auoyent voulu receuoir aucunes Garnilôns qui les eulïènt empefehez

difpofer à leu rplaifîr de leurs villes. Il fe rargeoit de celle exculè pource que leurs Ma-* jellez eftoyent aucunement chatouillées de celle oppinion. Au® que d’ailleurs il fçauoit que toutes les villes du pays de Poitou eftoyent relôlucs de faire tout cequ’ellespour-ïoyentparfupplication Sc remonftrances pour demourcr en leur Eftat.

Sachant donc difoit il que les villes du pays de Poitou, eftoyent rclôluësdéfis declarer auec leurs ennemis quand loccafion fe prelènteroit : n’ayant d’autre meilleur plus prompt moyen pour lè mettre en credit enuers les Proteftans : amp;nbsp;pour leur öfter vnc deffiancequ’ilsauoientdeluyquiempefehoiel’execution amp;nbsp;lemoien qu’ildilôitauoirdeté-

L 1 l iiiji

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

Lesentre- mettre la Rochelle en leur obcïflànce: Il feftoiteffaié de furprandre la ville de Poitiers. Ate-L^cutenant nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Majeftcz que Cy Con dcffein euft reuffi félon fôn dcfirique en peu de temps il cuftlaii

tcndoicnc à lefemblablede la Rochelle. Laquelle il remonftroità leurs Majeftez eftre de plus grandecô-hRoch Ue nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ft'-æ æutes les villes de Poitou . Lefquelles quand ores les ennemis les tiendroient

on les en dechafferoitplus aiftmcnt amp;nbsp;à moindres frais que de la Rochelle. Et pour le mien''

perfuader il faifbit entendre au Roy qu’il auoit conféré auec les Chefs Proteftans de cc qdc deffuslcquels luy auoient promis qu’ils fauoriféroiêt de tout leur pouuoirfes entreprifesqui d’ailleurs comme il luy auoit did, n’artendoit qu’vnc bonne occafion pour faire vnfignale feruice à fâ Majefté. Telles amp;nbsp;femblables parollcs amp;nbsp;i'efclarciffcmét qu’il feit à leurs Majeftez • de certaines menées: fouccs ou vraies le Roy en croioit ce qu’il vouloitifurentcaufc queren-teféuretéluyfut donnée, liberté amp;nbsp;congé de le retirer de la Cour. Aquoy luyfutalllhfauo• rable le Pourparlé de Paix. Pendant lequel fa Majeftéquelque auis qui luy en fur donné; M voulut permettre qu’on feift le proces à cclluy qui fous fon fauf conduit feftoit prefentéàky quelques grandes plaintes qu’il receuft de les aéfiens amp;nbsp;comportemens. Tant pourfautho' rité de fâ grandeur que pour fefpoir amp;nbsp;fainél dçfir qu’il auoit de fléchir par fa bonre amp;nbsp;douceur le cœur de fon fujet. Pour lequel encore entretenir Sgt;i gangner: luy donna cemmiflîtquot; pour reccuoir lés hommages à Montmorilhon . Tellement qu’ainfi remis (ccmn^cilpt”'

les Prote-(lans.

Le Lieutenant entreprend lùr Poitiers.

* foit ) cz bonnes graces du Roy amp;nbsp;de la Royne Mere : croiant que on euft adjoiifle foy aies difcours comme à la fimplc vérité, amp;nbsp;auoir pris congé de leurs Majeftez:il part ccntantamp;la-Le Lieute- tisfàiôt en luy mefmc : tant de ce que fés exeufez auoient efté reccuës que de fa depefehe. Ar-nédVcour Poitou : 11 mandaàla Noue quelque voiage qu’il auoit faiéfen Courtamp; quclçquot;f bien contée bon accueil qu’il euft receu des Majeftez:qu’il n’auoit changé de volonté. Et qu’il efloiiaul-nîoîns auTc luyfaire tous les plaifirs amp;nbsp;executer tous les defléins qu’il auoitautresfois dcligK’' uec luy amp;nbsp;d’autres fi foccafionféprefentoit, comme au parauant. A ceux qui luy efloient 0“ deuoient eftre amisiil fe loùoit du bon accueil qu’il auoit receu enCourt; Et cómefileuftamp;' vn grand effort de fâ commilfion, il la publioit partout afin que oi^ccreuft féruiteurduRi’y amp;nbsp;comme tel on n’euft plus de dcffiance de luy. Cependant il tramoitfous main vncnouud' lecntrepriféfurla ville de Poitiers.Car comme il euft tousjoursnourry en foy, vn bouilli”' defir de fé venger à cœur fâoul de fés ennemis qui eftoient en Poitiers : amp;nbsp;commander abfo' lumenten icelle : pour fé mettreauffi en credit amp;nbsp;reputation, faire parler de luy en quelque

liiy: fit gu'il délibéra d’cfprouiier tous les moienslt;]u’il poiirroit inuenterpotir furpr£nlt;if^ ccte place à quelque peril amp;nbsp;hazard de là vie que ce full. Pour y paruenir il pratiqua ^co®' muniqua à plufieurs pcrlonncs d’enrreprife amp;nbsp;fadlion fes defieins. Mais d’autant que les en-treprifes de la confcqucce qu’il dclTeignoit, nefc pouuoicnt eflcôiuer que pat vn grandntW-bre de perlônnes aufquelles il eftoit btfoin de communiquer. Confiderant aulfi qu’il eßoit mal-aile qu’il ne le defcouurift en cc faifant à quelques vns qui n’approuueroicnt fes delTeins' ÔCqui au lieu deluyalfifterle deceleroient. Pour fonder leurs cœurs, il leur mettoit prenne' rcmcntdeuant les yeux le bon amp;nbsp;fauorable accueil qu’il auoitreceu des Majeftez. Erlew dilôit que filsauoientveu les carelTes qu’on luy auoitfaid: commcil auoitellé appellelt;gt;“ priué Confeil du Roy pour donner lôn auis fur plufieurs affaires d’importance : où fpauoicni la conlequence des affaires que leurs Majeftez luy auoyent mis en main ; tant pour la confia^' ce qu’ils auoyçnt de luy que pour laffurance qu ’il eftoit homme de fens, de conduire Side' xecution : amp;nbsp;d’ailleurs capable pour manier telles affaires : ils ne pourroyent comme aucune de fes ennemis doubter, qu’il ne fuft auouc de tout ce qu'il faifôit 8gt;c voudroit entreprendre'

amp; la tranqiulité de ce Royaume craindre de bazarder leurs biens amp;nbsp;propres perfonnes.Si grand nombre Ce laiffaall^à telles amp;nbsp;femblables rcmonftrâcesxôme il eftoit copieux en rolle amp;en raifosSc aimé de plufieurs pour les gras plaifirs qu’ibauoit faits près qu’à tons cens qui fen auoyét prié. lufques à tirer d'vne authorité a b fol ne des mains des Sergens,de lalulü'

VJ Ul i A VI1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;VI l'IXV • A Llt; Vd et 11* V l Vl V llV UUlUvi 1IV clMlV'l U* V M Vo llirtlÀiO WVJ

Derniers

ce,des priions amp;nbsp;des bourreaux mefincs plufieurs côuaincus amp;nbsp;menez au fupplice. Sur tout | il mettoit a toute heure deuant les yeux d’vn chacun les derniers propos que la RoyneI propos delà ^“7 auoit tcnus prenant congé de fâ Majefté.-qui eftoient qu’elle lui rccommandoit l’executio F Koyneme- des affaires, que le Roy fôii fils auoit commis à fa fuffilâncc amp;nbsp;fidcllité. Que fâ charge efto^

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livre T R E N T E N E V F I E M E.

271’

quot;iu'il ce ûifift amp;nbsp;alTcuraftcn quelque forte que ce fuft de Poitiers pour la remettre entre les reauLictv Hîins de quelqu’vn afin qu’il luy fift le fomblable d’vne autre ville.Qif ils ne deuoient crain-dre de faire tout ce qu’ils pourroient pour paruenir à cela. Et que leurs Majeftez fauroient a-gteable encores qu'ils fiflènt perdre la vie à ceux qui foppoforoient à leur execution. Et que lî vie de dix ou douze Citoiens de Poitiers qui peut eftre foAient tuez, ne foroit rien eu efi gard àla confequence de leur projet. Il fceutdifije fi bien pallier fon vouloir qucplufieurs Ly promirent d’embraflèr fon deflèin Si y emploier tous leurs moiens.Eftans aucuns incitez en partie à ce faire par vn defir de butin que le Lieutenant leur mettoit deuât les yeux à la fur-prinfê de Poitiers par le moicn de certaines charrettes couuertcs de foin dedans lefquelles fo-foientcachez nombre d’harquebuziersamp;hallebardiers.Lelquellesainfi commandées entre-foienten la ville au mois dcluillet fur les dix heures du matin. Puisentrées deuoient eftre Conduites en certains endroits amp;nbsp;places de la ville amp;nbsp;la fy arrefter. Et au mefmc inftant d’au- £„frcprift tresfedeuoient aulfi rompre fur les ponts amp;nbsp;à la porte fàint Cyprian: par ou euftent pareille- digt;L:eute-ment entré deux cens hommes pour loger aux fauxbourgsGint Sornin a» jour deftiné pour ^executionfe faififlàns de la porte qui pour lorseftoit ouuerte,â caufe qu’on racouftroitle pTandit^'oi portai du Pont à loubert. Et affin que ceteentreprinfofexecutaft plusfacilleroenr, te perfô-fiâgedeuoitauoiren la ville fix hommesrefoluz,quià vnfignaldeuoient mettre le feu en fix dansdes ^iuerfes maifons bien eflongnées les vnes des autres. Pour la faire coitrir le peuple amp;nbsp;l’cmpef d’ànenes y cheràefteindrcle feu. Ce pendant les hallebardiers deuoient fortir de leurs charrettes auec Icfquekfefuftènt auffirenduz plufîeursdela ville qui eftoient del’entreprifo.Etau mefme ïnftant les deux cens hommes logez aux fauxbourgs defàint Sornin fo deuoient pareillemét ûifir de la porte faint Cyprian, faïfurerdu corps de garde ou les charrettes fuftènt efté cafléeS pour donner entrée aux autres gens de guerre de leur menée qui eftoient meflez auec les Re-gimcnsdc Lauerdin, Branraume amp;nbsp;autres logez en ce fauxbourg defàint Sornin. Et pouf fuieux faciliter ce deftêin: il y auoitenlaville certaines perfonnes qui eftoient de la partie amp;nbsp;quiauoient fait vn trou qp la muraille vis à vis le moulin Cornet, qui eft deuât le fauxbourg feint Sornin pour paftèr vn harquebuzicr. Par lequel trou ils deuoient auffi donner paflàgè 3 ceux qui deuoient efeorter les charrettes .Mais tout ce complot le manifefta par le moien du Capitaine Baftardin qui auoit quelque temps efté forgent major du Regiment des vieilles Landes de feu Briflàc. Lequel feftoit puis quelques années marié en Poitou. Car au propre jour ou le jour deuant que fo deuoit exccuter lentreprifo : feftoit déclaré à du Pin fienamy feyconfeillant pour l’amitié qu’il luy portoit de forrerfô argent amp;nbsp;fos plus preciest meubles d’autant que la ville deuoit eftre furprifo le mefme jour ou le ledemain au plus tard. Ce qu’entendant ce Gentilhomme le pria foudain d’entrer en fa maifonôc le mena envnfien cabinet ou par vne abondance de prières amp;nbsp;fuplications: il luy fit conter dés le commencement îen-treprife qu’il auoit en la ville telle que deftlistfous lapromefte amp;nbsp;itéré ferment neantmoins qu’il feroit des fiens. Mais forty de fon cabinet fous quelque prétexté y enferma le Capitaine a la porte duquel pour la garde, il laifla deux de fos foruiteurs aufqucis il donna à chacun vne piftollc pour empefoher qu’il n’en forçaft louuerture pour euader. Ce pendant il tnuoiacn toute dilligéce quérir Boifleguin Gouuerneur de la ville amp;nbsp;les principaux Officiers d’icelle. Ou venus amp;nbsp;interrogé fur ce qu’il auoit dit confeftâ tout. Puis fut conduit au Chaf teau ou luy fut fait fon procesamp;par icelluy attaint Scconuaincu de cefte conjuration. Pour icparation du fait fut condené à eftre décapité amp;nbsp;fut fà Sentéce exccutce en la place de noftre Dame de Poiriers. Lequel d’abondant dift tant par fà confeffion qu’au fupplicc: qu’il auoit elle pratiqué pour faire cete entreprife parle Lieutenant de Po»ou en la forme que deftus. Comme auffi firent fomblable confeffion quelques autres qui apres luy furent executez .Et fur telles preuues amp;nbsp;d’autres pratiques amp;nbsp;menées fecrettes que le Lieutenant de Poitou auoit Lieutenant fait; il fut auffi par vne fentence de contumace donnée en vertu d^ne.Cômiffion de la Cour condemné condemné à auoir la tefte tranchée. Laquelle on exécuta par vn tableau amp;nbsp;effigie en la ville ’ de Poitiers en la mefme place de noftre Dame la grand. Bourriq que le Roy auoit en ce téps uôir b tefte tnuoié en Poitou, amp;nbsp;qui par ce moienfeftoit trouuc en la ville de Poitiers lors que fentrepri-fofut defcoinicrtc: l’a fit à fon arriuée entendre au Roy.Lcquel auffi toft informé d’autres me- té en corps uces amp;nbsp;pratiques nouuelles du mefmeChef : renuoyaBourriq à Poitiers. Où il arriua le vint vniéme luillct : Puis fut foudain communiquer fa charge à Boifteguin amp;nbsp;fainte Soulinc qui

LII iiiij.

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Autiîamp; May f 5 7 ï'

L’ H I S T O î R Ë DE FRANCE, conclurent enfeinblc que faintc Souline auec trois cens fbldats amp;nbsp;foixante chenaux roit la nuit enfuiuant pour fe faifir du Lieutenant: qui eftoit en fa maifon de la Begaiidiere vu* lieue près de la ville: auec telle afleurance amp;c prefumption de fa vallcur ; que ne faüant aiici''} cftatdc fes ennemis comme ne les eftimantaffez refokiz pour faller attaquer: il nedaignoH* pres d’eux amp;nbsp;en vneinelchant; maifon: faire aucune garde, quelques bons aucrtiffemeiis^^ ordinaires remonftrances qiiefes amis.fa femme mefmcamp; lès domeftiquesluy donnalleni' Mais fur cetc negligence ces prochains ennemis de peur qu’on le doutaft de leurrefolutioi’' firent foudain fermer les portes delà ville. Et fur les vnze heures de nuit fe mirent en chenuô amp;cnuironnerent la maifon delà Begaudiere. Les portes de laquelle ils fauflerent fouM d’autant qu’elle n’cft forte ne flanquée. A ce bruit le Lieutenant fe leue: amp;3uoir deHadi® vnepiftollefevoiantforcé, ilfejetta dans vnpetit colombier demandanrà hautevoix^ij' efioitleiir Chef. Et entendant que c’elloit faintc Souline (lequel il fçauoitanoiroflcntC; pria Icsfbldats de le faire parler à luy; penlânt par fes parolles fefmouuoir à compafliondel*')' defafemmequiracôpagnoitamp; de fà fortune. Mais fainte Souline entrant en la maifon troU' ua le Lieutenant jablcflè de trois coupas.Tellement qu’ainfi qu’il penloit parlera luy, prits luy défaillirent. Apres qu’il fut expiré Icn corps lut mène à Poitiers eu la ttfic fèparée du corps en la place eu efioit ja le n rablcauamp; iccllt mifcfurlcpcrtalccfaint Cpquot;^' lie fes autres membres difperfez es autres quartiers hors la ville.

V o V s auez veu par le difcours des chofes paflees, ce n m.e leRoy pcrmeitauFniifCifs Condé, Marcfchal d’Anuille amp;nbsp;autres allociezquc d’vncque d’autrcReligif n; dYrroicl vers luy telz perfbnnages qu’ils fauiferoient pour l’auanccmcr amp;nbsp;conclufiô d’vne Paix lcamp; alTurée à tout fon Royaume. S’eftans donc les députez tant du Prince que du Languedocjla Rochelle, Guicnne^Proiience amp;; Dauphiné pour toutes les Eglifes Prcidlsii' tes de France ; retreuuées à Balle en Suilfe pres du Prince de Condé: par vn cen mun auisuS articulèrent les conditions fous lefquelles ils deliberoient demander vnle:meamp; perduraH® reposàfa Majeflé. Sibicn quediclïccsen forme de requefte, partjjdeEafe kvint dcuxn:' meMarsSc arriuez à Paris au cinquième Auril: furent tous mandez fvnziéme jour par le H*’? auquel ils prefenterent la rcqutflc qui luit.

S I R E le Prince de Condé, Seigneurs, Gentilshommes ik autres de la ReligicPido mée de voflre Royaume,LeMarefchal ded’AnuilleSeigncuis,Gcntilshcn me; amp;auticsEa tholiqucsàeu x vnisamp; afîbcitz ; vos trel-hiimblesamp; ohcilians lujtts ßc leiiiitciiis: pourpaf-uenir à vi^ entière fêureamp;perdurable pacification des troubles remonftrent en teute hutnilt^’

PREMIEREMENT loüaiis Sc remcmcrcians Dieu de tout leurcoEurdecequ*' luyfT^cu vous appellera ordonner à cefle Couronne, déclarent amp;nbsp;protelicnt deuantvef'^ Majefté; qu’il n’elf jamais entré en leur cœur,fe Ibuftrairc de la trcl-humb’e, ti cfcbeiflantc8^ fidelle lùjcôfion qu’ils doiiicnt à voflre Majeflé. Ainsd’vn vray amour feimelcjauto^ fujcts,ont tousjours reconeu Ô; reconoifient que telle efl voflre vocation amp;nbsp;condition naturelle ordonnée de Dieu: veullent rendre à V( lire Majeflé toute fujediien deuèparlefddk vaffal amp;nbsp;fujet a fon Roy amp;nbsp;fouucrain Seigneur. Età ceque vofiredite Majeflé neprerecu mauLiaife part ou cendemne la prife des armes qu’ils ont centinute depuis vc flre avcncnic^ à la Couronne: vous fupplicnt tref humblement mettre en voflre läge cen f detaiicm^uel les n’ont efléprifes par eux, que d’vne extreme neccflîré, pour la ji fie defene dekttU f” neurs, vies amp;nbsp;biens, contre ceux qui leurs eflans capitaux ennemis amp;nbsp;aians abbufé de l’auto-ritédii feu Roy voflre frerCjfeffaians d’en faire autant de la voflre: les ont réduits à ce dernic'^ point. Et ores que les occafi^ns dcfdits de la Religion amp;nbsp;Catholiques vnis: fôicnt different fl fe trouuera il qu’vnc mefmc violécc à cflé caufè de la prinfc des aimes aux vnsamp;:aux autres* Car qu ant à ceux de la Religion reformée, voflre Majeflé fçait qu’apres l’afïcmbléc generah le des Eflatsdu Royaume tenues à Pontoife: pluficurs deliberations amp;nbsp;confeils prins tant' auec la Roync voflre mcre^^rinces de voflre fang amp;nbsp;officiers de voflre Couronne, Cheuah Irefs de voflre Ordre: qu’auec les gens de vcflrcConfeil priué amp;nbsp;de voflre Cour de Parkme^ de Paris. Finablcment par vncafl'emblée la plus gencralle amp;nbsp;folcmnelle qu’il fut pcfïîblede faire, y eflans des plus fignallcz de toutes vos Courts de Parlement pour vous donnerais auec Icfdits Princes amp;nbsp;Seigneurs de voflre Confeil priué ; fut fait vn Edit au mois de lanuict mil cinq censfoixantc deux, par lequel futordonné qu’ils auroicntlibie, general amp;nbsp;pnbbtt exercke

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LIVRE TR ENTEN E VF I E ME. iy».

wercicc de leur Religion : dont toutesfois ils né péurent jouyr par la violence d’aucuns particuliers. Lefquels par armes amp;nbsp;à force ouucrte non feulement empefcherent fexecutfon li- Eit deian. bre dudit Edit; Ains pourfuiuans auec toute aigreur ceux qui faifoient proffeflîon de ladite ‘'Cligion: les contraignirent d’auoir recours aux armes pour le^r jufte defence Si tuition.Et combien que depuis lamefme liberté auroit cfté accordée par le feu Roy voftre frere par plufieursamp;diuers Edits: apres lefquels amp;nbsp;fur la faueur amp;nbsp;aflèurancc d’iceux ils ont incontinent pofé les armes: toutesfois il ne leur à jamais efté permis repos; du moins qui ayt efté de ourée pat les fufdits auerlâires. Lefquels à toutes occafions violans ^autorité du feu Roy amp;nbsp;la æypublique: tantparfbrce particuliere que par armes delco uuer ces: n’ont jamais voulu per* ticttre que lefdits de la Religion vefculfent en quelque tranquillité. Et tant qu'au mois d'A-oiift Mil cinq cens feptante deuXaVoians leur appoint, amp;nbsp;le peu d’occalîô que lefdits de la Re-iigion auoient de fe douter d’eux en vn temps de resjouïflànce publique par f heureufe allian-

mariage d’entre le Roy de Nauarre Si Madame voftre fbeu r-.leurfdirs ennemis amp;nbsp;auerfâi-fcsfcitent ce cruel maftàcre Si meurtres en voftre ville de Paris, non feulement d’aucuns Of-ociers de voftre Couronne, Seigneurs, Cheualliers de voftre ordre. Capitaines Gentilshô-ß'wamp;foldatsquiauoientporté les armes durantles troubles:Ains par vnehaineinueteréeamp;c plus quebarbare n’efpargnerent ny fexe ny aage de ceux de la Religion. Ains fans faire diftin ^■ondeperfonne tuerent ou noierent indifféremment tous ceux qui bon leur fèmbla: pillerét ^amp;ccagerent leurs maifôns. Er non contans de ce, feirent tant que ceft exemple fut fuiuy par toutes les autres villes de voftre Royaume;du moins la plus part d’icelluy.De forte que lefdits uchReligion voianscefte fureur amp;ragceffrenée neprandrepoint deceflè quelquecom-’t'îudement qu’en feift le feu Roy voftre frere; ne peurent ceux qui eftoient efehappez autre , 1^ «ite, que fe tenir enfemble vnis le plus qu’ils peurent Si. partons rtioiens rcpoufïèr telles violences amp;cruautez . La mefmeoccafion qui non feulementfaifôit injufticeaux particulières ainfi eflongnéz. Ains en confcquence necefïàire troubloit tout l’Eftatde voftre ^ciyaume: A cefte caufe cpe les Princes de voftre fàng. Officiers de voftre Couronne,fîeurs ^entilshómes amp;nbsp;autres Catholiques pour la manutention Si fôuftien de voftre eftat amp;nbsp;Cou-tonne: comme vos tref humbles Si tref-obeiffansfujetsamp;fcruiteurs: ont efte contraints auffi ptîndre les armes pour reprimer telles amp;nbsp;fî grandes entreprifes contre les principaux d’entre ^’t’tantpour les faire alTaffiner, tuer que emprifôhner. Neantmoinseux tous aflbeiez pour ’^ous faire paroiftte le faint ScafFedionné defir qu’ils ont de la confêruation de voftre eftat fi tsbranlé: que mal aifément peut il eftre empefehé d’vnc ruyne entière fans vnebonitï Paix amp;nbsp;tcuniondevofditsfujets: voulâs oublier amp;nbsp;menât en arrière leurs injures pour le public. Su^ pncnttref-humblcment voftre Majefté,vouloir pouruoir à vne bonne Paix Si reünion finallc ^pctpetuelle.Pourà laquelle paruenir vous fupplient tref humblement de ce qui fenfiiit. '

Qiiil plaifè à voftre Majefté permettre par tout fb Royaume, pays terres amp;nbsp;Seigneuries de Relîf.ion amp;nbsp;•onobciirance Si protediôn: mefmes es pays Meffin,Gouuernement de Mets Si Verdun,Mar: ç°2iccGc e Hnifat deSaluces,pays de Dombes Si Barrois: libre, General, publiq Si entier exercice de la '3^'' quot;ehgion reformée : fuiuant amp;nbsp;félon la confeffion autres fois prefentée parles Eglifes refor-tntesde voftre Royaume au feu Roy Charles neufiéme dernier decedé. Et ceûnsaucune ■^ndification ny referuation de lieux, temps amp;nbsp;perfonnes pour eftre librement fuiuant ladite confeffion, faits Prefehes, prières, chants de Pfàlmes aux boutiques, priions amp;nbsp;aux champs: ''lagede cloches,adminiftration de Baptefme Si de la Ccne,Ia publication Si celebration des manages, vifitations des mallades, enterremens des morts en plain jour és lieux anciens amp;nbsp;J coiiftumez, Efcolles pourinftruire lesenfans, leçons publiqiÂsImprcffionamp; vente libre Clous liuresappartenâs à ladite Religion,difciplines amp;nbsp;Cenfures Ecclefîaftiques,Confiftoi-ceS) colloques amp;nbsp;fmodes tât prouinciaux queGencraux,cuilIette d’aumofhes pour les poures ^neceffitez des Eglifes. Et generallement toutes choies concenans l’exercice: auec foute 'inerte de confcience, fans que ladite Religion puifïè eftre aucunement reftraintc, par qüel-lueabjuration cy deuât faite ou qui fe pourra faire cy apres en quelque forte amp;nbsp;manière que cefoit, par ceux qui voudront retourner Scembraffer ladite Religion; ne que pourraifbnde ce ils puiffent eftre inquiétez, recherchez ou autrement moleftez en vertu'des pttomefTesfer-mens ou caution baillées par eux, lefquels voftre Majefté déclarera nulles amp;nbsp;dénui effet amp;nbsp;'2'leut 2. Et pour faire ledit exercice, pourront lefdits de la Religion faire ediffiet ôu eóftfui

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Auril May.

15 7$.’

Temples

L’ HISTOIRE DE FRANCE.

re autant de Temples qui leur feront neccflàires:outreceux qu’ils ont desja faits amp;nbsp;conftnnß Zc ceux qui leur fôt occupez leur.ferôt renduz en fefiat qu’ils Ibnt aprefêuûns qu’ils cftre recherchez ny moleftez, pour les matières emploiées auldits Temples priies des ruyncs amp;nbsp;démolitions fanes durant les troubles j. Qu’en cefte liberté generalle de confnence^ exercice de ladite Religion, iôicnt comprilês toutes perlbnnes EcclefiaRiqucs amp;c religieufo

Mariages.

nonobftantquclsconques veuz amp;nbsp;profeflions par eux faites. Et que les mariages par eux con-traélcz oLià contracter felon la dilcipline des Eglifes reformées, ne (oient feparez,ainsK' nus pour bons amp;nbsp;valables.Et que les enfans nez d’iceux, fuient reputez legitimes pour admi-niftrer tourtes charges amp;funâions pubhques.'amp; tant les pères que lefdiis enfans renduz capâ; bles de toutes fucceïfions Sgt;i autres droits de vraie legitimation. Enlèmblc d’auoir amp;nbsp;tenir B* tats, offices amp;nbsp;adminiflration publique. Sans que aux vnsny aux autres puilîe eftrc objkc® luftice ou ailleurs aucune incapacité ou promoriô aux ordres de tEglilê Romaine. Ne (juils (oient tenuz obtenir pour ce regard ou autre aucun refer it du Pape. 4. Quand aux difcrcßlt;l$ qui pourront furuenir touchantdes mariages contradez par ceux de la Religion: untpoui determiner de la validité des promeflès, que decider quels mariages (ont licites ou illictó qu’iceux (oient traittez pardeuant les luges Royaux chacun en leur relfort: amp;nbsp;jugez difeipline des Eglifes reformées amp;nbsp;l’auis qui enauraefté donné par les confifloires. NcJp'' moins fi les parties (ont parentes en troifiéme ou quatrième degré,ncferont tenues de rcco“' lirai! Pape pour en obtenir difpencercomme il eft accouftumé en l’Eglilê Romaine.Maisel^^ Miniftres tu lcT^3.oâto'iée Ôccxpediéeen l’vne de vos Châcclleries .5.Que les Miniftres amp;nbsp;maifiresd’eied Précepteurs jg legitimem étappellez par l’ordre Eeelefiaftique deladitcReligiô,ores qu’ils (ôienteftraget* du pays; ne (oient empefehez en l’exercice de leur charge non plus que les regnicolles Recherche turclz dudit Royaume, g“ . Qiïcn attendant (bus le bon plaifir de Dieu,e(labli(fement libielt;^^

ladite Religion reformée par tout ce Royaume,pays,terres amp;nbsp;Seigneuries de voftreobeilamp;nf® ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;protcélion: Soit permisamp; loifible aufditsdela Religion d’y viure amp;nbsp;demeurerfanstfti^

Difines.

Comtat Vc neflin amp;nbsp;Ar-

enquis, vexez, moleftez ny contraints à faire cho(è quelconque p»ur le regard delciirRcb' gion contre leur confcicnce: ny pour raifon d’icelle rec berchez és mai(cns villes amp;nbsp;lieuX®^ ils voudront habiter direétement ou indireétemenr. 7 . Et qu’il ne foit fait difference ny ûii' tiirtion pout raifon de la Religion à receuoir tant aux vniuerfitez, hofpitaux, malladcricsqi'^ aumofnes publiques efcolliers, mallades amp;nbsp;pourcs .8. Que ceux de ladite Religion de quel' que quallitc amp;nbsp;condition qu’ils foient, ne pourront eftie contraints de contribuer,aux chäf' ges qui (impoferont pour lobferuation amp;nbsp;entretenement des chofes dépendantes de l’inlfitW' tion Catholique amp;nbsp;Romaine contraire à leur religion ;ni pareillemêt faire aucune ceremonie ny affifter à icelle ne prefter aucun ferment pour quelque occafion que ce foit en auetmefoP me que celle qui eft licite par leurdite Religion. 9. Que dorcfnauant ceux de ladite Religion reformée feront exempts de difines des fruits de Tëursterres amp;nbsp;poffeflîons entiers les Ecclc' fiaftiques: amp;nbsp;les pourront emploier à l’entretcnement de leurs Miniftres a quoy ledit dixinc eft affeété./ 10 . Et par ce que ceux du contât Veneifin amp;nbsp;Archeuefehé d’Auignon quiton! chfucfthé ptûfelfion de la Religion reformée,ont efté receuz en fafïbciation generalle defdits de laKeli-d’Auignon. gion: toutainfi que ftijets de fadite Majefté pour eftre leurdit pays tellement enclaué dedans vpftre Royaume qu’ils ne pcuucnt eftre confiderez autrement que fils eftoient de voftieo* beifl^nce:Mefmemcntaiant tousjours voulu voftre Majefté qu’ils aient efté comprisentoui les traittez des tréfilés amp;fu(penfions d’armes faites durant la guerre comme vos propres p^s: eliant tousjours interuenuë voftre autorité en tout ce qui feft fait par la pacification dudit pays entre ceux de ladite Religion amp;nbsp;(es Officiers du Pape. A cefte caufe fupplientttd hufirblemenu voftreMajefté : qu’il luy plaife moienner que ceux dudit Contât amp;nbsp;Archeucr chéd’Auj^non,jO(Uftïènt delà mefme liberté de Confcience amp;nbsp;exercice de ladite Religion audit pays. Et qu’ils y (bi^it receuz en toute liberté amp;nbsp;feuretté pour y pouuoir venir allerS^ habiter ûns aucune contradiélion : auec paifiblc joiiïfîànce de tous amp;nbsp;chacuns leurs biens tant meubles que immeubles amp;nbsp;reftirution des fruits d’iceux perceuz j?ar autres qiiepart^ ou leurs procureurs depuis la pacification des premiers troublesTuiuant lespromefiesamp;ailH' rances qui leur en furent faites lors au nom du Roy Charles neufiéme par MonfienrleNh-rcfchalde ViciUeuille.- amp;nbsp;fur Iclquelles ils lafchcrcntplufiertrs bonnes amp;nbsp;fortes placcsaudit Contât. Et que pout Îî^furapce de cc leur foit donne en garde outre les places qu’ils tien-

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LIVRE TRENTENEVFIEME.


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‘'ent a prefent dudit Contât: vne des trois villes qu’ils nommeront. Et que les garnifonsne-çeffaires pour lefdites places, foient entretenues aux defpens dudit pays. 11. Que voftre Ma-/ ( jefté confirmera amp;nbsp;entretiendra s jamais à Monfieur le Prince d’Orenge Tic à fes f ujets faifâns profefliô de la Religion en la ville ôc principauté d’Orenge: lespromelïèsàeuxfaitesparle feu Roy felon qu’il eft contenu au trétiéme article de fon Editai a. Auffi qu’il plaifè à voftre * Majefté procurer enuers Monfieur de Sauoye, que les fu jets tj^ui font dëhdite Religion en toutes fes terres amp;nbsp;pays, puiflenr viure en toute liberté de côfcicnce: auec permiffion de pouvoir aller faire libre exercicede ladite R e l i o i o n es pays plus commodes efqucls hdit exercice fera eftably. Et defeharger tous ceux qui auoient fait promefTe au cont-râire:aiiec obligations amp;nbsp;cautions fur ce données qui parce moien demeureront caft'ées amp;nbsp;de nul effet. Et lefdites perfonnes feront reintegréesamp; remifês en leur premiere liberté Ht foitauffi Permis aufdits de la Religion dudit pays, qui fe voudront retirer ailleurs, jouyr neantmoins de leurs biens amp;nbsp;mefmes les vendre fi bon leurfemble. 13 .Sera auffi le bon plai- / firdejvoftre Majefté faire tant enuers le Roy de Nauarre qu’en feTRoyaume de Nauarre amp;nbsp;paysfouuerain de Bearn, toutes chofes demeureront enmefme eftat que la feue Roynede Nauarre les laifTa au temps de fon decez. Et neantmoms ordonner que les François qui ont portéles armes audit pays, jouiront entièrement du bcneffice de ceft Edit. Comme fora pa-fdllemeut déclaré desBearnois qui les ont portées amp;nbsp;viendront demeurer en France amp;nbsp;des François aians guerroie au pays de Flandres du rant les troubles. 14. Et fora voftre bon plaifir S'tojdedeclarerlefditsdela Religion exempts amp;nbsp;non abftraintïïaTobforïiaFion desfcftcs in-

rtngc.

Snjctsdu Duc de îgt;a» unie Pnncc de

parÎEglife Romaine fors que le jour deDimanche, fpeciallcment pour le regard des hbûureurs. 15. Qiul ne fora permis ains trefexpreftement défendu furpeyncdelaviejà tousRegnicôIîesamp;autreshabitanscnceRoyaumeidcfaireprofeffionoumaintenircnpu-Weny en priuéautre Religion que la Catholique pour les Catholiques amp;nbsp;la reformée pour f®deladitc Religion: eftans toutes deux entretenues fous voftre autorité. Et ordôner pour “fte caiife que tous athées amp;: libertins manifeftes, feront punis exemplairement fans fupport '’f diflîmulation quelconque. Enjougnant à tous luges de procéder contre eux auec fouerité ^glnftice. ilt;?.Et attêdu limpunité 8: diffimulation faite par vos Officiers en la punition de for-^ent, blafphemes amp;nbsp;paillardifos veiiës à prefent fi frequentes ôc publiques quelles font hor-

Blafjihcme« amp;nbsp;paiilaidi-k».

tous gens de bien: qu’il plaifo à voftre Majefté ordonner, qu’en executant les Edits 8c ^rdônâcesfur ce faites ou que voftre Majefté fera,foient exemplairement punis ceux qui co-^«tent Icfdits blafphemes amp;nbsp;paillardifes. 17 Et d’autant que la Paix ne peut eftr^ ferme amp;nbsp;^^2blc,queparvne reunion amp;nbsp;entière conjontion desvolontcz des fujets de voftre Majefté ^wvnsauecles autres : laquelle fora de beaucoup facilitée parvneegallc dcmonftrationde vaEflat. bôneaffeâiôSc amitié de voftrediteMajefte enuers vofdits fujets tât d’vne que d’autrcRcligiô fiipplicnthumblemcnt voftrcdite Majefté que comme ils font tous efgallement vos fujets, lt;liiedefirezautant des vus que des autrescfgallc obeiffanceSc fcruicefil vous plaifo auffi vous leruir efgalltment de tous,Scies emploier en tous cfficcs devoftre Couronne, charges dignitezScprééminences félon qu’ils l’entrouuerontCapables:fans faire diftintiôn ouauoir . efgard de quelle Religion ils font: tant en Eftats amp;nbsp;dignitez de voftre Maifon, charges en vof- Eftats foiét ‘■^'gendarmerieou place en vos ordonnâces ôcautres:quc csEftats de ludicature tât ésCours ^öuucraines que és fieges Subalternes:Mefmes des Prefidens,Baillifs,Senefchaux tât de cour- lu mentè

^uede longue robbe Sc leurs Lieutenans. Et àceftefin défendre trefoxpreffement à vos delavcrw, Courts Souueraines fous grandes peyncs,qu’ils n’aient à exiger d’aucun pourueu defdits Ef-‘““sfeprefentant pour cftre par eux pourueu Sc mis en pofTcffioi^dudit Eftat, ne requérir for-

ou obligation pour faftraindre àfobferuation de la Religion Catholique Romaine: a ins auoirefgardfeiilementaux viesjamp;meurs, doârineamp; fuffilànce d’icelluy. Pourueu qu’il ait ^îltoiiface profeffion de tvne des deux Religions. i8. Et affin que ceux de ladite Religion / $ reformée amp;nbsp;Catholique à eux vnisjpuifTent déformais efperer pnis de lufticedes lugesor-^onnez par voftrc M ajefté qu’ils n’en on tpcu obtenir par le paffé: la fupplient tref-humble-■quot;entdepouruoir aux offices de ludicature qui dorefoauant viendront à vaquer : degens de âéite Religio le plus que faire ce pourra.Pour les rendre en chacun fiege fubaiterne amp;(■ cours ^oiiueraincsen nombre egal fil eft poffiblc à ceux de la Religion Catholique amp;nbsp;Romai ne sfinc^ue ceux de ladite Religion amp;nbsp;Catholiques fvnion, ne foient contraints deprandre

droit

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■ Awilamp;May

I Î7Î.

y

L’ HISTOIRE DE FRANCE.

Clianibrcs my parties.

droit par luges à eux fufpeóts amp;nbsp;du tout allienez pour la diuerfite de Religion attendant qu’il ait pleu à D i e v faire voir en cc R o y a v m e vn bon enet cutiondeeeque deifiis:qu’il plaifê à voftre Majefté créer amp;nbsp;cftablir de nouucau d’office,pareil nombre de Prefidens, Confêillers, Auocats, Procureurs du Royj fiers amp;nbsp;autres officiers qu’il yti ja au grand Confeil en pareils gages penfions amp;nbsp;piéew“’ cesamp;autoritez que ceux qui y font desja.Etàtoutes Icfditcs places amp;nbsp;offices denouu crigez, pouruoirde plus idoines amp;nbsp;capables tous de la Religion reformée qui feront r celle premiere fois nommez par le Prince de Condé: auec l’auis qui luyfera donne toutes les Eglifes, fans aucun paiement ou desbourcement de finances: loir par forme ou autrement : amp;nbsp;lefquels pour cete premiere fois prefteront le ferment entre les mains voftre Majefté en voftre Confeil priué.Et aucnantvaccationdcfvndcfdifsÈftatsparn’ ou forfaiture tfoit pourucu en fit place parvoftredite Majefté d’vn autre de ladite Rd'ê', d’vn des trois que la compagnie ledit cas auenant nommera à voftredite Majefté; fans autre que fvn des trois nommez, puifleeftre pourueu dudit Eftat. Surpeyrie de nulnt^ toutes leftlites prouifions par luy obtenues, amp;nbsp;qu'il fen puifte aucunement aider.Nonobl toujxsclaufos derogations aux dérogatoires qui pourroient eftre mifesenccs prouiW'’' fans auffi qu’aucu ns des nommez foiôt tenuz paier finance pour îoffice en quelque forte*! ccfoitmefmeparformedepreft. 20. De tout lequel corps accompagné dudit grand C® feil ainfi c ft ably come deftiis: fora pour le foulagement des plus cflongnées prouinccs,ô® le nombre de quarante defoits luges my partis des deux Religions. Lefquels feront ordin^*^ ment fodentaires amp;nbsp;non fomeftres; pou r eftre fvne moitié d’iceux quarante, mis amp;nbsp;cftabli«^ lavillledeMontpelljer.Ou reffortiront ceux de reflorts des parlemcnsde Toloze,Greiif^

Aix, Sauf laSenefchaucée de Toloze, Albigeois, Lauragais amp;nbsp;ce qui cft dudit parleff^'’' de Tolofe amp;nbsp;Guienne .21 .Et îautre moitié d’iceux luges fora eftablie en la ville de Cah®^ En laquelle rclfortiront aufti ceux du Parlement de Bourdcauxamp; de ladite Senefthaucc Tolofe, Albigeois Lauragais. Comme auffi ce qui cft du Parlcrgentde Tolofoau pajy Guicne le pays d’Auuergne. 2 2.Pour eftre lefdites deux chambrescôpofoes chacunedf les du nombre devint lu ges,d'Auocats, Procureur du RoyGrefiers amp;nbsp;autres Officier’’^ quis amp;nbsp;neccftaircs : efquelles fo feront toutes publications d’Edits de voftre Majefté coitgt;®^ aux autres Cours Souucraincs de voftre Royaume, Demeurant au par deflTus le corps ancic’^ dudit grand Confeil eftant pres de voftre Majefté en fon ancienne inft itution de femefttc^ ambulatmrc. Pour conoiftre des differens de toutes les autres prouinces de voftre Royaume folonla oeclaration cy apres. aj.En chacune defquelles chambresainfieftablicsquilen^ du corps dudit grand Confoilîerâ pourucu de Chancellerie pour y eftre expédiées indinC' rénset toutes lettres neccflàircs pour ladite luftice corne aux au tres Châcellcries de ce Ro}' aume. Dont le feau fera tenu par îvndefdits luges à leur touramp;ordtedemoiscnmois^' Et ordonner que ledit grand Confoil ainfi cftably comme dit eft amp;du nombre egal de b' ges^e Ivne amp;nbsp;de l’autre Religion: foit foui competant à toutes autres Cours: amp;nbsp;lurifdiâio’’^ Priuatiuement: pour juger decider amp;nbsp;terminer fouuerainementamp; en dernier reffioit de toutes caufes criminelles dont aucuns de ceux de ladite Religion amp;nbsp;Catholiques de IvnionuU' roient cy deuant cfté ou pourroient eftre à lauenir preuenuz amp;nbsp;accufez:foit en premiereini-tance pour les perfonnes qui parpriuillegefpecialne peuuent eftre conuenuzqueésCouts Souueraines, ou par la voyc commune à toutes autres perfonnes. Et pareillement de toutes caufcsamp;aéliosciuilles dequelqucnaturequ’ellesfoientpcrfonnelles,RealIesoumixtesroeU-ësou àmouuoir ou depp^dantes par appel en Ivne defoires Cours ou rcqueftesdeîhoftd efquelles vn delà Religion reformée ou Catholique de Ivnion foit partie jointe ou interuena-te en demandeur ou defandeur, joint ou interuenant. Soit appellé en premiere inftancepout le regard des priuillegcs ou par la voie d’appel comme deftùs. Et ce moiennant que 1 efoiitsde la Religion reformée ou (Catholiques dcîvnion veullent ou requièrent le different foit cii-minel ou ciuil eftre réuoié ala conoiftànce des fiiftlits du grât Confoil. Et faire 'fignifierdeuc-ment la requifition amp;nbsp;declaration de fa volonte à fo partie auerfe ou à fon procureur. Auquel cas fo Majefté des aprefont comme pour lors,interdit toute IurifditioiTamp; conoiftànce .à toutes autres Cours. En déclarant les jugemens qui interuiendront puis apres efdites Cours amp;Iurif-ditions, nulz amp;nbsp;de nul effet ôc valleur; nonobftant toutes euoçations amp;nbsp;toutes autres chofes contraires

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Contraires à feffct de tç quc dçiTu^qui feront amp;nbsp;demeureront nulles nonobftant toutes ‘^hufes dérogatoires amp;nbsp;à la charge de tous defpcns dommages amp;interefl:s contre la partie ou pîrties qui auroient pourfuiuy le jugement ailleurs qu’audit grand Conlcil depuis ladite de-î; Qu’il vous |gt;tadc au fli ordonner que âl furuient diffiçultéfurl’inter.pretation ‘‘^quelque arûçle contenu au prelcnt Edit ; ledit grand ConlêSl felon l’eftabliflèment fufdit pf*uatiqçiiiêt.à toutes autrcsCours:puifl‘e decider amp;nbsp;terminer le differedÆtqu’il Ibit enjoint Çetaire par les termes amp;nbsp;mots contenuz audit Edit. Sans auoir aucun elgard à toutes reftrin-quot;onsj modificanqns ou.interpretations qui pourroient cftre cy apres obtenues par furprife ou ^Âremen.t .efmances de voftre Majefté contraire au libre amp;■ entier effet amp;nbsp;execution de tout ^contenu au prefent Edit. Et que de ce (oient tenus lefdits du grand Confcil prefter ferment ®lemncl nonobftant cefte prern.iere inftallation. Mais la renouuellcr par chacun an en faifânt ^’ipteflement mention de ce prelênt Edit çn leur (êrmentamp; failànt.promeffc de grader les or- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y

donnances. 26. Et d’autant que fil n’eftoitpourueuâ tordre accoüftumé en toutes Cours Souiicraines eftrcgàrdéen lalêance des luges.fêlon tordre de leur receptionùl auiendra qu’é ^'’nedes Chambres dudit grand Confèil eûablic comme deffus,!! y pourroit auoir plus grâd nombre de ceux de la Religion Catholique qui pourroiét anéantir l’effet efpcré de cefte pre-‘Onteprouifion, Qif il plailê à voftre Majefté ordonner qu’en chacune(êance amp;nbsp;Chambrey nnrapareilnombrcdeceux d’vneamp; d’autre Religion, (î meflez enlêmble que tout ordre de fouice ou prerogatiuç obmis, apres vn Prefidét ou Côfêi 11er de la Religion Romaine, (èra amp;nbsp;nnarchera vn Prefidét ou Conlèiller de ladite Religion reforméefelon l’ordre qui (era eftably culeurinftallation. 27. Et à ce que lefdits du grand Conlcil éftablis comme deffus, puiffent quot;Z-y P^usaifemét terminer amp;nbsp;decider tous les différés dôtla conoiffance leur eft attribuée par ceft:

Ca(ïer reuoquer amp;nbsp;anuller toutes Se chacunes les euocations amp;nbsp;tous differens amp;nbsp;proces lie font de la quallité fufditc dont voftre Majefté cuoqueà (oy la conoiftànce amp;ren.uoie grand Confeil: Et ordonner que nonobftant icelle les parties aient à(è pouruoir refpec-tiuement deuan t les Cours de parlement du reflort defquclles elles (êront. 2 8. Que pour re-™edierà la multiplicatioîi d’offices qui fenfuit par ce moien;amp; qui ne peut eftre qu’à lafoul-Icdu peuple amp;nbsp;charge des finances de (à Majefté ; il plaifc à voftre Majefté ordonner qu’à fe(^ ÿidunôbre desPrefidens amp;nbsp;Conféillersde la Cour de Parlement de Paris ou autres Cours

qu’il luy plaira auiler ,à mefure que leflitsEftats viendront à vaquer: (èront abolis (ans la place des morts il puiftè eftre pourueu fur peyne de nullité desprouifions. 29. Que tous ceux de la Religion reformée amp;nbsp;Catholiques à eux afifocieZjretournent amp;nbsp;(ôïgn remis, ooiifetuez amp;nbsp;gardez en tous amp;nbsp;chacuns leurs biens, droits, adions, honneurs, Eftats, charge,penfions amp;nbsp;gages tant pour le paffé que pour fauenir (ans autre mandement que du pre-IcntEdit jdignitez,offices Royaux ou Seigneuriaux amp;nbsp;beneffices Ecclefiaftiqucs, de quelque quallité qu’ils foient amp;nbsp;d’où ilsjou’iftôient au parauant le vint quatrième Aouft mil cinq cens Soixante douze:fans eftre aftrains d’en prâdrc nouuelleprouifio.Et ce nonobftant les refigna-tions qu’aucuns d’eux pourroient auoir faites dcfditsEftats depuis ledit temps. Mefincment en vertu de l’Edit,, par lequel leur fut ordonné de rcfigner:en rendant touresfois à ceux qui pour cefte heure tiennent lefdits Eftats, offices, dignitez, le pris amp;nbsp;fomme de deniers à eux P^iezpour raifon des refignations. Auquel cas incontinant apres la reftitution delHits deniers ou offre bonne amp;nbsp;valable de ce que deffus fignifiée à ceux qui (ont en poftcffiôdefdits Eftats: ^ourfoittrefexpreffement défendu deplus exercer lefdits Eftats: fur peyne de nullité de tout oequ’ilsferont. Sauf leur recours pour leurs dommages Se interefts contre qui il appattien-dra Sedefcnces au cojjtraire. 30. Que le pareil foit ordôné pour If regard de ceux qui par for oeamp;cótrainte ,ót refigné leurs offices amp;nbsp;Eftats fi mieux n’Symét fadreflèr Sepourfuiure ceux qui leur ôt fait ou fait faire lefHites forces Se violneces. Qui les ont detenuz prifônniers és fuf-ditsmaflacres pour leprincipalSepour les dômagesSeen interefts,tc)^tes adiós du droit:tât cÔ-treeuxSc chaeû d’euxque leurs heritiers Sebics tenâs’.le tout au choix Se optiô defdits refignas quienpourrôt faire lapourfuitte pardeuatle grâdCofcil eftably côme dcffus.3 i.Etpource quepliifieurs Prélats amp;nbsp;autres prefónes Eeelefiaftiques de i’Eglifè Romaine,aiâs gras réuenus 'n icelle fc fôt mis de la Religiô reforméc,de laquelle ils ont depuis fait Se entendêt tousjours «iieprofeffiô ouuuert e:lc feu Roy en faifât le dernier Edit de paix auoit de fauis de la Royne Mre mere, de voftre Majefté Se de fonCôfeilpar articles fecrets accordé amp;nbsp;permis entre

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, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’ M ï S ï O I R E tgt; E F R A N C E.

AiuiLMay. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f adlK

r 5 7 5‘ autres chofês pour aucuns defdits de la Religion les faire jouyr des reuenuz amp;nbsp;penlionsa accordées pat les refignataires : amp;nbsp;à ces fins ordonné les contraintes nccelTaircs. Mais lap* part ont demeuré lans effet. Speciallcment ce qu’il pleut à fa Majefté en accorder au licur faint Romain • A celle caufe leralebon plaifirde voftrc Majefté en confirmation deH'J^ lontc dudit Seigneur Roy, orflonner que les pads amp;nbsp;accors faits auec les refignataires » brcuetsamp; commandemens fur ceinteruenuz; lortirontlcur plain amp;nbsp;entier eftétamp;jufq“'?’ fentiere amp;nbsp;realle execution dcldits arrefts amp;nbsp;conftitutiôs de penfion pat cautio amp;nbsp;refpo*’*'® fuffilântc d’hommes foluables amp;nbsp;defacille conuention. Qifil lôit permis aufdits rclîgn^ns retenir la jouiïfance d’autant de reuenuz Ecclefiaftiquesquc montent lefdites penlionsjiu^ que leldits delà Religion en ticnnêt prelëntemêt pour la fubuention de celle guerre amp;nbsp;aiii

CûuJJcüii j^*Etpatmclme railonlbit déclaré en faneur des commandeurs amp;Chcualliets deiot dcs.iean l^nt Ican de lerulàlem qui lônt maintenant oùlèront de la Religion qu’ils jouyrontdeIr commanderies en forme d’Oeconomes: nonobftât toutes interpellations ou J gemes iceux reuoquans nbsp;nbsp;declarans de nul effet amp;nbsp;valleur.j j.Que quand quelqu’vnd«

Prouifîon auxEfta».

Ran cons des prifon-

Criées amp;nbsp;fubhafta-tjont.

Religio reformée ou Catholique alfocié autoit efté pourucu d’vn eftatou office tât cscoj^ Souuerains que fubalternes; que ceux defditcs Cours ou autres qui doiuent procédera reception d’icelles foientaftrains huit jours eu plus tard apres la publication des lettres’^ donner commilfion pour informer fur la vie Semeurs de célluy qui fera pourueu.Etux'T maines apres au plus tard que ladite inquifition fera rapportée, îuy'faire droit fur la rcccptK^^' Autrement amp;!. à faute de ce faire ledit téps amp;nbsp;icelluy palïë luy lôit permis le pouruoir pat leldits du grand Confeil eftably comme dclTus. ^4. Quand aufdits Eftats charges obtenuz par ceux de ladite Religion ou Catholiques vnispâf réfignâtîôn^uiuant Magf voftre permilfion auparauant ces derniers troubles ou depuis dontils n’auroient pcuobtö^ les lettres Sgt;i. prouifions necelîàires à caulê des mailacres amp;nbsp;autres cmpelchcmens auefij^ leldits Eftats amp;nbsp;offices aians efté ce pendant impetrez amp;nbsp;obtenuz par d’autres, ores que dits de la Religion ou Catholiques‘de fvnion aient paie la financiën tout ou en partie,)^ en vos coffres ou és mains des refignans, ou fen lôient obligez par ccdulles ou baillé eauu^^ amp;nbsp;relpondans dont aucuns ont efté contraints en lufticc ou autrement de paier ou aquited dites obligations amp;nbsp;promelfes:. Sera voftre bon plaifir, Sire, de declarer lelditcs obligaùo®^ promelïèsamp; jugemens qui furce pourront eftre interuenuz nu lzamp; de nul effet amp;nbsp;valU^^^' Et ûns auoir cfgard à iceux: ordonner «que les refignataires feront rembourcez de la Enancc* Sauoii cgt;qu’il auoient paié en vos coff res des deniers de vos receptes amp;nbsp;le furpliis par les fignansqui les auront receuz ou leurs hoirs amp;nbsp;fuccelTcurs aians droitàcaufe d’ein^Jli^ pour le regard des Eftats charges amp;nbsp;offices refignez à ceux defdits Catholiques defvnion^ de ladite Religion qui n’ont encores efté impetrez par eux ne par aucunes perlonnes:ou bieu qui aiansefté impetrez amp;nbsp;obtenuz par lefdites de la Religion, n’ont eu moien d’en jouyr^® le faire receuoir en fexercice d’iceux par les mefmes empefehemés des troubles aiienuz:pl^’ le à voftre Majefté ordonner,que toutes lettres amp;nbsp;prouifions necelîàires, leur feront expe^*' ées pour eftre receuz amp;nbsp;admis en l’exercice amp;nbsp;jouiïfance defdits Eftats amp;nbsp;offices, en paiant w finance fi fait n’a efté. Ores que les refignans, preuenuz de mort violente à l’occafion ddilàs troubles amp;nbsp;malTacresjfoient decedezdans les quarante jours portez par voftre or donnan*:^ .Et d’autant qu’il y à plufieurs differents furies rançons des prilônniers faits aux trouble^ Raflez, dont aucuns font demeurez indécis, d’autres ont efté jugez pendant les prefons troubles; plailc àvoftre Majefté ordonner que tous les indécis defeendans des troubles tcræiat^ par l’Edit de Paix en l'an mtl cinq cés foixâte amp;nbsp;dix,amp;dau tres jugez durât les prcfês trouble^' feront décidez par Monlèigneur frere de voftre Majefté auec tel conlèil que fou Excelka^^ auilèra ou par Meffieurs les Marefohaux de France ou l’vn d’iceux. ^7. Que les criées haftions amp;nbsp;ajudications ^s heritages, lefquelles ne peuuent eftre faites felon les lölemnitc^ rcquilès par l’Edit forôt faites au jour de marché public julques à ce que autrementy aytep® 8. Qiie les acheteurs des biens Ecclcfiaftiquesallienczpar autorité de Mdkig'

HcnTEccie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;actictcurs tics biens tcclclialtiquesallicnczpar autoriteûc Mcn^'è

fiaftiques neuts Ies Princes pendant les troubles paflez puiflent continuer la polïèflîonamp; desPrincei ^’iceuxfansempelchcment: OU bien leurlôitconftitué pcniion fur les fruits defdits bienst“ Denier quinze, à meliirc delHits deniers qu’ils feront apparoir en auoirpaiezfournizrcalk' ment jufques à leut cutict rembourlcmcnt.j^.Toutcs dil^fitiós entte vifz amp;nbsp;teftamentai^


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'ƒ5 ou a faire en haine de îvnc ou de faiitre Religion ou de la prifè des Armes tant des pre-

amp; prefens troubles:Semblablemcnt toutes promefTes amp;nbsp;obligations paflees pour cho- en hamc'de ^'ifilaReligion.Et generallement toutes autres conditions reftreignans la libertéde confei- la Religion 'quot;ceiroient des maintenât déclarées nulles amp;nbsp;pour non faites:auec inhibitiôs à tous Juges d’y ’quot;oitaucunefgard.Et fi aucuns jugemenseftoient interuenus au «ôtraire lôit à caufe de fvne

de tautre Religion:demeureront caflTez auec inhibitions amp;nbsp;defences à tous defen aider, .^L^eequ’au mois de luin i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fêroientauenuz quelques troubles,meurtres,bruflemens nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en

quot;utresexces entre les habitans de la ville de Pamiers en Bearn pour le fait de la Religion : Beam, ondes informatiôs faites d’vnc part amp;nbsp;d’autre amp;nbsp;autres ades amp;nbsp;proccddeures,Arrefts,juge-

condénations enfuiuies auroiét efté cafl'ées annullces par lettres parères du feuRoy, ’^ijuftctnent deiiement informé de la vérité du fait, dattées dumois d’Auril, 15 68. Par 'quot;ifliielles il declare amp;nbsp;ordonne que fa volonté amp;nbsp;intention eft que le fait amp;nbsp;différend defdites ^motions amp;nbsp;exces full des cópriiis en f Edit de Pacification fait en îanii- 568:fàns que les habi* pos aient peu jouir du frui t de ladite declaratiôznonobftât les fubterfuges des parties fupport ^nilTimulation des Cômiflaires députez pour ^execution dudit Edit:A celle caulêfupplient ''cshumblcment voftre Majellé,ordonner que lefdits de la Religion^habitans dudit Pamiers, Unt ies viuans que les hoirs des défunts, jouiront plainement de l’effet de laditcdeclaratiô.Au

par le beneffice du prefent Edit de Pacification corne les autres de la Religion.Et ce quot;'bntqu’ilsferótmaintenusen leursbiés,Eftats,hóncursamp; chargesnonobllâtlefdits Arrefts . ^procédures faitcs,declarant en tantquebefoin fera lefdits faits abolis amp;nbsp;côme non àûentis *

ilplaife à voftre dite Majefté cômander à Monfieur de Montpencier défaite: jouyr tnanans Sc habitas du païs de Dombes qui font de ladite Religion refôrméc:du'fruit amp;nbsp;be-' bcs au üuc odliceduditEdit. Tout ainfi que vos autres fujets tant pour texercice de leur Religion; que ^quot;rfentiere reftitution amp;nbsp;reftablifl'ement en leurs Eftats, charges, offices amp;nbsp;biens : nonob-’ 'hnt toutes declarations, Arrefts jugemens contraires donnez par mondit Sieur de Monc- . Poncicr, fa Court de Padement amp;nbsp;.autres Officiers audit pays : depuis le commencement odditsprefents troublés. Le tout quand beibin fera les reuoquant amp;nbsp;déclarant de nul effeôl.

Enfemble que voftre Majefténepourroyt donncrplus fortargument d’vnbon vouloir mcurtfct ^quot;en^declatant expreffement deuant Dieuôc les hommes par voftce-Edi(ft,qu’ellô à eu extre-'’’quot;regretScdeplaifir, delexcesSe deibrdreaduenu a Paris le vint-quatriéfined'Aouft fan parieRoy-quot;’’l cinq cens foixante douze. Duquel on feplainôlôc dont cefte mal-heureufe Guerre eft

Et parce vous fupplienttres-hurnblcment ordonner, que pugnitionSc liifticeexem phitefoit faiéfe de ceux qui ont commis lefdiéfs meurtres, mafïâcrcs violences^: extor-tant ledlél vint-quatriéfme d’Aouft, que depuis en quelques villes amp;nbsp;endroiéts de ce Royaume ou telscas font aduenuz. Dont la connoilfancc appartient en premiere amp;nbsp;dernie-reinilanceaudiét grand Coniéil cftably comme dcffiis. 4 . Et que tous les biens rauis ^pillez tant à ceux qui furent lors tuez que autres: fbit lo^iis le nom Sctiltrede rançon ou ïutre pretexte quelconque : leur foyent rendu z amp;nbsp;reftiruez où à leurs heritiers : auec condemnation de tous dommages amp;nbsp;interefts contre ceux qui ont commis telles violences chacun d’eux amp;nbsp;leurs hoirs amp;nbsp;biens tenans. Dont la connoilïàncc en appartient en 4^

P^'cmicre inftanccaudiôlgrand Confeil eftably comme deffiis. 44. Que toutes Senten.

quot;quot;5) jugemens amp;nbsp;procedeures, faifies, ventes amp;nbsp;decrets donnez contre lefdidsde la Re- res contre Egbnamp;Catholicques de fvnion,tant viuans que morts depuis le trefpas du feu Roy Henry quot;l’occafion de ladiâe Religion, tumultes, troubles Ôc prétendues confpirationsdepuis fup-poices tant contre ceux de ladiéle Religion que Catholicques à^ux aflbciez: contre le feu

les liens; mcfmes contre le feu Seigneur Comte de Montgommery. Enfemble fe-^cciition d'iceiix jugemens Arrefts ou decrets fbyent defaprefent caftez, reuoquez, amp;annul-JeziEtàceftefinraiczamp;biffezdesRegiftresdcsCourtsde Parlement amp;nbsp;autres jurifdiéfions ouIcfdiûsjugemens auroyent efté donnez.Comme auffi toutesrdîrques, veftiges amp;nbsp;monu-mens defdites executions31iures,libellez amp;nbsp;aéfes diffamatoires contre leurs pcrfônesj mémoires amp;nbsp;pofterité:remis amp;nbsp;réintégrez en leur bonne fame amp;nbsp;renômée, dignitez,prerogatiues amp;nbsp;fînteux que leurfdits enfans amp;nbsp;heritiersren jouyftacc entière amp;nbsp;pofteffió libre de tous amp;nbsp;chacuns leurs bics .Mefines des places aufquclles auroient efté faites pour cefte occafion,defmo-

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AunJ,May. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIREDEFRANCE.

litions amp;nbsp;rafemans: le tout nonobftant les revnions defdits biens déclarez amp;nbsp;confîfcatio”* Æ.e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;par lefdits Arrefts amp;nbsp;jugemens en quelque part que lefdits biens fbyent fîtuez ƒ .

45’ Que Meflîre Gafpar de Colligny,Seigneur de Cbaftiîlon,Amiral de France,foit de” Cob nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Arrefts amp;nbsp;jugemens contre luy donnez c

Amiraïf rcfcindez,annullez,razez nbsp;nbsp;bifez des Regiftres de voftre Court de Parlement : toutes

ques veftiges monuemens de laite execution oftez, abattus, brifêz, rompus amp;nbsp;femblc touseferits diffamatoires,coppies imprimées duditArrcftfbit a partoucnfuiiiies tres liures, amp;nbsp;autres aéfes faiéfs contre la perfbnnc dudit défunt. Ses Armoiries reniut* redreflees en tous lieux ou elles auroient efté rompues amp;nbsp;efacées. Et tant luy que fep** /

fans remis amp;nbsp;réintégrez en leur bonne reputation amp;nbsp;renommée,dignitez amp;nbsp;capacitez. t dits enfans en jouïïïance entière amp;nbsp;pofTeflîon libre de tous amp;nbsp;chacuns leurs biens à eux P pies où qui appartient audit défunt leur Pere, tant meubles qu’immeubles quelqucpärtl ils (oient fituez amp;nbsp;alfis; Le tout nonoftant la reunion defdits biens déclarez, ou par ccnfiK^ adjugée par lefdits Arrefts amp;nbsp;jugemens. Etque les penfions charges èi autres deniers q® . ftoientdcuzpar lefeu Roy audit deffunt jufquesau jourdelbn decez 5 foientpaiezaK^ fâs.Aufquels aulïî fera réparé le gaR St dcmagefiits cz bois dudit deffuntpar ceux Briquemaut uetontfauoir commîs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Je mefmc que dclTus (bit ordonné pour le regard

deBriquemaut amp;c Cauaignes tant pour leur innocence que ce qui concerne leurs enfans ; ritiers amp;nbsp;biens . 47. Et pour entièrement aflbppir la mémoire des chofes paflées ;

Procf ffions voftre Majefté interdire Si défendre toutes proceflîons tât Generalles que partieulieres,®' conrreics ordonnées Sr oblëruées annuellement (oit en la ville de Paris,tantpourla commémoration Proteftaiis. jg de Moiifieur le Prince de Condé, que journée Sainét Barthelemy amp;nbsp;en la vily quot;nbsp;lt;nbsp;quot;nbsp;Tolofc fvnziéme May pour laprinlè qu’ils difent de la maifôn de la ville : comme general

Prifbnnicrs foiciK eflar-gis»

Enfansde I’Amirai amp;nbsp;Briquemaiit prifonniers.

L’Amirale d’Entremót piifonniere duSauoific

DucdeSa-uoye a mis des Prote-ftans aux Galleres.

Proteftans

ment toutes autres Proceflîons amp;nbsp;feftes ordonnées en toutes les villes de voftrc Royaui”^^ foccafîonSi en haine de la Religion Se fouuenance defdits troubles. 48. Et pour le rc^^i des proceddures faites, jugemens, Arrefts amp;nbsp;prouiflons quelscqpqûcs données contre dits de la Religion Sc Catholiques à eux aflbciez ou leurs enfans heritiers en quebe®*’ ques autres matières que de la Religion amp;nbsp;defdits troubles, enfcmble des proferiptions ß legalles, couftumieres que conuentionnelles amp;nbsp;fàifîes feodalles depuis le vint-quatrici^® d’Aotift jufques aprefent ; fbyent eftimtes comme du tout non faites, données ne aduenues-amp; nepuiflènt les parties fen aider aucunement ne pour le princippal ne pour les delpens'. Air” foyent remifês en lEftat qu’elles eftoyent auparauant iceux : nonobftant qu’ils ayento ouys amp;nbsp;(ftfendus par Procureurs. 49. Qtic tous prifonniers detenuz par authoritc de ce ou autrement : Mefines ez Galfcres eftans de ladite Religion amp;nbsp;Catholicques affocicz foccafîondes troubles: fôyent cflargis Ôc mis en liberté de part amp;nbsp;d’autre fans repetition* Mais tout ce qui à efté faiét où pris hors la voyc d’hoftillite ou par hoftillitécontre les mens publiqs ou particuliers des Prouinces tant de part que d’autre: (bit fu jet à reparation comme did eft. 5 o Comme aulft tous crimes amp;nbsp;delids faids par perfbnncs demefmep^r' ty en temps de troubles, trefuesamp; fufpcnfion d’armes: foyent puniflàbJcs comme uoyentefté commis en temps de Paix. Et que ceux qui ont impofé, leué; exigé d’authorité priuée tant furies communautez que particuliers: foyent tcnuzde reftiw^’ auxinterefts en luftice amp;nbsp;par toutes voyes rcquifesSc raifbnnablcs. 51. Qu’ilplaifeav^' ftre Majefté mettre en plaine liberté les enfans des feuz Sieurs de Colligny Admirai quemaut detenuz prifonniers depuis le vint-quatriéme d’Aouft. j^Supplient tres-hun^'‘ blement voftre Majefté défaire inftantc Requefte vers Monfîeurle Duc de SauoyepoU! la deliurance entière des Corps amp;nbsp;biens de ma Dame lAdmiralle : pareillement de to”* ceux de ladite Religion detenuz prifbnniers aux Galleres dudit Sieur Duc à caufe de ladit^ Religion, tant fêsfujcts que autres. 55’_Qiæles Preuoftsdcs Marefehaux, Vibaillifs,'*''' fenefehaux, Licutenans d?robbc courte, luges, Prefidiaux ou tels autres quipeinient jug^^ fbuuerainement en matières criminclles:ne puiflèntncantmoins cfdits cas procéder aux jug”' mes d’aucuns de la Religiô rcforméeilefquels en tel cas foict jugez par autres tantdelafußb” gezpaTie^ Religion que de la Catholique Romaine qui fe prâdrôt aux plus prochains fîcges Roiauxou Preuoftsdcï Prefîdiaux.54.Que les meubles qui fè trou lieront en nature amp;nbsp;qui n’auront efté pris par voyoquot; Marefehaus nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oiCde lufticc teigléc corne dcfliisifoyent rendus à qui ils apparticnent. En rendant

toutesfo'S

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LIVRE TRENTENE VFIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;277.

Meubles amp;nbsp;leur rcßiiu-üon.

Wsfoisauxachepteurs le pris de ceux qui auront cfté vendus par authorité de lufticc ou pwautrccommiflîon ou mandement public tant defvne que de l'autre Religion. Et pourfe-toutiondecequedelTus: foient contraints les détenteurs defdits meubles fubjeôls à rcflitU' '‘on,incontinant fans delay nonobftant toutes oppofitions ou exceptions, les rendre amp;nbsp;remuer aux proprietaires pour le pris qu’ils en auroiêt paie.Et qu’àceftefîn les Cômilïàircs ou

autres qutauront procédé à la fàifie vête defdits mcublesjfôiét contraints exiber amp;{. reprefê -ter les proces verbaux defdites lâifies amp;nbsp;vêtes à peine de fen prandre à eux en leurs propres amp;nbsp;ptiueznôSjfice n’eftoient matières emploiécs en autre naturel. 5 5.Et pou rie regard des fruits Chacun ren ^tsimmeublesrquechacun rêtreen ßmaifôamp;: jouïflèreciproquemetaesfruits delà cueillet-te delà prefête année, nonobftât toutes ßifies empefehemés faits au côtraire durât les trou Wes.Côme auffi chacun jouïftè des arrerages des rêtes qui n’aurôt efté prifts par voftrc Maje-ftéoii par fon cômâdemét,permiffion ou ordonâcerou de par ceux de ladite Religion ou Ca-tholiquesafTociez, ßufamp; excepté les fruits des biés Eclefiaftiques pour ladite année. 56.Que ceuxdefqiiels tant d’vne part que d’autre on auraoccuppé les Chafteaux, maifos Ôc heritages fecórniffion expreffe du Roy,de fes Lieutenâs generaux ou Chefs de ceux de ladite Religio ouCatholiques alfociez-.puifTétauoir repetition contreqùi auroitfaitlcfdrtes irijuftcs occupa tionsjde tous les domages amp;nbsp;interefts par euxfbufferts pour raifôn defdites violêces cômifts: 3UCC repetition des deniers qui par leurs Receueurs ou Fermiers ou autre pour euxaurÔtefté päiezauxpretédus Capitaines amp;nbsp;foldats qui ont occuppé lefdits Chafteaux Si maiions fous le »om amp;nbsp;prétexté de Garnifons.5 7.Q ue toutes forces amp;nbsp;Garnifônsquifontoufetrouuerôt es ®3yons,places5villes amp;Chafteaux appartenâs aufdirs de la Religion amp;nbsp;Catholiques de l’vniô: biétcontraints de vuider incontinât pour leur en lailfer la libre amp;nbsp;entière jouïffance corne ils ^^oiétauparauât.Et tous ceux qui ont efté fpoliez par de ceux du côtraire parti durât ces trou Wcs:fous prétexté que les expoliateurs y pretedét droit: feront réintégrez nonobftât quelcô-’JuesoppofitiösSc droits pretéduslansforme ne figure de proces:amp; fans prejudice en tout du ƒ ‘^'■oitdespartiesenIufticecôpetante^58£^^lesfujctsdefaMajefl:édeladite Religion qui Contât Vc* '’'’tdes biens au Contât X^neifin amp;nbsp;Ärcheuefche d’Auignon , foit en propriété ou vfuffruit; puilletjouïr de leurfdits biés ôc fruits d’iceux:Et que en faute de ce il leur fôit pourucu de pro pfenioié pour en eftre recompenfez fur les biés que ceux dudit Contât ont au païs de voftrc °M(îàncepardroitdcmarque,reprefailléou autreméfEt pou rce faire fe pouruoirontparde-^^dcSenefchal de Beau Caire Ôi Nifines:aufquelsdetouttêps laconoiffance en à cftéattribu-dtres pappiers enfeignemés 8i. documens pris^foiér rédus amp;nbsp;reftituez de part

Maifons oc-cuppécs maintcnanc

P^utre à ceux à qui ils appartiénent.ô'o.Qtie libre cômercc nbsp;nbsp;palfage foit remis ^ar toutes

villes,bourgs amp;nbsp;bourgades de Ponts amp;nbsp;palfages de ce Roiaume en feftat qu’ils eftoiét au-

P^tiuâtiesprefés troubles. 61.Que toutes placcsjvilles,amp; Prouinces demeurét amp;nbsp;jouïffét de Priuilcges. ^dînespiiiHlleges^immunitcZjliberteZjfrâchifêsjfoires,marchez,jurifdiótiós Sc fieges de lu-»ce:qu elles failbiét au parauât les troubles Sc depuis la mort du feu Roy Henry. Nonobftant ^ousarreftsjjiigemég prouifions de tranflation ou fuppreffion:amp; qu’elles ne ibiêc tenues cy ’presoailleràfaMajefté aucuns Oftagcs.Ains plaife à voftre Majefté réuoier libres celles qui

cy deuâtbaillées.!?2.Et que ceux de la Religio amp;nbsp;Catholiques alfocieZjfbiét déclarez changesdî-••'Wes de tenir amp;nbsp;exercer tous Eftars,charges publiques,Roialles,Seigncuriallcs Si. des vil- ftiibueze-^^sdeccRoiaume.Et foiét indifferémétadmis feceus en tous côfeils,delibcrations amp;nbsp;alfem 'Wharges tât elediues des Eftats des Prouinces corne autres Eftats amp;nbsp;funélions qui dep-entdeschofesfufditcs,fâs en eftre en forte quelconque rejetez nyempefehez d’é jouïr.6 ?. ^3

] ^^quelefdifs de la Religion amp;nbsp;Catholiques de fvnion ne foiérry apres furchargez n’y foui p°^ Qaucunes charges ordinaires plus que IcsCatholiques amp;nbsp;fclô la proportiô de leurs biés amp;nbsp;ceftans. juteziEt attedu les grades pertes par enx fouffertes, qu’ils foiét defehargez de toutes taxes '^pofitions quife feront cy apres ez villes ou Eftats particuliers des Prouinces: Et Ibiét ap-ezaucuns de ladite Religion pour y affifter amp;nbsp;obuier aufdites Archargcs.Et auenât qu’il y 'P^jutedeladitefurcharge'.la conoiftànce en cas d’appel en appartiédra audit grâd confeil leÔ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Corne de toutes autres chofès dót les generaux des aides prouuerôt que

de la Religion ou Catholiques de fvnion les reuoquét.64.Et poureequ’apres la publi

■ en delEdit quife fera fur la préféré pacification:lcs Generaux de la charge ou les Rece-'^sgeneraux ou particuliers ou autres intendâs de vos finances:pourront recercher amp;nbsp;con-

Mmm ji.

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L’HISTOIRE DE FRANCE.


^uril, May. ’ Î7 5.


traindre Icfdits de la Religion amp;nbsp;Catholiques deîvnionjcnfemblc les autres CatbolifjuesÇ^' leur ont côtribué pour le paiemêt des deniers des tailles,aides,oôtroyjCrcuës, reparsticsjt^j* lô, vftécilles des gés de guerre amp;nbsp;autres féblables fubfides Si impofitiÔs efcheiis dequis 24. d’Aouft 1572. que ces derniers troubles auroiét ccmmâcc jufques 3. prefét.foiisprei^^ que Icfdits deniers n’ôt eftéJeués amp;nbsp;exigés par lefdits de la Religio tât fur eux que fur tholiques qui leu r ont côtribué pour fubuenir aux frais amp;nbsp;affaires de la guerre excedétinf*’’^ mét:plaifè à voftreMajefté les acquirer amp;nbsp;deicharger deltlires taillcs,aides,cétroy,creuèS)öi‘ Ion,reparations,vftécilles autres impofitiôs amp;nbsp;fubfidcs efeheus amp;nbsp;inipofez pêdât CCS troublcs,à coter dudit 24.d’Aouft 15 72. julques a prefét.Soit par voftre mâdemct dônâce ou par îauis amp;nbsp;dcliberatiô des cftats,Gouuerneurs des Prouinces,Coiirs de Parle®^‘ autres.Failànt pour ceft effet deféces aux Trclôriers deFrâce,Generaux de la charge, ucurs generaux particuliers,leurs cômis amp;nbsp;entremetteurs amp;nbsp;autres.Intédâs amp;nbsp;Comifiaif de vos finâces:amp; de les recçrcher,molcftcr ny inquietter direélemét ni indireélemé^/^^' tendu la pourcté de ceux de la Religion : amp;nbsp;fimpuiflance à laquelle ils ont efté réduits parif’ bucr^quot;'” nieurrrcs cômis ledit 24. d’Aouft: amp;nbsp;depuis és perfônes des plus riches amp;nbsp;puiffâs d’etre tai' leTkancs, OffÜ plaile à voftre Majefté les acquirer amp;t defdômager du paiemêt de larger deu aux

venus au fecours de ceux de la Religiô aux precedes troubles a quelq fôrnecu femesqet‘ dits paiemés fc puifle môter.Et a cefte fin declarer toutespromcflêsamp;cbligatiós faites par de ladite Religiô en general amp;nbsp;en particulier pour ce regard,rat enuers fa MaJeRé queenuers leldits Reitres leur* Chefs, Colonels amp;nbsp;autres qui le lêroient entremis de ce fait nulles amp;nbsp;nul effet èc valleur;Et celles que là majefte auroit en fa pcftêffonjes rédre ou faire rédre 3^ dits obligez ou leurs heritiers ou Procureurs.Qne lefdits Reitres leurs Chefs amp;nbsp;Colondy cêt le fcblable de celles qu’ils ont par deuers eux.Et notammât d’acquiter les heritiers et*, Môfîeur l’Amiral de toutes promeffes amp;nbsp;obligatiôs qu’il auroit faites en ion propre amp;nbsp;nô a quelques perfônes que ce foit pour le paiemêt amp;nbsp;iâtisfaélion defdirs Reitres^^^»^ -l’acquit amp;nbsp;defeharge de pluficursautres deines qu’ils ontfaites de^s voftre Roiaumeacai' des troubles:lôit le bô plaifir de voftre Majefté leur accorder en dô la fôme de 200. mil eu'''

Proceftans ne Ibient te-


Le Prince

Marefchal

une urs du Roy.

Rochelle,

Proteftans demandent deux cens

Roy^^^ Eï 31 ceft effet leur faire expedier aflignatiôs fur les plus clairs deniers de vos finâces^?'^“*“

P'I pour lextreme defolatiô ôc ruine auenuë par lemoiê defdiis troubles és ProuincesdePoit^'J’ de toute?quot; Saintôge,Angoumois,GouueriJcmêt d’Aunis amp;nbsp;tout le pais dtGuicnc,Lâguedo,DaiipW‘’^ impofitiont. Plailè à voftre Majefté les exêpter du paiemêt de toutes taiiles,fubfides 8c impolis poiit^-^'’ nées jufques a ce qu’il aitpfteu à Dieu leur donner dauâtage de moiê pour faire fcruicc ar'’' ftreMajehé. 68. Vousfuppliêttreshumblemct,Sirc,qu’il plaifeà voftreMajefiedeoedaf, qu'elle tiêt 8c repute le Princede Côdépour fon bô parêt,fidelle fujet ôc feriiiteiir.Comea fi les fieurs Marefchal de Danuille, de Meru, de ThoréjSc tous les autres Seigneurs, Danuiiio amp;nbsp;lieis,Gentilshommes,Officiers8c autres habitas des villes cômunautez, bourgades cz^our bSs lieux de ce Roiaume 8c pais de voftre obcïffâce'.de quelque Religiô qu’ils lôiêt qui Icscntli^ fujetsamp; fer- iiis,fecourus 8c accôpagnez,prefté faneur 8lt; aide en quelque part que ce foit : pour vos boi” loiaux fu jets 8c feruiteurs.Et qu’à bonne 8c jufte caule ils ont pris les armes pour leur tuiuo” defêceSc côlèruatiô de voftre Eftat. d^^Auouât de melme ceux qui le font retirez hors de ftre Roiaume depuis la mort du défunt Roy Hêry pour caulè de la Religiô ôctroubles.Etƒ ® a cefte fin il plaile à voftre Majefté ordônerfquc les enfâsncz des fufdits depuis ledit têps no de voftre Roiaume:fcront tenus pour vrais 8c naturels Frâpois 8c regnicoles pour vfer deP^ reils droits, priuillcges et prerogatiues eux et leurs hoirs, comme fils auoict elle nez das !ƒ Roiaumc.Sâs qu’il leur IbitFclôin de prâdrc aucunes lettres de naturalité ou declaratio majefté autre que le prefêt Edit.7o.Aulfi que ledit fieur Prince deCôdé,ledit fieur Marclc Danuille et autres Seigneurs et Gêtilshômes,Olficiers,corps des villcs,cômunautez et aut qui les ont aidez et lecourus de quelq Religiô qu’ils lôiêt; Ipeciallcmcnt ceux de laRocnc ’ lôiêt defehargez de toutesîffêblées generalles 8c particulieres,eftabliffemêt deîufticejpoU 8c reglemêt entre eux jugemês 8c executiô d’iccuxrde tous deniersqui ont elle par eux fez ou par leur ordonnace prins 8c leuez tant des rcceptes 8c finâces devoftre Majefté a ques lômmes qu’elles le puiffent monter ; que des villes, communautez 8c particuliers rentes,reuenus, argenteries, ventes de bois tant Eclcfiaftiqucs que autre bois de haute lu appartenans à voftre Majefté ou a autres amendes, butins, tançons 8c autre nature de^

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Ll V R E TRENTE NEVFIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;278.

par eux prins à foccafion de la prefente guerre : fans qu’eux ny ceux qui ont cfté commis r wxa la leuée defdits deniers ou qui les ont baillez ou fournis,en puilîênt cftrc aucunement

renez pour le prefent ny a fauenir.Et demeurerôt quites tât eux que leurs cômis de tout ce

amp; adminiftration fans qu’euxjlcurs cômis ne pareillemét ceux qui les ont baillez amp;nbsp;eftre aucuncmët recerchez pour le prefer n’y à Äuenir.En rapportât pour tou b ii nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;acquit defdits Prince ou Marefchaliou des (èigneurs Gétilshomes cômunauté des

guerres,amp; de ceux qui auroict efté cômis à fauditiô Sc clo-Kde leurs côtcs.71.Demeurerôt aufli quites amp;nbsp;defehargez de tousades d'hoftillitc nbsp;nbsp;con- *71

gûcnêÇFabricariô demônoie, fonte amp;c priiê d’artillerie amp;nbsp;munitiô tât es Maga- pefehargs.^ rde voftreMajefté que des particulières côfeôtiôs de poudresamp; (alpeftresjpriiês^ortificatiôs amp;nbsp;aueu acfmâtellemcs,demolitiôs des villes amp;nbsp;ChafteauXjentreprifesfur iceiix^bruflemcs demo- ^“yap“» [ 10sdesTeplcs ic mailbnsjeftabliflemés de lufticejugemés amp;nbsp;execution d’iceùxjvoiages,in- PrStcAi*» '“ê«ces,traittez,negociatiô Sc côtrats faits auec tous Princes5CÔmunaurez,cftrâgersjintrodu-0 cldiiseftrâgers es villcsamp; autres endroits de ceRoiaume.Et generallemêt de tout ce quia fan pour ^rîit,geré 8c négocié par eux ou leurs alïôciez depuis la mort du Roy Henry ƒ ufques à préfet

leu^ cófer-

^’'cotesqu il deuft eftre plus particulieremet exprimé amp;nbsp;fpecifié.ya.Et notâmât que les Ofiici- puis kde-^^Majefté à la RochelIeaMairejEfchcuins,Pairs èc autres babîtâ^’icelle ne foient recer-

^.inolcftez n’y inquiétez pour les mâdemês,decrets de prinfc de corps tât en ladite ville que ]'^j^’^ecutiôs des jugemés depuis enfuiuis pour le fait de la côfpiratiô faite côtre ladite vil-'jouiierteau mois de Decé. 1575. Ne pareillemét pourvu Nauire nômé IHirôdelle amp;nbsp;e-’^îcutiôdesjugcmésdônez côtreceuxllefequipaged’icelluymy autreade côtenu plus au lôg ^^precedét Article. yj.Et d’autât qu’il à côuenu a ceux de la Rcligiô faire plufieiirs traittez amp;nbsp;’’*?ociatiôs auec les Pnnees eftrâgers pour leur jufte defêfe amp;nbsp;côfcruatiô tât ez premiers,!. j. 4;^ prefés troubles amp;nbsp;notâmât en fâ 1562.auec la Roine d’Angleterre.Auquel traitté amp;nbsp;nego- uredcGra lt;nbsp;lt;:'3Uô(ijtétemploie2 pour le feu Prince de Condé les fteursVidafme de Chartres amp;nbsp;de Beau- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J

'nonbeau frère corne Iqdit feu Prince à des fin viuât tresbiê reconeu amp;nbsp;auoiié.-combië qu’il ics vidaf-ƒ * wéobmis à fpecifier par lefditsEdis faits fur lefdits troubles.Et encores que la volôté du feu

I y^’teftéde reconoiftre Icfdits traittez pour ncceflàires amp;nbsp;legitimes fuiuât la declaration qui amp;nbsp;Beau, '*ypieutenoâroierauditfieurVidalme:SuppliétvoftreMajefté qu’il luyplaifc fuiuât Icfdits a-8edeclaratiôsfaites par le feu Roy tenir aufli amp;nbsp;reputer Icfdits fleurs Vidafmc de Chartres ^cBcauuoir pour vos bôs fujets èc feruiteurs,auouât Sc déclarât Icfllits traitez de negociatiôs ’quot;’npareuxfaitsaueclaRoine d’Angleterre côme deifusen l’â r 562.auoireftc lcgi^(memétamp; JU temét faits pour la jufte tuition,côfcruatiô amp;nbsp;defcce de vosfujets de ladite Religion fuiuât la 7^ WduditfeuRoy,côbiê qu’ellene fut portée par les précédés Edits. 74.Qiic toutes les pri-Ks qui ont cfté faites en vertu des côgez amp;c. aueus dônez amp;nbsp;Iclquellcs ont cfté jugées par les lu*

‘JelAdmirautéamp; autres Cômiflàircs a ce députez par Icfdits de la Religion amp;nbsp;Catholiques ’ ociez,foiétapprouuéesamp; déclarées bônes.Sâs que leurs Capitaines,leurs cautiôs amp;nbsp;Icfdits lu S^jOfficiers autres en puiflent eftre cy apres recerchez ny molcftez en quelque forte que ce rcprefailes °'tamp;p3r cemoien foiét toutes lettres de marque amp;nbsp;reprefâille qui ont efté cy deuât expédiées P^^rccfaitcafTées 8c annullées fans qu’on fc puifl'e feruir amp;c aider côtreeux à l'auenir.7y. Que

b Rcligiô ouCatholiques de fvnion qui aurôt prins à ferme deuât les troubles aucuns p^mesprî j®cs ou autre domaine,Gabelles impofltiôs,forainesamp; autres droits appartenâs à voftre Maje nbsp;nbsp;non le-

f'bont ilsn’ôtpeu jouir a caufe defdits troubles:demeurerôt quitesSi defehargés des fermes. ïX^fotc-°Mät toutes obligatiôs fubmifllôsamp;refpôces furce par eux faites.Eh rôdât côte de ce qu’ils ƒ Kouucrôtcn auoir joui amp;nbsp;leué.Et qui n’aura efté pris ny emploi» par ceux qui ont eu cômâ-

fur eux pendant amp;nbsp;durant lefdits troubles. 76. Que la vente du fèl qui fè trouuera auoir K faite par ceux de ladite Religion amp;c Catholicques de Ivnion a quelques perfbnnes amp;nbsp;pour fci. ^clquclieu que cefoit: demeurera bonne amp;nbsp;vallable encores quqja deliurâce dudit fèl n’euft Kfaitcauxachepteurs : pour lexecution defquclles ventes amp;nbsp;jufques à la concurrançe d’i-Dedafad-

: demeureront lefdits vendeurs faifls de la quantité dudit fel par eux vendu . Sans qu’on '^Puiuc repeter fur eux encores qu’il full trouué en nature entre leurs mains apres le prefent liurantc T/ . ”*’77 • Stipplyent tres-humblement voftre Majefté qu’il luy plaife faire declaration de Wcncc, fidelité, amp;nbsp;intégrité des fleurs Marefehaux de Montmorency amp;nbsp;de Colle; les re- Montmo-ißcttantcn leurs Eftats, honneurs, dignitez amp;nbsp;prerogatiues par icelle declaration ; laquelle fa- ffcy amp;nbsp;de mm iij.

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L’HISTOIRE DE FRANCE.


Avril, rlt;4ay. 'STi-

Treignan.

Source des gcetres ci uiles.

drelfera à voftre Gourde Parlement de Paris pour la publier amp;nbsp;apres la publication ai pleine audiâce en voftre dite Court par îaudiancc d’icelle: lefdits fieurs de Montmorenq^^ Colfé foiet eflargis amp;nbsp;mis en liberté,menez amp;nbsp;conduits en toute feureté par tout le corps diteCourt en robbes rouges de laditeAudicce amp;nbsp;aftis en leur râg:leur figniffiâs ladite nbsp;nbsp;\ j.

amp; publicatiô auec atteftatiô fle ladireCour qu’elle .à volotiers amp;nbsp;à bône raifô leu amp;nbsp;publi® lc:Ees déclaras innocés amp;nbsp;incoulpablcs de tout ce qui leur pourroit auoir efté le les tiét pour bôs amp;nbsp;fidelles fu jets ès feruitcurs de voftre Majcfté. A laquelle n’y à celle du Roy voftre frere ny des Seigncuraijs n’Ôt jamais defobey n’y fait faute méritât aucune punin n’y emprifónemet , que voftre Majefté déclarera auoir efté fait à tort amp;nbsp;fans cauiemcinic^ n'a apparu a laditeCour par infoimatiôs fecrettes ny autremét qu’ils fuflènt i hargez d^uo'' mis aucun crime ou delit.Etqu’icellcCourtordônc enleurs prefccesIefFetö«: la jouiflâee ƒ , dire declaratiô amp;nbsp;inhibé à tous d’y côtreuenir/^Auffi foiét déclarez innocés amp;nbsp;mis en W les fleurs de Dardois,Trcignâamp; tous autres qui aloccafiô defditsfieurs Marefehauxpoun cftre retenus prifônicrs où qui fefont retirez.7g’Et pour autat,Sirc,qi)c lefdits delà RehgifU Catholiques de fvniô fçauét bié amp;nbsp;côfeffét que les defordres amp;nbsp;malucrfatiôs cy deuâtaud’ fontprocedés de la fubuerfiô de voftreEftat:pour i'âbitiô ôeauarice rât des eftrâgcrs qiieaiquot;'^’ du mefpris de vos bôs amp;nbsp;naturels fujets desnouuelles Loix, introdudiôs fupcrftues toites à lâcicnc amp;nbsp;loüable inftitutiô de voftreCoroneifujete côme il cft aifé à juger,à vneend® re ruine.Et d’ailleurs vne des princippal'es feuretez qu’ils pourroiét auoir eft vne entière rc. matiô de voftre Eftat.Pour y paruenir ils vous fuppliét treshumblemct,Sire,qu’il plaifeà vogt; uerauP~ Majcftc leur accordct amp;nbsp;ordoticr que les Eflats generaux de voftre Roiaume,cÓpofczdtfl' foiencairé- que d’autrc Religiô foiét côuoqucz amp;nbsp;afféblez das certain têps,cn toute feureté amp;nbsp;libcrte“^

vne ville paifible-.pour ouïr les plaintes amp;nbsp;doleâces aux fins de ladite reformatio. Etfurccp®^'' LVteîau' cependât à la redudiô des tailles côme elles eftoict au téps du Roy Loys 12j^o^tplt;quot;quot; temps du euiter que ceux de ladite Religion amp;nbsp;Catholiques aflociez ne puiftent fi aifément rctóbercs^

douz^^e pertes amp;nbsp;dômages iouiferts par eux en leurs perlônes ôc biêsiQu’il plaife à voftre Places de ^^^’'^^iflèrcn gardcles villes, places amp;nbsp;Chafteaux qui fôt entre leurs mains.fâs que fa MajW feurctédü- puifle mettreaucuiis GouuerneursGarnifôs nyforces,nedefmolir Jcsfortercflcseftâsa pi® Proteftans nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;baftiraucuucs denouueau cotre celles qui y forme diftraire, öfter ou

porter les artillcrics,poudres amp;nbsp;munitiôs de guerre ou viures quiy fora prefent.Et outre les' dits lieux,leur bailler en garde en chaeû Gouuernemct de ce Roiaunie 2. villes de benefit rc retraittt^des 6. que Môfieur le Prince de Codé par fauis dcfdirs de la Religiô amp;nbsp;dcfditsQ tholiqucsaftociezjluy nôraera.En chacune defquelles ceux de ladite Religiôou Icurfditsaii^ ciez lè puiflet retirer amp;nbsp;habiter fils veuIct.Et pouriêtireré de la garde ôc retraitte,voftre Majc«' A. y cftabhftc en chacune vn Gouuerncur auec cet foldats à la nomination duditfieur Prince Gaimfons ùuis quedeftiisjEntretenus neâtmoins foudoicz par votre Ma jefté. 81. Qiieoutre Iciditesquot; oik-cs. ny ait aucune Garnifô en ce Roiaume.finô ez villes amp;nbsp;lieux de frorierc amp;nbsp;d’ancicneGarniiô.t

où le chemin des côpagnies allas amp;nbsp;venâs pour voftre lêruice fadrefterôt aux villes amp;nbsp;lieux gîi dez par ceux de laditeReligio où Catholiques de Ivniôiqucce foit en petit nôbrc fi modéré amp;nbsp;auec ü peu defejour qu’il n’i ait occafiô de doubtc,foupçô ne dcffiâce .Sz. VoftreMajefiep'^' dra en bone part fil lui plaifttqu’ô la ftipplie trcshûblcmct,ordôncrquc quad vos Gouuemeiiis amp;nbsp;Lieutenâs generaux voudrÔr paftei ix vifitci les villcsamp; lieux gardez par lefditsdelàRelig'quot; amp;nbsp;Catholiques de îvniôuls ne pourront entrer forts ne accôpagncz que de leur train ordinair® cóme ils ontaccouftumc.8j.Qjtc des mefines benefices côtenus au prefét Edit, tût peurki®' gard de la Religiô, Iiiftke que de toutes autres faneurs amp;nbsp;immunitez côtcnucscn icelluy.'jou'' Pays MeF- rôt entiçremêt les manâs amp;nbsp;habitas du pais McfiTin amp;nbsp;Gouuerncmét de Verdun.84.^icdeftquot;' fin amp;nbsp;Ver- ces lôiét faites à tous Prelcheurs defvneamp;defautrc Rcligiô,de faire prefches leditieiixamp;côtrt

Prefches.

les choies côtenuës au pref^ Edit.8 s .Et pour plus grâd amp;nbsp;meilleur effet de votre roialleautbo-rité amp;nbsp;bônevolôtéàla droite amp;nbsp;fincereobfèruatiô des Articles de cefte PaixdefditsdelaRel'quot;

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Scureté Si gió amp;nbsp;CathoJiqiies de fvnió fuppliét trcshumblenict voftre Majcftc, que en pleine affcbléedc dcï’E^tdc ' cófcil prille premicremct,piiis en voftre Cour de Parlernct à Paris remît le lit de luftit^ Paix. en pleine Audiance, la publication de ÎEditïôit fair. Etfenticrcamp; perdurable oblçriiationjdes Articles de cefte Pacification foit {olennelleinét jurée par voftre Majeftc,laRoine voftre merÇ) Monfieur voftre frere,les Princes de voftre fang,les Marefehaux de Frace amp;nbsp;autres dudit côfeil priuédes prefidesjCofeillersSc vos Auocas SiProcureurs generaux en laditecour.Et que lamd-


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publication amp;nbsp;ferment furce (bit (bit faite cn toutes vos autre Cours de Parlcmcs Si autres ƒ t louueraines que fubaltcmcs de ce Roiaumc dans hx femaines apres la publication faite a« îrlemciu deParis.Et ce purement amp;nbsp;fimplemcnt lans vier d’aucunes reftrinóhionSjmodifica-oiiSjiiercgiftresfecrets:amp; lans attendre julïion ne mandement plus expres de voftre Majefiéi.^^

GouuerncursjBaillifsjSenelchauxamp; leurs Lieutenâ^làcent jurer aux principaux uitans des villes de ce Royaume d’vne amp;nbsp;d’autre Religion dedans 8. jours apres la publica-ODjientrctenemét du prelent Edit.Mettant les vns cn la garde des autres,d’expofer leurs vies icns pour maintenir c’eft Edit de Paix cotre tous perturbateurs Sc infradeurs de. Paix: les “â^eans tefpeôliuement Sc par ade publiCjde rclpondrc ciuillementdes contrauentiôs qui font faites a cell Edit dedans leldites villes par les habitans d’icelles.Ou bien de reprelènter nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;**

'^mains de luftice lelHits contrcuenans.Et que le lèmblablc Ibit fait à fendroit de laNobleflè P’t les Vibaillifs Si Senefehaux chacun en Ibn relïbrtjqui a celle fin lèront tenus les faire alTc« • «dedans ledit temps ou en perlbnne ou par Procureurs:amp; lelHits fermens renouuellez an-fffiolleinentjpoiir le regard de tons Officicrs,Maires,ElcheuinSjCapitoulx jluratSjConfulz amp;nbsp;^fifresaîinftalation de leurs charges:afin que tant vos Officiers,lulliciers,que tous autres vos f)«s;foicnt clairemêt amp;nbsp;auec certitude auerris de voltre vouloir amp;nbsp;intention pour öfter tou-j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^f^^fguitez Si cauilations qui pourroient ellre faites au moicn des précédés Edits. '

. Jdhife a voltre Majefté declarer tous vos autres Edits,dcclaratiôs faites où qui lè pourroiét focyapres en vos Cours de Parlement amp;nbsp;autres concernans le fait de la Religio Sgt;c des trou ^^C'ontre Si au prejudice du premier amp;nbsp;dernier Edit:ellre de nul effet amp;nbsp;valleur, auquel amp;nbsp;^derogatoircs y contenues,lbit par iceluy voftre Edit derogé:amp; le tout delàprelent comme lors cairé,reuoqué amp;nbsp;annullé:dcclarant par expres voftre vouloir Si intention eftre que

foit feul ferme amp;nbsp;inuiolable à jamais, 88, Qu’il plaife à voftre Majefté trouucr jne la Hoine d’Angleterre, Monfieur fEéteur Palatin, Monfieur le Duc de Sauoye, amp;nbsp;™«irs des Ligues interuiénêt au prefer traitté,coppie duquel leur foit mile entre les mains ôneforme Si autenti^e. 89. Et afin que le prefent Edit ne Ibit fruftratoire amp;nbsp;làns nul ef-à voltreMajefté pour fexécution d’iceluyqui cil de faire jouïr tous vos fujets du dffpar eux attendu:ordôner que les q.Marefchaux de France fe tranfportent chacun cn leur ‘‘'partemét pour rcceuoir les plaintes de vos fujets amp;nbsp;faire juter par les villes, Cappitalles de Royaume iceluy Edit.Lefaifans entretenir Si obferucr inuiolablemcnt.-rcftablilTantvos dftujets en leurs biens amp;nbsp;hôneurs. go. Et d’autant, Sire,quc lefdits de la Religiô Si Catho- comude «b/ quot;^ncsdc tvnion ont plufieurs grandes caufes amp;: fufpicions à f econtre des fleurs Maijgfchal de Rets,Bira-^.^amp;Chancellier qui tiennent les premiers rangs en voftre Conlèihfupplient tres-humble- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

•dent voltre Majefté leur commander qu’ils lè déportent de la connoiflànce amp;nbsp;entremilès de

affaires du prefent traitté. 91. Et finallemcnt lefdits Catholiques vnis auec lefdits de la Rw'gion dclîrans que voftre Majelté'conoilïè qu’ils ont la crainte de Dieu deuaht les yeulx:

Religion en tres-flnguliere recommandation:^ a ce qu’il vous plaife compradrela jufte ®Ccafion qu’ils ont de lè douloir de long temps qu’ils ont demeuré làns dodrine Si la conoifl ^ce telle qu’ils doiuent auoir de Dieu:au moien de îignorâce d’aucuns Prélats de leurs Rc- AucuhsEde ^urs, de leur non refidence amp;leur infatiabilité : les abbuz Si maluerGtions qui lè commet-^^tcnfEglilè Catholique amp;nbsp;depuis Ipeciallement que les eleôtions fainôlement ordonnées

c^: Si que h vraie inftitution Ecclcfîaftiquc à cité melprifée Si contemnée: melmeméc ^^lt;]uienaiioic ellé ordonné par le feu Roy voftre frere furies plaintes desEftats tenuz a Or-^S'IIsfiipplient tres-humblement voftre Majefté pourueoir prôp»emêt a ce que telsabbus ^ent.Et a celte fin cômettre à quelques honeftes perlbnages amp;nbsp;Wé affeôtiôncz à la Religiô ’Colique,de vous reprefeter le moié d’y patuenirteftât Ivn des expédiés plus aflèurez que Mrc Majefté puiftè auoir (Ihôneur Si la crainte de Dieu relerucz) de vous rêdre bien obey, Iuß’‘^*crs «onore amp;nbsp;refpeóté de vos fujets Si la luftice adminiftée à vn chacu||. Proteftans,Sire, deuanc wu Si voltre Majefté que les abbus y Ibnt fi grands amp;nbsp;tellemët Ibufferts par les Officiers de '°feelullice qui ont la plus part des benefices a eux,leurs enfâsamp; domeftiques.'que fi voftre **Hje(le ny pouruoit par autre moien que le leu r: il n’en peutauenir que tout dclbrdre. Et eft à ^dre que dorefnauât il ne lè difpéftnt à retenir le droit du dixme,amp; ellilènt d’eux melmcs 4' ^iftrcsEclcfialliques qui leur lèront neccflàires. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

queßcauuoir la Mode eutprefenté à leurs Majeftez les lettres du Prince : Si ceux

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Aurü, May.

M7$.


L’ H I S T O I R E


FRANC E.


de Languedoc celles du Marefchal Danuille. Darenes f vn des Deputez du Prince donna


iïarengue commanccmctit à la harenguc qu’il fit au Roy.

Roy Fvndes nbsp;nbsp;' S I R E, Monficu t Ic Prince dc Condé tant pour luy 8i ceux des Eglifes reforméis de fC

du Jlt;oiaume:quc pour Môfieur le Marefchal de Danuille amp;nbsp;Catholiques à eux afiociezttousvos tres-humbles amp;nbsp;trefbbeïffan^fujets 8i fêruiteurs:nous à chargez de fupplier tres-humblem^’


Députez I Prince dc Condé.


Diuifions occafionnét la ruine des Eilats amp;nbsp;l’v nion les maintient.

Conference du Royaume de France ancien à ceftui-cy.

Caufes des maux delà France Sc dc la corruption de tous Eilats

voftre Majefté defirer mettre 81 eftablir vne Paix 81 fëure tranquilité en ceftiiy voftre Koyäquot;' rac par vrie vraie, entière Sgt;c fincere re-vnion des volontez de tous vos fujets. EtfupplieRfi' vous vouloir dc plus en plus accroiftre amp;nbsp;augmêter cefte iainte affedió tant qu’oh cn voir rcüflir les effets tant defirez par luy tous vos bons fujets. Non tant pour leurs cónw'l'' tcz particulières que pour le grand defir qu’ils ont de voir ccftuy voftre eftar non fêiilcmen’: confêrué,ains a creu cn toute proscrite amp;nbsp;grâdeur.Au lieu que toutes ces diuifions qiiiyfo’' ( fi bien toft il n’y eft pourueu par voftre royalle prudence ) fèmblent le menacer d’vncruyne prochaine 81 ineuitable: fuiuantee quiaefté prédit par celuy qui ne peut mentir. Rut Royaume cn fby diuife fera defolé 81 maifôn tombera fur maifbn. Cefte defolarioii,SirU) comme nous auons charge de remonftrer à voftre Majeftexft ja tain aiiancée au grand reg’Ct de tous vos bons fujets: que ceux qui fe fouuiennentamp; remettent déliant leurs yeux ftoit feftat de ceftuy voftre Royaume : 81 côbicn floriftànt fous les régnés des feus RoysFraæ çois Si Henry de tres-heureufe mémoire vos pçre 81 ayeul : 8i viennent à en faire compati' fon auec feftat prclênt, y trouucnt tant de diucrfîrc 8i changement, qu'ils n’y reconnoifleft quelefêulnom du Royaume de France. Car au lieu que y abondoit lors toute- félicité profperité, repos 81 vnion entre les fujets, contenuz par fauthoriré royalle douce 8( à laquelle chacun faflujcttifîbit volontairement fans contradidion aucune: A celle heureott n’y voit que ports d’armes, diuifions, diffentions: partialitezfi dangereulcs, quetoud^ maux qui ontaccouftumé d’accompagner les Guerres ciuilles, fy trouuenty auoirpris“ fortes racines, qu’ils nepeuucntcftreque mal aifement arrachez. Ces maux font vne topi^' té 81 irreucrcnce entiers Dieu , diminution de voftre authoriré royalle, ruyne 8i perte de vos plus affedionnez fujets, melpris du nom François parmy les Nations voyfiner amp;nbsp;eftrangC' rcs, dont voftre Majefté peut auoir eu preuuc 81 connoiflâneeau voiage qu’il luy â conuen« faire en allant 81 retournant de voftre Royaume dc Pologne. le ne m’eftendray plus au long à vous reprefênter toutes les autres miferes 81 calamitcz s Mefmes la ruyne 8i deftmftiou to-talle dc l^lus part de vospoures fujets..Tâtpource qu’il nem’eft pofftble d’en parler qu’autC vn regret ineftimable : que pourcc que la malladie cn eft fi claire 81 apparente que,les pl’’^ grofïiers la voyent 8i les plus inlênfi blés la fèntent jufquesau vif. Quand à la caufedeto’'^ ces maux. Sire, qui Icmble amener ccftuy voftre floriflant Royaume à quelque declination: nous Chreftiensnepouuons ny deuons l’attribuer ( comme font les fols Aftrologues) auxa-ftres 81 conftellations .'Et ne croyons quoy qu’ils nous vucillent perfuader: que les

' mes 81 Regions tirent les influences de leur bon heur 81 malheur,accroiflèment ou diminutio decertaines Eftoilles erratiqucs:qu’il difènt auoir puiftànce ôidominatiô fur les RoiaumesS^ républiques de leur naiftànce 8i cômenccnient qu’ils ont recerché fi curieufement.Aiiflip^’' la trouuerons nous en cesfantafques oppiniôs que Platon quelque diuin qu’il ait eflénôme: feft forgée en fon cerneau: quand rl a voulu faire croire que tous Roiaumes 8i dominationsa-uoiét des fatales pcriodestaufquelles eftâsparuenus,il eftoit force qu’ils declinalTent peu apf“ jufques a ce qu’ils paruinftènt à leur totalle ruine’. Car nous fômes enfêignez parla parolleéc Dicu,que tous tels difcourflfôt plus vains que la vanité mefines. Mais la caufo de tât de maux doit à noftre auis cftre recerchéeSi puifoc dc îeferiture fainte.Qu i nous cnfêignc que les gras Roiaumes 8i Empires ne prennêt point leur accroiffemét où diminution par cas fortuit,aufn peu par humains côfèils forces,ou par caufos occultes 81 infcrutablcs corne quelqs vnsont voulu dire.Mais queDieu lefêulDieu,eft vraiemet autheur de toute focieté hum.aine:laqiid le il ordône eftre conduite 81 Regie par Empires, Roiaumc£,Monarchies et autres efpecesde gouuernemét politictcome il lut à pieu imprimât dedâs les cfpris ’et cœurs des homes par la conoifTâcede fâ Loy.’de redre vne volôtairc obeïftâceà ceux où à celui qui par luifôt cftablis pour leur cômâder. Et de le reconoiftre leur fouucrain côme vne vraie Image et reprcfentatio de Dieu tout puiffât qui la efleué en tel degré d’hôneur 81 dignité corne fon Lieutenât:8idu' quel il arme 8i côduit les mains pour côtraindre chacun à bié viure félon la Loy de Dieu,«”'

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L ï ’V R E T R E N T E N E V F I E M E. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;±8o;

tcobfèruer entre fes fu jets toute pieté, Iiiftice amp;nbsp;droiture, îcur commandant neantmoins en touteclemencc amp;nbsp;douceur amp;nbsp;comme vn bon perefaitàfès enfans felon cc qui eft efcrit par leSage.Mifericorde amp;nbsp;vérité gardent le Roy amp;nbsp;fôn Throfhe eft appuié paf la clemence.Er cm vnautreendroit.Sans juftice les Royaumes font transferez de Nation en Nafion»Pour^efte -îaufe nous ne pouuôs que haut louer le bon auis du feu Roy voftre frère,en ce qu’il prit pour ûdeuife deux colonnes. Pieté amp;nbsp;lufticc comme vrayfôuftien appuydeû Couronne. Et ahmienne volonté Sire queces deux colonnes euftentpeu longtemps demeurer fermes amp;nbsp;n'eiiffent cfté minées, fâpées amp;nbsp;quafi totallcment abattues par ceux qui deuoient emploie'r tout leur pouuoir pour les confèfuer, appuier, amp;c cftançouner.'Cadvoftre Majefté, Sire, peut ^ucorcseftrememoratiue , comme quafi des lecommaucemencdcron regne,on commença *** aitiettreen doute,Quelle eft la vraie pieté, laquelle confiftcprincipallement à rendre à Dieu tcquenousluydeuôsnonfèulemêtenraimantdctôutnoftrecœnr,force Scpuiffancetmais auflicn luy rendant leferuicc qu’il veut, amp;nbsp;requiert de nous. Or pour coüoiftre cefte ficnne volonté: ceux delà Religion reforméefupplierent tref humblement,quc les eferitures par lef quelles feules, Dieu nous manifefte fâ volonté, fufTentcfplucbées amp;nbsp;par icelles fit ft réglé le vtiyferuice que nous deuons au Dieu fouuerain,fâns auoirefgardauxinuentionsamp;tradi-t'ondes hommes depuis furuenuës: qui ont tellement altéré cefcruice diuin, qu’il n’en refte plusquelcnom. Du moins qu’il leurfuft permis feruir a Dieu félon la pureté defon Euan-giile, librement amp;nbsp;publiquement. Et faire tous aéfes appartenansà l’exercice de leur Religion, réglée par ce qui eft contenu és liures du vieilamp; nouueau teftament. Ge que ne vou-hns permettre ceux de la Religion Carholique amp;nbsp;Romaine: pour euiter débats amp;contentiôs.

htarreftévn Colloque à Poifîy; Ou rienn’aianteftéaccordéapresplufieurs.deliberations Colloqué ptifespar le feu Roy voftre frère tant en fon Conféil priué,qu’cn ù court de Parlement de Pa- ‘ici'oißy iisifînallement futauifequ’on feroit vnc aftémblée fort fôlcmnelle: ou furent mandexlés* phsfignallez de toutes vos Cours de Parlement.En icelle fut ordonné que fuiuant la requifi- ’Commenc«! tionfaite par les Eftats aflimblcz peu au parauant,leroit permis libre amp;nbsp;public exercice de' Wà de îautre Religion en toutes Icsvillesde voftre Royaume : du moins ésfauxboürgs biicdela il’icelles. Ordonnance vrayement tref-vtille trefheceffaire pour du tout affermir ce premier pillier de la pieté. Car la vérité n’âiant peu eftrc efclarcie par la conference faite à PoifTy telle nouseuftefiéapportée par le temps duquel (félon le dire des anciens) elle eft fille. C^ffait queùuis de Gamaliel eft recité en fefcriturc pour bon amp;nbsp;faint,quât fé trouuâtaiiCôféil tenu p3rlesPharifiés qui prenoiét refolutiô d’eftouffer par tousmoiens la doélrine de lef^ Chrift: ihutd’auisqu’ô luv deuoit dónerfim cours amp;nbsp;faftéurer que fi elle eftoit de Dieu,elle demeu-Ktoitamp;neferoirenlapuiffance des hommes de feftaindre. Auffifi clic n’eftoit de Dieu elle fe dilTiperoit d’elle mefme nbsp;nbsp;fen iroit en fumée. Et certes il eft à eftimer que fi on euft permis

ceftefainteordônâce fortir fon effettdes long temps nous fuffios tous d’accord en laReligion ' ou és principaux points d’icelle. Et que la lumière de la paVolle de Dieu, euft diffippé le plus efpais des tenebres des inuentions humaines. Mais nos auerfâires ne craignans rien plus ont mieux aimé auoir recours à la force amp;nbsp;violence. Voftre Majefté, Sire,fçait tresbien com-’octoiitcschofesfont paffées. Et quelques Edit^ de Paix, auec liberté de nos confcienccs amp;nbsp;exercice libre amp;nbsp;public de noftre Religion,qu'aions peu obtenir* du feu Roy voftre frere: que pouttâton n’a laiffé de nous perfécuter en nos vies amp;nbsp;biens par toutes fortes de violences par- Paris amp;nbsp;ail. ficulicres amp;nbsp;publiques. le ne feray récit des dernieres executions faites àParis le vint quatrié- /ftan” oied’Aouft mil cinq cens féptante deux amp;nbsp;les jours enfuiuâs amp;nbsp;depuis en beaucoup d’autres / villes amp;nbsp;prouinces de ceftuy voftre Royaume. Tant par ce que laçlaie en fâigne encores,que parce qu’vue telle cruauté amp;nbsp;barbarie n’a jamais efté pratiquée entre les humains depuis la

. creation du monde. Et me fémble fi indigne du nom François, que j’ay horreur d'en parler. Ceque je dis d’autailt plus hardiment qu’elle fut defâuoüée par le^u Roy voftre ftere amp;nbsp;c5-inife pour la plus grande part apres fes trefexpreffes inhibitions amp;nbsp;defences: quinepeurent conques moderet la rage amp;nbsp;furie denos auerfâires. Voila, Sire, la caufé de la malladiequià icsamp;dcfaf-cômécé à affliger voftre Royaume. Affauoir la diuifiô pour le fait de la Religiô.Et qu’on feft Mu oppofer partons moiés à ce que laparollcde Dieu ne fuftfimplemétanôcée come el-jCnous à efté delaiffée par lefus Chrift vray Fils de Dieu amp;nbsp;p ar fes faints Prophètes amp;nbsp;Apof-trcs.C’eft le premier coup de marteau donne contre cc pilliet de pieté: principal foufticn amp;

Mmm iiiij.

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AuiiLMcy.

Douceur, leuner con feils.

L'HISTOIRE DE FRAN CE.

lufiice corrompue amp;nbsp;xnelpriléé.

appuydcvoftrc Couronne. Car ce mal de diuifion continuant amp;nbsp;prenant fbn accroiflcincni au lieu d’eflàier dele guérir par remedes doux amp;nbsp;propres ; ainfî que ces ßges premiers politics donrj’ay parlé cy defliis auoient treflàgement auifé;fe font trou uez des jeunes comme jadis au près de Roboamjqui ont voulu préférer laigreur Sc la rigueur au Confeil doux amp;nbsp;gracieux donné par les AnciensÆt le pis eft, Sire,que leur Confeil à efté fuiuy. Dont eft auenu que comme en vn corps mal difpofé:tant Fcn faut que le trop grand amp;nbsp;violent remuement des humeurs foit folutairc; au contraire il engendre des maux trop plus grans.Et les plaies penfe par remedes non propres Faigriflènf.ôd le chancre ou gangrene fy mettant mange amp;nbsp;confunic à la fin tout le corps. Ainfi le premier mal, Sire, qui feftoit mis en voftrc Royaume pareeße diuifion, cftant mal penfé : feft tous jours trouué plus grand amp;nbsp;plus dangereux amp;Ccomnie It chancre) commence À gangner petit à petit tout le refte du corps. Car non feulement ce pil' lier de pieté len demeure fi esbranlé que la ruyne en eft prochainc.Mais auflî en confequenct celluy de la juftice. N’y aiant rien fi contraire à la juftice que la licence des armes mefmesdes armes ciuillcs. Car comme Marius ce grand Capitaine Romain difoit, les loix nefepeuueflt entendre parmy le bruit amp;nbsp;cliquettes des armes. Et de fait le defaut de luftice donne miloC' cafions defe plaindre aux gransamp;aux petis. Et eft caufe d’augmenter beaucoup de defoi' dresque nous voions.Briet, Sire, ilnefopeut dire qu’ilyait riend’enticr enceftuywfltt Eftat,qucla contagion du mal n'ait gangné ou commencé fort d’en appirocher. Ledangct qu’il y a, Sire, que le corps n'en demeure àlafingaftéamp; ne puiffefupporterlefaixd’vne» longue amp;nbsp;dangerenfo malladic ; à efté caufe que Monfieur le Prince tant pourfoy que Monfieurd’Anuillc Marefchal de France amp;nbsp;fvn des premiers officiers de voftrc Couronne; amp;nbsp;tous fes autres aflociez pour vous faire paroiftre amp;nbsp;gencrallcment à tous le grand entier amp;nbsp;affcâionné défit qu’il à de rendre le tref humble fèruice amp;nbsp;obeiflance qu’il doit à veflreM^' |eftéamp; àvoftreEftat amp;nbsp;Couronne; nous à chargez de venir par deuersvoftreMajeftéjpou^ vousfupplier tref humblement, vouloir conoiftrcamp; juger par voftretreffiage conlîdcraticn epuel eft le mal qui menace voftrc, Eftat, d’où il procède, à quell^octafion amp;nbsp;qiiclscnoni efté les progrez j ufques icy. C e fait y vouloir pouruoir de remedes que voftre Majeftéverra plus conuenablcs par voftre Royalle prudence. Et pour ne faillir à aucuns points deccquc doit vn tref humble amp;nbsp;tref obeiftant fujet êc feruiteur comme ils vous ont to iisjours efte tous SiC défirent demeurer à jamais: pour facilliter vne bonne amp;nbsp;fâintc reunion entre tous vosfujets foui moien àfonauis pour remédier à tant de maux; nous à charge deprefenter auectouit humilité^ reucrcnce àvoftre Majcftc,cc caicr de papier/ontenantfestrefEumblcsrcqiid' tes amp;nbsp;fupplications.Etores qu’ils foit compofé de beaucoup d’articles fi rrouucraon,Sire, parla ledure d’iceuXjque le tout ne tend principallemcntqu’à ce point, de redreflêr enwre-mét Sc bié aftiirer ces deux pilliers de Pieté amp;nbsp;luftice. Afin que lors vous puifficz appuyerlur iceux auec toute aflii rance comme fur vn treffeur fondement, cefte voftre jadis tant belle Si floriflànte Couronne, pour la rerfdre parcemoien plus illuftre, ferme amp;nbsp;redoutable qu’clk ne fut jamais. Dont nous prions Dieu , tref humblement vous faire la grace.

Refpócc du Roy aux députez d u Prince de Condé amp;nbsp;Ma rcfchal d’Auillc.

Lors le Roy leur feit refponcc.Qu’il cftoit tref aife de leur venue amp;nbsp;bonne volontequ-ils difoient que ceux qui les auoient enuoiez duoient à la Paix.Quc quand à luy, il eftoitfor-ty de Pologne amp;nbsp;venu en ceftuy fien Royaume les bras tcnduz,en trer bonne intention dcæ-brafter tous fcsfujets fans difference d’aucune Religion. Et qu’à ces Ens il les aiioit appelle^ des fon arriuée pour venir vers iuy en toute feureté; pour leur faire déclaration fincerc ticre de fa bonne volonté. Que fifuiuantccla,ilsfuftèntvenuz luy rendre fobeiflànce quili’j eftdeuë:ilnefcnfutenfuiu|rtantde maux amp;nbsp;calamitcz'qu’on aveu depuis à fon trefgradjC' gret .Mais qu’àprefent qucilsy eftoient venuz,fils montroient [par effet la bonne affedio” qu’ilzdifentauoirenuersluy, illcurdonncroit la Paix amp;nbsp;Icstraittcroitxommefesbonsin-jcts.Lesaffcurantenfoy Roy, que tout ce qu’il leur promettoit feroit entretenu. Etq«® pour le faire entretenir il eipoforoit ( fil eftoit befoin) jufqucs à fo propre vie. Dont d Arenc* le remercia tref humblement amp;nbsp;à linftant fadreflànt à la Royne mere luy dift à part.

Hareiigue

mcre-

Madame,Monfieur le Prince de Condé tant pour luy que pour fos affociez.nous à charge* des depmex fupplict tref-humblcmct voftrc Majcfté d’éploicr voftre autorité amp;nbsp;pouuoir en vne fïamp;^ à la Roync te entreptife.Etàjoutcr encores cefte obligatio aux autres dont lajFrâce vous eft rcdcuabicjoc luy tendre la main en vn temps û dut amp;nbsp;calamiteux pour elle : afin que par voftrc rooien d *

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LIVRÉ TRENTE N E VT T E M E.

28i.

icpuiffe relouer de tantdemaux qui h tiennent opprimée amp;prefquedii tout ofiifquéc .le Hiaffeure Madame que ce vous fera vn grand plaifir de la-voir remife en fon ânCieniiK dignité Stfplandeur.Et grande gloire amp;nbsp;honneur,qu’vn fi grand bien luy fbitaueiiu par vôftrc rnoien ^obligation trcfgrande à nous amp;nbsp;à tous bons amp;nbsp;naturels François, de prier Dieui qu’iHay plaifeacroiftre vollrc Majcfté en toute prolperité amp;nbsp;grandeur.

Surcc leRoy aiant pris luy mefinc le caietjleur commanda de le retirer en fon antichambre.

D où vnc heure apres il les feit rappeller Scieur diftqu’ilauoitfaitlirelesarticlesqu'ils luy AujsJuRoy âiioientbailleZj Icfquels il trouuoit fort effranges amp;nbsp;fesbaïflbit comment ils les auoiént-ôiè its arti. ptefenter. loint qu’il fafTuroit qu’ils n’auoient efté délibérez Scauifez que ils n’euflent efté KcAucftl*. du Confcil.Qui luy faifoit croire qu’ils n’aimoient ny cerchoient pas tant lapaix de fou Roy-sume,comme ils luy auoient fait entendre. Puis luy demanda fils n’auoient autre chofè à luÿ dite.Lors d’Arenes le fupplia trefihumblemcnt ne prandre en mauuaile part, ou les-eflongnef defesbonnes graces pour le contenu defdits articles delqucls iis n’eftoient que porteurs. Et luppliatref-humblementfà Majefté leur faire dire les articles qui fauoient le plus ofFcncé. Canleftimoit que cela ponuoiteflre auenu par quelque intelligence mauuaife amp;nbsp;contraire-ïlaleiir, Le Roy refpondit que c’effoit le premier article entre autres. A cela reppdiqua-d’xAquot; fcnesquefil plaifoit à la Majefté cômettre quelques vns de là part qui leur en feilient conoiG treledeffaut: ilsferoicnt trcl-ailes de faccommoder à ce que Dieu leur conlcilleroit, auquel' ils deuoient premier obeilïànce: puis obéir à tous les bons commandemens dii Roy.

S V R o Y auoir tenus quelques propos, melmement furie premier artticîequi. llgt;tplusdcbattu:le R o y ordonna trois perfonnages de lônpriué coufèilpbur aucc lesde-«' putez amp;nbsp;déliant foy examiner chacun point, amp;nbsp;le relôudre vnanimement fiirce qui feroit tiouué le meilleur pour thonneur amp;nbsp;auantage du Royaume. Mais comme iràuientordinairc--ment que les hommes ne veulent rien ou bien peu quiter de leurs premieres conceptions: les p^jugez qu’uns 8cautres apportèrent en ce pourparlédcPaixifuTèntl’vnccles ócdafiónsq’ué’ rien nefaccorda par entfc eux,dont vne bonne Paix le peut conclure amp;nbsp;arrélfcr en toutes, Icÿ conferences qu’ils tindrent pour celt elFer.Sinon que pour n’auoir puilTance de rien àrfefterôf conclure autre chofe que ce qui elloit porté par leurs articles : ilsfuppliojent là Majefté icur P«miettrcretourner vers ceux quilesauoient enuoiez leur porter les rclpôcesa chdcun poinri Affinqu’iîs aiiifjlTcntfilsfyvoudroiétellargir.Cequileurfutpermisen May auec injunéti-retourner au pluftoft pourrefoudre du tout. Ainfi auoir pris congé dés fieurs des-Li- dc '^aixdiic’ giicsquifenalloientaulTbils retournèrentprefque tous àceux qui les auoient enu^icz. Mai^ chacun des députez trouucrént leurs Chefs auffi refiiluz de ne fc départir de leurs premieres demandes: qu’ils auoient laifieleiir Majeflez arrelfées de ne leu raccorder. Le Prince toiites-loistenuoiaBeauuoirauec d’Arcncs( relfé en France pour continuer celte charge) lôusef-poirquele Roy leur quiteroit plus qu’il n’auoir propolé. II enuoia aulfien Languedoà lalTeniblcc des Eglifes Protelfantes qui fy deuoit tenir, Duchelar,( qui peu apres neanrmoins mourutàNifmesdernalladic ordinaire amp;nbsp;naturelle) amp;FucqucuiIIePrefident à Tololêpour Porter îalfemblée à chercher fur les relponccs du Roy tousbons moienspourparuen'ir à '■’’lebÔnc Paixamp; alTurée.Ce pendât amp;nbsp;en cas de rc{fus,Ics encourager pour continuer jufques Le Prince c 311 bout en vne fl jiifteamp;nccelTaire defence. Non contre laMajellény Eltats de France: ains pouifoppofer aux pernicieux delïêins de ceux, dilbit-il, [qui lôus vmbre de Religio Catholi- guedae tachent à perdre Scruyner ce poure Royaume: les complots amp;nbsp;machination^ defquels auncy pouc 'Idperoitbiencmpcfchcr auec l’alfiltancc des vrais François amp;nbsp;f^ueur des Princes eftrangers quot;quot;•‘^1’°quot; 3mis delà Fleur de Lys,quifoffroient à luy de tous coïtez. Melmement en Allemagne, ou il pratiqué de grandes intelligences comme je vous feray voir ailleurs. ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ '

IE V 0 V s ay cy delTus parlé, des Reyltres que le Duc de Montpencier enuoia en Sainton-gefouslaVauguion,lcBaron deVaillacSc autres.-lelquelsàceryMenmailtrcsde lacampa- “ gne, tenoient la Saintonge amp;nbsp;pays cjrconuoifins à leur deuotion-.empefehans les courfesPro- TroupèsPr^ teftantes amp;nbsp;les entreueuës des Rochellois amp;nbsp;de ceux de Pons, Boutcuille amp;nbsp;autres gatnifons Poitoquot;Jamp; * ‘Jiiincfepounoientplus communiquer nyfentraider en aucune Ibrte. Tellement que les Sainwnnc Chefs incommodez d’autant,Sc la Noue fur tous importuné d’y apporter quelquecxpediant: tcfolurentd’alTemblcr leurs forces pour lesen chafler, ou du moins entreprendre lèlonlej contreien. occafions.Or d’autant que de làint Icarid’AhgIe( ancien amp;nbsp;fort Chaltcatx entré la Rochelle 8c

Pons

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L’ HISTOIRE DEFRANC E.

JuiUct. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;1 ƒ ft.

Oâobrc,

I Î7Î.

gle.pris

s e Pons, fur les confins des Ifles pris à cempofition par Ruffec, apres que le Carîon fut deifo cptem re. placé pour la batterie) Maifon Blanche qui y commandoit à vint fàllades amp;nbsp;cent harqf^ buziers montez, couroit fansceffe au grand dommage des Confederez de quelque part qu S.'ieand’An ils vinfTcnt. La Nouc deuant^uefortir de la Rochelle délibéra defe rendre marflre de hpquot;' auctie Ca- cc: jugeant que la campagne ne luy feroit affuréc fil lôrtoit pour lé joindre aux Proteftans non paiRuf Saintonge aufquels il auok donné le rendez vous près de Pons. Pource il feit premierctnei’' Proteftans fôrtirPopelinicre qui commâdoit à nombre de cuiraftes amp;nbsp;cent harquebuziersmontcz.DeU' amp;nbsp;repris fur nantoutrc Ce, Commandement au Capitaine Bountt defc joindre à luy auecfes centhatqu^ buziersàchcual pour relïérrer les coureursdefâint lean d’Angle ou bien entreprendrefurW Ruze pour place comme fen prefenteroit le moien. Popclimére fcftre barré amp;nbsp;accommodé au pluspiy* Ronner chain bourg dc la placéôc auoir viuemêt pourfuiui jufques aux portes ceux qui cn cftoiétw ibrpremfre* nbsp;nbsp;nbsp;pouflc rcconoiftre:outre cc fait courre le bruit que la Noue amenoit farmée auec le

vnc place, ja chargé cn Brouage pour met-re la place cn poudre amp;nbsp;fagmeer tous ceux qui fy trouucroif' oppiniaftres à la defence: Intimida fi forties reflcrrez:qu’apres pluficurs forties attaques chaudes repouflées jufque dedans fa places: Maifon Blanche print 1 expedient d’?en fórtirvn^ nuit amp;nbsp;fé retirer auec tous fes gens amp;nbsp;bagages au plus teft qu’il luy fut poffible. Croiank® que luy rapporta fôn mal auifé efpion qu’il auoit enuoié en Brcüage voir fi l’on chargeoitJe Canô pour le venir battre.-auquel aftez concu, on monftra les pieces qu’on defchargeoitd'i’ grand Nauire pour le redouber. Luyfaifànt accroire qu’on lesenuoioit par eau centre lean d’Angle. Par ainfî^IaNouë auoir feeu la prife de celle place, dreffa fés troupes amp;nbsp;autant de gens qu’il en peut tirer, auoir laiffégarnifon à fainr lean d’Angle: facheminadjo® à Pons ou fe rendirent deux cens hommes de cheual amp;nbsp;huit Vens Fantaffins. Lefqucls jo®^^ auec les troupes de Poitou,faifbient nombre de cinq cens piflolliers amp;nbsp;douze cens harqueb® zicrs:aucuns defquels.eftoient montez à fargolette. Pendant que Popcliniere pour tousjours mieux affurer le pays:fauançoit ça amp;nbsp;la pour intimider les Catholiques cômcauantcoureurs de farmee Proteftante. Puis il farrefta dedansTone boutonne villc^ial murée mais alfezb)C foffoiée amp;nbsp;deffenduc de la Boutonne laquelle coule à fon pied, pour porter la ccmmcditc^l^ fés fruiis en la Charente, qui les mene auec pluficurs autres biens à la grand mer d’où le tout Toneboutô- eft porté à la Rochelle ou la part qu’on à plus agreable.Occafiô principallc pourlaqucUdô^’ pa/popcili lafaueur d’vnc longue Segroffe pluie qui auoit fait retirer les Vedctes,il a uoif furpris celle nierc lur les villc, Lcs habitans dc laquelle aians corps dc garde affidu amp;. vedetes ordinaires fcftoictit jui' Caiholiq. qycsà lcÂ5 maintcnuz tant contre le Regiment de Serriou qui y auoit voulu logcrjqiiecofl' treles Côfederez pour fc porter neutrcs;amp; hors dc peril juger des coups tout à Jcurailé.Mais Popeliniere en fortit aftéztoft la lailfant cn là premiere hberté:pour fournir à fetre-prifedont

je voiisparlcray cy apres.

L A Noue fur ces occurrences cofêillé de ne rien bazarder en campagne raze contredoU* ze cens hommes de chenal, que François que Germains: attendoit les au an rages propres à finfanterie, de laquelle il fc pouuoit preualloir de nombre fur les Catholiques. Lefquelsa« reciproque ne paroict que de leurCauallerie.Surlaquelle plufieursPreteftans drtflcrctalTeî d’entreprifes vaines pourtant, au moien de la fôngncufê garde que fàilôient jour amp;nuittous T U es Ca ^^sRcyftrcs plus ferrez qu’ils n’auoicnt encores efte vcuz.Si bien que chacun General cfpiant tholiques amp;nbsp;lès auantages, laifïèrcnt efcouler plus d’vn mors en telles attentes. Au bout duquel le Roy cœ cogeetfles troupes eft range res veu lepeu de proffit ains grand dommage qu’elles far-cn salt;uton ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cil tous Ics’cndroits ou elles paflbient:les contremanda prefquc toutes pour les licentiet

Sf hors le Royaunie.Surquoy^cs Proteftans prindrent occafion de tourner partie de leurs trcn' dTleurs Ge P« laiffiins les Saintongeoifès en leur garnifon.'à l’execution des entreprifes que vous verrô neraux. ailleurs.^ .

Edit du Roy Le Roy Ce pendant curieux de regangner fes fujets Proteftans: ou du moins amoindrirk$ àLyonpour troupes dc ccux qui fefleuoicnt ci) pluficurs endroits: amp;nbsp;leur faire pofcf les armes foitqu' leXot^^âs ils feulfent hors foit dedans le Royaume: feit publier vn Edit le dixiéme Septébre par lequel enlcurstnai ftprotcftcIcs reccuoirtousCil fa bonne grace.pourueuqu’ils fètinflènt coysamp;luyreu-nfff^rancc diftènt {ês places occuppées: Auec injontion à tous les Gouuerneurs de les prouinces de les de fes bon- traitte r félon là volonté portée par les Edits amp;nbsp;leur pouruoir dc toutes féurettez. Auciinsy o-nes graces. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qyç pluficurs suticz cn cufTcnt autant fait fils cufîcnt veu par ces Edits vue

defence

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defence de les rechercher pour le palTcrle treziéme Odobre le Roy expreflèment fit pourblier vnautre Edit par lequel il eftoitpourueufiir ce cas allez à leur auantage.

Av SS I toû que par le rapport des médecins, la Royne mere fut alTuréedela mort de fon fils: elle defpelcha Chemeraud entoure diligence au Roy dePolongnc pour luy faire Iça-uoit que Charles l’auoit déclaré fon fuccellèur à la Couronne ^e France : amp;nbsp;que atendant venue elle auoitefté faite Regente du Royaume. Or bien que la Couronne de Pologne luy feiift honorable, voire auantageulê en toute forte amp;nbsp;parce trelàgreable: Si eft-ce que comme tous homesfôt naturels à aimer le pays de leur naiflâce amp;nbsp;nourriture plus que tout autrermef tuementà vn Prince paifible Si curieux defon repos: il refolut à finftât fon retour en France. Mais la reue rance amp;nbsp;amitié que les Polonoisluy portoient: qui d'ailleurs (auoir entendu la niâlladie incurable de Charles,amp; par la craignant qu’vn défit de la Courone Françoifc,néluy Henry Roy fillquiter la Pologne) toblèruoient fort eftroirement: luy laifoit fore douter les moiesas qu’il tic Pologne tiuoic à tenir pour fortirdu pays.Veu que les Polonois eftimâs peu moins leur Royaume que ooluy de France ifeperfuadoient que fans partir du leuramp;y failàntfaprincipallc demeure, il Cratouîc dcuoit gouucrner les François par vn vice Roy: non le leur qui mcritoicbicn iaprefonce en'prancc continuelle, nefuft ce que pour en cela reconoiftre le grâd hôneur qu’ils luy auoiét fait de le prendre la ptderer à tous les Princes Chreftiens pour fuiurefes commandemens. Pourcc auoir jare-ceuquelques attaintes decefteleur refolution amp;nbsp;allcuréque ceforoitpeync perdue,voire tnal fur mal de leur faire entendre fa deliberation de fortir, crainte d’empefehemens: arrefta de ceamp;ireparlesplusfecretsamp;: dilligentzmoiens qu’il pourroit, leur lailïànt par efcritlesoc-cafionsd'vnetant celée départie. Deuant tout, auoirfait entendre qu’il vouloir célébrer les efifequesdefonfrere: il fit acheter toutes les forges de Florence qui eftoient àCracouieca-pHalledu pays pour faire charger le dueil à toute la Court, amp;nbsp;enfemble preparer tout ce qui ^fioitrequis à la journée funèbre .Puis donna publiquement congé à BellieurejAmbalfodeur deCharles neuficme de fo retireren France:veu que par le decez de fon Maiftre fo charge ef

expirée.Etauec luy fi»aller prelque tous lesGentilshommes amp;nbsp;officiers dont il fe vouloir lcruirRaccompagner en fon voiage : lelquels luy portèrent tous lès joiaux auec fos plus pre-^■cuxamp;nccelfaires meubles pour fo perfonnne. Ce fait les cheuaux difpofoz par les chemins

ildeuoitteniriil banqueta folemnellemcnt tous les Seigneurs Gentilshommes amp;nbsp;officiers Polonois qui lors reftoient en Court: tous affeôlionnez à luy pour les Eftats amp;nbsp;honneurs dót 'llcsauoitpourueus: les autres feftans peu au parauant retirez en leurs terres auec licence.

apres qu'il fut couché amp;nbsp;que le Comte de Tancy premier Gentilhomme de lafthambre hy cütferme le rideau pour dormir: fc leue amp;nbsp;defguifé d’habits amp;nbsp;d’vn bandeau qui luy en-trauerffoit le vifàge: fort par derrière amp;nbsp;auec le congé que du Halde l’vn de fos vallets de châ-bvcdemindaaux gardes, montez fur cheuaux prefts : volent au grand galop le plustoft qii ils peurent pour trouuer les cheuaux de relay qui les portèrent auffi toft hors de Pologne, a la premiere ville d’Auftrichc fans aucun deftourbier, pour dilligente voire extreme que fut Wuitedu Comte Chrirtoffle( que vn Italien habitué enCracouie auoit foudain auertydu foupçon qu’ilauoit en la départie du Roy qu’il jugeoit à fo demarche eftre celuy qu’il auoit ^•^ulortirauecduHalde(Comte dcTaucy amp;nbsp;pluficurs autres Polonois.Qui courus en la châ-hrefiit îauertiiTement de f Italien amp;nbsp;n’y trouuâs que le lit amp;nbsp;les coffres vuides; fort eftonnez fo ’’l'reinfoudain à la pourfuitte: laiffons tel effroy amp;nbsp;defplaifir entre les habitans de Cracouic ^uelesFrançoisyrcftez furent en danger de leurs perfonnes. La dilligence des Polonois à la uiitedeleur Prince fut fi grande en fommeamp;fi animeufoment entretenue : qu’encorque Roy euft fait rompre les ponts ou il paffoit, crainte de fuitte ennWieufo.'fi eft-ce qu’ile furent

^vnraefme jour en Auftriebe. Le Comte de Tancy mefmement. Lequel ores que les portes foyfuflcnt fermées: fi eft-ce que auoir fupplié fo Majefté qu’il luy donnaft fheur de le voir en-lt;:or vncfois, pour luy dire trois parolles: entré l’affura de feftonne®ient amp;nbsp;defplaifir extreme wiesPolonoisauoient receu de teldepart: faians condamne en plain côfoil,de le reprefon-'^fur peynedelavie, comme celluyqui fur tous deuoit auoir vne plus fogneufo charge de ‘^Petfonne. Mais le voiant refolu d’aller auant amp;nbsp;non de reculler: le fupplia que du moins il '^Pottaft pour marque delà dilligence affedionnée, quelque fignal de fon vouloir: nefeuft dit-il qu’vne eguilhte que je puiffo mettre venant de voftre main entre ma peau amp;nbsp;ma chair pout tefmoigner auec voftre refolution amp;nbsp;îhonneur qu’il vous à pieu me faire jufques icy:

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Septembre.

I lt;7 $.

L' HISTOIRE DE TRANCE.

Recueil fait au Roy de Francefur Ies terres de rEmpctcur des Venitics autres

Potentas d’Italie.

mon deuoiramp; perpétuelle deuotion à vous refter toute ma vie tref humble feruiteur bien affeâionné fujetdc voftrcMajefté. LeRoyluy donna Ivn de fesaneaux qu’il tira du doit: pouraflèurer les Polonois qu’il leur dcmeurcroit lousjours aufli aftcébônéPnnceqiie jamsis-Et les priant de bien traiter les François reftezdeur promit de pour noir en briefaiix affaires du Royaume ainfi qu’il leur feroiT paroir aufli toft qu’il feroit arepos. Les François ce pendant laiflèz en ville amp;nbsp;ignorans ce de patt( crainte du babil de quelque indiiciet); n’en furet moins eftonnezque delplaflâns pourfe voir à la mercydu peuple fl eimeu amp;nbsp;defpité cuelcplusai-feuré d’eux ne falloir pas grand eftat de fli vie. Toutesfois feftre tcus ralliez enflnblcauio-gis du[Palatin Laski que le Roy auoit des plus tauorife: amp;nbsp;peu àpeuferefroidifiantiarhal-leur du peulc 5 par le moien de quelques Seigneurs amis du François: ils n’curtntautrcmal que la perte de leurs chenaux amp;nbsp;peu de meubles.Si bié que chacunfaiant tous côgcdeferenier) fepourucut de charriots amp;nbsp;autres montures comme il peut. Et ainfi piece à pièce plo-fleurs retrouuerent le Roy par les chemins. Mais aucuns ne le virent qu’il ne full en France-Pibrac eut plus d’ennuy quêtons. Car comme il feuft forty des premiers: pourluiiiyncsW' moins,amp; faute de cheuanx fe relaiflàns en vn eftanc pour fe gai en tir de la potHuite.'int pul’S ßcramencen C racon ie: D’où depuis toutesfois il feft retiré en 1 rance eharctd’hcnnrni^ de quelques reconoiflànces pour auoir dextren.'cnr manié les plus grans' affaires eu Eojsu-me de Pologne. Le Roy arriué en A uftriche reccuttoutes fortes de courtoifies de lFm{^' reur ; encor qu’il euft gangné la Couronne de Pologne fur lesLrigues de fon fils Erneft.f^ que l’Empereur n’auoit procuré pour aucune mauuaife inclination enuers Henry, encor vers la maifon de France dmtrlfeftoit tousjours monftré fingnlrer amy. Ainsfciil^'

Liberalité du Roy Hen ry 3.aux Sei gneurs eftra gers cn fon Toiage,

Emanuel Philibert Duc deSa-

ment pour afifnrer danantage par telle Eledlion: ÎEftat de la maifon d’Auftriebe. AinfilEmp®' reur Iny lut au douant des lors qu’ilfeent fon acheminement à Vienne cappitalle d’Auftdtl’' ou il fut receii, carefte, feftoié conduit comme amp;nbsp;plus que la propre perfonne de fEmp^' reur. Lail rcceut cent mil cicus par lettre de change qu’il diftribiia foudain àjtouslesSti' gneurs amp;nbsp;officiers tant de ÎEmpereur qu’autres qui iaccompagnoi^nt. Voire cet argentluy eftant plus court que fa libéralité: donna fes chaînes, baguesamp; joiaux pour ftipplier aude^ f^ut, dedeniers non de bonne volonté à fe rendre toutes perfonnes bien afièâionnées;Piquot;5 l’Eriipereur le faifont conduire amp;nbsp;d’effiaier par honneur jufques fur le terres des Vénitien®-LgSeigneuric lereceutauec toutes lesGentilkflcs dentellelt;epeut auifer; aiantparéinh' nijçs goudoles entoure magnificence pour accempagner le Eue en tor (qu’ils renuicntp^“ fouuenC^u eftoit leDuc lequel luy offfitauec la bonne volonté tous les moiens de la Seigneurie pour le feruir. Puis de Padoiie terre Veniticne allant à Fcrrare ou il fut fiipeiburtiquot; traitté: donna jufques àCremone depandance de Millau: dont le Gouuetneiir aianttouK charge du Roy Philippe fon frère: luy donna les clefs amp;nbsp;la garde tant de Suiflesqued’Efp^' gnols(; tous lefqucis amp;nbsp;les Italiens mefmes tant du Milanez ques des prouinces vœfines coH' roientà groflèsprefiesaiiec le plus de magnificences qu’ils pouuoient pour voir fa MaffAi-quot;') ii rendit les clefs fefiant auxlujetsamp; foruiteurs de fon frei e. Mais donnant le mot il retint h garde desSuiffes richement en couche. Ce fait il entre au Piemont ou le Duc Emaniæ'^ Madame Marguerite laDucheflefa femme jTantc du Roy Henry. n’noubliercntnyleuH^^' uoir uy tous Jeurs moiens pour le côtenter en toutes fortes de plaffirs foit à Turin ou ailfoui®' Ce Prince cft fils vniquedu feu Duc C harlcs amp;nbsp;de Beatrix fille de Manuel Roy dePortU' gai. L’an mil cinq cens cinquante neuf il efpoufâ Madame MarguerittefœurduRoyHcni) . a, „ ■ deuxième. Et moienant cé mariage il rentra au Duché de Sauoie amp;nbsp;en la plus part des uoycèilrin nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i*'*/“

cc de Pie- de Piemont comme j’ay d» ailleurs. Puis auec le temps il a rccouuert les autres, fous ’quot;°quot;'- lesneufiémeamp;.Henry troifiéme :auec vne partie des paysconquisfurfonpere,parlesBö' nois, fan mil cinq cens trente fix. Depuis la reception il na eu guerre finon contre fesfuff® des vallées d’Angroignc-.ÿlus toutesfois par îimportunité de quelques fauxraporteurs,lt;ii'^ de fon propre mouuemcnt. Aufli fo troupes curent du pire cn plufieuis rencontres: tellcmc^^ qu’en fin il laifTafès fujetsen Paix, dont il jouifldnt maintenant comme j’ay dit cn autre ƒ droit. Des fâ jeunefle Emanuel fut nourry en la Court de fEmpereur Charles cinquième P Oncle. Ouvenu enaagefutefleu Colonnel de quatre millechcuaux. Puis apres le decj^ de fEmpereur, eut IcGouuernement des pays bas. Il eftoit aufli Lieutenant delarmee ƒ Roy d’Efpagne lors que jles François furent deffaits en la journée de faint Laurens, apres i

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livre TRENTENEVFIEME. 28j.

lt;Jiieilcfaiiit Qi^entin, amp;nbsp;autres places furent prifès comme j’ay montré cy deïTus.En tous fes ponemensilfcft .montré prudent amp;refolu, maniant fes affaires auec celle dextérité; qu’il à tousjours gangné ou lez autres ont perdu : 1 oüc entre autre chofes de fçauoir bien temporifer Siprandrefoccafion quand elle le prelènte . Du mariage de l^y amp;: de Marguerite de France eftyffu vn feul fils lequel à panfion amp;nbsp;compagnéc de cinquante hommes d’armes des Ordonnances Françoifes. Sonpcrejouïft aujourd’huy paifiblcment delà Sauoye amp;nbsp;Piemont :à TuiinCapitalleduqueljilfaitleplusdefejourouilà Parlement pour le pays de la les monts comme à Chambery de Sauoye pour le Pays vœfin de la France. Il fentretient fi dilcretcroêc cïfaueursamp; bonne volonté des Roys d’Elpagncôc de France que vous le jugeriez neutre * cIgalemcntafFcâionné àtous les deux. Pour reprandre les François.

C omme depuis le depart deCracouie jufques à Thurin ils n’auoient eu autre fujet que de Dc/Tcin du plaifiramp;contentement:aulfi le Roy continuant Ibn premier defleinde maintenir les fu jets ^«Ftanceen Paix amp;nbsp;les embracer tous d’vne pareille faueur: entretenu par les prières amp;nbsp;Co- nir la Paix feilsque la plus part des Princes fur les terres defquels il auoit pafTéjnotammêt de la Seigneu-riedeVenifeamp;deÎEmpereur Maximilian (qui luy perfuadoientqu’embraflànsà G venue tât qui.amp;ou inefperée,tousfesfujets commelebon peredefamille fairfesenfansauretout d’vnlongôc thange. mallaifé voiage ;il meift toute peync de le faireaimer à eux par l’entretien d’vnc bonne Paix, pluftoft que haïr par vue reprinlèamp; continue malheurculè des guerres ciuilîcs qui ne luy pouuoient eftre honnorablesamp; moins encor profitables quelque fin qu’elles peufiènt reüiffir) nefe ftoic jufques la propofè autre choie qu’vn repos â fon particuliers^ paix alîurée à tous les lujets. Mais Côlêil duRoy Charles ne fur plultoft entré à Turin-que luy auoir fait entedre ^ftîtmiferable auquel tambitio des vns amp;nbsp;findiferete curiofiré des autres,entretenoiet la Frâ-ccîAuec les raifonsqui le deuoient mouuoirà purger le corps du Royaume de cet humeur peccant amp;nbsp;corrompue matière à tout mal prochain.Puis la facilité des moiens lelquels le pre-Içntanscommcà la main fêmbloientne demander que faurorité amp;nbsp;bonne conduitte à fexecu-cionSnallepour apres amp;nbsp;baen tort, jouir de ce repos tant defirérqu’il changea d’auis, relôlu lâ-chans les armes leuées du temps de fon frère non encor miles bas;de pourfuiurepar tou-’esvoics ceux qui ne voudroient polèr les armcs:amp; le retirerfous falTurance de rEdit(dont je ^ousayparlejqu’il feroit publier portant promelfe de ne rechercher aucun pour le fait de co-'C'ence, nypoiir chofepalïec: Mais qu’on fe contentafl de liberté de conlciencelâns aucun exercice public. Q^i eftoit tout le moien que Ibn Confèil luy perfuada tenir pour le mettre cntoutdeuoirdcbon Prince vers fes fujets. Controles remonflrances des autres, qiÂl ne de-x^oitcraindre de leur dôner auec cela lexcrcice public en vnc ou deux villes de chacune province. Dont ils fe contenteroient amp;nbsp;par ce moien finiflàns auec les paflîons mondaines,la querelle de la Religio : la Frâce rcprâdroit peu à peu fa premiere fplâdeur à fhöneur immortel tóMajefté. Vous verrez ailleurs ce qui auint de tout ceJa.Telle fut la venue du Roy de Pologne en France fur le vint vniéme Septembre mil cinq censloixante quinze.Duquel paflànt Monrbrui»

Piémont par le Dauphinéda fuitte receut quelque dcRroufledu bagage par les Proteftan.s pretTl^ba-Compagnons de Montbrun qui failôit la guerre à tous venans. Puis coulé à Lyon amp;nbsp;fort def- gage de la Pnide telles amp;nbsp;fi hardies courfes: enuoia le Marefchal de Belle Garde contre fin vouloir tou-tosfûis amp;nbsp;confeil mefme qu’il luy auoit parauât donnélaffieger,battre amp;nbsp;prandre la ville de Li- c» baufiné. vroiiquelesProteftans tenoientfousiefpoir dufccoursque Montbrun leur promettoit. Le Liuronaflîc Marefchal neantmoins fauoir bien battu amp;nbsp;donne quelques afTauts,apres la perte de pluficurs

lt;lesfiens; fut contraint de defrnordre amp;c Ce refèriierà plus hçureufès entreprinlèscomme en vain fur nous verrôs ailleurs.Peu apres le Roy lé fit fàcrer à Reins par le CaÂlinal de Lorraine.amp; print

V femme Loyfe de Lorraine fille de Nicolas Comte de Vaudemont. Poulie à ce faire par la Marefchal oeîuteSi: antres rares vertus decete Damoilélle : plus que pour autres confiderations bien

le fang Lorrain duquel elle fait branche; ait autre fois produitfdes plus fignaicz Princes e leurs temps. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;riageduRoi

LesRochcllois ce pendant fempefehoient à l’eledion de leur Maire qui fé fait tous les ans ^^quot;7

’v jour de (^uafimodo dont je vous ay parlé ailleurs plus amplemant. Et d’autant que le jour ^vpptocboit; les ligues amp;nbsp;partialitcz à caufé des brigues eftoient grandes 'en la ville. Aucuns Rochelle. Cfl voulans eflire vn qui eftoit de long temps loupçonné pour peu afleétionné à leur religion Etlesautrcs preferoient laques Guiton homme bien zélé au party. En fin il fut elleu amp;nbsp;luy.

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M,r.Aurii nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’ H I S T O I R E D E F R A N C E.

Ma\i57). pr^p-erentfaueur les Capitaines amp;nbsp;autres gens de guerre de la ville que forains que originsi; res du lieiujufquesa fefleucr Maire par force amp;nbsp;contre les priuilleges vfâces amp;nbsp;formesacod' tuméesen laville.Qui caulâ quelques fiens enuieux de dire depuis qu’il auoit cfté fait Maites la pointe de l’elpéc;. Les Catholiques ce pendant, eftoient tous les jours dans le Gouuerne-ment de la Rochclleôc fapprSchoient fi près qu’il y auoit louucnt de chaudes allarmes dansw De la euer nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;guerre aijlfi lé renforpit par mer pour le grâd nombre de Nauires que les Rocncl-

leNauailc- lois tcuoient dehors : qui tout l’hyucr auoicnt porté de grans dommages aux Catholiques.

Et meftnes auxquot; Bretons Si Normans qui eftoient ordinairement pris. OccafionquelesMs-louinsqui auoient perdu deux grans Nauires feirenr cntrcprilè auec huit bonsvailfeauxdf * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rapprocher de la rade de Chcfde Baiepouryfurprendreamp; enleuercnrecompcncedeleuf

pertes, tousles Nauiiesiqu'ils y trouueroient. Mais ils ny veirent qu’vn Anglois qu’ilsemmc-. nerent des le lendemain .Sur ce plus de fix cens Fantalfins auec les plus fignalez Chefs Ist' merent lôudain pour les fuiure amp;nbsp;combattre .Ce qu’ils eufiént fait/ils n'eufient eu lèvent”’'' riere.Occalion du retour des Rochellois fans rien faire. Craignans d’aller trop auant àq””“

retour ils eulTeni vent deuont. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;x-; . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,■

Ce pendant leVitcmicde Turaîne quit nouuellement feftoit déclaré du psrtydelaRc*' gion des Protcltans: elton fur les confins de Gafeongne amp;nbsp;Périgord auec nombre de genst2i de pied que de cbeual que la Noue defiroit fort de joindre, pour tous cnfimbleferalier^ Saintonge amp;nbsp;Angoumois. Puis charger les R eyllres amp;nbsp;autres compagnies qui ruynoicntlc dits pays ou faire quelque autre cntrcprilè. Et comme la Noue eftoit fur fon parttmcntpo''ƒ tirervers Bergerac i’ receutlettres du Roy par vn valet de chambre de fa Majeftclcviiitgt;f®* ücme d’Auril par Icfquelles il monftroit defirer fort là venue en Court. L’afieiirant 911e lUj venu la Paix le poùrtoit facillitcr. Et luy elcriuir de là propre main qu’il ne deuoitcrainc’'^ de faller trouuer en toute feureré veu qu’il fê deuoit fouuenir que autres fois il luy auoitlâu^® la vie. La Royne mere le folicitoitaulfi de ce faire. Mais ilfexculbit le plus qu’il pouiio*'’ Auflî qu’il ne trouua par côlêrl qu’il le deuft faire. Ainfi ce pafia fc^nois en beaucoiipd amp;nbsp;venues, meflages amp;nbsp;defpefchcs d’vne part amp;nbsp;d’autre. Car le Roy y auoit fait venir pâi“^ uers luy les Députez desProteftans fpccialement de Guienne, Poitou, amp;nbsp;autres coninifr vous dirav ailleurs

Viconte de Turainc.


Lettres du Roy à la Neue.

Retour des

I.a Noue St Frontcnayà la Rochelle

Le vint cinquième de May les Députez de la Rochelle furent de retour de Paris. Etais”’ députez de le lendemain expofé publiquement en fEfcheiiinage toute leur négociation tant vcrslePrin”” laRochellc. que depuis en la Court : ôe prçfènté les articles de Paix que le Roy auoit fait dreflêrpf'U’ refponce à ceux qui luy auoient efté prefêntez de la part des Proteftans Si CatholiquesW’ aftbciez : il y eut diuers jugemens amp;nbsp;beaucoup de difputte touchant Icfdits articles. Les deux parts en fômmceftoient laftez delagucrre amp;nbsp;nedemandoient que la Paix. Quiefloitcau qu’vnc grande partie approuuoit tacitement ces articles. Et enflent quafi confeillédelcsS'’ ccpter.Lcs autres au contraire les trouuoient du tout defrailônnables difans qu’il ny auoii.'”' cunfondement ny apparence poiirfy aftciirer.Surquoy futen fin auifé d’en conférer plus s’” plement auec leurs aliez. Afin de touseniemble amp;nbsp;pai vn mefmeauis (e refendre fur ksci ' ficultez qui fc prefentoient: la Noue amp;nbsp;Frontenay aians entendu le retour des Députez ce Rochelle amp;nbsp;du grâd bruit de Paix qui trottoir par la villcivoirc qu’il fcmbloit que bcauccup fen mefloient vn peu trop auant amp;nbsp;plus qu’il ne leur appartenoit ; arriuerentpar meràlaRcquot; chellcletroifiémejourdeluin. OulaNouêrcmonftraaiant entcndiila négociation des P”' putez, combien Dieu leur faifoit de graces d’auoir difpofè le coeur du Roy à la Paix.Laqu”’ le nous douons dit-il plus#crcher que chofe du môde.Mais auffi qu’il nousy falloircondm’” de telle Ibrtc que îhonneur de Dieu marchaft tcusjours le premier. Sans mettre en cotnp’' nos ailés 5c commoditez: pour lefquclles il eftoit marry de voir que aucuns feiflcntplussi” meufe pourfiiitte de ladi^ Paix que pour autre meilleur refpcét.Prioitfur cella ceux delavi ' le de fyporter plus fobrement amp;nbsp;auec fvnion amp;nbsp;confentement delcurs alïocicz: fc donnons bien garde de beaucoup de menées amp;nbsp;pratiques dcfquclles il eftoit à craindre que les cnnc' misn’euflcnt enuoié de la graine en la ville. Qjfil eftoit aifé à conoiftrepar la re/ponccquc c

Roy auoit rendue aux articles de Paix que luy auoicnt portez les Députez des^lilesr«®' mées; combien nous citions cllongnez du bien que nous clpcrions amp;nbsp;aidons tousjoursatte du de la côfercce amp;nbsp;negotiaciô de Paix qui eftoit faite à Paris.Laquelle çlloit côme rópiic'^^’

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’'leun fruit; fi bien que c’eftoit à recommencer comme déliant.

Ot pour parler plus amplement de cefte négociation de paixjelle Feftoit menée la plus part la prefence du Roy amp;nbsp;de la Roine mere,du Roy de NauarrCjduCardinal de Bourbon,Duc negodation ^Montpencier Sc Prince Dauphin, Princes du fang,du Marefchal de Rets amp;nbsp;des plus ligna-^QupriucConfeil defâ Majefté. Les Députez du Prince de ®ondé eftoient Beauuais la Node J DarenesSc du Chelar. Pour le Marefchal Danuilîeamp;Ies Catholiques de ivnione- quot;nbsp;loitentreautresClaufônne pour la Guiéneamp; la Rochelle, MirambeauDesbeflônsjDefmarez Condé Ma-^Prefidétde la Rochelle amp;nbsp;des Prifes qui tous apres auoir bien au long côferé aucc le Prin- ['ifc '■iipartircntdcBafleenuiron le 20. jour de Mars pour aller trouuer le Roy félon fôn mande- tre» Catho-’’’'otamp;faiif conduit. Puis arriuerent à Paris fur le 6. d’Auril, où ils prefenterent à â Majefté ’ Kequefte Se Articles en nombre de nonante amp;nbsp;vn dont ils auoient efté chargez tant par le 'ioce amp;nbsp;autres Proteftans que par le Marefchal de Danuille amp;nbsp;autres Catholiques aflbcicz pour paruenir au bien de la Paix. Ils entrèrent en Conference enuiron le 12. du mois d’A-

furent jufques au i6.de May que le Roy feit refponce aux ArticIes.Lefquels pour n’e 'oau contentement des Députez furent caufe que lefdits Députez furent licentiez hors mis ^uuoisamp; Darenesauec congé amp;nbsp;permiffion de fâ Majêfié de retourner vers ceux qui les a-ooientcnuoiez amp;nbsp;en conférer en fèmble. Pour puis apres retourner en dilligence par deuers oyamp;faire ce qui feroit plus neceffaire pour tauancement de la Paix. Sur la fin d'Auril ar- deurs des ’'Ocrent en la Court les AmbafTadeurs des L^ues tant des Cantons Proteftans que Catholi-Jlucs : afin de tous enfemble feruir D’interceflcurs amp;nbsp;Mediateurs enuers le Roy pour donner ’*aixafesfujetsauec exercice d’vneôc d’autre Religion ‘ Et en firent la plus grandeinftan-quot;oqui leur fut poflîble. L’Ambaffadeur de la Reine d’Angleterre faifôit lemefme difànten ’ooitieceunouuellc recharge delà RoinefaMaiftrclTe.Le Duc de Sauoyeauffi en ce mefîne ’onipsenuoiades plus fignallez de fbn Confeil vers leRoy pour le fupplier fur toutes chofes '’’ontendreàlaPaix. Et tous enfemble faifbient grand deuoir pour ùuancer. Le Roy difôit ^oilnetenoitàluy qUC Ic^chofes ne fufïènt desja pacifiées. Et que pour y paruenir il auoit oootre fa propre Religion amp;nbsp;confcience accordé beaucoup de chofês que ceux du Confeil ' ’’’cfæesnetrouuoient bonnes ny raifonnablcs. Aquoytoutesfois lefdits Députez n’auoient quot;ooluentendre. Et queneantmoins il leur donnoit encores terme d’y penferSc en commu-’quot;'lOerletout à ceux qui les auoient enuoicz . Et la dcfîus fut cefte Conference amp;nbsp;négocia- LaUunauI ’'oointermife jufques au retour des Députez. PuislcRoydepefchala Hunauldaye à fa Ro- dayeàia ''Mle.Lequel apres vn long double fi on le deuoitlaiftèr entrer ou non: receu cueille dift Publiquement fa creance dans le Temple Sainél Yon recômandant fur toutes chofês le grand Royp^our*

s incitera

'quot;'guliet defir queleRoy auoit àlaPaix : comme il auoit aftêz monftrépar la négociation inciter à ’l'''feftoit faite à Paris. Enquoy auifi la Roine mere, les Princes du fàng amp;nbsp;principaux Offi- voire pLi».

Couronne auoient bien faitpreuue lt;fu zele qu’ils ont au repos d’icelle. Mais que culierc. execution de leur bonne volonté amp;nbsp;auancement d’vn fi grand bien, auoit efté empefehé au grand regret du Roy , par la faute mefmes de leurs Députez. Qm auoient comme fermé fo-rcille atomes les bonnes conditions offertes par fâ Majefté amp;nbsp;dilaye tousjours la conclufion ''quot;efifaintechofe.A laquelle le Roy les inuitoit d’cntédrc.Et de fâ part les en prioit trcfâffec-’quot;t'ifemét.D’autât que le Roiaume amp;nbsp;leur païs fur tous autres,en auoit vn extreme befôin. En ’’quot;T'eefloit d’auis qu’ils pouuoiCt amp;nbsp;deuoient particulieremét faire pour eux, veu qu’tl n’y oit que de leur Religion.Laquellc le Roy leur permetoit en fi grande liberté . Et qu’ils ne 'quot;oætfe rapporter ou attedre en cela au Marefchal Danuille amp;nbsp;autres Catholiques defvniô ^'neftoiéten armes que pour l'eftat ou quelque autre chofe qujipôccrnoit leur particulier. Refponce ’'5d autât qu’ils prindrét ces parolles côme toutes claires pour les defvnir d’auec ledit Ma- des Rochel« ’c cnal; le Prefidét de la Rochelle fit rcfpôce que lui amp;nbsp;fes Députez auoiét auffi fait paroiftre yj^^aüidaic n leur charge amp;nbsp;par le cours de toute la rtegociatio qui auoit efté ^ite à Paris,côbié ceux de ’Keligiôdefiroiét demeurervnis amp;nbsp;affociez en cefte caufê auec lesCatholiques qui feftoiêt «clarez.Et côbié qu’être eux y eu ft diuerfité de Religiô.Si cftoit la caufê amp;nbsp;deféce gcneralle P”'euxentreprifê pour le bié Se foulagemét du Roiaume fi côjointe amp;nbsp;vnieiqu’elle ne fê pou-quot;uitdifToudre ou feparcment traitter fans le dommage des vns ou des autres: voire pluftoft de ’ni'slesdeux enfemble. Somme d’autant ils tendoient tous à vn mefme but : auffi eftoit il quot;ecefrairedefe conduire par mcfhae voie amp;nbsp;ordonnance : amp;nbsp;fêbien garder de defvnion. AuP

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

fi que ledit Marclchal n’auoit point tant prins les armes pour lEftat ou autre occalio partit^ licre qu’il n’euft premièrement protefté qu’il prenoit en fa proteéhon amp;nbsp;fauue garde ceux îvne amp;nbsp;l’autre Religiô, Et de procurer à chacun d’eux fcxercice d’icelle par toutes voies oit tant qu’il luy (croit poflîble. Que leur deuoir eftoit donc de demeurer conjoints auec lu) nel’habâdôner.Ceque le K «y mefines n’auoit trouué mauuais leur aiant permis amp;nbsp;done äU conduit de conférer des articles qu’ils auoiét receus de (à Majefté les vns auec les autrespo tous enfcble retourner vers faditc Majefté en faire leur rapport.Aquoy ils deliberoiétenbn (àtisfaiie.Etdefair, ilspartirétdc laRochellele 15 .dudit mois de luin pour aller Marclchal amp;nbsp;de la pourfuiurc le refte de leur legation felon le vouloir amp;nbsp;intention queleKO/

leurauoitdeclaréauanrleurpartement de Paris. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

de la Noue fur Niort,

Pour parlé de trefùe.

Pédâi les 8. jours que la Hunaudaye fejouma à laRochelle la Noue fîttntrepriïê furN^rt 12 .luin lous foccafiô de la Mairie de la ville qui eftoit a ce jour. Mais fentrepriie fut dei^*’ Uerte par aucuns Proteftâs fimulez.Dc lôrte que eftâs la nuit desja quelques efchellesdrch cotre la muraille tirerét tâtd’harquebuzadesfur les entrepreneurs qu’ils furet cotraintsie tirer amp;nbsp;laiflèr vne de leurs efchelles: dont la Hunauldaye ne iê peut côtéter que telleentrep^® lèic fuft faite en la prcféce,q de vouloir furprâdre les places duRc^pédât qu’il parloir de^’^' aflèurât que cela eftoit fuffiiânt pour le reculer de la bône volôté qu'il auoit de la leurdSncf’ Et que pour lôn particulier il fé lèntoit grâdemét ofFenfé pour le dager mefmc en quoy ic® metoir de le rédre fufped amp;nbsp;calónic enuers le Roi.Pnât inftâmât les Rochcllois deluy Jôi'J' cÔgé amp;nbsp;luy mefme fc prcfêtaàla porte pour fortir.Mais il en fut empefehé amp;nbsp;prié d’attédrc retour de 1 a Noue. A farriuée duquel on mit en auant quelques propos de trefue pour pour les pays de Saintonge,Poitou,Angoumois amp;nbsp;la Rochelle.Surquoy la HunauldayciCP (bit fort de faire Ibrtir lesGarnifôs de Marâsamp; deBenon:mais quepour cefteffetilcuvouW' cÔfererauec les Côte du Ludc,deRuffec ôe la Chappelle Lieutenât de Biron enSaintongƒ' Toutesfois luy parti pour aller à Niort referiuit depuis ce qu’il auoit fait pour ce regard coneu qu’il y auoit peu d’apparâce d’auoir ladite trefue.Or ce qui |pouuoit les RochcloisfJ tre autres de vouloir entédre à la trefue:eftoit la promeffe de faire vuider les GarnifósdeMsTquot; amp;nbsp;de BenÔ qui leur portoict de grâsdômages mclmes ceux de Benô qui leur detrouftbiettoU tes les farines qu’ils appellct minotSt autres viures venâs de Poitou melmecouroiétbiéfo*’’ lient jufq ues à leurs poitcs.La Noue pour obuier à ces incurfions aulTi que les payfahsfailôi®* vne infinité de plaintes contre eux a caufè de leurs rauages Sc fàccageinens délibéra d’cæpo^'

nonpar le» Eeiionciftvu des anciésheritages de la maiibn delàTrimouilleà 5. lieues de la Rochelle.^ Ptoteitans Chafteau pour ibn antiquité eft prefque du tout ruiné.Tcutcslois depuis ces derniers trouble^ les Catholiques tauoictaucunemét fortifié:de forte qu’il n’eftoit ailé a forcer fans Cano. Suf' quoy la Noue pour entretenir les foldats veu le peu de gain des entreprilès palfées-.joinftfi'’' ftâte pourfuitte des Rochellois pour enleuer le Chafteau de Beiion ( ou la Perriereauec5®' foldats coupon chemin à tous ceux qui de Bagnols amp;nbsp;autres cartiers de Poitou mcnoicntßi” ceftè farines,bleds,minors amp;nbsp;autres fortes de cômoditez à la Rochelle) par la theuauchéedv' ne nuit entière,il furprit lesauenuës de la place crainte qu’en n’auertift le Comredu Ludcamp;

Garniibns prochaines de la v eniic.Si que Popelin iere auoir rôpu le Corps de garde que les ai* fiegez auoicten la grage du bourg la plus prochaine du Chaftcauou 7. lôldats moiirurét placé 2. Canons pour mettre le Rauelin ( le pied duquel fut gagné par le Capitaine Mefni)^ JcChafteau en poudre pour ehre petit ferré amp;nbsp;mal flâqué.-laPernere fut côfêillé delêrédrequot;^ amp;bagues lauues.Voiât qu’^ fcul premier propos de la capitulatio/es gcsfè defroboiétpoints jeter des murailles en bas amp;nbsp;le rendre aux Proteftans. Le Capitaine Mefîty fut lailfépouij commander aucc fbixantc harquebuziers que lesRochellois pourueurctlôudain de poudres» bleds, vins, chairs, Icgercysieccs artifices à feu amp;nbsp;de tout ce qu’on voulut dcmander.Si gO®' de eftoit leur affeélion à tenir la placc.Mais quelque mois apres des Brueres, Gouiierneur^î Marans y auoir fait à diuerfês fois entrer cinq de les foldats qui le feignoient fort mal contans de leur Chef amp;nbsp;curieux de reprandre leur premiere Religion Proteftantc : auifi toil qu’ilse® eurent pratiqué quelques vns de dedans, amp;nbsp;qu’ils veirent Mefiiy hors du fort pour aller à h Rochelle ; forcèrent ce peu qui reâoitde mourir ou lôrtir pourlcuer lepontleuisfurcux-Et nonobftant les prières, menaces amp;nbsp;tous auties moiens que le Mcny retourné au cry dfs

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liens, y voulut pratiquer pour leur faire reconnoiftre le deuoir : tindrent bon jiifques à la vc-'’lie du fecours de Marans qui chafla du tout, le refte des Confederez. Lelquels en Hn (c con-lentcrentde porter aux Rochellois vne fi mal plaçante nouuelle de la perte de ce,pour accôm Hioderquoy ils auoient tant depandu. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vicomte^

En ce mefme mois mourut Henry de Rohan Prince de Leon an Bretaignc en fa maifon de R^^han. ^lin, apres auoirefté longuement trauaillé des gouttes. Sa fille aagée de vnze à douze ans Mariage Jn niourut auifi peu de jours apres. Ces nouuclles furent portées à Frontenav frere du deffunét nui oft ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r */o i t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n-f Rohan Ic

'i«ickoit en hrouage. Si que peu de jours apres tut auance amp;nbsp;conclud ce qu il monltroit le jeunr. plusdefirerafiàuoir le Mariage de luy amp;nbsp;de fheritiere vnique de la maifon de Soubize Cathe-’mede Parthenay vefue de feu du Pont : qui durant fon Mariage porta le nom de Soubize. I^me auflfi vertueeile amp;nbsp;autant douée de toutes fortes de graces que d’Elp rit que de Corps;

lue autre que la France ait produit en ce Siecle. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. gt;

Reprenant le pourparlé negochtiô de Paix,les Députez tant des Proceftans que des Ca-lEoliquesalTociezreftoiét retournez chacun en leurs Prouinees pour fo refoudre fur la reljjon ce des Articles qu’ils auoient eu du Roy qui leur auoit cômandé faire leur retour au pluftoft. Etpournerendrc la Paix du tout defefperée auoit trouué bon de retenir aucuns defditsDepu-’nzenCourt.Latrefueccpendantqueaucuns pour lors mettoiéten auantnepeutfortir effet amp;nbsp;ny vouloir entendre le Royzafin que ceux qui demandoiêt la Paix fuflènt d’autant plus enclins ou preffez à la prandre aux conditions qu’il la vouloir bailler.Occafion de la côtinuë de tousafies d’hoftillité tant par mer que par terre. Mefines le dreffoient nouuelles entreprinfos. Entre lefquclles celle de Perigueux eft bié digne d’eftre remarquée tant pour fimportâce amp;nbsp;renommée de la ville Capitalle delà Prouince:quepour la ruze amp;nbsp;ftratageme guerrier dont ®'”'lâpourfenlàifir.

EeBatôde Langoyrant qui feftoit tousjours tenu à Bergerac difiat 7. lieues de là en fit fêtre-pnfê qui fut exécutée fur la fin dudit mois y aiât fait en vn jour de marché entrer bÔ nôbrede fo'.datsen habits de payfâns amp;nbsp;autres poures attifons. Lefqucls auec aucuns de leurs Intelligé- fu^prfndre C’e’sqiiidelongtéps cftoiétdâsla ville: S’eftâsfaifis defvne des portes dônent entrée à ceux »quot;e ville. S’fi les fuiuoiét de pres .Tellemêc qu’elle fut incôtinant prifo amp;nbsp;pillée pour la plus part.Où les Ffoteftans firent de grands butins fpccialement fur les Eclefiafiiques amp;nbsp;Temples de ladite vil-Enon fans efpargner ceux qu’ils voyoient fe mettre en deuoir de leur refifter. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LudeChef^

Ry auoit lors quelques Côpagnics du Regimét de Sarriou au tour Niort qui feftoiêt pre- «le l'armée.

foncées pour entrer dedas depuis que les Proteftans fauoiét failly côme auez entcdu.Mais les l’âbitâsnelesvouloictrcceuoir.Orcncctépsl’arinée Catholique eftoit pour la plus^art défi bâdée; amp;:beaucoup côme fon difoitauoicrrefuzé lachargedelacômâder. En fin le Cote du Eudefe porta pour Chef des troupes efparflès par le Poitou.Si qu’aiant afféblé 7. Côpagnieà thoiïque en d’ordonâce 24.Côpagnics de gés de pié faifoit côte d’é enuoier partie auGouuerncmét de Poitou. foRochelle pourempefchcrlacuillettc des fruits 8z vne autre partie aux îllespourempefcher les Proteftans de fepreualloir du Ici qui y eft en grande abondance. Vous verrez cy deflbus tomme fes deifeins fucccdcrent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;MontSahit

lene veux oublier la prife amp;nbsp;reprifo memorable que firét en ce téps les Catholiques amp;nbsp;Con- Mkhel fur Encrez Proteffâs au Mont S.Michel.Du Touchet Gêtilhômc voifin de Domfrôt en Norma-1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘*

ilioiuerti que le jour de la Madclaine la plus grâd part des habitas amp;nbsp;morte-paies du Mont S. «pVinfepar ^■'dieljdeuoictaller en procelfiô affez loin dulieinauâce^o. hômes le za.Iuil. faignâs aller iccuxfurl«» «0 Peletinage,qui prindrct vne guidefolô la coutume. Lequel les auoir côduits, jufques à la c'iNormX ^rcc du Môtjles auertit qu’il falloir laiffer dagues amp;nbsp;autres armes^our entrer en ville. Où a- «üe.

^’Off déjeuné en vne hoftellerie; prier et f hofleffc leur dôner mônoie pour faire châter MefTe dçuât l’Image S.Michel.Ce qu’elle fit amp;nbsp;môtez en fEglife de f Abbaie qui eft au haut du Ro-dienilsouirét leur Mcfl'e.Apres laquelle féquerâs fil ny auoit autres lieux de deuotiÔs amp;nbsp;les yauoir acheuées:tirêt leur dagues fâs gardes cachées fous la cafoqdfe amp;nbsp;les piftolets qu’on nô-bidetsxômâçàt IcCapitaine mefinc à crier tue tue à mort à mort,fur IcsMoines qui fe voü Wdeffedre Sc fur leur Preftre qui leur auoit dit la Meffe:pendât q les autres foifis des clefs ‘Importes delAbbaicprenât le Capitaine aagé de 6o.ans dit Perc ôtant pour auoir les prouifiôs

t’êaider en cas de ficge.Ceux qui eftoiet en garde auoir auife du Touchet qui par la greuc à sourcedeclifiual venoit accôpagné de 12. autres bié armez:fermét la porte amp;nbsp;fe rendét Mai-

N n n ij.

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L’HISTOIRE DE FRANCE.


Aouft, ^17 5-

Brouage les Ifles.

Veraeen

Brouage.

ftresjles Proteftâs demeurez en bas.Ceux d’ehaut voiâs que du Tonchet rctournoit^,, dans que la ville elioit efmeuë amp;i. la porte fermée ; craintifs font tcber vne harfec'e ier à la porte de f Abbaye porr y tenir fort. Ce pendant le bruit court que Saind Mitf cl 1' auec efpou liante de tous les Catholicques prochains. Surce de ViquCjEnfcigne de Matig’ vint en toute dilligence à Aiiranches auec quinze Gentils hemmes :ou il prend vint buziers qu’ils met aux auenues de la place attendant plus grand fêcours. Dont eftonncî Proteftans ores qu’il eulfent aflêz de viures mais point de munitions; fê rengerentàceinp^ lition.A la que’lle de Vique confîderant le fit amp;nbsp;force du lieu : leur permit de fe retireriez me jour de la Prinfe leur bagues faunes fans rien emporter du dedans : Mais Matignon^ ty à vnze heures du foir de la prifê : amp;nbsp;par fes deptfehes à plufîeurs accompagné de chenaux pour le fecours, farrefte à Auranches neantmoins, apres qu’il eut feeu htep® où il fit trancher latefieàtrois des prifônnicrs qui luy furent amenez dont les telles portées au Mont S. Michel. Les autres furent traitez félon que les paffions de quelques vtis permirét.Enfômmc fi le bruit de la prife mitlesCatholiques en cerucl amp;nbsp;double merueii^, de leur repos amp;nbsp;afïèurâce de leurs biêsda reprifè ne les resjouyt moins qu’elle ennuya les fédérez quifattendoyent a remuer vn bien plus grand mcfiiage en tous ces carriers fous« ueur,rctraiteamp; affiflance d’vne telle place fi renommée partons les carticrsdcce RoyauZ^;

L E Vifeomte de Rohan, voulant pourueoir à lafenreré des Ifles enfabfence de la quifcnefloitrepofefurluy : donna jufquesenBroüagele vint-vniéfme d’Aouftoùilnic'f'’. ne Compagnie de crue. Puis y auoir laifTé Sainéf Gelais fê retire à la Rochelle, donna occafîon de mefeontentemenr aux habitans de la place, aufquels il greuoit beaucoup' d’eftre commandez par autres que ceux que Mirambeau leur Maiflre amp;nbsp;Seigneur leur auz' laiflèz auant qu’il allafl en Court.Qui efloit la Cymendiere qu’ils reconnoifîôyentpourlc® Gouucrneur : Murmurans contre ceux qui vouloyent comme entreprandrefur le MaiuZ^ Seigneur de la place ,quiy auoit donné ordre auant que fen aller dont fon FefloittousjouZ bien trouué. Or efloit long temps auparauant le Baron de Mirambeau retourné en Co“® la féconde fois pour fe trouuer a la venue des Députez qui enc%res efloyent en Langui’ do. Sur ce Plaffac fon frere ôc Gouueineur de Pons auquel ceux de Brcüagefeirent eiiK®' dre ce que deffusjy adjoutans beaucoup d’autres chofés: induit auffi par les menées Aguerres Procureur dudiôt Brouage amp;nbsp;grand confident de Mirambeau : délibéra d’y aller^® plus fort. Ce qu’il feit fi fécrettement qu’il y entra auec bonne Compagnie ainfi amp;nbsp;à Ihf“’ re mcfme que Saindl Gelais faifoit faire la monflre de la Garnifôn . Lequel esbahy d’vne nue fy itftpinée de Plaflâc, qui tenoit contenance d’eflre mal contant : fe fâyfît fécrettement du fort qui efl vers 1 Occident amp;: feparé delà viHe féulement par vne petite muraille. aducftydc cela, meten Armes les habitans Scies Compagnies du GouuerncurCymendieZ amp;nbsp;luy mefme marche deuant le fort. Priant Sainôl Gelai? qu’il feifl fortir ceux qui efloyeZ dedans autrement qu’il les forceroit. Mais comme ils efloyent prefls de venir aux main® amp;nbsp;que ja les Soldats couchoyent harquebuzeen joue : on trou ua moyen deles pacifier: forte que fon fortit du fort. Lequel par le commandement de Plaflàc fut le lendemain te®' du commun auec lavilleparlaruyne de la muraille qui les feparoit. Dont Sainâ féfentit grandeiHent offenfé,prenant fade pour vne brauade que fon luy faifoit auccauan' tage. De forte que fen eflant allé deux jours apres à la Rochelle : Il fen plaignit fort au Vicomte de Rohan qui de fôn coflé ne fen mal contenta moins. Toutesfois celuy qui^ mefme jourfutcnuoyéà la»Rochelle delà part dePlaffac, remonflra fi bienfoccafionlt;*“ tout ce qui fefloit pafïcen cell endroiól : qu’il donna comme il fémbloir au Vicomte ét Rohan Sc à Saind Gelais i^cafion de ne prandre les chofés fi au pied Sc de ne les interpreter ainfi finiflrement. Toutesfois la Compagnie du Cappitaine Mefnil fut bien toll apres lice“' tice. Et pour pacifier le tout, Vcrac fut enuoyé en Broüage pour y commander en titre é“ Gouuerncurdu conféntertlent des vns 8c des autres. Ce différend furuint le deiixiéfme Sep

tembre amp;nbsp;cnida dire caufc d’vn grand mal. Car les Catholiques fapreftoient de tous collet

pour entreprandre fîir les Ifles comme vous entendrez cy apres.

N O V s auons parlé cy deffus comme le Comte du Lude Gouucrneur de Poitou aiio® furi’iflcde eflé déclaré Chef de f Armée Cathol i.ct.v e . Ses forces efloyent pour lors cncoro bien petites, pour mettre à execution ce qu’il entreprenoit Qui efloit de faire Armée terre


Entreprife dcLandreau


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amp; par mer pour empefchec les Rochcllois défaire la récolté des fruids Siprincipalle-'quot;sntdufelamp;du vin. Mais il attendoit le Regiment de Bulîî amp;nbsp;quelques autres Companies que le Duc de Montpcncierluyauoitproinilès. Voyant touteslois que la lâilôn le pref-æitj amp;nbsp;fpeciallement pour le cofté de la mer : Il enuoya û Commiflîon à Landreau Che-Hîlierdeîordre Gentil-homme de bas Poitou, qui le portoit pcftir lôn Lieutenant en ce bas psys,coftes amp;nbsp;Mes de Poitou. Perfonnage remuant amp;nbsp;qui à fàid beaucoup de chofes qui le tendent allez conneu des vns Sc des autres : pour entreprandreTur fille de Ré, afin de priuer «ux de la Rochelle des grandes commoditez qu’elle reçoit ordinairement de celle part. Et ®cfmes les empefeher a ce coup,de fe preualloir du lèl amp;nbsp;du vin qui eftoit celle année en grâ-esbondanceen l’IHe. Le DucdeMontpencierluy auoitauparauant donné la charge de ^ncnieimeentreprife. Pour laquelle aulfi il feit vn voyage en Court où il auoit allez alfeu-f'h Roy du moyen qu’il auoit deluyfairevnbonferuiceenc’eftendroiét, amp;dela volonté n« ilfy deliberoit emploier. Luy faifant vn peu les choies plus facilles qu’il n’elloit be-

Mais la haine qu’il portoità ceux de la Religion : mefines aux Rochcllois,ou bien fef-perancedu proffit qu’il fimaginoit en la prilê de Ré. loinâe au defir de bien lèruir lôn Prince amp;nbsp;acquérir honneur: le feirent mettre en armes au temps qu’il lèmbloit que pour lerclpcél ^cceuxdcfquclsil deppendoyt: amp;la quallité de la Guerre qui ellrit en partie pour ÎEftar: on efperoit qu’il le deuil tenir coy. Et defaiéh veu lès comportemensalîèz paifiblesdont il auoit vfé depuis la prinlê des Armes; plufieurselloycntd’oppinion qu’il garderoit les gages durant celle Guerre. Sa deliberation neantmoins fut de le faifir non feulement de fille ^cRé: Maisaulfi de celle d’Oleron prochaine de celle d’Aluert:Sc confequément dcBroüa-gcquieftoitlcplus friand morceau de toutes les Ifles. Puis ayant faiél vn fi bel exploiél amp;nbsp;’^oceiilesNauires que cependant luy feroyentaprellées amp;nbsp;enuoyées tant de Bretaigne que de Rourdeaux amp;nbsp;Bayonne : combattre les Nauires de la Rochelle pour leur ollcr le comman-^cmcntfurla mer amp;nbsp;les relTerrer de celle colle julques aux portes. Ce qu’il prefuppolôit ai-Icafiire: pourcequeleujÿNauires elloyent continuellement en mer àbutiner:amp;ne reue-noyentqueàlafille: Etpartantfe pourroit rendre le plus fort à la Rade. Laquelle apres a-quelque nombre de Nauires il elperoit fi bien garder, que aucune choie n’entreroit à la Rochelle par ce collé. Aquoy le deuoit aider le Baron de la Garde auec lès Gallercs amp;nbsp;quel-

autres Vailfeauxronds qui ja elloyent prellsdelôrtir de la Riuiere de Nantes. Mais Poutn’ellrelediâBaron fi toll prell qu’il eull ellé bien requis:ou bien que Landreau Je vou-Wcuancer pour auoir tout lèul fhonneur amp;nbsp;le proffit entier.-fétteprife rcülfiit comme vous Rendrez. Ellant Landreau de jour a autre prelié, tant pour les lettres du Roy que ou Corn- . te du Lude,de mettre au plullollfon entreprife à execution : fe délibéra de facheminer. En- ment de

la conduire fi fecrette dont il vfa ell grandement remarquable, pouraiioir ellé telle Landreau, ^ticfeftant embarqué aux Sables d’OIonne auec quarante Gentilshommes amp;nbsp;trois cens har-^uebuziersdes plus feiles amp;nbsp;gaillards du’ Regiment de Sarriou , il fit flotte de deux moyens ^îuires amp;nbsp;de dix-huiél à vint tant Pataches,GalIions queChalluppes.Laquelle fut au lende-®3in matin plulloltvcuë deuant fille: voire plulloll les hommes pied en terre,que ton n’en ^tgt;oitouy parler.Encorcs que les Retoislè ventalTent d’auoir de bons auis par les cfpions qu’ils ^ttretenoiêt par dela:amp; qu’ils prefumallènt leurs forces alfez fuffifantes pour fe bien garder de ^^cofteVoire jufquesà mefprilër la Garnifon Scfccours que les Vicomte de Rohan amp;nbsp;Maire de la Rochelle leur vouloient donncr:leurconlèillans de preuenir le mal plulloll que d’aten-dreaccrcher le remede quand le mal feroitvenu.

le vous ay cy douât dit que la Nouë,aiant licencié les troupes afl^iblées de Poitou amp;nbsp;Sain-t%cpresdePons:felloit retiré à la Rochelle.D’où auoir dillribué Its forces du païs par Gar-^‘‘%ilfelloit acheminé à Perigueux.Entre autres places qu’il auoit pourueuës à laRequelle desRochcllois:ilauoit mis Popeliniere dedâsCh3ron,pour brider les courlîès ennuieulès de '^Ganiifon deMaransquicouroit jour amp;nbsp;nuitfurleGouuernem?ntau grand dômage des ''ocnelloisdefquels eurct.paix par ce moiÔ.C’cll vn fort petit Challeau,que les Catholiques ’'ïispris corne vous aucz cntëdmauoiêt plus que demi ruiné.Crainte qu’aucun desCofede-'^zncfy mifletpour les empefeher de courir. Et de fait aucû autre n’i voulut demeurer,apres Ç^ttous eurent veu que le parapet des murailles eftoit fort abattu, les flancs oftez, lefolTé ptcfque comble ôc le logis làns aucune commodité pour y habiter. Popeliniere neantmoins

N n n iü.

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^prcnibrc, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’H I S T O I R E DE FRANC E.

inftammant prié d’en entreprandre la garde:amp; auoir accommodé la place de telle fortequc la Garnifon de Maras ne la peulf jamais prandre quelque effort qu’elle y feill à pliilîcurslob’ y demeura jufques a ce qu'appellé par ceux de Ré qui ja craignoient les deffeins desCatholi-ques pour y amener fos gés auec charge du Vicôte dcRohan amp;nbsp;Maire de la Rochelle defeié tirer,defmolir ce qu’il y auÂt fait Se aller en Ré:il quitta la place que foudain laChenayUu' tenant de des Brueres fit brufler amp;nbsp;ruyner du tout : afin qu’elle ne peut aucunementferuirdc rerraitte aux Proteftans. Sur ce Popelinierc cfleu Gouuerneur de Ré en laffcmblcedelf . cheuinage par la Noblelfo amp;: habitans de la ville : auec permilfion de faire battre le Tambour pour auec fos gens y mener encores cinq cens hommes : ne fut pluftoft preft de fembarq»« que lez fugitifs de Rc apportèrent nouuellcs de la prifc de toute l’Ifle: à la reprinfcdelaqud'f J on procéda comme vous entendrez.

de rifle de ' L’Ifle de Ré eft à deux lieuës de fa Rochelle amp;nbsp;à vne lieuë de terre ferme. Elleàcinq grandes lieuës de long amp;nbsp;vne lieuë 8c demie de large pour le plus amp;nbsp;en quelques endroit beaucoup moins,fertilleenvins8cenfel.‘ Mais beaucoup plus en vins pour eftre prcfqnc tout pays de Vignoble. Les Rades y font fort bonnes 8c les Hautes aftèurez pour moiens bail ires du cofte de Septentrion. Car de feppofite ou eft la mer fâuuage qu’ils appellent ; cite eft du tout innacccflîblc. Elle eft riche amp;nbsp;fort peuplée a caufo du grand traffic qui fy Or pouf eftre défi pres voyfine Sc mefmes du Gouuernement de la Rochelle : Auffi que plufpart des habitans font Proteftans ; elle à tousjours tenu le party desRochcllois.Lcfqueh pendant les troubles y ont tousjours mis Gouuerneur 8«: leuc deniers fur icelle quand tes affaires l’ont requis. Ce qu’ils auoycnt mefme continué en cefte dernière guerre. Mais cftans les Rctois gens d’efprit, foupçonneux amp;nbsp;difficillcs à ferrer ; ils cffaicrent pendant ccflc Guerre de trois ou quatre Gouucrneurs. Et mefmes du Comte de Montgommery duquclite monftroycnt tousjours auoir quelque occafion de fo plaindre amp;nbsp;mal contenter. Si qu’en fi” nefo pouuans bien accorder ny compatir cnfemble : ilsfocouercnt non feulement ceGou-uernementeffranger accouftumé depuis la Guerre: Mais auflî ^lec grandespricresamp;f^' monftranccsfexempterent de la Garnifon : difànsque puis qu’il ne forcmuoiraucunecbofi” du cofté de la mer: iiscftoyent affez forts 8c fuffifàns d’eux mefrnes pour la garde de te”'^ Ifle : jufques à ce qu’aflèurez des defleins du Comte du Lude pour enleuer toutes les Ito 8c la leur fur toutes la premiere, Ils prièrent les Rochcllois defecours, Sc Popelinicreno-

Defccntcdc Landicau en Ré.

tammant quieftoitcn Charon comme j’ay dit. L’opinion de leur propre feififaiiccncanf moins, vint fort à propos;amp; fut vn bien Ipecieux prétexte pour auancer amp;nbsp;faciliter fcntreprile deLandft*au. Lequel eftoit de jour a autre adueny par les Catholicques fiigitils dclBletC îEftatamp; Gouuernement d’icelle. Etmcûncscommcilny auoir plus à la Rochelle quête habitans naturels; eflans lors les deux Compagnies eftrangeres auparauant entretenues en lî la Rochelle , d’clles mefmes licentiées. Et le Comte de Montgommery’ amp;. quelques Gentils-hommes lortis au ec vn mcrueilleux mefeontentement. De forte que la diuificn qu’il Içaiioit alïcz eftreparmy les Rochelio is: luy donnot matière de penfer, qu’ils n’oferoyent entreprandre de focourir ceux deflfle. Auec ce qu’il eftoit bien aducrtyquela Noué'c-ftoit à Perigueux. Somme que Landreau ne pouuoit mieux elpier le temps amp;nbsp;foccafionpour faire quelque grand exploit amp;nbsp;feurement. Il le feit bien feruirauflî. Car ayant des legrand matin du Vendredy deuxiéfinc Septembre mis pied à terre, aux Portes amp;nbsp;en Loix, fans aucune refiftance au lieu ou la defeente cftlaplusaiféc qui eftlefief d’Ars: Il fe refolutde

marcher en bon ordre droiéfau Bourg Sainôl Marti n principale demeure amp;nbsp;mieux peuplée des plus aparens^e l’Ifle. Où il ne fçcut neantmoins fo loger qu’il ne fiift pliisde Midy. Tant pour le chemin qui luy fallut faire depuis là defoente, qui eft de trois grandes lieues: que pour la defence où fo mirent ceux du Bourg qui corn bâtirent a leurs barriers

Prifc du

amp; l'arrefterent alfoz long temps. Mais comme cell peu de chofo en telle affaire d’vne populace qui ne fçait amp;nbsp;ne veuf obeyr : auflî furent ils bien toll forcez par les Catholicques, qui entrèrent peflc melle par toutes les aucnuës du Bourg en bonne amp;nbsp;refoluë ordonnance auec vne pointe alTez furieufo. Car ils ne’ffoient moins de quarante Cuiraffesamp; trente Martmpàr' Rondachcs tellement que en voyansfur la place quelque nombre de morts ôc de blefo icsCatho- d’vne part amp;nbsp;d’autre :amp; Landreav Maiftre du principal Bourg: Cefutàquilé licques. fauwetoyt. Aucuns des plus ddligens s’embarquèrent car quelques Callions. Et en peu d’heure

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tl V R TRENTENEVFIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;277.

«ihcure pour leur eftrelevent fàuorable portèrent ces nouuelles à la Rochelle ou n’y aquot; uoit lors que le Vicomte de Rohan. Lequel en ayant conféré auec le Maire de la ville : fu^ promptement refolu à quelque pris que ce fnh de harter le fccours refolu d’y ertre enuoyé combattre l’cnnemy premier qu’il print plus a liant pied.Pourcefut aduifè pour le mieux,

‘lechoyfir vint des meilleurs de chacune Compaignie8lt; autres volontaires delquelsla dilli-gence à l’exemple des Chefs fut grande à fembarquer. En quoy plu heurs Proteftans lé E-■■ent bien remarquer : non moins de differens courages que meus de diuerfes partions : non feulement en ce que les vnsléprefentoyent gaillardement pour reconquérir l’honneur amp;le l'ien ja perdu deleurfreres. Et les autres (que la crainte d’vn peril fi grand amp;nbsp;fi prochain ’uoitcomm’ eftonnez ) fen reculloient par tous moyens amp;nbsp;exculcs à eux poifibles : julques îdirelcs plus feneans d’eux qu’ils n’y meneroyent leurs Compagnies qu’ils n’eulfent argent lt;120310. Mais que de ceux qui faifoyent mine d’y aller : pluficurslémbloyentdebatre, en I2 hafte amp;nbsp;auancement de leurs préparatifs, à qui leroir le premier amp;nbsp;dernier au combat. Secours de! Si que les premiers Gallions qui fortoyent gangnoyent tous jours chemin làns attendre leurs Compagnons afin de plurtoft mettre pied en Hile. Failânt Popelinie»e crtat que de Ré. pourertrefille grande : les Catholicques n’auroyenrfi tort en fi peu de temps fçcu gan-gnctamp;fournyrtouteslesauenucs : Par ainfi que mettant pied à terre en quelque endroiâ : il lÿ maintiendroit Jufques à la venue du fecours. Cependant d’autres furent dertinez à la voyle pour combattre les Vailfeaux de Landreau amp;nbsp;fccourir les trouppes de terre comme loccafionfen prelènteroit. Mais le vent ertoit fort contraire. Tellement que lans auancer

beaucoup ils furent tousjours contraints de ramer. Tant que les premiers meirent pied à nefccntccn terre à lapoinrte de Samblanceau qui ert la plus prochaine terre du corté de la Rochelle amp;nbsp;I’M« parles hboutoppofitc de celluy où Landreau ertoit defeendu. La tons joyeux de fi heureulc défi tenteamp; le Confeil alfemblé pour fçauoir fi l’on y demoureroit fermes pour attendre le verte

marcher outre : La plus part lé tint au dernier aduis. Si qu’auoir accommodé ce fort (queleBarondelaGard^auoitbarty durant le liege delà Rochelle:) yauoir lailfé nom-bred’hommes auec viuresSu munitions de Guerre : Le rertc marcha joyeux à la rencontre lt;ie Landreau crainte que les Catholicques par vn {.dus grand loyfirtrouuarténtles moyens ^fcmieux renforcer amp;nbsp;munir contreeux de tour ce qui leur leroir bcloin. îoint qu’ils lé pttfuadoyétles pouuoirfurprâdre ou desbandez à la picorce amp;nbsp;grand butin qu’ils auoient

ou du moins las harafléz d’vne traitte de trois lieues que Landreau leur auoit fait fai-par les fables tous chargez d’Armes amp;nbsp;bagages. Lequel informé de la delcente d|ß Protc-

ftans parles Chefs qu’il auoit ertably pour commanderaux Corps de Garde amp;auenuës du Sainâ Martin: leur manda qu’ils lé tinlïènt leulcmentlur leurs gardes : amp;lé repo-

fâlîentfur liiy, amp;nbsp;qu’au lendemain il donneroit vn beau reueille matin aux Rochellois. Il e-fîoit prefque nuit premier que tout le lécours de la Rochelle fuft defeendu. Et apres que toutfutmis en bataille il ne fe trouua moins de trois cens harquebuziers auec cent des ha-bitans armez le refte des fugitifs ayant demeuré en ville. Auec lefquels Popeliniere marche jufques à la Flotte à deux lieues de là, pourrompre le Corps de Garde que les Ca-'bolicques du pays y drelToyent desja.-prerts a y barrer toutes les auenuës. Mais apres les pre-micrcsharquebuzades, tous fefuanouyrent qui pa qui la. Puis auoir fait legieremenr repai-ftretes trouppes amp;nbsp;prins refolution de donner dans Saint Martin princippal Bourg de l’Ifle 0*1 eftoyent toux les Catholicques à demye lieue de là, il fort : auancé à my chemin : neant-moins aucuns des Chefs le prièrent premier que donner dedans quel qu’en feurt foccafion, 2ttendreFromentiniere qu’on difoit amener grand fccours .Tcllerient que les trouppes re-

ïÇ'umées à la Flotte amp;nbsp;les Chefs derechef aflémblez en Confeil pour onyr ce que Fromenii- Confeil te. rapporteroit du Vicomte de Rohan amp;nbsp;Maire de la Rochelle; en fin ilarriuaauec fix nu par les

Gentils hommes amp;nbsp;quinze harquebuziers. Ainfi fe perdirent tri^s heures tant en certe de-'ncure qu’en la diuerfité desoppinions qui furent débattuesfurce que l’on deuoit faire. Aucuns n’eftimans petite enrreprifé d’attacquer vn fi puiflànt ennemy : accompagné d’vn ^boix ^eflite d’hommes ,amp; dcsja bariqué dans vn Bourg amp;nbsp;encores parmy les Tenebres lt;f^lanu!âoù l’on ne fe pourvoit reconnoirtre. Les autres au contraire alleguoyent la^ «iiitude amp;nbsp;trauail ou ertoyent les ennemys, tant pour la longue traitte qu’ils aùoyent “'lt;^2 3 que le combat qu’ils auoyent louftenu . Autres auffi qu’ils ertoyent encores apres

Nnn iiij.

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, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

Septembre, i$7?.

Refblutioii des Rocht 1-Joisamp; ordre cftably pour le eßbar.

le pillage amp;nbsp;a cerchcr par les maifons fans le foucier de trop Ibigneiilê garde pour n dire ail-uertis de leur defeente en tel nombre ; Encores moins qu’ils fulfent fi pres d’eux. Que (i attendoit au lendemain ,11 ne falloir penfèr de les combattre pour leur auoir donné iè repofer amp;nbsp;reconoiftre. Au contraire que les Catholiques les forccroyétfe retirer aiiecho’’ te S)i. conlufionjcftât le vent propre pour leur faire palfcr encores des hommes à leur fecour$' Comme de fai il y en auoit à la prochaine terre du bas Poitou de tous prefts à fenibarquef' Somme que le meilleur eftoit de donner dedans d’vn bon courage amp;nbsp;les furprédre moine«'’' dormis : amp;nbsp;femy partir en quelques bandes pour donner par toutes lesauenues, auec le gran d bruit amp;nbsp;tintamarre qu’il fèroir poflible de Tâbours amp;nbsp;autres chofes accouftuméespe” faire trouuer v ne trouppe plus grande amp;nbsp;plus forte qu’elle n’cft. Et que cela auec i'obfcunte delanuidiapporterolt d'autant plus defpouuante à fennemy: Ajouftans pour la fin querelle eftoit fi jufte comme aian,s affaire à des Maffàcreurs amp;nbsp;Pillars; amp;nbsp;qui eftoyét pafie^ pour exterminer ceux qui faifoyent proffeflîon de la vraie Religion : amp;nbsp;pour violer leursi«quot;’' mes amp;nbsp;filles ; qu’elle pouuoit d’elle mefmeeffacer tout ce que les dilcours amp;nbsp;confderatiôW humaines leur pourroyent prefênter de peur ou quelque autre infirmité. Que Dieu pourun ennemy de toute iniquité :fèroit la guide de ceux qui fOppofèroyctit pour deliurcr la patrie» tels ennemis. A tout le moins y mourans, la mort eft tousjours glorieufe amp;nbsp;memorablcde ceux qui meurent {X)ur Dieu amp;nbsp;pour leur patrie.

Somme que la rçfolutton prife à la pluralité des voix de charger le plus prompten’®' qu’on pourroit, fordre y fut eftably tel : qu’apres le commandement de le diligenter, fe®' re amp;nbsp;obeyrlâns famulër au pillage jufqucs à la fin de la viôfoire: qu’à la telle du grosmarfhe-royent tous les Capitaines, Lieutenans amp;nbsp;Enfeignes fuiuis des plus refolus de leurs trouppes-Audeuant defquels iroyenteent pasloing: deux trouppes d’enfâns perdus: conduitspî' bons Chefs amp;nbsp;guidez par des habitans de Sainól Martin pour ne faillir aux auenuës qu’o” faffeuroit de trouuer bien barrées. Afin qu’enfoncez par ces deux trouppes : le Gros vintquot;' pres pour acheuer le demeurant fil fen treuuoir qui voululfent oppiniaftrer. Lesenfansp® dus deuoyent donner en deux endroids deuantôc derriere le bourg, pour feparer les forces Catholicqucsamp; les charger au melme temps amp;nbsp;au mefme fignal d’harquebuzades. Mais® forte que les premiers Soldats attaqueroyent amp;nbsp;pourfuiuroyent îennemyà poinâe d’efp® jufques à la fin fans faider d’harquebuze ; auec tous le linge blanc pendu au bras ouau chap' peau pour le fignal de veuc, amp;nbsp;le mot de viôloire peur fentendre amp;nbsp;fc reconnoifire patin)' fobfcuriie de la nuiôl. Ainfi commandez, puis exortez de faire leur deuoir par la priere publique que le Mini lire y feit : Enuiron la minuit il fortent de la Flotte amp;nbsp;facheminerent droit àSainôl Martin . Dedans lequel les premiers enfans perdus conduits, au refus de tous Cappitaines, par Popeliniere, amp;nbsp;les autres qui deuoyent donner au derriere du ffourgpquot;' Carbillac Gentil-homme Breton : ils entrèrent de grande furie par ces deux atténués. S' qu’ayans renuerfé les premieres, fécondes amp;nbsp;tierces bariquades defquclles fortirent cinq haï' quebuzades tueront tout ce qu’ils trouuerent par les rues, crians viôloire pour fefairecon-noiftre par les gens de Carbillac qui chargea apres par le derrière du Bourg. Etfbudainque le Gros fe fut joinôtàeux marchans tousjours plus auantfe faifirent de la place en peu d’hem refur les Catholicques.Lefquels n’ofâns fortir hors amp;nbsp;renfermez tant aux maifons qu’en vu fort furie Haute amp;nbsp;au Moulin prochain d’icelluy : tiroyent infinité d’harquebuzades fe les Rochellois àlaveuë de leurs meches parmy les tenebres de lanuiéi. Tellement qu^ en tuèrent amp;nbsp;bleflerent bon nombre. Mais ils furent bien toll forcez de fo rendre. Pour Icfe’« court les Catholiques furdh: deffaits : amp;nbsp;grand nombre fè noya fe cuidant fàuuer dans les Barques amp;nbsp;Gallions qui cfloyent dans le Haure.Aucuncs delquelles enfondrerétpoureflretrop chargées,oU pour o’auoir de left à fuffifânce,ou pour auoir efté mal gouuernées amp;nbsp;cÔduid® Landreau feftoit logé à premiere maifon qui eft à feutrée du port nommée le pont verd» ou eft pour enfèigne la Fortune.Nom côuenablc à fou accident. Pource qu’enfon malheur le logis luy fut propre amp;nbsp;fâuorable pour fè fàuuer. Car des le commancement de la mefee eftant prefque affeuré deeequiauint -.mefinemcnt qu’il n’auroit jamais grace des Rochel-lois : il fe jeéla en vnc chaluppe amp;nbsp;auec Grangeoire amp;nbsp;autres fe fauna à la Tranche la plus prochaine terre du bas Poitou.Où il fo trouua enuiron foleil leué, defblé comme il fe peut penfe Ainfi fut fille de Ré perdue amp;nbsp;regangnée en moins de vint quatre heures. Ou mourureni-

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ƒ es Catholiques trois cns hommes compris ceux qui furent trouuez noyez apres que la mer eiut retiree amp;nbsp;ceux auffi qui furet depuis tuez dûs les vignes amp;nbsp;autres endroits ou ils feftoiét nombre des eachezparles paylàns amp;nbsp;autres de la populace. Ily eut bon nombre de Gentilshommes amp;nbsp;'-apitaines fignallez qui furent menez prifonniers à la Rochelle. Comme la Boucherie Gou-uerneurdeTallemontlîir lartles Capitaines Bernay, la Vallée amp;nbsp;plufieurs autres qui furet inis a rançon. La Penardiere Gouuerneur de làint Gilles demeura bleffé prifônnier: moù-lUiaufli toft qu’on feut porte par eau à làint Gillesapres auoir paie rançon ôi plufieurs autres 3ueclefquels les vainqueurs feirent vn grand butin d’armes amp;nbsp;des plus belles. Somme que ^ctedeffaitefut vn grand defauantage pour les Catholiques. Les defleins delquels tant par ’’’erqiieparterre, furent du tout rompuz ouàtoutlemoinsbienefuentez . Les Rochellois y perdirent cinq homes .Puis les Proteftans y laificrent gröffe garnifon fous Fromentiniere Sc cacholL lur commiflàires pour vendre les vins, lêl Si autres chofes appartenans aux Catholiques poure'ë 1“ Rochelle ptincipallement qu’ils auoient eflé caufè motiue d’y faire defeendre Landreau . Mefmes au- party ptotcf cunsdesplusapparans fauoientfuiuy amp;nbsp;guidé enfôn entreprife. Quatre joùrs apres les Ùa- tant/ilsfc tholiquespour reuenche de leurs pertes feirent courfes aux enuirons de la Rochelle^ Mefines afeurude'^ jufqiiesalaFons diftant de demie lieuë de la ville, l ucrét amp;nbsp;emmencrent plufieurs prifóniers Ré. en haine de la malheureufe fin de fentrepnfe de Rérapres le bon fuccez de laquelle ils eftôict refûluzamp;comme affeurez de prandre toutes les llles. Puis efperans lelôuuerain commani-gement fur mer par vne armée Reale qu’ils eufiênt ailement dreife tout auflî toft: ils le propô-■oient de bloquer la Rochelle par fercâion de forts amp;nbsp;bonnes tranchées qu’ils fou rniroiérit flefoldatsentous les plus prochains bourgs amp;nbsp;villages de La ville pour empefeher l’entrée Sc y®gt;ëatousles Proteftans: qu’ils deliberoient ainfiauoir en peu de temps ou par force ou P^ftaraincou parmi diuifiôs qui ne pouuoiét eftre que trop fouJaines par eüx en làilôn fi faf cheufe que celle la. Somme qu’en tous ces quartiers le recommançoient tous ades d’hoftilli-^tiuec plus grande animofité que au parauanr.

Les Députez Proteftans retardez en Languedojufques à ce qu’ils euflfènt autre pafteport ^nelepremiet jaexpiré:amp; qu’on leur euft donné vnautre compagnon que du Chelar dec'è- Ncgociatiô le huitième Aouft à Nifmcs:attendirent encores Rogier, valet de chambre du Roy empefi en Lâgu^cdo ‘^heenplufieursvoiages allées amp;nbsp;venues de lapart dudit Marefchal vers le Duc d’Vzez amp;nbsp;de bordes afin de moienner vne furlèance d’armes pour trois mois amp;nbsp;particuliere pour ledit païs comme ilsauoiét accordé entre eux. Mais le Roy ny voulut cntédre,la Ci trefae n’eftoit gene-'^îlleamp;réuoia Rogier des le lendemiau de lôn arriuée auec pouuoir de la faire en «efte qual-IhLN’aiant enuie qu’il fe conclut rien, finon que les villes de Beaucaireamp; d’Aiguemortes ‘l'^iauroientefté prifes depuis lôn arriuée luy fuflent au préalable renduës.Ce que melmes fa-uoitempefchécommefon dilôit de deliurer leMarefchal de Montmorency quoy qu’il en fut journellement importuné de beaucoup d’endroits. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;u

V 0 V sauez veu cy delfus partie des courfes amp;nbsp;entreprifes des proteftans en Dauphiné.Lef-quels croilTans de jour à autre furprenoient tousjours quelques places amp;nbsp;faccommodoient des biensEcclefiaftiques amp;nbsp;autres au grand dommage des Catholiques lôus Montbrun Ge-’'ml de leurs troupes. Lequel pour profiter lheur qui l’accompagnoit, olâ charger les trou- uecé prïsamp; Pesde Cordes gouuerneur en ce pays.Defquelles neâtmoins attedu,bleftecn plufieurs lieux décapité à ^^handonné des fiés:Puis mené à Grenoble fut décapité le douzième d’Aouft par Arreft de Cîrcnoblc. Parlement au grand plaifir de plufieurs Catholiques amp;nbsp;merueilleux ennuy de les partilâns .

Leflors le Roy auerty de la Iciiée des Reyftres que le Prince de Condé failôit en Allema-goe; fiten grande dilligence marcher plufieurs compagnies d’inftnterie vers la frôtiere mef-

celles de faGarde.Biron y futenuoié le premier pour donner ordre à toutes chofês : aten- Prince de fiîntleDuc de Guilè qui deuoit partir fur le commencemëtdeSeptembre pour aller en chain- ^^epwadfs psgnedrefïer fônarméeamp; ymenertant de la Court quç autres Ijfux de la France le plus de duRoycon gens de guerre qu’il pourroit.

SurcelaNouë retourné de Perigott à la Rochelle auec nombre de gens de pied amp;nbsp;de che-qu’il amenoit à la priere des Rochellois pour fauoriferla récolté de leurs vins amp;nbsp;garen- la^j^chelle pays d’Aunis des incurfions amp;nbsp;rauages des Catholiques: fut joieux d’entendre comme JctoutfeftoitpafréenRé:loüavnefi prompte execution puis que elle auoic fi bienfuccedé ^cpouuant neantmoins dilfimuler que ce n’euû efté vn Confêil bien foudain, de hazarder

N nn iiuj.

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septembre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’ HISTOIRE DE FRANCE.

tout ce qui reftoit de force en vue telle villc.LefquelIcs auenant quelles euHènt cfté àto;

par les PiO tcft.ins.

tes : importoient 'quafi delà ruyne du pays amp;nbsp;poJïible delavillemcfmes: pourcftrccciix(]ii‘ Befine incur ^2 pouuoientfecou Hr bien eflongtiez d’elle. Puis on propolâ aux Rochellois de fe cottifer^ triei de l’At niil efcuz fils vouloient auoi^efme Allemad Elcuier d’clcurie du Duc de Guife quel’ondi' loitauoir tué feu l’Amiral le jburde lafaint Barthelemy a Paris, pour en faire punition exem* plaire. Et ce dautant qu’on conoilToit que chacun fy aflfeôlionnoit pour le défit qu’ilsauoient de venger la mort d’vn tel perfonnagefur le coulpable amp;nbsp;meurtrier d’icelluy : on leur remoæ tra qu’ils fc deuoict bic eflargir en cela no feulemét pour le feu 1 fouuenir d’vne mort fiprodi’ toirement exécutée amp;nbsp;dont fon tenoit fexccutcur:maisauflî pour la pourcté desfoWatsqui îauoiét pris.Lefquels meus d’vn bô zclc en ceft endroitmei’auoict voulu liurcrny par prières des plus grans de ce Royaume, nypourlomme quelque grande qu’elle full voire excédant dix fois plus qu'ils ne demandoient d’eux qui leur cull effé offerte par les Catholiques. Msis auffi qu’il falloir dôner ocafiô à ceux qui îauoiét prisde fe rcflèntir d’vfle tele prife.QuifewK aufli par mefme voie leur donner moien de fentretenir amp;nbsp;faire plus grand feruice à laCaule generalle. Les Rochellois quoy qu’vne bonne partie y inclinaft volontairement amp;nbsp;fy cottifa desja* aians meurement pezé ce que deffus: trouucrent qu’ils ne le pouuoient nbsp;nbsp;deuoientÉu-

Prife de Bcfme’

Bcfme tué.

relâns mettre en grand hazard leursoftàges qui cftoient à Poitiers. Sur Icfquelslcnfc pouf' roitvenger demefines filsachetoient àdeniers contansie prilcnnier pour le fairemourir-prians d’eftre dilpencez de cela. Et qu’il fe trouueroit bien d’autres moiens amp;nbsp;hcnneficscdi' uertures pour faire luftice d’vn tel mallàcreur. Bcfme auoit eflé pris long temps au parauant par aucuns de 'a garnifen de Boutcuille diftant de lêpt lieues d’Angoulefme commeü retour' noit d Efpagne.Sc voiant en danger de fa vie il promift groffe rançon ; amp;: mefroes defaireren-dreMontbrun pour lors encor prilonnier. Aquoy ils preftoientîoreillc pour îhonneutamp;â” mirié qu’ils portoient à Montbrun: quoy qu’il leur fafehaft bien de laifferefehapper vntel homme. Depuis aians entendu la mort de Montbrun : Bettouille gouverneur de la placek tint tousjoursprifonnier .Mais tellement que Befme trouua moi^ de gangnervnfoldatdc delà garnifon auquel Bertouillefe fioit le plus-, qui luy donna moien de fe lautier Soluyinf“' mefortit auec luy n’aiâs qu’vn chéual pour eux deux.Cela touresfoisnefepeutfairefifecte' tement que Bertouille n’en fut à.îinffant auerty . Lequel montant à chenal ne leur donna loi' fir d’aller loin. Befme le met en defence voyant n’cftrc fuiuy que de Bertouille. Lequelfeffat paré d’vne piftollade que luy tira Befme : fcnfonceSc bleffc tellement qu’il demeura fur h place ou ÿ fut achcué par les foldars lorris de Bouteuille ou fon corps fut porté amp;nbsp;depuiscn-uoie au Baron dcRuffcc à fa grande priere qui le feit honnorablcment enterrer à AngoulefffC' Celluy qui l’auoit fàuuéeftant griefuemét blelïé en fut quite pourvue rançôamp; chaffe dehois« Trois jours apres,la Noue paffa enl'ific de Ré pour y donner ordre. Il y feit faire la môfttf Garnifondc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftrâgeres qui y eftoient ou fut trcuué deux cens cinquante homes fous cinq £»•

feignes amp;nbsp;cinquante cheuaux entre lefquclsy auoitquelquesfalladcs.

Enuiron ce temps les Natures de la Rochelle furent de retour de leur voiage desElTorcs Prifesri Ifles apparteiiaus au Roy de Portugal ou ils auoientefté pour cfpier le retour des Efpagnoh Nauircs Ro nbsp;nbsp;Portugais venans des Indes.Ils amenèrent nombre de prifes bien riches. Mefme trouuetent

chcliois- vne Casuelle Porrugaife venant du Caftel de mine ou y auoir fept quintaux d’or appartenait au Roy de Portugal. Ladite caruelle poiyr eftre bien munie d’hommes d’artillerie rendit grand combat.Toutesfois elle fut en fin forcée non fans meurtre d’vne part amp;nbsp;d’autre amp;nbsp;y fnf tué celluy qui commandoit dedans auec grand nombre des fiens.

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so M M A'l R E

Du Qiiarantieme Liure.

de l^auarre fe retirent fecrettement de Court,fuiuiz^^Jfel^tofi d'vn nombre de Seigneurs parttfans. Declaration de z^onfieur. Diuifions ata 'jR^chelle. Deffaite ‘*^^T{eyßres nbsp;autres trouppeseju'amenait en Francedeuant CArmée du Prince,deTTooré, ou le Duc

L'b nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^lejféawvifage.Les Afarefehaux deliurezdeprifon.Lettresde Monfieurauxli^chellois.

lanmtl cinej cens feptante cinej. Treues entre le 'Fpy nbsp;nbsp;zJl'îonfieur. Portemans du grand comman-

Ohll Flandres contre les Confédéréquot;^ Bataille Naualle perdue pour les EJßagnols. Aiildebourgca-'^^dande prinfe par famira des Confedere^^.Batatlle de tJ^Joo Kerkerde ou le Comte Lodouic,(ér le fils EJpagnols. Bure rendue aux Efiagnols. Ondeuuater prinfepar eux q)quot; Scho-

fe mutinent faute de paie.z^ldoiens de les contenter fis pillent APafirich Cr faccagent Anuers. l^^L nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ajjbciation des ejuinze prouinces du Tays bas auec leTrince déOrenge les Efiats d'Ha-

, 'Wifs des Protefians Catholiques vnis en France. Moiens préparatifs que tint le quot;Ejy pour drejfer ar-ijtte^Ja ville de Paris Cr les Ecclefiafliqs ont tousjours donné au ‘Ê.py : (^larequefled'iceuxàfa k i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;poure J^at du ‘B^yaume de France nbsp;nbsp;les abus cjui font en toutes conditions deperfonnes

fa prerogatiue fier les autres. Négociation de Pai.x renouée (fr conclue. Apanage de AFon-

amp; les villes a luy données pour feureté. Bytffec dénié l'entrée en Angoulefme au Duc de Aiontpencier .(Afonfieur enuoie Epchepota laBjfchelle. Lettres du Princede Condef^r Theodore deBefze ‘’^^^oebellois auec leitr.t refponces .Congnac nbsp;nbsp;faint “jeandonezpar leaH.xCofederez au lieu d’Angoulef -

•kfclarationde AFonßeur àceuxdela B^chelle.zAlaignentÆntflrede la B^chelle.‘Deputé^de^^AFon-J s ht Tt^chelle : la refponce qu'on leurfit. Les Bpchcllois ajfiegent battent (Fr prennent zAFarans fur le bfxt'.quela Ta'ixfeconclud plus auantageiife aux Protefians quela precedente. Lettres patentes pow l'acroif-J‘’»eiitder iApanage de A^onfieur : auquel on ajfieure l'af emblée des EßatsCeneraux de tout le ^^ume,pour a toutes chofes fur tout retrancher toutes occafions deriottes auenir.Et pourcel'on commandeque I definentelée afin que la ville ou ils fc doiuent ajfembler fait plus libre à tous. l'Efiatdes Polonois apres '• éeperi de leur Bpy. Guerres entr eux ç^-les AFofcoiiites : Eleéliond'vnnotiueau'Bpy auecl'Efiat deseAiof co'titts,

V R ces entre faites Monfèigneur freredu Roy indigne de le voir traitter dejouràautrc de telle façon qu’il ne pouuoitfe reputerque pour captihtrouue moicn à l’aide de quelques vus de lès fäuorits defa-franchir de la condition en laquelle il pcnfôit auoirefléafTez longuement detenu ; de forte qu’ilfabfèntade la Court eftant lors à Paris en-

uiron la my Septembre. Etfeftant retire à Dreux place de foil apanage g. fut incontinant fuiuy d’vn bon nombre de Gentils-hommes amp;nbsp;de retire de pcrfoniiages fignsllez d’vneamp;d’autrc Religion. Puis apres le Roy de Nauarre en feit autant retira à Saumur ou Ies forces que vous verrez cy apres le furent trouuer. Ce qui eftonna Nauarre kf Court amp;nbsp;donna dequoy penfer à toutes fortes de perfonnesjpour la diuerfité des jugemens

amp; opinions qui couroient ça ôi là pour vne chofè fi inefperée. Car que Monfieur fut mal cô uk. d’vn W de longue main de fc voir peurefpeôté amp;enmauuais mefîia|e auec la maifôn de Guifè ‘lepiiisvn longtemps ; c’eftoit chofè aflèzmanifefte. Mais qu’il eull eu le moienamp; la volon- de guerre, ttdefortir en vne telle fâifon,bien peu de gens le deuoient efperer. Comme que ce fbitje dixfepticme Septembre il publia la declaration fondée premièrement fur la confèruationSc Dedaratis rcftabliflementdesloix Seftatutsdu Royaume. Lefquelles pour cftre violées amp;nbsp;mifcsbas,a- »l« noient apporté la ruyne Si defordre que îon y voioit. Donteftoit caufefambition de ceux qoieftoientauanccz aux honneurs eftats amp;dignitezqui ne leurappartenoient .Etquifous

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L’ HISTOIRE DE FRANCE.


Septembre.


1575-

Declaratiô amp;Protefta tion de Mon

ficur forti de Court.

vmbre de Religion entretenoient ces guerres ciuillespour leur proffit ôc aiianccmenEparti' culier. Efpuifâus ce pendant les finances du Royaume Sii Si fucçanslc poure peuple jiii'qucs à la mœlle.Ce que n’aians ledit ficur peu porter patiemment amp;nbsp;fait quelque demoftration^ mal contentement : auroit efté calomnié enuers le Roy amp;nbsp;longuement detenu comme prikn-nier .Ce q u ’U auroit fupportc*; efperant que le Roy eflant arriué^donneroit ordre à toutes cb» fès.Au licudequoy voiantque toutalloit de mal en pis. Et que tous gens de bien eftoicM tous les jours tormentez amp;nbsp;en plus grand danger que jamais : il fitftoit refolu prandre lésât-mes pour ladcfenceSe confcruatiô de la Courône,amp; pour le repos du public contre les élira-gers amp;; autres perturbateurs d’iceluyrquivioloiér tous les Edits amp;nbsp;ordonnances les meilleures voire les plus anciennes ioix du Royaume . lufquesà ce que par l’aflcmblée des Eflatsquy proreftoit de procurer fc-n pouuoince Royaume peuft eftre remis en Ion ancic luftreamp; deur auec la Iranchile Si immunité ancienne tant de la nobleflc amp;nbsp;du clergé que du tiersti-tat .Prenant cependant en fa proteéfion amp;nbsp;fâuue-garde tous lesfujets naturels deceRoyaunic tantd’vne que d’autre Religion : Pour lefquelsvniramp;entretenir chacun d’eux en l’exctci-ce de leur religion il emploieroit volontairement tout ce qu’il auoit de pouuoif amp;nbsp;piiiflanc® Voire jufques à fà propre vie .La Proteftarion qu’il feir publiera Romorantin eft telle.

N o V s François fils amp;frcre de Roy, Duc d'Alençon . Comme de foblêruation des loß deppent la ccnferuation de tous Royaumes amp;nbsp;Seigneuries; Si par 'ce moien fe nourrifiè amp;-entretienne la paix entre les fujets. Ainfi quand elles ne font gardées en la pureté qu’elles nous onr efté laifTées par nos devanciers : amp;nbsp;qu’elles viennent à languir amp;nbsp;font comme mettes ■ enfouelies: les fujets le difpgt;enfêntamp; abandonnent aifément à toutes diflolutions. Lefquefc

caufent le plus fouucnt les guerres cîuillcs;amp; finallcment la Ruyne amp;nbsp;deftruâicn des Royaumes,Republiques amp;nbsp;communautez, fi promptement il ny eft pourueu amp;nbsp;remcdiéjparlaton' té de Dieu qui fufeite quand il luyplaift d’exccllensamp;heroiques perfonnages,pour fopF®quot; fer à la tirannie de ceux qui ne demandent qu’à mettre toutes thofes en cenfufion,pourfend' chir à quelque pris que (bit, du fang des poures amp;nbsp;defolez fujets. femparer puis apres dits Royaumes amp;nbsp;autres Seigneuries. Ce que nous aprenons par la ruyne d’infinis gransS^ floriffans Royaumes amp;nbsp;Republiques, qui ont par ce moien pnns fin .Qui doitlcruird’exd^-ple à tous vraiz François, pour les ftimulcramp; inciter à remettre fus les anciennes loixamp;t®* pefeher chacun enfonendroit, amp;.lelonlesmoiensque Diculuyà dcpartizqiieccRoyJ“' me de France qui à efté par deftus tous le pluspuiflant Si le plus fioriftànt: ne tombeentrete mains dc^eux, qui faguctent de fi long temps. E tpouryparuenir nourriftcntamp; entretiennent lediTcord que nousy voions. Se couurans du diftcrcnd qui eft en la Religion lequel ils fèroientbien marrizdevoir appaifé. Comme il feftveu amp;nbsp;coneu par les choies palfces:afin de donner couleur aux taillcsjmpofts amp;nbsp;fubfides qu’ils inuentent tous les jours amp;nbsp;leiientfut le poure peuple la Nobleirtamp; le clergé au nom du Roy amp;nbsp;fous vmbre de faquitci. Combi® que cela ne tend qu’à les enrichir Si quelque peu de perfonnes prefque tous eftrangcrs,quilC font emparez duRoyamp;jdcs principaux eftatsamp; gouuernement du Royaume ; contre Rs loix d’icelluy .Toutes lefquellesentreprifes nepouuans trouuet bonnesraucnseftécalomnie entiers le Roy noftre tref honnoré Seigneur amp;nbsp;frere. Et à cefte occafionen danger denoftrc vie:amp; detenuz comme chacun fçait. Ce qu’auonsfouflertefperans que le Roy remedieroii àtanrdemifercs:amp; ne folailferoit plus circonuenir à telles gens: amp;nbsp;qu’il ccnoiftroitncftrf innocence. Mais voians la plaie fempircr de jour en jour, amp;nbsp;noftrc pcrfonnepliis indigneméf traittée, Et tant de Princes amp;nbsp;Seigneurs,Gentilshômes,gens d’Eglile,Citadins Si Bourgeois auoir les yeux fichez furnt^s: nous tendre les mains Si implorer noftrc ayde: vaincu de lents prières amp;nbsp;compatifTans à leurs mifores; nous nous fommes refol uz:Pofpofant toute crainte J« mort qui eftoit prochaine,d’effaier à fortir de la captiuité ou nous cftions-.pourprandrc lacao-lè publiqueien m3in:amp; nous oppofor aux pcrnicicuxConfoils amp;nbsp;defteins des perturbateurs de ce Royaume. Enquoy|nous allons efté tant fauorifoz de Dieu, que le foziéme jour de ce pre-font mois de Septébre nous fommesarriuez en noftrc ville de Dreux.Ou fe font renduz à nous pluficurs Seigneurs amp;nbsp;Gentilshommes, amp;nbsp;autres tant du Clergé que du tiers cftat de ce Royaume. Aufqucls auons déclaré noftrc vouloir amp;nbsp;intention n’eftrc d’entreprandre furîautoti-té du Roy noftre Seigneur amp;nbsp;frere. Laquelle nous délirons conforuer amp;nbsp;accroiftre de tour noûic pouuoir. Mais feulement nous emploier de toutes nos forces, voire jufques à n’efpir-gnet

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LIVRE Q^V A R A N T I E M É. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2igt;o.

guet noftre vie amp;nbsp;biens: pour dcchaflèr les perturbateurs du repos public: pourfuiure la jiifti-cc de tant de pilleries, larcins, homicides maflàcres inhumains, amp;nbsp;contre tout droit cô-!nisamp;perpétrez au veuamp;fceu d’vn chacun: deliurer tant de Seigneurs, Gentishommes amp;nbsp;autres conftituez prifonniers ou banniz à tort amp;nbsp;iâns caulc. Les remettre amp;nbsp;tous autres gens Lebien,en leurs Eftats amp;nbsp;honneurs: abolir toutes tailles, fubfidts amp;nbsp;imports mis fur le poure peuple 5 par la malice amp;nbsp;fuggertion des ertrangers, contre les anciennes loix amp;nbsp;rtatus de ce Royaume: entretenir la NoblelTe amp;i. le Clergé en fes priuileges Françoiles libertez ancien-nes: amp;nbsp;eftablir en France vne bonne ferme amp;rtable Paix. Pource faire nous n’entendons vier ouQousatdee d'autres moiens que de ceux, delquels nos prcdeccflèurs le font aydez:Scqui font de tout temps vlîtez en ce Royaume quand il cft queftion de la reformation de la Religio amp;nbsp;juftice. Qiu font les deux colonnes de toutes Monarchies: pour remettre le Royaume en ûpremierefplandeur,dignité èc liberté.Ccrt alïàuoirpar vne aflemblée generaUe Sa libre des trois Eftats de ce Royaume, conuoquez en lieu four amp;nbsp;libre: de laquelle tous ertrangers foiét cxclus.Protcftant deuant Dieu ( lequel nous appellôs à noftre ayde;amp; lequel aulfi nous nous aUcurons qu’il guidera noftre entreprifo) n’eftrc elmeuz ou poulfoz à ce {âile^d’auciine cupidité de vengcncepriuée.Combien que pour les torts qui nous ont efté foits, nous en euflions jufteoccafion.Ou de grandeur amp;nbsp;défit de commader plus que nous ne failons amp;nbsp;ne nous appartient. Nous contentans(comme nous en auons bonne occafion) des biens, autorité Sa grâ-deur que nous auonsrcceu deDieuamp;delâ bénignité amp;nbsp;largelTc. Nous aiansfait naiftrede pere Roy amp;nbsp;ordonné la foconde perfonne de ce Royaume. (^e fil auient qu’il plaifo à Dieu nousappeilerauât que de pouuoir voir la fin Sa execution de cefte tat làinte entreprifomous ûousreputerons tref-heurcux,d’auoir pour icelle emploié noftre vie qui concerne le foruicc

Dieu, la franchifo amp;nbsp;inmmunité de la Nobleflê amp;nbsp;du clergé; le repos amp;nbsp;foulagcment du peuple amp;nbsp;liberté de la patrie. Et pour öfter tous empefehemens amp;nbsp;réunir les cœurs desnatu-reh Françoismous auons prins amp;nbsp;prenoJis en noftre proteébion amp;nbsp;Iâuue-garde;tous tant d’vne ftfe d’autre Religion. Les priant amp;nbsp;exortant au nom de Dieu, fo comporter les vnsauec les autrescommefreres, voiîins amp;nbsp;concitoiens:Iânsfo prouoquer par injures ou autrement. Et jufquesàccque par les Eftats generauxôc alTemblée d’vniâint Sa libre C5cile:illoit pourueu furie fait de la Religion.Permcttreamp;Iailfor jouir vn chacun de l’exercice d’icelle. Priôs tous ffoySjRoincs,Princes Seigneurs,Potetas,Republiques Sa cômunautcz vœfins,allez Sa Côfe-éeiezde ce Royaume Sc CourÔne,qu’ils nous fauorifet aydét amp;nbsp;focourêten cefte tat làinte Sa Jouableentreprifè.Et ne pradre autre oppiniô de nousque celle que nous tefmoign^s par cef-'eprefenteproteftation. Prions aulfi tous Princes, Seigneurs, Gentilshommes, Bourgeois, villesamp;communautez fujets de la Couronne, de nous venir trouuer accompagneramp;lecou-^‘féeviures, armes, argentée autres leurs moiens: à ce que parleur fauteamp;negligence,l’c-ïeciitioii de noftre dite entreprifo fi haute, ne foit différée amp;nbsp;la Paix retardée. Declaransnos ennemis ceux qui par force fi oppoforont amp;nbsp;tafeheront d'empefeher noftredite entreprifo. Et nos amis ceux qui ne nous courrôt fus.Donné à Dreux le dixfopttéme jour de Septembre ’nil cinq cens fopiante cinq. Signé François.

Cependant plufieurs ne laiffbient de parler diuerfomentde intention amp;nbsp;volonté deMon-‘^nfieur.Et comme nous fommes naturellement enclins à mal juger.Les Catholiques difoiéf ftuciesProteftans n’auoient pas grande occafion de tantfesjouïr pour la declaration de Mon-tæutquin’eftoitpouftéde zelcdcleur Religion veu qu’il faifoitprofeflîon de la contraire. ^âis que ceftoit la guerre du bien publiq relTufcitée.Et qu’il vouloir parleur aide fo faire dô-‘'«pliis grand Apanage. Qui fut lacaufo que Monfieur pour ot^jier à telles impreflîons feit Ptöteftation du contraire par fadite declaration. Autres paflbient plus auant : felon thumeur S’fifospoufloit.PluIîeursamp;mefmemét aucuns des Proteftâsen jugeoiét encor plus finiftre-’’’^nt.Remarquoient ccb mots,antique Iplandeur.’à laquelle il vouloir faire retourner ce mifo-tîbJe Royaume,ne pion uans comprandre le temps amp;nbsp;fous quel Rlt;^il imaginoit cefte fplan-‘feur auoir cfté veuë enFrance pour îaccômoder lâinement amp;nbsp;aucc profit auantageux à fEftat P’efont.lis fefcarmouchoient encores plus du défit que Monfieur difoit auoir à remettre left 'jtEccleftaftic en fes premiers honneur amp;nbsp;anciene prerogatiue; ne pouuans juger quecela ^peut faire fans la ruyne de leureftat proteftât amp;nbsp;interdiélion neccffàire à tout autre exercice ‘1^'t de la ReligionCachoIique.Et qu’ils difoient aufli du tout contraire à ce que fur la fin Mo-

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septen^bre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’ H S I T O I R E DE FRANCE.

’ ’ ßeur proteftoit de vouloir maintenir fvne amp;nbsp;ùutre Religion en lôn entier. Telles en loniBf amp;nbsp;pliffieurs autres occafions rehoid irent grand nombre de proteftans Si autres Catholique de fe remuer en lâfaueur.Dautres au rebours fen efehauferent dauâtage.Lefquels fafleiirsnscu ces affedionnez difeours amp;nbsp;prenans lôn nom d’HercuIés pour vray prclâge d’vne contoimuc d’aâes qu’il fêroit auec les vÂtueux effets de ce gràd dompteur de monftrestfimaginoiétque Dieu ne lauoit fufeité que pour reformer l’Ellat de mal en mieuxtvous verrez commeletuui fe porta.

le vous ay cy deffus parle des murmures amp;nbsp;partialitez Rocheloilês. Sur la Hn de Septem-Diuifîonv'à nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quclqucs articles propolèz aux Rochellois de la part de la Nobleffe,tcndans taifi-

N a Rochi lie blcmcnt à ce que l’entier gouucrnement amp;nbsp;conduite qui le prclenteroient cy apres:fut mis^' uernemtm Ics manis amp;nbsp;en ladifpofitiô de la Nobleffe.-amp; quefon fygouuernaft parlôn autorité amp;nbsp;codes affaires. feil,auquel le Maire amp;nbsp;quelques Efcheuinspourroientaffiller.Cela fut trouuctrefmauuaisamp; odieux des RochelloistQni n’ont jamais rien eu plus à cœur que cela:amp; ne veulent teconoti-tre que le Maire de la ville non feulement pour la police: Mais auffi pour toutes leiirsatitres affaires.Euà reel luy redét vnanimemét vne Engulierc obeiffâceme fàifât pource regard grau“ cftat des Gentilshommes finon de grace amp;nbsp;quand il leur plaift. Et fur tout craignent leurati-torité Si trop grande cntremtfe és affaires.lls maintiennêt que cela eft de leurs priuileges,amp;ic-blent qu’ils aborrent ce nom de gouucrneiir: à tout le moins pour le particulier de leurvilit-Maintenans que ce n'eft qu’vn Senefchal.Somme qu’ils monflrerent appertement le peu d cU' uie qu’ils auoient de fafujetir à laNobleffoen ceft endroit:tant parleurs rcroonftrancesque par vne infinite de murmii res Si partialitez qui deflors fè rengrcgercureuenans aucuns a kuu premiers lôupçons Sc deffiances defquellcs la Noue montroit apparence de mal contentcfflcu Mefmes fe plaignoit fort d’aucuns Capitaines de ladite ville,qui fanoict de long temps conit no^eiMô^ diiôitoffencé par leurs parolles. Somme rien nefutaccordé de ce quedeffus:amp; lôrtith Ceur. Noue bien mal contant de la Rochelle pour aller trouuer Monfieurenuironle prcmieiO^o-bre. Ce que leit auffifaint Gelais amp;nbsp;quelques autres Gentilshommes.

Environ ce temps Thoré party d’Allemagne auec deux mil Reyllres qu’ils délire” Déffàitc de des premiers mener à Monfieur,attendant Ic gros de îarmée queccnduiloitlePrincedeCO' de: fut deffait en Bourgongne par le Duc de Guyfc amp;nbsp;de Biron qui le chargèrent à hmptouii' tcati paffage d’vne Riuiere. Thoréen fin pafla Scleretira en petite compagnie àMcnlieui-LeDuede Mais là troupe capitula Si ie rendit en Allemagnepar les rcmonllranccs de Biron; auqueld-toit lors demouré le principal cômandement de l’arméefeffant le Duc de Guife retirépoU' C nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I î J 1

aiioireltegricluementblcfféau vifageenla charge: en laquelle toutesfoisy cutplusücc»-

jointe que de meurtre d’vne part amp;nbsp;d’aurre.

La négociation de Paix qui le continuoit à Paris par les Députez, eftant comme rompis La Royne à çaufe de lafortiedc Monfieut: La Royne mere fachemina vers luy accompagnée des Prißquot; XTa'^Paix CCS amp;nbsp;principaux Officiers de la Couronne amp;nbsp;des plus fignalez du Confeilpriiié: Laquelle aiât charge exprefie du Roynherchoit tous moiehs pourpacificr les thofes. Lesîdarekbaiix tliauxd^e Moiitmorcncy de CoRé eftans deliurez en ce mcfmc temps; amp;nbsp;ceux auffi quiaiioientef-Montmoren té fl longuement detenus poiirmcfmeoccanon: fy emploierent auec ladite Dame.Maiswui lé dcHvrr^^ifcmentpouriioir: ne fi toll qu’on eut bien defiré. Éflant le R,oyaumc menaflé de grand nombre d’ellrangersqui de touscoftezleprepaioieni

de prifon.

pour y entrer.

Cepédât Moficur curieuxd’etretenir les Rochellois:lcur elcriuit le dixhuitiémeOdohî MoXwà nbsp;nbsp;nbsp;furent leucs.lefdites lettres publiquemét en fEfeheuinage le vintiéme du mois,parlefquel'

laRocheùe les il les prioitde pcrlcucrcr cn çc qu’ilsauoient fi fidcllement commencé.Tcs auilànt qu’ii cftoit forty poyr le repos general de ce poure Royaume. Et pour y faciliter de tant plus vue Paix .Particulièrement auffi pour les fauorilcr de ce qui concernoit leurs priuillegcsamp;lcbk de leurville.Lesprioitaiftcftc d’auiferde lefècoiirircn vnefi julle caulc,nonfculementd’3r' tillerie amp;nbsp;autres munitions de guerre : mais auffi d’argent donc il auoit neceflàircmcntalFairC' Tout ce mois d’Odlobre le paflàcn allées Si venues pour la ncgociatiomfinon d’vncpji” d’vneTefuc.Ce pendat la guerre amp;nbsp;tous aôles d’hoftilité côtiniioicnt tantp^ leccs, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;terre que par mer;amp; fè baftifloient journellement de nouueaux defiêins chacun délirant auoK

îauantagep« deuers lôy, Popelinierc feitentreprilê d'aller à la Riuiere de Nantes enleuci

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^ï quily trouiieroit ; Mcfmemcnt Ie Baron de Ia Garde qui fè tenoit auecfèsvaifTcaux longs îiolle de Nantes. Pou ree auec cinquante Capitaines amp;nbsp;quatre cens cinquante foldats cn-

•'îcnlaRiuiere par petis vaiflTeaux trouua par fenuie de quelques vns qui en auoient donné ^^eitiflemcnt les Catholiques fur leurs armes. Ce qui îoccafionna de fc retirer. Mais rcncon-* 'f’t deux Nauires BaCques de plus hauts bois que les fiens amp;nbsp;le^auoir combattuz par fix heu-^^fieslaiflàaufli toft qu’il eut coneu qu’ils n’eftoient chargez de chofe qui valluft la peyne

entrer en plufieurs endroits:elle fauifa de rechercher Monficur d'vne trelue pour fix mois. Trefuct ge ^îq^elleapres vn long debat fut en fin accordée à Champigny ou pour lors eftoit mondit pùr'f'x ' *eurle vint deuxième dudit moisdeNouembrc. Commençant la Trelue gcncralle au vint moit. deuxième dudit mois pour finir au jour faint lean Baptirte enfuiuat moiênanr laquelle le Roy yreuegene-uonnoit cinqcés mil liurcs pour lepaiemét des Reyftrcsleuez parle Prince de Condé:pour- raiic entre •'^Uqu'ilsferctiralfentamp;nepalTalfent au deçà du Rhin. Et pour feu reté tant des Proteftans nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

^ealTociezCatholiques donÓitla Majefté en garde amp;nbsp;comme en dépoli, les villes d’Angou- Protefians ^™cgt;N’yort,SaLiinur, Bourges, la Charité 8i Mezieres qui eftoit particulièrement pour la * 'gt;■ ^«raitedu Prince de Condé.Moicnant que Monfieur amp;nbsp;les principaux de Ion party jureroict f^ndtelcfditcs villes ladite trefuc expirée, fuft Paix ou guerre en feliat qu’elles leur eftoient données. Et pour la garnj^on defdites villesdeuoit fa Majefte paier deux mil hommes de pied

mondit fieur y mectroit,cent Gentilshommes,^ compagnie degens d’armes,cinquâ.

'eSiii(resamp;cent harquebuziers pour la perfonnedudit fient. PromettoitaulTiGMajftéfaire ®nir aupluftoft toutes les forces cftrâgeres qui eftoictàfonlêruice dedâs le Royaume hors •^nlesSuilTes amp;EfcoIfois de fa garde. Plus que les armes lèroiét licenriees tat d’vne part que d’autre fi toft que lefdites villes auroient efté deliurées.Et pour la fin d’autant que parce nou-

Pjix. Le tout fut couché en ces propres mots.

Sur le traité amp;nbsp;conference ou la Royne mere du Roy amp;nbsp;Monfieur le Duc d’Alençon frère defa Majefté font entrez pour auifer aux moiensde mettre fin auxmiferesSc calamitezqui affligent fl griefuement le Royaume: Confiderant que cell choie dont la négociation pourra î’sndre long trait pour feftat ou font à prefent réduits les affaires:amp;que pendant icelle,la cô-tinuation de la guerre outre la ruine qui en depend:pourroit grandement empefeher fauan- R^pemV fenientdudirrraité.-voulantyobuierScpouruoirau foulagementde ceditRoyaume;atten- rcpourie cftabjirvn entier amp;nbsp;perdurable repos. Melines empefeher legrand

nombred’eftrangers qui d’vne part amp;nbsp;d’autre font apres à y entrer, pour auec plus de loifir amp;nbsp;lesPtoteftâs Commodité aupluftoft que faire ce pourra, paruenir à vne bonneé’aix; ladite Dame au nom ‘^nRoyfuiuantfon intentionSc ce qu’il luy à mandéalTiftée des Princes du lang, Marefehaux deFrance amp;nbsp;plufieurs notables perfonnages du Confeil priué du Roy: eftanr au pres de ladite

Dîme.Et mondit Seigneur tant pour luy que pour Monficur le Pi^ce de Condé, Monfieur ded'Anuille Marelchal de France amp;nbsp;tous autres Iêigneurs,Cheualliers amp;Gentislhómeseftas ’întdedans que dehors ce Royaume, gens de guerre,vilIesCommnuautez Si autres de quel-

Religion quailité Si condition qu’ils lôicnt tenas amp;nbsp;fuiuans lôn party ontfemblablement ^onuenu amp;arrefté ce qui fenfuit.

Premièrement qu’il y aura bÔneamp;feuretrefucamp;fufpenfion d’armes par tout ce Royau-nifijpays,terres Si Seigneuries de îobeifiance du Roy: laquelle commencerale vintdeuxiemc du

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Nouembre.

I Î7Î.

L’ HISTOIRE DE FRANCE.

Paiement desReiftres

du prefênt mois dcNoucbre mil cinq césfeptâte cinq.Et côtinuêra jufqucsau jouramp;ftâeo’t de làint lean Baptifte prochainement venant. Pendant amp;nbsp;durant lequel temps, nefcrontlàitc' aucunes courfes, pillcries, exadrons rançonnemen s ny attente s aucunes entrcprinfesfurvilb places, Chafteaux plat pays: ou faire autres aûcs d’hoftillité d’vne part ny d’autre tn aucune maniercque ce loit. Ains Jfc»urront toutes perfonnes de quelque eliat, quallité cenditio qu’ris foicnt.-allcr venir amp;nbsp;fejouincr librement amp;nbsp;feurcmet en tous lieux amp;nbsp;endroits ou befoin fera, pour leurs négoces amp;nbsp;affaires fans difficulté ne empefehemens. Et leraleccirnierceamp; traffic de marchandife exercé tant par mer que par teric, riuieres amp;nbsp;paffages en toute liberté fêureté comme en pleine Paix:- en paiant neantmoins les charges fubf des amp;: peagesés villes amp;nbsp;fieux de prefênt impofez cydeuant amp;nbsp;durant ces guerres fur ]cfditcsfiiuicrcsporisamp; paffages par cclluy qui commande en la prouincc: fans que l’on en puiffe impoftr de nouucau* Eton aucune chofêfcroit faite au contraire deeeque dtffus pendant ledit temps: ce qui aæ roit effé prins, tant villes,Chaffeaux,perfonnes que biens: fera incontinaiit rendu à quiiJap-partiendra.Etletout de bonne foy réparé amp;nbsp;remis proprement au premier eflatamp;dcu .2. bc Roy fera bailler 8c deliurer pour fâtiffairc au paiement de Reyfties,leuez par mondit Seigrc*“^ lafômedc cinq cens mil liures tournois: ou refpondant foluableau contentement des Chefs defdits Reyftres: à la charge qu'ilsle retireront incontinanr ÓcncpafferontaudepadiiRhiH' Et moienant ce leur fera ledit paiement fait dans la ville de Strasbourg ou de Francfort ou fa Majefté le pourra plus commodément faireiapres qu’ils feront comme dit eff retirez les mois, termes amp;nbsp;paiemens.dont le Roy pourra accorder auec lefdits Reyffres .5.

Villes don nées à Mon fleur amp;nbsp;Pril) cc^c Codé.

la retraite amp;nbsp;feurette tant de la perfônc de mondit feigneur,qiie de ceux de fôdit party durant le temps de ladite trefuc: faMajeftéluy fera côfigner amp;nbsp;mettre en fon pouuoiroii de ceuxq“' ildeputeraà ceft effet par forme de depofts les villes d’Angoulcfme,Nyort,Saumur,Bour-gcs,la Charité Sc la ville de Mezieres pour la retraitte de Monfieur le Prince de Cendé:auct: leurs Chaff caux,Tours,citadellesamp;fortereffes artillcriesamp;munitiôs tarit de viiires que autres en feff at qu’elles font:le totitpar bon amp;nbsp;loyal inuentaire.Ety'fcront j^cciiz ceuxqiiemôditftf' gneur députera pour y commander huit jours apres iaccord: hoifinis la ville deMezieresfi' quelle pour eftrc fi eflognée comme elle eff: ne pourra eff te fi toff bail! ée que les autres.Eil®' ra accordé du temps pour eff re confignéelors delarrinéc de mondit feigneur lePrinceTt^ habitans defdites villes tant d’vne Religion que d’autre-.feront préalablement defîâifîs dcleurs armes qui feront mifes en tel lieu de chacune defdites ville,qu’il fera auifé: auff par ben inuf taire coropnant les noms amp;nbsp;fur noms de ceux aufquels appartiendront lefditcsarmes.pcurd-tre félon ledit inucntàire rêduës aufdits habitas apres la r eff itutiô qui fera faite d’icelles villes ainfi qu’il fera dit cy aprcs.Etpour l’execution de ce que dclfus,fa Majefté fera depcfchertoutes commiffions,pouuoirs amp;nbsp;lettres neceftaires. Et feront enuoiez pour cet effet tels Princes Sefeigneurs qu’il fera auifé .4.Lcfditcs fix villes Chafteaux amp;nbsp;fortereffes feront rendues amp;rq' tituées par mondit feigneur amp;ceux defô party au Roy:amp;: tôfignées és mains de ceux qwl^ majefté députera à ceft effet, auec les artilleries amp;nbsp;munittósau mcfmccftat qu’elles leurau-rout cfté deliurées fuiuant leur inuentaire.E t ce incontinani amp;nbsp;fans delay; au cas que les W tresamp;autres cftran gers louez de fa part ne fê voudront retirer par fon mandementamp;pauc-roientaudeça laditeRiuiere du Rhin;amp; cntreroiêt dedans le Royaume.Pareillemét fuccedans la Paix auant l’expiration de ladite Trcfuericclles villesChaffeauxfortereffes amp;nbsp;munitions»' ront reftituées tout promptement en la forme que deffus apres la conclufiô ô^publicationo^ celle Paix. Et finallcment ou Dieu ne permcttrçit qu’elle peut enfuiurc Mondit Seigneur® ceux de fon party;nelaiffe)»)nt;ainsferont,tcnuz de les rendre amp;nbsp;reffituer entièrement fans aucune chofe en retenir ne referuer, paffé le temps de fâint lean Baptifte ou au plus tard quinze jours apres,qu’ils leur feront donnez outre icclluy terme pour auoir moien deeux retirer ou bon leur femblei^.Pour affeurance dequoy »mondit feigneur baillera fa protnefic''’ bonne forme fignéede fâ main amp;nbsp;feellée defonfeel.Et la feraaumefmeinftant baillerfenib»' ble par les principaiiz feigneurs amp;nbsp;Gentilshommes eftans au près de luy, pareillementfîgurlt;j de leurs mains amp;nbsp;cachetée du féel de leurs armes : laquelle contiendra en outre que la oui plairoit à Dieu difpofor demondit feigneur auant faccompliffcmentdu contenu ésprwus articles ils fatifferont entièrement à la reftitution defdites villes fans qu’ils en puiflênt retem aucune chofe ny vfer en la reftitution d’icelles les cas fufdits auenus d’aucune longueur dr

Z nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;£ulte

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livre qjv arentieme.

2^2.


’■”!téoucxcufe,fous quelconque coulleur 8gt;i ocaCion amp;: quelque choie qui puilfc furuenir; autrement faire au contraire de ladite promciïè diredemét ou indiredemét en quelque Ibr ƒ «maniéré que ce Ibit. 5. Semblables promefles pour la reftitutiô delHites 6. villes fera fai-baillée par môdit fleur le Prince de Condc:en luy conflgnât ladite ville de Maizieres. Et Weditfleur Marefchal de Danuille amp;nbsp;tous les autres Seigneur? amp;nbsp;Gentilshomes de la fuitte Y^ttidemondit Seigneur n’eflant a prelênt au près de luy,dedâs j. lèmaincs ou vn mois au P **5 tard apres la datte defdits prefens articles. 6. Sa Majcfté entretiendra à mondit Seigneur '^''^tlatrefue 2000. homes de piedjcét Gentilshomes,là Compagniede Gens-darmes amp;nbsp;les 5'''Suïires de fa garde ordinaire:amp; cêt harquebuziers. Et iceux fera paier de leurs Eftats, fol-appointemés à fes dcfpens,Iclon feftat qui en fera feit,pour cftrc départis par môdit Sci-

6. villesfuldites aflàuoir à Angoulefme 400. homes de pied à Niort 200. homes de Garnirons P'^djaBourges 600. homes de pied,à la Charité 500. homes de pied amp;nbsp;à Maizieres 200. hó- départies ’’’fisde pied.Et lefquels il dônera ordre de faire viure en bône dilcipline fens aucune Iôuldeamp; Weffion des habitas d’icelles villesiprandre d’eux ne les côtraindre de fournir aucunes cho- gnées.

de leurs biens amp;viu res. Sinon de gré à gré amp;nbsp;en paient railonnablemenc. 7. Pourc’eft ^etdónera la charge de cômander efdites villes à Gentilshomes de qualité,feges amp;nbsp;dilcrets: maintiendroit les habitans d’icelles.Speciallement les Ecleflaftiques en bon repos amp;nbsp;^fsquiliterSans cntreprâdre fur iceux habitas ne Ibuffrir cftrc entreprins aucune authorité Ibit ®''hitdelaluftice,fln5cesdu Roy ou de la police. Ains fe côtenteront de la feule garde defl “esvilles. Et eft accordé par fa Majefté à chacun defdits Gouuerneurs pour leur entretene-^entlafôme de 200. liures tournois par mois:à la charge qu’ils feront lêrmét particulier à fe ‘“teMajefté ez mains de ceux qui leur conflgneront les placesrde garder amp;nbsp;entretenir tout le Yenu en la promelTe que doiu ét bailler mondit Seigneur amp;nbsp;les Princcs,Seigncurs amp;Gen-‘t^-hommesdefon party. Et quelque chofe qui puilfe auenir ils remettront lefdites villes ez

Sipouuoir de fedite Majefté.-fens aucune difficulté incontinant les cas portez par ladite Ptoineifeaduenus. 8. Lq^Eclefiaftiquesnelêront troublez efdites fix villes n’y ez enuiron? ^j’feercicede la Religion amp;nbsp;lèruice dclEglilê Catholique. Et feront eux amp;nbsp;les Chefs prin-^■ppaux Officiers du Roy en la luftice des finances.,traittez amp;nbsp;refpeôicz en tout. Et particu-^rement pour leurs logis le plus fauorablement que faire ce pourra. Ne feront aulfitant les ftefiaftiques que autres flijets du Roy de fvn ny l’autre party: empefehez en la jouylfencc de ^jt'sbiensnepiusne moins qu’il fera fait enuers eux n’y les Officiers de la luftice en fadm^ “’ftration d’icclle. Et ne feront faites efdites fix villes amp;nbsp;lieux circonuoiflns de la p:^t de mô-''Seigneur aucunes leuées de deniers, chcuaux,viurcs ,ny autres chofes quelconques, ny ^^cuntortou violenceaux habitans d’icelles amp;nbsp;villages circoniioifins:Ibit en leurs peribnries, Y^ùns ou biés.Pareillemét ne ferôt empefehées ne retardées les finaces de fe Majefté elditcs Y« en aucune maniéré que ce foit. p.Lc Roy liccticra amp;nbsp;fera Ibrtir hors du Roiaume toutes ^iQites forces eftrâgercs qu’il à dedâs 5 .femaines apres ledit prefent accord.Excepté les 1200. k ^“mesde h garde de fa Majefté qu’elle pourra retenir près fe peribnne cômeelleà accouftu-'’’c.EtlesCôpagniesd’EfcoIfequiylbntdeprefenteftansennobre dequatreà 500. homes ‘“^enuirô.Lefquelles ferôt miles en Garnilbn ez pais de Dauphiné amp;nbsp;Proucce fans palfer de- tient. f’lîRoftie.Et ne pourra eftre feitedeuée d’aucuns eftragers d’vue part ny d’autre durât le tépy ^fedite trefuc. ro. Pendantlequel teps de la trefuc amp;nbsp;jufques audit jour amp;nbsp;fefteS.Iean Bap-^pmehain venâtffi tant elle durc:fa Majefté accorde la Religiô pretéduë reformée par pro “10 enattendâtqu’il yfoit plus amplemét poiirueu par le traitté d’vnc bône Paix finalle:ou- Religio», “s les lieux tenus par cux,en tous les lieuxamp; endroits permis amp;nbsp;accordez à ceux de laditeRe-'SiOjainfi qu’il cft porté par les articles qui ont efté accordez en la derniere conference de la ^11! faite à Paris au mois de May dernier,Et feront à cefte fin ordonnez Cómilfeires par fedf-'^Majeftépour en faire îeftabliflement. Comme aulfi rcfpeéfiuemipt les Catholiques feront «crcicedeleiirReligionentoureslesvillesamp;lieuxfufdites. Etyfera eftably par mondit p'^eurou ceux qu’il deputtera le pluftoft amp;nbsp;le plus commodément que faire fe pourra.

I nbsp;nbsp;Ourle regard des fix villes cy dclfus accordées à môditSeigneur amp;nbsp;à mondit Sieur le Prince

I 'Côdé:ccux qu’ils cômettrôt à la garde d’icelles amp;nbsp;autres qui irôt habiter durât la dite tref ƒ ^lüiferót de la religiôiy pourrôt auoir ou faire îcxercice d’iccllesfi bô leur féble en vnc ou niaifons particulières qui feront ordônées par mondit Seigneur.Et ce par prouifiô amp;du,

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rant le têps de ladite trefue tant lêulcment. 12. Et aura lieu ladite trefuc tant en la villed’Au^ gnon que Conté de Venilïè: y demeurans toutes choies en îeftat qu’elles font : fans qu’ilylol! fait aucun aélc d’hoftillité d’vne part ne d’autre, ij. Les armées du Roy amp;nbsp;celles de rconfli' Seigneur lêront rôpucs licentiéesjauflî toft que mondit Seigneur fera dedans lefdiresi^.vil-les qui luy font accordées c^deflus. Et p’y aura aucune Garnifon à 10. lieues pres de la dH« ou fêta môdit Seigneur. 14. Et d’autant que la prefente trefue cft faite amp;nbsp;accordée pourfc“ noir auec plus de loif r amp;nbsp;comodité vaquer au traitté de la Paix pour la revnion detouslesfii jets de fa Majefté, ainfli qu’eft auflî fintantion de ladite Dame amp;nbsp;de mondit Seigneur : A elle accordé que dedans le premier jour de lanuier prochain ou pluftoft û faite ce peut, feront de leguez amp;nbsp;enuoiez de la part de mondit Seigneur amp;nbsp;de tous les Princes, Seigneurs, Gentils' hommesjvilles Si communautez tenât fon partitdcs principaux amp;nbsp;plus notables gens d'honneur amp;nbsp;de qualité auec ample amp;fiiffilânt pouuoir.Lelquels fe rendront dedans ledit têps ou le pluftoft que faire ce pourra la part ou fera ladite Majeifté, pour eftre promptement vaque au traitté amp;nbsp;conclulîon de ladite Paix. 15. Tout le contenu cy dellus fera inuiollablement déjobferué amp;nbsp;entretenu de point en point: lins y côtreuenir ny fouffrir cllre contreuenu dim-étement ou indireétement d’vne part n’y d’autre en quelque façon amp;nbsp;fous quelque occafion êc caufe que ce foit. Et ainlî a cfté premisjurc accordé fur les Saintes Euangiles par ladite Dame amp;nbsp;mondit Seigneur fait à Champigny le 2 2. jour de Nouembre 1575.Signé Catherine amp;nbsp;François. Depuis à efté accordé que les Sieurs amp;r Gentilshommes tant d’vn partique d’autres jouyront de leurs biens : Excepté cz lieux où les Gouuerneurs amp;nbsp;LicutenansCto^ raux auront mis GarHifonamp; les Generaux qui cômandent aux Prouinces tant d’vne partquc d’autre.Peu apres farmée eflant à RulFec on fit publier ce qui fuit.

De par MonJ eigitenr fis frere du Roy.

On fait allàuoir qu’il y a trefues S)i cclïàtiô d’armes conclue amp;nbsp;arreftée entre le Roy noftrclfU ijcrain Seigneur éc Monlcigneur fon frere julques au jour S. lean Eaptifte prochain.Pendant lequel temps pourront les fujets delà Majefté de îvn amp;nbsp;l’autre partieller,venir,traffiquer gocier librement fans crainte amp;nbsp;en toute bonne foyztani par mer que par terre. Et cftdcp^ mondit Seigneur enjoinél à toutes perfonnes de quelque cftat, qualité amp;nbsp;condition qu’eW* foient:amp; Ipeciallement aux manans amp;nbsp;habitans de la Rochelle amp;nbsp;Gouuerncment d’Aunisigt; de toutes autres villes Chafteaux amp;nbsp;fortereflès qui fê font joints à luy:dela garder inuiohW^' ment amp;nbsp;défendu d’y contreuenir fur peine d’eftre déclarez infraéleurs d’icellcamp; punis extiu-pbiremcgt comme ennemis amp;nbsp;perturbateurs du repos amp;nbsp;tranquillité publique fait au Camp deRuffec le 23. jour de Décembre l’an 1575. Signé François.

Moien que tient le Roy pour drcH'cr armée.

Six mil Suyffes.

/-Tendant neantmoins la pourfuitie conclufion de cete trefue que la Roinc mere fêparc^ de Cour à cete fin: affeéiiônoitcn la forte que vousauez veu.-Le Roy côfeillé de fe tenir tour-jours amp;nbsp;entoures occurrences le plus fort fiirfes fujets: nelaiftbit de pourucoiràlaucnirüj^ malheur de la Frâce deftournoit au pis,le coeur de ceux qui deuoient embrafter la trefuc me.chofo tant neceflaireà la confêruation de lEftat.Tellement que ces nouueaux SetantiF perez remumâs dcMÔficur,du Roy de Nauarreamp; tant d’autres Seigneurs,lefquelsfuiuisd''J’ grand nombre d’hommes que d’vne que d’autre Religionfcfforçoiêtde voir a quelques amp;nbsp;hazardque cefeuft lafîfi de leur malcontcntemcnt.-donnerèntaflèz d’occafiôau RoypôU^ le defir qu’il auoit d’y obuier, fe tenir fort amp;nbsp;en fin ropre coup aux deffeins de tous ceux qy' ne fe v ouloient conformer à fa volonré:dc recercher d’aide amp;nbsp;fêcours les plus apparensde/^ fujets en cas que la trefuc ne reufeift à vnc bonne Paix.Notâmant les Eclefiaftics amp;nbsp;Parif qui fcfont tous jours moniifés les plus feruens amp;nbsp;mieux zelez à pourfitiurcles effets de fes^^' firs.Pourced^firantfà Majefté eftre affiftéc de 6. mil Suïflès:la leuce dcfqticls cómencoitjï^ fo dreffer.ll requift les PreuoftjEfcheuinsjBourgeois amp;nbsp;habitas de Paris de ' ni dôner 2oo.f^ liures qu’ils pourroiet efgjller le fort portât le foiblc,fur tous les habitas deParis:poHr lafôiy deIamoitié,Ieurpcrmett'âtfafTéblerpouryauifër.Aceftefinie 12.amp; i^.Decéb.iyyy.H^'^ trouuét en la grâd.fàlle del'hoftel de ville de Paris:où en auoirlógumét cóferéilscóclurctf'’ fin pour le plusexpediét à retarder le cours de telles demâdcs: de lui rcmôftrcr la poureté ƒ•' peuple amp;nbsp;impoflîbilité de plus fournir à la côduite de ces guerres ciuiles cômeils aiioiéf par le pafte,voians que les affaires cotre lesProteftans alloict de jour à autre demal en pis. D“ moins q tat d’armées Ieuéçs,tât de deniers fournis,rat de deffeins ingenieufemét poiirpéfez fccrett^'

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LIVRE Q_V A R E N T I E M E.

2P5-

conduits:n’auoiét de rien fait la côditiô des Catholiques meilleure qu’aiiparauSc.

'^falion qu’ils ordônerét nôbre de Députez pour articuler ces remotrâces en forme dere^ « 1 ««qu’ils prefenterent le du mois à ûMajeftceftantauLouurc lez Paris telle qui fuit.

H Roy leur SoutierainSigeneur^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;; . * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

» E, vos trcshumbles amp;nbsp;tresobeïffans ieruiteurs amp;nbsp;fûjets ,ljourgcois Si Citoiens de vo- ^e'î^pan^g» /Avilie Je nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Clergc,Cour de Parlement,châbrc des cotes. Gourdes aides, au Roy luy

r«iofté de Paris jgs bourgeois de chacun carrier d’icelle:fiifas enféble Si tcprefcnrâsaaeey^'^^quot;quot;f^‘

1 reiioft des marchas amp;Efcheuins de voftre dite ville,le corps entier amp;nbsp;vniuerfêl d’icelle de fon Roi-âsanéblez par deux diuers Jours pour auifer fur les 200.mil liures qu’entédez eftre leuez ^‘cclle voftre ville amp;nbsp;généralité pour le paiemet de mil Suïlfesjfàifâs moitié de 6.mil def 1 «svoftreMajefté fait eftat durât 4.mois pour le fecours de voRreRoiaume.Ont efté d’auis

necôniunc amp;nbsp;meure refolution,dc vous fupplier en toute humilité,receuoir de bone part Peintes amp;nbsp;doléances de voftre poure pcuple:auec telle clemence que nous promet voftre naturelle bôté:amp; telle que peut efpcrer de fbn Roy le fidelle Si obeiflat fti Jet.Et croi-

leurs remonftrâces ne,procèdent d’aucun inftint amp;nbsp;mouuemct de defobeiflànce Si te-j^'’Wiflcment de bonne volonté : feulement de grand zele amp;nbsp;dehr trcfaffeélionné qu’ils ont à ^*:ogt;if£niationamp; manutention de l’honneur de Dieu amp;nbsp;de voftre Eftat.

“Premier lieu,Sire corne la vertu,bôté Si intelligence des Roys amp;nbsp;gras Princes, cft plus Franrcmi-V. ƒ ^pénétré plus auât que celle des autres homes,(clon qu’eferit Xenophon T Voftre boniquot;5 cS-Pbifirfpr-iJ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r t, • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11- O - • J

‘licradevousrcmemorerreprelenteramp;viuemct imprimer la Jogueuramp;cotinuatio des'guerres«- ' S^^rresinteftinej ciuiles qui ont prins leur origine par la fin des externes': A îoccafîo def- “^1«. ƒ

‘les Voftre,poure peu pie a eftétellcmét pillé,vexé amp;nbsp;faccagcfâs aucune rclafchc n’y moy-refpirer depuis l’an 15 60. jufques a prefent; qu’il ne lui ref.,'que la voix cafte Si debille ‘Deniersque ■ ‘Vous declarer amp;nbsp;exprimer le mieux qu’il fera poflîble (es oppreftiôs amp;nbsp;grades calamitez. les Rois ont Aprils lequel téps qui eft de 15. années,Ies Majeftez de vous amp;nbsp;de vos predôccftèurs Rois de ] ^recómandable mcmoire:ont efté lêcourus par les habitas amp;nbsp;citoiês de voftre dite ville de -clcfiaftics j,|j^fgt;samp;païscirconuoifin?dc la fôme de 36. millios de liurcs,outre la fômc detfo, milliôsdt ''r« ou enuirô qui o,,j( efté fournis par le Clergé de voftre Rciaume depuis ledit teps de 15. ^donepour '^3hs les dons amp;nbsp;emprunts amp;nbsp;fubfides leuez extraordinairemêt,tant fur ladite ville que fur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4^

’autres pais amp;nbsp;Prouinces de voftre dit Roiaume .Some fulfifante non feulemét pour côfer- fcTcontrc '«flat de voftreMaJefté:Mais auftî auec la terreur de fancié nô des Frâçois : vous rédre re- nbsp;nbsp;nbsp;Proteft.

'‘‘’téS: formidable a tous autres Princes,potétats Si natîos.Nonobftât lequel fecours volô- ^ofiurns'cx ^^mét fait,tant en purs dons,cöftitutiós de rente que fubfide3cxtraordinaires:lcs a#aires de «aordinai. _ Roiaume n’ont efté en riê plus auâcées,ny aucun rneilleur ordre cftabli: Au côtraire de

® ‘'^puiifantquevoftre dit Roiaume eftoiten fanée 1560 ;ilàcftécôtraintpafterparlcs‘ forces eftrangcres qui ont tiré,fuccé amp;nbsp;emporté le plus beau amp;nbsp;le plus précieux, a-''nçcxtrcme defpcncc.Outrc lafubftâce de voftrepourepeuple, laquelle y âeftéentière-' duRoiaume .’'Jconfoipruéc:amp; la perte indicible d’vnc partie des plus grans amp;nbsp;experimétez Capitaines?^® Fr»ncc.

emétquefoiupeutvcritablemétdire,que voftre Roiaume eftaprefentdeftitué d’hommest J «puilcde dçmers. Qm font les vrais nerfs d’vn eftat amp;nbsp;monarchie. Ce qite vofdits fujets, ■ ^^neveulêt3mplifftgr,ny exaggerer par ornemét de lâgagc:par ce que la feule vérité dû faît'*

■‘t'ple récit des chofes paflees,cft trop plus que fuffifànté pour mouuoir toutes perfonnes: •

J P3r efpecial vofïrc bonté amp;nbsp;clemence roialle à jufte pitié Si cómifèratió. Et ceqni * noftre côditiô plus miferable:c’eft theur amp;nbsp;félicité de nos voifms: lefquels jouïffent d’v- rient amp;nbsp;grâ ^‘^'x^jboudâcedctoutes chofcsifaifàns leur grâd proffit a noftre trefgrâd domage.Enco-

lt;lue leur eftat foit bic petit en côparaifôn du voftre côme il eft ft ut notoire.Puis donc. Si- François.

v'elefecours des homes,n’y for,n’y fargét n’aferui Jufqucsa prefent pour nous donner vn 1 trâquilité en ce Roiaume:n’y pour rejeter amp;nbsp;deftourner de nous le dager amp;nbsp;ruine qui ■ fninente amp;nbsp;prefte à tumber fur nos teftes,nonobftât la bonne vtlonté de vos fujets amp;nbsp;no-

_ 3nt des Citoiens de voftre ville de Paris,lcfquels n’ont Jamais failli ny manqué d’vn fcul quot;’tacleur devoir : l’on ne peut penfèr d’où prouient ce malheur, finOn que la Guerre que Hoy ''’'^æns vient du Ciel Si n’eft autre chofe que fire de D r- e v qui fc manifefte fiir baçaufede laquelle n’eft fi occulte n'eftantfecrette, qu’elle ne foipappettemenc-re^' tfuce en la corruption vniuerfêlle de.tous les Eftatsamp;ordredcvoftrc^dit Roiaume, Car

O O O 'ij*','l iO-’ i 'ola i:'

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t’HISTOIRE DE FRANCE.


Décembre ’ 5 7 5-

Cauiesdes i^ucrres ci-uillesenla corruption generale de tous Hliats pour fecon decaulc àla premiere qui vient du Ciel.

Eftat Eclcfià flic amp;nbsp;les

quant à fEftat deîEglife,la Simonie y eft fi publiquement loulFertc.-que îon ne rougift d’intenter procez amp;nbsp;adions pour fentretenemét des conuentions fimonialles amp;nbsp;illicites.^b^ƒ mal-heur a uiendra à ceux qui du mal lontlc bien amp;nbsp;de vice vertu : Les benefices EeW*' ques lont a prefent tenus amp;nbsp;polfedez par femmes amp;nbsp;Gentilshcmes maricz.Lefquels emploi^' le reuenu a leur proffit particulier amp;nbsp;ne font aucunemet le fcruice diuinj fruftransen cclaüo' tétiô de fEglilc amp;nbsp;des fôdateurs: Et n’cxercct aucune charité enuers les poures, cotrelintctio amp;nbsp;bonnes couftumes des anciés beneficiers. Les Euefques amp;nbsp;Curez ne refident fur leurs k' nefices amp;Euefchez:Ains dcllaifl'ent amp;nbsp;abandônent leur poure trouppeau à la guclle duloufi fans aucune Paftureou inftrudiô.D’où prouientque partie de voftre peuple le dcsbauchcamp; defuoie de fanciéne amp;nbsp;vraie Rcligion.Et a cefte occafion facillemét fe deftourne amp;nbsp;relire«

des abus qui y lônt.

Les Empereurs Rois amp;nbsp;autres Princes ont autrefois fous-mi s leurs diffe-rens aux lu-Aiciers de France, Eftâtdes

y dwc'ofter obeïlïâncc:Laquelle eft Ipccialcmét fondée fur la vraie Religion amp;nbsp;la juftice:deuxfen' Eftat de la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fermes Colonnes de voftre feeptre amp;nbsp;Corone. Et font les Eclefiaftiques fi extrcmen^^'

iiifticcamp; nbsp;nbsp;desbordez en luxure,auarice amp;nbsp;autres vicesique lefcâdalle en eft trop public. Quand àlajæ

bus que le Roy y de-uroit refor

mer.

Les Gardes du corps du Roy,

JHofpitaux amp;nbsp;mallade-ries.

ftice par laquelle les Rois regnét amp;nbsp;font maintenusilî en refte peu d’apparéce amp;nbsp;d’anciésvciti ges. Au moié de la vénalité par trop frequete des offices de judicature.Qui eft comcditlE''’' pereur luftinian la vraie fourcc Si origine de toute milcre amp;nbsp;iniquité. Et pourtant nos voifift* qui feauent que ceft de magiër amp;nbsp;tralfiqucr proces:fen moquét amp;nbsp;nous ont en grâdeabcnn-nation au lieu de ce que anciénemét nofoits voifinslê fousmettoict au jugeméiamp; auisdevos Parlemés Sc autres Officiers en la judicature;melmes les Empereurs Rois,amp; grands Seigneurs tant d’Allemagne,Elpagne,Italie,qu’autres païsipour leur prud’hommicjgrâdefcicnccamp;v^' tu. Et de ce eft procédé la multiplicité amp;nbsp;nombre effrené défaits Officiers Si celle venaliK-De laquelle voftre Roiaume peut dire cônie fEmpereur Adrian en mourant que la multitude des Médecins fauoittué.Pattie defquels Officiers font notairemet incapablcs:prenâs leur faÇ® amp;nbsp;inftrudion aux defpens de voftre poure peuple Si de la repuratiô de voftre Eftat.Lesautres font poures Sc par la induits amp;nbsp;côme contraints à choies mauuaifes Si mal hôneftes. Enquc^ à efté direôfemét contreuenu au bon côlêil de letro beaupere de Moïlê,qui luy cclêilloitdef gésde gucr- lire, Iuges,gcns de bien craignâs Dieu Si de bône conlcicce:fçauS Si capables aiâscn reamp; lev ab- hainc fauarice amp;nbsp;corruptió.Aiiffi eft ledit Eftat de luftice corrôpu par la facilité tropgt* de des remiffiôs Si impunitez de meurtres de quelque qualité qu’ils lôiéncxciiâsl’iredeDic'’ fur nousjdeuâtlequel le läng cric vengcâce .SébJablcment par la facilité des eiiocationsamp;vC' nfficatiôs des Edits dont fenfuit le mcïpris amp;nbsp;conténemét de voRre Majefté,Au regard de vc lire gendarmerie laquelle a prefent eft ^mplie de pcrfóncs de vil eftatmon duitsne excrdiô au;t arm« ( au lieu de ce que anciennement il n’y entroit que Gentilshômcs extraits d’and^' ne amp;nbsp;Noble racc)amp; lesgés de pied qui lônt à voftrefoldeda plainte cft trop frequêtedelcurs ranponnemensordinairesnnhumanitez amp;nbsp;cruautez plus que brutalles amp;nbsp;barbarelqiies,fcirce-mens de filles amp;nbsp;de fernmes,Sc dônans au furplus fi grande amp;nbsp;efifenée licêcc que de Icuct tjil le en quelques Prouinces de ce Roiaume lâns voflrc pcrmilfiô amp;nbsp;lâns aucun relpeâ de vofitt luftice n’y côfcntemét de voftre authorité.Lefquellcs pilleries râponntmés lent pratique^ non feulement par voftre gendatmcrie.Mais ai flî paraucuns de voftre fuitte amp;nbsp;gardes devoftre corps.Par Icfquels les fermes de vos fujets amp;nbsp;mailôns des poures labourcursjfcnt ordinai-remet deftruites Si pillées.Et entre autres fermes des Eclefiaftiques jufqiics a celles quiappat tiénent aux hoftels Dieu amp;nbsp;hofpitaux:mefmes ccluy de voftre ville de Paris, De maniéréqut les poures demeurêt lânsnourriture amp;nbsp;entretenemet neceflairc. Et ont efté les Gouuernew^ côtraints depuis quelques téps:védrc pour plus de 4. mil liures d’héritages pour fiiiienir nccelTitcz des poures,Grâde malediétiô en ce Roiaume quad les mebres de lefus-Cbrifl/oni delaiftèz cotre le deuoir dfl^droit de nature Si de la Loy diuinc.Qui pis eft ne le contetentW dites gardes amp;nbsp;gês de voftre fuiftc,de loger amp;nbsp;viure à difcretiô.Ains abufans de voftreautho' rité-.logétlous faux titres leurs parésjamisjvoifins amp;nbsp;autres perlônnes. Lcfquels îcmblabîeinc' viuent à difcretion:pillentlt;lt;: râpônent le plat païs.Lequel demeure a prefent inhabitéamp;aba* dôné en plufieurs endroits lâns aucune culture ny labcur.En fôrac,Sire,il n’eft poflible queh Paix de Dieu loit en ce Roiaume ,• tant amp;nbsp;fi lôguemét que les malcficeSjabus amp;nbsp;corruptiosfuf dites lêrôtlôulferts amp;nbsp;palfez par conniuence.Car en quell e Paix peut eftre vn peuple, qui n’a aucune pieté,Religiô ny volôté de bié fairetEt faut fi tels maux côtinuet que nous attédiosM brief, vn juüe jugemêt de Dieu fur nous:fil n’y eft p.ourucu auât toute chofe.Etdeiiôs craindre les peines dôt Içs propheües ont menacé le peuple de Dieu :quâ4 il a preuariqué amp;nbsp;trsnl-

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LIVRE QJV ARENTIEME.


2P4.


gTeflefes cómandemës. Quant au inam'emet de vos finaces il eft côduit de mefme façon.Les ’^ons immenfes,mal amp;. inegallemer diftribuez en tépsfî calamiteux jufques à reuenir en fâ abus qu’on ’572.à 2.millions 700.mil liures:moitié de laquelle fome eft côpofée d’Offices nouuellemét 5quot;^““

à la charge amp;foulle de voftre peuple qui emporte amp;nbsp;paie les gages .Enîannce nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Dons du

f^uienncnt leÛits dons à deux millions 44. mil liurcs. L’anné^ 15 74. à 540. mil 800. èc en ^înnée prefente depuis 6, mois 955. mil liures.La plufpart defquels dons ont efté refulez par

châbre des Côtes amp;nbsp;cômandez par voftre Majefté infinies fois.Et depuis pafîez par vos jufliüsSttrefexpres cômandemësjlânscôprcdre les péfios données reuenâs à lafôme de 200. ^'1 liures:quifôt autât de retesfur vos finaces à la diminutiô d’icelles amp;nbsp;augmétatiô de la ne-

amp;confequêment à la charge amp;nbsp;foulle de voftre poure peuple qui eft réduit à toute po- ququot; îeRoy ’ Wamp;irapuiliànce. Aquoy il plaira à voftre Majeftéauoirefgardamp;pourueoir fil luyplaift donne. 2uxrcinedesplusnecefl'aires qu’ils ne furet one. Ce que voftredit peuple le promet,fondé fur Voftre bôté amp;nbsp;cleméce naturelle. L’eftat duquel amp;nbsp;nômemét de voftre dite ville de Pans: eft Tf«s Eftat «ntiereraécperdu amp;nbsp;réduit à neanumcfmes la marc hâdifé fans laquelle voftre dit Roiaume de- mïrchâdife. ’^eure deftitiié de fön anciéne abondâce amp;nbsp;richeflè-.Entre en vue neceffité amp;nbsp;dilette de toutes chofesjparla difcôtinuation du Cômerce. Lequel ne peut auoir cours pour le peu de fêureté Sl^’ily a tât en la mer qu’é la terre.Outre les grades daces amp;nbsp;impofitiôs nouuellemét inuêtées nouuclles.i ^lesfermes efquelles on n’a jamais voulu receuoirles naturels Frâçois,cncores qu’ils aiêt of FcimcsdeP fert meilleure côditiô. Defquelles fermes les fermiers obtiénent donatio amp;nbsp;rabais en pur do

aucune vcriffication de perte: contre toute forme de juftice amp;nbsp;de fômes notables cÔme pourîcs e-Eurespourvnefois.Dontauictquelesrétesdelàville,quifontaffignéesfurlefdi- ftrangers.

fermes amp;nbsp;aides:ne peuuét eftre paices. Tât au moic defoits rabais que faute d’affignatiôs amp;nbsp;^^pliflèraécNonoftât les remôftrâccs qui vous font ordinaircmê faites par les Miniftres de vo-ftfelufticeamp;Officiers de voftre dite ville pou rfentretenemet de vos côtrats amp;nbsp;foureté delà ECrangers. foypublique.Et encores y a vn nôbre de marchas eftrangers en cefte v ille de Paris, qui oftent toüsmoicsàvos naturelsjujets depouuoir traffiquer.Au regard des bourgeois viuâs de leurs rctesamp;rcuenus:ils ne jouïlTent aucunemét de leurs bics a caufo de la liccce effrenée de voftre gendarmerie.Par laquelle toutes leurs dites fermes font pillées amp;nbsp;deftruites.Vn bon nôbre de

Officiers qui ont achepté leurs Eftats amp;nbsp;Offices:fôt pourcsÔc ncceffiteux y aiâs mis la plus officiers’ grande partie de leurs biés amp;nbsp;fubftace amp;nbsp;faut que voftre poure peuple paye partie de l’emolu- poures. ’^«de leurs Offices,n’aiâs lefditsOfficiers autre moié de viure.Àu fur plus les grans amp;nbsp;execra-^Jesblafphemcs,vfures plus queludaiques amp;nbsp;autres vices abominables,regnét en ct^oiaume iutâtou plus qu’ils firct onques.defquels doiuêt eftre feuercmétamp; en grade dilligêce chaftiez vfures.

wtirpez.Autremét n’cft poffible que puiffiôs nous recôcilier auec Dieu n’y reftablir fEftat ^fivoftre Roiaume,finô le reduifant au point qu’il cftoit lors qu’il a fleury :Et fi Icfditcs vfures qui font frequétes amp;nbsp;ordinaires ne fôt recerchées jufques au vif amp;nbsp;chaftiées par la fouerité des LoixmepourraîEftat de m.archâdifc entre autres aucunemét eftre entretenu.Et enauiendrôt cy apres de plus gras incôuenias eftas leichtes vfures îâcicn mal delà Cité ( côme ditTacite ) amp;caufetresfrequéteamp;ordinaire des troublesôc foditiôs.Les caufes fufdites font perdre famitié ^vnion qui eftoit anciénemét entre les villes de voftre Roiaume;amp; la charité entre vos fqjets lt;^liacune defquelles villes ne cerche à prefét que fon intereft particulier amp;nbsp;ne fe done peine ni foüùdecôfercrau bié public de ce Roiaume parvnion,côfontemétamp; corrclpondace de vo- caufe delà Jonté.Dont fenfuit la diffippation amp;nbsp;ruine des Monarchies côme nous fômes enfoignes parla f-oy diuine amp;nbsp;par raifons politiques.Toutes lefquclles plaintes amp;nbsp;juftes doleanccs,Sire,pour-loiêt eftre facillemêt dilatées de vine voix ou par elcrit:eftât le chip amp;nbsp;lu jet bié fort ample amp;nbsp;’’’uitât chacune defdites plaintes Se doleâces vn traitté particulier.Mais d’autât que fômes bié Roy amp;nbsp;foa affiliez que tousjours auez médité les chofes immortelles plus que les mortelles ( qui eft îvn ‘les princippaux moyens pour conferuer voftre Sceptre amp;nbsp;Courc^me comme difoit Chilon hn des feptfages de la Grece ) amp;nbsp;qu’eftes eftably fur nous pour faire jugement amp;nbsp;luftice : Ayant vne Loy à laquelle vous vous alfujetilTez volontairemcnt:non Loy eferite en quelques Ures ou en quelque boys (comme dit Plutarque) mais la raifon viue impriméeen voftre lt;^0201,tousjours demeurât auec vous,tousjours vous conforuât amp;nbsp;jamais ne vousabandônant ßnscôduiterqui eft (pour parler en vrai Chreftié:) fefprit amp;nbsp;grace de Dieu:Et auffi que vous fçanez trop mieux que les Rois,qui ont aimé la Religion amp;nbsp;vraie pieté : amp;nbsp;quife font eftudiez

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Décembre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L'HISTOIRE DR FRANCE.

5 de plaire àbieu côme fes vrais Minilf res.'ont longuemét Si heureufemet regné.Cclf lacaufc Sire,pour laquelle las entrer au difeours particulier de beaucoup de matières qui foffréuamp;t' But de la e enhardis par vn zele de fhôneur de Dieu:nous vous priés d’auoir pitié Si cómiferatiólt;l' ciucftc dc^ vos poures lu jets:en dônant ordre Si refôrrnation própte auât toutes choies aux correófiösdes Patifitnt. abus Si maluerlàtions cy dcf ’us moltrées: lelquelles prouoquent de plus en plus lire de

fur nous.Et de remettre volfre poure peuple en quelque haleine-Elfablilïàntfil y àmoic,vn5 bône Si lèurePaix qui lôit à fhôneur de Dieu Si deiEghlêCatholiqueraccroilTemét de vofr^ Majelfé Sgt;c de volfre Elfat Si au repos de vos poures fuJets.Et pour y paruenir vous, Sire, qquot;“ elfes fiis,fuccelïeui;,heritier Si du fang de ce bon Roy S. Loys Si qui le voulez elf re de toutes gt;nbsp;fes bones Si lâintes aóliós:Nous fuppliôs treshumblemet volfre Majelfé côferucr amp;nbsp;eutreie' nirlôn intentiô Si volôté:§i prâdre garde aux beaux cnlèignemés qu’il dona à fon fis ellatau lit de la mort:lclquels enfeignemés ne voulos declarer en autres termes que ce bon amp;nbsp;S.RçJ les à faits Se prononcez:ny ajouter aucunechofe du nolfre.-Ains les vous reprelentcr felô qu» les a dits Si proferez : Se font eferits Regilfrez au trelbr de vos Chartres precedentes dtfaß^

CCS mots lefqiieJs, Sire, iî vous plaira prandre amp;nbsp;receuoir de bonne parr.

S. toys à fô fils.

tó^uRoi volótiers Ôc deuotemét le feriiice de S.Eglilc:Aie le cœur piteux amp;nbsp;charitable aux pcvif’ ) gcs:amp; les côforie amp;nbsp;aide de res biês. Fais garder les bones Loix amp;nbsp;cc nil urnes de tó Roiaufff' Ne prés tailles n’y aides de tes fujets fi vrgete necelCré euidete vtilliténc ie fait faire amp;nbsp;jufte caufeaió pas volótairemêt.Car iÏ tu fais autremét tu ne icras pas repute pourRoimaisr^' puté pour tira. Garde fur routes choies que aiez fages Côlcillers de aagemeur : amp;nbsp;qudf’ feruiteurs Ibicigens priidésjecrets Si paifibles:Si qu’étrcautrcschofes ils nelóiétpointau^i’ cieux,nc facér, ou dient mal à auiruy.Car (corne dit Sciveque) le bô renom desferuiteurs?*^ croifl la gloire Si le los des Seigncurs.S’il y en a aucuns rioteux; garde qu'incôtinâttuksf uoies hors de ta mailon. Car ils pourroient gafter les autres Si y faire fcandallc. Fais amp;nbsp;lufticefur toutes choies aux poures corne aux riches:aux eftrâgers cômcauxpriuezfasau*”' acceptatiô de perfône.Car luflicc eft celle par qui les Rois regnét.^iez bÔs lugeSjBaillil^ nefchauxzSi leur cômâde que toy ne tes Procureurs en tes fais ne forêt pas fauorifez autres'' que la raifô le veut plus que feroit vn autre.En ces préceptes eft coprrnle vne bonne partie ce que vofere peuple requiert Si defire Si vous fupplie treshumbletnêt les garder corneilsfa*' furet qu’é aucz la volôté.Et fil y en a aucuns qui y vculêt mettre empefchcmétjccqucvoto^ dit peuple ne peut croirervous elfât alïîftc du Côfeil trclïàge Si trclprudét de la Roine vofct merejtrefalFeóliónée au biê Si auâcemct de voftre Elfat Si de lî gras Princes,Seigneurs àf*’ feillcrs.NÄis encorc,Sirc,f!l y en auoitaucûs de mauuaife volptc:Il vous plaifelcseflognerdî vous côme cllâs ennemis de voftreEllat SiCorone Si celle de vollrc peuple,qui elf vnipatOquot; beïfl'âcc.Et corne aucz la dominatiô fur volfre peupleraulïî elf Dieu vofire fupcrieiir amp;nbsp;dorni' nateur auquel deuez rédre côte de votre charge jufques au dernier de vos cheueux.Orfçaut^ trop mieux,Sire, que les Prince qui leucou exige delôn peuple plus qu’il ne doit: Aliened-’ perd la volôtc de lès fujetsrde laquelle depêd fobcillance qu’óluy doif.telhioinRoboaamp;aU' tresPrincesféblables.Mais au cô traire rraittât votre peuple doucemêtjfupportâtlâpourctcî^ neceliîté:Qu’il vous plaifc reformer les abuz crimes Sicorruptiôs delquelles volfreRoiaume elf reply à volfre trclgrâd regret,de la Roine volfre mere Si de tous Princes Si Seigneurs qui vous alîîlfent en vous aidât de vos naturels fujers bôs Si vertueux,dcfquels auez vn bô nÔbrc graces à Dieu Si vous ablfenât de faire dons inméfcs, defendat à volfre châbre des Côtes Ic^ veriffier pendât le temps de volfre necelfité nonoblfât toutes iulfiôsjempruntâtfil vous de ceux qui jouillét de vol^c dite libéralité Si dós pluftoff que fur chargez volclitsliijetsauf quels ne reife plus que la feule fidelité. Iceux falTeurent quepar volfreprudéce,moicnnâib grace de Dieu fera biê toff elfablie vne bone Si fainte Paix,par le moié de laquelle fera voltic dit Elfat Si Ro iaume peu ^eu rclfabli Si iclfitué en Ibn cntier,aucc la bien veillace de tous vos bôs fujetsiqui elf la plus grade force apresDieu que pourrez Ibuhaitter pourfeuremet^ logucmct côlcruet volftc dit Elfat. Et fi Dieu nous veut tant vifiter que dene permettrevn furies autre fi grâd bien Si repos.-apres que vous,Sire,ferez mis Si vos fujets en leurs deuoirs:f^aiira voitw du Roiau- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tresbien vfer des moiens que Dieu luy à donnez Si mis entre les mains.Siirqiioy dpf'

Prince qui exige trop defet fujccs

tue.

rons queprandrez en brief vne bonne refolution. A laquelle trouuercz vofdidfsCitoyei^Si fujets de volfre dite ville de Paris biêdilpolêz corps Si biens Si tout ce qui elf enleurpuilwæ ccjauec alïcurâce que tout ainfi que volf redite ville precede les autres en dignité Sifidcndcnô

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LIVRE Q^V A R E N T I E M E.

3ufli comme eile à tousjours fait) monftrera aux autres bon exemple de fidelité amp;fecours jiifques à (extrémité de la vie amp;nbsp;de ce qui en depend pour f hôneur amp;nbsp;fêruice de Dieu^de leur l^digion conleruatiô de voftre Corone amp;nbsp;manutentiô de voftre dit Eftat amp;nbsp;fèruice d’iceluy.

retourner au Traitté amp;nbsp;pourfuitte de la trcfuc:Vous auez entédu quels en furet les prin-tipauxArticlesarreftésàChampigni le zi.Noué. amp;: publiez ^aRochelle4. îanuier afon detrôpettesamp;tâbours.MaiscôbiêelIefutmalobfcruceen la plus partdefespoints:La Gomer-lôgueur efpace du téps dont l’on vfa à la publier le inoftrealfez.Et les drfficultez qui fe pre (cntoiêcfur fcxecutiô d’icclle ne furet que trop cuidetes. Aucuns atribuâs foccafiô principale rct c. 'i'ipeii de relpcâ qu'on y eutjà ceux qui ne tindrent ou firent fèmblât ne pouuoir tenir leurs pfomefTcs pour le regard desô'.villes deifus mërionées.Dont Ics^.principalesjaflâuoir Angou- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

ldmc,Bourgcs,amp; Mezieres fuft de volôté délibérée des Gouucrncutsd’icclleSifuft parlaueu oucômandcmét particulier qu’ils en culfentjOU autres occafiôsrnc voulutét ic côformer aux cômandemês du Roi:amp; yfut confômmé vn long temps en remifes,allées amp;nbsp;venues inutilles à «t effet. Le Prince de Codé auflî n’é eftoit gueres contât,amp; fe perfuadoit qi},e la trefue cftoit plus damageable que.auâtageufë au parti,veu le peu d’executiô d’icelle:Neâfmoins le 5. Dc-cëbtc S.Gelais,entra dedans Niort pour Monfieur ( apres toutesfois long debat des habitans ^mdifoiétauoirdeffiâce de luytTant pour auoir receaj,que pour luy auoir dôné aufli occafio detnefeontentement:) aucc j.Côpagnics, amp;nbsp;en fortit le Jour melme le Côte du Lude ; apres luyauoir recômandé les habitans. Au mefinc téps Clermont d’Amboife fut mis pour Gouuer ^eurdedans Saumur amp;nbsp;dedâs la Charité. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mais Ruffec refufa totallement (entrée

dAngoulefmeau Duc de Môtpécier qui fy eftoit acheminé pour ceft effet. Ses raifôs eftoiét en Angou-

pourauoirefté toutefà vie affeéfiôné feruiteur du Roy,amp; pourauoirfans côniuencefait lâguerreaux ennemis de fàMajeftéiIl auoir acquis vn grâd nôbre d’ennemis, qui tous auoiét DuedeMót Wjutéde luy faire perdre la vie en quelque lieu Sclbrte que ccfuft.Que pourfé garderai ne pencierk» lîuroittrouuer lieu de feureté en ce Roiaume.Et que puis qu’on aiioit eu l'audace de tuer mef

la prefence de fa amp;nbsp;ville Capitalle de ion Roiaume amp;nbsp;fiegc principal de fâ lu-lllcqleCapitaineGuaft,pour ceftefeule raifon qu’il eftoitaffeéiiôné feruiteur du Roy, reco-quot;eupour tel amp;nbsp;pour cela aimé de ûMajefté: qu’il eftoit vrai (êmblable, qu’il ne fêroitafleuré ''onpasenlachäbreSi cabinetdefaMajcfté.Il difoit outre fçauoir bien, que encores quelin-^cntió deMonfieiirfuft les trefues paflées de remettre les villes que le Roy luy auoit accordé pour fa rctraitte entre les mains de faMajeftéiQue toutesfois ceux à qui il les donoit en garde, âuoientautre volôté.Et quelques belles promeffes qu’ils luy fiffcntiilsneluyferoit^non plus ficelles qu’ils auoient efté aux Roys fesfreres. QiJ^eon ne doit d’vn traiftre defloial, efperer deuoirdefidclitc.Qjie fi on leur cômetoit la garde de la ville d’Angoulcfme,ils fc feroiét Seigneurs de la Giiienne,dc laquelle il ne ferbit en la puifTancc du Roy de les en chaftcr.Que fi la feule ville de la Rochelle auoit attendu vne armée Roialle tant de mois-.que a plus forte raifon tant de villes liguées enfcmble,fituées en Prouinces fi fertilles,abondâtes en toutes comodités ^vniesenfébleilepourroiét faire eftâsfouftentiës corne elles feroient des habitas de lalGuic-’’e; qui eflirdiêt de courir lcurfortune,pluftoft que perdre leurs bicns,quitter leurpaïs amp;mai bns.Que d’ailleurs il n’eftoit en ß puiffance d’executer fintentiô du Roy.Parce que les habi-tï5d'Angoulefme qui auoiét lors les armes en la main, amp;nbsp;(jui eftoiét les plus forts en leur vil-Iwrouiiointfidurqu’ô rédift leur ville amp;nbsp;leurs moiensiquepar perfuafiôsil eftoit impoffible 0 obtenir cela d’eux. De les côtraindre par force à ce faire:qu’il neßuroit amp;ne penfoit cftre c-'iwbleny defon deuoirdeur aiât promis deles prefêrueramp; ne les metre au pouuoir de leurs Wmis.^tqiiefil liuroitvnctelle ville aux ennemis du Roy 8c d»û patrie,pour fe défendre ‘^cfquelsles habitas d’icelle auoient eu recours aux armes amp;nbsp;fait fi eftroitte garde tant de Jour •l^îdenuit.fon hôneurenferoit à Jamais fouillé.Lequel luy eftoit plus cher n’y que fes biens y qfï vie propre.Il difoit auoir d’autres raifôs particulières qu’il rj^ruoit à direauxMaJeftez du Roy 8c de la Roiiie.il mada d’ailleurs à Môfieur q luy faifât ceft hôneur de luy cômettrela ?irdcd’Angoiilcfîne:il luy côférucroitde telle façô qu’il en difpoferoit plainemétftns reftrin-^'on ne modification,comme les Roys fês aieulx amp;nbsp;freres auoient fait.Et q u’il difeemeroit en P^'ude temps la difference de Gfidellité d’auec celle des Proteftans, quand ils luy rendroient villes qu’il leur à dellaiffées pour leur feureté durant les trefues. Efquelles villes il n’en-^Ktoitaifémentlc plus fort non plus qu’en la Rochelle. Et que fi le païs d’Angoumotsluy

O O o iiij.

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Dcccmhrcj

I lt;7$.

RochepotS: IcComtc de Montgom-mcry à la Rochelle.

Lé ficvrde Jlt;ochepot à b Rochelle.

L’HISTOIRE DE FRANCE, cftoit dcîaific pour Ion appcnnagetqiic liiy amp;nbsp;ceux de la ville fe mettioient en four devoir cf le receuoir nbsp;nbsp;reconnoiitre leur Seigneur amp;nbsp;Prince.

Ce pendant le Baron de Rochepot lut depefehe de la part de Monfieur vers les Rochcücb aufquels parauant que d’entrer il vouloir faire fpuoir la venue. Cemme aufll ßt le Ceinte« Môtgommery qui a ces finsSuoit elcrit de Niort des le jour précéder au Maire de la Rochelle pour fçauoir fil y lcroit le bien vcnu.Et qu’il auoit quelques affaires qui le côtraignointd’y alIer.Aufquelles aiant done ordre il n’efperoit faire long Icjour.Le confeil alfemblépourccU effet le I Décembre relblut de leur permettre. Le Baron de Rochepot feftant le lendemain trouué en vne affemblée publique faite à lEfcheuinageiprelênta les lettres de Môfîciiraddre!-fantes au Maire,E(cheuins,manans amp;nbsp;habitans de la ville eferiptes au Camp de S. Mexantlc 5. Decembreacôtenans entre autres choies les occafions qui l’auoiêt induit amp;nbsp;corne contraint

Creance de Rochcpot,

Lettres du Prince de Coudé aux Rochellois.

de faire vne trefue amp;nbsp;arrefter les forces de la Germanie qui eâoint preffes d’entrer; qui auoit cfté en partie faute que leur paiement ne peuft tftre preft à leur arriuée. Les priant a celle fu de fefuertuer chacun lèlon fa portera fournir bonne lômme de deniers amp;nbsp;faire fons d’vneati-trc.A laquelle îî ne feroit touché que en cas d’e.xtrcme necelïlté:amp; aliénant que la Paix ne fîft. Auquel temps fi tel cftoit le plaifir de Dieu que de les affliger encores de ce fléau dtGnfl-reiil feroit plus que necefïàire de le preualloir d’vnc forte amp;nbsp;puiffâte armée pour foppoferaux enncmis.Enquoy il protefioit de fa part de fi mploicr de toute fâpuifTance. Et embiafièr d’\n bô cœur la querelle des Eglilês reformées de Frâcc;pour leur procurer par vne bone Paix oi* viéloirc mcmorablcjle libre exercice de leur Religion.Etparticuliercmctfeftoitreîolu défaire pour eux amp;nbsp;cnfaueurdcleurs priuilleges,rout ce quiluy feroit poffiblejufques au hazard de là vie.Rcmettant le relie de fa volonté fur la creance qu’il auoit donnée à Rochepotilequel prononça amp;nbsp;bailla puis apres fâ creance par efcrit.Contenant en lômme la bene volontéamp;fin-cere intention de Monficurjlcs aôtions,côportcmens amp;nbsp;delfeins defqucls il ne penfôit pas que perfônnefuft ignorant.Puis récita plus au long foccafion quifauoitmeudefairclatrefuct^' arrefter lesReiflres fiir le point qu’ils eftoiét d’entrer. Qui efloitfa^ite de deniers le vraynen de la guerre amp;nbsp;fans lelqucis celle natiô fur toutes les autres ne marche jamais.Et qu’il auoite-flé côtraint de ce faire,crainte qu’à ce qui cftoit auenu dernieremet à Thoré: (dont il pouuoit rédre bon telmoignage pour fellrc trouué ne la rccontrc)n’auint derechef ou parauâturepisj quand les Allemansfcroictarriuez pres la perlônne de mondit fieu r lequel auoit grad bdoifl d’entretenir les intelligéces en Allemagne amp;nbsp;principallemct vers le Duc de Cazimir: pour c-flrclvn d^s plus gras amp;nbsp;plus généreux Princes delEmpireivoire des mieux affeéliônez àfen droit de la nation Françoilè:afin de fe preualloir de leur aide amp;nbsp;fccours la Paix ne fuccedant• Qifil falloir faire prefl Sùauâcede gras deniers.Pourlcfquels trouuerMôfieur auoit faitdepa refiles depefehes que a cux,à toutes les Eglifes de France.Qu^e la lolde des Rcitresamp;autrese-flrangers que amenoit Monfieur le PrinccdeCondé,rcucnoità8oo.mil liurestournois pat mois.Et que par la trefue le Roy n’en dônoit que 500.mil qui eûoit bien peu dechofe,veutai d’autres frais qu’il couiêdroit fupporter. Au refie qu’il efloitaile à juger dequel piéMôfieui marchoit en celle querclle.En ce que aiât eflé induit par vne infinité de menées amp;nbsp;pratiques de retourner à la Court amp;nbsp;pacifier fon particulierfil n’y auoit jamais voulu entédre. Dautant qu’il auoit tousjours préféré le bien public de ce Roiaume à tous autres relpeéls ou cofidera-tios de fô particulicr.Cc que voiâtla Roine fefloit auiféc de le recercher d’vnc trefue. Aquoy il auoit trouué bô d’étendre pource qu’elle luy fembloitproffitable5amp; en fin fauoitaccordet' Et pour la fin réitéra les mcfmcs proteflatiôs de môdit fieur.Prelèaux.Sur-intendât des finâces de iarméc de Monfieur jÿir Itiy enuoiéauec Rochepot,prcféta en celle alfemblée lettres dû Prince de Codé eferites de fa main à Strasbourg le za.Nouë.adrelTâtcs Ivne à ceux de la mai fô de ville amp;nbsp;l’autre aux Miniflres ôc Côfilloire de Rochelle. Il loüoit Dieu infinieinentdeh grace qu’il luyfailoitdectqucaprestâtdetrauaux amp;milères.-illêlêruoitdeluypour menet en France au fccours des affligez vne grade amp;nbsp;puifïante armée telle quelon n’eull jamais ofc efpcrco.Sébloir pourtant n’ellre fort contât du bruit de trefue dont il auoit elle aiiertijCraignât qu’elle ne feull bié exécutée. Ains vu vrai piege accoullumé de l’éncmy,qui cepcnd.ît corne il diloit les vouloir endormir amp;nbsp;couppoit nos dclTeins.Dônoit auertillèment defen pradregar de.Et prioit vn chacun de fefuertuer felô fes moiês pour le paiemêt des Reillrcs.Ces letrese-ftoiét pleines d’vu zelc amp;nbsp;veheméte affeólió cnuçrs ceux de la Rochelle, pour lefquels il défi-roitexpo-

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livre Q^V a R a N T I E zM E. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2^-f.

'xpofcrfa vie: dißt qu’il ne feftimeroit jamais heureux qu’il ne les eu fl remis au but ou ils vi-Loient cous. Et pour la fin les prioit de luyenuoier quelques Miniftresamp; gens doélesafin de 'î gouucrncr felon leur Conlêil Sdleu r donner quant amp;nbsp;quant auis de tout ce qui le palïèroit. Ceuxda Confiftoire receurent pareilles lettres deTheodorede Beize, de Strasbourg le vint dfc Bcfzc. tfoifieine Noiiembre pleines de Confcil fur læfiance que fon pouuoitauoir aux Catholiques

à leurs promefles.Faifoit vn long difeours de la piiiffantc armée que le Prince conduiloit : Lquclleil cftoit marry ne pouiioit fuiure à caulê de findilpofition de ß perlônne. Donnant a-uis de ne fc laifler gangner amp;nbsp;endormir par les ennemis a îheurc qu’il falloir le rcfueiller voi-î-it deuant eux ce qu’ils ont tousjours tant defiré amp;nbsp;qu’ils n’culTent prelque oie dperer il ny suoic pas deux mois.

Le tteziéme les Rochellois-fcirent relponcc à la propofition amp;nbsp;creance de Rochepot. Louant Dieu de bon cœur de la grace qu’il failôit à Monfieur,de ùuoir touché amp;nbsp;cfmeu de p ran-^rchprotc(ftionamp; defence despoures amp;nbsp;affligez de ceRoyaumc’Et melmesdcceux delà lois à lacre Religion reformée. Qi£c ceftoitvn OU U rage vraiement digne d’vn tel Prince que luy. Etau-Jliidilsprioient Dieu le confirmer amp;nbsp;fortifier deplus en plus julquesà vneentièreylfuë5c 'icureux accomplilfement de ce qu’il auoit fi faintement entreprins.Enquoy comme il eftoit «nain qu’il lcroit alfifté de la faueur ôi grace fpecialement de Dieinaulfi deiioit il croire que 1« gens de bien amp;nbsp;zélateurs du repos de ce Royaume ne luy manqueroient en rien. Non Icu-leincnt de leurs moiensimais auflî de ce qu’ils ont le plus précieux en ce môde.Enquoy quad îcuxilsfcroienttrefmariisde cederàaucuns de ce Royaume quels qu’ils feulïèntlôitcn la volonté foit en Icficf conoilTans mefmes le zelc affèôfionné que Môfieur leur porte amp;nbsp;à celle pouce ville dont ils rcmercjoicnttrcf-humblemcnt Ion Excellence. N’aians autre choie à luy offrir en recôpenfe d’vn û grand benefice qu’vne entière amp;nbsp;perpétuelle alFcôlion à fon Icrui-«icômeils feroiét tousjours preuue en toutes chofes amp;nbsp;mefmes en vne fi fainte querelle. Le Supplias netrouuer ellrâgc fi les moiensdefquels ils le pouuoientayder pourle prcfcnefloiét 'cop plus petis qu’ils n’eu^fent defiré. Cequideuoit ellre imputé non à quelque delfaut de bonnevolonté:mais aux miferes amp;nbsp;calamitez qu’ils auoient foulfcrtes par la malice de tant de guerres amp;nbsp;des plus cruellcstdelquelles ledit lêigneurauoit luy mefmes ellé fpedùteur. Tou-Wois qu’ils luy enuoioient dix mil liures? bien marris qu’ils ne pouoient plus : nbsp;nbsp;dont leurs

deputez qu’ils depefehoient vers Ibn Excellence finformeroient plus au long de foccafion. Lefquels furent fi honorablement Sc tant gracieufement receuz qu’au rapport qu’ils en feirét lt;ifpuis:ch3cunfen loüoit infiniment. Et furtoutt de la bône volonté qu’il Ce difoit jpneraux Rochellois. Et pourceque ceux de Marans le renforçoient d’hommes amp;nbsp;lefortifioienttous i, Rochelle jours cela fut caufe que les Rochellois feirent’prier Monfieur par leurs députez de moie- à Monficur. ntl entiers la Royne que les garnifons de Marans amp;nbsp;Benonvuidaflènt affin que plus librement Ils peuffentjouyr du beneficede laTrcfuc.

il feit lors amp;nbsp;long temps api cs( amp;nbsp;tel fut prefquc tout cell hyuer) telle 6c fi furiculêtormê-tequeîonnepouuoitprefque marc ber par les champs. Et fè perdit vn nombre infiny de Na- Tourmente Hires aux coftes de Flandre, d’Efeoife, Angleterre, ÔcZclandc. Comme auffi de Brcraignc en mer, blormandie, amp;nbsp;Poitou .Voire plus que de mémoire d’homme il n’auoit cftéveuny entendu .

Monficurarriué à Ruffec enuiron lamy Décembre: la Royne mere le futtrouuerpourla confirmation de la Trefue amp;nbsp;pour le contenter furcc quinefeftoit peu encores executer du contenu d’icellc.Et feit tant que ladite Trefue fut publiée à Ruffec le jour de Noël enfuiuant. ^iiis aiioir long temps communiqué auec Monfieur: part pour rrouuerle Roy laiflantàfon partement plus grande efperance d’vne Paix que de la .Trefue.Dif» qu’elle ne vouloir voir en-fanglanter les efpées de fês enfâs en vne fi mifcrable guerre.Et quelle fen alloit pour effeduër toutes les conditions de la Trefue. Pour l’acompliffement dcfquellcs ne reftoit que de confî-gner lesviljcs de Bourges, la Charité amp;nbsp;Mezieres: 8c fournir îaj^ent accordé pour le paie-métdesReyftres.Etpour le regard d’Angoulefined’autâtque le lieutenatd’Angoumois auoit baille?, au bit quelque requefte verhalle à Monfieur: contenant quelques occafions de reffuz de la con- heu lt;l’An. Lgnations d’icellc encre les mains de mondit fieur; auec certaines caufês qu'il defiroitfairc en- ° nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

tendre au Roy pour fvrgent fèruicc de ß Majcfté: lefquelles comme il efperoit{croient priles en bonne part par faditeMajcfté :1a Royne mcrcaflfeura quclaprincipalle occafion qui la ti-toit à la Court eftoit pour en fauoir la dernierc volonté 8c refblution du Roy.Cc pendât pour

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Dqretnbrc

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Letres de Monfitiir’

Lettres de Thofé,

L’ H S-PT O I KÆîî D E F R A N C E • môftrer pied elle marchqit en toute cefte negociatiô'.amp;pour cótctetmódit fieur q“' (è plaignoit mer iieilleufemenî de Riiffec pour le reffus qu’il faifoit de luy deliiirer AngoiiW' medaditePame donna çii côtrc-ckhâge Congnac amp;nbsp;S.Ican d’Angçly.Efquellcspeu apres entrerait aflàuoir à Cpngnac, Batreflc Si laNouë à faint lean^ Puis allant que patwW' fa le Duc,de Montpenfier amp;^arefchal de Montmorency pres la perfonne de monditlieuf' tant pourfenircicnir en efperance de faccomplilTemét de la Trefue.-que pour luy faireouun' les villes amp;nbsp;paflàgcs: amp;nbsp;fauoriièr fôn armée de tout ce qui iêroit necelfaire.

L.b s Ueputez de la Rochelle eftans de retour de la legatiô qu’ils auoient faite versMçfr fieur: récitèrent publiquement en ÎEfeheoinage le dernier dudit mois deDecembrecc,qui» auoientfait amp;nbsp;negotie parlant la Fraignce: qui commença par le gracieux accueil amp;nbsp;bon irai' tement dont Monfieur les auoit receuz amp;nbsp;honorez. Et feit vn long récit de la grandeaffcâi-on que lôn Excellence monftroit auoirà leur endroit : leur aiant donné charge deles pnt' de là part de continuer en la bonne volonté dont ils luyauoient fait offre, tant pareuxb’’ députez que par leurs lettres. Cela eftantplusau longdifcouru ils prefënterent les lettresde Monfieur eferites à Ruffec le vintiéme Décembre.Lefquelles ne contenoientqu’vn difeo“^’ delà bonneaffedionenuersles Rochellois^amp; creance pour ceft elFet.Furcnt aiifliprtf^' tées lettres de Thoré du vint vniéme dudit mois qui lesafleurade là grade amp;nbsp;ancicncaft®' on enuers la Rochelle. Les lettres centenojent le zcle amp;nbsp;affedion que le feu ConneftabRî' uoit tousjours porté aux Rochellois de laquelle luy qui eftoir lôn fils ne vouloit moinsfft^ heritier que de les biens. Ce qu’il les prioit de croire amp;nbsp;lemploier à leur befoin: aucc alfeurî'

Declaratió de Monfîcur àccux'dc la

ce qu’il ne leur raanqueroit en aucune chofe de ce qui luy fcroitpcflîble.

Outre tout cela neantmoinsjfaut entendre que Monfieur aiant apres le partemet dehM' ne donné fauorable audience aux députez des Rochellois: amp;d’iceux entendu bien au M Rochelle, ce qu’ils luy auoient voulu dire êcremonfirer delcurpartjfeitrefpcnceparefcritenloinit d’vne Icconde proteftation qui leur furleuc en falfemblée fufditedontle fcff niairedloii' Commelon deflôin amp;nbsp;intention cftoit de perfeuerer refolument ^nfen entreprifcjjufqufS’ vnc heurculc execution amp;nbsp;accomplilfemtnt d’icellejcn laquelle il le tenoittoutalfeurélt;)Uf^ faneur Sialfillancediuine ne luy manqueroit. Comme ne feftant rien propofé iiydcpid*” ny de vengcncc particuliere. Au contraire n’auoitricn en plus finguliere reccnunandatioi’) que le bien public de ceRoyaumc:amener chacun à l’obeiflance de la dignité amp;.MajcfléRq' aile; de laquelle il ne feftoit departy amp;nbsp;ne fe dcpgt;artiroit jamais: amp;nbsp;faire jouir vn chacun xercice de là Religion lull Catholique ou reformée. Ce qu’il penfoit efire le principalpo®f ' de ce qu^ auoit à faire:afin d’oficr la couuerture de laquelle à fon auis les vns amp;nbsp;les autresfd' toient tousjours feruiz pour allumer amp;nbsp;atnzer ces guerres ciuilles. Que cemme il dpef®quot; cftrcalfifté en vue fi làinte entreprife, des plusloiaux fujets de ceRoyaum,e:amp;dcspluszeb' tours de fh onneur amp;nbsp;repos d’icelluy; aulfi fe tenoit il pour tout alïèurc des Rochellois en cd' endroit: de la finceritéamp; droite intention delquels,il n’auoit jamais doute; veu leloialamp;Ji remarquable lêruicc que leurs predccelfeurs auoient rendu à la Courcnnc.Et queeuxau«' auoient dequis continué au Roy: Et particulièrement à luy commeilauoitconneueuidein-ment: tant parleurs lettres quepar effet amp;nbsp;par la bouche de leurs Députez. Les remerciant de leur bonne volonté ôc du fecours d’argent qu’ils luyauoient enuoré, Qu’il ne les oublie' roit jamais en quelque chofê qu’il feit par cy apres: dautant qu’il auoit leurs priuillegcsamp;W' chifes en finguliere recommandation. Et que à la premiere entrcucuc de la Roync mereamp;'l^ luy,il procureroit tout ce qu’il luy fêroit poffible pour leur foulagementamp; auantage. Et nad-mes feroit en forte queles^arnifons;de Marans amp;nbsp;de Benon feroientofi:écs,poiirIacominO' dité delà Rochelle: les habitans de laquelle il auoit tousjours aimé des au par-auant lefeg« amp;: les aimerpit encores plus à fauenir. Pour fin qu’il enuoieroit de brief gens de là parr,afin d® ' leur faire plus amplement entendre là volôté:les priant ce pendant decontinuèrtousjoursd ' leur zele Sé affedlion qu’ils auoient monftré à cefte Caufe Generalle.

Diuifions amp;nbsp;Or par cefte refpôce Môficur remcrcioit les Rochellois de ce qu’ils le reconoilfoientpout oppinions^ Chef amp;nbsp;protccfteur general de cefte Caulc. Ce qui eftoit encores pour lors trouue bien non-dcMôficur. neau amp;nbsp;eftrange à quelques vnsjaulquels il cftoit bien auis que ce titre ne fedeuoit ofterau . Prince de Condé.Veu mcfmcsqucmondit fieurfailôitprofelfion delà Religion RomainC' Mais cela n’eftoit pas le ncud de la belônene . Car comme je vous ay dit, le nombre n’eftot' pas

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LIVRE Q_V A R A N T I E M E/

P^spetitdeceuxqui jugeoienr autrement desadions amp;nbsp;intention de monditfieur. Etfem-Hoit que la Rochelle fuft diuilee en deux ligues.Les vns magnifias jufiques au Ciel fentrepri-‘camp;deflein de Monfieur: qu’ils dilôientauoir cfté fufeite de Dieu pourvue entière deliuran-de tous les maux paflez. Les autres en parloicnt beaucoup plus froidement. Et fe fondans 'UtccquifeftoitpaflTé auxnopces du Roy de Nauarre:craign8ientquecefuft vn mefmefu-M argument: voire vnmefmc artifice pour les faire tomber en la mefme fofiTe ou tant de '^ursfreres furent enterrez. Or y auoit lors deux Miniftres à la Rochelle bien differ en s d’op-P'iiions pour ce regard, fvnfouftcnant fentreprile deMonfieur, prefehoit publiquement la ‘^'ûiteamp;fmccreinrention d’icelliiy. Laquelleil loüoitSi recommandoit hautement comme ’Wrcccu celte vocation dè Dieu qui fe vouloir lêruir d’vn fi grand Prince au temps leplus ’^iferablc pour la deliuranlt;e de ces enfans. CelloitOdet de Nort le premier de la ville tant ®gt;fçauoirqu’Eloquëceanimofité amp;nbsp;autres parties reqiiifesau Miniftere.' d'ailleurs de gra-^camhoriteSc reputation en la ville en laquelle il à continuellement exercé le Mini (tere de-Puisquinze ou feze ans. L’autre qui prelchoit le contraire eftoit Noël Magnen lequel le môf 'fant vn peu plus pairionnc,alleguoit tant en publiq queen particulier beaucoup de choies Magnen Mi pour nourrir la delîiance queplufieurs auoient conccuë demoditfieur. Etn’y auoit rien qui miheaia P'^slcsconfirmait en leurs doutes Ibupçons préjugez que les prefehes qu’il en failbir,3U-^Uelenpeu de jours le Minillere fut interdit parfentence de ceux du confiltoire jufques à ce S^oleSinode prouincial il en fuft autrement ordonné.!! cft vray que ce ne fut par pour celte ^quot;leoccafion.'ains aulfi qu’il opinoit felon l’auis d’aucuns diuerlcmcntà ceux de la Religion certains points amp;nbsp;articles de la foy. ht entre autres de ctluy de la Trinité donc il auoit efté ^‘ong temps repris amp;nbsp;prié de mettre par cfcric ce qu’il en fentoit. Ce qu’il n’auoit comme voulu faire:perfiftant tousjours en lès oppinions,jufques à ce qu’il fut trouué bon de

'“y interdire la chaire. Peu de temps apres ledit Âlagnen fe retira en Angleterre d’où appcl-'‘JP^tlePrinced’Orengcilreceutappointemcntàfafuitte. Puis mourut à Mildebourg mil nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

cens huitante.

, LcpcndantMonfieurpartydeRuffecenuironle jour de Noël pour tirer en Berry amp;nbsp;citât ’Charrou le vint feptiéme Dccembre:il referiuit au Maire amp;nbsp;Efeheuins de la Rochelle com-lefoir precedent prenant fa collation il luy auoit efté mis du poifon dans lôn vin-.duquel cuyde eftr« ^5^antité d’eau qu’il y auoit mis ôc le peu qu’il en auoit pris fauoit comme il penfoit prefer- cæpoùoüu« ['•HnfemblelcfieurdeThorcqui auoitcouru mefme danger .Lespriant feresjouïr aucc '“yparvneaétion de graces a Dieu de ce que le defîèin d’vne fi enorme amp;nbsp;abortiin^le entre-Pfilcn’auoit autrement luccedé.Ce que le Maire aiant fait entendre publiquement en tEfche-

Enfcmble beaucoup d’auertiflemens qu’il diloifauoir receuz qu’ils eulfent àfetcnir gardes: dit que feftoit bien raifon de fy cmploicr plus que jamais: qirnyquefon nà

P^fl’ftqiiedetrcfueamp;de Paix qui eftoit le temps oufe failôient couftumierement les plus çf^ndesentreprifes par ce fit doubler les gardes concluant que feftansleürs ennemisadreifez ’ 3fécondéperfonne de Franceles moindres Sc plus petis ne feroient exempts de leurscm-^ulchcs.

Deputez de Monfieur, Beau nais, la Node, Digoine amp;nbsp;Foucaudicre maiftrede rc-Wes du Roy arriuez à la Rochelle des le jour de Noehlolicitoient la refponcc d’vn certain MoX*urà* Went fait à vn confie il tenu àRuffee le vintdeuxiéme Décembre qu’ils auoient prefienté HKovheil« “ We 8c Efeheuins de la Rochelle de la part de mondit fieur.Et lequel fion Excellence cn-Woit eftre obferué en toutes les villes qui tenoientfion party amp;nbsp;de tant plus inftammentfio-Wentleurdepefiche que mondit fieurainfi qu’ils difoient: les^ioit mandez qui fut caufè lanuier mil cinq cens fieptantc fix y eut aflèmblée deConfieil pour délibérer de j^wponce qu’ils feroient à ces articles lefquels confiftoient en trois points en l’ordre ôc difici r militaire que Monfieur entendoit eftre oblèruée non fieulemMt en {bn armée. Mais aufll ^5ns les villes tenansfion parry en faminiftration amp;-diftribution de laluftice. Leticrsfiur lès ^e^A’^’dlcschofies Monfieur proteftoit tousjours ne.vouloir rieninnouer prejudice des priuilleges delà Rochelle clquels ilentendoitde les maintenir.Aulende-matin le Maire accompagné des principaux de la ville porta rcfponce par eferitaufidits

^^ez. Par laquelle ils proteftoient en premier lieu delcur obeilTancc amp;fubmiifionàfion '■^Wefelon que les Rochcllois luy auoient eferit amp;nbsp;donné charge à leurs Deputez de luy

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lanuict


L’ HISTOIRE DE FRANCE.


luy faire entendre: fins toutesfois ficouër le joug, ne defroger en aucune chofe à îobeiflànc^ qu’ils deuoient à la Majefté:de laquelle ils feroient tousjours bône prenne fi amp;nbsp;quandilpla«-roit à Dieu leur donner vnc bonne Paix.Difins pourrelponce à ce qui touchoit lefaiidvn Gentilhomme que Monfieur entendoit ordonner en chacune ville qui le rcconoiiToinQÿ quand à eux ils n’auoient jaaaais reconneu pour le fait d’vn gouucrnemct politic que le Maire. Et qu’en cela confiftoitle principal point de leurs priuilleges efquels mon dit fieutlK auoit tousjours affeurez que lôn intenriô eftoit de les maintenir amp;nbsp;dont ores ils lefupphoiet irefhumblemét.Pourle regard de la luftice qu’elle eftoit adminiftréc par les gens amp;nbsp;officiers du Roy amp;nbsp;dont les appellations reflortillbicnt au Parlement de Paris. Et que cflantàcefic , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;heure fur le but amp;nbsp;efperance d’vne bonne Paix : il ny falloir nen changer ny remettreleflit«

appellations gt;au Confiil eftably pres la perfonne de mondit fieur. Sur le fait des finances^-foient pareille relponce:monftrans en effet ne vouloir aucunement adherer au fufdit rcglemcn Ce que les Députez conoiflans requirent vnc conference Icureftrc accordée auccceuxdc la ville en leur Confeil: fuft en ÎEfeheuinage ou autre lieu qu’ils auiferoient. Difansqu'j’ auoient autre chofè à leur dire amp;nbsp;propofer de la part de mondit fient lequel n’entendoit reglement en la forte qu’ils le prenoient. Auffi qu’ils ne leur auoitnr prefenté commecholfi arreftée ou irreuocable: mais feulement en forme d’vn auis amp;nbsp;d’vne chofe que fon Confeih' Refponce noît fonué bonne amp;nbsp;neceffiire. Aquoy futrefpondu par Claude Huct^ Ivn des Efeheu»^ des Rochel- de la Rochelle qu’il n’eftoit à {ôn auis bcfôin d’autre conference que celle qui en auoit des ’ cfte faite. Et que cefte refponce qui leur eftoit donnée auoit efté par fauis du Confeil plus notable compagnie de la vule.Ft que partant elle deuoit fuffire pour toiit.SurquovFPæ caudierefefentant offence d’vn parler fi libre: dit que ceftoit parler en Royamp;: qu’il ueluy^P' partenoit donner la loy à vn fi grand Prince. L’aians ja reconeu pour tel qu’il eftoit. quand ils ne fauroient fait leur deuoir feroit de le faire au pluftoft. Que ce n’eftoit ainfi qu« falloir traitter ceux qui eftoient enuoicz de la part d’vn tel Scigneur.Et quand à luy ilnäUP** jamais ainfi efté manié quoy qu’il euft negotie beaucoup d’affaires ^our les feuz Roys enue^ ' les plus grans Princes de la Chreftienté. Et qu’ils meritoient bien quand il ny aiiroitqud* fiiiirefpeétdecéluyquilcs enuoioit, d’eftreouyzen conference. A laquelle ils pourroi^' V faire trouucr fi bon leurfcmbloit quelques Miniftres gensdcfçauoir; afin de conoiftrefm

leur propofôicnt quelque chofe derrogeant à Ihonneur de Dieu amp;nbsp;proffit de leur chofep*'' blique.Qui eftoit bien îopofite de l’intention deMonfieur qui cherifîoit amp;nbsp;aimoitla Rochelle comme la prunelle de fon œil.Somme qu’apreslogue inftance,il leur fut permis de fê ttou uer fa preffiifnée en IEfeheuinage pour les ouïr furce qu’ils auoient à dire, afin de refôudiç du tout. Or pour ce que le jour precedent il courut vn .bruit que la trefue eftoit rompue; W' dits Députez affeurerent quelle ne te fêroit jamais du cofté de Monfieur.Trop bien aucüerct ils qu’ils auoient affaire à vn Royaffezmal confeillé amp;nbsp;qui par auanturepourroit bienrc’’’’ pre ladite Trefue à fôn auantage. Mefmement fil fe voioit vne forte arméeprefte. Aquoy môdit fieur ne fc vouloir cndormir.Mais fè dtliberoit tenir fur fês armes. Que quand à eux i s eftoient bien aifesde voir que ion le tint bieir fur fes gardes à la Rochelle: fçathant legw® befôin qu’ils en auoient.Toutesfois trou noient effrange que le Icudy precedent cinquieff« • - ' - quot;nbsp;ianuier, euft efté femé bruit par la ville : qu’il y auoit entreprife fur iccllc.Et ce fous vnelettic

, que le Maire delbit auoir receuc qui n’eftoit fôufcritcné fignée d’aucun. Au moiendequoy il auoit efté comandé auxCitadins de porter tous l’efpée: difans qu’ils le fêntoiét offécez n’en auoir efté aucrtis veu leur quallité amp;nbsp;refpeól de celuy qui les auoit enuoiez. Et afin aUquot;’ que faute d’aitertiffcmêt ils^e feuffent demeurez enuelopez au peril amp;nbsp;hazard dont ion auoi'-fait courir le bruit.Mais de toutes ces chofês ils furentfâtiffaitspar beaucoupderaifonsamp;fi’^ eufes que le Maire leur renditfurle champ^Sibienqu’apres plufieurs conferences ne pol' uant tirer autre chofe pour la police amp;nbsp;gouucrnement de la ville: mais toute obeiflànccaii fait de guerre amp;nbsp;bon deuftr vers Monfieur au particulier de tous: ils prindrent fexpedic'’'' nouuciles à Monfieur. Deslcvintquatriéme Ianuier precedent, la Trelueauo'^ efté publiée à la Rochelle par le Maire amp;nbsp;de fôn auto rité. Apres toutesfois vn bien longd c rend au nom amp;nbsp;de par qui elle fe publieroit. Et pour raifon dequoy amp;nbsp;autres petis débats qugt; eftoient furuenu s, la Noue eftoit party de faint lean pouraller à la Rochelle des le pm®'^ dudit mois. Mais entendant le bruit de quelque diffcniion quifeftoit efmcuëenlavil^j^^

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faint lean: il fen retourna le huitième enfuiuant afin de y donner ordre.

gt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^aifTer tmp arrière les afiairgide Flâdres amp;nbsp;les reprandre com’en paflànr.

heslavenue^u grand Commandeur que ceux de Flefiinghe ennuicrét comme je vous ay du liHcurs.Faut entendre que Dom Loys de Requelêns grand commandeur de Caftillc, cfloit ^nuéàBruxellesyauoit japlufieursmoisafin degouuerneraglieuduDuc par la violence duqucljle Confeil d’Efpagne, eftimoit que les affaires du pays bas commençoient à branfler ïuprejudice du Roy Philippe.'ll ^eftoit ji fait remarquer en plufieurs endroits pour le ferui-wdefon Princc.Nômement à fheureulê fin de la guerre de Grenade contre les Mores,de plus wc façon en aparcncc que le Duc:Si qu’on eftimoit que les Flamans ne (ê defplairoient pas ^^nt(leluyamp; pourtant qu’il luylêroit bien aile de les manier. Mais il ne les traita gueresplus • ®oucemct. Vray eft qu’au lieu que le Duc defcouuroit en public les rigueurs ceftuy cy fc cô-^entoit de les exécuter iecrettement:ûnsfê tourméterdes moiens qu’il deuoit garder à per- -«t eeux qu’il tenoit pour ennemisdeflnquifition ,pourueu qu’il enfeuft defehargé Lors Q^iil arriua ,Mildebourg principalle de Zélande eftoit afliegée parle Prince.Luy vou-

rendue au

faire leucr lefiege^ dreftà vne flotte en Anuers auec laquelle il fut incontinant affaillir les ''îiffeaux ennemis qui îattendoient. Mais pour la vidoire qu’il feftoit promifê il vit du deffus ^^iguesou il rcftoit,deffaire les Efpagnols amp;nbsp;Vvallons: plufieurs defquels furent noiez les due par les äiJO'esamenezprilbnnicrsamp;lcs vaiflTeaux perduz le vintquatriémc jour de Feurier mil cinq wnsfeptantequatre. Tellement que ceux de Mildebourg mattczd’vn long fiegeSi toute Liandorl ^«perance qu’ils auoient d’eftre fècouruz, tournée en defêfpoir: apres auoir lôufferts toutes Miidcbourg “'ftffitezsê famineextreme ft rendirent le vint deuxième du mois. La guerre continuoit en floiiandcneantmoins amp;nbsp;les Efpagnols feftoient campez deuant Leyden: mais en fin ils furet ^quot;ntraints leuer le fiese le vint troifiéme jour de Mars pour aller au deuant du Duc Chrifto-^“IsdclEleâeurPallatin, des Comtes Ludouic ôc Henry deNaflàu freres deftendusau r^ffortde Ihyuer vers Maftrich auec bon nombre de gens de pied amp;nbsp;de Chenal. Or dautanc ’l'^ilsfurentauertis que tEfpagnol les venoittrouuer:ils fauancerentpour le charger ou la ‘■^''cotitrcfutmcmorabl^en vne campagne debruieres appellee Mookerherde ou leur Lanf-’l'^ciietscriansàlapaiercfufentlccombat: lequel ces Confcdcrcz contraints de fbuftenita-’*îcteldef-auantage furent vaincuz Situez tous trois, le quatorzième jour d’Auril. mil cinq Bataille ou ’■'isfeptante quatre.Sur ce le Cômandeur eftimant auoir le refte auec plus gracieux moics amp;nbsp;S^cpar refufiondu fang des fujets de ftm Prince: amp;nbsp;plus toft finir fi mift table guerre: fait pu- le fils du cô “îtvn pardon general en Anuers Icvintroifième jourd’Auril: quineluy auança pas beau-' furein^'/uez ’■°“pfcsaffaires neantmoins,pour le doute qu’on auoit de la fturctè d’icelluy. TrtWs jours a- par les Ef-P''^cepardonpubliè,lesEfpagnolsmutinezàcauft qu’on ne les paioit poit: entrent en ^^fsparlafaueurdu Chafteau quiles receut. Contraignent les Bourgeois à leur fournir la-

Pliure d’O-renge.

de quatre millions de florins vftns pour ceft effet de grandes rigueurs neceffaii'cment-uiüicsd’vne infinité de violences.Et pource que croiflant de jour à autre la liberté du foldat:’ 'Commandeur ne fempefehoit au defir de habitans pour refréner telle audace; fut alftz

Soupçonné d’en cftre confeutant amp;nbsp;aufli mal voulu que les inftrumens de ft volonté qui ^'Jsutpouuoit autrement fournir deniers, veu le petitfonsdes coffres de ftn Prince. Brief /P^oHol pour auoir tout amp;nbsp;faccommoder en toute ftureté : enuoia les fiddats Valons ƒ ßu ville,afin de ft gorger mieux à faift amp;nbsp;crainte des Nauires propres de la ville à la garde '^'pielle ils cftoienr ordônez-.Maisi Is les fit tellement eflongner que la flottedu Prince les ’‘^‘'Mdefcouuert, fen faifîî aflez toft 8c les erameine à la veuc du Commandeur: pendant que i- -'^^‘Pîgnolsft donnoient du bon temps au ftc d’Anuers.Ainfî contens 8c auoir fteu que du-^jficurabfenceLeydén’auoit point cfté auitaillée retoürnercnt^aflieger, lefteond de May.

pour la ferrer de p lus pres qu’auparauant par forme de Bloquus puis que la force ny auoit ^‘^ccedé: ils firent des fortz autour jufques au nombre de vint deux, fut larges 8c profos

la plus part munis de deux ou trois bonnes pieces de CanSn. Ce fiege continua tout nbsp;_

friibien entretenu qu’il ny auoit apparaneeque d’extreme confufion pour les affiegez i r. ;

letroifiéme d’Odobre elle fut rafraîchie 8c auitaillée par vn petit nôbre de Ibldats Fràm

Valons conduits parBoifôt Amiral de Hollande aidez par le flus de lamer, dont le . nbsp;nbsp;nbsp;'

auoir percé les Digues, rompu 8c ouuert les Efelufts: fit couurir toute la campagne ff-i

' Quelle fes gens fauancerent dans péris vaiffeaux,cfquel ils portèrent les prouffîôs requi-

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„ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’ H S I T O I R E D E F R A N C Et.

JaHiciftlars

fesauxaffiégez.Tellementquelcs Efpagnols auoir quelque temps combatu jamp;vciansi'^i' qui les venoitenclorre abandonnent leurs fors leuant le fiege pour fc garder s plus

occafîon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ ,

En Feuricr tan mil cinq cens fêptante cinq par fauis du Roy d’Efpagne. fEmperciir Propos de niihan eouoia au pays bas vqfs le grand commandeur, le Prince amp;nbsp;les Eftatsd’Hollandc-'^^ Paix entre Comtedc Schuartzcmbourg pour auifcr aux m'oicns depaix. Le Comte moienna tant Vdn^d°o- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;furent enuöiez vers le Prince pour la feu reté des Hollandois* pour ce que EaflcnibE^

lande.

bure red UC auy Elpa-gnolf

Oudcuua-ter prinfc d'aiiàutpar les Efpa-gnols-

rcngcamp;ics cc faifôit à Bvfcdc en Brabant ou le Comte affifta. Mais d’autât que le Prince amp;nbsp;les Hollando'® EftatsdHo- perfißpientàfexercice deleur Religion: le Cômandeur ny voulant oon{êntir,ceftenegociatio finitûns,aucun effet, Puis la ville amp;nbsp;Chafteau de Bute apartenans au fils du Prince affegeï des Efpagnols furent rendus par le Gouuerneur fans aùoir veu ny entendu le Canon àîoccî' -fjon dequoy les Eftats de Hollande vouloient faire mourir ce Gouuerneur. Mais le fe contenu de le faire garder dans le Chafteau de Gondc.Au mois d’Aouft enfuiiiât OnJeu* uater aflîegce des Efpagnols, le Prince fetrarifporta à-Gonde pour faire couper les diguc^^ inonder la campagne ccm’il auoitfaità Leyden. MaisJes Efpagnols aucrtisbattentfurici®' ment la ville amp;nbsp;apres breche faite donnent deux aflauts: aufqucls auoir efié viuement repo“' fez ils retournent au troif tme ou demourans les mai ft res tuent tous les Bourgeois amp;foltl^'^

amp; biuflct la plufpart delà ville. Ent re ccs folcats y .'luoit deux copagnies d’Eft clTcis.Lt!qi^‘quot; les ne pou liant plus demeurer fur la brcfchc à caiife du Cancn amp;nbsp;violcns efforts des fc retirèrent dedans la villcau pres du grand Temple ou ils cembatirent îefpacedcqud^''^’ heures fort eourageufement amp;nbsp;moururent touslesaimes au point fans feftre jamais voy“ rendtek Quatre jours apres les Efpagnols afïicgerent Scbccuhcuen.Le Prince y eiiucieff^P'

Schoouho urn renriiië

par com|:

tement la Garde C.olonnel des compagnie Franpoifes en Hollande auquel (qiioy que Inquot;*' ne fuft tenable amp;nbsp;que les Bourgeois fe vouluffcnt rendre maugré luy ) negociafi bienq^“^ iàtionà î’Ef auoir endure le Canon,brefehe faite amp;nbsp;l’Efpagnol preft de donner aflâtit lesEourgeoi$ pognoi. le titans arriéré des coups il entra en capitulation amp;: fortit armes amp;nbsp;bagues fauues.CepenàJj le Commandeur pratiquoit quelques Hollandois amp;nbsp;en aiiraaucuntàfon parti Siqu’augr^“ eftonnement de tous,il pafîafon arm.éc par les deftroits des Ifîes dcfâint Anne,Philippe Lan

- 7 ^ Duuclaud amp;nbsp;emporte d’affaut la fortereffe deBômené le vint huitième Septébrepuisafl'^'

J de incontinant Ziriczcel’vne des principallcs villes de Zclandc.

Efpagnols niutiniamp; infticns.

gt;u., :.j1 -! En Feurier dcl’an mil cinq cens feptante fix le Prince femparad’vnefortereffe de gisndt ‘ importance.nommée Crimpan , garentiflant par icelle Suindre amp;nbsp;toutes les autres phcescH' lt;-ï )- n conuoifiilts.Commc lefiege de Ziriczéc continuoit, le commandeur moïirutdepefteaBri'' ■ -‘^quot;c'^'îxclles le cinquième jour oc Mars mil cinq cens feptante fix .Lors le gouuemcmcnt despa/’ bas fut remis de par le Roy entre les mains diiConfeil d’Eftat.Au mois de May enfuiuâtZint' :çççj n’en powuatplus fe rendit aux Efpagnols lefquclsinccntinât apres cômencerctàfefflUt'' mer fou^iconleur-des paicraensàcuxdeux amp;nbsp;délibèrent femparerde Bruxelles, puis par leurs mains. Les habitans auertis de ce complot pourueurentfi bienàleurfeureté queks Efpagwls.trouilfrent les portes clofcs, cc qui les defpita tellement qu’entrez, fans 'îlt;5fiftanc,e:,ftHrJafînde luillet dans Aloft ville fituce entre Gand Malmesamp; Briixellés'^y çç^ipcçreotledrfibitâs ccmc en place prinfe d’affaut. Et pourcc qn’ils cétinuoient leursmæ' Iqnces parji conniuancc de quelques vus du Confcil d'Eftat, au corr.mencement deSeptJ' brc lç Capitaine de Bruxelles bien accompagné entre dans le Palais amp;nbsp;au nem des Eftats S!tah?nt, lt;pnftitue prifonniers entre autres les Côtes dcManfeld amp;nbsp;Barlaymcntd’AffcnwJ® Confeillet, Berty amp;nbsp;Scharemberg Secraitcrcsamp; les amène prifonniers. Tcft apresksb' p^gnojs furétdeclarcz reb.Âlcsi ennemis du Roy amp;nbsp;de fes pays par Edit du CÔfeil d’EftatpU'

Maftrich pil lee par I’Ef pagnol.

Anuersfac cagepar les Efpa gnols.

bhéle vint'deitóiéme jour de Septembre. Pour cela neantmoins les Efpagnolsne lajfleKquot; de courir fa amp;’la, mettäns en route ceux qui leur vouloient faire telle en campagncy par/J’(inteligcnce qu’ils aiuWent auec les Lanfquencts: entrent dans la ville de Maftrich laqWj Je ils pillèrent. Poft apft^lsfc joignirent enfemblc marchent contre Anuers entrcntdwâs pgr la Citadelle le quatrième jour de Noucnïbre amp;nbsp;tout-foudain afîâillent lesfôldatsamp;to^ lis habitans de la ville,auec vnerefolution amp;nbsp;impetuofité telle qu’ils pillent amp;faccagenrpl‘'' fieurs jlt;Hirs,durant ceftevilledvnc des pjus riches amp;nbsp;plus marchandes de toute l’Europe M^' facrent plufieurs milliers de perfonnes de tous aages, fexes , eftats amp;nbsp;de dîners pays:brufl^^

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livre Q_V a R A N T I E M E.

fvndes plus riches quartiers de la viUeauec la magnifique maifôïk(i’icelIe.Et y commérent

actes fl eftranges qu’a peyne pourroiétils eftre eftimez vraiz;-par ’la pofterité. Alors les ' ^llats des quinze prouinces qui jufques à lors cftoient Efpagnollcs,{éfantafians que ceux guiles manioient ainfi ne demadoient qu^a les ruinenfot paix Paix auec le Prince amp;nbsp;les Ellars ^sHollandc Zelande le huitième jour de Nouembre en la ville de Gand: les cflets amp;c di-'‘^tscuenemans deîaquelle je vous rciêrue pour vn autre lieu .Mon intention n'ellan t pas de nbsp;nbsp;,, [„o

pafferoutre pour ce coup.Ioint que les affaires font encor en brâlle, fans que l’on lache pour umeesdu l^ptefent quelle fin elles doiuent auoir. Reuenons donques aux affaires de France amp;nbsp;vous a.^ede^rm rcfouuenez des Trefues qtielà Maiellé vouloir faire publier pour apailêr les troubles delà « dOiégc C*eamp;Poitou. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

bvRANT les Trefues amp;nbsp;lorsque fur le commencement du mois pafloienr en Poitou les compagnies de Gafeongne, Angou mois amp;nbsp;Saintonge qui allolent trouuer le Roy de Nauar-'c àSïumuten Anjou: Les Rochellois qui portoient fort impatiemment que tlllede Marans des^aJchcl ' ^te de quatre lieues ne full à leur deuotion; prièrent en paffantle Capitaine Bourry qui lois fur Ma-âUoit cinq compagnies de Fantalfins de les mener a Marans afin de les relcucr de l’ennuySc «icommoditc que leur apportoit la garnilôn que le Duc de Môtpenfier y auoit laiffè. Ce qu’ils obtindrentaifcment .Puis ils amalfêrent cequ’ils peurent des gens des Ifles deRc, dcMa-’^2nncsjd’01cron,Broüageamp; de faint lean d’Angely,y feirent conduire deux Canons amp;vne piece de campagne.Les foldats qui elloient dedans fille à l’arriuèe dcsProtellans qui gangne-leniIcBot amp;nbsp;auenuè du fort de la Brune trop aifément amp;nbsp;fans aucune refillance fenfermerent ^slcChalleauamp; y feirent tout deuoir les cinq premiers jours. Mais ils le rendirent aufi-^■«mefautede cœur. Car auffi toll que les Roches Baritaud eull auertiffement de l’entteprilê ‘“iceftelfle. Il manda à PuigaillardÔc à Landreau qui accompagnez de deux ou trois cens hommes à cheual amp;nbsp;quelqucsFantalfins fe rendirent à Maillczais deux jours apres la redition lt;liiChalleau.Lefquclsaucnisdetout cequedelfusamp;quelaPaixclloitconclucamp;vneccf-üoo d’armes publiée par^aquelle toutes voies d’hoftilité ceffoient, ils le retirèrent foudain ;

’Prestoutesfois auoir fait delraolir l’auenuë delà BallilIe.Depuis ce temps la, ne le feit choie ^igne de récit par ce que peu de jours apres l’Edit de Paix accordé par le Roy ScMonfieur 15 ^crefutpubliée partout le Royaume duquel la teneur enfuit. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Edit depaîx

H E N R Y par la grace de Dieu Roy de France amp;nbsp;de Pologne à tous prelèns amp;nbsp;auenir falut. ‘ 5 ? pousn’auonsrientant defiréjdepuisqu’il àpleuàDieunousappelleràcellcCourônepour .u i-m»/ i 5 y “fingulierebienueillancc amp;nbsp;amour que nous portons à tous fujéts: que de les réconcilier à ''“^parfaite vnionamp;r concorde:amp; les remettre en bone paix tranquillité amp;nbsp;repoSiPrÂir â qnoy PäWenir apres auoir cherché tous moiés conuenables à cell effet, amp;nbsp;eu fur ce fauis auec meu-’^^S^grande deliberation dclaRoyne nollre tref-honnorée Dameamp; mere, des Princes de noftrefang, Officiers de nollre Coruonne amp;nbsp;autres Seigneurs amp;nbsp;notables perlônnages de '■oftreConfeil priué. Auons par celluy nollre Edit perpétuel amp;nbsp;irrcuocable, dit déclaré ila-tiie; amp;nbsp;ordonné dilbns déclarons llatuons 8c ordonnons ce qui fenfuit.

Premièrement que la mémoire de toutes chofes palTées d’vne part 8c d’autre des amp;nbsp;depuis j ^«troubles auenuz en nollre dit Royaume 8c l’occiCion d’iceux, demeurera elleinte amp;nbsp;af-æupie, comme de chofe non auenuë: amp;nbsp;ne fera loifibleny permis à nos Procureurs generau x ^autres perfonnes publiques ou priuées quelcôques,cn quelque téps ny pour quelque oceaanque cefoit,en faire mentiô,procès ou pourfuitte en aucune court ou lurifditiona. Defen-•âôs à tous nos Éi jets de quelque Ellat 8c quallité qu’ils loi et qu’ils n’aient à en renouueller la ’’^nioire fataquer,injurier ne prouoquer fvn fautrepar reprochée ce q eft palïé*en difputet hôtelier,quereller ne Ibullrager ouoffécer de fait ou de parolles.Mais le côtenir 8c viure paifi-“Wt crtfemble corne freres,amis amp;côcitoiés.Sur peyneaux côtreuenâs d’ellre punis côme Wraâeurs de Paix,8lt;: perturbateurs du repos public.Ordonnôs queb ReligiôCatholiquc 8c h^nginé fera rcmilè 8c rellablieen tous les lieux amp;nbsp;endroits de ceftuy notre Royaume amp;nbsp;pays ^Bollreobeiffanceou fexercice d’iccllc à cllé intermis pour y ellre libremêtSc paifiblement '’îtrcécfâsaucun trouble n’epefchemet.’Defendättrdexprcffcmet à toutes perfônes de quel-cftatquallité ou condition qu’elles foient,fur les peynes que deffus: de ne troubler, mo-^««ncinquietcrlesEcclefiallicqucsenla celebration du diuinlèruicc'. jouyffance amp;nbsp;per-^^pùon desdifmcs,fruits 8c reuenuz appartena ns aufdits Ecclefialliquesamp; qui les detiç(ient

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L’HISTOIRE DE FRANCE.


May.


quot;a

amp; occupent, leuren dclaiflènt fentiere poflèflîon paifible jouïflànceen.tels droits, amp;iêu{etcz qu’ils auoient au par-auant qu’ils en,culTent efté delàifiz 4.Et -pour nclailîct teftantV° nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;occafion de troubles amp;nbsp;differens entre nosfujets: auons permis amp;nbsp;permettons 1 exercice i

— I ( bre public general de la Religion prétendue refoimée, par toutes les villes amp;nbsp;lieux deno 3 **’ 1'tre RoyaumCjlàns reftrinôlixn du temps amp;nbsp;perfônnes:ne pareillement de lieux amp;nbsp;placcstpoiir ueu qu’iceux lieux amp;nbsp;places leur appartiennent,ou que ce foit au gré amp;nbsp;confentemétdcsâ“ très proprietaires aufquels ils pourroient appartenir. Efquelles villes amp;nbsp;lieux ceux ûeia«^ gion pourrontfaiie Preiches, prières chants de Pfàlme, adminiftration de Baptefmeamp;dc Ccncspublication amp;nbsp;celebration de Mariages, Efcolles Sc leçons publiques, correâicni û laditcRcligionamp; toutes autres choies appartenans au libre amp;nbsp;entier exercice d’icclle.Pouf ront auftî tenir.Confiftoires ôc Sinodes tant prouinciaux que generaux, appeliez noscfto^is és lieux ou leid its Sinodes ièrontconuoquez amp;nbsp;aflèniblez. Auiquels Sinodes GeneW“* prouinciaux, en joignons à nofdits officiers de aflîfter ou aucuns d’eux. Et ncantimoipsvo“ Ions amp;nbsp;ordonnons que ceux de ladite Religion.fabfticnncnr dudit exercice public ennoi ville de Paris fauxbour^§_amp; deux lieues es enuirons d’icclle. Leiquelles deux lieues uons limitées amp;nbsp;limited aux lieux qui enfuiuent. Aiïàu^faint Denis,iâint Maur dcsiou Pont de Charcnton,le Bourg la Rcyne amp;nbsp;port de Nully. Efquels lieux nous n’entendons*)“ il lôit fait aucun exercice de ladite Religicn.Sans toutesfois que ceux d’icelle Rcligióp^

Impreflîon

ücs morts.

Abjiiratioa des Protef-t«ns.

Temple« des Protef-tans.

précepteur d’iceuxôtraints de faire aucune chofë cotre amp;nbsp;au prejudiced’icelle^Sablto^*^®'’ auffi de faire ledit exercice en noûrc Court amp;nbsp;à deux lieues és enuirons.Et pstrcillcæct ennos terres-Ô^paÿrquifotdëlalèrmÔts.Efquels pays ne ferôt reccrchez de ce qu’ils fcrôtci’« maifons pour ladite Religion: cfperant que Dieu nous fera la grace par la determinationû libre amp;nbsp;S. Côcille geneialjde voir tous nofdits fujets retinis en vne mcfnie foy Religiô^“'^ anec côme eft noftre .défit amp;: principalle intentio ;. Ne pourrôt en noftre Royaumepaystf' res amp;nbsp;Seigneuries de noftre obeiffance,eftrevenduz aucuns liurcsfans cftre premier*^® lt;fcs limes de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;officiers des lieux ou( pour le regard des'liurcs concernans ladite ReligMr

la Religion Ics Chambres cy apres par nous oïdonnces en chacun parlement, pour juger des cauK

- differens de ceux de ladite Religion.Delendanttrefexprcffcmentl’Impreffion,publication* vendition de tous liures libelles amp;nbsp;eferits diffamatoires tant d’vne part que d’autre,fut nés côtenuès en nos Ordonnances. Enjoignans à tous nos luges amp;nbsp;Officiers d’y tenir la 0*^quot;' Enterremés Ordonnons que pour l’enterrement des morts ide ceux de ladite Religion eftansen no dite villÂc fauxbourgs de Paris:leur fera baillé le Cimetiere de la Trinité. Et pour toutes autres villes Sc lieux leur fera pourueu promptemêt par nos Officiers amp;nbsp;Magiftrats en c» lieu d’vne place la plus commode que faire ce pourra. Ce que nous enjoignons a nos ciers de faire amp;nbsp;tenir la main queaufdits enterremens foit en noftredite ville de Parisou -leurs ne fc cemmete aucun fcandalle y.N’entâdons que ceux de ladite Religion foient aucu nement aflraints ny demeurent obligez, pour raifon des abjurations qu’ils auoient cy deu faites,promcffes,fermen s ou cautions par eux baillées concernans le fait de ladite qu’ils en puiffent eftre mpleftez ny trauaillez en quelque forte que ce foit ff_Pourront jC de la Religion faire Edifficr amp;conflruire des lieux, pour faite ledit exercice excepta “ fauxbourgs amp;nbsp;à deux lieues és enuirôs d’icelle ville. Et ceux qui font ja par eux ediftez, c foronftenduzen teleftat qu’il font.Etouils auroient prins pour iceuxconftruirequelq Eglifos ou maifons apartenans aux Ecclefiaftiqucs ou autres Catholiques: feront tenwz û« rendre. Sans toutesfois cflxe reccrchcr nemoleftez pour les matières qui y auront elle p® de Ruynes amp;nbsp;demolitions faites durant les prefêns ou precedens troublc^£lt;.Pourlcregî des mariages des Preftres amp;nbsp;perfonnes rcligieufês qui ont cflé cy deuant contrariez '.nou voulons ny nétendons pour plufieurs bonnes confiderations, qu’ils en foient recherche J moleftez impofans fur ceftlencc à nos Procureurs generaux amp;nbsp;autres nosoliieicrs.Ueti neantmoinsquelesenfansyffuzdefdits mariages pourront fucccdcr feulement aux me acqueftsamp;conquefts immeubles de leurs pères amp;nbsp;mères: ne voulans quelefditsRel^ ^rprotef I^eligîeufes profez, puiffont venir à aucune fucccffion diredeny collaterallej^®'^ tans. ceux de ladite Religion tenuz garder les loix rcccu es en lEglife Catholique, pour lelai

■ mariages contradez SiC à contraâei és degtez de confânguinité amp;nbsp;affinité:poui ewter au

Mariages des Pretres amp;Re ligiciix.

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livre Q^V a R E N T I E M E.

300.

proces qui fcn pourroient enfiiiurc à h ruïne de la plus part des bonès mallons de nô J^^rrditRoiaume:amp; difolutiö des liés d’amitié qui facquierêt par mariages amp;nbsp;aliâces entre nos '“j«s.Etiieâtmoins pour les mariages faits en tiers ou quart degré,ne pourrôt ceux de ladite ‘ieiigió eftre molcftezm’y la vallidité defdits mariages reuoquée endoubterNe pareillement ^lucceffió oftee ny querellée aux enfas defcédâs dcldits mariag^,faits ou à fàire.Et pour ju-ÿr de la vallidité des mariages faits amp;nbsp;côtradez par ceux de ladite Religio :amp; decider fils fót 'dtesou illicites;Si ccluy de ladite Refigio eft defendeur,en ces cas le luge Roial conoiftra Wîit dudit Mariage.Et ou il lèroit demâdeur ôc le defendeur Catholique,là conoilTâce en ap P^iédraàîOfficialamp;luge Eclefiaftique.inOrdônons qu’il ne fera fait dilFerécen’y diftin- pouresPro-® pour le regard de la Religion,à receuoir tâtez Vniuerfitcz,ColIeges,EfcoIles3Holpitaux 'cßaquot;»-^Malladeries que aumoliies publiqs,les Efcolliers mallades amp;nbsp;poures.12^Ceux de ladite Re-•igion paierôtles droits d’étréecôme il eft accouftumé pourles charges amp;nbsp;offices dont ils fe- ceremonies fontpourueuz:fans eftre côtraints d’alfifter à aucune ceremonie côtraircàleur dite Religio. amp;fcrmcntà Leftâs appellés par fcrmét.ne feront tenus d’en faire autre que de leuer la main, Jurer, amp;nbsp;pro- derEßa?:^ 'uettre à Dieu qu’ils dirôt la verité.Et ne fêrôt auffi tenus de prâdre difpcnfe du fermét par eux ptefté,en paffant les contrats amp;nbsp;obligatios. 13 .Voulons nbsp;nbsp;ordônons que tous nos fu jets,tant clcßaUks

Catholiques que de ladite Religiô pretédiie reformée, de quelque qualité amp;nbsp;conditio qu’ils hiêt:foiët tenus Si côtrainds par toutes voies deuës amp;nbsp;raifônables amp;nbsp;fous les peines côtenuës ® nos précédés Edits fur ce faits:paier Sc acquirer les difmes auxCurez amp;nbsp;autres Eclefiaftics ^ ^tousautresa qui ils appartiénent fclô fvfance Si couftume des lieux .14. Noftre cher amp;nbsp;renge. . ^dnamæoufin le Prince d’Orenge,fêra remis amp;nbsp;réintégré en toutes fès terres lurifHiétions /-4-

Seigneuries qu'il a dâs noftre Roiaume Si pais de noftre obeifïànceænfemble en la princi-Pîiitcd’Orenge,droits,titres,documensamp; pappiers fi aucuns en ont efté pris amp;nbsp;trâfportez,par J’osLieutenâs Generaux amp;nbsp;autres nos Officiers.Lefquels biés,droits amp;nbsp;titres ferôt rédus à no- nbsp;nbsp;nbsp;-■

fcditCoufin;rcmis amp;nbsp;reftablisau mefine cftat qu’ils eftoiét auparauât les troubles. Pour en jouyrparlui Si les fiens d’yefhauât,fuiuât les prouifiôs,Arrefts Si declarations qu’auoiét efté ^weefaites Raccordées par le feu Roy Henry noftre treshonoré Seigneur amp;nbsp;Pere que Dieu

R autres Rois nos predccefTeurs toutainfi qu’il faifoit aiiât Icfdits troubles. 15, Ceux ^dadite Religion ferôt tenus garder,amp; obfêruer les Feftes indites en fEglifê Catholique Ro- J* '’'âine. Et ne pourront es jours d’icelles befongner,védre ny eftaller à boutiques ouucrtes,Et juc/ jours efquelsfvfage de la chair eftdefédu par icelle lesboucherics ne foiiurirôta^Æn tous , publiques ou fera parlé de ladite Religiô,fera vfc de ces mots Religiô pre^duë re- f y fctmce.1_7.Afin de revnir d’autât mieux les volôtez de nos fujets,côme eft noftre intentiÔide-darons tant les Catholiques vnis Scccux de ladite Religion pretenduë reformée,capables de tooir R exercer tous Eftats Si dignitez,Offices Si charges quelconques Roiallcs Scigneuri-ailes ou des villes denofdits Roiaume,pays terres Si Seigneuries de noftre obeyflànce. Et d’e- nis capa-lire cniceux indifféremment admis Si ieceuz:fâns qu’ils fbiét tenus prefter autre férmét ny a-llrainâs d’autres obligations que de bien Si fidellemét exercer leurs Eftats, dignitez, charges ^Offices. Pour le regard de ceux qui feront en noftre difpofition, fera par nous pourueu ’uenantvaccationindiftèrément amp;nbsp;fans diftinéfion de Religion de perfônnes capables com-'’’^verrós eftre à faire pour le bié de noftre feruice Si de nos fujets. 18. Et d’autât quefadmi- f nifcfatiô de la luftice eft vn des princippaux moiés pour côtenir nos fujets en Paix amp;nbsp;concor uu:Nousinclinas à laRequeftc qui nous à efté faite tant de la piftt des Catholicques aflocicz, de ceux de ladite Religiô pretêduë reformée: Auons ordôné Si ordonnons que en noftre ^oiirt deParlemctde Paris fera eftablie vne Châbre côpofée de 2 j^refidens Siié. Confcil-tfrs moitié Catholiques Si moitié de ladite Religiô.Et lefquelsOfficiers de la Religion feront Chambre pîtnous créezamp;erigez a cefte fin aux mefmes gages,hôneurs,authoritezamp; prerogatiues que tu nos autres Confeillers de noftre ditcCourt:Pour par icelle Châtie conoiftre Si juger fou- chacun Par. ‘•traincté,dernier reflbrt Si par Arreft priuatiuemét àtous autres procez amp;nbsp;différés meuz Si ’moiiuoir, efquels procez Icfdits Catholiqs aflociez ou de la Religiô pretêduë reformée du

de noftre Court,ferôt parties principales ou garés:en demédât ou defédât en toutes ma tât ciuilles que criminelles:foiét lefHits proces par eferit ou appellations verballes Si ce ^ftonfemblcaufdites parties vne d’icelles le requiert.LaquellcChambrc ainfi que dit eft compofée ou eftablie fera par nous cniioicé en ùoftrc ville de Poitiers, pour y loir Si rendre là

PPP

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Mays IÎ 7^.

L’HISTOIRE DE FRANCE.

juftice à nofdics fiijets Catholiques vnis Si de ladite Religion de nos pays de Poitow,AcgcU' mois, Aunis amp;nbsp;la Rochelle: en mcfme forme amp;nbsp;quallite que lors de laitance de laditecharo hre ennoftre Court de Parlement de Paris.Et ce trois mois durant chacune année ccirmc”' cans le dernier jour d'Aouft jufques au dernier jour d’Oólobre. ip. Et peur le rclTort de «û-ftre Court de Parlement d? Toloiè fera ertablie vne chambre en la ville de Montpellictxcm-pofée de deux Prefidens amp;nbsp;dix-huit Coniêillers moitié Catholiques amp;nbsp;moitié de ladite Rd*' gion.Leiquels Catholiques feront par nous choifis de nos Cours de Parlcmens amp;nbsp;grand ton-iêil.Et lefdits de la Religion créés èi erigez de nouuel aux mefmes gages, honneurs, authoii-tez prerogatiucs amp;nbsp;preéminêces que les Prefidens amp;nbsp;Coniêillers de noftre dite Court de Pa*' Icment de Tolofe.En laquelle chambre iêront aiiifi créés vn Aduocat amp;nbsp;vn Procureur g£**^‘ raljdeux Greffiers fvn Ciuil amp;nbsp;fautre Criminel2.Huyffiersamp; tous autres Officiers neceflait^ tant pour ladite chambre que pour la Chancellerie qui y iêra par nous eiîablie.Tous lefqu^*® Officiers ferôt moitié Catholiques amp;nbsp;iautre moitié de ladite Religion.Erconoiilraamp;jug^'^ ladite Chambre en fouuerainetédernier reifort amp;nbsp;par Arreft priuatiuement à tcusautres,d^ proces amp;nbsp;diiferens meuz nbsp;nbsp;à mouuoir:efquels lefdits Catholiques aifociez ou de laditeBcu-

gion prétendue reformée du reiïort de noftrcdit Parlement de Toloiè iêront parties prinû^ les ou garéds en demâdant ou defendant en toutes matières tant ciuilles que criminellcsfd^ lefdits procez par eicritou appellatiôs verballcs ce û bon iemble aufditesparties celles le requiert. 20 . Scblables Chambres voulons eftre eftabliesen nos Courts deP^' lemens de GrenoblejBourdcaux,Aix3Dijon,Rouen èi BretaignciCompoféesdu nombre df deux Prefidens ôc dix Confeillers en chacune Chambre qui iêront commediteil moitiéCa* tholiques Sgt;c moitié de lafufdite Religion. Et iceux de ladite Religion par nous de nouuel“ créés à ceft effet pour par lefdites Chambres chacune au reiïort ou elle feta eftablie, auoittÇ*' le jurifdiólion authorité amp;nbsp;pouuoir conoiftre amp;c juger en la forme amp;nbsp;qualité amp;nbsp;tout ainfiq““ eft dit cy deirus,pour les reiïorts de nos Cours de Parlemêt de Pans amp;nbsp;de Tolofe.Etferapc^^ le regard de noftre pais de Dauphiné le iêruice de ladite Chambr^ny partie aiîâuoir fixnio*® audit Grenoble amp;nbsp;autres fix mois à Saint Marcellin ccmmcnçantla premierefeanceau Sainéb Marcellin . Vint-vniéme. Voulons auffi par maniéré de prouifion amp;nbsp;jtifqueac® quefaifembléc generale qu’entendons tenir des Eftats de noftre R o y a v m e ilenfoitp^* nousautrcmentordonné:Que detous jugemens qui ferôt dônez es procez meuz ou à mo'*' uoir,la ou leiciits Catholiques vnis amp;nbsp;de ladite Religiô iêront en qualité demâdantcu dck**' dâr,parties principales ou garéds en toutes matières tût ciuilles qcriminelles,pat les de nos neges Prcfidiaiix ou autres aufquclsauriôs donc pouuoir de juger en certaines caw£* iciuucrainement amp;nbsp;en dernier reiîbrt,il y aura appel efdires Châbres nouuellcmét eftablies^ nofdits Parlemés chacune en fon reilort;Nonobftattous Edits côcernâsîauthoritéamp;jutil^ óliö defdits Prcfidiaiix. Aufquels pour l’effet fufdit nousauôs defrogéamp;defrcgcôsifâsyP*“^

judicier en autres choies. Lequel appel cz matières ciuilles Prefidialles, aura effet deuoluU* iêulemët amp;nbsp;non fufpenfif.SinÔ que ducôfentcmct defditcs parties fuft accordé que leurspro” ( »» cez iêroiët jug,cz par lefdits Prefidiaux en iôuueraineté.Auquel cas le côtenu au ptefétartidj n’aura lieu ne pareillemêt aux fieges ou il y auroit nombre fuffiiânt de ceux de ladite Relig**’ pour juger lefdits procez.Ce qu’ils pourront faire aiiec nombr e pareil dcCatholiqiieseniç**' ueraineté amp;nbsp;fans appel ez cas des Edits.Et ncantmoins pour certaines caufes amp;nbsp;confideratic^ ace nous mouuâs, ordônons*que finftrudiô amp;nbsp;jugemét des proces criminels intétez ou3/**' tenter au fiege du Senefchal de Toloiè eftabli en icelle,eiquels procez lesCatholiques vflis^ ceux de ladite Religion l(|font defendeursine fe fera en ladite ville,ains au plus prochainfieg^ dudit Senefchal auquel nous auons iceux procez defapreiènt renuoicz amp;nbsp;réuoionsà lachatg® de l’appel en la Chambreeftablie à Montpcllicr.a z.LcsPreuofts de noftrcfchersamésC'’*' | Proteftans les Marefchaux de F^âce, Vibaillifs,ViffeneîcIïâïix, Lieutenans de robbe courte amp;aiii*^’ | Criminels Officiets dc fcmblablc qualité jugeront félon les ordonnances amp;nbsp;reiglemcns cydeuant do*’' I uoftVdes^*^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vagabons.Et quand aux domiciliez chargez amp;nbsp;preuenus des cas nbsp;nbsp;1

Marefchaux uoftables,fils ffintdcs Catholicques vnis ou de laite Religion: lefdidts Officiers feront tenu* I

appeller en îinftrutftion jugement defdiéts proces nombre cfgal de nos Officiers de quai' I lité requifê tant de Catholicques que de ladide Religion ez plus prochains ^iegƒ 1 Prefidiaux ou Royjtux ez Prouinces ou il ny a point de fieges Prefidiaux fi tanty enaû^ hdide

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livre Q^V ARANTIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;501.

deladide Religion. Sinon en leur lieu appelleront des Aduocats Fil fi en trouueen luallité. 2j. Ordonnons voulons amp;nbsp;nous plaift quenoftre tre(cheramp;trelàimébeaufre-ua°rcPrin-‘c leRoy^eNauarre: noftre trefeher amp;nbsp;bien amé Coufin le Prince de Condé : noftre tref- cc »le Codé WHamp;améCoufinle Sieur de Danuille Marefchal de France femblablement tous au-te Seigneurs,Chcualliers,Gentils-hommes amp;nbsp;autres de quelque quallité ou condition qu’- Tous ren-■MoycnttantCatholicquesque vnis de ladite Religion : rentreront amp;nbsp;feront confêruez en la icursEüacs louyflànce de leurs Gouuernemcns, charges,Eftats amp;nbsp;Offices Royaux dont ils jouïflbient au m le« paraiiant le vint-quatriéme Aouft mil cinq cens fêptantc deux:fàns cftre aftrainds de prandre quot;ûuuelles prouifions, amp;nbsp;nonobftant tous Arrefts Se lugemens contre eux donncz;amp; les pro- nuis. “Hions quiauroyentefte obtenues defdids Eftats par autres. Pareillement rentreront en la WyfiàncedctousSc chacuns leurs biens, droids, noms, raifbns amp;nbsp;aétions nonobftant les jugemens enfuiuis pour railôn defdids troiiblcs. Lefquels Arrefts jugemens,prouifions amp;nbsp;W ce qui fenferoitenfuiuy, nous auons pour ceft effed déclaré amp;nbsp;déclarons nuis Se dcnul 2.4“ dfeâ amp;nbsp;valleur. 24. N’entendons parce quieft cy deuantdit, que ceux qui ont leursEftats amp;nbsp;Offices en vertu de nos lettres patentes ou d u feu Roy noftre trefeher Seigneur Proteftans öftere, puiffentles recouurer amp;nbsp;entrer en la pofTcffiond’iceux: leurreferuantneantmoins fturaûion contre lespofrefïcursamp; titulaires dcfdids Offices pour le payement du pris con-uenu entre eux au moyen defdides refi gnations. Et pou r le regard de ceux qui ont efté con-ttâindsdefaift amp;nbsp;de force par les particuliers à refignec leurfdids Eftats amp;nbsp;Offices : leur permettons amp;àleurs heritiers d’en faire inftanceamp; pourfuitte par lufticeciuillemenf. tantcon- _ tmceuxquiaurontvfédefdidesforceSjque contre leurs hoirs amp;fuccefreurs._2^ Ordonnôs

que fî aucunes Commanderies de l’ordre Saind lean de lerufàlcm appartenans âux deric.™cS. Gtnolicquesaffociez ou deladide Religion, fe trouuoyent faifies par authorité de nos lu- lean de le-

ou fl par autres à foccafion amp;nbsp;pretexte des troubles ils en eftoyent en quelque forte de-pofïèdez ; que plaine Se entière main leuée en foit faide aufdids Commandeurs. Et eux re-misentelEftatamp; pofïèfïion dcfditcs Commanderies qu’ilseftoyentdouant le vint-quatrié-me Aouft mil cinq cens fèptantcdcux.,^. Et quand à ceux tant Catholicquesde îvnion ^Ufide ladiâe Religion qui auroient efté pourueuz d’Offices amp;nbsp;non encores receuz en iceux: 2.7-'oulons amp;nbsp;nous plaift qu’ils foyent receuz efdids EftatSjSc toutes prouifions neceflaires leur Pourueux ^eftre expédiées. 27. Et femblablement que lefdids Catholicques vnis, rentrent en la mrfmepofieflion Se jouÿflànce de leurs benefices qu’ils auoycnt auparauant ledid vint-qua-iiicme Aouft. Et que ceux qui d’authorité priuée fans mandement ou don de nou», auront jouyamp;receu lesfruids defdids benefices appartenans aufdids Catholicques vnis : foyent teuzamp;contrainds leur rendre Screftituer. 28 . Tous difficrens conccrnâns les rançons 0« ceux qui ont efté faids prifonniers d’vn parfamp;d’autrc durant ces troubles ,font refetuez Rançons rc commenousles refèruons à nous Se noftre perfonne. Defendant aux parties d’en faire ail-leurs que par deuant nous pourfuitte Se à tous noz Officiers amp;nbsp;Magiftratz d’en prandre au- noiflance. cune Court, jurifdidion ne connoift’ance. 2^. Les criées,affiches amp;fubhaftations des he-litages5 dont onpourfuitle decret, fêrontTaidcs cz lieux Se heures accouftumées fi foire ^cpeutfuiuantnoz Ordonnances : ou bien ez marchez publics fi au lieu ou fontaffis lefdids Heritages y a marché. Et où il n’y en auroit,feront faides au plus prochain marché eftant du rcffottdu fiege ou l’adjudication fê doit faire. Et feront les affiches mifes au pofteau dudid marché amp;nbsp;à fentréc de f Auditoire du lieu. Et ainfi feronfvallables icelles criées; Se pafle We aîinterpofition du decret fans Farrefteraux nullitez qu’on pourroit alléguer pour ce ^^S^rd. Trentième. Les aquifitions que les C at h o l i q^v ft affocicz ou ceux de lagt;^*^ Religion prétendue reformée auroyent faides par authorité d’autres que de nous pour les Mmcubles appartenants à fEglife : n’auront aucun lieu n’y effed. Ains ordonnons vou- bœns^Eclc* hnsamp;nous plaift que lefdids Eclcfiaftiques rentrent incontina»t amp;nbsp;fans delay: amp;nbsp;foyent fiafics. conferuez en lapoffieffionSc jouyffance réelle Se aduelle defdids biens ainfi aliénez; fans ^ftrctenuz de rendre le pris defdides ventes. Et ce nonobftant lefdids contrads de ven-•tiondefquels à ceft effied nous auons cafTez amp;nbsp;reuoquez corne nuis. Sauf leur recours auf tsachepteurscontre qui il appartiendra .Et neantmoins feront expediée^noz lettres paten-tedepermiffion à ceux de ladite Religion, d’impofer 8c.efgaller fur eux lesfommes aquoy ftmotiteront lefdides ventes,pour rembourfor les achepteurs des deniers par eux véritable-

PPP ij-

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L’HS ITOIRE DE FRANCE.


M-yj 1576

ment amp;nbsp;fans fraude desbourfez. Sans que lefdits acquereurs puiffent prétendre ancv.nejâi^ pour leurs dommages amp;nbsp;interefts à faute de jouylîancc. Ainsfc contenteront du rcmboui^ met des deniers par eux fournis pour le pris defditcs aquif tiens precômtâtfuriccliij'pns*^^ fruids par eux pcrceus au cas que ladite vente fe trouuaft cftrc faite à trop vil amp;nbsp;injwftepr»’ -r I JI .Les exhérédations ou prfuations foit par difpofition d’entre vifs ou tcftàmentaireSjfaitôt*’ haine de la Religion ou des troubles:n’auront lieu tant pour le paffé que pour laucninaup’^ ons^Pro-' des Catholiques de fvnion n’y de ceux de ladite Religion prétendue refoinice.Pcu' ucu qu’il ny ait autre caufe que du fait d’icellcReligion amp;nbsp;prinfè des armes.EntcndâsaDfliÇ''' le fcmhlable foit garde pour le regard des exheredations ou priuations faites en haine delab^ ligion Catholique.Et neantmoins les teftamens militaires qui ont efte faits durant Icfditsp''^^ fens amp;nbsp;precedens troubles tant d’vnepar que d’autreivaudront amp;nbsp;tiendront félon la difpofin^ de droit 3 3. Les defordres Si excez 6its le 24.Aouft amp;nbsp;jours fuiuans en confequencc W jour àParis 5lt; en autre villes endroits de noftre Roiaumc:fônt auenus à ncftrc ttefgrâdrcgt^ 8c defplaifir.Er pourdcmôftratiô fmguliere de noftre bôté amp;nbsp;bié veillâce enuers nosfujets-

tcllans.

Defordte? de Paris au jourS.Bar-thelemy, i57t.dcla-UüUCZ,

datons les vcfucs amp;nbsp;enfâsde ceux qui ontefte tuez lefdits jours en quelque part quecelo» noftre ditRoiaumerexépts de contribuer aux impcfitiôs qui fe ferôt pour raifon de nos baß arriereban,ft Icurfdits Maris ou Pères eftoiétNobles.Erou leurs dits Maris ou Peies auroïc' efte de qualité roturiereamp; taillables,nous pour les mefmes cófideiatiós defehargeonstf'^ vefues enfans de toutes taillesamp; impofttions à tout pour amp;nbsp;durant felpace de 6.annéespfß* chaines amp;nbsp;côlcciitities.Defendâs à nos Officiers chacun en ftm endroit de lesy côprandrcaU prejudice de nos prefens vouloir amp;nbsp;intêtion.jj.Déclarons auffi toutes Sétcncesjugemés/ reftsjprocedurcs,fâifies,vêtes 8c decrets faits amp;.'dônez contre ceux de ladite Religio pretw reformée rât viuâs que moits,depuisle ttcfpas du feu Roy Henry neftre treshenoré Seign^^J 8c Pcre:à foccafîô de ladite Rehgiôjtumultes amp;nbsp;troubles depuis aucnusrEnfèmblel’execuf*’ d’iceux jugemens 8c decrctsrdcs aprefênt caftez reuoquez amp;nbsp;annuilez.-amp;iceux,caftfbnsteuf quons amp;nbsp;annullons.Ordonnâtqu’ils feront raicz des Regiftresamp; Cèreftes des Cours tantP’ ueraines qu’inférieures.Côme nous voulons auffi cftrc oftées 8c effacées toutes marquesvn ges amp;nbsp;monumês defdites cxecutions51iuresamp;aéfes diffamatoires contre leurs perfonnesiß^' moire amp;nbsp;pofteritc.Et que les places cfquelles ont efté faites pour cefte occafîon dcmolin^^ ou razemensjfcront rédues enîeftatqu’cllesfontaux proprietaires d’icelles,peuren joi’ft difpofér à leur volonté. Le femblable voulons 8c ordonnons cftre faiéf pour les Catholiqßj’ aflbcicz •Et nomméement pour raifon des Arrefts 8c jugemens donnez contre les Sieurs la Mole, Coconas 8c la Haye Lieutenant General de Poitou. Et generallement auons fé, reuoquéamp; annullé toutes procedures amp;nbsp;informations faiéfes pour entreprinfes qU“^ conques, charges,prétendus crimes de leze Majefté ou autresinonobftantlefquelles proc^ deures Arrefts ôé jugemens contenans revnionsdneorporations amp;nbsp;confifeations, tant Jcßi^ Catholicquesaftbcicz que ceux de ladiéle Religion, que leurs heritiers rentreront en la pd” feffion réelle amp;nbsp;aéfuelle de tous amp;nbsp;chacuns leurs biens .54. Et d’autant qu’au moyendeno* ftre fufdiéte declaration,tous Arrefts amp;nbsp;jugemens donnez contre le feu Sieur de Chaltillo*’ Admirai de France 8c execution d’iceux : demeurent nuis amp;nbsp;de nul cffeél comme chofe non

Iiigenians Äpourfuites contre le» Protclïans décédez nuis.

La Mole Coconas amp;nbsp;la Haye Lieutenant de Poitou.

L’honneufi de l’Amiral (le Chaflilô

K-nX^'faiéfe uy aduenuëiNous en confequence d’icelle declaration,voulons amp;nbsp;ordonnons que ton’ lefdiéls Arrefts, lugemens, procedures amp;nbsp;aéfes faits contre ledit Sieur de Chaftillonfoi^ rayez,biffez amp;nbsp;mis hors des Regiftres.des Greffes, tant de noz Courts de Parlemens que y routes autres jiirifdiélions. Et que tant la mémoire dudid Admirai que les enfans d’içW' hiy, demeurent entiers c»leurs honneurs 8c biens pour ce regard ; Nonobftantque lefdK*® Arrefts portent revnion amp;nbsp;incorporation d’iceux biens au domaine de noftre Couronne'

-, Dont nous ferons expedier aufdiéfs enfans plus ample amp;nbsp;fpecialle declaration fî bon W 3^ fcmble. Le fembla^c voulons eftrefaiâ pour le regard des Sieurs deMontgommetj) MontbrmiT Montbruii , Briquemaut 8c Cauaignes. Deffendons de ne faire aucunes proccflioi« Briqutmaut tant à caufè de la mort de feu noftre Coufin le Prince de Codé,que journée S.Barthelemy)* Cau^gnM gmfçj j pujffijnr ramener la mémoire des troublcs.j7.Toutcs procedures faites,jug«' 'yj mens amp;nbsp;Arrefts dônez cotre ceux de la Religiô portas les armes ou abfens de ce RoiaumM“ bien retirez cz viles amp;nbsp;païs d’iceluy par eux tenues en quelque autre matière que delà He g*®®

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LIVRE QJV ARENTIEME.


JO2.


troubIes:EnfembIe toutes peremptions d’inftance, preferiptions tant legalles coniien-iugemeniamp; '°nnclles,quecouftumicrcsqiie lâifiesfcodallesefcheuëspendantles prefens prccedcnsP“^^*““'^ j oiibleslieront cftimées comme non faites donees ny auenuës. Et telles les auons déclarées ScProtcfta^ « ^^raifesau neantrfans que les parties fen puifïcntaucunemeqjaider. Encores que ceux de^ Cathoh-digion aient efté oys Sc défendus par Procureurs.Ainsfêrôt remifes en tEftat qu’ils eftoiët^*^*^'*quot;**'

'^P3rauant,nonobftant Icfdits Arrefts amp;nbsp;fexecütion d’iceux.Et leur fera renduë la pofTefTion en Wie ils cftoiét pour le regard defdites chofes,le 24.Aoijft Et auoir ce que deffus pa-'■ eméclicUjpourles Catholiques defvniô depuis qu’ils ont prins les armes:ou efté abfèns dé Koiaume pour le fait des troubles amp;nbsp;pour les enfâs mineurs de la qualité fufdite qui fôt morts

^''l'âtlefditstroubles.Declaronsaufli nullesjtoutes procedures faites Sc jugemes donnez durât '‘iiefme téps contre les fufdits par defaut amp;nbsp;contumaces. Enfemble ^execution d’iceux juge-'^^ns.Remcttât les parties au mefme eftat qu’elles eftoiêt auparauât fans refondre les dcfpés n’y quot;îtenuz de configner les arnédes jSÆous prifônniers qui font detenuz foit par authoritc de ‘Keou autreinét: mefmes ez Galîeres â foccafion des prefens amp;nbsp;precedes troubles:fèront ef Prifonnier».

mis en liberté d’vn cofté Se d’autre fans paicr aucune rançon.Cafïàns Se annullans tou-

'psobligationspaflees pour ce icgard.Et defehargeât les cautions d’icelles. N’cntëdons toutes-®'”'^'’“’-Wuelcs râçons qui ont efté ja desbourfees amp;nbsp;paiées par ceux qui eftoiët prifonniers de guer-^^ ifuleraécpuifrentcftre répétées fur ceux qui les auront receues.Etquâd a ce qui a efté fait amp;nbsp;Pi^'shorsla voie dh’oftillite cotre les rciglemcs publics ou particuliers des Chefs ou des comu-?“tîzamp;Prouinces qui auoiét cômandemét,5c qui n’aefté ou ne fera auoué das 2. mois apres Pbblicatiû de ce prefent Edit d’vnc part ou d’autrexn pourra eftre faite pourfuitte par la voyc ^‘Uiticcciuillemêt.^p.Ordonnons auffi que punitiô foit faite, des crimes Se dcliéls cômis '^Perfónesdemefoiepartfen têps de troubles trefuesou fufpction d’armes. Si ce n’eft que lef nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

'Mes fuffent auouez par lesChefs d’vne part ou d’autre dans le téps de 2. mois.Et quad aux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f

5quot;cescxa6hon de deniers ports d’armesamp; autres exploits de guerre faits d’authonté priuée ^quot;^îueuæn fera faite poutfuitte par la voie de Iuftice.40.Les meubles qui fc trouuerrôt en na-Mçuble» n’aurontefté prins par voie d’hoftftlité:feront rédus a ceux a qui ilsappartiénentfils^f**’ quot;tamp;fetrouuét eftre encores lors de la publication de ce prefent Edit ez mains de ceux qui les '’quot;prins,ou de leurs heritiers:fàns rédre aucuns deniers pour la reftitutiô d’iceux.Et ou lefHits ^cublcs auroiét efté vendus 8c aliénez par authorité de luftice ou par autre cômiflion ou man-

public tant des Catholiques que de ceux de ladite Religion:pourront ncantmoins eftre Wlt;]uez;enrendant le pris d’iceux aux achepteurs. Declarant n’eftre aéte d’hoftifiité ce que

hait à Paris 8c ailleurs le aj.Aouft 1572.8c ez jours confecutifsen confequéee de ce Qui fuq^y^ng^ 5, ^dedit2z|..Aouft.4i.Pourle regard des fruits des immeubles,chacun rétrera dâs les maifonsBaneicmy ^oiens;amp;jouyrareciproqucmét desfruits de laculletcdelaprefenteannéc: Mefmement tcJelialliquesnonobftant toutes faifies Se empefehemês faits au contraire durant lefdits prefens ^prccedenstroubles.Çômc aufli chacun jouyra des arrerages des fêtes qui n’aurôtcfté P'^iufeSp^^.^^ æ. parnoiisjounosmandemés 8c permiflîon 8c ordonnâce deluftice ou par mandtmés des Chef-Bneùi,igs_*“'’ Vautrepart.j^^^es forces 8c Garnifons quifont ou feront ez maifons, places, villes 8c Cha-Wappartenans à nos fujets de quelque Religion ou qualité qu’ils feroient:vuidcront iucon^’pquot;^^®“' quot;quot;âtapres la publication du prefent Edit. Pour en laifTcr la libre 8c entière jouyftànce aux pro-videronu Pf'îtairescôme ils auoient auparauant en eftre defîàifîs. Nonobftât toutes pretentions de droit ^quot;eceux qui les détiennent pourroient allcguer.Sur lefquellcs pretentions fe pouruoiront par

voies ordinaires de Iuftice:apres qu’ils auront delaifTé ladite pofTelEon.Ce que fpecialleméc ''Valons eftre effeétué pour le regard des benefices dont les titulaifts auroient efté depofledez, ^Tous titres, pappiers, enfsignemens 8c documens qui ont efté prins feront rendus Se ‘'tuez d’vne part 8c d’autre à ceux à qui ils appartiennent. Encores que lefdits pappiers oumens. æs Chafteaux 8c maifons efquclles ils eftoyent gardez, ayent efjé prins 8c fâifis foit par nos Wilescommiffionsou mandemens denos LieutenansSc Gouuerncurs: ou defauthorité

Chefs de fautre part ou fous quelque autre prétexte que cefoit. 44. Le libre corn- “’tH-^ctce amp;nbsp;paffagefera remis par toutes les villes Bourgs 8c Bourgades PontsSTp^aflàges de hediéî R 0 y a v m e pays terres 8c Seigneuries de noftre obeyftànce 8c protedion : tant parsubfid« que parterre : riuieres 8c eauës douces comme ils eftoyent auparauant les prefens 8c prc-nouueaux

Wens troubles:amp; tous nouueaux péages fubfîdcs impofêz par autre authorité-que la noftre

P PP iij.

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May,1576. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

rant iceux troubles oftcz. 45. Toutes places villes amp;nbsp;prcuinces de noftre Rciauire pass Priuiicgcs SiScigneuries de uoftre obeïlTance-.vferont amp;i jouiront de mefmes priuillegeSjimniuniteZ) 1 rnnh tcZjfranchifes,foires,marchez, jurifdidions amp;nbsp;ficge de luftice, quel les faifoient auparauant prefens troubles . Nonobftant les tranflations d’aucuns defdits fieges ’amp; toutes lettres erfl res .Lefquels fieges feront rciRis amp;nbsp;reftabliscz villes lieux ou ils reftoyent auparauant-^ Dautant que fi deflus nousauonsdeclare, lefdits Catholiques vnis amp;nbsp;ceux deladiteRdfp^^ biesd”i?atsCapables de tenir tous Eftats Offices dignitez amp;nbsp;charges quelconques feigneiiriallesou

villes dc noftre dit RoiaunrCjpaïs terres Sc ièigneu.ries de noftre obcïfiacc:amp; d’cfire en iccu^ differement admis amp;nbsp;receusmous voulons qu’il puifient parcillemét tenir les charges de cureuramp; findics des pais villes amp;nbsp;lieux Sc eftre admis en tous confeils deliberatiósalféblees eleótiues des Eftats des Prouinces qu’autres fundlions qui deppêdêt des chofes fiiföites.Sasq pour raifon de laditcRcligiô ou dcfdits troubles, ils en puiflènt eftre rejetez ou empefenez ne?pourront Icldits de la Religio eftre cyaprez furcliargez ny fouliez d’aucunesc piVcha r ges ofdinàires Ou extraordinaires plus que lefdits Catholiques amp;nbsp;iclô la proportiô de leurs gezque les amp;facultez amp;nbsp;poutrÔt les parties qui pretédrôt eftre lurchargez:lc pouruoir par deuatlesi^,^ wus'àh^ la conoilfâcç en appartiér.Et iêront tous nos fujets de quelque Religion amp;nbsp;qualirc*!“ portée de ils foiét.dcfehargcz indifferément de toutes charges qui ont eftéimpofécsd’vne part amp;nbsp;dm* eftoiét abfêns amp;ne jouiflbiét de leurs biés à caufe des troublcs;fans toutesfois

* uoir repeter les fruisq auroiét efté emploies au paiemet defdites charges.48.N’êtcdôsauui^ij Icßits Catholiques vnis Sc ceux de ladite Religion ny autresCatholiques qui eftoiét dcmciny ez villes Sc lieux par cu.x occuppez amp;nbsp;detenus amp;nbsp;qui leur ont côtribuéifoiét pourfuiuis

Proteftant paicmét dcs tailles,aidcs,o6lroy,cruës,tailes reparariôs,vtéfillcs amp;nbsp;autres impofitiôsamp; luu“ impofcz depuis le 24. Aouft 15 72. jufqucs a. préfet: fôit par nos mâdcmcs oupu^’ gez des tail uis Sc deliberatiÔ delditsEftars Gouuerneurs des Prouinces,Courts de Parlemés amp;nbsp;autres'*’ lescrucsamp;c.j^Qyg nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;defchargez amp;nbsp;deftharpeons-DefcndasauxTrefonersdeFracecenerauxdeH^

impofeesde- , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ i- t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„

puislcî4. nnateSjKcceueurs generaux amp;nbsp;particuliers leurs commis« entremetteurs amp;nbsp;autres inteo«'-JS71. Cômilïâires dc nofdites finâccs,les en recercher molefter ne inquiéter diredtmétouindiru-s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelque forte que cefoit.49.Declarôs que nous rcpurôs amp;nbsp;tenons noftre trefcheramp;t'j

j'uiccs du

Koy.

autres Pro- ûnié Irci c le Duc Dalêpon pour noftre bon frere noftre trefeher amp;nbsp;trefamé beau frereleRoy“ u«ansamp; Nauarre,pour noftre beau frere amp;: bon parét.Et noftre trefoheramp; bon amyCoufinlePhne^ reconeu?' Côdé pour uoftre parét,fidellc fujet Sc feruitcur. Commeauffi nous tenons amp;nbsp;reputons nou pour bons treiclier amp;amé Coufin leficur de D3nuillcMarcfchaldcFrâceamp; tous autres fêigneursCheU^ liers GétilshômesOfficiers habitas des villes cômunautcz,bourgs,bourgades Sc autres licuz noftre ditRoiaumcSc pais dc noftre obcïftâce qui les ontfuiuisamp; fccourus prefiéaidcamp;fiuey* en quelque forte Sc façon que ce foit,pour nos bons amp;nbsp;loiaux fujets amp;nbsp;lêruitcurs.Et apresaiioif entédu la declaratiô faite par noftre dit frere le Duc Daléçomnous nous tenons bié amp;nbsp;mât iâtisfaits amp;nbsp;informez de là bône intction.amp; n’aiioir efté par luy amp;nbsp;par ceux qui y fontint^^ uenus où quifé font en quelque forte que ce foit méfiez tat viuâs que morts, riéfait qnepo^^ noftreforuice.Declarôs tous Arrefts,informatiôs Sc procedures furce faites amp;nbsp;dônez nuis» nul effet corne chofo non faite ny auenuë.Voulâs qu’ils foiétrazez,biffez amp;nbsp;mis hors des RegJ Prince Pala^*'^^ nbsp;nbsp;nbsp;Greffes tât de nos Cou rs de Parlemês que des autres jurifdiéliôs ou ils ont efté enrcgi

tinduRin ftrcz.jo.Nous tcnons auffi Sc reputôs pour nos bôs parés voifins,amp; amis nos trefthersamp;anK^ amp;. Cazjmir.(2oufins les Côte Palatin eleéleur du S.Empire,amp; le Duc lean Cazimir fon fiIs.Etque SuyiTcs. pgjj pgp nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pgjf pour noftre foruice.51 .Déclarés pareillemet la leuéefortie

nézhor^s'lc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’’^cfincs dcs Côtcs^c Neuf Chaftel,Vallâguin amp;nbsp;autres des Gâtons quels qu’ils foi^^,

Roiaume*^ ii’auoir cfté faite que pour noftreforuicc.j 2.Voulôs q Ics cnfâs de ceux qui fofontictirezho**’ , Fräcok'^ar^^ Roiau. depuis la mort du feu RôÿTTêry noftre treshonoré foigneur amp;nbsp;PerepourC^H' cct^Edit.’^^Ve de la Rcligiô Sc troublc^cncorcs q lefdits enfâs foiét nais hors noftre Roiaumeferont !£ƒƒ I Tous chefsVrais Frâçois Sc rcgnïcolcs,Sc tels les auon déclarez amp;declarôsfâs qu’il leur foit befoinprad» J amp;nbsp;autres aucuncs lettres dc naturalité ou autres prouifiôs de nous que le preßt Edit. Nonoftatnosot»’' 1 amp;Cathoh' näccsacecótrairesaulquellesnousauonsdefrogéamp;defiogeós.y^^^mcureróttantnoftreflv 1 vnis dcfcharfrere Ie Duc Dalençon le Roy dc Nauarre Sc le Prince de Conde que ledit ficur de Danuil!^^ ccqu^ilTont^u^'es Seigneurs,Gentilshómes Officiers corps de villcs,cómunautez amp;nbsp;tous autres qui les i fait. ï.'i aidez amp;nbsp;focourus, leurs hoirs amp;nbsp;fuccefiêiirs quittes amp;nbsp;defehargez de tous deniers qui ont cy

par eux et leurs ordônâcespris et leuez tât de nos receptes et finâcesà quelquefommeququot;^

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LIVRE Q^V ARANTIEME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;505.

puilTentmonterique des villes,cômiinautczamp; particuliers,des retes,reuenus,argctcries,vetes '-cbiens meubles Eclcfiaftiques amp;nbsp;autre bois de haute fuüaic à nous appartenâs ou a autrcsgt;a' Rendes,butins,rançons ou autre nature de deniers à loccafion des prefens amp;nbsp;precedens trou-bks:fâsqu'eux ny ceux qui ont efté commis par eux à la leuée defdits deniers, où qui les ont baillez ou fournis par leurfdites ordonnances en puiflènteftre aiîcunemêt recerchez à prefont l’ y pour îauenir.Et demeurerôt tant eux que leurs cômis,quires de tout le maniemet amp;!admi ‘’lûratiû defdits deniers,en rapportât pour toute defeharge acquits expediez dûs 4.mois aptes lapiiblicatiô de noftre prefont Edit faite en noftreCourt de Parlcmét de Paris amp;nbsp;de noftre dit ^i^we,du Roy de Nauarre,Prince de Condé, amp;nbsp;Marefohal Danuille ou de ceux qui aurôt efté pâteux cômis à îauditiô amp;nbsp;clofture de leurs cotes ou des autres Chefs amp;nbsp;comunautez des Vil

qui ont eu cômâdemétamp;chargc durât les troubles.Demeurerôt parcillemét les habitâs de ville de laRochele amp;nbsp;autres cômunautcz defehargees de toutes aflêblées generales amp;nbsp;parti-^uliercsjeftablifTemét deluftice,police amp;nbsp;rciglemés faits entre eux jugemés amp;nbsp;executiôs d'i-^tuxfoit en matière ciuile ou criminelle-.enfcble de tous aéfes d’hoftilité,lcuce amp;nbsp;côduite dé

de guerre,fabricatiô de monoie faitefelon fordônâcc defditsChefsjfonte amp;nbsp;prinfe d’artil-^ieamp;munitióstäten nos Magazins que des particulières confeóhó,de poudres amp;nbsp;folpeftrcs, ptinfes,fortifficatiôs,defïoâtclemês démolitiôs de villes amp;Chafteaux,bourgsamp; bourgades *^'’tfeprinfes fur icelles brullemés Si demolitiôs doTéples Si maifons,voiages,inteiligéces,nc-gotiatiôsjtraittez Sc côtrats faits auec tousPrinces Si cômunautcz eftrageres ez villesôc autres çMroits de noftre dit Roiaume.Et gencrallemét de tout ce qui a efté fait,geré,negotié tât par

Catholiques aftbciez que ceux de ladite Religiô,durât les troubles prefés Si paflez depuis yiiortdefeu noftre ditfoigneur amp;Pere;encores qu’il d’euft eftre particuîieremét exprimé amp;nbsp;Pfolîc.Entédâs q fuiuât noftre preféte detlaratiô les fleurs Vidafone de Chartres amp;nbsp;de Beau- cha^rues^* ''®gt;S)foiétamp;demeurët defehargez Si les defehargeôsfpccialicmét des traittez amp;nbsp;ncgociatiÔs Bcauuoisla faitesauec la Roined’Angleterre en fâ 1562. netcnâsnereputâs en ceft endroîtirien

^’''pjteux que pour nolère fcruice.Encores qu’ez precedes Edits de pacificatiô n’en ait efté «itexprelfc métiô.Et moiénât ce que defTus lefditsCatholiqués vnis amp;nbsp;ceux de-ladite Religio æwpartirôt amp;nbsp;defifterôt de toutes aftbciatiôs qu’ils ont dedâs amp;nbsp;dehors ceRôiaume.Et ne fe

dorefiauât aucunes leuées de deniers fans noftre permifiîô,enrollemét d’homes côgrcga- -, ‘’''sn’yafféblées autres que celles qui leur eft permis ci delïirs ôc fâs armes.Ce que nous leur P'ohibôs amp;nbsp;defédons fur peine d’eftre punis rigoureufemet côme contéreurs amp;nbsp;infradeurs de , ”ôsortionnâces.54.Nos Officiers de la ville de la Rochelle,n’y les Maire, Efeheuin^ Pairs-Ôc jcfcharg« ^L’ttes habitâs d’icelle ne ferôt recerchez moleftcz ne inquiétez pour les mâdcmës decrets de d« executi-P]®fe de corps faits tât en ladite ville que dehors,exccutiôs de leurs jugemés depuis enfuiuis ^^^Pourraifon de quelques pretéduës entreprinfes faites côtre ladite ville au mois de Dccem'^ emrep^e-Î75’que pour vn Nauire nomé i'Irôdelle Si cxccutiô des jugemés douez cotre ceux deîe-^^ipage d’iceliiy.Ne pour autres aéfes quelscôques dót nous les auôs entieremét defehargez j-’■nliqii’ileftditcideffus.55.Touîcs prinfosqui onteftéfaites en vertu descôgezamp;aucusdô ''^zôtlefquellesont efté Jugées parles luges deL’amirauté amp;nbsp;autreCômiftàires a ccdci)utés î^'lefdits Catholiques vnis Si de ladite Religiôtdemourerôt affoupies fous le benefice de no-''ptefét Edit.Sâs qu’il en puifle eftrefaite aucune pourfuite,n’y fes Capitaines leurs cautiôs IJ ƒ dits luges Officiers amp;nbsp;autres reccrchesny molc^cz en quelque forte quecefoittnonob-'‘^joutes lettres de marque amp;nbsp;laifics pédâtes amp;nbsp;non jugées dont nous voulôs leur eftre faite _

entière main Icuée.^ôÆs villes demâtelées pedât les troubles paflèz Se prefés:pour-les ruines amp;nbsp;demâtellenTcrdTcelles eftre rediffiez; par les haUftâs fi bon-leur fêble à leurs 5 7

defpés.^j. Ceux des Catholiques vnis amp;nbsp;de ladite Religio qui auroiét prins à ferme, les prefés troubles aucuns Greffes ou autres domaines,Gabellcs,impôfiti5 foraine Si aa-droits à nous appartenâs dont ils n’ôt peu jouir a caufe d’iceuxfroubles : demeurerôt def

Mrgez commenoLis les defehargeons de ce qu’ils n’auroiét receu de leurs ferrùes dcpWE’lc Aûuft I 5 y 2. Où qui auroientfans fraude paié ailleurs que cz receptes de not finan-

^'^i nonobftant toutes obligations furce par eux paflées. ^^Et d'autant lt;|ue faigreiir Si l^tiiiuation des troubles qui ont dés fi long téps eu cours en ceftuinoftrë Rôiabmé! à tel-^entalteréfordredc toutes chofos,quefànsle reftabhftèmcntd’icelluy il fèffoîï imfiôffiblc

nos fn jctslt;!hla bonne vnion Se intelligéce qui doit eftreentre eux, ^ôur les fatre vi-

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.P'p’pf'iiiji”d-bm c-h

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May, 1576- ,

ure en traquilité amp;nbsp;repos,qui auroit efté tousjours noftre principal foin amp;nbsp;eftudeiCcnfider^ qliepoury prâdre vue bône refolutiô nous nefçauriôs mieux faire, qued’ouïrfurcclesreniO' ftrâces de nofolits fù jets de toutes les Prouinces de noftre Roiaumemous auriôs a cell effet Promefle noftrc aucncmcnt à cefte Courône,délibéré faire vne conuocation amp;nbsp;aflemblée generale des

Eftats.Cc que n’aurions peu êffeduer encores à noftre grand regret au moié defdits troubles« Generaux Aufqucls aiant pieu à Dieu donner fimeontinuans noftre bonne amp;nbsp;fâintc intcntionau biendc du Royau. ftjjetsmous difôns amp;nbsp;déclarons voulons amp;nbsp;nous plaift que lefdits Eftats generaux foont E«,ats Genc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mandez Se conuoquez en noftre ville de Bloys pour y eftre tenus félon les bônes an

laux afli-giicz dans •fix mois à Bloys.

Garnifons Proteftan.

vuident.

Villes de icmctc à monficur Proteftans amp;nbsp;Catholi.

ciennes amp;nbsp;louables couftumes de ce Roiaume dans fix mois prochains, à coter du jour delà publication de noftre prefont Edit en noftre Court de ParlemêtdePans.Eta cesfinsferôtpar nousexpediées les Cômiffionspoutee neceflâires.Pour les remonftrances plaintes amp;nbsp;dolcaæ ces qui nous feront faites amp;nbsp;prefontées de leur part ouïes,eftre par nous ordônc ce que vertos eftre requis amp;nbsp;conüenable pour le bien de noftre dit Roiaume^_5^ Lefdits Catholiques vins amp;nbsp;de ladite Religion forôt tenus incontinât apres les publicatios faites de noftre prefent faireivuidet tontes garnifons des villes,places,Chafteaux amp;nbsp;maifons qu'ils tiêncnt, appartenus tant à nous qu’aux particuliers nomemét aux Eclefiaftiques.Et les delaifler,rédrc reraeiti« en toute liberté au mefme cftat qu’elles eftoiét en plaine paix auparauant les prefens amp;nbsp;pt^et' denstroubles.Et neantmoins pour certaines amp;nbsp;bônes confideratiôs,auons baillé eogardeanx Catholique vnis amp;nbsp;ceux de la Religion les 8. villes qui enfuiuent Aflàuoir Aiguemottes^S^ Beaucairc en Languedo,Pcrigueux amp;nbsp;le Mas de Verdun en Guicnnc,Nions S^erres^c8^ Öuftêau^ Dauphiné, Yffioire en Auuergne ôe Seine la grand Tour amp;nbsp;le circiiit d’icelfo^^ Prouence.Et promettrôt noftre dit frere, Roy de Nauarre,Prince de Condc Marefohal D®' uille amp;nbsp;ceux qui feront cÔmis à la garde d’icelles,fur leur foy amp;nbsp;hôncur.-dc les nous bien dellemct garder.Ne feront auffi mis par nous aucuns Gouuerneurs ny Gamifbnsez autres vil' les qu’ils tiénént a prefontamp; qui par eux ferôtrëduscôme diteft.Sinon qu’il y eneufteud« tout têps amp;nbsp;mefme du regne du feu Roy Henry noftre fieur amp;nbsp;Per»Et pareillement defiranj fbulager en tout cc qui nous eft poffible nos fujets de toutes nos autres villes : Declares qU« n’y aura Garnifon ny Gouuerneur,finon ainfi qu’ils eftoiét du mefme temps denoftreditfo Seigneur amp;: PèrclCómeauffi ne voulons qu’il y ait ez Chafteaux,villes, maifons amp;nbsp;biensap-parrenâs aux particuliers nos fujets de quelque qualité qu’ils foiétautres Garnifbns qiiecellcs qui ont accouftximé d’y eftreen téps de Paix. 60. Deflendons à tous Prefeheurs, Ledeutsamp; autres qi^parlent en public,de n’vfèr d’aucunes parolles, difoours amp;nbsp;propos tédâs à exciter le peuple à fedition.Ains leur auons enjoint amp;: enjoignons de fe contenir amp;nbsp;conduire modeftt' mentme dire rien qui nefoitàîinftiuéliô amp;edifficati5desauditeurs.Eta maintenir le repos lurent amp;nbsp;fÊt amp;tranc^iilitc par nous eftabli en ce Roiaume f ur les peines portées par nos precedens Edits, inrçj l’en- Enjoignât trcfcxpreffemét à nos Procureurs generaux amp;nbsp;autres nos Officiers y tenir la main« EdP^_ö^Vdulos,órdÓnós amp;nbsp;nousplaift,quc tous Gouuerneurs de ProuincesBaillifs,Scncfchaux tout le Roy

Propos injurieux def-fendusaux Prcfch«s.,

Magiflrats

aume.


Tous'autrcs Edies Ar refts amp;C. co traires à cc ftuyci nuis.

amp; autres luges ordinaires des villes de cellui noftre dit Roiaumedneontinat apres la rccepuo d’iccluy noftre Edit,)ürerót de le faire garder amp;nbsp;obfèriier chacun en leur deftroit, Cômeauf ü feront les Maircs,EfcheuinSjCapitoulx amp;nbsp;autres Officiers des villes annuels ou perpétuels« Enjoignonsaußi ànofdits Baillifs Senefchaiixou leurs LicutenasSe autres luges,faire jurci aux principaux habitans des villes tant d’vnc que d’autre Religion,fentretenement du prefect Edit dans huitaine apres la publication d’iceluyrinettât tous nofdits fujets en noftre proteft^ amp;: fàuuç garde amp;nbsp;les vus en la garde des autres. Scblable ferment fera fait par deuant les BaiH^ amp;nbsp;Sénefbhaux chacun ené»n reftort par les Seigneurs amp;nbsp;Gentilshômes,oùa ces fins ils foot tenuikjÄirq aflfêbler dedâs ledit téps en perfbnne ou par Procureur.Etfera le formet pour le regard dêsOfËciërs téporets.rienouuellc àîinftalation de leurs charges. 62. Et afin que tant nos Officiersqu'autres nc^ fujets,lôient clairement amp;auec toute certitudcauertisdenosvou loir Siffitention pour öfter toutes anibiguitez amp;nbsp;doubles qui pourroienteftrefaits au moien des precedens Edits.: Nous auons déclaré amp;nbsp;déclarons tous autres Edits, lettres declarations , modifications reftrinâions, interpretations, Arrefts amp;nbsp;Regiftres, tant fecreis qu’autres deliberations cy deuant par nous faites en nos Courts de Parlement amp;nbsp;autres qm parcy apres pôurroient eftre faites au prejudice de ceftuy noftre prefont Edit, conccT' nans le fait de la R el i 01 on amp;nbsp;des troubles auenus en ccftuy noftre R o y a vu * eftre de nul effccl amp;nbsp;valeur. Aufqucls aux derogations y contenues auous par w*

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L ’I V R E Q^V ARANTIEME.

^ly noftre Edit dérogé amp;nbsp;defrogeons amp;nbsp;defâprefent comme pour lors, les cafïôns, rc-•jocqiiüns annulions: declarant par exprez que nous voulons que ccftuy noftre Edit foit inuiolable, gardé amp;oblèrué tant par nofdids Officiers amp;nbsp;lufticiers que fujetszfàns ^’trefter n’y auoir aucun efgard à tout ce qui pourroit cftre contraire amp;nbsp;dérogeant à icelluy. ^tpour tenir la main à l’execution de ceftuy noftre Edit. amp;nbsp;ouyr les plaintes de nofdits fu Jets '®l«s contrauentions d’icelluy:ordonnonsà no.strefchers Sgt;£. amez confins lesMarefthaux de ffânce,fe tranfportcr chacun es prouinces de fon departement amp;nbsp;pouruoir proraptemét à cc ^uifera requis pour fentretenement amp;nbsp;execution d’icelluy Edit ^j.Mandôs auffi à nos amezlt;gt; j

les gens de nos cours de Parlement, qu’incontinant apres le preient Edit receu ; ils ’'tnt(toutes chofes ceftàntcs 8c fur peyne de nullité des alt;ftcs qu’ils feroientautrement:) ^^pareil fermét que deftus.Et icelluy noftre Edit faire publier amp;nbsp;enregiftrer en nofdites cours ƒ ‘wonfa forme amp;nbsp;teneur, pu rement Scfimplement: fans vier d’aucunes modifications, ref-‘tinftions, declarations ou regiftres fccrcts,ny attendre autre juffion ny mandement de nous :

Procureurs Generaux en requérir amp;nbsp;pourfuiure incontinant amp;nbsp;làns delay ladite pu- 2î,^ucnamp; •’«Mtion.Enjoignans pareillemét à nos Licutenâs Generaux amp;nbsp;Gouuerneurs de nos prouin- a «t Edit. %lt;ielefaire incontinant chacun endroit foy publier, par tous les lieux amp;nbsp;endroits de leurs Princes: garder 8c oblcruer ûns attendre la publication de nofdites Courts. A ce que nul prétendecaulè d’ignorace. Et que plus promptement toutes voies d’hoftillitc,leuées de ‘*wiers,prinlès amp;nbsp;demolitions d’vne part amp;nbsp;d’autre ceflènt. Declarant des aprclênt icelles le-

«le deniers demolitions, prinfes 8c rauiftèmens de biens meubles amp;nbsp;autres ades d’hoftil-feroient apres ladite publication amp;nbsp;fignification que noffiitsfteutenans generaux ^’'îurontfaitfaire; fujeâes à rcftitntion punition amp;nbsp;reparation. A quoy nous voulons eftre PMécontre lescontreuenans félon l’exigence des cas: làuoir eft contre ceux qui vfèront ®’fines,force amp;nbsp;violence en la contrauention 8c infraélion de ceftuy noftre prefentEdit, ^'’’pcfchantlcffet 8c execution d’icclluy; de peyne de mort fans efpoir de grace ne remiffion. ^f^nandaux autres conwauentions qui ne feront faites par voies d’armes, force amp;nbsp;violence punies par autres peynes corporelles, banniflèmens, amendes honnorables amp;nbsp;autres fê-h granité des cas à l’arbitre amp;nbsp;moderation des luges: aufquels en auons donné la conoifi chargeant en ceft endroit leurs honneurs 8c confcienccs d’y procéder auec la lufticc 8c ^litcqu’il appanient fans exceptio ou difference de perfonnes ou de Religiomvoulons aufi ^■etoutestrouppesde gens de guerre tant de cheualque de pied François ou eftrangcrs ^''’’epart amp;nbsp;d’autre; excepté les compagnies denos gardes amp;nbsp;les garnifôns ordinaires des ^®ntietes,aient a facheminer pour fe retirer en leurs pays 8c maifons, incontinant apres la pu-“‘‘cationdenoftre Edit en noftredite Court de Parlement: viuans le plus doucement amp;nbsp;mo-“efletnentamp; à h moindre foulle de nos fu jets que faire ce pourra. Sans vfèr de force violen-^^ourançonnemens à peyne pe la vie. Si donnons en mandement amp;c. De Paris en May mil ’•'f'qcensfeptante fix le déuxiéme du Regne,

Combien que lEdit contenu cy deflus ne face aucune mention de lApanagcdc Monfieur '^ftecque le Roy luy accorda par accroifTemet les Duchez d’Anjou,Touraine amp;nbsp;Berry ou-quot;icelluy d’Alençon amp;nbsp;le Corn té du Mayne auec autres membres du domaine de la Courô-’’^deFrancc.

Let RE s Patentes da Roy pour l'accroijfementà^ augmentatio de l’Apanage de CïîonfieurleDuc d'(Alençonfon freredeaes eb“p**^ltéesàParisen Par -

' ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;letnent le vintejuatrténte jour de May mtl cinej cens feptateßx.

î ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Et en la chambre des Coptes ouy farce le Procureur

General duRoy enicelle^auxcharges nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

contenues en l'arreß fur ce

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fait le vint huit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;éme May,

H E N R Y par la grace de Dieu Roy de France amp;nbsp;de Pologne: A tous jM-efens amp;nbsp;auenir fâ- ^TnTacfd-“f'Confiderans combien lvnionamp; amitié fraternelle eft agréable à Dieu amp;nbsp;recommanda- panage de ® entre les hommes, mefmcs entre les Princes Chreftiens: qui caufe îaccroifTeraent.Et c^ai- Monfieur.

Ppp iiiij.

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M3yi576. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L H I S T O I R E DE FRANCE.

feruation des Royaumes. Comme fon contraire engendre la ruyne amp;nbsp;déflation: amp;: faire côoiftrc à vn chacun amp;nbsp;laiifer mçmoire à la pofteritéjde la grade amp;nbsp;trcf-fîngiilicrcsft® onquenous portonsà noftreirescheramp;trcfaiméfrerele Duc d’Alençon par tentes fonts de gratificatiôs en accroifTemens d’hôneurs Sgt;c de biens.Et aians efgatd qu’il nous eft demeuré feulfrere: afin de luydonirêr rnoiende paruenirà quelque grand amp;nbsp;heureux mariage^ party digne de la maifon de France dont il eft iHh : pour de tant plus ifortifficr par alliacé cd’ te noftre Couronne au bien, repos amp;nbsp;ibulagemcntde noftre peuple. Pour ces caufes amp;nbsp;autres grandes dignes amp;nbsp;juftes confiderations à cenous mouuans avions de noftre propre mouue-ment aiâs furce prins Ïauis de notre tref honnoréeDame mere,des Princes de noftrefang

* autres grans amp;nbsp;notables Seigneurs amp;nbsp;gens de noftre Confeil; baille,cédé,tranfporté amp;nbsp;dclaif fc amp;nbsp;par la teneur de ces prefentes baillons, cédons, tranfportcns amp;nbsp;delaiflcns à tousjourspuf accroiflement amp;nbsp;augmentation d’Apanage a noftredit trefeher amp;nbsp;trelâimé frerele DiifdA’ lençon amp;nbsp;les hoirs mafles Scies hoirsimafles de ces hoirs mafles, qui defeendront deluytu vray Sc loial mariage amp;nbsp;ce outre 8c par defliis les terres à luy cy deuant delaiflées. Et qu’il à préfet de nous en Apanage,les Duchez d’Anjou,Touraine Sc Berry leurs apartenâces S: pendances,francs quites amp;dcfchargcz de toutes alienations amp;nbsp;dons laits depuis noftre auene-ment à la Couronne; 8c aiiftî de tous dots Sc douaires dont nous les auons defehargez8cdef-chargeonspar cefdites prefentes. Et nous chargeons dclareccmpenfe.Sans quepourraife” de cela dcliurance 8c jouiftàncc des choies fufdites part ou portion d’icellesfoit eropefehef ou différée à noftredit frere.Iceux Duchez confiftansen Citez, villes, CbaftcauXjplacô) mailôns forterelfes,fruits, proffits, cens, rentes, reuenus 8c emolumens,hcincurs hotnniagf^j vaftàux.valTelages 8c fujets, bois, forefts, eftancs, Riuicres, fours, moulins, prez pafiurages fiefs, arriéré fiefs luftices lurifdidions, patronages, d’Eglifes, Collations 8c prelêntationsde benefices, aubenages, forfaitures,confifcations8c amendes,quints rcquints,lots5vcntes,pic' fits de fiefs 8c tous autres droits 8c deuoirs quelsconques qui nous appartiennent efcîites d“' chez. Et mclîncment des pons, ports, péages, traittes 8c impolirion^oraines dont nous joui*' fions au pays d’Anjou au parauant noftre auenement à la Couronne: 8c autres appartenant^ 8cdeppcndances defdites Duchez8c chofes fufdites droits,nous, railôns 8caâicns gcnei^*' lement quelsconques. Enlcmblcla prouifion, inftitutionSc prefentaticn à'ious clffcsonli' naircs. Et quand aux offices extraordinaires, luy en auons accordé la nemmination fa viedu-rantfeulemcnt.'Et afin que les particuliers aufcuels lefditcs Duchez parts ou portiensd’iceux ont efté q^cnez 8c engagez depuis ledit temps de noftre auenement à la Coure t;nc, ne puif^ retarder ou empefeher fcxecution de celle noftre volonté : nous dcfapiefent Icuranens®^' donné 8c alfignç.Teurordonnons 8c affignons rentes fur les reoeptes Generalles dcTonraint amp;nbsp;Berry refpediuementfuiuant lanature de leurs contrats d’engagemens eu alienationjnl' ques à ce qu’ils aient efté affignez 8c pourueuz d’ailleurs; le toutfeion la verincatton Scafli' gnati quienfcrafaitCjEtlâns que poiyywifcsn deVe noftredit frcrefoitaucuntmenttnipdcl* ou retardé en la polfcffion 8c jouilTancje defdites Duchez membres 8c deppendanees d’iceuX । Et ce nosobftant oppofitions ou appellations quelsconques amp;; fans pre;udiced.'ioelles. Pont defdites Duçlîez membres Sedependans d’iceux, jouît par noftjcdîtfrere 8c fefditshcirs^ tous droits,préemincnces prerogatiues Scautoritez comme ont acouftumé jouir de tout teps les enfans appanagez de la maifon de Frâce lâns aucune en excepter,reforuer ne retenir a nous nyànosfuccclfeursfors IcrelTort 8c fouuerainctté 8c les ville Chafteau 8c Bailliage d’A®' boife. A commencer ladite jouïlTancedu premier jour d’Auril dernier. Et neantmoinsl^^ doüairiercs: defdites Duchiz receutontles deniers des fermes qui efeherrontan jourlâintR^ Baptifte prochain.Si donnons en mandement à nos amez 8c féaux Confcillers les gens tenais noftre Court de Parlement de Paris, Chambre des Comptes 8c Court de nos aydes TrelO' riers de France 8c Gencraj|X denos finances,.Baillifz,Scnefchauxluges defdites prouincesôc 8c tous autres qu’il appartiendra: faire lire publier 8c enregiftrer cefdites prefentes ôc du ce® tenu en icelles fouft'rirôc laiflcr jouyr noftredit frère pleinement 8c paifiblement. Enfcme*^ fes fuccefteurs corne dit eft fans en ce luy faire mettre ou douer ne fouffrir-luy eftrefait misoü

, nbsp;nbsp;donc a;;cun trouble ou empefehement au côtraitc: Lequel fi fait mis ou donné luy eftoit facet

inconqnant le tout remettre 8c réparer à pleyne 8c entière deliurancc 8c au premier Eftat^ dcu .Et rapportant cefdites prefentes fignéesde noftre main ou vidimus d'icellesfaitesfo^^

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LIVRE Q^V A R A N T I E M E. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;505,

Royal pour vne fois amp;nbsp;quitâce ou conoifTance de noftredit frere delà jouylTancedes cho-^Siuldites; Nous voulons nos Receueurs amp;nbsp;autres Officiers qu’il appartiendra ou à qui ce pourra toucher,eftre tenuz quites refpediuementdela valléur defdites choies par les gens ‘•cnofdits Comptes amp;nbsp;par tout ailleurs ou il appartiëdra amp;nbsp;befoin fora,ßns difficulté: nonobf- Dommainc tînt les ordonnances par nos predecelïèurs faites fur falienatiô*du dommainc de noftre Cou-?'?e'AufquelIcs nous auons en tant que befoin lèroit derroge amp;nbsp;derrogeons pour ce regard ^hnsy préjudicier en autres cholcsparcelciitesprelêntes. Età queisconques autres ordon-quot;ïncesjteftrindions mandemés ou defences à ce contraires. Et pour Ce que de ccfdites prefé-’«011 pou rra auoir affaire en pluficurs lieux nous voulôs que à la Coppie deuëmét collation-''^foy foitajouftée comme à foriginab.auquel en tcfmoin de cc nous auons fait mettre nol^ J‘îfeel. Donné à Paris au mois de May ùn de grace mil cinq cens foixante feze ôc de noftre le deuxième.

Or pour autant que par l'Edit de Paix qui fut publié au Parlement de Parislc quatorzième ^’hlcRoy prefent; il auoit accordé faftèmblée generallc des Eftats defon Ro yaume amp;nbsp;alfî-ÿ'-parfes lettres patentes la conuocation d’iceux au quinziéme de Nouembre à Blois‘ pour- Blois det t-tthitdefmantellée afin que tous neufTentoccafion de defiance. Ce ncâtmoinspour laco- 'quot;emclée. ’ttodité des Députez des prouinces ainfi qu’on difoit faffignation fut remuée jufques au mois

Décembre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ii

0 V s ailes veu cy deuant fEIeôfion amp;nbsp;acheminement d’Henry de Valois Duc d’Anjou '''*Royaume de Pologne. Et comme déclaré fucceftèur de fon frere Charles neufiéme, il re-

France prandre la Couronne de ce Royaume hereditaire. Refte à vous faire enten-l'^Jcsaccidens furuenus auxPolonois pendantfon ablenceamp;com’ilsfe portèrent enuers *“yuMaispource que telles occurrences concernent les Eftats voifins del'quels je ne vousay dit par cy deuant. lefuisd’auis d’en reprendre le fujetvn peu plushautamp; leplus court

H^i^jepourray.

I c I s M O N D prenèieraiant régné quarante deux ans en Pologne,mourut le premier A-mil cinq cens quarante huit,aagé de plus de huitante ans. Lailfant vnfèul fils de Bonne WefilleduDuc de Millan nommé Sigifmond Augufte: né le deuxième Aouft mil cinq ^^ns vint. Dès ùage de dix ans fon pere ja vieil procura tant qu’il fur efleu amp;nbsp;Couronné Roy ^^Pologne; amp;nbsp;régna dixhuit ans auec fon pere.Eftant encores fort jeune il fiança Elizabeth

Ferdinand Roy des Romains amp;nbsp;l'efpoufafan mil cinq cens quarante trois. Puis morte lîout de deux ans amp;nbsp;demeu re veuf par quatre ans,cfpouf3 en fécondes nopces centre le gré dtsSeigneurs Polognois Barbe de Radzinil, Ducheffe de Lithuanie:Laquellc décéda incon-’“îKapresauoir efté Couronnée Royne. En troificmes nopces il print à femme par dif^nce ''quot; Pape, vne autre fille de Ferdinand nommée Catherine, veufue de François Duc de Man-^°quot;c.Maisce mariage luy apporta beaucoup plus d’incommodité que deplaifir. loint qu’il jj Çufteiifans de ces trois femmes. Au refte cçftoit vn Prince aimant le repos,amp; qui fé montra °^§neux de fentretenir en Paix aucc fes vœfins.Toutesfois les affaires deLiuonic le tirerét fi-quot;îlcroéten guerre.Voicy les occafions.Lan mil cinq cens cinquante neuf, furuint tel differed 'quot;treGuillaume de Brandebourg .Archeuefque de Rigc amp;nbsp;le grand maiftre ou commandeur ^Uuonic,qu'ilsen vindrentaux armes. Siqu’apresquelquesrencôtresamp; legeresefoar-quot;îquot;quot;ches:ÎArcheuefquefut enclos en vn Chafteau amp;nbsp;ferré de fi près que finallement luy amp;nbsp;P nbsp;nbsp;nbsp;furent contraints fé rendre à la mercy du Commandeur,lcqucl le traitta rudement en

^'^îptiuité. A raifon dequoy Sigifinôt enuoia prier,pour la deliurance defon nepueu reque-'întqueles différons fuffent appointes amiablement. Mais le CoiWmâdeur aiant rêuoiéfAm-î'hdcurfans rien executer, Sigifmont irrité luy enuoia dénoncer la guerre amp;nbsp;à tous fésadhc-fîquot;S'L’yfruë de laquelle, fut que le Commandeur nefefentant fort poutrefifter à la puiffon-îtnice que menoit Sigifmondiaccorda moienant que f Archeue^ue fut reftably en fon pre-'quot;iereftat,recompenfé amp;fâtiffaitde fés dommages amp;nbsp;interefts amp;nbsp;farmée Polognoifé paicc :

moienil fémbloitqUC la Liuonie demeurcroit paifible. Mais le Mofeouite fe vint four-'tra la traiierfe aiiec vne armée de trois cens mil hommes: faifânt vn horrible rauage par tous Source des 'quot;droits.Les Liiioniens fpecialcinent ceux de Rige ne fé féntâs affez roides pour refifter à vn fre'îesMof «ennemy: demandèrent fecoursà Sigifmond qui fy accorda pour diuerfes conditions amp;nbsp;couitesamp; '’Ppofa viiicment aux Mofeouites. Cela fut caufe que le grand Duc lean Bafile des le mois

de

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May,î76. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

de May mil cinq censfoixante deux deffia les Polognois:amp;fiir la fin de lanuier enfuiuantefi' tradansla Lithuanie auec vne armée de deux cens mille Mofeouites amp;. Tartares.Etdcs'c premier jour de Feurier le campa deuant Plosko ville amp;nbsp;Chafteau fort renommez. Pöö auoirfait vne treCfurieufo ba|terie, les aiïîegez mirent le feu en la ville amp;nbsp;le retirent au Ch»' teau ouilsfouftindrentlefiegc îefpace de quinze jours; enfin defquclsauoir repouffé cinÇ aflauts ils furent contraints fc rendre. Le Chaftellain futenuoiéprifonnicr aucc fa femme fêscnfanscnMofcouie; la plus part des habitans moururent de fain, lescnfànsaudeffouséc - dix ans tuez, les plus grans trainez en captiuité amp;nbsp;vendus aux Tartarcs,lcsfoldats grandnom-* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bre d’hommes amp;nbsp;femmes efgorgez jufquesau nombre de vint mille fans vn feul excepter,fois

- les Canonniers dcfqucls le Mofoouite auoit affaire amp;nbsp;qu’il emmena aucc vn mcrueilleusbutin mettant tout à feu ôc à fâng:fur fon rctour.11 menoit plufieurs centaines de pieces d’ariilfo rie amp;nbsp;quarante mille pionniers, 11 y auoit lors des troubles en Pologne, tant pour la Religi® que pour les affaires d’Eftat,qui empefeherent Sigifmond de pouuoir fccourirceuxdefo' thuanie.Qui de leu r part eftoiét fi hautsà la main qu’ils ne daignoient prier les Polognoisde leur aider defirans ce fèmbloit qu’on les fuppliaft de prandre fecours. Sigifmond en craignant quelque plus grand mal pour fauçpir amp;nbsp;fachant que les Mofcouitesfe preparoiöi' pour vne autre courfè: enuoia Ambaflàdeulfs vers le Koy pour traitter quelque accord.

ils rctourncicntfans rien foire. Mefmesfurlafindelamcfmeannceles Mofcouitcsamp;Tar^ res au nombre de feptante mil fc mirent aux champs( le temps d’hyuer effant propre pour rc la guerre en ces pays là qui font inaceflîbles en Éftc, à caiifê des marefeages amp;nbsp;eftangs Jo' quels font fi fort glacez en hiuer que fartillcric amp;nbsp;les armées entières pallet feuremét par roui? prenentla route de Liuonie amp;nbsp;en chemin rencontrent forces de diuers endroits. TelleU’^^ qu’ils fo trouucrent en fin prez de cent mil hommes fous la conduite de Schinzkibcaufrd® du Mofoouite. Ils fincorporcrent tous le vint troifiéme jour de lanuier pres d’vn Chafleäö nommé Orche, fur les frontières de Lithuanic.Et comme ils fapreftoient à quelquenouutf“ rauage, Nicolas Radzinil grand Marcfohal de Lithuanie fage amp;nbsp;craignant Dieu refolu deid' uirvn bon coup h fo patrie va au deuant fuiuy de quinze milcheuaux feulement. Mais iN“' pofo fes trouppes auec telle dextérité amp;nbsp;charge fi furieufoment les Mofoouites qu’il entre«» leur camp,les met en route en tue neuf mil fur Icchamp^ôc quatre mil en la pourluittc,prtn trois mil prifônicrs 2000. charriots chargez des bagages amp;nbsp;munitiôsdc guerre amp;nbsp;5000. aæ tres charriots des particulicts.Vne partie des fuiards mourut dâs les mareftsamp;Riuieres,« g'j’ cefcftâtii^puë par vn extracdirnaireaccidét. Ainfi la Lithuanie fut en repos tout lereftcu celle année. Deux ansapres les Turcsôc Tartares firent courfos en Podolie ou Ms exécutèrent touesforttesdecruautez. Mais le Pallatin deRulfielcsfurprintamp;taillaprefqiietouscnpfot^ emmena auectout leur butin douze pieces d’artillerie qu’ils trainoiét quât amp;nbsp;eux. Sigifæon tontesfois non côtetde ceflev idoirezvoulut dôner vne recharge auMofoouitc,afindeIc bä' rafïèrtellemétqu’é fin il entrait en voie d’accor.d.Dcs log temps les Tartares amp;nbsp;Mofoouitesl lot endômages par courfes mutuclles.Mais les Tartares cômençoiét à auoir du pire.Or fe garêtirdu joug qui pédoit fur leur cohils demàderétfocoursau Turc.qui leur futcdroiÇ* Turcsamp;Tar Rclloit dc trouucr chemin cômode pour joindre lesTurcsamp;Tartaresenltblc.Iln’yenauoH Ute, »’aile- point dc plus court ne fi propre que par les frôtiercs duRoyaume dePologne:à caufedeili*®/ Ic'moicouI- Sclim pria Sigifmôd fon Côfederé dc leur dôner palfogc.Ce que le Polognoisaccordavol ‘c*. tiers pource que c’elloit au prejudice de fon ennemy. Toit apres farmée des Turcs monOj^

à près de cent mil hommes dcllogea dc la balle Hongrie traurerfont les larges campagnes Moldauie amp;nbsp;Podolie.PuÂfe joignit aux Tartares amp;nbsp;tous enfcmblcfirét vn eftrâgc rauage^ diuers endroits de la Mofeouie en fan mil cinq cens foixantc neuf. Apres qu’ils fc furent reti rcz;lc Mofoouite enuoia fes Ambalfodcurs en Pologne le plaindre dc cc que SigifmondauoH donné palfagc aux Turcgt;enncmis delà Creflienté. Il eft de la Religion ChtclliennciniS^ cell de la Greque. Au contraire Sigifmond fe plaignoit des ruynes amp;nbsp;foccagemens faits en prinfe dc Plsrco. Somme qu’apres plufieurs difputes les Députez dc part amp;nbsp;d’auac 13110” blcrent fan mil cinq cens foptante.pour traitter vne Paix finale.LeMofoouitedemandoitq Sigifmond ne donnait plus aucun palfogcpar lès pays aux Turcs qui voudroiét cutrerenM® couie. Qu’il recompenfoll leMofcouitc des pertes amp;nbsp;dommages rcceusen ccfledetnic coutfc des Ta«arcs.Q^c Iç fils du Mofoouite fut nourryreccu amp;elleu« en Pologncamp; defi^

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LIVRE lt;lt;V A R A N T I E M E. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'50^^.

pîr Sigifmód pour cftre fó fuccclTeurrajouftant afïèz de menaflcs fi fon rcfufôit ces côditiôs. '’Ufrcfponcc Sigifinond demandoit rccompcnfê de beaucoup plus grans interefts. Et quant jjfils du Mofcouitc , déclara qu’il ne le pouuoit defigner pour fuccefièutjdautant qu’il de-‘woitferemarier afin d’auoirenfâs.Quand aux menafiès il declaroit que la guerre luyeftoit

qiiela Paix. Et que fi le Mofcouitc leuoit lesarmcsûlluyenuoicroitdeuxfoisau-^'^t'IeTutcsquetanpafle. Siquenc pouuansfaccorder d’vne bonne Paix, ils capitulèrent ‘ftfucspoiir trois ans le trezieme luin mil cinq cens ièprantc. Portant entr’autres articles ^DcSigifmód jouyroit pendant icelles de tout ce dont il eftoitlàifi en Liuonie. Et quelc tra-^'^icroit ouuert libre d’vne part amp;nbsp;d’autre. Vous verrez le refte quand /e parleray de la mort ''^“igifraond deux ans apres amp;nbsp;des brigues que pluficurs Princes firent pour luyfucceder. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Le premier jour de luillet mil cinq censlêptante deux,Sigiimond mourut en Lithuanie ou il feftoit retiré des le mois precedent pour iôulageraucunemét la malladic qui le prefloit uaflez longtemps. Il n’auoit grand train auec foy, pource que les Seigneurs eftoient demeu-

en Pologne afin de pouruoir àfEleôtiô d’vn nouueau Roy.Ce Prince doüé de grades gra-mourut fâs hoirs amp;en luy défaillit la race de lagclloii,laquelle auoit régné en Pologne de-pw'slan mil trois cens huitante fix. Tellement que la Couronne fut poféc fur la refte d’vn * ■'‘ncceftranger Henry de Vallois Duc d’Ajou.'feconddclamaifonde France comme vous 'Offrez. Lors que Sigifmond décéda il eftoir en France. Catherine de Medccis là mere defi-Untvoir fon fécond fils Roy enuoia ( par leConfeil de lean deMonluc Eucfquc de Valence)

Gentilhomme vers le Roy Sigifmondjpour parler du mariage d’Anne là fœur auec Henry Negorntis 'i^fllecondition qu’il leferoitreceuoir parles Eftatspourfonfuccellcur,attendu queSigif „eredu*quot;' ’J’ond eftoit hors d’efperance d’auoir enfans. Et fil venoir à mourir durant c.cfte négociation Roy de Frâ que fa malladic eftoit incurable: le Gentilhomme Agent auoit charge de gangnerla retomber' fsueur de quelques Seigneurs du Royaume,lotis fauis amp;nbsp;conduite delquek on pourroir puis la Couton-?Pfesyenuoiergens de marque. Ceft Agent ne partit qu’en l’an mil cinq cens feptante deux. ^'^llcmcntqu’iln’arriuagn Pologne que peu detempsauantlamortduRoySigilhiondjau- chefdefon ^uelilneparla point à caillé qu’il eftoit en Lithuanie: Mais aiant commencé lapourfuittedu Iccond point de fes inftrudions: il reuint en France fur la fin de luillet, lailfiint quelques lôli- jou. '^'Kursau pays.Incontinant lEuefque de Valance fut depefehé pour aller en Pollogne faire la purfuittequ’il falloir dilligenter.Dautant que ÎEmpereur Maximilian negotioit pour Erneft (-öpetkeur* ‘j’’'fils. Le Roy de Suede,le Duc de Prüfte, le Mofcouitc amp;nbsp;le Vaiuode de Tranfîluanie pau Hoyau ’'lt;111016111 aufli pour leur particulier cefte Couronne Polonoife. L’Euefquc arriuà e^Pologne ®uitô le quinziéme jou r d’O(ftobre,ou il négocia fi dextremet par lettres Ambalfadcs,amp; di-J’erfes autres pratiquesique le neufiéme jour de May mil cinq cés feptête trois,Henry de Val-

Duc d’Anjou fut efleu Roy de Pologne.Lors fes agents fignerét les conditiÔs que les au-’fesRoysfespredecefléurs lont tenus accepter apres fEledionzmefmcs il y auoit quelques ar-’K'I« à part pour le repos de la France. Pendant ce temps Henry oftoit campé deuant la Ro-chelleiou les nouuelles luy aiant cfté apportées de fon Èleélion, le dixiéptiéme jour de luin il fut fàlué Roy par farmécamp;toft apres le fiege fut leuéau grand lôulagcment des aflîegez . ^mmcauflîdeceux deSancerrequilé fentirent en quelque forte du bien qu’vne nation fi 'iiongnée leur auoit procuré lors qu’il ny auoit grade apparéce de fàlut. Au commencement “Aouftles Ambalfadcurs Polognoisvindrent en France qucrirleur nouueau Roy.amp;fcm-^^lent finalementr. Si qu’apresauoir trauerfé f Allemagneauec grande fuitte: ilarriuacn i^olognean commencement de Feuricr mil cinq cens feptante quatre amp;nbsp;fut Courônéà Cra-^ouieaueclesfolemnitezaccouftumées. Vousauez veu toutcel®plus amplemememcnt cy yftus.L’vne des principalles caufés qui cfmeut les Polognois à choifir Henry apres le merite ®shtacc amp;nbsp;grâdcur fur les autresifut pour fafliircr contre la Mofeoute qui redoutoit le Turc æftuelfauorifbit l’Eleélion de Henry, eftantamyamp;allié des Roys^c France-lis ne vouloicnt P«51e Mofcouitc pour maiftre,encores moins les autres qui fembloient n’auoir moiens fi pro-P'«pour les conleruer.Dauantage le Roy de France fobligeoit de les lécourir de gês amp;nbsp;d’ar-s^nt-Etyanoit grande aparance que cefte Eleéiion arrefteroit les Mofeouites. Mais le trezié-®'lt;: jour de May enfuiuant Charles neufiéme Roy de France eftant décédé, Catherine là me-^^®ijoia ptôptement poftes fur portes vers fon fils Henry, fauertir que Charles fauoit nomé '°quot;ligt;ccclfcur à la Couronne Françoife. Ce qu’Henry auoir entendu, préférant la France à vn

Royaume

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L H I s T o I R E DE FRANCE.

, Royaume eftrangcr:amp; voiantfilattcndoit congé des Eftars,qu’on le pour roi t retenir: fecretement de Pologne. Et difânt à Dieu par lettres aux Eftats du Royaume: courut enÆW gence extreme jufqucs à Vienne en Auftriebe. D'où honorablement recuilly amp;nbsp;conuoiép’’ FEmpereur print le chemin de Venilè, puis trauerfant lePiemond amp;laSaiioyc fe retirât’ France au commencement 5c Septembre. Les Polognois eftonnez amp;nbsp;marriz d'vn taftherent par lettres amp;nbsp;Ambaftàdes de perfuader quelque choie à leur Roy. Mais aiantcoi»’ par la conlîderation defEftat auquel cftoient lors les affaires de France: que Henry les aBOƒ quittez pour jamais,amp; le côtenteroit du titre ou filfemcfloitdc leurs affaires ce feroit pat‘J' tremilè d’vn Viceroy, lequel ils ne pourroientfupporter pour beaucoup de raifons: ilsf^®' blercnt. Et apres meure deliberatiô firent publier folênelemêt que fi dedas le douzième de May mil cinq cens lèptâte cinq,Henry de Vallois ne retournoit:il lcroitpriué deladigi’'^’' Royalle de Pologne. Or dautant qu’il ne comparut en perfonne il y eut proclamation la ville de Cracouic, le quinziéme jour de luillct mil cinq cens, feptante cinq, par vnherauf en ces propres mots proferez en place publique amp;nbsp;deuant tout le peuple ( afin de monftrcr^ couftumeamp;îautorité des Eftats de Pologne.) Seigneurs nousfaifonsfauoir à tous, Roy Henryn’eftantcomparu cnPologneen la villcdeSteczilèau douzième jourdeM^? dernier paffé ,fuiuant ^ordonnance faite au grand amp;nbsp;general Parlement des Eftats par le coi”' mun auis defdits Eftats: par laquelle ledit jour luy aiioitefté prefix amp;nbsp;ordonné par tout le nat amp;nbsp;Eftat de Noblefïè:à celle caufê au grand amp;nbsp;general Parlcmét des Eftats, tenu n’agueft^ en la ville de Steezife, tout leSenat amp;nbsp;eftat de la NoblelTe par vn commun accord à reiioque tout le droit de fidellité amp;i. obeiflànce qui auoit efté promife au Roy Henry'jdeclarant qu'ik”^ le veulent plusauoir pour Roy.Etàefté arreftédu commun auis de tous,puis qu’ili'e*^*'' trouué au jour a 1 uy prefix qu’il cft d’efeheu duRoyaume,amp;que des aprefet il y a Entrereg”^ tout ainfi que fi Henry eftoit décédé. C'eft arreft à efté incontinant publié deuant tous à SteO zife de par les Illuftres Se Magnifiques Seigneurs des Seigneurs Marefehaux l’vn Marefdi* du Royaume, l’autre de la Court, afin que la chofe lôit conue de chacun. Partant moy a”“' par l’ordonnance amp;nbsp;commandement du Parlement particulier des Eftats de celle prouißO' amp;PaIatinatdeCracouie.- declare amp;nbsp;certifie à tous que le Roy Henry n’cftplus RoyouSd’ gneur du Royaume de Pologne.-declarant en termes expres qu’il y a entre regne. Cell cequf je veux eftre notoire amp;nbsp;entendu d’vn chacun de vous à ce que nul n’en puilïêpretendrecaule d’ignorance de celle demilTion. Durant le lejour de Henry en Pologne, ou il ne demeura quelquemois, ilny auint rien de mémoire. Sibien que les trefues continuansaueclesMd' ■ couites, fefperance de Ibn retour eftant ollée, amp;nbsp;ce que delTus publié: lesEftats furent affèi”' blez pour procéder à nouuelleEleélion.Laquelle fut faite quelque temps apres ( alfauoira” mois de May mil cinq cens lêptante fix)de la perlônne d’Eftiennc Battory Seigneur Hongrois Vaiuode dcTranflîluanic, lequel combien qu’en NoblelTe de race il ne Toit aucunement cœ parable à celle de Vallois ou delagellon, à en recompenfe les parties requilêsenvnRoytd que laPologne le demandc,tant pour la Paix que pour la guerre,eftantaimé amp;nbsp;redoutédefo fujets: Or afin de vous laifier vn plusentier efclarciflèmét des affaires de Polognc.je voustou-cheray quelque chofe detEftat des Mofeouites comme les plus redoutez amp;enuieuxaux Polognois.

' Les Molcouites ont prcfquc mclfnc Religion que les Grecs: leurs Preftrcsfontmaricü) Meursamp;Re- ilsontdes Images en leurs Temples, amp;nbsp;vient d’autres cerimonics, partiefcmblables, partie^ Mofcouitcs. contraires aux Catholiques.Ilsn’empefchent le fécond mariagezmaisilsneletienentfihono rable ne fi legitime que lei||remicr.Le diuorce eft commun entre eux amp;nbsp;n’appellent adultett que celluy qui retient la femme d’aurruy. La condition des femmes y eft facheufe.Catilsnt font compte que de kelles qui demeurent tellement enfermées en la maifon, que jamais elfe n’en lôrtent. Le cômun d^ peuple eft cautelleux amp;nbsp;trompeur, né pour feruir non pour jouit de libcrtc.Tous fauoüent amp;nbsp;côfelTét dire efclaues de Icur.amp; n’y àRoi n’y Prince quicôraadc fi abfolumcnt que luy.Us chaftient rigoureulêment les briganstmais les larrons amp;nbsp;meurtriers en querclles,nc font pas fort recherchez.Leur monnoie eft d’argent en forme d’ouale5amp; non pas ronde comme la noftre.Ils lont richez enfourreures precieufes, dont fEuropccll fournie puis apres. A ulfi toute la Mofeouie eft comme vne foreft aiant force lâmiagine amp;nbsp;grand nombre d’animaux qui leur fournilïènt des peaux en infinie quantité. L’an mil cinq censfur-uindrent

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LIVRE Q^V ÄR A NT I EME.


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'“idrcnt quelques querelles entre Ies Mofcouites amp;nbsp;les Liuoniens qui fe guerroierent alTez '’Qg temps fans exploits autrement memorabies. Neantmoins en ce temps cftoit grand Duc ^Mofcouie Bafile, parauant nomme Gabriel fils de lean Bafile amp;nbsp;d’vne Dame Grecque ap-Næe Sophie fille de Thomas Palcologiie,Prince de la Moree. 11 efpoufa Salome fille de fvn

ICS Barons, laquelle il répudia,fan mil cinq cés vint fix amp;nbsp;fefffcrma en vn monaftere,pour-'1^ fefpace de vint vn an que dura leur mariage, elle n’cut aucun enfant. Sa féconde fé-'’’cfutHelainc fœur de Michel Linski, duquel a efté parlé en la vie de Sigifinôd. De laquel-'11 eut quelques enfans-Ican fainé luy fucceda au Royaume mil cinq cens vint huit. Et bien '!''c Bafile ait efté malheureux en la plus part de fes guerres, amp;nbsp;qu’au retour il ne ramenait ^■iCta moitié de lès gens: fcsfujetsne laifïoient de le louer comme fil eut efté viétorieux di- * ?''^u’iln’auoit perdu aucuns defes fôldats.Iln’yàPrinceentoutlemondequilôitfiab-ûluSeigneur en fes pays qu’a efté ce Bafile, Cariloftaà tous les grans amp;nbsp;Nobles defon ^wyaumeles Chafteaux nbsp;nbsp;fortereflès qu’ils pouuoient auoir,fans efpargner mefmes fes pro-

P^csfrétés. Et falloir que ceux qui funioient fa Court, qui alloicnt en guerre ou en Ambaffa-‘«pour luy fiffent tout à leurs defpés,lâns ofêr refufèr ne monftrcr côtenance de mefeonten-'^nt.Caiàla moindre plainte ou defaut, ils eftoient enferrez en prifon; amp;nbsp;mefmefi les au-'fcsPrincesdonnoiét quelque chofêaux Ambafïàdeurs Mofcouites,BafiIe le leur oftoitpour ‘Snaccommoder fans que pas vn d’eux ofaft ou urir la bouche pour fen plaindic Au côtrairc curcommun langage eftoit amp;nbsp;eft encor au jourd’huy,que la volonté de leur Prince eft la vo-

de Dieu, amp;nbsp;que tout ce que leur Prince fait eft approuué de Dieu. Ceft pourquoyils ^^Ppdlent, le porte clcf,lechambrier de Dieu amp;nbsp;l’executeur de la volonté diuine. Auflîle |''indDucfçaitbien joüer fôn rolle pour fautorifer amp;nbsp;faire valoir.Car fi on le prie pour la de-'“uneede quelque prilbnnier, ou autre cas d’importance: il à accouftumé de refpondrc: ce ptifonnierfera deliuré quand Dieu le cômandera. Semblablement fi quelqu’vn propofe vne SHiondoiiteufeamp; malaifee à refoudre, les particuliers refpondent ordinairement Dieu le sjgifinond le grand Prince q^iffi. Aucuns Allemans leurs voifins autrement gonucrncz: ne treu- HeHasbetf •J^ntcesfaçonsbonnesSi difèntàplufieurs qu’on ne fçauroit juger fi la beftialiréde cepeu-picmerite d’eftreainfi tiranniße.-ou fi ceft la tirannie du Prince qui emporte ainfi cefte nati-hots des bornes d’humanité amp;nbsp;la rend fi reuefehe amp;nbsp;cruelle qu’elle eft encor au jourd’huy.

ƒ ninie que ce fôit ils feftoient attaquez aux Liuoniés qui lors auoient pour grand Commâ-‘'tur Gautier de Pletembourg Gentilhomme vaillant amp;nbsp;fàgc. Lequel trouuabon de preue-”'rßafileamp;: entrer dans la Mofeouie. Ce qu’il faifoitdaurant plus hardiment qu’Alexandre ßüyde Pologne luy auoit promis par fes Ambafïàdeurs depreffer d’vn autrccoftelesMof-^ouitesjdonttoutesfois il ne faquitta pas comme il falloir. Pourtant le Commandeur entre “tlcsfrontieres de Mofeouie aucccinq mil Reyftres 5i cinq mille piétons Liuoniens auec «quels 11 chargea refôlument farmée deBafile compofée decent milleMofcouites amp;nbsp;trente ■pilleTartares lefquels furent mis en routte par la dextérité du Commandeur amp;nbsp;vaillance de » petite année, fpeciallement des ^ens à chenal accident prefque incroiable: Car, aucuns tic-''îotqueBafiley perdit plus de feptante mil hommes amp;nbsp;que le Commandeur ramena tous grandefauj ^’hens exceptez trois ou quatre cens au plus. Bref le Mofeouite demanda Paix laquelle fut ’’^cordéepoiir cinquante ans. Puis Bafile fadrefïà aux Polognois Scleschofês eurent fifluë

nous auons deferite cy defTus. Tant fous la conduite de Conftantin Oftroski que de lean Comte de Taruomi.Tellcmct qu’en fin Bafile traittaauffi quelque accord auec les Polognois sundepoiiuoir courir fus auxTartares, fur lefquels il gangnavnegrandevidoirc,ïan mil cinq cens vint fept, tellement qu’ils y perdirent vint mil homme^n vne feule journée. Mais âiiparauant les Tartarcs auoient fort endommage le Mofeoute, comme ils firent encores de-pnis.Iean fils de Bafile aiât fuccedé à fbn pere demeura en repos afTcz de tempstfê côtentant fur lout de bien brider les courfês des Tartares auec lefquels ils font et^uerre côtinuelle.Quand auxLiuoniens le traitté de paix fbbferuoit, amp;nbsp;ne fentreprenoit rien de memorable vers la Li-ihuanie. Mais en fan mil cinq cens cinquante cinq au plus fort de thyuerf temps propre pour colites amp;nbsp;Jiener armées és pays Septanrrionnaux qui font marefeageux amp;nbsp;inaceffibles en Efté) la guerre alluma entre lean Bafile amp;nbsp;Goftaue Roy de Suede.L’occafion vint des mauuais deportemés ucsGouuerneurscftablis par ces Princes és frontières des pays ou ils faifôient des courfês amp;nbsp;fourrages pour venger leurs querelles particulières lefquellcs fiuallement ils rendirent publi

ques

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Mayiî76 , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

qucs. Car le Mofcouite fit vne armée de deux cens mil hommes, laquelle entra dans la ché deFinland,ou fe commirent des meurtres, embra/ëmens amp;nbsp;faccagtmcns tfiranges. laucaiantleué quelques forces d’Allcmensê: de Suedes; fe dilligentepour alleraudeuaquot;’ des Mofcouitcs,qui aucrtis de fa venue rclbluent de fe retirer auec leurs prifenniers: maisC'’quot; laucles pourfuiuit juiquesfn leur pays amp;nbsp;eut fa rcuenche,faccageant toiitamp; ranicaaat grand nombre de priiônniers. Il auint entre autres choies que quatre censBoiarcs ouCcn; tilshommes Mofeouites feftans arreftez fur la glace d’vn bras d’eau afin d’auifer à ce*]“' cftoit de faire pour refifter aux Suedes^ la glace fc rompit amp;nbsp;furent tous noiez. Ccquicfe'^ fl forts les Mofeouites,que peu de jours apres ils accordèrent les conditions amp;nbsp;articles depa-

*i4uonic- cification paflèz par Gcftaue.'lefquels le grand Duc figna.Et les auteurs delà guerre (laquo» dura deux ans) furent exécutez à mort tant en Snede qu’en Mofcouic. Mais toute la fureur* cruauté des Mofeouites ie dciploiafur lesLiuoniés encor qu’il y eut paix pour cinquâte^^' Ce pays qui eil de fort grade eûâduë en lôgueur,citât borné de la mer deSuede à fOcciuct* au Septanrrion ceint de Mofcouie3Lithuanieamp; Pruiî’e à f Orient Sc Midy, à elle des longicp’ Cheuallicrs fousla domination d’vn grand Commandeur delOrdre des Chcualliers Theutoniques.0“' Theutoigt;i- jjç jj y fArchcucfquc dc RigCjville marchande amp;nbsp;beau port de mer. Puis ks

de Dorpar, Hafpc],Ofel, amp;nbsp;Reuel qui particulièrement poiTedent plufieurs grans biensamp;C” villes^Chaileaux amp;nbsp;places fortes au pays. Les principallcs villes font Rige, Renel, Dorp“quot; puis Vvezde( ou le grand Commandeur tient fa Court ) aifizc au millieu dc Liuonie,Par^' uu, Velin, Vvalmcr, Vvesborch, Vireilen, Marne amp;nbsp;autres en bon nombre.En cetempsiA^ cheueique de Rige,Guillaume fils de la fœur dc Sigifmond Roy de Pologne ja fort viel/“quot; bera auec fon Chapitre d’eilire pour ion fuccefièur Chriftofle fils d’Albert Duc de Mc“*“ ' bourg: ce qu’eilantfufpeél à Guillaume de Fuilemberg grand Commandeurde Liuoiuc^ guerre commança, en laquelle ÎArcheuefque fut prins ôc Chriftofle arrefté auec lêuregarde-Niais le Commandeur fut incontinât pourfuiuy par Albert Duc de Pruife frere de Sigifoy Roy de Pologne oncle de f Archeucique, lequel lut dehuré amp;nbsp;le Commandeur contraint*

' paier tous les fraiz de la guerre amp;nbsp;lafolde de cinquante mile Polognois Icuez par Sigifmcn tellement que la Liuonie fut lors efpuifécde denicrs:dcfqucls elle auoit plus befoinqnc/“' mais pour f ouririr aux fraiz de la guerre qu’elle pouuoit auoir auec lesMofeouites actéduqtt® lestrefues eftoient expirées. Aquoy totitesfois luile Reck Eucique de Dorpat donna que*-que ordre: Car il obtint prolongation des trefues pour cinq ans.Le Mofcouite promettoitde les cpntinucrpuis apres de quinze autres années fi en dedans les cinq annnées on reftabliu^t en Liuoiné certeinsTcmples que les Mofeouitesy auoitnt,aiiât que les Ceremonies de iê Romaine eneuifent cfté chaifées: amp;nbsp;que la ville de Doi partauec ion territoire paiail““ Mofcouite tous les ans certain tribut par tefte. Apres que lufteeuft obtenu les trefues,iH“ retira hors dc Liuonie en Vveftphale amp;nbsp;en lieu fut eilcu Eucfquedc Dorpatr,Herman aAbN de Falkuanu, lequel fit prolonger les trefues encores de trois ans: auant la fin deiquels les Et' tats de Liuonie enuoierent demander la Paix au Mofcouite. Lequel déclara auxAmbaßa-deurs. Puis que les Liuoniens auoientabufé tant de iôis de fa patiende fans tenir Comte de paier tribut: il les traiteroit d’vne autre façon. Pourtant ilrenuoia les Ambair3deurspîf''d long chemin, amp;nbsp;ce pendant en dilligence fait tenir lettres au grand Commandeur,àîArchc-uefque de Rigc,aux Euefques,Sc â tous les Eftats par Iciquelles il remÔftroitau long les tod$ qu’ils luy auoient faits,pour reparation defquels il atioit prins les armes relôlu de leur faite!'' pis qu’il pourroit. Défait les Liuoniens n’eftoientpas fans faute enuers le Mofcouite. Aiadt empefthéque plufieurs ^uricrsamp; diuers artifâns partis d’Allemagne du confcntcmcntoC ÎEmpereur amp;nbsp;de Ferdinand fon frere pour aller en Mofcouic inftruirc ceux du pays: nefem' barquaftét à Lubec:amp;: n’aiant auflTi paié le tribut dc Dorpart comme aiioit efté accordé pat l“j refues. Ainfî doc les Mo^’ouitcsamp; Tartarcs au nombre de deux cens mille homes ou ciwn*’ entrent en Livonie au commencement delanuicr mil cinq cens cinquante huit amp;nbsp;auoir faca* ge,vne fort longue eftanduë de paysil s fen rctournerêt emmenât plufieurs milliers deperfom ncscncaptiuité.Qui fut occafion que le grand Commandeur amp;fcs conleillcrs, cragnans vne féconde recharge pire encor que la premieré, enuoient demander la paixau MofcouiW laquelle ils euflént obtenue fans vn accidét qui enaigrit mcrueilicufcmét les affaircs.lly a co-n)6

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LIVRE Q^V A R ÆK.T E)V.N I E M E. 308.-’'■'cgtoflc Riuicre en Liuonicforçant d’vn goôfre de la riierSeptentrionale, fallant rendre ’Pæsquelipio courfedanslcl^ de BoâaàSjjquiade longueur plus de quatre vintamp;licuës. Ce Narucs. ®fui!cnômêNarue,lèpaieaffez pres du goulfedeux villes qui ont le mefmc nom fituées vis à Wvnedcîaütre; Cdllc qui êfî'ducofté dt la mer appartient aux Liuôniens:E’autre appellee ^■'înogrodeparlcs Ruflîeus,a caulcd’vne Citadelle que Je gran Duc lean Bafiley fit baftir:

la dominatiô du MofcouitejGortàne aufliîeftenduë du pays prochain. Tellement que ^ffleuuefert de borneenttc les detiynarions-Oreesfortereffesie cës deux villes auoient leur ^iiifon de part amp;nbsp;d’anîre; Auint vn Jour de leftc que lésfolpats Mofeouites lors au nombre ^'ttoismiljFebaftans fansîarmcs ( a caufe qu’il yauoittrefuei) en vne grande place: quelques ^fftains foldats Liuonicns efehaufe^ Jc vin ou;d’auttcfeu:nqn moins dangereux ; lafeherent lt;nbsp;Wques coups de moufquets au trailers de cefte grofïèjroupe, amp;nbsp;en blefïèrent aucuns, qui J'gt;iitesfois ne voulurent rompre les treues/^ur cela: ains enuoient en toute dilligence auertir

Prince de tel accidet. Alors les Ambafiàdcurs de Liuonie eftoiét en fà Court aiiec riches P'rfenspourtraittcrde la Paix. Occafion qu’ils furent incontinent renuoiez auecleurspre-la guerre dénoncée. Par mefmc moien le Mofeouite fait marcher fes troupes droit a de Liuonie, fè rend maiftrede la ville amp;nbsp;du Chafteau en peu de temps amp;nbsp;chafTe les

Cîmifonsqui fe rendirent par compofition. Ainfi les habitans rcceurent le Mofeouite pour Seigneur,comme firent auflî leurs voifins fè voians réduites à l'extrémité 8gt;c fans fccours.Cela f’^pafTaainfiencor qu’aucuns dient que le feu feftant prins en quelques maifônsdc Narue Luoniquc,amp; tous ceux de dedans occupez à fefteindre, les Mofeouites paflèret feau, Sc fen-parerent de la place à viue force. Apres cefte prinfè les Mofeouites au nombre de quatre vints ’'lillcjcntrcrêt cz terres defEuefq ne de Dorpat, prenant le fort Chafteau de Nieuhufè,amp; toft ^pres Dorpat mefîne par compofition amp;nbsp;retiennent fEucfquc prifônnier.Ccla fut en fEfté de mil cinq cens cinquante huit. Sur Je commanccment de fan mil cinq cens cinquâte neuf grand commandeur enuoia George Sibourgfôn Ambaftàdcur demander fècoiirsàFerdi-

‘rMdamp;auxEftatsdcfEnjpirealTemblezàAusbourg. Pour toute alfiftance les Eftats firent offrede centmil efcus,quc les Liuonicns ne voulurent prandrc,eftimans ccfupportfî foible lt;iu’il vallon mieux mourir vnebonnefois que languir fi long temps aucefipeude moiens. ^int qu’ilsefpcroient que les courfès que les Tartarcs rccommanccrent en ce mcfme temps: fontraindroient le Mofeouite de laiffer laLiuonieÔc leur accorder quelques trefucs.Defait le Mofeouite retira fon armée laiffant quelques Garnifons cz villes par luy prinfes. Mais apres a-“oirchaffé les Tartares il ramena fes troupes en Liuonie fan mil cinq cens foixâte:amp; affiegea

ville deVelin dans laquelle cftoit le grand commandeur auec forces fuffifàntes pourfôufte-wrle ficge-Toutesfois par la couardife ou trahifon des fiens mefîne: la place fut rendue,amp; lui îBandonné de tous, tomba cz mains de fes ennemis. Apres cefte prinfe la Liuonie fut foura-geed’vnehorriblefaçon. La fleur des hommes raclez par la violence des armes, grand nombre defuruiuâs emmenez en Mofcouieamp; traitez fort cruellemét.rAinfi tout feftatde Liuonie futrenuerfé comme en la mefme année furuindrent des changemens notables en diners endroits defEurope tels que nous les auons veus ez difeours précédés. Tellement que Gothard lettelerCheuallicr deîordreTeutonique^aiantefté fubrogé au lieu du grand Commandeur £aLiuouic Rt!lenberg,amp; voiant qu’il ne falloir attendre aucun fècours de fEmpirc: fe rendit vaffalde quand par ^'gifmond Roy de Polognc,à condition qu’il maintiendroit la Liuoniecontre le Mofeouite

amp; tous autres ennemis. Par ainfi Gothard fut créeDiic de Curland amp;nbsp;Semigallc en Liuonie, quelles con« tenant fes pays en fief du Roy de Pologne.Lequel poflede maintenat tout ce que les Cheual-Itcistenoient fous vn Lieutenant qui fe tient à Rigc. Quelque teq^s apres Gothard efpoufâ me de Po-^nnePrinceffede Meckelbourg Ôc fe tint enfô Duché. Magnus Duc d’Holface frere deFre-deric Roy de Danemarch, eut fEuefehé d’Hapfèl, Dorpat amp;nbsp;fôn terroir.Narue,Velin amp;nbsp;Vite-ftendemeiirerétau Mofcouite.-Reucl amp;nbsp;Raualiefc rendirêt àHéry^oy de Sucde,dontfcnfui-uithgiicrrecntreluyamp;ceuxde Lubec a caufè du trafic de la nauigation comme ilenà efté parlécydéliant. Voila comme la Liuonie fut defehirée. Mais le Mofeouite defpité de ce

le Roy de Pologney auoit fi grand part : entra en Lithuanie fan mil cinq cens fbixan-tc trois ou les chofes fiiccedcrent, félon que nous fauonsveu en parlant de Sifgifmond pre-liffueenfut vneTrefue laquelle durajufques apres la mort de Sigifmond, décédé f Mil cinq cens feptante deu.x. Ainfi apres pluficurs orages amp;nbsp;tempeftes la Liuonie amp;

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Lithuanie eurent quelque rehfche,le Mofeouite cftantcmpefchc à repouHcrlcsT .

• ' i ■' en îan mil cinq cens feptantc vn fouragerent laMofcouite,prindrcnt,piîlcrentamp; Dt rent la ville Capitale, deffirent les Molcouites qui les vouloient fuiure,rcloliis (16 '. i rccommancer nbsp;nbsp;continuer tels cxerctcésles.années fiiii:autcs.Defait lâns fes

J. ennemis qui tUnncn; Je Mofeouite en continuel alarme: les pays ■ • -J ' Yüifins auroient fort a faire: Iviais Dieu à ainfi contrepeie i ! 7 les choies,ne voulant pas lâcher la bride plus lon-i^hs'ugue aux peuples violents iains les (rauaillcamp;

, -î i/[.i :.‘ruine les .vns par les au£icspourlclt;C)Eila zuaiüufu:' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;!Tt gement deceux qu’il fupporte-

i»;u. ,

’U'.ji- ?

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ ,j ?parià’grandepuiifâce.Noi;s ’

- verrons le reftccnau- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;:

.• ruj.O sî ! . ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;; tre endroit. ..

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PwBce de Condé refuféde fin Gowiemement de Picardie s'en'plaint :(frne fi voulant trouner iTOÎI^^ à Bttwgei attec nbsp;nbsp;nbsp;onfieur : fi retire vers le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Nauarre en Gaflongnepuis À la pocheUe

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(è-lieitxvoifins.Le Poy d eNauOrre entre en la Rochelle.l'Eftat de T nÆema^. Maximilian

L nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fi**Ferdinandefi faitPoydeBoeme, d’Uongne, desPomainspuis

^^ptffur des Chretiens. S'tege nbsp;nbsp;compofition de la ville de PoftocK par le Duc de MeKel-

^ourg.loMrnéedeBEmpireà^usbourgou l'SleEleur Palatin chargé d'auoir autre p^ligion ^ueäe la confifiten efy^usbourg .• rend raifin defifiy • Gromhach fis complices mis au ban de ^fircaffiegez. auec leanFrederic Duc de Saxe en Gothe par Augufie CEleSleur de Saxe fins le mandement de ^»iJurair.Pm exécutez, à mort,Frederic e/lanr auecfi, femme nbsp;nbsp;fs enfitns desheritel^rifiniers à Vienne. Mo-

’’'^‘lalulitnsfitfie fitrlePfn parle Comte Palatin.Siege de Treues par F Àrcheuefijue (fp leur capitulation, ^^‘!'gt;feMion confirmée en Autriche par l'Empereur .Comme les François Catholiques nbsp;nbsp;Proteflans ont eu fi-

^'gt;Kfsi(s Princes de l'Empire.Les Ppis de France nbsp;nbsp;d'Efpagne prenent à femmes deux des filles de l'Empereur

ne regardent beaucoup aux degrez. de confingutnitéau moten des difpences que le Pape leur en donnes portemans nbsp;mort dA' Empereur tJMaximilian auquel Ti^dolfe fin fils ainefùccede. Stefitn B atari de

ry/e Gentilhomme,pour fis vertus efi fait Vdiuode de Tranfiluanie contre plufieurspretendans.Puis par le de-Henry de Pologne déclaré nbsp;nbsp;reconu Pjjf fur les Polonais. La mort de Frederic EleéleurPalatin

'‘\in.D Prince Cal^imir demeurant auec fin Armée furies marches de France, contre la Lorraine ; rienveut hnir ^ne /■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;paix ne fett exécuté au defir des Proteflant clr au cententement de fin Armée quin'efiait en-

^^‘'jgt;»ite.Efiats de Flandres fi reuoltcnt contre le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ei'Efpagne. Priutlleges de la Ppchelle confirmez, par le

^ntn'fy troifieme.Boiffiere Briffon députépar le P.py vers les Pp^chellois. Diutfions a la P^chelle. ■ Peronne

Prince de Condépour retraitte.Puis refufée, S. 7ean Dangely luy efipromis.Ligues des Cahotiques ^’’'‘’'tlesProteftansenplufieurs Prouinces de Fr arase.Entreueue de la 7(oine mere, Ppy deTfauarre tfr Prince Gode. nbsp;nbsp;nbsp;/le pjauarre refufë de l'entrée de Bourdeaux Cappitalie de fin ouuernement. La P.pine mere a-

ttunciri Afonfieur auec le Pffp-fitit quilfe va trouuer à Olinnille,puis l'accompagne aux Eftats de Bloys.

. quot;quot;‘r^tid'Aufirie paffe deguifeen pofie depuis Baionnejufqttes en Court pour aller en Flandres dompter les fît-i’^^éefinfrere.Ee Prince de Conde fi veut affurer deP rouage les diuerfis menées qu'on y pratiqua.Le Prince

Gtttide fiché contre les P.ochellois. flarenguede l'Amhàjfadeur dte Prince Callimir auPoy Henry tr'oifié-’’^fidntiuedt lapoure execution definEdit dePaix.Ligue fiinte desCatholiques pour abolir LTP^ligiâProtef-ar.ecla forme, inftrullions (^moiens de l'entretenir. Plaintes du Prince au T{oy fur les contrauentios à fin ^‘fioxeeàiceluy.Saint fean tLAngely (p- Cot^nat à luy accordel^our Perorme. Harengue platntiue

'i»ce de Coitdéaux P^cheliois qui luy voulaient nier l'entrée en leur ville nbsp;nbsp;la refponce dliceux s'exeufans en-

Confeilçublic.finauthorité (fi- diuerfisfortes d'iceluy.La nbsp;nbsp;oine Mere nbsp;nbsp;fin trauailpourappaifir les

Plt;»i du Tlpiaume.Prefimptions pt'eparattfs de guerre.Partiallitel^efr différons à la Ti.ochede.hnuers s'ac-harengue du Prince aux P^cheUois auec les moiens qu'il mit pour les vnir cififitirt

Vxdreé fixrime Guerre ciuile des François.

8^ cinquième Paix faite en May i publiée le 14. du mois le Roy leant au Par- Paixfaite lement de Paris amp;nbsp;depuis prefque par toutes les Prouinces de la France : Puis les «“May» forces cftrangercs Proteftâtes amp;nbsp;Catholiques licentiées hors le Roiaume: Chacun

A auec efpcrance qu'ellelêroît de plus grande amp;nbsp;ferme duree que les precedentes: ne (J aoubte de fe retirer en fa maifon amp;nbsp;polêr volontairement les Armes. Cuidans eftre à bout de miiêres efquellcs la France auoit cfté par lÿ long temps enuelopée. Or viuoient en aiTurance les Confederez d’autant plu? rdolus, qu’ils conoilïbient cete Paix leur auoir Pilonnée par vn Roy, duquel ilsn’auoyent encores receu occafion dedelfiance, qu’il la par apres enfreindre. Veumclmesquclèdiljîenlàntde la faute des Paix prcccden-

(lt;qq ij.

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Iuin,ïmiîet, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L' H S I T O I R E DEFRANCE.

tes au dire des ProteUans : il appelloit ceflc-cy fa Paix : faffeurant pour ceftc Siiautreslaifoi» plus durable que toutes les autres. Or comme du contentement des plus grans depend coU’ ftumieicment le repos des plus petis; lefquels par ce moien font plus contenus amp;nbsp;sricttczen leur deuoir ; comme du contraire nailfcnt Je plus fouuent les occafions de les faire eiicncr remuer mefiiagc : Le Roy fiant commencé toft apres la pubik ation de la Paix de contenter Monfieur fôn frefe par vn grand amp;nbsp;honnorable Appennage des Duchez de Berry j

amp; Anjou : eftimant le Confeil du Roy que le defir d’accroiftre Jbn Appennage liiy euft d c îvndesprincippaux motifs dçlèmeJcontentcr ; donnoit fuffiJante pieuue aux ConfcdeKZ d’elpercr que mondit SeigneuB continueroit le bon zellc afleélion qu’il atioit auparau.nt * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;monftré à fendroit de ceux par le benefice defquels difoient-ils il auoit receu fi grand auant^

ge. Le Roy de Nauarrefcftant des derniers declare : Je trouua aJfcz à temps pourauoir part du bien la Paix. Et en plaine alfeurance comme il Jembloit, Je preparer à la retcue de fes Roiaume amp;nbsp;pais. ConJci^icmmât pluficurs du parti par les moiés de ces deux Pnne^' eurent occafiô de recercher la continue d’vn bon repos rät defiré.Mais le feuI PrincedeW Lep incc r?ômcmis hors lefouuenir des homes : fe trouua priué du fruit qu'il en cJperoit en beaucoup deCondLe dc Jôrtes.Et qui luy auoit cfté promis Scaccordc par la Paix.Ce fut Jans particuIariJêrdauîO' ftiféduGou- beaucoup dc choJês eJquelJes il diJôit qu’on luy auoitmanque dcpromeJfedeGcuuemc arpicTrdie. ment dc Picardie qui Juy fut defnié. Duquel aiant eâé pourueu par Je feu Roy Charles apr«

le dccez du feu Duc de Longueuille par finterceflion mefmes amp;nbsp;inJlantepourfuitte eu Roy aprefent rcgnant:Er en ifcluy confirmé par le bcneJfice de la Paix:Il eut dit iJ^moiftsdcÛueur amp;nbsp;priuilege en çeft endroit que le moindre de ce Roiaume.Ne pouuâtpas Jêtilcmct jouird v-ne Jèule ville dc Perone qui luy auoit cfté fur toutes autres accordée pour fa Jêureté.Encoilui euft efte ce mefpris amp;nbsp;conremnemét trop plus facille a digererjfi les entrepriJês,difoitiJ tats contre Jâ pcrJônne defquels il Je diJbitaucrti dc beaucoup d’endroitsme lui cuJTcnt tracW le cours de fcfperance qu’il auoit conceue en vn repos paifiblcjamp; qui fuJl de durée. Cclaft' premièrement eau Je de diïcontinucr vne plus grande demeure qu’^ feJloitpropofcfijircâ“^ LcPrincc dc Monficur.Mcfines prandre congé de Jbn excellence pour Je retirer en la Guyenne fur le po®^ Condé ne le qu’il eJloit preJl dc faire fon entrée a Bou rges: A laquelle ledit Prince ne fut côfeillédefcH®'’ rer”à^Bour-” ucr.D’ailJcurs le Roy de NauarrefcJlât acquis vne pleine amp;nbsp;entière liberté par fiJfiicquc vous ges auec aucz vcuc cy deJfus.-tint vne route du tout oppofite a celle que tenoit Monfieur: montrattii' trouuedc** nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grand defir ny choJè plus ncceflàire que tirer en fes païs. A cet effet il enuoia Ferua*

Roy de Na- qucs en Court pour amener Madame la PrinceJJe Jà Jciir. Attendant la venue delaquelle il ni

aJïczloi^ Jèjour à Niort amp;nbsp;ez enuirons prenant IcdcJduit de la chaJfe de laquelle il fe

® ' merueillcuJcmcnt.Ccpcndant il auiJà de vifitcr la Rochelle côme ville de Jôn Gouuerntwc''' NauaVre'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dc long temps il aimoir. Mais les Rochelois a fiez chatouilleux en telles

veut entrci maticresin’eurét pas peu de diJputcs entre eux côme ils fe gouuerneroict en ceJl affaireEttU XW'* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelle conditio ils luy permettroiét fentréc.Non ( comme ilsdifoift)

qu’ils tiraJTct en doubtc Je degré amp;nbsp;authorité que Dieu lui auoit dônéc en ce Roiaurae;amp;pâ^ , ticulieremét en la Guiéne.Encores moins le zeJe qu’il portoitâ leur Religio en laquelle il â’ uoit cfté nourri des JàjeuneJTe.Mais les gens dont on Je diJbitaccôpagnc grans ennemis de dite ReligiÔ ôi pliifieurs d’eux aftèz amp;nbsp;trop inJôlêsen parolJcsamp; aftions à fédroit dc leursfiC' res:Jeur donoict grade occafion de deffiance .Outre les auertiJïèmens conformes à leursfoup' çons qu’ils rcccuoiét journcllcmctde la part de quelques Catholiques mcJmes:nepouu^^ Rochellois celer le regret amp;nbsp;deJplaifir qu’ils auoicntqu’vn fi grand Prince amp;faiJânt pronci-Jîon de la Religion Je laiflâft ainJÏ mener amp;nbsp;conduire par ceux qui en eftoient ennemis pitaulx . Et mcJmes qu’iuint en tel rang vn ou deux près de Juy qu’il fembloit propreroCPi ne dépendre que d’eux Jêuls. Et que rien ne fuft bien dit amp;nbsp;bien fait que ce qui partoitdc leur induftrie amp;nbsp;conJcil. Cependant fe conttnuoient Jes âJlces amp;nbsp;venues d’vnepartamp; d’3U* | tre pour raiJon de cefte etftrée : qui ne plaiJôient gueresau Vicomte de Rohan pour Jorsfc' I journant à la Rochelle : lequel ne fe pou uoit contenter que fon traitaft de ceftc façon celuf I qui de luy meJïne amp;nbsp;deJâ Jeule authorité y deuoit entrer à toutes heures SeJans contredit. 1 Ceux de la Rochelle infiftans fur leurs priuillegesaccordcréten fin Jâ venue, pourueu qU’ I irfignaftamp; promift garder leurfdits priuiJJeges : amp;nbsp;rcigJaft Jón train au nombre de cinquan- ƒ te cheuaux. Et auJïi que aucun? Jpeciffiez defquels fon Je deffioit: n’entraJlènt en leutvillC'

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LIVRE Q_V ARENTEVNIEMR 510.

aiant promis amp;nbsp;accordc:iî facheminadc Surgeresaiiec la PrincelTeläfeiir amp;nbsp;entra en ^ochellele leiidy 28. Jour de luinoù ilfutreceu fort honnorablcment.cftans:allez les prin ^*Ppaux de la ville au deuant luy amp;nbsp;quelques Compagnies d’harquebuziers': les Rochellois ’■pendant tous en armes amp;nbsp;de ranc par les rues efquelles il deuoit palier. Outre ce y auoit en Plw du Chafteau deux Compagnies en bataille auec fartillefiedontilfut faliié amp;nbsp;d’vné ‘^o^terie d’harquebuziers aflèz longue amp;nbsp;à laquelle il print plaifir. Entre tous Feruaques

fort eftrange que lefdits Rochellois luy euflent relufé rentrée de la ville : le priuant de ^-ompagnie du Prince pour le feruiceÇc auantage duquel il feftoit mis en la difgracc du

7France fon fouuerain Seigneur. Dilànt à quelques vns que les Rochellois Jugeoient ‘f'smaldelôn intention qui n’auoiteûé autre que leur faire lèruice.Et qu’ils n'auoient hom- * î**® (luiplusliberallement fe fuft expofo pour eux ne qui plus volontairemêt euft creiié pouf

defence fur quelque Bouleuard ou Baftion de leur ville. Aquoy les Députez firent ref-Pot'cequelacouftumedes Rochellois eftoit ne laiffèrvolontiers entrer gens en leur ville en amp;®idnombre. Mefmes de ceux defquels ils penfoient auoir occafion de fo deflier. Et qu’ils '^roioiét que cela feul les auoit prefèruez Jufquesaprefènt de toutes les embûches que les Ca-J^oliquesleurauoient tramées:pluftoft en temps de Paix que en temps de Gucrre:amp; defquel-.^“seftoisnt délibérez le donner plus de garde que Jamais,Içachans bien le grâd befoin qu’-**5enauoient.Sur cela Feruaques aiant dit qu’il cftoit bien aile que les Rochellois auoiét défi “încede luy amp;nbsp;que cela móftroit qu’il en eftoit plus habille home puis qu’il leur faifoit peur ’'’'defditsDeputez fitrefponcc que ce qu’ils en faifoient n’eftoit pour aucune doute ou peur: P^'^iculierequ’ils eulïènt de luy : Mais feulement afin qu’il ne luy fuft meffait en la ville par H^dqu’vn malauiféou par trop paftionné de douleur pour le fouuenir des Matines de Paris ®’*’lsauoient tant perdu de freres.Sommequ’aiant le Roy deNauarrefejournéàla Rochelle

4. luilletzllfembarqua pour aller en Broüage, ou de longtemps Mirambeaii fat-^^doitauec deliberation de le receuoir le plus honnorablement qu’il luy ieroit poflîble.Et de te Roy de ™tyeftantlà Majefté arrj^iée fur le Midy.il fut receu trefjoieufement auec vue faluc d’vne in- Nauarre en ^itedeCanonades tant de la ville que desHurques amp;nbsp;Nauires eftansdans le Haureila plus ^fäd part des habitâsdes Iflcs en armes Ôc bon equipage râgez en bataille le long de la Graue, ^wlefoiron lui donna fesbat d’vne infinité de feus artificiels ^d’vn combat naual fur la Ri-

Deux Jours apres il print fon chemin a Saintes amp;nbsp;de la à Perigueux. Pendant fon fc- fe plaint au Jour en Broüage le Baron deLangoirât venu trouuer la Majeftc,môft roit fi gne de defplaifir amp;nbsp;’’’efeontentementpour le Gouuernement de Perigueux duquel ledit Sieur Roy vouloir pour qu^/nu ƒ quelque autre. Ce que Langoirant portoit aftez impatiemment;marry que quelque au- veutoüerle itcluyfuft préféré veu le deuoir qu’il auoit fait tant à la conquefte de ladite ville que depuis æentdequot;pc-^lagardeSc defence d’icelle. Ce qui efmeut princippallemét le Roy de Nauarre de fy ache- rigueux. miner afin d’y donner ord re eftan t fu r le lieu. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Prince de

Cependant le Prince de Condé auoir choifi la Guyenne pou r fa retraitte.- attendant que le coiîdéen Roy luy euft fait droit fur les plaintes que Montagu Lieutenant de fa Compagnie d’hommes Broüage amp;nbsp;darmes amp;nbsp;fur-intendant en la maifon luy eftoit allé faire de fa part,qui eftoit principallement Rochelle, peur le faire Jouir defon Gouuernemét amp;nbsp;effeduer les códitiós de la Paix-.arriua à Perigeux ^uiltreuua le Roy de Nauarre.Toft apres prenant congé de luy pour quelque temps il fut en Broüage le premier Jour d’Aouft. Et le lendemain arriué par mer à la Rochelle fut receu en grandcalegrelfe des habitans.La Compagnie Colonnelle defquels le fut receuoir à fa defeen-

y eftant allé deuant le Maire amp;nbsp;princippaux de la ville en grande compagnie. Son difeours qu’il les eftoit venu veoir comme fes bons amis 8c pour leur of^^r ce qui eftoit en lui pour ^wferuir à leur befoinzles priant de fcnaffeureramp;que comme bon fils il ne degenereroit du’ Pîrcjn’yenlabôneaffeôfion qu’il leurauoit portéeny en aucune chofè qui concernaft lefor-. uice de Dieu amp;nbsp;repos de ce Roiaume J1 fe plaifoit fort pendant foi^cjour de deuifêr du fiege delà Rochelle 8c reconoiftre les broches 8c ruïnçsdela ville, les retranchcmcs,rampars, con-tteminesScautres moiens que lesaftîegez auoient fubtilifez pourlêgarâtir.Etyaiat demeuré Mquesau i^. d’Aouft il partit pour tirer à S.Iean d’Angely 8c à Cognac ou il fut côduit par Çeux de la villc.De la il fachemina àNerac ou il trouua leRoy de Nauarre.Côm’il fejou rnoit sla Rochelle il recent lettres du Roy 8c de la Roine mere touchant les plaintes 8c doléances . . -qu'ilauoit cnuoicz à leurs Majeftez; aufquelles on luy donnoit elperance de contentement en

Qjqq lij.

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L’HISTOIRE DE FRANCE.


üâo. I$76,


brief.Et que ce n’eftoit leur faute que les choies feftoient ainfi paflecs.Defait la mémoire des Armes eftoit encores fi Irefche, que beaucoup d'inlblenccs fe faifoient en plufieurs endroiamp;' MbT'reVué h^efmes qu’vn Orfeure ôi Chencuert Miniftre riche amp;nbsp;dede Gentilhôme de Poitou^ lut tué àFontenay CCS joursà Fûtcnay le Côte.Doiit le Prînce dc Cédé enuoialôudain faire lès plaintes auRoy. le Comte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gßcz fafchaixacccz que les marchas delaRochelle autresProtefiâsauoi-

Fontenay le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jjj (jg Fôtcnay côtie la liberté du traffic ordinaire amp;nbsp;tous priiiilleses des^oircs

Comte ne , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» r -o • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»‘i«.-

ment les marchans Rochellois

autrc.sCo federez trafi cans aux foires.

maim.Puis

lonrnée de l’Empire à Ausbourg 14. lanuier 1566.

reçoit libre- dc cc Roiau.Cc qui eftoit ncatmoinsauenu plus pour le loupçoamp; crainte qu ils auoicnt que lôus clpece dc marchâsjnobre de Capitaines amp;nbsp;foldats ne les fiirprinfét.Pour aquoy obuierils auoiét prié amp;nbsp;perfuadé Landereau d’y aller auec bonne troupe de Gentils-homes amp;nbsp;autres. Me femble vous auoir ci deftus lailfé en mémoire tout cc qui fe paftà de plus fignalé en Aie-magne Ibus. l’Empereur Ferdinâd. 11 eft dôc railbnable dc vous en faire voir la fuite desk co-ronemât de ion fils en Grade d’Empereur jufques à fôn deces le plus court qu’il ferapoffiblc. Maximilian fut fait Roy de Boheme à Prague des le vintiéme Septembre mil cinq cens foix2-Roy de Baquot; nbsp;nbsp;deux, en Nouembre Roy des Romains à Francfort amp;nbsp;le huitième jour du mefmemois mil

me,Hongrie cinq ccns foixantc trois Couronné Roy dc Hongrie en la vilJedc Presbourg.La Roine amp;nbsp;des Ko- nbsp;nbsp;nbsp;feixime fille dc l’Empereur Charles j.ibn Oncle,fut auflî Couronée Roine de ces 2.derniers

des Chrcfti.

Empereur Roiaumcs. Pcu apres la mort dc fbn Pere il fut elleu Empereur,emploiant toute celle année des Chrcfti. plufpart dcs autrcs fuiuantes à faire tefte aux Turcs qui le forcèrent à la Guerreteftant de foy fort fogneux dc fon aifé non moins que du repos de l'Empire. Mais aftez defuruenues diuertirent ailleurs les cfprits.Voicy comment. Lei 7. Odobre 1565. lean Albert Duede Meckelbourg affiegea à fimprouifte la ville de Roftoch.Enuiron lan 1525 .Jean Roy de Pan' gfeamp;nemarchauoitvédu cete ville aux Princes dc Mcckelbourg.Lefquelsaiansodroicparfiicccf quoy par le fion dc tcmpsdiucrs priuileges aux bourgeois d’icelle : pour rccopenfè lès bourgeois foppo Kebourg clc fois à autre à leurs Seigneurs, ou ne tindrent pas tel côte de leurs mandement qu'il appartenoit.A raifen dequoy les predecefieursde lean Albert auoiét fôuuérpelc d’y mcttrela main.Mais pour cc que la ville eft forienls furent côtrainrsfen déporter,attendâs quelqueoa* uerture plus à leur auantage. Auint que les principaux dc la ville 6c Je peuple entrerét en piC' que à caulè du manicmet des deniers publics.Et pource q les gras ne vouloiét rédre conte au peuplcdadificfiô creut de plus en plus.Alors IcsDucsdcMeckclbourg preuoiâs que la brèche fe feroit bié toft pour entrer en la place:auertirét fEmpereur Ferdinâd de ce qui fe pafîôit;ky qui nedemâdoit que Paix en lEmpirc,6c craigncitquelesRoiseftrâgersnemiffiétlepkdea Âllemagnernotâmâtle Roy dc Suede,aucc lequel,on difbit q ceux deRoftoch feftoiét lignes' enjoignit^leâ Albert Duc dcMeckclbourg de pourfuiure fô droit par plus douxamp;legitii^^® moics.Luy de fà part fy cmploia de tout fô pouuoir.Mais il mourut fur ces entrefaites, laifïânt pourfuccefTcurà l'Empire fôfils Maximiliâ lequel défit oit fuiure le mefinccxpediét.Aucon-traire lean Albert voiat queparluftice il ne pourroit rié obtenir, aiâtaffaireà gés obftinczîil fit leuée dc ges fi Jècrete qu’aucun n’é peut rien preuoir:6c enuelope cete ville dc tous collez lors mal pourueuë de munitiôs de guerie ôc d’hômcsfpecialemét,a caufedelapeftcquifquot;^' uoit emporté vn fort grâd nôbrc 8c chajfé les autres loin de la.Sôme que les affiegez fê voians trop foibles, apres quelques allées 8c venues accordèrent,que le Duc entreroit dedas la ville, lairroir aux habitas tous les preuillegcs qlespredccefTeurs leur auoiétoâroicz, nefouffiitoit ^•ToftüKquot; aucuneviolccc eftre faite à perfône horsluftice.Etcn vettu de l’arreft de l’Empereur appoint« I roit le différât furuenu entre le Magiftrat 8c le peuple. Mais d’autant que le peuple le vouloit traiter vn peu plus rudemér:eftâtdcdâs la ville il Je fit bailler les clefs des portes parlesEfcB« uins,8c y fit entrer fô arméc^aquelle il logea par les maifôs 8c cÔdâna les habitas à vneamâé« de d'o.milDallers-.ofta les armes aux plus remuas 8c fit trâcfier les tcftesà z.mutins.Lcdcrnict jour deDecé.enfuiuât Vlrich Prince dc Meckelbourg 8c frère de leâ Albert pretédât tel droit que fôn frète fur cefte villejy vint auec force accompagné de Ambaffadeurs du Duc de Saxe. Finalemét fes Ambaffadeilfs dc l’Empereur qui y vindrét auffi,appointerct les z.frercsamp;kur firét cômâdemét de fortir.Aquoi Vlric faccorda 8c ceux dc la ville demâderétpardô,olFrant 60. mille Florins.Mais nonobftât tout cela leâ Alberty fit baftir vnc Citadelle au mois de F«' uri.de l’âfuiuât pour retenir le peuple en bride.L’Empereur auoit affigné Jà premiere journée Impen'alle à Ausbourg pour le quatorzième jour de lanu. 156^. quelques mois auparauanf. El combien qu’il euft exorté les Députez des Eftats de fy trouucr prccifemét au jouraffigné« neantnwk^

auec le Prin ce.

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LIVRE Q^V ARANTEVNIEME. jii.

’•Cantmoins plufieurs demeurez derriere, la Journée ne com man ça que fur la fin du moisou '‘ttraittéfpeciallement de la Guerre contre le Turc amp;nbsp;le VayuodedelaTranflîluànic. Fina-

2 b Mars,Albert Duc de Bauiere propolâ au nom de l’Empereur les points de/qucls yilloitdeliberer.'alTauoir d’entretenir la Paix accordée aux Proteftans à caufeddla Religio. Auifcraux moiens d’exterminer certaines fcôlcs nouuellcs non »ôprinfes en celle Paix. Rei* S^wcequiauoiteftéarreftc touchant le repos de fEmpirc plufieurs années auparavant. Et; s .c' ’fiJituerexpcdientpropred’cxccuterlaSentcncedebanniiremcntdonnéeébntreccuxquia-'•oientfaccagéla ville de Vvirtzbourg.Puisauilêr comme fonpourroit reformer la luftice

les procès furuenans entre les fujets de l’Empire : Sur tout auec quel fecours fon poiirroit faire tefte au T lire ennemy hereditaire des Chrcllicns. Quand a ce dernier poinél • '^^perciir demanda aux Eftats 40. milles homes de pied amp;nbsp;8. mille cheuaux fouldoiez pour

mois, en fin defqucls on lairroit 20. mille Fantaflins amp;nbsp;4. mille cheuaux eh diuerlês Gar-”gt;100$ pour la conferuation de fEmpire. Durant celle JournéeIc’Duc Augulle elcólcur de fleinuefij ^®C)futfolennelIemct Sgt;c en grande pompe inuelli de la dignité Eleélorale de les Duchez psrlenouucau Empcrcur.L’on oblèrua prelque mefmes folemnitez à lend roit du grand mai- de Saxe par lhede Prufle. Fut aufli auifé aux moiens d’accorder les dilferans fiiruenus entre les Rois de ** ^’■inemarch 8: deSucdc.Dauantageon voulut faire rendre raifon à Frederic Eleóleur Pala-

de ce qu’il clloit chargé d’auoirvn exercice de Religion au Palatinat contreuenant aux «cdcPruift ^ditsdefEmpire. Et qu’il detenoit quelques lieux apartenans à ÎEuelque de Vvormes. Scs “nemispenfoiétauoir lors trouué moicn de le bien ennuier.Mais en prelcnce de l'Empereur dcsHc(âeurs,Princesamp; Ellats de fEmpirCjil rendit railbn de là foy comprinfe au Catechilme gc d’auoir rciglement de la difeipline Eclefiallique par luy publiez:monllrant par longues railôns 'liiln’embrallbit ny aprouuoit en lôn particulier amp;nbsp;n’auoit ellabli en lès pais autre Religion celle delà celle qui eft entièrement conformed la dodrine des Prophètes amp;nbsp;Apollres. Étquinc

difcoide n’y ne côtrarie «a la confclfiô d’Ausbourg amp;nbsp;à l'Appôlogsc qui y eft ajointe,lêlon que rend raifon EftîtsdefEmpirequi embraftènt celle confelfion fontaprouuée à Numbourg. Surce il

ftprefenterpar le Duc lÂn Cazimitlbn fils,la Bible amp;nbsp;la côfelfiô d’Ausbourg aux Eleéleurs ^ïuties Princes qui tiennent celle confelfion lors prclcns,amp; aux Ambalfadeurs des Princes 3bfensamp;des autres Eftats de tEmpirc:requcrant que parccs liures on le conuainquift amp;nbsp;luy monftrall on le crreurs.Car il auoit,dilbit-il tout haut, des acculàteurs Semai vucillans qui le '^l^tgeoient de diuerlês hercfies.Toutesfois perlônne ne le prelênta pour dire vn lêul mot con f'eficonfelfion amp;nbsp;la doélrinc prefehée en fes pais. Au contraire il demeura en plus grand erc-^itamp;en meilleure reputation envers l’Empereur qu’il n’auoit cftéauparauâtîjufquft là qu’au Repartir de la journée ou il eftoit allé en bonne troupe:L’Empercur luy fit cell hóneur que de Grombach ^3'Compagner jufqucs hors la villcihonnorant par diuers tcfmoignages la conftantc pieté de amp;nbsp;fescoin

Prince.En celle mcfme Journee amp;nbsp;le 15, d’Auril, Grombach amp;nbsp;fes adhcrans furent mis de P’*[an^è* ; rechefau ban de l’Empire amp;nbsp;charge donnée à l’Eleéleur de Saxe d’executer par armes laSen- l’Empire tencedonnée contre eux. Pour mieux entendre le tournons déduirons fommairement celle hiftoiretoutd’vn coup.'afin de ne troubler le leéleur en lailfat amp;nbsp;reprenât le propos tât de fois, fuite contf.

Il à efté parlé cy deftus du meurtre commis en la perfonne de Melchior Zobel Euelque de Wbourg par les menées de Grombach Ibn ennemy. Comme ChriftofleCretzerl’vn des mortexem ’’meurtriers,le confclfa par diuerfes fois cftant prins amp;nbsp;craignant les Tortures amp;nbsp;fupplices pre-P^tésjfeftrâgla meurtrier de foi melmc.Dcpuis Grombach fattacha de nouveau au fuccelïêur de Melchior.Si qu’apres quelques eferits publiez de part amp;nbsp;d’antre,les liures furet châgez en ^rnacsamp;desplumes 1’5 vint aux couftcaux.Auâtque rie exécuter Grôbachfe liguaauecquel ^ucs GétilshÔmcs,dôt Guillaume Stein,Erncft de Mandeflo lÂfé Zcbice cftoiét des pre-evicts. Mais côfidcrant que cela ne le pourroit garentir fi lesPrinces de l’Empire luy vouloient Guillaume courir fus : il en follicite deux lès voifins afçauoir lean Frederic 2. du nom amp;nbsp;lean Guillau-’ne freres, Ducs de Saxe amp;nbsp;fils du deffunt Eleélcur lean Frederik. Quand à lean Guillau- de Saxe foli-iic, il ne voulut jamais prandre parti auec Grombach. Mais leah Frederic fe laiftà paiftre amp;nbsp;GromCch-Werde belles promeftes. Nommemant d’eftre reftably ez biens, Eftats amp;nbsp;honneurs de wnPere. Grombach ayant ce proteéleur, prend les Armes amp;nbsp;auec fes trouppes furprend amp;traictelavilledeVvirkbourg, comme il en à efté parlé en l’Hiftoire de Ferdinand.

Lequel met ces hommês tumultueux, amp;nbsp;violents au ban de l’Empire. Euy fcxcuJênc

Qjqq iiij.

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L’HSITOIRE DE F;R A N C E.

MoicDs de tciiir 1’Alc. nugnc en Paix.

Arrcfis dc

J*Eh)jjhcamp; faroriuc.

le Icntans liiportez de lean Frederic, lequel eferit auflî pour eux à lEmpercur, alléguantn« les auoir retirez amp;nbsp;foufferts enfes terres finon pour les retenir ficempefeher vnplus gran® mal.ll$ folliciterentmelme l’Eledeur Augufte d’entrer en ligue auec eux:cc qu’il rcjctajdcte-liant leurs meurtres amp;nbsp;fedicieux exploiéls. Ce fut puis aptes ccluy a qui ils en voulurcntle plus, L’Empcreui; çonfider^t ou tédoient ces cntreprinles.'pctfeucra en fôn premier Arreu-amp; aiant alïigné vne journée à Vvotme, manda aux Princes de lEmpire qu’ils eeftent àcc»‘ fulter par leurs, AmbalTadcursjde îordre propre pour maintenir lEmpire en Paix.Il fut lors^' relié de faire vue leuce de 1500. cheuaux:Dont l’Eledeur Augufte auroit charge de mille amp;nbsp;le Duc de luilliers de 500. ^n d’empefeher qu’en la haute amp;nbsp;balle Allemagne, Crombachamp; les riens ne fiftènt quelques trouble. En ces entrefaites Ferdinand mourut auquel fucccdaMii' Ximilian à qui lEuefquc de Vvirtzbourg fuccclïcur de Melchior Zobel recommandalaftif^' iofiftant a ce que la Sentence donnée contre fes parties full executée. Depuis ce jourGtci®’ bach Ôc les riens lé tenoient pour la plufpart du temps auprès de lean Frederic en la ville * fort Chafteau de Gothe ou il rirent diuetlês aftèmblécs.-fpcciallement cotre l’Eleâeur Aug“' ftc. Lequel ne connoiffant pas du commancement ce qu’on luy bralfoitrpna jnftammantj^' plu rieurs fois fon Coufîn lean Frederic de chalïcr Grombachamp;lèsfuppofts:móftratparP*“* rieurs raifons qu’il ne les deuoir fuppoi ter.Autât en fit Frederic amp;nbsp;l’Eleâeur Palatin amp;nbsp;PhiT Landgraue de HelfcrMefinc l’EJeâeur Palatin prédit à lean Frederic ce qu’il en auintdepi“^ amp;nbsp;alla julqucs à Saxe appointer les deux frères lean Frederic amp;nbsp;lean Guillaume qui aupart, uant cftoient en grâd difeord. Toft apres fut tenue la journée Tmpetiallc à Francfort dont® cfté parlé cy deflus. En laquelle Grombach enlcmble tous fes fauteurs amp;adbcran$fnifl’' mis au ban de lEmpire par publique proclamation d’vn Heraud de lEmpire au fon des tro® penes fiffes Sc tambours. Auec commandement à l’EIcdeur de Saxe d’executer la Sen^^^ fi les proferits amp;nbsp;leurs adherans nobeyffoyent. H cftoit auftî enjoint aux Eftats de Thuringf) de la bafïe amp;nbsp;haute Saxe, de Franconie ôc de Vveftphale de fournir gens à l’Eîcâew- Py fut ordonné qu.’on aiuoyeroit Ambafïàdcs vers lehan Frederic afin de luy commande^ mettre les proforipts ez mains de lE m p e r 1 v k ou lesreprîfentcrpnfcnniersenht qu’il fêroit afrigné: autrement qu’il feroit traité comme receleur amp;nbsp;fauteur d’iceux. uant que l’Elcdcur Augufte fut de retour en fes pais pourfe preparer a ce qucdeftiisionp®“' quelques voleurs en Sax.e qui confeflèrent volontairemét auoir cfté follicitez par Grombaj de tuer l’Elcéleur. Qui fut aucrty auffi par le Comte de Schuarkembourg amp;nbsp;Chriftofle c bicc des entrcpr.infos faites contre fa perfonne.Cc qu’cntandât,il en eferiuit a fon Goufln lt““

Frederic laprwmt amiabicment de donner congé à Grombach amp;nbsp;aus ficns.Ican Frcdexicnt*® ponce de bow ehe amp;nbsp;par eferittant aux Ambaßadeurs de fEmpire qu’à ceux de l’EIcâcur A»* , , . nbsp;nbsp;guftcgt;cn telle* forte qu'il condamnoitlaScntcncedefEmpereuramp; des Eftats de f Empire CÇ®

me artilficieJlement pratiquée par fos ennemis,11 exeufoit Grombach auecfosadhcrans appelloit ïcs ridelles Confoillers. Au refte il taxoit d’inconftance l’Empereur fur rout il p*o quoit aigrement l’ElcâeurAugufte. Grombach y ajouftafes exculcs,lpcciallcmcntfurtf qu’on le chargeoit d’auoir apofté dçs Aifafins pour tuer l’Eledcur. Et pour conclufionler”^ naçoitdemorc/il continuoità luy courir fus. Or combien que lean Frederic eu ft fait kW' blant de vouloir renuoier les proferits : Toutesfois ayant eu nouuellc des aprefts de Guerre que fàifoit le Turc ; Et quelque temps apres attendant la prinfe de Sigeth, il perfcuera en W premiere deliberation : Nonobâantles rcmonftrances que luy faifoient les Princes vo)w; Mefines il follicita plufieurs de la Nobleric fpeciallcmét en Franconie defe joindre à fon par® Si en gaignoit quelques vns.Cela irrita ÎEmpereur deria indigné de la reiponce faite ^r le^ Frederic amp;nbsp;dôna à pcnlcr affii Princes voifinsjL’Eledeur Palatin,amp; L’andgrauc de Hefte Duc de luilliers follicitoiét derechef lean Frederic de venir à raifô. Offrâs d’eftre Arbinesü» différât entre luy amp;nbsp;l’Elei^eur Augufte. Aquoi l’EIedeur côdefccdoit fâs prejudice de (a dig' nité.IeâFredcric au côtrairên’y vo ulut aucunemét entcdre.Sur ce l’Empereur voiât le mal qw le pourroit enfuiure des côpîots deGrombach:auertit l’Eledeur de Saxe de metre en exceuW la Sentence de fEmpire amp;nbsp;pour cet effet enuoia 5. de les Coulcillers cômis pour aflîftera Iß' 1 leâeur en celle guerre alçauoir Otto Côte de Berllcin,Fabiâ Schoueich amp;nbsp;Chriftofle CarlO' uits.L’Ëledeur obeïffât a ce qui luy clloit cnjoint:rcfolut auec fon côlêil d’alfieger proptem» | les proferits auec lean Frederic dedâs la ville de Gothe.-cc qui fut exécuté en plain hiucr telle dilligccc que Grombach amp;nbsp;les riens fe vixct enclos amp;nbsp;le cano /ouër en tems qu’ils nar«'

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livre Q^V a R a N T E V N I E M E. 3^3-

rien moins que eda à caufe de la vidoixe obtenue par lesTurcs en Hongrie amp;nbsp;que l’E- Gotheamp;Fre ^'«cutAugufte SiC K)ut l’Enjpire n auoiét aflez de moiés(à leur auis) pour les affiger l’Auant- g' Wefc môftra deuât Gotbc la veille de Noël. Et auat quefairc aucun ade d’holhlb'té^Em’ fcg/aucc Pj^fturenuoia vn heraut lequel fît entedre aux habitans qu’ils eftoient abfôuls du fcrniét pref^

lean Frederic, leur en joinant au nom de l’Empereur, rccqpoiftre pour Seigneur le Duc puT Cuillaume.il déclara aufli de la part de ÎEIeÀeur de Saxe Chef de ùrméer ce qui au ié-roitaucas quelcsvnsamp; les autres ne lâtiffiflènt à ce que le decret defEmpire requeroit ^x,Mais pourcc que îauât-gardc ne fuflfifoit pas -pour clorre tous les paflâges amp;nbsp;empefeher ^^ours:lcs aflîegex firent entrer renfort de viurcs amp;nbsp;de gens. L’armée Imperialle toutesfois ^^oifloit de jour à autre, mais à caulê de la licence que fc donnoient les fôldats: ÎEJcdeur fut f^ttaint d'y aller en pcrfônnc le quatorzième jour du fiege.Et auoir difpofe toutes les troup-P^auccfonconfin le Duc lean Guillaume: fit fommer les aflîegcz de fc rendre ; ce qu’aians ’«weil donna tel ordre aux retranchemes de fbn campamp; des endroits ou l'artillerie fut logée ^®sprefïàns de fi court qu’il eftoit impoflîble aux foldats de dedans de parler auec ceux de ^ors.Surcc les affiegez firent fôrtir de nuit hors du Chafteau quelques elpions auec lettres Quatre mille florins d’or valiant cnuiron.demyefcu piece aiantla marque Elcdorale de

CS.

le nom de lean Frederic.Les lettres cftoicnr en chiffre amp;nbsp;fadrefloicnt à Erneft de Mâ-Mais les porteurs furent attrappez amp;nbsp;déclarèrent tous les fècrets de lean Frederic amp;nbsp;de

Rombach. Enfemble les noms des Reitmaiftres Colonels, Capitaines amp;fôldats plufieurs ^^“ritdauantage les vérifiez deffèins desalfiegez.Lclquels pour n’auoir efté qu’iniagination ^seffet il vaut mieux le taire que d’en brouiller le ccruçau de tels qui ne fèn pourroient que ’’®?pafllonner.

Au refte pour contenir le peuple de Gothe en deuoir les Chefe remonftroiêt que fEmpe-Duc Augufte amp;nbsp;les Eucfques d’Allemagne,’ne faifoient la guerre que pour abolir la ^^ugion.telîcmcnt que les habitas n’enrendans rien des autres affaires, femploierent lefpacc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

‘‘î quelques fémaines àftliuerfcs fortifications. Mais auoir entendu finalement que ceftoit à Jäiife deGrombach amp;nbsp;des fiais qu’ils eftoiétft ferrez,pour remedier au malheur qui pendoit ’’oeurteftes, les principaux faflcmbIcnt-amp; apres quelques Conferences, prefenterentvnc

( car ils nepouuoient auoir autres accez ) au Duc lean Frederic leur Prince: le fup-PWd’auifcraux moiensde conferuer luyamp;cuxfês fîdelles fujets. Mais au lieu d’auancer bien: ils furent menacez par lesproferits amp;nbsp;conurent parle rapport de quelques

■oldats duChaftcau,quc ces forains leur tramoient quelque maI.Ce qui commcnpt à les mu-.Finallcmcnt comme le jour de douant Pafques lean Frederic commandaft à lean Ho-

“’^^jCapitaine de la ville,fort cftimé de tous les habitâs:dc faire vne lôrtie pour gagner quelque fort des Imperialiftes Hoffinan qui eftoit courageux amp;nbsp;vaillantfiiiuy de quelquefoldats {dchcd’cxecute ce qui luy eftoit enjoint.Mais il fut tué auec quelques autres.La faute en fut iraputccrau Capitaine du Chafteau nommé lerofinc Bràdenftain,qui auoit abandÔné Holfi-^gt;11 au plus fort de la meflée. Cela r’aluma la mutinerie,^ quoy les foldats eftragers tindrét ^inain. Car eftans appeliez en la court du Chafteau pourrcnouueller leurforment ils n’en *^Iurent rien amp;irc,quoy que Brandenftein foeuft faire par promefle amp;nbsp;menaces. Au contrai-’î Its foldats commencèrent à fe mutiner. Tellement que lean Frederic y vint pour appai-«tout. Mais ceux de la villeentendans le bruit acourent en trouppes au Chaftcau,enfoncct •^portes, amp;fè joignant aux foldats: font prifonnier Brandenftein amp;nbsp;demandent les proforits *^uels feftoient ja cachez.En fin ncantmoins auoir efté trouuez on les ameine liez amp;nbsp;garro-

en la ville, puis on les met en prifon fous icuregarde.LesPrflcipaux furent Grombach, ^'’’llaumc Stein, le doéieur Chreftien de Bruck Chancelier, Brandenftein amp;nbsp;lean Beier au- amp;nbsp;uTatihc. ffesfoisTréforierenfvncdes proiïmcesde ÎEleéleur de Saxe. Quelques autres trouucrent «nsfaiw ^oicn d’efchapper.Notamnacntloflc Zebice qui feftoit venté d’aÂsir donné le coup de pifto- par k pèu^ æoont mourut fEuefque de Vvirkbourg. Ceux de la ville firent incontinant entendre cela pâtlcttreàtElcéfeur Augufte, au Duc lean Guillaume aux commiflâires detBmpcreuramp;: ‘ ’“x principaux de tarméc. Puis demandent du confentement de lean Frederic jour affîgné Nr trainer la paix, dcclarans cftrc prefts rendre les proforits amp;nbsp;la ville moiennant qu’ô leur kift côpofition raifonnablalean Frederic enuoia aufli des lettres aux Députez de ÎEmpcrcur

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Redition de la villeamp; Cliafteau de Gothe à l’Erapc

L’HISTOIRE DE FRANCE.

amp;commc Til eufteu vne querelle à part dcmâdoit trefues de quatorze jours pourappdkf^^ L’anti fauç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Duc de Iuillersamp; le Landgraue dc Hefle(mort quelques jours au p3gt;^

de Héü« uant ) pour auifer auec eux à fes affaires amp;nbsp;aux conditions de la paix. L’Eleéfeur Auguitc

toit allé lors à Caflàl aflîftcr à îëterremét d«j L’âdgrauc.Qu ant aux Commiflaires de rcur ils donnèrent bonne refponcc commandant à ceux de la ville de tenir en feurc garde prifonniers jufqucsau retour de lElcdcur à la venue duquel les afliegez obtindrenttequ* demandoient excepté lean Frederic. Surce l’on faflcmble amp;nbsp;apres les conditions propofe® au camp: les Députez de la ville retournèrent faire entendre le tout à leur Prince amp;nbsp;au peii pie.Puis ils furent rcuoiez au câp auec inftruéfiôs pour interceder amp;nbsp;obtenir ce qu’ils pou^' roiét pour leurs Princcs.Mais ils ne peurét riéfairepour luy. Au bout de 2. jours empIoiW^ capituler finallcmét il fut accordé du côfétemét de Icâ Frederic mcfmc : qu’il mettroin^^“' cunecôditiô’és mains de l’Empereur fa perfône, le Chafteau,la ville, toutes lesmunitios guerrcviurcs laChacellerie amp;nbsp;le fifcQu^e les proferits,leurs fautcursamp;aflbciczjcsvairauxqu* auoiétfait la guerre cotre fElcteurAugufte fâs prealablemét auoir efté par luy quittesdclc reuramp; tout fèrmct fcroict liureziauditSeigneurElcdeur.Qu’é dedâs quatre heures tous ges de guetff deXis' aux quelque qualité qu’ils fiilfét forriroict de la ville auec leurs armes,Enfeigncsdcfploiéesamp;H^ conditions tâbour.Qi^c lesfujets de quelque eftat que ce fut amp;notcmét ceux de Gothe feroiét côfetucï qui uiuent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^-5 immunité? ôtfrâchifes ouuriroiét leurs portes pour receuoirgarniföauChaftcä“

dedans la villetprefenteroient les clefs à f’Eleéleur: amp;nbsp;les prifonniers foroient rclafchezianJ rançon. Que ceux de Gothe enuoieroient huit d’entre eux demander pardon à lEmp^t^“' ou a l’Eleôfeur de Saxe en fon lieu, luretoient folemnellementauec les gens de guerre, porter jamais les armes és guerres qui pourroiôt cftre efmcuës cotre l’Empire ou cotre rcur ou côtre iEleôfcurdeSaxe.Promeîoiétd’eftre fujetsauDuc IcâGuillavmcamp;luy^*^'’’'^' bômage.Son frère lean Frederic amp;nbsp;fos fils demcureroictfort cloz détour droit de fuccefliof’ Et fi lean Guillaume dccedoit fans hoirs mafte l’Eledeur Augiific amp;nbsp;les cnfansluy fucct^t' Heritier'de roiét.Et fi Ics fils de l’Eledcur mouroientfâns hcrttiersmafleslafucceflîonforoit cîcuoluëauX la mailôn de Saxe.

L’andgrauedeHefle. Ceft accord réduit en forme authentique amp;*ratifîé depart amp;nbsp;d’autre«' lEledeur Augufte accompagné des Ducs lean Gui!laumc,Adolfcd’Hollàccamp;de pliifieu^ Comtes amp;nbsp;Barons entra dedans la ville, puis au Chafteau auec grand trouppe de Caualletic le Dimanche trezieme jour d’Auril fur les fix heures du fôir qui eftoit le mcfhic jour amp;nbsp;fit**' rede la prinlé del’Elctfteur lean Frederic: vint ans au parauantpar l’Empereur Charles 1( quint: amp;nbsp;huit ans precifement apres le meurtre de rEuefquc de Vvirtzbourg. On bailla gardes au p»ncc lean Frederic,lequel fc mit le lendemain es mains des Commiflairesde l’Empe-reur.Tequciât qu’on ne f'emmenaft point en Auftriebe ains qu’il fuft laifie en la garde defE' Icéteiir Augufte.Mais au trezieme jour il fut arrefté prifonnier. Ce pendant les prifëniers mis à la torture amp;nbsp;interrogez furent aflèz toft condamnez fur leurs confeflions amp;nbsp;lettres trouuces en pluficurs endroitsjlaquclle futexecutéele dixhuitiémedu mefinemois. Grcmbachamp;k Chanccllicr fu rent efcaireliez, Cuillaume Stein eut la tefte tranchée,com,mc moins coulpa-blcpuisfbn corps fut cfcartcllé,Beier pendu, on décapitaauflî Brandenftein Capitainedü Chafteau amp;nbsp;Dauid Bamugartuër Baron de Suaube.Legarfon magicien dontonfaidoitpout prédire l’aucnir decefiege fut auflî pendu-Apres cefte execution on partagearatiillericaii nôbrc de cétfoixâte pieces l’Eleófeur Augufte en choifitfur le tout neuf des plus belles.Puis enuoia les huit plus grofl'es à l’Empereur. Le refte fut partagé cfgallemét entre liiy ^leD«*; lean Guillaume. Cefaitonpaia amp;nbsp;renuoia l’on les trouppes.Lc Chafteau de Gothefutri-_______ ZQamp;i. le Duc lean Frederic mené prifonnier à Vienne: aiant efté au parauant permis à fâ fem-faStructurc. mc d’cm porter d II ChaftrSü tousfes meublcs,bagues amp;nbsp;joiaux. En mémoire de ceft heureux


lean Frede ricprifon nier.

Magicien.


Chafteau de Goche


lazé amp;nbsp;de


fuccez, l’Eledciir Auguftefît forger des Dallers autour defquelseftoitefcritccdcmyveß Latin.T'^rWi?/» bo»a caufa triumfhat. On tient que le Chafteau de Gothe auoit coufte à baßif la fomme de (ept millionsfclc florins montans à plus de quatre millions d’efeus. Au mois d'A-ouft fuiuant les Députez des «Eledeurs amp;ides dix Kreis ou cercles de l’Empire,faflcmbkrct à Erford, fuiuét ce qui auoit cfté arrefté à Ratisbonne, pour taxer les fraiz faits par l’EIeâeut Augufte amp;nbsp;trois Kreisaufiege de Gothe, Icfquels montèrent à neuf cens cinquante trois mil fix cens trente quatre florins. Et les dcfpés faits à la dcfhiolition du Chafteau à cinquante cinq mil cent cinquante neuf florins;lcfquclles fommes furent impofées fur tout l’Empire afin que

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l'Jc chacun en payaft fâ portion. Sur Ia fin du mois de Décembre mil cinq cens fôixante (êpt LeDucCa ƒ Duc leâCafimir fils de l’Eledeur Pallatin partit de Heidelberg amp;nbsp;fe rédit au pont à Moufi On en Lorraine tauec fept mil cinq cens chenaux amp;nbsp;trois mil hommes de piedjpour donner Frame 107 locours au Prince de Condé amp;'à ceux de la Religion. Le fixiéme Jour de lanuierenfuiuant Accheuefque de Mayéce alfigna à l’inftancc de l’Empereur vn^Journéc à Fulden ou fè trou- tans. quot;Otentles AmbalTadeurs de l’Empereur amp;nbsp;des Eledeurs, pourauilèr aux moiens de mainte- loumécim quot;quot;■l'Allemagne en paix parmy tant de remuemens de genfid’armes. Car outre ce que le Duc ^’limirmenoit: Ion Coufin lean Guillaume Duc de Saxe alla fecourirles Catholiques en paklèureté o'înceou ilfe rendit au mois de Feuricr. D’autre coftéil y auoitde grans troubles amp;nbsp;diuifiôs æAiiema 'quot;Flandres. Tellement que l’Empire eftoit plein degens de guerre en diuers endroits, mais ‘ ‘OtsalTez paifible au dedans. Le troifiéme Jour de Feurier les Ambafladeurs aflemblez à Fui-’onfedqjartirent.Entres autres chofé fut fait vn Edit par lequel l’Empereur, les Eleélcurs 5c de Saxe me Phnees de ÎEmpiromandoient aux Reyftres retournans de France amp;nbsp;des Pays bas en Allema §quot;cqu’auâtj oindre les frontières de l’Empire, ils le feparalîènt les vns des autres pour entrer pour le Roy file amp;non en trouppe dedans le pays: lé retirans paifibicmentvn chacun en leurs mailbns

quot;We de confifeation de biens. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Rlyftr« rc

Dï dixhuitiéme Jour du mefine mois, l’Eleéleur Pallatin aiant entendu que fous coullcur tüurnans de quot;quot;quot;archandifeslCS marchans Italiensfaifoient charrier fur le Rhin grande quantité de mon-quot;olcdefFenduèen l’Empiretfit arrefter le bateau à Mauhein lieu du peage ferrer les marchans nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

quot;quot;fitschambresfèparées. Puis les feit conduire à Hcildelbergauec toutes leurs balles amp;nbsp;ton-rnarchandilés qui furent ouuertes en prefence de Notaires ôitefinoins. Mais l’on n‘y autre cholé quemonnoie deft'enduë: laquelle il confifea en vertu de l’Edit Imperial,noies deffen ^quot;fanmil cinq cens cinquante neuf, quelque inftance que fiffent lean Grimaldy, lean An- jJ îquot;quot;gt;nefoiifiere,Chriftofle Centurion au nom dcfbn frere Lucian ôcAuguftin Spinole, partoutar; ^quot;oiuasdeFicfque marchant Génois auec lettres de recommandations du Duc de Saiioyc •

h Seigneurie deG^ncs,d .i Duc d'Alue.duRoy d’Efpagoe amp;nbsp;l’Empereur mefine. Vr^ leÂ-.urPal ''‘^uedcpiiis,leurauoirf3itauoüer la faute amp;nbsp;confefférquefargétappartenoitau Roy d’Ef-P’gnc: il les traittaplus doucement que plufieurs n’atendoient. Les E^agnols ont eferit que ‘’lotnme des deniers montoit à cent cinquante mille ducats.

‘dixiéme Jour de luin laques d’Eltz Archcuefque de Treues amp;nbsp;Elcdeur de l’Empire ’*^'quelques Jours au parauantfait amener nombre de pieces d’artillerie en vn ficn Chaf-^'^quot;preslavillcdeTreues.-mit quelques troupes en câpagne amp;nbsp;fitamener tout IcB^ail psif- ueaificgc h prairie auec toutes les perfonnes qui furent trouuez au champs amp;nbsp;tout fôuuainemét

J'Quironner la ville oftant les viurc.s à ceux de dedans. Puis aucir amaffé vue armée de gens ‘’epiedSc dccheual : les alfiegea aiant premièrement fait coupper les tuyaux des fontaines ^quot;d’ofter îeau aux affiegez. La caulé de ce remuement vint de ce que l’Archeuefque fe plai-Equot;ORquelesTreuefiens auoient fait des tors infuportabics tantàluy qii’àfonpredeceficur. ^quot;’quot;tenant que la ville luy eftoit immédiatement lujete amp;nbsp;pourtant qu’ily auoit toute lurifdi-

: Qu’on luydeuoit ferment de fu Jets. Queceftoit à luyd’impofér tailIesSc tribus, efta-'quot;IcsMagiftrats garder les clefs des portes. Juger les procescriminels amp;nbsp;en faire executer '5'tntcnccs.Lcs Treuefiens fbuftenoient au contraire que tous ces droits leur appartenoient 'quot;mps immemoriahamp;qu’ils n’eftoientfujets d l’Archeuefque que fous certaines conditiôs ^quot;ydonc voiant que pour leur auoir cou pèles viures amp;nbsp;fequeftréics biens qu’ils auoient au quot;^æps'.ilsnc vouloient ricnquitter:refblut de les ranger par la force des armes. Or combien

lesaffiegez euflént obtenu lettres de la Chambre Imperiall^our faire leuer le fiege amp;nbsp;'quot;quot;es lignifiées au chef de l’armée de l’Archeuefque. Neantmoins ce fiege côtinuajufques P quot;’ois d’Aouft. l’Empereur amp;nbsp;les Eledeursfpeciallemcnt le Pallatin,les Archeuefques de cheucfque '-Olongne amp;nbsp;de Mayence aiant confideré les dangers amp;nbsp;incomm^ditez dont ce fiege mena-Ço'ttoutl’Empire.Attendu que les Royaumes amp;nbsp;paysvoifins eftoictlors en troubles amène-''quot;tiesaffaires à tel pointque l’Archeuefque promit de leuer le fiegefous certaines conditi-quot;quot;slefquellcs ceux de la ville accepterét finalemuet.Lcs principalles eftoientque l’Eleéteur quot;'touchcroiteux perfônes ny aux biens desaffiegez amp;nbsp;leuren donneroit afïéurcce. Quails le 'Soient entrer en la ville auec ques deux Enféignes amp;nbsp;quelques gens de cheual.Loge-'quot;Mes Chefs amp;nbsp;membres des compagnies. Les foldats auroient Icurretraitteen certains

endroits

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L’ HISTOIRE DE FRANCE.

endroits qu’on leur alïîgneroit : les gens de cheual qui ne feroientpoint de la Court delAr-cheuefque,fcroient tenuz fortir incontinant hors la ville. Les Capitaines amp;nbsp;leursajointsfc-roient tenuz prefter le ferment aux commiflàires de ^Empereur amp;nbsp;aux députez desEleâeiirs. Que les Treuifiensfècomporteroiêt tellement à l’entrée de ÎEIedeurj qu’il auroitoccafion de les lailTèr toft apres en rej^s. Pour le regard de leurs differens: ils fen remettoientàîarbi-trage des Députez de ÎEmpercur amp;nbsp;des Elêélcurs. Voila comme cette guerre de Treues fut pacifiée par la prudence des .Arhbaflàdeurs fpeciallement: de Herman d’Eppingen eiiuoie par fEledeur Pallatin, lequel fe porta fort dextrement heureufemêt en cede négociation.

J.a Réforma tion confie niée en

Auflriche par l’Enipc rcur.

En ce mefine mois l’Empereur aiant efté plu fleurs fois requis de la part de ceux qui font reformez en Auftriebe a ccorda finallement aux Seigneurs amp;nbsp;Gentilhommes l’exercicedeh Religion felon la confcflîon d’Ausbourg en leurs Chafteaux villes amp;nbsp;villages.Aux conditiôs toutesfois de face order des ceremonies auec les Eglifèsqui tiennéteefte confcflîon. Aquoy fut pourueu par Dauid Chitreus Doôieur de la confeffion d’Ausbourg appelle en Auftriebe

pour cefl effet,

L’anncé precedente, les guerres ciuilles fcfloient rallumées en France entre les Catbofi-qucsamp; les Reformez. Auint qu’au mois de Mars mil cinq cens lôixâte huit il y eut Edit de pacification publié deuantCharttes lequel fut rompu toll apres amp;nbsp;la guerre prefqu’aulfitoftK-nouuellée.Ür pource que les reformez auoient eflé fccouruz par le DucCafimir amp;nbsp;qu’ild^ L’Empereur Hcitoient de réchcf quelques Princes d’Allemagne de leur aflifleriLe Roy Charles tenantfc nepeut em- party des Catholiques.enuoia Ambaffadeurs vers l’Empereur fe plaindre de ceux delawæ re'fprmcTs^ gion amp;nbsp;le prier de ne permettre à aucun de l’Empire deleurvenir au fecours. L’Empetei*^ ProteftS ne auoir ouy l’Ambaflàde le renuoia de Vienne le fezieme jour d’Oélobrc,auec lettres bienam' recourent . ■_____;I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;U nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J» U t:.....,,-.. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f« il JcclatOlt


gionamp;Ie prier de ne permettre à aucun de l’Empire deleurvenir au lêcours. L’Empô®*^

les François Proteftans ou tel autre party.

IcaGuillau me Duc de Saxe refufc le Roy de France de Je fccourir pour la feco de fois au

moien de la

pies par Icfquellçs il deploroit la calamité de la France amp;nbsp;apres quelques excufesil declaiotf au Roy qu’il ne pouuoit voir quel bien pourroit enfuiure de la leuéeque l’onpretendoitflu*® en Allemagne pour les Catholiques. Et qu’il n’cfloit pas en fa puiflànced’empefcberceuiî qui voudroient fêcourir les reformez: attendu que ceftoit mettre 1 Empire en dangeramp;fl* cftimer defby qu’il voudroitentreprandre quelque chofe contre la liberté de rAllcmagnt des Princes de l’Empire. Pour concluflon il exortoit le Roy à la Paix. Ce qui n’eut paslo® grand effet toutesfois. En ce mefme temps le vint fepticme jour de Nouembre lcDuc lean Guillaume de Saxe folicité de donner lêcours au Roy de France comme ilaUoK fait au parauant: infiftant à luy rcmôflrer que les dieffrens efmeus pôur la Religion rcqneioiet d’eftre viiidez, par autre moié que par les armes: ne luy vuolut point celer qu'il entédoitqe entre le I^pe, les Roys de France amp;nbsp;d’Efpagnc y auoit vnc ligue non feulement contre lac.

■ nbsp;nbsp;feflîon des François,mais aufli contre celle d’Ausbourg: comme les efforts du Duc d Alucau

Religion,

Secours de

pays bas le monftroient affez. Au relie il promettoit femploier pour le Roy, fauue fa HeJig

Reyftrcs

—, nbsp;Si confcience.Mais fur la fin de l’année Philibert Marquis de Bade, les Comtes ReingtaueS’ autresCôtes Allemâs,menerêt en Frâce pour le Roy cinq

dcBaflSpicr

rejRcingra ue amp;nbsp;autres niene ntau Roy de Fia ce cou ti c les Protêt tans.

cens cheuaux.Et toll apres le Duc des deux Ponts y alla pour les Princes amp;nbsp;pour ceux nbsp;nbsp;nbsp;(

Religion auec fept mil cinq cens cheuaux amp;nbsp;enuiron huit mil Lanfquenets.accompag^^ Guillaume de Naffau Prince d’Orége defesfreres Louys amp;nbsp;Henry de Naffau amp;nbsp;depluu^^^j Seigneurs amp;nbsp;Gentilshommes François rendant raifon par eferit public defon voiage,auq il mourut au mois de luin l’an mil cinq cens fbixante amp;nbsp;neuf comme j’ay dit ailleurs.

En luin mil cinq cens fêptante : l’Empereur vint en la villede Spire auec fà femme trois fes fils amp;nbsp;deux de fes filles. Dont l’vne nommée Elizabeth efloit promifê à Charles neutic Roy de France. L’autre nc^imée Marieà fon oncle Philippe Roy d’Efpagne. Le me que l’Empereur arriua ( qui efloit le treziéme,)y arriuerént aufli lés trois Eleôleurs tccie Journée im nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ambafladeurs du Pallatin amp;nbsp;du Duc de Saxe, auec les Députez des

penaiieà eflats de l’Empire. Apresquelque preface del’Euefquc deSpire PrefidentdelaChani Imperialle:on leut les articles fur lefquels l’afTembléeauoit A deliberer.Dot le premiere Qu’il falloir regarder aux moiens de pouruoir aux defordres qui furuenoient de jour a en Allemagne, par la trop grande licence des gens de guerre ennemis de vertu,de diRT amp;nbsp;d’honnefleté: dont enfuiuoit vn mefpris des Edits de l’Empire. Et quepoury -ne deuoit permettre aux Roys amp;nbsp;Princes eflrangers de faire aucune leuée de gens en Al e gne fans la permiflion de l’Empcreur.Et que l’on reglcroit la folde des Princes, Reitm^i

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I. I V R E Q^V ARANTEVNIEME. ^14,

Colonncls 8{ foldats qui yroient faire la guerre en pays eftranger. Qik; les loix amp;nbsp;ordonnances milliaircslcroict dreffccs 8c couchées par cfcrit.Er apres que pour maintenir ÎEmpire en repos amp;nbsp;faire valoir les Edits Impériaux: il faljoit eflirc vn chef amp;nbsp;vn Arfcnal en chafque eerde de ÎEmpire, pour recuilHr deniers amp;nbsp;ferrer munitions de guerre en tous accidens qui pourroientfuruenir. Puisque i’onauifàft à chafticr les perturbateurs du repos public, qui CS années palTées auoientfait de grans dommages en plufieurs pays defEmpireleiquels autre-rnenteftoient paifibles. Le lècond article concernoit la guerre des Turcs- Car fEmpereur de-rriändoit argent pour entretenir vnc armée en Hôgric l’cfpacc de fix ans Sc pour y baftir quel-Sc^sfortereiïès contre les courfês des ennemis. Ses raifôns eftoient combien quelcsEftats dcl’EmpireeufTentfourny groTefomme de deniers au voiage de fan mil cinq censfoixante lîü'.Si qu’il y euft Treues pour huit ans auec le Turc: toutesfois fEmpereur auoit beaucoup plusmis que receu pour les fraiz de celle guerre, loint 11’il ne lê falloir point fier aux pro-'''dfes du Turc; veu que peu au parauant il auoit dénoncé la guerre au x Vénitiens contre les quot;euesanciennes. Pourtant ildemanUoir eftre rcmbouilé de tout l’argent emploié deplus aux guerres palfées. Et que les Rcliquateurs de la contribution iinpofée pour la guerre du Turc ^dcGotheifuflçutauertisàbon efeient de faquiter de leur deuoir, Aulfi demandoit il qu’ô icfolutpourlapenfion du Duc lean Frederic prifonnier dclàfemmeamp;delesenfans. Etdo l^^quitcmcnt des dettes d’icelluy.En apres comment on pourroit reformer la luftice ordinal-. ■■Edcla chambre Imperialleamp;abréger les proces.Quc les Eftats auifâflcnt parquel moien, ^“^defpens de qui Ibus quelonduitc amp;nbsp;en quel lieu l’on deuroit porter les chartres,ti-IcfJ 5 papiers amp;cnfeignemens qui eltoiét en la chambre Impcriallc à Spire; au cas qu'il fur-wintquelque guerre, perte, ou autre calamité publique en ces quartiers là. Il fut aulfi parlé ^quot;rccouurcmcnt du dommaine.de fobferuation des Edits de Ferdinand fur le fait des mon-noies.Etd’appailêr les dilferens furuepuz pour le rang amp;c degré que deuoient tenir les De-P'Jtez des Elhts de tEmpire és journées Impcriallcs; Le premier jour d’Aouft: pendant que lesEftatsconfultoient fiy ccsarticles: l’Empereur enuoiafafillepourfemme au Roy d’Efpa- l'Empereur gne accompagnée d’Albert amp;nbsp;Vvcnceflas deux de fes frétés,du grand Cômandeur de Prufle pquot;“” SideîEucfquc deMunftre. Sur la fin dumoisarriua à Spire le Comte de Vvolradde Mafeld au Royd Ef thcfdes trouppes d’Allemagne qui eftoient allées au lêcours des Princes.Et de ceux delà ^digion en France , dont il ramena les furuiuans de les trouppes à caufe de lEdit de pacifi-^ion .II fut gracieulêment rccuilly de l’Empereur amp;nbsp;des Princes amp;nbsp;apres auoir commun!- ManfcW rc, ^îiicpaniculiereinentauec l’Empereur: fe retira en fes pays, Le vint deuxième joj^^d’Oéfo-l’ftleRoy de Ftâce fiança à Spire par lès AmbaiTadeurs Elizabeth fille de l’Empereur laquel- fes troupes, l^luyfutpuis apres menée à Mezieres, Le quatrième jour de Nouembre enluiuant le Roy teRoy dEfpigneefpoufa Marie à Segouié en Arragon amp;nbsp;le vint fixième du mefine mois le Mariage duRoyde Franccaucc Elizabeth futconfommé en la ville de Mezieres, Ainfi nv cnmelme bethfiiicdc ■noislEmpereur maria fes deux filles aux deux plus puiflas Roys de la Chreftièté,Côbicn rEiquot;p«euf qu’aucunstrouuoicntmerueillcufemcnteftrangeamp;mauuais que IcRoyd’Elpagneelpoufaft îinfi fa propre nicpcc de laquelle au bout de neuf mois il à eu vn fils nomme Charles Lauret Htccqu’il naquit au jour dédié à la mémoire de ce Saint.Mais les Catholiques le remetent vn lt;lciels affaires aux difpenfes qu’en baillé le Pape qui en donna vnc autre à Charles Arche-éi7charkt ducd’AiiftrichefilsdeîEmpereur, Car il efpoulaau mois de Septembre mil cinq cens lêp- Eaurentde ^’fittvofaniepcc Anne fille d’Albert Duc debauiercs. L’onzième jour de Décembre les ^ûatsaiant longuement débattu fur les articles propofez par l’Empereur en fin luy accorder W deniers pour fortifier les frontières de Hongrie amp;nbsp;y entretenir garnifon. Mais ils rejete- creftiés np '■^'’tcequ’ilpropoIbit.Qu^aucun de l’Empire n’allaft en guerre eftrangcre (ans fàpcrmiffion

qu’on baftift des Arcenaux en Allemagne, Neantmoins ils dreflèrent amp;nbsp;publièrent des g'czdcctn-ordonnances pour le reglcmét des gsnsde guerre, II fut aulfi pouijycu au rembourlcment des fanguinitc fraixdela guerre de Gothe à l’entretien des enfans du Duc lean Frederic aulquels l’Empc- pour« q« 'rurrenditvne partie des pays de leur pere auec des Tuteurs qu’on leur ordonna. Puis lafor- Iç Pape les *’’rde plaider en la chambre Imperialle fut reformée auec allôciacion de neufA fie fieu r s nou-quot;rjux aux tränte deux qui y eftoient d’ancienneté.On fit au (fi quelques nouuelles ordonnan-^os.Ç^and aux autres articles du dommaine,fut auifé de remettre le tout à la prochaine jour-

au mois d’Aouft de l’an fuiuant à Francfort, amp;lçs précédentes ordonnances fur

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L’HISTOIRE DE FRANCE.


k fait des monnoics,confcrméc amp;nbsp;publiée de rechef. On traîna de pliifïeiirs autres aôaiK-alors. Car ceux de Roftoch y eurent audience contre les Ducs de Meckelbourg. Outrepb ceux du pays bas chaflez amp;nbsp;priuez de leurs biens par le Duc d’AJ ne: prefenterent rcquclles l'Empereur amp;nbsp;aux Eftats pour eftre fècouruz en quelque forte. Les Ambaflàdeurs du Roytit Pologne demandèrent abolifïondu banniflèment d’Albert Duc de Pruflê,amp;fo plaignirent du grand Commandeur. Le Député delaRoyne de Nauarrcjdcs Princes, de f Amiral

I ceux de la Religion fit entendre ce qui auoit efté accordé par l’Edit de pacification,remercié les Princes de la Confelfion d’Ausbourg du fecours par eux donné aux Eglifes Françoifesamp; de la deliberation qu’ils auoient prinfo d’enuoier leurs Ambafiàdeurs au Roy:comme ils firent fur la fin de ce mois pour le prier d’entretenir inuiolablement fon Edit de pacification amp;nbsp;luy monftrer les biens qui fen pourroient enfuiure. Es autres années fuiuantes fEmpiredetneii' ta en repos par la prudence de l’Empereur,pendant la continue des horribles confufionsdeh Franceamp;és pays basaulquels l’Empereurtafeha de remédier enquelquefortejmaislànsw' fee. Pour dire quelque chofe du particulier de lEmpereur .Dés log temps il auoù prins pont deuifo ce que difoit Abraham en fon extreme angoilfe, lors que fon fils 1 uy demandoitoU“' toit la befte qu’ils deuoient lâcrifier.Car il relpondit,Dieu y pouruoira. Ce Prince doncauoit fort fouuent ces mots en la bouche amp;nbsp;ordinairement monftroit porter reucrence à Dieu tant par prières amp;foufpirs que par tels autres exercices. Semocquantdeceuxqui artribuoientâ fortune la conduitte des affaires de ce mondc.Et prenoit fingulier plaifir en la contemplation des œuuces deDieuSc en la meditatio de la prouidéce d’icelluy. Ne fut jamais d’auis defot' Religion cet les confoienccs ains parlât vne rois à l’Euelque d’OImucs en Boheme,luy dit qu’il nyauQit péché fi grâd que de vouloir maiftrîîe?fori« cÔfcicces ,11 auint for la fin du mois deluiot“ rânT574.que Héry de VaTToTslors Roy de Pologne quitât ce Royaume pour venir prandteW Couronne de Frace apres la mort du Roy Charles fon frere:fc rendit à Viéne en AuftrichcoU entr’autres propos fEmpercur fe foufriât luy dit.Que ceux qui veulent meftriferles confoien' ces: penfant conquérir leCicl perdent fouuent ce^uTIs^öHedcr en tjrre.TTaim^oînâpîixo^ Vn tliât public ôt au rette parloit fouuent de l’autortié dereforiture firnte, deî’immortallit® des amcs,amp; de la refurreéiion des corps.Mcfine voulut en auoir vn traitté à part qu’illifoitfûquot;' uent.L’vne de les principallcs meditations cftoit celle de la mort. Comme il le fifbicn enten* dre au feigneur Adam Dietrichftain grand maiftredelà maifon;lequel luy gratifioitpatlet’ tres de ce qu’il auoir paffé l’an foixante troifieme de fon aage appelle ordinairement climaéfo rique. Il l^yreforiuift ces mots entre autres. Tou s ans mefont Climaéleriques. Voiantqu« luy eftoitimpoffible de pacifier les differens foruenuz en la Religion àcaufcdelatrop^i* meufe paffion des hommes ja aigris. 11 le contint amp;nbsp;modéra mcrueilleufoment en cell affaire. Car ilfit veniràfoylcDoffeur loachin Camerarius amp;nbsp;ChriftofleCarlouits Cheuallierbo* mes prudens,fort doffes craignans Dieu amp;nbsp;qui par longue experience eftoient fort verlezen la conoittànce des choies tantdiuines qu’humaines: tous deux ja fort vieilsamp;leurauoiraiti* plemcntdifoouru defabonne affeffionenuers lagloiredc Dieuamp;lelalutdctous; leurpto* tefta qu’il vouloir procurer le bien de fcsfojets fans le foncier du jugemët que fon en pourroit faire, leur demandant Conlêil de ce qui eftoit bon amp;nbsp;expedient. L’on n’a point veu qu’il fU“ cruel ny tiran, ains fort modéré, humain amp;nbsp;fort equitable. Redoutant celluy qui doinnun® furies plus grans du monde. Les exemples de fa douceurapparurent en tout lecoursdefon gouuernement. Incontinant apres la mortdefon pere Ferdinand, lean Sigilmond Vaiutx* de Tranffiliianie; tacha par tousmoiensdefemparerdu Royaume de Hongrie. Et pour cdt effet mit en befongne les T^cs amp;nbsp;les Mofoouites; folicita les Seign eurs du Royaume à reuol* te. Au côtraire fEmpereur aiant donné ordre aux affaires,oublia toutes les indignitez que W Sigilmond luy auoit faits. Mefmes erigealaTranlfiluanie en principauté.Et comme le Vaiuo* de euft enuoié pourAmbal^deur à Spire Gafpar Bekefs qjui au parauàt auoit faitdu pis qu iU* uoit peu à la maifon d’Auftriche.’fEmpereui le recuillit fort benignement amp;nbsp;luy enuoia au«* tory vquot;iuo'* “^nt fon Medccin pour luy alfifter en vne colicque qui le tourmentoit: Et d’autant quelc Vai-de de Tranf- uode dcmandoit en mariage la fille du Duc de Cleues, fEmpereur folicita tant quele mans* fourd’huyquot; g® fo^ accordé : amp;nbsp;diffouls toft apres par la mort du Vaiuode, Bekefs fit beaucoup de RoydePo- pour elle Vaiuode : maisaiantefté contraint quiter laplaceàEfticnneBattoiy:illêretiraen logne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Court de l’Empereur qui luy fit tout bonnette traitemcnt.Cettc douceur laquelle le deroo'


Les chefs Proteftan Piaiiçuis en noient remercier Jfs Eftats Alle-mans de leurs i'c-cours.


Naturel de rtmpcccur Maxrmibaii amp;fa£n.


forcée.


Au Clima tçriqucs.


TrSflilunic principauté


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livre Ctv ARANETVNIEME

en pluficurs fortes à l’endroit du Duc lean Frederic de Saxe n'empefehoit point fa-’’’oiit dclufticcjlaprudccc amp;nbsp;le foin des affaires en cePriiice.Lequel en fon gouuernemêtfc Wra fort courageux amp;nbsp;diferet. Eftât chofe afliirce que fi les forces de l’Allemagne n’euffét Itdiftraittes tuées hors des limites de l’Empire par les Princes eftrangers occuppez en guettes ciuilles; il euft donné beaucoup d'affaires aux Turcs. L^mort du vaillant Comte de ^intuéen la prinfe de Sigets lecontriRa beaucoup. Peu de temps apres aiant eu 1 es nou-''Wesdutrefpasdc Soliman il ne rcfpondit autre chofè finon II à vefeu: Au refte il trauailla Sigetprinj. pour joindre le Royaume de Pologne à fil maifomnon pour autre caufe que pour rendre fEm-pueplus ferme pour repoufïèr mieux l’impetuofîté desTurcs.II n'eftoit pointdifiblu en habits ''■Hoir fort fobrement 8c ne demeuroit point plus d’vne heure à Table.Que fil luy auenoit d’y Pologne * '«te plus long temps:c’eftoit pour deuifer,lpeciallement à la Philofophie naturelle à quov il pourquoy ptenoitplaifiraiantconoiffancede plufieurs langues, bon jugement, grande mémoire, par-®t(iifcr«ementamp; fcntencieufement, enclin à receuoir toutes requeues amp;nbsp;à donner libera-‘®nent,point curieux de riches cabinets pour en faire monftre, ny de fiiperbesbaftimens. Que^ucsfoisil fesbatoit à difpofor, planter amp;nbsp;en ter des arbres en quelques jardins ou il fc f-ctcoit.Il à ainfi pafle vint neuf ans en mariage amp;nbsp;grande amitié auecques fa femme Prince^ ædoüiede grandes vertus: de laquelle il euft foze enfans dont fix moururent auant luy. Les ’otresdixontfurucfcu aftauoir Rodolphe au jourd’huy Empereur, Erneft, Charles, Albert, quot;venceflas, amp;nbsp;les filles Marie,Elizabeth mariées auxRoys d'Efpagne amp;nbsp;de France. Auoir lon-ê^enaenttrauaillé amp;nbsp;efté afligé de diuerfos malladies, renditfefprit à Dieu le douzième jour «Octobre mil cinq cens feptante fix, aiant gouuerné l’Empire l'efpaced’cnuiron douze ans.

‘'«crutla fin de ceft Empereur amp;nbsp;au mefine teps mourut fllluftre Prince Frederic Eledeur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g.

«latin du Rhin.Son fils ainé luy à fuccedé en l'EledorattleanCafimir en d’autres biens.Cc- kaéur Pal» ''’y lafuiuant la Religion de la confeffiond'Ausbourg:amp; céftuy cy la Fraoçoifo comme fon pete:feulement neantmoins differens en la prefonceducorpsde Chtiftenla Cene. Si que ‘Allemagne à fait vne fojjt grande perte en la mort de ces deux Princes qui apres Dieu luy l'nioient de fermes colonnes, contre tous mauuais accidens domcftiqucsamp; eftrangers.

B s Reyftres eftoient encor fur la frontière, 8c differoit le Prince Cafimir fo retirer que7* ‘'Koyneleseuftfâtiffaitsdecequileureftoitdeu.Etcc pendant le pays de Bourgongneamp; princeCafi luttes prouinces vœfinesenenduroient beaucoup. En melme temps aulfi le Roy eftoit foli- miramp;r« '''camp;par les Ambaifadeurs du Prince d’Orenge amp;nbsp;certaines villes du pays bas, d’embrafler ^'/cnLotquot; l'ur defféce amp;nbsp;proteâiô amp;nbsp;qu’ils fo jetroiêt entre fês bras:luy promettât que toutes les villes raine fur 1er audit pays fe tourneroienten brief cotre les Efpagnols.IIs faifoient pareille inftanc? vers Mo-ucurircre du Roy. qui faifoit eftat d'y vouloir entendre 8c mefmes en faifoit parler à plufieurs tendâr leur Gentilshommes amp;nbsp;Capitaines pour y mener compagnies. Tellement qu’aflez toft apres fur- paicne«-’’■ntla reuolte generalle des Eftats du pays contre lesEfpagnoIs.Et fombloit qu’il y eut grand piandr« rc pîtdonàqui leutcourroit fus. De fait peu apres les Efpagnols furent contraints comme je uol«e«ôtre vous ditay ailleurs fê retirer dans les Ciudelles 8c fo deffendre puis apres contre les Flamens, Co M M c le Prince de Condé fojournoit à la Rochelle Monfieur frère du Roy qui peu de inursaupatauant auoitfait fon entrée à Tours, efcriuift aux Rochellois touchant quelques mande ar P’nkulatitez. Et entre autres leur demâdoit l’artillerie qui auoit’efté gangnéc à Marans pour ’’’'ttre dans fô Chafteau d’Angers;amp; aufîi les prioit de le fubuenir de quelque fommedede- chclloi* ’’’crs.Dequoy ils fexeuferent mettans en auant l’achat qu’ils auoient fait de ladite artillerie amp;nbsp;^tir le regard de l’argent que fon excellence demandoit: alleguoient les grandes dettes amp;nbsp;®3ircs de la ville.Et pour luy faire plus amples remonftrances la^ffus,furent députez quelques habitans qui luy portèrent l’Eftat des dettes de la ville amp;nbsp;des grans fraiz qu’elle auoit fu-tant cz derniers que precedes troubles .Ils receurcntaufficncctempslaconfirmatio

' eutsptiuilleges. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Privilège»

Des le dixneufiéme dudit mois,leR oy leur auoit referit amp;nbsp;aum la Royne mere par la Boif-

'ere Brifion de Fontenay le Comte. Lequel arriué à la Rochclle le Vendredy foptiémefoptc- par le Roy yc, des le lendemain ktrov.ua en raifemblée publique en l’Echeuinage. Ou fut fait ledure 'slettresdefaMajefté.Contcnanslcmefoontentemant qu’il auoit receu de ce que aucuns '^lesfujcts de la Rochelle auoient efté mal traitez à la dernicre foire de Fontenay. Chofo kmsMsJef quiluy eftoit d’autant plus à cœur qu’il auoit tousjours entendu que le trafic fuft libre amp;

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.ßi: generalpàjtîtOîMt pour les vns amp;nbsp;pour les autres. Et qu’il auoit donne chargeai! . -X-ude de y donner ordre.Luy recommandant fur tout que les mutins amp;nbsp;malicieux füllet ƒ ïticz.Et pour plus ample declaration de fa volonté depefehoit vers eux la Boiflîere i^lTurcramp;.enlêmble d’autres choies dont il auoit charge de leur faite entendre. Les lettres Ja Koynamp;conCçnoienc prinrtpallcment la confirmatiôdc leurs priuilleges qu’elledifoitau® -moieni1eï5ien.ôersla Majeftédu-Roy les priantqu’ils luy fulfentfidelles. Et qoedeApattc

' iôjélcHrj riiajiqwqrôit jamais thxh.oïê qu’elle peuft faire pour eux auec toutcsparollesaotquot; ^ .promedèsamp;jdemonftratioi'«de bonne volonté,. La Boiflîereparlant furfa creance; ditlt;]i*' .;guoi,i; faitiiitresi'ifpis quelque volage pour certaine négociation vers eux: JLaquclJdveu mafjcedu terri0S'quidQrf(btoflojt de guerre n’auoitefté bien prifë.Ains comme touteschoiô «ftoieut.al^iefcôc qualî'prçpoftieréespourlors:auflîtout ce qu’il leur propolâ auoit ellep'*® Lûiiftremeiitôi interprété en mauuaife part. Ce qui n’eftoit toutesfois procédé deluycfj”' me n’aiant,'jamais elfe mepé de fraude ou de quelque mauuailc pratique en leur endroit'.î^ /êulcment d’jfnhon defir.de leur faire quelque bon feruice en fi grandeneceflîté:.pourd‘t défi près leur volfin amp;nbsp;comme d’vne mclme patrie. QjJeàprefent il auoit de tant meilleur .courage pris la charge qu’il auoit pleuàlàMajefté luy donner. Qu’il eftoittrefalfurecot^' bien il feroit le bien venu pour eftre enuoié de telle part. Etauflî, quç,lEftât.des.31faire5quot;^ prclènt permettoit bien qu’il fuft mieux receu qu’il n’auoiiefic parcideuâr.Dit, queleR^Ï auoit rec.eu vn,grand contentement nbsp;plaifir de leur doux amp;nbsp;paifible comportement.

toutainfiqu’ils monftroicnt le deuoir de bonsamp; obeilfansenfàns: aufli auoit délibérédcl^ .cmbraflcramp; maintenir comme vn bon pere: n’aiant autre intention que de les faire jouit“ bien du benefice de Ibn Edit amp;nbsp;particulièrement de leurs priuilleges, franchilêsamp;libetK^-qu’ils auroient bonne occafion de continuer encefteleur bonne volonté, delaque^e^a^^' jefté nedoutoit aucunement; amp;nbsp;les prioit auoir mefme oppiniondela fieone.QuandaW Royne ils pouuôientaflczconoiftre parlés lettres amp;nbsp;aufli les poiiuoitafliirer de fa part,amp; tlP‘ ellefeftoitviuement cmploicepour la verification de leurs priuill^es.Etqu’elle eftoitbic» délibérée faire pour eux amp;: pour leur particulier tout ce que là grandeur amp;nbsp;faueurytrouut' roientde pouuoir:luy aiant donné charge exprclfedc les en alfurer par mefme moienquî'* ils auroientquelque aflaire en Court d’enuoier par deutrs elle, amp;nbsp;la vifiter fouuét pat lettres aucc aflèuranceq u’ilsn’auoiêi n’auroiét jamais amp;nbsp;fendroitdu Roy Ibnfils meilleure auoca-te qu’clle-Sçachant bien qUe.le merite de leurs prcdecefléurs qu’ils imitoient amp;nbsp;fiiiuoient de fi près*, fcroit.tousjours afléz fuffifant pour effacer la mémoire de tout ce quifefloitpalfé;amp; dont le Rl^y Si elle nefc.vo.uloient jamais lôuuenir. Surquoy aufli ladite Dame lesptioitnä-joufter point de foy à beaucoup de faux rapports que l’on leurpouuoit ordinairement faire; qui efloient du tout contraires à fintention amp;fincere volonté de leursMajefiez: Seauflipe'’ véritables que les Calonnies amp;nbsp;faux donnez à entendre que leurlHites Majeftez receuoient alfez Ibuuent d’eux amp;nbsp;d.e leurs aâions. Et mcfmes qu’ils alpiroient à fexempter de la monarchie amp;nbsp;fe réduire en gouuernement de republique. Ce qu’ils ne croioient aucunementjCOin-me eftant mis en auanr par leurs calonniatcurs amp;nbsp;malucillans aufquels ils n’auoient oneques amp;nbsp;ne vouloient encores ajoufterfoy. Eftansbien afleurez qu’ils n’ont autre intentionqucfc contenir.etv',fobeiflànce du Roy amp;nbsp;viure en fexercice de leur Religion:fâs,vouloir adhereroü autrement fàuorifer ceux qui veulent par-aiianture troublerÎEftat de ce pourc Royaume-Qu’ily en auoit aflez qui auoient mis enauant, qu’il leur falloir donnervn gouuerneur.Ec qui mefines en auoient pourchaflé fEftat auec grande infiance.AlTeuransaiicuns d’iceuxqW les Rochellois auoient,poy^ agréable fvn des trois qui auoit cflé nommé.Mais conoiffantque cela dero^eoit direéfement à leurfdits priuilleges: elle l’auoit bien voulu empefeher pour le refpeél mefmement de b. bonne volonté qu’elle conoiflbit dé prclént eflre en eux: pour rendre bon amp;nbsp;fiddle fcruice au Roy. Qu,’elle eftoit merueilleulémcnt contente de cefte leur bone volonté, fidellité amp;nbsp;obciflànce à la Couronne: que leurs Députez auoient jurée entreles mains du Chancellicr. Rcconoiflàns le Roy fon fils pour leur Roy amp;nbsp;Prince legitime amp;nbsp;naturel . Qui eftoft chofe fuffifante pour fermer la bouche à tous leurs ennemis amp;nbsp;calomniateurs Toutesfois que ce n’eftoit afléz de cela: mais qu’il falloir venir aux effets lefquels ils ne pour-roient mieux monftrcr qu’en alfurant de rechef fâ Majefte de leur bon zelle, amp;nbsp;intention.De-quoy de fa part il les fupplioittref-humblcmenr. Le Dimanche enfùiuant la Boiflîereparut

...... nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de

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LIVRE Q^V ARANTEVNIEME. 31^.

'^'läRocheJle amp;nbsp;luy fut portee jufques à Fontçnay la rclponce, a ce qu'il auoitdit amp;.propolc feed’vnzsIcSc dcuotionaffeôlionnécau fcruiccdu Koy:aucc toutes autres fubmifljons de 'îutnblcs amp;nbsp;obcilfans fujets à fendroit de leur Princcramp; dont là Majcfté pouuoit receuoir oc- veut faire de contentement. Le jour de fon partement il fefforça de faire dire la MelTe en fon lo-

ô'sd’autât qu’il n’y en auoit point encores eu en la ville depuis le»Matines de Paris ou toft a- cheUc. Pfw.Maisle Preftre qu'il auoit enuoié quérir pour ceft effet fen difpenfafous quelques lege-■^^'excufes.Ce que auffi Iqdit laBoiflîere paflà affez legerement dilânt que ce qu’il en failôit e-^'’Rfciilctnét pour pouuoir rapporterai! Roy qu’il auoit ouïMelïè dans la Rochelle. Ce qui ^«uteroitd’autant plus fa Majefté de leur oheïflàncc amp;nbsp;paifîble côportement lêlon Ion Edit I**' y pemetoit le libre exercice des deux Religions.Aquoi fut refpôdu par aucuns des prin-^'Ppaux delà ville qu’ils n’auoiét empefehé l’exercice de la Religio Romaine.Et que les Pre- Rucheiic

autres Eclefiaftiques auoient tousjours efté depuis la publicatiô de la Paix en tou te II- ^‘^celdue ^^ttédansla vile amp;nbsp;jouï paifiblemét de leurs reuenus.Et que quad ils voudroiét faireleurfèr quot;icequ’ilsappelloiét diuin ils n’ê feroiét aucunemêt cmpelche2;au côtraire maintenus amp;nbsp;fà-uoiifez parle Magiftrat. La Boiflîerc dift lors qu’ils eftoiét bié ailes de jouir de leurs reuenus Si faite bôncchere làns faire le fêruice amp;nbsp;fe foncier de leur trouppeau amp;nbsp;qu’il en aucrtiroit le Magiflrac ^oy-Celafutcaufeque eftâsaccômodezd’vn petitTcpleou lôfondoitfanilîerieilscôman- n® ^^Ktd’ychâterlaMeffeleDimâche enfuiuât i6.duditmoisdeScpté.ou fotrouuabiê peu có'munka-degés dequallité 8c depuis ont tousjours côtinué fans empefchemêt.Plufieurs trouuoient e- tifmefmc ^dgelavenuëdelaBoilïîerepourvnefipetiteoccafionamp;trouuoiétle prétextédefa charge

peufpecieuxamp;c amiffible pour eftre venu fi foléncllemctme pouuâs autre chofe pcfèr qu’il ■'y euft quelques autres pratiques amp;nbsp;menées aufquelles on tenoit de longue main la Boiflicre pour home blé entédu.Èt corne les deuis familiers prcfopofét vnqAmitiéfecretec/ô ordinaire ^fecerchée côuerfatiô auec aucuns des premiers.le fît encor plus foupçôner qu’autre choie. Eteeux qui] hâtoitau reciproque.Tellemct que les foupçôs côceux entre gés fi chatouileux

les Rochellois;amp; acreus aucc le tépsm’auâcerét aucunemêt les affaires. Ains retardèrent la Rochelle ''owijiirenten danger c?ux qui ne marchoient que rondemant auec luy. Vous verrez aileurs ^cqilienauint. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Saînftlean

b’eflorskvilledeS.Iean d’Angely auoit ellé accordée au Prince de Condétattendât qu’5 j-Angeiy '“yfitdroitfur Peronne laquelle il demandoit jnftammant.Mais ceux de la ville feftans de-P'^'^quelque temps promis les vus aux autres fous la faneur de laLigueSainte de le maintenir condé. ^rituellement amp;nbsp;ne laifler entrer aucun nyd’vneou d’autre Religion afin que leur repos ne

eftretant lôit peu altéré •fombloientn’ellre gueres contans de ce que delfos, ’Bt eurent ^dtne quelque ditiifió entre eux dés leSamedy prc.Septé.loint que la plus part faffeuroit de “Venue de Biron.Craignât le Prince que lintêtiô du R^j^ le 'châgcallidône charge au Capi-

Lucas d’y entrer auec quelque fille de foldats qu’il y pourroit mener.PuisSaind mefme y^ftintarriucàfiinprouiftejarreila ceux qui vouloiét brûler ôc maintint la ville à là deuotiô. Auquel têpstaffébléede« Eftatsfut publiée par les villes de Guicne amp;nbsp;melmes à la Rochelle Court pour Le Roy de Nauarreeftoit lors en Quercy amp;nbsp;fc dilpofoit pour alleren Foix. Cependant il a-'’uitcnuoiéDurascnCourtpourlcsaffairesplusparticuIieresouilfutbicnreceu amp;nbsp;carelïe ^quot;Roy.La Noue aulfifaifoit beaucoup d’allées 8c venues tant ’a la Court que vers Monfieur ^^fpuisaiiflî vers le Roy de Nauarre. Surce Feruaques qui jufques a prclênt auoir paifible- Feniaque» ^®tgouucrné ledit Roy deNauarreffe retira en fa mailon non fans mefoontentementde voir ƒ o*’3nde fàucur qu’il feftoit plus longuement promilê tendre pluftolt a quelque Ecliplè ou uarre. ’Wiiiaifon qu’a plus grand auancement à fauenir. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;,

En ce temps les Seigneurs amp;nbsp;Gentilshommes Catholiques de Poitou en nôbre de 60. faf Cathoii.cô-^niblentàS. Hermine enuiron la my Scptêbre ,où ils firent vne Ligue de laquelle fut Chef '•I hiinouille pour fe maintenir enuers amp;nbsp;contre tous.Et défendre leur païs des ennemis de la quelques Religion Catholique 5c Romaine.Et ce à limitation de certaines attres Prouinces qui quel- Pf^hiccs '1'1^ temps auparauant auoient fait pareilles‘affociations. Les Articles qui en furent dreffez „e.

efté diuulguçz par tout amp;nbsp;tendoient manifeftemét à vne entière abolitiô de fEdit de Paix *t«ïnc des Proteftans.Lefquelsdeflorsfétindrcnt pour bien affeurez des doubles 5c foup-

qu’ils auoient desja auparauant conceuz qu’ils ne feroient long temps en repos.

Rn ce temps le Duc de Montpencier affembla les Eftats deBretaigne à Renes ou plufieurs

Rrr

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Septc.H^tf. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L'HS IT O 1 R E DEFRANC E.

Prince de Coudé à S. leand’An-gely.

Seigneurs amp;nbsp;Gentils-hommes affilèrent. Dont le Duc lut trouuer Monlîeur à AngictS'^^ comme les Protellans le fupplialfent de les faire jouyr de iEdit de Paix«amp;; petmettic qu peulfent accômoder dans la ville pour îcxcrcice de leurReligiôin’y vc «lut autremét entendre

Entreueuc de la Rome mere du

Cependant le Prince éte Condé prenant congé du Roy de Nauarre à Ncrac: fe rcfolutdc prandre polfcffiô en perfonne de la ville de S. lean d’Angcly : ou il arriua le Vendredy i dobre .Corne il palïbit près Bordeaux Scjelloit àMontferrâdjCcux de la ville fê dónerentialat me, qu’il porta patiemment comme alfez d’autres chofes qui furuindrent en ce mcfme temps lefquellesil prind comme certains Augures de quelque broullis amp;nbsp;remuement de roemS' gc.Quatre jours apres ceux de la Rochelle auilèrent de le vifiter. Pour cell effet enuoicrenta Saint lean le Minilire de Nort,Choili amp;nbsp;autres qui furent bien reccuz:amp; Iceurét de luyîeffat des affaires aucc plufieurs autres particularitez dont vous verrez cy delîbus les effets.

Pour lors feftoit mis en auantvnecntrcucuë de la Roinc merc,du Roy de Nauarreamp;vquot;

uarre amp;nbsp;du Ptmcc dc Condé.Et pour y paruenir la Royne fe deuoit en brief trouuer à Congnac auec a Prince dc Roine de Nauarre là fillc.Lc dit Sieur Roy pour cell effet feftoit aprochcdeBourdeaux Conde. Capitalle de lôn Gouuernementoù il clperoitlculementpafler fans long lcjour.Mais ceux de Le Roy dc Ja ville,lefentans à Candalles mirent bonnes Gardes aux pones qu’ils tenoient la plus part fîfé dcTcT temps fcrmées,vnelèule ouiierte.bnuoicrcnt toutesfois par deuers luy pourfcxcuferduirfu^ tree dcBour qu’ils cftoiét Contraints luy faire,alleguans beaucoup de railôns lôgues à recitenpourlefqud-dcaux. ncantmoins il ne peut tant fe contenir que le dcplailir qu’il reccut ne luy fit profeter beaucoup dc parolles aigres amp;nbsp;lôrtâs d’vnc pafliô extremc.Iulques à remémorer aux Députez d« Bourdellois c c qu’il leur eftoit arriué du têps du feu Côneftable amp;nbsp;les menacer ddpareill« gcâce amp;punitiô.Cepcndâijl rcbroulïà chemin julqucs à Agen ou il trouua bófarreft«l'’‘' dant nouuelles du Roy vers lequel il auoit enuoié pour luy faire raifôn de ce que deffus.

Or corne en ce téps plufîcurs bruits couruffent d’vne Guerre prochaine:pour donermoif^ à la coduitc de laquelle les Eftats fê deuoiêt tenir amp;nbsp;de la haine quyous difoint qu’ô pqrtoit en Court aux premiers Proteftâs amp;nbsp;fur tous au Prince de Codé ; quoy que ces bruits fufient du tout ou en partie affez difficilles a croirc:mcfmement à fedroit de ceux qui mefuroicni le coeur d’autruy fêlô le leur.Si eft-ce que par beaucoup de cójeóluresamp; apparêccs,lePrinccfüt cfmeu d’ërédre de plus pres à fes affaires.Etmefmcs aiât de nouucau dcfcouuert certaineen-treprife cotre fa propre pctfône faite par vn qui en rcceut fô fàllaire:!! fê perfuadoit quelesfot Le Prince nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;côme dc ville châpcftre ne luy pouuoiét fournir dc moics fuffifâs pcurfegaic-

deCondcamp; tirdc la«iauuaifêvolôtédcfêsennemis; fitâteftoitqu’ilsfeulfct tclIe.Et quec’eftoitlemcil' veulent aflii f’ffèurct de quclq place où il peuft eftrc en plus grade feureté.Iufque^a ce qu’il rerdcBrou- jouïr du bcnefice de la Paix.Pourc^ effet il auoit voulu du cómaccmétachcpterduBaiódc age poutre- Mirâbcau la ville dcBroüage.Mais il en auoit efté routa plat refufe. Çômeféblablemétauoici traître. parauât luy le Roy de Nauarre amp;nbsp;Vicotc dc Robâ. Encores fê eftoit Mirabeau exeuféen-

Le Prince de Coudé fuppliede nentrer en la Rochelle

cefte place dißt qu’il lauoit promife en Mariage à fô fils.Mais le Prince auerty que cemarchc le mettoh encores en auât par le moiê de Lâfiac que l'ô difoit en auoir aflèurc leRoy:£leIibeiî depreuenir cela:amp; pour la fernere feulemêt delà perfone amp;nbsp;pour certain réps faflèiirer deb place.Ce qu’il doubtoit nepouuoir aifcmêt faire amp;nbsp;fâs bruit,veil l’ordre que Mirabeau y auoii mis 6. jours auparauat eftât fur fô partemêt pour aller aux Eftats.Car il leur auoit nômé cci» qui leur cômâderoiét en fon abfêce, ordônc de faire bône garde amp;nbsp;defédu de ne laiffcr entteï gés inconeus en la ville.Surce le 5. Noué.le Prince referit particulieremet à quelques Capitaines de laRochele ce qiÂl auoit refôlu de faire deBroüage: les priât defy acheminer deiiît amp;nbsp;que luy les fuiuroit de pres.Or pcfôit il paffer par la Rochelle corne mefmesil lui auoit efté peu de jours auparauant accorde, amp;nbsp;premier qu’il fuft bruit de celle entreprifè.Qui fut caule de faire changer de volortic les princippaux qui luy auoyent accorde lentrée.De forte quefe-liant à celle intention acheminé jufques à Surgeres. Guilaumc:Gendraut Maire députa vers Ibn Excellence quelques habitans pour leprierdcn’cntrerenlavillc. Ains différer fa venue jufques à vne autre fois pourle bruit qui couroir desja de quelque remuëmant de mefna-ge, duquel ils pourroyent ellre calomniez entiers le Roy amp;tenuz pour autheurs fi ledit Prince nefe defmouuoit d’entrer a prelènt en leur ville. Ce qu’il pouuoit faireaifé-mentamp;les garentir de ce danger. Aquoyilsfe fupplioyent tres-humblemcnt auoir e^ard

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LIVRE Q_V ARENTE V NIEM E. 517.

prandre en bonne part, ceftc leur priere qui ne tendoit que pour les garentir de ce que fou leur auoic toiisjours imputé parle paflTc.Ce que le Prince pour le defir de mettre à execution

qu’ilaiioit refolu fut contraint paflèr aiTez legerement; quoy qu’il fiift grandement eliner-»eilléde fi foudain changement de courage. Et prenant fon chemin par Tonne Charente,ar-nncenBroüage leMcrcrcdy fepticme dudit mois'.ou desja eftoîent entrez plufieurs Capirai-''csamp;foldats tant de la Rochelle que de Marennes amp;nbsp;autres lieux prochainSj qui tous à la fil-eftoient rendus : afin de facilliter fentrée cas auenant que les habitans euHènt entrepris

dcbluy refufer. Dauantage pour venir æbout de ladite refolutioniauerry que le Baron de ^'Umbsau n’eftoit encores party pour aller aux Eftats ; îenuoia quérir pour venir parlera

Sainâ lean, comme Fil luy euft voulu communiquer quelques affaires defquelles il Ce

Juft oublié â fa derniere veuë. Luy donc arriué luy fit plainte de ce qu’il auoit entendu : amp;nbsp;de Condé luy déclara la neceffité qui le contraignoit de cerchcr plus grande feureté Si la deliberation su ilauoit de fe retirer en Broüagc fuft par achapt ou autrement. Enquoy il le prioit de le fê- Brouage. coiiiir. Mais encores queledit Prince ne reuoquaft pointen doubtela fidelüté de Miram-l’wu en la caufe de la Religion : Moins îaflèurance qu’il luy donnoit de n’auoir jamais penfè ^vendre ladite ville de Broüage à homme qu’il fuff. Neantmoins prenant les chofès au pis: dlcftoitbien refolu nelaiflèr aller Mirambeau que premier il ne fuft en Broüagc. Ce qu’il ht tellement qu’il y arriue en fà Compagnie. Au lendemain de leur arriuée Mirambeau con-uoiflànteuidemmentquelcphis grand defir dudit Prince eftoit de fallurcr de Broüage. Et SUîpourceftcffeélil y auoir ja quelques harquebuziers au boys Diers qui n’attendoyent Suefon commandement pour entrer : îeftant venu trouuer luy dift que non fèulemct Broüa-§tmais aufîi toutes fes autres places eftoient vouées à lôn feruice. Et que pour tefmoigna-

de cela 5 il luy mettoitfaditc ville entre les mainspourendifpolèràlôn plaifir.- Si qu’il ®eftoit befoin de fen mettre en plus grande peine : veu que Ibn feul commandement auroit tousjoiirsplus depuiflànce en fon endroiét que toutes les forces qu’il pourroit auoir à ceft

Somme que le nÿafiéme dudit mois ils fignerentvn accord Si conuenance portant tntre autres chofes que Mirambeau lailfoit la ville de Broüage audit Prince pour trois “pois. Au bout defqucls il promettoit la rendre au mcfme eftat qu’elle luy eftoit con-W amp;nbsp;auec îAnillerie amp;nbsp;munitions qui eftoyent dedans. Sauf fi apres la tenue des ^atsilfuruenoit guerre, Illapouuoit tenir plus longuement félon qu’ils aduifèroyent enfemblc. Ces conditions réciproquement lignées,Mirambeau partit fur le fôir pour ^wrcouchcràSainéhSorlin : non fans apparence de mefeontentement à îçndroi^de ceux •iiiifeftoyent trouucz la dedans tant de la Rochelle que de Marennes.

, S E s I A N T ainfi le Prince affuré de Broüage : les bruits de Guerre ne furent pas pe-^■5 par le pays; quoy que le tout fc fuft conduiél en ceftc affaire auec plus de douceur que le füitnepottoit. Tellement que du cofté de la mer beaucoup de marchans forains Si natu-commencèrent à feffaroucher. Enquoy les aidoyent beau coup aucuns marchans par-

’l'-ulliers de la Rochelle, qui fembloyent n’aprouuer ce qui feftoit faiôt en ceft endroit,pour ^crainte qu’ils auoyent que cela ne donnaft quelque efeorne à leur repos Si traffic qu’ils de-quot;’oyent fur toutes chofes maintenir : comme leur en eftant le fruiél d’autant plus agréable,

lajoindTancc ne leur en auoit efté que toutfraichemant rendue . Cela eftoit la princip- premieres caufe que beaucoup murmuroyent à la Rochelle amp;ne fepouuoyent bonnement con-

faltet de ce faiâ qu’iL prejugeoient comme vn motif de Guerre auenir. Encores p’us fern- partiaîîtcz “‘oyœtilsfe doulloir que fans Icfceu Si commandemens du Maire aucuns des Capitaines de laRo-'»rvillefcn fulTent meflez fi auant, qu’on leur peut à bon droiâ|^ttribuer vne bonne partie

quefy eftoit faiél. Et ne feeut le Maire fi bien contenir le mefeontentement qu’il en a-qu’il ne pourueuft d’vn Capitaine à laTour de la Chefiie en fabfènce de celluy qui en a-quot;^•beftéefleu Chef pour cefte année. Le tout comme fon difoit fous coulleur qu’il eftoit oc-rP^ en ladite execution deBroüage.Voire que continuant en la crainte que luy Sc certains

'quot;très particuliers feftoient douez,que la venue du Prince n’apportaft quelque prejudice au ^'posdeceRoiaume : dequoyconfcquemmcntla faute leur pourroit eftre imputée idcputa ^quot;tsledir Prince deux Marchans de la Rochelle qui arriuerét furie foir en Broüage le 9. jour

Noiiébre.Lefqiiels luy prefenterent les lettres du Maire.Defquelles il fc fentit à finftant tcl-quot;trtent offence qu’il n’eut pour commancement de propos aufdits Députez que ces parolles.

R r r ij.

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I ° difference il y a de ces lettres auec celles que m’eftoient dcrnicrcmét efcrites enM de Condé magne. Eft ce le lâllere de ce que j'ay fait pour eux,de me fermer maintenant les portes?C w faclié;contic biej-, qq qiæ ennemis attendent dequoy ils le vantent par tout:â quel plaifîr ce leiirfew quand ils entendront ces nouuelles. Et entrant tousjours en plus grande doulleur amp;nbsp;cônio-tion d’elpritjil ne voulut poflr ce loir ouyr Icfdits Députez (quoy que par plufieurs foisilsi'ef-forçaflènt de parler ) difânt que ces lettres fuffifôient pour conoiftre leur bône volonté amp;■ qu• il n’en vouloir eüre informé d’auantage, les priant fe retirer 8c qu’il n’auoit enuie defaireau-cune refponce. Des ce loir 8c apres que lefdits Députez fê furent retirezdc Prince conoiffant de quelle importance luy eftoit ce refiiis:auilà de fôlliciter ceux qu’il penfôit luy eftre le plus • fauorables dans la ville comme les Miniftres amp;nbsp;Capitaines aufquels il referiuit particulièrement par deux Capitaines Rochellois. Sur ce les Députez delà Rochelle defiroient fort parler à luy difâns qu’ils le pourroient efclareir de beaucoup de chofès que fon Excellence pre-noit à rebours de îintention de ceux qui les auoient enuoiez : lefquels ils falfuroient n’auoir autre defîr que de luy affifter 8c obeyr , En fbmme firent tänt par le moyen de quelques vus qui intercédèrent pour eux, que le lendemain ils furent ouys. Puis leur remonftra beaucoup de chofès fur foccafion qui le mouuoit de vifiter les Rochellois.En partie afin de lescmbrai-fer Oommeamis 8c leur direaufli des chofès qu’il ne leur vouloir eferirene mander. Priant!« Maire 8c les gens de bien d’auilèr à la faute qu’ils feroient de luy refufèr îentréedaquelle quad à luy il ne reputeroit à petite injure: amp;- n’auroient auffi les Catholiques peu d’occafiodefen-fler de courage 8c mauuaife volonté en fon endroit: quand ils verroient que fes plus grans a-mis luy fermeroient les portes.- 8c qu'il ne fe falloir fonder que cela fuft apparence de gueirc ou que pour fon particulier il y voulufl r’entter.-d’autant qu’il feroit tousjours cognoiflr««®' bien il eftoit amp;nbsp;deuoit eftre par raifôn eflongnc d’vn tel defîr. Et finablement fit refponce au Maire par eux le Samedy dixiéme dudit mois. Ce mefine jour il rcceut lettres du Roy de uarre d’Agen vers lequel auffi pafiamp; en mefmc temps la Noue aiant quelques jours auparauat laifïe Monfîeur comme il eftoit fur fon partement pour aller à la Ciÿirt. Sur le loir ledit Pn“ ce alïèmbla les princippaux de BroüagejMa rennes 8c des Ifles voifines:aufquels il déclara ou-uertement la caiife de fa venue en Broüagc 8c fa re/ôlution à îauenir qui ne tendoita aucun trouble ou remuement.Et les aians trouuez 8c laifïèz en bonne volonté amp;nbsp;affedioncnfonö'-droit: amp;nbsp;ordonné Montagu pour Gouuerneur en Broüage, il partit le Dimanche matin vn-

' ziéme Nouembre pour aller à Saind lean.

quot; Vous voiez donc par les effets que deffus, comme tous les François Catholiques, ProK-ftans,Neutres amp;nbsp;paifibles: viuoient mal contans les vns des autres:les Catholiques fur toutfc tem'nsdT nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fejour quc îarméc du Prince Cazimir faifôit fur la frontière du RoiaumC'

to™s^Franc. Tant pour le gaftamp; ruine qu’apportent les armées de ce temps en quelque pais qu’elles puilfct en General, marcher: nômementfi faute de paie les neccifite à defeharger leur courroux fur lepeuple.quc pour la crainte qu’ils auoient tous, queces troupes malcontentes ou alléchées par quelque autre efpoir que leurs partifâns François leur pourroient prefenter:ne tournallèntbride fur le refte de la France. Les Proteftans par fcmblable,joieux d’entretenir par grans elpoirs tous ces eftrangers: tant pour fe libérer des promeflès qu’ô leur auoir faites à leur premiere defmaiche; que pour d’autant plus pouffer le Roy 8c fon Confèil par la crainte de telles forces amp;nbsp;fi voifi-nesjaîentierc execution de fon Edit de Paix qu’ils maintcnoient h’cftreeffe(ftué,quedepa-rolles ez princippaux Articles portez par icclluy: ne trauailloienr pas beaucoup à les follici-ter de fortir hors du Roiaume. Mais les Neutres 8c pl us paifibles des François,emportoietbie vn plus amer contre cœui^Car fe reprefentans d’vn œil pitoiable, auoir jufques alors elle le jouet,la proye,la rifée 8c le butin du plus fort des deux partis:Ils voioiêtia mifcredeleurcô-dition redoubler, par les nouuelles impofitiôs qu’on vouloir leuer fur eux aux préparatifsd’v ne guerre future.-par le cruel 8c trop infuportable fèjour de tant d’eftrangers:prez defquels def pourueus de toute affcéiiôç que les Compatriotes pourroiét auoir pour adoucir amp;nbsp;redre plus aifee la demeure de ges de guerre fur le plat pars:) ils le voioient côme le but amp;nbsp;lèul fujetfur lequel ces eftrâgerspratiquoient de jour aautre les plus violentes 8c extraordinaires paffions qu’ils pouuoient auoir.Exemptans amp;nbsp;fauorilâns comme ils eftoient requis ceux des Caiholi-qucsamp; Proteftansgt;quipourla profeffiondes armes fèmbloientdeuoir eftre plusrelpeâésde leurs

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LIVRE Q^V ARANTEVNIEME. 518.

I'Ursfemblablcs, qu’autres qui dcfdaigncnt ou haiflènt Ie meftier des Armes. Pour ces occa.-'''^nsles Chefs des Proteftans,auoir prié le Priace Cazimir d’interceder pour eux versfâ xMa-Klléfiirlenticre cxecutiô de Ion Edit:ll depelcha Vuier àdeux finsda premiere pour ceft ef-'I: La deuxième pour le lupplier de fournir aux promeflès qu’il auoit tant de fois faites de ’Contenter les Reiftres Maiftres qui l’auoientfuiui jufques la. Inftoduit en Conlèiljluy fit ce-*«harenguc.

Combien qu’on faffeure de voftre bonne volonté pour fentretenement delà Paix qui à e-«amp;itéparvnemerueiIIeufêdinigencedelaRoinevoftremere:fieftcequ’en fexccutiôd’i- putéparle on donne tant de trauerfes à ceux de la Religionôc fi grandes occafions de dcffiâccs à vos WqueMonlèigneur le Duc Cazimir amp;nbsp;ceux de Ibn armée n’ont voulu faillir d’en auertir le Roy de ’ 'oftre Majefté, afin qu’elle y remedie prôptcmêtjfi elle ne veut voir bien toll le feu des guer-'^spaffées derechefplus allumé que jamais. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Plaintesdc»

l'iemiercment que remonftrâces ces jours paflèz à voftre Majcfté furet faites qu’il y a des- i^teftans l^'Jûafi j.mois depuis la Paix faite.'Sc que neâtmoins fon n’a voulu encores receuoir par tou- ^“Député*** •'S les bonnes villes de voftre Roiaume l’exercice public de ladite Religion. Que la ou on la du Prince on à intimidé tellement amp;nbsp;les Miniftres amp;nbsp;les autres par menaces amp;nbsp;effetsique ceux de

‘«tiglon ny oient amp;nbsp;ny veulent plus retourner. A Lyon on a tite des harquebuzades a mes de Paix n’eft contre moy. A Gien on a fait lefemblable la où le Miniftre eftoit pour prefeher. Au

^Wrede GraceleGouuerneur à fait publier defences 4 tous ceux de la Religion que^depuis * g. '’^Hoiscn çafcfont habituez en ladite ville: de fe trouuer aux aflèmblées fur peine de 50. li- autres excr-“f^d’amédepourla premiere fois, du fouet pour la lccôde,amp;d’cftrepêdus amp;nbsp;eftraglezpour ««sdcRc-

•roifiéme. ARoüenMonfeigneurle Cardinal de Bourbon non auec Ion trainlêulcment, ’’'^fuiuideplufieursConfcillers de la Court de Parlement de Roüen, des Capitaines de la æjdcïEuefque Deureux amp;nbsp;de fôn Cordellier: eftant aflîs à la Chaize d’vn Miniftre : Iblli-

15. jour de ce mois ceux de la Rcligiô de le départir de leur Religion amp;nbsp;le rcconoiftre P^^'pafteurdes menaçai^ qu’il ne vouloir que îexercicelê fit cependant qu’il lèroit tlâs la vil-^‘iS.Lo ceux de la Religion ont efté côtraints d’aller faire fexercice de la Religio aux faux “'’^rgsamp;puis hors les fauxbourgs mefme.vne ou z.lieuës de la ville.Côme on a fait àMets amp;nbsp;'‘'pluficurs autres villes aulfi.-Icy pres de Paris 2. lieues ou cnuirô,on à cité amp;nbsp;côtraint quel-gens de village de donner chacun vne amende amp;nbsp;peine pource qu’ils auoient alfifté à la P'^fèheau village nommé Noilÿ. Aux villes amp;nbsp;places ou texercice n’a cfté encores receu au-^^’^enient: on à cfleu les plus fedicieux pour Magiftrats des corps des villes: commjon a fait ’^jour de Saind Bernard à Troye du Bailly Maire de ladite ville:amp; prefèntement on allègue ^feniblablc ez autres villes.

b plus grande partie des villes fetrouue des Prefeheurs fedicieux qui menacent ceux El kn oi*‘^*crtemcnt; amp;blafc»nncntccfte Paix comme denullevalleur amp;non fêm-^“balaPaixde Chartres Scala derniere. Comme enladite ville de Troye vn Chanoine ^onimé Hemequin,Bluions 8c deux Moines dits du May Sc du Rianny fy emploient Sc autres finis. Mefmes trouue on par les villes Si villages des Cordelliersy eftans eniioiez pour fai-'^’nancer des liures de deuincurs pour magnifier la defeéte de Dom lean Dauftrie. Pour in-b peuple amp;nbsp;rendre fEdit fans effet. Finablement quand à ladite execution de LEditjon donne tous les jours desja nouuelles interpretations, modifications amp;nbsp;reftrinéfions de la ^^neamp;liberalle volonté de voftreMajefté:au lieu qu’elle fe doit largement eftendre.On c5-en Normandie ceux de la Religion de ne receuoir les eftrangers audit exercice; côme quot;olois amp;nbsp;tels qui font aliez 8c confèderez de voftre Couronnej^ufquels 8c le traffic 8c le ^^'iiinercc libre eft doftné par voftre Majefté.Et non feulement appelle on ceux la eftrangers: ^'^auflivosfujetsnon habitansez villes ou fexercice fo fait. Comme a Beaune en Bour-b^'igne on appelle ceu x Darnay le Duc.Et audit Haute deGrace og à défendu fur les mefines quedeffusjde ne fouffrir que aucun non habitué là,entrait audit exercice.Les menaças y °'’ fixigeroit l’amende fur les plus apparés de la Religio. Or fexercice n’eft pas libre 8c vni-' fil en celle façon 8c par ainfi ny eftrangers ny ceux d’vne ville pourroient aller à la Meflè à fiîutre ville.Ioint que cinq,dix ou vint ou vinteinq en vne ville ou villag,enc pourroiét cn-'fiiiirvn Miniftre n’y donner occafîon delesfoupçonnerdc vouloir furprandre les villes*.

Rrr iij.

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Noue. 1576, Pour les

L*H S IT O IR E DE FRANCE.

Chambres

hifliee non

Le fécond dont auions parlé à voftrc Majefté touchant la Iuftice,qu'onn’apas encores elia de l Edk amp;nbsp;bly aucune Chambre my partie par fi long clpace de temps. Et combien que vofirc Majelie ait voulu rcceuoir le Prefident icyainfîque voftre Majcfté nous dilôit ces jours palfcz: Si cit-Hoteftan^? nbsp;nbsp;quc Moiifieur de Arennes eft encores en celle viilc.Et cc n’a pas efté par faute de Prefidens

8c Conlëillers. Ains par meiftees de quelques vns; par remifes longueurs 8c certaines inueæ tions 8c façons nonaccoullumées que l’on à voulu tenitjpour he lesauouer fuffilamment come Prefidens amp;nbsp;Confeillers. Lequel exemple lcrt auffi pour en auertirles autres Courts fou-ueraines.La ou l’Edit de ces Chambres n’a auffi efté public amp;nbsp;moins execute amp;nbsp;y auoitil certains Députez des autres Parlemens pour empefeher aiiec cefthui-cy de Paris lefdites Cham-• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bres. Q^e Monfieur le ChancelUer à fait ordonner par Arreft du Confeilpriué, que les cau-

lês de ceux delà Religion efquelles le Roy à intereft, nclcront aucunemét renuoiéesez Cha-bres my parties. Que Meffieurs du Confeil priué euoqueront pardeuant eux toutes les caules ^d’iceux de la Religion pendantes cz Courts Ibuueraines: afin que par ce moicn les Chambres 'my parties n’en conoilîènt. Q^e plufieurs de la Religion aians lôllicité delôy fairepourucoir en quelques Offices Roiaux : ont elle rejeétez, 8c leurs lettres de prouifion refufees parMoO' fieur le Chancelier à foc cafion de la Religio. Le troificme point eft que la plus part des villes amp;nbsp;finguliercmét les Cappitallesjfont encores gardes Jour amp;nbsp;nuit les armes en la main des Catholiques. Que les villes e/quelles y a pareil ou plus grand nombre de ceux de laReligK’*' que des Catholiques /ont chargées de Garni/bn. Mefmes qu’à Dieppe,le Haute,Môtiuilli^b Poutcau de mer, Quilebeuf, Baieux,Caen amp;nbsp;aptres villes du pays bas de Normandiexna» pc/c hé grand nombre de Compagnies pour les mettre la en Garni/on. Que on ne lai/lc lônif des ports de Normandie ceux de la Religion /ans laiflèr caution de le reprelêntcr.Que pmh' eurs GentilshommesCatholiques amp;autrès nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dilënt que la moiftbn prochaine faite/efiant

Mon/cigneur le Duc de Cazimir forti de France: fon recommanccra la Guerre de plus bel»' Mafs auffi le drelTent equipages amp;nbsp;le prepare fôtauxArmes.Ce que monftre le complot dont voftre Majeftc melmes parle de ceux de Picardie p our le fait de Pej^onne. Qiui eft le quauiC' me point:aflàuoir le peu d’effet qu’on à monftré à Monlcigneur le Prince de Condé de tout^ les promefles par voftre Majefté à luy faites,fuiuant le traitté de la Pacification:lôit pour Id^’ bourlcmentde les parties ou pour làlcureté,ou pour fentretenement des Compagnies. Go exemple de Peronne non lèulemcnt Monfieur de Sainte Marie fuiuraà d’Orlans comme vo-Liguct. Majefté nous en à desja dit. Mais auffi la plus grande partie des autres villes amp;nbsp;principalement celles qu’on dit auoir fait certaines ligues. Celavicnt.de ce que voftre Majefté ne far renonceflcfdites villes 8c leurs Chefs à ces ligues amp;nbsp;qu’elle ne punift exemplairement amp;nbsp;vi-uement ceux qui donnent fi mauuais exemple au commancement de celle Paix. Cela vient auffi que fEdit n’a pas efté promptement publié par les Carrefours des villes amp;c lîngulieremet des Capitalics. Item que les Magiftrats n’ont point juré 8c qu’on n’a encores conuoque les Gentilshommes tant d’vne que d’autre Religion n’y les manäs 8c habitas des villes pour leu^ faire prefter le Icrment de garder amp;nbsp;oblcruer voftre Edit.Combien que cela foit porte exprn-fement par ledit Edit.Et de toutes ces contrauentions contre fEdit eftime on élire la princip pallc caulè. Le cinquième point dont nous parlafmes à voftre Majefté alfauoir plufieurs pr*’’-cippaux de voftre Confeil priué,de vos Courts de Parlemét amp;nbsp;de vos Gouuerneurs dclqucls tout le telle depend 8c ceux principallcment qui ne voient volontiers celle Paix.AinscnvoU-droiét volôticrs charger la Roine voftre Mere pour tant de peines lôins amp;nbsp;trauaux quefaMi-jefté à eus pour venir a ce bien ineftimable de la Faix.Le Conlêil priué outre ce qui eft dit lt;7 dcffiis rcfulè ordinairem^t les renuois des caules de ceux de la Religion ez Chambres parties. Le pareil eft pratiqué ez Parlcmcns.Mclmes les Procureurs fondez de procurations

fpecialles pour demander ledit renuoy ne font oiiïs.Lcs Secretaires amp;nbsp;gardes des féaux ne i' gnent n’y expedient,ne fcellcnt lettres à cete fin .FinabJement en confiderantfeftat des Gou-uernemësdes fa0s de faire quefon y pratiquedes deportemés des Officiers,corps des villes» autres côftiriiez enMagiftrar ou audoritcdlféblc qu’ils ont tous vneleçô pour le móftreyi' toutes choies empefehans l’exercice de laditeRcligiôd’cftablilfcmct defdites châbresamp; laleU' reté de ceux de la Religiô:quc toute rigueur retient les mefines humeurs qu’ils auoiet aupara-uât le traitté de laPaix.Ioint à tout ce que delïys les lôgueurs 8c remifes cfquelles voffieMaje-fté à detenu l’armée de Monfieur le Duc de Cazimir depuis la Paix faite, deuat que Fatiftaire

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livre Q_V arente V NIEM E. 319-

voftrc Majefté îcur a promis. La première Seconde Si troificme fois. A. ces occafions quot;on (cillement vos fujets : mais aufli les étrangers de ladite Armée : mefmes les princippaiix

, parens amp;nbsp;aliez de mondit Seigneur ; luy aians desja eferit pour ceft effet : ne peuuent pwferautrechofeßnen qu’on veut ainfi matter ceux de la Religion amp;nbsp;ladite Armée. Par-'i'ioynous fupplions qu’il plaife à voftre Majefté,de nous déclarer par eferit fur lefdites gene» 'îlles amp;nbsp;fpecialles contrauentions de l’Edit, voftre volonté: y prâdre bon éfgard Si remédier nviiiement Si promptement par exemplairé demonftration contre les contreuenans grans amp;nbsp;’quot;trcsfûitpour le general ou particulier de Monfêigneur le Prince de Condé: donnant prin-quot;'ppallcment l’exemple, la ou voftre Majefté fera en perfonne: que outre la particuliere fatiP ‘^Ôion de voir les promeftes que voftre Majefté à faites à ladite Armée: nous en puiftions rap-Poftetfes effets: comme lemandement que voftre Majefté nous à accordé amp;nbsp;la reception amp;nbsp;■quot;lülUtion du Prefident en la Chambre my partie icy.Afîn que môdit Seigneur le Duc Casimir puiffeaffeurcr de voftre bonne volonté amp;nbsp;ferme rcfolution tant monfêigneur fon Perc ^fesautresparcns,amisamp;aliez:que mondit Seigneur le Prince de Condé amp;nbsp;uos fujets; lef* ^quot;dsautrement par faute d’execution de voftre Edit amp;nbsp;par fartificc de ceux qui en font cau-'c:pour eftre plus affcôüoniiez à la jaloufie de vos voifins qu’à voftre fèruice, amp;nbsp;à fvnion des ^fincfisde voftre fang.Lefqucls autrement mondit Sieur voit claircmét eftre prefts à tumbet en plus grand amp;nbsp;dangereux periode de voftre Roiaume.Pour aquoi obuier mefdits Sieurs fE-^'äeutSt Duc de Cazimir aideront voftre Majefté tousjours d’aufïî bonne amp;nbsp;fînccre affeólió ^quot;'neilscuffent volontiers fait durant les derniers troubles paffez quand ils enuoierent moy Vvaiçr vers voftre dite Majefté à Lyon.Venons maintenant aux ligues qui fê braçoient en tou-

iaFrance pat les Catholiques pour en exterminer la Religion.

. ^evousay cy deffus parlé des Defïèins que les plus animez des Catholiquesauoient pour ^duirc le Roy àinterpreter,puis modifier,reftraindre en fin amp;nbsp;reuoquerfô Edit de Paix.pour Catholi.

quot;egard mefmement de l’exercice de la Religion Proteftante qu’ils fefafchoient eftre entrctc

lieux ou elle gangnoit de jour a autre nouueaux Religieux.Et pource qu’il ny voioiét Paix. Aoyaffeîannimé à leur fantafie:confererentpar plufieurs fois enfemble fur les moiensqu’-

quot;quot;ydeuoit tenir amp;nbsp;en fin arrefteret defê liguer amp;nbsp;aftbeier tous enfêmblepournettoier laFtâ- Ligue faime ced’vnefi dangereufe oppinion. Du moins que l’exercice n’en fuft public en aucun lieu amp;nbsp;^quot;(!tüusMiniftres,Diacre',Surucilans amp;nbsp;Anciens feiifïênt banis du Roiaume. Somme que abolir la Rc

confederation refoluë premièrement en Picardie,fut aflêz toft imitée par prefquetoutes ‘quot;SîutresProuinces de ce Roiaume. le vous en veux faire voir premièrement lesoccafions: Puis les moiens qu’ils y tindrent a l’auancement. Et pour fin le but auquel tousfts liguez tendoient.

Prélats, Sieurs, Gentilshommes,Capitaines, Soldats habirans des villes amp;nbsp;plat païs de ‘icardic: cftimans eftre befbin derepreféter les premiers,leur treshumblefidellité amp;nbsp;obeyf- ligue Catho 'UJice dont leurs grans,anciens Si recommandables feruices ont rendu rant de fuffifâns amp;nbsp;cer- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

^•wtefmoignagcs que l’on n’en peut aucunement doubterifupplient tous lesbons fujets du ftans. lloy de croire,comme la vérité eft tclle,que le feul zelle amp;nbsp;entière deiiotion qu’ils ont à l’hô-quot;tur de Dieu, fèruice de fa Majeftc,repos public amp;nbsp;confcruation de leurs vies, biens amp;fortu-celles de leurs femmes amp;nbsp;enfans auec l’pprehéciô de leur ineuitable malheur amp;nbsp;ruine

quot;'quot;’y eftoit prôptemét porirueh;les à non feulemct induits amp;nbsp;pouffez;Mais d’auâtage necefli quot;Kalarefolutiô qu’ils ont cfté côtraints de prâdre. Laque lie ne tcd à aucun châgemét ou in« nouatiô de l’âciéne amp;nbsp;premiere inftitutiô Si cftabliffemêt de ce Roiaume.Et partât ne peut e-

notée ou fugillée d’aucune mauuaifc façô,foupçô ou deffiâce^ins fera tousjours coneuë '^démontrée par les effets; que leurs confcilsSc intentions ne regardent, que la feule manu-quot;«'üon amp;nbsp;entretenement du fèruice de Dieu,de l’obeyffancc du Roy amp;nbsp;la feu reté de fôn eftat. «yoiâsbicparce quifcft paffé jufques icyique les ennemis n’ôtamp;n’eurct onequesautre but, •'no d'eftablir leserrcurs amp;herefics en ce Roiaume de tout temps tFes chreftié amp;nbsp;Catholique: ’neantirlaReligio anciéne,exterminer ccifx qui en fôt inuiollablcprofcffiôiMincr peu aipeu hpuiflacc amp;nbsp;auélorité du Roi:châgcr en tout amp;nbsp;par tout fô Eftat,y introduire autre Si nouuel-Mormctn’ôt peu moins faire pour le deuoir de leur hóneur amp;nbsp;cófciéces:que d’obuicr par vn quot;omun accord amp;nbsp;fàintc vniô,aux finiftres deffeins des rebelles, côjurez ennemis de Dieu des Majçftezamp; de la Couronne mefme ; Que pour le regard du fait particulier qui fc prefente

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luiiîctAouft nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

hcprcnibre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,j

Ortob.1576. jjs ont efté bien auertis 8c informez par les Gentilshommes 8c foldats qui ont acccmpa^ncjC Prince de Con détquefi toft que la ville de Peronne lcroit faille 8c emparée de fis troupes le dcffein eftoit d’y drellcr le magazin des deniers amp;nbsp;amas de ceux de la nouuclle oppinion.Qf*^ dcla,ion propofoitcnuoier8celancerlesMiniftrcs par routes les villes du Gouiierncmci’quot; depefeher les mandemes 8c #rdônanccs. En câs de naoindre reffus procéder par Arrcftsamp;fi” prifonnement des Catholiques,faifies 8c dégâts de leurs biens 8c toutes autres rigueurs quek dit fieur Prince conoiftroit G promotiô 8c auatîccmét de fa caufe le requérir. Delcxecutifn duquel deffein,nc pouuans attendre que la totallc ruine de la Prouince 8cconfcqucn'nicnilt;lc laCappitalle ville de Paris,lcpluscert'4in 8c ordinaire refuge du Roy.Etconfidcrcqiic aiicc ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fintercll de G Majefté 8c du public: leur lubfiftâce y eft fi tres eftroitementconjointe.qnck

peur dire G Majefté 8c les bons fujets courre inlcparablcmct vne mefine fortune: outre ce çw

Peronne amp;nbsp;fe'priuil.c gfs.

elldu zele de l'honneur de Dicu:qui doit eïlre bien auant cngràuc amp;nbsp;imprimé ctr noscarrS’ \Pour ces raifons tres-juftes amp;nbsp;plus que nccclGircs occafions, les fuldits Prélats, fieurs, Ge^ tilshommes,bons habitans tous Ccnficrcs amp;: alfociez en la prefente tres-chrcflicnnc vnicndf font refo!us,apres auoir preallablement appelé laide deDieu auec l’inlpiraticn de fon S.EipU^ par la communion amp;nbsp;particippation de fon précieux ccrps-.d’cmploier leurs biens.amp; vies jul-ques à la derniere goutte de leur Gng, pour la conforuation de ladite ville 8c de toute la uinceenlobeyffance du Roy amp;nbsp;en loblèruancederEglifcCatholique Apoftoliqucamp;Rtf^^ ne. Pour cell eilet fupplicnt G Majefté aucc toute tresUumble rcucrence, refped amp;nbsp;humih-té qu’ilsdoiucnt: quefon bon plaifir foitdéfi:rafncnreuo-irauccquelle fidcJIitéamp;dcuütioD la Nobleflc de Picardie amp;nbsp;Ciroiens de Peronne, luy ont cotilcrué Scales predeccflcursiceU« ville qui eft frontiere.-lant contre les fieges 8c entreprilês des ennemis cftrangcrs, que des en’’ bufohes 8c conlpirations domeftiques. Tellement que pour marque amp;nbsp;reconoifl'ancedcceû^ ancienne 8c incorruptible fidelité:les feuz Rois 8c G Majefté à prefent régnant ont honnoréte habitans de plufieurs gransSc Ipeciaux priuillegcs : entre Jcfi]uels Icuneft oâroié qu’ils nc peuuent eftre diftraicis ny demembrez de la Couronne. Ceft donc cnTubftancc qu’ils do'quot; rent demeurer tres-humbîcs 8c tres-obeylGns foruiteurs 8c lu jets du1lt;oy,zélateurs dcl’and® ne 8c vraie Religion-.En laquelle eux 8c leurs majeurs depuis le regne de Clouisontcftébap' tilèz,nourrisôcenGignez. Et pour ces deux occafions proteftentne vouloir non plus dpaj’ gner leurs vies à l’auenir.Commc noftre fauucur trcs-libcrallem.cnt fell offert à expoftr lafic-

ne pour noftre redemption,nous conuians amp;nbsp;appelhns à Vimitarion de (bn excplc.C'eft fonimcnt amp;nbsp;interpellent tous les bons fujets du Roy, continuer amp;nbsp;perlenerer en eeßemefin« rcconnoiflânce de l’honneur de Dieu 8c du lcruice de G Majcfté. Sans ceder pour peu que ce loit aux vens, orages,tempelles de rebellion amp;nbsp;delbbeylïànce: 8c encores moins /cftonner des empefehemens, troubles amp;nbsp;trauerfes que les Minillrcs de Satan donnent jeurncllcmcntàlî liberté de la Gintc 8c Catholique ReligiÔ-.à laudorité du Roy amp;nbsp;au repos de la France. Pour Jefquelles choies remettre amp;nbsp;rellablir en leur premier ehat, fplcndeur 8i dignité : de roropf^ toutes les pratiques qu’ils balliflcnt à leur ruyoe.Us croient leurs biens ne pouuoirellre nii' eux emploiez; n’y leur fang plus Jultemcnt 8c Ginâemcnt refpandu. Ec ellansenccftcfenue deliberation à laquelle feminent peril de cell ellat les a finablemcnt aturczr ilsfalfeiirentou trcles graces amp;faucurs qu’ils clpcrent receuoir de Dicu’luiuans les infaillibles promeflès: de la proteâiô du Roy leur Ibuuerain Seigneurid’eftrealTiftez'/oullcnusjaidez amp;confortezvni-uerlêllemcntpar tous les Princes, Prélats, amp;nbsp;Seigneurs de ce Roiatimc,’ D’autant quelaraC' re des Majeftez 8c de Monfeigneur fils amp;nbsp;fterej’aneantillèmét de lufainéleReligionj la ruine du peuple François cllant^njuréc,monopoléeiamp;dej5gnée parles xebellesiamp;leRoiaumep^ eux cxpblé en pgt;roye à tous les Barbares du mçndè ; Il eft déformais plus que temps d’empei' cher amp;nbsp;dcllourner leurs finelfes amp;nbsp;confpirations par vue Sainéle Chrellicnnc vnion, parèi-te intelligence 8c corrcfpondance de tous les fiddles loyau x amp;nbsp;bon fujets du Roy. Qui aujourdhuy le vrayamp; feffl moyen que Dieu nous à relèrué entre noz mains pour rellaurci fon Saind feruice 8c obeylfance de G Majellé: pour la manutention de laquelle nous ne polluons que bien prodiguer nos vies 8c acquérir vne mort tres glorieuG amp;nbsp;à nollre pollerité vu Articlescon tres-ccrtain amp;nbsp;alfeuré repos.

poîkcquF Qve nous demeurerons tous en lobeilfance de Dieu, amp;nbsp;de fon Eglilê Catholique, A-poftolique,amp; Romaine: en la fidellité 8c feruice que nous dctions au Roy 8c aux Lieuteuans SiGo«'

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L I V’R E. Q V A R A bJ T E V N LE ME.

■J 2 O.

^ Goüucnicursqn’ii à mis amp;: ordonné en çepays. Er qucnôiisviiironsentobeiflànccdefes s’obfcrucrSt ordonnancés. Tiendrons la main aux Officiers amp;nbsp;lufticiers eftabliz parlàtiire Majef- fo°-cz

'“CSvilles Screflorts de leurs Iurifditions:à ce que les mefçhans fbient punis amp;nbsp;les bons amp;nbsp;Confcdcrcz 'crtueuxrcconeuz; pour tels conferuez amp;nbsp;gardez en toute feme ré par les maifbnsamp; par les

•:^3mps. Q^enous honoremnsyfuiurons amp;nbsp;feruironslechefpri«cipal de ladite Confederario Reformez;

tout amp;nbsp;par tout Sc contre tous ceux qui fataqueront dircâement ou inditeôlemau à la per-'‘®nc,pour luy faire tref humble lêruice èc verfer tout noftre ßg amp;nbsp;noftre vie pour là grâdeur ^coniêruation d’icelle. Que nous garderons de toute oppreffion amp;nbsp;violence tant les Ecclc-‘■îftiques que le poure peuple; à ce qu’ils puifïcnr en toute lêuretc faquiter de la charge qu’-^J’ontdeDieu.Perccuoir Sz recuillir les fruits de leurs benefices. Vin re en repos en leur mai-traiiaillcramp;cultiucr la terre en affeurance meilleure qu’ils n’ont fait ci deuant. Que

'’CBse?;pofcrons tous nos vies pour la conlcruation tuition amp;nbsp;deffcnce des villes vnics aflo lt;:gt;«sauecnous: amp;nbsp;des places amp;Ch3fteaux dont ont aflèurera ledit fient chef de la prefente '’'3‘On. Qw nous tiendrons fecretsles auis qui feront faits par confcil de ladite afiôciation Si 9 •jBenoasdcfcouurirons tout ce quenous fçaurons eftre fâitiau prejudice d’icelle. Que nous garderons fidellité les vns aux autres; tant en general qu’en particulier pour nous faire amp;nbsp;ren-‘‘quot;cmutuellement toutes fortes d’offices de bonne amp;nbsp;immortelle amitié: fècourans îvn l’autre ’iibefuinde nos vies amp;nbsp;moiens commefoccafion le defireraamp;cn toute diligence amp;nbsp;promp-'itude. Les débats amp;nbsp;querelles qui furuiendront entre nous, feront appointez par le Coinfèfl

le tout feremcttra.L’auis Si deliberation duquel, fera relôlument gardé amp;nbsp;obfèrué par les ‘^^bjtans. Or pour rendre immortelle amp;nbsp;durable ccftc Confederation; SCpour facillitcrles nioiens d'y parueir ; fera remonfté àla premiere afrcmblécquifêfera,qu’il cft trefiicceflairc 'IB’auec le fleur que nous aurons pour chef pour noftre vniomfôiaitauffi nomfné:^ fix, huit douze ou plufieurs d’entre nous en diuers lieuxamp;autres qui auront la charge de faire 'ntendreaux Gentilshommes de leurquaruer ce qui ce deuta propofer au conßil pouren lîiteleur rapport: amp;nbsp;icclluy entendu refoudre ce qui fera mis enauant. Qu’il cftbcfoinde liircentendre aux villes etreonuoifines Si de noftre parti: cefte noftre refèdution amp;nbsp;faficurcr dicelles à ce qu’elles nous dônent la foy Si promettent toute affiftance.comme de noftre part '’BUS expoferons nos biensSc tousnos moiens pour les conferuer Si garder en toutes occafios nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

^quot;ife prcfenteront.Et pour ceft effet feront ordonnez quelques Gentilshommes qui donne- -. nbsp;nbsp;nbsp;.1

’Bm àcntendre aux corps defdites villes pour prandre cefte afïcurancc d’eux à leur faire le ' fßptocqiic.Le femblable fera fait à l’endroit des Eeelefiaftiques par ceux de nous qui feront lot-ua.. ®rdonnezà ceft effet ; lelquels ainfi qu’ils fe pourront bien afleurer de nous; Auffi nlt;Âs fecoiJ- '• 'oBtdcsmoiens qui leur feront les plus facilles amp;nbsp;aifez. Car pour la manutention de îexer-

de la Religion Catholique amp;nbsp;feureté des pafteurs, Prebftres amp;nbsp;Miniftres d’iccJle : nous bmtnesrefoluz de refpandrc tout noftre fang à fexemplc duChefd’icelle noftre Seigneur le-'“s-Chrift, qui nous en à fait le chemin le premier: afin que comme il à fait, nous nous eft'ot^ dons de toute noftre pu iflàn ce Si affeéfion à l’imiter. Sera auffi depefehé quelque GcntilhôL-’’icd’entre nous auec lettres de creance aux Confederez des Nations voifines de France qài «»went la mefîne fortune que nous courons:pour lesauertir demoftre vniÓ, leur juret affiftâ^

fidellité: Siprandre le mefrne d'eux. Seraauife par le Chef amp;nbsp;les efteuz pouf luy affifltef wConfeil du lieu ou plus commodément on fc pourra aflembler pour traitter des affaires de finiôfatitqu’cn dix ou douzeCantôs de noftre prouincc,ily ait de nous vn qniaura lachar-jedauertirtous Icsaffociez autour de lu y: dont le fera vn rolle ligné des Confederez. Que chacun pour fbn regard attirera le plus qu’il luy fera polfible d’amres Gentilshommes», Ibl-

bons marchans qui auront enuic de fc conlèruer amp;nbsp;aider à * rßirc ce que nous auone ■^whien commencé. Parce moiennouslçaurons de quel nombre de forces nous deiionS J'ousalfuret.Conuicndra exorter chacun de nous, à le bien equiper d’armes amp;nbsp;chenaux* afin

quanti illcra belôin d’executer vue bonne entreprinlè, nous lePuilfions foire en toutedl-hgeaceamp;bonequipage. Sera bon d’auilcr des Rendez-vous afin que fi les ennemis prettneift ^^itmesamp;’nouspreuiennent comme ils ontaccouftumé; nous aïons moicn de les combat-^eauant qu’risfc Ibicnt affcmblcz. S’afttircr de la fidellité de ceux qui font aux places, villes “Ghafteaux du Roy amp;nbsp;des fieurs tenâs noftre party:de peur que îénemy ne fen préualle par ^fihfciïoufiirprinfc comme ilen cft couftumier.Refoudredes moiens que nousauïonsd'ê-

Rrr iüij.

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L* HISTOIRE DE FRANCE.


luir, luilki


V*'’ Gentilhomme à la Court: la fidcllité duquel amp;nbsp;experience en affaires fera concuc pour nous auertir des refolutions de ceux qui font ralliez aux Princes de Normandie,Picât' die, Champagne amp;c. Et de ce qu’il apprendra en Court amp;nbsp;pour y faire amp;nbsp;négocier les expC' dirions qui feront rcquifes.Ordonncr la façon dont l’on vfera à fendroit de ceux quinefaifan’ eftat de leur reputation; fo»iront des bornes de leur honneur, amp;nbsp;du reglement donné amp;p^ Jicc faite eiMrenous,Sera treineceflaire de promptement dcliberer des moiens par le/quelsco-mefoijsmain, on pourra tenir quelque petit nombre d'hommes dans les places fortes Chafteaux.-dcccpays:de peur defurprinfe com’on les pourra ftipendicr. Comiienén fuplier humblemenile Seigneur chef des affocicz de cefte p rouince,dc nous afftirer detou® lesplacès.ftKtcs qu’il à dans le pays pour les mettre dans les mains d’hommes fîdellesamp;dho neur. Aufli nous luy jurerons amp;nbsp;promettons toute fidellitc foruice amp;nbsp;d’emploiet tons nos moicnsamp; biens tant pour cefte affaire en general qui touche à tous que pour fon partie^ - lier, pour creucr tous aies piedz pour fonditferuice : amp;nbsp;garde deles places amp;nbsp;autres choies qui luy importeront amp;nbsp;touchcront.Etpource qu’il faudra faire desfraiz pourlc generaldcs affaires;il fora bon d’auifer des moiens dont îon vlèra pour enuoicr en Court toutes Si quantes fois qu’il en fera befoin, pour receuoir les cômandemésdelâ Majefté.f’æ dra par fomblable eflire amp;nbsp;choilir quelque dofte amp;nbsp;galland homme qui drclfera les mémoires amp;C. affaires de Court amp;nbsp;d’ailleurs ou il faudra enuoier, lequel fera rclident au presdenoßi^

P V I s ils enuoicrent par toutes les prouinccs, Bailliages amp;nbsp;Senefohaucces pour animer 3 l’effet que delTus, toute la NoblelTc amp;nbsp;les plus apparens des Catholiques fuiiiant la creM^ qu’ilsauoient particuliere du general amp;nbsp;des Chefo particuliers de la ptouince. levousfr*^/ voir le progrez amp;nbsp;effets de tout ce que deffus en fon lieu.

A F Toomde la Sainte Trinité,Pere,Fil\ amp;nbsp;Saint Eff rit noßre fettlvray Dieu, auquel fott gloire honneur

Laformc'dc L’ASSOCIATION dcs Ptinccs, Seigneurs îc Gentilshommes Catholiqu«’*^®*^ cftrcôc fera faite pour rcftablir la Loy de Dieu en fon entier, remettre amp;nbsp;retenir le faintfet^**'

* UC chacun nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la forme amp;nbsp;manière dclafâinteEglifc Catholique, Apottolique

y entranrquot;quot; maincj abjurans amp;i renonçans tous erreurs au contraire. Secondement pour confcruerlcKoj ^tcnu pro Henry Ars de ce nom par la gracedeDieu ôcfosprcdecelfeursRoys tref-chrcfticnseiiit' ” 'f' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tat fplandeur, autorité, deuoir,foruice amp;nbsp;obciftàncc qui luy font deuz par ces fujets,ainft ft'’

il eft contenu par les articles qui luy forent prefontez auxEftats. Lcfquclsil jureamp;pto’’'^^ garder àfonfacreamp;Couronncment.Aucc proteftation dette rien faire au prejudice dece“]^ y fera ordonne par Icfdîts Eftats. Ticrccment pour reftituer aux prouinces de ccRoyauæ^ Éftats d’icelle les droits,preeminences,franchifos amp;libertcz anciennes telles qu’elles tlu temps du RoyClotiis premier Roy Chrefticn Sc encores meilleures amp;nbsp;plus profitablem'^ ft elles fo peuucnt înuenter fous la proteftion fufditc. Au cas qu’il y ait empefehementopp^ fitioh oiutcbellion à ce quedcfrus,par qui amp;nbsp;de quelle part qu’ils puiflentcftre:fercgt;quot;l'’' lt;litsaflbcicz:tenuz amp;nbsp;obligez d’emploicrtous leurs biens amp;nbsp;moiens, mefmcs leurs propr^ perfonhes jufqucs à la mort pour punir, chaftier amp;nbsp;courir fus à ceux qui Sauront voulu etquot; tredireamp;empefcher :amp; tenir la main que toutes les chofes fufditcs foient mifés à execution rcelement amp;: défait. Au casque quelques vns des affociez, leurs fujets,amis Si Cenfedetcî fufifontmolcftcz, opprerfez amp;nbsp;recherchez pour les cas deffus dits parquiqueccfoit:fero'’, tenyz lefdits affociez emploicr leurs corps, biens amp;nbsp;moiés pour auoir .vengçnce de ceux auront fait Icfdites oppreffos amp;nbsp;moleftes. Soit par la voie de jufticeou des armes fans nu acception de pcrfonncs.^il auient qu’aucun des affociez apres audit fait forment en ladite foci3tion,fo vouloir retirer ou départir d’icelle fous quelque prétexté qùecefoit (queD*quot;* ne vueillc) tels refraftaircs'dcleurconfontement feront offencez en leurs corps amp;nbsp;biensen toutes fortes qu’on fo pouna auifor: comme ennemis de Died, rebelles amp;nbsp;perturbateurs duf' pos public. Sans que lefdits affociez en puiffent eftre inquiétez ne recherchezfôit en puu ne en particulier. lureront lefdits affociez toute prompte obciffanccamp; foruice au Chd^

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Livre q^v arantevnieme j2i.

donner confeil, confort amp;nbsp;aide: tantàfcntretencmentamp;conferuation WiteafTociation: que ruyne aux contredifâns^ icelle: fans acception ne exception de per-'^^^•Etferontlesdefaillansamp;dilaians punis par l’autorité du Chef amp;nbsp;félon fônordonnan-ƒ Quelle lefdits afïociezfe fubmettront. Tous Catholiques des corps des villes amp;villa-0 firontauertisamp;fommezfecrettemenr parles Gouuerneurs jiQrticulicrs,d’entrer en ladite ^lationjfournirdeuëment d’armes amp;nbsp;hommes pour fexecution d’icelle felon la puifïànce hcultédc chacun. Que ceux qui ne voudront entrer en ladite afïociation; feront reputez ennemis d’icelle Scpourfuiiiables par toutes fortes d’offenccs Si moleftes. Et défendu

“«tsafTociez d’entrer en dçbatsny querelles tvn contre l’autre fans la permifTiondu Chefjà ‘ 'fwge duquel les cowtreuenans feront punis tant pour la reparation d’honneu r que toutes ’“'fKfortes. Si pour fortification ou plus grande feureté defilits aflbciez, fe fait quelque con-•lentionauecles prouinces de ce Royaume: elle fe fera en la forme defTus dite amp;nbsp;aux mefmes Jonditions.'foit que ladite alTociation foit pourfuiuie enuers lefdites villes ou par elles dema-

fl autrement n’eft auife par le Chef. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;

‘ï jure Dieu le Créateur, touchant celle Euangille Si fur peyne d’anatematizatiô Si dam- Forme de éternelle: que j’ay entré en celle fàinte allbciation Catholique felon la forme du traitté ferment de ^“'uiyàeftéleuprefentement, juHemcnt, loyaumentamp;fincerement: Ibitpoury comman-^''uuyobeiramp; feruir. Et promets furmavieamp; mon honneur, de m’y conferuerjulques à ’ucrnieregôuttedemonlâng:lânsy contreuenirou m’en retirer pour quelque mandement P'^^texteexeufe ny occafion que ce foit.

Lu Ce temps le Prince de Condé feit rcmonllrer à leurs M3jcflcz:quc confiderant bien les S^ândes dettes qu’elles ont à paier il feroit trefnarry de les importuner â prefent pour le paie-j^^utdesfommesquiluy ont elléaccordées en traittant la paix. Ainslé contentera luyellre quciePrio-quot;'‘henaffignat les terres amp;nbsp;Seigneuries de Congnac amp;nbsp;làint lean d’Angely : pour en jouyr Äesaurembourfement defdites Ibmmcs: comme cholé qui ne leur apporte que commo- ducage uitcfans incommodité aucune. Ellant bien plus aile de luy del a ilïcr la jouïlïànce de vint mil P® uwesde rente,que de luy paier cinq cens mil liures. Dequoy il fupplie tref humblemct leurs jcftczde fai ’•«CSMajeftex Si en ce peu luy faire paroillre ce dont elles font tous/ours afléuré de leur bon-''«volonté. Mefmes par de Foix, quiluyaporté parolle de leur part pour falfignat de partie en icelle wsdeniers. Etd’autatnt quelapourfuittedcs affignations pour le paiement des compa- aucclateé suies à luy accordées par ledit traitté,pour la conléruanon delà place qui luy feroit baillée Poutlaretraitteamp;feuretté delà perlbnne-. teuiendroit à grans fraiz Si dcfpences ellant main-'«quot;anteflongné de leurs Majcllcz.-les fupplie vouloir accorder falfignat pour fauenfffur la re-''«pte d’Angoumois, ^|în que lefdites compagnies ellans bien paiées.-aient moien deviure amp;nbsp;^«ntretenir fans ellre contraints amp;nbsp;forcez vier de foulle Si oppreflîon fur le poure peuplc.PIus Rue par toutes fes depefehes elles font tousjours afleuré de leur bonne alfeôlion à fentretene-

P’wt de la Paix. Et que leur intention e11 qu’elle foit treféxaélemcnt gardée amp;nbsp;obfcruée: corn- Plaintes du MCchofe deppendant de la conféruation de leur autorité . Neantmoins qu’il ne fe voit jour- îes”ontraué ’’cllementquedcscontrauentionsamp; defobeifTances: aufquelles toutesfois il n’ell nullement donsàl’E-pourucuny remedié.N’aiantpeu d’Ofquerque Gouucrneut delà ville de Han, r’entrer enco-’«Sen fonGoiiuernement quelques lettres que leurs Majellez en aient eferites. De forte que ^«Puistrois mois qu’il ell à la pourfuitte il n’a peu rien obtenir. A celle caufe il fupplie leurf- pgronne fai ditesMajellez y vouloir pouruoir. Comme à la punition Si challiment de ceux qui lé font lâi- fie fans com hsdelaville de Peronnefans le commandement amp;nbsp;autorité de leurfdites Majellez. Et pour ^«rebellions amp;nbsp;delbbeilfances qu’ils ont commifes en cela, les faÿ declarer par la Court de 1 es Cathoii. l’îtlementcriminelz delezc Majellé, comme perturbateurs du repos public Scinfraéleurs delEdit de pacification ; amp;nbsp;leurs biens acquis amp;nbsp;confilquez pour ellre réunis à la Couron-D«Etattendu que fans celle procedure, l’on ne peut elperer cy wres,ou d’euxmefinesou dîsautresqiicle femblableou pis,dontla couléqucnce trainevn^ien grande guerreapres iôy. N’eftâtau relié tant poulft en cela de fon mal côtentement Si de quelque defir de végen- ptoteftans rrpourfoffence qui luy à efté faite: que pour linjurc faite à leurfdites Majellez: pour auf Ruelles faire rendre îentiere obeilfancc qui leur ell deuë-.ilell prell d’expolér fa vie amp;nbsp;tous feinoicns quand il leur plaira luv faire cell honneur de luy commander:repreléntant aulfi les plaintes de ceux de lEglifo reformée en la ville de Mets ellans compris en l’Edit de pacifica

tion

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L’ HISTOIRE DE FRANCE.

Vidamc tic Charries.

Chambres my panics.

tion par lequel il leur efi: permis îexercice de leur Religion en ladite ville: difbit anoircy uant eferit amp;nbsp;fupplié IcurMajefiez de leur faire pour cefi effet donner quelque lieu en icelle-Neâtmoins ditauoir efié n’agueres auerty que PiêneGouuerneurdu pays Meffn leur àafl-ê' né l’exercice,^«: pourydreffer Templelelieu appelléele retranchement auquel il «y à aiicni’ baftiment. Et d’autant que «e feroit à tous coups les expofer en danger amp;nbsp;à la mercy du peuple qui à ledit lieu fort odieux amp;: à contrc-ccEur; il fupphc de rcchcflcurfditcsMajeflezdordonner qu’ihleur fera deliuré autre lieu plus commode bafty dedans ladite ville:afin qufp^ ce moiéils fc puifïet reffetirdu fruit amp;nbsp;benefice delà paix En fin lesfûpplie d’aiioire^ardauX pertes du Vidame de Chartres lean de Fcrricres.Et le recempenfer de tous les démagesqun à rcceuz en fès biens dernièrement à foccafîon des guerres. Et auffi çfiablir les Chambresnff parties amp;nbsp;l’exercice de la Religion ez pays de Gafiinois amp;nbsp;le long de la Riuicrc de Loyrc.A

quoy fut rcfjxjndu en ces mots

blci57lt;f.

RcPponct s A Majefié aiant toute telle affedion que mondit fieur le Prince fçauroit defirer,deîafcoiii-duRoyic^ moder en fêsaffaires autant qu’il luy eft poifible. luyàfait expedierîaquit patentncceflaii® 14. beptem. pour eftre affigné amp;nbsp;paie des deux cens mil liures qu’elle luyà ci deuant accordé en annGes:amp; cômandc tref expreffemet aux gés de coptes le verifier.A ordôné faire apcllct é«' uant elle Je findic du clergé,pour pouruoir à mondit fieur le Prince fur le paicmer de fix viots mil liures dót il aucii efié aflîgné fur ledit clergé. Luy à très volôtiersacordé le reuenudeb tcrrcamp; fêigneuriede Cognac auec la ville de S. leâ d’A ngeîy pour fârcttaittcamp;demeure ne fcrcit moins aife de le gratifficr du reuenu de la terre amp;nbsp;f eigneurie dudit faint lean filEfiâ*

S’ lean d’An gelyamp; Con gnac accor dezau Ptin ce pour Pe roniic aucc longues dif ficultcz

Afii gnation deiàfolde dés barque buziers du Prince.

Contraucn tionsàl’E dit de Paix

Peronne.

Mets.

Vidafmc.

de fes affaires le pouiioit peimctrc.Dot niôdit ficur IcPrince à fi bône conoiffâce qu'il à tout« cccafion de ne prefier dauantage fa Majefié pour ce regard. S’afîeiirant que en tout ce pourra quand Dieu pertnetra que fés affaires fbient en meilleure difpofitionjclleluy fera tous-jours conoiftre quelle l'aime comme merite le fang dont il luy appartient. 11 à cfté baillé gnaiion au trefoncr extraordinaire des guerres pour le paiement de douze cens hommes’^' cordez à Môfêigneur frere de fa Majefté.Ce qu’elle ne peut changer ny baillcrautreafligoa-tionpour ceux qui font départis à monditfieurle Prince: Lefquets feront paicz desdenieis pour ce dcflinez comme lesautrcs.Ccft au grand regret de fa Majefié qu’elle voit tant dedc-fobcifiànccs que luy font fes fujcts.Et quefor.Editamp; ccqui en deppéd nepuiffeeftrefipróp' temenr execute qu’elle dcfircroif. chofe qui auoitefié aficz preueuë lors du traitte d’kclluy* Attendu la licence que la plus part defdits fujets fefioit donnée durant les troubles. Ooifi® promettoit rien moins qu’vnc grande difficulté à les ramener du premier coup à leur deuoifgt; comme ÂMajefiéà depuis expérimenté tant au fait de Dourlensamp;de Peronne quecnpIU' ficurs autres chofes. Ce qui luy defplaift autant qu’il cfi pcffible. Et cfi bien refolu de ne rien obmettre^ny efpagner à ceux qui ont toute affeâion à fon feruice. Corne elle fafîèiire de mœ dit fleurie Prince pour refiablirtoutes chofes en leur premicrEfiat. Ceux de Mets ont elle fatiffaits de lieu propre pour fexercicc de la Religion prétendue reformée. De façon qu'ilsen font demeurez contans. Qiwnd à Monfieur le Vidame de Chartresjlc Roy fera tousjoursbk aifè de faire pour luy aux occafions qui foffirirôt tout ce qui luy fera poffiblcfelon lacoir.mo-dire de fes affaires .La plainte que fait Mondit fieurlc Prince pou rie dernier article defoo inftruôlion: de ce que l’exercice de la Religion prétendue reformée n’efi encores receuëen plufieurscndroitsrdcppend delà difficulté cy deuant touchée, engendrée par la longuecon-tinuation des troubles. Quiefi aufficaufèquc la Religion Catholique n’efi non plus rcwilî en beaucoup d’endroits :ny mefines les Ecclefiafiiqucs amp;nbsp;pluficurs autres Catholiques réintégrez en leurs biens .Dont fa Majefié reçoit tous les jours afiez de plaintes, amp;nbsp;fait toutes les mcillcu rcs prouifions qu’Âle peut auifer pour làtisfairc tant aux vns qu’aux autres. Eniioiant

pour cefi effet entre autres chofes des commiflàircs perfonnages notables amp;nbsp;de quallitépaf toutes les prouinccs.Etauffi a ordonne faireles depefehes neceflàires pour l’efiabliffcment des Chambres my parties.-nc Ififfant rien qui puiffe deppendred’elle pourauancerautantquefii-re fê pourra îexecution de fon Edit.

Diuifions à Cependant les diuifions faugmentoient de jour à autre entre les Rochellois pour le fait de fuH’entiée^ vcnuc du Princc de Condé. Le Maire amp;nbsp;quatre ou cinq autres des Principaux, tenanstous duPrincede Icsjours Confcilà part: perfifioicntd’empefchci fôn entrée. Atout le moins eftoicntd'auis Condé. qu’elle fe deuoit différer de peur des incoucnics qui les mcnaflôict.LcsCappitaines au cotrai retenans

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livre q^v arantevnieme.


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tenâsordinairement Confeil auec les Miniftrcs amp;Confiftoircs: trouuoient pour le plus ex-•^'wlereccuoir. Etqueccftoit vne ingratitude amp;nbsp;injure trop grande quederefuferlapoftc

tel Prince en vn temps melînes,qui n’eftoit encores bien afluré. Mettoient en balance les uits qui couroient par la France, auec la volonté amp;nbsp;le deflèindu Maire amp;nbsp;de ceuxdelôn onleil: dcfquels ils ne pouuoient pour ce regard qu’ils n’cunÇnt plus grande deffiance que J’iiiîis.Surquoy ilnyauoit pas faute de nouueaux rapports amp;nouuelles occurrences pour ^^yconfirmer dauantage.Et outre ce prefque tous les réfugiez infîftoient à la venue amp;nbsp;deli-

toient à quelque prisque cefuft,foppolêr à tous ceux qui eftoiêt d’auis contraire. Et pour effetteniioierent à faint lean le treziéme dudit mois fupplier de ne différer plus fà venue pstmefme moien taffurer de leur bonne volonté:en laquelle ils auoient auflî trouué vn bÔ

’’ombrede ladite ville qui ne luy manqueroient au belôin. Le Maire d’autrecofté deux jours nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

’P’osdepcfchadeux marchans vers luy tendansà ces fins premieres.Lefqueis retournez le Di-^ 'it O’Mchedixhuitiéme NquejnbrejJrelenterent fès lettres au Maire. Or pour aucunement cou-’’’’tcequebeaucoupKiy imputoient,d’auoir au parauant tenu Conferl eftro«d’aucuns par-* ’’culicrspour le fait dont eftoit queftion, fans admettre ceux Icfqucls deuoienteftre appeliez; ’’’’lîdeconuoqucr en fà mailbnles Miniflres amp;nbsp;Capitaines de la ville. Aufquels priuement “Communiqua Içfdites lettres levintvniéme dudit mois. Et dautant que par icelles fonco-ooiffoitaflez lesmefeontentement dudit Prince pour le reffuz de fentrée que la plus grande Plaine partie de ceux qui eftoient laprelêns portoient impatiemment amp;en imputoientia carfeaudit Maire amp;nbsp;à quelques autres: feirent ferment n’auoir oneques penfé de mefeonten-’cr le Prince ne fe defunir d’auec luy en chofe qui luy importafi. Moins de faire chofe derro-Soantâlaprofcffion de la Religion qu’ils tenoient.tous refoluz viureSc mourir en icelle.Mats HJ*ils pouuoient bien protefter en faine confcience;que tout ce que y auoit efté mis en auant

oit eftéque d’vn bon zelle amp;nbsp;pour euiter la ruine des Eglifès prochaines qui eftoit toute nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

’Heuréeaucnant que fi fubitement fon euft receu ledit Prince. Surce le vint troifiéme le Mai ïefeitvgeaifemblée genqjalle à ÎEfeheuinage, afin de communiquer les lettres dudit Prince «^Ipauoir fl le peuple approuuoitfa venue ou non. Ou elles furent leuës amp;nbsp;les rcfponces à colles qui luy jQQÎent eftéenuoiées de la part du Maire. Et par icelles les remercioit de leur '’oiineaffeâionenuersluy: En laquelle il les prioit de continuer auec aftcurancequ’ilsn’ef-coientamp;neferoientjamaisfifidellesàeuxmefmes,qu’illeureftoit.Au deueurantcuenpeu ^ejours ilfc deliberoit aller en Broüage amp;nbsp;à îauenture dôner jufques à la Rochelle pour voir les bons amis. Ce pendant qu’il les prioit luy enuoicr perfônnages fiddles amp;nbsp;quallifiez; auf-’jools ilpeiift dire chofe qu’il ne leur voulloit eferire ne mander.Puis tvn de cesDe^itez ren-^^”0publiquement comte de la legation-.dit que le Vendredy precedent par commandement du Maire ils eftoient arriuez à fàint lean par deuers Monfieur le Prince: auquel aiant prefênté 1« lettres dudit fiéur Maire amp;nbsp;les auoir leuës; leur auoit dit que ladite lettre contenoit trois points principaux. L’vn le remerciment qucMelfieurs de la Rochelle luy faifbient de certains wertiffemens qu’il leur auoit donnez; touchant quelques pratiques amp;nbsp;machinations contre Turville. Lequel à la vérité il leur auoit donné tel qu’il tauoit receu de bonne part. Q^ils pouuoientbien conoiftre par la que leurs ennemis perfiftoient encores en leur premiere volonté. Et pat tant les prioit fe tenir mieux fur leurs gardes que jamais. Le fécond concernoit losEftats generaux auquels il eftoit marry que ceux de la Rochelle n’auoient encores enuoié leurs Députez; Dautant qu’il eftoit fort à craindre que le petit nombre de gens de bien qui y eftoient pour les Eglifestne fut emporté à la balance par la multitude de ceux qui n’en demâ-doient que la Ruyne. Le troifiéme concernoit fa venue à la Rocj^lle: àlaquelleillesreco-ooiffoitaucunement’encliner amp;nbsp;fous conditions: dont il les remercioit. Toutesfofs eftoit däuis d’en communiquer à fôn confeil pour voir ce qu’il en feroit: les priant à celle fin luy en niandcrau parauant la forme amp;nbsp;maniéré. Et que à la vérité ledefÿ qu’ilauoiteu au parauât d’y aller,n’auoit efté que comme en ville d’amis amp;nbsp;en temps de paix. Qui le fàifoit beaucoup «bahir du refus qui luy auoit efté fait. Et veu lequel il n’eftoit maintenant délibéré d’y aller quot;

premièrement ils ne luy mandaffent les conditions.Et fi amp;nbsp;quand amp;nbsp;comment il y en-’'«oit.Toutesfois les prioit ne trouuer eftrâge fïl eftoit contraint auenant qu’il y allaft,d’eftre

peu mieux accompagné que de couftume. Qui ne fera toutesfoîs que d’vn petit nombre dcGentilshômes amp;nbsp;de trete harquebuziers,pour le befbin qu’iHauoit de faire plus fogneufe

Ht*

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Novembre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gardedelàpcrfonnc. Dautantmelfnes que allant dernièrement de Broiiage a làintleanjonluy

pitaines en Connefta-blcsàlaKo-chclle.

auoit dreffé embufehes de huit vints cheuaux. Lefquclseftoient venuz reconoiftrevnii«^ foldats delà garde;qu’il faifoit corne malade porter dans fô coche. Sur ce leMaire demanûâct particuliercmê aux principaux des alïiftans fils trouuoicnt bon que le Prince entraft amp;qu^ quandàluyileftoit decc:^auis: tiouua que la plus grande partie tant de la maifon delavilk desRoXl’ que des Bourgeois amp;’ habitans yenclinoitvolontairementjexccpté quelques vnsdefquelsfo' lois (ur l’en- pjnion amp;nbsp;Ic Confêil eut aufîj peu de poix en celle alTemblée qu’ls furent jugez mal fondez amp;nbsp;« deCondé 1“*^ raifons de peu d’apparence de tomber fous le joue amp;nbsp;fujeélion de la ISobleEcrcJonEilsdf foicrit qu’on té deuoit fouuenir pour les chofes paHces pendant les derniers troubles.Nonobl-tans toutes ces chofes amp;nbsp;pliiiicursauires; la cômune voix futque leur deuoir efloit d’enuoier fupplier trcf-hiimblcmenr leditPrince de venir quand bon luy femblcroit. Mais auecfontrain ordinaire amp;nbsp;la moindre compagnie que faire fo pourroii. Et auffi qu’il jurcioit dene rienfai-rt ny entreprendre au pieji4dice de leurs priuillegesquieftoient cntrcauttcsden’auoitGc“' uerneur ne garnifon. Surquoy Odet de Nort, Miniflre apres que le Maire feut requis d’cypi* ner dit que ce feroit la plus grande ingratitude amp;nbsp;injnflice du monde, que de refu fer la porte à vn tel Prince:que Dieu auoit doué de tant de vertuz amp;nbsp;perfeéliens. Et qui desja en ƒ grande jeuneffe auoit fait pour la defence de la Religion ce que autre Printe de Fiâcen^ Uüir parauant fait. Que les Barbares mcfmcs condemnoient ceux qui refufoient lesportcî’ leurs amis tantpetisôt eftrangesfuflent ils. Au reffe que chacun fçauoir afToZ que leditfîeiir Prince efloit fî fage amp;nbsp;bien appris: qu’il n’y auoit aut un quel qu’il full defonaageamp;quîll'’' dignedeluyeflre parangonne. Et que aiant perdu ce tant regretté Prince fon perc au jo“' d’vnefi funefle amp;nbsp;luélueufe bataille amp;nbsp;pour vnç mtfmc querelle: il n’efloit viayfomblablc qu’il foubliafl en chofê concernant la prottélion de la vraie Religion amp;nbsp;particiiliercmewk bien de la Rochcllc.Or dautant que ledit Prince mandoit qu’on luy cnuoiafl perfônnagesdf gnes pour conférer auec eux de chofê d’importance; ledit de Nort amp;nbsp;Pierre Bobineaufurta' députez pouraîler vers fon Excellcncc.Ce qu’ils fei rent IcLundy enfuiuât. Peu apres leM^^ re,Ic Lieutenant amp;nbsp;quelques autres particuliers de la maifôn dcville,faflemblerentcejp''f à lEfcheuinagc amp;nbsp;depuis enmaifon particuliere. Ou fut délibéré de beaucoup de ckofo-Aflembiéc Dont les Capitaines ne furent guercs contans.Mcfmcs qu’il cufl eflépropoféamp; misenauat gcHes Ca- dc les deppoffeder de leurs charges, amp;reprandrcla premiere forme de faire la gardedckui ville par^Conneflablcs perfonnages peu expérimentez au fait des armes mais bien zellez a la defence de la Religion amp;de leur patrie. Comme ils auoient aflêz fait de preuueaiix derniers Sc pi^edens troubles. Tout cela amp;nbsp;autres chofês en faifoit fouppennet beaucoup. loin) les remifês amp;nbsp;de’aiz dont l’on vfoit à l’endroit du Prince pour le fait de fa venue: qiiele Mai-

re amp;nbsp;ceux de fon confcil auoient quelque intention de pratique côfcrme au bruit qui en ccu-

Ruze pour fedcffaiic hônclicmcc defes ennemis.

laRochellc. auoicnt refifte jufques àprefent.Ét qu’ils fçauoiét auoir la puiflance de les empefchcienleuis delTeins. Sur le'foirJeMairc feit crier à fonde trompe de ne donner fauce allarn'c. Laouellc aliénant il eftoit commandé à chacun fc retirer par deuers luy pour receuoir fon ccnimandc-ment :commc ccluy que fcul ondeuoit tenir pour chef amp;nbsp;Capitaine de la ville. Ce qui n’ató point pour appaifer les murmures amp;nbsp;diuifiôs qui ja eftoient aHcz enflâmécs.Et fur l’auisd’en-uoicr gés en l'iflc de Ré à çaufe de l’étreprife desCatholiques (encores que ce bruit fut faux) plulleurs dçfdits Capitaines amp;nbsp;autres fondoient ja le reffuz qu’ils'en dclibcroientfaircxraiuK quccefut vu ftratageme pour faire fortir de lavillcceux qui pourfuïuoientlaveuucduPuu ce Sgt;c confquêmétpour eamp;éluer les defleins de ceux qui luy eftoiét côtraires en cell endroit. Ce pendant iJLs auertirentoe rechef ledit Prince de tour ce qui lê pafToit en la ville le DimaU’ ehe vint cinq^iiiémc dudit mois.Auquel jour ledit Prince repalToit de l’Ifle d’Ollerô cnBroquot; age Scauoit enuoié par vn fien Laquais lettres à quelques Capitaines de la Rochelle pourfes affaires particulières leurihiandant qu’il lê dcliberoit venir par mer auec petit train. Toutes» Ordre du fois le vcnt l’en empclcha.Ce pendât le Maire non contant de tant d’allées amp;nbsp;veniiës.Mefiues Maue pour qu’on fut allé vers ledit Prince làns l’enauertir: prit de la occafion de tenir quelques jours delà ville enfuiLiant les portes de la ville fermées fors celle de Maubec qui encores lï cftoit oimeneia contre les plus part du jour. Dauaiitage il feit foflbier l’entrée de la Chelîieamp; fermer la premiere calk crainte que de baflê mer aucun n’entraft ou fortift quand il voudroit.il faccompagnaé’vne

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^otpsdc garde deuâtûmaifôn. Le tout pour le doubte qu’il difoitauoir quequelqu’vn vou-‘quot;tattentcr à la pcrfonne. Le vint fixicme du mois «apres que le Prince eut enuoié le Gapitai-ytdefcs gardes à la Rochelle auec lettres tant au Maird qu'a autj^s particuliers; Le Maire lê-‘^qu’ilatioit eftérefolu en talTemblée publique dontcydefliis eft parlé: enuoie vers ledit fince Odet de Nort amp;nbsp;Bobineau pour lefupplier de venir auec les conditions cy deuant rç-^itceslefquelsfauoirlaifTé enBroüage,rapporterent à leur retour qui fut le vint huitième en-’*gt;Wnt: la bonne intention en laquelle ils fauoient trouué: Mais tant Fen falloir qu’il eu ft vo-

faire contre leurs Ptiuilleges; que au contraire il les vosuloit ligner de fon lang; bien ’’’’fiy du mauiiais jugement que aucuns auoiet àit de luy. Qui lè garderoit( afin de les,eftlar-'^duconttaite)de les aller voir en plus grande compagnie qUe de huit ou douze Gentils-^mes. Mais qu’il leur auoit dit que le mauuais accueil amp;nbsp;peü gracieux traittement qu’il ’quot;“itentendu eftrc fait à quelques Gentilshommes: ne poUrroit jamais eftre prisen bonne

entre autres qu’il voulloit bien prier le Maire d’auoir pour recommandé Mouy qui ne ^'i“itacheminé â la Rochelle que pour auoir fauis desCirurgiês fur vne blelïùre qu’il auoit

1 la deffaitte de Thoré. Et quant au Comte de Montgommery qui encores eftoit en la ^quot;fpâgnie auec lôn frcfe;il efpcroit de le mettre d’accord auec ceux qui luy pouuoicnt auoir quot;quot;'’équelquc mefeontentement. Ainli le Prince difpofé d’aller par terre à la Rochelle amp;nbsp;a-quot;“'t trouué le vent à propos '.changea de volonté. De forte que feftant lùr les huit heures erti-

en Broüage auec petite compagnie comme de Montagu amp;nbsp;huit autres Gentilshómes ’'^quot;quot;ftitlemidy à la Rochelle; Pluftoft defeendu entenequelâ venue pat ce collé n’aüoit j'ticeuëouefperéc ny des vns ny des autres: Courans à la halle aucuns des Capitaines pour ’ttiiilliràfadefcente. Et comme il eftoit à my chemin de fon logis; le Maire amp;nbsp;les princi- piuftoßcn. P’quot;’! de la ville,luy furent faire la reuercnceamp; congratulerfa venue. Lefquelsaulfi il

, /quot;tdTa felon fa couftume.Puis feftre trouué au lédemain en ÎEfeheuinage ou il feit aflem- mcnHccu à

Maire,Efeheuins^ principaux de la ville auec grand nombre de peuple tint à tous laKochcUc. propos.

IE V R s aiant de long temps alïèz experimété fentiere amp;nbsp;fincereafFeélion que m’a-^^ousjours portée; continuant celle qu’il vous pleutmonftrer àfendfoit defeuMonlêi- Harengue 0 amp;nbsp;pere; lors mcfmes qu’il trouua celle voftre ville pour retraitte alTcurée. le commen- amp;nbsp;plainte '■''^yparvneaélion de graces amp;nbsp;par vn remerciment de tant de benefices receuz de voftre !’”^'PrincipalIcmcnt de ce que m'auez d’aigné tant honnorcr pendant celle dernier^uerre aux RocM 1quot;! detn’eflitc amp;nbsp;auoüer pour voftre Chef.Moy di-je,qui tant pour ma jeuneflèincapable de , Weamp;honnorable charge; que pour eftre refugié en pays eftrâgcamp; deftituc de tous mo-^^■nepoiiuojj vous feruir par de ça comme j’eufte bien defiré amp;nbsp;felon la bonne volonté que

ontcftécontraints nous accorder la Paix amp;nbsp;repos, duquel àprdênt jouyfïons amp;nbsp;tel deuonsbien prier Dieu qu'il luy plailènousîalTurcr amp;nbsp;maintenir.Vouspouuéz fça-'fdequel pied j’y ay tousjours marché: de quelle finccritéamp; intcgritédeconfcience j’ay “^entoures mes aélions. Et de quel courage je me fuis cmploié non lèulcment pour le re-general de la Frâcc:mais aulTi pour le particulier de voftrcvillc.Dieu me lèra telmoin que

oneques cfpargné ma vie.Et n’y aura home ou autre refpcd ^cl qu’il lôit,qui jamais jjj'Pquot;'æcdeftournctdc la facrifier à toutes bonnes occurrences ôcoccafions. Car comme je

Il ocritier des biés de feu Monfieu r amp;nbsp;pere:aulfi fuis-je refolu de hériter de mefmes au faint fincereafFeélion qu’il à tou sjours monftrée au lèruice dcDiqif amp;nbsp;au repos de cell Ef l nbsp;nbsp;'Le qu’il à bien fccu fécllet de fon lang au jour d’vne memorable bataille»; couronnant la

I quot;nbsp;foutes fes entrcprifês Sz aélions par vne mort glorieulê pour rachetter la liberté de tou-KEglifes de France: Et particulièrement de vous MclTieurs.Ilcft vray qu’il lêroit malfeât

P ^«tre en compte en cell endroit quelque bien fait ou merite pour fen vâter amp;nbsp;preualloir. quot;sina part ce n’eft ma couftume, ny mon delfcin .Vous priant croire que je quot;ne dis ou rc-^’’quot;oïeprefentement cecy â autre fin ou intcntion,que pour faire dautant plus conoirttcamp; remarquer

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L* HISTOIRE DE FRANCE.


Nouembre.

remarquer combien cft grande i’ingratitiideamp; indignité de laquelle auczvfé à îcndroitdvn tel Prince que je fuis: lors que ces jours paffez jedelibcrois vous venir voir. Aianseftésu Clins de vous tous defpoui ucuz de bon jugement ou fi peu inemoratii de mes aâionspafices que de interpreter amp;i. prange mon intention tout au contraire de ce qui en cfloit.Etûnsvous en auoir jamais donné la moindre oecafion du moflde. Soupçonner de moy ( chofe qui m d plusgriefuequelamort) que jevenois encefte ville pourjetter les fondemens de quelques guerre intcftinc. Comme fi j’eftois du nombre de ces brouilleurs amp;nbsp;rcmcucurs de mefnage Etquc je n'eufle le jugement allez bon, pour conoillre quelle pelle Sé contagion cell en vu eftat, que ces malheureufes guerres ciuilles: que l’on Içait auoir caufé de tout temps la ruyne Si defobtica des plus grandes monart hies des plus florilïàntes républiques du mondc.De-quoyïcxpencnce palléenous faitalTez leptirànos propres delpcnslEfiat miferableamp;cda-miteux ou en eft pour le prelent réduit ce pourc amp;nbsp;delôlc Royaume. Auquel aiant telle que chacun fçait : comme celluy qui en peut attendre la fuccelfion quelque jour; Du woin$ y uoirmes parens apres Icfqucls je marche.Ce lèroit chofe bien cftrâge voire pluftollpfod' gieulè,qu’il mefuftfculeméttumbé au cœur d’y raporrerce rigoureux fléau deguerreAfo-fequemment procurer la ruyne ineuitable de celle Couronne. Qui nclcroit autrechofeq“« me ruyner amp;nbsp;accabler en fin moy melmes. Or je vous lailfe à pcnler, fil me doit bien venir atf cœur„ d’clhefivillainenient loupçonné d’vnc chofe fi malhcureulc amp;nbsp;infame. Etparceux mcfmes à qui je n’en ay jamais donné les occafions. Etlelqucls j’culle tousjoursattendu^ efpcré des premiers de mon collé: pour me garcntirdctcls blalmcsamp; outrages.lene pedf homme fi conllantamp; alléuré qui n’en lull quafi en danger d’en fonîr des bornes de patience« Mais ma bonne confciencc me conforte en cell cndroit.Ei aufli ce qui me peut bien coflfdcf que les gens de bien n’ont jamais rien moins péfé que deme foupçoivner tant lôit peu dvn« malheureux deflèin.Et voir icy vne fi notable côpagnic amp;nbsp;que je croy m’efire tât alFcdiónc^ qu’elle n’a jamais (comme je m’alTeure ) conceu telleoppinion de moy. Quimefaitvousfi' plierMclfieurs,amp; deceje vous conjure au nom de Dieu; de m’ej^larcir de la vérité detout cequi feftpalfccn cell endroit. Etlatisfaire prelcnrement à la plainte quejcvoiisfaitspoUt mon honneur blelfé d’vne fi rude attainte. Afin quefije luisirouuc auoir eu telle intention que aucuns le font Voulu imprimer àcrcdit:ou que je lois vcnuenccfte ville pour aiicu”^' ment defroger ôt au repos public amp;nbsp;à la liberté de voz priuillcgcs; je leçoiuc le chatoci’’ amp;nbsp;corredion, qui me feroit deu pour ce regard. Pour ceft effet je fuis venu icy fans arracsamp; en petiip compagnie, le me jette au millieu de vous amp;en voflreprotedion. Voire duplus petitamp;abjet: vous priant me dire d’où pieu uent ellre venues telles deffiances amp;nbsp;fauffespet' fuafions, qui en peuucnt efire amp;nbsp;les occafions amp;nbsp;les auteurs. Et pour quelle raifcnîonfeft® oublié en mon endroit, que de medefnierfentréede celle ville.Ët par mefinc moien vousmC ferez railôn fil vous plailt, d’vne telle indignité amp;nbsp;mcfpris àfendroitdç celluy que auezau-trcsfôts reconcu pxmrvollre Chef. Et lequel ncantmoins traittez à prelênt d’vncfieftrang« façon que ne pourriez faire pis au moindre de nollrc Religion. Ce n’cft joas ainfi qii’ilfaut traitter les Princes de ma quanitté:amp; dcfquclsil faille juger fi Icgerementà lapctitdefapio' ' pre amp;nbsp;particuliere paffion.Partant je vous prie de rechef Melfieursamp; côjure au nomdeDici^ amp;nbsp;vous pourlc premier Monfieur leMairedecôtentcrmon efpriten cell endroit:fefclarcif-fant de la vérité, afin que je puilïe conoillre qui font ceux qui ont eu fi mauuaife oppinion moy. Qu’ils ont cité d’auis de me rcfulcr l’entrée de vozportcs. Voire auec telle injure amp;nbsp;gratitude qu’vn moindre quemoyfen reffentiroitbicn- Vous affûtant de ma part queI fuis refolu partir de ce llt;u,que n’aiez premièrement lâtisfait à ce que je requiers le plus«' fèélueufement qu’il m’ell poffiblc. Et que n’aiez fait droit fur ma plainte. le fuis le premier amp;nbsp;leplus grand complaignant. Il me lèm bloque je merite ellre efeouté en cell endroit. propos finiz le Maire parlant affezbas.luy tint quelques parollcs tendantes à exciifcs.Nhis piour n’cllre des mieux vfitez a bien parler: moins deuant vn tel Prince: il pria le Lieutenant General Pierre homme qui par la longue pratique defcsvieuxansfellacquisjaueclat*’' noilTance de pluficurs fciences amp;nbsp;fur toutes de la jurifprudcncc, fi principalle vacation.vn jü* gemant exquis du bien amp;nbsp;du mal qui peut auenir es occurrences mondaines: de parler pour I tous affin de luy fatisfaire ; fuppliant à celle fin lôn Excellence felcouter patiemment. Il par^^ I en celle lotte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

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livre Q^V ARANTEVNIEME. ^24.

M 0 N s EI G N E V R, il y a deux caufcs qui me peuuent afTez par raifôn induire d’entrer ^fponcjue î'idcffiance dcmoymefmes: Tant de me prefènter deuant voftre grandeur amp;nbsp;Excellence: desRockel-‘Juedepenfer làtifFaire en aucune chofè à ce qu’il vous à pieu nous propofer. La premiere L/cmenant ^uevoftrcharcngueeft de tel poix amp;nbsp;granité: que les plus diièrtsamp; eloquens Orateurs du general de fnoiidederoient par trop empefehez de ^acquitter de la charge qui maintenant m’a efte corn- p^j '’lilèpouryrcfpondre. L’autre que je me lens tellement incapable amp;nbsp;fi peu ftillé à bien o-Condé. f5f}raesmesdeuantvn fi grand Prince: que ton pourra attribuer àvne prefumption trop §fande,oii temeritc inconfiderée : tout ce que j’en pourray faire en ceft endroit. Eftant par grandeur amp;nbsp;Excellence de voz parollcs, comme par les clairs rayons du Soleil ofFufquéc ^ntierementli peu de lumière qui pourroit eftre en moy. Toùtesfôis me confiant en la de-WMaireté amp;nbsp;clemence de voftre bon jugement amp;pour làtisfaire à la charge qui m’en à

donnée de par Monfieur le Maire amp;nbsp;Melfieurs cyprelêns: leprendrayla hardiellède

Macquitter au mieux qu’il me lcra poflîble : amp;nbsp;lèlon la mefure amp;nbsp;capacité de mon elprit^ ^owsfcauezMonfeigneur de quel poixamp;Majeftéeft leConlèil; comm’-ildoit eftre ^•niiiolable. Voire que c’eft choie necelTaire de fy aftraindre amp;nbsp;conformer.Pource prin- biic fa force '■‘PPîlletnentquetouthommcdebiennefidoitprelentcrqu’aueCYneamepureamp; auec v-Jcron(jfuramp; finceritéde conlcience ; qui fakft que d’autant plus nousle deuons admirer Gransamp; rerpefter. Et fur toutes choies ne mefprilèr les relblutions qui fy font. C’eft aulfi le re-

’’’cdeà vray Antidote pour la direéfion èi condiiiéle de toutes les affaires qui furuiennent ^quot;ïceConfeil : auquel noustrouuons tousjours noftre plus expedient pour nousy bien ^onduireamp; gouuerner, amp;lâns nous mefprandrefileft polfiblen’yen la focieté ciuille ny

(]uelqucautre choie que ce lôit. Par tel ConlèilMonfeigneur toutes les affaires quife '”’trydeuantpafféesentrevousamp;nous: ontefte amp;nbsp;débattues Sevuidées. Par tel conlèil ^lettres qui furent dernièrement eferites à voftre Excellence ; ont efté trouuées bonnes amp;nbsp;’Pprouuées'pour vous fupplier tres-humblement qu’il vous pleuft différer vn peu voftre ve-

julques en vn autryemps.Ce qui nous meut vous faire telle priercjfut le bruit de guer-^^^uicoinniençoità felpandre: amp;nbsp;queles Catholiques difoient eftre ja allumé bien pres de

ne tenans ceux»de la Religion Romaine autre propos par toute la France,finon que de '■^ftepourç ville comme du cheual de Troye,lortoient toutes les milères,calamitez amp;nbsp;guer-^'^tinillesde ce Roiaume . Nos voifins amp;nbsp;freres du pays de Poitou : nous reforiuirent aulfi ’quot;nicfme temps, qu’il vous pleuft nous faire feauoir le defir qu’auiez de venir en cefte ville: ^‘''nousdeuions bien regarder à ce que nous ferions en c’eft endroit: amp;nbsp;que en ^la gilbit P^'înentute la perte de noftre liberté amp;nbsp;repos general ou tous ne faifions qu’entrer.D’autant j^uei 1 nbsp;nbsp;Catholiques prandroient occafion fous cefte couuerture,qu’ils ne demandoient pas ks aucuns

'■neûre jde les mal traitter:amp; effeduer la mauuailê volôté qu’ils leur portoient d’alïêz lôg J^ps. Nos freres de Poitiers, Nyort amp;nbsp;Fontenay nous donnoient vne infinité d’aduertiftè- refus d’en-

°“ fnal qui leur eftoit prochain; fi nous vous reccuions. Qu’ils dilôiét eftre autant que

■ondeclaroit la Guerre. Veu mefmesce quifeftoit ces jours paftèzftid en Broüage. EtdeCondé.

s alieuroient que en peu de jours il n’y auroit Eglilè debout en tout le pays de Poitou ; fi auions pitié d’eux. Dequoy ils nous prioient à jointes mains. Et n’eftre caule ( pour occafion qui fe pouuoit bien différer ) de la ruyne de leurs biens amp;nbsp;parauanturede fontraifons affez pertinentes veu îinfirmité naturelle qui eft en ceux qui le ’’ouuellement retirez de quelque peril: pour nous faire vn peu penfer à nous mefines.

poiirnousmouuoirdefijppîiervoftre Excellcncede differervnpeuvoftre venue pour ^quot;onsfiifdittes. Surquoy Monlêigneur jepuis jurer en laindk;onfcience deuantDieu

(J ^‘^f’fyoïispourtous ceux qui ont efté de ceft auis: amp;nbsp;particulièrement pour moy: jj eft oneques tumbé au cœur la moindre oppinion des fbupçons amp;deffiances qu’-alléguer. Moins auons nous efté menez en c^ endroid d’vn zelle mal

'°quot;ea voftreExcellence.Laquelle nous fupplionstreshumblcmét nous faire ceft hon-/■' n’interpreter en telle part la prière que nous vous auons faite lt;lc différer voftre ^i^/efte ville, plus par prudence mondaine amp;nbsp;accouftumée infirmité, que autre-qu elle ne vueille inférer vn refus abfolut amp;nbsp;arrefté de ne vous rcccuoir, ou biéauoir

'’ous quelque finiftre oppinion d’vne mauuailê volonté en voftre endroid. Chofe à la

Sff

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Nouembre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’ H S I ï O I R E DE FRANCE.

quelle jamais homme n’auoitpcnfé : amp;nbsp;ne fen trouueroit ce que j’oforois bien jurer, aucun en toute la ville qui ne vous foit bien affeéïionné amp;nbsp;dilpofé pour voftre foruice. Vous fop-pliant Monfeigneur nous tant fauorifor que de le croire ainfi: amp;nbsp;depofer la fafeherie que en pourriez auoirprifé: vous defpouillantpar mefine moyen del'oppinion que auezconceuè du contraire dé fobeyflànce ôffidclité que nous vous defirons continuer jufques au bon r.Cc que nous remettons volontairement à la prudence de voftre bon jugement amp;nbsp;à leguanimité amp;nbsp;douceur accouftumée d’icelluy.

L E Prince parauant que paiiêr outre à luy relpondre furce qu’il auoit defduit cy deflw-. dift qu’il vouloir au preallable fçauoir fi leurs lettres que leurs Députez luy auoyent pre-fontées le^izi^e du mois : auoyent efté eferiptes du confentement du peuple, Si par vne folennelle conuocation^celluy, au fon de la Cloche comme eft la couftume. Etned’ou* tant qu’ellescftoyentfous-criptesau nom des Maire, Efoheuins, Pairs, Bourgeois, mâ-^ans amp;nbsp;habitans de la ville de la Rochelle: defirant eneftre informé prefontemétpar la voix « tefinoignage commun des aflîftans : lefqucis il prioit de ce faire. Lors fe Icua vn petit bruid amp;nbsp;murmureaflèz fourd du commanccment:mais peu apres haut amp;nbsp;intclligible,qu’ik feperfuaderent tous que c’eft affaire auoit efté conduit pour la plus part : au de/ceu du peuple qui n’y auoit efté appellé qu’vne fois. Ce qui auoit efté plus de fix jours apres l^cfonp tion des lettres Si apres que la refolution en auoit eftépriïe dez auparuant en certains Con-foils tenuz particulièrement pour ceft effcd.Somme qu’apres plufieurspropos amp;nbsp;quelques termes piquans voire defauantageux aux vns Si autres des habitans tenuz en prefoncedu Prince: Le peuple donna tefinoignage par vne aclamation publiquequ’ilsn’auoyenton-quespenfé à luy refufor les portes delà ville. Aucontraire qu’ils luy eftoyent tres-humble$ amp;nbsp;tres-obcyflàns amp;nbsp;comme tels auoienttousjours efté:refolusde luy mettre Si leurs biensamp; leurs vies entre les mains. Lors le Prince bien joyeux de ce qu’il conoiftoit vne fi bonne amp;nbsp;allègre volonté en ce peuple; continuant fos propos leur parla ainfi.

Le Prince I connois bien Mclfieurs que je n’ay point çfté deceu en la tjpnnc oppinion que j'ay fon propos, tousjours CUC de tant de gens dc bien que je veois icy preiens: comme voftre joyeufe acb-mation m’en rend fuififant tcsmoignage. Et reconnois l’injure qui m’a efté faide d’autant plus legiere qu’elle n’eft procedée du general. Mais pluftoft dé trois ou quatre particuliers mal affedionyez Si à leur Religion Si -à leur patrie. Lcfquels Dieu trouuera bienen temps amp;nbsp;lieu. Et de m’a part il m’eft impcflîble les pouuoir tenir pour gens de bien. Et pourparler à vous^onfieur le Lieutenant,j’aduouë ce que vous auez dit touchant le Conieihpour-formeforcc qu’ilfoit legitime amp;nbsp;tenu comme il appartient. Et que ceux qui y doyuent eftre ap-amp; autorité pcHcz n'cn foyeiit exclus. L’on fçait que les Confoils Si affèmblées fe doiuent tenir de ce-

d'iceJuy.

Diuerfes fottes dc Confeih.

fte façon: amp;nbsp;telle à efté la couftiime de tout temps en çefte ville mefme : où la Cloche vous fertà ceftcffed. Mais celliiy duquel je me plaints amp;nbsp;d'où font forties les lettres qucj’ayre« ceuës de voftre part: n a efté de cefte quailite amp;nbsp;n’y à la ceremonie amp;nbsp;couftiime fufdite corn mejeconnoisprelcntement,aucunementeftéobferuée. Le Confcildoncn’eft nyfacrény muiollable. Auflî Içay-je bien qu’il y a princippallement quatre fortes de Conlèil. Cchiy des Roys, des Republiques, comme de Vcnifoamp; autres de l’Italie. Dés villes amp;nbsp;commu-nautez au fon de la Cloche comme le voftre. Et celluy des Cappitaines amp;nbsp;gens dc Guerre. Ce dernier fe teint ordinairement à fimprouifte, fur le Champ amp;nbsp;félon que les eueneniens amp;nbsp;occurrences font fubites amp;nbsp;inopinées au faid des Armes. A tous ces Conlèils le rang amp;nbsp;degré que je tiens en ce Royaume me permet librement l’entrée, l’accès amp;nbsp;la feance. Voire que les Courtsfouuerainagt;qui reprefontent laMajefté de noz Roysme m’en peuuentexdure . S’enfuit donc que vous qui n eftes que fubalternes : vous eftes par trop emancippez au lieu de me rcceuoir, tenir tant de Confeils à part vous : amp;nbsp;ne daigner attendre m’a venue pour y eftre introduit. 4quoy lEftat des affaires prefontes,.vous pouuoit bien de luy mefme effnouuoir. Veu princippallement que je vous feis entendre par pluficurs fois,que tout ledefir que j’auois devenir en cefteville: n’eftoit à autre intention que pourvous donneraduisdecequifopaflbitàla Court. Afin que tous enfemblepeuflions prendre quel que bonne refolution fur ies occurrences des grandes affaires quifoprelêntoycnt: qui font comme il me femble trois princippalles, aufquelles ilnouscftoit befoinde fongneufèmént

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LIVRE Q_V yRENTEVNIEME.

’^îrder. L’vnc fur le voyage de Monfieur en Court. L’autre fur la venue de la Roync Mere pays de Guyenne pour fentreueuë amp;nbsp;abouchement d’elle du Roy de Nauarre amp;nbsp;de

’’’‘’y. Ella troifiemefur l’appar ence qu’il y a de quelque remuement à caufe de ÎEdit mal en beaucoup d’endroiéts deceRoyaume. Et le bruit des forces du Roy quclondit

*ftre tontes prefles amp;nbsp;difpofces à marcher au premier mandenîcnt. Sans compter le nom-“'«d'eftrangers que fonfeait allez n’attendre que l’heure d’entrer en France. .Pour le pre-’’'■crj’auois tousjours efté d’auis, que tousenlcmble d’vn commun accord feiffions vnede-r«chc bien humble à mondit Seigneur.- pour le prier qu il luy pleuft de mieux en mieux Court apres P’fîchciier ce qu’il auoit fl heureufement commencé,à tenir viuemcnt le party des Eglilês

de France: amp;nbsp;procurer de plus en plus leur liberté Sc repos quand il (e irouucroit Royfonfte-Eftats. Attendu qu’il ny a que trop peu de gens de bien, qui en telle aflèmblée voudront

'’’tteprandre la defence de noflre caufe. Mon aduis di-jc efloit,de le fupplier de pcrfcuerer ®cellefainde affeébon qu’il nous auoit par cy deuant fi liberallcment defcouuerte amp;nbsp;mon-J''^«:amp;de laquelle il nous rend encores a prefent plus feuramp; fuff.fant tcfmoignagc: Fe-*wiit volontairement chargé de tous les cayers pour Fen aller voyrc de fon bon gré‘com-'’’efacriffier fa perfonne à la Court : fans autrement fiire cflat des bruids communs qui joutent; ne mettre en la balance beaucoup de chofes que l’on feait aflcz fê remuer de jour ’îutreaii prquflice de la foy promife amp;nbsp;du repos qu’il à pieu à D i b v nous odroy-'^parlaPaix. Pour lefccond je vous fis entendre que ce feroit bien faid à vous, d’enuoy-‘^«elqu’vnde voftrc part par deuers la Royne Mere pour la congratuler amp;nbsp;remercier

pcynesamp;trauaux infinis qu’elle prenoit tousles jours pour i'vn ion amp;nbsp;accord de ce qui bbeur pour ‘^bloitn’ellre encores bien refbulx ne rcftably. Mefme du grand amp;£ fingullier defir qu’elle ’’’onllroitauüirà lentretenement de la Paix, amp;nbsp;confèquemmentau repos de ce poiire Royau-’’’L Mais au lieu de prandre ceftaduertiflement en telle part quedeuiez: veule lieu amp;nbsp;^'•îllitédecelluy qui vous îouuroit, je fçay que aucuns de vous ont efté fi mal apris, que

dire qu’il falloir faire clt;la devous-mefmcsfansen eflrc tenuz àmoy. Qui cft vne impu-amp; mefpris fi grand, quej’aylong temps doubrcFily pouuoitauoir homme en cefte

Prefoirptiö amp;nbsp;pttpara ii.s dc Cucr rc.

''dleauquel cela fuft feulement tumbé en la penfee. Et pour le dernier poind,d'autant qu’il ’'^Icvcott que par trop, quelle apparence il y a de quelque trouble ou remuement de mef-

^f^pteftesde marcher. Les Ligues amp;nbsp;complots de ikgt;7 ennemis rant dans que dehors cc Mäiinie. Lepaflage de Dom lean d’Auflriche amp;nbsp;d’vn Legat du Pape par laF^ncc: Si ^iccezamp;communication au Confeil qu’ils ont cu paflantpar la Court oil ils arriuerent en. '’■'nicfme jour amp;nbsp;pardiucrscndroids. Toutes Jefqucllcs chofesnous pouuoyent aflcz tc-'’*fTOceruelle:àcau(è des diners jugemensamp;flniflres imprefiions que beaucoup de pcrfon-’’^sfendonnoycnt. Pour cela me fcmbla il bon de venir en cefte ville : ahn queeftaos tous cn/èmble bien vnisamp; alliez, peuflîonsauilêr des moiens les plus doux amp;facfllespour nous

» conhruct 8c maintenir en laine confcience, la Paix qu’il a pieu à D i e v nous donner amp;nbsp;tóaquellcapresfadiuinepuiflancé : vous ne pouuez ignorer que je ’n ayeefté la principal-'^taufe. Ma venue donc n’a pas efté pour prandre les armes comme aucuns de vous ont c-“o! impudens de publier. Moins pour älterer tant foit peu le repos de cefl: Eftat,comme beaux luges ont Imaginé par fantaifie. Car pour bien garder le repos que nous nous ™nics acquis au pris de tant de fang : il ne faut pas penfereflrcdu premier coup n’y bon ny waire de venir aux ArmesSc prandre le Cautere. Mai^ bien pluftoft mefemblc nçceflài-f^empefeher la rupture de la Paix par làges aduis amp;nbsp;bonnes^reuoyances. I.efquelles K vous defirois ouurir félon la capacité de mon jugement. Et m’aflure que les eufliez ^fowuéesbonnesamp;proffitables. Et croy encores qu’il ne nous faudra autre moyen ne plus pfoprt expedient que cela . Car fi par faute de pourueoir amp;nbsp;^uifer a noz affaires : la fe vient à rompre : il nous coniiiendra ncccflairemcnr alors venir aux Armes, Voire pont le refpitamp; defence de noftre propre vie. S’enfuit donc qu’il nous vaut mieux cercher les quot;’ficns les plus doux,pour nous maintenir amp;nbsp;empefeher de recourir à ce dernier remedc,du-Jd procèdent tant de maux amp;nbsp;hideufes infolences : que deurions frémir au fêul fouuenir «ce qu’en auons expérimenté çar le pafle. Et c’eftoit aulfi la princippalle caufe de ce que

Sff ij.

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ouemhre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V H I S T O I R E DEF R A ' N C E.

* ’ ’ plus m’incitoit à venir par dcpa.Et vous le puis bien jurer en faine confcience. Mais au lieu de prandte ces chofes delà tapen qu’en rouie rondeur amp;nbsp;fincerité elles partoyent de mon interieur: vous vous elles tordez vne infinité d’oppinions ôi. deffiances,au prejudiec met mes de mon honneur «■ Et pour parler de plus pres à vousiMonfieur le Lieutenant : faiiw^ vous mieux monlhcrla del^ankc queauez eonceuëderaoy que parvoz propres paroUes melmes ? Vous dit'Js qu’il fut touue bon au Confeil de me prier de venir en celle ville aueC , ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le moindre train que je pourrois.le ne dilputtc ic i de la valhdite où inuallidité de ce prétendu

n'V 1* Confeil;: Lequel quannamoy j ne tiens pour legitime: non plus que s’il vousappat* • tient me donner Loy en reiglant mon tram ma Compagnie. Icreuiens feulement à voï '7. ,7 'friuoUcs oppinions amp;nbsp;mal fondées delhances. O gens mal auilez amp;nbsp;plus infiimes queftW' ■ mes: eneequ’auez peurd’vn Princequ’auezelîeu pourvoRreChef: qui vousvenoitveou auec dix où douze Gentils bon.mes. Et ne vous meffiez pas de cinq cens hommes qui pâ* ^^auenture lont au millieu de vous pour vous trahir amp;nbsp;deccuoir. La crainte du mal amp;nbsp;dan-* er de voz frères que m’auez alléguée : ne vous a pas tant induiél a me faire l’injure que py receuëî que voz propres detfiances ^finillios imprelfions. Auffi cela eftfi iriuolle pour n’auoir'jamais donné de ma part occafion tant petite qu’elle lôit aux Cat houses de mal traitrer à prefent noz freres : que je ne Ipay de quelle boutique il pourroitellre lorry: non que d’vnecouuerturc dcpouuoir en briet plus hbtemenrexecuter vne plus furicuiérs-ge amp;nbsp;mauuaife volonté . -A'quoy par vollre imprudence eu zelle naturel des chofes mon-

’ daines vous auez ouuertcment conniuc . Vous m’auez puis apres enuoyé voz priuilleges^

, . _ , me priant dé les figner avant que venir. Et que cela melmes vous elloii permis par les f des de la Paixquot;. Et qui Idaït mieux que c’ell defdiéls Articles amp;nbsp;de toute la négociation qui feneftfaidequemoy mcfmeê Et qui ellcaulê quefoiez pour le jourd’huy mainrenusêi jouyflàhs de vofdids priuilleges que moy lt;? le ne demande en cccy plus fuffilânt tefmoignä-ge, ainfi quevoz Députez qui lors eftoyent prefens vous l’ont bien peu rapporter: que 1“^ propos que je tins la delïùs à la Royne Mere, peu parauant la ccnclufion de la Paix.

, nbsp;nbsp;gt;nbsp;ccanr jufques la, que de luydirequefy on refufoità vous maintenir en voz priuilkgfii

•1«:-;■ pour cefeul point je luy declarerois la Guerre. Et neantmoins vous auez penfc faire

' coup pour vous que dome prier de vous les figner. Voire qualÿauec vncpercipitation m^-couflumée. Comme fi toute vellre fiancedeuoit dire attachée àvn morceau deparchemi«’ Ceque je rrouuay grandement effrange,qiioyque pourlorsjelediffimullaficàvozDtpi'' tez: Ou^, ouy , je les figneray touteslois amp;nbsp;quantesque voudrez,non pas en quallité quelque petit Greffier : Mais plufloft me picquerois demon clpée pour les figner de woo fang q.uand il plaira a D i e v lesféeller ( commeàfaidfeu Monfieuramp; Pere) d’vnc glorieule memotable mort. Mais j’ay d’autant porté plus impatiemment toutes ces injU' res amp;nbsp;iodignitcz,quelles m'ont dléhurces par mes propres amys: amp;pour Icfqiiels vousne pou uez ignorer que je n’ayefâiél beaucoup ; amp;nbsp;plus prefque que n’euflîez ozé efperer. qiioy qiieJe pareil m’ait efic dernièrement faiél par ceux de Bourdeaux: Si di ce que cehmî dlé plus leger amp;nbsp;tollerâblc : d’autant que ce font mes ennemys jurez amp;nbsp;contre lefquels jay porté les Armes; amp;nbsp;preft encores à les porter quand l’occafion nous y contraindra. Toutes-fois jene fuis hors d’efperance de m’en rcflentir quelque jour : amp;nbsp;leur faire tonnoiffre combien indignement ils ont traitté le fang Royal. Etnevoudrois quevousmcfmes pourmâ*' der à ce faire. Mais je ne fuis pas venu à telle intention ; quoy que j’aye dlé grandement oi-fence où autrement efmeu amp;nbsp;pouflê de quelque paffion particuliere amp;nbsp;defir de vengeancÇ* Car j’ay allez apris comméout cela le doit tous jours pollpoferau General. Au contraire jc remets amp;nbsp;pardonne, Mdfieurs mes Ions amys, tout ce qui dl cy déliant paflé; amp;nbsp;qw''® de bon coeur foffence particuliere qui m’a dlé laide. De laquelle je Içaybien n'auoireft^ caule vn fi grand nombt^de gens de bien quilônt icy alïcmblez amp;nbsp;aulquels aulTi cé pst' don nefadrellc. Touiesfois je prie ceux quiontdléautheursdecequidlpalTé pour ce regard: de bien confiderer quemepenlâns faire tort,ils en ont faitvn trop plus grand aedf® poure ville: quand ils y ont lêmé celle diuifiô qui ne tend manifellemét qu’à nous définir B vnsd'auec les autres. Etenquoyils nefauroyent mieux gratilfier à noz ennemys. Defque» l’artifice à tousjours dlé pour nous auoir,que de itous dcsvnijr afin de nous fapper pied à picà’

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LIVRE Q^V A R A N T E V N I E ME. 326.

f-t de toutes leurs fortes ôc puiflàntes Armées, l’ilfue â tousjours efté telle qw’ils ne nous ont jamais vaincré amp;nbsp;accabler: C’eft donc à la diuifion ou ils ont pre lentement recours plus jamais. Et vous malauifcz y courez à bride abattue, lans vous pouuoir conformer ®ccla,aceque noz ennemis pratiquent encoresfi bien aujoi*rdhuy : aflàuoir vne vnion ^fimpatie incroiable qu’ils ont entr’-eux à noüre prejudice amp;nbsp;ruync. Etdcfaiéf voyons ’'ûus pas comme non lêulement les Catholiques de ce Royaume: Maisaulîî de toutes na- Dwifiontft t'onseftraiiges jufqucsaux Turcs amp;nbsp;Barbares melînc: font vnis amp;c alliez enfemble,pourno' ‘Ifcentière ruyne amp;nbsp;deftruélion? Mais je croy que vous ne lèntezpas encores le mal qui J^ouspeutauenir, amp;nbsp;ce qu'auez failt;â en ceftendroiâ:. Car comme les malladies corporcl-'^Sie forment Seccunent en nos corps long temps parauantqueleslêntiuns defquelles toutesfois en fin fenfuit la mortalfurce: La diuilion eft de telle nature. Car rompant petit *peiitlt;liieommencementlëtrouucincontinant au milieu de nous ôe premier quelques fois^ Venons y ayons penfo. Et d’autant que teil vne plante tres-dangereufe:aufli le fruid qu’eI-lt;

produid ne peut eftre autre que venimeux amp;nbsp;mortel. l’aloulie premièrement fe met ’“milieu de nous: de j’aloulic vient delfiancc • De desfiance diuifion de la diuifion:lc meC pfisquicft la ruync amp;nbsp;entière deftrudion de toutes choies les plus laindes amp;nbsp;les mieux pol-

Et celleeft lamalladiequeà mon grand regret je veoy parmy vous. Etm’alïèucc ’““tesfois que la plus grand part devons ne la font pas, tant vous aucz les yeux amp;nbsp;les veines ’^'encendctrientoppillées. C’eft donc par voftre diuifion Meilleurs : que vous ouurez I3 , P^fæaceux qui de long temps ne vous veulent guercs de bien : amp;nbsp;que vous dcfficz de ccluy, *■ '^quclaudanger delà vie voudroit trancher le cours de leur mauuaile volonté. le vous prie y îduifer delTcillcr vn peu voz yeux, pour connoiftre la venté de ce que je vous dis, Met-**-auflîen balance le tort que vous vous elles voulu faire à vousmefmcs: Vous voulans ‘^omiîiefoparer de communiquer auec moy : amp;refulêrfi légèrement les aduisamp; aduertillc-

jevous puis donner tels que les reçois tousles jours de bonne pan amp;: plus alTeure-nefauriez fairet Defquels vous elles faid tort de vous vouloir priuer. Car le fruit

’J^vous enfauroit eftre petifpour m’ofer bien vanter qu’il eft en moy de vous mieux amp;nbsp;plus ‘’vilement confeillcrcz affaires qui fcprefentcnnque ne (auriez faire vous mclmes. Car je Hc vçoir de plus pres amp;nbsp;plus clair aux affaires d’t Hat que vous. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;'

Ces propos amp;nbsp;autres ainfi difeourus par le P r i n c e il fadreflà au Maire

quand à ceux qui vouloyentinnoucrl’Eftat amp;nbsp;troubler le repos particulier de,la ville; Ptir^cs’a. 'mcnconiioiffoitautrc (ce qu’ildifoit pour le regard des Capitaines) que ceuxfqni vou-^y«nt depofer de leurs charges amp;nbsp;degrez ceux qui auoyent efté inftallez d’vn commun con-*^''wient ,amp; qui cri icelles feftoyentfidellcmcnt acquittez de Icurdeuôir. Ceux aufli qui ■ P^^mpsde Paixauoyent refuféles portes de leur ville aux Sieurs de Verac, Mouy amp;nbsp;autres /“tils-hommes quallifiez.amp; que ledit Sieur Maire mclmes qui feftoit accompagné d’vnc d’harquebuziers extraordinaire; qu’il ne pouuoitpénlêrauoir efté laide à autre oc-que pour fa venue. Toutesfois qu’il penfoit que tout le peuple luy eftoit amy. Et mc(^

'quot;'5 que les vint harquebuziers defquels ledit Maire fe feruoit : cftoyent à luy amp;nbsp;le (uiuroyent Wd lenrcommandcroit. Et force que le Maire mettoit en aùant qu’il auoit efté con- ‘ 'f’inâdecefairc pour la defence de là perfonne amp;nbsp;que plufieurs l'aiioyent menacé: Le Prin-ceallegua commeen riant l’exemple de Pifillratus lequel feftant égratigné èi nauré lui md^

amp; fous cefté’Coulleur impetré du peuple quelquesGardes polir la perfôncamp;vforpa en fin

” tyrannie furfos Combourgeois par la mefme force qu’ils lu v auoyent fi indifcrcttcmcnc “’donnée. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

^ovR la fin d’autant qu’il auoitlbuucnt dit aux Députez de la Rochelle qu'il auoitdcs “æs a leur dite qu’il ne vouloir mander ne eferire : il dill que c’eftoyent des aduertiflèmans p^^incè »’a-^t^tuzdedeux endroits:de quelque pratique q ui'eftoit dans la vilft tramée par aucuns par* dreffantiux cuillers qu'il ne nômeroit point en telle Côpagnic.En laquelle il ne trouuoit bon que telle ad

rut encores defcouucrte amp;nbsp;mamfeftée. Les âuifant cepédât que lé dâger du niai dont il uerûr de* “t môllrcroit le lendemain les memoires amp;nbsp;auertiffemans, eftoit tel qu’il importoif la ruy- tTi'qJe ks totaile de leur ville; amp;nbsp;deuoit eftre exécuté dés le quinziéme du prefontmorsrdemt fen- Cadwli-a-

'quot;ptifo rfcHoit ericores fi bien diffippée que le danger ne leur full prochain'öd^étaioent

SLf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-je jf...

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L’HSITOIRE DE FRAbPCE.

dans le jour des Roys. Pour aquoy obuier amp;nbsp;ks informer plaincmcnt de tout ce qu il iioit: Illesprioitque le lendemain matin le trouuafient en Ion le gis ledit Maire,douze uins, douze Pairs, douze Bourgois, les Capitaines, Icfdits Miniflres Si les gens du Koy. ƒ que ceux qui feroyent efieui^vinßtnt par deutrs luy auec bon adueu du peupk.Lcsdeflw« falfemblerent le lendemain en Confeil où ils arrcflcrentde la refponce qu’ilsluy feroiéi-quelle ils luy prefenterêt par efcrit.ElIe côtenoit entre autre chofes qu’ils lupplioyentfon^' cellcnte d’exculer ce qui fefloit pafléduy promettant que pour fauenir il leroit tcusjcursbK reccu toutesfois amp;nbsp;qualités qu’il luy plairoit venir à la ville:amp; qu’ils le relpcdlcroyent amp;nbsp;cki' Jh Eochei- comme fa grandeur mcntoit.Dont ihles remercia de bon cccur. Sur quoy ncantmoini le ils reflereni merueillcufemenr tioubJcz amp;nbsp;deuilez par entr’-eux pour les adueruflcniew 0

deflus. Et comme efl la couflume d'vn peuple, en jugeoient chacun felon fa palfion:t3ntoit en vne forte tantoft en lautre. Leur tardant beaucoup que le tout ncfufl dcflouucrt. Autres ^tolus téméraires amp;nbsp;inconi derez pour la haine mortelle qu’ils porteyent au Maire : luy imf^

loient dc-sja le plus graris iaix de toute laccufàticn qui fe pounoit faire.Jufquesààttachctp cans publics contre lu v, ce qui fut pri.s en trefmauuaife part par ledit Prince.Briefcn n’oæ)^ que murmuresSc dificnuons par la vrllc:pour apaifcr Iclquclles la prefence dudit PrincefeU*^ beaucoup.

watmve V O v s auczvcu l’cflongncment dc Coun de Monficut : les peines amp;nbsp;trauaux veut toutes- Royne Mere prit pour adoucir laigreur defôn malcontentcment,amp; le faire retourner prestf» nVr cnCcur ^^y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• Somme qu’elle y vfa de tant d’artiffices qu’auec le bon Confeil du Roy

ftpowquoy douceur natui elle de ce Prince, la premiere des fins dc la Roync Mere luy futaccotdéc’^f^

Uoir efl que Monfieur fut rendu contant fous Icfpoirde facccmpliflêmcnt des Articles^ conditions portées par l Edit de Paix; non pa.s fautre fin dc le faire retourneren Court. la Paix faidle il fut confcillé d’emploier le temps jufques à lentierc execution de la Paix pour faire fes entrées cz Cappitallcs villes des païr amp;nbsp;Prouinces que le Roy lui auoit alignées

deles enfans: trauailla tant amp;nbsp;fubrililâ telles railons amp;nbsp;artilficespourivnitde volonréamp; Monfleuren delïcins auec là Majcflé : .qu’cile le feit Venir en Court contré laduis dç BuHy amp;nbsp;cnCoû't'quot;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eßoyent parauant les plus fauorits. Dent Eußy mal contant amp;nbsp;crainte de tant

' ; de Seigneurs amp;nbsp;autres que la grardevr de lôn courage auoit qffencez :fç retira à AngcfS bo*^ mai”' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mefoc Monlîeur l’auoitfaîd GouucirtcUr. Au Cbaûeau duquel des pins

content.

.forts de jg France, il commença dedrcller lalfurance de là principalJe retraittp» fcR®/ cependant fort resjouy de la tetcnciliaticn de lônfreie: amp;nbsp;pour dauantage aiiâorifctlî tenue tdes Effets Generaux qu’il auoit remis au quinziéme Décembres la voulut hJen^i' re fçauoir tant à tous fes iubicûs que d’vne amp;nbsp;d’autre Religion i à ceux cy melïnemf:’* pour amoindrir d'autant f.çfpoirSe hautsdeflcins qu’ils auoycnt fondez furl'aOanceil’i' celjiuy; qu’a tous les Princes eßratAgers fes amis amp;nbsp;alliez. Pource,eflant k quatticfinc Nonembre,Mi)cinq censfoixanieleucaPAR i s, il en depefehafes patentes tclksjquellß fuiuent. ; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..

H N R Y par la Grace de Die y Roy de France amp;nbsp;de Pologne,à tous Gouuet-neurstde-Prouinces Si noz Lieutenans Generaux, Salut. Chacunàpeu connoiflrcamp;veoii depuis noßre aduenement à cefie Couronne , de quelle affcüion amp;nbsp;bonne.volonté noi's


Lettres patentes du Roy pour te(inoif,ncr la venue amp;nbsp;reconciliation Je Mô fleur aucefa

auons rousjoqrs deßre amp;nbsp;voulu pacifier les Troubles qui ont fi longuement continuée» noflre Royaume, à la grande rvyne amp;nbsp;defolation d’icelluy. Et cçqucaueçfaydeamp;bcn Majeftéà Confeil de noflre tres-hoÂiorce Dameamp; Mere nousauons faiâpour yparueniramp; tnettreen ohcuMlle. repos noz fujets : fans aucun rpfptd de chofe quelconque qui louchaft noflre auâorité amp;

intereft: Toutesfois aucuns mauuau'amp; fedirieux elpritsßu nombre de ceux -qui défirent nourrir S'entretenir la Querre Sc diuifion:.lont ocnrirpatniy noz fujets des bruits amp;nbsp;propos de deffiance, tantdecequenoflreTrefçherScTrefaiméfrerele Dve d'Aw lov nçW vienttrouüer, poutfamitiéfraiernelleamp;,reciproque quieftctitrçnous: quedelalTcmblce

4.'

prochaine des Éflats conuoquez ennoûrc ville de Bloys au quinziéme du prelêntmoisà Noueiïu4 b;Rcqucfte Si inftantç prière tantdçsÇathoIiques que de ceux de la Religion pretend uiÉyeforippc^Et d’autant, quepar tcllesjJGnûçieulcs inu«ntiôsiamp; calomniesjils vipudroinf mettre en oppinion amp;nbsp;periuader le contraire de noz vouloir amp;nbsp;intcnrionamp; de noßre dit frère: preiians

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LIVRE Q_V ARENTE V NIEM E. 327.

p enaiis amp;nbsp;voiihns faire prandrc aux autres en mauuaifè part ce qui eft tres-bon,neceflairc amp;nbsp;dcfîrable. Et en ce faifànt troubler amp;nbsp;altérer le repos amp;nbsp;vnion que tant defirons. A cefte eau-bous mandons amp;nbsp;ordonnons vous informer amp;nbsp;enquérir de ceux qui font ces mauuais offi-deuoir; affurer tous nos fujets tant en general que particulier de noftre bonne amp;nbsp;cntic-

ttaffeâionamp;intentiô.Laquelle n’aefté jamais autre qu’au bienrepos vniuerlel de ce Roy-’ume.Etde traitter, conferuer,amp; honnorer tous Princes,Seigneurs,Gentils-hommes, Capi-Qinesamp;autres nos fujets felon leur rang amp;nbsp;degré, quallRezamp; merites. Et feront tousjours Iwbien rcccus par nous quand ils voudront fyaffeurenauec toute afTurâce de leurs perfonnes Sibiens. Les exortans de noftre part de ne croire ce qui fera contraire à nos promefTes amp;nbsp;p3rolle: qu’ils ne peu uent n’y doiuent prand re qu’en bonne part le fingulicr defir que nous a-Uons de voir noftredit frere pres de nous:amp; fa deliberation d’y venir pour nous aider à l'entre-'cnement de la Paix amp;nbsp;tranquillité de noftre Royaume. N’y auffi ladite alfemblcédes Eftats; ptoniifeamp;accordée en toute liberté : tant pour le bien de nos fujets que neceflîté de nosaf-^ faires. Reprenons maintenant les Deftêins amp;nbsp;portemans du Prince, fcjournantà laRo,^ chelie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Soupçon a

fîtroifiéme Décembre fur les trois heures apres midy, ledit Prince(ê trouiia a fF.fchcui-. h Kocheii« ■’âgeou le Maire auec ïeTEfléïïz amp;nbsp;Députez aflcmblez, vit les memoires amp;nbsp;aduertifTeniens^ ■ lt;luele Prince auoitreccus tant de la Court que d’autres endroits. Par lefquels plufieurs e-ftoient chargez d’intelligence, pour faire rendre la ville en la main amp;nbsp;puiflance des Catholi-tluesque a cefte fin ils eftoient penfiônaires de la Royne Mere amp;nbsp;deuoiét avoir grande fom-'’gt;elt;ledeniers.Cequ’onattribuoitalaBoifricreBrifronquefondift)itauoirmcnécefteprati-Jlucau dernier voiage qu’il auoit fait à la Rochelle dont cydeflîis eft parlé.Accidêt qui acreut ‘'stroublesamp;diuifions à la Rochelle entre les plus grans amp;nbsp;qui alluma plus-grand feu que ’“parauant.chacun en parlant felon fa paifton .Les aceufez n’oublioient rien pour leur deten-

juftifücatiô.Et fiauoiét beaucoup de partifâs amp;nbsp;amis qui maintenoiét leur eftre fait tort, ftontpluficurs amp;nbsp;mefm« aucuns de la lufticedifôientquefonnedeuoit auoir efgard àtels ’’i^nioires,comme rufês amp;nbsp;pratiques accouftumées de leurs ennemis : qui vouloyent öfter les Chiens pour venir a bout du trouppeau . A ces fins fc fit au lendemain vne autre afTemblée ^^Efeheuinage ou fëtrouua grand nombre de peuple : deuant lequel le Maire amp;nbsp;ceux qui fftoient accu fez ; fê plaignirent du rort qui leur cfloit faiét.- Sc defehargeans de ce qui leur ^^oitimpoféauec grans fermens amp;nbsp;execrations: oppofàs en ceft endroit leur vie amp;nbsp;adiós paffe bien contraires à cesimpoftures. Puisauoirdemandépartie,requirenrquep|jgt;cezleur-

affin que fils font trouucz tels que ton les face mourir de centmil morts. Met-'^thdeffiisen main quelques lettres rcceiiës tant dudit la Boiflierequedu Maire amp;nbsp;Senef; f'^’lde Fontenay par lefquelles on jugeroit de la faufetc ces aceufations : amp;nbsp;que cela venoir ƒ brs ennemis. Sur quoy le Prince dift qu’il ne lt;ê rend partie. Mais que pour le bon zel-*equ il à alaconfêruariOn de la ville : il ne leura peu celer les aduertiflèmans qu’il auoit re-. ^^lizdeschofesqui fe braflbyent à leur pfcjudice.Et qu’il fe fentoittenu de ce faim. Mais que fbriefSc en temps amp;nbsp;lieu il leur monftrera cclluyquiluy à baillé les memoires pour leur ^'^îrd.Ccpendant on ertuoie quérir la Toufehe BrifTon Aduocat à Fontenay qui ce jour mef-'’’ttftoitparty de la Rochelle que ton difoit auoir négocié partie de ce que deflus. Somme ^’’’bstoiisla ville pour prifbn, ton dépuré luge pour leur faire parfaire leur proces,defquels ^'^lutalfcz longtemps allant que fèpouuoir accorder. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f.: 1 ■

biirccs entrefaides nouuelles vindrent du meurtre amp;nbsp;pillcrie de la ville d’Anuers.Ic qua- Anuersfac. jour de Nouembre. Dont le récit ne fut moins trifte quetlefplaifantaUSProteftans;

iix d Anuers aiansiiflèz long temps différé de prandfe le parti des EftatsSc fbubsfigner à la 3“^faite contre les EfpagnolsiEn fin fe refolurent d’y entendre amp;nbsp;fc tourner en cc parti.Les ‘Pagnols qui feftoyent retirez dans la Citadelle, ayans prins ault;^ eux plus- grand nombre’ : “^pouuoyent dè leurs Garnifons: Scfecrettement gangnéfouslapromefTc'dii pillage les ‘’’nfquenets qui eftoyent en Garnifbn dans ladite ville : fortirentà rimprouifteamp;: enfonCe-oeCôte dAiguemont nbsp;tou t ce qu’ils troUuerét de refiftâce,fè firent en peu d'heure mai-

. la ville qu’ils pillèrent entièrement ; amp;: bruflerent nonbre de belles maifons pouramu-^i^amp;d autât retarder les habîtls de fe deffendre.La maifon mefmc de la ville tvn dés plus fu-r®*^b«edifficcs detEuroppe amp;nbsp;tué de à 7000. pcrfônes de tous aages,nati5s,'fê?icsamp; EÔats:

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Décembre, J Syf.

Confeil feeree tenu à Rome.

L’ H I S T O I R E DE FRANCE..

aiiec rauiflemens 5 violences amp;nbsp;cruautczfieftranges, qii’iifcioitimj-cfl/bJedcles cxpriircn Seulement fuffira que îvne des plus célébrés amp;.fleunflantcs villes ce iEiiioppe ; amp;qiii kif-bloit cftre paruenuëaufommet de la félicité amp;magnificence:eft maintenant icduiéie enfi piteux Eftatjque ce doit bien cftre exemple aux autres grandes amp;nbsp;fupeifces,villes de craindre Si ûgement preuoir àîauenir. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

Au mefine téps fut diuulgué en pkifieurs endroits de ce Roiaume certain extraid,d'vn Cô-lêillêcret ten u à Rome apres farriuce de fEuelque de Paris.Où lePape delfeigne la ruïne amp;nbsp;à-ftruéliô de la Religiô Proreftate amp;.profefl'eurs-d’icelle au Roiaume de France:auec moiens amp;nbsp;artiffices exquismotâmant par la force amp;nbsp;autorité de là Sainte Ligufe,dôtnous auons quelque

Liguefainte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;paric cy dcfîus.Laquelle tous les Confëderez amp;nbsp;plufieurs Catholiques nepouuoiétloiier

y eftât le Roy auec la maifô dôt il eft rftu eftrangemét dépeint Si menacédeftimoientnepou-uoirâuoir moindre occafion defen reflentir que les Proteftans contre Icfquels elle fut fairc-^-aquelle au demeurât à efté jugée ft delrailônabie en tous (es points amp;nbsp;Articles amp;nbsp;tant au def wnneur des matfons de Vallois Si de Bourbô des plus célébrés amp;nbsp;lllnflres de laChicfùente: que beaucoup de perlbnnes failoyent doubtc que tout cela nefuft apcfté.Maisce que Rus veu auenir depuis quelque temps alïèz conforme à cequiy tft contenu au corrimancementji

donné grande matière à quelques vns, d’en Ibupçonner encores dàuantage.

. Pour ne laifler les partialitcz amp;nbsp;acculàtions Rochelloifcs trop en arriere:Le Princcafinc^ ƒ 7'-^^/cfclarcir le peuple dauantage amp;nbsp;y donner quelque expgt;edient: fitaflcmbler lèsprincippaux^^ le peuple de la ville à S. Yon ou lelêptiéme Dcccmbrejilparlaainfi.

^^prince' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Melficurs cc qui m’a elmeu de me trouue?preîèntên?cnt en ce lieu : â efte que vous ayä«

deCondé ces jours palTcz fait bien amplement entendre foccafion de ma venue en cefte ville; qui n'â-que pour vous vifiter, hennorer amp;nbsp;lcruir en qu’il me feroit polf ble; CotnniC ceux aulquels j’ay de long temps voüc tout ce que Dieu ma dôné de plus précieux en ce mode. Et vous aiant aufli, par meime moien Lundy dernier, fait particippans de memoires uertiftemans que j’ay reccus de la Court amp;nbsp;autres endroits: Par lelq^els auez peu connoiftre quelles entreprifes fe tramoient au grand prejudice de voftre repos amp;nbsp;liberté; voire de vos vies melmes , amp;nbsp;les noms de quatre ou cinq des voftrcs des plusftgnallez taxez d’eflredece* ftc partie, ainfi qu’il vous fut loifible de voir par la communication tamillicre que je vous en feis;Enquoy Dieu m’eft tefmoin que je n’ay méfié auc une chofe du mien partieiilier;amp;moms y ay-je procédé de quelque paflîô ou vi'ndiétc Mais felon qu’rl m’a efté enuoie amp;nbsp;en partie recité en pmfencc de plufieurs Gentils-hcn mes amp;nbsp;gensde bien: tout tie mefine, vousîay-jc voulu baiiler amp;nbsp;cfclarcir en faine confcicnce. Et me (ôuuient que je vous premis detniere-ment,que je vous donnerois par le poin celluy qui m’auoit donné partie defdits aiiertiffèmés: Ceux raefmes parlefquels aucuns de vous (ont chargez. Car quand à vous declarer lelieu^ dèqui je tiens les autres memoires: 11 mefemble que pourla confequcnce qui en peutauenin amp;nbsp;pour la perte que nous ferions de n’en rec euoir d’ores en auant de telle part ; 11 ne feroitaU' cunement nybeau ny raifbnnablc. Depuis j’ay feeu comme le bruit feft efpandu faufTement parmycefte ville par quelques mefehansSe malheureux inftrumens i que le delay amp;remilf donrj’ufôis àfâtisfaircàmapromefièenceftendroit:n’eftoità autrefinque pour vous amu-fer amp;nbsp;faire efcouller le temps, attendant la venue du Roy de Nauarre que jaunis mandé venir par Courrier fur Courrier : afin de tous deux enfêmble fàifir amp;nbsp;empieter vOftre ville amp;nbsp;vous donner laLoy à noftre appétit. Chofe fi.malhcurcufcamp; tant eflôgnée de touteverité:que jeu« croiray jamais qù’il vous^foit entré au cœur d’aftôir tel jugement d’vn perfônnage de ma qualité,Si duqiaeUes.aéf iôns mflées vous ont rendu fi fuffiiântes preuues du contraire. Mais quittant pour t«ft heure beaucoup.de mes difeours precedés:amp; aflèz d’autws choies que je pour' rois oppofer es malhcüreufes laguestle fuis cotant n’entrer en plus grande juftifficatiô, de laquelle celuy quià Ic.coey net amp;nbsp;enûer n’a belôin. Et aufli les gens de bien n’en veulent autre aiqueftc,amp;:perquifition.Toutesfois pour Goupperpied entant que en moy fera à telles iiu’ poftures Sc mcfdilânces: afin auffi de vous faire conoiftre combien je defirefur toutes chofes cftre tousjourstrouué veritableSi en mes adiós 8i en mes parolles-.Ie yous vcu.xbié dire pre-fentement que celuy que je vous auois promis eftjc Capitaine Parcelle. le vous prieîeniioi« quérir amp;nbsp;je m’alfcure qu’il vous dira ce quelpâuezî que vous ay monftrc; amp;nbsp;felon que luy mefine Jïrela didamp; attçfté.en'prefence;deg6Hç,de biçn. Afin queconnoiflicâ pat

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livre A R A N T E V N I E M E. ^28-jcneftiis auteur amp;nbsp;i nftigateur de ce qui fe met en auant. Mais que d’vn bon zcllc que jay â ffl3Religionamp; particulièrement au bien amp;nbsp;feuretté de voftrc villc.-pcrdât laquelle je perdrois lîaucoup de bons amis; je vous ay delcpuucrt ce que j’ay feeu èc pris d’autruy. Et.comnic il nem'eft pas moins grief que à vous autres qui eftçs chargez d’eftte ainfi villaincment yxé de perfidie amp;nbsp;defloiauté: je vous prie me faire raifon de ceux qui ont efté fi.îemeraircs amp;: impu-liens que de defgorgcr telles fauces, parolles contre moy. Dont entre autres vn Procureur de celle ville à parlé fi indifcretementjque patience ne me peut retenir que je ne m’en plaigne ÖC demande juftice. Mefmes qu’il y beaucoup de gens de bien qui font ouy.Ce faifânt me monL Cïtrez cuidemment que n’ajouftez foy à tous ces bruits amp;nbsp;que n’auez jamajs tiré en doubte la üteité de laquelle je marche en celle Caufe.N’yauoir autre oppinio de moy que d’vn Prin-ce tel que je me feray tousjours paroillre. Ne voulant oublier Meflîeursgt; à vous remercier af Uueufement de tant d’offres dignes amp;nbsp;honnorab les çqntenuz par feicrit que m’auez preien^ Cc ces jóus paflèz.En ce,quctoutçsfoisamp; quàcs qu'il me plaira venir en,çeûq ville icy feray le^ tresbien venu amp;nbsp;receiv Pour recompenlê dequoy je vous prie faire Eûat de moy conime d’yir Prince bien voftre amy ; Et qui aura tousjours en main vne cfpéc bien çrarijçh^nc pour VQlire defence amp;nbsp;proteôlion lôit dedans foit dehors voftrc ville,

Csvx qui eftoient prefêns, le remercièrent hautement.auecafleurançe qu’ils luy tien-droientfidellementtout ce qu’il luy auoitefté promis,amp; qu’il n’auoit plus fideîleslèruiteurs 10eux. Parcelles comme originaire de Fontenay leConte:auoit eu quelques deuisamp; com-'ooniquation auec la Boiflîere Briftbn apres Ibn retour de I3 Rochelle: ayee lequel tombant de propos en propos com’entre pnsjcurieux amp;.remuans, toutes matières font miïês.en jeu au defauantage de qui que ce foit:amp; auoir tiré com’il difoit di dcfcouuert quelque chofe au.pre*-Nice de la liberté de la Rochelle:fcftoitauiféd’en auertir le Prince aucc d’autres petitespar-*'culatitez que le Prince fut perfuadé àdefoouurir. Eftantdonc Parcelles introduit en celle ’dcioblée,amp;requis par luy de dire publiquement ce qu’il Içauoit luy auoir reuelc touchant ^Pntiques mentionné«^, afin d’en eftlarcir le peuple amp;nbsp;les acculez mefmes qui eftoient la Prcfcs.Dit qu’il ne le ponuoit faire qu’il n’y eull jugcslegitimesamp; fuffilâs ordónez pour le pro amp;quealors il diroit ce qu’il en fçauoit amp;nbsp;pouuoit auoir veu:demandant feuretté pour la P'dbne.Ce que lePnnce demâda pour luy amp;nbsp;luy feit promettre qu’il ne fabfonteroit de la vil-l'LcdifFerend doc gifoit fur feftabhlfemct des Iuges,pour conoitre de la matiere.Lcs aeufoz d^oiandoient partie. Mais aucun ne fen voulut mefter. Finallement le Prince voiant tant de ,quot;Putes,formallitez petites façôs de pratiqucs^aufquelles il n’eftoit gucres bici^vfite:pria aceufe?. '«sfliftans en general d’auoir cfgard a celle affaire au pluftoft: d’autant qu’il y voioit double ^31 : tant pour le regard de ce qui pouuoitenfuiure de fexecution d’vne telle pratique : que Pooreiieftre les principaux chargez. Ce qui offenfoit IcsvnsSé donnoit beaucoup à penfor autres.En fin luges leur furent ordonnez tant des Efeheuins, Pairs, amp;nbsp;Bourgeois que de hluftice. Aiifquels fut dÔné pouuoir de leur faire amp;nbsp;parfaire leur procez.LePrince feitvenir 5''llgt;pourvoiramp; affilier aux proceduresamp; inftrudiô dudit procez;LcsPrcfidctTembé$lt;: '''lier le Blanc de Saintes. De forte qu’ils cômencerent peu de jours apres à y vaquer.-apres a-Nrfait crier àfon de trompe fi aucun le vouloir radre partie cotre ceux qui eftoiêt aceufez.

Somme qu’en peu de jours les aceufez à la Rochelle curent fcntence d’abfolution de tout ^^luilcur auoitefté impolé le dixhuitéme dudit mois : ô( leurlèntence publiée à fon de rrô-P^’afin que leur innocence ne full par apres reuoquée en doute. Et bien qu’aucuns dilfcnt ne la pouuoicnt reuoquer en doute, attendu la quallité des I vce s qui eftoient 'domine choifiz amp;ellcuz d’eux mefmes amp;nbsp;qui eftoientde leurs J|irensamp; amis. La plus part ''^ntmoins alfeuroient que tout ce queallcgalc Capitaine Parcelles n’eftoit N beaucoup fuffifant pour leur nuire : non pas Iculement comme difoientaucunsbaftant pour donner la moindre attaintc à leur honneur amp;prud’hommÿ. Et qu’il luy eull mieux 'laliiine mettre ces chofes en auant pour le danger des diuifions amp;partialitcz qui en font Nsjoursreftées depuis au cœur des vns amp;nbsp;des autres des plus grans amp;nbsp;principaux de la vil 'N’attendant à îauanture que l’heure amp;nbsp;le tempsféomme cela n’eft que trop couftumieren ville) d’en efclorre quelque jour la vengeance au grand domage amp;nbsp;prejudice d’icelle, ^luoy le Prince délirant obuier, n’a depuis rien plus curieufement cherché que ce qu’il feift Rochelle, P'^dejours apres. Les aiantfait cmbralïèr les vns amp;nbsp;les autres. Dont chacun monftra ligne

Sff iiiij.

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L'HISTOIREDEFRANC E.

lanuicr.

‘ dejoic comme d’vnechofc rrcfnccelTaire pour Icfalut amp;: tranquillité dc leur ville. . Lc Prince Cela futcauleque le vint fixitnie dudit mois, le Princ e manda venir apres foupert parle aux chambre: le Maire amp;nbsp;douze des plus fignallcz de la Rochelle, les Miniftres amp;nbsp;les Capitaines pwtïagucr aufquels il communiqua ce guedcflîis-.leur remonftrant fapparence de guerre

veu la deliberation des Catholiques.Proteftant ncantmoins ccn;mc deuant Dieu qu’iln en toit caulê amp;nbsp;y entreroit tousjours à fon grand regret. Four tefmoignage dequoy d ne roit jamais àcheual que des derniers amp;nbsp;lors queïvrgenteneccflitéle prclîeroit.'quoyquiJf^ voulluft ceder à bc'mme viuant en la bonne afFedion qu’il auoit de mourir pour la Religion , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;pour la liberté de fa patrie. Qu’il pirioit donc Melïieurs de la Rochelle qui cfioicntlaprO'

fens,de bien peler ce qu’il leur difoit: amp;nbsp;ne penfer que ce lufîent fables que des mtn'oirc! amp;nbsp;auertifTemens qu’il auoit receuz. Et qu’ils deuoient croire que le mal ne leur touclioitn oms qu’àluyipour eftredefi long temps ekrits en grolTes lettres fur le hurede vengeance denos ^^nnemis. Et par tant qu’il les prioitau nom de Dieu, de fe bien vnir amp;nbsp;cntittcnirenfen blO' afin de pouruoir à toutes chofes rcquilcs pour la feuretté de leur ville. Qi icKcKai fltk l’l^O ou principallement viloient les Catholiques. Ceux de la Rochelle le rcmeicieiert trefhim-blcmcnt de lès bons auis amp;nbsp;affedion: faffùrant qu’ils ne foublieroient jamais ry en general ny en particulier en choie qui concernaft le zelle qu’ils delîroicnt garder à leur Religion la frauchife amp;nbsp;liberté de ce pouure Royaume.

Mardchal ä’Anuillc aflócié aux Proteftacs.

D’aillevrs le Marefchal d’Anuillc quoy qu’il fut inftamment lôllicitc par prcmcfics amp;nbsp;toutes autres fortes d’artifices de fe renger du party des Catholiquesipcrfifioit en la premie te relblution. Et gangnafibien ceux de Ion Gouucrnement tant d’vne que d’autre Religion

que la plus grande amp;nbsp;laine partie, luy prefierent lêimentde viure amp;nbsp;le maintenir tous cnlêmble fi:lon le dernier Edit de pacification pourfoppolêramp; deléndremutuele-ment enuers amp;nbsp;contre tous fi on les afiailloit pour le regard de la Religion ou autre choie palTée. Et que fi les Eftatsdeteiminoient choie au contraire defEdit : ils Fy oppolcroient tousvnanimemét amp;nbsp;dcfc«droientlc pays d’oppreflîô amp;nbsp;pillage. Le Roy de Nauarretachoitd’en faire autant en beaucoup d’endroits. Aquoy plufieurs

des Catholiques conlcntoiét. Vous verrez les por-temans de bnfie l’autre plus au long au liure fumant

'.1!

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i

SOMMAIRE

Du Quarantedeuxiéme

fiesfixîAneiguerrès Ciuillei nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;par ÿauttr'.Ttàtf h ,

^WtîIwR bltsenUviHe Jm P»ntSaint ê/pnt fur leK^oJnei,(^leiallarmtilt;}M'm p’rtndrent lèt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;

Ql/~\ nbsp;nbsp;nbsp;fans Q- Conffdere^.'PopeltnieredepefchéparIr Prince,vert lequot;^^ auxEfats'dtt’S^boii .Let

ra nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ttes du “Ppy de Nauarre a laf^lejfe de Gutenne pour fe tenir fur letfrt gardetf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'‘ o^**^»** »»♦• •••-

P^^^'^*‘^*'^^‘*^^^gt;*^‘Pfoteflattondu T(oyde NaHarre..Auecles occ^vipi^^f

^ob^^et Proteflanf maintiennent jußet pour lafixièmereprifedesKn^s.Enfetubte.

let rai font i^u’tlt allèguent pour afitrer la nuüttèdet Lftats Generaux, ^roméffedu'P^'JlÙi' J,-m.**..*^*' II eSefe doit tenir. Proreflattun du ‘Prince de Condedeuant la guerre. Depputer. Pr^'^^àiù' ^Gidf^’

^quot;f/Cuifedertzaux Eflatt, La'E^olleprifeparFMMtpourle'Poyde NauorreiCeux de ‘Bourdeduaettejßrr-^ '^tProtefianj. Le “Prince, la 2^ one Gr Baron de Miramheau harenguent let “E^chelloitfpfl.^ let ^^^r^ (if] l*'’'f''E(iide'^vous de l’ylrmee Proteflante, Ordre ejuelesP^cheliou donnent pour.la. defence delf centre-L,i^ ^^fixreyprtj parles Proteflant Gr Coudain rendu aux Catholiques par le Chef.'jl,emmßrancesdu^B,pyiie

.l^aréfchal dlAnuilie, “P^oblejfe Tiers E^lat de dàuerfes ‘froiithces Confédérées,

■ ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;” nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.' 'Ji '■■ Ci j -'G

P®'”’ cfclarcîr des premier^ ou du moins dcs plus appàrarts* motifs de CCS fixiemes guerres:Il vousftut fçauoircjùe fi les Catttö bques ne fè platfijiêt gueres àlentlètien de ceft Edit de Paix dcHfier

Proteftaiis ne pénibient aiiorr rtiomdrè occafion de fen pià^ndreJ ., . , s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Difansfvn amp;fautré party qu’il eftôk^îrial 8i cbttttfeïóuMtftÖit'exÊ^

cuté. Mais ceux la rnaintcnoicnt,qnc;CômmelaPàÎKaôo'it-eiîôvi(V î lemment tirée delà volonté (NryRoy mineurï’àiÂ^qüelèxcCuy fö’xkÏSïdi^s^ tion ne fen pouuoit faire contrclcdciKJif ddû cbnicience. OéüXiCy pc ®“gt;cbours: qu'eftant faite par les plus Grans amp;nbsp;pour le bicn'de tout le Royaume: iEdit nTeoi pouuoit cftrc rompu que contre le droit diuin, le droit des gens amp;nbsp;de nature mefinèM qlt;â ’'ullenï que toutes alTcuranccsfe terminent en la fcullcparolle des hommesamp; riotanjment ® pR IN c B s fouucrains. Somme qu’attizans d’vnc part amp;nbsp;d'autre le feu de leur volonté P^'tousmoiens amp;nbsp;toutes les occurrences qui fe prefentoient ; les Ligues dréflccs les^Dc-Rttaux Eftats Generaux refoluz de conclure fentretien d’vncfculle Religion Catholique '’i^maine: Et dreflàns en tous endroits bien que fccretement,les préparatifs d’vne ^rerre fu-lîsConfcderez non moins diligens à préparer les moiens amp;nbsp;effets de leur première tcfö^

‘■on.hefepeiirent de tant commander que des cemois de Décembre,ils’nc fciiaficnt plus ^ademy lemafquc de leur deffein pat focctirrcncedü trouble qui piriif’loi^èn là ville du 'quot;'ifaintEfpritfurIcRhôfncfbus le Goùncrnement du Marèfcfial d’Anïiillei Iic^léttrâsamp;j^.b^^******^?'’^ ‘'^ttilTcinens duquel au Roy de Nauarre diuulguez èn tbirtes ‘partssèèdâfiéftdt^^rftl lèSPró^ “

’nsde commencer'lc remue rricfhagc dont je vous'veök'patlfei^cnbólrcs Î^He lè^jObdentli Lavilk du 3rrefté pour prandre les armes ndnt qu’au lendemain de Noël fin de Décemibbef’ Vèïcy E^pHuur' Wft.Le Capitaine Loyncs Gouucrncur du Pofit faint Efpritfur le Rhofne'prcs de’’yilii'éH icRhofne.

Marcfchal d’Anuillec pctfuadé quedcThoré frété du'Mittféhafauec ‘ ' de quelques Catholiques amp;nbsp;Protcftans,fc vouloir en fön abfcnce têHdrd 'ni^ö^e dllt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.•‘-.

‘ nbsp;nbsp;fit en forte que retourné,y aiant fermé les portes amp;nbsp;faitfortir ceux ^uiluy eftôicirttfbupi

: il faflçura en peu de temps de la vilfc.Auffi tóft que dé Thbté eUt’iróttué’fftöien de4b xeticec

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L’ HISTOIRE DE FRANCE.

retirer à Bagnolzj d’où il enuoiafos plaintes à fon freie. Lequel foudaiu prcucirntai c’en fit fochargepar tout fon Gouucrnemcnt: tnuoiaccft auis au Roy de Nsuarre qui ai If teil en 3-uertit le Prince de Cendé pour faire tcnirtousles Chclsfur leurs aimes crainte de pis: cfti-mans tous que tel accident fuj vn droit commencement de fixicmcsigucrrcs la lettre du: jout de Nouembre mil cinq cens foixante feze portoit.

Lcrucs du MarcUbal d’AnuiPe au Roy de iS'auanc

MoNSEiGN EVR fuF îauis que j’ay prefentement eu que le fieur de Icynes à fon rctfur dclaCourt àfaitprandrc les armes aux habitans du Pont faim Efprit. Et n'-cln^es y a faifi men freie de Thoiéamp;quelques Gentilshommes quil’ycfloient vemiz voir. Mtfiucsqii'ilytót g.irdcs, rondes amp;nbsp;patrouilles comme fi c’eftoit en guerre ouuciic. Et d’autant qu'iliait ccurir queceftpar commandement de leurs Majefiez amp;nbsp;de Mcnleigneur fcnlieie. Cequejci’c puis toutesfois croire, pourauoir journeUement de leurs lettres par lefquellcs clics me font allez pafoiftre de combien leur intention en eft cflÔgnéc.Si cft-ce que pour c fire choie ccfd-confcqucnceque chacun peut jugcnj’ay auift-d’en donner incontjnât auis à IcursMajcflez amp;à vous Monlcigneur par ce Gentilhomme prclênt porteur: amp;nbsp;les fupplicr qucleurphiüt Ifjt^em’cn cnuojcc vu defaueu. Ce que je me promets qu'elles feront amp;nbsp;lorsjefpeiekuf fàirecctnoifi^c de quelle façon je Içay faire obfcruer leurs commandtmens amp;nbsp;cliaflier qui y cootrcuicnnent. C s pendant pour ne point donner falarme parmy mon govucrncirtt jefay fairenteridrc 3 vn chacun; amp;nbsp;donné fi bon ordre à toutes cholcsque jetnefuis ^üf Jelctùiéé du Roy,de toutes amp;nbsp;chacunes les villesqui font depuis le faint Efprit jufqu«^ Narbonne! Sansque pourcc ilaiccftc tiré aucun couficau ainfique j’ay donné chargcaCC Gcmilhcmmedcyous taircemendre. Sur lequel me remettant jcfuplierayleCrcateur.i^f’ Depuis la prefeme eferitemondit frère de Thoré m’a fait entendre commeilfc/loitfaLtit*^®

BagiX)ls ches moy. Dom je vous ay bien voulu avertir amp;nbsp;de l’clpcrancc que j’ay de recouuiH

lés autres Gentilshommes qui font encores prifouniers.

;'!Aümb|sfuiuantlc Marefchal afTurapar lettres amp;nbsp;creance le Roy de Nauarre que loutcf-tbif fi bien coinpôfé en ces quartiers, qu’il n’en craignoit aucun inÂgt;nueuicnt.SurqucyfcU’' blabicmcntle Roy de Nauarre print occafion d’en auertirle Prince de Condé pour faitefo ptjreil en ceslquartiers amp;nbsp;remettre les chofes en tel eftat qu’elles eftoient au parauant lesprC’ mietes reccucs: fi quelques vns.auoicnt ja remué mefnage amp;: pris les armes fuir les Catholi-qÿçs: comme il cftoit mal-aifé autrement, veu les coeurs fi altérez d’vne part amp;nbsp;d’autre.Toutefois le.Prinqp,4Ç;Gpndémii tclordrcen Poitou, Saintonge amp;nbsp;pays voifins que les plus tc-VIH plus apparente refolutiondesEfiats Generaux:

vp^l^f^ieo,auçr^jr^folvtajeftc,p^^P£2JJl n jj. v. e qu’il depefeha le vint cinquièmelan-aéif^Uc”' ufoj5î;ççs.fins:amp; hi.yÄir-^6i?t^riß que cnTorcs que ce qui clloit auenu au Pôt faineEfpriteuft “ ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' apppr^yngrand remuèment par les pays de Saintonge amp;nbsp;Poitou: qu’il y auoit mis tellepey-

tieflc^ptpOoins^pourcompofcr Sc arrefter le tout: qu'il ne deuoit rien craindre de ceftepart. SruppliaflFJ^'y fflirç ççfl honneur que de croire qu’il ncfoublieroit jamais de fon dcucir en cejajiiyjen avrrp çhofo qui côccrnafl fô feruice.ll auoit charge aufli de luy remcflrcrle dâgef quela rcfolytion quefontenoit dcsjapour toutcaflcurcedc ncfcvfftirqu’vix ^lïgi^ en Fr^fiern’aportaft de gras maux à ce poure Royaume,pour la crainte d’vne furicule fieplMsd^ereufepierre que jamais.Qiyc faditeMajeftc deuoit de tât plus eniter que ceferoit la ruine amp;nbsp;defolationtotalle de fon Royaumc:duquel il le fupplioittrcfhumblcmét faire cc bié$t^iMyfSf;Afo fujcjcs que de fen reprefeter le trille amp;nbsp;malheureux Eftat qu’il trouueroit le plus dilfoin’C amp;nbsp;de^figurédu môdcamp; tel que IcsBarbarcs mclmcs en auroiétpitié.Pcpelinic-te n’^jujalia rieu de ccjquc WclTus amp;nbsp;parlant au Roy amp;nbsp;à la Royne mere leur reprefenta bien au viftfiut çeq[li}.lics ponuoit amp;nbsp;deuoit induire à maintcuir inuiolablement l'Edit de pacifîcatiô. ’ Aqüoyfo Rqyfitïielppncc qu’il a’eftoM en doute du bon deuoir quelc Prince auoit monßre ] çn .cçftlt;i)dtoiti.jEtgt;qu’il faÂèuroit tant de luy, qu'il continucroit celle bonne volonté dequoy ‘ il le ptioitamp; que lâdite Majcfté ne defiroit rien plus que le repos de fes fujcts.Et que pour cc feuIrel^célilauoitairembléfcsEftaisà la pou rfuittetrcsinftâte des vnsamp;: des autres,lefqucls comme il efperoitfo conformeroientà ce quiy ferpit refolu: encores qu’il cull elle aucrty de furp;rifo;4v plufiçurs places en Poitou,Saintongc, Guicnne, Languedoc amp;: pays voylîn.:Cc qu’il attribuait àfindiforction de quelques clprits turbulentsôi ennemis du repos,plus qu i la cooniufiçsc du Roy de Nauaiic amp;nbsp;Prince de Condc fon coufin. Et fur ce Popciinictc vof aari-J r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

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livre Q^V a R a N T E D E V X 1 EîM E. 330.

’ntla crainte que îous les Proteftansauoientcn Court pour fattentcd’vne guerre Future} fe ™itafonretour,fouz lafaueurd’vnamplepafleportquclearsMajeftczluÿîirentdepelchcxvp^^fn^pH^ Wormé neantmorns au préalable par les Députez des prouinces Côfcderées du peu d’elpoip amp;nbsp;Prépara ^uikauoientquclesEftats refôudroientautre chofeque la gucrrer(veu la forme qu’on auoiû nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;]

toiuè pour affemblcr tant les Eftats particuliers que gencrauxrveu les perfonnes qui y preiji-

“oié«:thonncur amp;nbsp;la quallité des Deputezdes Ligues qui Ic-renforçoient par toute la Frano^’ ^uijaauotent efleu vn Chef au casque le Roy n’en vouluû peaudre la deffencedes projws/^*’^ '^plüficurs Seigneurs qui ne reflTentoient que la guerre*. ■amp; les oommiffions ja données bic^ (^.g

'l'‘5fçctettcs, à plufieurs de la N ob lede pour Icuer gens de.pied.amp; decheiulî fousfefpoip^.r^-M

'^tde la libéralité des Eccledaftiqucsqnedela deuotionde chacune prouinccqui deuoic

^urniramp;foldüier nombre degcns:)rctournapourappon€rad Princc cc qu’il auoirouy de

®tsMajeftcz;amp; apres de l’efpoir que tous auoient de la tenue amp;nbsp;refolution des ERats. Mais ’quot;iuéàlaRochclleilfceutqucjanombredesvillcsamp;tautresplaces furprilcs par les plus di^^ yns,auoient leué les armes au grâd dclplaidr non moindre eftonnement de plufieors Ca ^ûliquçs.Aucunsdefquelstoutesfoisefperoiét ce repos beaucoup plus court que lesautres. ... nbsp;nbsp;nbsp;1

^'pendant ores que la refolution des Eftats fut à la guerre: Si cft-ce, que pour micux'la faci* ‘''îMe Roy tant de û part qu’au nom de ùffemblécGenerallc des Eftats de tout le Royaume;

^pefehanombre des plus notables personnages de toutes qualitcz, tant d’Eglile, quedela^ Weamp;Iulticcvers le Roy de Nauarre,Prince de Condc, Màrelchal d’Anuillcaftn de '^diucttirde prâdre les armes:amp; en tout cas les diuilèr fi poliible eftoit, ou fe porter neutres' *p3ifiblesés occurrences aucnir. A ces fins la Marefchalled’Anuillc partit de Court en ce’ ^^ft}etcmpsamp; quelques lèigneurs pour détourner le Marefchal de remuer aucune chofe'cn j’’?ouuernement:aucc offres amp;nbsp;promeflès que vous verrez fi deftous ou.le progrez amp;nbsp;yffuë “^tclsiïiouiicmens vous fera bien au long amp;nbsp;fidellcmcnt reprefenté.

Lhs choies neantmoins faigriftâns de jour â autre en tous cndroisforumivn accident _ P^^ftncoresplus dillige«ter les Catholiques a primer,ou du moins fè tixur couucrts contre proteftans coups des plus adits Confederez . Ce fut le pacquet desauis ProtcftBhs,quifuc furpi^ts.*lt;lô«ou“c’*-î’^fifisCatholiques.Car laint Mefines vn des Chef du Princegt;eftant en campagne pour qüôî» exploits: rencontra ceux qui portoient le pacquet du Roy de Nauarre au Prrncé,tout ou-if^'^par les Catholiques: lefqucls en anoicnt ja afçauenté leurs Majeftez. Si bien que les ^‘’'sdcsvnsSi des autres dcfcouucrts: ne poiiuoTenTdes mef-huy cftreteuz ny palliez. Ains’ Wuiuu aux defpens des plus malheureux que d’vne que d’autre Religion'.* amp;nbsp;bjgn fouoéà

plus gens de bien qui ne demandoient que le repos amp;nbsp;bien general de toute la Fcacc. Só-’’'quot;l^eleRoyauc'rty de tous ces maniemens: amp;nbsp;par luy prefque tous les Cheft Catholiques ^'’bplus part des prouinces du Royaume: faut falTeurer qu’ils ne furent patelfeux: les vnsà '^ptîndre places amp;nbsp;hommes pour les tenir amp;nbsp;rançonner;les autres àfvnir pour cnfëmbic re-''“«mieux aux furuenuës Proteftantcs:amp; aucuns à drefler entreprilês contrcles placcsfur-

* ?fllfispatlç5(2onfeJefe^§^l^ laifir desautres pourfen r’afteurer contr’cuxjatrendansladcr-^'^te refolution des Eftats generaux ou autre mandemet de leurs Majeftez.Aiirfi Pons, Roya ^'pin, Broiiage,Marans amp;nbsp;autres places furent piifcs par les Proteftans en Poitou amp;nbsp;Sainto-Waisauffitoft Mcrpin fut repris amp;nbsp;Tallcmond ou le Chciiallicr de long Champ fut tue P^fiftCatholiqucs.Ainfi fut pourfuiuy par Landreau jufques à Marans le jeune la Garnache 'l^^lcsProtclUs nommoiét le jeune Prince deNemours fils duDuc amp;nbsp;de Madame delàGar-'’”^he:par elle nourry de fon enfance à Geneue jufques à ce temps qu’on luy fit prandre les ar« JJ'^comme vous entcndrcz.Puis Landreau fê retira à Montagu fortiffia contre (ous. Am ‘‘UtafTeuréFontenay le Conte des Proteftans par les Roches Batitaud qui fy rctrraîTale-^untfur îatd amp;nbsp;autres places de Poitou par le refte des Catholiques auercis comme deffus ^’dclTeinsProteftans: defquels le Roy de Nauarre auoir feeu le» remuëmens en'Poitou amp;nbsp;^'ntôger’efcriuit àlaNoblefledeGuiêne le vint vnié’mcDecembrc,pour les animer à repra;

, ^'fiesarmes contre ceux qui façonnent, difoit-il, la volonté du Roy Monfeigneuï à leur plai-quot;La plus part defquels fefuertuaau mieux de fon pouuoir,d’executer fa volonté en'tous les

' ^^'oits ou ils pénfoient auoir plus de creancejComme vous entendrez cy apres. Ces lettres ^ifint telles. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. i. . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. lettres du

^«ffieursjaiant pieu à Dieu apres tant de Calamitez,Cüfufîonsamp; defolations’qvKbs gucn

res

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îanuier.

Ï577. rcs Scdifcordcs ciuillesontapporté en ce Royaume: toucher le cœur du Roy MonfeigneuG laNoblcflc. delà compaffion de fi longues amp;nbsp;continuelles mifêres: amp;nbsp;l'encliner à faire fon Edit de pacifi-deGuienqe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j ja^un à pcu voir clairement comme mes aéfions amp;nbsp;deportemens n’ont tendu qu à le

quot; ’fairebien eftablireninonGouuernementjà réduire la Noblefleôc les villes par ou j’ay pafle a promettre publicqiiemcnt Sc vnanimemenr de le maiuteninà faire fuiuant icelluy,egaJ trait-lemcnt, faueuramp;d^ûribution de-Iufticc, àceux de îvne amp;nbsp;de fautre Religion: amp;nbsp;en femme a ' jouir de fa doucclir ou biê de la paix:jufqucs à faire remettre entre les mains des Caclioliques plufieurs pdacesamp; ni^ifi ns encores occuppécsicóbien que aucuns d’eux me detinflêt les mienes propres. Ahn de monft rer à tous exemple d’vue vraie rciinion, à laquelle on voioit vn General aebeminemenr en ce pays:jufques à ce que Monficur l’Amiral enuenimcd’aigrcuiamp; paffion, amp;nbsp;cf iàrgc dc.dcflcius nbsp;nbsp;inftrudions par ceux qui penfent ne pouvoir patuenir au bie

cô°rckqi^ nbsp;nbsp;leurs cntreprikr,que par la cótinuatióamp;rcnouucllemci destroublesôc diuifiôs:y eft venu

dreHe fes

plaintes.

leRoy de^^vxprcs'pour y icmcrsït les dtffiâces amp;nbsp;animofitez:amp; jetter lafèmêce de difeorde parmy nous. Nauarre Xcquclà fou amucr aiaut intelligence amp;nbsp;correfpiondence auec cinq ou fix efpritsturbulants deBourdcaux,viliciappicallede mondit Gouvernement: à efté auteur amp;nbsp;motif de la garde qu’on y fait plus grande q-u’en temps d’hoftillité.-amp; du reffuzquià efté fait de m’y rectuoif au paflage que jeftois fur le point d’y faire, pour aller trouwer la Roy ne mere du Roy Monto-gneur, à Congnac fouz vn donné à entendre que j’auois entreprinfe de me ûifirde ladite ville Quj eft vne calomnie Bc impofturc tropeuidentc. Par ce que fi j’eufle eu cefte intention amp;nbsp;deliberation; le moicn »n’en auoit efté ou vert au parauant plus à propos, lors que je fus demons par les Députez de la Court de Parlement amp;. du corps de ladite ville d’y aller.Ce que je d^fleray voiant qu'ils auoient promptement amp;nbsp;volôtairement embraflé la PaixiEt queponf ce icgard,ma preféce n’y eftoit rcquife.loint que m’accompagnanr de Meffieurs les Marefchal

de Monluc ,dc Bircn,de Lauzun,de Gôdrin,de Saint Ormis amp;nbsp;de pluficurs autres Seigneurs amp;nbsp;Ccntilshcmmes Catholiques amp;nbsp;dudit Amiral mefmcs pour aller lors en ladite villcnl n’eft vray femblable que j’euflcjne la volonte ne le moien de faire vne telle crtrepnnic: ne quel«' ditsSeignjcursfâs lefquels je ne fculic peu exti uicr,m'y enfler voulu preflet lamain.Maisb'® efl il cioiablc 8i certain, que tous ces calomniateurs n'ont point tel zcllc amp;nbsp;affedion àcequ) touthele bieades affaires du Roy Monfeigneur: amp;nbsp;la couferuation de Ion autorité P.oyalleamp;^ fermeté de ûi C()Urônc,que moy,qui y ay plus d’inrerclt qu'ils ne peuucnt auoir. Depuis aulfi ledrï Amiral non cotant de ces.premiers remuêmens: à mande À plufieurs de laNobleffe Ca-tjîehqrre^e ce dit pays, de fe tenir preftz auec armes amp;nbsp;chenaux. Et d'autre part fraikheni« la ville du pont faint Efprit,à effé faifie enfcmble Monficur de Thoré amp;nbsp;les Gentilshommesdc (âliikiie parlé Capitaine de Luynes. Ce qui m’a donné occafion à mon grand regret amp;nbsp;centre ma premiere de iberation, de pouruoir en cefte ville à la feurette de ma perfe nnc: peur ne tomberauXiincôucniensde pareilles furprifès.Et par ce Meflîeuts,que ce font tcusccn n-.fn-ccmcQS.amp; comme auant coureurs d’vnealteration de la paix publique. Et que nous auonsaf Iczcfprouué à nosdefpens,quc toutes nos guerresamp; diuifiôs du pafle n'ont fetuy qucdcncus reduiiefüuuétjulques à cefte extrémité, de toucher au doit la ruyne amp;nbsp;diflipation gcnerdlfi de ce Royaume: cfquellcs fi nous r'entrons à prefent, il n'en faut rien moins attendre que d« voir r’allumcr vn feu inextinguible amp;nbsp;vne guerre irréconciliable par toute laFrancCiamp;ccnfc-quemât vne ruyne incuitabie à cefteCaufè. lieft tempis de nous dcfïci 11er les yeux pour n'd-treabufcz amp;cmpefchez par les artifices accouftumez: de preuoir l'horrible orage qui des/â nouamp;mcnace amp;nbsp;de le preuenir par tous bons amp;nbsp;légitimes moiens; côme il cft aife fi nous voulons y apporter fèulement#nc bonne amp;nbsp;fincere volonté amp;nbsp;droite intention. Car puisquek Roy mon Seigneur à affez déclaré qu'il defire fentretenement de fondit Edit: qui cft vne Loy de concorde folcmnellemét faite fous la foyamp; autorité publique. Et qu’il entend que cliacii» viuc fuiuât icelluy en Pai?^ tranquillité: il cft befoin que vous tous Mefficurs tant de la No-blcflc que du clergé des villes de ce pays en general amp;nbsp;chacun de vous en particulienvousac cordiez vnanimement à faire obéir lâMajeftéà fuiureôc exécuter cefte ficnne volôtc amp;nbsp;declaration. Et puis que la confêruation,le repos amp;falut du peuple, eft la plus jufte 8f equitable de toutes les loix aprouuécs dcDicuamp; dcS’hómcsiil faut femploier tous â vn fi vtille amp;ncccf flairecffet.Empefcher tousautreseffets côtraircs au repos cómun:8ó fopofêr d’vncôniunac-cord par intelligéce à tous qui tafeherôt de le rôprexn rcnouuclât les dcfliéces au millieu Jo Î1OUSamp;

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livre Q^V ARANTEDEVXIEME. 3^1.

P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mifercs pafTécs; fâs fc laifTer déformais circôucnir du prétexté amp;nbsp;voile

Uj. feruice du Roy amp;nbsp;bien public,dont ils ont trop fouuétaccouftumé de le cou- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

p.7^, la Religion fe plantées cœurs des hommes par la torce de la doôlrineSc j^^'*2nen: amp;nbsp;fc confirme par {exemple de vie amp;nbsp;non par leglaiue. Nousfommes tous Franje iScConcytoiens d’vne mefme patrie. Partant il nous faut accièrder par raifonamp; douceur

L rigueur amp;nbsp;cruauté qui ne feruent qu’a irriter les hommes. Quand au fcruice du thr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;meilleur ny plus à propos en ce temps:qu’en

, ‘luantenfon Royaume vne bonne paix amp;nbsp;reunion des cœurs amp;volonte2 de fesfu jets.

J'oien de laquelle îentiere amp;c volôtaireobeiflâncc qui luy eft deuëjluy foit renduè.'laquel-Wermetté amp;nbsp;gloire de là C o v r o n n h : qui le rendra reueré de gens, cftimé de ’’•'isvœfins Sc alliez amp;nbsp;redouté de fès enneirns. loint que chacun à peu voir que tous les 1^ ^efforts qu'on à faits jufques icy pat les guerres ciuilles.auec delpéces fi excefliues qu’el-, ''r'ufpuifé les finances du Roy Monlêigneur amp;nbsp;de fon Royaume'.enlèmble toutes les voies ytiniesamp;illegitimes qu’on à tentées pour exterminer ccuxdela Religion: n’ont apporté ^dteftquç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jgPjjçg jç (äng^jefeu decruanté,d’injuftice:d’expofèr le peuple en

à h licence desbordemét des volleursSi pillars St d’enflammer euidemment de plus rUsliredeDicu contre nous. De forte que les plusauifèz reconoilfentaujourd'huyqu’-les peut plus ruyner qu'auec la ruyne generalle.Et quad au bié pubhc:apres tant de ruy- giépublicq ^jdefolatiôsilcôfifte félon le jügemt des plus (âges ôè auifez au biend’vne lôgue amp;L dura-laquelle feulle peut remettre la France en (bn ancien Eftat amp;nbsp;fplandeur, florilfante

Liens richeflès profpcrité. Prenons doucques celle bonne amp;nbsp;ncceflaire re-jj Meflîeursjde pouruoir à’noftre conleruation generaîle, contre les pratiques amp;nbsp;arti-ennemis de noftre repos. Et je protefte deuant Dieu qui cil noftre Iuge:amp; qui pe--“^Jufques au plus profond de nos cœurs.Que fous fautoritédu Roy Monlêigneur je vous Proteftatîô ®tiendray tous en ma proteólió: l'empcft heray de tout mon pouuoir amp;nbsp;par voftre auis amp;i.

des officiers de la Couronne, amp;nbsp;prnteipaux Seigneurs amateurs de la Paix amp;nbsp;tran-• ƒ en cedit pat* : toutes violôces,loulles amp;nbsp;opprefTiôs. le feray rédre elgallement ''ce hn chacun tant detvnequede fautre Religion. Etauec pareil traittement,jc vous tié (jetons chers comme ma propre vie. ttcourray fusauecvousàtousceux qui entrepran-de troubler noftre concorde publique. Enquoy je n’cfpargner^^mavienetousles^’,^,, ” '’'“lensqucDjçu ma donnez. Lequel je prie vous vouloir Messievrs tenir en là treft nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mm

quot;'^amp;dignc garde. Efcrit à Agen. Ce vint vniéme jour de Décembre mil cinq censlêp-

'’quot;tcfix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;------ •

J^ vislePrincedc Condé conformement à la volonté du Roy deNauaare, dreflàamp;fic f “l'er la proteftation que vous verrez cy deftoustapres vous auoir fait entendre les occafiôs autres pretendent pour juftiheria leuée d'hommes, d'armes, d’argent amp;nbsp;autres pre-F^^sde ces fixiémes guerres ciuilles.

, ninfilesFrâçoisanimez contr’euxmelmes,au malheur d’vnefixiéme guerre:firentlânrtr ’’out leRoyaume le mal de leur paflîSs reciproquestaulTi toftqu’ils eurétdiuulguez d’vnepart dîtitre les occafiôs qui les pouftbientà fi eftranges remuëmens.Ce qu’ils fîrêt durant amp;nbsp;a-P'^^btenue des Eftats Generaux.Lefquels refoluz à la ruyne de la Religion Proteftantc, lâns p“«leilsfeperfuadoiétquc la Catholique ne pourroitfubfifter en ce Royaume: ton ne par- deccsfixié-'’plus que de trouuer les moiens pour faire la guerre aux Proteftans: En fin le Roy trouua fe-fA|lf( J’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,.| C-lUillCS.

Q argent au cierge en quelques villes:amp; vente d vn nombre de nouueaux omcesquil ®'?«poiirceft effet. Et pouteeque les Confederez, qui d’ailleurs neantmoins dreffoient “Hour à autre nouueaux préparatifs pour fêcouurir du coupau mieux de leurpoffible: fê-quot;quot;'lentja leurs plaintes par toute-la France, qu’ils firent courir puis apres par toutes lesau-‘^Nationsjquc les Catholiques pourtroubler le repos commün rompoiait feiemment amp;: quot;îinalice pou rpcnfèe vnfifblemnel amp;nbsp;tant neceflàirc Edit de paft pour commencer vne fi ’quot;’Iheurèufe guerre-eiuilles.'LesCathoIiq. feirét entedre de viue vôix amp;nbsp;par eferits imprimés Raifôs qu’ai rtiez en plufieurs endroits,que les Proteftans cftoient eux mefmcs la vraie lêulle occafioh nbsp;nbsp;caîioli-

d^wtpropres maux: amp;nbsp;de toutes lesmiferes lefquelles fbrtans de leur party defcouloient qucsàla le-^'’quot;icvn Ruiffeau de pleurs fur toute feftâduc de la Frâce.Prcmieremét pource que ne feftas ■ûihcontenter aux guerres paffées de condittôs plus que raifónables; ains aiant forcé vh Roy tre les Pro mineur teflans.

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L’ HISTOIRE DEFRANCE.

mineuramp;trop dcbSnaire à leur permettrcamp;figner ce qui luy eftoit moins prejudiceiable’)“ à tout eftat: ils auoicnt parla donné occafion ace Prince fait majeur, Ie reconoiHantamp;P“* zelle au bien de ià Couronne qu’en fes jeunes ans:dc reprandre faparolle nbsp;nbsp;tacher à renictrc

fcsfujets en meilleur chemin que celuy auquel il les auoitlaiHc.Ioint que îclsEditsnefôtqu' prouifioncls amp;nbsp;qui ne tiennent que tat qu’il plaira à fa Majefté lesentrctcnir.PortâtmcfmcH claufejufquesàcequ’il nousplaife autrement en ordonner. Secondement ceftEditpor-tejparTvnanimcconfêmement de tous François que d’vneque d’autre Religion fimportnu amp;nbsp;tant de fois reiterce requefte des Proteftâszque les Eftars Geperaux ferontcofl' uoquezparleRoy pourauiiêr aux doléances de fes fujets.-Et fur icelles ordonnei ce quehf trouuera le meilleutjlc plus leur amp;nbsp;honnorable pour le bien,pour le repos amp;nbsp;foulagemct^i' celJuy. Enquoy les Députez de toutes les prouinces n’ont trouuc rien plus expedient a la retté amp;nbsp;manutention de tout fEftat: que fcnticr^eftabliifcmcntde la vraie ScancienneRelig*^ Catholique, Apoftolique amp;nbsp;Rommaine par îancantiffèment de la contraire Proteftante,!]“* ne peut eftre tirée du cerneau de gens fi opiniaftres que par les armes.^.Outre ce touteIa^‘ cefçait amp;nbsp;les plus floriiïàntcs contrées de ce Royaume lêntét par effet: les pernicieux deflcins des Confederez. Lefquels mclmesparauant la refolution publique des Eft.ats Generaux, uoient ja les premiers leué les armes,furpris les villes,rançonnez les fujets du Roy, dreHcld’^ magazipsjamp;difpofé de leurs gens de guerre felon leur premiere deliberation. Puis donc qi*' vue promefle violente ne fut jamais trouuéc raifônnable, que le Roy ne fait rien que par îau'S de la plus grande aiïèmbléeque tout le corps de fon Royaume y reprcfênté fçauroit dreflh' amp;nbsp;que melmes il ne fait que féconder les effets de fes ennemis: aucun, difôient-ils, apres qüd' ques autres dilcours, ne doit trouucr eftrange fi le Roy fe rricten deuoirdcpouruoitàlak“' Rajfonsdcs tcté tant de fâ pcrfonnc, que de fbn eftat amp;nbsp;repos de fês fujets autrement que le pafîe. Aquoy Pioteftans Ics ProtcftÜs refpondoiét aftez au lôg.Premicremét que l’Edit dernier aiant eftéfi folcmntU«' cr U ieuée nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;juré par le Roy amp;nbsp;les plus gras Seigneurs de fôn Royaume, jufques àypti'

de leurs ar- dre poiir gage amp;nbsp;plus grande afleurance la foy des Princes eftrangersznc pouuoit eftrerompü pour aucune confideration que ce fuft, non feulement de minorit?( car afin de ne farrefler a la raifon qu’aucuns allèguent, que la quallité de mineur ne releucpastousjourslapctlonnf» mais plutoft la perte amp;nbsp;circonuention.Veu qu’ilà efté fait au grâd proffit de tout le Royaume honneur amp;nbsp;contentejnet de tous,fors des ennemis du repos publiczjon ne le pouuoitrompra pour la quallité du Roy qui _ n’cft point confiderée en matière d’Edits Scconiienancespubli' ques: Lcfquelles concernent lEftatde fon Royaume amp;nbsp;manutention de fesfujets-.ainsfeU' Icmcnt iÿftatÔc fèureté de ceux dont eft parlé en ces traittez publics.Cômemefme il eftpoï' té par ces Edits, qu’il n’a autre confideration en les fàifant exécuter: qu’au bien de fon Royaume amp;nbsp;non à fon particulier qui n’en diminue jamais fi fes ordonnances font au proffit des ta-jets. La richeffe,auanccrnêt,paix amp;nbsp;repos defquels à tousjours efté la grâdcur des Princes amp;nbsp;au côtraire. Que fi lesEdits fôtprouifionclzamp; tant qu’il plaira à fa Majefté: qu’elle fermete qu’elle afïcurance pourra ildnrcfnauât auoiraux promeflésdu Roy ? La fêulle amp;nbsp;fîmplc rolle duquel,doit eftre plus ferme amp;nbsp;ihuiolable que toutes les afleuiéces du refiedes hómeS' Veu donc que le nombre des plus grans perfonnages de tout le Royaume amp;nbsp;des Princes eftrî gers:auec la foible Sc aftez miforablc condition des Confederez: oftent toute prefumption de forçe.Et q ue la minorité du Roy, non plus que la forme des termes amp;nbsp;claulês y portées, ne font confiderables pour la rupture de lEdit; ils inferoient que les Catholiques n’auoKHf occafion vàllablc,pour confêillcrfa Majefté,de rompre vn fi fâintamp;profitable Edit. Moms encorespouuoiét les Catholiques juftifier la rupture deceft Edit amp;nbsp;commenccmétde guet-EftatsGene nbsp;nbsp;pa^l’autoritédcEftatsCÂncraux,la tenue defquels pour n’auoircfté droitcmétcóceuëjlcgi'

Taux. timement affemblécjn’y bien executée: ils defâuoüoiêt?. Proteftans de nullité de tout ce qui/ auoit efté refblu.Non plus que par la leuée des armes Protcftantes,cfquellcs pour ny aiioircu recours qu’apres auoir feftu la refolution dulRoy,dc fon Confêil amp;nbsp;des députez de ceftecô' gregation titreedu notn d’Eftats Generaux, de 'faire guerre aux Proteftans: ils ne pouuoifflt tenir que pour juftes amp;nbsp;raifônablcs.Puisquc ne fongeans àoffcnccr aucuivils ne les prénom quefurladefenciuc , contre ceux qui leur auoir ofté les biens,tEflats, creance, franchifcamp; tous autres auantages mondains; ne leur voulloicnt laiffcr la vie foullc parvne liberté de con-foience amp;nbsp;pur er.ercicc de Religion; comme le fiddler rapport des temps de la condiffiond«

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1 V K h ARANTEDEVXihMfc. 5^2.

^^ats amp;nbsp;de la prifc de leurs Armeszpeutaflèz clairement faire entendre aux plus curieux de We.Ord’aiitanr que l’authoritc des Eftats eftoit le plus fpecieux moicn de juftiffier le re-quot;’“tment des Catholiques contre ceux cy: Les Proteftans infiftercnt dauantage,pour efclar-

chacun de la nullité de cefte alïèmbléc Le Prince de Condé fur tous, qui la dcfdai-tWdu nom d’Eftats, ne l’appelloit que ramas de corruptions .• Di^nt que la plus part a-'•''icntefté corrompus par le Clergé amp;nbsp;NoblclTe des l’aflemblée des Eilars particuliers. Puis

toutle reftc le fut à BloySjtant par crainte que par honte naturelle : n ofans parler de-

amp; pres du Roy affilié de tant de forces amp;nbsp;Seigneurs, en telle liberté qu’ils auoyent pro-[’quot;^âceuxqui les auoyent enuoyé; Ilsrcmarquoyentauffi les nullitezdcs Eftats particu-'^cfôurce de la nullité des Generaux parla forme amp;nbsp;liberté ancienne qui en eftoit du tout Nuihtezdss ’‘‘‘«■Premièrement difoyent ils,en la feance y a eu trois fautes notables. Ceux de la Religion ^plufieurslieux non appeliez. Comme ainfi lôit que le Roy veut qu’ils foyent appeliez à . J^iiteschofes indifféremment. Les trois Eftats alTemblez en melme Salle amp;nbsp;tous enlêmble. '-‘^mnie ainfi foit qu’ils ayent à fe plaindre les vns des autres. En prefence des gens du Roy # Pfdidansàlaffemblée: Où dés Gouuerneurs amp;nbsp;Licutenans qui eftefpece de contrainéte Contre l’ordre ancien. Ils en remarquoyent auffideuxen fEleélion des Députez: L’vnc ^ocllefeft faiéte tout haut, chacun nommant à vine voix qui bon luyièmbloit. Enquoy ’’0 craint haine, ou fc peut recercher la faneur de quelqu’vn. L’autre quefil eft auenu com-’’’cenVendolînois amp;nbsp;à Eftampesqu'vn Proteftantaye eftéefleu, ilenaeftérejeélé. Et les Procurations nulles pour le feul faiél de la Religion. Et qui plus eft Fontaines Martel, Catholique amateur du repos public, efleu par le Bailliage de Caux : àefté injurié amp;nbsp;outra* ?^pwceluyqui gouuernoit le pals d’autant qu’il parloit librement amp;nbsp;refiftoit aux con-^“enttonsquifc faiiôyent en l'aflemblce contre la Loy ancienne. En finftrudion des me-^‘’iresamp;remonftrances : ils en notoyent d’autres de plus grande importance. Les gens du %apr«ÎEleôlionfaiéleont admonneftcles Gentils hommes de bailler chacun pareferit

3u Depute, ce qu’jjsdefiroyenteftre remonttré au Roy figné de fa main. Dontpro-rcdûitbeaucoup d’inconueniens. Premier. Que lesEftats qui fontcomm’-vne remon-^rsnceamp;i Requefte publique du peuple au Prince ; ont efté par ce moyen reduids à la for-'quot;^d’vnfimple placet. Second. Que Ivtilîfé de toutes aftemblées y eft anéantie : qui eft corriger amp;nbsp;reformer les auis amp;nbsp;oppinions les vns des autres ,en les debatant par viucs rai-

Troiziéme. Qff il y a plufieurs cas odieux au Roy. Et le Roy de fa part en fait moins compte. La ou ilyauroit efgard fil les voioyt parler de mdme voix amp;nbsp;par melme bou-fliCjCommc ils ne font qu’vn corps amp;nbsp;ne làuroit à qui fen prandre fuiuant ce que d#la Loy.

omn, s faciunt Nemo facit. S. Ce que tous font, perfonne ne le faid. Quatrième.

11 eft tout apparent, que ce à efté pour exclure ceux de la Religion Proteftantedelinftrudi-ondes memoires. Car ils en ont depuis dreffé apart eux, qu’ils ont porté ftgner de maifon «nmaifon, conformes aux imprimez amp;nbsp;publiez . Et ont circonuenu de poures perfonnes ^ui pour lapins part lesontfignez par crainte où par ignorenceou p.ar importunité. Ce Qu'ils n’eufTet faid fils euftènt ouy débattre les raifons en plerne affembléc. Mefmes y en à '«des villes de la Preuofté amp;nbsp;Vicomté de Paris, defquels les memoires ont efté rejedez en iHoftel de ville . Parce qu’en tefte de leurs Articles, ils ne demandoyent pas qu’il n’y euft qu’vne Religion amp;nbsp;leur à efté commandé de les reformer .Cinquième .Les mémoires qui fc doiuent bailler au Député auec forment de ne les communiquer jufques àfaffemblé desE-ftats Generaux : ont efté portez aux Gouuerneurs des pays amp;nbsp;par eux enuoyez an Roy. amp;c.

cesabbiis commis ez Eftats particùlliers : .Ils jugecyent dc^ux qui fe commettront îUxGeneraux defquels ils vouloyentprouu’er la nullité par trois points princippaux. Puis «orterleRoy à maintenirfes fujetseh Paix. Le premier pour la forme. Le deuxième pour Wn. Letroiziéme pour la confideration des perfonnes quife font aflémblez amp;nbsp;de leurs Députez. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r r

Quand au premier difoiét ils au Roy,vos lettres contenât la conuocatio de vos fujets:ont e- „esconuo''- ' Republiées à fon de trompe cri public.Maîs qùâd aux conuocdtîamp;s particulières de la plus qutes aux P’ttdcs villes bourgs amp;nbsp;villages de voftreRôiaume pour eflire des députez pour affifter pour qSknJ' toà la tenue de vos Eftats en voftre ville de Blôys; ellesont efté faites clandeftinemcnr par la malice d’aucuns Magiftratsiappellant feulement ez Meffes ’de Patoyffcs ceux dcIEglifo Ro-

Ttt

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laniiier, IS77.

L' H S I T O I R E DEFRANCE.

CauCcde rafTciiibléc,

maine:fcachans bien que ceux de la Religion reformée ne fy trouueroiêt pas.Et n otefte^ telles côuocatiôs à cri public n’y en lieux ou iê faifôict les Preiches de ceux de la ReligioJ^^ mé.Etqui pis efteeux de la Religio n’ont eftéfeulemétdeucmét appeliez.Ains auflî voul^^. lire receus fy offrâs i celle fînamp;blalmâs telles coubcatiôsjfétrée leur à cflc intcrdite.Mais^ tour certain que quad il cil queftiô de traiticr de quelque affaire d’importâce Sôfen refou tous ceux lefqucls y ont intereft doiuét eftre deuemét appellez.Mefmcmêt quad i’afrairc to ehe particulieremêt a vn chacun de plufieurs faifât vn corps où vne focieré. Car lors tous d uét prellcr côfctcmét non pas vn pour tous.Pour le 2. il eft allez notoire que par vos lettre coniiocation du 6. AouR amp;nbsp;2. Sepré. 15 7lt;?. Vous dites que vous les aflemblcz pour ente« d’eux les plaintes amp;nbsp;doléances de vos fu je es oppreflèz.' afin las cxccptiô de perfônes, d’y do ordre amp;nbsp;remede tel que le mal le requerra.Mais cercher les occafiôs de rçtrer en vne .ciuiJe plus cruelle amp;nbsp;fanguinairc que jam3is:amp; vouloir ropre vn Edit de Paixxft-cc pcvri’ aux remôllrâccs remédier aux plaintes^doleaces amp;nbsp;opprclïîôs ? Tels remèdes fontpfod k dits recheutes morcelles que guerifô amp;c allegemct.Dâuâtagc fi vous faites alfêbler vos pour Ouïr les plaintes des affligez: ce n’eft donc pas pour traitter du fait de la Religion,!!} conlêqucnce pour rompre vn Edit de Paix. Outre ce, ft dit de Pacification Article 4* vo

Majeiic 3 ordoné qu’il fera difputc, côc lud amp;nbsp;arreflè du fait de la Rcligiô par vn ncral jfaint Si librc.Ce ne fera dôc pas par les Eftats.Et iufqucs ace qu’vn Côcile faint amp;nbsp;ait clic tenu vous permettez îcxcrcice tant de la Rcligiô reformée que Rcmaine.Etenf^'’. quéee puis que vous auez remis le tout à vn S.Côt iltamp; lui auezattiibuc tout pouuoir'* droit vne rcuocatiôamp;derogatiôfpecialîeàvoDrc E dit de PacificauoSc pcrmiflîôaux de cefaire.Ce que ne deuez voire ne peuuez p;CinH'rtic'.vcu q vous auez cofirmé vofirct par vn jurcmet Iblénel Sii ^aâioné auec les Princes tât de voftre fang que cfiragcis, t^c der inuiolablemétfasféfreindre.Qui fait que fâs Içur côfÇtemct.ncpouuez rcuoqnei le Eftats Gc- lequel par vollre Edit leur eft aquis.Quâd au dernier point, côtenât qoi for ceux qu i fût al ncraux. jjjez amp;nbsp;qucls font Icuts Deputcz:ll ell tout certain que les vus amp;nbsp;les autres ne peiiuêt ttai^ du fait de la Religiô. Car ce feroit les faire luges en leur propre caul(.-,vcn eue târ les lliques que ceux de la Noblclle amp;nbsp;tiersellàt fôt leurfait de la Religiô Roniaiueamp; fo nét corne la leunvoulâs abolir amp;nbsp;exterminer la reformée. Au fit que ordônât leformsien'','’ luy qui ell appellé à reformatio c’cll pareillcmct faccorder Sc faire juge de fbn propre bit' qui ell défendu par tout droit, veu que tousjours vn chacun ell trâfporté par fafrcdtiP de'*’ propre gain,proffit amp;nbsp;pafîiô.Dauâtageccs pretédusDcputczJbnt ennemis jurczde ceux û« Rcligiôl^ourfuiuâs leur ruine amp;. leur faifât ordinaircmét la guerre.Ce qui red les vnsincap^ bles d’efltre amp;nbsp;les autres inhabillcs d’ellre eficus:qui fait qu’ils font recufables.D’aboifoât^ côuoquez où pretédus Députez fôt amis, familiers péfiônaires amp;nbsp;fauorables aux EclelialW Catholiques Romains amp;nbsp;par tat recufàbics. Au furplusccs prçtédus Députez n'ôrmâdcinc') charge n’y cômilfion expreflè ( quoy que ce lôit la plus grâd par d’iceux ) pour requérir qu» ny aie quela Religiô Romaine.Etpar ce moic tous rcculâblesdefyngcrerà requerirfanscfof ge.Finallemft Içs CanôsSc Loix de l’Euelque Romain defédet aux Lais (cÔme ils difci)®' putter uy arreller quelque choie du fait de la Religiô,des arfîcles de la foy,n’i des chofes fpfo' tuelles.Mefines au Côcile.dç Trete. Ainfi dôqucs n’aias elle deuëmét côuoquez les Eftats gt;7 leurs Députez cfleusm’aians auffi ellé alïemblcz pour traiter du fait de Religion: amp;nbsp;eftanslc’ afièmblcz amp;nbsp;pretédus efleus, indignes, inhabillcs amp;nbsp;incapables de telles commilficns: ildt apparent qu’on ne peut à l’aflemblée des prétendus Ellats, traiter du fait de la Religion arreller aucune choie. Et ne deuez ( Sire ) à la Requefte des Ellats en ordonner aucunement au prejudice de vollre EÂitde Pacification ; violant vollre foy faintement jurée amp;: promifo* Dôqucs puis qu’on fe vente qu’il n’y aura que la Religion Romaine en vollre Roiaume. que les Eclcfiallics de l’Eglife Romaine yous^perfuadent faire la Guerre amp;nbsp;rompre ivofo^ Édit de Paix : vous protrftttant faire les frais delà Guerre. Puis qu’on n’a voulu conuoqüô n’y députer ceux de la Religion reformée pour la tenue des Ellats : ny leur donner fance finon pour les juger amp;nbsp;condéner en leur prefencc.Puis qu’on à feit des feintes Ligues amp;nbsp;ano-ciations pour abolir la Religion reformée amp;nbsp;ceux qui font profeffion d’iccllc.Puisquonnc veut permettre le Roy de Natiarre amp;nbsp;le Prince entrer amp;nbsp;cômander ez villes de leurs Gouuc' nemens. Puis qu’on à j’a depefehé des Capitaines pour feirc la Guerre à ceux de la Religiô«-

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LIVRE QJ/A R E N T E D E V X I E M E. 55?-^“isenfomme n’y a vne feule chambre de Pacification, cftablic; Ceux de la Re ligion refor' ®«n’ont ils pas jiifte occafion d’entrer en deffiance des Catholiques Romains? amp;nbsp;eftrc en a* jmieayansraifon de conclure qu’on les veut encores mafiàcrcrj ôô par ce moyen de le tenir ■itleiir garde ? Serelbuucnant de tant d’experienccs fafeheufes qui lesdoiuent rendrelâges ^’qu’ils ont tant d’ennemis ? Puis ils refpondoycnt à deux raifons que les Catholiques met-en auant. La premiere qu’ils ont promis ne porter les Armes pour leur Religion amp;nbsp;qu’-‘*dontabjuréc. Mais que depuis portans les Armes amp;cftans encores de la Religion refor-'quot;fc; ils ne tiennent ieurpromeire,amp; qu’en ne tenans leur promefle, vous n’elles obligé à te-’quot;Havoftre. La fécondé raifon qu’ils font Hérétiques amp;nbsp;qu’ils ne faut tenir la foy aux Hcre-^'^ues. Quand a la premiere objeótion on fçait que celle promefle qu’ils ont faite,n’ell gene-^lleà tous ceux de la Religion reformée: ams lêulemcnt particuliere. Et qu’elle eft faite con- dJsPiote-ffebonnes meurs amp;nbsp;contre Dieu amp;nbsp;la Religion; caulânt péché. Et par ce moyen ne Ibnt ces ßansabju-particiiliers qui lontfait obligez la tenir. Dauantage cell vne promefle extorquée par force amp;nbsp;^p3r crainte des Maflàcres, cruautez amp;nbsp;tyrannies plus que barbaresiCc qui eft fuffifint pour prometan* ƒ foudre le promettant de lâ promefle. Quand à la deuxième objeélion c’eft aflàuoir qu’il ne pYu^ks^Ar-‘îiittenirlafoy promife aux Heretiques:ils refpondoient que tn permettant à ceux de la Rc- mes.ficlk l*6ionrcfotmesfexcrcice d’icelle, jufquesau Concile Generalvousne les tenez pour Here-ftques. Parquoy vous n’eftes defobligé à ne tenir vôftrê foy par vollre Edit de Pacification g,.j ptomife. Et ne deiiez alléguer que fanez promis par force. Car cela lônneroit mal en la bou- mria foy ^«dvn Roy de France fy puilfantamp;redoubré. Voire entre les Nations eftranges,aiant lait ^cicUqu«* “Klaration de la Majorité : amp;nbsp;qu’il ne veut plus eftre tenu amp;nbsp;réputé pour mineur. De dire juilaeftc forcé parfes fujets (obeyflànsà tout ce qu’il leur commande amp;nbsp;à tous lès Edits J^rReligionfauucjamp;fupportanstantd’imposScfubfidesvoireinluportabîes) leur accor-“«f'nePaiXjC’eftDieufeulfauorilântvozfuJetsquivousàinduiôtôc infpirc leur oélroyer '^■’«Paix Siiexercicc de leur Religion. Outre ce luy prelènterent qu'il n’eftoit leul Roy qui ’ Permis l’exercice de la Beligion reformée à lès fujets. Car fEmpereur Charles cinquième nom,permit aux Allemans amp;nbsp;le delFunt Roy Charles neufiéme vollre frère par plulîeurs ‘Oisâfes fujets; ce qui eft auenu denoftre temps fans nous arrefter à ptopoler pluficurs Em-ferslefqiiels encores qu’ils fuflènt grâsMaflàcrcurs,Bourreaux amp;nbsp;perlècuteurs des Chre-Wfi leur ont il permis amp;nbsp;accordé tcxercicc de leur Religion.Auec ccqucfilfauoit juré permis aux Polonois eftant leur Roy : à plus forte raifon le deuoitil permettre aux.Fraçois

«5anciens,naturels amp;nbsp;héréditaires fujets.loint que leur permettant l’exercice de leiyj Religi-®“:ilnediminuoit rien de fes impofts,fubfides,deuoirs,fidclitez amp;nbsp;hommages. Car permet-fexcrcice de la vraie Religion à vos fujets: la plus grande part d’ic eux viuront en Paix,la-wjrerontjCultiueront amp;nbsp;enlèmenceront leurs champs.Tellcment que recucillât leurs fruits ^ttaffiquans de leur bien Sc renenu annuehlls aurôt moien de vous paier vos deuoirs^fubfî-^Kamp;impo(ls.Ge qu’ils ne pourront faire durant la Guerre eftans côtraints quitter leurs mai-“nsamp;delailïer leurs terres en dclèrrs, pour làuuer tant lêulemcnt leur vie de la rageamp; furie

Armes Sides fol dars. Dauantage non lèu lement la populace eft de la Religion reformée ’’'JisaiilTi b plus grande partie des Princes de voftrc {àng,dc voftre Nobleflè amp;nbsp;des plus do» voftrc Roiaume.Pour fin que quelque defence amp;nbsp;interdidion qu’il en face:lbit par les fciiZjMaflacres amp;nbsp;rigueur, foit par douceur prières amp;nbsp;Requeftesril ne proffitte rien amp;nbsp;ne peut ^’‘terminer la vraie Religion n’y les amateurs d’icelle.TantpIus pcnlèz Ictoutefteintôcaflou-Py plus il y a de vie amp;nbsp;de renaiflèmét.D’allegucr qu’on leur permet viurc (gi liberté de côf ‘^'fncefans Icxcrcice de leur Religion, C’eft pour neant.Car laRel^ion confifte plus en pra-'‘^uequ’éTheoriquc.Ceux de la Religion Romaine vous objetet voire mcnacêt,quc fi vous permettez Icxcrcicc de la Religion reformée ils exciteront vne Guerre,prétendis exterminer P^tArmesccuxdc la Religion. Mais ils faflèurcntbien aians D^ ev pour Chef, amp;con-lt;iudeur de leur Armée: qu’ils obtiendront la viéloire. Encores que les Atheiftes, Liber-'“is. Renégats amp;nbsp;ceux du tiers ordre fauorifent,le party contraire amp;nbsp;leurs auerlâires. Se re-Mennent qu’ils n’ont rien profiitté par cy déliant amp;nbsp;que les Ifraëlites fans Arlnesamp;n’ay-’nsforgcronspourenforgerjontdcffaiélles Philiftins bien armez. Que Gedeon auec trois ffflshommesjà defaid la grande Armée des Madianites ..Qu^vnfeul Angeen àdeflaiâ: amp;nbsp;occis en vne nuiél cent quatre vints cinq milles du Camp des Afliriens. Et que la puiflan

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bnuier, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L* HISTOIRE DE FRANCE.

’ ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce de Dieu n’eft diminuée.Dicu neiaiffera jamais au befoin ceux qui liniicoiienf en viuefoj’gt;

Puis îexortoyent à ne croire ceux qui luy confeilicnr rompre fpn Edit de Paix , amp;nbsp;en confe* quence faire la Guerre : pour autant que la Paix leur cft vnc Guerre voire vne condemnation amp;nbsp;mort hooteufe. Coniîderans que durant la Paix ils feront recerchez des rebiceS) exadions amp;nbsp;larrecins qu’ils vous ontîaidt. Et que leur grandeur accroift durant la Gueire. Ce n’efl affcAioa à la Religion Romaine qui les induit à vous concilier telles abeminations, ny aucune bonne aß'cdion qu’ils vous portent. Croiez ceux qui vous conlêillent maintenir vofttefoy promefle fans y contreuenir aucunement amp;nbsp;couferuez vozfujets en Paix.Et pour cftre le Roy le plus riche, mieux obey amp;nbsp;le plus heureux qui ait commandé au monde: en entretenant voz Edits, permerez l’exercice accordé de la vraye Religion: amp;nbsp;eftablilfez lô Chambres my parties afin que indice /bit efgallcment adminidrée à voz fu jets.

Ces raifons en fomnrje jointes à d’autres paflïons particulières ; efehauferent de forte les Franpois:qu’en peu de temps tout leRoyaume /êntitpour la fixiéme fois la fureur de noz atomes ciuiles. Pour la juftification defqucllesie Prince de Condé publia par eferits imprimez la protcliation qu’il fiten mefme tempSjConforme à lavolôté du Roy de Nauarre telle qui fuit’ Proteftatiô N O v S' Henry de Bourbon Prince de Condé, apres auoirveu ôc entendu h'njufteamp;pet' duPrir.ee nicicu/ê te/ülution pri/ê auxEftatsfubornezamp;corôpusqui onteftétenusàBloys:aufquds Du^d-An- contre fauis publique Sc le lâc ré Serment 5 fEdit de Pacification juré partant dePrincesamp; guyen Pair publié en toutcs les Courts /buucraines de ce Royaume : à efté rompu amp;nbsp;viollé contre tout lAeùteiianf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;humain ; ayans les mc/chans Con/eillers du Roy diflipateurs de cefte Coutofl-

General ne, penfionnaircs d'E/pagne, autheurs des Ma/ïacrcs: faitarrefteramp;concluied’abolirlâ cnPkadw Religion reformée, amp;nbsp;ont fufeité la fureur des Ligues depuis peu baftiesdans leRoyaunie ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' pour opprimer ceux qui en font profeflion. Mefmcm;ntlcs hommes valeureux, dodesS^

riches. Encores qu’aux Efiats tenus à Orleans fcxercice d’icelle euft efté requis amp;nbsp;accot-dé -. pour puis apres n’ayans plus aucune refiftance impofer fur les miferables telles des François , le rigoureux joug de la plus barbare tyrannie qui fut onqu^ : S’eftans auffi propofé de ruyner par Armes, par pqifons 8c Aflàflînats les plus grandes ôc llluftres familles de es Royaume : Mefincs celles de Bourbon 8c de Montmorency, Et priucr les meilleurs ôtplns aftédionnez Catholiques des charges 8c honneurs deuz au merite de leur vertu: pour enre-ueftir les plus indignes de leur parry . Tellement que leur fureur feftant refpanduë fur tous les gens de bien de f vne 8c lautre Religion oftcnfczpar leurs injuftices, defordres, rapines 8c deftoiÿitez ont efté contraints de le joindre à nous. Et depuis pour le vouloir oppofer^* eux, ontefté pourfuiuis 8c cnueloppcz cnnosmefînesmifcres8cextremitez. Davantage en auilliftànt les anciennes 8c Royallcs couftumes de cell Eftat : Ils veulent rendre la Nobkf le tributaire, efpuifer les villes de richelfes, lâceager le peuple 8c tenir tous les François entre eux en perpétuelle Guerre, haine 8c diuifion pour régner cependant. Mefmes qu’ils ont fait honteulcmét q uitter au Roy noftrefbuucrain Seigneur, le liberal prelènt qu’on luy feifoit de la proteélion des pays de Flandres 8c d’Artois,ancien patrimoine de la Couronne de Fiance : S)i le bel offre de la Seigneurie de Genes. Si bien qu’il ny a plus defpcrance, de pouuoii conlêruer ceft Eftat contre vne telle furie,qu’en y emploiantauec laide de Dieu les moiensamp; forces qu’il nous a données. Pour lefquclles tant legitimes occafions : proteftons aucc plu-fieurs Seigneurs, Gentils-hommes 8c autres qu’eftans par la Grace de Dieu tout puilfant amp;nbsp;inuincible appeliez à la tres-jufte defence de noftre patrie miferablcmenr proftituée, amp;nbsp;voy-ans infinis peujjes affligez recourir à nous: qu’auons à noftre trefgrand regret ( pour Icstri-ftes euenemens que la Gi^re ciuilcapporte ) pris les Armes par le commandement amp;nbsp;fous fauthorité du Roy deNauarre, premier Prince du fang, proteéleur desEglifês reforme« 8c Catholiques aflociez : Lieutenant General pour le Royen Guyenne. Sur lefquellesS' pres Di EV fommes coigrainéfsde nous appuier,pour repouffer la violence 8c cruauté qu’on veut exercer en nos confoiences, honneurs, biens 8c vies: jurans en foy de Prince veritable, d’employer pour vne fi fainéte querelle: tout ce qui eft en noftre puiflànccamp;nc-ftre vie jufquesau dernier foufpir : Etnepofer jamais lefdicles Armes tant qu’ayons refti-tué ce Royaume en fbn ancienne fplendeuramp; dignité: 8c rendu la liberté aux Eftats,l’au-thorité aux Edits, 8c foullagé le pauure peuple des linfupportablcs tributs inuentez par les Italiens; en deliurant les François de laferuitude infame8c tyrannique où ils font afii^'

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LIVRE Q^V ARANTEDEVXIEME. 534.

'^'5: tant par leur nonchallance amp;nbsp;dcs-vnion: que par les artificieufês pratiques de ceux veillent cimanter lesfondemens de leur grandeur du fang des vrays Princes de France laNoblefïc; au grand mefpris des Loixfondamentalles amp;i. couftumes antiques du Roy-

Et déclarons delàprefènt ceux qui farmeront contre nous J pour opprimer la liberté j,^“p3ysamp; nous rendre efclaues a noz enncmys Sc rebelles à la Couronne. Appellans à noftre ’^oiirstoiis Roys, Roynes, Princes amp;nbsp;républiques amp;nbsp;fur tous les bons amp;nbsp;naturels François cœursdcfqucisrefte encores quelque gencreux defirde recouurerla franchifêde leurs

geeiltes amp;nbsp;amour enuers leur treftffligée patrie. Au bas y auoit pour deuifè

/‘’ó' viciricibtii armü. Comme fil vouloit dire qu’il efperoit que Dieu par fès armes viéto- ^^^otèflans

vengeroit leur miferes par la punition des ennemis communs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aux Eflats ’

Comme les Eftats fê tenoyent, les Députez Proteftansouys, n’y fê journerent gueres.

aucuns d’eux comme les Rochelloisamp; autres fen retirèrent fans congé d’aucun; rap-P®nan$amp;lemans par tout, quelelejour n’y eftoitaflèurényproffitable pour eux. Que les ‘Wsfetenoyent pour contenter les Catholiques.; beaucoup defquels ne demandoyent au

lt;iuela rupture de ÎEdit: luy rcmonftrans qu’il n’auoit efte fait Si refolu par fôn '^Confêil, ÿcpour retirer fonfrere:amp; licencier les forces eftrangeres qui rauageoient le plus beau du ‘^“yîume. Parce que fil ne le vouloit rompre du tout : pour le moins il le falloit fî dextre-J^tçfcorner qu’il feuft à tauantage des Catholiques : encores qu’aucuns d’eux ne deman-

auec les Proteftans que ^entretien d’iccluy, pour continuer leur vie au repos encom- . 'quot;^cédéshnmil cinq censféptante. Puis les Députez du Roy de Nauarre amp;nbsp;ceux de Guy- parles Pro

Poitou, demandèrent aulTi leur congé à mefmes fins, mais il leur fut refufe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;teftans.

cesentrcfaitteslaReoIe futfaifie pourleRoy de Nauarre par le Capitaine Fauaxau

'’^jycn de l'intelligence de quelques vns de dedans fur le commencemant de t An. Ladite quot;*5 dlfilc fur la Garonne à neuf lieues de Bourdeaux qui peut empefeher par ce moyen cathoiî. de H^^ucune chofe ne defeende à la ville. Les Bourdellois irritez de le voir de fi pres auoÿfi- Bourdeaux

tant haut que bas furieur Riuiere : fen vengèrent fur aucuns Proteftans lefquels à la pour couW«« ’’•tte du Marquis de Villars Amiral de France amp;nbsp;defauthorité de la Court de Parlement fu-'®tt le lendemain emprilbnnez amp;nbsp;enfermez en certains Conuens amp;nbsp;autres lieux publics juf-^J'^saunombre de trois cens des princippaux; aufqucls ils donnèrent à entendre que ce ’’^ftoitpour faire tort ny à leurs biens ny a leur vie. Mais feulement pour empefeher qu’ils JJ^lentfeiflentlefemblable de ce qui auoit eftéfait à la Reoie dont ilseftoycniaduertis defc ‘‘Onnet garde.

.Entre les plaintes des Catholiques ils n’obmettoycnt îentreprifè des Proteftans fur

àlafaueur de l’intelligente qu’ils aiioyentauec aucuns Proteftans de la ville : la plus Prtdefquels foupçonnez par les parolles amp;nbsp;portemens de quelques vns d’eux : furent tuez on emprifonnez. Puis aucuns exccutez en public. Le refte fut fàuuc par amis outre ceux Snilcgangnerent à debufquer. Surprife qu’ils trouuoyent d’autant plus eftrange amp;nbsp;puniflâ-O‘o ) qu’ils la làuoyent faite contre faccordamp;vnionparauantdrefTée entre tousles Catho-®luesamp; Proteftans de la ville de fe maintenir contre tous tels qu'ils fuffent fous fauthorité ’»'iRoy. Maintenans les Confederez au contraire,que les Catholiques auoyent rompu îae- . ^O'deii cemefmemant qu’ils ne leur permetoyentviurefélon iceiuy: nians au refte îentre- auLan^ôT P“nfe qu’ils nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fies chaffer Je la ville. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;par ceux de

Encetemps Choppiniere amp;nbsp;Louerie Gentilshommes Poiteuins trouuez par ceux de Fon-

au Langon : furent chargez amp;nbsp;bleccz. Dont Louerie mourut afléz toft apres. L’aune fut mené à Fontenay . Puis fon procez faiélamp;veu exempt debout ce qu’on luy vouloit “’tttrefus'.fut abfoulz ôc renuoyé en fa maifôn. Le Prince de Condé ayant à contre cœur vn ‘d3Öe,cnefcriuitaffez animeufement à ceux de Fontenay.Mais ils n’en feitent autrcchofe.

L E vnziéme du mois le Prince ayant fait venir en fa chaml^c le Maire amp;nbsp;princippaux Rochdlois Rochelle en Compagnie de grand nombre de Sieurs Gentils-hommes amp;nbsp;Cappitai-

quot;'S leur feift declaration de la neceffité delà Guerre à laquelle ildifoit, que par apparen- c^eVtre. ‘de Roy les appelloit amp;nbsp;à laquelle àfon tresgrand regret ils eftoyent contrainds. Leur re-y'oiiftrant la deffus le défit que le Roy de Nauarre auoit de foppofér v » tueufement aux def æinsdeleurs ennemis: amp;nbsp;entreprandre la protedion Generalle des Eglifés reformées de ce Royaume. A laquelle auiruirappeUoit,amp; comme le premier apres luy : Encores que de fa '

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Wer, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’- H S I T O I R E. D E F R A N C E.

part il n’ait jamais eu autre defir que d’expolèr fa vie pour vne chofe fißinde amp;nbsp;honnorablc De laquelle il fçait allez que ceux de la Rochelle ne fe voudroyent pour chofe diinionûc à-partir.Les prie à celle hn,le joindre amp;nbsp;vnir de bon cœur audit Sieur Roy amp;liiy,3uec entière, declaration amp;nbsp;denionllration du bon zelle qu’ils ont à celte faindle caille: qu’ils ne fauroient mieux monltrer que par vne’fainôtc amp;inuioliable allbciation qu’ils jureront mutuellement les vns aux autres. Et laquelle ledit Sieur Roy de Nauarre attend princippallementamp;euft fai(51 dcsja quelque choie de bon, fil clloit alfcuréde leur bonne volonté. Les prie donc d’entendre la Noue fur ce qu’il leur propolèrattant de îcflat où lônt les alFaireSjque des moiensde foppoler tous enicmbicaux complots de leurs ennemis : ne pouuans commettre perlônnage plus digne pour vaquer auct eux a vn affaire tant d’importance, que la Noue pour lalfeii-rance dclon crédit amp;nbsp;authonte qu’il à patmy eux depuis fi long temps. AulTi qu'il ne leur propolera choie qui ne foit bonne amp;nbsp;veritable . Deux heures apres ceux delà mailon devil-IcfeliansaflcniblcztnfEcheuinagc, firent cleólion de douze Bourgeois pour fe troiiuerâ hawig'ue Ccnîercnce qui eltoit accoidee entre eux ôc la Noue. Lequel entré en ce Confcil Icnf les Rociici- rcmoilracc quiauoitelle requisse refolu aux Lflatsiquicfloit den'auoirqu’vncfeuleRdi-loi'pnur !cv afifauoir la Romaine. Et que le Roy monllroirouuertement n’auoirautrcdefiramp;inten* G^atrrc. tiou que d’exrermincr tous ceux qui latlôyent piotcflîon de la Religion reformée. Tefmcin entre autres chofes la Saincle Ligue qui felioitlaióle la deffus ou le Roy faifoit jurer les Catholiques de courirfusà ceux de ladite Religion:amp;r permet mclmcà chacun le jetcrfurceliiy qui n’y voudroit fous-figner. Qiic pour foppofer à vne telle cntreprilê le Roy de Nauarre, Monfieur le Prince de Condé MeflieursdeMontmorencyamp;vneinfinité de grands Seigneur amp;nbsp;plus fignallcz de la Noblclle Françoife, tant d’vne que d’autre Religion ; eftoient refolus emploier amp;nbsp;les biens amp;nbsp;la vie. Et pour c’eft effet pour fvrgente ncceflîté qui lesy conttsi* Ligue Sair- gnoirc/loyent délibérez de faire vne Contre-liguc,en laquelle feroyent receustous ceux qui ftedcsCa- volontairement y voudroyeut entendre amp;nbsp;faflocicr -.veu qu’ily alloitde la police amp;nbsp;repos ge* Royaume. Afin que les vns amp;nbsp;les autres fe peuffent mainteièir en leur ancienne liber* des Proie- té ; amp;nbsp;garentir de toutes violences.Ce quedes/a leMarcfchal d’Anuille auoit fort bienprati* qué ge le Roy de Nauarre cAoit apres .Lequel n’attendoit plus en c’efl endroiél que la volonté amp;nbsp;refolution de Melïieurs de la Rochelle. Dont Monfeigneur le Prince les lupplioit faire de brief declaration; d’autant qu’vn plus long retaidtmét pourroit de beaucoup importer aus affaires. Qu’il leur plcufl donc faffocier au Roy de Nauarre amp;nbsp;audit Sieur Princeamp;àtant de gens d^ bien qui fi libcrallement entreprenoyent la defcnc e de celle caufe, de laquelle ledit Prince efloitaffezaffei ré qu’ils ne fe voudrojentfeparerpourchofedu monde: veu ce qu’ils auoycnt fait par le paffètôc que le temps cflcit venu, qu'ils le deuoyent mieux monftret que jamais.Les fuppliant à celle fin d’en auilcr cnièmble amp;nbsp;luy faire entendre leur bonnevo-de l^^^féau plulloll. Surce, fcllans au lendemain alfcmblezà Saind Michel amp;nbsp;fait clcâionce loVsàb cô- ceux qui fe trouueroyent à la négociation de cell aflaire; le Maire amp;nbsp;ceux de lamaifondevil-treligue. ]e furent à lEfchcuinagc cù ils relolurent apres plufieurs propos d’vne part amp;nbsp;d’autre,que leur deuoir elloit de fe joindre à celle defence commune. Et que jamais n’en auoycnt eu deft grande ne fy Ipecieulè occafiompuifque fa Majellé eftoit fi mal confeillée que de vouloir exterminer la Religion reformée amp;nbsp;faire mourir vn fi grand nombre d’hommes de quallite amp;nbsp;vertu qui pourroyent faire en tous autres endroits bon feruice au Roy. Lequel monllroit bien a prefent qu il n’elloit plus quellion de la Religion ordinaire amp;nbsp;ancien prétexté desCs* tholiqups. Mais que le venin qu’ils auoyent fi long temps couué en leur cœurcontre ladite Rehgionîfortoit mainteneren eu idcnce. Au relie que celle caufe leur lêmbloit fi legitime: que quand ils feroyent lêuls comme ils auoyent ellé autre fois ; ils ne fi voudroyent en rien oublier, ny de volonté ny de puilTance. Ce qu’ils feirent le jour mefme entendre bien amplement au Prince. Mai^ue pour paruenir à ladite allbciation: il elloit befoin d’enadm fer amp;nbsp;conférer entre eux bien meurement : afin de drclfer leurs Articles par clcript en telle forme que le toutreulfill au fcruicedela Caufe Generalle premièrement : puis au repos particullier de leur ville. Laquelle comme ils efperoyentlêroittellemcntmaintcnuëparle-dit P R I N c E en fes anciens priuilleges: qu’ils ne feroyent taxez de fcllre mefpris en celle leur declaration au prejudice de Icurfdiéls priuilleges. Et que le Roy n auroit occafion de fe plaindre ou leur imputer à fauenir qu’ils culfent plus déféré audit Prince que à fa Majefte*

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LIVRE Q_V ARENTEDEVXIEME. BÇ.

ßont ils fexcmpteroyent aiféemenc ne rcccuans en leur ville neGouuerneurncGarnifôn’ PriuiJîeg«j luieltoic la pnncipallecaulêdontilsauoycnttousjourseftérecerchezÔcpourfuiuis parcy

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pour laquelle ils auoyent tantenduré. Aquoy fils Faflèuroyent que ledit Prince îHroit elgard pour les exempter d’vne telle calomnie enuers le Rlt;)y. La refolution prife pour feclaGuerrede Roy de Nauarre amp;nbsp;Prince de Condé depefeherent fur le champ auis,lettres Rendé vous ^commiflions pour faifir le plus de places amp;nbsp;drefler le plus de Compagnies tant à pied qu’à cheual qu’ils pourroyent-.defquels ils ordonnèrent le Rende-vous à Melle hautPoitou. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'°

Po V R lors le Duc de Montpencier cftant à Champienv fur lôn voiage d’aller à Poitiers Moi«w que Un., nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.1 nbsp;nbsp;nbsp;‘ ■ I r» igt; Il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t f tienncntlei

pourexecüterla charge quilauoitdu Roy daller trouucr le Roy de Nauarre; depefeha Ion Roebdioi» . ^retairc vers le Prince pour auoir vn fauf conduid afin de palfer feurement pour aller trou- pour fairo-ledit Sieur Roy la part où il (croit. Ce qui luy fut accordé amp;nbsp;enuoyc pendant que les Ro- jcRoyde chéllois continuoyent leur Confcil pour le fait de leur aflociation amp;nbsp;falTembloyent ordinal-fument au logis du Maire.-lequcl aucc laNouë feftqit charge d'y entendre^ vaquer.Mais l’on conïé. ''spouuoit fi tort en refoudre la fin, pour beaucoup de dilputtes amp;nbsp;difhcultez qui fytreu-

Parles Articles de falTociation que les Rochcllois prelcnterent,ils protcftoycnt fa-pindreamp;aflociçrd’vnboncœurenccftecaufoauec le Roy de Nauarre ledit Sieur Prince ^3wtres: amp;n’y cfpargnerne vie ne biens jufqucsà vneheurcufo viéloireou Paixalïeuréc: ^nefedepartir Jamais d’icelle. Moyennant aulfi qu’ils feufl'ent maintenus en leurs priuille- . .

Qui font entre autres den’auoirGouuerneurneGarnifon queà leur volonté.Ncvou- dè'bRo^.” ^wtautrequcle Maire pour leur commander dans la ville, l equel pourroitauflî mertré ^ouuemeurs amp;nbsp;Capitaines dans les places d u Gouuerncmcnt de la Rochel le-.amp; leroycnr fer-^wtaudit Maifc à la charge qu’ils paieroyent les Garnifons. Pour le refpeôt dequoy amp;nbsp;des ^'squ’illeur conuiendroit faire pour leurs fortiffications: Ils leueroyent le reuenu des biens ^defiaftiques amp;nbsp;les tailles du Gouucrncment, auec la moytic du droiôl des prilcs qui fe fe-J^’^tpatmer. II y auoit beaucoup d’autre chofos par lefdiâs Articles qui foroyent longues ^reciter.- defquellcsaucftncs furent retranchées amp;modiffiées amp;nbsp;les autres accordées felon luil fepeut veoir ailleurs. Mais le long trait que prenoit cefte affaire dcfplaifoit beaucoup ’^Prince, qui les follicitoit Journellement defe refoudre: Leur monftrant lettres qu’il ’“üitrcceuës tât de la part du Roy de Nauarre que du Marefchal d’Anuille par lefquelles il e-^'quot;tprefTédépartir. Aqiioy aiiffi lanccefïitédes affaires le contraignoit. Les prioit par d'y mettre fin au pluftoft, amp;nbsp;ne faire tant de difficultez fur chofos menues amp;depcu d’im-poftance. Car de fa part iln’auoitamp; ne vouloir penfer à faire chofo tant petite fiftcllcau Prejudice de leurs Priuilleges amp;nbsp;qu’ils deuoyent tenir cela pour toutaffeuré.

Co-M M E celafo traittoit le Vicomte de Rohan aucc bon nombre de Nobleffo amp;nbsp;autres gens de Guerre paffa la Riuicre de Loyre au Pellerin:amp; ayantenuoyé fâ femme à la Rochelle autres.

en Poitou pour rallier fostrouppes. Cependant Mirambeau retourna des Eftats amp;nbsp;’niua a la Rochelle le Dimanche vintiéme Ianuier,amp; ayât crainte de pis laiffc fon àDieu par wiptauRoy: Ilafleura encores plus ce que plufieurs mettoyeuten doubteau prejudice des Eftatsà lâ^ceque les Catholiques, difoyent que le Roy enrendoirquefon Edit de Pacification fuft p«uéamp; maintenu.Ce qui fut neantmoinspris inreipretépour amufor ceux qui cftoient Proteftans. “^Jîplus prefts pour leur defence que le Roy n’eut penfé, ne voulu. Lequel il difoitauoir ^‘fedcuancéde trois mois. Les chofos accordées pour le fait de faflociation de la Rochelle Harengue Prince accompagné de Meru , Mirambeau, la Roche amp;nbsp;plufieurs autres fo trouuaà lEf-^•'«uinage le Mardy vint-deuxième Jour du moys. Où en la prefence du Maire amp;nbsp;princip-aux Rochel P’uxdelaville,d’vn grand nombre du peuple, recita la caufe Ä là venue amp;les déporte-’’'^sScaâions dcfquclles il auoit vfo. Que Ion ne pouuoit doubter auoir efté trefiieceflai-bonne fin amp;nbsp;intention . Qjfil eftoit bien marry du long fejour qu’il auoit efté contraint yhitc: attendant leur refolution . Plus encores defoccafionqÄ fo prefontoit d’en fortir ’3X conditions d’vne Guerre: laquelle fi elle eftoit Jufte ou nom il le remcttoit au Juge-'’^nt de ceux qui auoyent quelque affedion à leur Religion amp;nbsp;patrie. Tantyaqu’il pou-^''protefterdefopart, quec’eftoitàfon trefgrand regret. Mais puifquenon feulement •wiincurde Diev amp;nbsp;la dignité ancienne de ce Royaume ; Maisauffi Icfâlut denoftrepro-

nous y appelloyent auec vne tant extreme ncceffité amp;nbsp;contrainte : Il eftoit refolu^ jamais chiche de ce que tout homme de bien doit prodigallcment deppendre en

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vue il Jainte querelle, qui eft les biens amp;nbsp;la vie. Qif il eftoit aucunement fafehé du kngtrait

l’rotcftatiô du Prince de Coudé.

Haren(,ult;: du Baron de Miram-

qu’auoyent pris ces affaires pour le regard dc leur declaration amp;nbsp;volonté. Que neanmoins il fc resjouyfloit fort que le tout fo foit fi bien porté. Puis fut Icuë publiquement fâ proteflati-on telle que je vous ay fait vojrcydefîus. Ceux qui cftoyent 1^ prefensen grand nombre; ayant entendu ce que deffus amp;nbsp;penfé vn peu à tout ce que le Priirce leur auoit propofé fur JE-ftatdes aflraires,amp; refôJution que par contrainte il auoit faite de fy oppofêr-.approuuerenttout ce qu’il auoir dit cftrcverirabie.- Proteftans de viure amp;nbsp;mourir en cefte melmecaufe: dcîaf-fifteramp;fêcourir félon la teneur de leur affociation fans jamais fen départir. Cequelepeu-ple confirma par vue commune voix Scjoyeufeaclamation, donnant tcfmoignage du ton defir qu’ils auoyentde fcmploiervertueufementenceftecaufe. Difâns aucuns que le Roy ne les auoit jamais affaillis auec plus grand auantage de leur cofte. Lors Mirambeau parlant aux Rochellûis dift qu’il ne falloir plus diffimuler amp;nbsp;qu’il les pouuoit bien affeurcr que larc-Rochenoh. fûluticn des Catholiques cftoit de rompre la tefte à tous ceux de la Religion. Comme mef mes il auoit peu connoiftre par les propos des plus grands dc la Court apres le Roy: quiluy auoient dit que ores que les Eftats ne fc tuffent tcnuz,la refolution toutesfois eftoit prife long temps auparauent dc ne plus endurer en ce Royaume autre Religion que fa Catholique. L qu’il fpauoit aflèz que les Eftatsn’auoycnt cité afîcmblez aauire intention que pourauoir le Roy dc Nauarre, JeMarefcJial d’AnuilJe amp;nbsp;laKochciîc .Mais qu’ilsfeftoyent tiouiiez cours en tous ces trois poinds. Dont nous deuions bien Jouer Diev amp;nbsp;efpercr fâ mcfme alff-ré'^f nth nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ùuenir. La deffus Je Prince dit que c’eftou bien chofcalfurée que IcsCatho-,

parolie aux Jiqucsn’oubJioyentaucunc chofêpourruynerccux OC Ja Religion . Et pourccftcffcârnet-Rochclloii, toyent toutes pierres en œuure. Mcfmes feftoyent effayez de gangner Je MarefehaJ d*Anuillc

par grandes promeflès amp;nbsp;annuels appointemens. Cependant iJ remercie Jes Rochelloisde leur bonne voJonté; les prie d’y pcrfêuerer amp;nbsp;les affeure qu’ils feront maintcnuxentouslcs

poindsSc Articles de leur affociation: JaqueJfe il promet faire ratiffier au Royde Nauarre. ?odeUe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Miniftrc dc la Rochelle rcmonftra en ceft» affemblée audit Prince

Rcfponcc du Prince de Condé.

NortMini- quc fon dcuoir cftoitdc faire cn forte quc commc leur dioid cftoit bon, ijfuftauffi debatta cc d^CodT droióture amp;nbsp;intégrité dc confcicncc : faifant faire punition des vices efquels couftu-mierement les hommes fc desbordent par la licence des Armes. Comme des blafphemesj larcins, Scpaillardifês qu’ils deuoyent croire auoir efté la feule caufe de tant de baflonnadcs reccuës depuis fi longues années. Et que fils ne venoyent à refifpifcencc amp;nbsp;amendement de vie : 11 nq^alloit pas efperer que Diev benift ny leurs Armes ny leurs deffeins amp;nbsp;entrepri-fès. Aquoy illefupplioit tres-bumblemenr auoir efgard. Le Prince tcfmoigna ladeflus que c’eftoit ce qu’il auoit dc long temps en plus grande recommandation. Et qu’il prioit de bon cœur tous ceux qui auoyent intention dc le fuiure, defe propofer fur toutes chofêsde

viure Gindemcnt amp;nbsp;ne fouler Je pourc peuple comme fon auoit trop fait par le palTé : Et que quand à luy il n’eftoit délibéré de iouffnr que le laboureur fur tous full cmpeichc en fon tra-

Monftres de gens de guerre â là Rocliclle amp;

uail. Ledit Prince parlant quelques jours auparauant de la bonne police qu'il deliberoit en tant que cnluy feroit, eftablir au milieu des Armes: dift qu’il croioit que ceftoit vne choie merueiJleuiê agréable à D i e v : amp;nbsp;qu’il peniôit que parce fèul moyen Je Prince d’Orange d’vn tant petit amp;nbsp;dcbille commencement elfoit paruenu 9 û haute execution de fes entrepriiès. En ceprincippallement qu’il auoitfur toutes choJês maintenu Scchery lepe-lire peuple. Le lendemain Je Maire de Ja Rochelle fatisfai/ànt à la priere du Prince : feit faire la monftre des habitans de la ville diuifèz en neuf Compagnies ou pouuoyent efJrc quelques mil hommes bien arrftz èc choyfis:LequeJ les ayant veus en bataille, dût au Maire qu'il dej^s^idàn veoioit la beaucoup de gens de bien aufquels il auoit ceJl honneur de commander. Le Maire luy refpond qu’ils elfoyent tous à fon fèruice. Dont le Prince le remercia difant, puis qu’il aJJoit en cefte cauJê »tant pour les vns que pour les autres : que delà part ;il fèfaifoit Bourgeois de la Rochelle en vue fi bonne Compagnie. Ce que femblabJement affirma de M B R v. Lors Je Maire print Je ferment dcfdites Compagnies prefènt Jedit Pr r ncb serineiit quiportoit. Qu’iJs juroycnt dc bien amp;nbsp;fideJJementfcmpIoyer en cefte caufê pour laGar-desgensde de de Ja viJJe particuJJicrement, fous Je commandement dudit Maire amp;nbsp;en General fous Rochelle nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Nauarrc protcéleur GeneraJ des Eglifês reformées ôç Catholiques

aflbciez dc ce Royaume amp;nbsp;dudit Prince fon Lieutenant general; fans jamais fe départir de ce-tte fainie

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livre Q_V ARANTEDEVXIEME. 336. ^'amp;ntcalTociation. Eftant donc le Prince venu a fin des occafions qui lemenoientà la Ro-wie: il en partit le Lundy vint huitième lanuier apres y auoirlêjournè deux mois Fcn 3bien accompagné de Seigneurs amp;nbsp;autres à lâint lean d’Angely, ou grand no’mbre de gês guerre amp;nbsp;autres le furent trouucr.'

Or comme les irouppes fe dreflbient deçà delà: plufieurs cntreprileslefeirentfurlesCa-®liriucs.Entr’autresCiuray petitcvilledu hautPoitoufutfirrprifepar Saint Gclais.Lequely ^^ans üu° ’’’ntenuoié quelques harqucbuzicrsjafurprint par le decez du jeune Tiftardiere qui y mou 'quot;t suec peu d’autrcs.Puis fc voullant redre au gros de l’armée la bifla entre les mains du fre- seJepuis ^«uSenefchaldu lieu lequel la rendit aufli toftaux Catholiques.Dcuant que vous parler de renduCa- , ’Ifanblec Generaîle delquels je fuis d’auis de vous faire entëdre aucuns portemens des pre-[''ærs Chefs amp;nbsp;autres fignalez Proteftans vers là Majefté amp;nbsp;tenue des Eftats à Blois: pendant *'HU«Isneantmoinsils ne laifïôient depouruoirà leurs affaires le plus accortemêt qu’ils pou-quot;’’'cnt: comme la fuitte de ce difeours vous fera conoiftrc.

PREMIEREMENT cncot quc les Chefs meimementle Roy de Nauatre amp;nbsp;Prince de ^ondéne fulfent conlcillez de fy trouucr:amp; que la Ma jeffé les eut lemons amp;nbsp;inuitez par plu* 'wrsfoisamp; la Roync mere futtout laquelle n’êtreprenoit létreueuë d'ellcjduRoy de Nauar-f^lonGendre amp;nbsp;Prince de Condé àCongnac pour autre effeâ: principal que pour les vnir ’'•K le Roy amp;nbsp;les faire aflîfter à telle alTemblée. Si eft-ce qu’ils y enuoicrent gens de leur

amp; des Eglifcs Proteftantes du Royaume à deux fins.La premiere pour rcmôftrer à là Ma- Depute« wamp;à îaflcmblée qu’on ny deuoit traitter de la Religion, le Reglement de laquelle eftoit

a h refolution d’vn Concilie general ou national de ce Royaume: le perfuadans que Eftatsn’cftoicnttconuoquez que pour fabolilîement de tel exercice. Secondement de ‘quot;Pplier fa Majefté qu’elle fift de point en point entretenir lôn Edit de Paix par tout IbnRoy-’'“’w.Etque d’abondant il fautorifaft amp;nbsp;confirmait de nouueau en pleine alfemblée de tant dcputezdc toutes les prouinces du Royaume.Le Roy de Nauarre y enuoia premieremët S.

^enis amp;nbsp;Defaguis. Le Grince de Cendé Popbliniere. La prcuollé 8gt;i^ Vicomté de enuoia les fiens, comme fit aufli la Rochelle, Poitou amp;nbsp;Saintonge.Lc Languedoc amp;nbsp;^'fconuoifms prefenterent requefte à Monfieur pour fauorilêr la manutention de la Pai,*’ ^'''ipubliqdu Royaume,duquel parauât de frelche mémoire il auoit pris la protcéliÔ: ain-‘*P‘ufieursautresprouincesenuoicrentDéputez pourfaireleyr remonftrances quevousver-Proteftansneantmoins tous, de nullité de tout ce quiferoit refolu en la tenue de cesEf '’tscontreuenât à îedit de Paix dernier amp;nbsp;à l’entretien de leur Religion. Et pource^e voulut ’icund’eux entrer en conference auec les Députez Catholiques afin qu’ils ne fuflèntvcuz ’Pptouucr ce qu’ils y voudroient refiudre à la pluralité des voix.

E E s Députez du Roy de Nauarre auoient telle inftruôfion.De rcprclènter les milères aue-nutspûur la guerre, amp;nbsp;fheur que la Franc e començoit à fentir par là Paix.La guerre aucnuë * Parles empefehemens retranchemés faits à îexercice de la Religion.La Paix par la permif- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;JeX

’ 'ond’icellc. Sifon retourne aux mefmes empefehemens, femblablcseffeélsfont à craindre amp;nbsp;Defaguis Contre intention de ceux qui les voudront fufeiter. D’autant que par tels moiens elle ne fait r'y“de Vaquot; Wfacroiftreamp;les forces du Royaume diminuer. La Religiô introduite à la requifition des uanevers ^îtstenuzà Orleans, receuë par f Edit du mois de lanuier, approuuéc par fexecution amp;nbsp;‘^'’''lentement du peuple auec fafliftance duMagiftrat. Et depuis par autres Edits en confie- Blois, ^l'cncedu premier. Speciallcmcnt par le dernier qui à mis fin à toutes difiputes: accompagné

ferment folcmnel fait par tous les ordres de la France,amp; pluficurs declarations depuis par ^gt;\oy furce faites: eft tellement vnie amp;nbsp;incorporée en îeftat du RÂyaume qu’elle en eft infic-Wlc. Ne peuuent les Eftats toucher à la Religion ny à f Edit, d’autant que ce lêroit entre-P'îdtcfurfautorité du Roy amp;nbsp;des precedes Eftats.Et par la introduire vn Scifine plus à crain-

que la diuerfité des dcuxRcligiôs.Lcfdits Eftats ne fiôt f ôdez doipou uoir,que par le dernier Wit: contre lequel par confêqucnt ils ne peuuent entreprandre. L’honneur de Monfieur,du ’'fy deNauarre amp;nbsp;de Meflieurs les Princes du fàng amp;c conjointement celluy du Roy pour la i limité: eft enclos amp;nbsp;compris dans l’Edit. Auquel parce moien ils ont particulier intereft.

ces caufes fupplier fà Majefté qu’il ne fbit rien altéré audit Edit.Et que ceux qui ont fair ^J^ucs au contraire,fôient punis comme infraéfeurs de la foy publique. Que pour le rendre Plüs ferme amp;nbsp;cftable, le Roy fceant en ces Eftats declare là volonté amp;nbsp;pous fobficruation d’i-

T t t iiiij.

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

’ î 7 7- celluy.-fàce vne bonne amp;nbsp;faintc vnion entre luy;m5dit fieur fon frere,tous Mefllcurs CCS du fang amp;nbsp;les gens des trois Eftats. Si aux particulières afièmblécs ou en la genetal ei « toit propofé quelque chofe au contraire.fupplier mondit fieur de prandre la delcnce5amp; le nw de n’auoir aucun efgard à tc^es deliberations: declarer pour ledit fieur Roy de Nao««rrc5q^ pour fà Religiô il n'entend empefeher la Catholiques ny lesEcclcfiaftiquc en lours bics.A^s les conferuer en tant qu’en luy fera fouz l’autorité delà Majcfté. Qif il à extreme regret e grandes foullesamp;oppreffions du peuple, pour le foulagcmcnt duquel fera tref-humble te quefte à fa Majefté. Que pour remettre le Royaume en fon ancienne dignité: il cft below faire vne bonne reformation en tous ordres amp;nbsp;cftats:pour la police dc laquelle ledit fieur Roy de Nauarre offre de fc fousmettte. Et dautant que la meilleure partie dc fexccuticn amp;nbsp;entte-tenement dc l’Edit amp;nbsp;de fvnion requife pour ceft effet, deppend de l'adminiftration dc la lu -ticc: fupplicr fà Majefté dc leftabhr en la forme ordonnée par ledit Edit. Et en conftqudirt de ladite vnion,ordonner que les adminiftrateu rs des villes feront cfleuz en nombre cfgaln fvne amp;nbsp;de l’autre Religion. Pour lé fait du gouuerncmét de Guicnnc:fairc entendre à fa jefté l’Eftat d’icelle, les portemens dudit Seigneur Roy dcNauarrc, les empefchcmensamp;tl^' foberfâce de la ville dcBordeaux.Dôt elle eft prouenuc.8lt;lcs mauuais effets qu’elle à produits Demander raifon des calomnies propofées audit Seigneur Roy de Nauarre. Qu’à ces fins les Regiftres de la Court de Parlement dudit Bordeaux foient apportez, amp;nbsp;les porteurs defditc^ calomniesamp; faux auertifltmés, contraints de nômer leurs dcnôciatcurs.Qu’il foit défendu la Court de Parlement, denefcmeflerque delaluftice,amp;3ux Mairc:amp; lurats delaPoliCC feulement: demeurans les affaires d’Eûat amp;nbsp;des armes entre les mains des Gouucrneursiiii;

uarre com-pofé dc Catholiques.

uant leur ancicnire inftitution.Que les armes foient oftées au peuple amp;nbsp;confignéesenlieUquot;’ furé. Qu’il plaifc a fa Majefté permettre audit Seigneur Roy de Nauarre, redrefter la ccinpS' guiedegenf-d’armes amp;nbsp;luy en ordonner trois autres, leur donnant amp;nbsp;àfes gardes bonnô certaines aflignations pour fe faire obéir en fon Gouuerncment. Enjoindre à toutes les villes GouucrncuTsôc Capitaines de fondit Gouuernemct,qu’ils aient à lu^ rendre obciflance poquot;^^ leferuicc de fa Majefte: amp;nbsp;à faute de ce les declarer rebelles.Que pour leucrtoutfoupponêi amp;nbsp;deffiancc,il à nommé pour fon CotifeillesfieursdeFiefmarcon, Gondrin, dcLcugnaCj^c Confcil du^ Bajaumont amp;nbsp;la Chappelle, L’auzierc, de la Mothe Fenelon amp;nbsp;dc Saintoreins, Sencfchal de Roy de Na- ga^adois.Aucc lc{quelsamp;; les fieurs de Monluc amp;nbsp;de Foixamp; autres ordinaires defenConfeil il délibérera des affaires dc fondit Gouucrncmét:Finallcmêt pour les terres qu’il tient enfou-ueraincté^ droit de regallc:qu’il ne foit rien altéré en icelles cotre les anciens traittez.Pout

le fait des Ëglifes reformées,ledit fieur Roy de Nauarre à chargéfos députez dcprandreamp;iC' ceuoir leurs plaintes amp;nbsp;en fon nom les prefenter à fà Majeftc.

V O V s auez veu les remôftrâccs que Popelinicre auoit charge défaire de la partdu Prince dcCondé,lâ creance amp;nbsp;la refponcc qu’on luy feit à tout.Cellcs des Députez la Preucftéamp; Vicomté de Paris porioient ces mots.

Rcmonftrâ- Remon5tkances amp;nbsp;articles que les Gentilshommes amp;nbsp;gens du tiers Eftat dc la pre-cesdcla uoftéamp;r Vicomte de Paris eftans delà Religion prétendue reformée: qui n’ont cftéadmisny tiert Eftat appcHez és afîcmblées nagueres faites pour la tenu ë amp;nbsp;feance des trois Eftats dc la Preuofté Proteftans amp;nbsp;Vicomté; prefentent au RoySc propofênt en faffembléc defoits Eftats. Sut lefquelsfuppliét téamp;’vicom tref humblement fa Majcfté leur faire droit.

té de Paris aux’Eftats tenuz à Blois .

Premieremét que les Eftats Generaux ferót tenuz en route liberré, franchife amp;nbsp;felon l'ordre amp;nbsp;couftume ancienne. Et qu'a ceftefin auantla fceance d’iceux, les forces cßrangcres foi.ent licentiées amp;nbsp;miles hWrs Ic Royaume:amp; les Françoifos réduites ainfi qu'elles eftoientdu temps du Roy Henry. Ou du moins à la raifon des articles cinquante neuf amp;nbsp;dernier dc I’Edk de pacificatio.Que les Dépurez qui forót enuoicz aufdirs'Eftats Generaux par vn chacun ba-liageouScnefchaucée,foilt;»tcgallement ouysamp; receuz.Erque ccmelmeordrefoitgarcéés cflcóliós qui fe feront aufditsGcncraux.Qu’ilplaife à fa Majeftéefdits Eftats Generaux,faire droit fur chacun point amp;nbsp;article qui fera propofo par l'auis dcfdits Eftats. Que les Eftats generaux foient cy apres conuoquez de dix ans en dix ans aux affaires amp;nbsp;neceflitez du Royaume . Qifil luy plaifeordonner que l’Edit de pacification dernier fera gardé amp;nbsp;ohfcrué inuio-lablement.-amp; qu’aucune chofe ne fera propofee, requife, ou ordonnée en l’alfembléedefôits Eftats

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tant particuliers que generaux,contre amp;nbsp;au prejudice dudit Edit,comme eftat icelluy P’^rpctiiel amp;nbsp;irreuocabletde peur d’alterer le repos amp;nbsp;trâquillité publique du Royaume.Que pour faciliter amp;nbsp;effeéluer lexecution dudit Edit:fous Gentilshommes Scofficierstant Royaux Jiiedes Seigneurs particuliers amp;nbsp;tous autres aians charges publiques: lurcront robferuation ^«ntretenementd’icelluy fur lespeynes contre les reffufans, qu’il plairaà làMajefté arbitrer.

îexercice libre amp;nbsp;general de la Religion prétendue reformée,fôit entretenu comme h Catholique Rommaine. Es les differens de la Religion remis à la determination d’vn cd

'^illefaint, libre amp;nbsp;general fuiuant ledit Edit. Ce pendant que toute perfonne foit tenue fur Situes peynes,faire exercice de l’vne ou l’autre ReligionX^elcs Chambres my parties foiét phinement amp;nbsp;promptement eftablies amp;c conoiffent des contrauentions amp;nbsp;infractions d’iccluy *-lt;111. Et ce pendant foit eftroittement amp;nbsp;par lettres amp;nbsp;mandemens particuliers de fâ Majefté , ^joint à tous Gouuerncurs amp;nbsp;Baillifz de tenir la main à l’execution d’icelluy.Que les Eftats ^Ldicature ne foiét plus venaux-'dônez par forme de preft ny autremcnt.Ains eleCtifs pour ^^'taintemps 5c fujets à findicar.Et qu’aux Courts de Parlemét ioit rendu ledroitancien de “oniination de trois, pour en eilre l’vn d’iceux pourueu par fa Majefté. Que déformais ilfoit Poutiieu à l’importunité effrenée dont pluf eurs vfent pour obtenir lettres d’euocatiô.Com-'’’îcüant cefte voie vnc vraie corruption,peruertilfcment amp;nbsp;prolongation de luftice. Et ou ^’LgesferoientfufpeCts aux parties,qu’on fe côtente de la voie ordinaire de reeufâtion auec, ^OQoifTancc de caufe. Qu’il foit ordonné aux Eftats Generaux, qu’en chacun gonuernement ^piouinccjferont choifiz amp;nbsp;efleuz dix perfonnages ou tel nombre qu’il fora trouuéexpediét '‘^pttud’hoinmic amp;nbsp;fuftifonce conneuz, pour aflifter aux Gouuernemens defditesprouinces

Confeillers:amp;auec eux tenir la main à l’entretenement du repos public. Que les ^‘hangersn’aient non plus d’authorité ne priuillege en France pour le regard des offices,Ef benefices amp;nbsp;autres charges publiques, que les François par my les nations eftrangeres.

*^'parcequè]a plus grande multitude des officiers quifonten ce Royaume, eft à la foulle amp;: °PPreffiô du peupleiqueje nombre d’iceux officiers foit rcftrainr par foppreffion ou autreméc

qu’ileftoit au temps du Roy Loys douziéme.Et principallcment les Eftats amp;nbsp;offices al-'^'uatifz.Qifjl foit remédié par tous moiensaux defordres amp;nbsp;confufions qui fo voient au jour ’‘''uyentousEftatsöc ftngulierementen celluy delaNobleflè chacun fe voullantattribuer

quallitéiSc qu’il ne foit permis à aucun prâdre la quallicé d’Efeuier ne porter efcuftôn amp;nbsp;'’^«mefilne la monftre tenir de race d’aieuls paternels amp;nbsp;maternels,fans y auoir dérogé. Et

3Ucun nepuiffe jouyr des priuilleges de NobleiTc fi ce n’eft à ce tiltre ou à caufo^’Eftat amp;nbsp;qu’il pottefelon les anciennes conftitutions de France. Ou bien par lettres d’anobliffe-

’’’^ntdu Princedeuëmentvenfiées.Que pour le foullagementdc la pouure Nobleire,les Ef- Nobkflc. '’^afFcdezauxGcntilshômes par les anciennes conftitutions de France: comme deBaillifs, y^îBaiîIifsjSenefehaux, Preuoft des Marefehaux, Archers de la garde, gens des Ordónances ƒ aiuaifon du Roy amp;nbsp;autres fomblablesme puiffent eftre baillez finon à perfonnes qui foient æuconneuës de cefte quallité amp;nbsp;apres en auoir fait deuënient apparoir. Qu’ilfoir pourueu P3r vnbon tcglemét au grand nombre de poures mandiens:à ce qu’ils ne foient plus veuz mâ-

de porte en porte amp;nbsp;importuner les paffans.Ge qui fe fera fil eft enjoint cxpreflèmêtauf ''‘tspoures de fe contenir és villes amp;nbsp;villages de leurs natiuitez ou dcmeurances ordinaires fâs ''äguci ça amp;nbsp;là: Et que les habitans defdits lieux foienr cottifez pour la nourriture amp;nbsp;entrete-^«mentdefditspoures. Etou la cotte ne fuffiroit,fera prins ce qui endefaudrafur lercuenu

prochaines Euefehez, Abbayes amp;nbsp;Prieurez fpeciallementamp;detoustempsaffeôlezàla (?“uention des poures. Qu^il plaife a fa Majefté faire garder fur pfynes grandes amp;nbsp;rigourem les anciennes ordonnances contre les gés de guerre tenans les champs:à ce qu’ils foient te-paier leurs hoftes de gré à gré fans aucune vexation. Affin que par ce moien les villages

P •^eftaines qui ont efté abandonnées amp;nbsp;les terres demeurées en ^iche: foient dorefiaauant ^bitées amp;nbsp;cultiuées pour euiter la famine qui foroit à craindre en ce Royaume. Que les defé-des tauernes foient renouuellées fur gricfuespeynes,mefmesde notre d’infamie. Et tous ^’l'îretsfoientdcfenduzamp;oftcz des villes, amp;nbsp;permis feullement àlafuittede la Court. Et ^'‘^parmefine moien foit eftroittement enjoint à ceux qui font du train ou delafuittedes ''’^ces;de’paier par les villages par ou ils paffientoufojournent. Sur peync de punition cor- Momwies.

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L’ HISTOIRE DE FRANCE.

porclle par le grand Prcuoft de îHoftcl contre ceux defquels il y aiuoit prenne deuëmcntvc-rifiée.Qn^il (ôirfait reiglement furie pris Sgt;i. cours des monnoies eftabliz parEditdefaMajcf-Paillaidifes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;puiflècftreexccdéne changea îauenirfur gricfnespeynes.Etqucàccftefinlcs

bonnes ordonnances cy dcu^it faites deiditcs monnoies amp;nbsp;tranlport di'icelles hors du Royaume: foicnt eftroitement gardées. Que pour repfimer les impudicitez, pQillardilcsamp;adulte-Dcfpcnccs. rcs qui régnent infiniment par toute la France.- au grand def-honneur de Dieu amp;dc la Chre-itienré: foient faites amp;nbsp;publiées rigoureufes ordonnances pour punir exemplairement lefdiis crimes: mefmes les adulteres foient hommes ou femmes de peyme de mort. Pareillement que Z les loix fumptuaircs pour les habits,feftins, banquets. Jeux amp;nbsp;autres choies fêmblablesjferôt

rcnouucllées amp;nbsp;eftroittemcnt gardées, afin d’ofter le luxe qui fovoitaujourd’huy,cauleK fourcede beaucoup de maux amp;nbsp;delaruync de plufieurs bonnes mailbus «Et que la conW' • cation des habits amp;nbsp;joiauxdeccux qui y contteuiendront, appartienne au dénonciateur'

Qif’auffi rigoureulês ordônances foient faites amp;nbsp;pratiquéescôtre les blalphemateursdunotf de Dieu : yurongnes, vfutiers amp;nbsp;notamment contre les aflàffinateurs pour réprimer la licence vfiirpéed’efpandrelefang.Etferafa Majefté trcfihumblementfùppliée de ne doner lieu importunitez pour odroicr rcmifilons aux meurtriers finon en cas du droit: coupant brow® à toutes abolitions par trop frequentes. Q^e IcprixexcefTif des hoftelliers Ibit modere ƒ tat regle amp;nbsp;taux aux viurcs de fix mois en fix mois par les lugesRoyaux dcsamp;licux afin deur ter .au monopoleamp; fubterfuge defoits hofielliers,ils ou leurs heritiers lèrot tenuz continuer e melîne train d'iioftcllicr par eux accouftume jpour le moins julqucs au prochain tauxapf^ fordonnance faite. Que par vn bon reglement il foitpourucu aux abbus amp;nbsp;degafts quiler^ mettent aux forefts de France. Et pource que ce poure Royaume cft grandement atténué les guerres paffées amp;nbsp;le peuple tant trauaillc amp;nbsp;appoury, qu’il ne 1 uy reftcplus que la plaiW^ plailêàfà Majeftéenaiant pitié amp;nbsp;compalfion, le vouloir delcharger des tailles, fubnde$gt;E^ belles amp;nbsp;impolis mis amp;nbsp;inuentez pour la ncceflité du temps ; amp;nbsp;iceux modérer amp;nbsp;réduire la railbn qti’ils eftoient du temps du Roy Loys douziéme.Queaux bibitahs des villes,bourp amp;nbsp;villages qui par les guerres dernières ont receu perte amp;ruync notable par bruflemeut fàccagement:lbit faite diminution des tailles j ufques à certain temps felon les dommageslt;1^ ils ont foufferts.Et permis à eux de pouuoir prandre bois à pris railbnnable es procham^’ refis pour rebafiir leurs maifons. Pourmoienncramp; faciliter l’acquit des dettes du en lbitfaitamp; drelTévnEfiat ancien auant que partit de faficmblée desEfiats t. que les Flt;clefiaftiqucs le chargent d’egalerfur leurs rcuenuz par cottifations raifonnabie paiement defdites dettes,auqucl ils ferôt tenuz fournir Sc latiffairc dedans dix ans conlecu Et moiennant ce, que pendant ce temps ils foient defehargez du paiement des dccimeS' pour le foullagement tant des affaires du Roy que du poure peuple: plailê a ß Majefte re quer les dons amp;largitionsimmenfès faites à quelques perforines que fc puifiè eftte. Qÿ deniers des fortifications qui fèlcuent à Paris amp;nbsp;ailleurs, amp;nbsp;autres Icuées de deniers: ne o altérez ny conuertiz en autre vfage que celluy auquel ils font defiinez. Qredorelnauan rentes alfignées fur les maifons amp;hofiels des villes de Paris, Roiien amp;nbsp;autres: nefoientan^^^ tcz ny paiement d’icelles différé ou difoontinué au dommage amp;nbsp;incommodité des poure jets de fa Majcfié. Ains paiez de terme en termeainfi qu’elles font confiituccs .Et que fin les deniers d’affignation ne foient arreficz ou pris des mains des Reccueurs GeneW particuliers. Q^e en general pour le reglement de la jufiiee, police, Nobleffe, matcM tailles impofitions amp;nbsp;autres fraiz fomblablcs: les ordonnances anciennes nommémentc desEfiats d’Orléans, deWouffillon amp;nbsp;deMoullins amp;nbsp;autres foient efiroittementgar obforuécsûns refirinôlion,modification nyalteratio quclconquç.Que par chacun an, ceq fera ordônéamp;arrefiéauxEfiats Generaux: foit leu amp;nbsp;public par toutes les villes amp;nbsp;en de ce Royaume, en certaits lieux ou le peuple foit à cefié fin conuoquciafinquelame^^f, rc en foit rafraifehie amp;nbsp;le tout mieux entendu, gardé amp;nbsp;pratiqué.Q^e les ptefontes CCS amp;nbsp;articles foient à part amp;nbsp;fèparcment ajoufiées amp;nbsp;inférées de mot à mot à la des gens de la. Noblefle amp;nbsp;du tiers Efiat de la Preuofié amp;nbsp;Vicomte de Paris pour eure po aux Efiats Generaux,

Lp. sremonfirancesdes Rochellois efioient ainfi conccuës»

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LIVRE Q^V ARANTBDEVXIEMB 33S.

IC L E S pour prefester a la Majefle par les Depute^des Maire^ Efcheuinsl^airs (^Bour ^coismanans Q“ abitans delà ’ville delà Rochelle du plat pays du gouuerne-ment amp;nbsp;Ißes a dtacentes tant Catholiques que de Idl^eligionpretendu'è ^eformèeife s tref-hunthlesferutteurs (jrfuiet^en Haffem- ‘gt;-blée des Eßatsdela France en

la ville de Blois . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. . : nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-y

r

PREMIEREMENT d’autant que la Paix eft (eulle qui maintient les Royaumes tant en Remonfträ-l^eral de la monarchie, que polices amp;nbsp;œconomies particulières d’ice]le;fupllient ladite Ma-l’^ftêde faire entretenir amp;nbsp;maintenir fon Edit de !a Paix dernièrement faite amp;nbsp;publiée le 14. aux Eüa« lourde May. Et en ce faifant maintenir tant les Catholiques que ceux de ladite prétendue Re «»uz à ^ion reformée, chacun paifiblement Sr efgallcment en la Religion amp;nbsp;exercice d'icelle fui-Uant ledit Edit, ht de faire luftite rigoureufe contre ceux qui y contreuiendront. Que com-’’^0 ceux de la Religion Catholique ont leurs Euelques amp;nbsp;curez treflargement dottez; qu’il Plâifc àfaditc MajeRé ordonner que les Miniftrcs de ladite Religion prétendue reformée au-^ootgagcsfuffilâns félon leur charge: ou à tout le moins ordonner que ceux qui ont fait pro-•oflion de ladite Religion, feront coliede pour amalfer fur eux les deniers des gages deidits ^iniftres. Voire y pourront eftre contraints le fort portant le foiblC) par les Magiftrats des li-ou fc fera ledit exercice de ladite Religion prétendue reformée. Aufquels MagiRrats rant ^^uxquefubalternes,lêra mandé d’autorifer leldites taxes amp;: de bailler les contraintes au ’^îsrequifo. Quand és Miniftrcs de ladite Religion Catholique: Supplient fefdits tref hunv ’'lîsferuiteursamp; füjets Catholiques, de faire garder fordonnance du Roy Charlesneufiémé ^cenfon Conlêil fur les plaintes, doléances ic remoftrances des Députez des trois Eftats en la ville d’Orlcans,leuès Sc publiées en la Court de Parlcmct à Paris le treziéme jour ^Septembre, mil cinq cens Ibixanic vu.Et quand au refte defdites ordonnances concernans ^défait de la luftice, la Noblcfl'c que marchandife, tailles amp;nbsp;fubfides: fupplicnt fadite Ma-wtnuslcs deftus dits d’vn commun accord; que fadite Majefté face entretenir de point en ladite ordonnance. Et qu’elle cafte tousEdns faits depuisau contraire amp;nbsp;en prejudice ladite ordonnance, amp;nbsp;les Eftats amp;nbsp;offices depuis de nouucau erigez caftez amp;nbsp;fuprimez. A-Wâstoutesfoisfous le bon plaifir de ladite Majeftérque pour l'exercice de la luftice en cha-'^'“'edefes villes:Ies Generaux Trclôriers,fci ôtcftat par chacun an aux rcceueurs particuliers 'laditesvilles,de certainefommede dcniersfurle rcuenu du dommaine delâdi^f Majefté pour Icsfraiz de luftire: foit que ledit domaine fe leue par les mains du receueur ou fermiers.

le pareil fera oblcrué par les fietirs hauts lufticiers.Auffi que lefdits Generaux Trefori-'^feronttenuzordóner de bones amp;nbsp;lêures prifons en chacunedcfdites‘villes accommodées chambres pour faire par les luges les procez criminelz. Queajouftant auffi ou interpresent ladite ordonnance pour le regard des priuillegesdesEfcolliers;ilplaifêàlàditcMajef-ordonner que tous Efeolhers eftudians es Colleges inftituez és villes pour finftitution de jcuneiïc és bonnes lettres amp;nbsp;fept arts liberaux, par priuilleges à elles odroiées par les Roys France: jouiront defemblables amp;nbsp;pareils priuilleges que ceux qui eftudient és vniuerfi-approuuées de ce Royaume comme eftant fequité fondée en femblable raiiôn. Que pour 'couuer moiensà ladite Majefté de facquiter de lès trefgrandes dettes que les guerres ciuilles '’’’tcaiiféjamp;foiilager Ibn poure peup le tant defolc amp;nbsp;affoibly par la calamité defdites guerres: ^fttrefexpedient qu'il proccde,outre la vente de portion des grans benefices qu’il à comman-^^amp;irc,de vendre les bois de haute fuftaye des Archeuefehez, Eudfehez amp;nbsp;Abbayes amp;nbsp;autres Stalls benefices de ce Royaume dont il pourra amalfer de grans deniers.Et outre pourcc que ^plus part dcfditsEfucfchez ic Abbayes ne font fourniez du nombre desRelîgieux qui y doi-Went eftre: prandre le reuenu defdites Abbayes qui Ibulloient cftwemploiez à la non triture defdis Religieux. Er.quoy fera par fadite Majefté pouroeu à fauarice defdits beneficiers.Lcf-Wlsfans faire aucun diuinferuice, nylbuffrir la charge de ladite nourrituretemploiét le tout ’leur proffit. Et par mefmemoien le fera vne bien grande collcéfc de deniers poureftrccon-quot;^tiz au proffit de fadite Majefté. De tous lelquels deniers amp;nbsp;autres deftinez pour la manu-fenrion de l’Eftat de fa Couronne: eft trefexpedient Ibus la correéfion de ladite Majefté, que ’celledite Majefté,n’en face aucun don à aucune perlônne de quelque quallité qu’il foit. Ains qu’il

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

lt;|u’ils foicnt emploicz à l'acquit defdites groffes dettes pour le temps que ladite Majefléver* raeftre affaire.

Depuctc7.de Qvan d à ceux de Languedoc amp;nbsp;pays vœfins Catholiques vnisamp;Prctcftans: ils fadro-l angucdcc fercnt àMonficur.Car comjne je vousay dit autres fois, pour faire refpirer ce Royaume de tant de miferes Sgt;i le remettre en fon premier lu lire; les Prottflans nbsp;nbsp;Catholiques vnis,voire

bone part des autres nommément des neutres amp;nbsp;plus paifibles des François; ne deiuandoicnt à leur Prince leuiierain apres vnc paix, que fafîembléc des tftats generaux de tout le Royaume: pour y reformer folemnellemcnttantd’abbus, lefquels habituez vont commeCHuicillß en tous ellats particuliers; font la vraie Iburce amp;nbsp;plus euident motifs de tant de miferespréfètes. Et pource que les ProteßansÖc Catholiques vnis, ne furent jamais des derniers amp;nbsp;plu» tefîcux à fe plaindre ; ceux de Lâgucdoc efperâs que l'affcmblée ôc tenue des t frats Generaux affignce en Nouembre à Blois,fcroit telle qu’ils fimaginoitnt: Et que Mcnf turaiantparle * pafle fait publique amp;nbsp;telle profeffon de rechercher la reformatio des abbus qu’il voioit en«

Royaume,y fauoriferoit leurs deffeins amp;nbsp;remôftrances,eftât ainh réconcilié aucc leurs MajO' tez feftreafïèmblez à Nifrncs le huitième Odobre luy emioiert prefentcramp; defouirepartiel*' liercment leurs plaintes à la œnrrauention de îEdit de paix dernière en la forme qui luit.

Sur b côuocation des Eftats Generaux faite par le Roy en la ville de Bloisau mois de uembre prochain: Lesmanans amp;nbsp;habitans tant Catholiques vnis que de la Religion icfoimcc 1 des Prouinces dé Languedoc, Guicnnc,Proucnce, Dauphiné amp;nbsp;Lyonnois: pour la Engulicrc affedion amp;:deuoir naturel qu'ils ont au bien amp;nbsp;repos de ce Royaume Ibullagemét du peuple. amp;nbsp;à la parfaite amitié amp;nbsp;vnion requife parmy Icsfujets défi Majeftc: rcmcnftréttrcf-humbk' ment à Monfeigneur frere du Roy ce qui fenfuit.

PREMIEREMENT rcmetcicnt tref humblement fâdite Majefté,dela(âinteamp;amp;f^''® intention qu’il à déclarée à fbn peuple par le Beneffice de la Paix, dclîranr par les effetsd i«* le faire ceffer amp;nbsp;mettre fin aux calamités publiques de fon Royaume. Dont lefiJitslupphaii5 proteflcnr comme ils ont tousÿours ptotefté:dc voulloir viiireamp; mourir tie-humblesamp;ttd-obeiflans fujets d’icclle. Se contenir en la parfaite amp;nbsp;entière obciflance defes Edits amp;nbsp;ordonnances. De lobfèruation dcfqucllcs ils ont tous jours cftimé deppendre la confcriiaticn Sin'S' nutention de ÎEftat amp;nbsp;repos public: comme au contraire de rmiraéticn amp;nbsp;conrrauention di-ceux,procéder toutdcfôrdre5lt; confufionàlaruyne defelditsfujets.Etdautantqueparlc-ditEdit ilauroit pieu àfadite Majcftévfèr des rcmedes dont les Roys de boniiC nicmoirete predeccfl^us ont accouftumé de fc fêruir, pour guarir les maux de leur Royaume: Ceft afij-uoird’vfcr des affcmblécs publiques Se gener311cs,pouraucclc bon aois de leurs pcuples^-fujets, pouruoir non feulement au bien vniuerfel de la France: mais aijffr aux plaintes amp;nbsp;doléances du pgt;oure peuples ; lefdits fiipplians n’ont rien plus cher amp;nbsp;ne défirent que d’efirecuis enleursremonflrances,amp;: par fi fâintes deliberations gcneralles, voirfEfiatde ce Royaume regy amp;nbsp;policé par bonnes loix publiques inuiolablcment obfcruées. Toutesfois i oiantifdit dernier la plus part non effedué ny execute; amp;nbsp;encores IEftat des troubles en pltifieurs villes amp;nbsp;lieux eftrc continué: lefdits fiipplians ne peuuent qu’a bonne amp;nbsp;jufte caufe faire les prefcn-tes rcmonftrâces-pour fur icelles leureftrepourueu par ladite Majefté comme le bien de ion fcruice Scfôulagemcntdu peuple le requiert.Par ledit Edit l’exercice de la Religion réformée eft permis par toutes les villes amp;nbsp;lieux du Royaume fans diftindion ny reftrindióde pcrlbn-nes,temps amp;Iieux,fauf à Paris amp;en là Cour.Toutcsfois contreuenans àicclluy,il ny à encores enlapluspartdcsvillcs,aucun exercice introduit; ores qu’il yaitplufieurs habitans failâns profeffion de ladite Religiën qui le requièrent. Dont en haine de ce, ils font intimidez tant par les Chefs commandans efilites villes que autres de contraire Religion. En la ville deTo-lozc depuis la publication defEditjplufieurscnfansEfcoliers Catholiques vnis amp;nbsp;de ladite Religion eftoient allez pc^r eftudieren la lurifprudcnce. Lelquels ont eûé tellement intimidez à caulc de leur Religion amp;nbsp;vnion.’ qu’ils ont cfté contraints fen départir amp;nbsp;retourner en leur pays pour les indeues recherches qui fè font ordinairement en ladite ville: en les enrôlant amp;nbsp;baillant en charge à leurs hoftes; leur defendant trefêxpreftcmcnt parler de ladite Religion ou exercice d’icclle, filsncvcqlent voirvneautre féconde fefte de faint Barthélémy ■ Dequoy tous indifféremment eftans de ladite Religion amp;nbsp;vnion, font tellement fcandalif« qu’ils n’ofcntalIeramp;traficquM en ladite ville .Arcxcmple de laquelle la plus part des autres

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LIVRE Q^V ARANTEDEVXIEME. 339.

Dillesfeconformentamp;(ous de mefmes deportemens amp;traittemens que audit ToIofê.Esvil-lieux Oll texercice dclaReligion eft introduit parvenu defÉditcoresqueparicelIuy

'oit loifible amp;nbsp;permis à vn chacun de ladite Religion, aller ouyr Ies Prefches ouieurlèmble* ‘len toute liberté Sc fcureté.Toutesfois fi quelcun des lieux proches amp;nbsp;circontioifins en pafi ^intvontan Prefehe defdites villestils en finit chafièzamp; mis hot? ignominieufement auec mc-I'lecs: eftant par ce moien toute liberté oftée aufdits fupplians. L a luRiee t^ui eil vn des prin-tipîuxfondcmensdes Eftats lôuuerains:amp; ce qui en ce Royaume àaccoullumé dereliine plosqu’ctoute autre natiôin a aucun effet nyexccutiô efditesprouinccs.A caulcqueteftabli-^ment des chambres my parties ordonnées au refiort de chacun Parlement, eft différé quelque pourluitte amp;nbsp;requifition qui feil fur ce faite. D’ou procédé vnintereft notable au poute Peuple,qui demeure par ce moié priué du benefice de la lufticc amp;nbsp;fans luges fôuuerains pour fönoiftre de leurs appellations. Singulièrement que le Parlement de To lofé comme fufped i^cufeSc interdit ne peut conoift rede leu rscaufesôc ditferens. Ceux qui font mal affectez • lubiende la Paixjvoiant fEdit fans execution, fhffat des troubles encores continué, la Religion amp;juflice fans cftabliffement-fè licenrient de jour à autre tant aux villes queaux champs ’toutes efpeces de maux amp;nbsp;malcfi ces:fc promettans toute impunité. Vn chacun vrayfujet •loliMajefté,uefpcré quede la conuocatiô amp;nbsp;deliberation dcfdits EftatsGencraux,n en pour-Wfcüifitqu’vn vrav fingulieramp;fôuucrain remedeàtâtde maux qui ont débilité amp;nbsp;altéré grâ Usinent la bonne conftirutiô de ce Royaume tant pour la Religion que juftice amp;nbsp;policc.Mais •Plutôtqucîon à tousjours penfé que le principal nerf vertu defdits Efiats,efi:oit qu'ils fbict libres amp;nbsp;legitimes pour y dire oppiner,amp; requérir librcm êt tout ce qui touche amp;nbsp;peut appar-*^0« àlEftat d ece Royaume amp;nbsp;au bien amp;nbsp;repos public: lefdits fupplians fc ireprefentans lEfiat ^’tsprouinces tel que deffus, fi mal encores ordonné amp;nbsp;ertably,îhdit non effeéli.'é,ne peuuct Mr les caufes fufdites fv acheminer ny apporter leurs oppiniôs libres comme il feroit requis ^qrj’ilà cftéfàintement inftitué par les anciens Reglcmens amp;prcmicrs eftablifïcmens defilits ^ft’tsGencr'aux.Et pou^monftrer que toutcliberé amp;nbsp;feurcté leur fimt oftécs-.remôftrcnttrefi ^timblemët que les armes quafi par tout font encores dcbout.Et mefmes îarméc des Reyftrcs autrescftrangcrs encores dedans le Royaume: jaçoitque par l'Edit toutes gens de guerre ^deuflentretirer 8c congédier amp;nbsp;mefmes toutes les forces eftrâgcres: qui caufe vne jufic cef-aufdits fupplians qui font encores plus bactuz amp;nbsp;perluadez de plufieurs propos tendas

P'usautenouuellcment des troubles Ôc efleuation d'armes qui fe prepare aux nations efiran-qu’a vnebonne 8c aflcurée paix.En plufieurs villes comme à Lyon ôc autres,ores que par ^Edit foit dçfendii de tenir aucunes garnifons fînou celles qui font ordonnées pou rl’execuii-enttecenement dudit Edit. Et qu’il foit ordonné qu’incontinant elles vuideroiét-. toutes-ftnseilesy font encores 8c lesportes d’iccl les gardées en forme d’hoftillité.Rechprchans les P’ffjnsamp;allansyfaifans eferire leurs noms 8c changer de logis de deux jours en deux jours. Quicaufe telle tremeurau cœur defdits Catholiques vniz 8c de ladite Religiô.-qu’ils ne peu-uentfe perfuader le repos 8c le fruit de Paix qu’ils ont tousjours cfpcré.Qui rcuientau grand prejudice de leurs affaires,8c commerce public. Il à.plcuàfaditeMajefté par fês lettres de con-riûcation defdits Eftats,mander aux gouucrneurs des prouiuces 8c Baillifs,de faire députer vn ®^iNobleffe,vn Eclefiaftique,8c vn du tiers cftat.A laquelle deputatiô 8c efledion ores qu’-dienefepeiitScdeufl faire fans faffiflancc defdits Catholiques uniz 8c de ladite Religion qui ’'o’Hmoindre intereft que les autres-.toutcsfois à caufe qu’il n’y à libre accez efditcs villes ou Wesdeputationsfè font: lefditsfuppliaus n’-y-orneftéafTiftans nyoppinanspour crainte 8c “’leur des armes 8c contrauentions àlEdit ^luifàcommcttentort^iairement efilites villes. f'oiifenfiiit que les Députez font efleuz à la deuotion des Eleélcurs:8caffiflans aufditsEf Generaux: parleront au nom dcfdits fuplians qui n’ont aucunement oppiné ne confenty dcutnotninationzSc moins encores à leurs inflruétions qui leur agront efté baillées. Ce qui pourra eftte qu’au grand prejudice des droits Sclibertez accordez aufilits fupplians par lE-depacification.Rt damant que fà Majcflé auroit voulu que fix mois apres b publication de ^it:lefditsEflats fêroicnt conuoquez 8c tcnuz:lefdits fupplians rcquierent,quc par vn prea-’’Wc ledit Edit foit effeôtué.Et que les fix mois ne doiuent courir que depuis f entière execu-f'ûn non de la feulle publication d’icelluy. Afin que ledits fu jets puiffent jouir de la fèure-liberté qui eft requjfe à îaffiftance 8c deliberation generallc dcfdits Eftats. Et que voians b

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h face de ce Royaume tome ch3ngcc'.amp; l’Eftat dicelkiy réduit en tou te paix amp;nbsp;tranquillity Itûipermis3 tous fes fujets vfer defes loix amp;ordoniiauces.Ce que prefentemtutilsnepeiiiét faire amp;nbsp;moins en ont ouuerture d’y paruenir fans qu'il plaifc à voßre grâdeiir inloimcrfaMa-jellé de ce que defîus:amp; fairejiouruoir à leurs juftes amp;nbsp;équitables remôftranccs.Parqiioyfui-uant le faint 2ellcamp; affection qu’auez au bien decc Royamne amp;nbsp;à lafplandeuramp; (onfciua-tion d’icelluy amp;nbsp;faire ceCèr toute feméce de trouble amp;nbsp;diuifon àc reccncilier le peuples vue vraie vnionamp; concordequi ne peut eftreny procéder que d’vne entière amp;nbsp;parfaitechitrua-tion dudit Edit de pacification: amp;nbsp;pourpouruoir aux inconueniensquifen peuucnt enfui-urc l’on procédé aufdit Eftats Genei aux,les fuppliâs non ouyz en leurs droiisamp;'rimoiiflrâ-CCS.'les aimes encores drefltes, les principaux articles de lEditnon exécutez, la Iiiftkefou-ueraine non eflablie, les contrauentions patentes aux champs amp;nbsp;à lavilleauec touteinspuni-nitc, Plaife a voftre dite grandeur faire entendre amp;nbsp;trouuer bon à ladite Majclté que puisqu’-* il plailf à là débonnaireté ouïr tous fes fujets aufditsEfiait amp;nbsp;pcuri oiràlcurs plaintes amp;nbsp;doléances: que auant que ladite aflcmblée des Eftats fetiennCjlEdit de pacification feraefitôtué amp;nbsp;exécuté fuiuant fa forme amp;nbsp;teneur comme eftant vnelcy publique amp;nbsp;inuiolablc: quepaf deliberation aucune fondes Eftats generaux ou particuliers ne peut eftrcaucuntmtni altéré amp;nbsp;moins reuoque Ce faifânt qucfcxercice de la Religionfôitremiî amp;nbsp;introduiten tci tes les villes amp;nbsp;lieuxfuiuant lEdit. Les chambres de Parlement my particsjcftablics cnchacunicl-fort. Les aimes oftées Sc les fore es eftrangeres retirées. Afin que apres le tout deué mt't efec-tué, lefdits fupplians en toute liberté amp;nbsp;fcutetc puiflent par teute humilité amp;nbsp;reverenceafl f tet amp;nbsp;Oppiner aufdits Eftats pour le bien, repos, vnion, bon ordre amp;nbsp;police de ce Royaume» El en casque les Députez des autresprouinces de cedit Royaume, ncnobftant les Liir.bles rcmcuftrances quedefius: palfcnt outre pourdehberer amp;nbsp;conclure aucune cbofeefditsEf tats generaux contre amp;nbsp;au prejudice de lEditentout ou en la moindre partie: Les fôplians des maintenant amp;nbsp;par expres proteftêr de recourir à là Majefté pour plus amplement defduire fibefoin eft, la nullité de ladite affemblcc inanquc amp;nbsp;dcftcûueufei^nftmble ce tout ce qui fera arrefté. Afin que par leur arreft amp;. tonclufion, ne foit faite auc une breche ne prejudicie audit Edijtne au bienamp; repos de tout ce Royaume. Et les fupplians augmenteront dti£n( plus leurs trefafiedueufes prières qu’ils font continuellemei ,t à L leu pour iEftat granctuiêi properité de fa Majefté amp;nbsp;la voftre.Mais voians lesCcnfcdeiez que toutes ces rcmor.flrances

ne pouiioient rien gangner entre les Catholiques ,C onfeils de fa Majefté* amp;nbsp;moins en-cor^euoquer lafolemnclle refolutiondcsEfl atsCeneiaux de toute la France; ne peurentlong temps patienter comme j’ay dit ailleurs fansmcnftrer par armes dcfcouuertes Icffet de ce qui plus les pafî.ônoit;ainfi que j’ay délibéré vous faire particulièrement entendre. Apres vous auoir repreienté la tenue desEftats generaux de France conuoquez a Blois depuis le commencement jufques à la fin: fâs oublier aucune particularité quifoit

digne d’eftre rcmarqucé,tant pour le profit public que particulier de celluy qui fe veut habiliter amp;nbsp;rendre fage a îexemplc d’autruy plus que

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;propre mal.

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SOMMAIRE

Du


uarantetroizieme


Liure


8 K® 7“ T E S patentej du peur la conuocation des Eftats Generaux à quot;Eloys. Préparatifs à la tenue des Sflats.Ferme qu’on y tint. Seance (yr Harenpuc duE^y aux Eflats de ^^^^i^'^iaHme.Haren^ue du Chancetlier Birague. B^merctement des trois quot;Députez G ener aux . .Ant' ^^fiideurs du Boy amp;nbsp;des Eflats (généraux au B^y de quot;Ep^aUarre, Prince de Conde Zy^Iarefchal ^^^lt;^itttrs charges re/ponces d'icelles par chacun.Harengues des trois Deputequot;^ Generaux au quot;B^ oy: condition deuoirde la 2y oblejfe,des Ecleflaflics du tiers Eflat.Le Bsy ct^ouuer argent pour fes neceflitez (p- affaire di fon Boiaume. Edit de Paix caffèpar let ioppofeanimeufement le Baron de Adiratnbeau pour les reformez. quot;B^monflrances au Blffy (pr î du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ifon de vtlle de quot;Parispour l'entresenement de la Paix ou efl traitté du deuoir puiffance du

jAj nbsp;nbsp;nbsp;(if lamiferede fonBoiaumeauenuepour IrsGuerresciuiles.Harenguedu Duc deÂiontpencier

!((’• ’'tteumé deuers le 7^ de Nauarre pour la Paix:Bequefle preflntée par le tiers Eflat General affem-c^^^ctenir la quot;Paix (fr reunir tous fes fuiets a la BjUgion Catholique mais finsGuerre.Députez •ilJ, l^ltmdres pour demander fecours au B^y amp;nbsp;affiflance à zSldonßew. Biens d'Eglifl corne venus ipr îffi^^^^^Byquefle des DeputeUlfProteflans au B^y tÿquot; Eflats Generaux pour le fupplter de maintenir fon n ^'Pp’x.Pffponce verballe du B.oy A’’ Champ.Propofltion du quot;B^y à quatre fins. Dommaine du Bpy amp;nbsp;»IIII quot;^'P’''quot;*gt;‘ces du B^y pour lesfiziémesGuerres.Lettres du Bpy de fiPauarre au Parlement de Bourdeaux ffffoKe hautaine d'iceluy: dont il fi plaint. Efmeute a Bourdeaux fur les quot;Proteflans. Lettres du B.oy ç ‘quot;o^trneurs de fis quot;Prouinces par lefquelles il les a uertit qu'ils fi comportent filon la quot;B^folution ^s Eflats '^’‘tjrdefin vouloir qu'il leur à donne'à entendre.

RE S O L V de commencer ce liure par la tenue des Eftats Generaux ( aâion des plus honnorables amp;nbsp;neceflàircs qui ayent jamais cfté introduittes enaucuncrc-publiqucdecemonde) le deuoir d'vn Hiftoriographe mefembleeftrc vous en , efclarcir le commancement, le progrez amp;nbsp;fin d’iceux : par les caufes de îaflem-pat les moyens qu’on y tint amp;nbsp;la relblution que y fut prife. Non à la manière des an-/quot;^aiitheuts dequelque langue qu’ilsfoycntdefqucls fc propolâns le diieours d’vnc choie '’“æ 3 feftiment bien acquittez de leur deu, fils la traittent le plus brieuement qu’ils peu rttfiiadez je croy que la faifans goufter feulement, amp;nbsp;comme du bout des leures : ils fondent plus recommandables nous en laiflàns pl us d’enuie de reccrchcr ce qu’ils y ont laif-malice ou peut eftre oublié par ignorance de ce qu’ils deuroyenr fçauoir les premiers. j^'’®'^eqüedcfrusma traditiue vous y fera veoir des accidens peu «loins remarquables que “patticularitez des Eftats. En ce que non contant de vous auoir reprefenté par (^ui, com-^^^aqucllefin ils furent tenus : vousy verrez tout ce que ceux qui depuis les premiers ’quot;subies n’ont guercs vefeu contans: ont peu dire amp;nbsp;faire contre cei^ aflcmblce,. Pour don-*''cs apres le premier motif ( qui eft la plainte des Proteftans amp;nbsp;Catholiques vnis ) vousfai-'.'’'wit la plus prochaine cauiê de telle conuocation. Le Roy curieux de rendre tous fesïù-Nontans:feit publier ces patentes par fcftenduë de fon Roiaume en chacun rclTort amp;nbsp;Bail-' ^S'^fesProuinccs.

, ^oftreamé amp;nbsp;fealjdepuis qu’il à pieu à Dieu nous appeller a Cefte Courone; nous n’auôs Lettre«par ’^fncutn fl grâd defir amp;nbsp;recômandatiô.-qwe pat le moiê d’vnc botte Paix,mettre finaux trou-

Vuu

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Noucmbre,

L' H s I T o I R E DE FRANCE.

V5 7 nbsp;nbsp;nbsp;bles dont ce Roiaume à efté afflige par fi long tempsj afin de pouruoir à falrcratiô amp;nbsp;deforét'

Roy pourla qui y cft furucnu tât en fEftat Eclefiaftiqueque feculicr par faigreur amp;nbsp;cótinuatió dçsguej' conuocatfô pcj ciuiles:amp; reftablir toutes chofès en leur premiere fplendeur. Mefmes pour le regard aci Eftats. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;giclifcipline.Et fur tout foulager nos fujets àîauenir des grades charges,foul^

amp; opprefTiôs que la malice^iu temps lésa cotraints de fupporter à noftre trefgrâd regret Ce que nous auôs tousjours eftimé ne fe pouuoir mieux faire que par vne conuocationamp;alieW' blée Generalle des Eftats de toutes les Prouinces de noftre Roiaume. Mais le malheur a elte

tel que à noftre auenemét à la Couronc:nous auôs trouué les affaires en tel cftat, qu’ilnousî cfté du tour impoffible de paruenir fi toft que nous defiriôs à vne entière Pacificatie amp;nbsp;reco ciliatiô de nos fujeis.Laquelle en fin nous aiât efté odroice par la grace deDieu:nous voulos leur fairefentir les fruits de noftre premiere intetiô amp;nbsp;perpétuel amouramp; bié veilJâccenuers eux.Nousprometans aufiî que de leur part ils apporterôt vne droite deuotion amp;nbsp;finccrcanc' • dion à noftre fèruicc amp;nbsp;au bien de noftre Roiaume.Et refpôdrôt au fâint defir que nous auos tousjours eu de lefôulager en tout ce qui nous fera pofTibleiSc les maintenir en Paix, repos » fcurcté tant de leurs bics que de leurs pcrfôncs:moiénât la grace deDieu duquel nous dpet^ Î'X/'tA*) toute aide Sefecours en cefte bonne amp;nbsp;entière volontc.Accftecaufc nous vous auertifloos» «./«if^y^fisnifïiôs que noftre intétion eft de cômêcer a tenir les Eftats libresScGencraux des 5.ordres de noftre Roiaumeaujj.jourdu inois de Noué, prochain en noftre ville de Bloys :ounoü5 entedons amp;nbsp;defirôs que fe trouuét aucuns des plus notables pcrfônagcs de chacuncPtoumcC) Bailliage amp;nbsp;Senefehauffée de noftre dit Roiaume-.pour en pleine a/fêblée nous faire entenéK les remôftrâccs,plaintes amp;: doleâces de tous affligez: afin fans exceptio de perfônes d’y !

Occafions de raii'cm-blée.

Seconde oc-calion de l'aflcmblée desEftats.

tel ordre amp;:remedc taten general qu’éparticulierjqnclemal rcquerra.Et leur faire cono«“ par effet la grade amp;nbsp;entière affediô que nousauôs tousjcurs cuë:amp;: qui nous continué tes de plus en plus de rcmctreamp; reftablir toutes choies en bon Eftat,amp; les y maintenir tant» fi longuemét qu’il plaira à Dieu nous faire la grace de regner fur cux.Auflî pour nous dônet aïiis Sepradreauee eux vne bône refolutiôfur les inoiés d’étretcnir^ioftreEftatamp; acquitte! foy des Roys nos predeceffeurs amp;nbsp;la noftrc le plus au (ôulagement de nos fujets que fâite^® pOurra.Pour aquoy fatifFaire,nous voulons vous mâdons Sctrefexprcflemetcnjoignosque*'’' cpntinât apres la prclcnte rcceuëjvous aiez a fôn de trôpe amp;nbsp;cry public ou autremét àconuo-quer amp;nbsp;faire alfembler en la princippalle ville de voftre refïort dedans le plus brief temps que faire cepourra:tous ceux des trois Eftats d’iceluy,ainfi qu’il eft accouftuméfaite amp;quecyee uant feft obferué en féblable cas:pour coferer amp;nbsp;côniuniquer enféblemét tant des remôftra-ces,plaiiffés Sgt;i doleâces,quemoiensamp;auis qu’ils auront a propofèr enîalféblce generallece nofdiis Eftats.Et ce fait cflire,choifir amp;nbsp;nômer vn d’entre eux de chacun ordre qu’ils enuoiC'

ront amp;nbsp;ferôt trouuer audit jour 15. du mois de Nouêb. en noftre dite ville de Bloys auec amples inftruófiós amp;nbsp;pouuoirs fuffifans,pour felô les anciénes amp;nbsp;louables couflumes de ce Rof' a^ç nous faire entendre delà part defdirs Eftats,tant leurs dites plaintes amp;nbsp;doleâces :quccc qu’il leurféblera tourner au bié public,fôulagemétamp; repos d’vn chacun. Enféble les moicns qui leur fébleront pluspropres amp;nbsp;moins dômageables pour entretenir noftre eftatamp; délivrer noftre dit Roiaume de la neceffité en laquelle ils le voiét réduit à noftre trefgrâd regret.besal-fçurâ§,que de noftre part ils trouuerôt toute bône volôté amp;nbsp;affeéfiô d’éxecuter cnticremetcc qui aura.efté auifèamp; refblu aufditsEftats.A ce que vn chacun en fôn endroit puiflè receuoiramp; fcirtir les ftujts qu’ô peut amp;nbsp;doit attédre amp;nbsp;elperer de hftuë d’vne telle amp;nbsp;fi notable afïèmblcc. Doni|é.à,Parisl,cfîziéme jour du mois d’Aouft,

Prcparatîs aux Eflatï Generaux.

plainte des Proteftans.

Cela publié en la Caj^italle de chacune Prouincc,fut foudain enuoié par les Officiels du Roy és refïorts d’içelle pour y faire al^mbler les j. ordres qui cômuniquerentzPuis auoiren-uoté les plus fuflfifans d’eux, le Magjftrat de cefle princippalle ville,deputoit ceux de tous qui lé,;rouuoient les p^s fuffifans pour exprimer les plaintes de la Prouince aux Eftats Generaux-Siirquoy les Pr.otcftâs amp;nbsp;Catholiques vnis,fè plaignoient de ce qu’encores que la volonte du Roy feftendift generallcmét fur toys fts fujets que d’vneque d’autre Religiô.-Ils n’auoiéttou-tesfoisefté côuoquçz ny receus cz affcblées de ces Eftats particuliers pour y declarer le fujet amp;nbsp;caufês de leurs plaintes corne vous verrez ailleurs.On ne laiftà toutefois de pourfuiureamp;le . ^trouuer à Bloys ou premieremêt Moruillier fut enuoié pour policer les affaires du païsiamp;pte' 'parer tât lescœurs.des Catholique? que lafcacc des Eftats.Lc Châcellier Birague puisle^?

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livre QJARENTETROÎSIEME. 541.

‘^üuembre la RoineMerc fy trouua par laquelle nombre de Députez luy auoir fait la reucré- Deputed, offert leurs perlônncs, biens nbsp;nbsp;vies à lôn lêruice,furent remerciez amp;nbsp;enqojcz au Chan-

ralierlui en prefenter autantiplufieurs trouuans neâtmoins fort ridiçulle de les voir ainlinpt- piajnte . adorer ceux à qui ils deuoient hardiment demander compte du palfé au nom de toute la Proieûan» f3nce.Au lédemain le Roy,la Royne amp;nbsp;Duc d’Alançon y firent leur entrée allez magnifique Entrée du JiJnsjafaitpalfer quatre regimens de pied fort bien en conche par le milieu de Bloys poural-

'ftnleurs quartiers au tour la ville. Les deux cés Gentils-hommes delà mailbn du Roy e- RoyTiJioy» hient logés à Baugency. Il y auoit aulfi douze cens SuïlTes, les Elcolïôis,les Gardes ordinal-* ^'sdefaMajeftéfans les trouppes que ceux de Guylê amp;nbsp;autres Seigneurs y auoiotamenez^Si ^“ctûut le pays eftoit fourny de Cauallerie amp;nbsp;fanterie.Puis les Deputes furent chacun en deur °f(ire teuerer fa Majefté. Laquelle les auoir prié regarder au foullagemcnt de fon Royaume : öfitallertrouiierlonfrere qui les reccut humainement. Levintquatriéme, le Roy fittrier ^iicchacunEftatfaflcmblaft à deux heures de midy pour leur chargeamp; Conference deJeurS 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-, 1

’^ytrs.L’Eclefiaftiqueà Saint Sauueur, les Nobles au Pallais amp;nbsp;le tiers Eftat en lamaifondc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;;

Whales Députez de chacune Prouince,furent appeliez fuiuant fordre tenu à Orleans ,1^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;h

hrent leurs noms eferits: ou Auanfon Archeuelqucd’Ambrun pour le Clergé alla vifiter la * Nçblcffeamp;Jejjgpj

Eftat auec honneftes remonftrancespour les vnir en mefine volonté. Ce ’■tiHuillicr Preuoft des Marchas de Paris corne premier Deput_é,leremercia amp;nbsp;la Noblelfe Puis ces deux Eftats deputerentau Clergépour le remerciefde telle courtoifie.Levint- . ®®eamp; vintfeptiéme le Preuoft des Marchans futcfleu Prefidentau tiers Eftat.Le Prefidét Differens “Escomptes Député auec vn Echeuin amp;nbsp;Verforis Aduocat pour la ville de Parisjn’ayans eux au*Eftats. ’foisqu’vne voix. Le refte du temps amp;nbsp;jours fuiuans,furent emploiez à débattre les /èancçs Wuememens, nombre,ordre,amp; preleances d’iceux. Mefmcment pour les Gouuernemcns ^neansSc Guyenne.Ou fut arrefté par le tiers Eftat,que ceux qui eftoient en different fè fe-Wnt regier par le Roy dedans trois jours.Et cependant qu’on opineroit par Gouucrnemés. p^xdeBourgongnevouloientauffi auoir le premier lieu: alleguans queleur Duché eftoit «preinierepayriedu Roilume quelques exemples anciens de telle prerogatiuc.Mais ceu^ i Wille de France maintenoient auoir tous jours eu le premier dt^é amp;nbsp;de fraîche mémoire à 'häns. LePreuoft des Marchans femporta pour Mfle de Franc^ La Noblelfe ne debatoit ’quot;(’wscelleprefeance 8i îhÔneur de rapporter ce qui lêroit conclud Sgt;c arrefté entre eux.Mais 'wtonde Senefeey fils du grand Preuoft de îholiel, le gangna:qui lut efléu par la Noblefle ^Q'îimCjEfpinac Archeuefque de Lyon pour le Clcrgé amp;nbsp;V erloris pour le tiers Eftat. Au pre-’’’W Décembre les Députez de fille de France amp;nbsp;ceux de Bourgongne entrcrenlten diffe-^(i'SurccqueBodin Député de Vermandoisamp;: le premier apres ceux de la villc,Preuoftc I'®quot; j^Vicomtede Paris pretendoit lafcance apresceux de Paris.Et les Députez de Senlis, VaD '’■bMantCjClermonr, Meulan,Dreux ôcautres de fille de France la vouloienr auoir apres du bien pu-5J?®3ndüis. Ce que ceux de Bourgongne amp;nbsp;Bretagne empefchoiet.Ceux de fille de Fra-''oient qu’il leur eftoit necelfaire d’eftre apres ceux de Pans pour oppiner tous enlêmble quot;houucrnemcnt de fille de France comme il auoit efté arrefté qu’on oppineroit par Gou** quot;emens. Ceux de Bourgongne dilôient qu’aux Eftats de Tours amp;nbsp;Orleans ils auoient eu

, quot;câpres ceux de Paris. Le tout renuoié au Roy en mefme différend entre les Nobles, ad-I ®^^prefeance à la Bourgongne. Occafion que Bodin le teuft craignant femblable Arreft ‘quot;quot;y-Ce jour les Gouucrnemens furent appeliez en tel ordre.L’Illede France j Bourgon-

^'’ô''«)Champagne,Languedo,Picardie,Orleans,Lyonnois,Dauphiné,Prouéce,Bretagne, ordredes ‘^'^âdie. Sous Guyenne demeura la Rochelle qui n’eut aucun Dcputé.Sous Orleans,Poi- Deputezfe-^Vourainejle Maine,Anjou,Bloys,Amboyfe,Angoumois,Scie Âarquifat de Salucesfous Gouuemc-

phine.Pujs le ils veriffierent leurs pouuoirs.Et auoir ouuert les cayers,entrerêt enCon mens-‘'®ce:Premierement fur le point de Religion; Sur laquelle plufieurs conclnoient à îentre-^'^entdc ÎEdit : les autres furent d'auis de fupplier le Roy de lefcntretenir en la Catholi-

% nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Romaine mais lànsGuerre.Le plus de voix néanmoins emporta par apres RcUgion.

Il ontraitepar quelque moyen que ce fuft. Le cinquième Décembre le tiers Eftat cn-flo kl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelques autres fupplier le Roy de donner fcance au tiers Eftat hon-

fen nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’il ne fuft point riere [les deux autres. Fut auffi arrefté que fille pre- TiersEflai

’^'^aucun pour former oppofition amp;c protefter contre les Eftats,que le Roy icroit fupplié.

Vu U

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lanure»

Icurncs*amp;-Proccflîons dcaâniric ■

L‘H I s T o I R E D E FRANCE.

jour.

Larr-ons

ne

de paflèr outre ïâns y auoir efgard . Puis le Roy rcfolu de faire fa premicicfcance le J Decembrc:fut auifé premief qu’y entrer que le Roy amp;nbsp;les Eftacs feioyent leuftes amp;nbsp;Procefli' - óns Gcncralles pour prier Dieu qu’il donnait bonne ylTue à celte allcmbléc • Durant ces K' lies amp;nbsp;alfemblées publiques, furent veuz nonpunis, larronsu'nnunierables,coupeurs dc bourcôc^n- bourïes èii tOus lieux, voiré fiilqiies à collé du Roy en quelque endroit qu’il full.Tantacreu ... ijcRoy. faudàCe par fimpunité des mefehans caufèepar le defaut des lulliciers, non moins que Impunité Palleurs qui deuroient autrement furueiller fur tant de brebis efgarées de Icurdeuoir.

cauic de

tuui maux,

côme ces défauts ne font que trop ordinaires parmi nous: Ce que les gens de bien trouuoient , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/ le plus éftrange elloittincroiable téméritédc»Cespandercaux qui auoient faudacc de fapro-

R^y • l^ns crainte de punition amp;nbsp;reucrence de la grandeur.Ce qui ncvientqu^ * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du ittißfädifle àcc^z qu’on donne à toutes fortes de gens enuers le Prince fouuerain. Eeque

aü fébdei^aln for les deux heures apres midÿ venu en la Salle richement tapilfée,pourueuè de f/i^canc^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;éftoitbefoin: fut conduit amp;nbsp;mené folemnellement fous vn haut daix-

auec le squot; Öuhflffis éhfön chrohc clloit à la dextre au delfous la Royne Mere. Et au mefme collé vnp£ƒ Princes amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le Cardinal de Bourbon,lc Marquis de Conty amp;nbsp;fon frere puifoez du Prince deCo'

kur or^c.^ dé,'le Dtic de Montpcncier,le Prince Dauphin, Mercur frerc,de la Royne. les Ducs du Main^*

Ef rïerçcüx le Dut d’Vzfcz. A gauche vis à vis choit la Royne amp;nbsp;vn peu plus loin trois Pai*^ du Clergé Eudques de Langres, Laon amp;nbsp;Bcauuois. Au bout de fefohafaut leChancelheren vnéÇhailcàtoftclênehrecommeau milieu du Theatre. Audeuant duquelyauoit douze barlcs dé ranc du cohe droit amp;nbsp;autant à gauche.Sur les fix premiers à droite choit le Clergé Sur les fix gauches la Noblefle.Et riere les deux ordres d’vn amp;nbsp;d’autre cohé, le tiers EftatlC' löHTöfdtdqu'ils’furent appeliez: foilànt le Baron Doignon fEhat de grand Maihre desC«®' mbhtós dblèiit. Au trailers des douze bancs y en auoit d’autres au deuant en logucur poutlc’ Conlêillers du priuc Côleil.Et le rchc de la Salle plein de toutes fortes d’hommes fans ordre-Et auliaut de la Salle les Galleries pour les Dames amp;nbsp;Gentils-hommes de Court. Au reft« Theatre choit circUy Sc cnuifônédes deux cens Gentils hommes,Capitaines des Gardes» riuiflîérs amp;nbsp;H'elauts d’Ahfics portans leurs habits accouhumez en tel cas.Surcc le Roy auoir leùé fon bonnet à fhqjhrçur de fairihancc,luy tint ces propos de grace amp;nbsp;adió fori bel*® dkT^yHe« ’ Mcïfieurs il ny a pcrfoi^nê de vous qui ne fcache les caufes dcfquclles j’ay elle efnieu a «on* ry J. aux nbsp;nbsp;uoquer cche alfcmblécPourcc n’eh il befoin de confommer le temps en parolles à le vous

entendréde croy aulfi qu’il ny a ccluy qui ne foit venu bien inhruiél amp;nbsp;preparé pour lauf Bloys. faire'à tout ce que j’ay mandé par mes Commilfions publiées en chacune Prouince.Rt m’ali* ré’dauyhÂge qu’il ny a homme en cchç compagnie qui n’y ayt apporté le zelle amp;nbsp;affcélion qu’vnbonScWyallubjedl: doit auoir enuers fon Roy 8ilcfalutdelàpatric. Prefiippofai’^ ■ ceiàjj’elpére qu’en céfie ahèmblée de tant de gens debien,d'hôncuramp; d’experience:fe troüUC ,rôntlcs moieriS pour rrt'ettre ccRoiaumc en reposipouruoir aux defordres amp;abbusquiyfont entrez par la licence des troubleszdeliurer mon peuple d’opprcfiion:amp;en fomme donnerr«-mede aux maux dont tout les corps de ceh Ehat eh tellement vlccré, qu’il n’a membre fai» ny entier, au lieu qu’il foulloit ehre le Roiaume plus heurenx,plus fleurilfant amp;nbsp;fur tous autres rehômé de Religiô enuers Dieu,d intégrité en luhice amp;nbsp;vniô entre les fujets,d’3mour amp;nbsp;obelffariceenuers leur Roy amp;nbsp;de bône foy enuers les hómes.Tóutes lefquellcs chofcsfevoiet maintenât tant altérées Ôr en plufieurs endroits fi effacées,qu’à peine fenreconoih vmbreny marque. Certainement quand je viens à confidercr îchrange changement qui fe voit par tout depuis le teps des Roys de trefloüable mémoire mes Pere amp;nbsp;aycul:amp; que j’etre en eóparaifo» du pafféau prefennie cor^s combien heureufé choit leur conditio, amp;nbsp;la mienne dure amp;oi® cille.Car je h’ignore que de toutes les calamitez publiques amp;nbsp;priuées qui auiénent en vnE-hat: le vulgaire peu clair voiât en la vérité des chofès,de tout maux qu’il font ilfen pradà fon Occafions Princc, fen aceufo amp;nbsp;appuie à gared comme fil ehoit en fà puifïànce d’obuier à tous finiftrö cfuiksnT^ ^c^fo^’^sou d’y tcmedier auffi prôptemctque chacun le demadc.Bien me coforte, qu’il ny^ viennent de perfone de foin jugemét qui ne fcache la fourced’oufôt venus les troubles qui nous ontpro-uosRoys. jg mifores amp;nbsp;calamitez:dc la coulpe amp;nbsp;blafme dcfquellcs, le basaageauql le feu Roy LaRoync nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chiôs lors:nou.s juhiffie ahéz. Et quad à la Roine m’aMcre,il ny a perfonno

Mere. de ce tëps là,qui ait peu ignorer les incroiables peines amp;nbsp;trauaux qu’elle prit pour obuiet ƒ commâcemét des malheurs amp;nbsp;les empefeher. Mais autre fut la determinatiô delà pronidéce diujnc;

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LIVRE Q_V ARÂNTBTROUIEMB, 542’ quot;

^Hiine: dont elle porta les angoiflès amp;nbsp;ennuis qui ne fc pcuuet comprandre pour la fin gu liiere ^«tion qu'elle auoit à ce Royaume, amour amp;nbsp;maternelle charité enuers nous lès enfans: ’Wie danger de la diflîppation de noftrepaternel amp;nbsp;legitime heritage : Ia conferuation ‘‘“quel apres D i e v je luy dois amp;nbsp;tous vniucrfcllement qui aiment la France font tenus luy Weimmortelles loüangcs delà grandeviginance,magnariîmité,loinamp;prodenceauec Wllcs clic àtenu le Gouuernail pour (àuuer ce Royaume à noftre minorité, contre fin-

vagues amp;nbsp;limpetuofité des mauuais vents de partiallitez Si diuifions dont ceft Eftac quot;hit de toutes parts agité. Pareillement il ny a perfonne qui ne me doiue rendre tefmoigna-

toftquej’ay^^’:^’’^‘^^^^amp;^^^P°’''^’'1^5 Armes pour faire lèruicc au feu Roymon

'^tcamp;ace Royaume: je n’ay elpargné labeur ny peyne. l’ay expolc ma perlônne Sema 8t ’J^stous hazardz ouilàefté befoin d’eflàier pat les Armes a mettre fin aux troubles. Et r«porte-’•’Mtrepartou ilàefté befoin deles pacifier par reconciliation,nul plusquemoy neladefiré: J^Janicment plus volontiers que moy n’a preftéforeilleà toutes honneftesamp; raifonnables conditions dBafEiic«.

‘‘^‘îixqueîonà voulu mettre enauant. Nul n’ignore aufli ledeuoir ou je me mais de PWt ce Royaume auant que d’en panir pour aller en Pologne. lieft pareillement no-quot;J''« à tous en quelle combuftion jctrouuay les choies à mon retour. Plufieurs villes amp;: PW fortes occuppces,les reuenus de laCouronne en plufieurs lieux vlùrpez,le commerce f 7) partie de fubjeds desbordez en toute licence. Brief tout ce Royaume plein de con-W, Ce que voyant à mon arrîuéc je m’efforçay par tous les offices amp;nbsp;moyens de dou-

qui me furent poffiblcs, défaire polèr les Armes: Icuerlcs deffiances, aflùrer cha-W tendre tous mes fubjeds capables de mon intention : amp;nbsp;que ma volonté ne tendoit â pacifier les troubles par vne bonne reconciliation, amp;nbsp;faire viure tous mes fubjeds en

^’‘xamp;repos fous mon obeylTance. Toutesfois je trauaillay lors en vain, amp;nbsp;demeura m’a ®'®e intention, fruftrée. Ce que voyant à mon trcfgrand regret, je fus contrainél recou» '’’’ax extremes remedes que jem’efforçois d’euiter comme vn rocher en la mer. Ayant l’P^rexperienceconneiLlesmàux que les Guerres inteftines apportent à vn Eftac. Com-

de miferes lesfubjedsde ce Royaume auoyent ja fupportées parîinjure d’icelles: Et fi le mal-heur eftoit qu’elles continualfcnt : je ferois auffi contrainéi de continuer les

amp; tributs fur mon peuple. Voyte àfauenture les multiplier ; comme les defpen-^^defditesGuerres font infinies amp;incftimables. îe confiderois dauantage que toutesoc-

amp; moyens me lèroyent tollus au commancement de mon regne, de faire goufter À ®^5fiibjeds, Icfruûft de ma bénignité amp;nbsp;de la volonté aucc laquelle je venois les loullager ''’“’St gratifier chacun félon fon mérité. Preuoiant de la que de ce que plus Je danois ad-quot;ændtoitce que plus J’abhorrois. Pouuant affermer en vérité, que de tous les accidcns de dctnieres Guerres, je n’ay fênty fi gricf,nc qui m’air pcnctrédans le cœur fi auant: que les Wflionsamp;mifêresdcmespauures fùbjeéfs: la compaffion defquels m’a fouuent efmcuà

Ev de me faire la grace de les dcliurcr en brief de leurs maux,ou terminer en cefté

» p“^demonaagemonrcgneamp;mavieaueclarcputationqu’il conuientàvnPrincedcfcen-’“parlonguefucceffiondetantde magnanimes Roys : pluftoft que de me laiflèr enuieillir

1 nbsp;nbsp;'*^1 nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f r n. 1 dcsnoniicur

iescalamitcz de mes fubjeds lans y pouuoir remédier : amp;nbsp;que mon regne mit en la gfmauuaifc Woirede la pofterité remarqué pour exemple de regne malheureux. Bien dois-je rendre reputa«?« PrarKci TA ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c arauenir

bU1E V que en toutes ces agitations d orages amp;nbsp;tempeites, u ma tousjours contor- foUcite lo

ûvne ferme fiance, qu’il ne m’a point mis cefte Couronne fur la tefte pour m’a confu-ny le Sceptre en la main pour verge de fbn ire. Mais qu’il m’a colloqué en ce Souuc- jeurdeuoir

Megré de Royalledignité,pour eftre inftrument de fa gloire, f^iftre amp;nbsp;difpenfatcur de ^^Wsamp;benediéfions fur le nombre infiny de creatures qu’il à mis fous mon obeyfïànce ppwftion. Auffi le piiis-jeappelleràtefmoin, que je me fuispropofé pour vnique fin

, folut Sc repos -de mes fubj eôts. Et que à cela tendent tous gies pcnfèmensJcdeffoins Roy, quot;’’nnie au port de la plus grande gloire amp;nbsp;feclicité que je puiffe acquérir en ce monde. En quot;h intention apres auoir bienconfideré les hazards amp;nbsp;inconuenians qui eftoyent de tous J, hz 3 craindre: l’ay finablement pris la voye de douceur amp;nbsp;reconciliation. De laquelle

3 reciieilly cefruiél qu’elle à cfteint le feu de la Guerre dont tout ce Royaume eftoit ’’’flânibc : amp;nbsp;en danger de les confommer entièrement qui n’euft foudainement Jette cefte

deffiis. le fçay bien que d’vne fi grande combuftion qui à dure fi longuement que celle

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lanuier, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L' H S I T O I R E DE FRANCE.

des troubles de ce Royaume, il en eft demourébeaucoup de Reliques, lefquellespounoiew facillcment rallumer le feu qui ne les amortiroi't du tout. Aquoy je veux princippallcment trauailler, accommodant autant quepoflible fera toutes choies pour affermir amp;nbsp;aïïurer vne bonne Paix: laquelle je tiens eftre comme le rcmede lèul amp;vniquepour conlcruerlcfalut de ceft Eftat. Auflî eft il trc^ cuident, que lans la Paix toutes les Ordonnances, prouilions ma^fd’auiru^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fu'ojeds, neproffitcioyent rien. Soyons

amp; le leur, donc par la raîlôn, par les exemples des mal-heurs d’autruy amp;nbsp;le trop d’expcrience des no-ftres bien enfeignez » le croy aulfi que ü chacun faid fon deuoir auec fayde de D i e v, ce-/ie aftemblée ne le départira point que u’ayons fait les fondemens d’vn repos alTiiré:trouiiéles ’ remedes pour foullager mon pauure peuple : pourucoir aux abbus amp;nbsp;ranger tous Eftats en bon ordre amp;nbsp;dilciplinc. Car il ny a rien fy difficille dont auec le trauail Ôi vniuerfel conlai-tement de mes fubjeds tous Icfquels vous reprefentez icy •. je ne me puillè promettre îifluc gt;, nbsp;nbsp;•, que je defîre, Pour ces caufes je vous prie amp;nbsp;conjure tous par la foy amp;nbsp;loyauté que me de-

uez; par l-affeôlion que me portez, pour l’amour amp;nbsp;charité qu’auezenuersvollre patiiej aulàlut de, vous J voz femmes, enfans, pofteritc Sc àlaconlcruationdevoz biens: c,u’en cefte alïèmblée toutes palftons miles en arrière: vueillez tous de cœur amp;nbsp;volonté vnies: mettre viuement la main auec raoy à ce bon œuure pour m’ayder amp;nbsp;afturcr ce repos lincce-faire: extirper autant que faire le pourra les racines amp;nbsp;leniences des diuifions : reformer les abbus, remettre la luftice en fon intégrité :amp; en lomme repurger les mauuaifcs humeurs de ce Royaume; pour le remettre en là bonne fanté vigueur amp;nbsp;difpolîtion ancienne. Quand Deuoir de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;je VOUS prie celle oppinion, que je reconnois de la Grace de D i e v ce que jt

Roy. fuis,que je ne veux pas ignorerpourquoy il m’a mis en te plus haut lieu d’honneur amp;nbsp;dignité. Et moins veux-je mal vier delà fou ue raine puillàncc qu’il m’a donnée. Icfcayquc j’auray vne fois à luy rendre compte de m’a charge: amp;veuxaulfi protefter deuantluyc” celle alïîftan ce, que mon intention eft de régner comme bon, jufteamp; legitime Roy fur les fubjeds qu’il à mis en ma conduiéle. Que je n’ay autre fin que leur ûlut 8c prolpcrité. Nul fi grand defir que de les veoir vins amp;nbsp;viure en Paix lôus mon obeynance : veoirraon pauuK peuplelbullagé ; mon Royaume repurgé desabbusquiy ontpris pied parîinjurcdu temps amp;nbsp;le bonordre amp;nbsp;difeipline reliably en tous Eftats. Vous alfurant que à celle fin je trauail-leray jouramp; nuict:ßcy emploieray tous mes fens, mon loin 8c mes labeurs fànsy efpargnct mon läng amp;nbsp;m’a vie fil en ellbefoin Au.dcmeurantlbycz certains je le vous promets en pa-rolle de Roy, que jeferay inuiolablement garder amp;nbsp;eotretenir tousles rciglemensamp; Ordonnances qlli lèront en celle alTemblée par moy faides. le ne donneray diljienfeau contraire: ny permetray qu’elles Ibyent aucunement enfraintes, Parqiioyfi vouscorrelpondezàmon intention, il ny a rien qui puilfe empefeher le fruit de noz labeurs. Car il faut croire que D I E V affiliera cefte congregation amp;nbsp;fifoinéle entreprife de laquelle fi je puis moyennant fâ Grace venir à Chef, j’elpere que fon verra Ibus mon regne ma Couronne aulfi fleurilfan-te amp;nbsp;mes fubjeds autant heureux qu’ils ayent jamais cfté en autre temps de mes predecef-leurs. Choie qui auec tous mes veus 8c affedueulès prières ie requiers inceflàmmantàDKfj comme le plus haut point d’honneui 8c gloire ou je faurois attaindre en ce monde : amp;nbsp;auquel CAiocclicr fi je puis patueninjc me fentiray trcs-lieureuz 8c contant.

Harcnguc. * Harengue finie 8c auoir dit que fon Chancellier leur feroit entendre le furplus de là volonté. Birague feit deux grandes reuerences au Roy amp;nbsp;fe tint quelque peu debout luy addrelïànt faparolle. Puis tourné vers faftemblée apres lès exeufes de ce qu’il elloytpeu exercé en telles choies ccjffime ellranger 8c feptuagenaire : Puis protefte de dire vérité : commença par vn difeours des Eftats de France, duquel il entra fur le Clergé, la Nobleireamp; Tiers Eftat. Puis alfez toll ez louanges du Roy 8c en la juftiffication des Gouuernemensde la Royne Mere. Enfin nbsp;nbsp;parla p'our auoîr argent,féconde fin de celle alfemblée. Puisa-

uoir achcuéfeleua pour fe prefenterau R o Yjle fuppliant de Icauoir fil y auoit quelqu’vn LesOra- entre les Députez qui vouluft ptopofer quelque cholé, amp;nbsp;pourccleur donnait audience. ciMtîcquot;'”' Ce qu’accorde ÎArc h b V£ s v e de Lyon apres la rcuerencc remercia le Roy pour tout le Clergé de lôn bon vouloir, qu’ils fcfforçeroyent accomplir. Rochefort pour la No-blelïé amp;nbsp;fHuillier de Paris pour lé tiers Eftat en feirent autant. Ce qui fut tout pour ce jour.

le

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LIVRE QJV A R E N T E T R O I S I E M E. 545.

t B trente vn de Décembre Ic Roy fit entendre aux Eftats par le Prefident premier de la ^fiambrcdes comptesde fions de fies finances amp;nbsp;les debtes contradées par ces predccclficurs fonsde f« ^'•ic.îcedoicnt cent millions. Qu^à cefte fin il auoit principallement afièmblé les Eftats pour finances ’^^uitter lafoy de les Deuanciers amp;i. la fienne;parce qu’ils pourueuflent à iês neceffitez. Sur-Wfirent Députez nombre de gens de chacun eftat pour entefldre du Prefident ÎEftat des ’'ancesiEn confierer amp;nbsp;auilèr pour rapporter ce qu’il auroit efte communiqué à chacun E-‘“t)amp;fiirce donner auis. Mais le rapport fiait par ces Députez, fè trouua qu’on ne pouuoit ^''tendre au vtay ledit Eftat des finances. Attendu qu’il ne baillait rien qu’en abrégé. Et plu-‘'’’Rpenfoient que les abrégez n’eftoient vray: n’y les dons amp;nbsp;penfions portées par iceux qui quot;'furent communiquez aufidits Eftats.

R pourcc que le Roy de NauarrejPrince de Condé, Marefichal d’Anuille amp;nbsp;autres Sei-^'ursque Proteftans que Catholiques vnis,ne fieftoiét voulu trouuer aux Eftats comme le Ambafla-

les en auoit fiemons nbsp;nbsp;priéifiut auifè au Conicil qu’on leur enuoieroit Ambaflàdeurs tant

’quot; ^onidii Roy que des Eftats auec inftruétions, pouuoirs amp;nbsp;creances telles que taflemblée Efta^ts Gene ’quot;quot;'roit.Pourcele a.Ianuier i')']']- le touteftant drefle fiut porté pour eftre communiqué au 'foisordres ô charge de n’en rien mettre par eficrit n’i en Tabltctes.Mais les inftruélions feues Princ^dT Miuerfcsfoisjfutauifé par le Tiers eftarde corriger les parolles aigres ôc piquantesamp;icel-

Communiquer aux autres Eftats. Pour le tout reueu amp;nbsp;accordé en eftre retenu coppie fi- d’Anufiie.

mife par deuers le Greffier. Puis on rapporta que les Eftats du Clergé amp;nbsp;Noblefte a-^'quot;'ntauifé que les procurations, lettres amp;nbsp;inftruôtions feroient fignées ficulement des Grefi-quot;sdesEftatsfiansen retenir coppies. Le tiers eftat ncantmoinsfarrefta à Ion premier auis, °orcemcfmcmét que ces inftruôtions eftoiêt pleines de parolles dcnonciatiucs de la guer-

obligatoires aux firaix d’icelle.Quc la coppie demoureroit au Prefidet cachetée julqucs quot;‘'otretoiir amp;nbsp;que le tiersEfiat ne paieroit rien des firaix de ces Ambaflàdeurs,veu qu’ils n’e--^'otenuoiez à fa promotion.Et mefime que chacun Eftat paieroit les frais de la venue defies ^putez : voiant que les autres vouloient en ce charger le tiers ordre.Le quatrième jour ÎE-

de Bazas receu au tiers Eftat auec fès inftruôtions dift, que le Clergén’cfitoit promo-

de cefte legation. Ains le Roy qui vouloir que les parolles rayées y fiuflènt remifes. Il a-Mâque la Nobleflè n’eftoit d’auis qu’aucun allaft vers le Prince de Condé. Somme que ^quot;heuefquede Vienne, Rubempre amp;nbsp;le General Ménager furent deftinez au Roy de Na-P^'f'vers lequel ils partirent lefixiéme jour auec Biron.L’Euefique d’Autun,Monmorin amp;: le ytefidentdePoitiers au Prince. L’Euefique du Puy,Rochcfiorr,amp; de Tolé au Marefichal Anuille. Ce fiait le Roy fit appeller particulièrement plufiieuts Députez pour fàiôt de dwCathoiL ’Ligue amp;nbsp;alfiociation dont je vous ay parlé ailleurs,tcndant à maintenir la Religion Catholi- contreks ^quot;'id’exnrper la Proteftante, defiendre le Roy amp;nbsp;conlêruer le peuple: qu’il enuoia aux Gou- ' ^'l'ours des Prouinces pour la faire figner aux villes 6c Gêtilshommcs chacun en lônreflbrt. Amyens rc-'quot;'que plufieurs firent, aucuns différèrent amp;nbsp;les autres en firent reffus corne Amiens qui en- “ '

« I^oputez exprez pour le faire trouuer bon au Roy. Et pource qu’on doutoit que les 'dies de Guyenne Catholiques fiuffent prifies ou qu’elles fie reuoltaflént: on enuoia Garnifôns ^quot;piüfieurs qui en nartie les receurét en partie les refiuferent.Le 12. le Roy leur fit fiauoir qu’- JhoVique» j’f^uloitdonneraudience le 17. encores que les cayers ne fiuflènt expediez.Parcc qu’il vou- dcGuycnnc “‘'que lefüjet des cômiflîons qu’il auoit a décerner cy apres, fiut pris fur ccluy qui luy feroit f'fipofépar les Harengueurs.Et qu’ils auifiaflènt aux moiens de lefiecourir en fies affaires. Le

H- lîs Députez de Dauphiné firent entendre à tous les Eftats,la prifè des villes amp;nbsp;places for- fJ7emuTnt les Protcftans,amp; les calamitez dudit païs.Exortans faffemblée d’auilcr aux moyens de

/'quot;'fiepais;autrement proteftoient de n’aflifteràlaclofturedu cayer.Autant en firent ceux ''’^fiyenneamp; Languedofans proteftation. Le 15. Verlôris Orateur du tiersEftat fut exoné P’f 't^usd’ajouftcr quatre points à-fia harengue qu’il deuoit faire le dixfeptiéme dont il auoit Eftat amp;nbsp;le

pftficipaux Articles. Le premier que lare-vnion deAusiesfiujctsduRoyàvne

I g'on fientendoir par doux moyens amp;nbsp;fans Guerre : fiupplier le Roy de maintenir fon peu-?'en Paix:re-vnir fies Princes vns auec les autrcs. luy repreficter les miferes des guerres ciuiles pLiy fut répété qu’il n’oubliaft ces mots fans Guerre amp;nbsp;de tendre à la Paix en toutes fortes, 'deuxième qu’en parlant des Eleéfions des benefices il en parlaft precifcmcnt,lâns rien quot;Mrcà la volonté du Roy. Le troifieme qu’il touchaft au vififadïhiniftration mauuaift fiai-

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4'

L’HISTOIRE DE FRANCE.


laniiier,


’ ’ te des finances du Roy amp;nbsp;lt;ju’il fen feift reccrche.amp; fil faifoit quelques offres au nom du tiers cftat,qu’elles fufl'ent Gcneralles amp;nbsp;non particulières. Le deinicrjqu’il n’oubliaft lefaiâdes

Le Roy tiet fa Z fcancc pour ouyr leiOratturs

Harenguc ac 1‘Atciic-UcUjuedc I.yoii pour le tierge.

Tiers à genoux«

Harenguc de la No-blcfl'c prononcée par Ic Baron de Scncfccy de want le Roy àBloys à la feance des Ellats le I« udy 17. lauiet 1577. Les louages amp;nbsp;vertus du

3-

eftrangers. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j n*.

L E dixlêptiémeleRoyfeanten la grand Salle des trois Eftats en mefme ordre que dclius mais en aftemblée plus preftêe,y eftant le Duc deGuylê entre cclluy de Mercure amp;nbsp;de Neuers amp;nbsp;le Duc du Maine grand Chambellan au premier degré de felchafaut des Princes deuant le Roy: apres que le Chancellicr eut eu i’auis du Roy. Fut commandé par vn Heraut à îArche-uelquc de Lyon de parler pour le Clergé. Lors le mettant à vn Pulpitre de genoux deuantle Royôé auoirditvnc claulêde feharengue lêleua|)arle ctrnmandementduRoy. FuisoW cinq quarts d’heure. Le Baron de Senefeey demy quart d’heure pour la Noblelfe amp;nbsp;Verfôris heure amp;nbsp;demie à genoux pres de demie JufquesacequelcHerautlefeitleuerpar commandement du Roy .Et tous les Députez Icuez amp;nbsp;defcouuers quand 1 Orateur du Clergé parla amp;nbsp;allez toft aptes on les fit alfeoinAutanr en firent quand la Ncbleffe parla.Mais quand au fiers dticouucic. cftat il demeura tousjours debout amp;nbsp;teftes nues comme il auoir eflé enjoint entrât en la Salle bien que le Clergé amp;Noblcflèfuffent afïîsamp;couuerts. Vray cft que le tiers cftat à Orleans a-uoitefte autant priuillegié que les autres amp;nbsp;fon Orateur mefme parla debout. Le Cierge emporta fhonneur de bien dire; mais Verfôris ne refpcndit pasàfelpoir qu’on auoit dcluyamp; plufieursfe plaignoyentqu’il auoitobmislcstroispoints princippauxdonton îauoit chaigc trelcxpreftanent deux jours auant fa harengue. Celle de la Noblcftê fut telle.

Sire, puis qu’il ny a rien plus grand en terre apres Dieu : que le Prince ftuuerain. u doit eftàicr fe rendre femblable a celuy duquel il tient la place : faifànr les beaux efttéts les titres d’honneur amp;nbsp;de loüange qu’vn chacun mieux affeélionné fefforce d’aqi crir. 1 es auffi mis fous fâ domination,reconnoiflent que la gloire de bien amp;nbsp;fidelfomeur obey r: eftauc-niië à leur partagc:doiuentreuerer amp;nbsp;honnorer fa Majefté en toute obcïftfànce ci mmel’Image de Dieuviuant: Etfo remettre rousjours deuant les yeux, la ibroc de gouucirtr feus laquelle ris font mis : afin de contenir amp;nbsp;arrefter leur vertu dans les bornes efquclles elle peut amp;nbsp;doit croiftre. Les hommes ordinairement deldaignent d’ebeyr a'Ceuxquinefçauenifas bien commander. Mais quand par quelque heureufe rencontre le Prince ayant le freptreen main, fêtrouucdigne deceftecharge: nonfèulementparlamemoiredevertudçfespiede-Roy Henry. cefTcurs, mais aulfi par la fienne propre : lors ce n’eft plus la necelTité impofteaux fujetsd0-beyr que leur fait rendre ce rcdpeél amp;nbsp;deuoir : c’eft foppinion qu’ils ont conclut de la verru, bonté amp;nbsp;luftice du Prince, qui fait trouuer foscommandemens facilles amp;’ agreablcs:év tend îobcyft'atfte des (ujets volontaire. C’eft faimant, Sire, auec lequel voftreMajeftéà attrait, acquisSé gangné lecœur, aft'edion amp;: bien vueillance de vos fu jets : Chaînes plusfôrtesamp; plus leures que celles du Scicilicn auec lefquelles il difoit auoir attaché là pirincippaute. Nous, fommes fidellcs tefinoins fans fiaterie de voftre vallcur amp;nbsp;generofité ; les playes bon-notables que plulieurs de nous ont receu aux mefmes perils ou vous expofiez voftre Royalle Grandeur amp;nbsp;dcquoyn’auez cfté exempt, font marques qui nousfont fôtiuenir de voftre vertu, prudence amp;nbsp;bonne conduiéfe qui feft veuc en tant de Batailles qu’auez heu-reufement gangnées : amp;nbsp;au maniement dçs plus grandes amp;nbsp;importantes affaires de celle Couronne fous le regne du feu Roy Charles voftre frere : auec fi heureux portemans que chacun aconneu le bien foire, cft reen vous maugré les ans amp;nbsp;auant mefme que lexpetience

vous euft donné loyfir de faprandre. Ce qui vous à faiôl admirer des eftrangers éi recer-cher de bien loin aux feules marques de vertu amp;nbsp;de tant de perfeâions amafiecs en vn fcul Prince. Nous deuons donc efperer de veoir bien toft le Royaume tant affoiblj amp;nbsp;diminué remis fous voftre obeyflânee en la premiere fplendeur de laquelle il eft decheu par le moyen des Guerres amp;nbsp;diffenrions Ciuiles : Pelles trelpernicieulès amp;nbsp;malladies fecrettes des £■ Rats qui les font mourir deuant que attaindre le Periode jufques auquel ils dcyucnt croi-lire. LaRoyne voftrem^e, Sire, auecvn trauailnon moins admirable aux Eftrangers: que proffitable amp;nbsp;làlutaireàvoz fubjeôls: la maintenu amp;nbsp;conlèrué en lôn entier,pendant voftre bas aage amp;nbsp;cclluy des feuz Roys voz freres. Elle à empefehé que par la recheute de Louanges grandes amp;nbsp;perilleulès Guerres ciuillcs, il ne foit tombé en terre : refiftant par fa pni-delaRoyne dence àforage amp;nbsp;la tempefte: contraint quelques fois pour exempter vn entier naufrage caller la voille jn’alferutlfiint au defir de vengeance fvtilliié publique. Enquoy elle à merité

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LIVRE Q^V AR ANTETR OISIEM'E. 544-P^usdc louange que ncfeiR jamais autre Royne.Quoy que Ion die de Blanche dcCaftille ’^recommandée en nos hiftoires, pour auoir conlerué le Royaume au Roy faint Loys fon J «pendant fâ minorité. Car lors l’eftat n’oftoit difpofc à vn fi mauuais party qui peiifl durer “'’gtempsjqueil à efté depuis quinze ou fczeansparlemoien duvoilledc Religion,pre-’'’‘tedetrefgrandeforcc.Maintcnant, Sire, que vous eftcsmajeiTr: vosfujets jettent lesycux ƒ''ous comme font les paifagers qui regardent au temps d'orage Icpillottc duquel ilsattcn '■rtipres Dieu toutlêcours: ne le pouuantefperer que de lu .Vous aueztousjours bien fiiit ?p3ixamp;: en guerre pendant que le fruit de vos labeurs tourne au public amp;nbsp;à la gloire du feu ^''yvofttcfrere.Ceft au jourd’huy pour vous qui eftesRoy ceft pour la grandeur de voftreEf ’’Mcbien amp;nbsp;foiillagcment de vos fujets. La dignité Royalle eft vn beau champ pour faire de ^'’ndesSc loüablcs œuures quand elle trouue vn Prince de foy mefine dilpofé à bien faire:amp; Wavolonté eft aydée Sgt;c fuiuie de ceux qui la doiucnt féconder comme nous volons Mon-ycurvoftrc frere Prince généreux Se trelënclin au bien du Royaume: auoir fort bonne in- tAanges ^’Weauec vos Majeftez.Et croiôs que fi vos volontcz jointes par vn lien indiflolublc dcMontjeur fur vos bons amp;nbsp;louables delTcins, donnera celle fainte Scfraternellevnion, terreur à

^'’”^t]iiinev oient que auec trop de regret le bien amp;nbsp;la pefterité du Royaume. Quand à vofi ’^^oblelTejSire elle n’a autre inclination que de vous faire obéir, feruir amp;nbsp;reconoiftre par

nousfommes tous deftinez au feruite de voftre fainte tuition amp;nbsp;defence du Royaume hereditaire, rcligieulê 8c inuiolable fidellité.Ccft la vertu naturellement emprainte

‘'ocuoir qui nous commande auec vn defir qu’auons tousjours eu de conferuer le lâint y'^icux heritage d’honneur,pour en lailTcr fexemple aux fui ccncurs:amp; tefinoignage cettain j'‘'ofttevettuà la pofterité.Tant queceft ardeur à efté reconneuë,honnorée amp;nbsp;re^^eôéêde ,’P'^'i'ogatiueÿe du grade que l’a naiflancenous donne: le Royaume à fleurytil n’y à eu partie

’nondequi n’ait fenty expérimenté la force de nos armes. Le Icul nom François à telle craint 8c redouté des eftrangers.-que celluy d’iceux le reputoit heureux qui pouuoit jjj '^quot;itnoftreappuy fupjjort,alliance ou amitié.Au contraire nous auons allez efprouué quel ^^Wont eu les affaires depuis qu’on la changé 8c confondu par vn mauuais mellange d’vne paniere5i ancienne inftitution: ne nous lailfans que ce qu’on ne nous à peu öfter. Affauoir quot;’’Wortelle deuotion qu’auons tousjours au lèruicedenosRoys Seau bien Sc confer nation j.pbllat.Et toutesfois ny la vertu peu reconneuë amp;c mefprifée: ny le hazard ores qu’ils fuft ’’^^poir d’aucunerecompenfc: ne retardera jamais que n’cmploions le moten Ôe la vie jul-^^ftadetnicrc goutte de noftrefang pour le bien de voftre feruice; 8e pour tefinoigner de P^^nplusnoftrefidellité èc obeiffance. Nous louons Dieu, Sire, de ce que par iJbonté il

°^hé 8e excité voftre cœur a vouloir entendre en perfône les milérables affligions 8e juf-wâcesdevoftrepoure peuple afin de pouruoirau lôulagemét d’icelluydecequenous .^^conuoqué amp;!. affemblé fous le nom des Eftats le Confeil de voftre Royaume feul Se falu-

Majeurs ont tousjours recouru, comme à l’ancre facré pour remettre toutes y« a leur premiere intégrité Se perfeélion.De fiffuë dcfquels chacun le permet de voir rel- taux, j'rlaReligion Catholique Apoftolique Se Rommaineafin que celle marque de diuifion

Q’Ji à trop de force ésefprits des hommes Se peut fous le pretexte de Religion fulcitcr de f '''bfes contentions:!! ne relie rien d’aftez fort pour efmouuoir à l’auenir npuueau trouble Rdigio,,.

'^’osfujets. Vos prcdeceffeurs Roys qui onttenu leSeptre en main depuis Clouisjuf ^^^îvotreMajeftéontacquis le nom de tref-chreftien eftably,acreu ôe conlèrué leRoyau-

•J»rla creance de celle fainte foy:vous auez efté inftruit Se nourry; auez efté facré, prins la tonne amp;nbsp;receu le fennent de fidellité de vos fujets auec fcrmentjolemnel non pas d’y per- ,

(^.(.^ftoulemcnt. Mais de luy faire garder pure Se nette Se inuiolaoie. Vous ne pouuez eftre ^'P^oféd’vnefieftroitteobligation. Aulfiaux Eftatsvœfins d’Angleterre Se Allemagne, les J’^tietains qui ont bien preueu de loin que l’ilfuë perilleufe de celle diuifiô ne foit lôufferte

‘'fleurs fil jets: Ains lePrince leur à tousjours done la loy de fuiUre à fon exemple ce qu’il jntroduai. f fftre faint 8e Rclagicux. Les anciens Romains les plus (âges politiques du monde: de- on dvne di-«J o'entpar leurs premieres loix l’introduélion de toute nouuclle pieté creance Se Religion:

'tirexemple vos fujets qui ont fenty les maux de celle diuerfité ne voiêt que à regret l’exer- nbsp;nbsp;nbsp;°

(■ jf bnouuclle oppinion.Preuoiant eftre la ruyne de voftre Ellatqui continuëiSe qui cau-

'’‘«'nîirement la diuifion jufques aux moindres familles. Suppliant tref-humblcment vof-

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

tre Majefté interdire ledit exercice, bns que ncantmoins aucun /bit recherché en fa maifou ains qu’il y demeure en toute fturetté: renouuellât lancicnne loy d’oubliance pour les choies paflccïs. Et qu’il nous /bit permis, les prandre eux leurs familles amp;nbsp;biens en noftrc proteftion /bus voftre authorité.Nous nous a/feurôs de voir la lu ftice rcmife en /à premiere dignitéamp;au luftre qu’ell-e auoit ancienn«mét,Iors que les plus grans Princes la venoiêt rechercher de bic loin jufques vers nous : pour y remettre le jugement de leurs plus importantes contentions, lufticc Elemens d u feu amp;nbsp;de beau ne /ont pas plus nece/Taires à l’vfage amp;nbsp;adminiftration de la vie, ” nbsp;nbsp;' que la Religio amp;nbsp;la luftice pour/aire maintenir amp;nbsp;durer long temps vnEftat.LequelfansCCS

deux cho/ès,ne peut fubfifter non plus qu’vn grand collofle à qui on à defrobé la bafe fur laquelle eftoit fappuy de fa pcianteiir. Cefte vertu de luftice eft le vray manteau Royal amp;nbsp;ornement des Roys qui les font reluire amp;nbsp;eftre en honneur Sf admiration enuers leurs fujets.Et qui maintiennent la Monarchie en tout honneur amp;nbsp;pro/perité. Pour ce/be rai/bn il c/b dit que

Vertu amp;nbsp;fa recûpcnfc. honneur.

Difciphne. di/cipline militaire qui failoic craindre le nom amp;nbsp;les armes de François eft aufli trcfnccelûiit' Sans elle vn puiflàntEftat ne peut demeurer entier qu’il ne foitbientoft entamé des fieiisou des vœfins des froticres qui eftoient bien auanteftanduës afleurées entre nous.EtfiefpoU‘ iiantoit les eft rangers quaud par i’obferuatiô du bon ordre amp;nbsp;milité,les gens de guerre cftoict bien paîez: amp;*con(cquemmcnt prompts, obeifTans, patiens au trauail, /obres amp;nbsp;vaillans. Chefs aufli chofiz amp;nbsp;efleuz aux grandes charges par le merite, valleur amp;nbsp;longue expetienc® au fait de la guerrc.Lors la vertu ne fuiuoit pas,nuis precedoit beaucoup le loyer afcxerapl® des Romains'On ne pouuoit entrer au Temple d’honncurauôt que pa/fer par celluy de vertu« L’honneur nourriftoit les coeurs des hommes à faire chofes grandes amp;vertueufes,pouraC' quérir loier perpétuel pour eux amp;nbsp;Icurpoftcrité. Auecle bon ordre nos majeurs amafiereW trophées fur trophées'triomphes fur triomphes. Le premier ûng des ennemis encoresbouH' lant amp;nbsp;tout chaud eftoit laué par vn autre. Aujourd’huy l’on peut dire que la/êullcfôuucna-cede cefte premiere valleur nous refte encores; que la France ne foir plus que Ivmbtek fimulacreamp;laftatue de cejqu’elleàcftérquenos ennemis mcfm?sn’cu/rentozéfarreôct^ voir nos ruïnes, qui leur donnent fraieur ne plus ne moins que la ftatue d’Alexandre le gt^d laquelle faifoit peur à ceuxqui b regardoient apres fa mort, tant il auoitefté craint amp;redou-teenfonviuant. Les anciens ontbien ditquel’efpoir du loier amp;nbsp;la crainte delapeyue,font fondement. fondemcns de la vertu laquelle eft bannie d’vne cho/è publique aufli toft que l’vn ou l’autre défaillent. Quel eguillô peut exciter l’home genereux à bien faire ? Q^die crainte peut retarderifc mefehant de mal faireèLe bien fait eft donné à celluy qui merite punition amp;nbsp;aucoa traire la vertu fans recompen/ê rauallée amp;nbsp;rabaiflec'.comme eftant le melpris d’vn fiecle fi corrompu que le noftre. Les Princes panchent aifement du cofté que leur inclination naturelle les conduit. Et ne feroit pas raifonnablede leur preferire les bornes de ce qu’ilsdoiuent aimet chérir amp;auancer. Mais parce que la faute du mauuais choix, eft tre/pemicieufeenvnEftät ils en doiuent eftre fbigneux comme de cho/è qui leur touche de plus pres qu’a nul autre :amp; qui appartient du tout à la con/èruation de leur authorité amp;nbsp;grandeur. Ainfi ne doiuent ils approcher près d’eux Scemploieraux grades charges.-ftnon leshommeschoi/izàla/èulle marque de vertu amp;nbsp;fuffilânce, tels comme eftoitCraterus pres d’Alexandre le grand, qui n’aimoit que la gradeur amp;nbsp;dignité de fon Maiftre.'Voflre Majefté en peut tousjours faire vn bon choix Eârangcrs .gi, millieu de/ôn Royaume. Sans qu’il luy foit befoin de fuiure l’exemple de ceux qui habi

tent l’Arabye heu reufe: lefquels cherchent le mirrhe chez leurs voifins. Encores que nature ait prodigieufemet rem^ leur cotrée de toute /orte d’odeurs. Imitez,Sire, plus toftvos ma-jcurs:amp; remetez fil vourplaift en v/âge toutes les vieilles Ioixamp; couftumes du Royaume.Lcs Nobkflc. l^ges on bien dit qu’il n’eftoit pas bon d’introduire beaucoup d’efttangers en vnerépublique pour faire demeure . Parce que la conjondion de plu/îeurs nations a/Temblées, apporte communément confuftoW des mœurs auec plus grande mutation de lancienne difciplineamp; bien Ibuuent de ÎEftat mc/mc. La Noble/Tc entre les Grecs amp;nbsp;Latins foppo/ôit tousjoursà l’obferuation de leurs loix jufques .à fufeiter des guerres. Mais les Gentilshommes François, mieux affeôbionnez enuers leur pays; ne vous demandent que ce qu’ils demandèrent au Roy Charlemagne par vn Gentilhôme qui porta la parollc pour la Noble/Iè. C’eft que vous nous laifliez viure amp;nbsp;viellir és anciennes loix, couftumes amp;nbsp;ordônances de la France. C’eft l’efpoir

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LIVRE Q^V ARANTETROISIEMR 54^

^ctous VOS fu jets,Sire,qui fut confirmé amp;nbsp;accreu par Icdifcoursde votre dernière propofitió. ^Houtainfique les fôldats las amp;nbsp;preflèz de toutes parts en vn grâd dâger,regardas la refôlutio ''fleurs Chefs reprenent nouuellcs forces amp;nbsp;nouueau courage. Aufli ny eut il pas vn en la co-P’gnie pour accablé qu’il fut desmiferes Sccalamitez panées: qui apres auoir entendu de Majcfté, le zelle amp;nbsp;affeólion que vous auez au bien publtf, au Ibulagement de vos fu-

l'tSjne fc remift amp;nbsp;reprint cœur. Nous auons affez de tefinoignage, Sire, que vous eftes heri-de la vertu amp;nbsp;generofité des Roys vos pere amp;nbsp;aieulz Princes inuincibles.Maintenant cha-croit que vous eftes fiiccefteur de leur prudence, fagelTe amp;nbsp;eloquence. Et eu auez donné

*^dccettitude en ces Eftats,qu’en demandant cnnfeilà vos fujets: leur aues clos la bouche, ^wils y ont Conçu par vos difcours que vous eftes pourueude toutes les vcrtuzrequifesà ^'uxquiladoiuent pluftoft dôner que la recenoir Tellemët que nous Ibmmes plus prompts ^appareillezà exécuter par le tranchant de nos elpées voscommandemens amp;nbsp;ordonnances: Wnonpasdevousconleiller.Erdautant, Siic, que laNoblelfcàccftauantagefur Icsautres , tftats de France, comme tefmoignent nos hiftoires: quecc fut elle qui mit la Couronne fur ‘âtelle du premier Roy: ceft aufiî à elle pour la loy, obligation amp;nbsp;deuoir qu’ils ont, de foffrir ^prefenter les premiers dla defence conferuation d’icclle. Pour ceft effet Sire, contre tou-•'^petfonne; nous vous offrons comme treftoiaux amp;nbsp;trefobeiflàns fujets,nos moiens, nos vies ^nosbiens jufquesà la deiniere goutte de noftre fang. Finablcment,Sire, la Nobleflèm'a J^îtgédeprefenter à voftrcMaJefté les tref humbles remonftrances qu’elle à penfe pour le “'tttdevollrcferuiceamp;du Royaume eftre neceftaires ôclàlutaires en ce temps. Suppliant J^Aumblement voftre Majefté de voftre bonté accouftuméc les prandre en bonne part:iccl-*^sapprouuer confirmer amp;nbsp;autorifer devoftre puiftànce Royallc. Puis les autresauoir haren- Refpon« ^quot;clarefponce du Roy fut briefue. Qu’il auoit agréable la declaration faitc.par les Députez ^cââonqu’ils auoient àfhonneurde Dieu amp;nbsp;fon Eglife amp;nbsp;defon fêruicè. ( Car les trois 'ônRoyau. ^îteurshuoientfupplié trefinftammêt amp;nbsp;vnanimement qu’il vouluft reünir tous lès fujets ’I^eliginn Catholique Rommaine) amp;nbsp;que les caiers mis en fes mains il pouruoiroit à leurs pLintespar les meillcur*moicns qu’il auifèroit. Ce pendant feit defcnccà tous les Députez,

tie partir qu’il n’euft mis vne conc'ufion à les Eftats: afin d’en rapporter à ceux de leur pro-'tiöcc vn tel effet qu’ils en pourroient cfperer.

Orpoureeque leRoy auoit par plufieursfois mandéaux Deputez,qu'ilsfcdilligcnraflent ^tnetcherlcs moiens de luy fubuenir. Et qu’il lefafehoit de ce que le tiers Eftatne vouloir fê ttouüctà l’alfemblée particuliere des Députez pour auec eux conférer des moiens de luy fai-’^fininccs:en fin en manda aucuns en fon cabinet qui fe vantoiait d’auoir grand^ouuertu- de luy trou» à ceft effet. Il y entra loullct, de Chafti!îon,leCheuallicr,Poncetamp;:laBordequidcf-

toüurirent leur inuention:portant en Ibmme que- pour tous fubfidcs,aides amp;nbsp;gabelles qui de- gent. ^îurcroient aboliz:feroit accordé au Roy vn oiroy de quinze millions qui le paieroit par kuz t^plus haut ne portant que cinquante hures; amp;nbsp;le plus petit de douze deniers: alfcurans d’en ^îiteSc donner les projets aux Députez promettans d’y faire voir ouuertement les proffits qui ^oùuer'^ar ttreniendroientau peuple.Dont chacun print coppie pour y donner auis. Le vint fixiéme le gent. ''oy feitpropofer par fon Chanccllier le défit qu’il auoit d’eftrefccouru felon fintention pro-

par Chaftillon,Poncet amp;nbsp;la Borde amp;nbsp;à luy fournir en deniers côtans deux milliôs pour Guerre jurait aux fraiz de la guerre qui fe prelêntoit. Aquoy le Prefident du Tiers Eftat auoir rcmô- arteftée. ‘‘^hpouretté du peuple par les guerres palfées, demanda temps pour y deliberer. Mais le quot;'’tbitiémefutrelpondu que les Députez n’auoient charge défaire aucunes offres.Et fur ce ^**clcdernicr lanuier Monfieur fut en fallcmblée du Tiers Eftat accompagné des Ducs du

Neuers amp;nbsp;Moriiillier par lequel il demanda pour le Roy les deux millions amp;nbsp;fotroy ^^'gt;ii)zemillions;luy fut refpondu lèlon la relblution prife le jour precedent; Que les com-^iffions duRoy enuoiées par les prouinces pour affembler les Eftats eftoient à deux fins.L’v-pour luy faire fes plaintes amp;nbsp;doléances: fautre pour regarder f?s moiens d’acquiter le Roy qu’il fut tien parlé de deux millions. Tellement que les prouinces ne leur auoient donné charge de rjen offrir.Mais lePrefidâten auoir rapporté la refolutió au Roy:lc trouua fi mal edi de cela, que luy auoir cômadé retourner pour remettre de rechef ces deux points fur le bu-f«^,y retourna difât que leRoy fe malcontetoit fort d’eux.Et fur tout desDeputez deflfle de hâcequi detournoient la bonne volonté des autres.Si que le dixncufiéme jour de Feu riet on

entra

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, L’ HISTOIRE DE FRANCE.

Rttes delà maifondç

V villcde Paris,

entra de rechef en côferance ou IcsDeputcz de Paris fefforçoient faire accorder le tou t .Cra*' gnans que pour le fait de la guerre on arreftaft les rentes de lamaifôn de ville qui eftoientde trois milliôs cent trete deux mil liurcs de féte.Cc qui eut caufe vne fedition bien grade en Pâlis ou les Dépurez ny les plus gransn’cuflcnr eftéhors ded.wgcr. Ainfipour fendcfchargci faifôientjde crainte toutesfois bon marché du bien d’autruy.Mais la refolutiô paraiiatprifefut fuiuiepour les railôns quedeffus. lointquclcs deux millions otroicz pourlix mois,enflent peut eftre continué enordinaire. Vcu que c’eftoit vn otroy fait par les Eftats, bien quefans charge.üutrc ce l’on trouua à la porte de la Salle du tiers Eftatjvn billet portant qu’on deuoit fàifir le rentes de la maifon de ville de Paris.-veu qu’elleauoit embrazé la Frâce des guerresci-uillcs: depuis lequel temps les Députez de Paris n’alloient gueres à îaflcmblée. Le cinquième Fcuricr le caicrGcneral du tiers Eftat portant quatre cens articles,futmis au netamp; le tiers Eftat aflèmblé pour le clorre apres auoir efté figné par leGrcfficr amp;nbsp;parraphé par ces deuxaflè ffeurs,qu’on délibéra prclènter au Roy pour le juger le plus toft qu’il pourroit.

Or comme on euft par pluficurs fois parlé de la Religion amp;nbsp;prefque tien refôJu pourfa tC-Le incM nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dcsauis: le dixncufiémc ellcfutde rechef mife fur le bureau.Surquoy ceuxdePâ-

iVRcHgiOT ris Si Ifle de France baillèrent leur au is par efent. Pat lequel ils requirent en femme qu’ilne dlt;.batuamp; ar feuft fôuffert en ce Royaume autre exercice de Religiô que laCatholiquc,Apoftoliqiicamp;fln maine. Et que tous Miniftres euflent à vuider le Royaume. Quoy entendu le BarondeMi-rambeau Principal Député de Poitou amp;nbsp;Saintonge,rcmonftra que fon doit regarder blet' MiSibea? patentes que le Roy à enuoie par les prouinccs, en vertu defquelles les Eftats fontaflein-Deputé blez. Par lefquclles n’eftoit fait mention du fait de la Religion. Et que le faifànt fe feroitcotre l’unir à l’intention du Roy amp;nbsp;forme dcfditcs lettres. Et aufli pour les maux qui en pourront Poitou Sain venir en ce Royaume amp;nbsp;retomber és mifcrcs paflees dont feroient coulpables Si refjx)nfliibb ronge amp;c. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j^nouer aucune chofè au fait de ladite Religion, en feroient auteurs. Et qu’il ß

bloit vcu ladite propoßtion,qucfon n’euft plus de foiuienancc des calamitez de ce Royaume dont le feu,fumée amp;nbsp;fang eftoient eucorcs par les maïfons rues amp;nbsp;C3mpagncs:a quoy on noUJ voudioit ramener. Et au cas quefon vouluft paffer outre: protefte ^e toute nu llitéiequerant que cefle affaire foit remife deuant le Roy à qui la conoifïànte feulle en appartient: aianttous-jours penfé que par le moien de cefle aflcmblce ic feroit renouutllcr amp;nbsp;confiimer vn lieod’^' mitié Si jurer toute proiedion les vns aux autres. Dont il fe voit bien eflongné fî îoppinio*^ cy deffusefloitfuiuie. Qim de le part il defiroit leur protedicn Si conferuâtiô comme la f’C”quot; ne proprc.Et que ce qu’il en difbitjcftoit comme bon,V ray Sc naturel François, trcsfldellefu' jet de fi Ne voullant ceder à nul autre d’auoir plus d'affeôtion au maintien de fon autorité ôt grandeur que luy.‘ ne qui plus volontiers vouluft expofer fa vie Si biens pour ceftd-fcr.Eftant auffi à chacun d’entr-eux fterc,comp3gnon,3my Sc féru itcur à chacun fèlôfon degte Si quallité.Et qu’il ne trouUcroit jamais mauuais que ladite aflcmblce demandaft le maintien Çc conlêruatton de leur Religion enquoy il fc voudroit emploier:Mais que ce ne fut au prejudice amp;nbsp;pourmettreau néant la ficnnc. Suppliant de rechef que ceft afi'airedela Religion foit remis au Roy v eu que fa foy cft obligée à fEdit de paix.-îentretenement duquel il àfaitfolcm' nellcmcnt jurer aux Princes amp;nbsp;Seigneurs Cours de Parlement de fon Royaume. Aquoyfâ Majcftc ne autre ne peutdefroger.Rcquerant que chacun rapportefidcllcmcnt îarticledefon caier fur le fait d’icelle. N’cftant choie qui fcdoiue decider par la pluralité devoix. Affinde ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;voir fintention de ceux qui nousy ont enuoiez.Aians cl large expreflè parfôn caier de deman

der i’entretenement dudit Edit. Côme il à fait apparoir promptement: demandant que le tout foit infère au caier general de la Nobieflè en l’article concernant la Religion. Et que de fon di-'i ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;re luy foit deliuré adc.Aqffoy Mifcry,au nomjpar le vouloir amp;nbsp;confentement de toutelafTeni

Rcfpôce' de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;refpondii que les Eftats ont efté affcmblcz par le Roy pour le reftabliflement de ce Hoyau

^èn^dc“ me amp;nbsp;pour auifer aux moiens de le remettre en fon premier Eflat amp;nbsp;en vne paixpcrpetuellc. Mitambeau ne pourra jamais eftrc tandis qu’il y aura diuerfité de Religion. A caufe dequ oy cfl trcfhcccfl^ire que lefdits Eftats y au lient Seauectousmpiens de paix amp;nbsp;douceur, en olîeramp; chaflèr celle des deux Religions qui leur femblcrany deuoireftre rcccuc.ErqiiandaîEdif, cefl cholè trefcertainc qu’il eft nul amp;nbsp;indigne de cofidcration.Car outre ce qu’il n’a peu eilte Edjtsjde fait par les loix de ce Royaumelâns le vouloir amp;nbsp;confentement dcsEftats:ilà eftéfaitparle Paix nul, Roy mineur, contraint amp;nbsp;violenté par la neceflîtéde lès affaires. Et outre lelermentprefté^

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LIVRE Q_V ARANTETROISIEME, ^4«?.

’quot;’l^cre auquel par ferment pofterieur il n’a peu defroger. Et finallement à requis audit ML '^beauFil auoitprocuratiôamp;chargefpecialle de faire les remôftrances amp;proteftari6s qn’-bitcs.Surquoy de Mirambeau refjjondit que n’aians ceux de la Religion eflimé qu’ô d’eut

^’ter aux Eftats de ce fait vuidé par fEdir: ils ne luy ont de ce baillé procuration exprefic. I l’qucn confcqiience de la charge qu’il à de demander fencBctcnemét dudit Editai a fait Weprotcftation.Etfe fera bien auoiier de la charge qu’il à de demander fentretenemét Mit.Dôtdu tout il demande aôfeamp;qu’il loit inféré au caiergeneral poury eflre pourueu

WîRoy.Lefquelles chofes entendues amp;nbsp;confider. es.fut conclud que fans auoir cfgard au an cUent la ‘?'^tiôns de Mirambeau faites fans charge amp;nbsp;mandement fpeciai.-feroit pafl'e outre a la de-’’ndii fait de la Religion.Surquoy apres que la plus part eut concludà laxupture delEdit Paix. '^xdelamaifon dévidé de Pans feirent cefte remonftrance au Roy amp;nbsp;aux Eftats. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;

ƒ IR E, les Députez des trois Eftats de voftre Royaume, apres auoir longuementcommu-'Wfeparementamp; pnns tous enfemble les moiens qu'ils voient plus à propos pour remette _ W Efl at amp;nbsp;Cou tonne en fa premiere fplandeur amp;nbsp;dignité. Et donner ordre aux abbus ^'’’yfont entrez par le moien des guerres inteftincs amp;nbsp;ciuillcs quiy ont eu cours depuis fè-aux Eftat» ^^ânsençaifefoht en finprelêntez deuant voftre Ma jeffé amp;fait entendre de viue voix bien ’**longauec grand artifice d’oraifo pleins d’eloquence,donteftoitprocedéecy deuant forigi- maifon de nos maux Se quel eftoit le remede plus propre pour les efteindre amp;nbsp;aflbupir. Et en fin ^’tousconclud de vous requérir queaiant efgard au nom de trefichreftien que portez amp;c au netenemét ^^wt'qùevous amp;i vos prcdeceffeurs auezlolcmnellement fait en vous fàcrant Roy: de main ‘^eiaPaw.

côferucr en volt re Royaume la Religiô Catholique Apoftolique Sc Romaine: il vous pfedeclarer que vousn’entâdez cy apres qu’il y eut autre exercice dcRcligiô que la voftreza ''’gt;itatiôamp; exéple de tous les auircsMonarquesScPrinccs Souucrains de laCreftiêté.lefquels '’’’tobferucr dans tout le pays de leur obeiftâcela Religiô qu’ils tiênét fas en fôuffrit d’autre, otîla vérité il eft certain que outre toutes ces cófidcratiösjVoftreMajeftc a encores de grades ^P'ninëtcsoccafiós de ce faire. Pour öfter tout prétexté que les Princes amp;nbsp;autres gras Sci-hiirs prenêt de vouloir%âintcmr lanouuelleoppiniô introduite en ce Royaume.Pour cou Jj'dcutambitiô amp;nbsp;fous ce malheur auoir fuitte amp;nbsp;moiê de venir à bout de leur entreprinfe lt;nbsp;ptjui ne pourvoit plus eftrc fl ladite Religiô eftoit du tout abolie amp;nbsp;exterminéc.Or fi lesefi ^^«eftoientaufïi promptste aifez que les parolles:!! eft certain que cclcroit vn grand bien laconferuation de vofti c Royaume amp;nbsp;réputation de voftre grandeur enuers les eftran-

S^'5;amp;bien vniuerft‘1 de vos fujets de pouuoir coupper la racine cogneuë de toutes nos gucr Jjsciuilles.j\4aisilcft à craindre que en penfânt efteindre vn feu,l’on ne l’cmbrafê dluantage. tique ce que vous en pcnfêrez b• c faire pour la côferuatio de voftreEftat amp;nbsp;bié de vos fujets Retourne à reuerfiô a l’encontre de voftre Couronne, ruyne amp;nbsp;defôbeiflànce de tous vos po-fujets. Et pour entrer en dcmonftration plus particuliere Je n’vlê de figures comparaifôn

^'Wmple,qui font le plus fouuentconneuz faux amp;nbsp;documens pourla difference qu’il y a temps, des pavs, des mœurs Sccouftumes des nations. En forte qu’ils ne peuuenteftreà

Propos pour nous.Seulemcnt je mettray en auantdes railôns naturelles fi euidentes amp;nbsp;notoi-^^qu’elles peiiuentfinfinuèrdans les oreilles d’vn chacun pour prandrelavoie amp;nbsp;chemin ^'’''tqu’il faut tenir. Sire, nous fommesvn bien grand nombre de Catholiques dans voftre Royaume,qui n’auôs Jamais fuiuy que voftre party nous cftans tous rengez Ibus voftte obeifi

• Lefquels fommes d’accord auec Meflieurs des Eftats, que la Religion Catholique amp;nbsp;^omainevraie amp;nbsp;anciénc,quc l’on à de toute ancienneté fiiiuie dedés ce Royaume amp;nbsp;que dc-aueceux à mains Jointestque tous vos fujets Ibiét réduits à icelle.Mais la queftiô côfifte pifeipHne ^^uoirfi n’aians peu ceux de la Religion nouucllc eftrc dcbell depuis feze ans en ça ,a- toLTlw^Fra “^’^tant de batailles amp;nbsp;effufion de lang, Fils voudroient maintenant fè remettre au giron de çois à vne lEglifc par la douceur amp;nbsp;auec les bons exemples amp;nbsp;enleignemês des Prélats Ecclefiaftiques. ' % bien fil eft plus expedient d’auoir vne continuelle guerre ciuffle en France. Et fi en recente moins d'incommodité que d’endurer comme l’on à fait le pafTé deux difformes exerci-’^Kde Religion.Car il eft certain que ce grand nombre de Gentilshommes amp;nbsp;autres qui font Mcflîô de ladite nouuelIeRcligiômc voudroiôt perdre fexercice de leur Religiô ne vuider quot;Ors du Royaume auquel ils ont de belles amp;nbsp;anciennes poceffions de leurs prcdeccffeurs fils -font contraints pat la force. Et parce que Meilleurs des Eftats n’ont point difeouru fur ce point

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

JtilJ» t* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tt '

point qui efl: le principal fur lequel il fe faut refoudre: je ne difeourray point fur les malbeW' SiC defolations que la guerre principallcment ciuille apporte à vn Royaiime/dontnousauo^ les exemples trop recens à noftrc trel-grand regret. Mais feulemet du moien que vofireM^ jefté peut auoir défaire la guerre contre ceux qui fe font efeuez en plufieurs grandes pro^ ces de ce Royaune amp;nbsp;fc font Igifiz des principalles plus fortes villes.Chacun peut conoiiW fi celle guerre eft refolue,que quatre principalles amp;nbsp;plus gandes prouinces de ceRoyauiac ront du tout hors de lobeifiâce de voftre Majellé.Outre plufieurs particulières villes,_amp; O*' ^eaux forts dont ceux de ladite Religion nouuelle fe font laifiz amp;nbsp;làifiront cy apres par toutes Ruerreaur fos autres prouinccs, par le moien des intelligences qu’ils ont par tout. Et d'autant que leue** Huguenots, de lagucrre confilleen fatgcnt: il cft certain que le Iccoursdevos finances ordinairesamp;^' traordinaires que receuez des prouices en temps de Paix:fc conuertira à kneontre devoi»^ Majellé. Et que ferez contraint de furcharger dauârage vos autres prouinces qui lont dème rees en voftre obeiflànce, retenir les gages de vos emeiersj amp;nbsp;les rentes qu’auez conftituf^^ tant en voftre ville de Paris que autre beux. Dont fen enfuiura vnfouslcuement amp;nbsp;rebellie® manilefte de la plus grande partie de vos officiers amp;auircs qui ont le plus de moien en vofif^ Royaume. En forte que pour vn ennemy qu’auez maintenant, il fen efleuera cent.L'EftatElt;^' clefiaftique ne vous fait offre que de prières,ôc fé plaint des aliénations qu’auez faites de leur dômaine.L’Eftat de la Noblelle fe plaint de la meilleure part de ceux qui font morts durant les guerres ciuilles: Et vous offrent leurs perfontæs pour expofer leurs vies à la gncrrc.Mâ^ celafentend auec grand Eftar amp;nbsp;appointement qu’ils vous demanderont, Le Tiers Eflai» plaint des cruautez excrcées amp;nbsp;pilletics que les gens de guerre leur ont fait jufqucsàptefej'^ Etdelapoureté àlaquelle ileft réduit. Ftccn.bicn que tacitement ils induilcnt tous qu’ils ne demandent que leur repos: Neanttïioins ils mettent tous en auant, qu’il ne faut^^' vne Religiô en ce Royaume. Et encores qu’ils fâchent tous que l’origine de nos maux nepiO' cede que de la; amp;nbsp;que telle demande ne peut eftre efferSuée fans g uerre amp;nbsp;tonfcqueininfgt;J^ fans grande fomme d’argent: il n’y en à toutesfois aucun en particulier aiant moien,quivueil' le dôner vn efeu de leur reuenu pour en fecourir voftre Majefté.Et l^s autres qui font accod' tumez d’endurer le joue d’obcifïance;n’ont plusaucun moien defâtisfaite à cequ’onleur^^ mande. Etfontaujourd’huy contraints d’eftre vagabons amp;nbsp;mandiens par les Champs leurs femmesamp; enfans: ne pouuans plus fupporter les excefftues demandes qu’on IcurÂiâ^ De façon qu’il ne faut point faire Eftat que les prouinces cftans en lobeifiaiice de voftre W jeftcjptiifïent fournir la vintiéme partie de l’argent qu’il eft befoin d’auoir pour faire la guerff vn an duroit.Et toutesfois il y a deux cens vil es en voftre Royaume occuppées parles rebd' les, dont la moindre attendra vn mois entier le fiege d’vn camp Royal. le vous fuppliecon'J' dcrez,Sire,que les Princes eftrangers qui vous excitent à cefte guerre, ne peuuentamp;nevcul* Eftrang^ lent VOUS donner aucun fccours. Et qu'ils font bien aifes vous donner ce Confeilpourtoiis-nous pou et nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;augc occafion prandre leur pan des fleurs de cefte Couronne. Sil?,^'’

fane nom fouâenir.

Sermetic quand amp;nbsp;non (enable

Pape amp;: le Roy d'Efpagne ont comme l’on dit,figrand interefl que la guerre fc rccoir.inéccci’ laFiancë: qu’ils fc chargent deTâ^elpence qu'iTy conuient faire au foulage ment de vos po- * ures fu jets,qui ne demandent que à refpirer amp;nbsp;faire en forte que le pain nefoit oflé de la main de leurs enfans, comme l’on à veu faire durant les guerres paffees. Mais dira quelcii’vn,faut il donc que voftre Majefté qui doit donnenla Loy à fos fujets la reçoiue d’euxf Et qu’elle fonce le ferment qu’elle â fait à ion fâcre ? S’il fê pouuoit garder auec la conferuation de voftre Eftat amp;nbsp;le repos de vos fujets: il n’y à doute que ne le deuffiez faire. Mais toutes les loix ciuil-les amp;nbsp;anciennes ont tousjours rclcuévn chacun du forment qui eft fait au dommage du pu* blic; Et Fil fo pouuoit garîftr auffi aifoment comme ontfait les Roys vos predcccffeurs,aucun ne doute de voftre pieté amp;nbsp;bonne volonté.Mais voftrtMajeftcconfidercra fil luy plaift qu’elk Royn’eft n’cÜquc gardien,conforuatcuramp; vfuffrußiet dc ce Royaume. Et qu’eftes tenu de le confer' que gardien uct à VOS focceffours auflî flRhriffât amp;nbsp;entier côme vous font laiffé vos predeceffeurs.Et qu’il ne taireduro' ''®“seft fcantncconucnable devons laiffer tranfporter à lapaffion amp;nbsp;naturel défitcômefont * aume, les particuliers. loint que vous eftes le pere amp;nbsp;chef commun de tant de millions d’hemmes la conferuation defquels Dieu â mis en vous comme à vn geôlier: lequel eft refponfable de ceux qu’il à en fa garde. Et pour conclure ces difeours. Sire, fil y a moiê par fouis de tant d’ho mes fignallcz amp;nbsp;experimêtcz qui font en voftre Royaume defquels pouuez prâdre confeiV« reduin!

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LIVRE Q^V ARANTETROISIEME. 546.

feduire vn chacun devosfujets àvnefculle Religio Catholique teile que vous tenez,Ians ra-nos douleurs par vn renouuellement de guerre: nous vous en fupplions tous inftam-d’y mettre la main à prandre les meilleures amp;nbsp;plus lalutaires voies pour ce faire qui le

P'^iirrontprandre. Maisfi la difpofition des affaires de voftrc Royaume cft tcllejqucncpuif-mettre a effet pour leprefentee fàlutaireamp;defiré defïèin: i^vous plaira choifîr dedeux

'quot;Wx le moindrc:amp; nous laifl'er en repos le refte de nos jours (ans enfreindre ny älterer voftre Wr Edit de pacification: en attendant que par vn bon amp;nbsp;libre concilie, ou par les bonsfa-^Uites enfeignemens amp;nbsp;exemples de nos Prélats Ecc lefiaftiques, tous les deuoiez de noflre æyjtoienr remis au giron de noftre hgbfe Catholique amp;: Rommaineien laquelle la plus part ’iccuxont effé Baptizez. Et durant ce rclafche que nous pourrons auoir, vous pourrez plus ^ment donner ordre à la reformatio de fordre Ecclefîrftique; reftabliflèment de voftre lul^ ^reduâion de vos officiers amp;nbsp;reglement de vos affaires amp;nbsp;finances fuiuant la requifîtion ^mvousen à efté faite par lefdits hftats. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

lovTEScesraifons ncantmoins furent de peu d'efficace vers la plus part des autres De-

P'itez. Tellement que la rupture de fEdir amp;nbsp;vniueriel eftabliflement d’vnefèulle Religion Proteftante Catholique Apoftolique amp;nbsp;Rommainc ja arreftée entre le Clergé amp;nbsp;la Nobleffe le vint fixié-'’'^Lccembteenl’aflemblce du tiers Eftac ( nombre des Députez duquel yauoient toujours '

comme j’ay dit ailleurs ) fut arreftea la pluralirc desGouuerncmens.Que le Roy feroit “Ppliéreünir tous (èsfujetsa la RehgionCarhoiiquc Rv,mmaine par les meilleures amp;nbsp;plus j,-

voies amp;nbsp;moiés que taire ce pourroit.Et que tour autre exercice de Religion prétendue v 1^'f 'fforméefut ofté tant en public qu en painculienles Miniftres,Dogmatizans,Diacresamp; Surj quot;filhnscôtrainrs vuider le Royaume dans tel rcmpsqu’il plairoit au Roy ordonner: nonobf. r*Mq /quot;«-i ^ttous Edits fa its au contraire . Et que le Koy feroit fupplié prandre enfaprotediontous ‘■^t^debditeReligion autres que lefdits igt;ogmatizans, Miniftres, Diacres amp;nbsp;Surueillans. ^t'attendant qu’ils fe reduiroient a la Religion Catholique. Lequel article paftà aux voix des-^ouuetneincns de H (le de France, Normandie, Ch^pagne,Languedoc, Orleans, Picard ie Z ^Ptoiience. Mais les Gouuernemuns de^ourgongnc,Bretagne,Guiennc,Lyonnois Sc Dau-P^héfurentd’auis qu’on deuoitajoufter audit article,Que fvnion de ladite Religion (êTeift î#voies douces amp;nbsp;pacifiques amp;nbsp;fans guerre. Toutesfois leslêpt Gouuernemensfcmportei éç ^’itleGouuernement de Guienne atioitdixiept Députez le Gouuernement deProuence ’’ftauoit que deux. Lors les Députez de (âint Pierre le Moufticr,la Marche amp;nbsp;quelques au- à quot;«(f'Auuergne,demanderêtaâ:e defarticlequi auroit efté fait par leur Gouuerncment,pour '^quot;tferuirde de(charge enuers ceux qui les auoient députez. Ce qui fut refuie di^conlèntc-’quot;tntde îa(femblée,pour ne faire ouuertiirc aux nullitcz amp;nbsp;proteftations qu’on pourroit fot-^

contre ùuis defdits Eftats.Etfurcey eut grandes altercations amp;nbsp;plaintes des cinq gou-quot;stnemens fufdits.

quinziéme Feurier les Ambaftàdeurs enuoicz vers le Prince de Condé retournez amp;nbsp;•îiûntleur relation: dirent qu’ils auoient negotié vers le Prince de Condé lequel ils dilôient quot;îiioir voulu ouïr lefdits Ambalïàdeurs,ny receuoir les lettres des Eftats par ce qu’ils (c dilbiêt ’^'tc députez par lesEftats lefquels il ne rcconoiffoit point pourEftats.Atedu que la forme an Ambaffa

accouftuméc n’y auoit point efté tenue.Ains eftoient lesdeputez pratiquez,corrôpus «leursretour ^ ogt;gne2:vöire folicitcz par les ennemis jures de la Courone. Et qui auoiét pratiqué faboli-quot;ôdelEdit à la ruine amp;nbsp;fiibuerfiô duRoyaume duquel ildeploroit la calarriité.Et pour îobli- de Condé, s’tmn qu’il auoit à la Courône,de laquelle il auoit ceft honneur d’eftre û iproche, amp;nbsp;au falut ''quot;'uerfel de fa patrie qu’il expofèroitrous moiés queDieuluyaumt mis entre mains jufqycs ‘^^micrfoufpirdefa vie:fa(feurantqu’il(èroitfuiuy delà plus part delà Nob.llt;ftcFrançoiftamp; gt;■ ’“tedefireux de laconferiiation de celle ancienne Monarchie,!! miferablenjent affligée der Pquot;gt;sdixhuit ans en ça. L’Euefque d’Autuq amp;nbsp;(es colleguez dirét qu’ils luy prefênterent dere-’^l’cfJefdites letres des Eftats auec tout honeur deu à telPrince.Lciiipliâs vojiloir les receuoir ^otiïrlcur charge:Mais que le Prince les refufâ ne reconoiffât telle afléblée pôurEftats.Difâc ^“efiiseuffér cfte libremét tenuz il Fy fufttrouué pour laffeclio entièrequJftportoit au (crui-quot;'du Roy amp;nbsp;repos de fa patrie.Q^’il auoit auis de bone part,qu’on auoit enuoié aux prouin-^J'spoiirpratiquer l’eleélio des Deputcz.Que quelques vnsfeferoiéttellemét proftituez,qu’-’‘S3iiroicntpreuariqiiéamp; changé leurcaicrs.Enlômme qu’il defiroitpliiftoft eltre au centre

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L' HISTOIRE DE FRANCE.

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de la terre que voir jouer défi piteufeslt;r3gcdies,que chacun de jugemet pouuoit preuoitlt;» que pour obuier à la perte de tant de bons François,■amp; ruyne vniuerfelle de ceRoyaume:ilgt; fouhaittoit que la guerre le peut decider entre lesChefs amp;nbsp;principaux fauteurs de ces mifems. Et qu’il feftimeroit plus heureux de perdre fon lang en preferuât la vie de tât braue amp;nbsp;gctillc Noblefiè des deux partics,pmirla conqticfte de quelque Royaume ou Seigneurie comme foc cafion depuis peu de jours feftoit prefcntée.Et en cefailânt retirer là patrie,du mifcrable jonc de lcruitude fous laquelle on voulloit réduire la liberté d’iccIJe. Et qu’il falTcuroitquc le Roy n’eftoit point caulc d’vn fi prochain amp;nbsp;euident naufrage. Ains le pernicieux ConfeildeceuX qui ne tendoient qu’a fesjouyr de voir elpandrele lang des naturels François, dontildcman« doit vengeance à Dieu. Qif il auoit tousjours cogneu le Roy tres-debonnaire Princeamp;vctiU ble: Ibn naturel ellongné de tous delbrdres amp;nbsp;grandement defireux de maintenirfon peuple en bonne amp;nbsp;loyalle concorde. Qui eftoit le folide amp;nbsp;principal moicn de conferuerfaCouro-

7t

• nc.Aquoy tEuefque d'Autur, aiiroit refpondu que fil plaifoit audit Seigneur Prince entendre là charge, enfcmble celle delà Noblcfle amp;nbsp;du tiers Eftat. Il conoiftroit par bonnesamp;jiiftcs raifbnsfàuffon honneur Scrcuerencc, qu’il auoit cfté trclmal informe de la Enccrité donton auoit vfè en laditeconuocationamp;aflèmbléc dcfdits Eftats. Ets laquelle, feftoicnttrouuei les premiers pcrfônnages du Royaume: qui y auoient apporté vne grande pureté, bonnevo-lontcSi intégrité de confcience: dont ils auoient fait euidentepreuue par fouuerture detous bons moiens,pour aflèrmir perpétuellement la Paix en ce Royaume,ou le reftabliren fâpre-mierefplandeur. Puis prefentant les lettres delapartd’iceux Eftats audit Seigneur Princck fnpphercnt leur voulloir donner audience. Ce qu’il refufa- perfeuerant en fes premicresrf-monftrances.Leur dilânt en fin toutesfois,que fi lÈucfque d’Autun auoit quelque choie à luy propoferdela partduRoy,il luy donneroitamp; aux autres telle audience qu’ils defircroicnt.n quoyauroiteftételpôdu par ledit Eucfque d’Autun que luy amp;nbsp;ceux qui falfiftoicnt ne pou-uoient porter parolle audit Seigneur Prince en autre quallité que de,DeputCzduCletgcdeIJ Nobleflè amp;nbsp;du tiers Eftat. Et ncantmoins voians fes requeftes n’auoir lieu ,lcfuppliaauouct les humbles recommandations que luy failôient Mclfieursdu Clergé quiluyoffroicnttout honneur refpe6lamp; reuercncc comme a vn Prince tref Ilîuftre qui auoit ceft honneur d’eftic extrait des Roys de France: comme aufli feit le lèmblablc le Seigneur de Montmorin pourla Noblefiè amp;nbsp;le Prefidentde Poitiers pourde tiers Eftat. Surquoy le Prince remerciatrcf-huH'' blcment MelTieurs du CIcrgézdilânt qu’il les auoit tousjours aimez amp;nbsp;hônorez.Et qu’en tout ce qu’il luv eftoit pofi;ble,il les maintiendroit amp;nbsp;côlerueroit tomme auflî Meflîeurs delà Nobleflè eftdnt tour difpofé à leur faire fcruicc. Et pareillement Meflîeurs du tiers Eftatdcfqucb il auoit grand pitié amp;nbsp;comiferation pour les grans maux qui pourroient nimber fur leurs tef-RdatiS des tes. Et qucceftoient ceux qui lè difoiét les Eftats qui leur couppoient la gorge. Ccfaitlefdûs ^bafla Députez faluetent de rcchefledit Seigneur Prince amp;nbsp;fe retiretent. Les cnuoicz vers le Roy ezau Roy°* Nauarre faifant leur relation chacun des trois Eftats à part, récitèrent que le Chanccllier dcNauarre. autrcs officiers du Roy de Nauarre, les auoieb|eceus auec touteslesCourtoifiesamp; hônueurs Waimandc ^u’fl cftoit poflîble dc faire: eftant le Roy empeïché pourbattre la ville de Marmandepresde ‘ atliegéc ba Bourdcaux.Laquelle il laiflaàlavenuë dcfdits Ambafladeurs apres qu’ils eurent fait quelque parkRoy^ fubmiflîon vctballc audit Roy de Nauarre. Lequel eftant de retour en la ville d’Agentcccut de Nauarre lefdits Ambaflàdeurs enfcmble les lettres defdits Eftats amp;nbsp;entendit tout ce que lefdits Ambaf-fâdeurs auoient à luy dire de leur partfuiuant leurs inftrudionsquc fArchcuefquerécita,laif-

'S.

15;

St,

Iiiftniftions dc» Anibaf fadeurs à (rois fini.

fant les parolles piquantes amp;nbsp;qui auec aigreur fcmbloit contenir quelques menaces de hazat-der fon Eftat.Leiquelles l^it Archcuefquc de Vienne luy teit entendre en Ibn cabinet puisa« prcs.Ce que ledit Roy de Nauarre auoit pris en bonne part:amp; à icelles fait refponce bien douce amp;nbsp;pleine de bcncuolcncc. Lcfquellcs remonftranccs lArchcuclquc de Vienne l'eut en pleine aflcmblée. Quand aux inftrudions dcfdits Ambaflàdcurs elles contenoient trois chefs Le premier vnc gratificatie à fa perfône pour la qualité amp;grâdcur qu’il tenoit en ce Royaume auec vne femôccamp; priere d’afliftcrauxEftats.Le fecôd de fe joindre auRoy amp;nbsp;auxEftatspoiit réduire lèsfujets én vne Religion Catholique, Apoftoliqueamp; Rommaine. Le troifiéme des inconueniensamp; malheurs qui auiendroient de ladiuifiondeluy amp;dcsEftats. Etquelcfdits Eftaseftoiét relôluz d’emploier la vie amp;nbsp;lesbiens pour la rcduâiô des fujets duRoy â vnemef, me Religion. Le Roy de Nauarre leceut tout en bône part. Si qu auoir pleuré oiant lArche«^

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livre Q^VARANTETROISIEME. 348.

de Vienne reciter les calamitez de la guerre fiir ce poureRoiaume:fit refponcc aufdits J ’’tstant par lettres que par inftrußions bien amples dont la fufeription portoitù Meflîeurs uarce aux tenans les Eftats à Blois amp;nbsp;au dcRous des lettres.Voftre plus afFeótióné Sc feruiable a*

Wnry.La lettre eftoit tcIle:Meflîeurs je vous remercie trefaffedueufemét de ce qu’il vous ^P'euenuoier par deuers moy amp;nbsp;mefmes tels perlônnages de telle quallité 8c meritedefquels l’y'^ciisgeouïs tref-volontiersj Comme je receuray tousjours auec toute afFeßion amp;nbsp;refpeß ’'“''tee qui viendra de la part d’vne fi honnorable amp;nbsp;digne compagnie : Ayant vn extreme re-ceque je n’ay peu m’y trouuer amp;nbsp;vous monftrer en perlonne en quelle eftime je tiens

'’’'tcllealféblée.Et corne je fécondé vosvolontez en ce que vous defirez tous mettre fin aux '’’’•^’tamp;miferesdontCS Roiaume eft de fi long téps affligé: Et pour le remettre en quelque Meuteftat,promouuoir amp;nbsp;procurer enuersle Roy Môfeigneurjtoutes bônes amp;nbsp;fâirites or-'®nancesamp; reiglemes.Mais le fucccs amp;c euenement d’vne fi làinteentreprife tendât à.la refiau-

de ceRoiaume : depéd à mon auis de ce que requériez amp;nbsp;côfeillez au Roy,qu’il tende à • *^Paix.Si vos Requeftes amp;nbsp;côfêils tendét à la conlêruatiô de la Paix:ll vous fera aile d’obtenir bonnes prouifions à toutes vos plaintes , 8c remonftrances amp;doleanccs : 8i les faire

S'entretenir de point en point. Et par ce moien recueillir vous mclmes amp;nbsp;tranf 'quot;^^ttalapofterité,1e fruit de vos auis 8c conlcils. Que lÿ par le moien de quelques vns qui qu’ils fuiuenc 8c feiuent à leurs paflions ou proffit paniculicr,nefe louciét de perdre ^^rancevousvoLis lailTez efehapperdes mains la Paix tant necelfaire:j’ay grâd peur que vo-ƒ Wr amp;nbsp;le mien,aucc celuy de tant de gens de bien qu’il y a en ce Roiaume: 8c toutes nos Pwancesde celle affiemblccmeloient vaines.Et que tout ce Roiaume ne deuiéne non lêule-î’.^Hfriiftré du grand biê qui luy eftoit offert par celle affemblée:Mais qu’il foit encores pis, qu’il pnjffe fubfifter.Et parunt Mcffieurs,je vous prie de tout mon cœur amp;nbsp;affeólió, ^°'^loirencorcs délibérer fur ce point,duquel dependët tous les autres.Mefmes la confolatio ^o^itcntement que vous defirez 8c qui importe le plus à lEftat de ce Roiaume. Et de ceux ’'^Wonne peut faillir deux fois. De ma part je reconnois que non léulement mon intc-’'^cômedetous autres citoyens eft conjoint auec le public:Mais apres la perfonne du Roy .. i '^’’’’fegneur amp;nbsp;Monlèigneur fôn frerc,j’ay plus grand intereft à la conferuation 8c reftauratio pîRoiaume, que perfône de ce môde.Et par ainfi vous me trouuerez tousjours preft 8c af-'^'ûnnéa ûire auec vous,tout ce entièrement qui viendra au bien amp;nbsp;repos d’icclluy. Et a y Mîr tout ce queDieu ma donné dé moien 8c ma propre viercomme auffi à vous complaire yuiràtous en general : 8c m’emploierpour vnchacunde jous en particulieren tout ce nie fera polTible. Et parce que j’ay refpondu plus particulièrement à Meffieuts \^s Depu-ce que je délire 8c demande eftre reccu de vous : le feray fin a la prelênte: priant Dieu

‘Wurs vous vouloir bien infpirer amp;nbsp;illuminer par fa fainte grace amp;nbsp;Ion faint efprit.

^'finfttuélions du Roy de Nauarrecftoiét fort amples amp;cômancent par adions de graces cllats de luy auoir enuoié des principaux d’entre eux. Les loue du zele qu’ils ont Nauane * ’'*^*5namp;creposdeceRoiaumc:crainttoutesfoisquelaRcqueftequ’ilsontfaitcau Royjde

''^tolérer en ce Roiaume autre exercice de Religion que la Romaine:ne foit pas. la voie pour Eftat” l^tuenir a ce repos tant defiré:n’y d’appaifer les troubles qui feront d’autant pires que les pre- Generaux.

qu’il n’y aura moien de les pacifier quand bien à la fin les deux parties le voudroiét.Et depuis qu’on fait des ouuerturesfi dangereufes 8c fi pernicieufes à tous accords à ’‘■cnit que dereuoquer en doubtc,qu’en ces accors qui ontefté fairspar ci deuât le Roy n’a n quot;obliger fa foy,pour la conferuation de fon eftat amp;nbsp;de tout ce Roiaume. Que partant ledit deNauarreprie 8c reprie ladite aflcmblce au nom de Dieu,,amp; jjpur tobligatiô qu’ils ont 5''igt;iendu Roy amp;nbsp;de la patrie: d'y vouloirbicn penfer amp;nbsp;repenfer. Comme eftant la plus ha’-choie Scxle la.plus grande importance dont on aie jamais délibéré en Frahcc. L'es Pf'cconlîdercr non feulement ce qu'ils défirent, mais te que te poure Royaume peut côm-l*ortet: Et ce qui fe peut faire. Comme lemaJlade defireux de^mté qui neprànd pas ce / ^’‘gt;1 trouiie agréable amp;nbsp;à fon gouft, mais fouuent ce qui eft bien defplaifiint amp;amer corn- . J’^pliisconucnablealâmalladic. Que fil faiét mal au cœur des Catholiques qutjouyf-5t de leur Religion, fans qu’on leur face aucun trouble, veoir ceux de ladite Religion ^“lonla veutofterdu tout, apres leur auoir tant de fois accordé amp;nbsp;fi long temps perrtiilc. wauffi que les Eftats confiderent foigneidfiJPKîîft'H^’cn vain ôn feft efforcé de la chaffer

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.--J

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L' H S I T O I R E DEFRANC E.

de ce Royaume amp;nbsp;des Royaumes d’Angleterre, Hongrie, Boheme, Danncniarc, nbsp;nbsp;nbsp;’

Suède, Suyffc amp;nbsp;Allemagne ou elle à mis le pied. Et que fa Majefté à fait ferment en logne, de maintenir fcxercice de ladite Religion amp;nbsp;n’y rien changer de peur de troub et ftat. Ne farrefter a ce qu’on tient ladite Religion pour herefie. Car quand ainfi feroit ( quenon) elle ne fedcuroit*n’ypourtoit öfter par vne telle affemblée: Ainsparvnvo le General, auquel toutes parties font ouyes. Et quand a ce qu’on vouloirfaider de ex pic de fon pays de Beam, duquel l'exercice delà Religion Catholique fuft ofte par la Ç ” Bearnouia lt;^fc Roync fâ Mcrc. Ledit Roy de Nauarre à délibéré amp;nbsp;ja commencé d’y remettre ƒ Religion Religion. Et partant ledit Roy de Nauarre prie amp;nbsp;reprie ladite affemblce pour la

vouloir bicn penferamp; remettre l'affaire en deliberation. Quandaecque a i la Roync affcmblécdçfircqueleRoy de Nauarre fêconjoigncauccle Royamp; auecelle. Ledit

lt;lc Nauarre penfe leureftre conjoint par tout lien Naturel amp;nbsp;public. Et n’acu ja^^ par on nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autre intention que de luyobeyramp; faire tout trcs-humblc fccuRc* ; ,


Fcuficr,


•• 'ir

hour amp;nbsp;honneur de luy efire fi proche parent amp;nbsp;allié : amp;nbsp;rcconnoift luy cftrc tant oblige p tant d'honneurs amp;nbsp;de faueurs qu’il à receude figt; Majefté: qu’il nefe peut deurer plu ftroitte conjondion. Et fi elle fe peut accroiftre par humble feruice il le fera. Quand î qu’en particullicr ils défirent qu’il ayt à faire qu’il n’y ayr qu’vnc Religion Catholique mainc, amp;nbsp;quitter celle dont il fait profcflion. 11 a accouftumé de prier Dibv en vnefi belle aflemblée : que fi fâ Religion eft la bonne comme il croift, qu’il confermer amp;nbsp;affurcr. Que fi elle eft mauuaifêgt; luy face entendre la bonne amp;nbsp;illuminer o cfpritpourlafuiurc amp;yviurc amp;: mourir. Etapresauoirchafféde fôn cfprit tous erreur^» luy donner force amp;nbsp;moyen pour luy ayder à la chafler de ce Royaume amp;nbsp;de tout le mo fil cft poffiblc. L’Archcucfque de Vienne dit quelesMiniftrcs auoycnt laid effacer (e claufèentrehgne. Et que leRoyde Nauarrcla feitajoufter. Prie faffemblcedefc co” tenter defà refponce: amp;nbsp;ncantmoins fi elle en defirc vnc plus ample, la prie ne trouuer mau uais qu’en chofe de telle conlcquencc amp;nbsp;d’importance: il y penfc dajiantage amp;nbsp;attende ad d’vncafièmblce de ceux de ladite Religion amp;nbsp;Catholiques vnis qui fc doit fairepar com mandement du Roy à Montauban dans peu de Jours.Cepédant la compagnie fc peut afleur qu’elle trouuera le Roy deNauarre tousjours trelênelin amp;nbsp;affediôné à la Paix amp;nbsp;à tout cc qm appartient vrayement a fhonneur de DieUjau fèruice du Roy amp;nbsp;repos du Royaume: quau dcuroit pour ceft effet fe bannir volontairement amp;nbsp;aller pour l’honneur amp;nbsp;reputation du Koy Cxpofer fà vie hors d’icelluy aucc vnc bonnetrouppe demeime volonté amp;nbsp;affedion.

LcKoyde Nauarrefc

L B Äindy dix-huitiéme dudit mois,les trois fuftlits Députez feirent rapport à faffembW plaint de nbsp;nbsp;de ce qu’ils auoycnt conféré aucc les Députez des autres Eftats touchant la refponce du M

l'Efpagnoi. dc^Nauarre amp;nbsp;qu’ils auoyent prisfèmblablc refolution que le tiers Eftat ; amp;nbsp;refôlurcnt den faire la refponce au Roy. Alinftant îArchcuefquc de Vienne amp;nbsp;le Sieur de Rubempré df fiifdits Députez des trois Eftats, dirent à faflèmblée que le Roy de Nauarre les prioitâ' uant que îaflèmbléc fê departift, interceder vers le Roy d’Efpagne pour luy rendre fon Roy* aume qu’il tenoit injuftement.’dont ils auoycnt oublié de parler faifant le difcoursdclcurlc-gation.Bigot fvn des Députez du tiers Eftat Auocatdu Roy au Parlement de Rouen en ntic récit à tafteblée.Et côme ils auoiét aucc les Députez du Clergé amp;nbsp;de la Nobleffc,fait refponce au Roy touchât le Roy de Nauarre par la bouche de fArcheucfque de Lyon amp;nbsp;demada co ge pour tous. Mais on ne voulut toucher à la demade du Roy fexc ufâns tous qu’ils n’auoient

AmbafTa-deurs au kiarrfchal d’AnuilIc.

Lettres du Marcfchal

affemblée apres difner,p(^rreceuoir ceux qui eftoicnienuoiez vers le Marcfchal d’AnuilIC' ouïr amp;nbsp;entédre kifet de leur Icgatiô.Qui fut que àiât trouuc le Marcfchal en la ville de Mót' pcllierdls luy auoiét prefeté les lettres qui luy eftoiêt eferites par les Eftats:amp; propofé les cho' fes defqucllcs ils auoient c^é chargez par leurs memoires amp;nbsp;inftrudions. Lefquelles il aiioit prilês de bône parc.Mettât à foppofite beaucoup de raifons en auât qui deuoient mou noir les Eftats d’étretenir laPaix pluftoft que remettre ceKoiaumeaux troubles dót il choit forti.Ain fi qu’il cft plus au long contenu ez inftrudiôs amp;nbsp;lettres par lui baillées aufdits Ambaifadeurs. Mais il faut notter, que les Proteftâs amp;:Catholiques vnis aucc lcdiiMarcfchal.' ne vouloiétpas que les lettres,inftrudiôs Sz parolles de crcâcc fuifet tenues Iccrettes amp;. cômuniquécs feule-met auditMarefchal. Mais le tout fut dit amp;nbsp;feu publiquement comme vous verrez.

L B deffus poitoit à Mçfiicuis Mefiieuts de faffcmbléc fc tenant piclêntcment en la tille

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^«Bloys.Parce que ledit MarefchaljProteftâs amp;nbsp;Catholiques vnisjenfemble les Députez du ^'deNauarre amp;nbsp;Prince de Condé:auoycnt protcfté de nullité cotre lefdits EAats qu’ils te- an. ƒ quot;^yentpouraiTembléeillegitime des le vint-deuxicme SeptembrCj mil cinq censfcptante fix: ^lîproteftationauoitcfté enuoyéeau Roy qui fit rcfponce le 28. Octobreenfuiuant. , !''1essieVrs j’ayeftimcvn grand honneur amp;nbsp;faneur, qut voftrcaflèmbl ce m’ait corn-

quot;'Uniquepar Meflîeurs du Puy,de Rochefort amp;nbsp;de Tollé les Députez prefens porteurs, leur A,-fur ce qui fetraitte en icelle. Lequel comme Catholique, yflii delamaifon qui fcft

quot;onferuéele nom des premiers Chreftiens;ôc ayant efte cflcué 8)i. nourry en cefte Sainéte Rc-quot;o'on: l’ay trouué amp;c trouuebon. Et pour fobtenir jefacrifierois tres-volontiers ma propre P ne le pouuant faire pour vn meilleur effeét. Maisconfidcranrcc quifeftpalTé amp;nbsp;îalâi- U,-

'quot;quot;ounous lômmes : j'ayeftimécftre mon deuoit comme Officier de cefte Couronne,vray ^naturel Confeiller d’icelle : de vous reprefênter par les inftruéhons que jay baillées aufdits

hmpoffibillité, defteduer cefte intention, M’cftanreflàyé de vous remettre deuât • lquot;5yeux ce qu’on doit peler au parauant que de nous plonger au gouffre des mal-heurs, qui quot;oiisont tant affoibly amp;c defquels on cfperoit eftrc a prefent dehors : tant au moyen de fEdit

Pacification, que du bon conleil qu’on fe propofim deuoir eftre donné au Roy. Vous ^quot;Ppliant le balancer auec cela que j’ayditde bouciieaufdits Sieurs Députez. Et croyez “l^fjaytrop faid depreuuc de la fidelité amp;nbsp;affedtion que moy amp;nbsp;les miens portons au Roy

Couronne, pour ne manquer au deuoir de vray amp;nbsp;fidellc fujet. N’ayant jamais '’'^ueaeeque j’ay eftimé pouuoir apporter repos amp;nbsp;traiiquihtéà cepoure àc defolé Roy-

Lequel fur tout,nous douons empefeher de tenter vue dernicre Iccouftè, pour le voir l’^Wattcnuc qu’il n’a quafi plus que la fiipcrfitie. le vousfupplie encorcsderechcfMcflî« quot;’'quot;5ybienpenlèr:amp; eftre afteurez que de mon cofté j’y prefteray tout le moyen amp;nbsp;le pouuoir ’îquot;quot; h IE V m’aura mis cz mains : ainfi que lefdits Sieurs Députez vous dilcouront plus par-quot;'quot;dierement, fur Icfquels me remettant je me recommanderay humblement à vos bonnes

Etpricray D v Melfieurs vous donner enfanté longue vie. De Montpellier ce l^pfiéme Feuriermil cinq cens foixantc dix-fcpf amp;nbsp;au bas.Voftre bicnobeyflàntamy à vous fî'rcferuice Henry de Montmorency. Scs Inftiuôhons nortoyent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Inflruftion*

Lïd IT Sieur Marcfchal à tres jufte occafion de rendre de tout lôn coeur tout le remer- du

quot;'^rtientpoffible, àMeffieursde ladite aflemblée pour l’honneur qu’ils luy font: örfeftime ^quot;ilsontdeluy. Reconnoilïàns qu’il cft ylTu ainfi qu’ils luy rcprelentenr de la Tige de celle Ambafla-^aifon qui à produit tant de grands perfonnages, fiddles a leur Prince amp;nbsp;patrie . Qui auec lîursmeritesontefté pourueuz amp;nbsp;cllcuz à de grandes honnorables charges, cl^uelJes ils nuaux. ®ttousjours faitftparoiftre combien ils cftoyent amateurs du leruicede leur Prince amp;nbsp;de ^augmentation de leur Couronne. Si ceux làont tousjoiirs efté pouftez de celle fpicndide Monté: amp;nbsp;en ont tendu Siprodujét en public les effeCls,ledit Sieur Marcfchal (qui grace îDiïv àtantretenu de la bonne inftitution amp;nbsp;nourriture paternelle,qu’ilne mefeonnoift fuquieftdelôn deuoir) eft prell amp;nbsp;apareillé defuiurc la trace de Icsdeuanciers: amp;nbsp;aymeroit quot;quot;eux jamais n’auoirefté mis au monde, que dclouillcr amp;nbsp;contaminer cell illuftre amp;nbsp;fleurif Mtrenom,que la mailôn de Montmorency fell acquis : delàlource de laquelle il cft forty fînsdegencrerde leur fidelité amp;nbsp;aflfeôlion.Or fi par lepaflé les occafions, efquelles les deuan-®s(efont employez pour la grandeur de ce Royaumc:ont elle diflferentes à celles d’aujour-^uy ; il faut troyre que le but à tousjours cite lèmblablc. Et que les trauaux amp;nbsp;fcruices qu'-'IsontfàitSjtendoycnt à la fplendcur amp;nbsp;félicité de celle Cou rônc.Il faut donc confiderer que-^îîqiioynousvoulonspencr,eft pour ccftclèulecaulc.Etquicôqt^s ne fcftudieraàlêlâcri--fopour lebié de fa patric,eft indigne d’eftre nay en icelle-.n’y porter titre d’hôneur quel qu’il foit-Ledit Sieur Marcfchal voit amp;nbsp;à veu amp;nbsp;conneu occulairemct,quels ont efté les maux dót uousauons efté opprelfeziSc qui ont quafi réuerfé ce grand amp;nbsp;flc^lTant nom François,inuin- Occafion cibleamp;formidablcàtout le monde.Mais pcnlêdela caulc dont ils nous lont procédez,qu’el-

‘'^neîe punie attribuer a autre que a la volotc de Dieu qui pour nos pcchezÔé fautes les nous îeniioyez. Il ne le peut dire quafi autrement. Bien confefte il que D i ev qui retient en Weeret jugement les railons pour lefquelles il nous afflige; a permis dans le cœur des Jiommes la diucrfité de Religion. Mais difeourant enfon entendement que tous moiens tant Re'ig’oquot;’, ordinaires que extraordinaires,ont efté inucntezamp;cxcogitcz par tous les plus figes mondains

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lin-

L.aReligion ncs’ültc ai-fément du . ca-urdej hommes.

Deux Religions com patiblcsen vn Eflat

Languedo.

Vnionde plulicurs. Proteftans amp;nbsp;ieursjfor ces.

de ce Royaume pour coupper la racine qui auoit pris pied dans le cœur de la plus part des perfonnes d’icclluy J pour ladite Religion : lefquelsn’y ont peupreffiter. Et queauonsd-prouué par tant de perte de fang, de violence, meurtres amp;nbsp;infinis autres aâes tant hoftil-les amp;nbsp;horribles, que le fouucnir qui efi encores douant noz yeux, nous en fait trembler : que la force des hommes ne peut^maiftrifèr amp;nbsp;domter le cœur de ceux qui ont rentenderaent touché de la Religion . Et lefquels fè reloluent à patir amp;nbsp;perlenerer amp;nbsp;fe rendre perfeuerans aux troubles Sgt;i. alfliâions qui leur viennent : il ne peut Ce reprefenter qu’il foit rjualî peffi-ble aux homrnçs de mettre fin à ce que D i e.v fell rclcruc comme maiftte Si Cciut3teoi des cœurs d’vn chacun. Etpour confelïèrjuftcmcntdccequi eftdelôndefir: 11 veut dire amp;nbsp;attefier deuant Dr EV Scies hommes, qu'ilnyacteaturedumondequilepuiflefur-palfcr d’affeétion amp;nbsp;volonté pour l’augmentation delà Religion Catholique, Apoftolique Romaine*. En laquelle il à efténourryamp;cfleuéamp; dont il faitamp; fera toute fa vie vrayeS: ouuene profeflion ; eftant poulï’é d’autant de pieté, zellc Se affeélion pour lefoufticn d’icelle, que homme puilfe elhe ; Et prie D i e v qu’il luy face la grace de pouuoiràfon honneur amp;nbsp;gloire, facrificr là vie pour vn fi bon, Sainét amp;e jufte elFeôl. Ceux de la Religiona-pre^ent lont fondez en tant de dîners Edits Sê concevons, approuuans leur Religion qu'ik ont leilée de leur lang rqu’il eft bien mal aifé de les faire condefeendre fi aifémentà fedépartit de ce qu’ils ont achepte fi precieulêment : amp;e qu’ils jugent lêul remede pour les faire viure amp;demourercn ce monde. Et qui plus eft, le dernier Edit obtenu tant folemnellerocnt amp;nbsp;aucc l’intercelfion des Princes eftrangers; leur a fait connoiftre que ce que pluficuri difent, que deux Religions fuflcnt incompatibles, n’eft vray: veu qu’en fi peu de temj» que D I E V àfaiél pleuuoir fur nous celle benediétion de Paix : Ils ont pris telle habt* tudeenfemble, Ipeciallementcnccpaysde Languedoc, quiellcompofé de fi grand neW-bre de ceux de la Religion: qu’ilsfe voyent méfiezez villes, lieux, maifons,familles) voyrc jufquesau liél: cfquels il faudroit mettre vn entier diuorcefila liberté de laquelle ils font entiers polfcfiêurs, Si qu’ils efiiment plus que leurs vies: leur eftoittollneamp;'æ fiée. De maniéré que fi violemment on vouloir prandre refolutTon de rompre l’Edid, fur lequel ils fe font entièrement fondez: Si leur interdire leurdite Religion: Ilefiit«' mal aifcamp; quafi impolfible d’y paruenir. Car fi faut confiderer qne l’vnion amp;nbsp;volonte des perfonnes, les rend forts amp;nbsp;inuincibles : comme au contraire la diuifion Si partialité ap)porte toute ruync Si fubuerfion. Or ceux du pays de Languedoc qui eftl’vnedes plus grandes Prouinces de ce Royaume: efians affemblez en leurs Eftats principaux: ont folcnnellofncnt juré en prefence dudit Sieur Matefchal Si du Seigneur de loycufcLieutenant pour le Roy: l’oblêruation amp;nbsp;entretenement de l’Edit. Et auec vn cœur ouuett déclaré, vouloir viureamp;mourirenicclluy: comme le jugeant tres-neceffaire entreeuxpout

leurconforùation. Encores qu’on nepuiffedire queefdits Eftats ilyeuft nombre de ceux de la Religion qui les peut contraindre à faire ce Serment, comme il fe veoit par les ades. Et à cela fè font rendus fichez Si arreftez . II faut donc inférer qu’ayant celle connoiflân-ce, qu’ils ne peuuent demeurer entr’-eux fans cqualité: Ils la voudront garder inuiolla-blement. Et penferont que ceux qui la leur voudront öfter, feront violateurs de leur repos Si feminateurs de nouueaux maux : qui leur font encores fi recents que la feuleaprehen-lion d’y rentrer les tranfporte de paffion en i'obfcruancc de leur tranquilité. Donquesfiain-fi eft que celle refolution foit fi auant dedans l’interieurde l’ame de tous vnanimement en ce pays ; Si fpeciallement de ceux de la Religion qui par tant de preuues ont demonlire comme ils veulent achepter celle liberté à eux donnée par l’Z’dit : ledit Sieur Marefchal lailfea penfer à Meffieurs del’affÂiblée, Fileft en fapuilTance depouuoirce qu’ilsluy demandent. Et fils n’attireront pas fur ce Royaume Si fpeciallement fur lefdits pays de Languedoc, tous les mal-heurs qu’on peut imaginer.Lefqucls pourront prandre tels traiôls,Que au lieu qu’on eftime coupper le chemin? la malladie qui à affoibly ce Royaume : on nous plongeroit dans vn gouffre de tel mal-heur, qu’il n’eft pas/quafi loyfible de dire ce qui en peut venir enlafan-Oefcfpcrcz. taifie.Car le defêfpoir tranfporte les hommes hors de la raifon : Si les contraint fouuent d oublier leur deuoir. D’autât que naturellemct chaeü eft enclin à la làluatiô de fà vie amp;nbsp;liberte.il quepour lacôfêruer,on rccerchefâs autre cófideratió tout ce qui peut apporter prcfifit.Lcdir Sieur Marefchal à bie voulu diredemet repreféter les dagers amp;: eucnemésjpolfiblcauparauat

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LIVRE Q_V ARANTETROISIEME. 550.

Ihnfon particulier faire aucune relponce.Eftimant eftre le deuoir d vn vray François,dc fai-'ctoucher ce qui caufe amp;nbsp;peut caufcr nos maux, à ceux qui ont le moien d’y remédier. Et l’eût faire entendre ouuertementlôn intention: Ayant communique de ce fait ( tant importât 'lûilexcedequafi la capacité commune ) aucc plufieurs notables perfonnes qu’il à a cefte fin appeliez. 11 à trouué apres la proteftation cy deuantfaite ( qu’il Jeûie comme Catholique fa-'lîncement 8c augmentation de là Religion autant que nul autre ) Que ce fait eft general amp;nbsp;chai ne veut ‘'’’porte à tous les Catholiques amp;nbsp;à ceux de la Religion qui ont receu fEdit amp;nbsp;jouylïènt d’i-quot;tliiyfpeciallement au Roy de Nauarre amp;nbsp;à Monfeigneur le Prince de Condé. 'Tellemenç je Nauanc ^”11 ne luy eft polfible de fen pouuoir refoudre n’y donner furce relponce arreftée lâns auoir Pnncc dç ‘‘onimuniqué amp;nbsp;conféré auec eux; amp;nbsp;tous vnanimement confideré les rations amp;nbsp;motifs qui ’quot;’tpouifé ladite aifcmblée de prandre le chemin auquel ils veullenr entrer,Afin que cela leur ffcnt reprefenté tout ainfi que ce fait eft general amp;nbsp;non particulier: on puiftè au nom du Ge-’’etalqui à efté intcrefle:prandre vne bonne amp;nbsp;lâinte refolution qui puiftè apporter contente- * '’’tnt à ladite aifemblée: bon repos amp;nbsp;foullagement à ce poure Royaume, qui ne peut plus ^dpirer des grandes iccouflès qu’il à euës.Et leiquels fi Dieu ne le regarde de ion œil de pitié amp;nbsp;illumine ceux qui ont IcTimon amp;nbsp;adminiftration d’iceluy en main: eft en extreme peril -gt;1«retomber en vn tres-dangereux accident. Lequel fera plus dur a fupporter, d’autant qu’il tiendra lors qu’on penfoit vcoir le Nauire au port amp;nbsp;cftrc exempt de Naufrage apres vn fî grand orage amp;tempeftc qui fauoit quafifubmergc. Tellement que ledit Sieur Marclchal humblement ladite aflemblée, auoir agréable fâ refponce. Laquelle il ne peut, ny ne

•initiaiteautreconfiderant que fil eft en leur main de donner relafche à vn fi grand amp;nbsp;peril-hüx mal amp;nbsp;ils ne le font^ ils encourront à jamais fire de Dieu fur eux. Et au lieu de la bc-quot;ttÜftion qu’on fe preparoit leur donner pour leurs fâgesamp;t prudensauis: les execrations amp;nbsp;’’’^lediétions du peuple qui patira tout le long de cefte cruelle Guerre : lôntfuifilantes pour hsûire rendre odieux à tout le monde. C’eft en fomme ce que ledit Sieur Marefchal peuta-P’tlênt faire entendre amp;nbsp;»monftrer à ladite aftcmblée. Laquelle tlfupplie encoresd’encon-focr pour donner au is au Roy d’vn affaire qui impoitc le bien ou le mal de ce Royaumc.Et de ■’’’cttreplus d’vne fois en balance tout ce qu’on peut juger digne de confideratiô.Eteflire plu-Mla douceur que la cruauté tant defagreable amp;nbsp;detcftable à Dieu amp;nbsp;au monde. Laquelle ^’ûîutélèraen regne fi les mal-heurs nous font rentrer en nos premiers tourmens.Appellat le ^’tSieur Marefchal Dieu à tefmoinjdu regret amp;nbsp;dciplaifir qu’il a en fô cœur, de fe voir réduit ””’plusdangereufcsamp; petilleules extremitez qui fc puiffent prefentcr:dcfquelles i^èra deli-’’’cfilaprouidêccde ladite afféblcemct en poix i’impolfibiilité qu’il y a de venir à la fin qu’ils iltfirent. Qm eft fvnion en la Religion Catholique feule, a laquelle de fôn cofté il à plus de ’■turquenul; Et la voudroitauoiracheptcedefonfang: pourueu qu’il fc peut faire fansla ^yneamp; defolation de ce pouure Royaume. Duquel eftant Officier amp;nbsp;de ceux qui y ont au-’hotité; il veut eftre jufques à la derniere goune de fon fang vray amp;nbsp;fidellc feruiteur. Rc-’’’creiant humblement ladite affemblée du bon amp;nbsp;faint jugement qu’ils font de luy. Enquoy ’h ne feront jamais deccuz ny trompez . Ains fera tousjours paroiftre qu’il ny a aucun en

Royaume, qui le puiftè en cela fur paftèr d’affedion. En laquelle il demeurera ferme amp;nbsp;'“ûiollable à jamais. Fait à Montpellier le huitième Feuner, mil cinq cens foixante dixfcpt Henry de Montmorency.

, Le rapport fait de leur voyage vers le Marefchal d'Anuille : L’Euefquefaifàntla relation ’^Lglife, le Gentil-hommc à la Nobleftè amp;nbsp;le troifiéme au tiers Eftat ; îk neantmoins tous-J^Tsfaccompagnant les trois enfemble : fut arrefté fur l’auertiftèieent qu’ils donnèrent que ‘jClergé amp;nbsp;la Nobleftè fc deuoyent aflèmblsr le jour fuiuant en l’Eglife Saint Sauueur pour ’’fliDcret fur le mefmc rapport: comme auflî fur quelque traitte de Paix qui courut depuis le ’«ourdcBiron deuers le Roy de Nauarre : qucquelques Depute^ du tiers Eftatle trouue-'oyent en ladite affemblée amp;nbsp;confereroyent auffi auec Icfd ids du Clergé amp;nbsp;delà Nobleftè pour en faire apres leur rapport. Ce qui fut effedué ôc faflemblerent le jour fuiuant qui fut '^pcnukiémcFcurierau matin. Aucuns des Députez des trois Eftats en l’Eglife Saint Sau-“'ur. En laquelle aflêblée fut entr’autres difcoursfaitouuerture par quelques vns du tiers E-’«fjdcfaire inftâce de la Paix enuers le Roy ôcfouftenu à l’oppofitc par d’autres tât duClergé ^’’îdelaNoblçftèjque cela nefe pouuoit faire fans conireuenir diredement à f Article de la

Xxx iij

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l-curier, 1577’

L’ H S I T O I R E DE FRANCE.

Paix.

Religion porté par les Cayers : En forte que cefte affemblée Ce départir fans effeéf. Le dernier du mois les Députez des trois Eftats furent conuoquez a Saint Sauueur,pour ouyr la négociation 8c remonftrance de la Paix que fit le Duc de Montpcncier eftant de retour du Roy deNauarrc.Et d’autant que le heu n’eftoit afïèz capable,il dit aux trois ordresfvn apres {autre ce qu’il en auoit fait coucher par eferit dont la teneur fenfuit.

Hatenguc du Duc de

M E s s i«E V R s vous fàucz qui à efmeu leurs Majeftez de m’enuoicr vers le Roy de Na-Montpécicr uatrc : Et Combien la fàifon ou nous eftions lors de mon partement, mon indifpofition ,aagc lorrguerir du chemin me pouuoitdifpenfor d’vn fi fafeheux voiage. Toutesfois poflpofant LTrs le Roy Cefte peine 8c trauail,â l’affeéfion que j’ay au treshumblc foruice du Roy 8c repos de la France: de le n’ay différé de fenrreptandre 8c aller trouuer ledit Sieur Roy de Nauarreen la villed’Agen, pour a a Qij apres Juy auoir bien particulièrement fait entendre, fintention de leurs Majeftez : 11 ma reprefenté tant d’occafions de mefeontentement 8c de deffi^nce qu’il dit auoir: que je me fuis - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• veu plufieurs fois en terme de m’en reuenir fons rien tirer de relponce de luy, qui peuft fatif-

' faire à ladite Majefté. Finallemcnt je luy ay fait tant de bonnes 8c fainôtes remonftrances en public 8c en particulier, quile deuoient mouuoir defo rangeràlaraifonScreconnoiUref® que par droit diuin 8c humain il doit à fon Roy 8c fouuerain Seigneunque je fay laiffé en bone volonté de recercher tous les moiens qu’il pourra-pour paruenir à la Paix: Et qu’il neuen-dra à luy que ne faions. Ce que auparauant mon arriuée en cefte Court, j’ay fait entendre à leurfdites Majeftez par Monfieur de Riche lieu. Et depuis par Monfieur de Biron afin qu-il leur pleuft fur le fait de la négociationprandre quelque bonne refolution. Leur aiant par eux propofor tous les moiens 8c remedes que j’eftimois les plus propres pour pacifier les troubles qui de fi long temps nous trauaillent. le croy Meftieurs qu’il ny a petfonne devons qui face doubte du zele que j’ay tousjours porté à fauanccment de {honneur de Dieu, amp;

fouftenement de ÎEglife Catholique amp;nbsp;Romaine. Et qu’en vnc fi faindte querelle amp;nbsp;poft leferuice demon Roy: Paya toutes Icsoccafions qui fo font prefèntées, expoféma vieamp; Raifonsdu mes bicns. Et affifte a plufieurs batailles tant en laprcfoncedefàidajeftéque commefof Môtpencier Lieutenant General amp;nbsp;ayant charge de fon Armée. Ceneantmoins quand je confiderc àperiuader maux que les Guerres pafTées nous ont apportés: ßc combien ladiuifiontcndàlariiynf^

la Paix en

Frace au ce les reformez.

defolation de ce poure Royaume: Combien nos voifins cftrangcrs font leur proffit de nofttc mal-heur.- amp;nbsp;talchent denousy nourrir afin de veoir vnclubuerfion ennoftre Eftatquiae-fté fi flcurifïànt 8c la Nation Françoife Ci redoublée 8c crainte de toutes autres nations.Quand

jcpcnfea^flilcpeu de moyens que leurs Majeftez ont de faire la Guerre. La perte que fêroit de tant d’hommes expérimentez au faiét d’icelle Sc affectionnez à leur feruice : enfenf ble le defaut de tant de chofes necelfaires ; les forces que ticnnet nos ennemis tant en ce Roi-aume qu’ez pays eftranges : les grandes debtes du Roy amp;nbsp;le peu de moicn voire de tout nul j de fe pouuoir jamais aquiter fil faut recommencer la Guerre : Que les journées amp;nbsp;batailles que nous auons données depuis feize ans en ça, n’ont pas tant proffité pour appaifer les troubles amp;nbsp;amener à la vraye connoilfancc de noflre Religion Catholique ceux qui fen font diui-fez qu’euft fait vn amendement de nos vies auec vnc bonne reformation en tous les Eflatsde ce Roiaume laquelle cft trefiieceffaire. Dauantage quand je me reprefonte deuant les yeux les calamitez efquelles j’ay veu le poure peuple plongé par tous les lieux ou j’ay paffé à mÔ volage , amp;nbsp;fans efperance de jamais fen pouuoir relcuer finon par le moien d’vne Paix, laquelk vnanimementamp; d’vn commun acccord tant les Catholiques que ceux delanouuelle oppi-nion m’ont faitRequefte de procurer à fendroit de leurs dires Majeftez.Mercprefontant d'ailleurs les pilleries,oppre{Fi«ns, rançonnemens, violences de filles amp;nbsp;femmes amp;nbsp;autres innunie-rables indignitez qui fo commettent en leur endroit: voire qu’on ne leur donne aucune patience ou relafche,ce qui les met au delèfpoir.-tant pour veoir aufli la marchandifo,lagriciilturc amp;nbsp;le traffic cefler:que pou^eftre fpolliez deleurfdits biens: Aucuns d’eux contraints d’haban-donner leur pays amp;nbsp;les autres impuniment meurtris amp;nbsp;occis. Finallemcnt me refouuenantdc la guerre que ^Empereur Charles le quint à eu cotre les Potetats d’Allemagne pour meffflc occafiô que celle qui foffre:aiât eu les principaux autheurs d’icelle captifs amp;nbsp;à là mercy: Et neâtmoins réduit à cefte neceffité de les laiflèr viure en fexercicc de cefte ReligiÔ.Et aiât aufli efgard que le Roy d’£fpagne qui eft tant Catholique,apres auoir fiiit fi long téps la Guerre^ païsbas:à efte eStraintpour lacôfcruatiô de/bn obeïfTâcc accorder à 5. ou 4. des Princes qm tiennent

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LIVRE Q V A R E \ T E T R O I S I E M E. 351.

tiencnt Ic premier degré cc qui auoit efté côclud par les £ flats pour le fait de la Religiô.Tou-i«ccs confideratiôs Meflieurs vue infinité d’autrcSjque je vous pourrois amener pour fexperience de mon aage amp;nbsp;le maniement des charges amp;nbsp;affaires que j’ay euz:font que je fuis cô-'rjint donner auis à leurs Majeftez de fc refoudre à vne Paix. £tadouciffant ce qui eft dcîe-fcoitteoblêriiation de la declaration qu’il a n’agucres fait publier : vouloir ramener ceux de l’nouiielleoppinion à quelque bonne raifon. Auffi que je leur ay tefmoignc la volonté dudit ^ieurRoy de Nauarre eftre difpofée à retrancher amp;nbsp;diminuer de f£dit de Pacification der-‘’ret. Eftant le leul remede amp;nbsp;le plus expedient que je fçache au mal qui trauaille la France.

mefcmble Meflieurs que pour la confideration d’iceluy vous deuez auoir ce rriefme fenti-quot;’û'tauecmoy, amp;nbsp;faire Requefte à leurs Majeftez d’entendre à la Paix amp;nbsp;d’ajoufter tels au-^«moiés amp;nbsp;raifons pour y paruenir 3 que la neceflité qui nouseft à tous cÔmune le requiert, ^onqiieparcela j’entende approuuet autre Religion que la Catholique amp;nbsp;Romaine. Mais citant d'aiiis feulement de tollerer 5c fouffrir pour quelque temps celle que tiennent ceux de • ‘’nouuelleoppinion. Et la leur permettre en quelque lieux qu’on conoiftra apporter moins troubles 8c dommage à ce Roiaume. Attendant que par vn bon Concile ou autre tenue ou par autres bons moiens, leurs Majeftez aient tellement remis amp;nbsp;reconcilié leurs L'jets les vus auec les autresiquc Dieu nous ûce la grace de ne voir autre Religio régner par-nous que la Catholique amp;nbsp;Romainc.Qui eft celle que leurs predeceflèurs Roys ont tous-lotirs tenue amp;nbsp;fuiuic 8c en laquelle je protefte viure 8c mourir.

aiant acheué,fut remercié par le Prefident Hemard de Bourdeaux pour tout le tiers ™atdufoin qu’il auoit de ce poure Roiaume .Et le fuppliereni de permettre de faflèmbler pour en délibérer. Ce que par ledit Sieur eftant prins de bonne partdeldits Députez du tiers

fe tranfportcrent à hnftant en la maifon de la ville. Ou aians mis en deliberation la pro-pofeion dudit Sieur, conclurent à la pluralité des voix que le Roy lèroit fupplié par Requefte ^titcde re-vnir fes fu jets en la Religion Catholique Apoftolique ôc Romaine par tous moy-

8c legitimes^fans Guerre : félon 8c ainfi qu’on auoitdonné charge à Verlôris de oollipplier quand il failoit fa charge, par deliberation fur-ce faite le quinziéfne lanuier der-’’'n-.laôtc de laquelle féroit attaché à ladite Requefte. En cefte aflémbléc le Député de Car-'’lamp;nneoppinafeulpourlcGouuernementdcLangucdo. Car ceux deToloîeny voulu-alTifter. Auffi les Députez des Gouuernemens de Champagne, Picardie 8c d’Orleans ™'^td’autrcaujs. C’eft affàuoirqu’onfc deuoit purementatrefteràîArticle du Cayertou-la Religion. Mais la pluralité l’emporta tellement que la Requefte fut dre^ée parle Wident Hemard, Bigot 8c Bodin.Et leuc Sc arreftée en vne autre alîcmblée qui pour ceft

faite apres difiier. Et affin qu’on ne mift aucune condition en ladite Requefte; il fut pour ù Re-’ïMlc que leRoyfcroit fupplié de nous donner la Paix purement ôc fimplement. Combien ^Octrois Gouuernemens ajouftoyent, fi faire fe pouuoit. Or d’autant que les autres qui ne Paix, vouloyent demander la Paix, auoyent reuoqué en doubte lapuiftance des Eftats: diûnt

, ^“'Iseftoycnt finis: Bodin Député de Vermandoys, ayant à pgt;arler le premier en îablénce Députez de Paris remonftra, puis que les Eftats prenoyent ouuerture feulement parla Nolition du Roy; qu’ils ne pouuoycnt prandre fin que par la clofture d’icelle ; alors que 5 ^oyauroit licencié les Députez: Ce qu’il n’auoit faid : Ains au contraire leur auoit de-^'’’l’itrefexprcffement de partir. Et par confequent que les conuenticulcs ôc affcmblées par- Eftattkur 'æi'Jicrcsfaites le jourprecedent au nombre de trente,ncpouuoyent préjudiciera taffemblée S^neralle du tiers £ftat, qui eftoit encores de cent cinquante ou enuiron. Et qu’en tout corps ^Colleges la pluralité des deux tiers prefens, donnoit tousjours I^y au fur plus. Alléguant “ftclales Loixà propos. Et qui plus eft les Loix des Romains ne permettoyent point que ^Luette fuft conclue 8c dénoncée que par les grands Eftats du peuple. Et neantmoins que Cfniu/tatis ’Hixfe pouuoit conclure 8c arrefter par le metiu peuplciattendides difficultez de la Guer-

bien 8c douceur de la Paix. Il auoit auec luy fix Dep utez de 1 Ifte de France. Defquels f'biyde Clermont voulant defauoucr ledit Bodin fut blafmé delà Compagnie 8c pouffé l ’’^ttudcmentdes Députez de Guyenne 8c de Bretagne. £t à peu qu'il nefutchaffé delà lal-' Le qui luy fit porter cfpée les jours fuiuans crainte d’eftre offencé.Somme que le vintfeptie-'’’cFeurier la Requefte fut prefentée au Roy par la plus part des Députez qu’il rcccut : de la-‘l'^dlela teneur enfuit.

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Mars, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

UcqLfl^c S I R E J voftre Majcfté à alTcz coneu,comme auffi vn chacun à peu Juger: que les Dep“' prtfentée tez de voftte tiers Eftat aflémblez en cefte ville par voftre commandement onttousjoursac* k tiers^E^ftat ^ompagnc leurs deliberations de telle intégrité Si fincerité:que Ion pouuoit fouhaitter.Sieft* pour entre- Ce qu’îls n’oüt pcu cuiter qu’ô ne leur ait impofé d’auoir fait ouuerture à la Guerre. Cornffl“ «nir laPaix fjjj fauoicnt allumée Si embfafoe par tous les endroits de ceftui voftre Roiaume.Ce qui a “• tous^fc's'fii fté autant eflongné de leurs intentionsjComme ils ont tousjours Jugé que par le moyen delà jetsàiaRe Guctre St troubles auenus en France depuis 15.ou 16. ans en ça: il n’en pouuoit rciiflir qu“ iique nuis” totalIc ruïnc des fujets de voftre Majefté:tesbranlement de voftre EftatjSe lafubuerfiondfi fans Guerre la Religion Catholique, Apoftoliq UC Si Romaine : fi par la revnion de la volôté de vos fujets il n’y eftoitpromptemêt pourueu.Ce qui à efmeu lefthts Députezjtefoudre en eux par cyde-uantamp;dés le 15. lâuier dernier, ainfi qu’il appert par fexrrait de leur regiftre cy attaché: que voftre Majeftéforoit treshumblemétfuppliéc vouloir rc-vnir tous vos fujets en la ReligiôCa

La pcefontc Requefte à efté accordée en hïTéblée du tiers Eftat à la pluralité des voix,le le“'

chc vers le Secretaire Greffier dudit Eftat. Surce le 2. de Mars fut mis en deliberation au Confeilde

Requefte du tiers Eftat Si en ce faifant traitter la Paix aucc les Princes'.LaRçi-ïaPaix. ne Mere feit merueille de bien dire pour la Paix Si fut focondée c^i Duc de Montpencict Dcputezdc Marcfchal de Cofte, Biron, Moruillier SiBelieurc ain^ qu’on difoit: prelques tous les autres ^^i*Tux*equot; ^e’^^ns le contraire. Le Roy neantmoins IcmontroittousJoursenclinàlaPaixSi lAmbalô-ftatsde nbsp;nbsp;nbsp;deur du Duc de Cazimir qui demandoit trois millions deliuresy donnacoup. Le troiziî*

Bloysdemâ me Mars Biron partit pour aller vers le Roy de Nauarre Si faire retrancher ce qu’on pourrort derlccours j j,ei- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

auRoyamp;ic ûeihdit.

Duc d’Aicn Durant la tenue des Eftats,les Députez de Flandres Si autres pais vindrenten Court:auec prot^cur charge dc^ Eftats de fupplier le Roy d’auoir pitié de la miforableferuitude Si defolation etih-dclcuriibcr quelle ils aiioienteftc réduits par les Efpagnols .Et que pour ft Jufteoccafion fon bon plaint rigueurs tf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oéf roicr le Duc Dalençon pour protcéicur. Aquoy le Roy ne fut confeillé d’en-

des benefi ces preten dues par le Roy amp;nbsp;par le Clergé.

Entre pro pos du ebâ cellier Bira

guc amp;nbsp;de l'Efpinac Archeuef

pagnoles. tcndrcibien que Monfteurftft demonfrrarion de tout le focours qu’il leur pou rroit donner. Nominaties Touchant les nominations Si collations des benefices dont nous auons parlé. L’Archeuef ^collations que de Lyon infiftoitfort qu’elles appartinftent au Clergé folon le droit Si couftumeanciénC' Mais d’autres les euffènt bien voulu faire tumber ez mains du Roy. En fin à la pluralité des voix lArcheuefque l’emporta Si fut ceft Article refolu en leur châbre.Toutesfois le Roylai' ant mâdé Si affez mal recucilly luy faifoit entendre fos raifons: quad le Châccllicr îinrerrom-pant dift au Roy,Sire,Je n’ay que deux points pour faire taire ceft Euefque.Leptcmier que le Clergé à d’acienneté vfurpé aux Roys l’authoritc qu’il fe veut attribuer aujourd’hui. L’autre non feulement ce droit qu’il demande vous appartient-Mais generallement tous les biens du Clergé de Frâce-.la plus p^t duquel les feus Roys Tref chreftiens ont enrichy de leurs biens qucdcLyon amp;nbsp;princippal dommaine.Sur quoy lArcheuelquene fut court à relpondre:uy dilânt qu’ilfef-Biens d’Egii bahiftoit comm’-îl mettoit en auant en prefence du Roy,telley)arolles. Et que tantfen falJoii fe dont font queles biens du Clergé Si ce qui en deppend luy appartinftent : que melmes il n’eft ny au qdappa/ uy au Clergé: ains eff paruenu des aumofiics Si caufes pies du peuple qu’il à conférez «cnncnc. g lÉglife. 11 allégua d’autres raifons par lefquelles Birague fe fentit tellement offence qu’il en Députez du tumba mallade de cohere Si en garda la chambre quelque Jours.

Or eftoiét Ja Si des le cómacemét de lâuier arriuez IcsDeputez duRoy de Nauarre amp;nbsp;Prince Prince de de Codé prefque à raefines fins.Toutesfois ores qu’ils euftènt promefte d’eftre ouïsiSi que les Eftaquot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dilpofâftent à les entcdrc-.ils furet côfeillez Si perfuadés de ne fi préférer par les Dépu

tez Proteftauî

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Livre q^v arantetroisieme. ^$2.

'^^Koteitaiisdes Prouinces : afin de ne faire aucun ade par lequel on peuft inferer qu’ó ap-

celleaffeniblée pour côuocation d’Eftats generaux du Roiaume:amp; auoirainfî plus Les Protef-J'j'ioien de protefter de nullité de tout ce qui y feroit rcfolii contre tEdit de paix amp;nbsp;entretié

Religion. Orces perfonnages enuoiez à Blois par les Proteftans de fifle de France, faitcàBiois '’'»gongne, Normandie, Picardie, Champagne, Brye, XSujeilne, Poitou, Touraine, Lyon

l'OiüÂ, °i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-i i-n'e’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;K • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ Généraux.

‘’«quelques autres particuliers de Berry, Saintonge « Anjou: communiquèrent les vus ’’Uitres les caiers amp;nbsp;memoires qu'ils auoiét defditcs Eglifès. Mais d’autant que la plus part '’■l’ticlescontenuzen ces memoires, ne contenoient qucTcscontrauentionsfus mention-'^'’fiiitesau prejudice de lEdir: Ils cftimerét qu’il n’eftoit beloin rcmonftrer cela aux Eftats Jiiioiiisfcprefcntcràeux:attcnduqu’ils efloienrillegitimes,amp;Icfàilôientfuffilammentrejouer pour tels.Que fi Ion le prefétoit à eux ce feroit les auoücr. D’autre part aucuns met-. ‘^’tenauant qu’il yauoit trop de force tant à pied qu’à cheual autour amp;nbsp;dedans Blois. Et tout ce qu’on failbitn’cftoitautre chofequ’vn appareil de nouueaux troubles. Mais voiâs • 'i'*'l«Tnsauoicnt fait le faut:les autres eftoient p rclls de le faire: amp;nbsp;que le bruit couroit par ''’“’'lue les trois Eftats ne demandoient qu’vue Religion alTauoir la Catholique Roinmaine

rupture de fhdii:ils dreflerent vne requefte bien ample au Roy,auec vn fomaire de leurs

P ’intts amp;nbsp;remonft rances,

. ’'tre autres points outre ce qui à cfté touché cydcuanr,ilsremonftroicnr qu’auxder-

”'^’5Eftats tenuz à Orleans fcxercice libre delaReligionauoircftépermis, àtousceuxqui ccsd»s De ''quot;'oudroieiit faire profeflion. Que durant îentretenement de la rciolution qui en fut prilé

Eftats: le peuple demeura en paix. Mais auflî toft qu’on y vouluft contreuenir on com- Roy. quot;^Ç^âentrer aux guerres ciuilles,qui apportèrent en ce Royaume tant de malheur5,quc les ** n’en font encores côlblidécs.C^e depuis peu de jours,ce Royaume auoit efté tellemét

du feu Je ces cruelles guerres: que les cendres en fumoient encores. Et que ce n’ef-''’‘’’îifondefoufflerà trailers amp;nbsp;les vouloir r’allumerpar vn moien tel que prenoient les Ef ’’’^^duquel ils ne pouuo^ét conoiftre corne n’eftâtde leur fair.Car ce qui depéd de la côfcié-

Religiô deshômes, appartiét tât ièulemét à vn fêul concilie general ou national: amp;: non ’Mats,Lefquels auflî n’ôr cfté côuoquez à ces fins corne apert par les letres patétes duRoy. '’''R(]uela4itecôuocatiôàeftefaitccn vertu deIarticle.58.del'Edit depacificatiô.Melmes ^^îtticleq.o.d’icelIuy,leRoy remet à vn Côcille ladecifiô du fait de la foyôc de la Religiô.

ce feroitvne choie contradiôloireamp; répugnante à foymefmeifi lEdit quieft lalourcc '‘^Jâconuocation defdits Eftats,eftoit rompu par les Eftats mefmes.Et quand ils auroient cef-''^utorité: fi ne le pourioicnt ils rompre fans ouyr ceux de la Religion: qui du m^ns repre-quot;Rentvn œil au chefs defdits Eftats, comme font les Catholiques. Et de les condemner que les ouyr:il n’y à homme de fain jugement qui ne trouue telle condemnation inique ^âbufiue.Parquoy ils fupplioicnt tref humblement leRoy de confîderer la confequcncc que pORitoit apporter tinfradion de lEdit.Et de n’adhcrer aux oppiniôs amp;nbsp;conclufions prifes par 'Lieroc la Noblefle autres Députez du tiers eftat. Contre Iclqucls en adhérant aux Pro-’'fetionsamp;rcmonftranccs faites par les Eglifes des prouinces fufditcs,de nouneau proteftoiét ^»ullitédecequi eftoit fait ou a faire par lefdits Eftats.

Ecfte requefte fut fignée par cinq Gentilshommes amp;nbsp;certains autres du tiers eftat: qui fu-P^ent le Roy de leu r dôner audience, à tel jour,lieu amp;nbsp;heure que le loifîr d’entendre leurs ’'^onftrances le luy permettroit. Ce qu’il feit amp;nbsp;leur donna jour aflîgné. Auquel cinq des P^icipauxle ptelènterent au nom de tous auec cefte requefte,

ï R E, autant que la mémoire des miferes paflecs amp;nbsp;lefouueojrdcs guerres ciuilles quiA* '/ ®'”cfté en ce Royaume, rapportéeauec la douceur du repos amp;nbsp;de la tranquillité tant Ibit peu ^''A****? Souftcc depuis fix mois entre vosfujeïs; leur peut donner dedcfiramp; de viue aprehenfion du

pkifird’vne paix afleurée autant tous font ils obligez d^ defirer amp;nbsp;pourfuiure fc- nbsp;nbsp;1*^

'fctencraent de voftre Edit du mois de May dernier, par lequel voftre Majefte, de là fingu lie-1) 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J-

’'bontés,: parfaite bien vueillence^’elle leur porte: leur adonné le rare amp;nbsp;ineftimable bc-quot;'fice de la Paix amp;nbsp;concorde. Or combien qucpourvncfi jufteoccafion que celle pour WcvoftreMajcfté l’aeftably amp;c ordônéirreuocablement apres vnepenible négociation '2^ms:i1 deuft eftre à jamais inuiolable parce qu’il n’y a rié en cet eftat tât fouuerain que cc ^'’îvoftreMajcftéordôneamp;cômâdeinequidoiuecftrepIusIàintquelafoy publique, jurée ‘L

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L'HISTOIRE DB FRANCE.

( par les Princes de voRrc/âg vosCours de Parlemëtjvoftre Ncblclfe amp;nbsp;les villes amp;cómunau' czdevoftre Royaume. ToutesfoisjSire, vn bruit commun tenu dorefnauant tour alfcure, court partons les endroits de votre Royaume: que les Députez en vos Eftats demandent l’in-fraâion d’icclluy.Surquoy,Sire,vos tre{^humblesamp; obeilïàslêruiteurs amp;fujcts Catholique’ vnis amp;nbsp;de la Religion prcteifdue reformée, Gentilshommes amp;nbsp;autres de tous ordres amp;nbsp;eitaß en rifle de France, Duchez de Bourgongne, Normandie, Guienne, Poitou, Anjou,Touiai-ne, le Maync, pays de Picardie, Lyonnois, Champagne, amp;nbsp;Bryc pour l’obligation amp;nbsp;fujeda-Guerres ci nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;naturelle delaquclle ils vous font redeuables: amp;nbsp;touchez d’vn vif fentiniét de leurs ruyncs

iiiicsdeFrâ amp;nbsp;calamitez paflees: amp;nbsp;desfcuz cruels dc dixleptannées qui ont cmbraféce Royaumedoni cendres ne font encores quetrop vin es; ont prins confiance d’enuoier vers voftreMajcfteamp; dixTcptans, fc jcîterà vos.piedz,lafupplians tre(-humblemcnt confiderer que ledit Editàeflé amp;eülef€ul moicnidc Rappeller vos fujets à vtic parfaire vnion amp;nbsp;concorde. Et leucr toutes occafionsde • troubles amp;nbsp;differens entr’eux. Et partant commander aufdits deputez,qu’ils aient à fabfleiu*^ enticremêt de parler de tout ce qui concerne le fait d’icelluy. Ou de raier tout ce qu’ils pouf-roient en auoir dir, fait oupropofé. Car autrement il ne peut eftre que comme cet Editeftvn corps infoparable en tous ces membres-, fil ell olFencé en aucune partie d’iceux, que les autre’ n’enfouffrent alteration. Et confo-quemment la mémoire des injures paflees nefo renouuclk' Et que les plaies reccucs ne fo rafraifohiflét auec ladiuifiô de vos fujets aflbupie pariceluyEdit Etmefinemct que la prefonte aflèmblée de vos Eftats ne foit expofoe aeftre impugnccamp;deba tue. Ne pouuant l’article par lequel elle auroitefté ordonnée, demeurer allez en fon entier fi ledit edit eft fubuetty.£t d’autre part,Sire,comme ainfi foit que fEdit ait efté abfolumentde-Eny conclud fous tefperance de la determination d’vn libre ôc faint concille:n’3iant eneeft endroit voftrc Majefté fait auc une remifo aufdits Eftats ainfi qu’elle auoit fait particuliereæSt en quelques autres, fur lefquellcs elle lés auroit voulu entendre.Et n’eftans lefditsEfiatscon-uoq uez que pour le reftablillemêt des chofosnon comprifes par l’Edit ainfi quevosconuuiP fions expédiées relmcigncnt. N’auroient peu Içfdits Eftats és alfemblées particulières despro-uinces, délibérer d’autres faits que ceux pourlefquels ilsauroienteftéconuoquez.Etrooiu’ pourroicntilsà prefent drelfer ôcreprefonter articles hors lefditsfaits,nyprandrelenoniamp; tiltre des Eftars.Et les fuplians qui fout vne bonne amp;nbsp;grande partie de vos fujets/cncoresquc pour le furplus des rcmoftranccs auifées en aucunes defdites aflèmblées particulieresiléfoiet fiez amp;nbsp;repofez fur leurs concitoicns:amp; confonty taifiblemcnt auoir icelles pour agréables. Si eft-ce que pour le fait dudit Edit,fi efditcsafîcmblées il en euft ou deu eftre traitté ils fe füllet trouucz Si icelles pour en dire leur auis amp;nbsp;donner leur confcil,en drelfer leurs arti-cles amp;nô-mer députez autres que ceux qui font de prefont auerlàires cogneuz de tous. Ce qui deppend du fart de laditeRcligion Icfquels aullî ne font apparoir de leurs charges à celle fin.Ou d’icele’ n’ont communiqué auec les ordres amp;nbsp;Eftats defquels ils fe difont députez: ains foulemcnta-uec aucuns particuliers allcmblez contre laforme acouftumée. Ccconfideré,Sire3amp;que devoftrefoulle bonté, procédé ledit Edit. Et que de ce haut lieu de dignité Royalleauquel Dieu vous à côftitué-.vous conoilfiez mieux que tous autres la necclfité de vos poures fujets. Plaifc à voftrc Majefté conforuant voftre dit Edit en là force amp;nbsp;vigueur,faire Icfditcs injondi-onsaufdits députez Proteftans: iceux fuppliansque lesarticles amp;remonftranccsqu’ilsen pourroient faire au contraire ne puilTcnt à prefent ncàîauenireftre ditesauoir eftéfaitespar les eftats: cftâs en cell efgard peifonncs pures priuées: pour ny auoir lefdits Catholiques vois amp;nbsp;ceux des Eglifos qui font les principalles parties, ouïz amp;nbsp;appeliez. Ains cxcluz par intimidation de lacontinuationdes armes:amp; par menalfes ouuertcs: amp;nbsp;pour n’cftre encoresvngrââ nombre d’entre eux reftabliz en leurs maifons, biens amp;nbsp;eftats. Et pour eftre lefdits depute! lans charge d’eux qui font vne partie de ce Royaume compofee des Princes du fang, officiers de la Couronne, Seigneurs, Gcntilshômcs amp;Magiftrats: pour eftre leid its Députez en ce 6it de la Religion:parties ennemies amp;nbsp;auerlaires des fupplians .Et pour dire lefdits ai tides contre fauisdes eftatsteniis àOrlcâs amp;nbsp;à Potoife, côtreî’autorité des Edits faits à la rcquilitiôdef-dits eftats,en teps encores paifiblcs 8lt;par fauis des Princes,amp; officiers de voftre Couonneamp; autres des plus notables pcrfônagesde votreRoyaumc.Et aulfi cotre l’autorité desCours Sou-ucraincs interuenuë en la publicatiô defditscftats,cotre le biéamp;repos public de voftrcRoyau me,cotre voftrc eftatamp; cotre votreCourône,amp; pour ramener les guerres ciuilles en ccRoyau

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livre Q^V ARANTETROISIEME 353.

^loiftrc Simiiltiplier les chargesjfubfidesamp;tributs-.fairc habâdôner tout le cômcrcezfaire cef-L'ttouc le labourage des terres. Et fînallemét mettre toutes choies en cófufiÓamp; extreme delô-wtiô.OffrâSjSireJeldits fupplians tât en leurs nos qucdelHits Catholiques aflbeiez amp;nbsp;de ladi-

Religion prétendue reformée des delTus nommées prouinccs: les biensjlcs perlônnes 6c les '‘«pour le fcruicc de volhe Majcfté,conlèruation de voftrc Royaume, accroilïèment 6c gran ’ieurdevoftre Eftat, enrretenement 6c confcruanon de voftre dit Edit duquel deppend cnrie-'«nent le repos amp;nbsp;tranquillité public. Adherans aux remonftrances faites à voftre dite Ma-J^ftépar les députez des prouinces de Guienne, Languedoc, ßtsuence, Da^hiné 6c autres, ^inli ligné. Aquoy fà Majefté refpondit en ces termes amp;nbsp;verballement le mefmc jour.

l’ay veularequefteque m’auezprefèntée,quitendà deux finsfvneque jedefendeàmes Rcipôcc '^utez des trois Eftats, qu’ils ne dehberent fur le fait de la Religion. L’autre que j'entreticn-^cïEdit. A cela je vous refpons que vous auez efté ceux qui t ref inftamment m’auez req uis le champ à R conuûcation de mcfditsEftats libres amp;nbsp;generaux.Ce qu’ils ne feroient pasjfi je leur failôis la '^^faicedontmc requcrez.Mais comme il leur eft permis de me requérir ce qu’ils voudront: pîoteftaft/ ’uiTi pouuez vous faire le fèmblable.Vous promettant en parolle 6c promefle dcRoy 6c d’hom '

®':debien. Et vous Ibuuenez que jele vous promets ce jourd’huy: Q^eje ordonneray Roymajeur 'îllenientfur toutes leurs fupplications amp;nbsp;les voftres que ce fera pour le Ibulagemcnt 6c rc-Posdetousmes fujctsamp; tranquillité de ce Royaume. Carjcfuis àprefcnt majeur:quiveux

te qui fera par moyiordôné,foit ferme amp;nbsp;aie lieu. Et me veux promettre quevous tous '^otntne mes bons fujersy obeyrez.

Le vinticme du mois le Roy auoir aftèmblé les Députez du tiers eftat amp;nbsp;plufieurs autres ’’’’’S ja demandé congé de le retirer amp;nbsp;aucuns mcfmes feu eftre allés lânslicenceileur dit qu’-‘^âuoitpropofé voir amp;nbsp;decider les caiers qui luyauoientcftéptclèntez. Et qu’il deliroit en 'quot;(iiiuant vne rcquefte qui autres fois Iuy auoir efté faite au nom de tous les Députez : Qiw ^^uiosDeputez alfiltallent 6c fuftet prelèns à la delcilîôdefdits caiers,pour finftruire des rai-

qui les auoiét meuz 4 coucher lefdit anicles en leurs caiers.Voulat bié de tant gratifier lef-jitsdéputez: encores que celle couftume n’euft efté pratiquée aux Eftats tenuz par ces prcr ‘‘'«ffeursRoys.Et d’autant que les députez enuoiez par les Eftats au Marefchal d’AuilIe n’efi ^ientde retour par lefquéls il auroir fait promette audit Marelchal 6c autres de Ibn party tou-'^ksfeuretez necelfaircs à fefFet defditcs promelïèsz. loint aulfi que le Prince de Montpen-“erdeuoit venir dans quatre ou cinq jours qui pourroit apporter quelques nouuelles fur left rtsilauroitmeftierdeleur côfel amp;nbsp;auis.Et fi tanteftoit que Dieu permiftqu^eRoyau-®2retomballen quelques troubles: qu’il faudroit par necelïité qu’ils auilâlTent quels moiens

auroit pour Icfecourir.S’alfurant que la Noblelfe ncluy manqueroit defecours,tel qu’elle ’“oittousjours dôné à les predecelfeurs Roys.Q^il le fioit bien aulfi que le Clergé amp;‘lc tiers ^ftatferoient leur deuoir, comme ils auoient accouftumé de tous temps. Que delà part il eft •Q'ttcfolu de vendre les biens delbn dommainepour trois cés mil liures de rente à perpetui- Roy ' ®'Ce qu’il defiroit eftre faitparfauis defdits Députez: aufquels pour cell effet il ordonnoit laguenc., ’’îfiembla.Et ou il péferoit que le fejour de fi peu de jours,lêroit à la foulle des prouinces leur P^nnertoit d’en nommer fix ou douze de chacun ordre qui reprefenteroient le corps des Eft '’'5'tnîabfcncc des autres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

L E Iciidy vint vniéme jour dudit mois,les trois Eftats le raflcmblerent chacun à part pour ^Çlibercr fur la propfition du Roy; qui contenoit quatre chefs.Le premier de demeurer atten- propofition refolution des caiers.Le lêcond de luy nommer aucuns pour alfifter à ladite relblution.

^^tiers de le fecourir. Le dernier de luy donner auis fur falienati«! de lôn domaine .Ou fut amp;quot;Vcfolu'ti5 fwolu par le tiers Eftat apres auoir délibéré fut le touf.de ne côfentir îalienatiô du domaine à lut toutes. P''petuité,pour le tout ni en partie.Et de ne côfétir que aucuns de députez aflïftaflet à la deft

tilió des caicrs.Et de ne faire offres quelscôques touchât le fecou|^ que leRoy demâdoit fau- Dommainc '^tlepiiiffâce.Neantmoins qu’on attédroit le retour des Ambaflàdeurs enuoiez par les Eftats ^ParleRoyau Marefchal d’Anuillcamp; au Roy de Nauarre.Et que ladite relblution lèroit cô- bic.

^uniquée au Clergé 6c à laNobleffe pour apres la faire entédreau Roy par certains députez ^'chacunGouuernemSr voici leurs railôs.Que le Roy n’elloit qfimple viager du domaine. PourUdô

faMajefté entretenue amp;nbsp;les officiers paiez, le furplus le deuoit garder pour les affaires 'arepublique. Et quand au fons amp;nbsp;propnette dudit dommainc qu’il appartenoit au peuple amp;par

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L' HISTOIRE DE FRANCE.


8c par conlcquent pourroiëtbien conlèntirl’aliénation perpétuelle dudit domraainc,filespro-uinces auoient baillé procuration exprelïè à celle fin 8c non autrement. Et ncantmoins quad les prouinces le voudroient bien: Si ell-cc que cela ne fc doit pas faire, pourlc bien du peu-plc.Carpar ce moien le peuple fobligerott amp;nbsp;toute la pollerité à nourrir S'entretenir le Roy Scie Royaume. Et faifoit vneouuetrurc incuitable a mil impofitions; delpouillant leRoy de tout ce qu’il pcutauoirpourlentrctencmentdcfon Ellat.Bcaucoup moins fc doit il fairepat Meilleure jgj eflatsxllans plufieurs abfcnsSe licenciez 8c n’aiansaucune puifiâce. OrBcllieurcletrou-iicr l’abcna- ua par commandemât du Roy en falfemblée du tiers eftat qui auoit efté rcmilè à ce jour là amp;nbsp;tiS dudôm.ii J. j-e expofât derechef lintenriôdu Roy touchât falienatiô perpétuelle dudit domaine^acha leur perfuader,qucfcsfujetsfydeuoiêcólórmerdifatquecóbiéqucparlcsloixdu Roiaume le dômaineîull facré 8x inalienable,Si cll-ce que telles loix n’auoiétlieii en temps deneceffite


c-ômeelloit celle de prcfent;Q_u’fiy2noit duiâlut du peuple ôedela conferuationdefellaten Sercîoy • enfiliuant la Loy des douze Tables. Saluspßpulifuprema lex e/lo. Et le deuoicnttcllesloix qui amp;nbsp;principal auoienteftéeftablics pour, la manutention de l’Eftat,fauorabIement interpreter non pas. J/’ leordonnan _______O i.’il„»„J....____Ji. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nniif


ce delà république foie lafcurc tédupcuplc


eiuspernicitmtrAhi.Max'tme-, QjTil eftoit plus expedient vcnJre partie du dommaincpout conferuer Icrefte . Qii’enue vendantricnexpofcrletoutenproie.EttelIevcntcfedoitpIuf'


toft appellcr conferuation qu’ahenarion du dommainc. Pour lefquelles caulcslefdits du tiers efiat deuoient conlèntirl'alienation,ou donner d’autresmoien s àfaMajefté pourla guerre ßdent sfwai prelêntüit. Surquoy le Prefident Emard Mair e de Bordeaux,feit rclponce pour la ccm* rc dcBoiir pagnic.Qiic ledit ficurBellicure deuoitprandre en bonne part les raifonspour lefquellesellc dcaux main p’ajæjj ^ôné confentcment a ladite alienation qui lont telles en fubllance. Premièrement que leflits députez n’auoient charge des prouinces de conlèntir à ladite alienation ce qui eüoit neceffàire.Que par la Loy fondamcntallc de ce Royaume, celle alienation elloit prohibéeSc défendue. Que le dommainc du Roy ell comme le Ions dotal d’vnc femme que le mary ne pouuoit aliéner. N’ellani le dommainc de fEglilctant priuillegiéque le dommainc du Roy d’autantquclc dommaine delEglilèlepouuoitaliéner par leslâinte^onllitutiôsen certains cas, amp;nbsp;en gardant les lôlemnitcz. Mais quand au dommaine du Roy il n’y auoit cas auquelil peull ellre aliéné. Etiam auec Iblemnité. Que le dommainc du Roy elloit vneColonnequi ièruoit pour le loullcnemét de la Couronne, laquelle par tant il falloir plulloll regarder à fortifier qu’a dcmollir amp;nbsp;démembrer. Que le domaine cftant aliéné, le moicn elloit ofié au Roy d’entretenir fonEHat,Se afiigneral’aucnirdots,doüairesamp;appanages.Quecelloitcholc!nau. dite que l^dommainc full vendu à perpétuité8c lâns rachat, duquel aételes Ellats pourroict ellre reprins par la pollcritc: attendu que cela ne felloii jamais pratiqué quoy que le Royaume full venu en trop plus grand danger qu’il n’cll à prefent. Melmcs au temps du Roy lean pris deuant Poitiers amp;nbsp;emmené en Angleterre pour la dchurancc duquel il fallut tant douer d’argent de villes 8c prouinces aux Anglois. Que la neceffité des affaires n’clloit telle qu’on


tenir le doin maille non alienable.


Donimaine dcTEgli-'e.


Finance du Roy pour lad.guerre.


Rcfolution.

Moyens du Roy à la guerre.


deultveniràcc point de vendre le dommainc, d’autant que le Roy auoit fous d’ailleurs pout faire la guerre. Signammant.Par deux millions de liurcs qu’il ftftfoit leucr fur IcpeupIe.Pour le fccours qu’il tiroit du cierge. Par la rctentiô des rentes conftituccs, amp;nbsp;gages defesofficiers 8c par la vente de quelques offices par luy nouucllement érigez comme des regratiers^fel amp;nbsp;Greffiers de tailles.Qu^ le dommainc cliant allicné, il lcroit neccflàire pour fêtretenemnet de l'Eftat du Roy, d’en remplacer autant qulil en lêroir ofté :amp;que cela retourneriotfurlepO' lire tierscftar fculemenramp; nonfur les dciixautres qui Icconfcntiroientailcment.Nonobftant lefquelles raifôns ainfi déduites dit le Prefident à Bcllicure que Ja côpagnie delibereroitfui la propofition par luyfait«^ comme ilauint aptes la retraittc dudit Belicure. Et la rcfolution lut priïê par laflcmbléc.Qu^il ne feroit touché au domaine duRoy.Et que fi les affaires eftoict Cl vrgentesamp;prefTces.-qu’iI le pourroit accômodcr delà moitié des rentes conftituées^tantfut les villes que communau^z de ce Royaume-excepté les rentes qui eftoient deuës aux vefucs Sc pupilles. Pourroit auffi leucr emprunts fur les financiers amp;nbsp;ceux quiontfair parti auccluy. Et encores vendre du dommainc de lEglilc jufques à telle Ibmmc qu’il auiferoit effre de bc-lôin. Et pour faire entendre celle dernière conclufion au Roy;fiit député le PrefidentEmatd qui clloit ncantmoins à ce qu’aucuns difoient fort indigné de n’auoir peu obtenir le confen. rement à îalicnation amp;nbsp;le Roy encor plus fafché de telle amp;nbsp;fi libre rcfolution.

Enuiron ce temps certains enuoicz de lapart duParlcment amp;nbsp;des lurats amp;nbsp;autres Officiers


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livre Q^V ARANTETROISIEME. J54. ^^Bourdeaux,aniuercnt en Court aiiccvn gros pacquetfadrefTant au Roy pourafFairesd’im'

Les lettres auoientefté diâécs amp;nbsp;cfcritesen ce Parlement prefens Icfdits Iuratsamp; j^Burlc^ux piftrats. L'vne fadrefloit au Roy lautre à la Royne mere amp;nbsp;la tierce au Duc d’Alençon

Ro y. Ils cnuoierent auffi par mefme moien vne depefche que le Roy de Nauarre leur ’^itenuoiée en daóiedu quinziéme Nouembre.En laquelle iffè mefcontentoit merueilleu- uarre auPar ^’’'entde la témérité du Parlement amp;nbsp;des lurats,quiauoienrmisdes garnifons en ladite ville J’sexptcs commandement du Roy ny de luy Ion Lieutenât general en Guicnne. Que telles de de faire eftoient malfèantesà rous,amp; mefmcmentàgensdeleurrobbe.Nedeuoient Nauarre re Wer qu’il eltoit pres de leur ville. Et que fil cuit apperceu que lefdites garnifons eulTent '‘'neceffaires pour la garde; il y euft pourueu felon que là charge le poire.Et d’autant qu’il y veut puis ^toitlcfoulagemét des fujets du Roy,!! les prioit de luy mâdcr le temps auquel ils le pour-quot;’æntteceuoit en la quailité que dcfl’us pour y faire fon entrée amp;nbsp;donner tel ordre à te qui ef-fequis de là part que chacun fen peu ft reffentir auec bon contentement. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

. C E V X du Parlemét trouuoiét bien rude vn tel ftilCjCC difbient-ils:Et lui (cirent vne afïèz l'b'crefpôceimaintenans qu’ils ont peu amp;nbsp;deu metre«arnifons en leur vVllcfâs lauertir.Que hauLnedu ’’’WelTité du temps les y contraignoit.Et qu’ils ne failôient rien fans bon auis amp;nbsp;fans co ni an-^'^’’’«ntdu Marquis de V illais Amiral de France, Gouucrneur de Guicnne en îabfënce dudit au Roy dequot;*

Roy de Nauarre. loint qu’ils ont eu cydeuant amp;. mcfmesen tannée mil cinq cens quarâ- Nauarre. tantd’cxpcrienccsperilleufes à leur detrimet: que les peynes efqucllesféfont trou-réduits leurs deuanciers: leur doiuent feruir d’exemple â jamais. Au relie ils fesbailfoiêt Seditióaue ^Q'r'nieil eftoit fi curieux de reprandre tant de gens notables en vne choie de fi petite conlê-'l’‘«nce: veu qu’en d’autres bien grandes, il n’en tenoit aucun compte. Qu’il ne falloir mettre ^’“âiHpourtoutespreuues que les faits de Langoiran amp;nbsp;autres de Perigueux, qui feftoient P^isnagueres faills de Bazaz amp;nbsp;qui fâifoient charrier nombre de pieces d’artillerie pour ^'’'•cftitScfurprandre plufieuis villes qui elloicnren fin Gouucrnement. Pour la finilsajouP dcNauajrc. ''’quot;’’tque les Bourdello^ n’eftoient encores difpofcz à le reccuoir comme il appartenoir. Et

feroient toute dilligence pour mettre les affaires en bon ortïrc auant lôn arriuée.

, Qv A N D à la lettre du mefme Parlcmct au Roy:elle cffoit fort longue contenant leurs do Lettresdu '’quot;«scontre le Roy de Nauarre. Celles delà Royne mere amp;nbsp;du Duc d’Alençon portoient Parfc“««'' P ^“bftance.Qu’ils le voioiét en extreme peril pour auoir elle bons amp;nbsp;loiaux feruiteurs a leur ^''y^fouuerainSeigneur.Queceuxquidefircnrfa ruyne les chargent à tort d’auoirmislêu-quot;gMon en leur vUIe.Et d’autant qu’apres le Roy le Duc d’Alençon auoit la meiUeure part '''^tRoyaiime:amp;: quelaRoyne Je luy auoiêt le Principal intereft en cell affaitcdls les fiippli-’'^thumblemét de faire acelerer leurs dcfpefches:en forte que le Roy leur feilt conoiftre qu’-

leur exploit pour agréable. Que leurs Majeftez amp;nbsp;lAlteffe du Duc d’Alençô,n’auroic j’i^iisde plus fiddles feruiteurs pour obéir amp;nbsp;à receuoir leurs comandemês que lefdits Par- gt;nbsp;'^«tamp;lurats dcBourdeauX. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ?Marefcbal

I * ovr le regard du Marefchal d’Anuille,apres auoir faitvn voiagccn oanoiçamp; rattqucl- dcd’Anuillc ^'‘«spromeffesaux Côfcderez nonobftât leproteftationspareuxfaitesifôn Secraitaire Char ƒ

feit vn voiage à Blois.D’où eftant retienu amp;nbsp;foupçonné par lesConfederez qui confêil-, y“** nbsp;nbsp;•*''

Sfon maiftre de le chaffer le retint comme de couflume pour lesbons féruiccs qu’il en ’‘'°’tteceiiz.Ce qui le rendit fufpeél des Proteftans. Ce que vous entédrez ailleurs en auint. , . Mapresle Roy cfcriuit auxGouuerncursdesprouinccs.Qu,elesEftats deBloisIuy ont Lettresda ^fretjuefte tendant à ce qu’il ny ait que laReligionCathoIiqueRommaineenfôn Royaume. Royaux -t wl eft délibéré leur accorder cede requefte.Qju’eux auiféc ce peidant détenir toutes cho-

paix. Or pour vous faire voir ce qui en auint:commevns amp;nbsp;autres fèportèrent en îcxe~l ....... '■quot;tiondeceslettresdlmefembleraifbnnablcvousr’amcnerelimcmoife'fEftatdcs Protcftâs i ' ■ ^^^fay laiffe fort mal contens de tout ce que deffus. Comme fur tgus tefmqgna le Princedd Londéque j’ay lailïe aller à fâint lean d’Angely pour y receuoir les Ambal^eur's que fà Ma- i

amp; les Eftars Generaux luy enuoierent en mefme temps qu’au Roy déNauarre amp;nbsp;Maref I ''’Id’Aniiille aux fins que vous auez entendu. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

, •' .i--quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ao

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SOMMAIRE

ƒ

Du Quarantequatriéme Liure.

Coniéfe retire à fairt ^eanA'ty4ngelyßirprtns parfet parfiftns,ofiles Dtptittz

R nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;propos qu'il leur tint, 'liquéfié duTrince Caßtnirau

0 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t‘^titpour efirepuyedesdeniersà luy deul^^àfon.Armee.-quepourlefuppllit^tnetrt'evnOfi^'^

^n aux troubles aeFrâce,par fentretiê de fon Edit de ‘Eaix.i^utre ‘E^quefte par laquelle luy

' UîS d^Fiesitte les terres autresappotntcmens qutl luy auott donnel^^^promis:afin que cela ne l'oblige àfaireegt;e^ ' ff contre fa confidence nbsp;nbsp;prejudiciable à fies freres Confederez.Le T^oy neantrnoins e nttoie vers luy amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»

ces de l Empire: tant pour en tirer forces, que pour le deflourner de fauortfier les Confederel^. Creance lit CDuc 'jean Cafimir, tJ^lort du Conte ‘E’alatm Federic . l^t/bns du E^oy à renouueller laguertt' j iadiuerfitedeFfeligiôs envn Eft at. Dettes au Duc Cafimir qui refpondauxratfonsdu'2^y aueeleConfeilq^^ 'lE j.i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tione fur le fait defeligiS Cr nuiniemet de fôEfiat'Eejpoce de Latgraue deHejfen a la creacecf ra fions queV

lequier luy propofioit de la part du'fioy de France,pour l'induire ane fauorifier les Protefians Franfois,siutt‘^ remofirances qu'il luy fiait fur la rupture de fon Edit de Paix,fur la diuerfitède '^ligions en vn Efiat

,, Fttttfiesdesfieditiontenfion7^yaume.SurprifedeConcarneauenEretagnefurlesCatholiques:aueclareprtfi ( ; ..celluy fur les Prote(ians. La En mouille Chefide la Ligue enEoit ou contre les Protefians. Declaration furia requifiiion des Eflats . nbsp;rouage rendu au Baron de Mirambeau,puis retiré par les Erotefians. Frinft^

BFontagu Lieutenant duErincede Condé partes Catholiques.Entrepnfies de Adiratubeau Crfies

raifiôs.Puis il efl deficouuert,pourfiuiuy (f ajfiegé danso.LDtrabeau par le Prince: que le ‘Duo duA/itfj Lieutenant. (Rentrai en l'Ermée Catholique contraint de dejmordre nbsp;nbsp;retirer fon armee is Ifies (fi Goittumeint^

d'xiunis, E^it les Eochellots furent fafchef pour l'infiolece des foldats. Aîarmande ajfiiegèe Cr battue envainf^^ Nauarre. ‘Prez. lequel leDuc de zEtCompenfier puis Biron negotient (fi auancentla Faix de la part

. Et cépendant treues accordées pour quinze jours. Plainte des ‘Epchellois au Prince contre les foldats d aß ciat ion: quifont emtoiez en Ollonne qu'ils prenent, pillent (fi rançonnent: puis retournent au CouuerncrntttD^ uifions àia'Bj.ochelle pourl’EleElton d'vnALaire.Fierre Bobineau efi enfiii crée par le peuple (fi accepte petit Frince.Armée des Catholiques fous le Duc du ALaine affiiege, bat, prand (fi faccage 'Tonne Charente. Puis M*“ . ‘.fipts ^autres places voifines: ameratnt le Canon à vn quart de Iteué de la ‘Epchellt.pres les portes delaquelltji quot;1 prefentè laCauaflerie pour donner coup de lance Cf s'efisarmoucher contre aucuns fort is par le mandement diiPri»-'B.ocheilois ce pendant crainte de perdre la mer (fi Br ou age fie préparer a drefifier armée 2^ aualle. Gka-riié afiîegée[batru'é ifi en fin rendué parcompofitionàtAdonfieur general d’vne autre armée 'jR^alle;L^qgt;ttb ce fait 'èft commandée de tirer à TJfioire ville d'iAPuuergne pnufe figouuernée par les Protefians.

Ï.C Prince de Condé, à-faine lean, ’’Tjf!-! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■

Députez vers le Prin ce

.jj; r-pp:f

E Prince arriué à fâint lean atendant que les forces fufTcnt preftes pourfe/ff' en câpagnc:trouuaceuxqiiele Royamp;lesEftatsluyauoiét cnuoiezpout luy fairr^uciines remonftranccs furie peu d’occafionqu’ilyauoitdcptao-P®^'' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contraire de ce que ceux delà Religionfef

toiét propolêz pour fonder la leuée de leurs gés.Apres les difficultez duPrin* ce dót parjé cy delTuscen fin rcceuz,ils luy feiret vn bien 1 ôg dikours de la droiceamp;fincefc inœntion déjà Majefté,au bien amp;foulagement de fesfujetsamp; principallement àfentreten«-ment de Ibn Edit de pacification fors feulement de quelques particuliers articles: defquck toutesfois la conlèquence cftoit fi petite que cela ne deuoit caufer vn tel rcniuemétenceRoy aume: amp;nbsp;renouueller la plaie qui n’eftoit prefque encores commencée à cicatrizer.Entrek’ députez cftoicntfEuefque de Langresamp; le Prefident de Poitiers auquel le Prince fadreiô plus que à aucun des autres. Il luy feit de grandes plaintes fur les occafions quifauoient conquot; traint

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LIVRE lt;^V A R A N T E Q_V A T R I E M E. 555.

''’‘ntamp;prefßdc r’entrer en ce chemin qui eftoit à ibn tref grand regret. Il ouïtbcnigncmét

®vnbon vifagcceuxquivenoientdcla part du Roy. Mais quandà ceux qui cftoienten-par les Eilats: il dit qu’il eiloit content de ne les ouyr: pource qu’ils eftoiêt la iburcc amp;

(^’'^'cprincipallc de tous les maux que auroit à fouifrir ce pourç Royaumc:amp;quimefmcs à cc-I ^'icrntcrc aifemblée gcnerallc,3uoicnt crié à toute inilancc, amp;nbsp;moicnne enuers le Roy pour

Religion fans l’exercice de laquelle ils ne defiroient viure vne fuelle minut-

' ^ar femblable}leRoy apres la refohiuon desEftatSjdepefchcanombred’autres fîgnallez . P'ufieurs Potentats de la Chreilicntc.-tant pour mieux aucoriièr fentrepriie qu’il dreilbit fur ’P'i'scommuneoppiniondes Eilats Generaux, iâircvoirà tœilia lafticede iêsdciïcins J^^pouracourcir tousjours plus les moics à ies ennemis.Les priant pour le deuoir d’amittié

long temps entretenue auec la maifô de Francc:deneprcfteraydeny fàueurà ccuxqu’il^ poufuiure comme ennemis, en cas qu’ils fc voulfiiTent deftoumer du deuoir d’obéir

Nomm cment en Allemagne comme vous verrez apres vous auoit fait entendre la char l^'îOeButrcich auoit du Duc Caiîmir, pour venir en France .Car enuiron ce temps Je Duc jalblicité pluiieurs fois par les Rciftres maiilrcs qu’il auoit amenezen Fran-autres à qui il fciloit obligé pour les préparatifs amp;nbsp;conduire de ibn armée:) pour luy fâi-‘^^nicncirc, comme citant preiïe d’cxecutcr fes ptomeiTcs: depefeha ceperibnnage pour le fu-i humblement d’effeétuer la fiéne en itm enâroit.Si qu’arriué à Blois amp;nbsp;introduit en Con-

’■Iptefeotala requeile qui fuit le vint cinquième Feurier.

]j? ’ A E, nous auons charge de la part de Monfeigneur lean de Caiîmir, Conte Palatin du ^™)Duc de Bauicres tant en ibn nom que des fieu rs,Colonnclz,Reit-maiilres,Capitaines,amp; Requeue ^^'wllemctdctousles gens de guerre qui fontiliiuy ce fécond voiage qu’il à fait enFrance: duDucieaa

leurs tref humbles rccommandatiôs, de fuppIicrvoitreMajcilé qu’elle vueillc effcôlu-'[^'qu’elle à promis, figné, fait féeler amp;nbsp;pluiieurs fois côfirmé par lettres amp;nbsp;de bouche tou- pour eftre

le paiement amp;nbsp;ailèurance defdiis gens de guerre: qui eillacaufc denoilrc arriucc en ƒ* ^HfeCour.A la vérité nous rougironsdeparnculariferparlemenu cequi defaut és promef- luy cftoient ” ’nous ’Faites auat noilre fortic de ce Royaume apres icelle lc:licu ou nous nous rctrou-quot;'‘’’bfcmbleroit rendre le récit odieux: n’ciloitd’vn collé la neceifitéqui nous cil impoiec^^xguer. l^’l«lt;omniandcment de ceux qui nous ont enuoiez.D’autre part failcurancc que tous ceux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

p»elscccy touche, ont conccu, que voilre Majcilé copoüïànt le fens de ce fruit, dequoy ° ’ 7''î; amp;nbsp;ce qui en deppéd,y mettra fi prompt amp;nbsp;bon ordre,que outre faccroiilcmtnt de vot ^'fsputation, en rcccurons tous tel contentement que nous promettons amp;nbsp;deuons cipercr ’''nRoyde France,quiauroit fait promcife iî iblcmnellc à nation eilrangerc principallcment .l’noftre,PrcniieremétfobIigation de voilre Majcilé, du vint iêptiéme Juillet mil cinq ces °'’!3ntedixfcpt,porteà Francfort en Septembre ja paifé, feront paicz les troifiéme, quatric-

cinquième mois.Que les cêt mil fracs preilez à voilre Majcilé parMonicigneur le Duc * '^’^Lafimitjpourfupplcer au paiement des deux premiers mois: feroient acquitezà ladite

“he-Que voftrcmajeité enuoieroitCômÜTaire audit teps pour liquider ce qui eil deu dcrcile ’Migneur le Duc lean Caiîmir,de fô premier voiage amp;nbsp;ce qui rcilc du voiage de feu MÔ-^“'le Duc des deux Pôts.Quc voilre Majeilé accôpliroit au pluiloil le nôbre des oilages P'oniisjamp;ceauat noilre departemat delà Frace.Ces aniclesamp; plufîeursautresfôt promis par

ftre Majeilc:côtre iîgnez par vn Secretaire d’eilat,amp; vn Secretaire de vos finâccs,amp; féclées ’j'bf3ndfeau;l’effc6l defquellesn’auons encores pour le prefentiènty. Sans rechercher les '’ûfes de fl haut,ny des le premier accord que Madame la Roync vÂlrc mere fit â Chaftenoy. ^^AtftpaiTé.Incontinant que Môièigneur cnil reccu fargent de voilre Majcilé: monilrat pat penprcftant du iîen cent mil liurcs pour le fupplement de ce qui dcfiiilloit de deux mois, 'combien il cil afFcélionne à voilre Couronne.Cc que tous Reytres ne feroient pas. Il ibr-’quot;hors de France au pluiloil,fans voulloircn attendant Rentier accompliifemét des promef-^cflre grief amp;nbsp;moleile à voilre pcuple.Et quelques auis qu’il rcceut corne certes il en à rc-

pluiieurs amp;nbsp;de bô lieu qu’il y auoit du miilcrc caché.Sinc peut on tât gagner fur lui:qu’il ^^demonilré aucun fignc de deffiance:tant Faifuroit il fut voilre parolle.Depuis voilre Ma-wluy à fait entendre parpluiîcurs lettres: qu’il n’ciloitpoiliblc de fournir aucune choie à “‘oitç de Septembre comme il auoit cilé promis; a cauic de îaiïcmbéc dcsEftarsJcfqucls ou

tre

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L’ HISTOIRE DE FR ANCE.

trc la confirmation de ÎEdit qui feftoitfait de voftre pnifiance abfolue amp;i Roialle^^îonnoiissf' (èuroit deuoîT trainer des moiens d’acquitter voftre Majcftc eniiers les eftrangers: amp;nbsp;de nous contenter que a Noel on repareroit cc defaut. Peu de temps apres Noel amp;nbsp;auât Ie Jour dehn voftre Majefté manda à Monfeigneur que les Eftats auoient mis vne difficulté Si empefehe-menten la partie deCafteIars;amp; qu’ellcnepourroitfi toft cftre vuidée.Ce pendent que voftre Majefte feroit fourni r à la foire qui lors eftoit à Strasbourg les parties de monfeigneur le Duc de Lorraine amp;nbsp;de Monfeigneur le Duc de Vaudemont. Sire, nouslbmmesdelplaifansdelc dire.’la vérité cft te 1 le.11 faut deux cens cinquante mil liures qui eft près de la moitié que n ai-ons rcceu ces deux parties la. Cc pendant mondit Seigneur à cfté en perfonne à Strasbourg amp;nbsp;y ont cfté aucuns des Colonnels Reiftres maiftres, Capitaines Sgt;c plufieurs loldats l’efpace de quinze Jours entiers amp;nbsp;dau.intage auec grans fraiz amp;nbsp;delpcnsjennuy Si fafchericqueladf lation du paiement à apporté.Or femmes nous prefentement prochains de la foirede Pafques • qui fè tiendra à Francfort à laquelle voftre Majcftónous à promis:Premiercment lesvieillesamp; nouuclles debtcsdcuës à Monfeigneur feledeur Palatin amp;nbsp;à Mondit Seigneur le Duc Iran Cafimir. Les fix amp;nbsp;feptiéme mois du paiemet de farmée. La partie preftée par h Roy net! Angleterre. Lclqucllcs parties nous fpecificrons à voftre Majefté fi befoin eft. Et auons charge commandement expres fupplicr voftre Majefté voulloir accomplir à cefte foire prochiinecc Francfort qui le tiendra à Pafques tous ôc vn chacun d’iceux,tant du termeelcheu qucdecel-luy qui cft à cfchoir,qui montent près de quatre millions de francs fans les oftagesSc interefts. Le paicmét de pareille fômeen tel terme le trouueroit difficillc en vn eftat florilfâtjnô endette non trauaillé non cfpuifé par guerres quafi continuelles de quinze ou lêzc ans: auquel toutes choies feroient habondantes en paix amp;nbsp;repos. De forte que nepouuans faire que n’en foions «n extreme P cyne. Cc qui nous trauailie le plus eft que voionsdeuant nos yeux quefonny. cherche pas le moien. Au contraire on pratique tout pour nous fruftrer detoutecfpetanct de reccuoir aucune choie de France en Allemagne, n’y à cefte foire prochaine n’y à îautrcny de long tempsapres.Combien qu’il foil porté par voftre obligatio q^je nuis troubles n’eæP“' chcront l’effet de vos promclTcs. Ceft Je ne fçay quelle ligue, ceftenfin larupturc de Ifd’t de pacification, demandée dit on par ceux qui en doiueni acheter le folide eftablilfemenhc leur propre fang. Laquelle ne peut eftrcfinonacompagnce de la plus cruelle amp;nbsp;calainiteuW guerre qui fur Jamais.Cc lèroit Càs doute les derniers troubles ciuils de votre Royaume. Nous ne fomes pas François,cela ne nous touche pas de fi prcs.Nous fômes homes amp;Gcrmains q“* auôs vne ^rtaine humanité qui nous induit amp;à côpaffiô a la reprclcntatio dcl’cfclâdrequicæ fuiura cefte guerre. Tant fen faut que l.a vouluffions allumer. Auffi ne femmes nous pas gtan-demCnt verlêz aux aftaircs d’Eftat. Toutesfois fçauons nous bien que Jamaisliguenefutau-trequecxicialleàvn Eftat Monarchique. Ligucdi-JeenlEftat. Nous n’en auons point de charge. VoArc Majefté mâda dernièrement qu’elle ne le voulloit pas.Autre fois en auôs nous cfté requis par voftre Majefté mcfmcs de ne nousmefier de vos affaires,ny de celles de voftre Eftatrny de mefurer vos moies ou de rechercher les adions qui fe paffét par dcça.Nous nch' uôs fait du paffé qu'a la pourfuitte amp;nbsp;inftacc de ceux qui vous touchêt le plus prcsoufoUid* tation des Roys vos predcceffeurs, nous auons bien charge Se commandement tref-expres d’expofer la neceffité prefente de nos affaires. Et de mettre en auant les moiens pour y fubuc-nir.Ge qui eft tellement conjoint auec vne Gencralle amp;nbsp;fuperficiellcconfiderationdevofttî Eftat: que n’en pouuons parler autrcmét.Puis Monfeigneur le Duc lean Cafimir Princévoi* fin, qui outre l’ancienne obligation qu’il à au bien de cefte Couronne: à efté honoré par de* monftration de voftrebonne volonté en fon endroit de belles terres: d’vne portion d’vnecÔ-pagnic de centhommes d’armes,d'vn Eftat de Colonel. Qui font dignitez qu’il tient encores dont il fo fent tant obligé à voftre Majefté,qu’il luy fcmblc que cc feroit faire tort à fon de-uoir fil diffimulloit les iinonuenicns qui pcuucnt auenir. Lors que la France eftoit pleine de gcn-darmeric eftrangcrc:tout le monde amp;nbsp;grand amp;nbsp;petit crioit paix. Et ceux qui penfoiêt que n’y fuffions tant enclins comme nous fommes monftrcz pgt;ar effet: difoient que c’eftoit le fcul moien d’auoir argent pour nous côtctcr.D’autant,difoit-on,quc les dcfpens delà guerrefoM inefiimables amp;nbsp;infinis. La rupture donq de la paix ofic amp;nbsp;retranche tous moiens de noftrefa-tisfaûion. De forte que penfons y auoir autant d’intereft amp;nbsp;dauantage que plufieurs autres grans Seigneurs de vos fujets.Et efitc de noftre deuoir d’exorter tref-humblcmcnt voftre

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LIVRE Q^V A R xA N T E CL.V A T R I E M E. 35^. Aàl’entretencmentamp; alleurccobferiiance d’icelIe.Qiund bien le deuoir de charité chrc-*’'înne: Ja Sympathie qui eft en vn melrnc corps fidelle : faffedion que portons au bien amp;nbsp;re-Mc voftre Couronne : ne nous y poufleroit. Et le defir qu’auons que la reputation de vo-^'cMajefté demeure en Ion entier entiers les Princes eUtangcrs . Et la confiance que tous '“sfujctsdoyucntauoir entiers vous ; nelbit diminuée en aucune façon. Il ny a perfonne ’■'inelcfcache. La mémoire en eft toute frelche. Combien de temps, combien de peine, ^ombiendetrauaux, vous premièrement,Sire, Madame voftre Mere, Monlèigneur vordrere , Mefficuts les Princes de voftre lang, Moniêigneur le Duc lean Cazimir, les gens dvoftre Conlcil amp;nbsp;autres ont pris amp;nbsp;fupporté. Combien de ruyne, combien d’argent il à ^“ufteauantqueypouuoirparuenir? Elleàeftédefircedetousbons François, jugée tref-rileSitrelîieccfiaireà voftreEftat : acceptée amp;nbsp;receuë de voftre peuple auec allegrelfe, amp;nbsp;’îftéiignce, fellée, publiée, jurée par les Courts, Bailliages, villes amp;nbsp;lieux de ce Roy-

Etnotiffiéeauxeftrangerspar voz Ambaftàdeursau contentement fingullicr de ceux • défirent le bien de voftre Couronne. En finnullelôlemnitéàcftéobmilc. Nous en a-

tenons, polTedons les arres, les biens amp;nbsp;dignitez qu’auez conféré à Monfeigneur le duc lean Cazimir. Caràautretiltrenelesàil voulureceuoir, n’accepté les Oftages d’v-’’^puttyedes bagues de voftre Couronne. Et que nous eftimons plus que tout, voftre pa-^Q^eRoyaîle. Maintenant que l’on deuroit recueillir les fruiéfs de cefte Paix. Et nous ait-y^sreceuoir ce qui nous eft promis amp;deu ; que l’on deuroit congratuller à voftre Majefté tepos auquel elle fe trouueroit ; Il faut changer ce langage en vne déploration de maux ^dfuiurontla Guerre. Au moins fi ou queledeftin de la France fbittel: ou de puiflàncc ^'âlleamp;abfolue,ou par aucunes confiderationsanousinconeuës: ( comme Allcmans Sz greffiers pour les entendre : noftre efprit n’eftant pas aft'ez ouuert pour les comprandre ) juffie Majefté ne veut que fes fujets jouyftènt du fruid que l’Edit de Pacification apporté.

cela demine enclos aux limittes de voftreRoyaume:amp; ne fefpande par tous les coings “Allemagne amp;nbsp;vne grande partie delaSuyffe: quenousn’en recelions vn fi grand amp;nbsp;in-^Jlcrable dommage . ^es confiderations enfemble vne infinité d’autres que l’on pourroit ’®cner à Ce propos qui voudroit entrer en la confideration de voftre Eftat: nous fcmblent “allantes pour abolir ou au moins fufpendre cefteabolition d’Edit jufquesà tant quefoions ^'siaiâs. Alors y aura il meilleure occafion de dire que ce n’eft à nous de nous eu mefler. ^’totesnous nous meflÔs de ce qui nous touchc.Dc ce qui touche à noftre hôneur amp;nbsp;à no-ƒ reputation amp;nbsp;de toute noftre Nation. Encores fi c’eftoit vn affaire de cinq ou fix mois: ^rrquel nous veiffions l’iffuc, ou que l'on en peuft aifement venir about: yaurcÂil quel-^“eefperance, quand à noftre intereft particulier. Mais nous fommes certains amp;nbsp;affeurez ’'on fembarque vne fois en cefte Guerre : que nous fommes desja trop vieux pour en J^°yrlafin. Cen’eftpeudechofc, que la refblution de Ihomme reduiétàces extremitez pbftoft fe ruyner auec autruy, que de perdre auec les biens,la patrie, l’honneur amp;nbsp;la , '''^■Quandronen vient jufques la,c’eft faiél. Tout le refpeéf, toutledeüoir deu àvn ’■“ftc ou d’autre, fefuanouift. Le Politique, le Reformé amp;nbsp;l’vn amp;nbsp;l’autre (oublie. Tout J^ui tend à l’vne ou à l’autre fin, femble licite. Ceux qui ont fouftenu toutes extremitez Tcedequinzeoufeizeans: n’ont garde de (clpouuanter de tels commancemens, ayant ^^lt;l'intclligenccsamp; bons aduertiffemans de tous codez . Nous les connoyflbns pour s auoir frequentez. Il y faudra vn Magazin d’argent, fans l’effufion du (àng François, y faudra vne oppiniallre refolution d’vue Guerre irréconciliable .Ce peendantou de-^'’atetontnoz payes? L’attentedcfquellesnous fera autant diir^ôc griefue: combien il

Incóueniés des Guerres Ciuilcj.

difficile de les nous enuoyer en Allemagne durant les Guerres ou facille d’opprimer Huguenots? Que diront noz Rcyftres amp;nbsp;gens de Guerre ; qui faffemblent à cefte ®yrede Francfort? l’en laiffe parlera ceux qui connoiffent quelles gens felônt enma-payes deuës. Quel fera le jugement vniuerfcl des Natioift voyfines ? Les plus mo-

, diront: la France ( qui de tout temps à emporté le los d’Humanité entiers les eftran-fe rend incompatible à (by mefme; ne pouuant endurer la Paix n’y fupporter la Guerre, '’utconclufion nous (upplions voftre Majefté au nom de Monfeigneur le Duc lean Cazi-

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L’ H s I T o I R E DE FRANCE.

Mars,

1577. mir; qui nolisa enuoiez pour luy. amp;nbsp;tout le corps de fon Armée ; de faire fourniramp;cffeâu-er à celle Foyreprochaine de Palques,qui fe tiendra à Frâcfort:tout ce que l'obligation qu’en auons de vollrc Majefté porte felon ce que cy defius à efte cediiir..Voila Sire en femme pout ne parler de vos affaires, finon en tant qu’il nous touche : ce que auons cHé commandé de dire à voftre Majefté pour le prefent. Laquelle fupplions treshumblcment n’en receuoir aucun defpJailîr. Nousn’auons pas les termes François par choiXjamp;fommesAllemans. Le commandement de ceux qui nous ont enuoyez nous impofe la neccffné de nous en acquitter . Enquoy nous efperons que voftre Majefté aura elgard que tout tend à noftrefatiffiftion amp;nbsp;à la Paix laquelle maintient amp;. conlcrue:tous Eftats. Le hazard de la Guerre fouucntes-fois dilïippe, ruyneamp; dcfole de grandes Monarchies en vn jour, en vne heure, quelque bon cftablilfement qu’il y euft. Dieu parla lainte grace vueilîeconferuer la voll reen fon entier. Puis il adjoufta. Sire je viens de parler poui MonleignciirleDuc leanCazimiramp;fonAt-

• mes. 11 m’abaillc charge particuliere de fupplier voftre Majefté qu’elle ne fevueillc lailfer emmener par ceux qui vous voudroyent induire à la rupture de la Paix laquelleàefté tant dilffiilleàfaire. Que fil y a quelque Article en i'Edit qui paffe voftre ccnfcience, ou qui den'dere' rigoureux : qu’il vous plaiie pluftoft à cherher vnemoderation tollerable dccdl ditdcPaix. Aiticle; quc de rentrer à la Guerre en rompant LEdit. Etàc’eft effed mailcom.mandctl« vous offrir tout le credit qu’il peur auoir vers le Roy de Nauarre, le Prince de Condc, b Marelchai Danuille amp;nbsp;les Eglifesdont il ma baillé pouuoir fuffifant pourmoyenncrqiielqut chofe tollerable: pluftoft que de renuerfer tout. Melmes d’en conférer auec les Deputed du Roy de Nauarre, C’eft à voftre Majefté d auifer ce que jepourrav faire. le m’y offre tres-humblemcnt. Puis le huitiénx: Mars fumant il prefenta la Requefte qui fuit.

Autre Rf. tjucftcau Roy par le Député du Prince Ca-

SI R E jefupplic voftrcMajeftétres-humblcment.nerrouuermauuaisfilaptefcnfcjouf-née donne bn , amp;nbsp;couppc broche aux Calomnies qui ont eftéfemées par lAlltmagnej lî

France amp;nbsp;autre lieux à fcncontre de Monlcigneur le Duc lean Cazimir mon maillreau judice de fon honneur amp;nbsp;reputation : Que la confideration amp;nbsp;refpecf de Ion proffit particU' met amp;nbsp;quke nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tcnoit tellement enueloppé amp;nbsp;bridé : que cela apportoit prejudice au public amp;

au Royle» culicr desgcns de Guerre quifontfuiuy. Son Excellence ma commandé de remettreewtî poïn^mens m^ins de voftre Majefté auant mon depart de voftre Court, toutes les terres amp;nbsp;Eftatsdef-qu’iiluy a- quelles il vous àpleii le grattiffier puisn’agueres ; qui font les Duché d’Eftanpes, les neuf uondonnez Scjgneurics fifcs au Duché de Bourgongne, la pcnfionamp; Cappitainerie de cent hommes Terres amp;nbsp;d’Armel l’Eftat de Colonnel de-quatre mil Reiftres; delà poffèflîon amp;nbsp;jouyffancc def-apointcme» qu,;iJes chofos amp;nbsp;d’vnc chacune d’icelles : fon Excellence fedcucftamp; demet fans vouloir a donnez par / nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«or nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 r . r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«i* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t 0«

■ ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 adueniry nen pretendre; oC lansen auoir voulu julqu a-prelent recueihr aucune cnoic.

le Roy au Duc lean Cazimir.

l'en rends à voftre Majefté toutes les lettres amp;nbsp;expeditions fur ce faites hors-mis celle des ter

res affifes au Duché de Bourgongne : LefqucHcs amp;nbsp;Chambre des Comptes .à retenu vers foy . Dont l’Arreft cft icy joinél. Etau casque fon Excellence eut réciproquement promis amp;j tiré à voftre Majefté deiioir aucun; ou fefuftobligéàaucunechofe foitde bouche, par lettres ou par Procureur: elfe entend amp;nbsp;veut par cefte reddition en eftre a puramp;àplain defciiargéc, comme ayant cela eftéfaid en confideration des terres amp;nbsp;Eftats deffus déclarez. Reuoquant tout autre deuoir amp;nbsp;obligation que de bonne correfpondanceamp;voyli-nage : laquelle à de tout temps efté pratiquée entre les Roys de France amp;nbsp;lamaifon des Princes Pallatins. Et d’vn bon defir qu’elle porte au bien de cefte Couronne, duquel cefte re-dition ne la deftourne ^cunemenr . le n’ay point charge d’en autrement particularifet les occafions. Mais de cure à voftre Majefté que fi elle defire les feauoir : fon Excellence ne fera difficulté de les declarer inconiinant apres mon retour. Pournoftre regard qui fom* mes venus fous la foy publique amp;lefâut conduit qu’il vous à pieu nous enuoyer: j’aycx-prefiTe charge de fon ExcÂlence de fupplier voftre Majefté tres-humblement : nous oâroiei noftre congé pour retourner le pluftoft en Allemagne deux de nous. Et moy Bcutereich m’en aller en Angleterrefolon le commandement de mon Maifire pour les vrgens amp;nbsp;impor-tans affaires defon Excellence, nous oélroyans à c’eft cffeél deux paffeports amp;faufcon-duids. Faiôt à Bloys le huitième de Mars, Mil cinq cens foixante dix-fept. Signé Pierre Bcutereich.

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LIVRE QJV A R E N T E Q^V A T R I E M E. 357.

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^‘iitcrcich.

I- A refponce fut courroife amp;nbsp;gvacieuïê : qui donna toutesfois plus de fujet occafion au uok vcrlquot; d’cnuoicr vers !e Prince Allemand.Car Ie Roy ja refolu à la guerre: amp;nbsp;pource délibéré

Softer tous moieus aux Pioteftans cc fe preualloir duïccours cftranger-.enuoia Villequier en ”nd* ^Icinagncnoraniénicntvers lef Eóleur Palatin, Ibnfrere Cazimiramp; Lantgraiiede Heffe amp;nbsp;rerforceiSt Seigneurs Germains pour les deftourner du parti Proteftât. Ou il trouua fEledcur af

^^ifpofé veti la diucrlitc d opinio qui à tousjours effé entre les L utherics pour la Cene que «fer les es-'^■dEleâeur èi la plus part des Allemâs;amp; lesCaluiniftes que les Fraçois amp;nbsp;plufieurs autres ’PPfouuct.Mais la charge amp;nbsp;crcâcc de Villcquicr vers le Duc lean Cazimir amp;nbsp;le Lantgraue P^ftoiccecy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Creance lt;îé

Wcigneur,fur la demâde qu’il vous à pieu me faire ce matin,qui eft devons doner par ef- vmiquîcr charge que j’ay du Roy Ttef-chreflié mô maiftre:Ie ne vous fay voulu refufer pour ne

ï^iis aiioir reprelcnré de bouche,quc la vérité mefme que là Majefté veut amp;nbsp;entend que vous für, ''lâchiez. Sa Majeff é à effé trefmarrie d’entédre la mort de Môlêigncur le Côte Palatin voftre Mort du loiié Dieu toutesfois qu’vn fi lage Prince corne eft Môfieur l’Eledeur prefét aitfuccc tonceP».-'I^sladignitéeleâorallcdcquellâ Majefté m’éuoiâtvifiter.macômandé aulfidevous voir en vous aflurer qu'elle ne defire rie plus que vous aimer corne elle vous en a fait conoi-

^f^dcsçffetsjufques ici.Et poutcôfcrmer d’autât plus labôneaffcâiô qu’elle vous porre:elle à biê voulu faire part par moy de les nouuelles amp;nbsp;de feftat de les affaires qui lônt.Que fâ

^Waiâtfait côuoqucr les Eftats Generaux de fô Roiaumeen la ville de Blois : à plufieurs lügues côlcréces faites les vns auec les autres depuis j.mois en ç:a:ont vnanimemét requis en pleinesaflcblécs ou j’ayaflifté ;dene(ôuffrirplusqu’ilya]tenron Roiaume exercice de Religiô que la Catholique,Apoftolique Romainc.Chofe que fa Majefté '^'Oitdcliberécàmôpartemét de leuraccordenprcmieremêt pour feruirau deuoir de lâcôf oficr de fon ^^^ccîqui îamonefte d’ainfi le faire à fcxép le de lès predeceflèurs Roys qui ont eu par ce moi-'“leurs régnés paifibles.Puis pourauoirconeu affèz apparément jufques icy que la diuerfité jes Mats ‘^“’fercicede Religiô,àâpporté auec Iby en tous les endroits de lo Roiaume ou elle a efte el-^lflieinouuellesoccafiós dedilfenfiôentre les fujets:mefmesàcciix quifôtles plus pailibles. cxfifite de “•îUoirferuy à les nourrir en diuifiôs amp;nbsp;inimiiiez particulières.Outre ce qu’il n’cft que trop ““foire que les alïcmbléesdcfdits dclaRcligiôpretéduc refbrmée.n’ont point efté tât defirées ijqi,eRo '‘'“r pourlàcifFaire Se contéter leurs confciécesique pour entretenir les faéliôs, pratiques amp;nbsp;“’'“cesquify fôt ordnairemêt faires cotre fauthooriré de faditc Majefté. A laquelle ils feffài- Diuerfitcdc '“fpartousmoiésdefefgalleren puilfâce,cn feftabliffât tousjours de plus en plus^fin deluy •l'Iobeir a toutes occafions amp;nbsp;fe dcliurer du joug de fobeïllànce auquel ils font naturellemcc “l’Iigez.Dont leurs effets rédentaflez de tefmoignage par tout:encores que par leurs parolles ’Isfcnviieillét monftrer fort eflongnez.Et ret cnremét le derr.onftre aflez le refort de gens de Sperre qu’ils ont mis dedâs la Charité contre ce qui eftoit accordé:afin de faproprier du tout.

, Aulfilesprifes deplufieurs villes SeChafteaux qu’ils ont faits cz pais de Poitou,Saintonge, ^uyêne,Dauphiné amp;nbsp;Languedo:auec beaucoup de Malfacres amp;: inhumanitcz exercées àfé-“W des Catholiqucs.D'autre part ladite Majefté fo met deuât les yeux vne chofe digne de Mderation: qui eft queaians depuis le dernier Edit doué tout fordre qui luy à efté pofïiblc P““tfairc lôulfrir exercice de laReligicui prétendue reformée en plufieurs villes amp;nbsp;lieux de Moiaume:!! n’a pas efté en fa puiflânee de fexecuter pour les contradiéfiôs qui y ont faites “5Catholiques qui n’ont peufupporterfindifcretion auec laquelle ils en ont voulu vier. Et “'«it fappercenans par tous leurs aétes amp;nbsp;deportemens qu’ils fe^ouloyent accroiftre amp;a- Ligues de* o'^ndir à la ruync Si deftrudion d’eux amp;nbsp;de la Religion Catholique : ils font tous entrez en ’‘‘ociationêc Ligues les vns auec les autres pour la conforuation d’icelle Religion amp;nbsp;la leur Protcilan*.

Stprandre garde de prez à leurs affaires. De forte qu’il ef^cogneu , quc îeftablilTe-““fntidudit exercice, eftoit pluftoft pour attifer vn nouuéau feu 8c embrafement de troubles: J“cpour procurer à fon Roiaume quelque repos amp;nbsp;tranquilitéainfi qu’on à voulu faire par “dit dernier. Les confiderations des inconueniens fulHits que là Majefté craint de voir,ctoi-faiigmenter dauantage ainfi que fapparence y eft bien grâde.-finduilcnt fort d’entédre à ®tequifition de tous les Députez defdits Eftats.Mais elle y eft aulfi beaucoup côfirmée en ce T’fpcüt toucher la conforuation de fon authorité fur fos fujets, par fexemple defes predecef

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Man, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

leurs Roys qui ont eu leurs régnés heureux: amp;nbsp;tiré vnc'grandc obeyfiancc de leurs peuples, pendant qu’ils ont vefeu auec le fèul exercice de la Religion Catholique. Tout au contraire de ce qui fe fait aujourd’huy à fon grand regret. D’vn autre collé elle voit auffi que la Roync d’Angleterre Si les Princes de la Germanie connoiflàns tres-prudemment que lintrodudion d’autre exercice dlt; Rehgion que de celle dont fait profeflion le Prince Souiierain qui ccm-Souucraint nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Royaumc aux Eflats: porte auec Iby îaneantiflement de fauthonté que Dieu luy

de Religion à donnic fur fcs fujets amp;nbsp;donne licu àvn autre: N’ont jamais voulu permettre en leurs Roiau-deffcndcn7 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Eflats qu’ily full fait autre exercice de Religion que de la leur. Afin de ne tomber en

tout autre exercice en leur pay s.

danger de fe voir auec le temps vn Compagnon amp;nbsp;Coegal.Qui ell ce quclcs Roys amp;nbsp;grands Princes Souucrains ont voulu tousjours cuiter plus que nulle autre choie, pour eftre le vray moyen delà ruyne amp;nbsp;cxtinélion de leurs Monarchies, Pour cela fâdite Majefté ne veut pas moins aimer les fujets qui font profeflion d’icelle nouuellc Religion: Mais au contraire les tc-• nir en la mefmeproteélion que fis autresfujets Catholiques. Les affûter en mefmc repos:

Debtesau Duc lean Cazimiramp; Ion armee.

amp; tranquilitc'.ôe les laifler viurc en la liberté de leurs confcienccs fans les forcer n’y contraifl' dre à faire thofe qui y foit contraire. Moiennant aulTi que de leur parti! luy render iobeyf^n-ce qu’ils luy doiuent naturellement. Cequ'elle efperc qu’ils feront amp;nbsp;qu’ils n’en feront point deftournez pour leur eftre ofté ledit exercice,quand ils voudront confiderer premièrement ce qui cil de leur deuoir amp;nbsp;obligation naturelle: puis que c’eft euiter pour eux autant d'ocO fion de rcceuüir dommage des autres lu jets Catholiques: faire cefler la haine amp;nbsp;rancuneqU' ils conccuoicnt entre eux en les voiât aller audit exercice. Etau lieu de cela les mettre en bone amitié les vns aiicc les autres. Et le feul moien de leur alTurcr le bon amp;nbsp;heureux repos qu ‘ ils ont tousjours dit defirer plus que nulle autre chofe.Et la ou ils ne le feroiêt amp;nbsp;fe voudfoi^^ en cela monftrer defobcyffans à fadite Majefté,amp; fe rendre comme ennemis jurez de leur p3' trie. Elle vous prieMonfeigneur donc leur porter en fi mauuaife caufe, aucunefaueurn’y cours,quad bien vous en feriez requis.Et ce pour l’obligation d’amitié que vousauczàfadiK Majefiéamp;àtoutfôn Royaume. Semblablement auffi de ne vous vouloir méfier en forte du monde de leur fait: luy en laifiTantfairccommeàvnRoyaqui Dieu à donné toute puilfancc Si fuperiorite fur fes fujets. Et la doüc de bon fens Si entendement auec aage fuffifant pouf feauoir gouucrner maintenir amp;nbsp;confêrucr comme ficnsamp; deuotieux enuers fâ Majeflê.Cu^fC que ferez chofe digne de ùmitié amp;nbsp;bien vucillance qu’elle veut attendre de vous '• vous poU' ucz aflèurer qu’elle vous fera connoillre de plus en plus aux occafionsquifepreleiucront) combien elle vous aime, fera plus encline à vous continuer les biens faits dont elle vous à tiffié cy dtuant. Et pour le regard des debtes qui vous font deuës amp;nbsp;à vos Colonncls amp;nbsp;Reit* Maiflres: fà Majefté donnera ordre de tant plus volontiers à vous en fâtiifaire par tous moieut pciflibles. Comme c’cfl maintenant la choie de ce monde qu’elle à en plus particuliere afte-dion: amp;nbsp;regrette beaucoup que jufques icy il ne vous à elle donné vue plus grande fatiffac-tion. Ce qu’elle defire que excuficz fur la quallité du temps qui n’a permis de poiiuoir faire mieux.Et d’autât Monfeigneur qu’il vous à pieu m’allegucr ce matin que n’eftât admislibrC” ment l’exercice de la Religion fufdite en France c’ell en tout enfraindre amp;nbsp;contrcucniràîE'

Eftatz Generaux afle-hlcz^à Bloys

dit de Pacification que faMajcflc àfilôlénellement juréamp;promis; Icvousrcfpondrailadcf-fus,qu’aucontraire en fâtisfaifant â fvn des articles d’iceluy:c’efleaflcmbIéde5Eftatsàeftécœ uoquée pour apres auoir ouï les plaintesôc doleaccs desfujcts:leury ellrepourucu ainfiqu'c^ le cônoiftroit eftre requis. Aquoy elle ne péfê pas pouuoir mieux fàtiffairc qu’é prenât celle refôlutiô.Qui eftfelô la requifitiô vnanimedes députez dcs3.ordres defô RoiaumejafTatioit de l’Eglifc,de laNoblelTefic du tiers Eftat. Auflî fclô le jugemét delà propre côfciécc cotre laquelle elle pcfoit aller fi elle faifbit autrcmét.Et pour côclufiô d’autât que c’eft ce qu’elle efti-me pouuoir plus fêruir amp;nbsp;proffiter au biê general defôRoiaumeamp; detousfcsfujcts.Acelafi Refpoce du pat Villequict le Duc de Cazimir fit celle refpôce qu’il dôna par eferit lignée defâmaiH' Duc/can SuppÜc faMajcfté de pr^te de bône par celte refpôcede point en point:amp;la receuoir d'aul-bône volôtéquc ledit Seigneur Duc eft affeéliôné à la grâdeur,bié amp;feruicc de fa Majefté RoydcFrâ- amp;nbsp;de la Courounc de Frace. Premicrcmct môdit Seigneur le Duc remercie treshûblemétfa fait enun-^* Majefté, de la Condoleâcc qu’il luy plaift monftrer auoir du trcfpas de monfeigneur fon perc; die par Vil- voulant bien afleurer lâMajcfté qu’elle en a de trcfgrandes occafions a caufè du zcllefoingSi Icquicr. affeélion fingulicre qu’il à tousjours eu jufquesau dernier fôufpir defa vie, à la grandeur^ conlçruationdelapcrlônncdefaMajcllçamp;repos de toute la France. Ledit Seigneur

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LIVRE Q^V A R AiN T E Q_V A T R I E M E, 558.

Majefté connoiftra que Monfeigneur l’Elc^ftcur fon fterc, à nonfculc-•■‘tfiiccedé à la dignité ckdoralle : Mais aufli à la mefine bonne volonté amp;nbsp;affeétion.Dc-’ “yiediâ Seigneur Duc alTeure auflî û Ma/efté quand à Ibyjqu’il cnfuiura Icfdites fainélcs ‘^«dcfeu fon dit Seigneii r amp;nbsp;Pere tant qu'il luy fera pofîîblc. Et le rnoftrcr tousjours a-^(^laydede Diev . Non feulemcntàlâpatne: maisauffi àûMajefté. Etpource com-j^'aMajeftéfaitc’eRhonneuraudit Sieur Duc, de le feite vifiter en palfant par ledit Sieur ƒ equier amp;nbsp;luy communiquer de fes nouuellcs ; Aufli ne peut il obmetrré-d’enrcmercier idâMajcftétres-humblemcnt, qu’en luy déclarant rondement qu’en tend ré Ibn intention ledit Sieur de Yillequierluy aditeamp;laifle parefcrit: luyfbnt veritablethent nou-En premier, pource que cefte volonté delà Majefté eft du tout diredement coh-au» promcfîes, fcrmens amp;nbsp;afleurances par lefquels fe Majefté à tousjours protefté de parclcrapt vouloir entretenir fbn Edit de Pacification feiétamp;figné de'ion au-^'KcparlaKovnefa-Merè, Pnnccs'deft)rffengamp;ceuxdefonConlèil; lors quefe Maje-^uoit fcs;^3rces li grandes cnicmble, qu’il poiiuoit taire ce qu'il luy plaitoit. Et ce pour j^oigner-àiàmaia qu’Il la ainfi feid, jurcamp; tonfermé folennellement de pure franche amp;nbsp;'*’i^tallQ volonté, poiic le bien amp;nbsp;repos de fon Royaume amp;nbsp;fubjeds i Comme non feule-^™dâdiâe Dame Royne fe Mere Princes amp;nbsp;autres Seigneurs ont protefté de bouche audit Duc en traînant la Paix, laquelle ils ont voulu queledid Seigneur Duc fignaft ^^plus grande confirmation comme il àfeiddefepropremain . Mais aufli fe Majefté luy confirmé. Dauanwge c’efte intention de fe Majefté eft de tant plus eftrange au-Seigneur Duc, qu’il à veu à fon trefgrand regret le dernier precipice ou fe Majefté, ^urmettrefe volonté en execution.* laiflê tumber fe pertônneôc tour fon Royaume. Dont ^lt;iefEftatprefentdes affaires amp;nbsp;de la combuftion qui eft a venii ledit Seigneur auec les au-''fs Princes d'Allemagne qui aymentla conferuationde la Monarchie Franpoifê: Eftàns l^^fuellement au vray aduertis (ainfi que ledit Sieur de Villequier l’entendra pareux mef' ’’’'^amp;envcrra les pappiers amp;nbsp;eferipts imprimez: ) efpcroit que cela feroir alfez pour deftour-faMajefté de cefte fi?nne volonté. Et luy feireconnoiftre la malice de fés gens apoftez Jiaiontyfurp^ le nom des Eftats:amp; nom de tous fes fubjeéls luy ont fait vne telle Requefte: ^elaquelle ils n’ont jamais eu le commandement des lu jets de fe Majefté. Et n’en font ad-‘‘’^^’«îcomme le Sieur de Villequier entendra bien à Ibn retour. Ledit Seigneur Duc peut S''acesàDieu.,dire rondement qu’il en a de tresfidelle amp;nbsp;fincere aftcébon aucrti fe Majcftéitât P^''feslettres amp;nbsp;Ambafladeurs: que par ceux mcfmes de fedite Majefté. Premièrement cftant franceluy à donné auis de la Ligue feinte,dont il voit à c’efte heu re les fruits toift contrai-latoyôc reputation de fa Majefté Sc au repos de fes lujets.Puis apres cftant de retour de à donné a entendre à fe Majefté par raifon mefmes,qui eû ic y prelênt: les vrais auer-^**lefhens qu’il auoit des menées amp;nbsp;pratiques qu’on dreflôit pour apofter amp;nbsp;corrôpre en cha-‘•'^quot;le.Ptouincc amp;nbsp;rendre à la deuotion de qui on voit a prefènt,( eux qui deuoient auoir le ti-'æ^esEftats. C'eft à dire pour faire que nuis Eftats fulfcnr tenus librement amp;nbsp;légitimement * ^6müiftinâ;ion dcRcligion.Y eftans prefens comme de toute anciénetc il eft accouftumé: pPrinces du fang amp;nbsp;tous ceux quiontafeplaindre.Puisapres ledit Seigneur Duc a enren-*^30 vray comme on à executéfEdit de Paix c’eft a dire qu’on n'en a rien fait du tour côme ®3(iifpofé les Eftas ainfi quY1 en eftoitbien auerti:y aiâs’appellc les Princes du fang pour les y3îttappcr.Cômc on à feuorifé ceux qui fe font offerts a furprandre leurs perlbnesamp; les villes ’’‘iffdit eft legitimemctamp;finccrcmét exécuté. Auec les places ou ceux de la Religio fotcó-’■’iiitsfetenir.Et ne les abandôner po ur leur feureté par faute de fexecution de l’Edit. Aiant ^’’«iitreefté dcueinentauerti de ce que n’agueres fait fe Majefté.Dont à efté baillé coppie du ‘J'naire a« Steurde VilIequier.Chofe à la vérité du tout horrible a entédre aux homes amp;nbsp;tel eftrange que ledit Seigneur Duc ne feuft jamais peu croire, fi les côtrauentiôs conti-^?elles amp;nbsp;récentes àîEdit,nclemonftroientcuidêment.Et filaprr^ofitiô feitedcla part du psr ledit Sieur de.Villcquicr, ne le cofirmoit totallemêt.Côme aufli lefdites chofes font '^iproqnement croire audit Seigneur Duc que la refolution de fa Majefté eft telle que ledit '«lit de Villequier lui a declaré.Mais ledit Seigneur Duc,efpere qu’y aiât déjà vn mois que le fieur de Villequier eft parti;que Dieu aura infpiré fe majefté amp;nbsp;lui aura defcouuert la poi-Lndu côfcil en la vanité des offres de fes pretédus Eftats. Pour faire fbuuenir fe Majefté, voir

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Fcurier, I MT

L’ H S I T O I R E D E F R A N C E.

Confeil du PritKe Ca-zimir au Roy fut la Religion amp;nbsp;Ellar,

amp;: loucher au doigt ce qu’elle à prud émet amp;nbsp;meuremet eu cy deuât en trcfdigne recôniâüy tio. Ce que auffi les loyaux amp;nbsp;en tiertm et affectionnez amys amp;nbsp;feruitcurs luy ont rcmonftiC' non feulement en France mais par toute la Çhreftiente .Et ce qu’en fin la neceflîté roefeif^ àfaid connoiftre tant à fa Majeftc qu’à fes predccefïèurs par tant d’expericnces : quand ils ont eflàyc tousjours en vain d’erarper la Religion reformée amp;nbsp;fexercicc d’icelle, par Guerres, executions Sd autre maniérés horribles a nommer. .Ce que lediél Seigneur Duc ne peut obmettre pour la lincere afFedtipn qu’il porte à la conlêruation de la grandeur de w Majefté, Et a le veoyr en Paix aucc fes fiibjcâs. C’eft de remettre deuant les yeux de» Majefté ce peu qui s’enfuit. Qu’en premier lieu ilplaile àlâMajefté fe fouucnirdu confol de Gamaliel,quc contre ce qui eft de D i e v nulle force ou pratique humaine ne peut rien amp;nbsp;quccc qui n’eft point de U i b v s’en va amp;nbsp;périt delby mcime En apres quecz affaires d'Effatelt bon ce quiefi necelïàirc . En.quoy lâ Majcftc regardera au miroucr d’Allemagne , Poulognc J Hongrie, Bohême, Suyflè Sc des pays bas Non comme on les luy de-guilê, maislelon la vérité comme elle à mefme veu : Gar de comparervn Prince d’Allé* magne auec làMajcffé ou toute la France; c’eft choie abfurde. Mais la France à toute r Allemagne c’eft egalle proportion. Que fa Majefté veoyt que tousles fufdidspaysflotil' lent : par-cc qu’on y à trouué moyen de contenter les confciences des fubjeds. Par lefquds exemples fa Majefté peut connoiftre que non pas la permiflîon de la Religion; Mais l’cna-pefehement de l’exercice d’icelle à engendre les maux amp;nbsp;calamitez qu’elle veoit aujout-d’huy partout fon Royaume. Dauantage que fa Majefté n’ayant peu faire la Paixderniere lâns faire Ibn Edit de Pacification : amp;nbsp;ne le pouuant garder fans le mettre à execution-' elle peut veoyr que l’entretcnement de Ion Edit c’eft le feul fondement amp;nbsp;moyen de la Paß* Voyre la Paix mefme. Qu’en outre comme ladide manutention eft le moyen delaPaix^ PHne^ deuirer la Guerre : Ainfi eft clic le feul moyen qu'a là Majefté pour rccouurer J’obeylfancc de les fubjcds. Eftant trel-ccrtain qu’vn Roy qui le faid Chef de part entre fes fubjeâs: n’eft jamais bien obey. Pource qu’il luy eft conuenable de fe monftrer Perc commun de fesfu-jets J en les reconcilliantles vnsaux autres. Ainfi faire amp;nbsp;jurer aiT contraire dé ladite manutention, c’eft lelcul moyen pour mettre les fubjeds de fa Majefté en plus grande dd' fiance que jamais. Et par ainfi engendrer la plus cruelle Guerre qu’on ayt encore veut- u y à plus que d’alleguer la foiiueraine authorité du Roy pourfaire jurer ces choies là : s'eft expofer là Majefté en perpétuel oprobre à tout le monde; amp;le faire tenir Prince fins foyj làns Loy, làns honneur amp;nbsp;vertu aucune. Car là Majefté fe peutlbuuenir combien de fois elle à fai# profeflionde bouche amp;nbsp;parefeript d’eftre Prince veritable: amp;nbsp;qu’elle n’a wn voulu promettre quelle n’ayt voulu tenir. Voyre auoir tousjours efté rcfol uë de ne promettre pluftoft rien: Dont tous perfonnages d’honneur ne peuuent autrement conclure: Qi^eouil nefalloit pas faire amp;nbsp;promettre le contenu en l’Edit : ou il lefaut garder. Ainfi que là Majefté en à vfé en ces mefmcs termes. Ledid Scigneu r Duc falfeurc ainfi que fa MJ' jefté verra bien qu’aueevn homme qui voudroit tenir le contenu dudid ferment ou fuiurc le Confcil defespretenduz Ellatz quin’eft autrechofe que ledidfermcntmefmes: encores qu’il n’euft cfté juré on ne pourroit jamais auoir aucune commerce. D’autant quen’y pa-rolle, nepromelfe J ne fermens, ne obligation nefccau n’y aucune chofe legitime amp;nbsp;ordi-dinaire(pour mettre foy entre les hommes amp;nbsp;princippallemenr entre les Princes amp;nbsp;fubjeds, veu fimbecilité defdits fubjeds au regard des Princes ) ne feroyent plus rien.Voyre amp;nbsp;ne fer-uiroyent au contraire que de retz amp;nbsp;filletz pour attrapper Ivn amp;nbsp;fautre. Qui plus eft fa Majefté confidercra bien,que les voifins amp;nbsp;eftrangers ne fe pourront alfurer d’vn Prince duquel les propres fu b jed? nefÂîent. Comme ceux de la Religion lefquels on à par trop poiirfui-eieurrccôquot; • Car pour monftret qu’ils n’ont point commencé ; il ne faut autre argument que la pronie «lie fait pofition mefme dudit Sieur de Villcquiei, aflàuoir que le Roy eft refolu de ne tenir Icprinci-îi'^on^ P^^ point de fon Edit. EÄjuand à l’exemple de la Royne d’Angleterre : on feait alfez tant de cœur amp;nbsp;affedion de ladite Dame: que fi elle euft veu tant de Princes, Seigneurs, Gentilshommes amp;nbsp;autres de fes fubjeds de la Religign Romaine en fon Royaume amp;nbsp;qu’ils len euf-fent requis comme les fubjeds de fa Majefté ont laie tant de fois;que p luftoft que d’entrer en telles cobuftions amp;nbsp;faufler feulement vne fois fa foy amp;nbsp;promclfctfa Majefté leur euft accorde fcxercice de la Religion Romaine. Que fa Majefté doit du moins autant d’affediô à fes fiijets

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LIVRE Ç^V A R E N T E CtV A T R I E M E.

S^sllccn à monftrc aux Eftats des pays baSjCn leur congratulant fur Ia refôlution qu’ils ont P‘ile pour le recouuremcnt de leur liberté. Et mefîncs interceder cnucrs iceux Eftats pour l’ieintegrandc du Comte d'Aiguemonten lcsbicnsamp; honneurs.EftantdepIus à èonftdcrer ’“ffi hrtiificc de ÎElpagnol qui ne tafche qu’à remettre la Guerre en France pour dcftourner de fes pays félon û bonne couftume » Et quand a ce que là Ma/cfté allégué qu’elle

’«»tbien lailfcr la liberté de confcience a les fubjeéh. Cela aflèurcroit encores plus b dcffi-

D’autant qu’il eft indubitable que qui peut viutefans excrciéc'dc Religion n'a p'oint ^'confcicncc.Et eft tout autant comme fi îâ Majefté difoit Je donne la vie à’mes fubjcdsî Et ce pendant elle leurfeift öfter les viures. Enquoyles Papiftès donnent aflbz d’argu-quot;’Mt qui ne peuucnt demeurer ûns MclTe . Parquoy ledit Scignedr Duc ne peut den-autre meilleurconicil à là Majefté ques’il veut demeurer Roy amp;eftreteVPrince qu’-®n:pnifîc traitter amp;nbsp;négocier auçc fa Majefté, amp;nbsp;fefier cnlüÿ; qu’il maintienne Ion E-

amp; garde là foy. Failant reformer lesabbus de lès prétendus Eftats que là Majefté al- • ^gucj parles moyens qui lèront Jugez eftrêtailônnables. D’autant qu’on ne peut tenir

alfemblée pour Eftatz vrays libres amp;nbsp;légitimes. Mais pluftoft pour delloyauxàlà ^jcftcamp;à toute la Couronne . Et ne font pour maintenir Sc confermer la Paix ains P°Uf'Ia ruyner ♦ Pourquoy foire, ils le lônt lailfczfi villaincment fuborner ainft que loupent on à aduerty fa Majefté . Toutes lefquelles chofes ledit Seigneur Duc le palïèroyt ^Cï-volontiers de dire; s’il n’y cftoit contrainéi:. Tant pour la rondeur delàconfcicnce ^fon honneur qui eft engagé en la fignature de la Paix : que par laffeélion fingullic-fcqn’ilàau bien, grandeur amp;nbsp;lèruicc de là Majefté. En laquelle dilpofition, ildcmcu-teraroute là vie,n’ayant rien plus cher que d’apporter à la conlèruation delà Couronne France amp;nbsp;au repos des fubjecls de fa Majefté, tout le que D i u v luy donnera Ja-

de moyens amp;nbsp;de confeil lànsyricn efpargner. Ce que ledit Seigneur Duc fupplie ’'^-humblement là Majefté de croyrc. Et comme tel le tenir du nombre de lès plus fî-delles amp;nbsp;affeétionnez gmys amp;nbsp;feruiteuts . Voyla tout ce que ledit Seigneüt Duc peut ’^onftrcr à ù Majefté en ce qui appartient à là perfonne. Mais quand ace qui-touche'jçbt« du ’ûôtefon Armée qui àeftéen France. Ledit Seigneur Duc, lès Colonnels, Reirresmai-

Cappitaincs; ayans trouuc cy deuant bien eftrange que fa Majefté rie letfr ayt °” ‘“'ulespromcires qu’elle leur auoit faiâcs amp;nbsp;tant de fois réitérées tant à Francfort qu’à Strasbourg pour le foid du payement amp;nbsp;des Oftages: Et troutient infiniément eftrange ^fhofe du tout impertinente,qu’vn tel Seigneur que le Seigneur de Vdlequicr ^nant par-'ItçaAmbaflàdeur delà Majefté: non lèulcment n’en apporte aucune aflèurancc; Mais quot;en parle aucunement :voyrc qui plus eft que ce qu’il porte en ftibftance eft du tout con-quot;’ne aux obligations amp;nbsp;promelïès de fa Majefté. Parquoy ledit Seigneur Duc non lèu-^entenlôn nom: mais de toute Ion Armée requiert la Majefté auoir cfgard àlôn hon-quot;turamp;tcnirfafoyamp;lèspromelTes. Afin qu’a la prochaine Foire de Francfort ilyfoit fotif-, tant audit Seigneur Duc que Colonnels, Rcitmaiftresamp; Cappitaineslefqucispour touteîanncelètrouuerontaudidFrancfort pour prandrevncbonne relôlution fiir lesaffai-'«fclonqiie le Sieur Beutereicb ,amp;les Cappitaincs qui ont eftccnuoyezauec l^enau-'quot;''tbicn amplement aduertyfa Majefté. Tout ce que ledit Seigneur Duc prie affedueu-renient leditSicurdeVillequicrdefaire entendre bien amplement amp;nbsp;au long a là Majefté: quot;quot;te ce qu'il luy en a relpondu de bouche .Sans y vier d'aucune oblcuritéamp;ambiguité:amp; la mefmc rondeur, alïcdion Sc bonne volonté que ledit Sieur Duc y a procédé, enfoi-hquot;t celle relpoilcc;amp; defire tousjours procéder enuers fa Majefté.^

Orpourcc que la charge de Villequier vers le Lantgrauc eftoit peu differente en fubftance quot;Cellequedeffus aulfi la refponce en fut prcfque lèmblable amp;nbsp;telle qUe vous verrez.

Monfeigneur leTresllluftrc amp;Exccllent PrinceGuillaume Lâtg|^ue dcHelïèn:ayant enten- deVa^egra. 'lucc que le Sieur de Villequier Ambalfadcur du Roy de Frace luy a fait fçauoir de la parc de «c Hciré hMajcfté.Soii Excellence ne peut que en premier elle ne la remercie bien humblement de la continuation de la bône volonté amp;nbsp;affediô qu’elle porte en fon endroit. Promettant que de fo quicr de b pan elle fera tousjours prefte Si appareillée de la côtinuer felon que fadite Majefté n’a Jamais P’^tduRoT pcquot; conoiftre autrement par fes adions du pafle. S’eftant efucrtucc tant que poflîble y a efté ‘iciiiaintcnir en fon entier famitié Ja de fi long teps contradée entiers la Courone de France

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Mars nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t’H ISTOIRE DE FRANCE.

* ôi la maißn de HcfTcn. Quand a ce qui touche la principallc charge que ledit Sieur de Ville quier à eue de (à Majcllé. pour faire entendre à môdit Seigneur le Land graue,Sçauoir cft que fa Majcfté à la pricre amp;nbsp;Rcquefte des Eftats aiTemblez en la ville de Bloys leur auoitaccordé de n’endurer dorcfnauant autre exercice de Religion en fon Roiaume que la Catholique, A-poftolique ôc Romaine: Son excellence ehnne que de vray il ne feroit rien plus a defircr en ce monde,finon qu'il pleuft a ce bon Dieu permettre que par là diuinc bonté amp;nbsp;niifericorde cefte vraie Religion Romaine telle qu’au commencement elle à elf é enfeignéc amp;nbsp;plaiitéci Rome par f Apoftre S. Paul lêlon le contenu de fon EpiRre eferite aux Romains: ne full par foulement enracinée amp;nbsp;maintenue au Roiaume de France: Ains aufîi purement conferuée en tous les endroits de la terre.Mais il eft aßez notoire tant à ladice Majefté qu’à plufieurs autres cïhôir ue nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mefmes de la Religion Romaine: qu’icelle apres le temps des Appoftres amp;nbsp;lors

Romaine que tautliotité Papallc à éftc tellement acreuc que meim«s elle a voulu furmontcr ccllc meß corrompujj jpg jgj Empereurs,Roys amp;nbsp;autres Monarques de la terre par plufieurs ab us,tfaditiôs humaines,errcursamp; ldol3trics:àtotall£ment eile corrompue amp;nbsp;falfifiée.Dequoy plufieurs gensdc bien de hautcamp; baiïc condition,ic font non foulement de cefte heure,maisauflide long tcmp* grandement plaints. Et n’ont defirc rien plus qu’vnc bonne reformation Chreftiennede ÎE-glifo. Mais en vain ainfi qu’il eft notoire par toutes Hiftoires, Qui acaufè, que nos ancelhw amp;nbsp;predeceflèurs d’heureufo mémoire amp;nbsp;autres gens de bien de toutes Nations: ontcfté contraints pour le repos de leurs confoiences amp;; félon Je commandement expres dc Dieu : defuyr îldolatrte, fo fouftraire de fobeyftance Papallc ; amp;nbsp;faire eux mefmes vnc reformation confol-meaux efoiitsdes Sainâs Prophéties amp;nbsp;Apoftres ; ne i'ayans peu autrementimpctretcfhnt raiionnable d’obeyr plus à Dieu qu’aux hommes. Or il eft auffi notoire comment apres fi grands troubles amp;nbsp;diuerfos Guerres aduenucs au Royaume de France : fon n’a fccutrouuer remede plus expedientpouraftopir tous les mahheurs que fi longtemps oniaffligcamp; tout le Royaume: que de permettre à ceux la, qui pour la caufé cy dcfïhs mentionnée fofonC retirez dcfobeyfiamp;nce dc JEglife Papallc ; la liberté de leurs confcicij^es ,aucc libre exercice de la Religion reformée folon leur confeffion prefontéc au feu Roy fon frere. Ainfi que find* Icmcnt fà Majcfté mcfmc amp;nbsp;par le confcil amp;nbsp;auis tant dc la Roynefa Mere,Princes dcfon fang que Officiers delà Couronne amp;nbsp;autre Seigneurs amp;nbsp;notables perfonnagesdefon Confeil pæ ué : par Edit pcrpctucl amp;nbsp;irrcuocable à oétroyé, permis amp;nbsp;accorda Scfolennellement juré: non feulement de vouloir conferuer amp;nbsp;maintenir en fon entier la Paix dernière faite amp;nbsp;publiée en tous endroits dc fon Royaume; Mais auflî mandé tant à fon Excellence qu’à plufieursau tres Princft amp;nbsp;Seigneurs dc ÎEmpire parjlettres amp;nbsp;Ambaftades dc garder à jamaisinuiûlable* ment ceftuyEditde Pacification comme premier arre de fa parollc donnée à fcsfujctr.dch' quelle clle fedifoit eftte vray amp;nbsp;fidellcobferuatcur. Mais voyant fon excellence a prefent vnc fi fubtillc mutation dc fa Majcfté: contraire à tout ce que deftus amp;nbsp;que fi aifcmét clic feftbif’ focfrnouuoir par quelques vus defdits Eftats aflcmblez à Bloys, les Cayers defquelsfelon les plaintes amp;nbsp;doléances que font ceux delà Religion reformée: n’auroyent cfté aucunement conformes a ce que leur à cfté donné en charge ; Ainsfoforoyent laifle pratiqucramp; fubomet contre tout droit amp;nbsp;raifonzde reuoquer ce qu’vne fois aucc fi meure deliberation amp;nbsp;bon con-foil,cllc auoit fi folcncllcmcnt protefté.Alfauoir de conferuer a jamais la permiffio dcfcxerci ce libre delà Religiô.Et ainfi en cefaifânt rcnouucllcr le defordreSc tumulte qui à grad peint cftoit aftbppy en fon Roiaume.Son Exccllccc à rcccu ces nouuellcs non foulemct auec vnregret non pareil:entantquccôcernelaperfonncamp; reputatiô defadite Majcfté amp;nbsp;defon Eftat. Mais auffi le bien,falut Sc t^nferuation dc tous fefdits fujets vniucrfellcment. Car j’açoitque par cy deuant fon cuit rapporté de fi effranges nouuellcs à fon Excellence : Si eft-ce qu'elle n’a jamans voulu fo laiffcr perfuader d’y ajoufterfoy,eftimant que ce bruit cftoit feulement controuué par quelque enuie contre ladite Majcfté: en intention dcblelfcramp;interclTer fon honneur vers vn chacun, ^i eft caufe qu’elle à entendu auec vn merucilleux regret parledit Sieur Villcquierla charge que fadite Majefté luy à dônée.Le tout conforme a ce que mon dit Seigneur ne feftoit jamais par cy deuât peu perfuader en façon que ce foit,cftre veritable. Or combien que fadite Majefté ne Ibit tenue rendre aucun comte à fon Excellcncedefefdits faitsamp; aôtiüns;amp; que mondit Seigneur en tant que polfiblc foroit ne defireroit rien plus finon qu’elles fulTcnt telles qu’il les peut verifier vers vn chacun: pour la finccre amp;nbsp;bonne affcûion

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liver Q^V a R a N T E Q^V a T R I E M E. 360.

9gt;ilporte à fa Majeftc. Si eft-ccnéanmoins que conoiflànt maintenant par ledit Villequier ^iJcieftfonvoiinoir amp;nbsp;intention: fôn Excellcnce’cfineuë dudit zclle qu’elle porte à la con-'^tion de la grandeur de fadite Majcfté: ne peut qu elle ne luy declare franchemétû volonté. Et felon fintegrité dont elle marche ne rcmonftre à fà Majelle d’vn cœur pur ce qu’el-wtime appartenir non Icullement au bien amp;nbsp;honneur de fa perlônnc: mais de tout Ibn Eftalt; '»general. Priant fa dite Majefté voulloir receuoir le tout d’auflî bonne part, comme la pure dd.âdgraue ‘»Jeotion qai fefîneut de ce fait le mérité. Etenpremicr lieu ne peut cftimerR)n Excellence ^îneotes moins eftre induit decroire que quelque pérlbnnage d’honneur qui que cefoit,amp; h rompuîe

debon jugement quidefîre icbienamp;auancement delà Majefté^ conlcruation dclà ’^'iróne:luy vucille à jamais conlêillcr de rompre ÎEdit de pacificatiô dernier fait amp;nbsp;violier

fi folemnellemcntellc à juré amp;nbsp;pfotefté voulloir maintenir en lôn entier. Car prcmic-'«néten ce faifant elle met en hazard toutfon honneur amp;nbsp;reputation amp;nbsp;toute efpcrâcc qu’cl-^pourtoit jamais auoir delà grandenr: veu qu'il n’y à ornement aucun li précieux amp;nbsp;bien • *^foit à Roysfoit à autres: que de garder inuiolablcment là foy amp;nbsp;promeflè. Commeaufli ’‘•’yà rien qui les dilforme amp;nbsp;def honore tant,qui aliéné tant Ihonneur des hommes amp;nbsp;fi pre MiciableSc dommageable à leur grandeur, que de dire vnc choie amp;nbsp;monftrcr le contraire '»dfet.Et nous enfeignent les hiftoires tant Ecclefiaftiques que profanes: enlêmble les cxc-P**s^iKiens Si modernes alTez fulïifamment: combien ce vice eft non feullemenr infame en-hommes,mais anlfienucrs Dieu.Mclmcs que quelques fois il à fait trefgriefueamp;durc Punition de ceux qui en eftoient entachez. Et à ce propos ne peut lôn Excellence qu’elle ne ’•'Ween auant entre autres infiniz exemples celluy de Ladiflaus Roy de Hongrie, Boheme amp;nbsp;^Polognc-.pour feftre laillé perfiiader par le Pape amp;nbsp;lesCardinaux lôusvmbrc d’cncftreàflcz 'Pttsfacillcmct ablôus de violer la foy qu’il auoit promife non à vn qui fait profelïiô duChrit 'önifncMaisaAmurathesEmpercur des Turcsamp; ennemy desChrcftics:pcrdit a cetcoccafiÔ [î®’gt;feulemétfesRoyaumcs:Maisaulfi la vie amp;nbsp;tout ce qu’il auoit en ce môdc.Et futen outre telle hSteufemét por^e par toutes les citez d’Afie: felô que plus amplemét fon excelléce aatodté? '^itentédre celle piteule hiftoireamp; autres feruâs à ce propos audit fieur deVillequier:poulïe défit qu’elle auroit de pouuoir remedier à fincoueniét qui eft à craindre pour la fincereaf-

‘'^Squ’ellc veutau bié de la France. Et en intétio lèidemêt qu’elle pourroit feruir demirou exemple aux autres. Non qu’elle defiraft enfaçonque celôit, que tel inconuenienta-

'quot;»tjamaisàfaditeîVlajcfté.Quieftbien leplus loin defonintentionlèlon queluypourrafai-'^lflöoir ledit fieur de Villcquier.-amp; felô là diferetiô les propofer aux yeux de là Mmcfté. La-H^elleen outre doit diligemment pe/êr amp;nbsp;confideter en foy mefme quels maux amp;nbsp;mcoueniës ’»ifcqu’elle effufion de Gng elle doit de reçhefattendre en fon Royaume: amp;nbsp;les grandes cô-^lt;i«enccs qui de la fen pourroient enfuiure. Enlêmble filfuë que fon peut elpercr de tout ce *3».Car outreque ce lêra choie bien dure amp;nbsp;dilficillc à faditeMajcfté,d’cxtermincr non Icu-æment les plus proches de lôn fang: mais aufli tât de mil perfoncs amp;nbsp;tous du nôbrc de lès pro-pfcsfujets qui ne defiroiét rié plus q d’éploier la vie amp;nbsp;les bies,voire tout ce qu’ils pourroiét J*niaisauoir en ce monde pour le lêruice defadite Majefte. II eft aulfi grandement à craindre ’l'ie ceux la conoilïàns maintenât quelle eft fa volôté amp;in tentiô : aiât perdu tout eljxîir de pouuoir cy apres eftre reconciliez dy acquérir la grace de leur Prince amp;nbsp;naturel SeigneunEc ævoiis en outre exclus defe voir jamais en paix amp;nbsp;trâquillité;ne foient en fin contraints pour ^onferuer leurs uics amp;nbsp;biens: attenter les derniers remedes qui pourront eftre au ttelgrâd pre-i»lt;liccdefaMajoftéamp; de toute la Couronne de France. Et outre qu’il lêra bien dur à ladite quot;îjefté de regimber contre îcfguillon: amp;nbsp;arracher par force du ^ur de lêfditsfujets la ve-''t^concuë; amp;nbsp;empefeher le cours dU làint Euangillc que le Seigneur veut eftre annoncé de P’''senplus,Siéft ce neantmoins, que le cas mefme auenant qu’il fut en la puilïànce de fa Ma j»fiéfelonqueplufieurslc dcfireroient bien, d’extirper tous lês fmets qui font profelfion de ‘’Religion reformée . Quelêrôit-ce faire autre cholêfinon que ladite Majefté au grand pre-Weede fon Royaume,lê roUgneroitclle mcfmes vn, voire le meilleur de fes propres bras ? ^»ffoiblilTantde plusenpluscnfedefnuant amp;dcfpouillantde lês propres forces? Encores Diucrfitcdc fon vucille perfuader ladite Majefté que la diuerfité dcRcligion en vn Royaume (bit eau- ^'**Sæ*-

noifesamp; dilTenflions qui y auicnnent.Etqueles endurant lesfiijersne peuuent eftre '»Mntcnuz çn fobeiflàncc qu'Üs doiuét à leurs fupcri^urs.Pourquoy prouucr,ton allégué les

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Princes amp;nbsp;Elcélcurs dclaGermanie qui en leurs pays ne veulent permettre autre cxerciccdc Religion que celle dont ils font profclfion. Sieft-ccque fon Excellenccnefaitdoutequeli-dite Majeûénelàchc que par l’accord faitàîEmpire pour le fait de la Religion: le librccxcr-cicc des deux ny lôit pcmris amp;nbsp;óólroié felon qu’elle à cogneu le mcfmc ellre obfcrué au Royaume de Pologne. loint aufli quelc feu Empereur dcftint de tres-heureufe mémoirecomrot aufliUMajcllé de cçluy qui gouuemeà prelet,cnduroit en fes terres le libre exercice des deux Religions. Enquoy failànt à ellé maintenue en chalquc.cndroif comme encores le jour-d’uy vne bonne paix amp;nbsp;concorde enila Germanie. Pareillement aulfi cllant leRoyaumcdfi France compofé de plufieiivi amp;nbsp;diucrlcs prouinccs n’eft acomparcr aucunementà vn ôçEledeurd’A’liemagnc/non feulement pour n’y audit aucune proportion cfgallc. Marx aulfi en raritqueleldttsPrinccsamp;Elclt;âcurs n’ont jamais fiïitnycncorts moins promis ftfol«®

nclicnîct à leurs fujrUk mefeae que ladite Majefte a lait à ceux queDieu à fousmisenlap«“' •larKçijPartantmoixut'ficurprie de rechef faMajefté,ncfelaiircr aucunement pciïuaâcrque la permiflion de îexeJEcicôxiçIaKdigieô^rcforméc ait cfté taufe des troubles amp;nbsp;diuifions jpfqu^ àxclle heurc.oot;rcgné en l^ràncciÇarce n'eft choie nouuelJe que lesChrelhö^* fidftUüîamp;lôicnt acculez cômcîeftâs caulède rcfecllionSc mutincrieeveu que le mdtnccûaucnû non lêUlernent aux faints Bivphetes amp;nbsp;Appoftresmais aulfiàlapcrlonncde Icfus'Chfw meftne. Combien que ce lüil-contre tout droit amp;nbsp;vérité. Mais que faMajeRé croie lt;€ pJuftoft.quefempelchement amp;obltaclc .quc l'on Veut faire au cours de la Religion tienne: eft lêullc caulc de toutes les calamitcz ôc roilères cy deuant auenucs amp;nbsp;quipourront ifcdKkn'dç auenircy apres. Partant fon Excellence prie ScadmoneftefaMajefté tant que faire cepeut.

France.

L’Eglife Çhrcftiéac àerçu par rigueurs amp;nbsp;elfujion de (ang.

qu’elle vucille conlètner fon honneur, foy amp;nbsp;réputation. Et peler quant amp;nbsp;quant fimpor«quot;' ce d e ceftcafiàirc.Et les grans amp;innumcrables inconueniens qui en dcppendenr.NcpO*’’®' tätjamais qu’elle puilïècftre induite de voulloit cnibraflèr vn cÔlcU qui ne peut exccutiô finô auec vne totalle fubuerfiô de lôn Ellat amp;nbsp;efrufion de fangnompareilIe.Lcq*’^ aulTi cil dircâLement contraire à la promeflè, foy amp;nbsp;loyauté que là Majefté à donné par cy ,uant*Mais que pluftoft elle maintienne amp;nbsp;corJeruc en lôn entier fondbdii de pacification^^' nic.remét publié.Et le cas auenât que ladite Majcfté dcfiraft mertrequeique accord auöitd« la Religion,qui de vray feroit cncôres Royal amp;nbsp;digue de Cbrelhcn. Que pour y paruenircU fe ferue non pas du glaiue tranchant de l'clpce:rtiaisà l’exemple delcspredecelîêursde tre^ table memoireConhantin le grand,Theodofius amp;nbsp;autres,du tranchant de la paroJle de Difi*' Scâuoir eif parlemoiend’vn Concillelibrc amp;nationnal. Car du cômenccmentàtousjouW cÜc le prÂ^irc de l’Eglifc Chrefticnne fera encores a jamais par cy apres : veu qu’cllcîî ‘ té Iodée par làng.Qiie par i’clFufiô^d’icclluy, elle ne pourra jarnais dorelhauât cftrc dclracincc Mais qucjtant plus elle fera aroulec tant plus aulfi prandra fon aecroiflcmcnt.Qt'snd à ce qW touche l’autre partie de la charge donée audit de Villcquicr. Sçauoir que fadire Majeßo priî moiiidit Seigneur ne le mcfier en forte que Ce lôit du fait de la Religio amp;nbsp;ne leur prefter aucü' ncaydenyfoueurou ilenferoit requis. Son Excellence veut bien auertir fa Majcfté,quejul. ques àprefcniellcnc feftmelléc Icmoinsqui luy àcfté pofliblc des affairesd’autruy.ty^ tout n’a jamais prelle d’occafion foitdeconfcil ou de fait auxlujcts de faditeMajefteo^ fclleuçr à l'encontre d’elle. Efpcrant fon Excellence en tant que faire le pourra fans fouller ”y bieder fa confcicncc: qu’elle pourra tousjours continuer en celle bonne affeélionamp;aniiu lingulierequ’elle porte à làditcMajellc.Laquellc en cet endroit elle prie bié humblcmétvoH;

Surprilc de Cócarncau

loir prandre tout ce quedeflus de bonne parf.comme party d’vn coeur qui vraiemét luy equot;quot;' fedionné amp;nbsp;qui ne tent à^utre but linon àcc qui touche û grandeur amp;nbsp;profperite. Semon • trant en ce,comme il appartient à vnRoy qui déliré maintenir fonhonneurSê réputation vers vn chacun-lelon que mondit Seigneur le confie que Dieu luy en fera la grace. Ce qui réunira non lêuJemct àlagloirc du Seigneur:MaisaulîîaulàIut vniucrlêl tant delà perféneque tous les fu jctsîSc de lonRlt;^'aume vniucrfellemcr.Qui cil tout ce que fon cxcellccc à peu ƒ ' pondre fur ce que ledit fleur de Villequier auoit charge luy faire entendre de la part de faon Majcllc Fait à Caflôl le i8. Mars. 1577.

Peu de jours apres l’arriuéc dudit Prince a làint Iean,i’rcccut nouuelles comme la Vigne pur les Pro Gentilhomme Breton fclloit làifi auec peu d’hommesamp; par intelligence,de la ville amp;nbsp;CJi • cüans. tcaux de Concarneau l’vnc desplusfortcs places de la balle Bretaigne. Maisqtie filn eftoïc * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fçcoum

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LIVRE Q^V A R A N T E CtV A T R I E M E. 361.

I^couru dans peu de jours tout tourneroit à la confufion amp;nbsp;perte des entrepreneurs. Lefquels pour le petit nombre qu'ils eftoient Se h multitude de la populace dont la place eftoit ja en-jjitonnée: ne pourroient longuement fubfifter. Le Prince referiuit àduVigean qui pour la ^oblelTe eftoit demeure à la Rochelle: qu’il donnait ordre pour lêcourir Concarneau de ’i'idqucs poudres amp;nbsp;munitions amp;nbsp;d’vnbón nombre d’harquebuziers amp;meIïncenre(criiMt P’nicullirementaux Capitaines de la Rochelle qui fy offrirent libéralement auec leurs Naui-^•Mâis comme ces chofes fcxccutoient aflèz lentement amp;nbsp;aufli que le vent eftoit contraire '••ttttadigt les nouueles de la reprife delà place qni fut par la menée de celuy melrne qui aiioit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■

^ftécaufè de la prilê.AlTauoirCalebote,citadin de ladite ville lequel apres auoir tuéQ^ermaf-*^tdup3ysqui gardoit les clefsioiiurit la pone à ceux de dehors.Lefquels nias regagné la vil Catholiq. Went tous ceux qu’ils trouuerét dedans du party excepté aucuns qui furent ex ce u te z de-Pois à Rennes.

P 0 V R lots la Trimouille Chefsde le la Ligue de Poitou,en tabfencc du Conte du Lu-

•^cquiluy en debatoit la charge veu Ion grade de Gouucmcur du pays eftoit à Poitiers,tédant LaTrïmouil mettre garnifon de la part du Roy amp;nbsp;demandoit quelque lommc de deniers les priant de dêh^Uguc ^pjttduRoyfatisfaireàlaLiguc qu’ilsauoient lignée. Mais il fembloit que pour quelques famtede •'mps ceux de Poitiers marchandaflent,dilâns queeequileut auoitefte promis Scaffuréen pokkrs. Tînt ladite Ligue: ne fe trouuoit en rien effeâué ne veritable. Comme entre autres choies 'luRoydcNauarrequefon auoit afteurédeuoir eftre en celte guerre du party du Roy. Et 'l'icpour les charges de gendarmerie ou fanterie Ions prétexte d’vne garnilôn pour la defen-

de leur ville: ils ne voioient encores les choies fî mal difpolees ne telles forces Proteftantes J” Cîtnpagnc qu’ils ne fulfent plus que fuffiûns bië que Iêuls,pour la garde de la ville.Et pour jîmainteniren fobeilfancc du Roy. Et que pour le regard des deniers qu’on leur demandoit J^^iipplioiait trcf-humblement faMajefté croire qu’ils n’eftoient pour liipporter de grans veu les pertes amp;nbsp;dommages qu’ils auoient loufferts depuis tat d’années à caulè des milê-

’'s des guerres palïees.

Cependant le Roy f(?t publier la declaration de lôn vouloir amp;nbsp;intention furce quiauoit '^dtequisàfalTembléedes Eftats; tant pour arrefter ceux qui eftoient prefts de prandrelesar que pour faire retirer en leurmaifons ceux qui par crainte ou deffiance de ce qui pour-f^itenfuiure par la relolution dcfdits Eftats: feftoient ja abfcntez du Royaume. ’Par la decla- ta rcquifitîô f^donquin’cftoit que prouifionnelle en attendantautrcEdit.-fa-Majefté le plaint queau grâd «les Eftats. P'^ejudice de fa bonne volonté aucuns de la nouuelle oppinion aient ajoufté foy à beaucoup dî faux bruits que aucuns malins, amp;turbulcts efprits ont lèméi parm ceRoyaumeiaéamp;uoir qu’ JP^ontinant apres la tenue des Eftats lâditeMajcfté eftoit relôluë faire faifir leurs biens amp;nbsp;per-Wsivoireue les exterminer entièrement. En laquelle credulitéils eftoient ^mclrncs à lôn ^^cf-grand regrcr, confirmez par quelques Seigneurs Catholiques lê dilâns au demeurant des P'uszélateurs de lôn Icruice.Lefquels guidez de certaine palfion particulicrezvlôient expref æmement de ces artifices pour de tant plus attifer dauantage le feu des troubles palïèz. Aquoy quot;îuoitonques penfé.Trop bien ne pouuoit il dilïimuler que aiant efté requis par les trois Eß defon Royaume: de ne tollerer en icelluy autre exercice de Religion que de la Catholi-Apoftolique amp;nbsp;Romaine; amp;nbsp;prohiber toute autre contraire; conoilïànt que cela Icroit

'^icul repos amp;nbsp;vtillité de fes fujets. S’eftoit rclôluc d’êclinerauIHis Eftats amp;nbsp;la leur accorder. Cîque mcfmeselle auoit bië voulu faire fçauoir parleDuc deM5tp6fieramp; autrespcrfônages 'ïitauRr^ de Nauarre qu’au Prince de Condé:aucc prières d’eux conformer en ceft endroit *^defiramp; volonté de fadite Majefté. Mais que cela n’eftoit ny wur lâifir leurs biens ny pour exterminer ceux de ladite nouuelle oppinion amp;nbsp;autres leurs mfociez. Au contrairequ’-o^lcproteftoit les prandre tous indifféremment en là prote(ftionamp; làuuc-garde: les défendre ■JOtoute injure amp;nbsp;opprelfion : amp;nbsp;les tenir pour fes vraiz amp;nbsp;loiaux IL»jets, lâns les rechercheren leurs confciences, ny molefteren leurs mailôns: pourueiÄju’ils oblêrualïènt fes loix ordônanccs.Le tout en attendant que ladite Majefté face vne declaration de là volonté fur

'Çwiede la Religion: par laquelle tous fes fujets pourront conoiftre qu’elle n’eftmeuëque «'’nbon zellc amp;nbsp;foin qu’elle à de leur conlctuatiô8( lèureté.lAjouftâtpour la fin,cotre ceux qui ne fc voudront maintenir paifiblemcnt: mais qui Felleueront amp;nbsp;prandront les armes: tou-les rigueurs polfiblcs,auec cômandcmët de lent courre fus au fon du toçqlàinamp;:les pour-fuiure

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, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l; H I S T O I R E D E F R A N C E.

Mars 1577.

future comme infraéleurs de paix Sc rebelles à leur Roy. Ces lettres furent expédiées îcder* nier îanuier amp;nbsp;peu apres publiées amp;nbsp;diuulguées par tout. Mais la plus part n’en Icitpasgrand Rcfponee Compte : difans qu'il fi'.lftloit aftez pour la prife des armes que le Roy eut prohibé fcxcrcice des Prôteft- de la Reiigiou rcfonnéesoo’ils ne deuoient perdre qu’auec leur vie. Et que quand àlaprotef-«csX’'Roy tsricn qucla Majefté tai. -ifn’auoir jamais penfé d’entreprandrefur leurs biensamp;pcrfonncs moins encores deles exiviminerrils Icfupplioiét tref-humblemêt croire que ce dernier quoy qu’il Icmblaft tref ruel ôt inhumain: Icurlèroit tousjours plusdoux amp;nbsp;Ibuhaitiablequed’ef-tre privez de leur Relîgiot;, fans laquelle il leur cftoit. impofîible de viurc. Et partant qu’ilef-toit aife de juger quelle grate leur falloir fadite Majefté leur cftat le plus précieux amp;nbsp;nccelTai' re qu’lis euftent en ce monde. Et de ccqu’ils pouuoicnr à lafin cfpcrer dc bon quand ils fcfc* oient laiflcz aller fous vne fi eftrange lèruitiidc au prejudice me/mc de là foy, li foiiucnt amp;fo» Icmnellcmentpromilê. Et laquelle ladite Majtftt pouuoitafitzlp.'iucinn’.'uioircnquesdic rompue en ce Royaume qu’vne infinnê de maux ik mifeits ne Icuflenï fuiuy amp;nbsp;tallcunéde

toutes parts.

Brouage ré duauBaron de Miiam-Bcau puis ofte.

Ccquc j’ay cy delfus afle? amplement defduit de ce quife pafa entre le rrinfcamp; le deMirambeaupour le fait de Btoüagequifembloitaucircftéc vn mc vncciiucr«ircamp;«quot;’ tree de cefte guerre amp;pcur raifo dequoy les Rochelloisfaffeôlionaifét alTcz-.print tcllcÉnqufi vous auez vcu. Si que Mnambcai' iftant de retour des tftats aucc hôneur amp;nbsp;reputatien d a* uoir relôlumcnt amp;nbsp;fans aucune craintemaintenu le.party des Eglifes Proteftantes de France cotre tout vn Royaume la .^ftc inble: feit tât enuers ledit Prince amp;nbsp;a la fuafion de la Noue lt;)ue auât que partir de la Rot belle Broüagc fut mis entre fes mains corne au parauâi De forte ÇC'C fy eftât acheminé Stkjourne aucuns jo*irs,amp;; fen cftrcbic aftcurc il fen alla àPosfurptilepât lesCôfedcrcz D’ou il tira vne côpagnie pour enuoier en Brouagc.Puis auoir dôné jufqucs fa maifôut Mirabeau,le bruit qn’ilauoit eu qlque cômunicatiôaucc fon nepueu deLâlâcfut caulc dcrtnouueller les premieres dcffiâces que aucuns auoict côccuës cotre luy pourraifoo mefine de Eroü.igc.Dôt l’on difoit Lâllàc côduire le marché ponrla faire vendre au Roy.Sut-quoy ne tant douter que Mirambeau n’euft quelques ennemis partiFuIiersd'aftcz grand credit enult; rs le Piincc. Et qui ne laiftoient palfer aucune occafon pour rcnouuellcr et irauuais mcfnagcÄ l'ciretenir des mefmcs dehâccs que les palTées'Si bic que le bruit courut qutMif^' beau allant que partir de Blois auoit promis Broüage au Roy. Et mcfmes de ne nouer les armes en cefte guerre. Somme qu’ils luy alléguèrent telles conjectures 0«; toupçons’btpaffcrcnj fi avant que IcPfince aucrty le huitième Fcurierqu’ily auoir cntrcpnfe fur Broüage; faud^ d’y enuoi# ce mcftiie jour Chatclus fon Chambellan auec lettres au Capitaine Nauatrequ* auoit fa compagnie en garnifon dans ladite ville de fe faifir du Capitaine des Aguerres homme fur lequel Mirambeau fe repofoit du tout,fon Lieutenant Sc EnfeigneSc de qiiclcncs^u-Le Prince fc ^’’^sdout l’on fe doutoit. Ce qu’ils feirent le Dimanche enfuiuant apres auoir faifi le corps de !’ garde des babitans qui cftoit a la porte defarmélaplus part d’ipcux mefmcs plus affefiicn-nez audit Merambeau. Or fi ce que delfus cftoit aflèz fuffifant pour beaucoup retarder lesal-

ïai/tH de re chef de Broyage.

La prife Je Montagu.

faires mcsfmes fur vn commencement: cc qui furuintle lendemain les auança encor moios ce fut la prife de MontaguLicatenant de la Compagnie de gendarmes du Prince^ Sur-intendant en fa maifon.Lequel auoir entièrement gouverne lePrincc amp;: tous fespliis gransaifair« depuis fafortic dcFrâcc jufques à cefte hcure;voire aiiec vne faucur ß fpccialexu’ilfcmbloit rié n’cllre bië fait que ce qui cßoitarrcfteparMotagu.Voicy le fait tome on eut rapoicéquc troupe d’ennemis fapprochoit. Motagu fauâcc pour dcfcouurir. Maisauflî toft chargé Stpfi’ que défi, ouuert, fur mené à Congnac. Puis irouua moien de fc retirer en fa majfon rcfol« ne porter plus les armes plt;ir ce party: encores qu’il cut vne extreme envie de laireferiiiie* fon maiftre: côme il luy auoitfait alfez paroiftre depuis fa fortic detobccdeFrancc’.cnla^ucI' le en tous les voiages qu’il feit jufqucsà ce jour ; il feft tellement ac quite du deuoirdefî-délie amp;nbsp;afieâi^nnéfcruitc^r, que le Prince à mcfme confcffé-n’auoirautreoccafionqucdc fen loüer. Et bien qu’il fuft refolu Catholique, Si eft-cequepourlerefpeâdcfonroait-tre ilauoit délibéré de courre mcfmefortune qucIuy.Maisîoccafiondefcnfeparerluyiur-Menant par fa prife contrefes dcfirs :fit cftat de n’y plus rcrourner obftant pluficurs caufotJ' mefeonrentemés qu’il auoit receuz de quelques vns,encores qu'il receuft defonmaiftrcvnc faucur fl fpcciallcamp; extraordinaire qu’ilfcmbloitlcgoiiucrncrà fonplaifir.Commctoutes-

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föisles hommes jugent couftumicrement de toutes chofes felon leurfin SiC euenemcnr d iccL ^8 voire farreftent plus à fapparence exterieure qu’a la pure vérité:auffi y en eut il, qui parlc-ftntvntempsaffèz diuerfement deceile pri(e. Difânsquecelaeftoitfaitàlamainamp;qu’ily Woicquelque plus grande entreprilê amp;nbsp;delïèin fur la personne du Prince. Et ce qui augmen-'»itleurfoupçon amp;nbsp;deffiancc en ceft endroit:eftoit queau dernier voiage.queMoragu auoit ^itcnCour.' il auoit pris feminc a ce que aucuns difoient par la faucur de la Royne Mere; af-f’uoirlaMarquilcde Ncfle,fille du feu Chancellier Olliuieramp;reieu pendant fbn voiagetou-’'bcuramp;courtoific du Roy.Mais lePrincc pour la fidelité qu’il auoit tousjourstrouuce en Montagu,qui fauoit tousjours fuiuy 8)i alfiftéen fa plus grande affliôfion: ne peut jamais elhe *''lt;luic de juger finiftrementdeccqui eftoit arriuéen ceft endroit. Moins encorde rcuoquer *idoutelafincerité amp;nbsp;rondeur de confciencede Montagu nequ’illuy fuft tombé au cœur dentreprandre quelque chofe à fon prejudice. Trop bien auoüa il, qu’il y auoit ja long temps *l*gt;cledit Montagu l’auoit fiipplié le voulloir licentier de Ion lcruice. fct pour quelque temps ^“ypermertrede fc retirer enfà maifbn. Surquoy il lauoit tcu gt;jours remis de jout àautre.

Comme que cefoit cftant prilônnier à Con^nac fçaehant combien c’eftoitchofeaiÆc ^«ftrecalônic'.il reftriuit au Princequefil luy pbif »it li liroit trouuer la partqu’illuy mâde-foitpoarluy rendre bon compte déroutes fes aébons Oc de fon innocence pour Icfiut delà pfifemefmc.Quc pour ceft effet il auoit obtenu côgt Ions fa foy de ceux qui le tcnoient. Mais Notantqu’i 1 ne pouuoit parler au Prince pour tef lan ir de ies aétiôs amp;que fês bagues amp;nbsp;meu-^'ï5ietcnuz à la Rochelle aucuns delesamiseftoient arreftez prifônniers: fàtisfit tellement ^'ônmaiftrcpar lettres qu’eux eflargis amp;nbsp;les meubles deliuiez eut moien defc retirer. Et bie paflànt en Cour il fuft gracieulenient recucilly amp;nbsp;honoré d'Eftats amp;nbsp;gros appointemens qu’auoir remercié ôt fuplié leurs Majeftez de le laiftèr retirer,il ayma mieux defplaire

lt;11 Roy amp;nbsp;Royne mere en ce la: que de porter jamais les armes ny faire choie tant peu fut el-I5 defphifante à fon maiftre. Le Prince louresfbis importuné par lès ennemis de lelàifiramp;: ^'’înger la garnifon de ^rouage dont les Capitaines eftoient à la deuotion de Montagu: faut-“d'yaller luy mcfme en -perfonne. Et partant tout a finftant de lâi'nt lean, fen alla coucher à ^'•rgercs amp;lc lendemain de grand matin à la Rochelle. Ou aiant Icjourné en attendant lèule-

la marée,il printdeux cês harquebuziers auec lesquels il fembarqua pour tirer en Brou-*6®ou il arriiia fur le foir douzième Feurier. Le lendemain aiant fait deliurer Del3gucrresamp; ^Wxqui eftoient prilbnniers.Etneantmois calTe la côpagnie des habitans:!! fallèura de la pla-^fouillaiflaleContedcMontgommcrypour Gouiicrncuröc cnuoiala compagnie du Ca- LePrinceen RineNauarrecngarnilônenîIlledeRé.Celafaitilfcmbarqualc Icudy cnfuiufht pourti C-mpagic.

a la Rochelle. D’où làns faire fejour il le Retira à lâint lean ,1c quinziéme dudit mois, amp;nbsp;de iMelle ou eftoit le Redez-vous de fes trouppes qu’il auança fur le Poitou vers la Riuicrc de frétant pour la croitre de nombre d’hommes que pour autres entreprinfès quincrcüfci-lt;“Htoutesfois obftant le fôigneux deuoir des Catholiques. Occafion qu’il fut confcillé de fê retireren Saintonge.

SvR ce le Baron de Mirambeau grandement indigné de ce qui luy eftoit de rechefarriué Entreptife ^^Broüagc, amp;nbsp;qu’il fut venu pour la féconde fois en relie reputation enuers les Proteftans : deMiram 'ûutne cela a tref grande injure amp;nbsp;cherche les moiens de Fen venger amp;nbsp;à quelque pris que ce ß^uagc.

r’entrer en Broüage q u’il maintenoit cftrc fâ maifôamp; fôn bien. Dont il fe tiêt pour decha-“Catort.Pour ce faire donc il ne fit difficulté de faider des Catholiques entr’autres de Lanfâc hnnepueu Sz du Baron de Vaillac.Defquels aiant reccu quelques trouppes tant de Bordeaux “hye que de Bourg amp;nbsp;mefme vnc compagnie de la garnifon dePo^s ou pour lors fon gendre coinmandoit: fcitentrcprifed’enleucr fubtillcment Broüage moiennant quelque faueurSc ''Hdligencequ’il fê promettoit deshabitans fêsfujetsquiluy ontefté tousjoursfortaffedi-onnezpour le gracieux traittement qu’il leur à fait. S’eftant donc acheminéÂec fês troupes Kquesà Caufèîvn des plus grans bourgs de Saintonge, ceux qm eftoient f^is de Pôsen-'tndans le lieu ou l'on les vouloir mener amp;nbsp;îoccafion pourquoy feirct difficulté de marcher plusauant. Difansqu’ils n’entreprendroient jamais contre le Prince. Pendant ce debat amp;nbsp;’quot;ffiqu ils eftoient fort haraflez pour le long chemin qu’ils auoient fait en peu d’heure, ceux wBrouagcfurcntfurlefoiraucrtisdefcsdefïèins, amp;defàvenue.Or commeily auoitforte garnifon auffi feirent ils double gatdc aians loeil de près fur les habitans aufquels fut défendu

de

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Mars’

du de {ôrrir de nuit de leursmaifôs.AinfiMirambeaii fruftré defbn defîèin /auife derebrowf-1er chcmin'.aiant me/me feeu come le Prince eftoit pres de hiy auec toutes lès trouppes.Q];* îoccafionnadcduiigenterfaretraittcà Mirambeau. Mais le PrincepairantdcBaibezieuxk fuiuit de fi prez^qu’a fgt;eyne fes gens eurent loifir de barriquer quelques aucnuës du boiirg;ou ils foullindrcnt afièz gaillardement la furie des premiers qui en peu d’heure les enfoncerait auec perte neanonoins de peu d'hômes tant d'vn collé que d’autre. De lcrtc queMirjinteau Lanlâc,Vaillac amp;nbsp;leurs trouppes qui n’elloicnt moins de quatre cens harqucbuzicrsamp;foixè te dix euirallès le reiirerercnt dans le Challeau, bien en lèrre.

Mirambeau fiiué au plus beau amp;nbsp;fcrtillc pays de toBtelaSaintonge à quatre lieues de Po$ icGcp'de^ Baronnie des plus anciens dommaines heritages de la maifon dePons.Lc ChaBeâ** Mua^beau cft haut amp;nbsp;quoy qu’il ne fint gueres fortifié ne flanqué li elf il toutesfois mal aife de forceriâs Canon.Lç Prince les aiantinucllis la dedansj auec bien pres de trois mil hommes de pied amp;nbsp;• cinq cens cheuaux, attendoit le Canon qu’il auoit enuoié quérir à la RocheUaaiant ctfiew^

Plaintes du Prince con tre Mriain beau.

R allon s du

tierc bien à cœur comme fort indigné conte Mirambeau duquel on difoitalfezd’cutra^cs; Voire fi palfic-nc qu’il feu diffi« ulté d’ouyr quelques Miniflres retirez auec Mirambeau amp;nbsp;•ji’* luy vouloient propoler quelque chofe de fa part. Dr faut qu’il y auoit la dedans des Gentils hommes à qui telle négociation appartenoit qui n’elloiêt trop dignes pour venir pardcueß luy. Leur reprochant a tous vne fbllic amp;nbsp;témérité en ce qu’ils accempagnoient Miianibö*! lequel feftoit tant oublié que de ie fauir des ennemis capitaux de luy amp;nbsp;de la Religion,pouf venger fou pattKuJher. lufques à leur auoir voulu liurcr la place de Brciiagc.Et quefil de la Religion comme il le vanioitjil deuroit poflpofcr Ibn particulier au bien public. neantmoins Mirambeau ptoteftoitdc viurc Sgt;c mourir en la Religion refermée amp;nbsp;çucjamatf il n’auoit penlé commettre aéic defrogeant à icelle.Moins d’cRencer tant Ibit peu le Pnncf o'* faire chofe indigne du feruie c qu’il luy deuoit. Enquoy il dcliberoit continuer toute favic

Baron de quoy quc à tort il fuft maintenant pourfuioySc recherché par calomnies, impoflurcs Mirambeau donnera entendre de la part de quelques fiens ennemis quiauoient à prelènt forcille

Sortie par Jes afiiegez fur les Pro teilans.

Prince manioient toutes les affaires à leur plaifir. Au relie qu’il p?nlôit n’y auoir hontelt;]'** fceull trouucr ellrangefeffort amp;nbsp;pouifuirte qu’il faiiott pour rétrer en lôn bien.Moins fi aiant ja cité defpouillé d’vne ficnne mailôn auec le grand intercll delôn honneuramp;rep'quot;â^ tion:amp;' à prefent pourfuiui dans vne fiéne autre amp;nbsp;rechet c hé de lôn lionneur amp;nbsp;de la doit de fes smisamp; paiës-‘amp; mettoit toutes pierres en œuvre pour fa Julie dcffccelansqu’êtcb il y aîlatl de la Religion ne qu’il cull defirfen départir en aucune loi te.Les particuliers des«' fiegeans gt;nbsp;alf egez ne fc pourfuiucient moins animculcmêr amp;nbsp;auec propos alfez legers amp;nbsp;diferers. Quelques Jours fc palferent en ce liege en tels ou Icmblab’cs propos amp;nbsp;fans faire autre choie memorable : le Prince logé au petit Nyort amp;nbsp;faifôit faire les approebesaflèz lentement attendant deux Canons amp;nbsp;deux Coulleurines queion ciiargeoita la Rochellepoiit Jes y mener par mer afin de battre Se forcer au plulloll la place. Mais la cilligcnce n’elloittelle qu’il eull bien requis. Aulfi que le vent contraire amp;nbsp;les nouvelles des forces Catholique qui le halloicnr pour lever le fiegcirompirenr du tout fapprcll qui fe faifoit peur Je regard de ^artillerie. Ce pendant les alfiegez feirent vnefortic auec trente cniraUcs quelque ncmfci d’harquebuziers choifiziauec lefquels donnans à îimprouillefur les Protel.âSjcn tucrhqud-ques vns amp;nbsp;emportèrent le drappeaudu Capitaine laBcavlfe. Toutesfoisils furcntbîentoft rcpoulfez Sc contraints fe retirer apres élire venus jufqucs aux mains. -

Le Duc du

Cependant le Duc du Mayne Chcfde farmee Catholique accompagné de Puygaillardj M aync Lieu RuflbCjdes Rochcs Baritaud amp;nbsp;plufieurs autres Julques au nombre de fix àlèpt cens cheuaux raîpouHc arriva en grande dilligenft à Saintes, en intention de lever Icficge. Il eftoit plus fort de Ca-æ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Princc.Mais il auoit peu de Fantaflîns. Encores eftoient ils demeurez loin der-

PoitoujSain ricrc pout la uâde cavalcade qu’auoitfaitle General; qui fut caulè que le Prince trouuapour tonge, Au Je plus expco^t de leueftefiege Sii. marcher au devant des Catholiques auec bonne deuotiô gôumois. de les combattre auant qu’ils fe fuftent Joints en plus grand nombre amp;nbsp;vny les forces qui fap prochoient de divers endroits. Mais le Duc aiant entendu le dcllogcment du Prince amp;nbsp;parc« sic-c de Mi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;defiroitife tint coy à Saintescftant d’avis en temporifaiquelque

râbeaukuc. pcu, romptc ccllc premiere ardeur de farmcc du Prince amp;nbsp;ne l’aller chercher qu’aiiccvn apparent avantage. Or auoit le Prince quelques Jours au parauant reccu lettres du Roy de M uarr®

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LIVRE Q^V A R A N T E Q^V A T R I E M E.

lefquellcs il le prioic de ne rien hazarder à ce comenccmét. Ains attendre plus gtâd ’“^magCjfans donner curée tant petite fuft elle aux Catholiques,comme chofe tref-dange-æ^Lentrée de telles affaires. Pour ces raifons le refolut de temporifer vn peu. Et fit à cefte

paffer fes trouppes la Riuicre de Charente par batteaux à Tonnay-charentemon iàns ^^•ordre amp;nbsp;confufion toutesfois qui euft cite plus grande fi les Catholiques mieux auifez en ‘Pmns qu’ils n’eftoientjeuftent ce jour bien vfe de foccafiô qui leur eftoit offerte de rompre f^'uspandefinfanteriedu Prince.Mais ilsn’eftoit aucrtiz d’vnefiprompteretraitte. De 'm qu’il n’y enft qu’vn bien petit nombre de leur Cauallericqui donna fur la queuë-.Iequcl j^nnci) des ProtcftanSjamortit aifemenr la p remierc efpouuante. Et feit que les Capitaines ^“casjla Fieche amp;nbsp;autres'auee bon nombre d’harquebuziersjrepaflcrent la Riuiere pour leur ƒ5 telle par chaudes Si affez dexrrcmct reprinfes efcarmouches de leur féterie cotte ces gés 'cheval,en forte qu’ils fe retirèrent peu à peu. Ce fait la plus part de l’infanterie fut enuoiée P ’fuîmes iSclPcs proctiaines: le relie amp;nbsp;la caualleriefur le Gouucrnement de la Rochelle. • ^msil qui luurouué mauuais amp;nbsp;dommageable au party.-veule desbordementamp;intollcra-ƒ’m!c,iences des gens de guerre dç ce temps qui n’auoicnr la plus part que jeunes Gentils- gj

amp; autres pour Capitaines: lefqucls ne leur ofoient remonftrer leur deuoir. loint le depatremét des Catholiques amp;nbsp;Proteftans,aflèz grandeoccafiô pour rcnuerlèr toute dilcipline

Veu que la libre volonté de laquelle les foldats fuiuét les armes,n’eft pas retenue par aux ide, de Royallc amp;nbsp;abfoluë,qüi peuft chafticr leurs fautes: comme lè pourroit voir en guerre '^’quot;ntonge ' pilgere. Si bien queîoppinion nefut fuiuie de ceux,qui confeilloicnt de drtfler vn camp niÉt^d^Onis' miîntdes deux tiers de ces trouppes pour fatiguer leur ennemy. Eftantlerefte diftribué l'afleurâce des places de plus d’importance:par ainfi le pays eut efté piefèrué qu’on doit

^'•sjoursgarder à vnencceffité. Etfi les Catholiques eneuflentefté gt;ennuie7 plusqu’ilsnc mtnt. loint qu’en tous cas, ils ne trouuoicnt aucunement bon d'habandonner le foldatà* ®’gt;fe amp;nbsp;repos,auquel il fe trouuer tousjours plus inlôlét amp;nbsp;infuportable que lors qu’il fe voit /''nemy fur les bras. Auffi telle retraitte apprefta affez amp;nbsp;trop de matière au mefeontentemêt '^o'gcrres oppinions de*ceux qui parauant maiftres eftoient chaflèz de leurs maifns amp;nbsp;incô-modez enlajouïffantedeleurs biens plus qu’on ne fçauroit croire.

LïsCatholiques ce pendant maiftres de la campagne paflèrent la Charente à Saintes amp;nbsp;à mllebourg. Puis donâs dâs leBourg de faintSauinicn le pillèrent fans gréde rcfiftécc.Pourcc s. Sauimen ^^^Ic lieu n’eft fermé ne tenable. Mais penfans faire le femblableà Tonnay-charenre enfu-

repouffez par le Capitaine Lucas qui y commandoit.Cc pendant leurs trouppes le loge-

longdela Riuicre tenans toure cefte lifiere quieft depuisTonnay-Bôut3lleamp; faint ^iiinienjulquesàBrifambourgamp; Congnac.Surqiioy ceuxdes Ifles cfpouiiantez tant delà

Si inopinée retraitte duPi ince:que d’vn fi prochain voifinage de Catholiques:enuoie-Wleursfemtnes amp;enfâsauec leur plus précieux à la Rochelle amp;nbsp;pour la plus part mefines

mauuais augure à ce premier commence

ment

Le Royde Nauarre ce pâdant,auoir emporté la Reolle par cfcalladc qu’y plantaamp; fournit le siege de C3pitaincFauas:amp;: perdu quelques gésdeuâtfaint Macaire,que Lâgoiranfàillittauoitenme- Marmandc. me temps afliegéMarmâde amp;battoit de quelques pieces qu’il auoit fait (ortir d’Agen:ioutes-^Ofs/1 auoit peu d’hommes contre gens refolus qui eftoit la caufe qu’il faifoit peu de chofe la *^uant.Auffi qu’il y eftoit entre bon nombre de foldats:amp; pailâns pour la defendre aiant laifle P^fTerdesle cômencement aflèz d’occafions de fe faifir de ladite ville fans coup frapper.D’au •'^ccüfté les Catholiques faifoiét vn grand appareil d’artillerie amp;nbsp;munitions à Paris pour bat-'mlaCharité fous la conduire de Monfieurfrere du Roy. CequineftonnapastouslcsPro-mftans. La plus part auoient grande efpcrance que cefte ville arrefteroit longuement les for- LesCatholi 1 1 • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;€* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• oucs le prCquot;

(■Cs Catholiques pourde bon nombre de GcntilshÔmes autres gés de guerre qui eftoiét parent au ’ttirez entre icfqUcls eftoiét le jeune la Nocle,ßriqucmautamp; beau^up d’autrc^.Lefquels ne-’’'tmoins nefaifans grande diligence de fê pouruoir de munitions amp;nbsp;fortifier la ville comme ileftoit requis,encores qu’ils feilfent entrer de jour à autre toutes les cotributions du pars mtconuoifin: fembloienr cfperer au fccours qu’ils demandoient tant aux députez Proteftans Wuoiez aux Eftats de Blois qu’au Prince de Codéja Rochelle amp;nbsp;autres qui leur refpondoiét n’auoir alTcz de moiens pour en eflargir à d’autres. loint la difficulté pour la diftance des liux de

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Wars 1577.3

L' HISTOIRE DE FRANCE.

de les y faire conduire cnlêuretc.

te Duc de Moiiipéficr Tcrslc Roy de Na uarre.

Wontpéfîer cft d’auis de la paix.

le vous ay parle du voiage du Duc deMontpenfier vers le Roy de Naiiane.Lc Roy faiioit depcfvhé pour ^informer plainement de Ibn intention fur la demande des trois Eflats. Et pour luy faire aucunes remonftrances amp;nbsp;ouuertures la deßus tendantes à le definouuoir delà guette. Enquoy il n’oublia rien quipeuft lèruir à la matière. Surquoy auoir ouy amp;nbsp;confideié les raifonsdu Roy de Nauarreamp; en auoir informele Royiconcluoitenßn àfinduirea vne benne paix de laquelle il donnoitauis au Roy. Inciftantpnncipallcmcnt la delfus,pourceqiiedc tous les trauauxamp;peynes paffées amp;apres la mor t de tant de milliers de pcrfônesda fin auoit cf té telle que Ion auoit réduit ceuxde la Religion nouuelledâs trois villes,voire dedans vncRo-chelle.Deuât laquelle encores IcRoy auec toutes fes forces auoit efté cÔtraint faire la paix.De puis que ceux qui fêmbloient ß atténuez qu'il ne failloit plus que bien peu de chofe pour les acheuer; S’eftoiêt toutesfois encores trouuez auffi forts que dcuât.Au moic mefmes de beaucoup deCatholiques qui feftoiét vnis auec cuxamp; pris leur party tcôbien qu’ilsfuffet meuzamp;

pouffez d’ailleurs. Et que au lieu que le temps pafîé il les falloir beaucoup piquer parauant qu’on les peuft faire efleuer; àprefentnon pas pour vncrefolution mais feulement pourvue fimple deméde amp;nbsp;propofitiô qui auoit efte faite aux Eftatsd’abolir ou bié derefiraindre leur Religio l’on les auoit veu incontinât tous en armes,voire plus muniz amp;fauorifêz desCatholi-ques que jainais.Et par les menées amp;nbsp;fadions defquels ils fefloiêt fâifiz de plus de cent bones Biron de ef nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;q confiderât l’Efiat mifêrable de ce poure Royaume amp;nbsp;les maux qui cnpou-

chévcrîie

Le Prince aiant pafTé à Soubize cftoit corne j’ay dit arriuc à Marennes ou il fejoiirnapcu de jours attendant la venue duVicôte dcTourainc:qui deuoit venir de Perigueux auecqu^^ ques tropesaoutesfois les auoir départies pourfejourner amp;nbsp;fe rafraifehir jl fembarquaàBtou-age tirant à la Rotbelle.Ou le lendemain defôn arriuuéc le jeune Mirambeau arriua versluy de la part du Roy de'Nauarrc‘.amp; apporta vne trefuc peur quinze jours finilfant au dixiéme A-uni queécditlîcur accorda. De laquelle plufieurs femelcontcnterentfort. Aulfi ne futell^

aucunement obferuéc en Poitou ne Saintonge,ne pour le regard de la ville amp;nbsp;Goiiuernement de la Rocbelle:combicn qucaucuns la trouuaffent bonne pour obuieraux maux quife prepa-Trefucs nbsp;nbsp;nbsp;roicnt de tous coftez .Et mefmes pour le regard des places tant afliegées que preftes d’afiieger.

CathoRq Ce pendât les Catholii^i es affiegent Melle en Poitou pente ville amp;nbsp;Chafteau, à hiùtlieuiis de Poitiers d’affez bonne retraitte amp;nbsp;defence toutesfois; le Capitaine Bonnet y eflâtaucc peu d’homnie.s auifâ de capituller de bonne heure amp;nbsp;prandre la compofîtion honnorable que luy ofFroient les àfficgcansicÂintc que changeans de volonté*, ils ne le traitaffent de la façon qu'aux derniers troubles y auoit efté le Cappitaine Tournecoupe. Et par ainfi il rendit la place-Autant en auint auffi peu de jours apres de la place de Merpin ancien Chafteau fur la Chare-tc à vue lieue de Congnac. Qui fut rendu auantprefque que d’eftrefômmc. Cclluyqm commando« dedans en fut emprifonné à Pons par commandement du Conte de la Rochc-foucaut.

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LIVRE QJV A R A N T E Q^V A T R I E M E. 3^4»

Les trouppes du Pjince feftans retirees amp;nbsp;efparfês pat Ie Gouuernement de Ia Ro- infoicnee thellcvoyrc logez jufqiies aux portes de la ville Ie comportoyent fort infolemmcntau dom- p^tcfis^cr quot;’Jgedes RochcJlois.Lelquelspour n’auoir accoulliime tel traittemét par les leurs mefmes: commencent à ie plaindre amp;nbsp;murmurer dilâns que la plus grand part eftoyent de tref-mail- lohfcpiai-'•äifevie. Et tant fen faut qu’ils fulTcnt de la Religion refoimée qu'il eftoit apparent par Joutsceuutesamp;adions, qu’ils n’enauoyent aucune; quoy qucplufieursfauouaffcnt Ca-cLolrques de Ivnion. Mais nombre d’eux qui commencèrent lors à contempler de plus Plajntccon P'K les vices amp;nbsp;pollutions qui eftoient parmy ces trouppes amp;nbsp;meflinge des deux Religions amp;^anqXjô 30 moien de leur afiociation : ne pouuoient taire le regret qu’ils auoient qu’en euft conicn- «i« Catho. 'yotellevnion de laquelle ils n’auoyent fenty aucun fruiâny auantage. Ains tousjours jcs'prptç.'^ 'oovne miferable confufion. Voyre vne telle pelle amp;nbsp;contagion parmy eux: qu’ils di-‘oyenthautement que cela n’elloit procédé que d’vn llratageme de leurs ennemis pour les •oyner du tout, ne pouuans croire pliifieurs que eftans lefdiéts Catholiques de la Religion Contraire à la leur: ilsfuifènt meuz d’vn bon zelle à procurer fauancement de la Religion hoteßantene qu’ils le feeuflent faire en bonne conlcience ,. Ou-bien quefaiiâns peu d'e-

lie Keligio n ils ne feuflentguidés de quelque choie particuliere, de laquelle apres a-eflé fatisfaids amp;C contentez ilz pourroyent aifement quitter le party. Voyre les pour-

‘oiore aucc les autres de leur Religion. Ellantchofe certaine, difoycnt-ils, qu’il ne vient Joniaisbien quand on vlê de moyens induz amp;nbsp;fi extraordinaires quoy qu’ils tédent à bonne

• Allez d’autres difeours fe fâifoyent la delfus qui croilfoient de jour a autre felon que la cio^bordéeinfolencc de ces trouppes augmentoitpar vne infinité de pertes Se mefchancetez ^0 elles y apportoyent : Si bien que plufieurs lé reprelênterent aflfez toft ce qui fclloit palTé pp 3^ Rochelle aux derniers troubles durant que la Noue y commandoit. Comme il feftoit natutr d’vn Comporté à foiillager amp;nbsp;garentir le Gouuernement quoy que fennemy full lors plus fort ^o’iln’eßoitaprcfent ; Voyre qu’il Icmbloit que ceux qui de ce temps lâ auoyent t.int ca-iomniéamp; combattu les deportesnens SiC aélions de ce perlonnage ; fuflent à prefent des pre-®ucfsà le regretter amp;l(mhaitrer faprelênceau tourdu Prince : comm’ il auient en toutes jepubliques populaires nômémant tlquelles la vertu peu conneuc, ôc par ainfi moins pri- , ‘ccm’eß regretée qu'apres la mort ou longue ablence de ceux qui fontlait paroiftre au pro-

honneur de leur patrie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Plainte de-

, Telles plaintes faugmentans de jour à autre au moien dcsinfolences qui fe commettoiét Rocheilois journellement au tour de la Rochelle:amp; à loccafion d’vn làux bruit lêmé que on auoit fait ouiierture à quelques vns,qu’il lcroit bon de faire entrer pour la garde amp;nbsp;leuretc (W la ville 'l'Côpagnies d’homes bien choifis amp;nbsp;defqucls on euft bon tefinoignage : aucuns des plus 3pparensfetranfportcrctauec IcsMiniftres vers ledit Prince le j. jour d’Auril: pourremô-^cerleflat auquel eftoiétles affairesdelquelleslèmbloiét prâdrc tel trait qu’il eftoit bien ai- . æ à juger queDieu auoit la main Icuce pour les chaftier.Lc fuppliét à cefte caufe de vouloir jutjons ƒƒ

I expurger (on armée amp;nbsp;öfter le mal du milieu d’icelle;D’autât que le fait des armes ne fe pou l’Atmée jamais bic côduirc (ans vn bô ordre amp;nbsp;police militaÿc'tât rccommâdée par les anciens

^tecsamp; Latins mefmemét.Côme chofe plus que neccflàire amp;nbsp;que les Paies mefines auoict “'Meeu dire quad ils inuoquoict la bône fortune fur leurs gés.Que c’eftoit dôc le point ou ^'uciioitprincipallemét tédre. Et à bien preuoir tous hazards guerriers amp;nbsp;fe preualloir con-^c:lesdefleins des Catholiques qui faifoiét de grâds apprefts pour leur courir fus.Aquoy le cæcefit toute telle rcfpoce qu’ô pouuoit cfperer de hiy.-eftât bien marri qu’ils eulTcnt telle de Cond^. ®cc3(îô de le plaindre amp;nbsp;ne délirât rien plus que les inlôléces qui le cômetioiêt fuftent curi-C'ilemétrecerchécs amp;nbsp;rigourculêmét punies. Aquoy il vouloir felcFquc c’eftoit fon deuoir, Ccnirlamain fur toutes chofes.Bien leurdift qu’il auoit vn extreme defplaifir de beaucoup “ƒ propos que aucuns impudésôi mal auifez, auoict femé par la ville au grand prejudice amp;nbsp;’ïfonhóneur amp;nbsp;des gens de bien qui l'accôpagnoient.Mais qu’il ^enoit cclacôme venant ’dapart de ceux qui en pourroiét juger corne faueugle des couIeurs.Et en remettoit le ju-Semét àceliiy qui fcul pouuoit juger de Ion interieur.Dilant au furplus qu’il n’auoit fait cho 'clt;iui nefuft plus que neceflàire de faire fe raportant au refte à fauis des plus expérimentez

faiôt de Guerre , qui pour vn bon jugement naturel, aydé par îaquifitif d’vne longue experience au faid des Armes, fpauroyent droidement juger du merite de (es adions.

Zzz

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Aura, . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIREDEFRANCE.

SurquoyMcru fafchédetantde plaintes amp;nbsp;prefuppofant comme il eftvrayfemblable que les Rochcllois (ê malcontcntaficnt d’aucuns du Confeil du Printe : dift que ce n’aiioit e-fté fon aduis de faire aprocher les trouppes fi près de la Rochelle afin de ne manger en her-bc ce qu’il falloit conferucr jiifques à fextremitç. Etparticularifant la delfus aucunesdes adions du feu Conneftablc fon Pere gt;nbsp;allégua que ledit Sieur n’auoit jamais rien entrepris ne execute au faid de la Guerre que par le confeil amp;nbsp;aduis des principaux Seigneurs amp;nbsp;Les Proie- Capitaines de fon Armée.

bnnequot; ' O comme les trouppes Proteftantes enflent aficz toft tout brouté en vn lien : il les falloit faire changer de quartier amp;nbsp;enuoyer paiftre ailleurs . Si bien que le Gouuerne-ment pillé J Mouyamp;de Lorges furent contrainds defoendre au bas Poitou allanstantoft en vn lieu tantoft en l’autre . Enfinfaduiforent de donner en Ollonne qui eft vn Haute fort riche à caufe du grand traffic amp;nbsp;continuelle nauigation qu'ils font ordinairement en • Efpagne, Flandres amp;: autres parues de la mer. De forte qu’il ne fotrouueroit moins dans ce Haute que de deux à trois cens bons Nauires moyens amp;nbsp;des meilleurs à la voille. Dont les trouppes defiroyent forrauoir la vnc curée: ferefouuenans du grand butin quiyauoit elle faid pendant les troiziéfmes troubles. Mais toute honnefte coulleur amp;nbsp;juflcoccafon leur en manquoita prefent. Pourcc que les Ollonnois efloyent en bonne Paix amp;nbsp;traffic ordinaire auec les Rochellois. Etn’auoyentprislcs Armes comme à l’autre fois. Acau-fo dequoy ils trafficquoyent librement amp;nbsp;par tout auec pafleports amp;nbsp;congez tant du Prince que des Rochellois qui fe foruoyent d’eux pour leur traffic amp;nbsp;couuert. Leur manquant donc toute caufê legitime : la neceflîté amp;nbsp;plus encor l’aigreur des plaintes Rochelloifcs furent aux Confederez fuffifânrcs occafions pour fy acheminer amp;nbsp;y faire fejournet leurs troupes. Toutesfois aucuns maintenoyent qu’on auoit receu pour lors quelque occafionde mcfcontentcmcnt des principaux d’Ollonne,cn voicy foccafion.

' Il yauoit lors dans ie Haute d’Ollonne quelques vint-cinq lÿauires chargez de bled pourElpagncôc Portugal, que le vent contraire empefehoit de mettre à la voille. Defor-te que cela feeu à la Rochelle quelques forains fe preparoyent pour les empefchcramp;fat-tendoyent de les prandreala fortic de leur Haute. Et non feulement enauoir adjudication comme de chofe bien prife en Guerre: Mais aufli comme de marchandifes qui fe tranf portoyent hors le Royaume contre les Edits amp;nbsp;Ordonnances du Roy. Etlefquellcscon-fequemment cftoyent debonneprife en temps de Paix mefme. Se que n’ignorans point les Maires de ces Nauires, amp;nbsp;craignans la rencontre des Rochellois : feftoyentaduifezfe retirer par deuers le Prince duquel moyennant la faneur d’aucuns des plus fignallczdela Rochelle qui les portoyent ou par quelque faux donné à entendre, ilsfurent allez aifement difpcnfcz de fatiff aire à ce que fon leur demandoit. Mais obtindrent conge de faire le volage moyennant certaine fomme de deniers qu’ils promettoyent fournir pourla caufe gene-ralle. Or comme ces chofes fe traittoyent : le temps furnénu commode pour leur nauigation: les Ollonnois ne le laificicnt perdre. Etmonftrcrent apres aflèz euideir.ment le peu d’enuic qu’ils auoycnt d’acccmplir Icurpromeflc. Choie comme chacun ellima qui accellera le traittemcnr qu’ils rcccurentbien toll apres des trouppes de Mouy amp;nbsp;de Lorges qui faifoyent en tout de huid à neuf cens hommes. Lcfquelsailément entrèrent dansles Bourgs de la Chaulme amp;nbsp;des Sables tous deux fcparez par leHaure qui allèche à toutes marées. Haurede Barre allez dangereux à qui neleconnoill. La place appartycnt au puinc dclamaifon delaTrimouilledit de Royan : amp;nbsp;y a à feutrée du collé de la Chaulme vn petit Challcau fort antiqufaflcz tenable fans Canon : Dans lequel fe retira lors Boullac pro-^Ha^chaul voyfin d Ollonne auec cinquante hommes du pays aflez peu vfitez au faid de la Gucr-nieafficgé. re amp;nbsp;moins accotillmez de Ictrouuer en tel accefloire . Neantmoins pour felpcrancc qu’ilzauoyent d’ellre lÂrouruz à temps: par Landreau ou pour quelque autre refped; ilz fatiilèrent de faire telle,à ces Compagnies. Et à tout hazard attendre vnc capitulation qu’ils faflcuroient auoir aifement quand ils la dtmanderoient.Trois ou quatre joursfellans ' cfcoullez en ce petit liege amp;nbsp;Mouy connoiflant qu’il efloit mal-aifé de forcer la place fans Canon: Et qu’en peu de jours il pourroit auoir lur les bras non feulementvn bon nombre de Cauallerie des Gentils-hommes du bas Poitou; Mais aiiffi la plus part des Garni-fous

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du paysaufquels bien difficillcment il pourroit refifter ; tant pour eftre logé en lieu •’‘aimai retranché: que pour ne veoyr aucune apparence delêcours. Aduertit le Prince ‘•clEftatcefes affaires: luy mandant que s’il luy playfôit enuoyei le Canon, il luy ren-

al’inftant mefmele Chafteau delà Chaulme: amp;nbsp;lors n’auroit occafîcn de craindre forces dont il eftoit menacé. Au contraire y auoit moyen de tenir aifément la pla-pourroit grandement fauorifèr le party ; mcfmes du colle de la mer. Mais ces ad-’‘'nilfemens eftoyent apportez à la Rochelle envnefaifbn maldifpofée pour y pre- æc'ikontcn. ß^rl’oteille y donner ordre: tant pour l’extrcme regret qu’auoycnt les Rochellois tetnens en-ce qui ie palfoit en Ollonnc dont ilz faif'oyenr vne infinité de plaintes : que pour •^sbrouillisamp;diuifions qui cftoyent lors parmy eux, à caufe des brigues qui lèfaifoyent pour l’Eleétion d’vn nouucau Mayre. Inclinans les vns au party de Gargouilleau que 0 Prince amp;nbsp;la Nobleffcportoyent. Les autres de Pierre Bt bineautous deux Citadins de D^;fionsamp;

Rochelle amp;nbsp;n’ayans acquis petite reputation parmy leurs Concitoyens depuis le liege la ville. Mais tous deux diuerfement: aflauoir l’vn al’cndroid de ceux feulement kpôuri’E *)“! ftequentoyent amp;nbsp;failôyent proffeflion des Aimes. Et l’autre tantenuers ceux qui ne ifftiond’w ji^niandoyent que le repos amp;nbsp;trafficq ordinaire qu’autres de la ville qui auoyent fuiuy •^5 Armes amp;nbsp;de tous les forains affeôhcnnez à la ville. Speciallcment jle ceux qui fea-^oyent le Grand deuoir que Bobineau amp;nbsp;fà Compagnie auoyent faiél pour la defence ^“hvillelors du liege amp;nbsp;les charges honnorables qu'il eut depuis. Or comme Je Prin-

prié bien affeétueufement aucuns des plus fignallez de la ville de donner leur voix ’Gargouilleau: Ceux du parry contraire inliftoyenttotallement pour Bobineau:quia-‘‘oit beaucoup de partilàns non lêulemenr entre les princippaux amp;nbsp;ceux qui y pouuoyent '5 tout: Mais aulïi la meilleure amp;nbsp;faine partie du populaire. Lequel induit de certaine “'’preflion que Gargouilleau fuiuoit trop le party amp;nbsp;faueur delà Nobleffcj pour eftant ^«ire fe lafeher ôi ne tenir roide n’y ferme contre elle ou contre ceux qui voudroyent ^ttoptandre quelque thofepar dciïus leurs priuilleges,comme ils defiroyent qu’il fe fill: ff'oyent haut amp;nbsp;clair en faueur de Bobineau qu’ils tenoyent desjaai efperance pourMai-

amp; Souucrain Magiftrat de la ville. Et tant plus le Prince s’affeóliónnoit pour vn party PbislepeuplefafFedionnoit pour l'autre. Eftant aufîi à cela induiôl par les principaux de ^’''ille: mefmcs par Gendraut qui pour lors eftoit Maire. Defortc qu’aucuns femerent

bruid que la Noblelfc vouloir faire vn Maire parforce,pour puis apres rompre les pri-*“llegesamp; anciens ftatutz delà ville :aucc pluficurs autres murmures amp;nbsp;parollc^accom-P'ignces de peu de refpcfl amp;nbsp;de raifon que trop ordinaires à tout peuple : qui delcouutoic ’•Iwfhumeur ôc prefque gcncralle inclination en tous les habitans.

Ee Prince qui quelques jours auparauantpour la grandeconlêqucncede cc-Eleélioh : auoit prié les Roch e l l o i s d’y bien aduifèr : amp;nbsp;de laquelle il deftroit ’“oit connoiffance, enfemble de ce qui lèféroitpar apres pour ce regard: Pource qu’en ceb il y alloit non feulement du particullier de leur ville: Mais auffi de tout le gene bienfakhé ’^Iquife repofoit principallement fur leur ville amp;nbsp;fur îEleôlion du Maire qu’ils feroyent pour cefte Année : Eftant aduerty des propos qui couroyent par la ville au prejudice de ^onintention amp;nbsp;de ce qu’il leur auoit auparauant propofé pour ceft affaire : fuft mcrucil-Wcment efineu contre ceux qu’il auoit entendu eftre la caufe detels bruiôls. Et meß “les contre le Maire Gendraut. Lequel on luy auoit rapporté, auoirlejour precedenten ’'ue alfembléc particuliere faide à l’Echeuinage, tenu quelque^propos conformes aux bruicls qui couroyent par la ville au grand prejudice de l’intention dudit Prince. Qui fut caufe qu’eftant le lendemain matin : le Maire venu en la Chambre dudid Prince en tompaginc des plus grands delà ville,luy tint propos bien aigres* Si qu’irrité outre me- Peintes du ft're amp;nbsp;luy auoir reproché les propos qu’il auoit tenuz le jour de deuant en la maifon de vil- T/c aucunquot; b'Jifttoiit haut,qu’il eftoit las de tant d’indignitez amp;mefmcs qu’il ne pouuoit plus endurer L uuelonlefîftainfipaflér parla langue d’vn tas de gens de ville : amp;nbsp;ab jede condition qui ne fjifoientfcrupule amp;nbsp;eftat de mefdire de la Noblefïè,avec laquelle ils vouloient faire des cô-îagflôs.Etfadreffât plus partieulieremêt au Maire luy dift,que luy amp;nbsp;aucuns de fon humeur

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Auni, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’H I S T O I R E DE FRANCE.

' ’ penfbyent cftrc Roys amp;nbsp;vouloyent comme Souuerains commander aux Princes. Mais que de fa part il ne l’endurcroit point. Au contraire qu’il craignoit fort qitc forçans en fin tou* te patience, il fuft contraind faire chofe dont il féroit trefmarry: amp;nbsp;faddrefTer de faid à ceux qui le traittoyent fi impudemment amp;nbsp;qui luy imputoient des calomnies auffi dignes d’eux comme il en cftoit eflongnc. Car de fa part il n’auoir jamais penfé à faire Gargouillau Maire par force. Trop bienauoit il parlé cnfàfaueuràaucuns delà maifôndevillc; les priant de luy eftre fauorable gt;nbsp;tant pource qu’il faymoit que pource auffi qu’ils le tenoyent tous pour vn homme de bien amp;nbsp;entendu au faid de la Guerre, amp;nbsp;lequel partant cftoit ne-cefTaireenvn temps tel qui fe preféntoit. Mais qu’il nefeftôit point tant affedionneen cela: qu’il n’euft tousjours remis le tout à leur diferetion. Sçaehant bien quedetous ceux qni briguoyent pour la Mairie, il n’y en auoit aucun qui n'en fuft digne amp;nbsp;bien afFc-dionné à fa patry e. Qui cftoit auffi ce qu’il auoit tousjours recommandé à ceux qui y * donnoyent leur voix, tomme la chofé la plus necefïàire en ce temps ou beaucoup d’orages nous menaçoyent. Qu’il fésbahiftôit au refte, que ayant tousjours parlé à luy parfor-me feulement de confeil: il euft pris fes parollestout au lebours defôn intention, amp;nbsp;euft publié telz propos en l’Efeheuinage . Plus encores cftoyt esbahy de l’oppofition dont ill’auoii mçnacc fans occafion ou apparence. Mais au fort que ce n’cftoyt la premiere indignité que l’on luy auoit faid receuoir. Et que l’on fedcuoit contenter deluy auoir ferme trois fois les portes fans l’indigner amp;nbsp;irriter dauantage. Que pleiift à P i s v ( difôit 11 ) Monfieur le Maire que le party Se moy fé peuffent paffier de cefte villc: le vous euffie faid paroiftre il y â ja long temps, le peu de plaifir que je prans de fejoiimer

parmy vous. Le Vicomte de Rohan amp;nbsp;de Meru adoucirent les chofes à leur pouuoir. Mais le Prince n’en demeura gueres fatisfaid. Qupyque le Maire maintint toiisjours n’auoir jamais tenu ny en public ny en particullier les propos que Icdiéi Prince allcguoit. Et que cela liiy aiioit efté faulTcmcnt donne a entendre. Aduouoytil j auoir did touchant l'oppofition : Que fi lonfaifôit quelque chofe contre les priuille^s de la ville : Il ne l’cn-durcroit ; ains s’y oppoferoit jufqiies au danger defa vie. Et quecelaeftoytdefonJe-uoir. Somme que le trcziéfme du moys auoir longuement conféré en l’afièmblée tenue à l’Efeheuinage du plus expedient pour le faid de cefte Eledion qui efchsrroitau lendemain jour de Quafimodo: les Rochellois accordèrent au Prince que fi Gargotiilleau entroit en îEledion des trois qui feroyent portez: Il féroit accepté amp;nbsp;nemmé Maire quoy qn^ euft le moins de voix . Car cela gift à la diferetion du Lieutenant du Roy à qui appartyent la nomination de l'vn des trois quiluy font prelêntcz, apres qu’ilzcnt tous trois entré en fEledion. Et c’eft pourquey ledid Prince infifta fur toutes chofes que la nomination amp;nbsp;acceptation du Maire luyappartenoir, comme cftant Lieutenant du Prince de Roy de Nauartc Gouuerneur de Guyenne pour le Roy. Et confequemment que tenant on eLieu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à prcfeiitcu Icut villc, outrel’honncur qu’il auoit d’eftre Princedufâng: on

tenant du Roy à la Rochelle.

liiy poutroit bien deferer ce qui cftoit permis àvn fimple Lieutenant au fiege Prefîdial । de la ville en fabfence de larnac. Cequi futen fin odroyé amp;nbsp;en fift ledid Princelano-Nominatiô nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^rl^bouche dc P. Pierre Lieutenant Ciuil amp;nbsp;Criminel. Luyfut aufl'iaccorde

amp;accepcion 9^’ *1 donncioit au Maire cfleu douze dclamaifônde ville pour fon Confeil: fans îauis du Maire amp;nbsp;defqucls il ne pourroit faire aucune chofe quand aux affaires extraordinaires . Et que kil.”” le Mecredy enfuiuant dix*feptrcmc d’Auril les Mayre amp;nbsp;Efeheuins fe tranfporteroyent

cnlbn logis pour aiiec luy ordonner des Eftatz amp;nbsp;Offices delà ville le tout fans préjudicier à leurs priuillegët. Lcfquels Articles furent le lendemain lignez à îEfeheuinage non fans grand débat, difans aucuns, que le Prince fc deuoit contenter de la prcniefle que fon luy auoit faite ftns en auoir rien par efeript. Par ou îon pourroit ccnnoiflre à faiienir qu’ils auroyent faid conifc leurs priuillcges.

Mairc'de la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lendemain dix-fcptiéfmc d’Auril les Rochellois feftans aflcmblcz à l’accouftiimee

Rochelle, en l’Echeuinagc : procédèrent à ÎEledion d’vn Maire. Les cent de la mailôn de ville ayans tous porté leursvoix par de petis bulletins qu’ils mettent dans vne boitte d’argent:fut trouuc apres que le Greffier eut recueily lefdites voix, que trois par la pluralité des voix y entroient Pierre

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l’æfre Bobineau Eftheuin, Michel Efprinchard Efcheuin amp;nbsp;lean Barbot Pair. Mais Bobb ’’wu furmonta de quatre voix, celuy des deux autres qui en auoit le plus, A la fortic de ce* ealTembléc les Rochellois le tranlporterent au logis du Prince. Deuant lequel ayans pre-'''télestrois Efleuz, luy defererent le choix defvn d’eux ; lots déclara par la bouche du ^■cutcnant Prefidial qu’il nommoit amp;nbsp;acc eptoit pour Maire Bobineau. Ce qui fut au grand Contentement, de tous les forains amp;nbsp;des Rochellois qui l’en remercièrent humblement amp;nbsp;P’t ce moyen pacifia tout en vn coup. Choie que l’on craignoit beaucoup venir à plus gund inconuenient . Et de ûid il ne s’en fallut guetes que des parolles on ne vint à

L B jour de le led ion Gendraut qui n’auoit eu peu de trauerfes amp;nbsp;d’algarades pendant ’Mairie,voulutà la façon accouftumée harenguer en lamailbndeville: commençant par prcccdeut coeaclion de graces à D i ev delà faneur qu’il luy auoit faide de commencer para-cl’euerllt;iMagiftraturcfinonheureulcment,àtoi'tlemoins fidellement. Qu’il auoit auflî • 'Oftoutes choies à remercier le Roy de Nauarre amp;nbsp;Monlèigneur le Prince de Condé par hdiiisjconfeil amp;authoritc defquels, il pouuoirdire auoir entrepris amp;nbsp;manié le Gouuernail •^«affaires de celle ville. Voyre en vn temps des plus miferablesamp; calamiteux. Enquoy quot;cpouiioit auflî palferlôus filence la faneur amp;nbsp;courtoyfie de ceux delà maifonde ville, cifi fauoyent fi bien aydé amp;nbsp;fécondé en la conduide 6c diredion des aflaircs. Ne la prom-Ptcamp; fincere obcylfance des Bourgeois amp;nbsp;habitans d’icelle lotis l'execution -de fes ccm-'’’’ndemens. Dont il les remercioit détour lôn pouuoir. Lesfuppliantque fil auoit don-''^^iielqueoccafion de mclcontentement à aucun quel qu’il lull: ne fimputcrà faute ou ’’’’lire particuliere . Mais feulement au mal-heur du temps auquel il efloit fort difficille ‘’''faite aux vns ôc aux autres: quoy qu’il y eull fur toutes chofes taché. Au relie qu’il P^uuoit proteller auoir faid pendant là Magillrature tout ce que fhonneur de D i e v amp;nbsp;^propre confciencc luy pouuoyent commander au moins mal qu’il auoit peu . Priant Dieu ^’’càfaduenir toutes chiles le peuflent fi bien régir en celle ville, que le tout reulfill a fort ‘'ünneuramp;aufalutamp; profpcrité d’icelle.

Ketovrn ANT au làid d’Ollonnc,dez leSamedy précédant fon auoit embarqué'à Embarque '’Rochelle vn Canon 6c vnc Coulcurinc auec les munitions requifes pour battre le Cba- ^^quot;hc'ie

. Mais les choies trainoyent en longueur, taut à caule du laid de la Mairie dont dcflîrS pour oUon ^Rp’flé, que pour le peu de volonté qu’y auoient généralement tous ceux de la Rochellé ’quot;'(Juelsccfaidd’Ollonnedefplaifoit mei ueilîeufemenc. Et ce qui laiiançoitenco^smoinS ^Wlt;lue la Nobleflè fe preparoit pour le lendemain aux Ioullesamp; Malcaradesqui fe R-'întalaRochelle apres le baprefme de la fille du Vicomte de Rohan que le Prince preien* •’’unomdu Roy de Nauarre lôn Parrain. Joint que dez le foir precedent, on auoit dori-’’caduis au Prince, commelàns fccours l’Infanterie ne fe pourroit tirer de là, ellantle chemin de terre rendu bien difficille par la Cauàllerie Catholique qui ja elloyt aux a a guets. Par la mer le Challeaii les incommoderoitamp;empelcheroit laretraitte. loint aulS Ru’ik eftoyent ja aflîegez d’vn nombre de Nauircs Ollonnois quitenoyent la Rade amp;nbsp;qui ’’'fines auoyeut detroufle quelques Barques chargées de bled qu’ils enuoioyentà la*Rogt;

Qu’il auifall donc ce qu’il y voudroit elite faiél 6c enuoiall quelques Naïiires amp;’du Cînonauplulloll.' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' '

Le' Roy de Nauaite clloit lors allé à Pau venir la Princelfc là leur ; toiitesfois par nom-R'ededcfpefches fut reccrché de P^ix.'principallem.ent de la part des Ellatz 6c des Courts de R’flements jufques à faire courre le bruit qu’ils feroyent auec luy ceqiïils vôudroyent.Pour-^^uedes le commancement il fell oit rendu alTez ploiable à leurs remonllrances mclhie n’a-•‘O'-ttenii fl roidde contre les Députez desEllats que le Prince qui n’auoit jamais voulu ouyr ’'tfeconnoiftrepour Ellats. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LeBaron

SvR ce l’on leur raportaquele Baron de Montferrand veu le delplaifir qu’il auoit pris P’quot;'tlefaiélde Perigueux dont ell parlé cy dclTus: auoit promis le tenir paifîble en là maifôn. rand fc reti-^ofre falloir ainfî juréà aucunsdu Parlement de Bourdeaux. Lcfqucls en ce faifant fauoient ^furéqu’il ne feroit aucunement recerché ne pour fa Religion ne pour lepalfé. Mefmes qu’-Rpourtoit auoir quelque nombre d'hommes pour feureté dans fes maifons de Montferrand

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L’ HISTOIRE defiance

Auril,

amp;L3ngoirant.

Secours nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quinzième d’Autil le Jccouts ordoiiné pour Ics ttouppcsd’OlIontiefortit delaRo-

poiircnuoi , ,, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. , nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« » . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• i. a i» • cri

er en ne.

Oilon cheue. Il yauondeuxbons Nauires amp;bien munis d Arunerictoutnelchement arnuez de Zelande pour offrir leur Jèruice au Prince: d’autant que la Paix eftoit par les pays basamp; les EJpagnols Jbrtis du pays de Flandres amp;nbsp;Brabant des le vintiémede Mars percedent. II y auoit aulfi quelques Barques amp;: Gallions fur JeJquels îon auoit embarqué trois cens barque-buziers pour la conduidc du Canonauec les harquebuziers delà Garde du Prince. Mais cela fuft arrefté par vent contraire aux Raddes de ÎIfle de Ré amp;nbsp;de Lefguillon par îefpacç

les Ollen nois preien te 1)1 Rciiiie Ac au Pnn ce.

AU;!, t.j ?lt; -.ligt; «oiiO ■;

de quatre Jours. Cependant Ja Rade d’OIIonne fut fàyfic par vint-cinq Nauires qui toutes-fois eftoyent en marchandifèamp;lcfquels à leur retour de Flandres, d’Efpagnc amp;nbsp;des autres parties ou ils font ordinairement voyage; ayans fceuce qui fefailôit en leur pays fc roiô-lurent tenir la mer amp;nbsp;fe prefentoyent tousles Jours à leur Radde plus pour veoyr à J’ceil « qui Je faiibitj la dedans que pour enuye ou puiJïance qu’ilz euflcntde fy oppofer. Car ilz eftoyent en marchandiJê amp;nbsp;Ji foibJcs que à la premiere venue d’vn Nauire de Guerre ilz n’enJïênt failly le mettre tous au large. Neantmoinsà cauJe du long feJourquelesPro-teftans auoycnr Ja faid cnOllonne: aucuns eftimoyent qu’il y pouuoit auoir parmyeux quelques Nauires en Guerre dez prochains Hautes de Bretagne, Et auJK qu’il fc brui-oyt desja que certaines Nauires fequipoycntàBourdcaux . Occafton que pluficurs furent d’adujsdenchazarder le Canon auecfipcu deforces puis qu’il y auoit moyen de tirer encores trois ou quatre bons Nauires de la Rochelle amp;: plus d’hommes. Veu auflî qu’il c-ftoit neceJfairea quelque pris que ce fuft retiree ces trouppes d’OIIonne qui autrement pourroyent demeurer engagées. Mais au lendemain aucuns des ptincippaiix d’OIIonne ayans trouué moyen d’aller à la Rochelle : ôfvoyans le grand appareil qui JêfaiJôit contre leur pays quiferoitla ruync enticre d'icclluy : prefenterent Requefteau Prince le fuppü' ans auoir pitié de leurpauurepatrie: arrefter Je cours des pillericsamp; inlôlences qui)ƒ; ftoyent exercées amp;nbsp;fur tout n’y enuoier le Canon ny les forces qui eftoyent préparées dd-quellcs ils aflèuroyent fon Excellence n’cftre a ucun beJbin ; Pource que ceux du Chafte^u delà Chaulme qui eftoit afliegé, feroyent en ceft endroid ce qu’il luy plaira; dont ilz fe faifoyent fort fur leurs vies. Mefmcs de remettre ledid Chafteau entre les mains desPro-' teftans fi toft qu’ils auroyent parlé aux aJfiegcz. Le Jupplians a cefte fin d'enuoyer quelques vns delà partauec eux Jans autres forcesqui pourroyent connoiftie ledenoir qu’ils feroyent en cela. Hz promettoyent aulfide conduire par mer les trouppes qui là efloyent en tel lieff qu’il Jèroit aduifé. La faneur amp;nbsp;pricre du Maiic amp;nbsp;plus fignallcz de la Rochelle leurmoyennaaiJeraentfenterinemcnt de cefte Rcquefte: aux conditions fufdites. Moyennant auJfi quelque Jômme de deniers qu’is promirent bailler. Delôrtcquelc lendemain tous les Nauires amp;nbsp;forces qui y eftoyent deftinées: furent mandées Je retirer, amp;nbsp;le Canon mis dans Broüage. Mais les aJficgtz aUoyent Ja compofé de rendre la place les vies Jaunes amp;nbsp;fans rançon, auec quelques dix mille liurcs qu’il payèrent; plufieurs toutesfois furent ran-çorjnçz contre la prcmeJTe. Ainfi le gros alla par mer amp;nbsp;trois Compagnies de Fantalfiins aymerentrmieux faire retraitte par terre à la veuë des trouppes que Roches Baritaud, Landreau amp;nbsp;autres auoyent aflèmblez pourles charger : laiJïâns le Chafteau de la Chaul-meen garde à ceux qui Jurèrent le maintenir Neutre contre tous qui le voudroyentfaifin Au reftequi voudroit icy particulariser les pillcries, inlôlences, blaJphemes, violences toutes autres eJpeccs de cruaqrez amp;nbsp;ordes yileines dont les trouppes y vferent par trois fo maines : Il en faudroit f^re vn dilcours apart. Encores Je fuis d’auis de Jiiprimet vne hi-amp;d«bo7de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;excecrable, pluftoft que la laifier à la pofterité . Eftant choJè monftriieiife qne

mens des' ceux qui fc difoyent armçz d’vn zellede Religion : ayent faid ades qucIcsScites ne plus Confederéî barbares Nations ne voi^roycntauoir penJcJeuIemcnt. Car il eft certain quede neuf cens hommes qui eftoient là:ies deux tiers faifoient fi peu d’eftat amp;nbsp;de Dieu amp;nbsp;de la Religiô telle qu’elle fuft:n’y d’aucun deuoir humain:que ce feroit choJè horrible que de reciter la cétieme partie de ce que îon en a vcu.Or la plus grâd part de ces trouppes eftoient pour lors côpoJêes de ceux qui auoiét pat le pafte tousjours porté les armes cotre les Proteftâs.Lefquels par vn le «et Jugement de Dieutfeftoyent meflez parmytcncontrefchangc d’vnc infinité deReformez

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^iielsayansvomyleur profefiîon, feftoyenttournez du party Catholique: aufquels on 'nipiitoit phiicipallcmct tout le malheur amp;nbsp;defordre quifeft veu non feulement en Ollonne 'niisauffi par tout ailleurs, tant que celle derniere Guerreà dure. Tou tesfois quand l’on tonfideroic de pres ce que Etifoyent les plus Religieux : mefmes ceux qui auoyent tousjours party Proteftant : l’on trouuera que chacun auoit lafehé la bride à tous vices. Et que tontcmplanscequilèfâifoitlors en Ollonne : Illcmbloit que ce fuft vn vxay Chaos de tou* temdercs amp;nbsp;mefchancetcz . Eftant le tout permis au plus fort Sc plus audacieux : auec tou-teliwiicc Se impunité .Tant à efté la malice de ce ficelé grand amp;nbsp;desbordee principallement e parle. Ou ne Ecit jamais veu rcfpeél ne obeylTance quelconque. Voila

wtrouppes dont j loccafion oui □ (n

, ____iél tourner les affaires des Proteftans à contre-poil amp;nbsp;tout au rebours. Car comme ont bien feeu dire les anciensjlc'fait des Armes ne fè peut bien conduire fans bon ordre amp;nbsp;police : qui eft ce qui amené princippalleæcnt vne bonne fin amp;yffue en tous ex-ploicts. Mais quefert la Loyamp; toutcequi pourroiteftreordonné de police furie dccours * lt;1« bonnes meurs : fi quant amp;nbsp;quand î’obeyfl'ance ne fuit de prez ? Laquelle n’eft pas ® oroiiis requife que reftabliffemcnt de l’ordonnance? C’eft donc de ce defaut d’obeyffancc quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

^,^13tousjours eftéfi couftumier ez Guerres ciuiles: amp;nbsp;duquel l’on à faidvertu en cefte derniere ; que tant de mauxamp; mifêres leur font aduenuës amp;nbsp;dont les blafphemes contre ^'3v, Icmefprisdufuperieuramp;Iaconculfiondu prochain font enfuiuisauec toutes efpe-d'infolences amp;nbsp;cruautez - Dont auffi les Rochellois furent ü indignez qu’ils ne vou-^’ent voyt ny ouyr parler de la plus part de ces gens là. Et tant Een faut qu’ils leur per-quot;quot;felentrée en la ville : que aucontraire ils ne les vouloyent tenir dans le Gouuerncment ’’olesjugeans moins que ennemis. Ceux del’IHede Ré fè mirent auffi en armes quelques MpourcmpeE:her ladefeente d’aucuns des trouppes quoy qu’ils feulfent en petit nombre,

Dez levintiémed’Auril le Duc du Maine ayant fai d contenance d’affiegerBouteuil-^odiftantde fept iieuës^ Angoulefme : fefloit cependant aproché de Saind lean Dangely ^^ogéàSaintlullicn deux licuës de ladite ville. Layeutde belles efcarmouches entre les que^prèsS. ^•partiespar quatre jours.Et mefmes jufqûcs à l’entrcc des faux-bourgs à Ja faucur dcfquçls lullien. ^^forties de ceux de la ville furent aux defpens des Catholiques communément. Toutes-^oisilfeperdoit de bons hommes d’vne part amp;nbsp;d’autre Sc ne feauoit encores lors ou tendaient

dcfïcins du Duc. L’Armée Naualle fe drefloit à Eourdeaux cependant: aux fins que Vous 'verrez cy deflbus. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

S v R ces entrefaittes, comme les chofes allans de mal en pis donnoyeut occafion à tous Mauuaifc boinmcs de mal contentement: les murmures recommencèrent comme de plus belle entre jespjô'te.

Proteftans, auec plaintes parmy la ville attribuans fvn à l’autre la faute du mauuais ordre ftansen S'^el’on voioyr à tœil : dont tontes-fois fil faut dire la vérité l’vn cftoit autant coulpablc

l’autre. Mais le peu d’accord amp;nbsp;fimpathic qui couftumicrement lêvsoit entre la No-’ blelTcSt le tiers Eftat en ce Royaume: amp;plus encores en la ville de la Rochelle: aidoit

^Macoup à ^out cela. Semblant à tout homme de fain jugemenb’. queîvn pourenuie de hiitrcnefortoit que trop volontairement de fon deuoir, delaiffant le plus neceflàire. Sça-*'oireft vne commune ôc mutiielle defence que l’on fe deuoit difoyent aucuns jpropofer con-’^’^hpuiffance des Catholiques qui fauançoycnt de tous coftez. Et cependant ils Le repaif-æyentdehayncs, diuifions, maledicences, fauffesimpreffionsamp; deffiancesefquellesplu-^'^urs qui peu à peu s’eftoyent fourrez parmy eux, fçauoyent bien entretenir leur grand ^^fauantage. Si bien que confiderans deflors le pauure Eftat cÄs affaires : le peu de tra-'^il que chacun prenoit pour y remedier; il fouuenoit à aucuns de ce que dit TiteLi-

Rommains lors que de tout leur Empire les François ne leur ayans laiffé que le '-apitollc: fembloit que Diev Icseuft priuez defens amp;nbsp;de di^retion: mefmc decena-'J'fel jugement qu’ont les beftes bruttes de fexempter de danger tant qu’ils peuuent foppo-*'^f3ux deffcins amp;nbsp;efforts que l’on faitfur leurvie.

Le vint-cinquicfme d’Auril leDv'cdu Mains fapprocha deTonnay Charente sicgeamp;bac f^hntfy loger de prime airiuée. Car il tenoit la place indigne d’attendre vne Armée «ne de

Z Z Z iiij• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charente,

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, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIR B DE FR ANCE

Aunl,

1577- Royalle: tant pour eftre de grande garde amp;niinementfoi'tiffiée; que pour le petit nombre d’hommes qu’il feauoit eftre dedans.Qui fut caufe que fans vier d’aucune fommatiô ou autre Affieiteamp; lt;^ercmonieaccouftumée, il la fit battre furieulèment delêptjCanons8: deux Couleurines. fortification Tonnay Charente eft à fix lieues de la Rochelle, baftie le long de la Riuiere de Charente. Le de Ja place chafteau amp;nbsp;la ville lent hauts, mais prefque tous ruynes amp;nbsp;de nulle defence pour leur antiquité. La balfc ville eft la mieux peuplée mais le coftau luy commande à plomb. Le Capitaine L V c A s feftant renfermé la dedans auec fix vingts harquebuziers amp;nbsp;efperant de jour a autre fecou rs, viures amp;nbsp;munitions du Prince : En fin vosant qu’il cftoit battu par trois endroits amp;nbsp;qu’il luy feroit impoffible de refifter tout à vn coup à fi grande force : abandonna labalfe ville : amp;nbsp;le Lundy vint-fèptiéme le Chafteau amp;nbsp;haute ville furent battus de grande furie depuis la Diane jufqucscnuiron les vnze heures que les Catholiques furent à laflàutitjui P ifede nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;point foulten U par les afliegez : defquels bon nombre furent tuez pre-

Tonnay iTiierque pouuoir gangner le Chafteau dans lequel fe retira Lucas, amp;nbsp;ceux quilepeurent Charente, finureftefquels eftans tous efperdus n’eurent autre courage que de pcnlcr a fc là un er ou pran-dre party des Catholiques. Ce que voulant des premiers faire Lucas : fe feit defeendre par vne feneftre du Chafteau du cofté des prez.Mais comme il cuidoit gangner la Riuiere pour la tranuerfer à nage il fut pris amp;nbsp;prefenré au Duc. Lequel aiant délibéré le faire mourir le lendemain ; fe contenta pour ce loir qu’il ftiftfturcment gardé. Mais Lucas qui Icauoitâlfcz que a peine pourroit il elchapper pour beaucoup de rclpeéfs: Il délibéra a quelque pris que MortduCa- ce fuft fc lauuer. Ce que voulant faire il fuû attaint ôc tué fur le champ. Lucas auoitdepuis liege de la Rochelle acquis bruit amp;nbsp;réputation aufaid des Armes,amp; bien fait par tout ou il feftoit trouué. Lapins part moururent ou demcurcrcnrprifonniers auec le pillage accouftumée. Le jour que l’alTaut le donna Strofli arriua au Camp auec nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Compagnies.

Incontinantapres lesnouuellesreccucsdelàprifedeTonnay Charente: Le Princeenuoia fon trompete versie Duc du Maine pour luy recommander les prifonniers ôclc prier deles traitter comme François. Aquoy le Duc fit refponcc qu’il ne les p Ai uoit bien traineren cc-ftcqualliié. Aucontraircquclesayanstrouué occuppans par force amp;: violence les places tant du Roy que de lès fujets : il pouuoit felon lôn deuoir les mettre en lufticc pour eftrepunis par les Magiftrats amp;nbsp;Officiers de fa Majefté corne il leroit trouué par rai Ion. Mais il changea d’auisiremonftré par aucuns qu’eftant le fait des armes fi inconftât amp;nbsp;variable qu’il auojt tant de fois pratiqué; Maintenant heureux amp;nbsp;ores mal encontreux: autant de Catholiques feroient qf uellemét tiaittez qu’il en tomberoit à la mercy des Côfederez.loint le deuoir d’hu Rochefort nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nous doit poufter à plus grande douceur.

quitte par Ceux qui cftoient dans Rochefort dont le Prince auoit donné le commandement a Gat-Ics Protc. goulleau : auant prefque qu’ils feeuftènt au vray la prife de Tonnay Charentej quittèrent la

quot; placcien laquelle entra toft apres Maifcn blanche qui depuis à beaucoup inccmcdéles affaires des Proteftans en ce quartier, amp;nbsp;piar ainfi les Catholiques demeurèrent maiftres amp;nbsp;Set-gneurs de la Riuiere de Charente en moins de cinq jours.

LesProte- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Or comme la plus part des hommes ferenge du cofté des plus forts: amp;nbsp;pluficurs jugent

bandénr*'^^ cuenemans 8c fins des entreprinfes Iclonle bon mauuais commancement d’icelles: entre les Confederez l’on ne parloit que du grand nombre d’entr’-eux qui fedesbandeyent d’heure à autre pour fe retirer deuers les Catholiques amp;nbsp;princippallemcnt ceux des Garni-lônsde Marans amp;de Broüage. Enquoy l’on remarquoit fpcciallement ceux quifeftoient joindsdu party en quallitéde Catholiques aftocicz. Qui augmentoit deplus en plus les deffiances amp;nbsp;Ibupçons qÂe l’on auoit desja des le ccmimanctment conceuès contre ceux de l’vnion. De laquelle comme j’ay dit ailleurs, les plus clairs voyans pour beaucoup de rai-J fons ne preuoioyent rien de bon, eftant chofe par eux remarquée de prez: que depuis leur af-iflcsmaVcô fôciation toutes leurs affilires auoycnt tres-malluccedé. Ceux des Ifles feretiroyent tous tans Je rcti- Jgs joufs de grand effroy à la Rochelle auec leurs femmes amp;nbsp;enfans. Non pas tant RochcEc. comme la plus part d’eux difbycnt publiquement, pour la crainte des Catholiques dd-quels comme trop prochains ils preuoyent vn grand orage fur les pays : que pour le mefeontentement qu’ils auoycnt des trouppes du Gouucrneur de Broüage defquellesils fèdifôycnt eftrangement traittez amp;auec toute rigueur. Mcfmement par le Regiment du Capitaine Lorges fon frère qui cftoit à Marennes; continuans la mefine vie qu’ils auoyent menée

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livre Q^V a R a N T E Q^V A T R I E M E. 36S.

'’lîiiés en Ollonne. Ne mangerent amp;nbsp;rauagerent feulement le pays. Mais qui pis eft commet-'oict en quelques endroits toutes efpeccs de forces Sc violemcs.Ét dont le Prince receuoit tât ‘^'plsintesdejour en jourde la part des infulaires: qu’5 levitpreft d’embarquer fi le vent ne W empefehé pour faire mettre en pieces ceux defquels il receuoit tels raports amp;nbsp;qui ne fai-

aucun cftat de refpeder amp;nbsp;obeyr à leur Colonncl.

Or d'autant que le bruit faugmentoit deplus cnplosdeîarmccNauallequelcsCatholi-’i“csdreffoient à Bordeaux, pour felon l’apparence entreprandreau premier jour fur les Ifles conuoque ’i« Saintonge: afin de fê preualloir du fêl dont les Prorellans auoient bien fait leur proffit '!“esàlors: le Prince fpchantaficz combien ilimportoitdeleuroppoferdebrief forcespar quot;’wpour empefcher leur deffein; conuoqua fur le loir du dernier Auril les principaux de ces Iflcsaufqucls il remonftra outre ce que la plus part nepouuoit ignorer touchant farmée na-'^îHede Bordeaux: les auerriflemens affeurez qu’il auoitreceuz de la Court amp;nbsp;de quelques ’’’très endroits fur les defieins des Catholiques; Qui eftoiêr de fe faifir des Ifles amp;nbsp;jettertou-’'îleurs forces de ce cofté tant par mer que par terre. Que quand àluyilcftoit refôlucom-quot;’îîuffiilaiiQiftrouuéde mcfmc volonté ceux de la Rochelle: de fcmploierviuementen ce fait;amp;ny efpargncr chofè qui fut poffible ahn d’cmpefêher ces entrées amp;nbsp;commenccmens de blocus de fi long téps projetés par les Catholiques t ontre la ville. Et qu’il fafTutoit fur toutes ^Wcspourcc fait,aux habitans dcfditcs Ifles. Lefquels tant pour le zelle qu’ils auoient à leur ^®hgion:que famour naturelle qu’ils portoienr au repos amp;nbsp;defence de leur patrie; ne nian-Wroiéten chofe de leur deuoir. Pour aider de leur a.its, fotees Scmoiës a metre fus quelques ^suites pour garder les rades amp;nbsp;oppofer à la premiere venue de LâGc. S’affurant que moiê-”’111 qu'ilsfy vouffifTentemploier allègrement: l’on n’en pourroit efpererqucvnebienhcu-

Ioint,quela bonne volonte delà Noblcfle amp;d’vnc infinité de gens de bien qui ’''feudroienty cmploier leurs perfônnes mefines; le confirmoit grandement en ceflc efperâ-’•^'Priant pour fin ceux des Ifles de fafîèmbler àpartjbien penfer àccque defrus:eftreàce ^°*ip prodigues de leurtmoiens amp;luy faire paroir aupluftoft combien chcre leur efloit la fonferuation de leur Religion, leur patrie amp;nbsp;de leurs femmes amp;nbsp;enfans.

Lepremier jour de May le Roy de Nauarre auoit depefehé vn Gentilhomme vers le Prin-''pour la négociation d’vnepaixou d’vne trefue.-amp; le prioitd’enuoier des Députez pour y Negonatiô ^tendre 8c vaquer. Le DuedeMontpenfier elloitdesja pourceft effet arriué à Bergerac a- 'P®“’ lequel auoit auffi efté depefehé de la part du Roy,Richelieu:lequeIpafïàntparlecamp

bue du Mayne donnoittoute bonne efperance de celle entremifo amp;nbsp;negociaéon. Pour Quelle auancct î Archeuefque de Vienne ôc le frere de Defeats fè rendirent auffi à Bregerac ^'^uiron le fixiéme May attendant le Roy de Nauarre qui efloit à NcracSc lequel ne vouloir y^nitlestrouuer que bien accompagné, d’autant qu’il auoit doute de l’Amiral qui quelques Msau parauant efloit parti de Bordeaux pour certaine entreprife.Aii lendemain ce pendât confeik à ‘^dndrcntdiuers confeils amp;nbsp;aflemblée à la Rochelle pour le fair d’equipperNauires amp;nbsp;autres la Rochelle ‘ P^epararifs pour oppofer aux forces nauallesdes Catholiques. Ceux des Ifles en fôlicitoient

‘’’ftâinentîexecutionSc pource que le fait leur touchoit de plus prez:ofFroientd’y contribuer méenaual ’ï'ionablemét fêlons leurs moiens:amp; fê taxèrent dcflors à certaine fôme,farinessviures,chairs ^3uttes vituailles amp;nbsp;munirions requifes pour l'entretcnement desNauires qu’ifspourroient

dehors. Au fcmblable les Rochcllois feflans ce mefmc jour afïêmblez en leur maifôn ville: apres vn long difeours de ce qui ce pafl'oit tant par mer que par terre, aux fins de les ffdiiircencores vne fois dans leur ville: refolurent qu’il efloit neceffaire de garder leur rade munir de Nauires.Que pour ccfl effet chacun fe deuoit efueÄuer de fês moiens fans rié y^pargner:eflans dauis pour la neceffité qui fe prefentoit amp;nbsp;en attendant qu’on y peufl pour-quot;déplus meurcment Se plus à loifir: faire eledion de cent des habitans de la ville qui ce jour «aile des iiefme preflcroient chacun cent efeus pour faire equipper au plulllofl vint Nauires amp;nbsp;nom- Protefl’ns-vint Capitaines pour y cômander, aufquels feroit pourueu d’vn Amiral quiferoit efleu

P^'lcsCapitaines.Plns que fon arrefleroit les hurques qui efloiét dans Brouage pour fê fêruir ^'5 meilleures au befoin. Ce qui fut fait depuis'.

Desja felloit le Duc du Mayne difpofé pour entrer à Maras amp;nbsp;pour cefl effet logé à Nou- leTquot;^ diftant de trois lieues de laRochelle des le Lundy fixiéme jour de May auec bon nombre Catholiq. Caualcrie amp;nbsp;infanterie ôc^quelques pieces de Canon. Or combien que la place de Marans

Z zz iiiij.

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May 3577*

Aflicttede Marant.

L’ HISTOIRE DE FRANCE.

Ibitdes plus importantes delà Rochelle: tantàcaufe defon voifinage:quepourIcpaffa-ge de Poitou qui fournift blcz 5c allez d’autres commoditez en abondancépour le trafic d’aucuns de la Rochelle. Si cft-ce que le Prince pour beaucoup de relpcéls Sc mefmes que la place ne fê pouuoit garder fans vn grand nombre d’hommes: n’auoit efté des le commencement d’auis de la garder. Mais Ion oppinion fut vaincue par la prière 5c pourfuittedesRochellois lefquelsla defiroient fort maintenir tant qu’il leur leroitpofliblc. Et mcffne luy facilitoient allez demoiens à Ia défendre.-affeu rans que de leur coïte amp;nbsp;de ïlfiecie Re ils feroient porter par mer tant de viures ^munirions qu’il ïêroit nccefl'aire pour ïôuftenir vn fiege*Or bien que Marans foit vn bourg renfcimc de tous coftez de marais: inaceffible quand à la caiiallerie pourfinfànterie aucc grade peyne amp;nbsp;trauail;il y a vne infinité d’auenuès neâunoinsfortdiftâ-tes i’unc de l’autre toutes bien loin du bourg. Qui fait que la place eft de grande amp;nbsp;difficil-Jegardc. Et ne le peut aiîcmtnt garentir que à.la faucur d’vne armée. Comme il fefioitveu tousjours,pendant les troubles prcccdans efquels Marans n’auoitapporté que perte amp;nbsp;dommage à tous ceux qui feïloicnt voulu oppiniaftrer la dedans. Ce que plufieurs confiderans netrouuoicntbon de taire enfermer la dedans bon nombre d’hommes dcïquels la pertefem-bloitdesja toute aflcurcc. Mais nonofiant cela amp;nbsp;plufieurs autres raifons : la refo lotion fut prife generailc dés le commencement a garder la place amp;nbsp;y enuoier pour Gouuerneur Popc-liniereauccdeux censharquebuziers, quaranieà chcualamp;vint cuiralfcs entrcteniizparla Caufc.Il reconoift la place,retranche les auenuës, drefiè des forts qu’il fournift d’barqucbu-ziers aux plus dangereux endroits, redrefiè la ceinture Scie dedans du chafteaupourfyac-córnodenparauant vuideamp;defpourueu: nettoie ôcaprofondift les lofiez: faitdcs flancsouil voioir les endroits le requerir.Et pource qu’il ne Jugeoit dcMarans tenable que leChafteau: dont toutesfois on n’auoit fait compte jufques la en toutes les guerres paflecs:il feretraiichc en la court amp;nbsp;commence de forte à l’accommoder qu’aiant eu loifir de paracheucr fes fortifications 11 efpcroitaccullerou du moins rcccuoir des Catholiques honnorable compofition Dcfaitil lèfceut bien couurirde toutes les furprifes que ceux de î^yort, Fontenay amp;'autres places voifincs luy drefierent par trois mois. Mais comme il Iceut Ip reptile de Tonnay Charente amp;nbsp;le defièin du General Catholique d’attaquer Marans: il fupplia le Prince de fournira fa promclfe,amp; le Maire de luy enuoier viures amp;nbsp;plus de munitions qu’il n’en auoit.LcPrince y enuoia renfort de quelques Gentilshommes amp;nbsp;deux cens harquebuziers auec prouifions nccclfàircs aufi]ucis Popeli^iere donna llfleSi le bourg à delendre,retirant partiede fes garddtdcs aucnucs qui furent à îinftant remplies des nouueaux foldats. Mais le regkmct necclTaireen vne garnifon leur eftant infupporiablc: amp;nbsp;le rcfouuenansdc la licence qu’ilsfef-toient tousjours donnée à la campagne.-jugeans aufîi la place non tenable amp;nbsp;pourautre confi-deration ils le perfuaderent vne retraitte plus afieurcc que la demeure. Or auoir jaPopelinietc pris toutes leurs prouifions amp;nbsp;fait mener au Chafieau poury tenir, les voians touspreftsa monrerà chenal,quandauoir goufté fes remoufirances quiles afiuroit cntr’aiitrcs qucles Rochcllois leur lermcroieni les portes fils feu alloicnt fans du moins voirfennemy: change- , rent d’auis redemandant les prouifions aucc reloluticn d’y faire dcuoir.Sur ce faimée Catholique fauance. Si que le Duc auoir trou ué toutes les aucnucs pourueuës de foldats amp;nbsp;fait loder la profôdcur des marets ou trois fbldatsCathoIiqucs furent pris qui affurerent lesalficgcs de la faute de viures gencralîe en farmée:laquclle pour beaucoup d’occafios ne pouiioit plus fèjourncr la quinze jours il fît commencer vn pont entre la Eaftillc amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uu deuant

duquel les afiîegcz drefierent plufieurs forts entretenuz de retranchemens flanquez pour aller defvn à fautre fous la fiuftur defquels Popbliniere efperoit bien empefeher la defeen te encores que le pont fuft parfait amp;nbsp;fourny d’hommes. 'Voire que les Roches-Baritaud auec les foldats de Poitou 5c gens de la Ligue ûinte, atiaquaflcnt-desja les forts qui défendent pat eau les aucnucs duGué ^du langen bien pourueuës. Mais le pont n’auoit encores dix piedz dans le marais que fcfpou liante fêmitparmy Jestrouppes Proteftantes. Ou Popcpelinicre maintint encores que le Chafteau ne fuft tenable cotre fatmcc:que les fortifications n’efioict pas encores en defence 5c que trois auenuës eftoicntja attaquées: ficft-cequcl’ondeuoitdu moins cfprouucrle premier effort de fennemy quincpouuoit eftrc dangereux. Pourcequ’il ne pouuoit fi toll combattre en gros ny auec le tiers de fes forces: veu que les auenuësfont fi eftroitesôc pourueuës de bons hommes. La pluralité des voix neantmoins rcfoliit queù dedans

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livre Q_V a R a N T E Ct.V A T R I E M E. 5^^. 'Icamp;doiizc’hcurcs qui efpiroiét à trois heures apres minuitJePrinccn’cnuoioitafrezclegês pourfouftenir jqu’on fe retireroit. Surquoy chacun licencié pour donner ordre à fon carrier

LI N I E R E tafeha par tous moiens de parfuader aux liens de tenir bon au Chafteau ^Icsautres fen alloient comme il les voioit ja intimidez ou que tous fuffent forcez en flfle. •Mais les voiât fe rêuoicr les vns aux autres:en auoir laifle vint au principal corps de garde:il af-'cmblc tout le refte en la bafle falle du Chafteau ou il les harengua amp;nbsp;par tous moiens tafeha P^rdeux heures à leur perfuader la demcure:laquclleils promirent amp;nbsp;aflùrerêt fi la Nobleflè Jf'^ry nionftroit le deuoir autrement non ; tellement que retourné au corps de garde pour ‘puoir la dernicre relblution des Chefs de îlfleaufquelsSeré Gentilhomme du haut Poitou fommandoitc fut peu apres fur la minuit auerty que tous efioientà cheual, leur aucnuës a-“indonnéesamp; rinfatecie ja commencer à (brtir de flflc: dont il receutvn merueilleux ennuy tintpour voir ainfi contreuenit à la rclôlu tion d u Con/eih q^’c pour auoir fait celle dcîibcra-^onfans fon auis,comme fi on fcufl voulu abandonner pour l’cxpofèr à l’ennemyiEt plus entres de ce qu’vnCapitaine eftoit le jour paruaant entré en l’Ifle pour parler à aucuns amp;nbsp;pref-S^’auHi toll forty firns qu’on luy en euft rien communiqué. Neantmoins enuoia aux auenucs gens gardoient pour les alfembler amp;nbsp;mettre dedans le Chafteau. Ce qui luy fut du *°''fimpoflible pour je ne fçay quelle oppinion que tous auoient ja conceuede nepuouoir S’tder la place puis que tous ceux la fen alloient fi toit amp;nbsp;làns qu’on luy en euft ouy parler pMuant amp;nbsp;nicfinemcnt à heu rede minuit. Le Prince ce pendant perfuadéquefigrandepla-difficillc garde ne pourroit longuement fubfiftcr contre la puiftànceamp; effort des P«holiqucs veu mefme le petit nombre d’homes amp;nbsp;de munitiôs qui eftoit dedâs:regrettoit ’’'finiement que fon hazardaft ainfi comme à credit les Gentilshommes amp;nbsp;fbldatsqui/yef-fl volontairement enfermez. Toutesfvis commeretenu enfesplus grandesimagina-il n’en dilbit pas ouuertement à ceux de la Rochelle ce qu’il en penfbit: eftant contant ^quieffer en ceft endroit au defir extreme qu’ils auoientde défendre la place. Enquoy ils fe ^lonftroicnt fort affeélRnez le fondas fut fhôneur amp;nbsp;profit qu’ils auoient raporté en la defen-''d’iceîlc durant les féconds troubles contre le Conte du Lude quoy qu’il fuft accompagné toutes les forces du haut amp;nbsp;bas Poitou. Et comme les hommes aïans vnc fois profpcré par ''‘'moien n’en chercheur jamais d’autre pour continuer ce chcmin:au contraire fy rendentfî ®Ppinia{ltcs qu’il n’eft pas polfibleleur perfuader qu’ils peuffent bien faire en procédant au-^tnieiit.Auiri les Rochellois pour vne feiille fois que le fiege de Marans eftoit tourné à leur ' l'onneut: fondoient toute leur efperancc de le garder encores à cefte foisjâns rapster la foi-^IcfTe de leur eftat preiânt à la grandeur de celluy des Catholiques: ny mettre en balance la pttteamp;dommagequ’ils auoient rcceuafTez d’autres fois pour auoir voulu defédre ladite pla-^ccontrelcs ennemis. Apres donc que l’on euft mis le feu aux poudres munitions amp;nbsp;autres 'Lofes qui ne fe pou noient tranfporter fi promptement qui ne bruflerentf toutes neantmoins Pît h faute d’aucuns: les compagnies forti rein de grand matin de Marans qui pouuoiét eftrc

• 'ntoutdc quatre cens cinquante hommes tant de pied que dcchcual. Lors les Rochellois tsbahisd'vnfîfoudaineuenemétjbiécôtraircàcequ’ôleurauoitdôné àentédrele jour pre- Mefeonten 'cdêt. Et indignez outre mefure que apres feftre mis en peine.amp;en fraiz pour l’aultaillement

Marâ3:telle choie euft efté côduitc Semaniée à leur deceu: monftrerct fi mauuais vifage à pour auoir 'euxqui retou rnoiét:qu’ils fermerêt les portes auxChefs amp;nbsp;autres dclHites troupesffors àPo-pdiniere.Mais.cete faueur fuiuie dé fô fidelle raport au Prince amp;nbsp;auMaire dçtout ce q deflus ’’'luy apportamoinsd’hôneuramp;d’amitié entre les plus auifcz:que d’éuie entre ceux qui cou^-P’blcs de tellcsfautcs eftimerêt ne fenpouuoirjamais lauer que pgt; là mort ( laquelle néant-’’’oins ils procurerét fieftrâgemêt qucfâs le refped duPrince quimaintenôitlcs deux parties 'fcede fes domeftiques aflurât leMairc de faire faire lufticc própte à roffécé:tous IcsRochel- lo» en leur ■ois tous les forainsSc réfugiez en ville de quelque côditiô ils fculilt,qui aulfi toll fe mirer en ’'’nesdeur culfcnt fait lèntir la force d’vne efmotion populaire.)Sôme qu’ik les taxoient ou-“Wcment en parolles piquantes amp;nbsp;fort animeufes ; les vns en vnc forte les autres d’vne autre “Çon comme eft la couftume d’vne multitude à qui en telle affaire il eft fort difficille d’vier ^reæonftrances ou perfuafions qu’elle vueille prandre en paiement. Sarles neuf heures da otatinils entrèrent en conlèil en l’Efebeuinage ou le Maire remôftra ch peu de parolles corn»-'’’'la nccelfité les côtraignoit d’auifei à leurs affaires beaucoup de plus prdique jamais,fâs at- nbsp;nbsp;. i

tendre

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L’HISTOIRE DE FRANCE.

tendre lt;jue le feu fuft tellemenr cmbrafé qu’il ny cuft plus aucun moien ne remcdepour l’cf-teindre.Q^'ils ne pouuoicnt ignorer qu’ils ne fuffent desja bloquez par la teireaiansenfipeu de jours perdu les riuicres de Charente amp;nbsp;Marans,mercs nourrdïicrcs de leur ville.Tellemct qu’il ne leur relloit plus que la rade de ché de Baye, laquelle encor par auanturure ne feroit pas à leur deuotion.Qu'ils auoient nouuelles aflèurées de l’embarquement de Lanlâc qui fef toit aiiallé à l’entrée dclaEiuicre de Bourdeaux, amp;nbsp;que le vent conuioit de fingier vers ce quartier, pour executerfon entreprilè. Que fextremité en laquelle ils auoient efté réduits pêdât le fiegc,leur aprenojt alTcz de quelle côfcqucce leur cftoit vne telle rade.fct combien ils eftoienttenuz fils aimoient la côferuationde leur ville,vie amp;nbsp;biens à la garder foigneukment amp;. n’y efpargner aucuns de leurs moiens. Aquoy ilz ne pouuoient plus prompternéi paruenir queen guarniflanr les Hurques que l’on auoit arreftéesdans Broüagc en la plus grandedilli-genec qu’il fcroit poflible.Ei fe feruir des autres moiens amp;nbsp;petis nau ires attendant que les plus

* grands fuflèntpreftsxxortans ceux qui eftoient laprefens quieftoicntlcsplusaifczdclavil' le, à fefuertucr en ceile aflaire chacun félon fês moiens fans faire eftat de fes biens ou commo-ditez particulières: Icfquclles en les péfât garder feroiêt en fin côtraints laifièr aucc la vie aux Catholiques pour gage Ôr notre perpétuelle d’vneauarice par trop vilaine amp;nbsp;indigne de ceux qui auoient fait ferment amp;nbsp;pretefté à la prife des armes de n’efpargner rien en celle querelle. Étquefilsfèmonllroicnîfi tiedes 5c refroidis en la defence de leur patrie, de leur vie,femmes amp;enrans: que poinroicnt jamais tous ceux du Royaume affligez amp;nbsp;pourfuiz poutmef-me querelle qu’eux, efpcrer ou attendre de bon de perlônnages fi lafehes Ôc pufilanimes? Au relie qu’ils pouuoicnt bien voir que fcnncmyles tallonnoit défi prez que la melme ncceÆtc Combatoit contre eux.Ellant au furplus d’auis que la fômme de dix mil liures en laquelle cet des plus allez auoitnt elle cottifez quelques jours au parauant.'full leuce par contrainte Stem prilonnement amp;nbsp;confignée le jourmefme cntrelesmainsduThreforierdclavillepourcf-tre les deniers emploiezauz affaires de farmte naualle. Le tonten attendans plus grandele-uée de deniers’qui lêprandroit furtoutle general, tant par forme d^mprunt que aiiirenieut Ce qui full trouué bon amp;nbsp;ainfi relblu en cefte alîembléeæn laquclleaulTi full aiiife que les fan talfins venuz de Marans n’entreroient dans la ville ains feroicnr au plulloll embarquez fui les Nauires.

Le Duc du Or leDucdu Maync opportunément auertydu mauuais recueil que les Rochelloisâ-Ja RoebeUe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*1“* eftoient lôrtis de Maranszla plus part delqucls comme desbario'cz amp;nbsp;fans

' aucun oi^re, vaguoient çaamp; la parle ;Gouuernemcnt:fcftans aucuns deux logezendesvil-lages les plus proches de la Rochelle: fit entreprinlc moicnnantlcs bons auertilfemens ( qut ne luy ont man que de tout ce qui ce falloir parmy eiixjde donner defl'us amp;nbsp;les charger à hmi-prouifte. Pour cell effet aiantfait auancer deux Canons afin de forcer ceux qui en attendant fecours delà Rochelle le pourroient renfermer dans quelque mailonfortecommcilycna quelques vnes dans le pays d’Onis tllfachemina fiirla minuit auec toute fefiitc delen armée tant de Cauallerie que d’infâterie amp;nbsp;fur la dianefeprefenta en bataille à vn quart de lieue , 1- ■ de la ville du collé de la Fons.Toutcsfois ne voullant du premier coup donner la dedans peur nel’auoir faitreconoiftre,quelques compagniesfaprochercntd’vncmaifonnômécleTrucil auxfillesdanslaquellele maiftrede laditemaifonfelloit renferméauecenuirontrcntefol-dats de,ceux de Popelinierc fur Icfquelles ils feirent tout deuoir de tirer nombre d’harquebu-zades, pour Icfquelles cefte maifôeftoiialïezbiêpercce;auec quelques flancmcfmes garnie d’vn petit folfetaucuns de marque y furent ruez par ceux de dedans qui elperoiét fecours de lavillcly prochainé.EtHulTt qu’ilz eftoient incertains que les Catholiques fulTent venus ' la auec le gros delcurarméc.Moinsencorcsqh’ilzculfcnt daigné amenerltCanô,di!queliIs furent en peu d’heure apres faluez,amp; lômmcz de le rendre.Ce qu’ils firent moycnnans la pro-mclfe des vie làuue.Mais%3mmc ilz vouloient fortir aucuns Gentilshcmes en tuèrent jiifque à dixhuit.StrolTe amp;nbsp;autres chefz lauucrent le relie à grande difficulté de la fureur des Gcnflat mes irritez pour la perte d’vn Gentilhomme de marque qui auoit efté tué la deuantdes pri-fbnniers neantmoins y furent rcnçôncz honnellcmcnt amp;nbsp;en droiél de guerre. Aucuns cepé dans Ibrtis de la ville fauancerent a îelcarmouche auée nombre de harquebuziers, lefquelz ß’^yennant la laueur des bayes ScbiiylTons fort efpes en ce quartieriauoient belle prifêfurla Rochelle. Cauallcric qui cftoit en bataille dans l’es vignes pour fauorrl'cr Icntrcprife de IcursGens lurlc

Trueil

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LIVRE A R A N 1 E A 1 R 1 E M E. jyo.

’üx filles. Somme qu’il n’y eut de perte que quatre hommes de chenal Catholiques amp;nbsp;vint '^iwrquebuziersjnondclaCaualIcrie Proteftante qui ne fut confcillée d'enfoncer,ny mef-’’icde fottir pour la crainte que les habitans leur fermaflènr les portessnon plus que les habi-craignoient que la Noblcfle reftant en ville fils euflent forty en grand nombre,(c fuft

'tnduE maiftrelfe de la place,(î grade eftoit la deflfiâcejfamitié Sc correfpôdance û petite pour entre ces deux Eftats. Les plus cfchaufFez neantmoins tant de Canallerie que de fantc-

'‘fifortis à la premiere defcouuerte des Catholiques: fentrerenoienttousjours par diuerfes ^carmouches qui durèrent plus de trois heures. Toutesfois aucepeude perte pource que fsvnsamp; les autres nefanançoiét que an pris de leur aiiantage.- nevoullans combattre que à ^faneur de deux grans hots de Canallerie qui couuroient des deux coftez leurbataillon ’^infanterie.Etles.reformczdece village de la Fons amp;nbsp;autres chemins remplis d’arquebn-'^‘«süiiPop E N 1 E R E jBoilfeau amp;nbsp;autres Capitaines delà ville eftoientbarriquez,pour quot;’ipefcherque les Catholiques qui faifoientcontenanccd’y entrer pour y loger lenrfanterie ßrauadedu ^puispaffer outre brauant jufqucsfurla contre-fearpe de la Rochelle: nedonnaflent plus

faire Contenter le Duc du Mayne de îhonneur d’auoirofté la campagne aux Protêt confcdcrcz 'Aisles auoir acnlez dedans leurs rctraittes amp;i. à leur veuë fans refiftance memorable foudroie

nraifbns de leur Gouuernemcht.

Pen DAN ïtefcarmouche le Duc ennoia vn Trompette à la Rochelle versie Prince Tromp„tg P°gt;irfçauoirfîl luyplailôitfornr pour rompre vne lance amp;nbsp;qu’il eftoit la dehors pour fatten- du Duc du

Aucuns auffi qui fe nommèrent mandèrent par le Trompette qu’ils defiroiét fort fauoir ”7auoitquelque Gentilhomme la dedans,qui voufift felprouuer pour fhonneur de fa mait ’''fie. Mais outre quelques refpcótsamp;: confiderations: les aueniflemens que le Prince rece-quot;“■ttous les jours de predre garde àfàperfônne amp;c. craindre aucuns meftnes quieftoientau P'es(ieluy:furêt trouuez fuffifâspourluy rctracherle défit qu’il auoit de fbrtir cotre les Ca -'’’’’Iqucs.Sôme que la rcfponce du Prince fut que le Duc du Maine deuoit fortir de Saintes quot;'’lt;1116 dernièrement ilŸauoft attendu huit heures entières. Car quand â prefènt il luy qui-^ftîuantagc de la campagne. Ne pouuant ignorer comme pour vn temps il fè rctiroit fur fâ ^^nciue.Qu’il luy eftoit bien facille vfèr de ces brauades à prefent aiant vne armée en main.

qu’il ne iaifoit chofeenceft endroit qu’il ne luy euft fait faire patauant. Au refte que ^tompre vne lance contre luy il ne pouuoit ignorer quelle difference il ;y auoit entre eux '«ux.

Cemcfmc jour le Prince receut nouuelles de la redition de la Charité à Mofieunfrere du LaChatîté ^^gt;dont plufieurs furet esbahis:amp; en parloir chacun diuerfcmét amp;nbsp;felonfà paffiô.Mais les af rendue aux quot;gczamp;habitans preftèz tant des choies les plus neceftàires qui leur manquoient pour Ibuf '^'tvne armée Royalle que des promeffes de vie faune ils rédirent la ville auec compofition ’J'ïhoneftéamp;auantageulê: qui leur fut tenue parles aftîegeans. DelaMonfieur fuiuy du “c deGiiifc auec plufieürs autresSeigneurs furent trouuer la Majefté pour luy rapotterles

‘ P^nicularitcz de cefte prilc.

pendant le Duc du Mayne aiant lailTé bonne garnifon dans Marans,ou il mit lâint lean fiere des Roches Baritaud pourGouuerneur: partit de Nouaillé le douzième

Armée Catholique en Poitou pour feraftait chir

May tirât auec Ibn armée vers Poitou,ou il la fit rafraîchir amp;nbsp;accômoder de

ce qu’elle auoitbelôin.Puîs Puygaillard amp;nbsp;autres desbâdez:leurs compagnies fe retirerent Chacun cnfonpays attendant plus grades forces amp;nbsp;common dement de lieu ou ils •

’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tireroient.

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SOMMAIRE

Du Quarantecinquiéme Liure.

4L n £ SSE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;drpreparatifsdesCatholitjMts fur la'Eochene.j^rmèenauaUedesOttho

T^uturel des gens de marine, Clermont nbsp;nbsp;LanfaeGeneraux des deux armées,s'efearmem

auec peu de fuccez,. Lanfac feprefente déliant Ifsie de nbsp;nbsp;pour la fommermais envain

Jr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;forcé de fe retirer. Le ‘Duc de ^Jiîontpenfier bien affepionne a la paix, Armées

drejfent entre lesCatlooliques Q!-T^roteflans. Le Prince de Condé vaen'Srouagey donner ordre a vnfege etperé.Defeins, confeils refolutions, des Troteji“»^^

quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rengues duT^rtnee pour animer les'J^chellois à redrejjer l'armée de mer. Harengue^

pour à ces fins y efehauffèr les plus refrotdiz. Les 'P^chellois enuoient Deputefen Hollande Zelbttiée'vits Prince déOrenge^J Eflats du pays pour auoir N autres de guerre.Ce pendant l'armée Catholique s'auance pe deuat Brouage,qui y efl reprejente des le premier jour de fa naijjance.Efforts deJ'armee Catholique ge\au reciproque à leur defence, ^mpofi dè quarante Hures fur cent de fel. Armée naualle du ‘l^rinee envene pour le fecours de Brouage auecfes exploits. Sonies de Saugeon (jouuerneur de Poyan qui rompt deuxeomf^ gntes degenfd'armes par laprtf t de laGu tfche (J Qjtelus. Sorties des Proteflans retirez, à Saint ^eàn d At^ty qui rompirent la compagnie de cheuaux legiers de Palailfeau. Attaque des deux armées naualles amp;nbsp;ge de la Protefl ante parles alleres qui fe joignët aux vaiffeau.-c rons en defpit defgardes ‘ProteflanteslUd^^ te de LarméeProteflan te quife rompt d'elle mefme. Puis Lanfac enuoie fesgalleres prandre nbsp;nbsp;brusler le

au nelJlesPochellois nbsp;fe fatfr de la Floriffatr'Cltf amiral dont ils met tet les foldats (jr equipage à la cadeneBf

fauts repoitj]èljrj forties heureufes des afficgcz en Prouage qui tuetEfchillez autresfois Proteßat CherntfAUt. Brouage en fn referrè par mer Cr par terre efl forcé faute de fecours de poudres, viures, eaux douces,meches Cl autres nccejfttef de fe rendre a honnorahle compofitionqui leur fut bien tenue.P) ont les l^chelloisfetMlconteir terentfort: Et la plus part des fslois Protefans fe retirent aux Catholiques. Du Figean, Aïanducage,le Mot-re Bobineau (jr p lufeurs autres meurent au grand regret des Proteflans.La forme qu'on tient aux obfeques dr egt;^ serrement avn AFaire. Tous deflrcnt la Paix. Le Prince fort de la 'Rochelle pour jointes les trouppes de faint (ÿ- Pons auec celles de la P,^chellc; aller trouuer le P^y de 7ffauarre,confeillé par aucuns de leuer le plus defof ces qu'il pourroit cjr donner fur le camp Catholique pour le faire'defcamper de Prouage. eJAlais defconfeille paf d'autres, rien ne s'exécuta aymans mieux la plus p art attendre la publication d'z/ne Paix qu’on leur offroit: que rien bazarderfe zioyans fi pres du repos tant defiré. Cependant Lanfac maiflre de la mer afliege en vain iJsle dt Pfiou les'iBjchcllois eflotent allez au fecours dr forcetous nauires Fr ançois, ois, iHllemans Efeofois (j‘ autres: prandre leur charge de fel en paiant, dedans Brouage ou il fut lai fié Gounerneur Les Eflats de Flandres aufemblablefecouanslejoucdc l'^nquiftioncjr impofitions du7i.oy d'Efpagneife preparëtcontre Dom flan d'AuflrtcbeiLequcl retiré à Namur attendant P effet des intelligences fur les plus notables villes du paysidrefott fonarméi^bHrl(.r remettre a l'obeiflance premiere. zAdaisla mort comme vous entendre fail leurs, tranchait „cours de fesJeffeins au merueilleux regret des bandes'Efpagnolles, Edit de la paix rec^u amp;nbsp;publié par la Francs,

Catholiques »aians le vent àgréamp; leur fuccedant tout à fouhait: dreflèrent I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;commeroii à veucy dcuannlebinde JeursdcflTeinsßir laRochelIe.Nönpourhf-

laRocbclIe

Armées na-ualle de» Catholb

C fiegcr battreà force ouuene;mais la ferrer de forces de tous endroits pour i'affa-mer en fin. Et pourcc qu’il neluy reftoitplus que Brouagç 8c les Iflcs dont elle peuft auoir grad fecoursdeur rcfidutiô fut de faflîeger par mer amp;nbsp;par terre.Puis apres enlcuct les Ifles amp;nbsp;bloquer la Rouelle d’vn ficge continuel. A ces fins aiant Lanfàc charge de drelfer vne armée de mer pour clorre les aucnuës du Haute cotre le lecours de la Rochelle : le Duc du Mayne auoir rafraichy'lcs trouppes en Poitou par quelques jours qu’il emploiaa fupplicr 8c fbliciter faMajcfté de trouuer deniers amp;nbsp;fournir aux moiens neceffaires à vn tel ficge les remit auflî to ft en campagne comme vous entendrez

Or des le douzième de May le Prince auoit receu auis comme ce jour mclmcfarmée naiiallfi des Catholiques compofée d’vn nombre 4e Natures équipez pour affeurcr les marc hans qui voudront

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L IVRE CLV A R A N T.E C I N I E M E. 571.

'oiiiiiûient entrer amp;: forcir de la Riuiere deBourdeaiix; eftoitlbrtiedcla Riuicre conduilànt '■''•efiottede 6o.Naiiircs marchas.Et laquelle les auoir mis hors nefaudroit de fingier vers-lcs ifc de Réamp; d’Ollcron pour le faifir delà rade de la Rochelle fil ny effoit pourueu dilligem-’’'ciit. Allez d’autres auertilfemens receuoient idc toutes pans les Rochellois du defieinde I-îiifac fans toutesfois que aucuns en filTent grand compteme qu’ils fy emploiaflèntd’affediô:

bien qu’il y eufideflors quelques préparatifs pourdrelTer arméeàIa?Rochclle ficft-c^ ’{'•«îony proccdoitauec fi peu de dilligcnce qu’il n’y auôit encores peut Ce jour viïlêulna-•‘ire en cftat. Ce qui aucnoir plus à caulê de la diuifion amp;nbsp;mauuais mefiiage qui faugmentoit

jour à autre entre la Noblefle amp;nbsp;le tiers Eftat: que pour ùuaricc ne des vns ne des autres H^oyqu’elle fuft alfez notoire amp;nbsp;que cela aie de beaucoup defauantagé leurs affaires.Sommc lue chacun voioit aflèz forage prochain. Mais Dieu leur auoit apefanty Iccerueau d’vn ^lourdilTeinentfi grand que l’on nepenfoit aucunement à lè mettre à couuert. L’ambition ailleurs eftoit telle parmy les vns amp;nbsp;les autres que fon ne feftoit peu julques à fcxtremitc ac- * corder d’vn Amiral auquel vnanimcmét tous deulfcnt obéir qui eftoit la chofe la plus requi-^•^parmy eux . Car il eft certain que au fait de la M a r i n s non feulement vne bonne gt;nbsp;police : mais auffivn feuere Sr bien comply commandement eft fans aucun doute plus re-

neceffaire qu’en aucun autre endroit. Comme eftans ceux qui font profeflîon de ’^oigCT: coüftumiercment plus ruftiques moins obeiftàns Si plus desbordez enleurs volôtez Naturdor-*l^cceux de la terre, qui de leur propre mouuement fe rangent plus volontairement à tout dmairédes Commandement amp;nbsp;difeipline militaire toutesfois la neceffité les prefïànr quad ils -veirent leur 'onemy à la portc.Clermont d’Amboife fut du confentement de tous reconeu pour Amiral, ^omme tl commençoit à dreffer fes préparatifs farmée Catholiques fut defeonuette dans lè P'miisd’Antioche laquelle à petites voillesfingloit vers la rade de chefdcBayele treziéme

Lors le dager fè voiâr à fœil feftoit à qui fembarqueroit le premier pourfê mettrefur les l’atméc na ^^mresquieftoient a la rade: voireauec telle dilligcnce que en moins d’vne heure il yeut fix quot;'oicns nauires garnis 4’hommes : lcfqucls attendans que les Hurqucs Si autres plus grans quin’eftoientencores pout lors eneftatde combatrej fufïènt munisSi pourucuès

mirent à fheurc mefmc fur leurs voiles. Si que coiirans d’vne bande fur fautre reueillerent fac àchtfdc ^stmée de LanGc à coups de Canon I'clpate de deux heures fans autrement fapprochcr plus PffS'Etfaifanscncela comme l’on ditjbonne mine ôimauuais jeu donnèrent à penfer au Ge-''mlCatholique de plus qu’il ny auoiuLcquel voiant ces Hurques amp;nbsp;autres Nauires à la ra- i-« ^n’il jugea eftrè munis amp;nbsp;pleins d’hômes :aufri que la nuit faprochoitztrouua po|jf le meil quot;armouchét de mouiller hors la rade a demie lieue de leurs Nauircs.L’armcc des Catholiques eftoit douze vaiffeaux rons amp;nbsp;fix tant pataches que gallions: Icfqtiels fè monftrerentafTez froids

’Cede premiere venue,amp; ne firent ce que îon penfoit. Qui eftoit d’afïàillir en furie les Naui-f’j^Rochellois defquclsileuteu àf heure bon marché. Aulïi qu’il pouuoit bien voir, comme •'dlwt les Hurques amp;nbsp;plus grans Nauires garniz ils fè retirèrent à la faucuramp;le plus près , de la terre qu’il eftoit poffiblc: pour cependant recueillir hommes amp;nbsp;artillerie que ceux de ^’Rochelle faifôient embarquer en extreme dilligcnce. Occafion deles faire cfinerueillcr ^online Lanfac laifloit efcouller fi belle opportunité de rompre à plat tout ce commencemet ® ^frticc.Mais ils ne jiigeoiét pas qu’il eft mal-aifé de conoiftre l’eftat de fon enncmy.L’armée ‘MicdcsProteftansconfiftoiten quatre Hurqucs d’Allemagne qui auoient efte comme Je '’otisay dit peu de jours au parauant amenées de Broüage pour fen feruir à cebefbin. Et def- uaüedcsPro pelles à îheurc de la venue de Lanfac, n’eftoient ne munies ne appareillées pour tel exploit, teftans. ^’hhiy auoit que le fimple cqtiipage d’Allemâs ócfartilleriede ferlt;lefore qu’ils ont accouf-tuméde porter en leurs voiages.Mais cefte nuit fut emploiée pour les garnir de bône amp;nbsp;forte ^ftillerie,hommes,vin res, amp;nbsp;toutes autres chofes necefïàires.Clermont auec nombre de Gen-'dshommes feftoit des le foir embarqué 8lt;fortoitplusd’hommes^elavinepourfy trouucr '!'’on ne vouloir. De forte que le lendemain midy l’on peut voir à la rade de chefdeBaie 'l’JîtotzcNauires bien garnis amp;nbsp;fi pleins d'hommes que le nombre montoit à plus de fèze cës

tous pie marin amp;nbsp;rompus à la marine. Sur ce Lanfac des le lendemain matin enuoia fwq nauires pour mouiller l’ancre au plus pres de la pointe de chefdcBayeafin decoupperde

plus aifément chemin à ceux quidc la Rochelle voudrôt paffer en l’IfledeRe, fur laquel- de Ré.

'ils doutoient qu il euftdeffcin. Mais on y auoit çnuoié Morinuille auec les compagnies de

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Mayiî7 7- .

. L’ H I S T O I R E DE FRANCE.

dçÇlwrtrcs amp;Nau3ricamp;nôbrc d’autres barquebuziers volôtaires.Lefqucls aucc les habitans

. damp;l’Jflc firqnt fçplus de deuoir qu’ils peurent pour munir amp;nbsp;défendre Icsaucnuës Sedefeen-MS^e l’Ifîç.Ainfi les Nauires Catholiques feftans tous mis fur leurs veilles, pafiérent à la rade qu’oh appellela Paliffe vis à vis de l’Abbaye deRé:ou( mais fort au large) ils moiiillcrét . i’ancje Jufquesau lendemain. Pendant lequel temps Lanfac enuoia quelques patafehes à Manlede Ré. Jäns Sc coftes.de;Poitou pour auoir nouuclles des compagnies de gens de pied qu’ilfatten-doit trouner tant à Marans, Tallemont,faint Benoift qu’autres lieux felon qu’il luy auoitefté •promis afin.de faireidefcentecnLlfle de Ré .)I1 trouua neantmoins que toutes chofes efloienc trefmaldifpofées-pour faire exec ution fi promptement qu’il efloit bien neceflaire: eflant des-Ja l’armeç, dn Duc-du Mayne eflongnce Jufques à Melle amp;nbsp;Chizay pour fê rafraîchir amp;nbsp;y attendre nouueau commandement.Lanfac doques ne fccut pour l’heure tirer autre chofe de ce q.uarticr,fors quelque pain frais amp;nbsp;autres vituailles amp;nbsp;rafraichiffement qui luy furent enuoiez • de fàintMicheî en l’air amp;nbsp;autres-bourgades maritimes en petites barques amp;nbsp;challuppes.L’vne defquellcsfutprilè parvn galliondcRéàlaveuëde l’armée. Ce pendant il foroma ceux de L’islcdeRc retcuoir ôc reconoiftre commeGouuerneur amp;nbsp;venant de la part du Roy:les exortant ion.mécpar de ncfé point oppiniaftrer en vne chofe de laquelle ils ne rapportcroiêt dans peu de Jours qu’-

vne honte amp;nbsp;ruyne totallc. Et dont les Rochellois ny toutes leurs forces de mer, aquoy ils a« uoient leur principalle attente ne lespourroict garentir. Les priant debien pcnceràkurvrc laquelle ils ne pouuoient autremét garentir qu’en le rcceuant: ne par autre voie rentrer en la bonne grace delaMafeflé du Roy. Lequel moicnnantcelaoublieroit le paffé. Et quand a luy il leur promettoit de fa part tout le bon trairtement qu’ils pouuoient defirer. Celle femmauo fut faite ce mefme Jour entre la Flotte amp;nbsp;faintMartin,mais d’affez loin.D’autant que leschaf luppes des Catholiques furet empefehées d’approcher par vne infinité d’harquebuzadesqui leur furent tirées prcfque premier que les voulloir oiiyr.

Rcfolntioii des Protef tâsdccôba rtc,Lanfac

Divers çonfeilsfe tenoient cependant tant dansles Natures Proteftans que à la Rochelle de ce qui e/loit le plus expedient amp;nbsp;neceflaire en fi vrgente neceiité. Ces Chefs regardans la contenance de LanlacSc ce qu’iiauoit'fait depuis fonarriuée; jugeoient qu’il ne vouHoit que temporifer fans attaquer leur aimceiains feulement attendre les forces quiluy vicndroiet de Poitou Pour icelles recueillies cnleuerl’lfie de Rc. Laquelle il pourroit gaidcraiféæcnt en attendant les GallcrcsSc autres Nauirespar lefquclsilsaiioienr cfperancedctefietteren peu de temps les Rochellois fe faifir de leur rade. Et côme fou tient les chofes qui font loin amp;nbsp;defqi^lles l’on lé doute, troublent amp;nbsp;esbranlent communément beaucôup plus que celles qui font toutes prefentes au dciiani de nos yeux: Ainfi les forces Catholiques quieftoienten terre amp;nbsp;bien loin amp;: que l’on fçauoit, bien cftrc deftinéespour entreprandre fur les llles:don' noient de tant plus à penfer que la confequence en cftoit grade pour la perte qui pouuoiten fuitiir defditcs lfles qui leur fçroit piejudiciableftirtoutcs atitres.Occafiô qtielcPiinceaiant mis tout ce que dcfftis en deliberation amp;nbsp;beaucoup de raifons difputecs d’vne part amp;nbsp;d’antre fut trouué que le plus expedient amp;nbsp;nccefiàirc effoit que leur armée Naualle combatif! faff au plufloft attaquer l'armée de Lanfac fur laquelle la faneur de la terre de cofté amp;nbsp;d’autre amp;nbsp;le Zelle ardent de leur trouppc alfcmbléc de fon propre mouucment amp;nbsp;en fi peu d’heure leur prommettoitauantagcamp; vne bien heureufeyffue. Toutesfois quelques vns defquelsle nombre efloit bien petit.n’cftoit d’auis que Ion hazardaft à ce commencemcntvne telle force de laquelle aliénât vnç perte ou defroute d’icelle,ceux qui refteroict àla Rochelleamp;: aux Ifles prochaines porteroiét rifque de ruyne toute euidêtc.Ioint qu’aucuns ne pouuoient bienefpe-rer d’vne armée fi fôudajÿcment affemblcc. Et en laquelle à grand peynefe tcconoiffoitencores ny commandement ny obciffance. Montrans par exemple com’il Celt veu de tout temps qu’il n’y a plus hazardeufe entreprife amp;nbsp;plus invtille defêcc eue celle qui fe fair tumulniaire-ment,amp; fans ordre.Se femians la au refte que ce feroit bien fait d’attendre plus grandes forces qu’ils cfperoicnt rccueilltf en peu de temps,quand léNauirc nommé le Prince,quicl!oiiitcn Brouage feroit prefl. Et que aucuns des meilleurs Nauires de la Rochelle qui cfioi ten leur voiagesfur mer feroient de retour Icfquels ne pouuoient plus gucres tarder comme défait“ auint.D’autresdifôientque ceux la ne jegardoientqued’vn cofié amp;nbsp;qu’dcfioitbicnplusf^' cille à Lanfac de recueillir forces que non pas à eux.'Voire pour peu de loifir qu’onluy dcæ petoir de fe fortifier des Galleres amp;nbsp;d’vn grand Naïiire Bafquc queîon fpauoitfeqiiiperpciir ceiE

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LIVRE CCV ARANTECIN Q^V I E M E. 572.

cIFeót: Sans mettre en conte que de tous les Haures de Bretagne amp;nbsp;Normandie Nauires powiieus n’y poiirroyent venir quand befôin fèroit. Mais comme le combat fur en fin vnani-■'^cment arrefté amp;nbsp;que encores gens fembarquoyêt tant dedans que dehors la Rochelle pour ’^piemicrc commodité attaquer les Catholiques jufques au lieu ou ils eftoient à fancre : ’oicyfoccafion qui foffrit d’elle mefme pour les releuer de la peine dekalier trouuer. Car I-änfac voiant les choies autrement bafter qu’il n’auoit efperé : lans moien de rien entrepran-«IrcfutrifledcRé; moins de combattre l’Armée du Prince qui feftoit faide 8c renforcée depuis fa venue amp;nbsp;à là veue melmes;delrber3en attendant plus grandes forces le retirer. Et quoy SU ilçii feuft,ne venir au combat.Aiant donc fait voille peu apres midy,du leudy fixiéme du U'oysillîngle alfez l’entcment vers Chef de Bayejpendant que aucuns de fes Patacbes amp;nbsp;gal-^ionsfaprocherent de rifle de Ré, comme Fils y eulfent voulu defeendre. Et la coftoient de Pæs, que les vns amp;nbsp;les autres Fentr’entendoient clairement parler. Mais les harquebuza-i^usde ceux de l’ille dont toute la cofle efloir garnie,leur firent quitter le jeujquand ils furent • endroit de la poinéfe Semblanceauiqui eft le heu le plus proche de la terre ferme.Sur laqucl-Icyauoit vn petit fort alfez bien muni d’hommes amp;nbsp;d’Artillerie,bafti par le Baron de la Gar-tJelors du liege de la Rochelle. Dont furent tirez quelques coups fur les premiers Nauires fathoüquesrdefqucls aulfi furent réciproquement tirées Canonades fur ceux dudit fort: tant S^ily cneut de blcflez amp;nbsp;quelques cheuauxtuez quivoltigcoicntfur celle cofle. A l’heu-tcmefmequefedecouuroitparle pertuis d’Antioche vneHurqued’Embden quiefloiten ®arcbandifc. Laquelle aiant eflé reconneuë par l’vne des Pataches de l’Armée du Princc:re-^cutquelques hommes dcdans:qui donnèrent courageau Maiflre de palier fans crainte vers Armée amp;nbsp;fuiure la routte à la Rochelle ou il auoit entrepris d’aller.Ce qu’il fit feu rement amp;

Lanfsc rcti rc foil Av mec.

l’Armée Catholique. De Ibrte que à l’heure mefmes,auoir tiré fa voilée de Canona-celle Hurque,de laquelle aufli les Catholiques receurent le contrefehange; Lanfac le ®iten droite route par Antioche pour le retirer d’ou il efloit venu. Mais en apparence il ne ®onftroic que ce fofl rejpaitte : Ains lèulcment pour les attirer au largue amp;nbsp;hors la faueur de J^tetre qui efloit poureux, Et qui luyeuflaporté venant au combat,vn tropgrand defauanta-Sf-C’elloitaulfiaquoy Clermont Amiral pretendoitl’atirer. Et pour raifon dequoyiltintaf l'zlonguementlancreâpîc auec les hurques:efperant que Lanlac Foppiniaflrant à la pour-^uittede laHurque dont cy deflus à eflé parlé : Fcnfilleroit de tant, qu’il léroit contrainct de fôbattrc à la Rade de Chef de Baye: Ou la faneur des deux pointes fur lefquellesles Rochel-^ois auoient mené quatre pieces de Canon amp;nbsp;bon nombre d’Infanterie ce jour amp;Jes autres Pæcedens; y efperans proffitter quelque choie. Sortant donc Lanlâc par ce pertuis d’An-tioche: les Confederezfc mirent incotrtinant à lefuiureen queuë.Mais ilauoitl’auantagedu

Wamp;nc pouuoiteflreaproché de pres que par les plus petis Nauires. Car lesHurques tou-tflîforce de l’Armée : outre qu’elles font prelântes de boys : auoient leur chargcdelèldu-‘juell’onauoitcu peu deloifir d’envuider cequiefloit neceflaire, qui les faifoit demeurer tîefarriere: Et par ce moien Lanlâc auoit le choix de côbattre ou de le retirerleurement.il ny ’ «ut donc autre choie pour ce jour, fors l infinité de Canonades tirées d’vne part amp;nbsp;d’autre

Lns grand befoin amp;nbsp;peu d’effeél. Dont les Proteflans ne le monftrerent que trop prodigues jufques à la nuid, que Lanlâc fit mouiller l’ancre dans le pertuis le trauers de lâinte Marie de ^û.Cequefitau(fi Clermôtà vn quart de lieuë de luy. Lelêdemain au poind du jour,Lan-f^cfngle à droitte routte,amp;fans plus diffimulervers laRiuierede Bourdcaux. Clermontfui-umt le commandement qu’il auoit reccu lanuid duPrinceilefuit encores amp;nbsp;tente de l’attirer 3ucombat. Mais il n’y auoit moien que les meilleurs amp;nbsp;plus lors 4c leurs Nauires peulfcnt hire:1a moitié du chemin que faifoient ceux de Lanlâc: lefquels Feflongnoient d’eux a veuë ‘iæil quelque dilligcnce que l’on feeufl faire. Caufe quelesayans fuiuis jufques à la moi-du chemin des Aides de Bourdeaux ou efl l’entrée de la I^uiere ; Clermont retire 'Armée à Chef de Baye laquelle aulfi ne pouuoit longuement tenir lamer pour le peu Aeviurcs qu’il y auoit à fi grand nombre d’hommes. Puis chacun fc retira amp;nbsp;furent les Hur-licenciées. Lanlâc neantmoins retournant ainfifafché comme l'on peut croiremclccut , nbsp;nbsp;nbsp;.

Pn». ! T» • • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ r I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lafitac met

wr en la Riinere a caulc du vent contraire, que juiques au Lundy enluiuant qu’il rnonra a les gens à ^âye fur Gironde. Ou amp;: à Talmond,Mefchec amp;nbsp;bourgades prochaines,mit la plus part des Sommes à terre,amp; mefines les Gentils-hommes ôc Soldats bien malades amp;nbsp;fatiguczde deux

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L' HISTOIRE DE FRANCE.


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jours de niauuais temps qu’ils auoiêt eu à leur retour.Il feroit malaifé d’exprimer combien le cœur de plufieurs fut efleué pour cefte retraitte de Lanfae.Comme fi par quelque belliqueux eifort,ilsen euflentraponévnefignaléeviâoire. Ou qu’à force dccoups il euftefté contraint fe retirer. Voire cftoit bien auis aux plus fimples que a peine il leur pourroit de long temps nuire.Mais qui eft plus (tant les hommes font couftumiers/cnyurer en la profpcrité voireen la feule aparance d’icelle amp;nbsp;en îaduerfité perdre courage:) l’on n’oioit que Chanfons amp;nbsp;toutes fortes de rifées .Toutesfoisil en auint comme vous verrez,que c’eftcômuncmcntvntres-nlauuais augure quand fon chante le triomphe deuant la vidoire^

Le Duc de inefine temps,les Catholiques amp;nbsp;Confederez trauailloient fort à Bergerac près le Roy cici'biæn af de Nauarre pour la négociation d’vne bonne Paix:attendans les Députez du Prince deCon-fertionné Jé qui tardoicnt beaucoup à caulê de la quantité d’affaires furuenuës les vnes fur les autres à Rochelle tantpar mer que par tcrrc.Toutesfois aucuns ne prenans cela en paiement, difoiét • que cefte longue demeure monftroit affez le peu d’affedion que ceux de ce cofté auoient â lauancement de la Paix de laquelle le Duc de Montpencier fe moftroit fur tous autres trefaf-fedioné Zelareur.Etmcfmes aflèuroitpar fes lettres qu’il efcriuit particulièrement à ceux de la Rochellctqu'il auroit c’eft hôneur d’eftre caufe d’vn bien tantlbuhaittc.Les priât y enuoicr au pluftoft leurs Députez .Le Prince ne voulant auffireculler à vn fi faint affaire, y enuoia les fiens.Les Rochellois auffi efcriuirent par leurfdits Députez bien amplemét au Duc de Môt-pencicr pour luy congratuller amp;nbsp;remercier du zele amp;nbsp;finccre affeeftion qu’il montroit (conti-Lettresdat nuant Ics arrcs de ceux defâmaifon ) au bien amp;nbsp;reposde ce poure Roiaiime.Pourlequelaua-aVouc^Tc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;difpenlôit d’aucun trauailfâ venerable vieillcfrcîchofê qui le recômanderoit à jamais

Montpen- à lapoftcrité.Lc fuppliaiîs rrcs-humblement d’y continuer jufques à vne heureufeyffue.Dont ils prioient Dieu de bon cœur lui faire la grace-.amp; d’eftre le principal inftrumet amp;nbsp;médiateur d’vn fi grand bien amp;nbsp;tant necefîàire à ce poure Roiaume.

Armée Na- Or côbien que les Proteftans fuflèntaflèz auenis des grans préparatifs que LanfaefaifoH CathoH* fe 'Bourdeaux,àNantes amp;nbsp;autres endroits pour remettre fon armce:Si nbsp;nbsp;ce qu’il f cbloit quefon

redrefle. en fîft peu d’eftat.Et quad aux natures qui leur reftoiêt à la rade il n'y auoit foldatnemathelot qui fe vouluft affiijetir d’y demeurer tât foit peu . Aqiioy ils difoiét ne pouuoir cftre côtraints d autât qu’ils cftoiét volôtaircs amp;nbsp;fans folde. Vfurp.âs par te moien vne liccce de fótc uaik'dcr^ plailir.Pour aquoy obuier,Ies Rochellois firét diftribuer fomes de deniersauxCapitaæ^^ Proteftans de Marine amp;nbsp;Maiftres de Nauircs pour drefler leurs equipages.Mais elle fut fi petite queîon fe refait, pout'.oit faire grâd chofe.Toutesfois ils cômencerêt d’entendre à drefler l’armée allezîw rcment,roiitesfois. ür le Prince auoit lôg teps auparuât achepté vn Nauire Bifcain quieftoit en Broüage du port de4oo. tôneaux,lequel il faifoit accouftrer.Mais il nefccut eftreprcftala premiere venue de Lanfâc.Toutesfois il dôna ordre de le faire armer amp;nbsp;munir de bone Artillerie de bronze.afin deferuir d’Amiral en cefte neceflîté:refoki de fêbarqucr luimefmededâs ^unVsieur y ^óbatre fi la neceflité fy prefentoir.Toutesfois côme on cftoit apres,furiiintvn accident dcNcmours quien retarda fauâcemêtpour quelques jours. Aflàuoir laprifedu jeune la Garnachc Neuen du Vicôte de Rohan appcllé par les Proteftâs Prince de Ncmours,fils de la Dame de la Gar-nache de la maifôn de Rohan.Lequel fennuiât à la Rochelle ou il trouuoit fair greffier amp;nbsp;mal difpolc pour fa fanté:feftoit retiré au prin téps en vn lieu nome la larnc diftât d’vne lieue de h Rochelle ou il prenoit vn fingulier plaifir. Mais il n’y fejourna pas longuement que ceux des Garnifbns de Tonnay charâte,8lt;: Rochefort n’en fuflent aiicrtis; de forte qu’ils firét entreprife de féleuer.Ce qu'ils firét aifemét le premier jour deluin.Puis le meneictàTonnaj Charetc. Dont le Prince amp;nbsp;fur toiÿ le Vicôte de Rohan fon Oncle maternel furet extrememét fafehez pour le dâger auquel ils le craignoiêt de tumber. Aquoy pour obuicrjl’on fit toute dilligcncc de recercher ceux qui le tenoiét prilônnier amp;nbsp;entre autres le Capitaine maifon blanche d’ap-pointement amp;nbsp;prandre vue rançon honnefte pour la deliurance du prifônnier. Mais toutes les allées amp;nbsp;venues fen allèrent en fumée amp;nbsp;fut en fin mené àAngoulcfme ou ilfejourna long temps,curieufement gardé par nombre de Soldats.

LePrincc S V R CCS entrefaites le Prince aduerty que le deflein du Duc du Maine cftoit d’alïiegcr n rouage nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;py achemine pour y donner ordre. Ce ne fut fans caufê,ains auec grand proffit que

le Prince fit ce voyage . Car toutes chofes y marchoyent plus que le pas en grand delbrdrc amp;nbsp;confufion. Dont la caufe princippalle fut, fans rccercher les autres raifons aflez aparen-tesgt;

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*• A V R h nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;AKhN IbClN lb IVI b. 3*]^.

Qjie tous les habitans dudid Broiiagcauoycnt mcrucilleufcmcntà cœur que Mi rain- Plainte de “leur Maiftreamp; Seigneur qu’ils aimoyent fort: euftefté a fapctic comme ils difoyçnt de p'^lues flens particuliers ennemis, chafleauec injure de ccfleiicnnc place. Eteux çon* '^“tmment priuez de fon commandement accouftume amp;nbsp;de (à prcfencc qu’ils regrettoient

“inient amp;c n’obeïfïo ient comme fon dit que de leures amp;nbsp;par vn exterieur limulé au Com-“Mont^ommery que le Prince leurauoiteftably pour Gouuerneur. Duquel ils mon-' “ytntaflez ouuenement ne fe contenter pas beaucoupijufques à demeurer fort rétifs à la^ f^spartdefcs commandemens. Et fur tout en ce qui concernoit les fortiffications de la pla-

Its droids amp;nbsp;deuoirs qui leur auoyenteftéimpofez parauant : amp;c le Magazin de viures nitions'que fonyauoit commencé à drefler. En toutes Icfquelles chofes ils fe mon-Pycntde tant plus refroidis amp;nbsp;mal affedionnez,qucdu temps deMirambeau ils lÿi eftoyent Jloyttallcgrementamp;d’vn bon courage. L’autre occafion bien que particuliere,n àidoit Dîuifôpar-^Mïucoupau Gencral.Voirclcmbloit donner entrée aux Catholiques pour de tant mieux '“•labout de leurs enwepnfes amp;nbsp;intelligences fur ladite place. ' C’eftoit la diüifîbn Si- mau-Jj^^nicfnagc qui cftoitentre ledit Comte de Montgonimçry Manduca^c: Gefitil-homme ''“fd amp;nbsp;bon politic:lequel le Prince auoit ordonné enfabfencc du Comte pour Gouuer-^'cnBroüage. Ou ilfeftoit tellement comporté,qu’il auoit comme rauy les cœurs non “WntdcshabitansdcBroiiage imaisaulfide tous ceux du pays circonuoyfih qui tous ••nioyent amp;: rcfpcdoycnt de telle forte qu’ils prièrent inftammant le Prince de leur lailTer amp;nbsp;'““firmerpour leur Chef Si Gouuerneur. Tel en fbmme eftoit feftat de Broüage qui reftoit f'^fijuecommchabandonnéàfheurcquelePrinceyarriua.Et trcf-malfourny deviures amp;nbsp;’“••6s choies neceffaires pour Ibuftenir vn hege : Ç^and au dehors,tout le pays eftoit man-S'det le commencement de la retraitte du Prince dont cy deftus cft parlé. Et depuis les CÓ- Soldats Pro ^niesde Fanteriepar leur long feiouramp;vie dcfordonnéejfauoyent acheucde peindre. “•orte que bonne partie auoyent cfté contrainds de quitter leurs maifons amp;nbsp;fe retirer à la ^“•helle bailleurs:polities infolenccs amp;nbsp;mauuaistraittement qu’ils receuoyent de ces Sol-““•^' Lefquels corn me il ne feft que trop veu par tout le cours de ces Guerres ciuilles ;cou-“••’ycDt leurspilleriesjinfolences Si mefchancctcz incroiables fouscouuerture qu’ils eftoiét “^flezde leurs maifons amp;nbsp;qu’ils auoyent necclfité de toutes chofes. Somme qu’il fombloit ^•••prement que telles gens euftèntpour lors dénoncé la Guerre a toute modeftieôc honne-'••c- Voire q u’ils fuffent montez au fommet de toute mcfchancctéieftant leur vie amp;difci-P^Wemilijcaire beaucoup pire que celle des plus mefehan« Si mal-heureux Soldats dont on “••ytjamais pa rler. Pour donques retourner au proposile Prince qui auoit ce fait4c Broüa-ê'engrander ecommandation; y remifttouteschofespaifaprcfenceenaflczbon ordre: y “^bhlfanr po ur Gouuerneur ManducageSc renforça la Gainifon qui y eftoit auparauant de

Compagnies. Puisauoirletoutrecommandéàceuxdededansamp;bienparticulicrc-“•fflipriéles habitansde faire chacunfon deuoir; 11 fo retira à la Rochelle. Mais premier ^‘•“partir, de Z le Lundy precedennle Capitaine Arnaut auoit efte par luy depefehéauee fon KauirêSi quelques Pataches pour donner dans la Riuiere de Bourdeauxiafîn de rapponer •cttainesnouuellcs de f Armée Catholique qui fapreftoit la dedans. Aufti que fon auoit foeu lions des jour precedent, que fvn des Nauires de Lanfac eftoit feula feutrée de ladite Riuiere*

Qui efmeut encores dauantagcArnaut pour le defir qu’il auoit de le rencontrer amp;nbsp;combattre à exécuter cefte charge qu’il fauoit luy mefme inftâmant pourchaffée.Si bien qu’à ce preparé il «icaux. ^ugia ledit jour vers ladite Riuierc.-ou il entra côme il eftoit jour couché.-trouuât 2. Pataches •ics Catholiques qui le reconeu rent afîez toft:faifans fçauoir cefte venue de Proteftans à trois Nauires deLanfac qui eftoient à îancredeuât Royâ.Éntre lefquelAftoitfAmiral defon Ar- tanfa”^ * •Bée nômé laScitietCieft vue forme de fufte leuâtine à tret carré raze à f cau,mais foible amp;nbsp;pro Pfeadefcouuririlequel auec les autresfeftâs mis fur la voille Si leNauire du Capital. Arnaut pcfle mefle ’parmy eux;ne fit autre exploit pour c’efte premiere récWtre qu’vne infinité de Ca-flonades tirées de part Si d’autreife retiras les Catholiques deuât Tallcmond amp;nbsp;Arnaut deuât Royâqui eftoit du party ProteftÛt.Mais pédâr cefte rccôtre la patache d’Arnaut cômâdée par vnBafqiie fe rédit amp;tourna cefte mefme nuit du cofté desCatholiqucs.Or la place de Roian îftdes appartenances Si dommaine de la maifon de la Trimouillc petite ville amp;nbsp;Chafteu fort de Royan. ancienafïisfur roc tout à l’étrée delà RmiercdeBourdeaux.Laquelle outrefaflicttenaturelle

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L'HISTOIRE DE FRANCE.


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du lieu auoireftéfibieRfurtjfliécipar rartifficeamp;diIligencedcSa^gcon Go^uerncurqul(ie-’ puis quatre ans y auûittpwsjours demeure : qu’elle auoit porté tant aux prclcns qucprect-dans troubles de grandes pertes amp;nbsp;dommagesaux Nauires Catholiqües entrans amp;nbsp;fortansde ladite Riuiercx ; De fbrte.que Je traffic de.Boutdeaux eftoitpar ce moyen merueillcufcment difficiUeamp;hazardeux.1 Etjors la placeïêtrouuoitenteleftat quelle fembloit bien pouuoir attendre amp;nbsp;Ibuftenir .vne bonne Anflée. Aquoy;aufli Saugeon eftoit bien rcfolu amp;nbsp;/»t-tendoit dans peu de jours d’eftre afliegé.*,.De faid l’Armée du Duc du Maine eftant peu au-parauantpaflèeen Sa.ntonge : queiquesitrQuppestant depied que decheual feftoyent pre-fentéesa. J’effarmcuiche julques prez les barrières de la ville. Mais SaUgeon les repouflà promptémçnt.. Et combren qu’il euft faid Magazin de vÂures amp;nbsp;munitions en abondance: Si elt-ce qu’il aut^ir pout.lors bien peu d’hommes aduenanc qu’il fuftaffieg: dont il;donna Tauisau Prince lequely pourije.ut comme vous entendrez. . j in nu-t;;

-/ Est A;N:S'-donc les dcfleiiis des Catholiques fi conneuz qu’il ny auoit plus occafion d’en qu’ils.traua)ilôycat en extreme dilligence à mettrcfus leuf Armée deiner Caiiioü. n’atteodanspiu.s qu’vn grajnüNauirßi^afquedu portode dix cens tonneaux qui fappreifoit pour leur feruir d’Amtra/j; ^yjfeqùe les „Cafleres eftoyent prefles àfottir de Nantes pourfe joindtÇi} fut tefolu eivda^rs. Gpnfêils poy r;cefl effed tenUiz. à la Rochelle : qu’il talloicconi’ battreifur mefi’Mrs qu’U njeJeur r.cfloit autre ne plusneceflàire defence que par la men: leurs Confeii.re fojlt;:e$feflai*s'fi;.petites^u'co5fle de la terre * Ce qui.ne.fê pouuoitfaircqucenarmaiitau plu' ftoit ,;Ie.-plus grand nombre de Nauires qu’il fêrojt poffible. Et aucc iceux fans ainrcittcnt Piwteitans attendre pl.üs grand fèc.o.urs j duquel il,n’y auoit encores.apparence defe pouuoir aifeurcr: 'fêijeter,eu,mer.ölt;:alletcQbattre jufquesdansla RiuieredeBourdeauxles Nauires de Lanfac:

■1 î .-If s, - auant que le^Gallcres amp;nbsp;: les autres forces qu’ils iattendoyent fufîènt joinéfes. Et qii’entout • ‘ cuenement J J.es forces Catholiques fauallansplusbas jufqucsdeuantBlayeou ailleurs: il leur refteroit encores c’efl auantage que de garder fenirée de laditcRiujerc aucc toutefaueiit amp;nbsp;abondance de viures Ôc toutes chofês ncceflaires. Tant à caufè^e Royan ou Saugeon en Confciljamp; auoit taiéf bonne prouifion: quedes Ifles d’Aluert, Réamp; Olieton qui leur demeureroycnt 'uquot;Rochc! • llnefutdonc plusqueflionqued’equipperamp; armer Nàuiresen dilligence. Le le pour met Priiice poury aiguillonner dauaiitage ccux qu i ne fembloyent que trop rctifz: fc troutiecn mée'de’*'^ maifon de ville- Ou en grandeaflcmbléc il remonflreanimculemeiir la nctefl’tédes affaires agitéesd’vn fi grand orage : que l’effeéf. amp;i execution pour fcuiier, efloit beaucoup plus

requiieamp; neceflaire que aucuns confeils amp;nbsp;deliberations mcfmes fi lentes amp;nbsp;tardifues com-Prmcc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fcigt;'eoioit aflcz fôuuent parmy eux : Qui efloit la chofe la plus dangereufe qui pou-

pouraniincr uoit 3 Juenirctr tcfles affaires aflàillies d’vne telle extrémité. Et qui donnoit occafion a quel-îoLIdrcftr flucs-vns.dc pciifcr quc cela procedoit de la malice particuliere d’aucuns mal affeâionnez a

armée lur mcü

CC p4nyJiçjütâcnnoyent tousjoiirs quelquesrrauedes aux confeils nbsp;deliberations pourde

tant plus et)irçc,uller les cfteôts. Mais aiiBi qu’il eftôii bienaflTuré, que Monficur le Maire bon ijotribre de gens de bien la prelens, cftoyét fij)ien relôlus de faire tout bon office amp;(ie-

Le Maire Bobineau exorte le? Koihellois.

Doiren cefte neceflitc, que celakry dotmoii occafion debien efperer à l’aucnir. Et que D 1 E V, en brief ne remift amp;nbsp;eux amp;nbsp;leur ville amp;nbsp;tous ceux generallement qui auoyent cin-b rafle ce party,de celle calamité amp;nbsp;aduerfité prefenté,envn repos tranquille amp;nbsp;bien heureux. Et combien que cela deppendiftfculeinentde la bonté infinie de D i e v: fi eft-cc qu’il ne falioit Ignorer que noftre deuoir ne fuft de nous y efuertuer de tout n offre pouuoir. Ety apporter chacun ce qu’ilauoit de plus rare amp;nbsp;précieux. En laquelle volonté ilauoit trouuc la Nobleflc fi bien difpofée fans y cfpargncr ne biens ne vie ; qu’il les prioit defen tenir pour afleurez . Et de leur co monftrer à te befbin ( comme ils pouuoyent mieux que aucuns autres) la volonté amp;nbsp;puiflancequ’ils auoyent de confèruer à la poflcritéSc laiflerpourinuio-lable l’honcur amp;nbsp;louange qu’ils feffoiét parauât acquife à la defence de tout le party.Lc Maire Bobineau la defl'us,prie eÂ^eneral la côpagnie de fefuertuer à ce coup de tous leurs moyens: fâs vfer de referue que le moins qu’il fèroit poflîble: ne perdre courage en ƒ cfte aucrfité: amp;nbsp;ne fennuier de tât d incômoditez amp;nbsp;charges fur t harges que la neceflité impofôit.Et que la guet renefèfaifbitpointauccvnpris arrefté de defpence limitée; Au contraire que les frais n’en pouuoiêt eftre taxez n’y prefix,ains deuoiêt cftrc faits amp;nbsp;dcfpêdus felô les occurrcces.Au fur-plus leur remôftra en peu de parolles,la neceflité dedreflef nbsp;nbsp;diJligéce vn e Armée Naualle:

Somrne

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LIVRE Q_V ARANTECIN Q^V I E M E/' nbsp;574.

Somme({u’apresbeaucoup de diuerfès oppinions il fut arrefté de leuer la fôme de 30. mil li-»tesfurla villej amp;furles Iflcs vnelômme railonnablefélon leur portée. Et laquelle /croit lî'lendemain liquidée en la Conference qu'ils aflîgnerent entre les principaux du païs. Que lesRochellois armeroyent nbsp;nbsp;entretiendroyent fept Nauiresjamp;c ceux des Illes cinq. S’elfant

dez auparauantla Noble/Iè taxée volontairement pour les fraiz amp;nbsp;contribution de celle

Armée. Et pource qu’vn fi petit nombre de Nauircs fembloyent foibles pour lôuftcnir longuement vue Armée Royalle qui fepourroit tous les jours renforcer d’vne infinité de Naui-'«qui viendroyent de tous collez du Royaume: les Rochellois enuoyerent leurs Depu- des Rochel-'5zen Zelande Hollande vers le Prince d'Orenge amp;nbsp;les Ellatz du pays : pour auoir nom-Stedebons gros Nauires Sc entr’-auires quatre Cromellefucn efpeces de Hus fort propres a ^Guette : melmes dans les Riuieres amp;nbsp;entre les terres. Car ils tiennent peu de lions feslar-giflans pour foullcnir nombre d’Artillerie plus grandes amp;nbsp;grofles qu’autres Vaillcaux ttoisou quatre grands Nauires ronds qui pour lors eftoyent à Ermue amp;nbsp;lucufe de Zelande. * Ayanspour cell effeélpouuoir d’obliger les corps Si communiré jufques à certaines fom-

Et outre porter quelques marclïandifès pour fen ayder au befoin enfemble de celles qt'ieftüyenràMildebourg amp;nbsp;autres lieux appartenans à quelques particuliers de la Rochel-au Maire Bobineau fur tous qui y auoir les plus Riches marchandilês. Vous verrez ail-

Iturscequi en auint. Sur ce le Prince de Condé vn moys auparauant auoit enuoyé en Hol-'’ndej’lsle'fvn de les Maiftres d’hoficl homme fubtil amp;nbsp;de grande négociation tant pour affaires particullieres que pour palfer par Angleterre y recouurir fi polfible eftoit quel-'luesdeniersamp; autrement negotier au proffit general. Depuis la Perfonne fut enuoyé vers IsPrince d’Orenge au mefme moys de luin : pour folliciter ce qui y eftoit encommencé. qu’il fit la ôe ailleurs félon fa charge. 1 outesfbis l’on à aftèz conneu à la fin combien en

•'îtemps la crance des grans eft petite quand les deniers qui femblent le nerf de la Guerre ne 'quot;îrchent deuant.

Des le uint-deinWéme Jour de luin l’Armée Catholique conduidle par le Duc du Btouage. ^aine, arriuadeuant Broüage. Etfeftanspour la plus part logez dans le village d’Hiers fliftantd’vn quart de lieuë delà ville donnèrent de furie contre la Contrefearpe. Mais ils fu-'tntarrellcz plujloft qu’ilz ne penibyent par les Proteftans qui fortirent à l’e/carmouche, amp;nbsp;^^sayans rcpoulTez julques dans le boys : le logèrent dans vn Moulin à vent diftant de trois

L’armée

pas de la ville ou a grand hafte fut faidle vnc petite tranchée auec refolution de la gar- , amp;nbsp;ne le quitter qu’en vn extreme effort. Le Capitaine lauriguiberry Bafque^ entra en gîtde continuant de Jour a autre l’cfcarmou ehe contre les Catholiques lefquels feftoyent gangncHy logez amp;nbsp;accommodez dans le boys d’Hicr.s amp;nbsp;bien toft apres retranché au fort des Italiens ænfiappcllé pource que pendant les trofiéfmes troubles le Comte de Coconas amp;nbsp;fes troup-

Catholique

ersè\ Ce loge

Iraniennes ( qui pour lors eftoyent dans Broüage) l’auoyent faidlfaire. Lequel ils gagnèrent ay/ement pour n’auoirefté relcué,nc autrement fortiffié depuis ce temps. Or

1 'lifefort des Italiens fur le chemin d’Hiers à Broüage entijc le boys amp;nbsp;Moulin fufdit amp;nbsp;n’eft tout cc grand chemin que comme vne chauflée de fables aiansdes deux coftez Marais fâllans deforce que ce lieu eft fort aifé à garder.

Defeription de Brouage Ion cémen cernent amp;nbsp;accroifl'c ment.

G R pour repre/ênter icy cefte place amp;nbsp;fôn affictte.C’eft vne petite ville de feptante à qua-'fovintspas en carré nommée laco-polis du nom de fon Fondateur laques de Pons qui en-''ironrAn mil cinq cens cinquante cinq y fit ediffier les premieres mai/bns : amp;nbsp;diftribua les places pour y baftir. Ce qui fe faiôl à grande difficulté pour n’y auoir fondement folide amp;nbsp;af-eftant tout ce Riuagcvn Marais lequel par fucceffion de tei/ips àuoit cfté couuert en endroit de fable,cailloux Sé autres matières que les Hurques amp;nbsp;autres Nauires feptâtrio-

■’3ux( qui viennent la en grandsFlottespour charger du lêl) defehargeoyent de leurs Naui-'«•Tellemétque cc lieu /cmble auoir cfté conquis fur l’eau qui pajlt;uât couuroit toute la pla-'tamp;cncor de prefent en hyuer amp;nbsp;durât les grades Marées les rues amp;nbsp;bas des maifos font tous pj«nsd’eau. La Riuiere ou brasde mer qui court le long de la ville fappclle Broüage,à caufe Rroi'iVgc^'^ ® vneancienneTour nómée Brou qui eft deux lieues plus haut dâs la terre.L’étrée eft faine amp;nbsp;‘''n des meilleurs Hautes de la Guiéne pour les gras Nauires qui y font à la bry de tous vêtsamp;

Jours en flot.Elle entre j. ou 4. lieues dâs le pays de Saintôgé vers fOriêt amp;nbsp;à de largeur Jsporrée d’vneharquebuze cnuirôrjéc d’vn collé amp;nbsp;d’autre de Marais /allas. Vers ÎOccident

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L’ H ISTOIRE DE FRANCE.

eft rifle d’Oilcron fertiUe à merueilles à deux petites lieuës de traiierfes. Toiitesfoisccn’c-ftoit rien ou bien peu de choie de ccfte place lors que enuirôlcstroifléirncs troublesjMiram-beau amp;nbsp;autres Confederez faduiferent de la faire fermer de petites tranchées amp;nbsp;pallfiades faites la plus part de planches de Sap amp;nbsp;Mats de Natures remplis par le dedans de gazons terre amp;nbsp;petites fafcines Qui eftoit l’eftat auquel elle fut trouuée lors qu’apres la bataille Montcon-tour laKiuiere Puyraillecn chaftà les Proteftans contre le retour dciquels il l’accommoda beaucoup mieux queparauant Sc jufques à lept mois apres qu'ils l’aiflegerent par mer amp;nbsp;par terrefüus la conduiéte du Comtede la Roche-foucaut dtifunt. Et en moins de douze jours contraignyrent iJorience amp;nbsp;Coconas qui lors commandoyent dedans de leur rendre la place par compofltionfautede poudres amp;c autres prouifions comme j’ay dit ailleurs. Encores qu’ils l’euflent grandement fortiftiée amp;nbsp;qu’il y euft huid Compagnies de François amp;nbsp;Italiens bien compledes. Depuis la Paix Mil cinq censfoixante dix Mirambeaii pendant les

• deuxannéesde Paix, print tout ion piaifir à donner les places poury baftiramp;y recuillira-ucc tonte faueurteux quideliroycnt fy habituer: Commençant lors à la faire eniiironner du coftéd’Yers d’vn bon fofte daiîs lequel le peut mettre amp;nbsp;öfter l’eau quand l’on veut. Mais ceft ouurage interrompu par la venue du liege de la Rochelle il fut quelque temps aptes amp;nbsp;mcfmes durant les années Mil cinq cens lôixante quatorze amp;nbsp;foixante quinzefi bien acreu amp;nbsp;d’artiffice amp;nbsp;de trauail par la pKcfenceaftiduellc de Mirambeau ( quiauoit en celafy bien, gangné les cœurs non feulement de fes fcbjeds habitans dudid lieu : mais aulïi des lflesamp; pays circonuoyfins qu’ils ne fuioyent aucun trauail ne peyne pour ennoyer ou vaquer en per-îônneauxfortifficafions) que le lieu fut lors reduid en vraye forme de ville; fermée de tous coftez d’vn bo rempart amp;nbsp;murailles garnies de flancs amp;nbsp;Rauchns neccifaires amp;nbsp;bien ordonnez aucc bon nombre d’Artillerie. Or eftant la place d’vn fi petit commiencemcnt parue-nue en peu de temps en tel eftat »qu’elle Icmbloit ja maiftriferfur les Ifles amp;nbsp;pays prochain qui ne dependoyent que de la ; Ceux de la Rochelle à q ui telle fortiflicarion auoit pieu au commencement: monftroyent en apparence qu’ils euflent bien dtike qu’elle euft eftéplus loing d’eux. Comme prefageans le mal qu’ils en ont ja fenryamp; qui peuteftre leur pourra tourner à plus grand dommage. D’ailleurs tant les Catholiques que Proteftans l’entrant defirée chacune fois qu’ils ont prins les Armes: qu’apres pulfieurs allées amp;nbsp;venueslescho-fes fe font ponces jufques icy comme vous auez veu.

R E T Q V K N A N T douqucs 311 ficgc de Broüage il y auoit dedans feize Compagnies mal Fantcdei co^npfot^s Si pcu fournies de viures amp;nbsp;munitions. Toutesfois tant que le paflàge fut litre Pioteftant pat la mcr, il y en entroit tousjours tant de la Rochelle que de i’ifle d’Olleron. Mais en ß pe-roun^'ßrüu ïfte quantité queîyftucamqnftrc combien les Proteftans eftoyent delpourueuzdefens amp;nbsp;^e'dcvi^'* entendement de n’auoir foeu ou voulu durant l'efpace d’vn moys qu’ils eftoyent Maiftres de “f®*- la mer :munir la place qui ja eftoit afliegee amp;nbsp;battue pat terre de cequiluy eftoit neceffaire. Puis eftant de tous coftez inueftie, feftorcer en vain de paflêr à trauers d’vne Armée Naual-le pour exécuter ce quhls pouuoycnt faire fans danger «auant farriuée d’icelle. Somme que , fix jours feftans paftèzen continuelles efcarmouches deuant Broüage ; En fin la nuiél dix-Lcmoülîde huitième dudit mois les Catholiques donnèrent de furie fur ceux qui eftoyent au MoullinSî gnépafler auec quelquesCanonnadcs les contraignirent abandonner ce retranchement pour le retirer Gatholiq vers la Contrefearpe ► jMais bonne partie furent tuez ou pris auant que la pouuoir gangner taine^c?-^ ^u moycn de l’obfcurité de la nuiéf à la faneur de laquelle nombre desCatholiquespaflez par zay. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les marais leur auoiét couppé chemin entre le moulinamp; la ville.En forte que ceux qui fc reti-

roient paflbient à la merofi des Catholiques penfâs rœcontrer les leurs qui fortifient pour les fouftenir.Cctenuit mefme quelques pataches amp;nbsp;gallions de la Rochelle qui entrèrent dans lariuieredeCharente.Puis effans deuant Soubizeamp; le Vergerou enfondrerent bon nombre . de pain, vin amp;nbsp;auoines qi^ l’on chargeoit pour enuoier au camp. Ce pendât les Rochellois airk mal trauailloicr pour armer amp;nbsp;garnir leur-nauires.Mais la diligêcc efloit bié petite pour la grade aftedionez nccefiîté caufée deîâbition amp;nbsp;partialitéfurucnue parmy les plus gras mefmes.Ioint que ceux Protcibnr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mettoicnt en tel deuoir qu’ils auoient promis au commencement. Ainsfefeu-

amp;;pourquoy fâs les vns fur les autres,fembloit que aucuns ne fifiet rie qu’a regret amp;nbsp;entr’autres ceux d 01-lerô qui fe monftroiet merueilleufemât rétifs amp;nbsp;peu volôtaircs de forte que l’on fut côtraint procéder

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* V IV h AKEN IbClN 1 b M tl. 375.

P’^ocedcr contr’-eux plus rigoureufement que Ïon n’euft voulu. Car ceux des Hies en gene 'älfenibloyent n’approuuertout ce qui feftoit paflé pour le faid de Broüage S)C ne fy employ-que bien enuis depuis que Mirambeau feftoit retiré : trouuans grandement elhange la ’Mutation du Gouuernement qu’ils auoyent parauantaccouftumé. Toutesfois pourfexem-f'w d aller, enuoyerSd contribuer pour les fortiffications amp;nbsp;autres affaires de Broüage: amp;nbsp;âiiflî pour ne reccuoir Garnifon des Proteftans : Ils feftoyent d’eux mefmcs taxez à la fom-de douze cens liures qu’ils payoient par chacun mois au Prince. Ils portoyent auffi fort '’’’Patiemment le fubfîdenouUellcment mis fus de quarante liures pour chacun cent de fol dc 4o.nù'res ^tilsdifoyenteftrevne planche amp;ouuerture pour continuer le chemina laduenir tant par ^urccntdc

Prince que par le Roy apres la Paixrqui eftoit ce qu’ils abhorroyent nbsp;nbsp;craignoyent le plus. ° '

hdequoy par le pafle ils feftoyent depeftrez de fi grande peine. Somme il apparoifloit affez ^ttslesvolontcz des plus gros des Ifles, eftoyent merueiJIeufement allienées ( quoy que la plus part abhorre la Religion Romaine ) de ce party amp;nbsp;caufe generale. Et fombloit qu'ils af- • PttalTent couucrtemcnt à quelque nouueau Gouuernement:nefo foucians pas beaucoup qui ttoitle Maiftre pourueu que leur liberté de laquelle ils eftoict pour l’heure grans zélateurs turdemeuraft comme ils la demandoient.

S’eftans les Catholiques logez dans ce Moulin amp;nbsp;fort des Italiens : commencerentpius ^Uedeuant à faire leurs aproches piedapied drelfansvne infinité de fafcinesamp; Gabions, liquesiut ^tluoyleboysd’Hiers leur eftoit merueilleufemcnt commode. Etpource que la porte amp;nbsp;^ontrefearpe d»Broüage eftoyent de ce cofté totallement defoouuerts: les alfiegez commen-tîtent à faire vn Rauelin pour couurirceft endroiél. De forte qu’en peu de jours ils fy ac-tommoderent amp;nbsp;fo logèrent auffi dans la Contrefearpe qu’ils auoyent foigneufement relouée ptes du grand Baftion. Si bien qu’ils font tousjours gardée jufques fur la fin que les Catho-“tlües lesbattans furieufoment en flanc amp;nbsp;tout le long de la Courtine les contraignent de la quitter.

V H ces entrefaidet les cinq Gallcres fortirent de la Riuiere de Nantes amp;nbsp;paffons entre la ^oche'le amp;nbsp;rifle de Ré : firent leur routte droiélàlaRiuieredeBourdeauxle vintiéme du uiequot;ede * Dont laduertiffoment donné à la Roc helle par ceux delà dite lifle : donna occafion de Bourdcaux, ‘'îfter le trauail encommencé pour le faiél de t Armée Naualle.Toutesfois cefte mefine nuid:

moyen dç quelque tourméte qui ncantmoins fut de petite duréertrois de leurs Nauiresnc Plurent fubfifter à la Rade de Chefde Baye : dont l’vn fut porté à la cofte amp;nbsp;les deux autres ^ontrainéis de coupper leurs Maftz . Tellement que pour faccommoder amp;nbsp;eftancher quelques voies d’eau qu’ils auoienten leurs fons : il leur conuint entrer dans Broüagc.chofequi ''mi mal a propos pour lauancement de cefte Armée.

L H lendemain matin, nombre de Gentils-hommes amp;nbsp;Capitaines la plus part de la mai-fondu Vicomte de Rohan amp;nbsp;auffi quelques harquebuziers volontaires fembarquerent pour tirer en Broüage. Ou arriuez fo mirent la nuid fur petites Challuppes amp;nbsp;voguans le long de hRiuiere, entrerentàl’improuifte dans le bourg de Saindluft qu’ils coururent à leur aifo BroLge. tpresauoirtué plufieurs des Catholiques. La dedans eftoient les Compagnies de Genfoar-^esde Sanfac amp;nbsp;Batreflè .Le Lieutenant du premier y fut tué auec quelques autrcs.Les jours ‘Uiuâs les ailiegez firent quelques autres forties par la Riuiere amp;nbsp;pnncipal/emét à S . Agniam ^Sainctlcan Dangle ou il y eut aucuns de tuez,autres prifôniers entre lefquels eftoiét quel qiæs Comniiflàircs ordonnez pour faire vente du fol des Proteftans.

S V R ce le Princeauquel il ennuoioyt extremément que le faid de fon Armée tiraft en ^grande longueur: délibéra auec les Nauires qu’il auoit prcftgt;, faller monftrer deuanc pHnccamp; broüage : pour encourager les affiegezamp; tenir enceruelle lesaffiegeans. Pour c’eft effed embarqué fur fon Nauire nommé le Princc,attenditlelongdu jour amp;nbsp;jufques au len-flfimainmidy que l’embarquement fut faid. Et lors fit faire à la vgyle à douze Nauires follement fiiiiiis de quelques Barques amp;nbsp;Pataches auec la plus part de la NobJefte amp;nbsp;plus remar quez Soldats de la Rochelle. Ces Nauires eftoyent bien guarnies de bonne Artillerie, nom-tæ d’harquebuziersamp; Mathelots fuffilânts:la mer eftoit bonace pour cejour.Et mouilla 'Armée du Prince à la bouche de Broüage. Mais bien au large pource que ce n’eftoit fon Vrince lt;ie-«leflèin de faire la long fejour. Auffi difoient aucuns qu’il euft mieux valu n’y en faire point Cutout, Mais fingier droit à la Riuiere de Bourdcaux comme il auoit efté premièrement

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Juin, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’ HISTOIRE DE FRANCE.

* aii'cftc. La veuë de celle Armée ncanrmoins resjouït fort ceux de Broüage: aiiec les propos pleins d’a(ïcuranceamp; bóne promefle que Clermont Admirai de 1 Armée auoit teniisà Man-ducage de la part du Prince, qui ce foir mefineluy auoit enuoyé gens pour lesaiiertirde la bonne volonté amp;: refolution en laquelle tous ceux de l’Armée cfloient d’aller au plufteft trou uer l’Armée de Lanfac julqucsdansla Riuicre. Prianslesaflîcgez de faire deuoir de ce colle . Pource que le Prince les elperoit garentir detout ce qu’ils pouuoicnt craindre du collé de la mer.

L E Duc du Maine cependant felloit deflors logé en vue màifon feule amp;nbsp;à îefeart némee la Guilletcric. Laquelle aflife au plus haut de la petite montage du boys Diers: elloit fort propre pour le logis d’vn tel General. Comme pou liant voir de collé amp;nbsp;d’autre non feulement Ion Armée: Mais aulîi vnc bonne partie de ce qui pouuoit ellre fait dansBroüage.Et outre ce defcouuroir au long amp;nbsp;au large fur la mer. Depuis la venue de lArmce du Prince, le Duc du • Maine, Puygaillart, du Lude, Bcllcuille, Ruflec, amp;nbsp;autres plus lîgnallez de l’Armée Catho-lique,fe trouuoicnt ordinairement de jour amp;nbsp;denu'iôtcn leurs trachées Scaproches qu'ils dil-ligcntoientauec vn merueilleux trauail grànsartifficcs.Ceux d'Olleron aulTi fournilfoient cependant quelques vins amp;nbsp;raliailchificmens aux Nauires du Prince amp;cniioioient tousjcurs quelque chofe dans Broüage Si mcime de leau, Car il n’y en a point plus pres qu’Yers linon que en deux Cillernes qui ell peu de chofe.Et pour l'efeorte de ceux qui pallbicnt d’Olleron audit Broüage y auoit deux moiens Nauires dellllc mouillez dans le courant d’Olleron.

dequot; rX'^ce vint-lixieme Iuin,le Prince délibéré fuiuant la premiere refolution d’aller trcuucrîAr-nauaiie des méc de Lanlâc dans la Riuiere:alîn d’empefeher que le grand Nauirc Bafque qui elloit prcH ^oura^FcV peuft joindre.Si qu’auec dix-fept Nauires amp;nbsp;prefque autant deChaluppes amp;nbsp;Pataches,for-dans la Ki- tit par le permis d’Antioche qui ell vn Canal de trois lieues de large faifant Icparatiô dcslfles Bourde'aux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’Ollcron.Mais tout ce jour la mer fc treuua calme,poufl’ée toutesfois d’vnbienpc-

' tit vent lequel le rafrechiflânt fur le loir : en fin amp;nbsp;lîirla my nuiéllê tourna comme en tour-rische. quot;nbsp;mente. Non toutesfois que le vent full du tout li contraire à la routit de la Riuicrc de Bour-dcaux,qu’elle ne fe peut felon îoppinion des Mariniers amp;nbsp;Pilottesaucunemctparfaire.Tcu-tesfois aucuns des plus grands prez du Princc:.foit qu’ils fulïcnt tourmentez du mal non ac-coultumé de la mer: foit que dez le commencement iis n’euflent approuué ce voyage amp;nbsp;en-treprife : le dilfuaderent le plus qu’il leur fut pofliblc. Tellement que le Prince qui nefe trou-uoit aucunement mallade, condcfcenditàfontrelgrand rcgretaleurauis:amp;ceàlheure que îon elloida bien an large amp;nbsp;comme a my trauerféc de fille d Olleren amp;nbsp;des Alîrcs de Bour-dcaux.Ccla toutesfois ne fut fait fans grâd debat amp;nbsp;cauladepuis grans murmures amp;nbsp;Irniflres oppinions de pluficurs:jugeans deflors la plus grande partie de f Armée,quc fon auoit fait en cela vne faute fi remarquable: que grand mal ne pouuoit faillir de leur en arriucr.Car le grand Nauire forty du palfage qui ell vn Haute à feutrée de Bifcaie entre Fontarabic amp;nbsp;S. Seballien entra aifément accompagné d’vnc feule Barque dans la Riuierede Bourdeauxamp;fc joignit fans rencontre à f Armée de Lanfac le zy.duditmoiscnuironleMidyiàfheurequeîAimec Protelîantc pouuoit eilte au mefine endroit pour le rencontrer lî le voiage eull forty effet félon qu’il auoit elle arrcllé. Mais f Armée du Prince ayant rclafché celle nuid: mouilla îancre Entreprife le lendemain à fille d’Aix: petite Ille inhabitée a my trauerfée de la Rochelle S.’ de Broüage rompue amp;nbsp;qu receut plulîeurs aduertiflemens de ce qui fc palïoit dans la Riuiere de Bourdeaux par le pourquoy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Rochcllc.Mais cncotes que le Prince le retirall de l’Armée auec les plus notables

Le Prince à nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cfl-ce qu’il ne voulut permettre que les autres milicnr pied à terre : Au contraire

la Rochelle Ics pria d’clpcrer vn petit nbsp;nbsp;attédre fô retour qui feroit pour le plus tard dans trois jours.TôU-

amp; l’occafion tesfois la tourmente continuant les jours cnfuiuahsila plus part des Gentilshommes qui n’a-uoient accouHumé telle danfe amp;nbsp;branlement,defccndoient pour fe rafrefehir les vnsenOlle-ron les autres en Broüage^ diuerfesfins.Cepcndant les efcarmouchcs elloicnt ordinairesde-dieTdcuanc Broüagc.Car celloit a qui furprandroit Ibn Compagnon par le moien des chemins tor-Brouage. tus amp;nbsp;finucux de ces Marais,dans lefques le faifoient telles ataques, efquelles ne fe pouuoicnt tronuer les gens de Cheual.Lc Dimanche dernier luin fut entièrement emploié depuis midy jufquesau foir cncesefcarmouchcs.Ou fnrcni blefïcz quelques Capitaines desaffiegez mef mes le Capitaine lauriguiberry qui peu de joursapres en mourut à la Rochelle.

C E mefmc jour au matin,Clermont Amiral dcfarmçe; tint confcil auquelaiant appellé les

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Capitaines amp;'Maiftres desnauircs/enquiftd’vn chacun d’eux particulicremét del’cHat * force de leurs Nauircsamp; equipage. Et pource que la plus partfoplaignoitdupeudevi-munitions qui efloientaufditsNauircs; auoir feeu par leur rapport ce qui leur eftoit quot;jcelTaire en enuoia l’eftat au Prince amp;nbsp;au Maire de la Rochclle.Et fut trouuc cfpluchant les ^quot;ofes par le menu que celle armée couftoitpar chacun jour douze censliurcs. Puis apres .............

Ce que conf toit l’armée

J'Icmiont fit mettre à la voille amp;nbsp;alla mouiller l’ancre plus prez de fembouchure de Broüa-

de douze Nauires qu’il auoit: car les autres auoient efté enuoiez de ça amp;nbsp;de la félon le il en fit auancer deux qui mouillèrent fi pres de la colle qu’il leur fut ce mefme jour quot;'^uelquesCanonnades.

^îugeô fe votant deliuré du liege qu’il attedoit amp;nbsp;auoir enuoié vne barque chargée de qucl-J'^^viuresdas Brouage lepremierde luilletamp;euauisquelesCatholiquesfeftoi^logez ’Saugeon fortit la nuit de Royan auec troupe de gens choifiz.Qui chargèrent fi courageule-'quot;entdeux compagnies de genidarmes qu’il en demeura de morts amp;nbsp;de prilbnniers près de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

^quot;quot;luante. Entre lefquels fut la Guifche amp;nbsp;Qutlus fauorits du Roy. Mais à fa retraitte il fut pr’r, nmer”' '“•enicntchargé-.de forte qu’il perdit quelques hommes amp;nbsp;entr’autrets vnlicn frere qui y de- parSaugeô. Jeura; amp;nbsp;l’autre fort blclfé depuis fut porté à la Rochelle. Ceux de la garnifon de faint lean ^ngely portoictauflïinfiniz dómages à Ceux qui alloient amp;nbsp;venoié tau câp.Car ils fortoiét Défaite du ^'four en jour à grolfes trouppcsamp; le difpofoict en diuerfcs enbufeades cfquelles lesCatholi-^“'scftoientfouuentattrappez. Voire fi loin de ladite ville que Palaizeau tué,là compagnie J^'^heuauxlegiers fut défaite à lâint Cibardcau. Aucuns mefmes amp;nbsp;quelques foiscroilezà Couifi« Jô-’Catholique: donnoient jufques au de la Poitiers voire outre la riuiere dcLoyre pourattra-i’^'^'inelque riche butin.Dont iis paioient le tiers à la Caufe du General qui eftoit puis apres fedetez, ^’’’ploiéauxfraizplusnecelfairesdela guerre.

Cependant les Catholiques trauailloient en extreme dilligence à faire leurs aproches de-^'”’tBtoüage,pour drefferleursbatterics.Aquoy Puygaillardfe monftroit fi affeélionné qu’- commence ’’’efuioit aucun trauai^ne jour ne nuit.Tellement qu’ils fapprochoient tousjours pied à pied ment de bac lacontre fearpe. Enquoy le fable aifé a remuer,leur aidoit beaucoup plus que le nom-

“'c de pionniers qu’ils auoient. Si qu’auoir mis cinq pieces en batterie près le moullin amp;nbsp;à ^'^ftédroit de lafortie delà Vi i l e: commencèrent à tirer quelques Canonadesdes *’dianc treizième luillct taftant la courtine amp;nbsp;parapet du rampart: ils continuèrent celle bat-lentement plus pour tcfmoigner de leur dcuoiramp; fommer Lanfacde venir promp-’^'^ctauec l’armée de mer pour boucher l’autre auenuë de Broüagc,que pour aut^ fin. Car

du Mayne eftoit allez fafché de la trop longue demeure de Lanfac. Lequel il folicitoit heure à autre de venir pour commencer à fonder les alfiegez tout à vn coup amp;nbsp;de pleine fu-L’armée des Proteftans au rebours le desbandoit fort. Tellement que Clermont pour a-plus necelfaire amp;nbsp;aulfi quelefejour que l’on faifoità l’ancre fi pres de Broüage: ne ^cmbloit paslcruir de beaucoup.Au contraire que pour élire tousjours au ven t de l’armée de t Lâfac que l’on fçauoit deuoir entrer par Antioche:il eftoit bô de le retirer vers la Rochclleamp; bfledeRé:fit leuer l’âcre Ictroifiéme luillet.Si qu’auoir mouillé l’ancre à laPalilTe alla trou-le Prince à la Rochelle pour luy donner auis de ce qu’il auoit trouué expedient pour reü-

mettre hors l’armée laquelle il failloit neceffairement tenir fi prefte, queîon peufl: cô-l’âttrc Lanfac auant qu’il Faprochaft de Broüage.Toutesfois les chofes eftoiêt fi maldilpofées pour les diuifions amp;nbsp;partialirez que l’on auoit veu entr’eux des le commencement:amp; lefquel-^augmentèrent lors de plus en plus par les finiftres rapports amp;nbsp;faufles imprelfions que an- '

lt;^uns conccurent de ce qui feftoit fait touchant le voiage que fon a»oit voulu faire à laRiuie-’^edeBourdeauxrqueplufieursn’efperoient vn heureuxfuccez dumauuais mefiiage quief toit des le commencement entre la Noblefiè amp;nbsp;les Rochellois. De forte que toutes chofes ne Icfaifoicnt qu’en longueur:y eftantplufieursamp;desvnsamp;des autiÿs comme il fèmbloit touchez de peu d’affeétion. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* “

Surces entrefaites ceux de Brouageaians fait monftre de mil harquebuziersmombreplus ^uefuffifànt pour confommer en peu de jours les viures qu’ils auoient: Pource que journelle-nienr ils receuoienc hommes fans vituailles amp;nbsp;munitios qui leur eftoit le plus neceflàiretfaui-ferétd’cn auertir le Princemon pas tant pour ceftefimplc occafiô,que pour mettre en confêil Btouage. ^ptopofer au Prince vne certaine refolution que les alfiegez de Brouage auoient trouée bon-

A A aa iiiij.

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L’ HISTOIRE DE FRANCE.


fuillcc i$7 7'

nc:aflauoir de faire defeendre les meilleurs homes qui eftoient lut les nauires pour fe joindre d ceux de Brouage amp;nbsp;tous enfcmblc donner courageulêmenr à l’improuiftc dans le camp des Catholiquesiaufquels y auoit apparence que fon pourroit donner quelque plus grand cfchec Sc aquerirauantageamp; honneur pour ce qu’ils n’eftoient encores pourueuz des forces qu'ils netcceurent que long temps apres. Sembloit à aucuns que ce confciln’eftoit point a rejet« Car de ce qui eftoit fur les nauires amp;nbsp;dansBrouageîon euft peu aifément jetter dans le camp plus de deux mil hommes.-quin’cuflcnt fait peu de choie furceux qui ne pou noient ellre en plus grand nombre. Car il ny auoit à f heure la deuant que le regiment deBeauuois dcdixfept Enlêignes amp;nbsp;celluy des gardes du Roy qui eftoit de douze. Et peu d’autres compagnies. Car celluy deChemeraut eftoit fur les nauires cfquels auflî Strolfy auoit enuoié bon nôbred’har-qucbifziers. Et d’autant que le pays eft fort auâtageux amp;nbsp;fauorable pour finfanterie:lcsPro. teftansn’auoiét grande occalîon de redouter la gendarmerie Catholique quoy qu’elle ne full • gucres moindre que de mil chenaux. loint auflî que la conoiflànce qu’ikauoient des chemins amp;auenuës mieux que les Catholiques leur pouuoit donner vn grand auantage.

Lefeptiéme luihet farmée du Prince mouilla a chef de Baye, afinde recueillir plusaile-uaiiTdu”^' ment les H o m m b s amp;nbsp;choies plus necclTaires de la ville.Ioint que le vent eftoit fortpropre Pnnceà pour amener farmée de Lanlàc qui eftoit ce mefmc jour fortie de la riuiere.LeCapitainePro chcfdcBaïc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;forty de Broüage auec lôn nauire dans lequel y auoit deux cens hommesfcjoi-

* gnit le jour mefme à farinée nonobftant les canonades qui luy furéttirées à la fortie du haute l’vne defquelles rendit vnze hommes que morts que bleflez. L’armée Proteftante fe renforça auflî de quatre nauires Anglois qui ce jour mcfme eftoient arriuez à la rade.Lefquels quoy qu’is fulTcnt en marchandifc fell oient toutesfbis bien munis d’aitilleric.TclIcmentqu’ils fem-

Armée na-uaile des Catholiq. dans le per-tuis d’Antio die.

Année de Lan lac devant Broua se.

blerent propres pour fenferuir apresyauoir mis quelques harquebuziers dedans. Surquoy l’armée de Lanûc fut dcfcouuerte en mer amp;nbsp;entrer par Antioche au foir neuficme dudit mois Sc mouilla pour la nuit dans leGoullet à vne licuë de chef de Baie ou eftoit celle du Prince.H auoitlèzc bons nauires fuiuizdc deux grades pataches fâs galleres qu^l auoit laifîc des la riuic re. Poureeque à f heure que l’armée en fortit le vent eftoit bien rudcamp; mal propre pour elles. Lefquelles par ce moicn venans derriere pouuoient cftre combatuès amp;nbsp;prflés par IcsConfede-rez abandonnées de vaifleau ronds. Mais routes chofes feportoicntfi mal dececoflé:qucà ce ftefecondc venue dcLanfac,leurs nauires eftoiêt auflî peu preftsamp; difpofez pourcombatre (combien que l’on lutafleuré dcl’heure de fa venue) que l’on auoit efté à la premiere fois. Tcllemciu que cefte nuit femploia pour embarquer les hommes tant delà Rochellequc de port Neuf. Ce qui fe faifoit encores aucc difficulté; pource que le vent ne pouiioit gue-res feruir .Au lendemain fur les lept heures du matin Lanlàc qui ne vouloir que paflèr deuant leur armée pour la brauer amp;lè jetter en BroüagC5fingla droit auec vent en poupe vers Brouage amp;nbsp;mouilla à feutrée du haute hors la portée du Canomfcftant par ce moicn dcliiirédu cô-bat amp;nbsp;rencontre qu’on luy euft peu faire en paflat amp;nbsp;logé à feureté au front de farrnéc du Duc du Maync de laquelle a toutes heures il lipouuoit recueillir viures amp;nbsp;hommes a fonplaifir:

Armée du

faififlànt lors le lieu amp;nbsp;place que farmée du Prince ponuoit premièrement garder aucc toute Prince res' ‘■'^mniodîté.Celle du Prince fe tronuantlors de vint quatre nauires amp;nbsp;grand nombre de gal-d’eiïrdcuS^ lions, pataches amp;nbsp;challuppes fuiuit en mclîne heure amp;nbsp;de fort près,les nauires'de LanfaCjmôf ledit Broua- jrant en apparence auoir grand dclîr de côbarrc.Mais toutes choies y eftoient Scalloientprcf-

qu’au rebours de bien. Car il y auoit le tiers de leurs nauires qui ne lcruoientqne de monllre. Eftant aucuns mal munis d’hommes amp;nbsp;chofes les plus ncceflaircs.Lcs autres acompagnez de peu d’affeôlion amp;nbsp;volonté Si que en peu d’heure il fuftailc de juger quel eftat on pouuoit far red’vne bonne partie de cefte armée. Neantmoins le combat fut refolu amp;nbsp;ordonné de la fot-

me d’icellijy. Qui cftoii auflî toft qu’ils (croient tous arriuez en ce canal de Brouage (cequi Accidenta Ce fit cn mefiîie heure); le^ttaquer amp;nbsp;combatte auant qu’ils peuflent rcceuoir homes de leur ProtXns” année de terre. Mais côme les prières eftoient ja faites de leur collé. Et que les Catholiques mouilhoent l’ancre: le Prince Amiral de leur arméefutfi mal gouuerné qu’il fefchoüa fur vn banc delâble. Comme auflî le Vifadmiral amp;deux autres nauires des plus puilTans qui demeurèrent la aflâblez Jufques au foir qu’ils furent mis a flot. Fors vn d’iceux qui eftoit vn na-uireAnglois lequel y fut perdu l’artillerie fauue. Si que priuez par tel accidentauenu faute de la conduite des Pillotes d’executer leur deflein amp;nbsp;fuiurc de plus près leur cnnemyrratmee demeura

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LIVRE Q^V ARANTECIN Q^V I E M E. jy;

'^fmeiira la à demie liéuë des nauircs de Lanfäc jiifques au lendemain fur le midy,qiie fon fa-pfocha pluspresj’vn de l’autre amp;nbsp;lors les canonnades ne manquèrent ny defvn ny de 1 autre

L'entrée de ce Canal amp;nbsp;emboufehure du haure de brouage,cfl: fort eftroite fimeufe pour Defcriptîon Jts bacs de fables amp;nbsp;vafes qui y font de collé amp;nbsp;d’autre.De forte que l’ô n’y peut entrer ne lor- ''“'anal de par certaines marques de gaules que les mariniers du pays enfoncent fur la terre qu’ils

’Ppellentballifes.Encores yell le cours de lamer affez violent :car il ell prelfé de battures amp;nbsp;^witonné de llfle d’Olleron amp;nbsp;autres terres non lointaines. Ainfi ces deu x armées mouillerët ‘’dedans amp;nbsp;en fi peu d’efpacc,qu’il eftoit comme du tour impoflîbic d’entreprandre fvne fur f’utre qu’auec hazard d’eftre mis à la colle ou autrement alfablé fur les bancs.Ce que IcsCa-Miques ne ponuoiét tant craindre qu’eux à qui il ne reftoit de toute celle colle que bien pe-

entrée dans le haure. Laquelle leroit encores bien difamp;cille à tiouuer en telle extrémité.

cefut tenu cofeil parClermôt qui y appella lesCapitaines de l’armée,de ce qu’il elloit de •

amp;ite.Ou aucuns aiâs propofe qu’il leroit bon d’vlcr de qlques artifices de ffeu pour brufler les quot;’üiies de l’êncmy dót aucuns fe faiioiét forts : fut auilc du moicn amp;nbsp;de la façô qui fut d’êpiir ^U’tre moicnnes barques de fagots, roufines, gouldrons Si autres matières fcches amp;nbsp;ardentes ^1« auoir attachées de trailers l’vne à fautre aucc cables bons cordages en telles amp;nbsp;fi gtâ-

diftances qu’elles peulfent aifément embralïèr la proue des natures Catholiques(c hole ai-^'îpitcc que tousjüurs vn nauire tient fa piouc droit au vent contre le flot) amp;nbsp;les nager auec ^^slqucs challuppes les plus pres des nauires.Aquoy la faueur des tenebres de la nuit donne-

grand auantage.Puiseflans alfez pres mettre le feu dans ces artifices amp;nbsp;lailïer aller ces bar Wsfurvncommenccmët de flot.Lequel pource que la mer feroit balle Sc les bancs delcou-'''tts : ne fau droit à les porter Si conduire par le mitan du canal amp;nbsp;auec l’aide du vent qui

lorselloit propre à celle cntreprilè àfe melier centre les cables defdits nauiresamp;f leur donner beaucoup /d’affaires. Ce C o n s e i l trouue des meilleurs fut cefoirmcmesex-^'•léfelon qu’il auoit eÂé relblu. Et bien qu’il-n’y eull que deux des barques pleines d’arti Artifires de ^ocquifortillcnt effer-.Si ell ce qu’il y eull vne grande allarmc Si fraicur en l’armée dtLanlâc.

Ltcotnme ilny à hommetant affuréqui ne fcsbranlcjquand il furuicnt quelque nouuclleté: vfercnpour ibfurêt aflëz cfpouuêtez de ces feuz,pour fc garctir dcfquels laScitie fut cotrainte quiter ca-l’IosSc ancrcs:amp; fauallea dans le haure à la mercy d’vnc infinité de Canonnades Si forte feo- Cathoiiq. Poterie des aflicf^ezdefquels dcceuz d’vn llratagemc que leur jouèrent ceux de ce nauire qui •^fioient tout haut qu’ils fc redoient: laifferent aifément palier ce vaiffeau.Lequel igoienant là 'iteffé Si foudaineté du flot fut bien toll porté plus bas que la ville Si hors du danger de leur ^’non.Toutesfois les affiegczentreprindrent le lendemain de lebrullcr. Mais en vain; Car la Soitiefellanrbi égarnie d’hômesamp; de munition; femit à la voille amp;nbsp;faualla encores plus bas.

forte que n’y pouuâs faire autre chofe ils drefferct vne palliffade de malls,cablesSc nauires onfondrez à l’entrée du haute pour empefeher qu’elle ne repalïàlt la nuitamp; le joignit à îarméc Larainfi Clermont leur auoit mandé les prians d'y auoir l’œil fur toutes choies. Pource que ^oferoit autant de diminution des forces de leur armée laquelle îon elperoit combatte en peu ^ojours.Toiitesfois comme 11 auient fouuent que l’on rc5:oit plus de dommage de ce qu’on *^raint le moins la demeure de cenauire dans ce canaRporta depuis durant ledicge plus de dô-’’’’geauxaffiegez que de proffit: pource que du collé de celle riuiere ils ne peurent plus re^ '^îuoir aucuns viures ne rafraich ilfcment corne ils auoient parauant accoullumé.Au lendc-’’’’in ceux d’Olleron donnèrent auis par vn grand lignai de feu qui leur auoit ellé ordôné: de callcrcs, l’venuë des Galleres lefquelles pour fe joindre à leur armée,eftoift ja entrées dans le permis çhafïees yar ^sMaiimuffon, Clermont lors depefehe fix nauires,amp; douze tant barques, gallions quepa-^chesbien garnies d’harquebuziers pour leur aller au deuant. Lelquels rencontrèrent ces ^■nqGalleresfeulles venansàforcede rames prelqu’au millieu dirpertuis. Ce canal de Mau-'quot;uflbcftvn pallagebien dâgereuxpourvneinfinitédebâcsamp;làolenouueaudontilellcou pcuuis de” quot;«t il à deux lieues delongamp; vne de large failàntleparation des Illes d’Aluert Sc d’Olleron. Maumunon Seftantdonques lesvns amp;nbsp;les autres rencontrez la dedans: les galleres ne voulant attendre: nuis vogant à grande puilïànce contre vent amp;nbsp;marée; lôrtirent de ce pertuis. Duquel fellans p3rées mirent hors leurs trinquet amp;nbsp;voile latine .Si qu’en peu d’heure fellongncrent des Pro-'dlansqui louuoians d’vn borcfurîautrclcs fuiuirent jufques fur la barre qui ell la fortie de

ce

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lui nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’HISTOIRE DE FRANCE.

ce canal vers la grand mer.En fin voians qu’ils n’auoicnt pastreccu comandement defe mettre plus allant en mcriilsdcfifterent de lesfuiure dauantageSc retournèrent le loir mouillerâ l’armée apresauoir lailïe trois nauircsàla rade de MaumulTon Si au Courant d'Olleronipouref-tre tousjoursfur le chemin des Gallereslefquclles fc retirèrent au longdelacoftc d’Alucrt attendans nouuelJes de ce qui leur feroit commandé. Le jour amp;nbsp;autres luiuans, ne fe fit autre chofeicombien que ces deux armes fuflêni encores plus proches qu’au parauant.Fors vue infinité de canonnades qui furent tirées Si quelques efcarmouches des gallions amp;nbsp;patachcscha-cun àlafaueurdefonauantage. Toutesfois les Proteftans tcnoientlacampagncjdclamet amp;nbsp;alloicnt quérir les barques amp;nbsp;vieux nauires aux rades plus proches de leur camp,pour fai-re des artifices de feu par cils aux prccedens. Auoient aulfi enuoié expres à laRochelle pour en auoir quantité afin de ne donner ou prelcnter le feu en fi petitnombre de barques quclona-uoiefait au parauant.Plulîcurs jours fe confômcrent en attendâs l’execution de ces chofesqui • fc faifoient en bien petite dilligence. Et aulfi que aucuns auoient mis en auantd’acouftrercn Ibrtc deux gabarres plattes qu’ó y pourroitmettrefur chacune vn canon pourfen aider quad beibin lèroit contre les nauires des Catholiques. Qui fut neantmoins vne chofe de laquelle on ne feeut voir aucun effet.

LesGallcres ce pendant auoir reccu cômandcmét dC/fè joindre à quelque prix que ce fut:en ?ensU^Ch3 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Antioche le Dimanche matin quatorzième dudit mois. Et furccClermont

rente. depelchu au deuant quatre nauires aucc fix gallions Si pataches qui les affrontèrent entre îlflc d’Aysamp;la bouche de la Charente: dans laquelle jugeans nepouuoir lorsailèmentpalferà trauers leur armée, puifque elles clloient dcsja de fi loin defioDuertes Si pourfuiuies: entrèrent enuiron vne lieue dedans Si mouillèrent lancreà Pierre menue ou elles receiirét renfort dequelques harquebuziers auec auis de ce qu’elles auoient à faire. Les Proteftans mouillent aulfi à l’entrée de cete riuicre vne lieue près des gallercs en intention deles enfermer la dedans lèlô que le mâdoit Clcimôt.Chofe toutesfois bien difficillc eftât Le tree de ladite riuierc fi largcSc lêparéed’vn petit Ifict par le millieu.Si que les galleres poufroiêtaifémétnoncbfiat ce petit nôbre de nauires fortir de pleine mer fi on n’y failbit bô guet.Toutcsfois IcsProtefiâs demeurcrét ainfiqu’il auoitcftécômandéiamp;lelendçmain^auifercnt auoir recuillyquelques forces du gros dcfarmce,dc les aller de nuit attaquer aucc nombre de challuppes.Toutesfois Feuzartifi cefte relblution comme des autres, on n’en vit que le vent. Sur ce on prefentclefeuaux cickamp;ians «auires des Catholiques. Mais comme il fut mis amp;nbsp;conduit témérairement amp;nbsp;mal à propos weeution. auffi rcufl^l il effet contraire eftans aucunes des barques portées à la colle loin des nauires amp;nbsp;les autres deftournées par les pataches de Lanlàc qui preuoians ce que delfus, fc tenoient la nuirau large de leurs nauires.Sômequef'ordreamp; coduitedcfarméeProtellâte eftoitfipo-lire amp;nbsp;les plus grans eftoicntprefquetant diffcrensdcvolontcz Si oppinions auec telledif-crépancc d’àuis en tous les confeils: que îon en fortoitla plus part du temps fans aucunerc-Mauuaifc folution. Lcs principaux Capitaines Si plus fuffilàns en telles alfaires fc plaignoient qii’ilsef-conduite en foicntmoins efeoutez. Ceux deslfîes pouflèz d’ambition amp;nbsp;jalouficilc voulloient faire val-Proteftante loir amp;nbsp;fcmbloit qu’ils afpiralfcnt quelque preeminence amp;nbsp;autorité fur tous autres en matière deconfeildemer. Voullanstousjours quefon deferaftà leurs oppinions. Et par ainfi îvn en defpit de l’autrcjlê difpélbitde dire ce qu’il trouuoit le meilleur amp;nbsp;plus necelfairepour le fait de cefte armée: confequemment fe licentioit du deuoir que Clermont pouuoit cfperet d’eux amp;nbsp;dequoy il les prioit inftamment luy donner auis fans lequel il proteftoit tcusjoursnc voulloir rien'faire. D’autre cofté les foldatsSc mathelotsfê donnoient vue trop grande licence amp;nbsp;fur tout ceux des lflq|. Car il les falloir prcfque garder comme forfâircs vne bonne partie des mathelots du pays.Lcfquels fc dcsroboict à la premiere cómodiréamp; fc retiroient enOl-leron amp;nbsp;Aluert. Defbrteque la plus part dcsnauirc.s amp;mefmcs îAmiral demeurèrent fort mal garnis dcmathelots qi^ eftoit neâtmoinsla chofêplus neccffaire.Et difoiét pluficurs que beaucoup de cefte armée leftans accouftumez depuis fept ou huit ans, àgeufter les gains amp;nbsp;proffits de la marine par les congez qui leur auoient efté donnez Si encores fe donnaient tous les jour.s de prandre Efpagnols,Portugais,italiens, François amp;nbsp;autres ennemysdu party.-fulTét deuenuz en lieu de bons combattans par terre,gens' de mer non feulement diftoluz amp;nbsp;mal o-beiffans mais peu affcélionnez au combat fut en fvn ou en l’autre. Ce que difbicnt-ils, Epa-minondas empefehoit fur tout le plus qu’il pouuoit,quc ceux defquels il auoit à fe feruir pat terre

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terre ne fuffent longuement empefchez à courir fur mer;crainte que ie^ouft du profit amp;nbsp;d’v-»Clicence eifrenée^ne les rendiit en fin rant fu jets à eux mefinesamp;fi cflongnez du vray deuoir lt;le foldat:que fon n’en peut tirer Je fèruice nelobeifiance requife au bèfoih.Or Cela ne feft que trop veu amp;nbsp;pratiqué en celle armée. Sur ces entrefaites Clermont pria le Capitaihc'la Treille pour l’experience qu’il auoit de nager,d’entreprandre d’aller en Brouage pour 1^ 11 dir i’efiat lt;i«affiegezamp;: le principal dont ils auoient befoin. Aquoyla Treillefy eftant de lay mefinc offert aflez d’autres foisdl y entra cefte nuit mcfme rapportât Je lendemain lettres de IVIâdqca-gttpleinesd’alfeurancedu bon voulloir que petisamp;grans auoient âla defence de Ja place amp;nbsp;Httilsefperoientquefenncmy negangneroitgucreslur eüXéJVloiennantaufficequelaTreil-loauoitchargc de dire de bouchejque Ion euft mémoire de les fecourir a ce beJbin de ce qui gt;nbsp;^tirmanquoit. Et mefme de mefchCilaquellc leui fuit bien toflpottéeparJaTreilJcamp;au-ttesqu’il guida la dedans auec peyne amp;nbsp;Jiazard tqutcsiois.

Et pour autant que Ton parloir lors diueriément 'à la Rochelle fde ce qui faifoit en celle 3rméc; trouuans aucun s bien eftrange que fon n’tull; jufques à loi s combatu. E les autres ta-’t3nsoiiuertement(comme à calomnier vne multitude ne veut ny preuue ny tefmoin)Jes prin - Rochelle cô ^■pauxdi’icelle ou de lafeheté ou de certaine pràtiqiie'fecrette fans toutesfois aucune apparë- «te

Prince voiant queTh.-nneur de la NobJeilê quielloit en cellearméejeftoit princippalle- „rnedrifa ■ttetpeualTez refpeélé'par ce peuple qui luy imputoit la faute de tout ce qiii Ictoit fait jufques uoir com datsjcnuoia Monguion Baron de Montendre vers Clermont. Lequel arriué alarmée fit phinte publique des bruits amp;.murmures que aucuns mal apris amp;nbsp;lêditieux,failoienr courir à

Rochelle au grand deshonneur des Gcntilshômes Sc principaux Capitaines de l’armée que ^ondifoitauoir empefehé le combat. Priant à celle fin de la part du Prince, Clermont amp;: àu-’'îsSeigneurs amp;nbsp;Capitairieslaprefens,d’auilêrfily auoit moien decôbatreau plufloll: pour ^itcceûèr amp;nbsp;efuanoiiyr toutes ces mcfdifenccs amp;nbsp;finillrcs oppinions.-delqueJles toutesfois les ?«nsdebienn’ignoroient pointccqui en pouuoitellre.Oreftoicntcescalônies pJusgr âdes neTô pourroit peM(er,auec vne indilcreiiô amp;nbsp;infolence qui croilïoit de jour à autre entre femmes mefines. Ce pendantlc Cheuallier de MonJuc, aiant receu commandement de le j Ggjjj, joindre auec les Galleres a farmée: amp;nbsp;lequel pour cell eflFet auoit mis de grandes forces dans tes le jcig édites Galleres;lôrtit de la Charente les plus couuertement qu’il luy fut polfibJe enuiron vne ^'cutcauant jour feziéme jour dudit mots.Il ne pouuoit efpier ne fouhaiter temps plus prop’s pour executer Ion entreprinlé. Tant à caulc du calme amp;nbsp;bonace.* que de la mer qui eftoit enfon plein. Car cclloit lors la failôn des plus grandes marées de Tannée. Defortgt;que paflas P^rdelTus les bacs Se batu res fur lefquels y auoit à Ihcure allez deaujlàns élire contraintes de iuiiirelecanalamp;conlequemmentpalferatrauers les nauires Protcllans: elles le joignirent en peu d’heure à leur armée; à la telle de laquelle elles mouillerêt apres auoir lâlué les Protellâs d’une longue brauade de canonnades. A lors Clermont voiant ce qu’il auoit le plus douté sfftrèaucnu. Et auoir mis cell affaire en deliberation de conlêil, relôJut de combattre au preier flot qui lèroit fur le midy. Choie qui fut lors jugée mal conceuë par auenns.

Et fembloit qu’il y allait plus de defcfpoir que d’autre chofe . Car il n'y auoit homme lt;lui ne peut aifement juger que veu lanaturedu canal (dans lequel les vns amp;nbsp;les autres ef ’ofentàfancre;) amp;nbsp;ledefaut du vent par lequel les nauires apresqu’ils auroient Jeué l’ancre,le roient feulement menez amp;nbsp;conduits à J’apetit du flot amp;nbsp;courant lâns fe pouuoir autrement ma nier: ne combatiffent diredement contre eux auec tout auantage. Auflî qu’il lèmbJoit bien ndiculçqueaians depuis fept jours différé ce combat en plus grand auantage: fy voulloirà P’cfcnt bazarder quelennemy felloit d’heure à autre fortifié enlleur prcfêce,amp; auoit mef ’’’ï fraîchement receu les galleres qui elloit la plus grande force dont il le peut prcualJoir en nbsp;nbsp;nbsp;Jeuilét

’cllcfaifon.AulTi lors de ce confeil aucuns des plus experimentezCapitaines,conoilïâns corn combatte à l’fen le lieu amp;nbsp;la faifon failbient la partie inegalle.tant fen faut qu’i^j approuuaflènt vn tel auis Ju au côtrairc ils culfent volontiers conlêillé de faire retirer vn peu leur armée au large à vne laite pcr«Jc “tue feulement: Afin de n’ellre contraints venant Je calme comme il ne tarda guercs: de fex-pofer à la mercy des Galleres.Lefquelles fi proches de leur armée amp;nbsp;tousjours à la faneur des nauires,ne faudroient de donner beaucoup d’affàires.Laquclle oppinion combien que fylTuë monftra ce mcfme jour qu’elle elloit des meilleures, ils ne voulJoient neantmoins mettre en crainte d’ellre taxezf côme les calônies n’elloiét que trop ordinaires parmy celle armée)

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L’ H I S T O I R E DE FRANCE.

ou de pufilanimité amp;c.oüardiîc ou de quelque autre mauuaife pratique. Toutcsfois ceux h fe teurent lors qu’ils deuoient parler plus hardiment.Aufquelson mit deuant lesyciix ce que le Roy Perles de Mâcedoine,reprocha à îvn de fes Capitaines amp;CôlcilIcrs apres qu’il eut efté delFaitpaf PaulusÆmilius General dcl’armcc Romame.Qu’ils neconoiflojétlctcmpsamp;les occalins dcparler, Eftant donc furlemidy luruenu lecalme:Clermôtperfeucrantcnccqui auoit elle refolu le matin;difpolc fes nauires p our le combat amp;nbsp;tous mirent l’ancre à picq,fei' fâs en tous leurs vailïcaux les prières accouftumées. Surquoy les Catholiques ne pouuoiét juger que contre tant,de difficuJtcz l’on dtlîraft les aller combattrc:au contraire cftimoient qu’on le voufift retirer plus loin à caulê de leurs GalIercs.Lclquelles à l’inftant mefme conimen Batcrie des dc l^luër d’vne infinirede Canonnades l’Amiral amp;nbsp;Vif-amiral de l’armée'. Voireaucc Gaiietcs. tel hcur amp;nbsp;fi àpropos,qu’il nclc perdoit aucun coup amp;nbsp;principallementdansîAmiraloucn peu d’heure ils coupperent vetgues, rompirent le pont amp;nbsp;lices de la poupe, abattirent le Pa-^illon.'amp;aucc vn millierd’cfclats,tüerent amp;blccerent tant d’hemmes quedemeuransCler* mot 6c quelques autres en petit nôbrc fur le tillac du nauire.Tout le relie fut côtraintpoureui ter la furie desCanônadesjde deft élire fur le left enfôs de calletfors ceux qui non gucresplus hardis que bien auifc2,fe pendoient aux Aubans du collcoppofitedelabattcricamp;autresqui fe jettoient dans les Chaluppes amarrées le long du bord.De forte que ceftoit vn piteux fpec-tacle de voir ce pourc nauire fi furieufemcnt battu‘lâns aucun moien de Iciccuurir ny fepou-uoir défendre ny retirer. Car il ny auoit point de vêt qui le peut gouuerner:ne aucun autrede l’armée qu’il ne full apres auoir leué fancre, porté par le courant ou fur les bancs 8( dangers ou fur les nauires Catholiques.Tellement qu’il luy falloir par necelfué demeurer' ainlî coiU' me butte expolée à la mercy dcfdites Gallcres.il cil vray que le defaut qui fe fit dc nefaideren celle neceflité d’vn fi grand nombre dc pieces qui elloicnt dans le nauire; monllra alfez pouuantement dcpluficurs. MclmcdesGanonicrs qui ne fclloicnt jamais comme ils firent ainfi prefumetj trouucz en telles affaires. Toutesfois la faute venoitalTcz d’ailleurs amp;nbsp;pas en celaparticulierc. Cetinconuenient auec feffroy queles Catheliqucspouuoicntvoir à fœilj incitoit tous/ours les Galleresà fapprocher de fi prez qu'il ne rclloit que joindre bord à bord: fécondées d’vn bon nombre de pataches amp;: gallions pour les lôullenir;3ucnâtquclcs Protcflans qui eftoient en plus grand ncmbre;fc feuffent tournez cotre lefditesgallercscômc îon pouuoit faireaifemenr,fi chacun eull eu le courage requis. Or pourcc que IcPrinceamp;la Armee Pro nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Amiral amp;nbsp;Vif amiral dc 1 armée: elloicnt mouillez fort pres l’vn dc l’autre, amp;nbsp;tous

mauuaiAcf dcux com^cftans àla premiere pointe expolez a toutes lesCanonadesaiiiquelies 1 vnlcruo» dTsGaUcrcs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’autre.De forte que aucun coup n’elloit tiré en vain:.Si que ceux de laFlorilftâc

aiâs opinio qu’ils empcfchoiét de ce collé que l'Amiral ne fe peut lêruir dc fon artillcrieiaui-ferenr de Icucr l’ancre amp;nbsp;le mettre plus au large. Ce que voulans faire le peu de vent qu’il amp;i-lüitamp;: lequel efloit encores du tout contraire,auec la violence du flot, porta ledit Nauirefui vnbanca droite de la telle de leur armée ou il demeura fi long temps allàblé que les Gallerts curent loifir de fapprocher amp;nbsp;battre à leur plaifir auec grand perte de ceux de dcdâs.Lcfquels fe voians en telle extrémité amp;nbsp;que toutJelccours que leurs frères leur pouuoiét donner feroit bien petit: aians difpole quelques pieces fur la pouppc tircrentforcc Canonnades fur les Gal-lercs qui efloite ja fort prez.L’vne defquelles donna fur la Royalle:laquelle ciant arrière apres auoir donné fa volée demeura vn long temps fur vn bac ou luy Icruit biê d’ellre fccouruc deS pataches.Iointauffiqucla mer montoitqui la garentitdece danger. Toutesfois Icurfuricco-mcnçalors à falennrvn petit amp;nbsp;cclfer leur batterie ài’hcuie que fils l’eulïcnt continué vne heure dauantage celloit fait dc ces deux nauires principallemcnt: qui ncpouuoicnt plus fub-fifier pour auoir porté tout le faix. Car quand aux aiiircs,il lèmbloit propremêt qu’ils gardai-fent les gages amp;nbsp;qu’ils ne fulîcnt que fpcâateurs dc fi piteux cuenement. Tant les auoit 1 incommodité amp;nbsp;deiauâtage ^c toutes choies aucc l’efpouuantement amp;nbsp;confufion gcncrallcjpri-Rctraittede nouuoir monllrer quelque aéle de deuoir amp;nbsp;vertu en celle neceff-té.Sut le loirl’armec Ptoteftans. Protellante auoir receu telle perte amp;nbsp;dommage de ces cinq Gallcrc,sdelquclles toutcsrois les

Confederez amp;nbsp;principallcment les infulaires nefailôient parauant aucun eftat; ( pourcc que aifémeniamp; parfurprifeilsenauoient aux precedens troubles pris deux d’icclles: l’vne enl^ Charente l’an mil cinq cens lôixante dix amp;nbsp;l’autre de nuit deyant l’Ifle de Ré en l’an mil cin'î cens foixante douzejle retira de ce canal à vnç lieue au large lèulcment.Ou clic demeura tuv-

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LIVRE Q^V A R A N T E C l N Q^V I E zM E. ^7?.

'■‘anuidbien pourc amp;c defolce pour vn tel accident. U y auoit aflèz bon nombre de bleflTez ^“Lurent lanuid portez à la Rochelle.Qucd aux morts il nepouuoit éftre que de trete hô-quot;’^Sjcntre lefquclz y auoit quelques Gcntilz hommes amp;Capitaines,mefmcment le jeune Va

Catholique dePoitou Gentilhomc feruant amp;nbsp;deux pages du Prince.Ce jeune,mais ver •'•«flx Gentilhomme,mourant d’vnecanonade qui luy auoit emporté les deu^ cuifTes, bien 1^'il print la mort en gré:fiprotefta il toutesfoisdcuant que rendre l’efprit qu’il ne mouroit pour la Religion amp;nbsp;qu'il eftoitbô Chreftien Catholique.Mais feulement pourlefêruicedu ^tince.Or la veuë des morts amp;bleflez cfmouuât de tât plus le populaire fut caufe de plusigrâ-’^^plainte amp;nbsp;murmure que jamais; jufqucs à taxer aucuns des principaux de l'armée d’auoir ^quot;'intelligence aucc les Catholiques.Enquoy faudace d’^aucuns fut telle, qu’on vit aflèz toft combien ceft chofè aiféc d’eftre calomnié d’vn peuple.Voire de plus dâgereüfè côfcquccc en 'quot;c ville pour le defaut que fait le magillrat de veger les injures faites à quelque perfône fôjt l'aimcc. Wiqueoupriuée. Le lendemain farmée pofafancté deuant îlflcd’Ais. En laquelle fur le • 'oirarriua lePrincqbiê fafché de ce qui efloit arriuéamp; voir les plus grâs nauircs en tel eftat amp;nbsp;quot;''linesf Amiral qu’ils ne pouuoiétfaireferuicefâs eftre radoubez.Ce qui nefepourroitfài-''litoR nefiaifemét qu’ileftoit rcquis.Toutesfois ne dcfefperât de pouuoirmcttrefusenpeu '^joiirstous les vaiffeaux: afTuroiteeux qu’il conoifîèit les plus découragez par tous les quot;loiens qu’il peut: leur remonftrant quecefloir petite perte que tout ce qui c’cRoit pafle amp;nbsp;'iquot;in’cttoitaucnu que pour l’occafîon de deux ou trois heures de calme amp;nbsp;non pas par vne P'udcnce amp;nbsp;vertu particuliere de leurs ennemis. Ceux de la Rochelle enuoierét auffi ce mefi 'quot;'jour,deux dcs^plusfignallczdela ville qui furent de nauireen nauire pour .voir comme 'quot;ntcschofcs ^y portoient, 8gt;i pour prier ceux qui eftoiêtdefTus d’auoir cou rage. Auec afleu-'’quot;cc d’eftre promptement affiftez de leur part de toutes chofes neccffaires amp;nbsp;pour les hom-'quot;'s8k pour les natures. Surquoyle Prince fçaehant affez, combien la retraitte defatfnéc Poutroit refroidir les affiegez de Broüage qui auoieni veu à fœil 'tout ce qui feni cftoit paflé '^'libéra premier que r«ourner àla Rochellcobuier à ce qui feu pouuoit enfuiurc.D’autanc quot;’'lineque ceux de Broüage aiioient tousjours dit que la principallc defence de la place de-P'otloit de tannée de mer.Laquelle venant à manquer le poure ordre qui y auoit efté mis des ^'ominenccmcnt: ne permettoit qu’ellepeuft longuementlubfifter. A ceftecaufe ilenuoia quot;'jour mcfme dans Broüage le Capitaine la Treille aucc lettres à Manducage pourfauertir vaenbroua •i'ne perdre courage pour ce qui eftoit auenu.Et que la rettraitte de tarmée ne feftoit faite à ^Wcd’Ais quepour faccommoder Sc reparer de quelque petit dommage receu à l’occafion ’i'sGalletes.Mais que dans quatre ou cinq jours il la reuerroit deuât celle de l’enftmy pour ^quot;irctoutlcdeuoir qu’on pourroit fouhaitter. Ce que la Treille exécuta rapportant bonne ^Iponce qu’ils ne mâqueroiét de deuoir,pourucu qu’on leur tint promeflc.Deux jours apres la trouppe des vaiffeaux Proteftâs arriua à la rade de chef de Baye.Car elle ne fc pouuoit plus ’l'flotsreconoitrepour armée chacun le desbâdâtôc demeuras la plus part des natures vuides ®^;dcfgarnis.Voire que les autre équipez aux defpcsdes particuliersamp;non de la Caufe couru- Armée des quot;ntbientoften mer felon leurs congez pour leur proffit particulier. Et auffi toft les plaintes c^efd^bsyc ^diuifions furent telles en la ville : entre le Populaire amp;nbsp;la Nobleffe mcfmement que cefloit rompue, '’quot;eguerre plus dangereufe que celle de dchors.Sans y oublier les principaux del’arméc.Car l'peuple ne pouuoit taire le mefeontentemét receu du progrez de toute l’entreprifê comme ^oiis voiez que chacun veut prandre part à îhetireux fuccez d’vn beau fait. Mais les Chefs Portentfouucntfeulsda faute d’vn malheureux cuenement.Mefmes la plus part de ceux d’Ol

comme plus voifîns du mal: ne tardèrent gtieresà prandre j^rtyauec les Catholiques leronferen ^moiennantqiielquefóme de deniers: firent leur appointement amp;receurcntqucIquesCa- Lan-P'taines amp;nbsp;Commiffaires de Lanfàc le Dimanche enfuiuant.Qui fut vn grand bien à farmée naualle defdits Catholiques pour les viures amp;nbsp;grandes commoditez qu’ils en retiroient tous ^'qoiirs. Car ladite Iflc eft grande de fix à fèpt lieues amp;nbsp;pres de d*ix de large: fertille à mer- pVsjcâ’oilc ^‘cilles en tou t ce qui fc peut fbuhaitner pour la vie humainc.Les habitas auoüoient tousjours ro«-qu’ils ne fe pourroient defédre d’eux mcfmes: qu’ils ne fuffènt fujets d’eftre emportez par fvn '^'sdeux qui dcmeurcroitle plus fort par la mer. Car îlflenefè pouuoit lors défendre qu’-’U'c grâd nombre d’hômes d’autât qu’il y a vne infinité de defcctcs. Auffi que peu.de jours au P»uuant,les forts amp;nbsp;places de retraitte de f Ifle,auoicnt efté par commandement du Prince de

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1; HISTOIRE DE FRANCE.


Renfort des ifuiflcs au fiege de Btoiiage.


Mortd’Ef chillez.


molisamp;,abatu2 .,. Davantage la plus part des habitans fait profeffion de la Religion Catholi-que,amp; les autres efioient piour lors comme j’ay dit:fi peu afiedtiôncz au party Protefiant;Qi:e îonne pouuoit efperer grande aydeenvn befôin . Atnfifut perdue l'Ifle d’Ollercn pour les Confederez.

SurceleRoyarriucàPoitiers,enuoienouuellesfbrces au fiege deBrouage. Entr’autres les Suifles qui y arriuerent peu de jours apres.Or bien qu’il vift les affaires des Proteftansaller au déclin vers la Rochelle. Si cft-ce que pour la pitié de fon peuple qui fc mangeoit a la continue de ces guerres: il inclinoit fort à la Paix. Voire que pour cell effet il enuoiace inefmc jour à laRochelle fauf conduit pour les Députez: afin de fe irouuerau plullolt au pour-parlé amp;nbsp;négociation de ladite paix encommencée.

Apres la retraitte de l'armée Naualle, les Catholiques reflerrans de plus près les aflSegez: d.elibercrcnt fur toutes chefes delcui trancher fi bien le chemin du collé de la Rochelkjqu’-ilsn’en peulTcnt avoir nouvelles ne fecours. Et confiderans que à cell effet feruoient de bien peu les côpagnics- qui clloiêt logées dâs le bourg de Moaile dillantd’vnc lieue duditBroiia-ge: commencèrent de faire vn fort fur le bord de la Riuiere vis à vis de la ville: duquel eut la charge d’Efchillez Gcntilhômc du pays qui auoit quitté le partydes Protellans depuis quelques années. Mais comme il n’elloit encores en defence: les afliegez n’ignoransde quelleim portance cela leur elloit;lôrtirent enuirondeux heures devant jour le vint deuxième dudit moisamp; pafTansla Riuiercauec nombre deChalluppes, chargèrent à limprouilleceuxdu fort defqucls ils tuerent bon nombre amp;nbsp;mefmes Efchiicz qui demeura fur la place: fe retirans lesaffîegez avec vn des drapeaux qu’ils emportèrent apres qu’ils eurentmis le relie des Catholiques «ji routte hors du fort: auquel toutesfois le Duc enuoia nouvelles forces amp;nbsp;Chc-meraudpûur y commander. D’autre collé les Catholiques faifoient tcusjoursleursappto-


ches avec mcrueilleux artifice amp;: dilligencc. Puis avoir difpofé diuerfes batteries les vnesen telle les autres en flanc.- commencèrent de battre le pas du Loup:quiefl vn endroit des plus foiblesde la ville amp;nbsp;ainfi appellé pource queau commencement lesjoupsy palfoicntamp;cille-mcnt.La nuit touresfois ce lieu fut aifement fortifié d’vn petit rauelin: pourcequeccft marais amp;nbsp;terre fort graffe De forte que pour y entrer il conuenoit aux afliegcans paffer par dedâsfeau dont il eftoit de tous collez environné,qui le rendit de tant plus degrade defence Sidißcil-le accez. Tellement que les Catholiques ne fy peurent loger.-ils bâtirent donc ce petitrauelin M.: ouplullollpctitcmothedupasduLoupdecinqccnscoupsdecanon,dcpuisvncheurejuf-quesàcinqdufoir. Et le vint quatrième dudit mois fe prefcntansdefurielefeirentquitet à ceux qiJH'auoient en garde: toutesfois ilsfurcnt contraints l’abandonner aufîi toll qu’ilsfu rent entrez:au moié du prompt fecours de leurs compagnons.Lcfquels apres la perte de quelques vus fc retirèrent ramenansManducage bleccparvn,des fiensd’vne harquebiizadeàla jambe. Le lédcmain fur le foir le Prince fit embarquer entre la pointe de Coreilles Angou Moiens d’en ' uoiec le cours aux alTiegez.


Furieufe ba terieaupas du Loup.


Sccoun en tre dans Biouàgc-


lin pres ùj Rochelle: le fccours ordonne pour Broiiage qui eftoit d’enuiron deux cens hat-quebuziers conduits par les Capitaines d’Efrazes, Chardon amp;nbsp;Villencufuc. Lcfqucls arec fept Challupcs furent en peu d’heure portez à terre entre la bouche de la Charente amp;nbsp;le haurcdeBrouage,cnuiron my chemin de fvn amp;dç l’autre. Le capitaine la Treille pour la co-noiflance qu’il auoit du chemin qui cfttorti)amp; difficillc à tenir: ores que ce full en plein jour, les güidoit. Or portoit chafque foldar en vn petit facjcnuiron la pcfânteur de quinzé livres aflàuoir trente galle tes de bifeuit fix liurcs de poupre amp;nbsp;quelques h rafles de mefthe.lls netrouucrentbond’auertir ceux de Broiiagc dcîheurede leur venue: Crainte quecclluy qu’ils cnuüicroient à cefte fitijcftant pris de l’ennemy ne rompift leur entreprilêamp; confequcin-mentnecaufaft leurruynquot;? amp;routte totalle: pourcequ’cftansdefcouuertsilnclciirreftoit aucun lieu de fêurettc ne Me retraiteaiâs : la Riuicre de la Charéte à doz bordée d’vnamp; d’au tre cofté.Toutesfois cela leur porta grâd domagc.Car eftas arriuez fur le bord de laRiuicrede Brouag epeu parauâtlc jdfcnils furet pluftoft defcouuerts amp;nbsp;chargez de ceux qui eftoict dâs le fort Catholique dont cy defius eft parlciqueapperccuz Se fccouruz de ceux deErouage: lefquels quoy qu’ils entécliflct l’alarme ne pouuoicnt pourtant du commencement jugerque ce pouuoit eftre leftimans quccefuflènt ruzesSc algarades accouftumées que ceux qui ef-toient en garde de ce cofté leur donnoient fouuent.En fin ceux qui eftoient fur lesnauiiesÄ barques que fon auoit armées dans ledit haute pour empefeher le retour de la Sertie aiansre-


conneu


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LIVRE CtV ARANTECIN Q^V I E M E. j8o.

conneii Oll entendu aucuns de leurs amysamp; connoiflàns: leurfurentaii dcuant aucc quelques Challuppes Sc batteaux,fur lefquels ces gens pour eftre de fy pres tallonncz amp;nbsp;poutfui-nisdes Catholiques j fe jettcrenten tel defordre amp;nbsp;confufion, que beaucoup perdirent leurs 3rniesamp;la plus grand part les viuresamp;munitious, dont ils eftoyent chargez. Si bien que dü nombre ordonné il ne peut entrer dans Broüage que lépt vints hommes pour le plus: le fsfte citant ou mort ou pris. Et entr’-autres y demeurèrent prifonniers Defrazes SeCharden demourez à la retraitte. ToutesfoiscelacouftaalTez cheraux Catholiques qui y perdirent lt;lcbons hommes amp;nbsp;melmes Chemeraut qui y fut tué. Celle perte aduint aux Proteftans, principalcmét pourcequ’àlheure de leur arriuée la mer eftoit baflé amp;nbsp;le Riuage de la Riuic-^tconfequemmcnt,fi mol Sc vafeux que l’on y entroit jufques fur le genouil: en forte qu’aiâs * ^Ennemien queue il eft facille à penfer que le defordre ne pouuoit cftre que trcfgrand amp;nbsp;mal âilcàfembarquer.cnire les Proteftans ôc fort auentageux aux Catholiques. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Armée Na

Novs auonsdit cydclfus corne l’Armée naualle des Confederez feftoit en peu de jours nbsp;nbsp;nbsp;des

toute rompue amp;nbsp;desbandcc : nereftans à la rade de Chef de Baye outre quatre moyens Naui- Pioteftan» t« que le Prince amp;nbsp;la Floriflantc. Le premier ne pouuoit eftre mis cnlcurcté dans la Rochelle comme trop profondicr : ne le vouloyent aufli laifter à Chef de Baye vuide d’hommes etîinted’inuiter par la les Catholiques que Ion fçauoit allez faire partie d’aller en brief vilî-tetcefteRade, aie prandre amp;enleuer du premier temps. Quand a l’autre le Capitaine Aranda qui il appartenoif, voyant le peu d’apparence qu’il y auoit de redreftér celle Armée amp;nbsp;lopauure ordre voire pluftoft confufion qui eftoit en tous leurs delfeins: délibéra lâns plus Apporter tant de frais, îenuoyeren mer amp;nbsp;chercher lés auentures pluftoft que la laifter au Lazard d’cltre pris en vne Rade. Ce que craignant aufli le Vicomte de Rohan,fit retirer par-tæûcîartillcrie qu’il auoit fait mettre dans lé Prince. De forte qu’il fut prelque du tout de-W: mais encores plus habandonné d’hommes. Somme qu’On voioit par tout telle con-Lfion,qu’il fcmbloit que par vn leeret jugement de Dieu, la plus part d’eux fuflént frappez i’Année de-’âtftourdiflement en toutes leurs affaires,mns pouuoir obuier à la grande honte qui auint peu

A mil a! de

pniédc

^pres. Pendant ncantmoinsque les grans amp;nbsp;plus forts Nauires fe delarmoyent amp;nbsp;desban- Aiuilciic. lt;loyent qui ça qui là : les Rochellois auilercnt d’êtrctenir amp;nbsp;Ibudoycr pour vn mois trois moi-

Nauires: quinepouuoyent touresfois leruir d’aucune chofe àtelbefoin . Au contraire hitvne defpence aufli inutille, que le Confei! en auoit elle donné mal a propos. Si que tcu-

lesentreprilês qui fe lâifoyept ou pou r fccourir Broüage ou pour garder la Rade de la Ro-fhelle tournoyent à néant. Voyre n’eftoit pasàdcmy (onceues que les Catholiques n’en LlTent informez : Encores parmy tant de diuifions amp;nbsp;dcfaftres fur defaftres : C^x de l’ille quoy que le peril les enuironnaft de tous collez : marchandoyent pour fexempter de

Lîfiiifon.Combien que ce qu’ils auoient de forces extraordinaires confiftoit principallcmêt ^ipeiitnombte de Soldats d’eilofre^comme deceiix de la Garde du Prince qui y auoycnt e-fteenuoyez peu de jours atiparauant. Et le pis hir,que aucuns leur prefterent l’oreille contre tousauoient trouué par experience ti es veritable qu’ils ne fe pouuoient contiegarder que par forces amp;nbsp;trouppes iotaines.

Les Catholiques cependant faprocherent pié à piépourgangner le coin du baftion: Sc fef-futçoient decôbler àforce de fafcines,facs de fable amp;nbsp;autres choies qu’ils jettoient tou s jours ‘^euanteux,fon foflc.Ce qui leur eftoit de tant plus facilleö«: loimidablcaux aflîegez.'que le-en ceft endroit fort eftroitSe peu profond. Qui leur donna grande entiée pour

Reloger dans ledit baftion,duquel confequément ils craignoient d’eftre grandement incômo-^ez.Pour aquoy obuier lesaffiegez auilcrent de le retrancher par 1^dedans, depuis le pas du Lîupjulqiiesenuivon la moitié de la Courtine amp;nbsp;repart tirant vers la porte. Dauantage feftâs Cathoh-Lsaflîegeans logez au bout de la Contrefearpe au coin du baftion fufdltidrefterent vn grand Lauallier à l'oppofite du Rauelin deuât la porte:Sur lequel ils logèrent cinq pieces de Canon '^ïfquelles come atifli de leurs autres batteries, ils tirerét vne infinie de canonades pour enle-

ce petit rauclin.Mais les aflîegez le lêparoiét amp;nbsp;releuoient les ruines d’iceluy en extreme ^illigenceifailâns quelques forties pour aucc gouldrons amp;nbsp;autres feiiz artifficiels,brufler ce Lsuallierqu’ils jugeoient chofe fort facille,eftât compofo de pippes,barfiques,fafçincs amp;nbsp;au-^i^^sgroflcs pieces de boys ailées à prandrcfeu.Mais le Duc qui y auoit bien pouruciuy faifoit Lngnçufegardeamp;fauançoittousjüurs piéà piépour combler le tofle'. b’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;; e - ; ; b

iijb.inL; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;IbBbb

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Aoufi, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’ HISTOIRE DEFRANCE.

D’ A I L L H V R s LanGc eftoit allez adueity du panure cHat des aflaircs Proteftantcs:mef' mes auoit tous les jours deux Gallcrcs en Sentinelle à ITfle d’Aix qui pouuoient vcoirà îceil tout ce qui fe pafloitjalloit Sc venoit a la Rade de Chef de Baye. Parquoy eftant bienaduet' ty qu’il y failôit bon : feitt entreprife d’enleuer lesNauires quiy reftoyent. De forte que le leudy matin premier Aouft on defcouurit vers Pille d’Aix les cinq Gallcrcs, huit Nauires Lain^c quelque nombre de Pataches. Les Gallcrcs fauançans les premieres à caulè du calme fu-chctde nbsp;nbsp;rent en peu d’heure à Chef de Baye.Ou riz attaquèrent le Prince à grands coups de Canon

Baye nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f-jm le perccrcnt à Peau par trois end roi dis. 11 n’y auoit comme point d’hommes de

dans amp;nbsp;melines peu de Mathelots: partant ceux qui cftoyent dedans fcfauuctcntlesvnsen la , nbsp;nbsp;Challuppe du bord les aunes fc jetterent en Peau amp;nbsp;trauerferent à la nagea lapoiâe de Chef

de Baye qui n’eftoirguercs plus loin que d’vn demy quart de licuë fors trois ou quatre lef quels emportez des Canonnades furent apres jettez pour pafturc aux poilfons. Il y auoit • lors en la Rade trois moyens Nauires n’on gueres mieux garnis que l’Amiral. Lefquelsne pouuoyent faire gtande choie à caulè de la bonace amp;nbsp;du calme qui ne leur permettoit tirer prolfit de leurs voyles : mal percez au relie pour faire jouer les auirons, A caulè dcqiioy ils lè firent ( partie aucc fi peu de vent qu’il faifoit : partye auec les Challuppcs qui les tou-oyent) porterai! plus près de terre ou ils fclchoücrent. Tellement que les Callcresn’ayans affaire qu’au Prince duquel mefmcs elles voyoient les hommes fejetter en Peau? finuellncnt de tous collez. Et Pauoir abordé auccvncmoyenne Barque fefforcerentdelemettreau pour Pemmencr. Mais voyans qu’il couloiten fonds mirent le feu dedans duquel il fut en peu d’heure confomme jufques au raz de Peau , Il y auoit encores lots dedans dix pieces de bonne Artillerie Icfquelles peu de jours apres furent fauuces de baffe mer. ToU' tcsfoisic feules auoit tellement cndommiagées qu’elles ne pouuoyent pluslèruir qu’àles mettre à la fonte. Celle honteulè perte rcccuëli près d’vne telle ville amp;nbsp;à la veuè de tant d’hommesqui cnelloyentfpcélatcurs de delîus les Tours, les muraillcsamp; la colle qui en clloit toute couuerte n’aduint foule pour ce jour. Mais continuait les premiers arres de leur mal-heur ( arriué aux deux principaux Nauires de leur Armée qui furent cfchoticz fiir les bancs dcBrouage lors qu’ils penfoyent aller au combat : )il falloir ai ffi que la Flotiffantc accompagnall ce mefine jour fon Amiral en mcfmc dcfallrefinonfemblablc à tout le moins auffi dommageable amp;nbsp;honteux pour les Protcllans. Ç)r auoit des le matin la Florifiànte le-uéfancrc de la Rade de Chef de Baye pour faire Ibn voyage en mer: amp;nbsp;n’attendoit que le Capitaine amp;nbsp;quelques vus de fequipage qui cftoyent encores à la Rochelle pour quelques affaires. Cependant aduint auec ce quedeffu, que lovent luy tourna contraire fur-lemidy comme il penfoit mettre à la voyle . De forte qu’eftant La Floriftânte le trauers de Saind Martin de Ré fut en brief ai oftée des Gallcrcs mefmemcnt de celle à laquelle commandoit le Capitaine Normand de la Nonete auquel ceux de dedans qui n’eftoyent plus de trente hommes voyans qu’ils ne pouuoyent gangner terre de cofté n’y d’autre, fo rendirent à laprc-LaFloiiflan miercCanonnade . Etau mefmeinftant prindrentauftî vnautreNauiredePArmée. Etfu-« prue. prefque tous les hommes de fvn amp;nbsp;dePautre mis aux fers pour tirer aux, Gallcrcs deux defqueî'cs menèrent la Floriftànte deuant Broüage comme pour trophée de leur viâoirc. Ou depuis feft perdue. Puis au lendemain des la poinéledu jour les Nauires Catholiques mouillèrent à la Rade de Chef de Baye amp;nbsp;les trois Galleres au plus près de la poinélc de Cou rcillcs. OuPvne d’icelles en ligne de derifion pendit aux deux bouts de fon anteneles pauillons de l’Amiral amp;nbsp;Vif-Amiral auec grand ligne de joycamp;d’allegreffe. Sur le midy les Rochcllois menèrent quelques Canons amp;nbsp;longues Coulleurines lur les deux poindes dcfquclles, mcfmes de c^lc de Coureillcs furent tirez quelques coups contre les Galleres. Mais en vain pourcc qu’elles fe retirèrent au gros de leur Armée deuant Broüage auec faliics amp;nbsp;autres lignes de joye couftiimiers en tels cas Lanlac mefme ne pouuant affez exprimer le plaifir qu’il en auoit écfenlbloit qu’il fofentift affez vengé des moqueries amp;nbsp;derifions qu’il

Confeil amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;patauant receuz des Rochellois.

rcfolution Sur CCS ciitrcfaittes les alïlcgez voians que les viiires amp;nbsp;munitions de Broüagefen alloient affieoérde nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;focouts quelque promeftè qu’é lift le Prince Pon en pouuoit bien peu efpercr:

Louage.^ Veu que PAtméc Naualle eftoit deffaitte de tous points:delibcrerent coucher comme Pon dit

du relie a tout hazard.Parquoy fur le midy troiziéme dudit mois fcftâs affcmblez au logis de Manducage

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livre a R a N T E C ï N Q^V I E M E 381.

Mîiiducage detenu au lidà caufedefa blefllire: les Gentik-hommes amp;nbsp;Capitaines de la Garnifon; fut propofe que tout le fecoursquifepouuoit attendre en vne extreme neceflîté «ftoit h vertu amp;nbsp;le bon courage, vnique remede à fc retirer auec honneur de plus grandes af-fiircsà danglers qui couftumierementarriuent au faid des Armes ; Etouils le pouuoycnt ''coyrores reduids. Tellement que contre vne fi grande tentation que leur pouUoit preien-to ou la force ou la mau uaife volonté de l’ennemy, oude dc’èfpoir deiccours promis: on ■lîconnoilïôit autre neplus alTeuré moyen amp;nbsp;faueur,qu’vne braue amp;nbsp;hardie refolutionde ^îllcrchercher la dehors, fans plus longuement languirlbus l'efperance d’vn vain fccours: lequel pendant que l’on fattendroit, ils pouuoyent tonfiderer comme ils faprcûoyent à vne plus cruelle Guerre, que la faim, lafoifSc difetcdes chofesplus necellâires leur liiireroit fupeu de jours. Cependant leurs viuresSc munitions déclinent fort : le nombre de leurs liommcsiâcourcifi: amp;nbsp;leurs aduerfaires le multiplient tous les jours. Que pouuons nous lt;loncdifoitSeré, efpcrcr autre chofeeftans comme ils pouuoyent vcoyrcuidemmchcdeRitu-« îzdefecours humain: finon quefinallement la faim amp;nbsp;toutes autres neccflitez nous cembat-•rotplusalprcmcnt que noz cnnemys ? Or n’eftoit ils pas d’aiiis d’attendre qu’ils en vinllènt lâ! auflî qu’il y en auoit entr’-eux qui fçauoyent alfez comme les Rochellois en vJerent à la pliisgrande extrémité de leur liege enmefme jour qu’au jourd’huy par vnefiirtie fi memora-lgt;lcamp;fi bien accompagnée de la faneur fpecialle de D i t v qu il cft a croire que cela fut »nedes princippalle caulês de leur deliiirance. Nousnelommes moindres que ceux qui ßecuterent vne fi haute entteprife ; au contraire qu’il yen auoit beaucoup d’eux qui cftoient celle partie là. Tellement qu’ils eftoyent les mefmes. Que ceux a qui ils auoyent affaire ndloyentneplus vaillansneplusgenereux qu’eftoyent les autres : Qu’ils n’auoycnt nequa-^cebras ne quatre jambes, ny choie plus qu’eux qui les leur peu fl faire redoubler. Mais plu-Mauoyentce point fur eux. Alfauoirla luftice de leurcaulcqui combattoit pour eux. ^îrqiioy leur adtiis eftoit de lôrtir ce jour la fur leurs ennemis. Et c’eftoit ta Caufé qui les ’uoitefineu defaireml4er,quoy qu’ils ne fulfent en double les vnsdes autre^ de leur bon zcl-]c,ncdela valleur de leurs courages pouren refoudre amp;nbsp;fefuenuer en tenireprife execution dece qui feroit arreftéfelon qu’ils efperoyent faire. Cefte propofirion de Seré aprouuée de tous, la refolution en fut de fortir par le Rauelin de la porte auec t hemifès blanches,pour Biouage. •^^ladonner dansles tranchées des Catholiques auec nombre de Cuirafles St harquebu-^’«schoifisde toutes les Compagnies. Et pource que cela leur fuccedant bien, il y auoit nioyendebruIlerleCauallierdont cy deffus cft parlé St d’cncloucr les pieces qi^il portoit. Celle charge fut donnée au Sergent Major, de finie que Seré failant f ôn 'déuoir* üec quél-(iitcs Gentils-hommes amp;nbsp;autres couuertsde Cuiraftes, contraignirent en peu'd’heure les léamp;aurcs-Côpagnics de la Garde duRoy a quitter leurs tranchées.Mais pourfuiuant outre penfant cftrc fuiuis amp;nbsp;que chacun fit Ion deuoirfelon qu’il leur auoit ellé ordonné : {engagea darts les iran-chées des Suylîes ou il fut tué auec dix de ceux qui l’auoyent accompagné. Les autres bien blelfezfe retirèrent comme ilz peurent amp;nbsp;y demeurèrent quelques vns prilbnniers entre les niains des Catholiques qui reccurent ce jour vne trefgrande perte. Car parmy vn bon nombre qui lurent tuez des leurs:fe trouuerent quelques Chefs ôc Capitaines fignallcz. Or Seré oiotc,tout le faix amp;nbsp;loin delà place tumba fur Beau uois qui deflors fentremitdes affaires ^ortcsbranlces: tanta caufê de la mort dcsiôrtis, retranchement de vin rc ordinaire, que de fecours dont ils n’auoycnt plus d’efpoir. Mais à l’heure mcfme ils receurent lettres du Prin- lettres du reparvnMathelot,parlefquellcs ilfedoulloitaueceuxdcla monde Seréamp; des autres qui îtùx'^de'* Luoyentaccompagné. Les confolans la deflus amp;nbsp;les priant de j^rfeuerer en leur premiere Brouage '■rfolution,en laquelle illesaffiftcroitamp;fecourroitcn briefde ce qui leureftoit le plusneccfi faire. Et les prioiifafturcr,qu’il faifoit en cela toute choie poflîblcdont ils verroycnr dans peu de jours les cffcéls. Au refte qu’ils n’ajouftaftênt foy aux tr^hées de fennemy, pour a-uoit bruflé fon Vaiffeau amp;nbsp;pris la Floriflàntc. Pource que ce n’eftoit que du boys pour tout:

Lnsque fon euft fait perte d’homme:amp;: que tout cela n’cmpcfchcroit qu'ils ne fulfent fccou- - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»

fus a temps.

Trois jours auparaiiant les Rochellois feftans aftèmblez en leur Efeheuinage : ad-üiferentquc furies murmures amp;nbsp;plaintes generallesqucl’onoyoitdc tous coftez contre les ’leportemens de pluficurs Catholiques alfoçiez'. il fembloit plus que necelïâire dg-les faire

JBBbb ij.

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Aouft, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’ HISTOIRE DE FRANCE.

* 7 vuicîcr 8i eflongner de la ville. Veu principalkment qu’il ne fe faiibitrien quinefiiftincon-Rcmôftiâce tincnt rcuelc cn J’Arméc; amp;nbsp;tous les Conleils amp;nbsp;entrcpnlcs aiilfitoft diuulgiiées quecon-RodieUoi? CGuës. Dcqiioy ilz furent d’aduis de faire remonftrance particuliere audit Prince. Ce qu’au Prince, ils firent le lendemain en compagnie desMiniftres qui en portèrent la parolle.Lefqiiclsilouït Refpouce. benignement fur l’aduis Sgt;i. prière qu’ils 1 ny faiïoyent,d'eflongner d’autour la perfonne quelques fiens doincftiques de la Religion Catholique : delquels il n’y auoit pas grande apparence ( veu mefines les aduertificmens qui en auoyent eité donnez ) de fê fier,nepoiir IcGcne-ral ne moins encores pour Ibn particulier. Toutesfois il leur fit rcfponce que quand auxfer-uitcurs Catholiques qu’il tenoit près de luy : il les auoit pris cn fa protcôiion . Comme eux aufliauoyentfaiâ de leur part leurs Concitoyens,parens,alliez ou amis. Et qu’ils pouuoicnt bien croire qu’il ne les tiendroit pas fil ne fen treuuoit bien lcruy. amp;nbsp;qu’il n’eiift para-uant fait cxpcriance de leur fidelité de la fiance qu’il pcuuoit auoir en eux à l’aducnir. Et gt;nbsp;mcfmcs que l’vn d’eux eftoit caille apres Di ev qu’il tenoit la vie. Les priant d’auifcr à leur faid, cnccquitouchoit le particulier de Icurvillcpiemiertment. Et que quand a li:y il ne foublieroit jamais, cn choie qui importai! tant foit peu le lalut du public. Enquey il fut aile à connoiftre qu’il neprenoit grand plaifir qu’on hiyeuft parlé de ceux de la maifon. Commande Deux JOUIS apres ncantmoins, le Maire fit publier à Ibn de trompe par la ville, que tous Ca-Cathob^dc tboliquesreuoltezamp; autres ayans parauant porté les armes contre ceux de la Religion rc-vuideidela formte’. culfentà vuiderlavilledans vint-quatreheurcsàpeynedela vie. Et que le temps Rochelle, expiré,fèioit faiét recherche de mailôn en maifonafin de procéder contre les tontreuenans comme 11 appartiendroit. Ce qui fut fait les jours enfuiuans. Mais plus contre jes forains qu’ilz appellent à la RcK'hellc elf rangers; que ceux de la ville, qui nemanquoycntàccbc-foin d amis ne de laueur. Occalion que la plus part des Gentils hcmmesamp;Capitaines fen tindrent fort offenccz'd ilâns que les gens de bien de la ville,auoyent plus a craindre plufcurs Catholiques amp;: Rcuojtcz naturels ou habituez cn la Rochelle qu’on y foufffoit cn toute liberté: que ceux qiiify eftoyent retirez pour le deuoir de Confed^ation : concluans que ceux de la ville ne faifoyent tout cela que pour la haync qu’ils portoyent de longue main a aucuns qui feftoyent retirez en leur dite ville. Cependant les Rochcllois craignans d’cftic empclchcz en là cuillette de leurs vins, principalicment par ceux de laGarnifon deM-wns qui couroyent tous les jours dans le pays d Aunis: faduilerent defortilficr la Grimenau-diere,mailcn alfcz forte contre coureurs, a demy chemin de Marans à la ville: afin d’arrtftcr leurs courfes. Et pour c’eft cfFeôl foudoyerent quelque nombre d’harquebuziers à chenal: les Contt^çcmrlcs amp;nbsp;furprifes dcfquels fous des Noiers, afieurerent beaucoup mieux les ha-bitans qu’ils n’auoyent cfté. Expédions le fiege de Broüage.

Fortamp;ba- L E s Catholiques enuiron ce temps, logèrent trois Coulcurines dans le fort qu’ilz a-fur le bord de la Riuiere vis à vis de Broüage . Dont ils mirent à fonds amp;nbsp;autre-uicrede ment endommagèrent ics Nauires amp;nbsp;Barqucs dont les aflîcgez le feruoyent contre la Scitic. Biouage, Et rompirent la Palliflade qu’ils auoyent faiéte pour empefeher qu’elle ne fortift. Plus abat--tirenda Courtine en plufieursendroiôi:samp; firent grand dommage aux mailônsqiiilôntfurla ‘ greue.gt; Mais ces alfiçgez, pour euiter cc qui pourroit arriucr de ce cofte: firent vn grand retranchement par le dehors le h'ug de la greue : faifant lequel ils trouuercnt quelques petites fourres d’eau affez douce. Qui fut vn grand plaifir aux bleficz amp;nbsp;mallades. Combien qu’-Ncccffité nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pouuoit tirer que allez petitement. Le pain auflî y falloir desja. Mais ily auoit

dSsBrouage quantité de poix qui fuppleoit aucunement a ce defaut, de vin auflî peu. Car il y auoit ja alfez long temps que l’orÿnaire pour le Soldat auoit efté limitée à trois Rcquilles, qui font comme les trois demis feptiers de Paris. D’eau point de ncuuclles que pour les blcflèz, de poudre bien petitement pour le jour d’aflaut qui le preparoit. De Ibrteque Ion ne pouuoit plus contenir amp;nbsp;arrefter Igs hommes que aucuns ne fe retiraflent toutes les nuids : full vers , les Catholiques ou la part qu’ils pouuoyent. Quand au fecours,plus d’cfperance. Etfi eftoyent menacez parles Catholiques de la venue de Monfieur, qu’ilz leurdilôyent auoit faid monde nouueari à Yflbire:amp;.' qu’il leurferoitdemefmcsfilsattendoient.Sommcquece vent abattoITlcS plus infirmes :amp; esbranloit les plus aflèurez. Occafion qu'ils auertirent encores le P R i n cie de leur extreme neceffitc. Et outre ce, pluficurs particuliers eferiui-rent à leurs pareus amp;nbsp;amis de la Ro c hic 1.1 b fe plaignans du peu de deuoir que l’on - q ; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faifoit

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1'

•'fûitàlesfecourir: qu’ils ne pouuoycnt imputer que à couardifê amp;rafchcté . AHcguans Jpcttc que cc fcroitd’vne telle place: pendant laquelle amp;nbsp;auenant la mort de tant de gens ^oien qui feftoyentfy volontiers enfermez la dedans: l’on pourroitveoir deux cens tem- ‘ ^^^vefuesamp;cinqcens enfans orphelins qui leur en pourroient faire reproche quelque jour.

“fees neceflitez, le foir du dixiéme de ce moys, le Capitaine Loféc fut à la Rochelle de la fJi^ckew le P^ffflesaiCegez . Lequel bien qu’il n’cuft lettres faifans mention du poureeflot de leurs af- Piiiccâlcs pfes, crainte qu’il fuft pris par le chemin: auoitneantmoins charge de dire débouché au ''ffce tout cc qui en eftou. Melmes de I’afTurer que fy dedans deux jours ilz n’eûoyent (è-^?“f*iz,ils feroyent contraints de prendre party. Parquoy le lendemain tout le long du jour '^'ffâuailléà charger toutes fortes de viures de munitions en petites Barques amp;nbsp;Challup-

chargées amp;nbsp;conduites par Mariniers amp;nbsp;Mathelots. Car deSoldatz l’on n’en vouloir pger les BarqucSjpource qu’il n’y auoit que trop d'hommes dans B rodage. Aufli qu’il quot;^oitquc cela fexccutaft par furpjile amp;nbsp;de nuit. Le Prince renuoye ce jour meime vers ® ^’“ffiegezpour lesaflèurer de ce lecours qu’il efperoity faire entrer la nuit. Et lors ils ïc ’’’‘fciitendeuoiramp;eftatpout l’attendre amp;nbsp;fauorifer, mais en vain. Carie vent conurairc ’

les Chaluppes amp;nbsp;Gallions jufques au quatrième jour fuiuant. Au rebours Lanlâc faite pat les ^iicrty de ce dclfein,fit faire vne pallifladc ( comprenant en longueur d’vn amp;nbsp;d’autre cofté p “'’trécamp; bouche de la Riuicre) aucc MatzgroHès pièces de boys amp;nbsp;autres matières entra- Haute de ““rfées Sii liées enlêmble auec Chelhes de fer amp;nbsp;gros Cables.Puis au douant d’icelle, fit jetter ^“^IcrsauxGallercsSc quelques grandes Paraches. De lortc que lepaffage fut rendu du

impoffiblc. loint que parauantque parucnirla : il conuenoitpafler au trauers ou atout Quoins à la mercy de leurs Nauires. Ledix-huitiémedeux Nauires deLanfac eftoyencaL ^^pofetlancrcàrifle d’Aix.Ou ils fembloyent cfpier quelque autre occafion que d’auoir

fur CCS petites Barques qui eftoyent à Chef de Baye. Etpourte qu’il fut rapporté que ““^Nauires cftoyent mal garnis d’hommcsjquelques Capitaines firent entreprife delesaller ’föiiuerlanuiólauec ledits Nauires qu’ils remplirent d’harquebuziers. Et qu’en tout euc-“^föcntcela lêruiroit à faire efeorte aux Gallions amp;nbsp;Pataches chargez deviures pour Broua-S^'Huieftoyent quatorze en nombre lelquelles mirent à la voy le auec vent fauorable qui 'öutesfois fut de fi petite durée que les ayans menez jufques bien près des Catholiques le ““^æefuruenu tout a coup leur fit rebrouflèr chemin auec la rame. Maiseftans dclcou-““fts fur la poinde du jour, cnfemble les deux Nauires qui eftoyent ibrtis de la Rochelle . PoutlesoccafionsquedefluslcsGalleres lêmirentàlafuitte d’vnc incroyable utelïc. A-amp; munuiSs

les Gallions ScPatachesProteftantes qui n’auovent feeu entrer dansBroüage fè mirent

il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. t n I gt;.11 X nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r 1. nbsp;nbsp;■ P I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uojcalaRo

*æur retraittc au plus pres de la coite d Olleron amp;nbsp;auec force dauirons raproenerent en Theile en

d’heure de l'Ifle de Ré. Pariant les Galleres ayans laificde les pourfuiurCj coururent pouucnten-““xNauires quife faifôyent nager auec les Challuppes. Lef quelles cftoyent venues au de- Brouaggt; ^nt de la Rochelle. Ce qui leur vint bien a propos.C ar amp;nbsp;Nauires amp;nbsp;Galleres furent

( pfefqueaulTitoft les vncs que les autres à Chef de Baye. Mais les Nauires feftans mis au pfus pres de terre, ceux dededans nevouîans endurer la furie des Canonnades aulquelles Ihvoioyent lesGalleresfè preparer: defeendirentlurles Gallions amp;nbsp;Challuppes garnies ^tlpoires amp;nbsp;grans nombresd’harquebuziers. Aucc ce marchèrent à l’inftant mcfmes con-fæ les Catholiques qui ne voulurent attendre ainsfe remirent'au large. Toutesfoisaflèz lentement. Puis voyans que l’on continuoyt tousjours de les chercher amp;nbsp;mcfmes qu’ci-Chefdc hs en dcfcouuroycnt d’autres qui venoyentdc Ré : lors fans plus arrefter reprindrent leur ehemiii vers Broüagc. Au lendemain l’on depefeha aucunes d^ccs Barques chargées de te. 'lures amp;nbsp;des plus legeres pour tenter derechef d’entrer en Broüagc. L’vne dcfqnelles char-gnn de poudres amp;nbsp;mcdicamens dont les aflîegez auoyent grande neceffiré fauança jüC» Sues bien près de la pallifiadc. De forte que tout fut-dcféou^iert.auec vne alarmebien chaude qui les fît retirer. Joint que aucuns des entrepreneurs'cftoyent merueilleùfèmcnt refroidis. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/iv ...q nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;;fldhr lt;

Cependant furuindrent à la Rochelle plus granstroubles-amp;.deffiandes que jamais Diu'S«”« I w nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lüUpçOJAS À

3U moyen d’vn nommé Loys loullain natif de Saumeurlequélxenant du Camp des Catho- URÓchelle liques amp;nbsp;ncantmoins affeurant qu’il venoit de Saint lean fut corîftirué piifonhiecfur c^elqucs =• । • cectainesconjeétures.Depuis trouùéfàifide paffeports tancdw’Ducdù Msdn« ïjue'de queb '

BBbb ilj.

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Aou», nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’ HISTOIRE DE FRANCE.

* qucs autres Seigneurs Catholiques auec lettres de chifFre amp;nbsp;autres fur lefquelles toiitcsloh ion ne trouuoit beaucoup de quoy fc fonder : on luy prefenta la Gcnne, ou il aduoüa quelques allées amp;nbsp;venues auec certaine pratique qu’il auoit menée à bonne intention pour faire quelque bon feruicc au Prince deCondé.Etquecelafeftoitmenéauvcuamp;aufccu des plus grans qui l’y auoycnt employé . Quoy qu’il en {bit, deux jours apres loullain fut execute a mort amp;nbsp;les autres pris faits prifbnnicrs comme fes Compliccs:amp; aucuns mis à la Gennc quelque temps apres deliurez. Pareu le peut connoiftre qu’il n’y alloit de tant que le peu pic fai-foit couii ,au grand déshonneur de beaucoup de gens démarque: aufquels les luges difoient que ce n’effoit aflcz de viurc en gens de bien: mais qu’il fè faut garder d’eftre fôupçoné. loint qu'en matrere de Guerre, en tel cas mefmemant. lettres chiffrées portent leurs condamnations : principalement faites entre Chefs particuliers fans faueu du General. Finiflbns le fiege deBroüage.

Occafion • fl à efté dit cy deflus,comme Manducage auoit efte blefféau pas du Loup: Saplaycefloit de» i-agt;le _ jantbc, fosce’aquellc eüoit grandement oflcncé de deux balles d’vne harquebuzade qu’vn des liens mclmcs luy auoit tiitc par inaduertancc amp;nbsp;fort prez toutcsfois. Or la blcliure {empirant de jour aautrCjUiit pour la fauiede bons medicamens que autres alimais necef-fâires.-anlfi qu'il eftoit aflez dciicat:il aflechoit à veuid’œil deuenoit corne Etiquc.Occalîon qu'il fut confeillé fil vouloir guérir de lôrtinveu mefmcmêt le gros aer delà Marinc:amp; ce de referire à Lanfâc amp;nbsp;Rochepot qu’il fçauoit 1 tiy porter particuliere affedion. Afin que par leur moieii il peuft obtenir lauf conduit duDuc du Mainc.Mais ils luy relpondircntbien toll,que celle Requefte auoit efté trouuée impertincntc.Toutesfois que pourfon rcfpcâ particulier, le Duc conlcntoit qu’il le redraft en leurcté à Saintes, Taillebourg ou autre beu de leur party. Offrant donner fcurcté, toute faueur,amp; fecours qu’il pourroitdcliicr. Ornefut ccconfcilapprouué de beaucoup: Pource que encores que les C a t h o l i lt;tvE sfuffentaf-fezauertisdcîcftat amp;nbsp;affaires des alïîegcz :fy eft ce qu’il fembloit cucc’tftoit par là cerchet quclq ueouucrrure de parlement ou compolition. Laquelle les affichez n'ofoienr bonnemet entamer de leur part; aimans mieux que les afliegeans en fulïênt les premiers autheurs. Md-mes que leDuc,auffi toll quelcsautres fou Chefs del’Armée:y èuft veulu enttndrclort'’^ lontiers, tant pour mclnagner la vie de lès hommes ; que de crainte qu’autre Seigneur quel® Roy y pourroit en fin enuoyer : ne cucillift à fon aile le ftuiél de färbte qui fauoit de fi long temps amp;nbsp;auec tant de peine amp;nbsp;hazard esbranlé. Parquoy Stroflj’qui des long temps à eu al-,. lez bonne creance parmy les trouppes Proteftantes :voulantfur celte occalîon fonderlecou-rage des i^.cgcz : fit fçauoir à Maninuille ( ta mere duquel auoit efté nourrice defonen-. fancc, amp;nbsp;par fon aduis les fottifncations de la place pour la plus p3rt,auoycnt efté continuées . jufquesaccjour;) qu’il auoit volonté luy communiquer quelque chofe d’importance. Ce . J qu’eftant mis en Confeil,fut trouuébon que Maninuille y entendift. Mais accompagnéd’vn lècond; car autrement Maninuille protefta de ne fen melier aucunement. Dilânt qu'il eftoit aftèz notoire; combien ceux de ce temps taxoycntcouftumicrcment a credit les adionsde , ceux qu i fcinployoient en telles affaires. Le lieu alfigné pour communiquer fu t le bord du Canal qui tire a Vers affez prez du Baftion du Caillau .Ou fe trouucrcnt Strolly,amp; Puy-Gail-lart, Maninuille amp;nbsp;la Valéc: fans autre charge toutcsfois des affiegez linon que d’entendre la propofition des Catholiques. Auffi ne fut il foit autre cholè à ce premier abouchement : fors que Strofly dift qu’il eftoit grandement esbahy amp;nbsp;fafché de veoir les alfiegez foppiniaftrerla dedans lâns aucun moyen ne efperance delccours : comme ils fçauoyent trop mieux qu’eux. Et qu’ils ne pouuoycntigi^rcrcomm’ilseftoyentdesja logez defteus amp;dclîusleur baftion. Leur folTé amp;nbsp;vnc partie d’icclluy tellement gangntc amp;nbsp;auec tel auantage que leur donnant vn effort tel qu’ils dcliberoyeiit leur donner de brief, il y auoit grande apparence qu’ils ne demon raffen tlbus le faix. D^t ilauroit vn extreme regret pour la pitié que leur foilôyét tant de bons homes cnfermczlàdedâs,qui pourroiétbicnquclqucjourleruir ailleurs,apres que celle milcrablc guerre feroit terminée par vue bône Paix. Les prias d’en aucrtir leurs compagnons

Conféren-^ amp;nbsp;Icur côfeiller de n’attêdre fextremité. Ce rapport fait, fut auifé de continuer ce pour par-'ourla nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lequelacheminercflcurent encores deux autres alfin d’accompagner ceux la: auec

ditionde charge d’entendre des Catholiques à quelle raifon ils le mettroyent en leur rendantla place, «rouage, (jç qu’ayans propofé le lendemain au lieu alïignc tel que le jour precedent : fut refpondup« ; ‘’du 3' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;StrolTy

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livre QJV a RENTECIN Q^V I E M E. 585. ^tröffe 8t Piiy-Gaillart qucceftoitaiixaflîcgcz à faire ouucrturede leurs demandes, aulqueP IfsilslcspouuoycntaflurcrqiieMonfieurle DucdiiMainelàtifferoirà leur grandcontcn-

Mais pour plus les intimider SnC haüer d’entrer en capitulation: Ils n’oublicrcnt à Jionftter vne lettre que le Roy efcriuoit au Duc du Maine ; Par laquelle il luy failùit lâuoir ‘^cheminement de Monfieur auec lès trouppes pour aller deuant Broüage. Ce qu’ils dc-“oyentbien craindre, confideransce qui cftoit frailchement adnenu dans YlToire amp;nbsp;qu’ils ‘‘âuroyent fi bon marché de luy quand il lèroit arriué. Somme qu’au retour de leurs Gens, csaffiegez dreflerent leurs Articles Scefleurent deux Gentils hommes pour accompagner ‘csquatrc premiersauec charge, mernoyres amp;inftru6tions pourvacquer jufquesà î’entie-JcyiTue amp;accompliflèmentdu tout. Lelqucls fe trouuans le lèiziérae dudit moys furie 'citïulieuaccouftumé: prefenterent les Articles à Stroflÿ, Puy-GaiIIart, Lanlâc amp;Beau-“oisNangy pour les communiquer au Duc. Et ce pendant fur faicle Trefueamp; furlêancc ƒ Armes jufques à la rclponcc pour euiter Ictrauail de collé amp;nbsp;d’autre. Car ils eftoyent • ‘OR fl vœfins qu’ilz le tiroient coups de piftolles,amp; hallebardes par les mines efquelles l’on le pouuoit rencontrcr.Le lendemain les Articles furent rapportez amp;nbsp;lignez d’vne part amp;nbsp;autre; ’ptcsauoirimpctrédelapartdcsalfiegez vn delay alfez brief pour en aduertir le Prince: a-defçauoir s’il auroit agréable la capitulation amp;nbsp;ou il luy plairoit de partir les Compa-S^iesde ladite Garnifon. Pour l'execution dequoy furent depefehez trois deux, auec Tho-

La capitulation portoit que les alTiegez Ibrtiroyent indifféremment delà ville de ^‘oüagededans Dimanche enfuiuant heure de Midy ,auec leurs Armes bagues faunes don de poor fe retirer à la Rochelle ou ailleurs. Et que allans parterre, ilz lcroyent conduits P’c Strofly amp;nbsp;Puy-Gaillart amp;nbsp;par mer par Lanfac. Que ceux de la ville amp;nbsp;Illes prochaines lX)urroyent,demourer fi bon leur fembloitauec liberté de confcicnce amp;nbsp;jouyflance de kurs biens. Plus que le Canon amp;nbsp;Couleurine quielloiten ladite ville,lèroit par les alfic-^oanscnuoyéà la Rochelle dedans huid jours: moyennant vn palïèport auec plufieurs ’Hires Articles 2« conditions : pour reffed amp;nbsp;execution delquelz furent ordonnez

Oftagesde la part defdiÔls affiegeans, de Bors Lieutenant de Biron pour le faid de *AnilIerie,amp; de Bougoin Gentil-homme de Poitou: de lapart defdiâs alfiegez les Capi-ailles Cormont amp;nbsp;Guilionuille. Donques Thomafiins amp;nbsp;autres arriuez à la Rot helle tapiiulatió. pHnr la ratilficauon des Articles: le Prince conleilié de ne lesaduouer ny ratiffier comme ^iamp;fansl’aduisdu Roy de NauarrcÔc le fieu: loint que l’occafion lèmbloitlè prclenter lesdeliurer du liege ,cn apparence ne les conrrcdilr pas : amp;nbsp;manda aux alfîegez^c les accomplir pourucu qu’on y adjoullall vn Article par lequel ceux qui auoyent cfté pris fur les ^îuites amp;nbsp;depuis detenuz aux Gallcreslèroycnt rnis en plaine liberté. Celle depefehee-^wfaiâc au veu amp;nbsp;feeu de plufieurs : Le Prince ayant tiré a part en lôn antichambre les LeputeZjleur dill qu’il ne pouuoit que grandement louer le deuoir que les alfiegez auoyent ^ittout le cours de ce liege: S’alfiirant qu’il n’auoit tenu a eux queletoutn’euft autre-JHcntfucccdç. Toutesfoisellüitextrêmement marry,qu’ilsfullènt entrezen compolition ’l’heure qu’ilyauoit apparence de les fccourir dedans quatre jours; comme il leur mon-Hc’ par vne lettre du Roy de Nauarre qu’il auoit receuc le matin melmelôus coulleur d apporter nouiiellcs des Députez pour le laiôt de la Paix. Et pour tefmôignagc de Ibn inten-**onenuoyoit,le Roy vne efpéc alfez conneuë dans laquelle y auoit vn petit efeript qui don-“oitCertaine affiirance des trouppes difpofées pour fccourir Broüage. Pour le faire court le Prince déclara que fe lècours elloit tout prell. Pour lequel joindre il fachemineroit le loir mcfme auec toute la NoblelTe pour leur en faire veoyr les effer^ dans le Mardy prochain. Lont pour en alfeurer dauantage lesafsiegcz,il fit ceindre l’elpée à l’vn d’eux au lieu de la lie-ot. Or d’autant qu’on trouuoit l’execution de cela alfez difficjlle; mefines de rcmporifcr ’“rfidans trois ou quatre jours au prejudice de leur foy donnée*^ Ce que les Catholiques pour l’auantagc qu’ils auoyent endureroyent difficillement; onleurremonllraqueccdc-l’y le pourroit faire auec honneur amp;nbsp;couuerture legitime comme en débattant l’Article ‘lont cy dclfiis cil faiél mention. Qi^e les Cappitaines des Razes amp;nbsp;Chardon,lulfent rendus fans rançon. Q^e l’Artillerie amp;nbsp;Moulquets de la Rochelle, fullènt renuoyez amp;nbsp;les Olla-§es promis de la part des Catholiques premier arriuez dans la ville: que lesafsiegez com-^cnçalfcntàlôrtirdeiaplace. Toutes lelquelles chofes le Prince defiroît ellre miles en

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L’ HISTOIRE DE FRANCE.

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auanr, afin que pendant le debat d’icci les ce petit terme ordonné peuft eftre expiré. Auec cc-fte refponce ils partirent fur le midy de la Rochelle pour Fen rctourner5amp; couchèrent pour ce loir à Moaife; fors Morette trompette du Roy qui donna jufques en Broüage:aflùrant les aflîe-gez que le Prince auoit eu cefte cappitulation pour trcfagrcable. Deforce que cela les incita de tant plus à fê preparer,pour quitter la place le lendemain a Iheure promife. Maiscflans arriuez les Députez vn peu plus tard qu’il n’eftoit befôin pour leur charge; amp;auoir recité particulièrement ce qu’ils auoient entendu du Prince amp;nbsp;la prorogation de temps qu’il defi-roit eÜre faiéfe de la reddition de la place pour lesoccafions cy deuant dites : il n’y eut cel-luy qui ne fuit grandement esbahy. lugeans que cela eftoitdu tout impoflible, pour auoir efté trop tard adueriis d’vne telle refol ution. Et les Catholiques tellement informez par leur bouche mefine de l’eflat de leurs aftaires, que bien à peine les pourroit on fruftrer de ce qui leur auoit efté promis. Mefines que depuis la Trefue faide, les vns amp;nbsp;les autres conuerfoyent • familliercment enfemble : feutre rcconnoifTans auec les carefles amp;nbsp;courtoifies couftumiercs en ces Guerres ciuilles. Voyrey auoit pluficurs des Catholiques dans la ville,que aucuns fol-darz yamenoyentSc faifôyent entrer apres qu’ils auoyent efté en leur Camp.Et ce au grand regret amp;nbsp;contre les defences des Chefs qui ne pouuoycnt eftre obeys en ceft endroid. Tou-tesfois la refponce du Prince amp;nbsp;creance dudit la Vallée eftant à l’heure mefme mife au Con-feil; auc un ne fut d’auis de fc monftrer autre en ceft endroid. Au contraire lesprincippaux refolurent de fournir à leur promefte. Outre ce qu’il eftoit prcfquedu tout impoflible de tenir plus long temps; veu le trait qu’auoient des ja pris les affaires fie la cenfufien amp;nbsp;defobeïf-fànce cy deffus alléguée. loint que les Soldatz n’eftoyentdeliberez garderplus longuement la place. Mais auffi ne fe vouloyent pas feulement tenir à la breche ou les Catholiques cdoi-ent dcsja les plus forts: Lefquels comme prefâgeans quelque chofe furuenue dcnouucau au prejudice de la capitulation, faifôyent defeendre gens de pied amp;nbsp;de chcual en grand nombre dans leurs tranchées pour venir à labreche.Parquoy il ne refta auxafliegez finon que déparier à eux amp;nbsp;leur offrir la place moyennant que les Oftagçs fuflènt arr^ez à la Rochelle comme telle cftoii l’intention du Prince. Or des autres chofes qu’il demandoit, ce Eut peyneperdue que d’en parler . Et quelque chofe qu’en ayt voulu dire, aucuns jugèrent bien enappa-rence que la capitulation n’auoitefté aucunement conditionnelle: quoy qu’ils en vinlfentde-Reditionde puisadueitir Ic Priiice.Ce qu’ils faifoyent plus pourfçauoir ou il luy plairoit départir ceux place côme de ladite Gamifon que autrement. Et de faid les Députez d’vne part amp;nbsp;d’autre alans à la Ro-e ui aire. n’y portèrent point la coppie des Articles de la capitulation. Qui donnamatiere à plu-fieurs de pger amp;nbsp;dire qu’elle n’eftoit moins précipitée amp;nbsp;defraifcmnable comme faite fans le Rektion de Generahqu’y abfolue amp;nbsp;fans condition auant leur parrement. Les affiegez donc aians

' prié Stroffi amp;nbsp;Pui-Gaillart qui cftoyent à la breche : de ne les unt précipiter en îexecution de leur promefte,qu’ils n’euftent premièrement cfgard d’enuoycr leur Oftages a la Rochelle; futrcfpondu qu’àl heure mefme ils lesverroyent monter à chcual pour ceft effed. Et que Fils auoyentaucun doubte, ils fe configneroycnt eux mefmes entre leurs mains. Les prians pour la fin de tenir leur parollc amp;nbsp;fe fier auffi en leur promefte . Et que ce feroitleur grand proffit. Ce qqc voyans lesaffiegez, fortirent de Broüage à l’heure prornifê le vinthuitiéfmc fti/h Aouft. Eftanslcs bleftcz amp;nbsp;mallades condiiids par mer en Barques amp;nbsp;Gallions que les Gai-leres toucrent à caufê du calme jufques bien pres de la Rochclllc. Les autres Compagnies furent auffi fè.urement conduides les vnes à Pons les autres à la Rochelle au grand honneur des Catholiques,qui ne manquèrent en vn fcul point de leur foy amp;nbsp;chofè promife : quoy que lefdids affiegez arriuaftègtprefque auffi toft en ladite ville de la Rochelle, que les Oftages qu’on leur donnoit. Le jour mefme le Duc du Maine y entra fur la Reallc:amp; depuis y laiffa Lanfàc pour Gouuerncur auec forte Garnifôn.Lequel pour monftrer qu’il vouloir bien trait-ter non feulemét les habitas,mais auffi ceux des Ifles:fit quelques jours apres publier vne fau-ue garde pour tous ceux lt;^i Fy voudroict retirer de quelqucReligiô qu’ils fuffét ou quoy qu’-Mefeonten. Üs euffcnt porté les Armes;cnquoy pluficursfc fierêtles autres non.Mais IcsRochellois ftirét tementjes grandcmêt csbays amp;nbsp;indignez,quad ils virent le Lundy matin ccux.de Broüage qu’ils péfoiêt oc t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jyfqygjay joljfque jePj.jf|(-eJeyj.ayQjipj-ojpj5(^(-oujs. Et pour raifôn duquel

il s’eftoit mis en chemin dez le Samedy ptecedcnt:ayant dôné charge aux Capitaines dcMa-rine,de faire appreft de plus grâd nÔbre de barques,galliôs amp;nbsp;challuppes qu’il fêroit pofliblç.

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auHi cela fut fait tant à la Rochelle que de f Ifle de Ré pour auec icelles donner l’alar-•»«tlu cofté de la mer,pendant que les autres viendroient par terre. C’eftoit choie elhange de 'oir les plaintes amp;nbsp;murmures quifen failôiêt chacun en parlant Iclon là paflîon. Aucuns ta-’'oient ceux de Brouage de feftre trop volontairement renduzm’eftans encores réduits à fex-^etnite telle qu’ils auoientfait courir. Et melhres pour Feftre trouué grand nombre depou-

amp; viiires apres la redition de la place.

Le Prince donques fous cefte occafion amp;nbsp;auec telle elperance partit de la Rochelle le dix-'^ptiéme du mois fur les neuf heures du loir amp;nbsp;en là compagnie toute la Noblelïè. Il fut fuiuy vn nombre de jeunelfe tant de la Rochelle que de forains pour le defir que chacun môftroit Rochelle ’'îietrouucr à vn tel affaire. De forte qu’il ne fe trouua moins accompagné que de trois cens

Le lendemain il arriua à laine lean d’Angely ou Fcftant renforcé d’vn nombre d’hô-5'^5:donna d’vne cauakade jufques à Barbezieux lailànt dixhuic grandes lieues d’vnc traitte. \uis auoir paffé la Charente à Baffac,fe rendit à Pons non fans grand danger. Car la Caualle-® f'^Catholique lefuiuoit jaen queue amp;nbsp;auoient borde ladite Riuiere aux endroits ou elleef gueable pour l’arrcfler amp;nbsp;le deffaire. Le Conte de la Roche foucauty commandoitpour ^ouuerneurauec cent eheuauxSc fix cens hommes de pied aiantmisle reftedes forces es ê^rnifôs vœfines. Lefquellcsfo maintenoiét par les cou ries ordinaires elquelles ils gangnoiét g^n'ifon.^ ^^zfoiiiient pour Fcntretcnir.Lc vint troifiéme d Aouft le Prince refcriuirde Pons au Maire ^^lîRochelle,comme ilefperoit en peu de jours joindre le Roy de Nauarre, le Viconte de •“raine, la Noue amp;nbsp;autres Seigneurs,accompagnez deforces ballantes pour faire quelque “on exploit amp;nbsp;tenter autre entteprilè puifquc celle de Brouage manquoit lelon que à fon tref RochcUois. grand legret il auoit feeu.

^rarriuerent lesDeputez le vint Icptiéme dudit mois,r3pportat coppic des articles accor-*^“aenlancgociatiô delaPaix.Excepté detroisqui eftoiét demeurez en differed amp;nbsp;pour vui '^“rlefquels Biron Fclloit acheminé à Poitiers pour fur iceux entendre l’intention Sederniere ^olonté du Roy. Toutefois les choies eftoient desja pour ce regard tellement auancéesique . ‘On conceut grande elperance d’vn repos futur quoy que ces ariicles Icmbloient maigres à ^^îcurs^u pri^clme je la libertéodroiée par ledernier Edit.Mais neâtmoins chacun fem-^^ ^rt les defirer tels qu’ils eftoiét,pour eftre extrememét las de la guerre. Aulïi que plufieurs l“geioétpour vn grand auantage amp;nbsp;grace non petite que le Roy aiant telle pnlè fur ceux de la ^digion-.fefut contre toute attente d’iceDX,ellargy en beaucoup de choies que peu de jours Les Rochel P^rîuantfon n’euft ofé efperer. Or entre tous ceux qui phisdefitoicnt celle Paix les Rochel -loisfy monllroient affeélionnez amp;nbsp;en public amp;nbsp;en particulier: Tant par la reprelftitation du Qi31hcur qui accompagnoit leurs delïèins que pour la fouucnance de tant de pertes receuës ^opnislcsfcconds jufques à ces derniers troubles.La face defquels le monftroit encores plus •nilerable que de tous les precedens.

Somme que fon ne voioit plus en la Rochelle que toute matière d’enuys: tant pour lefou-uenir des malheurs paffez,que pour ledecezde plufieur fignallez perfonnages en la ville. Mefmes à caule de la mort de Pierre Bobineau Marre d’icelle. Lequel fix jours aprez le par- Mort de t«ment du Prince eftoit décédé le vint troifiéme du mois au grand regret de tous, naturels, P'“’’® ƒ ?'’* ‘«Dituez autrement retugiez en la ville:non lans oppinion que le delordre amp;nbsp;piteuxfucccz delaRochel ^Kàtfaires publiqu,cs(outre findifpofition naturelle reconeuë en là perfonne par les Médecins 1®-deuant Si apres fa mort ) ne luy euft de beaucoup auancé le terme defes jours: Carcom’ilef toitpromptjcbajidde n3turel,bouillant d’vn bon zellcà fon party; amp;voiant que faute d’au-^yns tout allortde’fnal en pis quelque peyne amp;moicns qu’ily Ic^itcmploier pourremettre les affaires en ljo.n.cftav en print vn tel amp;nbsp;fi grand defplaifir, qu’il en mourut peu de jours a-ptîsle premier de là nialladie qui fauoitlàifi fur le vintiémeluillet:dez lequel Barbotfvn de Formeamp; fo fe Cœleus exerça la Magiftrature jufques au vint-troifiéme Aouft que Bobineau châgea de vie.Auquel jour les clefs des portes fermées ftirët foudain ported chez Guillaume Gêdraut Rochelle ‘ors premier Efeheuin amp;nbsp;dernier Maire jufques àce que le corps fut enterré: qui fut au len-demain apres midy:que les Enlêignes des compagnies trainantes, tambourstcouuerts de drap ?^îiesd’vn' noir panonceaux des couleurs de la maifon de ville fouftenus par les lêrgens delà Mairie : Ma«®-les clefs de la ville és mains des portiers marchas deuant le corps:fuc porté amp;nbsp;fuiuy par les Ca-pitainc s de la ville,couuert de vellours noir.-dont les quatre anciés Maires portoient les quatre

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ÜHISTÖIRE DE FRAN CR.

implore fôn ayde, amp;nbsp;fiipplié de nous inipircr à trouuer les remedes plus amp;nbsp;propres coucnabla pour lebié de noftrc clbr^Öó pris fur cefauis de la Royne nofhc tres-honnorée Dame amp;nbsp;mere de nollrc tref-cher tref-amé Frere le Duc d’AnjoUjdcs Princes de noftre lang amp;nbsp;autres,des officiers de noftre Courône, Srautres Seigneurs amp;nbsp;notables perfon nages de noftre Côlcil pri ué:Allons en attendant tju’il ait pieu à Dieu nous faire la grace par le rooien d’vn bon libre amp;nbsp;legitime Concilie general,de réunir tout nos fti jets à noftre Eglilè Catholique,par cellui nof ftre prefent Edit,pcrpetuelamp; irreuocable, dit déclaré,ftatué amp;nbsp;ordonné,dilôns,déclarons, lia' , tuons amp;nbsp;ordonnons ce;qui fenfuit.

1 I PREMIEREMENT quc ù memoitc de toutes chofes paftecs d’vne part amp;nbsp;d'autre des amp;nbsp;depuis les troubles auenuz .en noftre Royaume amp;nbsp;àfoccaf on d’iceux demeureracRainâc èc afiouppie comme de chofe non aucnuë.Et ne fera loifiblc n’y permis à nos piocurcurs generaux: n’y autres pcrlbnncs quclsconqucs, publiques ne princes en quelque temps, n'y pour •quelque occaftonqucccloit en faire mention, procez ou pourfuitte enaucuncs Courts eu *2. lurifditiós que ce foit. 2. Dclfendonsàtousnos fujets de quelque cftat nbsp;qualittéqu’ilsfoict

d'en renouucller la mémoire, fattaquer rcfcntir,injurier, n’y prouoquer l'vn îautre par reproche de ce qui feftpafté pour quelque caiife amp;nbsp;prétexte que ce foit, en difputcr, ccntelîcr quereller ny fourrager ou oftencer de fait ou de parolle: mais fe contenir amp;nbsp;viiirc pailîble-mentenfemblc commefrcrcs,amisamp; concitoiens,iur peyne aux contreuenansd’elîrepuniz comme infraélturs de Paix penurbatcurs du repos public. ^.Ordonnons que la Religion

I _CatholiqueApoftoliqueamp;Romaine lôit remilêamp; reftablic en tous les lieux amp;nbsp;endroits de 7* ccftuy noftre Royaume amp;nbsp;pays de noftre obciffâc e,ou lexcrcicc d’icelle à efte intermis,pour y eftrcparftblemcnt amp;nbsp;librement exercéelâns aucun trouble ou empefeheroent. Delfcndant trefexpreflèment à toutes perfonnes de quelque cftat qualité ou condition qu’elles foient,fut les peynes que deftus, de ne troubler, molcfter n’y inquiéter les Eccltftaftiques en la cclebra-‘ tion du Diuin lcruice, jouifTance amp;nbsp;perception des dixmcs,fniitsamp; rcucr.uz de leurs benefices, Sc tous autres droits Sedeuoirs qui leur apppartiennent. Et qu»tous ceux qui durant les prefens amp;nbsp;precedens troubles fclbnt emparez des Eghles,maifons, biens amp;: reueniizappartenant aufdiis Ecclcftaftiqucs, amp;nbsp;qui les détiennent amp;nbsp;occupent, leur en delaifient l’cntie-re pofiefliô 8c paifible jojffâce en tels droits,libertez amp;fcuretcz qu’ils auoiét au paraiiât cjui'b en fuftet dcftaiftzr^Æt pour ne lailfer aucuneoccafiô de troubles 8^ differens entrenosfujets âu.,.« Icurauons permis 8«: permetrôs viurc 8c demeurer par toutes les villes ôc lieux de ccftuy nof-ê'cvfr,?n' tre Royaume, 8c pays de noftre ubeiflâncc, fanseftreenquis, vexez, moleftez n'abftraintsà faire chofd^ur le fait de la Religion contre leur confcicnce,nc pour raifon d’icelle eftre re-\ cherchez csjfiaifons Sc lieux ou ils voudront habiter, en fc comportant au refle, félon qu’il eft contenuerinoftreptclcnt Edit. Nousauonsaufli permis à tous Seigneurs, Genrilshô-ƒ meSifSe autreS'perfonncs tant regnPcoles qu’autres, faifans profcflîon de la Religion picfcndiie refarmôe^tàns en noftre dit Royaume amp;nbsp;pays de noftre obeiflance haute luftitc ou plain fief t£cihaobert,icôriie en Normandie, foit en propriété ou vfufr uiten toutou par moitié ou pour la troifiéme partie,àuoir en telle de leurs mailons defdites hautes iuftices ou fiefz fufdits qu’ils ftxoritténuz nommer déliant anosBaillifz,8c Senefebaux, chacun en Ion deftroit pourleut prâncâoaLdomicille, .l’exercice de ladite Religion tant qu’ils y feront refidcns,amp; en leur ab« fôr»oc?iaMfdnmesoufamrlle,dontils refpondront. Nous leur pcimetôsauffiauoir ledit excr, dicejenkiirrs autres mailons de haute lufticcou fîefzfufdits de haubert tantqii’ilsy^femtjifc-fentiSZ tion autrement, le tout tant pour eux leus famille fujets que autres qui y voudront al-lcr.(?..Ll^-maifons de fief q^ ceux de ladite Religion, n’aiironcladite haute luftice, ou fief de haTibcr^-nepourront feiceledit exercice que pour leur fannille tant feulement: N’entendant toutesfois fil.yifuruieni de leurs amis jufque au nombre de dix, ou quelque Baptelme prelfé en ccnnfiagnich’éxcedant ledit nombre de dix, qu’ils en pmffent eftre recherchez: Moienant -auflî que Icfihtcs mailons ne Ibicnt au dedans des villes bourgs Sc.villages appartenans aux Sei çneufslïâittpJufticicrs Catholiques autres que nous, cfquels lefdits Seigneurs Catholiques -tint lottrs!mailbns,auqucllt;as ccuxdela dite Religion ne pourront dans leffiites villes, bourgs Â:vlt;Haglt;i{fiiccleditexcrcice^fi ce n’eftparpermiffion8e congédcfdits Scigneurshautslufi -7 -ücißiccs Se.non autrement* 7. Nous permettons auffi à ceux deladite Religion,faire 8e conti-liOQifcxqiÂâeie.d’icencen touterdes villes 8e bourgs ouallé ux!)iui»cra.publïqvcinét fait ledix-àroiqmi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feptiemc

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LIVRE Q^V A R A N T E C I N Q^V I E M E. 586.

^^pticnie du mois de Septeæbre;Exccpté toiitesfois cs bourgs appartenans aux Catholiques ^577 àprefent par ceux de ladite Religioujefqucls fexercice n’eitoit fait auant la dernière le-

Pn!e des armes, amp;nbsp;mefincs durant les precedentes paix.S.Dauantage enchaciin des anciens^ ^^’liagcs,S€nefchauccesamp; Gouuernemcns tenans lieu de Bailliage, rellbrtiflànt nuemcntamp; hnsinoics és Courts de Pai lemct:Nousordônons que és faux Bourgs d’vue ville,ou il y aura Weurs villesamp;en deffaut des vilesen vn bourg ou village l’exercice de laditcReligiô le pour

hire pour tous ceux gui y voudrôt allcr.9. Deffédâs trcfexprcflcmct â tousceuxdc ladit^ faire aucun exercir e d'icelle tât pour le mintllere,rcglemeus,difcipline ou inftitution S

Pubîiqucd’éùns amp;nbsp;autres en cefttiy noftrc dit Royaume amp;nbsp;pays de doltre obeillàncejcn ce qui Concerne la Religion fors que és lieux cy deflus permis amp;nbsp;oétroiez.io. Comme aufîî de ’Sfun exercice de ladite Religion en noftre Court amp;nbsp;fuitte, ny à deux lieues es en niions d’i-ny pareillement en nos terres amp;nbsp;pays qui (ont de la les Monts, ny aufli en noftre ville

^'■tuofteSc VicontédeJ^risjjny a dix lieues au tour de ladite ville. Lcfquellcs lieues nousa-^ ''onsliniitéesamp; limirôs aux lieux qui enfuiuent.Sçauoireft,Senhsamp;lcs faux bourgs,Meaux ^hsfauxboiirgs, Mcleun ôi les fauxbourgs,vne licuëpardela Chaftre fous Montlehcry, ^rdan amp;nbsp;les fauxbourgs,Râbouillet,Houd3n âc les fauxbourgs,vne lieue grande par de la ^culan,Tigny,Meru amp;nbsp;faint Leu de Seras: Aulquels lieux fufdits nous n’entendons qu’il foit '' II, c* '^taucun exercice de ladite Religion.Toutesfois ceux de ladite Religion demourans cfditcs^.y.^.^^ ’y. ^'wesamp;paysde la les Monts, amp;nbsp;en noftre dite ville, Preuoftcamp; Vicontede Paris, eftenduë ’Uiû quediteft,ne pourront cftrc recherchez en leurs maifôs,nc contraints à faire chofe pour ^'fcgarddeleur Religion contre leurs confcienccsen fê comportant au refte felon qu’il eft

'^f'ntcnu en noftre prefcni Edit. 11. Nousdeffendons a tous prefchcurs,leélcurs amp;nbsp;autres qui 11 p3rlé( en public, d’vfcr d’aucunes parollesamp;f propos tendâs à exciter le peuple à fediiioiAins ^'gt;iraiions,cn)ointamp; enjoignons de fe contenir amp;nbsp;comporter modcftemét;ne dire rien qui ne

àîinftitution edification des auditeurs, amp;nbsp;à maintenir le repos amp;nbsp;tr3nquilirc,par nous fftablieen noftre dit l^yaume, fur les peynes portées par nosprecedens Edits. Enjoignons ^f^cxprcfTcmênt à nos procureurs generaux amp;nbsp;autres nos officiers d’y tenir la main. 12. Ceux lt;X •^«hdite Religion ne feront aucunement contraints ny demeureront obligez,pour raifon des ’^/Illations promeffes amp;nbsp;fermens qu’ils aiiroicnt cy deuanr faits, ou cautions par eux baillées foncernans le fait de ladite Religion, amp;nbsp;n’en pourront cftre moleftez ny trauaillez en quel-

forte que ce foit. 15. Serôt tenuz auffi garder amp;nbsp;obfcruer les feftes indiôfes en lEglifc Ca- 1 ‘Colique, Apoftolique ÖÏ Romaine.Etne pourront és jours d’icelles befimgner, vendre ny ^lhlleràboutiqucsouuertes,amp;i aux joursefquelsfvfagedela chair eft dcftédujlft Bouche-f'« nefQuuriröt.i4.Ne pourrót en noftre,dit Royaume pays,terre Si Seigneuries de noftre 1 obéiffâce eftre vëduz aucuns liurcs fâs cftre premieremét veuz par nos officiers des lieux ou (pour le regard des liures côccrnâs ladite religiô pretëduë reformée)par les châbres cy apresE^ par nous ordonnées en chacun Parlement, pour juger des caufes amp;nbsp;differens de ceux de ladies Religion. Deffendant trefxpreflèment limpreffion, publication amp;nbsp;venditon de tous liures Lbellcs amp;nbsp;cfcrics diffamatoires, fur les peynes contenues en nos ordonnances. Enjoignant à lousnos luges amp;nbsp;officiers d’y tenir la main. ly.Ordônôs qu'il ne fera fait differéce ny diftinc-(j* fgt;fgt;npour le regard de ladite Religiô,à reccu^les éTcolicrs pour cftre inftruits es vniuerfitez colleges amp;nbsp;efcolles, amp;les malladesamp; pourescs hofpitaux, maladcrics amp;3umofncs publi-ques. r6.Ceux de ladite Religion pretenduë reformée feront tenuz garder les loix de lEglifor^ Catholique, Apoftolique 8c Romaine, receuës en ccftuy noftre dit Royaume, pour le faiôl ^ÊlM^iages, conrradez amp;nbsp;s conrraéter és degrez de côfànguinité 8c affinité,pour euiter aux débats amp;nbsp;proccz. qui fen pourroient enfuiurc, à la ruyne de la pTus part des bonnes maifons dicçlluy^amp;djlfolutions des Jycns d’amitié qui faquierent par Mariage amp;nbsp;alliance entre nos

17.Pareillement ceux de ladite Religion payeront les droits d’cntrée,aomme il eft ac- 1 y couftumé pour les charges amp;nbsp;offices, dont ils lêrôt pourueuz,fâs^fti c côtraints affifter à au-cuiies ceremonie s côtrai rcs à leurditeReligiô,amp; cftâs apellez ptr fermét ne ferôt tenuz d’en faite d’autre q de Icucr la main,jurcr amp;nbsp;promettre à Dieu qu’ils dirot la vcrité:amp; ne ferôt auffi ten HZ pfâdre difpécc du fermét par eux prefté en paffât les côtrats amp;nbsp;obligatiôs. 18. Voulôs tS. amp;nbsp;ordôtions que tous ceux de laditcReligion prctéduc reformée amp;nbsp;autres qui onTTuiuy leur party, de quelque eftat qualité amp;nbsp;conditionjqu’üs fQicntjfôiertt tenuz amp;nbsp;contraints pat toutes

voies

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:rt. 1577. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’ H I S TO I R E D E F R A N C Eï^ quot;nbsp;'

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*- vóiesdeiiësamp; raifonnables, amp;nbsp;fous les peynes contenues en nos precedens Edits force faits

paier Sc acquirer lez dixmes aux curez amp;nbsp;autre£Ecclcfiaftiqucsamp; à tous autresà qui ils appar tiennent felon fvfânce amp;nbsp;couflume des lieux, . Afon de reunir d’autâtmieux le vol ôtez de nos fujets, comme eftnoftrc intention ôc öfter toutes plaintes à l’auenir, déclarons qüetous ceux de ladite Religion prétendue reformée amp;nbsp;autres nofdits ftijetsqui ontfoiuy leur party capables de tenir amp;nbsp;exercer touseftats, dignitez, offices amp;nbsp;charges publiques quclsconques RoyallcSjScigneuriallesou des villes de nofdits Royaume, pays, terres amp;nbsp;Seigneuries de nof tre obeiftance, amp;d’cftre indifféremment admis amp;nbsp;receuz en iccuxfans qu’ils foienttenuz prefter autrelêiment ny abftraintsà autres obligations quedcbienamp; fideJlcmeDt exercer leurs cftats, dignitez, charges amp;nbsp;offices, amp;nbsp;garder les ordonnances, efqucls eftats charges amp;nbsp;offices, pour le regard de ceux qui feront en noftre difpofition, il y fera aliénant vaccationjpar nous pourueu indiftren^ilient amp;nbsp;jânsdiftinôiion de Religion de pcifonncstapablc£,cinnie • verrons eftre affaire pour le bien de noftre feruice. Enrendonsaufli que ceux de ladite Kdi-gion,puiflcnt eftre admis Screceuz en tous confoils, deliberations, afitmblécs amp;foréhcns qui dcppendentdes chofos fu(tlités,fons que pour raifô de laite Religiôils en puißcntcfrc re-jetez ou empefehez d’en jouir. ao.Ordônôs pour fenterremet des morts de ceux de laditcRe-ligion pour toutes les villes ôc lieux de ccRoyaume qu’il leur fora pourueii prcmpttmentpar nos officiers amp;nbsp;magiftratsen chacun lieu d’vne place la plus con mode que faire ce pourra, ce que nous enjoignons à nofditsofficiers de faire amp;; tenir la main que aufdirs enterrements il nefe commette aucun fcandalle._21 .Et afin que la luftice foit rendue amp;nbsp;admiuiftreeànofdits fujets fans aucune fufpition, haine ou faueur.-comme tftant vndes principaux moiens pour les maintenir en paix amp;nbsp;concorde:Auons ordonné amp;nbsp;ordôncns qu’en chacune de nos Cours de ParlemétsdcParis;I^ié,D^ôamp; Rjncs,foracftablie vue châbre côpofée pcurle regard du Parlcmctde Paris^nPrefidet ôc foze côfeillers.Pourceluydt Roué d’vnPrefidétamp; i î.côfeil-

• lers.Pour ceux de Dijôamp;Kénes chacun d’vn Prefidct ôi dix Côfoillers,lefqucls Prcfidésamp; côfoiliers forôrpar nous prins amp;nbsp;choifis du nôbrc de ceux defdites cqtirs.2 2.Etpour le regard ' nbsp;nbsp;de nosCours de Parlemét de Bourdeaux, Grenoble, Aix, fera parcillemcteftablie vn chambre

en chacun d’iceux copofeede Jeux Prefidés,i'vnCaiîîoiiqucgt;amp; fautre de ladite Religion prétendue reformée,amp; douze Côfoiliers dont les huit feront Catholiques,amp; les quatrede ladi--te Religion; Lcfqucîs Prefidens amp;nbsp;Confoiîlers Catholiques feront par nous cHoifo ^ riom-mcz du nombre des Prefidens amp;nbsp;Confoiîlers defdites Cours; Et quand à ceux de-hditeReligion y feront emploiez ceux qui fo trouueront à prefont pourûéu'z dcfdits Offices eldites Cours, SÄ3U ils ne feroient nombre fuffifant, fera par nous faitcreétion d’autres offices, autant qu’il fora ncceffairc pour parfaire le nombre fufdit aux rrx-f'mes gage.s, honneurs, autori-tezamp;prerogatiues, que les autres de nofdites Cours, dont fciont pcuiucuz perfonnages de ladite Religion. ^Ec pour le reflbrt de noftre Court du Parlement deôlolofo,foraftmbla-blementcftablycvnc chambrecompofeecommelesautresdc deinrPrefidchs,l'vnCaiholi-que amp;nbsp;fautre de la Religion, amp;nbsp;douze Confoiîlers, huit Catholiques, amp;nbsp;les autres quatre de ladite Religion: Lcfquels Catholiques feront par nous choifis de nos aurres Cours de Parle*

• -ment amp;nbsp;du grarid Confoil. Et pour le regard de ceux de ladite' Religion y forent colloquez ceux qui fc trouucront encores à prefontpourueuz d’c fficcs en icellùy Parlement deTolofc fetfonr création*du nombre qui fora befoin pour remplir ladite chambre, ainfi qu’il çft dit, poux Icsuutrés.Laqucllc chambreainfi compofee fera par nous enuoiée en .noftre ville de ' Et pour le regard de celles dcDauphiné la feâcc eu fera fix mois en noftre vilfe de Grc noble, amp;nbsp;les autres fix mois en telle autre ville que nous ordónerós par cy apres.^^* Lefquel-Jes châbres c ôpofoes,ainfi5|uedit cft,amp; eftablies par tous nofditsparlemés conoiftrôt amp;nbsp;juge* .-rôt en fouueraineté amp;nbsp;dernier reffort par arreft priuatiucmêt à tous autres des procez amp;nbsp;diue-quot; » rcs mèuz amp;nbsp;à mouuoir,efqls procez ceux de laditeReligion pretédue reformée amp;nbsp;autres qui ontfuiuy leur party, forôt^rtics principallcs ou garâds,en dcmâdât ou dtftédât en toutes matières, tât ciüillcs‘quc criminellcs,foiét lefdits procez, par eferit ou appcilatiôs verballes,amp;.cc fi bô féble aufdites parties amp;nbsp;fvnc d’icelles le requiert auât côteftaoô en caufo pour le regard ?desprocez àmouuoir.2 5«Voulôsauffi par maniéré de prouifiôSe jufques à ce queen aiôsau • trement ordonnc.Qu’enious procez meuz ou à mouuoir la ou ceux de ladite Religion ferdf jcn qualitc,,demandant ou deffendant, parties prxncipalles .ow garands cunatiercs çinilles, ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ciqucl«

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LIVRE Q^V ARANTECIN Q^V I E M E. jSy ^fjuelles nos officiers es fieges Prefidiaiix ont poiiuoir de juger fouueraincmct Sc en dernier ’ciïôrtJeur (oit permis de requérir que deux de la chambre ou lefditsprocezfcdcuront ju-fabftiennent du jugement d’iceux, lefquels (ans aucune expreffion de cau(ê,(êronrtcnuz ^îfcnabftcnii. Nonobftant ^ordonnance par laquelle le juges ne fc peuuent tenir pour recu-■'^lans caufe, leur demeurant outre ce les reeufations de droit contre les autres .Et es matie* ; criminelles, cfquelles auffi ils jugent (ôuucrainement,pourrontles preuenuz eftans de la-’we Religion,requcrirquc troisdefditsjugcsfabftienncntdu jugement de leur procez,fâs ^îpreffion de caufe.Et les Preuofts des Marclt baux de France,Vibaillifz,Vilenefchaux,Licu' ''lunsde robbe courte, amp;nbsp;autres officiers de fcmblable qualité,jugeront (clon les ordonnançasse r^Iemcnscydeuant donnez pour le regard des vagabons. Et quand auje domicilliers ’■^l'gcz Si preuenuz des cas preuoftaux, fils font de ladite Religion,pourront requérir que Çfoisdes luges Prefidiaux ou lefdits cas fc doiuent juger par les ordonnances ,fabftiennent jugement de leur procez,amp; (cront tenuz fen abftenir (ans aucune expreffion de caufe,(âuf • ''Çn h chambre dcfdits fieges Prefidiaux ou lefdits procez (e jugeront,fe trou uoit jufques au uôbrc de deux en matière ciuille, amp;nbsp;trois en matière criminelle de ladite Religion. Auquel Ç’suefcu permis de reculer (ans expreffion de caulê. N’entendons toutesfois, que lefdits fie-

Prefidiaux, PreuoftdesMarefi.baux, Vibaillifz8c Vifenefchaux,en vertu de cequedit Çftjprcnnent conoiffancc du fait des troubles paffiez. 26. Ordonnons, voulons ôi nous plaift ’l'icnoftretrefcher amp;tre(âméfrcreleRoy de Nauarre, noftre trclcher 8i bien ayme coufin ‘cPriticede Condé, Si fcmblablement tous autres Seigneurs, Cheualliers Si Gentils-hom-^8i autres de quelque qualité ou conditioqu’ils foient de ladite Rcligio 8iautrcs,qui ont biuy, leur parti r’entrêt Si fbiét effeéfuellemct côfèrucz en la jouïffiéce de leurGouuerncmcs Çl’^gesjcftats 8i offices Royaux dontils jouyflbientau parauant le vintquatriéme Aouft,mil Ç*'’lt;lcensfoixante douze, pour les tenir Si en vfertout ainfi Si en la mefine forme Si maniéré les autres gouuerneurs Si officiers de ccftuynoftre Royaume, (ânscftrcabftiaintspren-Çl'cnouuellcs piouifiqsis. Nonobftant tous arreftsSi jugemens contre eux donnez, Si les pçouifions qui auroient par autre efté obtenues defdits eftats. Pareillement qu’ils r’entreront ^’lîjouyfl'ance de tous Si chacun leurs biens, droits noms, raifons Si adions, nonobftant les logemensenfuiuiz pour raifon defdits troubles.Lefquels arrcfts,jugemens,prouifions Si tout Çclt;iuifenfetoitenfuiuy,nousauonsà ceftefin déclarez Si déclarons nulz Si de nul tffeéf Si ^^Heur. 2y.N’entendons toutesfois que ceux de ladite Religion Si autres quiontfuiiiy leur ^7 p3rîy,lcfqueïs ont refigné leurs eftats Si offices en vertu de nos lettres patentes,ou du feuRoy Mretreshonoré Seigneur Si frere ( que Dieu abfblue) puifïènt les recouurer Si titrer en la polTefliond’iceuxdeur icfêruant neantmoins toutes adions contreles'polfeffieurs Si titulaires •Idciits offices, pour le paiement du pris conuenu entre eux au moien defditez refignarions. Et pour le regard de ceux qui ont efté par les particuliers contraints de fait Si par force à refi-gner Iciirfdits eftats Si officesiLeur permettons Si à leurs heritiers d’en faire inftance Si poiir-, lîiittc par jiifticeciuillement, tant contre ceux qui auront v(clt;defditesforccs,quqcontre leurs tioirs Sifucccüèurs. 28. Et quand à ceux de ladite Religion Si autres qui ont fuiuy leur par-^lt;iui auroient efté pourueuz defdits offices auant le vint quatrième d’Aouft, milcinqcens Soixante douze. Si non encores reccuz en iceux. Nous voulons qu’ils foient receuz efdits cf-t3ts,8i toutes proLiifions neceffiaires leur en foient expediées.ap. Ordonnons aulTi fi aucunes tommanderies de l’ordre faint lean de lerulalem, appartenansàccùx de ladite Religion prétendue reformée Si autres qui ont fuiuy leur party,fc trouuoient (âifies par autorité de lullicc ou autrement à foc cafion Si prétexte feulement des troubles, ils ei^eftoicnten quelqucforte

ce (oit depoffiedez, que plaine Si entière main leuée en foit fait« aufdits commandeurs Si wx remis en tel eftat Si pofièffio defdites commanderies qu’ils cftoient auant le vint quatrié-'t'cAouft,mil cinq censfoixantedouze. 50. Les criées,affiches Si fubhaftations des herita-^o ?€s,dont îon pourfuit le decret (eront faites es lieux Si heures accouftumées, fi faire(e peut, luiuant nos ordonnances, ou bien és marchez publics fi au lieu ou font affis lefdits heritages ya marché.Et ou il ny en auroit point, (êront faites au plus prochain marché eftant du relfort ,“(ioge ou fadjudicationfo doit faire. Si (èront les affiches mifès au poteau dudit marthé,8i alcnirécde fauditoire dudit lieu,Si par ce moiélcrôt bônes Si vallables lefdites C’riées,8ipaf-«outrcàfinterpofitiô du decret (as farrefter aux nullitez quepourroiét eftre allcguées.pour

ce

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Sept. 1577. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’ HISTOIRE DE FRANCE.

ce regard, j i.Lesacquifitionsquc ceux de ladite Religion prétendue reformée amp;nbsp;autres qui ont fuiuyTcûTparty, aiiroient foites par autorité d’autres que de nous pour les immeublesap-partenans à fEglilè, n’aurontaucun lieu ny effet. Ains ordonnons,voulons amp;nbsp;nous plaiftqiie lefditsEtclefiaftiques r’entrent incontinent,amp; fans delay amp;: foient conferuez en lapoflefl:onamp; jouyflânce réelle amp;nbsp;aduelle defdits biens ainfi aliénez,fans eftre tenuz de rendre le pris defdi-tes ven tes: amp;nbsp;ce nonobflan t leldits contrats de vendition, lefquels à c'efl effet nous auons caf-fêz Si reuoquez comme nuis, fâufleurs recours aux acheteurs contre qu’il appartiendra. Et pour rembourfer lefdits acheteurs defdites terres, des deniers par eux véritablement amp;nbsp;fans fraude desbourcez-.feron: expédiées nos lettres patentes de permifhon à ceux de ladite Religion, d’iæpofêr Si cgaller fur eux les femmes à quoy fc monteront lefditcs ventes, fans qu’i-ceux acquereurs piuffent prétendre aucune aéiion pour leurs dommages amp;intereflsàfautc de jouyflancc, ains fe contenteront du rembourfèment des deniers pâteux fournis pour le • pris delditcs acquittions, précomptant fur icelluy pris les fruits pareux perceuz,en casque

ladite vente fe trouuaft faite à trop vil Si injiiüc pris, j 2. Les exhérédations ou priiiauonsfoit quot;y par difpuhtió d'entreuifs ou tcflamentaires faites leuïernent en haine ou pourcauiedcBcli-gion : n’auront lieu tant pour le paffe que pour faueuir entre nos fujets, amp;nbsp;ncanrmoinslcs lef tarnens militaircs,qui ont cflé faits durant lefdits prefens troubles,tant d’vnepait que d’autre vaudront amp;nbsp;tiendtôr Iclon la difjTjfîtion de droit.3 9. Les defordres amp;r excez faits lefdits vint 5^ quatrième d’Aoufl amp;nbsp;jours enfuiuans, en tonlêqutnce dudit jour en noftrc benne villcde

Paris,amp; autres villes amp;nbsp;endroits de noftre dit Royaume:font auenuz à noftre trefgrâd regret amp;nbsp;defplaifir. Si pour dtmonftraticn fîngulieie de noflre bonté Si bicn-vucillance enuersnos fujeîs,declarons les vefues ôé enfans de ceux qui ont efiétuez lefdits jours en quciquepart que cefoit de noflie dit Royaume, exempts de contribuer aux impoEtiens qui fe feront pour raifon du Ban amp;nbsp;Arriercban, fi leurs maris ou peres eftoient nobles: Sc ou leurs dits mansamp; peres eftoient de qualité roturière amp;nbsp;taillablc : nous pour les rricfînes ccnfiderationsdcfchar geons lefditcs velues amp;nbsp;enfans de toutes tailles amp;nbsp;impofitions, le loi^t pour amp;nbsp;diirantl'efpacc defix années prochaines,dçffendant à nos officiers chacun en fon endroit,de lesy comprâdrc au prejudice de nosprefëns vouloir Sc intention. ^4. Déclarons auflî toutesfentences,juge-mens, arréfts, procedures, fiufies, ventes amp;nbsp;decrets faits Sc donnez contre ceux de laditeRcgt; legion prétendue reformée, tant viuans que mcrts,depuislc trcfpasdu feu Roy Henry noftrc tref-honorc Seigneur 8c pere àfoccafion de ladite Religion, tumultes 8c trcublcsdepuisa-uenuz, enfcmblelexecution d’iceuxjugcmens 8c decrets defaprefënt caftez, rcuoqnczamp;a-nullez, 9iceux caffons, reitoquons, ôc annulions,ordonnans qu’ilsfoient raiez 8ccfiezées regiftres des greffes des Cours tant fouueraincs que inferieures. Comme nous voiilonsaufti eftre oftées 8c effacées, toutes marques, veftiges Si monuments defdites executions, liurcs Si aéles diffamatoires contre leurs perfônnes, memoires 8c pofteritc'Et que les places efquelles ont efté faites pour cefte occafion demolitiôs ou rafemensdoient rendues en tel eftat quelles fontaux proprietaires d it elles '■ pour en jouyt 8c difpofer a leur volonté. Et gcnerallerr.enta-uons cafl'éj reuoqué 8c annullé toutes procedures Si informariôs faites pour entreprifc quels* côquespretendues crimes de lezcMajeftc ou autres.Nonobftât Itfquelles procedures,arfeft5 amp;nbsp;jugemens contenans reunion, incorporation Sc confifearion, voulons que ceux de ladite Religion 8c autresqui ontfuiuy leur party 8c leurs heritiers,t’entreront en la poflefrionrecleamp; — aéfueIlcdetous’Sc 8c chacuns leurs biens.55. Et d’autant qu’au moicn de noftrefufditede-datation tous arrefts Sc jugemens donnez contre le feu fieur de Chaftiilon Amiral de France Sc execution d’iceux, demeurent nulz Sc de nul effet, comme chofe non faite n’y aucnuë. Nous en Gonfequence tSicellc declaration. Ordonnons que tous lefdits arrefts jugemens, procedures Sc aôtes faits contre ledit fieur de Chaftiilon, fôient raiez, biffez Sc mis hors des regiftres des greffes tant de nos Cours de Parlement que de toutesautres lunfdiiions, amp;nbsp;que tant la mémoire dudit Amiral que des enfans d’icclluy demeurent entière en leur honneur amp;nbsp;biens pour ce regard. Nonobftant que lefdits arrefts portêt reunion Sc incorporation d’iceux biens au dornaine de noftre Couronne, dont nous ferons expedier aufditenfaris plus ample 8c fpecialle declaration, fimeftier eft .76. Le fcmblable voulons eftre fait pour le regardées ficurs de Montgommery, Mombrun, Briquemaur Sc Cauaignes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faireau*

3 7 quot;Cuncs proceflionsjtant à caufê de la mort de noftrc feu Coufin le Prince de Condé, quedecc qui

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t I V R E Q^V ARANTECIN Q^V I E Î4 E. 588.

Qwauint le jour S.BarthcIemy, 15 72.amp; autres aâcs qui puiflet ramener la mémoire des trou ^‘C^.jSJotites proteduies faites,jugemés amp;nbsp;arrefts dônez contre ceux de laditeRcligiô por- 3^^ armes ou ablens de noftre ditRoiaume,ou bien retirez ez villes amp;nbsp;pars d’icelui par eux

^uesen quelque autre matière que de laRcIigi Si troubles. Enfcmblc toutes peréptios d’m-fes,pre{criptions,tant legales.côucntiônalcsque couftumiercs,amp; fâifiesfeodalles cfcheucs P^ât les prefens amp;nbsp;precedes troubles feront eftimées corne non faites, douées ny auenues,amp; 'flicsles auonsdeclàréesamp; declarôs,amp;: icelles mi(esamp; mettôsau neât,fans que les parties feu puiflent aiicunemét aider,ains feront remifes en fcflat qu’ilz cftoyêt au parauât,nonobftât lef fiels Arrefts amp;fexecution d’iceux: Si leur fera rendue la poflèflîon en laquelle ils eftoyent Mk regard defdides chofes ledit vint-quatriéme d'Aouft mil cinq cens foixanre douze. ^qucdellusauoir pareillement lieu pour le regard des autres qui ont fumy le parry de ceux ilcladite Religion, depuis la dernicrercprinfc des Armes, ou qui ontefté abfensde noftre Hoyaumepour le fâiôtdei troubles, Se pour les enfans mineurs de ceux de la qualité fufdi-'fj«pufont morts pendant lefdiéts troubles ,remcttans les parries au mefme cflat qu'elles e-^oyentauparauant, fans retondre les defpans, ny eftre tenus de configner les amendes.

lousprifonnicrsqui font detenus par audoritéde lufticeou autrement, mefmes ez Xd bäUercs à f'occafion des prefens amp;nbsp;precedens troubles, fêrpnt eflargis amp;nbsp;mis en liberté d’vn foûc amp;nbsp;d’autre, fans payer aut une rançon, caftant amp;nbsp;annuliant toutes obligations paflccs regard, defchargeantlescautionsd’icelles. Inhibant amp;nbsp;defendant tref-exprcftèmêt feeuxez mains defquels font les dids prifonniers den’vfêrdeforceet violance enuers eux, quot;iksmal traider ouleurmesfaire aucunement en leurs perfbnnes, fur peyned’eftre punis f'dufoeztrcs-rigoureufcment. N’entendant toutes-fois que les rançons qui auront efté pdesbuurcéeset payées par ceux quieftoient prifonniers de Guerre feulement,puifrent eftre 'fp^ez fur ceux qui les auront teceuës. Et pour le regard des differens, concernant lefdi-rançons de ceux qui ont efté faids prifonniers d’vne part et d’autre durant lefdits troubleSy

^coniioifTanceerjugcnj^ntcneltreferuée , comme nous la referuons à nous et a noftre per-ïôiine. Deffendant anx parties d’en faire poutfuitte ailleurs que par deuant nous, etatous l’os Officiers et Magiftrats d’en prendre aucune caufe, jurifdidion, ou connoiftance. 40. Et Hi^ndaccquiaeftéfaitouprishorslavoyed’hoftillité, ou par hoftillité contre les reigle-quot;îcns publics ou particuliers des Chefs et des communautez ez Prouinces qui auoyent corn inandemcnt, en pourra eftre faid pourfuittepar la voyede luftice. Ordonnons auffi punition loit faite des crimes et délits commis entre perlonnes de mëîmc partyjcn temps lictroublcs, trefues, amp;nbsp;fufpention d’armes, fi ce n’eft en aéfes commandez paries Chefs d’vnepart Ôr d’autre, félon laneceftîté, loy amp;nbsp;ordredcla Guerre. Et quant aux leuées amp;nbsp;exachons de deniers, ports d’armes amp;nbsp;autres exploiéls de guerre faids d’audorité priuée, amp;: ^însadueu, en fera fait pourfuitte par la voye deluftite. 42. Les meubles qui fe trouiie-^^^z Wen nature, amp;nbsp;qui auront efté prins par voye d'hoftilitéTferônr rendus à ceux à qui ils appartiennent , fils font amp;nbsp;fc treuuent en eftre encore lors de la publication du prefent Edit, ez mains de ceux qui les ont prins ou de leurs heritiers,fans rédre aiu uns deniers pour la reftitu-'lon d’iceux. Et ou lefdits meubles aiiroiét efté vendus ou aliénez par audorité de luftice, ou pat autre cvimiflion ou mâdemct'public,tant des Catholiques que de ceux de ladite Religio. P'iiirruntncätmoins eftre védiquez en lendât le pris d’iceux aux achapteurs,declarant n’eftre 2ûte d’hoftilif é ce qui fut fait à Paris Si ailleurs,le 24.jourd’Aouft Ï572.amp; és jours confêcu--'i8cncófcquëccd’icelui.4j.Pour le regarfdesfruiétsdeTimmeubles,chacun retreta dasfes ƒ mailôsetbiés amp;nbsp;jouira recipro'quemêt des fruits delà préféré année,qui ne fe trouuerôt prins recueillis le i î.jour de ce prefer moisdeSepté. mefmemét les Çclefiaftiques,nonobftant mutesfaifies et empefehemes faits au cotraire durât lefdits prelens Si precedes troubles. Come auffi chacii jouira des arrerages des rétes qui n’aurôt efté prinfès par nousou par nos made mês amp;nbsp;permiffions ou par ordonnâce de juftice,ou par mâdemenrfle nofdits Frere amp;: Coufin le Roy de Nauarre et Prince de Codé,ou autres commâdans fous eux.44.Tous titres,papiers £nfoigncmés,et documents qui ont efté prins,feront rêdiis et reftituez d v'n^art Si d'autre à Ceux qu’ils appartiénér,encores que lefdits papiers ou lesChafteaux Sc maifons efquelles ils c-ftoiêt gardez aiêt efté prins Si f3ifis,foit par nos fpecialles cômiflîôs ou mâdemés,des goutter iieHrs,amp; Lieutenâs generaux de nos Prouinces,ou delauétorité des Chefs de îautre part, ou füus quelque autre prétexté que cefoit. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CÇcc

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‘Ï77.

L’ H I S T O I R E D E F R A N C E.

4^ . 4 5 . Ceux de ladite Religion ne pourront cy apres eftrcfurchargcz n’y fouliez d’aucunes» charges ordinaires ou extraordinaires plus que les Carholiques amp;: Itlon la proportiô de leurs biens facilitez: amp;nbsp;pourront les parties qui prétendront cftre fui chargez le pouruoir par de-uant les luges aufquels la connoilîancc en appartient. Et leront tous nos fujets de quelque Religion qu’ilz foyent, indiReremment defehargez de toutes charges qui ont eftè impofez d’vne part amp;nbsp;d’autre, lur ceux qui elloyent abfcns amp;ne jouyfloyent de leurs biens à foc-cafion des troubles, fanstoutesloispouuoir repeter lesfruids qui auroyentefté employez au payement defdiótes charges .4^ N’entendons aufli que ceux de ladite Religion, amp;nbsp;autres qui ont fuiuy leur party, n’y les Catholiques qui çlîoyent demeurans ez villes amp;nbsp;lieux par eux occupez amp;nbsp;detenus, amp;nbsp;qui leur ont contribué, foyent pourfuiuis pour le payement des tailles,aides,oôirois,crues,taillon,vftancilles,reparations amp;nbsp;autres impofitions amp;nbsp;fublîdcs cfcheuz Si impofez depuis le vintquatriéme jour d'Aouft, Mil cinq cens lôixante douze,juf-

du prelènc Edit.'pour en lailfer la libre amp;nbsp;entière jouylïànce aux proprietaires comme ilz a-uoyentau parauant en eftre dclTaifist Nonobftant toutes pretentions de droid que ceux les détiennent pou rroyent alléguer,fur lefquelles pretentions le pouruoiront parles voyes ordinaires de lufticc, apres qu’ils auront dclailTé ladite polfelfion. Ce que (peciallement voulons eftre effedué pour le regard des benefices, dont les titulaires auroyent eftédcpolfcdcz.

ƒ 48. Le libre cÔmerce amp;nbsp;paftâge fera remis par toutes les villes Bourgs amp;nbsp;Bourg3des,ponts amp;nbsp;pâflàges de noftre Royaume, pays, terres, amp;nbsp;Seigneuries de nq^re obeylTance amp;nbsp;protc-dion tant par mer que par terre, Riuieres,eauësdouces comme ilz eftoyent au parauant les prelcns Si precedens troubles, St tous nouucaux péages amp;nbsp;fubfides, impofez par autre audoritc que la noftredînant iceux troubles leront oftez. 451. Toutes places, villes amp;nbsp;Prouinces de noftre dit Royaume, pays, terres Si Seigneuries de’noftre obeylTance, vferont amp;nbsp;jouyrontdcmelmcspriuileges, immiinitcz, libcrtez , franchiles, Foyres, amp;nbsp;marchez -jurildidions Si liege de lufticc qu’elles faifoyér au parauant les prefens Si précédons troubles. NonoblÄnt toutes lettres à ce contraires,amp; les tranftations d’aucuns dcfdids lîeges,pourueu qu’elles ayentefté faites feulement à foccafion des troubles, Icfquels fieges feront remis amp;nbsp;reftablis ez villes amp;nbsp;lieux ou ils eftoyent au parauant. ^o. Ez villes démantelées pendant les troubles palTez Si prelcns,pourront les ruynes amp;nbsp;dcmaïitëîîcmês d’icelles eftre par noftre per-milfion réedilfiées et réparées par les habitans à leurs frais et defpans. ^nCeux de ladite Re-ligion prétendue reformée et autres qui auroyent fuiuy leur party, lefqucls auroyent prins a ferme auant les prefens troubles, aucuns Greffes ou autres domaine, gabelle, impolîtionforaine et autres droits à nous appartenant, dont ils n’ont peu jouir à caulê d’iceux troubles,de-moàfcfont defehargez corne rrous les defehargeons de ce qu’ils n’auroient receu defditesfermes depuis le vintquatriéme d’Aouft,Mil cinq cens foixâte douze^ou qu’ils auroiét fans fraude paie ailleurs que ez receptes de nos finances: nonobftant toutes obligations fur ce par eux paflées. 52. Et afin qu’il ne foit douté de la droite intention de noftre dit frere le Roy dcNa-narre,et de noftre dit Coufin le Prince de Condé,3uons dit et declaré,difôns et déclarons que nous les tenôs amp;nbsp;reputôs^os bons parcns,fidelles fujets amp;nbsp;feruiteurs. 55. Corne aulïî tous les Seigeurs,Chcualliers,gentil-hômes, officiers Si autres habitas des vnie^ômunautcz,boiir-gadesamp; autres lieux de noftre dit Royaumfamp;païs de noftre obeïflâce qui les ont fuyuis,fecou-rus amp;nbsp;fauorifez en quelqÂ: part que ccfoit,pournosbôs loyaux fujets amp;fcruitcurs;Declarâs tous arrefts, informations,procediircs faits Si dônez cotre ceux à l’occafion defdits troubles nulz Si de nul effet,corne chofe nô faite ny auenue,voulâs qu’ils foiët raiez hors des regiftres des greffes tât de nosCourts de Parlemés q autres j uridiciôs ou ils ont efté enrcgiftrez.54.P3-reillemét dcclatôs que nous tenôs Si reputôs noftre Coufin le Duc leâ Cazimir, pour noftre

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L I V R^E C^V A R A N T E C I N Q^V I E M E 58^.

m'.inaiiïcz amp;nbsp;tons les antres qui les ont aydez amp;nbsp;lècoui iiSj leurs hoirs amp;nbsp;fucccRcurs quit-ICSamp; defehargez de tous deniers qui ontefté par eux ou leurs ordonnances pris amp;nbsp;leuez tant de nos rcceptes finances à quelques fommes qu’ilz fe puifTcnt monter, que des villes, Cûnimiinautcz amp;nbsp;particuliers, des rentes, rcuenuz, argenteries, ventes de biens, meubles Eclcfiartiques amp;nbsp;autres boys de haute fuftaye à nous appartenants ou à autres, amandes, butins, rançons ou autre nature de deniers par eux prins à l’occafion des prefens 3: precc-bens troubles, ûns que eux ne ceux qui ont efté par eux commis à la leuée defdiâs deniers au qui les ont baillez amp;nbsp;fournis parleurs ordonnances en puiflènt eftre aucunement recer-chez àprefentny pour l’aduenir. Et demeureront quittes tant eux que leur commis de tout Remaniement amp;nbsp;adminiftration defdiéls deniers en r’apportant pour toutes delcharges dans quatre moys apres la publication de noftre dit prefent Edit faite en noftre dite Court de Parlement de Paris, acquitz deuément expediez par nofdiârs freie amp;nbsp;coufin le Roy de Nauarre ou Prince de Coude, ou de ceux qui auront efté par eux commis à l’audition amp;nbsp;clofturc* (le leurs comptes, ou des communautez des villes qui ont eu commandement amp;nbsp;charge 'Rurant lefdiófs troubles . Demeureront pareillement quittes amp;nbsp;defehargez de tous ades d’hoftillité leuée amp;nbsp;conduide de gens de Guerre, fabrication amp;nbsp;aualluation de monnoyes fiides felon l’Ordonnance defdids Chefs, fonte amp;c prilê d’Artillerie amp;nbsp;munitions tant en nos Magazins que des particuliers,confedion de poudre amp;nbsp;Salpeftres,prifès,fortiffications, deE 'uantcllcmens amp;nbsp;demolitions de Villes, Chafteaux, Bourgs amp;nbsp;Bourgades, entreprifesfur ■oclles, brullemens amp;nbsp;demolitions d’Eglifes amp;nbsp;maifons, eftabliffement deluftice, jugement amp;nbsp;execution d’icçux foit en matière Ciuille ou criminelle, police amp;nbsp;regiemens faids ^mreeux, voyages amp;nbsp;intelligences, négociations, traidezamp; conrtads fards auec tous J^nnccsamp; communautez eftrangeres introdudions defdids eftrangers ez villes amp;nbsp;autres en-broiâsdeceftuy noftre Royaume: Et generallementdetoutcequiàeftéfàid géré ou ne-?otié durant les troubles prefens ou pafTez depuis la mort de feu noftre dit Seigneur amp;nbsp;Perç, p3r Ceux de ladite Religion prétendue reformée, amp;nbsp;autres qui ont fuiuy leur party, enco-^esqn’il deuft eftre particulièrement exprimé amp;fpeciffié» 56. AufTi ceux de ladite Reli-ÇO gionamp; autres qui ont fuiuy leur party, fc départiront amp;nbsp;deïïïîëront dez a prefent de toutes pratiques de Ligues amp;nbsp;intelligences qu’ils ont hors noftre dit Royaume, comme feront âulfi tous nos aurrcsfubjeds qui en pourroyent auoir. Ft feront toutes Ligues, affociati-onsamp;Confrairies faites ou à faire, fous quelque prétexté quecefôitau prejudice de nombre prefent Edit, caftez amp;nbsp;anullcz, comme nous les caftons amp;nbsp;anullons : Deff^danr tret ^J^prellcment à tous nos fubjeds de faire d’orefnauant aucunes conizations Sc fences de de-mers fans noftre per miftîon, fortiffications, cnrollemensd’hommes, congregations amp;nbsp;af-femblées autres que celles qui leur font permifes par noftre dit prefent Edit, amp;nbsp;fans armes, t^cquemouslcur prohibons amp;nbsp;deffendons, fur peine d’eftre punis rigourcufcmentamp; compel contempteurs infraéteurs denoz mandemens et Ordonnances • 5 7 - Toutes prifes V y qui ont efté faiéfes tant par merquepar terre, en vertu des congez et adueuz donnez, et ^efqnels ont efté jugez par les luges de l’Admirante et autres Commifl'aires à ce députez par ceux de ladite Religion, demeureront aftouppieslouz le benefice de noftre prefent Edit, fins qu’il en puifte eftre faiél aucune pourfuite, n’y les Cappitaines, leurs cautions et les ’bits luges, Officiers et autres, recherchez ny moleftez en quelque forte que ce foie- Non-nobftant toutes lettres de marque amp;nbsp;faifics pendantes amp;nbsp;non jugées, dont nous voulons leur direfaiâepleine 8c entière main Icuce .58. Voulons que les enfans de ceux qui fe font , mtirez hors noftre dit Royaume depuis la mort du feu Roy Henqj noftre très-honnoié Seigneur SePere, pour caufè de la Religion 8c troubles, encores cjiie lefdids enfans foyent

hors noftre dit Royaume, foyent tenus pour vrays François- amp;nbsp;régnicoles, tels les a-nons déclarez ôc dcclaronsjfâns qu’il leur foit befoin prendre aucq^es lettres de naturalité,ou autres prouifiôs de nous que le prefent Edit.Nonobftâtnos ordônaces à ce côtraires,aufquel-fi'' nous auôs dérogé 8c dérogeons. 5 9. Ordonons qu’incôtinét apres la publicatioj de ceftui noftre Edit,toutes troupesSe arméès,tât par mer que par terre,fe feparêt amp;nbsp;retirét.Et feront tenus ceux de ladite Religion 8c autres qui ont fuiuy leur party, vuider toutes Ganùfônsdès filles, 8c places, Chafteaux 8c maifons qu'ils tiennent appartenans tant à nous que aux Ecle-fiaftiques, ôc autres particuliers .Ej les delaifTcf-j rendre 8c remettre en plaine liberté, ainfi

CCcc ij.

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577. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’ HISTOIRE DE FRANCE.

tiu’ellcs cHoycnten plaine Paix au parauant les prefens amp;; prcccdens troiibIes:Eincantmoins par ce que plufieurs particuliers ont receu amp;nbsp;louffert durât les troubles tant d’injiircsamp;dom ma^es en leurs biens amp;nbsp;pcrfonnes,qucdifficillenrent ils pourront en perdre fi toll lamemoi-' reconrme'rl leroit bien requis, pour fexetution de noft te intention : voulant ciiitcr tous in-conuenians qui en pourroyent adiicnir, en attendant que ks rancunes amp;nbsp;inimitiez fôyenra-doticies: Nousauons bailleen gaidea veux de ladite Religion prétendue reformée pour le temps amp;nbsp;terme de fix ans les mILs quifeniuiuent: Affauoir. En Languedoc celles de Mont» pcllieramp; Aiguemortes. En I)aiiphine Nyons amp;nbsp;Serre ville amp;nbsp;Challcau. En Proiiéntc Seyne la grand l ci?r Ôc le cirduit d icelle. En Guyenne Perigueux ,la Rcollc amp;nbsp;îe^as de Verdun : Lelquelles villes ncildits frere amp;nbsp;Coufin le Roy deNauarreôc Prince de Condé amp;nbsp;vint Gentils-hommes de ladite Religion, ou autres qui ont fuiuy leur party, qui feront par nous nommez , ôc en outre ceux qui leront commis à la garde dcfdiies villes amp;nbsp;ChailtauX * d'icelles, jureront amp;: promettront vn lculamp;pour Je tout, pour eux amp;nbsp;ceux de ladite Kcli» gion amp;nbsp;autres de leur party, de les nous bien amp;nbsp;tioellemcnt garder, amp;au bout du terme luf» dit de fix ans, à compter du jour amp;nbsp;datte du prd'eni Edit, les remettre ez mains de ceux qu’il nous plaira députer en tel eftat qu elles font, fans y rien innouer n’y altérer,amp; fans aucun retardement ou difficulté, pour caufe amp;: occafion quelle quelle foit . Au bout duquel terme l’exercice de ladite Religion y fera continué comme lors qu’ils les auront tenues.Ncant-moins voulons amp;nbsp;nous plaill qu’en icelles villes, tous Eclefiafhques puiflènt librement ren-tretjtaire le feruu e Diuin en toute liberté, amp;nbsp;jouyr de leu rs biens : Pareillement tous lesha-bitans Catholiques d’icelles villes. Lefquels Eclefiafliques amp;nbsp;autres habirans,nofdiélsfrère amp;nbsp;Coufin, amp;nbsp;autres Seigneurs, enfemble les Gqunerneursöc Capitaines defdites villes, amp;nbsp;gens de Guerre, amp;nbsp;qui y feront mis en Gai nifon, prendront en leur piotcélion ôf faiiuc garde, à ce qu’ris nefoyent empefehez à faire ledit feruite Diuin, moleftez amp;nbsp;trauaillez en leurs perfônncs,amp; en la jouiflancede leurs biens. Mais au contraire remis amp;: réintégrez en h pleine pofTeffion d'iceux,Voulant en outre que efdites villes nos lugBs y foient reflablisamp;k' xcrcice de la luftice remis côtnc il fouloit eftre auparauant Jestroubles^o. Dçfïendâttrefcx-preilcment à tous nos fujets de quelle quallité ou conditio qu’ils foient,de faireaucuncsentrc-prifes monopples,pour furprêdre lefdites villes baillées en garde â ceux de laditeRcIigù’ib ny aufli pour prédre amp;nbsp;faifir aucunes des autres villcs,Ch3fleaux plai es denofîredit Koy-aurne amp;nbsp;pais de noftrcobeitïâccqfur peine d’cflre punis amp;nbsp;chafliez côme infraâeursde Paix,

perturbateurs du Repos public.61 .Ne ferôt mis pournousaucuns Gouuerneiirs,n’yCar-nifbns ez autres villes que tiennent a piefênt ceux de la Religion,amp; qui par eux feront oelaif féesffinonqu’ilyencuft eu detoustêpsamp;’ mefinedu regne du feu Roy Henry noflrcdit Seigneur amp;. Pere. Pareillement defirâi foulager en rout ce qui nous efl poffiblc,nos fujets de toutes nosaut.çesyilles.Nousentédons que les Gouuerneurs Capitaines amp;nbsp;gens deguerrequiy onteRé mis en Garnifon àîoccafiôdes troubles,en vu idét,faut de celles qui font frôtiercs de noflredit Roiaumedefquelles il efl befoin garder pour la deflenec amp;nbsp;feureté d’iceluy.Nc vou Ions aufliqu’tl y ait ez villes,Chaflcaux,maifons amp;nbsp;biens appai tenâs particuliercmét à nos fujets de quelque qualité qu’ils foient,autics Garnifons que celles qui ont accoufliimé d’y eftre en téps de Paix. 62. Et afin que tant nos Iuflicicrs,Oflîciers que autres nos fujets,foiét clcre-mét aueç toute certitude auertis de nos vouloir ôc intêtiô; amp;nbsp;pour ofler toutesambiguitez Si doutes qui pourroiét eflre faits au moié des précédés Edits pour la diuerfité d’iceux: Nous auôs déclaré amp;nbsp;declarôs,tous autres piecedâs Edits,Articles fecrets,lettres,declaratiôs,modi-ficatiós,reflriéliós,interpj,ctatiós,ArreRs,regiflres tant fecrets que autres deliberatiôs cy déliant par nous faites en no*. Courts de Parlemens amp;nbsp;ailleurs concernans le fait de ladite Religion amp;nbsp;des troubles auenuz en noflre dit Royaume:cflredenul effet amp;nbsp;valleur.Aufqiiclsamp; amp;nbsp;au dérogatoires y contaiuës,auons par cefluy noflre Edit defrogé amp;nbsp;defrogcôs,defâprefent Comme pour lors les caffons, repoquons et annulons.Declarans par expres que nous voulons queccftuy noflre Edit foit ferme et intiiolable, gardé et obfcrué,tant par nofdiéls lufliciers, officiers,quç.ay,tres:fansfarrcflcr ny auoir aucun cfgard à tout ce qui pourroit eflre au côtrai-rc,ou defrogeant à icelluy._£^. Et pour plus grande affcurance de l'entretenemcnt amp;nbsp;obfer-uation que nous defirons d’icelluy,voulons ordonnons amp;nbsp;nous plaifl,que tous Gouverneurs amp;nbsp;Lieutenants generaux de nos prouincesjBaiinfzjScncfchaux amp;nbsp;autres juges ordinaires des . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;villes

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LIVRE ARAJN 1 h C 1 A i E M E. Jlt;30.

villes de ceftuy noftrc Royaiimc, incontinant apres la reception d’icelliiy Edit, jurent de la tiiregarder Scobferuer chacun en leur deftroit; Commeaulïi les Maires Sc Efeheuins, Capi-Lulz, Confulz amp;nbsp;lurats des villes anuels ou perpetuelz. Enjoignons auflî à nofdits Baillifz, Senefehaux ou leurs Licutenansou autres luges,faire jurer aux principaux habitansdcfdites villes,tant d’vnc part que d’autre Religion,fentretenement du prefênr Edit incontinant apres I»publication d’icelluy. Mettas tous ceux defditcs villes en noftre proteótió amp;nbsp;làuue garde,Sc Issvnscn la garde des 3uircs,les chargeans refpeéliucment amp;nbsp;par aôles publics,de rclpondre düilleinent des cotrauétions qui lêroiét faites ànoftredit Edit, dans lefdires villes ppr les ha-

d’icelles:ou bien reprefênteramp; mettre és mains de juftice lefdits contreuenans ^lonsà nosamez amp;nbsp;féaux les gens tenâs nos Cours de Parlement,qu’incontinant apres le pre- ' ^fntEdit receUjils aient toutes chofês cefïàntes, amp;nbsp;fur peync de nullité desadtes qu’ilsferoiét Autrement: à faire pareil fermer quedelfus Si icelluy noRre Edit faire publier Si enregiftreren quot;'olHites Cours, felon la forme Si teneur purement amp;nbsp;limplement fans vfer d’aucunes modifi- • •Gîtions, reftrindions declarations, ou regiflres fccrers.- artendre commiflion ny mandemet de '’'’USamp;: ànos procureurs generaux,cn requérir amp;nbsp;pouriniure incontinant Si lans delay ladite publication. Enjoignant pareillement aufdits gouncrucinA amp;nbsp;Lieutenans Generaux de nofdi-{ *'vPioiiintcs,de le faire incontinant publier chacun en ielienduë delà charge, par tous les

amp; endroits à ce faire accou ftumez: le faire garder ôc oblcruer lâns attendre la publica-bonde nofditesCours de Parlement, à cequcnul n’en prctcndecaule d’ignorencc; Si que plus promptement toutes voies d’hoftillité, leuces de deniers, paicmens Sc^ontributions ef efehoir, prifcs,demolicions, fortifications des villes,placcs,Chafteaux Si autres, d’vnc part amp;nbsp;d’autre.Déclarant delaprefent icelles louées de deniers, fortifications,de-'’gt;olitions,contributiôs,prilcs Si rauiffemés de biens meubles amp;nbsp;autres aéles d’hoflillité qui l^frtoiét apres ladite publicatiô Si vei ific3tiô,que lefdits Gouuerneurs Si Lieutenans gene-f’uxdenofdites prouinces en auroientfait faite,lujetes a réflitution punition amp;nbsp;reparation . ^Ç3Uoir cft cotre ceuxlt;}ui vlêroient d’armes, forces amp;nbsp;violences en la contrauention denof-’Vf dit Edit, empefehant l’effet amp;nbsp;execution d’icelluy, de peyne de mort: fans efpoir de grace Uf remißion. Et quand aux autres conirauentiôs qui ne feroient faires par voies d’armes, for-violences, feront punis par autres peynes amp;nbsp;corporelles, banifTcmcnsjamendeshono-V3blcsamp;autres felon la granité 5c exigcce des cas,31’arbitreamp; moderatio des luges, aufquels ”01)5 en allons attribué Si attribuons la conoiiTance; chargeant en cet endroit leur hôneur Si fonftience d’y procéder aucc la juftice amp;nbsp;cgallite qu’ilappartient fans acception o^differéce *lfpctfonne,ny de Religion. 6 5. Si dônons en mandementaufdits gens tenans nofdites Cours nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

^fparlcmentamp;c Donc à Poitiers au mois de Septembre. L’an de grace mil cinq (Ccnsfêptâ-‘**’'^5'77 1 ’flcptSt de noftre Regne le quatorzième. Sighé Henry. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ad.

La Paix publiée fur la fin de Septembre:lc Prince fc retira à la Rochellcnc trouuant place plus afleurée ne fi fauorable à là confèruation.

Dautant qu’il à cfté fouuent parlé du fccours que fon attendoitauec fi grand deuotion de ^vielques Cromefteuen amp;nbsp;Phlibots delà part du Prince d’Orenge amp;nbsp;des Eftats du pays bas du pays bas. il ne fera hors de propos d’en toucher fômairemenr ce qui en eft. Les Deputcz'cnuoiez pour fffteffet,trolluerent à leur arriuée le Prince difpofé de bonneaffeéfion feulement: aiant gran-vlccómiferatió dx:s malheu rs de la France Si de taffedion de ceux qui en ceft endroit recou-roientvers liiy:aufquels il eftoitextrememet fafché ne pouuoir autrement ayder que de prie-Vfsenuers Dieu.Car quand aux Nauites demandez,il ne les pouuoit dôner fans le vouloir amp;nbsp;fommiin accord de tous les Eftats des pays bas: fans le côfènteme^ÿ defquels il auoit juré en vuittantla Paix ne faire aucune chofe particulièrement. Eux auffi *e trouuoient bon cômeîl ^’foitjdefc delfairc de leurs nauires qui eftoit toute leur force: en têps mefînes que lès chofes æbloict trcfînal afteurées pour te repos defdits pays.Et que laPaix^édoit à déclin par les me-uees 8c pratiques de Dom lean: les entreprifes duquel furent en ce mcfhae jeps defcouuertes p3t vn paquet de lettres qu’il enuoioit en Efpagne lequel fut furpris aux landes de Bourdeaux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

[ parles Proteftans François Si depuis enuoié par vn Gcntilhômeau Prince ScEftats qui juge-I nbsp;Vftpar la de la bône volôtéde fÉfpagnoFLequel ne pouuantvenirà fès principalles attàintes

f lurles meilleures villes de Flandres,Brabât S^ autreschofes qu’il pcnfbit executerau répsda palfagcdelaRoynede Nauatre, qui fen alloit aux bainsâu Liege amp;nbsp;laquelle il reteufSefef-

CCbb iij.

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Sept. 1577.

L’ H I S T O î R E D E FRANC E.

Ciiadelle d.Anucrj-

Les Eftatt fe déclarent contreDom lean.

toiaauec honncur:fefl:oit enuiron ce mefmc temps ^ifi du Chafteau de Namur,aéie qui doua grand fouppôamp; efpotiuantemét à tous ceux dcfdits pays. Et melmcs a ceux d’Aniicrslcf-quelsaians feeu qucTrelon GouuerneurdelaCitadelleauoitfaitfërmét àDom lean enfifa-ueur amp;nbsp;pour le party des Efpagnols.-plufieursfcffimans côme pcrduz,c6méccrent de troiiffer bagage pour fc fauucr par mer enZelâde amp;: Hollâdc,crainte d’effre traitiez de lafap qu’ilsa-uoicnt effé ny auoir pas long tcmps.Mais les chofès fuccedans aurremét fc faifirent bien toll apres delà Citadellclvnedes plus beaux ouurages, amp;nbsp;mieux accompliesfortereffesdeî£u-rope.lls ne furent pareffeux à ladefmolir du collé de la ville auectrauailSc allegrefleincroia-ble. Alitant en firent les Ellats de celle de Gaud amp;nbsp;de quelques autres. Ce qui auint enuiron lamy Aoull.Auquel temps tous leldits ellts fedeclarctcntamp; prindrent les armes qu’ilsmôl-troient toutesfois à ce ccmmencement élire plus pour leurlcureté amp;dcfFencc que pour autrement fe rendre agrefleurs..Toutesfois ilsalfegerét bien toflapresfdu moins le Printed 0 rengemoiennant leur ayde) les villes de Boflcduc ScBrcda danslclquellcsfelloientretirez quelques Compagnies d’AlIemans allegans qu’ils vouloient ellre paiez des féru ices qu’ils a-uoiét faits depuis dixhuit mois defqucls la paie leur efioit deuë.'Voians ceuz du paysqu’il ne tenoit qu’a cela qu’ils ne recouuraflent Icfdites places compolercnr auec eux pour enforiit moiennât fix mois qui leur furent paiez partie en drap partie en argent. Ce qui fut enuiron la fin de Septembre.Par ainfi demeura le pays à la deuotion des Eftais fors Namui Maflrich amp;nbsp;peu d’au très eflât de rctheflareiiolte generallc contreladcminatior. des Ffpagrolsprtous les pays bas:pour les caufescôtcnucscn la declaration qu’ils en publierëtcn cemoisdeSep-tembrc.Des Ictlîxhuitiémc duquel le Prince d’Orege auoit tflé miciueilleufemctbienreccu en la ville d’Anuersfit fix jours apres a Eruxcllcsacllcmct que c’efloit à qui premier le pour-roit ïcceuoir,fi grande efl la mutation des thofes humaines que mutes les villes amp;nbsp;bourgades

luy tendoient les mains auec honneur amp;nbsp;plaifir indicible. Ce que fçaehant dom lean, ne trou ua meilleur expedient que fe retirer auDuché de Luxembourg attendant foccafion d’y procéder de force ouuertc.Car comme j’ay dit le Prince d’Orenge ne peuuoit pas beaucoupluy mefinc pour le regard des nauircs, de moiés ou d’argent encores moins.Car il eft certain qu à l'heure de la paix il efioit demeuré endebté d’vn grâd nobre de florins. Les Députez Rochel-loisauoient bien peu de deniers amp;nbsp;moiés d’en rcccouurir pour faire grande chofe.Tourcsfois aucuns fcftre mis en tou t deuoir amp;: lesautrcs fefti c auifez dei remôftrerauxEftats de Flandres amp;nbsp;Brabant qu'ils ne fc mefprandroientdeconlentir quefccours feuft donné aux Frâpois, incf mes pour leuer lefiegeSc autremét fêcourir Bfouage^que le Duc du Maine frcrc du Duc de Guife te Ait de fi pres aflîegé amp;nbsp;que cela parauanturc empefcheroit l’entreprifc de îvn amp;nbsp;de l’autre furie pays bas: les Effats quoy qu’ils differaflènt tousjoursà irerien faire en cela que le Roy ne leur en eufl: donné quelque occafion premièrement: efloienttoutesfoisfutle point de fe laifler aller amp;nbsp;dcsja fe preparoict quelques naui rcs cuHollade amp;nbsp;mcfme à Ermuë amp;nbsp;Inculc lors que les Députez receurcntauisde laredition de Brouageamp; de la grande efpeiâ-cedepaix que chacunauoitaucccômandemctduMaircdcne paffer plus outre amp;nbsp;ne fe mettre en plus grans fraiz. Qu^i fut occafion que tout ce qui feftoit acheminé pour ce regard fut rompu de tous points.

Vo.i LA mes bons amis, que j’auoiscnuie de vousdifeourir pour vous faire conoiûrc îinfüffifànce amp;nbsp;valleurde toutes fortes de pcrfonncs:les jufles amp;nbsp;futilles occafions;Icsgrâsamp;

foibfes effets:îauâtageufcamp; miferablc fin d’vn mal-contctemét môdain amp;;Rcligieux.La force L’Auteutpar fheür amp;nbsp;malhcur dcs pafllôs humaines: la vigueur de Tefprir plusau mal qu’au bien. Quelle ikuiic°'nM nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vanité de thôme cnTes defirs, quelle efl fa foiblcffe en fes delfeins,quelle fon inconflâce

tome hiiio- en la coduiteSc peu dcfcïrctccnfes effets.Lcs moiés de pcrfiiadcr la paixamp; lagucrreideba-peioinw''^^ der amp;côtenirvn peuple. Mafqucr amp;nbsp;defcouurir fespafliôs. quot;Vonsy voicz les plus amp;nbsp;moins publique. Crhcfliens dcffeinsi les plus courtois Sccruclzadles qu’on aie jamais vcu. La parolle bien Sc maltcnuc:ialfeurâcc*lafoymefmc rompuepourpeu déchoie; les bonsSc mefchanscó-plois dqs voifins, des amis,des parens contre leur femblablc: de frere,à frere du pere contre le fils amp;nbsp;au rebours.Autant les naturels que les cfirangcrs,y conoifïèni côbicn la France efl peuplée, comme elle fefl aguerrie amp;nbsp;diminuée peu à peu: les moiens de fe remettre en meilleur eflat que jamais; larichçlfeôc poureté du Royaume: la force amp;nbsp;autorité des Eflats generaux particuliersitobciflànce amp;nbsp;peu de relpcd. des François vers leur Prmce:le fccours qu’il en à receii

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i V K b AKAM 1 b t. I N 1 c M c. 55» i.

tant d’hommes que de deniers: enquoy on liiy à failly: (es confeiJs, la magnificence de Couronnemens, entrees, mariages amp;; fefles Royalles: les pompes, la fiiucur inconf-îegeve variété de la Court. Le vray fil amp;nbsp;cours ouuert de celle hilloirc, vous à repre-les moiens de bien faire la guerre: ii vous auez fin^enieux crayô pour les marquer à fa-quot;ânccment de vollrc particulicr:de fortilficr,munir amp;nbsp;pouiuoir vne place pourlc befoin: défi 'æire vn pays ennemy; conferuer amp;nbsp;foudaiu ruyner t elluy ce vos cnnemys. Bien aflieger, fur-Wre,forcer nbsp;nbsp;biétenir vne place:gâgncr S)C maintenu vn aflageigaftcr Sgt;c difciplincr lefol-

’'^inoiirrir fa creance:mefnager, accroiftre amp;: ioufi r.r rauailcrIon autorité: perdre indificre -

amp; maintenir les alliez aucc honneur; faire Ja gucirc fans argent; fi. perdre faute de de-'’æfs; pratiquer intelligences: corrompre les plus aJlcuiez: bien jouyrd’vne conquefte; faire '^’’iper,delloger,cltâdre amp;: difpolèr vne armee à la rencontre: bien pourfuiure fon heur-, dô-le bon coup pouracheuerfennemy: Sc retirer auec honneur d'vne journée perdue: em-Kciierlc vidorieux:refaire (es trouppes amp;nbsp;luy perfuader vne Paix.Enlômme la France vous 'Income pcinte,pour telles amp;nbsp;autres trauerfes chargée de dueil amp;nbsp;fuiuie de les plus paifibles prollerneraux.piedsdcfiin Monarqueiluy demâdantle repos auquel lès deuanciers

^•uoientji honnorablementôc aucc tant d’heur entretenue.Puis rcleuée parla/dcbonnaireté^'lt;’^*' ‘”^1' ‘^fon Prince, tendre les bras à tou s François; Et lesauoirla paix faite reteus comme liens: 5’/'*** '^«trepeyne de fc r’auoitSi reprandre la fplandeur de fon premier citât.

Pour tât de plaifirs,pour tât de proffitsamp; auâtages que vous receurcs de mes fi longues pey-

‘•'sije ne vous denude qu’vne briefuc attéte,de fcfpoir g je vous dôncj^orps entier de Ihtfi corpsctuicr Rtançoife. Caraiant tracé ce que dellus, ieul'ement pour faire conoillreque jepuis

*i''«quêchofe en paix amp;nbsp;en guerre: le ferois marry fi vous jugiez ma portée n’cxceder le mc-**tedece labeur. Car quand outre la pure vérité delhilloireaucnir, jenevousy apporterois ’l'* wictraditiuedu tout autre, que toutes celles que vous auez jamais vcucs:lans parler du tczefquel ^§3ge, ny du choix des matieres,non plus que d’autres fingulieres inuentionsf que je m’afi

taire voir finon ^lus belles, du moins fort differentes à celles de mes deuanciers) je le- que le corp« ’oitdigne d’cllre leu par ceux à qui je veux profïitcr. Et fi ne voudrois de tant m’abailfier

encor fi fort prjcudicier à la venté que je porteique de prâdre le titre d'hillotiographe çoife fera •^«icun Prince du monde. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccUu^^de*

Cen’etl de fhilloire côme des autres vaccations. Car elles n’afiujetiflènt pcrlbnne à aucu • autre«.

Comme la vérité alfiijctit fhiftorien à la reprelentcrau nail. Joint que ihilloirc ne

que d’vne fimple mais éternelle verité.Et les autres profelfionsf apuiéesfur îincôllâ-1 huuTiogra juge!T!cnsdiuers,mal alfèurezôc peu durables entre les hommes) d’vne legere fort in- fene fedou ^'rtaiiic amp;nbsp;temporelle oppinion,fur laquellcchacun fonde la conoiiranceamp;pratique de fa cuncôme '’^cation. Qui fait qncleMedecin, le lunlconfulte, le! heologien, tArchiteéle, le^Muficicn lejautres ou autre proféflèur, fe peut àbon droit preualoir de la faueur de quelque perfonnage, duquel p'cüuc«^' ’lue craindra fauoüer. D’autât que la fin de leurs efcrits.nc gift pas à declarer les faits amp;nbsp;gefi «tire MeJe twdcs hommes; moins encor à y faire juger le bien du mafia bonne ou mauuailè réputation, Ihonneur, ou deshonneur, çomme i hcrchefhiftoire. Ains ne tachans tous ces Auteurs, qu’a Pnnee. '^efeirre fiinplement ce qui leurlêmble, les plus exccllcns,amp; mieux fortunez desHcbrieux, Egyptiens, Grecs, Arabes, Latins amp;nbsp;autres,fe font tousjours elleus les plus vertueux ou gras pctlonnagesdc leurs temps pourMccenas:aufquels comm’à porteéleurs ils ontdediez leurs clcrits: mais non jamais les hiftoriographes. Tant la vérité principal fondement de thiftoire Excellence fcftacqiiifedcrcfpcéf Si à tousjours eu de poix Si de force ésefprits des plus auifèz. Ya il ’uffi chofe fl excellente en tout le monde que la vertu? Et qu’eft autre chofe que vérité de la- aâions hu ’juellei'hiftorienfaii fa principallc profeflion? En quoy chofe pojrroitcftre excellente, que pour eflre certaine Si éternelle? Y à il rien entre les homes qui ne foit corruptible incertain î^depeu de durcc:quc la vérité tousjours telle Sid’vne coditio qui dés jamais feft fait conoifi itenômoins inmortclls qu’incomiptiblc?Me fèmble doc que poiff n’obfcurcir pas tant cefte •hume lumière hiftoriéneifcn fe pourroit titrer du nom d’hiftoriograpge d’Allemagne,d’Angleterre ou d’autre pays:afin delcuerlanotc d’impudence Si defoupçonde menfbngeSi fla-

I Utie entre les plus flairs voians. Car puis que ceHuy qui fe propofe le labeur de recueillir en bon ordre les plus excelles faits efguercz en tant d’édroits de ce môde.pour en enuoier la mémoire à nos furuiuans:nc faut point fil fc dit hiftoriographe de fon pays à caufe qu’il en traitte les

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Sept.1577. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L'HISTOIREDEFRANCE.

les affaires plus au long amp;nbsp;mieux au v ray, encor qu’il le foitaufîîbicn de toutes les autres Prouinces dcfqueilcs il entreprend defduire les occurréc es.Mais qui fe dit biftoriographede tel ou telul cft impoflible,nicfmes au temps qui court.qu’il ne fi3teamp; m.ente au fcul plaifirdc celuy qui ne lapointe pour dire mal de luyny des fiés:non plus que pour louer fes cnntn^y^’ Aiiifi ne vous fera qu’vnc fable amp;nbsp;puât menfoge,le difcours de ce pretédu hiftorié.Cótentós nous donc de prier les Princes de ce temps, fils font tant fôit peu foigneux d’eternifer leur nom amp;nbsp;grauer les gefles hcroiques de leur peuples au hure de vie de quelque fuffilant hifto-riographe; de nousayder de tant de memoires amp;nbsp;inftruóiiós qu’ont IcursAmbafiadcurs,leurs Secretaires amp;Con{cillcrs d’Eftat.Mais quand plusfoigneux d’vn plaifîrprefcnt que de tant de biens auenir; ils ne feront cftat de ceft honneur mortel,qu'ils ne pcuuentacquerirquc pat lelaboricux trauail des hiftoriographes, ne defcfperons pas de tirer les memoriaux d ailleurs pour enbaftir vnchiftoircetcrncllc: afin que pour ne faillir à noftre deuoir, nous puiflîcns 9 cfclarcir ceux denoftre aageamp;la pofterité de ce qui lêfera deplus remarquable entre les hommes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..

le me doute bien que les plus curieux Si infâtiablcsd'apprendre,defireroicntque jcpaflal* fê outre,à leur dôner vne veritable conoiflance de tant rares accidens qui fè font faits voir de-

L Auteur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Efpagnols, Portugais, Barbarcs,Morcs, Africains,Flamans, Indiens, Anglois, î urcs,Ira-

tone.

prômci lie liens, Alemans, Polognois, Tartares, Mofeouites, François amp;nbsp;autres nations tant Chrcftif'S kiefïa fuFquot; Mahomctancs Si Idolatrcs.Pource d’autant plus qu’aucuns fçauent, que pluficurscxcel-tedefonhif lens pcrfonanges d’vne Si d’autre Religio Si vraiement dignes qu’vn plus habille graue leur nom au plus beau du temple d’eternitctrechcrchcntcurieufcmêt tous ces memoriaux,peut me les faire tenir de jourà autre:afin de me feruir de matériaux en quelque endroit de ce baiti-ment. Mais comme le bon cheual pour genereux qu’il foit, perd haleine au long aller: amp;nbsp;feut que le braue efeuier luy lafehe les reines Si le traitte à repofades fil fen veut feruir vne autre fois.Mefmemét fil a bie fourny à la carricre,fil à fait fes paiïàdes juftei»,fcs balffcs agréablesoU autremêt manié au défit de fbn piqueur. Ainfi me ferez vous cefte courtoific,de me laiflcr rc-conoiftre amp;: m’aizer vn peu de temps que je n’emploieray neantmoins qu’à voftrc profit, tc qui cft différé n’eft pas perdu. Aulfi crois je bien que vos yeux haraflez d’vne fi longue veue demanderoicntlc repos plus que la continue d’vn fécond trauail. Et bien que voftrc clpnt remuantamp;de nature immorrellcjnc cherche queîadion pour fon entretien amp;nbsp;nourriture ordinaire. Si eft-ce qu’vn autre fujet luy fera plus récréatif Veu notamment que la nature di-uerfTe en Ây mcfme,fe plaift à la variété de toutes chofés.Ie ne vous tiédray gucres en fuip®^ • Viuez donc heureux amp;nbsp;moy content en fafTeurance de vos graces.

Pacis amp;nbsp;Belli Artibus.

I

.Paix ou Guerre m eft honneur.

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Table c4cs chofes plus mémorables

Contenues au fécond Tome del Hiftoire de France: dont la lettre I. figniffie f. fueilletja. la premiere page.b. la féconde.amp; vo.le renuoy au mot qui fuit.

’^■HiralGafpard deCoIigny fe ®”fie auec la Cote/Te d’Entrais

■Hont

1. I 2. f. 24.

par qui il ell tiré de la ^ochellccnCourt 1,25. f- ao-“• Hi. a.

■J tnuoye defcouurir les Codes *^dn(les Occidentalles 1.25.£ «.b.

tomme accordé auec leD uc de We amp;nbsp;de la pourfuitte qui fut [’■tt contre luy 1. 26. £ 23. a.

■‘Wengue le Roy Charles 9. PfUrluyperfuaderlaguerre có^ '■cl’Efpagnol afin de defeharger ■îFtance des guerres Ciuilles 1.

tftauertypar plufieurs Reformez de Ion mal amp;nbsp;d’vne entre-pdnfe fecrette contre eux dont moque. 1. aif $9.

tftbleiré, puis tué, en fin pendu ■■Monfaticon amp;nbsp;puis enterré fe-ttcttenw;nt. 1. 29.1. 64. 65.67. b. ■

^on meurtrier. 1. 29. f. 69. fiutesde l’Amiral. I.28. f.6^. 1. 51 f. 89. b.

fifemmeContefle d’Entraumot Sefesenfans. 1. 51.£198. b. Ibn meurtrier Befnie pris par les Proteftans. 1. J9. £ 288. julliffic'de fes actions. 1. 4O.f. 301. b.

Amiral deVillars amp;nbsp;fes pofteme Mî- fi37.amp; 141.

^uthorité trop grade comme ra-baiffée. f34- £160 Abus en tous Eftatz. vo.

chacuneftat. .I.40. f. 29J.

Abus Ecclefiaflics. 1. 34. f. ï56.

Î57. vo. Ede'.

AbédeGadangne.l. srfiîi. I. 38.f.22S.226.

AbédeBrantofme. 1. 79. f. 'iyj. b.

Abédemoureillcs. ' 1.^2. £ 117.

AamallcjDucd’Aumalle tuéde-uant la Rochelle. 1. ^j.f.156. dAnuille,Marefchald’Anuileamp; fesportemens. 1. 57.£ i4i.l.'3e. £175.1.38. £228.1.45. f.5q.p. 5ô.£4$-£3î4-

fe declaremalcontantamp; prend les armes 1. 56.f. 194.1.58. £ 240.

241.1.59.262. 1. 41. 528. b.

Armes qui premier les doitpofer du Roy ou des lujets. 1. 52. £ 122.1. 57. f. 200.

Armée naualledesChreftiens cotre le Turc .reueuë, combatamp;c.

1. 25.amp; 26.1. 27.f.4i. 1. 56. £ 195- I9lt;5.

des Reformez François. I.54. f. ^45’-£37-£iiil.58.f.22 5.1.44.

•f'^J?-^-45;f-37i-375-370-377-des Turcs. 1. 26

des FIamànsamp; Hollandois. 1.

40. f. 598,

desCatholiques François.1. 54. £150.1.45. £571. 572.

general d’vne Armée amp;nbsp;fon de-uoir.vo. G. 1.45. f. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J74.

moyens de conduire vne armée en pays ennemy. 1. 27. t. 55. T

Armée rompue ou mutine faute de paye. 1. 50. £ 76.

Armée à vn fiegeamp; moyens de la fournir de viures. 1.59. f. 250.

Albigeois de mefme Rçligiô que les Proteftans amp;nbsp;leur ellat 1. 58. f. 245. b.

Albanie 1. 26. f. 24. b.

Apanage. I.40. f. 504.....

Antiuari. 1. 26. f. 25.

Anuers. 1.4o.f. 298.1.41. f. 527.

1.45. £590. b.

Arrellz de rEmpired’Allemagnc 1.4x.f.5il.b.

Auftriebe vo.Charles domleand’Auftriche. 1. 26. f.

35. l. 36.1.1^6. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;b.

Autriche reformée. 1.41. f. 313. b.

Angleterre l’Eftat d’AngIeterre.1.

27. f. 37. 1. 54, £ iqq.. 146.6 159.

feditionsen Angleterre, à caufe de Marie Royne d’Ecoife 1. 27.

’ £38.

Arreftamp; execution mortelle du Duc de Nolfoc. 1. 27. f.

propos du Mariage d’entre le Duc d’Anjou amp;nbsp;la Royne d’Angleterre 1.27. £40. b.

Anglois au fecours des Flamens cotre l’EfpagnoI. 1.27.f. 51.52.

Anglois fecourent les FraçoisRe-formez.1. 54.£ 145.148. 158. ' b, ils prennent tous lesnauires des Reformez François réfugiez en

Angleterre amp;nbsp;pourquoy. 1.33. f.

151.I. 34, f. 148. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

la RoyneElizabcth commere du Roy Charles 9. F 33. f. i^i. retraitte des ReformezFrançois d’Angleterre. 1. 34. f. 143,144.

Allemagne,Allemans reçoiuent mallesbanis de France Reformez 1. 34. £ 144, b. vo. Rcittres.

Au fecours des François 1. 40. £ 289. 290.1.41.f. 314. veullcnteftre payez. 1. 44. f. 35^-

Allemans recherchez du lècours desCatholiques amp;nbsp;Relormezl. 44. £3 57.3 8.

AmbaflâdeursjAmbafladcur arief tél. 26.1.26. 1.38 £355. outragez 1. 31 f. 111. b.1.34.£ 147.1. 38. f. 236.

dirterens pour l'honneur entre . Ambafladeurs. £ 35.f. 161. b. Ambaftadeurs aux Eftatz Generaux 1.43.£ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;148.vo.Ef,

Augufte Duc d^axe 1.4i.f.3ii. Sic.

Ambition, vo, honneur.

Ambitieux non jamais contans af-pirét à la Souueraineté d’ou fou-uent ils font par mort dcfmon-tez 1.34. f. 159. b. ‘ moyens de pouruoir àl’Ambitiô 1.34. f. 160.

Ans climateriaux. 1,41. £314.

Ans fuperfticieufement obferuez. 1.41. £314.

Aflbeiation, vo. Ligue.

Aife, choies aifées,ne plaifent tant quclesmalaifées.I. 28, f. 56.

jAnibal, occafion de fa ruyne 1.28. f-57-

Abiiiration. 1.30, f. 79. oj -^Argent moyens d’en fai rel. 26. f.

26.b.l. 27.f.4i,1.3o.f.i95.1^.3. £345.

Argent neceflairc en guerred. 30.

£76. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.üJ

Amiens. 1.43 £ 343.

Athéesamp;les inconucniensdel’A-theifmc 1,26. f. 31 .b.

' ' DDdd ’J, '4


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Alue,Ducd’Allie amp;nbsp;fesportemês en Flandres. 1.27. f. 51,54.. 1.30.

Angoulcfmc. 1.40. f. xp j. Aéle memorable, vo. Mort.

d’vn foldat qui fe fait battre en vn nioulyn amp;nbsp;lort à compolition d’v-nc armée 1. 32. f. 127, b. Amour, amitié' du Prince amp;nbsp;au rebours. 1.37. f. 200. b.

B

Biuflement de poudre à Canon 1. 25. f. 15. b.

moyens pour brufler nauires amp;nbsp;vaiHc^x nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;377

Brouage, Ibn eflat amp;nbsp;reprefcntatiô

1. 37.f. 2îi. b.l, 44. f. 361.362. entreprifes fur Brouage,les habi-tansmalconuns.1. 59.f. 285.5.1. 41. f317.1.44.f. 361.362.

le Prince de Condé s’en aflure 1.

41 f. 317.1.44. f. 361.362.

afliege baru amp;nbsp;pris par les Catholiques 1.45. f. 373 amp;c.

Baie de mer que c’eft 1.32.f. ji8.

Beze. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.40. f.

Bizerte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. 36. f. 196.

Bufly d’Amboife. 1. 3 1.f. 251.1.

41. f. 326.

des Brueres Cappitainc. 1. 33. f, T32.I, 3Sgt;, f. 253.5.

Biraguc Chancellicr. 1. 39.f.

Belle Ifle. 1. 34. f. 152.153.

Beauuoirla Node 1. 39. f, 279. 1.40.297.303,

Beneffices mal conférez. 1. 34. f.

Branftome. L35’-f’ 253. b. Bafiîgny. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I.34. f. i6o.b.

Benon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. f. 284. b,

Befmc meurtrier de l’Amiral 1. 39 fa88.b.

Biensamp; auatages mefprifez. 1.44.5

Bataille.harêguesamp;raifcspourani mer à la bataille I.26. f. 26.28.b.

Bataille naualle. vo. arm. na. 1,40. f. 298.

Bobineau cficuMairc à la Rochelle amp;nbsp;fes portemês pour le public 1.44.5365.5.

fa mort nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.45.5384.

Banisjleurdeuoir. 1. 34.5 147.5.

leur mi{êra51e condition. 1.34.5 144.147.159.5.

Earns promettent tout pour auoir fecours puis s’acordent.,!. 34. f. 159. b; _

Baniflemct honorable. 1. 34,5160. s. Barthelemy, journée f. Barthelemy à Paris.l. 29.565.

Bcllieure.l.43. f. 453. b.

Briquemaut exécuté à mort. 1. 29.

f. 69. b.

Briquemaut juftifié. 1.40,5 301,5.

TABLE

Bîro n,fes moiés amp;nbsp;adiós pour entrer comme gouuerncur à la Rochcllc.1. 3i.f.io3.io4.amp;c.l. 32.

il y entre amp;nbsp;comment.l.3 5.5.178. b. Biron.l.43.f.35i.b.l.44.5363.b, Bazas.l-43.f.454.

Bourdeaux, les Reformez y font mal ttaittez.l.3i.5i09.b.l.42.f.334.

, le Roy de Nauarre s’en plaint. 1.42. 5330.5.1.43.5354.

Bourdeaux reftife l’entrée au Roy de Nauarre amp;nbsp;luy efcrithautemét.l.43.

Broflay S. Graue.l.37. f.2i6.b. Bearn.l.43.f.348. b.

Bonneual,la Dame de Bonncual,1.38.

5 234. b.

Bicoques razees. 1.39.5256.5. Bloys fur Loyre defmantelé pour les eliatz. 1.40.5305.

Ban de l’Empire. 1.41.5.311.313. Bodinlurifconfulte. 1.43.5.341. 351. Benefices,nomination:amp; collat.1.43..

£ 55 r. b.

Beutrich. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.44.5.355.

c

Charles 9. R oy de Fracc marié.vo.M. fe fiet en Parlemét amp;nbsp;remonftre à (es iuliieiers leur deuoir. 1.24.f.9ib. ilavncfille, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.33.5.131.

fecouru du Clergé.l.34.515 5.156.amp;.

Charles 9.cnnuyé,fa maladie,deffeins, mort amp;nbsp;conuoy funebre. 1.37.5 218. 219. 220.

Coligny.vo. l’Amiral. Odetde Coli-gny dit Cardinal de Challillô meurt empoifonné en Angleterre. 1.24.5 12. b.

fes en5ans. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. 39. f. 265.

laCaze Mirambeau, 1 37.5.212. Charles d’Auftriche marié auec la fille du duc de Baiiiercs. 1.26.5.24, Charles 5.Empereur. 1.35.5.167.168. Chef d’armée, vo. general.

Che5de place, vo. gouverneur.

Chefforcéparfesioldats. 1.34.5154 b.

Chc5feulnon plufieurs envnc place on« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.44.5369.

Capitaines, quels on doiteflireSr la faute qu’on y fait. 1. 27. f. 54, Capitaine ZucaS. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;]. 44. f 367.

Capitaine’Arnaut donne lêcoursa la Rochelle. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.35.5174.

Capitaine la Fleur.1.35. f.i8o. 181.1.

36.5 190. b,

Çilôniez par le peuple. 1.38.£ 23o.b. Cerfs amp;nbsp;biches paffans par vnc armée 1.33.5135. b.

Catherine dcMedccisRoine mere régenté de Francc.1.37.5 218, b. 223. vo. Reg.

elle follicite la paix. 1.40.5290.1,41.

f. 316. b. 325, *

Caftres en Albigeois. 1.31.5105.114,

1. 38.f.246.245.amp;c. Compofition mal gardée en fiege.

1.37.5217.1?«

Confcil public amp;nbsp;fon authotite' amp;nbsp;tüf' ferences. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.41.5.3243.5.

Cliitiateries. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.41.5.314.5.

Croix fi les Reformez la peuuët porter. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.30. f. 77«

Catholiques amp;nbsp;leur creance 1.30.57^« b.

Catholiques de trois fortes, fidellcî, rnalcôtâs,amp; nouueaux.1.3 5.5173.5. ils font vendre les biens des Reformez pour la guerre, 1.35,5.175«

Catholiques afiociez auec les Reformez François, vo. Proteftans.

Corlaires François anciennement. I. 34«f«i5S« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. .

Court de Fran ce amp;nbsp;autres, vanitez» legeres inconfiances d’icelles.l.24.5 12. b.

Chefneuert Miniftre de Poitou. 1.'3^ 5230.^1.41,5.310.

Chypre,fa fertillité,dclices amp;nbsp;lubricité des kmmes,auec les changemens de fon tfiat depuis les Empereurs

Grecs jufqucs aux Poiteuins,aufqucls le Vénitien ofta Chypre que le Turc tient. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l«îF

Candie fon eftat amp;nbsp;fertilité. 1. zé, 5

24. b. •

Cyuray. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.42.533*^«

Crainte demal rendplufieurs obeyf-fans amp;nbsp;faifas leur deuoir plus que 1 mour de bien amp;nbsp;de vertu. 1.2é.f.3i« 1. 28.5 56.5.

Crainte fait quiter Dieu à beaucoup.

1.3o.f.77.amp;c

Marc Anthoine Colone. 1.36.f.ij4 b.195. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ,

Cardinal Alexandrin.l.25.f.ii.b. Cardinal de Lorraine harâgue au Roy

Charles 9. luy offrant fecours du Clergé.1. 34.5 15 5.156. amp;c,

Captifs,aéfes généreux d vne captiue.

1.25.517' la Charité affîegée batue amp;nbsp;prife par les Catholiques. 1.44.5

Cauagnes Côiciller pendu. 1.29.f.éy« b-jiiftiffié depuis. 1.40.5301.5,

Cheualliers Teutoniqucs.1.40.5 307« Chédeboysfe doit appeller Chéde Baye de la Rochelle amp;nbsp;pourquqy. I. 32.5 i ï8.

Chafteté,aâc généreux d’vnc femme pour fauucr fa chafteté.1. 15.5-17« Concarneau. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.44.5360.5,

Colombiers. 1.37.5.217.5. Candallcs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;h 33- ’4^*

Cataro. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i/«

Cognac. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.40.5.2^6.

Cruauté du Turc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. 25.5 ’9-

Cruauté des Catholiques François.1.

29.5.70.1,31 «5xo8,b.l.3 5.5168.3.5«



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r ,

, ^tuaute des Reformez Àiè. tnanger. à Saneer^ um . ;

Cruauté'desValaqucs-Sfyoïâns.tjy. '•22x h.I sb . : nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uigt; iJci! j

Afeagnede la Carhe perHiadé lés ƒ teftitijsà labataillc cotre leTwrc J lt;2! ilt;fnîi vr.naî.-iol ^ffiens partiaux pour l’abition amp;nbsp;Mnneq^ ' ’I J 5; £4.7. b^l. z ^^itcfticnsrenie's amp;nbsp;leurs partenaens^ ’asic Iuïc.amp;.les Chrettienst,-1; aô ƒ fjl. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.tlKtl'

^laiaôntd’Amboife,gt;'’l»^5.^£ 3Tquot;i-“Otins tiie'. i. ^4, f. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uyj

^®oûæ,.l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1..57;'£ïrlt;a/

^’tentât! en Normatudic.!.jy.E 216. 218.. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- . 1 • 7 . ) Zj

Calomnie naturel à tous horaitieamp;amp; plusatdmairc czgoüoernemêd po-popiilairei amp;q.ui leur rapportée , n ’’Heurs. L 3S, £':î36..b. ^onfeil amp;.ra}fons ^léguées 'pour ce--* '•ir vneplace. éontrcTne? 5ü:méct./l. 39.C249. yj •gt;or.-!.T';J,d ^nfeil polit l’abandonner, 1.

iHLb. -’-C nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' .k:;

Wordemens d’eaux en 'Fraode; I.

îirb.- ' nbsp;nbsp;nbsp;’

quot;Cdaordeincns aillcurs.J. î5iEiïigt;.' ^tbtes des Roys de Fran^, l; 4’5'. E J4j.l.44.f. 257.5,559. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■

^'cu comme il n’opere plus par mi-ï’eles extraordinaires ain§ veut que tous trauaillent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l.^i.f.looib.

^ieu amp;nbsp;de là toute puiffancè. 1.51. f.

loo.b.l.j^.f. 159. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;'

I^emandes desRetbrmez amp;c mal con

tas Ftâçois au Roy.l.59.f.a7!i.275. Dannemarsjlc Roy ligue' auec lubec Cotre le Roy de Suede 1.5 z.f. i j9.b. ßie. , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. 38. f. 2^9.

Aguis. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J.42.f. 556.

Dauphine',fon cftat apres le meurtre dePans.l.5i.f.io8.1.52.f.i2î.l.55. f.174.176.1.56. f.i 86.191.195,194 1.58.{.iî9.b.25o,1.59.f.288. ûifpenfes demariage,vo. Ma.

Dulcingue nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;u- l,26.f.25.

Dwnes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.59.£279,5.

Dardois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I.J9,£278.5.

Douaires entre grans. \.vf, £45.5. Domaine du Roy amp;nbsp;de la Couronne 1.4o.f.5O5.1.45.£755.

JJombes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.59.£276,

Diflîmulation bonne. 1.27.£49.

Diflimulationmauuaiie. 1.25.1'. 19.

Dofte guerrier, vo. G. nbsp;nbsp;-

Domfront enNonTiandie.l.57.£2i6. Defobeiflance en guerre amp;nbsp;l’occafiô.

I.î7.f. 55. 5,

Defobeyflance grande de petis aux Roys. 1.4o.f.295.1.44.f.557.

Difciplinc militaire colTÔpUeamp; pour quoy, l-27.f.55.b.54.1.44.f.567.

D E V X ‘1 E M E LIVRE.


Diuifions en eftat amp;nbsp;leur nlak4gt;j'9.£ 279,28011.44 .£ 5 26 jfO;pattialiïesi,

Dós s’ils amp;nbsp;quels doiuët qtb’e'receuz parlts^Ambaftadeurs Mag4rt-ratÿ'amp; .auttés,''’i -!■ J- '- ’ .î.34.f.j'59.' Eftasamp;.honneurs niefp^Hcï,I.44. f, Dons des Roys deFrance.l.4oX294 u nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

1.44£;5.'çôd9'. ’ lt;

Dons quite21.44.£5 561511A

Doaceuéouoeceâwrev'*1.^9c£28b;d. - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;!____ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t

un


Empereur des Allemans fonbbftnêàt - amp;nbsp;pciurqaeÿ les autresPrilfc^ hb • le ïéto-ànoslfcnt. ’lrS4.^ Eftats geueraux/câüfes^dJ

blctes.'^'-'o t -'■’m ■l.f441E^4’^*^’ Eftats é-oftmie nuis amp;nbsp;deffë^iiduÿ’Â

quelsiilsftb^iient-55gt;5,1!.,4/.£552. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.5fumi;l

Eftats* ^énèWte de FrSSdë.JtéHüS^ à-Bloisdeurfeatice, requefte^yô/dhé, föt‘flh6-amp;-eomiiufión'. l.’4y.f.

551.

EHats vofjîhS’Æ -rient du ■mtfl des au-

trcs.vo.V.

1. 57.fi209(2io.\gt;a,fr.I.59.£i5^ib.

L4O.£2^.-5-.i95. •’mcnMO corruption-amp; changement d’iceuS, auec le ftioic d’y onuiét.h'54.Ei 59. b. 160, voiezPepitredu iVvolj-'-*

Eftats generaux demaridez eii Frânte amp;le bié qui en reuicLl.57.£loi.b.

2 08. b. 1.58.£255.b. 241.5. l.’59';f.

278.5.279.28o.l.4o.£5o5ib. ■ i ' Eftats promis ôc tenus. 1.40.

Edits amp;nbsp;ordónances de France corne veriffiez amp;pu51iez.l.24.f.io.

Eclefiaftics ont fort fecouru les Rois deFrance.1.. 54.1'155-156.amp;C.I.40. f. 295.

abus Eclefiaftics. 54. £157.1.59. £279.1.4o.f. 195.5.

5iens Eclefiaftics vendus amp;rache-

Eclefiattics mal traittezpatlesRcfor mezamp; Catholiques mal côtâs.h59. £ 265.

Eclcfîaftics qui ont le temporel amp;nbsp;fpirituel desCôtesamp;c. Seigneuries. 1.41.£515.

biés d’Eglile d’ou venus.l.43.£55i.b l’Eglife à creu par perfecution amp;nbsp;ligueur amp;nbsp;au rebours s’eft corrôpi», 1.44.£56o.b.

Eftats generaux deLaguedoc amp;pays voifins.l.56.£i92.vo.l. •

Eftats comme peuuent eftre rendus

heureux.

1.25.£i9.5.2o.

occafion du bien amp;nbsp;du mal de tous Eftats. 1. 2 5.f.i9.b.l.28.£57.1.29.£ 7?-

moien pour garentir vn Eftat de fc-ditions. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.2 5.f. 20.

-‘Ictiers Eftat tousiours mefprifé -eftFfaiTcéi r quot;nbsp;I ' di5i;f.87,b, Eftats par qui iê doiuent aftem51erl 58,f.229, b‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c8t.t ni ! / -lÿTjÊi bjj Muiulq gt;J .’VJ Eleólion’dit'R^s. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.ïirôj.

Ëinpird, Ärcelhdt esecÙMÔs delËm-.p£rènü,114Kfi5da;'-5-4'3!.-'’:ti’-Ji -i gt;’* Entrepriles thoi'e requilès-A toütés^n treprilès. .il.’.i7.‘jjiixl.54i£:89i'b.

Egalité amp;fes pÄ»ffirs.h56if.r^(C'--'l Ëlóqüegcéjla’EoPcu-iipcitudde^L'^^z £'.\9^.Q,r.l.k^-r--^ .zÊlbioi'i Eiitramont. .ih56t£-Ti98. b.

EtpinadejiioqîK45v£543i 1^:551. b. Egh^'Cbrefftierait aquiïcmparée;!. 55.i8i.b*

Etr aordinaircs aâiÔF.* vo.* pJcfegC6amp;

Aâésitiotablcs.- ''*--2 ivl □up * '

fourdonsamp; coquilagdsdemajtpour viande' aux Âocbellois.:b5 jv ij 473-‘ Emperçur! Maximilian, amp;*fes filles rriariîéfitauxîbôysde France iStd-El^ pagne.

Efpagne.Pfaillippes Roy d’Blpag««.

AîQ.'RjTiior,:'! z.f jiiono:i:i.Ûlt;îo:'.i ' l ; ks Refejavtez cólieilleriö le Roy de luy faire la'guerre.vo.'fr.''l l le Roi d’Etpâgnc Phillip.à iuufils 1. 27i£4i,L4ï-.£yi4. ‘ I.ôô.^b.p.l il elpoiifa fkniecc fille de 1 L’Empe? reur Maximilian. \ 'i j 4l.tjjx

Efpagnois Portugais! plus 'louez que tous.autres pour tó.entreprifes de mer amp;nbsp;defcouuerte des Iâdes..l.

leur droit fur ces te rres. 1.54X151. Efpagnois ne^afTéürent du François Catholique rantre les Reformez. 1.

Efpagnois ont guerre en Afrique a-uec les Turcs.l.57.f.2O5. ■?

Efpagnois en Flandres, vo. Fl.

Efpagnois mutins, infolcns Stodefo-beyffans. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.40.£ 298.5.

villes facagées par cux.l.4o.f. 298.5. naturel des Efpagnois. 1.27.f.46.1.

28*f.6o. Z, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Eftrangershais.l.26.£25. *

Eftrangers mieux pourueuzque les

naturels.

Efpions.

Eftoille nouuelle.

1. 4o.£294.

1'.26.£26.

1.5I.£io8.

Exeufe des Rochellois vers lePrincc

de Condé. Echillez.

1.4I.£524.

France,l’eftat de France, l’an 1570.1.

24.f. premier.b.

eftat de l’ati, 1571. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.24.f.26.

de l’a,7 572. apres le meurtre de Pa-rilt;'' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.29.f.68.amp;c.l.5i.f.87.

de l’an 1575. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.57.f.200.201.

‘ del’an'1575. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.4ô.f.289.

DDdd ij ‘


-ocr page 788-

eftat. amp;pouuoir delà Frâce.ai gene nbsp;nbsp;b.1.34.fi I47’b- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

ral:h27.fi45.46.1.37.£2o8.26p. âcc, Françbislcger amp;nbsp;inconftant»-1.26.f, ■ nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;24.i.27.£4o.84 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;. .


clW ancien amp;nbsp;modcrnc.L

b.hqo.f.aSp. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s

pauurd.eftâcdc France.;»' l.;4O. £ l’eftat amp;nbsp;plainte del D^u-

.phiiié amp;ilangucdoc Pr'oteftans, rf 3 moiico poitt la garantitjde.lcdi lions Sc la rendre.heureHiè;h3lt;5.fiipdi.amp;.

ç(tats.dcLlance.vo.E.

Royale;Francevo.R. ■ L' ; 3

Eçi^çeis.Cathqltqucs feplajgnêç de»

Protertâs. 1.24.E5.1.2p.fi67,b.

Ib.fcrbPPfU'i ar!r'rij;lA23!, la Couropne de (France cqme. change^ çz trois races.jnj.ùLiiiXijPfb» juitiçcdc Ffanc{:.vo,Jxi.;jf!j’! aji.i i3 jaNpblelfcFrançQifeàgrâdxfedit jmftien^u’ils tindrertt pourlcs per-i vers le pçyplj?. 3 Jnn Th»7,£40-8*1

I.


dcegt;1.3*3pd. 3.1 f.ioiibnzbiLiguel Fîwnagoftie.dcÇhyprc,ta5,£î4,i9,;;; feinte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-d.igi.?. Famine.' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r

g’ils ón« plus-perdu;auxi guerrescU Femqjçgcncrçiife àfauné^fà çlwftcrî ..:U I. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;û. 1_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tg\yp,Çha£,.

Fewinies abandonees par leurs maris

uilles que les reforinez‘, amp;nbsp;d» leurs ,-gôCfWSkVo; R.. ai -nnoi -Z;;uoL.i m

Françôispo.ùrquoy n’ont deicôuuert ndûueaupayst-f • : nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/.k'34.f.i;5JJ

François anciennement. Corfaircs. h'

Friçisi^ Eàtholi. de 3. fdrtei.vo.C; gt;nbsp;Frâç oisCatholiquesamp; reformed vnis Côtre; tes Catholiqucs.vo. Prôtettâ

François Reformez fc plaignent des Càtlw)liques.l.24.£5.1.26.£32.l.2p £64.65.66.1.3 i.£87.88.amp;c.1.36. £ i85..8.,i86.amp;c. ipi. IP3.I.37. par tQUtda|,i ƒ.318.1.42X3 31.8, occjdîons de leur haine reciproque i. 38.£6o.l.3p.f.i7p.28o.

occafions Si moiens qu’ils propo-fent au Roy pour faire la guerre cô-tre rEfpagaol. i'4.25.f.2o. foupçonnentle Roy^ontr‘cux.l.i5 £2i.b.L28..f.5p.6o.

François Reformez vont au fecours des Flarrians contre TEfpagnol. 1. 27.£5o.l.28.f.57,58.I.34.£i ÿlt;;. eftat des Reformez François apres la bleffure amp;nbsp;mort de l’Am'rral.l. 19. £64.65.1.3i.f.87.ii4.b.l.34.f. 143, b. I46j.35.f.i75.1.36/.i8j.b. i86. amp;ç ipi.ipa.

François reformez font des departe-mens en Languedoc Si pays voifins qui refpondcnt aux Eftats. 1, 31, £ . 114.8.1.33.£ 133.1.36.f. i86.îp2.

amp;c.vo.Lan. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•■•■o.

font de hautes demandes au Roy. I. 36.f.i86.ipo.l.3p.£272.8.

François veulent cftre remis en l’c-

paix en Franc.vo. PEftat d’icelle cy dcfliis à France.

guerre en France.vo.comnic deflus. Meurtres des reformez François ez villes amp;nbsp;autres endroits de Franc? 1. ip.f.6j.67.7O.

François, fon naturel amp;nbsp;fa deuotion vers fon Prince. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X 2J.2p.f.7a,

TA BL E.

Frâçois Roys dePologné.L3 5.£i64. François liguezaucc le Turc. 1.35.£

4^7,8. i

le Roy de France à ligtiêancc 1’^-gloisSc Allcm3n.L2.3.£.21*. 1 p j Q fe Roy dç France demandeamp;.ob«ict[ les villes reforméesde fcurcté douât

fouttiêncnt l’aflaut coptrç les Turcs l.ifjXaj. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.1

Fcipmes hardies enfiegcs.I.32.f.i 2 j.

. .c

Fernnies manians la paix, yo. P.

FidfiÙtc vientfouuent de,.crainte du mal comme aux .Chrçf, reniez cp-tre lesTurcs.l.26.E jr,.g .

Fors;amp; fortificatiós ne foiêt veus par cftrangers amp;nbsp;ennemis./. ^4. f. 144. Famine pourquoy emporte piidloît les icunes. l.j 5,f.i7p.vo. I.

Foy ronipuc aux hérétiques. 1. ^4. f, 145.8.1.42,1; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Foy mal gardée. 1. 37. f. 217. b. foy doit cftre gardée 1.44. E 360.

FinanccSj6nancicrsamp; les abus I.40.

I. 2$.E 21. b.

Fcrfare.

Florence, Eftat de Florence. I. 38. f. 240.

Feruaques. 1.41. £'310. 316.

Fleur d’arbre en hyuer. 1.2p. £ 67.8.

Fin, ï, fortes de fin de viel. 2p.f.

Franchife. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'1. 34. f. 144,

Final battu amp;nbsp;pris par les cipagnols 1. 2^. f. 23.

Foucaudiere Francourt.

l.qo.f. J97.

1. 2p. f. 66.

Fautes des Refor. Frâçois.l.ap.f. 7

Fautes premieres cnfagilTcnt.l.

350.8.

^anciotiItalien. 1. 35.f. 181» 15gt;rtune que c’ell 1, 26. f. 26. 2p. 1.

Flandres, Eftat de Flandres. 1. 27. f.

lt;7.b.l.45.f.3po.

les Reformez de France y veulent tranfportcr leurs guerres ciuilles. 1. z-j. f. 44.47. vo. Franc.

onlrc amp;nbsp;reglement du Duc d’Alue au pays 8as. I.37. f. 48. 51.

defleins amp;nbsp;moiens du Prince d’Orc ge amp;nbsp;les partifâs pour retourner en Flandïcs.contrelcs Elpagnol5.1j27.f,

48.1.3o.f.74.

en Hollande amp;nbsp;fur mer. I.40T.ryS. L45-f’-?FO-3Piquot;'

les eftats du pays bas de Flandres fs dcclarct cotre l’Eipa. 1.45.f.3jio.b. Flcflînghcn. 1.27.h4p. 51.52.^4 Fontenay furpris par les Piôteftâsamp;

alfiegé par 2ifois par le Duc dcMôt pefier. - .1..37.f.2i3.2i4.1.3p.£249. Fontenay.) nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.4i.f.3iD.b*

Footàiacscotreprendfur Sanccrre.1.

jiXxtx»

Fofçc,iou contrainte, chofes forcées peu durables. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.37/.ioi.

Fantofrocs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.37X120.

■bi. .î.\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. G / ‘ fl; : ■

Germains Si Gcrmanic.vo Alleitians

amp; Allemagne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

les Princes Eleéleurs cnuoict con* gtatulerlc mariage amp;nbsp;laPaix duRoy dcFr8nceJ.24.f3.

Gardes duRoy.l4o.£2p3.b.

Gerzay amp;Grcnczay Iflcs.l.34lt;fi4J* b.l.37.£2o6.b.

GrimenaudicTe airiegécbanieamp;priamp; furies RochcUoisparlcsCaiholi' ques.l.32.£i2i.

dç Gondy MarefchaldeRets,1.3J.

£ 138.bJ.34.f.i 5p,1.3p.f 279.

Grammont pris par les ProtcftjDS.I. 3?-Ei42»

Guerres ciuilcs produifét beaucoup de maux. 1.24.f.3.b.l.3$.f 168.1.3^« £338.1.4O.f 2^3.1.44.f.35O.

occafiôs que les ProteftansFra^ois alleguct pour la Icuée d’arn;cs.l.i4‘ £6.1.31.£ 8^. ioi.l.37.f.20i.204’ '2O7.1.38.£23 5.

fourcedes guerresciuÜle.d. 39. f 278,8,179.8. 28c.l.4o.f îP4- f 44-^’-Sdc.b.

Guerre ie ccurrift. 1, Jî.fHF celles des Câiholiques. 1.34«f7'

Guerre de mer .vo.mer amp;nbsp;Ar.

Guerres ciuilles pour la Religion fi legitimes. 1.31. £89.1.32.8 ƒ 2î. caufes qu’elles ont malluccdc aux Reformez. 1.31 • f 89. b.

Guerre neceflaire Si foïcéc. 131. f

lOI.

occafio de la longueur des guerre5 ciuilicsamp;qu’cllcs font plus ncceifii-res aux malcontans.l. 31 f. 100. b. 1.43. £3 53. b.

es guerres ciuilles qui doit premier pofer les armes 1.32. £122 b. fixiemes guerres ciuilles en France 1.4i,f. 328. b.I.42.f. 319.a. b. l’occafion des guerres d’vncpart êc d’autre. 1.42.f.43i.

Guerre ne fc doit fi toftcôclurcqne la paix amp;nbsp;pourquoy 1.43.f. Guerrier, doôe Auocat, loanneau dcSanccrre. 1.36.f ipi.vo.laCazc Gouucrncur, villes qui s’en ^exemp

tent vo.V,


-ocr page 789-

D V pullîmce des GouuemeuK de Pro-uince.LjSXaïp.

^anifons.villcsqui s’en exemptent.

vo. ¥.130X76.6.

Baron de laGardc.l.i8.E59.

Cioas mort deuant la Rochelle.l.3 5.f.

D E V X I E ME TOM la paix au Roy’ Henry. 1.39. f. 2^^, iSo.b, 1.43.1.3 $o.b.

Harengue deVuicrdéputé,du Prince Cazimir au Roy Henry. 3.1.4i.f.

3i8.b.

Harengue.vo. Remonftrances.

Harengue du Roy Henry 3.aux Eftats generauxa Blois.1.43.f. 343.

Harengue pour vn combat de mer. 1. 34.f.i5i.

Harengue pour fouftenir vn fiege.1. 34.f.i54.b.

Harengucs des trois Euats aux gene* raux.l.43.f.343.

Harengue du Prince de Condé aux Rochellois.vo. P.

Haréguc du Duc de Montpencicr aux Eftats pour la paix. nbsp;nbsp;1.43.f,3 50.6.

Henry de ValoisDuc d’Anjou afiîcgc la Rochellc.l.33.

vo.fon mariage.a.M.

fes biens amp;nbsp;appanages. 1.35.f.i6$.b. dons qu’il reçoit du Clergé. 1.34.f.

158.

fon naturcl.1.3 $.£169.

il quite la Rochelle amp;nbsp;fc retire à Pa-ris.l.35.f.i85.a.b.

Henry de Valois Roy de Pologne a-uoué Succefteur à la Couronne de Frâccjcft enuoyé quérir en Pologne. 1.37.f.4i8.b.443.b.

Homme, fon naturel volage amp;nbsp;indif cret.l.24.f.7.b.

la Haye Lieutenant de Poitou, vo. Lieut.

Holpitaux. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.4o.f.293. b.

Haute de Grace.l.39.f.378.1.4o.f.3O3

Haute de mcr,quc c’eft.l.3 a.f.i 18.

Haurc bouché par Nauircs,ou. I.3 4.f I28.1.45.f.382.

Haurc de la Rochcllc.vo.Ro chcl. rc-prclcntéc.amp;c.l.34.f.i49.b.

Haine ne fc peut fi toft alTopir. 1. 44.f. 7. b.

Hyuer grand.1. 24.f.7.b. 1.3i.f. 114.b.

Hollande, places d’Hollande qui fe rendent au Prince d’Orenge^ contre l’Efpagnol.l. 27.f.48.49.

Hongrie, Roys d’Hongrie de la mai« fon de France, l,35.f.i70.b. la Hunaudaic enuoié à la Rochelle pour la paix .l.^p.E ^84.

Honneurs, l’ambition des grades amp;nbsp;Eftats partialifent les hommcs.1. Sj.

f.iy.b.l. 32.f.48.b. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Honneur par qui préféré à tout. 1. 37. f. 4 2 2.b.

crainte de honte amp;de deshonnfur rend les hommes bons. lu^3.f. 341.

Honneur.1,43.f. 344.

Honneurs amp;nbsp;richclfcs mefprifcz. I.44. £ 356. b.

Hommes qui font leur deuoir crainte du mal plus que pour l’amour de

Grenoble,parlement de Grenoble.!. 39.f.388.

Guide du corps humain vendue.1.

General d’arméc.vo. Chef.

punition d’vn General.’ l.ijjf.ij.b. General mal rcfpedc' fon droit. 1. '•i-f.tj.b.

^on deuoir.1. ƒ. 53. $ 3.1.3 t.f-i »3

(’S quallitcz rcquifes.1.31 .f Sp.

^'nerauxdcs Reformez en Languc-lt;loc amp;nbsp;voifins.vo.Lan.l. 36lt;f. 191.I.3 8 €113.

^*otiauxfou$ conditions.l.38.f.233.

de Guifc,pouf fuite cotre l’Amî-f’1 de Chafl:illonamp; accord pour le 'Meurtre de fon Perc. 1. i6.f. 4 3. a. b.

de Guyfcbleflc au vifage à la ré-'Outre de Thorc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.40.f. 490.

Y’ombaCjfcs portemens amp;nbsp;fin de vie.

.314.amp;C. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

^othevilleamp; fort de Saxe en Alle-'’’ägneafliegeeSc ruinée. I.4.T.E5 x 3. Gdleres de Fracc venues de Marfeille 'uBrouage puis à l’iflc dcRé,vnccrt P'ife parles Confedcrcz.lj i.f.I ij. Edleres amp;nbsp;leurs exploits. I.31 .f. 113.

i5i,1.45.f.375.377.

amp;c.

Gdlerescn la mer du nore.l.3J.f 17z

H

Hvégues des Amb'afladcurs des Prin-'os germains au Roy Charles. 9. luy 'ogratulâs fon mariage amp;nbsp;la paix de fon Roiaume.1.44.f, 3.

wogiie d’Afcagnc de laCorne pour h combat naual contre les Turcs. 1.

^^fcngue de DÓ lean D’auftrie pour ‘ocombat.l.aô.f.îS.

^’'Ôguedu general Turc.l.zd.f.zS.b, “irengue de Monluc pour perfuader *os Polonois a predre pour Roy He-jy de Valois .1.3 5 .f, 161.16 4.amp;C, quot;«engue des deputezProteftas pour perfuader la paix au Roy Charles. 9.

Ycnguc delaNonë aux Rochcllois 47X103.411.

’rcgucdePopclinicreauxEftats de 1.38. f. 236.

duymcfmeaux eftats deLangue do dîemblezà Mllau.I.38.f 237.

’régne des députez Proteftans pour

E.

vcttu.l.46.f. 31.

mang-hômes Antropo. 1.5 $.£ 179. b.

Hiftoirc: quelle doit cftre amp;nbsp;là fur-ex cellcnceà tontes vacations, vo. au commencement du deuxième vo. au traitté de rexccl.dcrHiftoire.

I

luftice ,les Rois amp;nbsp;Princes en font debiteurs à leur fujets 1, 34. f. 9, b.

loanneau bailly ^Capitaine à Saocer-re,1.36.f. 191.

Ulcjdefccte en vne Isle amp;nbsp;moyen de la faire auecarmée.1.39.fi 486. 337

Impoficions nouuelles de* Reformez ou Catholiques mal contans.,!. 39.f. 364. b.

Impofitionscxtraordinaires caufes de# giiertesdupaysbas. 1. 27.f.49. vo» Tail. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Impofîtiô du fcl 4o.liurespoHr.ccnt.l.

45'f*J75«

Isle, des Isles de Saintonge. 1. 44. fi 368.1. 45.fi 374. b.

leunes confeils. 1. 39. f. 280. b.

S. lean d’Angely. 1.40. fi 296.1.4t»

Inconueniens. vo. mal.

Iniure ne f efface par combat mais par le temps amp;nbsp;actions contraires. 1.27. f- 5 J-

Iniures remifes par qui amp;nbsp;comment.

1, 28,f.6i.

lubilé. 1. 29 fi 69.

leufnes des Reformez. 1.31. fi 103.1.

32. f. 142.

lenlys deftait amp;nbsp;lès trouppes allant en Flandres n®urt en prifon.1, 27. £54. 1.28. £55.

Italiens, leur naturel. I. 28. fi 60.

Italiens trafiquans Scieurs fubtilitez,’. 1.4i.f.3i3.

luftice en armée. I. 33, f. 134* luftice en France bonne, 1. 35. f,163.

b. 1.40. f, 293.b.

uftice mauuaife.1. 39. fi79,28o.l*4O.

Z93-b.l.43.34i

Impunité caufe des fautesSc mefehan-cctez« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.43. f, 341. b.

IcunCS meurent pluftoftde fain que les plus aagez Se pourquoy. 1, 3 5. f. 180.

L

Lieutenant de Poitou Ja haye amp;nbsp;fes portemens 1, 37, f. 201.206. 207. Sic. 1.39. f. 257. 268. 269. ôcc.

fa mort nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. 39. f. 271. b.

Laterne Sc far de la Rochelle.vo. mer Languillier gentilhomme de Poitou.

1. 32, f. 121. b. 128.1. 34. f. 152. b.

158, b.

conte du Lude Sc fes portemes I.33. f. 140.6.1. 39. f. 247. b.

DDdd iii.


-ocr page 790-

Langue, langue de Bell e Ifle ny bre-te ny Françoife. : 1,^^, f. i jj, b.

Langue fi neceflaire à gouueruervu ?4-f. i65,h.

Lettres des Roysamp; Princes aux Papes amp;nbsp;leurs renonces 1.30. f. 81. 82, Lettres de marque amp;nbsp;reprelaillesl.aÿ,-f. 278.

Lufignan en Poitou.vo.

•■-b. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’■ i '

Lufignen rcprefcnté,^ffiegc, battu tê-du'à conipofitioA^'-puis razé par Ife!

Duc de Montpenfier l'j'À, ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;';- ‘y.b,7ÎU

Langraue de Hefl^n. ■l.qi.f.îfïî.L'^ *' '■ ■

Lignerolles mignon de monficut tüc l.î4.f.I2 nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.■' nbsp;nbsp;lt;

Liuonie. i -îbii 1.4o.£^O7.b. Lituanie. . r ! nbsp;nbsp;nbsp;• 1.4o.f.jo8.,a.b.

Langoiran. , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l.j5).f'28'5,

Lufignen, ancienneté amp;nbsp;grandeuri de

la maifon ôc race des Poitcuins de Lufignen. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I. 2 5.£i^.b,quot;

Languedoc,eftat de ce pays pour les Relormez apres le meurtre de Paris I.5i.f,iO7.ii4.1.j2.f.i2j.l.j5.Ci^7 I42.1,^5.f.i75.1.36.f.i85.186. lyi. 1^2.1.5p.f.262.

cftats amp;nbsp;alTemble'es des Egliles faites en Languedoc.vo.Ellats amp;nbsp;regle-mens.

Lubec. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I.j2.f.iip.b.

Lonp entre en la Rochelle amp;nbsp;les pre-fages de fa mort. 1.3 r. f. 112.

Liuron. l.^S/.z^o.l.jp.f 282 comte Ludouic frcrc du Prince d’O-renge tué par les Efpagnols. 1.40. f. 298. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Larrons de bourle ez Efiats generaux 1.4j.f.j4i. nbsp;nbsp;nbsp;.!

Legats en France. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l.aj.f.ai.b.

Landereau. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.5lt;gt;.fi286.

Lyon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l.ap.f.yo.

s.Lo cnNormandie.l.^7.f.2i6.2i8. Lanfac. 1.45.f.57i. 384. 585. Ligues du Roy de France auec l’An-glois amp;Allcman.l.2y.f.21.1,27.f.4o.

b. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;'

Ligue des Pape Efpagnol amp;Venitiens contre le Turc. Litf-Eiz b.

Ligne entre le Roy de Dannemarc Si Lubec. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l.jz.f.iip.b.

des Ligues amp;nbsp;affociations.l.j j.f.i^y b.

Ligue des François auec le Turc,l.j fiôy.b.

Ligues amp;afibciations des Reformez, l.^ô.f. ip 2.1.57/. 205.204.

Ligue mal feure; entre les Chreftiens. L56.E1P5.

Ligues des Reformez auec les Catholiques fufpeéls. 1. 58. f. 22p. l.jp.E

' i62.1.4O.f 2P7.1.44.f.Slt;^4.

TABLE. 7.......

Ligue fainâe des Catholiques contre Miniftres quitans leur Religton-L joies Proteftans amp;nbsp;mal contans Catho

liques. 1.5P. f.267.268.1.4i.f.5i6. j 518.b.51P.5a7.b.l42.f.554.b. 1.45.

f.343-l-44-f-3 57-361.

Liguerefufée,.jn5fn3;j . 1.45.f.541.

Liberté. ■ 'I 1. zd.f. 24.

nations libres enila.ChrcftientCàqu’-

ielies,1.55,f Aóa.b.;^:!r

Lorraine,le Duc en veut öfter.lâ RjeJi-giqnreformée.,ifol if-, ’ 1..5O.fi8j. duchefle de Lorraine feu r du Roy

Charles, eulia.'073 LjiX.lHi

;u!

Mariage dd Rby GHäriesp. aùéc Yïa-beau fille de I’Ernpereiu: Maxiiftiliâ.

  • 1. zq.Ei/P'' '’f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' '»M),pii H

Mariage du Roy Philippe d’Efpàgrte -aiiec l’autre fiHcdtrEmpcréuf.l. zil E I. b. ,

Mariage du Roÿ-dé^Nanarre'flc de MadameMarguerife fille de France.

  • 1.24. f.i rd.z’j.f.t t .4). l.iy.E^i .b.’45. 1.28.f.65.1.5o.E8i.

Mariage du Prince de Condé. vo. P.

Mariage de l’Amiral auec la Conteffe d’Entraumont. vo. A.

Mariage de Telligny. vo.T. amp;ainfi des aut rcs en leurs noms.

Mariages entre gens de diuerfer Religions fi legitimes amp;nbsp;expediens.l.27. f,42.

Mariages auec dilpences. I.50. f. 81. 85.1.4i.f.5i4.

Mariage d’Henry Roy de Pologne de France amp;nbsp;fon facre. 1.5p.f285. en Mariages les Grâds ne regardent gueres les degrez du fang pource que le Pape les en difpenfe. 1. 41. f. 514.

Mezieres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I.24. E2.

Marefchal de Colfé enuoye vers les Proteftans à la Rochelle pour plu-fieurs fins. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. 24. f. j.

Marefchal de Rets vo. R.

Marefehaux de Cofte amp;nbsp;Montmorency prifonniers. 1. 56. f. 194.1.57. f. 210. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•• •

ils font deliurez. I. 58. f. 255. font, juftiffiez 1. 2p. E 278, Marefchal de Belle garde. vo.B.

Marchandilc amp;nbsp;trafic, guerre pour la n’aiiigation amp;nbsp;marchandife entre les ioys deDamncmarc amp;nbsp;Suede.l.52. E 120.

Maire de La Rochelle amp;nbsp;fon eledion.

I^p.f.l-4Ï.

Maire taxé.

f.584.b-L 41. £.516.


forme de rentertement des Maires de la Rochelle . L45. f. 384. Mal, de deux maux le moindre 1. 29.

f.71.

ne faut mal faire afin que bien en vienne. 1..5i.f. 100. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

f- 33.f

Miniftrcsontgrandc.force àperfua-der 1.53. f. I ip. 1.55. f. 155.b. 135* vo.Eloquence. l.JJ.f

. .K3P.f. 155... J

Miniftres en gucrreamp;auxra(3iosJ.33.

f. i55.b. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. J-- i.v’,.!... '

Miniftres, leur entretien. 1.5 8.F. 34^ du moulin Miniftre 1.59. f. 253* Mifdtables, confolàtion desmilerf-bles. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. 51. f. 100. b.

Magiciens rwpJEUuentpar caraâere» . amp;nbsp;autres choies garantit rhonin)e.L .15p.f.î56.b. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■■ If ''

Malcontans.vo. Reformez François.1. . .’5 5..f. 17 5. h 57-.f,201.20 j.b.141.317' b.

Malcqntatis Câ,thotliques.b55.f.,i73^ ■56.f.ip4.1,4o.f.2p8.amp;c. ƒ

Mofeouie, .guerre entre les Moftollstes amp;nbsp;Tartares amp;nbsp;Sucdcs.l.52.bï2°' ?uerrc entr’eux amp;nbsp;lesPolonoiï-M®'

3°7- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ,•

eftat Si guette des Mofcouites.l4ô, f- 3°^-3°7’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f '

Mines proffîtent peu fi elIcsneioBt bien conduittes.I.55.f.i6l.i74-i7^'

Maximilian Empereur,fes porteniens meurs amp;findc vie.l.4i/.5io.3n.3i* Montmor^cy prifonnier.1. 36.f.iÿ4' vo.Marcf

Montpencicr.l.4o.f.2P5.l.44-fi363.b. Manducage. 1.4i.E52i.l.45/3^4-^' Montauban.1.5 i.f.87.114. I.33-^-137‘ b.158.

conte de Mansfeld retourne fes troU pes Proteft.cn Allcmagne.l.4i.f.3i4 Môbtun n’ofe leuerles armesapresle meurtre de Paris. l.ji.f-ioS» Môbrunfe refehauffe amp;nbsp;prend lésât» mes.l.55.f.i76.1.5p.f. 285.

Mombrun pris blelTé à mort décapité ncantmoins à Grenoble. I.5P.E188.

Meurtre de Paris fur les Reformez eï cufez.l.54.f.i5p.b.l.53.f.i68.b.l.2y. E67.b.l.4o.E5O2.

juftee eneftdcmandec.vo. Paris. s.Michel, ord rc s.Michcl eft France amp;nbsp;les folemnitcz.1.51.E II2.

Mirambeau.I.57.f.2O5.2i 2.1.45 ƒ.545 b.l.44.E56i.562.

Marmande. I.45.f.545.b.l.44.E5éj.

Montagu LieutenSt du Prince de Co-dé.l.44.f.5(îi.562.

Mer change de lit amp;nbsp;de cours perd amp;nbsp;gangneen diuers endroits.l.qz.f.iifi.

b.

Mer fon flus amp;nbsp;reflus auccles occafi* onsd'iceux.

far amp;nbsp;lanterne pour l’adreflè des mî. riniers. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lja.f.117. a. b-

Mariniers François, leurs cour, les. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fx44


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V D Ê V XIE M E TOI

Môfieur entrctiêt IcsRochcloisvo.R. Monfieurfaut a eftrc empoifonnél.

40.6 297.

Monfieur reconciliéauec leRoyfon frerevaen Court 641,6 315.326.

Môfieur chef de l’armcc Catholique contre les reformez amp;nbsp;malcontans . fes exploits. 644. f. 363.amp;c.

Montgommeri le jeune a la Rochelle nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6386234.6.

Montgommery le pere. juliiftié 1.40.

6301. 5. ') -

Moiês pour empefeher qu’on ne foit fuiuydeEenncmy 639.6250.

Moiens pour diuertir vnfiege 639. .6 251.6. 1

Mer,dcfcente de mer en terre contre l’ennemy 639.6286.287. naturel des gens de mer 645.6371.

■ N

laroine deNauarrevâde la Rochel le en court 6 24.6 ii. b.

la roine de Nauarre meurt a paris auoir fait fon teftament 627.f.42.b. le Roy de Nauarre tait Catholique eferit au Pape pour fa rcconcihatiô 630.6 81. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ..

le Roy de Nauarre malcôtant auec Monfieur voulât iortir de Court elt referré vo.Mon.l.jS.f. 227.6.231.b. le Roy de Nauarre lort de court Si fes porteniens 6 40 f.289.amp;c.

le Roy de Nauarre veut entrer en la Rochelle 6 41. f. 309.310.

1er oy de Nauarre fe met aux lixié-•mes guerres auquel le Marefchal d’Anuilleamp;le Parlement de Bour-deauxefcriuentl.qa. 6 329. b. 335.

3 j6.643.amp;C

confeil du roy de Nauarre de Catho liques642.f. 336.6.

lettres du roydeNauarreauxeftats generaux. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;643.6348.

le roy de nauarre fe plaint de l’Efpa gnolamp;demâdcfecours.643.6348.5. le roy de Nauarre refufé a Bordeaux dont d feplaint. 643.6454.

Notable aétede femmes vo.f.

d’vnLoup des ccrfamp;bifchespaffâs à trauers vne armée de Sancerre. 1- 33-6 135-b.

NouueUes, les premieres alFeftion-nentplusSc font de plus de confe quencc. 6 346 144. b. J

Nicofie, de Chypre. nbsp;6 25.6 16^.

Nifincs, fon eftat apres le meurtre de Pans nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;631.61^.

Neutres, neutralité, 6 26.6 25. 24. Nopces. vo. Mari.

NecelTitéjuftiflielcs aétionsdes reformez François l't?!. de Noit Miniftre. 642.6335.

Nobleffe plus courtoifeamp; gen reuféc

Moieos de garder les coftes de mer l}4.f. 150.5.

’nnt'edemervo. A

fourdós Si. coquillages de mer pour 'itódeauxRochclloisl.

guerre fur mer vo. ar. 1. jp f. 28^. ^agütrar foit honore amp;lc fujet ne loit rebelle nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. 34. f. 159.

^»gillrat ne familiarife trop amp;nbsp;ne ^abailTe -- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I.41. f. 316’

Warans '■ 1. jS.f. 342.1. ^9. f. '150.5. 4o.f. 299.1.44. f. 568.

^â^^tich. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1-40. f. 398.

Wagnen miniftre à la Rochelle I.40. f.297. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ■ I 'j')

Weficquand diteàlaRochelle 1.41, t ji6. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.1. \

Waitincngue contre les Turcs meurt J*î5-f'JJ'h.l. z6..f, 2^.i. tquot;]. f.41. Wontgommery 1. 29. f. 66,1. ^2. f.

ïî8.1 JJ, f, 140.1/37. f. 206. b. Montgommeh mal receu ibtournant lt;le Belle isle en Angleterre nbsp;nbsp;1.34.f.

158.5- -no Woatgommery defeend en Norman 1.376214.212.216.

Wontgo mnoery exécuté à mort 1.38.

“lainc.Duc de Maine en allant de Italie tontre les Turcs cft for houora-lgt;lcmét receu a Vcnilê le27.f. 41.5. tbef de l’armc'c Catholique amp;nbsp;fc, Portemês 1.44.6 362.363.570.I.45. Weeenas vo. Roys.

Wellesl.44. f.364.

1.44.6 364. Wore Fenelon Ambafladeur »pourJe Roy de France en Angletcnc amp;nbsp;les porremens 1.34.6 148. 1. 35.6 181. Wôferrandvo’Langoitant 1.44.6366. l'ions, fit, fiegCjÿt prife d’iccllc par lEfpagnol 1. 2~i. par tout 630.674. Millaud en Rouergue 1.38.6232. l^iltlebourg nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;640.6 298.

Medina cell,Duc de Medina Ccli va-cn Flandres eftbatu par les mal contans 1,27.6^54.

Monforeaul. 39.6

Monluc Euefaue enuoié en Pologne 1.30.685.5.

dcfescharges 635.6167.172. Moureillcs Abaie amp;nbsp;les biens qu’elle ieuen la Rochelle 6 nbsp;nbsp;nbsp;32.6117.

la Mole nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;637.6 210.

Monfieiir nialcontant fort de court prend les armes auec les Proteftans.

1.37.6201.209. 210. Sic.

Monfieuv amp;nbsp;le Roy de Nauarre refer-tez voulans fortir 'de Court pour rc: Riuer mefnage 6276210.638.6231. depuis appaifez 6 37.6 210.6 38.6 227.

Monfieur refufé defobeypargen-tilshôtnes François 1.40. f. 295. 4 E ' que le populace'6 34. 6, Noblefléà creance fur le ptupîé'én France vo.‘‘F.

Noblefle taxée en France.639.i6 2 5 '3. de la Noblelfe. 642.6337.6 43. f. a.b.

Noaillé [ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;639.16 ,251

Naruc6’ 6, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, 640.6308.

la Noue comme forty de .Mons eft eriueyé amp;f eceu à la Rochelle.

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.3.2.6II8..119.

laNoucfaçpnne tous les loldats de ; la Rochelle mais enuyéle retiré Se pourquoy. ' 6 32. 6 128..6 33. ] f-135-140-, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i, '

la Noue anime les RoShèloisàk guerre, , ■. 637.6 203.204.20,7. ■ 1,38.6242.243. la Noue fé jette aux champs^ fait . la guerre. ,• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6 37» 6,2 jo. 211.

la Noue calomnié à la Rochelle, 632.6 128.633.6 135.140.638. 6230.5.* ■ la Noue depuis defiré à la Rochelle. 6 44, f. 364. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, “

Nauigation. vo. Mer. ,4 guerre pour le trafic amp;nbsp;Nauigâtioü entre les Rois de Dannemarc amp;nbsp;Suède. 1.32.6 120. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Nauigation des François amp;nbsp;autres tat au Val qu’au Nort. 6 34.6 1,53,5. Nauigation de. France à Dannie Pologne. amp;c 6 35.6 167.

Nauigation en Suede, Pologne,Dannemarc Mofeouie amp;c. 635.6172.

' O

Orenge, Sedition y furuenue 6 24. f. 8. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

prince d’Orengcamp; fes moy ens d’entrer en Flandres contre l’Elpagnol. vo. Flan. 6 30.675.76.

prince d’Orenge eipoulè la fille du Duc de Montpëfier. 1. 36.6 198.

Ordre desCheualliers faintMichcl en France vo. M.

Olonne pris Si saccagé par les Proteftans. 1.44.6 364.

Olcron 6 45.6.379. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Oélracifme. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. 34.6 i^o.

O6feques des Roys de France. 6 37.

f. 220.

O51cques des Maires de la Rochelle l-45-f-384-b.

Occafions des Maux amp;guerrcs de Fra cevo. G. F.

P

Paix en France amp;nbsp;les Edits fur icelle. 624. f5.6 39.6289.640.6292. interpretationsjdeclarations reftrio-tions amp;nbsp;modifications d’icelle 624» $•

contrauentoin à icelle 641quot; 6 321, 3.5,1.436346.


DDdd iiij.

-ocr page 792-

commiffaires enuoiez pour l’ctccu-tion d’icelle 1. 14. f.5,1.26 £35. harengue pour la paix vo. H. amp;nbsp;P-moiés de tenir vn pays en paix 1.41. f.jii.b.

Paix nianice par des femmes 1.58. £234.5.

Paixdcfirable. 1.38. £238.

Paix ne peut fi toft aflbupir Je mal cô-centementdu'pafle. 1.24.f. y. b.

Paix refufee 1. 3 3. £ 138. b. 1. , 185.1.37.f.i33.i78,b. 1.38. f. Paix 4.auxFrâçois 1.3 $.£183.1.37,amp;c. Paix fondée fur cgallitc. I, ^6. f. 15)7. Pays patrie, grans qui ont fait la guerre à leur p|ysamp;pourquoi 1.26.f.3T.b.

Perigueux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. 3p, £ 285.

Perone. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.4i.f. 31p. 321.

Prolperitc fait oublier Diçuamp;auer-fitcnon l. 28. £56. b.

PreuoftjgiandPreuoft de Frànce.1.28-£63, b.

Preuoft de PHöftcl 1. 28. £ 6j.b. Patienccxftrangc d’vn foldat reforme eftant eh la torture 1.33.f. 141.

Pouillac mort deuat laRochelle.l.3 5. f174. b.

Proïéftans François taxez au paiemet deseftrangers 1. 24. £ 8. 1. 26, £ 32. leurs députez enCourt perfuadez de la bonne volonté du Roy Charles ŸontàlaRochelle perfuader lesPrin ces laRoyne deNauarre Amiral amp;nbsp;autres d’aller en Court 1. 24. £ n.b.

Prafertans amp;nbsp;Catholiques François liguez contre les Catholiques l. 37. f. 201. 203. 2Op.amp;C, 1.4O.f 28p.

Proteftâs courent toute laFrâce pour butiner 1. 3p. £256.1,.^.£ 376. lugemcns amp;nbsp;pourfuittes contr'eux

amp; les Catholiques malcontens a-nulez nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.40. £ 301. 302.

Proteftans François remercient les Alleroans. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.41. £ 314. b.

Proteftans desbordez à tous vices amp;nbsp;incorrigibles nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.44. £364.

Proteftans;

Priuilles de Jla Rochelle vo' R. Priuilleges dePeronc vo.P.

Pologne, préparatifs pour y enuoier faire eftire le Duc d’Anjou Roy 1. 30. .f85.1. 4O,£3o6.

négociation amp;nbsp;harengue de Monluc pour y faire eftire Henry Roy.1, 35. £ Ï61. 162. amp;c,

Priuillegcs des eftats de Pologne 1. 3 5.£167.

Roys Polonois de Fr5cc.l.3 5. £164. lyo.b.

Priuilleges des Polonois 1.35.£ Henry efleuRoy dePologne amp;nbsp;auec quelles demandes amp;nbsp;conditions 1. 35-£ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^7^-

Polonois ont fort feruy^à la paix de

TABLE Francel, 36.f. ipo. ip6. Héry va en Pologne 1.36.£ip8.ipp. Hêiy enuoié quérir enPologne pour prêdrc lacourôncFrâçoi.l.37.f.2i8. comme il part de Pologne amp;nbsp;viét en France 1. 3p. £282. 283.

Paris, entrée du Roy à Paris amp;nbsp;les eftats de la ville nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. 24. f.8.b. p.

tumulte à Paris 1. 24. f. 10. b. matines amp;nbsp;meurtre de Paris furies reformez. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.2p. £ 6 5.

l’occafion amp;nbsp;fource d’icelle 1. ap.f. yo.ib.

fôt lefdits reformez excufcz.vo.meur tre.

juftice en cft demandée 1.3p ƒ, 276.

  • 280 . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Parifiês toufioursfccourables aux rois aucuns fe plaignêt des leuées de deniers amp;nbsp;leur requefte 1.40, f. 2p3.

Proffit ôteonfideration publique foit préférée au particulier.!. 26. £ 27. 35.I.28,f.6i.l,32.f. 128,1.33. £ 140.

Proffit affeétionne fort le foldat plus que tout. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1,37, £222.

Parlement de Paris ou le Roy tient fonlit de juftice comme compofé amp;nbsp;de fa prerrogatiuc fur les autres Parlcmens du Royaume.1.24.f.p.b. lo.b, 1. ip. £ 67.5.1.35. £ 163,5.

Parlement de Eourdeaux.l.43.f.454. vo. Bourdcaux,

ParlemésScieur puiftacel.38.f.22p. Parlemens en fieges vo. S.

Popelinicre P 35.£ 181.1.38.f.235.

  • 1.3 P.f.28i. b. 287. b.l.42.f. 32p.b.i. 44 f. 368.

Prouence, eftat'ancien 8c moderne auecle changemet des impofitions deProuence. 1. 36.f. i8p .

Philipe Roy d’Efpagnc marié vo. M. les reformez de Frâce cófcillcntle Roy de luy faire la guerre 1.2 5.f.2o. il veut faire la paix auec le Prince d’Orenge nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. 25.£20. b.

Peuple 8c fon naturel.1, 24. £10. b. 1. 2p.f.73-1. 34-f-i44- b.

voix du peuple voixdeDieu.1. 28. £s7-b-

ne faut mettre les armes es mains du pcnple nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.31. £88.

peuple foupjçôncux 8c craintif 1. 34. £160.

  • lt;^s peuples à qui le gouucrncmcnt ^oureux ncceffaire 1. 37, £ 3l-b. à qui le gouuernement doux.

Peuple de France fe plaint 1.4o.£ ^3. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

Pardaillan. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.2p.£65.

baron.de Piles nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. 2p.f.65.

baron de Pot eu Brctaigne dit Sou bize. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.3p. £65. b.

la place Prefident nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. 2p £ 66.

Pape pie 5.1. 24. f. il. 1. 35. f. 'ii.b.

1. id.fit.b.

Pape Pic 5. meurt amp;nbsp;Gregoire 13,0!! mis en fon lieu l.a-y, £41.

Pape done lcRoyaumes amp;nbsp;fapuüfan-ce. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.34. £151.

les degrez de parenté peu confide rez entre les grans és mariages I.34. £11.

Punitiós fans le fccu du general d'at méc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L 36 f. 37. b.

Punition de chef vo. general. 1. 36 £ 55-

Prince vo.Roy,

Prince de Codé marié auec la mar-quifc de l’Ifte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. 24. £ 11

le Prince de Condé fait ptifonnicf 1. 38. £ 70. b. 1.30 £ 7p.

Prince ne doit faire la guerre à fes fu-jcts Sc'pourquoyk 28 £61. b. 144* ƒ.558-b.

deuoir de Prince vo.R.

Prince de Condé 1.50.f. 8i-le Prince de Condé !e retire dt Picardie 8c fes portemens en Allcma-gne 1.38. £337.228.330. .33!'

prince de Condé eslcu chef genera des Eglifes deFtâceauec coLtiiiôs 1. 38£. 233,

Pcetcuins Rois de Chypre lerufalero 8c autres ^rres 1.35. £13- b-

Peuple de poitou (ê plaini.1. 3y.£ 367, b.

Poiteuins Catholiques fe lîguert cotre les proteftans 1. 39.£ îé7-b»

Prefages 1.14. f. 5.1.25. £ 15-k £ 57. b. 1. 31. £111.

Peru 8c les IndcsOccidcntallcs.1. ly» £40.1. 28. £ 58.

Partialitcz dangereufes 1. 31. f.

-b 1. 38.f. 243. 1.3p £286.1,45. £ 373iV0. diuifions Partialitez dangereufes en fiege for tout 1.32.f 138.1.33. Partiali tcz hors la place affiegce.l.3 5 £173 b.

moiens de partialifer 1.38.£ 243-Paris là prerrogatiuc fur les autres vil

1. 40. £ 294 m

remonftrances de ceux deParisau Roy eftats généraux 1.40. f. 294. !• 43.f.336..1.43.£346.

Poitou à compris la Rochelle Aunis Scpardcla I.3S. £ 116. a-b. lieutenant de Poitou la Hayc.vo.1 Portugais 8c Efpagnols louez fur.

tous pour les delcouucrtes des indes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.34. f. 150, b.-

leldroitque les Portugais amp;nbsp;Efpagnols ont en leurs defcouuertes 1, 34-£-i5i.

Pologne, Polonois Kofaques genf-d’armes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1,37.

£333. b. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-


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^«dePolQgne 1.40. f. 505.506. ûMquqy U Pologne affedée par Maximilian Empereur L4.i..f451 r, '‘”'lt;1 Auphin d’auucrgne 1.38.f. 230 ‘Jmcs du peuple de France, vo, VauphincMan. ^Poitou.

'Wes des Proteftans. I.41 ^E j 11 'onte Palatin amp;nbsp;ics enfans.L 40, £

P7ilaicin.49,«urt hi 41. £ 515 .£

’dirait, j.qi.E 5i5.1.45.f.3.5i.b. ’■’tiitvr çîiyoye au Roy de France faite payer fon armée amp;nbsp;luy rendre les terres penlîons^amp;ap foiotemés dpnnez.lq4.f.3 $$.■ 3 56* ^bt«s du Fraiiçois à Cazimir.k pj‘f.3$7.ù ^tnsnçiontcfpargnczcn guferres

“uticsde, France amp;Malcôhtcs vo, At27.E;o0.b^ 207’

‘«c nulle en guerre 1.51. f. 1x3. b. 'AttÇsJ.içutenantdc la Rochelle

.'^u»4’4ûtiôehc. ',1.45. f.,57 5.b, p??*54cJ4a(âjnuffô. 1.45.É 377. ’’l’tiscn armes contre les proteftas

■ -il -• ' ■ ‘‘Wlesamp;fûy pretere« a tout 1.57.

'^ceCazimir. vo. Palatin.

‘quot;'tede Condc,fa defpcncc que les ’formez amp;nbsp;maicontens Catholi-

paient. 1. 59. £ 26$.

''■'cede Condc eferit d’Allemagne ^cncourage.1. 40. E 29$. b, 296. Wc de Condc,fes portemés. I.4Î. ’•JO9.510.

on veut contenter le Prince. 1,41. f.

521,

Prince fupplié n’entrer cnlaRo-”'110.1.41 .f. 316.321. .b.522 .amp;c. ^hintiuc haregue du Prince auxRo-thclois amp;nbsp;leuj rcfponce. Iqi .£5 2 g.

Jatengües du Prince pour animer ‘t^Rochelois à la guerre, vo. Ro. 1 p;fj7hamp;c.

l'Princepartdcla Rochelle für le H'gede érouage. 1.45.f.584.

Qucrcy. vo. Montauban.

‘ftätdu pays dcQ^crcy depuis le Meurtre de Paris. 1. 31. f. 114.I.56.E !86. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■

'ï^oflades alïîcgcc en vain par les Catholiques. 1.55.f.i4i.

deFrance fon mariage fon ferui-les pompesamp; ceremonies y ob ^ruées. 1.24. f. 2. b. fes richefTcs. 1. 35-f. 171.

wâfgcae pluheuxs debtesj*

DV DEY KIEME TOME.

ipo. -■

Roy dcPoIo* la quite pour aller prê-drclacourônc de Frace Ljp.f. 182/

facreamp; mariage du Roy Henty de-Pologne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.59. £285*

mort obfequcs /eruices amp;ciKerrc-

amp; le rendre heureux 1. 2$. f.i9.bi 20. ment. ■ ■ 1, 1 q J. 57. £219. 220. Régence de trance à femme 1.37. £ 2x8. 225.1. jSif. 225.b. 227. 235/ 258'b. 245. - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

fa puitfance amp;nbsp;autorité eh ladite

Roy abfolu Scfcigneurial.L^o ƒ.507, entree du Roy à Paris. I. £ 8. b, maifon du Roy amp;nbsp;fes oH'icicrs.l.a^,

Regcncck 57;E 223,b. '

Roys facrez pour autorifer là jufticc. Rade de mer que c’eft. 1. 3 4. f. x 18 lia4.f.9.b. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- Royan. 1. h 45.f575*

Roy Charles. vo.C. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ragufel.26. f. 24.

Roy ne guerroyé fes fujcts.vo.PrlnCe Rule pour inciter au côbat 1.26.E 28*

I57.E200. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ruze pour efehaperdes enftmis h

RoyScfondcuôtr.l. 24.E10. l. iy.f. 27. E 49. b.

40.1. 36. f, 190.1.40. £ 294. 1.45* Ruze pour attirer l’êncmy à vne ena-£ 545.1.44. f. 5 $84 Voyez l’Epiftrc du 2. vol. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.1

les bósRoys fe pourmenoict pât Iciif Royaume. 1. 27.f.4ô. 1.57. f. 200.

droid amp;nbsp;naturel des Roys. 1. 2p. E $9.61.70.71.1.51 .E 89.1.52. E122.

Roys cauEcs des vices amp;nbsp;vertus de leurs fujets bons ou vicicux,car leur cxêpic amp;nbsp;libéralité les incite a tout bien amp;nbsp;tout mal. I.54.f.i$i. de combien aydez des Ecclefiafti. amp;nbsp;tiers cftat 'aux guerres ciuilles 1.40. E 2^J.

Roy n’eR que gàrdiCn amp;vfuEudier 1. 43-^- 345- b.

Roy de France veut vendre fon domaine. I.45.E 5 $5.

Roy de France n’ett obeÿli40.E 29$. h44-hj57‘

niers.

Recherche de l’àdmiiiiftratiô des de-1. 36, f. 190.

Reprcfailles ÿo. lettres de marque. Religiös diuerfes en vn eftät il y en a eu de touttempsl.24. f. 3.1.2$.Ex4. 1. 28.f.6o’l. 3$.f.x82.1.4i.f. 513. b.l.43. £ 54$..a. b.349.1.44.f.36o.

Religions diuerfes incompatibles en vn eftati 1. 5°- f ']9gt; 1.45 £ ?44gt; h 44-f’3$7-

Religion Catholique corrompue I, 44. f. 560. b.

Religion reformée defendue ert Frâ-ce I4 29. £ 68.1.50. f. 79.

Religion q/ellc doit eftrc aux Pro-teftans. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. 39.£272.i

Religion amp;nbsp;commencement d’iccllc® Rochellois demandent argent aux 1. 39. E 280. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Eglifes 1. 56.E194.

Religion renieepar plufieiirs Fran- Rochellois prenétMarâsi.40ƒ,299 çoisj 1, 29. E 67.1.50. £79.* maicontens en la Rochelle P artiali on eft plus Religieux en auerfitd qu’en prolperitd 1.28. £ $6. b. guerre pour la Religion,fi legitime l.jiESS.b. 89.


Religion prétexté à plufieurs.1.41 ƒ. oublie aifémétDieu en choies prolpcrcs côme on J'honore aux

aduetfitez nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;h 28. £ $6 b.

exercice libre nuift plus à la Religion que le lëcrct amp;nbsp;défendu n’a fait bufeade 1.55.£i78.

Ruze pour iurprendre vne place vo. fürpri.

Ruze pourfe deffairc d’vn cnnemÿ domeftique l’4i.E5ia. b.

Reiftres, argent à eux deu par les Frâ

Rouen /edition à Rouen, 1. 24. £ 7 b. L 29. £ yo.b.

du Rozier dit Sureau miniftrc 1.50, £77.1.52.f. 126.

Rochelle ne reçoit Gouuetueur ny garnifon amp;nbsp;pourquoy 1.28. f. 57, Rochellois foupçonneux amp;dcffians 1.284 £ $8.1. 5i‘ £ 102. 1.37. £ 4o2. 1.38? 243, L59.E 270.I.414 f. 522'b526. b.527!.44.E 30^. entreprife desGatholiques fur laRo chcllel'zSf. 58. a.b.1. 3Xi£xo2. 1. 37. £, 202.1. 59 f. 288, préparatifs pclt;r aflîeger la Rochel, le 1*5X .f.xoi.io2.1.32.amp;33. préparatifs dcsRochclIois à fe defc, drel,5X.f. 102. X05. xo$.io6, ixi, XI2. amp;c.

la Rochelle rcprefcntcc aucc fon ori gincamp;priuillegcsl.32. f. X16.1X7, Corne fecoüruc du Conte Mótgom merySe autres par mer 1.54£i48. 149-toürdonsamp;eoquillages de merpoüt viande aux Rochellois 1.35.E173. fecoursduCapitaine Arnaut auxRo chellois 1.3 $. £173. b.

priuilleges de la Rochelle 1. 28.fi tczamp;punitiôsL57.E2O2.1.58iE245i

1.59. £286.1,40. E 290.b. 1. 4i.£

316. 317. 312; .313.1.44.E565. ’ Rochellois foticitez|parla noblclT« proteftante de fe liguer pour là guerre quatricïnc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Djyi

£ 202^,305«


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le Roy les lollicite pour ne fe remuer quot;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. J7.Eio5. b.

leur Efcheuinage amp;nbsp;maifön de ville ou fe tient leConfeÜKi lz ^,.£ 211. Rochelois courent fut mer auec grâd heur fur les Ei'pagnols ScÊ^ortugais.

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1-J.7.fi 2'12..

Rpçhelois bayent la guqrre.dc mer. 1. 57. f. 212.1. 38. f. 2251.1 le Rôy,amp; Royne mere leamp;folicitent àpofer les armes. 1. 37. £.212.1.38. f. 2,34. b. 243.1. 5S). f. 284.

Maire de la Rochelle fufpeÔ Sc fon Confeil change. 1. 38. E •gt;./] j b.yo.. Mairet.’

' haïe dft villes de Poitou qui contribuent à fa ruine.* .1. 3i).f. 250. ilzrecourent au bcfoin.amp; prennent rific de Re'. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1, f. 287.

Moiifiêwr les follicite àlagucrre ôc ■ à le fecourir comme ilz font..

1.40.É 290. 221*29.0.;,.. ..

le Prince de Condc les y follicite amp;nbsp;fait entrer, h 41. £328,1.42. f. 34.

Rochelle defcharge'e de tout ce que pnluypourroit imputer du pafie.

1.4o.£3O3.

Rocbelois font difliculte de laifler entrer les grans en leur ville. 1.41. £ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3x0. 316. 317. 322.

quand la Melle recommença à la

Rochelle. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.4x.f. 316.

les pdrtialitcz fe réconcilient à la Rochelle. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.4t £328.

Rochelois s’affocient amp;fontChef.

de Part auec le Roy de Nauarre Prince deCodé amp;nbsp;autres.£42.335. Rochellois le plaignent au Prince du desbordement de iÔn Armée.

1.44. £364.

1 clcéEon de leur Maire 1.44. £365. a.b.vo.Maire

laRochclle bien referrée par leDuc de Mayne 1.44.f. 369.370.I. 45f.37î-amp;c-

Rtcognodiance deuc à la vertu.

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.26i£3$.

Rochepot. 1.40. £ 29$. b. Roehcfoucàut. 1. 29. £.65, Ramus piofetfeur à Paris. 1. 29. £ 66, RufFcc.l.40. f. 295.

Rapport, vo. Nouuelles.

Reraonftranccs du Roy Charles 9. à fon Parlement de Paris. 1. 24.f.9. b. Remonfttances de lean Mique Elpa-gnol pour induire le Turc à la conquefte de Chypre. 1. 25.f. 15.

Remonfttances du General Turc à fes gens pour les animer à l’alfaut de Fahrâgoft.1. 2 5. f. 18. b.

Remonfttances de l’Euefque deLi-mifle aux Chreftiens pourrepeuf-ferlcsTurcs. 1. 25.f. i8.b.

Reraonftranccs de l’Abé de Ga-

O ' ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T AB L •

dagne pour induire lesRochellois à fe tendre.. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2.

Remonjftrâccs pour rie fe;rcDdrc Remonftiances des Rochellois pour petluader les Proteftans François à les : focoucir ■ ! J • . h 34;gt;f. 145.

Remôftxâees pour perluadcrlapaix 1..36,£-:x.96Jb. 197.^121 iB’.ilolùj oa Remohftranccs a feJignefipoiiryne guerre 1.37.f. 203. .2041.; 38 f. 242^

Remonftrianccs conte«,!. 37.£.;2O3.

206.20'). nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.r.fu .1. -t ,t

Remonftrances du Prince de Condc ■, aux Rochellois nbsp;nbsp;h 41. £ 324. iôi.

Reformez corrompus £ î8. £* 5^. b,

Reformez morts à'paris T.29.È

Sj’ls ont plus perdu aux,'gnerrcsxi-uilles qde lesCathohquesamp;le jugement de leurs guerres 1.3k. f,.ioô.

Reformation des vnmerfitez de Fran 1 Cel.34f.-x38. b. .x.ve.!.;.

demandes des Reformez au Roy vo. R. amp;D.. nbsp;nbsp;nbsp;. i;..!. .

Retraitte d’armée'^ depart emet cô-mc fe doit faire 1. 44. £ 3^3, 364.

Ré l'sle. apres le meurtre de -paris les Catholiques s’en faifilientSc les pro tcftansdela Rochelle entreprenent deffusT. 31 f. 109. 113

Ré prife par Landercau amp;nbsp;reprife fur luy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;F f. 286.

' ifledeRé 1.45.f'371. 334.b. 385

Racan entreprend fur Sancerrcl. 31.

£ 113-

Rendre, raifons pouf induire aftie-gez ou autres à le rendre vo, remôf-trances amp;nbsp;harenguc.

Raifons pour ne fe rendre I.33.£ 135 £33- £i37-£-

Reis Marefchal 6c Conte vo.Gondy.

Rigueur à qui ncceflaire!.’37.f.22i. b.vo. douceur à l’eglifc 1. 44. fo.

360.b.

Reollc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.42 ,£334.

Raifons pour tenir amp;nbsp;quitter vne pla ce. vo. Confeil.

Rohan le viconte de Rohan chefs Eufignan contre les Catholiques 1 29. £2 57. b.

fon aifné mort il cfpoufe Catherine de Partenay à la R ochelle 1.39. f.

28$.

^olxan amp;nbsp;fes portemens 1.42,f. 335

S

Méditions vo. guerres ciuillcs.

Seditions à Rohan pour le prefehe 1. 24. f. 7. b.

Séditions àOrengevo. Ofcnge.

Synode des reformez à la Rochelle 1.24. f. 86.

Synode à Nifmes, 1.28. £ ^6,

Saùôieâe 'ducde Simoie recil«iÜeamp; cônfefllt'le Roy Henry de Pologne amp;nbsp;,def France nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-1' -1. •39; f. igi. b.

duc de SauoijB. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;276 b.

my deSuede fait la guerre à ceux de Ltfbedßcau royde-Daixemarcl; 32-£1x9. b* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fQi'-l .

guer-ie dei Suedes amp;nbsp;Mofoouitcsl.

-2 11;

Suifles craignent apres le nieurtre de Parfe-fiÄles refonnez*

Suifles au fecours du Roy de France contre les Proteftans £^0.?}b.

Sttifles deuât là rocbei,‘-4.33.£ i?'4‘ députez Suifles criVàüSneéîla paiz de 'France « 1 -

Sofcékrtespowr

telsautres môiens'4.*J39 f Sainte fouline

Ssdttl îe^n d’Atiglét nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-ß 181 .b. ■

S. Michel en No«feah/ie'P3^.£^83. Sditit Lôys R4gt;y. ■ '1.4e. f. 294. b. Sages par l'exemple (fâûtfuy 1.43*£ •^42. b’“-' •! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'■[

Sages loupçônnctHt'''’^b 37^' Soldats,pourquoy les vieux foot *** eux le deuoir cn'tout 1.39.£232-’$3 Saint Romein chef des Pi^eftansl.

Seruiteur fidelle garde la vicF fo ihm ftîC aux ^fpcnsdefà viel'3$£^7|' çacrc derRoys de France 1.3i’‘£

283. vOi Roy de France. -

Siege de place fi l’On 'doit amp;nbsp;comme empefeher les aproches de l’enne-myl. 23. f. 16. b. ■

Soit la pi ace bien munie ducomen-ceri1entl.43.f374. b.

forme deSieges-v.'NicofiCjFama-go ft e,M on s, R O c hc lie,Fontenay J-u-fignan, Brouage.

Siege continué amp;nbsp;armée rcpoulfce tout culêmble 1. 30. f. 74. raifons pour induire àfe rendre 1. 25 f. ï9.1.33.f. 132.133-en fieges parlemés font dangereux 1. 32.f. 126. 127.128.1.33.f. 13* 139.1.37. £216.b 1.39.f.îS^’b.

Sfoge par bloqus amp;nbsp;retranchemcnsl . £ J36. b.

en fiege les blecez miferablcs 1.3$« £ 2^3 . b, pour faire rédre la place deftoura-geant les aflîegcz par fauxtapotts ouaurrtment 1.3^.£ 232. pour les encourager. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.39. £

257.

moiens de les fccourirl;43. £379.^ redition de place comme fe doitfai rel. 43.£383-b;

Sel Si les impofitions 1.4F


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^ourdós amp;nbsp;coquilages dc mcr 1,3 5 • t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^-^73-

«utetez que les proteftans François demandée au Roy l'^ó.E18y. 1.

f178.1.40. f. b.

baron dc Scnel'cey 1.4^. f. J4j.b. dttcdeSaxejbn ellat, guerre fa prife ^punition parAiigutte 1.41.f. 311.

leduc de Saxe fecourt leRoy de Frâ ee contre les Proceftâsl.41. f. 515. bancerre famine eftrângc 1. 3 5 E 17p. baocerre, fon cftat depuisjcs meur-tresdeParis’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l.jo.f. 76

ßfitamp;fa reprefétatio 1. 31 .f. 11 o. 111 les Catholi. entreprenct fur Sacerre puis raflîcgent amp;la prenent 1.51. fiii.iij.l, 32.j3'amp;c 1.35.f. 177

ipn. b. ip8. b.

Strasbourg craint apres le meurtre des Reformez à Paris li 41. f. 88.

Saugconl.45.f.373.b.376.

Siget.

Stutary. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. 26 f. 24.b.

Sommieres'affiegee batue ôeprile 1’

Surprife de place fous l’cfpoir d’vn Paifage. . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. iq. f. 50’

burprife de place par cauern e fatpri.autremét!.3if.io8.1.38.f’247b. butprife par vn canal. nbsp;nbsp;1. j 5 f. 174. b.

furprifes par courfes orainaires amp;nbsp;faux bruit I. 3p.f. aSi.b. furprifes parfauffes enfeignesSe faux foldâts nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. jpf. 2g 5.

^ttofly 128’ f. 57. 5p l. 31 Y. 102. boubize. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’2p.f, 65.b.

b.Sulpicc 1. ‘l'i f. 206 b.207. b'Eftienne I.j7’f.2i5.2i4.1.jp.f.253. bwriou. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. 3p.f. 252.

T

Tumulte à Paris pour la croix de G af tine. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. 24. f. lo.b.

Teligny marie' aucc lafillederAmi-taf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. 24’ f. 12.b.

Teligny tue

Talemondfur lard en Poitou 1. yy.

f. 2iy, deThore'1.38. f. 228. 40.6 2yo.b. Tolofe=amp; fon Parlement 1. 38. f. 22p. Turc,entrepri(eamp; droits duTurc pour defmonter les Vénitiens del’Islede Chypre 1. 25f I 5, b.

forme de guerroier des Turcs fur Hier amp;nbsp;fur terre 1. 2580 26. dilfimulation ic cruauté' des Turcs 1. îff. lÿ. a. b,

deuotion des Turcs enuers Dieu' 1.

2 5.f. ïp.b.

de la paix amp;nbsp;alliance des François a-uec les Turcs 1.3 5. f. i ôy.b.

E.

Vîconte deLauedan. li 396251* Voifins eftats fe rient amp;nbsp;gaudiffen t du mal des autres 1.40. 293. 1. 43.6 54S’'gt;‘

Ville affiegée. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vo. S.

Tentremur amp;nbsp;maifonsque les Latins appellent Poméria comme il doit cf, tre aux villes de guerre 1. 2 5.6 16 b.

Vi lies franches amp;nbsp;qui s’exemptent dc Eouuerneursamp;garnifonsl. 27.6 50. î. 31.6 105.106.1.41 63i9.b. furprife de ville .vo. S.

Villes d’affeurance aux reformez amp;nbsp;mal contensl.40.6 291.

Villes qui refufent l’entrc'c vo. Rochelle amp;nbsp;Bourdeaux.

Ville malheureufe en laquelle deux ou plufieurs chefs cômandent 1.44, 6369.

Ville neufue I. 316 107. b. 1.35* f.i74.b.

Vuier député du Prince Cafimir au Roy de France 1.41. 6318. incoftâceamp;miferes de la vie humaine 1. 29.6 66. b. 67,72. fin de le vie. vo. F.

Verfbris. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;643,6343.

Vertu recojneue. vo. R.

Vertu necerchc mais veuteftrecer-chéc amp;nbsp;honorée 1. 27 6 53. 54.1.44. 6364.

Vertu redoutée plus qu’enuiéc amp;ba-nie 1.34’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6160.

Vertu meiprifee puis recerchée 1.44. 6 364.

Vertu 643.6 344.. b 644.6 364.

VicToire,nouuelledeviéloire 6 256 19.6 6 26. f. 35.

butin delariétoire diftribué626f.

36- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Viéfoire grande auec peu de perte6 376 222.640.6 307.

Valenciennes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6^7'651.

Villequicr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;644.6357.

Verac. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6296285. b,

Villars nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vo. Amiral.

Venier.1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;36.6.194.6

Viglius lurifconfule prcfidentl. 27.6. $!•

Vidame de Chartres 1' 29.6 66.6 40. 503.1.41 6.321b.

du Vigean 6316.111.645.6.384.b.

Vniucrfitez rc6ormées.vo. R.

Z

Zelande,places dc Zclandc qui fe ren dent au prince d’Orenge amp;fepour uoient contre l’EfpagnoI T 27.6 48 ’49.51-52.

FIN. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J

DEVXIEME LrVR guerre en Afrique entre les Turcs Si Efpagnols nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1, 57.f. 205

Turcs en valachic font guerre 1. 37. f. 222.

Turcs auec les Tartares contre les Mofeouites. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;E 40.6305.

Tartares font guerre aux Mofeouites Suédois amp;nbsp;Polonois l’32.fi2o.

Tranfllluanie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.41. f. 314. b.

Tromper, tous ne veulent que tromper pour bien finir leurs aRaires vo. fby viole'e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T 34. f. i45.b.

Tailles du Royaume de France quad amp;nbsp;comme changées I. 36 f. 18^) b.

1’ 39 f, 278. b. 1.40. f. 2^4. a b.

Treues entrelesFrançois 1574.T 38. f. 226.229.1.40.6 291.

Treues en France auffi foudaines que le commencemêt dc guerrevo.tr, 1.40.6291.

Treues nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.41.6 313.

Tamifê premiere Riuiere d’Angleterre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. 34.6 146.

Tiran,qui. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.35-6168.

Trcmbleterrc 1.25.6 21b.

Tonéboutonne. 1.39.6 281.b.

Temporifemens nuifent. 1.27.6 47.

Temporilcmens profitent

Trahiton grande 1.376 222.b.

Trahifon punie 1. 37. 6222. b.

Tone' Chcrante 1 , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.44.6 367.

Tourmente en mer. T 40. f 296.

Terrides dit Sengnac. 1. 31.6

87.114.1. 33.f.i4i.b.

Trimouille nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.44.6361’

Torture patience en la torture i.33 6 141.

TunesRoy de Tunes chaflé 1. 26.626. Tunes 1.36.6 196.1. 37 6 205.

vicontedeTurene. 1.39.6283.

V

Venitiês ont plus le proffit que la rai fon en recómandatió mefmcment en matière d'cHat 1,25.6 14.15 amp;c. les droits que lesVenitiens pretêdêt furlTslc de Chypre amp;nbsp;côme ils ont acquis Aperdu Tisle I.25.614.15.amp;C.

moiens que tindrcntles Vénitiens pour foultenirles Turcs.1. 2 5.amp; 26.

Vénitiens les vont attaqueramp; leurs exploits’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. 36’6 195,196.

Vénitiens font paix auec le Turc 1,37. f. 204. b. 205.

Vénitiens recuiellenthonorableniqat le Roy deFrance Héri 3. 1-39.62».

Venife, la vierge. 1.25.6 15. b.

Viuarez,fon cftat. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.31.6107.b.

Vellay. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.3i-f.if8.

Vallois, Charles de Vallois vo. C’ Héry de vallois Duc d’Anjou vo.H.

Vallaquesvallaçhic,1.37.6 221.


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